———_“ — Re À “ . “ _ ——— 2 ne æ + - et => me ” = _— | matins si _ Les 0, = mn nn, _ Library of the University of Toronto ICTIONNAIRE BOLANIOËRE :. l / ET d | PHARMACEUTIQUE, \ GO:N.T' E NA. NT: PAS PRINGIPALES PROBKIETEZ DES MINERAUX, DES VEGETAUX, ET DES ANIMAUX DUSAGE, AVEC LES PREPARATIONS DE PHARMACIE 4 internes & externes les plus ufitées en Médecine, & en Chirurgie : Le tout tiré des meilleurs Auteurs, {ur tout des Modernes, Ouvrage atile aux jeunes Pharmaciens, © Chirurgiens , aux ÆHopitanx, aux Communautez, Ô aux Perfonnes ue qi panfent les Panyre sm €. D ap ve ap PAIX: | À PARIS, XChez Laurent Le Cour , Qtay des Augultins | à la Ville de Montpellier. Lidl | MS:D CCYPE ÆAFECWPRIVILEGE DV PO % Digitized by the Internet Archive 0 in 2010 with funding from University of Ottawa RUN | . ri L { ® 4 $ w CS AR CU URSS CE NAT . LA PAU Fe « À NCIS ï Le y QU M” “ Lau PEN : Dsl * À : a . gt et À \ #, A a EX NS À à : | LES ; do FN x + À £ à _ k. = \. L! Te he http/www.archive.org/details/dictio Na] O US avons l'avantage de vivre S) dans un fiécle fécond en beaux # Efprits , qui fe font cAforcez , & s'efforcent encore tous les jours, comme à l’envi , de perfectionner les Sciences & les Arts par leurs exactes & cu- rieufes recherches. La Médecine en par: ticulier à beaucoup profité de cette noble & loüable émulation par les belles dé- couvertes qui ont été faites dans toutes les parties qui la compofent, & furtout dans la Matiére Médicale qui fe rire des Minéraux, des Végétaux, & des Ani- maux ,& dans la Pharmacie. Parmi les Etrangers qui ont le mieux: réuffi -tou- chant la Maticre Médicale,on peut com: pter Schroder & Etrmuller ; ce dernier a expliqué plus au longce que le premier n'avoit dit qu'en abrégé : & en France Mefieurs Charas.& Lémery.ont beau- coup enchéri fusçe que Fernel, DuRe: nou, Bauderon & Guybertont laiflé pàr écrit fur la Pharmacie. M. Lémery eft | 4 | AVÉRT ISS EME N TA celui qui a le plus amplement traité tés matiéres dans fes Ouvrages pleins de re- marques très recherchées, & fort utiles ; car fans parler de fon-ample Pharmaco- pée, & de fon excellente Chymieuniver- fellement approuvée , fon Traité des Drogues fimples nous donne la connoif- fance de celles qui croifflent ,non feule- ment dans nôtre Climat , mais encore dans les Indes, & dans les Pays les plus éloignez de nous. À yant fait réflexion fur ce que ces Livres , tout excellens qu'ils font, ne peuvent, à caufe de la groffeur de leurs volumes, être utiles à beaucoup de pérfonnes qui en ont le plus de befoin, tels que font les jeunes Pharmaciens, & les jeunes Chirurgiens , qui courant le Pays ne s’en peuvent charger, ona crû leur rehdre un fervice qui leur fera agréa- ble ;en tirant de ces Ouvrages ce qui leur eft le plus néceflaire de fçavoir touchant li matiére Médicale & la Pharmacie, que lon a renfermé dans un petit Volume qui leur fervira de Manuel , & dans lequel ilstrouvérontun Abrégé de ces deux ma- titres , qu'ils pourront par la fuite voir plus au long dans leur fource , quand ils feront érablis. La forinéde Dictionnaire que l’ona donnée à ce petit Recüeil a paru là-plus commode , tant pour EUX, que ” AVERTISSEMENT. ‘poury pouvoir!inférer beaucoup de cho- {es qu'il auroit été difficile d’y faire en- trer , fi on l’avoit difpofé d'une autre ma- niére. On s’eft étudie à ne mettre dans ce Li- vre que des compofitions fimples , faciles à préparer , reconnuës pour bonnes, & ti- rées des meilleurs Auteurs anciens & mo- dernes, & on en a exclus celles dans lef. quellesil entre un grand nombre de Dro- pues, tant à caufe que peu de Chirurgiens les préparent eux-mêmes, les trouvant toutes faires chez les habiles Apothicai. res , que parce que ces remcdes fi compo. fez ne font pas toûjours les meilleurs L étant très difficile qu'un fi grand nom- bre d’ingrédiens concourent tous à une même fin fans s’affoiblir , ou même fans fe détruire les uns les autres ; outre que les jeunes gens qui voyagent n’ont pas la facilité de les compofer. De plus cette multiplication de Préparations auroit trop grofli ce Volume ; dans lequel cepen- dant , malgré fa petitefle, on a tâché de ne rien obmettre de ce qu'on a crû utile ; Car on peut aire que le fond de la Phar- macies y trouve, aufli-bien que de la Ma- tiére Médicale , le choix des Drogues, & le terroir le plus ordinaire où croiffent les plantes, afin de les pouvoir plus facile. | 3 i] tn Ur ment trouver dans le befoin, & de les fçavoir cultiver. Dans les Préparations on a-mis les noms & les dofes des Dro- gues en François, & tout au long fans _caradéres ni chiffres, pour obvier aux Qui pro quo que pourroient faire les per- fonnes qui n’entendent pasle Latin, fon les eût mis en cette Langue , commeon fait-ordinairement dans les. Pharmaco- pées ; & on s’ett fervi de la livre mar- chande qui eft de 16. onces, au lieu de celle de la Médecine qui n’eft que de 12. parce que ce Dictionnaire étant pour tout le monde, la livre de 16. onces eft plusconnuë., & plus d'ufage. Quand on parle de la Pinte de liqueur, on en- tend celle de Paris qui contient 2. livres, ou 3z.onces de vin ou d’eau. Pour la commodité des Lecteurs on trouvera à la fin de ce Livre deux Ta- bles ; fçavoir une qui explique les plus communs caraétéres de Chymie , qui fouvent arrêtent tout court, dans la lec- ture des Livres où ils fe rencontrent , ceux qui ne les connoiffent pas 5 & l’autre Table contient les Matiéres qui font traitées dans ce Diéionnaire ; lequel avec le Livre de ia Médecine & de la Chirurgie des Pauvres qu'on a fait im- primer l’année pañlée , & qui fe trouve AVERTISSEMENT. chezle même Libraire qui vend celui- c1, feront pour les jeunes Etudians en » Médecine une petite Bibliotheque por- tative , dans laquelle ils trouveront en abrécé ce qu'il y a de meilleur dans les # Livres qui ont paru fur ces matiéres de. | puisplufieurs années. Î = F L / Tamee TZ , ‘ T (CE me | N. eù KR D): NT 11 RS), Pa D U } & li} CR M ON Le AP A ET EE AT AR APPROBATION. AY Iû par l’ordre de Monfeigneur le Chancelier ce Diftionnaire Botanique € Pharmaceutique , dans lequel je n'ay rien trouvé qui en puifle empècher l’Im- preflion. Fait à Paris ce 19. Decembre 1714. ANDR Y. DICTIONNAIRE Le. . 2MDICTIONNAIRE EP Sora NIQUE ET | PHARMACEUTIQUE. AN NS, BEILLE [ Æpis ] eft une efpece de } Mouche qui fait le miel & la cire “ > defquels nous parlerons en particulier RME ci-après en leur rang , & que l’on ap. pelle pour cela , Mouche à Miel. Les Abeilles w {échées & mifes en poudre , fontéprouvées con. tre l’alopécie , ou chute des cheveux , Cnduites Mavec miel, ou mélées dans de l'huile de Laizard pour en froter la tête. Deux ou trois Abeilles au plus prifes en poudre dans du vin blane, pouñlent » incontinent par les urines ; C'eft pourquoi onles donne avec fuccès dans lifchurie , Où fuppref. … fion de l'urine. | ÿ ” ABSINTEE | Æ4hfnthium ] €ft ou grande, Mappcilée Romaine , ou petite appellée Pont: Mu : cllesfourniffent leurs feüilles & leurs fom mités qui font chaudes, féches ; aftringentes, at- Énuatives , apéritives & diurétiques. La grande Abfnche fortifie mieux l’eftomac , aide à la di geltion, excire l'urine & les mois ; tuë les vers, = “REA CE purge la bile, diffipe l’yvrelle , excite [a fuetr 5 & guérit les fiévres , fur tout la tierce. La petite eft plus propre pour le foye & pour la rate; Matthioleditavoir vû deshydropiques abandon, nez des Medecins, être guéris pour avoir mangé Lé tous les matins à jeun trois heures avant lerepas : demi-once de conferve, compofée avecuneli- vre de feüilles fraîches d’Abfinthe Pontique, & trois livres de fucre en poudre bien pilez, & in- corporez enfemble dans un mortier de pierreen forme de pâte. Le vin qu'on prépare au temps des vendanges , avec la grande Abfinthe , fortifie tres-bien l’eftomac ,tuë & chaffe les vers des inteftins , excite l’appetit ; mais nuit à la tète & aux yeux, quand on en ufe trop fréquem- ment , felon la remarque de M. Boyle. ACANTHE, ou Branque Urfine [ Acanthus, feu Branca Urfine ] eft chaude & féche, & une des cinq herbes émollientes. On fe fert de fes feüilles dans les clyftéres & cataplafmes anodins & émolliens , dans les fomentations & décoce tions émollientes , dans les bains ordonnez pour ramollir & relâcher les voyes dans la pierre & dans l'accouchement difficile. La racine de l’A- canthe fauvage buë , eft bonne pour le flux de fang , quand il provient de quelque veine rom uc. ACHE [ Apium] eftoude jardin , nommé au trement Celeri, on Aquatique; ce dernier eft plus en ufage en Medecine. Cette plante eft def- ficcative, apéritive, pectorale, carminative, vul. néraire , hyftérique ; elle facilite la refpiration , elle netroye les ulcéres de la poitrine , elle pro- voque le crachat ; mais fon ufage , quoique mo- deré , eft contraire à ceux qui ont la vüé foible ;} ” PU 68 EE à : Boyle & d’autres de fes anis ont éprouvé fur eux = mêmes > Comme aufli à ceux qui font füjets aux vapeurs. Sa racine eft e des cinq apéritives ; elle poufle l'urine, les ois des femmes & lecalcul ; elle guérit la jau- ile , & mâchée elle appaife la douleur des dents. La femence eft beaucoup plus efficace que la racine ; elle eft une des quatre petites femen- ces chaudes ; on employe l’une & l’autre inté. rieurement: Le jus de l'herbe mondife les ulcé- res malins , particulierement de la bouche & du gofier: On fait une eau de la tige , des feüilles & & des fleurs cücillies au mois de Juin , & l’on- » guent de 4p:o quieft mondificati , &excellent “ dans les tumeurs fuppürées des mammelles. ACORUS véritable [ Acorus verus, [eu Cala= 734$ Aromaticus Officinarum ] eft une racine lon guc comme la main, grofle comme le doist,. parfemée de petits nœuds & de filamens >legere, d’une fubftance raréfiée , rougcâtre au dehors , blanche en dedans , Odorante , acre au goût ; on. l'appelle vulgairement | mais improprement … Calamus Aromaticus avec Paddition d'Cfficina- rm, pour le diftinguer du veritable Calamus Aromaticus | qui eft la racine d’un éfpece de ro- {eau étre 1ger qu'on apporte des Indes Orienta- « les ,tres-rare en Europe ; & celui qui fe trouve chez les Droguiftes ef ordinairernent falfifé ou corrompu, a perdu fon fel volatile, &eft deve. hu inutile ; c’cft pourquoi on a recours à l’ 4co_ rus verus, dont nous parlons dans cet article qui eft fon fubftitut , fes fetilles font longues & Mtroites, approchantes de celle de l'iris : cette Mplante croît dans les marais de PAfe, dans la Lithuanie & dans la Tartarie : elle vient auffi en A ij Choix. Vertus: 4 ADI Angleterre , en Hollande , & en France : lesiBo. taniltes curieux la cultivent dans leurs De | On fe fert de fa racine en Medecine. On la dot choifir la plus récente , la mieux nourrie, mon dée de fes filamens , difficile à rompre, la plus odorante, prenant garde qu’elle ne foit VErMOU- luë , ce qui arrive fouvent. Elle eft céphalique , ftomachique, cordiale & hyfterique ; elle rélifte à la malignité des humeurs ; elle convient aux maux d’eftomac caufez par les cruditez , au dé- goût , à la digeftion vitice ; au vomiflement , & aux autres affections femblables , dans lefquel- les maladies M. Chomel dit en avoir vû de bons effets. On lemploye principalement dans les ob- ftructions de la rate & du foye , dans la colique , & pafion hyftérique. La dofe en fubftance &en poudre eft ordinairement d’un gros , & eninfu- fion d’une demi-once dans du bon vin rofe, ou autre liqueur cordiale, Comme ces racines per- \ dent leuracrimonie & leur fel à mefure qu'elles fe defféchent on s’eft avisé de les confire , & on en donne lagroffeur d’une aveline le matin 4 jeun pour fortifier l’eftomac, & réveiller l'appe- tit. On vend chezles Apothicaires Île f'asorum électuaire fouverain pour les maux d’eftomac & pour la goutte. ADIANTE ou Capillaire commun [ #diar- tum nigrum | eft le veritable Capillaire qui croit aux lieux ombrageux , & fur tout proche les chu- tes des eaux. L’herbe ou les feüilles ont la vertu de deffécher , atténuer , ouvrir, d'érerger, de remédier aux vices des poumons ou des reins , de lever les obftructions du foye & de la rate, & de provoquer le flux d'urine & des mois des fem. mes. Quelques-uns donnent les mêmes facultez } d F$ + au po ytric & à la ruë de muraille, & ne font point de difhculté de les fübftituer à lAdiante. On fait un fyrop de la décoction de cetre plante avec moitic fucre , qui eft bon dans les maux de “poitrine , dans les cachéxies & dans les maladies “ chroniques. - AGARIC | Agaricum ] eft une maniere de champignori blanchâtre, qui naît fur le tronc d'un arbre appellé Mélefe. C’eft le feul qui foit propre à être pris intérieurement , quoique la même excroiflance fe trouve fur les fapins ,{ur la peñe fauvage , & autres Abres. I y a deux fortes d’Agarics , le mâle & la femelle. Le pre- mier cft rond, égal par tout , plus rude & plus » amer quelafemelle, qui a au dedans des veines ou rayüres droites , comme des dents de peigne; & quand on la mâche, elle cft douce aù com. : mencement, & un peu après amére. Le bon Choix Agaric doit être blanc, léger, peu folide , bien ; friable , doux d’abord , puis amer & füptique, ce qui convient à l’Agaric femelle, pour vû qu’il ne foit pas lisneux , ai long , ni dur ,ni pefant. L'Agaric fe conferve plufieurs années fans per- dre fa force, &ledchors vaut micux'que le de- dans. Ileft chaud & defficcatif, il purge la pi- tuite ténue, aqueule, féreufe & vifqueufe de tout le corps , frécialement du méfentére, de la tête &c des poumons. Il leve les obftructions ' … il excite l'urine : comme il caufe des naufées à … l'eftomac, onle corrige avec le ginsembre, le « cyrofle, le nard celtique , ou avec quelqu’autre m ftomachique. Parce qu’il opére lentement, on y … ajoûte pour aiguillon le fel semme , ou la crême de tartre. La prife cft d’une dragme à deux , & eü infufion de deux dragmes à cinq. On en fait À ii Vertus, 6 AGNLEMER. AIG y, un extrait, des trochifques , & des pilules. AGNUS Caftus eft un petit arbrifleau A appellé, parce qu'on prétend qu'il reprime les” ardeurs de venus ; il croît en terre marècageule, M On fe fert de fa feüille , de fa fleur , & princi- palement de fa femence , pour réfoudre, pour atténuer , pour exciter l’urine , pour amollir les duretez de la rate , & pour chaffer les vents. On en prend en poudre & en décoétion ; on l'ap- lique auffi extérieurement. | AGRIPAUME [Cardiaca ] eft une plante qui vient dans les hayes, le long des chemins ,-& autour des murailles des vieux châteaux. Elle eft chaude & féche , atténuante, réfolutive , détér- five, cordiale ; elle emédie fpecialement à la diftenfion des hypochondtes & à la cardialgie des enfans , elle provoque l'urine & les mois, déterge la pituite de la poitrine, diffipe la palpi- tation du cœur , répare les efprits, & tuë les vers, prife en poudre & en décoction ; & trois ou qua- tre onces de fon jus büû feul , ou mêlé avec un eu de vin guérit la pleuréfie , ainf qu’on l’a f e ‘> éprouvé. AIGREMOINE | Agrimonia ] eft une plante qui croit le long des chemins , parmi les hayes, & dans les prez, dont les feüilles & les fommités {ont hépatiques , fpléniques & vulnéraires ; elles font d’une fubftance ténuë ; elles defféchent , échaufent, ouvrent , détergent , fortifient le foye , arrêtent les Aux hépatiques, & font ordi- nairement employées dans les maux qui proce- dent de la foibleffe du foye , comme l’hydropi- fie & la cachéxie ; on les ajoûte aufli dans les bzins & dans les lotions. L’Aigremoine eft fpé- cifique dans le piffement de fang, prisintérieu. D AL 3 fement én décoction , auffi-bien que dans les cours de ventre. AIL [| Allum ] ef affez connu: onle cultive dans les jardins potagers. Sa racine eft chaude, defficcative , incilive , apéritive, réfolutive & ‘aléxipharmaque, Son ufage interne eft dans la colique venteule , contre les vers, dans la pefte avec du vinaigre, contre la toux & le calcul; elle confomme les vifcofités de l’eftomac , & excire l'appetit. L’ufage externe de lAil eft recom- mandé dans la galle ; dans la toux on oint la plante des pieds de fon fuc mélé avec du fain- doux, L’Ail & l'oignon cuits avec de l’huile, & appliquez fur la region du pubis, levent la {up preffion d'urine, AILLIAIRE [ Ællaria } eft une plante ainff nommée , à caufe que fes feüilles fentent l'ail, quand on les écrafe avec les doigts. On l’a autre. fois prife pour le fcordium ; elle croît parmi les bayes , & fur le bord des fofez humides. Elle eft incifive , atténuante, déterfve ; elle excite l'urine; elle eft propre pour réfifter au venin, contre la morfure des ferpens , pour la dyffentez rie, pour foitifier l'eftomac ; ons’en fert en dé- coction, Simon Paulli dit qu’elle réfifte à la pour. _titure, qu'elle déterge & mondifie les ulcéres pu- trides & fordides,quoiqu’avec moins d'efficacité que le fcordium , à laquelle on.a recours, quand celui-ci manque:& d’autant qu’elle perd fa vertu: en fe defféchant , on la cüeille fur la fin d'Avril, ou. au: commencement de May ; on la fait ref fuyer durant un jour à l'ombre, après quoi on la hache menu, puis on la pile dans un mortier , pour en exprimer le fuc qui fe garde pour lebe- loin, On en mêle avec les onguens & les cata. À ïii} 8 MALE) ATK. ALU plafmes contre la gangrene , & les ulcéres for- dides, On applique fes feüilles vertes broyées fur les dartres , & on met fa poudre fur les ulcéss 54 ES carcinomateux. ALCE'E ou Bimauve [ A/cea] eftune plante qui ne differe d'avec la mauve,qu'en ce que fes feüil= les font découpées plus profondément; elle croît dans les champs , il y en a de plufeurs efpeces. Elle disére , elle amoilit , elle adoucit, elle arrè- tele fang; ons’en fert en lavemens & en fomen- tations ; on en peut aufli ufer par la bouche pour adoucir.les acretez d'urine. La racine buë dans du vin fert contre la dyflenterie, les flux & les ruptures, | ALKEKENGE, ou Coqueret [ Ælhekenoi | eft üne plante qui croît dans les vignes , dans les hayes à l’ombre , & dont les fruits ou baves, qui reflemblent affez à des cerifes rouges , renfer- mées dans des veflies de même couleur, fe cuëil- lent vers le temps des vendanges ; elles font ra- fraichiffantes , defficcatives , néphrétiques, diu- rétiques & lithrontriptiques par excellence , & fort ufirées dans le calcul des reins & dela veffie, dans la rétenfion d'urine & hydropifie, écraftes S& infufées au nombre de fept ou huit dans un verre de vin blanc ; bonnes aufi dans la jaunifle & dans la coagulation du fang. On en prépare un vin au temps des vendanges , dont on ufe pour les maux ci-deflus. - ALLELUIA | Trifolium Acetofum | eft une petite plante qui croit dans les hautes forefts, & dans les lieux ombrageux ; elle eft propre pour défalterer , pour calmer les ardeurs de la fiévre, pour rafraîchir & purifier les humeurs, pour for- cifier le cœur, pour réfifter au venin , fur tout A À LO | dans Îles fiévres malignes, dans lefquelles M. Francus Medecin Allemand affure Pavoir éprou- écavec beaucoup de fuccès. La poudre decetre plante donnée en fuffifante quantité dans un peu de fon cau diftillée guérit les palpitations de “cœur, La décoction de l’Alleluia avec de l’anis faite dans du vin , eft un remede excellent con. tre la jaunifle ; faite en eau fans anis , & garga- rifée , elle eft bonne contre la pourriture des gencives , les ulcéres de la bouche, & les in- flammations de la gorge, Cette herbe mélée dans les boiflons eft ires-bonne contre les verti_ ges , & pour prevenir, l’Apopléxie, Rien n’eft plus eficace pour corriger l'acide vicieux ren- fermé dans le fang qui caufe la plüpart des maladies , que de boire trois heures avant le re. pas un verre d’eau ou l'on a fait boüillir de l'Al- Icluia. Appliqué fur la tête en forme de cataplaf- me, il appaife les maux de tête de caufe chaude, Les feüilles broyées & appliquées prompte_ ment fur les brûlures, y-fonttres-bonnes. Son jus fait difparoître les verrues , & les taches des habits, Qn en fair une eau, une conferve , &un {yrop. | | ALOE , ou Alcës eft le fuc cpaiffi d’une plante portant le même nom , qui croît aux Pays chauds | comme en Perfe, en Egypte, en Arabie , en Amérique, enEfpagne, On divife PAloës en trois efpeces, fcavoir en fuccotrin, en hépatique & en cabalin. L’Aloës {uccotrin 4 ainfi appellé , parce au’on en tiroit autrefois- » beaucoup de l’Ifle de Soccotra , €ft le plus beau “ & le meilleur de tous ; il eft net, de couleur noire ou brune , luifante en dehors, citrine en dedans , frible , réfineux , aflez leger | fort | Choix. Vevtus. 10 ART À LU amer au goût, d’une odeur défagréable , devez nant jaune, quand onlepulvérife. Le fecond eft: appellé Aloës hépatique , à caufe qu'étant rome. pu , il ala couleur du foye ; on s’en fert au dé- faut du fuccotrin, Letroifñiéme eft appellé Aloës cabalin , à caüfe qu’étant plus groffier , plus ter- reftre & moins bon que les deux autres , onne s’en fert que pour les maladies des chevaux. L’Aloës eft fort purgatif, defficcatif & chaud ; il excite les mois, il ouvre Les hémorroïdes, il forti.. fie l’eftomac,& le purge,pourvü qu’on le prenne en mangeant;car fi on le met dans un eftomac vui- de, il y caufe beaucoup detrenchées, &il purge peu. Il eft propre pour tuer les vers, & pour les chaffer dehors ; il réfifte à la corruption étant appliqué extérieurement , il refferre, confolide & déterge ; en un mot c’eft un excellent vulné- raire. ALOUETTE [ Ælanda ] eft un petit oyfeau affez connu ; il y en a de deux efpeces ; une qui a une hupe fur la tête , & l’autre qui n’en a point. Le cœur de l’Aloïüerte hupée lié fur la cuiffe,em- pêche la colique : ce cœuravalé tout chaud, & l’Aloüette rôtie ou calcinée avec fes plumes, produitie même effet. La dofe eft d’une cuille- rée ou deux durant quelques jours de fuite. Le fang bû chaud avec du vinaigre fort ou du vin chaud , eftun fecours tres-efficace pour les gra- veleux. Hoëfferus s’eft garanti lui-même de la néphrétique à force de manger des Aloïiettes, qui pouffent puiffamment par les urines. L'ufase en cf tres-bon à ceux qui ont de la difpofition à la gravelle. | ALUN [ Ælumen | eftun fel acide minéral, qu'on tire d’une efpece de pierre de differentes r À 0 AMA 17 eurs & couleurs , qui fe trouve dans des carrieres cnltalie , en France , en Angleterre, M lcine certe pierre, & l'on en tire enluite JAlun par des lotions, filtrations & congéla- Mrions , comme on tire le falpêtre : il y en a de f plufieurs efpeces. Celui qu’on appelle Alun de Rome, cft rougeitre & tranfparent en dehors : & l’Alun de roche ou de glace eft clair, blanc & tranfparent comme du criftal, qu'on apporte d'Angleterre , qui eft moins fort que celui de Rome. L’Alun eft d’un goût acide flyptique: on Femploye intérieurement & extérieuremen tpour arrêter toutes les hémorragies , ainfi que nous dirons ci-après en parlant des pilules aftringentes de M. Helvetius. On en mêle dans les gargarif_ mes pour les inflammations dela gorge, Ons'en fert pour néttoyer & pour, raffermir les dents ; on en fait deffécher ou calciner fur le feu pour le priver de fon phlegme , puis on l'appelle Alun brûlé ; il eft efcharotique : on s’en fert pour confumer lesychairs baveufes & les excroif. fances. AMANDE [ Amygdale ] eft le fruit d’un ar- bre appellé en F rançois Amandier , & en Latin Amygdalus, qu’on cultive dans les jardins. Il ya deux efpeces d’Amandes , fcavoir de douces & * d’améres ; les douces font adouciffantes , amol.. liffantes , apéritives , peétorales , reftaurantes ; on s'en fert dans les émulfions & dans plufieurs autres préparations de Pharmacie. Les Amandes améres font déterfives & apéritives ; on prétend qu'elles empêchent l’yvreffe , fi on les mange immédiatement avant que de faire débauche de vin, Elles modérent la douleur de tête, étant pi- les & appliquées en frontal, L'huile tirée par | Vertuss Choix. Pertus. 12 AMA AMB | expreffion des amandes améres fe confervé plus long-temps fans fe rancir que l'huile tirée des. Amandes douces. AMARANTHE [| #meranthus 1 eftune plan- te qu'on cultive dans les jardins , à caufe de la beauté de fes fleurs , qui font refrigératives, def. ficcatives , & un peu aftringentes, On s’en fert dans tous les flux, comme le crachement de ang, la dyflenterie, la diarrhée & le flux im- moderé des mois , en décoétion, AMBRE Jaune [| Succinum [eu Karab:] cit un mélange de gomme & de réfine qui forrent des peupliers, des pins , & des fapins , & qui ayant été confufément portez par les vents dans la Mer Baltique , s'y incorporent avecdufel, & s’y perfeétionnent, &enfuite font jettez par les vagues fur le rivage. On doit choifir l'Ambre jaune ou Succin en béaux morceaux durs,clairs., tranfparents , attirant à foi des brins de paille, & plufieurs autres petits corps légers, quand on a un peu frotté. ce Succin fur la main, & qu'on Pa approché de ces petits corps. Le Succin eft chaud , defficcatif, corroboratif , aftringent & céphalique. Il convient aux catarrhes , à Papo- pléxie, épilepfe, léthargie, au vertige , aux flux de ventre, flux de fang, ilréfifte au venin, La dofe eft depuis dix grains jufqu’à demi-drag- me, Les colliers d’Ambre jaune empêchent les défluxions fur la gorge : on en fait auffi brüler fur le feu pour en recevoir la fumée , qui modé- re la violence durhume du cerveau & des catar- rhes , &ceft bonne contrel’efquinancie reçü par la bouche. On en fait des trochifques , du fel & de l’huile tirée chymiquement, qui par dedans & par dehors fait des merveilles dans les maladies du cerveau ci-deflus marquées. AMI AMM ANE ANG 5% AMIDON [ ’mylum ] eft une pulpe de fro- _mentamollie , tifée par le moyen de l’eau com> mune , & féchée. Il doit être tres-blanc , net ,en morceaux aflez gros , friables. Il eft pectoral ; il épaiflir & adoucit les férofités acres qui tom- bent du cerveau ; il arrête le crachement de fans ; ileft propre pour les maladies des yeux, AMMI cft une femence qu'on apporte d’A- lexandrie eu de Candie : elle eftune des quatre petites femences chaudes. On la doit choifir la plus récente , là mieux nourrie , la plus nette , la plus odorante , d’un goût un peu amer. Elle en- tre dans la Thériaque ; elle eftchaude & feche, incifive , apéritive, hyftérique, carminative , céphalique , elle réfifte au venin. ANETH | Axe:bum ] eft une plante fembla- ble au fénoüil , dont on ne fe fert guercs que de la femence qui eft chaude & defliccative, chafle les vents ,excite l’urine , adoucit le hoquet, aide à la digeftion , fait venir le lait aux nourrices. ANGELIQUE [ ÆAugelica | eft une plante qu'on cultive däns les jardins , qui a une odeur & un goût aromatique. On confit au fucre fa côte & fa femence, & l’on en mange pour fe -préferver du mauvais air, mais fa racine eft {à ni excellente partie. Celle qu’on nous apporte éche de Boheme eft la meilleure , & enfuire celle d'Angleterre ; elle doit être aflez groffe , ongue , brune extérieurement , blanche inté. rieurement, entiere & non vermouluë , à quoi elle eft fujette étant gardée, d’une odeur fuave ; d'un goût aromatique tirant {ur l’amer. Elle eft ftomacale, cordiale, céphalique , apéritive, fu dorifique , vulnéraire ; elle reffte au venin. On l'employe pour la pelte, pour les fiévres mali. Choix: Vertus. Choix. Vertus. Choix. - tÀ Me Liv Ne + gnes, pour la morfure du chien enragé , ä la: quelle on l'applique en cataplafme. On en avale unc dragme dans la pefte qui chafle le venin par la füeur? 40 ANGUILLE [ Anguilla } eft un poiffon d'eau douce , qui eft fait comme un ferpent. Sagraifle eft vulnéraire ; elle engendre des cheveux dans la chauveté, elle rétablit l’otiye diftillée dans l'oreille , & foulage les hémorroïdes en onction: La crête coupée & appliquée toute fanglante fur les vérrués, puis enfuite entertée pour la jai {er pourrir, les guérit. Le fang encore ticde bü avec du vin appaifela colique. Le foye avec le fel feché à la cheminée ou au four pulvérifé fe donne avec un heureux fuccès dans l’accouche- inent difficile avec du vin de la groffeur d’une aveline ; s’il ne fait pas fon effet, on peut ré: térer & augmenter cette dofe. La peau fert de ligature aux membres luxez ; on la porte fur la chair nuë en façon de jarticre pour fe préferver: des crampes. Salée & defléchée elle feït en for- me de parfum contre la chute du fondement & de la matrice , pourvü que les ligamens ne foient point rompus,ce qu'on a éprouvé plufeurs fois.Il n'importe, fuivant le Docteur Michaël, que cette peau foit fraîche ou falée & feche. Sennert & Ferdinand confirment l’ufage de ce parfum , auffi-bien qu'Arnault de Villeneuve, Vous re- marquerez en pañant , dit Ettmuller , qu'il n’eft rien de meilleur contre la chute de la matrice, qu'un œuf pourri & corrompu ; on lé met dans un réchaud fur les charbons , & lorfqu’il petre en fe crevant:, la malade a peur ; & certe fur- prife jointe à la mauvaife odeur fait remonter la matrice. CD V'ANT ANT ‘; ANIS. ÆAnifum | eft une plante fort commu ñe dans les jardins ; on nefe fert gueres que de fa femence qui eft chaude & defficcative : plus elle eft fraîche , plus elle eft douce. Elle eft cor diale , ftomacale, pectorale , carminative, di. geftive; elle excite le lair* aux nourrices , elle appaife les coliques. On en fait prendre un fcrupule aux enfans Pour purger doucement par haut & par bas les ordures du ventricule & des inteftins. | ANTIDOTE de Mithridates, dont Pompée , après avoir vaincu ce Roi, trouva dans fà EE fette la compofition écrite de fa main , qui eft de deux noix feches, autant de figues de cabas & Vingt feüilles de ru pilées enfemble , y ajoûtanc un grain de {el ; aflurant que celui qui prendra cela à jeun , ne doit craindre aucun poifon ce jour-là , non plus que la contagion de la pete ; ce que Mizaulr dit avoir éprouvé dans des peftes * tres-contagicufes, ANTIMOINE [ Antimonium [en Stibinm ] eft un minéral approchant du métallique , pe- fant , luifant, criftalin ou difpofé en longues aiguilles , de couleur fort noire, qui fe trouve proche des mines des métaux en plufiéurs lieux de l'Europe, comme en Hongrie, en Tranflylva- me , en Bretagne , en Poitou , en Auvergne. Il faut le choifir net en belles & longues aiguilles, brillantes , faciles à caler, On fe fert du crud ou edu préparé, Il purge avec grande violence toutes “ fortes d’humeurs , & fait des merveilles dans les - fiévres intermittentes , maladies defefpérées , migraines , gouttes , épilepfies , vertiges, lépres, paralyfes, apopléxies | & dans toutes les mMa- ladics caufées par l'abondance des mauvaifes Choix: V'erfuss s6 Tu ANT : pe ei . humeuts où cacochymié : cependant il ric faut s’en fervir qu'avec de grandes précautions, & ilne faut employer au dedans quele préparé, le metz collyres ; où ileft recommandé contre les ulce- res des yeux & dans les fuffufñons. Les principa- les préparations de PAntimoine font le verre d'Antimoine , qui à la dofe de deux à quatre grains , purge par deffus & par deflous, Secon- dement ,le Crocus Metallorum , la meilleure & la plus aflurée préparation de lAnrimoine , que lon met infufer à la dofe de quatre à douze grains dans du vin, pour purger fortement. par deffus & par deffous : on en met auffi dans les clyftéres depuis demi-dragme à une dragme, l'avant fair boüillir dans de l’eau ou du vin, & après l'avoir coulé, il lefaut mêler avec la dé: coction du clyftére. De ce Crocus Metallorum fe fait l’eau-benîte de Ruland tant vantée.par fon Auteur. Troifiémement ; l’Antimoine diapho- rétique , qui étant pris à ladole de dixa vingt- cinq grains purifie le fang, réhite à la corrup- tion , profite à tous ceux qui ont des obftrudtioss invétérées , hydropifies, mélancolies hÿpo- chondriaques , fiévres malignes , petites véroles & rougeoles, apoltumes interne ,gales & ul- céres, tant internes qu'externes ; & les fleurs d’Antimoine qu'on donne de deux grains à qua- tre, mais qui purgent avectrop de violence, Ac Duatriémement ; l'huile d’Antimoine qui pure doucement par deffous,a la dofe de crois grains à 1%, Cinquiémement,la teinture qui étant prile avec du vin à la dofe de trois grains à neuf, purge par les fucurs & par les urines les mauvaifes hu- È meurs, tant infufer dans du vin à la doie de demi-once: feulemenrt : il peut avoir lieu au dehors dans des | Î Cr = &" _ ' | APO ARA 1f Mheurs, & a les mêmes vertus que l’Antimoine diaphorétique. Sixiémement , le Regule d’Anti- moine fimple & Île compolé qui purgent aflez doucement par deffus & par deflous , à la dofe de deux grains atrois, APOZEME | A4pozema ] eft une forte décoc. tion de plufieurs efpeces de racines , d'herbes, de fleurs, de fruits , de femences appropriées en ver tus aux maladies pour lefquelles on le donne. On rend , quand on veut , les Apozèmes purgatifs, en y faifant infufer des drogues purgatives, APOZEME pour rafraic'ir ccux qui ont la fiévre. Prenez des racines de Chicorée fauvage & de Piffenlit nettoyées de leurs ordures & con- caflées , de chaque deux onces, feüilles de chi- corée fauvage, laituë , pourpier , ofeille de cha. que deux bonnes poignées , eau commune qua- tre livres , faites réduire le tout par ébullition à la moitié de l’eau , ajoütant {ur la fin demi-once de réglifle ratiflée & coupée par éguillettes , & dans cinq onces de cette’ décoŒion coulée vous y pouvez diffoudre une once de fyrop de li- mons. APOZEME pour rafraïchir le fang. Faites boüillir l’efpace d’un Æfiferere un demi feptier de lait clair, jettez y le blanc d’un œuf avec la coquille , battez-les enfemble avec quelques brins de balay jufqu’à mouffer entierement, puis pañlez cela à travers un linge blanc, & le laiflez ainf toute la nuit :le lendemain, ajoûtez-y une once de fyrop de pommes que vous battrez dans deux verres pour prendre au matin, & continuer Je lendemain. ARAIGNE’E [ Areneus feu Aranez ] eft un infecte venimeux aflez connu , dont la morfure B Cho'x. Verius, 35 ARE ARG V4 ef nuifible , & dont il y a beaucoup d’efpeces. L'Araignée arrête l’accès des fiévres intermits tentes, & patticulicrement de la fiévre quarte étant écrafée, & appliquée au poignet, ou aux deux rempes, ou étant enfermée vivante dans une coquille de noix & penduë au cou , ou atta- chée au bras au commencement de l'accès. Sa toile eft aftringente , vulnéraire , confolidante ; elle arrête le fang étant appliquée fur les playes, & prévient linflammation : on s’en fert pour les coupures ; il en faut mettre dans la playe auffitôt qu'elle cft faite , afin qu’elle n'enfle point. Les toiles d’Araignée font le remede or- dinaire des femmes pour fouder les playes re- centes qu'elles appliquent deflus avéc du pain mâché. ARCANC.ON ou Bray Sec [ Palimpiffa, fèm Pix ficca ] eft une efpece de poix noire qui refte au fond des alambics ou des cornuës , après qu'on a tiré par la diftillation les huiles de la térébenthine. Il doit être choifi net, fec , caf- fant , luifant , noir. Il eft décerfif, réfolutif, fup- puratif, digeftif; on l’employe dans les onguens, dans les emplâtres, dans Îles cérats: plufieurs ouvriers s’en fervent auf. ARGENTINE | Potentilla , feu Anferina | eft une plante qui croît aux lieux humides le long des chemins ; elle eft aftringente, rafraîchiffin- te, defficcative , confolidante , décerfive & diu- rérique ; elle remedie au crachement de fang , à la diarrhée , & aux autres flux de ventré & de matrice ; elle brife le calcul des reins ;on en ufe à la maniere du thé ; elle eft propre au fcorbut en décoction ; elle guérit les hémorroïdes, les écor- chures qui fe font encre les cuiffes en marchant, D AAA ARI 1 19 & confolide metveilleufement les playes broyée & appliquée : en gargarifme elle calme la dou Jeur des dents ; & empêche la pourriture des gencives ; elle modére l’ardeur de la fiévre Ctant pilée avec du fel & du vinaigre, & appliquée aux plantes des pieds & aux poignets Elle ef re commandée dans la jauniffe qu’elle chaffe par les urines , & à caufe de fa vertu diurérique elle ef admirable contre l’hydropifie afcite ; elle adou- cit l’inflammation des reins & de la veflie, & elle tempére lardeur de l'urine, L'eau diftillée de toute la plante eft bonne pour la chaffie , & pour les ulcéres des yeux. ARGILLE où Terre Glaife [ Argilla] eft une terre grafle , vifqueufe dont les Potiers fe fer: vent pour faire leurs pots ; elle eft propre pour arrêter le fang étant appliquée fur une playe. ARISTOLOCHE | Arifolchia | cft une plante dont il y a quatre efpeces générales em- ployées en médecine, fçavoir laronde, la lon que , laclématite & la petite : la ronde & la lon: gue font dérerfives , céphaliques , hépatiques , pulmoniques & vulnéraires, chaudes & deffic- “catives , atténuantes & apéritives ; elles réfiftenr au venin & à la gangréne. On fe fert fouvent de leurs racines, & quelquefois de leurs feüilles pour les remedes extérieurs, L’infufion de l'A. . nftoloche ronde eft ordinairement employée pour deffécherlagale , & pour mondifier & def. fécher les playes. Les racines de l’Ariftoloche - clématite font apéritives, réfolutives, dére:fi- » ves , vulnéraires; elles réfiflenc à la corruption, . clles fortifient ; on les employc intérieurement, : & quelquefois extérieurement, Les racines de la petite Arifloloche fonc employées en Médecine Bi; Choix. £6 ARM. ARR dans les remedes intérieurs: elles font les meil-. leures &cles plus eftimées de toures les Ariftolo. ches. Elles font fort dérerfives , vulnéraires, pro= pres pour réfifter à la malignité des humeurs , pour exciter l'urine & la fueur, pour atténuer la ituite , pour aider à la refpiration , pour la gan- gréne. Les racines des Ariftoloches longues & rondes doivent être choifies grofles , bien nour- ries, nouvellement féchces , pefantes, grifes en dchors, d’un goûrextremément amer. La racine de la petite doit être bien nourrie, touffuë, com- me la racine d’ellebore noir, récemment féchée, de couleur jaunâtre, d’une odeur aromatique , d’un goût amer ; elle eft préférable à toutes les autres pour la chériaque. ARMOISE [ Artemifia ] eft une plante qui eft dérerfive, vulnéraire,'apéritive, hyftérique, for- tifiante : elle excite les mois aux femmes , elle aide à l'accouchement , & à faire fortir l’arriere- faix ; elle abbat les vapeurs , elle rompt la pier- re, & guérit la fuppreflion d'urine ; on s’en fert intérieurement & extérieurement. ARRETE-BOEUF [| Aronis, [en Ononis | eft une plante qui naïtdans les prez & dans les ter- res labourées : les racines font en ufage en Mé- decine , & fpécialement leur écorce : elles font chaudes & defficcatives , abfterfives , atténuan- tes , incifives , apéritives propres pour la réten- fion d'urine , la pierre des reins, la jaunille , Pob- ftruction du foye, de la rate, la farcocele, les hémorroïdes internes & les marifques du fon- dement; on boit de foninfufion durant quelque tems ; elle convient à la pourriture de la bou- che & à la douleur des dents en forme de garga- rifme : avant qu'elle poufle fes épines, on cn ARR ARS 2r confit avec du fel pour manger. Matthiole dit. qu'ilaconnu un homme qui ayant continué plu- fieufs mois à avaler de la poudre de la racine d'Arrète-Bœuf dans du vin, a fair confumerune herñie charnue ou farcocele qu'il avoir, & que des Medecins vouloient faire couper. On fair une gau diftillée de route la plante avée fesracines , un fyrop & un fel qui eft un puiffant diurétique. ARROCHE puante, ou herbe de Bouc [ 4rri- plex fœtida | eit une petite plante dont lesbran. ches s'étendent fur la terre | ayant des petites feuilles graffettes , blanchätres , d’une odeur in- fupportable par Îeur puanteur ,elle croît dans les-lieux fiblonrieux, le long des muraïlles & des chemins. On employe avec fuccès cetrz plante en décoion & en livement pour les paffions hyféériques ;. on en fait un miel dons les bouci- ques, pour fervir dans les lavemens qu'on or- done pour cet effet : on applique auffi l'herbe pilée fur le nombril des femmes atriquées de faf. focation de matrice pour les en délivrer, & dans les uleeres pourris des animaux à quatre pieds pour en faire fortir les vers ; ce que Tragns aflure avoir vû réuflir plufeurs fois ; d’autres di- fent qu'il fufñt d’attacher feulement Pherbe à . Fanimal. ARSENIC £ 4rfénicum } eft un minéral pe. fant, luifant, caffant , fulphureux , cauftique, dont il y a crois efpeces générales , une jaune, une rouge , & une blanche. La premiere efpe- ce eft appellée Orpiment ou Orpin [| Auripig- mentum. | La feconde eftappellée Arfenic rouge ou Orpin rouge [ Sandaracha Grecorum,feu Real- gal | dont il y à deux efpeces , un nature. | & laure artificiel. Et la croifiéme efpece d’Arfen : BE sx c ART" 2 eft appcllée Arfenic blanc , où fimplement Ars fenic par excellence comme étant le plus fort de tous. Il-y en a de naturel quieftrare , & d’ar- tificiel qui eft fait avec parties égales d’orpiment & de fel communmélez & fublimez enfemble: Toutes les efpeces d’Arfenic font des poifons! corrofifs,maisle plus a@if & le plus dangereuxeft l’Arfenicblanc:1l ne commence à faire ordinaire- ment fonaction que demi heure après qu'il a été pris, parce que le fel qui fait {à corrofion eft lié & embarailé naturellement dans du foufre,& il lui faut quelque temps pour fe déveloper ; alors il caufe de grandes douleurs, des déchiremens, des inflammations dans les vifecres,des vomiflemens violens , des convulfions, des inquiétudes ; un abbatement général , &'enfin la mort, fi l'on n'eft fecouru. Les remedes qui conviennent en cette occalion font la sraiffe fonduë ,'ou l'huile bücs par écuellées le plâtôtqu'on peut, afin d’en- veloper & d’affoiblir les points du fel cauftique,; & pour l'évacuer par haut & par bas. Le lait en fuite érant pris en bonne quantité ,acheve d’a- doucir l’acreté du poifon. On fe fert de l’Arfenic blanc extérieurement pour manger & confumer des chairs ; il agit fans grande douleur : on en ap- plique fur les cors des pieds, après en avoir cou- pé la: fuperficie. On ne doit jamais faire prendre dé l’Arfenic iitérieureinent, quelque prépara- tion qu'on lui ait donnée , & en quelque petite dofe que ce foit ; car il communique toüjours use méchante impreflion dans le corps. ARTICHAUT | Cinara, fen Scolymus | et une efpece de chardon , ou une plante qu’on cultive dans les jardins potagers dont’il y a deux ef- peces principales , dont les feüilles de l’une ASN 23 font garnies d’épines, & celles de Pautre n’en ont point, L’Artichaud eft cordial , apéritif, {u- dorifique , nourriflant , reftaurant, propre pour purifier le fang. La racine provoque fort Furine, & la fait {ortir puante , fi l'ayant fait cuire en xin , on boit cette décoction ; elle eft auffi fingu- liere à l’hydropifie & à la jaunifle. La feüille pi. lée avec du fucre , & appliquée fur les froifflures & Ccachures des mains & autres parties , y cit bonne. ASNE [ Æ/finus ] eft un animal à quatre pieds connu d'un chacun. L’ongle ou fa corne du pied de l’Afne eft le fubftitur de la corne du pied d’élan contrele mal cadue : la prile eft de demi dragme tous les jours durant un mois: le crane en poudre fait le même effet. La cendre de la même corne enduite avec de lhuile réfout les écroüclles , guérit les engelures ou mules , con folide les fentes de la peau , diffipe les apoftu- mes, & leve l’ongle des yeux, étant mife de dans avec du lait de femme. Lamême corne en parfum réveille par fon odeur les femmes épi- leptiques & hyftériques , &appaife les douleurs des hémorroïdes reçûë par le bas fur la chaife percée. Le fang poule par les fueurs, on le tire derriere les oreilles au printemps, on le reçoit fur un linge qu’on met infufer dans quelque boif- fon. Le Docteur Michaël & Hartman en ont guéri plufieurs maniaques , on faifoit l’infufon dans de l’eau, ou dans une décottion de mou- ron à fleur rouge, ou de millepertuis. La même potion guérit les maladies caufées par fortilege. Lc lait d’Afneffe nourrit & déterge puiffam- ment ; il convient par cette raifon à la vathifie, aux maladies d’eftomac, à l’abfcès des reins, à Bi; ASP calcul de la veflie , à la goutte : il açit en l4- chant le ventre , & en dérergeant les canaux urinaires. La prifeeft de quatre onces à dix. L’u- fage externe du lait d’Afneffe eft d'affermir les gencives & de calmer les douleurs de la podagre en forme de cataplafme avec la fente. La poudre de la fiente d’Afñe féchée à l'ombre, & attirée _par le nez en forme de tabac en arrête l’hémor- ragie , lou mife fous lenez toute fraîche & fu mante envelopée d’un linge clair. Quelques-uns prennent deux onces de fente d’Afne & une once de moule de chefne , il font fécher le tout au fo- lcil , ou dans quelque lieu chaud pour le réduire en poudre, laquelle étant attirée par lenez , en arrête d’abord l'hémorragie. ASPERGE f Æ/baragus | eft une plante fort connue dans les jardins potagers : {à racine eft d'urétique , & une des cinq racines apéritives : cile eft deiccative , réfolutive , & déterge prin- cipalement la rate & les reins. On la donne dans des décoctions appropriées. La puanteur de lu rine qu'on rend un peu après avoir mangé des Afberges , démontre leur caractére, die Ettmul- ler, qui eft de diffoudre & de féparer le fel uri- neux volatile, & d'introduire la putréfaétion qui eft une difpofition au calcul plûtôt qu'un reme- de. Vanhelmont en rapporte un exemple dans fon Traité de la Lithiañe, chap. $. $. 17. où il dit qu'un certain Sçavanten Droit contraéta la gra- velle , à Hquelle il n’étoit point fujet aupara- vant , pour avoir mangé trop d’Afperges ; elle et par conféquent contraire à ceux qui ontde la difhofition à cette maladie ; d’autant que quand le felurineux eft une fois féparé dans les reins, s’il arrive que quelque acide étranger y foitappor. té des premieres voyes , ils ne manqueront pag ASS *: AUB AUN 3$ de fe coaguler enfemble ; c’eft pourquoi on n'or- ' donne plus guéres ce fimple. ASSA FrortiDA eft une gomme en Cros MO ceaux jaunatres d’une odeur forte & très-défa- réable , d'ou vient que les Allemands l'appel- lent Ste-cus Diaboli, I] faut choifir cette gomme en maffe nette, féche, de couleur jaunâtre, rem plie de larmes blanches , d’une odeur fort puante & dégoutante, tirant fur celle de l'ail. Elle eft fort bonne contre toutes les maladies hyftéri- ques ; elle incife , elle atténuë , elle amollit, dé- terge ,.rélout , poufle par cranfpiration. On Femploye intérieurement & extérieurement. L’arbrifleau dont elle découle croît dans la Ly- bic, dans la Médie , dans la Syrie , dans les In= des. AUBIFOIN ou Bleuët [ Cyanus | eft une plante fort commune dans les bleds ; fà fleur ef aftringente & rafraîchiffante propre pour les maladies des yeux. Onentire par la diftillation avec de l’eau de neige une eau qu’on appelle Ezw de Caffé-lunette, parce qu’elle éclairoit la vûe des vieillards. La décoion de l’Aubifoin faite en vin blanc , ou en eau appropriée, prife inté- rieurement eft fouveraine dans la fuppreffion d'urine & des mois. AUNE [ Ælnus ] eft un arbre de groffeur mé- diocre qui croît aux lieux aqueux , marécageux. On fe fert de fon écorce pour teindre en noir les cuirs & les draps. Ses feüiiles font réfolutives étant écrafées & appliquées fur les tumeurs : elles arrêtent & tempérent les humeurs enflam- mées. On s’en fert en décottion pour laver les Pieds des voyageurs, afin de les délaffer , & l’on en frotte les bois des lits pour faire mourir les 5 nait Choix. VEFIUS: 26 ” AUN AVO f : 3 © puces. Son écorce & fon fruit font aftringéns ; rafraichiffans , propres pour les inflammations de la gorge, étant employés en gargatifmes. AUNEE | Æelenium, [eu Enula Campans | ef une plante qui aime les lieux humides, & dont la racine eft fouvent employée en Médecine.On la cucille au printemps avant qu’elle ait pouffé fes feüilles : on la coupe par trenches,puis on la hiffe {écher à l'ombre. Elle eft chaude & deffic- cative, abiterfive , difcuflive , apéritive, pul- monique , ftomachique ,aléxipharmaque & fu- dorifique. On s’en fert pour découper & chafler le tartre des poumons & des reins , dans la toux & dans l’afthme, pour corriger les cruditez de Feftomac , pour ouvrir les uretères , pour éloi- gner la pefte & les autres maladies contagieufes, & pour guérir la gale. On la met infufer au temps des vendanges dans du vin doux , qui de- vient après ka fermentation excellent dans les cruditez & les autres vices de Feftomac qu'il fortifie, & les inteftins : il eft bon auffi pour la gravelle des reins, & contre lacolique.Ron- delet parle de laracine d’Aunée comme d'un re- mede fingulier dans les maladies mélancoliques , our chafler le chagrin qui occupe les malades. AVOINE [ Æwena | eft une plante dont la femence fert de nourriture aux chevaux : elle eft dérerfve , aftringente , réfolutive, adouciffante, pectorale. On s’en fert extérieurement &c inté- rieurement : on la fricalfe avec un peu de vinaï- gre, puis on l’applique bien chaudement entre deux linges fur les douleurs de côté & des autres parties du corps: elle les foulage, parce qu'en ouvrant les pores, elle fait tranfpirer l'humeur qui les caufoit, On l’employe auffi en décotior, AUR 3- pu en gargarifme , ou en lavement, Le ral compolé d’une forte décoŒtion d’Avoine & de fucre eft excellent contre la colique : on le nom- me ordinairement le Syrop de Luther, parce qu'il s'en {ervoit fouvent dans la colique, à quoi ilétoit fort.fujet. . AURONE { Abrotanum ] eft de deux fortes, fçavoir lemäle & la femelle , appellée par quel. ques-uns petitcyprès. L’Aurone mâle dontnous parlons dans cet article eff incifive , atténuante, apéritive , déterfive , vulnéraire, réfolutive: elle réfifte au venin , elle tué les vers , elle excire l'urine & les mois ,ellechañle les vents , elle fait croître les cheveux étant écrafée & appliquée furla tête, AURONE femelle, ou Petit Cyprès [ 4bro, tanum fœmina , [cu Santolina ] eft une plante en forme de petit arbriffeau , dont il y a plufcurs ef. peces différentes qu’on culrive dans les jardins » clle a les mêmes qualités que l'Auronemäle, & fon ufage principal eft dans les obftruétions du foye , des reins & des ureréres. Elle remédie à la jaunifle , chafle les vers , eftbonne contre la mor fure des ferpens & la piquure des fcorpions, pour réfiter à la corruption , pour fortifier les nerfs : elle eft admirable contre les vomifflemens defang. Sa poudre trempéeen vin blanc appli- quée fur les loupes , les guérit en quelqu’endroit du corps qu'elles foient | pourvû qu’elles ne foient point trop invétérées, On employe fes . feüilles & fes femences en décotion ou'en pou dre : on les met parmi le linge &les habits pour les préferver des vers ; d’où on a donné à cette plante le nom de Garderobe. 38 BAR B = ARBE pe Bouc , ou Salfifis [ 7rœ roposon , fen Barba Hiñci } eft une plante potagére dont il y a deux ef- A) peces principales , l’une a la fleur jaunei, & l’autre l’a rouge. On mange leurs raci=. nes qui font apéritives, ftomacales , peétora= les’, leurs feüilles font vulnéraires , confolidan: tés? L'eau diftillée , ou le jus de toute la plante, fert conere la pleuréfie. BARBE pe-Cuevre, ou Reine des Prez, [ Vimaria , feu Regina prati | eft une ‘plante qui croît dans les lieux aquatiques: elle eff rafrai- chiffante, defficcarive , fudorifique , aftringente ; vulnéraire ; elle réfifte au venin ; elle fert atouté forte de flux , à la diarrhée, à la dyffenterie , au crachement de fang,, à la pete. E’ufage externe eft d'appliquer la racine pilée fur les playes pour en arrêter le fang & les confolider. On en fait une eau par diftillation , & un extrait bon con- trelapefte. : j | BARDANE crANDE, où Herbè aux Tei- gneux [ Bardana, five Lappa major ] cft une plante qui‘ croît fur le bord des foffez , & aux lieux humides ; elle eft pulmonique, diurérique, diaphorétique , abfterfive , aftringente, & par cette raifon elle convient à l’afthme , au calcul , au crachement de fang , aux playes invétérées , à l'enflure de la rare & des autres parties, & fpéci- fiquement à la goutte dont Ettmuller a vû une expérience: on applique fur l'endroit doulou- seux Les feüilles à l'envers , un peu concaffées , +» L BAS * BAU 14 tu'ony laifle un demi jour, & non plus long temps, parce qu'elles s'y attacheroient fi fort, qu'on ne pourroit pas les arracher fans la peau, La femence donnée au poids d’une dragme dans du vin blanc, eft falutaire contre la pierre des reins; elle la chaffe dehors quand elle eft formée, finon elle en empêche la génération, Les feüiiles s'appliquent aux playées invétérées , aux brûlu- res, aux articles luxez. La racine & les feüilles {ont eftimées contre la pleurefe, fur tout l’eau diftillée, & contre le crachement de fang, quand même il dégénére en phrifie & en empyême. La racine eft fudorifique & excellente dans les tifa- nes qu'on ordonne dans les fiévres malignes & dans la petite vérole , felon l’expérience de M. Chomel, auffi-bien que les feüilles botillies dans de l'urine avec du fon, & appliquées en cata- plafme foir & matin , pour faire diffiper Les tu- meurs des genoux. Schmucx affure que les feüil les mifes dans les bas & fous les pieds des fem- mes font cefler la fuffocation de matrice , & qu'elles la procurent, fi on les met fur leur tête. BASILIC [ Ocimum , jen Bafilicum ] eft une plante aromatique qu’on cultive dans les jardins, qui eft pfopre pour exciter les urines & les mois , pour chaffer -les vents, réfifter aux ve- nins, aider à la refpiration , pour fortifier le cer- veau & le cœur , pour dérerger, digérer, réfou- dre , pour fortifier les nerfs : elle purge Îles pou- mons : on l’employe intérieurement & extéricu- rement. BAUME [ Baljfamum | elt un nom attaché à certaines liqueurs réfineufes , vulnéraires par excellence, comme les Baumes de Judée, du Perou , de Copaü , de Tolu , qui découlent par ie BAU a "i les incifions qu'on fait à plufeurs arbres des fnz des rares ences Pays , & qu'on a donné à pluz ficurs compofitions deftinées principalement aux playes , inventées pour fuppléer à ces vrais Baumés , telles que font les fuivantes. . BAUME pD’ArcÆus: Prenez quatre onces de fuif de bouc, trois onces de gomme élemi,, autant de térébenthine , & deux onces de vicille graifle de pourceau, Mettez fondre ou liquefñer toutes ces drogues enfemble dans une baffine ou terrine fur un feu médiocre, pañlez la matié- te fondue par ua lingé pour en féparer les ordu- res qui {e trouvent avec la gomme élemi. Si vous voulez rendre cétté compofition plus mollette qu'elle n’éft , ajoutez à la colature une benne once d'huile de millepertuis , laiflez refroidir le tour, & le gardez pour le befoin, Un habile Chi: rurgien de Paris , qui fe fervoit de ce Baume très-fréquemment , &avec fuccés , y mettoit de la graifle de porc , au lieu de fuif de bouc; parce qu'il difoit que celui que l'on a à Paris eft très: vieux , & ne vaut rien: d’autres mettent de la graifle de mouton. Il eft bon aux playes, aux pi- quures , aux diflocations , aux contufons, & our fortifier les nerfs, BAUME De LiggauT. Prenez une livre d'huile d’olive , fleurs & fommités de milleper- tuis, de bétoine , de petite centaurée , & de bru- nelle..dit" herbe aux Charpentiers, de chaque “ine poignée ; pilez ces fleurs , mertez-les avec l'huile dans une bouteille de verre double bien bouchée, expofez-la au foleil d’efté pendant plu- fieurs jours,enfuite exprimez le tout & confervez la colature dans une bouteille bien bouchée pour Îe befoin. Ce Baume eff excellent pour les BAU 5% playes ; car il les mondific parfaitement , il les incarne, & les confolide , pour les fraétures d'os, contufions , &c. BAUME pe SaATuRNE. Diflolvez deux onces de fucre de Saturne en poudre avec quatre on- ces de bonne huile de térébenthine dans un ma tras au feu de fable , étant diffous , & la liqueur étant rouge, ajoutez-y , fi vous voulez, demi. once de camphre en poudre , & confervez ce Baume dans une bouteille de verre double bien bouchée pour guérir toutes playes , ulcéres Vieux , loups des jambes , les chancres , la gan< gréne , les dartres vives & farineufes. BAUME pe Sourre. Mettez dans un petit matras une once & demie de fleurs de foufre ; verfez deffus huit onces d’huile de térébenthine, placez vôtre matras fur le fable , donnez-y un feu de digeftion pendantune heure , augmentez. le enfuite;un peu ; le continuant encore environ une heure , l'huile prendra une couleur rouge, laiflez refroidir le vaiffeau, puis feparez le Baume clair d'avec le foufre qui n’aura pû fe diffoudre, Ce Baume eft excellent pour les ulcéres du pou- mon & de la poitrine , pour l’afthme. La dofe cft depuis une goutte jufqu’à fix dans quelque liqueur appropriée. On s’en fert auffi pour ré- foudre les hémorroïdes appliqué extérieure- ment, On peut réduire ce Baume en confiftence d'onguent, faifant confumer fur le feu une par- tie de l'humidité, On s’en fert pour nettoyer les playes & les ulcéres. On peut encore faire un Baume de Soufre avec de l’huile de lin au lieu de celle de térébenthine À A pour les playes, & pour les hémor. roïdes. Nofz. Nota. 3£ | BAU : Re | BAUME Dé Sourre de Ruland reforme, Prenez unconce & demie de fleurs de foufre & fix onces d'huile de noix, laiflez-les enfemble en digeftion dans un matras à feu de fable, juf- qu'à ce que l’huile paroïffe rouge , pour lors rex tirez l'huile par inclination , & la gardez pour Pufage. Le vin que l’on y met ordinairement n’y fert de rien; au contraire il y eft nuifible, à caufe que l’huile de noix ne peut pas bien diffou- dre la fubftance graffe du foufre qu'ilne foit éva- poré. Ce Baume eft propre pour difcuter , pour digérer & pour réfoudre les humeurs cruës. On en met dansles playes pourles nettoyer, & l’on en oint les parties où il eft tombé de la pituite vifqueufe ; il n’eft employé que pour l'extérieur. Ruland lui attribuë des vertus admirables dans l'Obfervation 92. de la premiere Centurie, & il l’employe à toute forte de maux extérieurs, dont il prétend avoir fait l'expérience. BAUME p’Espacnr. Prenéz fromententier, racines de, valériane & de chardon bénitde cha- que une once , douze onces de vin blanc, fix onces d'huile de millepertuis , huit onces de tés rébenthine de Venife, & deux onces d’encens en poudre fubrile ; concaffez les racines , & les met- rez avec le froment dans un pot de terre ver- niffé avec le vin blanc ; couvrez le por , & le placez fur les cendres chaudes , pour y laiffer le tout en digeftion pendant vingt-quatre heures!, enfuite mélez-y lhuile de millepertuis, & faites boüillir le mélange à petit feu jufqu’à la con fomption du vin, coulez la liqueur avec exprel- fon, & y mêlez , en remuant avec la fpatule, la -térébenthine, & enfuire l’encens , pour faire un Bauine que vous conferverez dansune bouteille de BAU 33 de verre bien bouchée pour le befoin. Il eft fort bon pour confolider & pour guérir'toute forte de playes : on ën applique deflus , ou bien l’on yen feringue, fi elle eft profonde, après l'avoir lavée avec du vin chaud; on joint autant que l'on peur les bords dela playe , on l’oint du même Baume chaud tout autour , &l’on met par deflus une comprefle trempée dans le Baume , une aut:e trempée dans de gros vin , exprimée , & une troifiéme féche , pouf tenir le toutenétat. De plus , ce Baume eft bon pour réfoudre les tu- meurs froides | pour fortifier les nerfs & les mulcles , pour nettoyer les playes, pour réfifter à la gangréne , & pour confolider. BAUME pe Surrau. Mettez du jus de feüil_ les de Sureau avec égale quantité d'huile d’olive dans un pot de terre bouché de fon couvercle F que vous luterez avec de la terre à potier, met- tez-le au feu de rouë , le faifant boüillir peu à peu pendant trois heures , il ne faut pas que le pot foit plein , retirez-le au bout de ce temps, & l'ayant ouvert, coulez tout doucement par in- chnation ce qui reftera de liquide pour le fépa- rer des féces. Il eft admirable pour toutes gout- tes, paralyfe , ulcéres, & membres pourris , pour appafer les douleurs de dents en demi heure , pour rappeller la chaleur naturelle à quelque partie difpofée à la gangréne & fpha- cele. BAUME pr Tasac fimple, Mettez du jus exprimé des feüilles vertes de Tabac mâle pi- lées dans un mortier de marbre avec une pareille quantité d’huile d’olive dans une bouteille de verre double qui ne foit point pleine ; expofez long-remps certe bouteille bien bouchée de cire | @ PE BAU gommée , & couverte par deffus de fort parches min, ou bien mettez cette bouteille dans ur chaudron plein d’eau boüillante jufqu’a ce que le jus foit évaporé ; ou bien dans du fumier de che- val, l'y laiflant quarante jours , changeant quel- quefois le fumier , & au bout de ce temps vous trouverez un Baume dans la bouteille, nageant au deffus du phlegme, que vous retirerez douce- ccment fans troubler le fond , & que vous con- {erverez dans une bouteille de verre doublebien bouchée. Ce Baume eft bon aux playes, ulcères, écroüelles , gangréne , dartres , AVol' me tangere ulcéré , gale ouverte, contufion même invétérée, piquûre de vive ,,& autres venimeufes , biülu- res, & autres maux aufquels le Tabac eft bon. BAUME ou SamariraIN. Mettez huit on- ces d'huile d’olive avec autant de bon vin rouge dans un pot de terre verniffé, couvrez-le , & le mettez fur un feu médiocre , pour faire boüillir la liqueur jufqu’à ce que le vin foit confommé, Si vous y faites boüillir deux onces de fucre , il en fera meilleur, plus vulnéraire & plus gluti. nant, Il nettoye & confolide les playes de la bou- che, de la langue , de l’œfophage , de la trachée artére , & généralement de toute la poitrine & des autres parties : il eft bon aux ulcéres , aux dyffenteries opiniâtres, aux relaxations des fibres de l'efltomac ,auxulcéres de la même partie, & À ceux des inteftins & de tour le bas ventre : ik eft bon auffi pour fortifier les nerfs. BAUME vuinernarre d'Ettmuller. Prenez fleurs de Millepertuis en boutons deux onces, boutons de fleurs de boüillon blanc uneonce, bon Efprit de vin redtific fix onces. Paflez le tout en infufñon dans une bouteille bien bouchée fufqu'à ce que l’efprit de vin ait ptis la teinture, exprimez le tout alors , & ajoutez à la liqueur de la Térébenthine, laiffanct digérer le tout dans une petite cucuibite durant trois jours & trois nuits , après quoi vous aurez un excellent Baume Vulnéraire. BECCABUNGA eft une plante aquatique , dont il y a deux efpeces principales | qui ne différent qu’en la grandeur de leurs feüilles. Cette herbeeft chaude & humide ,"& eft princi- palement ufitée dans le fcorbut. Elle poule lu: rine & le gravier hors des reins & de la veflie, & provoque les mois, Elle eft falutaire extérieure. ment aux phlegmons , aux éryfipeles , aux hé. morroïdes douloureufes & aux condylomes: elle efface les taches du vifage, elle guérit les playes étant mêlée avec du fel & des toiles d’araïgnée , & les ulcéres fcorbütiques des jambes. BEC DE GRUE , ou Herbe Robert [ Gerra nium Robertianum.] 11 ya plufieurs fortes de Bees de Gruë ufitées en Médecine : le plus commun eft celui dont nous parlons dans cetarticle cclé. bre dans la cure de l'éryfipele , lequel croitaux lieux fombres contre les murailles : il ef tempé. ré entre le chaud & le froid : ileft modérément => defficcatif, aftringent & déterff ; il diffour le fang coagulé du corps , il guérit les playes enars rétant le fang, & en mondifiant ; pour réfoudre le fang caillé , on l'applique en cataplafme ou eñ fomentation , & on le donne intérieurement en décoétion, Il eft un des principaux vulnéroires tant intérieurement qu’extérieurement , &iien- tre intérieurement dans toutes les potions vul- néraires , diffout le {ang arumcié , & difpofe rel_ lement les contufñons & les bords des playes , C1 Choix. | PEN qu'elles difparoïtlenc & fe foudent facilement * fuc mêlé avec la Térébenthine entre dans les onguens & dans les emplâtres. Il eft fpécifique pour empêcher que les playes ne dégénerent en ulcéres par le vice de l’air , ou par quelqu'autre caufe: parceque par fon fel volatile alxali il cor- rige & mortifie l'acide qui eft la caufe ordinaire de la corruption. Pour diffiper l'enflure œdéma- teufe des pieds dans l’hydropifie , ou enfuite d’u- ne maladie, il faut piler & appliquer cette plante en forme de cataplafime , & pour le rendre plus efficace , on peut y ajoûter de la fiente de pigeon ou de chevre: c’eft un remede éprouvé aufli-bien que le cataplafme de grande Chélidoine pilée feule & appliquée fur la tumeur , ce qu'Ettmul- ler dit avoir éprouvé fur un de fes amis. Ce Ge- ranium eft encore eftimé contre le cancer des mammelles ulcéré ou non ulcéré intérieurement en forme de potion , & extérieurement en forme d’onguent oud’emplâtre. Hildanus dit que fon eau diftillée guérit Le cancer. Les cataplafines de quelque efpece de Geranium que ce foit pilée avec du fel & du vinaigre appliquez aux plantes des pieds modérent la chaleur de la fiévre, BEN JOIN [ BenZoinum:.] eft une Gomme- Réfine fort odorante , qui fort par incifion d’un stand arbre qui croît aux Indes, à Siam , a Su- matra. Il y a deux fortes de Benjoin, un en lar- mes qui eft le meilleur, & l’autre en malle , ou en gros morceaux. Le premier doit être net, clair , tranfparent , de couleur rougeätre , parfe- mé detaches blanches reffemblantes à des aman- des rompuës , ce qui l’a fait appeller, Benzozrum amygdaloides d'une odeur fort aromatique , mais souce & agréab'e. Le fecond que les Droguiftes BEN 37 appellent Benjoin en forte, doit être net, luifanr, facile à rompre , réfineux, de couleur grife, jau- nâtre ou rougeètre, mélangé de larmes blan- ches , comme le premier , fort odorant, celui-ci ainfi choifi peut pis au premier qui eft rare, Le Benjoin eft chaud, defficcatif, indifif, péné- trant , atténuant , propre pour les ulcéres du poumon , pour l’afthme, pour réfiiter au venin , pour fortifier ke cerveau , pour effacer les taches du vifage , pour réfifter à la gangréne , paur par- fumer l'air. L’ufage externe eft de purger le cer. veau en forme de fternutatoire , de guérir la dou- leur des denes en mafticatoire , d'effacer les ver- ruës & les rougeurs du vifoge, & d'entrer dans les parfums pour leur donner une bonne odeur. Les fleurs de foufre & de Benjoin prifes conjoin- tement en petite quantité dans un œuf à la coque pendant plufeurs jours le foir en fe couchant, guériflent les toux & les afthmes opiniärres &e CE invétérez. BENOITE , ou Récife [ Ceriophyllata , feu Herba Beneditla | eft une plante qui croît dans les hayes , le long des chemins, & à lombre, dont Îles racines ont l’odeur de gérofle, On les doit cuëillir vers la Nôtre-Dame de Mars. Elles font chaudes & féches , un peu aftringentes , in- cifives | atténuantes, céphaliques , cordiales, propres pour les catarrhes , pour diffoudre le fang caillé étant prifes en poudre ou en décoc- tion , le vin dans quoi on les met infufer reçoit une odeur aromatique, il rétablit, fortifie l’ef. ftomac , & lui redonne fon reffort naturel : il convient aux oppilations ou obftruétions du foye , de la rate & du méfentére. Ces racines n’ont pas moins de vertu dans les affections ca- C üi Verts. 3 BER BET tarrheufes que le bois de Saffafras en décoction : portées en forme d’amulette elles arrèrent toutes! hémorragies , fur tour celle des hémorroïdes fe. lon l'experience qu'en a fait Auda fur lui-même; & Emmanuel Koenig ordonne de les cueillir avant le lever du foleil, & de les porter pendués enfermées dans un noüct de linge pour guérir l’ophtalmie , fortifier la vûe, & en reprimer les larmes & les humeurs acres qui tombent deflus, ce qu'il affüre avoir vû réuffir fur pluñeurs per- fonnes, & même fur des chevaux, BERLE | Sium , five Laver | eft une plante qui croît aux lieux aquatiques , aux bords des ruiffeaux avec le creffon : elle eft fort apéritive, propre pour attenuer & brifer la pierre des reins & dela veffie, pour exciter l’urine , pour arrêter la dyffenterie & pour le fcorbur , étant mangée ou prife en décoction, .BETOINE [ Beronica | eft une plante qui croît dans les bois à l'ombre : elle eft acre & mére. elle échauffe & defléche, atténuë , ou- vre , dérerge : elle eft particulierement céphali- que & hépatique, puis fplénique , peétorale, ute- riné , vulnéraire , & enfin diurérique, Son ufage eft interne & externe , fur tout dans les maux de tête ; elle entre dans les fternutatoires; on en ufe à la maniere duthé, & on en applique les feüilles broyées fur les playes de la rête , aufquelles elle eft fpécifique , aufli-bien que lemplatre de Bé- toine fort connu dans les boutiques , & fort ufité par les Chirurgiens. L’infufon ou la décoétion des feüilles de Bétoine eft propre pour la jau- nie, les pâles-couleurs , la cachéxie & lancia tique. Les feüilles mâchées le matin font bonnes à ceux dont les veux pleurent totjours. Leur dé- BIS BOE 3ÿ coction faite en vin blanc appaife les douleurs des reins,en chafle la gravelle,& guérit la jauniffe.Les feiilles fraiches pilées avec un peu de felappli. quées guériflent les ulcéres caverneux & chan- creux , & introduites dans le nez en formede tente , en arrêtent le faignement. Le tems bon our cucllir la Bétoine qu’on veut conferver eft L pleine June de Mars ou d'Avril. BISTORTE [ Biforte ] eft une plante qui croît aux lieux humides & ombrageux : fa racine eftemployée fouvent en médécine qu’on apporte féche des Pays chauds. Elle doit être choifie nouvelle , groffe , bien nourrie , bien féche , de fubftance compacte & de bonne couleur. Elle eft rafraichiflante , defliccative , aftringente , aléxipharmaque & fudorifique. Son principal ufage interne eft à arrêter le vomiflement de fang ou autres, & à prévenir l’avortement, à ar- rèter les cours de ventre & les hémorragies. Son ufage externe eft à arrêter le flux de {ang des playes , & à deflécher les gencives relâchées & ulcérées. BOEUF [ Bos | eftun animal connu de tout le monde. Sa graifle appellée Suif de Bœuf , Se vum Bois, cft rémollitive, réfolutive , propre pour adoucir les acretez des inteftins , pour le te- nefme , pour le flux de fang étant mêlée dans les laivemens. L’axonge des pieds eft ufitée pour ra mollir les tumeurs , adoucir les douleurs, & gué- rir les luxations. La moëlle approche en bonté de celle de cerf & de veau ; elle raffermit en- tr'autres chofes les membres tremblans , & ra- mollit les nerfs endurcis enduite avec du vin. Le fiel eft préféré aux ficls des antrés animaux à quatre pieds : il eft fpécifique pour la furdité &s C iii Choix 40 BOT pour le bourdonnement des oreilles , la douleug & l’ulcére des mêmes parties : on le mêle avec du lait de femme ou deckivre, puis on l’appli- que avec du coton. ! Tâche le ventre en formede clyitére , & ouvre les hémorroïdes. La rate fert à faire des décottions contre la durcré de larate & la fuppreffion des ordinaires. Le fang remédie intérieurement aux dyffenteries , aux pertes de fans des femmes, & aux autres hémorragies : extérieurement il ramollit & diffipe les tumeurs, il efface les taches de la peau , & enleve les ver- rues en forme de liniment. Sa corne & fes ongles font bons pour Pépilepfie pris en poudre au poids d'une dragme ; on en fait brûler & fentir aux femmes hyftériques ; cette fumée chañle la ma- lignité de l'air & les rats. L’urine appliquée avec de la myrrhe appaile les douleurs des oreilles, Lcs pierres qui fe trouvent au mois de May dans Peflomac & dans la véficule du fiel guériflent la jauniffe , brifent & confument le calcul , buës en poudre dans du vin , ou mifes infufer jufqu’à leur confomption tous les jours dans le vin pour la boiffon du malade. La pierre de la veflie du fiel eft fujetre à fe vermoudre, & à fe réduire d'elle-même en poudre quand on la garde long- temps , à caufe des petits vers ou mites qui s’y engendrent. Flle eft fudorifique , apéritive, propre pour réfifter au venin , pour arrêter les cours de ventre , pour l’épilcpfe. La dofe eft de- puis fix grains jufqu’a un fcrupule. La poudre at- tirée par le nez fait éternuer , aiguife la vue, & fortifie le cerveau. | BOIS nNEPHRETIQUE | L'cnnm nepbrit'eum ] cit un bois qui rend bleue l’eau dans quoi on en met infufer , qu'on apporte de la nouvelle Efpa. C | BOL gne en gros morceaux fans nœuds, On le doir choifir net , mondé de fon écorce & de fa partie blanche, de couleur jaune fougeatre , amer au goût. IL eft chaud & defliccati£ , & fort apéritif. On-s’en fert pour la colique néphrétique, d’où vient {on nom : il leve les obftructions , ilatté nuë la pierre du rein & de la veflie. On l’em. ploye en déco&ion ou en infufon , qui font bonnes dans les oppilations tant du foye que de la rate, On a guéri plufieurs hydropiques,en leur faifant boire plufeurs fois le jour de l’eau dans laquelle on avoit fait boüillir cinq ou fix boüil lons de ce bois ; {çavoir une once dans deux pin- tes d’eau , lequel peut fervir jufqu’à trois fois ; & fon fe fert de vin blanc au lieu d’eau pour faire cette décoction , le remede fera encore plus efhcace, Ce bois étant infufé dans L'eau la fait paroïtre jaune, fi on la regarde dans une phiole de verre fe tournant vers le jour ; mais fi on tourne le dos au jour , elle paroît bleuë ; ce qui peut fervir pour connoître fi Le bois qu'on ache- te n'eft point falfifié, BOL | Bolus ] eft une terre graifleufe ou argil- leufe , douce au toucher , fragile, de couleur rouge ou jaune. On en faifoit autre£ois venir du Levant & d'Arménie ; mais tout le Bol qu'on met préfentement en ufage cft tiré de divers lieux de la France : le plus beau & le plus eftimé vient de Blois , de Saumur , de Bourgogne, Il le faut choifir net, non graveleux , doux au tou- cher, rouge , luifanc , fe mettant aifément en poudre, & s’attachant aux lévres quand on l'en approche. Le Bol eft aftringent , defficcatif, pro- Pre pour arrêter les cours de ventre , les dvfen- teries , le crachement de fang ; pour adoucir les 4 $ Choix, Vertus Nota,’ Choix. _… A DA 4? BOL jh acides étant pris par la bouche. On s’en fert aufli beaucoup pour l'extérieur, pour arrêter le fang, pour empêcher les cours de fluxions , pour for+ cifier , pour réfoudre. BOL, [ Bolus ] ce mot fignifie une matiere coupée en petits morceaux. On a donné ce nom àune efpece de remede en confiftence de pâte ; Ceft ordinairement un purgatif qu'on fépare en lufeurs parties avant que de le prendre enve- a dans du pain à chanter un peu moüillé, afin qu'il puilfe être avalé plus commodément. BOL DE Casse pour purger © rafraichir les peins. Vous monderez & palferez un quarteron & demi de bonne Caffe en bâton fur la fumée de la décoction de graine d’Anis, ou de Fé- noüil verd ; parce qu'étant venteufe, elle en- gendre des trenchées & des coliques , même elle envoye des vapeurs au cerveau qui excitent quelquefoisle mal de rête à ceux qui y font fujets. Vous mélerez avec ladite moelle de Caffe une dragme de poudre de Régliffe , dont vous for- merez des Bols, que vous prendrez l'un après l’autre dans une cuillier , & demi-heure après uf boüillon maigre , ou un premier boüillon de chair, dans lequel vous diffoudrez le jus d'un bon Citron. La décoction de graine d’Anis fuf- dite & fait ainfi, Prenez demi-once de graine d'Anis verd , faites-le boüillir dans un poëlon un ou deux boüillons avec demi feptier d’eau , verfés enfaite le tour dans une écuelle , mettant deffus le fas à monder & à pañer la Calle , fur lequel la moëlle & les pepins d’icelle auront été mis, cela fait vous paflerez au travers dudit fas la fufdite moëlle que vous recucillerez avecune euillier. BON BOR BOT BOU 45. BON-HENRY , ou Epinars fauvage [ Bonus H:nricus , [eu Laparhum unitluofum ] eft une plante que les Botaniftes ont mife parmi les Lae- pathum , qui croît dans les lieuxincultes le long des chemins :elle à la feüille approchante de celle du Pied de Veau, Elleamollit le ventre de ceux qui en mangent cuite comme les EF pinars ; elleæit vulnéraire , propre pour tuer les vers, Sa racine eft un peu laxative, elle réfifte au ve. nin, elle guérit la grarelle, Cette plante eft très. bonne pour nettoyer & oucrir les ulcéres : le jus de fa racine appliqué guérit la rogne , & avec vinaigre elle nettoye les taches de la peau. Onen fait grande eftime pour guérir les morfures des bêtes venimeufes. * BORAX , ou Chryfccnlla eft un fel miné- ral qui a la couleur & la tranfparence du fel gemme, mais il à plus d’acreté. On le choifira en beaëx morceaux, blancs , nets , criftalins , tranfparens, Il eft incifif & pénétrant, propre à débataffer les glandes du méfentére , &a fondre les fchirres du foye & de la rate, à exciter les mois aux femimes. La dofe eft depuis quatre grains jufqu’a vingt. On s’en fert aufli extérieu. rement pour confumer les excroiffances de chair, BOTANIQUE [ Botanica | eft un art qui dé. pend de l’Agriculture , & qui enfeigne à connoë.. tre & à cultiver les plantes : c’eft encore la par- tie de la Médecine , Qui s'attache à examiner leurs vertus &leurs differentes qualitez pour s'en fervir à cuérir les maladies. BOUCT Hircus] Cuevre [ Capra. ] Le Bouc eft le mâle de la Chévre, qui eft un animal à cor- nes & a quatre pieds auffi-bien que lui ;ils font tous deux fort legers, fautant & grimpant par | p Choizz Vertus. Choix. 44 ABOU tour. Les cornes de l’une & de l’autre font pro- pres pour Pépilepfe , pour réfifter au venin ; pour arrêter les cours de ventre. Le fuif de Bouc appellé en Latin Sevum Hire, eft employé prin< cipatement par Îles Chandeliers. On s’en fert auffi dans les compolitions de quelques cerats , onguens & emplâtres ; ilentre dans le Baume #Arcæus. On doit choifir ce fuif dur, fec,blénc ; il eft propre pour ramollir , pour réfoudie , pour adoucir 3 il eft très-defliccatif , il foulage la goutte , guérit la ftrangurie très-affurément en- duit au nombril ; comme aufi les hémorroïdes en forme de fuppofñtoire , & la dyflenterie. La veffie defféchée &mife en poudre guérit fpécifi- uement l'incontinence d’urine; la dofe eft d'une Luc Le fang de Bouc ayant été defféché au {oleil,eft appellé fang de Bouc préparé;il eft fort fudorifique , apéritif, réfolutif , propre pour ré- fifter au venin , pour diffoudre le fang caillé dans la pleuréfe, pour réfoudre les enflures de la gorge, pour la pierre , pour exciter l’urine & les mois. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu'à deux dragmes. Vanhelmont prétend que ce- fui quia été tiré des tefticules de l’animal a plus de vertu que l’autre. Le lait de Chévre eft nour- rtffant , reftaurant, pectoral , adouciffant , & un peu déterfif & defficcatif, propre pour la phthi- fie ,& pour les autres maladies de confomption. La fente de la Chévre eft déterfive , defficcative, réfolutive , digeftive ; elle contient beaucoüp de fel volatile & acre ; elle eft propre pour la pier= re, pour exciter l'urine & les mois , pour les ob- ftructions de la rate étant prife intérieurement, On sen fert auffi extérieurement pour la gale, pour les duretés de la rate & du foye : elle con- BOU 4$ Vient aux parotides & aux bubons ; Pour confo- lider les ulcéres defefpérez. BOUILLON BLANC [ Verbafcum ; [eu Thaplus Barbatus] cit une plante qui croît dans les champs , dans les lieux fablonneux. I yena de plufeurs efpeces ; mais celle qui eft la plus en ufage eft à larges feüilles & à fleurs jaunes, Cegre plante eft médiocrement chaude , deffic- cative , émolliente, difcuflive , anodine & vul. néraire : car la feüille pilée & incorporée avec de l'huile d'olive guérit les playes fraîches , fon l'applique deffus. Son principal ufage eft dansles maux de Ja poitrine , la toux , le crachement de fang & les trenchées du ventre. On croit que la racine prie durant neuf ou dix jours de fuite ar- rète le flux & la douleur des hémorroïdes. Pour le tenefine joint à la dyffenterie , mal difficile à guérir , on fait cuire le Boüillon blanc dans du lait de vache pour en fomenter la partie. Le par- fum ou la fumée de Boüillon blanc eft fpécifi- que au même mal, felon Mynféthus. On appli- que avec fuccès fur les hémorroïdes en forme de fomentation les fleurs de Boüillon blanc cuites dans de l’eau de forgerons ou dans du gros vin; ce qui en arrête Le Aux & la douleur, La fomentation de Boüillon blanc & de femencede ufquiame cuits dans de l’eau a guériune douleur d'hémorroïdes infupportable & rebelle à tous les autres remcdes au rapport de Foreftus. Le jus & le marcdes feüilles de Boüillon blanc pilées & appliquées eft un remede éprouvé pour guérir les contufons des nerfs & des membranes. Le Boüillon blanc fe doit cuéillir pour tous les ufa.. ges ci-deflus'en la pleine lune de Juin oude Juil- et, avant que les fieurs foient tombées » Parce Nora; 46 BOU ue ceft le terms de fa plus grande vertu. M, Chomel s’eft fervi avec fuccès pour les hémor= roïdes internes & externes de la décoction des feüilles deBoüillon blanc & deGuimauve dans le lait foit en faifant appliquer les herbes fur les hé morroïdes étant affis fur un baffin à demi plein de cette décoction,foit en faifant recevoir fimple- ment la fumée d’icelleaffis fur une chaife percée; & il a fair percer & fuppurer doucement des clous & des petits abfcés furvenus autour du fon- dement de quelques perfonnes fujettes aux hé morroides par le fecours de ces fumigations , qui les ont préfervées de la fiftule dont elles étoient menacées. On fait une eau des fleurs de Boüillon blanc par diftillation , une huile par plufeurs infufions de ces fleurs dans l'huile d'o- live ; & Matthiole tire une liqueur de ces mê- mes fleurs, en les expofant feules au foleil dans une bouteille de verre double bien bouchée, par le moyen de quoi elles fe fondent en une liqueur huilcufe , excellente pour appaifer la douleur des hémorroïdes & des gouttes. BOUILLON pour lacher doucement le ventre, Prenez les feüilles de Poirée Mercuriale & de Laituë , de chaqueune poignée, cuifez-les dans du Boüillon , puis le prenez une heure avant le répas. BOUILLON pour nettoyer les reine, Prenez unconce de Poischiches, feüilles de Mauve, de Guimauve & de Pariéraire de chaque une poi- gnée , cuifez-les dans du Boüillon gras, puis le prenez en deux fois , y diflolvant chaque fois une once de Térébenthine. BOUILLON pour rafreïichir € delopiler le foye. Prenez une once de racines de Chicorée , de BOU 45 euilles d'Ofeille & de Bourroche , de chaque une poignée , faites_les boüillir un boüillon ou deux dans un boüillon clair ; PUIS y ajoûtez une dragme de creme detartre, &l’avalez. BOUIS, ou Buis [ Buxns feu Buxum Jeft de deux efpeces , une qui croît à la hauteur d’un peut arbre, & l’autre qui ne croît qu'a la hau- teur de deux ou trois piés , dont on fait des bor. dures dans les parterres. Son bois eft fudorifique, apéritif, le fuc des feüilles de Boüis fraîchement exprimé par le moyen d’une liqueur appropriée, eft un fouverain remede dans la pleuréfie, quia été communiqué à Schroder comme un beau fe_ cret. Foreftus à guéri plufieurs jauniffes avec la décoŒion feule de Boüis. BOULEAU ! Zerula ] eft un arbre qui croît dans les bois aux lieux rudes , humides, Ses feüilles font améres , chaudes defficcatives , ré- folutives , déterfives & apéritives : elles pouflent les férofités , & font recommandées contre l’hy- dropifie & la gale. La liqueur qui exude des bouts des branches qu'on met brüler eft bonne pour guérir les crevalles des mammelles & des mains, Le Fungus qui croît fur cet arbre eft af. tringent , & on en faupoudre les hémorroïdes pour en arrêter d’abord le flux. Le fuc qu'ontire d'un trou fait au tronc de cet atbre avec une tar- riere au printems , ayant qu'ilait pouffé fes feüil_ les, en Mars au croiffant de la lune , Vers le tems que la vigne jette fes larmes, eft un remede éprou- vé & un préfervatif excellent contre là pierre des reins & de la veffie pris au poids de trois onces e matin à jeun ; ce qui eft canfe que les Moder.. nes nomment le Bouleau le bois néphrétique de l'Europe, comme étant le veritable fubititut du sfr 43 BOU A bois néphrétique d'Orient. J1 communique à l’eau dans laquelle on le met infufer , une cou- leur jaune & une vertu antinéphrétique fingu- liére. On fait boüillir des jeunes branches de Bouleau concaflées dans de l’eau , ou dans du vin blanc, & on boit cette décoétion pour faire for- tir la gravelle des reins. Vanhelmont loue fort le remede fuivant pour fe guérir & préferver de la colique néphrétique , de la gravelle , de la dy- furie, & ftrangurie même des vieillards ; com- me auffi pourla chaleur du foye & la ftrangurie fanguinolente. Prenez , dit-il, au printems des jeunes branches de Bouleau dont on compofe les balais , chargées de boutons, dont les feüilles ne foient poinrencore dévelopées, écrafez-les avec an marteau deffus une pierre ou far une enclume, faites-les cuire dans l’eau deftinée à faire de la Biére, dans laquelle Biére vous mettrez avec les drogues ordinaires de la femence de Daucus ou Carotte fauvage , ou des tiges de la plante appel- lée Beccabunga , efpece de Berle qui croit dans les ruilfeaux avec le Creffon , & vous aurez une liqueur très propre à vous préferver des infultes de la gravelle & de la colique néphrétique ; 8 elle fera encore plusefficace, fi après l’ébullition & la fermentation de certe biere vous y ajoûtez de l'eau tirce du tronc du Bouleau au printeins en la maniere ci-deffus décrite, parle moyen d'un grou fair avec une tarriere. BOURRACHE, ou Bourroche [ Borrago ] eft une herbe potagére affez connuë , quieft cor- diale, chaude & humide : elle corrige la bile noire & adufte : elle réjoüie les efprits vitaux & animaux infectez par la bile noire ; en un mot elle remédie à vous les maux que cettebile çaule, & BOU 49 & à la maladie hypochondriaque : elle adoucit les acretez du fang & des autres humeurs ; fes fleurs font miles au nombre des trois fleurs cor- diales. On donne un verre de fon fuc aux pleu rétiques avec beaucoup de fuccès , qu'on couvre bien peur exciter la fucur qui les guérit : au dé faut du fuc on peut donner de fon eau diftillée, Arnault de Villeneuve dit qu'ayant fait prendre du jus dépuré de Bourrache ou de Buglofe mêlé avec égale quantité de vin à des galeux, il en a vü d’extellens effets , non feulement pour guc- rir la gale, mais encore pour chafler la mélan- colie , fortifiér le cœur &le foye , & pour puri- fier le fang. On diftille une eau de la plante & des fleurs , on fait une conferve de ces mêmes fleurs, & un fyrop avec huit onces de jus des feüilles tiré par expreffion, une once de fleurs ré- centes , & quatre onces de fucre. BOURSE 4 BErGEr , ou Taboutet [ Burfa Pafforis | eftune plante fort commune qui croît par tout. Les feüilles font defliccarives &aftrin_ gentes: on s’en fert dans l’hémorragie du nez f dans le crachement de fang, la diarrhée , la dy£ fenterie , le piffement de fang , & dans les paites de fang des femmes, pour lefquelles maladies on en donne le fuc jufqu’à quatre onces , & on employela plante dans les tifanes & dans les la vemens. Son ufage externe eft pour fouder les playes , pour arrêter le faignement du nez, enla faifant flairer au malade froiflée entre les doicts, la mettant fous les aiffelles , fur la nuque & fur la plante des pieds à nud, On en fair des cata- plafmes fébrifuges pour appliquer fur les deux poignets , y joignant des feüilles de plantain, un peu de fafran & de camphre, le tout pilé enfem. Nota. Choix. ç° BRE ble , qui guériffent les fiévres intermittentes, L'eau que quelques-uns en diftillent eft inutile, felon Etrmuller; car, dit-il , pour le dire une bonne fois pour toutes, c’eft une folie de com- pter fur les eaux diftillées des plantes aftringen- tes , attendu que leur vertu ne fçauroit monter dans l'alembic , & qu’on n’en tire que du phles- me pur par la diftillation. BREBIS [ Ovwis | Bélier [ 4ries | Mouton [ Wervex | Agneau [ Aenws. ] La Brebis eft la femelle du Bélier. Le Mouton eft un Bélier chä- tré, & l’Agneau eft engendré de la Brebis & du Bélier. Tous ces animaux fourniflent à peu près les mêmes remédes pour la médecine. Le cer- veau du Bélier eft utile contre l’affoupiflement & Je fommeil immodéré des maladies épidémiques: on le fait avec de la graifle en forme de tour. teau , on y ajoûte de la canelle & de la mufcade, uis on le donne. Enduit avec du miel il fait for. tir les dents des enfans. Le fiel reçû fur de la lai- ne, & appliqué fur le nombril des petits enfans, eur lâche le ventre: il guérit les carcinomes étant enduit : il appaife la douleur des hémor- roïdes , il mondifie les oreilles purulentes mis dedans avec du lait de femme. Le fuin ou æœfipe ef une efpece de mucilage graifleux tiré de la Jaine grafle , appellée en Latin Lana fuccida, qui naît à la gorge & entre les cuiffes des Brebis & des Moutons, en la faifant boüillir dans de l'eau. 11 faut choifir cet Ocfipe nouveau , de bon- ne confiftence , net, de couleur brune , d’une odeur défagréable , maïs qui ne {oit point cor- rompu ; car il puantit quelquefois en vicilliffant, d’autres fois il devient dur comme du Savon. Il eft émollient, chaud, réfolutif, anodin, & con- Venableaux luxations & aux Contufons: La lai_ he grafle fe ramaife l’efté au col & aux cuifles;elle doit être molle & motte de fueur : elle eft chau de, émolliente, lénitive , bonne aux contufons N aux luxations , aux bleflures , appliquée avec du vinaigre , de l'huile & du vin. Etant brülée elle poffede une ficcité acre & mordicante qui la rend fort difcuffive ; elle convient par cette rai- fon aux tumeurs humides & mollaffes , aux ul- céres invétérez , aux excroiffances , pour cicatri- {er les ulcéres | & pour guérir les fiftules & les orcilles fuppurées. Le fuif donné dans du vin touge guérit les diarrhées , les dylfenceries & les trenchées en forme de clyftére. Les poumons , comme les vifcéres charnus des autres animaux, appliquez chauds fur la tête,calment les douleur CA la haluee le défordre des efprits. On s’en fert fpécialement contre la phrénéfie & les infom- fes: L’Epiploon appliqué chaud guérit la coli- que & la dyflentérie, Le laiteft bon intérieure ment contre les ulcéres internes & dytlenteries, La fente eft refrigérative, defficcaive, apéri- tive, difcuflive : prife avec du perfil, elle eft fouveraine contre la jaunifle. Elle fert extérieu_ rement pour appliquer furles tumeurs de rate , fur les playes, fur les ulcéres des jambes réduite en poudre, car elle defléche , mondifie & cica- trife très-bien , fur les cors des pieds , les ver- tuës , les tumeurs cutanées, & fur la brûlure, La veffie defféchée au four & büë convient au piffe- ment involontaire. La tête & les pieds de Mou- ton cuits dans de l’eau de rivière conviennent à latrophie & à larétraction des membres en for me de bain, Les poux avalez au nombre de huir ou neuf font merveilleux contre la goutte vague. Di 4 > BRI BRO La peau d’un Mouton nouvellement écorché eff très-bonne à enveloper une perfonne froiflée & meurtrie par une chute violente. BRIQUE [ Later ] fert ordinairement pour la conftruction des bâtimens & des fourneaux , & eft auffi quelquefois employée en Médecine: elle eft aftringente , defficcative , réfolutive , propre pour arrêter le fang , étant appliquée en poudre ouen cataplafme, comme le Bol, On fe fertaufli de la Brique entiére pour exciter la fueur : car après lavoir bien fait chauffer au feu , on l’enve- lope d’un linge moüillé, & on Papplique à la slante des pieds dans lelir. On fe {ert encore de É Brique pour diftiller une huile qu'on appelle Hu Le de: lhilofophes , qui eftun bon remédeap- pliqué extérieurement pour réfoudre les tumeurs de la rate , pour la paralyfie , pour l’afthme. On en peut donner par la bouche depuis deux juf- qu'a quatre gouttes dans du vin ou dans une au- re liqueur appropriée. On en met quelques gouttes dans l'oreille pour en diffiper les flatuo- firez quis’y renferment ; elle appaife la douleur des dents, fi on en applique quelques gouttes fur les gencives : elle eft très-bonne pour réfou- dre le fang caillé dans les meurtriflures. Elle a en- core beaucoup d’autres propriétez qu'il feroit trop long de rapporter ici, PROCHET [ Lucius] eft un poiffon d'eau douce fort connu. Les oflelets ou petites pierres qui fe trouvent dans farèce font propres, com- me celles des autres poiflons, pour la pierre du rein & de la veflie, pour exciter l'urine, & de plus pour l’épilepfñe , pour hâter l’accouche- ment, pour purifier le fang. La dofe eft depuis demi ferupule jufqu’a une dragme. Son cœur ef BRU 3 éftimé propre pour les févres intermittentes , étant mangé au commencement de l'accès. On attribué le même effet à fon fiel ; la dofe eft de fix gouttes. La mâchoire eft defficcative & dé terfive : on la donne en poudre dans la pleuréfie & dans l’efquinancie : elle poulfe le calcul & les urines , & déterge puiflamment les reins. La même mâchoire calcinée mondifie les ulcéres invétérez , & defléche les hémorroïdes, La graifle enduite aux plantes des pieds & à la poi- trine des petits enfans, arrête les catarrhes, & fait pafler la toux. Elle eft bonne auffi pour les rhumatifmes , elle eit réfolutive & adouciffante. Les œufs purgent par haut & par bas. L'eau dif tillée du fel eft ophrhalmique. BRUNELLE , ou Herbe au Charpentier , [ Brunella , en Confolida minor } eft une plante qui croît dans les bois & lieux champêtres her- bus ; elle eft chaude & defficcative , un peu amére , déterfive & vulnéraire. Son principal ufage eft en décoction pour les playes & les ul- céres du poumon , & contre le fang caillé , pour” les hémorragies. On Femploye-auffi dans les playes des gencives & les autres affections de la bouche & de la gorgeen forme de gargarifme ; pour l’efquinancie où elle eft fpécifique , on y employe fon eau diftillée ou fa déco&ion, dans laquelle il eft bon de diffoudre du fel de pru- nelle ou criftal minéral dont on fe fert en forme de gargarifme , ainfi qu'aux inflammations des amygdales, aux ulcéres de la bouche & du pa- lais , aux aphtes & aux inflammations de la lan- gue & de la gorge. Les feüilles pilees & appli- quées font bonnes pour guérit les playes , & pour faire fuppurer les clous , & même les eD ui e $£ BRU BRY charbons de la pefte qu’elles font percer , & gué- rilflent enfuite fans application d’autres médica- mens ; ce qui lui a fait donner par quelques-uns le nom de Charbonniere, au rapport de M. de Mayerne. BRUYERE [ Erica] eft. un petit arbrifleau qui croît dans les landes féches , dans les bois, dans les forefts. Ses feüilles & fes fleurs font pro- pres pour la pierre , pour exciter l'urine , pour les morfures de bêtes venimeufes , pour rélifter au venin ; on les prend en décoétion. L'eau en laquelle la Bruyére aura cuit prifetiéde en breu- vage le matin & le foir au poids de cinq onces , : trois heures devant le repas durant trente jours, rompt la pierre de la veffie, & la fait fortir de- hors ; mais après cela il faut que le malade {e baigne en la décoétion de Bruyére ; & pendant qu'il fera dedans le bain , il faut qu'il foit aflis deflus ladite herbe cuite, & il faut faire fouvent ce bain, Certainement jen connois plufieurs, dit Matthiole, qui vivant fobrement , ont été œué- ris de la pierre , & l'ont jettée par la verge en petits morceaux, ufans feulement de cette dé- coction, La décoction des fleurs prife en breu- vage eft finguliére aux douleurs des côtez & du ventre. Leur jus diftillé fer à la foibleffe des veux. L'huile des mêmes fleurs par infufon ou par coction eft excellente pour les dartres du vi- fage , felon l’expérience de Rondelet. BRYONE., ou Coulevrée [ Bryonia, [eu v tis alba ] eft une plante à bayes rouges & à bayes noires ; l’une & l’autre font ufitées : la premiere eft pourtant préférable, elle croît dans les buif- {ons & danses hayes : la racine qu'on cücille au printems purge puiffamment les humeurs féreu- 1 ir ARS . 55 fes & pituitenfes : elle eft fplénique, hépatique &utérine, & défopile promptementles vifcéres, Elle eft chaude & defficcative , elle évacne les eaux des hydropiques par haut & par bas, elle guérit les afthmes & la padagre tant intérieure. ment qu'extérieurement : la prife eft d'une drag meen fubftance , & demi-once eninfufion. Re. duite en forme d’emplâtre avec de la fiente de chèvre ; elle eft bonne pour appliquer fur le ven. tre des hydropiques. Appliquée fur les artéres des tempes & des poignets elle guérit 2 févre quarte, & pile avec du fang de taureau elle oué- rit les fchirres & les tumeurs carcinomateufes, La racine pilée feule , & appliquée fur une con- tufion , diflipe le fang extravafé. Le fyrop de Bryone eft fouverain pour tuer & chaffer les vers & autres infectes qui fé trouvent dans l’eftomac & dans les inteftins. Bartholin, cent. 4. obferv. 19. en apporte un exemple remarquable tou- chant plufeurs laizards , crapaux & grenoüilles qui ont été rejettées par la bouche après avoir pris du fuc des racines de Bryone & d’Iris. On eue auffi les prendre en poudre pour la même n. BUGLE , ou Confoude moyenne [| Bugula, feu Confolida media ] eft une plante très-vulné- raire , qui croît aux lieux humides & ombra- geux , ufitée tant intérieurement qu'extéricure- ment : elle convient à la jauniffe, à l’obftruétion du foye , à la rétention d'urine , aux hernies , à l'afthme , aux ulcéres du poumon ; elle purifie le fang , elle dérerge &'confolide les plaves elle entre dans les potions vulnéraires. Sa décottion eft recommandée par Potier , comme un reméde fingulier dans la phthifie & dans les playes & D üi ç6 BUG ulcéres internes. Elle eft bonne auffi pour les hé- morragies , Comme çrachement de fany, dyflen- teries , pertes de fang des femmes , & autres. On peut prendre deux ou trois onces du fuc des feüil_ les & des fleurs pour les mêmes maladies. BUGLOSE [ Bacloffum ] eft une plante qu’on cultive dans les jardins potagers , qui eft d’un grand ufage dans les boüillons : elle eft humec- tante, pectorale; elle adoucit les acretez du fang, & elle le purife ; elle fortifie le cœur , & elle ex- cite la joye. Sa fleur eft une des trois fleurs cor- diales. La Buglofe à les mêmes vertus que la Bourrache , & lune eft le fubftitur de l’autre. L'eau difillée des fleurs ou des feüilles de Bu- glofe pale pour fpécifique dans les fuffufons groffiéres des yeux. Son fuc eft mucilagineux & difhcile à exprimer; & il eft bon, avant que d’en faire l’expreffion , de mettre la plante pen- anture nuit dans l'humidité. ; BUGLOSE Sauvage, ou Herbe aux vipéres, [ Echium , {eu Buglof] mfylucfire | eft une plante qui croît dans les champs , le longs des chemins aux lieux fablonneux & ftériles. On Peftime pro- pre contre les morfures de la vipére , à caufe que fa femence reffemble à la tête de cet animal. Elle eft humectante , émolliente , pectorale ; elle adoucit les acretez du fang , & elle le purifie. Re PE CAB s? 5 ABARET.,ou Oreille d'Homme [ 4/4 St rum ] eft une petite plante baffle qui nd ; croit aux lieux ombrageux. Sa feüille ess qui cit luifante eft d’une forme appro- chante de l'Oreille de Fhomme , ce qui la fait appeller par quelques-uns Oreille d' Homme. La racine qui fert en Médecine , qu'on nous appot- te féche du Dauphiné, du Languedoc, de l’Au- vergne , & même du Levant , doit être choifie belle , récemment féchée , bien nourrie Mendes re , grofle comme une plume à écrire des plus menues , nettoyée de Ë fibres , grife , d’une odeur pénétrante , & aflez agréable, d’un goût acre , & un peu amer; on la cucille au printems, on fe fert auffi de fes feüilles. Le Cabaret purge violemment par haut, & quelquefois par bas la pituite groffiére avec la bile. Il eft chaud , deffic- catif & diurétique, il leveles obftructions de la rate , du foye & de la véfcule du fiel : il con vient à la goutte, à l’hydropifie, à la jaunifle, aux fiévres tierce & quarte.La prife de la racine eft de demi-dragme à une dragme en fubftance & d’une dragme à trois en infufon.Les feüilles fe donnent depuis fix jufqu’à neuf feüilles en infufon ou en décoétion, dont on fait l'expreffion, Une drag- me de la racine de Cabaret en poudre fufht pour faire vomir, & pour purger paï bas: on en donne dans la fiévre quarte , dont la cure dépend du vo. miflement. Il faut remarquer que cette poudre opére diverfement fuivant la diverfité de fa pré. paration. Plus elle eff fubrile & deliée , plus elle pouffe efficacement le Aux menftrual & l'urine ; Choix; Netz, Choix. $ CAF ; & mieux elle fait vomir; plus elle eft sroffiére , moins elle foûleve l’eftomac , & n'agit que par les felles. La décoction de la racine fe prépare dans du vin & dans de l’eau fimple ; dans du vin elle eft émérique & purgative , & dans de l’eau c'eft un puiffant diurétique pour guérir les mala- dies chroniques & les fiévres intermitrentes in- vétérées. Ondoit l'invention de cette décoétion à Vanhelmont,:comme Zuvelpher même Île con- firme dans fa Pharmacopée Royale. Il faut que le Cabaret boüille dans l’eau , & alors la décoc- tion eft éprouvée contre les fchirres des vifcéres qu’elle atténuë ,réfout, & fufe, fpécialement les tumeurs de la rate. On prend trois , quatre , où cinq feüilles de Cabaret, fuivant les circonftan- ces: on les pile, puis on les met dans du vin blanc durant la nuit, dont on boit trois ou qua- tre onces pour vomir, fpécialement au commen cement des fiévres intermittentes. CAFFE’ eft un petit fruit qui croît à un arbre du mêmenom , qu'on trouve en abondance dans PArabie Heureufe, On doit choifir le Caffé bien mondé de fon écorce, nouveau, net, bien nour- ri, de moyenne oroffeur , prenant garde qu’il nait été moüillé par l’eau de la Mer , & qu'ilne fente le moifi. On fait rôtir Le Caffé dans une ter- rine , l’agitant inceffamment avec une efpatule ou avec une cuillier de bois jufqu’à ce qu’il foit prefque noir , puis l'ayant réduiten poudre , on en met boüillir environ une once dans une pinte d’eau commune en une efpece de vaifleau cou- vert appellé Caffriere pendantun quart d'heure ; puis ayant éloigné le vaifleau du feu, & laiflé éclaircir la liqueur , on la verfe route chaude dans des talles , pour la boire fans fucre ou avec CAF 59 du fucre. Le Café fortifie l’eflomac & le cer- veau , il hâte la digeftion , il appaife la douleur detête, il raréfie le fang , il rabat les vapeurs, il donne de la gayeté, il empêche l’afloupiffement après le repas , ilexcite les urines & les mois aux femmes , & rellerre un peule ventre. M. Andry ayant fait réflexion qu'en faifant rôcir le Café à l'ordinaire avant que des’en fervir , on en dimi nuc le poids de près du quart, & qu’on lui enle- ve par la torréfaction ce qu'il a de plus volatile & de meilleur , a inventé un moyen plus fimple & plus naturel de s’en fervir , qu’il a communi- qué au Public dans fon Traité des Alimens du Carème , qui eft d’en tirer une teinture, comme on fait du Théen cette forte. On prend un gros de Caff en féve bien mondé de fon écorce , on le fair boüillir l’efpace d’un demi quart d’heure au plus dans un demi feptier d’eau, enfuite on re- tire du feu la liqueur qui eft d’une belle couleur citrine ; & après l'avoir laiffé repofer quelque tems bien bouchée , on la boit chaude avec du fu- cre, Outre les autres propriérez du Café ci-def- fus marquées, il a reconnu par des expériences faites fur plufieurs malades que cette teinture adoucit Facrété des urines , & foulage la toux la plus opiniâtre,que le même Café retient encore affez de vertu pour pouvoir fervir une feconde, & même une troifiéme fois mais qu'il ne faut pas lelaiffer boüillir trop long-teims, ni fur un grand feu, parce que pour lors la liqueur devient verte comme du jus d'herbe, & eft moins bonne, étant trop remplie de parties terreîtres. 11 eft à propos de remarquer ici avec M. Chomel, que ceux qui font accoutumez au Café par un ufage journa- lier n’en reflentent point fi fenfiblement les effets Vertuse 60 CAI CAL dans les maladies , que ceux qui n’en ufent que comme d’un reméde, & que l’ufage exceflif en’ eft même très-dangereux , fur tout à ceux qui ont la poitrine délicate , & de la difpofition a la pulmonie ; & que les perfonnes maigres , d’un temperament vif, & qui dorment peu, s'en doi- ventabfténir, parce qu'il maigrit, empêche de dormir , & épuife les forces. CAILLOU [ silex ] eft une efpece de pierre plus dure que le marbre : il y en a de plufieurs efpéces. On prépare les Cailloux en les faifant rougir , & les éteignant plufieurs fois dans de l’eau ou dans du vin qu’on donne à boire dans la rétention d'urine , & contre la pierre & la gra- velle. Les pierres à fufil calcinées par trois fois dans un creufet, & éreintes autant de fois dans du vin blanc , puis fubrilement pulvérifées , pri- es foir & matin à la pefanteur d’une dragme. avec du vin blanc, brifent le calcul , fi on en continué l’ufage jufqu’à entiére guérifon. Huit jours devant, & même pendant tout le tems de la curation , il faut tremper fon vin d’une dé- coction de Pariéraire prife à une vieille muraille. CALAMENT | Calaminha | eft une plante d’une odeur aromatique , qui croit aux lieux montagneux & pierreux. On fe fert des fetüilles qui font chaudes, defficcatives , apéritives , car- minatives , déterfives ,ftomachiques, utérines, peétorales, hépatiques; elles pouflent les urines, remédient à la toux, défopilent le foye , & far- tifient le cerveau. Le Calament eft très-urile en décoétion avec de FPOxymel dans lafibme & dans Porthopnée, qui dépendent du vice de lef. tomac & de l’'ulcére du poumon , parce qu'il incife la pituite groffiére & vifqueufe , & la CAM 61 rend propre à fortir par haut ou par bas: CAMOMILLE | Chamaemelum ]eft une plante dont il ya plufieurs efpéces , Entre lefquelles il yena deux qui font en ufage ;une fauvage qui croit dans les champs aux lieux fablonneux , & l’autre appellée Romaine , qu'on cultive dans les jardins. La Camomille eft chaude, defficcative à digeftive, laxative, émolliente , anodine ; elle poule par les urines, & excite les mois. Son ufa- ge eft célébre dans la colique en décoction , & dans la paralyfie des parties inférieures qui s’en enfuit. On l’employe extérieuremens dans les clyftéres & les cataplafines anodins , émolliens, & pour mener à fuppuration, La Camomille eft un excellent vulnéraire, On en prépare une eau &une huile par diftillation » & une huile par l'infuñon de fes fleurs au foleil , un {el & un {yrop. CAMPBRE [ Camphora, five Caphura ] cft une gomme réfineufe qui diftille d’un arbre qui croît dans l’Ifle de Borncoen Afie & en la Chi- ne : on l’apporte d'Hollande raffiné en pains plats & orbiculaires comme un couvercle de pot. Il doit être choifi blanc , tranfparent , net , leger , friable, d’une odeur forte , pénétrante, défagréable | s’enflammant très-facilement , & brülant fur l’eau. On connoît celu; quieft falfi- fé, en ce qu’étant mis dans un pain chaud au {ortir du four, il rôtit, & le véritable fond. Pour triturer le Camphre, il faut enduire le mortier & le pilon d'huile d'amandes douces , Ou de quel- qu'autre huile femblable. ileft hyférique, il ap- paile les vapeurs , il réfifte au venin ,a lapefte, ilaide à la refpiration , il réveille les efprits : on s'en fert extérieurement & intérieurement, On Choix. V'evtus. Choix. 6> | CAN en fait fentir aux femmes hyftériques , on leut en applique fur le nombril, on en pend au cou dans un notïet pour les fiévres intermitrentes & pour les palpitations du cœur , enforte qu'iltou= che le creux de l’eftomac; mais ilne faut pas s'en fervir où il y a des veilles importunes , ea illes augmente. Le Camphre diflous dans l’efprit de vin ,ou lefprit de vin camphré appliqué fur les articles appaife & diflipe promptement les dou- leurs & É rumeurs de la goutte ; en abforbant l'acide qui produit ces affections. Il eft fpécifique contre les contufions , les éryfpeles , la gan- gréne : il convient au mal de dents, à lacolique ; aux contractions ou paralyfies qui sen enfui= vent , & aux autres affections femblables des arties internes ou externes: Le Camphre diflous dans l'huile d'amande douce , & enduit au nez eft un reméde éprouvé contre le Coryza où rhume du nez. Pour le conferver on le couvre ordinai- rement de graine de Jin , afin quepar la vifco= ficé de cette femence les parties volatiles foiene retenues. CANELLE [ Cinnamomum , [en Canclla | eft une écorce d’un arbre étranger du même nom, d'une odeur très-fuave , qui croi en l’'Ifle de Céylan. On doitla choifir en belles écorces min- ces ,hautesen couleur , ayant beaucoup d’odeur, & piquantes au goût. Elle échaufe , defféche , ouvre, diflipe , fortifice Le cerveau, le cœur , Pef- tomac, réfifteau venin, chaife les vents,& aide à la digeltion. CANTHARIDES [ Cantharides ] font des Mouches vertes dont il ya plufieurs efpéces. On les trouve en efté fur les feuilles du Frefne, du Peuplier, du Rolier, fur les blés, dans les prés. | CAP 6; Quand on les à amañkes , On les fait mourir À la vapeur du vinaigre chaud, puis on les fait fécher au foleil, &elles fe gardent environ deux ans. Celles qui étant de différentes Couleurs ont fur les aîles des lignes jaunes transverfiles , Cpailles & récentes, font celles qu'il faut choifir. Elles font chaudes , defficcatives ; Corrofives, ulcéra tives , diurétiques ; elles excitent des veffies fur la peau , & elles en font fortir beaucoup de {£- rofitez ; elles foulagent les parties malades, & el- les détournent la Auxion qui y tomberoit ; elles font la bafe des véficatoires qu'on applique der riére les oreilles, à la nuque, & entre les épau- les pour les maladies des yeux, des gencives, du nez , pour l’apopléxie, pour la paralyfie. On en applique auffi aux jambes, pour les rhumatifmes, pour la goutte fciatique. On ne les donne point par la bouche , d'autant qu'elles paffent pour une efpece de poifon, qui cft fi ennemi de la vef. fie , qu'il y caufe des ulcéres, lorsmêmes que les Cantharides ne font appliquées qu'extérieure- ment. Les remedes Pour ceux qui en auroient malheureufement pris, feroient de boire beau coup delait, des émulfons , de l’huile d'amande douce ,de fe faire {eringuer dans la veffie des in= jections faites avec une décoction de racines de Guimauve , de Nénuphar, de Laituë , de la na= ture ou blanc de Baleine, & del’huile de lin , de fe mettre dans le demi bain d'eautiéde, CAPRIER | Capparis ] eft un petit arbriffeau qui croît dans les terres légéres & dans les mu- railles , dont on cueille les boutons avant qu’ils fleuriffent , pour les confire dans du vinaigre avec du fel. L’écorce des racines de cet. arbrif_ Seau eft chaude , defficcarive ; fplénique, acre, Choix. V'ertuse 64 CAP CAR amére , &un peu auftére ; partant elle incife, ous vre , déterge puiflamment avec quelque légére aftriction. Elle eft ufitée dans la goutte, le mal hypochondriaque , & les autres maladies fem biables. On croit que les fleurs confites appel- lées Capres font contraires aux eftomacs foibles , mais qu’elles conviennent au foye , à larate, en, Jevant les obftructions de ces vilceres. Elles ou- vrent l’appetit ; on peut les laver avec du vin, où les mêler avec du fucre ou des raifins de Damas, pour empêcher que leuracidité ne nuife à la poi- trine, L'ufage feul des Capres a guéri plufeurs perfonnes malades de la rate depuis long-tems. CAPUCINE , ou Creffon du Pérou [ Carda- mindum , feu Naffurtium Peruvianum ] eft une plante originaire de l'Amérique , fort commune dans les jardins. On confit {à fleur étant en bou- ton , comme les Capres dans du vinaigre , pour la manger en falade. Elle eft déterfive ,apéritive, propre pour exciter l'urine, pour la pierre & pour Le fcorbut. Le Creffon d’Inde,ou la Capucineales mêmes vertus que le Creffon des jardins ; il eft bon en falade , contre les playes de la bouche & les ulcéres fcorbutiques ; il eft de plus falutaire contre la phthifie. On donne le fuc des fetilles ayec la conferve de Rofes ; c’éroit le fecret.du Docteur Mocbius Profefeur à Jena. On entend ici, à ce que je crois , dit Ettmuller , la phrhifie fcorbutique , lorfque l'acide du fcorbut corrode le poumon, à quoi les anti-fcorbutiques ont lieu; on les mêle avec la conferve de Rofes , le petit Jait ,ou le lait de chévre , pour réfifter à la fiévre hectique qui accompagne la phthifie. _ CAROTTE [ Carotta | eft une efpece de Dancus qu'on cultive dans les jardins potagers pour CAR 6$ pour la cuifine. Sa racine & {à femence font apé- ritives , propres pour la pierre ; fes fcüilles fonc vulnéraires & fudorifiques. La femence eft chau- de & defficcative, Son ufage eft dans le hoquet, la pleuréfie , les trenchées du ventre, le calcul & la rétention des mois, La dofe eft d’une dragme dans ün véhicule convenable, CAROTTE SAUVAGE | Daucus Ofiicinarum, feu Paflinaca filuelfris ] eft ainfi appcllée, à caufe qu'elle croît d'elle-même dans Îles lieux cham- peftres fecs & fablonneux. Cette plante a la mê- me vertu que le Daucus de Crete, dont elleeft le fubfticut dans plufieurs compolitions. La {e- mence êft chaude & defficcative, atténuante & apéritive. Son ufage interne eft dans la toux, la pleuréfie , la ftrangurie , l'obftruction du foye 3 de la rate , desuretéres & de la matrice , la fuf- focation hyftérique. L’herbe defféche les catar- rhes en forme de lotion à la tête, & facilite lac. couchement en forme de parfum, Vanhelmont eftime beaucoup la femence du Daucus contre la gravelle, & les Anglois en mettent fermenter & boüillir dans leur Biére nouvellement faite , dont ils fe fervent enfuite avec beaucoup de fuccès pour fe guérir, & fe préferver de la gra- velle, CARPE [ Carpio, feu Carpe] eftun poiffon connu de tout le monde, qui fe nourrit de limon : fon fiel eft ophthalmique , & leve lestaches des yeux , lorfqu’elles fe forment ; mais lorfque les ongles, tayes ou taches font entiérement for- mées , il faut avoir recours au fiel de quelque animal terreftre ou fauvage qui eft plus acre, plus volatile & plus pénétrant que celui des poif- fons, La pierre triangulaire qui fe trouve dans E Choix. V'ertus. Choix. V'eriAse 66 CAR Ja crête remédie à la colique , au calcul , & arrete J’hémorragie , & les cours de ventre, poufle l’u- rine , & chaffe le calcul. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu'a demi-dragme réduite en poudre fubile. CARTHAME , ou Safran bâtard [ Cartha- mus , feu Crocus fylucftris ] eft une plante qu'on féme dans les jardins, dont la femence purge la pituite vifqueufe & les eaux par haut & par bas. ElS eft bonne pour la poitrine, & contraire à l'eftomac ; partant on la doit corriger avec l’A- nis , le Galanga, le Gingembre, ou quelqu'au- tre ffomachique. La prife en fubftance ef d'une dragme à deux dragmes &c demie, mais rare- ment , à caufe de fa vifcolité , en infufon depuis trois dragmes jufqu'a fix. On doit la choifir nouvelle, grolfe , entiére , bien nourrie, & bien remplie de moëlle. Elle donne le nom aux Ta- bletres Diacarthami. Ses fleurs en la quantité d’une dragme font purgatives , & conviennent fpécifiquement à la jaunifle ; & jointes aux fleurs de Soucy en forme de Conferve, elles donnent le reméde fpécifique de ce mal, & des obftruc- tions du foye. Une once du fuc tiré de ces fleurs fraiches büé avec trois onces de boüillon de poule ou d’hydromel, purge les phlegmes ad- mirablement, L’Electuaire Diacarthami fe don- ne rarement au deffus de fix dragmes, CARVI.[ Carum ] eft une plante dont la fe- mence eft en ufage en Médecine. La meillenre eft apportée à. Paris des Pays chauds , comme du Languedoc, de la Provence. On doitla choi- fir nouvelle , bien nourrie , verdâtre , d'une cdeur aromatique , d'un goût acre & piquant. Elle eft chaude & defficcative, réfolutive,& atté- CAS 6> nuante, ffomachique & diurétique : elle auz- mente le lait des nourrices , & on l'employe dans la colique & le vertige tant intérieurement qu'extérieurement, CASSE T Cafia ] eft une filique ou gouffe qui eft le fruit d’un arbre grand & fort gros qui croit en Egypte, en Alexandrie, aux Indes , & en plufieurs autres lieux. La meilleure Cafe eft celle qui vient du Levant. Il faut la choifir nou- velle , en, bâtons affez gros , unis ; entiers pe- fans , ne fonnant point quand on les fecotie, que leur écorce foit mince , de couleur obfcure, lui- fante en dehors ,blanche en dedans , qu'ils con- tiennént beaucoup de moëlle ou pulpe , d’une bonne confiftence liée, ni trop humide , ni trop {éche , fe féparant facilement de fon écorce , & la Jlaiffant nette , de couleur fort noire , d'une odeur douce , exemte d’aigre , & d’un goût fu- cré, agréable, La moëlle de Caffe doit être em ployée récemment mondée ; car fi on la laiffe quelques jours hors du bâton, elle fe fermente & s'aigrir. Elle lâche doucement le ventre, & fans trenchéés. Elle eft rempérée entre le chaud & le froid, & tire fur l’humide ; c’eft pourquoi elle n’eft pas propre aux eftomacs humides , aux hÿpochondtiaques ,:ni aux vents , à moins qu'elle ne foit corrigée par des ftomachiques & des carminatifs ; par exemple avec la canelle, le maftic, la femence d’Anis .&c. Les potions de Caffe font bonnes au commencement dela pleu- rélie , pour purger & faciliter lé crachement. La dofe pour les enfans eft d’une dragme & demie , pour les adultes une once & demie, & en clyftére deux onces. LASTOR, qu Biévre[ Caffor , feu Fiber ] Eij Choix, Vertus: 68 CAT : eft un animal à quatre pieds , amphibie, qui vit dans l’eau & fur la terre : il fe nourrit de poiffon, de fruit & d’écorced’arbre. Sa graiffe eft bonne au genre nerveux , à l’épilepfie , à la paralyfe, à la convulfion des membres, & à l’apopléxie, On confond mal-à-propos , dit Ettmuller, le Ca/fo- reum avec les tefticules du Caftor , & Schroder s'y eft trompé comme les autres ; car le Caflo- reum et une maniére de fuc contenu dans des veflies ou bourfes placées aux aînes du Caftor, différentes de celles des tefticules ; lequel fue:, ou liqueur huileufe étant épaiffie,, faitle Caffo- reum , qui a uneodeur forte & pénétrante, Il eft chaud , defficcatif, atténuant apéritif, il diffipe les vents , fortifie les nerfs , les parties nerveu- {es , la tête; il réveille les efprits animaux en- gourdis , il réfifte aux venins, fait éternuer , cal- me les douleurs. Il convient par ces facultez à la léchargie , à l’apopléxie , à l’épilepfie, à la para- lyfe, au vertige , au tremblement des mem2i bres , aux défluxions fur les articles, à la fuffo-. tion de matrice, à la colique tant intérieure- ment qu'extérieurement ; il guérit les tintemens d'oreilles & la furdité mis dans l’oreille ; il remé- die au mal de dents appliqué fur la partie. CATAPLASME | C'ateplafma ] eft un reméde pour l'extérieur, ayant une confiftence de pâte ; compofé ordinairement de farines, de pulpes , d'huiles ; d’ongnens , de gommes , de poudres. On applique fur les parties du corps humain , tantôt pour amollir, tantôt pour réfoudre ; tan tôt pour appaifer les douleurs , tantôt pour exci- ter la fuppuration. CATAPLASME anodin @ réfolurif, Prenez quatre onces de mic de pain blanc , douze onces CAT 69 de lait nouveau trait , deux jaunes d'œufs , une once d'huile Rofat , & une dragme de Safran en poudre déliée. On émiera le pain, & on le fera cuire dans le lait, remuant inceffaminent la ma- tiéreavec une efpatule , jufqu'’a ce qu’elle foit en confiftence de boüillie épaiffe ou de Cataplaf_ me, On la retirera du feu , & quandelle fera à demi refroidie ; on y mêlera les jaunes d'œufs , l'huile Rofat , & le Safran pour faire un cata. plafme , qui eft fort propre pour réfoudre , pour appaifer les douleurs , pour diffiper les tumeurs nouvelles , fur tout les œdemateufes, On en ap- plique chaudement fur la partie malade ; on y ajoûte quelquefois une dragme de Laudonsm , pour le rendre plus propre à calmer les douleurs. CATAPLASME pour les A poflumes © tu= meurs, Prenez trois ou quatre poignées d’ofeille ronde ou longue , otez-en toutes les queues, puis envelopez-les dans une feüille de Chou rouge ou de Poirée, faites-la cuire fous les cendres chaudes, & Étant cuite , retirez-la , la mettant dans une écuelle où mortier, l'y broyant avec le pilon, & y faites enfuite fondre un morceau de beurie frais ou de fain-doux , & le Cataplafime fera fait. Prenez-en une partie chaude, étendez-la fur du linge , & l’appliquez fur la tumeur , foit char- bon , apoftume pettilentielle où commune. Il ra mollit, fuppure,réfout;& quoiqu'il coûte peu de chofe, il eft néanmoins très-excellent, Onlere- changera deux fois le jour , fçavoir le foir &le matin. Si aux charbons, boffés, & tumeurs mali- gnes vous y mêlez de bonne Thériaque, vous ly rendrez très-propre, CATAPLASME pour les mammelles tuméfiees. Prenez quatre onces de miel blanc, trois jaunes i Eiij "2 CAT CEN d'œufs , trois cuillerées de farine de froment, & une once & demie de fain-doux. Battez-bienen- femble le miel , les jaunes d'œufs & la farine pour les incorporer ,en fuite mettez le fain-doux fur le feu dans une poêle ; lorfqu'il commence- ra à fe diffoudre , remuez la poële en tournant pour le faire achever de fondre fans qu’il boüil- le, & pour lors jettez dedans vôtre fufdit mé- lange , & faires cuire le tout en confiftence de boüillie, ce qui fe fera environ au bout d'un Mifererr. Pour l’appliquer vous en ferez un em- lâtre furun morceau de cuir , que vous renou- vellerez foir & matin. Lorfque la mammelle fe fera ouverte , il ne faudra point mettre de charpie , mais mettre feulement l’emplâtre fur le mal, comme avant qu'il für ouvert, & con- tinuer ainf jufqu'a guérifon. Ce Cataplafmea uéri des tumeurs très-difhciles à faire percer. CATHOLICON commun. Prenez deux onces de poudre de racine de Polypode , quatie onces de poudre de Sené , demi-once de poudre de femence d’Anis verd , une once de poudre de Régliffe douze onces deMiel commun;mèleztout cela enfemble en forme d’Eleétuaire dans le mor tier, & vous aurez un Catholicon commun, dont on peut ufer dans tous les clyftéres ordinai- res fans danger , ni aucune crainte, pour cher le ventre de toutes fortes de perfonnes. La dofe eft depuis une dragme jufqu'a une once. Le mot de Catholicon fignifie un purgatif univerfel, parce qu’on prétend qu'il purge toutes les mau- vaifes humeurs. CENTAURE'’E GRANDE | Céntaurium ma- jus ] eft une plante qui croit aux lieux monta- gncux & rudes, On fe fert en Médecine de fa ra- CEN CER 7I eine, qui ft d’une nature tempérée , defficca- tive , aftringente & vulnéraire. Sa faveur eft un eu acre. On s’en fert dans les flux de ventre & (A dyffenterie ; elle remédie aux hernies, au fang coagulé , au crachement de fang ; elle onvre & fortifie le foye, elle leve puiffimment les ob- ftructions des veines méféraiques , & guérit les maladies qui en dépendent ; elle eft bonne à lafthme & à la roux invétérée , & excite l'urine. CENTAURE'E PETITE | C'entaurium minus, fe: Felterre | eft une petite plante qui croît dans les terres féches & fablonneufes : on l'appelle Fiel de terre , à caufe de fon amertume, Elle eft fplénique , hépatique, chaude, féche , amére fans acreté, ce qui fait qu’elle a une légére af triction. Elle eft déterfive, apéritive & vulné- raire ; elle purge doucement par bas les humeurs bilieufes & pituiteufes, & les férofitez par la {ueur , ce qui la rend utile dans les fiévres. Elle convient à la jaunifle, à la fuppreffion des mois des femmes , au fcorbut , à la goutte , aux vers, & fpécialement aux morfures des chiens enragez. Dans l'hydropifie afcite on en fait prendre une dragme en poudre avec de la femence d’Anis de trois jours l’un. La décoétion fert extérieure- ment contre la teigne & les ordures de la tête. Il yen a qui donnent après les remédes généraux pour nettoyer les premiéres voyes depuis un fcrupule jufqu’à une dragme de fleurs de petite Centaurée en poudre, qui eft un fecret pour gué- rir les fiévres tierces. CERAT | Ceratur] eft une efpece d’onguent ou de liniment fait d'huile & de cire , qui fert de reméde à plufieurs maladies , & particuliere- ment à celles du cuir ; il eft d’une confiftence E ji) “72 CER plus épaiffe que le liniment, On met pour l'or: dinaire une once de cire au liniment , & deux on- ces au Cérat fur fix onces d'huile. Si on veut le Cérat plus mollet, on y peut mettre une ou deux onces d’huile davantage. CERAT blanc rafraïchiffant de Galien, Met- tez une once de cire blanche rompuë par petits morceaux dans un plat de terre verniflé, ou dans un baflin d’érain avec quatre onces d’huile Ro- fat, placez le vaiffeau fur un très-petit feu , & dès que la cire fera fonduë , vous l'en retirerez, vous agiterez la matiére avec une cefpatule de bois bien nette jufqu’à ce qu’elle foit refroidie, alors vous y mettrez un peu d’eau fraîche en continuant de remuer , pour faire incorporer cette eau dans le Cérat, puis vous y en verferez beaucoup , & vous le laverez cinq ou fix fois, changeant d’eau fraîche à chaque fois jufqu'à ce qu'il foit bien blanc, & vous legarderez pour le befoin. Si vous le voulez rendre plus rafrai- chiffant , au lieu de l’eau froide vous le laverez en l’agitant avec les fucs de Plantain, de Mo- relle, de Laituë , ou de Pourpier. Il eft propre pour les brûlures, pour calmer les ardeurs, pour guérir les inflammations , pour adoucir l’acreté des hémorroïdes, pour guérir les écorchures , & éteindre les inflammations qui arrivent aux cuilles & aux autres parties du corps des petits enfans , & mème aux grandes perfonnes, & pour remédier aux fentes & aux autres maux qui fur. viennent au bout des mammelles , au fonde- ment , & aux autres parties du corps : il eft bon Bon les dartres., pour les demangeaifons &éry. Hipeies. CERAT de Tabac. Prenez une once de Tabac CER 73 €n poudre fubtile , metrez-le fur des cendres chaudes dans huit onces d’huile d'amandes dou ces ou d'olives , ou bien au foleil pendant trois jours , pañlez le tout par unlinge L , & fondez dans la colatureune once & demie ou environ de cire jaune. Il eft bon pour les playes , ulcéres e dartres , gale & autres maux aufquels le Tabac eft bon. CERAT d'Euphorbe de Galien, Prenez douze onces d'huile d'olive, trois onces de cire ,& une once d'Euphorbe, vous ferez fondre dans l’hui- le la cire coupée par petits morceaux, & quand la matiére fera à demi refroidie , Vous y mélerez l'Euphorbe en poudre fubtile, y mêlant un peu de vinaigre , pour empêcher qu’elle ne s’exhalte trop , pour en faireun Cérat que vour garderez pour le befoin. On l’eftime pour la migraine, pour diffiper les humiditez vifqueufes , & pour fortifier les nerfs, on en frotte le front & les articles. CERFEUTIL [ Cerefolium] eft une plante po- tagere qu'on cultive dans les jardins , & connuë de tout le monde, Le Cerfeüil eft chaud & deffic. catif, réfolutif , diurétique, leve les obftruc- tions , atténue la pierre du rein , diffout le fang caillé , eft fébrifuge , purifie le fang étant prisin_ térieurement , provoque doucement le fommeil, eft fpécifique contre le vertige, mangé en fub. ftance , ou pris en effence, laquelle effence auffi- bien que la décoction prifes après les chutes de haut, diffolvent puiffamment le fang coagulé, On fait avaler un verre de jus de Cerfeüil pour guérir la pleuréfie, & pour purifier le fans. Le Cerfeüil eft vulnéraire , il convient aux ulcéres F & fur tout aux abfcès des mammelles caufez par les vices du lait. ee 74 CER PCERFEUIL mufqué , ou d’Efpagne [ Afyr- rhisodorara , [em Cerefolium Hifpanicum ]eft une plante qu'on cultive dans les jardins , & dont on mange les feüilles en falade ; elle eft propre pour la cachéxie, pour la phthifie, pour l'afh- me , pour Pépilepfe, pour réfifter au venin, pour exciter les mois , & pour hâter l'accouchement. Les feüilles féches fumées comme le Tabac fou- fagent les afthmatiques , felon l'expérience de M.Chomel. CERISIER [ Cerafus ] eft un arbre dont il y a plufieurs efpeces. Ses fruits font appellez Ceri- fes, dont il y a deux efpeces ufñtées en Médecine, fçavoir les aigres ou rouges, & les douces où noires. Les feüilles de Cerifier cuites dans du Fait purgent les matieres bilicufes , & guériffent h jaunilfe. Les Cerifes aigres font réfrigeratives, defficcatives & aftringentes ; elles fortifient le éœur & l’eftomac , & éteignent la foif & la cha- Jeur de la fiévre. Fernel recommande la décoc- tion de Cerifes dans le mal hypochondriaque. On prépare un vin blanc , en mettant dedans des Cerifes aigres mûres, & leurs noyaux con caffez , qui eft éprouvé pour la gravelle & pour nettoyer les reins du fable & des glaïres : Qu défaut de ce vin on concaffe une trentaine de noyaux de Cérifes aigrés qu'on metinfufer pen- dant la nuit dans un petit verre de vin blanc, qu'on avale le matin à jeun , étant deux ou trois heures après fans rien prendre. Les Cérifes dou- ces ou noires, connues à Paris fous le nom de Guignes , font tempérées , humides & céphali- ques , & par conféquent (alutaires aux affections de la tête , à l'épilepfie, l'apopléxie , la paraly- fie , &c. & principalement Peau qu'on en tire CER CET. CHA par la diftillation. La gomme qui fort du trone & des branches du Cerifier eft apéritive, propre pour exciter l'urine , pour rompre la pierre, étant prife intérieurement diffoute dans du vin blanc, On Pemploye auf extérieurement pour la grarelle , & pour les dartres étant diffoute dans de Peau. | CE’RUSE [ Cerufa ] eft un plomb pénétré, raréfé , à demi diffous par la vapeur du vinaigre, & réduit en une matiére fort blanche : pefante & friable, On la doit choifir en pains entiers, ou en gros morceaux , très-blanche , féche , douce au toucher, friable. Elle defféche , refferre , rafraf: chit, réfout , incarne, réprime les excroiffances, & avance la cicatrice. On l’employe dans les on- guens & dans les emplâtres. Il n’en faut de prendre en dedans, car c’eftun venin mortel. CETERAC , ou vraye Scolopendre [ Ceres rach , feu Scolopendria vera | eft une efpece de Capillaire , ou une plante bafle & menuë qui ai- me les rochers & l’ombre. On cucille fes feüilles en Septembre, qui font chaudes , defficcatives , d'une faveur acerbe, abfterfives & fpléniques. Leur principal ufage eft dans la dureté de la rate, la jaunifle , la févre quarte, pour poufler les urines, brifer la pierre des reins. On s’en fert pour les maladies de la poitrine : leur décoction dans l’eau des Forgerons , où ils ont fouvent éteint du fer, eft fort eftimée contre la tumeur & l'enflure de la rate. On en fait un fyrop qui eft compofé de fimples fpléniques , c’eft-à-dire, pro= pres aux maladies de la rate. CHANVRE [ Cannabis | eft une plante dif. tinguée en mâle qui porte graine, & en femelle [® qui m'en porte point, On cultive l’un & l’autre Choix: Vertus, CHA Chanvre dans les champs aux lieux humides 3 leurs tiges fervent à faire les toiles de Chanvre: la femence ou chenevis échauffe , delféche, fou- lage la toux ,guérit la jauniffe , & remplit la tête de vapeurs. Dans la relaxation de la luette on fait cuire un peu de Chenevis dans de l’oxycrat, puis on donne la colature pour gargarifer la partie;ce reméde eft infaillible fuivant Sachfius. L'huileti- rée du Chenevis par expreffion ramollit,empé- che les inflammations , &c attire dehors les corps étrangers ; elle eft propre aux tumeurs & aux cancers non ouverts ; on les en frotte tous les jours plufieurs fois avec le bout du doigt. CHARDON à carder [ Dipfacu:, [eu Car- duus fallonum ] eft une plante dont il y a deux ef- peces, une cultivée, & l’autre fauvage. Les têtes de la cultivée, dont les fleurs font blanches, font d'un grand ufage chez les Cardeurs & chez les Bonnetiers. La racine du Chardon à foulon eft defficcative & abfterfive : cuite en vin , & broyée en forme de cérat , qu'il faut conferver dans une boëte d’airain , elle eft bonne aux cre- valles , fentes & fiftules du fondement, comme auffi aux verruës pendantes , & à celles qui ont la bafe large, étant appliquée deflus , ce que Diofcoride & d’autres Auteurs plus modernes affurentavoir éprouvé avec fuccès. On tient que les vermiffeaux que l’on trouve dans les têtes de ce Chardon , lorfqu’elles font féches , guériffent la fiévre quarte , fi on les porte pendus au cou, ouattachez au bras dans le tems de l'accès, en- fermez dans un noüet de linge. CHARDON à cent têtes, où Chardon Ro- land [ Eryoium ] eft une plante qui croit dans les champs aux lieux fablonneux. On fe fert CHA 79 rincipalement de fà racine , qui doit être cuëi]. M quand le foleil eft dans l'Ecreviffe ; elle eft hé: patique, néphrétique , & aléxipharmaque ; Méu diocrement chaude & féche , apéritive & difeuf) five. Son ufage Principal eft dans les obftruë tions des mois des femines , des reins , du foye } de la rate, & des autres vifcéres ; lle convient. our cette raifon à la jaunifle, & fuivant Ga fon à la colique. On confit cette racine , & on s’en fert en décoction pour la difhculté d'urine ; & pour nettoyer les reins, : CHARDON aux Afnes ; Où hémorroïdal [ Carduus vinearum répens folio Sonch; | eft une plante épineufe qui croît entre les vignes ; prifé en décoction elle eft apéritive ; & Riviére rap- Porte qu'un homme âgé de cinquante ans, fort fujet aux douleurs néphrétiques , ayant pris peñ2 dant douze jours une décottion de demi-once de fa racine & de deux dragmes de Régliffe , rendit plufieurs petites pierres & du fable avec les uriz nes, & fut enfuite plufcurs añnées fans reflen_ tir aucune incommodité de cette maladie, On Frouve au milieu de latige & des branches de quelques-uns de ces Chardons , fur tout à ceux! qui croiflent dans les lieux humides, une excroif> fance ou tubercule qu'il faut cucillir en Autom-! ne , laquelle étant portée dans la poche, ou atta_ chée au bas de la chemife préferve des hémor- roïdes ; ce que plufieurs perfonnes qui y étoient: fort fujettes ont éprouvé avec fuceès : & M Ecmery , qui d’ailleurs n’a pas grande confiance: aux amulettes , avoue qu'il en a vû plufcurs ex périences de celui-ci, gs CHARDON benit cultivé [ Carduus benei Aitlus ] cft une cfpece de Cnics qui ne vient! 78 CHA oint, fion ne le féme dans les jardins. Cette plante étant cueillie au comimnencement de Juin, guérit miraculeufement les playes récens tes , ce qu'elle ne fait pas étant cucillie en un autre tems. Ses feüilles font cardiaques , aléxi« harmaques & fudorifiques ; elles échauffent , É cHenc ,atténuent, OUVIENC ; diffipent , refif- tent au venin, a la putréfaétion, & guériffent les fiévres invétérées , mêmes les quartes, elles tuent les vers. Le fac, le fyrop , la poudre, eau & la conferve de Chardon benit convien- ent à la pleuréfe, & font aléxipharmaques &c fudorifiques. Bellonius dir quelque chofe de fort particulier touchant la décoétioii de Chardom benic , qui eft qu'étant bûë à la quantité de trois eu quatre onces ; elle rend l'urine épaifle &c puante ,ce qui eft bon à fcavoir , pour ne {e pas tromper en pratiquant la Médecine. IH nya point de mcilleur reméde contre le cancer & les autres ulcéres malins & pourris , que les feüil- les , le fuc , la décoétion, ou l’eau diftillée du Chardon benit;: & on rapporte plufieurs cures: faites de femblables maux, &c entr’autres une: femme , dont les mammelles avoient été man- gées jufqu'aux côtes par un Cancer , qui a.été parfaitement guérie par l'eau diftillée & la pou dre des feüilles faupoudrées par deffus. CHARDON benit fauvage [ Cnieus atraëly- is latea diëtus | elt une plante qui croît dans les champs fans culture. Marthiole l'appelle Faÿus agreflis à caule., dit-il, que les femmes fe fer- vent de fa tige pour faire des fufeaux. Elle eft apéritive , fudorifique, propre pour réfifter au venin étant prile en décoction. On en tire par la ditillation de l'eau qui a la même vertu qué HA 79 Peau du Chardon benit cultivé. Cette plante eft très-bonne pour ouérir les vieux ulcéres & les fiftules ; & {a décoction faire en eau à guéri des ulcéres & des playes pourries à des jambes tou: tes pièces à être gangrénées. CHARDON de Nôtre-Dame, ou Artichaut fauvage [ Carduus ab: maculis notatus vulraris feu Carduus Marian: ] eft une efpece de Char. don dont les feüilles font longues & larges mar- quées de taches blanches comme du lait , qni croïc aux lieux incultes, & qu’on cultiveauffi dans les jardins, Cette plante eft pectorale , chaude ; defficcative , aftringente , incifive & apéritive ;, elle eftuftée principalement dans la pleuréfie , commele Chardon benit , puis dans hyjauniffe & l'hydropifie, On en diftille de l’eau des feüilles tendres, La dofe de {à femence eftunc dragme ; fon ufage principal eft dans les émulfons , elle eft propre pour provoquer l'urine & les. mois. Lindanus ordonne deux dragmes de cette fe -mence contre l'hydrophobie, ou larage, à pren dre dags du vin , ce qui fait füer copieulement ; ce qu'il dit avoir appris d’un homme qui en avoit fait plufieurs expériences. CHARDON étoilé, ou Chaufle-trape [ Care duus ffellatus, feu Calcitrapa] eft une efpcce de Chardon dont les têtes des fleurs fonc garnies, d'épines roides , piquantes , difpofées en étoi les : il croît abondamment dans les champs. Sa, racine cft fort apéritive & propre pour le calcul du rein, pour exciter l’urine , pour leverles ob. ftructions, pour exciter la {ueur > Pour purifier le fang. Dodoné: dir que fa femence broyée & prife avec du vin provoque l'urine , & ce avec violen.. ce jufqu'au fang , fi on neft modéré dans fon mage ; mais La décoction de cette cmence agit 80 CHA avec plus de douceur , comme auffi la décottiont de fa racine avec miel en forme d’hydromel. On employe cette même racine au lieu de celle de Chardon à cent têtes dans la tifane & dans les boüillons apéritifs. Un gros de la femence du Chardon étoilé infufée dans un verre de vin blanc emporte fouvent les matieres glaireufes qui embaraffent les conduits de l'urine. A lap- proche de l’accés des fiévres tierce & double- tierce mâchez & avalez le marc & le jus du poids de demi gros de feiilles vertés récemment cueil- lies, ou de la groffeur d’une aveline de Chardon étoilé en Efté , & en hyver autant de la poudre defdites feüilles fechées à l'ombre qu'ilen peut tenir fur un liard infufées auparavant pendant quelques heures dans un demi verre de vin blanc. Ce remede a réüfMi en plufieurs occafions. CHAT [ Felis, feu Carus | eft un animal à quatre pieds affez connu , domeftique ou fauva- ge. La graiffe d’un Chat chätré eft chaude, émol- liente , difcuflive & falutaire aux douleurs de la quue & de la colique; celle du Chat fsuvage eft la meilleure. Le fang d’un Matou tiré d’une veine de deffous fa queue , &c bû à la quantité de trois gouttes chaudes dans de l’eau de Tillau guérit entierement Le mal caduc. Le même fang tiré à l’oreille guérit heureufement lherpes & Véryfipele. La tête d’un Chat noir réduite en cendres eft un remede fans pareil contre les ta- ches , tayes, ongles & autres afe&ions fembla- bles des yeux ; on en fouffle trois fois le jour dans la partie. Le poifon qu'on attribue aux Chats réfide dans leur tête & dans leur cerveau feulement ;il n’y en a point dans les autres par- ties , & on les peut manger. Lafiente avec partie égale CHA LOT égale de moutarde , & du vinaicre mêlez enfem. ble , & enduits gucriflent l’alopécie où chauveté, & foulagent les goutteux, La peau appliquée {ert à réchauffer l’eftomac & les membres reti- rez. L’haleine des Chats eft naturellement veñi- meule, & difpofe à le phtifie & à l’atrophie. Un Chat ouvert vivant, après luiavoir coupé la tê- te ; & appliqué tout chaud foulage les douleurs de côté. CHAT AIGNIER ,ou Marréniier [ Caflanca] eft un ärbre dont le fruit s'appelle Chätaigne ou Marron : ce dernier eft plus gros que la Châtai. gne , & lui eft préféré, La membrane rouge qui eft entre l'écorce & la chair de ce fruit arrête puiflamment les flux de ventre exceflifs & de fang prife dans du vin auftére, & les flueurs blan ches des femmes avec partie égale d'yvoire pre paré. La dofe eft de deux dragmes fuivant Mat- thiole, On fait auffi des émulfions dans le er2- chement de fang avec les Chätaignes. Le fruit du Marronnier d’Inde fi coinmun dans les jar- dins , ne fe mange point : mais étant {éché, rapé & attiré par le nez comme le Tabac a la quantité de deux ou trois pincées , il fait éternuer affez violemment, & peut foulager la mioraine, {elon Pexpérience de M. Chomel. Mitthiole dit qu'on fait manger ce fruit avec fuccès aux chevaux pouñfifs ; ce qui eft confirmé par Clufius , au rap port de Jean Bauhin. CHAUX VIVE! Cale viva ] eftune pierre qui a été long-tems calcinée par un grand feu dans des fourneaux faits exprés : cette pierre avant {à calcination cft appellée Pierre à Chaux , Lapis calcariss | qui eft dure, compacte & grife, La Chaux eft un peu corrofive ; elle confumeics F 82 CHE chairs baveufes. On la met éteindre & tremper dans de l’eau, puis on filtre l’infufon. C’eft l’eau de Chaux qui eft déterfive , bonne aux vieilles playes , fi on les en bafline, & qu’on applique deflus des linges trempez en icelle jufqu’a gué- rifon. Pour la brûlure on bat par exemple deux onces de cetre cau avec pareil poids d’huile de chenevis , ou de noix , ou d'olive , ou de lin ; & érant en forme de liniment, on en applique fur la brûlure. 