UMASS/AMHERST 3 1 5 D b b D 0 5 1 S 7 b ô T 1 ' k mm ^ ^'?:^^ LIBRARY OF THE MASSACHUSETTS AGRICULTURAL roTXEGE 357 SOURCE. 1^476 VA S iViSMgnni ,^0^^' T .A^^^: ;a?^^^ .K^AL.. }^f^W^ ^'^^'mf^€:^m^: O 'ik, Os r' T \i ÎJC^. ^M^c'^^^A^ ^n/^! This book may be kept ont T VV O W E E K S only, and is subject to a hne of T\V(> CENTS a day thereafter. It will be due on the dây indicated below. AHTm 0CT24 19(14 4PR 1 5 1926 APR2 8î92y ^^.^•''^''^»v ww 634 203 Ls4<-{ I V , "T" APR 1 5 192,6 fA^âmÊSâMYSI^i Droit de traduction ou de reproduction formellement reserve. ANGERS, IMPBIMEEIK P. LACHÈSE, BELLEUVRE ET DOLBEAU. DICTIONNAIRE UE POMOLOGIE CONTE N AN T l'Histoire, la Description, la Figure URS FRUITS ANCIENS ET DES FRUITS MODERNES LES PLUS GÉNÉRALEMENT CONNUS ET CULTIVÉS 1>A R ANDRÉ LEROY PÉPINIÉRISTE Chevalier de la Légion d'honneur , Administrateur de la Succursale de la Banque de France , Ancien Président du Comice horticole d'Angers , Membre des Sociétés d'Horticulture de Paris, de Vienne, de Londres, des États-Unis Et de plusieurs autres Sociétés agricoles et savantes de la France et do l'Étranger. TOME IV - POMMES VARIÉTÉS Nr ^59 a 527 V SUIVI D'UN SUPPLÉMENT SYNONYMIQUE ET D'UN ERRATA PARIS DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES AGRICOLES ET HORTICOLES An€|er.*§. oliez l' Auteur 1873 ^.4- M 259. Pomme MAC BRIDE'S WAXEN. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, très-étalés, longs, gros , bien coudés , des plus coton- neux, brun clair verdâtre. — Len- ticelles : grandes, allongées ou arrondies, abondantes. — Cous- sinets : larges et aplatis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, sensible- ment duveteux, légèrement écar- tés du bois. — Feuilles : moyen- nes , rondes , très - courtement acuminées, à denture ou crénelure large et irrégulière. — Pétiole : court, très-gros, fortement can- nelé. — Stipules : longues et de largeur peu commune. Fertilité. — Abondante. Culture, — Pour le plein-vent il se greffe à hauteur de tige afia que jsa tête, toujours irréguiière, le soit un peu moins. La forme naine lui convient mieux; quand on l'y destine le paradis est le sujet sur lequel il faut l'écussonner; sa vigueur se trouvant alors tempérée, il deviwit à la fois plus productif et plus facile à conduire. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : variant entre la conico- cylindrique et la globuleuse irrégulière et contournée. — Pédoncule : fort et généralement un peu court, droit ou arqué, inséré dans un assez vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité unie, large mais rarement bien profonde. — Peau : lisse, jaune-cire ou jaune-beurre, plus ou moins lavée de rouge-brun clair, légèrement striée, à l'insolation, de carmin vif, tachée de gris verdâtre dans le bassin pédonculaire , puis ponctuée de blanc et de brun. — Chair : blanche, brunissant très- vite à l'air, fme, ferme, un peu marcescente. — Eau : suffisante, très -sucrée, parfumée et savoureuse , quoiqu'entièrement dépourvue d'acidité. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième, mais première pour les amateurs de pommes douces. Historique. — La Mac Bride's Waxen apple, ou pomme Cire de Mac Bride, IV. 28* 446 MAC — MAD me fut envoyée des Etats-Unis en 1862. John Warder est le seul pomologue américain qui l'ait encore mentionnée, et seulement de nom, dans l'Index du volume sur le Pommier qu'il fit paraître en 1867. Je la crois complètement identique avec la variété Belmont ou Waxen , caractérisée et figurée par Charles Downing (1869) dans ses Fruits of America. Ma description semble effectivement copiée sur celle de cet auteur. Cependant je ne saurais, n'ayant pu comparer l'arbre, duquel il parle à peine, réunir formellement ces deux pommes. Les Américains, à l'aide de mon article, pourront aisément résoudre la question. En attendant, voici l'origine attribuée par Downing à la Waxen ou Belmont, qui compte au moins une quarantaine d'années : « Cette variété provient des environs de Strasburgh, au comté de Lancastre (Pensylvanie). Poussée à la porte même du jardin d'une dame Beam, elle fut d'abord, pour ce fait, appelée Apple Gâte [Pomme Porte], puis aussi Mamma Beam [Maman Beam]. Enfin, bientôt propagée dans rOhio et le comté de Belmont, elle devint en ce dernier, si populaire, qu'on lui en donna le nom, qui depuis lui est généralement resté.... » (Page 92.) Downing constate qu'en plusieurs localités la Belmont, dont la peau, dit- il, est à fond « icaxen-yellow » [jaune -cire J, porte le ^surnom Waxen. Ce caractère extérieur, je dois le faire observer, n'apparaît toutefois, bien marqué, que sur les fruits placés à l'ombre; mais il est d'une telle vérité, qu'on trouve alors cette dénomination parfaitement justifiée. Pomme MADAME. — Synonyme de Beinette du Canada. Voir ce nom. Pomme MADjELEINE ou FAUX CALLEYILLE D'ÉTÉ. — Synonyme de Passe- Pomme d'Été. Voir ce nom. 260. Pomme MADELEINE BLANCHE. ISescription de l'ai'bre. — Bois : peu fort. — Bameaux: asse:& nombreux , généralement un peu étalés, de grosseur et longueur moyennes , légèrement coudés , très-duveteux, brun clair nuancé de rouge terne et de gris. — Len- ticelles : plus ou moins allongées, assez grandes et clair -semées. — Coussinets : bien développés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, couverts de duvet et complètement collés sur l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales-arrondies, acu- rainées pour la plupart, planes et à bords régulièrement dentés. — Pétiole : très- court, gros, tomenteux, largement cannelé et lavé de rouge violacé. — Stipules : très -petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa croissance est trop lente pour qu'il fasse même de passables MAD — MAG 447 plein-vent; les formes naines, sur doucin, sont donc celles qu'on doit uniquement lui donner. JDescriptiou du irtiit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : sphérique fortement comprimée aux pôles. — Pédoncule : court ou très-court, généralement arqué, gros ou assez gros, planté dans un bassii\ rarement bien développé. — Œil: grand, mi-clos, à larges et courtes sépales, à cavité unie, étendue, mais peu profonde. — Peau : vert clair grisâtre sur le côté de l'ombre et vert brunâtre à l'insolation, où elle est en outre faiblement marbrée de rose terne, maculée de roux autour du pédoncule et ponctuée de blanc et de carmin. — Chair : verdâtre, tendre et fine. — Eau : suffisante, peu sucrée, acidulée et même légèrement astringente. Maturité. — Depuis la mi-juillet jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Troisième. Historique. — Le nom Madeleine blanche a souvent été donné à la Passe- Pomme d'Été, fruit conique-allongé et côtelé que nous décrivons plus loin (p. 530). Là pomme ici caractérisée n'a donc aucun rapport avec cette dernière variété , si répandue, si commune, particulièrement en Normandie. De tout temps on a possédé dans les pépinières de ma famille le pommier Madeleine blanche qui maintenant nous occupe. Il doit sa dénomination à l'époque de maturité de ses produits, mangeables dès le 15 juillet, et parfaitement mûrs le 22, jour où l'on fête sainte Madeleine. Faut-il le regarder comme appartenant à l'Anjou?... Rien ne permet de l'affirmer; seulement il y est localisé depuis de longues années. Je ne l'ai vu mentionné dans aucun ouvrage un peu connu. Du reste le mérite de ce pommier est trop faible, sa grande précocité exceptée, pour que jamais il soit abondamment propagé. PoîiME MADELEINE BLANCHE. — Synonyme de Passe-Pomme d'Été. Voir ce nom. Pomme MADELEINE ROUGE. — Synonyme de pomme Fraise. Voir ce nom. 261. Pomme MAGENTA. nescription €Ïe l'arbre. — Bois : très -vigoureux. — Rameaux : peu nombreux, presque érigés, gros, très-longs, des plus flexueux et duveteux, brun verdâtre amplement lavé de rouge sombre. — Lenticelks : petites, arrondies ou allongées, très-abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : assez gros, coniques- arrondis, cotonneux, en partie plaqués sur le bois. — Feuilles : moyennes, ovales, longuement acuminées, vert clair en dessus, gris verdâtre en dessous et ayant les bords légèrement dentés ou crénelés. — Pétiole : gros, de longueur moyenne , rosé , surtout à la base , et presque dépourvu de cannelure. — Stipules : de grandeur et largeur moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Greffe au ras de terre il devient un très-bel arbre pour plein-vent, 448 MAG — MAL à tige droite et de notable grosseur. En l'écussonnant sur paradis, sujet qui le rend moins vigoureux et plus fertile encore, il fait de jolis cordons et buissons. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : sphérique, sensiblement aplatie aux extrémités. — Pédoncule : court, gros ou de moyenne force , droit ou Pomme Magenta. arqué , profondé- ment inséré dans un très- vaste bas- sin. — Œil : grand , mi-clos et généralement très-enfoncé dans une cavité unie et bien dévelop- pée. — Peau : jaune clair légè- rement grisâtre , faiblement lavée de rouge - brun pâle sur la face exposée au soleil, tachée de fauve squammeux au- tour du pédon- cule et abondamment ponctuée de roux. — Chair : blanchâtre, mi -fine, ferme, croquante et quelque peu marcescente. — Eau : abondante , sucrée , agréablement acidulée, assez savoureuse. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Le 8 décembre d861 , en séance du Comice horticole d'Angers, dont j'étais alors président, je dégustai une jolie pomme, pro venue d'un semis sans numéro fait dans notre Jardin fruitier (voir Annales de ce Comice, 1861, p. 274, et Album de dégustations, f° 13). Cette pomme, la première que le pied-mère eût encore donnée, m'ayant paru mériter la culture, je pris des greffons de ce dernier et la fis multiplier. Mais comme il lui fallait un nom pour être cataloguée, M. Henri Desportes, directeur des cultures de mon établissement, la nomma Pomme Magenta, en souvenir de la mémorable victoire remportée sur les Autrichiens, le 4 juin 1859, par l'armée française. Pomme MAGNIFIQUE. — Synonyme de pomme Impériale ancienne. Voir ce nom. Pomme MAGNUM BONUM. — Synonyme de pomme Bonum. Voir ce nom. Pomme MALACRIA. — Synonyme de pomme de Malingre. Voir ce nom. Pomme MALAPEAR. — Synonyme de pomme Malapia. Voir ce nom. MAL 449 262. Pomme MALAPIA. ^ynonjme. — Pomme Malapear (Pépinières belges de la Société Van Mons, Catalogue général, 1854, t. I, p. 57). '*^ Description «le Far - lire. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, trcs- étalés à la base , gros , assez longs, peu géniculés, sensi- blement cotonneux, rouge - brun ardoisé. — Lenticelles : très-grosses, arrondies, des plus clair -semées. — Cous- sinets : aplatis. — Yeux : moyens, coniques-arrondis, bien duveteux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : très- grandes , ovales - arrondies , courtement acuminées, vert foncé en dessus, gris verdâ- tre en dessous, à bords légè- rement dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyen- nes , rigide et faiblement cannelé. — Stipules : courtes pour la plupart, mais assez larges. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa grande vigueur et sa belle ramification en font un des pommiers les plus propres à la greffe ras terre, pour haute-tige; ainsi traité, il pousse admirablement; son tronc devient très-gros et sa tête trèstouffae, très-régulière. Sous formes naines il fait également de jolis arbres, quand on lui a donné le paradis pour sujet, car sur doucin sa végétation serait beaucoup trop active. Description «Ua fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conico-sphôrique , généralement contournée dans son ensemble et moins volumi- neuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, bien nourri, surtout à son point d'attache, acqué, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : très- grand, très- ouvert, à cavité unie et peu développée. — Peau : jaune pâle, semée de quelques points roux , tachée de fauve dans le bassin pédonculaire et lavée de rouge plus ou moins foncé sur la face exposée au soleil. — ■ Chair : excessivement blanche, fine et tendre. — £au : abondante, sucrée, acidulé, légèrement parfumée, très -savoureuse. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Pline, au livre XV de son Historia naturalis, mentionnait il y a dix-huit siècles des pommes Melapia, tirant leur nom, disait-il, « de leur « rapport avec les poires. » Ëtait-ce rapport de forme ou de saveur? L'extrême concision du texte ne permet aucune réponse. Si notre Malapia ne possède ni faciès un. 29 450 MAL ni goût de poire , son nom rappelle tout au moins d'une notable façon celui de la variété citée par Pline. Je le constate sans pouvoir toutefois, même hypothétique- ment, parler de l'âge et du pays de cette Malapia, que je possède depuis mon plus jeune âge. Henri Hessen, pomologue allemand, l'a comprise en 1690 dans une liste de « pommes françaises » publiée sans nul détail page 289 de son Gartenlûst. En 1780 Manger, autre écrivain allemand, nous montre aussi ce nom Malapia, seulement il le regarde comme synonyme d'Api blanc [Syste^nalische Pomologie, p. 32). L'Api blanc, ou mieux le Gros- Api caractérisé plus haut, page 343, diiTère complètement, arbre et fruit, de la Malapia, le renseignement de Manger ne saurait donc être utilisé. Quant à la qualification de pomme « française » donnée par Hessen audit fruit, on ne peut non plus s'en prévaloir en faveur de notre pomone indigène, cet auteur — je l'ai vérifié — ayant dressé la nomenclature qu'il a publiée en langue française, à l'aide des recueils spéciaux imprimés.cbez nous, de son temps. La Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, du moine Claude Saint-Étienne et datant de 1670, fut la principale source où il puisa. Et précisément ce moine est le seul de nos anciens pomologues qui non-seulement ait décrit, mais même cité, la Malapia. « Elle est — dit -il *'— longuette, grosse comme la « Caleville, et rouge d'un rouge brun; blanche dedans, bonne dès l'Avent jusqu'au « Caresme; aussi bonne ou meilleure que Rainette. » (Pages 213-214.) Yoilà bien le fruit que nous venons d'étudier. Je m'étonne cependant, vu sa grande bonté, de ne pas le retrouver dans les Pomologies qui suivirent celle de Saint-Étienne. Il y est sans doute sous un pseudonyme qu'un chercheur moins pressé que moi Unira probablement par découvrir. En attendant, je vais signaler certain synonyme tout moderne — Malapear — dont les Belges l'ont favorisé. Des grelïons de pommier m'arrivaient ainsi étiquetés, en 1855, des pépinières de la Société Van Mons, et plus tard me reproduisaient mon Malapia. Je crois au reste que le Comice horticole d'Angers, qui souvent offrit nombre d'arbres fruitiers à nos voisins, a pu leur envoyer celui-là^ et qu'ils auront lu, sur l'étiquette, Malapear au lieu du nom Malapia, très- peu répandu et de nature à sembler défiguré. Les Anglais cultivent aussi cette variété; elle figurait en 1842 sur le Catalogue du Jardin de la Société d'Horticulture de Londres (p. 24, n° 422), rédigé par Thompson, mais comme aucune note de dégustation n'y suit son nom, cela nous indique qu'elle appartenait à la série de leurs fruits nouveaux. Pomme MALER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin, Voir ce nom. 263. Pomme de MALINGRE. Synonymes. — Pommes : 1. Malacria (Ruel, de Natura siirpium, 1536, n" 9). — 2. LiNCKEft (J. Bauhia, Historia fontis et balnei Bollensis , 1598, p. 73; — et Historia plantarum univer salis , avant 1613, t. I, p. 12). — 3. D' Angleterre (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 16G7, p. 154). — 4. Malingre d'Angleterre {Idem, édiliou de 1C90, p. 137). — 5. Calville Malingre { Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits, 1844, p. 284). — 6. Callevjlle normande [par erreur] (Tboiupsou, Catalogue of fruits cullivated in the garden of ihe korticultural Society of London, 1842, p. 9, n" 115 ). Description de l'arbce. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, légèrement étalés à la base, de grosseur et longueur moyennes, peu coudés et peu duveteux, brun clair cendré. — Lenticelles : grandes, allongées. MAL 451 très clair-semées. — Coussinets : larges, saillants et se prolongeant en arête. — Yeux : gros ou moyens, bombés, obtus, ovoïdes, à peine cotonneux, entièrement collés sur l'écorce, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, ovales- arrondies, acuminées, a bords den- Pomme de Malingre. t^g ou crénelés. — Pétiole : gros et de longueur moyenne, profondé- ment cannelé. — Stipules : longues et larges. FERTU.1TÉ. — Très-grande. Culture. — Il fait de beaux ar- bres sous toute forme et sur toute espèce de sujet ; néanmoins on doit, pour le plein -vent, le greffer en tête plutôt que ras terre. Deseription du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : conique - allongée, fortement côtelée, sur- tout près du sommet. — Pédoncule : court, assez gros^ arqué, planté dans un bassin peu développé. — Œil: grand, mi-clos ou fermé, à cavité de dimensions moyennes mais à bords très -accidentés. — Peau : jaune blafard, nuancée de vert, abondamment ponctuée de blanc grisâtre et parfois, à bonne exposition , rougeâtre çà et là sur la partie frappée par les rayons solaires. — Chair : jaunâtre, très -ferme, légèrement marcescente. — Eau : suffisante, assez sucrée, à saveur âpre et très- vineuse. Maturité. — Décembre- Juin. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Jean Ruel, médecin de François I", est le plus ancien auteur qui ait décrit la pomme de Malingre. Il le fit en ces termes, dans son de Natura stirpium, imprimé à Paris en 1536 : « Notre pomme aigre communément appelée Malacria, de son acre saveur, est de forme assez allongée, a la chair dure, acerbe, mais d'un aigrelet agréable. Elle se conserve souvent une année. Parfois on la prescrit aux malades pour réveiller chez eux l'appétit, s'il devient languissant. » (Chapitre Pommier, n" 9.) Charles Estienne, reproduisant en 1540 [Seminarium et plantarium, etc., p. 55) ce passage de Ruel, ajouta que le nom Malacria répondait, en langue vulgaire, à celui Pomme de Malingre. C'est en effet la seule, la véritable traduction qu'on en puisse présenter, puisqu'il est formé des deux mots 7nalum œgrum, signifiant pomme de malade, et que malingre, en bas langage, est synonyme de ce dernier. Depuis lors Malingre resta la dénomination usuelle de cette variété. Il était nécessaire de bien préciser cette étymologie, Poiteau, en 1846, ayant cru pouvoir, sans remonter aux sources ici indiquées, émettre l'opinion suivante, que depuis on a souvent invoquée : « Je pense, dit-il, qu'on a donné à cette pomme le nom de Malingre, parce que dès le 452 MAL mois de septembre il en tombe beaucoup, de l'arbre, qui n'atteignent pas le degré de maturité convenable. » [Pomologie française, t. IV, n° 23.) Merlet, venu un siècle après Charles Estienne, comprit la pomme de Malingre en son Abrégé des bons fruits; dans la première édition, parue en 1667, il lui attribua un surnom de nature à faire supposer qu'elle serait une variété anglaise : « La pomme d'Angleterre ou de Malingre — écrivit-il — est grosse, très-longue, d'un suc fort aigre, se garde longtemps, est bonne cuite pour les malades. » (Page 154.) Merlet ne dit pas d'où il attiré ce nouveau nom donné au pommier Malingre; mais je n'en suis pas moins convaincu que l'Angleterre n'a rien à réclamer là. Aussi nul de ses pomologues ne revendique cette variété, qui leur est à peine connue, et seulement des modernes. Dès 1536 et 1540, je le répète, Ruel et Charles Estienne la décrivirent à Paris, puis Bauhin en 1598 et 1613, et tous la considé- rèrent comme un fruit français. Bauhin [Histotia plantarum, t. I, p. 12) indiqua même qu'il l'avait rencontrée à Montbéliard (_Doubs) ainsi qu'à AVali, canton de Bàle, et à Boll, canton de Fribourg, en Suisse. Si donc elle n'était pas originaire de la France, la Suisse serait plutôt sa patrie, que l'Angleterre. Les Chartreux la multipliaient dans leurs pépinières de Paris, et, d'accord avec les anciens auteurs que nous avons cités, la quahfiaient « d'aigre et de très-bonne, étant cuite, pour «les malades. » [Catalogue de 1775.) Comme au temps de Bauhin on la cultive encore, actuellement, sur les confins de notre pays et de la Suisse. Pour m'en procurer des grelTes, c'est de ce côté que j'ai dû m'adresser, à Chambéry, d'où l'un de mes confrères et correspondants, M. Charles Burdin, me l'a envoyée en 1868. On devrait aussi la trouver en Normandie, peut-être parmi les pommiers à cidre, car je lis dans la Maison rustique de Charles Estienne, édition de 1589 : « qu'entre les cidres aigrets, les plus sains sont ceux qui sont faits de pommes « de Malingre. » (Livre III, f'^' 234, verso.) OSiservatioit^. — Etienne Calvel, en son Traité sur les pépinières, a décrit en 1803, dans les termes ci-après et sous le nom Malingre, une pomme qui n'est en rien celle ainsi appelée depuis 1536 : « La pomme de Malingre d'Angleterre — dit-il — est très-grosse, allongée et à côtes, comme le Calville blanc. Sa peau est fine, un peu tiquetée, et se colore d'un beau rouge au soleil. La chair en est fine, d'une eau agréablement acidulé. Elle se conserve une partie de l'hiver. » (ïome 111, p. 42, n° 23.) Victor Paquet, dans son Traité de la conservation des fruits, a mentionné en 1844 (p. 284) une pomme Malingre ou Calleville malingre qui est bien la nôîre; mais Poiteau en 1846, et le directeur des Annales de pomologie belge en 1855, à leur tour décrivirent et figurèrent un Calville Malingre qui ne s'y rapporte aucunement. 11 possède, selon eux, une saveur légèrement acidulée, suave, une chair fme et blanche, mollissant promptement; sa peau, presque entièrement rouge-cerise, est fouettée d'un carmin très -foncé. Pareils détails sont donc sufiisants pour montrer qu'il diiïère entièrement de notre Malingre, et qu'on doit se garder d'en réunir les noms aux synonymes de cet antique pommier. Du reste, les Belges reconnaissent eux-mêmes que leur Calleville Malingre ressemble beaucoup, extérieurement, au Calleville rouge d Été, et pourrait bien être identique avec la Dantziger liant des Allemands, ou Calleville de Dantzick ci-dessus caractérisé par nous (p. 181). Je ne partage pas leur opinion, car le Calleville de Dantzick, généralement spliérique et non vergeté, me paraît s'éloigner fortement de ce « Calville Malingre, » qu'eux et Poiteau représentent conique-allongé , et fouetté. MAL — M AN 453 — Enfin le Calleville normand, de Merlet, est également un faux synonyme de la pomme de Malingre, quoi qu'en ait dit le Catalogue de Thompson (1842, p. 9, n" 113), puisque Merlet (1690, p. 133) dépeint ainsi ce Calleville : « tout rouge a dedans et d'un rouge-brun dessus. » ^E MALLNGRE D'ANGLETERRE. — Synonyme de pomme de Malingre. Voir ce nom. Pomme MALTRANGHE ROUGE. — Synonyme de pomme de Châtaignier. Yoir ce nom Pomme de MALVOISIE. -— Synonyme de pomme Petit-Bon. Voir ce nom. Pomme MAMMOTH. — Synonyme de pomme Joséphine. Voir ce nom. Pomme MANDELREINETTE. — Synonyme de Reinette Amande. Voir ce nom. 264. Pomme MANGUM. Synonymes.— Pommes: 1. Maxfield (Charles Downiug, Fruits and fruit trees of America, édiliou de JS63, p. 87). — 2. Seago [Id. ibid.). — 3. Alabama Pearmajn {Idem, édition de 1869 p. 2fc;5). — 4. BlakiLY [Id. ibid.]. — 5. CARTER OF Ala {Id. ibid.). — 6. Carter's WlNTER ^/(i. ibid.). — 7. Chekse (Id. ibid.). — 8. GVLLY {Id. ibid.). — 9. Johnston's Favorite (W. ibid.), Bescriîîfioia de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Ba- meoux : nombreux, habituelle- ment étalés, quelquefois arqués, peu longs, assez gros, sensible- ment coudés , duveteux, d'un vert brunâtre légèrement lavé de rouge terne. — LenticeUes : arrondies, grandes, très clair -semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux , ovoïdes - allongés , faiblement collés sur le bois et rarement bien cotonneux. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales, acuminées, souvent con- tournées sur elles-mêmes, ayant les bords finement dentés. — Pétiole : peu long, assez gros, à peine cannelé. — Stipules : de moyenne grandeur. Fertilité. — Abondante. Culture. — Pour le plein- vent il so greffe en tête, autrement sa tige laisse beaucoup à désirer; la forme naine est celle qui lui convient le mieux; alors on l'écussonne sur doucia et il fait, soit en cordon, pyramide, gobelet ou espalier, de très-beaux arbres. 454 MAN — MAR Description du Sruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conico-sphérique ou globuleuse irrégulière, toujours assez fortement côtelée au sommet. — Pédon- cule : long, grêle, renflé au point d'attache, inséré dans un assez vaste bassin de forme souvent Iriangulaire. — OEil : petit, mi-clos, faiblement enfoncé, à cavité irrégulière et très-gibbeuse sur les bords. — Peau : jaune d'or, ponctuée de roux, maculée de fauve verdâtre autour du pédoncule et lavée, à l'insolation, de rose pâle fouetté de carmin. — Chair : blanchâtre, fine, ferme, croquante. — Jaau : abondante, sucrée, acidulé, savoureuse, mais ayant parfois un arrière -goût herbacé. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette pomme qui porte en Amérique, son pays natal, une douzaine de noms dont nous avons cité les principaux, est peu commune en France. Elle me fut envoyée du district de Géorgie en 1860. Charles Downing l'a décrite pour la première fois en 1863, puis en 1869; tout en la déclarant originaire des États du Sud, il n'a pu désigner celui auquel elle appartient. Dans son recueil sur le Pommier, John Warder la disait en 1867 (p. 725) provenue de l'Alabama. Ces deux pomologues la classent parmi les très-bons fruits. Chez moi, je ne saurais lui donner que le second rang. Pomme MANKS CODLIN. — Voir Mirabelle, au paragraphe Observations. Pomme du MARÉCHAL. — Synonyme de pomme de Neige. Voir ce nom. Pomme MARGARET. — Synonyme de pomme Marguerite. Voir ce nom. Pomme MARGIL ou MARGILLE. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. 265. Pomme MARGUERITE. ïiynonyines. — Pommer : 1. Margaret (Langley, Pomona , or ihe fruit-garden illuslmted, 1729, pi. 74, fig. 1"). — 2. Early RED Margaret ( Liudley, Guide to the orchard and kitchen garden , 1831, p. 8, no 13).— 3. D'Eve (W. ibid.). — 4. Rother Jacob's(W. ibid.).— 5. Striped Juneating {Id. ibid.). — 6. Striped Qu.vrrenden (Thompsou, Catalogue of fruits cidtivated in the garden of ihe liorticultural Society of Loridon, 1842, p. 24, n" 425). — 7. Reinette Quarrendon ( Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 147). — 8. Maudlin (G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1857, t. V, p. 71 ). description de l'ar1>i*e. — Bois : très -fort. — Rameaux : nombreux, presque érigés, gros et longs, sensiblement géniculés, cotonneux, brun clair verdâtre. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes et abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes -allongés, légèrement duve- teux, collés en partie sur le bois, — Feuilles : assez grandes, ovales et acuminées, canaliculées pour la plupart, ayant les bords assez fortement dentés ou crénelés. — Pétiole : long, bien nourri, rosé, surtout à la base, et largement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La grande vigueur de ce pommier le recommande spécialement MAR 455 pour le plein -vent ; cette forme, sous laquelle il fait de très -beaux arbres, lui est aussi plus avantageuse que les autres, pour la fertilité. Si cependant on veut le destiner à la basse-tige, il faut uniquement le greffer sur paradis, et encore la force de sa végétation l'y rendra bien peu productif. Pomme Marguerite. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse irrégulière, faiblement côtelée au sommet et généralement plus bombée sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : assez court, mince à son milieu, renflé à ses extrémités , planté dans un bassin rarement bien développé. — OEil : grand, mi-clos ou fermé, à longues sépales, à cavité étroite, de profon- deur variable mais toujours forte- ment plissée. — Peau : peu épaisse, onctueuse, jaune sale, presque en- tièrement lavée, marbrée et fouettée de carmin à l'insolation, et ponctuée de gris cendré. — Chair : jaunâtre, demi-fine, inodorante, assez ferme, devenant aisément pâteuse. — Eau: suffi- sante, sucrée, acidulée, plus ou moins parfumée. Maturité. — Depuis la mi-juillet jusqu'à la fin d'août. Qualité. — Deuxième. Historiciiie. — La présente variété, très-répandue en Europe ainsi qu'en Amérique, et souvent confondue avec le pommier Fraise^ décrit plus haut (p. 310), est d'origine anglaise et remonte au commencement du xviii'' siècle. Le pomologue Langley la fit connaître le premier, en 1729, dtins le recueil intitulé Pomona, or thc fndt-garden illustrated (pi. 74). Deux pommes de ce nom existent en Angleterre : I'Early RED MarCtAret [Marguerite rouge précoce], qui nous occupe, puis une autre, plus ancienne, plus hâtive, seulement appelée Margaret, et que Miller décrivit dès 1724 dans son Dictionnaire des jardiniers , imprimé à Londres. Cette dernière m'est inconnue. La maturité de la pomme Marguerite coïncidant généra- lement avec l'époque — 20 juillet — où l'Eglise fête la sainte ainsi nommée, il est assez probable que ce fut là ce qui lui valut sa dénomination. Chez moi, elle mûrit plutôt après cette date, qu'avant; je suis donc surpris d'avoir lu dans quelques Pomologies qu'on pouvait la manger dès la fin de juin. Observations. — Red Juneating n'est aucunement synonyme de Marguerite, mais d'Earhj Straivberry, notre pomme Fraise d'Été, native des environs de New- York. Je l'ai vérifié maintes fois, et me trouve, en cela, parfaitement d'accord avec le pomologue américain Downing. (Voir cet auteur, édition de 1869, p. 157.) — C'est également par erreur qu'on l'a, dans quelques ouvrages allemands, réunie à la pomme de Madeleine, qui lui ressemble si peu. 4S6 MAR 266. Pomme MARIE MOYER. Description de l'artore. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, gros et de longueur moyenne, peu coudés, très-coton- neux, d'un rouge -brun ardoisé. — Lenticelles : allongées ou arrondies, grandes et abondantes. — Coussinets : larges et aplatis. — Yeux : assez petits, arrondis, duve- teux, fortement plaqués sur le bois. — Feuilles : moyennes , uniformé- ment ovales, longuement acuminées , épaisses , à bords régulièrement et profondément dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, flasque, à cannelure rarement bien accusée. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il est très-avantageux comme plein-vent, tant pour sa fertilité que pour sa beauté; ainsi, même greffé ras terre, cet arbre devient remarquable par sa riche ramification, par son tronc gros et des plus droits. Quand on désire le placer en espalier ou le diriger en cordons ou en gobelet, le paradis est le sujet qu'il exige, autrement l'excès de sa végétation le rend presque iaaproductif. l^e^cription du ÎPMit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse légèrement aplatie aux pôles. '— Pédoncule : assez long et assez gros, surtout à son point d'altache, arqué, très-profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, entouré de plis et de petites bosses, à cavité de dimensions variables. — Peau: fine, lisse, vert clair, nuancée de gris sur le côté de l'ombre et de brun rougeâtre à l'insolation, ponctuéa de blanc sale et légèrement tachée de fauve dans le bassin pédonculaire. — Chair : blanche, très- tendre et très-fine. — Fau : abondante, bien sucrée, peu acidulée, aj^ant un parfum savoureux et prononcé. Maturité. — Fin d'août et courant de septembre. Qualité. — Première. Mistorifiue. — - Ce pommier me fut envoyé d'Amérique en 1864; il est très- rare chez nous et mérite qu'on l'y propage. Je le suppose d'assez récente obtention, car les pomologues américains, sauf Warder (1867), n'en font aucune mention; ce dernier même le nomme seulement (table, p. 725) et le dit originaire des États du Sud. MAR 457 Pomme MARIETTA RUSSET. — Synonyme de pomme Boston Russet. Voir ce nom. 267. Pomme MARÏGOLD. Synonyme. — Pomme Marigold Greed's (Robert Hogg, the Apple and ils varieties, 1859^ p. 65). Descriittioli de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés au sommet, éta- lés à la base, de grosseur et lon- \ - gueur moyennes, à peine géniculés, \ légèrement cotonneux et d'un brun olivâtre. — Lenticelles : grandes, arrondies, clair-semées. — Cous- j sineis : très - accusés. — Ymx : j moyens, duveteux, ovoïdes, collés / fortement sur le bois. — Feuilles : / de grandeur moyenne , ovales , y acuminées pour la plupart, à bords ^^^^■""'^ faiblement crénelés. — Pétiole : gros, assez long, carminé, surtout à la base, et rarement bien cannelé. — Stipules : petites ou très -petites. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il croit trop lentement pour faire, même étant greffé ras terre, de convenables plein -vent. Les formes naines sont celles qui lui profitent le mieux, n'importe sur quel sujet. description du f riait. — Grosseur : moyenne. — Forme : sphérique, légèrement aplatie aux pôles. — Pédoncule : long, grêle à son milieu, plus fort à ses extrémités, i)lanté dans un bassin modérément développé. — Œil : grand, mi-clos, à larges sépales, à cavité peu profende et plissée. — Peau : assez épaisse, jaune fortement orangé , nuancée de gris près du pédoncule , légèrement rougeâtre et veinulée à l'insolation, généralement striée de fauve dans le bassin pédonculaire et semée de quelques petits points bruns. — Ckair : jaunâtre, fine, ferme et croquante. — Fau : abondante, acidulé, parfumée, très-savoureuse. Maturité. — Octobre -Décembre. Qualité. — Première. Iliâtori244). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, très -longs, gros, sensiblement coudés, peu duveteux et d'un brun olivâtre amplement lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes et abondantes. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : petits, arrondis, légèrement 472 MOL - MOPs cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales , courtement acuminées , ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : gros, assez court, carminé, à cannelure peu marquée. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il réussit admirablement en plein- vent, même greffé ras terre; pour formes naines on devra l'écussonner sur paradis, plutôt que sur doucin. Pomme Molly. description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse , plus ou moins comprimée aux pôles. — Pédoncule : de longueur moyenne ou assez court, peu fort mais généralement renflé au point d'attache, inséré dans un bassin de faibles dimensions. — OEil: grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité unie et rarement profonde. — Peau : mince, unicolore, jaune-citron, fine- ment ponctuée de brun. — Chair : blanche , ferme et croquante. — Eau : abondante, très-sucrée, à peine aci- dulé, assez savoureuse. Maturité. — Janvier- Mai. Qualité. — Deuxième. Hii^torique. — Ce pommier, qui me fut envoyé d'Augusta (Amérique, État de Georgia) en 1862, sans note d'origine, par M. Berckmans, pépiniériste, n'est pas mentionné chez les principaux pomologues américains. Cependant il doit être déjà d'un certain âge, puisque les Allemands le cultivent depuis une quinzaine d'années. M. de Flotow l'a caractérisé en 1859 dans V lllustrirtes Handbuch der Obstkimde (t. I, p. 521). « Il le nomme Reinette de Molly et l'avait « reçu, dit-il, du Jardin de la Société d'Horticulture de Vienne (Autriche), mais « n'en connaissait aucune description. » Cette Reinette est bien notre pomme Molly, sauf certaine nuance carminée dont M. de Flotow la montre teinte du côté du soleil, et qui dans mes pépinières a fait défaut, sans que cela, chacun le sait, tire nullement à conséquence. Obser-vatioiis. — Les Américains ont également une pomme Fallaivater, gagnée dans l'État de Pensylvanie et qu'ils nomment aussi, Molly Whopper. C'est un fruit très-gros, conico-sphérique, à peau jaune verdâtre lavée de rouge sombre et très -fortement ponctuée de gris. Sa chair, d'un blanc verdâtre, ferme, juteuse, possède une agréable saveur acidulée. Mûre en novembre, cette variété se conserve jusqu'en février. On voit donc que la Molly Whopper ne saurait être assimilée à notre pomme Molly. 279. Pomme MONCEL. * Descriiition tle l'arbre. — Bois : faible. — Hameaux : peu nombreux, légèrement étalés, courts et grêles, bien géniculés, cotonneux, brun-rouge très- terne. — Lenticelles : petites, arrondies ou allongées, très-abondantes. — Coussinets : MON 473 Pomme Moncel. saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, duveteux, incomplètement collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales-allongées, minces, coriaces, longuement acumi- uées, ayant les bords finement crénelés. — Pétiole : grêle, très-long, profondément cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. -— Trop chétif pour faire même de passables plein -vent , ce pommier ne prospère convenablement que sous formes naines et greffé sur doucin. Deseription du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : sphérique légèrement aplatie aux extrémités. — Pédoncule : de longueur moyenne ou assez court, peu fort, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil: moyen, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière , rarement bien développée et presque tou- jours gibbeuse et plissée sur ses bords. — Peau: à fond jaune d'or, très-amplement marbrée et lavée de rouge -brun clair, fouettée de carmin à l'insolation, maculée de fauve olivâtre autour du pédoncule , faiblement ponctuée de gris, et çà et là tachetée de brun noirâtre. — Chair : jaunâtre, mi-fine, assez ferme. — Fau : suffisante, bien sucrée, agréable- ment parfumée, presque entièrement douce. Maturité. — Novembre -Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je signalai pour la première fois ce pommier dans mon Catalogue anglais de 1851 (p. 5, n° 165), m^^s je n'ai pu, depuis, retrouver trace de sa provenance. Son nom, d'abord écrit Moncelle, m'a conduit à rechercher s'il n'était pas légèrement altéré. Peut-être existait-il dans la Sarthe, d'où souvent j'ai reçu de nouveaux fruits, quelque pomme appelée Mancellel... On n'en connaît aucune ; et pas une de mes nombreuses Pomologies ne fait non plus la moindre mention de cette variété , appartenant plutôt aux pommes douces qu'aux pommes acides. 280. Pomme de MONTDESPIG. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux et légèrement étalés, gros, assez longs, à peine coudés, rarement bien duveteux, brun olivâtre lavé de rouge terne. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes et très -rapprochées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes, faiblement cotonneux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, vert clair en dessus, gris blanchâtre en dessous, non acuminées pour la plupart, à bords sensiblement 474 MON dentés. — Pétiole : gfos, de longueur moyenne et généralement dépourvu de cannelure. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Assez grande. Culture. — Il pousse vite et bien sous toute forme et sur toute espèce de sujet. Pûmme de Moutdespic. llescirii»tioii du fruit. — Grosseur : au- dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse ou presque cylindrique , assez régDlière et tou- jours fortement penta- gone. — Pédoncule: assez court, bien nourri, ar- qué, profondément im- planté dans un vaste bassin. — Œil : grand, régulier , très-ouvert , à cavité gibbeuse et pro- noncée. — Peau : vert jaunâtre, faiblement la- vée de rose pâle sur la face exposée au soleil, ponctuée de gris et de brun, maculée de fauve dans le bassin pédonculaire. — Chair : blanchâtre, fine, compacte, ferme et cro- (juante. — Eau : très -abondante, sucrée, acidulée, possédant une saveur particu- lière des plus agréables. Maturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété, que je multiplie depuis 1862, me fut offerte par M""" la vicomtesse de Damas, habitant le château de Montdespic, près Gardegan (Gironde), et qui a bien voulu me transmettre sur l'origine de ce fruit excellent les renseignements ci-après : « Monsieur, « Je réponds à la lettre que vous m'avez écrite au sujet de la pomme qui porte le nom de Montdes'pic. « L'arbre fut trouvé par hasard dans une ancienne propriété. Il paraît qu'autrefois on le cultivait beaucoup; depuis il a été abandonné pour des espèces nouvelles, bien moins méritantes. Je l'ai rencontré vers 1839 dans la commune de Gardegan (canton de Castillon, Gironde), à deux kilomètres de chez moi. Ce pommier se met difticilement à fruit, mais la bonté de ses produits est grande dans notre contrée, où l'on jouit d'un climat assez chaud; ils peuvent y marcher de pair avec la Reinette et la Calleville, qui certes ne leur sont pas supérieures, » Pomme MONSTROUS PIPPIN. — Synonyme de pomme Joséphine. Pomme MONSTRUEUSE. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. « Montdespic, le 10 avril 1872. Pomme MONSTRUEUSE D'AMERIQUE. de Bubbardston. Voir ce nom. Synonyme de pomme Non-Pareille MON 475 281. Pomme MONSTRUEUSE DE BERGERAC. Description de l'arbre. — Bois : très- fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, longs et des plus gros, sensiblement cou- dés , très - cotonneux , brun - olivâtre lavé de rouge terne. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, très-grandes et très-abondantes. — Coussinets : ressortis. — Yeux : gros, coniques- arrondis, duveteux, en- tièrement collés sur le bois. — Feuilles : très- grandes, ovales-arron- dies, courteraent acu- minées, régulièrement et profondément dentées sur leurs bords. — Pétiole : gros, assez long, faiblement cannelé. — Stipules : excessivement développées. Fertilité. — Modérée. Culture. — Il est si vigoureux, que pour plein-vent on peat le greffer ras terre avec certitude d'en obtenir promptement de superbes pommiers à tête régu- lière, à tronc des plus droits et des plus forts. Quand on le destine à la basse-tige, le paradis est l'unique sujet qui lui convienne; et encore ne saurait-il en contenir suffisamment la végétation ; aussi ses arbres nains ont une vilaine apparence . Description du frnit. Grosseur ? volumineuse. — Forme : globuleuse irrégulière ou conique-arrondie, côtelée au sommet, aplatie à la base et générale- ment ayant une face moins développée que l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, surtout à son point d'attache, arqué, inséré dans un large et profond bassin. — OEil : très-grand, régulier, ouvert, à cavité bossuée et de moyennes dimensions. — Peau : jaune verdâtre, finement ponctuée de brun, tachée de fauve squammeux autour du pédoncule et lavée, à l'insolation , de rose tendre fouetté de carmin vif. — Chair : blanc verdâtre, à grain serré, presque fondante. — Fau : suffisante, très-sucrée, acidulé, possédant une saveur aromatique des plus délicates. Maturité. — De la mi-septembre à la mi-octobre. Qualité. — Première. Historique. — Je propage cette très-belle pomme depuis 1860 [Catalogue, p. 44, n" d64) et la dois à feu Laurent de Bavay, ancien directeur des pépinières royales de Vilvorde-lez-Bruxelles. Elle n'est citée dans aucun recueil horticole de notre pays. Les Allemands (Biedenfeld, 1854) et les Belges (Laurent de Bavay, 1860, 476 MON Galopin fils, 1866) , sont les seuls encore qui l'aient sommairement décrite. Son nom, Monstrueuse de Bergerac, semblant la rattacher à la Dordogne, pour savoir s'il en était ainsi, j'ai écrit au principal arboriculteur de Bergerac, M. Gagnaire tils aîné, qui déjà m'a fourni de très-utiles renseignements, et j'en ai reçu la réponse suivante : « Bergerac, le 22 mars 1872. « Cher Monsieur André Leroy, « La pomme Monstrueuse de Bergerac n'est pas cultivée ici. Pour mon compte, je ne la connais que pour l'avoir vue portée sur votre Catalogue et sur ceux de quelques pépiniéristes belges. Mais si réellement elle existe, je suis heureux de vous fournir les renseignements suivants , peut-être vous seront-ils de quelque utilité ; « Feu M. Buisson possédait autrefois à Bergerac un riche et prospère établissement horticole, tombé avec son fondateur. 11 était en grandes relations avec les Belges, recevait d'eux nombre de nouveautés, et par contre leur offrait aussi ce qu'il avait de remarquable. Or , voici ma croyance : — Cet arboriculteur aura envoyé en Belgique , sous ce nom Monstrueuse de Bergerac, une pomme locale que la mort sera^enue l'empêcher ensuite de mieux faire connaître. Ou bien encore cette dénomination est une gracieuseté belge à l'égard de M. Buisson. L'un de ces deux faits doit être vrai. Mais lequel?... Je l'ignore et suis cependant convaincu que l'origine, que l'histoire de cette pomme est là ; ce qui ne saurait vous paraître invraisemblable. » Je partage, en effet, la croyance de M. Gagnaire, d'autant mieux que M. Buisson, avec lequel j'ai longtemps correspondu, s'occupa constam- ment de la propagation des bons fruits. Pomme MONSTRUEUSE DU CANADA. — Synonyme de Reinette du Canada. Voir ce nom. Pomme MONSTRUEUSE PIPPIN. — Synonyme de pomme Joséphine. Voir ce nom. ' Pomme MONTAIGNE — Synonyme de pomme Grosse-Luisante. Voir ce nom. 282. Pomme MONTALIVET. Synonymes. — Pommes : 1. Gros-Papa ( Louis Noisette, le Jardin fruitier, 1839, t. I, p. 209). — 2. MONTALIVET d'HiVER {M. ihid.). De^crifitioii de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés et souvent arqués, longs, des plus gros, peu géniculés, sensiblement duve- teux et d'un beau rouge foncé. — Lenticelles : moyennes, arrondies, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes-arrondis, très-cotonneux et for- tement collés sur l'écorce. — Feuilles : grandes, arrondies, vert clair et brillant en dessus, blanc verdâtre en dessous, courtement acuminées, ayant les bords assez fortement dentés. — Pétiole : court, très-gros, carminé à la base et rarement cannelé. — Stipules : petites. Fertilité, — Médiocre. Culture. — S'il fait sur toute espèce de sujet, et sous n'importe quelle forme, MON 477 des arbres d'un bel aspect et d'un grand avenir, il est toutefois préférable, quand on veut l'élever pour cordons ou buissons, de le greffer sur paradis, afin de le rendre plus fertile et surtout moins difficile à diriger. Pomme Montalivet. — Premier Type. Deuxième Type. Maturité. Qualité. - - Janvier- Avril. Deuxième. Description dti fruit. — Gros- seur : considérable et parfois énorme. — Forme : conique ou globuleuse, mais toujours assez irrégulière et plus volumineuse ou ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : assez court, très-nourri, arqué , oblique - ment inséré dans un bassin profond et de largeur va- riable. — OEil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité unie ou faiblement côtelée, irrégulière, large et rarement bien profonde. — PeoM.- fine, lisse, légère- ment onctueuse , jaune verdâtre , très-amplement la- vée de rouge-som- bre fouetté de car- min violacé, ma- culée de fauve au- tour du pédoncule, puisaboudamment ponctuée de brun etdegris.— C/^«2r.- blanc verdâtre, à grain serré, ferme et quelque peu marcescente. — Eau : abondante , acidulée, plus ou moins sucrée et parfumée. /^78 MON— MOR Historique. — Le comte le Lieur, administrateur, sous le premier Empire, des Jardins de la Couronne, fat chez nous le promoteur de cette énorme et jolie pomme. Il l'avait rapportée d'Amérique en 1804, ainsi que plusieurs autres variétés, notamment la Joséphine, décrite ci-dessus (pp. 407-410). Le pépiniériste Louis Noisette, de Paris, propagea rapidement le pommier Montahvet, mais il n'en a pas été, comme souvent on l'a dit, le parrain. Les botanistes Turpin et Poiteau ont, au contraire, formellement revendiqué pour eux cet honneur : «... Parmi les pommes apportées de l'Amérique Septentrionale par M. le comte le Lieur — écrivit Poiteau en 1846 — trois se sont fait remarquer par la grosseur de leur fruit j M. Turpin et moi avons nommé l'une, Joséphine j la seconde, Montalivet; la troisième, le Lieur. » {Pomologie française, t. IV, n° 49.) Très-évidemment l'assertion de Poiteau, quant à la provenance américaine de la pomme Montalivet, est de toute exactitude, car ce botaniste eut de fréquents rap- ports avec le comte Je Lieur , et contribua beaucoup à répandre dans nos jardins les fruits importés par ce dernier Sans vouloir infirmer ce fait, regardé comme positif par maints auteurs qui le purent contrpler, nous dirons toutefois qu'il peut prêter à la discussion. Je vois effectivement Charles Downing, le pomo- logue le plus accrédité des États-Unis, caractériser sommairement, dans ses Fruits of America, édition de 1869 (p. 278), la pomme Montalivet, et la déclarer « of French origin : originaire de France!... » Et j'ajoute qu'en tête dudit recueil (pp. xxii- xxiii) Downing annonce cependant avoir consulté les ouvrages de Noisette et de Poiteau, où précisément on établit que nous devons cette pomme aux Américains... Explique qui pourra ces contradictions; pour moi j'y renonce, ainsi qu'à retrouver le nom porté par ce pommier aux États-Unis, lorsqu'en 1804 le comte le Lieur l'y jugea digue d'être cultivé chez nous. Quant au personnage auquel Turpin et Poiteau le dédièrent plus tard — le comte de Montalivet — il naquit en 1706, fut de 1809 à 1814 ministre de l'intérieur, et mourut en 1823. Observations. — Louis Noisette décrivit en 1839, outre la Montalivet d'Hiver, une pomme Montalivet d'Été « comprimée, d'un vert pâle ou jaunâtre, à chair tendre, « douce, assez bonne, » la déclarant également née en Amérique et rapportée de ce pays par le comte le Lieur. Je n'ai jamais connu cette variété. — Les Anglais, d'après Noisette (p. 209), ont cultivé laMontaUvet d'Hiver sous le pseudonyme Gros- Papa ; il est essentiel, alors, de ne pas la confondre avec le fruit ayant véritable- ment droit à ce dernier nom. Chose facile, car ces deux pommes sont bien loin de se ressembler; on s'en convaincra en recourant ci-dessus (pp. 355-356) à notre article Gros-Papa. Pomme MONTALIVET D'ÉTÉ. — Voir Montalivet, au paragraphe Observations. Pomme MONTALIVET D'HIVER. — Synonyme de pomme Montalivet. Voir ce nom. Pomme MONTRÉAL. — Synonyme de pomme Saint- Laurent. Voir ce nom. Pomme MORGAN'S FAVOURITE. — Synonyme de pomme de Dix- Huit Onces. Voir ce nom. Pomme MORGENDUFT. — Synonyme de pomme Hoary Morning. Voir ce nom. MOS 479 Pomme de MOSCOVIE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme d'Astracan blanche. Voir ce nom. Pomme de MOSCOYIE D'HIVER. — Synonyme de pomme Glace d: Hiver. Voil- ée nom. 283. Pomme MOSS'S INCOMPARABLE. Description «le l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nom- breux , étalés et légè- rement arqués, gros, assez courts, bien gé- niculés , très-coton - neux, rouge-brun ar- doisé, ayant de très- courts mérithalles. — Lenticelles : grandes, allongées , des plus abondantes. — Cous- sinets : saillants. — Yeux: gros, ovoïdes, faiblement écartés du bois et couverts d'un épais duvet. — Feuil- les : moyennes, ova- les, vert clair et luisant en dessus, gris blanchâtre en dessous, rarement acu- minées, à bords sensiblement dentés. —Pétiole: gros, peu long, très-tomenteux et généralement non cannelé. — Stipules : couçtes et larges. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Pour faire de ce pommier un convenable plein-vent, on doit le greffer en tête, autrement son tronc ne grossit pas et sa tête, alors mal soutenue, rend la tige torse et courbée. Sous formes naines il prospère admirablement, sur- tout quand on l'écussoune sur paradis, sujet qui toujours en augmente la fertilité. Description «lu fruit. — Grosses : volumineuse — Forme : irrégulièrement arrondie ou conique, très-pentagone et beaucoup plus grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : très-court et très-fort, obliquement et profondément inséré dans un vaste bassin à bords généralement gibbeux. — Œil : grand ou moyen, ouvert, à cavité des plus prononcées et des plus côtelées. — Peau : mince, lisse, à fond jaune grisâtre, amplement lavée, mouchetée et striée de carmin, maculée de roux autour du pédoncule, ponctuée de gris et recouverte habituellement d'une légère efflorescence bleuâtre. — Chair : un peu jaune, plus ou moins nuancée de vert, surtout auprès des loges, fine et assez ferme. — Eau : abondante, bien sucrée, 480 MOS — MOU possédant une délicieuse saveur aromatique et aigrelette qui rappelle le goût de la pomme d'Astracan rouge. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Hiii^torique. — C'est aux Belges que je dois cette pomme exquise ; ils la pos- sèdent depuis 1850 environ, mais n'en sont pas les obtenteurs, comme il résulte du passage suivant, que j'emprunte à M. Alexandre Bivort, un de leurs pomo- logues : « Nous ne trouvons l'historique de la Moss's incomparable, variété anglaise, ni dans Lindley, ni dans Downing. Robert Hogg {British Pomology, 1851), citant le Catalogue de M. Rivers, pépiniériste à Sawbridgeworth [près Londres], dit simplement que cette pomme est grosse, de première qualité comme fruit à couteau et pour compote. » {Annales de pomologie belge et étrangère, 1859, t. VII, p. 39.) Depuis la publication des lignes ci-dessus, treize années se sont écoulées sans néanmoins qu'aucun renseignement nouveau se soit produit sur l'origine précise du pommier Moss's incomparable; ce qui m'étonne, vu son rare mérite. Downing seul, aux États-Unis, l'a décrit en 1869 (p. 280) ; il en attribue le gain aux Anglais, probablement d'après M. Bivort, dont il cite l'article. On peut croire fort exact le dire de ces deux auteurs ; cependant j e dois noter ici que les Catalogues de M. Rivers depuis au moins douze ans ne signalent plus cette variété , élimination permettant de conclure qu'indubitablement ce pépiniériste, s'il fut Tun des premiers à propager ce beau fruit, n'en est pas l'obtenteur. 284. Pomme MOULTRIES. ^jnonjme, — Pomme lNT>iA^'WmTER{SohnWa.TAeT, American pomology : Apples, 1867, p. 722). Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : peu nombreux, généra- leafent bien étalés, très- gros et très-longs, géni- culés, cotonneux et d'un rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, très- abondantes. — Coussi- nets : presque nuls. — Yeux : petits, arrondis, sensiblement duveteux et noyés dans l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales-allongées, planes et rarement acuminées, ayant les bords régulièrement dentés. — Pétiole : gros, peu long , tomenteux , carminé à la base et fortement cannelé. — Stipules : de grandeur moyenne. Fertilité. — Modérée. Culture. — Son extrême vigueur le rend très-avantageux pour le plein-vent, MUL — MUS 481 et permet de le greffer ras terre. La basse-tige peut aussi lui convenir, mais il faut alors l'écussonuer sur paradis et non sur doucin. Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : globuleuse , sensiblement aplatie aux pôles. — Pédoncule : court, arqué, bien nourri, surtout à son point d'attache, profondément planté dans un vaste bassin. — Œil : grand, très-ouvert, entouré de légers plis et placé presque à fleur de fruit. — Peau : mince, lisse, vert olivâtre et terne, amplement mais fai- blement striée et mouchetée de rouge violacé, maculée de fauve autour du pédon- cule et fortement ponctuée de gris. — Ckair : blanc verdâtre ou jaunâtre, terme et fine. — Eau : abondante, très-sucrée, aigrelette, aromatique. Maturité. — Février-Juin. Qualité. — Première. Historicfiie. — M. Berckmans, pépiniériste à Augusta (x^mérique, État de Georgia), me fit en 186J-4 parvenir ce pommier sous la double dénomination Moul- tries ou Indian Winter. J'adoptai la première, de préférence à la seconde qui me parut de nature à faire naître quelques méprises, les noms Indian et Indiana appartenant déjà à cinq ou six autres pommes américaines. La variété Moultries, assez récemment obtenue et peu cultivée, provient, d'après Warder [Apples, p. 722), des États du Sud. Je n'en connais encore aucune description ; ce dernier auteur l'a simplement mentionnée en 1867. Pomme MULTHAUPTS CARMIN-REINETTE. — Synonyme de Reinette Mut- thaûpt. Voir ce nom. Pommes : MUNCHE'S PIPPIN, — MUSCADET, t, A D ■ .. [ Synonymes de minette mus-. i Quée. Voir ce nom. — MUSCATE, ^ ^ — MUSCATELLER REINETTE, Pomme MUSEAU DE LIÈVRE D'ALOS (GROS-). — Voir Gros-Museau de Lièvre d'Alos. Pomme MUSEAU DE LIÈVRE BLANC. — Synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver. Voir ce nom. Pomme MUSEAU DE LIÈVRE ROUGE. — Synonyme de Pigeonnet co7n7nun. Voir ce nom. Pomme MUSQUÉE. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. >i-o-s- im. 31 N Pomme NALIYI. — Synonyme de pomme Nalivîa. Voir ce nom. 285. Pomme NALIVIA. ISynonyiues. — Pommes • 1. Nalivi (Diel, Kernobttsorten, 1826, t. IV, p. 12). — 2. PosSARTS MosKAUER Nalivîa {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, longs, de moyenne grosseur, légère- ment coudés, plus ou moins duveteux et d'un violet noi- râtre. — Lenticelles : grandes , arrondies , clair-semées , très- apparentes. — Coussinets : apla- tis. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes - allongés , en partie collés sur le bois, ayant les écailles noires et disjointes. — Feuilles : grandeur moyenne , ovales , vert blanchâtre en dessus, gris-fauve en dessous, courtement acuminées, planes ou ondulées, à bords souvent relevés et irréguliè- rement dentés. — Pétiole : court, assez grêlç, carminé en dessous, à cannelure peu profonde. — Stipules : courtes et très-larges. Fertilité. — Abondante. Culture. — Écussonné sur paradis ou doucin, il croît très-bien sous toute espèce de forme naine. Il fait aussi d'assez convenables plein- vent, mais uniquement quand on a eu soin de le greffer en tête. Description tlii iritit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie, sensiblement pentagone et souvent moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, bien nourri, droit ou arqué, profondément inséré dans un bassin plus ou moins étroit et rarement régulier. — Œil : grand, très-ouvert ou mi-clos, à cavité plissée et généralement assez vaste. — Peau : unicolore, jaune pâle, ample- ment maculée de brun clair autour du pédoncule et semée de très-petits mais NAL-NEI 483 nombreux points roux ou blanchâtres. — Chair : blanche, fme et mi-tendre. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, délicieusement parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. liistoriqvie. — Ayant eu à Paris l'occasion d'apprécier la bonté de ce fruit, lors de l'exposition internationale de 1867, à laquelle le docteur Karl Koch, de Berlin, l'avait envoyé, j'ai voulu le propager chez nous. Il appartient à la Russie, où il est cultivé depuis un siècle environ. Les Allemands déjà le possédaient en 1826. Diel, dans ?>o\\ Kernobstsorten ^ affirmait à cette date (t. IV", p. 12) que M. Possart, juge de paix à Ziillichau (Silésie), l'avait antérieurement reçu de Moscou. Je l'ai signalé pour la première fois dans mon Catalogue de 1872. PomiE NALIWI JABLOKY. — Synonyme de pomme d'Astracan blanche. Voir ce nom. Pomme NATH. — Synonyme de pomme Couturée. Voir ce nom. Pomme NEC -PLUS -ULTRA. — Synonyme de pomme Bachelor. Voir ce nom. PomiE DE NEIGE. — Le Lectier, procureur du roi à Orléans, la cultivait avant 1628 [Catalogue de son verger^ p. 22) et l'appelait aussi, Pomme Hâtive de ViGNANCouRT, mais il n'en a fait aucune description. Merlet, dans l'Abrégé des bons fruits (p. 146), a comblé cette lacune en 1677 : « La Pomme de Neige ou Verte- « B.eyne, a-t-il dit, est grosse, fort tendre, légère et hâtive; blanche dehors et « dedans. » J'avoue n'avoir pu rencontrer jusqu'ici, sur notre sol, ce pommier de Neige. Au lieu de cette variété, on m'a constamment envoyé le Calleville de Neige, mûrissant de janvier à mars, et caractérisé plus haut, page 187. J'ai toutefois propagé pendant quelques années une pomme dCf-Neige, toute locale et pro venue, vers 1805, de la forêt de Beaumont-la-Ronce, près Tours (Indre-et-Loire) ; seule- ment, comme on la mange de novembre en janvier, et que sa peau est amplement carminée et fouettée, il ne peut venir à l'esprit de personne de la rattacher à l'espèce « blanche et hâtive » qu'en 1628 on trouvait à Orléans. Bu reste, ce pommier tourangeau porte aujourd'hui, selon le désir de son promoteur, le nom de la forêt où il a poussé (voir sa description, pp. 96-97). — Les Allemands, les Belges, les Américains et les Anglais possèdent, eux aussi, une pomme de Neige que leurs principaux pomologues ont souvent caractérisée. Elle est ancienne, de moyenne grosseur, globuleuse, jaune et rouge, tendre et parfumée, mûrit de septembre en octobre et compte les surnoms suivants : P. Fameuse, P. du Maréchal, P. Neige- Framboise de Gielen, P. Sanguineus et P. Snow Chimney. (Consulter : Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 164; — Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 22; — Bowning, Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 171; ~ et Morren, Belgique horticole, 1870, t. XX, p. 261.) U NEI — NEQ Pomme NEIGE -FRAMBOISE DE GIELEN. — Synonyme de pomme de Neige. Voir ce nom. Pomme de NEIGE D'HIVER. — Synonyme de pomme de Beaumont- la -Ronce. Voir ce nom. Pomme NELGUIN. — Synonyme de Reinette de Breda. Voir ce nom. Pomme NELGUIN DE MAYER (FAUX-). — Synonyme de pomme Petit- Bon. Voir ce nom. 286.. Pomme NEQUASSA. Synonyme. — Pomme Nequassa Sweet ( Charles Downing, Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 284 ). lle^crii>tioii de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Ra- meaux : nom- breux , étalés , peu longs, assez gros, sensible- ment géniculés, très-cotonneux , brun olivâtre lé- gèrement lavé de rouge. — Len- ticelles : allon- gées ou arron- dies, assez gran- des, clair -se- mées. — Cous- sinets : larges et saillants. — Yeux : moyens, arrondis, duveteux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou arrondies, longuement acuminées, ayant les bords faiblement ondulés et très- profondément dentés. — Pétiole : peu long, très -gros, amplement carminé , tomenteux et non cannelé. — Stipules : modérément développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En le greffant à hauteur de tige il peut faire de convenables plein- vent; mais les formes naines lui sont généralement plus profitables, soit sur doucin , soit sur paradis. Desei'iiitioii du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : irrégulièrement globuleuse, aplatie aux pôles et toujours moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, bien nourri, surtout à son point d'attache, très -profondément NEQ— NEW 485 inséré dans un bassin habituellement des plus vastes. — Œil : grand, mi-clos, à cavité irrégulière, fortement bossuée mais de dimension moyenne. — Peau : mince, unie, onctueuse, à fond jaunâtre, en partie lavée de brun clair, mouchetée et fouettée de carmin terne, largement tachée de fauve verdàtre autour du pédoncule et plus ou moins ponctuée de gris. — Chnij^ : blanche , tendre et assez fme. — Eau : peu abondante, complètement douce, légèrement parfumée. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Deuxième. Historiciiie. — Variété américaine et d'assez récente obtention, la Nequassa, nous dit Charles Downing, l'un de ses premiers descripteurs (1863, Fruits of America, p. 173), provient de Franklin, ville du comté de Maçon, dans la Caroline du Nord. Elle est chez moi depuis 1860, mais ne figure sur mon Catalogue que depuis 1872, et pour lors est à peine connue de nos pépiniéristes. Pomme NEQUASSA SWEET. — Synonyme de pomme Nequassa. Voir ce nom. Pomme NEVER ENGLISCHER NONPAREIL. Pareille nouvelle. Voir ce nom. Synonyme de pomme Non- PoMME NEVERFAIL. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. Pomme NEW-LONDON PIPPIN. — Synonyme de pomme de Londres. Voir ce nom. Pomme NEW- NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non-pareille nouvelle. Voir ce nom. 287. Pomme NEW-ROCK PIPPIN. ^ Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, habituellement étalés, gros, longs, bien coudés , très-cotonneux et d'un brun olivâtre assez clair. — Lenti- celles : allongées, abondantes, de grandeur variable. -- Coussinets : larges et ressortis. — Yeux : gros , ovoïdes, légèrement appliqués sur l'écorce et des plus duveteux. — Feuilles : assez grandes, arrondies, très-courtement acuminées, planes et à bords régulièrement dentés ou crénelés. — Pétiole : gros ^ court, tomenteux, rarement cannelé. —Stipules : longues et très-larges Fertilité. — Ordinaire. 486 NEW Culture. — La forme plein-vent lui convient beaucoup, en raison de la riche ramification dont il est doué. Pour en tirer parti comme basse-tige on doit le greffer sur paradis , autrement sa fructification deviendrait à peu près nulle. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moy<^nne. — Forme : sphérique , sensiblement comprimée aux pôles et généralement un peu contournée dans son ensemble. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, assez fort, renflé à la base, droit ou arqué, profondément inséré dans un large bassin où parfois le comprime une gibbosité de grosseur variable. — OEil : très-grand, rarement bien enfoncé, ouvert ou mi-clos, plissé sur ses bords. — Peau : jaune clair verdâtre, lavée de brun rougeâtre à l'insolation, maculée de gris olivâtre autour du pédoncule et fortement ponctuée de brun. — - Chair : un peu verdâtre, fine, mi -tendre et croquante. — Eau : suffisante, très- sucrée, acidulé, ayant une délicieuse saveur anisée. Maturité. — Décembre-Avril. Qualité. — Première. Historique. — L'Angleterre compte ce pommier parmi les plus méritants qu'aient obtenus ses arboriculteurs. Sou gain remonte au commencement de notre siècle, comme il ressort du passage ci-dessous, extrait des Transactions de la Société d'Horticulture de Londres : « M. William Pleasance a fait 'parvenir à la Société, pour l'exposition du 20 novembre 1821, plusieurs pommes étiquetées New-Rock Pippin, par lui gagnées de semis dans sa pépinière de Barnwell, près Cambridge. Elles sont une espèce de Non-Pareille, mais de forme moins régulière et à l'œil plus enfoncé. » (Tome IV, p. 269.) La variété New-Rock Pippin est encore assez rare en France; je la possède depuis 1860, mais ne l'ai mise au commerce qu'en 1865. On ne saurait trop en recommander la culture. Pomme NEW-SCARLET NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non- Pareille écarlate. Yoir ce nom. 288. Pomme NEWTOWN PIPPIN. Synonymes. — Pommes : 1. De New- York (Diel, Kernobstsorten, 1802, t. V, p. 152). — 2. Rei- nette DE New-York [Id. ibid.). — 3. Pépin Nouvelle- Ville [William Forsyth, Treatise on the culture and management of fruit trees, traduction française de Pictet-Mallet, 1805, p. 94, n" 41 ). — 4. American Newtown Pippin (George Lindley, Guide to the orchard and kitcken garden, 1831, p. 54, n» 103 ). — 5. Green Newtown-Pippin (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 26, u° 458 ). — 6. Large Newtown Pippin ( Id. ihid. ). — 7. Petersburgh Pippin ( Id. ibid. ). — 8. Pepin-Vert de Newton ( André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fi^uiiiers et d'ornement, 1849, p. 82, n» 148). — 9. Green Winter Pippin ( Alexandre Bivort, Annales de potnologie belge et étrangère, 1859, t. VII^ p. 65 ). Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, très-gros, assez longs, bien géniculés, cotonneux, d'un brun verdâtre quelque peu lavé de rouge. — Lenticelles : allongées, grandes et abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : très- petits, arrondis, duveteux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales-allongées ou elliptiques, vert mat et foncé en dessus, NEW 487 gris verdâtre en dessous, à bords profondément dentés. — Pétiole : long, bien nourri, rarement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Greffe ras terre il fait en pépinière des tiges assez grosses et bien régulières; toutefois il est plus avantageux, pour obtenir de beaux plein-vent, de le grefifer en tête. Sous formes buisson, cordon, espalier, ce pommier ne laisse rien à désirer et prospère sur toute espèce de sujet. Pomme Newtown Pippin. Description dit fruit. — Grosseur : au- dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse ou conique -arrondie, pentagone au sommet, presque ton j ours moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pé- doncule : court, assez gros, arqué, oblique- ment implanté dans un bassin généralement large et profond. — Œil: grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité irrégulière, bos- suée , rarement pro - fonde. — Peau : mince et lisse, vert clair jau- nâtre sur le côté de l'ombre, jaune plus intense à l'insolation, amplement tachée de fauve olivâtre autour du pédoncule et finement ponctuée de gris et de blanc laiteux. — Chair.: verdâtre, fine et ferme. — Eau: abondante, acidulée, très -sucrée, ayant une saveur parfumée des plus agréables. Maturité. — Janvier-Juin. > Qualité. — Première. Historique. — Les Américains sont les obtenteurs de cette pomme, qui jouit chez eux d'une très-grande réputation, et la mérite à tous égards. A. J. Downing l'a décrite et figurée dans les premières éditions de sa Pomologie : « Elle est — disait-il en 1849 — des plus abondamment cultivée, pour l'exportation, dans les États de New-York et de New-Jersey. L'arbre-type eut pour berceau Newtown, localité de Long-Island (dans la baie de New- York).... Des milliers de tonneaux sont annuellement, sur les bords de l'Hudson, remplis des meilleures et des plus jolies de ces pommes, puis expédiés au loin A Londres, au marché de Covent-Garden, notamment, elles atteignent des prix très-élevés.... » [The Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 118.) Downing n'a pas fait connaître l'époque à laquelle remonte ce pommier. Il compte pour le moins une centaine d'années, ainsi que cela résulte du passage suivant, écrit en 1869 par le pomologue anglais Robert Hogg, et qui complète parfaitement notre historique : « Le Newtown Pippin fut introduit d'Amérique en Angleterre vers le milieu du xviip siècle. Je 488 NEW -NIC le trouve planté dans les pépinières de Brompton-Park, près Londres, dès 1768; il y était appelé Newtown Pippin de New-York. Forsyth a fait observer (1802) qu'on avait dit cette variété originaire du Devonshire; mais cela n'est pas, car il en subsisterait évidemment quelques traces dans ce comté. » {The Apple and its varieties, p. 143, n° 241.) Moins favorisés que les pépiniéi'istes anglais, les pépiniéristes français possèdent le Newtown Pippin depuis trente ans à peine , car je commençais à le multiplier en 1845, et je crois avoir été un des premiers qui l'ait greffé. Toutefois un dédommagement nous était réservé : il mûrit mal chez nos voisins d'outre- Manche, tandis qu'en France il acquiert les mêmes qualités qu'en Amérique. Observations. — Downing (édit. 1869, pp. 201-202) demande si les pommes Brooke's Pippin et Hunt's green Newtoion Pippin ne devraient pas être réunies au fruit ici caractérisé. Je l'ignore, et les éléments voulus pour éclaircir ce point, me font entièrement défaut. Cet auteur recommande aussi de ne pas confondre, avec ce même fruit, le Yellow Newtown Pippin [Pépin jaune de Newtown]. Il a raison; arbres, produits, époque de maturité, rien de cela n'est semblable chez ces deux variétés. — Nous faisons pareille recommandation pt)ur la Verte de Rhode-Island et la Reinette d'Angleterre ou du Canada, qui souvent ont été appelées Newtown Pippin. Pomme NEWTOWN PIPPIN. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme de NEW -YORK. — Synonyme de pomme Newtoivn Pippin, Voir ce nom. Pomme NEW -YORK GLORIA MUNDI. — Synonyme de pomme Joséphine. Voir ce nom. Pomme NEW -YORK PIPPIN. — Synonyme de pomme Ben Davis. Voir ce nom. Pomme NEZ -DE -MOUTON. — Synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver. Voir ce nom. 289. Pomme NICKAJACK. Syaonymes. — Pommes: 1 . Berry ( Berckmans, pépiniériste américain. Catalogue descriptif, 1860, p. 5). — 2. Wall [Id. ibid. ). — 3. Garolina Spice ( Charles Downiag, Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 286 ). — 4. Caroline ( Id. ibid. ). — 5. Hubbard ( Id. ibid. ). Deseription de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, gros, très -longs, sensiblement coudés, assez cotonneux, brun olivâtre lavé de rouge. — Lenticelles : arrondies, grandes ou moyennes, très-abondantes. — Coussinets : larges et bien accusés. — Yeux : très- gros, ovoïdes, fortement duveteux et collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, vert jaunâtre en dessus, vert grisâtre en dessous, longuement acummées, à bords profondément et régulièrement dentés. — Pétiole : gros, de longueur moyenne, rarement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Assez abondante. NIC 489 Culture. — Sa croissance est si prompte, qu'on peut le greffer au ras de terre, pour plein-vent, et généralement sa tige devient alors, grosse, droite, et sa tête bien fournie. Écussonné sur paradis il fait de très-beaux arbres nains ; le doucin nuirait beaucoup à sa ferti- Pomme Nickajack. lité, en augmentant encore l'exubérance de sa végéta- lion. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et par- fois plus considérable. — Forme : conique - arrondie, souvent assez irrégulière et généralement ayant un côté moins volumineux que l'au- tre. — Pédoncule : peu long, arqué, bien nourri, surtout à la base, inséré dans un étroit bassin dont la profon- deur est assez variable. — Œil : grand ou moyen , mi- clos ou fermé , à cavité légè- rement plissée et rarement très- développée. — Peau : à fond jaune verdâtre, lavée et mouchetée de rouge pâle, fouettée de carmin, abon- damment ponctuée de gris et de jaune, le tout voilé d'une efflorescence bleuâtre presque transparente. — Chair : blanc jaunâtre, fme, assez tendre. — Eau : suffi- sante, bien sucrée, douce et faiblement parfumée. Maturité. — Novembre- Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — Comme la précédente, cette pomme est encore un gain obtenu en Amérique. Bowning nous fournit sur elle de nombreux renseignements, dont voici les principaux : « Très-cultivée — dit-il — dans les États du »Sud-Ouest et du Sud , elle y possède un grand nombre de synonymes [il en énumère 36], qu'on explique et justifie parle privilège qu'^ cette variété de se reproduire presque identiquement de semis... Le colonel Summerour, du comté de Lincoln (Caroline du Nord), passe pour en avoir été l'obtenteur; il l'aurait propagée sous la dénomination Winter Rose, qui bientôt fut remplacée par Nickajack Creek, nom du lieu dont elle provenait. » [The Fruits and fruit trees of America, 1869, pp. 286- 287.) La Nickajack, ancienne déjà chez les Américains, est d'assez récente introduction chez nous. Je l'ai reçue d'Augusta (Géorgie) en 1860, et puis la dire très-rare encore dans nos jardins et pépinières. On ne saurait, du reste, recommander beaucoup de l'y propager. 290. Pomme NIGOLAYER. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étales, parfois arqués, gros et de longueur moyenne, très-géniculés et très-cotonneux, d'un brun rougeâtre lavé de gris. — Lenticelles : grandes, clair-semées, allongées 490 NIC ou arrondies. — Coussinets : saillants, — Yeux : gros, ovoïdes, bien duveteux, en partie collés sur le bois. — Feuilles : assez grandes, ovales, épaisses, légèrement cotonneuses, courtement acuminées, ayant les bords largement dentés ou crénelés. — Pétiole : peu long. Pomme Nicolayer. très -gros, tomen- teux , rarement can- nelé. — Stipules : petites. Fertilité. — Abondante. Culture. Il croît parfaitement sous toutes les for- mes, comme aussi tous les sujets lui conviennent. Description dw îrnit. — Gros- seur : volumineuse. — Forme : conique- arrondie ou globu- leuse assez régu - lière , toujours légè- rement pentagone près du sommet. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, droit ou arqué, bien nourri, surtout à la base, inséré dans un bassin de dimensions très-variables. — OEil : grand, mi- clos ou fermé, à longues sépales et à cavité étroite, gibbeuse, sans grande pro- fondeur. — Peau : épaisse, jaune verdâtre un peu glauque, particulièrement auprès de l'œil, ponctuée de gris-blanc et de roux, puis lavée de rouge -brun clair sur le côté du soleil, où elle est en outre striée et fouettée de carmin. — Chair : blanchâtre, demi -transparente , fine, tendre et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, parfumée, très-délicate. Maturité. — Septembre- Octobre. Qualité. — Première. Ilistorique. — Le pommier Nicolayer m'est venu du Comice horticole d'Angers, en 18S1. On le disait originaire de la Crimée (Russie). Le nom qu'il porte et certains caractères de ses produits justifient, du reste, assez bien cette assertion. S'il en était ainsi, on devrait alors l'appeler Nicolaïef, et non Nico- layer. Il n'est pas encore très-répandu chez nos pépiniéristes. OliservatioEis. — Il existe dans la Sarthe depuis plus d'un siècle, notamment sur le territoire des communes de Sablé, la Flèche, Château-du-Loir, Noyen, Parce, leBailleul, une pomme nommée Nicolayer, comme celle ci-dessus, dont néanmoins elle diffère complètement, surtout par sa maturité très- tardive. Cette homonymie assez singulière m'a paru devoir , être signalée pour prémunir contre toute méprise entre ces deux fruits. La Nicolayer des Sarthois est assez petite, de médiocre qualité, jaune-cire du côté de l'ombre et jaune orangé à l'inso- lation. On l'utilise beaucoup pour la fabrication du cidre. Sa maturité va de NIE— NOB 491 décembre en mars. Il est donc facile de ne pas confondre cette pomme avec la Nieolayer présumée de Russie, qui atteint rarement le mois d'octobre. PomiE NIENBURGER SUSSE HERBSTREINETTE. — Synonyme de Reinette douce de Nienburgh. Voir ce nom. PojiME NIGER. — Synonyme de Calleville blanc d'Hiver. Voir ce nom. 291. Pomme NOBLE ROUGE. Synonyme. — Pomme Edelrother (Edouard Lucas, lUustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p.103, n" 36). Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , éri- gés, longs, des plus gros, bien coudés, peu duve- teux, rouge orangé lavé de carmin très -foncé. — Lenticelles : arrondies ou allongées , très-grandes et très-abondantes.— Coussi- nets : larges et aplatis. — Yeux : gros, ovoïdes, co- tonneux, légèrement écar- tés du bois. — Feuilles : grandes, ovales, courte- ment acuminées et très- profondément dentées. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes , ri- gide, sensiblement cannelé. — Stipules : courtes et assez larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Très -propre pour le plein- vent, en raison de sa remarquable vigueur, on peut sans inconvénient le greffer ras terre, sa tige poussera droite, grosse, et sa tête deviendra de toute beauté. Il faut l'écussonner sur paradis quand on le destine aux formes naines, le doucin ne saurait lui convenir. Ilescriiitioii du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde- arrondie, ayant ordinairement un côté un peu moins gros que l'autre. — Pédoncule : assez fort, de longueur moyenne, arqué, planté dans un bassin large et profond. — Œil : petit ou moyen, mi-clos, à cavité régulière, vaste et unie. — Peau: mince, lisse, jaune brillant, amplement lavée de rouge-brique sur la face exposée au soleil et fortement ponctuée de gris et de brun. — Chair : 492 NOB — NOI jaunâtre, tendre et mi-fine. — Eau : suffisante, très-sucrée, à peu près dépourvue d'acide et délicieusement parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première, surtout pour les amateurs de pommes douces. Historique. — Je dois ce beau fruit à M. le docteur Edouard Lucas , directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg) ; il est dans mes pépinières depuis 1868 et déjà j'ai pu, chez nous, le propager de divers côtés. En Allemagne sa culture commence seulement à se généraliser. M. Lucas le constatait en 1859 : » L'Edelrother ou Noble rouge, disait-il, pomme des plus répandues dans le Tyrol « méridional, s'y trouve presque localisée; d'où suit qu'ailleurs on la connaît « encore fort peu. » [lUustrirtes Uandbuch der Obstkunde, t. I, p. 103, n° 36.) Pomme NOBLESSE. — Synonyme de pomme d'Année. Voir ce nom. 292. Pomme NOIRE. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette noire (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 « 1823 ont forme' sa collection, p. 51, n» 2195). — 2. Reinette d'Autriche (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1851, édition a^nglaise, p. 5, n" 187 ). Description de l'arbre. — Bois: de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux , légèrement étalés , très - longs , grêles , sensiblement coudés , duveteux, d'un rouge -brun clair et lavé de gris. — Lenticelles : brunâtres, arrondies ou allongées, petites, clair- semées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : volumineux, ovoïdes -allongés, très - cotonneux , plaqués sur l'écorce. — Feuilles : assez petites, vert clair, ovales- allongées ou lancéolées, rare- ment acuminées, ayant les bords régu- lièrement dentés. — Pétiole : gros, de longueur moyenne, tomenteux, générale- ment non cannelé. — Stipules : assez grandes. Fertilité. — Très -abondante. Culture. — Son bois et ses rameaux si grêles ne permettent pas, quand on le destine au plein -vent, de le greffer ras terre; il faut le greffer en tête, sous peine de n'obtenir que de très-mauvais résultats. La forme plein -vent est du reste celle qui lui convient le mieux. Comme arbre nain il laisse généralement à désirer. Description du fruit. ~ Grosseur : petite. — Forme : globuleuse, légèrement aplatie à la base et souvent ayant un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : court, gros et charnu, planté dans un bassin assez large mais peu profond. — Œil : petit, fermé, placé presque à fleur de fruit et entouré de faibles gibbosités. — Peau : épaisse, lisse et brillante, d'un noir fortement ardoisé et violacé, ponctuée de brun et portant généralement quelques macules rousses NOI — NON 493 et squammeuses. — Chair : verdâtre, fine, très-ferme et très-croquante. — Eau : insuffisante, à peine sucrée, aigrelette, peu savoureuse. Maturité. — Septembre- Octobre. Qualité. — Troisième. Hiistorique. — Dans le Catalogue de son verger d'Orléans, le procureur du roi le Lectier mentionna en 1628 (p. 23 ) une Pomme Noire parmi les variétés PRÉCOCES. Il est donc assez probable qu'il s'agissait là du fruit ici décrit, et non pas de l'Api noir, qui s'en rapproche pour la forme, la couleur et la dénomination, mais que sa maturité très-tardive ne peut faire confondre avec ce dernier. La pomme Noire n'a qu'un mérite : son singulier coloris, lui permettant de figurer brillamment, quoique sans profit pour les convives, dans les corbeilles de dessert. Duhamel l'a décrite en 1768 (t. I, p. 311); il la déclare « presque insipide, » et je suis de son avis. Seulement je me sépare de lui , quand il dit : « Ce petit fruit se «garde longtemps. » Jamais, au contraire, je n'ai pu le conserver jusqu'en novembre, et l'ai généralement vu mûrir dès le commencement dé septembre. Cet auteur ajoute : « La pomme Noire me paraît être une variété de l'Api noir. » Je le crois aussi, et repousse l'opinion d'Etienne Calvel, qui dans son Traité sur les pépinières (1805, t. III, p. 47) veut qu'elle soit une sous- variété de la Grosse Pomme Noire d'Amérique, connue chez nous depuis une soixantaine d'années environ , et maintenant appelée Belle du Havre. En recourant à mes articles sur l'Api noir (p. 71 ) et la Belle du Havre (p. 120) o\). verra du reste si à cet égard je suis ou non dans le vrai. Observations. — Les Belges- m'ont fourni en 1849, étiqueté Beinette d'Autriche, un arbre de tout point identique, ainsi que ses produits, avec la présente variété, qui parfois aussi, notamment à l'Exposition universelle de Paris en 1867, a reçu le nom Beinette de Chine, appartenant à un fruit de première qualité. Pomme NOIBE (D'HIVEB). — Synonyme de pomme de Bohémien. Voir ce nom. PomiE NOIBE LUISANTE (GBOSSE-). — Voir Grosse-Noire luisante. PojDiE NONESUCH. — Synonyme de pomme Non-Pareille de Langton. Voir ce nom. r- Pomme NON-PABEILLE. — Synonyme de pomme Non -Pareille ancienne. Voir ce nom. 293. Pomme NON-PAREILLE ANCIENNE. Synonymes. — Pommes : 1. Nonpareille (Chaillou, Catalogue ou l'Abrégé des bons fruits de ses pépinières de Vit)'y-sur-Seine,ll^b,p. 11; — et Dubamel, Traité des arbres fruitiers, 1168,1. 1, p. 313). — 2. Reinette Nompareille (Herman Knoop, Pomologie, 1771, pp. 31 et 132). — 3. Reinette Sans Pareille (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801^ t. III, p. 147). — 4, Old Nonpareil (George Liadley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 91, n" 175). — 5. Duc d'Arsel (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 27j n" 476). — 6. English Nonpareil {Id. ibid.). — 7. Hunt's Nonpareil (Id.ibid.). — 8. Loveden's PiPPiN {Id. ibid.). — 9. Nonpareille d'Angleterre {Id. ibid.). — lo. Sans- Pareille (Comice horticole d' Angers, Cahiers de dégustations, année 1844, P^ 26-27 ). — 11. Grune Reinette (G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1836, t. IV, p. 53). — 12. Ori- ginal Nonpareil {Id. ibid). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros, assez longs, légèrement coudés, très-duveteux, d'un fauve olivâtre lavé de NON gris. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : gros, ovoïdes, presque entièrement collés sur le bois et des plus cotonneux. — Feuilles : grandes ou moyennes, ovales -arrondies, courtement acuminées, duveteuses Pomme Non-Pareille ancienne. — Premier Type. sur les deux faces assez profondément dentées sur leurs bords. — Pé- tiole : gros, long, très- tomenteux, légèrement cannelé. — Stipules : des plus développées. Fertilité. — Ordi- naire. Culture. — Il fait de beaux plein-vent, car sa tête n'est jamais trop garnie de petites brin- dilles. Enl'écussonnant sur paradis on pourra lui donner n'importe quelle forme naine. I)esci*i|ition du fruit. — Grosseur : vo- lumineuse ou moyenne. — Forme : arrondie fortement cylindrique , assez aplatie aux pôles et souvent moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, peu nourri, arqué, inséré dans un bassin de dimen- sions moyennes. — OEil: grand, mi-clos ou très-ouvert , à cavité unie, large et profonde. — Peau : tachée de fauve autour du pé- doncule , et ponctuée de gris , elle est d'abord d'un vert bla- fard , mais passe ensuite au jaune clair verdâtre et prend, bien exposée au soleil , une nuance brun-rouge sur laquelle se détachent , généralement , quelques vergetures carminées. — Chair : blanc jaunâtre, tendre, mi-fine. — Eau: abondante, rarement bien sucrée, acidulée, presque dénuée de parfum, ayant parfois un arrière-goùt herbacé. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Avant 1754 le pommier Non -Pareil était multiplié chez nous Deuxième Type. NON 495 aux environs de la Capitale; je le constate dans un opuscule presque introuvable, daté de 1735 et intitulé : « Catalogue ou l'Abrégé des bons fruits, augmenté de «plusieurs expériences sur le fait des Arbres, et de quantité de nouveaux et M excellents Fruits les plus rares et les plus estimés, qui se cultivent dans les « pépinières de Ckaillou, marchand d'Arbres à Vitry-'sur- Seine, près Paris. » Cette variété, qui jusqu'alors n'avait encore été mentionnée par aucun auteur français, se trouvait pourtant, on le verra plus bas, depuis de longues années déjà sur notre soL En 1768 — treize ans après la publication du Catalogue Cbaillou — Duhamel lui consacra un article très-détaillé dans son Traité des arbres fruitiers (t. I, p. 313). Elle fut ensuite assez souvent décrite, notamment par les Chartreux de Paris [Catalogue de 1775), sans que personne se soit toutefois préoccupé chez nous de sa provenance. Le pomologue américain Downing l'a récemment qualifiée «d'ancienne pomme anglaise »> (1869, p. 288), mais il n'appuie sur rien son assertion, erronée du reste, comme les Anglais eux-mêmes vont le démontrer. Ainsi Robert Hogg, en 1859, disait : « Il est généralement reconnu que ce fruit «appartient à la France. » [The Apple ^ p. 134.) Et bien antérieurement — dès l'an 1724 — Stephen Switzer, autre écrivain de la Grande-Bretagne, l'avait établi d'une façon positive : « La pomme ]Son-Pareille — déclarait-il — n'est pas étrangère à l'Angleterre, quoiqu'elle soit, cependant, crue d'origine française. Il existe même aux environs d'Ashtons, dans rOxfordsliire, des drbres de cette variété qui comptent une centaine d'années. Selon la tradition ce sont les premiers que nous en ayons eus; ils furent apportés de France et plantés par un jésuite, sous le règne de Marie Stuart ou sous celui d'Elisabeth; d'où suit que nos jardiniers les possèdent depuis au moins deux siècles. » [The Practical fmit-gardener, édit. de 1724, chap. Pommier.) Il résulte donc de ce texte, qu'en 1724 la Non-Pareille était parfaitement connue des Anglais, qu'ils l'avaient tirée de France sous Elisabeth, reine de 1538 à 1603, et pour lors qu'elle doit prendre rang parmi nos très-anciennes variétés. Observatioiis. — Le sol de l'Angleterre paraît beaucoup plus favorable à la culture de ce fruit, que celui de la France, puisque la Non -Pareille, dans l'Anjou du moins, se montre rarement de première qualité, tandis que les Anglais lui trouvent une chair aromatique et des plus savoureuses. — Il est important de ne pas supposer, avec certains auteurs, que cette pomme soit ordinairement dépourvue de coloris. Dans la Grande-Bretagne, où le soleil fait souvent défaut, il peut en être ainsi; mais chez nous, quoi qu'on en ait dit, l'en trouver dénuée à bonne exposition serait un cas exceptionnel. Et de même chez les Américains, dont le pomologue le plus accrédité, Charles Downing (1869, p. 288), d'accord avec nous, lui reconnaît une peau « yelloivish green » [vert jaunâtre] « and red in the sun » [et rouge à l'insolation J. — Assez fréquemment on a confondu cette variété avec la Reinette verte ^ d'où vient que parfois ce dernier nom lui a été donné pour synonyme, mais bien à tort, ces deux pommes étant très-diflérentes. — Louis Noisette a décrit en 1839 [Jardin fruitier, p. 198) une Non-Pareille mûrissant, dit- il, de septembre en octobre. Ce n'est pas, évidemment, la nôtre, la vraie, qui commence seulement à mûrir en décembre et se conserve jusqu'en mars. Pomme NON-PAREILLE D'ANGLETERRE. — Synonyme de pomme Non-Pareille ancienne. Voir ce nom. 496 NON 294. Pomme NON-PAREILLE ÉCARLATE. Synonymes. — Pommes: 1. Scarlet Nonpareil (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 41, n" 959; — et George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 98, n» 187). — 2. Écablate sans pareille (André Leroyj Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1849, p. 30, n» 41). Premier Type. Desci'iiitioii de l'ai'bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux , étalés , longs , grêles , à peine coudés, très - duveteux , rouge- brun légèrement lavé de gris. — Len- ticelles : petites ou moyennes, allon- gées ou arrondies, blanches et des plus clair-semées. — Coussinets : lar- ges, ressortis et se prolongeant en arête. — - Yeux : moyens ou petits, ovoïdes, aplatis, sensiblement coton- neux et complètement collés sur l'é- corce. — Feuilles: grandes, ovales, asse2 épaisses, d'un beau vert, lon- guement acuminées, planes ou cana- liculées, à bords profondément den- tés. — Pétiole : long, de moyenne force , carminé à la base , à cannelure plus ou moins accusée. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Très- abondante. Culture. — Il doit être, pour plein- vent, greffé à hauteur de tige , sa crois- sance trop lente ne permettant pas de le greffer au ras de terre. La forme naine, soit en cordon, soit en espalier, lui convient parfaitement; quand on l'y destine il faut l'écussonner sur doucin. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne et parfois moins volu- mineuse. — Forme : conique assez allongée ou conique sensiblement rac- courcie. — Pédoncule : de longueur moyenne, grêle, un peu renflé au point d'attache et inséré dans un bassin assez large mais;; rarement bien profond. — Œil: grand, très-ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé dans une cavité large ou très- large et légèrement plissée. — Peau : hsse, à fond jaune-citron, en grande partie lavée, marbrée et striée de rouge-brique, maculée de brun olivâtre dans le bassin pédoDculaire et semée de gros et nombreux points blanchâtres. — Chair : blanche, fine et mi-tendre. — Eau : abondante, sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Première. Deuxième Type. NON 497 Historique. — Ce fruit est dans mes pépinières depuis 1846, date approxima- tive de son importation chez nous. Il appartient aux Anglais , qui en établissent ainsi l'origine : « Le pommier Scarlet Nonpareil — dit Lindley — provient d'un serai* de pépins de l'ancienne pomme Non-Pareille. Il poussa vers 1773 dans le jardin d'une hôtellerie d'Esher, localité du comté de Surrey. M""^ Grimwood fit l'acquisition du pied-type et M. Kirke grefTa de cette nouveauté plusieurs sujets, qui chaque année furent admirés dans ses pépinières [de Brompton , près Londres] , pour leurs beaux fruits , et contribuèrent beaucoup à la grande et prompte propagation de ce gain. » {Guide to the orchard and kitchm garden , 1831, p. 98, n« 187.) 295. Pomme NON-PAREILLE DE HUBBARDSTON. Synonymes. — Pommes : 1. HUBBARDSTON NoNSDCH (A. J. Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 113, n» 107). — 2. AMERICAN NoNPAREiLLE (Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 451). — 3. Monstrueuse d'Amérique {Id. ibid.). — 4. De Hubbardston ( Charles Downing, t/ie Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 224). — 5. John May (Id. ibid). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nom- breux , étalés , gros et longs, très-coudés, lé- gèrement cotonneux, vert brunâtre. — Len- ticelles : abondantes , assez grandes, arron- dies ou allongées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : moyens ou petits, arrondis, des plus duveteux, faible- ment collés sur le bois. — Feuilles : grandes , ovales, acuminées, ca- naliculées et quelque peu contournées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : gros, très-long, flasque, à cannelure des plus accusées, — Stipules : très- développées et faiblement dentées pour la plupart. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Grefle ras terre, pour plein- vent, il pousse parfaitement bien; les formes buisson, cordon, espalier lui conviennent aussi, mais en l'écussonnant sur paradis, sujet sur lequel sa vigueur restera encore assez grande et qui le rendra plus fertile qu'il ne le serait sur doucin. Description eln fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique -arrondie 5 sensiblement comprimée aux pôles et quelque peu pentagone près du sommet. — Pédoncule : court, assez fort, droit ou arqué, inséré dans un bassin étroit et de profondeur moyenne. — Œil : grand , légèrement duveteux , ouvert, à cavité généralement tfès- large, assez profonde et plissée. — Peau : à fond jaune-beurre, presque entièrement lavée et fouettée de rouge plus ou nii. 32 498 NON moins foncé, amplement maculée de fauve autour du pédoncule et ponctuée de brun. — Chair : blanchâtre, fine, ferme et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, vineuse, douceâtre, faiblement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Deuxième. Histoi^iciue. — Les Américains sont les obtenteurs de ce très-beau fruit , qui chez eux, d'après leurs pomologues, est de qualité supérieure, avantage dont il ne jouit pas en France, du moins dans ma contrée. A. J. Downing l'a décrit plusieurs fois, notamment en 1849, et le dit originaire de Hubbardston, ville du Massachusetts [Fruits ofAinerica^ p. 113). Ce fut M. Alfroy, péjpiniériste à Lieu- saint (Seine-et-Marne), qui l'importa d'Amérique en 1830, avec soixante autres espèces de pommiers, et l'offrit vers 1833 à la Société d'Horticulture de Paris. Ce fait m'est attesté par M. Alfroy-Ûuguet, fils et successeur de cet horticulteur bien connu. Observations. — On a dit parfois le Hublardston Pippin, autre variété américaine, identique avec la Non-Pareille Hubbardston. La similitude presque complète de leur nom a sans doute fait naître cette erreur, car c'en est une, ainsi que le démontre Downing dans son édition de 1869, où l'on trouve ces deux fruits décrits sur la même page (225). Pomme NON -PAREILLE DE LACY. — Synonyme de pomme Non- Pareille nouvelle. Voir ce nom. 296. Pomme NON-PAREILLE DE LANGTON. Synonymes. — Pommes: l. Nonesuch (Forsyth, Treatise on the culture and management of fruit trees, 1802, p. 121 ; — et Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 20, u» 32). — 2. Langton's Souder-Gleichen (biel, Kernobstsorten, 1809, t. X, p. 106). — 3. Langton's NONE SuCH {Id. ibid.). — 4. NoNSUcn (Liadley, iliid.). Description de l'ar- Ijpe. — Bois : faible. — Rameaux : assez nom - breux , étalés , de Ion - gueur et grosseur moyen- nes, géniculés, bien coton- neux, roux verdàtre lavé de rouge ardoisé. — Len- ticelles : grandes, de forme variable , clair- semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, très- duveteux, légèrement col- lés contre le bois. — Feuil- les : petites, ovales-arron- dies , vert clair en dessus, longuement acuminées, à bords assez profondément dentés. — Pétiole : court, bien nourri, fiasque, sensi- blement cannelé. — Stipules : larges et de longueur moyenne. Fertilité. — Satisfaisante. NON 499 Culture. — Sa vigueur plus que modérée le rend propre, avant tout, aux formes naines ; on l'écussonne alors sur doucin et non sur paradis. Si toutefois on désirait en avoir des arbres haute-tige il faudrait le greffer uniquement au ras de terre. Description du fruit. — Grosseur : généralement au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse assez régulière, toujours légèrement aplatie à ses extrémi- tés. — Pédoncule : court, gros, arqué, planté dans un bassin rarement bien développé. — Œil : grand, mi-clos, duveteux, à courtes sépales, à cavité large, profonde, unie ou faiblement plissée. — Peau : lisse, mate, à fond jaune blanchâtre, couverte en partie de marbrures et vergetures rouge violacé, puis ponctuée de gris-brun. — Chair : blanche, fme et mi-tendre. — Eau : suffisante ou abondante, sucrée, acidulée et parfumée. Maturité. — Depuis la fm de septembre jusqu'en novembre. Qualité. — Première pour le couteau ainsi que pour les usages culinaires. Ilistoriciue. — L'Angleterre a vu naître ce pommier, qui même y est cultivé depuis longtemps; mais son état civil reste encore à établir, ou peu s'en faut. Lindley (1831, p. 20) et Hogg (1859, p. 145), dans leurs Pomologies, ont dit effectivement, parlant de cette variété : « h'Historia plantarum de Ray, publiée en « 1668, mentionne une pomme Non-Pareille, seulement on ne saurait la présenter « comme identique avec celle-ci, mûrissant de septembre en octobre, puisque Ray « classe la sienne parmi les espèces d'hiver ou de longue garde. » Les Allemands estiment beaucoup la Non-Pareille de Langton; et Diel, qui dès 1809 la décrivit en son Kernobstsorten ^ fait remarquer (p. 106) « que cette vieille variété anglaise « semble presque aussi commune eu Allemagne qu'en sa terre natale. » Pour moi, c'est aux Wurtembergeois que je la dois. M. le docteur Lucas me l'envoya de l'Institut pomologique de Reutlingen, en 1867; elle m'était, avant, complètement inconnue. 297. Pomme NON-PAREILLE NOUVELLE. Synonymes. — Pommes : i. Hick's Fancy (Vau Mons, Cgjtalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 40, n» 948 ; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 27. n" 467). — 2. New Nonpareil (Van Mous, iind., p. 41, n^ 961 ; — et Diel, Kernobstsorten, 1819, t. XXI, p. 115). — 3. Large Nonpareil (Diel, ibid.). — 4. Never Englischer Nonpareil {Id. ibid.). — 5. Early Nonpareil (George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garder^, 1831, p. 88, n» 168). — B.Stagg's Nonpareil {M. ibid.). — .7.Summér Nonpareil (Id. ibid.). — 8. Non-Pareille nouvelle d'Angleterre (Oberdieck, Illustnrtes Handbuch der Obstkunde, 1862, t. IV, p. 136, n" 330). — 9. Non-Pareille de Lacy (Charles Downing, Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 155). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, assez longs, grêles, très-géniculés, cotonneux et d'un brun-rouge nuancé de vert. — Lenticelles : arrondies ou allongées, moyennes ou petites, clair-semées. — Coussi- nets : presque nuls. — Yeux : petits, ovoïdes-arrondis, faiblement appliqués sur le bois. — Feuilles .-petites, ovales-arrondies , longuement acuminées, assez profon- dément dentées. — Pétiole : long, grêle, largement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il est bien chétif pour faire, même greffé ras terre, de passables 500 NON plein-vent. Les formes cordon, gobelet, espalier, pyramide, lui sont beaucoup plus avantageuses, lors surtout qu'on lui donne le doucin pour sujet. Pomme Non-Pareille nouvelle. Descriiition «lu fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse , peu régulière et généralement comprimée aux pôles. — Pédoncule : de longueur et force moyennes, arqué, inséré dans un bassin assez étroit et assez profond. — Œil : grand ou moyen , ouvert ou mi-clos , à cavité unie et de faible dimension. — Peau : légèrement ru- gueuse, jaune blanchâtre nuancé de vert sur le côté de l'ombre , jaune brunâtre marbré , réticulé de fauve et strié de rouge sombre sur l'autre face, puis semée de gros et nombreux points gris, étoiles. — Chair : blan- châtre , fine , compacte , ferme , un peu marcescente. — Eau : suffisante, sucrée, acidulée et faiblement parfumée. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Deuxième. Historiciue. — George Lindley fut le premier descripteur de ce fruit ; il le signala d'abord dans son Plan of an orchard, en 1796, puis en 1831 dans sa Pomoiogie, à laquelle j'emprunte les renseignements suivants : « Le pommier Early ou Stagg's Nonpareil provient d'un semis de pépins de l'ancienne Non-Pareille, fait vers 1780 par un nommé Stagg, arboriculteur à Caister, près Great- Yarmouth, dans le comté de Norfolk. » [Guide to the orchard and Mtchen garden, p. 88, n° 168.) Lindley contribua beaucoup, par ses nombreux rapports avec les amateurs de fruits, à la grande propagation à l'étranger, de cette pomme, très-bonne en Angleterre mais moins méritante chez nous. Les Belges la possédèrent des premiers, on le voit par le Catalogue descriptif du célèbre Van Mous (1798-1823, pp. 40 et 41). Les Allemands aussi la cultivèrent de bonne heure, puisqn'en 1819 Diel la caractérisait avec soin [Kei^nobstsorten , t. XXI, p. 115) et disait l'avoir reçue, sous le nom New -Non pareil, de M. Sennholz, jardinier- paysagiste à Wilhemshôhe (Prusse). Je ne crois pas qu'elle fût encore multipliée par nos pépiniéristes, lorsqu'en 18G7 je la fis venir de Reutliugen (Wurtemberg). Observations. — Les Américains ont gagné dans l'Illinois une pomme Early Nonpareil décrite en 1869 par Downing (p. 155), et qu'il ne faut pas confondre avec celle de Lindley, maintenant généralement appelée Non-Pareille nouvelle. Ces deux fruits sont en effet très-distincts; celui des Américains, surtout, est plus gros et plus précoce que celui des Anglais. Pomme NON-PAREILLE NOUVELLE D'ANGLETERRE. -- Synonyme de pomme Non-Pareille nouvelle. Voir ce nom. NON — NOR 501 Pomme NONSUCIï. — Synonyme de pomme Non-Pareille de Langton. Voir ce nom. PojBiE NORFOLK PIPPIN. — Synonyme de pomme Adams Pearmain. Voir ce nom. Pomme NORMANTON "WONDER. — Synonyme de pomme Wellington. Voir ce nom. Pomme NORTHERN GOLDEN SPY. — Synonyme de pomme Northern Siveet. Voir ce nom. 298. Pomme NORTHERN SPY. Description «le l'arbre. — Bois assez fort. — Rameaux : nombreux et érigés, gros et de longueur moyenne , peu géni- culés, roides, à méri- thalles courts et iné- gaux , très- duveteux et d'un brun clair oli- vâtre nuancé de rouge terne. — Lenticelles : petites , clair - semées, arrondies ou allongées. — Coussinets : aplatis, mais ayant l'arête mé- diane vive et prolon- gée. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes, obtus, cotonneux, plaqués sur l'écorce, aux écailles légère- ment disjointes. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales-arrondies, vert jaunâtre en dessus, gris verdâtre en dessous, épaisses, acuminées, à bords largement dentés ou crénelés. — Pétiole : gros et court, faiblement carminé et cannelé. — Stipules : modérément développées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il doit, pour le plein -vent, être greffé ras terre, autrement on n'en obtient que des arbres d'un vilain aspect. Sa belle ramification permet de lui donner toute espèce de forme naine et sur n'importe quel sujet. Description dn frnit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique assez raccourcie , moins volumineuse d'un côté que de l'autre et légère- ment pentagone auprès du sommet. — Pédoncule : de longueur et grosseur moyennes, droit ou recourbé, très-profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil r petit ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité étroite, plissée et peu profonde. — Peau : mince, lisse et brillante, à fond jaune pâle verdâtre, presque entièrement 502 NOR lavée de rouge carminé, fouettée ou mouchetée de vermillon foncé, parfois tachée de fauve olivâtre dans le bassin pédonculaire , faiblement ponctuée de gris et de jaune obscur, puis recouverte, à l'insolation, d'une fme efflorescence bleuâtre. — Chair : blanchâtre, à grains serrés, tendre et croquante. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, possédant un parfum particulier des plus délicats. Maturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Première. Historique. — Ce très-beau et très-bon fruit me fut envoyé des États-Unis, dont il est originaire, en 1858. Le pomologue Hovey l'a décrit et figuré (1847) dans ses Fruits of America^ ouvrage remarquable par l'abondance des renseigne- ments et le fini des planches coloriées. L'état civil de la Northern Spy s'y trouve établi avec le plus grand soin , et dans les termes ci -après : « Ce pommier fut obtenu vers i79o à East-Bloomûeld, ville de l'État de New-York, de pépins apportés du Connecticut. 11 poussa sur la lisière du verger d'Heman Chapin, et des rameaux en furent pris par Rowell Humpfrey, qui \fi premier vit mûrir cette nouvelle variété , le pied-type étant mort avant d'avoir pu se mettre à fruit. Longtemps la Northern Spy demeura continée dans son lieu natal j mais en 1840, ayant enfin attiré l'attention des cultivateurs, elle vit sa culture se propager au loin. » (Tome P"", p. 19.) 299. Pomme NORTHERN SWEET. Synonymes. — Pommes: 1. Golden Sweet (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 177). — 2. NoRTHERN GOLDEN Svv^EET (\Id. ibid.). Stipules Description de l'ar - bre» — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , étalés, gros, de longueur moyenne, peu coudés et peu duveteux, vert olivâtre nuancé de brun auprès des yeux. — Lenti- celles : petites , allongées et clair-semées. — Coussinets: bien accusés. — Yeux : petits, très-cotonneux, noyés dans l'écorce, aux écailles mal sou- dées. — Feuilles : petites , ovales-arrondies , vert bril- lant en dessus, gris verdâtre en dessous, épaisses, acumi- nées, ayant les bords régu- lièrement crénelés. — Pétiole : long, assez gros, rigide, rou- étroites et courtes. geâtre en dessus et non cannelé. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En le greffant à hauteur de tige il fait de beaux et réguliers plein- NOR 503 vent. Pour buissons, pyramides, cordons, espaliers, on l'écussonne sur doucin, sujet qui îui donnera plus de vigueur que le paradis. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique légèrement allongée, assez régulière, côtelée au sommet.— Pédoncule : àQ force et longueur moyennes, inséré dans un bassin peu prononcé. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité étroite, très-bossuée, assez profonde. — Peau : épaisse, onctueuse, jaune d'or, faiblement lavée de rose tendre à l'insolation, ponctuée de gris et plus ou moins tachée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fme et mi-tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, douce, de saveur agréable. Maturité. — Septembre-Octobre. Qualité. — Deuxième, mais première pour les amateurs de pommes douces. Historique. — La Northern Sweet . ou pomme Douce du. Nord , appartient aux États-Unis. Downing la décrivit en 1863 ( p. i77 ) , sans pouvoir indiquer encore le lieu d'où elle était sortie. Il combla cette lacune dans son édition de 1869, où je lis ceci : « Feu Nathan Lockwood vit naître ce fruit sur sa ferme de Saint- ce George, au comté de Chittenden, État de Yermont » (page 290). Pour moi, je cultive cette variété depuis 1858; elle m'avait été envoyée avec la précédente, la Northern Spy. 300. Pomme NORTON. Synonymes. — Pommes: 1. Watermelon (Elliot, Fruit book, 1854, p. 89). — 2. MeLON DE Norton (Charles DowuLng, the Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 87). Description de l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, longs , assez gros , peu géni- culés, très - duveteux , vert olivâtre foncé. — Lenticelles : grandes , allongées , assez abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens , arrondis, des plus cotonneux, faiblement appliqués contre le bois. — Feuilles : petites , ovales-arrondies, courtement acuminées , très - profondé - ment dentées ou crénelées. — Pétiole : assez long, peu fort, flasque, à large cannelure. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Pour le plein- vent il se greffe à hauteur de tige, et non ras terre, autrement son tronc serait trop faible pour supporter sa tête. Les formes naines lui sont très-profltables sur toute espèce de sujet. 504 NOR— NOT Des^cription tlti fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : sphérique , légèrement aplatie à la base et généralement ayant un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, surtout à son point d'attache, souvent arqué, planté dans un bassin assez vaste. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, à cavité unie, large et profonde. — Peau : mince, lisse, à fond jaunâtre, presque complètement lavée de brun-rouge et fouettée de carmin foncé, tachée de marron autour du pédoncule et semée de gros et nombreux points grisâtres. — Chair : jaunâtre, fine, compacte, assez ferme. — Fau : abondante, faiblement acidulée, très-sucrée, vineuse, bien parfumée, participant de la saveur des cantaloups. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Première. Historique. — Les pomologues américains sont unanimes pour déclarer que ce fruit excellent, et déjà assez ancien, fut gagné dans la ville d'East-Bloomfield , appartenant à l'État de New- York. Elle porte chez moi le nom de son obtenteur, Norton, mais en Amérique elle est communément appelée pomme Melon, ou Norton's Melon , dénomination justifiée par la saveur et la couleur de sa ch-air. J'ai préféré le premier de ces noms, au second, pour éviter dans notre nomenclature toute confusion entre cette variété et la pomme Melon des Allemands , décrite plus haut, page 461. Pomme NORTON'S MELON. — Synonyme de pomme Norton. Voir ce nom. Pomme NORTWICK PIPPIN. — Synonyme de pomme de Blenhsim. Voir ce nom. Pomme de NOTRE-DAME. — Synonyme de Rambour d'Été. Voir ce nom. 0 Pomme OBERLÀNDER HIMBEER. Voir ce nom. ■Synonyme de pomme Framboise d^Oberland. 301. Pomme OCONEE. Synonymie. — Pomme Oconée GREENING (Charles Dowuing, the Fruits and fruit trees of America j 1863, p. 177). Premier Type. Beseription de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Ha- meaux : nom - breux, légère- ment étalés, très- gros, excessive- ment longs, sen- siblement cou- dés , duveteux et d'un brun olivâtre quelque peu lavé de rou- ge ardoisé. — Lent ice lies. -assez grandes, allon- gées, très-abon- dantes. — Cous- sinets : larges et saillants. — Yeux : moyens ou petits, ovoïdes-pointus, cotonneux et noyés dans l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales, vert clair, planes pour la plupart et longuement acuminées, ayant les bords assez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : long, bien nourri, roide, à large cannelure. — Stipules : longues et étroites. Fertilité. — Médiocre. Culture. — De toutes les formes, le plein -vent est celle qui lui convient le mieux; il y fait, en raison de sa remarquable vigueur, des arbres d'une grande 506 OCO — OIG beauté. On peut également l'utiliser, comme basse-tige, pour buissons, espaliers et cordons , mais en le greffant uniquement sur paradis. Desci*iiitioii dii friiU. — Grosseur : volumineuse ou au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse aplatie à la base, ou sphérique fortement ■ ' aux pôles et généralement bossuée ou comprimée Pomme Oconée. — Deuxième Type. côtelée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, peu fort, renflé à son point d'attache , droit ou recourbé, pro- fondément planté dans un vaste bassin qui par- fois, cependant, se res- serre et forme entonnoir. — Œil : grand , bien ouvert, souvent irrégu- lier et contourné , modé- rément enfoncé , habi- tuellement bordé de gib- bosités plus ou moins accusées. — Peau : jaune clair brillant, tachée de roux dans la cavité pé- donculaire , ponctuée de brun et, sur le côté du, [soleil, nuancée d'un beau rose tendre. — Chair : blan- châtre, fine, ferme et croquante. — Eau : très -abondante, sucrée, rafraîchissante, douée d'une saveur parfumée rappelant assez bien celle du Pigeonnet, Maturité. — Décembre- Avril. Qualité. — Première. Historique. — Ce fut dans mon Catalogue de 1868 (p. 49, no 286) que pour la première fois je mis en vente ce pommier, qui cependant figurait dans mon école depuis 1860, date à laquelle on me l'avait envoyé d'Amérique, dont il est originaire. Charles Downing le décrivit en 1863 (p. 177) et le dit provenu des environs d'Athens, sur les bords de la rivière d'Oconée, dans l'État de Georgia. Alors il était encore peu répandu en dehors de sa contrée natale. Pomme OCONÉE GREENING. — Synonyme de pomme Oconée. Voir ce nom. Pomme OHIO NONPAREIL. — Synonyme de pomme de Gravenstein. Voir ce nom. Pomme d'OIGNON. — Synonyme de pomme d'Oignon de Borsdorf. Voir ce nom. OIG 507 302. Pomme OIGNON DE BORSDORF. Synonymes. — Pommes : l. Reinette plate (Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 109 ; — et Manger, Systematische Pomologie, 1780, t. I, p. 16). — 2. Kannetjes (de Lacour, les Agréments de la campagne, traduit du hollaudais, 1752, t. 11, p. 47). — 3. D'Oignon (/rf. ibid.). — 4. Kaasjes (Herman Knoop, Pomologie, 1760, pp. 43 et 131 ). — 5. Kantjes (/c/. ibid.). — 6, Zieppel {Id. ibid.). — 7. Zwiebel (Hirschfeld, Hondbuch der Fruchtbaumzucht, 1778, p. 193, n» 57). — 8, ZwiEBELBORSTORFER (Diel, Kernobstsorten, 1802, t. V, p. 132). — 9. Reinette oignoniforme (Von Fiotow, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 305, n» 137). — 10. Reinette rurale ( Id. ibid. ). Deuxième Type. Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : des plus nombreux, sensiblement étalés, très- gros et très-longs, non géniculés, légèrement cotonneux, brun ardoisé. — Lenticelles : très -abondantes, ar- rondies et assez grandes. — Coussi- nets : bien accusés. — Yeux : très- volumineux , coniques - arrondis , faiblement écartés du bois, aux écailles brunes et duveteuses. — Feuilles: grandes, ovales- arrondies, vert brillant en dessus, gris verdâtre en dessous, courtement acuminées, à bords assez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole: très -long et très-gros , tomenteux et quelque, peu cannelé. — Stipules : des plus déve- loppées. FERTU.1TÉ. — Modérée. Culture. — Grefîe ras terre, pour plein- vent, ce pommier devient d'une remarquable beauté ; on l'écussonne sur paradis quand on veut le des - tiner à la basse-tige. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, très - comprimée aux extrémités , ayant un côté plus développé que l'autre et généralement beaucoup moins large auprès du pédoncule que vers l'œil. — Pédoncule : long , de grosseur variable , recourbé , modérément enfoncé dans un étroit bassin. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, placé à fleur de fruit et entouré de petits plis. — Peau : rugueuse, vert clair du côté de l'ombre, plus ou moins lavée de rouge-brique à l'insolation, amplement maculée de gris noirâtre et squammeux autour du pédoncule et semée de quelques larges points 508 OIG — OLE roux. — Chair : blanche, mais un peu verdâtre auprès des loges, fine, ferme et très -compacte. — Eau : suffisante, sucrée, aigrelette, bien parfumée. Maturité. — Janvier -Avril. Qualité. — Première. Historique. — Ce très-ancien fruit est de forme si singulière, qu'il a presque toujours reçu un nom caractéristique dans les pays où sa culture a pénétré. En France, avant 1653, on l'appelait Reinette plate; les Hollandais le nommèrent (1760) Kaasjes, Pomme Fromage; et les Allemands (1778), Zwiebel, Pomme Oignon, dénomination qui nous semble la mieux appliquée, aussi l'adoptons-nous sans hésiter. Cette variété n'a dû faire qu'apparaître dans nos jardins, vers le milieu du xvii* siècle, car Bonnefond (1653) est le seul auteur qui pour lors l'ait mentionnée, et depuis lui je ne l'ai retrouvée sous aucun de ses différents noms chez nos autres pomologues. Il a fallu le grand concours horticole international de 1867 pour me permettre de l'étudier, puis de la posséder. Le docteur Charles Koch, de Berlin, l'ayant exposée à Paris, m'en offrit d'abord plusieurs fruits et plus tard m'en procura des greffons. Le nom que porte actuellement ce pommier. Oignon de Borsdorf, donne à croire qu'il provient de cette localité, située dans la Saxe, sur la Misnie, et qui déjà, nous l'avons démontré ci-dessus (p. 151), a vu naître la pomme Borsdorfer^ si prisée en Allemagne qu'on l'y a surnommée « l'Orgueil des Germains. » Je ne puis toutefois produire aucun texte formel à l'appui d'une telle croyance; le doute, sur ce point, règne au contraire dans les ouvrages allemands. Le baron de Flotow l'a déclaré comme suit, en 1859 : «L'Oignon de Borsdorf — a-t-il dit — est une pomme d'origine hollandaise ou « germanique , bien connue par toute l'Allemagne , sans néanmoins que sa culture « en grand y règne en quelque contrée. » [lllusirirtes Handbuch der Obstkunde, t. I, p. 305, n° 137.) — .J'ajoute que dans un ouvrage hollandais intitulé les Agi'éments de la campagne, traduit en français en 1752, j'ai trouvé (t. II, p. 47) une description fort exacte de ce fruit. Il y est appelé par l'auteur, Kannetjes- Appel, et pomme d'Oignon par le traducteur. Pomme OIGNONET. — Synonyme de pDmine Poire. Voir ce nom. Pomme OLDAKER'S NEW. — Synonyme de pomme Alfriston. "Voir ce nom. Pomme OLD GOLDEN PIPPIN. — Synonyme de pomme d'Or d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme OLD NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non-Pareille ancienne. Voir ce nom. Pomme OLD PE ARM AIN. — Synonyme de pomme Pearmain d'Hiver Voir ce nom. Pomme OLÉOSE — Synonyme de pomme Belle du Havre. Voir ce nom. OR 509 303. Pomme d'OR D'ALLEMAGNE. Synonymes. — Powzmes : 1. Pepin allemand de Herrenhausen (Diel, Verzeichniss der Qhsisorfen, 1833, t. II, p. 43). — 2. Pepping allemand (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 133, u" 51). — 3. PEPIN d'Or d'Allemagne {Id. ibid.). — 4. Hoyaïscher Gold- PKppiNG {Id. ibid.). — 5. Allemande (Charles DowDing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 74). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, de grosseur et longueur moyennes, bien géniculés, ayant de très-courts mérithalles , légèrement cotonneux et d'un vert herbacé lavé de gris. — . Lenticelles : abondantes, grandes ou moyennes , arrondies ou allongées. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, duveteux, collés en partie sur le bois. — Feuilles : petites, ovales, courtement acuminées, à bords uniformément dentés. — Pé- tiole : gros, assez long, à peine can- nelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Assez grande. Culture. — Pour haute -tige il faut le greffer en tête, afm qu'il soit plus vigoureux; la basse -tige, sur doucin, lui est très -avantageuse comme produc- tion et beauté. A Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse légèrement aplatie aux pôles et souvent fort irrégulière. — Pédoncule : court, assez gros, surtout à son point d'attache, arqué, profondément inséré dans un étroit bassin où parfois le comprime une gibbosité prononcée. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité large, plus ou moins profonde et générale- ment ondulée ou bossuée sur ses bords. — Peau : jaune d'or brillant sur le côté de l'ombre, jaune fortement orangé sur la partie exposée au soleil, tachée de brun clair verdâtre autour du pédoncule, puis abondamment ponctuée de gris- roux. — Chair : jaunâtre, fine, ferme, odorante. — Eau : abondante, bien sucrée, acidulée, possédant une saveur fenouillée des plus délicates. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historiciue. — J'ai rapporté de Berlin, en 1860, ce délicieux fruit que l'on croit, d'après Diel (1833, Verz. der Obstsorten, t. II, p. 43), originaire du Hanovre. Toutefois cette opinion n'est pas généralement admise, comme le passage suivant, emprunté à M. Oberdieck, pomologue hanovrien des plus connus, va l'établir : « Cette pomme exquise et si recliercMe dans le Hanovre — écrivait-il en 18o9 — est très-peu cultivée dans les autres contrées de l'Allemagne. Le docteur Diel l'a propagée sous le nom Eerrenhauser deutscher Pepping; mais néanmoins elle est, depuis longtemps. 5i0 OR répandue et appelée Pepping allemand, en cette même ville d'Herrenhausen (Hanovre). Malgré ce dernier nom il me parait difficile, pourtant , de la regarder comme appartenant à l'Allemagne. Elle est d'autant plus estimable, que son arbre prospère dans tous les terrains. » [Illustrirtes Handbuchder Obstkunde, 1859, t. I, p. 133.) 304. Pomme d'OR D'ANGLETERRE. Synonymes. — Pommes : 1. GuoLDEN Peppius (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 392). — 2. Goule-Pepin (Angran de Rueueuve, Observations sur l'agriculture et le jardinage, 1712, t. I, p. 248). — 3. Pepin d'Or D'ANGLETERRE (Miller, the Gardener's and Botanist's Dictionary, 1724-1785, t. IV, p. 531 ; — et Kuoop, Pomologie, édition française, 1771, p. 54). — 4. Russet golden Pippin (Langley, Pomona, 1729, pi. 78, fig. 5^ ; — et Thompson, Catalogue of fruits cnltivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 17, n° 281). — 5. GouLD-PiPPiN (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1736, Pommiers, u" 10). — 6. Pepin doré d'Angleterre (Nolin etBlavet, Essai sur l'agriculture moderne, 1755, p. 229). — 7. Reinette d'Angleterre (Liger, la'Nouvelle maison rustique, 1755, t. Il, p. 200 ; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 292). — 8. Goud (Knoop, Pomo- logie, édition allemande, 1760, pp. 21 et 60 ). — 9. Petite-Reinette d'Angleterre (Duhamel, ibid. ). — 10. GuLDEN Pepping (Manger, Systematische Pomologie, 1780, p. 18, n" IV). — 11. Little Pepping {îd. ibid.). — 12. Pepin d'Angleterre {M. ibid.). — 13. Peppin Non-Pareil {Id. ibid.). — 14. Gale-Pepin (Caivel, Traité sur les pépitiières, 1805, t. III, p. 36, n" 15). — 15. Golden Pippin (Louis Bosc, Dictionnaire d'agriculture, 1809, t. X, p. 320). — 16. Reinette Pomme d'Or [Id. ibid., p. 323). — 17. AMERICAN Plate (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the hoi'ticultural Society of London, 1842, p. 17, n» 281). — 18. Balgone golden Pippin {Id. ibid.)— 19. Balgone Pippin {Id. ibid). — 20. Bayfordbury Pippin {Id. ibid,). — 21. English golden Pippin (W. ibid.). — 22. Herefordsiiire golden Pippin {Id. ibid.). — 23. Kuning's Pippelin {Id. ibid.). — 24. London golden Pippin {Id. ibid.). — 25. Milton golden Pippin {Id. ibid.). — 26. Old Golden Pippin {Id. ibid.). — 27. Warter's golden Pippin {Id. ibid.). — 28. Gol-Pepin (d'Albrel, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1851, p. 333). — 29. Rei- nette d'Or {Id. ibid.). — 30. Rousse-Jaune TARDIVE (Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 442). — 31. Reinete Pepin doré (Duval, Histoire 4jt pommier et sa culture, 1852, p. 48, n" 10). — 32. Enguscher Goldpepfing (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller hekannten Obstsorten, 1854, 2» partie, p. 105). — 33. Petit-Pepin d'Or (G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère , 1855, t. III, p. 21). — 34. Relnette d'Angleterre ancienne (Société VanMons, Catalogue général de ses pépinières, 1858, t. I, p. 202). — 35. Bayford (Robert Hogg, the Apple and its varieties, 1859, p. 95, n» 148). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, éri- gés, longs, de grosseur moyenne, à peine géniculés, bien cotonneux, brun- rouge légèrement verdâtre. — Lenti- celles : grandes, allongées, clair-semées, très-apparentes. — Coussinets : larges et assez saillants. — Yeux : gros ou moyens , -aplatis , coniques - allongés , partiellement collés sur le bois et fai- blement duveteux. — Feuilles : de gran- deur moyenne, abondantes, ovales - arrondies , courtement acuminées , à bords profondément dentés, — Pétiole : long, gros, carminé à la base et sensiblement cannelé.— Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. OR 511 Culture. — Pour le plein vent il demande la greffe en tète, sa croissance n'étant pas très-active; toutes les formes naines lui sont profitables, surtout quand on l'écussonne sur doucin plutôt que sur paradis, dernier sujet dont il s'accommode peu. Description dw Sriiit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : passant de la sphérique irrégulière à la globuleuse fortement cylindrique. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez mince, souvent arqué, profondément inséré dans un bassin étroit formant entonnoir. — OEil : grand, mi-clos, à cavité unie ou finement plissée, large et rarement profonde. — Peau : rugueuse, jaune grisâtre sur le côté de l'ombre, jaune d'or brunâtre sur l'autre face, rayée et plus ou moins réticulée de roux clair, maculée de fauve autour du pédoncule, ponctuée de marron et de rouge, et parfois, à l'insolation, quelque peu nuancée ou mouchetée de rose pâle. — Chair : blanchâtre ou jaunâtre, très-fine, compacte et mi-tendre. — Eau : abondante, très-sucrée, vineuse, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Mai. Qualité. — Première. Historique. — John Evelyn, botaniste anglais mort en 1706 et connu par plusieurs ouvrages fort estimés, fut en 1672 celui qui le premier parla du Golden Pippin, ou Pomme d'Or. Ses compatriotes Ray (1688), Switzer (1724) et Miller (1768), écrivains également très-versés dans Tarboriculture fruitière, mention- nèrent aussi cette variété ; mais aucun d'eux n'en signala l'origine. De nos jours (1859) le docteur ïïogg, président du Comité pomologique de la Société d'Horti- culture de Londres, a consacré un long article au Golden Pippin, en son livre intitulé the Apple and Us varieties. Je croyais trouver là quelques renseignements positifs sur l'âge et le lieu natal de cette pomme, sans rivale en Angleterre. Je m'étais trompé, M. Hogg n'a pas été plus heureux que ses devanciers; il l'avoue sans hésiter, puis rapporte une supposition émise à cet égard : « Quand et où — dit-il — la Golden Pippin a-t-elle été primitivement découverte?..... Actuellement on l'ignore encore, quoique tous les pomologues s'accordent pour la recon- naître comme un fruit d'origine anglaise. 11 en est même qui supposent qu'elle fut obtenue à Parham-Park, près Arundel, dans le comté de Sus^x. » (Page 96.) Ce texte n'ayant rien de probant, rien d'aftirmatif, laisse en conséquence la question d'origine entièrement indécise. Je le sais; mais lorsqu'un pomologue aussi compétent que le docteur Hogg n'a pu la résoudre, l'essayer de nouveau me parait inutile. Pour compléter autant que possible cet historique, ajoutons cepen- dant que la variété Golden Pippin ne semble pas — sous ce nom du moins ou sous l'un des trente-cinq synonymes dont plus haut j'ai dressé la liste — avoir été cultivée chez nous avant les dernières années de la Quintinye, mort en 1688. Le célèbre créateur du verger de Louis XIV à Versailles fut effectivement, parmi nos anciens arboriculteurs, celui qui la fit connaître au public, et sans nulle recom- mandation, même; d'où j'infère qu'elle était encore une nouveauté pour lui : (c Les Anglais — écrivit-il — font grande estime d'une pomme qu'ils nomment Guolden Peppius, qui a tout-à-iait l'air d'une Pomme de Paradis, ou de quelqu'autre Pomme sauvage; elle est fort jaune et ronde, elle a peu d'eau, qui est assez relevée et sans mauvaise odeur, » {Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, édit. originale, t. I'"', p. 392.) Le fonds marécageux du potager de Versailles convenaitfpeu^à ce pommier, |qui 512 OR veut surtout un sol argilo-calcaire ; la Quintinye fut donc mal placé pour bien apprécier le mérite de cette variété. Aussi le jugement qu'il en avait porté ne tarda pas à être infirmé par Angran de Rueneuve , « conseiller du Roy en l'Élection « d'Orléans. » Passionné pour l'horticulture ce magistrat rétablit ainsi, en 1712, la réputation du fruit méconnu : « La Pomme d'Or — déclara-t-il — nous est venue d'Angleterre ; on l'y appelle Goule- Pepin. J'estime qu'elle doit être la Reyne des Pommes et que la Reynette ne doit marcher qu'après elle, car elle est d'un plus fin relief que toutes les autres Pommes. » [Observations sur l'agriculture et le jardinage, 1712. t. 1", p. 248.) Peut-être existe-t-il ici quelque exagération dans la louange; pour moi, la Reinette franche égale au moins en qualité la Pomme d'Or des Anglais, et de plus la surpasse toujours en grosseur, avantage dont il est bon de tenir compte. Mais, cette réserve faite, je reconnais qu'on ne saurait trop propager en France ce fruit exquis, précieux également pour la fabrication du cidre, auquel il donne une extrême délicatesse. Sous ce rapport on en tire depuis longtemps, en Angleterre, un très-grand parti, puisque John Évelyn, le botaniste du xvu^ siècle dont nous pariions au début , a constaté que lord Clarendon , dans son domaine de Swallowfield (comté de Berks), cultivait déjà à cette époque, uniquement pour le pressoir, mille pommiers de Golden Pippin. Et ce fait m'amène à rappeler, en terminant, que dès 1360 les Rouennais possédaient une pomme Pépin ou Franc- Pepin tellement renommée, qu'elle se vendait fort cher, même pour les monastères; aussi un hôtelier de la rue Saint-Jean de Rouen, afin sans doute d'allécher les buveurs, l'avait-il en 1500 représentée sur son enseigne, avec ces mots : A la Pomme de Pépin. — Si quelque description de ce Pépin était parvenue jusqu'à nous, qui peut assurer qu'on ne reconnaîtrait pas en lui le Pépin doré supposé d'origine anglaise? Les deux noms, en tout cas, sont parfaitement semblables. Mais l'archiviste de la Seine-Inférieure auquel nous empruntons ces détails, M. Robillard de Beaurepaire, n'a rencontré aucun document qui permette un tel examen. (Voir, de cet archiviste, VÉfal des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, 1865, aux pp. 47-58 et 381.) OSïservations. — Les Belges, en 1855, ont dit dans leurs Annales de pomologie [L III, p. 22) qu'il existait un Gros-Pepin d'Or, moins bon, paraît-il, que le Petit. Les Allemands, Sickler entre autres [Teutscher Obstgartner, t. III, YI et XI V)^ le décrivirent même dès 1795, mais je n'ai pu me le procurer. Je le signale, cependant, afin que celte Grosse-Pomme d'Or ne puisse être, chez nous, regardée comme identique avec la variété ici caractérisée. — Les Anglais ayant donné pour nom générique, aux Reinettes, le terme Pippin, il en est découlé partout de nombreuses méprises. Ainsi, par exemple, notre antique Reinette dorée ou Reinette jaune tardive, a longtemps été vendue dans mes pépinières, vu son homonymie avec le Golden Pippin ou Pépin doré, au lieu et place de ce dernier fruit. C'est pourquoi le nom Pomme d'Or d'Angleterre remplace depuis 1868, dans mon Catalogue, le nom Golden Pippin, qu'également, dans ce Dictionnaire, j'ai fait passer du rang des variétés au rang des synonymes, pour qu'il n'occasionnât plus de semblables erreurs. — On cultive en Belgique, province du Hainaut, une pomme appelée Pépin d'Or de Pâture, dont M. Edouard Morren a publié cette description : « Grosfruit, forme ovoïde; jaune coloré de rouge. Chair fine, sucrée, acidulée. Très-bon pour la table et déclaré très-fertile. Dégusté en février. » [Belgique horticole, 1858, t. VIII, p. 220.) Je crois ce nouveau Pépin d'Or inconnu en France, mais il ne doit pas moins OR 513 «ître signalé, son nom pouvant aisément, un jour ou l'autre, causer à nos jardiniers quelque embarras, quelque indécision. — Les Hollandais, avant 1730, possédaient, eux aussi, leur Golden Pippin ; voici, d'après un écrivain horticole de leur nation , quel était ce fruit : « Les Pommes d'Or simjyle d'Hiver, dont les meilleures sont d'un jaune fopcé et tacheté de gris, peuvent à peine être admises au nombre des pommes de table, quoique, quand on les fait étuver et qu'on les met en compote et en pâte , elles aient un goût fort agréable. Leurs arbres produisent beaucoup, ce qui les empêche de devenir très-grands. Elles sont connues depuis les temps les plus reculés. » (De Lacour, les Agréments de la campagne, 1732, t. II, pp. 4S-46.) S'il me paraît impossible de reconnaître la variété caractérisée dans ce passage , du moins puis-je assurer — et voilà l'essentiel — qu'elle n'est pas la pomme d'Or d'Angleterre, puisque, de l'aveu même de son descripteur, on l'utilise presque uniquement pour les usages culinaires , faute de pouvoir la manger crue. Pomme d'OR [de France]. — Synonyme de pomme Drap d'Or. Voir ce nom. 305. PoÉME d'OR DE LANGE. Synonyme. — Pomme Pépin d'Or de Langé (Société Van Mons, Catalogue général de ses pépinières, 1858, t. I, p. 215). Description de l'arlire. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés, très -gros, peu longs, bien coudés, sensiblement duveteux et d'un brun olivâtre amplement lavé de rouge terne. — Lentkelles : grandes, plus- ou moins arrondies, très-abondantes. — Coussinets : assez saillants. — Yettœ: volumineux, ovoïdes-arrondis, très-cotonneux, collés sur le bois. — Feuilles : grandes ou moyennes, ovales-arrondies ou cordiformes, vert clair en dessus, gris verdâtre en des- sous, non acuminées pour la plupart et profondément dentées sur leurs bords. — Pétiole : très-gros, très-court et presque sans cannelure. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Greffé ras terre, pour plein-vent, ce pommier devient fort et régulier. La basse-tige, néanmoins, lui convient beaucoup, particulièrement quand on l'écussonne sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : ovoïde ou conique-allongée, assez ventrue à la base et généralement, au sommet, !m. 33 514 OR déprimée d'un côté. — Pédoncule : court, peu fort, arqué, obliquement inséré au fond d'une étroite cavité triangulaire dans laquelle le comprime souvent une gibbosité prononcée. — Œil: petit ou moyen, mi-clos, placé presque à fleur de fruit. — Peau : jaune d'or, ponctuée de gris et de fauve, très -légèrement lavée, à l'insolation, de rouge-brun clair, et maculée de roux olivâtre auprès du pédoncule. — Chair : blancbàtre, fine, mi- tendre et croquante. — Eau: abondante, sucrée, acidulée, assez savoureuse, quoique habituellement entachée d'un arrière-goût plus ou moins herbacé. Maturité. — Février-Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — J'ai rapporté de Berlin , en 1860, cette jolie pomme, délicieuse dans son terrain natal, mais un peu moins bonne chez moi. Les Belges la cultivaient déjà en 1858, à Geest-Saint-Remy-lez-Jodoigne, siège des pépinières de la Société Yan Mons, dissoute en 1870. M. le superintendant Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre), parrain et propagateur de ce -fruit, l'ayant décrit en 1869, en établit ainsi l'origine : « Cette excellente variété — dit-il — fut obtenue d'un semis du Pépin d'Or d'Angleterre, il y a quelques années, par M. Langé, professeur puis conseiller d'instruction publique à Altenbourg (duché de Saxe-Gotha). C'est de ce personnage qu'en 18oo j'ai reçu des greffes dudit pommier, alors innommé, et je le lui ai dédié, pÉr reconnaissance des services qu'il a rendus à la pomologie. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. VIII, p. 83, n" 584.) 306. Pomme d'OR MACULEE. S^onyunc. — Pomme Gefleckter GoLD (Diel, Vorz. Kernobstsorten, 1821, t. I, p. 87). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés , gros , assez longs, bien génicu- lés , un peu coton - neux et d'un brun olivâtre faiblement nuaucé de carmin , surtout auprès des yeux. — Lenticelles : arrondies ou allon- gées , grandes et rap- prochées. — Coussi- nets : modérément ressortis. — Yeux : petits, arrondis, très-aplatis, duveteux, noyés dans l'écorce. — FeMï7/es : moyennes, ovales régulières ou ovales-allongées, rarement acuminées. OR — ORA . 515 planes pour la plupart et profondément dentées. — Pétiole : de moyenne longueur, très-gros, peu cannelé. — Stipules : petites. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur très-modérée le rend beaucoup plus proprç à la basse- tige, sur paradis ou doucin, qu'au plein-vent; si cependant on désirait lui donner cette dernière forme , il faudrait le greffer en tête. Description dîi fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : sphérique, fortement aplatie aux pôles et toujours un peu moins développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : très-court, bien nourri, très-profondément inséré dans un bassin vaste et régulier. — OEil : grand, mi-clos ou fermé, à courtes sépales, à cavité unie, large et peu profonde. — Peau : mate, unicolore, jaune d'or, très- amplement maculée de brun squammeux auprès et autour du pédoncule, plus ou moins rougeâtre à l'insolation, puis semée de larges et nombreux points roux, qui souvent sont étoiles. — Chair : blanche, fine, mi -tendre. — Eau .-suffisante, délicieusement aromatisée et sucrée, mais complètement dépourvue d'acidité. Maturité. — Octobre-Janvier. Qualité. — Première, pour les amateurs de pommes douces. Historique. — M. le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), m'envoya eu 1868 cette variété, que l'année précédente j'avais vue exposée au grand concours international de Paris. Elle est assez ancienne déjà, et provient, du moins on le suppose, de la Hollande, ainsi que l'écrivait en 1821 le pomologue allemand Diel : « Je dois — disait-il alors — cette espèce à mes honorables amis M. de Lindern et M. le docteur Jùrgens, de Jevern (duché d'Oldenbourg). Ils me l'envoyèrent étiquetée Double Brap d'Or. Je n'ai trouvé ce beau fruit cité par aucun pomologue. Il est probablement d'origine hollandaise, vu son qualificatif Bubbelde [Double], si commun en Hollande dans la nomenclature des variétés du pommier. Toutefois, comme ce Double Drap d'Or ne se rapprochait nullement de la pomme française appelée Drap d'Or, je l'ai nommée Gefleckter Goldapfel [Pomme d'Or maculée], en raison de sa jolie couleur dorée et des taches rouges dont il est marqué à l'insolation. » {Vorz. Kernobstsorten , t. I, p. 87.) PomiE d'OR simple D'HIYER. — Voir pomme d'Or d'Angleterre, au paragraphe Observations. ♦ 307. Pomme ORANGE D'ALLEMAGNE. ISynonyme. — Pomme PoMARANZEN (Diel, Kernobstsorten , 1799, t. 1, p. 239). nescri|»tion de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : très-nombreux, érigés, de grosseur et longueur moyennes, coudés, duveteux, à longs mérithalles et d'un brun-gris nuancé de rouge. — Lenticelles : petites, arrondies, clair-semées. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : très-petits, ovoïdes, cotonneux, collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales, vert brillant en dessus, blancbâtres et légère- ment duveteuses en dessous, ayant les bords profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : assez long, grêle et cannelé. — Stipules : étroites et courtes. Fertilité. — Satisfaisante. 316 ORA Culture. — Sa croissance assez prompte le rend propre à toutes les formes et permet également de le greffer sur toute espèce de sujet. Descriiition ffiii fruit. — Grosseur . Pomme Orange d'Allemagne. moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : globuleuse, sensiblement aplatie aux extrémités, pentagone au sommet et généralement ayant un côté beaucoup plus gros que l'autre. — Pédoncule : court ou très- court, bien nourri, inséré dans un bassin étroit et assez profond. — OEil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé , bien enfoncé dans une cavité très-irré- gulière. — Peau : légère- ment rugueuse , jaune clair sur le côté de l'ombre, jaune brunâtre sur l'autre . face , où elle est en outre faiblement striée de rouge orangé, maculée de brun squammeux près de l'œil et du pédoncule, puis abondamment ponctuée de gris. — Chair : blanchâtre, fine, assez ferme. — Fan: abondante, acidulé, savoureusement sucrée et parfumée, rappelant le goût des meilleures Reinettes. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Très-répandue en Hollande et en Allemagne, cette pomme exquise appartient à ce dernier pays, où elle est connue depuis un temps immémorial, ainsi que l'affirmait en 1799 le pomologue Diel : « La Pomâranzen « Apfel, ou Pomme Orange — disait-il — est positivement native d'Allemagne , « et voilà de nombreux siècles que nos ancêtres l'y savourent. » [Kernobstsorten , t. I, p. 239.) Elle fut exposée au concours international de Paris, en 1867, par le professeur Koch, de Berlin; et l'année suivante, en ayant apprécié le mérite, je me la procurai à l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), grâce à l'obligeance du directeur de cet établissement, M. le docteur Lucas, qui le 8 mai 1872 m'écrivait, parlant de ce fruit: «On le cultive en Suisse, surtout aux environs « de Zurich, sous le nom de Breitaar; dans le Thurgau, sous celui de Breiiacher; « enfin les Wurtembergois l'ont aussi surnommé Sternborsdorfer. » 308. Pomme ORANGE D'ANJOU. Description «le l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, érigés, gros, assez longs, à peine géniculés, d'un beau jaune-orange. — Lenticelles : clair-semées, petites et très -allongées. — Coussinets : des plus saillants. — Yeux : très-gros, coniques-pointus, légèrement duveteux, écartés du bois. — Feuilles . petites, ovales pour la plupart, courtement acuminées, coriaces, ORA 517 finement dentées. — Pétiole : court, grêle, à cannelure profonde. — Stipules : très-petites. Fertilité. — Assez abondante. Culture. — Pour le destiner au plein-vent on devra, vu sa croissance un peu trop lente, le greffer à hauteur de tige afin qu'il ait une jolie tête. Écussonné sur doucin ou paradis , pour formes naines , il fait des arbres de toute beauté , surtout comme cordon. Description dit fruit. — Grosseur : arrondie, mais parfois, cependant, plus Pomme Orange d'Anjou. moyenne. — Forme : régulièrement ou moins comprimée aux pôles. — Pédoncule : long , peu fort , re- - courbé , profondément implanté dans un vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, très-ouvert, à cavité unie et rarement bien développée. — Peau : légère- ment rugueuse , jaune verdâtre sur le côté de l'ombre, jaune- orange à l'insolation, réticulée, veinée ou tachetée de brun, sur- tout auprès et autour de l'œil , puis çà et là ponctuée de gris- blanc. — Chair : quelque peu jaunâtre, fine, mi -tendre. — Eau ; suffisante ou abondante, sucrée, acidulé, de saveur assez agréable. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Son nom indique qu'elle appartient à la pomone angevine. M. Millet, en sa Description des fleurs et des fruits nés dans le département de Maine- et-Loire, publiée au cours de 1835, en a été le premier descripteur (p. 117). Il la dit — assertion exacte — très-commune dans- les environs d'Angers. Elle est connue depuis longtemps déjà et paraît fréquemment sur les marchés de notre contrée. 309. Pomme ORANGE DE COX. Sjnonymcs. — Pommes : 1. Gos Orange (Société Van Mons, Catalogue général de ses pépinières , 1858, t. I. p. 244). — 2. Gox's ORANGE PiPPiN (Alexandre 'Qviovi, Annales de potnologie belge et étrangère, 1839, t. VII, p. 11). — 3. Reinette Orange de Gox {Id. ibid.). — 4. Gox's Orange (Oberdieck, Itlustrirtes Handbuch der Obtskunde, 1869, t. VIII, p. 165, n» 624). Description de l'arbre.' — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux , étalés, grêles, peu longs, très-géniculés et très cotonneux, brun olivâtre fortement lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : abondantes, petites ou moyennes, arrondies ou allongées. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, bien duveteux, légèrement écartés du bois. — Feuilles : petites, ovales -allongées, rarement 518 ORA acuminées, planes, à bords faiblement dentés ou crénelés. — Pétiole : grêle, très- long, tomenteux, largement cannelé. — Stipules : assez longues mais étroites. Fertilité. — Grande. Culture. — On ne saurait , en raison de sa végétation si chétive , l'utiliser pour le plein- vent sans être assuré de n'en obtenir que de mauvais arbres ; il faut donc le destiner aux formes buisson, cordon, espalier, en le greffant sur doucin ou paradis. Des^cription dii fruit. — Grosseur: : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie , ayant presque toujours un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : assez long Pomme Orange de Cox. OU un peu court, mince, flexible, planté dans un bassin de dimen- sions très - variables. — Œil : moyen , ouvert ou mi-clos , placé généralement presque à fleur de fruit. — Peau : assez fine, lisse, d'un beau jaune brillant, ample- ment lavée et faiblement fouettée, à l'insolation, de carmin foncé, tachée de fauve autour du pédon- cule et ponctuée de brun et de blanc grisâtre. — Chair : blanche, tendre, fine ou mi-fine. — Eau : abondante ou suffisante , bien sucrée , légèrement acidulée, pos- sédant un arôme des plus savou- reux. Maturité . — Novembre-Février . Qualité. — Première. Historicfue. — Les Anglais sont les obtenteurs de ce fruit aussi beau que bon. Quoiqu'il compte déjà près d'un demi-siècle, il n'est cependant pas encore bien répandu , même en Angleterre. Il fut , en 1830 , gagné de semis par M. H. Cox , dont il porte le nom, à Colnbrook-Lawn , près Colnbrook, localité située sur la route de Londres à Windsor. Le semis fait se composait de graines du Ribston Pippin, et par un heureux hasard deux variétés de premier mérite en sortirent : celle-ci puis la Cox's Pomona, décrite plus haut (p. 248). Pendant de longues années l'Orange de Cox resta confinée dans la région où elle avait pris naissance; il fallut, pour l'en tirer, l'éclat et la pubhcité des expositions, concours où chacun peut constamment appeler sur les produits de son industrie, le jugement d'hommes spéciaux. Plusieurs fois exposée à Londres, elle y reçut de la Société d'Horticulture plusieurs médailles, notamment en 1854 et 1858; et ce fut à partir de ces dates que sa véritable propagation commença. Les pépiniéristes français la multiplient depuis 1860 environ. (Voir sur ce fruit, outre les ouvrages signalés dans notre sommaire synonymique, le recueil anglais intitulé tke Florist fruitist and garden miscellany, année 1858; la Belgique horticole de M. Edouard Morren, t. IX, puis le Niederlandischer Obstgarten, liv. XVUl, n° 04.) ORA 519 310. Pomme ORANGE DE PÉRIGORD. UeMcripUoii «le l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, courts et de grosseur moyenne, géniculés, cotonneux, gris verdâtre, à courts mérithalles. — Lenticelles : arrondies ou allongées, très-petites et abondantes. — Coussinets : faiblement ressortis mais se prolongeant souvent en arête. — Yeux : petits, coniques -pointus, noirâtres près du sommet, complète- ment plaqués sur le bois. — Feuilles : petites ou très-petites, ovales ou ovales- allongées , coriaces , épaisses , Pomme Orange de Périgord. courtement acuminées, planes ou ondulées, à bords peu profondé- ment crénelés. — Pétiole : court et bien nourri , rougeâtre en des- sous et largement cannelé. — Stipules : des plus petites. Fertilité. — Très - grande , mais seulement quand l'arbre est déjà un peu fort. Culture. — Ce pommier, pour plein- vent, doit être greffé en tête. La basse-tige lui est très -avanta- geuse, surtout quand on l'a écus- sonné sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : cylindrique-arrondie, pentagone, aplatie aux extrémités, bossuée et généralement moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, assez fort, arqué, profondément inséré dans un vaste bassin dont la forme.est très-irrégulière. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, faiblement enfoncé , à larges sépales, entouré de plis bien accusés. — Peau : rugueuse, très- mince, unicolore, roux clair passant au roux plus foucé à l'inso- lation, finement ponctuée de gris jaunâtre et habituellement un peu squammeuse dans la cavité ombilicale. — Chair : blanchâtre, fine, ferme et croquante. — Fau: abondante, sucrée, ayant une délicieuse saveur acidulée et parfumée qui tient un peu du goût de l'Orange. Maturité. — Janvier-Avril. Qualité. — Première. Historique. — Très-commun et très -anciennement cultivé dans les environs de Périgueux (Dordogne), ce pommier, par le nom qu'il a reçu, paraît originaire du Périgord. Toujours est-il qu'en dehors de cette région on le rencontre bien rarement. J'en dois la connaissance et la possession à mon obligeant confrère M. L. Richard, de Périgueux, qui m'en olîrit des greffes et des fruits au mois de mars 1869. Pomme ORANGE PIPPIN. — Voir pomme Marigold, au paragraphe Observations. 520 ORB— ORN Pomme ORBICULAIRE. — Synonyme de pomme Rosat blanc. Voir ce nom. Pomme ORGUEIL DES GERMAINS. — Synonyme de pomme de Borsdorf. Voir ce nom. * Pomme ORIGINAL NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non- Pareille ancienne. Voir ce nom. 311. Pomme ORNEMENT DE TABLE. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, courts, "de grosseur moyenne , bien coudés , légèrement duveteux , brun olivâtre nuancé de rouge. — Leniicelles : arrondies ou al- longées, petites, abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, coniques, faible- ment cotonneux , en partie collés sur le bois. — feuilles : moyennes, ovales, vert clair en dessus, gris verdâtre en des- sous, acuminées, ayant les bords finement et régulièrement dentés. — Pétiole : long, gros, rosé à la base et géné- ralement peu cannelé. — Stipules : petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — La faiblesse de sa végétation n'engage pas beaucoup à le destiner au plein- vent ; il est préférable de le consacrer aux formes naines, en lui donnant le doucin ou le paradis pour sujet. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondi e , aplatie aux pôles mais assez régulière. — Pédoncule : de longueur moyenne , peu fort, inséré dans un large et profond bassin formant entonnoir. — Œil : grand, mi-clos, modérément enfoncé, bordé d'assez fortes élévations. — Peau : jaune clair, ponctuée de gris blanc, amplement lavée de rose vif sur le côté frappé par le soleil et toute maculée de fauve auprès et autour du pédoncule. — Chair : blancbe, fine, ferme, croquante et légèrement marcescente. — Eau : peu abondante, acidulé, sucrée, sans parfum, et cependant assez agréable. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — La pomme Ornement de Table a pour principal mérite sa jolie peau bicolore jaune et rose, qui probablement lui valut le nom prétentieux sous lequel elle est uniquement cultivée. Je l'ai tirée d'Angleterre en 1846 et publiée pour la première fois en 1849, comme variété nouvelle, dans mon Catalogue (p. 32, OSN — OXF 521 n° 144). Aucune des nombreuses Pomologies que je possède n'en contient la des- cription. Le seul renseignement qui m'apparait sur elle, relativement à son origine, est la mention qu'en fit Thompson, en 1842, dans le Catalogue descriptif àea arbres fruitiers du Jardin de la Société d'Horticulture de Londres. Elle s'y trouve classée sous le n" 509 (p. 29) , mais sans note de dégustation, ce qui prouve qu'elle était alors d'obtention ou d'importation récente chez les Anglais. Les Belges, qui l'ont également propagée, ont commencé à la multiplier en 1834 , ainsi qu'il appert du Catalogue général des pépinières de la Société Van Mons (t. I, p. 57). Pomme OSNABRUCKER REïNETTE. — Synonyme de Reinette d'Osnabrûck. Voir ce nom. Pomme OSTOGATE. — Synonyme de pomme Doux d'Argent. Voir ce nom. Pomme d'OUTRE-PASSE. — Synonyme de Calleville rouge d'Hiver. Voir ce nom. Pomme OXFORD PEACH. — Synonyme de pomme Écarlate d'Été. Voir ce nom. p PoMJiE PANACHÉE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pomme PANTHER. — Synonyme de pomme Santouchée. Voir ce nom. Pommes : PAPA, - PAPA (GROS-), ( Synonymes de pomme Gros- { Papa. Voir ce nom. Pomme PAPA D'HIVER (GROS-). — Synonyme de pomme Montalivet. Voir ce nom. Pomme PAPER. — Synonyme de pomme Summer Pippin. Voir ce nom. 312. Pomme de PARADIS. Synonymes. — Pommes :]. D'Arbre nain (Johu Gérard, the Herbal, or gênerai History of plants, 1597, Apples, ii» 7 ). — 2. Apiole (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 23 ; — et Ualéchamp, Histoire générale des plantes, 1653, t. I, p. 242). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, g-rêles, de longueur moyenne, légèrement coudés, à courts mérithalles et d'un rouge ardoisé lavé de gris. — Lenticelles : arrondies, petites, abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes-allongés, faiblement appliqués sur l'écorce , ayant les écailles rou- geâtres, cotonneuses et disjointes. — Feuilles . petites, nombreuses, vert jaunâtre en-dessus, vert grisâtre en - dessous , ovales - allongées ou elliptiques, à peine acuminées et réguliè- rement crénelées. — Pétiole : gros , court , sensiblement carminé, à cannelure très-pro- fonde. — Stipules : petites et souvent faisant défaut. — Abondante. — Ce pommier est surtout utilisé comme sujet pour la greffe des Fertiuté Culture. PAR 523 Pomme de Paradis. — Deuxième Type. autres variétés qu'on désire posséder en arbre nain, sous formes buisson, espalier, gobelet, pyramide et cordon. Desci'iiition «lu fi*itit. — Grosseur : petite. — Forme: arrondie, un peu comprimée aux pôles et plus ou moins plissée autour de l'œil. — Pédoncule : long, assez grêle, inséré dans un bassin de dimensions variables. — Œil : grand ou moyen , ouvert ou mi-clos, à cavité large, peu pro- fonde, unie ou plissée sur les bords. — Peau : mince, jaune clair, ponc- tuée de roux à l'insolation , où sou- vent aussi elle est finement nuancée de rose. — Chair : blanchâtre , ten- dre, à grain serré. — Eau : suffi- sante , douce , sucrée , de saveur mielleuse. Maturité. — Fin juillet et com- mencement d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — Au premier siècle de notre ère Pline mentionna dans son Historia naturalis (livre XV) certaine pomme Petisienne « récemment introduite « à Rome , disait-il , petite , mais de saveur très-agréable. » Charles Estienne , d'après ce seul passage, crut en 1540 [Seminarium , p. 53) que la variété chez nous appelée de Paradis devait être identique , ou presque identique, avec cette Petisienne. Quelques années auparavant (1536) Ruel, publiant le de Natura stirpium, avait manifesté une opinion différente sur ce même fruit, dans lequel il crut retrouva, ou les Mélimelles ou les Mustées, également citées par Pline, qui se borna , pour les premières , à constater que leur chair « possédait un goût de « miel , » et pour les autres , « qu'elles mûrissaient de bonne heure. » S'il me fallait prononcer entre ces deux opinions, j'accepterais celle de Ruel en ce qui touche les Mélimelles, car réellement nos*'pommes de Paradis ont une saveur mielleuse. Mais, sans étudier plus longtemps un point impossible à résoudre, je passe à des allégations moins problématiques. L'archiviste actuel de la Seine- Inférieure, M. Robillard de Reaurepaire, dont l'ouvrage intitulé État des campagnes de la Haute Normandie au moyen âge, renferme de précieux renseignements sur nos anciens fruits, nous dit (p. 51) « qu'en cette contrée, au temps de Champier « (1472), la pomme de Paradis était, avec le Rlanc-Dureau et le Capendu [ou « Court-Pendu gris], la pomme la plus recherchée. » Elle se trouvait du reste, à ces époques reculées , également dans le Midi de la France , puisque Jean Rauhin , qui écrivit avant 1613, affirme en avoir reçu de Lyon et de Montpellier. Comme il constate aussi qu'en Suisse on la cultivait à Râle et à Genève {Hist. natur. plantar., t. I, pp. 18-19). — Ce fut, croyons-nous, vers la moitié du xvii^ siècle que commença l'usage de greffer^, pour espèces naines, d'autres pommiers sur le Paradis. En 1688 déjà la Quintinye (t. I, p. 389) faisait ressortir a la commodité « d'avoir, sur cette variété, de petits buissons. » Mayer, en 1776, paraît confirmer notre croyance, lorsqu'il dit, d'après le professeur Gléditsch : « Depuis plus d'un siècle qu'on observe soigneusement le Pommier de Paradis, il ne s'en 524 PAR est pas encore trouvé de converti en grand pommier Il conserve inaltérablement son caractère d'arbuste. De quelque manière qu'on le propage, et quelque soin qu'on se donne pour l'en faire changer, jamais peut-être il n'atteindra une certaine hauteur; ses branches seront toujours faibles, fluettes, se soutenant à peine. » {Pomona franconica, t. III, p. 57.) Le passage suivant de Miller, botaniste anglais fort estimé, me semble également corroborer mon opinion : « Le Pommier de Paradis — écrivait-il en i 7%k — était il y a quelques années fort recher- ché comme sujet propre à greffer d'autres espèces mais ces sortes de greffes ne sont plus aujourd'hui qu'un objet de curiosité En France on estimait beaucoup ces arbres; sou- vent on les y mettait en pot afin de pouvoir, chargés de fruits, les servir ainsi sur les tables. » {The Gardener's and Botanist's Dictionary.) Dans notre pays, à ces mêmes époques, cette variété contribua fréquemment aussi à l'ornementation des grands jardins : « On en faisait — rapportait l'abbé Nolin en 1735 — des palissades de deux à trois pieds de haut, singulières par la quantité de leurs petits fruits, qui -prennent de la couleur quand ils sont placés au midi. » {Essai sicr l'agriculture, p. 233.) Si maintenant on me demandait pourquoi les fruits de ce prototype des pommiers nains furent appelés pommes de Paradis , je citerais , mais sous toutes réserves, bien entendu, l'assertion émise en 1552 par le naturaliste Tragus, de Strasbourg : « Les poètes latins — disait-il en son Historia stirpium — nous apprennent que la pomme dans laquelle Eve et Adam mordirent avec tant de convoitise, appartenait précisément à cette variété , d'où vient qu'ensuite on lui donna le nom du lieu alors habité par eux, le Paradis terrestre. » Observations. — Les Hollandais cultivent deux pommes de Paradis rouge, la Double et la Simple ; elles n'ont aucun rapport avec celle ici caractérisée , leur maturité s'accom plissant en février. L'Anjou possède aussi la sienne, provenue des environs de Cholet. Ne l'ayant pas décrite, je la signale, crainte quîelle ne donne lieu à quelque méprise. C'est un fruit très-tardif; on le conserve aisément jusqu'au mois d'avril. Pomme de PARADIS D'HIVER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pommes de PARADIS ROUGE. — Synonymes de pommes Cœur de Bœuf et Roi Très-Noble. Voir ces noms. Pomme PAREMENS. — Synonyme de Pearmain d'Hiver. Voir ce nom. Pomme PARFUM CALVILLE. — Synonyme de pomme Parfumée. Voir ce nom. 313. Pomme PARFUMEE. Synonymes. — Pommes: 1. Parfum Calville (Diel, Vorz. Kemobstsorten, 1832, t. VI, p. CO). — 2. Parfumirte Reinette {Id. ibid.). Descriittioii «le l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux et étalés, gros, de longueur moyenne, à peine géniculés, légèrement cotonneux. PAR 525 rouge-grenat très-foncé et quelque peu lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, très-abondantes. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : gros, ovoïdes-allongés, faiblement écartés du bois et des plus duveteux. — Feuilles : petites , ovales , rarement Pomme Parfumée. acuminées, assez profondé- ment crénelées et souvent contournées sur elles-mê~ jA V \ mes. — Pétiole: court, bien nourri, lavé de rouge vio- lacé, surtout à la base, et largement cannelé. — Sti- pules : très-petites. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il prospère convenablement sous n'im- porte quelle forme et sur toute espèce de sujet. Descriiitiou du iruit. — Grosseur : assez volumi- neuse. — Forme : toujours beaucoup moins développée d'un côté que de l'autre, elle est irrégulièrement cylindrique ou globuleuse sensiblement aplatie aux pôles. — Pédoncule : court et gros, obliquement et profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, à larges sépales, ouvert ou mi-clos, à cavité prononcée, irrégulière et souvent ondulée ou plissée sur les bords. — Peau : unie, vert clair blanchâtre sur la face exposée à l'ombre, vert jaunâtre à l'insolation, où fréquemment aussi elle porte quelques traces de rouge terne et vineux, maculée de fauve squammeux autour du pédoncule et ponctuée de brun. — Chair : blanc jaunâtre ou verdâtre, fertne et croquante. ■— Eau : abondante, plus ou moins sucrée, acidulé, aromatique mais généralement entachée d'un arrière-goùt amer assez marqué. Maturité. — Décembre-Février. ^ Qualité. — Deuxième pour la table, première pour la cuisson. Historique. — La pomme parfumée me fut envoyée de Berlin en 1860 ; je la propage depuis 1863. Les Prussiens n'en sont pas les obtenteurs ; le semeur belge Van Mons parait l'avoir gagnée avant 1818, époque à laquelle il l'offrit à son correspondant allemand, le docteur Diel, qui la décrivit en 1832 ( Vorz. Kernobstsor- ten, t. VI, p. 60). Du fait qu'on ne la rencontre pas daus le Catalogue descriptif de Van Mons, publié en 1823, il ne saurait toutefois être conclu qu'elle appartienne à tout autre semeur, puisque ce dernier, comme l'indique le titre dudit Catalogue^ ne signala au public qu'une partie, et non la totalité de ses arbres fruitiers. PoioiE PARFUMIRTE REINETTE. — Synonyme de pomme Parfumée, Voir ce nom. 52G PAR 314. Pomme PARIS. Synonyme. — Grosse-Pomme-PÂris (Jean Bauliin, Historia fontis et bobiei Bollensis Admirabilis 1598, p. 82). Ileiâcriptioii de l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux , étalés , assez longs et assez grêles, bien géniculés, duveteux, rou- ge-brun ardoisé. — Lenti- celles : clair-semées , petites ou moyennes , allongées ou arrondies. — Coussinets : aplatis, — Fe«tion de l'arlire. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros, très-longs, légèrement flexueux, bien duveteux et d'un brun verdâtre. — Lenticelles : de moyenne grandeur, brunes, clair-semées. — Coussinets : assez saillants. — Yeux: petits, aplatis, très-coton- neux, adhérents. — Feuilles : moyennes ou petites, d'un beau vert en dessus, blanchâtres et duveteuses en dessous, ovales-allongées ou elliptiques, planes et profondément dentées. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, roide et plus ou moins cannelé. — Stipules : petites, linéaires, souvent faisant défaut. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il fait des plein-vent à tête très-régulière, très-touffue, et végète fort bien sous cette forme. La basse-tige lui convient également, et sur toute espèce de sujet. PIG [PIGEONNET BLA' 559 Pomme Pigeonnet blanc d'Été. Description dii fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique-allongée, légèrement côtelée au sommet. — Pédoncule : assez long, grêle et profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, à cavité bossuée et peu développée. — Peau : mince, lisse, jaune blanchâtre et brillant, quelque peu verdâtre vers le pédoncule, ponctuée de gris clairet plus ou moins nuancée, à bonne exposition solaire, de rose tendre à reflets pourpres et violacés. — Chair : blanche, fine, cro- quante, odorante et assez ferme. — Fau . suffisante, acidulée, rarement bien sucrée, de saveur agréable. Maturité. — Fin d'août. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour les usages culinaires. Historique. — Je crois le Pigeonnet blanc d'Été d'origine allemande, en ce sens que le docteur Ûiel, son premier descrip- teur, annonçait en 1806, dans son Aern- obstsorten (t. VIII, p. 33), l'avoir reçu de M. Schulz , jardinier-chef de la cour , à Schauenbourg (Hesse électorale); lequel, ajoutait-il;, tirait ses arbres fruitiers de la pépinière-école fondée à Weimar (Saxe- AVeimar). M. Oberdieck, pomologue hano- vrien, semble aussi partager cette opinion, puisqu'en 1859, décrivant ce même pommier, il dit : « Très-peu répandu, il resta longtemps inconnu des pomologues. A Sulingen (Hanovre) j'en ai trouvé un sujet fort et très-productif, puis un autre provenant de ce dernier, et non moins beau que lui, à Nienburg (Hanovre), dans une bergerie; or, comme je ne possédais plus cette variété, qu'antérieurement Diel m'avait donnée, je profitai de mon passage à Nienburg pour me la procurer de nouveau, car elle mérite bien la culture , surtout par sa grande fertilité. Ses produits doivent être cueillis un peu verts , quand on les destine à la cuisson; autrement il faut les laisser mûrir sur l'arbre. Diel recommariMe particulièrement de les manger cuits à l'étuvée sans être pelés. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkwide, t. I, pp. 443-446, n" 206.) C'est à M. Oberdieck que je suis redevable du Pigeonnet blanc d'Été, assez nouvellement greffé dans mes pépinières. Jusqu'alors il ne m'était apparu, en France, dans aucun recueil, non plus que dans les expositions. Les Anglais l'ont possédé bien avant nous, car dès 1842 Thompson le signala dans le Catalogue du Jardin de la Société d'Horticulture de Londres (p. 31, n" 583). Seulement il ne l'avait pas encore étudié, puisqu'il lui donnait pour synonymes : Gros-Pigeonnet de Rouen, Museau de Lièvre et Cœur-de-Pigeon, surnoms appartenant, le premier au Pigeonnet de Rouen, le second au Pigeonnet blanc d'Hiver, le troisième au Pigeonnet Jérusalem. 560 PIG [PIGEONNET BLA] 336. Pomme PTGEONNET BLANC D'HIVER. Synonymes. — Pommes : 1. Kammer ou Ramwer (Jean Bauhin, Hisloria fontis et balnei Bollensis Admirabilis , 1598, p. 74; — et, du même, Historin plantarum universalis , édit. de 1651, t. I, p. 12). — 2. Chapeau [Id. iibid.). — 3, Huttlins {Id. iibid.). — 4. Pointue {Id. iibid.). — 5. Vert-Poireau {Id. iibid.). — 6. Camière [?] (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs , 1608, p. 626). — 7. Pigeon blanc (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 151 ). — 8. Nez-de-Mouton (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 107). — 9. Museau de Lièvre blanc (Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits, 1844, p. 287). — 10. Dacoton Nonpareil (Comice horticole d'Angers, 1847, Catalogue de son Jardin fruitier, n" 116). — 11. Cœur DE Pigeon blanc (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1867, t. IV, n» 12). Premier Type. Descriptioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, géné- ralement étalés , longs , assez gros , bien coudés, très-duveteux, d'un brun verdâtre, parfois lavé de rouge. — Lenticelles : allongées , grandes et abondantes. — Coussinets : assez res- sortis. — Yeux : petits ou moj^ens, coniques-arrondis, très-cotonneux et fortement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne , vert clair en dessus , gris verdâtre en des- sous, ovales très- allongées, longue- ment acuminées , canaliculées pour la plupart et à bords assez profondément dentés. — Pétiole : court , fort , rare- ment cannelé. — Stipules : des plus petites. Fertilité. — Assez abondante. Culture. — Étant greffé ras terre il se développe vigoureusement, son tronc pousse droit et sa tête devient très-régulière. La forme plein-vent est du reste celle qu'on lui donne le plus habituellement. Description du trwit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique-allongée, irrégulière, généralement étranglée , d'un côté , près du sommet, et presque toujours plus ou moins contournée dans son ensemble. — Pédoncule : assez long , grêle, planté dans un étroit bassin de profondeur variable, où parfois le comprime une forte gibbosité. — Œil: de grandeur moyenne, mi-clos ou fermé , à cavité peu développée et bordée de nombreux plis. — Peau : lisse, unicolore, jaune pâle légèrement nuancé de vert, abondamment ponctuée de Deuxième Type. PIG [PIGEONNET BLA] 561 blanc et de brun clair, puis maculées de fauve squammeux autour du pédoncule. — Chair : fine, ferme, croquante, d'un blanc plus ou moins jaunâtre, surtout auprès des loges, qui sont excessivement développées et dont l'endocarpe est très-dur. — Eau : assez abondante, bien sucrée, acidulé, savoureusement parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Le Pigeonnet blanc d'Hiver fut décrit chez nous, sous ce nom, en 1667 par Merlet : « La pomme de Pigeon, dit-il, est une pomme longuette, fort « lisse, dont la chair est fort blanche, et l'eau très-bonne : il y en a de Blainche et «de Rouge.» [L'Abrégé des bons fruits, p. loi.) Antérieurement à Merlet, le naturaliste Jean Bauhin, auteur de la première pomologie, avec figures, qui soit encore connue, avait aussi caractérisé cette excellente variété, mais en lui donnant seulement les dénominations diverses que pour lors — 1598 — elle portait en Suisse et à Montbéliard (Franche-Comté), locahté longtemps habitée par ce savant. Il la décrivit et représenta d'abord dans un ouvrage, aujourd'hui très-rare _, sur les eaux, les minéraux, les animaux et les végétaux du canton de Fribourg (Suisse), puis ensuite dans son Histoire universelle des plantes. Voici, des deux articles qu'il lui consacra , les passages dont la traduction me parait utile : « La pomme Euttlins, ainsi nommée en Suisse, notamment à Boll et à Wall, pour sa forme turbinée, en façon de Bonnet, de Chapeau, est également appelée Lauchs, ou de Pokeau, sans doute à cause de sa couleur. Ce fruit, haut d'environ cinq doigts et plus large à la hase qu'au sommet, où il s'amincit beaucoup, a le pédoncule assez court et peu fort, la peau d'un blanc jaunâtre et verdàtre, mais qui parfois, près du pédoncule, se nuance de rous olivâtre. A Bàle, à Stuttgardt, à Montbéliard, ce même fruit porte en outre les dénomi- nations Spitz.apfel [Pomme Poinixxe], Ramwer ou Kammerapfel [Pomme à Grandes Loges] J'en ai mangé en février dont la chair était encore assez ferme, vineuse et acidulé. » {Historia fontis et balnei Bollemis AdmirabUis, lo98, p. 74; — Eistoria plantarum universalis, 1651, t. I, p. 12.) Ce fut donc après 1598 que le nom Pigeon ou Pigeonnet blanc commença à paraître dans notre arboriculture fruitière. Le Lectier, d'Orléans , ne jle Iconnaissait pas en 1628, on le voit par son Catalogue, qui n'en fait aucune mention, non plus que de ses synonymes. Merlet le signala en 1667, comme il est dit ci-dessu^. Bonnefoud, page 109 du Jardinier français, inscrivit bien, quelques années aupa- ravant (1653), un Pigeonnet parmi les pommes tardives alors cultivées, mais ce devait être le Commun, le Rouge, type de l'espèce et qui par là même , ancienne- ment surtout, a presque toujours eu Pigeonnet pour unique dénomination. Si j'ai pu montrer que le Pigeonnet blanc d'Hiver se trouvait déjà chez les Suisses et les Francs -Comtois en 1598, je ne saurais cependant conclure, de ce fait, qu'il appartienne soit à la Suisse, soit à la France. Pour moi, son origine reste un mystère. Le sachant cultivé depuis fort longtemps en Normandie, où comme la Passe-Pomme il se rencontre dans presque tous les jardins, je pensais que cette province pouvait l'avoir vu naître. Rien n'a confirmé mon sentiment, quoique j'aie compulsé avec soin les précieux ouvrages de MM. Léopold Delisle et RobiUard de Beaurepaire sur l'agriculture normande au moyen âge. Observations. — Regarder le Museau de Lièvre comme un fruit distinct du Pigeonnet blanc d'Hiver, est une erreur positive. Maintes fois j'ai constaté l'identité parfaite de ces deux fruits et de leur arbre. Il en a été ainsi pour le pommier Dacolon Nonpareil^ jadis propagé par le Comice horticole de Maine-et-Loire. Mais IV. 36 562 PIG [ PIGEONNE! COM] un nom qu'on ne saurait, sans méprise, déclarer de nouveau synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver, c'est Pigeon rayé, car la variété que nous venons de décrire n'offre aucune trace de vergeture sur sa peau, constamment unicolore. 337. Pomme PIGEONJNET COMMUN. Synonymes. — Pommes : 1. Pigeonnet (Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 109; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 305). — 2. Pigeon rouge (Merlet, r^ôre^e des bons fruits, 1667, p. 151 ). — 3. Petit-Pigeonnet (Saussay, Traité des jardins, 1722, p. 20). — 4. Museau de Lièvre rouge ( de Launay, Almanach du Bon-Jardinier, 1808 , p. 141 ; — et Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits , 1844, p. 287). — 5. PiGEONNET ROSE (Louis du Bois, Pratique du jardinage , 1821, p. 141). Pomme Pigeonnet Commun, — Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nombreux , étalés , peu longs , gros , renflés au sommet, très-géniculés , légère- ment cotonneux et d'un brun verdâtre assez clair. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, grandes ou moyennes, excessi- vement espacées. — Coussinets : bien développés. — Yeux : très- gros, ovoïdes -allongés, faible- ment collés sur le bois et des plus duveteux. — Feuilles : pe- tites, ovales-allongées, sensible- ment acuminées, vert jaunâtre en dessus, gris verdâtre en des- sous, planes ou contournées sur elles-mêmes, ayant les bords assez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : gros, flas- que, un peu court, tomenteux, rarement bien cannelé. — Sti- pules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Greffé ras terre il croît passablement, malgré sa vigueur assez modérée ; cepen- dant, pour lui voir former des plein-vent d'une grande régu- larité, on doit plutôt le greffer en tète. Comme arbre nain, sur doucin ou sur paradis, il fait des espaliers, des quenouilles, des gobelets ou des cordons de toute beauté. Deuxième Type. Description du fi'uit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. ~ Fonne PIG [PIGEONNET CRE] 563 conique plus ou moins allongée et ventrue. — Pédoncule : de longueur moyenne, peu fort, mais habituellement renflé à son point d'attache, inséré dans un bassin assez vaste et assez profond. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, faible- ment plissé sur ses bords et placé presque à fleur de fruit. — Peau : mince, lisse, à fond jaune clair que recouvre à peu près complètement une couche- rose tendre fouettée de carmin foncé , nuancée de violet sombre puis abondamment ponctuée de gris et tachetée de brun noirâtre. — Chair : très-blanche, fine, assez ferme, odorante et croquante. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, parfumant délicieuse- ment la bouche. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Première. Historique. — J'ai dit ci-dessus, à l'article Pigeonnet blanc d'Hiver, que le Pigeonnet Commun, ou Rouge, qui du temps de Duhamel (1768) était encore uniquement appelé Pigeonnet (voir son Traité des arbres fruitiers^ t. I, p. 305), fut pour la première fois désigné de la sorte en 1651 ou 1653 par Bonnefond, page 109 du Jardinier français. Les Normands le regardent généralement comme une variété particulière à leur province. Je sais qu'il est cultivé chez eux depuis des centaines d'années; aussi suis-je surpris de ne le trouver mentionné, non plus que le Pigeonnet blanc d'Hiver, ni par M. Léopold Delisle (1851) ni par M. Robillard de Beaurepaire (1865), dont les ouvrages sur l'état agricole de la Normandie, du xii^ siècle au xvi% sont remplis de précieux renseignements sur nos anciens fruits. Ce silence ne saurait toutefois, jusqu'à preuve contraire, infirmer la tradition. Je le reconnais et m'empresse de le publier, afin que les nombreux partisans des Pigeonnets ne m'accusent pas de manquer de patriotisme envers l'aîné de la famille. Obseriratioiis. — La pomme Museau de Lièvre rouge a longtemps été vendue comme variété spéciale, quoiqu'elle n'ait rien qui la différencie du Pigeonnet commun. H fallut, de 1808 à 1844, l'autorité de pomologues bien connus, pour , combattre cette erreur, présentement encore assez accréditée. On comprend qu'il- ne s'agit pas ici du Gros-Museau de Lièvre d'Alos, décrit plus haut, page 354, car celui-là, malgré sa peau fouettée et carminée, ne saurait être réuni au Pigeonnet commun. — Le Pigeon ou Pigeonnet Jérusalem figure dans quelques Pomologies ' modernes parmi les synonymes du Pigeonnet Rouge ou Commun. Pour démon- trer aux incrédules l'impossibilité d'une telle synonymie, nous les renvoyons à notre page 565, où se trouve la description du Pigeonnet Jérusalem, ils pourront aisément s'y convaincre de la dissemblance, même très -grande, de ces deux pommes. 338. Pomme PIGEONNET CREDÉ. Synonymes. — Pommes: 1. Chedë's blutroteer Wintertaubling (Diel, Vorz. Kernobstsorten , 1832, t. VI, p. 30). — 2. Crede'sTauben( Lucas, Illustrirtes Handhuch der Obstkunde , 1859, 1. 1, p. 105, nos?) 3. HOLLANDISCHER ROTHER WINTER-CaLYILL {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, surtout à la base, peu longs, assez gros, presque droits, très-cotonneux et d'un rouge-brun lavé de gris. ■ — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes mais des plus espacées. — Coussinets : ressortis. 564 PIG [ PIGEONNE! CRE] Deuxième Type. Yeux : moyens, ovoïdes, faiblement collés contre le bois et bien duveteux. — Feuilles : petites, ovales, vert glauque et mat en dessus, blanc verdâtre en dessous, longuement acuminées, à bords largement crénelés. — Pétiole: de grosseur et longueur moyennes, tomenteux et Pomme^Pigeonnet Credé. -iPremier Type. généralement non cannelé. — Stipu- les : petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Pour le plein- vent on le greffe en tête et non ras terre, vu la lenteur de sa végétation. Les for- mes naines lui sont très-avantageu- ses, sur doucin ou paradis. Description du fruit* — Gros- seur : moyenne et parfois moins volu- mineuse. — Forme : cylindro-conique ou conique ventrue à la base et légè- rement étranglée près du sommet. — Pédoncule : court et grêle, profon- dément planté dans un bassin habi- tuellement assez vaste. — Œil : grand, mi-clos, à cavité plissée, large , rarement bien profonde. — Peau : unie , d'un jaune pâle nuancé de vert , amplement maculée de rouge-brun violacé à l'insolation, tachée de roux autour du pédoncule, puis abondamment ponctuée de gris et de blanc laiteux. — Chair : blan- châtre, fine, ferme, croquante. — Eau : suffisante , sucrée , acidulée , possédant un arôme des plus savou- reux. Maturité. — Janvier- Mars. Qualité. — Première. Historique. — C'est à l'exposi- tion internationale qui en 1867 eut lieu à Paris, que je remarquai cette charmante et délicieuse pomme ; elle figurait parmi les variétés apportées de Berlin (Prusse) par M. le docteur Karl Koch. Je la demandai aussitôt à M. Edouard Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), et l'année suivante (1868) je la signalai dans mon Catalogue (p. 49, n° 316). Diel, en 1832, fut le premier descripteur de ce Pigeon- net; il nous l'apprend ainsi : « Aucun pomologue — affirme-t-il — n'a caractérisé cette variété, dont je reçus des grefTes, en 1804, du défunt professeur Credé [de Marburg, dans la Hesse électorale]. » {Vorz. Kernobstsorten, 1832, t. VI, p. 30.) Diel, tout en appliquant à cette variété le nom du professeur Credé, savant avec lequel il était en continuelles relations pomologiques, ne s'expliqua pas quant à PIG [PIGEONNET DOR — JÉR] 565 l'origine du fruit ainsi baptisé. Mais M. Lucas, dont je viens de parler, l'ayant décrit en 1859, crut pouvoir émettre sur ce point l'opinion suivante, et signaler en même temps une erreur commise par Diel : « Le Tigeonnet Credé — dit-il — est probablement originaire de Hollande, pays auquel on en doit la propagation. Aujourd'hui nous le rencontrons fréquemment dans nos collec- tions d'arbres fruitiers. Le docteur Diel, en 1832, le caractérisa sous deux différents noms — Crede's blutrother Wintertâubîing, puis IloUàndïscher rother Winter calville — et ce, dans le même volume. » {Illustrirtes Ilandbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 105, n" 37.) M, Lucas, en ce qui touche la méprise ici relevée, est parfaitement dans le vrai; j'ai sous les yeux le volume où Diel s'occupa du Pigeonnet Credé ( Vorz. Kernobst- sorten, t. VI), et j'y vois effectivement qu'à la page 7 l'article Hollandischer rother Wintercalville [Calleville rouge d'Hiver, de Hollande] caractérise une pomme de tout point semblable au fruit décrit plus loin, page 30, sous le nom Crede's bluti^other Wintertâubîing [Pigeonnet rouge-sang d'Hiver, de Credé]. Diel était un pomologue très -pratique, très -consciencieux, dont les nombreuses publications firent et font toujours autorité. De telles erreurs sont cependant assez communes dans ses ouvrages , ce qui témoigne de l'extrême difficulté qu'offre l'étude comparative des arbres fruitiers, et commande l'indulgence aux esprits trop enclins à la critique. Pommes : PIGEONNET DORÉ, Synonymes de pomme Loisel. Voir ce nom. — PIGEONNET DORE DE LOISEL, Pomme PIGEONNET (GROS-). — Voir Gros-Pigeonnef. 339. Pomme PIGEONNET JÉRUSALEM. Synonymes. — Pommes : 1. De Judée [?] (Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 109). — 2. Pigeon (dom Claude Saint-Étieane, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, q. 306). — 3. Jérusalem (lai Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 392). — 4. Cœur de Pigeon (frère Bonnelle, le Jardinier d'Artois, 1766, p. 244; — et Duhamel, ibid.). — 5. Gros- Cœur DE Pigeon (Louis du Bois, du Pommier, du Poirier et du Cormier, 1804, t. I, p. 52), — 6. Gros-Pigeonnet rouge (Louis Bosc, Nouveau cours complet d'agriculture théorique et pratique, 1809, t. X, p. 323). — 7. PiGEON n'HivER (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1867, t. IV, n» 14). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Hameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, courts, de moyenne grosseur, bien coudés, légère- ment cotonneux et d'un brun olivâtre. — Lenticelles : assez grandes, arrondies et clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : très-gros, coniques-allongés, obtus, sensiblement duveteux, incomplètement plaqués sur le bois. — Feuilles : petites, ovales-allongées, vert clair en dessus, gris verdâtre en dessous, contournées sur elles-mêmes pour la plupart, et faiblement crénelées. — Pétiole: grêle, assez long, à peine cannelé. — Stipules : moyennes. Ferth^ité. — Très-abondante. Culture. — Sa bonne ramification ainsi que son assez grande vigueur 566 PIG [PIGEONNET JÉr] Deuxième Type. permettent de l'écussonner ras terre, pour plein-vent. Il fait sous cette forme des têtes généralement pyramidales et d'un bel aspect. Quand on le destine à la basse- tige, le paradis est le sujet qu'il Pomme Pigeonnet Jérusalem. - Premier Type. f^^^^^ ^^j donner, afin surtout de n'en pas diminuer la fertilité. Vescriiition du iruit. — Grosseur: moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : conique assez régulière , ou cylindro-coni- que plus renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court et bien nourri, ou de longueur moyenne et alors assez grêle, planté dans un bassin étroit et de profondeur varia- ble. — Œil: grand ou moyen, mi- clos ou fermé, à cavité bossuée et peu développée. — Peau : unie, lisse, à fond blanc jaunâtre , presque en- tièrement lavée de rose bleuâtre , rubanée de carmin foncé et ponc- tuée de blanc. — Chair : très-blan- che, fine, serrée, assez ferme et comme nacrée , surtout autour des loges, qui le plus habituellement ne sont qu'au nombre de quatre et disposées en croix de Jérusalem. — Fau : suffisante, sucrée, aci- dulée , ayant un arôme exquis. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Il en est pour ce Pigeonnet Jérusalem comme pour le Pigeonnet Blanc d'Hiver et le Commun ou Rouge : on le sup- pose, sans preuve aucune, origi- naire de la Normandie. La Quintinye, qui le décrivit en 1690, le nommait Pomme Jérusalem; c'est la première mention que j'en aie rencontrée. L'an 1653 Nicolas de Bonnefond , page 109 du Jardinier français , citait il est vrai une Pomme de Judée , mais sans nul détail ; rigoureusement , cependant , cette pomme de Judée, depuis lors disparue de la nomenclature, peut passer pour un synonyme de la variété Jérusalem. J'en ai jugé ainsi, ayant au moins, à défaut de la pomologie, la géographie de mon côté. Le directeur des jardins de Louis XIV estimait peu les pcfmmes; toutes ses prédilections furent pour les poires, dont souvent il a parlé en poëte, plutôt qu'en arboriculteur; il n'est donc pas surprenant que ce Pigeonnet, malgré son goût si fin, si parfumé, ait paru à la Quintinye de médiocre qualité : (c Les Jérusalem — a-t-il dit — sont presque rouges partout, ont la chair ferme, et de peu de goût, quoyqu'assez sucrée, et n'ayant rien de la mauvaise odeur qui suit la plupart PIG [PIGEONNET JÉR — LUC] 567 des Pommes. Elles se gardent longtemps. » [histrurMons pour les jardins fruitiers et potagers, 1C90, t. I, p. 392.) Le frère Bonnelle , religieux de l'ordre des Mathurins , et très-adonné à l'étude des fruits, fut plus juste pour cette variété, ainsi décrite par lui dans le Jardinier d'Artois, qu'il publia en 1766 : « Le Cœur de Pigeon — dit-il — pomme de moyenne grosseur., plus longue que ronde, formée en cœur, prend aisément le rouge, est beaucoup estimée; bonne jusqu'en février et mars. » (Page 244.) Enfin Duhamel, en 1768, lui rendit également pleine justice et consigna dans son article certains détails utiles à reproduire ici : « Pomme Pigeon ou Cœur de Pigeon ou Jérusalem Sa peau — écrivait cet auteur — est fine, unie, luisante, dure, de couleur un peu ciiangeante, lavée d'une couleur de rose légère, tiquetée de quelques points jaunes. En la regardant d'un certain sens, on aperçoit comme un petit nuage bleuâtre, qui, joint au cbangement de sa couleur, a pu lui faire donner le nom de Pigeon. Sa chair est fine, délicate, grenue, légère, ferme, très-Manche, quelquefois très-légèrement teinte de rouge sous la peau. Son eau a une acidité agréable, qu'elle perd presque entièrement lorsque le fruit est très-mûr. Elle n'a pour l'ordinaire que quatre loges séminales qui forment une croix à quatre branches égales, d'où elle a vraisemblablement reçu le nom de Jérusalem C'est une très-jolie pomme à la vue et au goût. » (Traité des arbres fruitiers, t. I, p. 307.) Ce fruit est très-répandu ; les Allemands le possèdent depuis un siècle au moins, ainsi que les Anglais, qui dès 1729 l'ont figuré de très-exacte façon, et le nommaient uniquement pomme Jérusalem (voir Pomona de Batty Langley, planche 76, figure 3*). Observations. — On a dit assez récemment, que le Pigeonnet Jérusalem fut signalé par le Lectier, d'Orléans, dans son Catalogue, imprimé en 1628. C'est une erreur, et bien facile à constater, puisqu'en tête de ce volume je reproduis littéralement, au chapitre de l'histoire du Pommier (§1, temps anciens), la liste des pommes citées par le Lectier. — Nous rappelons que le Pigeonnet Rouge, ou Commun, décrit ci -dessus, page S62), ne peut prendre rang parmi les synonymes du Pigeonnet Jérusalem. Louis Liger, en 1714, commit le premier cette méprise dans son Cultivateur parfait des jardins fruitiers (p. 456); depuis, elle a reparu chez quelques pomologues et même, en 1867, s'est glissée dans les publications de notre Congrès pomologique (t. IV, n" 14). 340. Pomme PIGEONNET LUCAS. Descriptiou de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, de longueur et grosseur moyennes, légèrement coudés, peu duveteux et d'un vert clair jaunâtre. — Lenticelles : abondantes, arrondies ou allongées, grandes ou moyennes. — Coussinets : ressortis. — Yeux : gros, ovoïdes-allongés, faible- ment écartés du bois et peu cotonneux. — Feuilles : assez grandes, ovales- arrondies, minces, vert clair, longuement acuminées, planes ou ondulées, à bords bien dentés. — Pétiole : de longueur et grosseur moyennes, flasque, à peine cannelé. — Stipules : étroites mais très-longues. Fertilité. — Abondante. 568 PIG [PIGEONNET LUC — OBE] Culture. — Pour plein-vent il se greffe à hauteur de tige et fait alors d'assez jolis arbres. Toute forme naine lui convient, soit sur doucin, soit sur paradis. Description elii fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique-allongée, généralement déprimée, d'un côté, au sommet. — Pédoncule : de longueur et force moyennes, inséré Pomme Pigeonnet Lucas. profondément dans un étroit bassin. — Œil : moyen, mi-clos, à cavité légèrement plissée et peu développée. — Peau: assez épaisse, lisse, unico- lore, blanc jaunâtre, abondamment et finement ponctuée de gris. — Chair : blanche, fine, ferme et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, faiblement acidulée , ayant bien le savoureux arôme des Pigeonnets. Maturité. — Octobre-Décembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce Pigeonnet, qui est d'origine allemande, m'a été donné par M. le professeur Koch, de Berlin; il l'avait exposé à Paris en 1867, et je le greflai l'année suivante. Ne l'ayant trouvé décrit dans aucun ouvrage, et le croyant dédié au docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), j'ai demandé sur lui quelques renseignements à ce savant arboriculteur, qui m'a communiqué ceux qu'on va lire : « Le Pigeonnet Lucas — m'a-t-il écrit le 18 juillet 1872 — a été obtenu d'un pépin semé par M. Zobel, instituteur à Forchteuberg (Wurtemberg), où il s'occupe beaucoup de la cultui'e des arbres fruitiers; c'est lui qui me l'a dédié. L'arbre est habituellement très-fertile. » Pomme PIGEONNET NORMAND. — Synonyme de Gros- Pigeonnet. Voir ce nom. 341. Pomme PIGEONNET OBERDIECK. Description de l*arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, généralement étalés, gros, un peu courts, à peine géniculés, légère- ment cotonneux, d'un brun olivâtre nuancé de rouge clair. — Lenticelles : grandes et abondantes, arrondies ou allongées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux: petits, arrondis, un peu duveteux, complétementcolléssurl'écorce. — /^CMeY/es.- des plus grandes, ovales -allongées ou elliptiques, vert clair, acuminées, planes ou faiblement ondulées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, sensiblement cannelé. — Stipules : très-longues et assez larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La forme plein-vent lui convient beaucoup, mais il est essentiel, PIG [PIGEONNET OBE] 569 quand on l'y destine, do le greffer en tête, et non ras terre, son tronc poussant trop lentement pour faire une belle tige. Comme arbre nain on l'écussonne sur paradis afin de le rendre plus productif. Uescription tlii fruit* — Grosseur - Forme : ovoïde ou conique. — Pédoncule Pomme Pigeonnet Oberdieck, — Premier Type. moyenne et parfois moins volumineuse, de longueur et fo'rce moyennes, généralement renflé au point d'attache et profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand ou moyen , fermé , placé presque à fleur de fruit et bordé de plis ou de faibles gibbosités. — Peau : unie, blanc jaunâtre du côté de l'ombre, jaune-brun clair sur l'autre face, maculée de roux foncé autour du pédon- cule, ponctuée de blanc et de marron , puis quelquefois , à l'insolation , très - légèrement lavée de rose tendre. — Chair : très-blanche, fine, serrée, cro- quante. — Fau : suffisante, déli- cieusement parfumée, bien su- crée et agréablemnt acidulée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Les Alle- mands sont les propagateurs de cette nouvelle variété de Pigeon- net, que je leur dois et qui figure depuis 1868 seulement dans mon Catalogue. Le nom qu'elle porte est celui du superintendant Se Jeinsen, près Hanovre, écrivain connu de tout le monde horti- cole pour ses remarquables et nombreuses publications sur les arbres fruitiers. Déjà nous l'a- vons cité dans ce Dictionnaire , et c'est encore lui qui va nous fournir les renseignements qui nous font besoin ici : « J'ai trouvé — écrivait-il en 1859 — cette variété dans le domaine d'Arenstorf^ à Oyle, près Nienburg (Hanovre); elle est excellente crue et non moins bonne cuite. Son arbre ressemble peu, par sa végétation, à ceux des autres Pigeonnets. J'ignore son lieu d'origine. Ce fut M. le docteur Liégel qui par bienveillance lui donna mon nom, sous lequel, depuis lors, j'en ai maintes fois expédié des greffons. » {Illustrirtes Handbuch der Obsthunde, t. I, p. 443, n<» 205.) Neuf ans plus tard , revenant sur ce fruit dans un autre recueil que celui auquel Deuxième Type, 570 PIG [PIGEONNET ROS — ROU ] je viens d'emprunter les lignes ci-dessus, M. Oberdieck en défendit l'identité, qu'on paraissait suspecter : « M. le conseiller Sclioenemann — dit-il en 1868 — suppose le Pigeonnet Oberdieck le même que la pomme Langer grûner Gulderling, décrite par Diel. Pour moi, malgré leur grande ressemblance extérieure, je trouve, quant au goût, ces deux pommes très- ditl'érentes, » {Zusâtze und Bericht, p. 120.) Pomme PIGEONNET ROSE. — Synonyme de Pigeonnet commun. Voir ce nom. 342. Pomme PIGEONNET DE ROUEN. Synonyme. — Pomme Gros-Pigeonnet de Rouen (Louis Noisette, le Jardin fruitier, 1839, t. I, p. 199, no 20). Heseription de l'ar- bre. — Bois : peu fort. — Rameaux : très-nombreux, étalés, assez longs, de gros- seur moyenne, bien coudés, des plus cotonneux et d'un brun nuancé de rouge. — Lenticelles : grandes, arron- dies, clair-semées. — Cous- sinets : saillants. — Yeux : très -gros, coniques-arron- dis, incomplètement appli- qués sur le bois et bien duveteux. — Feuilles : peti- tes pour la plupart, ovales- allongées , vert clair en dessus , gris verdâtre en dessous, quelque peu cana- liculées , à bords régulière- ment crénelés. — Pétiole: long, grêle, rigide, amplement] carminé, presque toujours dépourvu de canne- lure. — Stipules : très-petites et souvent faisant défaut. Fertilité. — Assez abondante. Culture. — Greffés en tête, ses arbres, par leur belle forme pyramidale, font des plein-vent très -remarquables. La basse-tige, sur doucin ou paradis, lui est également fort avantageuse. Deseriiitioii tlii fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique assez régulière et plus ou moins ventrue. — Pédoncule : court et gros, planté dans un bassin assez étroit, mais profond. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité bossuée, peu large et peu profonde. — Peau : unie et assez mince , à fond jaune verdâtre clair, presque entièrement lavée et fouettée de carmin brunâtre , tachée de fauve autour du pédoncule et ponctuée de roux olivâtre. — Chair : très-blanche, fine, mi-tendre et quelque peu transparente. — PIG— PIP 571 Eau : abondante, bien sucrée, agréablement acidulée et possédant un arôme exquis. Maturité. — Octobre- Janvier. Qualité. — Première. Historique. — Bien connu dans la Seine-Inférieure, dont il semble originaire par le nom sous lequel on l'y cultive, le Pigeonnet de Rouen est un fruit déjà plus que centenaire. Je le trouve, dès 1755, caractérisé en ces termes par les abbés Nolin et Blavet, qui pour lors dirigeaient à Paris les pépinières du cloître Saint- Marcel, puis de la Santé, près le Petit- Gentilly : « Le Pigeonnet de Rouen. — écrivaient -ils — est de moyenne grosseur ; sa chair est transparente; sa peau, d'un rouge brun du côté. du soleil; son goût, agréable. Ce bon fruit de garde a beaucoup d'eau, dont l'acide est fort joli. » [Essai sur Vagricultwe moderne, 1755, pp. 229-230.) Poiteau décrivit en 1846 ce Pigeonnet, mais il me paraît impossible que ce soit la véritable variété qu'il ait étudiée : « Cette belle pomme, assure-t-il, se conserve jusqu'en mars; il est à regretter que son eau — peu abondante, pas assez relevée — manque des qualités qui constituent un bon fruit. » {Pomologie française, t. IV, n° 28.) Rien, ici, n'est exact, et je ne suis pas le seul à l'avoir constaté ; les Belges l'ont fait avant moi, en 1858 : « Poiteau — a dit M. Alexandre Bivort — regrette que la qualité de la pomme Pigeonnet de Rouen ne soit pas à la hauteur de sa beauté; peut-être l'a-t-il dégustée trop tardivement, ou demande-t-elle un sol privilégié pour acquérir ses bonnes qualités; l'exemplaire que nous avons dégusté, était excellent et provenait du jardin de M. Hennau, professeur à l'université de Liège. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. VI, p. 8.) Observations. — C'est par erreur que certains pomologues ont cru le Pigeonnet de Rouen identique avec le Pigeonnet commun , caractérisé plus haut , page 562; et que d'autres ont voulu le réunir au Pigeonnet Jérusalem, dont l'article se trouve également ci-dessus, page 565; le plus court examen montrera surabondamment, à qui douterait de notre affirmation, les différences très- tranchées existant entre ces trois variétés. "» Pomme de PIGNON. — Synonyme de pomme Royale d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme PILLKIN. -^ Synonyme de pomme May. Voir ce nom. PIPPIN. — Ce terme, qui chez les Anglais est pour le moins aussi commun, dans la nomenclature fruitière , que l'est chez nous le mot Reinette , sert à dési- gner un groupe considérable de variétés de pommier ayant pour prototype le Golden Pippin, notre pomme d'Or d'Angleterre (voir son article, pp. 510-513). Les arboriculteurs, disons-le bien haut, en ont étrangement abusé, ainsi qu'au reste ils ont fait de tous les noms génériques. On ne sera donc pas étonné d'apprendre qu'il existe au moins deux cents Pippins anglais, dont cent vingt- quatre sont décrits dans the Apple and its varieties , recueil publié en 1859 par le docteur 572 PIP Hogg. La véritable origine de ce mot six fois séculaire , me paraît venir de Pépin : graine, semence. En 1360 déjà l'on récoltait une pomme de Pépin ou Franc-Pepin aux environs de Rouen (Archives de la Seine -Inférieure, Registres de L'ancien tabellionnage, t. I, f' 4, 7, 11, 110; t. III, f°^ 57, 199; t. IV, f 69). Elle était très- estimée , et la même sans doute que celle qu'Agostino Gallo , agronome italien , appelait Puppino en 1575 et qualifiait de fruit précieux , tant pour sa bonté que pour sa longue conservation [le Vinti giornate delV agricoltura, p. 108). Les Pippins se répandirent assez promptement à l'étranger, et y furent fort bien appréciés, surtout par les Allemands, comme le prouve ce passage de Jean Mayer, directeur en 1760 des jardins du duc de Franconie, à Wurzbourg : « Les Pepms ou Pippins anglais. — La uature, dit cet auteur, semble avoir favorisé l'Angleterre de ce genre de pommes, comme elle nous a gratifiés des Borsdorfs, la France des Reinettes et l'Espagne des Camuesars. Miller (botaniste anglais) croit que les bons Pippins dégénèrent hors de leur pays natal j il se trompe, on en mange à Paris d'aussi bons qu'à Londres; seulement il faut à cet arbre une terre particulièrement bonne, propre et convenable , aucun pommier n'est aussi difficile que lui là-dessus. Ce même Miller lui reproche deux défauts : 1° d'être très-lent à rapporter, 2° de s'arrêter court vers sa vingt- cinquième année, de rétrograder, languir, se couvrir de mousse et de chancres, et de périr bientôt après; accidents qu'il attribue aux sujets francs sur lesquels on le greffe, dans la seule vue d'avoir des fruits plus gros. Il veut donc qu'on les greffe toujours sur sauvageons pris dans les forêts, ou provenant de semences de pommes des bois; faisant observer que les fruits qu'alors ils donnent, ne deviennent ni aussi gros, ni aussi beaux, mais gagnent beaucoup du côté du goiàt, de la saveur et de la fermeté de la chair. » {Pomona franconica, 1776, t. III, pp. 120-121.) Nombre de personnes croient chez nous que le mot anglais Pippîn est l'équivalent du mot français Reinette. Pour se convaincre du contraire , il suffit d'ouvrir les Pomologies de Thompson (1842) et de Hogg (1859), on y verra ces deux noms désigner deux catégories de pommes de nature fort différente. De plus, on y constatera que ces auteurs, lorsqu'ils ont voulu traduire le nom de quelques-unes de nos Reinettes, loin de rendre par Pippin le terme générique, l'ont reproduit littéralement, bornant leur traduction à celle des mots déterminatifs de la variété. Ainsi, de Reinette précoce française ils ont fait Early french Reinette, et de Reinette dorée, Golden Reinette. Maintenant, si l'on interroge les pomologues anglais du xvni" siècle, Raius (1704) et Langley (1729), par exemple, on saura qu'ils se bornèrent pour introduire dans leur langue le substantif Reinette, à légèrement en modifier l'orthographe : ils l'écrivirent Renet et Rennet. — Nous avons insisté sur le manque formel de synonymie des termes Pippin et Reinette, attendu que l'usage de les employer l'un pour l'autre semble se généraliser en France, et que non combattu il augmentera le désordre déjà très- grand qui règne dans la nomenclature du genre Pommier. Pommes PIPPIN. — Voir aussi, sur ce groupe de variétés, les noms Pépin., Peppin et Pepping. Pomme PIPPIN RREEDOU'S. — Synonyme de pomme Breedon Pippin. Voir ce nom. PIS - PLA 573 Pomme PIPPIN KEW. — Synonyme de pomme Admirable de Keiu. Voir ce nom. Pomme PISTOCHE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme Posfophed'Été.'Soïrce nom. Pomme PISTOCHE D'HIVER. — Synonyme de pomme PostOphe d'Hiver. Voir ce nom. Pomme PITZER HILL. — Synonyme de pomme Rouge de Pryor. Voir ce nom. Pomme PLATARCHIUM. — Synonyme de pomme Pearmain d'Hiver. Voir ce nom. 343. Pomme PLATE A GROSSE QUEUE. Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux, généra- lement assez érigés, gros, longs, à peine coudés , duveteux , d'un rouge - brun très-foncé et lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou allon- gées, grandes, clair- semées. — Coussi- nets : larges et apla- tis. — Yeux : volu- mineux , ovoïdes , obtus , peu coton - neux , imparfaite - ment appliqués sur le bois. — Feuilles : assez grandes, ovales sensiblement ellip- tiques , vert foncé en dessus , gris verdàtre en dessous , coriaces , longuement acumiuées et très-profondément dentées. — Pétiole : court et gros, bien carminé, très -rigide, sans cannelure. - Stipules : des plus développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La grande vigueur et la belle ramification de ce pommier le rendent très-propre pour le plein-vent ; greffé ras terre il prend un beau développement , sa tige pousse droite, acquiert une bonne grosseur, et sa tête touffue est des mieux arrondies. Pour lormes naines on l'écussonne sur paradis plutôt que sur doucin, afin que sa végétation soit moins active et sa fertilité plus abondante. Descrifitioii du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse sensiblement comprimée aux pôles et souvent moins développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, gros ou très-gros, charnu, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : des plus grands, bien ouvert, à sépales larges et cotonneuses, à cavité considérable, unie ou plissée. — Peau : mince, lisse, vert clair jaunâtre, parfois très-légèrement lavée de rouge-brun ardoisé sur la partie 574 PLA — POI frappée par le soleil, maculée de fauve grisâtre autour du pédoncule et abondam- ment semée de petits points bruns cerclés de blanc. — Chair : verdâtre, fine, assez tendre. — Eau : abondante, peu sucrée, fortement acidulée. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — C'est à Berlin, en 1860, que j'ai trouvé cette pomme; elle figurait comme nouveauté à l'exposition horticole qu'on y avait organisée, et me séduisit par son volume, sa jolie forme et sa bonté. L'importation, sous ce dernier rapport, ne lui a pas été favorable, car, depuis que je le cultive, jamais ce fruit n'a mérité que le deuxième rang. Sa description ne se rencontre dans aucune des Pomologies allemandes qui sont en ma possession. Pomme PLATOMELUM. — Synonyme de pomme Pearmain d'Été. Voir ce nom. PoMJiE PLEISSNER SOMMERRAMBOUR. — Synonyme de Rambour de Pleissen. Voir ce nom. Pomme PLYMOUTH GREENING. — Synonyme de pomme May. Voir ce nom. Pomme POCRE BE LOUP. — Synonyme de pomme Patte de Loup. Voir ce nom. Pomme POINTUE. — Synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver. Voir ce nom. Pomme POIRE BLANCHE. — Synonyme de Pomme-Poire [d'Hiver], Voir ce nom. Pomme POIRE B'ÉTÉ. — Synonyme de Pearmain d'Été. Voir ce nom. Pomme POIRE GRISE. — Synonyme de Pomme-Poire [d'Hiver]. Voir ce nom. Pomme POIRE B'HEREFORDSIIIRE. — Voir Pomme-Poire [d'Hiver], au para- graphe Historique. 344. Pomme POIRE [d'Hiver]. Synonymes. — Pommes : 1. Mélapie (Pline, l'an 89 après J.-C, Historia naturalis, lib. XV, cap. XV ; — et Daléchamp, Histoire générale des plantes, 1586-1653, t. I, p. 242). — 2. Girodkta (Beuedict. Curlius, Hortorum libri trigenta, 1560, chap. Pommier, n» 29). — 3. Giraudette (Daléchamp, ihid.) 4. Oignonet (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, 1608, p. 626). — 5. GiRADOTTE (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 23). — 6. Pomme-Poire blanche (Herman Knoop, Pomologie, édition française, 1771, pp. 17-18). — 7. Pomme-Poire grise {Id. ibid.) — 8. Girandette (Manger, Syste- tnatische Pomologie, 1780, l" partie, p. 42, n» LXiii). — 9. Pomme-Poire tardive {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Hameaux : peu nombreux, érigés, de longueur moyenne, assez grêles, à peine géniculés, cotonneux et d'un brun olivâtre. — Lenticelles : très-petites, allongées et des plus clair-semées. — POl 575 Pomme -Poire. Coussinets : presque nuls. — Yeux : de moyenne grosseur, ovoïdes, duveteux, collés sur l'écorce. — Feuilles : assez petites, ovales, courtement acuminées, planes, ayant les bords légèrement crénelés. — Pétiole : long , menu, tomenteux et rarement bien cannelé. — Stipules : trèg-développées. Fertilité. — Des plus abon- dantes. Culture. — Il ne peut être utilisé pour la forme plein - vent, que greffé en tête sur des sujets très -vigoureux; mais il prospère parfaitement comme arbre nain, lorsqu'on l'écussonne sur dpucin. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme: ovoïde plus ou moins régulière , légèrement pen- tagone et ventrue. — Pédon- cule : court, assez fort, sur- tout au point d'attache, im- planté dans un bassin étroit et profond. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, bien enfoncé dans une cavité irré- gulière et assez large. — Peau : rugueuse, d'un brun jaunâtre comme celle du Beurré Bosc, marbrée puis abondamment ponctuée de gris foncé, et parfois faible- ment nuancée de rouge sombre à l'insolation. — Chair : verdàtre, fine, ferme et croquante. — Eau : suffisante, très-sucrée , presque dépourvue d'acidité, ayant un parfum agréable. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Deuxième, mais première pour les amateurs de pommes douces. Historique. — Jacques Daléchamp, médecin fort connu par une Histoire générale des plantes dont la première édition remonte à 1586, a vu dans la Pomme- Poire que nous venons de décrire, la variété appelée Mélapie par Pline, le naturaliste romain : « Les pommes Melapiennes — écrivit Daléchamp — tiennent leur nom pour la ressem- blance, car il ne faut pas dire qu'elles ayent pris leur nom d'aucune famille ou maisons, comme il y a aux communs exemplaires, mais de ce qu'elles ressemblent aux Poii'es. On les appelle communément Giraudettes ou Pommes-Poires. » (T. I, p. 242.) Pline (liv. XV, chap. xv) affirme effectivement que les pommes Mélapies doivent à leur ressemblance avec les poires, la dénomination qu'elles ont reçue des Romains : « Cetera e causis traxere nomen : cognationis, Melapia, » dit-il sans plus ample explication. Or, qui peut assurer que le mot cognationis doive unique- ment s'entendre de la forme du fruit, plutôt que de sa couleur ou de sa chair?... Daléchamp n'a pas tranché la question. Quant à moi il me semble impossible que les Mélapies aient été ainsi appelées, de leur forme; et la pomme ici représentée en fournit la preuve, car elle n'est rien moins que piriforme! Mais leur peau, nous le croirions volontiers, put leur valoir un tel nom. Celle de notre antique 576 POI Pomme -Poire offre en effet tous les caractères si tranchés de ces poires à peau bronzée, dont le Beurré Bosc, particulièrement, est un des types les mieux caractérisés. Mayer, un des arboriculteurs les plus compétents de l'Allemagne, me paraît avoir eu sur ce point une opinion conforme à la mienne : « J'ai fait venir — disait-il en 1776 — le Pommier-Poire de plusieurs pépinières françaises, hollandaises, allemandes, et jamais je ne crois avoir obtenu la véritable espèce, puisque jamais ces arbres ne m'ont donné des fruits piriformes, mais toujours des fruits ronds, aplatis par haut et par bas, absolument semblables aux différentes variétés de Reinette grise, excepté qu'ils leur étaient fort inférieurs en bonté Quant à des pommes qui s'amincissent en pointe vers la queue, comme les poires, j'avoue n'en avoir jamais vu. » {Pomona franconica, t. III, pp. 133-134.) La Pomme-Poire est cultivée en France, sous ce nom, depuis bien des siècles; Charles Estienne, qui l'a décrite en 1540, page 54 de son Seminarium, constate que déjà c'était là sa commune dénomination. Enfln Benedict. Curtius nous apprend au mot Girodeta du chapitre Pommier de l'ouvrage intitulé Hortorum , et publié à Lyon l'an 1560, que cette variété jouissait alors d'une grande estime chez les Allobroges , c'est-à-dire en Savoie et dans le Dauphiné. A dater de cette époque elle se répandit de tous côtés et fut mentionnée ou décrite par la majorité des pomologues du xvu^ siècle et du xvui^ ; puis ensuite le silence se fit, chez nous, autour d'elle; bientôt même on l'y méconnut entièrement, comme le montre le passage suivant, écrit en 1805 par Etienne Calvel : « Pomme-Poire. — Cette variété est au Jardin du Muséum d'histoire naturelle;.... le fruit est d'une médiocre grosseur, allongé, presque pointu vers le bas, ce qui rappelle l'idée d'un piriforme. Sa peau assez peu épaisse, jaune, légèrement tiquetée, est un peu rouge au soleil. La chair en est grossière, mais d'une eau assez parfumée. Cette pomme mûrit vers le 15 novembre et se conserve assez longtemps. » {Traité complet sur les pépinières,i. III, pp. 40-41.) Ce n'est certes pas là notre Pomme -Poire, l'antique fruit dont Curtius, cité plus haut, disait en 1560 : « De forme arrondie, il a la peau roussâtre; » et Merlet, en 1667 : o La Pomme-Poire est une espèce de Reinette grise, qui a la chair assez « bonne et se garde bien » {r Abrégé des bons fruits^ p. 153), description que Duhamel, en 1768 (t. I, p. 304), appliquait à cette même variété. — Quelle est donc la prétendue Pomme-Poire de Calvel?... La Pomme-Poire d'Herefordshire^ qu'en 1802 le pomologue anglais William Forsyth décrivait de la sorte : « Elle est jaune, d'un beau coloris à l'insolation, et fouettée de rouge, également, sur l'autre face; sa chair, très-juteuse, est bonne à l'étuvée. La maturité de ce fruit arrive en novembre ou décembre. » (A Treatise on the culture and management of fruit trees, p. 90, n" 20. ) Et celte Pomme-Poire d'Hercfordshire , dont le nom, depuis Forsyth, semble complètement oublié, n'est autre que le très- petit fruit conico-ovoïde sur lequel un pomologue allemand , Diel , va parfaitement nous renseigner : « Je dois — disait cet auteur en 1801 — à mon ami le professeur Credé, de Marburg (Hesse électorale), ce fruit nouveau,.... qui est petit, bon, jaune verdâtre clair, carminé et rouge sur le côté du soleil, et mûrit de décembre à la fin de l'hiver Il me l'a envoyé étiqueté Pomme-Poire véritable [Wahrkr Birnapfel], mais moi je l'ai surnommée Pomme forme de poire [ Birnfôrmigen ApfexJ, afin d'éviter toute confusion entre lui et la Pomme-Poire déjà connue » {Kernobstsorten , t. IV, pp. 187-192.) Ainsi, voilà qui ne prête nullement à l'équivoque : Diel reconnaît que sa Pomme forme de Poire — identique, on l'a vu, avec celle décrite par Calvel et POI— [POM 577 Forsyth — diffère entièrement de l'ancienne Pomme-Poire. C'était ce qu'il fallait établir, autrement la moderne Pomme -Poire anglo- allemande eût fini par être prise, dans nos jardins, pour la séculaire variété de ce nom, laquelle l'emporte beaucoup, sur l'autre, en grosseur, et l'égale au moins en qualité. J'ajoute même, malgré l'autorité de Diel, que la Pomme forme de Poire, par lui rebaptisée, est tout aussi peu piriforme que la nôtre. Observations. — Les Américains ont une Pomme-Poire à peu près inconnue, la Stettson's Pear-Apple; je l'ai reçue en 1838 et la caractérise plus loin, à son rang alphabétique. C'est un très-bon fruit d'été, globuleux, comprimé aux pôles, ne possédant vraiment rien qui réponde au nom sous lequel on me l'a présenté. Pour diminuer le nombre des prétendues Pommes-Poires, j'ai donc cru convenable, lors surtout que celle-ci est encore étrangère aux pomologues, de l'appeler simplement pomme Stettson. Pomme POIRE STETTSON. — Synonyme de pomme Stetlson. Voir ce nom, puis aussi l'article Pomme- Poire [d'Hiver], au paragraphe Observations. Pomme POIRE TARDIVE. — Synonyme de Pomme-Poire [d'Hiver], Voir ce nom. Pomme POLINIA PARMANE. — Synonyme de Reinette des Carmes. Voir ce nom. Pomme POMARANZEN. — Synonyme de pomme Orange d'Allemagne. Voir ce nom. Pomme de POMMIER A FRUIT NOIR. — Synonyme de pomme Api noir. Voir ce nom. 345. Pomme de POMMIER NAIN. Synonymes. — Pommes : 1. De Pommier nain de Reinette (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, t. I, p. 296). — 2. Reinette naine {Id. ibid.). — 3. De Pommier nain de Reinette blanche (Mayer, Pomona franconica, t. III, p. 69, note n° 11). — 4. A Bois monstrueux (Comice horticole d'Angers ; — et André Leroy , Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement , 1855, p. 40, n» 1). Descriptiou de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, très -courts, excessivement gros, renflés à leur extrémité, à peine géniculés, des plus cotonneux, d'un vert brunâtre faiblement lavé de rouge, et ayant de très-courts mérithalles. — Lenticelles : arrondies, assez petites, mais abondantes. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : petits, arrondis, plats, entière- ment plaqués sur l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales-arrondies , vert terne en dessus, vert clair en dessous, épaisses, coriaces, acuminées pour la plupart et irrégulièrement crénelées sur leurs bords. — Pétiole : très-court et très -gros, tomenteux, rarement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Médiocre. Culture. — C'est uniquement pour les formes naines qu'il convient de l'élever, en l'écussonnant sur paradis. Qui voudrait, même en le greffant à hauteur de IV. 37 578 POM Deuxième Type. tige, le destiner au plein-vent, n'aurait que des arbres à tête imparfaite et sans le moindre avenir. Descrii>tioit «lu fi'tiit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique -arrondie ou globuleuse sensiblement comprimée à ses deux extrémités; , „ . . „ mais touiours fortement côtelée. Pomme de Pommier nam. — Premier Type. n ' ? 7 . w ^ — Pédoncule : court et tres-nourri, ou de grosseur et longueur moyen- nes, arqué, inséré dans un bassin vaste et profond. — Œil : très- grand, bien ouvert ou mi-clos, à cavité des plus prononcées et fortement bossuée sur les bords. — Peau : légèrement rugueuse, jaune nuancé de vert, quelque peu lavée de gris à l'insolation, amplement maculée de roux au- tour du pédoncule, puis abondam- ment ponctuée et réticulée de brun clair. — Chair : jaunâtre, fine et ferme. — Eau : suffisante, bien sucrée, délicieusement acidulée et parfumée , rappelant beaucoup la saveur du Calleville blanc d'Hiver. Maturité. — Novembre -Mars. Qualité. — Première. IIistoi>i xlvii; — et Diel, Kernobstsorten, 1799, t, I, p. 93). — 13. LoTHRiNGER RAMBOUR d'Été (DIel, ibid.). — 14. Gros-Rambour d'Été (de Launay, Almanach du Bon-Jardinier, 1808, p, 141). — 15, Rambu (Louis du Bois, Economie rurale de Columelle, édition Panckoucke, 1845, t. II, p. 461). — 16. Herbstbreitling (Jalin, Illustrirtes Randbuch der Obstkunde, 1862, t. IV, p, 85, n° 305). Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : peu nombreux, très -gros, assez longs, sensiblement étalés, à peine coudés, d'un rouge -brun passant au rouge plus intense vers le sommet, où ils sont bien cotonneux. — Lenticelles : arrondies, très-petites, excessivement clair -semées. — Coussinets ; peu prononcés. — Yeux : petits, arrondis, très-aplatis , complètement collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : petites , ovales , vert mat et foncé en dessus, grisâtres et cotonneuses en dessous, légèrement acuminées, RAM [rambour été] 599 planes pour la plupart et profondément dentées. — Pétiole : assez court, très-gros, faiblement cannelé. — Stipules : petites. Fertilité. — Très-abondante. Culture. — Ce pommier convient beaucoup pour le verger; ses rameaux peu nombreux font que, malgré sa grande vigueur, il n'a jamais la tête-trop garnie et n'exige alors aucun émondage. Greffé ras terre il croît très-vite et sa tige devient d'une belle grosseur, mais n'est pas généralement bien droite. Sous formes naines on n'en obtient de jolis arbres qu'en l'écussonnant sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : très- volumineuse. — Forme : conique- raccourcie et souvent ayant un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : court ou très-court, bien nourri, arqué, obliquement planté dans un vaste et profond bassin. — Œil: grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité plus ou moins prononcée, mais toujours bordée de plis ou de gibbosités. — Peau : unie, jaune blanchâtre nuancé de vert du côté de l'ombre, lavée de rouge-brun clair strié de carmin sur l'autre face , tachée de fauve autour du pédoncule et ponctuée de gris blanc. — Chair : jaunâtre, demi -fine, assez tendre et quelque peu marcescente. — Fau : abondante, peu sucrée, vineuse, sans parfum, fortement mais agréablement acidulée. Maturité. — Fin d'août et se prolongeant parfois jusqu'en octobre. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Nous avons constaté ci-dessus (voir pp. 596 et 597) , en recher- chant l'origine du mot Rambour, que le botaniste Ruel fut en 1535 celui qui le pre- mier décrivit une pomme de ce nom : le Rambure d'Été, ainsi appelé, dit-il, dans la ville d'Amiens. Et tout aussitôt, complétant le renseignement, j'ai montré qu'elle tirait sa dénomination de Rambure, locahté située à seize kilomètres d'Abbeville (Somme). Vers 1610 un vice de prononciation modifia légèrement le nom de la pomme de Rambure : on le prononça, on l'écrivit Rambour, et l'usage — un usage tri-séculaire — a formellement consacré ce barbarisme. Le Rambour d'Été, . s'il fallait en croire Mayer (1776, Pomona franconica, t. III, p. 90), serait identique- avec les pommes Paterniana, ou Manns [de Père, ou d'Homme], caractérisées par Cordus, naturaliste hessois mort en 1544. Examen fait de cette description dans l'IJistoria stirpium de Cordus, je m'élève contre une telle identité. Quelques rapports"* de forme, et surtout de couleur, existent bien entre ces deux fruits, mais là s'arrête leur ressemblance, puisque les Paterniana sont dites « peu juteuses, « faiblement acidulées, à saveur aromatique très-prononcée, à maturité commen- « çant en octobre et se prolongeant jusqu'en hiver ; » caractères différant radicalement de ceux du Rambour d'Été. Saboureux de la Bonneterie , connu par sa traduction des agronomes romains, remontant à 1771, crut voir dans ce Rambour les Orbiculata, ou pommes Rondes, mentionnées par Varron (t. II, p. 143); supposition dénuée de fondement et qu'un autre écrivain français, Daléchamp, infirma d'avance, lorsqu'en 1586 il réunit les Orbiculata à la variété pour lors nommée pomme de Rose ou Rosat. Le Rambour, d'ailleurs , loin d'être arrondi, affecte généralement une forme conique-raccourcie, à base très-large, très-plate ; ce qui ne permet certes pas de le rattacher aux pommes Orbiculaires. ObserTatious. — En 1845 Louis du Bois, agronome distingué, traduisit et annota dans la volumineuse collection des classiques latins éditée par Panckoucke, le de Re rustica de Columelle. Aux notes du livre V, où il est question des pommes, 600 RAM [rambour été — fla] ce traducteur relève, à propos du Calleville, une erreur échappée au père Hardouin (1685), l'un de ses devanciers, puis il ajoute, sous forme de preuve : « La pomme Calleville, tant la rouge que la blanche, tire sa dénomination de la commune de Calleville, dans le département de l'Eure, comme la RAMBURE (et non Rambour ni Rambu) provient de Rambure, commune de la Seine-Inférieure. » (Tome II, p. 461, note?.) A son tour, Louis du Bois est ici en défaut; Rambure, placé sur les limites de la Picardie et de la Normandie, n'a jamais appartenu à cette dernière province. Les Normands ne sauraient donc inscrire le Rambour d'Été dans leur pomone indigène. Ce village, quoique faisant partie du canton de Gamaches (Somme), est desservi par le bureau de poste de Blangy-sur-Bresle, situé dans la Seine- Inférieure ; voilà sans doute ce qui aura causé la méprise géographique de Louis du Bois. Et nous devions d'autant mieux la rectifier, qu'ayant cité plus haut, au mot Calleville, le passage qui la renferme, on eût pu, logiquement, dire qu'à notre page 167 nous déclarions le Rambour originaire de la Normandie, puis le prétendions, en ce présent article, sorti de la Picardie. — Le Rambour ne figure plus, de nos jours, sur les listes des pommes à cidre. Anciennement il n'en était pas ainsi, surtout au xvi* siècle, comme nous l'apprend Charles Estienne dans la Maison rustique, édition de 1589, où il est dit : « Entre les cidres aigrets, les plus « sains sont ceux qui sont faits de pommes de Rambure. » (Page 234, verso.) La Quintinye (1690) parlant de cette variété, qu'il estimait beaucoup pour les usages cuUnaires, fait observer qu'elle «demande surtout des arbres de haut vent, les « petits pommiers de paradis étant trop faibles pour en porter la pesanteur. » (Tome I, p. 392.) C'est le contraire, aujourd'hui, qui sur ce point devient la vérité, car le Rambour greffé sur paradis et cultivé sous forme cordon ou espalier, donne d'énormes fruits solidement attachés, et moins sujets, même, à tomber avant maturité, que ceux, toujours plus petits, dont les plein -vent sont chargés. 357. Pomme RAMBOUR DE FLANDRE. Synonymes.— Pommes : 1. De Dix-Huit Pouces ( Diel, Verzeichniss der Obstsorten, 1833, t. 11, p. 27, n" 539). — 2. Grosser Flandrischer Rambour {Id. ibid.). — 3. Mère des Pommes ( A. Royer, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 49). — 4. Rambour rose {Id. ibid.). — 5. Rambour rouge de Namur (W. H)id.). — Q. Flandrischer Rambour (Voq Flotow, ///ws^nV^e* Handbuch der Obstkmde. 1859, t. I, p. 453, n» 210 ). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, courts, assez gros, bien coudés, très-cotonneux, brun olivâtre foncé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, très -petites, très - abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes, des plus duveteux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales, coriaces, planes, courtement acuminées, à bords profondément crénelés. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, largement cannelé. — Stipules : longues mais étroites. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. —• La forme plein -vent lui est, comme production et beauté, très- avantageuse; quand on le destine à la basse -tige il faut le greffer sur paradis et ne pas le tailler beaucoup, sous peine d'en amoindrir considérablement la fertilité. RAM [rambour fla] G04 Pomme Rambour de Flandre. Description ilu fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse très-irrégulière, sensiblement pentagone, aplatie aux extrémités et souvent ayant un côté beaucoup moins développé que l'autre. — Pédoncule : court, très-gros, charnu, arqué, in- , séré dans un vaste bassin. — Œil : grand , rarement bien ouvert , à ca- vité peu régulière, profonde et bordée de fortes gibbosi- tés. — Peau : unie, à fond jaune clair, presque entière - ment lavée et fouet- tée de carmin, puis très-abondamment ponctuée de gris- blanc. — Chair : blanche au centre, quelque peu rosée sous la peau, mi- fme et mi-tendre. — Fau : suffisante, sucrée, faiblement acidulée, ayant un léger parfum de rose. Maturité. — Octobre- Novembre. Qualité. — Deuxième pour le couteau , première pour la cuisson. Historique. — La Belgique est regardée comme le pays natal de ce très-beau fruit, qui fréquemment y devient d'une grosseur si considérable, que les jardi- niers, dans le Brabant surtout, l'ont surnommé la Mère des Pommef. Les Allemands le possèdent depuis une quarantaine d'années ; leur pomologue Diel en donna dès 1833 la première description [Verzeichniss der Obslsorten^ t. II, p. 27), l'appelant Gros-Rambour de Flandre, ou Pomme de Dix-Huit Pouces. Chez les Belges M. Auguste Royer en parlait ainsi vingt ans plus tard : « La Mère des Pommes, ou Rambour rouge, ou Rambour rose, ressemble beaucoup à la variété cultivée dans la province d'Anvers sous le nom de Koolappel, qui pourrait bien n'être qu'un synonyme Ce gros Rambour, de qualité inférieure comparé aux bonnes pommes de jardin, est recommandable comme fruit de verger, et de première qualité pour la cuisson. Malgré son volume il tient bien à l'arbre, mûrit fin d'octobre et se conserve peu. » {Annales de pomologie belge et étrangère, 1834, t. II, p. 49.) L'importation, en France, du Rambour de Flandre est de date assez récente; pour moi , il y a cinq ans seulement que je multiplie cette variété , l'ayant reçue du Wurtemberg en 1867, par l'entremise obligeante de M. le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen. \ 602 RAM [rambour fra — mv] Pomme RAMBOUR FRANC. — Synonyme de Rambour d'Été. Voir ce nom. 358. Pomme RAMBOUR D'HIVER. Synonymes. — Pommes : 1. Rambourg rouge (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cul- tivés dans son verger et plant, 1628, p. 22; — Merlet, l'Airégê des bons fruits, 1667, p. 147 ; — et Henri Manger, Systemaiische Pomologie, 1780, l^* partie, p. 38, n° XLViii). — 2. Rambour doux (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215). — 3. LOTHRINGER Rambourg (de quelques anciens auteurs, mais par erreur). Detscription de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, très -gros, des plus longs, sensiblement coudés, légèrement duveteux et brun olivâtre quelque peu lavé de rouge. — Lenticelles : arrondies, assez petites, clair- semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, arrondis, collés en partie ou totalement sur l'écorce, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles: grandes, elliptiques ou ovales -allongées, vert foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, acuminées, à bords assez profondément crénelés. — Pétiole : très-gros, court, rosé à la base et généralement bien cannelé. — Stipules : petites ou moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa grande vigueur le rend très- avantageux pour le pépiniériste, car en le greffant ras terre il fait, au bout de trois ans, des arbres comparables à ceux du pommier Doux-Blanc, dont les tiges ont, à un mètre de hauteur, douze centimètres de circonférence, et dont les têtes sont réellement prodigieuses. Pour les formes naines on devra toujours l'écussonner sur paradis, afin d'en appauvrir la végétation et de le rendre ainsi plus productif. RAM [rambour HIV — ple] 603 Description «lu fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse plus ou moins régulière et généralement aplatie aux pôles. — Pédoncule : un peu court, assez gros, droit ou arqué, très-profondément inséré dans un vaste bassin. — OEil : grand, irrégulier, ouvert ou mi-clos, à cavité très -développée et légère- ment plissée ou bossuée sur les bords. — Peau : mince, lisse, à fond jaune blafard, presque complètement lavée de rouge clair et terne , fouettée de carmin foncé ;, ponctuée de gris-blanc et maculée de roux squammeux autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, mi-fine et mi-tendre. — Eau: abondante, assez sucrée, acidulée, rarement bien parfumée. Maturité. — Novembre -Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Je regarde ce Rambour comme une variété particulière à la France; et c'était aussi l'opinion de l'auteur allemand Henri Manger (1780, Systematische Pomologie , p. 38, n" XLvm). Le Lectier, d'Orléans, fut en 1628 le premier qui le signala. On voit page 22 du Catalogue de son verger, qu'alors il le cultivait et possédait aussi le Blanc, notre Rambour d'Été. Mais cette pomme me paraît remonter au moins à la moitié du xvi^ siècle, car du temps de le Lectier elle était déjà trop connue pour être de récente propagation. Ainsi Bonnefond l'a mentionnée en 1651, Merlet en 1667, dom Claude Saint-Étienne en 1670, etc.; ces deux derniers l'ont même assez bien décrite , quoique très-brièvement : « Le Rambour rouge — a dit Merlet — est la plus grosse des pommes et se garde long- temps; est meilleure cuite que crue. » [L'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 147.) « Le Rambour doux — écrit le moine Saint-Étienne — est rond, gros comme un pain d'un sol, est blanc et rougeâtre, se peut garder sous la paille. » [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215.) ObserTations. — Quelques auteurs donnent au Rambour d'Hiver le synonyme Lothringer Rambour, ou Rambour des Lorrains, c'est une erreur, on peut voir dans notre historique du Rambour d'Été qu'il appartient uniquement à ce der- nier fruit. Pomme RAMBOUR JAUNE. — Quelle est -elle?... Pour moi je ne l'ai jamais cultivée, ni rencontrée. Seulement en 1858 une revue bien connue, la Belgique horticole, que rédige M. Edouard Morren, l'ayant décrite, il me semble utile de reproduire cette description , qui émane d'un pomologue fort compétent, M. Auguste Royer, récemment décédé : « Gros fruit comprimé, forme Hambourg, côtelé; jaune-citron; chair sucrée, acidulée. Bon; usages culinaires. Goûté en décembre. Venu de la province de Liège (Belgique), dis- trict de Verviers. » (Tome VIII, pp. 221-222.) 359. Pomme RAMBOUR DE PLEISSEN. Synonyme. — Pomrne Pleissner Sommerrambour (Diel, Kernobstsorten, 1805, t. VII, p. 109). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, étalés, à peine géniculés, gros, assez longs, duveteux et d'un rouge- brun ardoisé. — Lenticelles .