11 fe trouve au deffus de l'eau dans quoi on a éteint la Chaux,une certaine fubftance graiffeufe, qu’on appelle la crème de Chaux vive; f onen frotte les bords des u!céres chancreux ou des cancers ulcérez , la partie corrompuë du Cancer fe confomme , & la partie faine demeure. On fait diverfes autres préparations avec la Chaux qu'il feroit trop long de rapporter ici. CHELIDO\NE , ou Eclaire grande [ Cheb. donium majus | eft une plante qui fe trouve par tout le long des chemins & contre les vieilles murailles. Elle eft chaude & defficcative , fort déterfive, atrénuante , & d’une faveur acre & amére : elle purge la bile par les felles & par les urines, & elle éclaircit la vûc ; par cette raifon on s’en fert dans la jauniffe & dans les obftruc- . tions de la rate & des uretéres. On dit que cette herbe mife fur la plante du pied à nud guéritla jaunifle. Sa racine eft eftimée bonne pour refifter au venin. Le vin dans quoi on a mis infufer cette racine hachée menw devient jaune; & étant bû par ceux qui ont la jaunife , les guérit infaillible- ment: on peut adoucir ce vin avec des raïfins palfés , qui font pareïllement bons à cetie mala die : en un mot il n'ya point de remede plus: fpécifique dans la jauniffe jaune &c noire que le N 3 CHE 83 fuc, l'infufon, la décoétion, & toutes les autres préparations de cette plante , für tour f on yÿ ajoute le Mars. La racine de grande Eclaire tenue dans la bouche & mâchée appaife la douleur des dents. Le fuc jaune de la plante eft bon pour les verrués , {1 on les en frotte fouvent , comme auffi aux dartres & à la gratelle. Cette plante eft bon- ne pour appliquer fur les vieux ulcéres & fur les playes pourries qu'elle mondife, Fréragius écrit que cuite dans du vinaigre elle a guéri & préfer- vé toute feule plufeurs perfonnes de la pelte. On en diftille une eau qui eft fort cftimée , & fort en ufage pour les maladies des YEUX. CHELIDOINE , ou Scrophulaire petite , [ Chelidoninm minus , feu Scrophularia mirror | eft une petite plante qui croît dans les lieux hui. des & marècageux. Elle eft humectante ÿ rafrat- chiflante, réfolutive , apéritive , propre pour les maladies de la rate, pour le fcorbut, pour la jaunifle , pour le flux des hémorroïdes,, & pour en appaifer les douleurs. Ses racines écraftes & infufées du foir au matin dans du vin blanc le rendent très-bon pour la gravelle & pour la pierre de la veffie, fon en continué ne So- lenander ne fcauroit affez lotier la petite Cheli. doïne contre toutes fortes d'hémorroïdes , tant pour en arrêter le flux immodéré, que pour ap- paifer la douleur, &en guérir latumeur, La ra. cine defléchée fe met infufer dans la boiffon des malades ; & l’eau diftillée , ou le fac ; où lhuile, ou le beurrefrais dans quoi on a fait cuire toute la plante concañte, s'appliquent fur lapartie af. flicée, On porte auffi les racines de cette plante attachées au bas de la chemife dans un noïer de linge, tant pour fe préferver des hémorroïdes ; Fi S4 GHE que pour en appaifer la douleur. CHESNE | Quercus ] eft un gros & grand ar- bre qui croit dans les forefts. Les feüilles & le- corce du Chefne font aftringentes , réfolutives , propres pour la goutte fciatique, pour les rhu- matifmes étant employées en fomentation chau- dement. Elles arrêtent les cours de ventre & les hémorragies , étant prifes en décoction par la bouche. Le gland du Chefne eft auffi employé dans la Médecine. On le doit choifir gros , bien nourri, on en fépare l'écorce, & on le fait fécher doucement, prenant garde que les vers ne s'y mettent, car ily eft fujet. On le réduit en pou- dre fubtile pour s’en fervir. Il eft aftringent , propre pour appaifer la colique venteufe, & les Flamans en avalent dans du vin pour guérir les coliques que la biére leur caufe. 11 eft bon pareil- lement pour les trenchées des femmes nouvel- vellement accouchées , & pour tous les cours de ventre. La dofe eft depuis un ferupule jufqu’à une dragme. Les glands & leurs cupules font éprouvez dans la dyffenterie , fur tout étant tor- réfiez. La décoction des feüilles de Chefne bûe arrête le vomiffement de fang , les pertes de fang des femmes , & diffout le fang grumelc, Le fun- #s ou champignon du Chefne arrête l’hémorra- gie du nez & des piayes reduit en poudre , com- me celui du Bouleau , & il eff très-excellent dans la dyffenterie , étant feulement infufé dans la boiffon. L'eau diftillée des feüilles de Chefne et fouveraine dans la dyffenterie defefpérée. Le Guy de Chefne eft eftimé après celui de Cou: driet contre l’épilepfie , & avalé en poudre dans un œuffrais euir moller , c’eftun excellent remes= de contre les pertes de fang des femmes. La / CHE 8$ poudre de mouffe de Chefñne attirée pat le nez comme le Tabacen arrête l’'hémorragie, CHEVAL [ Eguus ] eft un grand animal à quatre pieds aflez connu. Sa femelle eft appellée Cavale ou Jument , Egua , & le Poulain ou jeu- ne Cheval eft appellé en Latin Equulus, Le lait de la Cavale eft eftimé propre pour Fépilepfe , pour la phchifie, pour lafthme , pour la toux. Les verruës & duretez calleufes appellées Liche_ nes , lefquelles s'engendrent aux genoux , aux jambes & aux pieds des Chevaux , Étant cou- pées au printems , reçüés par le bas en forme de parfum , font fpécifiques contre la fuffocation de matrice , prifes en forme de poudre depuis un fcrupule jufqu’à une dragme ouériflent le mal caduc, & le calcul des reins. La fiente crué ou brûlée arrête les hémorragies appliquée exré- rieurement ; & la fiente fraîche de Cheval infu- fée dans demi feptier de vin blanc fur les cendres chaudes au poids de quatre onces pendant quel- ques heures, &enfuite paffée par un linge avec expreffion , eft un remede éprouvé contre la pleuréfie ,& contre la colique , fion fait avaler cette colature au malade au commencement de la maladie ,& qu'on le couvre bien enfuite pour le faire füer, On fe fert auffi de la même ma- niére de la fiente de Mulet. La poudre de la cor. ne du pied du Cheval calcinée au feu ; INCOrpo- réc avec du beurre frais , & appliquée fur les hé- mortoïdes, en appaife promptement la douleur. Les morceaux de corne qu'on ôte en parant le pied d’un Cheval , defféchez , réduits en pou- dre, & pris jufqu'aune dragme , font excellens contre la dyffencerie, fuivant Agerius. La même corne frite avec du beurre, & avalée étoir le fe. Fiij 86 CHE cret de Vanhelmont contre la même dyffente- rie ; mais il ne faut pas prendre, felon le même Auteur , la corne d’un Cheval fougueux ; parce w’elle feroit plus de mal que de bien. CHEVAL Marix, ou Hippopotame | Æip- popotamus , few Equus Marinus | eft un animal à quatre pieds, grand comme un bœuf, qui fe tient ordinairement dans le Nilen Egypte, & en plu- fieurs lieux de l'Afrique. Il a de grandes dents qui font fpécifiques contre toutes fortes d'he- morragies tant internes qu'externes , priles en poudre fuivant les expériences de Mindererus , confirmées par le Doéteur Michaël, qui a délivré une femme d’un flux defefpére des hémorroïdes avec une feule prife de la poudre de ces dents: les anneaux qui en font faits, guériflent les convul- fions ou retirement des nerfs étant mis aux doigts des pieds ou des mains. La dent du Cheval Ma- rin , ou un anneau fait d'icelle, attachez à quel- que partie du corps , guérit les hémorroïdes, tant celles qui font ouvertes , que celles qui ne le font pas ; & pour fe préferver de la goutte \ crampe , quand on y eft fujet , il faut entourer la jambe à nud avec des grains faits de dent de Che- val Marin enfilez enfemble , ou d’un morceau de la peau du même animal au deffous du genou en maniére de jarretiére. La poudre de la même dent attirée par le nez en forme de Tabac ,en arrête lhémorragie , & mélée avec de l'huile d'olive , & appliquée fur les playes , elle les guérit. CHEVRE [ Cavra, ] Voyez Bouc, page 43. CHE VREFEUILLE [ Caprifolium | eft un arbridèau dont il y a deux efpeces ; l’un dont la rige perce les feüilles , appellé en Latin Capri- ; CHI S7 folinm lralicum; & l’autre dont la tige ne les perce pas, qu'on appelle Ceprifolinm Gersnanicus : Vun & Pautre Chevrefetilles croilfent dans les jac= dins , dont on fe fert pour couvrir des ber- ceaux , à caufe que fes branches s'étendent beaucoup. Ils font apéritifs, déterfifs, vulné- raires , defliccatifs , propres pour latoux , pour l'afthme , pour les maladies de la rate étant pris intérieurement. On s’en feit auffi extérieure ment pour les vieux ulcéres, & pour emporter les taches du vifige. L'eau diftillée des fleurs fortifie les nerfs, foulage lafthine, la toux &la palpitation du cœur. Le fuc des feüilleseft d’une grande efficacité dans les playes de la rêre & du crane. Les bayes rouges du Chevrefeüille cueil- lies meures. en Automne, pilées & mifes en di- geftion au baïn-marie, ou dans du fumier de cheval fe réfoudent en une liqueur balfimique admirable pour guérir les playes récentes , mais non pas les ulcéres. CHICOREE sauvace | Cichoriurs [ylvefire] eft une plante qui croît le long des chemins , aUX lieux incultes ; on la cultive auffi dans les jardins; elle eft hépatique, rafraïchiffante , defficcative , apéritive, diurétique , atténuante, abfterfive : on l’employe dans les obftructions du foye & dans les févres. On donne un petit verre defuc crud de Chicorée fauvage , ou quatre onces de fon eau diftillée aux premieres approches de l'accès, ce qui les guérit ordinairement en deux ou trois prifes. CHIEN [ Canis ] eft un animal à quatre pieds, dont il y a beaucoup d’efpeces affez connuës. Le Chien appliqué vif fur le ventre fait paffer la co- lique; & la goutte même paille au Chien , torf- F iüij CHI qu'il léche la partie affectée, L’embrocation ou l’immerfion des membres paralytiques dans une décoction de chiens entiers les fortifie. La tête ou le crane du Chien en poudre ou calciné defféche les ulcéres, guérit les maladies du fondement, les rhagades & les rumeurs destefticules, Un mania que a été guéri pour avoir mangé dans fes repas durant quelques jours de la cervelle de Chien rotie ou cuite, La graifle de Chien n’a point {a pareille dans la phthifie; on la mange fur du pain en forme de beurre , ou bien on la mêle avec les alimens. La fiente de Chien qu’on appelle vul- gairement Æ/bum Grecum , ef defliccative , ab- fterfive, difcuffive , apéritive ; elle fert à rom- pre les abfcès , & à déterger les ulcéres, & par conféquent elle eft propre dans la dyflenterie, Ettmuller aflure avoir guéri une femmea demi- morte d’une perte de fang rebelle à tous autres remedes par une prife de fente de Chien en pou- dre : elle remédie extérieurement à l’efquinan- cie foufflée dans la gorge , aux ulcéres malins faupoudrée , elle amollit les rumeurs dures en emplâtre , elle purge les eaux des hydropiques enduite fur le ventre, Elle efface les verrucs mife defflus en cendres feule , ou mêlée avec de Phui- le Rofat. Le bon Ælbum Gracum doit être ra- mal{lé en Juillet d’un Chien nourri d’os fans le laifler boire, ou très-peu. Il faut qu’il foicblanc, pur, & fans puanteur. L’urine de Chien emporte les verruës, & déterge les ulceres humides , & les ordures de la tête. La cendre des dents du Chien enduite aux mâchoires avec du miel faci- lite la fortie des dents des petits enfans. La peau de Chien bien pafñlée fert à faire des gants qui çalment les demangeaifons des mains, & ramol- SNS CHI CHONX 89 Liflent les nerfs retirez, Le poil de Chien mis dans la morfure de l'animal Ja guérit fpécifique- ment. Le léchemenrt de Chien déterge & adou. cit merveilleufement les vieux ulcéres des jam- bes, & a guéri fouvent des playes , où d’autres remedes avoient été inutiles. CHIEN-DENT [ Gramen] eftune plante qui {e trouve Par tout , mais particulierement dans les terroirs arides & fablonneux ; fa racine eft fort en ufage dans la Médecine. On doit choifir la plus grofle, la micux nourrie , récente, blan- che, mondée de fes filamens , Cueillie en Ma ou en Septembre. Elle eft rafraichiffante, deffic- cative, apéritive par les urines , un peu aftrin- gente par le ventre, On l'employe pour lever les obftrudtions , Pour exciter l’urine , pour la pier- rel, pour lagravelle, & pour tüer les vers des en. fans étant prife en déco@ion, On diftille une eau de cette racine au mois de May , onen lave le ventre des petits enfans pour arrêter la diar. rhée ; prife par dedans , €lle tuë les vers , & elle arrète les grandes hémorragies, CHOCOLAT Succolata | eft une pâte fe. che dure , aflez pefante , de couleur brune, rou- geatre, d’une odeur & d’un goût agréable & ré joüiffäant ; à laquelle on donne diverfes formes. Le Cacao qui eft une efpece d'amande qui croit En Amérique à un petit arbre appellé Cacavate, fait la bafe du Chocolat , qui convient à l’efo- mac froid , à la poitrine ,à la toux , au crache. ment de pus , au vertige , pour fortifier le bau_ me de Ja vie. I] nourrit beaucoup, & les Anglois en font boire le matin à leurs gens avant de les Metire au travail ; 7 ‘Îscn demeurent f Vigou- IEUX, qu'ils pourro ent demcu er tout le jour CE CAO fans boire & fans manger. Comme il noutrit & fortifie l'eftomac, il eft bon dans lhectifie & dans l’atrophie : pris dans du lait il eft excellent contre le fr 0 , & c’eft le remede ordinaire des Anglois. On mange du Chocolat en tablet- tes , & on en prépare une liqueur délicieute & nourriffante en la maniere fuivante. Mettez dans une Chocolatiere une pinte d’eau commune me- fure de Paris ,approchez-la du feu, & quand elle boüillira, mettez-y quatre onces de bon Choco- fat rapé, & autant de fucre en poudre, couvrez le vaiffeau , & laiffez boüillir doucement la liqueur pendant environ un quart d'heure, l’agitant fur le feu avec un moulinet fait exprès qu'on tournera dedans laChocolatiereséloignez-la enfuite dufeu, & laillez digérer ou mitonner la matiére un au- tre bon quart d'heure , & même demi-heure ; puis l'ayant encore remüée avec le moulinet pour la faire moufler , verfez-la dans des tafles. 1] faut la boire aufli chaude qu'on peut la fouf- frir. Quelques-uns ajoûtent dans la boiflon du Chocolat un ou deux jaunes d'œufs frais, afin qu’elle moufle davantage, & pour la rendre plus nourriffante. On fe fert auñli affez fouvent de lait au lieu d’eau pour le même deffein. CHOU [ Braffica , [eu Caulis ] eft une plante poragére affez connuë , dont il y a plufeurs ef- peces qu'on cultive dans les jardins. Les feüilles de Chou font chaudes fans acrimonie , defficca- rives & vulnéraires , fur tout lerouge , qui eft le plus ufitéen Médecine , foit qu’on diftille le fuc dans les playes ou ulcéres, foit qu’on applique les feuilles deffus après les avoir un peu froif- fées : on les applique auffi fur le côté pour cal- mer la douleur de la pleuréfie. Les Choux la- CIG CIN 9° chent le ventre par leur partie la plus fbrile ov> la plus faline, & ils le refferrent par leur partie terreftre : ainfi le premier boüillon des Choux eft un peu laxatif , & le dernier eft aftringent, Les choux rouges font peétoraux & propres pour la hchifie. La femence des Choux eft bonne contre 2à vers, La faumure des Choux confits eft bon. ne contre la brûlure, On fait un Looch de Chow rouge excellent pour l’afthme, & pour les autres maiadies de la poitrine & des poumons. CIGUE [ Cicura ] eft une plante dont il y a deux efpeces, la grande , & la petite qui a moins de force & de vertu que la grande, Toutes deux croiflent dans les lieux ombrageux , dans les rez. La Ciguë eft fort réfolutive, propre pour É {chirres , pour les loupes naiffantes , pour les duretez de la rate, du foye, du méfentére étant appliquée fur la rumeur, Onen fait entrer dans les compofitions de plufieurs onguens & emplà- tres. On ne doit jamais s’en fervir intérieure ment , parce qu'elle eft un poifon. CINABRE , ou Vermillon [ Cinabsris ] eft où naturel , ou artificiel ; le naturel fetrouve tour formé dans les mines mercurielles en pierres pe- fantes | brillantes , rouges , en Efpagne , en Hongrie ,en Allemagne, en France ; celui d'Ef. pagne eft eftimé le meilleur, Il faut choifir le plus pefant , le plus net, le plus rouge, & le plus brillant ; car plusileft hauten mare , &plusil contient de vif-argent. Le Cinabre artificiel eft fait avec trois parties de Mercure crud, & une partie de fouffre mêlez & fublimez enfemble dans des pots fublimatoires par un feu gradué, Il faut le choifir en belles pierres , fort pefantes, brillantes , à longues & belles aiguilles, nettes, Choix: : Choix. Vertuss Cire verte. Œire rouge. 2 \ 98 CIR CIT & d’une belle couleur rouge-brune. Ce Cinabré ayant été broyé long-temps fur le porphyre,il fe réduit en une poudre fine d’une belle couleur ; c'eft ce qu'onappelle Fermilion, dont on fe fert en peinture , & a rougir la cire d'Efpagne ; il en- tre auffi dans la compofition des emplâtres. Les Cinabres font employez pour lépileplie , pour J'afthme. On s’en fert extérieurement dans les pommades pour la gratelle , pour les dartres. On les employe auffi en fumigation pour exciter le flux de bouche. . CIRE [ Cera ] eftune matiére dure , huileufe, jaune, qui fe trouve dans les ruches des Abeilles; elle efti émolliente & réfolutive. On s’en fert dans les emplâtres , dans les cerats, dans les on- guens. La Propolis, ou Cire vierge eft une ma- niére de Cire groffiére , ou uneglu qui fe trouve À Pentrée des alvéoles ; elle doit être jaune , odo- rante, & femblable au Storax &c au Galbanum : elle fe manie & file comme le maftic. Elle eft chaude , abfterfive,, attractive ; elle fert à tirer les corps étrangers , elle digére les duretez , ap- paife les douleurs , cicatrife les ulcéres defefpé- rez, & remédie aux toux invétérées en forme de parfum. La Cire verte eft une Cire blanche ramollie avec un peu de Térébenthine , & teinte avec du verd-de-gris broyé; elle eft propre pour les cors des pieds. La Cire rouge eft de la Cire blanche ramollie avec un peu de Térébenthine , & rougie avec de la poudre de racine d'Or- canette , ou bien avec du Vermillon. Les Com- millaires s’en fervent pour appoferleurs fcel= lez. Elle eft réfolutive appliquée extérieure- ment. | CITRONNIER [ Crus | eft un petit arbre GT ri toüjours verd , que l’on cultive dans les Pays chauds. On fe fert en Médecine principalement de fon fruit appellé Citron , lequel avec {à chair & fon écorce eft le contre-poifon de toute forte de venin. L'écorce du Citron, & particuliére- ment {a partie extérieure jaune , eft Propre pour fortifier le cœur , l’éftomac & le cerveau ; {a partie blanche eft lithrontriptique, & convient au calcul. Hocfferus tire de cette écorce , & des bayes d'Alxexenge une eau néphrétique très. falutaire. Le fuc du Citron eft cordial , rafraï. chiffant, propre pour calmer les ardeurs du fang, pour précipiter la bile, pour défaltérer , pour réfifter au venin. La femenceeft cordiale, chaffe les vers | & déterge les humeurs groffiéres. Le Citron eft un RIRE antifcorbutique | & plu- fleurs fcorbutiques fe font guéris à force de manger des Citrons. Les Hollandois ont coûtu- me d’avoir dans leurs Vaifleaux plufieurs bouteil- les de fuc de Citron, lorfqu'ils navigent vers les Indes Orientales , pour fe préferver du fcor- but. Le vinaigre d’écorce de Citron eft bon pour appliquer furles pouls, & pour préfenter au nez dans les maladies malignes. | CITROUILLE Citrullus T eft une plante aflez connuë , qu'on cultive dans les jardins po. tagers. La chair de la Citroüille eft humedtante k pectoräle, rafraïchiflante , Propre pour tempé. rer la chaleur des entrailles prife en déco@ion. Sa fermence s’employe mondée, ou non mondée; c'eft une des quatre grandes femences froides ; elle eft diurérique, apéritive &anodine ; & fon ufage principal eft à déterger les reins & la vef. fie, & à éteindre la chaleur de la bile & du fans. On l'employe dans les émulfons ; dans k CLO CD des boüillons & dans des décoétions. CLOPORTES | Afelli, feu Mill:pede ] font des petits infeétes plats qui naiffent dans les ca- ves , dansles celliers , & autres femblables lieux humides , fous des pierres ou des vaiffeaux pleins d’eau. Les Cloportes font de parties ténues , di- geftives, atrénuatives , abfterfives, apéritives. On s’en fert principalement pour séfoudre le . tartre mucilagineux du corps, pour lever les ob- ftructions des vifcéres , & par conféquent dans La jauniffe , dans l’afthme, & dans lPappetit die minué parles matières vifqueufes de l'eftomac ; pour la pierre dansune décoction de pois chiches rouges, pour la gravelle, pour exciter l'urine, pour les écroüelles , pour les cancers. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu'à une dragme de leur poudre donnée avec du vin, ou quelque eau néphrétique. On en avale auffi de routes entieres nouvellement tuées depuis quatre jufqu'à douze pour les cancers, ou demi ferupule de leur pou- dredans duboüillon, & on en continué l’ufage tous les jours une fois. On donne auffi les Clo- portes intérieurement pour les ulcéres , tant des arties internes que des externes malins & pha- gédéniques , & pour les playes récentes & invé- térées ; & Riviere rapporte une belle expérience faite fur ungrand ulcére guéri par l'ufage inter- ne des Cloportes, On écrafe les Cloportes ré centes, & on les applique en cataplafme fur la gorge pour lefquinancie : on les donne encore intérieurement en poudre pour les maladies des NEUX, 69e CLYSTERE , ou lavement [ © Iyfr , feu Enema | eft un remede où injection liquide qu'on introduit dans les inteftins par le moyen CEY # d’une feringue pour les rafraïchir , pour lâcher le ventre, pour humecter & amollir les matié- res, pour arrêter le flux de fang, le cours de ventre, pour chaffer les vents, pour exciter l’u- rine , Ou pour remédier à quelqu’autre maladie, Ce remede eft très -faluraire , quand il eft donné à propos ; mais plufeurs es en abufent en s'accoûtumant à en prendre tous les jours, car ils rendent leur ventre parefleux & incapable de faire de lui-même fes fonctions , ils rendent leur tempérament délicat ; ils ont le teint blême , & font plus fufceptibles des maladies que les au: tres, CLYSTERE affringent ; on refferrant, Prenez feüilles de Plantain, Boüillon blanc , & Bourfe de Pafteur , de chaque deux poignées : Rofes rouges , une poignée , faites-endécoction en eau ferrée, c’eftà dire, où on aura éteint par plu: fieurs fois une bille d'acier rougie au feu, & dans une chopine de cette décodion coulée, vous ÿ difloudrez un jaune d’œuf. CLYSTERE eémoll'ent laxatif. Prenez Mau ve, Guimauve, Pariétaire , Violiers , Poirée, & Mercuriale, de chaque une poignée , faites-les bien cuire dans deux pintes ou plus d’eau de ri. viére, après coulez-les & difolvez dans une chopine de la colature , trois onces de Miel com. mun bien écumé. CLYSTERE peur la coliqne. Les Lavemens faits avec l’urine & le fuif d'une groffe chandelle y font très-bons ; mais ils feront encore meil. leurs , fi on ÿ peut mertre un demi feptier de vin d'Efpagne, CLYSTERE peur la dyffenterie. Faites boüillir deux roignons de mouton dans une pinte d’eau Net#s 6 CLY COI h commune, que vous ferez réduire par l’ébullie tion à une chopine , pour la donner en clyftére au malade quiguérira. CLYSTÉRÉ pour rafraichir. 1 faut prendre unelivre de veau coupé par petits mofccaux , le mettre avec de l’eau dans un petit coquemar dé deux pintes , & faire réduire le tout par lébulli- tion a une pinte , pour faire deux clyftéres. On en prend un le {oir en fe couchant , trois heures au moins aprés le fouper ; & le fecond le lende- main , s’il ne fair point chaud, car l’eau de veau ne fe garde point, Ce reméde fait de très-bons effets. peer COIGNASSIER, ou Coignier [ Cydonia Ma- lus | eft un petitarbre , dont il ya crois efpeces ; deux domeftiques qui portent des Poires-coins & des Pommes-coins, & un fauvage quiporte des Coins qui ne tiennent ni de la Pomme ni de la Poire. Les Coins font ftomachiques , refrigéra- cifs, defficcacifs , aftringens &c nourriffans. On les employe pour les cours de ventre, pour les hémorragies , pour aider à la digeftion, pour le vomiflement:, le hoquet & la relaxarion de l'ef- tomac. Le fuc de Coin injecté dans les playes de moufquet empoifonnées ne mañque point d'en Gter le poifon; & Forellus rapporte que plufieurs Soldats mourans dans la Guerre'des Turcs, après avoir été bleflez par des fléches empoifonnéss , même très-légerement , un vieux Medécin fit appliquer fur ces bleffures de la chair de Coin uit peu mâchée qui les guér'Hoit immanquablement fans qu'il fût befoin d’autres remedes. La femen- ce de Coin donne un mucilage propre pour adoucir lacreré des humeurs, pour le crache- ment de fang,, pour les ulcéres du poumon, pour les COL 97 les hémorroïdes, On s’en fert en garoarifme contre J'aridité & fécherefle de la langue , en clyftére pour appaifer la douleur des hémorroï. des, Ontire ce mucilage avec de l’eau Rofe pour guérir l’ophthalmie , les crevailes des mammel. les , & les brûlures. La décoction des feüilles pañle pour un aftringent infigne, On confit les Coins , on en fait un Rob , une Gelée appellée Cotignac ,un fyrop , une huile. COLLYRES [ Collyria | font des remédes deftinez particulierement pour les maladies des yeux. Ils font fecs ou liquides, COLLYRE b/-#, Prenez douze onces d’eau de chaux vive filtrée par le papier gris, diflol- vez-y une dragme de fel armoniac pulvérifé , verfez la diffolution dans une bafline de cuivre ; vous l'y laifferez pendant une nuit, ou jufqu’à ce qu'ayant rongé une petite partie du cuivre , elle foit devenuë bleuë , filtrez-la , & la gardez comme un des meilleurs remédes qu'on puifle préparer pour toutes les maladies des yeux. Elle les nettoye de leur fanie, elle defféche les petits ulcérèes qui y viennent, elle ën confume les ta- ches , les ongles & les cataractes. COLLYRE de M. Bruner. Prenez une drag- me d’Aloës hépatique , une once & demie de vin blanc, autant d’eau de rofes blanches ; l'Aloës étant pulvérifé, on le mettra dans une phiole avec le vin blanc & l’eau de rofes ; on pofera la phiole fur le fable chaud, & on y laiffera la ma- tiére en digeftion pendant douze heures , puis on filerera la liqueur. Ce Collyre eft recommandé pour la gale qui fe forme fur les paupiéres ; il déterge , & il defféche : on en imbibe un linge qu'on applique deflus. G 98 COL COLLYRE de M. Charas. Prenez de la Ma- gntfie Opaline en poudre très-fubrile denis Tuthie préparée, & du fel de Saturne , de cha- que vingt-quatre grains , OU un fcrupule , des eaux diftillées d’'Euphraife , de Fenoüil , de Ro- fes, & de grande Eclaire , de chaque une once ; mêlez le tout enfemble pour compofer un Col- lyre pour l’ufage en certe forte : ayant fait tiédir de ce Collyre, on en met quelques gouttes dans les yeux pluficurs fois par jour ; on ÿ TICMPE auffi de petites comprefles qu'on applique fur les yeux , fur tout peñdant la nuit , & qu'on re- moüille de tems entems du mème Collyre, dont on continué l’ufage fuivant le befoin. M. Charas dit en avoit vi très-fouvent de merveilleux ef- fets , tant pour diffiper la rougeur & les inflam- mations des yeux , que pour en confumer les tayes , fur tout dans leur commencement. COLLYRE /ec pour les rayes des yeux- Prenez des Limaçons gris des vignes, mettez-les fecher dans un porde terre neuf deffus un four , ou de- dans, après que le pain en aura été tiré, mettez- les en poudre , dontvous {oufilerez fouvent dans l'œil afe&é. COLOPHONE [ Colophonia. feu Pix Ge eftune Térébenthine cuite, dont il y a deux ef- peces : la premiere & la meilleure ef de la Téré- benthine fine qu’on a fait boüillir ou cuire dans de l’eau ,jufqu'a ce qu'elle foit devenue folide , blanche &’caffante. Elle eft fort apéritive, té- folutive , dérerfive , confolidante , farcotique. On en forme des pilules qu'on employe ordi- nairement pour la cravelle. On peut aufîMi s’en fervir très-commodément dans les emplâtres , à caufe qu'elle fe diflout dans les chofes grafles & COR CON buileufes, La feconde qui cft appellée Arcaneon ou Bray fec , dont nous avons parlé ci-deflus n’a pas tant de vertu que la premiére, COLOQUINTE [ Colocynthis ] eft une plante des Indes qui rampe comme le Concombre des jardins ; elle porte des fruits du même nom qui font ronds, ovales en forme de Poires ou de Pommes. 11 y a une grande &une petite Colo- quinte , la derniere eft la femelle & en ufage. On doit choifir la Coloquinte nouvelle, en belles pommes groffes , blanches, charnuës , bien {6- chées , lécéres , fe brifant aifément , très-amé- res. La Coloquinte féparée de fes femences eft appellée par les Autcurs Pulpa Colocynthides , Pulpe de Coloquinte, qu'on employe fouvent dans la Médecine, Elle purge violemment par les felles ; elle eft propre pour évacuer la pituite la plus groffiére des parties les plus éloignées. On s'en fert pour l'épilepfie , pour l’apopléxie , la léthargie | pour la gale, la vérole, la goutte fciatique , pour les rhumatifines : on ne l’em- ploye point feule , mais on la fait entrer dans les compofitions de plufieurs pilules & confe&ions. CONCOMBRE de jardin [ Cacumis Jeftune plante qu'on cultive dans les jardins potagers, connué de tout le monde. Le Concombre crud eft fort indigefte , à caufe du phlegme vifqueux dont il eft rempli ; mais étant boüilli il humecte, il rafraïchit, il adoucit , il tempére l’acrimonie des humeurs , il modére le trop grand mouve- ment du fang, On employe dans les boüillons à dans les lavemens. La chair de Concombre ap- pliquée fur la tête eft un reméde éprouvé contre la phrénéfie, Sa femence eit une des quatre gran des femences froides » laquelle eft abfterfive à Gi} Choix; 100 CON apéritive', diurétique, adouciffante , humeétan- re, & d’un grand ufage dans les émulfons, pour la pleuréfie & la phrénéfie. CONCOMBRE fauvage [ Cucumis fylueffris, Afininus dittus | eft une plante qui poule plu- fieurs tiges groiles, rampantes à terre , rem- lies de fuc , rameufes , veluës ; portant des feüilles femblables à celles du Concombre cul- tivé , mais plus petites &c plus blanchätres. Son fruit eft gros comme la moitié du pouce, & de la figure d'une olive. Pour peu qu'on le touche enle preffant quandil eft mûr, il fe creve par la pointe , & il lance avec violence fon fuc & {es femences par tout le vifage. On tire par expreffion le Le de ce fruit mûr , & on le fait épaiffir fur le feu en confiftence d'extrait ; c'eft ce qu'on appelle Elaterium. 1] le faut choi- fix le plus vieux & le plus amer , comme le meil- leur, C’eft un purgatif hydragogue très-violent , mais bon pour purger les hydropiques , princi- palement les afcitiques ; l'expérience ayant fait voir qu’il tire fpécifiquement les eaux de la ca- viré de l'abdomen. Le fuc récemment exprimé du Concombre fauvage eft fouverain pour ra- mollir les tumeurs dures , diffiper les fchirres, & réfoudre les écroüelles ; ilentre par cette raifon dans les onguens & les caraplafmes qu'on or- donne contre les fchirres & les durctez de la rare, & en général contre toutes lés tumeurs dificiles à réfoudre. Le fuc feul de Concombre fauvage appliqué fur les écroüelles y eft excel- lent , ainf quele cataplafme des fetilles du mc- me Concombre pilées. CONFECTION contre les vers, On pulvéri- fera enfemble une once de Semen cantra , À de- CON roi Mmi-once de Rhubarbe , d’une autre part demi. once de Sublimé doux , on mêlera les poudres , & on les incorporera dans demi-livre de [yrop de Pourpiet, qu'on aura fait cuire en confiftence de miel , pour faire une Confection qu'on gar- dera pour le befoin dans un pot de fayance, ou de verre, & non dans un vaifleau de métal ne: caufe du mercure qui pourroit s’y altérer, Elle eft propre pour tüer les vers , & pour les évacuér doucement ; elle empêche aufli leur génération, La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à deux drag- mes. Cette Confection doit toûjours être don- née en bol, & jamais en potion , de peur que le Sublimé qui eft pefant ne demeure dans les dents, & ne les ébranle, CONFITURES, ou Condits [ Condimenta, feu Conditus | ont été inventées en intention de conferver les parties des végétaux dans leur ver: tu, de maintenir le bon goût des uns , & de corriger l’âpreté des autres, tant pour les ufages de la Médecine , que pour le délice de la bou- che. Quand on veut confire les plantes , ou leurs parties , il faut les choifir bien nourries , & en leur vigueur. Si, par éxemple , on veut confire les racines , on doit les tirer de terre au prin- tems avant qu'elles ayent ponffé leur tige ; car alors leur vertu eft moins diffipée , & elles font mieux nourries , plus fucculentes & plus ten- dres, Les fleurs doivent être cucillies, quand elles font encore en bouton, & la pläpart des fruits avant leur entiére maturité. MANIERE de confire les Racines d'Eryng'um , Œ autres, Les Racines d’ Eryngium , où Char. don à cent têtes doiventêtre cucillies au com- mencement du printems , & dès que l'herbe Gi} Nota. Nota, Nora. to2 CON. . commence à paroître : illes faut bienlaver , en Bter les fuperfluitez , les fendre pour en ôter le cœur , & les faire boüillir dans une quantité raifonnable d’eau netre,jufqu’à ce qu’elles foient faffifamment attendries. 11 faut alors les tirer de l’eau , les étendre fur un linge blanc , & avec cé linge en bien fucer & effuyer l'humidité , puis les pefer, & prendre un femblable poids de fucre fin, & le faire cuire avec la décoction de ces ra- cines , en l’écumantde tems en tems , jufqu'à ce que le fucre ait acquis une confiftence un peu plus épaiffe que celle des fyrops ordinaires. On mettra alors ces racines dans un pot de terre ver- niffé , & on y verfera deffus le Éébp tout chaud, quelques jours après on verfera par inclination ce fyrop dans une bafline , & on le recuira à pe- tit feu , jufqu’a ce qu'il ait acquis la même con- fiftence qu’il avoit la premiére fois , puis on le verfera chandement dans le pot fur les racines ; quelque rems après fi Le fyrop fe trouve encore décuit, on le recuira pour latroifiéme fois ,& on le verfera encore chaudement fur les racines ; &c lorfque le tout fera bien refroidi, oncouvrira bien le pot, & on gardera cette Confiture pour le befoin. Si enfin ce fyrop avoit befoin d'être récuit pour la quatriéme fois, on y procedera de même qu'auparavant. Laracine d’'Erynginm eft apéritive & diurctique : elle eft aufi fort amie de l'eftomac , du foye & de la rate; on peut la manger feule , ou ufer du fyrop dans lequel elle eft confite , ou la mêler dans des opiates, ou dans d’autres remédes. L'ExrmPLe de cette racine peut fervir pour confire celles d’Angélique, d’Aunée, de Bour- rache, de Buglofe , dé Chauffe-trape, de Chico- CON 1C$ Yce fauvage ; de grande Confoude , de Scorfo- nére, & de plufieurs autres plantes, à routes lefquelles on Gtera les fuperfuitez , & non la pe- titeécorce de deflus , dans laquelle très-fouvenct la plus grande vertu de la racine eft renfermée ; mais on fe contentera feulement de les bien la- ver. On pourra confire entieres celles qui n’ont point de corde dure dans le cœur , & qui ne font pas bien groffes , & couper en tranches celles qui font plus grandes & plus charnuës , comme pat exemple celles d’Aunée, foit qu’elles ayent une corde dans le cœur , foit qu'elles n’en ayent oint. CONSERVES [ Conferva] leur maticre or- dinaire font les fleurs , & quelquefois les feüil- les, les racines & les fruits des végétaux : elles different des Confitures ou Condits en leur con fiftence ; car elles font préparées en pâte, au lieu que les Condits font des fruits ou des raci- nes cuits entiers , ou coupez par parties dans le fucre. Le nom de Conferve leur a été donné juf- tement,puifqu’elles ne font faites que pour con- ferver les parties des végétaux dans toute leur bonté. On en fait de deux fortes , uneliquide, & l’autre folide, La liquide eft préférable à la fo- lide , parce qu’il y entre moins de fucre ; mais la folide eft quelquefois plus agréable au goût. On va donner des modéles de l’une & de l’au- tre. CONSERVE d’'Ache folide, On cueillera deux ences des fommitez d’Ache les plus tendres, lorfque la plante eft dans fa vigueur ; on les ha- chera menu, & on les battra dans un mortier de marbre jufqu'à ce qu’elles foient réduites en pulpe , qui étant mife dans la bouche, s’y fonde, 'Güij Nota, Notñe Nota. to4 CON On fera cependant cuire douze onces de fucré blanc dans de l’eau jufqu’à confiftence de fucre Rofat ; on y mélera hors du feu l'Ache pike, uis ayant remis le mélange fur un petit feu , on é fera deffécher jufqu’à ce qu'il {oit aflez dur , on le jettera alors par morceaux fur du papier oint d'huile d'amande douce, c’eft la Conferve d’Ache qu’on gardera dans une boëte. Elle eft propre pout exciter le crachat, pour fortifiér les poumons , pour faciliter la relpiration , pour chaffer les vents , pour exciter l'urine & les mois, & pour réfifter au venin. La dofe eft depuis deux dragmes jufqu’à une once. Quanp on voudra faire une Conferve d’A- che réguliere liquide, moins agréable au goût que la folide , mais plus efficace, on procedera comme nous allons dire en la Conferve de Ca- illaires. CONSER VE de Capillaires. Cette Conferve doit être préparée dans les lieux où l’on ale vé- ritable Capillaire , & où il a beaucoup d’odeur & de vertu , commeen Languedoc , en Provence , en Canada. On aura du véritable Adianthum,du Politric , du Cétérac; on en féparera le pédicule, & ce qu'il yaura de dur, on incifera les feüilles, on les pilera dans un mortier de marbre jufqu’à ee qu’elles foient bien en pâte; on y mêlera alors le double de leur poids de fucre blanc , on pi- lera encore le mélange, & l’on en fera une Con- ferve qu'on mettra dans un pot pour la garder. C'eft un bon reméde pour les maladies de la poi- trine , de la rate. La dofe eft depuis une dragme jufqu’à une demi-once. Coms les Capillaires n’ontguéres de fuc , il ne s'y rencontre quelquefois pas affez d’humi- CON tof dité pour liquéfier le fücre , il faut alors y mêler un peu de {yrop de Capillaires. 1] vaut mieux laifler fermenter cette Conferve à l'ombre qu'au {oleil, depeur que la chaleur ne la defféche plü- toc que de la faire fermenter. Les Conferves de fommités d’Abfinthe , de feüilles d'Alleluya , d'Euphraife, de Cochleas ria , de Fumeterre, de Lierre terreftre, de Mar- jolaine, de Marrube blanc, de Méliffe , de Men- the , de Ruë, de Scordinm , de Tamaris NM ÉCE {e font de la même maniere que celle de Capil- laires ci-deflus. À CONSERVE de fleurs de Pas d'Afñne. On aura des fleurs de Pas d’Afne belles & récemment cucillies dans leur vigueur au commencement du printems , on les mondera de leurs queuës , on en prendra demi-livre qu’on pilera long-tems dans un mortier de marbre jufqu’à ce qu’elles foient en pâte; on y ajoütera une livre de fucre blanc en poudre, on battra encore le mélange jufqu’a ce qu'il foitbien lié, C’eft la Conferve de Tuflilage ; on la mettra dans un pot où il ref tera un tiers de vuide , on bouchera le pot, & on l'expofera quelques jours au foleil , pour faire fermenter la Conferve. C'eft un bon remede pour les maladies de la poitrine, pour le rhume, pour la phchifie , pour l’afthme ; elleexcire le crachat. La dofe eft depuis une dragme jufqu'à trois, Ox prépare de la même maniere les Confer- .ves de fleurs de Bétoine ,de Geneft, d'Hyflape, de Muguct, d'Ocillet, de Pefcher , de Prime- vere , de Rofmarin , de Ros Solis, de Sauge, de Soucy ,de Tillau, CONSERVE de fruits de C yrorrhodon , dits Noïñi NO à 06 CON Gratecn, On aura trois ou quatre livres de fruits de Cynorrhadon bien rouges ; des plus gros , lorfqu'ils font en leur maturité, on les ouvrira avec un couteau, onen ôtera les pepins & le co- ton qui font dedans ,onles mettra dans uneter- rine , & on les humectera avec de bon vin blanc, on couvrira la terrine , & on la mettra à la cave, on l'ylaiffera deux ou trois jours ; OU jufqu’a ce que le fruit fe foit amolli , on l'écrafera alors dans un mortier de marbre , & on En tirera la pulpe par un tamis renverfé , on y mêlera le double de fon poids de fucre blanc en poudre, on mettra le mélange dans une terrine fur un _petit feu, &on Le fera cuire ou deffécher , l'agi- tant continuellement avec une efpatule , jufqu'à ce qu'il foit en confiftence convenable ; c’eft la Conferve de Cyrorrhodo». Elle eft propre pour arrêter les cours de ventre, pour exciter l'urine ; on s’en fert pour la gravelle , elle fortifie le cœur. La dofe eft depuis une dragme juf- qu'a fix. CONSERVE de racine d'Aunée. On prendra la quantité qu'on voudra de racines d’Aunée , on les coupera par morceaux , On les mettra boüillir à petit feu dans ce qu'il faudra d’eau en un pot deterre convert jufqu’à ce qu'elles foient molles , on les retirera alors de la décoétion, & on les pilera dans un mortier de marbre , onles pañlera par un tamis ; & ayant pefé la pulpe , ont fera cuire dans la décoétion le double de fon poids de fucre blanc jufqu'a confiftence de fucres Rofat ; on le rerirera du feu, & l'ayant laiffé un peu refroidir, on y démélera la pulpe , remuant avec une efpatule jufqu’à ce que la Conferve foit froide ; on la renverfera dans un Pot ; &c on la CON 10+ gardera, C’eft un bon .reméde pour les maladies de ‘la poitrine , elle excite le crachat: on peut s’en fervir dans l’afthme , parce qu’elle atténuë & difcute les phlegmes qui embaraffent les f- bres du poumon. Elle fortifie l’eftomac , elle ex- cite l'appétit elle réfifte au venin , elle ouérit la gravelle. La dofe eft depuis une dragme jufqu’à trois. ON peut préparer de la même maniere les Conferves de toutes les racines moëlleufes com me celles d’Althæa , de grande Confoude & au- tres femblables. QuanD on veut connoître fi le fucre eft cuit en confiftence de fucre Rofat, il faut tremper une efpatule dedans ; & fi en laretiranc il fe fait de longs filamens , il eft commeil faut. Si après que le mélange eft fait, la Conferve eft trop li quide , il faut la mettre deffécher fur un petit feu, en la remuant toûjours. On pourra la renverfer toute chaude dans le pot , mais il faut l'y laiffer réfroidir à découvert ; carfi onla couvroit étant encore chaude, l’humidité qui s’enéleve en va- peur feroit contrainte de retomber deflus, & elle la feroit moifir ; au lieu qu’en la laiffant refroi_ dir découverte fans la remüer , il fe formera deffus-une petite croute qui aidera à la confer- ver. CONSERVE de Rofes molle. On aura des boutons de Rofes rouges avant qu'ils foient épa- noüis, on en féparera avec des cifeaux la païtie blanche , qu’on appelle Ongles, on peferaune livre des boutons ainfi mondez , on les fera boüillir quelques boüillons dans environ trois livres d'eau commune , on coulera la liqueur, exprimant légérement les Rofes ; an pilera ces ANotaÿ Not Nota. 108 CON Rofes qui feront amollies dans un mortier dé marbre jufqu'à ce qu’elles foient en pulpe, & qu'elles fe délayent entiérement dans la bouche; on fera cependant cuire dans la décoétion cou- lée deux livres de fucre blanc jufqu’à confiftence d'Eleétuaire , & l’on y mêlera exaétement hors du feu avecun biftortier les Rofes pilées ,onre- mettra la bafine fur un très-perit feu , & en agi- tant continuellement la Conferve , on en fera confumer doucement l'humidité jufqu’à ce qu'eli le ait acquisune confiftence raifonnable, puis on la mettra dans un pot pour la garder. Elle eft propre pour modérer la toux , pour arrêter les hémorragies , le vomiflement, les cours de ven- tre, pour fortifier le cœur & l’eftomac, pour ais der à la digeftion. La dofe eft depuis une drag- me jufqu’à trois. Elle entre ordinairement dans les épithemes folides. Ox prépare auffi des Conferves de Rofes pà- les, & de Rofes mufcates ; mais en celles-là il ne faut point de feu, parce qu'il détruiroit leurs arties volatiles en qui confifte leur vertu ; il fuffit de les piler dans un mortier de marbre avec le double de leur poids de fucre. Elles lâchent le ventre ; mais en vieilliffant elles perdent beau- coup de leur qualité. Les Rofes mufcates dans les Pays chauds font fort purgatives. CONSERVE de Rofes folide. On mettra {e2 cher des Rofes rouges mondées de leurs onglets au foleil le plus ardent , afin qu'étant féchées en eu de tems , elles confervent leur couleur , qu’elles perdroient en partie , fi l'on employoit trop de tems à les faire fécher. On en pulvéri- fera fubtilement une once , on mêlera dans la poudre avec une efpatule de bois environ demi- CON 109 dragme d’efprit de vitriol , qui rend [a Conferve plus belle ; on fera cuire douze onces de fucre fin dans quitre onces d’eau de Rofes jufqu’à confif. rence de tablettes , on le retirera du feu , & l’on Y incorporera avec une efpatule de bois la pou- dre de Rôfes vitriolée ; quand la matiére fera prefque refroidie, vous la Jetterez par morceaux furun marbre, ou furun papier oint d’huile d’a- mandes douces , pour la laifler durcir , puis on la gardera dans une boëte en lieu fec ; C’eft la Con- {erve de Rofes folide ou féche: On lui attribuë les mêmes vertus qu’à la Conferve de Rofes li- quide , maiselle n’en a pas tant. Elle eft bonne pour les délicats , car le goût en eft agréable, On la porte dans la poche , afin d’en pouvoir ufer fouvent pour le rhume ; Pour fortifier l’eftomac , _ pour arrêter les cours de ventre. . CONSOUDE cRrANDE [ Confolida major, [en Symphytummagnum] eft une plante qui croît aux lieux humides ; le long des ruifleaux , dans les prez : les fleurs font purpurines ou blanches; elle elt tempérée entre le chaud &le fec , & une des principales vulnéraires : elle eft mucilagineufe , incraffante |, & même incifive ; Ce qui fait con- noître qu’elle ef compofée de parties mixtes. Sa racine eft confolidante, propre pour la phthi- fie , pour les Auxions de la poitrine , pour le cra- chement de fang,pour la dyffenterie;pour agluti- ner les playes;pour les fraêtures ou diflocations pour les hernies; On s’en fert intérieurement & extérieurement, L’ufage externe eft pour arrêter le fang & l'hémorragie des playes qu’elle réü- nit : elle eft bonne étant concaffée pour appli- quer fur les bubons & les charbons peftilen- ticls. Ses feüilles , Les fleurs & les femences: ire COQ. font vulnéraires, auffi-bien que fa racine, COQ »£ sarDIN | Coffus horrorum , feu Men= tha Graca | eft une plante qu’on cultive dans les jardins , qui a une odeur forte & agréable : fon goût eft amer & aromatique, Elle eft defliccati- ve, apéritive , arténuante , difcuffive, abfterfive, & utérine ; elle provoque les mois , fortifie le foye, réfifte à la malignité de l'Opium & des autres poifons ; elle fortifie le cerveau & les nerfs , elle chaffe les vers, elle eft bonne au ver- tige ,a Papopléxie , à l'afthme , à l'hydropifie, à lajauniffe , à la gravelle & difficulté d'urine. La dofe eft jufqu’a deux dragmes, fpécialement de la racine. Cette planteentre dans les potions vul= néraires avec fuccès ; & fon odeur avec fa faveur aromatiques font juger qu’elle poffede les mè- mes vertus que l’Abfnthe. COQ, Oyfeau [ Gallus] Poule [ Gallina ] font deux Oylcaux domeftiques fortconnus. La Poule noire coupée vive par le milieu s'applique: utilement route chaude fur la tête dans la phré- néfie , dans ja céphalalgie , dans le délire , dans le tranfport du cerveau, dans les fiévres mali- gnes, dans l’apopléxie , dans la léchargie ; fur les morfures des bètes venimeufes , furles char- bons peltilentiels pour attirer le venin, & fur les playes récentes pour étancher le fang. Une Pou- le ou un Coq plumez vifs autour du fondement, & appliquez fur des bubons & morfures veni- meufes en attirent le venin, mais ils en meu- rent, La membrane intérieure du géfier de la Poule étant féchée:&c pulvérifée, eft employée pour fortifier leftomac, pour aider à la digeftion, pour arrêter le vomiflement & le çours de ven= we, pour exciter l'urine, & pour le calcul. La COO. rx dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’à une drag- me dans un véhicule convenable à Ja maladie, La graifle de la Poule amollit les duretez , clle adoucit, clle réfout. La coquille de l'œuf de Poule defléchée & mifeen poudre eft apéritive, & propre pour la gravelle : la dofe eft de demi dragme à une dragme. Le gofier de Coq torréfé & defféché pris le foir avant fouper dans du vin, empêche de piller au lit involontairement. Le boüillon faitavec un vieux Cogeft reftaurant & nourriflant. Le blanc d'œuf de Poule battu juf- qu'à ce qu’il devienne en écume&en eau ,Con- vient aux inflammations , fur tout à celles des yeux , pour arrêter le fang , pour aglutiner les playes & les fractures avec le Bol. Le jaune d'œuf eft aftringent ; on en mêle dans les lave. mens pour la dyffentetie & pour les autres cours de ventre : on le fait entrer dans les digeftifs, dans les cataplafmes. Deux jaunes d'œufs durcis mangez avec du vinaigre rofat arrêtent les diarrhées les plus violentes , felon l'expérience de Vanhelmont , & de plufieuts autres après lui, On tire une huile par expreflion des jaunes d'œufs durcis , dont on donnera ci-après la pré paration & les vertus. La fiente de Poule à leg mêmes propriétez, mais moins efficacement que celle de Pigeon ; elle eft fpécique à la jaunife, à la colique , au calcul ,» & à la fuppreffion de lurine, COQUES pe Levant [| Cocculs, fn Cocci Orientales | font des petits fruits , ou des bayes groffes comme des pois de couleur obfcure, pref que rondes , qu'on nous envoye féches des Indes Orientales. Ces fruits doivent être choifis nou- veaux , aflez gros & pefans , bien nourris, Ou Choii, Choix. Fertus. 112 COR les pulvérife , & on les mêle avec du beutre pour chalfer les poux ; on en frotte la tête en com- mehçant par la racine des cheveux , & en mon- tant jufqu'au fommer. Ils enyvrent & endor- ment tellement les poiflons qui en ont mangé , qu'ils paroiffent comme morts , & on les prend facilement, Riviere recommande ces fruits con- tre la goutte en cette forte. Prenez Coques de Levant & Myrrhe , de chaque parties égales, mêlez-les avec du vinaigre , & les appliquez en cataplafme fur la partie malade. CORAIL [ Corallum , feu Corallium | eftune plante pétrifiée qu'on trouve cachée fous les ro- ches creufes en plufieurs endroits de la Mer Méditerranée. Il y en a de trois efpeces , une rouge , la plus eftimée de toutes pour la Médé- cine, une blanche, & une noire, On doit choi- fir le Corail rouge compacte, uni, poli, lui- fant , haut en couleur. Le Corail cft defficcatif, réfrigérant , aftringent ; il fortifie le cœur , lPef- tomac , le foye, purifie le fang , réfifte à la pelte, aux venins & aux fiévres malignes ; il préferve les enfans de lépilepfie, fiavant que de rien prendre étant nouveaux nez ; on leur en fait avaler le poids de dix grains en poudre dans le lait de leur mere, ce qui eft confirmé par Âr- nault de Villeneuve & Camille Leonard, On prépare le Corail en le broyant fur le marbre en poudre impalpable afin qu’il foir plus aifé à diffoudre ; & l’on donne de ce Corail préparé pour arrêter les dyflenteries , les diarrhées , les Aux d’'hémorroïdes & de menftruëés , les autres hémorragies, & toutes Autres maladies qui font caufées par une acrimonie d’humeurs, parce que éeft un alkali qui en furmonte la malignite. CORALLINE COR 1}3 EORALLINE ! Corallina , feu Mafeus mari- nus ] eft une efpecc de mouffe qui fe trouve atta: chée dans la Mer à des roches, à des coquillages à des pierres, On doit la choifir entiere , nette, de couleur verte, blanchâtre, d’une odeur affez for te: Elle eft réfrigérative , defficcative , aftrin_ ente & incraflante ; elle eft célébre par fa vertu atüer & à chaffer les vers ; & Matthiole aflure en avoir và jetter plus de cent à un enfant après avoir pris une dragme de Coralline ; ellé chafle les vapeurs, arrête les cours de veñtré , & excite les mois, La prife eft depuis demi-dragme juf qu'aune dragime: | CORTANDRE [ Coriandrum ] eft une plante dont la femence eft en ufage dans là Médecine. Il la faut choifir nouvelle , groffe , bien nourrie, nette , bien féche , blanchâtre, de bonne odeur, & de bon goût. Elle eft chaude, defficcative RELE tringénte , & célébre dans la relaxation de lef. tomac; on en prend à la fin des repas pour faire bonne bouche , fermer l’eftornac , & arrêter les rots & les vapeurs qui montent À la tête , aider à la digeftion, & chafler les vers. On a crû fort long-temps qu’elle avoit quelque chofe de ma- lin , & pour ôter cette prétendué mauvaife qua- lité, on la macéroit dans du vinaigre avant de s'en fervir ; mais préfentement on fe mocque de cette correction, CORMIER , ou Sorbier [ Sorbus ] cftun grand arbre rameux qu'on cultive dans les jar - dins : fon fruit appellé Corme , où Sorbe ne meu- ti point ordinairement fur l'arbre ; on le cucille en Automne, & on le mer fur de la paille, oùil devient mou, doux & agréable au goût , & bon a manger, Les Sorbes font réfrigératives , def. Choix. Vertas, Choix: V'ETIUSe 114 COR COU ficcatives & aftringentes ; elles font propres, principalement avant leur maturité , pour ar- rèter le vomiffement , les hémorragies, les cours de ventre , & extérieurement pour refermer les playes en forme de poudre, les ayant fait deffé- cher au foleil ou au four. On les confitavec du miel. ; CORNE pe Cerr [Coonopus ] eftune plante qu'on cultive dans les jardins potagers , & qu'on mange en falade. Elle eft aftrimgente par le ven- tie, apéritive par les urines, vulnéraire, propre pour arrêter les cours de ventre & les hémor- ragies , bonne pour la colique néphretique, pour la rétention d’urine,pour atténuer la pierre, pour déterger & confolider les playes. CORNOUILLER , ou Cornier [ Corus | eft un arbre qu’on cultive dans les jardins. Ses fruits appellez Cornoüilles, où Cornes font réfrigéra- ufs , defficcatifs , aftringens , & ils conftipent , partant ils conviennent aux diarrhées & aux dyf . fenteries. On fait deffécher ces fruits , puis on les pulvérife. La dofe eft jufqu'a une dragme, mais ils vallent mieux en décoétion qu'en pou- dre. COUDRIER , ou Noifettier [ Corylus , five JNux Auvellena ] eft un arbriffeau qui croît dans les bois, dans les haves , & qu’on cultive auffi dans les jardins. Les Noifettes les plus grofles , les meilleures, & les plus eftimées font celles qu'on appelle Avelines ; on lesapporte du Lion- nois. Elles font pectorales, nourriffantes , aftrin- gentes , propres pour reflerrer le ventre , & ex- citer les urines. Une livre d’Avelines concaffées & infufées dans deux pintes de vin blanc, lui donnent la vertu de guérir les hydropiques qui | | COU i1$ en fonc leur boiffon ordinaire, ce qui a été éprou- vé plufiéurs fois avec fuccès. Le Guy de Cou- drier eft fouverain pour l’épilepfe , & fpéciale- . ment consre l’épilepfe des enfans, où il eft pré férable même au Guy de Chêne, La dl eft d'un fcrupule à demi-dragme ou une dragme en poudre , ou en rapure. La coquille eft aftrin- gente , & quelques-uns l’ordonnent en poudre dans la dyffenterie.” Amatus Lufitanus, cenc. 7e eur. 78. dit qu'un homme qui rendoit par la ver- ge des petites pierrés rouges en ürinant, fut guéri en mangeant des Avelines à l'entrée de tous fes fepas ; & il apporte plufieuis exemples d’autres malades qui fe font préfervez du calcul en man- geant ainfi des Avelines. Les chatons du Noifet- tier font aftringens , & propres pour les cours de ventre, COURGE ; ou Calebaffe [ Cucurbita ] eft üne plante qui pouffe plufeurs tiges firmenteu.. fes, grofles comme le doigr, longues , rampan- tes a terre ,ou s’élévant & s’agripant à des per= ches par fes tenons. Il yen a pluficurs cfpeces qu'on cultive dans les jardins. La femence de Courge cft du nombre des quatre grandes femen- ces froides, & on l’employe mondée ou non mondée , comme les autres. Le fruit eft humec- tant , rafraïchiffanc , adouciffant , & a les mêmes proprietez que le Concombre , tant à l'égard de fa femence , que de fa fubftance, Les feüilles vertes appliquées fur les mammelles des nou- velles accouchées, leur font perdre le lait felon Matthiole. L'eau diftillée du fruit avant fa ma- turité eft propreaux inflammations externes des yeux , des orcilles & de la goutte ; & prifeinté rieurement, elle appaife les grandes chaleurs du | Hi) 116 CR A corps. Son fuc par expreffion fait la même chofe. La chair de Courge pilée crue , & appli- quée , appaife les inflammations, & guérit les brûlures. CRAPAUD [ Bufo, five Rubeta] eft un ani- mal hideux affez connu ; il eft ou aquatique , ou rerreftre:le dernier eft le plus ufté en Médecine, à caufe qu'il contient plus de fel volatile que le premier. On perce au mois de Juillet les Cra- paux par la tête ou par le cou avec un bâton pointu , puis on les lailfe fécher à l'air pour l’ufa- ge tant interne qu'externe , parce qu'après fa mortil n’eft plus venimeux, non plus que la vi ére, Kiperus faifoit fécher les Crapaux a l’om- É , il leur coupoit la tête , & jetroit les intef- tins, puis il réduifoitle refte en une poudre très- fubrile , dont il faifoir prendre le poids de douze ou quinze grains au malade d’hydropile afcite avec autant de fucre avecun merveilleux fuc- cès. On en peut donner jufqu'à trois ou quatre fois, pourvû qu'on mette trois ou quatre jours d'intervalle entre chaque prife , à caufe que le reméde eft violent. Schroder aflure avoir guéri arfaitement un hydropique defefpéré avec la poudre de Crapaud. Le Crapaud defféché s’ap- lique du côté du ventre fur les charbons pefti- inde , aprés avoir été un peu maccré dans du vinaigre, pour en attirer le venin ; ce qu'il fai fi heureufement , qu'on le voit gonfler. Il entre pa- reillement dans les Amulettes qu'on porte pour chalfer la contagion de l'air; &il arréreimman- quablement l’hémorragie du nez , fi on l'apph- que derriere les oreilles , ou fi an le tient ferré dans lamain jufqu’à ce qu'il s’échauffe , f onle met fous l’ailelle, ou fi on le pendau cou du ma- CRA CRE 117 fade. La cendre ou la poudre du Crapaud deifé- ché femée fur la partie , a la mêime efhcacité. Cette même cendre, ou le Crapaud defléché pendu au cou dans un noüet , enforte qu'il tou- che la foffette du cœur, guérit färement l’incon- tinence d'urine caufée par le déchirement du col de la veffie dans l'accouchement des femmes. La poudre de Crapaud fe fait par la trituration fim- ple de lanimal defféché ; maisles Crapaux cal. cinez font meilleurs. Faites boüillir trois ou quatre Crapaux jettez vifs "pendant une heure dans une livre & demie d’huile d’olive , coulez l'huile, & la gardez pour ôter les taches du vi. fage , & pour déterger les ulcéres invétérez. CRAYE BLANCHE [ Creta ] eft unc terre dure & blanche fort commune en Champagne. Elle eft defficcative , abfterfive , emplaftique ; on la donne quelquefois intérieurement dans l’ardeur d'eftomac , ou le Soda dans de l’eau de Pourpier, ou en Trochifques. Son ufage externe eft pour deffécher les playes & les ulcéres. La Craye prife en poudre jufqu’à une dragme dans du lait de Chévre , ou dans du vin, tué puiflamment les vers, & les empêche de monter. CRAYE rowGE , ou Rubrique, eftune efpe- ce de terre rouge ou de Craye dontles Charpen- tiers teignent leur corde pour marquer au jufte ce qu'il faut couper de bois, Elle eft defficcati- ve & aftringente : on s’en fert dans le crache- ment de fans & dans les emplâtres vulnéraires & defficcatifs ; appliquée deffus les playes, elle les déterge & les defféche. CRESSON p'Eau | Naflurt'um aquaticum ] eft une plante qui croît le long des ruiffeaux, aux marais, proche les fontaines. Elle eft chaude H iij 58 ÆŒ€RE CRI & defficcative , atténuante & apéritive. Soft ufage principal eft dans la gravelle, dans Popi- lation de la rate, du foye, de la matrice, & dans Le fcotbut , dont elle eft le reméde fpécifique ; elle purifie le fang , elle aide à la refpiration ; elle eft meilleure verte queféche, parce que fon {el volatile {e diffipe aifément ; elle guérit la gratelle, fi on s'en frotte ; on s’en fert dans les errhines pour provoquer l'érernuëment. Le fuc de Crelfon eft bon pour confumer le polype auffi-bien que celui de Pied de Veau & de Mo- relle, CRESSON pe yARDIN , dit Alenois [ Naf turiium bortenfe | eft une plante qu'on cultive dans les jardins pour mettre dans les falades. On fe fert en Médecine de fa feüille & de fa femen- ce ; l’une & l’autre eft chaude & defficcative, atténuante , apéritive, abfterfive ; l’ufage prin- cipaleft dans l'enflure de la rate , le fcorbur & le tartre mucilagineux des poumons, La femence fait fortir la rougeole. On broye cette femence avec du fain-doux pour frotter & guérir latète, & les autres parties galeufes, Le Creffon Alenois eft fpécifique contre les vers, & fpécialement contre ceux du péricarde, fuivant Harrman. Ga- belchaverus rapporte qu'une fille fut guérie des vers du cœur par Pufage des boüillons dans quoi on mettoit du fuc de Creflon & d’Ail , & macé+ rer du Raifort fauvage, CRISTAL pe TarrTre, Faites boüillir dans beaucoup d’eau telle quantité de Tartre blanc qu'il vous plaira jufqu’à ce qu'il foit fondu , paf. f2z la liqueur chaudement par une chauffe d’hy- pocras dras un vaifleau de terre , & faites évapo. ser [ur je feu environ la moitié de l'humidité ; CUB CUG 119 mettez le vaifleau en un lieu frais pendant deux ou trois jours , il fe formera aux côtez des petits Criftaux que vous féparerez ; faites encore éva- poret la moitié de ce qui reftera d'humidité, & remettez le vaifleau à laicave comme devant & il * fe fera de nouveaux Criftaux;continuez ainfi ju qu'a ce que vous ayez tiré tout vôtre Tartre, Il faut faire fécher les Criftaux au foleil, & les gar- der. Le Criftal de Tartre eft purgatif & apéritif, il eft propre pour les hydropiques , pour les afthmatiques , & pour les fiévres tierces & quar- tes. La dofe eft depuis demi-dragme jufau’à trois dragmes dans du boüillon , où dansuneau- tre liqueur appropriée, Quand on veut prendre le Criftal de Tartre en fubftance , il fautle met- tre en pilules ou en bolus avec quelque chofe de liquide, ou bien le faire boüillir dans une li- queur, mais il faut boire la liqueur bien chaude; car autrement le Criftal de Tartre fe précipireau fond de l’écuelle. CUBEBES [ Cubebe ] font des petits fruits aromatiques qu'on nous apporte des Indes, On doit choilir les Cubebes récentes , grofes , bien nourries, aromatiques & acres au goût. Elles font chaudes & defficcatives ; elles atténuent, difcutent & fortifient les vifcéres , fur tout le cerveau. On en mange à jeun pour remédier au vertige , au manque de mémoire, & auxautres affections de la tête : elles font fpécifiques pour l'eftomac qu’elles délivrent de fes mucofñtez acides par le moyen de leur fel abfterfif & péné- trant ; elles excitent l’appetit, & elles corri- gent la mauvaife haleine. CUCUPHES [{ Cucuphæ ] font des bonnets piquez garnis de poudres céphaliques , qu’on H ii) ‘ Choix. V'ertu;i Feritus, Choix. 126 CUC CUM CUS applique fur la tête des malades pour fortifier le cerveau. Les demi-cucuphes ne? différent qu'en grandeur , car ils font remplis des mêmes remédes ; ils font faits pour ceux qui ont la mi- graine , ou quelqu’autre maladie qui ne tient qu'une partie du cerveau, CUCUPHE , ou Bonnet piqué pour réjonir € fort'fier le cerveau, Prenez clous de Girofle , Ca- nelle , Calamus aromaticus, Schœnanthum ; is, Marjolaine , Romarin, Bétoine , Sauge, Stoe- chas , de chaque une dragme, Bayes de Eaurier, Storax, Benjoin , Tacamahaca, de chaque de- mi-dragme; on pulvérifera groffiérement toutes ces drogues, on épandra la poudre également dans du coton carde , qu’on envelapera detoile u de taffetas pour en former un bonnet ; on le piquera par petits quarrez , afin que la poudre demeure en état, Ce Bonnet piqué eft propre pour réjoüir & fortifier le cerveau, pour Pépi- lepfe , léthargie , paralyfie , apopléxie ; il raréfre par fes parties fubriles , qui entrent par les pores du crâne , la pitute trop condenfée, & il lui donne quelquefois cours par le nez ou‘par la bouche. On peut ajoûter quatre grains d’Ambre, & autant de Mufc aux drogues ci-deflus pour ceux qui ne font pas fujets aux vapeurs. CUMIN [ Curminu ] eft une efpece de Carvi qu'on cultive en lIfle de Malthe, d’où on en. voyc ici la femence féche , laquelle eft chaude & defliccative ; elle atténuë , digére , réfout , dif- cute , & convient à la colique venteufe, au ver- tige ; elle excite l'urine. On doit la choifir ré. cente, bien nourrie , nette, entiere , verdâtre, d'une odeur forte & defagréable. CUSCUTE ,: ou Goutte de Lin [ Cufcuta | CTP B7T eft une plante qui croît fur les autres herbes, articulierement fur l’Ortie, le Lin &le Hou- blon. On fe fert de l'herbe avec fes fleurs, fur tout de celle qui croît fur le Lin. La femence entre dans certaines compofitions pour la rate, Cette plante eft dédiée à la rate & au foye ;elle eft chaude , féche , abfterfive, fubaftringente & apéritive , elle corrige l'humeur mélancholique, & convient à la gale, à la jauniffe noire , & aux obftruétions du foye & de la rate. L'eau diftillée de toute la plante eft merveilleufe contre les rougeurs du vifage. Langius fait un fyrop de Cufcute éprouvé dans les fiévres chroniques, Comme la Cufcute tire les vertus de la plante à laquelle elle eft attachée : celle qui vient fur le Lin eft plus humide que les autres efpeces : celle qui croît fur le Geneft convient à la rate : éelle du Thym appellée Epithyme, purge par les felles & par lesurines ; & celle de deflus le Houblon eft falutaire aux maux de rate. CYPRE'ST Cupreffus ] cft un grand arbre tot_ jours verd , qui s’éleve en pyramide , qui croît dans lés bois montagneux, & qu'on cultive dans les jardins. Celui qui croît aux Pays chauds rend de la réfine par les incifions qu'on fait à fon tronc. Les noix de Cyprès font fort aftringen. tes, propres pour la dyffenterie , pour les her_ nies , pour arrêter les gonorrhées , pour le cra- chement de fang , la diarrhée, le flux d’urinc in volontaire, prifes en poudre à la dofe d’un gros, Le bois & les feüilles font aufli fort aftringens ; mais on ne les employe point en Médecine. La fumée qui en fort quand on les brûle , chaffcles moucherons, On dit.que mis dans les habits ils empêchent que les vers ne s’y engendrent, JL2x DEC D == E'COCTION [ Decoëlio | fe fait ou SN pour diffoudre les fubftances actives NZ & utiles des mixtes dans une liqueur BÉÈEE appropriée, ou pour cuire & ramollir les mixtes , enforte qu'onen puifle tirer les pul- pes. Pour procéder par ordre, lorfqu’il faudra faire une Décoction de plufeurs médicamens, on commencera par les plus folides,tels que font les bois ; après on mettra les racines ëc les écor- ces, enfuite les-fruits , après eux les herbes , les bayes & les femences , les fleurs feront réfervées pour la fin. On rapera , on écrafera, ouon inci- fera bien menu les bois, les racines & les écor- ces , on fendra les fruits, on incifera lesherbes, -on brifera les bayes & les femences , & on met- tra les fleurs telles qu’elles font. Certe regle néanmoins n'eft pas fi générale qu'elle n'ait fes exceptions ; car un bois de fubftance rare & fpongieufe demandera moins de cuite qu'une racine bien compacte ; l'Orge entier fouffre au- tant de cuiteque les bois : d’ailleurs les bois & les racines aromatiques ne peuvent pas fouffrir une longue cotion fans que les meilleures par- ties fe diffipent : les écorces, les fruits & les fe iencés aromatiques ne demandent qu'une fim- ple infufon ; la racine de Réglifle fe mer après les herbes , les Capillaires en même rems que la Régliffe, où immédiatement après ; les femences froidesen même tems que les fleuts ; la fleur de Nenuphar fouffre prefqu'autant de euite que les kerbes, DEC 123 DE'COCTION blanche de Sydembam.: On. calcinera de la Corne de Cerf en blancheur , on la pulvérifera , & on en mêlera deux onces avec autant de mie de pain blanc, on mettra boüillir le mélange dans trente-fix onces d’eau, à la di: minution du tiers on coulera la Décoction, & on y difloudra du fucre fin la quantité qu’il lui. faudra pour lui donner un goût agréable; ceux qui n'y en voudront point s’en pañleront , car il, n'y eft pas néceflaire : on pourroit en place de fu cre employer du fyrop de grande Confoude ; il {croit plus convenable dans les maladies dans lefquelles on donne cette Décoétion , qui eften ufage en Angleterre, Elle eft propre pour la dyf_: fenterie , pour la diarrhée, tenefime, crachement de fang, toux féche. 11 faut en ufer à fon boire. _ ordinaire, DE'COCTION dererfive pour les lavemens. Prenez Orgeentiér , Son maigre, feüilles d’A- grimoine , de Renoüée, de Boüillon blanc & de Plantain, de chaque demi-poignée , Rofes deux: pincées , femence de Lin deux dragmes. On mettra boüillir enfemble dans trois chopines d'eau tous les ingrédiens confufément jufqu’à ce qu'ils foient cuits , on coulerala Décoctionavec expreflion pour s’en fervir. Elle eft propre pour arrêter les cours de ventre. On fait quelquefois les Décoctions déterfives dans du lait, quelquefois dans du boüillon d’une tête de Mouton cuite avec fa peau, & quelque- fois dans du boüillon de tripes. DE'COCTION émolliente pour les lavrmens, Prenez fetilles de Mauve, Guimauve , Parié- taire, Violier de Mars, Mercuriale , Seneçon, de chaque une poignée ; fleurs de Camemille & Nora 14 DEC DEN de Melilot , de chaque demi-poignée ; on incite fera les herbes , on les mettra boüillir avec les fleurs dans fix livres d’eau jufqu’àa la confom- tion dutiers ,onretirerala Décoctionde deflus e feu; & quand elle fera prefque refroidie, on la coulera. Elle amollit les humeurs , & les dif. pofe à l'évacuation. Si on veut que la Décoétion foit plus rafrai- chiffante , on y ajoûtera de la Chicorée , du Con- combre, dela Laitue , du Pourpier. DECOCTION peëtorale , ou ffornacale, Pre- nez Orge mondé demi-once , Jujubes & Sebef- tes de chaque une douzaine , Raïfins mondez de leurs pepins fix dragmes , Figues bien nourries , & Dattes fans noyau de chaque demi-douzaine, feüiiles de Scabieufe & de Pulmosaire de cha- que une poignée, Hyffope , Polytric, & fleurs de Pas d’Afne de chaque une pincée , Régliffe deux gros ; faites la Décottion du tout dans trois chopines d’eau de fontaine réduite en boüillant (ur un feu clair aux deux tiers, fuivant la ma- miére ci-après. On fera boüillir un bon quart d'heure l’'Orgemondé dans l'eau , puis on ÿ ajoü- rera les Dares, les Raifins , les Jujubes & les ebeftes incifez. On fera boüillir ces fruits avec l'Orge pendant un nouveau quart d'heure, puis on y ajoûrcra la Scabieufe , la Pulmonaire & lPHyfope incifées ,on les y fera boüillir un nou- veau quart d'heure , après quoy on y ajoûtera la Régliffe raclée & bien écrafée, le Polytrie & le Pas d’Afne ; & après leur avoir donné un petit boüillon, on ôtera la Décoction du feu, & on la coulcra , lorfqu’elle fera à demi refroïdie. DE NOMINATIONS ufirées en Médecine ex- phquées. Lorfqu'on trouve dans quelque recepte DEN r2$ les cinq Racines apéritives ordonnées , il faut prendre celles d’Ache , d’Afperge, de Brufens , ou petit Houx , de Fenoüiil & de Perfl. Plufieurs autres racines font aufli apéritives, & aufli en ufage que celles-là, comme celles de Grame» ÿ ou Chiendent ,d’Arrète-bœuf , d’ Eryngium ou Chardon-Roland , de Fougere mâle , de Frai. fier, de Guimauve ; mais il a pl aux Anciens de fixer ainfi ce nombre de cinq racines apéri- tives. Les cinq Capillaires font lÆdientum blanc # appellé Capilaïre de Montpellier, V Adianiun commun ou noir, le Cétérac, le Polytric, &le Salvia Vita, où Ruta muraria. On y ajoûteune fixiéme efpece, qui eft le Lingua Çervina , ap- pellée du vulgaire, Sco/opendre. Les herbes émollientes communes font là Bere ou Poirée, la Branque urfine, la Guimauve, la Mauve , la Meïcuriale, la Pariétaire, l’Arro- che , le Senecon, le Violier de Mars 6, le Lyse Les quatre Fleurs carminatives, où bonnes pour chaïler les vents , font celles d’Aneth , de Camomille , de Matricaire & de Mélilor. Les trois fleurs cordiales fonc celles de Bour- rache , de Buglofe & de Violette, Les quatre grandes femences chaudes font celles d’Anis, de Carvi, de Cumin , de Fenoiiil, Les quatre petites femences chaudes font cel. les d'Ache, d’Amimi , de Daucns & de Perfil. Les quatre grandes femences froides font celles de Citrouille , de Concombre, de Courge & de Mélon, Les quatre petites femences froides font cel. les de Chicorée , de Lairuë , d'Endive , & de Pourpier, 326 DEN _ Les cinq Fragmens précieux font la Cortias line ,l'Emeraude , le Grenat, l’'Hyacinthe & le Saphir, | Les Eaux céphaliques qui fortifient le cer- veau, font celles de Baflic, de Jaffemin , de Mc- life, de Romarin, de Sarriette, de Sauge, de fleurs de Béroine , de Calament, de Marjolaine, d'Ocillets, d'Orange , de Pivoine , de Primeveré, deRofes, de Stoechas. Les Eaux ophthalmiques qui remédient aux maux des yeux, font celles de Chelidoine, de \ Morelle, de Mouron à fleur rouge, de Fenoûüil ; de Plantain, d'Euphraife , de Ruë , de Verveine, de fleurs de Bletiets, de Chicorée fauvage , & de Rofes. Les quatre Eaux anti-pleurétiques font celles de Chardon benit, de Coquelicoc , de Piffenlit & de Scabieufe. On y pourroit joindre celles de Bourrache, de Buglofe , de Grateron : au défaut de l'eau de ces trois dernieres plantes, leur jus pris à la quantité d’un verre font fuer , & guérif- fenc ja pleuréfic ; ce qui a éré éprouvé pluficurs fois avec fuccès. | Les Eaux pectorales qui fortifient la poitrine, font celles de Bourrache, de Buglofe , de Coque- licoc, de Capillaires , d'Hyflope, de Marrube blanc, de Scabieute, de Tufilage , de Vio- lettes. Les quatre Eaux cordiales font celles de Bu-: glofe, de Chicorée ,d'Endive & de Scabicufe. On pourroit y joindre plufieurs autres eaux dela même vertu , comme celles d’Alleluia , de Ceri- {es noires, de Chardon benit, de Méliffe , de Aforfus Diaboli, d'Ofeille, de Scorfonére, de Soucy ,d'Ulmaria. DE N 127 Les Eaux aléxitaires qui réfiftent aux venins & à la pefte, font celles d'Angélique, de Bafilic, de Citron, de Geniévre, de Lierre , de Noix vertes , de Gentiane, d'Orange, de Ruë , de Scordium ; de Scorfonére, de Tormentille selles fontaufli cordiales, , Les Eaux flomachiques qui fortifient l’efto- mac , font celles de Balauftes récentes , de Men- the, deRofes rouges, Les Eaux hépatiques qui fortifient le foye, font celles d’Agrimoine. de Capillaires , de Chi corce, de Fumeterre, de Pourpier, de Laceron, de Rofes blanches. Les Eaux fpléniques qui fortifient la rate : {ont celles de Cufcute ; de Muguet , d’Æemio- mitis, de Pommes deReinette, de Scolopendre , de Tamaris, de Thym , de fleurs de Geneft , de Houblon. : Les Eaux néphrétiques qui fortifient les reins, & chaflent par les urines les humeurs & phleo- mes qui caufent les obftructions & la gravelle, font celles d’Alxekenge , d’Arrêre-bœuf AUE Chevrefeüille , de Concombre, de Goufles de Fêves , de Mauve, de Melons , de Raïfort, de Valériane. L'Eau d'Ulmeria provoque la fueur , & celle de Pourpier tuë les vers. Les trois Huiles ftomachiques font celles d'Abfinthe , de Coin & de Maftic, On en trou. veroit d’autres qui auroient encore plus de vertu pour fortifier l’eflomac, comme celles de Giro- fle , de Laurier ,de Afacis , de Mufcade. Les trois Onguens chauds font ceux d'Agrip- pa , d’Althæa & le Nerval. Les quatre Onguens froids font l_Album Rha- #28 DOM frs , le Cerat de Galien , le Populeum ; & l'On- guent Rofat. Les quatre Onguens ordinaires aux Chirur- giens font Le Bafilicum qui digere & meurit , le Verd des Apoftres qui mondiñe ; le Doré qui incarne , & le Blanc qui cicatrife. Les quatre Farines font celles de Féves, de Lüpins , d'Orge & d'Orobe. On y joint fouvene celles de Fenugrec , de Froment, de Lentilles & de Lin. | On ordonne plufeurs fruits au nombre qu'on défigne par A. ou par paire défignez Par. Lorfqu’on trouve divers médicamens décrits dans une même recepte, & qu'après quelques- uhs on trouve le mot de.4»4, ou 4 4, il faut en- tendre de chacun la quantité ordonnée. Par fc 4. ou ex Arte. il faut entendre , f#ivant Les regles de l'Art. Par g. f. il faut entendre quantèm fatis c’eft- à-dire, autant qu'il en faut. DOMPTE-VENIN [ Vincetoxicum , feu Al- clepias albo flore | eft une plante qui poulfe pluficurs tiges pliantes & fléxibles qui croit dans les bois , aux lieux montagneux , rudes & & fablonneux. On ne fe fert guéres que de fa ra- cine en Médecine, qui eft chaude, médiocre- ment defficcative , atténuante , aléxipharma- que, & très-fudorifique, Son principal ufage eft dans la pefte & les maladies venimeules, dans Pobftruction des mois, dans la palpitation de cœur, la liporhymie, Sa décoétion eft efhcace dans les maladies malignes pour pouffer la ma- lignité dehors par les fueurs ; c'eft auffi un fpé- cique incomparable dans Phydropifie afcite & l’anafarca, & fpécialement dans l’afcie qu’elle guérit Lénine D'OU'EAU 129 guérit par les fueurs. La femence eft recom- mandée contre le calcul. L’ufage externe tant des fleurs , que de la racine & de la femence eft our môndifier les ulcéres férdidés & malins, E. morfures des bêtes venimeufes , & lesulcé- res des mamméllés ; la prife de la racine eft d’une dragme. On diftille une eau de la plante entiére , & on fait un extrait avec l’efprit de vin, DOUCE-AMERE , ou Morellé rampante, [ Dulcamara , [eu Solanum Scandens | eft une efpece de Morelle qui poulfe des farmens longs ordinairement de deux ou trois pieds, Elle eft chaude , fébrifuge , pulmonique , & tuë les vers. Ses feüilles & fes bayes font defficcatives , di- pe , déterfives, réfolutives, propres pour es obftruétions du foye , pour les hernies, pour ceux qui fonttombez de haut, ponr diffoudre le fang caillé , étant prife en décoction, ou antre- ment, On l'employe en forme de cataplafine fur la tumeur des mammelles caufée par la coagula- tion du lait : le fuc efface les taches du vifage. E SI AUX orsTirre’es. Comme la diftil- à lation des Eaux elt néceflaire dans la SI, Pharmacie ordinaire,on va parler feu 4] lement de celles qui en dépendent. La diftillation eft une raréfation & une exal- tation des parties humides , & les plus effentiel- les des mixtes réduites par le feu en vapeurs, lefquelles étant montées au chapiteau de la cu. curbite , & y trouvant du OR , 1 130 ‘A BA U" condenfent en gouttes qui defcendent dans le récipient. On fair les diftillations , afin de féparer les, fubitances les pluspüres des mixtes , & pour les conferver fans qu’elles fe corrompent. On divife les Eaux diftillées en fimples & en compofées : les fimples font celles qu'on tire de la Plante fans addition, comme l'eau de Plan- tain, l’eau de Rofes, l’eau d'Ofeille. Les com- ofées font celles où il entre plufeurs efpeces d'ingrédiens , comme l'eau Aléxipharmaque, l'eau de Mélifle magittrale , l’eau vulnéraire. ou d’Arquebufade , & autres. On doit autant qu’on peut employer les vaif- feaux de verre ou de terre pour la diftillation des eaux ; mais quand ces vaiffeaux ne font pas affez grands pour beaucoup de matiére qu'on veut diftiller à la fois , il faut fe fervir de vaifleaux de cuivre éramez en dedans. _Il y a deux fortes de diftillations , une qui fe fair Per afcenfum , & l'autre Per defcenfum. La premiére eft la plus ordinaire , quandon échauf- fe la matiére par deffous. La feconde eft quand on met le feu fur la matiére qu'on veut échauf- fer , alors la vapeur qui en fort ne pouvant point s'élever , elle fe précipite au fond du vaiffeau. : Comme les Mixtes dont oncire les eaux font de différentes fubftances , les unes volatiles , & les autres fixes, les unes aqueufes où phlegma- tiques , les autres féches & falines , il faucfe fer- vir de moyens différens pour enlever par la dif- tillation autant qu'il fe peut de leurs parties effentielles. On donnera des modéles pour y réüflir, . Les Eaux Diftillées peuvent être gardces plu- br Ë À Ü 131 fieurs années fans qu'elles fe corrompent , parce qu'on en a {éparé par la diftillation les fubftan- ces fermentables qui pourroient les faire gà- ter; mais on doit les renouveller toutes les an: nées , à caufe que la vertu qu’elles ont apportée de la plante fe détruit beaucoup dans l'hyver. EAU Aléxipharmaque, C'elt-à-dire | qui ré- … fille au venin, en fortifiant la nature. On prendra deux onces de Noix avec leurs écorces dans le tems qu'elles font bien tendres , comme au mois de Juin,on les écrafera dans un mortier le mieux qu'il fe pourra , on choifira les herbes de Char- don benit, de Mélifle, de Rue , de Scabieufe, & de Scordium, de chaque aufli deux onces dans leur plus grande vigueur , on les incifera, & on les pilera jufqu’à ce qu’elles foient bien en pâte, on les mêlera avec les Noix, & l’on mettra le mélange dans une cucurbite de verre ou de grès, on l’humeétera avec ce qu'il faudra de bon vin blanc, on couvrira la cucuibiteavec fon chapi- teau , onlaiflera la matiére en digeftion pendant 24. heures , puis on en fera la diftillation au Bain-Marie, & on gardera l’éau dans une bou tcille bien bouchée. Elle eft propre pour réfifter au venin, à la malignité dés humeurs , pour pré- ferver de corruption , pour chaffer par tranf piration, La dofe eft depuis une once jufqu’à uatre, | DEL EAU Ælumineufe de Liéhaut. Prenez fucs de de Plantain , de Pourpier & de Verjus, de cha- cun douze onces ,mélez-y douze blancs d'œufs & douze onces d’Alun de roche pulvérifé, met- tez le mélange dans ün alembic de verre, & en faites diftiller l’humidité au feu de fable, Cette Eau cft fort propre pour nettoyer les playes & l ij 132 EAU lesulcéres : comme il ne monte que le phlegme de l'Alun par cette diftillation , pluficeurs veu lent rendre l’eau plus forte, y difolvant deux dragmes d’Alun. EAU Anti néphrétique. Prenez deux livres de Pariéraire cueillie à une vieille muraille , & une livre d'Oignons blancs, hachez le tout enfemble, mertez-le dans du vinblanc, laiffez-le en digef- tion dix ou douze heures, puis faites diftiller le cour. Prenez crois matins de fuice demi verre de cette eau à jeun, puis vous én prendrez aufiune fois chaque mois à jeun dansle déclin de la lune. Ufez ordinairement de boüillons rafraïchiffans, & vous abftenez de manger trop falé. EAU d’Abfinthe, On aura une bonne quan- tité d’Abfnthe vulgaire verte, récemment cueil- lie pendant qu'elle eft dans fa plus grande vi- gueur ,onen prendra les feuilles qu'on coupera, & qu’on écralera bien dans un mottier ; on en emplira environ la moitié d’une grande cucur- bite de cuivre étamée en dedans , on fera cepen- dant une forte décoction d’autre Abfinthe, on la coulera toute boüillante , & l’on en verfera fur PAbfnthe pilée , ou bien de l'eau diftillée de la même plante de l’année précédente ce qu'il en faudra pour la bien humecter , de peur qu’elle ne s'attache au fond du vaiffeau ; on bouchera exac- tement la cucurbite , & on laiffera la matiére en digeftion deux jours , après lefquels on débou- chera le vaifleau , on le placera dans un four- neau, on adaptera deffus la tête de more avec {on réfrigérant, on y joindra un récipient, on lutera les jointures, & par un feu modéré on fera diftiller environ la moitié de la liqueur , on laif fera alors refroidir les vaiffeaux , on les féparera, EAU 133 on cxprimera ce qui fera demeuré dans la cucur: bite , & l’on y mettra diftiller le fuc comme au- paravant , jufqu'a ce qu’iln’en refte que deux ou trois livres , & on gardera l’eau diftillée dans des bouteilles bien bouchées. e Elle eft propre pour incifer , atténuer 1a Die tuite, pour fortifier l’eftomac , pour exciter l'ape pétit , pour aider à la digeltion , pour provo- quet les mois , pour abbattre les vapeurs, pour tüer les vers, La dofe eft depuis demi-once juf- qu'a quatre onces. On peut faire fécher le marc exprimé , & le biüler avec beaucoup d’autre Abfnthe. On met- tra tremper les cendres dans de l’eau chaude pour en faire une leffive, laquelle étant bien filtrée, on en fera évaporer l'humidité dans une terrine de grès , ou dans un vaiffeau de verre au feu de fable, il reftera un Sel qu’on gardera dans une bouteille bien bouchée ; c’eft le Sel d’Abfnthe. Il eft fort apéritif, propre pour lever les ob- ftruétions du foye , de la rate, du méfentére , pour exciter l'urine , pour la jauniffe , pour l’hy- dropifie , pour les mois retenus. La dofe eft de- puis fix grains jufqu’àa demi-dragme, délayé dans de l’eau d’Abfinthe. On peut clarifier la liqueur demeurée au fond de la cucurbite après la diftillation, & en faire évaporer l'humidité jufqu’à confiftence de miel, cé fera l’Extrait d’Abfnthe , qui eft apéritif, & propre pour les maladies hyftériques. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme délayé dans fa propre eau , ou pris en bol. On peut faire une eau d’Abfnthe plus fpiri- tueufe que celle qu’on vient de décrire, en arro- fant ou humeétant l’Abfinthe pilée avec du vir | di Sel. Extr4 Not : Nota. Fluile. 134 E AU blanc, & la mettant diftiller au Bain-Marie, où au Bain de Vapeur. Par les mêmes méthodes on tirera les Eaux, les Effences , les Extraits, & les Sels de toutes les plantes odorantes fuivantes ; fcavoir l’Ache, PArmoife , l’Auronne , le Bañilic, la Bétoine, la Camomille , le Coq de Jardin , le Cerfeüil , le Calament , leFenoüil ,l£ Geniévre, l'Hyflope, {e Laurier , la Lavande, le Marrube, la Matri- caire, le Mélilor, l'Origan, le Pouliot, le Ro- marin , la Sabine , la Sarriette , le Serpolet , le Perfil , la Mélifle, la Menthe , la Marjolaine, la Ruë , la Tanaifie , la Sauge , le Scordium , PYcble. EAU de Bayes de Genievre. On aura quatre livres de Bayes de Genievre des plus groffes , mûres , nouvelles, ou cucillies dans l’année , on les pilera bien dans un mortier , & on les mettra dans une grande cucurbite de cuivre, on verfera deffus fix pintes d’eau chaude, on placera le vaifeau dans un fourneau, on y adaptera fa ère de more étamée en dedans avec fon réfrigérant & fon récipient, on lutera les jointures , & on laiffera la matiére en digéftion pendant trois jours , on la fera enfuite diftiller par un feu de charbon affez fort , il fortira dans le récipient de Veau fpiricueufe & un peu d'Huile qui nagera deflus. Quand le récipient fera plein , on le reti- rera, & on féparera par le moyen d’un petit co- ton l'Huile æthérée qui nagera deffus ; on la gar- dera dans une bouteille bien bouchée. Elle eft propre pour fortifier le cerveau & l’ef- tômac, pour atténuer la pituite groffiére , pour {a pierre, pour exciter l'urine, pour la douleur néphrétique , pour la coliqne venteufe, pour EAU 13ç üer les vers ; pour réfifter à la corruption, pour le fcorbur. La dofe eft depuis une goutte jufqu'à fix. L'Eau a les mêmes vertus, Sa dofe eft depuis une once jufqu’a fix. On peut mettre à la prefle ce qui fera demew- ré dans la cucurbite ; & ayant pañlé la liqueur “exprimée au travers d’un blarichet , en faire éva- porer l'humidité-à petit feu jufqu’à confiftence de miel épais ; ce fera l’Extrait deGenièvre , Exrrair. que quelques-uns ‘appellent Theriaca G'rmano- rUm, Il eft propre pour fortifier l’eftomac, pour exci- ter urine & les mois, pourabbattre les vapeurs, & réfifter au venin. La dofe eft depuisun feru- pule jufqu’à uné dragme. ) On peut encore faire une Eau fpiritueufede En sp Geniévre , en humectant les bayes concaffées r##enje. avec du vin blanc; ou avec de l’eau dé vie, & met- tañit diftiller la matiére au Bain-Marie, ou au Bain de Vapeur ; mais alors on ne retirera point d'huile féparée , parce qu’elle aura-éré re@ifiée & diffoute par l’'éfprit de vin. On peut diftiller de la même maniére tous les No: Mixtes fecs odorans, comme Bäyes , Semences & Bois. fi On fait auffi un Ratafa de Bayés de Genié- vre, dont nous parlérons ci-après. EAU de Bluets ophthalmique, dite Caffe-lu- nettes, On auta trois livres de fleurs de C YARHS , qu'on appelle Bluets, & à Paris Barbeaux , ré- cemment cucillies én leur vigueur ,'on les écra- fera avec leurs calices dans un mortier de mar bre avec ce qu’il faudra d’eau de neige pour les bien humecter on les mettra dans une cucur- k li 16 EAU bite de verre ou de grès ; & y avant adapté ut chapiteau & un récipient , on laiffera digérer la matiére par une chaleur lente au Bain-Marie pendant un jour , puis on en fera diftiller l’humi- dité , on expofcra quelques jours au foleil l’eau diftillée dans une bouteille débouchée , puis on la gardera. Elle eft propre pou les inflammations & pour les autres maladies des yeux ; elle les rafraïchit, & elle en raffermic les fibres, On s’en fert pour les vicitlards, & on l’appelle Eau de Caffe-luner- tes , parce qu'en éclairciffant la vüë , elle empé- che qu'on n'ait befoin de lunettes ; il en faut faire tomber fouyent quelques gouttes dans les yeux. | EAU de Canelle. On choiïfira. demi-livre de bonne Canelle bien piquante , onla concaffera, & on la mettra dans une cucurbite de verre ou de grès , on verfera deflus trois chopines de bon vinblanc , on adaptera un chapiteau à la cucur- bite avec fon récipient , on lutera exactement les jointures avec de la veffie moüillée, on laiffera la maticre en digeftion pendant deux jours , on lacera enfuite la cucurbite au Bain-Marie , &c l’on fera diftiller toute l'humidité , on aura une Eau blanche qu'on gardera dans une bouteille bien bouchée. : is Elle eft bonne pour fortifier le cœur, l’efto- mac & le cerveau ; elle chaffe & diffipe les vents, elle aide à la digeftion : Elle fe prend depuis une dragme jufqu’à une once. . TA EAU de Fraifes. On aura quatre ou.cinq li- vres de Fraifes müres , on les écrafera bien dans un mortier de marbre, & on les mettra dansune grande cucuibite de verre , qu'on placera au RELATU 137 Bain-Marie, on y adaptera un chapiteau & un récipient , on lutera les jointures, & par un feu allez fort on fera diftiller ce qu'on pourra de l'humidité du fruit, & ce fera l'Eau de Fraifes. … Elle eft bonne pour fortifier le cerveau, le cœur, pour purifier le fang. La dofe eft depuis une once juiqu'a trois. On fait de l'Eau de Fraifes par plufeurs autres méthodes : les uns laiflent fermenter le fruie Graine de Pa- Pdis une once, clous de Girofle fix dragmes sil faut concafler le tout, & l'infufer dans de l’ef- prit de vin,dans un vaiffeau bien bouché;pendant feptou huit jours au {oleil , ou àun feubien vio- lent, puis l'exprimer , & y ajoûter, fi on veut. huit grains de Mufc, & vingt grains d'Ambre, gris. Pour s’en fervir , il faut mettre fept ou huit onces de fucre dans une pinte de vin,, & quatre, cinq ,ou fix gouttes de ladite Eflence:: ; AUTRE: ESS EST E SU 109 AUTRE ESSENCE &’Fypocras. Prenez Eau dé vie bien reétifiée, ou Efprit de vin cinq on- ces , Canelle deux onces , Poivre, Gingembre, Girofle, Graines de Paradis , de chaque deux bonnes dragmes ; Ambre gris & Mufc, decha: quetrois grains ; mettez toutes les drogues pi- lées dans une bouteille de verre double aveg l'Eau de vie, ou Efprit de vin, bouchez-la bien, puis l’ayant expofée au foleil pendant quelques jours , coulez trois ou quatre fois dansun linge , rejettant toûjours la colature deffus le marc, puis la mettez dans une bouteille bien bouchée avec cire & cuir, Lorfque vous voudrez vous en fervir , met- tez trois quarterons de fucre pilé dans une pinte ou trois chopines de vin ; & quand le fücre fera fondu , mettez deux ou trois gouttes-de vôtre Eflence dedans, & l'Hypocras fera fait, ESTRAGON T Dracunculus hortenfis | eftune plante qu’on cultive danses jardins pour em- ployer dans les falades pendant qu’elle eft en- core jeunc & tendre. Elle eft cordiale , ftoma- cale, incifive , déterfive ,apéritive, fudorifique, elle excite l'urine , elle chaffe les vents , elle provoque l'appétit , elle réfifte au venin , elle eft bonne pour le fcorbut , elle fait cracher étant mâchée, ESULE [ Efula minor ] eft une herbe qui ref emble fi bien à la Linaire, qu'on ne les diftin.. gue que par le lait dont l’Efule eft remplie, & que la Linaire n’a point ; ce qui a donné lieu à faire ce Vers : Efula lsételcit, fine laëte Linaria crefcit. Elle croît dans Les champs, fur les chemins, dans O Nota. 2is EUP les jardins. On fe fert en Médecine de l'écorce de fa racine , qu'on nous apporte {éche du Lan: gucdoc & de la Provence. L'Efule purge vigou2 reufement la pituite, & on l'appelle vulgaire- ment La Rhubarbe des Payfrni. On corrige fon acrimonie en la mettant infufer durant trois jours dans de bon vinaigre Rofat. Quercetan fe contente d’une infufon de 214. heures, d'autres renouvellent le vinaigre cous les jours , d’autres enfin {e fervent d’autres correctifs. Elle eft acre, chaude & corrolve : on ne la donne jamais en fubftance ,imais en infulion. Elle purge violem. ment par les felles fa pituite , les féroficez , 8c l'humeur mélancolique ; elle eft propre pour l'hydropiñe , pour la léthargie , pour la frénéfie, & pour Les autres maladies produites par des hu- meurs grofliéres. EUPATOIRE D'Avicenne | Ewpatorium Ceincbinum | eft une grande plante dont les feüilles teflemblent à celles du Chanvre : elle croit aux lieux humides, le long des ruifleaux. Elle eft chaude & defliccative , apéritive , atté- nuante , aftringente, vulnéraire, propre pour la cachéxie, pour les mois retenus , employée en décoction & en fomentation , pour Îles mala< dies du foye & de la rate: elle entre extérieure ment dans les remédes vulnéraires. Mindercrus dans fa Médecine militaire louë la décottion de cette plante, comme fpécifique dans les tumeurs du foye. L'Eupatoire foude & guérit puiffam- ment les playes , fur tôutles récentes. Ses fleurs font plus en ufage que fes feuilles. On remar- quera qu’il ya trois fortes d'Eupatoires , celui des Grecs, qui eft l’Agrimoine, celui de Mefué, eu l'Agerarmm , & l'Eupatoire d’Avicenne à EUP 21 feüilles de Chanvre , dont nôus venons de par- ler dans cet Article. M. Chomel dit que fes feüil- les boüillies & appliquées en cataplafme {ur les tumeurs, particulierement celles des bourfes, les diffipent aifément , & qu'ila vû des hydroceles guéries fans ponction par la feule application de cette herbe. EUPHORBE [ Enphorbinm ] eftune Gomme jaune en petits morceaux , très-acre , ou brûlante a la bouche, qui fort par incifion d’un arbre, ou d’une efpece de Férule qui porte le mêmenom , -& qui croît dans la Libie rs le Mont Atlas , & en Afrique. On doit choifir l’Euphorbe en lar: mes nouvelles , nettes, féches , friables , de cou. leur jaune tirant fur le blanc. Il faut qu'il ait du moins unan, d'autant que fon acrimonie s’adou- cit avec le tems. Quand il eft plus frais , il a trop de violence , & doit être regardé comme un poi. fon fufpect. 11 purge vigoureufement les férofi: rez &les eaux , mais avec trop de violence & de mauvais effets ; car outre la malignité de fa fubi ftance , il caufe de terribles inflammations, étant chaud au quatriéme degré.On le corrige de diver- fes maniéres qu’on pourra voir dans Schroder. I n'eftrien de meilleur que la poudre d’Euphorbe pour faire tomber la carrie des os , parce qu'il abforbe & confomme par fon fel volatil acre l'acide corroff qui éft la caufe de la carrie. La meilleure méthode de s’en fervir à cet cer ef de mêler la poudre d’Euphorbe avec de l'efprit de vin, pour appliquer fur l’os carrié. Comme l'efprit de vin feul eft bon àlacarrie , étant joint avec l'Euphorbe qui a la même vertu, l’un & lautre mêlez enfemble font merveille. L’Eu- phorbe eft encore fouverain contre la piquûre du Où) Choix. V'ertus. 212 EUP nerf, qui arrive fouvent dans la faignée du bras, & caufe des fymptomes très-tragiques. L’On- guent de Sculret eft pareillement bon en ce cas ; il eft compofe d’un ds d'Euphorbe , de de- mi-once de Térébenchine, & d’un peu de Cire, on étend le tout fur un linge, puison lapplique fur la piquûre. Helidée de Padoue a remarqué qu'un homme qui avoit une grande douleur au bras enfuite d’une faignée , pour avoir été piqué au nerf, fut guéri dès qu’on lui eut appliqué de l'Euphorbe. EUPHRAISE [ Euphrafia] eftune petite plan. te qui croit aux lieux incultes , aux bords des chemins , dans des lieux fablonneux , & expoez au foleil. On fe fert de l'herbe avec les fleurs, L'Euphraife eft par excellence ophthalmique & céphalique , chaude & féche , aftringente, dif- cuffive, & d’une faveur un peu acre, Elle eft uftée dans les cataractes , dans les obfcuritez des yeux, & dans la diminution de la mémoire, On tire une eau par diftillation de toute la plante cueillie pour les maux des yeux, & pour éclaircir la vûc. On avale auffi de la pou- dre de la plante dans les alimens, ou dans un œuf cuit mollet , ouon la fumeavec la pipe à même intention. On en fait une Conferve & une Effen- ce préparée avec l’efprit de vin. Arnault de Ville- neuve dans fon Traité des Vins médecinaux louë Beaucoup celui d’Euphraife préparé dans le tems des vendanges avec cette plante qu'on met dans du moût : mais Pena au contraireaffüre qu’un de fes amis quin’avoit qu’unelégére fluxion fur les yeux , a penfé perdre tout à fait la vüe , ayant ufé pendant trois mois de ce Vin: ainf il fera plus für d’ufer de la poudre de l'herbe dans un EXT 213 œuf mollet , ou de fa décoction fans vin. EXTRAIT [ Exrraëlum | eft la partie la plus pure des végétaux qui a été féparée des groffié- res, & difloute dans quelque menftrue propre par le moyen dela digeftion, & enfin réduire à une confiftence épaifle & humide par la diftilla- tion ou évaporation de l'humidité du menftruë. EXTRAIT % Abfinihe de Baunderon. 1] faut faire fécher l’Abfinthe Romaine en quelque lieu à l'ombre, puis la couper fort menu avec de gros cifeaux , la mettre dans un matras étroit d’em- bouchure , en verfant deffus de l’efprit de vin rectifié jufqu'a ce qu’il furnage l’Abfnthe de trois doigts , houchant l’orifice du vaiffleau avec de la veffie de Porc moüillée, la laiffant en di- geftion l’efpace d’un jour & d’une nuit à cha- leur lente au fourneau de cendres jufqu’à ce que l'efprit de vinait tiré la teinture , laquelle il fau- dra verfer parinclination , remettre d’autre Ab- finthe , boucher l’orifice du vaifleau , comme la premiere fois, & réitérer la digeftiou comme deflus , & après l'extraction de la teinture fépa- rer la liqueur , la filerer, & la garder dansune bouteille de verre étroite d’embouchure , exac- tement fermée. Cet Extrait eft propre aux indifpofirions d’ef- tomac , lequel il fortifie : il aide à la coction & à la digeftion d’icelui, il provoque lappétit , & a auffi quelque vertu de tüer les vers. On le prend le marin à jeun dans un peu de vin blanc , y dif folvant quelques gouttes dudit Extrait. Il n’y a point de vin d’Abfinthe quiPégale en vertu. EXTRAIT %e Geniévre. Faites cueillir des bayes de Geniévre bien mûres au mois de Sep- tembre, & pendant qu’elles font encore nou- Oii Nota, 4 EXT velles & fucéulentes , faites-en choifir un boif. feau des meilleures , broyez-les dans un mortier tant qu'il n’yen ait plus d'entiéres, mettez-les alors dans un‘grand chaudron, & les y faites boiillir en fufhfante quantité d'eau jufqu’a ce que vous jugerez qu'elles y pourront avoir quitté toute leur force & leur vertu , ôtez le chaudron de deflus le feu , paflez le tout par de bons & forts linges , & les ferrez dans des fai chets entre deux preffes , coulez après deux ou trois fois cette expreflion , afin que toutes les parties terreftres demeurent dans les couloirs; & : quand elle fera ainf purifiée , faites-la derechef cuire à petit feu dans une terrine verniflée jufe qu’à ce qu'elle foit épaiflie en confftence de mil , & ait acquis une couleur comme pour: prée, D’autres ne pilent point les bayes de Geniévre dans le mortier avant que de les faire boüillir dans l’eau ,&ne les preflent point après qu'elles ont bien boüilli,mais ils coulent fimplement la Hobeor au ttavers d’un linge clair fans expref. fion, & enfuite il la font épaiflir en confiftence -de miel dans une terrine verniflée, en la faifant cuire à petit feu, & leur Extrait n'en a pas moins de vertu, & eft beaucoup plus agréable au goût, L'Extrait de Geniévre eft un reméde très-fou- verain pour prévenir & pour guérir plufeurs randes & fâcheufes maladies , principalement f, gravelle , la colique , les défluxions , lop- preflion de poitrine, la toux, la crudité ou indi- geftion d’eftomac, la pefte , les défaillances de cœur , les vertiges, l’épilepfie , les douleurs -d’yeux ,la furdité, la puanteur de bouche, lhy- dropific , les abfcès internes , lerremblement de EXT 216 membres ; il fortifie aufli l’eftomac &r le cerveau, slpréferve merveilleufement bien de l’infeétion de l’air, & de toure maladie contagieufe ; en- forte qu’on l'appelle à bon droit /4 Thérixque des Allemands. On en peut ufer en Automne , en Hyver & au Printems , mais non en ERE, f ce n'eft quand le mal preffe. Il en faut donner une petite cuillerée foir & matin une ou deux fois la femaine. Si cet Extraie eft bien fait, il fe pourra conferver dix ou douze ans dans fa bonté. EXTRAIT %e Aéliffe. Prenez velle quantité de Méliffe qu'il vous plaira, hachez-la forte. tement , & la mettez dans une grande bouteille de verre avec autant d’efprit de vin qu’il en fau- dra pour furnager toute l’herbe de deux doigts, bouchez bien la bouteille , laiflez-la au bain tiéde ou au foleil pendant quelques jours , au bout defquels vous pañlèrez l'efprit de vin par un linge fin, & vous mettrez l'herbe entre les prefles pour en tirer toute la liqueur, que vous mêlerezavec l'efprit de vin coulé ; ce qui étant fait , vous jet- terez le marc comme inutile , & vous mettrez infufer d’autre herbe nouvelle dans la liqueur, réitérant le refte comme deflus trois ou quatre fois , ou davantage , felon que vous ait que l’Extrait foit plus ou moinsefficace ; & lorf- que vous jugerez que l’efprit de vin aura aflez attiré à foi de vertus de la Méliffe, vous diftil- Jerez toutes ces expreffions au Bain-Maric ; car quand l’efprit de vin fera tout monté, vous trou verez l'Extrait au fond de la courge en confif- tence de miel, que vous conferverez dans un pot de fayance bien bouché pour l’ufage. À lé. gard des vertus de la Méliffe , nous en parle- O üj 216 EXT rons ci-après , où on les pourra voit, EXTRAIT de Soufre. Prenez deux parties de Soufre , metrez-les fur le feu dans une écuelle de terre verniflée par dedans , & quand il fera fondu , ajoûtez-y une partie de fel de Tartre, & . mêlez bien le cout enfemble avec une efpatule fur un feu médiocre jufqu’a ce qu'il s’épaifliffe, & devienne comme rougcâtre ; & fi vous vou- lez connoicre s’il eft affez cuit , faites-en tom ber quelques gouttes deflus du bois moüillé , &c s’il y adhére , vous le ferez encore cuire, fino® vous le verferez tout fur un marbre, puis quand il fera raffermi , il le faudra mettre en poudre, & le faire infufer toute une nuit dans de bonné eau de vie, puis le féparer le matin par inclina: tion , & le garder dans un vaifleau de verre à part. Vous verrez , fi vous y prenez garde , qu'aufli-tôt que vous aurez verfé de l'efprit de vin deflus cette poudre , elle deviendra fafrance, & quand elle y aura infufé la nuit, elle paroîtra rouge comme un vrai rubis. C'eft un reméde nonpareil contre tous les ul- céres chancreux , caverneux & corrofifs. AUTRE EXTRAIT de Soufre. Mettez de- mi-livre de Soufre jaune dans une écuelle de terre verniflée, laiflez-le fondre à petit feu,étanc fondu , mêlez avec peu à peu demi-livre de Tar- tre calciné réduit en poudre très-déliée , le re- muant toûjours jufqu'a ce qu'il fe refroidiffe , mettez ce mélange dans un mortier de pierre , ou fur quelque marbre poli en lieu humide , un peu panché, & un vaifleau deffous , le tout fe réfoudra.en huile ou eau dont vous vous fervi- rez pour laver & bafliner les os pourris & cor- rompus par la vérole , au autre caufe , & elle leg. FEN _ 113 Mmondifiera & les guérira. De plus , elle ronge & mange da chair des fiftules, fi on lave auparas want le malavec vin & eau Rofe , & puis qu'on applique deflus l'herbe de grande Eclaire pilée, ? F ves, apéritives , réfolutives , diurétiques, car- minatives, & béchiques ; elles fortifient l’efto.. mac , augmentent le lait des nourrices, aigui- fent la vûe, radouciffent la trachée artére & les acretez de la poitrine. La racine qui eft une des cinq apéritives , & la femence qui eft une des quatre grandes chaudes font très-ufitées pour diffiper les vents , & pouffer vers la circonfé. rence. Outre cela la femence fortifie l'eftomac; aide à la digeftion , donne bonne bouche étant mâchée , & a coûtume d’être ajoûtée aux purga- tifs , tant pour les corriger , que pour chaffer les vents. On nous apporte la femence de Pefpece qu'on appelle Feroxil doux, {éche du Languedoc, où l’on cultive la plante avec grand foin; c’eft la même qu’on faifoit venir autrefois d'Italie fee qu'on appelloit Fenoxil de Florence. On la doit choifir nouvelle , nette, bien nourrie , d'un geût doux , agréable. On prépare une eau ophthalmi- que excellente contre plufieurs maladies des yeux en cette forte. On coupe les têtes du Fe- noiil , puis on remplit de poudre de fuere les Choix. #18 FER ANFER creux des tiges, lequel fe réfout en eau durant la nuit, & on ramalle cette eau le matin. FE'NUGREC [ Fœnum Græcum ] eftune plan- te domeftique , ou fauvage; la premiere eft la plusuftée. On ne fe fert que de fafemence qui eft chaude , féche , émolliente , digeftive & ano- dine ; elle müûrit & réfout ,& eft Hi uftée, qu'il ne fe fait point de cataplafme en Chirurgie où le Fénugrec, ou fon mucilage,qui fe fait en mettant tremper cette femence dans de l’eau chaude- ment , n’ayent coûtume d'entrer. Il entre fpe- cialement dans les clyftéres émolliens , pour émouffer l’acrimonie des humeurs, & radoucir l'érofion desinteftins. Le même mucilage appli- aué fur les contufons des yeux , les diffipe puif- ep 11 faut choifir cette femence nouvelle, roffe , bien nourrie , de couleur jaune ; car fon à garde long-temps , elle devient obfcure où brune. FER [ Ferrum, feu Mars ] eft un métal très- dur , fec, & le plus difficile à fondre de tous les métaux, Le Mars, de quelque maniére qu’il foit préparé , eft toûjours aftringent , & il ne devient apéritif que par accident, & en abforbant laci- de. L'eau dans quoi les Forgerons éteignent le Fer , eft bonne pour fa qualité aftringente dans la diarrhée & la dyffenterie ; & pour fa vertu apé- ritive , elle convient au fchirre de larate , &au mal hypochondriaque ; elle reftreint effentiel- lement par le moyen des particules du Mars dont elle eft ecmpreignée, & elle ouvre par accident, en abfo:bant l'acide fchirreux. Quelques-uns prennent l’eau qui tombe de Ja meule des Emou- leurs, lorfqu'ils aiguifent les coûteaux , ils y éteigrtent plufieurs fois de l’acier rougi au feu , PETV Le 219 & ils font de cette eau une médecine excellente pour les pauvres prefque dans toutes les malai dies chroniques , comme le mal hypochondria- que, le fcorbut, la fuppreflion des mois, lobe ftruétion de ventre, le fchirre , la jauniffe jaune & noire , la cachéxie , & les autres affections où le Mars a lieu, tant pour abforber l'acide , que pour corriger & tempérer l’acrimonie, La li- maille d’acier eft propre pour lever les obftruc- tions , pour la jaunifle, pour les maladies de la rate. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme, L’eau dans laquelle on a éteint l'acier on le fer rougi au feu eft appellée Agua. chaly beata ; elle eft aftringente , & propre pour arrêter les cours de ventre, FE'VE[ Faxba ] eft une plante qu’on cultive dans les jardins & dans les champs : celle-ci eft plus petite que celle des jardins. La Féve eft ra- fraïchiffante, emplaftique , defliccative, incraf. fante, abflerfive , utile intérieurement dans la diarrhée & la lienterie, La décoction des gouffes vertes eft bonne en injeétion contre l’acrimonie de l'urine, Une dragme de la poudre de ces mê- mes goufles féchées au four, prife à jeun dans un verre de vin blanc, dans lequel elle aura infufé pendant la nuit, & conrinuée, eft un reméde ex. cellent pour la gravelle & la pierre de la veñlie, Le fel tiré des cendres de la paille ou tiges & des goufles des Féves , eft un excellent diurétique célébre dans l'hydropifie , le calcul , & la réten- tion d'urine. La farine des Féves cuite avec du vinaigre & de l’eau ou Oxycrat en confiftence de cataplafme , eft un reméde éprouvé dans l’in- flammation & la tumeur des tefticules cauftes par des coups , des chutes & des contulons. 220 FIG Faber recommande le même cataplafme contre les tumeurs dures & fchirreules du Sc-otum. En voici un éprouvé en ce cas d'un habile Médecin, Prenez farine de Féves & de femences de Cumin, ce qu'il faut de chaque, Vinaigre diftillé, Vin blanc , ce qu’il faut de chaque pour faire un ca- taplafme fuivant l’art à appliquer fur la tumeur des tefticules. L'eau diftillée des goulles de Fé- ves eft néphrétique, & poule puiffamment par les urines. FIGUIER [ Ficus ] eft un arbre qui eft affez connu , & qu’on cultive dans les jardins. On fe fert en Médecine des Figues D au four ou au foleil, qu'on appelle Carice; elles font chaudes & humides , peétorales & béchiques ; elles remédient au fable des reins , de la veflie, réfiftent au venin ,& font fpécifiques dans la pe- tite vérole & rougeole pour poulfer les puftules dehors ,les mûrir & ramollir ; & Foreltus écrit dans fes Obfervations que dans un tems que la rougcole régnoit fi univerfellement, que pasun enfant n’en étoit exempt , il les guérifloit tous avec la décoction de Figues. Sion y diffout du Syrop de Scabieufe ou de Fenoüil, la boiffon en fera plus agréable , & ces Syrops peétoraux em- pècheront les malades de tomber dans la phthifie qui fuit ordinairement, lorfque la petite vérole fe jette fur le poumon : comme elles fontoutre cela vulnéraires , elles empêchent que l'acide ne faffe de trop grandes fofles. Les figues vertes ou fes ches conviennent toutes deux aux maux de la poitrine & des reins ; la premiére ayant tant de fympathie avec les derniers , que les remédes propres à la poitrine, font également propres aux reins, Ainf la décoétion de Figues , qui cft - FILE FOM rl falutaire dans la toux & dans l’afthme, en cor- rigeant, tempérant , découpant, & tirant la Iym phe vitiée , n'eft pas moins convenable dans la douleur néphirétique , dans le calcul , lulcére desreins, l'ifchurie, lepifflement de fang , &c. L'efprit de vin brûlé après y avoir mis macérer des Figues , eft un reméde éprouvé contre la toux , l’enrotiement, & l’âpreté de la gorge. FILIPENDULE , ou Saxifrage rouge [ Fi/i- pendula ; [en Saxif-ga rubra | {eft une plante dont les feilles reflemblent à la Pimprenelle Saxifrage. Elle croît dans les lieux pierreux , ru des , fecs ; on la cultive dans les jardins, Cette plante eft chaude & defficcative, atténuante , abfterfive, aftringente , réfolutive & diurétique; pauvre somme , parce qu’elle coûte peu , & eftconvena- ble aux pauvres par cette raifon. GRATTERON , ou Ricb'e [ Aparine , [eu Philantropos ] eft une plante qui jette plufeurs tiges quarrées , pliantes , s’attachant aux baves , ou aux plantes voifines , où elle croit au fi-bien que dans les jardins potagers. Elle eft déterfive, réfolutive , fudorifique ; elle réfifie au venin. Le jus de toute la plante pris en breuvage eft fingu- lier , felon Diofcoride , aux morfures des vipé- res, & aux piquüres des araignées phalanges, Son eau diftillée eft excellente pour la pleuréfe, & autres douleurs de côté ; ou au défaut de l’eau on donne un verre du jus au malade au commen- cement du mal qui guérit par la fieur. Cette cau difillée eft auffi crès-bonne pour la dyflenterie , 254 GRE our Ja jauniffe , & pour éteindre l’ardeur des chancres ; les feüilles fraîches pilées & appli- quées guériffent les loupes , arrêtent le fang des playes, & les guériffent auffi ; & incorporées avec graifle de Porc, elles fondent les écroüel- les. On fe fert intérieurement du Gratteron pour la petite vérole, & pour les fiévres mali- gnes, La décoétion de la plante faite en eau, ou trois ou quatre onces de fon jus , {e donnentavec fuccès aux graveleux auffi-bien qu’une dragme de fa graine en poudre infufée pendant la nuit dans un petit verre de vin blanc , le toutavalé le matin à jeun. GRE’MIL , ou Herbe aux Perles [ Afilim So- lis , (eu Litho[pernum ] eft une plante qui croît aux lieux inculres, & qu’on cultive auffi dans les jardins , à caufe de fa femence qui eft en ufage dans la Médecine. Elle eft chaude & defficcae tive : on s’en fert pour brifer, & faire fortir la pierre des reins , pour les déterger , & poufler les urines dehors. La prife eft d’une dragme à deux réduire en poudre délice. Quelques-uns donnent plufieurs fois de cette femence dans les fiévres quotidiennes avant l'accès pour les guérir infailliblement : d’autres affurent que la décoc- tion de toute la plante faire en vin blanc , bûe fept ou huit matins de fuite à jeun à la quantité d'un verre, rompt affürément la pierre , & que cette décoétion provoque lurine aux chevaux. Deux dragmes de femence de Grémil données en oudre déliée dans du lait de femme aident à dé- ee celles qui font en travail d'enfant. GRENADIER [{ Malus Punice , [en C ee. ef un arbriffeau qui eft de deux fortes, Le domef- tique qui porte des fruits appellez Grerades, & le . GRE 25 fauvage qui ne porte que des fleurs nommées Balzuftes. Les Grenades font de trois fortes , {cavoir douces , aigres , & vincufes, Les Grena_- des font de bon fuc, & conviennent à l’eftomac, mais elles nourriflent peu. Les douces {ont bon- nes contre la toux invétérée : on les défend dans les fiévres , à caufe qu'elles enflent l’eflomac. Les Grenades aigres font plus eftimées en Mé- decine que les autres ; elles font froides , aftrin- gentes & flomacales ; on les ordonne dans fes févres bilieufes , dans le dégoût des femmes grofles, la corruption de la bouche , & les autres maladies femblables. On s’en fert pour fortifier le cœur, pour arrêter le vomiffément & les cours de ventre ; pour précipiter labile , on fait fucer aux malades {es grains. La Grénade entiére en_ fermée dans un pot de terre neuf bien COUVErt., & luté d’argille , mife au four , & fi bien deffé. chée , qu’elle fe puilfe réduire en poudre prife au poids de demi-dragme avec du vin rouge , eft très-bonne pour la dyffenterie, Les Grenadés vi- neufes , c'eftà dire; qui font moyennes entre l'aigre & le doux , font plûtôc froides que tem- pérées ; elles font cordiales & céphaliques, & en ufage dans la fyncope & dans le vertise. Les fleurs appellées Zalaufles doivent être choifies nouvelles , grandes, belles , bien fleuries, hautes en couleur, & d’un rouge purpurin. Celles qu’on vend chez les Droguiftes viennent du Levant. Celles tant du Grenadier fauvage que du domef- tique font de parties terreftres, fort aftringentes, incraffantes , rafraichiffantes & defficcatives ; c'eft pourquoi les Balauftes ont lieu dans toutes fortes de fluxions , comme la diarrhée, la dy£ fenterie, le crachement de fang , les pertes de Choix, Choix. 256 GRE fang des femmes , l'hémorragie des playes , la las xité des gencives, & les hernies ou defcentes de Pinceftin. Les fleurs intérieures de Grenadier pré- parées en forme de conferve avec du fucre,ont üne vertu incroyable pour arrêter tous flux de matrice , foit blancs ou rouges , la dyffenterie , le flux lienterique & le céliaque prife au poids de demi-once avec du jus de Grenades aigres , vin rouge , OU Eau ferrée. L'Ecorce de Grenade appellée en Latin Adalicorium, comme qui diroit Cuir de Pomme , doit être choifie nouvelle , bien féchée fans être moifie, affez haute en couleur , d’un goût aftringent : elle eft beaucoup plus af- tringente que les fleurs , ëc fert principalemeet pour arrêter les flux des hémorroïdes , l’hemor- ragie du nez, &c celle de la matrice. Le vin botilli dans une écorce de Grenade tenu chaud dans labouche, appaife la douleur des dents. Les grains de Grenade font rafraichiffans & aftrin- gens, fpécialement ceux des Grenades aigres ; on les employe dans les injections. GRENOUILLE AQuATIQUE [ Rama aqua- tica | eftun infecte aquatique , terreftre & am- phibie. La Grenoüille aquatique eft la meilleure, Qur tout la verte qui vit dans les riviéres & dans les fontaines : celle de marais eft rejettée comme pernicieufe . la terreftre vaut moins que l’aqua- tique , & celle qui a des mouchetures fur la peau paffe pour venimeufe. Les Grenoüilles , felon Diofcoride , font l’antidote du venin detousles ferpens, mangées avec du {el & de l'huile, ou du beurre ; on avale auffi leur boüillon , qui eft bon auffi aux heétiques , aux phrhifiques , & à ceux que de longues maladies ont defféchez,com: me auffi dansles toux invétérées ; car ces boiil- lons GRE 157 lons humeétent , adouciflent, & font dormir. Le vin dans quoi on a étoufféune Grenoüilleétant bû, donne du dégoût enfuite pour le vin, Une Grenoüille vivante appliquée & laifféc deffus un charbon peftilentiel jufqu’a ce qu’elle y foit morte, enatuire tout le venin: plufieurs Auteurs difent qu’il faut continuer cette application juf- qu'a ce qu'il yen refte une en vie, Appliquée de la même maniére fur les parties attaquées de la goutte,elle en calme les douleurs comme auffi les tranchées, fi on l’applique fur le ventre. La décoc- tion de Grenoüilles faite en eau & viriaigre tenuë dans la bouche, appaife la douleur des dents. Les foyes des Grenoüilles aquatiques vertes font re- commandez comme un fpécifique fingulier con- tre l’épilepfie par Hartman , Petruccius &'Sen- nert, lequel affüre qu’une épilepfie invérérée & rcbelle en a été guérie pris en la maniére fui- vante, Il faut aux mois de May, Juin ou Juillet ouvrir quarante Grenoüilles, ex tirer les foyes, les fécher à un petit feu étendus fur des feü Iles de Chou mifes dans un pot de terre neuf verniflé, les réduire en poudre , qu’on divifera eu fix pri- fes égales , dont on donnera la prémiére à jeun au malade dans du vin en nouvelle Lune , dans Ja conjonét'on du Soleil & de la Lune, celle-ci étant ra lEcreviffe , qui ne prendra fien que deux heures après ; la feconde prife le foir en fe couchant long-tems après avoir foupé, conti- nuant ainf les quatre autres orifes. La femence ou Fray de Grenoüilles appellée en Latin per miola, eft réfrigérative, conftipative ; incraffante, anodine ; elle ôte la gale des maïns, fions'enlave au mois de Mars ; elle guérit le panaris, l’herpe, l'éryfipele , le brûlure , & les autres inflamma- »* kR 258 CREUNCRT, GRO tions , étant appliquée deflus ; elle remédie à la rougeur du vifage, au flux des hémorroïdes in- troduite dans l'anus. On trempe plufieurs fois un linge dans certe femence , puis étant defféché, on le garde pour l'ufage. La cendre des Grenoüil= les te dans un pot arrête l’hémorragie du nez & des playes. GRENOUILLE verre pes Bois | Raw f!'- weffris ] fe trouve fur les feüilles desarbres, où fac les ronces ; elle eft beaucoup plus petite que J'aquatique. Elle eft propre pour tempérer les ardeurs de la fiévre , pour modérer les trop gran- des fucurs des mains , on ly fait tenir vivante pendant quelque tems ; quelques-uns même ly laiffent mourir. Ces Grenoüilles font bonnes étant mangées, où prifes en boüillon pour les nflammations de la poitrine ; elles arrêtent le fang d’une playe étant écrafées & appliquées deffus. Elles ont les mêmes vertus que les Gre- noüilles aquatiques , & leur cendre faupoudrée fur les playes , en arrète promtement l’hémor- fagie. GRILLON, ou Criquet [ Gryllus ] eft do- meftique, ou fauvage; c’eft un infecte aîlé du genre des Sautérelles , femblable à la Cigale. I habite les terres féches & arides, proche les four- neaux, & autres lieux où l’on fait de grands feux. & crie prefque toûjours. L'un & l'autre font apéritifs , & propres à la gravelle étant defféchez & pris en poudre. La dofceft de demi fcrupule à un fcrupule. On s'en fert pour fortifier la vüë Brant écrafez & appliquez fur les yeux : ils font réfélutifs, propres pour Îles parotides , & pour les autres tumeurs. CROSELIER r'rineux | Groffularia fpirofa GRO 159 Ploeftris] eft un arbriffeau dont il y a deux cipe- ces , unfauvage , & l’autre cultivé ; celui-ci eft moins épineux que l’autre; on le cultive dans les jardins ; & il a le fruit plus gros que celui du fauvage. Les Grofeilles , principalement avane leur maturité, font aftringentes & rafraichiffan tes , propres pour les fébricitans ; elles calmene Ja foif , elles arrêent le crachement de fang , les cours de ventre, On s’en fert au lieu de Verjus dans les fauces ; elles conviennent aux femmes roffes dans la diarrhée. GROSELIER ROUGE ET NOIR DE JARDIN - L Groffularia , five Ribes vulgaris fruëlu rubro & agro ] ft un arbriffeau dont il y a trois efpeces qui portent des fruits de différentes couleurs , fçavoir rouges , blancs & noirs, qu’on appelle Grofeilles en grapes. Les rouges & les blanches ont le même goût & la même vertu: cependant on fe fert plus ordinairement des rouges en ME- decine que des blanches. Elles font #tringentes | defficcatives, de parties ténuës, rafraïichiffan- tes , fortifiantes , ftomacales ; elles éteignent & précipitent la bile, elles tempérent les ardcurs du fang , elles arrêtent le venin. Leur ufage prin- cipal eft dans le flux de ventre, la dyffenterie:, le: crachement de fang , le Choleramorbus, les fie- vies bilieufes & putrides | & pour étancher la foif, Les feüilles font fort aftringentes, Les Gro= feilles remédienr aux vomifflemens & aux diat… rhées qui fufviennent aux fiévres mahgnes & ardentes , pourvû que leurs préparations ne foient pas trop récentes ; &r alors elles excité roient des fermentations ,& augmenteroicnt où donnéroient la diarrhée plütôt que de l'arrêter: n confit les Grofcilles, on en fait un rob ou fue R ij 260 GRU GUI Lune épailfi fimple , &un compolé, & un vin ou fuc, liquide, dont on a vû des effets merveilleux dans, le Cholera inorbus. On ne fe {ext pas des Groleil-. les noires , mais on a éprouvé que fes feuilles &: fon fruit fontitrès diurétiques ; & Foreltus dit que rien n’eft fi ucile dans l’y/churie, ou fuppref- fion d'urine, que d'ajoûter aux decoétions une, oignée de fes feüilles ; ce qui pouffe fi fort par! pe urines, que le fang mêmes’y mêle, . GRUAU [ Grutum | eft de l’avoine mondée de fa peau & de fes extrémitez , & réduite en une farine grofliére par un moulin fait exprès, On l'apporte dela Touraine & de la Bretagne. Il ef pectoral , adouciflant , humeétant, propre pour. les acrétez de la poitrine, du fang , de l'urine, pour calmer le trop grand mouvement des hu-, meurs , pour provoquer le fommeil, On le prend, en décoction dans dé l’eau , ou dans du lait ;ileff, bon pour reftaurer .dans les maladies de con. fomption. | ain Dee SRE GUIMAUVE { Alihaa vulgaris Diofcoridis } eft une efpece de, Mauve dont les feüilles,& la. tige font, veluës ;elle.croît aux lieux humides 3 on la cultive dans;les jardins: Cette plante:eft chaude & humide ; la racine.eff, chaude , émol- liente, laxative , téfolutive &.anodine. Elle eft d'un grand ufage dâns les; aeionsde la vefie &-de la poitrine , comme dans la pleuréfie ; elle. convient entout avec la Mauve , dont nous par- lerons.ci-après.en {on lieu. Cette racine eft apé+, ritive., & propre pour les maladies, des reins &. de la veflie, pour les ardeurs.d’urine, pour la | colique néphrétique , pour la toux, pour les. acrétez qui defcendent à la poitrine, Il ne faut pas lailer boüillir long-tems cette racine , parce, AN HAR | 261 du'ollerend la tifane trop gluante, Son mucilage réduit en tabletres avec le fücre eft admirable contre la roux. Les feüilles de Mauveou de Güi- mauve pilées en égale quantité avec celles de Saule appliquées fur les playes , empêchent qu'il n'y furvienne d’inflammation ; & Îles guériffent promtement, Si on fe frotte les mains du jus de Mauve ou de Guimauve , on {era préfervé , & même guéri des piquûres de Guefpes, & de Mouches à miel, H ANETON![ Sczrabeus Stridulus left Ml une cfpece d'Efcarbot , ou une groffe || mouche affez connuë , qu'on voit pa- === roître au Printems dans les hayes & fur les arbres. Le Haneton eft fort apéritif, pro- pre pour la pierre, pour la gravellé, pour la goutte étant féché au foleil dans un bocal de ver. re bien bouché pulvérifé, & pris intérieurement depuis demi-fcrupule juf. qu'a un fcrupule dans un véhicule convenable, Pour la rage on fait avaler au malade la poudre de trois Hanetons deffé chez , comme un reméde très_für tant pour les hommes , que pour les chevaux , chiens ,&au- tres animaux. Voyez le Journal des Scavans du 2. Juin 1710. pag. 346. L'huile qu’on en tire par infufon eft femblable en vertu à celle de Scor. pions dans Ja difficulté d'urine, dont on frotte le pubis & les reins. | HARENG | Harengus , [en Halec] eftun pe- üit poiflon de mer fort commun , & fort connu Riij 262 HAR de tout le monde. Les véficules argentées , ap< pellées vulgairement #75 de Harengs,avalées au nombre de huit ou neuf poulfent puifflamment l'urine. Le Hareng falé appliqué entier aux plan- tes des pieds dans les flévres ardentes rafraîchit beaucoup, & prévient le délire. Fendu par le mi- lieu en long, & appliqué fur l'épine du dos la rête en bas, & la queuë en haut il paffe pour un re+ méde éprouvé contre les fiévres intermittentes, & pour appaifer la douleur de la goutte, fion l'applique fur la partie malade. La cendre du Hareng calciné prife jufqu'au poids d’un gros dans du vin blanc brife & détache le calcul des reins. La faumure entre dans les clyftéres pour la fciarique & pour l’hydropifie , elle mondifie lesulcéres férides, carcinomateux & malins, elle pañfe pour un bon reméde pour réfifter à la gan- gréne caufée par le froid , on en laveles parties; elle diffipe les écroüclles , & guérit l’efquinancie enduite avec du miel. Palmarius , au Traité de la Pèfte, & des maladies contagieufes , dit qu'il eft certain , & confirmé par plufieurs expériences inconteftables & très-avérées , que quand les premiers Harengs frais font apportez en abon- dance au Port, l'air contagieux & peftilentiel {e diffipe auffi-tôt fans qu'on fçache pourquoi. HARICOT,, ou Féverole [ Phafeolus ] eftune plante qu’on cultive dans les champs & dans les jardins , qui porte des gouffes longues qui ren- ferment des femences , ayant la figure d’un petit rein, qu'on appelle Haricais. Ils font apéritifs , amolliffans , réfolutifs. On en fait de la farine qu'on employe dans les cataplafmes. Mangez verds ils font bon ventre , & font bons aux célia- ques & aux vomiffemens : ils font difficiles à di "LE P. 263 gérer, & venteux, fi on ne les mange avec dela Moutarde , ou graine de Carvi ; ils guériffenc la morfure des chevaux , fi on les applique fur la bleflure après les avoir mâché, L’eau diftillée des Haricots verds au Bain-Marie eft bonne pour la gravelle , prife le matin à jeun à la quantité detrois ou quatre onces, HE’PATIQUE «À £’Toire , ou Petit Muouet L Aepatica fiellata , feu Afperula odirata ] eft une pee planteainfi nommée, à caufe que fes fetiil- es font rangées au tour de la tige en forme d’é.. toiles , comme celles du Gratteron , dont elle eft une efpece ; elle rend une odeur fort douce & agréable ; elle croît aux lieux montagneux, dans les bois ; elle Aeurit en Avril & en May ; elleeft chaude & defficcative, ou plûtét rempérée ; elle eft propre au foye, d’où elle a pris fon nom d'Hé- patique , & aucœur. Sonufage principal eft dans l'obftruction du foye, dans la jaunifle, & dans les chaleurs de foye, pour lefquelles on l’appli- que aufli extérieurement, Cette herbe eff fort uftée chez les Allemands, qui en mettent infu- fer dans leur boiffon au mois de May , & quilui donne une agréable faveur , réjoüit & fortific le cœur & le foye mal difpofé. Prife en infufion ou en décoction , elle excite l’urine & les mois aux femmes, & leur hâte l'accouchement. On l’ap- plique avec fuccès fur les playes , fur rout quand la fiévre & l’inflammation y furviennent. HE’PATIQUE De FONTAINE [| Lichen pe- træns, five Hepatica Fontana | et une efpece de moule écaillée , graffe , qui croît aux lieux om- brageux, humides & pierreux, on lui donne sour fubftitut la moufle qui croît fur les arbres en forme de croute. Cette plante eft rafraïchiflante, R ii 164 HER HER defficcative , abfterfive , apéritive , & très-pro- pre au foye, à la rate, à la gravelle des reins , & à ceux qui font mélancholiques. Son ufage in. terne eft dans l’obftruction de ces parties & de la veffie , dans la fiévre heétique , la jauniffe en ti, fane, & pour la gravelle pilée & infufée dans du vin blanc pendant quelques heures , pour la gale & les dartres: defléchéce elle eft éprouvée pour arrêter les hémorragies des playes ; elle pu- rifie le fang. On la prend en décoction pour les maux ci-deffus. Eile entre dans la compofition du fyrop de Chicorée. Son jus répandu fur terre fert de femence pour la multiplier. HE’PATIQUE sosie | Hipaticatrifolia , [em Trifolinm mbile ] eft une efpece de Trefle qu'on cultive dans les jard'ns à caufe de la beauté de fes fleurs, qui paroiffent avant les feüilles au commencement du printems. Il y en a à fleur in- carnate, blanche, & bleuë ; certe derniére efpece eft en ufage par [es feüilles & par fes fleurs, Cette plante eft chaude felon les uns , & froide felon les autres ; elle a une légére aftri&ion, purifie le fang , leve les obftructions du foye & de la rate, poule parles urines, déterge lesreins & la veffie , & remédie aux hernies ; elle eft vul. néraire, On joint aux noüets Jaxatifs qu'on a coûtume de donner au Printems les fleurs de l'Hépatique. C4 HERBE a coton , ou velue [ Filago , [ru Graphalium vulgare mu: ] eft une plante molle, coronneufe , qui croît aux lieux ftériles , fablon+ neux , dans les champs négligez. Elle eft deffic- câtive & aftringente. On en donne la décottion faite en gros vin rouge pour la dyffenterie , & pour les cours de ventre. On fe fert beaucoup de HER 26$ fon eau diftillée pour les cancers des mammel: les ; on applique deflus tous les jours des linges trempez dans cette eau , pour empêcher que les occultes ne s'ouvrent. L'huile dans laquelle om a fait macérer , & enfuice boüillir l'herbe écraz fée, eft bonne pour les contufons caufées par chutes , ou par coups recûs : donnée en clyftére, elle eft bonne pour le tenefime : l'herbe pilée & appliquée guérit les ulcéres pourris. HFRBE au cHaT [| AMéñtha cataria , feu Nez pera ] eft une efpece de Menthe que les Chats aiment fort : elle croît aux bords des chemins, aux lieux humides ; on la cultive auffi dans les jardins. Elle eft chaude , defficcative , de parties ténues, & apéritive ; l’ufage eft pour découper le tartre des poumons ; elle eft propre pour ré- fifter aux venins , pour exciter les mois aux fem- mes, pour hâter l’accouchement, pour aider à la refpiration ; car elle eft trés-propre à la poi- trine | & aux affections d'’icelle prife en forme de fyrop , ou de tifane ; dans les chutes violen.. tes on la pile en l’humectant avec du vin, & en ayant exprimé du jus , on le fait avaler au ble; elle eft vulnéraire , & bonne contre les morfu. res & piquûres venimeufes. HERBE Aux cuILLIERS [| Cochlearia ] eft une plante baffle qui poufle de fa racine des feüilles graffettes prefque rondes, qui croît ordinaire- ment aux lieux maritimes , ombrageux , & qu’on cultive dans les jardins. On fe ferten Médecine de fes fetilles , lefquelles écrafées ont une odeur pénétrante , & mâchées ont un goût acre : elles font meilleures fraîches que féches , à caufe que le fel volatile | en quoi leur vertu confifte, fe dffipe en defféchant. Cette herbe eft chaude & 266 HER defficcative , apéritive , fplénique , &c diapho rérique : elle volarilife & fpiritualife les hu- meurs fixes & cruës, & elle réffte à la corrup- tion. Sonufage eft dans les maladies hypochon- driaques , & principalement dans le fcorbut, où elle efttrès-célébre. Ons’en fert intérieurement & extérieurement pour la corruption des genci- ves qu’elle dérerge & raffermit , & en forme de bain pour la réfolucion des articles. Elle excite Purine , elle atténué la pierre , elle eft vulné- raire. On fair prendre le fuc ou la décottion. L'huile commune dans laquelle on a fait infufer les feüilles eft merveilleufe, felon Hildanus, pour guérir les tumeurs {chirreufes de la rate étant enduite fur la partie. Dans le fcorbut de la bouche’, dans la tumeur & l'inflammation des gencives , & dans le branlement des dents , ma- ladies qui viennent du fel fcorbutique dont la {alive cft infectée, on faiten ces cas des garga- rifimes avec la décoétion de Cochlearie feule, ou avec de la Sauge ; ou bien on frotte fortement les parties avec du fuc de Cochlearia ; & fi on le trouve trop acre , on peut l'afoiblir avec de l'eau. HERBE AUX DENIERS ; OU Nummulaire , € Nummularie mejor lutea, fîve Centimorbia ] eft une plante donrles branches rampent &c ferpen- tent fur terre, portant des feüilles prefque ron- des oppofées l’une vis-àvis de l’autre. Elle croit ‘! aux lieux humides, aux bords des chemins , pro- che des ruifleaux. Les feüilles font réfrigéta- tives , defficcatives,, un peuañtringentes , & vul- néraires. On s’en fert principalement dans l’é- xulcération du poumon, ou de quelques veines Lompuës ou rongées , dans la toux féche , fur | HER * m6? tout desenfans; dans le flux de ventre, la dyflen- terie , le crachement de fang, & le flux des hé- mortroïdes : elles font bonnes aufi contre le fcorbut, defcentes des enfans, données en pou- dre dans de l’eau ferrée & appliquées ; toutes playes récentes & invétérées , fales & pourries tant en dedans que dehors, & tous ulcéres, cites avec du vin blanc, fur tout à ceux des jambes appellez Loups ; car elle approche des vertus de l'Elatine, ou Véronique femelle pour le dehors. On appelle cette plante Nummulaire, on Herbe aux deniers , parce que fes feüilles reffemblent par leur figure aux pieces de monnoye qui por- tent ce nom. Fuchfe l'appelle Æerbe qui tué les Brebis , parce que les Payfans croyent qu’elle fait ulcérer les poumons de celles qui en man- gent. HERBE aux poux, ouStaphifagre [ Æerba Pedicularis [eu Staphifagria ] eft une plante qui croit aux lieux fombres dans les Pays chauds % comme en Provence , en Languedoc, d’où la graine nous eft apportée féche. On doit la choi- fir récente , bien nourrie , nette. Elle eft purga- tive, mais on ne la donne jamais par la bouche, Son principal ufage eft externe en forme de maf- ticatoire ou de gargarifme avec du vinaigre dans les maux de dents ; elle entre auffi dans les re- médes déterfifs pour les ulcéres , les gales , & la maladie pédiculaire. On la pile feule pour la fau poudrer, ouonla mêle avec du beurre frais pour en oindre la tête ; & c’eft une chofe furprenante de voir comme les poux s’enfuïent ; les plus pa reffeux ne manquant jamais derefter morts. Pour fe délivrer de cette vermine, on porte fur la chair de la femence de Staphifagre réduite en "268 “HAE R poudre, ou de celle de Coque de Levant dañs -un petit fachet de toile claire. HERBE aux puces [ Pfjllinm ] eft de trois - fortes ; celle des Indes à feüilles denrelées , la grande & la petite. Ces deux derniéres efpeces ‘eroiffent naturellement aux lieux incultes, dans ‘les champs , aux bords des vignobles ; onles cul- ‘tive auffi dansles jardins pour avoir teur femen- :ce qui eften ufage en Médecine. 1] faut la choifir “récente , bien nourrie , nette, douce au toucher. Elle évacuë la bile jaune , & émoufle par fon 3 mucilage l’acrimonie des humeurs ; elle eft fpé- -cifique dans la dyffenterie, le crachement de :fang , les érofions des inteftins. La prife eft de : deux dragmes a fix pour entirer le mucilage, en -la faifanc infufer dans une eau appropriée chau- dement pour faire boire, ou pour donner en la- * vement dans la dyffenterie , & dans linflamma- ‘tion des reins. Cetre femence a cela de particu- Hier fur les autres purgatifs, qu’elle rafraïchit ren purgeant contre l’opinion de Méfué ; mais -elle n’eft pas pour cela exemte de répréhenfion , -ni de malignité. Le mucilage tiré de la femence du petit Pfÿllium s'employe dans les inflamma- tions de la goïgé, l’efquinancie , l’ardeur & la féchereffe de la langue, pour appaifer les inflam- mations des éryfpeles , & toutes les maladies ‘phlegmoniques , pour appaifer l’ardeur des reins appliqué delfus, & l’ardeur de la fiévre appli- qué fur la tête & fur les poignets. Ce mucilage tiré avec du vinaigre éreint le: feu volage & les dartres : appliqué fur la tête , ou fur le front, il en appaife la douleur ; il ôte auffi la rougeur des yeux appliqué deffus. L’herbe répanduë par fa £hambre en chafle les puces, HER 268. . HERBE AUX VERRUES [ Verruearia, (eu Herba. , Cancr:] eft une plante dont il y a deux efpeces principales, une grande ,: & une petite ; elles croiffent dans les champs , le long des chemins j aux lieux incultes , fablonneux. On fe {ere ka, grande pourdiffiper les verruës., en les frottant fréquemment de l'herbe broyée, pour le com. mencement du cancer , pourréfifter à la gan- gréne , pour. déterger les ulcéres putrides & chancreux, pour les écrotelles > Pour la goutte. pour appaifer les douleurs, de tête étant appli- quée extérieurement. On en donne auffi inté- rieurement la décoétion pour exciter l'urine LE les mois aux femmes. is HERBE BRITANNIQUE , ou Patience de Ma rais | Æerba Britannica , [en Lapathum longife-: lium palultre nigra radice | eft une efpece de Pa. tience ou Parelle qui.a les feüilles longues d’une grande coudée.. laquelle croît dans les étangs &e; dans les marais, M. Muntingius Médecin & Pro- fefleur Botanique à Groningue.; a compofé un ample Traité:rouchant cette-plante., qu'il pré. tend être larvraye Britannique dont les Anciens e-fervoient fi heureufemenr contie le fcorbut ; & il rapporte dans fon Livre plufieurs guérifons qu'il a faites de cette maladie , en fe fervant de cette-plante, Les feiilles de:la Parelle, ou Pa. uence de, Marais, font fort ftypriques , un peu améres ; la racine cft auffi fort fyptique & très amére. M. Muntinoius aflüre avoir guéri avec la À 4 VAL #3 mAh 1 CL. FN Ci » écoétion fuivante le fcorbut &ies autres mala. dies qui en prpdens le paralyñe, l’hydropifie commençante, l’efquinancie, & les autres maux. de la gorge, la pleuréfie, la dyffenverie, la diar.. shée , les hémorroïdes, Prenez en Efté deux pois. 130 HER anées de feüilles, & quatre onces de la racine de l'Herbe Britannique , ou en Hyver qu'elle ra point de feüilles fix onces de la racine , deux dragmes de Régliffe, une dragme de Gingembre, quatré onces de fucre, & quatre livres de bon vin, coupez &pilez groffiérement les ingré- diens ; & les ayant fait tremper pendant une nuit dans le vin dans un vaifféau bien bouché, faites boüillile tout au Bain-Marie fur un petit feu jufqu'à la confomption du tiers du vin , où pendant une heure & demie, & enfuite pañfez le tout par un linge , & confervez la colature dans” une bouteille bien bouchée pour l’ufage. La dofe. eft de trois onces qu’on fera avaler au malade’ quatorze ou quinzé matins de fuite à jeun. Pour la douleur de dents on fe gargarife avec le jus de | cette plante boüilli avec du vin vieux &c du vi- maigre à la confomption de la troifiéme partie. Une fémme qui avoit la bouche toute perduë de. fcorButa éré fort foulagée, pour avoir tenu dans, fa bouche pendant une nuit de la racine de la plarite. Pour Jes'ulcétes ; même des jambes les plus mauvais, il faut appliquer déflusune fois chaque jour les fetilles vertes pilées ; ou bien du jus exprimé de toute la plante épaiffi fur un petit’ feu en confiftence de miel. La décoction de la’ racine avec le double de celle de Tormentille’ faite dans du petit lait guérit dans les’ troupeaux le flux d'urine. On peut voir dans le Traité de M. Muntingius plufieurs autres préparations de cette plante. Ve ge. HÉRBE pe SAinre Barge , où Roquetre de Marais [ Eruca lutea latifolia, five Barbare | et une efpece de Roquette qui croit aux lieux hu mides ,au long des petites riviéres ; on la cul+ HER 271 tive auffi dans les jardins potagers pour la man ger dans les falades. Elle eft chaude & féche, déc terfive & vulnéraire , elle excite l'urine , elle eft fort bonne pour le fcorbut, pour lhydropifie, pour les maladies de la rate , pour la colique né- hrétique ; on l’employe pour ces maladies dans fa boüillons, dans les tifanes , dans les apozè mes. Sa femence , qui eft fort acre , chaude & fe che ,eft bonne pour exciter l'urine , & pour net. toyer les reins de toute gravelle , auffi-bien que l'herbe , laquelle eft très-propre pour les plages & ulcéres fales & malins , où il y a des chairsba_ veules & pourries; elle eft propre aufli aux playes fraîches & récentes pour les nettoyer & les con- folider ; c’eft pourquoi les Payfans l’appellent communément /’ Herbe aux Charpentiers. HERBES VULNE’RAIRES, LEUR USAGE eT LEURS VERTUS. Ces Herbes font la Pyrole , le Pied de Lion, l’Angélique fauvage, la Verve d’or, la Sanicle, les Blertes rouges | l’Armoife & la petite Pervenche; quelques-uns y en ajoûtent encore d’autres. Il les faut cueillir au mois de Juillet depuis le plein dela lune jufqu’au renou- veau chacune féparément , les faire fécher à l'ombre entre deux linges, & les conferver cha cune à part dans des facs de papier bien preflées dans un lieu fec pour l'ufage qui eft cel. | I ne faut point mettre de Sanicle, lorfque l’on met de l’Armoife & de la petite Pervenche , Ie quelles deux herbes ne doivent fervir que lorf_ qu'il ya du fans caillé, & pour la pleuréfie, ou chutes, Il faut prendre une dragme de chaque herbe , les mettre dans un linge blanc que l’on notera bien, & ceavec deux pintes de vin blanc mefure de Paris dans un coquemar bien bouché, 272 HER [es faire boüillir l'efpace d’un Af 8e, puis laiffer retroidir la liqueur jufqu’a ce qu'on puifle Lavaler fans fe brûler à la quantité d’un demi verre à jeun , & deux heures apiès prendre un boüillon. Si on en veut prendie pluficurs fois le jour, il fautavoir été deux heures fans rien pren- dre , & ne rien avaler que deux heares apies la rife de certe décoction. Pour les playes il faut appliquer d'effus des linges trempez dedans la décoét'on après l'avoir fait chauffer ; elle eft auffi très propre à tous ul: céres , abfcès , contufions tant internes qu'exter- nes , & à le gangréne. Lorfque le malade a la févre , on fait cette décoétion dans de l’eau , qui eft bonne auffi pour les fiévres malignes, & après les chutes violentes pour d'foudre le fang caillé dans le corps. Sion croit que la maladie foit un abfcés interne , on en prendra tous les jours un pett demi verre le plus chiud qu'on pourra, àrant deux heures devant, & deux heures après fans prendre de nourriture. Pour un abfcès ex- terne on en prend comme deffus , & on en bafline la playe pour fa nettoyer , mettant deffus une compreffe trempée dans la liqueur, qu'on re- molle quand elle eft féche. Dans le befoin on rend cette décoétion à toute heure, comme aprés une chute violente. HERISSON [ Erinaceus, leu Echinus tereltris | eftun pecit animal terreftre armé de pointes qui fe cache dans le creux des arbres , & fe nourrit de fouris , de pommes , de poires , de noix , & de Éuits femblables ; il eft à mufeau de chien, &a mufeau de cochon. Le Hériffon en décoétion , ou réduit en cendres, & bü , empèche le pile. ment involontaire ; il eft agréable à Pefiomac, K HER 273 & pouffè par les felles. Son foye defféché & pul- vérifé eft propre pour les maladies des reins, pour la cachéxie , pour l’hydropilie ; pour les convul- fions , pour l’épilepfie ; pour les catarres. Un Médecin fujet à une incontinence d’ürine depuis plus de vingtans s’eft guéri en prenant de la pou- dre de Hériflon depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. Voici la poudre de Montagnana fi re- commandée pour cette incommodité; Prenez gélier de poule, fpécialement la tunique interne charnu€ réduite en poudre demi-once, Agri- moine , qui eft ici fpécifique ; fur tout fa femen- ce, une once ; Hériflon calciné trois onces , mettez le tout en poudre ; la prife éft une drag me dans du vin ou dans du boüillon, Voiciurie autre compofition également éprouvée, Prenez la gorge d’un coq rôtie & pilée, cendres de Hé- riffon , de chaque deux dragmes ; moëlle de ierre, quatre dragmes; mêlez le tour enfemble ; 4 prife eft une dragme, Le goficr de coq eff fort recommandé par Solenandér & par Hartman; & Hoëfferus remarque que ce reméde convient particulierement à l’incontinence d’urine après un accouchement difficile. La oraiffe de Hériffon eft bonne pour oindre les lombes dans les her nies , pour retirer & retenir les inteftins. On l'employe feule , ou avec la graifle de liévre, HERMODACTE ! Hrmode@ylus ]efture racine tubéreufe ou bulbeufe groffe comme une petite châtaigne ayant la ficure d’un cœur qu'on nous apporte féche d'Egypte , de Syrie; on n’eft pas encore bien für de l’efpece de plante qu’elle porte ; la commune opinion veut que ce foitune efpece de Colchique ; les autres croyent que c'eft une efpece d’Iris rubéreux, Ondoit choi- S E bo; x x V'ertus. 274 | FE K fir les Hermodactes grofles , nouvelles, bieri nourries & bien féchées , entiéres , fans vermou- lure à quoi elles font fort fujettes, rougeâtres en dchors , blanches en dedans. Elles purgent la pituite groffiére , & les autres humeurs gluantes & parefleufes , & fpécialement des jointures , & font par cette raifon fpécifiques aux maladies des articles ; fçavoir à la podagre & à la chira- gre, à la fciatique, à la paralyfe , au tremble- ment des nerfs , lorfqu’il eft befoin de purger. La prife eft de demi fcrupule à demi dragmeen fubitance , & de deux dragmes à demii-once en infufion. HERNIOLE, ou TurquetTEe | Herniaria, [eu Herba Turca] eft une efpece de Renoüée baffe qui pouffe era de petits rameaux qui fe ré- pandent & s'étendent fur la terre en rond ; elle croît aux lieux fablonneux.On fe fert en Méde- cine de toute la plante ; elle eft rafraïchiflanteëc defficcative , utile dans la cure dés hernies , d'où Jui vient fon nom, dela rétention d’urine, a bri- fer la pierre des reins & de la veflie, à découper & purger le mucilage de l'eftomac & desautres parties , à pouffer labile & les eaux, & à guérir la jauniffe. Matchiole eft le premier qui a décou- vert fa vertu, que l'expérience a coûjours confir- mée depuis. Je lappelle , dit cet Auteur, perte Renoñce, d'autres la nomment par fon effet Her- niola , parce que prife en breuvage elle ef fingu- liére aux hernies ou ruptures des inteftins ; & j'aiappris de gens dignes de foi que Gabriel Fal- lope de Mutine en a guéri plufeurs par le moyen de cette feule herbe. Toute la plante réduire en oudte, & prife en vin eft non feulement bonne à la difficulté d'urine, mais de plus elle ire à AU MAES | DE ve travelle des reins, & la fair fortir dchors , & mê-. me quelques-uns aflürent qu’elle eft fouverainé pour rompre la pierre de la veffie , la faifane fortir peu à peu. prenant tous les jours une drag. me de fa poudre en vin blanc. Hollier affüre que le fuc de l’Hèrniole tiré par exprefion bû dans du vin blanc eft un reméde incomparable & in. faillible qui guérit les defcentes en neuf jours fans manquer ; on peut en mêmetemps l’appli. quer extérieurement fur la partie en forme de cataplafne, ou bien faire des onguens de fon fuc pour fouder & raermir la rupture, après avoir remis l’inteftin ou l’épiploon:Certe Herbe eft pa- rcillement finguliére dans toutes les playes tant internes qu'externes en qualité de Vulnéraire; & comme ces fortes de plantes font ordinairement diurétiques , celle-ci eft admirable pour pouffer l'urine & les fables arrêtez dans les canaux des uretéres, & ne manque guéres de réüflir dans la cure des coliques néphrériques: HESTRE , ou Fau | Fagws ] eft un grand & gros arbre rameux qui croît dans les champs, dans les plaines , aux lieux montagneux un peu humides. Ses feüilles font déterfives, aftringen- tes, , rafraïchiflantes , propres pour les maux de bouche ou de gorge en gargarifmes. Appliquées fur les enflures chaudes , elles y font bonnes , &z les réfolvent, Onles mâche quand on a mal aux gencives & aux lévres. Pilées & appliquées, elles fortifient les membres engourdis ; les noyaux du fruit font propres , étant mangez , pour adoucir les acretez des reins , pour faciliter la fortie de la pierre & du gravier, L'eau qui fe trouve dans les creux des troncs du Fau fert à la IOgNE , STa- telle & feu volage tant des hommes que des che. Si; 276 HIkR vaux ,bœufs & brebis , fi on les enlave ;ceque Tragus écrit avoir expérimenté aux hommes &c aux brebis. La décoction des feüilles , quand elles font tendres , arrête le flux de ventre , car elles font aftringentes: L'infufon de la cendre du Fau faite en vin blanc étant bûc , ft propre à faire fortir La pierre & la gravelle des reins. HIRONDÉLLE [ Æirurdo | eft un Ovyfeau connu de tout lemonde. L'Hirondelle eft fpéci- fique contre l’épileplie ; ellé convient a la hopi- rude & à la foiblelfe de la vüû calcinée & enduite avec du miel ; elle remédie à l’efquinancie & à linflammation de la luette mangée en fubftance, ou calcinée & avalée en forme de cendres. Ee cœur guérit Pépileple, fortifie la mémoire , & quelques-uns lavalent contre la fiévre quarte. Le fang pañle pour être bon aux maux dés yeux; celui qui fe tire fous l’aîle droite eft le meilleur. Le nid d'Hirondelles eft fpécifique contre l’efquinancie 8e l'inflammation des amygs dales ; on en fait un cataplafme en la maniére fuivante. Prenez un nid d'Hirondelles comme il fe trouve plaqué avec les petits, s'il yena, pilez le tout, faites-le cuire, puis pañlez-le par untamis pour en faire un cataplafme à appliquer fur la région de l’inflammation. Ce cataplafme s'applique feul avec quelques huiles. Amatus Luftanus en a guéri plufieurs efquinancies, En voici un autre de Minficthus. Prenez deux nids d'Hirondelles , verfez deffusune fufffante quan- tité d’eau fimple, pilez le tout, faites-le cuire, paffez la pulpe par un tamis ,ajoûtez-y une once d'huile de Camomille, & autant de celle de fleurs de Lisblanc avec un jaune d'œuf, faites du tout un cataplafñne pour appliquer fur la partie. La HCM 297 oudre d'Hirondellescalcinées, & fpécialement A fumées mêlées avec du miel, & enduites font fouveraines contre l’efquinancie, & l'in flammation des amygdales , pour réfoudre avance la fuppuration , ou pour rompre l’abfcès quand la fuppuration eft faite. On peut pareillemeng faire ce liniment à la luctte enflammée. Les fu- mées de l’Hirondelle font extrémement chau- des , difcuflives , acres & apéritives, Leur prin- cipal ufage eft contre la morfure du chien enra- gé tant intérieurement qu'extérieurement , con- tre la colique néphrétique prifes intérieurement, & pour lâcher le ventre en forme de fuppof- toires. HOMME [ Homo. } Ses cheveux font propres pour abatre les vapeurs, fi en les brûlant on les fait {encir aux malades. On en tire par la diftilla- Cheveux, tion un fel très-volatile & pénétrant qui al + même vertu que celui du crane humain. On en diftille une eau dont on oint la tête avec du miel pour faire venir & croître les cheveux : réduits en cendres, & faupoudrez {ur la tête, ils remé- gient à la léthargic, & aux autres affections fo- poreufes ; on boit cette cendre contre la jaunifle, L’haleine d’un Homme à jeun arrête l’ophthal- mie, diffipe les inflammations des yeux , & les rétablit au rapport de Burrhus dans fon Epitre à Barrholin. Les nourrices , pour éclaircir la vûe de leurs petits enfans, mâchent le matin à jeun de la femence de Fenoüil , puis elles leur fou- flent doucement aux yeux. Les ongles des doiçts & des pieds font vomitifs , étant rapez & donnez intérieurement en fubftance au poids d’un fcru- pule ; ou bien infufez dans du vin au poids de deux fcrupules, Knophelius , pour purger les Siij Häliine. Créles. $Salive. Odures des Orislles. Lait de Ferme. Vrine. 178 HOM Soldats à Farmée par haut & par bas , faifoit in+ fufer les rognüres de leurs propres ongles dans du vin chaud durant la nuit. Schroder les prés pare ainfi. Prenez une dragme de rafures d'on- gles , & 12 onces de bon vin, mertez macérer le tout jufqu’à ce qu'il falfe un mucilage , filtrez la liqueur , & ajoûrez à la filtration une once d’ef- prit de vin, puis gardez le tout pour l’ufage. La rife eft d’une dragme à fix , ou une onceau plus. La falive d’un Homme à jeun eft eftimée contre les morfures venimeules des ferpens , des chiens enragez , les ulcéres, les dartres , les deman- gcailons , & les autres infections de la peau, Un grain d'Orge mâche à jeun, & appliqué fur l'or- gcolet petite tumeur dela paupiére , fert ale mû- tir, l'ouvrir & le réfoudre, On applique auffi les grains de Froment mâchez long-tems à jeun fur les clous avec fuccès. Les ordures des oreilles qu'on appelle Cereuma , étant avalées font un re- méde fouverain contre la colique: appliquées extérieurement elles cuériflent la piquûre du fcorpion, les piquûres des nerfs , confolident les playes, les fiflures & les crevales de la peau. On les Fait cuire avec de l'huile de noix tirée par expreffion , & on en compofeun Baume fingu- lier pour les playes récentes. Le lait de femme et rafraichiffant , adouciffant ,maturatif ; peéto- ral, propre pour la phthifie, & pour les autres maladies de confomption ; maïs pour bien faire il faut que le malade le tete. On en met auffi dans les yeux pour en adoucir les acretez, & tem pérer les inflammations. L'urine eft chaude , deMiccative , abfterfive , difcullive, mondifica- tive ; elle réfifte à la pourriture, & eft d’un grand ufage dans l'obftruction du foye, de la rate , de è HOM 279 la véficule du fel , pour préferver de la pefte, foulager la goutte, guérir l'hydropifie, la jau: nifle, & diffiper les vapeurs prife intérieure. ment ; & pluficurs perfonnes , felon Zacutus Lu fitanus , ont été guéries des morfures de vipéres, pour avoir bû quelques onces d'urine. L’urine du mari bûc par {a femmeen travail facilite l’ac- couchement |, comme l'expérience journaliére fait foi. Les clyftéres de l'urine d’un jeune gar- çon vierge bien fain font fpécifiques dans la cure de l’hydropifie tympanite, foit qu'on les don- ne d'urine feule , foit qu'on y falle cuire des plantes carminatives : fi on y fait cuire des fe- mences de Daucus , de Fenoürl & de Cumin, la même urine fera bonne à boire dans la même maladie, Appliquée extérieurement elle defféche la gale, réfout les tumeurs ,mondifie les playes empüifonnées, guérit les playes. faites par le fer , émpêche la gangréne, lâche le ventre en clyftére, nettoye les ordures de la tête mêlée avec du falpètre , appaife la fiévre appliquée aux pouls , guérit les ulcéres des oreilles | & re: médie aux rougeurs des yeux diftillée dedans , Ôce letremblèment des membres en lotion ,dif- fipe la tumeur de la luerte en gargarifme , ap- paife la douleur de rate en forme de cataplafime avec delacendre. Lorfqu’on la prend par dedans, il faut Pavaler toute récente à la quantité de cinq ou fix oncés. Ettmuller dic qu’un Goutteux seit guéri en donnant à manger à un chien ou à un Cochon uñ morceau de. lard ou de chair de Porcqu'ilavoit fait boüillir dans {à propreurine; d'autres. y font cuire un œuf au lieu de chair , le faifant manger à un Chatou à un Chien, {edé- livieut de la fiévre qui va par tranfplantation à S iii Fiente. 280 HOM l'animal. La Fiente humaine eft appellée par Pas racelie le Soufre occidenral, & fort à propos, felon Glauber , puifqu’elle contient un foufre fembla- ble au foufre minéral. Elle eft digeltive, amol- lifante, maturative , anodine , réfolutive., On s’en fert d'ordinaire pour caler ‘les douleurs! caufées par RER en forme de cataplafme, pour mürir les charbons peftilentiels , clous, & . autres tumeurs, pour guérir le phlegmon de læ gotge , ou l’efquinancie étant defféclite’, pilce & enduite mêlée avec du miel , & pour appaifer les inflammations des playes ; quelquefois on Vor: donne intérieurement dans l’efquinancie brûlée, & ajoûrée à quelque potion ; on la donne de l& même maniére dans les fiévres pour atrèrer lac: cès. La prife eft de deux dragmes. Elle calme la douleur de la podagie , f on l’applique toute chaude fur la partie, Mile far les charbons & bu: bons peftilenticls , elle appaife la douleur , attire le venin, fuppure, & mürit promrement. On ent _a fait plufieurs expériences dans une pelte.Getté fente eft un fingulier reméde pour fes morfures des animaux venimeux & enragez; & on dit qu'il y a un certain ferpent dans l'Inde Orien< tale fi venimeux , que ceux qui en font piquez meurent en huit heures , à moins qu'ils ne met: rent de leur fiente fur la piquûre avant ce tems- là. Le Mapellus eft fi mortel, que celui qui en avale meurt au bout de quatre heures , à moins qu'il navale de la fente humaine féche ou chau- de dans quelque liqueur. Ea groffeur d’une ave- line de cetre fiente avalée le matin à jeun eft très-efficace , tant pour guérir , que pour pré- ferver de la pefte. Elle cft fort ufitée contre leg forcileges , dit Etémuller ; on Papphique feule ; TG HOM. 28i eu avec de l'ail fur la douleur , ou bien avec dé l'Afa fœrida ,\&j tout ce que le Sorcier mangé {ent fi fort la merde & l'ail , qu'il eft contraint de lever le fortilege, L'hémorragie ceffe auffi-tôt Sangs qu'on abà quelques gouttes du lang qui fe perd; ou qu'on a jetté dans le feu un linge trempé dans le même fang , ce qui eft vrai , fur tou à l'égard du fang qui fort de la matrice, Le fang fortane du nez ; enduit au front, , ou fouflé dans le nez ; defléché fur une pelle chaude ; ou pris en même tems diffous dans du vin, arrête l’hémorragie du nez, Les Vers quis'engendrent dans les inteftins pers des par les cruditez fe donnent en poudre par de inteflinsg däns pour chaffer les Vers des enfans ; Mais un Auteur moderne n'approuve pas cé reméde , & croit que certe poudre eft plus capable d’en en- gendrer de nouveaux , & d'augmenter leur nom: bre , que déle diminuer. Les Poux avalez VIvans Po temédient à la jaunifle & à l’atrophie ; & mis ; dans luretre, ils font piffèr dans les fuppreffions : :: de l'urine, Pour guérir la fiévre quarte on faie avaler au malade cinq ou fix poux d'homme, lüs ou moins felon leur groffeur à l’entrée de Bet Après avoir parlé de lutilité que la Mé- decine tire de l'Homme vivant, il eft a propos dé marquer celle qu'il lui procure après fa mort, La Mumie eft un cadavre d'homme , de femme, #umie, ou d'enfant , qui eft embaumé & defléché, Lee Premiéres Mumies ont été tirées des fepulchres des anciens Egyptiens fous les Pyramides dont on voit encore de beaux reftes ‘en quelques lieux du Grand Caire, La commune qu'on nous ap- Poite n'eft point cette véritable Mumie d’Ea gypre quieft très-rare; & ceux qui en ont quel- que partie la gardent dans leurs cabinets comme Graie. 282 HOM une grande curiofté, Celle qu'on trouve chez les Droguiltes vient des cadavres de diverfes per+ fonnes queles Juifs , ou même les Chrétiensem- baumentaprès les avoir vuidez de leurs entrail: les & de leur cervelleavec de la myrrhe ; de l'A. loës , de l’Encens , du Bitume de Judée, & plu. fieurs autres drogues ; ils mettent {écher au four ces corpsembaumez pour les priver de toute leur humidité phlegmarique , & pour y ‘faire péné: trer les gommes , afin qu'ils puiffent fe confers ver. 1] fautchoifir la Mumie nette , belle , noire; d'une odeut aflez forte, &qui n'eft point défa- we gréable. Elle réfout le fang. caillé après leschu- tes , purge.larêre, foulage les points de la ratek guérit la toux ; elle convient aux affections froix des della tête ,à l'épilepfie au vertige , à la;paz ralyfe. La prife eft de deux dragmes. Elle réñifte à la gangréne., -confolide les. playes ;.elle ft propre pour les contufions ,.& pour empêcher que le fangine fe caille dans le corps. Ea Graile “humaine fortifie ;diffout ; adoucit les douleurs !, remer les contractions ; ramollit les duretez'des cicatrices , remplie les cavitez de la petite VC ques , au tremblement , à larelaxation des ten- dons, à la contraction & dureté des. fibres, aux contractions {ubites& endurciffemens des ren- dons de la paralylie & du tremblement, On la mêle avec du Baume du Perou & de l'huile d'Afpic pour la rendre plus pénétrante & plus, émolliente. Le liniment de graiffe humaine bien mêlée avec l'efprit de vitriol eft-crès- pénétrant, Sufré dans laridité des membres, à caufe de fa. gtande pénétration. Les Os humains font deflic…, Gifs ; difcuffifs saftriétifs ; &c par conféquens, role ; elle eft falutaire aux affections paralyti- HOM È 18; propres à arrêter toutes fortes de flux , aux ca tarres , à la dyffenterie , à la lienterie , &c. ils calment ‘outre cela les douleurs des articles ; ils fe préparent par la méthode ordinaire en les! broyant avec une eau convenable. La dent d’un hommemortde langueur appliquée fur une dent carriée la fait tomber d’elle-même, Le Crane humain eft une boëte offeufe qui renferme le cerveau de l’homme, On doit choifir celui d’un jeune homme d’un bon tempérament qui foit mort de mort violente , & qui n’ait paintété in. humé. 1] faut fe contenter de le raper, & de le mettre en poudre fans le calciner ; car la çalci< nation fait diffiper le fel volatile en quitconfifte fa principale vertu. 11 eft propre pour l’apoplés xie, l’épilepfe , & pour les autres maladies du cerveau. On choifit les cranes des enfans pour les enfans épileptiques ; on le mêle avec de F eau de fleurs de Tillau , ou quelqu’autre eau anti. épileptique. La dofe eft depuis demi fcrupule à deux ferupules. Ettmuller dit avoir connu un Païfan qui avec la fimple rafure de crane hu- main préfervoit , & guérifloit de l’épilepfe plu. fieurs malades jeunes & adultes ; elle eft éprou. vée contre la peur noëturne , quieft l’avant-cou. riére de l’épilepfie, Boire dans un crane d'Hom- me mort de mort violente eftun reméde expéri. menté contre les écroüclles ; c’étoit le fecrer d'Hartman,& l'expérience du Docteur Michaël, qui a guéri une fcrophuleufe par ce moyen. L'Ufnée humaine eft une petite moule verdâtre qui naît fur les cranes des cadavres d'Hommes® où de Femmes pendus , lefquels ont été fort long-tems expofez à l'air : iln'aît auffi quelque- fois de l'Ufnée fur les os des cadavres humains Dent d'u$ mort. d Crane Choix Ufnce, Min d'an Cadanvre. PRES 284 ë HOU qui ont demeure long-tems expofez à l'air; mais elle n’eft pas eftimée fi bonne que celle du crane. L'ufnée eft fortaftringente , propre pour arrêter l’hémorragie du nez étant mile dans les narines. On guérit les écroüelles , les verruës, & autres tumeurs en diverfes parties du corps, en appli- quant deffus la main d’un Homme ou d’une Fem- me morts de maladie , & l'y laiffant jufqu’à ce que le froid pénétre la rumeur , & que la main du mort s’échauffe un peu, ce qu’on peut réitérer. pluficurs fois. | HOUBLON [ Lwpulus, five Eupus Srlitta- rins Jeft une plante qui monteen ferpentant, Il yen a deux cfpeces, une furnommée mâle , & l'autre femelle. Le mâle porte fleurs & fruits, &c la femelle qui eft plus bafle , & moins belle que lui , ne porte que rarement des fruits. L'un & l’autre Houblon croiffent dans les hayes , le long des chemins ,aux bords des ruifleaux, La eur & le fruit font employez dans la compofi- tion de la biére ; c’eft pourquoi an cultive le Houblon mâle avec grand foin en Angleterre, en Flandre , &aux autres Pays froids où elle eft fort en ufage. Les fleurs du Houblon font chau- des, defficcatives , améres , anodines & difcuf. fives. Leur principal ufage eft dans l'obftruétion de la rate & du foye , dans la jauniffe, le mal hypochondriaque , la rétention de l'urine & des mois en décoction. L’ufage externe eft pour ap- paifer la douleur ; & guérir les contufions. Le Houblon mangé au Printems en forme d’Afper- es , ou en falade , purifiele fang , & préferve de É gale. La cendre des tiges, auffi-bien que la graine font propres contre les vers des inteftins. Les Acurs macérées dans du petit lait de chévre, HO U # $ font recommandées pour purifier le fang ; elles font admirables dans le fcorbut , le mal hypo- chondriaque, & celui de la rate, la gale , l’her. pe, & les autres infetions de la peau ; leur dé. coétion éteignant entiérement le levain morbi- fique qui eft comme implanté dans la maffe du fançc. Le fyrop de Houblon putifie pareillement le fing ainfi que le fuc des fommitez , & celui de Fumeterre; HOUX »er1r, ou Rusc { Rufcus > five Bruf- cus | eft un petit arbrifleau dont les feüilles font femblables a celles du Myrthe, mais plus rudes, pointuës & piquantes , qui font toûjours vertes : Al croît aux lieux rudes & pierreux dans les bois. On fe fert de {es branches pour faire des balets, & en Médecine de fes bayes & de fa racine qui eft chaude & defficcative, &une des cinq apéri- tives , d'une faveurauftére ,un peu amére ,inci- five , atténuante. Son poncipal ufage eft dans Pobftruction du foye!) dé lasratei&-desianeres vifcéres, & fpécialement dans les cachexies;elle eft outre cela recommandée en tifané dans l'hy- dropifie , ifchurie, ftrangurie, & dyfurie, & la pierre des reins. Les os qui font danse fruit du petit Houx pris en poudre dans du vinblanc font bons contre la pierre & la gravelle, auffi-bien ue la décoction de fa racine ; Qui convientaufi D , fuivant tous les Auteurs ,ala cure des écroüelles en forme de poudre, La prife eft d’une dragme tous les matins feule dans du vin , ou avec la racine de Scrophulaire, ou de Fi. lipendule, La racine , & fur tout les bayes de Rufc réduites en forme de conferveavec du {u.. cre font propres à la gonorrhée, La dofe eft de deux dragmes à demi-once, # 186 | HU À HUILE [ Oleum ] eft une liqueur compotée de plufeurs particules branchuës , onctucufe ; graffe inflammable ; qu'on tire, ou a fort de lufñieurs corps naturels. On peut divifer les Hui- feu en naturelles & en artificielles. Les naturelles fon comme le Liquidambar , la Térébenthine qui fortent par les incifions qu'on a faites aux arbres: L'Huile de Pétrole qui découle des fentes des rochers. Les artificielles font comme les Hui- les qu'on tire par expreffion , ou par diftillation, ou qu'on prépare par coétion , où par infuñon: Nous donnerons des exemples de celles qu'on prépare par coction, par infufion, & par €x- preffion : pour celles qu’on tire par diftillation , élles regardent la chymie, & nous n’en parlerons point icii HUILE ; fa proportion avec La Cire dans la com- pofition des Onguens , des Cérats, ©" des Linimens. La proportion ordinaire de l’Huile & dela Cire dans la compofition des Onguens eft de trois on- ces de Cire fur douze onces d'Huile ; & fi l’on doit y mêler des poudres, on peut y ef MEELE de- puis une once jufqu'à deux , & même quelque- fois on excede cette proportion. On met quatre ænces de Cire fur douze onces d'Huile dans la compofition des Cérats , au lieu qu’on fe con- tence de deux onces de Cire fur douze onces d'Huile , lorfqu’on veut faire un Liniment. On doit néanmoins avoir égard à la faifon , & met- tre tant foit peu plus de Cire en Efté qu’on ne fe- roit en Hyver. Mais parce que bien fouvent les defcriprions des Onguens contiennent des Réfi- nes, des Axonges, ou des Suifs, & même des Gommes qui tiennent en partie lieu & place de Cire , il eft fort néceflaire que le Pharmacien ÿ | HUI | _ 287 ait un égard particulier, & qu'il fçache fi bien proportionner les uns & les autres, & fi bien faire le mélange de tous les médicamens, que l’u: nion & la confiftence en puiflent être loüables, 11 faut auf qu’il fçache bien employer & mé- nager fon feu , & même quelquefois s’en paffer tout-a-fait , fuivant la nature des Onguens. La Cire blanche eft la meilleure pour les Onguens froids, & la jaune eft mcilleure que la blanche aux Onguens chauds. HUILES , leur cuiffon an Bain- Marie. On prend un chaudron aflez grand , au fond duquel on met une tuile fufhfamment large fur laquelle on pofe le vaifleau où eft l’infufon, qu'on lie par en haut avec une petite ficelle aux deux té. ons de l’anfe du chaudron , afin qu’il ne vacile ni d'un côté ni d’autre. Il yen a quimettent de la aille fous ledit vaifleau au lieu de tuile , &tout à l’entôur d’icelui, ce qui n’eftque mieux. Le vaifleau doit être feulement plein de ladite infu- fion à quatre bons doigts près du bord , afin que par l’ébullition elle ne forte point dehors ; cela fait , on verfe de l’eau dans le chaudron à quatre ou cinq doigts près du bord dudit vaiffeau , & on la fair boüillir doucement fur le fourneau de feu de charbon clair & allumé jufqu’à ce que pref- que toute l'humidité foit exhalée ce que vous reconnoïtrez, quand quelques gouttes étant jet- tées dans le feu , elles s’enflamment fans petiller, ou faifant bien peu de bruit : cela étant ainfi, vous la retirerez hors du feu ; & étant un peu re- froidie, vous la paflerez par une forte roileavee médiocre expreffion, Si pendant l’ébullition vous étes obligé de remettre d’autre eau dans le chaudron, la précédente étant éboüillie d’une Nota. 188 HUI bonne partie , il la faut faire chauffer auparas vant que de l'y verfer ; parce que fi vous l’y met- œiez froide, le vaiffeau fe cafferoit , & l'infufñon fe perdroit. HUILES, manière commode de leur communi- quer Les vertus des plantes. Mettez vos herbes fé- ëhes en poudre dans le mortier de fonte , & jet- rez deflus de l'Huile d'Olive, en les incorpo- rant bien enfemble avec le pilon, enfuite faites les digérer au Bain-Maric pendant 24. heures , puis exprimez & paflez par un linge ; mettez la colature dans une bouteille de verre double au oleil, ou au Bain-Marie jufqu’à ce que les féces étant précipitées, l'Huile foit clarifiée , que vous retirerez par inclination pour le befoin dans une bouteille de verre bien bouchée. HUILES, ou BAUMES, marque de leur parfaite cuiffon. Dans chaque livre d'Huile on met com- munément infufer cinq ou fix onces de fleurs ou de feüilles , l'infufion des Huiles étant faite, on les met boüillir. dans la bafline deftinée à cela fur le fourneau de charbon allumé à petit feu égal. Or vous connoîtrez que quafi toute l'humidité des fimplés defquels les Huiles tirentleur vertu eft exhaléc ; lorfqu'en prenant avec l’efpatule un peu du fond de la baffine, & le jettant au feu auffi-tôt il s’enflamme , faifant bien peu debruit, alors vous l’ôterez du feu, & étant un peure- froidie , vous la pafferez par une forte toile avec médiocre expreflion, & vous la mettrez dans des bouteilles de verre double, que vous bou- cherez bien d’un papier double , & d’un parche- min moüillé par deflus , la confervant pour le befoin. HUILES RUILES' PRE PARE'ES PAR COCTION. HUILE d'Aunée. Vous aurez unc livre dera- tines d'Aunée des mieux nourries , récemment cucillies , vous les raperez , & vous les ferez boüillir à petit feu avec demi-livre de vin rouge & deux livres d'huile d'Olive jufqu'à la con- fomption de l’humidité aqueufe , vous coulerez la liqueur avec forte expreflion, & vous garde- rez l'huile pour le befoin, Elle eft propre pour guérir la gratelle & les dartres elle eft HR tive ; on en frotte les parties malades. HUILE de bayes de Morelle. Vous choifrez une livre de bayes de Morelle mûres , des plus grofles , vous les écraferez bien dans un mor_ uer , & vous les ferez boüillir à petit feu avec trois livres d’huile commune prefque jufqu’à confomption du fuc, vous coulerez l'huile, ex- primant fortement lemarc , vous la laifferez dé purer , puis l'ayant verfée par inclination , vous la garderez pour le befoin, Elle cft rafraichi(. fante , & propre à condenfer & à arrêter les hu meurs. On s'en fert pour les playes enflammées : elle entre dans l’Onguenc Pompholix, HUILE de bayes d'Teble, Mettez des bayes d'Yeble dans une bouteille de verre double, en- foncez-la dans le fumier d’une étable à Brebis x & l'y laiffez quarante jours fans y toucher , ret:- rez la bouteille au bout de ce tems , & vous ÿ trouverez une huile qui fe fera faite de ces bayes. Elle guérit les gouttes , fion en frotte la partie douloureufe. HUILE de Capres fimple. On peut préparer une huile de Capres fimple avec une partie dé es boutons de Caprier nouvellement cucillis & écrafez , & deux parties d'huile qu’on fera cuire 290 HÜI di à petit feu jufqu'à confomption de pr fque toute l'humidité , & qu’on coulera enfuite pour la garder pour le befoin. Elle eft eftimée propre pour les douleurs, & pour les obfructions de la rate ; elle eft réfolu- tive, & par conféquent bonne pour ramollir les {chirres , & les autres humeurs groffiéres. On en frotte les parties malades. HUILÉ de Courge pour la Pleurefre. On prend des Courges longues ni trop , ni trop peu müres, qui ayent acquis leur groffeur naturelle , & affez tendres pour qu'on y puiffe faire entrer l’ongle ; on les rariffe à la façon des Navets où des Raves, enforte qu'on n'en ôte que la petite peau exté- rieure , & que l'écorce paroilfe verte. On les coupe de toute leur longueur, de la largeur d'un doit, & de l’épaiffeur d’un demi écu blanc, la pulpe blanche ne fervant de rien ici ; on prend pareil poids d'huile d'Olive de la plus vieille qu'on peut trouver , que d’écorce de Courge, on les met dans unpot de terre neuf le plus fort qu'on peut trouver ; & quiait un couvercle de même matiére qui joigne bien, & on faitboüillir Vhuile & l'écorce de Courge À feu modéré de charbon , ou autre braife fans flamme jufqu'’a ce que les écorces de Courge foient toutes {éches , ue Pon ôte avec une écumoire de fer, & on pale huile à travers un gros linge; enfuite on remet certe huile dans le pot bien nettoyé , ON le porte chez un Maréchal ou Serrurier où il y ait une forge ; & fi on n’a pas cette commodité, on fait. affez de feu chez foi pour faire rougit du fer. On fait couper d'une barre de fer pur, qui n'ait point encore fervi, fix petits carreaux dela largeur de deux travers de doigt, & de lalongueur de la Moitié de la main, on les fait bien roupgir, on met ledit pot dans une terrine, afin que s’il fe caffe, l'huile ne oit point perdué;on éteint dans l’huilé un des carreaux de fer rougis | & on met le couvercle fur le pot ; l’huile étant un peu refroi. die, on y en remet un autre, & on fait rougir de nouveau celui qu’on a tiré, & ainfi de tous les autres qui doivent être auffi rougis & éteints -dans l'huile chacun trois fois | & on aura l'huile dans fa perfection , & en état de guérir la Pleu- réfie, Cette extinétion de carreaux de fer fe doit faire à l’air dans un jardin , ou dans une court, à caufe de la puanteur qu'elle rend, Cette Huile fe peut garder plufieurs années : elle eft néanmoins meilleure faite tous les ans. . Pour s’en fervir dans le befoin , on en fait bien chauffer la quantité dont on a befoin, & on lap- plique fur la partie douloureufe le plus chaude- ment que le malade le peut fouffrir , on y met un peu d’étoupes chaudes , & un linge qui ait fervi plié en quatre bien chauffé par deflus , & une bande pour bien contenir le tout en état, afin que le malade en fe remüant ne puiffe rien dé- placer ; & s’il y a douleur de plufieurs côtez $ comme il arrive fouvent, on fait l’onction par- tout, & fi elle change de lieu , on change l’onc- tion, & on la fait partout où la douleur fe fait fentir. Si dans cinq ou fix heures le malade ne crache pas après la premiére onction, ce qui ar- rive rarement , on vient à une feconde quine manque point d'ouvrir l’abfcès , & de rendre la fanté, Ce reméde a guéri dés milliers de perfon- nes défefpérées en Efpagne, à Rome, & à Turin, & a té donné au Public par une perfonne char: Tij Nota. 292 BÜI | table , après en avoit fair une infinité d’expérien- ces dans des Hôpitaux. * HUILE de For. Enflammez une quantité de Foin, puis l'éreignez incontinent , après met- tez-le fur des charbons , & pendant qu'il fe ré- {oudra en fumée , érendez deflus une plaque de £er , il s’y amaflera une liqueur oléagineufe , qui eft appellée Huile de Foin. Elle eft finguliére pour les dartres , feu Saint Antoine ,rogne , & âpreté de cuir. HUILE de Grenoilles. Prenez dix ou douze Grenoüilles vivantes ,coupez-les en morceaux, & les mettez dans un pot de terre vernifié , vet- {ez deffus aufi-tôt dix-huit onces d’huile de Lin, couvrez le pot exaétement , & le placez au Bain- Marie botillant , laiffez-l’y fept ou huit heures , enfuite coulez l'huile , exprimant fortement les Grenoüilles , laiffez-la repofer , & la verfez par inclination pour la dépurer de fes féces. Elle adoucit , ellerempére les inflammations , elle excire le fommeil étant appliquée aux tem- pes, elle appaife la douleur de la goutte ; on en frotte les parties douloureufes. On peut faire de la même maniére les Huiles de Crapauds, d'Ecrevifles de riviére , & des au- tres animaux aquatiques. HUILE de Mafic. Prenez fix onces de Mañtic bien pur, pulvérifez-le groffiérement, & le met- tez dans un pot vernillé, verfez dedans une livre & demie d’huile rofat , & deux onces de bon vin, couvrez le pot, & le placez fur un feu médio- cre pour faire bouillir doucement la matiére juf- qu’à ce que le Maftic foit diffout , cequiarrivera en peu de tems , coulez l’Huile , & la gardez. Elle fortifie le cerveau , les nerfs, les ointu- HUI 293 res , l’eftomac , elle arrête le vomiffement , on en frotte les parties affoiblies : on en met aufñfi dans les lavemens pour la lienterie pour la dyf- fenterie depuis demi-once jufqu’à une once & demie. Le Maftic étant une Réfine, il & diffout fort aifément dans l’huile , ainfi on peut fe dif- penfer d'y mettre du vin. HUILE de petits Chiens. Prenez deux petits, Chiens nouveaux-nez, mettez-les dans un pot de terre verniflé avec douze onces de vers de terre vivans bien lavez & décorgez de leur terre, ver- fez deffus trois livres d'huile d'Olive, couvrez le potexactement , placezile au Bain-Marie , MEt- tez du feu deffous pour faire boüillir l’eau pen dant douze heures ; ou jufqu'à ce que les petits Chiens & les Vers foient bien cuits, vous coule rez alors l'huile avec forte expreffion, vous la laifferez dépurer , vous la féparerez de fes féces , la verfant par inclination dansun autre vaiffeau, vous y démêlerez trois onces de Térébenthine claire , & une once d’efprit de vin ,& vous GAL derez ce mélange, qui ef l’Huile de petits Chiens. Elle eft fort bonne pour fortifier les nerfs ; pour la fciatique, pour la paralyfe, pour diffou.. dre & réloudre les catarres qui viennent de pi- tuite froide & vifqueufe ; on en'frorte les épau- les , l’épine du dos, & les autres parties ma- lades. Si les Chiens font bien petits , on en mettra quatre ou cinq. HUILE de Peuplier. Prenez une livre d’yeux de Peuplier récemment cueillies , pilez-les bien dans un mortier , mettez-les dans une cruche , verfez deflus trois livres d'huile , & demi-livre de vin rouge, bouchez la cruche , & l’expofez Ti Nota, Noide 204 HUIT | huit jours au foleil ,ou en un autre lieu chaud puis faites boüillir la matiére à petit feu juf- qu’à confomption du vin , coulez l’huile avec forte expreflion, & l'ayant laiffé dépurer , gar- dez-la pour le befoin. Elle adoucit én rafraïchiffant , elle eftbonné pour les inflammations , pour la brûlure enta- mée , elle eft réfolutive. Le vin eft plüôt préjudiciable qu’utile dans cette compoñtion , parce qu'il détruitune partie de la vertu rafraîchiffante des boutons de Peu plier qui fait leur plus grande vertu , il feroit bon de le retrancher ; l'humidité des yeux de Peuplier fuffit pour la coction del'Huile. J HUILE de Tabac fimple. Pilez des feüilles de Tabac mâle , quand la plante eft dans fa vigueur vers le mois de Septembre, tirez-en le jus par expreffion , mêlez-le avec une égale quantité d'huile d'Olive , faites boüillir ce mélange juf- w’à ce que le fuc de Tabac foit confumé , cou- Lez Phuile , & la gardez pour le befoin, | Elle eft réfolutive ; on peut s’en fervir pour fondre & pour diffiper les fchirres & les autres tumeurs elle eft auffi très-bonne pour les playes, ulcéres , dartres, brülures , & autres infections de la peau. On peut préparer de la mêmé maniére l’huile de Ciguë , de Bugle , de Brunelle, de Mille- feille , & autres plantes femblables. HUILE d Euphorbe fimple. Mettez douze on- ces d'huile d'Olive dans une baffine fur le feu, & quand elle fera bien chaude vous ÿ mêlerez dix dragmes d’Euphorbe en poudre , qui s’y fon- dra en un inftant, vous coulerez la diffolution, & vous garderez cette Huile pour le befoin. ETUI 29 Elle eft réfolutive , propre pour diffoudre les humeurs glaireufes froides , pour le rhumatifme, ” pour la paralyfie, pour la léthargie; on en frotte les parties malades. HUILE d'Oignon. 11 faut prendre une livre d'huile d'Olive, & deux ou trois Oignons mé- diocres pefans environ un quarteron, qu’il faut peler ; & couper par roüelles, & mettre l'huile & les Oignons enfemble dans un chaudron fur le feu, & les faire boüillir jufqu’à ce que l’Oi- gnon foit bién cuit; cela fait , retirez le chaudron de deflus le feu , & y verfez environ le poids d’une once de chaux vive pilée , & cependant remüez le tout avec une efpatule ou bâton, de peur que la chaux ne faffe furmonter l'huile , & perdre tout ; & pour l’éviter , il fera bon de met- tre le chaudron dans quelque plat ou terrine,afin que rien ne fe perde ; le tout étant un peu repo- é , vous le pafferez dans une toile , & le verferez dans un pot pour le befoin. Elle eft bonne pour toutes playes nouvelle- ment faites , pourvû qu'il n’y ait point d’os offenfé ; elle eft bonne aufli pour toute foulure, écorchure ,tumeur , enflure , pour toutes fortes de brülures, pourvû qu’elle y foit appliquée de bonne heure : & pour s’en fervir, il ne faut qu’en frotter le mal, & l’enveloper d’un linge trempé dans l’Huile. HUILE Verte vulnéraire. Prenez demi-livre d'huile d'Olive , & autant d’huile de Lin, faites_ les boüillir enfemble dans une poële fur du feu de charbon, retirez la poêle du feu, laiflez bien re. froidir le mélange, & y filezune livre de Téré- benthine commune, & remüez le tout pendant une demi-heure avec une efpatule de bois , re- Tüij Naofli 296 HUI | mettez la poêle un peu de tems für le feu ‘puis ÿ ver{ez petit à petit une once de Verd-de-gris en poudre fubrile , en remiüant bien le cout un pèt fur le feu, & mettez enfuite l'Huile dansune cfu- che de grès. ne 3 le Elie eft excellente pour les playes, bleffutes, meurtriflures , toutes foulures ou chutes de haut; on en frotte la partie, l'ayant fait chauffer aupa- ravant , avec un linge bien chaud trempé dans ladite huile ; & avant que de Fappliquer , il faut laver la playe avecdu vin tiéde. On laiffe le pre- mier & le fecond appareil chacun 24. heures fur Jemal , & après on y met un emplâtre de Dia- alme. HUILES PREPAREES PAR INFUSION ET COCTION. HUILE de Caffor fimple. Pulvérifez groffére- ment une once de Caftor , & le mettez dans um pot de terre verniflé , verfez deflus douze onces de vieille huile, & deux onces de vin, couvrez le pot , & le placez dans le fuinier chaud , ouau foleil pendant fix jours pour y laiffer digérer la matiére , enfuite vous le mettrez au Bain-Marie boüillant fept ou huit heures , vous coulerez l'huile toute chaude , vous la laifferez dépurer par réfidence, vous la verferez par inclination pour La féparer , de fes féces , & vous la garderez dans un vaiffleau bien bouché. Elle eft eftimée pour les maladies du cerveau qui viennent d’une pituite crafle : on s’en fert dans la paralyfe, dans les convulfons, léthar- pics , dans les friffonnemens ; on en frotte les épaules & l’épine du dos. | On peut préparer une Huile de Caftor fans feu , en mêlant trois onces de ecinture de Caftor Faite dans l’efprit de vin avec douze onces d’hui- le d'Olive. HUILE 4e Coins. Prenez.:une livre de Poires de Coins qui ne foient pas tout-à-fait muüres, ra- pez-les', & les mettez tremper dans une livre d'huile d'Olive pendant 24. heures fur les cen. dres chaudes en un pot de terre couvert , faites enfuite boüillir l’infufion à petit feu pendant un quart d’heure, coulez-la avec expreflion , mettez infufer dérechef dans l’huile coulée une pareille quantité de Coins apéz comme aupa- ravant , faites boüillir doucement l’infufon ju- qu’à confomption de l'humidité du Coin , coulez l'huile exprimant fortement le marc ; & la gar- dez pour le befoin, Elle eft fort aftringente, elle fortifie l’efto- mac , elle arrête le vomiffement & les füeurs im. modérées ; on en frotte l’eftomac, la poitrine & l'épine du dos, On peut en mettre dans les lave mens aftringens depuis demi-once jufqu’à deux onces. Plufeurs font leur Huile de Coin avec partics égales de fuc de Coin & d'huile , qu'ils font boüillir doucement enfemble : jufqu’à confom. ption du fuc; mais l’Huile de Coin faite par cette derniére méthode n’eft pas fi aftringente que celle qui eft faite avec le Coinmême. HUILE de Concombre fauvage. Prenez demi. livre de racines de Concombre fauvage bien hourries , & récemment cueillies , coupez-le Par petits morceaux , pilez-les bien ; & les met. tez dans une cruche , verfez deflus trois livres d'huile d'Olive , & une livre & demie de fac de Concombres fauvages nouvellement exprimé , bouchez le vaifleau, & Fexpofez deux ou trois Nota. 293 HUI jours au foleil, ou à un autre lieu chaud , enfuite : faites boüillir l'infufion à petit feu jufqu’àa con- fomption du fuc, coulez lhuile , & la gardez our le befoin. Elle atténuë , elle amollit, elle échauffe , & elle réfour , elle diffipe les humeurs froides du cerveau érant introduite dans le nez avec" petittampon de linge , elle réfout les humeurs fcrophuleufes étant appliquée deflus. Comme le Concombre fauvage eft vifqueux , il faut le laiffer macérer quelque tems quand il aétépilé , & le faire un peu chauffer avant que de l'exprimer pour en tirer le fuc. HUILE de fleurs de Primevêre , ob Herbe à la Paralyfie. X faut cueillir vers lerems de Pafque une quantité de fleurs de Primevére qu'on trouve dans les prairies humides , les éplucher , ëc les mertre dans une bouteille de verre double à gou lot large , & l’emplir à deux doigts près dudit goulot, puis Y verfer deffus de l'huile d'Olive Duff à deux doigts près du goulot , & le couvrir d'un papier double piqué pour le faire boüillir quarante jours ,OU fix femaines au foleil. Elle eft bonne contre toutes fortes de contu- fions ; playes ; douleurs, ou points qui prennent , aux épaules , aux cuiffes , ou ailleurs , & en ma- niére de laffitudes , contre les rhumatifmes , la paralyfe des membres dans fon commencés ment , aux inflammations &c enflures qui vien-, nent aux membres bleffez , ëc où il y a playe. 11 faut frotter de cette huile foir & matin la par, tie malade long-tems avec la main pour la faire | pénétrer , & appliquer par deffus de la veflie de porc , ou au defaut de veflie du vieux par pier frotté entre les mains pour l’amollir , & lérendre mieux deffus la partie. | HUI 299 - HUILE de Marjolaine fimple. Elle fe fait avec la Marjolaine infufée dans l'huile de la même maniére que l'huile de Rofes qui fera décrite ci-après, Elle eft réfolutive , elle fortifie le cerveau, les nerfs, l'eftomac , el e chafle les vents, elle eft bonne pour la fciatique , elle atténuë les vifcofiz tez , on en frotte la partie maladie, On peut met- tre huit poignées d’herbe fur deux livres & demie d'huile, - HUILE de Millepertuis compote. Prenez une livre de fommitez de Millepertuis fleuries nou- vellement cueillies dans leur vigueur, concaffez. les , & les mettez dans unecruche , verfez deflus deux livres d’huile d'Olive, & quatre onces de bon vin rouge, bouchez la cruche , & la placez fur les cendres chaudes, ou au Bain-Marie pout y laiffer la matiére en digeftion pendant 24. heuz res , vous ferez boüillir Iégérement l’infufion, vous la coulerez avec forte expreflion, vous met. trez dans l’huile coulée autant de fleurs de Mil- lepertuis qu'auparavant, vous ferez les mêmes macération, coction & expreflion , vous réïtéré. rez une troifiéme infufion procédant de la mê- me maniére , excepté que vous ferez boüillir plus long-temsl’infuñon, afin d’en diffiper le fuc aqueux : quand l’huile fera coulée , vous la laif. ferez repofer , vous la verferez par inclination pour en féparer les feces , & vous y ferez diflou- dre par une chaleur lente une livre de Térében- thine de Venife , vous mettre la liqueur encore chaude dans une cruche, au col de laquelle vous aurez cinq {crupules de Safran envelopé au large dans un noüet, & fufpendu par un fil, enforte qu'il trempe dans l'huile , vous couvrirez la Nota. Rofes ; mais elle n’a pas tant de vertus que la Ko0 HUI cruche , & vous garderez cette Huile pour le beloin. | Elle atténuë , elle digére , elle réfout,, elle appaile les douleurs caufées par une humeur vifs queufe ; on s’en fert pour fortifier Les nerfs & les jointures , pour la goutte fciatique {eule , où mêlée avec de l’efprit de vin ; on en met dans les playes pour les déterger, & pour les guérif c’eft un Baume très efficace. On doit choifir pour cette Huile les fommites de Millepertuis , lorfqu'il y paroît un petit bou- ton fous la fleur , car c’eft une marque qu'il y4 de la femence, laquelle eft effentielle dans cette préparation , à caufe de l'huile qu’elle contient, -: HUILE de Millepertuis fimple. On fait cette Huile par les feules infufions dela fleur dans ! f’huile d'Olive, comme on prépare l'huile de précédente. à 5: HUILE de Myrrhe par défaillance. Coupez des œufs durcis en éau chaude de long er long , otez les jaunes , mettez en leur place danses cavitez de la Myrrheen poudre fubtile , rejoignez les moitiez , liez-les d’un filet tout au tour, fufpen: dez les œufs en la cave, ouautre lieu frais, mets ant deffous un vaifleau de verre pour recevoir la liqueur qui en découlera , qui {era une diflolu- tion d’une bonne partie de la Myrrhe dans la par- cie aqueufe des blancs d'œufs, vous verferez cette liqueur dans une petite cucurbite de verre, & l'ayant placée au Bain-Marie tiéde, vous en ferez évaporer environ le quart, qui n’eft qu'une humidité fuperfluë capable de corrompre la li- | queur oléagineufe, fi on ly laioit féjourner long-tems , vous la conferverez dans une bou- teille de verre. | HUI soi Elle eft eftimée contre les vices dé la peau , &c employée utilement pour effacer les taches & les cicatrices du vifage , de même que pour gué- rir la gale, les dartres , & même les ulcéres. Son ufage n'eft que pour l'extérieur. On l’'employe ordinairement feule , mais on peut aufi la mêler dans les Pommades , & dans les injections vul- méraires. HUILE de Nard. Vous inciferez menu trois onces de Spic-nard, vous le mettrez dans une cruche , vous verferez deffus quatre onces de bon vin, & dix-huit onces d’huile d'Olive, vous cou- vrirez la cruche , & vous la placerez au foleil , ou dans un autre lieu chaud , pour y laiffer la ma tiére en digeftion pendant huit jours , vous ferez enfuire boüillir l'infufion doucement jufqu’à ce que le vin foit confommé, vous coulerez l'Huile avec expreffion , & vous la garderez pour lebe- foin. Elle raréfie , elle digére, & elle réfouc les hu meurs groffiéres, On l’'employe dans la paraly- fie , dans les tremblemens de nerfs ; on en intro duit avecun petit coton dans les oreilles pour les bourdonnemens. HUILE de Rofes. Prenez des Rofes rouges ré cemment cucïllies , pilez-les, & les mettez dans une cruche, & {ur une livre d’icelles verfez deux livres d'huile d'Olive bouchez la cruche: & l'ex pofez au foleil pendant fept ou huit jours, puis faies boüillir lésérement la matiére, & l’expri- mez fortement par un linge, mettez un autre livre de Rofes rouges dans l’huile coulée, & l'ayant expolée au foleil comme auparavant , vous ferez boüillir l’infufion , & vous l'expri-. merez, vous mettrez pour la troifiéme fois de Nota. 302 HUIT “ouvelles Rofes dans l’Huile coulée , & l'ayant expofée. au foleil pendant quelques jours, vous pourrez garder l'infuñon plufñeurs mois fans la couler jufqu'à ce que vous en aÿez befoin :mais | quand vous voudrez l’achever , vous la ferez | boüillir plus long-tems que les deux autres fois, afin de faire confumer le fuc des Rofes qui pour- roit la faire gâter ; ou fi vous ne la faites pas boüillir affez pour que toute l'humidité aqueufe {e diffipe , vous laiflerez dépurer l'Huile après lavoir coulée , le fuc fe précipitera au fond, &c il fera facile de féparer l'huile du fuc , en la ver- fant par inclination. Elle fortifie & raffermit en adouciffant , elle réfout les fuxions , elle cempére la chaleur des reins & de la tête ; on en frotte chaudement les parties. | L'Huile de Rofes pâles ramollit & réfout plus que l’Huile de Rofes rouges , mais elle ne forti- fie pas tant les parties. On peut préparer de la même manière les Huiles de fleurs d’Aneth, de Boüillon, de Camo- mille, de Geneft ,de Guimauve , de Lis blanc fimple ,de Keiri ou Giroflier jaune qui croît fur les murailles , de Mélilot , de Millepertuis fim- ple, de Millefeüille , de Narciffe blanc , de Ne- nuphar, de Pavot, de Romarin , de Sauge , de Sureau , de Tabac , de Tamaris ,de Troefne, de Yiolette de Mars , de fommitez d’Abfinthe , d'Auronne, de Menthe, de Mouron , de Myr- the, de Ruë, de Sabine, de feconde écorce de : Sureau très-bonne aux brülures , & autres fem- : blables. | HUILE de Tartre par Défaillance. Prenez le | Tartre, ou lie féche qui adhére aux douves au HUIT 303 tour des futailles , & non des deux fonds qui eft trop fale , dans lefquelles il y aura eu de bon vin blanc plütôt que durouge , pulvérifez ce Tartre fubtilement , enfermez-le dans un linge , ou dans une veflie de Bœuf , ou de Pourceau , que vous mettrez cuire fous des cendres chaudes jufqu’à ce qu'il blanchifle ; vous connoîtrez qu'il fera affez brûlé , s’il devient clair, & pique ou brüle la langue , pulvérifez-le, &le mettez au fond d’un + qui fe termine parle bas en pointe com me la chaufle à hypocras , que vous pendrez en l'air à quelque bâton dans la cave, ou autre lieu froid pendant huit jours tant qu’il foit réfout en Huile ; fi elle ne coule pas , ferrez & exprimezle fac, ayant deffous un vaifleau de verre pour re- cevoir la liqueur qui en diftillera , laquelle n°eft pas proprement une huile , mais une eau acre & rouffètre. Elle eft bonne pour toutes fortes de gratelles , dartres , teigne mauvaife , & autres affections de la peau, pour les playes , les ulcéres, les verruës, les rides du vifage qu’elle nettoye; elle empêche la chute des cheveux, & les fait revenir quand ils font tombez ; elle blanchic le cuivre & l’ar. gent; elle ôteles taches du linge, fi on les en frotre étant chaude. HUILE de Veys de terre. Choififfez trois livres de Vers de terre des plus gros , lavez-les dans de l'eau, & les mettez infufer dans trois livres d'huile, & unelivre & demie de vin blanc pen- dant 24. heures , enfuite faites boüillir l’infufon à petit feu jufqu’à confomption du vin , coulez le tout avec expreffion, & gardez la colature pour le befoin, Elle eft bonne pour ramollir & pour fortifier Nota. #04 HU! les nerfs , pôur les douleurs des joïntutes , pouf, réfoudre les tumeurs, pour les diflocations, pour les foulures , playes & ulcéres. On en frotie les parties malades , & on applique deflus une com- prefle trempée dedans. Pour avoir des Vers de terre, vous aurez U gros bâton long d'environ cinq pieds, affez gros, & fort pointu par un bout, lequel vous ficherez un pied avant dans terre dans un lieu humide , prenez-le enfuite parle bout d'en haut, & lé- branlez fortement en tournant , COMME fi vous le vouliez arracher , continuant ce branlement demi quart d'heure {ans difcontinüer , ni re= müerles pieds du lieu où vous les avez platez, tous les Vers qui feront àune toife autour forti- font fur la terre,à caufe qu'ils s’y trouveront trop preffez par le mouvement que VOUS ferez. Ou bien bêchez dans un lieu humide , {ous une gouttiere , à l'ombre du foleil, fur cout deflous quelque groffe pierre que vousaurez détournée; ou bien encore répandez au lieu où vous croyez qu'il y a des vers une décoction de graine ou de feüilles de Chanvre, ou de feuilles de Noÿer, ou d'écorces vertes de Noix, & les Vers ae ront de tefre. HUILE d'Iris. Prenez une livre de racines d'Iris des plus groffes , & des mieux nourrles, rapez-les, & les mettez avec demi-livre de fleurs dela même plante dans une cruche, verfez deffus cinq livres d'huile commune , bouchez la cru- che, & la mettez fur les cendres chaudes , où au Bain_-Marie pour y laïffer la matiére en digel- tion pendant 24. heures, faires enfuire boüillir ! légérement l’infufon, coulez-la avec expreflion, metrez infufer de nouvelles racines & de nou- | velles HUI 305$ velles fleurs d’Iris dans l'huile coulée , & faites la coction & l’expreffion comme auparavant ; réitérez pour la troifiéme fois, mettez en infu_ fion de nouvelles racines & fleurs dans l'Hui- le coulée , mais vous laifferez boüillir la matiére plus long-tems , afin de faire confumer le fuc de l'Iris, vous coulerez enfin la liqueur avec ex- preffion , & vous garderez l'Huile pour le be. foin. Elle atténuc , elle déterge, & elle réfour puif- famment, On s’en fert pour les rumeurs froides ; pour les écroüelles , pour avancer la fuppura- tion. | HUILES TIRE'ES PAR EXPRESSION. HUILE d'Amandes améres. Prenez des Aman- des améres récemment féchées , des plus groffes, dépoüillées de leurs coquilles , effuyezles forte ment dans plufeurs linges un peu rudes pour en Oter la crafle, piles-les dans un mortier de mar- bre jufqu’a ce qu’elles foient bien en pâte, fai- tes-les chauffer fur un petit feu dans uneterrine verniflée , envelopez cetre pâte dans un fac ,ou dans un morceau de toile forte, mettez-la entre deux plaques de bois de Noyer à la preffe, pofez deffous un plat de fayance ou d’étain #& preflez doucement la matiére au commencement pour faire couler l’Huile peu à peu, fans que la toile fe creve ; mais quand il en fera forti quelque quan- tité , vous preflerez le plus fortement que vous pourrez , & il en fortira une Huile claire qui ne fera point amére ; car l’amertume des Amandes demeure dans la partiegroffiére , & vous garde rez cette Huile dans une bouteille. Elle fait fortir les pierres & la gravelle des reins ,elle excite l’urine , elle diffipe le bourdon. Noîa. ic6 ; HUI 9 nement d'oreilles ; on s’en fert pour emporter les taches de la peau. La dofe par la bouche ef depuis demi-once jufqu’àa une once, & en lave. meñt dépuis demi-once jufqu'à deux onces. On en iaftillé quelques gouttes dans les oreillesavec un pétit coton pour le bourdonnement & la fur dité ; on la mêle auffi quelquefois en cette occa. fonavecun peu d'Eau de vie. L'Huile d’Amandes améres ne différe d'avec PHuile d’Amandes douces qu'en ce qu’elle fe garde plus long-tems qu’elle fans ferancir. La pâte des Amandes améres eft un poifon pour les poules, elle ne fait aucun mal aux au- tres animaux; on s’en fert pour nettoyer les mains. On peut tirer les Huiles des noyaux des fruits, & des femences bien oléagineufes à la maniére de celle d'Amandes améres ; mais quandil s’agit de direr l'Huile d’une femence peu oléagineufe par expreffion , comme de PAnis , ou quand l’Huile éft naturellement figée , comme dans la Mufca- de ; il faut faire chauffer la matiére bien pilée à H vapeur de l’eau ou du vin , puis la preffer très- fortement. LUILE Amendes douces. On procédera pour tirer l'Huile d’Amandes douces de la même ma- niére que nous venons de marquer pour tirer rclle d’Amandes améres , excepté qu'on ne fera point chauffer celles-ci, quand elles feront réduites en pate. À ._ Elle adoucit les acretez de la trachée artére & de la poitrine , elle excirel'urine, elle appaife les dou'eurs de la colique néphrétique en faifante couler la pierre, le fable, ou les phlezmes du ein à la veffie; elle appaife les renchées des ferme + HUI 307 mes en couche, & celles des petits enfans, La dofe eft depuis deux dragmes jufqu’àa une once & demie, On s’en fert auf extérieurement pout ramollir & pour adoucir, Il ne faut ni peler ni chauffér les Amandes douces avant que de les prefler , comine quel- ques-uns font , parce que pour les peler il les faut mettre dans l’eau chaude dont elles font empreintes ; & dans l’expreflion l’eau coulant avec l'Huile, elle.la fait rancir par la fuite, &les chauffant , on en tire à la verité un peu plus d'Huile , mais elle eft d’un goût défagréable & acre, il vaut donc mieux en avoir moins , & qu'elle foit plus douce, On peut tirer de l’Huile de Noix fans feu, comme de l’Huile d’Amandes douces. Elle eft propre pour appaifer les coliques & les trenchées en clyftére , pour les playes & pour les ulcéres , foulures , piquüres de nerfs , gale, dartres & tumeurs, HUILE de b4yes de Laurier. Prenez une bonne quantité de bayes de Laurier mûres, & nouvel lement cueillies , concaflez-les bien , & les met. tez dans une grande chaudiére, verfez deflus affez d’eau pour qu’elle couvre les bayes à la hau- teur d'un pied , faites boüillir la matiére pendant une heure au moins, puis vous coulerez la li queur toute boüillante , exprimant le marc à la -prefle le plus fortement que vous pourrez , vous laifferez refroidir la colature , & vous trouverez une Huile verte & figée , nageante fur l’eau, vous la ramafferez , c’eft l’Anile de Laurier. Vous battrez derechefle marc preffé, vous le mettrez boüillir dans de nouvelle eau , ou dans la même; vous lexprimerez comme auparavant ; & après Vi Nota; Nota. INoia. 308 HUI Avoir laiflé refroidir l’expreffion , vous recueil lirez l'Huile furnageante , qui ne fera pas fi belle ni fi bonne que la premiére, vous la garderez à part. L'Huile de Laurier raréfie, ouvre ,amollit, & fortifie les nerfs , elle chafle les vents ; on s’en fert pour la paralyfie, foibleffe de nerfs, pour réfoudreles tumeurs , pour les catarres , pour la goutte fciatique , pour fe préferver de la cram- pe , pour la colique venteufe : on en frotte chau- dement les parties, onen mêle auffi dans les la- vemens depuis demi-once jufqu’à une once &c demie ; on peut même en faire prendre quelques gouttes par la bouche. On prépare de la même maniére les Huiles de bayes de Lentifque , de Licrre, de Myrtilles, de Palme, de Geniévre, d’Yeble. HUILE de Fromemr, Comprimez du Froment entre deux lames de fer médiocrement embra- fées ou bien chaudes , ou entre une pierre de marbre, & une épaiffe platine de fer chaude, re- cevez-en l'Huile quiendiftille , ou bien ôtez l’é- corcedu Froment , puis le diftillez à la façon de l'Huile des Phil Oféphes, Cette Huile chaude appliquée nertoye les ta- ches de la peau, guérit les dartres, fiftules , & fiflures ou fentes de la peau , comme auffi la tei- ane des enfans. On prépare de cette maniére les Huiles d'Or- ge, de Senevé, & autres graines oléagineufes. HUILE d'Oeufr. Prenez des Ocufs de fept ou huit jours, & non pas plus frais ; parce qu'étant trop vifqueux , l'Huile ne s’en fépareroit pas bien , faites-les boüillir dans de l’eau jufqu’à ce qu'ils foient durs, vous en féparerez la coquille & le blanc, vous émierez les jaunes dans une terrine que vous placerez fur un petir feu, vous agiterez la matiére avec une efpatule jufqu’à ce qu'elle roufliffe un peu , & qu’il en forte comme de la moëlle fondue , qu’il n’en forte plus de va- peur , & qu'elle commence à fe mettre en écu- me , vous la mettrez alors promtement dans un fac de voile de Chanvre forte , & vous l’expri- merez le plus fortement que vous paë des plaques chaudes, il en fortirs chaude que vous garderez. Mrs: Elle eft propre pour radoucir la peau ; pour en ôter les cicatrices , pour remplir les cavitez de la petite vérole ; pour les crevailes des mains, des lévres , & des autres parties, pour la brûlure , pour guérir les dartres | pour faire revenir le poil , pour les ulcéres fiftuleux & malins, dont Hoffman dit avoir vû des guérifons, pour appai- fer les douleurs , pour adoucir les äpretez de la peau , pour ôter les cicatrices demeurées aux en- droits brülez , & principalement pour les ulcères des membranes du cerveau. Si après que l’Huile jaune a été exprimée on retire le marc des œufs de la prefe , qu'on leré. duife en poudre, & qu’on le torréfie par un feu un peu plus fort qu'auparavant, le remuanttoû. jours avec une efpatule , il femettra en écume , à caufe d’une humidité vifqueufe qu’il contient, il faudra alors le remettre chaudement à la preffe, il en fortira une Huile brune qui fentira plus : l’empireume que la précédente, & qui fera moin. dre en vertu , parce qu'elle aura été plus torré. fée. HUITRE [ Of-e1 ] eft un poiffon à coquille rraiffant dans la Mer , connu de tout le monde, Vas Nof#, 10 HYD L'Huitte excite le fommeil étant mangée , éllè emporte les bubons peftilentiels , & attire à foi tout le venin, Si le bubon eft fous l’aiffelle , il faut lier l'Huitre à la partie du bras par où palfe la veine axillaire ; s’il eft aux aînes, on la liera fur la ligne de la cuiffe qui défigne la veine cru- rale, Les Huitres auffi-bien que les Ecrevifles font d'une grande utilité aux phrhifiques & aux heiques; Se Lindanus fait mention d’une fiévre hed ique enfuite de l’ulcére du poumon parfaite. ie 2 par un long ufage d'Huitres. ES aille d'Huitre étant calcinée au feu , & pulvé- rifée , eft apéritive , déterfive , defficcative, pro- pre pour nettoyer les dents , pour exciter l'urine, pour appaifer la douleur des hémorroïdes incor- porée avec du beurre frais nouveau battu , non lavé ni falé, pour les ulcéres faupoudrée deffus : Prife au poids d’une dragme avec du vin blanc, ou fricaflée avec des œufs & de l'huile d'Olive en forme d'Omelerte mangée & appliquée fur la playe , elle empêche les fuites ficheufes des morfures des bêtes enragées , ce qu'ona éprou- vé plufieurs fois avec fuccès. Voyez ci-après au mot Poudre pour la rage. To. HYDROMEL pour la Gravelle. Prenez une TT bonne poignée de racines de Guimauve bien la- vées, mettez-les dans un coquemar tenant deux pintes , rempli d’eau de riviére , de fontaine , ou de pluye , faires-les boüillir jufqu'à la confom- ption du tiers en les écumant, puis ajoûtez-y deux bonnes cuillerées de bon Miel de Narbon- ne, ou à fon defaut de celui du Pays le plus beau & le plus dur’, faites boüillir le tout enfemble une centaine de boüillons en l'écumant, parce que le Miel laiffe un excrément qui s'attache au vaifleau. | HYD 31 Pour l'ufage on en prendra les trois ou quatre derniers jours de chaque lune fans difcontinüia. tion un demi-feptier a jeun ,& on fe proménera enluite doucement trois petites heures fans rien prendre, On y peut ajoûcer , fi on veut, le jus d'un demi Citron , ou deux ou trois doigts de bon vin blanc, Au defaut de racine de Guimauve fraichement tirée deterre, qui eft la meilleure , on peut fe fervir de la féche cueillie en remscon. venable, RE *. HYDROMEL Veux, Mettez dans une baf_ fine de cuivre étamée quatre livres de Miel blanc & vingr livres d’eau de pluye vers léqui- noxe du Printems , faites-les cuire enfemble par un petit feu jufqu’a la confomption d'environ le tiers de l'humidité , ou jufqu’à ce qu'un œuf puiffe nager dedans , vous écumerez cependant la liqueur , vous la verferez dans un baril, vous lexpoferez à la chaleur du foleil, ou dansune étuve pendant quarante jours , ou jufqu’à ce que la liqueur ne fermente plus , l’agitant de temsen tems , enfuite vous le boucherez, & vous le garderez dans la cave, Il ne faut emplir que les deux tiers du baril, afin que la fermentation ait de l’efpace, & qu'il ne fe perde rien, vous ne boucherez le baril pen. dant la fermentation que d’un papier ou d’un lin. g° ; mais quand elle feraachevée , & que lebaril era à la cave, vous le boucherez avec {1 bonde en la maniére ordinaire ; fi on leremplitd’Hy. dromel vineux , il fe confervera mieux. Il fortifie l’eftomac, il réjoüic le cœur, il eft propre pour exciter le mouvement des efprits, On l’employe plus fouvent pour le délice que pour la Médecine ; car il eft pour le moins auffi V'üÿ Nofzz Nota. Cho1x. V'ertnse 312 HYD HYP | agréable au goût, & auffi vineux que du Vix d'Efpagne ; il lui reffemble même beaucoup. La dofe eft depuis demi-once jufqu'a deux _onces. On ne s’en fert que deux ou trois mois après qu'il eft compofé ; fon goût approche dela Mal- voifie. On s'en peur-fervir aux mêmes ufages qu’on fe fert du Vin d’Efpagne ; & fi l’on en büû- voir par excès , il enyvreroit de même. Les Hol- Jandois & autres Nations des Pays froids en boï- vent au lieu de Vin. HYDROMEL ordinaire. 1] fe prépare comme l'Hydromel vineux, excepté qu'on ne le fait point fermenter. On fait fouvent des Hydromels vulnéraires avec des décoétions d’herbes vulnéraires & un peu de Miel , pour en faire boire à ceux qui font malades du poumon. HYPOCISTE [ Æypociflis ] eft une efpece de rejetton qui fortau Printems dela racine d’une ef- pece deCiffus allez commun auxPaïs chauds,com- ie en Provence , en Languedoc. On coupe cette petite plante vers le mois de May , on la pile ,& on en tire par expreffion du fucacide , lequelon fait évaporer fur le feu en confiftence d’Extrait dur & noir, comme le fuc de Réglifle , qu'on forme en petits pains. Il doit être choifi récent , pefant , noir fans odeur de brûlé , d’un goût aci- de & aftringent. 11 eft rafraîchiffant , defliccatif, & très-aftringent. Son principal ufage eft pour arrêter toutes fortes de flux ; fçavoir la diarrhée, la lienterie , la dyffenterie , le flux des hémorroï- des , levomiffement , le crachement de fang par une chute. Il fert à fortifier le foye, l’eftomac, & les autres vifcéres trop humides -il entre dans la Thériaque , & dans l’Emplâtre du Prieur de HYP LYS ME, Cabriéres pour les defcentes. Comme il et rare, on fe fert du fuc d’Acacia en fa place , quia à peu rès les mêmes vertus que lui. HYPOCRAS Eau. Prenez demi-livre de bon Sucre , deux dragmes de Canelle concaifte, deux pintes d'Eau, mettez le tout enfemble dans un vaifleau au coin de la cheminée toute la nuit, le lendemain matin coulez & paffez le tout par la chauffe cinq ou fix fois. Autrement prenez le Sucre & l'Eau que vous mettrez enfemble dans le vaifleau qui y refteront toutela nuit, lelende- main matin vous les paflerez deux ou trois fois par la chauffe, puis vous y jetterez dedans la Ca- nelle concaflée , & vous repallerez l’eau fucrée par deflus cinq ou fix fois , & vôtre Hypoecras fera fait. Il eft bon pour les bilieux , & pour fortifier l’eftomac. HYPOCRAS de Vin. Prenez une once & de- mie de Canelle concaffée , deux fcrupules de Gi- rofle , quatre fcrupules de Graines de Paradis 3 trois dragmes de Gingembre, vous les concafle- rez , & vousles ferez infufer dans quatre pintes de bon Vin l’efpace de quatre ou cinq heures, vous y ajoûterez dix-huit onces de Sucre , & vous coulerez deux ou trois fois le tout par la chauffe. 11 fortifie très-bien l’eftomac, le cœur , & le cerveau travaillé des maladies & intempéries froides & humides, mais il nuit aux bilieux & Migraineux. HYSSOPE [ Æyfopus ] eft une plante aro- matique qu'on cultive dans les jardins. On fe fert en Médecine des fetiilles avec les fleurs cuil. hes en Août. Certe herbe eft chaude, defficca- 14 Es & dotiée de parties ténuës : elle découne ; ouvre & déterge. Son ufage eft dans les malae dies tartareufes du poumon, dans la toux, V’afthe me, & autres maladies de la poitrine, On Pré fére l'Hyffope à l’Abfnthe pour conforter Pef romac en décoction ou en infufñon. Son fyrop tant fimple que compofé fait puiffamment ex- pectorer les muciiages de l'eftomac & du pou- mon après les avoir diffous. La poudre d'Hyflo- pe donnée dans de l’'Hydromel ef très-bonne pour les pulmoniques. Le fyrop d'Hyffopepris fouvent avec quatre fois autant d’eau de Pa+ riétaire fait vuider la gravelle & le calcul des reins. La tifanc faite avec Hyffope, Figues, Rue, Micl & Eau , eft bonne à l’afthme & à la vieille toux. Pour les meurtriffures & contulons des ge on pile des fommitez d’Hyffope qu'on en- erme dans un noüetde linge , pour les faire boüillir dans de l’eau qu’on applique fur les yeux ; ce qui fait diffoudre à vûe d'œil le fang rumelé, Contre le tintement d'oreille on en re- çoit dedans la fumée avec un entonnoir. L’her- be pilée avec l'huile , & enduite fait mourir les poux. I AU ques [| Jacoben, Senecio ma or, [eu ZA f Fos fanëli Facob: | eft une efpece de SRÉEA| Sencçon qui croit aux lieux humides dans les champs. Cette plante eft apéritive, vul- néraire émolliente,dérerfive,réfolutive, Les Mo st ACOBE'E , ou HERBE pr S. Jac- . | JALT/ 1 31$ dernes ont reconnu par expérience qu'elle guérit merveilleufement les playes, & eft bonne aux entrailles ; ce qu'un homme incommodé depuis trois ans d’un feu qui le dévoroit dans les en- trailles a éprouvé avec fuccès ; car ayant pris le {oir en fe couchant pendant deux ou trois mois de la décoction de cette plante faite en eau , a été parfaitement guéri. Appliquée fur les fiftules elle les empêche d'augmenter , & les guérit, Son fuc pris en gargarifme guérit les inflammations & les apoftumes du gofer. JALAP [ Frlapium, five falapa ] eft une racine grile ,réfineufe , qu’on nousapporte féche cou- pée par tranches des Indes Occidentales. La plante qu’elle porte quand elle eft dans la terre, felon le Pere Plumier Religieux Minime , & M. Tournefort , eft une efpece de Belle de nuitainf nommée , à caufe que fa fleur s’épanoüit la nuit, & elle fe referme au moindre rayon du foleil, Les Fleuriftes l’appellent encore ÆAferveille an Perou. On doit choifir la racine de Jalap en roüelles épaifles , compactes , parfemées de vei. nes réfineules, difhciles à rompreavecles mains, mais faciles à cafler avec le pilon , de couleur grife , d’un goût un peu acre. Elle purge fort bien parle ventre toutes les humeurs, mais prin. cipalement les férofitez. On s’en fert pour l’hy- dropifie | pour la goutte, pour les rhumatifmes, pour les obftructions, La dofe en fubftance eft de demi fcrupule à un fcrupule , & en infufon d'une dragme & demie à deux dragmes.. On en donne fix grains aux petits enfans , douze aux grands , & un fcrupule aux adultes les plus ro. buftes. Bartholin rapporte qu'un malade ayant pris une dragme de racine de Jalap eut foixante Choix: Vertuss Choix. V'ertus. Choïxe y16 JAY IMP {ciles , & mourut , quoique la même dofe ne fit sien à un autre. Lorfque le Jalapeft frais & ré. cent, il purge vigoureufement , & il ne faut pas en donner plus d’un ferupule; mais s’il eft vieux, la faculté purgative ef diminuée, & on en peut donner un peu plus , mais rarement. L'Extraitde Jalap fe prépare avec l'efprit de vin , verfant la liqueur par inclination, & la faifant évaporer jutqu'a confiftence réquife. La prife eft de demi {crupule à un ferupule. JAYS , ou Jayet[ Gagates ] eft une pierre bi. tumineufe qui fe trouve ordinairement en Cili- cie , auprès de la chure du Fleuve appellé G«- gr. ; c'eft de la qu'eilea pris fon nom. 1] faut choilir le Jayet net, dur d'un beau noir luifant 3 On en trouve quantité en Flandre & dans le Bra« baut. 11 eft émollient, difeuffif, & bon pour guérir la colique venteufe , fi on en prend une dragme réduite en poudre très-fine durant fepe jouis confécutifs. Ætius lallume , puis il éteint dans du vin , pour faire boire dans la paffion car- diaque. IMPERATOIRE , ou Orrucxe | Impera- toria | five Offrucium | eft une plante qui croit dans les jardins , & fur les montagnes, On ne fe fert que de fa racine en Médecine : celle des montagnes a plus de force que celle des jardins , & lui doit étre préférée. On nous lFapporte fes che du Mont d’or d'Auvergne , & de plufieurs autres hautes montagnes. On doit la choifir affez groffe ,.bien nourrie , difficile à rompre, de cou- leur bruneen dehors , verdâtre en dedans, d’une odeur'& d’un goût aromatique & piquante. Elle eft d’une faveur acre , chaude, defficcative, aléxipharmaque , fudorifique ,atténuante , apée ee ES 2 SO SG Cd INF 317 tive ; elle eft ufitée dans les maladics de mor. füres venimeufes , pour difloudre & expectorer le rartre des poumons , & corriger la puanteur de l’haleine, dans les maladies phlegmatiques dé la cète, la paralyfe , l’apopléxie, les cruditez d’eftomac , la fiévre quarte , la colique venteufe pour laquelle elle eft excellente, Son ufage ex terne eft dans la douieur des dents en forme de gargarifme , dans les catarres en forme d’étu ves , dans les tumeurs & la goutte froide, dans la gale de la tête en forme delotion , dans la gale invétérée en forme deliniment incorporée avec la graïfle de Porc, pour tirer les balles & les fleches du corps en forme d’emplâtre, On dif- tille une eau de l’herbe quand elle eft prête à fleurir. INFUSION T Zafufro ] eft une préparation par laquelle on met tremper un Médicament pendant quelque tems dans une liqueur conve- nable. INFUSION e Rhubarbe contre La Bile. Prenez deux dragmes de Rhubarbe coupée par petits morceaux , faites boüillir une chopine d’eau, & au premier boüillon verfez-la {ur la Rhubarbe mife dans une cruche de grès, & la bouchez bien avec du liége & du linge, pour conferver les ef. prits de la Rhubarbe, Cette Infufon fe doit faire du foir au matin, auquel vous en prendrez un verre, & l’autre verre trois heures après le difner fans manger de deux heures aprés. Si le premier verre vous purge trop , vous ne prendrez le fe- cond que le lendemain matin, Le marc de la Rhubarbe étant {ché à l’om: bre peut fervir de machicatoire, INFUSION fébrifuge. Vous mettrez demi. 318 INF once de Quinquina réduit en poudre dans un pot convenable avec environ demi-poignée de fom- mitez de petite Centaurée , & trois chopines de bon vin rouge, vous boucherez bien le pot , & vous le ferez infufer fur des cendres chaudes , où au Bain-Marie à feu fort lent pendant un jour & une nuit, vous en donnerez un Vérre au COM mencement de l'accès des fiévres intermittentes, ayant auparavant purgé le malade, INFUSION purgative. Prenez trois dragmes de bon Sené de Levant mondé de fes petits ba- tons & des feüilles jaunes & noires, mettez-le dans un pot de Fayance avec un fcrupule de fel de Tartre , verfez deffus fix onces d’eau chaude , laquelle vaut mieux qu'une décoction pour être bien purgative , COUVrez Le pot , & le placez fur les cendres chaudes , pour l'y laiffer pendant la nuit ; le lendemain matin faites frémir l'Infufñon fur le feu, & la couiez par une étamine avec ex- preffion , & vous l'avaletez à jeun, prenant deux heures après un boüillon aux herbes. AUTRE. Prenez demi-once de Sené mondé comme deflus, & une dragme de femence de Fenoüil, ou d’Anis verd, mettez-les dans une écuelle , & verfez par deffus fix onces de Tifane ordinaire bien chaude , couvrez l’écuelle , & la mettez au coin du feu, ou autre lieu peu chaud , afin de laiffer infufer les médicamens pendant la puit, le matin faites boüillir le Séné fur un ré- chaut , pallez le tout par un linge en le preffant médiocrement , délayez dans la colature une once & demie de fyrop de Rofes pâles , & avalez le tout à jeun un peu froid, & trois heures après vous prendrez un boüillon maigre, gardant la chambre ce jour-là. Far TS a ÉRts ie, INT INS 419 s NE L Zrjettio ] eft un médicament liquide qu’on jette par le moyen d’une feringue dans la veffic , dans les playes, ulcéres, fiftules N & autres endroits femblables, 11 eft fait d’une liqueur convenable au mal qu’on veut foulager, & l’Injection fe fait depuis demi-once jufqu’à deux : il y en a pour appaifer les douleurs , pour faire fortir la pierte , & d’autres pour les playes, ulcéres, & fiftules , {oit qu'on les veuille déter. ger , deflécher ,on conglutiner. INJECTION suinerair.. On coupera par pe- tits morceaux une once d’Ariftoloche , on la fera boüillir dans dix-huit onces de vin blanc jufqu’à la diminution du tiers, on coulera la décoction k exprimant le marc, on mêlera dans la colature une once & demie de Miel rofat, demi-oncede teinture d’Aloës , & autant de celle de Myrrhe ponr faire une Injettion , qui eft propre pour ra- réfier ,pour déterger, pour réfoudre , Pour ré. filter à la gangréne. On en feringue dans les playes, on en imbibe des tentes, des pluma- ceaux , des compreffes qu’on applique fur les layes. On peut fuivant les occafñions fubftituer le Sucre au Miel rofat. On employe auffi fouvent en Injection l’Eau vulnéraire d’Arquebufade , l'Eau de Chaux : PEau Phagédénique. INSTRUMENS &T vaisseaux NE CFSSAI- RES A UN PHARMACIEN. Un Mortier de fer ou de bronze pefant cin- quante ou foixante livres , plus ou moins avec fon pilon de mème matiére ; un petit Mortier pes fant quatre où cinqlivres auffi avec fon pilon de mêine matiére, Un moyen Mortier de marbre avec fon pilon 20 INS de bois, & un Mortier de piefre avec Je mème pilon. : Un gros Biftortier ; ou Rouleau de bois qui fert pour mélanger les médicaméns , & pour étendre lestablertes ; un autre moyen Biftortier. Deux grandes Efpatules de fer , deux moyen nes, & deux petites pour monder la Cafe 518 pour autres chofes ; deux Efpatules de bois. Un Carré de bois, ou Carreleravecun clou à chaque coin, pour tenir les étamines ou blan- chets que l’onmet deflus, pour palfer les décoc- tions , &C. Un Fourneau de fer. eux grandes Baflines de cuivre rouge , l'une pour cuire les décoctions, fyrops , &c. l’autre pour compofer les Onguens & les Emplâtres. Deux Poëlons de cuivre rouge à longue queuc« Une grande Rape de fer blanc pour raper les Coins , les Pommes , &c. Deux Cuilliers percées , une grande , & l’au- ÉrepEtÉent Lpaa Deux Preffes ferrées avec leurs plaques & chevilles de fer ,une pour preffer les Fruits, & l'autre pour prefler les Onguens & les Décoc+ tions. _ UnRéfrigératoire de cuivre rouge pour diftil- ler les Eaux. | | Deux ou trois Placs de fer blanc. Une grande Balance avec {es Poids de plomb. Une petite Balance avec les poids de Marc. Troisou quatre Framines d’un quartier ou da- yantage de large cffoflées. . Deux ou trois Blanchets d’un cartier & demi de large effofilées. … Une ou deux Chauffes d'Hypocras. ‘ : Dern INS 321 Demi-douzaine de Toiles forres d’utie bonne demi-dune & plus de large , ourlées à l’entour, pour paller les Sucs, Déco&ions, &c. Un Tamis de Crin couvert: Deux autres Tamis communs pour paller les pulpes de Cafe , Tamarins ; Pruneaux: Deux autres pour pafler les Médicamens amers & autres. : $ . Un Mortier de plomb avec fon pilon de mé. me rhatiére, Un Mortier de verre avec fon pilon aufñfi dé -même matières Un Cicotrinoy. Des Cruches & Pots de grès, de fayance , & de terre verniffées pour garder Îles Syrops , Les Electuaires ,les Conferves , les Huiles , les On: guens , &c. Deux grandes Terrines de terre vérnillées, & deux de grès. Troïs Coquamars de terre verniflés, fçavoir un grand , un moyen , & un petits es Vailleaux d’étain , de terre verniflez , OÙ de grès pour faireles infufions. Un t'orphyre, ou une Ecaille dé Mer avec fa mollette. Une fufhfanre quantité de Boêtes pour metre les Médicamens ; on en peur mertre plufieurs dans une boëte. ; Un Couteau de Cordonnier pour couper les bois & les racines. Un Tailloir de bois d'épaiffeur d’un pouce, & large d'un pied en quarré. | Quatre Vaiffeaux de verre pour mettre & fer: set les Poudres dites Cordiales: + Une grande Cuillier de fer pour préparer X. LA le\Plomb , & autres Médicamens. L Quelques Entonnoirs de verreoude grès. Deux Séringues avec leurs canons d’yvoire ou de boüis de diverfes grandeurs, & leurs étuis. Deux où trois Pots d’ctain pour mettre Les elyftéres. uelques Languettes pour filtrer les liqueurs. JOUBARBE GRANDE | Sedum, five ‘'emper- vicum majus | eft une plante baffe dont les feuil- lés difpoltes en rofe font gralfes , charnuës, &c pleines de fuc , laquelle croit fur les murailles & furles toits des maifons de la campagne. On £e fert en Médeciné de fes feüilles qui font ra- fraichiffantes , aftringenres & incraflantes. Leut ufage interne eft dans les fiévres bilieufes , pour érancher la foif, & éteindre la chaleur. On s’en {ert extérieurement dans l’efquinancie. Le Vul- gairea coûtume d’en exprimer le fuc, & d'en faire boire dans les maladies chaudes avec du fucre. La Joubarbeeft employée extérieurement pour adoucir les douleurs de la brülure , de la goutte, des cañcers ; on applique la feuille pile {ur les cors des pieds. Pour rafraîchir dans les maladies aiguës & les fiévres ardentes, on la: pile, & on l'applique en forme de cataplafme fur la tête, ou far le front, ou aux plantes des pieds avec du lair de femme , où du fuc d’Ecre:, villes tiré par expreffion pour remédier à la phrénéfie, & procurer un doux fommeil. Le fuc de Joubarbe mêlé avec le fel Armoniac , puis diftillé donne un gargarifme éprouvé dans l’efd quihañcie:, inflammation du Larynx ; & les autres inflammations du gofier ,ainfi que le {ue exprimé de la mème plante avec des Ecrevifles. . » IPE 323 On doit ces deux gargarifmes à Paracelfe. Lorl- que dans les fiévres ardentes la langue fe deffé: che en plufeurs endroits , le fuc de Joubarbe renu deflus fans l’avaler humeéte fa {Echerefe, calme la douleur de fes fiflures, & les confolide doucement. Ce fuc mélé avec l’eau diftillée, ou: le fuc de Brunelle eft un réméde fälutaire dans ce même cas. Les feüilles de Joubarbe dont on a ôté la furpeau qui couvre la partie interne étant appliquées fur les verrües & fur les cors des ieds foir & matin les ramollit, enforte qu’on be peut arracher à la longue ; & fi on en appli- que fur les ganglions & fur les rodus des parties tendineufes & nerveufes , en les renouvellanc tous les foirs & Îles matins , ces tumeurs fe ra: molliront , & fe diffiperont infenfiblement, IPECACUANHA eft une petite racine oroffe comme le chalumeau d’une plume médiocre, qui nous eft apportée {éche de plufeurs endroits de l’Arcérique. Il y en a de trois efpeces ; une bru- ne ,une grife , & une blanche, La brune eft la plus forte & la plus eftimée de toutes , elle eft compacte , tortuë , ridée pat anneaux, cordée dans fon milieu , difhcile à rompre, d'un goût acre & amer ; elle naît dans le Bréfil fur les mi: nes d’or. On doit choïfir l’Ipecacüanha de l’une & de l’autre efpece gros & bien nourri, 11 ef purgatif & aftringent ; il purge par haut & par bas par fa partie la plus diffoluble , mais il ref ferre & raffermit les fibres des vifcéres par fa partie cerreftre. C’eft un des meilleurs remédes & des plus affurez qu’on ait trouvez jufqu'ici pour la dyflenterie : il arrête auffi les autres cours de ventre, mais non pas avec tant de fu reté, Le gris peut être dennéen dofe plus forte X i Choix ° Vertss. 324 XPE que le brun ; pour le blanc , c’eft Le plus doux des crois ; on le peut donner aux femines groffes &e, aux petits enfans, On prend l’{pecacuanha, felon M. de Maubec, pour la dyflenterie par la bou-: che & en lavement ; on le prend en pilule , én. opiate ,oudélayé dans quelques liqueurs appro- rites, Celles dont on fe fert d'ordinaire pour le délayer font le vin & le botüillon. Le vin con- vient parfaitement, lorfque le malade eft fans fiévre ; & s’il a la févre, le boüillon eft à préfe- rer. Pour la dofe du reméde celle qu'il faut a un homme fait eft de dix-huit graïns ; on peut l'aug- menter {elon les indications : trente-fix grains fuffifent aux plus robuftes ; & ilne faut point al- ler au déla. Le malade doit prendre ce reméde Je matin à jeun, & un boüillon quatre heures: après : il faut qu'il s'empêche autant qu'il pourra de vomir. Si la premiére prife du reméde ne fuf- fit pas, il en faut donner une feconde le lende- main, & même une troifiéme & quatriéme quél- ques autres JOUrS après. Si le malade ne s’en. trouve point foulagé , alors on aura recours à d'autres remédes. : Nous fommes redevables de la éonnoiffance des vertus & dé l’ufage de la racine de lipeca- cuanha à Guillaume Pifon Médecin Hollandois, &-à Georges Marcgravius Médecin Alleinand, qui font les premiers qui ont parlé de cette plan- ré dans leurs Hiftoires naturelles du Brefl im primées dans un même Volume à Airifterdam er 1648: Pifona décrit l’Ipecacuanba brun , & le blanc: & Marcgravius n'a parlé que du brun, PE fon-dit que le brun étant bien féché conferve da vertu plufeurs années , qu'ileft plus fort dansfes opérations que le blanc ; qui agiffapt avec moins IPE 31$ de violence,eft plus propre par cette raifon pour les enfans & pour les ‘femmes groffès, La dofe eft jufqu'a une dragme en poudre prife en fub- ftance , & de deux dragmes plus ou moins felon l’âge & les forces du malade, qu'on fait boüillir dans quatre onces de vin, ou qu’on fait infufer dans de l’eau pendant une nuit, laquelle infufñon fe peut donner , fi on veut , avec une once d'O. xymcel. Le lendemain on fait une feconde , & même une troifiéme décoction de la même ra- cine , qui fe purgeant pas tant par haut & par bas que la premiére fois, fatigue moins le malade affoib'i ,mais le refferre davantage. Pifon ajoûte qu'il ne croit pas qu'on puife trouverun reméde plus excellent & plus affuré que cetre racine, non feulement contre tous les Aux de ventre ac compagnez de fans, ou autres; mais encore con- tre pluñeurs maladies invétérées caufées par des- obfiructions ,& contre les venins , qu’elle chaffe promtement par le vomiffement. Voilà ce qu’il en dit dans le 2. Livre de fa Médecine du Bréfil au chap. r1. des Flux de Ventre, pag. 27. & au chap. 6j. du 4. Eivre des Vertus des Plantes, pag. 101. Marcoravius au chap. 0. de fon r. Ei- vre des Plantes , pag. 11. dit qu’il faut faire {6- cher la racine de l’ipecacuanha à l'ombre, & non au foleil , que, tant fraîche que féche, elle eft amére , & pique la langue par fon acrimonie, qu’il la croit chaude & féche au 2. degré , qu'elle eftabfterfive , propre à déboucher & à débaraffer le corps des mauvaifes humeurs ; que cette plan- te fe plaît dans les forêts humides , & ne vient point dans les jardins y étant tranfplantée. Pour s'en fervir felon lui, on concaffe une ou deux: dragmes de cette. racine qu'on laiffe infufer peñ- X 1ij 326 TRI ant la nuit dans un verre de vin mêlé d’eau, fe matin on fait boüillir le tout légérement, & l'ayant paffé par un linge ; on fait avaler la cola- ture au malade, quien ceft purgé par haut & par bas ; & non feulementil aflure qu'elle eft bonne dans la dyffentérie, mais encore qu'on la donne avec un merveilleux fuccès dans les maladies de l’eftomac. Plus la racine eft nouvelle , plus elle a de force, & elle purge quelques-uns plus par le haut que par le bas. Voilà ce que ces deux habiles Médecins nous ont laïffé par écrit tou- chant la racine de cette plante , dont ils ont fait graver la figure. M. d’Aliveau Docteur en Méde- eine de la Faculté de Montpellier , dans une Let- tre qu'il a écrite aux AutCUrS du Journal de Tré- voux, inférée dans celui du mois d'Avril 1705. affure, fuivant les expériences qu’il a faites étant en Amérique , que non feulement la racine d’Ipecacuanha eft utile en Médecine , mais en- core que les feuilles de cette plante font un re- méde merveilleux pour toutes les maladies de colliquation, les affections de poitrine , les ob- ftructions , les maux d’eftomac , rrès-dangereux aux nouveaux venus dans les Indes Occidenta- les , & pourles regles des femmes. Voilà ce qu'il en dit, fans en marquer l'ufage en particulier. On prétend que M. le Gras Médecin eft le pre- . mier quia apporté en France la racine d’Ipeca- euanha il y a plus de 40 ans. M. Heivétius l'a mife fort en vogue pour la dyflenterie, & au- tres cours de ventre par les belles cures qu'ilena faces. IRIS De Frorrnce ! /ris alba Florentira ] eft une racine blanche, groflé comme le pance, ob- longue , qu'on nous apporte féche de Florence, CPRINT 327 Sa tige eft femblable à celle de nôtre Iris, mais fes feüilles font plus étroites , & fa fleur eft blan- che. On doit la choifir bien nourrie, pefante, compacte , nette, fort blanche , ayant une odeur de violette douce & agréable , d’un goût un peu piquant & amer. Elle eft chaude & féche , inci- five , atténuante , digeftive, abfterfive , émol- liente & béchique. Elle fert intérieurement à purger le mucilage tartareux des poumons , a la toux , à l’afthme , aux trenchées des enfans, à ja rérention des mois des femmes & de l’urine, & extérieurement à effacer les taches & les len- tilles de la peau étant mêlée avec de l’Ellebore & du Miel. Elle remédie a la puanteur de lha- leine étant tenuë dans la bouche ; elle entre dans les collyres pour les maladies des yeux. IRIS, où FLAMBE DEJARDIN | ris noffras, five vulgaris violacea | eft une plante dont les feüilles font larges de deux doigts, roides , canclées , f1- niflant en pointe comme une épée ; elle croit fur les murailles , & on la cultive dans les jardins. On fe fert en Médecine de fa racine qui fe doit cueillir au Printems avant qu’elle poufle. des bourgeons. Elle eft chaude & defliccative , hy- dragooue & fternutatoire. Son ufage interne eft à purger les eaux des hydropiques , & lexterne à netroyer les taches & les demangeaifons de la peau ; elle eft contraire à l’eftomac & aux autres vifcéres , & on doit la corriger par quelque fto- machique. On tire le fuc de la racine fraîche par expreflion après l'avoir pilée , on le laiffe dépu rer par le moyen de la digeftion, puis onle don- ne pour purger les eaux des hydropiques comme un puilfant hydragosue ; la prife eft d’une once a trois, On prend ce jus mêlé avec un jaune X ‘is Choix. Vertus. Choix. erins. 328 IVE par JU] d'œuf frais à demi cuit, ou avec dû Miel, o® avec de l’eau fucrée. La décoction de cette ra- cine délivre des oppilations caufées d'humeur: épaille, provoque l'urine, fait mourir les vers, & poulle le calcul. Les Italiens confifent cette racine récente avec Sucre & Miel , & en ufent pour tous les effets fufdits. IVETTE | Chamapirys lutea folio trifido | eft de plufeurs efpeces : nous parlons ici de celle à fleur jaune qui eft la plus uftée. Elle pouffe des tiges ligneules, veluës & rampantes à terre ; elle _ croît aux lieux incultes , arides & fablonneux. L'herbe entiére fortifie les nerfs, échauffe & défféche , incife & ouvre ; elle pouffe les urines & les mois, & guérit les douleurs de la goutte ; onen peut ufer à la maniére du Thé, Elle eft vulnéraire ; on l’ordonne ordinairement avec le Chamedrys où Germandrée, Cuite dans du vin elle remédie à la jaunifle ; & dans de l’hydro- mel à la fciatique, Potier dit qu’en boiffon elle guérit le piffement de fang, La Conferve faite de fes feüilles & fleurs eit bonne aux paralyti- ues. JUJUBES [ fujubæ ] font des fruits gros com. meune Prune médiocre, rouges en dehors, jau- nâtres en dedans , charnus , tendres , d’un goût doux & vinéux ,ayant la peau affez dure, & ren- fermant un noyau offleux, Ces fruits naiflent à un arbre appellé frjubier ; il croît dans les Pays chauds, & eft fort commun en Provence , aux Ifles d’Yéres vers Toulon, d’où on nous apporte les Jujubes féches. Il faut les choifir récentes , groffes , bien nourries , d’une belle couleur rouge , d’un goût doux & agréable. Elles font médiocrement chaudes & humides ; leur prinçi-. RS { | U à: | 29 pal ufage eft dans l’âpreté du pournon , la toux, la pleuréfe , l'acrimonie de Purine , l’effervef. cence du fang, l’érofion des reins & de la veffie ; elles entrent dans les décoctions pectorales & néphrétiques. JULEP [ fulapion , five Julepus] eft une po- tion douce & agréable qu’on donne aux mala- des , compofée d'eaux diftillées, ou de légéres décoctions qu'on cuit avec une once de fucre fur fept ou huit onces de liqueur , ou de fuc clarifié. On en donne quelquefois pour la boiffon ordi- naire en certaines maladies, 1] fert à préparer les humeurs peccantes , ou pour rétablir les forces du cœur abbatüës , pour provoquer le fommeil À &Kc. JULEP cordial. On péfera une once de fyrop de Limon dans une phiole , puis on y verfera eaux d’Alleluia, d'Uimaria, & de Buglofe, de chaque deux onces, on agitera le tour enfemble, & le Julep fera fait, Il fortifie & réjoüic le cœur, .. JULEP petoral. On péfera une once de fyrop de Jujubes dans une phiole , & on y verferades eaux de Scabicufe , de Bourache , & de fleurs de Coquelicot , de chaque deux onces , on broüil. lera le tout pour délayer le fyrop , & le Julep fera fait pour une prife. ; 1 humeéte la poitrine , & il adoucis les acre. tez, ou les féroftez falées qui tombent deflus, Sur ces modéles on peut faire d’autres Juleps appropriez à d’autres maladies. JOLEP Rofat , où Alexandrin. appelle Royal par les Anciens. C’éroit un fyrop clair qu'ils fai- foient avec trois parties d'Eau rofe , & deux par- ties de Sucre. JULEPS , Syrops, Apeïrmes, Corjerves, @e. N ota. me JUE JUS | Kemarque [ur lenrufage. Une Tifane bien faite, où une Décoction faite avec les Médicamens appro- priez , non dégoutans, une bonne Gelée ,un bon Confommé , un bon Boïüillon fair avec des her- bes communes valent mieux , & font plus natu- rels , & plus utiles aux malades que tous les Ju- leps , les Syrops , Apozemes, Conferves , Ta bletres , & autres compofitions femblables , qui fouvent leur nuifent à caufe du fucre donc ils font compofez. JULIÈNNE , ou GIROFLFE MUSQUE E [ Hefperis horteafis , five Viola matronalis | eft une is qu'on cultive dans les jardins, à caufe de a beauté & de la bonne odeur de fes fleurs. Elle eftincifive , apéritive , propre pour le {corbut, pour l’afthme, pour la toux invétérée , pour les convulfions , pour exciter la füeur. Ses feuilles broyées & appliquées marc & jus {ont bonnes aux playes & aux ulcéres. Elle différe du Giroflier par fes gouffes & par fes graines, quine font pas applaties comme eel- les du Giroflier. JUSQUIAME , ou HANNEBANE [ Hyofcye= mas | ft une plante dont il y a plufeurs efpeces. Nous parlons ici de la jaune commune dans les champs, & de la blanche qui a les fleurs & la fe- mence de cette couleur , que Fernel préfére à la jaune , laquelle croît principalement aux Pays chauds , comme au Languedoc vers Orange ; le long du Rhône, aux bords des chemins , & que les Botaniftes cultivent dans les jardins. L'une & l’autre efpece font narcotiques , ftupéfantes , rToupiffantes , & fouvent mortelles aux animaux qui en mangent ; on les donne rarement inté- riourement. Extérieurement on les emplaye L'AD 33% contre Îles tumeurs chaudes & le mal de dents ; on reçoit la fumée de la femence jettée fur les charbons, ou fur une pelle chaude par un enton- noir renverfé : cette même fumée eft encore bonne aux cirons & aux cngelures des mains & des pieds reçû£ fur la partie, Hélidée de Padouë failoit prendre de la femence de Jufquiame dans la Conferve de Violette en forme de Bolus , & guérifloit miraculeufement tous les crachemens É & autres réjections de fang. Les feüilles de Juf- quiame boüillies dans le lait, & appliquées en cataplafme appaifent les douleurs de la goutte. Cette plante mife dans les tas de bled en chafle les Calandres. L PR ADANUM , ou Larpaxum cft une maticre gommeufe ou réfincufe dont fA on voit deux efpeces, une folide , & = l'autre liquide ; la folideeft forméeen rouleaux gros comme le doigt, & torfe en ma. niére de pain de bougie , de couleur noirûtre, d’une odeur affez douce , quand on l’approche du feu ; c'eft le Ladanim commun que les Mar. chands appellent Lademum en tortis. L'autre ef pece eft en confiftence d’un Baume fort épais, noire , odorante , enveloppée dans des veffes très-minces ; on l’appelle Lab denim liquide, ou Baume noir, L'une & l’autre efpece de Laï-rm hous font apportées de Chypre , de Candie, d'Italie ; ils fortent des feüilles d’un arbriffeau appellé Cifus Ledon , où Ciffus ladanifera, qui croit fort communément dans les Pays chauds, & dont il ya plufieurs efpeces. Qn retire le Lab. n * Ls 1 Choix. V'ertus. Choix. Vertus. 435 (LAIT - danum pàx le moyen des Boucs & des Chévresi ces animaux après avoir brouté fous le Ciffus Le- don reviennent à l’étable avec leur barbe char- gée d'une fubftance gommeufe , laquelle les Payfans ont foin de ramafler avec des maniéres de peignes de bois faits exprès. Le Zsdium en pain eft le plus impur , rempli de terre & de fat ble ; & néanmoins c’eft celui qu'on employe le plus ordinairement en Médecine pour tes remé- des extérieurs, & pour les Paftilles dont on fe fert dans les Parfums. On doit le choifir léger , réfineux , le moins chargé d’impuretez , de cou- leur obfcure , odorant quand on l'approche du feu , & s’amolliffant facilement. Il ft pour ra- mollir , pour digérer , pour atténuer , pour ré- foudre , pour fortifier , pour arrècer le fang,, il entre dans plufieurs emplâtres. Le Labzmm lie quide doit être d’une confiftence bien épaile , d’une belle couleur noire de Jays , d’une odeur douce & agréable, tirantun peua celle de FAm- bre gris. 1l eft propre pour déterger , pour con- folider, pour fortifier , pour réfoudre. LAITRON , ou LAceron | Cicerbira , five Sonchus levis & afper | eft une plante dontil y a deux efpeces générales ; une liffe rendre & molle appellée Levis, l'autre rude & épineufe appel- lée Afper. L'une & l'autre efpece rendent un fuc laiteux quand on les écrafe ; elles croiffent dans es jardins , dans les champs , dans les vignobles. Elles font humectantes, rafraïchiffantes , adou- ciffantes , apéritives ; on s’en fert pour les in- flammations du foye , de l’eftomac, de la poi- srine, pour purifier le fang , pour augmenter le lait des nourrices étant prisen décoétion. On mange leurs racines en falade pendant l'Hyver . LAIT 333 en Italie. Le fuc qui fort de leurs tiges pris en breuvage cit fingulier aux afthinatiques ; il ap- aife les douleurs d’orcilles quelques gouttes étant inftillées dans icelles , principalement fi on le fair boüillir avec de huile dans une écorce de Grenade. Il guérit la ftrangurie & la difficulté d’urinet , fi on enboiténviron quatre onces, Les feüilles mâchées 6tentla puanteur de la bouche, On appelle le Laitron Palais an Liévre, à caufe que cet animal l’aime beaucoup, LAITUE DoMEsTiQuE | Laëluca Sariva | elt de plufieurs efpeces, La plus cominune, & dont on {e fert le plus eft la Laituë pommée, On cul- tive les Laituës dans les jardins en terre grafle ; elles font fort connuës , parce qu'on s’en fert fréquemment en falade. La Laitué eft rafraïchif.. fante & féche , elle procure le fommeil , arrête l'effervelcence de la bile, augmente le lait aux nourrices, lâche doucement le-ventre , aCCOM- mode l’éftomac., nourrit beaucoup , fpéciale- ment en falade , adoucit l’acreté du fang ; on la prend en fubftance, ou en décocion, Son ufage externe eft à foulager le mal de tête , contre la brûlure | & pour faire dormir en forme de lotion , pour les pieds. La femence eft une des quatre petites femences froides : elle eftbonne contre les gonorrhées , l’acrimonie d'urine Je les mêmes maladies que les feüilles, Les pulmo- niques, afthmatiques , ou ceux qui crachent le fang ne doivent point manger de Laituë. Son {uc mêlé avéc Huile rofat appaife la douleur de tête, & fait dormir Les fébricitans enduit au front & aux temples. LAITUE sauvace [ Lalla fyloefiris cofià Jpincs& | eft une plante qui croît jufqu’à la hau- 334 LA teur de trois pieds ; fes feüilles font découpées comme celles du Laitron , dentelées , garnies fur le dos de petites épines le long de leur côte. Elle croît aux bords des chemins , dans les champs vers les prez: Elle eft froide & féche : fon jus pris en breuvage avec vinaigre miellé purge les fu- perfluitez aqueufes par le bas, iltiettoye la fanie de l'œil, & Ôte routes les fumées, ébloüiffe- mens , & nuages des yeux. Sa femence prife en breuvage arrête la gonorthée. Son fuc laiteux eft abterfif ; il purge , & fait dorinir comme le Pavot : il eft bon aux hydropiques: L'eau dii- tillée des feuilles éteint la foif dans les fiévres ar- dentes. On s’en fervoit autrefois au lieu de l’eau d'Endive ; mais cette erreur à été corrigée de- us. “fi LAIT wirginal. Faites infufer trois onces de Lyctharge d’or en poudre dans fix onces de bon vinaigre pendant crois heures dans ün vaiffleau à part , & mettezen même tems infufer & diffou- dre dans un autre vafe du fel commun dans de l'Eau Rofe , ou de Plantain , ou de Morelle , ou à leur defaut dans de l’eau commune , vous fil trerez chaque liqueur à part , & étant filtrées , vous les mélerez enfemble quand vous voudrez avoir du Lait virginal. il eft propre pour les rougeurs , boutons, dar- tres & taches du vifage. AUTRE. Vous aurez dans une bouteille une diffolution de Lytharge d’or faite dans le vi: naigre diftillé filerée , & dans une autrebouteille pareille quantité de diffolution d’Alun de roche faite en eau de Nénuphar, ou autre femblable auffi filerée; & quand vous voudrez avoir du Lait virginal , vous mélerez de ces deux liqueurs en femble en parties égales, ee LAN 335 Ceux aufli qui ont de la teinture de Storax ou de Benjoin préparée avec de l'efprit de vin ; peus vent avoir en tout tems un Lait virgïnal fort propre pour nettoyer & blanchir les mains & le vifage , en mêlant un peu decette teinture avec fept ou huit fois autant de quelque eau diftillée cofmétique ; c’eft auffi le Lait: virginal qu'on employe le plus aujourd’hui, tant à caufe de {à bonne odeur , que pour fes bons effets. LANGUE DE CERF, Ou SCOLOPENDRE VUL- GAIRE | Lingua Cervina, five Scolopenria vulga- ris ] cit une plante qui pouffe de fà racine huit ou dix feüilles longues ordinairement d’un demi pied , larges d'environ deux doigts, pointuës en façon de langue , affez roides , polies , ver- tés, luifantes , d’une odeur de Capillaire qui n'eit point défagréable , d’un goût un peu aftrin- gent. On l'appelle Scolopendre vulgaire, pour la diftinguer dé la vraie Scolopendre, qui eft le Cé: térac. Elle croît aux lieux ombrageux , pierreux & humides, comme dans les puits entre les piers res. On fe fert en Médecine de fes feüilles qui {ont rafraîchiffantes , defficcatives, aftringentes, atténuantes , fpléniques & hépatiques, pecto- tales ; apéritives & vulnéraires. Leur principal ufage eft en tifane dans l’enflure de la rate, le flux dé ventre , le crachement de ang, contre la gravelle, & pour mondifier extérieurement les playes & les vieux ulcéres même des jambes, pi- lées & appliquées deffus , ainfi qu'on l’a éprouvé plufieurs fois avec fuccès ; on les applique auffi fur la régionde la rate.Les Flaimans font boüillir ces feüilles.dans de la Biére pour la médicamen. ter ; & la faite boire aux rateleux aux hypos chondriaques , aux fcorbutiques, & à ceux qui ont la fiévre quarte. Nota. 336 LAN : Ps LANGUE De Cairn | Cyrogloflum | eft de plufieurs efpéces; La plus uftée c’eft la grande ; qui croit aux lieux arides , déferts , proche les murailles à l'ombre, Ses feüilles’ font longues ; étroites , poinituës , lanugineufes ; d'une odeur forte, & d’un goût fade. Elle eft rafraichiffante ; dcficcarive, incraflante , adouciffante , propre pourarrêter les gonorrhées , les flux de ventre , Les catarres : néanmoins comme elleeft du nom- bre des plantes narcotiques , fa virulence ef à craindre, & en rend Pufage interne fort rare: Pilée & appliquée exrérieurement elle guérit les playes fraiches, Ses feüilles pilées & incorpo- réesavec du Vieax-oins , font bonnes Étant ap- pliquées aux morfuresdes chiens ;auxbrülures ; &pour faire revenir les cheveux tombez. Quel- ques-uns guériffent les févres intermittentes, en appliquant fur le nombril au éormencement de Paccès dela racine de ange de Chierr nouvel: lement arrachée, concatlée ; & enfermée dans un ‘petit facher de toile claire, qu'ils ont mis chauffèr fous lés cendres enveloppe dans une £eüille de Chou où de Poirée ; & qu'ils laiffent fur la partie pendañt 12. heures. D’autres enfi- lent des petits rotileaux de la méméracine frai- ‘chement tirée de érre en forme de collier dont ils entourent le coù de ceux qui ont du chancré dans la bouche , & autour des gencives , Ce qui le fait difiper. LANGUE pe ServenT [| Ophiogloffum , fivé Lineua Serpentina | eft une petité plante qui poule une queue haute comme la main , foûte- nanrune feule feüille. Elle croît dans les prez , dans les marais, & autres lieux humides. Elle eftvulnéraire , defliccative , réfolutive, confoli> | | dante } LAV 337 dante, propre pour arrêter les Rémorragies , pour tempérer les inflammations des playes , pour les hernies des enfans. On s’en fert inté- rieurement & extérieurement, Sés feüilles pilées & appliquées fur les brûlures, inflarmmations 4 hernies , playes & ulcéres malins y font très- bonnes, On fait un Baume avec fes feüilles infu_ fées dans l'huile aû foleil , auquel quelques-uns ajoûtent de la Térébenthine. LAVANDE MASLE, ET FEMÉLLE | Lavandnla mas, five Latifolia, @ Lavandula fœmina five Angufhfolia] font deux plantes dont la différence ne confifte que dans la grandeur des feüilles & des fleurs. Le mâle, qu'on appelle Æfpic , les à plus grandes & plus odorantes ; & la femelle, appellée fimplement Lavande, à l'odeur plus agréable;on les employe indifféremment. On les cultive dans les jardins en tous Pays. On fe fert en Médecine principalement de leurs fleurs qui font chaudes & defficcatives , d’une faveur un peu acre & amére , de parties ténuës, céphalie ques & neérvines. Leur principal ufage eft dans les catarres , les rhumatifmes » la paralyfe, la convulfion , le vertige , la léthargie , le trem. blement des membres, à poufler les urines & les mois, L'ufage externe eft en forme de leffive dans les affections de la rête & des articles Be do iNac) es me de mafticatoire dans les cararres pour faire révulfion , & empêcher qu'ils ne fe jettent fur la poitrine, Son odeur fuffit pour chañer les poux ; on frotte auffi la tête de l'huile d'Afpic., on la laiffe enveloppée toute la nuit ,le matin on la lave avec une décoétion de Lavande 4 tous les poux tombent morts, On frotre auffi les bois des lits avec cette huile pour chaffer les pu nalles, Choix. 38 LAU LEN LAUREOLE [ Laureola ] eft une efpece de Thymelea , ou une plante dont il y a deux efpe- tes ; une appellée mäle, qui conferve fes feüilles en tout tems, & une femelle, dont les feüilles tombent à l’Auromne, laquelle on appelle 44 us Zereum , en François Boris gentil. L'une & l’autre croiffent dans les bois montagneux , aux bois ombrageux , rudes & deferts. Leurs feüilles , leurs fruits , leurs écorces purgent violemment la pituite & les férofitez. Ons’en fert pour l’hy- dropifie ; on les fait prendre en poudre ou en in- fuñon, principalement leurs feüilles ; mais le meilleur eft de ne s’en point fervir à caufe de feur violence. LAURIER [ Laurus ] eft unarbreaffez connu qui croît aux lieux fecs & chauds, & qu'on cul- tive dans les jardins. Ses feüilles & fes bayes font en ufage dans la Médecine ; on nous apporte des Pays chauds fes bayes féches. Elles doivent être choiles récentes , bien nourries , entiéres , non vermouluës , ni féparées de leur écorce, de cou- leur noirâtre. Le Laurier eft chaud & deflicca- dif ,les bayes font plus chaudes que les feüilles ; il eft émollient & réfolutif. L’ufage principal des bayes eft dans la fuppreffion des mois & de l'urine , dans les affections des nerfs , la paraly- fie , la colique , & les cruditez de l’eftomac. Les feüilles font bonnes extérieurement contre les piquüres de ouefpes , pour ramollir les tumeurs , & appaifer le mal des dents en gargarifme, LENITIF. Prénez décoction de racines de Guimauve & de Figues graffes deux livres, Sucre blanc une livre & demie, faites-les cuire en con- fiftence de Miel, pour lors mêlez-y demi-livre de pulpe de Cafle récente, pulpe de Pruneaux, & LEN 559 poudre de Sént, de chaque un quarteron , {e- mence de Violette deux onces , Tartre foluble une once, & faites unElectuaire du tout felon l’art, Il amollit , & il adoucit en purgeant fans vio- lence. La dofe eft depuis demi-once jufqu'à une once & demie, " LENITIF fin de Meyffennier. Prénez décoion de Mauve & de Chicorée coulée & preflée , dans laquelle faites boüillir des Pruneaux , defquels étant cuits vous tirerez la pulpe par le tamis , & a chaque once de cette pulpe ajoëtez-y aufli chaque once de pulpe de Cafe fraîchement tirée , deux dragmes de poudre de Séné auffi pour chaque once defdites pulpes, de même une dragme de poudre de racine de Polypode, demi-dragme de poudre de Régliffe, & pefant le tout , ajoûtez-y le double de bonne Caflonade blanche , faifant cuire le tout découvert fur le feu comme une confiture en confiftence de Miel ferme , ou de bon Raifiné , & vous aurez un Lé. tif fin auffi utile que Le meilleur Catholic. LENTILLE { Zens ] eft une plante qu’on cultivecomme les autres Légumes ; fa femence eft d’un grand ufage dans les alimens de Carême. La décoétion des Lentilles lâche le ventre & eft déterfive ; on la recommande dans la rougeole & dans la petite vérole , mais fort mal apropos , comme Sebifius le démontre dans fon Traité des Facultez des Alimens, Les Lentilles mangées font aftringentes ; elles font un fang groflier à ceux qui en ufent trop, & les rendent fujers aux maux atrabilaires, comme aux cancers, gale, ulcéres, douleurs de nerfs, nuifenc à la têre & aux poumons : les blanches font meilleures pour manger que les cendrées ; mais le meil. Yij Choix. V'ertus, 40 LEN LTE leur eft de n’en point manger du tout. LENTILLE pe Marais , ou LenTicra D'Eeau { Lenticula paluftris vulgaris ] eft une pe- tite plante aquatique dont les feüilles font de la figure & de la grandeur des Lentilles , lefquelles nagent fur la fuperficie des eftangs, des lacs & des marais. Elles font propres pour humecter, pour rafraichir, pour éteindre les ardeurs du fang étant prifes en décoction. On les applique en dehors dans la goutte chaude, contre la gale maligne , fur le front pour appailer la douleur de tête provenante de chaleur , & aux plantes des pieds pour éteindre le feu de la févre. L'eau diftillée de ces feüilles eft eftimée pour les in- flammations de toutes les parties nobles, & pour les fiévres peftilentielles. La même eau appli- quée par dehors fur les yeux , en ôte la rougeur, arrête les inflammations des paupiéres , des tefti- cules & des mammelles. LIEGE [ Suber | eft un arbre de moyenne hauteur , portant des chatons & des glands fem blables à ceux du Chefne verd ; il croît dans les Pays chauds, comme en Efpagne, en Italie , vers les Pirenées , en Gafcogne. Le gland du Liége eft aftringent , & propre pour la colique ven- teufe ; la dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. Son écorce dont nous nous fervons pour faire desbouchons de bouteilles ou de cru- ches doit être choifie en belles tables, unie , la. moins noüeufe , n'étant point crevailée , d’une épaiffeur moyenne, légére, la moins poreufe, & fe coupant très-facilement. Elle eft déterfive & attringente , elle arrête les hémorragies inteï- fes & les cours de ventre étant prife en poudre, ou en décoétion. Les cendres de Liège qui a ’ LIE | 34t fervi de bondon aux tonneaux de vin font re- commandées par Borel & par Foreftus contre la dyflenterie , & le flux immodéré des hémorroï- des. Ces cendres incorporées avec du beurre frais font propres pour réfoudre & pour adoucir la douleur des hémorroïdes enflées , fon les en frotte. LIERRE [ Medera arborea ] eft un atbriffeau, où un arbre connu de tout le monde, dont les rameaux farmenteux s’élevent & s'étendent beaucoup en rampant, & s’attachant aux arbres voifins & aux murailles. Les feüilles de Lierre font chaudes & deficcatives, & un peu aftrin- gentes. Elles font contraires au cerveau & au genre nerveux, c'eft pourquoi l’ufage interne en eft fort rare. Elles fervent extérieurement pour deffécher & guérir la gale dela tête, & pour dé- fendre les cautéres contre l’inflammation ; on en met une feüille tous les jours deffus. On les met aufli fur les loupes qu'elles font diffiper par tranfpiration , fi onen continue long-tems l’ap- plication , parce qu’elles attirent des férofitez : on en applique auffi fur les cors des pieds écra- fées , ou après avoir infufé deux fois 24 heures dans du plus fort vinaigre, d’autres y ajoûtent du {el. On mêle le fuc de Lierre avec une huile ap- PLAN par exemple celle de Lis , pour guérir ’ozéne ou ulcére puant du fond du nez, & la dou- leur des oreilles purulentes. Pour guérir les brû- lures on fait bien cuire des feüilles de Licrre dans de l'eau,on applique de ces feüilles fur la brûlure, & on met par deflus une compreffe de linge pliée en quatre doubles , bien trempée dans la décoç- “ton tiéde , & une bande de linge pour tenir là tout en état, continüant jufqu'a guérifon, Les Y iij Choix. Fertus. 342 LIE + bayes de Lierre purgent par haut & par bas , & fonr ufñtées contre les fiévres. La poudre de trente de ces bayes féchées à l'ombre donnée dans un verre de vin blanc , après yavoir infufé quatre ou cinq heures, à un peltiféré qu'il faut bien couvrir pour le faire füer , eft un reméde éprouvé pour faire percer la pefte, & fauver le malade , fort recommandé par Alexis Piedmon- tois , par Palmarius , & par M. Boyle. La Gom- me de Lierre doit être choifie jaune ,rougeâtre, tran{parente , d’une odeur forte , d’un goût acre & aromatique ; on la tire par des incifions qu'on fait aux troncs des gros Lierres qui croiffent dans les Pays chauds. La plus grande partie de celle qu’on vend chez les Droguiftes nous vient des Indes par Marfeille. Elle eft propre pour faire tomber le poil étant appliquée deffus, pour tüer les lentes , pour difeuter , pour réfoudre les tumeurs , & pour deffécher lesulcéres. © LIERRE Terrestre | Æedera terrefiris] eft une plante odorante qui poufle des petites tiges balles, rampantes à terre , portant des feüilles rondes , dentelées en leurs bords :elle croît aux lieux ombrageux & humides contre les murailles, contre les hayes. Le Eierre ter: reftre cft acre, amer, chaud, defficcatif, vulné- raire apéritif , déerfif, très-peétoral , propre à découper & réfoudre le rartre du poumon, des reins , & des autres parties , & il remédie puif- {amment aux obftruétions caufées par ce tartre, à la jauniffe , & aux ulcéres des vifcéres pour les dérerger , & les confolider, à la toux , à la phthi- fie, à l'empyème , aux ulcéres internes desreins, de la poitrine , du poumon. La poudre de Lierre serreftre bûe avéc de l'eau diftillée de la mème LITE 343 plante au mois de May brife la pierre des reins, & les nettoye plus puiflamment qu’on ne fçau- roit croire. Dans les chutes où le fang grumelé empêche de refpirer , le Lierre terreftre eft un reméde afluré. M. Boyle dit qu'il a vüû des effets furprenans de cette plante dans des maladiés des poumons & de la poitrine où tous les autresre. médes n’avoient de rien fervi, quoiqu'ordounez par les Médecins les plus fçavans , & que des ouvriers d’une Manufaéture fujets à de violen- tes coliques , qu'on attribuoit aux vapeurs du vi- naigre qui s’employoit en icelle, s’en étoient délivrez par le fréquent ufage d’une forte infu- fion de cette plante dans de l’eau de vie ; pour les maux de poitrine & de poumons il l’ordon- noit en fyrop, eninfufion , ou en forme d’opiate & de pilules : on peutaufli s’en fervir fortutile- ment a la maniére du Thé. Le jus de Lierre ter- reftre attiré par les narines appaile la douleur de tête , & mélé avec du Verd-de-srisil eft bonaux ulcéres caverneux. L’Huile dans laquelle on a laiflé long-tems infufer fes feüilles au foleil en Efté dans une bouteille de verre double eft fort bonne pour la colique prife tant en breuvage qu’en lavement. Les mêmes feüilles hachées & mifes feules fans huile dans une bouteille de verre bien bouchée qu’on laiffe expofée au foleil fe pourriffent , & donnent une liqueur excel- lente pour les playes. LIEVRE [ Zepus | ef un animal à quatre pieds , plus grand qu'un Chat, fort timide , & très-agile , & habile à la courfe ; il habite les bois & les forefts. On donne comme un reméde ex- cellent contre le calcul depuis un fcrupule ju£ qu'a une dragme de la poudre d'un Liévre dont Y ii 344 LTÉE on a feulement ôté letète, & qu'on a mis fécher au four dans un pot de terre. La tête guérit l’a- lopécie , ou chute des cheveux réduite en cen- dre , & enduite avec du Miel ; cette cendre feule blanchit les dents, Les yeux de Liévre arrachez au mois de Mars facilitent l'accouchement, font {ortir l’arriére-faix & les moles : on les fait def_ fécher avec du poivre fans les prefler aucune- ment; & on les applique fur le fommet de la tête du côté dela prunelle. Hartman, Major, &Ri- _viére confirment cette expérience. Le fang de Liévre enduit efface, les taches du vifage, les roufleurs & les lentilles; étant defléché il arrête la dyffenterie & le flux céliaque, il brife la pierre des reins ; mais il faut , felon Vanhelmont, que ce foit le fang d’un Liévre forcé par les Levriers, &tüé durant la terreur : on reçoit ce fang dans un linge, & quand il eft feç, on en metinfufer un morceau dans du vin pour donner à boire au dyffenterique. Le Docteur Michaël en a fait l’expérience fur lui-même, & Schmuck loué le même reméde. Le même fang defléché fe donne en poudre au poids d’un fcrupule dans une.eau appropriée, comme de Plantain , d'Ortie., &c, Lelinge imprégné de ce fang appliqué fur l'éry- fipele la guérit infailliblement , felon l’expé- rience du même Vanhelmont. On peut fubftitüer le fang d’Agneau au fang de Liévre, pourvü qu’il ait été tourmenté & tüé dans la peur. Le cœur de Liévre courru & tüé dans la peur eft un re- méde éprouvé contre la fiévre quarte ; on le di. vifé en trois ou quatre parties qu'on met en poudre, pour donner chacune avant un accés après les remédes généraux , ce qui eft confirmé par Sennert & par Tornerus, Le fovye arrête le LTM 34$ Aux de ventre, & foulage les hépatiques. Les reins & les tefticules deiléchez fe donnent aux raveleux. L’os du talon eft recommandé contre à gravelle, la colique, l’épilepfe , & l’accou- chement difficile ; on le donne en poudre, La graifle , fur tout la vieille, appliquée extérieure. ment fert à tirer les fléches, les morceaux de bois , les balles , & autres corps étrangers des layes, & elle rompt les abfcès. La fiente eft pe pour les graveleux prifeen forme de cen. dre , elle guérit la dyffenterie étant bûë, & re médie à la brûlure étant appliquée. Le poil de Liévre entre dans les linimens pour arrêter le fang ; & le fameux Onguent de Galien pour ar rêter le fang dans l’artériotomie eft compofé de parties éoales d’'Aloës , d'Encens, & de poil de Liévre brûlé, On applique la peau de Liévre fur la partie douloureufe dans la goutte & dans leg ghumatifmes. | LIMACON eft un infecte , ou à coquille , & fe nomme Efcargor, en Latin Cochlea , ou fans coquille , qui eft rouge ou gris, & fe nomme Limas qu Limace, & en Latin Limax, Les meil. Jeurs Efcargots font ceux qui vivent au foleil & dans les vignes d’herbes odorantes ; il faut les ramafler avant le lever du foleil. Ceux qui vi- vent dans les marais & dans les lieux ombrageux - ont les mêmes vertus, mais en moindre degré. Les Efcargots font réfrigératifs , incraflans , glu- tinatifs , lénitifs, & {alutaires aux nerfs & aux poumons. On les eftime dans la toux , la phthi- fie, le crachement de fang , &les autres affec- tions de poitrine, contre la chaleur du foye & Je colique. Appliquez feuls , ou avec le fiel de Taureau , ils müriffent & ouvrent les charbons 346 . . LIM FR 8 peftilentiels , ils confolident UE , fpécia. lement celle des nerfs ; ils guériffent les ulcéres , fur tout des jambes ; ils appaifent les inflam- tions de la goutte, ils abbaïlfent le ventre des hydropiques , & les hernies aqueufes étant pilez avec leurs coquilles , & appliquez : ils arrêtent l'hémorragie du nez appliquez fur le front ; & Vécume qui en fort lorfqu'ils cuifent fur la braife , guérit les fiftules. Les coquilles pilées & xéduires en poudre fe donnent contre le calcul , & pour deffécher les crevalles des pieds & des mains. La graiffe qui nage au deflus de la décoc- tion des Efcargots , quand elle eft refroidie , re- médie à la rougeur & à la douleur des yeux, &c {ert de deffenfif pour empècher les fluxions de tomber fur les yeux étantenduite. Les Eftargots en Hyver font renfermez dans leurs coquilles ar le moyen d’un petit couvercle, lequel fépa- ré de lacoquille , bien lavé & pulvérifé fe donne avec fuccès aux graveleux , aux hydropiques , &e à ceux dont l'urine eft fupprimée ; on en donne tous les jours foir & matin aux hydropiques ce qu'on-en peut prendre au bout de la pointe d’un couteau dans un véhicuke convenable ; d’autres mêlent un peu de Nitre ,ou une partie de pou- dre d’yeux de Cancres avec deux parties de pou- dre de ces couvercles qu’ils donnent pour la gra- velle & la fuppreffion d'urine dans du vin blanc, ou autre véhicule convenable. L'Efcargot & la Limace conviennent en général à l’hectifie & à. la phthifie ; on les prépare en maniére d'ali- ment , ou bien on les diftille ; ils font plus effica- ces , quand on les a nourris de fucre. Voici la méthode d’un Médecin Italien. 11 prenoit des Efcargots de montagne qu'il nourtiffoit durant deux ou trois jours de fucre & de farine , après LIM 347 quoi il les faifoit cuire légérement dans de l'eau avec un peu de vinaigre, & enfin dans un bon boiillon de Volaille ou de Mouton. Préparez de cette façon ils humectent beaucoup , ils engen- drent de bon fang, & ne font point de dure di gefion. Riviére rapporte qu'un payfan a guéri d’une fiévre hectique abandonnée des Médecins unhomme, en lui faifant avaler pendant quel. ques jours un boüillon dans lequel il faifoit cuire des Limaces rouges prifes dans les bois, après les avoir nettoyées, éventrées , & lavées dans de l’Eau Rofe. Mêlez des Limaces rouges ha chées par morceaux avec un poids égal de fel commun , mettez le tout dans une chauffe à hy- pocras, ou dans un fac de toile que vous pen- drez à un clou dans la cave au deflus d’une ter: rine , ou autre vaiffeau pour recevoir la liqueur qui en diftillera , laquelle eft bonne pour enduire chaudement les articles dans la goutte, pour la fciatique, catarres , & fluxions fur quelques membres , pour deffécher les verruës, pour la pa- ralyfie imparfaite , crampe & engourdiffement ou ftupeur de membre , en oignant de cette li- queur chaude foir & matin l'endroit malade, & depuis toute l’épine du dos depuis le cou jufqu’à Vos voifin du fondement. Cette même liqueur guérit la chute du fondement, & incorporée avec de la racine fraîche de grande Confoude dans un mortier de marbre , & appliquée en for... me de cataplafme dans l’âine, elle raffermit & reflerre le péritoine & les anneaux dans les def_ centes. La poudre des Limaces féchées au four, ses que le painenefttiré , furunetuile, ou ur unais, prife feule dans du vin dix-huit ou vingt matins de fuite à jeun , ou avec autant de 342 LIM celle de racine de grande Confoude féchée dans le four de La même maniére eft bonne pour les defcentes. Pour les enfans a la Éd: on en met dans leur boüillie demi-dragme dé chacune pendant neuf matins à commencer au premier jour du decours de la lune. La poudre des pierres qui fe trouvent dans les cêtes des Limaces grifes büë dans du vin guérit la ftrangurie , quand on p'urine que goutte à goutte. Volckamerus a éprouvé que cette pierre penduë au cou en for- me d’amulette, enforte qu’elle touche à nud la région ducœur , guérit les fiévres quartes, & les tierces bâtardes, Appliquée fur le front elle ar- rête l’hémorragie du nez. LIMONS [ Limones , five Limonia Mala ] {ont des fruits qui ne différent des Citrons qu’en ce qu'ils font plus ronds, plus gros , & en ce que leur écorce eft moins épaifle. Il y ena de doux & d’aigres , ces derniers font employez en Méde- eine. Ce fruit naît fur un efpece de Cirronnier appellé en Latin Limon vulgaris , ou Malus Li- monia acida , & en François Limonnier. Ses feüil. les & fes fleurs font femblables à celles du Ci- tronnier ordinaire ; de forte qu’on ne le diftin- gue que par fon fruit. L’écorce du Limon eft ropre pour réjotir le cœur & le cerveau , pour réfifter au venin , pour donner bonne bouche, pour exciter la digeftion. Le fuc de Limon eft cordial , & plus rafraîchiffant que celui du Ci- tron ; il réfifte au venin, il calme les ardeurs des fiévres , il précipite la hile. On le mêle avec de l’eau & du fucre pour faire de la Limonnade : on en prépare aufi un fyrop fort employé en Mé- decine. Ce fuceft fpécifique pour chaffer la pier se des reins, & c’étoitle fecres de Timæus quile LIN 345 donnoit de la maniére qui fuit. Prenez deux or. ces de fuc de Limon récemment exprimé, mê- lez-le avec fix onces de vin d'Efpagne pour une prife. Le même fuc eft éprouvé contre l’ifchurie, ou fuppreffion d'urine. Amatus Lufitanus en à guériune caufée par l’obftruétion des conduits urinaires par des humeurs vifqueufes , en faifane ‘avaler trois ou quatre onces de ce fuc. Les fe. mences du Limon font un peu améres , propres pour les vers, pour fortifier , & pour préfervet du mauvais air. LIN { Lipum ] eft fauvage , ou domeftique ; ce dernier eft en ufage. On cultive cette plante dans les terres graffes & humides ; on n'employe en Médecine que {a femence, On choifit la plus groffe & la mieux nourrie ; elle eft plus chaude que tempérée; elle eft propre pour digérer, pour ramollir, pour réfoudte , pour adoucir : l’ufage interne eft dans la toux , la pleuréfie, la phthifie. On la fait infufer entiére, & boüillir dans de l'eau pour les mucilages. On en met auffi infufer en un petit notct dans Îles tifanes pour la pierre, pour la gravelle , pour exciter l'urine, pour la colique néphrétique. L'huile que l’on tire de cette femence par expreffion a les mêmes vertus; on la diftille dans les yeux contreles ongles , on en fait avaler avec fuccès dans la pleuréfie & dans la colique, & onen oint les parties mala- des, & la rate endurcie: la prife eft de deux où crois onces. Dans la pleuréfie on arrête par fon moyen l'inflammation de la pleure, & on aide l’expeétoration & le crachement ; Ce qui réuflit encore mieux , fi dans quatre onces d'huile de Lin on délaye une dragme de poudre de dent de Sanglier préparée & un peu de Sucre, qu'on 3ç0 | LIN RS donne au malade, ce qui le décharge fenfble- ment par les felles & par les crachats. L'huile de Lin donnée dans une affez grande dofe , comme de pluñeurs onces , efl tès-propre , felon M: Boyle , pour rompre les empyêmes qui furvien- nent aux pleuréfies ; & le même Auteur dit qu'on fairun reméde excellent pour la brülure avec de l'eau de Chaux bien battuë avec l’huile de Lin en la quantité qu'il en faut pour faire une efpece d’onguent ou liniment fort blanc. Cette huile pour ètre prife intérieurement doit être noue velle, car alors elle eft d’une faveur affez agréa- ble ; au lieu qu'elle fait mal au cœur quand elle eft vicille & rance. Elle eft un reméde fans pa- reil dans la toux , la peripneumonie, la phthilie, & les autres affections de la poitrine, De plus elle eft très-falutaire dans les refferremens opi< niâtres du ventre ,& dans la paffion iliaque, ou Miferere où elle a eu detrès-bons effets. Un clyf- tére de quatre onces d'huile de Lin avec au- ant d'huile de Navette étoit le fecret du Docteur Michaël qui ne lui a jamais manqué Ruland a guéri un payfan dont le ventre étoit devenu dur comme une pierre paf l’endurcifle- ment des gros excrémens par un clyftére de cinq onces d'huile de Lin, cer Auteur ajoûtoit quel- quefois demi-dragme des Trochifques Alhan- dal aux clyftéres d'huile de Lin. L'étoupe ou la toile de Lin fervent pour recevoir les cataplaf- mes anodins , & autres remédes. L'huile de Pa- pier brûlé eft anodine, & elle foude les playes & les ulcéres. Son ufage eft dans le malde dents, &c pour les dartres. On la fait en brûlant du Papier {ur une affietre d’étain , à quoi il s'attache cer< taine liqueur groffiére& roulfatre , quieft certe - LIN 35ù huile qu’on à foin de ramafler. LINAIRE [ Linaria lutea vulgaris ] eft une plante ainfi appellée , à caufe que fes feüil. les reflemblent à celles du Lin. Sa fleur eft jaune , elle croît aux lieux incultes , prochedes hayes. Ses feüilies font chaudes , defficcatives s diurétiques & améres ; leur ufage principal eft dans la jaunifle , l’obftruétion du foye , la diffie culté d’urinèr, la pierre, l’hydropifie prifes en décoction avec les fleurs , laquelle de plus chaffe le venin , diffout le fang caillé, & provoque les mois. On les applique auffi extérieurement pi. lées vertes fur le bas ventre dans la ftrangurie, & fur le fondement dans la douleur des hémor- roïdes occultes, pour lequel mal voici un on- guent d'Hartman très-excellenr. Pilez une poi- gnée de Linaire avec une {üufhfante quantité de Suif de Bouc ; & y ayant ajoûté un jaune d'œuf, appliquez le tout fur la partie douloureufe;tous les Praticiens & l’expérience confirment cette vertu de la Linaire, Si on n’a point de Suif de Bouc , l’herbe feule fufft ; fielle eft verte , on la pile, & fielle eft féche, on la met dans un {2 chet avec de la Camomille, & on met boüillir le tout dans du lait pour appliquer deffüs le mal ; on y peut ajoûter , pour rendre le reméde meil.. leur , de l'huile d'Efcarbots , ou de celle de Cloportes qui font recommandées dans cette maladie , la premiére par Solenander , & la der niére par Borel, La Linaire avant que d’être fleu- rie reffemble fi fort à la petite Efule , qu’on ne difcerne guéres ces deux plantes , qu’en ce que l'Efule , qui eft une efpece de Tithymale , eft semplie d’un fuc laireux , & la Linaire d’un fuc 52 : EN verd ; c’eft ce qu'on exprime ordinairetnent pas €e Vers Latin. Efula laëtefcit , fine latte Linaria crefcit. LINIMENT [ Zlisus ] eft un remédetopiqué adouciffant les äpretez du cuir , humeétant les parties qu'il faut'ramollir pour en réfoudre les humeurs qui aflligent le patient , & en ôter la douleur. On fe fert de différens Linimens fui vant les diverfes occafions. Le Liniment eft d'une confiftence moyenne entre l’'Huile & l'Onguent ; il eft compolé d'Onguens, d'Huiles, de Cire, &c. | LINIMENT de Saturne On le prépare en agitant enfemblé égales parties de la difolution de la Chaux de plomb & d’Huilé rofat, & les réduifant én une efpece d'Onguenñt Nutrirum. _ILeft fort propre pour la guérifon des ulcéres malins qui viennent d’une hümeur acre & falée , & pour celle dés dartres, gale ; feu volage , & même des brûlures: SIT LINIMENT pour la Sciatique. Prenez. de la Goutte de Bœuf qui fe trouve chez les Bou- - chers , demi-féptier d'Eau de vié, & un quarte- ron de Beurté frais, mêlez bien tes trois chofes enfemble , faices-les chauffer, & les appliquez fur le mal le plus chaud que lon le pourra fouf- frir ; fi le mal vient de l’épine du dos , il la faut frotter d’eau de vie , & après l’oindre de ce Lini- ment le plus chaud que l’on pourra. LINIMENT pour les brulures écorchée:, Pre- hez deux onces de fuc d’Oignon cuit fous la braife avec une once d'Huile de Noix, incorpo- rez_les enfemble en forme de Liniment pouren oindre le mal. LINIMENT 5 LIN L1S 37 LINIMENT pour les Hémorroïdes. Prenez deux onces d'Huile de Lin , autant de pulpe d'Oignons euits fous les cendres , & demi-once de Cire blanche, & faites dutout un Linimenc {elon Part. AUTRE pour le même mal. Faites fondre deux onées du plus vieux Lard que voüs pourrez trou- ver, Ôtez les peaux féches, jettez-y environ demi-once de Cire blanche coupée en petits morceaux pour donner corps au Liniment ; la Cire étänt fonduë , retirez le tout hors de deflus le feu , & le remüez jufqu’à ce qu'il foit froid ; confervez-le pour en oindre lé mal dans le be- foin avec le bout du doigt. Ce Linimenc, tout: fimple qu’il eft ; eft très-bon, EINIMENT pour les Ulcéres & Brulures. Mè- lez enfemble parties égales d'Huile de Noix & d'Eau de Chaux , & vous aurez un Liniment ex- cellent pour ces maux. LINIMENT pour toutes les infeëtions de La peau. Prenez quatre onces de Cérufe avec fix dragmes de Sublimé en poudre, mêlez-les avec une livre de Beurre, & en faites un Liniment pour toutes les parties affligées. LIS [ ZLilium ] eft une plante à fleur dont il y a plufeurs efpeces qu’on cultive dans les jar- dins ; on ne fe fert en Médecine que de celle qui porte des fleurs blanches. Ces fleurs font chau- des*& humides , de diverfes parties, anodines, digeftives & maturatives. La racine ou Oignon de Lis eft abfterfive , defliccarive , digeftive, émolliente & maturative ; celle n’eft ufirée qu'extérieurement pour mürir & amollir les tu- meürs, guérir les cors des pieds & la brûlure, L'Huile fimple de fleurs de Lis faite par infufion: PL 354. LIS | guérit promtement & fürement les playes récett tes de quelque partie que ce foit : elle eft fuppu- rative ,émolliente & maturative ; elle entre dans les cataplafmes pour les abfcès, les inflamma- tions ,les bubons & l'efquinancie qui tendent à fuppuration : on la joint avec la racinede Lis, qui eft pareillement un des principaux émolliens, maturatifs & fuppuratifs. La même Huile entre dans les lavemens émolliens & dans les lavemens laxatifs qu'on donne avant l’enfantement. Les Anther2, où filets jaunes qui fe trouvent danses fleurs de Lis font éprouvez & recommandez pour faciliter l'accouchement , on les fait avaler dans de l’eau de Verveine ou d'Armoife. LISERON crAND , ou CAMPANETTE | Cow= poloulus major albns ] eft une plante qui poule des tiges très-longues , groffes , farmenteufes , qui s’élevent en haut en rampañnt , embraffant les arbres & les arbrifleaux voifins , ayant des fcurs blanches de la figure d’une cloche, Cette plante eft enufage parmi les Empiriques contre a maladies chaudes , principalement contrée celles de latète & des yeux. On a éprouvé que our faire percer un clou en 24. heures , iln ya qu'à broyer entre les doigts fept ou huit de fes feüilles , & les appliquer deffus. Le jus de l'herbe qui eft blanc comme du lait étant enduit fait tomber le poil , & tué les poux. LISERON r»erit | Convoluulus minor arven- fis ] eft une plante qui pouffe pluñeurs petites tiges menuës, tendres , rampantes à terre, & fe liant aux autres plantes voifines. Ses fleurs ont la même figure que celles du grand Liferon, mais elles font plus petites , blanches , ou de couleur de rofe, ou quelquefois purpurines. Elle Co DORE" om croit dans les bleds , & aux lieux incultes. Le jus des feüilles du petit Liferon pris en breuvage lache le ventre , dit Diofcoride ; Galien dit qu'il a une vertu digeftive & réfolutive. Albert le Grand dit qu'il eft bon à la poitrine, au poumon, & propre pour l’afthme, que fon eau purge la bile adufte, & qu’il a plus de force quand onne le fait pas cuire. Je ne fçai pas fi cette plante eft purgative , dit M. Tournefort , comme plufieurs perfonnes l’affurent, mais je fcai par l'expé- rience de nos payfans de Provence qu’étane appliquée extérieurement , elle eft très-vulné- raire ; ce qui cft conforme à ce qu'Avicenne dir du Volubilis , dont il affüre que les feüilles fraî- ches font très-propres ‘aux grandes playes , & que cuites en vin elles les confolident, De plus il dit qu'appliquées fur les brûlures du feu , elles y ie un reméde qui n’a point fon pareil. On prétend que fa femence, qui eft mûre en Août & Septembre, prife dans du vin provoque l'urine. L'eau diftillée des fleurs eft bonne à tou- tes les inflammations intérieures & extérieures , fur tout aux rougeurs des yeux. LITHARGE [ Lythargyrus , five Litharçy- rium | eftun plomb empreint des impurerez du cuivre , & réduit en forme de fcorie ou d’écume .métallique par la calcination. Cette matiére fe fait quand on purifie le cuivre au fortir de la mine en Pologne ,en Suede, en Dannemarc. Il ya deux efpeces de Litharge , une jaune tirant fur le rouge, approchante en couleur de l'or , ap- pellée Litharge d'Or ; V'autre a une couleur qui ure en quelque façon fur celle de l’argent qu’on appelle Litharge d'argent. Les couleurs ne pro- cdent que des différens degrez de calcination , Zi Choix- Vertus: Nota, 156 LLV ‘Ja Litharge d'or ayant été plus long-téms cal: cinée que la Litharge d’argent ; elles ne con- tiennent l’une & l’autre guéres autre chofe que du plomb. On doit choifir les Licharges en petits morceaux bien calcinez , nets, hauts en couleur, efans. La Litharge qui vient de Danezic, eft plus belle que celle qu'on envoye d'Angleterre. On fait aufli de la Lytharge en purifiant l'or &c l'argent par la coupelle, mais en petite quantité; elle eft femblable à l’autre. Les Litharges font defficcarives, déterfives & rafraîchiffantes ; elles donnent la confiftence à pluñieurs emplâtres, car elles fe diffolvent par la coŒtion dans les hui- les & dans les graifles , elles remplifent les cavitez , elles détergent, & font venir les chairs. LIVESCHE , ou Levescne | Levifhicum vulgare , feu Liguflicum ] eft une efpece d’Ache dont la racine ne meurt point , & qui pouffe des -tiges hautes comme un homme ; elle croît aux lieux ombrageux ; on la cultive dans les jardiris. On fe ferten Médecine de la racine , des feüil- les & de la femence. Cette planteeft chaude, defficcative , incifive, apéritive ; aléxipharma. que , diurétique, & vulnéraire ; élle fortiñie l'eftomac , guérit l’afthme , excite les mois aux femmes, fielles en mâchent quelques feuilles, & en avalent lejus & l'herbe ; elle défopile la rate, remédie particulierement à la jauniffe. La femence de Livèche eft fort ufitée comme car- minative dans les trenchées des femmes , foit groffes , foit accouchées ; ellé rend l'urine fort noire , ce qu'il eft bon de fçavoir pour n'être pas furpris dans la pratique, à caufe que l'urine noire eft d’un mauvais augure fans cela. On croit que boire avec un chalumeau fait de la tige de cette LOO 357 plante eft un bon reméde contre latoux. La Li vêche entre dans les tifanes peétorales, & dans les emplâtres vulnéraires. | LOOCH, Ecrecma & Linerus font trois mots qui fignifient une même chofe , Léche- ment © Suicement. Le premier eft Arabe , le fe_ cond eft Grec , & le troifiémeeft Latin, On lesa donnez pour noms à des compofitions pectora- les qui ont une confiftence moyenne entre les Syrops & les Electuaires mols. :Onles fait fucer aux malades avec un bâton de Régliffe concaflé: par le bout qu'on trempe dedans, ou on les don... ne à la cuillier, afin qu'étant pris peu à peu , ils démeurent plus de tems au paflage, & humectent mieux la poitrine ; on ne les prépare ordinaire! ment que lorfqu'on en a befoia. ‘; LOOCH de Chan ronge dé Gourdon. On tirera le fuc des Choux rouges par expreffion à la ma niére ordinaire, puis on le dépurera en le faifant boüillir un boüillon , & le paffanc par un blan- chet , on mêlera une livre de ce fuc dépuré avec demi-livre de Miel écumé , & autant de fucre blanc , on fera boüillir le mélange doucement jufqu'à confiftence de Looch ; puis étant refroi- di, on y mêlera exaétement trois dragmes de Safran réduit en poudrerrès-{ubtile. Ce Loockeft propre pour l'afthme, & pour les autres maladies de la poitrine & des pou, mons. On le. prend au bout. d’un bâton de Ré- gliffe concaffé, rtf! | | LOOCH de Lentilles d'Avicenne. Où mettra! boüillit légérement deux pincées de Lentilles rouges dans de l’eau commune , on jettera cette premiére décottion, & on les fera boüillir dere- chef dans trois demi- feptiers de nouvelle eau de Zi] 358 pOC . fontaine jufqu'à la confomption de la quatrié- me partie, l'on y jettera alors deux dragmes de femence de Pavot blanc, on fera boüillir la dé- coction quelques boüillons, on y mettra une pincée de raifins mondez de leurs pepins ; on: continuëra la coction jufqu'a ce qu'il ne refte qu'environ la moitié de la liqueur ; enfin of jetrera deux dragmes de Rofes rouges , & leur ayant fait prendre un boüillon ,on coulera la dé- coétion avec forre expreffion , on la laiffera re- pofer, on la palfera parun blanchet, & on la fera cuire avec fix onces de Sucre Candi en confiften« ce de Looch. - 11 dérerge, il fortifie , il adoucit les acretez de la poitrine , il foulage les maux degorge, il eft bon pour l’enrotiement , pour exciter le crachat. On en prend avec le bout d’un bâton de Réglifle concaffé, ou à la cuillier. : LOOCH de Tuffilage fimple. On aura des ra cines de Tuffilage cueillies dans leur vigueur , on les coupera par morcéaux , on en mettra boüillir quatre onces dans ce qu'il faudra d’eau jufqu'à ce qu’elles foient molles , & qu'il ne refte qu'en- viron fix onces de liqueur , on coulera la décoc-: tion , on pilera les racines dans un mortier de marbre , on en tirera-la pulpe au travers d’un ta- mis, on difloudra cette pulpe dans la décoction coulée , & l’on y mêlera huit onces de Miel écü- mé, on mettrale mélange fur un petit feu pour lui donner plus de liaifon , ou de confiftence , & le Looch fera achevé. 1} adoucit l’acrimonie des humeurs qui defcen dent fur la gorge ; il appaife la toux, ilexcitele crachat , il humeéte la poitrine. On en ule avee un bâton de Réoliffe concaffc. LOT 359 LOTION f ZLoño | eft une préparation de médicamens qui fe faiten les lavanr de quelque liqueur , foit qu’elle fe fafle légére , pour en ôter feulement les ordures , comme les racines nouvellement tirées de terre; foit qu’elle fair pénétrante , pour en emporter quelque {el ou ef prit corrofif , comme la Lotion de FAntimoine, des Précipitez , des Magiftéres , &c. foit pour ter quelque mauvaife qualité du reméde, ou Jui en communiquer une bonne. On faitauffi des Eotions pour déterger les playes, pour fortifier quelque membre , amollir quelque tumeur , &c. LOTION T Lorio-Fomentatio | eft auffi un re- méde qui tient le milieu entre la fomentation & le bain. Il y en a de rafraïchiffantes , de fomni- féres pour les fébricitans faites de feiilles, fleurs & racines de Nymphea , de Laitue , de Pourpier , de Mauve, de Violier, de Saule , de Pavor blanc, & de femences froides écrafées boüillies dans dé l’eau dont on lave les pieds & les mains des malades , les enveloppant dans des linges trem- pez dans la même décoction, qu’on rerrempe à mefure qu’ils fe defféchent. On lave quelquefois la tête avec une leffive claire faite avec les cendres de Sarment pour en ôter la craffe, & celle des cheveux. On employe aufli plufeurs Lotions pour la guérifon de la tei- ghe plus où moins fortes & pénétrantes , felon que le mal eft plus ou moins grand, & entr'au- trés celle qu’on prépare avec la feule décoétion de Creffon aquatique faite dans dé l’eau com- mune , & celle qu'on compofe avec les racines d'Iris , d'Afcrum ; & d'Enula Campana Les féüilles de Lierre , d’Abfnthe, de Fumeterre, Z ii 360 LOT de Chélidoine , de Scabieufe , de Serpolet; & de Marjolaine. Les bayes de Laurier & les Lupins boüillis enfemble dans une leffive claire de cen« dres de bois de Geniévre, continuant de fe fer- vir de cette Lotion pendant plufieurs jours,:&c fur tout dans les decours de la lune, après qu'on a pratiqué les remédes généraux internes, &c {uv tout les purgatifs & les diaphorétiques. On ajoûz te auffi quelquefois à ces décoétions des fientes defféchées de Pigeon , d'Oye & de Brebis ,-lesi racines de Patience & d’Ellébore , la Colo quinte , l'Euphorbe , le Verd de gris , & plus fieurs autres médicamens pénétrans , lorfquele, mal necede pas à des remédes plus doux. :: On fait boüillir les Capillaires & l’Auronne femelle dans de l’eau de riviére, & on en lavela tête & les cheveux, tant pour les empêcher de tomber , que pour les faire croître, & les ren. dre plusbeaux.. : lovräMrab Pour faire moutir les poux, & Îles autrés ver-, mines on employe ayec heureux fuccès une dé:, coction de Lupins , de Staphifagre, d’Abfinthe. & de petite Centaurée faite dans de bon vinai- gre, ou dans de l'urine , dont on lave la tête. ; & même tout le corps, s’il en eft befoin pour faire mourir les poux , & les autres vermines. On prépare encore pluñieurs Lotions pour guérir la gale, les dartres, & les autres mala-: dies dela peau, y employant les décocétions des racines & des feuilles d’Aunée, de Lapathum acu- sum dit Oxylapathum , de Scabieufe, de Fume. terre , &c. dont voici. un exemple. Prenez raci- nes d'Oxylepatbum & d’Aunée de chaque quatre onces , d'Elléboreblanc une once, feiilles d’Ab- finthe & de Crcffon de fontaine de chaque une LOU 36: poignée; on coupera par morceaux Îles racines, & les feüilles, on les fera boüillir dans deux pina tes & demie d’eau commune jufqu'à, la diminu tion du tiers , on coulera la décoction , on ydifi foudra, fix dragmes de fel de Tartre. Cerre lis queur çft propre pour. deffécher & chafler da gale, la teigné, & les autres vicesidu.cuir. Onen lave chaudement la partie malade, dual 1h Onlave la rète avec de l’efprit de, vin., ou de l'Eau de la Reine de Hongrie pour. fortifier le cerveau , où en diffiper les humiditez fuperflués, ou pour en guérir les contufions, On en lave auffi les autres parties du corps dans les rhumatifmes, & pour appailer toutes fortes de douleurs, On s’en {ert auffi fort utilement contreles brûlures, mais .encore.plus heureufement , fon y. ajoûte un peu de Vatriol, & quelques grains de Verd. de gris. PACE SET FAR On lave auffi les playes & lesulcéres avecles Pervenche , d’Abfinche , de, Verge d’or , de Py. role, de Bugle ,de Sanicle , de Véronique mâle & femelle, &c. faites dans:les fucs de fembla bles plantes, ou, dans du vin blanc , y ajoûtanc même quelquefois la Myrrhe , l’Aloës en pou- dre , dont on fait aufli des injections lorfque les playes font profondes. 11. … LOUP [ Lupus ] eft un animal hardi , carnaf fier , vivant derapine, & fi femblable au Chien, que quelques . Chaffeurs lappellent Chier f- vage. La dent du Loup eft employée pour aider. à faire fortir les premiéres dents des enfans ; on l'enchaffe dans un hochet d'argent, & on le leur. fait mâcher afin que les gencives s’ouvrant par 463 LÜP ée frottement , les dents fortent. Le cœuf torré. fé & brûlé pris en poudre depuis demi fcrupule jufqu’à deux eft propre pour l’épilepfie. Le foye féché & pulvérifé donné depuis un fcrupule juf- qu'à uné dragme dans une eau appropriée eft bon aux {chirres de la rate, à l'hydropilie, à la phhife, & à la roux. Les inteftins & la fente du Loup defféchéz donnez en poudre jufqu'à une dragme font recommandez univerfellement par tous les Auteurs pour la colique ; & Panarole aflüre qu'il a guéri dés coliques défefpérées avec de la fiente dé Loüp ; les os qui fe trouvent dans la fiente fans avoir été digérez font meilleurs en poudre que la fieñte même, On fait aufli des ceintures avec les inteftins , ou avec la peatt qu'on applique für la chair nuë du côté du poil vec beaucoup défüiceès dans la colique.La chais du Loup mangée eftbonne aux épileptiques;& les Efpagnols , felon Schroder , en font porter de fa- Hé ahx mêmes malades. La graifle de Loup n’eft pas moins eftimée que celle de Chien : elle eft chaude , digeftive, nervale , propre aux mala- dies ‘dés articles ; & à la chaflie des yeux étant enduite. Les os du Loup pulvérifez donnez juf. qu’à une dragmeé font propres pour la pleuréfie, pour la fciatique, pour lés douleurs de côté. L'Huile qui fe fait par la coétion d’un Loup dans icelle convient à la goutte. Meyffonnier dit qu’il a vû un homme délivré d’une fâcheufe douleur & foibleffe d’eftomac portant contre le fein une portion de la peau qui éouvroit la poitrine d’un petit Loup. LUPIN [ ZLupinns ] eft une plante qu’on culs tive dans les champs , qui porte dans fes gouffes plates des grains prefque ronds applatis plus IE DEUT 363 gros que des pois, durs , blancs én dehors , jau+ nes en dedans , d’un goût amer , dont on fe {ere en Médécine. ls foncappellez Lupins du nom dé la plante. Leur décoction étant buë chafle leg vers du corps , & eft propre aux päles couleurs; elle eft bonne aufli aux vitiligines , ou tacheg blanches , teigne , puftules fortant du corps ; gale, gratelle , demangeaïifon , gangréne, ulcés res malins , fi on les en lave fouvent , partie er mondifiant , partie en réfolvant & defléchant fans aucune acrimonie. Prife avec du Vinaioté & de la Ruë pour lui donner goût, elle nettoye le foye & la rate. Au refte la farine de Lupins réfout fans mordication; car elle ne guérit pas eulement les meurtriflures de la peau | mais auffi les écroüelles ; parotides, &r autres tumeurs dures , mais pour éct effet il la faut faire cuire ent vinaigre , ou en vinaigre miellé , ou en eau & vi2 naigre , felonles compléxions des malades & la diverfité des maux. Quelques-uns en font des cas taplafme pour la fciatique. La farine de Lupins eft une des quatre farines réfolutives qu’on en loye fouvent dans les catapläfmes émolliens: LUT { Luum ] eft une pâte, un ciment,ou un énduit qui fert tanta bâtirles fourneaux qu’à mettre au tour des vailleaux de verre & de térre qui doivent réfifter au feu violent,a les joindre les uns aux auttes , & à réparer les fentes qui y ar- rivent pendant l'opération pour les rendre pro- pres à fervir préfqu'auffi bien qu'auparavant. LUT pour barir les Fourneaux de brique. Sil'on veut conftruire un Fourneau avec de la brique & Ja maniére ordinaire , on peut y employer le Lut fuivant, Prenez trois parties de cette terre graffé font les Boulangers fe fervent pour Le bâtimeng 164 PLUT de leurs fouts ;une partie de fable-de riviére dé- lié , & une partie de fente de cheval , pévriflez bien le toutenfemble avec de l’eau, & en faites: comme un mortier dont vous, yous fervirez pour la: liaifon des briques, lorfque vous voudrez en bâtir des Fourneaux. Ce Lut pourroit être ren- forcé de.mâchefer & de verre pilez , & même d’eau falée, & de plufeurs autres matiéres , fi on le-vouloir rendre plus rénace, & plus dura- ble ;:mais on peut fe pailer de ces additions pour un bâtiment ordinaire, … | LUT pour enduire les Waiffeaux de verre ©" de terre. La. violence du feu fait fouvent fondre Îles cornuës.de verre dans le fourneau de réverbére c’eftpourquoi il eft bon de les enduire d’une pate qui étant féchée, foit capable de foûtenir, & de. conferver la matiére qu’on a mife dedans pout diftiller, La fuivante peut fervir à cet effet. Il faut prendre de bonne terre à potier, bien pure & bien pulvétifée, aurant de Bol, &autant de pots à beurre:caffez fubtilement pulvérifez,les incorpo- reravec dela chaux vive qui ait été nouvellement. éteinte dans du petit lait, y ajoûter de h liqueur de blancs d'œufs , &.de la bourrecharpieautant qu'ilen faut pour les bien lier enfemble,& en faire un Lutun peu mol, enforte qu'on en puifle en duire les cornucs.par trois ou quatre fois diffé- rentes une couche fur l’autre, à chaque fois bien fécherle Lut avant que d'en réappliquer. Ce Lut. feroit encore plus ferme , fi l’on y méloit quel. que portion de fang de Taureau tout chaud, le malaxant bienavectoutderefte. AUTRE. Il faut prendre deux parties de bonne: terre à potier bien féche, deux parties de pots de: grès à beurre caflez , le touten poudre bien fub. LUT 365 tile , & une pärtie de fablon de riviére délié ; & pètrir & bien unir le tout enfemble avec de l’eau. Certe pâte qui peut fervir àenduire & à couvrir toutes fortes de vaifleaux tant de terre que de verre , étant capable de contenir elle feuleles matiéres dans un feu bien violent, lorfque le vaiffeau qu’elle enferme fe fend ; ou fe fond, eft de plus très.propre pour conftruire des four- neaux d’une ou de plufeurs pieces fans pierres ni briques, ou pour faire des vaiffeaux propres à réfiter au feu, comme font les Capfules , les Cornuës, les Aludels , &c. | AUTRE. Prenez fix livres de bonne terre à _ potier féche, deux livres de la tête morte de l’eau forte , deux livres de pots de grès à beurre caflez, une livre de mâchefer, une livre de verre , &une hvre de briques , le tout bien pulvérifé , deux li- vres de fiente de cheval féche & brifée , cinq ou fix poignées de bourre bien battuë & bien char. pie, pétriflez bien le tout enfemble avec de l’eau, & faites-en une pâte un peu folide, laquelle ap- prochera enbonté dela précédente, & qui pour- ra fervir aux mêmes ufages. AUTRE. On pourroit auffi pour lemême def. {ein prendre deux livres de briques , quatre li- vres de terre à potier , & une livre de chaux, le tout en poudre fubrile, & les pétrir enfemble avec égales parties de fang de Bœuf , & de la dif. {olution de la terre mortedel’eau forte, & s’en. fervir de même que des deux derniers Luts. LUT pour joindre les Vailleaux des uns aux autres. L’Amidon cuit | ou la farine boüillie dans de l'eau | ou même feulement délayée à froid fans la faire boüillir, étendue fur du papier gris , & appliquée, peut fufirelor fque l'on veut adapter Nota: 266 LUT FF & luterles chapes avec les cucurbites , où join2 dre des récipiens aux chapes , ou aux cornucs,où luter enfemble des vaiffeaux de rencontre lorfs que ces vaifleaux contiennent des matiéres fpi- ritueufes qui n’ont point de corrofion:mais fi l’ori veur les luter plus exactement , on peut avoir re- cours à la allie moüillée qui porte avecelle une glu rrès-facile à s'attacher , ou aux boyaux des Snimaux fraichement tirez , ou moüillez , s'ils - font fecs. On a coutume de s’en fervir pour des matières fort fpiritueufes & volatiles ; on couvre les jointures des vaifleaux de ces veflies où boyaux applatis , on les lie bien tout au tout avec de la ficelle, & on les laifle bien féchet avant que d'allumer le feu fous les vaiffeaux. On peut auffi y employer la colle de poiffon diffouté dans l’efprit de vin , ou dans du vinaigre, l’éren. dre fur des bandes de linge , les appliquer , & les bien lier fur les jointures. = LUT pour réparer les fentes des Vaiffeaux. Si l'on veut réparer les fentes qui arrivent aux vaifleaux de terre ou de verre , & les remettre en état de pouvoir fervir prefque de même que s’ils n’avoient point été fendus: il faut avoir des œufs bien frais ,en prendreles blancs , les battre dans une terrine avec des vergettes tant qu'ils foient tous réduits en écume, il faut laiffer repofer cette écume , attendre qu'elle foit convertie en li- queur , y mêler de la chaux vive nouvellement éteinte dans du petit lait , & en faire une pâte molle & bien unie, laquelle on érendra fur une petite bande de linge fin qui puiffe bien couvrir l'endroit de la fente du vaiffeau , on l’appliquera promtement fur la fente , on faupoudrera légé- rement & également le deffus de la bande avec | LUT 367 de la chaux vive fubrilement pulvérifée , on aps pliquera en même tems une nouvelle bande de pareille grandeur enduire de la même pâte fur la poudre de chaux , on faupoudrera de poudre de chaux pulvérifée le deffus de cette feconde ban. de,&onyen appliquera une troifiéme enduite de la même pâte , dont on couvrira encore le deflus & les bords de cette derniére bande ,&on laiffera bien fécher le tout à loifir. Ce Lur ainfi appliqué tient parfaitement bien , & empêche les fentes des vaifleaux de s’étendre plus loin. 1} en à qui ajoûtent à cette pe du verre {ubri- Le Pilé ; d’autres y mélent de la poudre de briques, ou de la terre fcellée ; ces chofes peu ventencore fortifier le Lut , & nefont pas ère. jetrer. On peut auffi appliquer fort à propos fur les fentes des vaifleaux la colle de Poilfon difloute dans de l'efprit de vin , & étenduë fur des petits morceaux de veflie de Cochon ou de Bœuf, & l'y laiffer fécher. | On peut encore faire un Lut très_ferme & très-conftant au feu pour les fentes des vaifeaux, & même pour les enduire & couvrir avec deux parties de Minium en poudre fubtile, & une par- tie de ce qu'on appelle Laitances de Harengs; ceë chofes doivent être bien incorporées enfemble, & être étendués fur de petites bandes de Hnge fin , pour être appliquées fur Les fentes des vaiff: feaux. La pâte fuivante , appellée Lus de Sapience , peut fervir tant pour les jointures desalembics ÿ que pour boucher les feflures des vailleaux de verre ; il en faut appliquer trois couches dellus avec des bandes de papier. Prenez de l frine 368 LUT 8e de la chaux éteinte ; de chaque üne once, du Bol en poudre demi-once , mêlez le tout, & eri formez une pâte liquide avec une fufhfante quantité de blancs d'œufs que vous aurez aupa- avant bien battus avec tin peu d’eau’ :1408 LUT propre à boucher les. bouteilles. Pour bien boucher les bouteilles , enforte qu'il n’en puifle fortir aucune vapeur , il faut diffoudre la colle de poiffon dans de l’efprit de vin ,en faire com- meun mucilage ; & y incorporer quelque por- tion de fleurs de Soufre & de Maftic fubtile- ment pulvérifez , à quoi on peut auffi ajoûter de la chaux éreinte dans du petit Jait: 11 faut bien mêler ces chofes , &en bien enduire lebouchon, 8 même le dedans du col dela bouteille ; le tout érant bienfec, rien n’en pourra fortir. 1 yaun Lut affez commun , & fort ban qui eft compofé d’égales parties de Minium, de Cè- rufe de Venife, de bon Bol , & de Gomme San- daraque fubrilement pulvérifez , incorporez avec l’Huile de Lin , & réduits en pâte. Son ufa- ge ef pareil à celui des Luts précédeus. On peut aufli boucher bien exactement les bouteilles qui ont le col court , renforcé, & bien fait , flaprès y avoir enfoncé un petit bou- chon de Liége bien jufte &e court, enforte qu'il y refte au deffus environ deux lignes de vuide au haut du col, on remplit ce vuide de Soufre fondu , ou de quelqu'un des Luts ci-deffus dé- crits , & l’on couvre ce Lut d’une double veflie de Bœuf moüillée , 8 fortement liée au tour du col de la bouteille. Le Maftic , le Bol de Levant , & le Borax fub- tilement pulvérifez & incorporez avec la li2 queur de blanc d'œuf peuvent faire un Eut fort É propre LYS 365 Propre à cela, & à plufeurs autres ufages, LYSIMACHIE , où Cornzrrzs [ Lyfima- chia lutea ] eft une plante haute de deux où trois ieds , ayant les feüilles femblables à celles du Eule , & les fleurs jaunes ; elle croît dans les marais, proche des ruifleaux , aux bords des fo. lez , & aux autres lieux humidés. 1] y a auffi d'au. tres cfpeces dé Lyfimachies qui ont les fleurs rouges. Le fuc des feüilles de cette plante par {à Vertu' aftringente guérit le crachement de fang, ë& le dyffénterie clyftérifé , ou pris en breuvage ; car cette plante arrête le fang de quelqu'endroit qu'il coule prife en breuvage , foit en poudre, {oit ch décoction, mife dans | _nez broyée , ou dans lès clÿftéres. Elle eft vuinéraire, &on s’en fért pour arrêtér le fang , nettoyer &'éonfolidet les yes. Sa poudre guérit les écorchures, mê- me celles des pieds faites par les fouliers tro: étroits, Quand on [a brûle cllé chaffe les ferper & tuë les mouches par fon odeur forte & âcre. LYSIMACHIE ROUGE , ou SALICAIRE | Zy- fimachia [picata purpurea | éft'une plante qui porte des fleurs rouges en forme d’un long épi, & que quelques Modernes appellént Salicaire ,à caufe qu’elle naît ordinairément dans lés faut. fayes, où plûtôt parce que fes féüilles reffens: blent à celles du Saule. Elle eft détérfive ; af tringente, vulnéraire, rafraîchiffante. Ses fettilles & fes fleurs font très-efficaces pour les playes récentes ,:& pour mondifier les ulcéres caver. neux. Son eau diftillée eft propre pour les in, flammations , & pour fortifier les yeux. A à Choix. 379 MAN == ANDRAGORE [ ÆMandragora ] cf : AN une plante baccifére fans tiges dont il js y a deux efpeces, l'une defquelles .eft BE appellée Mandragore male, & l’autre re femelle. L'une & l'autre efpece croiffent aux Pays chauds dans les champs., aux lieux montagneux, On fe fert en Médecine de l'écorce de la racine de Mandragore qu'on ap- porte d'Italie. Elle eft rafraïchiffante , defficca- tive , émolliente, narcotique & fomnifére : elle {e donne rarement par la bouche, mais elle ef ufrée extérieurement dans la rougeur des yeux accompagnée de douleur , dans Péryfipele, & dans les tumeurs dures & ferophuleufes. Le fuc de Mandragore réduit en forme d’onguent, de éaraplafine, ou d'emplâtre avec le fuc de Tabac & la gomme Ammoniac ramollit puiffamment les duretez de Ja rate. - MANNE [ Manna ] eft un fuc., ou des grains compolez du fuc vifqueux de certains arbres, & de la rofée du marin que l’on trouve fur les feüil- _ les & fur l'écorce des Frefnes cultivez ou fauva: ges , & autres arbres aufquels on a fait le foir dé lgéres inciñons qui fe condenfent , s’endur- ciffent , & fe defféchent par la chaleur du jour en la forme que nous voyons la Manne. Onpréfére . celle de Calabre à toutes les autres, quife cueille fur les Frefnes communs & fur les fauvages. La meilleure après celle-là eft la Manne qui fe ra- maffe fur le Méléze au fentiment de Sylvius. On la doit choifir féche , blanche , nette fans 4 MAR 351 fnélange , un peu grafle, d’un goût doux ayant À quelque chofe de fade ; étant Shi elle diminue beaucoup en beauté , mais elle ne diminué pas en vertu, On ne doit poiñt fe fervir des Mannes roufles ; ou brunes, fe , mielleufes , ou trop mollaffes dont les Droguiftes font bon marché, arce qu'on peut ÿ avoir mêlé plufieurs drogues ernicieufes, ou du moins qui affoibliffent fa vertu, La Manne cft tempérée, mais un peu plus chaude que froide ; elle adoucit la gorge , latra- chée artére & la poitrine ; elle purge la bile , & lâche le ventre avec les humeurs féreufes, On corrige fa flatuofité avec la Canélle & PAnis , & fa chaleur en ÿ mêlant quelque chofe de rafraî- chiffant & aigret , comme Îles Tamarins ; on la diffout ou dans du boüillon , Où dans quelqu’au- tre décoction. La dofe pour les enfans eft de deux dragmes à demi-once, & pour les adultes ju qu'a deux onces, Il n’y a point de meilleur remé- de pour purgèr les femmes grofles , quand même elles auroïent ün peu de fiévre, Elle corrige fort bien ia fécherefle & l’acrimonie du Séné, On en ure un cfprit qui eft excellent dans’ la pefte pour faire füer en diftillant de la Manne choifie À pe- tit feu dans une cucurbite. La dofe eft d’une eniL. lerée. k SONREZS MARGUERITE p£TiTe , où PASQUERETTE C Bellis minoz ] eft une petite plänte affez connus qui croît dans les prez , & dans les autres lieux humides; on én cultive auffi dans les jardins dont les fleurs font de diverfes couleurs. La Margue- tite eft vulnéraire , & propre fur tout aux playes de la tête & de la poitrine, La cultivée & la fau- : vage font également ulitées , far cout la cultivée à fleur rouge qui eftun excellent vulnéraire , fa. À a ij Nots, Verftas. 372 MAR furaire intérieurement & extérieurement pour réfoudre le fang coagulé par les chutes, les playes 8 les contufons en quoi elle pafle pour un re: méde expérimenté , même dans la.pleuréfie pour diffoudre le fang à demi coagulé, MindererusKér commande cette herbe en falade ou.en décoétion à ceux qui fe trouvent mal d'avoir bû trop frais dans les grandes chaleurs. Le Doéteur Michaël ena fait l'expérience furun cuifinier, qui ayant fouffert un feu extraordinaire tout le jour, avala le foirun verte d’eau fraîche qui le jetta dans un afthme accompagné de fympromes f terribles ; qu'on eùr dit qu'il alloir être érouffé ; il but une décoction de Bcllis à fleur rouge, & le lende: main matin il fe trouva parfaitement guéri, Cette même plante eft pareillement expérimentée dans Phydropifie, & le mème. Docteur Michaël a guéri plufieurs hydropiques par l'ufage de cette” Marguerite. On la met cuiredans. du boüillon., & on l’exprime bien, ou bien.on la donne dans du vin ; ce qui s'accorde affez avec la doëtrine de Yanhelmont touchant l’hydropife qu'il attribue au fang grumelé que la Bellis diflout. Les fleurs de petite Marguerite avec l'herbe Robertamor- ties furune pelle chaude, &appliquées fur la têre foulagent beaucoup la migraine , felon l’expé: rience de M. Chomel. Pour guérir les loupes, on Les bafine foir & matin avec la: décoétion-de toute la plante. de Marguerite fauvage faite en vinblanc, &.on applique FAT le plus chaudement qu’on la peut (ouftir. Les Margue- rites pilées avec Armoife , & appliquées en Cata- plafime font fondre les rumeurs fcrophuleufes. Pour les playes recüës à la portrine il cft bon d’a- valet auffi-coc du jus de Marguérites pilées, MAR 373 MARRUBE s1ANcC [ Marrubium , five Prafe fium album vulgare | eft une plante qui croîe aux lieux incultes , & eft fort commune fur les bords des chemins , où on la trouve en tout tems. Le Marrube eft chaud , defliccatif apéritif , abfter- fif, atténuant , amer ; il eft ufité dans les ob- ftrutions du poumon , du fove , de la rate , de la matrice, dans la phthifie , l’afthme, le cra- chement de fang , l’accouchement difficile, & la rétention de l’arriére-faix ; il réfifte au venin. On croit qu'il eff contraire aux reins , c’eft pour- quoi on le corrige avec la Régliffe & les Raifins pales. 11 eft excellent dans la toux invétérée cau- fée par le mucilage acide , & les fucs groffiers qui chargent l'eftomac ,& empêchent Félabora- tion du chyle donné en décoétion dans de l’eau ou du vin pour découper , & tirer dehors ce mu- cilage ; & il eft fur tout fpécifique dans la toux des vieillards. On dit que fon fuc feul , ou réduit en forme de {yrop, ou bû dans du vin guérit in- failliblement la jaunifle. Le fyrop de Marrube eft célébre dans l’afthme, dans la roux, & dans les autres maladies de poitrine qui procédent d’un mucilage , ou d’une pituite groffiére & vifqueufe qui embaraffe les bronchies du poumon , où de Feftomac, Borel dit qu’il a reconnu par une inf- nité d'expériences que le vin blanc dans lequel on a fait infufer des fommitez de Marrube blanc pendant la nuit étant bü trois matins de fuite à jeun , eft un reméde admirable pour fortifier l’ef- tomac , pour provoquer les ordinaires aux filles , . guérir la cachéxie , les pâles couleurs , & eur redonner lappetir.. = MARRUBE Korr PUuANT | Afarrubium ni- g'um fœtidim ,ffve Ballote | ef une plante dont À a iij 4 MAR MAS les feüilles & les fleurs qui font rouges font d’une odeur puante, laquelle croît aux lieux ombra- geux, contre les murailles , dans les hayes , aux bords des chemins. Elle eft vulnéraire, propre pour déterger & mondifier les vieux ulcéres ap pliquée avec Miel. Ses feüilles broyées avec du fel, & appliquées guériffent la morfure des chiens; amorties fous la cendre chaude elles font bonnes à réprimer les crevailes & les durillons qui font au fondement. La décoction du Mar- rube noir eft très-utile dans l'affection hypo- chondriaque, & dans la pañlion hyftérique, felon M. Ray. MARUM Corrus: eft une efpece de Chameæ+ drys, felon M. Tournefort, où une petite plante qui a une odeur agréable , & un goût acre & pi quant dont les chats font fort friands ; elle croit dans les Payschauds, comme en Provence , aux Ifles d'Yéres vers Toulon, d’où on l'apporte fé che ; on la cultive aufli dans les jardins, Elle en- tre dans la compofition de la Thériaque. On doit la choifir récemment féchée avec toutes fes fleursentre deux papiers ,ayant une odeur forte, pénétrante , & un goût aromatique , piquant, amer. Le Afarum eft céphalique, ftomacal , fu- dorifique , il réfifte au venin , il eft propre con- ecc la morfure des bêtes venimeufes, il eft vulné- raire, nerval, fortifiant, corigeant la mauvaife. haleine. : MASTIC [ Mafiche | eft une gomme-réfine , ou plütôt une réfine pure qui découle en Efté fans incifion , ou par incifion du tronc & des groffes branches du Lentifque. On doit choifir le Maftic le plus ner, en groffes larmes claires , tranfparentes , d'une odeur qui n'eft point défae + .-? MAS 37 gréable, On le fophiftique avec l'encens , ou la réfine de Pin mais l’odeur découvre facilement la fraude. 11 eft chaud , defficcatif, aftringent, émollient , & bon pour fortifier l’eftomac, Son principal ufage eft d'arrêter le vomiffement , la naufée, & le flux de ventre pris intérieurement en poudre, ou en mafticatoire, La dofe eft depuis demi-fcrupule jufqu'à deux fcrupules, Il émoufle & corrige l’acrimonie des putgatifs , abbaiffe les vapeurs qui montent de l’eftomac à la cète, il aide à la coétion & à la fermentation , & guérit par conféquent le flux lientérique , & la paflion céliaque , fi an en avale quelques grains après le repas. Il fortifie la tête & le genre nerveux , re- médie au crachement de fang & à la toux , il cor- tige la puanteur de l'haleine, & tire la pituite du cerveau en mafticatoire, Demi-once de Maftié boüilli dans trois ou quatre livres d’eau eft bon pour la boiffon ordinaire dans la diarrhée. La dé: coction de Maftic eft merveillenfe , mais l’eau de Mañtic n’eft pas moindre ; on la prépare ainfi. On fait fumer du Maftic fur des cnbons allu: . mez , & on reçoit la fumée dans un pot de terre neuf , & lorfqu'il eft bien rempli de cette fumée, on y met de l’eau ,ou dela date , fuivant l'in: tention du Médecin , puis on couvre bien le por. Cette eau prend la faveur & les faculrez du Maf: tic, & devient un excellent reméde dans les maux d’eftomac , & les flux des inteftins , fpé- cialement dans la dyffénterie , à quoi l’efprit de Mañtic eft fpécifique ; mais certe fumée vaut mieux que lefprit, parce qu’elle contient en même tems l’efprit & l’huile, On fe fertauffi ex4 térieurement du Maftic dans les Emplâtres, dans les Cérats , dans les Hyilés , & danses Onguens Aa üij V'erfus, 376 MAS MAT fortifians. On en fait des petits Emplâtres futdu taffetas noir pour appliquer {ur les temples, afin d’adoucir la douleur des dents, MASTICATOIRES, ou APOPHLEGMATIS- Mes [ Afaflicatoria , five Apophlegmatifmi | ainf nommez, parce que leur principal effet eft de faire fortir la pituite du cerveau , font des dro, gues acres qu’on-mâche, afin qu’elles échauffent A bouche , qu'elles ouvrent les vaiffeaux fali vaires , qu'elles délayent la pituite , & qu’elles faffent cracher ; tels {ont Le Mañtic , la Béroine, la Sauge , le Tabac , le Gingembre, la Pyrêthre; la femence de Moutarde , Les Poivres , les racis . nes d’Iris., d'Angélique , d’Impératoire, de Va lériane ,d’Acorus, de Coffus, les Figues , les Paf fules , &c. On.en peut faire aufli des compofez en la maniére fuivante. JE SV: Prenez racine d’Iris , femence de Sraphifäsre, de chaque demi-once , Poivre long , Pyrêthre , femence de Moutarde , de chaque deux drag mes ; toutes ces drogues pulvérifées enfemble ; onincorporera la poudre avec ce qu’il faudra de fyrop de Rofes pâles pour enfaireune pâte dure . qu'on formeraen trochifques, ouen pañilles, & on les fera fécher, Elles font propres pour exci- ter le crachat étant mâchées : on en enveloppe auffi dans un petit linge délié, & on mâche le notiet, er MATRICAIRE, ou EsrARGOUTTE | Afatri« caria , five Parthenium | eft une plante qui. rend une odeur forte , défagréable , & qui a un goût amer : elle croît en terre grafle dans les jardins. Elleeft chaude , defficcative , atténuante , inci five. Son principal ufage eft pour les maladies fraides & venteufes de la matrice , elle prove M M AT À 4 37% que les mois aux femmes , elle réfout les dure- tez , elle chafle les vents ,elleabbarles vapeuts} elle léve les obftruétions, elle excite l'urine; et pouffe le fable & la pierre du rein & de la veffie} elle eft bonne pour l’hydropife., elle chafle les vers. On s’en fert en décoétion par la bouche en lavement, & en foimentation. La Matricaire cuite avec la Camomille vulgaire ou romaine : * & appliquée en forme de fachet fur le bas ven: tre appalle infailliblement les douleurs d’après l'enfantement, Pour appaifèr la douleur des dents , on applique deffus les feüilles de Matri- caire broyées , qui font diftiller par la bouche goutte à goutte l'humeur qui caufe la douleur! L'eau diftillée & Le fyrop de Matricaire ont les mêmes vertus, & ne font pas moins ufitez que ceux d’Armoife, On fait quelquefois de la Con ferve de Matricaire, mt MAUVE De JARDIN , PASSE-RoSE, ouRoss D'OUTREMER | Malva rofea arborea | five hor- tenfis | eft une plante qui poufle une tige à la hauteur d'un arbriflcau , groffe , droite, ferme , yelué. Ses fleurs qui font grandes comme des Rofes font fimples , ou doubles dediverfes cou leurs. Oncultive cétte plante dans les jardins à caufe de la beauté de des fleurs : elle eft plus chaude , & moins humide que la Mauve vulgaire avec quelqu’aftriétion ; on ne fe fert en Méde. cine que dés fleurs rouges fimples ou doubles, dont l’ufage principal eft dans les maladies des amigdales , & la pourriture de la bouche , daris Finflammation des gencives , Pefquinancie , l'e- xulcération de la gorge , les élevûres ou aphthes de la bouche, & dans toutes des affétions du go fier en forme de gargarifiie. : 2 ! 478 MAU MEC MAUVE sauvace, ou vuLGAIRE | Afalua Glvefiris, five vulgaris ] eft de deux fortes à feüils les rondes & à feüilles échancrées : elles croif- fent aux lieux incultes , en terre grafle , dans les cimetiéres , dans les jardins ; on fe fert en Mcdé- cine de leurs racines , feüilles , fleurs & femen- ces. La Mauve eft rafraïchiffante , humide & émolliente , elle appaife les douleurs , lâche le ventre, & radoucit l’acrimonie de Furine. Son ufage principal interne eft dans les maladies du prie de la vefie , & des inteftins, fçavoir a phthifie , la toux’, Fenroïiement la pierre des reins , l’éxulcération de la veffie & desinteftins ; la ftrangurie , la dyfurie, & les autres affections desreins qui procédent de l’acrimonie de l’urine. La Conferve des fleurs eft fpécifique contre Vardeur d'urine ; la décoétion de la racine a la même vertu. La décoction de Mauve dans une leffive acre, ou dans l'urine propre eft recom- . mandée contre la reigne de la ère en forme de * lotion : le reméde en fera meilleur , fi on ajoûre des pois dans la décoétion. Il fe fait un onguent avec la racine de Mauve,le beurre de May frais, &un peu de Camphre admirable contre la teigne & la gale de la rête. Les feüilles de Mauve pilées avec une égale quantité de celles de Saule appli. quées fur les playes fraîches marc &c jus, les gué. riffent très-promtement, ME’CHOACAN [ Mechoacanna alba, five Rba= barbarum album 1 eft une racine blanche, légére qu’on nous apporte d’une Province de la Nou “velle Efpagne du mêmenom, coupée par treñ- ches : on l'appelle l4 Rhubarbe blanche, pour la diftinguer de jaune , avec quoi elle a beaucoup Ghoix. de convenance. Elle doit être choifienouvelle ;: MED 379 en bellesroüelles , blanches en dehors & en:des dans , légéres, mais fans carrie , d’un goût prefz que infpide, prenant garde qu'on n’y ait mêlé de la racine de Bryone vulgaire , qui lui reffem ble beaucoup ,, mais on les diftinguera parle goût ; car la racine de Bryone eft fort amére, & celle du Méçchoacan eft prefque infrpide. Le Mé: choacan purge doucement , & {ans fatiguer les humeurs pituiteufes , féreufes & aqueufes de tout le corps , & fpecialement du genre nerveux & de la poitrine ; c’eft un excellent reméde pour les catarres , & les maladies qui en dépendent, pour l’hydropifie , la goutte fciatique, les rhu- matifmes. Il eft fpécifique pour les enfans fujets aux vers, & qui ont l’eftomac & les inteftins embarraflez de beaucoup de mucilage vifqueux, On le donne toûjours en poudre, à caufe qu’il n’opére point en infufon , foit dans de l’eau, foit dans du vin. Comme il eft chaud & {ec, ilne faut pas en donner trop fouvent aux tempera. mens chauds, La prife en fubftance eft un fcru- pule pour les enfans , & jufqu’à une dragme Fe les adultes. M. Boyle ordonne pour guérit a crampe de rentplir de poudre de racine de Méchoacan une petite bourfe ou fachet fait de damas, ou d'autre chofe légére , grand d’envi- ron trois pouces en quarré, & de le porter pendu an cou avec un cordon ,enfortequ’il defcende au creux de l’eftomac , & qu'il touche immédia- ment à la peau. À ME’DICAMENT [ Medicamentum ] cft tout ce qui étant appliqué extérieurement , ou donné intérieurement excite quelque altération dans nos humeurs, & y caufe un chargement falu- taire, On le divife en fimple & en compofé, Le V'ertu& 380 MED fimple eft celui qu'on employe comme il eft ve. nu naturellement , & le compofeeft celui qui eft fait de plufeurs fimples différentes en vertus , & imêlez artiftement enfemble. La matière des Mé- dicamens eft prife des Minéraux , des Végeraux & des Animaux. Par les Minéraux on entend tout ce qui fe tire des entrailles de ka terre & de la mer , comme les Métaux , les Demi-métauk & les Métalliques , toutes les efpeces de Terres & de Bols , toutes les Pierres , es Marbres , les Cailloux , les Criftaux , les Pierres précieufes, lés Soufres , les Vitriols , les Aluns, le Plâtre, La Chaux , &c. Parles Végétaux il faut entendre les Arbres, les Arbriffeaux, les Sous-arbriffeaux, les Herbes, toutes leurs parties , comme fontles racines , les tiges , les écorces, les bois, les feüil- les , les fleurs , les fruits , les bayes, les gouffes, les femences , les sommes, les réfines , les fucs, les larmes, les liqueurs , &c. Sousles Animaux on comprend non feulement leur chair , leurs os , leurs ongles, leur lait, leur fang, leur poil , leurs excrémens. On peut es divifer en qua- tre claffes , fcavoir les Animaux terreftres par faits, les Oyfeaux , les Poiffons , & les infeétes. ME’DICAMENS : Circonffances à obferver dans deurchoix. Touchant le lieu il faut remarquer que les plantes qui viennent d’elles-mêmes en un lieu libre & proportionné à leur nature font à préfé- rer à celles qu’on tranfplante | & qu’on éleve par artifice ; que les plantes qui fe trouvent aux montagnes , & fur tout celles qui ont l’afpect du foleil levant ou du midi, doivent être préfé- rées à celles d’une même efpece qui naïflent dans les vallées : Qu'une plante chaude & acre trou- vée en‘hieu humide , a bien moins de chaleur &e. MED 38i bien moins d’acreté que celle qui fe trouve en lieu fec : Que celle qui abonde en humidité fu. perflue fera au contraire meilleure en lieu fc qu'en lieu humide, L La plûpart des régles qui s’ebfervent pour le Jieu natal des plantes peuvent être fuivics pour le choix, des animaux fervahs daris la Médez cine , & même de ceux qui noùs fervent d’ali- ment: ns 7 À % Pour ce qui eft des Minéraux , il n’y apas d’autres pa à garder -que de les prendre là où on les trouve plus beaux & plus purs. :! Touchant le nombre & la orandeur , oùl4 groffeur, on rémarque que les plantes-eftimées bonnes , & fur tout les fruits , valent miéux.en petit nombre qu’en grand ; qu’au contraire les plantes & les fruits malins-ont. moins de mali. nité lorfqu’ils font bien nombreux ; qu'un fruit La de lui-mêmeeft eftimé meilleur lorfqu'it eft bien gros, Il faut obferver le contraire aux fruits & aux autres parties des plantes, de mêmé qu'aux animaux malins. , 2, Touchant le voifinage: on. recommande le Guy & le Polypode qui naiffent fur les Chefnes, l'Epithyme fur le Thym , la Cufcute fur les Her. bes hépatiques. : On rejette les Champignons naiffans {ur.les atbres pourris ,& on doit rejetter les plantes qui naïffent près des cloaques ;-ou dans les lieux fombres & privez de la vie du foleil., à moins que ce ne foient des plantes qui ne fe trouvent naturelleinent que dans des lieux ombrageux, comme font les Capillaires , l'Hé: patique , la Langue de Cerf , &c. Le tems propre pour la colleétion des plantes dépend de leur diverfité & de celle de leurs parz Celle de Mars A la smerillenre felon Bar- thol:s. 38: PA. SL hs ties”, comme aufñ de l'emploi qu'on en veut faire. L'air ferain doit être généralement re: cherché pourcela. On cueille les fruits lorfqu'ils font bien inûrs, de même que les bayes & les femences : les herbes avec leurs fomimitez {e cueillent lorfqu’elles font en leur force, & aus tant qu'il eft poffible vers le plein de lalune:les Æeurs lorfqu'elles font en gros boutons , où qu’elles ne font pas rout-à-fait épanoïies , & ravanr que le-foleil les ait fanées : les racines dois vent être cueilliés'au cominencement du Prin: tems , & deflors qu’elles commencent à poufler: lésibois doivent être coupez après le plein de la Jane:: les larmes ; les gommes , les réfines & les ducs découlans avantqu'ils foient diflipez par les rayons du foleil , ou parles pluyes : les écorces doivent être cueillies lorfque les plantes font en feve. 103 GAIN 72: < 5 La Pliye que l'on met au rahg des Minéraux doit être prife environ l’Equinoxe du Printems ; laineige & la glace lorfqw'il ÿ en a ;le Fray de Grenoüilles au mois de Mars, la Rofée & la Manne au mois dé May , & fur dés plantes falu- taires :l’Ambre gris, le Succin, 1e Jayet, PHuilé Pétrole , & routes fortes de Bitumes avant qu'ils foient altérez par les eaux de la mér ;ou des ri- viéres , ou par le foleil , ou par les injures du tems. s On doit choifir les Animauxbien fains & bien Vigoureux , foit qu'on les veüille employer en- tiers , foit qu’on n'ait affaire que de leurs parties, Eeur confervation dépend de’ leur préparation dont nous parlerons ci-après. ME’DICAMENS, leur confervation € leur durée. Les fimples étant dûëment cueillis doi- MED 383 vent être convenablement gardez:& réfervez pour le-beloin , ayant été premiérement bien nettoyez de toutes impurerez & faletez, fur quoi omdoit confiderer les chofes fuivantes. Pour ce quieft des Minéraux , on en doit biert féparer toutes les falerez qui s’y trouvent attaz chées , & les garder en lieu fec. Les Eaux aigres & les minérales particulierement devront être gardées dans des phioles bien bouchées , & en ieu frais & fec : les terres fe pourront mettre dans des boëtes de bois , & les fels dans du verre, Les Racines fe féchent , comme celles qui font Épailles au foleil, & les autres plus petites à l’om- bre ; les unes fe gardent tout entiéres ; comme celles de Gentiane & de Satyrion, les autres fe coupent par pieces comme celles d’Angélique, de Coulevrée, d'Aunée ; de Flambes : d’autres, on en ôte le bois , ou la corde ducœur , comme e celles de Perfil & de Fenoüil ; on les enferme dans des boëtes de bois ; ou bien on les ‘hiffe enduës au plancher. Les Feüilles & les Fleurs doivent être féchées à l'ombre ,à la referve dé celles qui font épaif. fes & fucculentes qu'on expofe à l’ardeur du fos leil , autrement elles fe pourriroient plûtôr que de fe fécher , puis on les garde dans des fachets de papier, ou de toile en lieu fec, ou dans des boëtes de bois. | Les Semences doivent être féchées au foleil , & gardées en lieu fec dans des vafes de bois ou de verre , les plus menuës pourront encore être enfermées dans du papier pour les préferver de la pouffére, Les Fruits fe confervent ou bien à l'air ,ow bien enfermez dans le bois ou le verre, ou dans des fachets de papier. 334 MED .… Les Gommes: & Réfines féches fo garderit em lieu: fec dans des boërés de bois, les liquides dans dés veflies. one T 5 Pour.ee qui eft des Animaux ; & premiére anent des parties charnüés , après les avoir la- vées on.les defféche;:au four ; puis on les envei Joppe de feüilles d'Abfinthe , ou autres femblai bles pour les conferver. Les parties membraneu: fes commie les inteftins, fe lavent premiére: mentavec du vin ; puis étant coupez par pieces ; {e féchent au four & fe gardent enveloppez de feüilles dans des boëtes de bois. Les chofes hui- leufes & grafles comme les graifles ; foüins & moëlles qu’on tire des animaux doivent être pre: niérement bien lavées , puis fonduës , coulées ; nettoyÉes , écumées ; puis gardées en lieu frais dans des vales de rerréou de vétre: Pourle fang onen fépare la férofité | puis on le defféche au four. Les Fiels. étant-féparez du foye fe defé: chent pendus à lacheminée. Les Caillets fe deflé: chent au four , & fe gardent au foleil. 19 Entre les fimples il ya: grande diverfité à fai- fon de leur durée: car les uns confervent long rems leur force. &.leur vertu, & les autres les perdent d’abotd: Les Minéraux fe confervent très-long-teims; la réferve des Eaux minérales. & des Sucs fule phurez qui perdent plütôr leurs vertus. : 27": ; _: Entre les Végétaux: & premiérement les ra- cines , celles qui font petites , minces‘ &rares fe doivent changer toutes les années; mais les grandes & épaifles fe peuvent garder deux ou trois ans, comme l’Ariftoloche , la Coulevrée, la Gentiane & l’Ellébore. Les Ecorces ne fe gardent pas plus d’une J année n \ MED 38 année non-plus que les feüilles ; encore celles qui n’ont point d’odeur , & principalement les rafraïchiffantes & humeétantes , perdent leur vertu avec leur verdeur ; de forte qu’il vaut mieux les diftiller, ou en tirer le fuc , que deles fécher. | Les Fleurs ne confervent leurs vertus que quelques mois. Entre les Semences, les froides, celles qui font menuës fe doivent changer toutes les an- nées ; mais les plus groffes , chaudes, aeres & aromatiques fe peuvent garder deux ou troisans fans diminution de leurs vertus. Les Fruits aqueux ne durent pas long-tems, mais les étrangers qui font revêtus d’écorce & de croûte fe peuvent garder deux ou trois ans, Les Bois durent encore plus long-tems, comme auffi les Gommes &les Réfines. Entre les parties des Animaux , celles-là du rent plus qui font plus féches & plus folides , & on les croit être bonnes tant qu’elles demeu rent fans fe moilir, ou rancir , ou fentir mal, ME’DICAMENS , lewr préparation. Elle con- fife premiérement a les laver pour en ôter la te , comme on fait aux racines aufli-tôt qu’el- les ont été rétirées de la terre , ou pour les puri- fier de quelques parties acres qu’elles contien- nent, ainfi on lave la Litharge, & la Tuchie dans de l’eau ; ou pour augmenter leur vertu , comme quand on lave les Pommades dans des eaux odo. rantes, En fecond lieu, à les monder de leurs parties groffiéres & inutiles, ainfi l’on monde le Séné de fesbâtons & de fes feüilles mortes ; on 6tede écrtaines racines une maniére de corde qui fe Bb Lotion ZAo24datian 336 MED trouve dedans, comme à celles de Fenoüil , de Perfil, de Patience fauvage , &c. on ôte des raifins fecs les pepins qui font durs & aftringens. Defficca- En croifiéme lieu , à les faire fécher comme gion. font les végéraux & les animaux, lefquels on expofe au foleil , ou à ombre , afin. que l’hu- midité en étant diffipée, ils puiflent être gardez fans fe corrompre ; mais comme les fleurs en féchant perdent fouvent leur couleur & leur : odeur;on doit en envelopper quelques-unes dans du papier gris par petits paquets, COMME ceiles d’Hypericum , de petite Centaurée. Pour les Ro- fes rouges elles doivent être féchées promte- ment au foleil le plus chaud ; car fi on les faifoit fécher tentement, elles perdroient leur couleur. Nets Les groffes racines ont peine à fe fécher fans fe pourrir en dedans, & nous voyons fouvent les ros morceaux de Rhubarbe gâtez dans le cœur ; c'eft pourquoi l’on doit les choifir de groffeur médiocre. On coupe par tranches les racines de Jalap, de Méchoacan , de Bryone pour les faire fécher plus facilement. Les fruits qui abondent en humidité fuperfluë doivent être féchez dans le four , autrement ils fe pourriflent. Les Vi- péres après qu'on ena féparé la rête , la peau, & les entrailles, doivent être attachées à une Nota. ficelle , & féchées à l'ombre. 1l faut prendre garde que les Drogues ne féchent trop long- tems, de peur qu’elles ne perdent leur meil= Icure fubftance : quand elles font féches il faut les enfermer dans des boëtes pour les garder. Humeëa- En quatriéme lieu , à les humecter ; ainf l’on tir. humecte la limaille d’Acier, & la roüillure de Fer avec de la rofée ou de la pluye pour les ou- vrir , & pour augmenter leur vertu. Le 14 LRO EERRPE D 38 En cinquiéme lieu , à les infufer dans des lie 1nfafon. Queurs , Die pour les faire difloudre , comme la Cérufe dans le vinaigre , foit pout communi- quer leur vertu à la liqueur, comme quand on fair tremper le Séné , les Rofes , la Rhubarbe dans l’eau, foi pour corriger leur action trop forte , comme quand on met tremper la racine d'Efnla dans du vinaigre avant que de l’em- ployer, foit pour ouvrir & pour augmenter leur vertu , comme quand on fait tremper les Datres dans du vin blanc ,ou dans de l'hydromel, & quand on faitinfufer l’Antimoine dans une li- queur acide pour le rendre émétique ; foit pour fes conferver , comme quand on met des fruits, des racines , ou des animaux dans de l’efprit de vin , ou dans du vinaigre ; foit pour les attendrir, enforte qu’on puifle les pulvérifer facilement 3 comme quand on éteint du Criftal & des Cail. loux rougis dans du vinaigre, En fixiéme lieu , a les faire macérer, ou digés Macéras rer, comme quand après avoir pilé les Rofes on tion. les met dans un pot ,on les couvre de fl, & on les laiffe en cer état pendant plufeurs mois afin que le fel & l'huile s’éxalrant par la fermenta- tion, onretire enfuite plus d’efprit quand on les fait diftiller: On fair écumer du Miel dans de l’eau , puis on le met dans un lieu chaud pen- dant plufieurs mois , afin que par la digeftion ou fermentation il devienne vineux. En fepriéme lieu, à les faire cuire , foit Pour. Coin. les amollir, comme quand on fait boüillir les | racines d’Aunée & de Guimauve pouren tirer la _ pulpe ; foit pour qu’elles communiquent leur _ qualité à la décoction, comme quand on fait des tifanes; {oit pour les rendre épais, comme quand Bbij SCIaFe » Fiathuive » fc. Pulveri[a- 10! 388 MED Du fait cuire le mouft , ou le fuc de Coin en Sapa , ouen Cotignac ; foit pour les conferver , com me quand on confit les racines; les yeux de Peu- plier ; foit pour les corriger, comme quand on fait boüillir la Cafe, afin d'empêcher qu’elle n’excite des vapeurs ; foit pour les purger de leurs parties inutiles , comme quand on fait cal- ciner le Tartre ; foir pour les faire diffoudre & incorporer, comme quand on fait cuire la Li- tharge , & les autres préparations de Plombavec les Huiles & les Graiffes ; foit pour augmenter leur force , comme quand on torréfie la Rhu- barbe pour la rendre plus aftringente , & quand on calcine l’Alun pour le faire devenir efcarro- tique ou cautérifant. En huitiéme lieu, à les fcier oucouper , com- me les bois ; à les hacher , comme les Herbes ; - à lesraper, comme la corne de Cerf ,l'Yvoire ; x les limer , commeleFer , l'Acier ; à les caffer où rompre, comme les racines , les fruits fecs. En neuviéme lieu, à les réduire en poudre , foit par le moulin , comme les farines ; foit par le mortier , comme le Séné , la Rhubarbe. Il faut néanmoins en certaines matiéres , & en cer- taines occafions avoir recoufs à des additions ; car , par exemple, fi l’on veut piler feules les ra- cines d’Ariftoloche, de Gentiane , ou amtres fem- blables qui font de fubftance ténace , quoiqu’el- les paroiffent bien féches , elles adhéreront au fond du mortier & au pilon, fi l’on n’y mêle quelques amandes, quelques femences froides mondées, ou quelqu'autre matiére oléagineufe propreà divifer les parties tandis qu'on les pilera, fans quoi on n'en viendroit que fort difhcile- ment à bout, Les raclures d'Yvoire & de corne MED 359 de Cerf peuvent être triturées parmi le Sucre Candi feul. Le Camphre ne peut être pulvé- sifé feul , mais bien fi l’on y ajoûte quelques gouttes d’eiprit de vin lorfqu’on le pile , ou quelque femence froide mondée, ou quelques etites gouttes de quelque huile. Les mêmes Pare froides fervent auffi à divifer les par. ties des matiéres ténaces , & entr'autres celles des parties féches,& non adipeufes des animaux : Elles aident aufli à pulvérifer Ambre gris, tous les Bitumes , & tous les Sucs réfineux defféchez, comme font la Scammonée , le Benjoin , le Bau- me blanc defléché, & leurs femblables, La cha leur du mortier de bronze & de fon pilon aide beaucoup à pulvérifer les Gommes Adragant & Arabique , de même qu’à pulvérifer le Talc de Venife, lequel fe pilera encore mieux s’il a été auparavantexpolé quelque tems au feu de flam- me, Plufieurs minéraux & plufeurs parties d’ani- “aux fe peuvent pas être réduits en poudre bien fubtile fans avoir été auparavant brûlez ou cal- cinez. Les Pierreries , les Bols , les Terres, le Süccin , l’Aymarit ,& auelques parties d’ani- maux font réduits en poudre impalpable , qu’on apple -4/kobel, étant broyez furle Porphyre, ou fur l'Ecaille de met avec addition de quelque eau cordiale , tant pour tenir les matiéres liées, que pour empêcher qu'elles n’exhalent tandis qu'on les broye ; & lorfqu’elles fontbien fubri- hfées, on les étend fur du papier net en façon de Trochifques’, & on les laiffe fécher à l'ombre ; & c'eft ce que la Pharmacie Galénique appelle Preparer. | - Les Médicamens de fubftance folide , comme font les bois & parties compactes ou fibreufes | Bbii; 390 MED des plantes ou des animaux doivent être.pilze-à grands coups dans un mortier de fer ou de bron- 2e ; mais les Médicamens dont les parties fe trouvent rares, & fans fibres , n’ont befoin que d’une légére attrition pour être bien-tôt réduits, en poudre: tels font l'Aloës , lAgaric , la Myr- che, l’Amidon , le Maltic, le Safran, la Scam- monée , & plufieurs autres. Cependant lorf£- qu'on doit réduire en poudre divers Médica- mens deftinez pour une même compolition, l’on doit avoir égard à la nature de leur fubftance , afin de piler à part ceux quile doivent, ou qui le peuvent être plus commodément, & de piler enfemble ceux qui le peuvent être , & alors il faut commencer la poudre par ceux qui ont leur fubftance plus compacte & plus dure, & ajoûter confécutivemenat les autres fuivant le degré de leur dureté. 8 La feconde forte de Trituration qui n'eft que des matiéres huinides fe fait ordinairement dans un mortier de marbre , ou de porphyre , ou dé quelque pierre bien dureavec un pilon de bois ; de verre, ou d'yvoire, quoique pour certaines chofes elle puiffe être aufli faire dans un mortier: de fer ou de bronze. Cette façon de triturer-eft . auffi quelquefois en ufage pour des matiéres {e ches & criturables ; mais fon. principal ufage eft: pour les médicamens , & même pour les alimens» humides, vifqueux où onétueux : telles font les: racines, les herbes, les fleurs , .& les fruits ré- cens , les bayes aqueufes ; Les femences & fruits onctueux, & même toutes les parties molles des animaux , de routes lefquelles chofes on prépare rantôt des coriferves , tantôr,des cataplafimes, des pulpes & des pommades ; & tantôt on les MED 391 pile pour les infufer , cuire oudiftiller , pour en tirer des fucs , pour en exprimer des huiles, pour en extraire des émulfions , pour en faire des pà- tes pour la bouche, & pour le dehors, & pour en fairedes Tablettes , des Loochs , ou d’autres remédes. Après avoir donné une idée générale de la préparation des Médicamens fimples , il ef à propos de parler en particulier de celle de piu- fieurs de ceux qui font les plus ordinaires dans l’ufage. ME'’DICAMENS siMPLES, PREPARATION PE PLUSIEURS D'ENTR EUX EN PARTICULIER, LA PREPARATION du Corail , des Perles, de la Nacre de Perles, des Yeux ou Pierres d'Ecre- vifles , du Spodium, ou Y voire brûlé, des Por- celaines , des Pierres précieufes , du Succin où Karsbe , de la Pierre Hématite , de la Pierre d'Aymant , & de plufieurs autres femblables ne confifte qu’à les réduire en pondre impalpable ; les mortiers ne fufhfant pas pour en faire une auffi exacte atténuation , on a recours aux por- phyres , & aux écailles de mer. Les marbres Corail, Per les , ce communs peuvent être propres pour la prépara- tion des matiéres tendres, comme des Yeux d’E- crevifles , de l’Y voire brûlé ; mais fi on y broyoit des corps plus durs , il s’en mêleroitavec la pou- dre ; parce que la matiére grartant le marbre, elle en détacheroitune partie, Afin donc de bien préparer ces matiéres , par exemple le Corail , il faut en prendre ka quantité qu'on voudra du rouge & du blanc, ou du rouge feul , on le pul- vérifera autant qu'on pourra dans un mortier de bronze, on jettera la poudre fur une table de porphyre, ou d’écaille de mer, on y mêlera la Bb üij T'athie, Pierre C1 laminaire. nu MED A S quantité qu'il faudra d’eau Rofe, ou d’eau de Plantain pour la réduire en pâte liquide , “on broyera cette pâte avec une molette pendant deux jours, ou jufqu’à ce qu’elle ne faffe plus dé bruit, ce qui montrera que le Corail fera en pou- dre très fubtile , on formera laimatiére en pétits trochifqués pour la faire fécher ,c’eft Le Corail préparé. "A Il eft propre pour arrêter les cours de ventre, les hémorragies , les gonorthées. La dofe eft de, quis fix grains jufqu'à un fcrupule. On préfére ordinairement le Corail rouge aux autres efpeces de Coraux pour la Médecine , à caufe de f4 teinture qui cft eftimée bonne pour fortifier le cœur. . La Pre’pArATION de la Tuthie & de la Pierre Calaminaire n’eft différente de la préce- dente , qu'en ce qu’on les calcine , & qu'on les lave avant que de les pulvérifer , afin d'en enle- verles parties les plus falines , & les plus ful- phureufes. On prendra donc une de ces deux drogues, par exemple de fa Tuthie la quantité qu'on voudra , on la mettra rougir dans un creu- fet entre les charbons ardens, on l’éteindra en la jecrant dans un vaiffeau rempli d'eau , & l'y laif= fant pendant un quart d'heure, on retirera là Tuthie de l’eau , & on la remettra rougir & éteindre encore deux fois comme devant en de nouvelles eaux : énfuite la Tuthie étant hors de l'eau , & égouttée , on la broyera fur le porphyre avec une molette , y mélant ce qu'il faudra d’eau Rofe, ou de Plantain jufqu'à ce qu'elle foit en poudre impalpable ; alors on la formera en petits crochifques , & on la fera fécher. Elle eft defficcative , & propre pour les mala | MED 393 “dies des yeux: c’eft la bafe de l'Onguent Pom: pholix; onen mêle dans les collyres & dans ‘du beurre frais ; elle netroye la fanie des yeux en defléchant & fortifiane les fibres, Plufñeurs fe contentent de laver la Turthie fans la calciner; ce qui ne fait pas une différence fort confide- rable. | Ff La Prr'rARATION du Bol, de la Terre fi: gillée , de la Craye, des Litharges , & de la Cé- rufe confifte à pulvérifer les matiéres, & à les purifier de quelques parties grofliéres & terre: tres qu’elles contiennent, On prendra donc une de ces drogues , par exemple du Bol fin, telle quantité qu’on voudra , on le pulvérifera fubti- lement dans un mortier de bronze ; & l'ayant mis dans une terrine, on verfera deffus de l’eau de Plantain , on agitera la matiére avec un biftor- Bol, Terrd fgillée, tiér , & on la verfera doucement dans un autre | vaiffeau , afin que le plus pur & le plus fubril de la poudre coule avec l’eau , on continuëra à la- ver , à agiter la matière, & à ‘verfer la liqueur trouble dans un autre vaiffeau jufqu'a ce qu'ilne refte au fond que du fable | ou une autre impu- reté grofliére qu’on rejettera , ‘on verfera toute la matiére dans un entonnoïr garni ‘de papier gris , afin que l’eau s’en fépare, & l’on formera le Bol qui y {era refté en petits trochifques pour le faire féchér av foleil, - : Il eftäftrinsenc:, & propre pour arrèter les cours de ventre , les hémorragies., & les gonor- rhées. La dofe eft depuis dix ‘grains jufqu’à un fcrupule, Pos Cette préparation n'eft pas d’une grande ti. lité , car on fépare bien peu de matiére greMére “du Bol fin; de plus cette impureté ne feroit:pas + Not#s' Lubarge. Cérafe. Comme LA: gite Scammo® nés. 394 MED capable de caufer aucun méchant. effet. dans le. corps. Pour le Bol groffer , comme il ne fert qu’extérieurement, on ne lui donne point d'autre préparation que de le réduire en poudre dans un mortier. Les Lirmarces n'ont pas plus de befoin de préparation que le Bol ; il ufit de les mettre en poudre fubtile dans le mortier de bronze; elles fe diffolventaufli aifément de cette maniére dans les graiffes ou dans les huiles en boüillant pour donner confiftence aux emplâtres , que fi onles avoit bien lavées. ÊA Qua nr à la Cérufe la lotion peut augmenter fa blancheur, & la rendre plus propre pour le Cofmétique & pour la Peinture où-elle eft fou- vent employée ; mais pour Îa Pharmacieil fufhe de la réduire en poudre fubtile, La Preparation de la Gomme Eaque confifte à la purifier de fes parties terreftres , en lui imprimant une qualité vulnéraire &c déter= five. On fera une décoétion de deux dragmes de racine d’Ariftoloche , & d’autant de fleur de Schocnanthe dans deux livres d’eau à diminw tion du tiers ,on çoulera la décoétion, & l’on y fera botillir lentement quatre onces de Gomme Laque concaffée , mais non pas réduite en pou- dre, jufqu’à ce que la partie la plus pure de la Gomme fe foit féparée des féces , & qu'elle fur- nage la liqueur; on ramaflera cette partie pure ; & on la fera fécher au foleil. j; * Elle eft déterfive!, aftringente, propre pour forrifier l'eftomac & les gencives. Les Teintu- riers s’en fervent ; on en fait auffi la bafe de la Cire à cacheter des lettres. La wermops la plus uftée préfentement MED 39$ pour préparer la Scammonée eft dela réduire en poudre , de lui faire recevoir au travers d’un pa- pier gris la vapeur du foufre qu'on fait brûler dans un réchaut de feu environ demi quart d’heu.. re , laremuant doucement de rems en tems avec une efpatule ; on prétend que cette vapeur ful. phureufe raréfie la fubftance glurineufe de la Scammonée , & l'empêche de caufer des tren- chées, On appelle cette préparation Diacridium fulphuratum , en François Diagréde. La prépara- ion fuivante eft encore meilleure. … On feratremper environ deux heures demi-on- ce de Réglifle bien concaffée dans huit ou neuf onces d'eau chaude, on coulera l’infufon, & l’on y mélera dans une écuelle de grès quatre onces de bonne Scammonée la plus pure , la plus ré- fincufe , & la plus friable qu’on pourra trouver, on pofera l'écuelle fur le fable | & par un petit feu l’on fera. évaporer l'humidité qu'à ce que Ja Scammonée ait repris fa folidité ; on l’appelle Diacridium Glycyrrhifatum , c’eft un fort bon pur- atif ; elle purge principalement l'humeur mé- oi elle agit fans caufer des trenchées, La dofceft depuis dix grains jufqu’à un fcrupule, L'extrait de Réglifle qui eft mêlé dans cette pré. pee de Scammonce l’adoucit; c’eft pourquoi l’on en peut faire prendre une plus grande dofe que des autres Diagrédes. J'en donne ordinaire. ment vingt grains, dit M. Lemery, & je m'en trouve bien... Pour conferver le Diagréde glycyrrbift il faut l’enfermer dans une bouteille , car autrement il s’humecte aifément à caufe de l'extrait de Ré glife. Diagrédai Nos; ® La rREPARATION de l'Euphorbe conflte à Esphorbs, Defipe. 396 MED je purifier ‘& à l'adoucir. On aura de L'Euphot. be du plus beau & du plus pur la quantité qu'on voudra , on le réduira en poudre, on le mettra dans un matras, on verfera deffus du fuc de Ci- tron dépuré jufqu’à la hauteur de quatre doigts, on bouchera le matras, & on le placera en di- geftion au feu de fable,, on Pagitera de rems en tems, & quand la Gomme fera diffoute, on cou- lera la liqueur par un linge dans un vaiffeau de verre ou de grès, & l'ayant mis fur un feu de fa ble, on en fera évaporer l'humidité jufqu’à con- fiftenée d'Extraic ; c’eft l’Enphorbe préparé ; on le gardéra dans un pot. On en mêle dans quelques pilulés céphaliques & arthritiques en petite quañ- tité ;il délaye la pituire, & il purge par bas. Si Y'Euphorbe n’eft point tout-à-fait diffout dans le fuc de Citron’ après la digeftion , il faut fépa- ver la liqueur par'inclination , & mettre de nou- veau fuc de Citron fur ce qui reftera pour ache- ver de difloudre la Gomme. re out “'Poër FAIRE L'Orsrre. Prenez la quantité que vous voudrez de laine grafle tirée du cou & d’entre les cuilfes dés Brebis fans avoir été net- toyée ; on l'appelle en Latin Luna fuccida ; la- vez-la plufeurs fois dans l’eau boüillante juf- qu'à ce qu'elle ait été dégraiffée , preffez-la for- tement, & ramallez toutes les lotions enfemble, batrez_les dans deux -vaiffleaux jufqu’à ce qu’il s’y foit fair beaucoup d'écume, laiffez repofer le tout, & ramaflez la graifle qui furnagera , ver- {ez de l’eau froide für la liqueur ; & la battez en- coré de nouveau ,'afin qu'il s’y fafle de nouvelle écume , & qu'il y paroifle encore de la grale , ramaflez-la , & continuez l'agitation de Ja lie queur jufqu’à ce qu'il ne paroïfle plus d'écume , MED 397 ni de graifle, lavez alors avec de l’eau froide ce que vous aurez ramaflé , le nettoyant avec la main des ordures qui peuvent y être, & chan- geant d’eau jufqu’a ce que la matiére foit privée d’acrimonie , puis gardez-la dans un pot. L'Oeñpe eft employée dans les emplâtres pour ramoilir & pour réfoudre, On l'appelle en Latin Oe/ipus humida , parce qu’elle eft roûjours liquide. On peut fe fervir de la laine lavée aux 7.20 ordinaires. Pour PRE PARER l’Elaterium on écrafe les Concombres fauvages mûrs dans un mortier de pierre ou de marbre , on les laife en digeftion quatre ou cinq heures à froid , afin que les par- ties vilqueufes s'étant raréfiées, le fuc s’en tire plus facilement , on les chauffe , on les met a la preffe dans un linge pouren tirer le fuc, on met ce fuc dans un vaifleau de verre ou de grès, & l'on en fait évaporer l'humidité jufqu’a confif- tence d'Extrait ou de Pilules : c’eft l’Elaterium qui purge vigoureufement la pituite craffe , la mélancholie, Les férofitez. On s’en fert dans lapopléxie , dans la léthargie , dans l’hydropi- fie, dans la mélancholie hypochondriaque, La dofe eft depuis trois grains jufqu’à demi fcru- pule. Pour rRFPARER Îles Fécules de Bryone , d'Jris noffras , d’Arum, & d’autres racines fem- blables, il faut prendre une bonne quantité d’une des efpéces de racines des plus grofles & des mieux nourries récemment tirées de terre, par exemple de la Bryone huitou neuflivres, on en féparera l'écorce avec un couteau,enforte qu’elle {oit bien blanche & bien nette , on la rapera , & on en tirera le fuc en la maniére ordinaire ,on Elateriutii Fécules de Bryone ÉCe Nota. Sqrille, on Scille. 398 MED laiffera repofer ce fuc dans une terrine pendant dix ou douze heures , on le verfera par inclina- tion dans un autre vailleau , & l’on trouvera au fond des Fécules fort blanches reffemblantes à de l'Amidon , on les fera fécher au foleil , & onles gardera en poudre, k | Flles font hydragogues , elles purgent les fé: rofitez ,on en donne dans l’hydropifie ; & dans les autres maladies où il s’agit de faire uriner: La dofeeft depuis dix grains jufqu'à demi-drag- me, Le fuc qui fe fépare d’avec les Fécules eft propre pour purger les eaux ; on en peut donner depuis demi-once jufqu’à deux onces. Si on veut le conferver , il en faut remplir une bouteille jufqu’au col, & y mettre deflus un peu d'huile our empêcher l'air d’y entrer. Les Fécules d’Iris font un peu plus purgatives que celles de Bryone, & celles d’Arum font plus purgatives que celles d'Iris. , Les Fécules d’_Arwm ou de Serpentaire font ap- pellées par quelques Auteurs Gerfa , feu Ceru[a Serpentarie. HE Les racines féches de ces plantes en poudre fabrile produiront en Médecine un aufli bon effet que les Fécules. | Les Pre’ rARATIONS de l’Oignon de Squille confiftent, la premiére à faire fécher les Oignons pour les priver d’une humidité nuifible & fuper- fluë ; la feconde à faire cuire la Squille pour en pouvoir tirer la pulpe. Pour la premiére on prendra des Oignons de Squille de groffeur médiocre bien fains & bien nourris , onen féparera avec un couteau de bois Pécorce, ou les premiéres feiilles féches rouges qu'on rejetera, enfuite on levera Îes lamines ‘ MED . | l'as blanchâtres , laiffantle cœur & les racines com: me inutiles, on fera fécher ces lamines au fo- leil. On les employe pour le vinaigre fquilli- tique. Pour la feconde préparation on enveloppera les Oignons de Squille de pâte ordinaire , & on les mettra cuire au four jufqu’a ce qu'ils foient mous, ce qu'onconnoitra en introduifant dedans un petit bâton pointu , on en féparera alors la âte cuite en croute , & l’on tirera la pulpe dela Squille. Elle eft employée pour faire les trochif- ques de Squille. La Squille entre dans plufeurs compofitions, elle raréfie & incife la pituite ; on s’en fert pour l’épilepfie , pour réfifter au venin, pour l’afthme. On fe fert d’un couteau debois ,&nondefer Noté pour couper & préparer l’Oignon de Squille, parce que tous les Auteurs prétendent que le fer rend cet Oignon venimeux. Pour PREPARER les racines d’Efule & d’EL- Efule, Ellé: lébore noir, les feüilles de Mezereum , où Lau- bore, éyc. reola , & les graines de Coriandre & de Cumin, on les fait tremper dans du vinaigre pour em- porter une partie de leur force, puis on les fait fécher , ce qui fe fera ainf. On choifira par exemple des racines de la petite Efule les plus groffes & les mieux nourries la quantité qu'on voudra , on les concaffera , & on en féparera le cœur appellé Core qu’on rejettera:, on fera fé- cher au foleii les racines ainfi mondées , puis on les mettra tremper dans du fort vinaigre pendant 24. heures , & on les fera fécher au foleil, Elles purgent violemment la pituite ; ilenen- tre dans plufieurs çompofitions. Nota, Acacia noftras. STeé:eben- thine, 409 MED Le Aezercum, où Lawreola n'eft plus enufages parce qu'il purge trop violemment. | Pour les femences de Coriandre ou de Cumins c’eft un abus que de leur vouloir donner un cof+ rectif ; elles n'ont rien de malin , & on leur ôte ce qu'elles ont de bon en les faifant trempet dans le vinaigre , car Cette liqueur emporte la plus grande partie de leur fubftance volatile en laquelle confifte leur vertu, &il fixe ce qui leur errefte. | Pour FarRE l’Acacia noffras of aura une bonne quantité de Prunes fauvages müres , nou- vellement cucillies , on les écrafera dans un mortier de marbre , & les ayant laiffé digérer quelques heures } froid, on en tirera le fuc pat : la preffe , on. mettra CE fuc dans une terrine , & l’on en fera évaporet Phumidité par un petit feu jufqu'à confiftence {olide ; c'eft lAcacia noffras. On s’en fert dans les remédes aftringens aü lieu de Acacia véritable , il arrête les cours de ventre , le crachement de fane , il réfifte à la malignité des humeurs. La dofe eft depuis un ferupule jufqu'a une dragme. Comme LA TEREBENTHINE ef difficile. à prendre par la bouche à caufe de fa glutinofité & de fon mauvais goût , on a cherché les moyens de la durcir ,afinde la rendre en étord’être prile en Bolusouen Pilules. On fe contente en Hyver de la laver plufeurs fois avec de l’eau de Parié- taire ,ouavec celle de Rave , non pas ant pour en emporter quelque fuleré qu'elle pourroit avoircontraétée , que pour Ja rendre plus fer- me ; elle fe condenfe par les lotions , & elle devient blanche ; on n’employe pour la bouche que. & MED AGIT que la Térébenthine la plus claire. En Efté les Lotions ne fuffifent pas pour ren dre laTérébenthine en état d’être prife par la bou- che, elle feroit encore trop molle; il faut la faire cuire dans une eau diftillée, ou dans une décoc tion apéritive , jufqu’à ce qu'étant refroidie, elle ait la confiftence de réfine , & qu’on en puiffe former des pilules ; cette cuite eft faite ordinai. rement en demi-heure ; la Térébenthine fe (6. pare d'avec la liqueur quirefte comméinutile, La Térébenthine lavée ou cuite eft apéritive ; on l’employe pour la pierre, pour la gravelle , pour les gonorrhées, pour les ulcéres du rein : de la ur A , de la matrice. La dofe eft depuis un {crupule jufqu’à une dragme. La Térébenthine de Chio n’a point befoin de préparation , car elle eft folide, & en état d'être formée en pilules, LA PREPARATION des Poumons du Renard, du foye & des inteftins du Loup, & autres ma tiéres femblables ne confifte qu'a les faire fe cher afin de pouvoir les gardér , & les mettre en poudre quand on voudra. On prendra par exemple des Poumons de Renard bien fains ven rez de l'animal récemment tüé, on les lavera, on les coupera par tranches , on les fera fécher au four par une douce chaleur ; puis on Îles envelop- pera de feüilles féches d'Hylope , ou de Mar- rube blanc pour les garder, Ils font eftimez pour les maladies de la poi- trine & des poumons , comme pour l’afthme, pour la phthifie, La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme, - On préparera de la même maniére le Foye & Jes Inteftins du Loup coupez par morceaux , afin Cicr Poumons de Renard : €. € rapauds. Vers de ferre. Cleportes. o2 MED qu'ils fchent plus facilement dans le four. Ils font propres pour la colique venteufe, La dofe eft depuis un ferupule jufqu’à une dragme. On peut les conferver enveloppez dans des feüilles de Menthe ou d'Origan féches. La preparaTion des Crapauds, des Vers deterre, des Cloportes, & d’autres infeétes fem- blables confifte à les faire fécher au foleil pout les pouvoir conferver , & mettre en pou- dre quand on voudra. On prendra donc par exemple des Crapauds après les avoir tüez,on les lavera , &-on les pendra par un pieden quel que lieu expofé au foleil pour les y faire fécher. On prétend que le Crapaud entier defféché étanrtenu dans la main, ou deffous l’aiffelle , ou derriére l’orcille , ou pendu au cou arrête le fai gnement du nez,& qu'étant appliqué fur le nom- bril il guérit le flux d'hémorroïdes. On enapplis que en poudre fur les bubons , ou charbons peftilentiels , & fur les bubons vénériens ; il en actire la malignité en dehors , & il les fait fup- urer. On en donne aufli par la bouche pouf l'hydropife depuis demi fcrupule jufqu'à demi- dragme. Arre’s avoir bien lavé les Vers de terre dans de l'eau, & enfuite dans du vin pour les faire. mourir , on les atrachera à une ficelle par un bout , &-on les fera fécher au foleil. ts font réfolutifs, on les employe dans les compoftions de quelques emplâtres. On Ave les Cloportes , & on les fait mourir dans du vin blanc , où dans de l’eau aivuifée d'efprit de fel , puis on les fait fécher au foleil, ou dans le four quand le pain en eff tiré, pour jes pouvoir mettre en poudre, MED 463 Elles font apéritives , & propres pour faire jetter la gravelle , la pierre , pour la coliquené. phérique, pour les: rérentions d’urine. La dofe eft depuis un fcrapule jufqu’à une dragme, Pour Avoir le Sang de Bouc préparé {elon la méthode de Vanhelmont , il faut fufpendre un Bouc par les cornes | & après lui avoit ra. mené & lié les pieds de derriére à ces mêmes cornes , lui couper les tefticules , puis recevoir le fang qui coule par certe playe jufqu’à ce qu'il foit mort , fans négliger néanmoins celui qui peut encore refter , & que l’on peut avoir en lui coupant à la fin Ja gorge; car ce dernier fang , quoique moins fort ; ne laiffe pas d’être bon. - L'on fait fècher doucement ce fang dans le four une heuré après que le pain en a ététiré, on lérend: pour cela le plus mince qu’on peut dans plufieurs plats de-terre ou terrines , parce qu'il: fe corrompt aifément s’il eft trop épais, On jette une eau qui vient & qui furnage au deflus à mefure qu'il fe féche ; & on le remet au four par plufeurs fois jufqu’à ce qu'il foit fec. alorsil eft extremement dur, on le broye dans un mortier de pierre ou de marbre , & on le pafle dans un tamis, Cette poudre fe garde mieux dans du ver. re en lieu fec que dans du bois où les vers fe mettent plus facilement. Dans la pleuréfie | & dans l’inflammation de poitrine on en fait pren- dre au malade le poids d’une dragme dans une cuillier avec du vin dont on fe fert pour le dé_ layer , & enfuire on lui fait avaler un petit demi | verre de vin par deffus ; le malade ne mañquera pas de füer ; s’il n’eft pas parfaitement guéri de le premiére prife, il lui en faudra donner une feconde le lendemain , & prendra garde fur Ce Sang de BOHCe 404 MED routes chofes de ne le point laiffer refroidir lorf- qu'on l’'efluyera, ce qui ef toûjours dangereux dans les füeurs. On ne-voit guéres ce reméde manquer fon effer, fur tout file malade n’a point été faigné ; car les faignées affoibliffent: la na- ture, & l’empêchent de pouvoir fi facilement jetrer dehors par la füeur ce qui lui eft contraire. Ce reméde fe donne encore très-utilement à ceux qui ont fait quelque grande chute , parce qu'il fait par la füeur cranfpirer le fang qui peut être répandu dans le corps par la rupture de quelque petit vaiffeau , & empêche ainfiqué ce fang ne produife quelque abfcès. Vipéres. La PreparaTron des Vipéres confifte à Îles faire fécher pour les pouvoir garder , & les met- tre en poudre quand on voudra. On choifira des: Vipéres les plus groffes & les plus vives au Prin.’ téms & en Automne,on en coupera la tête, on les écorchera ; & l’on en féparera les entrailles on lavera les troncs dans de l’eau , on les atta- chera à une ficelle , & on les mettra fécher pen duës en un lieu fec, on amaffera auffi les cœurs & les foyes, & on les fera fêcher de la même maniere. fi On féparera la graiffe des inteftins , on la fera fondre doucement dans une écuelle fur un peu: de feu, on la coulera avec expreffion au travers d’un linge fin pour la purger de fes membranes, & étant refroidie, on la verfera dans une bou- tcille de verre pour l'y garder: elle eft liquide comme de l'huile à caufe de la quantité du fel volatile qu'elle contient, qui excede de beaucoup celle des sraiffes des autres animaux. Q'and'on veut conferver long-rems entiers les troncs, les cœurs & les foyes des Vipéres. MED | 4e$ fecs, il eft bon de les oindre lésérement avec du Baume du Pérou , car il empêche que les vers ne s'y mettent. La poudre de Vipéres fe fait tantôt en pulvé- rifant les troncs de Vipéres feuls , & tantôt en ÿ ajoûtant leurs foyes : elle eft meilleure de certe derniére maniére , mais elle ne peut pas être gar- dée fi long-tems que quand on la fait avec les troncs feuls , à caufe que les foyes & les cœurs étant graifleux ou huileux , la font rancir , & les vers s y engendrent. La poudre de Vipére eft propre pour purifier le fang , pour chaffer les mauvaifes humeurs ar tranfpiration , pour réfifter au venin, pour Es fiévres intermittentes , pour la fiévre mali- gne , pour la petite vérole , pour la pefte. La dofe eft depuis huit grains jufqu’à deux fcru- ules. Le foye & le cœur mis enfemble en poudre font ce qu'onappelle Bézoard animal. La dofe ft depuis fix grains jufqu’à un fcrupule, La graifle de Vipéres eft propre pour raréfer les humeurs , pour exciter la tranfpiration; on en donne dans les fiévres malignes , dans la petite vérole. La dofe eft depuis une goutte jufqu’à fix. On s’en fert aufñfi extérieurement pour ré- foudre les tumeurs ; il en entre dans l'emplâtre de Vigo. Les SERPENS peuvent être préparez de la même maniére , mais ils n’ont pas tant de vertu que les Vipéres. La Corne DE CERF, l’Yvoire, le Crane hu- main , le pied d’Elan, & les os des animaux ne contenant rien de malin , & leur fubftance étant d'une nature à fe difloudre aifément dans l’efto- Cci S:rpens. Corne de Cerf, Tvi- re , Cr e. Crane bu- SIA. Yvoire. Hirond el- les. 406 MED mac , ils n’ont point befoin d'autre préparatiof ‘que de celle d'être rapez & pulvérifez fubrile- ment, La Corne de Cerf eft propre pour arrêter les cours de ventre , les hémorragies, les gonor- rhées , pour adoucir les acides de l'eftomac. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’à une drag-- me. Pour LE CRANE HUMAIN, il faut choifir ce- Jui d’une perfonne morte de mort violente, qui eft meilleur pour les remédes que celui d'un mort de maladie longue , ou qui auroit été tiré d’un cimetiére, parce que ce premier a retenu prefque tous fes efprits , au lieu qu'ils ont été épuifez en l’augre , foit par la maladie, foit dans ja terre. On rompra ce Crane par morceaux , & on le fera fécher , afin qu'il puifle être mis en oudre. Il eft propre contre lépilepfie , la paralyfe , l'apopléxie , & les autres maladies du cerveau, La dofe eft depuis demi ferupule jufqu'à deux fcrupules. Quan» on aura befoin de la vertu cordiale de l'Yvoire , il faudra fe contenter pour toute préparation de le raper , & de le mettre en. oudre. On porr aufli raper le Pied d'Elan & les Os des animaux , fi on veut les mettre en poudre, mais il n’eft pas néceffaire d'en faire aucune au- tre préparation ,. parce que tous leurs principes actifs & elfentiels fe diffipent par le feu dont on fe fert ordinairement pour les préparer par la calcination. Pour preparer les Hirondelles on tirera de leurs nids les petits vivans , on les égorgera;, MED 407 & l’on fera répandre leur fang fur leurs aïîles , on les faupoudrera d'un peu de {el commun en poudre , & on les mettra calciner dans un pot bien bouché au milieu des chatbons ardens pen- dant environ une heure , on retirera enfuite le pot ; & l'ayant laiffé refroidir , on le débou- chera, & l’on ramaflera une matière brune qu’on trouvera dedans , laquelle on réduira en poudre fubtile, Elle eft propre pour exciter Furine , pour chaffer la pierre , la gravelle. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’a demi-dragme, M. Lemery eftime qu'il vaudroit mieux pour toute prépa- ration {e contenter de les faire {écher au four, our enfuite les réduire en poudre , parce que L calcination fait difliper le fel volatile quifait le meilleur de la vertu des Hirondelles. On PRE’PARE les Eponges en deux maniéres pour des ufages bien différens ; car une eft defti- née pour la bouche, & l’autre pour les playes, La premiére préparation fe fait ainfi. On lavera bien ces Eponges dans de l’eau , & on les fera {écher , on les mettra dans un pot de terre qui ne foit point vernié en dedans , on bouchera le potexaétement , & on l’entourera de charbons ardens pour faire calciner la mariére pendant une heure , ou jufqu’à ce qu’elle foit ré- duite en une matiére brune , on retirera le por du feu, on ramaflera cette matiére, on la pulvéri- fera fubtilement, & on la gardera. Elle eft bonne pourle Goitre , pour le Scor- but , elle eft apéritive. La dofe eft depuis fix grains jufqu’à un fcrupule. Ox PRE PARE dela même maniérele poil de Liévre, Cciüij Nota. Eponges, Po'ls 4- L'éir:. 408 MED La cendre d'Eponge , ou F'Eponge calcinée contient un fel fixe en qui confifte fa vertu. Pour les Poils de Liévre ils perdent dans la calcination leur fel qui eft volatile, & ilne leur refte pas grande vertu ; on les donne pour - exciter l'urine. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’à demi-dragme, ne | L'autre préparation de l’Eponge fe fait par la méthode fuivante. | On coupera avec des cifeaux par petits mor- ceaux les plus menus qu’il fe pourra de l'Eponge fine bien nette, on la mêélera avec de la cire jaune qu'on aura mis fondre fur le feu , on re- muéra le mélange avec une efpatule , & quand il fera prefque refroidi , on le mettra dans un linge à la preffe pour en faire une forme de oà- teau ,on le retirera de la prefle , on en féparera pendant qu’il fera encore un peu chaud le linge & la cire qui fera paflée au travers, & l’on aura l’Eponge préparée, Elle eft propre pour déterger & pour abfor. ber les férofitez acres qui abbreuvent les playes, & qui entretiennent le mal; on en met dedans des petits morceaux. Cachou. La Prerararion du Cachou confifte à le rendre moins amer , plus agréable au goût, ode. tant, & en petits grains faciles à tenir dans la bouche. Pour cet effet on pulvérifera, & l’on mêlera enfemble deux onces de Cachou avec une once de Sucre candi: un grain de Mulc , & autant d’Ambre gris ; on incorporera la poudre en pâte dure avec une quantité fufifante de mu- cilage de Gomme Adragant tiré en eau de fleurs d'Orange pour en faire une mañle qu’on for- mera en petits grains languets, lefquels on fera MED 40%. fécher , & on les gardera dans une boëte clole. Le Cachou préparé eftbon pour fortifier l’ef- tomac , pour exciter l'appétit, pour donner bon. ne bouche , pour réfifter au mauvaisair ; l’on en met trois ou quatre grains dans la bouche, &on les y laiffe fondre doucement. On y pourra augmenter le Mufe & l’Ambre gris felon qu’on le jugera à propos ; mais les perfonnes fujettes aux vapeurs doivent faire re_ trancher ces aromats de la compofition, parce qu'ils caufent fouvent des accidens fàcheux qui feroient capables de produire plus de mal, quele reméde ne feroit de bien. L'OLrrosaccHARuM , comme le mot le por- te, eftune Huile ou Eflence incorporée dans du Sucre candien poudre. On prend donc par exemple une dragme d’Ef- fence de Canelle, on la mêle exaétement dans un mortier de marbre ou de verre avec quatre onces de Sucre candi réduit en poudre bien fub- tile , on enferme le mêlange dans une bouteille de verre , afin qu'il conferve fon odeur. Il réjoüit Le cœur, il fortifie le cerveau & l’ef_ tomac, il excite les mois aux femmes. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’a deux dans quelque hiqueur appropriée. | On n’a pas befoin de mettre les Effences en Oleofaccharum | quand on veut les mêler avec des liqueurs fulphureufes , comme dans l’eau de vie, dans lefprit de vin ; car elles s’y lient faci- lement , étant de fubftance homogéne avec ces efprits. ComMME LE CRISTAL ET LES CaArLLoux font trop durs pour être mis en poudre par la manicre ordinaire, on a recours à la préparation fuivante. NotA] Oleofacs charum, Nos \Crifral, Caillouxe Fr 419 MED | On prend par exemple du Criftal la quantité won veut, on le met rouvir dans le feu , puis on l’éteint dans de l’eau froide ; quandil eft re- froidi on regarde s’il eft atrendri , & s’il fe rompt facilement ; s’il eft encore trop dur , on le remet rougir au feu , & on Péteint dans de l’eau froide somme devant; il devient friable, on le pulvé- rife alors groffiérement dans un mortier , & on le broye fur un porphyre avec un peu d'eau de Verveine pour le rendre impalpable , on en for- me des petits trochifques qu’on fait fécher , c’eft de Criflal prépare. On l’eftime propre à exciter le lait aux nour- rices. La dofe eft depuis fix grains jufqu’à deux fcrupules. | Les Cailloux font plus durs , & ils deman+ dent une plus longue préparation que le Criftal. Quelques-uns les font éteindre dans du vinai- gre ,les autres dansune diffolution de fel armo- niac, & d’autres dans du vin blanc, qu'ils font avaler enfuite aux graveleux. Ils font eftimez bons pour faire fortir la pierre & la gravelle du rein & de la veffie. LA PrrraARATIoN de la Pierre-ponce appel- lée en Latin Pumex, conffte à la netroyer de quelque impureré qu’elle pourroit avoir , & de latrendrir avec du lair de vache pour la pouvoir. pulvérifer bien fubrilement. Pour cet effet on fera rougir dans le feu telle quantité qu'on vou- dra de cette Pierre, on l’éteindra dans du lait de vache,on la broyera fur le porphyre,& on la for mera en petits trochifques pour la faire fécher. On l'eftime propre pour abforber les acides de l’eftomac, pour arrêter les cours de ventre, & pour blanchir les dents. MED ati La PrrrarATION dela Terre de Vitriol, ou Colcothar confifte à le dépotiller de fon el : pour cet effec on prendra la quantité qu’on voudra de Colcothar qui refte après la diftillae tion de l’'Huile de Vitriol, on le mettra dans une terrine, on verfera deflus beaucoup d’eau chaude , & on l'y laiflera tremper neuf ou dix heures , on filtrera la liqueur , & l'on mettra deflus la matiére autant de nouvelle eau chaude que devant , on la laiffera infufer quelques heu res, puis on filtrera la liqueur , on continuëra ces lotions jufqu’à ce qu’elles fe retirent infipie des , on fera alors fécher la terre rouge qui refs gera , & on la gardera. Elle eft aftringente & fortifiante , elle arrête Je fang étant appliquée fur les playes. Si après avoir filtré vos lotions vous en faites £vaporer l'humidité dans un plat de terre , vous aurez le fel de Vittiol qui eft vomitif, La dofeeft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. Quand laterre de Vitriol a été gardée quelque tems à l'air , elle reprend de nouveau fel ; & quand elle eft bien enveloppée & enfermée , elle demeure plus long-tems douce & infipide. La Preparation de l’Alun de Plume & de la Pierre Amiante n’eft qu’une calcination qu'on leur donne pour les réduire en poudre. On mê- lera enfemble une partie d’Alun de Plume ou de Pierre Amiante, & deux parties de fel commun, on mettra le mêlange dans un creufet qu’on pla- cera au milieu d’un grand feu de charbon pour faire fondre le fel, on continuëra cette calcina- tion pendant fept ou huit heures , puis on ver- fera le tout dans de l'eau froide , le fel s’y dif- foudra, & l’on trouvera l’Alun de Plume en Colcothaf: ANotai Alun dé Plumes Galba- num , Gom- me Ammo- Diac , Ce. fieurs fois , & on le gardera. 11 eft employé pour embellir la peau, on en #12 . MED poudre au fond du vaifleau, on le lavera plu. mêle deux dragmes dans une once de Pommade, Pour PREPARER , Où purifier pluficurs Gommes qu'on ne peut mettre aifément en poudre , comme le Gulbanum , la Gomme Am- moniac , l’'Opopanax , le Sagapenum ; on prendra Ja quantité qu'on voudra d’une ou de plufeurs de ces Gommes , on les écrafera par petits mor- ceaux , & on les mettra tremper quelques heures dans du vinaigre , on les y fera fondre fur un | No64. petit feu , on pañfera la diflolution par une éta- mine avec forte expreffion, on remettra le marc dans de nouveau vinaigre fur le feu pour ache- ver de diffoudre comme devant , & on la mè- lera avec l’autre dans une terrine qu’on placera {ur le feu pour en faire confumer l’humidité juf qu'à confiftence d’emplâtre , & l’on aura les Gommes purifiées. Elles font propres pourramollir, pour réfou- dre , pour aider à la fuppuration, pour abbattre les vapeurs , on les applique fur le nombril , & fur les tumeurs. Elles entrent dans plufieurs emplâtres. M. Lemery eftime qu'il vaut beaucoup mieux, - quand on le peut , mettre les Gommes en pou- dre, même avec leurs impuretez, que de Îles préparer comme on vient de marquer , parce que dans la purification on laiffe échapper beau- coup de fels volatiles & fubrils qui font la prin- cipale vertu de ces Gommes. Quand on les veut pulvérifer , il faut choifir les plus belles & les plas nettes en larmes , & les faire fécher douce- ment entre deux papiers au foleil,, ou vers le feu; MED 413 il eft facile de les mettre en poudre quañd elles font mélées avec beaucoup d’autres drogues , comme dans la poudre de la Thériaque, ME’DICAMENS fimples qui excellent par de[- [us les autres. Lorfque les meilleurs Auteurs or- donnentabfolument, & fans fpécifier de l’Aloës, il faut entendre du Succotrin qui eftle meilleur : du Vinaigre, celui qui eft fait de vin, & non de biére : du Baume , du naturel d'Egypte : du Ben- join , l'Amygdaloïdes à caufe de certaines peti- tes taches blanches qu’il a qui reffemblent à des amandes pelées : de la Cafe, la noire : du Co. rail , le rouge: du Diéfam, celui de Candie : de l4 racine douce , de Régliffe : de l’Endive, la Chicorée à large feüille :’ de l’'Epithyme ; celui qui naît fur le Thym : du Fenoüil, le Af- thrum : du Fiel deterre , la petite Centaurée : de là Gomine., lArabique: des Grenades iles ai. gres : de PHéparique.,‘celle qu'on appélle Zi chen : du Lierre, celui qui porte des bayes : du Jaffemin , le blanc: dé la Jüfquiame, la blan- che: de la Laitue, la domeitique : des Lis ; les blancs & bulbeux : du Marrube, le blanc : de kh Menthe, la vraye, où domeftique , fur tout celle à feüille frifée : de la Nielle, fa fémence : du Nénuphar ,leblanc : du Creffon, fa femence : de l’Huile ; celle d'Olive: de POpium , celui de Thebes: du Pavor, le blanc : du Polypode , cc- Jui qui croît aux pieds des Chefnes : du Qwerculz minor , le Chamediys où Germandrée : du Qwi»- quenervia , le Plantain long : des Rofes , les rou- ges : du Reoina prati, V'Ulmaria: du Stoechas, V’Arabique : du Santal, le Citrin : du Thapfus bar- batus , le blanc : de la Térébenthine, celle de Venile: de la Véronique, lemäle : des Violerres,: 414 MEL Ne celles de Mars de couleur celefte : du Xilaloés ; celui qui tire fur le noir : de l'Iris, celle de Flo- rence : du Gingembre , celui de Malvoife ; qui eft le meilleur , & le plus récherché detots. ME’LILOT [ Æeliloius ] eft une efpece de Trefle qui poufle des tiges hautes de deux ou. trois pieds , dont les fleurs qui font jaunes naif- fent aux bouts des branches difpofées par longs épis. 11 croît aux lieux rudes, pierreux, aux bords des prez , le long des chemins. LeMélilot eft chaud & émollient ; difcuflif, apéritif, & adouciffant. La tifane faite avec fes Foie à dit .M. Tournefort., & celles dé Camomille eft excellente danses inflimmations du bas ventre, dans la .colique. la rétention d'urine, dans les rhumatifmes:, & généralement dans routes les occafons où il faut faciliter le cours des hu meurs en.tempérant, On fe fert du Mélilot dans les lavemens carminatifs, & dansiles cataplaf- mes anodins & réfolutifs. Pour les layemens on fair botillir fes fommitez avec celles de Camo- mille dans du boüillon de tripes, & on ajoûte quelques gouttes. d'huile d'Anis à la décoétion pañfée par un linge..Faites boüillir quelques poi- nées de Mélilot & de Camomille dans une fuf- “its quantité d'eau, trempez dans cette dé- coction un morceau de drap ou de flanelle de là largeur du bas ventre, & après l'avoir exprimé légérement ; appliquez-le le plus chand que vous pourrez fur le ventre, renouvellez cette fomentation de deux en deux heures, & couvrez le ventre de linges chauds. M. Chomel dit que ce reméde lui a fouvent réüffi dans la colique venteufe , dans l’hydropifie tympanite , & dans la tenfon douloureufe du bas ventre menacé MEL arg d'inflammation. Pour les tumeurs des Loi ; & autres on fait boüillir deux Oignons de Lis avec une poignée de feüilles de Ciguë & de Juf- quiame , trois bonnes pincées de fommitez de Mélilot , on pafle le tour au travers d’un tamis , & l’on y mêle quelques gouttes d'huile fétide de Tartre, L'Emplâtre de Mélilot recommandé pour ramollir les tumeurs dures, & mener les . abfcès à fuppuration , eft falutaire au commen cement de l’efquinancie, & dans l’inflammation des amygdales ; on l’applique fur la gorge après Favoir malaxé avec l'huile d'Amandes douces, ou de Camomille , & quelques gouttes d’huile diftillée de Cumin. Enfin le Mélilot eft ufité par tout où il s’agit de ramollir, & de faire fup. urer. ME’LISSE , ou CITRONELLE | AÆfeliffa hore tenfis | eft une plante qu’on cultive dans les jar- dins, dont les feüilles ont l’odeur du Citron,d’où on lui a donné le nom de Cirronelle, Elle eft chau- de & defficcative , & excellente dans les affec- tions de la tête, du cœur, de la matrice & de l'eftomac, dans la mélancholie, les fonges tur- bulens , la paralyfe , l’apoplexie , l'épiiepfe, le vertige, la lipothymie , ou fyncope, les cruditez d’eftomac, la rétention des mois , la fuocation de matrice,& la puanteurde l’haleine. On fe fere des feüilles & des fleurs de la Méliffe à la ma- niére du Thé ; on en met une pincée de féches , ou une petite poignée de fraîches pour un demi feptier d’eau. L'Eau de Méliffe diftillée avec le vin appliquée fur les deux pouls, ou fur la ré- gion du cœur remédie aux fyncopes & aux pal. pitations. Hartman recommande pour ces ma- ladies un facher de Mélifle trempé dans lefprit 416 MEL MEN de vin pour appliquer fur la région du cœur. Le fyrop de Méliffe polfede les mêmes vertus que la plante , & convient tant aux maux de matrice qu'à ceux de l’eftomac qui procedent des crudis tez. Outre l’Eau de Méliffe fimpleil y ena une compofée décrite ci-devant page 141: #. letitré d'Eau de Méliffe compofée , qui eft fort eftimée pour plufieurs maladies qui y font marquées. MELON [ el ] eft une plante qui pouffe des tiges longues & fxrmenteufes, fe couchant parterre, cultivée dans les jardins fur des cou- ches de fumier , laquelle porte un fruit connu de toutle monde: Sa femence eft une des quatre randes femences froides ; elle eft apéritive, abfterfive , hépatique & néphrétique , elle con- vient à la toux, à la phthifie , aux fiévres , à la ftrangurie , à l’ardeur d'urine , & à la foif. La chair ou pulpe de Melon eft humide & rafrai- chiffante , elle tempére les ardeurs du fang , elle réjoiut le cœur ; mais c’eft un mauvais aliment fuier à la corruption, qui excite facilement des fermentations dans la maffe du fang , difpofe à la févre ,enfle l’eftomac, & engendre des tren- chées & le Cholera morbus ; c’eft pourquoi on doit en uler avec grande modération pour peu qu'on airne fa fante. | - MENTHE, ou Baume | Æfentha | eftune plante dontil ya plufieurs efpeces , une domefti- que , & les autres fauvages. Toutes les Menthes font chaudes , defficcatives, de parties ténuës , & un peu aftringentes ; elles fortifient le cer: veau , le cœur , l’eftomac , elles chaflent les vents, réfiftent au venin, excirent l'appétit, provoquent les mois aux femmes, aident à la refpiration & à la digceftion , corrigent les aigreurs MER Ra aioreurs & les rapports, arrêtent le vomiflement, elles tüent les vers;son peut s’en fervir à la manie re du Thé, ou de leur-eau diftillée que Hartman recommande dans le vomiffement qu’on ne peut arrrèter. Uné cuillerée de cette eau appaife les trenchées des enfans. Les feüilles appliquées en forme de cataplafme pra ene la colique , for tifient l’eftomac. L'Huile faite par l'infufon des feüilles & des fleurs du. Baume de jardin eft très, bonne pour toutes fortes de playes &.de con- tufions étant appliquée deflus avec une com- prefe. j MERCURE ,.ou VIF-ARGENT | Aforcurins, five Argentumvivum ] eft un métal , ou demimé: tal Auide, coulant , de couleur d'argent , fort pe- fant , & néanmoins volatile ; pénétrant, fé Han & s’amalgamant facilement avec l’or & Par. gent. On le trouve dans plufieurs mines de l’Eu. rope , comme en Hongrie , en Efpagne :onen a même découvert une mine depuis environ cin- quante ans proche de Saint Lo en Normandie, Le vif-argent eft un reméde pour le ÆZiferere; on en fait avaler une livre, & même davantage , afin que par fa pefinteur il étende en pañlant les fibres des inteftins qui font pliffez dans cette maladie ; on le tend par les felles comime on l’a pris. On employe le Mercure crud pour: tüér les vers dans le corps : on le fait boüillir dans de Peau mife dans un vaiffeau de terre ou de verre, & non de métal , parce qu'il Le perceroit , & l’on donne à boire la décoétion qui n’a pris qu’une légére impreffion du Mercure quelque long- tems qu'on l'ait fait boüillir , car le métal fe re- trouve au même poids, & la décoétion n’a autre souleur , autre goût, ni autre odeur que de l’eau Dd 418 MER commune bouillie, & elle ne laifle pas de pro- duire un bon effet. Le vif-argent tué les poux, les puces, & les autres petits infeétes du corps. On en fufpend au cou des enfans & des adultes après l'avoir enfermé dans des chalumeaux de plumes pour réfifter au mauvais air en tems de pete; il guérit la gratelle , les dartres, la lépre, & les autres infections de la peau , à quoi les ceintures de Mercure font très-falutaires, pour vû qu'on obferve les conditions fuivantes , qui font de faire précéder les remédes généraux , dé bien dépurer la mafle du fang, de prendre en même rems des diaphorétiques benins , de tenir le malade dans un lieu chaud, & de le faire un peu marcher ; à ces conditions les ceintures mer- curielles font bonnes , & fans danger. Le Mer- cure eft fort recommandé par fon agilité , fa fub- dlité , &c fa pénétration , pour ramollir exté- rieurement les tumeurs dures , fpécialement les nodus véroliques & les fchirres ; on l’appliqueen forme d’onguent ou d'emplâtre , comme eft J’onguent de Vigoavecles Grenoüilles & le Mer- cure. Les lamines de plomb enduites de Mercu- re, & appliquées fur les loupes, ganglions & nodns es guériffent promtement. Le Mercure enfermé dans un noter cordial eft un excellent préfervatif de la pefte. | | MERCURIALE [ ÆMercurialis ] eftune plante qui eft de deux fortes, fçavoir male & femelle. La Mercuriale mâle a fes grains ou femences joints deux à deux autour de la tige, ce qui la fair nommer en Latin Tefhiculata , & la femelle les a difpofez en façon de grape ou d’épi , d’où on l'appelle Spicara. L'une & l’autre croiffent par cout Le long des chemins, dans les cimetiéres, MER MES 419 dans les vignobles , dans les jardins , mais prin- cipalement aux ‘ieux humides. Elles font émol- lientes, laxatives , apéritives ; elles purgent la bile & les eaux , excitent les mois aux femimes. Pour l’hydropifie, la cachéxie, les vapeurs & les pâles couleurs on fait boire l’eau dans laquelle elles ont macéré à froid pendant 24. heures, On: fe fert de la Mercuriale principalement dans les décottions des lavemens & des fomentations.. On en fait un Syrop fimple, un compofé fous le nom de Syrop de longue vie , & un Miel dont on trouvera ci-après les defcriptions en leur rang. MERLAN [ A/ellus, five Merlangins ] eft un poiffon de mer aflez connu dans les Poiffonne- ries. On trouve dans la tête de ce poiffon deux petites piérres oblongues qui font apéritives, propres pour la pierre du rein , pour la colique néphrétique ; elles fonc propres auffi pour arrê- ter les cours de ventre. On les prépare en les broyant fur le porphyre. La dofe eft depuis demi, fcrupule jufqu’à demi-dragme. MESURES "e plufieurs Ingrédiens. Les Mefures des bois , des herbes , des fleurs , des femences font le Fafcieule , la Poignée & le Pincée. Le Fafcicule eft ce que le bras plié en rond peut contenir : on le marque par Fufc. j. ré La Poignée , ou Manipule eft ce que la mäïn peur empoigner ; élle eft défignée par Æ44r. j. où 7 La Pincée , ou Pugilé eft ce qui peut être pris éntre les troîs doigts ; elle eft défignée par Pus. rourir La Mefure des fruits, & de plufeurs ani- maux fe fait par le nombre qu’on Ne pat 1] 0 MES MEU AN°. ou par paires défignez par Par. Quand on rouve dans les defcriptions , 4%4 ou 4 4, ilfaut entendre de chacun. Par Q. S. il faut entendre we quantité fuff- fante, où autant qu'il faur. Par S. A. ou Ex arte, il faut entendre fuvant Les regles de l'Art. Par B. M. il faut entendre Balneum Marie , ou Bain-Marie. Par B. V. il faut entendre Balneum Vaporis , ou Bain Vporeux. MESURE des Liqueurs en ufage à Paris. Les Mefures dont on fe fert à Paris font la Pinte, la Chopine , le demi Seprier , le Poflon , le demi Poffon. La Pinte contient 37. onces d'eau. La Chopine contient 16. onces d’eau. Le demi Septier contient 8.onces d’eau. Le Poffon contient 4. onces d’eau. Le demi Poffon contient 2. onces d’eau. On fe fert auffi du Verre à boire, ou du Go- beler appellé en Latin Cyathus ; il contient une dofe de potion. Onemploye encore la Cuillier d'argent ordi- naire pour dofer les fyrops , les potions cordiales; elle contient environ demi-once de liqueur :on défigne cette dofe par Cochlear j. On ordonne les Efprits, les Elixirs , les Effen- ces par gouttes qu'ondéfigne par Gur. MEURIER [ ÆMorus ] eft unarbre grand & ra- meux dont il y a deux efpeces , fçavoir le blanc & le noir, fuivant la couleur de fes fruits qui commencent à müûrir au mois d’Août : le noir eff le plus ufté ; on les cultive dans les jardins, L’écorce de la racine eft chaude & defliccative , MIE 421 amére , abfterfive & aftringente , elle défopilele foye & la rate ,lâchele ventre, & tuë les vers larges ; ee a une grande amertume. Les Mûres noires avant la maturité font rafraïîchiffantes , defficcatives, & très-aftringentes. Eeur ufage in- terne eft dans toutes fortes de flux, fcavoir la diarrhée , la dyfféncerie , le crachement de fang, le flux menftrual. L’ufage externe eft contre les inflammations de la gorge & de la bouche, & les ulcéres des mêmes parties en gargarifime. Les Müres dans leur maturité font rafraïchiffantes. & defficcatives , elles purgent mangées au com- mencement du repas , elles étanchent la foif, & réveillent l’appétit ; elles nourriflent peu, & font aifées à fe corrompre ; elles adouciflent la poi- trine. Ee Syrop de Mûres noires en maturité imprime aux doigts une couleur difficile à ef- facer , & qui difparoît d’abord qu’onles frotte avec d’autres Müûres vertes. La décoction de feüilles de Mûrier feules , ou avec l’écorce de la racine guérit le mal de dents en forme de garga- rifme, ‘ MIEE [ #el] eftunfuüc en maniére de rofte que les Abeilles fucent fur les fleurs avec la par- tie la plus fubtile & la plus volatile de la rofée : étant reçû dans leur eftomac il y fermente ; & quand il commence à fermenter elles le vomif- fent dans le fond de leurs alvéoles , où ce fuc acheve de fermenter peu à peu jufqu’à ce qu'il devienne Mielparfait, À mefure qu’il fermente, en vertu du principe qu'il a recû dans l’eftomac de l’Abeille , les parties les plus groffiéres pren- nent la circonférence , & font lacire. Voilà en peu de mots, dit Etrmuller , la génération véri- table du Miel & de la Cire. Il y a de deux fortes Dd iij Chaix. 2422 MIE de Miel en général , un blanc, & l’autre jatine, Le Miel blanc, & particuliérement celui de Nar- bonne , quia coulé de lui-même fans expreffion eft le plus propre pour être pris par la bouche. Le Miel jaune aun peu plus d’acreté que le blanc, il eft auffi plus convenable pour Îles lavemens &é our les remédes extérieurs , parce qu'ileft plus déterfif, & plus laxatif. On doit le choifir d’une bonne confftence, d’un beau jaune , & d'un bo oùt. Le Miel eft chaud , defliccatif , a Re ,abfterfif , apéritif, propre aux poumons , béchique , diurétique, réfiftant à la corruption, Le Miel jaune eft déterfif, laxatif, digeftif ,at- ténuant , réfolutif. Le Miel n’eft pas bon à ceux qui ont le foye chaud , à caufe qu'il fe tour. ne aifément en bile. il eft propre fur tout aux viallards pour redonner à la mafle du fang le principe de fermentation qui lui manque ; & par la même raifon il eft contraire aux jeunes qui ont le fang boüillant , à caufe qu'il peut caufer des ébullitions & des effervefcences ex+ traordinaires dans la maffe de leur fang, & les jetter dans des diarrhées. des fiévres, & d’au- tres maladies femblables ; c’eft en ce {ens qu'on dit que le Miel fe change en bile : il nuit aux hy- pochondriaques , aux fcorbutiques , aux fem mes fujettes à la fuffocation de matrice,& à ceux qui ont des groüillemens de ventre , des tren- chées , & d’autres fymptomes femblables dans les inteftins, parce qu'il augmente toutes €es affections , en faifant fermenter les fucs acides qui en font la caufe ; en un mot ce qu'on dit du Sucre fe peut appliquer au Miel. Le Miel con- vient intérieurement à l’eftomac pour diffoudre & déverger les matiéres groffiéres & vifqueufes MIE 42 ! dont ce vifcére eft furchargé : il convient ane lorfque les bronchies & les vaiffeaux des pou- mons font remplis d’une femblable matiére ; car en ce cas les Hydromels & les Oxymels font trés uftez ; on y ajoûte des plantes pectorales, & même des purgatifs fuivant les circonftances , &par le moyen de la toux la matiére vifqueute fort dehors après qu’elle a été incifée & atré- nuée par le miniftére du Miel. Le Miel ef l'in- grédient ordinaire des Onguens que les Chirur- giens appellent vulgairement Digefhifs, & dans ceux dont ils fe fervent pour déterger les ulcéres, & mortifier le levain morbifique. Les fimples digeftifs fe font avec un jaune d'œuf crud & du Miel fimplement , ou bien avec un jaune d’œuf dur &une once de Miel ; ils battent le tout juf- u’à une confiftence médiocre, & que l’'Onguent Li devenu rouge ; il eft fufhkfant pour mondi- fier , & même pour préferver de la gangréne, tant les playes & les ulcéres récens & invétérez, que les phagédéniques & les malins ; on y ajoûte quelquefois du Tartre de vin , & on fait cuire le tout jufqu’à la confiftence requile , ce qui aug- mente beaucoup la vertu abfterfive. Le Miel feul avec la Térébenthine eft un excellent digef- tif contre le levain corrofif des playes. Quel- ques Praticiens mêlent parties égales d’efprit de Miel & d’efprit de Térébenthine , & diftillent le tout à la rétorte au feu de fable ; ce qui leur donne un déterfif admirable pour les ulcéres ca- coëthiques & malins. | MIEL Asthofat , ou de Romarin. Vous con. caflerez dans un mortier de marbre une livre de fleurs ou de feüilles de Romarin nouvellement eucillies , vous les mêlerez avec quatre livres de D d üij PL + | MIE | | Miel écume , les battant quelque tems enfem: ble, vous mettrez le mélange dans un pot de terre verniflé , vous le boucherez, & vous l'ex- boferez au foleil , ou bien vous le mettrez dans e fumier chaud pendantun mois, enfuite vous ajoûrerez environ demi-livre d’eau de Roma- sin diftillée, ou à fon defaut de décoction de Romarin, vous boucherez le pot , & vous le metrrez fur un petit feu ; & dès que la matiére boüillira , vous la coulerez avec expreflion , vous laifferez refroidir le Miel, & vous le gar- derez. 11 eft bon pour la colique venteufe,pour la l6- thargie , paralyfie , & maladies hyftériques, On ne s’en fert ordinairement que pour les lave- mens. La dofe eft depuis une once jufqu’à trois, mais on pourroit auffi s'en fervir par la bouche. MIEL “e Nenrphar. Nous aurez quatre livres de fleurs deNénuphar nouvellementeueillies dont vous trejetterez la partie jaune du dedans,vous les mettrez boüillir dans huit livres d’eau pour en faire une décoétion auffi chargée qu’elle pourra être de la fubftance des fleurs , vous la coulerez avec expreflion , vous y. mêlerez environ un poids égal de Miel commun, vous ferez boüillir doucement le mélange l’écumant de tems en tems jufqu’à confiftence de fyrop. Il eft propre pour rafraïchir , pour humecer, pour adoucir les inteftins , pour modérer les cours de ventre ; on ne s’en fert que dans les lavemens, La dofe eft depuis une once jufqu'à trois. MIEL de Pariétaire. Vous aurez une bonne quantité de Pariétaire cendre comme deux fafci- eules, cucillie dans fà force à de vieilles mu MIE "4?$ tailles , s’il fe peut, vous la couperez , vous la battrez dans un mortier pour l’écrafer , vous la mettrez boüillir dans une baffine avec quinze livres d’eau jufqu’à diminution du tiers ; vous coulerez la décoétion avec expreflion , vous fe. rez boüillir derechef dans la colature une pa- reille quantité de Pariéraire écrafée environ demi-heure, vous coulerez la liqueur exprimant fortement les herbes , vous la mêlerez avec un poids égal de Miel commun, & vous ferez cuire Je mélange en écumant jufqu'à confiftence de fyrop. I n’eft employé que dans les lavemens. On s'en fert pour la colique néphrétique , pour la pierre, pour la douleur des reins , pour la diff. culté d’uriner. On en met deux ou trois onces dans chaque lavement. MIEL de Raifins. Vous monderez deux livres de Raïifins de leurs pepins , vous les mettrez in- fufer chaudement vingt-quatre heures dans fix livres d’eau , puis vous ferez boüillir l'infufion à diminution de la moitié, vous la coulerez , & vous l’exprimerez fortement,vous y ferez cuire deux livres de Miel en l’écumant jufqu’à con- fiftence de {yrop. Le Miel de Raifins eft propre pour le rhume, pour exciter le crachat, pour tempérer les acre- tez de la poitrine. La 06 eft depuis demi-once jufqu'aune once. Quelques-uns appellent Miet de Raïfins la décoction de Raïifins évaporée en confiftence ée Miel ou d'extrait ; mais Lee noms de Rob ou de S'apa conviendroient mieux à cette préparation, MIEL de VWulvaria , on d’Arroche puante arte Herbe de Bouc. Vous aurez deux bonnes bottes de Not 426. ‘MIE Pulvaria appellée Arroche puante, vous les incife= rez, & vous les ferez botillir dans dix livres d’eau commune jufqu’à la confomption du tiers ; ëc ayant coulé, & bien exprimé les herbes boüil- lies, vous ferez de nouveau boüillir dans la li- queur une pareille quantité de Ww/arie, procé- danten routes chofes de même qu’à la premiére fois, puis ayant mélé dix livres de bon Miel dans certe liqueur , vous les clarificrez avec deux blancs d'œufs , vous les ferez cuire jufqu'à la confiftence néceffaire ; & ayant bien écumé le Miel, vous le garderez pour le beloin. Ce Miel produit de très-bons effets dans Îles maladies hyftériques , & fur tout pour appaifer les émotions violentes de la matrice. Il eft aufi propre dans les coliques venteufes. On s’en fert dans les clyftéres depuis deux onces jufqu’a trois. Ce Miel pourra auffi être mis avec fuccès dans les ulcéres vermineux des animaux à quatre pieds pour en chaffer les vers , parce que l'herbe pilée & appliquée y eft très-bonne, auffi-bien que mife de même fur le nombril des femmes tourmentées des fuffocations de matrice. MIEL Mercurial, & de Tabac, On tirera le fuc: de Mercurial, ou de Tabac par expreffion en la maniére ordinaire , on le dépurera en le faifant boüillir légérement, & le paflant par un blan- chet , on mêlera ce fuc dépuré avec un poids égal de Miel commun , on les fera cuire enfem- ble en écumant jufqu’à confiftence de fyrop , on le coulera par un tamis découvert , & on le gar- dera dans des cruches. Le Miel Mercurial eft plus purgatif que les autres Miels: on l’employe dans les lavenrens pour la colique venteufe , pour les maladies MIE 427 hyftériques. La dofe eft depuis une once jufqu'à trois, \ Le Mielde Tabac ou de Nicotiane purge vio- lemment. On s’en fert dans les lavemens des apopleétiques , des Léthargiques , &cc. MIEL Rofet. Vous pilerez des Rofes rouges récemment cueillies dans un mortier de marbre jufqu’à ce qu’elles foient en pâte , vous les laif_ ferez cinq ou fix heures en digeftion à froid,puis vous les mettrez à la preffe pour entirer le fuc, ue vous mêlerezavec autant de bon Miel, vous clarifierez le mêlange par le moyen d'un blanc d'œuf , puis l'ayant paflé chaudement par un blanchet, vous le ferez cuire en confiftence de fyrop ,& vous le garderez. b Il eft déterff & aftringent : on l’employe dans les gargarifmes pour les maux.de la bouche & de la gorge ; dans les injections & les lavemens, quand il eft befoin de refferrer le ventre. Autre Miel Rofar. Vous pourrez encore prés parer le Miel Rofat en mettantdigérer au foleil pendant dix ou douze jours une partie de Rofes rouges bien pilée , & mêlée avec deux parties de bon Miel dans un pot de terre couvert , vous fe. rez enfuite boüillir doucement la matiére après y avoir ajoûté une quantité fufffante de décoc- tion de Rofes rouges , puis vous la coulerez avec expreffion , vous clarifierez la colature, & la ferez cuire felon l'art. Ce Miel ne cedera point en vertu au précédent. MIEL Viola. Vous mêlerez dans un pot de terre quatre livres de Violettes de Mars récentes avec douze livres de Miel commun, vous bou cherez le pot, & vous le mettrez en digeltion dans le fumier , ou en un autre lieu chaud fepe 218 MIL | ou huit jours ; enfuite vous ferez une forte dé. coction de fleurs & de feüilles de Violettes, vous la coulerez , vous la mêlerez dans une baf. fine avec la matiére digérée , vous ferez boüillir le mélange jufqu'à diminution d’environ Île quart de humidité , vous le coulerez avec ex- preffion , & vous ferez cuire la colature jufqu'à confiftence de fyrop, l’écumant de tems en tems, vous garderez ce Miel dans des cruches de grès. Il eft propre pour rafraîchir , pour adoucir, & pour lâcher le ventre. On ne s’en fert que dans les lavemens ; on en met depuis une once jufqu’à trois à chaque lavement. Les Violettes fimples font préférables aux doubles, parce qu’elles font laxatives. Les Apo thicaires n’y employent ordinairement que le bouton qui refte après qu’on a tiré la fleur bleuë dont on fait la Conferve & le Syrop Violat;c’eft auffi dans ce bouton que confifte la qualité pur- gative de la Violette. MILLE-FEUILLE , ou HerB# MILITAIRE TMilitaris | five Millefolium flore albo | eft une plante qui poufle plufieurs tiges hautes d’un pied ou environ, dont les feüilles font décou- pées menu, & rangées lelong d’une côte, repré- fentant une plume d’oyfeau. Elle croît aux lieux incultes , fecs, dans les cimetiéres. La Mille- feüille eft défficcative , chaude, aftringente, & amére ; elle remédie promtement aux playes , d’où on l’a nommée Herbe militaire , pilée & ap- pliquée deffus. Son ufageinterne eft dans les hé- morragies , & toutes fortes de flux , foit du nez, du ventre, de la matrice, des playes ; dans le crachement de fang , la rétention d’urine:, le . / pifément de fang , la gonorrhée, le flux des MIL 419 hémorroïdes : on en ordonne le fuc depuis trois ences jufqu’à fix feul, ou mêlé avec ph d'Or- tie ; ou bien on la fait prendre à la maniéredu Thé. Le fuc de la Mille-feüille & fa poudre en- trent dans les Baumes & Onguens vulnéraires, & l'herbe dans les potions qu’on donne contre les playes malignes & venimeufes pour en cor- riger la malignité. MILLE-PERTUIS { Hypericum ] eft une plante fort connue qui croît dans les bois, & autres lieux incultes. Cette plante eft chaude, defficca- uve, diurétique & vulnéraire. Son ufage tant interne qu'externe eft à mondifier & à fouder les playes , à difloudre le fang coagulé, à brifec la pierre des reins , & à chaffer les vers du corps. Le Mille-pertuis eft le meilleur & le plus célébre: de tous les vulnéraires , & ulité tant intérieure _ ment qu'extérieurement. Son eflence, fon eau diftillée , & fa décottion prifes intérieurement font éprouvées contre le es grumelé ; & les layes ou ulcéres de toutes les parties internes, Re lenert contre les ulcères des reins où l’on ordonne la décoétion d’Hypericum, ou bien l’ef. fence feule , ou bien dans une décoétion d’Agri- moine, L'huile de Mille-pertuis par l’infufion de fes fleurs dans de l’huile d'Olive , quoique fim- ple , eftadmirable dans toutes fortes de playes &. de contufons. Comme tous les vulnéraires fonc propres aux reins , le Mille-pertuis y eft auffi très-bon , & fa femence a une vertu merveil. leufe pour empêcher la pierre de fe former dans les reins, & pour en chafler le fable, Zapata ré- commande en ce cas la conferve de femence d’Hypericum comme un reméde infaillible & in. gomparable, On fai: boire aux petits enfans de 459 MIL l’eau dé Mille-pértuis avec de l'eau de Chiendent pour les guérir des vers. On prépare avec les fleurs d’Hypericum & l’efprit de vin une effence de couleur rouge qu'on appelle ordinairement . Teinture de fleurs d'Hypericum ; qui outre fes fa- éultez vulnéraires & néphrétiques eft fpécifique dans les délires, la manie, la mélancholie , & les autres maladies femblables. Ona coûtumeé de Ja mêler avec l’effence de Mouron rouge contre la manie. Pour la fciatique, rhumatifime, & fem blables maladies on fait frotter la partie avecun mélange de deux onces d'huile de Millepertuis &une once de bon efprit de vin. La Teinturedes fleurs de Millé-pertuis infufées au foleil pendant: uñ mois dans de l’efprit de vin dans une bouteille! Lien bouchée , dans laquelle on fait difloudreun gtos de Camphté fur une livre de certe teinture aprés lavoir pañlée par un linge au bout du tems dc l'infufon , eft excellente pour les mêmes ma+ ladies ,auffi-bien que pour les playes , & pour les contufons. MILLET , ou Mic [ Afilium] eft une plante qui aime lés lieux fablonneux , ombrageux & humides. On fe fert en Médecine de fa femence & de fa farine. Le Miller eft réfrigératif & def: ficcatif , ilrelferrele ventre, il eft aifé à digérer, & eft un bon aliment pour ceux qui y font ac- coutumez. Sa décoétion pouffe puiffamment par les füeurs & par les urines. L'Eau diftillée de l'herbe en fleur eft un excellent préfervatif eon- tre la pierre des reins. On fait une décoétion fu dorifique attribuée à Saint Ambroife de cétte mnaniére, Faites boüillir une livre de Millet dans crois livres d’eau de fontaine jufqu'à ce que le Millet foit crevé , & coulez la liqueur qui efb MIN A3t excellente dans Îles fiévres , & fpécialement dans les tierces fur le declin de l’accès pour faire füer; quelques-uns font cette décoétion dans du vin. Elle convient encore à la petite vérole pour la faire fortir , & modérer l’eFervefcence. On ajoûte ordinairement à cette décoction la racine de Fenoüil ou de Scabieufe avec quelques Figues. e fuis pour la racine de Scabieufe , ajoûte Ext. muller , qui eft un excellent vulnéraire, & pro. pre poui prévenir la phrhifie, le piflement de fang , & la dyflenterie , qui font les fuites de la perite vérole, lorfqu’elle fe jerte fur les parties internes. Il eft pareïllement falutaire de mêler le {yrop de Scabieufe à la décoétion de Millet pour préferver la poitrine & les autres vifcéres contre l’éxulcération dela petite vérole. La dé- coétion fufdite de Saint Ambroife convient aux mêmes maladies. Le Miller torréfié avec du fel commun , & appliqué en forme de fachet fur le fommet ou fontaine de la tête remédie puiffam. ment aux affcétions catarreufes, & aux dou- leurs de tête accompagnées de pefanteur &ten- fion, Ces fachets font fort recommandez par Lindanus pour appliquer fur les oreilles, même dans la furdité & le tintement. La farine de Mil let eft bonne pour faire des cataplafimes anodins & réfolutifs. MINE pe Pioms { Æfisium | eft du Plomb minéral pulvérifé, & rendu rouge par une lon- gue calcination au feu, On nous envoye le A44:- nium d'Angleterre. On doit le choifir net , haut en couleur. Il eft aftringenr & defficcatif : ons’en fert dans les emplâtres , dans les onguens ; on l'employe auffi dans la Peinture , & pour vernir Les poreries de couleur rougeätre. A3? MOR MORELLE [ Solanum Officinarum | eft uné plante fort commune qui croit proche les bayes, le long des chemins , & fleurit tout l’Efté. Elle porte des fruits gros comme des bayes de Genié- vie ronds, verds au commencement, mais En müûriffant ils deviennent mous, noirs & remplis de fuc. On fe fert en Médecine de l'herbe & des bayes qui font rafraichiffantes ,aftringentes &c repercuffives. Le vin dans lequel on a fait infu- fer les bayes étant bû arrête le flux dyffentéri- que, appaife la douleur , & chaffe route la ma- lignité par la füeur : Mais le principal ufage de a Morelleeft externe dans l’éryfipele, les dar- tres ,les demangeaifons , les inflanmations , le feu volage, pour lefquels maux on fe fert du jus mèlé avecune fixiéme partie d’efprit de vin. La Morelle eft éprouvée contre le Cancer tant oc cuire & non ulcéré , qu'après l'éxulcération , non pour le guérir abfolument, mais comme re+ méde palliatif. Le fuc de cerre plante entre dans tous les onguens & les caraplafmes qu'on or- donne contre ce mal, & ils doivent roûjours être préparez dans un mortier de plomb , d'autant que ce métal convient lui-même aux Cancers, &C que pendant la préparation il fe détache toù- jours quelques parties de plomb qui fe mêlent aux remédes , & les font paroître de couleur grife. On applique l'herbe pilée fur les hémor- roïdes , ou on les bafline avec fon fuc tiédi pout enappaifer la douleur. MORGELINE [ Alfine] eft une plante fort commune qui croit par tout dans les jardins, dans les vignobles , aux lieux ombrageux. On la norme communément , quoiqu'improprement Alouron blanc; on en donne aux oyleaux qui en mangent MOU 433 mangent volontiers. Cette herbe eft humide, ra- fraichiffante , adouciffante , épaiffiffante , elle a prefque les mêmes vertus que la Pariétaire, à l’aftriétion près ; on la dit fort nourriffante, & on en fait manger dans l’atrophie & dans la phthi- fie; & Jean Bauhin aflure que fon eau diftillée, ou le vin dans lequel la plante a infufé rétablif_ fent ceux qui font exténuez après de grandes maladies, On fait manger aux malades qui cra- chent du fang des omelettes faites avec cette plante hachée au lieu de Perfil. Appliquée fur les mammelles elle diffout le lait grumelé, & diffipe la trop grande quantité de cerre liqueur. Elle eft bonne en décoction pour laver les galeux après avoir fait précéder les remédes généraux ; appliquée fur les contufions elle y eft bonne ; elle arrête le flux des hémorroïdes, & elle en appaife les douleurs, étant prife en décottion, & appliquée extérieurement, MOURON [ Ayagallis ] eft une plante dont il y a deux efpeces d’ufage en Médecine , fca- voir le mâle qui a la fleur rouge, &la femelle qui l’a bleue, Ces deux Mourons naiflent dans les champs, dans les vignes , dans les jardins ; ils fleuriflent en May , & tout le refte de l’Efté. Quand on ordonne fimplement lAyagallis , on entend toûjours parler du rouge qui eftle mâle. L'un & l’autre Mouron eft amer , chaud, deffic- catif, déterfif & aftringent. Ileft mis au nombre des vulnéraires , & recommandé par quelques Auteurs contre la morfure du chien enragé & de la vipére en certe forte. On fait boire au bleft: un verre de vin dans lequel le Mouron a boüilli légérement ; on en lave les bleffures, & on ap- plique l'herbe par deffus, ; on l'employe auffi Ee ! SPA AE MOU. ant intérieurement qu'extérieurement dans la odagre & dans la manie. Hartman pour guérir Le manie fait précéder un vomitif d’une infufion d'Antimoine , & enfuire il fait ufer à fon malade de la décoction deMouron rouge durant plufieurs jours ,ce qui réüflit. Le Mouron n’eft pas feule- ment falutaire dans ia manie & la mélancholie , mais encore dans les délires des fiévres ardentes & malignes. Le Mouron eft pareillement un ex- cellent vulnéraire dansles playes récentes, fuivant ’expérience de Potier , qui dit que la décoction : du Mouron à fleurs rouges calme les douleurs des vieilles playes qui {ont ordinairement accom- pagnées de chaleur & de convulfons : il fait euire le Mouron avec des feüilles deRofes, puis il applique ls tour. Schmucx récommande com me un fpécifique expérimenté le Mouron à fleurs rouges pour arrêter toutes les hémorragies , foit qu'on le tienne fufpendu fur la folfetre du cœur pour arrêter fans manquer le flux immodéré des mois , foit qu’on le tienne dans la main jufqu’a ce qu'il foit échauffé pour arrêter même le fang quand la veine eft piquée. Mynf&hus aflure que le mème Mouron eft un excellent céphali- que. On a œuéri des écroüelles ouvertes en inttil- Jant dedans du jus de Mouron à fleurs rouges broyé, & appliquant le marc pardeffus. Son eau diftillée eft fort bonne aux inflammations , nüa- ges & ulcéres des yeux : à fon defaut on peut appliquer l’herbe pilée , ou inftiller fon fuc dans lesyeux. MOUSSE p’ArBre [ AMufeus arbnveus , fine UV (nee offcinarum. | Lameïlleure mouffeeft celle de Méléze , de Pin, de Pelfe & de Sapin ; celle de Peuplier enfuite , mais qui ef blanche , car la MOU 435 hôire ne vaut rien ; & enfin la meilleure de toutes eft celle de Chefne. La Mouffe d’Arbre eft féche, aftringente, & médiocrement froide, La meil- leure eft la plus odoriférante qui fe trouve fur le Cédre. Le vin où la Moufle blanche aura trempé pendant certains jours , fi on le boit fait dormir profondément , fortifie l’eftomac , arrête les vo- millemens , & reflerre le ventre. Elle eft fort bonne dans les remédes qu’on ordonne pour le cœur, à caufe de fon odeur agréable, On ea donne une demi-dragme de l’odoriférante dans du'vin à ceux qui ont difficulté d’uriner.Une prie de trois dragmes fait vuider l’eau aux hydropi. ques. La poudre de Moule arrête le fang ; ce qu'on 2 appris des Ours , qui étant bleffez arrê. tent leur fang avec de la Moule. MOUSSE pe TERRE | Mdufcus vulgatifimus } a des feüilles menuës comme des cheveux bien fins , molles , vertes, & quelquefois jaunâtres ; elle rampe, & couvre les terres maigres, ftéri, les, humides, dans les bois , dans les forefts, fur les pierres , dans les deferts. Elle eft aftrin. gente, propre pour arrêter les hémorragies étang appliquée deflus. MOUSSE TERRESTRE | A4ufcus terreflris cl. vatus , five Lycopodium ] eft une plante qui jette de longs farmens faits comme des cordes, gir- nics de petites feüilles qui ont fept ou huit aul- nes de long d’où nailflent d’autres petites bran- ches garnies de même. Toute la plante eft rude au toucher , elle fe traîne par terre , jetrant de petites racines capilleufes , comme fait le Lierre, Vers le mois de Juin elle produit au bout de fes farmens des chatons prefque femblables à ceux des Coudriers qui font de couleur jaunâtre. Elle Ecij 436 À MOU croit dans les bois , aux lieux fablonneux & icrreux. Toute la plante eft finguliére à la gra- velle, dir Matthiole ; car l'expérience nous a enfeigné qué fi on boit le vin de {a décoction; on tirera la pierre des reins, & on la fera fortir de- hors : l’eau diftillée de route la plante fait le mê- me effet. La Mouffe terreftre eft propre pour exciter l'urine , pour arrêter les cours de ventre, pour le fcorbut ; elle a coûtume d’être chargée de certaine farine qu'on appelle autrement Le Soufre de la Mouffe, lequel fert extérieurement pour ouérir les ulcéres fordides & les écorchu- res ; mêlé avec la poudre d'Encens & de Colo- phone ileft admirable pour arrêter les hémor- ragies. MOUTARDE [ Sirapi | eft une plante dont il y a trois efpeces principales ; une dont les £etilles font femblables à celles de la Rave , une autre à fcüille d’Ache, on les cultive toutes deux dans les champs & dans les jardins. La femence de la premiére efpece eft roufle ou noirâtre , & celle de la feconde eft blanche ; la troifiéme ef pece qui croit aux lieux rudes , pierreux , hu- imides, maritimes, a les feüilles femblables à celles de la Roquerte , & a la femence rougeä- tre ; on l'appelle en Latin Sinapi Sylveltre Eru- ce folio. La femence de Moutarde eft chaude & defficcative , incifive, atténuante. Son principal ufage eft pour réveiller l'appétit. Dans les affec- tions hypochondriaques , dans la fiévre quarte caufée par un mucilage tartareux on en donne une dragme avant le paroxifme ; elle convient auffi au fcorbut , au calcul, & pour purger la rète. La Moutarde eft excellente pout corriger Le fel acide fixe, volatiliferle levain de l'eftomac, - MO-U 437 & cuire plus parfaitement les alimens ; c’eft par cette raifon qu'on fe fert toûjours de laMoutarde préparée pour fervit d’affaifonnement aux poif- fons & aux chairs falées qui font de difhcile di- geftion , & remplies d’un acide fixe. La Moutar- de fe prépare en pilant la femence avec du vin doux, ou avec du vinaigre jufqu’a une confiftence requife ; ainf préparée elle aiguife l’appétit, & perfectionne la digeftion des alimens. On peut réparer une Moutarde qui fe confervera toute en cette forte, Prenez deux onces de fe- mence de Moutarde en poudre, & demi-once de Canelle commune aufli en poudre, faites une malle avec de la fleur de farine , & une fufhfante quantité de Vinaigre & de Miel dont vous fe- rez de petites boules , que vous laifferez fécher au foleil , ou dans un four lorfque le pain en aura été retiré. Quand vous en voudrez ufer, vous détremperez une ou plufieurs de ces petites bou- les avec du vin ou du vinaigre , & vous aurez ainfi en tout tems une Moutarde agréable au goût , & bonne à l’eftomac, Lorfque le mal hy- -pochondriaque occupe la rate, & qu'il y a tu- meur , fchirre ,enflure , ou obftruétion en cette partie, la femence de Moutarde y cft très-falu- paire tant intérieurement qu'extérieurement, L'ufage interne eft plaufble ; quant à l’externe Bartholet s’eft fervi heureufement de femence de Moutarde pilée avec de l'urine pour appli- quer en forme de cataplafme fur. la région dela rate dans une tumeur dure &. fchirreufe de ce vifcére, La Moutarde eft encore admirable prife intérieurement pour la cachéxie , fur tout celle des filles jointe à l’obftruétion du flux menftrual. Les Matelots ne manquent jamais en s’embar- E en 433 MUC quant de faire provifion de femence de Mou- tarde pour fe préferver , & fe guérir du fcorbut, à quoi ils font expofez dans les voyages de longs cours. Pour fe préferver de l’apoplexie il en faut prendre tous les matins une pincée à jeun feule , ou dans quelque véhicule approprié; ce même reméde eft bon dans le vertige & dans les catarres , fur tout à l'égard des vicillards. Cette même femence convient à la fuffocatioh de matrice, quieftune efpece de mal hypochon- driaque , & aux maladies foporeufes. L'huile ti- rée var expreffion de la femence de Moutarde eft propre pour la paralyfie, & pour réfoudre les humeurs froides. MUCILAGE [ ÆMacilago , Vifcofitas | eft un corps gluant & épais qui eft ainfi nommé , parce qu'il reffemble à de la morve. Il fe fait avec des racines & femences pilées au mortier , infufées en eau chaude , cuites , & coulées à travers unè forte toile. Les racines dont on {e fert font de Guimauve , de Mauve, de grande Confoude ; les femences font celles de Pfyllium , de Lin, de Guimauve, de Mauve, de Coins. Les Mucila. ges entrent dans la compofition de plufieurs es plâtres. On fait auffi des Mucilages avec des Gommes & des Fruits , comme Gomme Arabi- que, Gomme Adragant , Colle de Poiflon , Coins, Figues , &c, MUCILAGE de Colle de Poiffon. Vous cou- perez par petits morceaux Une ONCE de Colle de Poiflon , vous la mettrez dans un petit pôt, vous verferez deffus douze onces d’eau chaude , vous couvrirez le pot, & vousle placerez fur les cen- dres chaudes , vous laifferez infufer la matiére, j'agitant de tems en tems jufqu'à ce qu’elle foir EF MUC 439 entiérement diffoute, & qu'il fe foit fait une colle, Si l'humidité fe confume trop tôt, & qu'il n’y en ait pas aflez pour difloudre la Colle de Poiffon appellé Jchrhyocolla ; on peut y ajoûter un peu d’eau chaude. Ce Mucilage eft fort propre pour ramollir les durerez , on le fait entrer dans plufieurs emplà. tres. MUCILAGE émollient commun. Vous coupe- rez quatre onces de racines de Guimauve par etits morceaux , vous les concaflerez , & vous És mettrez dans un pot de terre verniflé avec une once de femence de Lin , &‘autant de celle de Fenugrtec, vous verférez pardeflus trois livres d’eau chaude , & après avoir couvert le pot, vous le placerez fur les cendres chaudes , ou fur un peu de feu pour entretenir la chaleur pendant dix ou douze heures , enfuite vous ferez boüillir l’infufñon doucement dans le même pot couvert jufqu’à diminution de la moitié , ou jufqu’a ce qu’elle foit en Mucilage que vous coulerez avec expreffion. , Il eft propre pour ramollir les duretez , pour galmer les douleurs , pour adoucir ; on en peut faire des fomentations chaudement. MUCILAGE pour a-réter les hémorragies. Vous mettrez demi-once de femence de Coin , & au- tant de celle de Pfyllinm , où Herbe aux Puces, dans un pot de terre, vous verferez deffus fix onces d’eau de Plantain , & autant de celle de Rofes , vous couvrirez le pot, & vous le placez rez furles cendres chaudes dix ou douze heures, puis vous ferez boüüllir linfufñion doucement dans le même pot couveft, la remuant de tems en tems avec une efpatule d’yvoire ou de bois Ee ui) ‘440 MUC MUG MUL jufqu’à la confomption d'environ le tiers de fa liqueur , & qu'il fe faile un Mucilage que vous coulerez au travers d’une étamine , Pexprimant le mieux que vous pourrez. Il eft propre pour arrêter le crachement de fang , & les autres hémorragies ; on le mêle avec partie égale de fyrop de Coin , ou de Rofes féches , & on enprend une cuillerée à la dofe. : MUCILAGE pour les fentes & crevalfes des mains des lèvres , des mammelles , ec. Vous pren+ drez deux gros de Gomme Adragant blanche ; pulvérifée fubrilement , vous la ferez macérer à £eu fort doux dans une raifonnable quantité d’eat Rofe , vous en tirerez le mucilage, dont vous oindrez le mal dans le befoin. MUGUET [ Lilium convailium | eftune plante fort connuë , & dont la fleur eft en ufage en Mé: decine. Elle croît dans les bois, aux vallées , & aux autres lieux ombrageux & humides. Le Muguet eft chand , defficcatif & céphalique. Son ufage eft dans Îles maladies froides de la tête ; fcavoir l’apoplèxie, la paralyfe, le vertige; l'épilepfe , & la liporhymie, On fait une eau fimple des fleurs , un efprit de vin, une conferz ve , une huile par infufon dans de vicille huile; une poudre fternutatoire des fleurs pulvérifées. On prépare le fuc de Muguet en forme d'huile de la maniére qui fuit. On remplit de fleurs de Mu- guetun vaiffeau qui fe ferme bien avec fon cou- vercle, puis on enfoüiit le tout dans un tas de Fourmis jufqu’à ce que les fleurs fe réfoudent en fuc. 11 eft anodin, & excellent contre la podagre & l’herpes. MULET { Æulus ] eft un animal À quatre pieds grand comme un cheval , qui. eft affez + MUM MUS ZA connu ; la femelle s'appelle A71le , en Latin Muls. L'Ongle ou lacorne du Mulet eft propré pour arrêter le flux des menftrues, & les autres hémorragies ; on en doi la bouche depuis demi fcrupule jufau’à deux fcrupules ; on en faie auffi des fumigations. Le fang de Muler , où plûtôt de Mule enduitouéritles verruës. Le vin dans quoi on a mis infufer les verruës d’un Mu- let eft bon à boire contre l’épilepfie. L’urine avec fa bourbe guérit les cors des pieds, & eft très-{n- lutaire à la goutte. La fiente de Mulet arrête le flux menftrual & la dyflenterie , appaife la dou- leur de rate , & excite la füeur; & pour cette raifon on en fait infufer quelques pelotes toutes fraîches renduës dans un verre de vin blanc fut des cendres chaudes pendant quelquetems ,én- fuite on pafle le tout par un linge’, on fait avaler la colature à un pleurétique , on lecouvre bien , il fuë abondamment, & ouérit par ce moyen fans le fecours de la faignée. Au defaut de fente de Mulet on peut fe fervir de lamême maniére de celle du Cheval. Pour les autres iiaux ci-deffus marquez la dofe de’ cette fiente de Mulet eft dei puis un fcrupule jufqu’à une dragme , étant fe: chée & pulvérifée prife dans un véhicule convez nable. | 0: | MUMIE [| Æfumia.] Voyez ci-devant au mot Hommes. MUSCADE { Aofchata , five Nux aromatira 1 eft une efpece de Noix, ou le fruit d’un arbre étranger grand comme un Poirier , dont les feüilles reffemblent à celles du Pefcher, mais plus petites , qui croît abondamment dans l’ifle de Banda en Afie. Ce fruis eft couvert d’un brou auf épais que celui qui couvre une Noix. Ce Chorx. Fertnse 442 MUS brouen s’ouvrant , quand le fruit eft mür , fair aroître une feüille fort mince en forme de rets . une écorce très-dure qu’elle laiffe voir ; c'eft ce qu'on appelle Aus, & improprement Flur de Mufcade. Ce Macis eit d’un incarnat vif tant que la noix eft encore verte, & tire fur FOrangé, principalement quand elle quitte la coque. Il y a deux efpeces de Mufcadier , un fauvage , & l’au- ere cultivé, Le fauvage porte des Mufcades de figure oblongne , qui n'ont prefque point d'o> deur ni de goût , dont on ne {e fert point , le£ quelles font appellées Afufcades males où fanve- ges. Les femelles qui viennent {fur le Mufcadier cultivé , & dont nous nous fervons dans les ali- mens & dans les remedes font plus petites que les mâles, & leur figure eft courte, & prefque ronde ou ovale. On doit les choifir d'une grofe feur taifonnable , bien nourries, péfañtes , ré- centes, compactes, non carriées , de couleur grife en deflus , rougeâtre & marbrée en dedans, onctueufes , d'une odeur agreable, d'un goût acre piquant , échauffant & aromatique. On confit des Mufcades dans le Pays où elles naif- fent, comme on confitici les noix qu'on envoye artour le monde; on choifitles plus groffes & ke plus nouvelles. Elles fortifient & réchauf- £ent l'eftomaé , elles aident à la digeftion , elles chaffent les vents , on les mange comme des Noix confites ordinaires. Les Mufcades féches ordinaires font chaudes , defliccatives , aftrin- entes ; ftomachiques, céphaliques & utérines. Elles diffipent les vents , aident à la digeftion , corrigent la puanteur d’haleine , remédient a la lipothymie & à la palpitarion de cœur, dimi- nuent la rate , arrêtent les fueurs blanches & le MYR 443 vomiffement, Pour prévenir l'avortement, & conforter le færns on prend un morceau de pain trempé dans de l’eau de vie pour les femmes, où du vin de Malvoifie , on le faupoudre de Muf. cade , puis on applique le cout fur le nombril de la mére. Le même reméde eft bon pour arrêter ladiarrhée , & les flux de ventre exceflifs. D’au tres font rôtir un morceau de pain, & l'ayant faupoudré de Mufcade , ils le trempent dans de la biére pour appliquer au même endroit dans la pafion céliaque, le vomiffement , la naufée, &c. 1! n’eft rien de meilleur dans la lienterie, af. fection dans laquelle on rend les alimens comme onles apris, que la poudre de Mufcade prifé dans un jaune d’œuf. Foreftus écrit qu'un lien: terique tout décharné & ééfefpéré fut guéri pat le moyen d’un jaune d'œuf faupoudré d’une Mufcade en poudre qu’il avala après lavoir fait cuire {ur une tuile chaude. La Mufcade eft falu taire dans le vomiflement & le cholera morbus foie en forme d’huile tirée par expreffion pour endui- re l’eftomac, foit en forme de poudre pour avaler avec d’autres remédes. Le Æfacis a les mêmes vertus que la Mufcade , mais il agit avec plus dé pénétration & d’effcace. Il le faut choifir récent, entier , de couleur jaune, d’une odeur & d’un goût agréable ; un peu acre. MYRABOLANS, ou MyroBoLaAns | /Æf;- robalani | font des fruits gros comme des prunes qu'on nous apporte des Indes où ils croiflent , principalement vers Goa , aux environs de De- can & de Bengala. I] y a de cinq efpeces de Mv- rabolans qui font les citrins les chebules , les bellirics, les embliques , & les noirs ouindiens. Ettmuller en ajoûte une fixiéme efpece doncil Chois Choix: 444 MYR dir que les Indiens fe fervent en leurs ragoüts. Les Myrabolans citrins fort ceux de tous qui font le plus en ufage dans la Médecine. Il faut les choilir bien nourris, pefans , durs, de cou- leur jaune rougeâtre , d’un goût aftringent aflez défagréable. Les chebules doivent ètre gros , bien nourris , de couleur jaunâtre obfcure,, d’un goût aftringent tirant fur lamer. Les bellirics doivent. être choifis gros , bien noutris ,entiers, decou'eur jaunâtre,, unis & doux au toucher , d’un goût aftringent. Les emblics nous font ap- portez coupez par quartiers , féparez de leur noyau, & féchez. Il faut les choilir nets, fans noyaux , noirâtres en dehors , gris en dedans , d'un goût aftringent , accompagné d’un peu d'acreté. Les Indiens s’en fervent pouf verdir les cuirs , & pour faire de l'encre. Enfin les noirs ou indiens doivent être bien nourris , noirs, d’un goût aigrelet & aftringens. Les Myrabolans de toutes les efpeces font légérement purgatifs , & aftringens à peu près comme la Rhubarbe; mais on eftime les citrins propres pour purger parti- culierement l’humeur:bilieufe , les indiens pour urger la bile noire, les chebules la pituite &la bile., les bellirics & les emblics purgent la pi- tuite feule. La.dofe eft de fix dragmes à une once & demie. Les Myrabolans purgent avec quelque aftriétion ; & on ne les employe guéres que. dans les diarrhées ; & les autres Aux où il faut purger , déterger , & refferrer.en même tems, On les joint à la Rhubarbe dans la dvffen. rerie &. dans la diarrhée maligne, dans le flux hépatique, &c. Il n'y aque la pulpe & la partie la plus fubrile qui purge; l'écorce , ou la partie la plus groffiére reflerre. En infufon ils purgent *% MYR 445$ fans aftriction , & la liqueur la plus propreeitle petit lait. Lorfqu’on les donneen fubftance , où dans une forte décoction , ils font purgatifs & aftringens en même tems. Si on Îles torréfic tant foit peu , ils reflerrent fans purger ; de forte que les effets changent fuivantles préparations. MYRRHE [ yrr92 | eft une Gomme réf: neufe qui fort par incifion d’un arbre épineux qui croit dans l’Arabie Heureufe, en Egypte, en Ethiopie , aux Pays des Abyflins, & chez les Troglodites, d'où vient que la meilleure Myr- rhe eft appellée Æ4yrrh4 Trogloditica, Elle doit être choifie récente , en belles larmes , claires , tranfparantes , légéres , de couleur jaune dorée ou rougeatre , ayant en dedans des petites ta- ches blanchätres en forme de coups d'ongles , de fubftance orafle , d’une odeur forte , & qui n’eft point agréable , d’un goût amer & acre. Celle-ci eft rare , c’eft pourquoi il ne s’en faut fervir que pour les compofitions qu'on employe pour la bouche , comme pour la confection d'Hyacin- the , pour la Thériaque. On employera de la PAR pilules faits d'Oliban , de Maftic, d’Aloës, de Clous de Girofle , de Benjoin , &cc. les autres humides , vifqueux & gras qui fe font de jus, & de décottions d'herbes , &c. PARFUM agréable pour Caffolette.: On prépa- rera une poudre avec trois dragmes de Benjoin , une dragme & demie de bon Storax, une drag- me de Bois de rofe, demi-dragime de Santal ci- trin, demi fcrupule de Calamus aromaticus , au- tant de fleurs de Benjoin , & trois Clous de Gi- tofle ; on mêlera certe poudre dans fix onces de bonne Eau Rofe, & trois onces d'Eau de fleurs d'Orange ; & après qu'on les aura gardez à froid dans un matras de verre bien bouché l'efpace de 24. heures, & même plus long-tems fi on le veut, on verfera une partie de ce mélange dans une caffolette qu'on fera chauffer doucement pour en faire exhaler dans la chambre la bonne odeur dcfrée. On pourra garder le furplus des matié- res dans le matras ou dans la bouteille forte bien bouchée pour s’en fervir au befoin. PARFUM céphalique. Prenez Storax calamite, Benjoin , de chaque une dragme & demie, Gom- me de Geniévrier & Encens , de chaque une dragme, Girofles , Canelle , de chaque deux fcrupules, feüilles de Laurier , de Sauge, de Romarin, de Marjolaine, de chaque demi-drag- me, pulvérifez enfemble les Gommes, puis les autres drogues , le tout sroffiérement, mêlez ces poudres enfemble , & en jettez une pincée à la fois dans un réchaut où il y aura un peu de braife , ou de charbon bien allume pour en faire recevoir la vapeur au malade. Ce Parfum eft bon pour l'épilepfie, apopléxie, paralylie, On peut faire auffi flairer au malade Pefprit ( PAR si L'efprit volatile de {el Armoniac , l'Eau de la Reine de Hongrie. PARFUM contre le mauvais air. Prenez fix cuillerées de bonne Eau Rofe , dix ou douze Clous de Girofile concaffez , trois ou quatre pe- tits morceaux de Pelure de Citron ou d'Orange, mettez le tout enfemble dans une écuelle fur un réchaut dans lequel ait été mis un peu de feu, & le mettez au milieu de la chambre, ou autre lieu à parfumer , vous challerez ainfi le mau- vais air.à AUTRE. Prenez fept ou huit cuillerées de VinaigreRofat, ou autre bon vinaigre, quatre ou cinq morceaux de Pelure de Citron , douze ou quinze Clous de Girôfle concaflez , & faites comme deffus, Ce Parfum n’eft pas fi odorifé. rant que l’autre, mais il eft fort bon. Rernar quez qu'il ne faut pas que la liqueur botille., mais qu'elle fe réfoude doucement en vapeur. PARFUM pour arrèter la fluxion qui 1ombe [ur la poitrine. Prenez Ambre jaune, Maftic, Gom= me Tacamahaca, Rofes, Lidanum , Sucre, de chaque deux dragmes , pulvérifez groffiérement toutes les drogues ,:mélez les poudres, & en jet- tez un peu dans un réchaut de feu pour en faire recevoir la vapeur au malade, Ce Parfum eft propre pour calmer Le grand mouvernent des {érofitez qui couleñt du cerveau fur la poitrine dans le commencèment du rhume & pour les adoucir. .- : PARFUMS pour diver(es maladies. On verfe peu à peu un mélange d’efprit de vin & de Sou- fre dans un poclon de fer pour en faire recevoir la vapeur aux pulmoniques, On fair recevoir la vapeur de bon Vinaigre KE 2 Notn; st4 PAR mis fur un petit feu par un entonnoir renverfé à ceux qui font enchifrenez. On fait brüler des poudres céphaliques pour fortifier le cerveau. On fait brûler des poudres aftringentes pour empêcher que les férofitez ne tombent fur la poitrine au commencement du rhume. On fair brüler des poudres cordiales pour £fortifier le cœur. On fait des fachets de fenteur pour réjoüir les mélancholiques , & pour leur fortifier le cer- veau ; on paifume auffi leurs habits avec des oudres aromatiques. PARIETAIRÉ { Parietaria , five Helxine | eft une plante ainfi nommée à caufe qu’elle naît or- dinairement entre les pierres des murailles ; elle croit auffi dans les hayes. Les feüilles dela Pa- rictaire font A hiffanres ,un peu humides , émollientes, maturatives , abfterfives avec un eu d'aftriction. On fe fert de la Pariétaire dans les clyftéres, cataplafines & fomentations émol- lientes : on s’en fert aufli intérieurement pour provoquer l’urine , nettoyer les reins , & pouffer la gravelle , à quoi le fel nitreux dont elle abon- de la rend très-propre , fur tout celle qui croît fur les vieilles murailles , parce qu'elle tire le {el nitreux de la chaux qui augmente fa vertu diurétique, Les Anglois font un fyrop de fuc de Pariétaire dontils purgent par les urines les eaux des hydropiques , foit dans l’Afcite, foit dans l’Anafarque. La Pariétaire appliquée fur la ré- gion du pubis en forme de cataplafme avec l'Huile de Scorpions guérit infailliblement la fappreffion d'urine ; ce même cataplafme s'ap- plique ordinairement aux lombes pour faciliter PAS sis Je pafage de la pierre des reins, & pour dimi- nuér la douleur. L’ufage externe de la Parié- taire eft tres-fréquent contre les tumeurs, les éryfpeles , les brûlures, & les playes fraîches quelle guéritavec une promptitude furprenante, dit Matthiole , étant appliquée deflus à demi pi- lée. Le même aflure que trois onces de fon jus avalé eft très-efficace dans les retentions d'urine, & gargarifé il appaife la douleur des dents ; on donne aufli aux graveleux un demi verre de ce jus purifié avec fuccès. PAS D’ASNE, ou TussiL AGE [| Vaoula cabal. Lina , five Tuffilago ] eft une plante qui croît aux lieux humides , comme aux bords des riviéres, des ruiffeaux , des foffez , qui poule fa fleur qui eft jaune avant fes feüilles , d'où vient qu'on l'appelle Flius ante parrem. On fe fert en Méde- cine de fes feüilles , de fes fleurs , & de fa raci- ne , qui étant récentes font plus tempérées que rafraîchiffantes ; mais en fe féchant elles devien- rent acres & chaudes. Toute la plante eft pecto- rale, & fon principal ufage eft contre la toux, fur tout celle qui dépend d’un mucilage vifqueux & groffier ; elle eft propre à faire expectorer dans la pleurèfie le Vomica des poumons, & l’em- ème en forme de décoctions , d'oxymels , & autres femblables préparations , conjointement avec les autres fimples appropriez , à quoi l’ef- fence & le fyrop de Tufilage ne font pas moins efhcaces. La fumée de Tuffilage tirée par la bou- che fert à arrêter les catarres qui tombent fur la trachée artére , ou fur les poumons , ou bien on mêle fes feüilles hachées en forme de Tabac avec de l’Ambre jaune en poudre, & de la fe- mence d’Anis pour fumer dans une pipe. Son fuc KK ij 516 PAS bü durant neuf jours chaffe la fiévre quarte. Les feüilles vertes appliquées guériflent les ulcéres. chauds & les inflammations , & la décoction des. fetilles & des fleurs cuites dans'du vin avec du Maftic, de la Myrrhe & de la Licharge empé- che la gangréne des jambes éxuleérées des hy- dropiques. PASSERAGE [ Lepidinm latifolium , five Pi- peritis | eft une plante haute de deux ou trois pieds , dont Îles feüilles font longues & larges comme celles du Citronnier , & quelquefois plus grandes ; la racine cft longue, groffe comme le doigt, ferpentante, blanche, d’un goût acre; elle croit aux lieux ombrageux & humides. Certe plante eft d’une faveur crès-acre , péné- trante , & corrofve comme le Poivre, apéritive, propre pour pouifer les urines , & très-falutaire contre le fcorbut, à quoi elle n’eft pas moins fpécifique que l'Herbe aux Cuilliers & leCrellon; . elle convient aufli à la maladie hypochondria- que , d'autant mieux qu'elle eft ftomachique, & corrige la matiére acide qui charge l’eftomac , qui eft la fource non feulement du mal hypo- chondriaque & du fcorbut, mais de beaucoup d’autres ; car en général les fels acres convien- nent à toutes les maladies où l'acide domine, (oir dans la malle du fang , foit ailleurs. On fe fert extérieurement de la racine pilée avec le beurre pour l'appliquer fur les endroits où la goutte fe fair fentir, & des feüilles pilées pour les appliquer en cataplafine fur les dartres, gale, aux endroits douloureux de la fciatique , & pour eMicer les cicatrices & les taches de la peau. Quelques-uns les mettent dans le chauflon {ous les pieds en marchant deflus pour guérir les Au. 1 P À ah $17 xions qui travaillentles yeux par la révulfon des humeurs en bas. PATIENCE , ou PARELLE [ Lapethum acue tum , five Oxylapathum | eft une plante fort com- mune dont les feüilles font faites comme celles de lOfeille ordinaire , mais beaucoup plus lon- gues. Sa racine eft longue , groffe comme le doigt , jaune, d’un goût amer : elle croît par tout dans les terres incultes. Les Prufliens la nomment Papillaris , à caufe qu’elle guérit les ulcéres des mammelons appellez en Latin P:- pille. La Patience eft aflez tempérée , excepté qu'elle incline à la ficcité. La fémence donnée au poids d’une dragme dans du vin rouge arrète tous les flux de ventre , & les feüilles le Iâchent, La racine eft faxative & apéritive : on s’en fert dans lhydropifie , dans Îles pâles-couleurs appel. lées Frunifle , & dans les autres maladies qui viennent d’obftruction. On lemploye en tifane. La décoction de Patience eft bonne pour purifier le fang dans les maladies de la peau, & même meilleure que la Fumeterre. Le fc de laracine, ou l’infufion font ufitez dans la gale, l’herpe, les rouffeurs , & les autres vices de la peau en forme de fomentation ou de liniment , dont on en fait un excellent pour Ja gale & la gratelle en pilant” cette racine avec du Beurre frais |, comme rious avons dit ci-deflus , page 480. au mot Onguent | * de Patience (anvage crue. Pour guérir les dartres on met infufer les racines de Patience fauvage” coupées en roüelles dans du fort Vinaigre , & on en frotte les dartres. On fait des caraplafmes pour Îes tumeurs de rate de cette racine cuire dans du Vinaigre, & pilée. L'eau diftilléc de cette même racine cft excellente pour effacer les Kk ii 18 PAV infections du cuir , les puftules , les aphthes , les lentilles ; à fon defaut on y peut employer une forte décoction de cette racine. L’excrait de la femence eft utile à la dyflenterie. PAVOT BLANC ET NoIR CULTIVE [ Papa- ver [ativum album & nigrum 1 eft une plante fort commune dont il y a deux efpeces générales, une domeftique & cultivée dans les jardins, & l’autre fauvage dont nous parlerons en l'article fuivant. La cultivée eft divifée en deux autres efpeces , fçavoir en Pavorblanc & en Pavot noir, ainfi nommez à caufe de la couleur de leur fe mence, Le blanc eft moins dangereux à prendre par la bouche, le noir étant plus narcotique. Onemployeen Médecine leurs têtes ou coques, & principalement celles du Pavot blanc , rare- ment leurs feüilles & leurs fleurs. On doit choi- fir ces têtes récentes,les plus groffes & les mieux nourries. Elles font narcotiques , ou fomniféres, elles calment les douleurs , elles épaiffiffent les {érofitez acres qui tombent fur la poitrine, elles arrêtent les cours de ventre & les hémorragies , elles abbattent les vapeurs ; elles adouciffent la roux étant prifes en décoétion , ou en infufion , ou en fyrop. On en met aufli boüillir dans les décottions de lavemens pour appaifer les coli. ques. La femence de Pavot eft anodine , peéto- rale ,adouciffante, très-peu fomnifére. On l’em- ploye dans les émulfions avec les quatre grandes femences froides. PAVOT ROUGE SAUVAGE, Où COQUELICOT { Papaver rheas , five Erraticum rubrum came pefire ] eftune plante qui fe fait affez remarquer dans les bleds par la couleur vive de fa fleur qui eft rouge ; elle croît auffi dans les cerres labou- PER s19 rées , & le long des chemins. On fe fert de fa fleur en Médecine; elle eft pectorale , adoucif- fante, elle épaiffit les humeurs, elle excire le crachat & la füeur ; elle eft bonne dans les rhu- mes invétérez , dans l’afthme , dans la pleuréfie, dans l’efquinancie. On s’en fert en teinture à la maniére du Thé , en infufñon, en fyrop, ou en tifane , y joignant la racine de Scabieule , & laRégliffe bonne dans la pleuréfie , toux féche ; on en fait aufli une conferve. L’infufion des fleurs dans l'efprit de vin arrête le flux menftrual immodéré : ces fleurs excitent un peu le fom- meil , mais très-foiblement. Pour la colique ven- teufe ilen faut donner une infufion à la maniére du Théun peu chargée. PERCE-FEUTLLE ] Perfoliata vulgaris annus] eft une plante ainf appellée, à caufe que fes feüilles, qui font prefque rondes , font traver- fées par leur tige & par leurs branches. Elle croît dans les champs , entre les bleds , aux lieux fablonneux. Cette plante eft chaude & deflicca: tive , d’une faveur amére, aftringente & vulné- raire, Son principal ufage eft dans les playes ré- centes , la defcente de l’inteftin & du nombril, dans la tumeur des articles, & les écroüelles tant intérieurement en poudre , qu'extérieure- ment en forme d’Onguent. L’herbe pilée s’ap- plique avec fuccès à l'extrémité des pieds lot qu’ils font enflez enfuite d’une maladie chroni- que , ou au commencement de l’hydropife. L'eau & l’effence de Perce-feüille font pour l’u- fage interne. PERCE-PIERRE , ou PASSE-PIERRE , OU FeNouiLz MARIN | Créhmrm , five Fœriculum maritimum | eft une plante dont il y a deux efpe- KK üij 529 PER | ces, une grande & une petite : la grande croitaux lieux maritimes & pierreux en Sicile, & la petite croit fur les rochers , dans les Pays chauds, pro- che de la mer ; elle fort des fentes des pierres welle femble avoir faites , d’où vient qu'on l'appelle Perce-pierre. On la confit dans du Vi- naigre après l'avoir cueillie en fa vigueur pour la conferver ; & en manger l’'Hyver en falade, L'une & l’autre efpece font apéritives, & paiti- culiérementla grande , propres pour la gravelle, pour atténüer la pierre du rein & de la veflie, pour exciter l'urine & les mois aux femmes, & pour la jauniffe. Au defaut de celle qui eft con- fiteen Vinaigre, on peut faire décottion de Ha feüille,de la racine & de la femence en vin blanc our en ufer aux mêmes maladies. PERDRIX [ Perdix | eft un Oyfeau affez connu. Son fl eft préféré aux autres fiels contre les affections des yeux. Le fang & lefiel de Per- drix font propres pour les ulcéres des yeux, pour les cataractes, y érant'inftillez chauds fortans de l'animal quand on le tuë, Le foye defféché au feu , & pulvérifé guérit la jaunifle, & il chaffe la févre fi on en prend plufieurs fois dans de J’Eau de Mille-feüille. Les plumes des aïles de Perdrix font fort ufitées en forme de parfum au nez dans l'épilépfe, & à la fuffocation de ma- trice. La poudre des pattes rôties & defféchées fur une tuile mife proche des charbons ardens donnée foir & matin au poids d'une dragme dans du vin rouge , ou du boüillon guérit la dyffen- teric. PER SICAIRE AcRe Er BRÜLANTE dite Cu racer, ou Poivre D'EAU | Rérficaria nrens , five Byiropiper] cft une plante qui pouffe des tiges PER s21 sondes , noûées , portant des feüilles femblables à celles du Pefcher ou du Saule, d’un verd jaunä- tre , d’un goût poivré ou brûlant; fes fleurs for tent en épi des aiflelles des feüilles d'en haut at- tachées par de longs pédicules. Elle croît aux lieux humides , & auprès des eaux dormantes. Ee Curage eft très- efhicace dans lPaffcétion hy- pochondriaque , le fcorbut , les maux de rate, les tumeurs & les obffruétions du méfentére. Son principal ufage eft externe contre les playes; les tumeurs dures , les ulcéres malins , invétérez & difficiles à guérir en forme de cataplafme ou de décoction. M. Chomel dans fon Hiftoire des Plantes dit qu'il a vû de très promts effets de la décoction de certe plante pour diffiper les enflu- tes & les rumeurs œdemateufes des jambes , des cuifles & des autres parties en appliquant un peu chaudement l’herbe boüillie , ou des linges im- bibez de fa décoction. Le fuc de lherbe pilée fait mourir les vers des oreilles inftillé dedans, & nettoye les ulcéres des hommes & des ani- maux ; & l'herbe penduë au cou d’un animal qui a une playe où un ulcére plein de vers les en chaffe. On met macérer du Curage verd dans de l’eau , puis on mét l’herbe fur une playe , ou fur un ulcére jufqu’à ce qu’elle foit bien échauffce , & alors on l’enfoüit dans du fumier pour la faire plûtôt pourrir , & les playes & les ulcéres fe gué- riflent à mefure qu'elle pourrit, parce qu'elle attire à elle toute leur malignité. Planifcampi affure que l’eau de Curage tirée par la diftillatica au Bain-Marie des feüilles & des fommitez de certe plante , y ajoûtantle fel tiré des cendres de l'herbe reftée aprés la diftillation avec de l’eau de pluye diflillée eft excellente pour toutes’ fortes s22 PER d'ulcéres fi malins & invétérez qu’ils foient , même véroliques , toutes fiftules , cancers , Moli me tangere , toutes playes d’armes à feu, gangré- ne & imortifications de chair , ulcéres des che- vaux , &c. Le Curage pilé appliqué fur les vieux ulcéres en mangeles chairs baveufes , & en net- toye la pourriture & les vers. Le Curage con- vient aux affections néphrériques , &c fon eau co- hobée plufñeurs fois fur la plante récente eft un préfervatif fouverain & éprouvé par quel- ques Anglois contre le calcul , au rapport de M. Boyle. PERSICAIRE pouce TACHETE’E | Perficariæ mitis maculofa ] eft une plante qui diffère de la Perfcaire acre en ce que fes feüilles font plus larges & plus longues, d'un verd plus foncé , marquées au milieu d’une tache noire, ou de couleur plombée , & prefque infipides au goût lorfqu'on les mâche. Elle croît comme le Curas ge aux lieux aquatiques , dans les marais, dans les foffez humides & dans les étangs. Cette plan- te eft incifive , aftringente , vulnéraire, rafrai- chiffante , propre pour arrêter les hémorragies étant prife en décoétion , & appliquée extérieu- rement. Pour le mal de tête ayant broyé certe plante dans un mortier, on la faupoudre de fel, & on applique le tout fur Le frontentre deux lin- ges en forme de bandeau qu’on y arrête avec “ne bande. Pour arrêter les pertes de fang des femmes on met de cette herbe fous leurs aiflelles, & pour les provoquer il faut mettre huit ou dix de fes feüilles du côté de la tache noire, qui eft le côté lille , fous la plante de chaque pied à nud dans les chauffons le matin en s’habillant deux ou trois jours de fuite , les renouvellant chaque PER 523 jour , dans le tems que les purgations ont coûtu. me de fe faire , ou lorfqu'il fe fair quelque mou. vement dans le corps, qui eft comme l'avant: coureur des purgations. La décoction de la Per. ficaire eft bonne dans les cours de ventre &'dans la dyffenterie , fur tout fi les inteftins fontulcé, rez , comme aufli à ceux qui ont la gale, & qui font fujets aux infections de la peau. On fçait par expérience que cette plante eft fort réfolu. tive ; car fi on l’applique après l'avoir pilée fur la contufon d’un cheval blefé , elle la guérit dans 24 heures : elle guérit les playes, & les fif- tules fur tout , dit Fuchfe , qui affure qu’elle ef bonne pour les dyffenteries, & pour les autres maux qui demandent du rafraichiffement & de l'aftriion. PERSIL [ Æpium hortenfe, five Petrofelinnm vulgo ] eft une plante potagére & médecinale ; on la cultive dans les jardins potagers en terre humide, Sa racine & fa femence font plus en ufa- . ge dans la Médecine que fes feüilles ; la racine eft du nombre des cinq apéritives majeures. Le Perfil eft chaud & defficcatif , atténüant , apé- ritif , déterfif, diurétique & hépatique. Son prin- cipal ufage eft dans l’abftruétion du poumon, du foye , de la rate, des reins ,de la veñfie, la jaunifle , la cachéxie , le calcul, la gravelle , la fuppreffon d'urine & des mois. La décotion de la racine faite en vin blanc ou en eau eft rrès- bonne pour faire uriner , & chafler le calcul & la gravelle des reins, & provoquer les mois : on la metauffi dans les boüillons & dans les tifanes apéritives. Les feüilles de Perfil font réfolutives & vulnéraires ; c'eft pourquoi on les appliqug avec grand fuccès fur les coupures fi profondés 4 PER | qu'elles foient, & fur les contufñons après Îles avoir froiflées entre les doigts, comme auf fur les imammelles pour faire perdre le fait aux fem- mes nouvellement accouchées ; elles font réfou- dre les tumeurs chaudes , & fpécialement les contufions des yeux. Ces feuilles récentes répan- duës fur l’eau des étangs ou des fontaines re- créent & réjoiiffent les poiffons malades. La fe- mence de Perfil eft une des quatre petites femen- ces chaudes. PERVENCHE | Pervinca , five Vinca pervin- ea | eft une plante dont il y a deux efpeces prin- cipales , une grande , & l’autre petite : celle-ci eft la plus en ufage dans la Médecine ; elle pouffe pluficurs farmens ou tiges menuës , ferpentantes fur terre, garnies de feüilles approchantes de celles du Laurier, mais plus petites , vertes en tout teims : fes fleurs font bleües. L'une & l’au- tre croiffent dans les bois , aux lieux humides. La Pervenche eft rafraïchiffante , defficcative , dé- terfive , aftringente, vulnéraire pat excellence, propre pour les cours de ventre, la dyflenrerie, Je crachement de fang , pour purifier le fans, pour les ulcéres du poumon ; elle convient aux playes & aux ulcéres tant dans les potions vulné- | raires, que pour mondifier & con bslider, Sonfuc éntre dans les elyftéres contre la dyffenterie ; | quand il eft tems de confolider les petits ulcéres des inteltins. On s’en fert extérieurement pour arrêter les hémorragies de quelque partie que ce foit. Agricola eftime la Pervenche fpécifique dans les affections des amygdales & de la lüette. : Si la lüette enflammée &allongée, dit cet Au- teur, eft prête d'écrangler le malade, faites boüil- He de la Pervenche dans de l'eau commune pout PES s2$. gargarifer la tumeur. Le tems propre pour la cueillir eft vers le 15: Septembre. Ce gargarifme tire une quantité prodigieule de pituire vif queue , & par ce moyen remet les parties , & rend le paffage de l'air libre, Une feüille ou deux de Pervenche mifes fous la langue arrêtent l’hé- morragie du nez. Pour la pleuréfie broyez une poignée de Pervenche , faites-la tremper une heure ou deux dansun verre de vin blanc, pañlez le tout par un linge avec expreflion, & donnez Ja colature au malade avant le quatriéme jour de la maladie, couvrez-lebien, & le faites füer. . D’autres font avaler demi verre de jus de Per- . venche avec autant de vin blanc, & couvrent bien le malade. PESCHER { Æfalus Perfica] eft un arbrefort eftimé à caufe de fon fruitappellé enFrançois Pe/- che, &en Latin Perficum Malum. On le cultive dans les jardins & entre les vignes.LesPêches fonc rafraichiffantes & humides , elles donnent peu de nourriture , & fe corrompent aifément. Elles lichent le ventre érant mangées à l'entrée du re- pas , & celles le conftipent étant féches , & font eftimées dans le cours de ventre. Les fleurs, les feüilles & les noyaux font chauds , defficcatifs & déterffs. L’ufage principal des fleurs , & mé- me des feiulles eft contre les vers des petits en- fans , pour lâcher le ventre , lever les obftruc- tions du méfentére , & purger les férofitez, On on en metinfufer au Printems dans du vin ou du pa lait pour fe purger doucement en büvant ’infufñon le! matin. On diftille de l’eau de ces, mêmes fleurs ,.& on fait un fyrop de leur infu- fon qui font également purgatifs , & propres pour chaffer les vers des petits enfans, Quelques. 6 PET uns prennent dés feüilles de Pefcher & du fiel de Taureau ou de Bœuf , dontils fontun cataplaf- me pour appliquer {ur le nombril au decours de la lune , ce qui ruë & fait fortir puiffamment les vers. Le fyrop de fleurs de Pefcher convient à la podagre pour purger l'acide vicié {uivant Car- dan. Les noyaux ou amandes de Pefches font efti- mez convre le calcul, & ils pouffent puiflam- ment par les urines. La poudre de ces amandes prie dans du vin blanc au poids d'une dragme durant neuf jours guérit du calcul , dont Ettmul- ler ditavoir vü plufeurs expériences. Ontirede ces mêmes noyaux une huile par expreffion qui ef un beau fecret pour les maux d'oreilles, fur , tout pour les vers qui s’ytrouvent , la douleur de ces parties , le tintement & la furdité: cere- méde fera meilleur fi on y ajoûte de l'huile dans quoi on aura fait boüillir de la Coloquinte , qui ef elle-même bonne aux maladies des oreilles. PETASITE, ou GRanD Pas-D’AswE | Pe- tefites , five Tuffilago major ] eft une plante dont il y a deux efpeces , une grande qui a les ficurs purpurines, & une petite qui les a blanches ; elle eft plus petite que la premiére dans toutes fes parties , & eft moins ufñtée qu’elle. L'une & l’au- tre efpece croiflent aux lieux humides, aux bords des riviéres, des étangs , des lacs ; on fe fert de leurs racines , & rarement de leurs feüilles. La racine du grand Pécafite eft préférée à celle du petit : elleeft gommeufe , chaude , defficcative , raréfiante ,atténüante, apéritive, fudorifique , réfolutive , vulnéraire , & aléxipharmaque ; auffi la nomme-t’on par excellence la Racine de La Pefte , à caufe de fes vertus contraires au venin & à la maladie qu’elle chaffe puifflamment par ed PET 27 les pores de la peau , & parles füeurs ; elle entre par cette raifon dans toutes les poudres aléxi- pharmaques compofées. Son ufage eft dans la pete, la fuffocation de matrice, la toux l’afthme, & les autres maladies de poitrine caufées par le tartre mucilagineux. La racine verte , pilée & appliquée fur les bubons peftileniels, les mürit, & en tire La malignité ; elle eft bonne auffi aux ulcéres malins. On a remarqué que cette racine avoit les mêmes vertus que le Coffus auquel on la peut fubftitüer. PETROLE , ou Huize DE PETROLE [ Pe. troleum , five Oleum Petre | eft une efpece de Naphra , ou une liqueur bitumineufe qui fort des fentes des pierres , des rochers, des terres en plufeurs lieux d'Italie, de la Sicile , du Lan- guedoc. On en apporte de plufeurs couleurs, de noire , derouge , de claire ou blanche, de jau- ne. Le Pétrole noir vient ordinairement d’un village du Languedoc nommé Gabian, ee qui l’a fait appeller Huile de Gabian : elle à une odeur forte & défagréable. Toutes les efpeces de Pé- trole font incifives , pénétrantes , raréfiantes, réfolutives , atténüantes ; elles réfiftenc au ve- nin , elles chaflent les vers, elles font diffiper les vents , elles fortifient les nerfs : on en fait prendre quelques gouttes par la bouche. Dix ou douze gouttes avalées dans du vin provo- quent fans manquer les’ mois , fpécialement fi on fait en même tems recevoir par lebas la fu- mée de quelques gouttes de la même liqueur jet- tées fur des cailloux rougis ; il eft bon auffi d’en oindre la région du pubis. L'Huile de Pétrole eit trés_falutaire aux affections convulfives & para- lyriques des nerfs, fur cout quand c’eft de caufe ç28 PEU froide enduite feule, ou mêlée avèc l'Huile dé Succin. PEUPLIER [ Populns ] eft un grand arbte dont il ya crois efpeces ; fçavoir leblanc en La: tin Populns alba , le noir Populus nera, & le tremble Papulns rremula. On ne fe fert en Méde- cine que des deux premiers. Les Peupliers croif (ent aux lieux humides , marècageux , aux bords des riviéres, de la mer, des érangs. L'un & l’au- tre Peuplier eft d’une nature rempérée & déter- five tirant un peu vers le froid. L'écorce du blanc eft employée intérieurement & extérieu- rement dans la fciarique , la frangurie, & la brûlure. Les yeux ou bourgeons du Peuplier noir, appellez en Latin Oculi feu Gemma Populs nigri, qui donnent le nom à l'Onguent Populerms {ont propres pour amollir , pour adoucir , & cal- mer les douleurs appliquez extérieurement. Leur décoction dans de leau ou du vinaigre te- nuë dans la bouche appaife la douleur des dents. La teinture tirée de ces bourgeons avec l'efprit de vin eft excellente, felon M. Chomel, pour les vieux cours de ventre, & pour les ulcéres in= térieurs prife foir & matin au poids d’un demi gros , où d'un gros dans une cuillerée de boüil: lon chaud. Le Peuplier noir donne une gomme chaude, mais peu ufitée. On croit que le fuc qu'on ramalfe dans les trous qu’on fait au Peu- plier guérit les verrués. Les feüilles fonc efti- mées bonnes par quelques-uns pour adoucir la douleur de la goutte éranr écrafées 8e apphquées far la partie malade. L'Onguent Poprleum. 8 l’Huile de Peuplier, qui fe fait en faifant cuire {es bourgeons au commencement du Printems dans de vicille huile & du vin jufqu'a la con- fomption DH À 529 fmptién du dernier, font fort ufitez dans les affections des nerfs & de la tête ; [pécialement l'Onguent dont on enduit le front & les tem. ples pour appaifer le mal de tête ,& procurer un doux fommeil feul , ou mêlé avec l'OnguentR6- {at. Appliqué aux poignets & fous la Plante des pieds il appaife les douleurs de tête des fébrici- tans , & tempére l’ardeur de leur fiévre: il gUC- rit les brûlures, les éryfpeles, & toutes fortes de feux volages étant enduit fur le mal , & il ap- aife l’inflammation des hémürroïdes , [ur tout Ë on ÿ ajoûte de l’Opirrm. | PHALARIS , ou GRAINE DE CaNARtis eff une plante Fa poulfe trois où quatré tiges ou tuyaux à la hauteur d’un pied & demi notez : fes feüilles font femblables à celles du bled, mais plus petites ; elle poulfe des épis courts Gar= nis de petites écailles blanchâtres qui renfer_ ment des femences blanches , luifantes & ob. longues, On cultivé cette plante aux environs de Paris , dont la femence fert à nourrit les Se- rains de Canaries, Son origine vient des Ifles de ce nom. Le fuc tiré de l’herbe verte pilée bü dans du vin , ou dans de l’eau appaife les douleurs de la veffie ; ce que fait auffi la graine quand on la boit dans de l’eau à la mefure d’une cuillerée, Certe graine bûe dans du vin , Ou du vinaigre, ou oxymel fait fortir les pièrres de la veflie , & sué. rit les aütres maux à quoi elle eft fujette, comme auff le pain qu’on fait de la farine de à Graine, felon Lobel, PHARMACIE [ 4: medicamentaria l'eftà feconde partie de la Médecine qui énfeigne lé lection, la Préparation & la mixtion des méd'ci. mens, Il y a une Pharmacie Galénique pratiquée 530 PIE par les Anciens, & une Pharmacie Chymique , qu'on appelle autrement Hermétique , où Ari difillarorre , que Paracelfe a nommée Spargyr:- que , qui enfeigne à réfoudre les corps mixtes , S en connoître les païties , à en féparer les mau- vaifes , à en affembler & exalter les bonnes. L'Emploi de l’Apothicaire eft la Pharmacie. PIED pe cuar [ Pe Cati, Hifpidula, five Pilofella montana hifpide ] eft une efpece de Pilo- felle , ou de Grcphalium. La plante eft petite & coroneufe, fur tour les fleurs qui font blanches ou rougéàtres , repréfentant en figure, quand elles font bien épanoüies , le deffous du pied d'un Chat d’où on a donné le nom à la plante. Elle croit fans culture aux lieux fecs , deferts , fur les collines. La fleur avec la plante eft en ufage dans la Médecine ; elle a les mêmes vertus que les au- tres Pilofelles dont elle eft une efpece. Elle elt déterfive , vulnéraire , adouciffante , peétorale , fpécifique dans les affections des poumons , dans Jeur exulcération, la phthifie, l’'empyème , elle excite le crachat , elle arrête le crachement de fang étant prife en décottion, La fleur entre dans les tifanes béchiques ; on en fair un fyrop fimple, un compofé , &une conferve dont on fe fert avec fuccès dans les maladies de la poitrine, PiED pe Lion | Pes Leonis, five Alchimilla | eftune plante dont les feüilles attachées à delon- gues queuës font prefque femblables à celles da la Mauve, partagées chacure en huit ou neuf uartiers ou angles. Sa racine eft longue , noire en dehors, & fibreufe. Elle croit aux lieux her- beux & humides ; dans lesprez, le long des val- lées. On la cultive dans les jardins botaniques comme un excellent vulnéraire. Les feüilles du PIE fit Pied de Lion tiennent le premier rang parmi les vulnéraires ; elles font tempérées entre le chaud & le froid , elles fervent pour confolider, pour aftreindre, dérerger , & incrafler le fang ; par. tant elles font utiles au flux immodéré des mois des femmes, Onles employe intérieurement en décoétion pour. les ulcéres du poumon, pour la phthifie, dans les potions vulnéraires & dyffente- riques, & dans les lavemens , quand il s’agit de confolider dans la dyffenterie, On les employe auffi extérieurement pour les ulcéres & pour les playes, & on en forme des cataplafines pour appliquer fur les hernies , ou defcentes de l’in- teftin. PIED pe Piceon | Geranium folio Malue r0- tundo , five P:s Columbinus ] eft une efpece de Geraninm , ou Bec de gru& dont les feüilles ref- femblent affez à celles dela Mauve , mais elles font plus petites. Elle a des tiges menués , lon. gues & fouples. Ses fleurs font purpurines, d’où nailfent enfuite certaines têres avec des becs de grué attachées à des longues queuës rougeâtres, Elle croit le long des chemins, aux lieux incul- tes & pierreux, & aux montagnes, Certe plante eft d’un goût d'herbe falé , gluant &ftiprique , dit M. Tournefort. Son fuc cuit avec du Sucre eft bon pour la dyffenterie , auffi-bien que fon extrait. On employe fes feüilles dans les po- tions , dans les décoétions , dans les emplâtres, dans les onguens, & dans les huiles que l’on prépare pour les playes & pour les contufons, aufquelles l'herbe feule pilée & appliquée eft bonne auffi. L'eau que l’on en diftille à la même vertu. La décoétion du Pied de Pigeon faite en vin ou eneau mondifie & netroye les Le, & 1] 432 PTE ke fiftules , prife par la bouche eïle pouffe pat les urines, & nettoye les reins du fable, des glai- res & des petites pierres ‘qui les embaraflent , ainfi qu’on l’a éprouvé. Rondelet ordonne cette plante dansles clyftéres qu’on donne pour lhy= dropifie. Les fomentations faites de l’herbe & de la racine foulagent extremément les gout- teux. PIED ps Veau [ ÆArwm ] eft une plante dont ily a deux efpeces en ufage dans la Médecine , une dont les feüilles font rachetces de taches blanches & noires, & celles de l’autre nele font point. L'une & l’autre croiffent aux lieux ombra- geux , gras & champêtres. La racine du Pied de Veaun'eft guéres enufage quand elle eft fraîche À caufe de fa trop grande acrimonie, On la cucillé au mois de Mars quand la plante com- mence à poufler , puis on la lailfe fécher. Elle eftincifive, pénétrante , atténuante, purgative , hydragogue. On la donne en poudre pour l’afth- me , pour la cachéxie, lhydropifie, pour la mé- lancholie hypochondriaque ; elle guérit les her- nies , poufle par les urines , & défopile les vifcé- res. Vanhelmont la vante fort pour diffoudre le fang grumelé dans le corps après les grandes chutes. On la donne en poudre depuis demi gros jufqu'à un gros dans un boüillon , & dans quelqrie eau convenable. On la prépare en la faifanit macérer dans du vinaigre diftilié , puis enfuite on la fait fécher. Le fucde cette racine fraîche eft fort fouverain pour guérir tous ulcéres chancreux, corrofifs, le l'olype, & même le Moli me rangere tant au nez qu'aux mammelles : fi on le mêlé avec de la Rofée de May diftillée, La racine du Pied de Veau a feüille PIE 535 tachetée de noir , cuite fous les cendres chaudes dans une feüille de Poirée, incorporée avec du Sain-doux , & appliquée fur un panaris , le gué- rit. Les feiüilles cuites en vin & huile fontbon. nes pour appliquer fur les brülures. La poudre de la racine d’_Arum incorporée avec du Miel gué- rit les ulcéres malins & corrofifs , & principale- ment le polype du nez. PIERRE vamirable. Pulvérifez & mêlez en- femble du Vitriol blanc dix-huit onces, du Sucre fin, du Salpètre, de chaque neufonces , de l'A. lun deux onces , du Sel Armoniac fix dragmes, & du Camphre demi-once , mettez le mélange dans un pot de verre verniffé , humeétez-le en confiftence de Miel avee de la faumure d'Olives, puis ayant mis le por fur un petit feu , faites def, fécher doucement la matiére jufqu’a ce qu’elle ait pris la dureté d’une pierre, gardez-la cou. verte , car elles’humecte aifément. Elle eft déterfive, vulnéraire, aftringente, elle réfifte à la gangréne, elle arrête le fang étant appliquée féche , ou diffoute. On l’employe pour les cataractes des yeux en collyre , pour les ulcéres fcorbutiques , pour les vieilles go- norrhées en injection, On nes’en fert qu’exté- rieurement. PIERRE smirable de M. Charas. Prenez du Vicriol blanc , & du Vitriol verd de chaque qua- tre onces , de la Cérufe & du Bol de Levant de chaque une once, & un gros de Campbre, pul- vérifez toutes ces drogues, & les mettez dans trois onces de Vinaigre diftillé pour les faire cui- re enfemble jufqu’à ce qu’elles ayent acquis une dureté de pierre, On recommande principalement cette Pierre Ll'iij ut ais Fe pour guérir les maladies des yeux. Onen faitin- fufer une dragme dans quatre onces de quelque eau ophthalmique , & l'ayant filtrée , on la met tiéde dans les yeux. PIERRE a#mirable de Solleyfel. Prenez une livre de Couperofe blanche , une livre & demie d’Alun de roche, un quarteron de Bol d’Armé- nie, & une once de Litharge d'or ; le tout étant en poudre , mettez-le dans un pot neuf de terre verniffé , dans lequel vous verferez trois chopi- nes d’eau pour la faire cuire fort lentement fur un petit feu fans flamme tant que l'eau foit en- tiérement évaporée , il faut que le feu foit égale ment tout autour du pot , il fe fera au fond une matiére qui doit être dure , & qui durcira de plus en plus , fi vous la gardez long-tems, * On met diffoudre une dragme de cette Pierre dans quatre onces d'eau pour s’en fervir aux flu- xions & maladies des yeux ; pour les playes & pour les ulcéres on peut faire l’eau plus forteen augmentant la dofe de la Pierre , ou diminuant la quantité de l’eau : on lafilere , & on la met tiède dans les yeux. Solleyfel ordonne de s'en fervir pour les che. vaux en cette forte. Jetrez demi-once de cette Pierre dans quatre onces d’eau où elle fe diffou- dra dans un quart d'heure, & remüant la bou- tcille l’eau blanchira comme du lait, de laquelle on moüillera l'œil du cheval foir & matin ; elle fe peut conferver vingt jours. Elle eft bonne pour les fluxions des yeux , pour les coups, & pour la lune des chevaux ; & il ya peu de remé- des pour les yeux qui ne cedent à cette Pierre ; on met de l’eau fufdite fept ou huit fois par jour dans l'œil du cheval , ayant remiüé la bourcille C4 PIE 535 auparavant. Cette Pierre eft bonne aufi , fi vous en mettez deux dragmes dans trois onces d’eau. Pour les playes & les ulcéres , elle en ôte le feu, & les defléche, lavant deux fois le jour la playe, ou Pulcére , & y appliquant une comprefle de linge moüillée dans certe eau. PIERRE des Philofophes de M. Chares. Nous prendrez de l’Alun de roche & de Vitriol romain de chaque une livre & demie, Sel de Tartre deux onces , de la Cérufe & du Bol blanc de chaque trois onces , du Camphre & de lOfiban de cha- que demi-once, & douze onces de fort vinai- gre ; ayant mêlé le rout enfemble réduit en pou- dre, vous le ferez cuire doucement en confif- tence de pierre. : Vous mettrez infufer une once de certe Pierre dans fix onces de vin blanc, & autant d’eau de Plantain ; & ayant filtré cette liqueur , vous y tremperez de petits linges que vous appliquerez fur toutes fortes d’ulcéres pour les mondifier & cicatrifer. : PIERRE He'MATITE, Ou SANGUINE | Fe matites, five Lapis fanguineus ] eft une Pierre dure, compacte, pefante , participant du fer, difpofée en aiguilles pointuës , de couleur brune rougeà- tre , mais devenant rouge comme du fang à me- fure qu'on la meren poudre, Onla vire des mi- nes de fer. Laplus eftimée & la meilleure eft celle qui vient d’Efpagne, nette, pefante, dure, compacte , en belles aiguilles, de couleur rouge- brune avec des lignes noirâtres par dehors, ref- femblante au Cinabre en dedans. On prépare la Pierre Hématite fur le porphyre fuivant la mé- thode ordinaire avec l’eau de Plantain,ou de Tormentille, ou d'Ortie , ou quelqu'autreaftrn- L lüij Cho. Vestuss PIE gente. Elle eft rafraîchiffante , defficcative , af: tringente ,agglutinative , & par conféquent fa: Jutaire aux ulcéres des yeux & du poumon, aux larmes involontaires , au crachement de fang, aux flux & hémorragies du ventre, des reins, de la veffie & des vifcéres. La prife eft d’un feru- pule à une dragme en forme de poudre crès-fine, ouen farine. Elle fert auffi extérieurement tenuë dans la main , ou appliquée au front elle arrète infailliblement l'hémorragie du nez. PIERRE F£s MATITE D ANGLETERRE , OÙ Crayon RroUGE, eft une autre efpece de San- guine qu'on apporte d'Angleterre , & qu'on peut appeller en Latin Hematites Spurins : elle différe de la précédente en ce qu’elle n’eft point difpofée en aiguilles , ni fi dure ; car on la taille facilement pour en faire des crayons ; c'eft ce qu'on appelle Crayon rouge dont les Peintres & les Deffinateurs fe fervent. On doit la choifir rouge-brune, pefante , compacte , unie, douce au toucher. Elle eft fort aftringente ; on l’a éprouvée avec fuccès pour arrêter le crache- ment de fang en la donnant en poudré au poids . d’une dragme dans un jaune d'œuf frais cuit mol- let , enfuite d’une faignée de la bafilique, PIERRE ZJnfernale ou Chirurgicale de M. Du Bé. Prenez deux onçes d'Argent de Coupele ré- duic en limailles, faites-les diffoudre dans un ma- tras avec quatre onces d'Eau forte, verfez la dif {olution dans une cucurbite couverte de fon alembic ,ou autre vaiffeau convenable que vous mettrez au feu de fable, & en retirez environ la moitié de l'humidité de l’eau forte , laiflez en- fuite refroidir le vaiffeau durant quelques heu- res , vous trouveiez la matière reftante au fond PIE $37 de la cucurbiteen forme de fel, lequel vous: mettrez dans un creufet d'Allemagne un pew grand qui fera mis fur un petit feu jufqu’a ce que les grandes ébullitions foient palltes, & que la matiére s’abbaïfle au fond , & environ ce tems-la vous augmenterez un peu le feu, & la matiére paroïtra comme de l’huile au fond du creufet, laquelle fera verfée dans un vaifleiu bien net, & vous la trouverez dure comme de! ierre. Si vous voulez vous la retirerez avance qu’elle ait cette grande dureté pour la couper par morceaux avec un coùteau, & lui donner une figure longue en pointe pour lufage, la re- fervant dans une boëte ou dans une phiole ben bouchée , & ne la maniant qu'avec un peu de apier. | Elle divife les parties qui fontunies, & par accident elle unit celles qui font divifées ; elle confume ce qui eft fuperflu , & par ce moyen elle Gte tout ce qui eft étranger aufdites parties, ee que vous trouverez véritable parles obferva- tions fuivantes fondées fur nos expériences, dit M. Du Ë€ & celles de quelques experts Chirur- giens qui nous les ont communiquées. Il eft doné afluré que par le miniftére de cette Pierre en touchant les chairs baveufes & fordides des ul- céres vous les guérirez ; & fi la gangréne n’eft pas profonde , vous féparerez fibien le mort du vif, & les chairs mortifiées de celles qui font faines , que vous ferez obligé d’avoüer que le fe- cours que vous tirerez de l’activité de cette Pierre eff plus für & plus promt que celui que vous pouvez efpérer des remédes ordinaires. L'expérience nous a auffi fait connoître que les écroüelles ulcérées, & les chancres vérolez cou. Nota. 538 ÊLE chez de cette Pierre ont éré guéris, lorfque fon opération a été aidée par les remédes généraux. Si les bords calleux d’un vieux ulcéreempéchent la réünion, vous les féparerez plus heureufe- ment en les touchant de cetre Pierre que par la lancette qui fait les fcarifications ; car par ce moyen vous avancerez la cicatrice de telulcére, quinefe feroit point, fi vous n’ôtiez cet empé- chement. S'il y a des tumeurs ou des excroiffan- ces qui ayant le pied grefle , qui felon l’art doi- vent être amputées , vous le ferez ficilement par cette Pierre, en touchant la partie la plus mince qui doit être féparée. Ce qui vous éton- nera davantage , c’eft fi je vous dis qu'introdui- fant cette Pierre au fond des ulcéres fiftuleux , la callofité a été confommnée, & que telle carrie d’os qui avoit réffté au bouton de feu , a cédé à la puiffance de ce reméde après avoir été appli- qué quelque tems fur ladite carrie. Une telle Pierre qui ne coûtera que quinze fous pourra fervir durant un an aux pauvres malades de toute une Province. PIERRE Aédrcinale. Prenez douze onces de Vitriol de Hongrie , fix onces de Sel Nitre, de la Cérufe , de l’Alun, du Bol de Levant, du Sel de Verre , de chaque quatre onces , deux onces de Sel Armoniac ; toutes ces matiéres bien pi- lées feront humectées de Vinaigre commun , & cuites dans un pot de terre jufqu’à ce qu’elles foient devenuës dures comme pierre; & alors ayant caffé lepot, on en féparerala Pierre qu'on gardera pour lufage. On trouve dans les Auteurs plufieurs defcrip- criptions de Pierres médicamenteufes fous divers noms, & qui tendent toutes à une même fin. PTE Celle-ci pourra fufhre pour toutes. Elle eft fort propre pour mondifier & cicatrifer les playes & les ulcéres, pour guérir les maladies des yeux, la gale , les éryfipeles , & tous les maux quiar- rivent à la peau, & même les brûlures : elle eft auffi fpécifique pour arrêter les chaudepifles en en faifant injection , lorfqu'on a bien furmonté leur malignité, On en diffout une once dans une livre & demie d’eau de pluye , puis on en filtre la liqueur, & on s’en fert en lotion , en injec- tion, ou en y trempant des linges qu'on apphi- ue fur les endroits qui en ont befoin. PIERRE Ophrhalmique. Prenez deux livres de Couperofe blanche , demi livre de Bol d’Armé- nie, & trois livres d’Alun de roche calciné , met- tez le touten poudre fort déliée & tamifée dans un pot de terre plombé avec ce qu'il faudra d’eau de pluye, & faites cuire & évaporer l'humidité, enforte que la matiére devienne en forme de Pierre. Pour l’inflammation , ou autre maladie des yeux il en faut faire diffoudre la groffeur de trois pois dans trois onces d’eau de Plantain , ou au defaut d’eau de fontaine. Pour les playes , ul- céres , éryhpeles , & autres maux femblables on en fera diffoudre une once danstrois chopines d’eau, puis on filtrera la liqueur dont on fe fer- vira en lotion, en injeékion , ou en y trempant des compreffes pour appliquer fur les endroits malades. PIERRE PONCE ![ Pumex | eft une pierre ou une terre qui a été calcinée par des feux fouter- rains , & emportée par des ouragans dans la mer où elle fe trouve nageante. Il y en a de plu- fieurs efpeces , de grolfes , de petites , de rondes, Choix. Veritns. $49 PIÉ de plates , de légéres, de pefantes, de grifes , de blanches. Les plus eftimées font les plus grof- fes , les plus légéres , les plus nettes ; elles doi- vent être poreufes , fpongieufes , d’un goût falé marécageux , remplies de petites aiguilles , ai- fées à polir , & fans mélange de fable. La Pierre ponce eft defliccative , rafraichiflante , atté- nuante , elle mondifie les ulcères, & cicatrife: les Chirurgiens en faupoudrent les playes. Sa fa- rine ou fleur entre dans les remédes pour les yeux , comme aufli dans les poudres pour blan chir les dents, & dans les fternutatoires, PIERRE Vulnéraire d' Acier. Prenez poudre fine de limaille d’Acier & de Tartre de Mont; pellier de chaque demi-livre, racine d’Ariftolo- che ronde en poudre fine quatre onces , mettez le tout dans une terrine verniflée , verfez deffus de bonne Eau de vie qui furnage les matiéres de . deux bons doigts , laiffez-les tremper en digef- tion, la terrine étant bien couverte, pendant trois ou quatre jours , remüant de tems en tems les matiéres avec une efpatule de bois , au bout de ce tems faites confumer l'Eau de vie fur un fort petit fen , enforte que les matiéres foient comme de la pâte dont vous formerez de petites boules. | Pour vous en fervir mettez tremper une de ces boules dans de l'Eau de vie’, ou à fon defaut dans du vin jufqu’à ce que la liqueur prenne la couleur dela Pierre, ce qui fe fera en moins d’un quart d’heure. Il faut faire tiédir cette teinture avant que d’en laver la playe, & appliquer deflus une comprefle trempée dedans. Si la playe pe- nétre dans le corps, il y faut faire entrer de la li- queur bien teinte de la Pierre en feringuant , ou | PIE ça aütrement , enforte qu’elle touche & pénétre jufqu’au fond de la playe , enfuite il faut réünir fes bords autant qu’on le pourra, & mettre par deffus une comprefle imbibée de ladite liqueur, la tenant toûjours humide pendant 24. heures en la moüillant de tems en rems ,au bout duquel tems on la leve. Si la playe pénétre dans la ca pacité du corps, le bleflé peut avaler deux ou trois cuillerées de la teinture , laquelle eft bonne auffi pour le rhumatifme appliquée par dehors, PIERRE Wulnéraire & Styptique. Prenez deux livres de Vitriol Romain ou de Chypre , & une livre d’Alun de roche, mettez ces deux minéraux feuls fans eau dans un pot deterre verniffé fur un bon feu de brafier ou de charbon, & les y laiffez fondre, boüillir , durcir , & pour ainfi dire cal- ciner pendant trois ou quatre heures, au bout de ce tems retirez le pot de deflus le feu , & la ma- tiére étant refroidie caflez le pot pour avoir la Pierre qui fe conferve tant que l’on veut; Pour s’en fervir on en réduit une demi-once en poudre qu’on met enfuite dans un vaiffeau de terre ou de grès avec une pinte d’eau ; plus la Pierre a été fur le feu , moinsil en faut pour préparer l’eau ; mais pour connoitre fi elle eft bonne il ne faut qu’en faire couler un peu dans l'œil ; fi elle cuit elle eft trop forte, & elle eft bonne quand elle ne pique plus. On la conferve dans une bouteille de verre ou de grès. Dansles playes de quelque maniére qu’elles foient arri- vées, dans la teigne , dans les écroüelies on prend un linge delié, on l’imbibe de certe eau, & on le preffe avec la main pour en faire degout- ter fur lemal , enfuite on le retrempe dans ladite eau , & on l’étend deflus , & par deflus celui-là at PIG Fo on y en remet Encore un plus gros auffi imbibé ; & il ne faut jamais que les linges fe féchent fur Je mal, mais il faut les remoüiller aufli fouvent qu'il eft befoin, fans pourtant les lever. Quand la playe traverfe, parexemple, la main , le bras, la jambe , il faut tàcher d’en faire entrer un peu dedans, & mettre deux compreffes imbibées d'icelle des deux côtez. Si le mal eft dansune partie que l’on puiffe tremper dans l’eau fans la développer , comme le doigt , fans ôter le pre- mier linge, il ne faut que tremper de temsen tems le doigt dans l’eau. Pour arréter le fang que l’on jette par la bouche d’une veine rompuë dans le corps , & celui d’un flux de fang parle bas , on fait avaler une où deux petites cuillerées decette eau au malade chaque jour. Cette eau a produit des effets furprenans. PIGEON [ Columba , five Columbus | eftun Oyfeau affez connu. Sa chair eft maflive , & un peu dificile à digérer. Le Pigeon vif coupé par le milieu, & appliqué chaud {ur la rête après lavoir rafée rempére les huineurs effarouchées , & diffipe la mélancholie & latriftefle. C’eft un excellent reméde dans la phrénéfie, la céphalal- gie , la mélancholie, la podagre. On l’applique de la même maniére aux plantes des pieds dans les fiévres malignes jointes à la phrénéfe. Le fang de Pigeon diftillé chaud dans l'œil guérit la douleur de la partie , la chaffie , la fuffuñon , la fugillation ou meurtriflure , & les playes récen- tes. Il fert particuliérement à arrêter le fang qui fort des membranes du cerveau, & h calmer les douleurs de la goutte. Le fang du Pigeon mâle, & viré fous l’aifle droite eft préférable comme le plus chaud & le plus fpiritueux. Le cœur dun PIG s43 Pigeon ouvert vif avalé crud encore palpitant avec deux cuillerées du fang tout chaud a délivré une fille affligée de dyffenterieavec une prompti- tude comme merveilleufe , & des douleurs & du flux immodéré du fang. La tunique du géfier defféchée & pulvérifée eft récommandée auffi contre la dyffentérie. La fiente de Pigeon eft très chaude à caufe du nitre dont elle äbonde ; elle brûle , diffipe & rougit la peau par le fang qu’elle y attire. Elle entre par cette railon dans les ca- taplafines & emplâcres rubéfians, On la pile, on la tamife, puis on la mêle avec la femence du Creffon pour appliquer dans les maladies invé- térées , telles que font la goutte , la migraine, le vertige, la céphalée , les douleurs de côté & d’épaules, du cou & des lombes , la colique, l’apopléxie , & la léthargie : elle diffipe les écroüelles & les autres tumeurs appliquée avec de la farine d’Orge & du Vinaïigre : elle guérit la chauveté étantenduite , elle remédie à la coli- ueenclyftére, & elle diflipe les défluxions qui ". jettent fur les genoux appliquée avec de l'Hui- le & du Vinaigre. Prife par dedans elle brife le calcul , & pouffe par les urines : la dofe eft d’un ou de deux fcrupules. On en faitauffi, après l’a- voir calcinée , une leflive avec de l’eau fimpie pour boire , qui pouffe à merveilles par les uri. nes , & convient aux hydropiques. Si on lave les pieds & les mains avec la même leffive, ces par- ties feront exemtes du froid pour quelque tems. Les gants & les bas de toile trempez dans la mé- me leffive deffendent les pieds & les mains trois femaines ou environ contre la plus groffe rigueur de l'Hyver. On applique cetre fiente avec les au. tres difeuffifs fur les tumeurs œdematcufes & 144 PI£ {éreufes , ce qui les fait bien-tôt diffparéîtres … PILOSELLE , ou Orriize DE Souris [| Pr* Lofeila major repens hirfuta , five Auricula Muris À eft une plante rampante fur terre en y prenant, racine , dont les feüilles ont la figure des oreilz les de rat ou de fouris , & font veluës. Ses fleurs font jaunes : elle croit aux lieux montagneux ; dans les champs. La Pilofelleeft chaude, féche 3 aftringente , abfterfive ; fternutatoire , vulné- raire, propre pour arrêter la dyffenterie , le flux de ventre, & des mois des femines : elle con- vient aux maux de poitrine , au calcul. Mife dans là boüillie, & dans les autres alimens des enfans réduite en poudre , & appliquée extérieurement, elle guérit leurs defcentes : en gargarifme elle convient aux ulcéres de la bouche, & arrête l’hémorragie du nez attirée en poudre comme le Tabac : elle eft excellente pour la guérifon des playes ; on la met dans les potions vulnéraires, dans les Baumes, & dans les Onguens. Elle en- tre avec la Sauge & la Brunelle dans les gargarif- mes pour les inflammations des amygdales, pour les ulcéres de la gorge , & la chute de la lüetre, PILULE [ Pilula , Catcporia | et un médica- ment qu'on prend à fecen forme de petite boule, qu’on a inventé pour deux raifons principales ; la premiére, afin qu’en cetre forme l’on puille faire prendre facilement plufieurs remédes qui feroient infupportables au goût , s'ils éroient pris d’une autre maniére, comme l’Aloës, la Coloquinte , & autres femblables ; la fecon- de, afin que le reméde étant pris fec ,il de- meure davantage dans l’eftomac avant que d'y être diffout , & aitleloifir d'attirer peu à poules mauvaifes humeurs des parties éloignées auf- quelles | PIL 545 guelles il communique fa vertu , comme aux jointures , à la tête , & de les pouffer enfuite de hors par les voyes ordinaires. ; La plus grande partie des Pilules font purga- tives ; mais il y en a aufli d’altératives ; de robo- ratives , d’aftringentes , de fomniféres, de dia- phorétiques, d’apéritives, de céphaliques, de béchiques , d’arthritiques, &c. On conferve les Pilules autrement que les Trochifques; car au lieu qu’on forme les Tro- chifques dès que la mafle eft faite, afin de les laifler fécher , on garde les Pilules en mafle, afin que les différentes drogues dont elle eft compofée fermentent enfemble ; & l’on fere- {erve à les former fur le champ à mefure qu’on en a befoin ; mais il faut remarquer que czand la mañle des Pilules a été faire avec des fucs , ou avec d’autres liqueurs fans Sucre ni Miel, elle durcit fi fort quelque tems après, qu’on et obligé de la mettre en poudre , & de la malaxer de nouveau avec une liqueur pour en former des Pilules , ce qui arrive parce que ces liqueurs fe corporifient exactement , & fe defléchent fans fe réhumecter, Quand au contraire on s’eft fervi d'un Syrop ou d’un Miel , la maffe ne peut pas fe deffécher fi fort , parce que le Miel & le Syrop contiennent beaucoup de fels qui prennent faci- lement l'humidité de l'air , ce qui entretient cette compofition dans la confiftence qu'elle doit avoir. Il eft plus avantageux que la male des Pilules fe conferve mollette que dure , parce que la fer- mentation fe fait beaucoup mieux dans l’humide que dans le fec. Comme les Pilules pourroient donner un Mm $46 k PIL mauvais goût en palfant par le palais , on les en- veleppe rantôtavec du painà chanter moüillé , tantôt avec des feüilles d’or ou d'argent, tantôt avec des confitures , tantôt avec du pain de la foupe. PILULES Angéliques de Sennert. De très-ha- biles Médecins , dit Sennert, ont coûtume de fe fervir pour Pilules Angéliques d’Aloës très-pur imbu plufieurs fois de fuc de Violettes de Mars, &: féché autant de fois. PILULES Angéliques ordinaires. On pulvérife enfemble demi-once de Rhubarbe, deux drag- mes de Trochifques d’Agaric, & une dragme de Canelle , on mêle la poudre avec fix onces d'ex- trait d'Aloës, & ce qu'il faudra de Miel Rofat pour faire une mafle folide qu'on gardera pour en former des petires Pilules dans le befoin. On les appelle Grains Angéliques à caufe de jeurs vertus. Elles purgent la bile & les autres humeurs : on les prenden mangeant afin que le manger corrige l’action trop violente de l’Aloës, La dofe eft depuis demi-fcrupule jufqu'a une dragme. | PILULES apéritives de Duclos. On pulvéri- fera fubtilement demi-once de Vicriol blanc, & on le mêlera exactement avec autant de Té- rébenthine de Venife pour en faire une male qu’on gardera pour en former des Pilules au be. foueil: Elles font apéritives, propres pour lever les obftruétions , pour exciter l’urine, pour arrêter Je piffement de fang. La dofe eft depuisun feru- pule jufqu'à quatre : elles produifent de fort bons effets dans toutes les dificultez d'urine. PILULES cffringentes de M. Helverius, Prenez PIL #47 geux onces d’Alun de roche purifié , c’eft-à-dire diffout , filtré | évaporé, & criftalifé felon l’art én la maniére ordinaire ; däns lès rencontres preffantes on pourra fe fervir de l’Alun de roche tout fimple , & fans être purifié, mais il faut choifir le plus beau ; mettez-leen poudre ,& le faites fondre dans uné écuelle d'argent , alors vous y ajoûrerez unie demi-once de Sang de Dra- Son pulvérifé, & vous le mêlerez bien, Gtez-le du feu en le remüant toûjours jufqu’a ce que vous lé voyiez en confiftence de pâte molle, & propre à former des Pilules de la groffeur d'un gros pois ; & parce que pendant qu’on les forme ce mélange fe durcit a mefure qu'il fe refroidit, ôn le rechauffe de nouveau quand il eft devenu trop dur , & on lé remet par la au deoré de con- fiftence nécellaire jufqu’a éé qu’on ait achevé de former toutes les Pilules. Sion n’a point de Sang de Dragon, on peut s’en pafler , & former des Pilules de la groffeur. d'un pois avec la pointe d’un coûteau du feul Alun, même cel qu'il vient de chez le Droguifte fans être purifié, commeona dit ci-deffus , mais il faut choifir le plus beau , & ces Pilules ne laifferont pas de faire leur effer , parce qu’elles tirent leur principale vertu de l'Alun. Ces Pilules ont été éprouvées avec un fuccès merveilleux par leur Auteur contre toutes fo:tes d'hémorragies , comme crachemens & vomilfe. mens de fans , flux d’hémotroïdes , du nez, de quelque veine rompuë dans lé corps, par Le cor duit des urines , & par toure autre voye ; mais on doit laiffer agir la nature dans les hémorragies qu'on prefume être critiques , dans le cours des févres , & autres maladies, La dofe ordinaire Min i} Nota, Nota. $48 PIL Qt d'un demi gros que les malades prennent de quatre en quatre heures jufqu’à ce que l’hémor- ragie s'appaife; on leur fait boire par deffus un verre d’eau panée , ou d’une tifane faite avec quelque plante aftringente , comme racine de grande Confoude , feuilles de Plantain , de Re- noüée , d'Ortie , de Mille-feüille , Bourfe à Ber- get, Pervenche, Sanicle, & femblables. Quand l’hémorragie eft tout-a-fait appaifée , on en don- ne une prife feulement chaque jour le matin , & une le foir pendant quelques jours , ce qu'on fe contente auffi de faire dans les hémorragies nou- velles , & peu confidérables. 1l faut remarquer qu'on ne peur jamais donner ce reméde mal à propos , & qu’il n’y a aucun contre-tems à crain- dre , en quelque état ou difpofition que les ma- lades fe puiffznt trouver, quand même il fe ren- contreroitune complication de maux. PILULES cochées petites dites admirables. On ulvérifera fubrilement enfemble une once d’A- loës , & autant de Scammonée dans un mortier oint de quelques gouttes d'huile d’Amandes dou- ces ; d’autre part on mettra en poudre une once de Trochifques Alhandal, on mêlera les poudres, & on les incorporera avec ce qu'il faudra de {y- rop de Rofes compofé avec Agaric pour faire une malle de Pilules. Il eft indifférent quel fy- rop on employe pour réduire les poudres en malle, pourvü qu'il foit convénable. Les uns demandent le fyrop de Stoechas , les autres le {y- rop de Rofes , les autres le fuc d’Abfnthe, les autres un autre fyrop purgatif autre que celui de Rofes ayec Agaric , quand ii manque. Elles purgenttoutes les humeurs , mais prin- cipalement la pituite ; c’eft pourquoi l'on s'en PIL 549 fert pour purger le cerveau. La dofe eft depuis demifcrupule jufqu’a deux ferupules. PILULES % Duobus. On pulvérifcra une once de Trochifques Alhandal , & autant de Scammonée , chacun féparément , on mélera lés poudres enfemble , & avec ce qu'il faudra de {yrop de Nerprun on fera une mafle qu’on gardera pour former des Pilules pour le befoin. Elles purgent la pituite craffe & les férofirez, elles dégagent le cerveau. On s’en fert pour les goutteux, pour es hydropiques. La dofe eft de- puis huit grains jufqu’a un fcrupule. PILULES % Fncfort , ou Impériales des Me- decins de Lyon. Prenez quatre onces d’Extraît d’Aloës , une once de Rhubarbe en poudre, fuc de Rofes ce qu’il faut , faites des Pilules du tout en mêlant la Rhubarbe & l’Extrait d’Aloës avec le fuc de Rofes. Quelques-uns fe fervent du füc de Boüillon blanc au lieu de celui de Rofes pour empècher qu’elles n’excitent les hémorroïdes. Elles purgent la bile & les autres humeurs, elles fortifient l’eftomac; on les prend en fe met- tant à table. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’a une dragme. : PILULES &e longue vie de Macrobes. Prenez Myrrhe quatre onces , Aloës cicotrin trois on- ces, Maftic deux onces, & Safran une once, mettez infufer jufqu'a l’entiére diffolution les trois premiéres drogues chacune à part dans lé Meilleur efprit de vin, & le Safran dans de l’eau de vie commune , mettez toutes ces diffolutions enfemble dans un grand baffin detérre verniflé fur de la cendre chaude , ou autrement à feu de cendres jufqu’à ce que le toutdevientieen con- fiftence de Miel, alors retirez vos Pilules, que M miij 55 UDEE vous formerez de la groffeur d’un pois que vous avalerez devant le fouper immédiatement : une (uffira tous les mois pour vous entretenir en bonne fanté. Elles fant particulièrement bonnes pour les vieillards, elles rétabliffenc les corps ufez par la débauche, elles font bonnes pour l'eftomac & pour les poumons, elles préfervent de la pefte & de l'air envenimé , fortifient Les in. teftins , mondifient la poitrine , {oulagent Îles hectiques , catarreux , & les oppreflez de la toux : elles font bonnes aux refroidiffemens de tête & de l'eftomac, foulagent la migraine. Quelques-üns en prennent deux fois chaque fe- maine avec le premier morceau qu'ils mangent à leur fouper. ; PILULES de T'érébenthine. Prenez: quatre of ces de Térébenthine claire, poudre de racine de Guimauve féche , & d'Yeux de Cancres prépa- rez , de chaque une once, Nitre purifié & Clo; portes préparées de chaque demi-once , fel dé Succin deux dragmes , mêlez & faites une malle de Pilules : commeelle fera un peu molle l’Efté, il ef bon de la garder dans un pot, & de la faire prendre en bol. | -_ Elles font honnes pour la pierre , pour la gra- velle, pour les ulcéres du rein & dela vefie. La dofe ef depuis un fcrupule jufqu'à quatre. PILULEÉS de Tribus. On nan uneonce d'Alocs à part, & une once de Rhubarbe, & autant de Trochifques d’Agaric enfemble , on mêlera les poudres , & avec une quantité fufh- {ante de fyrop de Rofes folutif on fera une. malle folide qu’on gardera pour en former des Pilules au beloin. Cette compofñrion a beaucoup de rapporç PIL ss£ avecles Pilules Angéliques pour les ingrédiens qui y entrent , mais elles différens dans les dofes. Elles purgent la pituire & la bile , elles forti- fient l’eftomac. La dofe eft depuis un {crupule jufqu’à une dragme. PILU LES diurérique. Prenez Térébenthins de Chio , Vitriol blanc pulvérifé fubrilemenr, de chaque deux onces , mêlez rourenfemble, & en faites une malfe de Pilules pour l’ufage. La qualité vomitive du Vitriol fe trouvant corrigée par le mélange de la Térébenchine , & changée en diurétique , ces Pilules produifent de fort bons eFers dans toutes Les difhcultez d’u- sine, les donnant depuis demi-dragme jufqu’à une dragme. PiLULES hépatiques © flomachiques. On pule vérifera enfemble deux dragmes de Santal citrin, & une once de Rhubärbe , on mélera la poudre avec fix onces d’Extrait d’Aloës , & ce qu'il fau- dra de fyrop de Roles pâles , & on fera une malle qu'on gardera pour former des Pilules au befoin. Elles purgent principalement Fhumeur bi- lieufe , elles levent les obftruétions ; & apres qu’elles ont purgé , elles fortifient l’eftomac, On les prend en mangeant , ou immédiatement avantle repas. La dofeeft depuis demi fcrupule jufqu’à une dragme. PILULES pour la Toux. On pulvérifera en- femble demi-once d’Encens , & quatre fcrupu- les de Myrrhe, d’un autre côté quatre {crupules de Safran, après l'avoir fait fécher entre deux papiers , on amollira enfemble quatre fcrupules d'Opium , & demi-once de {uc de Régliffe , en Mm iù} 552 PIL PIM les battant long-tems dans un mortier de bronze, & y ajoûtant un peu de fyrop de Coquelicot, on y mèlera les poudres , & on incorporera le tout enfemble pour en faire une mañle qu'on gardera pour en former des Pilules au befoin. Elles agglutinent & épaiffiffent l'humeur acre qui defcend du cerveau fur la poitrine, elles cal- ment la toux , elles excitent le crachat & le fom- meil. La dofe eft depuis fix grains jufqu'à un fcrupule. PILULES fomachiques. Prenez une once & demie d’Aloës Succotrin bien choifi , des Rofes rouges dont vous féparerez l'onglet, & de bon Maftic, de chaque demi-once , pulvérifez cha- cunà part , mêlez-les bien, & les incorporez en- femble dans le grand mortier de bronze avec au- tant de fyrop d’Abfinthe qu'il en faudra pour les réduire en une maffe de bonne confiftence , ue vous ferrerez après l'avoir long-tems bat- tué de même que les autres Pilules. Ces Pilules font nommées ftomachiques, par- ce qu'en nettoyant l’eftomac de fes impuretez , elles le fortifient, & le rendent en état de bien faire fes fonctioris. On les nomme auffi Pilules ante cibum , parce qu'on a accoûtumé de les pren dre avant que de fe mettre à table, & qu'elles ne demandent aucun régime particulier : elles ne font pas aufli de grandes évacuations à la fois , parce qu'on les donneen petice dofe, & d’ordi- naire depuis demi ferupule jufqw'à demi-drag- me ; c'eft pourquoi l’on en réitére l’ufage auffi fouvent qu’on en a befoin. PIMENT , ou Parre D'Ove | Borrys ambro- fiotdes ] eft une plante baffe qui croit en maniëré d’un petir arbrifleau; elle aime les lieux humides PIM $5$ proche des fontaines & des ruiffleaux. Cette plante eft fort eftimée par les Modernes pourles affections du poumon. Camerarius aflüre qu’on en fait un Ele@uaire dans ia Mifnie , lequel eft fouverain dans les maladies de poitrine | & Ettmuller dit que pour la toux & l’afthme on la fait cuire dans du vin pour la boiffon du malade, laquelle fair beaucoup expeétorer , & par ce moyen diminuë la difficulté de refpirer. La dé- coétion fera meilleure fi on y ajoûte un peu de Miel,ou fi on fait boüillir la plante dans de l'Hy- dromel, On la peut concafler , puis la mettre fermenter dans de l’eau avec‘ du Miel, & onaura un reméde excellent dans les maux chroniques de la poitrine , de la trachéé artére, & pour lorthopnée. La conferve de Piment convient à la phthifie ,ainf que le Syrop qui fuit. Prenéz trois poignées de Botrys, d'Eryfimum & d'Ortie, de chaque deux poignées ; Chou rouge, Tuffi- lage , de chaque une poignée & demie, faites cuire le tout dans de l’eau , puis faites un fyrop -de la colaturé avec du Sucre. L’herbe prife en décoction de Régliffe, dit Matthiole , ou la dé- coction de l’herbe même prife pendant quel- ques jours avec Miel Violat , ou Sucre Violat, eft finguliére à toutes les affections de la poi- trine procédantes d’humeurs froides , même aux afthmatiques , à ceux qui ne peuvent refpirer fans avoir lé cou droit, & aux phthifiques qui crachent du pus, ainfi qu’on l’a éprouvé. La dé- coétion de certe plante eft falutaire en gargarif- me dans l'allongement de la lüette ,en clyftére dans la diarrhée, en parfum dans le flux immo- déré des mois des femmes. Le fuc eft excellent contre les fluxions des yeux. s54 PIM PIMPRENELLE SancuisonBe [ Pimpinellæ Sanguiforb 1 eltune plante fort connuë dansles cuifines pour mettre dans les falades. Elle croit fur les montagnes , dans les prez , dans les pâtu- rages , & on la cultive dans les pt eme Cette plante eft rafraichilfante , defliccative , aftringente, vulnéraire ; pulmonique , & d’une faveur agréable. Son ufage principal eft dans les affections catarreufes des poumons , dans l'éro- fion de poumon, dans la phrhifie , dans les ma- ladies malignes, dans la dyffenterie, diarrhée , & flux des hémorroïdes. On l’employe intérieu- rement en décoction , & extérieurement par ap- plication contre toutes fortes d'hémorragies de playe ou du nez. Les feüilles tendres purifient le fans : enfin elle eft vulnéraire , & en cette qua- lité elle entre dans les pottons vulnéraires. PIMPRENELLE SAx1FRAGE , BOUCAGE,, ou Persiz DE Bouc [| Pimpinella Saxifraga, five Tragofelinum | eftune plante dont il y a plufeurs efpeces qui ne différent que par la grandeur de leurs feüilles, & par la couleur de leurs fleurs. Ces plantes croiffent aux lieux incultes en terre grafle. La Pimprenelle Saxifrage eft chaude , deiccative , atténüante, apéritive , abfterfive, lithrontriprique, vulnéraire & fudorifique. Sa faveur eft acre , & fon ufage prinçipal de pré. ferver & de guérir les maladies malignes & con tagieufes , de lever les obftruétions du foye ,des reins , du poumon : elle remédie à la gravelle , à la ftrangurie, à la colique , à la toux, à l’afthme, à la péripneumonie, aux cruditez, & à la foi- bleffe d'eftomac , étant prife en décoction ou en poudre. La décoction de cette plante dans de l’eau avec du Beurre guérit la dyffencerie {clan PIN PIS s5S Riviére. Sa racine fritte dans du Beurre eft bon- ne pour tirer les bales dehors, fuivant Staricius.: elle eft propre pour mondifier les ulcéres, pour mûrir les bubons & les rumeurs carcinomateu- fes, & pour mondifier & conlolider les playes tant récentes qu'invétérées, PIN [ Piaus ] eft un arbre dont il y a quatre efpeces , une cultivée, & les autres fauvages, Le Pin cultivé porte des fruits appellez Figrons, ou Pignolas, en Latin Nuces pince, Strobili pinei. On cultive cet arbre dans les jardins, principa- ment aux Pays chauds ; les autres efpeces croif- fent aux lieux montagneux & pierreux. L’écorce & les feüilles du Pin fontaftringentes & deflic- catives. On nous envoyeles Pignons de Catalo- gne , du Languedoc, de la Provence. On doit les choifir récents , affez gros , nets, blancs, ten- dres, d’un bon goût doux. Les Pignons font tempérez & humides, maturatifs, adouciffans , petoraux, propres àengraifler, ce qui fait qu'on en donne aux phthifiques , dans la toux, la ftrar- gurie , & l’acrimonie de l'urine pour radoucir : ils mondifient les ulcéres du rein , ils réfolvent, ils mûriflenc , ils amolliflenc , ils fonc falütaires dans les maladies du poumon qui dépendent de la limpheacre, falée & acide quitombe deffus, comme la phthifie , l’enroüement, Pâpreté de la gorge. On en tireune Huile par expreffion, comme on tire celle des Amandes, après les avoir bien pilez dans un mortier de marbre, Cetre Huile eft pectorale & adouciffante, à peu près comme l’Huile d'Amandes douces. PISSENLIT , ou DENT DE Lion [| Txraur cum ; five Dens Leonis | eft une plante fort corn- mune, & fort connuc ; elle croît aux lieux her- Choix: Vertas PIV beux, incultes. On la mange en falade au Prin tems quand la feüille commence à croître , & pendant qu’elle eft encore tendre. Elle eft chau- de & defliccative, d’une faveur amére , abfter- five , apéritive, hépatique, & a du rapport avec VEndive ou Chicorée , excepté qu’elle eft plus efficace. Le Piffenlit paie pour une des princi- pales plantes hépatiques , c’eft-à-dire , qui ont la vertu de corriger & de rétablir le vice de la malle du fang , &ileft très falutaire dans toutes les fiévres intermittentes de quelque maniére qu'on le donne avant Paccès , il agit par lés füeurs. On le boit en forme d’infufñon , d'ex- reffion , ou de décoétion dans du vin , à quoi Les Géyres tant nouvelles qu'invérérées & chro- niques ne fçauroient réfifter , dit Ettmuller. La décoction de fes feüilles en eau étant bûë fait uriner , aufli-bien que leur fuc qui éft crès-pro- pre à déboucher les parties intérieures Jorfqu’el- les font embaraffées. Ce même fuc déterge les playes & les ulcéres fales , qui enfuite fe foudert d'eux-mêmes , & il efface les taches, les nia- ges , & les autres vices des yeux , en diftillant zrois fois le jour dans Pœil le lait qui fort de la tige quand on la rompt, délayé avec de l’eau de Fenoüil. La racine fait le même cffet portée en forme d'Amulette , fuivant Schmucx, qui dit que les malades fentent d’abord une douleur pe- {ante avec oppreffion, & enfuite des contorfions aux veux, après quoi ils font guéris. PIVOINE [ Pæonia ] eft une plante dont il y a deux efpeces principales ; une nommée Pivoire. mâle dont les fleurs font fimples , & l’autre Pr- voine femelle qui les à doubles. L'une & l’autre efpeces font cultivées dans les jardins. La Pi- PIV 557 voine mâle eft préférée en Médecine à la fe- melle, & eft la plus efhcace ; on fe fert de fa racine & de fa femence. La Pivoine eft chaude & defficcative, & d’une faveur amére & aftrin- gente , elle eft céphalique & éprouvée dans les grands maux qu'on a coûtume d'attribuer à la tête , comme l’épilepfie , le vertige, la convul_ fion , l’incube appellé vulgairement cochemar , ou oppreffion nocturne. La racine de Pivoine feule penduë au cou étoit ufitée du rems de Galien, qui en a fait plufeurs expériences pour préferver des enfans des accès de l’épilepfe , & depuis a été mie en pratique par Riviére , par Barcholin, & par Foreftus qui tail'e cette racine par tran- ches , & pulvérife la femence de la même plante, puis il fait du tout un fachet piqué qu’il fait pen dre au cou du malade ; mais pour réüflir il faut prendre la racine de la Pivoine mâle, & qu’elle foit cueillie dans fon tems balfamique , ou dans fon exaltation fous certaine conftellation , fur quoi les Auteurs ne font pas tous d'accord. Pa- racelfe qui eft fort expert dans la connoiffance des conftellations pour cueillir les plantes, veut que ce foit dans le croiffant dela lune , lorfque le leil la regarde de fonafpet fextil ; & Riviére dit qu’il la faut arracher au decours de la lune, le foleil étant dans le Belier. On a vû des perfon- nes fujettes à l’epilepfe, lefquelles fentant venir l'accès mordoient dans une racine de Pivoine mâle , la mâchoient , & le malne les prenoit point. Voici un très-bon reméde pour le même mal. Prenez quatre onces de racines de Pivoine mâle, faites-les boüillir dans quatre pintes d’eau jufqu’à la confomption de la moitié , & en faires prendre huit ou neuf jours confécutifs au ma- 58 PEN | ; Jade un verre chaque jour le matin à jeun, Ÿ ajoûtant fix gouttes d’efprit de Vitriol, & il sue rira, La dofe dé laratine & dela femence eft de- puis un gros jufqu'a deux en poudre , après les avoir fait fécher à l'ombre, en bol ou en opiate. PLANTAIN [ Plantago | eft une plante très commune dont il y a principalement trois efpe- éesuftées ; fçavoir Le grand dont les feüilles a luifantes, larges, marquées chacune de fept nerfs en leur longueur ; Le moyen qui différe du précé- dent en ce que fes feiiilles, es tiges , & fes épis font couverts d’un poil blanc & mou, & en ce que fa racine eftun peu plusgrofle ; & enfin le Icng ainfi appellé , à éaufe que fes feüilles font longues , Étroites , pointuës comme lé fer d’une Jance , ce qui l'a faitappeller en Latin Plantago Lanceolata. Le Plantain croît par tout dans les licux herbeux , fur tout les deux derniéres efpe- ces. On fe fert en Médecine de la femence , des feüilles & de la racine. Cette plante eft tafrai- chiffante, defficcative, abfterfive, incraflante, hépatique, aftringente & vulnéraire, Son ufage ef dans toutes fortes deflux, printipalement la femence au poids d’une dragme , par exemple, dans le cours de ventre , la dyffenterie , le cra- chementde fang, la gonorrhée, le piffement in- volontaire , le flux des moisimmodéré ; & ona arrêté & guéri avectrois où quatre prifes au plus de cette femence des flux de ventre, même mèê- lez de fang , qui ne Pavoient pû être ni par l'1- pecacuañha , ni par plufieurs autres remédes réi- térez. Le fucde Plantain tiré par exprefñon, où le fyrop remédie au crachement & au vomiffe- ment de fang, &aux pertes de fang des femmes. Ce fyrop éft encore récoimmande comine tn PLA 559 fpécifique éprouvé dans le piflement de fang ; & Potier guérit les diarrhées & les dyffenteries avec le Plantain feul cuit dans un boüillon de Mou- ton, La poudre de la racine & de l’herbe prife pat la bouche relifte à la malignité , & chaffé toutes. fortes de venins. La décoction ou le fuc de Plantain confolide merveilleufement toutes les playes , mondifie les ulcéres invétérez & les ablcès , & les guérit parfaitement, Ruland ré- commande fort-la décottion & le fuc de Plan- tain dans les ulcères de la langue ; & il rapporte l'exemple d’un homme qui avoit la langue cou- verte d'ulcéres malins , finueux;& gangréneux , à qui il ordonna , après les remédes internes, de {e laver la bouche foir & matin avant de man- ger avec une décoction chaude de Plantain , & tous ces ulcéres furent bien-tôt guéris. Le Plan- tain a coûtume d’entrer dans toutes les décoc- tions des gargarifmes pour les ulcéres des amyg- dales , de la lüette , de la gorge, & des parties voifines, Le Plantain pilé & appliqué fur une coupure , {ur tout celui qui a la feüille longue, la guérit promtement. L'eau de Plantain {ert aux inflammations des veux, PLANTAIN D'EAU | Plantago aquetica | cft une plante donit les feüilles font plus longues & plus pointuës que celles du grand Plantain Elle croit dans les étangs, dans les marais, & dans les eaux dormantes. Le Plantain d’eau renferme un fel très-cauftique, acre & volatile comme ce- lui de la Flammula ; de forte qu'étant appliqué fur quelque partie, il y excire des ampoules & des veffies, On en applique même {ur Les deux pouls dans les fiévres inrermittentes , &oncroit qu’elles ceflent par ce reméde, pour vü qu'on air s60 PLA fait précéder les généraux. Quelques-uins font porter la racine de ce Plantain aquatique au cou en forme d’amulette dans les fiévres intermit- tentes. Son fel acre volatile capable de corriger Vacide fcorbutique le rend fpécifique contre le fcorbut; il pañle outre cela pour un excellent aléxipharmaque interne qui chaffe le venin par les füeurs. Sa graine prife en breuvage oœuerit toutes fortes de flux , même ceux de fang les plus invétérez , ainfi qu'on l’a éprouvé. La décoction de fà racine faite en vin eft bonne au calcul des reins & de la vefie. Certe racine prife en breu- vage feule, ou avec femblable poids de Dancus eft bonne aux trenchées & dyffenteries ; l'herbe cefferre le ventre. L'eau de fa décottion prife en breuvage rompt & diminué la pierre & la gra- velle des reins. Toutes les fufdites vertus font celles du Damafonium où Alifma de Diofcoride , que nous attribuons au Plantain d'eau, parce que quelques doétes Botaniftes affurent qu'il eft le vrai Damafonium , en ayant Toutes les marques, S même les vertus , ce qu'ils difent avoir trou- vé vrai par expérience. PLASTRE crup [ Gyp/um crudum | eft une pierre blanche d'une dureté médiocre , aflez poreufe , qui fe trouve dans toutes les carriéres : on la calcine, & l’on en fait une demi-chaux qui eftle Plâtre dont on {e fert dans la Maffon- nerie, Le Plâtre crud eft aftringent, & propré pour abforber & deffécher les humidirez fuper- fluës , pour arrêter le fang , pour refferrer & for- tifier. On s’en fert dans les hernies , on en fait entrer dans quelques emplâtres & onguens. Si on en avale , ilétouffe & étrangle la perfonne, Etant brûlé il n’eft pas fi emplaftique qu'aupa- ravant PLO ts avant , toutefois il eft plus fubtil & plus deffic. catif ; on trouve auffi qu’il eft repercuflif, & principalement étant détrempé en eau & vinai- gre. Le Plâtre ratiffé à une mutäille mis fur üre coupure fraîche enarrête le fang ; & la guérir, PLOMB [ Plumbum , five Satu-nus | ef un métal mou , pliant; pefant, noïit, luifant, fort froid, s’écendant fous le marteau. Il naît dans des mines d'Angleterre & de France en une pier. renommée Plomb minéral , où Mine de Plomb, & par quelques Ouvriers Alqwifoux. Le Plomb minéral doit être choiïfi en beaüx morceaux , les plus nets, les plus pefans, les plus brillans, doux, & comme gras au toucher. Les Potiers de terre s’en fervént pour vernir leurs pots, Le Plomb -purifié ou en faumons doit être pefant, pliant, luifant , doux au toucher. Le Plomb eft rafrai- chiffant , aftringent, incraffant ; il inéärhe les ulcéres, cicatrife & diminue l’excrüiffance des chairs ; il convient aux playes , aux ulcéres nom. mez chironiens, malins , chancreux & pourris feul appliqué deffus en plaque, ou mêlé auxau- tres remédes. On en applique aufli des plaques fur les tumeurs pour les réfoudre , fur le périnée pour calmer les ardeurs de la concupifcence, Pour puriñerile Plomb on y jette dela cire ou du vieux oing lorfqu’il fond , & quand la Aammie eft paffée , on verfe deflus de l’eau chatide ; maïs la meilleure maniére de purifier le Plomb eft de le faire fandre dans un creufet , & d’y jetrer un quart d'heure après qu'il eft fondu, fans le reti: rer du feu , un peu de fel Armoniac, & de re- imiüer doucement avec une efpatule de fer juf- qu'a ce quele fel Armoniac foit évaporé, ap &s quoi jettez les ordures qui font deffus, & vous N 1 ie" Choix. V'ertuss 52 PLO aurez du Plomb blanc & pur comme l'argent. Cere dépuration a pareillement lieu à l'égard de l'Erain. On pulvérile le Plomb enle faifant fon- dre ,& y mêlant du charbon en poudre , on lave enfuite ce Plomb pulvérifé pour en féparer le charbon, puis on le fair fécher. On peut pulvé- zifer le Plomb en fe cenrentant de le faire fondre dans une terrine , & l’agiter fans y ajoûter de charbon , maïs l'opération en eft pluslongue. Pourfaire le Pomb brûlé , qu'on appelle en La- din Plumbum uflum, on met dans un creufet ou dans un pot deux parties de Plomb & une partie de Soufre, on calcine le tout enfemble jufqu’à ce que le Soufre foit brûlé, & que le métal foit réduit en poudre noire. 11 eft defficcatif, aftrin- gent , rélolutif; on l'employe dans les emplä- tres & dans les onguens. Quant au Sucre de Sa- turne commun , c’eft un reméde polycrefte, & d’une grande utilité, dit Ettmuller; car il eft propre à abforber l'acide vitié ducorps,&unre- méde fpécifique dans le mal & la mélancholie hypochondriaque , & dans les affections de la rate caufées par l'acide. J'ai vû, continuc-t'il, plufieurs mélancholiques hypochondriaques guéris par le moyen de ce Sucre, qui n'eft pas moins falutaire au fcorbut. Le Sucre de Saturne eft excellent contre la colique caufée par la bile. Ileft éprouvé contre l’éryfpele fcorbutique pro- venu du vice de la rate. Un homme de ma con- noiffance affligé d’un éryfpele fplénique refñf- ant à tous les remédes a été guéri par l’ufage interne du Sucre de Saturne qui lui fit jetter des excrémens fort noirs , après quoi il fe porta bien. Ce Sucre diffout dans de l’eau de Plantain , ou même dans de l’eau commune eft un remédein- , POI 6; comparable , felon M. Boyle, pour la brûlure, auli-bien que pour arrêter le fang, & pour dé. tourner les fymptomes qui fuivent l’amputation des membres, appliquant auffi-tôt des étoupes imbués de certe liqueur le plus ch'udement qu’on les peut foufF ir arrêtées avec des bainda- ges , les y la‘flant ur donner au re- médeletems d'opérer. La dofe eft d’une once de Sucre de Saturne dansune livre d’eau. Il a encore d’autres propriétez qu’il ferot trop long de rap potter. L'expérience a fait connoître que fon ufage interne ne caufe point la ftérilité , comme quelques-uns ont ciü. POIDS qui fon e: ulagr. Tes Poids dont nous nous fervons font la Livre, la Demi-livre, le Quuteron , Once , la Dragme où Gros, le Scrupule & le Grain. | La Livre marchande , & qui eft celle donton entend parler dans ce Dictionnaire eft de feize onces, qui font deux Marcs des O‘phévres; mais la Livre de Médecine n’eft que de douze onces. Les Anciens la défignoïent par 45 où Pondo., mais les Modernes la défignent par ce caractere #j. pour la Demi-livre l’on met B, & pour la Livre & demie tb j. f.. Le Quarteron poids de Marchand eft de qua- tre onces, & poids de Médecine trois onces. Il eft défigné par 47 j, le demi Q'urteron eft dé- figné par 4147 Î\, 11 fut remarquer que les Livres marchandes des différentes Villes de France ne font pas toû- jours d’une égale pefanteur ; car, parexemple, la Livre de Roüen pefe plus que celle de Paris, & celle de Paris pefe plus que celle da Langue- doc, de la Provence, du Dauphiné, du Lyonnois. + Naij Nota, ÊVota. 4 PO L'Once cft totjours la feiziéme partie de la Livre poids de Marchand , & la douziéme partie de la Livre poids de Médecine. Ainf l’onne doit point admettre deux fortes d'Onces , une de poids de Marchand , & l’autre de poids de Mé- decine , comme quelques-uns font ; car l'Once de la livre du poids de Médecine elt égale à celle du poids de Marchand. On défigne l'Once en Médecine par ce caraétere 3 j. la Demi-once R, & l'Once & demie 3 j. f. L'Once eft com- pofée de huit dragmes ou Gros, La Dragme ou G:os eft la huitième partie d’une Once défignée par ce caractere 3 j. qui eft comme unzenchifre, parce qu'elle eft compo- fée de trois Scrupules. La Demi-dragme eft défie gnée par 2 & la Dragme & demie par 3 j. 8. On appelle auffi la Dragme un Gros, & le poids d’un écu d’or. Nos liards pefent à peu près un Gros. » Le Scrupule eft la troifiéme partie d'une Dragme défignée par ce caractere Dj. il eft compolé de 24. Grains ; le demi Scrupule eft “marqué D f. Le.Graineft la vingt-quatriémé partie d'un Scrupule marqué par g.j. On doit fe fervir de celui de Léron, & qu'on employe dans le com- (merce ; car quand on fe fert des grains de Bled “ou des grains d'Orge , comme plufieurs font, on n’eft pas bien fûr du poids, à caufe que ces grains font de pefanteur différente; ce qui peut avoir de dangereufes faites dans lés médicamens vio- lens comme les chymiques. POIREAU [ Porrum ] eftune plante potagére fort commune qu'on cultive dans les jardins, qui aime un terrain gras. Le Poireau eft très Î POI 565. chaud , defficcatif, atténüant , apéritif, inci- fif ; réfolurif , il excite les urines & les mois aux femmes , ileft bon contre la morfure des fer- pens , la brûlure, le mucilage des poumons , le tintement & la fuppuration des oreilles , la tu- meur & la douleur des hémorroïdes. On fait cuire fous la cendre dans une feüille de Chou, ou bien dans la poêle avec du Vinaigre une ou deux poignées du blanc des Poireaux qu'on ap- plique enfuite avec beaucoup de fucces fur le côté des pleurétiques. La femence & la racine du Poireau font apéritives , on en donne un gros. après les avoir concaflées, & fait infufer dans un verre de vin blanc pour guérir la difficulté d'urine, & pour faire fortir le fable des reins & de la veffic. Le Poireau cuit fous les cendres &e mangé eft fingulier contre le venin des Champi- gnons. Enfin il convient dans toutes les mala- dies où l’Ail & l’Oignon font en ufage: mangé trop fréquemment il nuit àla vûe , & caufe des fonges curbulens. TORE'E , ou Bste [ Ber«] eft une plante potagére dont il y a deux efpeces principales , une blanche , & une rouge. La premiére eft ap- ellée Poirée blanche, Æeta alba ; la feconde eft fubdivifée en deux efpeces , dont la premiére eft appellée Poirée rouge, Bera rubra, five nigra , 8c Ja feconde Bere-rave , Beta rubra radice repa cile différe de l’autre efpecede Bete rouge en ce que {es feüilles font plus petites & plus rouges , & en ce que fa racine eft fort grofle , ayant la figure d’une Rave, & empreinte d’un fuc rouge comme du fang. On cultive toutes les Betes dans les jar- dins potagers, parce qu'elles font d'un grand afige dans la cuifine. On fe fert en Médecine Nn ii 566 POT principalement de la blanche, La Poirée eft chaude , defliccative & abfterfive; elle eft bonne à ceux qui font irncommodez de la rate ; cuite & mangée avec de l’Ail elle fait mourir les vers dans le ventre, Son jus bien palfé & purifié donné en clyltére eft fingulier pour vuider la maticre fécale qui réfifte aux autres clyftéres laxatifs. La Bere-rave pilée avec Beurre frais, enforte qu'ils foienc bien incorporez, eft admirable aux in flammations des hémorroïdes, Le fuc de Poirée feul , ou mêlé avec celui de Mouron à fleurs bleucs mis dans le creux de la main, & attiré par le nez, eft admirable pour faire fortir les mucofitez qui caufent l’enchifrénement , & donnent de cruels maux de tête. On applique les feuilles fur la peau lorfqu'elle eft enlevée par quelque véficatoire ou reméde cauftique. Onles met auffi fur les petits ulcéres de la gale ; elles entretiennent doucement l'écoulement des hu meurs par les glandes de la peau. POIRIER [ Pyrus ] eft un aibre dont il ya deux efpeces générales , un domeftique ou cul. tivé ,& l’autre fauvage. Le Poirier eff l'arbre qui orte les Poires ; les douces & franches font les plus ufirées. Les Poires en général ont de l'afs triction ; & outre qu’elles chargent l’eftomac pour être de difficile digeftion , elles rendent le ventre pareffenx, Les Poires féches font eftimées contre les flux de ventre exceflifs & les diar- rhées, Le Poiré eft unexcellent reméde pour for- cifier l’eftomac & les inteftins en raffermilfant leurs fibres. POIS cureue [ Cicer] eft fauvage ou cultivé; celui-ci eft blanc , rouge & noir ; le rouge eft Je meilleur , puis le blanc. Les Pois chiches font POI s67 chauds , defficcatifs ; ils amollifent , décergenr, difcutent ,adouciffent ,excitent les urines , net- toyenr les reins & la veflie , lâchent le ventre, enlevent les obftruétions du foye & de la rate, Leur décoction , ou boüillon préparé avec ra- cines de Perfil eft très-bon aux néphrériques, Par dehors on fait des cataplafmes de leur fa_ rine. POIVRE [ Piper | eftun fruit long ourond ; celui-ci eft blanc ou noir, & celui-la eft grand & petit. Le petit vient des Indes Orientales , & eft le plus ufñte. Le grand nous eft apporté des Indes Occidentales. Le Poivre blanc rond eft le meilleur ; il s'appelle en Latin Piper rotundum al bum. M y en a beaucoup à Malabar, Java, Sanda, & les Ifles voifines. 1} croît fur une plante qui reffemble au Liferon, & a befoin d’un arbre pour s'appuyer ; il eft plus gros & moins piquant que le noir ; on n’eft pas encore bien d’accord fur fon origine. Les Anciens ont crû qu'il naiffoit à une plante différente de celle qui porte le Poivre noir ; mais la plüpart des Modernes prétendent que le Poivre blanc n’eft autre chofe que du Poivre noir duquel on a féparé la premiére écor- ce après l'avoir mis tremper quelque rems dans . de Veau marine. Ettmuller dit qu’on le cueille avant qu'il foit parfaitement mür, & qu’il perd {a peau en fe defféchant , ce qui le fait paroître blanc ; & M. Pomet prétend que le Poivre blanc vient fur une plante différente de celie du noir. Quoiqu'il en foit , on doit choifr le Poivre blanc oros , bien nourri, pefant , net, ayant la figure extérieure d’un grain de Coriandre , mais étant plus gros, & beaucoup plus dur , envi- ronné de petits rayons en forme de côtes: ilales Nniñj Choix, Choix. Vertus. 568 POI qualitez du Poivre noir, mais moins fortes. Le Poivre noireft plus commun quele blanc ; il eft appellé en Latin Piper rotundum nigrum ; &C Pat quelques-uns Afclanopiper. On le doit choifir bien nourri , net, compacte , affez pefant , fort âpre au goût. 11 eft chaud & defficcatif , incifif, auténüant , apéritif, aftringent , & ufté dans la froideur & la crudité de l’eflomac , dans la coli- que, la vüc baffe , & les maladies venteufes ; il convient à toutes les maladies caufées par l'acide vitié, par exemple, a la colique & aux affeétions de l’eftomac. On en donne quelques grains con« caflez dans du vin ; & quoiqu’on les rende com- ne on les a pris, leur fel n’a pas laiffé de faire de bons effets dans l’eftomac durant le féjour qu’il ya fait, en corrigéant infenfiblement l'acide î & découpant le mucilage groffier, Quand les Médecins ordonnent fimplement le Poivre, c’eft le noir, finon ils ajoûtent l'épithete de long , ou de blanc. Le vulgaire a-coûtume de prendre quel- ques grains de Poivre dans du vin où de l’eau de vie avant l'accès des fiévres intermittentes fou- vent avec fuccès, Pour les pefanteurs d’eftomac, indigeftions , douleurs & plénitudes qui proce- dent de l'abondance des cruditez le plus promet reméde eft d’avaler en forme de Pilules trois où quatre grains de Poivre noir entiers, & rie rien prendre que trois ou quatre heures après. L’ufa- ge externe du Poivre eft d’appaifer la douleur des dents , diminüer l’enflure de la lüerte , ou la faire remertre à fa place, quand elle eft re'àchée par quelque humeur qui ‘rombe deffus, &de guérir les affections froides en forme d'apo- phlegmatifmes , de gargarifmes , de fternuta- raies, &c. Le Poivre long ef appelléen Laun POI 569 Piper longum , five Macropiper ; c'eft un fruit long & gros comme le doigt d’un enfant, rond, relevé de plufieurs petits grains bien arrangez , & joints les uns aux autres fi étroitement, qu'ils ne font qu’un même corps , de couleur grife ti. rant tant foit peu fur le rouge en dehors, & noi- râtre en dedans. Il naît attaché par une longue queuë à une plante femblable à celle du Poivre noir, excepté qu'elle eft plus bafle, & qu’elle rampe moins haut, Cerre plante croît abondam- ment en Bengala aux Indes, On le doit choifr récent , bien nourri ,affez gros , compacte, pe- fant: il a legoût du Poivre noir , mais moins ecre, Il eft apéritif, carminatif, & propre pour réfifter au venin. POIX De BouRGOGNE, Poix GRASSE ou “BLANCHE | Pix Burguntie | eft du Galipor fec fondu fur le feu, & mêlé avec de la Térében- thine groffiére , & tant foit peu d'Huile de Té. rébenthine , qu'on a appellé Posx de Bou-vogne, parce qu’on prétend que la premiére a été pré- parée en cette Province, mais la meilleure vient de Hollande & de Strafbourg. Il faut la choifir affez dure , nette ,blanchâtre tirant fur le jaune. Elle entre dans la compofition de pluficeurs on- guens ; on en fait des emplâtres avec la Cire appéllez Ciroënes, dont les pauvres & les gens de ‘Ja campagne fe fervent communément lorfqu'ils ‘fe font bleflez en portant des fardeaux trop pe- fans , ou qu'ils ont fait quelque effort dans leur travail ; ils appliquent fur les vertebres des lombes , ou fur les autres parties fouffrantes. La Poix de Bourgogne eft réfolutive, digeltive , dé- terfive & ramolliffante. 11 eft dangereux , dit M. Chomel, de l'appliquer fur une partie , lorfqu'’il Choix Choix. Pevtus, 70 POI y a difpoftion à éryfpele , cat elle pourroit augmenter linflammation. On applique avec fuccès fur les loupes des genoux un emplâtre de Poix de Bourgogne toute feule, & faupoudrée de Soufre en poudre , ou de Minium pour la fciati- que , l'y laiffant jufqu'à ce qu'il tombe de Jui- même ; & s’il furvient demangeaifon, en baffine Pendroit avec de l’eau commune mêlée avec au- ant d’eau de vie. POIX norre ,appellée auffi Porx KAVALLE, F Pix navalis | eft un mélange d’Areançon ou fauffe Colophone , & de Tare où Goudron , afin de lui donner une couleur noire , dont nous avons de deux fortes , qui ne différent néan- moins que fuivant qu’elle eft dure ou molle, La meilleure eft celle qui vient, aufli-bien que le Tarc, de la Norvege & de la Suede , mais prin- cipalement de Stolkom , laquelle pour être de bonne qualité doit être d’un beau noir luifant , faifant le foleit , & en un mot la plus appro- chante du Bitume de Judée que faire fe pourra. Celle qu'on fair en France ne vaut pas a beau- coup près celle de Stolkom. Elle eft réfolutive, déterfive, defficcative, vulnéraire, digeftive ; on l’employe dans les emplâtres & dans les on- guens. La Poix navalle, dit Ettmuller, appliquée en forme d’onguent ou d'emplâtreamollit,digére & diffipe puiflamment les rumeurs douloureufes des parties caufées par une limphe acre &acide qu’elle attire par les pores de la peau : l'emplä- tre de Poix eft par cette raifon fort falutaire à le fciatique & à la goutte, comme auffi aux rhu- matifmes. En voici une formule de Potier ex- cellente contre la fciatique. Prenez Poix navalle quatre onces, Térébenthine commune demi- POI 71 once, Maftictrois dragmes , Soufrebien pilé de- mi-once,mêlez le routen forme d’emplätre felon l'art, On tie de la Poix noire, felon M.Pomer, par lemoyen d'une cornuë une huile rougeitre, à qui par excellence., à caufe de fes grandes pro priétez , on a donné lé nom de Bzume où Huile de Poix. C’eft un très-bon Baume, & l’on pré tend que fes qualitez approchent de celles du Baume naturel. Outre cette Poix noire dont nous venons de parler, il yen a encore une autre à qui les Anciens ont donné le nom de Zopiff:, qui eft proprement ce que les Mariniers appel- lent Gin do, dont ils fe fervent pour goudronner leurs Vaiffeaux. Ce Zo»:ff: eft une compofition de Poix noire, de Po’x réfine , de Suif & de Tarc fondus enfemble. 11 y en a qui prétendent que c'eft la vraye Poix navalle que les Apothicaires doivent employer dans leurs compoftions où la Poix navalle eft requife ; c’eft ce que je ne fçai pas ,dit M. Lemery , mais je fçai bien qu’ils ne fe donnent pas la peine d'employer dans leurs préparations celle qui a été raclée des Vaiffeaux, mais fe fervent de la Poix noire ordinaire dont on calfeutre les Vaifleaux, & qui eft employée par les Savetiers. POIX RE'sINE | Reffna Pini ] eft le Galipoe pur,ou Encens blanc qui eft forti par les incifions qu'on a fait au Pin , cuit jufqu’à une certaine con fiftence ; mais celui qu’on vend eft fait de celui quieft ramaflé aux pieds des arbres , appellé Fr cens marbré , & quieft plein d’ordures. La plus belle Poix Réfine vient de Bayonne & de Bo. deaux; & pour être de la plus belle qualité ,ctie doit être féche,blanche,la moins remplie defrbie & d'eau que faire fe pourra. Les Poix font pro- Chax. V'ETTHS Choix. Vertus, Nota. $72 POL pres pour amollir , pour atténüer , pouf digérer, pour réfoudre, pour confolider , pour déterger , pour deffécher. On ne s'en fert qu'extérieure- ment ; on les mêle dans les emplâtres & dans les onguens, | POLYPODE [ Polypodium ] eft une plante dont les feüilles reffemblenc à celles de la Fou- pére mâle , mais elles font beaucoup plus peti- tes. Elle croit fur les troncs des vieux arbres & fur les vicilles murailles. On fe fert de fa racine ourles remédes. La meilleure & la plus eftimée ef celle qu'on trouve entortillée au bas des Chefhnes ; on l'appelle en Latin*Polypodium quer- num aut auercinum. On la doit choifir récente, bien nourrie , grofle, fe caffant aifément ; on la monde de fes filamens avant que de s’en fervir. La racine du Polypode fert à purger la bile re- cuire & la pituite vifqueufe ; elle convient aux obftruétions du méfentére, du foye , de la rate, aux maladies de laquelle elle eft fpécifique , au mal hypochondriaque,au fcorbut,& aux écroüel- les. La Polypode poffede une vertu purgative & laxative, & on en met infufer depuis une once jufqu’à deux dans un noter avec les autres pur- gatifs ; car on ne ordonne jamais feul , parce qu'il purge foiblement. Pour mieux tirer la vertu des fimples tant altérans que purgatifs on y met toûjours quelques dragmes de crème ou de fel de Tartre, ou de quelqu’autre corps falin pour ani- mer le menftrue. POLYTRIC [ Trichomanes , five Polytrichum ] eft un des cinq Capillaires. Cette plante aimeles lieux humides. Elle croit proche des fontaines , aux bords des ruiffeaux , contre les vieilles mu- ailes à l'ombre , dans les puits, fur les rochers; POM 73 elle demeure verte pendant l'Hyver, Elle eft apéritive , peétorale, déterfive, propre pour les maladies de la rate,pour exciter les mois, Taber_ næmontanus remarque que fon eau diftillée eft {pécifique à ceux à qui le foye commence à fe pourrir. Les Paifans pendent le Polytric au cou des enfans pour leur ôter le chancre, & l'appel. Jentc Hcrbe à chancre. POMMADE pour la Gale. Prenez quatre on_ ces de Graifle de Porc lavée plufieurs fois , 8e demi-once de Mercure blanc précipité, mélez- les enfemble en forme de Pommade. Sion veut qu'elle foit odorante , on pourra fe fervir de Pommade de Jaffemin à la place de la Graifle lavée. POMMADE pour les Hémorci les. Prenez un quarteron de Panne de Porc mâle bien épluchée de fes peaux , coupée en petits morceaux, faites- la fondre dans un poëlon fur le feu, paffez-la dans un linge fin pour en féparer les pellicules, remettez la colature dans le poélon fur un petit feu avec un quarteron de beurre bien frais qu’on fait fondre en remiiant toüjours avec une efpa. tule ; le cout étant bien fondu & incorporé, re- tirez-le du feu, & le mettez dans un plat avec deux onces de Micl Rofat, & deux jaunes d'œufs bien frais que vous aurez délayez dedans, re- .müez toûjours avec l’efpatule le tout enfemble jufqu’a ce qu’il foit bien incorporé & bien froid, & le mettez dans un por dans lequel il eft bon de le remiüer de tems en teins. Pour s’en fervir on met fouvent de cette Pom. made avec le bout du doigt, c’eft-a-dire, quand celle qu'on ya mifeeft féche. Si on fenc quelque petit picotèment il nes’en faut pas étonner ; car Nota. ç74 POM c’eft un figne que la férofté fe diMfipe. Si les hé- morroides font internes, il Faut avoir une canule de bois ou d’yvoire femblable à celle des férin- gues , mais un peu plus ouverte, dans laquelle on Mertra de la Pommade qu’on pouffera douce ment avec un petit bâton arrondi par le bout , pour la communiquer plus facilement à la partie douloureufe. POMME DE MERVEILLE, OU BALSAMINE mâze [| Momordica, five Balfamina mas ] eft une plante qui pouffe des tiges menués , farmenteu- fes à la hauteur de deux ou trois pieds , s'atta- chant par des fibres qu’elle pouffe. Son fruit eft Jong, formé à peu près comme un petit Concom- bre renflé vers fon milieu , prenant en müriflant une couleur rouge. On cultive certe plante dans Jes jardins. On fe fert en Médecine de fes feuilles &e de fon fruit qu’on appelle Pomme de Mervcille. Eile eft rafraïchiffante,un peu deffceative,& fort vulnéraire , elle appaife les douleurs des hémor- roïdes , remédie aux nerfs bleffez ,aux hernies, ga à la brûlure. On l'appelle Balle min. à caufe de fa qualité balfamique , & qu’elle eft une efpece de Baume qui guérit & foude toutes fortes de playes. On fuir une Huile par l'infuñon & par la décoction du fruit fans la femence dans de l'Hui- le d’'Amandes douces , ou même dans l’Huile commune qui eft excellente pour calmer les dou- leurs des hémorroïdes, & qui guérit toutes for- tes de playes fins fuppuration. On dit auela poudre des feüilles prife dans de l'eau de Plan- tain guérit les playes des inteftins , quand ils (e- roient même percez. Enfin on ne foiuroit affez recommander , dit Errmuller , lufage de ce fim- ple dans les playes récentes , Car ileft certain POM s7$ que la douleur ceffe d’abord qu’on en a appliqué, & que les playes fe guériffent parfaitement fans crainte d'inflammation , dont on a fair plufieurs épreuves. POMME #’PINEUSE , ou Noix MEIELLE L Stramonium , five Solanum pomo [pinofe rorundo longo flore ] eft une efpece de Solanum haut de quatre ou cinq pieds , qui porte des fleurs de 12 forme de celles du grand Liferon, mais beau. coup plus longues & plus larges. Les fruits , qui font plus gros queles Noix, font armez de orof- fes & courtes épines , & remplis de femence femblable à celle de la Mandragore, Cetre plante eftauffi dangereufe , étant prife intérieurement, que la Jufquiame, la Belladona & la Cigu£;, mais appliquée par dehors en cataplafme , elle eft - adouciffante, réfolutive , anodine & émolliente. Onaflure , dit M. Tournefort , que le Vinaigre diftillé où fes graines ont trempé pendant une nuit, eft admirable pour les dartres vives, & pour les ulcéres ambulans. L'Onguent fait avec ie fuc de fes feüilles & le Sain-doux guérit les brûlures , même les plus grandes, & eft bon aux hémorroïdes , auffi-bien que l’Huile préparée en cette maniére, Prenez une livre de feüilles fra. ches de Srramonium , pilez-les en verfant dans le mortier deux livres & demie d’huile d'Olive, faites cuire le tout à la confomption du jus, ex primez la décoction au travers d’un gros linge clair , ajoûtez à la colature demi-livre de nou- velles feüilies concafftes dela même plante, ex- pofez enfuite au folcil cette préparation , mife dans une bouteille, durant 14. OU 15. jours , & enfuite la cuifez & l’exprimez. Cette colature € admirable, felon Bareus , pour les bleflures $76 POM le routes fortes de feux. Le Srramonim eft ors donné dans le Baume tranquille de l'Abbé Rouf- [eau fous le nom de Solanum furio[um , où Ma- niacum. On fefert utilement de cette plante, dit M. Chomel , dans les éryhpeles, brûlures , in- flammations , ulcéres chancreux , &cC: vu POMMIER [ Æalus | eft un grand arbre dont il y a deux efpeces générales , un cultivé, & l’au- tre fauvage. Il y a une infinité d’efpeces de Pom- mes qui différent parleur figure , par leur grof- feur , par leur couleur , par leur goût. Celles qui font les plus employées en Médecine font les Pommes de reinette ; elles font humeétantes, pectorales , rafraïchiffantes ,apéritives , cordia- les , elles chaffent la mélancholie ; elles Jâchent le ventre, fi les ayant fait cuire devant le feu on les mange le matin à jeun mêlées avec du beurre frais, Pout la pleuréfieon creufe une Pomme de rcinette, ou autre, on remplitletrou d’une drag- me d’Oliban en poudre, on rebouche l’ouver- ture, on fait cuire la Pomme devant le feu, puis où en fait manger la pulpe au malade qu'on cou- vrebien, & il furvient une fäcur qui le guérit, ainfi qu'on l'a éprouvé plufieurs fois. L’efprit tiré du Cidre fortifie le cœur, & convient aux affections mélancholiques , ainfi que les Pom- mes douces, & fpécialement celles de reinette. Le Cidrequia fermenté avec de gros raifins de Damas pales ef la meilleure boiffon médica- menteufe qu’on puiffe ordonner dans le mal hy- pochondriaque. Le {yrop de Pommes fimple eft fluraire dans les maladies caufées par le chagrin & la trifteffe, danslafyncope, la palpitation du &c. Le fyrop de Pommes compofé, ap- pelic vulgairement le Syrop du Roy Sapor , et laxati£ cœur laxatif , & purge la mélancholie, Sion met infu- fer du Séné dans ce fyrop, ce fera un purgatif agréable & fpécifique pour les mélancholiques, les fcorbutiques , les hypochondriaques , & les autres maladies de cette forte. On diftille des Pommes pourries une eau éprouvée & fpécifi- que dans les maux externes, fpécialement dans les ulcéres malins, la brûlure , la gangréne , & Je fphacele oùil A a point de reméde pareil à certe eau, Si on diflout du Mercure doux , ou du Sucre de Saturne dans la même eau, elle {era fouveraine contre les ulcéres phagédéniques, téléphiens & cacoëthes , où quelques-uns re- gardent ce reméde commeun fecret, Elle eft en. core finguliére contre le cancer putride & corro- fifa quoiles Chirurgiens n'ofent toucher ; on la met avec des compreffes moüillées deffus les can- cers & les ulcéres-corrofifs , & c’eft un reméde éprouvé. La même eau mélée avec le Sucre de Saturne, & appliquée fur la brûlure avec du linge , la guérit en rafraïchiflant , & en cor- rigeant le vice que le feu y a caufé. Les Pom- mes douces étant cuites & appliquées fur les yeux en forme de éataplafme font merveilleufes contre l’inflammation & la douleur des yeux, enfuite d’un coup ou d’unebleflure, Les Pommes fauvages font aftringentes , propres pour arrê- ter les cours de ventre étant prifes en décoc- tion , & pour les maux de gorge en gargarifme. POMPHOLYX , où CALAMINE BLANCHE, LA, feu Nibili album ] eft une fleur d’airain blanche , légére, qu’on trouve attachée au cou. vercle où à la voute de la fournaife où on le rafhne ; mais comme on en trouve rarement shezles Droguiftes , on lui fubftituë la Tuthie. Oo Choix. Ferins, 57 POR Le Pompholyx doit être blanc, léger , Friable ; érant lavé c’eft le meilleur de tous les deflicca- ifs pour deffécher fans mordication:il convient à cous les ulcéres chancreux & malins & aux playes. Il entre dans les collyres pour les flu- xions & puftules des yeux qu'il guérit parfaite- ment. On ne s’en fert guéres qu'extérieurement dans les onguens. PORC, ou Cocron [ Sws, five Porcus ] eft un animal à quatre pieds , fale, fangeux , fe nourriffant dans l’ordure, fort connu: fa femelle s'appelle en François Triye,&c en Latin Scrofa, five Porca. Le fiel de Porc eft falutaire contre les ulcéres des oreilles & des autres parties. Le foye fert aux affcétions du foye étant appliqué. Le poumon guérit les écorchures des fouliers trop étroits appliqué fur le mal. La oraifle ap- pellée Prnne eft amolliffante , anodine, réfolu- tive ; elleentre dans les cataplafmes pour ramol- Lir les tumeurs , à caufe de fa qualité rafraï- chiffante, Jettée boüillante goutte à goutte fur des feüilles de Laurier , & enduite fur une partie brûlée, elle guérit très promtement la brûlure d’une maniére admirable,quelque grande qu’elle Loir, & de quelque maniére qu’elle foit arrivée, Le Lard cuir & lié fur les fractures des os lesag- glutine heureufement. La graifle d’un vieux Porc, ou la graiffe falée eft plus chaude & plus efficace que celle des jeunes Porcs , & que la douce : la vieille eft auffi plus acre que la frai- che. Si on applique une coüene de lard fur des verruës, qu'on l'y laifle jufqu'à ce qu’elle foit échauffée , & qu’enfuite on la pende à la chemi- née , ou qu’on l’enfoüiffe dans du fumier de che- val , à mefure qu'elle fe {éche à la cheminée, où ca. RON sg pourrit dans le fumier , les verruës fe féchent & {e confument, Dans l’efquinancie que la langue eft féche , brûlée & noire , fi un gargarifme fait avec le fuc de grande Joubarbe , avec du {el Ar moniac diffout dans ce fuc ne déterge pas la lan gué , il faut mettre deflus une coïiene de lard, & l'y laiffer quelque tems , la langue fe ramollira , & la matiére de deflus fe levera comme une croûte , ce quieft éprouvé. Concre les toux vio- lentes , qui tourmentent principalement durant là nuit , prenez trois cères d’Ail , & une quantité füufifante de graïfle de Porc , piléz-les enfemble, & en faites un onguent pour oindre les plantes des pieds du malade devant le feu le foir en fe couchant, & étant au lit, on lui en oindra un peu Pépine du dos; fi on continue trois jours , la roux ceffera infailliblement. Pour guérir une playe on prend le fer avec lequel elle a éré faite on le plonge fanglant dans de la griffe ou du lard de Verrat,ou Porc mâle , & le malade quoi- qu'éloigné, fc guérit comme avec l'Onguent 4r- marium ditOnçrent deSympathie. La craie de Porc fert à faire plufeurs fortes d'Onguens , comme le Rofat , la Pommade, & beaucoup d’autres qu'il feroit trop long derapporterici. La fiente de Porc eft émolliente, difcuffive , & bonne à mettre toute chaude fur les demangeaifons , fur la gale , les exanthemes ou puftules qui s’élevent fur la peau , les cors des pieds, & les autres tu- meurs dures de la peau : elle remgdie aux mor- fures de bétes venimeufes étant cuite avec du vinaigre. Elle furpañle routes les autres fientes d'animaux pour arrêter les hémorragies , on ex- prime le fuc de la fente de Porc récente , & on le donne intérieurement , ou bien on l’applique Ooij 53° POU au front & au nez. On en fait auffi un fyrop pour cendre intérieurement, Si la fiente eft féche ,on A délaye avec de l’eau ou du fuc de Plantain, d'Ortie , de Bourfe à berger, ou autre fembla- ble pour l’ufage interne & externe. Sionadela fente toute chaude , on la peur appliquer aa front , ou aux temples, la donner à flairer au ma- Jade dans un linge clair , ou la faire brûler fous fon nez , ou bien on trempera une tente de lin- ge dans le fuc pour la fourrer dansle nez. Par exemple , prenez trois dragmes de poudre de fente de Porc defféchée, demi-dragme de pou- dre de Rofes pour corriger la puanteur , mêlez ces poudres avec du fuc de Plantain , ou plütôt avec du fuc d'Ortie, puis trempez-y du cotoft pour introduire dans le nez. La veflie de Porc foulage le piflement involontaire, on la donne en décoction ou en poudre après avoir été deffe- chée au four dans un pot de terre ; elle a la mé- me vertu appliquée fur la région du pubis. POUDRE contre la Rage. Prenez telle quantité que vous voudrez d’écailles de deffous des Hui- tres , mettez-les fur de la braife , couvrez-les de charbon noir , qui s’allumant les brülera, & les y laiffez jufqu'a ce qu’elles foient toutes blan- ches , & ferompent facilement, enfuite mettez- les en poudre , qui fe confervera long-tems fans fe corrompre, & la gardez pour vous en fervirau befoin en la maniére fuivante. D'abord qu'on auta été mordu d’une bête en- ragée, ouqu'on foupconnera de l'être, pour em- pêcher toutes les fuites fAcheufes d’une telle morfure , fans être obligé d'aller febaigner dans la mer, on prendra la poudre d’une écaille , ou même davantage , car le plus ne peut nuire, tant POU s$1 aux hommes qu'aux bêtes, & avec quatre œufs on en fera une omelette qu’on fricaflera avec de Phuile d'Olive au lieu de beurre : on la fera man- ger à la perfonné mordue étant à jeun, liquelle ne prendra rien fix heures après ; & quand elle auroit eu même un accès de rage, elle guérira -affürément, & pour plus grande précaution il faut réitérer ce reméde de deux jours l’un , trois fois , c'eft-à-dire , pendant fix jours : d’autres ne fe contentent pas de manger lPomelétre , maisils en appliquent fur la morfure: d’autres enfin fe contentent de faire avaler une dragme de cette poudre dans un verre de vin blanc. Pour Îles chiens mordus on leur fait manger la. poudre d’une écaille calcinée mêlée avec de l'huile d'Olive, puis on les laiffe jeûner, & on réitére trois fois en fix jours comme aux hom- mes. Aux chevaux, bœufs & vaches on leur fait avaler la poudre de quatre ou cinq écailles avec de bonne huile d'Olive , & on réitére feulement deux fois de deux jours lun, les ayant fair jeû- ner fix heures avant la prife , & autant après. POUDRE costre les Vers. Prenez Semen contra quatre onces, feüilles de Sénéune once, Corian- dre préparée & Corne de Cerf en poudre, de chaque demi-dragme , mêlez le tout enfemble réduit en poudre. Cette poudre eft une des plus ufitées dans les boutiques, & on l'appelle avec railon Poudre 4 Vers, parce qu'elle les attire , & les fait fortir. AUTRE contre les Vers. Prenez Semen contra , femences de Citron mondée , de Geneft , de Pourpier & de Chou , de la Rhubarbe. du Sco;- dium, de la petite Centaurée , racine de Gen- tianc , raclure de Corne de Cerf , de chaque une Oo ii; Nota. s82 POoU once , faites une poudre très déliée.de rous.ces : médicamens , que vous garderez pour le befoin; vous pourrez y mêler lors de l’ufage quelques grains de Mercure doux. Cette Poudre contient un affémblage de ce que la Médecine a de plus fpécifique contreles vers. 5 La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu'à de- mi-dragme , & même jufqu'à une dragme paur les adultes. On la peut donner dans du vin, où dans de l’eau de Scordium, de Pourpier., ou de fleurs d'Orange , ou dans de la Pomme cuite quelque fyrop, ou confieure. On la mêle aufil quelquefois dans les opiates, ou dans les por tions; on peut y ajoûter quelques grains de Mer- cure doux lorfqu’on la veut donner , mais on ne peut pas alors la faire prendre commodément en breuvage , parce que le Mercure doux refte au fond du verre à caufe de fa pefanteur. ; On peut auf, lorfqu'il en eft befoin ; rendre cette poudre purgative en Y mêlant quelques rains de réfine de Scammonée , ou de Jalap, 6 qui réüflit ordinairement bien, faifant fortir par bas les vers que la poudre a fait mourir, On doit choifir autant que l’on peut le de, cours de la lune pour donner cette poudre , & toutes fortes de remédes pour les vers , pare que le fuccès en eft beaucoup meilleur quen un autre tems, | POUDRE Cornachime de M. Charas. Prenez deux onces & deux gros de bonne Scammonée préparée à la vapeur du Soufre , une once & de- mie d'Antimoine diaphorétique, & autant de erême de Tartre, réduifez le tout en poudre fub- tiic pour l’ufage. On l'a ainfi nommée à caufe qu'elle a été inventée par M, Cornachinus Pro- Sn POU 58; fefleur en Médecine à Pize. Plufeurs ont voulu y retrancher , ou y ajoûter ; mais celle-ci pro- duit tous les bons effets qu'on en peutattendre, fi on la dofe comme elle eft ici marquée, Elle opére promtement , fürement, & agréa. blement ; elle purge doucement les humeurs {u- perfluës qui ferencontrent dans tous les vifcéres, & déracine la matiére & la caufe des fiévres & de plufieurs fâcheufes maladies, La dofe ct depuis demi-fcrupule jufqu’a demi-dragme , même juf qu'à une dragme. On la prendle matin à jeun dans du vin blanc, du boüillon, ou quelque dé. coction hépatique : on la mêle aufli quelquefois dans quelque infufon de médecine. On la peut prendre auffi dans un jaune d'œuf , dans un peu de fyrop , ou dans quelque confiture. POUDRE de Bauderon pour les deftentes des enfans. Prenez feüilles d'Herniaire , racine de grande Confoude , de chaque deux dragmes ra. cines de Pain de Pourceau, de Sceau de Salo- mon , de chaqueune dragme & demie ; cendres de Limaces rouges une dragme,on mettra {cher les racines après les avoir nettoyées & coupées par morceaux , on enveloppera l’Herniaire d’un papier broüillard , & on la fera fécher fans que fa qualité foit détruite, on la mettra en poudre avec les racines ; on mettra des Limaces rouges dans un pot de terre non verniflé en dedans ,on couvrira le pot, & onle placera entreles char- bons ardens jufqu’à ce que les Limaces foient réduites en cendres ; alors on les retirera du pot, & on les mettra en poudre, on mêlera tous les ingrédiens pulvérifez , & on fera une poudre. Elle eft propre pour les defcentes des petirs énfans ; on leur en fera prendre dansune petite Cois; POU quantité de boüillie, leur donnant a manger par- deffus le refte de la boüillie, & l’on continué lux {age de ce reméde pendant plufieurs jours, met- tant cependant un petit bandage fur la partie. La dofe dela poudre eft de demi-dragme. POUDRE de Foxilion blanc de Mynficht. On remplira un creufet de feüilles de Boüillon blanc vertes , on le couvrira d’un autre creufet , on lu- tera bien les jointures , on placera le vaifleau au milieu des charbons ardens pour faire réduire la matiére en une efpece de charbon qu’en puiffe mertre en poudre , on la retirera du creufet, & ont la SNS {fubtilement , on mêlera une once de cette poudre noire avec deux dragmes de Rhubarbe aufli en poudre fubrile. | Elle eft propre pour réfoudre les hémorroïdes; on l’applique deffus ayant été détrempée avecun eu de falive. j POUDRE #e Galien contre La Rage. Prenez dix onces de poudre de Cancres ou d'Ecrevifles de riviére defféchées , enforte qu’elles fe puiffent mettre en poudre après lesavoir mifes vivantes dans un pot de terre non verniffé à Fentrée du four pendant la canicule ,après que le Soleil eft forti du Signe du Lion , le 18. de la Lune ; une once d’Encens , & cinq onces de poudre de ra- cine de grande Gentiane , mêlez ces trois pou- dres enfemble pour l’ufage fuivant. On feraava- ler à la perfonne morduë de chien, ou autre bête enragée , une bonne cuillerée de cette poudre dans de l’eau pendant quarante jours : fr le ma- lade Le trouve incommodé au commencement , on luien donnera deux cuillerées au lieu d’une, & on mettra pendant le tems {ur la bleflure un emplatre compafé avec douze onces de Poix, Re POU 585$ vingt onces de fort Vinaigre, & trois onces d'Opopanax. Galien dit avoirappris , & vü pratiquer ce re- méde avec fuccès par fon Maitre le vieillard Æfchrion empirique , docte & habile Médecin. POUDRE de M. De Pirou contre la Rage. Pre: nez des feüilles de grande Abfinthe, d'Armoife, de Bétoine , de petite Centaurée, de Mélifle , de Menthe , de Millepertuis , de Plantain , de Po. lypode , de Ruë , de petite Sauge, & deVer: “veine, de chaque parties égales ; ayant recueilli toutes ces herbes en un beautems , environ la pleine lune de Juin , ou du moins en pleine lune, Jorfque chacune d’elles eft en fa grande force; & les ayant fair fécher à l'ombre enveloppées dans du papier , faites-en une poudre très-fine pañlée par le tamis de foye. Cette Poudre a été inventée par M. De Pirou, &'elle fe trouve décrite dans un Livre de la Mor- fure du Chien enragé , compofé par M. Palma- rius Médecin de Paris, qui aflure l'avoir très fouvent éprouvée ,d’en avoir vû des effets mer- veilleux , & que tous ceux qui en avoient ufe avoient été préfervez de lhydrophobie fans y être jamais tombez.; & que mème ceux qui y étoient tombez avant qu'avoir pris dela poudre en avoient été délivrez par fon ufage , pourvû qu'ils n'euffent pas été mordus à la tête aux par- ties au deffus des dents, & qu’on n’eût pas lavé la partie morduë avec de l'eau , auquel cas il eftime qu'il y a fort peu d’efpérance de guérifon. Je puis affurer ; dit M. Charas , d’avoir préparé autrefois cette Poudre avec beaucoup d'exaéti- tude chez M. Noël Simard Maître Apothicaire de Blois, très habile dans fa Profeflion , où j'ai 536 POU vû le grand debit qu’il enfaifoit, particuliére. ment pour la campagne , où j'ai fouvent oùi les grandes loüanges qu'on donnoit à cette Poudre, de laquelle on prenoit une dragme mêlée avec demi-dragmede poudre de Vipére dans un demi verre de bon vin blanc le matin à jeun , réité- rant la dofe pendant neuf jours confécutifs , & même quelquefois quinze jours pour plus de fu- reté ; & onafluroit que tous ceux qui en avoient ufé en étoient parfaitementbien guéris. M. Pal- marius veut qu'on puiffe augmenter la dofe juf- qu'à deux ou trois dragmes pour les perfonnes robuftes. Je fuis fort perfuadé qu’on Île peut faire, n’y'ayant aucun médicament dans cette Poudre qui puiffe empècher l'augmentation de la dofe. 11 y en a qui parmi l’ufage de la Poudre veulent qu'on applique le Perfil pilé fur la mor {ure, ce qui n’eft pas a rejetter. POUDRE de Mynficht pour les Eryfipeles. Pre- nez farine volatile fix onces , Plomb brûlé , Bol rouge , de chaque deux onces , Mañtic , Oliban & Cérufe, de chaque une once; on pulvérifera enfemble le Bol & la Cérufe , d’une autre part on pulvérifera féparément l'Oliban dans un mortier oint de quelques gouttes d'huile, & le Maftic humeété de quelques gouttes d’eau ; on mêlera ces ingrédiens pulvérifez avec le Plomb brûlé, & la farine de Froment bien tamifée , pour faire une poudre qu’on gardera pour le be. foin. Elle eft propre pour fécher & guérir les éryfi- peles ; on en applique un peu defflus, & on les couvre d’un morceau de papier bleu, après qu'on a faigné & purgé le malade. Cette compoftions de poudre peut fervir pour les dartres faciles à 2 ) POUDRE # Ercens & d'_Aloës. On aura deux parties d’Encens, & une partie. d'Alocs on les pulvérifera enfemble dans un mortier de bronze oint au fond de quelques gouttes d'huile. Cette Poudre eft propre pour rarcfier & déter- ger les humeurs v:fqueufes. & gypfeufes des playes., & pour réfifter à Ja gangrène étant ap. pliquée deflus, = Sybuor j POUDRE des trois Pojures de Galien. Prenez des trois Poivres , qui font lenoir , le blanc &le long , de chaque trois onces , & une dragme de Gingembre & de fommirez de Thym avec la fleur , & de femence d'Anis ; de chaque demi- once ; on pulvérife le tout enfemble fubrile. ment , &on garde la poudre pour le befoin. Elle eft propre pourincifer & raréñer la pi. tuite crafle, pour fortifier l'eftomac , pour en chafer les vents, pour aider à la digeftion. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’a demi-drag: me, On la prend après le repas ; on peut s’en fervir aufli pour les relâchemens de la lüerte en en appliquant une perite quañtite deflus ayec le bour d'une efpatule ou d’une cuillier. POUDRE, digeffive. Prenez femences de Fe. noüil, d'Anis & de Coriandre , de chaque une once & demie ; Canelle, écorces de Citron & d'Orange , de chaque trois dragmes ; Girofies & Rhubarbe ,:de chaque une dragme, Sucre candi Ruit onces ; on puivérifera féparément le Sucre F Ë candi , & l’on mettra en poudre toutes les autres drogues enfemble, on mélera les ingrédiens pui- r 38 POU vérifez pour faire une poudre qu’on gaïdera at beloin. Elle aide à la digeftion, elle chaffe les vents, elle fortifie l'eftomac , elle excite l'appétit : on en prend immédiatement après le repas. La dofe eft depuis demi-dragme jufqu’à deux dragmes. Comme elle eff agréable au goût, on la fait groffiére , afin qu'on ait le plaifir de la mächer. POUDRE #4s a Prenez Canelle de- mi-once, Sucre candi blanc fix onces , les deux ingrédiens pulvérifez féparément feront mêlez our en faire une poudre. “Elle fortifie l’eftomac, elle aide à la digeftion, “elle excite l'appétit, elle appaife les pate La dofe eft depuis une dragme jufqu'à trois ; onen rend immédiatement après le repas. POUDRE du Prince de la Mirandole. Faites {é- cher, & mettez en poudre fubrile égales parties de feüifles de Germandrée, de Chamapuys, de etite Cenraurée , de racines de grande Centau- rée, d’Ariftoloche ronde, & de grande Gentiane, mêlez ces poudres ,& les gardez dans une boëte bien bouchée, & dans unlieu fec. Cette Poudre a étre éprouvée avec fuccès par des goutreux tourmentez depuis plufeurs années: on s’en fert auffi pour la fciatique. On en fait infufer pendant la nuit une dragme dans un de- mi verre de vin vieux, ou dans un boüillon dé- graiffé qu’on prend le matin à jeun, ne mangeant que trois heures après, vivant lé refte du jour à l'ordinaire , continuant ainfi tous les jours pen- dant un an pour les plus invétérées; & fielle n’eft pas invétérée,on guérit en trois mois ; & lorfque la goutte donnera durelâche ,onen prendra une eu deux fois la femaine feulement. | POU 589 POUDRE dyfenterique. Prenez racine d’Ipe. cacuanha deux onces , Myrabolans citrins, Rhu- barbe choifie , de chaquetrois dragmes , graine de Thalitron, ou Sophia Chirurgor:m deux drag- mes , on pulvérifera fubtilement toutes les dro- gues enfemble dans un mortier de bronze, & on gardera la Poudre. Elle fait vomir fans violence , elle purge par les felles , elle arrète auffi la dyffenterie, La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’a quatre. La princi. pale drogue de cette Poudre eft la racine d’ipe_ cacuanha ; on la donne ordinairement feule , mais on verra que cette compofition produit de bons effets. AUTRE de fean Langius. Prenez mâchoires de Brochet avec les dents , priapede Cerf, écor- ces de Grenade , corne de Cerf brûlée, Bol d'Arménie, & femencede Patience fauvage, de chaque une once ; vous ferez fecher au four les mâchoires de Brochet garnies de leurs dents, & le priape de Cerf, puis vous les pulvériferez avec l'écorce de Grenade féche & la femence de Petience fauvage à feüilles étroites ; d’une autre part vous mettrez en poudre enfemble la corne de Cerf calcinée & le Bol , vous mêlerez les in- grédiens pulvérifez pour faire une poudre que vous garderez au beloin. Elle eft propre pour arrêter les cours de ven tre , & principalement la dyflenterie. La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. POUDRE pour Dartres invétérées & rebelles. Prenez farine volatile d'Orge fix onces, racine d’Aunée féche une once, Sel de Saturne, & Mer- cure blanc précipité, de chaque trois dragmes, mélezenfemble, & faites poudre. 9e . POU Ÿ “POUDRE pour deffecher € fortifier le cerveai, Prenez Maîtic , Olban , Ambre jaune, fomini« rez de Sabine, de Rue , & fleurs de Stoechas, e chaque demi-once , Sucre trois onces; on pul- vérifera enfemble le Maftic & POliban , d'une autre part PAmbre jaune, d'une autre part le Su- ce ,on mêlera le tout pulvérife groffiérement pour en faire une poudre. On en jette deux ou trois pincées dans un ré- chaur de feu , & on en reçoit la vapeur en incli- nanc la rète deffus. Elle defféche la trop grande humidiré du cerveau, & elle lefortifie. Ons'en fert dans les rhumes du cerveau. POUDRE pour la Gravelle & Colique néphreti- due. Prenez Yeux d'Ecrevilfes de riviére, Os pier- reux des tétes de Perches & de Merlans , Clo- sortes féches , fang de Bouc préparé , femence de Grémil , de chaque une once. Il eft fort a pro- pos de broyer fur le porphyre les Veux d’Ecre- villes , & les Os pierreux des rêtes de Perches& de Merlans , les humectant avec de l’eau de Ra- yes, ou autre appropriée , & y procédant de mê- me que pour les pierres précieufes. On prendra le fang d’un jeune Bouc nourri fur les monta- gnes, & y ayant brouté les herbes aromatiques, & ce fang aura été féché à l'ombre en Efté éten- du far des afliertes ou des baffins bien plats tant qu'il ait été en érat d'être pulvérilé parmi les Cloportes féches & la femence de Grémil ; ces chofes étant paflées par le tamis de foye , & mê- lées avec les autres ingrédiens , la poudre fera faire , qu'on gardera pour le befoin. La dofe eft depuis un ferupule jufqu’à une dragme , on la prend ordinairement dans du vin Ë TRE blanc, & on en peut réirérer & continuer l'ufage 1 p. l { POU 592 fuivant le befoin , tant pour empêcher la géné ration des calculs, que pour les diffoudre , s’il eft poflible , & en faciliter la fortie par les voyes deftinces à cela. Elle eft compofée d’ingrédiens fort bien choifis , & eflentiels. POUDRE pour les Dents. Prenez Pierre ponce, Corail préparé , os de Séche, & crême de Tar= tre , de chaque une once , Iris de Florence deux dragmes ; on pulvérifera l’Iris de Florence à part , & les autres drogues enfemble, on mêlera les ingrédiens pulvérifez , & l'on fera une pou dre pour le befoin. Elle eft propre à nettoyer, à blanchir, à for: tifier les dents, & à les conferver contre la car- rie. Onen prend avec le doigt motiillé de vin, & Fons’en frotte les dents le matin en fe levant, & après le repas : on en peut mettre aufli fur les gencives attaquées du fcorbut pour en adoucir & dérerger l’humeur acre qui décharne & ébran le toutes les dents. Si on veut réduire la poudre enopiate , il ne faut que la mêler avec du fyrop deRofes féches, ou avec du Miel Rofat clarifié. POUDRE purgative. Prenez fix onces de pou- dre déliée de Séné tamifée , trois onces de crême de Tartre tamifée , une once & une dragme de Scammonée préparée & tamifée , & fix dragmes de femence d’Anis bien féche &tamifée, mêlez: toutes ces poudres enfemble. La dofe eft d’une demi-dragme pour les en. fans , une dragme pour les grandes perfonnes, & une dragme & demie pour les perfonnes robuf- tes & difhciles à émouvoir. On la prend en bol dans du pain à chanter, ou dans la pulpe d’une Pomme cuire le matin à jeun, & deux ou trois Note 92 pOU heures après la prife on donne un boüillof ; comme quand on a pris une médecine ordi- naire. Remarquez que lorfqu'on veut purger les fé- rofirez, on compole la dofe qu’on prend de moi- ric de certe poudre purgative , & de moitié de poudre de Jalap: POUDRE fernutaroire, Prenez feüilles féches deBétoine, de Marjolaine , de Sauge , de fleurs de Muguet , de Stoechas, de racine d'Iris de Florence , de chaque demi-once ,Pyrethre, EL Jébore blanc, & Tabac, de chaque deux drag- mes ; écorce d'Orarge féche une dragme; on pulvérifera groffiérement toutes les drogues en- femble ,.& on gardera la poudre pour le befoin. Elle excite l'érernuement fans grande violen- ce, & elle fortifie le cerveau. On s’en fert dans l’épilepfie ; apopléxie , léthargie , paralyle , ë&c autres maladies du cerveau provenantes d’hu- meurs pituiteues , grofhiéres ; on lafpire par le nez, ouen foufle dans les narines avec un cha- lumeau à ceux qui ne font pas en état de l’af- pirer. POULE , [ Gallina ] voyez Coa.,pag- 110: POULIOT [ Pulegium ] eft une plante odo- ‘rante dont il y à deux efpeces , une à feüil- 2 les prefque rondes , & l'autre à feüilles ob- longues & étroites appellée en Lacin Pulegium cervinum aucuflifolium , qui eft plus rare que l’au- tre, & moins en ufage. Le Pouliot croit dans les lieux cultivez & inculres , humides & cham- pêtres. Il eft chaud & defficeatif , d’une faveur un peu acre & amére , de parties ténuës , atté- fuant ,incifif apéritif, réfolutif ; il convientau foye & au poumon, 1 difipe la naufée & les trenchées PE TE \ POU 593 trenchces, pouffe la gravelle & l'urine, remédie à la jaunifle & à l’hydropifie Dû avec vin blanc. Pour la toux opiniâtre & les rhumes invétérez il en faut prendre à la maniére du Thé , fçavoir une pincée quand il eft fec, où une petite poi- gnée quand il eft récent dans un demi feptier d’eau. Une cuillerée du fuc de Pouliot eft admis rable avec un peu de Sucre candi,felon M. Boyle, contre la toux convulfive des enfans, POUR PIER [ Portulaca ] eft une plante po. tagére dont il ya deux efpeces , une cultivée dans les jardins , & l’autre fauvage. Le Pourpier cul- tive eft le plus en ufage; on employe dans la Médecine fa tige tendre, fes feüilles ; fa graine. 1l eft rafraichiffanc, defficcatif , aftringenc , il nourritpeu ,& tuë les vers. Son principal eAe eft d’éteindre l’ardeur de la bile ; il eft par con- féquent fouverain dans les févres putrides , ma- lignes, dans l’ardeur d'urine , le fcorbut, & le feu de la févre ; il adoucit les acretez de la poi- sine, & purifie le fang. Le fuc de Pourpier con- vient dans l’ardeur d'urine & la ftrangurie, & même dans le Soda, ou ébulition qui fe fait dans l'eftomac avec ardeur & douleur, parce que tou- tes ces maladies procédent de l’acide vicié , que ce fuc tempére & corrige doucement : le fyrop a les mêmes vertus. Les feüilles mâchées fonc bonnes contre l’agacement des dents en abfor. bant l'acide. Les mêmes feüilles pilées avec du fel , puis arrofées de vinaigre , & appliquées en forme de cataplafme à la plante des pieds dans les fiévres ardentes diminüent confidérablement Ja chaleur & la douleur de rête. Le Pourpier en forme de fuc, de fyrop , ou de looch eft finçu- lier contre le erachement de fang , particuliére- Pp 94 pOU ent contre celui qui vient du poumon. Que fi le fang fort des dents, ou des gencives ,du palais, ou de la gorge, ce qui ef aflez ordinaire dans le fcorbut, le Pourpier mâché & avalé peu à peu guérira cette hémorragie. L'eau diftillée de Pour- pier donnée depuis deux jufqu’à quatre onces eft un reméde éprouvé dans les pertes de fang des femmes , &au crachement de fang ,comme auffi our faire mourir les vers des enfans , & arrêter la dyffenterie, ce que fait auf le fuc de la mé- me plante , ou fa décoétion, Une feüille de Pour- pier mife fur la langue appaife la foif. Le cata- lafine fait de Pourpier & de farine d'Orge ap- pliqué fur le foye & fur les flancs eft miraculeux contre les fiévres ardentes. Pilé & appliqué fur le front il fait repofer le malade. Pour faire dif- paroître les verruës , iln’y a qu’à les frorter fré- quemment avec des feüilles de Pourpier. La fe- mence de Pourpier donnée aux enfans à la quan- tiré d’une demi-dragme dans du lait les délivre des vers des inteftins : on augmente là dofe pour fes adultes. POUX [ Pedicnli ] font des infeétes qui fe trouvent fur les hommes , principalement fur ceux qui font mal propres. Les remédes qu'on employe pour les faire mourir font les femences de Staphifagre appellée Herbe aux poux, & celles de Pied d’Alloüerte , le Soufre , les racines de Patience & d’Aunée , le Tabac , le Verd degris,, le Mercure , &c. S'ils incommodent les hommes d'un côté , ils lui font utiles d’un autre, car ils font apéritifs & fébrifuges ; on s’en fert pour lever les obftructions. Pour la fiévre quarte on en fait avaler cinq ou fix , ou plus ou moins fuivant leur groffeur , à l'entrée de laccès. PRE PRI s9$ Âvalez au nombre de huit ou neuf tout vifs ils guériflent la jaunifle : ce remede familier aux payfans eft éprouvé & confirmé par Zacutus Luftanus. On met des Poux vifs dans le conduit dela verge, aufli-bien que des Punaifes, pout faire piffer dansles retentions d'urine. PRESLE , ou QuEuE DE CHEVAL | Egquife- tum , five Cauda equina | eftune plante qui ref. femble à la queuë d’un cheval. Il y ena de plu- fieurs efpeces. IL s’en trouve dans les marais, dans les bois, dans les champs, dans les prez ; toutes ces efpeces ont à peu près les mêmes pro- priétez; celle des prez eft pourtant la plus en ufage. La Prêle eft rafraïchiffante , vulnéraire , defliccative, incraflante, aftringente , & ufitée dans les hémorragies, dans l’éxulcération & la bleffure des reins, de la veffie & des inteftins. Elle convient à tous les flux d’humeurs ou de fang , par les hémorroïdes, par lenez , par les reins , & lesautres parties. Sa décotion a beau- coup d’aftriétion, & remédie sûrement au cra- chement de fang qui regorge dans le poumon par éruption, ou par l’ouverture de quelque ra- meau. Le fuc donné à la quantité de déux ou trois onces eft bon aux dyffenteries , au piffe- ment de fans , & aux defcentes ; il eft bon exté- rieurement pour les ulcéres_& pour les playes. Cette plante entre dans les portions vulnéraires pour les playes ou ulcéres des parties internes , & dans les onguens vulnéraires. PRIME-VE'RE ; ou HERBE DE LA PARA- LYSIE | Primula veris, five Herba parelyfis ] eft une plante baffle qui porte des fleurs jaunes dès le commencement du Printems, d’où elle a pris fon nom de Prime-vére. Elle croît dans les Ppi) 596 PRUÜ champs , dans les prez, dans les bois. Cette lance eft plus defficcative que chaude, d’une Eur entre l’acre & l’amére ,aftriétive & ano- dine. Son principal ufage eft dans les affe&ions de la tête , l’apopléxie , la paralyhe ; pour cet effet on peut ufer des fleurs à lamaniére du Thé, de leur conferve, ou de l’eau diftillée. L'huile d'Olive dans laquelle on a fait infufer les fleurs au foleil dans une bouteille de verre double bien bouchée pendant fix femaines eft bonne contre toutes contufions ou meurtriflures , playes mali- lignes , douleurs ou points aux épaules, aux cui£- {es ,ou ailleurs en maniére de lafitudes , para- lyfie commençante , inflammations & enflures ‘aux membres bleffez, & oùilyaplaye; on en frotte Loir & matin la partie malade avec la main pour la faire pénétrer , & on applique def- {us de la vefie de Porc, ou du vieux papier froiffé entre les mains pour l’amollir. Les feüilles & les racines font apéritives &c vulnéraires. Bar- tholin affüre avoir guéri un paralytique du côté gauche en lui faifant ufer de l’eau de vie de Fro- ment dans laquelle on avoit fait botllir la Pri- me-vére. La racine prife en poudre eft bonne contre les vers, & en décoétion pour déboucher Les reins & la veflie, & faire fortir le gravier. Le fuc de cetre plante mis fur les articles guérit Les douleurs de la goutte, & les tumeurs qui s’en- fuivent des piquûres des bôres venimeules. Tou- te la plante broyée & appliquée guérit les ble [= fures. Le vinaigre dans quoiona mis infufer fes racines attiré par le nez en forme d’errhine gué- ritle mal dedents. PRUNIER FRANC, OU CULTIVE ] Pruus fativa , five horsenfis | eft un grand arbre fort PRU 597 commun dans les vergers , dont il y a diverfes efpeces. Le fruit s’appelle en François Prune, & en Latin Prumum. Les Prunes de Damas noir font celles dont on fe fert en Médecine ; on les appelle ainfi , parce que les premiéres nous ont été apportées de Damas Ville capitale de Syrie; elles mûriflent vers lAutomne ; elles doivent être choifies aflez groffes , bien nour- ries , mûres , nouvellement cueillies, d’un goûc & d’une odeur agréable. On fait fécher au four une g rande quantité de ces Prunes dans la Touraine , & vers Bordeaux , & on les diftribue en Hyver par toute la France, c'eft ce qu'on appelle Petits Pruneaux. XL faut les choifir nou- veaux , charnus , moëlleux, mollets , de bon goût. Les Prunes fontrafraîchiffantes & humec- tantes étant fraîches ; & mangées cruës elles ramolliffent le ventre , mais elles fe corrompent facilement , & ne font pas bonnes au deffert, fur tout fi on en mange beaucoup. On doit s’abfte- nir des blanches , parcequ'il n’ya point de fruit d'Automne qui donne plûtôt la diarrhée & la dyffenterie. Les Prunes de Damas fontles moins nuifibles ; elles ouvrent le ventre, corrigent l’a- crimonie des humeurs , humectent la langue , & éteignent la foif. On a coùûtume de faire cuire des Pruneaux avec du Séné enfermé dans un noüet de linge, pour avoir un laxatif domefti- que qui fe prend par précaution, Les Pruneaux laxatifs fe préparent de diverfes maniéres; la meilleure eft celle de Timæus que voici. Prenez quatre onces de Prunes de Damas entiéres , fai- ces-les cuire dans de l’eau fimple, prenez trois quarterons de cetre décoétion, deux onces de Séné mondé, deux dragmes de crêémede Tartre, Ppij 493 PRÜ & une dragme & demie de Canelle ; laiffez in- fufer le tout duränt la nuit, faites-le boüillir Le matin , & l’exprimez une fois ou deux ; verfez vôtre expreffion fur les Prunes , & gardez le tout dans un vailleau qui ait l'ouverture large , afin que l'humidité s’évapore infenfiblement.. La dofe eft de cinq à dix ou douze Prunes. Les Prunes confites de Burferus fe préparent ainfi. Prenez une once de Séné , demi-once d’Anis ; des fleurs cordiales , de chaque une dragme , &c douze onces d’eau de fontaine , laiflez infufer le tout, & mettez boüillir vos Prunes dans l'infu- fion jufqu'a ce qu'elles foient boufhes , après quoi verfez la liqueur par inclination pour fepe- rer la décoétion d’avec les Prunes , faites-y dif- foudre trois ou quatre onces de Manne pour confire vos Prunes. Elles purgent doucement la bile & la mélancholie ; & ceux qui n'aiment point les clyftéres peuvent en prendre depuis trois jufqu’a fix une heure avant le repas. Voici encore une autre préparation de Pruneaux pur- gatifs inventée par Bauderon. Prenez Polypode de Chefne concaflé trois onces , femence d’Anis demi-once , Séné mondé trois onces, Girofles entiers huit en nombre, Pruneaux de Damas noirs & doux , & Manne de Calabre , de chaque huit onces ; il faut premiérement faire boüilir médiocrement dans trois demi-feptiers d’eau le: Polypode concaifé avec l’Anis , puis le Séné au- quel il fuffira de donner un boüillon avec les Gi- rofles entiers, couvrir le pot, & laiffer infufer le tout pendant quelques heures , puis lexpri- mer, La colature pour toute clarification fera pate deux outrois fois fur le blanchet , & cuite avec les Pruneaux & la Manne en confiftence de PRU s99 {yrop cuit ,afin qu'il fe puifle garder fans fe moi- fir. Pour empécher quele fyrop ne fe candiffe, il faut mettre quatre onces de Manne & quatre ons ces de Sucre. Ce reméde eft bon pour les per. fonnes âgées, délicates, & faciles à émouvoir, parce qu'il purge doucement , & fans violence. La dofe commune du fyrop fera de trois ou qua tre cuillerées , & fix ou huit Prunes le matin {eu lement , fans qu'on foit obligé de garder la chambre. La pulpe des Prunes en forme d’élec. tuaire de la maniére qui fuiteft encore fort com- mode pour lâcher le ventre. Prenez pulpe de Raifins pales , de Pruneaux ,de Tamarins , de Sebeftes, de Caffe , de chaque une once, Ca- nelle en poudre trois dragmes , mêlez le tout pour un éleétuaire bon dans la conftipation & le mal de ventre, On trouve fur toutes les efpeces de Pruniers une gomme blanche , luifante , tranfparante, que les Marchands mêlent fouvent parmi la Gomme Arabique à qui elle reffemble beaucoup en couleur & en vertus. Elle eft pro- pre pour la pierre , pour la colique néphrétique, pour humecter la poitrine, pour exciter le cra- chat étant prife en poudre ouen mucilage. PRUNIER sAuvAGE,ouPRUNELLIER | Pru- aus [ylueftris , five Acacia Germanica O fficinarum eft un petit arbriffeau épineux qui croît commu- nément dans les hayes, dans les champs , aux lieux incultes, & qui porte des petites Prunes groffes comme de gros grains de Raifin, prefque rondes ou ovales , de couleur noire tirant fur le bleu : on les appelle Prunelles ; elles font d’un goût ftyptique & acre. Son bois , fes feüilles 8 fon fruit font fort aftringens , propres pour la dyfenterie, & pour les autres cours de ventre. Ppüij Nota, Acacia noffras, five Germant- Ce 600 PRÛ La poudre du fruitentier cueilli étant quafñ mûr, & defféché comme les Pruneaux, prife à la dofe d’une dragme dans un verre de vin blanc fait for- tir promtement l'urine retenue & la gravelle. On fait des gargarifmes avec les feüilles les plus tendres pour calmer les douleurs des dents. Les fleurs fraîchement cueillies & cuites , ou mifes infufer dans du petit lait, ou dans du lait don- nencun excellent purgatif pour toutes les hu- meurs féreufes, & les eaux des hydropiques , pour Le fcorbut à quoi le lait & le petit lait fonc très falutaires, pour la gale de la cête & du corps, & pour toutes maladies féreufes. Le fyrop qu’on prépare avec les fleurs récentes perd fa faculté purgative quandil eft vieux. On prépare un vin qui fe tire des fruits lorfqu'ils font mûrs & deffé- chez. On pile les Prunelles , on les met enfuite en petites males pour les faire fécher au four, après quoi on les met infufer, Ce vin eft utile à tous les flux de fang & à la dyffenterie. Le demi vin fe prépareavec les Prunelles & de l’eau. On écrafe les Prunelles , on en tire le fuc par ex- preflion , & l’on fait épaiflir ce fuc fur un petit feu jufqu’à ce qu’il foit dur comme du fuc de Ré- glifle : c’eft un Extrait qu'on appelle Acacia no[- tras où Acacia Grrmanica : on le fubftituéjau VÉ- ritable Acacia d'Egypte, quand il eft rare. L’4- cacia noftras doit être bien féché , noir, refflem- blant affez au fuc de Régliffe qu'on vend chez les Droguiftes , d’un goût fort aftringent , aigre- let. Il eit propre pour arrêter les hémorragies , les cours de ventre, le vomiffèment, pour réffter au venin. La dofe eft depuis demi fcrupule juf- qu’à une dragme. La mouffe du Prunier fauvage ef (récifique pour les hernies. PUL 60? PULMONAIRE [ Pulmonaria , five Symphy- tum maculofum | eft une plante dont il y a deux efpeces principales , une à larges feüilles , & l’autre à feüilles étroites. La Pulmonaire poufle des feüilles affez femblables à celles de la Bu- glofe , marbrées de taches blanches pour l'ordi- naire, car on en trouve quelquefois qui n’en ont point. Elle croît danses bois , aux lieux ombra- geux & cachez. Les feüilles de la pulmonaire font rafraîchiffantes , defficcatives & agglutina. tives ; elles font ufitées intérieurement dans la phrhifie , le crachementde fang, & autres affec- tions du poumon & de la poitrine : on la nomme fouvent Confoude , à caufe de fa vertu à confo- lider : on l’employe dans lérofion & lulcére du poumon en forme de tifane avec le Miel blanc, ainfi que dans le crachement de fang : on l’em- ploye aufli dans les boüillons dans les mêmes maladies , aufli-bien qu’en fyrop. Elle convient extérieurement aux playes , tant pour en arrêter l'hémorragie , que pour les guérir. PULMONAIRE pe CHesne, où ME’PATI- QUE DES Bo1S | Pulmonaria arborea , five Lichcn arboreus | eft une efpece de mouffe qui s’attache fur les troncs des Heftres , ou des Chefnes , & quelquefois fur les pierres mouffeufes dans les bois ; celle de Chefne eft la plus ufitée en Méde- cine. Elle eft rafraîchiffante & defficcative, & utile dans les affetions des poumons , principa- lement dans l’éxulcération, la phthifie, la toux & l’afthme, dans le flux de ventre & dela ma- trice ; elle eft vulnéraire , aftringente , elle arrè- ce les hémorragies étant prife en décotion avec de l’eau & dumiel , & appliquée fur les playes. On s'en {ert auffi à La maniére du Thé ; on en Choix. Mertus. 602 PUN PYR met une petite poignée fur une chopine d'eau boüillante avec du Sucre. PUNAISE [ Cimex ] eft un infeéte large, plat, rouge , & d’une puanteur fort incommode : il naît dans les bois de lits, dans les vieilles foli- yves des maifons , principalement aux lieux fecs. Les Modernes fe fervent des Punaifes pour les introduire vives dans le conduit de l’urine pour la faire fortir quandelle eft fapprimée : Diofco- ride les y mer mortes en poudre. Schroderditen avoir vû donner au nombre de trois pilées avec fuccès pour faire fortir l’arriere-faix & le fœ- tus. Diofcoride affüre que fept Punaifes de lit, avalées à l'entrée de l'accès, fontun grand remé- de contre les fiévres quartes. L’odeur des Punai- {es fait revenir les femmes dela fufocation de matrice. n PYRETHRE , ouRACINE SALIVAIRE [ Py- rethrum ] eftune racine qu'on nous apporte féche des Pays Etrangers. Nous en voyons de deux ef- peces ; la premiére, & la meilleure eft en mor- ceaux longs & gros environ comme le petit doigr,ronds, ridez, de couleur grifâtreen dehors, blanchätre en dedans, garnie de quelques petits fibres, d’un goût fort acre. Elle naît à Tunis d’où les Marchands la font venir: la plante qu'elle porte eft appellée Pyrethrum flore bellidis, five Pyrethrum, Officinarum. La feconde efpece eft plus menuë que la précédente : quelques-uns l'appellent Pyréthre fauvage; ellea moins de force que la premiére. La racine de Pyrêthre eft chau- de & defficcative , atténüante ,incifive & {udo- rifique. Son ufage interne, quoique fafe , eft contre les phlegmes groffiers du corps, & fpe- cialement du poumon qu'elle atténuc & purge L] PYR 603 par les urines : elle convient extérieurement dans la douleur de dents de caufe froide , & dans la paralyfe de la langue en forme de mafticatoire pour exciter le crachat ; elle entre dans les com- pofñtions de poudres fternutoires. PYROLE | Pyrola ] eftune petite plante verte en tout tems, dont les feüilles font rondes & approchantes de celles du Poirier , d’où onluia donné ce nom. Elle croît dans les lieux humides & ombrageux des forêts. On fe fert en Méde- cine de fes feüilles qui font fortaftringentes, vul- néraires , Liane defficcatiues, confo- lidantes , propres pour les cours de ventre, pour les hémorragies, pour les inflammations de la poitrine étant prifes en infufion à la maniére du Thé, ou en poudre ; elles conviennent égale ment aux playes internes & externes ; elles en- trent dans les décoctions & les effences vulné- taires pour confolider les playes des inteftins. Staricius recommande la décoction des feiilles de Pyrole dans du vin dans les playes confidéra- rables ; il en faut boire durant plufieurs jours , & il affüre qu’elle fait fortir les os , les morceaux de bois, & tout ce qu'il ya de corps étrangers qui embaraflent fouvent les Chirurgiens. On joint fouvent la Pyrole aux autres plantes vul- néraires , telles que la Pervenche , la Sanicle, la Verge d’or, la Véronique, la Bugle, dont on fait des décoctions excellentes dans de l’eau où dans du vin pour prendre intérieurement , & pour bafliner les playes & les ulcéres, ETS 60 "ip 604 QUI ÆRSSAUINQUINA [ Correx Peruvianus, five SU Abo febrifuga Peruviana ] eft l'écor- ce d’un arbre appellé Kirakina qui LS S È s) : RSS croit au Perou dans la Province de Quitro fur des montagnes, proche de la Ville de Loxa : Il eft à peu près grand comme un Ceri- fier. 11 y a deux efpeces de Quinquina , un cul- tivé, & l’autre fauvage. Le cultivé eft de beau- coup préférable à l’autre. Les Efpagnols l’appel- lenc Palo de Calenturas , c'eft-à-dire , le Bois des Choix, fiévres. Le bon Quinquina eft compacte , de cou- Noîfñe Vertus. leur rougeñtre, amer au goût. Onle falffie fort {ouvent ; c’eft pourquoi il eft à propos de ne le oint acheter en poudre , à moins qu'on ne foit ie affûré de la probité du Marchand. Cette écorce eft chaude & defficcative , elle ouvre, diffipe, atténué, réfout , fortifie , empêche la putréfaétion , & tuë les vers infufée dans du vin. Son principal ufage eft dans les fievres intermit- tentes où elle manque rarement de réüflir. Elle opére, dit Ettmuller , en précipitant le levain de la fiévre, & enmodérant fon effervefcence par la füeur, ou par les urines. La dofe eft d’une dragme en poudre déliée infufée pendant quel- ques heures dans du vin, ou dans de l’eau de Chardon benit , de Fumeterre , ou autre eau 15 brifuge , avalant le tout un peu devant l’accès ; mais la rechute eft à craindre , à moins qu'on ne fafle précéder les remédes généraux, fur tout la pursation, M. Boyle affâre dans fa Philofophie Expérimentale qu'il a ouéri plufieurs fiévres QUI 60$ quartes de fix mois avec une ou deux prifes d'une dragme de Quinquina immédiatement avant l’accès ; ce qui eft confirmé par M. Du Bé dans fon Médecin des Pauvres , à l’article des fiévres, ou ildit qu'il faut commencer la guéri- fon de la fiévre quarte par une lévére faignée , & par une petite purgation , & donner à l'accès qui fuivra cette purgation durant fon commence ment un gros de poudre de Quinquina qui aura infufé toute la nuit dans un verre de vin clairer, en remiiant la poudre avant que de l’avaleravec le vin, réïtérer , fi la fiévre reviént ; & quand même elle ne viendroitpas , le prendre deux fois aux jours qu'elle devroit revenir pour affürer la guérifon , ce qu'il affüre avoir éprou- vé avec faccès fur lui-méme en une fiévre quarte dont il fut atraqué à l’âge de foixante- .dix-neufans , & qu'ii regardoit commeune mef. fagére de la mort. Le même M. Du Bé marque au même endroit les conjon@tures dans lefquel- les il faut s’abftenir de lufage de ce fébrifuge, qu'on y peut voir, & qu'il feroit trop long de rapporter ici, On fait diverfes préparations du Quinquina qu'on pourra voir dans la Chymie de M. Lemery. QUINTEFEUILLE Quinqnefolium , five Pentaphyllum ] eft une plante qui poufle comme le Fraifier pluficurs tiges menuës , ferpentantes, qui pouffent de petites fleurs jaunes, Elle croît dans les champs , aux lieux fablonneux, pier- reux, proche des eaux. La Quintefeiiille eft tem- pérée, aftringente , defliccative & vulnéraire » elle fert principalement aux affections catarreu_ fes , au crachement de fang , à la toux, la jau- nille, l'obftruétion du foye & de la rate, pour Choix. V'erilse 606 RAC arrêter toutes fortes de flux de ventre, des hé: morroïdes , & l'hémorragie du nez. M. Choniel affäre que la racine de cette plante eft un des lus affûrez remédes pour les courside ventre & la dyffentérie, qui luia fouvent réüffi, lors mê- me que PIpecacuanha lui avoit manqué, enla donnant en tifane une once fur trois chopines d'eau réduite à environ une pinte , & que CEETE tifane peut être utilement employée dans le cra- chement de fang , & le Aux immodéré des he- morroïdes & des mois. Cette plante convient & la pierre & x l'éxulcération des reins , felon Schroder , aux hernies , & aux fiévres. Son fuc guérit extérieurement l’inflammation des yeux , & la décoction remédie à la putréfaétion de la bouche , au relâchement des dents, & déterge les ulcéres malins. On affüre que fa racine tenuë dans le poing étanche l’hémorragie du nez ; l’ex- périence en eft facile, & fans danger. R = ACINE seNTANT LES ROSES [ Rhodia : À radix, five Anacamp{eros radice Rofrm a > à (pirante ] eft une efpece d'Orpin, {e- sis) f ÉRÉEN lon M. Tournefort, qui croit fur les Alpes aux lieux ombrageux, & qui eft cultivée dans les jardins des Boraniftes, On nous envoyé fa racine féche qui eft de quelque ufage dans la Médecine. Il faut la choifir récente, bien nour- rie, & féchée à propos, de couleur obfcure, lui- {ante en dehors, blanche en dedans , affez odo- rante quand on la cafe. Elleettréfolutive ,ano- dine , propre pour appaifer les douleurs de tête RAT 607 étant pulvérifée groffiérement , humectée avec un peu de vinaigre Rofat, & appliquée fur le front & fur les temples, ou félon d’autres on la pile dans un mortier avec de l’eau de Verveine & de fleurs de Pefcher , pour appliquer le tout avecun linge en double de la tête en forme de cataplafme ; que fi on apprehende l’éryfipele à la tête , à quoi l'humidité eft contraire , on prend de la poudre de cette racine & de Verveine une once de chaque, pour faupoudrer la partie malade. RAIFORT cuLTive | Raphamus fativus, five Radicula fativa | eft une plante qu’on cultive dansles jardins potagers , &'qu'on retire deterre principalement au Printems pendant qu’elle eft tendre , fucculente , facile à rompre, & bonne à manger. On la connoît à Paris fous le nom de Rave , mais mal à propos , cat ce nom ne con- vient qu'à une efpece de gros Navet qu’on man- ge dans le Limofin & dans l'Auvergne, qui eft rond , large , & plat , appellé en Latin Rapa ou Rapum , dont, nous parlerons ci-après, On ne fe fert guéres en Médecine que de la racine & dela femence du Raïfort, quieft chaud , defficcatif, apéritif , abfterfif, & atténuant. On fe fert de fa racine principalement pour brifer & faire fortir la pierre des reins , pour émouvoir l’urine , pour lever les obftructions du foye & de la rate ; il eft outre cela excellent pour découper les matieres gluantes & mucilagineufes ; & fon fuc tiré par expreffion donné à la quantité de trois ou quatre onces avec demi-once de Miel le matin à jeun trois ou quatre jours de fuite, eft bon dans les maladies des reins & de la veflie caufées par des glaires , ou par du gravier ; & ce même fuc mêlé Not 608 RAI avec un peu de Sucre eft admirable pour net toyer l’eftomac & les poumons , & pour gué- rit la toux & l’afthme qui dépendentde ces ma- tiéres vifqueufes. On applique la racine de Raï- fort écrafée fur la plante des pieds pour les fié- yres malignes , & pour l'hydropifie. La femence du Raifort eft aufi apéritive ; mais fi on la prend feule par la bouche, elle caufe des naufées. Quel- nes Auteurs l’ont placée parmi les vomitifs foibles. La dofe eft depuis demi-dragme jufqu’à deux dragmes. RAIFORT sauvace [ Raphanus rufficanus , five Cochlearia folio cubirali } eft une plante que M. Tournefort a placée entre les efpeces de Corhlearia. Sa racine eft grofle & longue , ram- ante.blanche,d’un goût fort acre &c brülant;ellé croit dans les jardins aux lieux humides. Onrape fa racine pour en affaifonner les viandes ; quel- ques-uns Pappellent la Moutarde des Allemands. On fe fert en Médecine de fa racine qui eft fort apéritive ; chaude & defficcative, incifive, atté- nüante, & a prefque les mêmes vertus que la récédente , mais en un degré plus fort. Elle découpe le tartre mucilagineux , guérit fpécif- quement le {corbut , excite l'urine, chaffe la pierre des reins. Son fuc oufon infuñon dans du Vinaigre bû tiéde avec du Miel, & de l’eau par- deffus , fait vomir, Cette racine pilée , où fon fuc tiré par expreffion étant appliqué efface d’a- bord les contufons ; il faut l’ôter dès qu'il com- mence à piquer. Le Raifort fauvage paile pour un des premiers anti-fcorbutiques qui agit en corrigeant & précipitant l'acide vicié du fcor- but, On infufe la racine coupée par roüelles dans qu vin fule , ouavec la Berle, la Cochlearia, & le RAT 69 Je Creffon d’eau. Ettmuller dit avoir connu un Soldat qui a été guéri par cette infufion , comine aufÎfi une femme hydropique afcitique , & fcor- butique avec l’enflure des pieds & la toux , gué- rie , après les remedes généraux par la racine de Raïfort fauvage infufée dans du vin avec du Creffon d’eau, hachée & pilée dans un mortier fans autre liqueur , la malade büvoit la colature qui purgeoit les eaux par haut & par bas, & continua durant plufeurs jours, ce qui fait voir ue le Raïfort fauvage a une vertu émérique. . RATAFIA [ Aromatites ] eft une forte de boiffon , ou de liqueur forte compoñée avec de l'eau de vie , du Sucre, & quelques autres cho- fes que l’on met dedans , comme Cérifes , Gro: feilles, fleurs d'Orange, noyaux de: Pefches ; d'Abricots , bayes de Geniévre, & autres, Le mot de Rataña eft venu des Indes Orientales, RATAFIA de bayes de Gniérr: On met ins fufer des bayes de Geniévre des plusgroffes & des plus mûres dans de l’eau de vie , on y ajoûte ‘du Sucre pour faire une efpece de Ratafña ou de Jeinture très propre pour réfifter au mauvais ait. | | AUTRE. Prenez une chopine de bonne eau de vie, quatre onces de bayes de Gemiévre mû. tes , demi-oncé de Canelle en petits niorceaux, douze clous dé Girofle , & quatre oncesde Sucre candi que vous:ferez fondre dans! quatre onces d’eau Rofe, les ayant fait boüillir enfemble un boüillon ; merrez-le tout au foleil dans une bou teille de verre double bien bouchée. :; : ? 1l eft bon pour les indigeftions & douleurs d'eftomac. La dofe eft d’une cuillerée ou deux'a jeun. F Q aq 610 RAT RAT AFIA des fix Graines. Il faut prendre uné inte de bonne eau de vie: graines d’Aneth, de Carvi , de Fenoüil , de Carotte, de Coriandre 8 d’Anis, de chaque demi-once ; illes faut bien éplucher , les concaffer dans le mortier, puis les jetter dans une bouteille de verre double avec l’eau de vie , Les mettreinfufer, l'ayant bien bou- chée , au foleil pendant trois femaines , ou da- vantage fi on veut, les remüant tous les jours trois ou quatre fois, n'empliflant pas la bou- teille de peur que la chaleur du foleil ne la fafle caler ; & afin qu'on puiflemieux agiter le tout , on les peut aufli faire infufer fans les mettre au foleil , y employant un peu plus de tems , com- me un mois ou fix femaines ; après cette infu- fon il faut pañfer la liqueur dans un blanchet, où chauffe à hypocras qui n’ait point fervi à d'autre chofe, vous ajoûterez dans la colature une demi: livre de Sucre candi que vous ferez fondre avec un peu d’eau commune en maniére de fyrop , & après vous le mettrez dans vôtre bouteille, que vous boucherez bien. 1l eft très-bon pour l’eftomac , indigeftion, vents & colique. On en peut avaler après le re. as deux cuillerées, ou à jeun, fr on veut,&c pour kb colique dans le befoin. js RAT AFIA pour fe réferver de la colique HG brétique. Prenez bonne Eau de vie, Eau de Frai- fes , Eau de Perfil, de chaque une pinte , bayes de Geniévre broyées une once & demie , Sucre en poudre demi-livre ; mettez le tout dans une bouteille de verre double bien bouchée , expo- {ez-la fixou fept heures au foleil, ou au defaut du foleil dans une étuve , ou lieu chaud, puis pañlez le rout par une chaulle, ou par le papier er RE. Gti gris, & remettez la colature dans une bouteille ct bouchée. Pour vous en fervir vous en prendrez trois cuillerées le matin à jeun, & vous ferez enfuire trois heures fans manger , Continüant toûjours de trois jours l’un ; & ce reméde vous préfervera de la colique néphrétique. RATAFIA purgatf. Prenez une once de Ja lap , demi-once d’Iris de Florence , Canelle en morceaux , & clous de Girofle, de chaque une dragme , & une pinté d'Eau de vie , Mettez in- fufer les quatre drogues dans l’Eau de vie pen- dant dix ou douze jours dans une bouteille de verre bien bouchée , au bout de ce tems paffez le tout par un linge, & mettez une livre de Su- cre en poudre dans la colature, & vous confer- verez la liqueur dans une bouteille bien bouchée pour le beloin. Elle eft bonne pour la bile, pituite , rhuma tifme en prenant tous les mois: Pour l’hÿdro- pifie on en prend de quatre jours en quätre jours, Pour les femmes qui enflent après leurs cou- ches, quand il n’y auroit que deux jours qu’elles feroient accouchées ; on en a vû des effets adimi- rables. Pour toutes fortes de fiévres on la prénd le lendemain de l’iccès. La dofe ordinaire eft de deux onces pouf les grandes perfonnes , & à pro- portion pour les enfans. | RAT & SOURIS [ #u5.& Sorex] font deux animaux à quatre pieds, fort connus , qui fe cien- nent cachez dans fes trous desimurailles, dans les caves, dans les greniers pour éviter les chats leurs crucls ennemis. Le Rat fendu vif & appliqué tire les épines , les pointes des fleches , le venin du Scorpion, & des autres piquûres venimeufes. Les Qa i) 612 RAV Rars & les Souris réduits en cendres &c bôs em échent le piffement involontaire de la nuit:on Le fait aufli cuire pour les faire manger à ceux qui font fujets x l'incontinence d'urine. Les Éphémérides de Leipfic rapportent des guérifons d'incontinence d'urine faites par la poudre de Souris féchées au four , mêlée dans des œufs fri- caffez & mangez. Les vètes de Souris calciniées , & mêlées avec du Miel pour enduire les parties chauves font venir le poil. La fiente de Rat là- che le ventre des petits enfans ; la prife ef: de trois, quatre , cinq ou fix grains qu'on met dans Jeur boüillie. On l’employe aufli en clyftére ou en fuppoñtoire; on s'en fert auffi en liniment contre l’alopécie. Cette fente eft apéritive , & propre pour la pierre, étant prife defféchée 8e réduite en poudre; la dofe eft depuis demi feru- pule jufqu'a une dragme. Elle emporte les con- dylomes , les verrués , les marifques , & les au- tres excroiffances de l’asus ; on la fait cuire dans du vin pour l'appliquer. On s'en fert aufli pour a gratelle diffoute dans du vinaigre , & enduite , & pour faire croire & revenir les cheveux étant pulvérifée & délayée dans de l'efprit de Miel , &. du fuc d'Oignon. RAVE [ Rapa, five Rapum ] ft une plante dont il y a deux efpeces ; l’une appellée male dont la racine eft charnuë , ronde, groffe comme la tête d’un enfant, quelquefois plus grofle quelquefois plus petite ; & l'autre appellée fe- melle qui différe de la premiére en ce que fa a cine eft oblongue & groffe, celle-ci eft eftimée. . À h à in plus délicate au goût que l’autre. L'une & l’autre tiennent beaucoup de la nature du Naveau, &i on les prend indifféremment l’un pour l’autre. RAV 6 On cultive les Raves dans les champs, en terre aflez humide , avec les Choux , en Angleterre, ‘en Limofin, d’où vient qu’on les appelle Raves du Limofin. Leurs racines font d’un grand ufage dans les cuifine$ ; on les mange cuites, mais el- les font venteufes. Le fuc & la décoétion adou- ciflent l’acrimonie de la bile , & läpreté de la trachée artére. Cette décoétion eft bonne pour adoucir la toux & la voix rauque étant édulco: rée avec du Sucre , & bûe le foir en fe couchant: elle eft de plus recommandée comme un reméde domeftique & familier dans le mal hypochon- driaque, & contre les vents qui en dépendent. Elle eft auffi {pécifique , fuivant Gabelchoverus, dans l’ardeur d'urine ou la dyfurie , & dans la retention d'urine, Craton Médecin de trois Em- pereurs avoit coûtume d’ordonner la déco@ion de Rave dans la toux, l’afthme , & les autres affections des poumons qui dépendent de l’acri- monic de la limphe , que la douceur tempérée des Raves & des Naveaux corrigeoit facilement. Les Raves cuites fous la braife appliquées der- riére les oreilles fur les carotides font révulfon, & appaiflent efficacement la douleur des dents. La Rave cuire en eau fimple, & appliquée en forme de caraplafme guérit les engelures. Quel- quesuns creufent une Rave qu'ils rempliflent . dhuileRofat & de Térébenthine , faifant cuire le tout pour en oindre les parties engelées. Le même reméde convient aux fiffures des parties gelées ; mais avant de les oindre, il faut les bai- gner dans de l’eau froide , & les expofer enfuite à la fumée de l’eau boüillante. Voici un emplà- tre éprouvé par Fonfeca contre lagangréne des cngcelures. Prenez une racine de Rave & unc de Qqüi 614 RE G REN Raifort , pilez-les dans un mortier, ajoûtez-y une once de femence de Moutarde, trois drag- mes de Girofles en poudre , & une fufifante quantité d'huile de Lin & de vieille huile de Noix , mêlez le tout pour en faire un emplâtre qui doit étre excellent. La femence de Rave ré- fie aux venins, & fait fortir la rougeole prife depuis demi-dragme jufqu’a une dragme. La Ra- ve a les mêmes vertus que leNaver. RE’GLISSE [ Glycyrrhita , five ue eftune plante aflez connue, principalement fa racine : elle croit aux Pays chauds , dans les bois , dans les lieux fablonneux : on ne fe fert en Médecine que de fa racine; on nous l’apporte €hoix. d'Efpagne. On doit la choifir récente , moyen nement groffe , bien nourrie, rougeâtre en de- hors, d’un beau jaune en dedans , d’un goût Vertus, doux & agréable, La Régliffe eft rempérée entre le chaud & lefraid, humide , pulmonique & né- phrérique ; elle adoucit l’acrimonie des hu- meurs , humeéte la poitrine & les poumons , fa- cilite l’expeétorarion, elle défaltére. Son ufage eft dans la toux , l’enroüement , l’érofion de la veffie , & l’acrimonie de l'urine: on s'en fert en poudre, en infufan & en décoction. Le fuc de Régliffe épaifli a coûtume d'être ordonné dans les affections de la gorge , de la langue & du la+ rinx : onlerient dans la bouche pour le laifler fondre infenfiblement pour mieux corriger l’a- crimonie de la limphe. RENARD [ Yälpes ] eft un animal à quatre ieds , fauvage, fin & rufé, La graiffe de Renard eft émolliente, réfolurive, fortifiante ; enduite elle fert contre les convulfions , les rétraétions de membres, le tremblement , la paralyfie, & REN 61 les autres affeétions des nerfs, la douleur d’o- rcilles , les playes de la tête, & la chauvété ou alopécie. L'huile de Renard par la décoétion de Fanimal dans de l’huile commune a le mémeufa- ge. Le poumon confolide & déterge ; étant def= Péché & brûlé il eft eftimé contre les vices du poumon , fur tout contre les playes & lesulcé- res. Un homme quiavoitles poumons percez , dit Ettmuller, d’une groffe balle de moufquet, crachant le fang & des morceaux de poumon, fut guéri avec le poumon d’un Renard qu’on fit cuire légérement dans une eau appropriée au crachement de fang,aufi-tôt qu’on l’eût arraché, enfuite on Le hacha , & on y ajoûta de la confer- ve de racine de grande Confoude , de fes fleurs, de l’Amidon, & fpécialement de la Sarcocolle dépurée, lavée, & nourrie dans du lait de fem- me, Le looch de poumon de Renard eft recom- mandé contre l’afthmé & la toux ; & la chair de Renard rôtie ou boüillie eft utile à la phthifie. Le foye comme le poumon convient aux maladies du foye & de larate, Le fiel enduit efface l’on- gle des yeux. La rate appliquée remédie à latu- meur & à la dureté dela rate. Le fang de Renard enduit fur la région de la veflie & bû brifele cal- cul arrêté dans la veflie, ou dans le canal : deffé ché & pilé il remédie au calcul des reins & de la veflie ; & bû tout chaud jufqu’à un verre il fait le même effet , & appliqué fur Pabdomen, les aînes , la région du pubis & des reins. Le Renard entier calciné , ou fa chair féulement , eft recom- mandé contre les vices de la poitrine. RENONCULE , ouBaerner | Rrunculus, five Pes corvinne | eft une planté dont ilyaun grand nombre d’efpeces : les unes font cultivées Qq ii} 616 REN dans les jaëdiris, à caufe de la beauté de leurs fleurs ; les autres, qu'on peut nommer /auvagéfs, paiffent fans culture dans les bois , dans les champs , dans les prez, dans les marais, fur les montagnes, fur les rochers. On ne doit jamais fe fervir intérieurement de ces plantes qui font très acres & crès cauftiques. On les employeex= térieurement avec ucilité pour la teigne,pour en- lever le poil, pour confumer les excroiflances de Ja chair, pour les écroüelles , pour les vieux ul- céres. On mêle quelquefois leurs racines dans les Rernutatoires. M. Chomel dit avoir vû des enfans guéris de la teigne par la fimple applica- tion renouvellée deux fois par jour des euilles & des fleurs écrafées d’une efpece de Renoncule qui paroit au commencement du Printems dans les bois , ayant une fleur d'un blanc rougeûtre; & qu’on appelle communément ÆAneémome des bois, parce que fa fleur reffemble affez à celle des Anémones fimples ; aufli Gafpard Bauhin l'appelle en Latin dans fon Pinax -/7emone nemor rofa flore majare ex purpura rubente , vel candido ; & Jean Bauhin l'appelle Remunculus phragmites albus purpureus veraus. _ RENOUE'E, ou Traïnasse [ Polygonim , five Centinadia | eft une plante qui pouile plu- | ficurs petites tiges déliées , rampañtes & cou- chées à terre , d’où elle a pris le nom de Trarnalfe parmile vulgaire: il y en a pluficurs efpeces. Elle croit dans les lieux incultes & arides, & le Jong des chemins. La Renouée eft aftringente, déterfive , rafraîchiffante , defficcative & vulné- raire, Son ufage. interne eft d'arrêter tontes for- tes de flux .fçavoir la diarrhée, la dyflenterié, les pertes de fang des femmes , le vomiflement, RHU 617 l'hémorragie du nez. Elle eft appellée Suguina- ria par les Latins, à caufe qu’elle arrête le fang de quelque partie qu’il coule aufli-tôt qu’elle eft appliquée deflus après avoir été pilée. Prife par dedans elle guérit fpécialementles hernies ; Fal- lope fur tout en a guéri un grand nombre avec la grande Renoüée. On a guéri , dit Ettmuller , une hémorragie du nez rebelleaux plus forts re- médes , en appliquant fous les aflelles de la ma- lade dela Renoüée boüillie dans de l’eau. Le fuc de Renoüée bû dans du gros vin eft éprouvé con- tre le vomifflement de fang , & les pertes de fang des femmes. RHUBARBE pes BOUTIQUES | Rhabarbcrum offcinarum | eft une groffe racine fpongieufe, jaune , qui nous eft apportée féche de Perfe & de la Chine où elle naît. Commeles gros morceaux de Rhubarbe font fort difficiles à bien fécher en dedans, à caufe de leur. épaiffeur qui n’eft pas tran{pirable, & qu'ils font fujets à fe pourrir pendant que le dehors fe féche fort bien, il vaut mieux la choifir en morceaux médiocres , parce qu'ayant été bien féchez , ils fe trouvent ordi- nairement bons par tout. Ils doivent être nou- veaux , moyennement durs & pefans , ayant la furface aflez unie , jaune , mais de couleur de Noix de mufcade rompuë en dedans , rendant une teinture fafranée quand on en metinfuler dans quelque liqueur , d’une odeur un peu ao. matique , d’un goût amer & aftringent. La Rhu- barbe contient deux fortes de fubftances , une faline & huileufe qui eft purgative , l’autre ter- reltre qui eft aftringente. Elle purge doucement la bile jaune , & la piruite vifqueufe & tartareufe qui infefe le ventricule & les premiéres voyes. Choix: €hoiXe Vertus. e:S RHU On la nomme le Cœur du foye , à caufe qu'elle convient fpécifiquement à ce vifcére. Elle gué- it la jaunilfe ; & à caufede fa vertu aftringente on la recommande fort dans la dyflenterie, diar- rhée , & autres dévoyemens. Elle eft propre pour nettoyer & fortifier l’eftomac , pour tüer les vers : on la recommande dans les cachéxies , & le mal hypochondriaque dont elle guérit tous les fymptomes. La partie purgative dela Rhubarbe ne peut s’extraire que par le moyen de l’eau ; l'efprit de vin n'en tire prefque rien ; & la Rhu- barbe en fubftance purge mieux que ne font ni {a ceinture , ni fon extrait , felon les expériences de M. Boulduc, On corrige la Rhubarbe par la troifiéme partie de Canelle , ou de Santal citrin. La dofe eft de demi-dragme à une dragme & demie , & en infufñon jufqu’à demi-once. Elle eft le plus ufité de tous les purgatifs : on peut la donner fans crainte à routes fortes d’âges , mê- me aux petits enfans , & aux femmes grofles. RHUBARBE oes Movxes , ou RHAPON- te [ Rhabarbarum fortè Diofcoridis É Antique= yum , five Rhaponticum ] eftune efpece de Lape- thum étranger qui vient aifément dans nos jar- dins. On fubitituë fa racine à celle de la Rhubar- be de la Chine en doublant la dofe. On doit la choifir récente , légére , la plus haute en couleur, bien conditionnée en dedans , non carriée , d’un goûtun peu amer, vifqueux &c aftringent. Elle ne purge point, mais elle eft très propre pourar- rérer les cours de ventre , & pour fortifier l’efto- mac, Voici comme M. Du Béen parle. Le cours de ventre étant le plus fouvent un bon effet de la nature, on ne doit pas fe hâter de l'arrêter , inais feulement lorfqu’après avoir continué trop RIS 6ig long-tems le malade en eft affoibli ; ce qui arri- vant, on lui donnera fort a propos une infufon de deux gros de nôtre Rhubarbe domeftique faire dans un verre de décoction de Plantain, qu’on peut fortifier d’une douzaine de Rofes pâles , fi c'étoit la faifon ; après quoi fi le cours de ven. tre ne s’arrètoit pas, on pourroit fécher la Rhus barbe infufée , la mertre en poudre , & la faire prendre dans du pain trempé, ou dans un peu de vin, ou de décoétion de Plantain, Si on n’a pas la Rhabaïbe domeftique , on pourra lui fubfti- tüer la racine de l'herbe nommée des Médecins Lepathum acutum , où du vulgaire /4 Parience , la faire fécher , la réduire en poudre , & s’en fer- wir , la donnant depuis demi gros jufqu’à un gros, RIS [ O7: ] eft une plante cultivée aux lieux humides, marècageux dans l'Italie, & en Efpa- gne. On fe fert de fes graines connucs de tout le monde , principalement pour les alimens , & quelquefois en Médecine, On nous les apporte féches du Piedmont, d’Efpagne , & de plufeurs autres endroits. Elles doivent être choifies nou- velles , nettes, bien noutries, dures , blanches, Le Ris eft reftaurant , adouciffant , il épaifit & agglutine les humeurs , ilmodére les cours de ventre, il puriñie le fang. C’eft une nourriture très utile aux perfonnes épuifées par des hémor.. ragies, aux femmes qui ont fouffert des pertes de fang excefives aux pulmoniques, aux heéti- ques ; il adoucit l’acreté du fang , il l'épaiffic, & le tempére. On en fait boüillir une cuillerée dans une pinte d'eau pendant un quart d'heure , on la coule enfuite, & on y ajoûte tres-peu de Sucre pour la boiflon des malades. On peut faire de la boüillie & de fort bon pain avec fa farine, Choix. PETER Sn 610 ROB ROB [ Succus decoëtus & deferatus ] eft un nom qu'on donne aux fucs de fruits dépurez , & cuits jufqu'a la confomption des deux tiers de leur hu- midité, On en fait de Coins, de Müûres , de bayes de Sureau , de Régliffe , &c. ROB de bayes de Sureau. A faut prendre les bayes de Sureau bien mûres, & nettoyées de leurs petites queués, les exprimer par une forte toile , en tirer le fuc , le laiffer raffeoir pendant trois jours , le féparer de fes féces, & le faire boüillir à petit feu dans un vaiffeau de terre ver- niffé jufqu'à ce qu’il foit diminué des deux tiers ; ou qu'il ait une véritable confiftence de Rob ; on le aiffera refroidir, on en féparera l’écume , & on le ferrera pour le befoin. Pour le rendre plus agréable , & mieux en état d’être confervé plus Jong-tems, on y ajoûtera En le cuifant le tiers ou le quart de fon poids de beau Sucre, ou de Miel écumé. 11 eft fort eftimé pour la guérifon des mala- dies du cerveau, & principalement de l’épilepfe & de la paralyfe : il eft auffi fpécifique contre la dyffenterie, & pour ceux qui vomiffent après le repas , aufli-bien' qu'aux aftmatiques pris le matin. On peut le prendre feul à la.cuillier loin des repas , ou le mêler dans les potions , ou dans . diverfes mixtures liquides ou épaiffes. La dofe n’eft pas bien déterminée, mais on peut en pren- dre depuis une demi-cuillerée jufqu’à une cuil- lerée à la fois. ROB de Coins , appellé Syrop de L'Empereur Fer- dinand. Prenez une centaine de Pommes-de Coins mûrs cueillis quelques jours auparavant ; pelez-les , &les rapez jufqu'aucœur ; & lorfque vous commencerez à voir les pierres , vous les ROB 62: jetterez ; mettez repofer deux ou trois jours ce qui aura été rapé, puis vous l’exprimerez dans une toile neuve , forte , lentementau commen- cement, mais fortement à la fin, & par ce moyen vous aurez un fuc aflez clair que vous battrez avec cinq blancs d'œufs pour le clarifier, com- me on fait le Sucre , puis vousle mettrez dans un chaudron fur un-feu de charbon pour le faire boüillir à gros boüillons jufqu’a ce qu'il foit clarifié , enfuite vous le coulerez fans le reffer, & vous mertrez la colature dans une fine fur un peric feu pour boüillir bien peu, ou, point dutout , le laïffant ainfi confommer jufqu’a la confiftence de fyrop, que vous confer- verez dans un por bien bouché pour le befoin, Hne fe conferve bon qu'un an. Ce Rob renferme en racourci les principales vertus qu'on attribue a la chair de Coins: on en prend deux cuillerées le matin deux heures avant de manger , &on {e promene après lorfqu’on le peut. Il cft fort recommandé pour fortifier l’ef- tomac, & pour enarrèter les dévoyemens , & ceux des inteftins ; il excite l'appétit, &ilaideà cuire les alimens, On l’employe heureufement dans les diarrhées , dyffenteries , lienteries, Cho lera morbis, & les hémorragies internes. De plus i] eft bon contre toutes fortes de poifons, contre les maux decœur, contre les vertiges, l’hydro- pifñe & la phthific. Il eft propre contre les fiévres malignes ; mais lorfque l’on en prend pour le poifon , pour la fiévre maligne , ou la pleurefie ,: on en prend quatre ou cinq, & même fix cuil- lerées, & en cetre quantité il fair fort füer. Quant aux autres incommoditez,, il fuffit d’en prendre deux cuillerées, & continüer felon le 62 ROB “I bien qu’on en reffentira , le pouvantat M quitter & reprendre quand on veut, Ce reméde n’aflu- jétiffant point. ROB de Mures comp fé. On aura des Mûres tant domeftiques que fauvages cueillies avant leur parfaite maturité , on les pilera dans un mor- rier de marbre ; onen tirera le fuc qu’on laiffera dépurer un jour ou deux au foleil , puis on le palfera par un blanchet, on en fera cuire de chacun une livre & demie avecune livre & de- mie de Miel, trois onces de Sapa, & une once de Verjus jufqu'a confiftence de Miel, puis on ÿ mêlera Myrrhe & Safran en poudre fubrile, de chaque uñe dragme & demie pour faire un Rob qu’on gardera au befoin. 1! eft propre ins déverger les phlegmes de là poitrine, pour aciliter la refpiration. La dofe ef depuis une dragme jufqu’à demi-once. ROB de AMüres fimple. Après avoir tiré le fuc' des Müûres où domeftiques ou fauvages cucillies avant leur parfaite maturité , & l'avoir dépuré ; comme il a été dit ci-deflus, on en mélera deux parties avec une partie de Micl dans ün plat de terre verniflé, on les fera évaporer par un feu médiocre jufqu’à confiftence de Miel: ce fera le Rob de Müres fimple qu'on gardera dans un pot. Il eft bon pour les indamimations de la gorge, pour les aphthes qui viennent at palais & à la langue. Quelques-uns retranchent le Miel de ce Rob, mais il eft moins agréable. ROB de Noix de Galien. ON ramaffera au mois de Juillet ou d'Août une bonne quantité d'écor- ces de Noix vertes, on les pilera bien dans un mortier, & l’onentirera le fuc, on le dépurera en ROB ROM 613 jui faifant préndre un boüillon , & le paffant par un linge, on mêlera deux parties de ce fuc de Noix avec une partie de Miel écumé, on les fera cuire enfemble par un feu médiocre dans une tecrine verniflée jufqu'a confiftence de Miel, c'eft Le Rob de Noix. Il eft propre pour fortifier l’eftomac, pour fai. re füer, pour réfifter au venin. La dofe eft de. puis une dragme jufqu’a demi-once, Si l’on ne pouvoit pas tirer aifément le fuc des écorces de Noix vertes pilées , on les hu- mectera avec de l’eau de Noix vertes diftillées, ou avec une forte décoction d’autres écorces de Noix. ROB %e Veronique, On tirerale fuc de Véronie que a la maniére ordinaire , on le dépurera en le faifant légérement boüillir , & Le paffant par un blanchet, on en mêlera deux parties avec une partie de Miel ou de Sucre dans une terrine vernillée, & l’on en fera confumer l’humidité par un feu médiocre jufqu'à confiftence de Miel. Ce Rob eft propre pour les ulcéres du pou- mon, pour l'afthme, pour faireutiner, pour pu- _ tifier le fang. La dofe eft depuis trois dragmes jufqu’à une once. | ROMARIN [ Rofmarinus ] eft un arbriffeau ligneux , odorant & aromatique qu'on cultive dans les jardins , & qui conferve fes feüilles pen- dant l’Hyver même ; mais il n’aît fans culture & abondamment dans les Pays chauds & fecs, comme en Efpagne , en Italie, au Languedoc vers Narbonne, On fe fert fouvent dans la Mé- decine des feüilles & des fleurs du Romarin, mais on doit préférer celles qui naillent au Lan- Net 624 RON guedoc 1 celles des Romarins de Paris , parce que la chaleur du climat les rend plus fpiritueu- Les & meilleures. Le Romarin eftchaud & def- ficcatif,incifif, d'une faveur mêlée d’acre & d’a- mer ,aftringent, & un des principaux céphali- ques & utérins. Son principal ufage eft dans ja popléxie, l’épilepüe le vertige , la paralyfie, le carus, & les autres a étions femblables de la tête & du genrenerveux, 1! éclaircitla vüé , cor- rige la puanteur de l'halcine , leve les obftruc- tions du foye & de la rate, il remédie à la jau- nifle , & fortifie le cœur. Sa décoction eft fpéci- fique contre la paralyfe étant bûe , elle excite la füeur : elle eft bonne auffi pour les flueurs blanches des femmes , felon Lindanus. Quel- ques-uns font cette décoction de trois fumples , fçavoir de Mélitfe, de Menthe & de Romarin. Les rémédes tirez du Romarin font encore pro- pres à fortifier le fœtus, & à prévenir l’avorte- ment. On fe fert extérieurement du Romarin pour fortifier les jointures & les nerfs, pour té- fifter à la gangréne , pour réfoudre les humeurs froidés. L'eau de vie tirée par la diftillation du vin dans lequel on aura fait macérer les feuilles & les fleurs du Romarin guérit la gale, dit Ar- naule de Villeneuve dans fon Traité des Vins médecinaux, les cancers & Îles fftules qui ref tent aux autres remédes ; & fi on frotte fouvent les mains ou autres membres paralytiques des herbes & des fleurs infufées dans cette Eau , Of excice la chaleur naturelle, & quelquefois on ucritle malade. RONCE [ ÆRubns vulgaris fruêlu migro ]jeftun arbriffeau dont Îles branches font toutes garnies d'épinés , & qui porte un fruit appellé 41#re de Renarä ROQ 626 Repas, rellemblant à x Mürier , Le caucoup plus petit : il croit dans les Hayes, dans les buiflons, dans les vignobles , le long des chemins. Les feüilles & les fruits de la Roncé avant leur maturité font rafraichiflins, deffic- caufs , & crès-aftringens. Le fruit mür ef tem péré , & moins aftringent, On fe fert des Feüilles dans les gargarifmes pour les infammations de la gorge. Leur décoction eft fpécifique & éprou- vée contre les ulcéres profonds des jambes en la faifant dans du vin, dont on les lave fouvent : elle guérit aufli Pherpes & les aphclies où ulcé- res de la bouche , fuivant Galien. Ces mêmes feüilles vertes pilées & appliquées far les dar tres , contufons , vieilles playes & ulcéres des jambes les guériffent promrément. Le fyrop des fruits de Ronce eft bon dans l’ardeur d'urine. Les racines de la Ronce font apéritives. propres pour la pierre, pour exciter l'urine , pour arrê. ter les cours de ventré, prifes en décotion. ROQUETTE [ Eruca ] eft une plante dontil ÿ a deux efpeces principales, une cultivée 10e l'autre fauvage ; nous parlons ici de [a premiére; Elle a les feüilles plus grandes que celles de la fauvage : on la cultive dans les jardins potagers, où on la feme tous les ans pour la manger en {a- Jade; mais commeelle eft extremément chaude, on la mêle avec la Laituë , afin qu'elle la tem- pére. La femencè de Roquette a une faveur ap- prochante de celle de la Moutarde ; & le {el 1 acre volatile dont elle eft doüce lui donnele pre- mier rang parmi les femences anti-fcorbuti_ ques , lefquelles peuvent entrer en Hyver dans Jes médicamens propres au fcorbut à la place dés feüilles qui manquent dans cette faifon, C'eftua Rrt 616 ROS bon reméde, fur tout aux vicillards , pour fe préferver de l’apopléxie de prendre fouvent le matin à jeun de la femence de Roquette mêlée avec celle de Cumin, La racine de Roquette mie fur les playes attire les os détachez , & en mafti- catoire elle tire beaucoup de pituite, ROSIER [ Rofa ] eft un atbriffeau dont la fleur eft appellée en François Ro/e , & en Latin Rofa auffi-bien que la plante qui la porte, Cet arbriffeau eft franc ou fauvage ; nous avons parlé ci_-devant de ce dernier fous le nom d’Egleniter. Nous allons parler ici de la Rofe franche qu’on cultive dans les jardins. 11 y ena beaucoup d’ef- eces différentes : celles qu’on employe dans la Médecine font les Rofes päles appellées en La- tin Rofæpillide , [en incarnete ; les Rofes muf eates appellées en Latin Rofe mufcate E dama[- cene ; les Rofes blanches communes appellées en Latin Rofe fative albe , feu Rofe albe vulgas yes majores ; & les Rofes rouges , ou de Provins, appellées en Latin Rofæ rubre , feu Rofe Provin- ciales. Les Rofes pâles, qu'on doit choifir les plus fimples , & les moins garnies de feüilles , font purgatives, elles atténüent & délayent la pituite du cerveau, elles purifient le fang , elles purgent principalement l'humeur bilieufe & les férofitez ; elles font plus purgatives quand elles ont été cueillies le matin avec la rofée. Les Ro- fes mufcates font de petites Rofes fimples blan- ches qui n'éclofent ordinairement qu'en Au- tomne ; elles ontune odeur mufquée fort douce & fort agréable. Les meilleures & les plus pur- gatives font celles qui croiflent dans les Pays chauds, comme au Languedoc ,en Provence, Trois ou quatre de ces Rofes mufcates des Pays ROS \ 617 chauds étant prifes en conferve ou en infuñon purgent vigoureufement , & quelquefois jufe qu'au fang: celles de Paris ne purgent pas fi fort, mais elles font plus purgatives que les Rofes pà- les. On en fait infufer une ou deux pincées dans un boüillon au Veau pour fe purger , ou bienon mêle dans le potage une dragme de ces Rofes fe chées & réduites en poudre. Les Rofes blanches communes font grandes , belles , odorantes , un peu laxatives & déterfives, mais on ne les em- ploye que dans les diftillations. Les Rofes rou- ges , ou de Provins ont une belle couleur rouge foncée 8 veloutée , mais peu d’odeur : on les cueille en bouton lorfqu’elles font prêtes à s’épa- noüir , afin de confervermieux leur couleur & Jeur vertu. On les choilit hautes en couleur ; cel- les qui croiflent aux environs de Provins font les plus Belles & les plus eftimées. Les Rofes rouges font employées pour la Conferve de Rofes : on en fait auffi fécher au foleil une grande quantité our les garder, parce qu’elles entrent dans Don de compoftions. Elles doivent être choifies récentes , hautes en couleur , d’un rouge brun velouté, bien féchées , ayant affez d’odeur. Il faut avoir foin de les tenir enfermées & pre fées dans des boëtes en un lieu fec , afin qu’elles confervent leur couleur , leur odeur & leur vertu. Elles font aftringentes , déterfives, pro pres pour fortifier l’eftomac, pour arrêter le vo miflement , les cours de ventre , les hémorra- gies étant prifes intérieurement. On lesemplove au exrérieurement pour les contufions à la ète, & ailleurs après des coups & des chutes, pour les diflocations , pour les entorfes des picds ou des mains, pour les meurtriflures , pour fortifier Les Rrij XKofa. 628 RQS RUE jointures & les nerfs, Onles applique en fomerta ration boüillies dans du gros vin, ou bien onles mêle dans des cérars , dans des onguens , dans des emplâtres réduites en poudre, On doit ob- ferver de cueillir toutes les Rofes au matin avant ue le foleil ait pallé deffus , parce qu’alors leurs Shane effenciclles font comme concentrées par la fraicheur de la nuit, au lieu que le foleil y ayant pañté ,ils’en diffipe une partie, ROSSOLIS purgatif. Vrenez deux dragmes de Scammonée , huit onces de Sucre candi, & une livre de bonne Eau de vie ; ayant mis le tout dans une bafline, vous y mettrez le feu , & vous remiücrez toûjours jufqu'à ce qu'il s’éteigne, en- faire vous coulerez la liqueur par un linge. Il en faut prendre une once chaque fois , &c continüerjufqu'a ce qu'on (e trouve affez purgé. AUTRE. Prenez une once de Turbith , une once de Jalap , une dragme de Scammonée en poudre , deux onces de Sucre blanc, & unecho- pine d'Eau de vie rectifiée , mettez le tout dans une bouteille de verre double bien bouchce our infufer au foleil pendant quelques jours. La dofe eft depuis deux cuillerées jufqu'à trois. CeRoffolis eft fort commode pour les per- fonnes délicates , fur tout pour celles qui ont de laverfion pour les remédes. Quand on s’en veut fervir, on verfe doucement par inclination de crainte que le marc ne tombe ; où pour mieux faire on palle par un linge ce qu’il en faut pour la prife. RUE [ Rura ] eft une plante dont il y a deux cfpeces générales, une domeftique dont nous al- lons parler ici, & l’autre fauvage. La domelfti- que croit dansles jardins ;, aux lieux fecs expofez RUE 629 au foleil : toute la plante a une odeur fort défa- gréable , & un goût acre & amer. Les Ruës fau vages croifflent dans les Pays chauds , comme au Languedoc , en Provence , aux lieux rudes, pierreux , montagneux. La Ruë de jardin eft chaude & defliccative , incifive , atténuante , digeftive, difcuflive , aléxipharmaque & ner- vine. Son principal ufage eft contre Pépilepfe, la pefte & les maladies malignes, tant comme préfervative que curative. Pour chaffer le venin, aiguifer la vüe, corriger la foiblefle de l’efto- mac , difliper la colique venteufe, & remédier à la moifure des ferpens & des chiens enragez en certe forte, On pile de la Rue avec un peu de vinaigre & du fel ; & ayant fait avaler trois ou quatre onces du fuc exprimé de ce mélange , on applique le marc fur la morfure , ce que M. le Long Médecin aflure, dans fon Commentaire fur l'Ecole de Salerne , avoir vû pratiquer avec fuccès. Les feüilles de Ruë appliquées fur les deux pouls empêchent l’yvrefle , & leur décoc- tion dans du vin eft un reméde éprouvé contre la carrie des dents, & le fcorbut des gencives ; on en rinffe fa bouche pour corriger la falive vitiée, En faifant boüillir une chemife dans une décoc- tion deRuc & d’eau , ilne s’y engendrera point de poux. Le vinaigre de Ruë eft un des antidotes les plusufirez dans la pefte, ainfi que la Ruë en fubftance mangée crue le matin à jeun , ou infu- fée dans du vinaigre ; d’autres pour le même fujet fe fervent de quatre ou cinq feüilles de Rue qu’ils prennent à jeun chaque matin avee une Figue , & un peu de bonne Thériaque. RUE De MURAILLE | Ruta muraria , five Sal- via Visa ] eft une petite plante toûjours verte R riij 6,90 SAB qui tient rang entre les cinq Capillaires ; on l'ap- pelle ainf , à caufc qu’elle porte des feuilles affez femblables à celles de la Ruë de jardin , mais beaucoup plus petites, & qu’elle croit dans Jes murailles entre les pierres , proche des eaux, & à l'ombre. Elle eft tempérée, defliccative , digeftive, difeuflive, & propre à découper la matière vartareule & mucilagineule des pou- mons ; elle fert principalement à la toux , à l'afthme , à la jauniffe , à la pleuréfie , aux dou leurs des reins & de la veflie, à pouffer les uri- nes & la gravelle des reins. Matthiole affure que Ja poudre de la Ruë de muraille prife durant qua- rante jours guérit parfaitement les éefcentes des enfans ; elle eft fpécifique contrele fcorbut.M. Chomel affure que l’infufñon ou le fyrop de cette plante eft un excellent reméde pour les pulmoniques dont il a vû dé très bons effets , & qu'il a fait vuider un vomica où abfcès dans la poitrine à une femme mal ouérie d'une pleuré fie, en lui faifant ufer pour boiflon ordinaire d'une tifane faite avec une poignée de Rue de muraille fur une pinte d’eau boüillie demi quart d'heure , y ajoütant deux onces de Sucre après avoir pallée. RE VS de OU à AABINE , ou Savinrer [ Shine ] eft in arbriffeau à feüilles de Tamaris, 25] ou à feüilles de Cyprès : onculrive le SAS premier dans les jardins qui eft Le plus Le fecond croît fur les montagnes, dans les bois, & aux autres lieux inculres. On fe fert SAF 631 en Médecine des feüilles de la Sabine qui font chaudes & defliccarives , de parties ténues , in- cifives , atténuantes, difcuflives. Son ufage prin- cipal eft d’exciter puiffamment les mois , poufler les urines , & à remédier à l’afthme. Son ufage externe eft contre les ulcéres rampans , invété- rez & incurables en forme de lotion, parce qu’elle attire les vers , & les autres chofes invi- fibles qui en rendent la guérifon diffcle, La même décoction dans du vinavec la Nicotiane {ert à purifier les ulcéres fiftuleux & chancreux; elle guérit la gale de la tête des petits enfans ap- pliquée en poudre avec de la crême en forme de liniment , & pour cfacer les taches du vifage, & diffiper les défluxions en forme de parfum. SAFRAN ![ Crocus ] eft une plante bulbeufe qui porte des fleurs purpurines dès le commen- cement de l’Automne, Ce qu'on vend fous le nom de Safran , ce font trois ou quatre filets qui viennent dans chaque fleur qui ont le bout de couleur de feu. On cultive le Safran en plufieurs lieux de France, comme en Gâtinois , au Lan- guedoc, vers Touloufe, à Angoulefme, vers Orange , en Normandie ; mais le meilleur , & le plus généralement eftimé eft celui de Boifne & de Bois commun en Gâtinois ; le moins bon eft celui de Normandie. Il doit être choifi nouveau, bien féché , mais mollafle & doux au toucher, en longs filets de très belle couleur rouge, les moins chargez de parties jaunes , fort odorans , d’un goût balfimique agréable ; on leconferve dans des boëtes bien fermées. Le Safran eft cor- dial ; mis fur l’eftomac il empéche les naufées qui fatiguent ceux qui vont fur mer, ce qu'ona econnu par hafard. On le nomme l'ami des pors- Rrii} Cho:x. Choix. Nota. 632 SAG mons , parce qu'il convient particuliérement à ce vifcére. 1left chaud , defficcatif, apéritif ; digef- tif, émollient , hyftérique & anodin ; il procure Le fommeil. Son ufage eft dans la fyncopé & l’a- popléxie, où l’on mer une goutte ou deux de fa geincure fur la langue, Sa prife eft d'un fcrupule. Son ufage externe eft dans les collyres. On dit qu'il eftmortel fi onen prend deux ou trois drag- mes, Dodonée aflure que le Safran bû depuis demi fcrupule-jufqu’à un {crupule dans de bon vin, eft capable-de faire revivre des phrhifiques réduits à l'extrémité. Il ajoûre que ce même vin guérit foudainement la difculté de refpirer & l’afthme,; apparemment Ceft:quand ces mala= dies font convulfves, commeil éft confirmé par Riviere |&. par, Mynfichr. :Dotingius rapporte qu'un homme s'étant endormie foir fur un fac de Safran , fut trouvé mort le lendemain au ma: tin. Mêlé avec de l’efprit de vin, & appliqué avec un linge fur les extrémitez des pieds & des mains froides, & prêtes à fe gangréner , iles rex chauffe, & les fait revivre. | SAGAPENUM , five Sercpinwr, efune Gom: me roufle en. dehors , &blanchâtreen dedans , d’une odeur forte & defagréablecomme le Poi- reau, d'un goût acre , laquelle fort par incifion d'une efpece de Férule dont les feüilles font fort etites ,-qui croit abondamment en Perfe & en Médie. On doit choilir le Sagapenum en belles larmes claires, nettes, luifantes,& ayant les quali- rez ci-deflus dites. Cette Gomme fe diffout dans le vin, dans le vinaigre, & dans les fücs des plan- tes ; mais il.vaut mieux la réduire en poudre ; quandon veut l'employer dans les compolitions, que d'en faire la diffolurion ; parce que la cha SAL 633. leur du feu , qui eft necellaire pour cette diflo: lution, & pour la faire épaiffir, diffipe & em= porte la plus grande partie de fon fel volatile en qui confftoit fa plus grande vertu. Il fe faut done contenter, l’ayant choifie nette , de la faire fé: cher, & de la pulvérifer. Le Sagrpenrm eft chaud, defficcatif , atténuatif , apéritif, & de fubftance ténuc : ileft fi attractif qu'il tire les fleches & les balles hors du corps : il purge les férofitez vifqueufes & groffiéres de la poitrine , del’efto- mac , des inteftins , des reins , du cerveau , des nérfs & des jointures. Il eft bon dans lhydropi- fie , la toux invétérée , l’afthme, la paralyfie, le tremblement des articles: ilexcite le flux men- ftrual , mais il fait mourir le fœrns, & poufle par lesurines. L’ufage externe eft dans la pleuré fie, & dans Îles tumeurs douloureufes où l’on a beloin d’adoucir & de réfoudre, Sa fumée fait revenir les épileptiques. La prife eft de demi: dragme à une dragme en bol ou en pilule ; mais comme l’eftomac & le foye n’y font pas faits, on le corrige en y ajoûtant une troifiéme partie de Mañic.; de Canelle , ou de Gingembre. Il eft bon de remarquer que la différence des Gommes & des Réfines confifte en ce que les premiéres, qui font mucilagineufes, fe diffoudent dans un men- ftruë aqueux & acide, comme l’eau fimple , ou le vinaigre; & les Réfines, comme grafles , fe diffoudent dans un menftruë huileux ; par exem- ple , dans l’efprit de vin, les jaunes d'œufs , &c. _ SALPESTRE , ou N1Tre Salpetre , five Ni- trum | eft un {el minéral en partie volatile, & en parue fixe , qu'on tire des pierres & des terres des vieilles mafures & des vieux bâtimens inde urines de plufeurs animaux qui ont long-tems V'ertns, Nota> Choix. Pertus. Œheix- 634 SAL féjourné dans laterre des caves , ou fur des pier. res, On trouve aufli du Salpètre naturel attaché contre des murailles , & à des rochers en petits criftaux : on le fépare en houffant les lieux avec des balais ; on l'appelle par cette raifon Sulpêtre de bouffage ; À eft p:éférable au Salpêtre ordi- naire pour la poudre à canon, & pour les eaux Lortes.Les Anciens l’appelloient Athronitrum., Le Saluèrre ordinaire doit être choifi bien rafiné en longs ctiftaux, rafraichiffanc la langue lorfqu'on en applique deffus, jetant une grande flamme, uand on en met dur des charbons ardents. Le Salpêcre eft apéritif incifif ,réfoluif, il appaife la Loif , il excite l'urine, il réfifte à la pourriture, 5] éreint les ardeurs du fang , il pouffe la pierre du rein & de la veffie ; il réfour le fang grumelé; :] eft ufité intérieurement dans la boiffon , & fpe- cialement dans l’eau de fontaine , une dragme ou une dragme & demie par pinte pour les fiévres ardentes , putrides , pOur la fiévre hongroife, la pleuréfie , la péripneumonie les obftruétions du foye & du méfentére ; il n’eft pas bon quand le ventre eftrrop lâche , & l’eftomac foible. L’ufa- ge externe elt en forme de gargarifme dans l'in- fammation de la gorge & l’efquinancie, dans les tropiques anodins & Cafraichiffans , où on ledif- fout dans une liqueur appropriée ,& on l’appli- ue avec un linge comme dans la brülure, &c. SALSEPAREILLE , ou SARGEPAREILLE [ Sarfrparilla , five S milax afpera Peruviana ] eftune racine qu’on nous apporté féche de la Nouvelle Efpagne. Certe plante croit abondam- ment au Pérou , dans les lieux humides. La ra- cine de Salfepareille doit être choifie en longs fibres bien nourris ,& bien {échez, gros environ SAN 63$ comme une plume à écrire , fléxibles , grisen, dehors, un peu ridez , faciles à être fendus blancs en dedans, mais bordez de deux rayes rougeâtres, étant bien fains, moëlleux , fans vermoulure , & ne fe féparant point en petits éclats , ni en pouffiére. Elleeft fudorifique , def ficcative , propre pour les rhumatifmes , pourla goutte fciatique , pour l’hydropifie, pour arrèter les gonorrhées , pour les écrotielles , pour adou- cir les accidens de la vérole. On en faitprendre en décoction, & quelquefois en poudre. SANG De DraAGon [ Senguis Draconis ] eft un fuc gommeux, congelé, fec , friable, de cou leur rouge comme du fang, tiré par incifion d’un grand arbre des Indes appellé par Clufius Draco arbor. On doit choifr le Sang de Dragon net, pur , réfineux , fec , friable , fort rouge. Celui qui eft enveloppé s'appelle Sang de Dragon en ro< feau on en herbe. W eft fort aftringent , aggluti- nant , deflicccatif ; il arrête les hémorragies , les cours de ventre , il déterge & confolide les playes , il fortifie & raffermit les jointures relà- chées , il eft propre pour les contufions ; appli- qué fur le nombril il remédie à la dyflenterie, On le donne en poudre depuis us fcrupule juf- qu'à une dragme dans toutes fortes d’hémorta- gies & de pertes de fang , dans le crachement de fang ; on le mêle aufi utilement au poids de huit ou dix grains avec autant de poudre de Corail & d'Yeux d'Ecrevifles pour une prife deux fois par jour , en augmentant le nombre felon le befoin, dans un boüillon ou en bol mêlez avec quelques gouttes de fyrop de Plantain , ou autre aftrin- gent, & diminüant les prifes quand le mal s’ap- paile. On Papplique extéricurement dans les hé. V'ertsg Choisz V'ertuss 636 SAN morragies des playes, fur tout pour arrêter le Lang des artères coupées, SANG pe DRAGON, Où PATIENCE ROUGE, [ Lpsibum fenguncum, five Sengms Draconis Herb: }eftune plante dont les feüilles font fai- tes comme celles de la Patience ordinaire , mais elles fonc plus courtes, & craverfées de quantité de veines rouges , d’où il fort quand on les rompre, un fuc rouge comme du fang , d’où vient fon nom ; elle croît dans les jardins. Elle eft un peu laxative par fes feüilles , & aftringente pat {à femence , laquelle fe donne en poudre depuis demi-dragme jufqu’à une dragme pour arrêter tous flux de fang. Les feüilles pilées & appli- quées fur une coupure, quelque profonde qu'elle {oir , la guériffent promtement. SANGLIER , ou PorcsAauvAGE[ Æper | eft un animal à quatre pieds , féroce, qui a la figu- re & la groffeur d'un Cochon ordinaire , qui habire les bois, où il vit de gland & de racines. Le mâle eft appellé en Latin Verres [ylvaticus , la femelle Suis fera, five Scropha fyluefris. Le Sanglier a les mémes vertus que le Porcdomef- tique, & en un plus haut degré. La graifle entre dans la compofition de lOnguent Aymarium ; elle eft propre pour amoilir, pour réfoudre, pour fortifier , pour adoucir les douleurs , fpéciale- ment du côté , on en frotte Les parties malades. Les groffes dents étant broyées en poudre très fabrile font alkalines , fudorifiques ,apéritives, pres pour la pleuréfe & Pefquinancie. La rife eft de demi-dragmeàune dragme dans une décoction de Pavor rouge, ou de Chardon be- nit , ou dans leurs eaux diftillées. Valeriola don- ne une dragmie de rapure de dent de Sangliez SAN 637 avec de l’Huile d’'Amandes douces & du Sucre gandi comme un reméde éprouvé contre la pleu- réfie & l’efquinancie, Le fiel réfour les tumeurs des écroüelles, La fente eft réfolutive, & pro pre pour quérir la gratelle appliquée extérieure. ment : bûe féche elle arrère l’hémorragie, auffi bien qu’appliquée par dehors. SANGOUE [ Sevoufuca ; five Hirudo ] eftun infecte aquatique ayant la figure d’un gros ver ; long comme le petit do or, Il y en a de plufieurs efpeces & groffeurs : celles dont on fe fert en Médecine doivent être les plus petites, ayant la tére menue , le dos rayé, de couleur verte- jaune, & le ventre rougeâtre, qui ayent été prifes dans des eaux claires & courantes, bien vives. Il faut les laifer dégorger & jeûner quelques jours dan de l’eau claireavant quedes’en fervir ,afin qu’é- tant affamées elles s’attichent plus vite aux en- droits du corps où l’on veut les mettre. Il faut frotter l'endroit avec du Salpêtre, & y mettre un peu de fang & d’argille pour les faire mordre, Les endroits où on les attache ordinairement font les veines des pieds , proche du gras de la jambe , les temples dans les longs ou grands maux de tête , pres de lums pour les hémorroi- des trop enflées ou fupprimées, Quand on veut les retirer , il faut jecter deflus un peu de fel , de cendre , ou de Lin brûlé. Ileft dangereux qu’el- les ne ferompent, & ne laiflent leurs têtes à la partie , ce qui caufe des ulcéres fordides, Com. me quelquefois on à peine à arrêter le fang après que les Sangfuës ont quitté la place , il fe fait de grandes hémorragies qui affoibliffenc beaucoup le malade , il faut alors faire des applications de remédes aftringens fur la partie , Choix Choix. 625 SAN comme d’eau ftyptique , de Vitriol , &é. SANICLE [ Sanicula , five Diapenfia |ettuné plante qui croit dans les bois , aux lieux ombra- geux ; elle fe plaît en terre gralfe & humide ; fon goût eft amer, Elleeft chaude, defliccative , aftringente, confolidante , une des premiéres vulnéraires , déterfive , propre pour les ulcéres internes & externes , Les fftules, les hermies , rife par dedans en décoction , &appliquée fur 2 partie ; elle entre dans les potions ; dans les tifanes & décoétions vulnéraires ; on la prend à Ja maniére du Thé. Pour les pertes de fang , de quelque maniére qu’elles arrivent aux hommes 8e aux femmes , foit par le nez , ou pat l’ouver- ture de quelque vaiffeau dans la poitrine, ou dans les reins , il faut nettoyer &c piler une poignée de fctilles & queües de Sanicle, les faire infufer à froid pendant une nuit dans un verre de vin blanc., couler le tout le matin par un linge avec forte expreflion , & faire avaler la celature au . malade à jeun , qui ne mangera que deux ou trois heures après : ce reméde à été éprouvé plu- fleurs fois avec grand fuccès ; s’il ne réüfficpas à la premiére prife ; faut le réitérer. L’herbe pi- lée & appliquée fur une lave y eftcrès-propre our Lou FT a me SANTAL [ Santalum , five Sandal ] eftunbois qui nous cit apporté des Indes , il eft citrin, blanc ou rouge. Le Santal cicrin eft le meilleur des trois Santaux; il nous eft apporté de la Chine, de Siam. On doit le choïfir récent , dur , COM pacte, pefant , de couleur citrine , où tirant fur le jaune , d’une odeur douce & forragréable, Le Sancal blanc différe du citrin non feulement en couleur , mais en ce qu'il et bien moins fpiri- mar motions ct. ne Sir SAP 639 tueux & odorant ; il nous eft apporté de l’Ifle de Timor, On doit le choifir récenr ; pefant, blanc, & de la plus forte odeur qu’il fe pourra, Le San- tal rouge eft le moins odorant de tous ; il nous eft apporté de Tanañfarim , & des lieux mariti- mes de Charamandel au deca de la riviére du Gange. On doit le choifir récent , dur , com- pacte , pefant , de couleur rouge foncée, noirà- tre en dehors. Les Santaux font un peu aftrin- ens, & particulierement le rouge ; ils fortifient à cœur , l’eftomac, le cerveau, ils purifient le fang , ils arrêtent le vomiflement, On s’en fert intérieurement en tifane ou en poudre depuis demi gros jufqu’à un gros dans la palpitation de cœur , dans le vomiflement, les catarres, & les obftruétions du foye & des autres vifcéres , & contre les rapports aigres. SAPIN [ 4bies ] eft un grand arbre totjours verd dont il y a deux efpeces , le blanc, & le rouge ; ils font fi femblables , qu'on les confond très fouvent ; il y a pourtant de !a différence en- tr'eux. Les feüilles du rouge appellé P+ffe font - plus noires, plus larges, plus molles, plusunies, moins piquantes & rengées autour de la bran- che ; fon écorce eft anff plus noire & plus forte que celle du Sapin qui eft blanchâtre, & aifée à rompre : enfin les branches de la Peffe fe cour bent vers la terre au contraire de cel!es du Sapin. Ces arbres croifflent principalement aux lieux montagneux , pierreux. Les fommitez de ces arbres font falutaires dans le fcorbut , gouttes , rhumatifmes cuites dans de Peau & du vin pour la boiffon , & pour le mal de dents en gargarif- mes , aufli-bien que leurs Pommes dans leur pri- meur , lorfqu’elles font encore réfineufes & fau. Choix. Choix. V'ertus 646 SAP poudrées d'une certaine pouffiére jaüne qui ne font pas moins bonnes que les feüilles. Le Guy qui {e trouve quelquefois fur le Sapin eft fpécifi que pour la goutte des picds. La dofe eft de demi-. dragme a une dragme en poudre a prendre tous les matins. On prépare des bains avec les pom- mes & les feuilles de Sapin excellens contre les contractions & les paralylies fcorburiques. L’é- corce eft aftringente,& fon ufage eft externe pour les ulcéres & la brûlure. Les Pomines de Sapin font aufli aftringentes. On s’en fert extérieure- ment dans les inflammations du foye & des au- res parties en forme d’épitheme ; & contre les verrucs & les cors des pieds en forme de lotion, La vermoulure du Sapin eftbonne contre les écorchures des petits enfans , & pour deflécher les parties ulcérées. SAPONAIRE , ou Savonirre [ Zychnis ll weltris , que Saponaria œulgo | eft une efpece de Lychnis qui croit proche des riviéres, des étangs, des torrens , le long des ruiffeaux , aux lieux fa- blonneux : on la cultive aufli dans les jardins ; principalement celle dont la fleur eft double, Cette plante eft chaude, atrénüante, apéritive ; fudorifique, elle excite l'urine & les mois aux femmes , elle eft propre pour l'afthme étant prife en décoction, Une dragme defa femence donnée en poudre aux épilepriques en nouvelle lune trois mois confecutifs une fois chaque mois, diminué notablement le nombre & la violence de leurs accès ; ce que Borel affure avoir éprou- vé avec facces fur une fille de 25. ans. On fe feit de cette plante dans les fternutatoires ; on l’ap- slique aufli extéricurement pour réfoudre les tumeurs , & pour-guérir les dartres, la gratelle ; & SAR Ga & les autres demangeaifons ; on fe fert de fa dé. coction en fomentation, Le jus de fes feuilles eft fi déterff , qu'il emporte les taches des ha- bits, cé qui lui a fait donner le noin de Suvo- niére. SARCOCOLLE , ou Coite-cHaAIR [ Sxrco- colla | eft une gomme égrénée en très petits morceaux fpongieux , de couleur jaunätre tirant fur le blanc, reflemblant à des fragmens de Gomme, où à de l’'Encens qu'on auroit pulvérifé groffiérement. On nous l’apporte de Perle & de FArabie Heureufe. On dit qu’elle fort d’un ar- bre épineux dont les feüilles approchent en fi gure de celles du Sené, jaunätres. Il faut choifir la Sarcocolle récente , en petites larmes, où tégrénée , légére, pâle , glutineufe , d’un goûtun peu amer , défagréable, écumante, & facile à fe diffoudre dans l’eau. Elle eft aftringente, digel. tive , déterfive , agglutinante ; confolidante, Elle étoit fort eftimée par les anciens contre la dyffenterie. Son principal ufage eft à dérerger,, confolider & cicatrifer les playes. Elle eft mer. veilleufe contre les fluxions des yeux, aux tayes & aux nüages de ces parties. On la macére du- rant cinq jours dans du lait de femme, ou de va- che , puis on la mêle avec de l’eau Rofe pour en baffiner les paupiéres , & on yajoûre, fon veur, un peu de Sucre, & dans l’hémorragie du nez on la mêle aux frontaux, SARIETTE [ Saærureja | reftune plante qu’on cultive dans les jardins potagers pour la mêlar dans les fauces , & fur tout'dansles Féves : elle elt d’une faveur & d’une odeur acre & piquante, ce qui la fait réputer chaude & defficcative , at. ténüante, apéritive & difcuflive. Son ufage eft SE Choix. V'ertas, Choix. Vertus. 642 SAS dans les eruditez , le dégoût , l’afthme, la fupe prefion de Purine & des mois, & dans les au- tres affections de l’eftomac & dela poitrine. Elle aiguife la vûe, diffipe exrérieurement les tu- meurs , & appaife les douleurs des oreilles, Elle convient à la léthargie, & aux autres affections foporeules , foit intérieurement jointe aux au- tres remédes , foit extéricurement en forme de décoction dans du vin pour appliquer à la partie occipitale. Quelques gouttes de cette décoction diftillées dans les oreilles réveillent promtement les malades affoupis. La Sariette eft pectorale, & fon fel volatile aromatique eft propre pour dérerger les ordures des poumons & de Ja poi- trine, & pour guérir la toux l’afthme, & les autres maladies qui en dépendent. Elle fert en forme de gargarifme contre la relaxation de la lüctre , les playes & les ulcères de la gorge} & les autres affections de ces parties, &c fur tout des amigdales. La fumée de fa décottion convient autinrement & à la douleur des oreillesas SASSAFRAS eft un bois jaune , odorant, d'un goût un peu acre, aromatique , tirant fur celui du Fenoüil, On nous l'apporte en gros morceaux de la Floride Provincé de la Nouvelle F fpagne où il naît : on le tire d’un arbre appellé-par les Indiens Pavame , & à qui les François ont donné Je nom de Saffafras ; que lesEfpagnols ont rete- nu, On le doit choifit couvertde fon écorce, car elle a plus de vertu que le bois ; récent , odo- rant , de couleur jaunâtre tirant fur le blanc, d’un goût aromatique , un peu piquant. Il eft chaud. defficcatif , atténüant apéritif , difeuffif & fu- dorifique. Son ulage eft dans les maladies où il : y a des obitruétions à lever , & des vifcéres à SAR 843 foruifier, Ce bois entre comme les autres dans les décoctions fudorifiques , & convient aux maladies pectorales & catarreulfes , fi bien que Brunerus l’appelle le veritable aléxipharmaque des catarres. Mynfchr donne une teinture de Saffafras facile à tirer , & excellente pour guérir radicalement toutes les Auxions catarreufes. iIle fe fait en mertant infufer fimplement ce bois dans de l’eau de fontaine claire & boüillante, qui devient d’un beau rouge; & il ne refte plus qu’à l’aromatifer avec un peu de Canelle : certe teinture eft un nectar pour les catarreux. On at- tribuc la même vertu à l'écorce de Tamaris étant prife & p:éparée comme le Saffafras, Bar- tholet recommande inftammentle {el Armoniac avec une décoction de Saffafras pour guérir un grand dégoût avec une grande indigeftion, Le Saffafras rapé ou haché infufé depuis une once jufqu'a deux dans trois chopines ou deux pintes d’eau donne une très bonne boiffon dans les rhu- matifmes ; dans la goutte , dans les flévres mali: gnes , & dans toutes les maladies où il eft nécef- faire d'augmenter la tranfpiration , & de poulfer les füeurs. SAUGE f Saluia ] eft une plante dont il va plufieurs efpeces qui différent entr'elles par la grandeur & la couleur de leurs feüilles ; on parie ici de celles qu’on cultivé ordinairement dans les jardins , & qu’on emplôye dans la Médecine. Elles font diftinguées en deux efpeces , uñé grand: , & l’autre petite; celle-ci eft la plus ef- timée , & la meilleure , & eftappellée Sunge frars che ; où pzriie Saug-. La Sauge aime les terres ar- gilieufes ; il eft bon en la plantant d’y entre- meler de la Ruë pour éloigner les ferpens & les Sfij 644 SAU crapauds qui cherchent la Sauge. On fe ferten Médecine des feüilles & des fleurs de cette plan- te qui font chaudes , defficcatives , aftringentes, abfterfives, céphaliques & diurétiques. La Sauge convient à la paralyfie ,au rhumatifme , au ver- tige, à lépilepfie , aux catarres , aux tremble- mens de membres , à l’apopléxie, & aux autres affections du cerveau : on s’en fert à la manière du Thé; & cetre boilfon continüée plufeurs jours les matins à jeun neft pas feulemenr bonne aux maux ci-deflus , mais elle eft auffi très-utile dans la fuppreffion des urines & des moisdes femmes, dans les indigeftions, foibleffe d’efto- mac, dans les vents & la colique , pour tüer les vers ,& pour débarafler le poumon des afthma- tiques. Ruland a guéri une femme épileptique at l’ufage feul du vin dans quoi il mertoit infu- fer de la Sauge, laquelle n’eft pas moins rCCOM- mandée dans le fcorbur que la Cochlearia , où leur fuc & leur décoction fervent conjointement our gargarifer les gencives enflées & exulcéz rées. Lindanus a guéri plufieurs fcorbutiques aux Pays-Bas par cette décoction. Fumer de la Sauge foir & matin avec une pipe foulage générale. ment toutes les maladies du cerveau. Foreftus ditqu'il a connu un artifan qui fe délivra d’un grand tremblement par l'ufage continuel de bie- re préparée avec la Sauge, de Sauge cruë hachée & mangée avec du pain & dubeurre, &enfinen mettant de la Sauge dans tous {es alimens. L'eau diftillée de la Sauge mondifie lesplayes , fi onles en lave; attirée parle nez elleen arrête l’hémorz ragie, fortifie le cerveau & les membres, guérit les piquûres, foulage le mal de dents, reflerre les gencives en lavant tout ce que deffus avec de CCCtE Call + SAT 645 SAUGE pes Bors , Ou sAUVAGE | Scorodonia, five Sulvia agreftis ] eft une efpece de German- drée, felon M. Tournefort, dont les feüilles refflemblent en quelque façon à celles de la Sau- ge, mais elles font plus larges & plus molles : étant froiflées elles ont une odeur aromatique ti- rant fur celle de l’Ail, Elle croît dans les bois montagneux , contre les hayes, & aux autres lieux inculres. Cette plante eft fort apéritive, diaphorétique , vulnéraire & réfolutive ; elle ré. fifte à la malignité des humeurs , ala gangréne, elle rélout les tumeurs. Tragus en loüe Le fuc & J'infufñon dans du vin comme un reméde très apéritif & fudorifique, propre à fortifier l’efto- mac , a tüer les vers, à faire pafler les urines , & à emporter la jaunifle & la fiévre tierce. On s’en fert fort utilement à Paris dans l’hydropi- fie, felon M. Tournefort, faifant boire de qua- tre heures en quatre heures un verre de vin blanc dans lequel cette plante a infufé. SAULE , ou SauLx [ Sax ] eft une plante dont il y a deux efpeces générales , une grande appellée en Latin Salix vulgaris alba arboreftens , & une petite qu'on appelle en François Offer , & en Latin Salix vulgaris rubens, five minor Vimi- nalis. Tous les Saules aiment les lieux humides & marécagcux. Leurs feüilles font rafraîchiffan- tes , defficcatives , aftringentes , & fans mordi- cation. Leur décoction eft bonne pour le cra- chement de fang , & pour arrêter les ardeurs de Venus. On la donne en lavement pour la dyflen- tetie, Son ufage externe eft en forme de lotion aux pieds contre les infomnies, & les chaleurs de fébricitans | & pour arrêter les hémorra- gies des playes , du nez, & des autres naïties. S fi) 646 SAU SAR On en jonche les chambres des mafades pour ra- fraîchir l'air. Pour loppilation du foye & de la rate , & pour nettoyer l’eftomac , on fait boüil- lir une petite poignée d’écorce de Saule dans une chobine d’eau à la confomption du tiers , &c ayant mis un peu de Sucre dans la colature pour en adoucir l’amertume , on l’avale à jeun tous les matins jufqu’à ce qu'on fe trouve foulagé. Pour le mal de rate on applique deffus des feüil- les de Saule broyées avec un peu de fel. La dé- coction de l'écorce d’Ofer, dont on lieles cer. ceaux , faite en gros vin rouge, & büe, eftun reméde éprouvé dans les pertes de fang des fem mes les plus opiniâtres ; on peut boire à même intention en forme de tifane , la décoétion faire en eau de pelure ou écorce de Saule ou d'Ofier. La cendre de l'écorce de Saule mêlée avec du fort vinaigre eft bonne aux cors des pieds & aux verrués , étant appliquée deffus. Le Saule mâle ne porte que des chatons, & le Saule femelle ne porte que de la graine, Ces chatons ou fleurs appliquez arrêtent routes fortes d'hémorragies, SAUMURE [ Garum , five Muria } eft une lie queur falée dans laquelle on a confervé de la Viande , ou du : oiffon, Elle eft propre pour net= toyer les vieux ulcéres, pour Ja morfure du chien enragé , pour réfifter à la gangréne , pour réfou- dre, pour deffécher ; on en fomente les parties malades, on en mêle aufli dans les lavemens our l'hydropifie , pour la goutte fciatique, SAXIFRAGE 8LaAncHE | Saxifraga alba gras mulos& radice | eft une plante qui pouffe des feüilles prefque rondes , dentelées en leurs bords, refémblant un peu à celles du Lierre tér- geftre , mais plus graffes & plus blanches ; elle a SCA 647 de petites fleurs blanches au bout d’une tige affez haute. Sa racine eft garnie de perits tuber- cules un peu plus gros que des grains de Corian- dre , que l’on appelle grains ou femences de Saxi- frage. Elle croît aux lieux herbeux , incultes , fur les montagnes , aux vallées, Cette plante eff chaude & defliccative, diurétique & apéritive, Son principal ufage eft contre le gravier & la pierre des reins & de la veflie qu'elle brife & chaffe dehors,contre le mucilage des mêmes par ties : elle pouffe puiffamment par les urines :on fair boüillir une poignée de fes racines dans une pinte d’eau, ou infufer une demi-once pendant la nuit dans un demi feptier de vin blanc , ou bien on en fait boüillir une poignée avec du Cerfeüil & du maigre de Veau avec une telle quantité d'eau,qu’il enrefte une écuellée après ébullition qu’on avale le matin à jeun; ce qui a guéri plu. fieursperfonnes de la gravelle, SCABIEUSE [ Scabiofa pratenfis bhirfuta , que offcinarum ] eft une plante affez connuë qui croît dans les prez , dans les champs, fur les montagnes , dans les bois. Elleeft chaude , def- ficcative , abfterfive , atténüante, difcuflive, fudorifique , aléxipharmaque & peétorale. Son principal ufage eft dans les apoftumes internes, la toux , l’afthne, la pleuréfe, la pete, lesul- _céres fiftuleux & fanieux des mammelles & des jambes, dans la gale , demangeaifons, grarclle, teigne ; elle eft très propre aux apoftumes & abfcès des parties internes, foit du foye , de la rate , de l’eftomac ou du poumon. Son fyrop, fa décottion, ou fon eau diftillée ouvre l’abfcès , le mondifie, amortit le levain morbifique, & cen- folide enfin la playe ; un feul des trois rem- Sfii Choix. Pertus. 648 SCA phifent routes ces indications. La Scabieufe,fur tout en forme de fyrop, efl éprouvée dans la petite vérole, lorfqu'elle fe jerce fur les parties internes , qu'elle elt accompagnée de la toux , & qu'il eft à craindre qu'ellene laifle après foi la phihifie : la décoétion peut fuppléer au fyrop en ce cas. La Scabieule pilée feule , ouavec autant de Sel , appliquée fur un charbon le fait difpa- roitre promrement : pour ka gale, gratelle , & autres infections de la peau on fait avaler fa décoction faite en eau , & on frotte le mal avec le jus de la plante feul , ou mêlé avec des anguens. ! SCAMMONE'E [ Scammonium , five Scam- monea | eft un fuc réfineux, concret, ou une goim- me grife-brune qui découle par incifion de la racine d’un grand Liferon qui croit abondam- mencen plufeurs lieux du Levant, mais princi- palement aux environs d'Alep , ou de S. Jean d'Acre en terre graffe. Quand le fuc eft fotti de la racine dela plante par les incifions qu'on y à faites , on lemet épaïflir ou évaporer au foleil jufqu'a ce qu'il foi réduit en forme folide. On doit choifir la Scammonée nette , légére, tendre, friable , réfineufe , grife , fe réduifant facile- ment en une poudre grife cendrée , d’une odeur fade, défagréable, d’un goùt un peu amer. Elle eft fort purgative ; elle évacuë par bas les humeurs | bilicufes , acres, freufes , mélancholiques , où tarcareufes. La dofe eft depuis quatre grains juf- qu'à dix-huit, Comme elle a beaucoup d’acri- monie , de chaleur , de malignité & de mordica- tion , & eft capable de corroder les inteftins , de rroubler les vifcéres, comme le cœur, le foye , de remplir l'efomac de vents mordicans , d’en- SCE 649 gendrer des inflammations , & par conféquent des fiévres, & de caufer des fuperpurgations ; elle a befoin d’être corrigée, ce qui fe fait en plufieurs façons. Voyez-en une des plus ufitées ci-devant décrite en la page 394. SCEAU pe NôTRE-DAME , où RaAcINE VIERGE | Tammus , five Sigillum Beate Marie officinarum ] eft une plante qui pouffe plufeurs farmens menus comme la Bryone ou Coule- vrée , dont il ya deux efpeces qui croiffent l’une & l’autre dans les bois, Leurs racines font fort apéritives , & un peu purgatives , hydragogues, elles évacuent la pituite, les férofitez ; elles provoquent l'urine étant prifes en poudre ou en décoétion ; on mange aufli fes premiers jettons tendres comme les Afperges pour les maux ci- deflus | comme aufli pour diminüer la rate : ils font bons aufli au vertige & à l’épilepfe. Cette racine pilée & appliquée fur les meurtriflures les guérit en peu de tems , comme celle de la Cou. levrée. La poudre de cette même racine mêlée avec fiente de Vache & du Vinaigre donne un excellent cataplafme pour appaifer les douleurs de la goutte , felon M. Rai. SCEAU DE SALOMON , où GENOUILLET , [ Ségillum Salomonis , five Polygonatum | eft une plante qui croît dans les bois aux lieux ombra- geux , dont la partie la plus ufitée en Médecine eft la racine. Elle eft déterfive &aftringente , & d'unufage très familier pour les defcentes ,felon M. Chomel , quien a vü plufieurs expériences en cette forte. On en fait infufer une once coupée par morceaux dans demi feptier de vin blanc pendant 24. heures qu’on fait boire enfuite en deux ou trois prifes pour chaque jour aux en- 650 SCO fans , on en continuë l’ufage pendant huit ou quinze jours , & on applique fur Phernie de la même racine pilée , &un bandage pardeflus ; ce qui a même réüffi dans des perfonnes avancées en âge. La décoction ci-deffus de cette racine fai- £e en vinblanc fe donne aufli avecbeaucoup de fuccès pour faire fortir la gravelle. La décoc- tion de toute la plante guérit la gale & les autres maladies de la peau. La racine attachée au coin dela chemife par le bas de ceux qui font incom- modez des hémorroïdes enflées- & douloureufes les foulage dans peu de tems, ce qui a été éprou- vé plufeurs fois avec fuccès : elle eft bonne aufli pilée avec la racine de grande Confoude , qui corrige fon acrimonie , pour appliquer fur les contufions , & pour guérir les payes. On donne Ja racine de Sceau de Salomon hachée dans l’a voine des chevaux qui ontle farcin. SCOR DIUM , ou Cnamaraz [| Chamédr}s palufiris canefcens, five Scordium offcrnarum ]eft une efpece de Germandrée , ou une plante qui pouffe a petites tiges quarrées , veluës , rameules & ferpentantes , qui érant broyces ont une odeur d’Ail, & un goût amer, aftringent. Elle croît aux lieux humides , marécageux , le long des foffez remplis d’eau, On fe fert de fes feiilles en Médecine qui font chaudes , defficca- tives , abfterfives , yulnéraires , atténüantes, in- cifives, aléxipharmaques, fudorifiques, & réff- tent à la pourriture. Le principal ufage du Scor- dium eft dans la pefte , les maladies peftilentielles, les fiévres malignes tant pour préferver que pour guérir, dans les obftructions du foye & de la rate , dans les abfcès & les mucilages du pou- mon , & pour tüer & chafler les vers, contre SCO _65i lefquels il eft fpécifique ; on le donne en tifane, en décoction , mettant une poignée pour chaque pinte d’eau, & une bonne pincée dans un demi feptier, quand on en ufe à la maniére du Thé, Il ferc extérieurement à mondifier les playes & lesulcéres, & à appaifer les douleurs de la poda- gre. M. Bufbequius Anibaffadeur de l'Empereur auprès du Turc rapporte dans fes Voyages que fes gens furpris de la pefte furent guéris par fon Médecin , en prenant du Scorium en décoction avec de la verre figillée, obfervant de ne point dorinir qu’ils n’euffent extrémement füé. L'eau, le fyrop, & le vinaigre de Scordium font ufitez dans la peite & dans les maladies contagieufes , tant pour prélerver , que pour guérir, La décoc. tion de Scordiumavec la Myrrhe , l’Aloes & l’ef- prit de Vin eft une fomentation éprouvée pour corriger & arrêter la gangréne & le fphacéle. M, Tournefort dit que l’on doit la connoiffance du Scordism à deux perfonnes fort diftinguées par leur fcience , Meffieurs Guillaume Peliffier Evêé- que de Montpellier, & Rondelet fameux Pro- fefleur en l'Univerfité de la même Ville, qui par l'odeur de l’Aiïl, qui eft très fenfible dans le Scordium , découvrirent en fe promenant à la campagne aux environs de Montpellier, que c'éroit la plante à quiles anciens avoient donné ce nom. SCORPION [ Scorpio ] eft un petit infecte terreftre , gros environ commeune Chenille, reflemblant à une petite Ecrevifle. 11 eft fort commun dans les Pays chauds , comme enïtalie, en Ffpagne , au Languedoc, en Provence, Il ha- bite les trous des murailles & de laterre; il fe nourrit de vers , d'herbes, Sa piquüre eft mor- Gs2 SEO: telle on n’y remédie : on le Fait fécher après l'avoir tüé , & avoir féparé le bout de fa queue, puis on le réduiten poudre. Elle eft propre pour exciter l'urine ,comme celles d’Efcarbot & de Vers de terre , pour chafler le fable du rein & de la veflie , pour réffter à la malignité des hu- meurs , pour provoquer la füeur. La dofe eft de- puis demi fcrupule jufqu'à demi-dragme, c’eft-à- dire, depuis douze grains jufqu'à trente-fix, Le Scorpion remédie à fa propre morfure , étant écrafé & appliqué deflus ; ou l'huile d’Amandes améres dans laquelle on en a fait infufer plu- fieurs jettez vivans dedans : quelques-uns la donnent dans la colique & dans la douleur du calcul. On en enduit la région des reins pot chaffer la pierre , & la région du pubis ou de la veflie pour pouffer l'urine ; on y ajoûte quelque- fois l’onguent de Aliher, ou le cataplafme d'Oi- gnons & de Pariétaire ; pour lever la fuppreffion urine onenoint la verge. Elle eft encore fin- guliére dans la douleur des oreilles ; on en mêle une dragme avec demi-dragme d'huile d'Aman- des douces , dont on diftille une goutte ou deux chaudes dans l'oreille malade. Les Cloportes pi- lées & boüillies dans l'huile de Nénufar ou Violat conviennent au même mal , fpécialement s’il y a inflammation. L'Huile fanguine de Scor- pions fe prépare en la maniére fuivante. Prenez fix onces de femence d’Æypericum , mettez-la in- £ufer dans du vin de Malvoifie durant trois jours & trois nuits , puis ajoûtez-Y trois onces de Te- rébenthine de Venife , fix oncesde la plus vieille huile qu'on pourra trouver , Une dragme de Sa- fran, & quâtre poignées de fleurs d’Aypericum ; renfermez le tout dans du fabie dans une bou SGO 6$3 teille bien bouchée durant trois jours, au bout de ce tems exprimez fortement la liqueur dans une autre bouteille, que vous verferez par incli- nation jufqu'à ce que l’Huile paroifle | qui fera rouge comme du fang , mettez dans chaque li- vre de cette Huile cinquante Scorpions, & lai fez le tout en digeftion au Bain-Maric jufqu’à ce que la fermentation foit paflée , faites-en l’ex2 preflion par une étamine, & gardez l'Huile pour le befoin, Elle calme fouverainement les dou leurs néphrétiques appliquée extérieurement, C'eft l'Huile néphrétique du Grand Duc de la defcription de Pena , qui a été communiquée à Schroder par KiefFerus qui n'a point dit la dofe, SCORSONE'RE , ou CerRciFis D'ESPAGNE [ Tragopogon Hifpanicus , five EfcorYonera, ant ScorZonera ] eft une plante que l’on cultive dans les jardins potagers, tant pour la Médecine, que pour la cuifine. Elle croît en Efpagne fans cul- ture aux lieux humides , & dans les bois monta gneux. On fe fert principalement de la racine qui eft chaude, humide & aléxipharmaque. Son principal ufage eft contre la:morfure de la Vi: pére, & des autres ferpens {ce qui l’a fait appel. ler en Latin Viperia) da pefte , la mélancho- lie , l'épilepfe , le vertiges; la palpitation de cœur ; pour exciter la füeur, réfifterau venin, pour laperite vérole, &-poufler Furine, Mat. thiole rapporte qu'un Efclave Afriquain ayant trouvé ceite plante en Catalogne! qu'il avoit connuë dans fon Pays |guérifloit les moilfon- neuts mordus des Vipéres en danger de leur vie, en leur faifant avaler le jus de cette racine , dont on fit plufieurs expériences ; ce qui lui ft donner le nom de Fipérine. EE SCR Eu SCROPHULAIRE GRANDE [ Scrophnlarie major nodo[a færida | eft une plante dont la racine eft groffe,noïeufe, inégale. Toute la plantea une odeur défagréable , & un goût amer. Elle croît dans les lieux ombrageux & humides , dans les gaillis, On fe fert en Médecine principalement de fa racine qui eft chaude, defficcative , digef- tive, incifive, vulnéraire. Son ufage principal eft dans les écroüelles & les hémorroïdes , dans les ulcéres carcinomateux & rampañs , dans les gales malignes. Lorfqu'on fe trouve rourmenté cruellement par la douleur des hémorroïdes ca- chées , il faut prendre dans fon aliment ou dans {a boiffon de la racine ou des feüilles de Scro- phulaire , & la douleur s’appaifera ; il n'importe qu’on les mange en fubftance féches ou vertes, ou qu'on boive le vin dans quoi on les aura mis boüillir ou infufer; Si on attache au bas de Î4 chemife, ou qu'on pende au cou la racine de cette plante , enforte qu'elle touche la chair ; toutes fortes d’affections hémorroïdales fe gué- riront d'une maniére furprenante: Pour. les écroüclies on arrache la racine au croiffant de la Lune pour s’en férvir au decouts, pendant lequel rems elle fe féche. La prife eft de demi-dragme hune dragme en poudre, ou bien on en boit La décoction, Pour l’ufage externe on prend pli fieurs tubercules de cette racine , on les enfile en forme de coliier pour les porter au cou, & routes les écroüelles , fur rout celles de cette partie , difparoïffent :nceffamment. Voici la pré- paration d'un Onguent propre AY maux ci-def- fus marquez. Où ure de terre en Automne la racine de la grande Scrophulaire ; l'ayant bien nettoyée, cn la broye avec du beurre frais, & SCR Gs$ en la met dans un pot de terre bien couvert en lieu fort humide, où on la laifle pendant quator. ze ou quinze jours , au bout de ce tems on fait fondre ce beurre fur un petit feu , & après l’a voir pallé au travers d’un linge, on le garde pour le beloin, Pendant l'application de cet On« guent on fait prendre au malade une dragmec } poudre de la racine le matin à jeun en bol , QU en conferve avec quelque fyrop approprié, ou bien un verre de vin dans lequel la racine aura infufé pendant la nuit. SCROPHULAIRE GRANDE AQUATIQUE, ou HexBe DU s1£°GE | Scrophularia aquatica ma- jor , five Betonica aquatilis Dodonei | eft une plan- te dont les feüilles , qui font d’un verd brun, reffemblent affez à celles de la Bétoine des bois, mais font beaucoup plus grandes , ayant à Îeur bafe deux petits oreillons. La tige qui eft quar- re vient de la hauteur de deux ou trois pieds, au haut defquelles il vient des fleurs femblables à celles dela grande Scrophulaire vulgaire donc nous venons de parler en l’article précédent. Elle naît aux-lieux humides &.ombrageux, comme farle bord des petites riviéres & des failez rem- lis d'eau. Cette plante eft chaude , defficcarive & .déterfive: Ses feüilles piles, &. appliquées font très bonnes pour mondifier les ulcéres fales & malins, & pour la gangréne , ou leur jus cuir avec du Miel : les feüilles amorties fur le feu , & broyées guériflenc les ulcéres & les contufons., fon les applique deffus foir & matin-tous les jours ; elles font bonnes auffi aux panaris , aux playes , & aux foulures & froiflures de membres par chutes ou par coups recûs Pour les clous il en faut appliquer deffus une feüille, après l'avoir Choix. V'ottU'e 66 SEB | pafée légérement fur le feu. On en fait un Où guent excellent pour les écroüelles , hémorrot= des , ulcéres fales , playes & contufions en cette {orte. Prenez demi-hvre d'huile d'Olive,unelivié & demie de jus de Scrophulaire d'eau , un demi feptier de vin, Exires boüillir le tout fur un feu : fédiocre jufqu'à la confomption de l'humidité, enfuite jettez dedans l'huile deux onces de Cire jaune coupée en petits MOrCCAUX , étant fonduë &bien incorporée avec Phuile , retirez le vai: {eau hors du feu, & remüez avec une efpatule quiqu'à ce que l'Onguent foit froid, que vous conferverez pour le befoin dans un pot bien bou= ché, Enfin certe plante a toutes les vertus de la grande Scrophulaire décrites en l’article précé- dent. SEBESTE- Sebeflen, five Prumns Sebeften | ef un fruit gros comme un petit gland , oblong, … rond, noirâtre, ride, femblable à une petite Prune , d’un goût douçâtre , vifqueux ; ce fruit faîr à un arbre du mème nom qui croit en Syrie, en Egypte. On doit choifir les Scbeftes nou- veaux , charnus , bien nourris , noirâtres , gar= : nis de leurs petits chapiteaux ; d'un goût doux & vifqueux. Les febeftes font émolliens , adoucil- fans, peétoraux : on é'en fert pour les acretez de la poitrine & des reins , pour exciter le crachat, pour lâcher le ventre, pour émouflèr lacrimo- hie de l'urine dans la dyfurie & {es autres vices ; on les prefcrit ordinairement avec les Jujubes. La décoction d’une once où deux de Sebeftes dans-une chopine d'eauavec la Manne & la Caffe eft un purgatif doux, fort convenable dans les” maladies du poumon ; ils font bons dans les ca- tarres, la toux , le rhume , & les fluxions de poitrine. SE 657 poitrine, On les mêle en nombre égal avec les Jujubes dans les tifanes pectorales. SEIGLE [ Secale ] eft une efpece de Bled qui eft de deux fortes, le grand qui fe feme l'Hyver, & le petit qui fe feme au Printems. On fe fert de la graine du Seigle pour faire du pain, &en Médecine. Le Seigle eft médiocrement chaud , moins toutefois que le Froment , & plus que lOrge. Sa farine fert à diffiper les tumeurs dou- lourcufes des éryfpeles & de la goutte en forme de cataplafme, ou faupoudrée , {ur tout fur les éryfipeles. Le Son eft fort déterfif, émollient, propre pour le cours de ventre, pour adoucir les acrerez de la poitrine étant pris en décoétion pat la bouche, ou en layement, La décotion du Son & des Figues eft utile dans les affe@ions des amigdales. Le pain de Seigle s’applique dans les douleurs de-rête & des autres parties, dans la foibleffe d’eftomac, la palpitation de cœur, & dans l’appréhenfon de l'avortement par la foi- bleffe du fœtus. On le fait rôtir, ou bien on le réduit en miettes, puis on!le trempe dans du vin, ou quelqu'autre liqueur convenable pour l'appliquer fur la partie, La croute, ou unetran che rôtie, puis arrofée de vinaigre, & faurou- drée de Canelle, de Mufcade, & d’un peu de Safran, & de quelqu’autres poudres aromati- ques , eft falutaire pour appliquer fur la résion de l’eftomac dans le Cholera morbus, pour arrêter le vomiffement , & ôter le dégoût. Le Pain d'é pices eft bon pour le même ufage, L’odeur du pain chaud empêche le vomiffement & le désoût qui fuivent fouvent la prife d’un purgatif dé. gréable , ou d’un vomitif, Le pain de Seigle mä. hé avec du Beurre, & appliqué fur les tumçurs AE Œhoix. P'ertus. les fait müûrir. Ce pain eft un peu laxatif , & eft bon à ceux qui ont le ventre pareffeux. SEL ArMmoniac [ Sal Armoniacum , five Am- moniacum : ] Celui des Anciens fe trouvoit dans les fables de Lybie , proche le Temple de Jupi- ter Ammon; ce qui le faifoit appeller Sel Æ#- moniac , où il fe formoit par l'urine des cha- meaux , & de plufieurs autres animaux , & étroit naturel ; mais comme on n'en apporte plus, nous n’en avons aujourd'hui que d’artificiel qu'on prépare avec cinq parties d'urine , une partie de Sel marin, & demi-partie de Suye de éheminée qu'on fait cuire enfemble, & qu'on réduit en une mafle , laquelle étant mife dans des ots fublimatoires fur un feu gradué, on en fait fublimer un Sel qui ett le Sel Armoniac ordi- naire. On nous l’envoye de Venife qui eft le moilleur,celui d'Anvers le fuit. On doit choifir le Sel Armomiac beau,blanc,fec, net , criftalin,d’un goût acre fort pénécrant. Il eft fudorifique,apéri- tif, il réfifte à la corruption & à la gangréne; ileft bon pour la fiévre quarte étant pris intérieure ment , on le donne le jour de l'intermiflion , ou avant l'accès, & il manque rarement. La dofe eft depuis demi ferupule jufqu'a demi-dragme. IE guérit l’efquinancie en forme de gargarifme , & | fert à faire l'Eau bleue des Oculiftes pour em- porter les taches des yeux. L'eau dans laquelle on à fait diffoudre du Sel Armoniac guérit les verruës , fi on les en moûüille fouvent. SEL DE PRUNELLE, où CRISTAL MINE RAI, eftun Salpêtre duquel on a emporté une partie du volatile parle moyen du foufre & du feu ;on le prépare ainfi. Concaffez trente-deux onces de Salpêtre rafhné , & le mettez dans un creufct s SEL 6ç9 que vous placerez dans un fourneau entre Ice charbons ardens ; lorfque le Salpètre fera es fu= fion , jettez-y à diverfes reprifes demi-once dé fleurs de Soufre ; la matiére s’enflammera aufli- tot, & les efprits du Salpètre ee volatiles feront enlevez ; quand la flamme fera paflée, la matiere reftera en fufion fort claire ; prenez le creufet avec des pincettes , & le renverfez dans une baffine d’airain platte , bien nette, & qu’on aura un peu chauffée auparavant , de peur qu’il n’y refte de l’humidité , remüez la baffineentre les mains , afin que le fel s’étende én refroidif- fant ; c’eft ce qu'on appelle Se! de Prumelle : il s'en trouvera 28: onces. Il faut , pour l’avoir bien pur , le faire fondre dans une quantité fufifante d'eau, filtrer la diflolution , & la faire criftalli- fer en la faifant évaporer dans un vaifleau de verre ou deterre jufqu’à diminution de la moi- tié , ou jufqu’à ce qu'il commence à paroître une petite pellicule deffus , tranfportez alors v6- tre vaifleau dans un lieu frais ; Pagitant le moins que vous pourrez, & l'y laïflez jufqu’au lende- Main, vous trouverez des criftaux qu’il faut fé- parer d'avec la liqueur ; faites évaporer derechef cette liqueur jufqu’à pellicule, & remertez le vaifleau dans un lieu frais, il fe fera de nouveaux criftaux , réitérez les évaporations & les criftal- lifations jufqu’à ce que vous ayez tiré tout vô- tre Sel. On le dit être meilleur que le Salpêtre raffiné po la Médecine , parce qu’on prétend que le Soufre l’a corrigé. On le donne pour rafraïchir, & pour faire uriner dans les fiévres ardentes , dans les efquinancies , dans les gonorrhées, & dans les autres maladies qui proviennent de chia- Tri Purifica= ti07. Fertns. Do/e. 669 SEL jeur & d’obftruction. La dofe ‘eft depuis dix grains jufqu’à une dragme dans du boüillon, \ ou dans une autre liqueur appropriée à la ma- ladie. SEL MARIN, OU COMMUN [Sal marinum , five commune ] eft viré des eaux de la mer par évaporation & par criftalifation. On tire auf du Sel des fontaines de la Franche-Comté , des ANS lorraine, œude plufieurs lacs falez d'Italie & d'Allemagne ; mais le Sel marineft.le mcilleur de tous, celui de fontaine eft le moin- dre. Le Sel échauffe, defféche, dérerge, diflout, purec ; ceftreint médiocrement , confüume les fu- erfluitez , pénérte , digére ; ouvre, découpe ; Léfifte à la corruption & aux venins. il eft falu- taire intérieurement aux cruditez de l’eftomac , à la perte de l'appétit, aux conftipations de ven- tre, à la fuppreflion d'urine, à la colique ; on s’en fert dans l’apopléxie. L'ufage externe cft pour mondifier les ulcéres putrides & rampans , our diffiper les tumeurs fimples & peftilentiel- É ; POUr deffécher la gale &cles demangeaifons, pour réfoudre Les contufñons & le fangextravalé, our confumer l’ongle des yeux , pout calmer la douleur des dents. SEL Porvcureste eft un Salpêtre dépoüillé de fa partie volatile par le Soufre ; onle prépare ainfi. Pulvérifez & mêlez exactement parties égales de Salpêtre & de Soufre commun , Jettez environ une once de ce mélange dans un bon creufet que vous aurez auparavant fait rougir au feu , il fe fera une grande flamme , laquelle étant pallée, jettez-Y encore autant de matiére , & continüez ainfi jufqu'à ce que tout vôtre mélan- ge loir employé , entretenez le feu encore pen- SEL Gé dant environ une heure , enforte que le creufet foit roûjours rouge , pus le renveriez dans une bafline d’airain bien {échée au feu ; la matière étant refroidie, pulvérifez-la , & la faites fon- dre dans une fufhfante quantité d’eau , filtrez la diffolution , & la faites evaporer dans une rerri- ne de grès , ou dans un vaifleau de verre au feu de fable jufqu’a la ficcité, Si ce Sel n’éroit pas tout-a-fait blane , c’eft qu'il contiendroit encore du Soufre ; il faut le calciner à grand feu dans-un ereufer, en l’agitant avec une efpatule pendant trois ou quatre heu- res, ou jufqu'à ce qu'il foit bien blanc, puis réïtérer la diffolution dans de l’eau, la filtra- tion & l’évaporation ; on aura un Sel Polychrefte très-pur, Il faut rejetter commeinutile ce qui fera de- meuré dans les filtres. Le Sel Polychrefte purge les férofitez par le ventre , & quelquefois par les urines. La dofe eft depuis demi-dragme jufqu’a fix dragmes dans une liqueur appropriée, Ce Sel eft appellé Polychrefle du mot Grec Tonvens:, c'elt-a-dire, fervant à plufeurs ufa- ges ; parce qu'on s’en fert non feulement pour purger par Les felles, mais pour faire uriner étant pris au poids d’une ou de deux dragmes dans une pinte d’eau le matin , comme une eau mi- nétale, On l’employe communément dans les infufons de Séné depuis un ferupule jufqu’à quatre , tant afin d'augmenter le purgatif, que pour tirer plus fortement la teinture du Séné. On ne doit point fe fervir du Sel Polychrefte qu'il n'ait été rendu bienblanc & bien pur ; car quand il y refte quelque partie groffiére du Tciij Fertus. Dofe. Verts. Dof. Doje. do’. Ex SEL Soufre, ileft fujet à exciter des vertiges , des ftupeurs de nerfs , & des foûleyemens d’efto- mag. SEL vr’cETALE, Ou TARTRE SOLUBLE eft une crème de Tartre réduire en forme de Sel en certe maniére, Pulvérilez &c mêlez enfemble huitonces de criftal de Tartre, & quatre onces de fel de Tartre fixe, mettez ce mélange dansun pot de verre vernilfé, &ayant verfé deffus envi- yon trente-fix onces d'eau commune , faites boüillir la matiére doucement pendant demi- heure , puis l'ayant laiffée refroidir, filtrez-la , & faites évaporer la liqueur jufqu'à ficcité. IL faut garder ce Sel dans une bouteille. C’eft un bon apéritif &c laxatif ; ileft propre pour les ca- chêxies , pour les hydropifies , &c pour toutes les maladies qui viennent d’obftruétion. La dofe eft depuis dix grains jufqu'à deux. ferupules dans du boüillon, ou dans quelque liqueur appropriée. On l'appelle Sel Végérale, L'évaporation de la liqueur le doit faire dans une terrine de grès au feu de fable plûtôt que dans un plat de terre verniflé, parce que la terre étant plus poreufe que Île grès , le Sel pénétre- roit autravers , &il s’en perdroit beaucoup. Les yailleaux de métal ne font pas propres ici, parce qu'ils donneroient quelque impreffion au Sel ,& ilne feroit pas fiblanc que quand on le fait dans un vaiffeau de terre. Ceux qui n’ont point de cerrine de grès peuvent fe fervir d'un vaiffeau de verre. Il faut prendre garde {ur la fin de l’évapo- ration que le feu ne foit trop fort;car comme la crême de Tartre qui entre dans ce Sel eft com- pofée de cinq principes , la matiére s'attache fa- çilcment ay vailiçau , & elle fe brûle : il ef SEM SEN 663 néceffaire pour éviter cet inconvénient de la remiüer avec une efpatule jufqu’à ce qu’elle foir féche. SEMENCE coNTRE LES VERS, ou Poupre A VERS | Semen contra vermes , five Santonicum ] eftune femence menuë, oblongue, verdärre, d’une odeur défagréable, d’un goût amer, & aflez aromatique, Elle nous eft envoyée féche de Per {e. Elle naît à une plante dont les fetilles font très-petites , que l’on croît être une efpece d’Ab- finthe qui croit dans les prez au Royaume de Boutan, Il faut choifir cette Semence récente, bien nourrie, nette , d’une odeur aflez forte, Elle eft chaude, deficcative & amére , elle eft fort propre pour faire mourir & chaffer les vers u corps: on en donne depuis un {crupule juf- qu’à une dragme aux enfans fuivant leur âge, aux petits dans le lait de leurs nourrices , & aux plus grands dans de l’eau diftillée de Chien-dent, de fleurs de Pefcher , d’Æypericum , de Pourpier , ou quelqu’autre femblable , ou dans la pulpe d’une Pomme cuite. On la donne feule , ou mê- lée avec de la Corne de Cerf brûlée , la femence, d’'Hypericum , V'Aloës , ou même avec le Mer- cure doux , qui eft l'ennemi juré des vers, 1] la faut donner , autant que l’on peut , dans le de- cours de la Lune parce que les remédes contre les vers font alors incomparablement mieux leur effet que dans un autre tems. SE'NE | Sesra | eft une petite feüille oblon- gue qu'on nous apporte féche de plufeurs en- droits. Elle naît fur un petit arbriffeau dont il ya deux efpeces , fçavoir celui d'Alexandrie qui a les feüilles pointuës , & eft le meilleur ; & celui d'Italie qui a les feüilles plus rondes , duquel on Tcin Choix, V'EeriHSe Nota Choix. Ghoix, Vertns. 664 SEN fe peut fervir au defaut du premier. Le Séné doit être choifñ récent, en feüilles la plüpart en- tiéres , ou les moins brifées , de grandeur mé- diocre , nettes , les moins remplies de buchettes & de feüilles mortes, douces au toucher, de couleur verte-jaunâtre, d’une odeur aflez forte, d’un goût un peu vifqueux & défagréable , don- nant à l’eau une forte teinture. On fe fert aufli des follicules ou gouffes du Séné : elles doivent être choilies grandes , récentes, entiéres , de couleur verdâtre tirant fur le jaune. Le Séné eft le purgatif le plus en ufage ; il purge fans incom- modité les humeurs recuires & féreufes, la bile & la pituite dela ère, du foye, de la rate & des jointures par la fuite : il trenche quelquefois, ce qui vient de fon mucilage vifqueux qui tren- che en s'attachant aux inteftins ; c’eft pourquoi il ne faut jamais donner le Séné fans y ajoûter le Sel de Tartre pour aiouillon , & pour découper ce mucilage , foit qu'on le donne en fubftance cu cn infufon : ce mucilage du Séné fe démontre ence que fion le fair boüillir , la décoétion eft épaiffe & mucilagineufe, laquelle étant bûe caufe feulement des trenchées fans rien opérer ; au lieu que fion yajoûte la crème de Fartre, la dé. coction deviendra très purgative, & ne tren- chera point. On donne le Séné plûtôt en infufion qu’en décoétion , d'autant que cette derniére diffipe beaucoupla vertu purgative. Commete Séné eft chaud & fec, on le corrige avec les fleurs de Violette & de Bourrache, & pour empêcher qu'il ne nuife à l’eflomac, on y ajoûre la Ca- nelle , le Galanga, le Gingembre, &c. On le peut donner à toutes fortes d’âges , & même aux fermes grolles. La dofe cn fubftance eft une SEN dragme, ou une dragme & demie; eninfufon deux dragmes & demie , ou demi-once, M,Cho- mel dit que le Séné purge aflez bien toutes fortes d'humeurs , mais qu’on ne doit pas l’ordonner dans les hémorroïdes , les hémorragies, les ma ladies dela poitrine , non plus que dans les dif- politions inflammatoires, Le Séné ne peut nuiré a per fonne , dit M, Du Bé, il n’allume point pat fa chaleur les humeurs , il ne ronge pas les inz teftins , & ne brûle point les entrailles ; il purge doucement toutes fortes d’humeurs , il purge la mélancholie & la bile, fi vous enfaites infufer demi-once dans deux verres de lait clair, & fi vous les donnez le matin à une heure l’un de l’au- tre, ce qui peut être réttéré aux longues mala. dies qui dépendent des obftructions caufées par ces humeurs : 1] purge auffi la pituite , & la tire du cerveau , du méfentére |, & de l’eftomac, comme la bile &la mélancholie du foye & dela rate, Il ne fe donne pas feulement en infufon, mais auffi en fubftance ; car il purge fort bien, fi vous en prenez une dragme avec demi-dragme de crème de Tartre, & un peu d’écorce de Ci- tron pour en faire une poudre d’une prife ; ou fi la dragme cft mêlée avec un peu de fyrop pour le donner en forme de pilules. SENECON T Sexecio vulgaris , five Erigeron ] eft une plante fort commune qui croît dans les champs , dans les chemins, dans les jardins. Le Seneçon eft émollient, humectant, rafraîchif- fant , apéritif, vulnéraire, Son principal ufage eft dans lépilepfe des enfans cuit dans leur boüillie , dans le Cholera morbus , la jauniffe ,Pin- tempérie chaude du foye, contreles vers, pour le vomiffément & le crichement de fang , pour 666 SER appaifer la colique. On employe toute la plante dans la décoétion ordinaire des lavemens ;, & dans les caraplafmes que l’on ordonne pour avancer la fuppuration des tumeurs ; Cat cuit en vieux oint, & appliqué, il n’y a point de tu- meur qu'ilne fafle mürir & percer, où diffiper , foit aux genoux, ou ailleurs , & il guérit les de- mangeaifons & les herpes. Pour la goutte , pour les hémorroïdes , & pour diffiper le lait gtrume- 1é dans les mammelles, il faut faire bouillir cette Jante dans du lait , ou bien la frire avec du pee frais, & l'appliquer en cataplafme. Le Senecon pris en décottion , ou autrement, pro- yoque les mois retenus. Pilé & appliqué fur une playe il la guérit en peu de tems. Il eftbona la gale de la tête , aux écroüelles , à la fuppreffion d'urine, aux fiftules, & À linflammauon des mammelles. Deux onces de fuc de Seneçon ava- lées font mourir les vers, & appaifent la coli- ue , felon M. Tournefort. SERPENT AIRE GRANDE [ Serpentaria Drae eunculus major verus | eft une plante qui pouffe une feule tige à la hauteur de deux pieds ou envi- yon, droite, COUverte d’une écorce qui repré- fente la peau d’un ferpent par fes marbrures où raches de couleurs diverffiées : fa racine eft roffe en forme d’Oignon ; elle croit aux lieux ombrageux , particulièrement aux Pays chauds. Sa racine , ou oignon , eft purgative ; elle déta- che les humeurs grofhéres , pituireufes & vif queufes; elle purge Les férofitez. On la fait fé- cher , & on la prend en poudre : la dofe eft de- uis un fcrupule jufqu'àune dragme. Ses feuilles fonc déterfives & vulnéraires : on les me pie pres pour réffter au venin, & contre les morlures SER _ 66% des Serpens. On employe la racine & les feüil, les de la Serpentaire comme celles du Pied de veau qui eft appellé pee quelques-uns Petite Ser+ pentaire , & elle en a les vertus, SERPENT , ou CouLEUVRE | Serpens , Ana . guis , Coluber ] eft un animal reptile ou rampant a terre, fans pieds, rufé, qui dépôüille fa peau deux fois l’année, fçavoir au Printems , & en Automne, Il demeure l'Hyver caché en terre, fpécialement fous les racines du Bouleau ou du Coudrier : il eftennemi de l’homme. Le mot de Serpent eft un mot générique qui comprend fous foi plufeurs efpeces: on le prend ici pour le Serpent vulgaire , qui fait une efpece parti- culiére diftinguée de l’Afpic, de la Vipére , & des autres reptiles. Le Serpent fe doit prendre au Printems , quand il a quitté fa dépouille , non pas pourtant quand il eft nouvellement forti de terre, Les Serpens defléchez entiers, ou leur poudre font aléxitaires & fudorifiques ; leur ufa- ge cft dans les maladies malignes & venimeulfes, comme la fiévre ; les fiévres pétéchiales, la le- pre, &c. Cardan dit queles phchifiques & les vé- rolez doivent regarder comme un beau fecret l'ufage des Serpens , & fur tout des Vipéres, La chair , dit-il, fe mange cuite, le boüillon fe boit , & la graifle fert à enduire l’épine & les pra: Après avoir jetté la peau, les entrail- es , le fiel, la tête & la queuëé , on peut manger le refte fans crainte. On jerte la crête à caufe de fa maligniré & des dents ; on jette la queuë, non qu'elle foit venimeufe, mais à caufe qu’il n'ya que des os ; la véficule du fiel eft rejettée à caufe qu'elle eft proche d’une lacune remplie d’une matiére venimeufe qui ft portéede là par deux 668 SER canaux aux veflies des dents, ou aux gencives , où elle fe rend fi fpiritueufe & fi efficace , que la morfure des dents de la Vipére eft méme mor- telle long-tems après fa mort. Pour lefiel , il ait mourir les chiens quandil eft frais , mais ils Je mangent fans danger quand il eft defféché. Les entrailles font rebutées à caufe des ordures & des œufs qui y font attachez , fans cela elles fe- roient bonnes. Les cœurs & les foyes gardez # part font, fuivant quelques-uns , un tic{or très precieux en Médecine ; maisilne faut-pas croire qu'ils ayent quelque vertu particuliére plus que 1 chair & les os.. Il yen a qui penfent qu'ayant avalé de la poudre de Serpent,ëc même des cœurs éncore vifs & remiüans , on eft exempt des mor- firés des Serpéns ; mais j'ai des expériences con- graires , dit Schroder. La graiffe de Serpent ra- mollit les écrotielles , guérit les rougeuts & les . tayes des yeux, aiguife la vûüe , fion en frotte le bord des yeux , & calme les douleurs. de la outre. Les dépoüilles de Serpens détachées d’el- Pal aleses , liées fur le ventre ou fur les lombes, facilitent l'accouchement ; elles guériffént Îles demangeaifons appliquées en forme de poudre ou de cendre , & font revenir ke poil enduites aux parties chauves. Ces dépoüilles appliquées en forme de ceinture purgent.les eaux des hydropi- ques par les urines. Leur poudre mêlée avec la poudre d'Ecrevifles convient aux playes des nerfs qui ont été coupez , & même des tendons , qui fe confolident dès qu'on en a jeté deflus. La même poudre eft éprouvée contre les playes des yeux qu’elle guérit promtement. La poudfe de dépoüille feule femée far une playe récente, la’ guérit en trois jours , & leur décoction eft fou- \N SER 669 véraine pour guérir la maladie pédiculaire, On {e fert encore de la dépoüille de Serpent pour les douleurs d'oreilles , des dents en gargarifine , & des yeux en infufon , ou en décoction, Le fiel des Serpens appliqué fur leurs morfures en at- tire le venin , on dir la même chofe de la tête écrafée & appliquée. Le foye defléché fe donne dans de l’eau de Canelle , ou dans du vin dans les accouchemens difficiles à la groffeur d’une Aveline. Pour faire le Bézoard animal fim- ple, prenez un Serpent dépoüillé de fa peau, jettez les inteftins , la queuc & la tête, la- vez-le , & le defléchez pour le pulvérifér avec les vertebres , & gardez la poudre pour l'ufage. La prife eft de demi-dragme à une dragme ; on defléche le Serpent à l'air. Le Bé- zoard animal compofé fe fait dela maniére fui vante. Prenez deux dragmes de poudre de Ser- pent, racines de Valériane, d’Angelique, de Pim- prenelle, feüilles de Ruë, de chaque une drag- me , mélez le tout pourune poudre. La dofe eft d’un fcrupule à deux au plus. La poudre de Ser- pent feule eft le contre-poifon des Araignées vi. ves & del'Arfenic ; mais elle ne {ufr pas contre la pete, fuivant l’Expérience d'Untzerus, liv. de la Pefte, pag. 195. Tout le Serpent eft aléxi- pharmaque , & la poudrede Serpent eft appellée avec juftice Be7o4rd animal. La méthode de brû- ler les Serpens n’eft pas bonne , puifque leur force qui confifte dans le Sel volatile & lefprit, s’exhale au feu ; il vaut mieux les deffécher, puis les pulvérifer, & arrofer la poudre d’efprit de Vin camphré pour exalter la vertu aléxinhar- maque. On en donne depuis un fcrupule jufqu’à demi-dragme dans les fiévres malignes , & le pourpre, dans les fiévres pétéchiales & la pefte, Nota te SENTE SER ce qui fair füer. Les Serpens font merveilleux bour affermir la fanté, & pour prolonger la vie: A chair , le foye & le cœur des Serpens font fu- dorifiques, propres pour réfifter à la imalignité des humeurs, pour chaffer les fiévres intermit- tentes, pour purifier le fang , &exciter l'urine. On les fait fécher, & onles réduit en poudre: La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu'a une dragme. La poudre de Serpent de Norimberg décrire par M. de Mayerne dans fa Pharmacopée fe prépare ainf. Prenez les cendres blanches de fix Serpens ou Couleuvres calcinez dans un pot de terre bien bouché, n'ayant qu’une petite ou< verture au deffus du couvercle, ajoûtez à cette éendre des racines d’Angélique; de Valériane , de Tormentille & d’Eclaire féchées & réduites en poudre , de chaque trois dragmes , & faites du tout une poudre, dont la dofe eft de la groffeur d’une Aveline. SERPOLET [ Serpyllum | eft une petite plante qui s’'érend fur terre , dont les feuilles approchent affez de celles du Thym ; elle croit aux lieux incultes , montagñeux , fecs, rudes, fablonneux , pierreux , dans les champs; elle a une odeur fort agréable , & un goût aromatis que acre. Le Serpolet eft chaud , defficcatif ; d'une faveur acre , atténtiant, apéritif, cépha- que , uterin & ftomachique. Son principal ufage eft pour provoquer l'urine & les mois, d’arrèter lcrachement de fans , &lesmouvemens COUT vulfifs ; il eft d’une grande utilité dans les mala- dies catarreufes de la rête, à quoi l’eau & l’efprit font fpécifiques , la plante fe doit cüeillir le ma- tin lorfqu’elle eft moüillée de la rofée. On ap- plique le Serpolet far le frons pour appailer le SER SIN di mal de tête, ou on le fait cuire en vinaigre & huile Rofat, & on en oint les temples. Boüillë avec du Miel ilnettoye les poumons. Une drag- me de fa poudre büûc avec de l’eau appaifeles trenchées , & délivre de la difficulté d’uriner. SERRETTE [ facea nemorenfis que Serraulæ vulgo | eft une efpece de petite Jacée qui croît dans les bois , dans les prez , aux lieux fombres & humides, Elle eft vulnéraire , propre pour les contulons , pour ceux qui font tombez de haut; elle diffout le fang caillé, elle déterge, elle def. féche ; elle appaile la douleur des hémorroïdes étant écrafce & appliquée deflus. Elle eft propre pour les hernies. On s’en fertintérieurement & extérieurement. On donne de fa racine en pou- dre par la bouche. La dofeeft depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. SINAPISME d’Aëce. Faites tremper des Fi. gues grafles un jour tout entier dans de l’eau tié- de ,exprimez-les fortement le lendemain , & les battez long-tems dans un mortier , broyez en même tems dans un autre mortier de la femence de Moutarde, & l’arrofez peu à peu de l’eau où auront infufé les Figues , afin de la broyer plus commodément, incorporez enfuite cette graine ainfi préparée avec les Figues , & en faites une malle, Si vous jugez qu’il foit nécefaire que le Sinapifme foit un peu violent, vous le compo ferez de deux parties de Moutarde , & d’une de Figues ; s’il eft befoin qu'il foit médiocre, vous ÿ mettrez autant de l’une que de l’autre ; & fi c'eft pour un corps tendre & délicat, vous f mettrez de la mie de pain au lieu de Figues, ou bien vous ferez infufer la femence de Mou ierde dans du vinaigre pour tempérer par ce Choix. FVertus. 632 SOU noyen fa trop grande acrimonie. li eft fingulier contre toutes maladies longues; comme vertige , épileplie, migraine , fciatique, 8e autres maladies de caufe froide. SOUCHET [{ Cyperus ] eft une plante dont il ya plufieurs efpeces , entre lefquelles ilyena deux qui font les plus en ufage.en Médécine ; fçavoir celle qu'on appelle Souchet rond , parce que (à racine eft ronde , en Latin Cyperus rotn- dus vulgaris ; & le Souchet long, dont la racine eft longue,appellé en Latin Cyperus oderatus radia ce longa. L'une & l'autre efpece de Souchet croif- fent dans les marais ,le long des ruiffeaux & des folfez. Leurs racines font employées dans les re- médes : onles apporte à Paris féches d'Etampes, & de plufeurs autres lieux des environs de Paris. On doit les choifir grofles , nouvelles , bien nourries, ayant quelque odeur. On préférele Souchet rond au long. Les racines de Souchet fortifient l’eftomac; elles excitent l'urine, elles réfftent au venin, elles chaffent les vents , elles arrêtent l'hydropifie commencée , & foudent les ulcéres de la veffie. La dole en fubftance eft d’une dragme , & jufqu'à demi-once en infu- fion. SOUCY [ Caltha, five Calendula | eft une plante fort connuë dans les jardins où on la cul- tive. 11 yenaune efpece qui croît d’elle-mème dans les vignes beaucoup plus petite dans toutes fes parties que la cultivée, & quiceft la meilleure pour Pufage de la Médecine. On fe fert principa- lement des fleurs du Soucy qui font cardiaques , hépatiques , apéritives elles excitent les urines, font fpecifiques dans lhydropifie à la dofe d’une dragme , & dans la jaunifle ; elles font aléxi- pharmaques, SOY 613 pharmaques , fudorifiques. On confit dans le vi. naigre les boutons des fleurs avant qu'ils s'ou- vrent, qu'on mange en forme de Capres, On fait aufli une conferve des fleurs, qui ont été mifes par les Modernes au nombre des fleurs cordiales, On donne une once de leur fuc avec une dragme de poudre de vers de terre à prendre le matin à jeun comme un reméde fpécifique dans la jaunifle. L'eau & le {yrop fait du fuc des fleurs de Soucy font ordonnées par Quer- cetan dans les maladies malignes. On peut don- ner les fleurs de Soucy en fubftance , en décoc- tion , &en conferve. Le vinaigre de Soucy eftun bon préfervatif contre la pefte, Le Soucy eft un bon fondant pilé avec du vinblanc, & appliqué fur les tumeurs des écroüelles , il Les fait difpa- roître, Pilé feul , & appliqué fur lés cors des pieds, il les guérit. On mange le Soucy fauvage en falade , & on en boit la décoétion pour les écroiielles avec fuccès. Le jus de Soucy mêlé avec un peu de vin ou de vinaigre tiéde eft fou verain pour appaifer la grande douleur de la tête & des dents, fi on en ufe en fomentation & en gargarifme. SOUFRE [ Su/phur] eft une efpece de Bitu- me , ou une matiére minérale grafle & vitrioli- que. Il y a deux efpeces de Soufre, un appellé Soufre vif, & l’autre Soufre jaune | ou Sonfre com- mun. Le Soufre vif eft une matiére srife , grafle, ‘argilleufe, inflammable , qu’on trouve dans la terre en Sicile, & en plufeurs autres lieux, 1 doit être choifi net, uni, luifant, doux au tou: cher , tendre, facile à caffer, de couleur grife. H cft employé pour la gratelle , pour les dartres, pour lateigne ; on en mêle dans des onguens. Le Vu Choix, Choix. Vertus. 674 SOU Se Soufre j2.he ou commun eft une matiére dure ; luifante , caflante, facile à fondre , & à s'en- flimmer , rendant une odeur défagréable , pi- quante, & incommode à la poitrine. Il faut choi- ir ce Soufre en canon , léger, fe caffant facile- ment , de couleur jaune dorée zou fi l’on en veut tirer de l’efprit de Soufre, de couleur verdatre ; car c'eft une marque qu'il en plus vitriolique , &c plus rempli d'acide. Le Soufre eft chaud , deffic- catif , & propre à la poitrine ; il ouvre; décou- pe ; réfifte.à la pourriture , aux venins , & aux imorfures des animaux venimeux ; il procure la füeur , convient aux catafres , à la phrhifie , à la toux, à l’afthme, à la pete , aux fiévres peftis lenielles. Dans la colique il n'ya rien de meil- leur que de prendre demi-dragme de Soufre. Potier dit que la décoction du Soufre dans de l’eau fimple eft un excellent reméde pour rafrai- chir le foye, & foulager les fiévres prife inté- rieurement , & qu'elle guéritlagale , l'éryfipele, &c bte la rougeur du vifage appliquée extérieure- ment ; & il n'importe qu'on le faffe boüillir, où qu’on le fafle fimplement infufer dans de l’eau froide , & on a guéri avec Cette fimple infufon un ulcére rebelle à beaucoup d’autres remédes. Le même Potier ajoûte que le Soufre fublimé dans un tonneau vuide rend le vin qu'on y met propre à diverfes maladies, fpécialement contre celles qui ontérté caufées par la fumée , ou la friction du Mercure. Ceux donc qui ont reçü le Mercure doivent en faire leur boiffon ordinaire, ainf que les pulmoniques , les aftmatiques , Les galeux , & les vérolez. SOURIS [ Sorex ] voyez RAT ; pag: 611: SPINA folffiialis ; five Car dus frellatus luteus SPO SQU 67} foliis Cyani eft une efpece de Chardon étoilé dont les fleurs font jaunes. Cette plante croît aux Pays chauds, comme vers Montpellier, & dans les jardins où on la cultive ; elle Aeurit vers le fol. ftice d’Efté, Elle eft apéritive, fudorifique , ré. folutive , propre pour la cachéxie, pour Phy- dropifie, pour les obftruétions de la rare & du blensére , pour la fciatique , pour la jauniffe ; pour lefquelles maladies ont prend les fleurs & la racine. On s’en fert en décoétion ; ou de fon eau diftillée pour la pleuréfie, pour les douleurs de la fciatique, pour les enflures de la rate , & pour provoquer la füeur, Fe SPODE , ou Yvorre 8RÛLE’ | Spodivm , five Ebur. ullum | et de l'Yvoire coupé par petits morceaux , & calciné à feu ouvert jufqu’àa ce qu'ilne dus 288 , & qu'ilait été réduit en unè matiére poreufe , caffante, légére, blanche , al. Kaline , facile à mettre en poudre. C’eft propre ment la tête morte de l’Yvoire dépoüillée. de toute vertu active, dit Ettmuller , qui n’eft d’au- cune utilité prife intérieurement , & qui entre dans les collyres & dans les remédes pour deffé: cher les playes. On doit choifir le Spode bier blanc dehors & dedans , net, en beaux mor. ceaux , faciles à rompre. Heft aftringent, & pro- pre à arrêter les hémorragies , les cours. de ven- tre , la gonorrhée, pour adoucir les acides & ies acretez des humeurs , pour empêcher que le lait ne caille dans l’eftomac: La dofc eft depuis demi fcrupule jufau’à deux fcrupules. | ù. SQUILLE , ou OrGNoN MARIN , eft une pi bulbeufe dont il y a deux efpeces , feavoir e mâle appellé Syville blanche de la couleur de fon oignon ; En Latin Scilla mafcula , five Scilla Vui Choix, V'ertus, Choix. V'ETFHSe Choix. Verius. 676 SQU radice alba , & la femelle appellée Sqwille ronge , en Latin Scila fœmina , five vulgaris radice rubra Les Squilles croiffent aux lieux fablonneux, pro- che de la mer , en Efpagne , en Portugal , en Si- cile ,en Normandie ; on en apporte de différen- tes groffeurs. On doit les choifir récentes , de grofleur médiocre , bien faines, bien nourries , eucillies vers le mois de Juin, pefantes , fermes, empreintes d’un fuc vifqueux amer, & acre, La Squille eft chaude, défficcative ; acre,amére, atténüante , incifive , abfterfive, difcuflive , diurérique, & elle réfifte à la corruption. Son principal ufage eft dans les obftructions du foye, de la rate & des reins , dans le mucilage taïta- reux des poumons , la toux ; elle excite l’urine elle guérit les gales de la tête & les engelures en infufñon dans de l’huile. On en fait un Oxymel fimple & compofé, un Looch , des Trochif- ques , un Vinaigre. On la prépare avant que l'employer en la maniére ci-devant marquée, page 398. SQUINE, ou EsQuinE | China radix \eftune racine ordinairement oroffe comme le poignet d’un petit enfant , longue comme la main, tor- tuë , noüeufe, rougeâtre au dehors , de couleur de chair en dedans , fans odeur , infipide au goût. On nous l’apporté féche des Indes Orien- tales ; elle naît en la Chine. On la doit choifir bien nourrie, pefante, compacte., rougeÂtre , prenant garde qu’elle ne foit carriée, car le ver s’y met fouvent. Cerre racine eft chaude , deffic- cative, aftringente , diaphorétique , diurétique , réfolutive, apéritive & hépatique. Elle convient par conféquent à la cachéxie , à l’hydropifie, pa- talyfe, goutte, céphalée , jauniffe, vérole, & STATASTO 677 aux tumeuts fchirreufes & œdemateufes. Elle eft bonne au fcorbut dans une décoction de lait de chevre , ou de petit lait dont on ufe durant quelque tems; fi on y ajoûte quelques gouttes d’efprit de Cochlearia , cette décoction deviendra fpécifique pour la goutte vague. Comme la Squine deffécheun peu trop , on ajoûte des rai fins pañles à cette décoction pour rendre la fa veur plus agréable, & mieux humecter. STATICE [ Sratice | five Caryophyllus montas aus flore globofo ] eft une plante dont on fe fert dans les jardins pour faire des bordures : il y en a une efpece dont les tiges font plus hautes que celles de l’autre : les fleurs font pour l’ordinaire rougeâtres ; on en voit auffi une efpece dontles fleurs font blanches. L'une & l’autre efpece croife fent aux lieux montagneux & humides, proche de la mer & des riviéres. Toute la plante eft aftringence, & très defficcative , fouveraine pour refferer la défluxion des humeurs, foit qu'on l'applique broyée , ou qu’on en avale le fuc on la décottion : elle guérit la dyffenterie , l’hé. : morragie du nez , le crachement de fang , & ar- rète les cours de ventre ; enfin elle eft finguliére pour les playes , & même elle guérit les ulcéres malins. STOECAS ARABIQUE [| Srocchas Æabica vulgo | eftune plante qui a une odeur aromati- que, & un goûtacre un peuamer, qui a pris fon nom des Ifles Stécades ou d'Yeres, qui font fur les côtes de Provence , où elle croît abondam- ment ;eile aime les lieux fecs & arides ; c’eftde là qu'on apporte les épis de Stoecas fecs garnis de leurs fleurs , qu’on employe en Médecine, Il les faut cueillir entre la fleur & la femence ; & js Vu iij Choix. Fertus, 638 STO pour leur conferver leur odeur & leur couleur, il faut les faire fécher enveloppez dans du papier gris, puis les enfermer dans une bocte. On doit choifir ces épis gros , bien noufris , récens , gar- nis de beaucoup de fleurs , odorans ; ils perdent en vieillifant leur couleur & leur odeur. Les épis du Stoecas font chauds, defficcatifs , abfter- fifs , atténüans, apéritifs, céphaliques, hyftéri- ques. Leur ufage principal eft dans le vertige, l'apopléxie, la paralyfie, laléthargie , & les au- tres aections de la tête & des nerfs. Ils ne ce- dent en rien à l'Hyflope dans les maux de poi- trine , comme toux , afthme: ils pouffent parles urines , ils réfiftent aux venins , & remédient aux affections hypochondriaques. L’ufage ex-° térieur eft en forme de lotion à la tête, & de arfüm. \ 900 | STOECAS c1TRin , OUIMMORTELLE [ Eli. chryfum, five Sioëchas citrina ] eft une plante dont les tiges fontcotonneufes , hautes d’un pied, gar- hies de petites feüilles étroites, velues, portant des petits bouquets de fleurs de couleur jaune- pâle, qui fe peuvent garder quelques années fans qu'elles fe pourriflenc , ce qui a fait appeller certe plante Immortelle. Elle croit aux lieux fecs, chauds , fablonneux, comme au Languedoc ë prache de Montpellier ,en Provence. On fe fert en Médecine de fes fleurs qui font chaudes, defficcatives , apéritives, incifives , diaphoréti- ques & vulnéraires. Leur principal ufage eft dans les obftruétions du foye, de la rate , des feins , à diffoudre le fang coagulé , deffécher les catarres , arrêter les pertes de fang des fem- mes , chaffer les vers, & remédier aux fluxions agres des poumons ; elles chaffent les lentes AONIS A M À p 1: TRS en RE MES © STO 679 & les poux en forme de lotion à la vète, STORAX ! Sryrax | eft une Gomme réfi- neufe , odorante , dont on voit trois efpeces. La premiére eft appellée Siyrax ruber, qu'on tire par incifion d’un arbre de moyenne hauteur ap- pellé du méme nom 5Sryr4x arbor: il croît en Sy- rie, en Pamphilie, en Cilicie ; on en cultive en Europe dans quelques jardins. La Gomme du Storax doit être choilie nette , mollaffe, orafle , d’une odeur douce , aromatique , fort agréable : celle qui eft trop féche eft fouvent remplie de {ciüre du bois de l'arbre , & d’autres impure- tez. La feconde efpece de Storax eft nommée Srorax calamita | à caufe au’on l’apportoit au- trefois dans des rofeaux pour mieux conferver fa beauté & fa bonne odeur. On l’envoye quelque- fois en mafles rougeâtres remplies de larmes blanches, quelquefois en larmes féparées , rou- geâtres en dehors, blanches en dedans : cette efpece de Storax eft la plus eftimée pour la Mé- decine. Les Modernes croyent qu’elle n’eft point naturelle comme la premiére , mais que c’eftune compofition faite avec le véritable Storax qui dé- coule de l'arbre , & plufeurs autres drogues odo- rantes. On doit choifir le Storax calamite en bel. les larmes féparées , ou en petits morceaux bien nets, graifleux, rougeâtres en dehors, blancs en dedans , rendant étant amolli une liqueur mielleufe d’une odeur douce, aromatique fort agréable , approchante de celle du Baume du Perou. Celui qui eft noir , moifi, & fans odeur ne vaut rien, Ces deux efpeces de Storax font chaudes , éefficcatives jémollientes , digeftives, céphaliques ,& nervines : elles conviennent àla toux , aux çatarres, à la raucité : on les donne Vu iii Choix. Choix. Vertus, Choix. Vertus. 63 SyE ; intérieurement & extérieurement ; l’on en faie des fumigations pour fortifier le cerveau , & re- médier aux vertiges & aux catarres. La troifié- me efpece eft appellée Srorax liquide, en Latin Sryrax liquidus ; c'eft une matiere huileule, vif- queufe , groffiére , ayant la confiftence d’un Baume épais , de couleur orife , d’une odeur forte & aromatique. Les Auteurs font fort par- tagez fur fa compolition qui n’eft pas bien con- nuc. Il doit être choifi net, de bonne confif- tence , ayant l'odeur du Storax. Ileft incifif, at- ténüant , émollient , & fort réfolutif ; il fortifie le cerveau par fon odeur ; on ne s’en fert qu'ex- térieurement. SUCCISE , ou Mors pu DIABLE | Succifa, five Morfus diaboli eft une efpece de Scabieule diftinguée en deux efpeces ; dont l’une , qui eft la plus rare, a les feüilles veluës ; & l’autre ne les a pas. Ces plantes croiffent aux lieux incultes, vers les bois, aux bords des chemins , dans les prez. Cette plante eft chaude; defficcative, amé- re, aléxipharmaque , fudorifique , vulnéraire , comme la Scabieufe avec quoi elle convient dans fes autres facultez, Elle eft célébre contre Pépilepfe , la pete, le fang coagulé, les abfcès internes , l’efquinancie , les tumeurs des amig- dales qui ont peine à fuppurer , en forme de gar- garifmes , aux bubons, contufons , charbons, & les playes récentes ; on donne une dragme de ha racine pour faire füer. Le Mors du diable tire {on nom de fa racine qui femble avoir été mor- duë en deffous par le diable , à ce qu'on dit , en- vieux des vertus falutaires de cette plante à l'é- gard du genre humain. SUC de Régliffe blauc. On prendra douze on- SUC 631 ces de Sucre royal, & deux onces d’Amidon bienblanc , onles pulvérifera enfemble, on ra- tiflera fix dragmes de belle Régliffe féche , onla mettra en poudre avec demi-once d'Iris de Flo- rence, on choifira deux onces de belle Gomme Adragant bien blanche & bien nette , on la‘ré- duira en poudre dans un mortier de bronze qu'on aura fait chauffer , on mettra un orain d'Ambre gris , & autant de Mufc dans un mor tier de marbre, on les pulvérifera avec un peu de Sucre, & l’on y mêlera toutes ces poudres ; on mettra tremper environ trois dragmes de -Gomme Adragant belle , blanche & nette, con- caffée dans quatre onces d'Eau Rofe pour faire un mucilage épais , on en prendra la quantité qu'il faudra pour incorporer dans un mortier la poudre en pâte dure , & l’on en formera des rotules , ou des petits bâtons qu’on mettra en- fuite fécher à l'ombre, & c’eft le Suc de Régliffe blanc. Il eft employé pour les maladies de la poitri_ ne , pour l’afthme, pour exciter le crachat : il n’a pas tant de vertu que le Suc de Régliffe noir ; mais à caufe de fon goût agréable, il eft beau- coup plus ufité, Il eft fort improprement appellé Suc de Réglife, puifqu'’il n’y entre qu’un peu de Régliffe en poudre, On le doit laiffer fondre fort doucement dans la bouche , afin qu'il ait letems d’humecter la poitrine en paffant. SUC de Régliffe de Blois. On vend chez les Marchands certain fuc de Régliffe dont on pré- tend que l’origine vient de Blois, on le prépare ainfi. On fait une forte décoction de Réolifle dans laquelle on met fondre fur le feu beaucoup de Gonune Arabique concaflée , & un peu de *'Éxtrait de Régie. 632 SUC Sucre , on coule la liqueur, & l’on en fait con- fumer l'humidité jufqu’à ce qu’elle foit en con- fiftence requife pour en former des bätons. On s'en fert comme du précédent aux mêmes fins. SUC de Régliffe noir. On prendra une livre &e demie d’Extrait de Régliffe nouvellement fait,8c d’une confiftence un peu molle , une once de belle Gomme Arabique pulvérifée, diffoute dans de l'eau , paffée par un tamis decrin , & un peu épaiflie, une once & demie de Mucilage bien épais de Gomme Adragant tiré dans l'Eau Rofe, & une livre & demie de Sucre fin en poudre, on battra & on incorporera le tout enfemble dans un mortier de marbre avec un pilon de bois , & on formera des bâtons ou des tablettes de la fi- gure qu'on voudra, qu'on fera fécher à l'ombre pour s'en fervir au befoin. Cette defcription doit être bien reçûé puifqu'on y rencontrera la bonté & le bon goût qu'on en peut attendre. Pour faire l’Extrait de Régliffe qui entre dans la compoftion du Suc de Réglife noir, on ratiffera & on concaffera une bonne quantité de Régliffe verte ouféche, & l'ayant féparée par filamens , onla mettra dans une grande terrine, On verfera deffus beaucoup d’eau chaude , on les laiffera en digeftion fur un petit feu fept ou huitheures , on coulera l'infuñon avec expreffion , on remettra tremper le marc dans de nouvelle eau chaude, & l'on coulera l’infufion comme devant, on mêlera les colatures enfemble , & l’on en fera évaporer l'humidité fur un feu modéré jufqu'à confiftence d'Extrait , & on le gardera dans un pot. C’eftle meilleur Extrait de Régliffe qu'on puifle faire , mais il ne peut pas être gardé en forme de bâtons ni de paltilles , à caufe qu'il s’humeëte trop faci- S UC 633 lement ; de plusif a un goûtun peu trop acre, & ingrat. Le Suc de Régliffe noir eft bon pour le rhume, pour faciliter le crachat, pour adoucir les acre- tez de la poitrine ; on en laïffe fondre un petit morceau dans la bouche. SUCRE [ Saccharum , five Mel arundinacenm } eft le fel eflentiel d’un efpece de Rofeau nommé en Latin Æwsdo faccharifera | & en françois Canne à Sucre, où Cannamelle , qui croît abon- damment en plufieurs endroits des Indes , com- me au Brefil, dans les Ifles Antilles. Le Sucre reçoit différens noms des lieux d’où on l’apporte, & des facons différentes qu'on lui donne, On dit, par exemple, Sucre de Madere, Sucre de Cannarie , Sucre de S. Thomas | Sucre de Malthe, Sucre de Valence, cr. à raifon des facons qu’on lui donne. Le Sucre eft raffiné ou non raffiné, & candi, Le Sucre non rafhné eft celui qu’on dé: pure par une fimple coction dans de l’eau , & qui fe vend en pains , ouen caffonnade, Plus la caflonnade eft dépurée, plus elle eft blanche. Lorfqu'on fond cette caffonnade ou caftonnade our la mettre dans des moules après l'avoir écumée, elle fe congele en Sucre, & fe purge de fes ordures par un trou qui eft à la pointe & à la partie inférieure du moule, Le Sucre fin ou raffiné eft celui qui a été écumé & dépuré dans une leffive faire d’eau & de chaux vive, & verfé dansles moules percez comme ci-deflus, pour le mieux dépurer, Le Sucre candi eft celui qui aété réduit en forme de criftaux. Il y en a de blanc & de rouge ; le blanc eft tiré du Sucre de Cannarie, & le rouge du Sucre de S. Thomas. Le meilleur Sucre cft celui de Madére , celui des Cannaries "4 Nota. Nota, 684 SUC fuit, celui de Malthe vient après, & celui de S. Thomas eft le dernier de tous. Plus le Sucre eft blanc , plus il eftrafhné. Le Suere raffiné étant plus acre , eft par conféquent meilleur pour atténüer , incifer & déterger. Le Sucre non raf- finé, comme plus doux , eff meilleur pour radou- cir, & par conféquent plus falutaire dans les af- fections du poumon, parce qu'on rafhne ordi- nairement le Sucre dans de l’eau dans quoi on à diffout de la chaux vive qui lui communique cer- taine acrimonie corrofive , fort ennemie des poumons , & des parties internes. L'ufage du Sucre eft nuifiblé , à caufe qu'il eft exrrémement fermentatif: Les hypochondriaques , par exem ple , les fcorbutiques , les cachectiques , & les femmes fujettes à la fuffocation de matrice ne fçauroient fouffrir le Sucre, ni les chofes fu- crées qui excitent des effervefcences fondaines dans ces fortes de fujets , des enflures à l’abdo- men , des trenchées , des diarrhées , & d’autres affections femblables qui dépendent de leffer- vefcence des humeurs. Donnez du Sucre àaune femme fujette à la fuffocation de matrice, elle ne manquera pas de tomber d’abord dans l’ac- cès. Il eft dangereux , à caufe de cela , d’ordon- ner trop de Syrops, de Conferves , & d’autres remédes où le Sucre entre dans les fiévres inter- mittentes, ou continuës ; & la plüpart des riches meurent de la fiévre , à caufe de l’abus de ces fortes de Syrops qui aigriflent la fiévre par le moyen du Sucre ; au lieu que les pauvres qui , n'ayant pas le moyen d'acheter des Syrops , fe contentent de fimples décoétions en guériffent heureufement, Le Sucre eft fur tout nuifible aux poumons , comme le démontre fçavamment SUC 65 Garanziers dans fon Traité de la Phthifie An- gloife , où il condamne la méthode d’ajoûter le Sucre aux décoctions pectorales , fur tout dans la phthifie, parce qu'il rend les ulcéres des pou- mons plus fordides, & difpofe ce vifcére à la confomption, La liqueur ou fyrop de Sucre qui {e prépare en brûlant de l’Eau de vie deffus , qui le furnage d’un doigt, eft un reméde très-excel- lent & éprouvé dans la toux , & pour agelutiner les playes récentes , & déterger & mondifier les ulcères, Quelques-uns font infufer dans l'Eau de vie, avant que de la brûler fur le Sucre , des fimples peétoraux ; comme la racine d’Aunée, les feüilles de Marrube blanc, d'Hyfope , & au- tres femblables. Starizius dit que les Turcs ne font point d'autre façon pour guérir les playes récentes que de les bafliner avec du Vin , & d’ faupoudrer du Sucre. Mettez du Sucre dans des moitiez d'œufs durcis d’où vous aurez tiré les jaunes, puis les mettez fondre à la cave ; cette liqueur eft falutaire pour la toux des petits en- fans, & pour la rougeur des yeux, Le Sucre candi eft petoral , adouciffant , propre pour le rhume, pour la toux , pour exciter le crachar, le laiffant fondre doucement dans la bouche ‘ton doit le préférer au Sucre commun dans ces Man ladies; parce que demeurant plus long-tems que Jui à {e diffoudre dans la bouche il a plus de loi- ir d’humecter les conduits , de détacher les phlegmes , & d’adoucir les acretez qui tombe- roient dans la trachée artére & fur la poitrine. Quand le Sucre qu'on fait cuire en grande quan- tité vient à s'élever trop en boüillant : enforte qu'il eftà craindre qu’il ne pañfe pardeflus, & que le feu n’y prenne, il faut promtement diminüer Nota, A6, or PS ERE Je feu, & jetter dans le fyrop quelques petits morceaux de beurre frais, & aufli-tôc il s’ab- baiflera. | SUCS , ou Jus, manière de les tirer, © de les conferver. On pile d'ordinaire dans un mortier de marbre ou de piërre dure avec un pilon de bois les herbes, les fleurs, les fruits & les femences ont on veur tirer le fuc, puis on les met dans une toile forte, où dans quelque fac propor- tionné, & on les exprime avec les mains , ou à Ja prefle entre deux platines de fer, d'étain, ou de bois ; on laiffe après raffeoir ce fuc pendant quelque tems, & quelquefois même on l’expofe quelques jours au foleil , puis on verfe douce- ment & par inclination ce qui eft le plus clair, & on le garde tel , ou bien on le paife par une chauffe d’hypocras . ou par quelque couloir de drap, fi le fuc n'eft pas affez clair , & s'il eft aqueux. Les fucs des herbes qui doivent être d'abord employez, ou qui doivent être clarifiez & cuits avec du Sucre , où du Miel, ou être mêlez & cuits parmi, des onguens & des emplà- tres ,n’ont pas befoin de toutes ces précautions ; mais les Suics vineux des fruits doivent être bien dépurez , car il les faut expofer auparavant au {oleil , & les couler enfuite , afin que par cette chaleur & digeftion , &c par la colature , les par- ties groffiéres du fuc foient féparées des pures. Ces 5 doivent être pañlez par la chaufle , ou our mieux dire , par le papier gris , & ils peu- Vent être cuits parmi le Sucre où le Miel, ou être gardez dans des bouteilles qui en doivent être remplies à la referve dela hauteur d'un tra- vers de doige qu'il faut remplir d’huile d'A mande douce , ou d'Olive, pour empêcher l'en- SUC 68}? trée de l'air dans le fuc, qui le corromproit, Il faut néanmoins être foigneux de bien boucher après les bouteilles , & de les garder en un lieu modérément frais | qui pourtant les mette hors de danger en Hyver d’être gelez, pour s’en {er- vir au befoin, auquel tems on ôte l'huile qui furnage avec un peu de coton qu’on y trempe & on employe le fuc bien dépuré en rejetant les féces. Les Sucs de Rofes & de Pefches de mandent les mêmes précautions que les Sucs vi. neux. Remarquez qu’on tire davantage de fuc de la plante qu’on a pilée, fi avant quede l’exprimer , on la laiffe pilée quelques heures en digeftion, que fi on l’exprime dès qu’elle eft pilée ; parce que dans la digeftion le fuc fe détache, fe raré_ fie, & devient moins vifqueux, Ona plus de peine à virer les fucs des plantes vifqueufes , comme du Pourpier , de la Bourrache , de la Bu. glofe , que des autres. Il cft bon de les faire chauffer avant que de les exprimer , oubienil Îles faut mettre toutes entiéres dans une baffine de cuivre étamée en dedans fur un feu de char. bon modéré , & de les y tenir en les remiiant de tems en tems jufqu’à ce qu’on voyé que quelque partie du fuc s’eft amaflée au fond de labaffine ; on doit alors féparer ce fuc par inclination, re- mettre enfuite la bafline fur le feu , & continüer à l’y tenir , à remüer les herbes ; & à féparer le fuc par inclination jufqu'à ce qu'on en ait affez : par ce moyen on à moins de peine , on a plütôt fait, & onaun fuc beaucoup plus pur qu’en pi- lant les herbes. Plufeurs plantes font naturellement fi peu fucculentes , qu'on cft obligé de les arrofer de Nots: Noftñ 688 SUM quelque liqueur appropriée à leur vertu, lorfs qu’on en veut tirer le fuc ; celles font la petite Centaurée , la Verge d'or, la Pervenche, l’Ar- moife , l'Euphraife, le Lierre de terre , & plu- fieurs racines. On fera averti qu'en tirant les fucs acides rouges , & particuliérement celui des Grenades, , on le doit faire dans des vaiffeaux de verre , de fayance , ou de terre vernis, avoir les mains bien nettes , & Éviter {ur toutes chofes qu'aucuti fer ne les touche, de peur d'obfcurcir leur cou- leur. Le fuc, & même le fyrop de Kermes de- mandent les mêmes précautions, car ils s’ob- feurciffent en féjournant dans les vaiffeaux de fer ou de cuivre. SUMAC[ Rbus, five Sumach Arabum ] eft un arbriffeau qui croît quelquefois à la hauteur d'unarbre , il aime les lieux pierreux. On fe fert en Médecine de fes feilles & de (es fruits ou fe- mences qui viennent en grappes rouges comme du fang. Le Sumac eft rafraichiffant , defficca- tif & aftringent. On (e fert de fes feuilles, & de {es fruits , principalement en décoction dans les cours de ventre , dyflenteries , flux d’hémorroï- des, pertes de fang des femmes , & gonor- rhées. On met une poignée des feüilles , ou de- mi-once des fruits qui font plus efhcaces , dans chaque pinte d'eau ; où on donne encore avec plus de fuccès l'extrait deces fruits ou grappes fait avec l’eau commune depuis deux gros jul- qu'à demi-once pour arrêter toutes fortes de Aux de ventre, felon l'expérience de M. Cho- mel. On fe fert encore des feuilles & des fe- mences du Sumac en forme de gargarifmes dans Je fcorbut de la bouche, l’éxulcération ou la pourriture SUP 689 potrrituré des gencives , & le branlement des dents. Les Tamneurs fe fervent des feüilles pour fanner leurs cuirs ; c’eft ce qui fait appeller le Sumac, Rhus Corivria ; & les Teinturiers cm2 ployent {es fruits pour teindre en noir. SUPPOSITOIRES [ Suppofitoria ] font des médicamens folides de la longueur & groffeur À peu près du petit doigt, arrondis | & faits pref- que en pyramides. 1ls ont été inventez pour la commodité des perfonnes qui ont de la répue gnance , Ou qui ne peuvent pas facilement pren: dre des clyftéres , ou dont la maladie & la con ftitution ne le permettent pas ; car lorfqu’on ne defire qu'ouvrir le ventre, & avoir quelque fee, un Suppofñtoire introduit , & garde quelque peu de tems dans le fondement, peut irriter la fa: culté expulfive, & en lâchant le ventre donnes du foulagement à ceux qui en ont befoin, La ma’ tiére ordinaire des Suppofñtoires éft le Miel com: mun cuit en une confiftence folide, & qui puiffe fe cafler étant refroidi , duquel on fait de petites quilles de la rondeur du doiet, leroulant für unie platine huilée tandis que le Miel eft encore chaud : on ajoûte quelquefois au Miel commun du Sel marin ou Gemme, ou dé la Coloquinte eri poudre , ou quelque Hiére , ou -quelqu'autre Elcétuaire laxatif, On fe contente auffi quelquefois de Suppof- toires faits avec du Savon coupé en petite pyra- mide , puis huilé ; ou frotté.avec du Beurre falé; ou bien on trempe une plume d’Oye qui n’a point été taillée, ou un morceau de bougie lotis* comme le doigt_dans du fiel de Bœuf féché à ha cheminée . détrempé avec environ le quart X x 690 SUR de vinaigre, & un peu de fel , qu'on intrô- duit dans le fondement. SUREAU [ Sambucus fruêlu in wmbella nigro ] eft un arbriffeau fort commun qui croît quel- quefois en arbre de moyenne hauteur ; il aime les lieux ombrageux , les hayes, Îes fofez des Villes, & les valons enfoncez. On fe fert en Médecine de fes fleurs, de fes bayes qui font noires dans leur maturité , de fon écorce verte, de fes cimes , & de fes éponges. Tout le Sureau eft chaud & defficcatif , réfolutif, & fpécifique dans l’hydropiie. Les fleurs font di cuflives , émollientes , réfolutives & anodines ap liquées extérieurement , & diaphorétiques mi inté- rieurement. Cuites dans du lait , & appliquées avec la décottion, elles donnent un excellent cataplafme contre la goutte. Cuites dans de l’eau, & appliquées avec la décottion , elles fontmer veilles contre l’éryfpele ; & cetre même décoc. tion prife intérieurement eft excellente dans le même mal pour exciter la füeur : la décoction en fera encore meilleure , fi on la fait dans du pe- tit lait , & elle conviendra au ‘féorbut ; parce qu’outre fa vertu diaphorétique , elle lâche mé diocrement. Les bayes font fudorifiques & alé- xipharmaques : elles font propres pour la dyf- fenterie étant prifes intérieurement. On en fait un Rob ou fuc épaiffi décrit ci-deflus , pag. 620. & on entire le fuc qu’on incorpore avec de la fa- rine de Seigle dont on forme de petits pains ou des rotules qu'on met cuire au four , enforte qu'on les puiffe mectre en poudre , laquelle on donne dans cette maladie avec grand fuccès de- puis demi-dragme jufqu'à deux dragmes, on er trouvera la préparation ci-après parmi les Tro- SÛR Gyt chifques. La féconde écorce verte purge les bus meurs {éreufes des hydropiques & des fcorbuci. ques prife en infufon ou en décottion; celle qu'on tire de fa racine eft eftimée la meilleure ÿ elle évacue auffi les férofitez de la malle du fang qui produifent la gale. Le fuc exprimé de cette écorce pris depuis une once jufqu’à une once & . demie dans un véhicule approprié, purge {péci. fiquement les eaux des hydropiques, Le " op préparé avec le même fuc poflede les mêmes vertus. L'huile dans laquelle on a faitinfufer ou boüillir cette écorce eit un excellent reméde contre les brülures ; elle entre dans plufieurs bons onguens qu'on prépare pour ce mal, Les bourgeons ou boutons de Sureau purgent vio- lemment par haut & par bas, & on en peut man- ger en falade pour cetteintention. L'éponge qui croit fur: le Sureau , appellée vulgairement Oreille a Fielas , guérit les maladies des veux; on la mettremper dansune eau appropriée pour l'appliquer. Quelques-uns font boire l’infufion de cette éponge dans du vin blanc pour guérie l’hydropifie. L’infuñon de la même éponge ef très propre aux maux de gorge , à l’efquinancie, & aux autres inflammations de cette partie,on la met macérer dans du vinaigre duquel on fe garga- rife la gorge. Ces éponges font très-petires, mais étant infufées dans quelque liqueur , elles de: viennent prodigieufement gtoffes & molles:l’eau de leur infufion eft admitable tant en dedans qu’en dehors contre toutes les tumeurs de 14 goige , & Freitagius convient avec tous les Au: teurs qu'il n'y a point de reméde plus préfert: Lorfque les petitsenfans ont une apoftume fous la langue , qu’on appelle Ranxle , on fait infufer Xxij Choix. F'ertuse 692 SUY de ces éponges dans leur boiffon pour les guérir # a même infufon eft bonne contre lépilepfie des enfans pareillement. La moëlle qui fe trouve dans le milieu des branches hachée & avalée pouf. {e l'urine &les fables des reins, & guérit fouvent la néphrérique & l’'hydropifie afcite au rapport de Blochurizius dans fon Anatomie du Sureau. SUYE [ Fuligo ] eft la partie la plus légéredes . matières combuftibles élevée par la fumée , & condenfée par le froid enune fabftance grofliére & noire. On doit choifir la Suye la plus luifante, la plus noire, & la plus proche du foyer ; & ilne feroit pas mal à propos d'avoir égard à la ma- tiére brûlée dont la Suye reçoit {a vertu médi- cale & fon excellence. La Suye eft acre & déterfive, &elle eft excellente dans les chu- tes , felon Ettmuller , pour réfoudre le fang grumelé ; & prife intérieurement en. fubftan- €e au poids d’une dragme, elle eft fpécifique dans la fuffocation de matrice , dans la coli. que, & dans la pleuréfie qu'elle guérit très= romtement ; la prife à l'égard de la pleuréfie eft de demi-dragme dans de l’eau de Chardon benit , ou dans un œuf frais cuit moliet, ce qui atré éprouvé fur un homme avec fuccès prife à Ja quantité de deux pincées telle qu’elle venoit de la cheminée fans avoir été lavée, Voici le Spécifique anti-pleurétique d'Horftius. Prenez de la Suye bien pilée, que vous laverez plufeurs dois dans de l'eau de Sureau , puis l'ayant féchée, vous la mettrez en poudre. La dofe eft de demi- dragme àune dragme. L'ufage externe de la Suye eit fameux dans les ulcéres , fur tout s'ils font malins & cacoëthes ; & il fe trouve chez les Apothicaires ‘un Emplâtre appellé Emplatre ds, SYR 93 Suye,très recommandé pour appliquer {ur les bu- bons & charbons peftilentiels , parce qu'il tire le venin dehors, ramollit la tumeur , &les mene à une heureufe fuppuration, La Suye outre cela mê- léeavec du vinaigre s'applique fur les pouls pour chafler les fiévres intermitrentes. On employe la Suye dans les onguens pour la teigne, & pour la galeinvétérée. Le fel de Suye qui fe tire de la tête morte après fa diftillation eft d’une grande recommandation , foit en forme de fel, foit en forme d’huile ou de liqueur , ayant été fondu à la cave par défaillance contre les cancers ulcé- rez , les ulcéres invétérez, cacoëthes & incu- xables , les fiftules , les loups des jambes , & les autres ulcéres phagédéniques , qui fe guériffent promtement en yappliquant cette liqueur feule, ou en la mêlant aux onguens. SYROP [ Syrwpus ] eft une compoñition ou liqueur agréable d’une confiftence un peu épaiffe qui eft extraite des eaux, des fucs, ou des tein- tures des fruits ou des herbes, cuite & aflai- fonnée de Sucre ou de Miel, SYROP «ffringent, Prenez demi feptier d'Eau Rofe, & autant de celle de Plantain , faites-y infufer deux onces de Rofes de Provins pendant douze heures fur de la cendre chaude , puis pa£- fez le tout , & mettez dans la colarure deux drag- mes de Rhubarbe coupée par petits morceaux, infufez le tout pendant douze heures, puis l'ayant pañlé & preflé, vous mettrez la liqueur dans un poëlon fur le feu avec deux onces de Sucre pour en faire un Syrop. Il eft très bon pour le flux de fang & le dé. voyement : il en faut prendre à jeun le premier jour deux cuillerées, & une tous les joürs fui. Xx ii) Nota. + nd 694 SAR vans , on demeure une heure & demie après la prife fans manger , & l'on continué ainfi jufqu’à uérifon, * SYROP # Abfinthe fimple. On aura fix onces de fommitez ou de feüilles d’Abfnthe quandla plante eft dans fa vigueur , on les incifera menu, & on les mettra tremper chaudement cinq où fix heures dans vingt onces d’eau , puis on fera botillir Pinfufion à diminution du tiers, on la coulera avec expreflion , on la laiffera rafleoir pour en féparer les féces , on y mêlera dix-huit onces de bon Miel , & l’on fera cuire le mélange en l’écumant jufqu’a confiftence de Syrop. 1 aide à la digeition , il fortifie l’eftomac, il ruë les vers. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à une once, On s’en fert auffi extérieurement pour mondifier les playes. Si dans la compofition de ce Syrop on em ploye de l’Abfinthe cueillie au mois de May le matin avant le lever du foleil , lorfqu'elle eft couverte de la rofée, & qu’on y mêleun peu de poudre de Rhubarbe, il fera meilleur, C’étoit le fecret d’un Bourgeois de Montpellier qu'il ne vouloit dire à perfonne, & que Borel , qui l’a communiqué dans fes Obfervations , dit avoit appris d'un de fes domeftiques. SYROP d’Agrimoine fimple. On peut le pré. parer en faifant cuire enfemble parties égales de fuc d’Agrimoine & de Sucre. 1] fortifie l’eftomac & le foye , il leve les ob- ftructions. La dofe eft depuis demi-once jufqu'à une once & demie. SYROP #'Alieluia. On pilera des feüilles & des fleurs d'Orprriohyllmm dit Alleluia nouvelle- ment cueillies dans leur vigaeur , les ayant lité SR 69$ trois ou quatre heures en digeftion à froid , on les exprimera pour en avoir le fuc , on le dépu- rera en lui donnant un boüillon , & le paflant lufeurs fois par un blanchet, on mêlera enfem- ble dans un plat de terre verniflé parties égales de ce fuc d” {lelwra dépuré & de Sucre blanc, on placera le plat fur un feu modéré pour faire fon- dre le Sucre, & pour faire évaporer l’humidité - de la liqueur jufqu’à confiftence de Syrop. Il eft propre pour défaltérer , pour fortifier le cœur , pour purifier le fang, On le donne dans les fiévres ardentes , dans les fiévres malignes. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à une once & demie, SYROP # Althea fimple. On peut faire ce Syrop avec une infufon, ou une décoction de racines de Guimauve faite dans de l’eau chaude & du Sucre, parties égales, on les fera cuire én. femble à confiftence de Syrop. Il eft excellent pourles acretez dela poitrine, pour le rhume, SYROP de Berberis | on Epine-vinette. On choifira des fruits de Berberis mûrs , on les écra- fera bien dans un mortier de marbre , on les laif- fera trois ou quatre heures en digeftion à froid , puis on les mettra à la preffe pour en tirer le fuc; pour dépurer ce fuc on le mettra dans une bou- teille qu’on expofera deux ou trois jours au fo- leil fans la remüer , puis on le filtrera. Si on veut le garder long-téms, on en emplira des bou- teilles jufqu'au col | on ajoûtera pardellus de l'huile d’Amandes douces ou d’Olives à la hau- teur de deux travers de doigt pour empêcher que l’airn'yentre, & le faffle corrompre ; on mertra dans un plat de terre vernillé , & non de FT EAN] 696 SYR | métal dont il pourroit tirer une impreflion ,un poids égal de 8 de Berberis & de Sucre blanc, on placera ce plat fur un petit feu , & l’on fera confumer l’humidité de la liqueur jufqu’a con- fiftence de Syrop. SIA 1l eft aftringent & rafraîchiffant ; on l’em- ploye dans les Juleps pour arrêter les cours de ventre, pout fortifier le cœur , & pour réfifter à la malignité des humeurs. La dofe eft depuis _demi-once jufqu'aune once & demie. SYROP de Berberis préparé [ans feu. On peut faire ce Syrop en mettant fimplement fondre deux parties de Sucre dans une partie de fuc de Berberis fans le faire boüillir niévaporer , car on n'aura employé que la quantité du fuc qu'il fau- dra pour liquefier le Sucre en confiftence.de Sy- rop, il fera plus agréable au goût que le premier, imais il ne contiendra pas tant des acides du fruit, & il aura moins de vertu. | . SYROP de Bétoine fimple. Ce Syrop fe fait de la même maniére que celui de Lierre terreftre dont la defcription fera ci-après. Il eft bon pour les maladies du cerveau, ille fortifie , il provoque les urines ; on prétend auffi “qu'il eft bon pour les pulmoniques ainfi qu'on l’a éprouvé. La dofe eft depuis demi-once juf- qu’à deux onces. r . On peut encore préparer un Syrop de Bétoine avec une forte infufñon de fes fleurs faite dans de l'eau diftillée de la même plante. À SYROP deBourrache fimple. On le fait en fai- fant cuire enfemble parties égales de fuc de Bourrache dépuré , & de Sucre blanc. : Il eft propre pour humeéter la poitrine, pour purifier le fang, pour récréer les cfprits : en 15 SYR 697 donne aux mélancholiques. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à une once & demie, Le fuc de Buglofe peut être fubititué en la place de celui de Bourrache. SYROP de Camomille fimple. On aura une li- vre de fleurs de Camomille récemment cucillies dans leur vigueur , on les mettra infufer douze heures dans quatre livres d’eau chaude de fon_ taine , c'eft-à-dire deux pintes, enun pot cou- vert , on fera boüillir légérement l’infufion, on la coulera avec expreffion , on réïterera ainfi ju{qu’à trois fois avec nouvelles fleurs ,on mé- ka dans la troifiéme colature trois livres de Su- cre blanc, on clarifiera ce mélange avec un blanc d'œuf, & par un feu modéré on le fera cuire en confiftence de Syrop. Il eft excellent pour la colique venteufe. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à une once & demie. j On prépare de la même maniére le Syrop de Sauge. | SYROP de Capillaires fimple. On aura fix on- ces de Capillaires récemment cueillis vers la fin d'Avril qu'ils font nouveaux , des plus beaux & des plus odorans qu’on pourra trouver, on les coupera menu, & on les mettra tremper chau- dement dans trois livres d’eau pendant fix ou fept heures, on fera enfuite boüillir l’infufion juf- qu'à diminution de la quatriéme partie , on le coulera avec expreffion , & l’on y mêlera du £u- cre blanc à la quantité de deux livres & un quar- teron , on clarifiera le mélange avec un blanc d'œuf, & après lavoir paflé par un blanchet, on le fera cuire jufqu’à conffteñce de Syrop. : ‘Il cft bon pour la toux, pour les maladies de Noté, N 08e Nota. 698 SYR la poitrine, & pour les maux de rate. On en rend à cuillerée , & l’on en méle dans les Ju He , dans lesémulfons , dans lati fane. | La meilleure méthode pour faire le bon Sy rop de Capillaires eft de faire venir la Conferve de Capillaires des Pays chauds , comme du Lan- guedoc , de la Provence, & de l’employer pour Ja compofition de ce Syrop ; car comme lherbe à fermenté avec le Sucre dans la Conferve , le détachement de fes principes fe fair aifément pour le Syrop. à | _ On prendra donc une livre de Conferve de Capillaires du Languedoc, on la mettra infufer chaudement dans quatre livres d’eau communé pendant quatre ou cinq heures , enfuite l’on coulera l'infufion avec expreflion, on y mêlera crois livres de Sucre blanc , on clarifiera le mé- lange avec un blanc d'œuf, &onle fera cuireen confiftence de Syrop. Le véritable Syrop de Capillaires doit avoir une couleur rougeâtre & un goût de Capillaires très aifé à diftinguer. Ce Syrop eft bon pour les maladies de la poitrine , parce qu'il adoucit l’hu meur acre qui y tombe, & il excite le crachat. On le donne mêlé avec de l’huile d'Amandes douces aux enfans. On peut rendre le Syrop de Capillaires plus teint & plus pectoral, en augmentant la quan- tité des Capillaires qui entrent dans fa compofi- tion, & en yajoûtant une once & demie de Régliffe , mais il en fera un peu moins agréable au goût. On peut auffi y employer les cinq efpe- ces de Capillaires , & même la Langue de Cerf connué du vulgaire fous le nom de Scolopendre, ou bien n'y en mettre que d’une ou de deux STR 609 fortes ; il eft aflez indifférent de quelles efpeces de Capillaires on empreint le Syrop , car elles ont toutes une vertu femblable. SYROP de Cerifes appelées Aigriottes. On rendra des Cerifes appellées 4igriottes avant Le parfaite maturité, on les écrafera dans un mortier de marbre , on entirera le fuc qu’on laiffera dépurer au foleil pendant deux jours , on le filtrera, on y mêlera un égal poids de Sucre blanc dans un plat de terre verniffé, & on fera cuire le mélange en Syrop. Il rafraîchir , il défaltére , il eft bon pour les fébricitans , & pour tempérer la bile ; on le prend en julep avec de l’eau. Ladofe eft depuis demi-once jufqu'a deux onces. SYROP de Chicorée fimple. On le peut faire avec le fuc de la Chicorée fauvage dépuré & le Sucre blanc, parties égales , qu’on fera cuireen confiftence de Syrop. Il eft apéritif, & purifie le fang. SYROP de Chou rouge. Prenez une pomme de Chou rouge groffe comme la forme d’un cha- peau , rompez-en toutes les feüilles par mor- ceaux ,mettez-les dans une cruche de terre con- tenant deux pintes , que vous emplirez d’eau de riviére , bouchez-la bien pardeflus avec fept ou huit demi-feüilles de papier bien ferrées & bien liées , enforte qu'il n’y entre point d’air, met- tez-la devant un feu médiocre environ cinq quarts d'heure , paflez le tout au travers d'un linge blanc fans ‘preffer | mettez la colature dans une baffine de cuivre avec une livre de bon Miel de Narbonne fur un feu médiocre de char- bon , écumez bien jufqu’à ce que le Syrop foit parfait , dont il ne reftera qu'environ un bon Nota. joo SYR demi feptier & demi mefure de Paris, qu'il fau. dra Sn dans une bouteille de verre double ou de grès qu’on bouchera bien. Il eft très bon pour les maladies de la poitrine & du poumon. Il faut , avant que de commen: cer à en ufer , fe purger le jour de devant avec un quarteron de Cafle en bâton, que le malade fuccera entiérement , l'ayant fendu par la moi- tié, Le lendemain il prendra à jeun une cuillerée à bouche dudit Syrop , & il fera après deux heu- res fans rien prendre, & autant deux heures après le fouper , continüiant ainfi foir & matin jufqu’à guérifon. Pendant l’'ufage de ce Syrop il ne faut point ufer d’autres remédes , ni lave- ment, ni faignée, ni médecine. Il en faut faire provifion pendant que les Choux rouges fubfif- tent. SYROP de cing racines. On choifira des raci- nes d’Ache , d'Afperges , de petit Houx, de Fc» noüil & de Perfl, de chaque deux onces ; les plus orofles , les mieux nourries , récemment ti- rées de la terre; on les nettoyera , on les mon- dera , on les coupera par morceaux, & on les fera boüillir dans deux pintes & demi feptier' d’eau à diminution du tiers , on coulera la décoc- tion , &onl’exprimera ,on y mêlera deux livres &un quarteron de Sucre, on clarifiera le mé- lange avec un blanc d'œuf, &on le fera cuire dans un vaiffeau de terre verniffé avec leSucre jufqu'à confiftence d'opiate, on y mêlera alors «huit onces de vinaigre , & fur un petit feu onré- duira le tout en Syrop. M. Lemeryeft d'avis de retrancher le vinaigre de cettecompoftion, parce qu'il eft aftringent,& # D ie qu'il ne convientguéres dans un Syrop apéritifs SYR 708 1l eft eftimé bon pour levér les obftrüétions du foye, de la rate, du méfentére ; il excite Pus rine :on le donne aux hydropiques , aux grave: Icux , & dans toutes les autres mala dies caufces par des oppilations. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à deux onces. SYROP de Citron , on de Limon. Cn aura des Citrons ou des Limons des plus fucculens, on en féparera l'écorce , on écrafera le dedans dans un mortier de marbre avec un pilon de bois , on les laiflera digérer à froid cinq ou fix heures, afin que leur vifcofité fe raréfie, on les expri- mera pour én tirer le fuc, on le mettra dans des bouteilles | & on l’expofera quelques jours au foleil pour le faire dépurer ,: on le filtrera en. fuite ; & l’ayant mêlé avec le double de fon poids de Sucre fin dans un plat de terre vernifle, on mettra le mélange fur un petit feu pour faire fondre le Sucre, & le Syrop fera achevé, onl’& parce qu'elle a très peu de vertu narcotique. SYROP de Plantain. Prenez racines récentes de Plantain quatre onces , femence de Plantain une once , on les concafféra , on les mettra boüillir doucement dans une livre & derhic d’eau de Plantain diftillée jufqu’à diminution d’envi- ron le tiers de l'humidité , on coulera la décoc- tion avec expreflion, on y mêlera une livre & demie de fuc de.Plantain tiré récemment par expreffion, & trente onces de Sucre blanc ; on charificra le mélange avec un blanc d'œuf, & on le fera cuire en Syrop. Not Nota. 418 SYR Il eft propre pour arrêter les couts de ventre, les hémorragies , les gonorrhées. La dofe eft de- uis demi-once jufqu'a deux onces. Cette compofñrion de Syrop renferme les qualitez detoutes les parties du Plantain, & c’eft affurément la meilleure qu'on puiffe donner. La méthode ordinaire de faire le Syrop de Plantain eft de’faire boüillir enfemble parties égales de fuc de Plantain dépuré & de Sucre blanc jufqu’à confiftence raifonnable. De cette maniére on peut préparer les Sy- rops d’Arrête-bœuf , de Pulmonaire , & deRe- noûce. SYROP de Pommes fimple, On rapera des Pommes de reinette , on les laiffera dix ou douze heures en digeftion à froid , puis on les expri- mera , on mettra le fuc dans des bouteilles de verre , on l'expoferaau foleïl jufqu’à ce qu’il foit clair & dépuré ; ous'ilne fait point de foleil, on emplira des bouteilles dudit fuc jufqu’au col , puis on y verfera de l'huile d’Amandes douces à Ja hauteur d’un doigt , on les bouchera , & on Les laiffera en repos jufqu’à ce que le fuc foit de- puré on le filrrera alors par un papier gris ,on le péfera , & on le mêlera avec un égal poids de Sucre fin dans un plat de terre verniflé , & par un petit feu l'on fera cuire le mélange en l'écu- mant ju{qu'a confifience de Syrop. 11 eft cordial, pectoral lientérique , propre contre la mélancholie. La dofe eft depuis demi- once jufqu'a une once & demie. SYROP de Pommes fimple préparé [ans bouillir. On fe contente quelquefois , pour faire le Syrop de Pommes , de mettre fondre furun feu mo- déré deux parties de Sucre fin en poudre dans SYR 719 une partie de fuc de Pommes bien dépuré fans les faire boüillir. SYROP de Pommes fimple préparé fans feu. Mettez dans un grand plat de fayance ou de terre vernmiflé un tamis de crin découvert ar rangez dedans lit fur lit des Pommes de rei. nette coupées en tranches minces, & bien fau. poudrées de Sucre fin , couvrez le tout d’un lin- ge délié, mettez-le à la cave, ou en autre lieu humide, & l'y laiflez trois ou quatre jours , après lefquels vous trouverez dans le plat du Syrop qui aura découlé par défaillance , parce que l’humidité des Pommes & celle du lieu au- ront liquéfié le Sucre. Ce Syrop eft fort agréable au goût : il doit être meilleur que les autres, parce qu’il n’a recu aucune impreffion du feu, mais il ne fe garde pas tant ; auffi ce qu’il ya de commode , eft qu'on le peut préparer en tout tems fort facile- ment. SYROP de Pourpier fimple. On peut préparer ce Syrop en mêlant parties égales de fuc de Pourpier dépuré & de Sucre , & faifant cuire le mélange doucement jufqu’à confiftence requife. Il eft propre pour défaltérer, & pour calmer le trop grand mouvement des humeurs dans la fiévre , pour les duretez du foye, pour tüer les vers. On enufe à la cuillier. SYROP de Quinçuina, On aura du bon Quin- quina qu'on pulvérifera groffiérement , on en mettra demi-livre dans un pot de terre verniflé, on verfera deffus deux pintes de vin blanc, qui üre mieux la vertu du Quinquina que les autres diffolvans , on couvrira le pot, & on Île placera en digeftion au Bain-Marie, ou autre lieu chaud Nota. 120 SYKR pendant trois jours , agitant de téms eh tems Îa matiére ; on fera enfuite boüillir doucement l'in- fufñon dans le même pot jufqu’à diminution du quart de l'humidité , on la coulera avec expref- fion, on y mêlera trois livres de Sucre blanc, on clarifiera le mélange avec un blanc d'œuf, & on le fera cuire en confiftence de Syrop dans un vailleau de verre plütôt que dans une baffine, pour éviter l'impreffion du cuivre qu’il pourroit rendre, C'eft un fébrifuge , il arrête toutes les fiévres intermittentes. La dofe eft depuis demi-once jufqu’à deux onces. On peut le délayer dans un verre d’eau de petite Centaurée, quand on le veut faire prendre au malade, On ne doit point s'en fervir qu'après avoir bien purgé le malade, & fait les faignées nécef- faires, parce qu'il fixe les humeurs. Il en faut don- ner trois ou quatre fois par jour, & en conti- nüer l’ufage au moins quinze jours. AUTRE. Faites boüillir deux onces de Quin- quina pulvérifé dans trois demi-feptiers d’eau juf- qu’à la confomption de lamoitié de l’eau que vous coulerez en exprimant un peu, faites reboüillir le marc dans trois autres demi feptiers d’eau comme devant jufqu’à confomption de la moitié ,coulez comme la premiére fois , faites encore reboüillir ce marc une troiliéme fois avec trois autres de- mi-feptiers d’eau, & un grand verre de bon vin, & coulez comme les deux premiéres fois, met- rez vos trois colatures dans un même vaifleau, & yajoûrez une livre de Sucre commun, faites boiüillir le tout enfemble jufqu'à diminution du tiers, & vous aurez une efpece de Syrop à demi fait | SYR 711 fait feulement, parce qu’on ne le fait pas pour étre gardé long-tems. On en fera prendre dans les fiévres intermie- tentes deux cuillerées trois ou quatre fois par jour loin du repas , ayant fait auparavant faigner & purger le malade, SYROP 4e Ravces fimple. On peut préparer ce Syrop avec le fuc des Raves & le Sucre blanc, arties égales. Il a beaucoup de vertu pour la gravelle, La dofe eft depuis demi-once jufqu’à deux onces. SYROP de Réglife compofe. Prenez racines de Régliffe deux dragmes, de Tuffilage & d'Au- née-de chaque une once & demie, d’Iris de Flo- rence une once, de feüilles de Pulmonaire, de Marrube blanc , de Scabieufe, d'Hyflope & de Véronique, de chaque une poignée ; Dattes, Jujubes , Figues , de chaque dix en nombre , fe- mence d’Ortie demi-once ; on coupera, & on caffera les racines , on les fera boüillir dans qua- tre livres & demie d’eau commune environ de- mi-heure , on y ajoûtera les fruits ouverts, la femence d'Ortie pilée, & les herbes incifées, on continuëra de faire boüillir la décoction jufqu’a diminution de la moitié de l’humidité, on la couiera avec expreffion , on y mêlera deux livres & un quarteron de Sucre blanc, onclarifiera le mélange avec un blanc d'œuf ; & après l'avoir pallé par un blanchet , on le fera cuire en Syrop; lorfqu'il fera prefque refroidi , on y mêlera exaétementune dragme d’Effence d’Anis. Ce Syrop eft vulnéraire ; il eft propre pour l’aftkme , pour nettoyer les ulcéres du poumon, pour exciter le crachat , pour fortifier le cer- veau, la poitrine & l’eftomac. La dofe eft de- ù Lez, Ratafia de Rofes pales. 222 SYR puis demi-once jufqu'à une once & demie, SYROP de Rofes pales fans feu. Prenez des Rofes pâles , qui font les communes des jardins, cueillies avant le lever du foleil , faires-en un lit de feüilles épais de quatre doigts dans un vaif- feau de verre, puis mettez-y un lit de Sucre en poudre felon la quantité des Rofes, le jour fui- vant remettez deflus un autre lic de Sucre , & éontinüez ainfi de jour en jour jufqu’à ce que le pot foit rempli ; & quand le Sucre aura entiére- ment confommé les Rofes , le Syrop fera fait ; étant achevé il faut tirer tout le clair , &le con- ferver dans unebouteille de verre bien bouchée. * ILeft purgatif. La dofe fera de deux cuillerés le matin prifes feules , ou dans un boüillon. Cette purgation eff fans douleur , & foulage ex- , tremément. On fe fervira du marc pour en faire un excel- lent Roffolis ou Ratafa , en mettant dedans de bonne Eau de vie, & pour lui donner un goût de Mufc, & le rendre parfait, mettez-y ungrain de Mufc , &un grain d’Ambre gris. SYROP de Rofes pales foluuif, On aura des Rofes pâles fimples , ‘nouvellement épanoüies , & cucillies le matin avant le lever du foleil , on les mondera deleurs pécules & de leurs cali ces, on les pilera dans un mortier de marbre ; 8 les ayant laiflées quelques heures en digeftion , on les exprimera pour en tirer le fuc, qu'on laif- fera raflcoir ou dépurer au foleil, ou dans un autre lieu chaud, on le verfera par inclination; & l'ayant pal par un blanchet , on le mêlera avec un poids égal de Sucre fin, on en fera éva- porer l'humidité par un petit feu jufqu’à confif- +ence de Syrop. SUR 72 La méthode de tirer le fuc de Rofes pour faire le Syrop ci-deffus eft plus courte & meilleure que celle des infufons , parce qu'on ne fait point diffiper les parties volatiles de la Rofe dans lef- quelles confifte fa qualité. On peut garder le fuc des Rofes dans des bouteilles , mettant un peu d'huile d’Amandes douces deflus , & préparer le Syrop quand on voudra, Il purge les férofitez & les autres humeurs doucement en fortifiant l’eftomac. La dofe eft depuis demi-once jufqu’a deux onces. Le Syrop deRofes mufcates & celui de fleurs d’Acacia fe peuvent faire dela même maniére, Le premier eft plus purgatif que celui de Rofes pâles , principalement quand on le fait aux Pays chauds,où les Rofes mufcates ont beaucoup plus de force qu'ailleurs. Le Syrop de fleurs d’Acacia purge fort dou- cement , il purifie le fang. La dofe eft de deux onces. On peut auffi faire un Syrop de Rofes pâles fans feu de la même maniére que celui de fleurs de Pefcher fans feu décrit ci-devant , pag. 704. SYROP d'Eryfimum fimple On peut préparer ce Syrop avec une forte décoction , ou avec le fuc de cette plante & le Sucre blanc, parties égales. Il eft bon dans l’afthme pour tirer les mucila- ges des poumons , dans l’enrotiement, & dans la toux invétérée. La dofe eft depuis demi-once Arr deux onces mélé dans de la tifane peo- rale. SYROP de Scolopendre ,ou Lzngne de Cerf fim- ple. On le peut faire avec une forte décoction de la plante & du Sucre, parties égales. Z zij Nota. Nota.. 724 SR Il a à peu près la même vertu que le Syrop de Capillaires erdinaire, SYROP de Tabsc fimplr. On incifera de la Nicotiane ou Tabac mâle cucillie dans fa vi- gueur , on la pilera dans un mortier de marbre exactement , on la laiffera en digeftion à froid trois ou quatre heures , puis on l’exprimera pour en avoir le fuc ; on le dépurera en le faifant boüillir un boüillon , & le paffant plufieurs fois par un blanchet , on péfera le fuc dépuré , on ÿ méleraun poids égal de Sucre, & l’on fera cuire le mélange à petit feu, l’écumant de tems en tems , juiqu'àa confiftence de Syrop. Il eft un peu vomitif ; on s’en fert pour Pafth- me pour purger le cerveau & l’eftomac, pour lever les obftruétions de la rate. La dofe eft de- puis trois dragmes jufqu’à une onçe. On lap- plique fur les vieux wlcéres, & il les déterge fans douleur. SYROP de Verjus de grain. W fe fait comme Jen Syrop de Cerifes appellées Æ/grioites décrit ci- devant, pag. 699. Ex . fl ef rafraïchidanct , il arrête le vomiflement, il tempére la bile, il excite Pappétir. La dofe eft depuis demi-once jufqu’a une once & demie. On ne doir jamais fe fervir de vaifleaux d’ai- rain pour faire les Syrops aigres, de peur qu'ils nentirent un verd de gris. SYROP de Vinargre fimple. On mettra dans un plat de terre verniffé deux parties de Sucre en poudre , & une partie de Vinaigre blanc ou rouge , qui fera aufi bon, pourvü qu'il foitbien clair ; on pofera le plat fur le feu, & quand le Sucre fera fondu, le Syrop fera fait, on l’écu- mera , & onle coulera. SYR 712$ Il eft propre pour rafraîchir dans les fièvres ardentes : il défaltére, il arrète le crachement de fang , & les autres hémorragies , il réfifte au venin. La dofeeft depuis demi-once jufqu’à une once. SYROP de Violettes fimple. On mettra dans un pot de terre verniffc deux livres de belles Vio- lettes fimples nouvellement cucillies & mon- dées , on verfera deffus quatre livres d’eau chau- de , on couvrira le pot , &on laiffera la matiére hait ou neuf heures en digeftion , on fera chauf- fer l’infufñon au Bain-Marie , onla coulera avec forteexpreflion, on y mettra infufer comme de- vantune pareille quantité de Violertes,on coule- ra & on exprimera fortement cette fecondeinfu- fion , on la laiffera repofer trois ou quatre heu- res , on la verfera par inclination pour la féparer de fes féces , on la pañlera , & on la mélera avec le double de fon poids de Sucre fubtilement pul- vérifé dans une baffine d’étain , ou dans le même pot de terre, on pofera le vaiffeau fut un Bain de Vapeur, c’eft-a-dire, fur un pot à demi rempli d'eau boüillante , & Fon remüera le mélange avec une cuillier d'argent jufqu’a ce quetoutie Sucre foit diffout , alors on le coulera , & onle gardera. On le donne pour rafraîchir & humeéter poitrine , pour Cpaiffir & adoucir les humeurs trop acres , pour tempérer la bile, pour défalté- rer dans les fiévres ardentes , dans le rhume. Ea dofe eft depuis demi-once jufqu’à une once. Le Syrop de fleurs de Cyanus , ou Blüet fe peut préparer de la méme maniére. Les premiéres Violettes qui paroiffent font les meilleures } parce qu'e les perdent de leur ; Zziij 726 SYR beauté À mefure que la faifon avance ; il les faut cueillir en beau tems , & les mettre dans un lin- ge moüillé d’eau fraîche , afin de les conferver en leur beauté jufqu'a ce qu’on les ait mondées, & qu’on lesemploye. SYROP de Vipéres. On aura deux onces de racines de Squine , autant de Santal rouge, & fix onces de Salfepareille , on mettra le tour en pe- tits morceaux, on le fera infufer pendant 24. heures dans huit pintes d’eau de fontaine dans un vaiffeau de terre bien bouché, on y ajoûtera en- fuite huit Vipéres préparées felon l’art ,trois on- ces de racines de grande Confoude , & trois poi- gnées de fommitez de Millepertuis, on cuira le tout à feu doux & lent jufqu’a la confomption de la moitié de l’eau , on le paffera avec expref- fon fous la pelle, on ajoûtera à la colature qua- trelivres de Sucre, & vingt-deux grains d’'Am- bregris, & on fera un Syropfelon l'art de con- fiftence moyenne, qu'on aromatifera avec un peu de Canelle. La maniére de préparer ce Syrop a ététirée d'un Manufcrit Grec qui eft dans la Bibliothe- que de M. le Duc de Savoye. Un Officier atta- qué d'un tremblement detête, de goutte ; de rhumatifme, & autres reftes de vérole , a été guéri de tous ces maux en ayant pris deux onces Le matio, & un boüillon quelque rems après pen- dant quinze jours ou trois femaines au Printems & àl'Automne, Un autre Oflcier a pareille- ment été guéri par l'ufage de ce Syrop d'un tremblement de tête invéréré depuis cinq ans , & d’un rhumatifme quai par tout le corps ; & en ayant continué l’ufage , a repris fon embon- point. Un autre homme qui avoit un ulcére SYR 721? dans la veffie depuis long-téms , fentant de grandes douleurs en urinant, & jettant du pus , après avoir ufe inutilement d’une infinité de re- médes, a été guéri par l’ufage de ce Syrop conti. nüé pendant huit jours, Le Syrop d'Ofcille fe peut faire de la même maniére que celui d’Alleluia décrit ci-devant , page. 694. SYROP #T:ble fimple. On peut faire ce Sy- rop avec parties égales de fuc d’Yeble dépuré & de Sucre que l’on fera cuire enfemble. - Il purge les fcrofitez par les felles & par les urines : on s’en fert pour les hydropiques , & pour les goutteux. La dofeeft depuis demi-once jufqu’à trois onces. SYROP érmérique febrifuge de M. Du Be. Pre. nez deux onces de chair de Coins coupée par tranches ,une once de racines de Souchet, &une dragme de Canelle , coupez , pilez, & faires boüillir dans une livre & demie de vin blanc & d’eau, l'expreffion faite vous ferez infufer du. rant 24. heures fur les cendres chaudes une once de verre d’Antimoine fubtilement pulvérifé ; que vous aurez lié dans un noïet de linge, & fur icelui un noüet de papier ; ayant ôté le noïet ; vous ajoûterez demi-livre de Sucre pour en faire un Syrop felon l’art. . Il purge doucement, & fans violence , parce que les deux noüets dans lefquels le verre d’An- timoine .eft enfermé émouffent fon acrimonie , & rallentiffent fon activité. On le donne aux en- fans depuis deux dragmes jufqu’a demi-once, & aux adultes depuis une once jufqu’à une once & demie. Il guérit par expérience la fiévre quarte quand il eft donné avec linfufion de Séné dans Z 2 iii Nota, 728 SYR une décoétion convenable cinq heures avant l'accès ; comme aufli quand il eft donné dans V'intermiffion des fiévres tierces & quotidiennes, longues qui ne cedent point aux remédes ordi- naires. Il purge les enfans des vers qui lesron- gent , & par ce moyen guerit les douleurs & les convulfions qui en dépendent , ou de quelque autre matiére putride. 11 a fouvent chaffé ce grand ver plat appellé Tæœwa , qui caufoit lun & l’autre fymptome. SYROP laxatif. On aura une once de feüil. les de Séné de Levant bien mondées , trois drag- mes de Canelle fine un peu concaffée,on les fera infufer dans une bonne pinte d’eau de fontaine fur les cendres chaudes l’efpace de trois heures dans un pot deterre neuf bien couvert, on fera prendre quinze ou vingt boüillons au Séné ,on coulera par une étamine ou linge bien net, on mettra dans la colature deux douzaines de bons pruneaux lavez, & enfuite infufez dans du vin blanc durant l’efpace de l'infufion du Séné , c'eft-à-dire , pendant trois heures, on les fera cuire, ajoûtant fur la fin de la cuite defdits pru- neaux , quatre onces de Sucre fin, laiffant cuire le cout jufqu’à ce que le jus des Pruneaux foiten confiftence de Syrop , que vous conferverez pour le befoin. La dofe eft de deux cuillerées le matin à jeun , & demi--heure après un boüillon. SYROP magifiral bydragogne de M. Du Be. Prenez une once de racines de Flambes à fleur violette, demi-once de moyenne écorce de Su- reau , & une once de cendrons d’Yeble , que vous ferez boüillir dans trois demi-feptiers d'eau jufqu’à ce que la décoétion revienne à une cho- ‘SYR 719 pine,& après l'avoir pañée vous ferez boüillir & écumer unelivre de Miel,ajoütant fur la fin deux onces de fuc de racines de Flambe , & deux drag mes de Canelle ou de racines de Souchet en pou- pre pour faire un Syrop magiftral qui fera refer- vé pour l’ufage. Il purge les férofitez , & guérit les hydropi- fies. La dofe eft de trois onces à chaque prife deux ou trois fois la femaine avec un verre de vin blanc, ouune décoction de racines de Chien- dent , dans laquelle par fois vous ferez infufer” deux dragmes de Séné. SYROP pour les hémorragie. On fera cuire enfemble parties égales de fuc de Millefeüille dé- puré & de Sucre blanc en confiftence de Syrop. Il eft bon pour arrêter toutes {fortes d’hémorra- gies , foit par haut, foit par bas aux femmes, & au- tres. SYROP pour les maladies de la rate. Prenez douze onces de fuc de Buglofe | neuf onces de fuc de Pommes de reinette ou de courpendu, quatre onces de fuc de Houblon , quatre onces de fuc de Fumeterre ; ayant dépuré tous ces fucs, on les fera boüillir avec une livre de Sucre fin plus ou moins en forme de Syrop , felon qu’onle veut garder, On en prend deux fois chaque femaine deux cuillerées le matin à jeun, & un boüillon par- deflus , ne mangeant que deux heures apres. SYROP pour les vieilles Fluxions | Toux € Æhumes. Faites fondre dans un pot de terre à manche aufli large par haut que par bas une li- vie de Sucre en poudre déliée fans eau , étant fondu faites-y diffoudre deux onces de fleurs de Soufre, lequel étant fondu & bien incorporé 510 | nt le Sücre , vous le retirerez de deflus le feu, & le jeterez fur le dos d’une platine, y étant refroidi vous leretirerez , & lemettrez en pou- dre, & y ajoûterez les blancs de douze œufs durcis coupez de la grandeur & groffeur d'un dez àjoûer,& vous mertrez le tout dans un linge clair dans une cave , ou autre lieu frais, &c par deffous une terrine pour recevoir ce qui en cou lera , Le preffant même quelquefois ; & quand cela fera diffout entiérement , vous en ferez rendre au malade une cuillerée foir & matinen {e levant & en fe couchant. SYROP Royal, ou fulep Alexaudrin. Sion veut faire le Julep Alexandrin , il faut fimplement mettre fondre deux onces de Sucre blanc pulvé- rifé dans trois onces d’eau Rofe diftillée , mais fi onle veut préparer en Syrop, il eft néceffaire de faire cuire le mélange en confiftence requife : or comme en boüillant la partie volatile odorante & effentielle de l’eau Rofe fe diflipe, le Syrop n'a pas plus de qualité que s’il avoit été faitavec de l’eau commune;c’eft pourquoi je ferois d'avis, dit M. Lemery, que quand on veut préparer ce Syrop on fe contentit de mettre fondre fur un petit feu dans une partie d'Eau Rofe deux parties de Sucre , ce Syrop feroit fait fans boüillir , & il feroit empreint de la vertu del’Eau Rofe. « Le Syrop Royal , ou le Julep Alexandrin font propres pour fortifier le cerveau, le cœur, la poitrine & l’eftomac : on les donne auffi dans les cours de ventre , dans les hémorragies. La dofe du Syrop eft depuis demi-once jufqu’à deux onces, & celledu Juiep eft depuis une once juf- k u’à quatre. SYROP fcorbutique &e P. La Foreff. Prenez BARS #73T fucs de Cochlearia & de Beccabunga dépurez , de chaquetrois livres , & deux livres de bon Sucre blanc, pour en faireun Syrop fuivant les regles de l’art ; on peut y mêler, fi on veut, du fuc de Creflon d’eau. Il eft fort avantageux dans les maladies fcor- butiques, le donnant loin des repas depuis une cuillerée jufqu’à deux. SYROPS, maniere de les clarifier. On met dans une bafline un blanc d'œuf, & trois ou quatre onces de la liqueur qu’on veut clarifier ; mais il ne faut pas qu’elle foit chaude, car le blanc d'œuf e cuiroit ; on les bat enfemble quelque tems avec des verges, & lerout fe convertit enécu- me , on ajoûte pardeflus le Sucre & le refte dela liqueur , on fait boüillir le mélange fur le feu quelques boüillons , afin que le blanc d'œuf, qui eft vifqueux , fe chargede la crafle qui eft dans le Syrop , & fe fépare aux côtez de la baffine ; quand on voit que le Syrop qui bout au milieu eft bien clair, on l’écume , & onle pañle par un blanchet, ou par une chauffe d’hypocras ; on fait enfuite cuire le Syrop clarifé jufqu’a confiftence requie , l’écumant encore de tems entems, s’il eftbefoin. Quand on a plus de trois livres de Sucre à cla- rifier , il eft à propos d'y employer plus d'un blanc d’œuf ; car on doity en mettre à propor- tion de la quantité du Sucre. SE C2 CARS AP QE? 73 TAB gi 7 ABAC , ou NicorrANE | Tubacum, | ue Nicoriana ] eft une plante origi- 4.5 F1 naire de l'Amérique , mais qui croit ess, fort aifément en France , dont la fe- mence y a été apportée par M. Nicot Maître des Requeftes ,.Ambaffadeur du Roy de France François IL. auprès de Sebaftien Roy de Portu- gal en 1560 , en ayant eu la communication par un Portugais Officier de la Maifon Royale, le- quel M. Nicot la prefenta au Grand Prieur de France à fon arrivée à Lifbonne , & puis à fon retour en France à Catherine de Medicis Mere du Roy ; & tous trois l'ayant mileen réputa- tion par les expériences qu'ils en firent, elle fut nommée Micotiane , l’Herbe du Grand Prieur , 8 L'Herbs à la Reine. I y atrois efpeces principa- les de Tabac , fçavoir le mâte qui eft à feüilles larges & à feüilles étroites , & la femelle quia les feüilles prefque rondes, & Îles fleurs d’un jaune verdätre, au lieu que celles du mâle font de couleur purpurine , & plus longues , &a des tiges beaucoup plus hautes que la femelle. Tou- tes les trois efpeces font d’ufage ; mais néan- moins on fe fert plus communément du mâle cant intérieurement qu'extérieurement ; Car la femelle ne fert qu’à l'extérieur, & lors feule- ment qu'on la fpécifie ; au lieu que quand on parle du Tabac fimplement, on entend les deux efpeces du mâle dont on fe fert à fairele Tabac en corde & en poudre. Les fetilles de Tabac font chaudes & defficcatives en un plus haut TAB 733 degré étant féches , que fraîches ; abfterfives , incifives , réfolutives avec un peu d’aftridtion ; elles réfiftent à la corruption, font éterniier, cracher & vomir ; elles font anodines , très vulz néraires, & ultées pour le plus fouvent en de- hors ; car les feüilles vertes du Tabac mâle pi- les & appliquées jus & marc font bonnes à tou- tes playes , ulcéres , écroüelles ; gangrénes , Nol: me tangere ulcéré , gale ouverte , teione, dartres , contufions même invérérées , piquûre de Vive , rougeurs du vifage, piquüres venimeu- fes, & brûlures. En Hyver au defaut des feüilles vertes on peut fe fervir utilement aux maux ci- deffus de l’Huile d’Olives dans laquelle on les aura fait boüillir en Automne , quand elles font dans leur force & dans leur maturité. Le Tabac donné intérieurement eft un violent vomitif propre pour déraciner lesfiévres intermittentes opiniatres , & les autres maladies femblables , mâis on n’en doit donner qu'avec beaucoup de circon{pection. L'ufage du Tabac eft contraire aux jeunes gens & aux bilieux. Fumer le foir em pèche de pifler la nuit. L'Onguent de Tabac de Joubert eft excellent contre les écroüelles. Le fuc de Tabac mâle mêlé avec la poudre de dé- poüilles de Serpent en forme d'injection guérit les ulcéres fiftuleux d’une maniére admirable; ou bien on prend du fuc d’Ecrevifle avec des feüil_ les de Tabac & la poudre de dépoüilles de Ser- pens qu’on mêle enfemble pour appliquer fur les fiftules. La fumée de Tabac, quoiqu'abufve , eft pourtant falutaire dans plufieurs maladies du nez & de la gorge ; fcavoir le Coryza , la rela- xation de la lüette, l’inflammation de la gorge, & les affections catarreufes, Au defaut du Tabac Vertus du Tabac fe- melle. 734 TAB mâle on peut fe fervir du Tabac femelle pour les maux externes , quoiqu'il n'ait pas tant d’'effica- cité. De plus fes feüilles mifes dans la décoétion ‘des clyftéres font finguliéres pour les dyflente- ries. Son huile préparée avec égal poids de fon jus & d’huile d'Olive boüillis enfemble à la con- fomption du jus eft fpécifique contre les chan- cres des mammelles & des autres parties. Son fac appliqué eft fingulier àla reigne, ayant au- paravant rafé la tête du malade. Ce même fuc mêlé avec graiffe humaine , & appliqué appaife la douleur & l’inflammation des gouttes ; mais cette plante prife intérieurement purge avec trop de violence, c’eft pourquoi on s’en abftien- dra. Cette herbe eft contraire aux poux , & prin- cipalement aux puces qu'elle tué , ce qu'on peut éprouver fur les chiens , car aufi-tôt qu’on les a frotté, foi de l’herbe , ou defon fuc , elles quit- tent auffi-tôt prife , & combenten bas. TABLETTE [ Tubella medica, [en Lamella medica | eft un Electuaire {olide , ou une com- potion de quelques drogues réduites à fec qu'on taille en forme de petites tables , ou quarrées. On diffout dans du Sucre des Poudres, des Con- dits, des Confeétions , des Fruits pilez , des Huiles , des Sels & des Efprits dont on fait des Tablettes , comme celles dejus de Réglifle pour le rhume. | TABLETTES de Gimawve. On fera boüillir dans de l’eau des racines de Guimauve bien net- res jufqu’à ce qu’elles foient molles , on les fépa- rera de leur décoction, onles écrafera dans un mortier de marbre , on les paflera par un tamis renverfé pour enavoir la pulpe; on fera cuire dix-huit onces de Sucre fin dans fix ou fept onces TAB 735 d'Eau Rofe jufqu’à confiftence d’Ele@uaire fo- lide , on y mêlera alors hors du feu quatre on- ces de pulpe de Guimauve avec un biftortier,on remettra la bafline fur un très petit feu pour faire defécher la matiére, l’agitant toûjours ; & quand elle aura une confiftence raifonnable , on la jetrera fur un papier huilé d’huile d’Amandes douces , on l’étendra avecunbiftortier , &onla coupera en Tablettes. On peut faire un Syrop de Guimauve de la dé coction fufdite avec poids égal de Sucre. Les Tablettes de Guimauve font propres pour adoucir & émoufler les acretez de la toux, pour épaiffir les férofitez qui rombent fur la poitrine, pour faire cracher. On en met fondre une Ta- bletre dans la bouche. On peut faire des Tablettes de Guimauve fans feu avec le Sucre pulvérifé qu’on réduit en pâte dans un mortier de marbre avec une fufifante quantité de pulpe de racines de Guimauve , dont on forme des paftilles ou des rotules , &on les fait fécher. TABLETTES 4e Sucre Rofat, On mettratrois quarterons de Sucre groffiérement pulvérifé dans une baffine avec un quarteron d’Eau Role, on le fera cuire à petit feu jufqu’a confiftence d’Electuaire folide , on le retirera alors de deflus le feu ; & quand il fera à demi refroidi , on le verfera fur un marbre, où on aura épars de l'Amidon en poudre fubtile, on étendra la ma- tiére en levant le marbre d’uncôté & d'autre, puis on la coupera en Tablettes. Elles font propres pour déterger, & pour adoucir la poitrine, pour exciter le crachat, pour fortifier lecœur.' La dofe eft depuis une dragme jufau’à fix, Nota. Nota, Sucre Ro- far. 736 TAB uand on veut faire du Sucre Rofat en pou. dre pour mêler dans le lait qu'on fait prendre aux malades , il fufñt de mettre du Sucreen pou- dre dans un plat de terre verniflé, de l’arrofer plufeurs fois d'Eau Rofe , & de le faire fécher à chaque fois fur un peu de feu , en le remüianct incefamment avec un biftortier. TABLETTES 4e Tuffilage. On aura des feüil- les de Pas d’Afne cucillies dans leur vigueur , on les pilera bien dans uh mortier de marbre , &on en tirerale fuc à la prefle, on dépurera ce fucen le faifant boüillir un boüillon, & le paffant par un blanchet ; on diffoudra fur le feu deux parties de Sucre blanc dans une partie de ce fuc député, & on le fera cuireen confiftence folide , on reti- rera alorsla matiére de deffus le feu, & quand elle fera à demi refroidie , on la verfera fur un marbre où on aura épars de l’Amidon en poudre fubtile , elle fe condenfera en s'étendant, on la coupera en Tablettes qu'on gardera dans une boëte en lieu fec. Elles font propres pour adoucir les acretez de la poitrine , & pourexciter le crachat ; onen met fondre une Tablette dans la bouche. TABLETTES édurétiques. Prenez racines d'Arrête-bœuf , de Chardon Roland, de Fe- noüil , de Petit roux & de Perfil ,de chaque de. mi-once , des femences de grande Bardane & de Grémil , de chaque deux dragmes ; faites la dé- coétion de tous ces fimples dans une livre & demie d’eau de Raifort , coulant enfuire , & fai- {ant cuire artiftement la colature avec fix onces de bon Sucre , pour en former des Tablettes du poids de deux dragmes. Les graveleux, & ceux qui font fujets à des difculrez Ç TAB 737 difficultez d'utine peuvent ufer avantageufe. -ment de ces Tablettes en en prenant une ou deux a la fois le matin à jeun, & en continiiant lu. fage. TABLETTES p-éorales de M. l'Abbé Gen- dron. On fera. boüillir douze onces d'Orge en- tier dans une fufhfante quantité d’eau commune jufqu’a ce qu'il foit crevé, alors on ajoûtera dans la décottion quatre onces de Raïfins mondez de leurs pepins , trois. onces de Réglifle ratifflée & concaflée , une once de femence d’Anis ,& qua- torze clous de Girofle concaflez ; quand le tout “fera fufifamment cuit, on coulera la décoion avec forteexpreffion ; on fera cuire dans la cola- -ture une livre & demie de Sucre blanc à petit feu jufqu’a confiftence d’Eleétuairefolide ,& on remüera la matiére incefflamment avec une efpa- tule de bois dès qu’elle commencera à s'épaiflir, de peur qu’elle ne s’attache au fond dela baffine, on- la verfera fur un marbre ou fur un papier huilé d'huile d’Amandes douces, & on l’étendra avec un biftortier auf huilé, puis on la coupera en Tablettes qu’on gardera dans une boëte dans un lieu fec, Elles font propres pour faire mürir le rhume, pour adoucir l’acreté des férofitez qui tombent _du cerveau , pour exciter le crachat. La dofceft depuis une dragme jufqu’à demi-once, Ces Tablettes font difficiles à faire , à caufe de la grande quantité de mucilage que donne l'Or- ge crevé; car ce mucilage s’épaiffiffanr par la cuite s'attache facilement à la bafline, & fe brû- le , fi le feu yeftun peu trop fort, ou fi l’on man- que à remüer la matiére comme il faut. Quand on ufe de ces Tablettes , il eft bon de Aaa Nota, 738 TAB [cs laiffer diffoudre doucement dans la bouche, afin que leur mucilage arrofe & humecte infen- fiblement les conduits qui vont à la poitrine. TABLETTES peétorales pour la Toux. Prenez une once de pulpe de racines de Guimauve, Iris de Florence en poudre , Réglile ratiflée , de cha- que deux dragmes , fleurs de Soufre deux fcru- pules , fleurs de Benjoinun fcrupule , bon Sucre huit onces, formez ces Tablettes avec du muci- lage de Gomme Adragant fuivant l'art. Elles foutagent beaucoup ceux qui ont la Toux ; on en prend la moitié d’une à la fois loin des repas à toute heure du jour ou de la nuit w’on eft preffé de la toux. TABLETTES pour les Hermies , ou Defcentes. Prenez racines de grande Confoude une once, Rofes féches mondées de leurs onglets , bon Maftic , Corail rouge préparé , Sang de Dragon, de chaque deux dragmes , Sucre candi douze onces ; faites une poudre de tout , & l’incorpo- rez avec du mucilage de Gomme Adragant pour ‘en former des Tablettes du poids de deux drag- mes. On les recommande beaucoup pour fortifier les parties de ceux qui font fujets à des defcen- tes, pourvû qu'ils fe fervent de bandages né- ceffaires. On en peut prendre une à la fois à toute heure loin des repas, & en continuer l'u- fage. TABLETTES pour ther les vers. Prenez de bonne Rhubarbe , des femences mondées de Ci- +ron , de Pourpier , de Choux, de Geneft , & de Poudre à vers, de chaque trois gros, deux gros de Mercure doux , & unelivre de Sucre Royal, réduifant le tout en poudre fubrile , & l'incorpe- TAB TAM 739 rant avec du mucilage de Gomme Adragant tiré avec l’eau de fleurs d'Orange dont on fera des Tablettes du poids d'environ une dragme, qu'on mettra {écher à l'ombre pour l’ufage. On en donnera une ou deux aux enfans le ma- tin à jeun, & trois ou quatre à la fois aux per- fonnes plus avancées en âge. Elles font mourir les vers de l’eftomac & des inteftins ; on les peut prendre en toute faifon ; mais le fuccès en eft beaucoup meilleur , fi on choifit pour cela le dé. clin de la lune , & principalement les trois der- niers jours. TABLETTES vomirives. Prenez Tartre émé- tique, Réglifle ratiflée, Amidon , de chaque deux onces, Sucre blanc fix onces ; on pulvéri- fera fubrilement les ingrédiens chacun féparé- ment , on les mêlera éxadtement enfemble dans un mortier de marbre, on les incorporera avec ce qu'il faudra de mucilage de Gomme Adragant pour en faite une pâre felide , on la battra long- tems avec un pilon de bois | puis on en formera des petites Tablettes ou Rotules , pefantes cha- cune demi-dragme. Elles purgent doucement par le vomiffement, & quelquefois par les felles. La dofe eft depuis une Tablette jufqu'à deux ; fi le reméde excitoit un vomifflement un peutrop violent, il faut don- net au malade quelques cuillerées de boüillon gras , ou d'huile d’Amandes douces. TAMARINS [ Tamarindi] font une efpece de Pruneaux, qu'on appelle vulgairement Dares acides ; qui viennent fur un arbre grand comme le Frefne qui croît en plufeurs lieux des Indes en Cambava, en Guzarate, au Senega. Les In- diens féparent les Tamarins de leur écorce après Aaaij Cboix. Verius. 74.0 TAM à les avoir fait fécher, & nous les envoyent eg- raffez en maffe les uns fur les autres, Il les faut choifir récens, en pâte affez dure, moclleux , noirs , d’un goût aigrelet agréable , d’une odeur vineufe , qu'ils mayent point été encavez; on connoitroit s'ils avoient été gardez à la cave par leur confiftence trop liquide , par une odeur qu'ils auroient pris, & par leurs femences qui fe feroient gonflées. Ils font déterfifs , légérement laxacifs & aftringens ; ils calment par leur aci- dité le trop grand mouvement des humeurs, ils modérent la fiévre, ils rafraîchiffent , ils défal- térent , ils purgent doucement la bile & les hu- meurs recuites. La dofe eft depuis demi-once à uneonce , & en décoction depuis deux onces jufqu’à crois. La décoction de Tamarins eft un fouverain reméde dans les fiévres tierces en for- me de potion ou de julep, & même dans les fié- vres malignes ; quand il faut Jâcher le ventre, pour lors onles peut difloudre dans du petit lait. La dofe eft d’une once de Tamarins ou fix drag- mes de la pulpe qu'on met cuire dans du petit Jait , & on fait avaler la colature, il neft point de meilleur laxatif dans les fiévres ardentes, tierces & malignes. _ TAMARIS [Tamarix, five T'amarifeus | eft un arbre de moyenne hauteur qui croit principale- ment aux Pays chauds , comme au Dauphiné, au Languedoc , proche des rivicres , & aux au- res lieux humides. L'écorce de la racine du Ta- maris eft la partie la plus ufitée en Médecine ; elle eft chaude & defficcative, atténüante , apé- ritive, abfterfive, aftringente, diurérique , & fplénique ; car elle remédie efcacement aux af- fedions de la rate , aufli-bien que l'écorce de TAN | 741 Frefne; & on a coûtume de les ordonner con- jointement pour rétablir les fonctions de ce vif cére, On aflure que de boire dans une tañe de Tamaris eft un reméde préfervatif, & même cu- ratif pour tous les maux de rate. On prend ordi- nairement fix onces d’écorce du bois de Tamaris & de la racine de Frefne ou de Tamaris qu’on fait cuire dans fix pintes d’eau commune jufqu’à la confomption de la moitié ; & certe décoction bûc feule , ou avec du vin, eff fort eftimée con- tre les affections catarreufes, la podagre & l’hy- dropifie à quoi elle eft très-falutaire ; mais il faut avoir foin que le ventre demeure libre : enfin le Tamaris a les vertus du Frefne , excepté la fa- culté vulnéraire. TANAISE , ou TaAnaisre [| Tnacetum , five Athanafia | eft une plante qui a une odeur forte, défagréable , & eft d’un goût amer ; elle croît le long des chemins , dans leschamps , proche des hayes , dans les jardins. Elle eft chaude , deffic- cative, incifive, difcuflive, vulnéraire, utérine,& néphrétique. Son principal ufage eft contre les vers , les trenchces du ventre, le calcul, l’impu- reté des reins & de la veflie, & contre les vents, l’hydropifie , la jaunifle , & les pâles couleurs. Les feüilles & les fleurs s’employent en décoc- tion ou en infufon ; on donne la femence, ou Veau diftillée de la plante pour chaffer les vers. Le fuc de la plante eft bon pour les gerfures des mains ,pour les dartres , & pour la teigne. Pour le rhumatifme on met les feuilles dans de l’ef prit de vin enflammé , & on en frotte la partie malade , ou bien on fait diftiller les tendrons de la Tanaiïfie avec de l'Eau de vie après les avoir laiffé macérer dedans pendant quelques jours ; Aaaiij Choix. Choix. Vertus, 42 TAR l'efprit qu’on en tire eft pénétrant ; il en faut fouvent bafliner les parties attaquées de cemal, les couvrir avec des linges chauds, & mêmeen faire boire deux ou trois cuillerées par jour. TARC ,ou Gouprox eft employé ordinaire. ment pour goudronner les Navires ; c’eft pour- quoi on l’appelleen Latin Pix navalis ; nous em- ployons eñ fa place la Poix noire. Le Goudron eft déterfif, refolutif,defficcatif; on s’en fert pour guérir les dartres , pour les playes deschevaux , our la gale des moutons. TARTRE [ Tartarum | eft une matiére dure, pierreufe ou crouteufe qu’on trouve attachée contre les parois intérieurs des tonneaux de vin. Il y a deux efpeces de Tartre , un appellé Tartre blanc , qui fetire du vin blanc, & l’autre Tartre rouge, qui fecire du vin rouge. Le blanc eft plus pur que le rouge. Il en faut choifir les morceaux allez épais , pefans , faciles à cafler , de couleur orife-blanchâtre ou cendrée, nets, criftalins & brillans en dedans , d’un goût aigrelet agréable. Le Tartre rouge fe fépare en gros morceaux épais ; ils doivent être choifis nets, fecs , rou- geâtres , pefans ; il a le même goût que le blanc, & on en tireles mêmes principes. Tous les Tar- tres de vin font apéritifs , & un peu laxatifs , ils levent les obftructions , ils excitent l’urine , ils calment la fiévre , ils diffolvent les glandes. On n’employe guéres le Tartre rouge intérieure. ment , mais on {e fert fouvent du Tartre blanc & du criftal de Tartre. La dofe eft depuis demi- dragme jufqu’a trois dra mes. La crème de Tar- tre atténuë , incife, déterge les humeurs crafes , pituiteufes & mélancholiques ; auffi fon ufage eft très fréquent dans les obftruétions du mélentére, TET 743 du foye , de la rate & des reins , & dans les fié- vres intermittentes. La dofe eft d’une dragme dans un boüillon ou autre liqueur. Pour faire l'Huile de Tartre par défaillance , mettez du Tartre calciné à la cave dans un petit fac de drap ou de toile, que vous fufpendrez, mettant un vaiffeau deffous pour recevoir la liqueur qui en diftillera , ou bien diffolvez votre Tartre calciné dans de l’eau commune, filtrez , & coagulez : cecltun excellent reméde dans les dartres, les ulcéres, la teigne , la gale, & les autres affec- tions femblables. On faicplufeurs autres prépa- rations avec le Tartre qu'on peut voir dans Ja Pharmacopée de Schroder, & dans la Chymie de M. Lemery. Fo TEINTURE [| Colorum extraëtio | eft l’ex- traction ou féparation qu’on fait de la couleur d’un ou de plufeurs mixtes, & l'impreffion qu'elle fait dans quelque liqueur ou menftrue propre , qui emporte une portion de leur plus pure fubftance ; car elle quitte fon propre corps én {e diflolvant , & s’unit aux menftrues pour leur communiquer {a couleur & fes vertus. TEINTURE de fleurs de Millepertuis. Prenez ‘une chopine de bonne Eau de vie que vous met- trez dans une bouteille de verre double avec deux bonnes poignées de fleurs ou boutons de Millepertuis, vous la boucherez bien , & vous l'expoferez au foleil , ou dans un lieu chaud pen- dant cinqou fix jours ,ou plus long-tems, vous pañferez le tout par un linge avec forte expref- fion | puis vous mettrez dans la colature de Huile de Tartre par défaillan- C£e nouvelles fleurs ou boutons de Millepertuis, . vous reïtéretez l’infolation & l’expreffion jufqu’à rois fois, & vous garderez la liqueur après la Aaaïi} 744 ie TE | HE croifiéme expreffion dans une bouteille de verré double bien bouchée pour le befoin, | El e eft bonne pour la colique , on en avale une ou deux cuillerées dans la douleur; elle eft au bonne pour les playes & ulcéres tant inter- nes qu'externes ; & lorfqu’ona quelque playe ou ulcére oùil ya de la chair morte & baveufe, il ne faut que tremper de la charpie dans cette liqüeur qu’on applique deffus, & en peu deremselle les nettoyera , & les guérira ; & pour les rhumatif- mes , fciatique , & humeurs froides, il les faut frotter de cette Teinture, après avoir fait diffou- dre dedans un peu de Camphre. TEINTURE % Æofes. Prenez une once de Rofes rouges féches , mettez-les infufer dans trois livres d'Eau Rofe ou de fontaine tiéde, ajoûtez-y deux dragmes d’efprit de Vitriol oude Soufre , exprimez & filtrez le tout , s’il eft ne- ceffaire. TEINTURE æ& Rofes affringente. On mettra demi-once de belles Rofes rouges féches dans un pot de fayance, ou de terre verniflé , on verferä deflus trois demi-feptiers d’eau boüillante, on couvrira le pot, & après une heure d’infufion on le découvrira, & on verfera dans la liqueur goutte à goutte une demi-dragme d’efprit de Vitriol , en même tems elle prendra une belle couleur rouge, on remettra le couvercle fur le pot, & on laiffera la matiére encore trois heures en infufion , puis onla coulera, & ce fera /4 Téinture de Rofes ; on y peut mêler du Sucre ou du Syrop de Rofes féches pour la rendre plus agréable. . Elle eft propre pour arrêter les diarrhées , la dyffenterie , le crachement de fang , & les autres TEÏ TEN 34f hémorragies, On la prend en maniére de tifane un verre à chaque fois. Si on met infufer les Rofes dans une décoc- tion de raclure de Corne de Cerf faite en eau ferrée , elle fera plus aftringente. On y peutaufli ajoûter des Balauftes , ou de l'écorce de Gre- nade. Au defaut de Rofes féches qui font plus aftringentes , on peut fe fervir de Rofes ré- centes. Cette Teinture ne peut être confervée qu'un jour ou deux en Efté , & deux ou trois en Hyver. TEINTURE Theriacale. On peut tirer la Teinture de quatre ou cinq onces de Thériaque, les mettant tremper pendant quelques jours dans douze ou quinze onces d’efprit de vin, puis on filtrera la liqueur. | La dofe de cette Teinture fera depuis un fcru- pule jufqu’à deux dragmes. TENCHE [ Tinca ] eft un poiffon d’eau douce fort connu dans les poiffonneries & dans les cui- fines , qui naît dans les eaux marèécageufes , il vit de bourbe, La Tenche fendue & appliquée entiére fur les pouls des mains, & aux plantes des pieds , diminué la chaleur de la fiévre , & dé- tourne le venin peftilentiel ; on en applique aufi contre la douleur de rête & la goutte fur les par- ties affligées. La vertu de la Tenche eft célébre pour la cure de la jauniffe, on l’applique de dif- * férentes maniéres ; les uns la mettent fur le nom- bril , & l'y laiffent jufqu’a ce qu’elle meure ; les autres à la plante des pieds, les autres fur la rate; mais la meilleure maniére eft de l’appliquer fur la région du foye , & de l’y laiffer toute la nuit, le matin on trouve le poiffon jaune & enflé du côté qu'il a été appliqué , & le mal eft guéri füre. Nota, Choix, 346 TER ment. Moebius aflure que ce reméde fui a bien réüffi toutes les fois qu’il a appliqué la Tenche fur le nombril, ou fur le foye. Le fiel eft recom- mandé contre les affections des oreilles. La pierre qui fe rencontre dans la tête a les mêmes vertus que celle de la tête de Carpe. TE’RE’BENTHINE [ Tercbinthina | eft une Réfine liquide, ou une liqueur vifqueufe,gluante, réfineufe , huileufe , claire, tranfparente , ayant la confiftence & la qualité des Baumes naturels. On employe dans la Médecine deux fortes de Térébenthine : la premiére cft appellée Térében- | thine d: Chio , parce qu’elle coule par des inci- fions qu’on fait au tronc & aux groffes branches du Térébinthe qui croît dans cette Ifle; c’eft la plus eftimée , la plus chére, mais elle eft rare: {à confiftence eft épaifle , affez dure. On doit la choifir nette, tranfparente, de couleur blan- che verdâtre, ayant peu d’odeur , d’un goût prefque infipide. On l’employe dans la Théria- que; ôn la fubftitue à la Térébenthine de Chy- pre , parce qu'on n’en apporte point de ce Pays. La feconde efpece de Térébenthine eft appellée T'érébenthine claire qui eft beaucoup plus liquide, plus belle & plus odorante que la précédente : elle fort fans incifion & par incifion du Térébin- the, du Méléze, du Pin, du Sapin & de quel- qu'autres arbres qui croiflent aux Pays chauds. Celle dont nous nous fervons nous eft apportée du Dauphiné, du Foreft , des bois de Pilate. La Térébenthine qui fort fans incifion eft appellce par les payfans du Dauphiné Bijer; c’eft une ef- pece de Baume qui a une confiftence , une cou- leur , & des vertus approchantes de celles du Baume blanc du Pérou ; mais parce qu’elle nait TER 747 proche de nous, & qu’elle eft affez commune, on n’en fait pas beaucoup de cas. La Térében. thine qui fort par incifion eft appellée vulgaire. ment Térébenthine de Venife , quoiqu’elle n’en vienne point, mais on enapportoit autrefois de ce Pays-là ; elle eft la plus en viage dans la Mé- decine. Il faut la choifir nette, claire, belle, blanche , tranfparente , de confiftence de Syrop épais , d'une odeur forte , & affez défagréable, d'un goût amer. Les Térébentuines font fort apéritives , propres pour la pierre; pour la coli- que néphrétique , pour les ulcéres du rein & de la veffie, pour les retentions d'urine, pour la outte. Onen prend par la bouche, & l’on en mêle dans les lavemens. La dofe par la bouche eft depuis demi-dragme jufqu’à une dragme dans du pain à chanter , ou dans un jaune d’œuf ; elle donne à l’urine une odeur de violette , & elle ex- cite quelquefois des douleurs detéte , on en met deux ou trois dragmes dans un lavement. Quant à l’ufage externe , la Térébenthine eft un vulné- raire fingulier , & il n’eft guéres d’emplâtre ni d’onguent ou elle n'entre, à quoi la Térében- thine vulgaire eft même plus uftée que celle de Venife, dit Ettmuller ;elle guérit promtement, fürement & agréablement les playes , quand on ne feroit que la fondre, & la verfer feule deffus. TERRE s1GiLLe’E, Ou scELLE’E | Terra figil- lata | eft une efpece de Bol , outerre graiffeufe , argilleufe , féche., tendre , friable , tantôt jaune, tantôt blanche-rougceâtre , infipide ou aftrin- gente au goût. On la prenoïit autrefois en l’Ifle de Lemnos , mais il en vient prefentement de Conftantinople , d'Allemagne , de Blois, & de Choix. V'ertus. . 74$ ; THA 1e plufeurfs autres lieux , formée ordinairement en petits pains ronds, gros comme le bout du pouce, arrondis d’un côté , & applatis de l’autre par un cachet gravé de quelques armes , ou de certaines figures que les Princes des lieux où on les prend y ont fait mettre ; c’eft la raifon pourquoi onl’a Choix. nommée Terre figillée ou fcellée. On doit la choi- fir douce au toucher , argilleufe , friable, de couleur blanche-rougeâtre , qui s'attache à la Vertus, langue, & s’y fufpend. La Terre figillée eft def- ficcative ,aftringente , aléxipharmaque, réfolu- tive , elle dilate le fans , & pouffe par les füeurs. Son principal ufage eft dans la fiévre maligne, la pefte, la diarrhée, la dyffenterie , les morfures de bêtes venimeufes , les hémorragies , les go- norrhées, les flüeurs blanches , & le vomifie- ment. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’à deux fcrupules. On s’en fert auffi extérieurement pour arrêter le fans , pour deffécher les playes , pour mondifier les playes empoifonnées , & les piquüres de bêtes venimeufes , pour purifier & confolider les ulcéres chancreux & malins. La Terre de Vétéravie approche des vertus de la Lemnienne, n'étant ni moins fudorifique , ni moins aftringente : à l'égard de lAxonge du So- leil , qui eft la Terre Stigienne, l’expérience a fait voir qu’étant donnée toute cruë comme elle fort de la mine, elle guérifloit l’épilepfe & les philtres. La prife eft de demi-dragme jufqu’à deux dragmes. THALITRON [ Sophia Chirurgorum , five w Naffurtium [ylveftre tenuiffimè divifum | eft une plante qui croît haute d’un pied & demi, bran-° chuë en forme de petit arbre , dont les feüilles blanchâtres font découpées très menu, & qui THA | porte une graine rougeâtre fort déliée enfermée dans des goufles guéres plus grofles qu’une épin. gle , mais plus longues, Elle croît aux lieux ru- des , pierreux , fablonneux , incultes, Le Thali- tron eft d’un goût un peu aftringent , maisacre, & qui approche de celui de la Moutarde; il eft vulnéraire , aftringent, dérerfif & fébrifuge. Le fuc ,la conferve, & l'extrait des feüilles & des fleurs {ont propres pour le crachement de fang & pour le flux immodéré des hémorroïdes, On en vend la graine à Paris chez les Grainetiers fous le nom de Thalitron , qui eft éprouvée pour les fievres tierces & quartes , & même continuës donnée les jours de crife , pour arrêter les diar- rhées, les dyffenteries , les flux hépatiques , les pertes de fang , & les Aüieurs blanches des fem- mes: on la donne écrafée avec la pointe du coû- teau depuis demi-dragme jufqu’a une dragme; fçavoir pour les fiévres tierce & quarte dans un œuf cuit mollet au lieu de fel deux heures avant le friflon , obfervant que le malade n'ait bû ni mangé deux heures auparavant la prife, & foit auffi deux heures après fans boire ni manger. Il eft bon qu'il ait été faigné, & ait pris quelques lavemens avant que d’en ufer, pour tous les flux de ventre , de fans , &autres : onla donne dans du potage ,ou dans du vin rouge, s’il n'y a point de fiévre, ou dans un œufcuit mollet, étant deux heures devant & après la prife fans rien prendre. On s’en fert aufi pour les hernies, elle tué les vers; on la peut donner dans une Pomme cuite , où dans du vin, ou dans de la boüillie aux enfans à la mammelle, L'eau où la plante a ma- céré à froid a les mêmes vertus. Cerre graine eft bonne aufi pour les hémorragies tant du nez Choix. pertus. 759 THE a Ù que des playes ; on l’applique écrafée fur celles- ci, & on en attire par le nez en forme de Ta- bac pour en arrêter le fang , ferrant un peu la na- rine avec le doigt pendant quelque efpace de tems. La plante broyée & appliquée guérit les bleflures, & les ulcéres même invétérez & ma- lins, & elle eft outre cela bonne à réfoudre le fang grumelé & épanché fous les tégumens w’elle fait évaporer en l’attirant à la furface. THE’ [The Sincafium , fîve Tfia Jeponcnfibus ] eft une très petite feüille qu'on nous apporte fé- che de la Chine , du Japon , de Siam ; elle croit à un petit arbrifleau d’où on la cueille au Prin- tems pendant qu’elle eft encore petite & tendre. Cet arbriffleau croît également bien en terre grafle & en terre maigre. Il faut choifir le Thé récent, en petites feüilles entiéres, vertes, d’une odeur & d'un goùt de Violette, doux & agréa- ble. Il doit être gardé dans une bouteille, ou dans une boëte bien fermée , afin de conferver fon odeur en qui confifte fa vertu. On en merin- fufer chaudement pendant demi-heure deux pin- cées,ou environ une dragme dans une livre d’eau, & l’on prend l’infufion toute chaude avec du Su- cre en plufeurs prifes a la cuillier. Cette décoc- tion eft eftimée contre plufieurs maladies, fpécia- lement contre l’indigeftion,les cruditez,& les au- tres vices femblables de l’eftomac ; elle remédie par conféquent au mal hypochondriaque qui a fa fource dans l’eftomac. Ceux qui boivent l’infu- fion du Thé ne font point fujets à la pierre , au fable des reins ou de la veflie , parce que cette boiffon confume & précipite l’acide des pre- miéres voyes.qui en eft l’auteur ; elle preferve par la même raifon de la goutte qui eftune TIRE” 751 maladie inconnuë à ceux du Japon & de la Chi- ne. Le Thé eft un excellent céphalique , il ôte l’'affoupiffement &cle vertige , & fortifie fur tout la mémoire , il fait veiller ; & bien loin de fati- guer l’efprit , il le délaffe ; &les Marchands qui ont beaucoup de lettres à écrire aflürent qu'ayant bû du Thé, ils paflent volontiers les nuits à écrire fans s’endormir. THERIAQUE D'ANDROMAQUE , fes vertus & fon ufagc. Cette compofition qu’on trouve en touttemschez les Aporhicaires , étant troplon- gue &- trop difficile à préparer pour être décrire ici , on s’eft contenté d'y marquer les maladies à la guérifon defquelles M. Charas l’a vû em- ployer avec fuccès : voici comme il s’en expli- que dans le dernier Chapitre du Traité qu'il a donné au Public touchant la préparation & les vertus de cet excellent Antidote, Je vas dire fuccintement un bon nombre de maladies pour lefquelles on a accoûtumé de fe fervir de la Thé- riaque avec un heureux fuccès , & dont je puis dire avoir été moi-même letémoin,& d’en avoir vû plufeurs fois les expériences. Quoique le climat du Languedoc & de la Pro- vence foit fans contredit beaucoup plus chaud que celui de Paris , néanmoins l’ufage de la Thé- riaque y eft très familier. Les païfans , & même les perfonnes de toute condition fe fentans atta- quez d’accès defiévres , de rhumes , de foibleffes d'eftomac, ou d’indigeftions , de maux de cœur, de coliques, ou d’autres douleurs internes , mê- me les femmes pour les maux de matrice en fcavent par longue tradition les effets, & fans demander confeil ont accoûütumé d’en prendre par deux ou trois matins confécutifs le poids 2 THE d’une dragme à la fois à la pointe d’un coûteau ; & prennent deux doigts de vin pardeffus. Ils s’en fervent communément contre les vers des petits enfans & des grands , tant prife par la bouche, qu’en appliquant fur l’eftomac étendue fur la peau en forme d’écuflon, Ils en prennent pour préfervatif contre la pefte le poids de demi gros, & pour reméde curatif au poids d’un gros, mê- me de deux dans du vin ou dans des eaux , ou dé- coctions cordiales. Ils lappliquent en forme d’emplâtre fur les bubons & fur les charbons, & même fur les clous ou petits antrax qui arrivent en tout tems. Ils reconnoiffent auffi que prife par la bouche elle pouffe le venin en dehors , en for- üifiant le cœur & toutes les parties nobles, & qu'étant appliquée elle cire le venin a foi, s’en rend maîtrelle , & aide même à avancer la for. mation du pus. ls s’en fervent aufli en applica- tion fur les pouls des bras , & fous la plante des pieds contre les accès de fiévres. Ils s’en fervent : contre la colique des petits enfans , & leur en donnent quelquefois dès leur naiffance la grof- feur d’un demi pois , ou davantage, fuivant l’âge de l’enfant , réitérant fouventle mêmereméde, & tout autant de fois que le mal revient. Ils en donnent avec fuccès à leurs chevaux, à leurs bœufs , àleurs moutons , à leurs chiens, à leurs chats, & même aux poules & aux pigeons, & gé- néralement à tous leurs animaux domeftiques ; & pour dire touten peu de mots, ils en font Comme uvre [elle à tons rhevaux : de forte que fou- : vent avec la feule Thériaque ils fe guériffent eux & leur bétail dediverfes maladies, dont peut-être ils auroient bien eu de la peine de fe garantir par d’autres remédes. Les "TÉRE 753 Les Médecins connoiflent tout autrement les vertus de la Thériaque ; ear joignans la théorie à leur pratique, ils fçavent bien mieux jufqu'où fe peuvent étendre fes effets. Ceux qui ont ac- coûtumé d’en ordonner ont fufhfammentrecon= nu fonutilité pour beaucoup de maladies , & en- tr'autres contre toutes fortes de poifons prife par la bouche , contre toutes morfures , & contre toutes piquüres de bêtes venimeufes intérieure ment & extérieurement ; contre la morfure des chevaux , & même des chiens enragez ; contre toutes fortes de peltes & de fiévres peftilentes, & contre toutes maladies épidémiques ; pour at rèrer l'effet d’un médicament purgatif, contre la fiévre quarte, contre les vers , & contre toute pourriture ; contre la diarrhée , la dyflenterie, la lienterie , le iferere , le cholera morbus , contre toutes coliques , contre toutes froideurs, toutes foiblefles , & rous dévoyemens d'eftomac & des inteftins ; contre toutes ventofñtez , cardialgies, convulfons , épileplies , paralyfies , apopléxies, & contre toutes maladies du cerveau caufées de froideur prife intérieurement , & appliquée ex- térieurement, fur tout le long de Pépine du dos: contre les douleurs des jointures , contre les ma- ladies de la veflie, contre les inquiétudes & les infomnies , contre les tumeurs froides & les contufons ; contre l’hydropifie & la jaunifle, contre toutes paflions hyftériques ; & enfin con tre un fi grand nombre de maladies, qu’il feroit très difhcile de les pouvoir toutes raconter , pout la quérifon ou pour le foulagement defquelles la Thériaque prôduit des effets merveilleux, en ayant vû moi-même une infinité d'expériences çn divers tems , en divers lieux, & fur une très Bbb 754 THE grande quantité de perfonnes de tout fexe & de tout âge. Pour toute conciufion je ne fçaurois aflez éxalter les vertus de nôtre Thériaque, & je trouve que c’eft à fort jufte titre qu’on lui a don né le nom de Reine de toutes les compofition. Je foufcriraiaufli crès volontiers en tout tems à ceux qui reconnoïitront la Thériaque fidélement & artifiement préparée pour le meilleur , & le plus univerfel reméde que la Médecine Galénique ait jamais inventé. J'ai rendu a la vérité les témoi- gnages qui font de ma connoïflance , & je n’ai arlé que des expériences que j'ai vües. THERIAQUE DE ME'SUE compofée de quatre Drogu:s , dite Di:teffaron. Prenez racines de Gentiane, & d’Ariftoloche ronde, bayes de Lau- rier , & Myrrhe , de chaque deux onces , Miel blanc écumé & Extrait de bayes de Geniévre, de chaque trois quarterons ; on pulvérifera la Myr- rhe à part, & les trois autres ingrédiens enfem- ble, on mélera les poudres, & on les incorpo. rera dans le Miel , & l’Extrait de Geniévre , on agitera quelque tems la matiére avec un biftor- tier, & on-gardera cet Eleétuaire dans un pot bien bouché. On l'appelle Theriaque des pauvres, parce qu’elle fe fait à peu de frais, & en peu de tems. Si on n’a point d’Extrait de Geniévre , on mettra une livre & demie de Miel. - Elle eft fort propre contre les maladies con ragieufes , les poifons & les morfures des bêtes venimeu‘es , contre l’apopléxie ; convulfons, toutes maladies froides du cerveau ; comme auffi contre les vers; pour fortifier l’eftomac , & ou- vrir les obftructions de tous les vifcéres , contre la colique. Hofman dit que par fon ufage ila guéri un vieillard qui enfuite d’une apopléxie ME Y 1488 755 éroit devenu paralytique , fur tout de la langue, La dofe eft depuis un fcrupule jufqu’a une drag- me. THYM [ Thymus] eft une plante dont il y a plufeurs efpeces ; car il.y a le Thym de Candie, qui eftcelui.de Diofcoride appellé en Latin Thy- mus capitatus , & le Thym vulgaire qu'on cultive dans les jardins à feüilles larges, & à feüilles étroites. Le Thym eft chaud & defficcatif, d’une faveurun peu acre , atténüant, incifif & difcuf- fi£ ; il fortifie le cerveau , il atténuë la pituite. Son principal ufage eft dans les affections tarta- reufes des poumons , comme lafthme , la toux, pour la colique venteufe, pour exciter l'appétit, aider à la digeftion. 1] convient extérieurement aux tumeurs froides , aux contufions des yeux, aux douleurs de la goutte , & à la paralyfe. Le meilleur Thym eft celui de Crete ou de {'andie, mais il eft rare en ce Pays, & fort difhcile à élever. TiLLAU , ou Triceus | 7li4 | eft un bel arbre dont il y a deux efpeces , fcavoir lemäle à feüilles larges, & la femellea feuilles plus étroi- tes. Les Tillaux demandent une terregrafle , on les cultive dans les jardins, dans les allées. Le mâle eftftérile, & nonufté, & on fe fert dela femelle .qui porte des fleurs & de lagraine. Les fleurs du Tillau font chaudes , defficcatives, de parties ténués , difcuflives & céphaliques. Leur pousipal ufage eft dans l’épilepfe , le vertige & ’apopléxie. Les feüilles & l'écorce defféchent, repercutent , & pouffent par les urines. Schroder a vû une femme cachectique parfaitement guérie par l’ufage d'une décoction d’écorce de Tillau dans du vin, Le mucilage tiré de la même écorce Bb b ij 756 CFTES eft bon contre la brûlure, & contre les ulcéres, . La femence remédie à la dyffenterie, à toutes fortes de flux, & à l’hémorragie du nez étanc mife dedans. Le bois réduit en charbon, & éteint dans du vinaigre, rélout puiflamment le fanz grumelc, Les feüilles de Tillau entrent ordinai- rement dans les notiers & les potions céphali- ques. Ces feüilles appliquées fur les tumeurs des picds fervent à les diffoudre, Leur décoétion fert contre la douleur du tenefme appliquée en for- me de fomentation à l’ss avec des linges dou- bles ; elle refferre en même tems le ventre , & ôte l’envied’aller fréquemmentau fiége. Le Guy de Tillau n’eft pas moins anti-épileprique que celui du Coudrier, TISANE Prifan: ] eft une potion rafraïchif- fante faite d'eau boüillie avecde l’Orge & de la Réglifle;on y ajoûte quelquefois du Chien-dent, de l’Ofcille , du Séné pour la rendre laxative & purgative. TISANE “peritive. On nettoyera, & on écra- fera des racines de Chien-dent, de Guimauve & de Fraifier ; de chaque demi-once , on les cou pera par petits morceaux , & on les feraboüillir dans trois chopines d’eau jufqu’a la diminution du quart, on verfera la décoétion boüillante dans une terrine où l’on aura mis demi-once de Ré- gliffe ratiflée & bien concaflée , on la laiffera re- froidir, & on la coulera. Elle eft propre pour faireuriner , pour adoucir les acretez des reins & de la veflie ; on s’en fert pour le boire ordinaire. On peut ajoûter , quand on letrouve à propos, une dragme de Criftal mi- néral , ou d'autre Sel apéritif fur chaque pinte de la tifane , pour qu’elle foit plus diurérique. TIS 757 TISANE æfringente. On nettoyera deux onces d'Orge de fes ordures , on le lavera , & on le mettra boüillir dans deux pintes & demi feptier d’eau avec une once de raclure de Corne de Cerf, & demi-once de racines de Tormentille concaf- fées , après demi-heure de coction on y ajoûtera une poignée de fruit d’Epine-vinette , on fera boüillir encore la liqueur environ un quart d'heure, puis on la laiffera refroidir , & on la coulcra. Elle eft bonne pour arrêter les cours de ven tre , les hémorragies ; on s’en fert pour le boire ordinaire. Ceux qui aimeront la Régliffe pour. ront en ajoûter dans cette Tifane, & pour laren- dre plus aftringente , la faire avec de l’eau ferrée en place d’eau commune, TISANE commune. On nettoyera une poignée d'Orge de fes impuretez, on le lavera dans de l'eau , puis l'ayant laiflé égouter, on le fera cuire dans trois chopines d’eau jufqu’à la diminu. tion du tiers, on verfera cette décottion toute boüillante dans nne terrine où on aura mis de- mi-once de Régliffe ratiflée , & bien concaffée , on la laiflera refroidir , & on la coulera. Elle défalrére , elle rafraïchit , elleadoucit l’a- creté des humeurs, elle tempére la fiévre , elle modére le rhume; on en donne aux malades pour leur boire ordinaire. On peut rendre la Tifane citronnée en met- tant tremper avec la Réglifle un Citron coupé par tranches. Quelquefois on y ajoûte auffi quel- ques grains de Coriandre, & un petit morceau de Canelle, Si l’on veut que la Tifane foitun peu apéritive , on employe en place de POrgela racine de Chien-dent; on y met mêine bien fou- Bbbiij Nota. 758 TIS vent l’une avec l’autre. On peut rendre la Ti fane plus petorale , en y ajoûtant des Jujubes 3 des Raïlins, des Pommes, &c. TISANE contre La Gouite,la fciatique, © le Rhu- ma:fe, Prenez Polypode de Chefne , Hermo- dittes, Ffquine, Salfepareille, de chaque quatre onces, Bois de Gayac fix onces; concaffez les Hermodaétes , & mettez les autres drogues par petits morceaux , ayant un vaifleauaflez grand, & les mettez dedans avec neuf pintes d’eau & trois pintes de vin blanc, & faites boüillir juf- qu'a la diminution du quart, puis pafñlez & re- mettez fur le marc fix pintes d’eau & deux pintes de vin, & faites boüillir comme deflus. Bûvez de cette décoction le plus que vous pourrez ; car plus vous en boirez , & plütot vous oucrirez. {| en faut ufer durant quarante jours, & pendant ce tems-là s’abftenir de boüillons , potages , falades , laitages , & fruits , & neboire aucune autre boiflon. L’on peut manger de tou- te viande , mais la 1ôtie eft la meilleure. Le qua- triéme jour il fe faut purger légérement. En ufant de la forte il n’y a fluxion de goutte , ni fciati- que, & grand rhumatifine dont on ne ouérifle, Les douleurs de la goutte ceffent en huit ou dix heures, ou plûtôt , fi vous enbüvez beaucoup, il ne refte que foibleffe à la partie. Cette Tifane ne purge que par les urines. TISANE contre le Rhume € la Toux. Mettez deux pintés d’eau avec de la Régliffe coupée fort menu , des Figues & du Pas d’Afne à volonté; & quand cette eau fera réduite à la moitié , tirez-la du feu pour la boire refroidié aux repas , & hors des repas. Si la toux eft féche , il ne faut point boire de vin. TIS 759 TISANE contre l’Hydropifie. Prenez deux ou trois racines de Fougere mâle, ratiflez-les, & les coupez par aiguillettes comme de la Réglife, faites-les boüillir dans deux pintes d’eau à di. minurion du quart,vous aurez une Tifane rouge dont vous prendrez le matin un verre , & autant trois autres fois pendant la journée , pourvû qu'il y ait trois heures d'intervalle du mangerà la prife. AUTRE contre l’Hydropifie. W faut prendre deux onces de racines de Perit Houx, les mettre boüillir avec quatre pintes d’eau de riviére, & réduire à une chopine , mettre deux gros de Séné dans un pot, & verfer la décoétion fur le Séne toute boüillante, le laiffer infufer jufqu’au len- demain, & en donner un verre à boire à jeun, & l’autre moitié le lendemain. Si le malade n’eft as guéri il faut réitérer le reméde, TiSANE Lavarive. Faites boüillir dans une pinte d’eauune once , ou fix dragmes de Régliffe ratillée & concaflée, l’écumant bien, & quand elle ne jettera plus d’écume, tirez le coquemar du feu , & y mettez infufer toute la nuit demi- once de Séné , & une dragme de femence de Fe- noüil verd enfermez dans un noûet de linge blanc & délié un peu au large , le lendemain md- tin coulez le tout, & en prenez à chaque prife un bon verre , & deux heures après, fi voulez, un boüillon maigre. Si vous fouhaitez la Tifane plus forte , ne mettez que trois demi-feptiers d’eau au lieu d’une pinte. TISANE pour [e garantir de la G-avelle. Il faut prendre de la graine de Turquette avec dela graine de Lin, autant de l’une que de l’autre, environ demi-once à demi coñcaflée , une bonne Bbb iii Choix. Verts c 269 MES TOR racine de Guimauve, &unede celle de Chardot Roland, les faire boüillir dans deux pintes d’eau & réduire à trois chopines. On en prend un verre le matin à jeun, & quand le mal eft tres violent un autre verrele {oir en fe couchant. Cette Tifane eft très bonne, T'SANE purgarive. Prenez deux dragmes de Séné, demi-once de Coriandre , demi-once de Régliffle, & demi-once de Rofes de buiffon; mettez tremper le tout le foir dans une pinte d’eau froide , & le lendemain matin le pañfez par un linge blanc, & en prenez un verre en vous levant, & ne mangez de deux heures, & après le diné prenez-en autant après la digeftion, &un troifhiéme verreen vous couchant. TORMENTILLE [ Tormentilla , five Hepta- phy!lum ] eft une plante dontil y a deux efpeces ; fcavoir la fauvage , qui eft une efpece de Quin- tefeüille , & qui croît dans les bois , aux lieux fa- blonneux, & auffi aux lieux herbeux & humides; & celle des Alpes & des Pyrénées : elle différe de la premiére , en ce que {es feüilles font plus grandes, & fa racine eft plas groffe : on nous l’envoye féche pour être employée en Médecine. On doit choifir cette racine récente , bien nour- rie, groile à peu près comme le pouce, nette, entiére, mondce de fes filamens, compacte, bien féchée , de couleur brune en dehors, rou- geâtre en dedans , d’un goût aftringent. La ra- cine de Tormentille eft defficcative fans beau coup. de chaleur, aftringente , vulnéraire, dia- phorétique & aléxipharmaque. Son principal ufage eft dans la pefte, & les autres maladies malignes accompagnées de la dyflenterie, de la diarrhée , ou de hémorragie fréquente du nez, TRE 36% d'autant qu'elle réfifte d’un côté à la malignité, &-arrète de l’autre le mouvement vicié du fang & des autres humeurs , & elle eft la plus uftée de tous les végétaux dans tous les flux de ventre & de matrice, comme aufli dans le crachement de fang ; elle réfifte au venin & au poifonavalé ; on la mêle dans les remédes cardiaques, & elle eft bonne pour les playes. TREFLE MusquE , où LOTIER ODORANT [ Lotus hortenfis dora | eft une plante qu’on feme dans les jardins , dont les tiges font hau- tes d'un pied & demi , portant des feüilles dif- ofées trois à trois comme les autres Trefles, mais plus blanchâtres |, & dont les fleurs font bleuës pour l’ordinaire; car il y en a une efpece qui les a blanches. La plante périt tousles ans, mais elle fe reffeme d’elle-même, quand on laiffe mürir la femence fur le pied. Le Lotier eft rem- péré, defficcatif, digeftif, abfterff, aléxiphar- maque , anodin, diurétique & vulnéraire. Son principal ufage eft dans la pleuréfie , la dyfurie, il entre dans les portions aléxipharmaques & vul- néraires , dans les maladies où le fang eft gru- melé : l’eau diftillée eft ophrhalmique , & éclair- cit la vûe, & le fuc de l’herbe diftillé dans les yeux en efface les taches. L'huile préparée par infufion , principalement de fes fleurs , expofée au foleil comme celle de Millepertuis, eft très vulnéraire & falutaire contre les vieux ulcéres qu'elle nettoye & cicatrife , propre aux playes récentes , aux centufions , aux hernies des en- fans, & pour appaifer l'inflammation des tu- meurs, & la douleur des Hémorroïdes. L’herbe féche mife parmi les habits les garantit des vers, Gommes. Mafic. Canelle. Santaux. Coloquinte. 762 TRI .: TRITURATION #r PULVE’RISATION DB PLUSIEURS DroGues, Il eft néceffaire de pulvé- rifer les ingrédiens fecs qui entrent dans les com pofitions de Pharmacie, non feulement afin qu'ils s’y mêlent plus facilement, & plus éxaétement, mais auffi afin qu’ils puifflent mieux communi. quer leur vertu, quand ils font dans le corps. Quand on veut mettre les Gommes en pou- dre , ileft néceflaire d’oindre le fond du mortier & le bout du pilon de quelques gouttes d’huile d’Amandes douces , ou d’autre huile autrement les Gommes s’attachent au mortier , & l’on ade la peine à les pulvérifer , excepté pourtant les fuivantes. uand on veut mettre en poudre les Gommes Adragant & Arabique , il faut avoir auparavant chauffé le mortier avec des charbons allumez, afin que cette chaleur faffe difliper une humi- dité fuperfluë qui eft dans ces Gommes , & qui. en empêche la pulvérifation. Quand on veut mettre en poudre le Maftic, il faut auparavant humecter le fond du mortier & le bout du pilon d’un peu d’eau , autrement il s’attacheroit, Quand on veut mettre en poudre des matiéres aromatiques bien féches, comme la Canelle , les Santaux , 1l faut les arrofer de quelqu’eau appropriée à leur vertu , pour empêcher la dif- fivation qui fe feroit du plus fubtil de leurs par- ties. Quand on veut pulvérifer la Coloquinte , il Fxut lavoir auparavant frottée ou ointe d’huile Rofat; car autrement il s’'échaperoit beaucoup de fes parties qui rempliroient le lieu d’amer- tume. TRI | 76 ; Quand on veut mettre eu poudte l'Fuphorbe, les Cantharides , l’Ellébore blanc, il faut les hu- mecéter de quelques gouttes de vinaigre,ou d’une autre liqueur appropriée ; car fi on nepren cette précaution , l’artifte eft fort incommodé des particules volatiles de ces matiéres, qui étant agitées par le pilon, voltigent & entrent dans le nez & dans les yeux, & par leur acreté font pleurer & éternüier extraordinairement. uand on veut mettre en poudre le Safran, les Rofes & pluñeurs autres fleurs qui confer- vent toûjours quelque humidité aqueufe , quoi- qu’elles paroiffent féches , il faut les faire fécher très doucement entre deux papiers au foleil, ou au feu , autrement on auroit peine à les mettre en poudre. On ne peut pas bien mettre en poudre féparé- ment l’Opiwn , l' Acacia, Y Hyporiflis, le fuc de Réglille , le Galbanum , VOpopanax , le Sagape- num, VAI: fœtida ; mais quand ces drogues font mêlées avec des ingrédiens fecs d’une autre na- ture en grande quantité, l’on en vient à bout: il en eft de même à l'égard des Amandes , des Semences froides, des Avelines, des Pignons. uand on veut mettre en poudre le Criftal , les Cailloux , & les autres pierres de pareille du- reté , on doit les avoir auparavant plufeurs fois rougies au feu , & éteintes dans de l’eau pour les attendrir, autrement il feroit bien difficile d’en venir about. Quand on veut pulvérifer le Talc de Venife, il faut l’expofer environ demi quart d'heure à un grand feu de flamme, puis le piler dans un grand mortier de fer qu'on aura fait prefque rougir au feu. Euphorbe, Canthari- des, Ellé- bore blanc. Safran, Rofes , re. Opiurs ;, Acacia , (eZ A Criffzl. Cailioux. Talc di Ve- nife. Covnes, Ongles, Cc. Plomb. Etain. Bois, Ra- eines | Ce. Sels Matieres. Acres. 764 TRO Quand of veut pulvérifer des Corhes, des Ongles ,l’Agaric, la Noix vomique, il faut Les avoir auparavant rapées, puis les piler dans un mortier de métal. Quand on veut pulvérifer le Plomb , l’Etain , il faut les mettre en fufon dans un platde terre, puis les remüer toujours fur le feu avec une ef patule demi-heure ou une heure, ils fe réduiront en poudre. On peutencore jetter ces métaux fon- dus dans une bocte de bois frottée au dedans de Craye , couvrir la bocte , & l’agiter. I eft néceflaire de battre fortement plufñeurs matiéres qu'on veut pulverifer, comme les Bois, les Racines ; les feuilles , les Semences , les Fruits , les Cornes, les Os; mais pluficurs au- tres ne doivent être que broyées , comme l’As locs , la Scammonée, les Terres , l'Amidon. Les Sels , & les autres matiéres acres & cor- rofives doivent être mifes en poudre dans les mortiers de verre, ou de marbre, ou de pierre pour éviter l'impreflion qu’ils pourroient rece- voir d’un mortier de métal. TROCHISQUE [ Trochifcus , Paffillus 1 eft une compofition féche dont les principaux mé. dicamens font mis en poudre fort fubrile, puis étant incorporez avec quelque liqueur , comme eaux diftillées, vin, vinaigre, mucilages font réduits en une maffe dont on fait de petits pains aufquels on donne telle figure qu'on veut ,& qu'on fait fécher à l'air, loin du feu, & a lom- bre. On fait des Trochifques purgatifs , des apéritifs, des confortatifs , des altératifs, &c. TROCHISQUES Béchiques noirs. Prenez Su- cre candi trois quarterons , fuc de Réglifie qua- tre onces , Orge mondé , Amidon, de chaque TRO 765 - Uneonce, Iris de Florence, Gommes Arabique & Adragant , de chaque demi-once ; on pulvé- rifera enfemble l'Orge mondé & l'iris de Flo- rence , d'une autre part on mettra en poudre le Sucre candi & l’Amidon , d’une autre pat les Gommes dans un mortier chaud ; on mercra dif_ foudre dans une écuelle de terre furun petit feu le fuc de Régliffe , ou plûcôt de l'extrait de Ré- gliffe avec du mucilage de racine de Guimauve on fera confumer l'humidité de la diffolution jufqu’a confiftence de Miel , alors on y mélera les poudres , on battra le mélange dans un mor- ter pour faire une pâre folide dont on formera des Trochifques. Ils font propres pour atténüer & délayer la pituite , pour aider a la refpiration , pour ex- citer le crachat , pour adoucir les acretez de la poitrine & de la trachée artére, pour le rhu- me ; on en laiffe fondre doucement dans la bou- che. TROCHISQUES Béchiques rouges. Prenez Su- cre candi rouge cinq onces , Bol d'Arménie une once , Amidon demi-once, Iris de Florence & Gomme Arabique , de chaque une dragme , on pulvérifera enfemble le Sucre candi , le Bol & l’Amidon, d’une autre part on pulvérifera Pris, d’une autre part la Gomme Arabique, on mêlera les poudres , & avec une fuffifante quantité d’ex- trait de Pavot rouge , ou Coquelicot épaiffi en confiftence de Syrov, on fera une maffe folide dont on formera des Trochifques. Is font propres pout arrêter les catarres cau- {ez par des humeurs fubtiles ou féreufes , pour le crachement de fang. La dofe eft depuis demi. dragme jufqu’à une dragme & demie, 3 766 TRO Les Trochifques béchiques blancs font le fuc de Réglifle blanc décrit ci-devant , pag. 680. TROCHISQUES Citrins. Prenez Cérufe la- yée deux onces , Tuthie préparée une once, Sa- fran deux dragmes , Gomme Adragant deux dragmes , Opium une dragme ; on mettra fécher par une lente chaleur le Safran entre deux pa- iers , & on le réduira en poudre très fubtile , d’une autre paït on eee la Gomme Adra- gant dans un mortier chaud , on mêlera les pou- dres avec la Cérufe & la Tuthie préparées, on liquéfiera avec un peu d’eau de pluye fur un pe- tit feu l'Opinm coupé par petits morceaux dans une écuelle deterre, on le mêlera dans un mor- tier avec les poudres, battant bien le tout en- femble , & y ajoûtant ce qu'il faudra d’eau de pluye pour faire une maffe folide dont on for- mera des petits Trochifques. | Ils font bons pour les ophthalmies violentes , pour les ulcéres des yeux, pour calmer la dou- leur ; on s’en fert en collyre , on en diffout une dragme dans quatre ou cinq onces d’eau de Plantain ou d’Fuphraife. TROCHISQUES «’Arfenie. On pulvérifera enfemblé quatre onces d’Arfenic blanc, & de- mi-once de Sublimé corroff dans un mortier de marbre ou de pierre, on incorporera ‘la poudre avec du mucilage dé Gomme Adragant pour en faire une pâte dont on formera des Trochif- ques, Ils font propres à manger , & à confumer les excroiffances de chair fans beaucoup de douleur. On peut s'en fervir pour les cors des pieds ; on les appliqueentiers, ou en poudre. TROCHISQUES de Belanfles. Prenez Ba- TRO 76 lauftes une once, Rofes rouges , Bol d'Arménie, Gomme Arabique, de chaque demi-once, 4cua Cia trois dragmes , on pulvérifera enfemble les Balauftes & les Rofes , d’une autre part le Bol , d’une autre part la Gomme Arabique , on liqué- fiera lAcrcravec un peu d'Eau Rofe fur un pe= tit feu , on le mêlera avec les poudres dans un mortier avec ce qu'il faudra de Mucilige de Gomme Adragant tiré en Eau Rofe, on fera une malle folide dont on formera des Trochif. ques. Is font propres pour arrêter les cours de ven- tre , les hémorragies. La dofe eft depuis un {cru- pule jufqu'à une dragme & demie. TROCHISQUES e bayes de Surean. Onaura des grains dé Sureau bien mûrs , nouvellement cueillis ,on les écrafera dans un mortier de mar- bre avecunpilon de bois , onentirera le fuc par exprefMion, on mêlera dans ce fuc dela farine de Seigleautant qu’ilen faudra pour en faireuné pate dont on formera des Trochifques , ou des petits pains , on les mettra cuiredans le four juf. qu'a ce qu'ils foient durs comme du bifcuit dont on fe fert fur mer, on les retirera alors , on les réduira en poudre, on les remettra en pate avec du même fuc , on les formera ,/& on les remet- tra cuire comme devant, ce qu’on réitérera juf- qu'à trois fois, puis on gardera ces Trochif- ques ou petits pains dans un lieu fec pour le be- foin. 3 Is font fort propres pouruarrêter la dyfente: rie & les autres cours de ventre , foibleife & dé. voyemens d’eftomac. La dofe eft depuis demi- dragme jufqu’à deux dragmes ; qu’on prend le matin à jeun dans un peu de vin dans lequel on 768 TRO | aura fait tremper cette poudre pendant fa nuit, ou dans quelque cau ou décoétion aftringente, On peut auffi la prendre en bol dans quelque fyrop , dans un œuf frais , ou dans quelque con- fiture aftringente , ne mangeant que trois heures après la prife ; on réïtére jufqu'a guérifon. Schroder en donne demi-dragme avec une drag: me de poudre de Mufcade, TROCHISQUES de Soufre & de Tuthie. Pre: nez Tuthie préparée demi-once , Soufre vif, Camphre & Gomme Adragant, de chaque une dragme ; on pulvérifera chacun féparément le Soufre vif, le Camphre , & la Gonime Adra- gant, on mêlera les poudres avec la Tuthie pré- parée, & avec une quantité fufhfante de muci- lage de Gomme Adragant tiré en Eau Rofe , on fera une malle folide dont on formera des Tro- chifques que l’on mettra fécher à l'ombre. Ils font propres pour emporter les taches de la peau , pour deffécher les dartres, les éryfipe- les. On en diffout une dragme dans quatre onccs d’eau , & l’on en fomente la partie malade. TROCHISQUES dérergens. Prenez Verd de gris trois onces & demi , Seb Armoniac, Encens, & Alun de roche , de chaqueunconce ; on pul- vérifera enfenible l’Alun & le Sel Armonisc, d’une autre part on mettra en poudre.le Verd de gris, d’une autre part l’Encens , on mêlera les poudres , & avec ce qu’il faudra de vin rouve on fera une mafle dont ou formera des Trochifques qu'on conferveraten lieu fec. Ils font propres pour nettoyer les vieux ulcé- res , on les applique feuls en poudre , ou diffous dans quelque liqueur appropriée , ou mêlez dans un onguent. TROCHISQUES TRO sé? TROCHISQUES 4e Pipéres, Qu aura des Vis péres bien nourries , & dés plus vigoureufes ,on en coupera la tête, on les écorchera, on en fépa.. rera les entrailles , on mettra fécher les troncs, les foyes & les cœurs , les attachant féparément à des ficelles, & les pendant au plancher , on leg coupera enfuite par petits morceaux , & on les mettra enfemble en poudre fubtile , on réduira la poudre en pâte dure dans un mortier de mar bre avec une quantité fufhfante de mucilage de Gomme Adragant préparé dans du vin d’Efpa. gne , puis on en formera des Trochifques qu’on fera fécher à l'ombre ; &afin de leur donner une bonne odeur , & d’empécher que les vers ne s’y engendrent , on les oindra de quelques gouttes de Baume du Pérou, | Ces Trochifques font propres contre toutes les maladies où il y a de la malignité , ils chaf- fent par la tranfpiration les mauvaifes humeurs, ils réfiftenc à la poutriture;ils purifient je fang,& ils rétablifent les forces. La dofe eft depuis demi fcrupule jufqu’à une dragme. Ces Trochifques font différens de ceux d’An- dromaque , & font beaucoup meilleurs. TROCHISQUES d'Iris. On pulvérifera en- femble une once d’Iris de Florence, & autant de Poivre blanc , d’une autre part on choifira demi- once de Gomme Ammoniac enlarmes , & on la mettra en poudre, on mêlera les ingrédiens pul- vérifez , & avec une quantité fufhfante de vin blanc on fera une pâte dont un formera des Tro- chifques qu’on mettra fécher. Us font propres pour réfoudre les obftruétions de la rate & du méfentére , & pourles pâles cou. Gcc 779 TRO leurs, La dofe eft depuis demi-dragme jufqu’à uatre fcrupules. TROCHISQUES efcharoriques. On pulvéri- fera une once de Mercure fublimé avec autant de Minium fubrilement, & les ayant bien mêlez on les corporifiera avec ce qu’il faudra de mucilage de Gomime Adragant pour en faire une pâte fo- lide dont on formera des Trochifques longuets en petits bâtons ronds. Ils font propres pour faire efcarre; on lesap- plique fur les écroüelles , fur les excroiflances ; ils n'ambulenr pas beaucoup , & ils font aflez promtement leur effet , ils ne peuvent fervit qu'extérieurement. Il eft bon d’humetter avec un peu d’eau le bout du Trochifque , quand on veut l'appliquer, afin qu'il pénétre plus vite. TROCHISQUES pour le flux d'urine involor- taire. On pulvénifera enfemble deux onces de Myrtilles ,& autant de femence d'Ofcille, d’une autre part une once d’Amidon , & d’une autre part une once de Gomme Arabique , on mélera les poudres, & avec une fufffante quantité de mucilage de femence de P/fyllium on compofera une mafle dont on formera des Trochifques qu'on fera fécher à l’ombre. lis arrérent le flux immodéré de l’urine en fortifiant les conduits de la vellie ; ils font bons auffi pour le crachement de fang. La dofe eft de. uis un {crupule jufqu'’aune dragme. TROESNE [ Lignffrum ] eft un arbriffeau qui croit aux lieux rudes , & dans les hayes. On fe fert en Médecine de fes feüilles & de fes fleurs, qui fonc blanches , & d’une odeur affez agréable. - Le Troëfne eft rafraîchiffant, defMiccatif ,aftrin- gent , incifif, les feüilles plus que les fleurs. On TOI 771 l'emplove contre les inflammations , la pourri- ture , & les ulcéres de la bouche & de la gorge, contre la relaxation & la tumeur de la lüette, la laxité des gencives par le fcoibut en forme de gargarifmes. Foreftus eftime les mêmes garga- rifmes pour lesulcéres delabouche, & il y ajoûte le Miel : ce reméde fera meilleur fi on y ajoûte les feüilles de Scabieufe , fur tour fi on veut fou der la folution de continuité. L'eau diftillée de Troëfne dans quoi on diffoutun peu de Miel Ro. fat , & quelques gouttes d’efprit de Vitriol, ou de Sel eft merveilleufe contre la pourriture des gencives , fymptome ordinaire du fcorbur. Qua- tre onces du fuc ou de la déco@ion des feüilles & des fleurs du Troëfne prifes par verrées arrè- tent le crachement de fang , les hémorragies , & les cours de ventre. Les fleurs expofées au foleil dans une bouteille de verre double bien bou chée, y mettant un peu d'huile pour les empê- cher de s’y fécher , fe pourriffent , & fournif. fent une liqueur ou baume excellent pour guérir les écroüelles , & tous les ulcéres pourris, ce qui. a été pratiqué en Italie par une femme avec beaucoup de fuccès au rapport des E phémérides de Leiplic. TUILE [ Tegula | ef une terre formée en quarré , applatie , & cuire au feu ; elie approche en dureté de la terre de grès. On s'en fert pour couvrir les maifons. Elle ef aftringente , & pro- pre pour arrêter le fang , étant pulvérifée & ap- pliquée extérieurement. La poudre des Tuiles & pots de terre, qui ontfervi au feu, broyée avec du fort vinaigre éteint routes gratelles & demangeaifons dela peau , & puftules : bien in- corporée avec de la cire, & appliquée fur les Cccij Chcix. Verius, 772 TUR écrouelles , elles les fait venir à fuppuration ; & mêlée avec du Miel , elle fert àblanchir & anet- toyer les dents. TURBITH | Twrpethum ] eft une racine d’une cfpece de Corvoloulus, longue, groffe commele doigt, réfineufe , grife-brune en dehors, blan- chätre ou grife-cendrée en dedans. On nous l'ap- porte des indes féche , fenduë dans fa longueur en deux moitiez , & mondée de foncœur. Cette plante croît aux lieux humides, proche de la mer, en l’ifle de Ceylan, en Surate, en Goa. On doit choifir le Turbith pefant , bien mondé, réfineux ,compacte , non carrié, difficile à rom- pre. Il eft chaud , il purge les humeurs crafles & vifqueufes , ou la piruite, affez vigoureufement des parties éloignées & des jointures ; on lere-; | commande par cette raifon dans les maladies chroniques , fpécialement dans la goutte, dans la pituite qui noye l’eftomac , dans la vérole, l’hydropife, la lépre & la gale : commeil caufe des naufées & des vomiflemens, on le corrige avec le Gingembre, le Mañic, le Poivre, la Ca- nelle ,le Fenoüil. La dofe en fubftance eft depuis un fcrupule jufqu'à une demi-dragme , rarement jufqu’a une dragme. On le donne eninfufion juf- qu'a trois dragmes au plus. Il ne faut pas une liqueur vineufe , ni aqueufe, parce que le Tur- bich qui eft sommeux ne communique point fa vertu purgative à ces fortes de menftrucs, il en faut un fpiritueux comme l'efprit de vin. L’ef- fence où l'Extrait de Turbith {e préparent par cette raifon par le moyen de l’efprit de vin. Les efpeces Diaturbith avec la Rhubarbe fe donnent depuis demi-dragme jufqu'aune dragme, & on diminué la dofe pour les enfans fujets aux vers ; = TUT 773 &ar il n'yapoint, aprèsle Mercure , de meilleur remede contre les vers que ces efpeces , qui font des vermifuges fpécifiques : on en forme des Ta- blettes avec du Sucre Dour mieux tromper les en- fans. M. Deidier Deéteur Profefleur de Mont- ellier ordonne cette racine dans la dyffenterie à la même dofe, & de la même maniére que lpecacnanha. è TUTHIE [ Tuthiz | eft une Suye métallique formée en écailles voutées , ou en goutiéres de différentes grandeurs & groffeurs, dure, grile, chagrinée au deflus , & relevée de beaucoup de petits grains gros comme des têtes d’épingles , ce qui l’a fait appeller par les Anciens Spo4e en grappe. Elle fe trouve attachée à des rouleaux de terre qu'on a fufpendus exprès au haut des four- neaux des fondeurs en bronze pour recevoir la vapeur du métal. La Tuthie doit être choifie net- te, en belles écailles , larges , affez épaiffes, grénées , d’un beau oris de fouris en deffus, unies & d’un blanc jaunätre en deffous , difficiles à caffer. Elle étoit autrefois apportée d’Alexan- drie ;mais celle que nous employons en France vient d'Allemagne, de Suéde, & de quelques autres endroits où l’on travaille à la bronze. Elle eft defficcative , déterfive , propre pour les maladies des yeux , pour deffécher & cicatrifer les playes , pour les hémorroïdes. On ne s’en fert qu'extérieurement après l'avoir broyée en poudre très fubtile fur le Porphyre. Il n’eft rien de meilleur pour les veux que la Tuthie, elle en- tre auffi dans les onguens. Celui nommé Dia- pompholigos éft bon pout la gale , les puftules en- ramées , les larmes involontaires , la lippitude , lophthalmie, &c. < Ccciij Choix. Verts. 774 ge ACHE [ Macca | eft un grand animal à ee A à quatre pieds & à cornes , connu de tout le monde. Ses mammelles font | pectorales étant prifes en boüillon. acres du corps , il arrête les hémorragies , la dyf- fenterie, ayant éteint plufeurs fois dedans des cailloux , de l'acier, ou du fer rougi au feu. On s’en fert intérieurement & extérieurement. Il faut boire le lait tout chaud, & au fortir du pis de la Vache , à caufe que Pair le corrompt faci= lement. Comme il eft fort nourtiffant, il con- vient dans l’atrophie, l’hectifie & la phchifie, où il ferr d’aliment & de reméde ; il eft fpécifique contre le fcorbut , & il le guérit mieux qu'aucun autre reméde ; il eft bon aux ulcéres des par- ties internes , des reins pat exemple, du foye, &c. car il déterge le pus par fa partie féreule , il tempére l’acrimonie des humeurs , & facilite la confolidation de l’ulcére par fa partie buty- reufe. Il eft bon dans le piffement de fang, la dy- farie & la ftrangurie. Durant l'ufage du laiton doit s’abfténir de tout ce qui eft acide, de peur qu'ilne fe coagule dans le corps; on y ajoûte dans cerre vüe du Sucre, ou quelque alxali, par exemple le Sel Armoniac. Le Sucre eft fi propre pour empêcher la coagulation du lait, qu'onn'en peut faire ni beurre ni fromage, quand on ya mis un peu de Sucre. Remarquez en général que le lait eft contraire aux rateleux , aux maladies VAC 77 du foye, à l'épilepfe, au vertige, à la févre, à la douleur de tête, aux hypochondriaques,& à ceux dont-les vifcéres font mal compolez. Le meil- Jeur lair & le meilleur beurre font ceux de May, foit pour l’ufage externe , foit pour l'interne. On mêle du beurre frais avec des Ecrevifles dans un mortier, & ayant pilé le tout ,onen fait lex- preffion qu'on faille épaiflir jufqu’à la confom- ption de l’humidité. Ce Beurre d’Ecrevifles eft un reméde fingulier contre la phthifie, contre les chutes & les éxulcérations des reins , des par- ties urinaires , & des autres parties internes. Le fromage mou adoucit les douleurs de la podagre, modére la chaleur du foye, & remédie à la tu- meur du nombril des enfans en forme de cata- plafme. La graiffe de Vache eft propre à ramol- lir & à réfoudre. La moëlle eft émolliente, ré- folutive, nervale. Sa fente eft réfolutive, ra- fraichiffante, anodine , propre pour les tumeurs enflammées , pour les douleurs de la gorge , pour les éryfpeles, pour la gale , pour les brü- lures , pour les inflammations , pour la goutte, pour les piquûres des abeilles & des guefpes. En forme de parfum elle remédie à la chute de la matrice. On en fait des cataplafmes pour les parties hydropiques, & elle guérit les ganglions, Le fuc exprimé de la fente de Vache eft un ex- celient reméde dans la colique & dans la pleu- réfie , il opére par les füeurs. On en tire au mois de May par la diftillation au Bain-Marie, ou de cendres ,une eau appellée Ex de Mille-fleur:, à caufe que les Vaches en mangent une infinité dans cette faifon, qui rafraîchir & réfout : on la donne dans la colique néphrétique pour poufer le gravier, & les urines quand elles font fup- Ceci; 776 VAL primées ; elle s'applique auf fur les parties douloureufes, & fur les ulcéres carcinomateux : cette eau eft auffi un fard excellent pour effacer les taches du vifage , & pour adoucir la peau, VALERIANE [ Vuleriana ] eft une plante dont il y a deux efpeces principales employées dans la Médecine, fçavoir la grande Valériane franche qu’on cultive dans les jardins , ayant des fleurs blanches , appelléeen Latin Palersana bor- tenfis : Phn folio olufatri Diofcoridis: la feconde efpece eft la grande Valériane fauvage, appellée en Latin Paleriana [ylveflris major, dont les fleurs font à peu près femblables à celles de la précé- dente. La grande Valériane franche eft chaude, defficcarive, atténiüante, apéritive , aléxiphar- maque , fudorifique & diurétique. Son principal ufage eft contre la débilité de la vûe ; & la pou- dre de fa racine qu’on fait fécher au foleil prife tous les matins rétablit merveilleufement la vüë des vieillards. L'eau diftillée de toute la plante, racine tige, & feüilles fur la fin de May , y eft encore bonne extérieurement en forme de col- lyre ou de lotion pour guérir non feulement l’ophthalmie , mais même lestaches & les tayes.. De plus , la Valériane eft bonne dans la pefte, lafthme , la pleuréfie , l’obftruétion du foye, de la rate , des uretéres, contre la jaunifle, les va- peurs , les hernies dont on a guéri plufeurs per- fonnes en leur donnant chaque matin une drag- me de poudre de laracine. Les feüilles pilées & appliquées appaifent les douleurs de tête , corri- gent la malignité des charbons & des bubons , tirent les balles , les fleches , & les épines en- foncées dans la chair , & mondifient les ulcéres invétérez. Ettmuller a expérimenté que ces mê- VER). - A77 nes fetilles fraîches étant appliquées foir & ma- tin fur les pieds des goutreux enflez & enflam- mez en appaifent la douleur. La racine de la grande Valériane fauvage eftun des plus affürez remédes fpécifiques pour guérir l'épilepfie, dont Meffieurs Marchant & Chomel de l’Académie Royale des Sciences ont fait plufeurs expérien- ces, après Fabius Columna qui dit l'avoir éprou- vé fur plufeurs perfonnes , & fur lui-même, Pour cet effet il faut cueillir cette racine au mois de Mars avant qu’elle ait poulfé fes tiges, la faire fécher à l'ombre , la mettre en poudre, purger d’abord le malade, même avec le Tartre éméti- que , s’il eft affez grand & allez replet, enfuite lui donner trois jours confécutifs à jeun depuis demi gros jufqu'à un gros & demi de cette pou- dre ,fuivant fon âge, dans une cuillerée de vin ou de lait; ( M. Marchantla donne dans un verre de vin blanc ) on repurge le malade une feconde fois, & on lui donne encore trois prifes de la oudre. M. Chomel a guéri par cette méthode plufieurs malades de différens âges & de diffé rens fexes ; un entr’autres âgé de douze ans qui tomboit depuis trois ou quatre ans deux ou trois fois par mois dans les mouvemens convulfifs, & auquel il étoit refté un tremblement conti- nuel , lequel eft guéri depuis plus de quatre ans fans aucun retour. VELAR , ou TorTei1e | Eryfimum Tragi flofculis luteis | eftune plante très commune qui croit aux lieux pierreux , contre les murailles , & aux autres lieux inculres , & lieux humides. Elle eft chaude, defliccative, incifive , deter- five , apéritive , & béchiaue. Son principal ufa- ge eft de virer les mucilages des poumens , & de 778 VER remédier à la toux invétérée ; à l'enrotemene étant prife en forme de tifane faite avec les feüilles & les fleurs de cette plante , aufquelles on joint la Régliffe ; ou bien on fe fert du fyrop fait avec une forte décoction, ou avec le fuc de ladite plante , & du Sucre en parties égales. La femence de l’Ery/mum eft fpécifique pour l’afth. me , le fcorbut, la fuppreflion d'urine & la pierre. La prife eft d’une dragmeen poudre dans du vin blanc , ou quelqu’autre véhicule appro- rié. Son ufage externe eft contre les cancers & É tumeurs fchirreufes ; on la pile dans un mor- tier de plomb avec du Miel en confiftence d’on- guent. On fe fert d’un mortier & d’un pilon de plomb pour préparer ces fortes d’onguens , à caufe que le plomb abfoibe l’acide qui péche dans les cancers & les fchirres , & ces onguens font toûjours gris, recevant cette couleur-ia du plomb dont il fe éétache des parties qui s’unif. fent à l’onguent. VERDET ,ou Ver pe cris | eÆ-190, five Viride aris | eft une roüillure de cuivre qui dé- terce puiflamment , qui confume les chairs ba- veules , atténuc, réfout , dont on ne fert que dans les remédes extérieurs, comme dans les eaux, dans les onguens , dans les emplâtres dont on fe fert contre les vieux ulcéres & les fiules. VERGE D'OR ! Pirga aurea | eft une plante dont il y a plufieurs efpeces différentes par la grandeur & la largeur de leurs feüilles. Leurs ti- ges font hautes de trois pieds ou environ, droi- tes , avant à leur fommet des fleurs difpofées en épi, d’une couleur jaune-dorée , ce qui à fait donner le nom de Verre d’er à cette plante. Elle VER 779 eroît aux lieux montagneux ,fombres humides, dans les bois. On fe fert en Médecine des feüil- les & des fleurs de cette plante. Les unes & les autres font chaudes & defliccatives , déterfives, aftringentes , vulnéraires tant intérieurement qu'extérieurement, lithrontriptiques & diureti- ues. Leur ufage eft contre la diarrhée & la dyf- Ai: le crachement de fang , pour déterger le mucilage des reins & des ureréres , guérir la pourriture des gencives, & raffermir les dents qui branlent , mondifier & guérir les playes ré- centes & invétérées. Données en poudre au poids d’une dragme dans un œuf cuit mollet , ou infu. fées du foir au matin dans un petit verre de vin blanc, elles font éprouvées contre la difficulté d’uriner , la gravelle des reins & de la veflie ; & Arnault de Villeneuve prétend même que la rife étant contintiée douze ou quinze jours el- (à brifent la pierre dans la veflie , & la font for- tir ; & que ces feüilles & ces fleurs pilées rai. ches , & appliquées fur des vieux ulcéres des jambes , les ont guéris en neuf jours d’applica- tion , lesrenouvellant foir & matin, ce qu'il dit . A avoir vü. VERMICULAIRE , ou Petite JoUBARBE L Sempervivum minus vermiculätum acre | eft une petite Joubarbe qui jette quantité de petites branches fort minces , garnies de petites feüilles fucculentes , prefqu’auili épaiffes que longues : les fleurs qui font jaunes viennent au bout des rameaux. Ellecroît fur les murailles , & dans les lieux pierreux & fablonneux. Elle eft fort acre au goût , en quoi elle différe d’une autre efpece qui lui reffemble , mais qui n’a point cette acreté. Cette plante cft chaude & fort defficcative, & 280 VER d’une faveur beaucoup plus acte que celle du Curage, du Raïfort fauvage , & autres plañtes femblables, & à raifon de fon fel volatile acre elle eft fpécifique dans le fcorbut & le mal hypo- chondriaque, à quoi le Docteur Michaël ne la fçauroit aflez recommander avec les autres Au- teurs : elle purge puiflamment la bile par en haut. Le fuc avalé picote tellement le ventri- cule, que le vomiffement s’enfuit ; c’eft par cette raifon qu’étant pris avant l’accès des ficvres in- termittentes il les cuérit efficacement. Ettmul- ler à oùi dire à un homme digne de foy que cette herbe portée penduë au cou durant neuf jours & neuf nuits étoit un amuletté fébrifuge éprouvé & immanquable; & un Médecin luia dit qu’il avoit éprouvé cette plante dans les fie- vres invétérées , qu'il avoit pilé l'herbe avec du vinaigre , puis exprimé le fuc, dont ilavoit fait avaler un bon verre avant l’accès qui avoit fait vomir le malade, & guéri parfaitement la fic- vte; qu'il en avoit fait deux expériences , l’une fur une fiévre d’onze femaines, & l’autre fur une de fix. Les fiévres fe guériflent quelquefois ar le vomiffement , quelquefois par la füeur ou paï l’infenfible tranfpiration. Le fuc par expref- fion , ou la décoction decette plante en gargarif- mes avec les autres remédes appropriez guéri fent la laxité & la pourriture fcorbutique des gencives , parce que le fel volatile acre corrige l'acide qui caufe ces vices des gencives , & quife. rafFermiffent après cela. VERONIQUE FEMELLE , ÉLATINE , Ou VELUOTTE | Veronica fœmina, five Elarine | eft une plante qui pouffe une petite tige qui fe divife. en plufieurs verces srefles , veluës, un peu rou- VER 761 geûtres , {e répandant a terre. Ses feüilles fonc femblables à celle de la Véronique mâle, mais moins pointues , prefque rondes & veluës , d’où lui eft venu le nom de Vrlrotre, 11 y en a une au- tre efpece que les Botaniftes appellent Elatine femelle , dont les feüilles font femblables à celles du petit Liferon , mais plus petites ; la planteeft veluë comme la précédente , & n’elt pas fi com- mune qu’elle. Elles croiffent toutes deux dans [es champs entre les bleds. Les feüilles de la Véro- nique femelle ou Velüorte font ttès-améres , & un peu ftyptiques. Cette plante eft adouciflante, déterlive, vulnéraire, elle purifie le fang , & ar- rète les cours de ventre. Cefalpin l’eftimoit pour les tumeurs fcrophuleufes , & pour la lépre. On fait un Baume de l’herbe de Véronique femelle ou de la Véronique mâle expofée au foleil dans de l'huile d'Olives , de Lin, ou d’Amandes dou- ces,ou au Bain-Marie,ou en fente de cheval bien chaude, dans chaque livre duquel quelques- uns mettent une once de Vernix liquide, lequel eft fingulier fur tous autres Baumes à toutes for- tes de playes & d’ulcéres malins, même pour la lépre ; & un homme ayant unulcére virulent en façon de polype au nez, dela guérifon duquel plufieurs Médecins & Chirurgiens des plus habi- les de Paris défefperoient , a été guéri par la feule application de ce Baume, & par de fréquentes potions de la décoction des feüilles de la Véro- nique femelle , laquelle eft bonne auffi pour les fiévres peltilentielles ,ulcéres des poumons , op- pilations du foye & de la rate, & fouvéraine en clyftéres pour les dyffenteries. L'eau diftillée au Bain-Marie de fes feüilles & de fes rameaux pendant qu'elle eft dans {a force & vigueur , eft 782 VER finguliére pour éteindre & arrêter le progrès du cancer des mammeiles , &le polype rampant ; cninjection elle mondifie & confolide les playes, & defléche promtement les fiftules & les ulcéres malins : diftillée dans les yeux elle defféche les larmes, & elle arrête les fluxions qui caufent l'inflammation & l’ébloüiflement. Appliquée avec une comprelle fur les dartres ,gratelle , ro- one, boutons, feu volage, feu Saint Antoine, elle les defféche & éteint en peu de tems , comme auffi toutes autres inflammations. Büûë pendant quelques jours ellearrète tous rhumes , vomiffe- mens , flux de ventre , defféche les eaux des hy- dropiques , appaife les douleurs de la colique, & guérit les fiévres tierce & quarte. Bûe , & appli- quée avec une comprefle en plufeurs doubles imbuë d’icelle , elle confolide la rupture & def- centes d'inteftin & de matrice, & arrête toutes fortes de flux de fang, en gargarifme avec un peu de vin elle defféche les ulcéres dela bouche, & gargarifée feule elle eft finguliére à la deflu- xion fur la lüerte , & a l’efquinancie. Le fuc & la décoétion de fes feüilles font les mêmes effets, quand elle n’eft pas encore trop defféchée par l’ardeur du foleil. On peut ufer de fes feüilles à la maniére du Thé. Enfin cette plante a toutes les vertus de la Véronique mâle, mais plus foi- blement. VERONIQUE MASLE RAMPANTE VUL- GAIRE | Veromca mas fupina © wvuleatiffima ] et une plante qui pouffe plufeurs tiges menus, longues, rondes . noüées , veluës , ferpentantes à terre. Ses feüilles naifflent oppofées l’une à l’autre le long des tiges femblables à celles du Prunier , veluës, dentelées en leurs bords, d’un VER goût amer & acre. Ses fleurs font difpofées en maniére d'épi comme celles du Chame’-ys , peti- tes,de couleur bleüätre,ou quelquefois blanches, mais rarement. Elle croît aux lieux rudes, fa. blonneux , pierreux , fur les bords des taillis ; celle qui fe trouve aux pieds des Chefnes eft la meilleure, La Véronique mâle eft chaude, def. ficcative , d’une faveur amére & aftringente ,in- cifive , vulnéraire par excellence, & fudorif- que : elle eft fort en ufige enla maniére du Thé, auquel plufeurs la rréférent:elle eft bonne dans l'érolion & l'obfttuéion des poumons , dufoye & de la rate , dans la oravelle , la retention d’u- rine , & la colique néphrétique, dans la jauniffe, dans les maux de poitrine, dans la toux féche , l'afthme, dans l’ulcére du poumon , le crache- ment de fang , vertiges & affoupiflemens. On fe fert de fon eau diftillée : on en ufe auffi en dé- coction , & en {yrop fait avec égales parties de fon fuc & de Sucre blanc. On l’employe exté- rieurement pour la gale, gratelle, teigne, playes de toutes fortes, ulcéres des jambes , & autres malins , invétérez & cacoëthes. Pour tous ces maux on fe fect de fon eau diftillée ou de fa dé- coction dont on baffine les parties malades , & on applique deffus les feüilles ou des com- preffes en plufieurs doubles trempées dedans. Si on veut s'inftruire plus à fond des vertus de cette plante , il faut lire le Traité qu’en a fait M. Francus Médecin Allemandimprimé à Leipfic & à Coburg en 1700.ou à fon defaut celui qui fe vend chez Jean Boudor, ruë S. Jacques à Paris, intitulé le The de l'Europe , on les Propriétez de La Vé-snique, VERS D& TERRE | Lumbrici terreni , five Ver- Choix. Werinse Nota. 784 VER mes terreni ] font des infeëtes connus detout le monde , qui s’engendrent & fe nourriflent de terre, Les meilleurs font ceux qui ont des lignes rouges autour du cou en forme de collier. Les Vers de terre font très-diurétiques , diaphoréti- ques , anodins , difcuffifs , émolliens, apéritifs ; ils fervent À augmenter le lait aux nourrices , à fouder les playes, & à rejoindre les nerfs cou- pez. Leur principal ufage eft contrel’apopléxie, les convulfions dans les autres affections des nerfs & des mufcles , dans les deux jauniffes, lhydropilie , la colique , & fpécialement dans la goutte vague où fcotbutique. Onles donne inté- ricurement & extérieurement ; intérieurement en les écrafanr, &-en les coulant par un linge avec du vin, ou bien en poudre après les avoir defféchez au four. Extérieurement ils s’appli- ent vifs fur les panaris où on les laiffle mou- rir, &ilsen appaifent merveilleufement la dou- leur infuppottable. Leur poudre appliquée avec de la farine chaudement appaife les douleurs de Ja goutte. Le tems de prendre les Vers de terre eft le foir après la pluye ; car alors ils fortent de la terre , & rampent fur l'herbe. Voyez ci-de- vant, page 304. au MOT Huile de Vers de terre, encore d’autres moyens d'en trouvef dans lebe- foin. Dans les rétraétions des membres & con- vulfions fcorbutiques rien n'eft plus efficace que les Vers, foit qu'on prenne lefprit de Vers inté- rieurement, foit qu'on applique les Vers pilez en forme de cataplafme fur la partie, ou les Vers tous vifs , car la douleur celle aufli-tôt wils meurent deffus : on peut auffi mettre le malade dans un bain ou demi bain préparé avec une décoétion de Vers de terre , car Ces bains font VER LE font d’une très grande efficacité, La décoction de Vers de terre eft recommandée par Sennere dans la dyffenterie , & elle y eft efecivement fouveraine. La poudre de Vers de terre eft aufli fouveraine pour la jauniffe feule , ou mêlée avec les autres fpécifiques , parce que les diurétiques conviennent fur tout à cette maladie, La décoc- tion des Vers avec la grande Chélidoine y eft bonne aufi, principalement fi on y ajoute des bayes de Geniévre pour augmenter la vertu diu… rétique des Vers. Dans l’hydropifie afcire on or- donne la décoétion des Vers de terre avec les ra. cines de Fénoüil & de Perfil. Dans les afeions de la goutte fcorbutique & non fcorbutique le fuc ou l’efprit de Vers de terre pris intérieure ment , ou enduits , ou la décoction des Vers ap= pliquée en forme d’embrocation font des mer- veilles. Les Vers de terre font falutaires aux con- tufions & aux playes, & quand les nerfs font en. tiérement coupez. La poudre de Vers de terre bien lavez , & enfuite defléchez au four , mê- Ie avec une portion de Térébenthine , tenuë fur la playe durant 20. jours la guérit , & réünit les nerfs parfaitement, La poudre de Vers {eule avec l'Huile de Vers produit le même effer, L'’Huile de Vers de terre avec l’Huile d’'Afpicou de Lavande étoit le reméde de Barbette dans les playes & les piquûres des nerfs. En général la poudre de Vers de terre doitentrer dans tous les remédes pour les playes & piquûres de nerfs, ou des tendons , ainfi que la poudre d’Yeux d’Ecre- vifles, comme fpécifiques. Voici l'Huile de Carpi & de Foreftus recommandée dans les bleflures des nerfs. Prenez demi-poignée de fleurs de Mil- le-pertuis deux livres & quatre onces d'Huile D dd Nota. 786 VER commune , mettez infufer & digérer les fleurs dans l’Huile , ajoûtez-y fix onces de Térében- thine , une once & demie de poudre de Vers de terre, & un peu de Safran, mêlez le tout ; ce reméde eft excellent. Quand on parle de l'Huilé de Vers ,onentend celle qui fe fait par la décoc- tion ; mais la liqueur préparée au four en cette maniére eft bien meilleure. On lave bien les Vers , & on les efluve avec des étoupes , on les enferme dans un vaiffeau de verre qui ait le cou étroit, on le bouche bien, puis on le met dans un morceau de pâte , & on met le tout au four pour l’en retirer avec le pain , on filtre enfuite la liqueur , & on la garde pour l'ufage tant interne qu'externe. Elle eft admirable auffi-bien que la liqueur de Fourmis extérieurement contre la pa- ralyfe, le tremblement, les playes , & les con- tractions fcorbutiques , fpécialement contre les douleurs de la goutte , en y ajoürant quelques grains de Camphre , ou quelqu’autre fpécifique pour en augmenter l'efficacité. Les Ephémérides de Leiphc remarquent qu'il n'ya point de meil- leur vulnéraire interne dans toutes les playes , les contufons , les fractures , &c autres cas fem- blables , que l'Huilede Vers deterre, telle qu'on la prépare chez les Apothicaires ; car prife deux fois chaque jour à la quantité de douze ou uinze gouttes dans quelque liqueur , non (eu- lement elle appaife les douleurs les plus violen- tes, mais même elle ferme & guérit promte- ment les playes & les fractures, cequonate- connu pat uñ très grand nombre d'expériences. Les Apothicaires pour la plüpart n’entendent rien à faire l'Huile de Vers, dit Matthiole ; car ils metrent les Vers dans un chaudron ou potle, VER 787 & jettant l’Huile deflus , ils les fricaffent là dé. dans , de forte qu'il n’y demeure ni humeur ni fubftance : or il eft beaucoup mieux , continuë- t-il ,de les mettre dansune phiole de verreavec de l'Huile au Bain-Marie; car par ce moyen, fans qu'ils foient brûlez, toute leur humeur de- meure dans lhuile : cette huile ainfi préparée, & fur tout quand les Vers ont été mis en infu« fion en huile Rofar, fert aux gouttes caufées de fluxions chaudes , oignant premiérement la par. tie de cette huile ; & y appliquant enfuite les Vers cuits comme deflus, & broyez avec fem- blable poids de Trispharmacum ; qui eft uni médi- cament compofé d'Huile, de Vinaiore &de Li. tharge. VER VEINE [ Vé-bena ] eft une plante fort commune qui croit le long des chemins , contre les hayes contre les murailles. Elle eft chaude , defficcative, d’une faveur amére, aftringehte,cé- phalique & vulnéraire. Son principal ufage eft dans la douleur, & les autres aMections de la tête par caufes froides, dañs les maladies des veux & de la poitrine, latoux invétérée . lob- ftruction du foye & de la rate, la jaune, les maux de ventre , & la dyflenterie où la décoc- tion de coute la plante eft un reméde éprouvé ; elle brife & pouflele calcul , & guérities playes. L'ufage externe eft contre la céphalalgie, pilée & appliquée fur le front & furles temples. Les mêmes feüilles pilées , mêlées enfuite avec la fa- rine de Seigle & des blancs d'œufs, le tout éten- du fur des étoupes , & appliqué fur la partie eft ün reméde fort éprouvé pour les maux de rate, & pour la pleuréfie : on applique auffi pour cette derniére maladié , & pour le point de côté les Dddi; 7 VES Cotilles feules fricaffées dans la poële avec un peu de Vinaigre , ou amorties fur une pelle chau- de avec fuccès. Foreftus 4 guéri une douleur de tête extraordinaire en pendant au cou du malade de la Verveine pilée & mife dans un fachet. L'eau diftillée de Verveine eft très bonne pour les maladies des yeux , fur tout dans l’inflamma- tion. Le fuc de l'herbe éclaircit la vûe, & net- coye les yeux comme l’eau diftillée, Ce fuc nou- vellement tiré eft purgatif , & il évacué particu- liérement la pituite, ainfi que M. Lemery Pa éprouve plufieurs fois. La dofe eft depuis trois onces jufqu’à fix. _ VESSE [ Pücie ] eft une plante qu'on cultive dans les champs , dans les jardins ; on fe fert de fa femence pour nourrir les Pigeons ; elle eftauffi d'ufage en Médecine. Elle eft aftringente , épaif- fifante , confolidante , propre pour refferrer le ventre étant mangce. On en fair de la farine qu'on employe dans les cataplafmes pour amol- lis , pour réfoudre , pour fortifier. VESSE DE LOUP [ Lycoperdon , five Fungus pulverulentus , dilus Crepitus Lupi ] eft une efpece de Champignon rond de diverfes groffeurs , car ilyenadela groffeur dela tête, lequel eft blan- chàtre au commencement, puis pâle, & enfin jaune quand : eft ec. I naît aux lieux fablon- neux & humides , principalement après les pluyes. Pour peu qu'onle preffeavec le pied en marchant deflus , il fe creve en petant, & la poudre qui eft dedans s’envole en l'air , rendant une méchante odeur. Il eft propre pour defflécher lesulcéres. Cette poudre mêlée avec un blanc d'œuf, & appliquée arrête {ur le champ toutes fortes d'hémorragies, foit des hémorroïdes , ou VIG 789 des playes. On prépare encore la Veffe de Loup en cette maniére. On en prend telle quantité qu’on veut , on les arrofeen Efté pendant quin- ze jours avec de l’eau dans laquelle on a fait dif_ foudre du Vitriol blanc ; & chaque fois qu'on les en a arrofé on les fait fécher au foleil enfuite on les met en poudre que l’on conferve dans un lieu fec pour arrêter les hémorragies externes dans le befoin. Les Chirurgiens d'Allemagne ayant préparé les Vefles de Loup commeon vient de dire , les pendententiéres à leur plan- cher ; & lorfqu’une veine confidérable eft coupée par un coup , par le moyen de leur poudre qu'ils introduifent dans la playe, ou qu'ils appliquent fur la veine coupée , ils arrêtent le fang pref- qu’en un moment comme par miracle. VIGNE [ Pris vinifera | eft un arbrilfeau dont il n’eft pas néceffaire de donner la defcrip- tion pour le faire connoïtre, On cultive la Vigne dans les Pays chauds & tempérez , & il y en ade plufieurs efpeces. Les feüilles de Vigne avecles mains fontrafraîchiffantes , & très-aftringentes : Pufage interne eft pour le cours de ventre, pour la dyffenterie , le pica, levomiffement , le cra- chement de fans, & les autres hémorragies ; on en boit le fac, la décoétion, ou la poudre des feüilles cueillies en Octobre au poids d’une dragi me dans un véhicule approprié. L’ufage externe eft de rafraîchir & de modérer la douleur detête, de procurer le fommeil en forme de lotion aux pieds ou à la tête. La liqueur ou larme qui dé- coule dela Vigne, quand on la taille au Printems dans letems de la féve , eft apéritive, déterfive, propre pour la pierre , pour la sravelle prifein. térieurement, Diftillée dans les yeux elle œuérit D dd ii; 790 VIG l’ophthalmie &e la rougeur de ces parties , Îea tayes , les toiles, & éclaircit la vüûc ; elle remé- die aux demangeaifons, fion les en lave après les avoir Frourées avec du Nitre:elle palfe pour être coufortative dans les févres malignes. En {e la- vant de cetre Hqueur on fe guérit de la gale, & de roures les infections de la peau. Quelques gouttes verfées dans l'oreille guériffent la furdité. Cz facexpolé un an durant au folcil s’épaiffit en confiftence de Miel , quieftun excellent Baume pour nettoyer & cuérir toutes fortes de playes & ulcères, LeRaïlin verd , ou le Verjus de grain eft rafraichiffanc , defliccatif & aftringent s1l ex- cite Pappétit , il peut (ervir aux fiévres arden- tes, & pour arrêter le cours de ventre, mais il engendre un fans indigelte. Le Raifin mûr eft chaud & humide ; il enflamme l’eftomac d’a- bord , & engendre des cruditez , des diarrhées , & d’autres maladies femblables. Le Raifin fec eft mcilleur à l’eftomac, car ildonnede l'appétit, & lâche leventre. Les Raifins fecs ou palfes , en Latin Dee piffe, feu pallule, font ceux qui ont éré defféchez à la chaleur du foleil, ce qui les rend plus doux , où x la chaleur du four, ce qui leur donne un goût aigreler. Il yena de trois fortes ; fçavoir les gros, ou Raifins de Damas ; les médiocres , ou Raifins de Marfeille; & les etits , ou Raïfins de Corinthe. Tous ces Raifins font plus tempérez que chauds ; ils amolliffent & lchent le ventre, émouffent l’acrimonie, font agréable à l'eftomac , au poumon, Sc au foye , & calment la toux ; on les employe dans les tifanes peétorales. Les Raifins de Damas mondez de leurs pepins dans une infufon d’eau de fontaine, ou de quelqu'eau appropriée donnent une boif= VIN 791 on très agréable aux malades & très défalté- , tante: on les monde de leurs pepins qui font très aftringens , & qui conviennent aux vomiffe- mens , & aux flux de ventre, de fang , & aucres. On les torréfie pour les piler enfuite, dont on donne une dragme dans une liqueur convenable, ou bien on fait boire la décoétion des pepins concaflez. Les farmens , ou le bois de la Vigne font fort apéritifs étant pris en décoétion. Le marc du Raifinaprès fon expreflion, après qu'on ena tiré le mouft, eft appelléen Latin Viszcea; on l’amafle en un tas, afin qu'il fefermente, & qu'il s'échauffe , on en enveloppe alors les membres ou tout le corps des malades de rhumatifme , de paralyfe, de goutte fciatique , pour les y faire füer , & pour fortifier les nerfs; mais il excite fouvent des vertiges par fon efprit fulphureux qui monteàlatète. VIN [ Finum | eft le fuc des Raïfins mürs tiré par expreflion , & enfuite dépuré & exalté par la fermentation. Il eft appellé par Paracelfe Le Sang de la terre, & par Quercetan le Prince des vegé- taux , © le plus vitrioie. Pour être bonil doit être vigoureux, & bien mür. On fe fert pour les repas de trois fortes de Vins, du Vin blanc, du Vin paillet ou clairet , & du Vin rouge ou rofé, Ils doivent être clairs, tranfparans ; de belle cou- leur , d’une odeur réjoüiffante , d’un goût balfa. mique un peu piquant, mais agréable, tirant quelquefois fur celui de la Framboife , remplif fant la bouche , & paflant doucement fans irrirer le gofer , donnant une douce chaleur à l’efto- mac, & ne paflant point trop vite leurs efprits à la rète. Le Vin blanceft celui dont les principes font Le plus en mouvement , & qui donne le plus Ddd üi; 792 VIN | de gayeté d’abord quand on l’a bû , mais il eft fujet à exciter de la douleur à latère: ileft fort apéritif , propre pour faire uriner, pour la coli- que néphrétique , pour la pierre, pour la gra- velle, pour la mélancholie , pour l’hydropifie. Le Vin paillet tient beaucoup du Vin blanc mais il eft moins fumeux & plus ftomacal. Le Vin rouge eft le moins fumeux , le plus ftomacal , le plus nourriffant , & celui qui s’'accommode le mieux ordinairement à tous les tempéramens ; il fortifie , il chaffe la mélancholie, il réfifte au ve- nin , il chafle les vents, 4 remédie à la gangré- ne , il réfout il eft propre pour les contufons , pour les diflocations. Le Vin de teinte eft un gros Vin noir chargé de tartre qu’on tire de certains Raifins noirs. ; il n'eft pas bon à boire : fon goût ef ftyprique, il eft aftringent, fortifiant , réfo- lutif, propre pour les cours de ventre, pour les lux d'hémorroïdes & de menftruës. On s’en fert pour faire l’Extrait de Mars aftringent ; on l’em- ploye aufli extérieurement dans des fomenta- tions aftringentes & fortifiantes : les Cabaretiers lemployent pour donner couleur à leurs Vins blancs. Le Vin réfifte puiffamment au venin ; & on fçait par expérience qu’un verre de bon Vin LA lé matin eft un excellent préfervatif contre la pefte. Le Vin bù pur guérit même les douleurs 8 les rougeurs des yeux, témoin Hypocrate, Aphor. 31. Sect. 6.& Aphor. 46. Set. 7. Borel, Obferv, 77. Cent. 2. fair mention de trois hom- mes de qualité affligez depuis long-tems de gran- des douleurs aux yeux avec rougeur , à quoi tous les remédes étoient inutiles , lefquels furent guéris par la boiffon du Vin pur. Les maladies qui fuivent les trop fréquentes débauche du Vin VIN 793 font l’apopléxie, la paralyfie, la léthargie, les rhumatifmes & la goutte. On tire un efprit de Vin par la diftillation qui a bien des vertus, qu’on appelle Eau de vie. L’efprit de Vin eft chaud & defficcatif, pénétrant , incorruptible: il réfifte à la corruption, il fait revenir les apoplettiques & les léthargiques aufquels on en donne une demi- cuillerée ; onleur en frotte aufli les poignets , la poitrine & le vifage , il réfout extérieurement les tumeurs froides & fcorbutiques , il empêche la coagulation du fang dansles contufons ; & il ré{out le fang caillé ; il eft fpécifique contre l’é- rylpele, & contre les autres inflammations qui viennent de contufion , parce qu’il diflout le fang , & lui redonne la fluidité qu’il avoit per- duë. 11 défend de corruption les matiéres qu’on y met infufer , &il guérit les playes , la pleuré- fie en frottant d’icelui l’endroit douloureux, Îles ulcéres fordides, cacocthes & malins, en les baffinant d’efprit de Vin feul, ou dans quoi on a mis infufer de l’Aloës , de la Myrrhe , & d’autres drogues femblables ; il agit en corri- geant l'acide putréfaétif. L’efprit de Vin cam- phré fe fair en diffolvant du Camphre dans de l'efprit de Vin rectifié , lequel eft bon pour les rhumatifines, gangréne, fphacéle , éryfipele & la goutte, L’efprit de Vin eft bon auffi contre la brülure , il arrête l’hémorragie dés playés très promtement , & a encore beaucoup d’autres ver- tus qu'il feroit crop long de rapporter ici. Les Vins les plus forts ne font pas ceux qui rendent le plus d'Eau de vie ; on trouve mieux fon com- pte à faire diftiller du Vin qui commence à fe pafler , que de celui qui eft parfaitement bon au goût, non feulement parce que l’un eft à beau. Eau de vie. N 083 Nota. 794 VIN coup meilleur marché que l'autre , mais parcé que l’efprit de celui qui tend à fe gâter eft plus détaché & plus difpofé à étre enlevé par le feu que l’autre, lorfqu'on veut avoir l'Eau de vie dès la premiére diftillation auffi pure qu’elle le devient après les fuivantes , il faut jetter du Sel de Tartre dans le Vin, & donner enfuite un feu très lent. VINAIGRE [ Acetum | eft une Hiqueur acide affez connue ; elle fe fait par une feconde fer- mentation du Vin qui diffout & raréfie fon tar- tre. Afin que le Vin aigriffe promtement , il faut mettre le tonneau qui le contient en un lieu chaud. Le Vinaigre eft différent en fubftance & en vertus , fuivant les matiéres donton le fait ; carils’en fait avec le Vin , la Biére, le Pomme, le Poiré , le Miel , &c. Le plus ufité elt celui qui {e tire du Vin, & c'eft celui qu'on doit prendre quand on ordonne fimplement le Vinaigre. Comme il y a plueurs fortes de Vins, il ya pa- reillement plufieurs fortes de Vinaigres, & les meilleurs font ceux du meilleur Vin , qu'on peut regarder comme le Roy des végéraux, & celui qui contient le plus de Vicriol. Le Vinaigre eft d’une fubftance mixte plus froide que chaude, & deficcative ; il eft de parties ténuës , péné- trant, atténiant, aftringent , réfiftant à la putré- faction, & fudorifique. Ileft propre pour les ef- quinancies , pour les hémorragies , pour les brü- lures ; il approche de la nature du Vitriol, &il n’eft point de meilleur correctif pour corriger la chaleur des Gommes & des Sucs venimeux. C’eft un reméde fouverain contre les piquûres des Serpens , même des Afpics. Ileft ou rouge ou blanc , confervant la couleur du Vin dont il elt VIN 79$ fair. On peut faire du Vinaigre fut le champ ; fuivant Schmucx , en mêlant de la crême de Tartre avec de la lie de Vinaigre , & verfant de l’eau fimple pardeffus , qui fermente d'abord, & dégénére en Vinaigre. Dès le tems de Galien le . Vinaigre étoit recommandé comme aléxiphar- maque , & ayant la vertu de réfifter au venin. On fait du Vinaigre Thériacal par la diffolution de la Thériaque dans du Vinaigre de Vin , digé- rant le tout à un feu lent, & le filtrant fuivanc l'art. Ce Vinaigre béfoardique eft un bon pré- fervatif contrela pefte. Sylviuss’eft garant: du- rant deux peftes avec une fimple cuillerée de Vi- naigre de Vin qu'il bûvoitle matin avant d’aller vifiter les peftiférez, Le Vinaigre compofé dans quoi on a mis infufer quelques fpécifiques con- tre la pefte vaut pourtant mieux que le fimple : ces fpécifiques font le Scordium, la. Scorfonére, le P'incetoxicum , la Ruë , la Zédoaire, le Gin- gembre, les Girofles , la Tormentille, l'Angé- lique, l’Aunée, & autres fimples femblables, On fait cette infufñon à une chaleur douce, puis on filtre la liqueur pour la dépurer. Le Vinaigre fert fouvent de correctif contre les médicamens qui ont quelque qualité nuifñble , comme les purgatifs trop violens, & les fucs venimeux. Il eft nuifible aux goutteux”, aux hypochondria- ques , fcorbutiques & mélancholiques ; parce qu’outre qu’il conçoit facilement des effervef- cences , il éxalte l'acide de ces fujets , c’eft-a-dire le fuc mélancholique. Le Vinaigre eft merveil- leux intérieurement contre toute forte de venin & de malignité , pour réfifter à la corruption, & rendre maigres les hommes qui ont trop de graifle , fur tout le Vinaigre fquillitique ou de Vinaigre Thériacal. 796 ins VIN Ruë , ou mêlé avec de l’eau chalybée. L’ufage externe du Vinaigre eft pour empêcher la cor- ruption des ulcéres & la gangréne, & pour dif- foudre les humeurs féreufes & œdemateufes en forme de parfum , qui fe fait en jettant du Vi- naïigre fur un caillou ou fur une tuile rougis au feu. Le même parfum guérit les tumeurs dures & fchirreufes , & on applique du Vinaigre fur la rate fchirreufe & endurcie pour découper lemu- cilage groflier , & défoppiler. Pour arrêter le fang dans l’hémorragie du nez, on fait recevoir Ja fumée du Vinaigre mis dans un vaiffeau fur un peu de feu dans lequel on a jetté du Vitriol avec le Vinaigre , ou on applique un linge trem- pé dans du Vinaigre aux narines , ou à la nuque ; oubien on en fait un cataplafme avec du Bot d'Arménie , ou Bol commun, pour mettre fur le front , même fans linge ; ce qu'Ettmuller dit avoir éprouvé a l'égard d’un fébricicant. Un lin- ge trempé dans du Vinaigre appliqué au Scrotum produit le même effet, & défenyvre fürement. Le Vinaïigre appliqué au nez, & pris intérieure- ment convient aux affections foporeufes , & on en fait recevoir la fumée par lenez aux léthar- giques pour les réveiller ; & lorfqu’après avoir pris du Landanum le malade dort trop long-tems, on lui fait avaler du Vinaigre pour le faire éveil- ler. L’odeur du Vinaigre , ou la liqueur enduite fur les temples guérit la fyncope , fpécialement fi elle procéde dela difpofñtion du fang , & de la diffipation des efprits dansle bain. Le Vinaigre de Muguet eft meilleur qu'un autre en ce cas. On fait de l'Oxvcrat en mêlant une cuillerée de Vinaigre fur douze ou quinze cuillerées d’eau ; on s’en fert dans les lavemens, dansles garga- VIN 797 times , dans les fomentations. VINAIGRES Æfédicaux , on Medecinaux font des Vinaigres remplis des fubftances , ou des vertus d'une ou de plufeurs efpeces de dro- ues médecinales. VINAIGRE cozire la Peffe. Prenez deux pintes du plus fort Vinaigre blanc,ou rouge au defaut de celui-là , mettez-le dans un vaiffeau de verre double avec une poignée de Sel , autant de bayes de Geniévre , une tête ou deux d’Ail coupé par morceaux , une once de Clous de Girofle rom- pus en deux , une poignée de feüilles de Ruë, & une once & demie de racines d’Angélique cou- pée par morceaux, faites infufer le tout au fo- leil douze ou quinze jours , ou bien mettez-le dans le four aufli-tôt que le pain en eft tiré pen- dant trois ou quatre heures. Il en faut prendre tous les matins une gorgée, s’en frotter les temples, les narines & les mains; fi l’on fe fentoit furpris du mal , en avaler deux cuillerées , & en mettre tiédir dans un plat, puis tremper dedans une comprefle , & l’appliquer fur la partie qui fera douleur, changeant la comprefle de quatre en quatre heures , qu'il faut jetrer dans le feu avec la bande qui aura fervi à la contenir fur le mal. Si on n’a pas tous ces ingrédiens pour mettre dans le Vinaigre, la feule Ruë peut fuffre au defaut des autres, le- quel Vinaigre de Ruë a préfervé un Ecclefafti- que pendant le tems d’une violente pefte, qui ne fe fervit point d'autre préfervatif pendant qu'il affiftoit les peftiférez ,que de ce Vinaigre d'infufñon de Ruë dont il portoit toûjours une petite bouteille proche de fon nez pour en atti- rer la vapeur; & il obfervoit, quand il confefloit IV0?4. 798 VIN les malades, de faire mettre unréchaut plein de feu entr'eux & lui, & verfoit de tems en tems de ce Vinaigre dans le réchaut, obfervant auffi, autant qu'il le pouvoit , de fe mettre au deffus du vent, VINAIGRE Rofur. Onprendra des gros bou- tons de Rofes rouges de Provins, dont on fépa- rera avec des cifeaux la partie blanche couverte du calice, laquelle on nomme l’Onglet de la Rofe, on fera fécher la partie rouge au grand foleil , fi faire fe peut , ou du moins à l’air le plus promte- ment qu'il fera poflible ; on prendra une livre de ces Rofes ainfi féchées qu'on mettra dans une forte bouteille de verre, fur lefquelles on ver- fera huit livres de bon Vinaigre ; & ayant bien bouché la bouteille , on l’expofera au foleil pen- dant quinze jours ou trois femaines, puis on coulera & en exprimera bien le tout , & on ver- fera l’expreffion dans la même bouteille furune livre de nouvelles Rofes , après quoi on bouche- ra bien cette bouteille : & on l’expofera au fo- Jeil tout autant de tems que la premiére fois, puis on poutra couler le Vinaigre en exprimant bien les Rofes , & le garder pour s’en fervir, ou lier fi on veut les Rofes dans le Vinaigre, pour ne le couler qu'à mefure qu’on en aura be- foin. Ni, Le Vinaigre Rofat eft autant ufñté pour lesali- mens que pour les médicamens ; il incife , il de- terge, il tempére, il réjoüit ,1l donne de l’ap- péuit ; il provoque le fommeil étant appliqué Nota, ) fur le front , il émouffe l’acrimonie des fels fixes, & modére l’activité des volatiles : il tue les vers, arrête les vomiffemens, réprime l’action des pur- gatifs , éteint les inflammations , aide à l'expec- VIN 799 toration, & à détacher la pituite , arrète les hé- morragies pris intérieurement ; & appliqué ex- térieurement , il réfifte à la pourriture, & eft bon à fentir contre le mauvais air. On le mêle parmi plufeurs liqueurs , & même dans des li- nimens , dans des onguens, & dans des emplà- tres. Le Vinaigre Rofat pourroit bien fervir d’e- xemple pour plufieurs Vinaigres compofez de fleurs , comme font celles d'Oeillets , de Roma- tin , de Sauge, de Soucy , de Sureau, de Corne de Cerf; mais parce que ces fleurs n’abondent pas tant éa humidité que la Rofe , on peut fe pafler de les faire fécher , fur tout les Oeillets dont le meilleur pourroit fe diffiper; ou du moins on fe peut contenter de les fécher à moitié pour ne pas diffiper leurs bonnes partics. VINAIGRE Sal. Ce Vinaigre fe prépare de la même maniére que celui de Rofes. Il eft propre pour incifer, pour déterger les phlegmes, pour exciter l'appétit, pour réfifter au venin, On s’en fert plus dans les alimens que dans les remédes. INota. Quelques-uns font auffi de la même manicre Non. du Vinaiore de feüilles d'Eftragon & de fleurs de Capucines. On confit auffi en Vinaigre en ianiére de Capres les boutons des fleurs de Ca- pucines, & ceux des fleurs de Geneft , qu’on mange enfuite en falade comme les Capres. VINS Afédicaux | on Médecinsnx font des Vins empreints des fubftances & des quali- tez d’une ou de plufeurs efpeces de drogues qui fervent en Médecine, Pour les faire prom- tement on jette dans un vale de terre ou de erre les drogues bien féchées , hachées menu > 800 VIN & concaffées ; ou bien on les enferme dans ur fachet de toile qu'on met dans ce vafe , puis on verfe le Vin deflus , oncouvrele vaifleau , &on le lailfe quelque tems en lieu chaud , puis on le coule , on en ôtele fachet, & on le garde pour le befoin, Ainfi on peut faire des Vins purgatifs, mais il en faut faire peu à la fois, parce qu'ils perdent bien-tôt leur vertu, & font fujers à fe gâter. VIN Chalybe. Prenez deux onces de Limaille d'acier , infufez-les l’efpace de deux ou trois nuits en lieu chaud dans deux pintes de bon Vin blanc , y ajoûtant une poignée de la plante en- tiére de la grande’ Eclaire , d'herbe de Fraifier & de petite Abfinthe, de chaque une pincée, de Canelle deux dragmes , coulez-le à mefure que vous en prendrez. Ce Vin a réüffi plafieurs fois pour la jauniffe après les purgations convenables. VIN contre la génération de la Pierre. W faut rendre des racines & des feüilles de Quinte- feüille , des racines de Chien-dent, de Fenoüil & de Perfil , de chaque une poignée ; & les ayant fait fécher à l’ombre, il les faudra mettre au tems des vendanges dans un petit tonneau bien net, & mettre pardeflus du mouft de Raïfn blanc du plus fort autant qu’il en faudra , felon la quantité des herbes & des racines : or après que le Vin aura boüilli, & qu’il ne boüillira plus , quelques jours après on le mettra dans un autre vaifleau , jettant les matiéres qu’on y aura fait boüillir, defquelles le Vin aura tiré la vertu pour en faire boire à ceux qui font fujets à la pierre une ou deux fois la femaine la quantité de trois ou quatre onces, eu égard 4 VIN $s3 à l’âge & à la compléxion du malade, AUTRE contre la Pierre @ la Gravelle, Mets tez douze ou quinze livres de Cerifes aigres mondées de leurs queuës & de leurs noyaux dans un demi muid de bon Vin blancavec les mêmes noyaux concaflez , bouchez bien le tonneau ; & un mois après le Ee ayant communiqué au Vin fa qualité rafraïchiffante & apéritive, on pourra alors commencer d’en ufer. Il tempére les reins, vuide les fablons , les glaires, & les petites pierres : on en peut pren- dre un bon verre tous les matins. AUTRE coztre la Pierre @ la Gravelle, Prenez bayes d’Alkékenge , fruits rouges d’épine blan- che appellez Mlle. de chaque une livre, ra- cines de Chardon à cent têtes nettoyées, racines d’Arrète-bœuf & de petit Houx , de chaque une poignée au tems des vendanges, prenez un baril contenant environ quarante pintes , dans lequel vous mettrez les drogues ci-deffus après avoir concaflé les graines & fendu & coupé en petits morceaux_les ne , puis vous le remplirez avec du mouft de Raiïfin blanc, que vous laifle- rez boüillir à la maniére desautres Vins, &en- fuite vous le remplirez encore , & le Doc bien pour vous en fervir au Du. Il fait fortir des reins des phlegmes , du fable & des pierres , ainfi qu’ on l’a éprouvé. La dofe eft un verre e matin à jeun deux ou trois fois la femaine ,& continüer quelquetems, ayant avalé auparavant environ gros comme une Châtaigne de bon Beurre frais. VIN ? Abfinthe. On aura au tems des vendan- æes un petit tonneau d'environ cinquante pintes de Paris ,on y fera entrer par la bonde un Éeé ot. Soz VIN fafcicule de fommitez d’Abfinthe cueillie dans fa vigueur, & féchée, & trois onces de Canelle concaffée , on remplira le conneau de mouft ou fuc de Raifins blancs mûrs nouvellement expri- mé , on placera le tonneau à la cave fans y met- tre la bonde, & on laiffera fermenter la liqueur; quand la fermentation aura fini ,onremplira le tonneau de Vin blanc, parce qu’en boüillant il s’en fera perdu , on le bouchera bien, & quand on voudra avoir du Vin d’Abfinthe, onentirera ar une fontaine à l’ordinaire. Il fortifie l’efftomac , il excite l’appétit , il tue les vers, il guérit la colique venteufe , il abbat les vapeurs ; mais fon trop fréquent ufage affoi- blit la ve ,ainfi que M. Boyle le rapporte d’un de fes amis. On en prend depuis une once juf- qu’à quatre. La dofe ordinaire eft un demi verre, & on continué l’ufage quelques jours. VIN de beyes d'Alkétenge. On concaffe des bayes d’Alkékenge, qui font müres au tems des vendanges , on en met dans un petit ton- neau de la grandeur qu’on fouhaite, on jette deffus du mouft de Vin blanc qu’on laiffe boüil- lir , & on fait le refte comme au Vin d’Ab. finthe. Si onn’a point de ce Vinainfi préparé , on eut dans le befoin piler huit ou dix bayes d’Al-- Mo les faire infufer quelque tems dansun verre de bon Vin blanc, puis faire boüillir le tout deux ou trois boüillons , le couler enfuite par un linge en l'exprimant un peu; & ayant adouci la colature avec un peu de Sucre , la faire avaler au malade. Arnaul de Villeneuve dit avoir vû guérir avec cette potion une fup- preffion d'urine de quatre jours , le malade érant abandonné , & à l’extrémité, VIN 803 Le Vin de bayes d’Alkékenge eft éprouvé contre la difficulté d’urine , & la retention d'’icelle, & il ne manque pas de la faire fortir avec beaucoup de gravelle , s’il y en a ; & plu- fieurs perfonnes fujettes à la gravelle & à la pierre en ayant ufé ont été heureufement déli- vrées des srandes douleurs quiles tourmentoient continuellement ; elles ufoient de ce Vin à la nouvelle lune , ou un peu après , ayant aupara- vant été purgées avec du Séné , de la Cafe , mê- lée avec de la Rhubarbe : fi la maladie eft invé- térée, comme aux vieillards, il faudra en ufer lus long-tems. VIN de Bunglofe. On met tremper des racines de Buglofe bien nettoycées dans du Vin jufqu’à ce qu'il en ait attiré la faveur & la vertu , & on en boit à fa boiflon ordinaire, Il eft bon contre la palpitation de cœur, & autres maux d’icelui, il purifie le fang , il ouérie la rogne, & autres infections de la peau , il for cifie les efprits , réjoüit le cœur , & chafle parles urines les humeurs mélancholiques & brüûlées , il délivre le cerveau des fumées & des vapeurs épaifles qui le troublent , & caufent la trifteffe, & fait revenir les furieux dans leur bon fens au rapport d’Arnault de Villeneuve , qui ajoûte que le fuc de Bourrache ou de Buglofe clariñé ,&bû avec autant de Vin tous les matins eft très bon aux maux ci-deffus, On peut faire plufieurs autres Vins Médeci- naux pour diverfes infirmitez , en faifant boüillir les drogues appropriées dans le moult au tems des vendanges , ou les faifant boüillir ou infufer en lieu chaud dans du Vin jufqu’à ce qu’elles lui ayent communiqué leur vertu. Eeeij Nott 804 VIO VIOLIER , Viozerre De Mans [ Wiols martia purpurea | et une plante qui eft très con- nuë , & qui croît à l'ombre le long des chemins ; des hayes, des murailles ; on la cultive auffi dans les jardins ; on fe fert en Médecine de fes feüil- les, de fa femence , & principalement de fes fleurs dont on fairun {yrop qui eft d’un grand ufage. 11 les faut choifir fimples , nouvellement cucillies, humeétées de la rofée , hautes en cou- leur, & odorantes : elles paroiffent ordinaire- ment dans le mois de Mars, d’où on les appelle Violettes de Mars ; ces fleurs récentes font rafrat- chiffantes & humides ; les féches font moins re- frigératives , mais defficcatives, émollientes , . laxatives , cordiales, peétorales. Leur ufage eft de tempérer labile, fur tout lanoire , de modé- rer la chaleur des fiévres, & la douleur de rète qui s’en enfuit , de remédier à la toux , à l’âpreté du gofer , aux catartes acrimonieux , à la pleu- réfie,& de purger doucement. La poudre de Vio- lettes féches prife au poids d’une dra me pur- ge & lâchele ventre puiffamment au Er daont de Potier. Ces fleurs font du nombre des qua- tre cordiales ; les trois autres font celles de Bour- rache , de Buglofe & d’Oeillet : les Modernes ÿ ajoûtent la fleur de Soucy pour la cinquiéme. Le Syrop folutif de plufieurs infufñons de fleurs de Violette dans de l’eau poffede les vertus ci-deffus marquées , purge le ventre, & eft fingulier dans l'éxulcération des reins, ainfi que la Teinture, laquelle fe doit tirer avec l’eau même de Vio-: lette, fuivant Schroder, Les fleurs de Violier font en ufage extérieurement dans les lotions, les cataplafmes , les clyftéres, & autres remédes femblables , car elles font émollientes , bumec, de VIP 805 tantes , réfolutives. La femence de Violette eft purgative , & outre cela elle polfede Ja vertu fpécifique de purger les reins , & de poulfer les urines & le calcul. Les émulfons de cette fe- mence avec de l’eau de Véronique font un fpéci- fique éprouvé dans toute forte d'J/Churie, foit qu'elle procéde du fable , des glaires, ou de quelqu’autre caufe, Henry de Héers a expéri_ menté ces émulfons à l’égard d'une grande //= churie furvenue à un yvrogne ; il ÿ ajoûtoit quel. ques gouttes d’efprit de Vitriol. Dans le com. mencement de la colique néphrérique , où il eft bon de tenir le ventre libre , on fait une émul_ fion de trois dragmes de femence de Violette dans de l’eau de Violette qui purge les reins en pouflant Îe fable par les urines , & purge en mê- me tems le ventre, La femence de Violette pul. vérifée , & réduite , avec le fuc de Véronique & le Sucre , en forme d’Eletuaire , produit les mê. mes effets. La dofe de cette femence eft depuis une dragme jufqu’à trois. VIORNE [ Clematitis [ilveffris latifolia, five Viorna vulgi ] eft une plante qui pouffe comme la Vigne des farmens gros, rudes ,plians , s’at- tachans aux plantes & aux arbriffeaux voifins, Toute la plante a un goût acre & brülant ; elle croît aux bords des chemins , entre les épines & les buiffons ; on s’en fert pour lier Îes bottes d'herbe, Elleeftincifive, raréfiante , réfolutive, propre pour la gratelle employée en décottion : appliquée fur les vieux ulcéres , elle nettoye & fait tomber les chairs pourries ; & felon Diof- coride fes feüilles étant pilées & appliquées fur Ja lépre , elles la guériffent. VIPERE [ Viper: ] eltune efpece de Serpent Eceïj Cho:x. Ver ias. 806 + °NTTR qui fort vivant du ventre de fa mere. La Vipére eft plus venimeufe que les autres Serpens , & fa morfure eft mortelle, fon n’y remédie promte- cement. Les Auteurs ne font pas d'accord du lieu où le venin de cet animal réfide. Il faut choi- fir les Vipéres grofles , bien nourries, amaflées au Printems , quand elles ont dépoüillé leur vieille peau , & qu'elles commencent à manger la pointe des herbes, c’eft alors qu’elles font bonnes. Quant a leurs vertus, elles conviennent aux maladies malignes, &où il ya du poifon en général ,& en particulier aux fiévres malignes & peftilentielles , lors même que le pouls femble faillir, Galien rapporte deux guérifons de le- preux pour avoir bû du vin dans lequel des Vi- péres avoient été fuffoquées. 11 n'eft rienäde meilleur que lufage interne des Vipéres dans la gale maligne; clles renouvellent la mafle du fang , & rajeuniffent , pour ainf dire, le baume viral ; elles font très utiles auf intérieurement à ceux qui ont des écroüelles, & leur graifle ou huile leurconvient extérieurement. Les cœurs & les foyes de Vipére font le fpécifique de la dyffenterie épidémique. La poudre de Vipére eft nommée vulgairement Bézoard animal : chaque Auteur la prépare différemment. La meilleure préparation eft après avoir éventré & écorche les Vipéres , de les faire deffécher à la fumée de bayes de Genicvre pour les pulvérifer enfuite. On prendtrois parties de cette poudre, fleurs de Soufre , & Myrrhe pulvérifée , une partie ou de- mi partie de chacune , on arrofe le tout de quel- ques gouttes d'huile de Canelle , ou de bois de Rofes, puis on a un Bévourd animal excellent. Autrement. Prenez des Vipéres bien lavées dans VIP 807 du vin de Malvoifie , ajoûtez-y du fel de Pru- nelle, & laiflez deflécher des Vipéres dans un lieu chaud jufqu’à ce qu’elles fe puiffent pulvé- tifer, après avoir pourtant fecoûé tout le fel de Prunelle ; ajoûtez à cetre poudre les foyes & les cœurs des Vipéres pulvérifez , & arrofez le tout d’efprit de vin pour le garder. On prend les Vi. péres en boüillon ou en poudre. La graifle de Vipére eft fudorifique, ve ,anodine : on s’en fertintérieurement & extérieurement. Don- née dans un boüiillon depuis huit jufqu’a douze gouttes, la prife réitérée jufqu’a trois fois , & même davantage , s’il eft néceflaire , eft un ex- cellent reméde dans les fiévres épidémiques ; mais il faut que cette graifle foit récente ; c’eft une expérience faite plufeurs fois avec grand fuccès par un Médecin de Montpellier. Cette même graille eft bonne , fuivant les Ephéméri. des de Leipfc, pour la plüpart des maladies des yeux , comme rougeur, ongles, ophrhalmie, bleflures , ulcéres , & taches après la petite vé- role ; pour ces maux on en met dans l'œil une goutte ou deux un peu chaudes avec le boutd’une plume. Le foye & le cœur de la Vipére étant féchez & pulvérifez font appellez Bé704;4 ani. mal ; ils ont la même vertu que la poudre de Vi. pére, à laquelle on donne auffi le même nom, mais ils agiflent avec une plus grande efficace, La dofe eft depuis fix grains jufqu’à demi-drag- me. Le fiel eft bon pour les cataractes des yeux ; il dérerge , & il réfout. Les remédes extérieurs contre la morfure de la Vipére font de lier prom- tement, fi l’on peut, la partie au deflus de la morfure,ferrant bien la ligature, afin d'empêcher le venin de pénétrer , mais fi la partie morduë Ecciij Remédes contre la mor(ure de la Vipére. 808 VIT ne peut pas être liée ; il faut à l'inftant appli- quer deflus la tête de la Vipére qui a fait le mal à après l'avoir bien écrafée , ou à fon defaut celle d’une autre Vipére ; ou bien on fera rougirau feu un couteau , ou un autre morceau de fer plat, &on l'approchera bien près de la playe pour en faire fouffrir la chaleur le plus qu'on pourra ; ou bien on fera brüler fur la playeun peu de poudre à canon; ou bien on fcarifiera la lave , &c l’on y appliquera de la Thériaque , ou del'Ail & duSel Armoniacpilez enfemble ; ou on appliquera deflus un Crapaud fec humeété dans une eau appropriée , ou uñ Crapaud vif écrafé en forme de cataplafme ; mais ces fortes de remédes doivent être appliquez fur le champ dès que la morfure a été faite ; car fi l’on donne le tems au venin d'entrer dans les vaifleaux du corps avant que de les appliquer , ils feront inu- iles , parce qué ce venin ne retoufnéra point à la playe, quelques ouvertures de pores que les remédes faffent. Se de prétendent que la tête d’une Vipére féchée , & portée proche de la gorge eft bonne contre l'efquinancie, & les maux de cette partie. VITRIOL , ou Courerose | Wirriolum , Chalcanthum | eft un Sel minéral qu'on tire comme le Salpêtre par lotion , par filtration, par évaporation , & par criftalifation d’une ef- pece de Marcafite appellée Pyrites ou Quis ;elle fe trouve dans les mines en plufieurs lieux de l'Europe, comme enïtalie , en Allemagne : nous en voyons auffi quelquefois qu'on a tirée de deffous les terres glaifes d’autour de Paris. 11 ya quatre efpeces générales de Vitriol ; le Vitriol blanc, le Vicriol verd , le Vitriol bleu, le Vie vuT KE triol rouge. Le Vitriol blanc dit communément Couperofe blanche , eft le moins acre de tous Îles Vitriols. On doit le choïfir en gros morceaux blancs , purs, nets , reflemblans à du Sucre en pain , d’un goût doux , aftringent , accompagné d’acreté : c’eft celui dont on fe fert pour faire le Gilla Vitrioli, quife prépareaïinfi , felon M. Du Bé. Prenez une demi-livrede Vitriol blanc que vous difloudrez dans une fufhfante quantité d’eau de pluye , filtrez la liqueur , & la faites évaporer & criftalifer ; & apres l'avoir fait fil- trer , évaporer & criftalifer quatre fois , vous aurez uncbelle préparation de Vitriol, qui étant donnée depuis quinze grains jufqu’à une dragme dans un boüillon , provoque doucement le vo- miflement, purge toutes les voyes inférieures, ouérit les fiévres intermitténtes rebelles , fi vous le donnez au commencement de laccès avec le vin blanc , & réfiftant à la pourriture des hu- meurs il tué les vers, & en empêche méme la génération. M. Lemery ne donne Île Gill4 Vie 1rioli que depuis douze grains jufqu’à deux fcru- pules , & dit qu'il eft apéritif, & excite les uri- nes , fi on en prend douze grains diffous dans trois chopines d’eau commune, comme on prend une eau minérale, On fe fert aufli du Vitriol blanc extérieurement en collyre pour les mala- dies des yeux. AU * Il ya plufñeurs efpeces de Vitriol verd comme le Vitriol d'Allemagne , le Vitriol d'Angleterre, & le Vitriol Romain. Le Vitriol d'Allemagne eften criftaux verds , bleüâcres, d’un goût af- tringent acre ; il participe du cuivre : c’eft celui dont on fe doit fervir pour faire de l’eau forte. 1] faut le choifir engros criftaux nets, fecs , quien Choix: Gilla Vis trioli, Céo:r, Choix. Choix. Choix. Vertus. ?ss VIT | frottant le fer le faffent rongir. Le Vitriol d'Afs gleterre eft en criftaux de couleur verte-brune, d’un goût doux , aftringent, approchant de celui du Vitriol blanc : il participe du fer , & il ne le fait point changer de couleur. 11 faut le choifir pur, fec,en gros criftaux. On tire de ce Vitriol detrès bon efprit de Vitriol par la diftillation. Le Vitriol Romain eft en morceaux affez gros, de couleur verte approchante de celle du Vitriol d'Angleterre , d’un goût doux ftyptique, un peu acre: il participe du fer. Il faut le choifir net. Ces trois Vitriols verds font employez pour faire de l’eau minérale artificielle , particuliere- ment le Romain , & pour arrêter le fang exté- rieurement., On en faitla poudre de fympathie en les faifant calciner en blancheur au {oleil dans le tems de la canicule. Pour guérir la fiévre quarte on fait infufer durant 12. heures douze rains de Vitriol Romain dans deux verres d’eau qu’on prend dans le commencement du friffon , & on réitére à d’autres accès, s'il eff néceflaire. Le Vicriol bleu eft appelléen Latin V'itriolum Cypreum , Vitriolum Hrnigaricum, & en François Pitriol de Chypre, ou Vitriol de Hongrie , parce qu’on l’apporte de ces Pays-là. Il eft en criftaux d’une très belle couleur bleue celefte : il parti- cipe beaucoup du cuivre qui lui donne fa couleur bleuë : il eftacre, &un peu cauftique : on en voit en gros & en petits MOICEAUX ; les petits font taillez en pointe de diamant. On doit les choifir en beaux criflaux , nets , purs, luifans, hauts en couleur. On s’en fert pour confumer les chairs baveufes , pour guérir Îles aphthes ou pe- tits ulcéres qui naiffent dans la bouche: onen mêle dans les collvres pour diffiper les cata- races : il eft fort aftringent. URI Six Le Vitriol rouge nommé Colcorhar elt ou na. turel , ouartificiel ; celui-la fe trouve calciné na- turellement dans la mine par des feux foûter- rains ; on l'appelle Chalcitis : c'eft une pierre rou- geâtre-brune, apportée de Suéde , d’Allema- one, qui eft rare ; elle entre dans la Thériaque. Elle doit être choifie en beaux morceaux de couleur brune-rouge , d’un goût de Vitriol, fe diffolvant aifément dans l’eau. Le Colcothar artificiel eft d’un rouge affez beau , on lé calcine par le feu : le meilleur eft celui qui refte dans les cornuës après la diftillation de l'efprit & de l'huile de Vitriol. L'un & l’autre font fort aftrin- gens , & propres pour arrêter le fang étant ap- liquez extérieurement. URINE [ Vrina , feu Lotium. | On fe fert affez fouvent dans la Médecine de l'Urine de l’homme. Celle d’un jeune homme bien fain eft préférable aux autres. Elle eft incifive, atté- nüante , réfolutive, déterfive; elle leve les ob- ftructions , elle diffipe les vapeurs , elle foulage & guérit la goutte , elle lâche le ventre, elle def féche la gratelle , elle guérit les playes fraîches étant appliquée nouvellement renduë. On s'en fert extérieurement & intérieurement. On en fait prendre cinq ou fix onces à chaque dofe pen- dant qu’elle eft route récente, RSS Sas Choix, Verts: de Ê ‘ EBLE , ou PETIT SUREAU [ Ebus il lus, feu bumilis Sambucu:. | eft une SLT plante qui ne différe du Sureau or. == dinaire, qu'en ce qu'elle eft beau- coup plus baffle . car elle ne vient guéres plus haute que trois pieds. Flle croit aux lieux incul- tes. Les fleurs d’Yeble échauffent , defféchent, difcutent, ramolliffent, réfoudent, & pouffent parles füeurs comme les fleurs du ‘ureau. Les feüilles ont la même vertu étant appliquées per calmer les douleurs de la goutte, difliper es tumeurs aqueufes & les hydroceles. Elles font employéesen fomentation pour fortifier les- nerfs, pour la goutte {ciatique, pour la paralyle, pour les rhumatifmes. L'écorce interne , païti- culiérement de la racine, purge par bas les eaux & les férofitez du corps: on s’en fert pour l'hy- dropifie. Elle eft chaude, defficcative , difcuffive, & émolliente , & convient fur tout aux inflam- mations & aux éryfpeles , ainfi que les fleurs. Certe écorce fe prefcric pour l'ordinaire depuis trois dragmes jufqu'à demi-once, auffi-bien que celle du Sureau. Deux gros de femence d'Yeble infufez dans un demi feptier de vin blanc vui- dentabondamiment les férofitez , & conviennent dans l'hydropiie , la goutte & le rhumatifme. Enfin on peut attribuer avec juftice à PYebleles vertus qu'on attr'buë au Sureau excepté que ce dernier eft plus chaud , plus acre , & plus purga- tif que l’Yeble. \ ZED 819 tm À =] EDOAIRE [ Zedoaria] eft une racine | dont nous voyons deux efpeces qu’on #%$| nous apporte féche des Grandes In- SA des , & de l’ifle de S. Laurent où elles naïflent, Ces racines d'fférent en figure & en couleur , mais elles font tirées d’une même plante nommée Zadura herbr. Cette plante porte des feüilles longues, pointuës, femblables à celles du Gingembre, ce qui l’a fait appeller par quelques-uns Grgembre fanvage. La pre- miére efpece , appellée Zedoaire longue , eft une racine longue & groffe comme le petit doigt, de couleur blanchâtre ou cendrée, d’un goût aro- matique. La feconde, appellée Zeorire ronde à eft une racine coupée per tranches , & féchée, de couleur grife , & d’un goût aromatique, Ces deux racines n’en font qu’une dans la terre ; La Zedoaire ronde, ou Zerumberh eft la partie d’en haut ,oula tête, & la Zedoaire longue la partie d'en bas. La Zedoaire longue doit être choifie bien nourrie pefante , mal.aifée à rompre , fans yermoulure , à quoi elle eft füujette, d’un gout aromatique chaud , approchant de celui du Ro _marin, La Zedoaire ronde, ou Zerumbeth doit être choifie pefante, difficile à rompre, non carrice ë d'un goût aromatique : elle eft bien moins em. ployée dans la Médecine que la précédente. Ces racines font chaudes , defficcatives , Carminati- ves , d’un goût très amer, vermifuces & aléxi. pharmaques : elles fervent contre la colique & les douleurs d'eftomac , elles remédient aux Choix. Che;ix, Vert 65e 814 ZE D piquüres des bêtes venimeufes , arrêtent la lien- terie & le vomiflement ; elles provoquent les mois , guériffent la fuffocation de matrice, tient les vers , & entrent dans les antidotes. On tire de ces racines avec l’efprit de vin une belle tein- ture rouge merveilleufe dans la colique, & dans les autres affections des inteftins & de l’eftomac. La Zodoaire tenuë dans la bouche empêche les Médecins de prendre le mauvais air des malades. Le Vinaigre de Zedoaire eft un excellent pré- . fervatif contre la pefte. On donne ces racinesen infufion dans le vin blanc , ou en décoction dans l'eau commune depuis deux dragmes jufqu’à demi-once dans une chopine de liqueur. En fub- ftance & en poudre la dofe eft de quinze à vingt grains. L'extrait tiré avec l’efprit de vin ou l’eau de vice fe donne à une dragme. RRRRERERRRREREERREREERERRERE gb bte gd de FRRTETETE EEE MINI IL TRTE TABLE D U DIGCMONNAIRE BOTANIQUE ET PELAR NT À CERNTTOQ UE: A ,page 1: Abfinthe grande & petite, La même. Acacia noftras , 400 600 Acanthe , ou Branque Urfine, 2 Ache, [a même. Acorus bâtard, Voyez Glayeul jaune de Ma- rails, 242 ÆAcorus véritable, 3 Adiante, ou Capillaire commun , 4 Agaric, S Agneau , P. Brebis, so À nus np : 6 Agripaume, là même. Aigremoine, /2 même, AT. Ailliaire, là même, Airelle, ou Raifin de bois , Voyez Myrtil- €, 447 Alcée ,ou Bimauve, 8 Alkékenge , OÙ Cas queret, lamême. Alleluia , la même. Aloë, ou Aloës, 9 Aloüette, 10 Alun, Limême Amande, it Amaranthe, 12 Ambre jaune , 4 même. ’ Amidon, 13 Ammi, la même. TABLE. Aneth , 13 ÂAune, Là même. Angelique Mg: »même. Aunée, 26 Anguille , 14 ÂAvoine, La même. Anis, 15 Aurone mâle & femel- Antidore de Mithrida- le, 27 tes, là même. Antimoine, l2même. B Apophlegmatifmes, P. Mafticatoires, 376 B Acinet, .Renon- Apozeme pour rafrai- cule, 61$ chir dans la fiévre, 17 Apozeme pour rafrai- . A chir le fang , la mére. A Araignée, la même. Arcançon ,; ou Bray fec, 18 Argentine, lxmême. Argille, ou Terre glai- e, 19 Ariftoloche, /4 même. Armoife, 20 Arrèce-bœuf , 4 mêrne. Arroche puante , où Herbe du Bouc, 21 Arfenic, là même. Artichaut , 2% Artichaut fauvage, v. Chardon de Notre-Da- me, 79 Afne, % 23 ‘Afperge à 24. AJ: fœtida , 2 Aubefpin ;, F Epine blanche, 201 ‘Aubifoin , ou Bleüet, 2e Balfamine mâle , PV. Pomme de Merveil- le, $74 Barbe de Bouc, ou Sal- fifis , 28 Barbe de Chévre, ou Reine des Prez , la même. Bardane grande , où Herbeaux Teigneux, là même. Bafilic, 29 Baume , /. Menthe, 416 Baume d'Arcæus, 39 __ de Licbaut, meme. —de Saturne, 31 __ de Soufre, lx même. __ de Soufre deRuland réforme, 22. — d'Efpagne , là même. — de Sureau, 33 — de Tabac fimple, là même. .— du Samaritain, 34 Baume T À B BE. Baume vulnéraire d’Et- tmuller, lämême. Baumes , ou Huiles, marque de leur par- faite cuiflon, 288 Bdellium , V. Énnne liant ps Beccabunga , Bec de grue , ou Herbe Robert, {2 même. Bélier , . Brebis, ço Benjoin , 36 Benoîte, ouRécife ,37 Berle, 38 Bete, F.. Poirée CCTÉ Bétoine, 38 Biévre, 7’, Caftor, 6 Bimauve, F. Alcée, 8 Biftorte, 291ù Blanc de Baleine , Y. Nature de Baleine, 449. | Bleüer , . Aubifoin , 2$ Bœuf , 39 Bois néphrétique , 40. Bois Saint, F.Gayac, 232. Bol, A’ . Bol de Caffe pour pur- ger & rafraichir les reins, 4% Bon Henry, ou Epinars fauvage ,- 4: Bonnet de Prêtre HP. Fufain, 117 Borax , ou Chryfocolla: #3 Botanique, fa défini tion, la même, Bouc, là même. Boucage, F7, Pimpre- nelle Saxifrage , 554 Boüillon blanc, 4$ Boüillon pour "Le doucement le. ven tre, 46 — pour nettoyer. les reins , la-mêine, me pour rafraîchir & defoppiler le foye la meme. à Boüis, ou Buis, 47 Bouleau , la même. Bourg-cpine , . Ner- prun, “456 Bourrache , ou Bour: roche, 48 Bourfe à berger , ou Tabouret, 49 Bianque Urfine |, #7. Acanthe, sd 2 Bray fec , Ÿ."Arcan- çon , 18 Brebis , 158 Brique, E Brochee, la rome Brunelle , ou Herbe au Charpentier, 15.3 Bruvyére, 4 d F£E ' TABLE Bryone , ou Coule- vrée, L2 même. Bugle , ou Confoude moyenne , ss Buglofe de Jardin, 56 Buglofe fauvage , ou Herbe aux Vipéres , 12 même. C 7 Abaret, ou Oreil- le d'Homme, $7 Caffé, s8 Caïlle-lait , 7. Gallium -qaune, 230 Caillou, 60 © Calament, 4 meme. Calamine blanche, 7. Pompholyx A 77 Calebaffe, 7. Courge, IIS: Camomille , 61 Campanette, V. Life- ron grand, 354 Camphre, GI Cancre, + Ecrevifle, 1621 Canelle, 62 Cantharides, /4 même. Capillaire commun , : V. Adiante, 4 Capillaires , 12$ Caprier , 63 Capucine, ou Creffon du Pérou, 64 Carduus flellstus luteus foliis Cyani ,N. Spina folfhitialis, 674 Carottedejardin, 64 Carotte fauvage, 65 Carpe, Lx même. Carthame , ou Safran bâtard, 66 Carvi, La même. Caffe, 67 Caftor, ou Biévre, la même. Cafforeum , c8 Cataplafme anodin & réfolutif, ./2 même. — pour les apoftu- mes & tumeurs, 69 — pour les mammel- les tuméfiées , la me- me. R Catapuce petite , Y. Epurge petite, 204 Catholicon commun, 70. Centaurée grande , la même. Centaurée petite, 71 Cérat blanc rafraïchif- fant de Galien,. 72 — de Tabac, /à même. — d’Euphorbe de Ga- lien, 73 Cerfeüil, larême. Cerfeüilmufqué, 74 Cerf volant , Ÿ.Efcar- Æ À BALE bot, 206 Cerifier, 74 Cérufe, Cétérac, ou vraye Sco- lopendre, /4 mêmr. Chamedrys , V. Ger- mandrée , 240 Chamapitys , VXvette, 328 Chamaraz , VW. Scor- dium , 650 Chanvre , 7$ Chardonà carder, 76 Chardon à cent têtes, ou Chardon Roland, la même. Chardon aux Afnes, ou hémorroïdal , 77 Chardon benir cultivé, La même. os benit fauva- 78 Chao de Nôtre-Da- me, ou Artichaut fau- vage , | 79 Chardon éroilé , OU Chaufle-trape , 4 me- me. Chardon hémorroïdal, P,. Chardon aux Se nes , Chardos Roland , V Chardon à centré tes, 76. Chat, 80 Châtaignier, ou Mar- ronnier , SI Chaufle-trape |, 7 Chardon étoilé, 79 Chaux vive, 81 Chélidoine , ou Eclaire grande, 82 Chélidoine., ou Scro- phulaire petite 83 Chefne, Cheval , 85 Cheval nl ou Hip- popotame, 86 Chévre, . Bouc, 43 Chévrefeüille, 86 Chicorée de jardin, 7. Endive , ou Scariole, 200 Chicorée fauvage , 87 Chien, la mème. Chien-dent, 89 Chocolat, /2#êre. Chou, co Gigueë , 91 Cinabre , ou Vermil- lon, la même. Cirei °°: 92 Cirerouce, Ja même. Cireverte, /xmere. Cire , fa. proportion avec l'huile dans la compolition des On- guens , Cérats, & Li- nimens, ° 286 Cilronélle , F. Mé- Fffij TABLE ble, 41$ Citronnier , 92 Citroüille, 93 Clarification des Sy- TOPS , 731 Cloportes, 94 Clyftére aftringent, ou ‘refferrant , 9$ _— émollient & laxa- tif, l2 même. — pour la colique, la même. — pour la dyffenterie, la même. — pour rafraîchir ,96 Cochon, 77 Porc, 578 Coignaflier , ou Coi- gniet , 96 Colcothar , P. Vitriol TOUSE , 811 Colle-chair, #7. Sar- cocolle , G41I Collyre bleu , 97 — de M. Brunet, /4 même. — de M.Charas, 98 — fec pour les tayes des yeux’, la même. Colophone, la même. Coloquinte, 99 Concombre de jardin, la même. . Concombre fauvage , 100. Confection contre les vers, La meme. Confiture de racine d'Eryngium , À de plufieurs autres , 107 Conferve d’Ache foli- de, 103; — de Capillaires , & d’autres feiulles , 104 — de fleurs de Pas- d'Afne, & autres , 105$: — de fruits de Cyror- rbodon , dits Gratecu, 12 même. — de racine d’Auñée,, & autres, 106 _— deRofes molle,107 — deRofes folide, 108 Confoude grande, 109: Confoude moyenne , .V. Bugle, ss Coq, herbe, 110 Coq , oyfeau, là même. Coquelicot , 77. Pavot fauvage, 518 Coqueret , F7. Alke- kenge, 8 Coques de Levant, 11 Corail, 112 Coralline , 113 Coriandre”, la meme. Cormier, ou Sorbier , là mem. Corne de Cerf, 405 Corne de Cerf, plante, | 114 T'AATBALIE. Corneille, 7”. Lyfima- chie, 369 Cornoüillier , ou Cor- nier , 114. Cotignac, F. Gelée de Coin, 234 Coudrier , ou Noifet- tier , 114 Coulevrée, 7. Bryone; Couleuvre , +. Ser- pent , 667 Couperofe, P.Nitriol, $0$ Courge , ou Calebaffe, I1$ Crapaud, 116 Craye blanche , 117 Craye rouge , Ru- brique, n même. Crayon rouge, ou San- guine , F. Pierre Hé - matite d'Angleterre, 536 Creffon d’eau, 117 Creflon de jardin , dit Alenois, 118 Crefflon du Pérou , 7. Capucine, 64. Criquet , 7. Grillon, 258. Criftal de Tartre, 118 Criftal minéral, P',Sel de Prunclle, 6sS Cubébes, 119 Cucuphe pour réjoüir , & fortifier le cerveau, 120 Cumin , là même. Curage , Y. Perfcaire * acte , 520 Cufcute, ou Goutte de Lin, 120 Cyprès 3 121 Cyprès petit, F. Au- rone femelle , 27 D Attes: Dal mier » s07 Daucus, pes fauvage, D codion blanche Sydemham , 123 — déterfive pour. les lavemens, /4 même. ie nllicne pour les lavemens, /4 même. — pectorale , ou fto- macale, 124 Dénominations uftées en Médecine expli- quées, là meme. Dent de Lion , #. Pif- fenlie, 555 Diagréde, fa a tion, Diane blanc, 7. “À xinelle, 225. Dompte-venin, 128 F ff: ii TABLE. Douce-amére, ou Mo- relle rampante, 129 É AUx DISTILLE ES, 129. Eau Aléxipharmaque , 131. — Alumineufe de Lié- baut, Lx même. — Anti-néphrétique , 132 —. d'Abfinthe, & au- LES,» la meme. — de Bayes de Genié- vre, 13 — de Bluets ophthal- mique , dite Caffe-lu- nettes , 135 — de Canelle, 136 — de Fraifes , & au- tres fruits, lameme. _ de Fray de Gre- noüilles, & autres, 137 _— de Gentiane com- pofée, 138 Lmdeida Revne de Hongrie fimple, 139 — de Limaçons, 140 _— de Mélifle compo- lee: 141 __ de Noix vertes , /4 MEM. — de Pétafite compo- fée , 145 — dePlantain, & au- tres , MY — de Quercetan pour la gravelle & le cal- cul, 146 — de Rofes pâles, ou blanches, /4 même. — de Rofes rouges , & autresfleurs, 147 — deRofes Per defcen- [um , : 148 —— des Pécules de Ro- fes, 149 — de vie ,ou Efprit de vin, PV. Vin, 1793 — d'Ofeille, & autres, 149 — pour les catarres ; 152 — pour les douleurs des gouttes chaudes , Lx même. — Vulnéraire , dite d’Arquebufade , 153 Eaux céphaliques, oph- thalmiques , anti- pleurétiques , peéto- rales , cordiales, ale- xiraires , ftomachi- ques , hépatiques ; fpléniques ,néphréti- qaes, fudorifique , & vermifuge ; 126 T À B LE: EAUX PREPAREES PAR COCTION , ET PAR INFUSION, 154 Eau benîte de Ruland, La même. — contre la Gangréne, 14 même. — de Colcothar, 15s — de vie purgative, /4 , meme. — d’extinétion deCail- loux , 156 — divine de Fernel , + LME sé — minérale artificiel- le de M. DuBc, /2 même. — ophthalmique de Du Renou, 158 — phagédenique , /4 MCMEC,. — ftyprique de Jean Corneille Vveber , 159. — thériacale préparée furle champ, 160 — végétale de Frere Ange Capucin, /4 me- me. — végétale plus facile à faire que la préce- dente, 161 — végétale en Limo- nade, lamême. Eclaire grande , F. Chélidoine grande , . 82 Ecrevifle , ou Cancre, 162 Ecuflon compofé de poudres, , 163 Eolantier , ou Rofier fauvage , 164. Elan, 16$ Elatine, J. Véronique femelle, 780 Electuaire Caryocof- tin. 166 — de grande Confou- de de Fariavanti, 167 — de Geniévre, Lx mé- me. — de Noix, 168 — de Sorbes , 4 même. Elephant, 169 Elixir d’Aulx, 170 — de Camphre,ouEf. prit de vincamphré, 1x même. — de Citron, 171 — de Propriété, 172 Ellebore blanc, 173 Ellebore noir , 174 Embrocation pour ex- citer le fommeil , /4 même. Emplâtres , remarques touchant leur compo- fition,& leur cuiffon , 17$ F ff iüj TABLE. Emplètre Bafilicum grand de Méfué, 178 — Bafilicum petit, ou Tetrapharmacum de- Galien, 178 — blanc de Cérufe , la meme. —d’André dela Croix, AN TNNCE — deBétoine, 180 de Charpie de M. Fouquet , 181 — de Charpie plus fim- pl 183 es — de l’Abbéde Gralle, 134. — de Afaium fimple, 185 — de Savon , {x même. — de Soufre de Ru- land, 187 _ de Tabac, l4 mem. — d'Euphorbe, 188 — Diachylum Lreatum de Méfué, 189 — du Prieur de Ca- briéres pour les def centes , 12 même. — noir de Cérufe, 190 — Polychrefte, 191 — pour les loupes , La même. — Triapharmacum de Méfué, 192 — verd , là même. Emplâtres , maniére de les réduire en On- guent , 177 Emplâtres, vertus des plus communs qu'on trouve dans les bou tiques ; fçavoir contra Rupturam , de Ciguë , de Gomme Elemi ,de Mélilot, de Mucila- ges, de Vigo cum Mer- curio , Diabotanum ; Diachalciteos ; Dia- chylum , Diapalme , Dirghompholigos , Di- vin, Aanus Dei noir, & Oxy:roceum , 193 & fuiv. Emulfon aftringente, 196 — peétorale, 197 — rafraichiflante , &c apcritive, 198 Encens, là même. Encreà éerire, 200 Endive , ou Scariole, la même. Epinars de jardin, 201 Epinars fauvage , 7. Bon Henry, 43 Epine blanche , ou Au- befpin, 201 Epine.vinerte, la même. kpitheme pour inten1- périe froide du cœur ; 202 mm tte tte T À BL E. Epitheme pour mettre fur la région du cœur aux fiévres pourprées, malignes & peftifé- rées , la même. — pour rafraîchir les th parties intempérées ‘ de chaleur, 203 Epithyme, /4même. Epurge , ou petite Ca- tapuce, 204 Errhine , ou Sternuta- toire en forme de poudre, 20$ — Autre en forme de poudre , la même. —en forme d’On- guent , 206 — en forme liquide, La même. Efcarbot, dir Cerfvo- lant, 207 Efcarbot , dit Foüille- merde . là même. Efcarbot onétueux, /4 même. Efcargot, . Limaçon, 345 Efpargoutte , 7. Ma- tricaire, 376 . Efprit de Vin, #7. Vin, 793: Efprit de Vincamphré, Y. Elixir de Cam- phre, 170 Efquine 77. Squine ; £ 676 Effences d’hypocras , 208 Eftragon , 109 Efule petite, /4 meme. Eupatoire d'Avicenne, 210 Euphorbe, 211 Euphraife, 212 Extrait d’Abfinthe, 133 — d’Abfinthe de Bau- deron, 213 — de Geniévre, /4 me- me. — de Méliffe, 21$ — de Noix, 143 — deRéglifle , 682 — de Soufre, 216 — d'Ofeille , & d'au- tres plantes, 150 £ Arines pour les ca- taplafmes, 128 my. Heftre "27 Fenoüil , YE7 Fehoüil marin, W.Per- ce-pierre, ou Paffe- pierre , 519 Fenugrec, 218 A Fer; [x même. 1 Féve, 219 Feverole , 7, Haricot, 262 TABLE. Figuier, 220 Filipendule , ou Saxi- frage rouge, 221 Flambe de jardin, Y. Iris, 327 Fleurs carminatives , 2 Fleurs cordiales, l4 m6- me. Fomentations , 221 Fougére, ou Feugére, ELLE Foüille-merde, V.Ef- _çarbot, 207 Fragmens précieux , 126 Fraifier, 123 Framboifer , 114 Fraxinelle, ou Diétame blanc, 22$ Frefne, la même. Froment, 216 Fronteau , ou Frontal -pour douleur detête, caufée de froid , /4 même. — pour faire repoler , la même. — pour faire repofer dans les fiévres ai- QUES, 227 Fumeterre, lamèême. Fufain , ou Bonnet de Prêtre, la même. G Alanga, 218 Galbanum, 229 Galega , ou Rura capra- riA , là meme. Galles , 7. Noix de Galle, 457 Gallium blanc & jaune, 230 Garancegrande, 231 Garance petite, W. Gal- lium blanc, 230 Gargarifme pour l'ef quinancie, 231 Gargarifme pout l'in- flammation du solier, La même. Gayac , ou Bois Saint , 232 Gelée de Coin ,ou Co- tignac, 234 _— de Coin laxative , 235 — de Corne de Cerf, 236 Gene, 137 Geniévrier, 238 Genoüiller, 7. Sceau de Salomon, 649 Gentiane grande , 239 Germandrée, 240 Gingembre 52 "TRE Giroflée mufquée, V7: Julienne, 330 TABELE: Girofles ,ou Gerofles, 241 Giroflier, ou Violier jaune , 242 Glayeul jaune de ma- rais , où Acorus bà- tard, La même. Glayeul puant, 243 Gomme Adragant, /4 même. — Ammoniac, 244 — Animé, 245$ — Arabique, 246 — Bdellium, 247 — Elemi, 4 même. — Gutte, 248 — Laque, 249 — Tacamaque, 250 Goudron , #. Tarc, 742 Goutte de Lin , 7. Cufcute, 120 Graine de Canaries , V..Phalaris, s29 Graine de Paradis , F7, Maniguette, 261 Gratiole, ES Gratteron, ou Riéble, 253. Grémil , ou Herbeaux perles, 254 Grenadier, [2 même. Grenoüille aquatique, 256 L Grenoüille verte des bois, 258 Grillon, ou Criquet, Là même. Grefelier épineux , Là même. Grofelier noir de jar- din, 259 Grofelier rouge de jar= din, La même. Gruau, 260 . \ Guimauve, la même. H Aneton, 268 Hannebane,, Jufquiame, 330 Hareng, 261 Haricot , ou Féverole, 2625): Hépatique à étoile , ou petit Muguet, 263 Hépatique de fontaine, la même. Hépatique des bois, F7, Pulmonaire de Chefne, Go. Hépatique noble, 264 Herbe à coton , ou ve- luë , La même. — au Charpentier, F. Brunelle, 53 —auChat, 26$ — aux Cuilliers , la meme. — aux Deniers , ou TABLE. Nummulaire, 266 Herbe aux Perles , 7. Grémil, 254 — aux Poux , ou Sta- phifagre, 267 — aux Puces, 268 — aux Teigneux , W. - Bardane grande, 218 — aux Verrucs, 269 — aux .Vipéres , P. Buglofe fauvage , 56 — Britannique, ou Pa- tience de marais, 269 — de la Paralyfie , 7. - Prime-vére, s9$ — de Sainte Barbe, ou Roquette de marais, 270 de Saint Jacques, P. acobée , 314 — duBouc, Y. Arro- che puante, 21 — du fiége, W. Scro- - phulaire grande aqua- tique, 6$ , — militaire, #7, Mil- le-feiille , 428 — Robert; F. Bec de grue , 35 — velue, F Herbe coton, 264 Herbes émoilientes communes , 125 Herbes vulnéraires , leur ufage & leurs vertus, 271 Hériffon, 272 Hermodacte, 273 Herniole , 77, Tur- quette , 274 Heftre ,ou Fau, 275 Hippopotame, 7. Che- val marin, 6 Hirondelle, 276 Homme, 277 Houblon, 284 Houx petit, ou Rufc, 285$ Huile , fa proportion avec la Cire dans la compolition des On- guens, Cérats , & Li- nimens , 286 Huiles , leur cuiffon au Bain-Marie , 287 Huiles , maniére com- mode de leur com- muniquer les vertus des plantes, 288 Huiles, ou Baumes, marque , de leur par- parfaite cuiffon , /4 même, Huizes PREPAREES DAR COCTION, 289 Huile d’Aunée, là me- mer, — de Bayes de Mo- relle, la même. — de Bayes d’Yeble, La même. TABLE — de Capres fimple, 289 — de Courge pour la pleuréfie , 290 — de Foin, 292 — de Grenoüilles , /4 même, — de Maftic, /4 même. —- de petits Chiens , 293 — de Peuplier , là me- me. — de Tabac re . autres , — d’ Euphorbe Gaule la même. — d'Oignon, 29$ — verte vulnéraire , /4 même. Huiles PREPAREES PAR INFUSION , ET COCTION, 296 Huile de Cañftor fim- ple, Là même. — de Coins, 297 — de Concombre fau- vage, la meme. — de fleurs de Prime- vére, ou Herbe à la paralyie, 298 —- de Marjolaine fim- ple, 299 — de Mille- pertuis compofée , [4 méme. — de Mille - perquis fimple, 300 — de Myrrhe,l4 meme, — de Nard 5 301 — de Rofes , & au- tres, lamême. de Tartre par défail- lance, 302,743 — de Vers de terre, 303 — d'Iris, 304 HUILES TIRE’ES PAR EXPRESSION, 30$ Huile d’ Amandes amé- Fest La même. — BAinandes douces, 306 — de Bayes de Lau- trier, &autres, 307 — de Froment, & au- tres , 308 — de Noix, 307 mmadePétrole, 527 — d'Oeufs, 308 Huiles flomachiques .127 Huitre, 309 Hydromel ordinaire ; 312 — pour la Gravelle, 310 — VINEUX , Hypocifte , 312 Hypocras d'eau, 31: Hypocras de vin , /4 LL 72 31) TABLE. Hyfope ; 313 J Acobée , ou Herbe de Saint Jacques , 314 Jelep , 315 Jars, 7° OVE, 50 Jays , ou le SG Immortelle , #7. Sroc- cascitrin, 678 Impératoire , ou Otru- che, 316 Infuñon de Rhubarbe contre labile, 317 — fébrifuge, Là meme. — purgative , 318 — Autre, la méme. Injection vulnéraire , 319 Inftrumens & Vaif feaux néceffaires à un Pharmacien, 319 Joubarbe grande , 322 Joubarbe petite , #7. Vermiculaire, 779 Ipecacuanha , 3213 Iris de Florence, 326 Iris, où Flambe de jar- din, 27 Iverte, 328 ujubes, là même. Sep cordial, 329 Rs pectoral , lameme. — Rofar, ou Alexan- drin, La même, & 730 Juleps, Syrops, Apo- zemes, &c.remarque fur leur ufage, 330 Julienne , ou Girofiée mufquée, la meme. Jus , ou Sucs, maniére de les tirer , & de les conferver , 686 Jufquiame , ou Han- nebane, 330 L Adanum , où Lab- danum , 3.1 Laitron, ou Laceron, 332 Laituë domeftique, 333 Laitué fauvage , lame- me. | Lait virginal , 334 Langue de Cerf, ou Scolopendre vulgai- re, 33 Langue de Chien , 336 Langue de Serpent, l4 même. Etique 77. Gomme Laque , 249 Lavande mâle & fc- melle , 337 Läudanum , fa prépara- tion, 448 Lavement , F7, Clyfté- Te; 24 Lauréole , 338 Laurier, là même. Lénitif, La même. Lénitif fin de Meyflon- nier , Lentille, La même. Lentille de marais , ou Lentille d’eau, 340 Leveche , 7, Liveche, 356 Liége, 340 Lierre, 341 Lierre terreftre, 342 Liévre, 343 Limaçon, ou Efcargot, 2 34$ : Limas, ou Limace , /4 même. Limons, 348 Lin, 349 Linaire, “351 Liniment de Saturne, 2 — pour la fciatique, /4 meme. — pour les brûlures écorchées , na — pour les hémorroï- des, — Autre pour le même mal, [a même. — pour les ulcéres & brûlures, /4 même. — pour toutes les in- fections de la peau, /2 même, Lis, là même, Lis d'étang , 7, Nénu- far ; 455 Liferon grand , ou Campanette, 354 Liferon petit, /xmême. Litharee, 35$ Livefche , ou Levef. che, 356 Looch de Chou rouge de Gourdon, 367 — de Lentilles d’Avi- * cenne , la même. — de Tuflilage fim- ple, 358 Lotier odorant , F7, Trefle mufqué, 761 Lotion 5 359 Lotion pour empêcher la chute des cheveux , 360. — pour la craffe de là tête & des cheveux , 359 — pour la gale, tei- gne, dartres, 360 — pour le cerveau foi. ble, & humide , 361 — pour les brûlures, la même. — pour les contufons, La même. — pour les douleurs , la meme. — pour les infomnies, 359 TABLBE Lotion pour les playes & ulcéres, 361 — pour les poux , & autres vermines , 360 — pour les rhumatif- mes, 361 ‘Loup, 14 même. Lupin, 362 Luc pour batir les four- neaux de brique , 363 — pour enduire les vaifleaux de verre & deterre, 364 — pour joindre les vaifleaux les uns aux autres , 365 — pour réparer les fentes des vaifleaux , 366 — propre à boucher les bouteilles, 368 Lyfimachie jaune , ou Corneille, 369 Lyfimachie rouge,.ou Salicaire, la méme. M Andragore,370 Manuiguette, F7. Graine de Paradis , 21 | Manne, 370 Marguerite petite , ou Pafquerette , 371 Marronnier, #, Chà- taignier , $1 Marronnier d'Inde, F. Châtaignier, [à même. Marrube blank, 373 Marrube noir , ou puant , la même. Marum Cortufi, 374 Mañtic, la même. Malticaroires, ou Apo- phlegmatifmes , 376 Matricaire , ou Efpar- goutte , là même. Mauve de jardin, Paf {eRofe , ou Rofe d'Outremer, 377 Mauve fauvage,ou vul- gaire , 37$. Méchoacan, /4 même. Médicamens , circon- ftances à obferver dans leur choix , 380 — leur confervation , & leur durée, 382 — Jeur: préparation comme Lotion, mor- dation , &c. 385$ Médicamens fimples , préparation de plu- fieurs d’entr'eux en articulier, fçavoir ; — del’Acacianoftras, 400 — de laCérufe, 393 — de la Corne de Cerf, 405 de TABLE. — de la Craye, 393 — de la Gomme La- que , 39 — de la Litharge , 393 — de l’Alun de plume, II. — dela Nacre de Per- les, 391 — de la Pierre Amian- te, Æ1I — de la Pierre Cala- minaire , 392 — de la Pierre d’Ay- mant , 391 — de la Pierre Hema- tite, : là même. — dela Pierre-ponce, 410 LA — de la Scammonce. 2 9 4- ; — de la Térébenthine, 400. — dela Terre de Vi. triol , ou Colcothar, 11. — de la Terre figillée, 393 — delaTuthie, 392 — de l’Elaterinm , 397 — delEponge, 407 — de l'Euphorbe, 395 — delOefpe, 396 — de lOignon de Squille, ou Scille, 398 — de POlcofaccharum , 409 de l'Yvoire, 408 — des Cailloux, 409 — des Cloportes , & autres Infectes, 402 — des Crapauds , /4 mere. —des Fécules des ra. cines de Bryone, d’I- ris de jardin, d’ Arum, & autres femblables, mn — vomitiVes, 739 Tabouret , 7, Bourfe à berger, 49 Tacamaque , 7. Gom- me Tacamaque , 250 Tamarins, 152 Tamaris, 740 Tanaife, ou Tanaifie, 741 Tarc , ou Goudron , En \ ñn Tartre, lameme. Tartre foluble, F. Sel végétale, 662 Teinture de fleurs de Mille-pertuis, 743 — de Rofes aftringen- te , 744 — Thériacale, 745$ Tenche, La mème. Térébenthine, 746 Terre glaife , P. Ar- gille , 19 Terre figillée, Da Re lée, TA Thalitron 4 748 Thé, 759 TABLE, Thériaque d'Adroma- que, fes vertus & _ ufage , SI Thériaque de Méfaé compofée de quatre drogues , dite Di- teffaron, 754 Tillau, ou Tilleul, D : même. Tifaneapéritive, 756 — aftringente, 757 — commune , Lamême. — contre la goutte, la fciatique, & le HS matifme, 758 — contre 1 rhume & la toux, La même. — contre l’hydropifie, SATA NN LS — laxative, l4 même. — pour fe garantir de la gravelle, /4 même. me purgative , 76 (e) Tormentille, /4même. Tortelle , F, Vélar, TIY Toute-bonne, 7, Or- vale, so1 Traïnalle, 7 Renoüée, G16 Trefle hépatique , 7, Hépatique noble, ,264. Trefle mufqué , ou Lo- tier odorant, 761 Trituration , ou pul- vérifation de plufieurs Drogues , fçavoir de = AÇACIA , 763 — Agaric . " 764 — Aloës, la même. — Amandes, 763 — Amidon A 764 (fa fœtida , 763 — PE elos lamême. — Bois, 764 — Caillons : 763 -— Canelle, & autres Aromates , 762 — Cantharides, 763 — Coloquinte, 762 — Cornes, 764 — Criftal, 763 — Elléboreblanc, [4 A meme. — Etain, 764. — Euphorbe, 763 — Feüilles, 764 — Fruits, /4méême. — Galbanum , 763 — Gomme Adragant, 762 — Gomme Arabique, La même. — Gommes, /4 même. — Hypocifiis , 763 — Maftic, 762 — Maticres acres & corrofives , 764 — Noix vomique , /a même. Ongles ANS EE — Ongles, 764 — Opium , 753 — Opopanax, la même. — Os, 764 — Pierres dures, 763 — Pignons, là même. — Plomb, 764 — Racines, la même. — Rofes , & autres fleurs , 763 — Safran, la méme. — Sagapenum,la même. — Santaux, 762 — Scammonce, 764 — Sels, La même. — Semences, L4 meme. — Semences froides , 763 — Suc de Réglifle , la même. — Talc de Venife, la meme. — Terres, 764 Trochifques béchiques blancs, 766 — béchiques noirs , 764 — béchiques rouges, 765 — citrins ; 766 — d’Arfenic, /4 même. — de Balauftes, /4 m6- me. — de Bayes de Su- Eeau, 767 — de Soufre , & de Tuchie, 768 —- détergens, l4 même. — de Viperes, 769 — d'Iris, 4 meme. — efcharotiques, 770 — pour le flux d'urine involontaire , /4 me- me. Trocfne, la même. Tee, F7. Porc où Cochon, 578 Tuile, 771 Turbith, 772 Turquette , Y. ni niole, Tuffilage , P, Pas d’ 'ÂL ne, sis Tuthie, 773 V Ache, 774 Vailleaux & In- ftrumens néceflaires à un Pharmacien , 319 Valérianes grandes cul- tivée & fauvage, 776 Vélar , ou Torrelle à F7 Velüotte, 77, Véroni. que femelle, 780 Verdet , ou Verd de gris, 778 Verge d’or, la même. Hhk T'A’S'PE Yermiculaire , ou pe- tite Joubarbe, 779 Vermillon , 7. Cina- bre x 91 Véronique femelle , Elatine, ou Velüotte, 780 Véronique mâle, ram- pante vulgaire, 782 Vers de terre, 783 Vers de terre , moyens pour en avoir, 304 Verveine, 787 Vefe, 788 Veffe de Loup , là me- me. Vifargent , 7. Mer- cure, 417 Vigne, 789 Vigne fauvage, V. Pa- reira brava , 509 Vin, 791 Vinaigre , 794 Vinaigres Médicaux , 797 : — contre la pefte , [4 même. — Rofat, 798 —'Sural,, & autres ;, 122 — Thériacal, 79$ Vins Médicaux, 799 — Chalybé, 800 — contre la généra- tion de la pierre , La meme. “ — contre la pierre & la gravelle , Soi: — d’Abfnthe,/2 même. — de bayes d’Alké. kenge, 802 — de Buglofe, 803 Violette de Mars, 804 Violier jaune, W. Gi- roflier jaune, 242 Viorne, 80o$ Vipére , la même. Vicriols blanc , bleu, rouge & verds, 808 Urine, 811 Vulnéraires , W. Her- bes vulnéraires , 271 4 Eble, ou petit Su- reau , 81z Yvoire , . Elephant, 169 Yvoire brûlé , #.. Ele- phant, 169, & Spode 675 Z E’doaire, 81 Zerumbeth , lé même. Zopifa, V.Poix noire, 570 Fin de la Table. PR Z E GEO R'OF. OUIS, par la grace de Dieu | Roy de France & de Navarre : À nos amez & feaux Confeillers , les Gens tenans nos Cours de Par- lement , Maîtres des Requêtes ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Confeit, Prevôt de Paris, Baillifs , Senéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'ilappartiendra.S ALU r. Nôtre bien amé LaAurENT EE Conte, Libraire à Paris, Nous ayant fait remontrer qu’il fou- haiteroit faire imprimer un Manufcrit qui à pour titre Ditfionnaire Botanique € Pharmaceur:- que, & donner au Public, s’il nous plaifoit lui ac- corder nos Lettres de Privilese fur ce neceffai- res , Nous lui avons permis, & permettons par ces Prefentes de faire imprimer ledit Livre en telle forme, marge, caratere, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui fem- blera , & dele faire vendre & debiter par tour notre Royaume pendant le tèmps de huit an- nces confecutives , à compter du jour de la date defdites Prefentes. Faifons défenfes à routes fortes de perfonnes de quelque qualité & condi. tion qu’elles foient d’en introduire d’Impreffion étrangere dans aucun lieu de nôtre Obéiffance, & a tous Imprimeurs , Libraires, & autres d’im- primer , faire imprimer, vendre, faire vendre, debiter , ni contrefaire ledit Livre en toutnien partie, ni d'en faire aucuns Extraits fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changement de titre , ou autrement fans le con- fentement par écrit dudit Expofant , oude ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits , de quinze cens EE vres d'amende contre chacun des .Contreve- nans , dont un tiers à Nous, un tiers à l’'Hôtel- Dicu de Paris , l’autre tiers audit Sieur Expofant, & de tous dépens , dommages & interefts ; à la charge que ces Prefentes feront enregiftrees tout au long fur le Regiftre de la C ommunauté des Imprimeurs & Libraires de Paris , & ce dans trois mois de la date d’icelles ; que l’Impreflion dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume , & nonailleurs , en bon papier , & en beaux carac- teres , conformément aux Reglemens de la Li- brairie ; & qu'avant que de l’expofer en vente il en fera mis deux Exemplaires dans nôtre Bi- bliotheque publique , un dans celle de nôtre Château du Louvre, & un dans celle de nôtre très cher & feal Chevalier Chancelier de France, le Sieur Voyfn , Commandeur de nos Ordres, le tout à peine de nullité des Prefentes : Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire joüir ledit Sieur Expofant ou fes ayans caufe pleinement & paifiblement , fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêche- ment. Voulons que la copie defdites Prefentes qui fera imprimée au commencement ou alafin dudit Livre foit tenué pour dûément fignifice ; & qu'aux copies collationnées par l’un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires foy foit ajoûrée comme à l’Original. Commandons au premier nôtre Huiflier ou Sergent de faire pour l'execurion d’icelles tous actes requis & necef- faires fans demander autre permiflion , & non- obftant clameur de Haro, Chartre Normande, & Lettres à ce contraires ; car tel eft nôtre plaifr, Donner’ À Verfailles le feiziéme jour dumeolsdg Janvier l’an de Grace mil fept cent quinze, & de nôtre Regne le foixante-douziéme, Par le Ro en fon Confeil, FOUQUET. ne Regiftre [ur le Regiftre N°. 3. de la Communauté des Libraires © Imprimeurs de Paris, page 903. N°, 1135. conformement aux Reglemens , © notsm= ment à L'Arrefi du 13. Aoufl 1703. À Paris le 28. Janvier 1715. | RoBusTEL, Syndic. De l’Imprimerie de la Veuve d'Antoine Lambin. à ,:* LUE . + , , +5 ' : …… . " $ . ; ke . PUS R Fantes 4 corriger. Page ligne lifez 4 == 31 — déterget LL = 10 == pointes _2$ == 12 — Éclaircit 29 = 8 playes 49 — 17 =— de celui des fleurs récentes . $0 =— 17 — on le frit $2 — 28— BROCHET 10$ = 31 — d Hyflope Y11 — 17 — fpécifique 208 == 29 =— feu non violent 213 = 21 — digeftion 218 — 31 = imprégnée 246 —— 12 — de cette Gomme 293 == 32 — Cuecillis 299 == 31 — Mettrez 390 =— y pilez A1 — 16 — le jus de Mûres 496 = 13 — viennent 518 — g— Le Pavot eft une plante 592 — 19 — Anguflifolium S98 —— 14 — pour féparer 618 — 21 — RHAPONTIC 734213 — quarrez 759 — 28 — fi vous voulez Acer, Fer, ouMers- - 8 Digerer_ 2 _ _ SNA. Li à P ARR US" |. DOVE. Or CE CON Pope UT A _ Se Re PA Be NL Atenibie._ =: _ _ K Er D SEE REIN Quinte Éssence_ QE Am. -obEmrt. NR Need Ÿ, Amalgame… _ aa À Emudere ___ Retorte oulornuez © (KR : Antimome_ _ __ © Ô Espriderin. __ NV Sable _ _ à: Aguartus __ = Espnt "Sp, SP, Jafran de Mars _ _ ë Cé ArgentgouLune- - _ CT) - __ Safran dVenus 4% œC 3 Argent vif ouMercure- - Este oulipiter DE EE on Ÿ _STRS aplten e PA Re. Ô AE = _ | OO 3 Pr UN el Y# Scorpion Signe celeste_ 44 Has _ NERO. NO JM :r le Barn-marie- __ ____NB EKvinedBrigus _EA SelAmmomac. _ _ | K Bainvaporex -__ VB, Her _ z Jedcommm._e,e,%, 7 Balance fine celeste. _ 2 Fhusdantimnne) _ 6 Sélgemme © Cp Boraz- - _ - — ire er. | 2 Zn Heure _ _ Dr nn | é Canpire…- -->ooæbur "lu Super d& Cancer. ou Écræÿse __20 Lumeaux fqne PTT Joufre | ces Capricorne __ = _ _ S Lénatle da Cet ss => Re + | Lakfur lou Sr. f£ 7, J00 SR SZ Chaux ___CG 1 /hammSSS : Taurec fine Cleste_ 4 Gauapires _ _ NRA EN | NN Trstemorte_ __ ere er ee Z. Marchaste __ Ces M Tune __ _ 4 D PE 33 Mercure fub lime Vorre. 04 ape = + Mereure. ecpile. Lil Vækdgris _ __® Cpaguler - _____HE M Ne M À IV More &Crf____CC NitreouSahpetrel __ © Viragre _ _ "+ X Ms _ EN U Nu ___ lo © Vragredse X | LL TER G. OA TM Oo de Vol ___ _@- vreou Venus _ ment. ___O XI Vrriol blenc rs vre bruléoudes vstum. - Plomb __hb hR P Vériolbleu _ __ _o+ PACA mo 3 Pyions figne Cee_ > Vrie._ LA DES MALADIES. Pour lefquelles on trouve des Remedes dans ce Diétionnaire Botanique & Pharmaceutique. BscFr’s Be la poi- trine » dit Vomica, à 630 Accouchement difficile, 14. $2:74:242,:254.163.264. 279. 344. 345. 354. 373. 08. 668, 669. Air, le purifier, 40. 238.513 Animaux mordus de bête en- + ragée , s8t Aphthes, ou Elevüres de la : bouche, 377. 612. 625.810 Apoplexie, 12. 68. 74. 110. 110.13 9.141.160. 171. 174 20$. 283. 317. 397, 406 #15. 427. 440. 462, $12. $S92: $96. 624. 631. 644 * 678.753. 754. 793. Apoplexie: la prevenir, 9 213. 438. 463. 616. Apofñiume ou Abfcès. Voyez Tumeur. Apoñftume peftilentielle , F, Bubon & Charbon. Appeuit perdu, l’exciter, 2 4.7. 119: 133. 164. 168 373. 416. 436. 583. 621 642. 643: 755.798. 799. 802. Arfiére- faix , le faire ue, ‘ 373. 602. Arfenic avalé, 22 Artére ouverte’, 160.348. Afperges, que far leur ufage, 24 Afpretez de la pean » 309 4 SET 3 642. 7$E 785 Afbupiflement caufé par le Laudanum , 796 Afloupiflement dans les ma. -ladies épidémiques, $o Afthme , 26.28.31. 37. $2 55° 60. 71.74. 85. 87: 9: 94. 10$. 107« 110. II9.162 199. 221. 123. 24. 314 327« 330. 333. 356. 357 373 4OI. 451. 490. 495$ S10. $19. 527. 532. 5$5 554. 601. 608. 613. 619 620. 613. 630. 631. 632 633. 640.642. 644. 647 674. 678. 681. 706.7IL 721.723. 724. 755: 776 778. 783. Atophie ou deffechenieng F - g0 Atiiement , le prévenir, 3 | 443 x TABLE DES B Eftiaux malades, 752 Bile en mouvement , la tempéter , 202. 333. 714 725 Bile, la purger, 2.74. 81 166. 317.371. 419. 444 546. 549. 451. 572. 598 6I1I. 617. 626. 740. 780 Bile noire, la purger , 48 444 Bouche, fa pourriture, 10.53 Boach= féche, 7ix Bouche ulcérée, 9. 53. 270 $44: 606. 771. 752. | Bouïfes enflées, 211. 41$ Boutons, 782 Brebis, en guérir le flux- d'urine, 176 Brüûlure , 9. 29. 34, 51. 72 829 91. 97. 116. 139. 1$$ 16%. 179. 184. 186. 191 200. 123. 239. 257, 294 295. 309. 336. 337. 341 349- 350. 352. 353. 358 361. 460. 463. 468.474 475. 478. 500. 515. 529 533. 539+ 563. 575. 577 578. 691. 733. 756. 775 . 793-794. Bubon, 4$. 69. 109. 110. 194 310. 402. 4621. 527. $5$ 630, 693. 752. 776. Bubon vénérien, C 402 1 Achéxie, 5.6.38,74 166. 219. 213. 373 419. 437. 456. $23. 532 613, 662. 675. 676. 755 il MALADIES. ! Calandres, les chafler d’an grenier, 33L Cancer commençant, 269 Cancer ulcéré & non ulcéré, 31. 36. $0. 76. 78. 94 138. 174. 184. 195. 265$ 431. 501. $22. 577. 624 734. 778. 782. Cantharides avalées, leurs remédes, 63 Catdialgie, 6.753 Catarrhe , 12, 37. 65. 152 221. 233. 237. 251: 198 337-379. 431.438.513.515 $59. 590. 643. 644. 656 :#6978:680.733. 741. = Catarrhe fuffoquant, 451 Cerveau , leforufer ; $9. 60 62. 11C. 119.120.134:136 137. 215. 299. 361, 415. 416. $90. $92. 644. 680 696.703. 709. 711.730 crveau, le purger , 37: 38 10$. 327. 375.376. 440 513-549. 592. 626.724 Cerveau , le réjoüir, 707 Chair ,l’engourdir, 454 Chairs baveufes , les confu- MEL ,11I. 118. 271. 46% S22. 537. 744. 766. 810 Chairs fuperflués, 22. 43 Champignons venimeux , mangez , s6$ Chancre dans la bouche, 336 573 Charbon , $4. 69. 109. 110 116. 184. 194. 257. 1280 34$. 462. 477. 648, 680 693.751. 776. Chauveté, dite Alopecie, 1 14.27. 81. 303. 309. 336 344. 612. 614. 668. Chenilles, les chaffer, 238 TABLE DES MALADIES. Cheval poufif, 81 Cholerz morbus , 160. 443 491. 611. 6$7. 665. 753. Chute de haut, fang caillé dans le corps, 8. 35.37 53. 73. 84. 129. 163. 171 26$. 271. 182. 296. 343 351. 3721: 404. 451. 470 532. 634. 671.678. 692 7$6: 761. 775.793. Cicatrices des brülures , les effacer, 309 Cigué, Fa antidote , 500 Cirons, 331 Clou, 53.184. 186. 226. 280 34-474: 477. 655. 752 Cœur, le fortifier , 106.108 116. 136, 137. 139. 147 173: 23$. 241. 329. 415 416. 695. 696: 735. Cœur, le réjoüir, 707. 708 710. 718. 803. Cœur refroidi , 102 Colique, 4. 10. 14. 16. 16 27.51. 61,66. 85. 87. 9$ 111. 148. 2101. 338. 343 345: 362. 414. 417. 45: 46I. 493. $Of. SOS. SI 568. 610. 644. 674. 692 744: 751: 753, 775. 813. 814. Colique bilieufe, $c2. Colique de Msfercte, 417. 753. Colique des enfans, 752 Colique néphrétique, 41.48 114. 134. 140. 164. 221 222. 260. 275$. 306. 349 403. 419.416. 460. 499 510. 567. 599.653. 747 775- 783.805. Colique venteufe, 7. 84.110 134. 143. 308. 316. 317 733 359 782 340. 414. 414, 453. 460 $19. 610. 644. 697. 709 753-755. So. ‘Condylomes, ou Tumeurs dures du fondement, 35 Conftigarion > 40. 46. 9$ 123. 350. 453. 464. 505$ 517:566.5$76. 597. 689 714. 728.759. 804. £1r Contufon, 30. 31. 34. 35 S1: 52, 55, 62. 139. 153 1$$- 167. 171. 179. 181 184. 193. 19j. 231. 126$ 271. 282. 296. 298. 363 417: 419. 430. 433. 470 497+ 499. 514. S$31. $96 608, 615. 617. 649. 6ço 65. 656. 671. 680. 2 753- 761. 785- 786. 79 Contufon d’un cheval bieflé, $23 Convulfions, 296. 557. 754 Convulfions de membres fcorbutiques , 784. 786 Corpsé étrangers dans la chair comme épines , gales, &c- 76.164. 19$. 201, 31734$ $06. 555. 611. 776. Cors des pieds, 22. $1. 92 181. 323. 341. 353. 441 $79: 640, 646. 673. 766 Coryza , ou Khume du nez, 61.246.514. 566. 590.73; Côté douloureux , 26.$54.8E 186.361. 787. Coupure , ÿ. Playe récente: Crachement de pus, 89 Crachement defang , 12. 13 18. 128, 29. 41. 45. 49 $6. 71. 96. 109. 117. 121 123. 140. 147. 160. 197 199. 226, 255$. 259. 267 268. 312. 331. 335. 34$ *i TABLE DES MALADIES. 369. 4128. 461. 542. $95: 638. 7o2. 373-375: 400. 421 433. 440. 446. 449 S01.-524. 530. 536 $47. 558: 593. 594 601. 60$. 617. 63 645. 665. 670. 677 705: 709. 717. 72$ 719.744. 761. 76$. 770 771.779: 783: 7 89, Crampe sh 347: 379 Crampe , s’en préferver , L4 86. 308. 379. Crévailes & fentes des mam- : melles, levres, mains, &c. 23. 47. 71. 82. 97. 191 278.308 309. 346. 440 484. 505. 693. ' D Artres , 8: 34. 72. 73 75.83. 15.158. 174 - 186. 199: 2$7i 264. 1638 278. 285. 289. 292. 294 301. 303. 307. 308 309 3512. 360. 418. 431. 468 469. 4721. 479.482. 484 485. 487, 504. $16. $17 575.586. 625. 640. 645 666. 673. 677. 708.73; 741.741: 743. 768.782 Dartres du vifage, 54. 334 Dartres farineutes , 31 Dartres invétérées, 472.589 Dartres vives, : 32 Délire, $1. 230 Demangeaifon , 72. 88.241 | 278.363. 432, 468. 469 479-482. 485. 487. $79 se 647. 666. 668. 771 790 Dents agacées » $93 Dents branlantes, les raf- férmir, 11.:24. 39. 2$6 266. 447, S9I. 606. 64& 688.771. 779. 780. Dents carriées , 619 Dents des enfans, les faire {ortir , so. 28 Dents, en appaifer la doû- leur, 3.19. 20. 33. 37. $2 61. 68. 83. 139. 186. 19$ 234. 242. 251. 256. 157 267. 1270. 317. 331. 338 377. 411. 452. 45$: S1S 528. 568. 596. 603. 613 639. 644, 669.673. Dents Iles conferver, 59€ Dents fales ; 344: 410. $9E 772 Dépilatôire. V. Poil, le faire tomber. Defcente d’inteftin des en- «fans , 167.348. 496. 544 583. 630: 749. 761. Defcente d’inteftin ou ‘nie, $$. 109+ 121. 189. 193. 223. 274. 347- 494. $19. S31. $9$. 600. 606. 617. 649.671.738. 749. her- 167 337 s32 438 776 782 Defcente du nombril, $19 Diarrhée , 7. 12.18.28. 39 - 40. 417. 44. 49. $1.66.7È 81:84. 9$: 96. 97. 108 108. 109: J10. 11.112.113 I14. US. F21. 123. 146$ 147. 163. 164: 169. 197 199, 201. 202. 118. 219 235: 237. 243. 26$. 259 264. 167. 269.176. 197 312. 323. 335. 340. 345 375$. 391. 393+ 400. 406 410. 421. 435. 436. 443 444. 446.449. 453: 454: TABLE DES MED ES 255-457. 491. 493. 508 J17. 523. 524: $28. 544 554. 558. 560. $66. 577 $89. $99. 600. 6or. 60; 606. 616. 617. 619. 621 625. 617. 635: 675. 677 688. 693. 696. 705. 709 710. 715$. 718. 730. 7 44 7438.749.7$53, 756. 757 760.767. 771. 779. 781 782.788. 789. 791. Diarrhée ou Flux de ventre inveteté, 528 Diflocations. PF. = diflo= ‘quez. Douleurs caufées par forti- lege, 280 Douleurs des femmes aprés ‘Penfantement, 377 Douleurs internes, 7$I Douleurs lescalmer, 449. 498 Dyflenterie, 7. 8.12.28.34 ©38.40. 41. 44% 49. $1. 56 71. 84. 85. 86, 88. 95. 109 Y12.114.11$. 121. 123.160 16$. 197. 199. 101, 218 241- 243. 253. 295. 264 167. 2638. 169. 183. 193 312. 323.340. 344. 345 369. 375: 421. 418. 431 441.448.449 454. 457 461. 499. $03. 518. $20 323: 524. 531: 536. $43 $44. 554. 558. 560, 589 594. $95. $99. 600. 606 616. 618. 620, 6211. 635$ 688. 690. 714. 717. 719 734-744.748.749. 753 756.760. 767.773. 774 779. 781. 785. 787.789 Dyffenterie épidémique,806 Dyfurie. V. Urine renduë avec douleur, E , Cotchure, 23. 72. 179 19$.369.468 Ecorchure des pieds, 578 oc = entre, les cuifles, 18.72 Ecroüelles , 13. 34. 94. 100 184. 186. 188. 193. 195$ 221. 254. 262. 269, 183 284. 372. $19. 637. 285$. 298. 30$. 363 434. 470. 475. $00 S41. 543. 572. 635 654.656. 666. 673 733-770. 772. 781. 806 Effort de reins, s69 Empyème ou apoftume dans la poitrine, 342. 350. $15 530 Enchifrennement , 566 Enfans, leur lâcher le ventre, $0. 612 Enfans tardifs à marcher , 25F Enflures des femmes aprés léuts couches, 61r Engelures , ou mules des ta- lons, 23.186. 191.199. 331 451. 484, 506. Enroïement , 221 358.378 613.614. 713.778. Entorfes, 155.184.473. 627 Entrailles échauffées, 93. 96 115. 315. 714. 715. Entrailles oppilées » $$+ 77 s32 Entrailles ulcérées, 342 Epilepfe , 12.23: 40.44.52 68. 74. 80, 84. 85. 11$ 120. 141, 16Q. I16$. 17£ 174. 214. 219, 230. 257 283. 345$. 362. 406. 41$ TABLE DESMALADIES. 440. 447. 462. 509. S12 557. 592. 620. 614. 619 640. 644. 649. 653. 672 707.709. 748. 753-756 ë 777 Epilepfe des enfans, 665.692 Epilcpfñe , en préferver Îles ” enfans nouveaux-nez, II2Z Epileptiques, les réveiller , 23. 166. 520. 633. Eryhpele, 35.62.72. 80, 138 ESS. 171. 184. 257. 344 43%. 515. 529. 539. 586 674. 690. 763. 775: 793 Ë : 812 Eryfpele fcorbutique, 562 Efquinancie, 12. 53-88. 94 231.262. 268. 169. 276 289. 312. 377: 415. 460 S19. 634: 636. 658. 659 630. 691. 702. 716. 782 794. 808: Eftomac, ardeur d’icelui, dite Soda , 117. 593 Eftomac douloureux, 186 609. 714+ 813. Eftomac enflammé, 332 Eftomac foible , 1.7. 10.37 $9. 107.108. 110. 127.133 134. 135. 136. 139. 143 147. 164, 168. 169. 173 113. 219: 23$f.:241. 293 341, 313. 362, 373. 409 à 416. 435. 460, 463, SSL 554. 566. 588. 618. 621 623. 627.644. GAS. 657 672. 694.707. 708. 709 711. 730. 7$1. 7$4. 802 Eftomac froid , 89. 568. 709 Eftomac malade, 4.23. 127 168. 213. 442 550. 568 814 Eflomac, relaxation de fes fibres, 34143 Eftomac rempli de pituite, 7272 Eftomac, fes aigreurs & rap- ports, 113. 417. 639. Eftomac , fes Vifcofitez , 7 119. 379. 552. 568. 633 646.714: 714. Eftomac ulcéré , 34 Excroiflance , 538.770 F Atcin des chevaux, 650 Feu Saint- Antaine, 292 ; 732 Feu volage , 184.268.27$ 352,432. 529.782. Fiévre ardente , 159. 262 322. 456. 594: 659. 695$ 699. 7IL Fiévre , calmer fes ardeurs, 8. 17. 19. 36. 263. 348 529-593. 645. 725: Fiévre chronique , 233. 780 Fiévre continué , 14762 Fiévre double-tierce, 80 Fiévre heétique , 347 Fiévre intermittente, 2: 18 49. 53: 58. 62. 72. 73. 87 139 ‘239: 240. 262. 279 317. 336. 342. 405, 490 520. 556.569. 568. 604 679. 693 720 7353: 75 762. 780. 809: Fiévre maligne & peñulen- tielle, 9. 29-110. 143.144 169. 202. 214. 236. 40O$ 503: S41- 593- 408. 6211 634. 643. 60 667. 669 695$. 707.748. 7381. 790 806. 807. Fiévre putride » 593-634 TABLE DESMALADIFS. Fièvre quarte , 18. $5. 57.75 76: 78. 119: 166. 174 207. 140. 317. 339.344 348. 436. 445.605. 658 727. 749, 753. 682.810 Fiévre quotidienne, 154.718 Fièvre tierce, 2. $7. 71. 80 119. 240. 431. 645.718 7 49: FEI Fiévre tiercebâvarde, 348 Fiftule , 1. 79. 184. 192 19$- 217: 308. 315. 346 466. $12. 523. 532. 538 624. 638. 666. 693. 782 Fiftule du fondement, 76 Fiitule reftée aprés la taille, 3 196 Flueurs blanches, 81. 266 442: 499. SO. 624. 748 749 Flux céliaque , 344 Flux de fang , 11. 39. 8r 187. $42. 547. 560. 653 782. 79L. Flux de fang de veine rom- pue, 2 Flux de ventre. ÿ.Diarrhée. Flux d’urine caufé par le dé- chirement du col de la vef. fie dans l'accouchement, 117 Flux d’urine involontaire, dit Diabetes, 44. 1. 114 E21. 272 $S$8. 580, 672 779 Flux hépatique, 6. 749 Fluxions froides, 473 Fluxions {ur les genoux, 543 Folie, 174 Fondement , 2bfcès autour d’icelui , 46 Fondement, clou autour d‘i- celui, 46 Fondement, fentes d’icelui , 72.76.88.374. Fondement , {es excroiflan- Est, 61% Fondement tombé, 14.155 207.347. 458. Foulure. y. Nerf-Foulé. Foulure d’un cheval, 47 Foye échauffé , 46. 48.143 201-332. 66%. 674. 77$ Foye , le fortifier, 110.127 263. 34$ Foye qui commencé à fe pourrir, 573 Foye fchirreux, 43. 44. or 188. 193. 719. Foye, fesobftruétions, 4.20 27: 37. 41. $$. $7. 60. 6 66.77. 87. 118. 129.133 161. 131. 243. 264. 278 391. 373. 495. $13. 554 572. 605. 607. 634. 83» 646, 650, 678. 7OI. 712 743. 776. 781.783.787 Foyeulcéré, 774 Froid, en préferverles mains ëc les picds, 595.543 G Ale, 7.19.16.34.24 47: 49. 73. 118. 158 174.104. 227.230. 241 257. 264, 279. 285$. 307 307- 352. 360, 363. 413 468. 469. 484. S1S. $17 523. $39. 573. 614. 647 6$0. 674. 708.743. 771 775: 783.790. Gale de latête, 71. 118. 317 341. 378. 631. 666. Gale des chiens & des ché- \L. TEL 218.480 au TABLE DES MALADIES. \ Gale des moutons, 742 Gale grofle , 186.480 Gale invétérée , 317 Gale maligne, 230. 654.806 Gale feche des enfans, 230 Gale ulcérée, 471.566.733 Ganglion, 323. 418. 77$ Gangréne , 31. 33. 34. 37 61. 139. 154. 157. 159 171. 269: 271. 282. 363 467. 477. 478. 500. SOI $22. 533- 537. 577. 587 614. 645.646. 651. 6j$ 733: 793: Gangréne caufée par le froid, 262 Gangréne ; la prévenir, 279 458. $16 Gencives poutties , 9. 19. 39 53. 269. 688. 771. 779 780 Gencives rcliehes, V.Dents branlantes. Gencives faignantes Kobe : tiques. 594. 619 Genoux enflez, 29, 155.186 dura 477 Gerfures, 484. 741 Goitre, 407 Gonorrhée, 111. 145$. 218$ 333: 391. 393. 401. 406 533-558. 635. 675. 688 718.748 Gorge , acretez qui tombent deflus, 7172765 Gorge enflammée, 9. 11. 26 53. 231: 268. 269. 275 1276.31$: 321. 377. 41$ 4211e427:4$4, 459.544 577. 622. 62$. 634. 657 691. 714.733 771. Gorge enfléc, 44: 53. 377 427.459: 657: 680. 6gr 714 Goutte chaude, 153. Gorgeulcéréé, 155.232.377 :° 421. $$9 771. > Goutte, 4.24. 28. 33. 44 464 57.62. 71. 87. 112 115$. 138. 166. 171. 194 208. 226.230. 133. 137 240.143, 2921. 262, 27 À 279. 280, 289. 1921. 304 315. 328. 345. 347. 362 440. 441. 4$2.4ç7.466 473) 499. 500. 516. $24 532, $4r. 49. 570. $88 596: 639. 640. 643. 649 666. 668. 676. 690. 714 71$. 727. 734. 741.747 750.758. 772.775. 777 784,785, 786.793. SIL 33E 340 455.528. 787. PA vague & fcorburique, 240.785$.786. 812. Gratelle, 43. 75. 83. 118 158. 218. 275$. 289.303 363. 418. 468. 479. 482 484.487. $OS$e 517« 637 640. 647. 678. 771. 781 783. 805.811. Gratelle des brebis; 176 Gravelle & Pierre des reins, 3- 7. 8. 10. 18. 20. 24. 26 28.29.35. 38. 39. 40. 41 44.46, 47.92.53. 54 6© 64.6$.66.73.74.75.77 79 83.35. 89. 93. 94. 106 107. 110.111. 114. 115.118 127. 132. 134. 146. 157 162. 163. 164. 165$. 1938 2OI. 214. 219. 2120. 235. 237.138. 242. 254. 258 26C. 261. 262. 163. 264 266. 271. 174. 276. 185 306$. 306. 310. 314. 328 335. 343 344: 345.346 348. - TABLE DES MALADIES. 3438, 351: 377. 378. 401 403. 407% 410. 419. 425 419. 436. 454. 458. 460 499. $o0. 508. 510. $14. $20. 522: f23. 516. 532 543. $44. 550. 5$4. 560 S6$. 567. 590. 593. 596 f99- 600. 606. 607. 608 610. 615. 625. 8,0. 634 647. 650. 652, 691. 701 709. 721. 736. 741. 743 747: 750. 759. 775. 778 779. 783. 787. 789. 800 8303. 80$ H Aleine mauvaile , 119 317: 327. 333: 41$ 460 Heétifie, 90. 256. 310. 346 619. 774 Hémorragie des Hémorroi- des, 38: 45. 47. 83. 86 112. 160. 200. 256. 258 312. 341. 402. 418. 433 SOI: f47. 5$4. 595. 606 638.788 Hémortagie des playes, 18 19.18.39. 42.51. 84.85 109. 110. ILI. 196. 258 264. 369. 428. 455. 470 522. $33. $$4. 563. 601 636: 645: 748. 749. 789 793. 811 Hémorragie du nez , 24. 39 49. 84. 85. 86. 116. 160 100. 230. 256, 258.281 284. 346. 348, 369. 401 447: 448501. $25.536 S44:5$47, 554. 580.595 606.617. 638.644. 64$ 677:749.756.760 796 Hémotragies de toutes for- tes 11. 38. 39. 53. 84. 86 89.96. 108. 112. 114, 145 163. 169. 197. 235. 331 340. 369. 392. 393. 406 428.434. 440.441. 449 461. 491. SOI. $12. S28. 579. 600. 603, 621. 6127 635. 636, 637: 646. 675$ 70$+ 709. 710. 715. 718 71$:729.730. 744.748 757: 767. 771. 782. 789 794 799 Hémorroïdes, en appaifer la douleur ,14. 18. 13. 31. 3$ 45:46. 50. 72. 77. 83. 85 97: 2100. 207. 139. 169 310+ 341. 351: 353. 432 433: 476. 480. 488. 489 ÿ00. $29. 573. 574. 57S 584. 637. 650. 654. 656 666. 671. 76E Hémorroïdes enflammées , s66 Hémorroïdes internes, 10. 44. 46 Hémorroïdes, les ouvrir, 40 Hémorroïdes , s’en préfer- VE, 77; 83 “Herfie charnuë, dite Sxr- cocele , 2L Hernie ou Defcente d’inte- fin. y. Defcente d’inte- ftin. Hoquet , le faire cefler , 65. 96. 491. sog Humeurs acres, 163 Humeurs froides, 194.744 Humeurs malignes, 172. 405 583. 645. 670. 696. 701 713 Hydrocele |, ou Defcente aqueufe, 211.346. 812 x x TABLE DES MALADIES. H ÿ irophobie , ou crainte de l’eau, j 6$ H jdropifie afcite, ou aqueu- fc,:2. 6.8. 4923.41. 47 $$. 57. 71. 79. 100. 110 114. 116. 119. 128. 133 143. 204. 210. 214. 219 222. 231. 237. 238. 239 243. 249. 2$2. 279. 28$ -31$. 327. 346. 3$0. 372 377. 379. 397. 398. 402 419. 415. 456. 463. $06 $14. 517. $32. 543. 549 $93. 600. 608. 609. 611 621.633. 635. 645. 646 661. 668. 672. 675.676 G9le 692. 7OI. 7I$. 727 729. 741. 753. 759. 772 775.782 785$ Hydropifie commençante , 269. fezz Hydropifie , dite Louca- phlegmatie,ou Anafarque, 118. 133. S14 Hydropifie tympanite , ou venteule, 179. 414 Hypocondres tendus, 193 218. 219. 166. 185, 456 437. j2t Hypochoudriaques, 49. 74° 174. 104. 374. 397. 532 162. 572. 577. 613. 618 678.750. 730 Hypochondriaques fcorbu- tiques , 217. 33$e S16 J Ambes enflées, 165$ Jaunifle , 3. 8.9. 19. 20 . 23. 27. 38. 40.47. SI $5: $7- 66. 71.74.75. 77 79. 82. 83. 94. 110. III 133e 169 219. 223. 22p 231. 240. 143. 1$2. 263% 279. 328. 3421. 391. 356 363. 373. 451. 49$. $00 $06. $10. $:7. 510 $13 593. 605$ 618. 630: 645 665. 671: 673. 67;.676 741. 74$. 753, 769. 776 783. 785. 787. 800 Indigeftion, 1.4-26. 59. 62 108. 110.113.133:136 164 173. 113: 114. 216. 213$ 242. 317. 338. 348. 416 568. 587. 609. 610. 644 694 709. 750. 7$I. 755 Infections de: la peau , 158 179. 278. 218$. 194. 301 303. 353: 360. 418. s17 S18. $13. 539. 6$0. 709 803 Inflammation du bas ventre, 414 Inflammations externes, 72, 111. 116. 292. 294. 432 468.489. 775.781. 798 812 Infeêtes , les chaffer hors du corps , 55 Infomnie , $1. 174. 260. 292 333. 359, 435. 449. 456 491: 495$. 529: 594 G4$ 715. 753-789. 798 Inteftins , leurs acretez, 39 Inteftins ulcérez , 34. 1268 378. 498. $9$ Jointures douloureufes, 489 T{churie, V. Urine fupprimée. ” Jufquiame, fon antidote, 508 L Ait grumelé dans les mammelles, 433. 66€ TABLE DES Lait, le- faire perdre aux nourtices, 11$.185. $24 Lait, le faire venir aux nour- rices, 13.15. 67.332. 495 Lait, l'empêcher de fe cailler dans l’eitomac, 675 Langue defléchée, 97. 168 323. 579 Langue enflammée , 53 Langue paralyrique, 603.755 Langue ulcérée, ss9 Tan ES: 298 * Laffitudes, ou douleurs par tout le corps, s96 Lépre , 174. 418. 667. 772 781. 805. 806 Léthargie, 12, 68. 110.110 139. 141. 160. 174. 20$ 210 295$. 296, 397. 414 417. 592. 642. 678. 793 796 Lienterie, 219.256. 283.293 3112. 375. 443. 457. 621 718. 753. 814 Linge taché, 303 Loupe, 17. 186. 188. 191 193: 194. 196. 254: 341 371. 418. 477. s70 Loupe naiflante, ” 91 Loups des Jambes, 31. 267 693 Luette enflammée , 459. soI 4 Luette enflée, 279. 514. 771 782 Luerte relichée, 76. 232 4Tle S24e S44. 553: 733 771 M Mi" perclufes , ÿ$$ Maladies chroniques, MALADIES, $- 58. 219 Maladies de lanpueur, 714 Maladies épidémiques, 170 7 53. 754 Maladies malignes, 93. 118 225. 239. 461. 629. 667 673. 760. 769 Mal d’avanture, 477. 489 Mal de cœur, 751 Mammelles enflammées 666 Manie, 23. 88.430.434 456 Matrice tombée, 14.155.458 $o1. 775$. 782 Matrice ulcérée, 401 Maux de Mammelles, 184 186 Mélancolie , la purger , 26 49: 56.166. 395$. 41$. 430 434: 576. 598. 653. 697 793. 718. 803 Membranes du cerveau ul- cérées, 309 Membre afoibli, 139 Membre atrophié ou deffé- ché, 51. 282 Membre engoutdi, 275. 347 Membre froiffé ou fouié par chute, coup, &c. $2.65$5 Membre pourri, 33 Membre retiré, 51. 614.784: Membre tremblant , 39. 68 214. 1274. 179: 1812: 30 337. 614. 644, 786 Membre affoibli, 119. 212 Méfentére , fes abfcès, 158 Méfentére , fes duretez, 91 Méfentére , fes obftructions , 133 5214 S2f. 572. 634 675. 70I. 703. 712. 742 5 769 Meurtriflure , ÿ. Contufion. Migraine , 73. 81.372. $5© 672: 714 d ++ TABLE DES MALADIES. Mois , les pouffer , r. 3. 4.6 10.10. 25.27.29. 35. 40 43: 44: 59. 652 71.74. 77 79-104. 110. 113° 133: 173 219. 238. 240. 242. 26$ 327. 337. 338. 3$1e 356 373 377- 415. 416. 419 462. 508. $10. 522. 513 $27. 6421. 644. 666. 814 Morfure de chien, 89. 216 336. 374. soi Moïrfure de chien enragé, 14.79. 195$. 261. 310. 433 530. 584. 629. 753 Morfure de ferpent , 7. 27 225. 229.256. 278, 6219 653.666. 569 Morfure de Vipére ,$6.279 433: 653. 807 Morfure venimeufe, 43, 54 110. 129. 19$. 26$. 280 317. 579. 748.753 754 Mouches, les tuer, 369 Mules des talons, P. Enge- lures. N AN 0: ; fon contre- À poifon , 180 Naufée , ou envie de vomir, 454. 588. 621 Naufée fur mer, s’en préfer- VEE 631 Nerf coupé, 195.346. 668 285 Nerfendurci, 39.460. 473 Nerf foulé, 304: 307.473 | 477 Nerf meurtri, 45 Nerf paralyrique, 27 Nerfpiqué, 211, 412. 278 307: 385$ s Nerf retiré, 89. 496. 529 731 Nerfs, les fortifier, 30. 33 34. 73. 87.155.293. 299 300 303 308. 460, 473 482. 812 Nodofitez , 194.313. 418 Nodofitez de la goutte, 459 Nodofitez veroliques, 418 Noli-me-tangere uicéré, 34 522. $3t. 733 CRE .3:427:13 79: 133° 143: 150.169 219. 31$. 377e $46+ SSI 639. 694.702. 754 Obftruétions du bas ventre , 158 Oedeme, 69. 677: 796 Oedeme des pieds,36.521 796 Oppreffion noëturne, dite In- cube , ou Cochemare, 557 Oreilles douloureufes, 40 207.333. 516. 652. 669 Oreilles, leurs flatuofitez, $2 Oreilles fuppurées, 50. $x 341. 746 Oreilles , tintement d’icelles. 68, 301. 306. 314. 431: $0$ 16 $2r $16 Oreilles ulcérées, 40. 279 Oreilles vermineufes , $78. 746 Orteils écorchez, 186 Os carriez , 2I1 Os difloquez , 30. 109. 154 193: 196. 304 Os fraéturez, 31. 109. 167 193. 196. 503. Os pourris, 216 Oxcne, ou Ulcere puant du fond du nez, 341. soz 756. fl 4 l TABLE DES MALADIES. P Afles-Couleurs. Y. Jau- nifle. Palpitation de cœur, 6. 9. 62 87. 118, 129. 141. 168. 415 441. 461. 576. 639. 653 657: 803 Panaris , 195.257. 474. 498 533: 655. 784 Paralyfie, 33.52. 68. 74.110 139. I4I. 160. 205. 237 240. 269. 274. 182, 293 295. 301. 308. 317. 328 337: 338. 406. 415$. 414 440, 4$7. $OS. S11. 592 596. 614.610. 614. 633 644. 676: 678. 7$3. 758 786. 791. 812 Paralyfie commençante, 298 Paralyfie fcorbutique, 640 Parotides 45. 363. sor Paffion cardiaque, 316 Peripneumonie , ou inflam- mation de Poumon, 350. 4S1. 554. 634 Perte de fang des femmes, 11. 18. 40. 56. 84. 88. 112 > 160. 174. 243. 256. 281 428. 434. 441.448, 506 S19. $22. 531. $44. $47 553: 558. 594. 601. 606 616. 617. 638. 646, 678 688, 719. 749. 761 Pefte, la guerir, 7. r4. 28 83. 127. 128. 143. 202.225 2219. 239. 1280. 342. 40$ 462: $16. 619. 647. 650 6$1. 669. 707. 748. 751 753. 760. 776 Pelte, s’en préferver, 15.26 83.116. 160. 170.171. 172 21$. 22$. 279. 280. 418 4621. 463. 503. 609. 629 650. 6$1. 673. 752. 792 795-797: 799. 814 Peur noéturne , 283 Phlegmes, les purger, 66 Phlegmon, 35 Phrénéfie , $1. 99. 110. 210 322. : $42 Phthifie, 23. 44.55.74. 85$ 88.10$. 109.140. 162.133 256. 278. 310. 341. 345$ 346. 350. 373. 378. 4AOE 433. 452. 530. $31. $53 554. $55. 601.6:$, 621. 632 667.701. 774. 77 Phthifie fcorbutique, 64.233 Pica,Ou appétit dépravé, 789 Pieds enflez., 756 Pieds enflez enfuite d’une longue maladie , 519 Pieds & mains gelez, 632 Pierre dans la Veflie, $4. 83 141. 208. 219. 254. 275$ _ÿ10. 529. 779 Pierre des reins. Y. Gravelle. Piquüre , 30 Piquüre de guefpe , de mou- che à miel, &c. 261. 338 775 : Piquüûre de fcorpion, 27.278 ész Piquûre de Vive, 34. 733 Piquüres d’Ortie, ot Piquüûre venimeufe , 34. $96 611.733. 748 753. 814 Piffement de fang. V. Urine fanglante. Piflement involontaire. V. Flux d’urine involontaire. Pituite de tout le corps, la purger, $. 444. 548. 551. 600. 611. 649. 788 Pituite vifqueufe , 66. 504 549, 572. 587. 617. 666 TABLE DES MALADIES. 693. 700. 712.76 799 Playe , 19.28. 30.31. 32. 33 34: 35: 43. 49. S1. 53. 5$ 61.65. 73.78.86 90. 109 154. 15$. 160... 178. 179 181. 182. 184. 18$. 186 187. 190. I9I. J92. 193 194: 19$. 196: 108. 216 252. 261, 267. 271. 127$ 278.179. 2821. 194. 29$ 296. 298.300. 304. 307 31$. 319. 330. 336. 337 343. 350. 35. 361. 369 371.374. 378.417. 428 419. 430. 433. 466. 470 47$. 476.477. 478.481 481. 485. 484. 45. 489 494. 496. 497. 4993. 499 $So0. 5o$. $1$ S$19. $24 S22. $14. 531. 533. 534 935. 539. 540, $11. 554 555. 559. 574. 579. 595 596. 601. 603 638. 641 650. 655. 656 666. 677 721. 733 744: 747. 761 781. 782. 783. 786 ,87 793 Playe de la bouche & du go- fier, 34 Playe de la poitrine , 34.179 371, 372 Playe de la tête, 38. 87. 181 371: 614. Playe de la veflie, 54. 83. 141 208. 219. 254. 27. $10 s29. 779 Playe des chevaux, 742 Playe du poumon, 53. 61$ Playe empoifonnée, 96.279 743 Playe enflammée, 289. 481 Playeinterne, 55. 167. 574 595: 603. 744 Playe pourrie, 79.83. 167 478. 555. 596. 78 Playe récente, 18. 45. 37. 114 354. $2S. 523.569 SL. 574 636. 666. 668. 6Bo. 685$ 747. 761.779-783. 811 Playe vicille, 28. 82. 89. 94 131. 183. 186. 187. 267 33$+ 625. 644. 651. 779 781. 7835 Pleuréfie, 6. 28. 29. 44. 47 49, 53: 67.73.78. 79.8$ 1126. 163. 199. 101, 222 243. 247. 293. 160. 169 271. 290. 329. 349. 362 371- 403. 441. 41. 499 S15. 519. 525. 565. 576 611. 630. 633. 636. 647 675$: 690. 701. 7121. 76£ 775.776. 7387 Poil, le faire tomber , 204 342. 354 Poifon avalé. F. Venins. Poifon, s'en préfeiver , 1$ 238 Poitrine embaraflée de Pi- tuite, 6. 104. 105. 107. 109 197. 214. 355. 425. $04 927. 550. 551. 553. 614 621. 656. 630. 683. 63$ 700. 712. 714. 716. 721 735.736. 737 Poitrine enflammée , 258 332: 403. 603 Poitrine malade , $: 75: 91 105. 114, 126. 319. 343 357- $53. 615. 689. 700 706. 7IL1. 714-718. 774 7383. 787 Poitrine , fes acretez, 260 306. 329. 358. 425. $93 657. 681. 695. 76$ Poitrine ulcérée, 31° 342712 TABLEDESMALADIES. Polype dans le nez, 118.532 533 Polype rampant , 782 Poumon embarafé de phles- MES, 26. 114. 314. 317 317.343. 357. 373. 462 530: 554. 602. 608. 614 6$0. 671. 700. 712. 721 723. 755-765. 777.1 783 Poumon enflammé. V. Péri- poeumopie- Poumon ulcéré , 31. 37. $3 $$- 96.167. 266.342. 343 S13. $24. $30. $31. 536 O1. 615. 613. 630. 696 711. 711. 714.721, 78I | 733 Poux, 112. 228.167. 314.337 354. 360. 418. 485. 619 668. 679. . 734 Puces , les chaffer, 25. 268 418. 486 734 Punaifes , 337. 435$ Purgatif, 194. 235. 318.355 f48. 549. 591. 617. 618 648. 711, 759. 760 Purgatif doux , 67. 155.339 SOS. 597. 599. 703. 722 2:213- 740 Purgatif, en réprimer l’ac- tion exceflive , 753. 798 Purgatifs d’Antimoine pour diverfes maladies, 15 Purgatif violent, 53. 57.104 110. 2$3. 338. 69L Puftules, 771 R R‘'= y. Morfure de chien enragé. Raoule , ou apoftume {ous la langue des enfans, 692 Rate enflée, 28. 51. $2. 58 167: 335: 437. $17. 649 675$ Rate malade, 64. 87. 121. 127. 119. 222. 240.179 290. 441. 573. 614. 646. 698. 714 729. 740. 737 Rate {chirreufe, ou dure, 6 40. 43. 44. 7$. 91. 188 193. 218. 122. 221$. 166 437. 615. 796 Rate, fes obfttuétions , 4.10 37: 41. 44, $7. 65. 77 82.118.133. 161.231. 238 243: 164. 178. 290. 356 373: 437: 523. $72. 60$ 607. 646. 4ç50::67$S. 678 701-703. 711. 714. 743 769. 776.781. 783. 787 Rate ulcérée, 158 Kats, les chafler, 40 Reins échauffez, 42 Reins embaraflez de glaires, 343. $54. 607. 678, 741 104 227 s66 743: 779 801 Reins coflammez, 14. 302 Reins, leur érofion, 319 Reins, leurs abfcès, 23. Reins, leurs âcretez, 75® Reinsulcérez, 158.221. 342 401. $10. 550. , 595. 606, 747: 774. 775$ Rhumatifme , 53. 84. 152 166. 171. 179. 181. 19$ 221. 133, 1241. 243. 196 298. 315. 337. 34$. 361 379. 414. 430e 457. 495$ 500. s41. 570. 611. 635$ 639, 643. 644. 716. 74X 744.758. 791.793. 81z Rhume , 104. 109.425. 519 656. 633. 695. 701. 729 737. 751: 758, 765. 1782 Rhume invétéré, 519. 593 Rogne , 43. 27$. 292. 480 732. 803 TABLE DESMALADIES. Rogne des brebis, 276 Rogne maligne des jambes, 186 Rots. Y. Eftomac , fes ai- greurs , & rapports. Rougeole, la faire fortir, 210 217.452. $00. 614 Rougeurs du vifage, 37. 334 674 S AN G PE dans le corps. W. Chute de haut. Sang, e corriger l’acide vi- cieux , 9 Sang, l’adoucir, 36.260. 333 ! 619 Sang, le purifier, 49.52.55 56. 73. 79. 118. 137. 139 T61. 163. 173. 233. 264 284. 332. 40$. $OO. $17 $24. 554: 593: 619. 623 679. 69$. 696. 699. 708 710. 714-769.781. 803 Sang , le rafraîchir, 17. 93 340 Schirre, $$. 91.100, 194.290 294.418. 778 Schirre des entrailles, 58 Sciarique , 38. 84.152. 166 179. 181. 186. 133. 238 240. 274. 193. 299. 300 308. 328. 347: 351. 362 363: 379. 430, S16. $70 588.635. 671. 675. 714 744: 758.791: 812 Scorbut , 18. 35. 38. 64. 71 83- 90. 93. 118. 135.144 16%. 219. 227. 266. 167 269. 271. 286$. 335. 407 436.438.502. 506.516. 510 $60. 572. 577. 600, 608 609. 6304 639. 644. 677 638 691: 731°774-778 789 Sérofitez , les épaiflir ; 70% 712 Séroftez, les purger, 315. 525 549. 616. 633. 661: 666 703: 715: 723. 717. 729 81Z Serpens ,leschafler, 369 Soif des fiévres ardentes, 334 719: 725 Soif , l’appaifer , 594 Songes turbulens, AIS Sorulége, 13. 280 Strangurie. V. Urine renduë goutte à goutte. Sudorifiques, 23.28. 29,52 78.127-1218.143.1$52.168 230. 232. 238. 240. 430 613.635. 643. 645. 653 670.675. 716 Sueur des mains , la modé- rèr; 258 Sueurs immodérées, 297 Suffocation de matrice, 21.23 2$. 29. 40. 61. 65. 68. 8$ 141. 143. 168. 171. 173 186. 229. 239. 251. 374 AIS. 414. 426. 438.461 SOI. 510: 527. 601. 692 751. 753. 814 Surdité, 14.39. 68. 207. 306 431. 507.526. 790 Syncope , 415. 442. 462 576. 632. 796 T Aches des habits, 9. 640 Taches du vifage, 35. 37. 4O. 4$. 87. 117. 306 308. 327. 334. 344: 517 7638. 776 Teigne , 71. 195. 303. 308 359. 361. 378. 472: $48 616. 647. 673. 733: 734 741.743» 783 “E Tendons TABLEDESMALADIES. Tendons bleflez , 499. $00° 668. : 785 Tendons relâchez, 282 Tenefme, ou envie d’aller à la felle fans rien rendre, 39. 4$:123.26$.71$.7$56 Tefticules enflez, 88. 2:20 Telticules enflez & enflam- mez par coups reçlûs, 219 Tête, douleur d’icelie, 11,38 $9+ 186. 343. Si2. 542 606. 637.671. 673. 776 7838 Tête , douleur d’icelle de caufe chaude, 9. 110. 333 _ 340. 455.523. 519. 789 Tête , douleur d’icelle de Cale froide, 216. 737 Tête tremblante , 726 Toux,7126:45: 60. 85.87 39.108.198. 214.221.223 260. 314. 327. 329. 342 345: 350. 357. 358. 375$ 378. 492. 495$. S1S. 517 550. S$2. 553. 554. 555 600, 605$. 608. 613. 61$ 630. 647. 656.678. 638$ 697. 706. 711. 714. 717 729.735. 738.755. 758 Toux des enfans, 53. 593 Toux des vicillards, 373 Toux opiniâtre, 37 59. 71 241:330,.373: 579593.7213 778. 737 Toux féche , 1i3. 266. 449 7383 Tremblement. #. Membre tremblant. Trenchées des enfans , 327 417 Trenchées des nouvelles ac- couchées , 84.306. 356 Trenchées du ventre , 45. 54 54-257. 307. 508. 741 Tumeur, 39. 69. 70. 88.178 184: 18C. 189, 195. 1272 279. 280. 129$. 304. 307 308. 341. 353. 462. 467 469.474. 477. 481. 482 433.559.640.657. 666 Tumeur des mammelles , 69 73: 129. 184. 474. 477 4383 Tumeur du nombril des en- fans, 775 Tumeur dure, 88. 100. 117 193- 363. 415. 439. 677 778. 796 . Tumeur enflammeée, 25: 458 > 61. 775 Tumeur froide, 33. 305$. 482 503: 753. 793 Tumeur humide , & molla(- sr. ‘812 Tumeur molle & blanche. Y. Oedeme. Tumeur , ou abfcès interne, LAA. 647 Tumeur fcorbutique ; 793 Tumeur vénérienne, 194 V Apeurs , 10. 59.61. 113 © Ÿ 233-135: 139: 1$4e279 377: 419. 508. 776. 81 Venins, 15. 44. 54. 78. 93 107. 110- 127. 131. 135 139. 144. 164. 348. 361 40$. 502, 527. 5$9. $60 614. 621. 6123. 629. 653 "672.753 754.761 79$ Ventre reflerré. W. Conftipa- tion. | Vents, les chafler , 6. 13.27 29. 61. 104.136. 217.377 414.416. 442. 453. 508 527. 587. 588. 610, 644 CE TABLE DES MALADIES. 672. 741. Vérole petite, 29.143. 2:20 127. 230. 405. 431. 452 647: 653 Vérole petite, en remplir les cavitez. 309 Verrués, 9. 14. 40. 51. 83 88. 199. 269, 1284. 303 323. 347. 441. 578. 594 640. 646. 658 Verruës du vifage, 37 Verrués pendantes, 76 Vers des inteftins, 1.2. 6.7 10.27. 43. 55. 71.78.89 91. 93. 100. 110. 113-117 Z18. 127. 133. 134: 143 165. 169. 213. 212. 22$ 219. 239. 262. 284. 328 349. 363. 377. 379- 417 429. 430. 462. 493. S25 526. 527. $66. $81. $94 596. 604. 618. 644. 648 659. 663. 666. 666, 678 694. 7OI. 703. 719. 728 738. 741. 752. 753. 754 7721. 798. 802. 809 814 Vers du Péricarde, 118 Vers, en préferver les ha- bits, 27. 121. 761 Vers larges & plats, 421.718 Vertige, 9. 12. 68. 73. 89 110. 119. 120. 168. 174 214. 337. 415. 438.440 4612. 494. 509. $$7. 621 614. 644. 649. 653. 672 678. 680.714. 751. 7383 Veffe douloureufe, $129. 56 Vefie enflimmée, T9 Veffe, fon érofon, 319. 614 Veflie ulcérée , 158. 378.401 S10. 550 595$. 672. 747 Vin, en caufer du dégoût, 257 753 ‘Vifcéres oppilez. F. Entrail= les oppilées. Vitiligines , ou Taches blan- ches, 363 Ulcére , 33. 34. 43. 73. 88 90. 154. 159. 179. 181 182. 184. 185. 187. 194 196. 104, 267. 171. 1273 294. 3OI. 303. 304. 307 330. 346. 350. 353. 367 460. 470. 47$. 476.477 478. 489. $00. $21. $22 S24. 531. 534. 535. 539 578. 595. 603. 638. 655 685.733, 743 744 Ulcére ambulant , 241. 575$ 577 Ulcére chancreux , 8. 39. 82 216. 269. 482. 532. 631 654.748. 771.776. 781 Ulcére de la tête , 187 Ulcére des chevaux |, 522 Ulcére défefpéré , 45. 78 $77- 631. 674. 693. 783 Ulcére des jambes, $1. 89 155. 163. 18$. 190. 267 270. 335. 346. 477+ 484 625.779. 783 - Ulcére des mammelles, 129 Ulcére defféché , le faire fup- purer, 474 Ulcére fiftuleux , 309. 343 631. 647. 733 Ulcére interne, 56.528.638 744. 774: 775$ Ulcére , le defféchet , 556 640. 788 Ulcére malin , le mondifier, & le guérir, 3. 7. 78. 88 94. 129. 199. 216. 262 171. 309. 337: 341 352 363.369. 458. 498.499 fOr. 21. $22. 527. 538 - TABLE DES, MALADIES. 577 606. 655. 677. 750 781.782, 783. 793 Ulcére fcoïbutique des jam- bes, 35.270.482. 533 Ulcére vénérien, 157. $22 Ulcére vermineux, 21. 426 S2I. 631 Ulcére vieux, 31. 33. 51. 53 79. 83. 87. 117. 131. 159 186. 187. 190. 196. 126$ 335: 374. 466. 475.476 477. 478. S21. $59. 631 646. 6$1. 656. 693. 724 750. 761. 768. 779. 793 805$ Vomica. V. Abfcès dans la poitrine. Vomiflement de Sang , 17 39. 84.312. 331. 507. 547 617.638.665.719. 789 Vomiflement, l'arrêter, 4 39: 96. 108. 110. 114.163 164. 199. 235. 237. 193 297: 375$. 417. 435. 443 448%. 454. 491. 600. 616 610. 621.627. 639. 724 7438. 753. 767. 782. 791 - 798. 814 Vomitif, 608.739. 809 Vomitif doux, 154 Vomitif violent, 278 Urine fluante involontaire- mént. W. Flux d’urine in- volontaire. Urine, la pouffer , 3. 4. s. 6 8. 13- 20.23. 27. 29. 35 38. 44. 52. 53. 54. 59. 60 61.64. 66. 71. 73. 75.79 89. 94.102. 104. 106.110 133. 135. 162. 163. 164 16$. 211. 243. 261. 169 271. 274.284. 310.317 328. 337. 377. 403. 407 415$. 430.436. ASr, 456 458. 461. $14. S13. 526 532. 543. 556. 565. 567 600. 607. 608. 613. 613 615. 631. 634. 640. 64$ 647. 649. 652. 670. 672 696. 701. 708. 710. 742 755. 756.775. 809 Urine rendué avec douleur, ou Dyfurie, 19. 48. s9 140, 198. 219. 260. 185 329. 333. 378.455. 456 506. 555. 593. 613. 614 621$. 656. 756. 761. 2774 Urine renduë goutte à gout- te, OuSrrangurie , 44.48 6j. 285. 333. 348. 35E 378. 459. 506. 546. $51 S$4. 555. 593.671. 774 Urine fanglante, 6. 48. 49 221. 318. 428. 536. 546 547: $$9. 595. 638. 719 774 Urine fupprimée , ou 1/chu- rie, 1.7. 20. 215. $$. 77 110. III. 134. 219. 221 231. 260. 281. 285. 338 346. 349. 351. 355. 414 452. 463. $15. 510. 546 SST. 601. 613. 642. 644 651. 666. 736. 747. 775 776.778.779. 783. 801 80$ Ne Eux, leurs diverfes ma ladies , fçavoir, Cara- raëte, 97. 112. $20. 533 $ 42. 807. Chaffie, 19. 199 276. 362. 483. 487. 22 773. Contufion ou meur- triflure , 218. 314. $24 _$42. 577. 755. Deman- TABLE DES MALADIES. geaifon, 483. 487. Dou- leur , 346.483. 487. $42 577. 766. Fiftule, 195. Fluxions, les empêcher, 346.483. 486. $17. 782. Gale des paupiéres , 97 773. Inflammation, 98 111. 115. 136. 277. 278 369+ 434: 487. 539: 577 606. 738. Larmes, 38 158. 486. 536. 773 782. Nuages, 212, 334. 434 556. 641-790. Ongle, 23 80. 97. 349. 615. 708. Ophthalmie, 38. 97.145 277 454: 766. 773-776 790. 807. Ordures dedans les yeux , 502. Orgeolet ou petitetumeur de la pau- piére, 278. Paupiéres en- 641- Yvrefle , la diffiper, 2.796 Yvrefle, la prévenir, ax flammées , 340. Playe ré- cente , 542. 668. 807. Pu- ftule, 483. 487. Kougeur, 98.158.199. 279. 340. 346 355 455. 486. 668. 638$ 790.792. 807. Suffufions groffiéres , $6. Taches naiffantes , 65. 80. 97. 556 776. 807. Tayes, 80. 98 196. 641.668. 776. 790- Ulcéres, 19. 34. 97- 158 434. 520. 536. 766. 807. Vue foible, 25. 38. 54 135. 212.276. 369. 486 761.776.7388. 790. Yeux malades , 33. 97. 116.136 147. 149. 217: $34. 539 787 E LS. Fra + ARNO Le “5