-'arrondies ou allongées, grandes, des plus clair- semées. — Coussinets : aplatis et souvent nuls. — Yeux : petits ou moyens, 604 RAM [rambour ple — ray] arrondis, très -cotonneux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales ou arrondies, acuminées, planes pour la plupart et assez profondément crénelées. — Pétiole : gros, peu long, carminé, très-tomenteux et généralement sans cannelure. — Stipules : petites et parfois faisant défaut. Fertilité. — Ordinaire. Culture. Pomme Rambour de Pleissen. Sa croissance étant assez rapide , on peut utiliser ce pommier pour le plein -vent; il fait, même en le greffant ras terre, des arbres à tronc gros et droit, à tête régulière et touf- fue. Les formes naines lui convien- nent aussi , mais il faut alors l'écus- sonner sur para- dis, autrement sa fertilité diminue beaucoup. Description du fi'uit. — Gros- seur : volumineu- se.— Forme : co- nique - arrondie , fortement côtelée et toujours ayant une face beaucoup moins développée que l'autre. — Pédoncule : peu long, très-nourri, arqué, obliquement planté dans un bassin étroit et profond. — Œil : grand, complètement ouvert, très-cotonneux, à cavité fort irrégulière et assez développée. — Peau : unie, à fond jaune terne, légèrement marbrée et striée, pour la plus grande partie, de carmin, et faiblement ponctuée de gris et de brun. — Chair : blanche, mi-fine et mi-tendre. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée, presque sans parfum. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Deuxième. Historiffue. — Cette variété est en ma possession depuis 1868; je l'avais remarquée, l'année précédente, à l'exposition internationale de Paris, où elle figurait dans la section des pommes allemandes. Je la dois à l'obligeance du direc- teur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), M. le docteur Lucas. Diel, qui la fit connaître en 1803 [Kemoljstsorten, t. YII, p. 109), nous apprend que ce fruit était alors entièrement inconnu des pomologues; on le lui avait envoyé de la Misnie (Saxe) ; aussi le croit-il d'origine saxonne. Pomme RAMBOUR RAYÉ. — Synonyme de Rambour d'Été. Voir ce nom. RAM [rambour ros — ramI 605 Pomme RAMBOUR ROSE. — Synonyme de JRambour de Flandre. Voir ce nom. Pomme RAMBOUR ROUGE. — Synonyme de Rambour d'Hiver. Voir ce nom. Pomme RAMBOUR ROUGE DE NAMUR. — Synonyme de Rambour de Flandre. Voir ce nom. Pomme RAMBOUR TURC. — Synonyme de Calleville rouge d'Hiver. Voir ce nom. Pomme RAMBOUR VERT. — Synonyme de pomme Gros- Vert. Voir ce nom. Pommes : de RAMBOURG , \ RAMTiiT ' Synonymes àe Rambour d'É(é. ÎVoir ce nom. 360. Pomme RAMSDELL. Synonymes.'— Pommes: l. Ramsdell's Sweeting (A. J. Downing, the Fruits a^d fruit trees of America, 1849, p. 137). — 2. Reindell's Large (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonne' des arbi'es fruitiers et d'ornement, édition anglaise, 1856, p. 17, n" 269). — 3. AvERY SwEET (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 163). — 4. Engush Sweet {Id. ibid.). — 5. HuRLBUT {Id. ibid.). — 6. Randall's red Wikter ^/c^. ibid.). Deseription de l'ar- bre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, érigés, très-longs, grêles, à peine géniculés , bien duveteux , rouge-brun clair. — Lenti- celles : arrondies ou allon- gées, grandes ou moyennes, clair-semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes, très-coton- neux , entièrement plaqués sur le bois. — Feuilles : moyennes , ovales-allongées, rarement acuminées, assez lisses, ayant les bords légè- rement crénelés. — Pétiole : long, gros, rigide, tomen- teux, généralement non cannelé. — Stipules : longues et très-étroites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Pour le plein-vent il demande à être greffé en tête afin d'en obtenir des arbres d'assez belle venue, qui cependant sont toujours plus ou moins 606 RAM -RAT irréguliers , vu leurs rameaux trop longs et trop grêles. La basse-tige lui convient mieux , mais sur paradis et non sur doucin. Description dit ii*uit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique , très- ventrue à la base, faiblement pentagone et généralement beaucoup moins volumineuse d'un côté que de Tautre. — Pédoncule : court ou très-court, assez fort ou un peu grêle, obliquement planté dans un bassin de dimensions variables. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, assez vaste et dont les bords sont fortement ondes. — Peau : légèrement rugueuse, à fond gris verdâtre, presque entièrement lavée, marbrée et fouettée de rouge sombre, tachée de fauve squammeux autour du pédoncule , puis abondamment ponctuée de gris. — Chair : jaune verdâtre, ferme, fine et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, à peine acidulée, douée d'un arôme assez savoureux. Maturité. — Septembre- Octobre. Qualité. — Deuxième. Historifiue. — John Downing, l'un des premiers descripteurs de ce fruit, appartenant à l'Amérique, disait en 1849 qu'il le croyait sorti du Connecticut et qu'il portait le nom de son propagateur, le révérend H. S. Ramsdell, de Thompson, localité située dans ce dernier État [Fruits and fruit trees of America^ 1849, pp. 137-138). En 1863 Charles Downing, rééditant la Pomologie de son frère John, alors décédé, maintint à cette pomme le même nom, les mêmes synonymes, la même provenance. Mais en 1869 il n'agit plus ainsi : page 163 de son volumi- neux recueiJL, la Ramsdell est de nouveau caractérisée, seulement elle a pour dénomination principale, English Sweet^ l'un de ses anciens surnoms; Ramsdell, lui, se trouve relégué parmi les synonymes; quant à l'origine précédemment attribuée audit fruit, plus un mot n'en existe. Ignorant le motif de ces diverses modifications, je me borne à les signaler. Observations. — Une mauvaise lecture d'étiquette, lors de l'envoi qu'on me fit d'Amérique, en 1854, de la pomme Ramsdell, lui a longtemps valu, dans mes Catalogues, le nom défiguré de Reindell's; c'est pourquoi je me suis vu dans l'obligation de placer ici ce surnom au rang des synonymes. Pomme RAMSDELL'S SWEETING. — Synonyme de pomme Ramsdell. Voir ce nom. Pomme RAMWER. — Synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver. Voir ce nom. Pomme RANDALL'S RED WINTER. — Synonyme de pomme Ramsdell. Voir ce nom. 361. Pomme RATEAU. Synonymes. — Pommes : 1. De Resté (Archives de la Seine -Inférieure, Registres de l'ancien iabel- lionnatje de Rouen, année 1360, analysés par M. Robillard de Beaurepaire dans sou livre publié en 1865 sur l'Etat des campagnes de la Haute Normandie au moyen âge, pp. 49^ 52, 55-57 et 381 ). — 2. De Râteau (Charles Eslienne, Seminarium et plantarium fructiferarum prœseriim arborum quœ post hortos conseri soient, 1540, p. 34). — 3. DE Restbau (Claude Mollet, Théâtre des jardina- ges, 1652-1678, p. 54). Description de l'arbre. — Bois: peu fort. — Rameaux : nombreux, de lon- gueur moyenne , assez grêles, légèrement coudés, étalés , rarement bien duveteux, RAT 607 à courts mérithalles et d'un rouge -brun très -ardoisé. — Lenticelles : petites, arrondies, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits ou très-petits, ovoïdes, obtus, faiblement cotonneux, entièrement collés sur l'écorce. - Feuilles: petites , épaisses, ovoïdes-arron- Pomme Râteau. dies, vert jaunâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, cour- tement acuminées, à denture régulière et peu prononcée. — Pétiole : de longueur moyenne, grêle, carminé à la base, à peine cannelé. — Stipules : des plus courtes. FERTU.1TÉ. — Très-grande. Culture. — Il fait de superbes plein -vent, mais uniquement lorsqu'on l'a greffé en tête ; pour la basse -tige , on l'écussonne sur paradis ou doucin. Descriptioii du fruit. — « Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse, aplatie à la base et légèrement rétrécie au sommet. — Pédoncule: court, très-renflé à son point d'attache, obliquement inséré dans un bassin étroit et profond. — Peau : assez épaisse, à fond jaune clair verdâtre , rayée de rose pâle sur le côté de l'ombre , lavée et striée de carmin à l'insolation, tachetée de fauve dans le voisinage de l'œil et du pédoncule, puis abondamment ponctuée de brun-roux.-— Chair : blanche, mi- fine, ferme, cro- quante. — Eau : suffisante, assez sucrée, acidulée, peu parfumée. Maturité. — Décembre -Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le pommier Râteau doit-il sa dénomination aux larges raies longitudinales dont ses fruits sont entièrement couverts , et qui rappellent assez bien les traces que, sur le sol, laissent après elles les dents d'un râteau?... Je l'ignore. Charles Estienne a décrit en 1540 cette variété dans son Seminarium (p. 54), à la suite du Court-Pendu gris; il la nomme Ratellianum en latin, et De Râteau en français. Cette description , la première que nous en connaissions , ne fut reproduite ni par les écrivains horticoles de la fin du xvi' siècle , ni par ceux du commencement du xvii% qui même ne font aucune mention de ce fruit, dont on ne retrouve le nom qu'en 1652, dans le Théâtre des jardinages de Claude Mollet. « Le Pommier De Resteau, y Ut-on (p. 54), n'est nullement délicat, il rapporte « quantité de fruit, mais qui n'est pas excellent. » Puis le silence a lieu de nouveau, pour la pomme Râteau, jusqu'en 4780, date à laquelle l'auteur aUemand Henri Manger la déclare identique, page 52 de sa Systematische Pomologie, avec certaine variété hollandaise appelée Rabaû grise. Ce qui, disons-le vite, est une erreur évidente, nous l'avons vérifié, la Rabaû grise ayant la peau rugueuse, gris roussâtre en partie, et ne portant que très -exceptionnellement, à l'insolation, quelques légères stries carminées. De nos jours la pomme Râteau est peu cul- tivée, sauf dans les environs d'Angers, où fréquemment on la rencontre sur les marchés. Je pense qu'on peut voir en elle l'antique pomme de Restel ou de Resté, si \ 608 RAT — RAY souvent mentionnée, au moyen âge, dans les actes des tabellions de la Haute Nor- mandie, et qui même se vendait alors assez cher, eu égard à sa qualité, fort ordinaire. (Consulter à ce sujet VÉtat des campagnes, de la Haute Normandie au moyen âge, ouvrage publié en 1865 par M. Robillard de Beaurepaire, archiviste de la Seine-Inférieure. ) Pomme de RATEAU. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. Pomme RAULE'S JANET. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. 362. Pomme RAYÉE D'HIVER. Synonymes. — Pommes: 1. Winter-Striepeling (Herman Knoop, Pomologie, 1771, édition fran- çaise, p. 34). — 2. EcnTER WiNTERSTRElFUNG ( Diel, Kernobstsorten, 1799, t. I, p. 191), Description de l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, érigés ou légè- rement étalés , peu longs, de grosseur moyenne , bien géniculés, très -co- tonneux et brun clair. — Lenticelles : très -petites, arrondies, des plus clair- semées.— Coussinets : res- sortis. — Yeux : moyens , ovoïdes , peu duveteux , collés en partie sur le bois. — • Feuilles : petites , ova- les , courtement , mais ra- rement acuminées, ayant .gc-ioLucub V.1CUC1CO. — rKiiuiK , gros, de longueur moyenne, carminé, presque dépourvu de cannelure. — Stipules : étroites et assez longues. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Les formes buisson, cordon, espalier, avec le doucin et le paradis pour sujet, conviennent particulièrement à ce pommier, qu'on ne saurait, même greffé en tête, destiner au plein- vent, vu la lenteur de sa croissance. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus considérable. — Forme : globuleuse sensiblement comprimée aux pôles et plus ou moins côtelée au sommet. — Pédoncule : court, très-nourri, arqué, obliquement planté dans un large et profond bassin. — (EU: grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité prononcée et bordée de phs bien accusés. — Peau : à fond jaune pâle, très- amplement striée et marbrée de carmin brillant, abondamment ponctuée de gris ou de roux et tachée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanche, fine, les bords légèrement crénelés. — Pétiole RAY — RED 609 compacte, assez ferme. — Eau : suffisante, Lien sucrée, à peine acidulée, agréablement parfumée. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Les pomologues allemands de la fin du xvni® siècle ont généralement parlé de cette variété, plus jolie que bonne. Le docteur Lucas, qui de nos jours (1859) l'a caractérisée dans Y lUustrirtes Handbuch der Obstkunde (t. I, n° 72), dit : « Elle appartient incontestablement à l'Allemagne et se trouve dans « presque tous les vergers des bords de Lahn et du Rbin , ainsi que dans la région « sud-ouest de ce royaume. » Cette pomme m'est venue du Wurtemberg en 1867. On l'estime beaucoup chez les Allemands, et cependant on ne peut la classer parmi les fruits de premier choix , comme je l'avais d'abord fait dans mon Catalogue de 1868, avant de l'avoir étudiée et vu mûrir chez moi.' Du reste les Hollandais, qui la possèdent depuis une centaine d'années, l'ont aussi rejetée au deuxième rang, témoin ce passage du pomologue Herman Knoop, écrit en 1771 : « Pomme Rayée d'Hiver, ou Winter-Striepeling en hollandais. — Elle est passablement grande, ronde et tant soit peu plate; sa peau est unie; sa couleur, à matuiité, est jaunâtre et marquée presque tout à l'entour de rayes fines d'un beau rouge; ce qui rend ce fruit très-agréable à la vue ; la chair en est moelleuse mais pas d'un goût fort relevé ; c'est pom-quoi cette pomme n'a rang que dans la classe des sortes communes. » [Pomoîogiej édition française, p. 34.) Pomme RAYÉE DE ROUGE. — Synonyme de pomme Royale d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme RAYÉE DE VERT ET DE JAUNE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pomme RED ASTRACHAN. — Synonyme de pomme d'Astracan rouge. Voir ce nom. Pommes : RED BALDWIN, ) / Synonymes de pomme ^al- \ dwin. Voir ce nom. — RED BALDWIN'S PIPPIN, / Pomme RED BELLE-FLEUR. — Synonyme de pomme Belle-Fleur longue. Voir ce nom. Pomme RED CALVILLE. — Synonyme [en Angleterre et par erreur] de pomme de Violette. Voir ce nom , au paragraphe Observations. Pomme RED GLORIA MUNDI. — Synonyme de pomme Bachelor. Voir ce nom. Pomme RED JUNEATING. — Synonyme de pomme Fraise. Voir ce nom. Pomme RED LADY FINGER. — Synonyme de pomme Buncombe. Voir ce nom. IV. 39 610 RED — REI Pomme RED LEMON PEPPING. — Synonyme de Reinette Limon. Voir ce nom. Pomme RED ROMARIN. — Synonyme de pomme Romarin rouge. Voir ce nom. Pomme RED STREAK. — Synonyme de pomme Rouge rayée. Voir ce nom. Pomme RED VANDEVERE. -- Synonyme de pomme Smokehouse. Voir ce nom. Pomme RED WINTER PEARMAIN. — Synonyme de pomme Buncombe. Voir ce nom. Pomme REGELANS. — Synonyme de Calleville d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme REINDELL'S LARGE» — Synonyme de pomme Ramsdell. Voir ce nom. Pomme de la REINE. — Synonyme de pomme Reine des Reinettes. Voir ce nom. 363. Pomme REINE LOUISE. Synonyme. — Pomme KôNiGiN LouiSEN (Diel, Kcrnobslsorten , 1806, t. VIII, p. 229). Deseription de l'ar- l»pe. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, gros, longs, un peu géniculés, légèrement co- tonneux , d'un brun clair plus ou moins nuancé de rouge. — Lenticelles: arron- dies ou allongées, moyennes ou petites, assez abondan- tes. — Coussinets : saillants. — Yeux: moyens, arrondis, un peu collés sur le bois et très -duveteux. — Feuilles: grandes , ovales-allongées , acuminées , planes pour la plupart, ayant les bords assez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : peu long, bien nourri, rarement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa rapide croissance et ses nombreux rameaux le rendent très- propre au plein- vent, pour lequel on le greffe ras terre. Le paradis est le sujet (ju'il faut lui donner quand on le destine à la basse-tige. REI 611 Dej^criptioii «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique- ventrue , généralement plus volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, peu fort, arqué, implanté dans un bassin habituellement assez développé. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, cotonneux, à cavité irrégulière, plissée, étroite et profonde. — Peau : lisse, unicolore, blanchâtre sur la face exposée à l'ombre, légèrement nuancée de jaune à l'insolation, tachée de roux autour du pédoncule et fortement ponctuée de blanc grisâtre. — Chair : blanche, mi-fme, assez tendre. — Fau : suffisante, sucrée, acidulée, peu parfumée. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je l'ai reçue de Reutlingen (Wurtemberg) en 1868. Elle remonte aux dernières années du xviii^ siècle; et du passage suivant, écrit par Diel en 1806, il semble résulter qu'on l'a gagnée dans le Hanovre : « Le Catalogue des arbres fruitiers de Herrnhausen — dit ce pomologue — la mentionnait en 1803. Aucune description n'en existe encore (1806). C'est de cette pépinière d'Herrnhausen, près Hanovre, que provient le sujet qrii m'en a été donné. Il était étiqueté Kônigin [pommie^ de Reine], mais comme une telle dénomination est mal sonnante dans notre langue, je l'ai surnommé Kônigin Louisens [pommier Reine Louise]. » {Kernobstsorten , 1806, t. VIII, p. 229.) La souveraine à laquelle Diel dédiait ainsi ce pommier était fille de Charles, duc de Mecklembourg-Strélitz ; elle devint reine de Prusse en 1793. 364. Pomme REINE DES REINETTES. Synonymes. — Pommes : 1. Kronen Reinette (Vau Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 36, n° 474 ). — 2. Kroon Renet (Diel, Kernobstsorten, 1802, t. V, p. 147). — 3. De la Reine (Forsyth, Treatise on the culture and management of fruit trees, 1805, p. 94, n» 43).— 4. Reinette rousse (Diel, Kernobstsorten, 1807, t. IX, p. 112; — et Lucas, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, 1. 1, p. 327, n» 148). — , 5. Kônigin der Renetten (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, 2« parlie, p. 233). — 6. QuEEN oF THE PiPPiN (Pépinières belges de la Société Van Mons, Cata- logue général, 1857, t. I, p. 167). — 7. Reinette de la Couronne ( Congrès pomoiogique, 3» session, 1858, Procès-Verbaux, p. 5). — 8. RôTHLiCHE REINETTE (Lucas, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, 1. 1, p. 327, n» 148). — 9. Feuerrôthliche Reinette (M. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : généralement peu nombreux, légèrement étalés, des plus gros et des plus longs, très-géniculés et très-cotonneux , roux verdâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : allongées, très-grandes, abondantes. — Coussinets : très-ressortis. — Yeux : gros, ovoïdes, obtus, plaqués sur l'écorce et couverts de duvet. — Feuilles : excessivement grandes, ovales, quelque peu duveteuses et vert brunâtre en dessus , blanc ver- dâtre en dessous, courtement acuminées et profondément dentées. — Pétiole : court, très-nourri, tomenteux, rarement cannelé. — Stipules : des plus longues et des plus larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Pour plein-vent, greffé ras terre, ce pommier convient admirable- ment et fait des arbres à tige aussi droite qu'on le peut désirer. Sous formes naines il prospère assez bien mais demande à être écussonné sur paradis, sujet qui le rend plus productif en amoindrissant l'excès de sa végétation. 6i2 REI Pomme Reine des Remettes. grand, mi-clos, à très- cavité dont les bords Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : cylindro-conique , légèrement déprimée d'un côté à chacune de ses extrémités. — Pédoncule : de longueur moyenne, fort, surtout à la base, arqué, obliquement inséré dans un étroit et profond bassin. — Œil vaste sont généralement unis. — Peau : assez épaisse, légère- ment rugueuse, abondamment ponctuée de gris, à fond jaune mat, recouverte en partie, du côté de l'ombre , d'une fme couche de fauve, puis lavée ou mouchetée de rouge clair à l'insolation, où elle est en outre faiblement fouettée de carmin et réticulée de roux olivâtre. — Chair : blanchâtre , moel- leuse, à grain serré. — Eau : suffisante, sucrée, délicieuse- ment acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — En décrivant (p. 539) le Pearmain doré, ou Golden Winter Pearmain, également appelé King of the Pippins, nous avons constaté que ce dernier surnom, fort répandu, fit naître nombre d'erreurs et de polémiques. On le confondit avec le synonyme Queen of the Pippins^ appartenant à la pomme Reine des Beineties, et pendant plusieurs années ces deux variétés furent généralement, chez nous et à l'étranger, vendues l'une pour l'autre. Leurs fruits, il est vrai, par certains rapports extérieurs peuvent expliquer une telle méprise; mais je n'en saurais dire autant des arbres, assurément très- dissemblables. Notre Reine des Reinettes — dont le nom primitif parait avoir été Kroon Renet , appartenant à la langue batave et signifiant Reinette de la Couronne — compte une centaine d'années d'existence. La Hollande, où depuis longtemps on cultive plusieurs variétés de pommes Kroons, est regardée par le pomologue allemand Diel comme le pays originaire de celle-ci, qu'il décrivit en 1802. 11 l'avait reçue de la Haye sous l'étiquette Kroon Renet (voir Kernobstsorten , t. V, p. 147). Observations. — Quelques auteurs allemands ayant attribué le synonyme Reinette rousse à la Reine des Reinettes, nous le lui maintenons, mais en recom- mandant de ne faire aucune confusion entre ce dernier fruit et la Reinette rousse de Duhamel (1768), habituellement appelée, maintenant, Reinette des Carmes. 365. Pomme REINE SOPHIE. Synonymes. — Pommes : 1. Kônigin Sophiens (Diel, Kernobstsorten, 1809, t. X, p. 7o). — 2. Winter Queen {Id. ibid). Description tle l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros, légèrement coudés, de longueur moyenne, à courts méri thalles, REI 613 bien duveteux et d'un brun olivâtre très-foncé. — Lenticetles : arrondies ou allongées, grandes ou moyennes, clair-semées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, cotonneux, appliqués en partie contre le bois , ayant les érilles noirâtres et disjointes. — Feuilles : moyennes, ovales ou arrondies, vert J clair en dessus, vert. grisâtre en / Pomme Reine Sophie. dessous , assez longuement acu- minées, régulièrement et finement dentées. — Pétiole : de longueur moyenne, mince, rouge vif à la base et très-faiblement cannelé. — Stipules : étroites et longues. ' Fertilité. dantes. Des plus abou - Culture. — Ce pommier fait de beaux plein -vent et devient très- avantageux sous cette forme par l'abondance remarquable de ses produits. Toutefois, écussonné sur paradis ou doucin , pour gobelet ou cordon , il pousse également fort bien et sa fertilité s'accroît encore. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde ou presque cylindrique. — Pédoncule : gros, très-court, obliquement inséré dans une faible dépression où souvent le comprime une forte gibbosité. — (EU : moyen, mi-clos, à cavité peu développée et légère- ment plissée. — Peau : unicolore, jaune-citron, abondamment et finement ponc- tuée de gris. — Chair : blanchâtre, fine, assez tendre, mais seulement à parfaite maturité. — Fau : suffisante, sucrée, acidulée, agréablement parfumée. Maturité. — Janvier-Avril. Qualité. — Première. -, Historique. — Les Anglais pourraient bien être les obtenteurs de cette pomme si tardive , et qui date des dernières années du xviii" siècle. Son propaga- teur, le pépiniériste Loddiges, de Londres, la nommait alors Winter Queen [Reine d'Hiver], et l'expédia en 1800, ainsi étiquetée, au docteur Diel, pomologue allemand dont nous citons souvent les nombreux et remarquables ouvrages. Ce fut au docteur qu'elle dut son deuxième nom. Mécontent de la banalité du premier, il le remplaça par celui même de la femme du roi d'Angleterre George III, la reine Sophie, fille de Charles-Louis-Frédéric, duc de Mecklembourg- Strélitz. (Yoir, de cet auteur, le Kernobstsorten , t. X, pp. 75 et 174.) Aujourd'hui ce fruit ne se rencontre plus chez les horticulteurs de la Grande-Bretagne, mais en Allemagne il est assez commun, notamment dans le Wurtemberg, d'où je l'ai reçu en 1868. Observations. — Le pommier Bachelor des Américains, décrit ci -dessus page 87, compte Winter Queen parmi ses très-nombreux synonymes; c'est le seul rapport, toutefois, qu'il ait avec la variété Reine Sophie, laquelle n'offre aussi qu'une 614 REI [reinette] ressemblance de dénomination avec le pommier Archiduchesse Sophie, caractérisé page 77. REINETTE. — Ce nom de fruit a tellement été prodigué, que je pourrais, sans recourir aux Pomologies étrangères, dresser une liste d'au moins cent cinquante pommes ainsi appelées. Mais il me deviendrait aussi facile d'en signaler beaucoup qui sont indignes de le porter, car Reinette est synonyme A' excellent, et nombre d'horticulteurs l'ont fâcheusement oublié, en utilisant cette dénomination. Pour moi, je me borne à décrire quatre-vingt-quatre variétés de Reinette, choisies parmi les meilleures et parmi les plus connues chez nous ou dans les autres pays. Le mot Reinette appartient à la nomenclature arboricole depuis quatre siècles environ. Charles Estienne fut en 1540 le premier de nos écrivains horticoles qui le mentionna ; voici dans quels termes , nous traduisons littéralement : « Presqu'au même temps que les pommes de Râteau, mûrissent celles appelées Renetia, ou De Renette en langue vulgaire, mais elles n'ont pas la chair aussi ferme, et sont d'un goût encore plus agréable. » {Seminarium et plantarium fructiferarum , etc., 1540, p. 54.) C'est évidemment de la Reinette franche, ou Rlanche, regardée par les princi- paux pomologues comme la mère des Reinettes, qu'il s'agit ici. Obvier de Serres, en 1608, et le Lectier, d'Orléans, en 1628, ne connurent également qu'une pomme de ce nom. Pour trouver trace de sa progéniture il faut ouvrir le Jardinier français, de Ronnefond, datant de 1652, puis l'Abrégé des bons fruits, de Merlet, paru seize ans plus tard (1667); et l'on constate qu'alors il en existait déjà trois variétés. Duhamel, un siècle après (1768), décrivit douze Reinettes, progression qui certes n'eut rien d'exagéré. Comment, répétons-le, en dire autant, aujourd'hui, du chiffre auquel s'élèvent les pommiers classés dans ce groupe? — Deux savants étymologistes, Ménage et Rorel, ont recherché l'origine du mot Reinette, mais ne sont pas d'accord sur cette question , que dès 1650 Ménage crut pouvoir résumer ainsi : « Reinette — écrivit-il — est le nom d'une sorte de pomme ; quelques-ims le dérivent de reginetta, diminutif de regina, comme qui dirait la Reine des Pommes. D'autres, et avec plus de vraisemblance, le dérivent de ranetta, diminutif de rana, à cause que les pommes de Reinette sont marquetées de petites taches, comme sont les grenouilles. On a dit reine pour dire une grenouille, de rana. » {Dictionnaire des origines de la langue française, au mot Reinette.) Voici maintenant l'opinion que Borel exprimait en 1751 : « Rainet, grenouille, de rana; d'où vient pomme Renette pour estre marquetée comme le ventre des grenouilles, selon Ménage : ou de poma renana. Mais j'estime que c'est pour estre la Reine des Pommes. » [Dictionnaire des termes du vieux langage, p. 183.) Borel, je le crois, est ici dans le vrai plutôt que Ménage. La Reinette franche, type de l'espèce Reinette, ne peut effectivement, par sa peau jaune pâle sur le côté de l'ombre , et rosée à l'insolation , offrir quelque analogie avec la peau d'une grenouille. L'enveloppe rugueuse des Reinettes grises ne permettrait même pas une telle comparaison, puisqu'elle est marbrée de fauve, et non de vert. Il semble donc logique de conclure, comme Borel, que la Reinette franche, doyenne, par le mérite et l'âge, de cette nombreuse famille maUque, ne dut son nom qu'à sa grande bonté. REI [reinette aix — ana] 615 Pomme de REINETTE. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. Pomme REINETTE D'AIX. — Synonyme de pomme Princesse noble. Voir ce nom. Pommes : REINETTE D'AIZEMA, — REINETTE D'AIZERNA, Synonymes de Reinette de Breda. Voir ce niDm. Pomme REINETTE D'ALLEBEAU. — Synonyme de Reinette Dolbeau. Voir ce nom. Pommes REINETTE D'ALLEMAGNE. — Synonymes de pommes de Borsdorf et de Reinette grise de Portugal. Voir ces noms. Pomme REINETTE ALLEMANDE. — Synonyme de Reinette blanche de Hollande. Voir ce nom. 366. Pomme REINETTE ANANAS. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, peu longs, de grosseur moyenne, érigés, légèrement cou- dés, duveteux, à mérithalles très- courts, d'un vert foncé lavé de rouge terne. — Lenticelles : arrondies ou allongées , petites, assez abondantes. — Coussinets : à peu près nuls. — Yeux : petits , arrondis , bien coton- neux , faiblement écartés du bois. — Feuilles : des plus petites, ovoïdes - arrondies , rarement acuminées , planes et profondément dentées. — Pétiole : court , peu fort , tomen - teux , à peine cannelé. — Stipules : petites. Fertilité. — Grande. Culture. — Pour plein-vent il demande la greffe à hauteur de tige ; les formes naines, sur doucin ou paradis, lui sont avantageuses comme production et beauté. Description du Sruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-allongée , quelque peu ventrue vers la base. — Pédoncule : court, assez gros, droit ou arqué, obliquement planté au centre d'une faible dépression dont les bords sont souvent ondulés. — Œil : moyen , fermé , placé à fleur de fruit et entouré de légers plis. — Peau : mince, lisse, unicolore, jaune d'or, nuancée de brun verdâtre autour du 616 REI [reinette ana — ang] pédoncule et ponctuée de marron et de gris. — Chair : blanc jaunâtre, fine, assez tendre. — Eau : suffisante, sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Le docteur Diel paraît avoir été le premier descripteur de ce fruit, dont la qualité justifie le nom. Ce fut en 1826 qu'il le mentionna : « Je dois — écrivit-il — cette variété à l'obligeance de M. Frédéric Commans, de Deutz (Prusse) qui, comme son frère, dont j'ai déjà parlé, étudie avec soin les arbres fruitiers. Ce pommier lui est venu, étiqueté Reinette Ananas, d'un ami résidant auprès de Zùlpig (Prusse), petite ville où se trouve un couvent en relations avec le Brabant. » [Vorz. KernobstsoTten , 1826, t. IV, p. 55, note.) De ce passage on ne peut tirer de conjectures sérieuses sur la nationalité du pommier Reinette Ananas ; aussi serai-je fort irrésolu pour conclure , si M. Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), n'avait en 1859 caractérisé cette Reinette et presque tranché la question qui m'embarrassait : « Cette pomme — dit-il — se rencontre généralement en Allemagne dans toutes les collections, et partout porte le même nom. Il est probable qu'elle est originaùre de la Hollande. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkwnde, t. I, p. 131, n° 50.) Les pépiniéristes français étaient , paraît-il , moins favorisés que leurs confrères d'Allemagne, en ce qui touche la culture de la Reinette Ananas, car non-seule- ment avant 1868 je ne possédais pas ce pommier, mais ne l'avais même jamais vu cité dans les Catalogues de nos principaux arboriculteurs. Ses produits m'ayant frappé à la dernière Exposition universelle de Paris (1867), où ils faisaient partie des collections allemandes, je me suis immédiatement procuré cette excellente variété par l'entremise amicale de M. Lucas , le savant pomologue dont je viens à l'instant de reproduire une opinion. Observations* — Ne pas confondre la Reinette Ananas avec la pomme Ananas, décrite plus haut (page 62) et qu'on mange dès les derniers jours de l'été. 367. Pomme REINETTE D'ANGLETERRE. Synonymes. — Pommes ; 1, Monstrueuse (dom Claude Saint-Étienne , iVowye^^e instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 213; — et Henri Manger, Systematische Pomologie , ilSO , !*• partie, p. 84, n° cLXXii). — 2. Reinette monstrueuse {%a.rig\ej,Pomonabritannica, planche 78, fig. 3; — et Henri Manger, ibid.). — 3. Grosse Reinette d'Angleterre ( Duhamel , Trat/e rfes arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 299 ; — et Jean Mayer, Pomona franconica, 1776, t. IFIj, p. 137). — 4. Newtown Pippin (William Hooker, Transactions of the horticultural Society of London, 1817, t. H, p, 299). — 5. Le Lieur (Poiteau, Pomologie française, 1846, t. IV, n» 48). — 6. Cadeau du Général (d'Albret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1851, p. 332 ; — et Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1860, t. VIII, p. 63). — 7. Présent du GÉNÉRAL ( Comice horticole de Maine-et-Loire, Cato/ot/ue rfe .5071 Jarc?m /^*'Mi7ier, 1852, u" 100). — S. De Vaugoyau (/rf. ibid.). — 9. DobbeleN Paradts (Auguste Royer,/a Belgique horticole, 1858, t. VIII, p. 214). — 10. Groene Renetten (W. ibid.). — 11. Reinette du Vigan (Liron d'AiroUes, Annales de pomologie belge et étrangère, 1860, t. VIII, p. 49); — et Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1867, t. IV, n" 27 ). — 12. Reinette fine (Congrès pomologique, ibid.). — 13. Reinette FINE DU Vigan (W. ibid.). — 14. Reinette Chauvin (de quelques pépiniéristes). Description de l'arbre. — Bois : très -fort. — Rameaux : nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros, des plus longs, de couleur olivâtre à leur extrémité inférieure , marron clair, ou parfois foncé, à l'autre bout, où ils sont REI [reinette ang' 617 en outre lavés de gris cendré; un duvet grisâtre, fin et très-épais, les recouvre eu partie. — Lenlicelles : grandes ou moyennes, arrondies ou allongées, blanches, assez abondantes. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : gros, aplatis à la base et Pomme Reinette d'Angleterre. — Premier Type. bombés au sommet, obtus, cotonneux, bien plaqués sur l'écorce, ayant les écailles légèrement rosées et disjointes. — Feuillns : nombreuses, de grandeur moyenne, ovoïdes-arrondies, vert jaunâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, épaisses et 618 REI [reinette atvg] coriaces, acuminées, ondulées, ayant la denture des bords largement et profon- dément accusée, mais plus souvent obtuse qu'aiguë. — Pétiole : gros, assez long, roide, quoique tenant la feuille horizontale, faiblement cannelé, lavé de carmin en dessous, surtout à son point d'attache, et quelquefois aussi beaucoup plus haut. — Stipules : de grandeur inégale et cependant, pour la plupart, étroites et longues. Fertilité. — Modérée. Culture. — Greffé ras terre ce pommier fait des tiges droites , assez grosses et d'une grande vigueur; écussonné sur paradis plutôt que sur doucin il se prête admirablement à toute espèce de forme naine. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : conique plus ou moins allongée et pentagone, ou globuleuse fortement comprimée aux pôles, mais ayant toujours un côté beaucoup moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, gros ou très-gros, droit ou ai^qué, généralement inséré dans un vaste et profond bassin. — Œil : grand, souvent irrégulier, ouvert ou mi-clos, à cavité très-développée et bordée de plis ou de légères ondulations. — Peau : assez rugueuse , jaune-clair sur la face placée à l'ombre, jaune brunâtre lavé de rose à l'insolation, amplement veinée, marbrée, réticulée et tachetée de fauve olivâtre, maculée de roux squammeux dans le bassin pédonculaire, puis semée de points bruns étoiles. — Chair : d'un blanc jaunâtre, fine, assez tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, douée d'une agréable acidité et du parfum le plus délicat. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Constamment confondue avec la Reinette du Canada, même par les Anglais, la Reinette d'Angleterre ne peut cependant lui être réunie. Ces deux pommes ont extérieurement, je le reconnais, de très-grands rapports, mais on n'eu saurait dire autant des arbres qui les produisent ; témoin la description , donnée plus loin, de notre pommier Reinette du Canada. Cette méprise n'a pas été, du reste, commise d'une façon absolue : dès 1805 Etienne Calvel eût dû nous en préserver, lui qui, si compétent, caractérisait alors dans son Traité sur les pépinières, en regard les uns des autres, et ces fruits et leur arbre (t. III, pp. 52-53). La Reinette d'Angleterre, dont le nom indique probablement l'origine, fut d'abord appelée pomme Monstrueuse, Reinette monstrueuse. Sous cette dernière dénomination, Batty Langley l'a figurée très -exactement, en 1729, dans la Pomona britannica (planche 78, n° 3). Antérieurement (1670) le moine Claude Saint-Étienne l'avait, chez nous, décrite en ces termes : « La Pomme Monstrueuse, ronde et grosse comme Rambour, blanchâtre, devient jaune après les Roys, et pour lors est bonne crue; c'est une très-bonne pomme. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 213.) Peu après, quelques-uns de nos jardiniers la cultivaient sous son présent nom, car Merlet, qui dans la première édition de sa Pomologie, datant de 1667, ne citait pas cette variété, la signalait en 1675 et la nommait Reinette d'Angleterre : « La Reinette d'Angleterre — écrivait-il — est une très-belle et grosse pomme blanche, lisse, plus longue que ronde, fort légère, qui est sucrée, de bon goût, et se garde longtemps. » (L'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 143.) Il existe une sous-variété de cette pomme; elle est connue sous différentes dénominations : Reinette d'Angleterre hâtive, pomme d'Aoûtage, pomme Royale REI [reinette ang — ani] 619 d'Angleterre, etc.; uous lui consacrerons sous ce dernier nom, quand viendra son rang alphabétique, un article spécial; inutile alors d'en parler ici plus longuement. Observation». — Pendant nombre d'années j'ai multiplié dans mes pépinières les pommiers le Lieur^ Reinette Chauvin^ Reinette du Vigan, Vaugoyau ou Présent ou Cadeau du général, vendus partout comme variétés distinctes; mais de minutieuses confrontations m'ont récemment démontré qu'ils sont identiques avec la Reinette d'Angleterre. Je range donc parmi les synonymes de cette dernière, toutes ces fausses variétés, en regrettant de n'avoir pu découvrir plus tôt une erreur aussi fâcheuse. — La Reinette de Diel, dont la description se trouve ci-après, étant généralement appelée Reinette d'Angleterre de Diel, pourrait donner lieu à quelque méprise avec le fruit qui nous occupe , d'autant mieux qu'elle lui ressemble assez et mûrit à la même époque ; je la signale en conséquence à l'attention des horti- culteurs. — Les noms pommes de Bretagne, Janurea, de Portugal, Reinette Wahre, Saint-Helena russet, sont synonymes ou de Reinette d'Angleterre ou de Reinette du Canada. Si je ne puis préciser à laquelle de ces deux variétés ils se rappor- tent , c'est que les pomologues qui , fautivement , réunirent lesdites Reinettes , ont négligé d'indiquer pour chacun des nombreux synonymes qu'ils leur attribuèrent, la source où l'on pouvait en contrôler l'authenticité. Pommes : REINETTE D'ANGLETERRE, \ Synonymes de pomme • I d'Or d'Angleterre, y o\v — REINETTE D'ANGLETERRE ANCIENNE, ) ce nom. Pomme REINETTE D'ANGLETERRE [de la Côte-d'Or]. — Synonyme de Reinette de Cuzy. Voir ce nom. Pomme REINETTE D'ANGLETERRE DE DIEL. — Synonyme de /?eme«e rfe />«>/. Voir ce nom. 1 Pomme REINETTE D'ANGLETERRE HATIVE. — Synonyme de Royale d'Angle- terre. Voir ce nom 368. Pomme REINETTE ANISÉE. Description de Tarbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, presque érigés , longs , assez gros, bien coudés, très-duveteux, brun olivâtre foncé et légèrement lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : très-petits, arrondis, plats, peu cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : moyennes, ovales-allongées, assez longuement acuminées, planes pour la plupart et largement dentées ou crénelées. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, très-tomenteux, non cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Comme plein- vent il fait des têtes érigées, régulières et d'un bel 620 REI [reinette ani — anjJ aspect ; on le greffe à hauteur de tige plutôt que ras terre. Quant aux formes naines, sur doucin ou paradis, elles lui sont profitables, particulièrement sous le rapport de la fertilité. Description du fruit. — Grosseur globuleuse très-comprimée aux pôles. - Pomme Reinette anisée. au-dessous de la moyenne. — Forme : Pédoncule: assez long, peu fort, mais renflé à son point d'attache, planté dans une faible dépression à bords légèrement ondulés. — Œil : des plus grands, complètement ou- vert , à larges et courtes sépales , occupant le centre d'une cavité peu profonde quoique très-éten- due. — Peau : fine et forte , d'un beau jaune d'or, nuancée de gris verdâtf e près de l'œil et du pédon- cule, semée de larges points roux en étoile et souvent un peu ver- ruqueuse. — Chair : légèrement jaunâtre, fine et tendre. — Eau : suffisante, sucrée, faiblement aci- dulée, ayant une saveur anisée assez agréable. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1860 j'ai reçu d'Allemagne, avec plusieurs autres variétés de pommier, cette Reinette anisée, que je ne vois décrite ni mentionnée dans aucune de mes nombreuses Pomologies. Je ne sais donc absolument rien sur elle , si ce n'est qu'on n'a pu, chez moi, depuis douze ans, la rattacher à quelqu'une des pommes anisées ou fenouillées qui y sont cultivées. 369. Pomme REINETTE D'ANJOU. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux,, étalés, longs, gros, légèrement coudés, très-duveteux, rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, arrondies, clair-semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, coniques, obtus, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, arrondies, vert terne en dessus, blanc brunâtre en dessous, planes, acuminées, régulièrement et profondément dentées. — Pétiole : peu long, très-gros, faiblement cannelé. — Stipules : des plus développées. Fertilité. — Médiocre. Culture. — On le greffe en tête pour le plein- vent, et non ras terre, parce qu'il grossit lentement. Les formes buisson, cordon, espalier lui conviennent beaucoup, surtout quand il est écussonné sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique plus ou moins allongée et toujours assez régulière. — Pédoncule : de longueur et REI [reinette anj — bab] 62i grosseur moyennes, inséré dans une cavité assez étroite et assez profonde. — Œil : très-grand, régulier, des plus ouverts, à cavité large et peu profonde. — Peau : assez lisse , vert clair, amplement lavée et fouettée de rouge-brun peu foncé , maculée de Pomme Reinette d'Anjou. TQux squammeux au- tour du pédoncule et parsemée de très - larges points fauves. — Chair : jaunâtre, fine, mi -tendre, for- tement verdâtre au- près des loges. — Eau: abondante , sucrée , très - agréablement acidulée et possédant une saveur parfumée des plus exquises. Maturité. — No- vembre-Mars. Qualité. mière. Pre- Historique. — J'éprouve un vérita- ble regret de ne pouvoir, malgré le nom qu'il porte, inscrire ce délicieux fruit sur la liste des variétés natives de l'Anjou. J'ai tout fouillé pour y parvenir, sans trouver le moindre indice qui pût autoriser une telle inscription. Le plus étonnant, c'est de rencontrer dès 1817 la Reinette d'Anjou citée comme pomme d'élite par un auteur allemand, quand on sait surtout que 1848 fut la date de son intro- duction dans les pépinières angevines. Chez moi, mon Catalogue de 1849 l'annon- çait pour la première fois, à l'article Pommiers nouveaux (p. 32, n° 154). Elle m'était venue de Ledeberg-lez-Gand [Belgique], où feu le pépiniériste Papeleu, qui sans doute l'avait reçue d'Allemagne , la cultivait alors depuis trois ou quatre ans. J'espérais que Christ, le pomologue allemand ici mentionné, m'aurait donné quelques renseignements sur ce fruit. Point, il dit uniquement, après avoir décrit le Borsdorf vert : « Je signale encore parmi les variétés remarquables, la Reinette « d'Anjou, ou Reinette rouge d'Anjou. » [Handbuch ûber die Obstbaumzucki , 1817, pp. 425 et 855.) PoMftiE REINETTE D'ANTHÉZIEUX. — Voir pomme Linnœus Pippin, au paragraphe Observations. Pomme REINETTE D'AUTRICHE. — Synonyme de pomme Noire. Voir ce nom. Pomme REINETTE BABOU. — Synonyme de Reinette d'Anthézieux. Voir pomme Linnœus Pippin^ au paragraphe Observations. 622 REI [reinette bas — bat] 370. Pomme REINETTE BASINER. Description de l'arbre. — Bois: faible. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, grêles , de longueur moyenne, bien flexueux, à courts méri- thalles, duveteux au sommet et d'un brun jaunâtre violacé. — Lenticellcs : petites , arrondies et des plus clair-semées. — Cous- sinets : aplatis. — Yevx : petits, ovoïdes, plats, cotonneux, entiè- rement adhérents au bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, peu nombreuses, coriaces et rugueuses , vert tendre , acumi- nées, canaliculées et régulière- ment dentées. — Pétiole : long et grêle, très -rigide, violacé en dessous et rarement bien can- nelé. — Stipules : étroites et courtes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il est trop chétif pour jamais faire de convenables plein- vent; les formes naines, sur doucin, lui sont plus avantageuses. Description dn fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie , ayant ordinairement un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : très-long, assez fort, surtout à la base, planté dans un bassin vaste et profond, — Œil : des plus grands, irrégulier, ouvert, à cavité unie et très-développée. — Peau : légèrement rugueuse, unicolore, vert clair, même à parfaite maturité du fruit, mais passant au brun olivâtre sur la face exposée au soleil, quelque peu marbrée de fauve vers l'œil et le pédoncule, puis abondamment et fortement ponctuée de gris foncé. — Chair : verdâtre et jaunâtre, fine, compacte et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier -Avril. Qualité. — Première. Historique. — La Reinette Basirifer, d'origine allemande, est multipliée dans mes pépinières depuis cinq ans seulement. Je l'ai, sur ma demande, reçue de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), mais son âge et sa prove- nance primitive me restent encore à découvrir, les Pomologues les plus connus de l'Allemagne ne l'ayant même pas citée. Pommes: REINETTE BATARDE, REINETTE BATARDE DE LEIPSICK, Synonymes de pomme de Borsdorf. Voir ce nom. RET [reinette bau 623 371. Pomme REINETTE BAUMANN. Synonymes. — Pommes : {, Baumann's rotoe Winterreinette (Diel, Vorz. Kernohslsorten, 1821, t. I, p. 100). — 2. Baumann's Reinette (Oberdieck , lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 485, u» 226). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, de grosseur et lon- gueur moyennes, très-géniculés , lé- gèrement coton- neux, rouge-brun clair lavé de gris. — Lenticelles : al- longées , grandes et abondantes. — Coussinets : assez ressortis. — Yeux : gros, ovoïdes, du- veteux , appliqués en partie sur l'é- corce. — Feuilles : petites ou de grandeur moyenne , ovales ou cordiformes , rare- ment acuminées, ayant les bords faiblement crénelés. — Pétiole : peu long, assez fort, à peine cannelé. — Stipules : petites ou moyennes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La croissance de ce pommier n'étant pas rapide il serait difficile, en le greffant ras terre, d'en obtenir des arbres à grosse tige; mieux vaut donc, pour plein -vent, le greffer en tête. Écussonné sur doucin ou paradis il prospère admirablement sous toute espèce de forme naine. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique- raccourcie et très- ventrue. — Pédoncule : très-gros et très-court, profondément planté dans un assez vaste bassin. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, à courtes sépales, irrégulièrement placé dans une cavité unie, large et profonde. — Peau : à fond jaunâtre, presque entièrement lavée et rubanée de carmin foncé, maculée de brun clair squammeux autour du pédoncule et semée de larges points roux cerclés de gris. — Chair : jaunâtre, demi-fine, assez ferme. — Eau : peu abondante, sucrée, acidulée, légèrement parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette Reinette date du commencement de notre siècle; elle a été gagnée par Van Mons , dans ses pépinières de la Fidélité , à Bruxelles , ainsi que lui-même le déclare page 31, n° 134, de son Catalogue général. En 1821, déjà répandue chez les Allemands, le docteur Diel l'y caractérisa et rapporta certains détails que nous devons reproduire : « Ce fruit — dit-il — figuré pour la première fois en 1811 dans le Gartenmagasin , mais 024 REI [reinette bau — bay sans aucune description, fut dédié par Van Mons, comme variété nouvellement obtenue de semis , aux frères Baumann, célèbres pépiniéristes français babitant BoUwiller, département du Haut-Rbin. » ( Vorz. Kemobstsorten , 1821, t. I", p. 100.) Observation». — Le Congrès pomologique, en décrivant (1867, t. IV, n" 7) la Reinette d'Anthézieux, a dit : « La Reinette Baumann lui ressemble beaucoup. » Cependant jamais pommes ne furent plus dissemblables, puisque la première est côtelée aux extrémités et généralement unicolore, tandis que la seconde, non pentagone, laisse à peine apercevoir, sous le carmin rubané qui la recouvre, le fond jaunâtre de sa peau. Du reste, le Congrès peu après (1868, t. V, n" 49) caractérisa la Reinette Baumann, et prouva par là qu'elle ne lui paraissait plus identique avec la Reinette d'Anthézieux. — Le même Congrès et le Comité pomo- logique de la Société d'Horticulture de Paris pensent également qu'une certaine Reinette de BoUwiller pourrait bien être la Reinette Baumann, débaptisée. Je n'en sais rien, ne possédant pas la variété ainsi suspectée; mais BoUwiller ayant été la résidence des pépiniéristes auxquels on dédia la Reinette Baumann, il ne serait nullement impossible que ce fruit, surtout après la mort des frères Baumann, eût reçu le nom de la localité qu'ils habitaient. 372. Pomme REINETTE DE BAYEUX. Synonyme. — Pomme De Bayeux ( William Hooker, Transactions of the Horticultural Society of London, 1817, t. Il, p. 300). Premier Type. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux, éta- lés, souvent arqués, gros, assez longs, peu géniculés, duveteux, brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, rap- prochées. — Coussinets : larges, ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, très- cotonneux et légèrement collés contre le bois. — Feuilles : moyennes , ova- les, assez longuement acu- minées, faiblement et uni- formément dentées. — Pétiole: court, bien nourri, tomenteux, à cannelure peu profonde. — Stipules : étroites et longues pour la plupart. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Le plein-vent lui est favorable comme forme mais non comme production; sous ce dernier rapport il" vaut mieux le destiner à la basse-tige, pour cordon, buisson, pyramide, espalier, en le greffant uniquement sur paradis. IIEI [reinette BAY — Bill 025 description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : cylindrique et pentagone, ou globuleuse plus ou moins régulière et quelque peu côtelée au sommet. — Pédoncule : court et gros, ou de longueur et force moyennes, droit ou arqué, planté dans ,Ponime Reinette de Bayeux. — Deuxième Type- ^j-^ bassin -généralement bien développé. — OEil : grand, mi-clos ou complè- tement ouvert, à longues et souvent larges sépales, à cavité irrégulière, pro- fonde, bossuée ou légère- ment ondulée sur les bords. — Peau : lisse, un peu onc- tueuse , jaune-beurre , am- plement marbrée et fouettée de rouge -brique, tachée de fauve verdâtre autour du pédoncule, puis ponctuée de gris-blanc et de brun. — Chair : jaunâtre ou verdâ- tre, fine, assez ferme. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, acidulée, à saveur parfumée très-agréable, IVIaturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Première. Historifiiie. — Le nom de la Reinette de Bayeux (Calvados) en fait une pomme essentiellement normande. Elle me fut offerte en 1846 par feu Prévost, l'arboriculteur, le pomologue rouennais si connu. Mais déjà c'était un fruit assez répandu, même chez les Anglais, où M. William Hooker le décrivait le 11 jan- vier 1817 à la Société d'Horticulture de Londres [Transactions , t. II, pp. 298 et 300) qui récemment l'avait reçue de la Société d'Horticulture de Rouen. Je l'ai pro- pagée en Belgique vers 1849, ainsi que l'a constaté M. Alexandre Bivort dans 1^ tome YII des Annales de pomologie belge et étrangère (p. 87). Pomme REINETTE DES BELGES. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. 373. Pomme REINETTE DE BIHOREL. Description de l'arbre, — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, étalés, à peine géniculés, courts, grêles, cotonneux, surtout au sommet, d'un beau jaune-orange très-luisant. — Lenticelles : allongées, excessivement abondantes. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : petits, coniques, duveteux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : petites, coriaces, ovales, vert cendré en dessus, gris verdâtre en dessous, à bords assez profondément dentés. — Pétiole : court, gros, violâtre en dessous et sensiblement cannelé. — Stipules : courtes et larges. Fertilité. — Satisfaisante. IV. 40 626 REl [reinette BIH — bla] Pomme Reinette de Bihorel. Culture. — Il est trop chétif pour faire, même greffé en tête, de passables plein-vent; la basse-tige sur doucin favorise davantage sa végétation et accroît aussi sa fertilité. Dei^criiition du Émit. — Grosseur : moyenne, et parfois plus volumineuse. — Fonne : conico- cylindrique toujours plus ou moins côtelée vers le sommet. — Pédoncule : long ou de lon- gueur moyenne, assez fort mais renflé à la base, pro- fondément inséré dans un bassin étroit. — Œil : grand, bien ouvert, souvent entouré de petites bosses, à cavité peu profonde, large, plissée. — Peau : jaunâtre, presque entièrement marbrée et fouet- tée de carmin, tachetée çà et là de brun squammeux et très-faiblement ponctuée de roux. — Chair: jaunâtre, demi-tendre et quelque peu croquante. — Fan : suffi- sante, sucrée, acidulée , sans parfum bien prononcé. Maturité. — Octobre-Fé- vrier. Qualité. — Deuxième. Historique. — Gain de M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen, la Reinette de Bihorel a mûri en 1839 pour la première fois. Le pied-type, provenu de semis, est âgé d'environ vingt-cinq ans. Il porte le nom de la rue dans laquelle est l'établissement de son obtenteur. Pommes REINETTE BLANCHE. — Synonymes de Reinelte d'Espagne et de Reinette franche. Voir ces noms. Pomme REINETTE BLANCHE DU CANADA. — Synonyme de Beinetle du Canada. Voir ce nom. 374. Pomme REINETTE BLANCHE DE CHAMPAGNE. Synonymes. — Pommes : 1. Loskrieger (Diel, Kernohstsorten , 1799, t. I, p. 85). — 2. Reinette PLATE DE Champagne {Id. ibid., 1800, t. III, p. 122). — 3. Reinette de Versailles (Idem, Vorz. Kei^nobstsorten, 1828, t. V, p. 93). — 4. Reinette de Frisland (Pépinières de la Société Van Mons, Catalogue général, 1854, 1. 1, p. 49). — 5. Reinette de France (Auguste Royer, Belgique horticole, 1858, t. VIII, pp. 213-214). — 6. REINETTE DE Friesland {Id. ibid.). — 7. Champagner Reinette (Oberdieck, llluslrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t, I, p. 125, n<'47). — 8. Weisse Versailler Reinette (Exposition de Paris, 1867, Fruits allemands présentés par le docteur Koch, de Berlin). — 9. Reinette de Champagne (Mas, le Verger, 1868, t. IV, p. 109, n» 53). — 10. Soskrieger (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 122). — 11. Champaigne Reinette {Id. ibid.). Descriiitioit de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux et peu coudés, érigés, de grosseur et longueur moyennes, légèrement renflés au REI [reinette bla] 627 sommet , cotonneux , brun clair à l'insolation et brun olivâtre sur l'autre face. — Lenticelles : arrondies ou allongées, petites, assez clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : gros ou moyens, plats, allongés, noyés dans l'écorce, ayant les écailles mal soudées et généralement bordées de noir. — Feuilles : grandes, ovales- arrondies, coriaces, vert Pomme Reinette blanche de Champagne. — Premier Type. foncé en dessus blanc jaunâtre en dessous , courtement acuminées, irrégulièrement dentées et surdentées. — Pé- tiole: court, bien nourri , nuancé de rose, surtout à la base , et largement mais peu profondément cannelé. — Stipules. -tThs- développées. Fertilité. — Ordi - naire. Culture. — Comme plein-vent sa végéta - tion serait trop lente pour le greffer ras terre, mieux vaut le greffer en tête. Les formes buisson, cordon, pyramide, espa- lier, sur doucin, lui sont des plus favorables. Description du fruit. — Grosseur :, moyenne. — Forme : co- nique fortement globu- leuse, ou sphérique sen- 1 siblement aplatie aux pôles et presque toujours moins volumineuse d'un côté que de l'autre; parfois elle est aussi quelque peu pentagone. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne, assez gros, particulièrement à son point d'attache, planté dans un bassin large et profond. — Œil: grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à courtes sépales, à cavité généralement vaste et plissée. — Peau : mince, lisse, jaune pâle sur la face exposée à l'ombre, jaune plus intense sur la partie frappée par le soleil, où souvent elle est faiblement nuancée de rouge -brun; amplement tachée de roux olivâtre autour du pédoncule, puis peu abondamment ponctuée de gris-blanc et de marron. — Chair : blanche ou légèrement jaunâtre, fine, assez tendre. — Eau : suffisante, bien sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Deuxième Type. 628 REI [reinette bla] Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Les Allemands connaissent beaucoup mieux cette Reinette , malgré son origine champenoise, que nos pomologues et nos jardiniers. Cela tient à son extrême rareté chez nous, où quelques collectionneurs seulement la possèdent. Elle compte environ un siècle d'existence. Diel, au cours de 1799, la décrivit le premier [Kei^nobslsorten , t. I, p. 85), mais il en ignorait alors la véritable dénomination, puisqu'il l'appela Loskriegerapfel ; c'est-à-dire. Pomme fortement attachée. L'année suivante, dans le même ouvrage (t. III, p. 122), de nouveau cet auteur s'occupa de ce fruit , que le capitaine Brion , de Verdun (Meuse), venait de lui envoyer sous son nom primitif : Reinette plate de Cham- pagne. Enlin vingt-huit ans plus tard (1828) il caractérisait certaine Reinette de Versailles qui n'était autre que notre Reinette de Champagne. Quoique la parfaite identité de ces deux pommes lui eût échappé, Diel se montra très-circonspect, cependant , quant à l'origine de la Reinette de Vef sailles : « Je suis redevable — lit-on dans son l'ecueil — de cette variété à Pierre-Joseph Commans, jardinier-paysagiste à Cologne, qui la tient, sans renseignements de provenance, d'un commerçant habitant Malines (Brabant). Ne possédant aucun Catalogue moderne, celui, par exemple, de M. Noisette, de Paris, je ne puis savoir si la Reinette de Versailles y est mentionnée. Je sais positivement, toutefois, qu'on ne la trouve pas sur le plus récent Catalogue des frères Baumann [de Bollwiller, Haut-Rhin], Serait-ce donc un fruit nouvelle- ment obtenu de semis? » [Vorz.. Kernobstsorten , 1828, t, V, p. 93.) Le surnom Reinette de Versailles donné à la Reinette de Champagne, s'est maintenu quand même en diverses contrées de l'Allemagne. Je l'ai particulière- ment constaté à Paris, à la dernière Exposition (1867), où figurait, au nombre des fruits présentés par le docteur Koch, de Berlin, une variété étiquetée Weisse Versaiiler Reinette [Reinette blanche de Versailles], qui, greffée ensuite dans mes pépinières , s'est trouvée de tout point semblable à cette Reinette de Champagne , au nom de laquelle j'ai cru devoir ajouter le qualificatif blanche, pour la distinguer de la Reinette grise de Champagne ; et d'autant mieux que celle-ci possède égale- ment les synonymes Reinette de Versailles, Reinette versaillaise. Pomme REINETTE BLANCHE WESPKG^E. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. 375. Pomme REINETTE BLANCHE DE HOLLANDE. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette allemande (Christ, Handbuch ûher die Obstbaumzucht , 1817 , p. 422, u" 103; — et Diel, Verzeichniss der Obstsorten , 1832, t. II, pp. 65-66, n» 591). — 2. NIEDERLANDISCHE WEisSE REINETTE (Diel, ibid.). — 3. REINETTE DE HOLLANDE (Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits, 1844, p. 284). —4. De Batavia ( Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 443). — 5. HOLLANDAISE {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés et souvent arqués, gros, longs, sensiblement coudés, très-duveteux, rouge- brun foncé. — Lenticelles : grandes, arrondies, clair- semées. — Coussinets : modérément ressortis. — Yeux: gros, coniques, obtus, collés en partie sur le bois, légèrement cotonneux, aux écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, REI [reinette bla] 629 ovales ou elliptiques, vert foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, coriaces, parfois acuminées, ayant les bords largement crénelés. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri, habituellement rougeâtre à la base. — Stipules : très-petites et souvent faisant défaut. Fertilité. — Médiocre. Culture. — La greffe ras terre, pour plein- vent, lui convient assez; cependant si sa tige devient grosse , généralement elle n'est pas très-droite ; comme aussi sa tête , quoique Pomme Reinette blanche de Hollande. forte, n'a pas or- dinairement un aspect agréable. Il prospère bien, sur doucin ou pa- radis, sous toute espèce de forme naine. Description du fruit. — Grosseur : consi- dérable. — For- me : conique - raccourcie, assez régulière , pen- tagone près du sommet. — Pé- doncule : court, très-fort, profon- dément planté dans un vaste bassin. — OEil : grand, mi-clos, à cavité irrégulière et de dimensions moyennes. — Peau: mince, unicolore, vert clair blanchâtre , principalement sur le côté placé à l'ombre, semé(^ de gros et de petits points bruns. — Chair : quelque peu verdâtre , surtout sous la peau, fine et très-tendre. — Eau : suffisante, bien sucrée, légèrement parfumée et savoureusement acidulée. Maturité. — Décembre-Février. Qualité. — Première. Bistorique. — D'après le pomologue Diel, qui la décrivit en 1832 {Verzeichniss der Obstsorten, t. II, p. 65), la Reinette blanche de Hollande serait originaire de la Flandre. Antérieurement (1817) elle avait été signalée par Christ [Obstbaumzuchf, p. 422), mais porteuse alors du pseudonyme Reinette allemande. Dans la nomen- clature on devra soigneusement lui maintenir le qualificatif rlanche , afin de ne pas la confondre avec la Reinette carminée de Hollande, dont je parlerai plus loin et qu'assez récemment les Belges (1850), puis notre Congrès pomologique (1867), ont caractérisée sous l'insuffisante dénomination Reinette de Hollande. Il est probable que cette Reinette blanche n'existait pas encore à l'époque où le Hollan- dais Knoop publia sa Pomologie (1758), dans laquelle je l'ai vainement cherchée. 630 REI [reinette blo — bre] Oliser-vations. — Le Borsdorf, ou Reinette d'Allemagne, peut prêter à quelque méprise avec la Reinette blanche de Hollande, en raison de l'un de ses synonymes : Reinette allemande ; mais ce sont fruits si dissemblables, qu'une telle erreur serait facilement reconnue. (Voir p. 150 notre description du Borsdorf.) Pomme REINETTE BLONDE. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE BOLLWILLER. — Voir i?(?me^^e5aMmann, au paragraphe Observations. Pomme REINETTE DE BORSDORF. — Synonyme de Reinette brillante. Voir ce nom. PorniE REINETTE BORSDÔRFFER. — Synonyme de pomme de Borsdorf. Voir ce nom. 376. Pomme REINETTE DE BREDA. Synonymes. — Pommes : \ . Nelguin ( Herman Knoop, Pomologie, édition allemande, 1760, l'* partie, p. 22 ; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden ofthe Horticultural Society of London , 18/i2, p. 34, n" 630). — 2. REINETTE d'Aizema (Herman Knoop, ibid., p. 20; et pp. 51-52 de l'édition française de 1771; — Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection^ p. 21, n» 1457). — 3. Reinette Nelguin (Christ, Hand- buch ùber die Obstbaumzucht, 1817, p. 486, n« 59). — 4. Reinette d'Aizerna (Thompson, tôtrf.). — 5. DoppELTER GoLDPEPPiNG (Oberdieck, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 273, u» 121). — 6. Double-Pepin d'Or {Id. ibid.). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Ra- meaux : peu nombreux , éri - gés, de longueur moyenne, grêles, bien géniculés, très-- cotonneux, rouge terne lavé de gris. — Lenticelles : arron- dies ou allongées, petites ou moyennes , des plus abondan- tes. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, ovoïdes-arrondis, très- duveteux, collés entière- ment sur le bois, ayant les écailles disjointes et légère- ment noirâtres. — Feuilles : moyennes, ovales -allongées, vert jaunâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, épaisses et coriaces, canaliculées, cour- tement acuminées, à bords très-largement dentés. — Pétiole. -comi, des plus gros mais flasque, quelque peu rougeâtre et rarement bien cannelé. — Stipules : courtes et larges. Fertilité. — Abondante. REI [reinette breI 631 Culture. — La faiblesse de sa végétation ne lui permet pas de faire de beaux plein- vent; il est donc préférable de le destiner à la basse-tige, sur doucin, pour buissons, cordons, pyramides, espaliers, formes sous lesquelles il croît assez bien. Pomme Reinette de Breda. — Deuxième Type. Description du fruit* — Gros- seur : moyenne ou au-dessous de la moyenne. — Forme : conico-cylindri- que ou globuleuse comprimée aux pôles, mais toujours moins volumi- neuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, fort ou très-fort, droit ou arqué, profondément inséré dans im étroit bassin. — Œil: moyen, mi-clos, à courtes sépales, générale- ment irrégulier, placé dans une faible cavité dont les bords sont plus ou moins inégaux. — Peau : jaune clair, presqu'unicolore , légèrement mou - chetée et tachetée de brun, parfois quelque peu nuancée, mais rarement, de rose pâle à l'insolation , puis régulière- ment et très -abondamment ponctuée de brun grisâtre. — Chair : assez jaunâtre, mi-tendre et des plus fines. — Eau : suffisante, sucrée, aigrelette, délicieusement parfumée. Maturité. — Décembre -Avril. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue allemand Diel, cela résulte de son propre aveu, fut vers 1795 le parrain très-peu autorisé du fruit que nous venons d'étudier : « J'ai donné à cette variété — disait-il en 1798 — le nom Reinette de Breda (Hollande), en souvenir du lieu d'où elle nous a été envoyée pour le jardin d'un de nos princes. Toute- fois je me demande si je ne dois pas la regarder comme identique avec la pomme Nelguin', d'Herman Knoop? » [Teutscher Obstgàrtner, p. 214, n° 42.) Diel ne s'étant pas immédiatement prononcé sur le doute qu'il manifestait^ le pommier Reinette de Breda fit son chemin dans le monde horticole ; et si bien, qu'une vingtaine d'années plus tard, quand cet auteur le déclara réellement semblable au Nelguin, il devint impossible de rendre ce dernier nom à la pomme faussement dite de Breda. Knoop avait décrit la Nelguin en 1758 ; aucune indica- tion d'origine ne se rencontre dans l'article où il en parla, mais les auteurs allemands la regardent comme un fruit hollandais ; sauf peut-être Manger , qui dans sa Systematische Pomologie (p. 18) la supposait en 1780 de provenance anglaise; supposition si gratuite, que les pomologues de la Grande-Bretagne ne l'ont jamais invoquée. Knoop signala en même temps que la pomme Nelguin, une Reinette d'Aizema dont l'identité ne lui parut pas bien établie. Ses soupçons étaient fondés, car la majorité des écrivains arboricoles réunissent aujourd'hui cette Reinette à la Reinette de Breda, l'ancienne Nelguin. Voici du reste les descriptions qu'en donna Knoop , leur lecture démontrera l'identité parfaite de ces deux fruits avec la variété ici caractérisée : « Reinette d'Aizema. — C'est une pomme de moyenne grandeur; sa forme est ronde, un peu plus menue vers l'œil. Étant mûre (janvier-février) , elle est de couleur jaune et G32 REI [retnette bre] ordinairement plus ou moins marquée de taches brunes. La chair en est moelleuse, d'une saveur assez agréable, de façon qu'elle peut être rangée dans la classe des meilleures sortes de pommes de table Je l'ai reçue sous le nom Reinette d'Aizema; selon toutes les appa- rences ce n'est point son nom originaire, véritable, que jusqu'ici je n'ai pas encore pu découvrir. » {Pomologie, d771, édition française, pp. 51-52, planche IX, fig. 5.) « Pomme Nelguin. — Elle a des rapports de forme avec la Reinette blanche , et devient assez grande et rondelette; sa peau est unie, égale et jaunâtre, quand le fruit est mûr (février-mars), et par-ci par -là elle est tachetée et mouchetée de brun. La chair en est ferme, de couleur jaunâtre, d'un goût agréable et relevé; aussi peut-on ranger cette pomme dans la première classe. » [Ibid. , p. 58, planche X, fig. 4.) Observations. — Notre antique pommier Petit-Bon ayant été quelquefois, mais très-erronément, répandu sous le nom Nelguin, on devra se le rappeler afin de ne commettre à cet égard aucune confusion. Nous l'avions déjà dit page 531, en le décrivant ; nous le répétons ici , rien ne ressemblant moins à cette variété, que la Nelguin ou Reinette de Breda. 377. Pomme REINETTE DE BRETAGNE. Synonyme. — Pomme Reinette vermeille de Bretagne (Dom Claude Saint-Etienne, Nowue/^e instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215). Descriiitioii de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux .-peu nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, longs, assez gros, coudés, très-duveteux et d'un vert clair brunâtre. — Lenti- celles : petites, abondantes. — Coussinets : bien dévelop- pés.— Yeux : moyens, co- niques-arrondis, cotonneux, collés sur le bois. — Feuilles : grandes , arrondies , vert terne en dessus, blanc gri- sâtre en dessous , souvent acuminées, à bords large- ment dentés. — Pétiole : gros, long, non cannelé. — Stipules : longues mais étroites. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — On le greffe en tête, pour plein-vent, quoique sa végétation soit grande , autrement ce pommier ne ferait pas de beaux arbres ; car si son bois est long il ne grossit pas assez, greffe ras terre, et son tronc, surtout, reste trop faible. Comme basse-tige, en l'écussonnant sur paradis il croît parfaitement et gagne beaucoup en fertilité. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent beaucoup plus volu- mineuse. — Form.e : globuleuse, ayant un côté un peu moins développé que l'autre. — Pédoncule : court, assez fort , très-profondément planté dans un étroit REI [reinette bre — bri] 633 Ijassin. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à cavité prononcée et dont les bords sont généralement ondulés. — Peau : rugueuse, jaune terne et verdâtre, largement maculée de fauve autour du pédoncule , abondamment tachetée de roux , ponctuée et réticulée de même, puis colorée, à bonne exposition solaire, de rouge foncé plus ou moins fouetté de carmin. — Chair : blanc jaunâtre, fine, odorante et ferme. — Eau : abondante, bien sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. ~ Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Cette vieille variété française eut en 1670 le moine Claude Saint-Étienne pour premier descripteur : « Rainette vermeille, dite de Bretagne — écrivit-il — est longuette, grosse comme Caleville, plus rougeâtre que blanchâtre, et se garde bien tout l'hyver. Crue, très-bonne. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215.) Duhamel (1768) lui donna place dans son Traité des arbres fruitiers (t. I, p. 298), mais se trompa sur la durée de conservation de cette excellente pomme , puisqu'il prétendit « que rarement elle atteignait la fin de décembre. » Depuis lors, la majeure partie de nos pomologues ayant constamment reproduit ou analysé l'article de Duhamel, on a dû croire la Reinette de Bretagne un fruit d'automne, tandis qu'elle se garde parfaitement jusqu'en février et quelquefois, dans un fruitier bien organisé, gagne le mois de mars. Ce n'est pas une variété fort répandue chez nous , non plus qu'à l'étranger, où pourtant on l'apprécie beau- coup ; témoin le passage suivant , de M. le baron de Flotow : « Cette exquise et belle pomme — disait-il en 1859 — probablement d'origine française et connue depuis longtemps, n'est guère cultivée, malgré toutes ses qualités; à peine, même, la voit-on mentionnée dans les Catalogues des pépiniéristes allemands. » {Illustrirtes Bandbuchder Obsthinde, 1859, t. I, p. 309, n° 139.) Obser-vations. — Ce fut à tort que Mayer, en sa Pomona franconica (t. III, p. 140), attribua en 1776 à la Reinette de Bretagne les synonymes Reinette des Carmes et Reinette truitée, lesquels s'appliquent à la Reinette rousse, de Duhamel, ainsi que l'ont affirmé les pomologues modernes les plus autorisés de l'Alle- magne et de notre pays. 378. Pomme REINETTE BRILLANTE. Sjnonjmes. — Pommes : 1. Reinette de Borsdorf (Diel, Kernobstsorten, 1801, t. IV, p. 97; -^ et le baron de Flotow, Illustrirtes -Handbuch der Obstkwide, L I, p. 301, a° 13S). — 2. Glanzrei- NETTE (Diel, ibid., 1813, t. XT, p. 78). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : assez nombreux, légèrement étalés, longs, de* grosseur moyenne, peu coudés, très- cotonneux et brun-rouge lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, duve- teux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles: de grandeur moyenne, ovales-allongées et longuement acuminées, profondément dentées. — Pétiole : gros, assez long, tomenteux, rarement cannelé. — Stipules : petites ou faisant défaut. FERTU.ITÉ. — Satisfaisante. 634 REI [reinette BRI] Culture. — On peut le greffer ras terre, pour plein-vent, forme sous laquelle il prospère très-convenablement. La basse-tige lui est également favorable, surtout quand il a été écussonné sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse quelque peu conique ou globuleuse fortement comprimée aux pôles et moins développée d'un côté que de l'autre. — Pé- Pomme Reinette brillante. — Premier Type. c?oncM/e; de longueur moyenne, assez gros, surtout au point d'attache , droit ou arqué , planté dans un bassin étroit et profond. — Œil: grand, irré- gulier, ouvert ou mi-clos, à cavité sensiblement plissée , étendue, mais de profondeur variable. — Peau : unie, lui- sante, jaune pâle, très-légère- ment marbrée et mouchetée de rose clair sur la face exposée au- soleil, largement tachée de roux squammeux autour du pédoncule et ponctuée de brun. — Chair : blanche, fine, com- pacte, assez ferme. — Fau : suffisante, sucrée, faiblement acidulée et quelque peu par- fumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité, — Deuxième. Historique. — La Reinette brillante m'est venue de Reut- lingen (Wurtemberg) en 1868. C'est un fruit allemand, assez ancien déjà , et dont le baron de Flotow a dit en 1859 : « Le docteur Diel l'a d'abord décrit dans le tome IV du Kernobst- sorten (p. 97 ), année 1801, sous le nom Reinette de Borsdorf, puis , ensuite, même recueil, année 1813 (tome XI, p. 78), sous cette autre dénomination, qu'on doit lui conserver : Reinette brillante [Glanzreinette']. C'est une chose à noter , que dans le duché de Nassau on rencontre isolément de vieux arbres de cette variété, qui eut Diel pour propagateur et que maintenant cultivent, pour son mérite, les jardiniers et les pépiniéristes de l'Allemagne. » Observations. — La Reinette brillante n'a de commun , avec la pomme de Borsdorf, que le synonyme Reinette de BorSdorf; il est essentiel de ne pas l'oublier. Deuxième Type. REI [reinette BRI 635 379. Pomme REINETTE DE BRIVES. Synonyme. — Pomme Reinette a Cul noir (dans la Corrèze et la Haute-Garonne). Description de l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, érigés, longs, grêles, à peine géniculés, coton- neux , brun clair lavé de gris. — Lenticelles : allon- gées, très -petites et clair- semées. — Coussinets : pres- que nuls. — Yeux : gros, ovoïdes-allongés, collés sur le bois, aux écailles dis- jointes, duveteuses et légè- rement noirâtres. — Feuil- les : petites , peu nombreu- ses, ovales, d'un vert pâle en dessus, blanc verdâtre en dessous , longuement acuminées , rugueuses , épaisses, faiblement cotonneuses, à bords dentés et surdentés. — Pétiole : long et bien nourri, flasque, jaspé de carmin en dessous, faiblement cannelé. — Stipules: de largeur moyenne, très-longues. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Quandjon le destine au plein-vent il se greffe en tête, et non ras terre, son bois étant trop faible pour donner de grosses tiges. Les formes coi'don, buisson, espalier lui sont profitables, mais demandent qu'il soit écussonné sur doucin plutôt que sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : cylindrique plus ou moins allongée, mamelonnée au sommet, aplatie à la base et généralement assez irréguliôre. — Pédoncule : de grosseur et longueur moyennes , duveteux, arqué, implanté ! dans un bassin étroit et profond, où d'habitude le compriment deux protubérances assez fortes. — Œil : grand, régulier, ouvert, enfoncé dans une cavité rarement très -large et toujours plissée. — Peau : unicolore, jaune d'or ou jaune-paille , semée de nombreux et petits points fauves, puis des plus amplement maculée de brun-roux très-foncé au-dedans et autour du bassin pédonculaire. — Chair : d'un blanc jaunâtre , fine, tendre, assez croquante et légèrement marcescente. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé, ayant une saveur parfumée vraiment exquise. Maturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Première. Historique. — Ce délicieux fruit commence à être assez connu dans la majeure partie de nos départements du Midi. Son nom , Reinette de Brives , paraît 636 REI [reinette bro — dur" le rattacher particulièrement à la Corrèze ; mais je ne sais s'il a la priorité sur le surnom, un peu trop réaliste, de Reinette à Cul noir que porte également cette pomme, et qui lui vient de l'ample tache brunâtre dont toute sa base est enveloppée. M. le comte de Castillon , duquel j'ai déjà parlé plusieurs fois, m'ofirit au mois d'avril d870, ce pommier, et me transmit sur sa provenance les renseignements suivants : « Château de Castelnau-Picampeau (Haute -Garonne), 23 avril 1870. « Cher Monsieur, voici ce que j'ai pu savoir du passé de la Reinette de Brives : « Elle a été trouvée vers 1818, sur le marché de Montauban (Tarn), par M. Bonamy, pépiniériste, père des consciencieux horticulteurs de ce nom qui habitent Toulouse. Ces derniers l'ont multipliée, puis propagée, dans nos pays, où sa culture s'étend de jour en jour. La longue conservation de cette variété, est telle, qu'une année ils en ont acheté le 15 juin chez un marchand, à Montauban, des fruits parfaitement bons et sains. » Pomme REINETTE BRODÉE. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. 380. Pomme REINETTE BURCIIARDT. Stipules Description «le l'av- I»re. — Rois : très-faible. — Rameaux ,• nombreux, étalés , longs et grêles , flexueux , cotonneux et d'un rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies , pe- tites, abondantes. — Cous- sinets : très -ressorti s. — Yeux : gros , ovoïdes - allongés, des plus duve- teux , légèrement écartés du bois. — Feuilles : pe- tites , ovales , profondé - ment dentées. — Pétiole : grêle, assez court, roide, carminé en dessous , à courtes et très-larges. cannelure bien prononcée. Fertilité. — Abondante. Culture. — La végétation de ce pommier est trop lente et ses rameaux sont trop grêles pour qu'il puisse faire, même en le greffant à hauteur de tige , de passables plein -vent; on doit donc le destiner aux formes naines et l'écussonner sur doucin. Description du fruit. — Grosseur : moyenne, et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : globuleuse, irrégulière, généralement aplatie aux pôles. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, gros et souvent charnu, arqué, obliquement et profondément planté dans un bassin étroit. — Œil : grand, bien REI [reinette bur — can] 637 ouvert, à très-courtes sépales, placé dans une cavité large, profonde, et dont les bords sont légèrement ondulés. — Peau : quelque peu rugueuse, jaune clair sur le côté de l'ombre, jaune d'or sur l'autre face, presque entièrement réticulée de brun-roux, maculée de fauve squammeiix autour du pédoncule, ponctuée de gris et parfois faiblement rosée à l'insolation. — Chair : blanche, trè§-fme, assez ferme et croquante. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, parfumée, fort délicate. Maturité. — Octobre-Janvier. Qualité. — Première. Historiciiie. — Cette Reinette est dans mes pépinières depuis 1860; je l'ai rapportée de Berlin; les Allemands, et avec raison, la recherchent beaucoup. M. Oberdieck, son premier descripteur, en établit comme suit l'origine : « Ce pommier si précieux par sa riche et précoce fructification — disait cet auteur en 1859 — fut obtenu de semis à Nikita (Russie), par M. Von Hartwiss, directeur des jardins impériaux. Il le dédia au célèbre pomologue Burchardt, son ami, domicilié à Landsberg- sur-Warthe (Prusse, Brandeboui'g). « {Illustrirtes Eandhuch der Obstkunde, t. I, p. 459, n» 213.) Pomme REINETTE DE CAEN. — Synonyme de Reinette du Canada. Voir ce nom, 381. Pomme REINETTE DU CANADA. Synonymes. — Pommes: 1. Reinette monstrueuse du Canada (Andrieux, Catalogue raisonne' des meilleures sortes d'arhres fruitiers ^ 1771, p. 56). — 2. Reinette de Canada blanche (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 33, n» 291; — et Liudley, Guide ta the orchard and kitchen garden, 1831, p. 40, n" 76). — 3. Grosse Reinette du Canada (Lindley, ibid.). — 4. Reinette de Caen [Id. ibid.). — 5. Reinette de Canada a Cotes {Id. ibid.). — 6. Du Canada (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the Horticultural Society of London, 18A2, p. 34, n» 640). — 7. De Caen (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 115). Description de Tarbre. — Bois : fort. — Hameaux : assez nombreux, étalés, très -gros, de longueur moyenne, couverts d'un duvet épais et frisé, bien coudés , brun clair ou , à bonne exposition solaire , brun foncé lavé de rouge terne. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes ou moyennes, blanches, saillantes, très-abondantes. — Coussinets : ressortis et des plus larges. — Yeux : volumineux, obtus, allongés, plaqués sur l'écorce, cotonneux, aux écailles grisâtres et mal soudées. — Feuilles : très-grandes, ovales -allongées, mais quelquefois presqu'ar- rondies, vert brillant en dessus, gris verdâtre en dessous, épaisses, longuement acuminées, planes, à denture aiguë et profonde. — Pétiole : court, très-gros, arqué, flasque, peu cannelé, amplement nuancé de carmin. — Stipules : des plus développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Le plein- vent lui convient assez, il fait même, sous cette forme, des arbres d'un grand avenir, à condition, cependant, qu'on l'aura greffé en tête, et non ras terre. Écussonné sur paradis, pour basse-tige, on en obtient de beaux cordons ou buissons dont les produits sont aussi nombreux que volumineux. Description du fruit. — Grosseui' : considérable et parfois énorme. — 638 REI [reinette can] Forme : passant de la globuleuse légèrement allongée et cylindrique, à la conique- raccourcie ; mais elle a généralement un côté plus volumineux que l'autre et presque toujours est fortement plissée au sommet. — Pédoncule : assez court, bien nourri, droit ou arqué, profondément inséré dans un vaste bassin à bords inégaux. — Œil : très-grand, régulier, ouvert ou mi-clos, à cavité très-développée et constamment bossuée sur les bords. — Peau : épaisse, un peu rude au toucher j jaune d'or, tachée et marbrée de fauve et de brun clair, abondamment semée de larges points gris très-rugueux, puis lavée, à bonne exposition solaire, de rouge Pomme Reinette du Canada. - Premier Type. lie de vin. — Chair : jaunâtre, fine, mi-tendre et légèrement croquante. — Eau : abondante, sucrée, fortement acidulée, possédant toute la délicate saveur parti- culière aux Reinettes. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Je l'ai dit en décrivant la Reinette d'Angleterre (p. 618), presque tous les pomologues modernes l'ont confondue avec la Reinette du Canada ici caractérisée. Ces deux pommes ont réellement entr 'elles de grands rapports, mais leurs arbres — maintenant on peut s'en assurer — sont loin de se ressembler. Et c'est uu fait qu'eussent reconnu nombre d'écrivains horticoles s'ils n'avaient parlé que des fruits dont ils possédaient les arbres. Etienne Calvel , en 1805, eut le mérite, dans son Traité sur les pépinières (t. III, pp. 52-53) , de ne commettre à cet égard aucune méprise. Après avoir, sous le n° 39, étudié le pommier Grosse-Reinette d'Angleterre, il dépeignit, sous le n" 40, le pommier REI [reinette can] 639 Pomme Reinette du Canada. — Deuxième Type. Reinette du Canada, démontrant ainsi leur non-identité. En 1809 Louis Bosc, alors professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris, dont il devint ensuite le directeur, confirma de toute son autorité scientifique l'opinion de Calvel. Il vit, comme ce dernier, deux variétés distinctes dans la Grosse-Reinette d'Angleterre et dans la Reinette dû Canada, et le dé- clara pages 320-321 du Dictionnaire uni- versel d'agriculture (t. X) , à l'article Pommier, qu'on l'a- vait chargé de rédi- ger. Chez les An- glais, où cette erreur est aussi fort com- mune, une voix of- ficielle la signalait en 1842, celle de Thompson , direc - teur du Jardin frui- tier de la Société d'Horticulture de Londres. Dans le Catalogue descriptif des arbres de ce Jardin, il caractérisa d'abord, sous le n° 640 (p. 34), la Reinette du Canada, la qualifiant de « variété « très-fertile, malgré la grosseur de ses fruits, excellents même pour les desserts; « et probablement, ajoute-t-il , les meilleurs parmi les pommes de ce volume, « sans que bien peu de celles qui sont plus petites , l'emportent en qualité sur cette « Reinette. » Puis ensuite, sous le n° 670 (p. 36), ce même auteur s'occupa de la Grosse-Reinette d'Angleterre, « presque aussi volumineuse, fit-il observer, que la «Reinette du Canada, mais d'un moindre mérite. » Enfin plus récemment, en France, un arboriculteur fort expert, M. Duval, habitant près Meudon e^ qui publiait en 1832 un très-intéressant opuscule sur la culture du Pommier, eut soin; également de bien établir l'identité de la Reinette du Canada (n° 13, p. 49). Les avertissements ne nous ont donc pas manqué, depuis une soixantaine d'années, pour sortir de l'erreur qui; règne si généralement à l'égard de ces deux énormes pommes. — L'origine de la Reinette du Canada reste encore un problême. Louis Bosc, si sérieux dans ses allégations, s'inscrivit en 1809 contre la provenance que le nom de ce fruit semblait indiquer : « Cette pomme — dit-il — nous est revenue de l'Amérique septentrionale, où le pommier a été porté par les premiers Européens qui sont allés s'y établir. » [Dictionnaire universel d'agriculture, t. X, pp. 321-322.) La même opinion fut émise par le botaniste Poiteau vers 1828, puis en 1830 reproduite et acceptée par le pépiniériste Sageret, dans sa Pomologie physiologique , où se lit le passage suivant : « L'excellente pomme que nous cultivons depuis longtemps sous le nom Reinette du 640 REI [reinette canJ Canada, ne vient pas du Canada; on lui en a donné le nom, dans le temps, ou par ignorance ou par spéculation. » (Page 236.) Les Américains, sur ce sujet, sont eux-mêmes du sentiment de Bosc, Poiteau et Sageret; Charles Downing, leur pomologue le plus connu, va le prouver, tout en partageant Terreur de ceux qui réunissent la Reinette d'Angleterre à la Reinette du Canada : « 11 est aisé de voir — écrivait-il en d869 — par le grand nombre de synonymes sous lesquels on la cultive, que la Reinette du Canada est en Europe très-répandue et fort estimée. Je doute beaucoup, malgré sa dénomination, qu'elle soit d'origine canadienne Quelques auteurs pensent que cette variété fut importée de Normandie (France) sur notre continent, d'où plus tard on la rapporta, sous ce nouveau nom, dans son pays natal. « {The Fruits and fruit trees of America, 1869,|p. liS.) De ces diverses opinions, deux faits principaux se dégagent donc, quant à la provenance de la Reinette du Canada : elle n'appartiendrait pas à cette région de l'Amérique, elle y aurait été propagée par des Européens •,, et d'aucuns, même, disent par des Français sortis de la Normandie, contrée si privilégiée pour la culture du pommier. Tout ceci, je le reconnais, ne manque nullement de vraisemblance, mais ne repose sur rien de constant, d'irréfragable; c'est une tradition, pas autre chose. Le fâcheux sera toujours d'ignorer quel était le nom de ce remarquable fruit quand on l'importa chez les Canadiens. Je vois bien parmi ses synonymes figurer une Reinette de Caen, seulement il me paraît difficile d'admettre que ce soit là le nom primitif de la Reinette du Canada. L'auteur anglais Lindley, qui signalait ce synonyme en 1831 dans sa Pomologie (p. 40, n" 76), ne le fait remonter qu'à 18:26, date à laquelle la Société d'Horticulture de Londres publia le Catalogue de son Jardin fruitier. Or, dans cet opuscule on constatait que sous le n° 867 le Jardin social renfermait un pommier Reinette de Caen identique avec celui qu'on y appelait Reinette du Canada. Voilà tout; et pour tirer parti de ce surnom géographique normand , il faudrait au moins — ce que je n'ai pu — le trouver cité avant l'époque où la Reinette du Canada parut dans la nomenclature. Elle y parut, je le crois, pour la première fois en 1771, sous le patronage d'un célèbre botaniste et fleuriste parisien, Andrieux, dont les Yilmorin sont actuellement les successeurs. Je lis en effet ce qui suit, dans un Catalogue spécial alors répandu par ce savant : « Le sieur Andrieux espère offrir dans peu, aux curieux, des greffes et même des sujets greffés de la Monstrueuse Reinette de Canada, excellente à manger, et qui pèse entre une livre et cinq quarterons. » {Catalogue raisonné des meilleures sortes d'arbres fruitiers, 1771, p. 56.) Observations. — Les formes naines, nous le répétons, sont très-avantageuses à ce pommier, dont les fruits, quand on l'y soumet, acquièrent souvent un volume prodigieux et dédommagent amplement de leurs dépenses et de leurs soins ceux qui les ont cultivés. C'est ainsi qu'en 1832 M. Duval, déjà cité dans cet article, rapportait les faits suivants : « Il existait — disait-il — au château de la Garenne, à Villemonble (Seine) , un pom- mier Reinette de Canada en espalier au couchant, qui avait plus de vingt mètres de longueur sur une hauteur de trois mètres. C'était un arbre curieux lorsqu'il était en fruit,.... » — Puis cet arboriculteur ajoute : « J'ai fourni et dressé des pommiers nains chez un propriétaire demeurant à Meudon, près Paris [M. DelamarreJ, qui vend actuellement ses pommes de Reinette du Canada un franc la pièce , et les personnes qui les achètent ne REl [reinette can — car] 641 croient pas payer trop cher des fruits qui portent quarante centimètres de tour. » {Histoire du pommier et sa culture, 1852, pp. 17-18.) Cette Reinette demande à être récoltée avec les plus grandes précautions, le moindre coup noircissant aussitôt sa chair et en amenant la décomposition. Pour la conserver très -longtemps il faut la cueillir un peu verte, "dès la fin de septembre, et de suite la porter au fruitier. — Les noms pommes de Bretagne, Janurea, de Portugal^ Reinette Wahre, Saint-Helena russet, sont synonymes ou de Reinette du Canada ou de Reinette d'Angleterre, ainsi que je l'ai déclaré en décrivant ce dernier fruit. Si je ne puis préciser à laquelle de ces deux variétés ils se rapportent, c'est que, je le répète, les pomologues qui, fautivement, réunirent lesdites Reinettes, négligèrent d'indiquer pour chacun des nombreux synonymes qu'ils leur attribuaient, la source où l'on pouvait en contrôler l'authenticité. Pommes : REINETTE DE CANADA DLANCHE, — REINETTE DE CANADA A COTES, Synonymes de Reinette du Canada. Voir ce nom. Pommes : REINETTE DE CANADA GRISE ET PLATE, \ Synonymes de pomme • > Royal Rvsset. Voir ce — REINETTE DE CANADA PLATE, ) nom. Pommes : REINETTE DE CANTERDURY, — REINETTE DE CANTORBERY, Synonymes de pomme de Canterbury. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE CAPENDU. — Synonyme de Court- Pendu rouge. Voir ce nom. Pomme REINETTE CARACTÈRE. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. 382. Pomme REINETTE DES CARMES. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette rousse (Merlet, l'Ahréyé des bo7is fruits , 16C7, p, 147; — et les Chartreux de Paris, Catalogue de 1775). — 2. Garmeuter-Reinette (Diel, Kernobstsorten, 1799, t. I, p. 141). — 3. Reinette Truite (Van Mons, Catalogue descripti/' de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p 24, n» 45). — 4. Glace rouge (George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 62, n» 118). — 5. Kleiner casseler Reinette {Id. ibid.). — 6. Pearmain Barcelona {M. ibid.). -7. Reinette rouge {Id. ibid.). — 8. FORELLEN Reinette (Diel, Verzeichniss der Obstsorten, 1833, p. 18). — 9. Speckled golden Reinette (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 30, n" 532). — 10. Pounia Parmane (Lucas, lllusirirtes Handbuch der Obstkunde, 1839, t. I, p. 161, n» 65). — 11. Reînette TRUiTÉE {Id. ibid.). — 12. Speackled Parmane {Id. ibid.). — 13. Cassel Reinette (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 87). Deseriptioii de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés, longs et grêles, sensiblement coudés, duveteux et rouge -brun foncé amplement lavé de gris. — Lenticelles : clair-semées, de grandeur moyenne, IV. 41 642 REI [reinette car' allongées ou arrondies. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits ou moyens, arrondis, faiblement cotonneux, collés en partie sur l'écorce. — Feuilles : petites, ovales ou arrondies, courtement acuminées, planes et profondément dentées. — Pétiole : long , menu , rigide , Pomme Reinette des Carmes. — Premier Type. à cannelure bien accusée. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Écussonné à hauteur de tige il fait, malgré sa croissance assez lente, de convenables plein -vent à tête fort régulière ; cependant la basse -tige lui est plus pro- fitable comme production et beauté. Descriptioii du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois moins volu- mineuse. — Forme : cylindro- conique ou globuleuse aplatie aux extrémités, mais habituel- lement plus développée d'un côté que de l'autre. — Pédon- cule : assez long , de force va- riable , arqué , proiondément inséré dans un bassin étroit et souvent irrégulier. — Œil : grand, mi-clos ou très-ouvert, cotonneux , placé dans une cavité unie ou légèrement plis- sée, large et généralement bien profonde. — Peau : un peu rugueuse, à fond jaune sale, ponctuée, marbrée et réticulée de roux sur la face exposée à l'ombre , maculée de fauve squammeux autour du pédon- cule , puis légèrement lavée et fouettée de rouge-brun à l'in- solation, où elle est en outre parsemée de points grisâtres. — Chair : blanchâtre , fine ou mi-fine, assez tendre et plus ou moins croquante. — Eau : suffisante, très- sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Merlet, en 1667, signalait ainsi cette pomme fort répandue : « La Reinette rousse — disait-il — est plus grosse et plus ferme que la Reinette blanche Deuxième Type. REI [reinette car' 643 I ou franche], a son eau relevée, et dure longtemps. » (L'Abrégé des bons fruits, pp. i 47-1 48 de la 1'''= édition.) Ce fut vers 1770 qu'elle reçut le surnom Reinette des Carmes, que depuis on lui a toujours conservé. Les Chartreux de Paris le mentionnaient déjà en 1775, dans le Catalogue de leurs pépinières. Il vint des marbrures roussâtres dont la peau de ce fruit est amplement couverte, et qui rappellent assez bien la couleur du vêtement des Carmes. L'opinion générale la fait originaire de notre pays. Très-commune en Allemagne, Diel, toutefois, l'y décrivit dès 1799 et l'en supposa native; mais le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), s'est formellement élevé contre cette supposition : « La Reinette des Carmes — a-t-il déclaré en 1859 — fort estimée et cultivée chez nous, se rencontre néanmoins tout aussi généralement chez les Français. Il me semble donc que Diel eut tort d'avancer, sans nulle preuve à l'appui de son dire, que cette pomme était d'origine allemande. Je la crois, au contraire, d'autant mieux provenue de France, que je peux afiirmer qu'on l'y multiplie de temps immémorial. » [Illustrirtes Eandbuch der Obsthmde, t. I", p. 161, n^ 65.) Observations. — En 1808 on donnait à la Reinette dorée, dans le Bon- Jardiniei^ (p. 1-40), le synonyme Reinette rousse, que l'autorité dont jouit ce recueil séculaire, conseille de reproduire. Les Allemands, de leur côté, appellent Reinette rousse, notre Reine des Reinettes; il est prudent, alors, de ne pas oublier ces faits, si Ton veut éviter toute confusion entre trois variétés bien différentes. — Je constate avoir reçu, depuis une quinzaine d'années, certains pommiers Reinette truitée et Pearmain Barcelona, dans lesquels j'ai reconnu, tant pour l'arbre que pour le fruit, l'antique Reinette rousse, ou des Carmes. 383. Pomme REINETTE CARMINEE DE HOLLANDE. Synonyme. — Pomme Reinette de Hollande (Alexandre Bivort, Album de pomologie , 1850, t. Ilf. p. 139; — et Congrès pomologique, Pomologie de la France , 1867, t. IV, n" 44). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux^: nombreux, érigés ou légère- ment étalés, gros, assez longs, peu géniculés, cotonneux, d'un rouge- brun violacé et lavé de gris. — Lenticelles : abondan- tes, arrondies ou allongées, grandes et saillantes. — Cous- sinets : bien accusés. — Yeux : moyens ou petits, coniques, pointus, duveteux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : assez grandes, ovales, sensiblement acuminées, épaisses, vert clair et brillant en dessus, coton- neuses et vert grisâtre en Pétiole: bien nourri, de longueur moyenne. dessous , à bords fortement dentés. 644 REl [reinette car — cau] tomenteux, généralement peu cannelé. — Stipules : modérément développées. Fertilité. — Convenable. Culture. — Ce pommier fait de très-beaux plein-vent et croît assez bien aussi sous toute espèce de forme naine, quel que soit le sujet qu on lui ait donné. Description du irtiit. — Groiseur : moyenne. — Forme : globuleuse, sensiblement comprimée aux pôles et moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur et force moyennes, renflé à la base , arqué, planté dans un bassin de faibles dimensions. — (EU : grand, mi-clos ou très-ouvert, à cavité légèrement plissée, large et assez profonde. — Peau : un peu rude au toucher, à fond jaune d'or, en partie lavée et fouettée de carmin , semée de gros et nom- breux points bruns formant étoile sur le côté du soleil, puis tachée de fauve squam- meux dans le bassin pédonculaire. — Chair : jaunâtre, ferme et fine. — Eau : abondante, sucrée, douée d'un parfum et d'une acidité des plus agréables. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Le nom de ce fruit semble le rattacher à la Hollande. Je l'ai reçu des Belges vers 1858. Il n'est pas encore bien connu chez nous. En 1842 déjà la Société d'Horticulture de Londres le citait dans le Catalogue de son Jardin (p. 36) , mais n'en donnait aucune description. Selon toute apparence cette variété compte au plus une trentaine d'années. Obserik^atioiis. — Pour éviter qu'on puisse confondre la Reinette carminée de Hollande avec la Reinette blanche de Hollande ^ décrite ci-dessus (p. 628) , il faut avoir soin de maintenir constamment dans leur nom l'adjectif servant à les diiïé- rencier; c'est en eflét le seul moyen de ne jamais les prendre l'une pour l'autre. Pomme REINETTE CARPENTIN. — Synonyme de pomme Carpentin. Voir ce nom. Pommes : REINETTE CARRÉE, — REINETTE CARRÉE DE MONTBART, Synonymes de Reinette de Cuzy. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE CASSEL (GROSSE-). — Voir Grosse- Reinette de Cassel. 384. Pomme REINETTE DE CAUX. (Synonymes. — Pommes: 1. Grosse-Reinette rouge tiquetée (Poiteau et Turpin, Traité des arbres fruitiers de Duhamel, aurjmenté d'un grand nombre de nouvelles espèces, 1807, t. III; — et William Hooker, Transactions of the horticultural Societij of London, 1817, t. II, p. 300). — 2. Dutch Mignonne (George Liiidley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 44 , n« 82, et p. 332). — 3. DeLaak (W. ibid.). — 4. Paternoster {Id. ibid.; — et le baron de Férussac, Bulletin des sciences agricoles et économiques, 1829, t. XIII, p. 331). — 5. Gopmanthorpe Crab (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842. p. 14, n» 223). — 6. Stëttin PiPPiN {M. ibid.). — 7. Vermillon d'Andalousie (André Leroy, Catalogue descriptif et raisoyiné des arbres fruitiers et d'ornement , 1831 , p. 5 , n» 218). — 8. DuiTSCH Mignonne (Alexandre Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 83). — 9. Reinette Impératrice (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1863 , p. 46, n" 25C). Oescription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, gros, longs, très-géuiculés, cotonneux et brun rouge foncé. REI [reinette cau^ 645 — Lenticelles : grandes, arrondies, excessivement abondantes. — Coussinets ; ressortis. — Yeux : moyens , ovoïdes-arrondis , appliqués sur le bois et des plus duveteux. ■— Feuilles : moyennes, arrondies, vert clair en dessus, blanc verdâtre en dessous, généralement acuminées, planes, ayant les bords finement dentés ou -icrénelés. - — Pétiole • I Pomme Reinette de Caux. — Premier Tijpe. Deuxième' Type. flong, très -gros, sensi- : blement cannelé. — Sti- pules : moyennes. Fertilité. quable. Remar- CuLTURE. — Cette va- riété est avantageuse sous tous les rapports, soit comme beauté d'ar- bre, soit comme fertilité. En pépinière ses hautes tiges, quoique droites, laissent cependant à dé- sirer pour la grosseur, aussi conseillons - nous de la greffer en tête. Les formes cordon , pyra - mide, buisson, espalier, lui conviennent égale- ment, surtout quand on l'écussonne sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : vo- lumineuse et parfois con- sidérable. — Forme : inconstante^ mais le plus habituellement arrondie quelque peu cylindrique et côtelée, ou bien encore globuleuse comprimée fortement aux pôles. — Pédoncule : de longueur moyenne ou long, assez nourri ' , généralement renflé au point d'attache, droit ou arqué, profon- dément inséré dans un bassin de largeur très- variable. — OEil : grand, ouvert ou mi-clos, à longues et larges sépales, à vaste cavité dont les bords sont unis ou faiblement ondulés. — Peau : lisse , à fond jaune d'or, lavée, fouettée et panachée, à l'insolation, de carmin plus ou moins foncé, tachée de fauve olivâtre autour du pédoncule, puis abondamment ponctuée de gris clair et de brun. — Chair : jaunâtre, fine, ferme et assez 646 REI [reinette cau] croquante. — Eau : abondante, très-sucrée_, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Octobre- Avril. Qualité. — Première. Historiciue. — D'après plusieurs de nos pomologues j'ai cru d'abord la Reinette de Caux (Seine-Inférieure) variété française (voir t. III, p. 363), mais aujourd'hui je suis tenu de reconnaître, convaincu par des textes formels, qu'elle n'a positivement aucun droit à son présent nom, étant née chez les Hollandais voilà plus d'un siècle. Dutch Mignonne — Mignonne de Hollande — telle a été, sinon sa dénomination primitive, du moins la plus ancienne que nous lui trou- vions, et sous laquelle je l'ai reçue de divers côtés, puis, comme nombre de mes confrères, multipliée et vendue sans soupçonner son identité avec la Reinette de Caux. Actuellement nos principaux pépiniéristes , avertis par les recueils pomolo- giques, savent tous que l'une de ces deux appellations est synonyme de l'autre. Ce fut un Anglais qui vers 1771 importa de Hollande à Norwich, ce pommier si recherché ; le botaniste George Lindley l'affirmait en ces termes , le 4 janvier 1820, devant la Société d'Horticulture de Londres, dont il était alors membre correspondant : « La Hutdi Mignonne — disait-il — est originaire de Hollande , d'où la rapporta dans le village de Catton, près Norwich, une personne récemment décédée; mais le nom hollandais de ce fruit a fini par se perdre, en Angleterre. » {Transactions of the horticuUural Society of London, 1820, t. IV, pp. 70-71.) Onze ans plus tard — 1831 — Lindley, rappelant ce fait dans sa remarquable Pomologie , y ajoutait de nouveaux détails : « Le poirier Yat — écrivait-il — nous vient de la Hollande ; feu Thomas Harvey l'en importa, avec le pommier Dutch Mignonne, il y a une soixantaine d'années au moins, et les planta dans son jardin de Catton, près Norwich. » [Guide to the orchard and Utchen garden, p. 352.) Le nom Reinette de Caux, qui vraisemblablement a pris naissance chez nous, y fit son apparition en 1821 , dans le Jai^din ft^uitier de Louis Noisette (t. I, p. 85), où ne l'accompagne aucune description de la variété qu'il signale. Cependant, à cette date, nos horticulteurs le connaissaient déjà depuis un certain temps, et ce sont encore les Anglais qui m'ont mis à même de le constater. On lit en effet, sous la signature William Hooker, le passage suivant dans le procès-verbal de la séance du 4 février 1817 de la Société d'Horticulture de Londres : « Reinette de Caux. — La Grosse-Reinette rouge tiquetée, de Poiteau et Turpin, est appelée par beaucoup de jardiniers, Reinette de Caux. Quoique la figure qu'en donnent ces deux auteurs représente un fruit beaucoup plus volumineux qu'aucun de nos propres spécimens de ladite Reinette, c'est cependant bien la même variété, je suis porté à le croire. » [Transactions of the horticultural Society of London, t. II, p. 300.) Cette Grosse-Reinette rouge tiquetée , qui certes ne diffère en rien de la Reinette de Caux, fut décrite et figurée par Turpin et Poiteau dans l'ouvrage intitulé Traité des arbres fruitiers de Duhamel, o.ugmenié d'un grand nombre de nouvelles espèces — magnifique pubUcation in-folio, dont le premier volume parut en 1807, et le sixième, et dernier, seulement en 1835. Observations. — La Grosse-Reinette de Cassel, la Reinette de Caux et la Reinette dorée, de Duhamel, très-souvent ont été prises l'une pour l'autre. Si l'on veut bien, dans ce Dictionnaire ^ comparer leur description, il sera facile de voir, REI [reinette cha — chi] 647 tant pour l'arbre que pour le fruit, par quels caractères elles sont différenciées. — Il existe, paraît-il, une Reinette grise de Caux déclarée indigne de la culture par le Congrès pomologique, en sa session de 1869 {Procès-Verbal, p. 52). Ne connais- sant pas cette variété, je rapporte ce fait pour montrer qu'évidemment elle n'a rien de commun avec sa congénère hollandaise, l'ancienne Dutch Mignonne. En 1831 George Lindley, dont il a été question dans cet article,* a cru devoir rattacher à la Dutch Mignonne ou Reinette de Caux , la Reinette dorée de Mayer, qui est aussi celle de Duhamel. Il s'est trompé, on peut le vérifier plus loin, à l'article consacré à ce dernier fruit. — En 1848 puis en 1860 on m'adressa deux pommes accompagnées de greffons, la première sous le nom Vermillon d'Anda- lousie, la seconde étiquetée Reinette Impératrice. Je les propageai aussitôt, vu leur grande beauté; mais, plus tard, ayant reconnu qu'elles n'étaient autres que la Reinette de Caux, j'ai cessé de les inscrire sur mes Catalogues. PoMBiE REINETTE DE CHAMPAGNE. - Champagne. Voir ce nom. Synonyme de Reinette blanche de Pomme REINETTE CHAUVIN. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. 385. Pomme REINETTE DE LA CHINE. Syaonymes. — Pommes : 1. Zitzenreinette (Diel, Kernobstsorten , 1819, t. XXI, p. 146) — 2. Reinette Tétin [Id. ibid., p. 147). Pomme Reinette de la Chine. — Premier Type. Fertilité. — Ordinaire. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés au som- met, étalés à la base, gros, très-longs , sensiblement géni- culés, duveteux et rouge-brun foncé. — Lenticelles : assez abondantes et très - grandes. — Coussinets : peu saillants. >— Yeux : moyens , coniques , lar- ges à la base, entièrement plaqués sur l'écorce. — Feuil- les : grandes , arrondies , vert clair en dessus , gris verdâtre en dessous, courtement acu- minées , à bords profondément dentés. — Pétiole : long, très- gros, largement cannelé. — Stipules : des plus développées. Culture. — Pour plein-vent il lui faut la greffe ras terre , et sous cette forme il est d'une remarquable beauté. Quand ou le destine à la basse -tige on doit l'écussonner sur paradis plutôt que sur doucin. Descriptiou du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : 648 REI [reinette chi] sphérique ou conique-arrondie, comprimée à la base et souvent moins développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur et force moyennes, droit ou arqué, planté dans un vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, légèrement enfoncé, par- Pomme Reinette de la Chine.— Deuxième Type. fois même, mais très-ex- ceptionnellement, placé à fleur de fruit; ondulé ou bossue sur les bords. — Peau : jaune brillant , abondamment ponctuée de brun et quelquefois ta- chetée çà et là de roux verdâtre. — Chair : fine, jaunâtre , ferme. — Eau : suffisante, sucrée, acidu- lée, de saveur agréable. Maturité. — Novem- bre-Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1849 j'inscrivais cette Rei- nette parmi mes pommiers d'espèces nouvelles [Catalogue, p. 32, n° 157). Je la devais au Comice horticole d'Angers, qui dès 1844 la possédait (voir ses Annales , t. III, pp. 175-176). Qui la lui avait envoyée? Je n'en sais rien. Les Allemands, peut-être, car ils la cultivent depuis près d'un siècle et sont, je crois, les seuls qui l'aient encore décrite. Le docteur Diel (1819) s'en occupa longuement dans sa volumineuse Pomologie, d'où je transcris les Ugnes ci-après, plutôt pour la singularité des comparaisons qu'on y fait, que pour les renseignements utiles qu'elles peuvent offrir : « Je suis redevable — rapporte Diel — de mon pommier 'Reinette de la Chine à M. Marier, professeur à Hernals, près Vienne (Autriche). Cette variété, ainsi appelée dans le Catalogue de la pépinière d'Hernals (p. 213), a déjà fructifié plusieurs fois chez moi; mais personne ici n'ose voir en elle une pomme d'origine chinoise. Son nom lui viendrait-il point de la forme de son étrange calice, rappelant l'unique tresse de cheveux que les Chinois portent au sommet de la tête? Le caractère le plus particulier dudit calice consiste effectivement en ce qu'avec ses longues sépales fermées ou mi-closes, et presque toujours entourées de cinq petites bosses, il se trouve complètement placé à Heur Je fruit, comme celui de la ma- jeure partie des poires Voilà pourquoi j'ai cru devoir surnommer Zitzenreinette [Reinette TétinJ la Reinette de la Chine » [Kernobstsorten, 1819, t. XXI, pp. 146-152.) Cette Reinette n'étant pas très-connue en France, j'en ai donné deux types; le premier la reproduit sous sa forme constante , habituelle ; le second se rapproche un peu, pour l'œil, du fruit mentionné par Diel, mais on le rencontre bien rarement. Observations. — La Reinette de la Chine est souvent confondue avec le Fenouillet de la Chine, car le nom de ces deux pommes porte volontiers à les supposer identiques. Cependant elles sont loin de se ressembler ; on peut le constater page 292 de notre troisième volume, où la dernière de ces variétés se trouve décrite. REI [reinette cit — coi] 649 Pomme REINETTE CITRON. — Synonyme de pomme Citron d'Hiver. Voir ce nom. Pommes : REINETTE DE CLAREVAL, REINETTE VON CLAREVAL, Synonymes de Reinette fran- che. Voir ce nom. 386. Pomme REINETTE COING DE CREDE. Synonyme. —Pomme Crede's Quittenreinette (Diel, Kernobstsorten, 1819, t. XXI, p. 105). Description de l'ar - tore. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés au sommet, étalés à la base, grêles et de lon- gueur moyenne, légèrement flexueux et marron clair lavé de gris cendré; les mérithal- les de leurs deux extrémités sont très-courts, mais ceux du milieu, très-longs. — Len- ticelles : arrondies ou allon- gées, petites, clair- semées , peu apparentes. — Coussi- nets : bien accusés et surtout ayant l'arête des plus pronon- cées. — Yeux : très-petits, coniques, noyés dans l'écorce. — Feuilles : petites, ovales-arrondies , coriaces et épaisses, vert blanchâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, courtement acu- minées , à bords régulièrement crénelés. — Pétiole: long, gros, roide, rosé au point d'attache et faiblement cannelé. — Stipules : larges et longues. "• Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Le greffer sur paradis ou doucin, pour buissons et cordons, formes qui lui sont plus avantageuses que le plein-vent; cependant on peut aussi l'y destiner sur franc , en ayant soin de l'écussonner en tête , et non ras terre , autrement la faiblesse des rameaux nuirait au développement de la tige. Deseription du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse assez irrégulière. — Pédoncule : long, fort, renflé à la base, arqué, profondément inséré dans un bassin de largeur variable. — Œil : grand ou moyen, fermé, duveteux, à vaste cavité plus ou moins plissée. — Peau : lisse, unicolore, jaune clair, légèrement maculée de brun foncé autour du pédoncule et semée de quelques points fauves ou noirâtres. — Chair : jaunâtre , fine et assez tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, faiblement parfumée, dépourvue de toute acidité. Maturité. — Octobre-Décembre. Qualité. — Deuxième pour les amateurs de pommes douces. 650 REI [reinette coi — cra] Historique. — Regardée par les Allemands comme une variété née sur leur sol, cette Reinette, que j'ai reçue de Jeinsen (Hanovre) au mois de mars 1870, doit être cultivée depuis un assez long temps déjà, puisqu'en 1819 le pomologue Diel, un de ses parrains, en parlait ainsi : « C'est — écrivait-il — le professeur Credé [de Marburg, dans la Hesse électorale] qui m'a donné ce fruit. 11 le dit appelé, chez lui. Reinette Amande. Quant à moi, la saveur de sa chair, la couleur de sa peau me font le nommer Reinette Coing; et j'ajoute de Credé, pour qu'il ne soit pas confondu avec la pomme Coing, des Français. » [Kernobstsorten , 1819, t. XXI, p. 105.) Observations. — On vient de lire que le fruit ici décrit n'a aucun rapport avec la pomme Coing d'Hiver (voir sa description, t. III, pp. 228-230). J'en dois dire autant d'une Beinette Amande originaire d'Allemagne et récemment importée par moi. Je n'ai pu la caractériser^ dans ce Dictionnaire ^ à son rang alphabétique, mais il en sera parlé à la fin du présent volume ; car la Reinette Coing, de Credé, ayant eu pour dénomination primitive. Reinette Amande, quelque méprise est facile à l'égard de ces deux pommes, surtout en France. Pomme REINETTE COING FRANÇAISE. — Synonyme de pomme Coing d'Hiver. Voir ce nom. Pomme REINETTE COMMUNE. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. Pommes : REINETTE CÔTELÉE, — REINETTE A COTES, / Synonymes de Calleville blanc i d'Hiver. Voir ce nom. Pomme REINETTE A COTES (de l'allier). — Synonyme de Reinette de Cuzy. Voir ce nom. Pomme REINETTE COULEUVRÉE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE LA COURONNE. — Synonyme de pomme Reine des Reinettes. Voir ce nom. Pomme REINETTE COURTPENDU. — Synonyme de Court- Pendu gris. Voir ce nom. Pomme REINETTE COURTPENDU ROUGE. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. 387. Pomme REINETTE CRAPAUD. Sjnonymes. — Pommes : 1. Krôtenrabau (Diel, Vorz. Kevnohstsorten , 1821, t. ler, p. 119). — 2. Krôtenreinettk {Id. ibid.). Descrifitiou de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, gros, courts, peu géniculés ou très-droits, marron clair à la base, violâtres au sommet, à mérithalles irréguliers et des moins longs. — Lenticelles : petites, REI [reinette cra — eus] 651 allongées, jamais bien apparentes. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes- allongés, légèrement écartés du bois, aux écailles disjointes et bordées de noir. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales-arrondies , vert jaunâtre en dessus, jaune verdâtre en dessous, courte - Pomme Reinette Crapaud. ment acuminées , un peu ondulées , à bords largement crénelés. — Pétiole : gros, très -court, noirâtre au point d'attache, à cannelure généralement assez profonde. — Stipules : courtes mais des plus larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa belle végétation et ses gros rameaux le recommandent pour le plein -vent greffé ras terre. Quand on le destine à former des pyra- mides, le doucin est le sujet qui lui convient ; et le paradis , lorsqu'on en veut faire des buissons , des espaliers ou des cordons. Description élu fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne . — Forme : globuleuse plus ou moins aplatie à ses extrémités. — Pédoncule : bien nourri , peu long, arqué, obliquement planté dans un étroit bassin. — OEil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité unie et généralement assez vaste. — Peau : rugueuse, vert blanchâtre, amplement marbrée et tachée de roux squammeux, puis semée de larges et nombreux points gris peu apparents. — Chair : verdâtre, fine, tendre. — Fau : suffisante, très-sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. l'obligeance Historique. — C'est une pomme allemande que je dois à du superintendant de Jeinsen (Hanovre), M. Oberdieck. Je l'ai multipliée pour la première fois en 1870, et ne la connaissais alors que pour l'avoir examinée, puis appréciée, à l'Exposition de Paris (1867). Les x\lleraands l'estiment beaucoup , et avec raison. Elle se trouve dans leurs jardins depuis au moins quatre-vingts ans, car le professeur Diel déclarait en 1821 « tenir cette variété du chanoine « Weyr, de Cologne, qui la lui offrit dès l'année 1803. » Et il ajoute : « Son nom « vient de la ressemblance existant entre la peau de ce fruit et celle du crapaud. » (Voir Vorz. Kernobstsorten , t. I", p. 119.) Pomme REINETTE A CUL NOIR. -^ Synonyme de Reinette de Brives. Voir ce nom. Pomme REINETTE CUSSET. — Voir lieinette de Cuzy , au paragraphe Observations. 652 REI [reinette cuz" 388. Pomme REINETTE DE CUZY. Synonymes. — Pommes: 1. Reinette d'Angleterre [de la Côte-d'Or] (CoDgrès pomologique, Pomologie de la France, 1867, t. IV, u» 20). — 2. Reinette carrée {M. ibid.). — 3. Riunette CARRÉE de Montbart [ des environs d'Auxonne] {Id. ibid.). — 4. Reinette a Cotes [de l'Allier] (M. ibid.). Pomme Reinette de Cuzy. — Premier Type. Descri|itioil de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nom- breux, étalés à la base , érigés au sommet , gros et longs, légèrement coudés et coton- neux , d'un beau vert olivâtre am- plement lavé de gris cendré. — Len- ticelles : arrondies, grandes et clair- semées. — Coussi- nets : peu pronon- cés. — Yeux : assez gros, très-larges, obtus, écrasés et complètement pla- qués sur le bois, à écailles disjointes et plus ou moins duveteu- ses. — Feuilles : abondantes, grandes, épaisses, ovales - arrondies , vert clair en dessus , d'un blanc jau - nâtre en dessous, longue- ment acuminées , à bords relevés puis largement den- tés et surdentés. — Pétiole / court, très-gros, rougeâtre au point d'attache , à can- nelure large mais peu pro- fonde. — Stipules : excessi- vement développées. Fertilité. — Satisfai - santé. Culture. — Greffé ras terre, pour plein- vent, il devient un arbre de toute beauté. Les formes buisson, cordon, espalier, lui sont également assez profitables, Deuxième Type, REI [reinette cuz] 653 mais il faut alors l'écussonner sur paradis, afin d'amoindrir sa végétation et d'augmenter sa fertilité. Deseriptioii du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et quelquefois moins considérable. — Forme : conique assez allongée ou conique -arrondie, sensiblement pentagone, aplatie à la base et presque toujours plus volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court ou très-court, bien nourri, souvent arqné, obliquement implanté dans un bassin vaste et profond. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité prononcée, un peu irrégulière et bossuée sur les bords. — Peau : assez lisse, brillante, jaune intense, lavée de rouge-brique à l'insolation, tachée de fauve dans le bassin pédonculaire , ponctuée de gris et parfois faiblement striée de brun roussâtre. — Chair : jaunâtre, fine, compacte, tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, très -savoureuse ment acidulée puis parfumée. ]VIaturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Première. Historique. — La Reinette de Guzy, plusieurs fois séculaire et Tune des meilleures pommes connues, porte le nom de la commune d'où dépend son lieu natal. Très -longtemps localisée dans ce canton, faisant aujourd'hui partie du département de Saône-et-Loire , elle y resta, malgré tout son mérite, ignorée des anciens pomologues, qui cependant (le Lectier, 1628) mentionnèrent une Reinette de Mascon — je la décris plus loin — bien inférieure à celle de Guzy, quoiqu'appar- teuant à la même province. Mais si l'aoïour-propre de la Reinette de Guzy put soufïrir de cette longue indifférence, actuellement sa blessure doit être cicatrisée, car le monde horticole a vu ces dernières années {1863-1865) de chaleureux débats s'engager à propos de ce fruit. Deux Sociétés d'Horticulture — l'Autunoise et la Dijonnoise — ayant réclamé, chacune pour son département, le droit, l'hon- neur de l'inscrire parmi leurs variétés indigènes, de là surgit un véritable procès avec enquêtes, mémoires, dits et contredits; ce qui contribua plus à la propagation de cette exquise Reinette , que n'eussent fait les descriptions de tous les pomologues modernes. Ainsi chez moi, dont les pépinières renferment maintenant de nombreux sujets de ce pommier, son nom même était inconnu voilà sept ans; et sans le débat qu'il a suscité, je l'aurais, probablement, toujours ignoré. Quant au tribunal qui jugea la cause, ce fut le Congrès pomologique, en 186*/. Je trouve le texte de son arrêt dans le tome IV de ses publications, à l'article n° 20, relatif audit fruit : « La Reinette de Cuzy — y lit-on — est une variété très-ancienne , notoirement connue dans l'Autunois comme ayant pris naissance au hameau des Chapuis, commune de Cuzy, arrondissement d'Autun (Saône-et-Loire). Elle a pour synonymes : Reinette à Côtes, Reinette d'Angleterre, Reinette Carrée, Reinette Carrée de Montbard. » Mais il ne saurait être sans intérêt de faire connaître les titres qu'invoqua , pour demeurer propriétaire de sa Reinette, la commune de Guzy. Je vais donc les produire sommairement analysés, tels, enfin, qu'en 1867 me les soumit un avocat d'Autun, M. Dolivot, auquel cette pomme doit en partie sa présente célébrité : « Monsieur André Leroy, « L'étude consciencieuse à laquelle vous vous êtes livré sur l'origine des fruits dont vous publiez la monographie, m'encourage à soumettre à votre appréciation une question qui divise la Société Autunoise d'Horticulture et celle de la Côte-d'Or. « L'arrondissement d'Autun a eu, de tout temps, la prétention d'avoir donné naissance 654 REI [retnette dam — dan] à un fruit qui jouit dans les départements de Saône-et-Loire, la Nièvre et l'Allier, d'une réputation bien méritée et qui s'étend journellemeat. C'est la pomme Reinette de Cuzy, dont la commune qui lui a donné son nom a de mémoire d'homme été considérée comme le berceau. « La Société Dijonnoise conteste à la fois l'origine de cette excellente variété et la déno- mination qu'elle a toujours portée dans nos contrées Elle s'appuie sur ce que la Reinette de Cuzy est la même variété que les pommes nommées : à Dijon, Reinette d'Angleterre; à Beaune, Reinette à Côtes; à Montbard, Reinette Carrée; à Rouen, Reinette de Rourgogne, et elle demande que cette dernière appellation soit substituée au nom Reinette de Cuzy. « Dans une récente séance du Conseil d'Administration de notre Société, un membre a formellement aftirmé avoir vu il y a quelques années , entre les mains du docteur Carion, savant botaniste autunois aujourd'hui décédé, un vieil ouvrage dans lequel la Reinette de Cuzy était nominativement signalée comme recherchée jadis pour l'approvisionnement de la table des ducs de Rourgogne assertion que deux autres personnes ont confirmée Malheureusement, aucun de ces Messieurs n'a pu se rappeler le titre de cet ouvrage Vous, Monsieur, qui possédez tant d'anciennes Pomologies, tant de livres spéciaux sur l'arboi'iculture fruitière, ne pourriez-vous nous aider à trancher victorieusement l'incident soulevé par la Société Dijonnoise, laquelle, du reste, n'apporte aucune preuve à l'appui de sa dénégation?.... « Agréez, etc. « DoLivoT, avocat à Autun, i( Ancien vice-président de la Société Autunoise d'Horticulture. « Le '■26 octobre 1867. » Je l'ai dit au commencement de cet article , il ne m'a pas été possible de rencon- trer chez nos anciens pomologues, la Reinette de Cuzy; et telle fut ma réponse à M. Dolivot. J'ajoute ici, au point de vue purement historique, que dans le vieil ouvrage où l'on « affirme » avoir vu ce fruit « nominativement signalé comme « ayant paru sur la table des ducs de Bourgogne, » on a dû lire Pomme de Cuzy et non pas, Reinette. Et voici pourquoi : le dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, mourut en 1477; or, nous prouvons ci-dessus (p. 614), au mot Reinette, que ce terme spécifique n'est guère antérieur à 1540. Il me semble donc fort improbable qu'en Bourgogne on ait pu le connaître près d'un siècle avant cette date. Observations. — Ne pas confondre la Reinette de Cuzy avec la Reinette Cusset, variété de second ordre, portant le nom de son oblenteur et récemment gagnée à Poley mieux (Rhône). Pomme REINETTE DE DAMASON. — Synonyme de Remette de Mâcon. Voir ce nom. Pomme REINETTE DES DAMES. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. 389. Pomme REINETTE DANIEL. Synonyme. — Pomme Daniel's ROTHE WiNTERRElNETTE (Diel, Vorz. Kernobstsorien , 1832, t. VI, pp. 88-91). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, générale- ment étalés, gros, longs, très-géniculés, duveteux, brun ohvâtre amplement lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées, très-abondantes. REI [reinette danJ 600 — Coussinets : larges et ressortis. — Yeux: moyens, ovoïdes, cotonneux, collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales, courtement acuminées, régulièrement et assez profondément dentées ou crénelées sur leurs bords. — Pétiole : long et très-nourri , à peine can- Pomme Reinette Daniel. nelé. — Stipules : bien développées. FERTiLrrÉ. — Ordinaire. Culture. — Il pousse avec une remarquable vi- gueur, se greffe ras terre pour le plein- vent , forme sous laquelle il devient de toute beauté. La basse-tige lui est également favora- ble, mais on l'écussonne alors sur paradis, car le doucin n'en tempérerait pas assez la végétation. Description du fruit. — Grosseur : au- dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse légè- rement cylindrique et pentagone, aplatie aux extrémités, puis souvent moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, gros ou très-gros, arqué, parfois cbarnu, planté obliquement et profondément dans un bassin de dimensions variables. — Œil : grand, ouvert ou mi-clos, à cavité ondulée sur les bords et bien développée. — Peau : quelque peu rugueuse, jaune d'or et semée de larges points roux sur la face exposée à l'ombre, jaune-brun clair à l'insolation, où elle est en outre finement ponctuée et mouchetée de carmin; généralement aussi les abords de l'œil et du pédoncule sont réticulés de brun-fauve. — Chair : blanchâtre ou jaunâtre, fine, ferme et croquante. — Eau: suffisante, sucrée, acidulée et parfumée, possédant bien la saveur des Reinettes. ', Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Première. Historique. — C'est un pommier d'origine allemande ; je le propage depuis 1860 . Diel, un des premiers auteurs qui l'aient décrit, le déclarait en 1832 récemment obtenu de semis par M. Daniel, de Cologne sur le Rhin. Il porte donc le nom de son obtenteur (voir Vo)'z. Â'ernobstsorten, t. VI, p. 88). Observations. — La pomme Daniel, des Américains, caractérisée en 1869 par Downing (p. 141), n'a pas le moindre rapport avec celle des Allemands, puisqu'elle mûrit au mois d'août. Pomme REINETTE DES DANOIS. — Synoilyme de pomme Belle du Bois. Voir ce nom. 656 REI [reinette dar — die] Pomme REINETTE DE DARNETAL. — Synonyme de Reinette grise. Voir ce nom. Pomme REINETTE DEGEER. — Voir Reinette de Geer. Pomme REINETTE DIEL. — Voir Reinette de Diel^ au paragraphe Observations. 390. Pomme REINETTE DE DIEL. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette b'Angleterp.b î)e Diel (Diel, Kernobstsorten, 1799, t. I, p. 106). — 2. DiELS Grosse Englische Reinette (Oberdieck, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1862, t. IV, p. 289, n" 406). Premier Type. ._, . .. Description de l'arlire. — Bois : fort. — Ha- meaux : assez nom- breux, générale- ment étalés, courts et très -gros, peu coudés, bien coton- neux , rouge-brun clair. — Lenticel- les : petites, clair- semées, arrondies ou allongées. — Coussinets : larges et assez saillants. — Yeux : moyens ou petits, ovoïdes- arrondis , des plus duveteux, entière- ment plaqués sur l'écorce. — Feuil- les : de grandeur moyenne, ovales ou arrondies , acuminées , cucullées et souvent contournées sur elles-mêmes, à bords irrégulièrement et profondément crénelés. — Pétiole : long, assez gros, un peu flasque, carminé, à cannelure bien accusée. — Stipules : longues et étroites. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il réussit convenablement sous toutes les formes et sur toute espèce de sujet. Description du fruit. — Grosseur : souvent volumineuse et quelquefois moyenne. — Forme : passant de la conique sensiblement arrondie à la conique légèrement allongée. — Pédoncule : assez court et assez gros, droit ou arqué, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, mi clos ou fermé, à cavité généralement très-développée et dont les bords sont ondulés REI [reinette die] 657 ou mamelonnés. — Peau : mince, unicolore, jaune clair verdâtre, maculée de brun olivâtre et squammeux autour du pédoncule, puis semée de larges et nom- breux points roux, pour la plupart formant étoile. — Chair : jaune, assez fine et assez tendre. — Eau : abon- Pomme Reinette de Diel. - Deuxième Type. ^^^^^ ^ ^^^^^ ,^^ ^^^.^ acidulée mais très-agréablement parfumée. Maturité. — Janvier -Mars. Qualité. — Première. Historique. — Ce beau fruit faisait partie, en 1867, de la col- lection de pommes allemandes envoyée à l'Exposition de Paris , où j'ai pu le déguster. Sa bonté , son volume m'ont engagé à l'in- troduire dans mes cultures ; il y figure depuis 1868. En Allemagne les poraologues ne savent à quel pays l'attribuer. Diel [Kernobst- sorten, t. I", p. 106), le premier qui l'y caractérisa — ce fut en 1799 — le nomma Grosse englische Reinette [Grosse-Reinette d'Angleterre] et le crut identique avec la variété ainsi appelée, chez nous, par Duhamel (1768, Traité des arbres fruitiers, t. I", p. 299). C'était une erreur, que plus tard (1819) cet auteur rectifia (t. XXI, p. 81). On ignore donc l'âge et la provenance de la Grosse-Reinette d'Angleterre de Diel, que j'appelle uniquement Reinette de Diel pour éviter toute méprise entre elle et la vraie Reinette d'Angleterre, décrite plus haut, page 616. Observations. — Les Belges ont une Reinette Diel, dédiée vers 1801, par son obtenteur Yan Mous, au pomologue allemand ici mentionné. Elle mûrit en décembre, est petite, sphérique comprimée aux pôles, jaune d'or, et très- bonne, dit-on. Je la signale, afin que les caractères si tranchés qui la distinguent de son homonyme, permettent, étant connus , de ne pas confondre ces deux pommes. D|i reste, la Reinette Diel de Yan Mons a été figurée et caractérisée dans les Annales de poniologie belge (1859, t. YII, p. 69), puis par Downing en ses Fruits of America (1869, p. 145). 391. Pomme REINETTE DE DIETZ. Synonymes. — Pommes: 1. Dietzer Wintef.goldreinette (Diel, Vorz. Kernohsisorten , 1832, t. VI, p. 100). — 2. Rejnette dorée de Dietz (Pépinières belges, Calalogue général de la Société Van Mons, 1858, t. I, p. 215). — 3. Dietzer Goldriinette (Oberdieck, llluslrirtes Handbuch der Ohstkunde, 1859, t. I, p. 509, n» 238). — 4. DiETZER RoTHE Mandelreinette (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 145). Description de l'arbre* — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, gros, très-longs et très-géniculés , duveteux, brun-rouge clair lavé de gris. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées et des plus IV. 42 658 REI [reinette die] abondantes. — Coussinets : ressoriis. — Fewa:.- volumineux ou moyens, ovoïdes, un peu cotonneux et partiellement appliqués sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques, courtement acuminées, planes pour la plupart et dentées assez profondément. — Pétiole : long, gros, carminé, à peine cannelé. — Stipules : larges et très-longues. Fertilité, — Modérée. Culture. — Sa remarquable vigueur exige, quand on le destine au plein-vent, la greffe ras terre ; il devient un fort bel arbre à tête bien arrondie et très-déve- loppée. Pour la basse-tige le paradis est l'unique sujet qui lui convienne. Pomme Reinette de Dietz. Description du iruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : globu- leuse ou cylindrique -arrondie. — Pédoncule : de longueur moyenne , gros, surtout au point d'attache, arqué , obliquement planté dans un bassin généralement assez vaste. — Œil: grand, régulier, ouvert, plissé sur ses bords et placé presque à fleur de fruit. — Peau : jaune d'or, ponc- tuée de roux , striée de même auprès de l'œil , puis , à l'insolation , lavée de rose pâle finement fouetté de carmin. — Chair ; blanche , assez ferme, compacte et dégageant une forte odeur de coing, — Eau : abon- dante, sucrée, acidulé, à parfum très- déhcat. Maturité. — Janvier-Avril. Qualité. — Première. Historique. — Les Allemands ont gagné de semis, vers le commencement du siècle, cette variété, dont les fruits sont exquis. Elle porte le nom de la ville où fut obtenu le pied-type. Diel, en 1832, en établissait ainsi l'origine : « Un bourgeois de Dietz, nommé Biber, sema des pépins de pomme de Borsdorf, avec l'espoir de les voir reproduire cette même espèce; mais bientôt la végétation de ses égrasseaux lui prouva qu'ils ne ressemblaient aucunement au pommier sur lequel il comptait. Toutefois, dans le nombre il en distingua deux pour leur belle apparence et les vendit comme arbres greffés. Or, l'un de ces égrasseaux donna la Reinette de Dietz, et l'autre la Reinette Biber. » [Vorz. Kernobstsorten , t. VI, p. 100.) La Reinette de Dietz est déjà très-répandue; les Américains, les Anglais et les Belges la cultivent; quant à nos pépiniéristes, ils l'ont également, et depuis au moins dix ans, dans leurs collections. Dietz, petite ville du duché de Nassau, possède des pépinières qui jouissent d'une certaine renommée. REI [reinette dol] 659 392. Pomme REINETTE DOLBEAU. Synonyme. — Pomme Reinette d'Allebeau (Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, 1852, p. 7, n° 89). Description de l'ar- bre. — Bois : peu fort. — Rameaux : trës-nomhreux, lé- gèrement étalés, très-courts, de grosseur moyenne, faible- ment coudés, des plus duve- teux et d'un brun olivâtre nuancé de rouge ; leurs mé- rithalles sont excessivement courts. — LenticeUes : petites, arrondies , abondantes. — Coussinets : bien accusés. — Yeux: très-petits, arrondis, cotonneux, plaqués sur l'é- corce. — Feuilles : moyennes, ovales, vert foncé en dessus, duveteuses et blanc verdâtre en dessous, rarement acuminées, à bords finement dentés. — Pétiole : court et gros, à cannelure peu prononcée. — Stipules: habituellement très-petites. Fertilité. — Remarquable. Culture. — La grande et constante fertilité de ce pommier le rend très-avanta- geux pour le plein-vent ; mais il faut le greffer en tête, et non ras terre, autrement il devient à peu près impossible de l'élever à tige. Quant aux formes naines, toutes . lui sont propres et le doucin est alors le sujet qui lui convient le mieux. Deseriittiou dii fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus considérable. — Forme : globuleuse, aplatie à la base, souvent mamelonnée au sommet, et, généralement ayant un côté plus développé que l'autre. — Pédoncule : long, de moyenne force, arqué, implanté profondément dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos, duveteux, plissé sur les bords, à cavité irrégulière et de dimen- sions variables. — Peau : unie, jaune clair, ponctuée de brun et de gris, tachée de fauve dans le bassin pédonculaire, puis mouchetée et fouettée de rose tendre sur la face exposée au soleil. — Chair : jaunâtre ou blanchâtre, compacte, fine et mi- tendre. — Eau : suffisante, sucrée, à peine acidulée et plus ou moins parfumée; quelquefois entachée d'un arrière-goùt herbacé. Maturité. — Décembre-Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — La Reinette Dolbeau me paraît sortie des environs d'Angers, où le Comice horticole de cette ville déjà la propageait en 1840. C'est à lui que j'en suis redevable. Elle portait dans son Jardin le n° 89 , et d'abord y figura sous deux noms : d'AUebeau et Dolbeau. Ce dernier a fini par être communément adopté. Je n'ai pu me procurer aucun renseignement sur l'état civil de cette variété. 660 REI [reinette don" 393. Pomme REINETTE DONAUER. Synonymes. — Pommes: 1. LiNDEN {Lvicas, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 18^9, 1. 1, p. 149, n» 59). — 2. DoNAUERS Reinette {Id. ibid. ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés ou légèrement étalés, surtout à la base , longs , de grosseur moyenne , très-cotonneux, brun rougeâtre nuancé de vert. — Lenticelles : petites, arron- dies, rapprochées. — Coussinets : res- sortis. — Yeux : ovoïdes - arrondis , moyens, faiblement écartés du bois et un peu duveteux. — Feuilles : assez petites, elliptiques ou ovales-allongées, longuement acuminées, ayant les bords finement dentés. — Pétiole: de longueur moyenne, peu fort, rarement cannelé. — Stipules : bien développées. FERTiLrrÉ. — Satisfaisante. Culture. — Il réussit parfaitement comme plein- vent, même greffé ras terre; la greffe à hauteur de tige lui vaut mieux, cependant, sa tête y gagne une plus grande vigueur. Le paradis est le sujet qu'on lui donne lorsqu'on le destine aux formes naines. Oescription du Sruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : arrondie plus ou moins cylindrique et sensiblement déprimée, d'un côté, à ses deux extrémités. — Pédoncule : court, bien nourri, arqué, planté dans un bassin vaste et profond. — Œil : grand, irrégulier, ouvert, à cavité assez unie, très-large et de profondeur variable. — Peau : mince, lisse, à fond d'un jaune clair blafard, abondamment ponctuée de gris-blanc et de fauve, puis amplement marbrée et striée de rouge lie de vin sur la partie que frappent les rayons solaires. — Chair : jaunâtre, fine, assez tendre. — Eau : peu abondante, sucrée, acidulée, légèrement parfumée. Maturité. — Décembre-Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — J'importai de Reutlingen (Wurtemberg) ce pommier en 1868. Le sol angevin ne semble pas devoir lui être aussi favorable que le sol de l'Allemagne, pays où la Reinette Donaiier a place parmi les variétés de choix. Le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen, a fait connaître en ces termes la provenance de cette pomme : « L'arbre-mère, qu'on croit sorti d'un pépin de Reinette des Carmes, est planté dans le jardin de M™^ la doyenne Diez, à Cobourg , où l'a trouvé M. Donaûer. On rencontre fréquemment, dans les vergers des environs de cette ville, la Reinette Donaûer Elle fut décrite en 1851, pour la première fois, par Liégel..., Le surnom de Linden [légère], qu'elle a reçu chez les Cobourgeois, lui vient de sa chair fine et délicate. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 149, n° 59.) REI [reinette dor] 661 394. Pomme REINETTE DORÉE. Synonymes. — Pommes : 1. Renet-Gout (Herman Knoop, Pomologia, édit. allemande, 1760, l'« partie, p. 60). — 2. Reinette Tulipe {Id. ibid.). — 3. Reinette d'Or (Bonnelle, le Jardinier d'Artois, 1766, p. 244; — et Glady, Revue horticole, 1867, pp. 34 et 233). — 4. -Reinette jaune tardive (Duhamel, Truiie'des ai^by-es fruitiers, llGSjtA, p. '2.9^). — 5. Geele Renet (^Mayer, Pomona franconica, 177G, t. III, p. 144, uoSS). — 6. Reinette couleuvrée {Id. ibid.). — 7. Reinette des Dames {Id. ibid.). — 8. Reinette de Lorraine {Id. ibid.). — 9. Reinette de Sicile {Id. ibid.). — 10. Reinette tulipée {Id. ibid.). — 11. Reinette vermeille {Id. ibid.) — 12. Reinette jaune (Mauger, Systematische Pomologie, 1780, l^» partie, p. 26, n° viii). — 13. Reinette sicilienne (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 21, n" 1437). — 14. Reinette rousse [par erreur] (de Launay, Âlmanach du Bon- Jardinier, 1808, p. 140 ; — et G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1836, t. IV, p. 69). — 15. Reinette Grain d'Or (Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 117). — 16. Reinette grise dorée (C. A. Hennau, ibid.). — 17. Geele fransche Renet (Von Flotow, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. î, p. 331, n» 150). Premier Type, Description de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Ra- meaux : souvent très-étalés, assez nombreux, gros et peu longs , légèrement cou- dés, bien coton- neux et rouge - brun ardoisé. — Lenticelles : géné- ralement arron- dies , des plus pe- tites , assez abon- dantes. — Cous- sinets : aplatis. — Yeux : moyens , arrondis,plaqués sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou arrondies, vert mat en dessus, gris verdâtre en dessous, coriaces, rarement acuminées, ayant les bords largement dentés. — Pétiole : court et gros, à cannelure faiblement accusée. — Stipules : très-petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa croissance assez lente indique qu'on doit le greffer en tête pour en obtenir de beaux plein-vent; les formes buisson, cordon, quenouille, espalier, lui conviennent beaucoup , surtout quand il est écussonné sur doucin. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne, ou moyenne. — Forme : globuleuse irrégulière et sensiblement aplatie aux pôles , ou globuleuse presque régulière. — Pédoncule : assez long ou court, bien nourri, droit ou arqué, souvent charnu, planté dans un bassin de dimensions très- variables. — CEil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité ondulée sur les bords 662 REI [reinette dor] et généralement très-vaste. — Peau : mince, lisse, jaune d'or pâle sur le côté de l'ombre^ jaune brunâtre sur l'autre face, tachée de fauve verdâtre autour du pédoncule, fortement ponctuée de brun noirâtre et de gris-roux, et parfois, abonne exposition, quelque Pomme Reinette dorée. — Deuxième Type. peu mouchetée et striée de carmin ou de rose tendre. — Chair: blanche, fine, com- pacte et mi-tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, aci- dulée et parfumée, possédant une saveur vraiment exquise. Maturité. — Décembre - Avril. Qualité. — Première. Historique. — La Rei- nette dorée, qu'en 1780 les Allemands qualifiaient déjà de variété française ( voir Manger, Systematische Porno- logie, p. 26), remonte au plus à 1740. Dittrich, un des po- mologues modernes les plus accrédités de l'Allemagne, prétendit, il est vrai, qu'elle provenait de Bruxelles ; seulement Alexandre Bivort , successeur du semeur belge Van Mons, affirma le contraire en 1856, déclarant « que la France, heureuse « patrie de tant de beaux fruits, fut le berceau de cette Reinette. » [Annales de pomologie^ t. IV, p. 69.) Duhamel la décrivit en 1768 dans son Traité des arbres fruitiers (t. I, p. 293) et déplora l'extrême rareté de cette délicieuse pomme. Mais il n'en fut pas le premier descripteur , comme beaucoup l'ont supposé. Un moine, le frère Bonnelle, l'avait signalée deux ans avant lui, dans un ouvrage très-peu connu : « La Renette d'Or — écrivait-il en 1766 — pomme d'assez bonne grosseur, aussi ronde que longue, est très-jaune, mouchetée de rouge, et a la chair et l'eau sucrée; bonne en février et mars. » [Le Jardinier d'Artois ou les Éléments de la culture des jardins potagers et fruitiers, 1766, p. 244.) La Reinette Dorée pourrait bien être originaire de l'Agenois ou du Bordelais, contrées dans lesquelles on la trouve localisée depuis fort longtemps sous son premier nom, Reinette d'Or. Un négociant de Bordeaux, M. Eugène Gîady, récemment décédé, contribua beaucoup, ces dernières années, à l'en faire sortir; aussi la culture de ce pommier commence-t-elle à se généraliser. Observations. — Le Congrès pomologique ayant décrit en 1867 (t. IV, n° 8) la Reinette dorée, lui a, par mégarde, apphqué presque tous les synonymes particuliers à la pomme Princesse noble, confondant ainsi ces deux variétés. En se reportant plus haut (pages 591-593) à l'article où nous caractérisons ce dernier fruit, on verra combien notre rectification est fondée. — L'Almanach du Bon- Jardinier donna erronément en 1808, à cette pomme de Duhamel, le surnom Reinette rousse^ que par suite lui maintinrent quelques auteurs; ce qui nous met dans l'obligation, aujourd'hui, de suivre leur exemple, mais en signalant, toute- fois, l'erreur commise. Elle est formelle, effectivement, la Reinette des Carmes REI [reinette dor — dou] 663 (voir ci -dessus, pp. 641-643) ayant seule droit au synonyme Reinette rousse, comme le démontre, notamment, le Catalogue descriptif des Chartreux^ année 1775. — Rarement la Reinette dorée se couvre, à l'insolation, de larges vergetures d'un ROUGE vif; aussi Mayer nous semble-t-il avoir été en dehors de l'exactitude, quand il a dit en 1801 : « Sa peau, du côté du soleil, prend des fouettures ou « striures de pourpre assez semblables aux panachures de certaines tulipes. » [Pomona franconien^ t. III, p. 144.) — La Reinette de Caux, rappelons-le, a souvent été réunie à la Reinette dorée ; la description que nous en donnons pages 644-647, devra convaincre de la non-identité de ces deux pommes les jardiniers qui en douteraient encore. — Enfin la Reinette tardive d'Angers , ou Reinette jaune doré, âgée d'environ cinquante ans, n'a de commun qu'une certaine homonymie avec l'ancienne Reinette dorée ou Reinette jaune tardive. Et il en est ainsi d'une autre Reinette jaune tardive que Poiteau décrivit en 1846 dans le tome IV de sa Pomologie française. Po3iME REINETTE DORÉE. — Voir ce nom, puis Reinette de Caux^ au para- graphe Observations. Pomme REINETTE DORÉE DE DIETZ. — Synonyme de Reinette de Dietz. Voir ce nom. Pomme REINETTE DORÉE D'ÉTÉ. — Synonyme de Reinette jaune hâtive. Voir ce nom. Pomme REINETTE DORÉE DE HOLLANDE. Reinette de Cassel. Voir ce nom. Synonyme de pomme Grosse- PoMMES : REINETTE DOUBLE DE DAMASON, — REINETTE DOUBLE DE MASERUS J / Synonymes de Reinette de Mâcon. Voir ce nom. 395. Pomme REINETTE DOUCE. Deiscription de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, de longueur moyenne , gros , très -coudés et très -cotonneux, d'un rouge -brun clair. — Lent ice lies: grandes, ar- rondies, clair -semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens , co- niques-arrondis , adhé- rents et sensiblement duveteux. — Feuilles : moyennes ou petites, ovales -allongées, vert foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, longuement 664 REI [reinette dou] acuminées, à bords profondément crénelés. — Pétiole : long, assez grêle, bien cannelé. — Stipules : petites, pour la plupart. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur n'est pas assez grande pour qu'il soit sage de le greffer ras terre quand on le destine au plein-vent, la greffe en tète lui convient beau- coup mieux. Sous toute forme naine il croît admirablement et fait, sur doucin ou paradis, des arbres d'une remarquable beauté. Description du fruit. — Grosseur : moyenne ou un peu plus considérable. — Forme : sphérique comprimée aux pôles et généralement moins volumineuse d'un côté que de l'autre; mais parfois, aussi, conique fortement arrondie. — Pédoncule : de longueur et grosseur moyennes, renflé à la base, planté dans un large et profond bassin. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, à courtes sépales, à cavité vaste et unie. — Peau : unicolore, jaune clair, très-abondamment ponc- tuée de brun grisâtre et squammeux , puis légèrement marbrée de roux , surtout dans le voisinage du pédoncule, dont le bassin est entièrement taché de fauve olivâtre. — Chair : blanchâtre, compacte, croquante, assez ferme. — Eau : suffisante, très-sucrée, sans aucune acidité, mais douée d'une saveur anisée assez agréable. Maturité. — Octobre-Décembre. Qualité. — Deuxième pour les amateurs de pommes douces. Historique. — J'ai toujours vu chez moi, ce pommier, dont les fruits, dépourvus de toute acidité, n'eussent jamais dû, par là même, être nominativement classés dans le groupe des Reinettes. Aussi l'aurais-je débaptisé sans scrupule, si le nom impropre qu'on lui a donné ne remontait pas à plus d'un siècle. Cette Reinette douce appartient à la Normandie, où généralement on l'utilise pour la fabrication du cidre. Dès 1765 elle y était signalée comme espèce tardive pour le pressoir, par le marquis de Chambray, en son livre intitulé l'Art de cultiver les pommiers à cidre (p. 37). Puis en J829 Odolant Desnos, d'Alençon, de nouveau la comprit dans un semblable ouvrage, regrettant surtout qu'on parût moins la rechercher que par le passé : tt Reinette douce, pomme tardive. Nous ne savons pourquoi — disait-il — on rejette toujours les Reinettes hors les arbres à cidre; il est bien certain qu'elles sont plus précieuses employées comme fruit à couteau; mais nous nous sommes assuré, avec M. Louis Dubois, que les espèces douces fournissaient du cidre léger, assez bon et agréable, du moins pendant une année. » [Traité de la culture des pommiers et poiriers à cidre, p. 126.) Obser-vations. — Aucune ressemblance n'existe entre la Reinette douce ici caractérisée et la Reinette tendre, ou douce, dont je parlerai ci-après; non plus qu'avec certaine Reinette douce de France, qu'en 1770 décrivit et figura le pomologue hollandais Herman Knoop {Pomologie, pp. 70 et 132), et qui n'est autre que la Reinette musquée. Pomme REINETTE DOUCE. — Synonyme de Gros-Fenouillet gris. Voir ce nom. Pomme REINETTE DOUCE DE FRANCE. ~ Synonyme de Beinette musquée. Voir ce nom. REl [reinette dou] 665 Pomme REINETTE DOUCE ET JAUNE. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. Pomme REINETTE DOUCE DE NIENBOURG. — Synonyme de Reinette de Nienbourg. Voir ce nom. 396. Pomme REINETTE DE DOUÉ. Synonymes. — Pommes: 1. Grosse-Beinette DE Doué (Comice horticole d'Angers, Annales, 18i4, t. III, p. 95). — 2. Belle de Ghatenay (Idem, Album de dégustations, IH^jî" 32). — 3. Belle de Doué {Id. ibid., 1845, f» 48). Descrip- tion «le l'ar - bre. — Bois : très-fort. — Ra- meaux : peu nombreux, sen- siblement éta- lés, longs et des plus gros , très- coudés et très- duveteux, d'un brun olivâtre largement lavé de rouge. — Lenticelles : as- sez grandes , arrondies, clair- semées.— Cous- sinets : ?)a^\[ailiis. — Yeux : très-volumineux, arrondis, incomplètement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales, vert mat en dessus, gris verdâtre en dessous, acuminées, plapes et très-profondément dentées. — Pétiole : long, des plus gros, à cannelure très- accusée. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa vigueur étant extrême, il fait de beaux plein- vent , mais à tête habituellement un peu dégarnie. Pour la basse-tige , on le greffe uniquement sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois considérable. — Forme : conique sensiblement arrondie. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, bien nourri, arqué, obliquement inséré dans une assez vaste cavité. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, à cavité large, assez profonde et légèrement ondulée sur les bords. — Peau : unicolore, vert clair ou jaune clair nuancé de vert-pré, lavée de roux autour du pédoncule et semée de nombreux points bruns. — Chair : jaune ou jaune verdâtre, demi-fine, tendre et peu compacte. — Eau : suffisante, fortement acidulée, assez sucrée, rarement bien parfumée. Maturité. — Décembre- Avril. 666 REI [reinette dra — éca] Qualité. — Première dans les terrains secs et calcaires ; deuxième dans les sols argileux. llistoric|ue. — Un pomologue parisien a dit en 1862 que la Reinette ou Belle de Doué datait de 1843 et avait eu pour obtenteur M. Moriceau, de Doué (Maine et-Loire). La lettre suivante, de notre confrère M. Henri Chatenay, va prouver le contraire : « Doué-la-Fontaine, le 2 mai 1873. « Monsieur André Leroy, « L'origine de la Belle de Doué que vous trouvez consignée dans un ouvrage imprimé en 1862, est absolument erronée. Cette espèce, cultivée depuis un très-long temps, était localisée dans les vergers du sud de notre petite ville et de sa voisine la commune de Douces, où, comme sous-sol, il existe un roc calcaire friable et sec dans lequel elle fait merveille. Ce fut en de telles conditions que mon grand-père Louis Chatenay la rencontra, lui donna le nom qu'elle porte et la multiplia, vers 1820, dans ses pépinières. Je ne connais à cette variété, que deux synonymes : Belle de Chatenay, puis Belle de Saumur; elle doit ce dernier à M. Jamin, pépiniériste à Bourg-la- Reine. » A ces renseignements de M. Chatenay, j'en ajouterai quelques-uns qui sont tirés des archives de l'ancien Comice horticole d'Angers : Le o mars 1844 cette pomme fut soumise pour la première fois à l'examen du Comice, et d'abord supposée identique avec la Reinette d'Angleterre [Annales, t. III, p. 95); mais peu après son droit à figurer au rang des variétés ayant été reconnu, on s'empressa de l'admettre dans la collection du Jardin fruitier. Le surnom Reinette de Doué, sous lequel elle se vend partout, aujourd'hui, lui vient du Comice et remonte à 1846 [Annales, t. III , p. 255). Observations. — Dans les pépinières de M. Jamin, de Bourg-la-Reine , près Paris, la Reinette de Doué, nous a déclaré plus haut M. Chatenay, est appelée Belle de Saumur. Sans contester l'assertion, j'affirme seulement qu'en 1867 j'ai reçu de M. Jamin un pommier et des fruits de sa Belle de Saumur, et qu'ils étaient, de tout point, semblables à la variété déjà sous ce nom dans mon école, et décrite tome III, page 125, du présent ouvrage. Or, cette petite pomme jaune- citron , lavée et fouettée de carmin, que les Belges m'avaient fait connaître en 1857, peut-elle jamais se rapprocher de la volumineuse Reinette ou Belle de Doué, à peau verdâtre, unicolore? Evidemment non. Il existe donc là quelque malentendu, que le temps éclaircira. Pomme REINETTE DRAP D'OR. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. Pomme REINETTE DUCHESSE DE BRABANT. — Voir pomme Duchesse de Brabant , au paragraphe Observations. Pomme REINETTE DURABLE DEUX ANS. — Synonyme de iîeme^^e^eZwr*eyî7/e. Voir ce nom. Pomme REINETTE ÉCARLATE. — Synonyme de Reinette Multhaûpt. Voir ce nom. REI [reinette eis] 667 397. Pomme REINETTE EISEN. Synonymes. — Pommes : 1. Kirch (Lucas, die Kernobstsorten Wûrttembergi, 1854^ p. 91). — 2. ROTHER TlEFBUTZER {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois: très-fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés ou légèrement étalés , assez gros, très-longs, sensiblement géni- culés, à peine duveteux et d'un rouge violâtre foncé. — Leniicelles : allongées ou arrondies, petites, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits, ovoïdes-arrondis, faiblement écartés du bois , ayant les écailles cotonneuses et mal soudées. — Feuilles : petites, assez abondantes, ovales -arrondies, vert jaunâtre en dessus , jaune blan- châtre en dessous, courtement acumi- nées, canaliculées et plus ou moins ondulées sur les bords, qui sont irrégulièrement dentés. — Pétiole : grêle, mais rigide, de longueur moyenne, carminé en dessous, à cannelure bien accusée. — Stipules : des plus petites. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il fait, sur paradis, de jolis arbres pour cordons, espaliers ou buissons. En le greffant à hauteur de tige, sur franc, on en obtient aussi de beaux plein-vent. Description An fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins considérable. — Forme : arrondie fortement cylindrique, aplatie à la base et presque toujours plus renflée d'un côté que de l'autre, surtout à la partie inférieure. — Pédoncule : court ou très-court, de force moyenne, arqué, inséré obliquement dans un bassin étroit et assez profond. — Œil : moyen, mi-clos, à cavité unie, peu large ft de profondeur variable. — Peau : quelque peu rugueuse, d'un blanc jaunâtre nuancé de vert, marbrée de roux près de l'œil et du pédoncule, très-finement ponctuée de gris puis couverte, à l'insolation, de légères vergetures rosées. — Chair : un peu verdâtre, fine, compacte et ferme. — Fau : suffisante, sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — M. Oberdieck, superintendant à Jeinsen, près Hanovre, m'envoyait le 31 mars 1870, sur ma demande, cette Reinette, que les Allemands avaient exposée à Paris en 1867. D'après le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen , le Wurtemberg en aurait été le berceau. Elle y est très-commune, dit-il, dans la vallée de Reutlingen, aux environs de Tûbingen (voir Kernobstsorten Wûrttembergs, 1854, p. 91). 668 REI [reinette emb" 398. Pomme REINETTE EMBRUNIE. Synonyme. — Pomme Reinette enfumée (Comice horticole d'Angers, Annales, 1844, t. III, p. 99). Premier Type. Oescriptioii de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nom- breux, érigés, sensiblement cou- dés , de grosseur et longueur moyennes, très -cotonneux et vert brunâtre lavé de gris. — Lenti- celles : des plus petites, arrondies, assez abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits, arrondis, légèrement duveteux, faiblement collés sur le bois. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales , vert clair , acuminées et finement cré- nelées. — Péiiole : peu long, assez grêle, carminé, surtout à la base, et profondément cannelé. — Sti- pules : moyennes. Fertilité. — Deuxième Type. ^ggg^ abondante. Culture. — On le grefTe en tète, pour le plein- vent; comme arbre nain il prospère par - faitement sur pa- radis. Description du Iruit. — Gros- seur : moyenne et parfois beaucoup plus volumineuse. — Forme : globu- leuse, ayant sou- vent un des côtés moins développé que l'autre. — Pé- doncule : court ou très-court, arqué, gros, parfois char- nu , profondément planté dans un vaste bassin. — (EU : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité profonde, large ou étroite, rarement bien ondulée sur les bords. — Peau : unie, jaune sale dans l'ombre, jaune-brun à l'insolation, maculée de roux olivâtre autour du pédoncule, puis ponctuée de gris et de marron. — Chair : jaunâtre REI [reinettk enf — esp] 669 ou verdâtre, mi-fine, assez tendre, quoique croquante. — Eau : suffisante, bien sucrée, complètement dépourvue d'acide, mais quelque peu parfumée. Maturité. — Novembre-Mai. Qualité. — Deuxième pour les amateurs de pommes douces. Historiciiie. — Cette pomme est surtout remarquable par sa longue conser- vation et le volume qu'elle acquiert quand on la cultive en cordon ou en espalier. Je ne l'ai vue décrite dans aucune Pomologie et la dois au Comice horticole d'Angers, qui dès 1840 la possédait; mais il ne m'a pas été possible de connaître sa provenance. Cbez nous on la nomme indistinctement Reinette embrunie ou Reinette enfumée, dénominations justifiées par la couleur brunâtre de sa peau. Pomme REINETTE ENFUMÉE. — Synonyme de Reinette embrunie. Voir ce nom. 399. Pomme REINETTE D'ESPAGNE. Synonymes. — Pommes : 1. Camuezas (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son veryer et plant, 1628, p, 24). — 2. Camoise blanche {Id. ibid., p. 23; — et dom Claude Saint-Etienoe, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1610, p. 210). — 3. Camoisas DU ROI d'Espagne (dom Claude Saint-Etienne, ibid.). — 4. Camoisée blanche {Id. ibid.). — 5. Reinette a Gobelet ( Vilinoriu-Audrieux, de Parisien 1788; cité par Mayer, Powo^a /rawconico, 1801, t. III, pp. 145-146) — 6. Saint-Germain {Id. ibid.). — 7. Reinette tendre {Almanach du Bon-Jardinier, 1823, p. 414). — 8. Blanche (Pirolle, l'Horticulteur français ou le Jardinier ama- teur, 1824, p. 367). — 9. Cobbett's Fall PiPPiN (Georges Lindley, Guù/e to the orchard and Kitchen garden, 1831, p. 83, n» 159). — 10. Concombre ancien {Id. ibid.). — 11. D'Espagne {Id. ibid.). — 12. Fall Pippin {Id. ibid. ). — 13. Large Fall Pjppin {Id. ibid.). — ik. De Ratteau {Id.ibid.). — 15. Reinette blanche d'Espagne {Id. ibid.). — 16. Write Spanish Reinette {Id. ibid.). — 17. Blanche d'Espagne (Louis Noisette, le Jurdin fruitier, 1839, t. I, p. 198). — 18. Reinette blanche (Gouvercliel, Traité des fruits, 1852, p. 444). — 19. Camuzar (Eugène Forney, le Jardin fruitier, 1862, t. I, pp. 245 et 295). — 20. Épiscopale (Charles Downing, the Fi'uits and fruit trees of America, 1869, p. 169). — 21. Philadklphia PiPPlN {Id. ibid.), — 22. York Pippin (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés pour la plupart, très-gros, assez longs, bien géniculés, des plus cotonneux et d'un rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, arrondies, rapprochées. — Coussinets: très-ressortis. — Yeux : volumineux, arrondis, duveteux, adhérents. — Feuilles : très-grandes, ovales-arrondies, vert foncé en dessus, blanc brunâtre en dessous, coriaces et longuement acuminées, ayant les bords très-profondément dentés. — Pe7îo/e .• peu long, des plus gros, à cannelure faiblement accusée. — Stipules : longues et larges. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En le greffant ras terre, pour plein-vent, il fait des sujets à belle tige, à tête assez forte, mais la grosseur de ses produits s'accommode mal de cette forme, la moindre secousse les détachant aisément de l'arbre. Le cordon ou l'espa- lier lui conviennent donc mieux, et on l'écussonne alors sur paradis, afin d'en accroître la fertilité. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : conique- ventrue ou conique - arrondie , quelque peu côtelée près l'œil et très-déprimée, sur une 670 REI [reinette espT face, à chacune de ses extrémités. — Pédoncule : court outres-court, gros, souvent charnu, arqué, inséré dans un vaste et profond bassin. — Œil : très-grand, bien ouvert, à sépales des plus courtes et parfois même faisant défaut, à cavité prononcée et plus ou moins ondulée sur les bords. — Peau : mince, lisse, jaune blanchâ- tre légèrement Pomme Reinette d'Espagne. nuancé de vert sur la face pla- cée à l'ombre; jaune - brun à l'insolation, où généralement elle est lavée de rouge-brique et parfois couverte d'unefmeefflo- rescence; macu- lée de fauve au- tour du pédon- cule,puis semée de larges points bruns cerclés de gris clair. — Chair : blan- châtre , assez grosse, tendre, peu compacte. — Eau : abondante, sucrée, acidulée, toujours presque dénuée de parfum. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour les usages euHnaires. Historique. — Mayer, directeur en 1776 des jardins du duc de Franconie (Allemagne), disait dans sa Pomone : « Le Camuezar est bien connu en France sous « le nom Reinette d'Espagne. » (T. III, p. 128.) Il ne se trompait pas, car dès 1628 le Lectier , d'Orléans , montrait par le Catalogue de son fameux verger, que le Camuezar se rencontrait déjà chez nous; mais ce fut un peu plus tard, vers 1650, qu'il y reçut le surnom Reinette d'Espagne, dont le docteur Venette, de la Rochelle', a fait en 1683 mention l'un des premiers : « Dans les maladies -- écrivait-il — qui sont accompagnées d'une chaleur et d'une soif considérables, les pommes sont d'un grand secours, si l'on en mange un peu de crue, ou de cuite, ou que l'on en mette dans de l'eau; et je m'étonne de ce qu'en France l'on se donne tant de peine à chercher des Oranges et des Citrons pour nos malades, quand on a une pomme de Courtpendu, ou une Reinette d'Espagne. » [L'A.rt de tailler les arbres fruitiers, seconde partie, intitulée de l'Usage des /"rmïs, pp. 56-57.) Je soupçonne qu'ici le docteur Venette a voulu parler de la délicieuse pomme Blanc d'Espagne, caractérisée pages 136-137 de notre troisième volume, et non pas de cette Reinette, qui sur le sol français n'a très-habituellement droit qu'au second rang; mais dans son pays natal elle acquiert, dit-on, la saveur, le parfum de nos meilleures Reinettes. C'est ce que m'affirmait , au mois d'août 1872, un horticul- teur espagnol venu visiter mon établissement, et auquel je soumis mes notes de REl2[ REINETTE ESP — FIL] 671 dégustation et mes types dessinés concernant ladite espèce, qu'il distingua tout aussitôt d'un faux Camuezar cultivé dans les environs de Paris. La propagation de ce pommier dans les pépinières françaises, eut lieu fort len- tement, puisque le Berriays écrivait en 1783 : « Lorsque parut la première édition «de mon Traité des jardins (1773), il n'était nulle mention.de la Reinette « d'Espagne; aujourd'hui même (1783), elle ne se trouve dans aucun Catalogue.» (T. I, p. 376.) L'ancienne rareté de cette pomme tint surtout à sa localisation, dans certaines de nos provinces, sous différents pseudonymes peu propres à la faire reconnaître. C'est du moins ce qu'indique une lettre de Philippe Yilmorin, jadis botaniste-grainier à Paris, au pomologue allemand Mayer, duquel j'ai parlé ci- dessus , et qui sollicitait de notre savant compatriote quelques renseignements sur cette variété : « Paris, 21 janvier 1788. a La pomme que nous avons ici depuis très-longtemps sous le nom Reinette d'Espagne ou Camuezar — répondait M. Vilmorin — est un gros et beau fruit d'une forme plus longue que toutes les Reinettes, et quelquefois relevée par des petites côtes assez saillantes, mais cela n'est pas ordinaire. Sa peau est fine; sa couleur, d'un jaune clair tirant sur le blanc et im peu piquetée de rouge du côté du soleil ; sa chair est fine et plus acidulée que celle des autres Reinettes. J'ai reçu de Limoges des arbres et des fruits d'une pomme nommée Saint- Germain en ce pays-là, et qui me paraît être absolument la même; et j'en ai vu une autre cultivée en Normandie sous le nom Reinette à Gobelet, qui lui est aussi foi't ressemblante... » iFomona franconica, t. III, pp. 145-146.) Observations. — La longue conservation de cette Reinette, qui parfois déjà mûre en octobre se garde aisément jusqu'au mois de mars, fit croire anciennement qu'il en existait une sous- variété précoce. Comme aussi quelques pomologues l'ont supposée, non moins à tort, identique avec la Reinette de Hollande ci-après décrite. Je pense qu'aujourd'hui ces erreurs sont généralement reconnues. — Un des modernes commentateurs de Pline, M. Fée, professeur d'histoire naturelle, disait en 1831 (édit. Panckoucke, t. IX, p. 468) que le nom Court-Pendu avait été, par quelques précédents traducteurs, considéré comme synonyme de Camuezar, ou Reinette d'Espagne. Cette opinion paraîtra tellement inacceptable, qu'il devient inutile de la combattre. — Enfin Charles Downing (1869, Fruits of America, pp. 169 et 404), tout en avouant qu'il ne connaît pas l'origine de la pomme Fall Pip^in, laquelle, ajoute-t-il, ne diffère de la Reinette d'Espagne que par une maturité un peu moins prolongée (d'un mois environ), la décrit cependant comme variété. Quant à moi, d'accord avec le pomologue anglais Lindley (1831, p. 83, m 139), je réunis à la Pieinette d'Espagne le Fall Pippin des Américains, ne voyant rien qui puisse l'en séparer. Il me semble, en effet, vraiment impossible de déclarer deux pommes non-identiques, par cela seul que l'une d'elles reste au fruitier un mois de plus ou de moins que sa congénère. Pomme REIiSETTE D'ÉTÉ. — Synonyme de Reinette jaune hâtive. Voir ce nom- Pomme REINETTE ÉTOILÉE. —Synonyme Aa Reinette rouge étoilée. Voir ce nom. PoMME REINETTE FILÉE. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. 67i2 REI [reinette fin — fou] Pommes : REINETTE FINE, REINETTE FINE DU VIGAN, Synonymes de Reinette d'An- gleterre. Voir ce nom. 400. Pomme REINETTE FOURNIERE. Sjnonjmc. — Pomme Petite-Beinette Fournière (Mayer, Pomonn franconica, 1776-1801 , t. III, p. 146). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , presque érigés , gros , 1res -longs, légèrement coudés, bien cotonneux et brun verdâtre faible- ment lavé de rouge terne. — Len- ticelles : arrondies ou allongées , grandes ou moyennes, clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : volu- mineux , ovoïdes -arrondis, duve- teux , adhérents» — Feuilles : assez petites, elliptiques ou ovales-allon- gées, planes, longuement acumi- nées , à bords uniformément dentés. — Pétiole : bien nourri , des plus longs, tomenteux et sensiblement cannelé. — Stipules : grandes. ■ Abondante. Il pousse convenablement sous toute forme et sur toute espèce Fertilité. Culture. - de sujet. Description dn Iruit. — Grosseur : moyenne et souvent moins volumineuse. ~ Forme : globuleuse légèrement cylindrique , aplatie à la base , ayant générale- ment une face plus renflée que l'autre. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, arqué, obliquement inséré dans un assez vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à large et peu profonde cavité. — Peau : plus ou moins rugueuse, jaunâtre, presqu'entièrement marbrée et veinée de brun clair, puis ponctuée de gris. — Chair : assez blanche, fine et ferme — Eau : suffisante, bien sucrée, agréablement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cultivée depuis plus d'un siècle dans les localités avoisinant Paris, cette pomme passe pour y être née. La Bretonnerie fut en 1784 celui, croyons-nous, qui le premier la décrivit : « La Reinette Fournière — dit-il — est la plus petite de toutes les Reinettes, un peu longuette, jaune, tachetée de points gris fort drus. Quoiqu'elle ne soit pas belle et qu'elle soit plus dure que les autres, les marchands de fruit des environs de Moutmorenci, qui lui REI [reinette fraI 673 ont donné le nom de Fourniere on ne sçait pourquoi, l'estiment parce qu'ils en font un grand débit pour le peuple de Paris, et qu'elle a le mérite de se garder long-temps. y> {L'École du jardin fruitier, t, II, pp. 477-478. ) Cette origine du nom Fourniere, que la Bretonnerie avoue ne pas connaître, Mayer, l'érudit pomologue allemand si souvent cité dans ce Dictiomai^^e , va nous la révéler : « On appelle — écrivait-il en 1801 — cette pomme Fourniere, parce que les paysans de la vallée de Montmorency en faisoient autrefois sécher des fournées entières; aujourd'hui ils préfèrent les porter à Paris, où ils les vendent bien. » {Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 146.) La Reinette Fourniere n'est pas encore très-répandue en France; cependant elle convient essentiellement pour l'alimentatioti des marchés, tant par sa longue conservation que par la grande fertilité de son arbre. Pomme REINETTE FRANÇAISE. — Voir Reinette franche, au paragraphe Observations. Pomme REINETTE DE FRANCE. — Synonyme de Reinette blanche de Champa- gne. Voir ce nom. 401. Pomme REINETTE FRANCHE. Synonymes. — Pommes ; 1. De Renette (Charles Estienne, Seminarium et plantarium fructi- fierarum prœsertim arborum quœ post hortos conseri soient, 1540, p. 54; — et Mayer, Pomona franconien, 1776, t. III, p. 136, n» 46). — 2. Reinette (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édit. de 1608, p. 626). — 3. Reinete Blonde [par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations] (Claude Mollet, Théâtre des jardinages, édit. de 1678, pp. 51-52; — et Eugène Foraey, le Jardinier fruitier, 18C2, t. I, p. 279). — 4. Reinette blanche (la Quintinye, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, 1. 1, p. 389; — Herman Rnoop, Pomologie, 1771, édit, française, p. 53; — Manger, Systematische Pomologie, 1780, p. 24, n» VI, puis p. 36, Qo'XLIV; — et Robert Hogg, the Apple and its varieties, 1859, p. 168). — 5. Reinette commune (Saussay, Traité des jardins, 1722, p. 142), — 6. Reinette triomphante (Herman Knoop, ibid., pp. 48 et 132). — 7. Edelreinette (Diel, Kernobstsorten, 1799, t. I, p. 120). — 8. Reinette DE Glareval [Id. ibid., 1816, t, XII, p. 111). — 9, Reinette VON Clareval (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, 2'^ partie, p. 189), — 10, ViCTORlous Reinette (EUiott, Fruit book, 1854, p. 179 ). — 11. REINETTE FRANCHE ROSE ( André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1855, p. 43, n" 195 ). — 12. Goldreinette (C. A. Hemiau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1856, t. IV, p. 65). — 13. Reinette DE Normandie (Robert Hogg, ibid., 1839, p. 168; — et Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 184 ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés pour la plupart, gros, très-longs, coudés, bien duveteux et brun olivâtre. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées, assez abondantes et des plus apparentes. — Coussinets : saillants et se prolongeant sensiblement en arête. — Yeux : volumineux, coniques-arrondis, cotonneux, légèrement appliqués sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales -allongées, vert terne et grisâtre en dessus, duveteuses et blanc verdâtre en dessous, souvent acuminées, canaliculées ou IV. 43 674 RRI [reinette frai planes, ayant les bords largement et assez profondément dentés. — Pétiole : gros, de longueur moyenne, tomenteux, faiblement cannelé. — Stipules : longues et peu larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il se greffe en tête quand on le destine au plein-vent et fait alors des arbres convenables , Pomme Reinette franche. Premier Type. Deuxième Type. tandis qu'avec la greffe ras terre sou tronc ne grossit pas et fréquemment même ne peut atteindre la taille voulue pour la haute-tige. Les formes naines, sur pa- radis ou sur doucin, lui sont très - avantageuses ; il s'y montre d'une grande régu- larité et toujours plus pro- ductif que sur franc. Description du iruit. — Grosseur : moyenne ou au-dessus de la moyenne. — Forme : très-inconstante ; conique - arrondie et com- primée aux pôles, ou co- nique assez allongée; ou bien encore, raccourcie for- tement cylindrique ; enfin cette pomme est souvent pentagone ou côtelée, quoi- que cependant il ne soit pas rare, non plus, de la trouver dépourvue de gib- bosités au sommet. — Pé- doncule : court ou assez long, de moyenne force ou très- nourri, habituellement ren- flé au point d'attache, droit ou arqué , profondément planté dans un bassin assez étroit — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité large, de profon- deur variable et plus ou moins plissée, bossuée ou côtelée sur les bords. — Peau : épaisse, unie ou légèrement rugueuse, jaune pâle sur la face exposée à l'ombre, jaune brunâtre à l'insolation, où parfois elle est finement lavée de rose; quelque peu maculée de roux verdàtre autour du pédoncule, puis semée de points gris ou de points bruns cerclés de blanc et souvent formant étoile; sou- vent aussi elle est réticulée de fauve dans le voisinage de l'œil. — Chair : d'un REI [reinette fra] 675 Pomme Reinette franche. — Troisième Type. blanc jaunâtre, fine, croquante, assez ferme. — Eau : abondante, très- sucrée mais bien acidulée et possédant un parfum exquis. Maturité. — Décembre-Mai. Qualité. — Première pour le couteau et pour les divers usages culinaires. Historique. — En établissant ci-dessus (voir page 614) l'origine du mot Reinette , nous avons constaté que Charles Es- tienne (1540) fut le pre- mier de nos écrivains hor- ticoles qui le mentionna : « Les pommes Renetia, ou de Reinette en langue vul- gaire — dit-il — mûrissent à peu près à la même époque qne celles de Râteau (dé- cembre) , et leur chair est moins dure et d'une saveur encore plus agréable. » (Se- minarium et flantarium f mo- tif eratum, etc., 1540, p. 54. ) L'espèce ainsi désignée, c'était la Reinette franche, qui bientôt allait devenir la mère, la doyenne d'un groupe considérable de pommiers , et lui léguer son nom. Mais, à cette date, quel âge pouvait- elle avoir ? et , surtout , d'où provenait-elle? Je pense qu'en 1540 ce fruit comptait bien une trentaine d'années et que la Normandie l'avait vu naître. C'est effectivement dans cette province que je le rencontre tout d'a- bord, au milieu du xvi^ siècle, et déjà fort estimé, comme il ressort du pas- sage suivant, extrait d'un document authentique classé dans les Archives de la Seine-Inférieure et analysé en 1865 par M. Robillard de Beaurepaire, conser- vateur de ce dépôt : « On voit — rapporte cet ai'cliiviste — paraître au xvi*^ siècle la Reinette, dans des comptes relatifs à l'abbaye Saint-Amand, de Rouen : Aviùl 1543, demy cent de pommes de Quatrième Type. ^^^^"^S^ 676 REI [reinette fra] Raynette, 5 sols; — le 5 may même année, demy cent de pommes de Raynette achaptez pour Madame (l'abbesse, qui était malade), 7 sols; — 1544, 5 mai, demy cent de grosses pommes de Raynette achaptez pour Madame, 7 sols. » {Notes et documents concernant l'état des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, p. 49.) Mais un fait qui donne plus de force encore à mon opinion, que la Reinette franche provient de Normandie, c'est qu'un des pommiers à cidre appartenant à cette contrée — celui de Reinette sauvage — y passe pour le père même des Reinettes à couteau. Le professeur Renault, botaniste normand très-estimé, va du reste nous l'affirmer : « On croit — écrivait-il en 1817 — que le pommier de Reinette sauvage est la source de toutes les espèces et de toutes les variétés de pommes de Rainette aujourd'hui si recherchées pour leur saveur agréable, et par la qualité du fruit, qui fait en partie la richesse de nos jardins Il est connu sous les différents noms d'Ozanne, Belle- Ozanne, Gannevin et d'Alouette. » (Notice sur la nature et la culture du pommier à cidre, p. 35.) Très-répandue , et depuis au moins un siècle et demi , à l'étranger, la Reinette franche toujours y fut réputée originaire de notre pays. Mayer, le plus érudit des pomologues allemands de ces derniers temps (1776), s'exprime à cet égard en termes formels : « L'épithète franche qui caractérise cette pomme — dit- il — se trouve traduite dans toutes les langues par française ; c'est donc l'espèce piùmitive des Reinettes françaises, ou la vraie, la franche, la décidément bonne et pure Reinette de cette nation.» {Pomona franconica, t. III, p. 13C.) Observations. — A l'exemple du Beurré gris, que si longtemps on refusa de réunir aux prétendus Beurrés Rouge, Vert, Doré, Roux, etc., la Reinette franche a passé, et passe encore aux yeux de plusieurs arboriculteurs, pour un fruit distinct de la Reinette blanche, ancienne, et de la Reinette franche rose, moderne. Cependant il n'apparaît entr'elles d'autre différence qu'un coloris peu dissemblable, résultant de la nature du terrain, de l'ombre ou du soleil, de la vigueur ou de l'état maladif de l'arbre. Donc, comme l'affirme la Quintinye (1690, t. I, p. 389) — et celui-là s'y connaissait — Reinette blanche est bien synonyme de Reinette franche. Quant à la Reinette franche rose, l'ayant en pépinière depuis 1855, je certifie qu'elle est également identique avec cette dernière variété. Toutefois il faut n'avoir pu lire nos anciens pomologues pour classer, ainsi qu'on l'a fait dans de récents ouvrages, les noms Reinette prime et Reinettte blanche de Merlet, puis de Claude Saint-Étienne , parmi les synonymes de la Reinette franche. Remonter aux sources, afin d'étudier tous ces noms, est long et fastidieux. Je le sais, mais qu'importe, puisque nul autre moyen n'existe pour découvrir les erreurs? Et je vais le démontrer, le cas présent s'y prêtant parfaitement : Dans le Catalogue de le Lectier, datant de 1628, se trouve signalée (page 22) sans renseignement descriptif, sauf celui d'être un fruit hâtifs une Reinette prime. Bonnefond, en 1653, mentionnait avec le même laconisme une Reinette hastive [le Jardinier français, p. 107). En 1667 Merlet ne parla ni d'une Reinette hâtive ni d'une Reinette prime , mais décrivit une Reinette blanche : « La Reinette blanche — dit-il — est tendre, n'a pas l'eau si bonne que les autres, et DURE PEU. » [L'Abrégé des bons fruits, p. 147.) Pour qui sait comprendre, cette Reinette blanche semble nécessairement, vu sa courte durée, le même fruit que la Reinette prime de le Lectier, que la hâtive de Bonnefond ; aussi pourrait-on émettre une telle opinion sans donner droit REI [reinette ira] 6*77 à quelque critique de vous qualifier d'esprit aventureux ; ce qu'immédiatement je prouve, à l'aide de dora Claude Saint-Étienne. Négligeant de contrôler l'identité des fruits, ce moine se borna simplement à les décrire sous leurs noms locaux; d'où suit que fort souvent on rencontre chez lui la même variété caractérisée sous deux ou trois différentes dénominations. Or, voici comment, en 1670, il parla des diverses Reinettes qui nous préoccupent .• « Rainette blanche, dite Prime — écrivait -il — est la pi'emiere bonne et ne se garde pas guère que jusqu'aux Roys; est longuette, grosse comme l'autre (la Franche, sans doute?), blanchâtre et marquetée de gris. Crue, très -bonne. 11 y en a de quasi ronde et presque grosse comme Rambour. « = « Rai7iette hâtive est ronde et plate, grosse comme Rambour, blanchâtre, tendre et marquetée, bonne vers la my-septembre, » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 215 et 21 G.) Je crois maintenant, grâce à Merlet puis à Claude Saint-Étienne, avoir établi que ces Reinettes Rianche, Prime et Hâtive — qu'on doit réunir à Jaune hâtive décrite ci-après, page 696 — sont identiques et n'ont rien de commun, surtout, avec la Reinette franche, pomme très -tardive, puisqu'elle atteint facilement le mois de mai. Comme je pense aussi pouvoir assurer, après la Quintinye, Knoop et Manger (pour les ouvrages à consulter, voir en tête de cet article notre sommaire synonymique), que de leur temps on cultivait une Reinette blanche qui se rapportait positivement à la Reinette franche. Au reste, les pomologues qui persistent à maintenir la Reinette blanche parmi les variétés, sont obligés d'avouer qu'exté- rieurement elle ressemble beaucoup à la Franche, et lui est uniquement, quoique bonne, inférieure en qualité.... J'ajoute qu'en 1801 Mayer, partageant cette erreur (t. III, p. 137), prétendit, lui, qu'unecouleur moins verte, plus blanche et jaunâtre, distinguait seulement la Reinette blanche de la Reinette franche.... Je le demande, où s'arrêterait le nombre des variétés de pommes et de poires, s'il ne fallait, pour en créer, qu'invoquer des différences aussi légères, aussi accidentelles? Enfin j'ai lu dans un traité d'arboriculture fruitière publié à Paris en 1862, que « la Reinette franche était la Reinette blonde citée par Claude Mollet, jardinier de « Henri IV. » Réellement, j'ignore sur quoi l'auteur de cette assertion s'est basé pour la produire, car Claude Mollet parle de la Reinette blonde comme d'une variété servant principalement à fabriquer du cidre, et n'en donne aucune des- cription : « Le pommier de Renette blonde — fait-il observer — est délicat aux injures du temps. Comme son fruit commence à grossir, les eaux froides et les brouillards luy sont fort contraires, qui luy engendrent des tavelures dessus la pelure, qui l'empêchent de profiter... Les broiiillards luy apportent une grande incommodité lors qu'il veut épanouir son bourgeon pour produire sa fleur en nature; et par le moyen de ces brouillards il s'engendre un ver qui éteint et étoutte la fleur : c'est pourquoy pour y remédier il faut le greffer sur un pommier de petite Quoquerée blonde, qui n'épanouit point sa fleur que toutes les injui'es du temps, brouées, brouillards et vents roux ne soient passez. Toutes les personnes curieuses prennent plaisir de faire border leurs terres de tels arbres, tirant un grand profit des cidres qu'ils recueillent tous les ans d'une si grande quantité de pommes. » ( Théâtre des jardinages, édition de 1678, pp. 51-52.) Voilà ce qu'a dit, de la Reinette blonde, Claude Mollet; ai -je tort de n'y pou- voir reconnaître la Reinette franche? — Un dernier mot, puis je termine ce long article : Couverchel, en son Traité des fruits (1852, p. 442), caractérise une Reinette blanche hâtive surnommée, dit- il, pomme de Saint-Julien en Normandie, et Reinette française chez les Anglais. Elle est de médiocre volume, bonne, un peu 678 ' REl [reinette fra] allongée, mûrit fin septembre, mais, se conservant peu, devient vite fade et cotonneuse. Ne la possédant pas, je la signale ici afin qu'on soit convaincu qu'elle n'est point cette Reinette blanche qualifiée variété par les uns, et par d'autres réunie en toute justice, selon moi, à la Reinette franche. — Je dois enfin réunir également à la Reinette franche, la Reinette deClareval, que m'envoyait de Jeinsen (Hanovre), le 31 mars 1870, M. le superintendant Oberdieck. Rien ne l'en diffé- rencie, et dès 1816 le professeur Diel, pomologue allemand, paraissait à peu près convaincu du fait : « C'est — déclarait -il — M. le pasteur Christ qui ma donné des greffes de cette Reinette de Clareval. Elle a, extérieurement, de très-nombreux rapports avec la Reinette franche, de France, et n'est mentionnée que par Christ et les frères Baumann, pépiniéristes à Bollwiller, aux portes de Colmar. » {Kernobstsorten, 1816, t. XII, p. 111.) 402. Pomme REINETTE FRANCHE A COTES. Desci*i|>tioii de l'arbre. — Boia : fort. — Rameaux : assez nombreux , géné- ralement étalés, gros et longs, sensible- ment coudés, bien duveteux , brun olivâtre lavé de rouge violacé. — Lenticelles : ar- rondies, assez petites mais abondantes. — Coussinets : peu développés et se prolon- geant en arête. — Yeux : petits ou moyens, arrondis, très -cotonneux et souvent légè- rement écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou ovales - arrondies , longuement acuminées , vert clair en dessus, vert blanchâtre en des- sous , ayant les bords profondément et assez largement dentés et surdentés. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri, habituellement un peu cannelé. — Stipules : courtes et très-étroites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur, grande au début, diminue ensuite, à partir de la troisième ou quatrième année; il faut donc, quand on le destine au plein-vent, le greffer à hauteur de tige pour être certain que la tête deviendra forte; écussonné ras terre il pousserait droit, seulement il resterait faible, même du tronc. Les formes naines, sur paradis, lui sont des plus avantageuses comme production et beauté. Deseriiition du fruit. — Grosseur : petite et parfois un peu plus volumi- neuse. — Forme : globuleuse, côtelée au sommet et presque toujours ayant une face moins développée que l'autre. — Pédoncule : assez long, de moyenne force, renflé au point d'attache, arqué, obliquement inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : moyen, clos, à cavité souvent très-prononcée. — Peau : unico- lore, vert jaunâtre, maculée, vers l'œil et le pédoncule, de roux disposé en couches concentriques, puis semée de larges et très-nombreux points gris formant étoile. — Chair : jaunâtre, fine, compacte et tendre. — Fau : suffisante, REI [reinette fra — fho] 679 agréablement acidulée et sucrée, vraiment douée du parfum particulier aux Reinettes. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Encore peu répandue, cette variété n'est pourtant pas de la première jeunesse. Longtemps confinée chez mes voisins de la Sartlie, elle y fut, vers 1834, remarquée par un amateur d'arbres fruitiers, M. de Richebourg, du Mans, qui bientôt s'occupa de la propager. En 1841 il en fit don au Comice horticole d'Angers , ainsi que le constatent les Procès-Verbaux de ladite Société : Sccmcc du 4 avril 1841. — M. de Richebourg remercie, par lettre, la Société de l'honneur qu'elle lui a fait en lui décernant une médaille' de vermeil pour sa collection de fruits nouveaux, et annonce l'envoi d'un paquet de greffes de plusieurs variétés de poirier qui lui ont été demandées pour notre Jardin fruitier. Des greffons de la pomme Reinette franche à côtes sont joints aux poiriers. » [Annales, t. II, p. 210.) Le Comice horticole d'Angers essaya aussi de faire connaître ce pommier, dont les produits sont non moins abondants que bons. A maintes reprises il en distribua des greffons, mais il est probable que le faible volume de cette Reinette lui aura nui parmi nos pépiniéristes, car leurs Catalogues ne l'ont que très-rarement signalée. Quand on a détruit (1865) les collections fruitières de l'ancien Jardin du Comice, elle y portait le n° 241, et, par abréviation, le nom Reinette à Côtes. Pomme REINETTE FRANCHE DE GRANDVILLE. — Synonyme de Remette (jri&e. Voir ce nom. P03IME REINETTE FRANCHE ROSE. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE FRIESLAND. — Synonyme de Reinette blanche île Champagne, Voir ce nom. 403. Pomme REINETTE FROOMM. Synonymes. — Po??ime5 ; 1. Froomm's GoLDREiNETTE (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1839, t. I, p. 430). — 2. Froomm's Reinette (Oberdieck, Illuslriries Handbuch der Obstkunde, 1869, t. VI, p. 111, n» 597). — 3. Seeber Borsdorfer (W, ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et longs, bien géniculés, duveteux et brun-rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, abondantes, arrondies ou allongées. — Coussinets : larges et aplatis. — Yeux : moyens ou petits, arrondis, assez cotonneux, collés sur l'écorce. — Feuilles : petites, rondes, très-courtement acuminées, planes ou légèrement cucullées, à bords finement dentés. — Pétiole : court, très-gros, carminé, à peine cannelé. — Stipules : larges et des plus longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il réussit parfaitement comme plein- vent, mais cependant sa tête est beaucoup trop étalée. Greffé sur paradis, pour basse-tige, il fait des arbres de 680 REI [reinette fro — gae] toute beauté, car ses rameaux étant alors plus courts, sont nécessairement moins étalés. Sescriptiou du fruit. — Grosseur : moyenne. — Fo/me : globuleuse ou conique fortement arrondie , mais toujours sensiblement comprimée aux pôles. — Pédoncule : de longueur et force Pomme Reinette Froomm, moyennes, renflé à la base, droit ou noueux et arqué, in- séré de côté dans un vaste bassin. — Œil : grand , mi- clos ou fermé , à cavité large , profonde et ondulée sur les bords. — Peau : unicolore , jaune d'or, ponctuée de gris, puis quelquefois lavée , à l'in- solation,, de rose tendre. — ■ Chair : blanchâtre, mi-flne et assez ferme. — Eau : abon- dante , sucrée , délicatement acidulée et parfumée. Maturité. -- Octobre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — La Reinette Froomm, que j'importai d'Allemagne en 1868, grâce à l'obligeant directeur de Flnstitut pomologique de Reutlingen ( Wurtemberg) , M. le docteur Lucas, a été décrite pour la première fois en 1839 par Dittrich, puis récemment (1869) par M. Oberdieck, dans Y Illustrirtes Handbuck der Obstkunde^ où l'origine suivante en est donnée : « Cette pomme vraiment excellente — y lit-on — et qui doit trouver place dans tout jardin un peu grand, provient du village de Seeba, près Meiningen (duché de Saxe-Meiningen). Elle fut d'abord appelée Borsdorf de Seeba; mais plus tard la Société pomologique la nomma Reinette dorée de Froomm, en l'honneur de M. Froomm, employé du gou- vernement. » (Tome VI , p. Hi , n" 597.) 404. Pomme REINETTE DE GAESDONK. Stynonyme. — Pomme Gaesdonker Goldreinette (Diel, Vorz. Kernobslsorten, 1821, t. I", p. 59). Description tie l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, gros, assez longs, bien géniculés, très-duveteux et d'un brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, fort abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, ovoïdes et sensiblement cotonneux , partiellement appliqués sur le bois. — Feuilles : de gran- deur moyenne, ovales, acuminées, à bords crispés et profondément dentés. — Pétiole : long, gros, tomenteux, à peine cannelé, — Stipules : longues et assez larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La basse-tige sur paradis, pour buissons, espaliers et cordons, lui REI [reinette gae — gee] 681 est très-avantageuse comme aspect et fertilité. Quand on le destine au plein- vent, il faut le greffer en tête. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique très-arrondie ou globuleuse légèrement cylindrique et presque toujours un peu comprimée aux pôles. — de longueur et force arqué, planté dans un Pomme Reinette de Gaesdonk. Pédoncule moyennes . bassin de dimensions variables. — Œil: grand, très-ouvert, à cavité large, rarement profonde, unie ou faiblement ondulée sur les bords. — Peau : assez rugueuse, jaune d'or sur le côté de l'ombre, jaune-brun sur l'autre face, marbrée de fauve vers l'œil et le pédoncule et semée de points gris peu apparents. — Chair : blanc jaunâtre, fine, com- pacte et assez ferme. — Eau : suffi- sante ou abondante, très -sucrée, possédant une délicieuse saveur acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Avril. Qualité. — Première. Historique. — Je dois la possession de ce très-bon fruit à M. le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg). Le professeur Koch, de Berlin, me l'avait fait apprécier en 1867, à Paris, lors de l'Exposition internationale, et l'année suivante je pus l'introduire dans mes pépi- nières. Il provient des environs de Goch (Prusse), et non de Hoch, comme on l'a dit erronément. Du reste, voici, d'après un pomologue allemand, son origine précise : « Cette pomme — écrivait Diel en 1821 — porte le nom du lieu d'où elle a été propagée, l'ancien couvent de Gaesdonk, près Goch sur Rhin; ce fut le pasteur de ladite ville, M. Vlin de Loo, qui me l'envoya. » {Vorz. Kernobstsorten , t. I, p. 59.) Observations. — Le baron de Flotow, en 1859 (voir Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. I, p. 299, n° 134), a pensé que cette variété était identique avec la Petite- Reinette d'Angleterre ou Golden Pippin, notre pomme d'Or d'Angleterre , caractérisée plus haut (p. 510). 11 n'en est rien, on peut aisément le vérifier. 405. Pomme REINETTE DE GEER. » Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , générale- ment assez érigés , courts , très-gros , sensiblement coudés , bien duveteux , brun- rouge ardoisé, ayant les mérithalles des plus courts. — Leniicelles : grandes, arrondies, clair-semées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, cotonneux, entièrement collés sur l'écorce. — Feuilles : assez grandes, ovales ou elliptiques, acuminées, planes ou légèrement canaliculées, à bords profondément 682 REI [reinette gee — gol] crénelés. — Pétiole : gros, assez long, rarement cannelé. — Stipules : de dimen- sions variables. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La belle végétation de ce pommier et la grosseur de ses rameaux, surtout, permettent de l'écussonner ras terre pour plein-vent; sa tige devient ibrlb, pousse très-droite, et sa tête est aussi des mieux laites. On le greffe sur paradis quand on veut l'élever sous forme naine, ce dont il s'accommode parfaite- ment au point de vue de sa fertilité, qui alors augmente beaucoup. I)escri|itioii «lu Iruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie, pentagone, aplatie à la base et souvent ayant un côté moins développé que l'autre Pomme Reinette de Geer. — Pédoncule : long ou très- long , assez grêle , profondé- ment inséré dans un vaste bassin. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité peu prononcée et gibbeuse sur les bords. — Peau : jaune d'or , parsemée de points roux et de points bruns, maculée de fauve squam- meux autour du pédoncule et parfois faiblement lavée de rose clair sur la face exposée au soleil. — Chair : jaunâtre, fine, compacte et croquante. — Eau : abon- dante ou suffisante, bien sucrée, légèrement acidulée et délicieusement parfumée. Maturité. — • Janvier-Mars. Qualité. — Première, His^torique. — Le semeur belge Van Mons, mort en 1842, est l'obtenteur de cette pomme exquise; il le déclare page 57 de son Catalogue descriptif, où elle porte le n* 279. Le pied-type se mit à fruit vers 1815 et fut dédié à la mémoire du baron Charles Van Geer , savant célèbre décédé en 1778 et surnommé le Réaumur suédois, mais qui était issu d'une famille hollandaise. La Reinette de Geer, assez commune chez les Allemands et les Belges , est encore des plus rares en Angleterre ainsi qu'en France. Je l'ai reçue de Bruxelles en 1860. Pomme REINETTE GlELEN. — Synonyme de pomme Princesse noble. Voir ce nom. Pomme REINETTE A GOBELET. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. Pomme REINETTE GOLDEN. — Synonyme de pomme Princesse noble. Voir ce nom. REI I REINETTE GOMI 683 i06. Pomme REINETTE DE GOMONT. Synonymes. — Pommes: 1. Gaumont (André Leroy, Catalogue de cultures, 1849, p. 20; — Pépinières delà Société Van Mons, Catalogue général, 1854, t. I, p. 56; — et Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 188). — 2. Reinette de Gommont (Hardy, Traite de la taille des arbres fruitiers, 1853, p. 287 ). Description tle l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux : peu nombreux, étalés, assez gros et assez courts, sensiblement coudés, duveteux, rouge-brun très-foncé. — Lentkelles : de grandeur moyenne, arrondies et clair- semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits, arrondis, très -cotonneux et fortement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, vert foncé en dessus, gris ver- dàtre en dessous, ovales, acuminées, planes ou contournées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : fort, assez long, légèrement cannelé. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — C'est un pommier suffisamment vigoureux, mais de forme peu régulière et dont la tige, surtout, pousse constamment de travers, aussi fait-il de vilains arbres pour le plein-vent. Sous formes naines il devient assez beau et se greffe sur paradis. llescri|itioii du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : cylindrique- arrondie , pentagone, côtelée, et souvent moins développée sur une face que sur l'autre; on la trouve aussi, quelquefois, globuleuse assez régulière. — Pé- doncule : de lon- Pomme Reinette de Gomout. gueur et force moyennes , droit ou arqué, planté dans un étroit et profond bassin. — Œil : grand , très- ouvert , à cavité généralement con- sidérable et bos- suée sur les bords. — Peau : mince, lisse, jaune bru- nâtre, ponctuée de gris et de marron, puis^àbonneexpo- sition solaire, fine- ment lavée de rose. — Chair : un peu verdâtre , surtout auprès des loges, ferme, croquante, assez fine. — Fau : très-abondante, bien sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. 684 REI [reinette gom — gri] Historique. — Encore peu répandue, cette excellente et volumineuse pomme compte au moins une quarantaine d'années. Elle eut pour promoteurs les frères Baumann, de Bollwiller (Haut-Rhin), dont l'établissement a joui longtemps d'une juste renommée. C'est de Bollwiller qu'en 1844 ou 1845 j'ai reçu ce fruit. Mon Catalogue de 1846 l'annonça (p. 20) comme une nouveauté, mais sous le nom quelque peu défiguré de Gaumont. Les Allemands le connurent à cette même époque ; M. de Flotow nous l'apprend dans les termes suivants : « Le pépiniériste Joseph Baumann — rapporte-t-il — m'adressa de Bollwiller, en 1848, des greffes de la Reinette de Gomont, variété que les Catalogues de cet arboriculteur étaient seuls, alors, à mentionner. » {Illustrirtcs Eandbuch der Ohstkunde, 1859, t. I, p. 457, n° 212.) Maintenant ce pommier doit être assez commun en Allemagne, car en 1854 le docteur Lucas le disait cultivé déjà dans les collections pomologiques de Stuttgart , Berg et Hohenheim [voit die Kernobstsortm Wurttembergs ^ p. 65). Il porte le nom d'une localité des Ardennes située près d'Asfeld , le bourg de Gomont, duquel il est sans doute originaire. Pomme REINETTE DE GOMMONT. — Synonyme de Reinette de Gomont. Voir ce nom. Pommes: REINETTE GOUT, ] / Synonymes de Reinette dorée. — REINETTE GRAIN D'OR, ( Voir ce nom. Pomme REINETTE DE GRANDVILLE. — Synonyme de Reinette grise. Voir ce nom. 407. Pomme HEINETTE GRiSE. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette toute grise (Triquel, Instructions pour les arbres frui- tiers, 1653, p. 229). — 2. De CuiR (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 131). — 3. Leder [M. ibid.). — 4. De Maroquin (Id.ibid.). — 5. De Peau {Id. ibid.). — 6. Reinette grise double (Manger, Systematische Pomologie , 1780, l'« partie, p. 22, n" V). — 7. Reinette grise de GRANDVILLE (Calvel, Traite' complet sur les pépinières, 1805, t.IU, p. 56). — 8. Bec-de-Lièvre (Louis Noiselte, le Jardin fruitier, 1839, p. 210, n" 69). — 9. Belle-Fille (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 35, n» 663). — 10. Prager (Id. ibid.). — 11. Reinette grise extra ( W. ibid.). — 12. Reinette franche de Grandville (Couverchel, Traité des fruits, 1852, p. 445). — 13. REINETTE GRisE FRANÇAISE (A. Royer, Annales de pomologie belge et étrangère, 1857, t. V, p. 17).— 14. Reinette grise d'Hiver {Id. ibid.). — 15. Reinette de Darnetal (de quelques pépiniéristes de la Seine-Inférieure, 1860). — 16. Reinette grise de Darnetal (des mêmes pépiniéristes). Description €le l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, légère- ment étalés, longs, assez gros, bien géniculés, très-duveteux et vert brunâtre. — Lenticelles : petites ou moyennes , arrondies et clair-semées. — Coussinets : peu développés. — Yeux : moyens, coniques, très-cotonneux, complètement collés sur le bois. — Feuilles : assez petites, ovales-allongées, vert terne et grisâtre en dessus, blanc brunâtre en dessous, acuminées et profondément dentées. — Pétiole : gros et long, à cannelure presque nulle. — Stipules : étroites pour la plupart, mais assez longues. Fertilité. — Abondante. REI [reinette grise' Pomme Reinette grise. — Premier Type. Deuxième Type Troisième Type. 683 Culture. — Il fait, comme plein -vent, des arbres très -convenables quand on le greffe en tête. Les formes cordon, buisson, espalier, sur paradis ou doucin, lui sont toujours des plus favorables, tant pour la beauté des sujets que pour leur fertilité et îe volume de leurs pro- duits. Description du fruit. — Grosseur : généralement au - des- sous de la moyenne , mais parfois assez con- sidérable. — Forme : irrégulièrement globu- leuse , plus ou moins pentagone, souvent très- comprimée aux pôles. — Pédoncule : droit ou arqué , de longueur mo- yenne , habituellement bien nourri et renflé à la base , quelquefois grêle , cependant , profondé- ment planté dans un bassin étroit et peu ré- gulier.— Œil : moyen, mi-clos ou fermé , à cavité unie ou gibbeuse sur les bords et de di- mensions fort variables. — Peau : rugueuse, à fond vert -pré, entière- ment ou presque entiè- rement lavée de gris bronzé , ponctuée de roux , souvent verru- queuse et souvent aussi veinée ou réticulée de fauve près l'œil et le pé- doncule, puis, à bonne exposition solaire, nuan- cée faiblement de rouge sombre. — Chair : fuie 686 REI [reinette grise] ou très- fine , jaunâtre ou verdàtre, compacte, odorante et tendre. — Eau : abondante , des plus sucrées , agréablement acidulée et possédant un parfum d'une saveur exquise. Maturité, — Janvier-Avril. Qualité. — Première; et peut-être la meilleure de toutes les pommes, pour faire de la gelée. Historique. — Des Reinettes, la Grise est assurément celle qui se rapproche le plus, par l'âge et l'excellence, de l'aînée du groupe, la Franche ou Blanche, décrite ci-dessus (p. 673). En 1650 le pommier de Reinette grise devait se trouver dans la culture depuis assez longtemps, car déjà nos pomologues le mention- naient ou caractérisaient. Ainsi Bonnefond (1651), qui dans /e Jardinier français signalait cinq Reinettes, ne l'oublia pas. Un ouvrage posthume, paru en 1652, de Claude Mollet, directeur des jardins royaux sous Henri IV et Louis XllI, prouve également que cet horticulteur fameux l'avait connu, puisqu'on y lit le passage suivant : « Le pommier de Renette grise est un bon arbre, n'estant nullement délicat ; il prend sa croissance promptement ,• son fruit se garde long-temps, il rapporte grande quantité. Si vous voulez estre curieux, il le faut greffer sur un pommier de Grosse Quoquerée grise, le fruit en sera plus excellent. » [Théâtre des jardinages , p. 51.) Claude Mollet mourut à Paris vers 1613, selon la Biographie Didot, la Reinette grise existait donc avant cette date, mais sans être alors bien commune, car en 1628 elle ne fut pas citée dans le Catalogue de l'immense verger que possédait à Orléans le procureur du roi le Lectier. La première édition du recueil de Merlet , datée de 1667, en fournit une courte description : « La Reinette grise — y lit-on — est des plus excellentes pommes; elle est plus ferme, a l'eau plus sucrée et dure plus long-temps qu'aucune Reinette. » {L'Abrégé des bons fruits, p. t48.) De Merlet jusqu'à nous, presque tous les écrivains horticoles, tant Hollandais qu'Anglais et Allemands, ont parlé de cette pomme et se sont plu à la dire originaire de notre pays. Malheureusement il ne m'a pas été possible de rencontrer un renseignement quelconque de nature à m'éclairer sur la contrée dont elle est proveiiue. Toutefois je rappelle ici, à titre de simple réminiscence pomologique, ce que j'ai dit au premier chapitre de l'histoire générale du pommier (t. HI, p. 15) : en étudiant les pommes cultivées par les Italiens vers la fin du xv" siècle, on en rencontre une, la Rugginento Garbo, à peau bronzée ou rouillée, à chair acide, qui, mûre à Noël, se conserve plusieurs mois et fait involontairement songer à l'antique Reinette grise. Mais comment la reconnaître d'après ces seules indications? Qui le pourrait ou le voudrait? — Assurément , ce n'est pas moi. Oltservatioiis. — Dans sa Pomona franconica, Mayer, en 1801, s'est longue- ment occupé de cette variété, et de façon aussi neuve qu'intéressante. Voici, de l'article qu'il lui a consacré, les passages que je crois devoir reproduire : « Imaginez — dit-il d'abord au sujet de la peau de ce fruit — un morceau de maroquin vert-olive dont le dessus seroit usé, râpé, bronzé ou chagriné, et qui conserveroit encore, par-ci, par-là, des parcelles ou parties lisses, olivâtres, plus fraîches que le reste, et vous aurez une idée assez juste de son coloris. C'est peut-être de cette ressemblance que lui est venu le nom allemand Lederapfel, Pomme de Cuir, de Peau de Mai'oquin?.... La plupart de REI [reinette grise] 687 mes compatriotes ne reconnoîtront pas les Reinettes grises au portrait que je fais de leur bonté. J'avoue qu'il leur faut des années chaudes comme celles de 1775, 1783 et 1788 pour bien réussir dans nos climats. Les années froides et pluvieuses, elles pourrissent sur l'arbre, et celles qui mûrissent au fruitier sont souvent sans goût ni saveur. Cependant tous les auteurs assurent qu'en des pays plus septentrionaux que le nôtre. Suède, Danemark, Zéelande, leur maturation se fait parfaitement. La France, leur sol natal , i^esiersi toujours, généralement pris, le lieu qui leur convient le mieux; aussi les y cultive-t-on si abondam- ment qu'on en fait des envois considérables à l'étranger. De Bordeaux, des vaisseaux en apportent de pleines cargaisons à Hambourg puis à Lubcck. » (Tome III, pp. 130-132.) Vers 1783 une Reinette grise dite de Grandville commença chez nous à faire parler d'elle , mais bientôt quelques écrivains fort compétents , Calvel entr'autres , reconnaissant l'erreur ou la supercherie, en prévinrent le public : « On a prétendu faire — déclara Calvel en 1803f — de la Reinette grise de Grandville, une variété, quoique cette pomme ait absolument les mêmes caractères que la Reinette grise. » {Traité complet sur les pépinières, t. 111, p. 56, n° 48. |) Malgré cet avertissement , la Reinette grise de Grandville fit si bien son chemin , qu'elle arriva jusqu'à nons. Aujourd'hui même, beaucoup de pépiniéristes la mentionnent encore dans leurs Catalogues; et je voyais récemment un pomologue en décrire une à peau j aune- citron , lavée puis rayée de rouge, deux couleurs qui justifient mal, il faut bien l'avouer, la dénomination Reinette grise. Après tout, comme on croit aussi à l'existence d'une Grosse-Reinette grise de Grandville, cette jaune-citron nuancée de rouge pourra, si on le désire, la représenter. Quant à moi, qui si souvent ai demandé le pommier Reinette grise de Grandville dans divers établissements, et n'ai jamais, sous cette étiquette, reçu que la variété Reinette grise, je le classe depuis quelques années parmi les synonymes, seule place où l'on ne puisse lui chercher noise ; comme longtemps on l'a fait, avec non moins de raison, à ce fameux Bon-Chrétien d'Auch, que chacun consent enfm, maintenant , à prendre pour ce qu'il est : le Bon-Chrétien d'hiver I Au nombre des synonymes de cette Reinette, figurent les noms Belle -Fille, Haute- Bonté et Reinette grise d'Hiver, appartenant également à trois variétés dont les deux premières sont caractérisées dans ce Dictionnaire (t. HI, pp. HO et 372). La dernière n'est pas en notre possession , mais nous savons qu'elle eut en Belgi- que, vers 1832, pour obtenteur M. Parmentier, d'Enghien. Nous rappelons ces faits, quoiqu'il semble bien difficile de commettre quelque confusion entre les trois pommes ici désignées, et la Reinette grise. — Enfm sous le nom Reinette grise deDarnetal, bourg de la Seine-Inférieure, en 1866 j'ai reçu d'Yvetot, ville du môme département, des pommiers et des pommes qui n'étaient autres que la Reinette grise. — J'oubliais de rapporter qu'en 1846 Poiteau, dans sa Pomologie française, attribue à la Reinette grise une vertu particulière presque surnaturelle : « Si l'on «applique, dit-il, cuite et très-chaude, cette pomme sur une partie rasée d'un « cheval, le poil qui repoussera sur cette partie, sera blanc... » Voilà mon oubli réparé. Peut-être trouvera-t-on qu'il n'avait pas grande importance? Je serais, alors , parfaitement de cet avis. Pomme REINETTE GRISE D'ANGLETERRE. — Synonyme de Mnelte grise d'Automne. Voir ce nom. 688 REI [reinette grise autI 408. Pomme REINETTE GRISE D'AUTOMNE. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette grise d'Angleterre (dora Claude Sainl-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 216; — et Diel, Kernobstsorten, 1800, t. II, p. 94; puis Vorz. Kernobstsorten, 1826, t. IV, p. 91). — 2. Grosse-Reinette GRISE PLATE (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1690, p. 133 ). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux: nombreux, érigés, peu longs , assez gros, faiblement coudés, très-duveteux, brun olivâtre légèrement lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : petites , arrondies et clair-semées. — Coussinets : larges mais aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes, cotonneux , collés en partie sur le bois, et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales- arrondies, uniformes, très-courtement acuminées , régulièrement dentées sur les bords et assez lisses. — Pétiole : court et gros, rigide, tomenteux, à peine cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Pour plein- vent il faut le greffer à hauteur de tige si l'on veut que sa tête devienne convenable ; toutes les formes naines lui sont profitables , soit sur doucin, soit sur paradis. Ilescriptioii du fi'uit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique- arrondie, toujours aplatie à la base et plus ou moins pentagone vers le sommet. — Pédoncule : gros, très-court, profondément implanté dans un vaste bassin. — Œil : grand, à larges sépales, ouvert ou mi-clos, placé souvent de côté dans une faible cavité unie ou plissée. — Peau : ru- gueuse, entièrement bronzée , semée de gros points gris clair puis maculée ou mar- brée de fauve squam- meux dans le voisi- nage de l'œil et du pédoncule. — Chair : d'un blanc verdâtre , fine , assez tendre , devenant molle aisé- ment. — Eau : abon- dante , sucrée , forte- ment mais agréable- ment acidulée, possé- dant un léger parfum. Pomme Reinette grise d'Automne. Maturité. — Octobre-Décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Quelques auteurs modernes ont pensé que la Reinettte grise d'Automne devait être une variété française. Je ne partage pas leur opinion, ce nom, qui remonte seulement aux dernières années du xviii"" siècle, en cachant un REI [reinette grise can] ' 689 autre — Reinette grise d'Angleterre — de beaucoup plus ancien^ car dès 1670 dom Claude Saint- Etienne le mentionnait : (( Autre Rainette grise, dite d'Angleterre — écrivait-il — est longue et par costes, toute marquetée de taches rousses, qui la font sembler rousse. » [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits ;, p. 216.) Voilà bien notre pomme, que vingt ans plus tard, en 1690, Merlet décrivit sans lui attribuer de provenance, et fort à propos la qualifiant de plate, car sa forme conique-arrondie s'allonge peu , habituellement : « La grosse Reinette grise, plate, charge beaucoup — disait-il — est d'un suc excellent, veut estre mangée plutôt que les autres, autrement elle se fane et se passe. » [L'Abrégé des bons fruits, pp. 133-134.) Ainsi en 1670, alors que cette Reinette grise faisait son apparition dans nos jardins, on la croyait, d'après dom Claude, importée d'Angleterre. Faut-il l'en déclarer originaire ? On le pourrait, à la rigueur ; seulement une chose m'étonne et vient donner une toute autre direction à mes recherches : c'est de ne voir aucun pomologue anglais parler de ce fruit. Je me ralhe donc au sentiment du doc- teur Diel,'qui caractérisant pour la seconde fois, en 1826, cette variété dans le Vorz. A'ernobstsorten , la supposait née chez les Hollandais. « Ma Reinette grise d'Automne d'Angleterre (Englische graue Herbstreinette) — expliquait-il — m'est venue fie la pépinière de MM. Paul et Simon Moerbeck, de Harlem. Toutes mes démarches pour découvrir le lieu d'obtention de ce pommier, que je cultive depuis 1803, ont été inutiles. Cependant, comme les Anglais n'ont pas coutume d'appeler leurs pommes. Reinettes, .je présume que cette variété-là appartient à la Hollande. » (T. IV, p. 91.) Observations. — Diel, en 1800 [Kern., t. II, p. 94), avait déjà parlé d'une Reinette grise d'Automne, identique avec celle qu'il nomme ici Reinette grise d'Automne d'Angleterre; il la devait au pépiniériste Nicolas Simon, de Metz, et ne s'était pas aperçu qu'elle faisait double emploi dans sa Pomologie. Erreur très- excusable, et des plus faciles à commettre, lors surtout qu'on décrit, comme lui; des fruits venus de divers pays. — On a parfois donné, notamment en Angleterre, le surnom Reinette grise d'Automne, à la Reinette jaune hâtive, décrite ci-après; je signale ce fait, mais sans craindre qu'il puisse causer quelqu'erreur, ces deux pommes n'ayant pas la moindre ressemblance extérieure. 409. Pomme REINETTE GRISE DU CANADA. Synonymes. — Pommes :\. Monstrueuse du Canada (des pépiniéristes de Paris vers 1800, d'après [.ouis du Bois, du Pommier, du Poirier et du Cormier, 1804, t. F, p. 51). — 2. Canada gris (Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. III, p. 53, n» 41). — 3. Grise du Canada (William Forsylli, Traité de la culture des arbres fruitiers, traduction de Piclet-Mallel, 1805, p. 93, u" 37). — 4. Passe-Pomme du Canada (Lindley, Guide to the orchard and kilchen garden, 1831, p. 96, u" 185). — Leather-Coat [par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux et très-étalés, gros, longs, bien flexueux, rouge-brun, couverts d'un épais duvet. — Lenticell.es : grandes ou moyennes, arrondies, clair-semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : petits ou moyens, arrondis, très-cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales-arrondies , luisantes et vert peu foncé en IV. ' '^i 690 * REI [reinette grtse canJ dessus, gris verdâtre en dessous, rarement acuminées, à bords des plus profondé- ment crénelés. — Pétiole : court, bien nourri, à peine cannelé. — Stipules : larges mais assez courtes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Quand on le destine au plein-vent il est urgent de le greffer en tête, et non ras terre, autrement il serait presque impossible que la tige poussât droite, on devrait lui mettre un tuteur dès sa première année; les formes naines, sui- paradis, conviennent donc mieux à ce pommier. Pomme Reinette grise du Canada. neseription du fruit. - Grosseur : considérable. - Forme : irrégulièrement globuleuse ou conique fortement arrondie, plus ou moins pentagone et générale- ment ayant un côté plus volumineux que l'autre. - Pédoncule : court et fort, assez renflé à ses extrémités, planté obliquement dans un vaste et profond bassin. - Œil : grand, très-ouvert ou mi-clos, à cavité irrégulière, bossuée et sensiblement développée. - Peau : rugueuse, à fond jaune verdâtre, entièrement lavée de gris^brun, ponctuée de fauve et quelquefois légèrement rougeâtre a l'insolation. - Chair : blanc jaunâtre ou verdâtre, fine, assez compacte et quelque peu croquante. — Eau : abondante, sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre -Avril. Qualité. — Première. Historiciue. — Louis Noisette, anciennement pépiniériste à Paris, ne fut pas, comme on l'a dit parfois, l'importateur de ce très-b^au fruit, mais seulement un de ses principaux propagateurs. Si Noisette l'eût tiré du Canada et cultive e premier, il aurait eu soin, chose fort naturelle, de s'en faire honneur et de consigner le fait dans son Jardin fruitier, publié en 1821. Or, cette admirable REl [reinette grise cau — cha] 691 variété*n'y est même pas nommée; elle n'y figura que dix-huit ans plus tard, en 1839, dans la seconde édition, où ces deux simples lignes lui sont consacrées : « Reinette grhe de Canada, fruit gris, un peu plus petit que la Reinette de Canada, « à chair plus ferme, plus acide et d'ime plus longue garde. » (Page 198, n° 16.) Toutefois ce pépiniériste la possédait ou connaissait dès 1825, puisqu'à cette date il l'a citée dans son Manuel du jardinier. L'origine de cette pomme reste donc un mystère, car les Américains, aussi réservés à son égard qu'ils Tavaient été, je l'ai montré ci-dessus (p. 640), pour la Reinette du Canada, ne l'ont pas inscrite, malgré son nom, parmi leurs pommiers indigènes. Calvel est chez nous le premier qui l'ait signalée. Il le fit en 1805 , et de façon à prouver qu'elle venait à peine d'y pénétrer : « Reinette Canada gris. — Cette variété, dit -il, est au Jardin du Muséum d'Histoii^e naturelle [de Paris]. Elle n'a point encore porté de fruit. Ses caractères paraissent la rapprocher beaucoup de la Reinette grise. » [Traité complet sur les pépinières, t..Ill, p. 53, n° 41.) Peu après, en 1809, le professeur de culture du Jardin des Plantes, Louis Rose, confirma l'assertion de Calvel : a II y a — écrivit-il — une sous-variété de la « Reinette de Canada au Jardin du Muséum ; on l'appelle Reinette de Canada H GRISE, f) [Nouveau cours d'agriculture, t. X, p. 322.) Ces deux textes établissent bien l'époque où parut en France le pommier Canada gris [de 1801 à 1803], mais ils sont muets sur les circonstances qui permirent au JVluséum de le posséder, puis de le propager. Silence fort regrettable et sans lequel il eût peut-être été possible de découvrir la provenance d'un aussi précieux fruit. Observatious. — C'est cette pomme qui, rebaptisée Gros-Fennuillet gris , a fait croire assez longtemps à l'existence d'une variété de ce nom. Déjà Calvel (t. III, p. 38) assurait en 1805 qu'il n'en était rien ; aujourd'hui j'affirme à mon tour que divers Gros-Fenouillet gris m'ont été envoyés, et se sont trouvés identiques avec la Reinette grise du Canada. — Leather-Coat, donné par les Anglais comme synonyme de ce dernier fruit, ne saurait non plus lui être réuni; il appartient imiquement à l'antique pommier Royal Russet, décrit ci-après à son rang alpha- bétique et qui n'est pas le même que Reinette grise du Canada, ainsi que depuis nombre d'années on le dit généralement. Pomme REINETTE GRISE DE CAUX. — Voir Reinette de Caux, au paragraphe Orservations. 410. Pomme REiNETTE GRISE DE CHAMPAGNE. Synonymes. — Pommes : i. Reinette versaillaise (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 392). — 2. Reinette de Versailles [Id. Vnd. ). Deseriptiou de l'arbre. — Rois : fort. — Rameaux : nombreux, générale- ment érigés, très -longs, assez gros, excessivement coudés, duveteux et marron nuancé de vert. — Lenticelles : assez grandes, allongées, très- abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, coniques, collés sur l'écorce et couverts de duvet. — Veuilles : moyennes, arrondies, vert foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, coriaces, longuement acuminées, ayant les bords légèrement dentés. 692 REI [reinette grise ciia] — Pétiole : gros et long , carminé à la base et faiblement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Très- grande. Culture. — La vigueur et la belle ramification érigée de ce pommier le recommandent pour le plein -vent, forme sous laquelle il fait d'admirables sujets, des plus avantageux en pépi- Pomme Reinette grise de Champagne. nière, quand surtout on les a greffés ras terre, sa tige pous- sant très -droite et acquérant une bonne grosseur. Le para- dis est le sujet qu'il lui faut lorsqu'on veut l'utiliser comme arbre nain. Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse très - irrégulière , comprimée aux pôles et géné- ralement beaucoup moins vo- lumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court et gros, renflé au point d'attache, inséré dans un bassin irrégu- lier, étroit et profond. — Œil: très-grand, très-ouvert, à courtes sépales, à cavité prononcée. — Peau : rugueuse, à fond jaune clair, en partie lavée,, marbrée et réticulée de fauve grisâtre, fmement et courtement striée de rouge sombre à l'insolation , ponctuée de roux clair et couverte ç.à et là de légères verrucosités. — Chair : jaunâtre, fine, assez ferme. — Eau : suffisante, très-sucrée, peu acidulée, douée d'un délicieux parfum. Maturité. — Novembre -Février. Qualité. — Première. If istoriciiie. — Variété française , et probablement sortie de la province dont f^Ue a reçu le nom , la Reinette grise de Champagne remonte environ à 1730. Bien connue dans le voisinage de Paris dès 1750, c'est là que nous la rencontrons tout d'abord, chez Chaillou , pépiniériste à Vitry-sur-Seine. Cet arboriculteur l'offrait au public, dans son Catalogue de 1735 (p. H ), greffée sur franc , doucin et paradis. Comme aussi, cette même année, elle était décrite en ces termes par les abbés Nolin et Blavet : « La Reinette grise de Champagne, fruit de garde, est un peu aplatie et d'un gris clair; son eau est assez agréable. » {Essai sur l'agriculture moderne, 1753, p. 232.) Depuis lors elle a beaucoup voyagé, car on la trouve en Allemagne, Angleterre, Amérique et Italie. C'est du reste une excellente pomme et qui maintenant circule presque autant sous le surnom Reinette de Versailles, que sous sa dénomination primitive. Observations. — Parfois on l'a également surnommée Pomme de Bardin, notamment la Rretonnerie, en 1784 (t. II, p. 475); ai-je besoin de dire que ce fut eiTonément , quand chacun sait que depuis plusieurs siècles ce synonyme REl [reinette <;kise dak — roR] 693 appartient au Fenouillet rouge? (Voir notre t. III ^ p, 298.) — Il faut d'autant inieux veiller à ne pas confondre la Reinette grise de Champagne avec la Reinette blanche de Champagne, décrite ci-dessus (pp. 626-629), que cette dernière a droit, comme l'autre, au synonyme Reinette de Versailles. Pomme REINETTE GRISE DE DARNETAL. — Synonyme de Reinette grise. Voir ce nona. Pomme REINETTE GRISE DORÉE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. Pommes : REINETTE GRISE DOUBLE, REINETTE GRISE EXTRA. - REINETTE GRISE FRANÇAISE, Synonymes de Reinette grise. Voir ce nom. — REINETTE GRISE DE GRANDVILLE, Pomme REINETTE GRISE HAUTE- BONTÉ. — Synonyme de pomme Haute- Bonté. Voir ce nom. Pomme REINETTE GRISE D'HIVER. — Synonyme de Reinette grise. Voir ce nom. Pomme REINETTE GRISE D'ORLÉANS. — Voir Reinette d'Orléans, au paragraphe Observations. PoamE REINETTE GRISE D'OSNABRÛCK. -Synonyme de Reinette d'Osnabrùck. Voir ce nom. 411. Pomme REINETTE GRISE DE PORTUGAL. Sjnonyme. — Pomme Reinette d'Allemagne (Audré Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 13). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, étalés, peu longs, grêles, bien flexueux, très-duveteux et rouge-brun ardoisé. -— Lenticelles : petites, arrondies, des plus clair-semées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : gros, ovoïdes, cotonneux, légèrement ou partiellement collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales - arrondies , courtement acuminées, à bords très- profondément dentés. — Pétiole : peu long, très- gros, tomenteux et largement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Les rameaux et le bois de ce pommier sont bien grêles pour le destiner au plein-vent ; mieux vaut le greffer sur doucin et l'élever sous formes naines. Description «lu fritit» — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique sensiblement arrondie, ou sphérique souvent assez aplatie à ses extrémités 694 REI [reinette gri — har] et souvent aussi plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : très-court, gros ou de uioyeune force, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, à cavité rarement très-large mais habituellement assez profonde et quelque peu Pomme Reinette grise de Portugal. bossuée sur les bords. — Peau : rugueuse, à fond vert-pré, entière- ment ou presqu'entière- ment lavée de brun-gris squammeux , réticulée de brun mat et ponctuée de roux clair. — Chair : verdâtre ou jaunâtre , très -fine et mi -tendre. — Eau : suffisante, su- crée, délicieusement aci- dulée et parfumée. Maturité. — Décem- bre-Avril. Qualité. — Première. lIistorif|ue. — Quel pays a vu naître ce pommier? Je n'ai jamais, malgré son nom Reinette grise de Portugal, rencontré de pomologue qui se soit cru fondé à le dire d'origine portu- gaise. Dès 1798 il était cultivé chez nous et chez les Allemands , où Diel le signalait en 1809 : « J'ai reçu de Metz — écrivit-il alors — ma pyramide Reinette grise de Portugal, et je crois celte variété plus connue que la Reinette blanche de Portugal, l'ayant retrouvée, depuis, à Ems et à Runkel. » {Kernobstsorten , 1809, t. X, p. 160.) La Reinette blanche de Portugal, dont Diel parle ici, m'est complètement étrangère; mais quant à l'autre, la Grise, que je viens de caractériser, je puis certifier qu'en 1841 elle figurait déjà, sous le surnom Reinelte d'Allemagne^ dans mes Catalogues^ où elle l'a conservé jusqu'en 1867, époque à laquelle on me l'expédia du Wurtemberg sous son nom primitif, adopté généralement, et qu'alors j'ai dû lui rendre. Pomme REINETTE GRISE ROYALE. — Synonyme de pomme Royal Rmset, Voir ce nom. Pomme REINETTE GRISE DE SAINTONGE. — Synonyme de pomme Haute- Bonté. Voir ce nom. 412. Pomme REINETTE HARBERT. {Synonymes. — Pommes : 1. Harbert's Reinette (Diel, Vorz. Kernobstsorten, 1828, l. V, p. 44). 2. Harbert's reineïtartiger Rajibour {Id. ibid.). — 3. Reinette Herberg (de quelques pépiniéristes). Desct*iiitio8i de l'ai'bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros et longs, duveteux, brun olivâtre lavé de gris. — Lenticsiles : assez REI [REINETTE HAR — HAT] 695 grandes, arrondies, clair- semées et cependant très-apparentes. — Coussinets : bien développés. — Yeux : petits, coniques, cotonneux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales-arrondies, courteraent acuminées, à bords régulière- ment dentés. — Pétiole : Pomme Reinette Harbert. long, très- gros, pro- fondément cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordi- naire. Culture. — Écus- sonné ras terre, pour plein-vent, il fait des arbres à gros et beau tronc et à jolie tête. La basse -lige, sur para- dis, lui convient très- bien également. Description flu fruit. — Grosseur : au- dessus de la moyenne. — Forme : conique - raccourcie , généralement assez régulière et côtelée au sommet. — Pédoncule : de force et longueur moyennes, arqué, inséré dans un bassin large et profond. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à longues sépales, à cavité gibbeuse et très- développée. — Peau : mince, légèrement onctueuse, jaune d'or, nuancée ou mouchetée de rose tendre à l'insolation , tachée de roux squammeux à la base et dans le bassin pédonculaire, puis abondamment ponctuée de gris verdâtre. — Chair : jaunâtre, mi -fine, assez tendre. — Eau : suffisante ou abondante , sucrée, fortement acidulée, presque sans parfum. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — Peu répandue en France, cette pomme est d'origine allemande et porte le nom de son promoteur. Le docteur Diel, qui l'a décrite en 1828, donne sur elle les renseignements ci-après : « La Reinette Harbert — dit-il — m'a été envoyée d'Arnsberg (Westphalie) par les soins obligeants de M. Harbert, pomologue distingué. Je la crois provenue de l'un des nombreux monastères dont le pays westphalien était anciennement pourvu. » {Vorz, Kernobstsorten , 1828, t. V, p. 44.) Les Allemands — ceux des provinces septentrionales, surtout — estiment beaucoup ce fruit, le trouvant de première qualité. Dans mes pépinières, où je le cultive depuis une douzaine d'années, il n'a mérité que le deuxième rang. Pomme REINETTE HATIVE. — Synonyme de Reinette jaune hâtive. Voir ce nom. 696 REI [reinette heu — jau] Pomme REINETTE HERBERG. — Synonyme de Reinette Harbert. Voir ce nom. Pomme REINETTE D'HIVER SUCRÉE. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom. Pommes REINETTE DE HOLLANDE. — Synonymes de Remette blanche de Hollande et de Reinette carminée de Hollande. Voir ces noms. Pomme REINETTE DE HONGRIE. — Synonyme de Court- Pendu rouge. Voir ce nom. Pomme REINETTE D'HOPITAL. — Synonyme de pomme Gros-Hôpital. Voir ce nom. Pomme REINETTE IMPÉRATRICE. — Synonyme de Reinette de Caux. Voir ce nom. Pomme REINETTE JAUNE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. Pomme REINETTE JAUNE D'AUTOMNE. — Synonyme de Reinette jaune hâtive. Voir ce nom. Pomme REINETTE JAUNE DORÉ. — Synonyme de Reinette tardive. Voir ce nom. Pomme REINETTE JAUNE DORÉE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. 413. Pomme REINETTE JAUNE HATIVE. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette prime (le Lectier, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 22 ; — et doin Claude Saint-Étienue , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 215 ). — 2. Reinette hâtive (Bonnefond, le Jardinier français , 1653, p. 107 ; — et dom Claude Saint-Étienne , ibid,). — 3, Reinette blanche (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 147; — et dom Claude Saint-Étienne , ibid.).— 4. Reinette jaune d'Automne (la Rivière et du Moulin, Méthode pour bien cultiver les arbres à fruit, 1738, p. 264). — 5. Petite-Reinette JAUNE HATIVE (Manger, Systematische Pomologie, 1780, l" partie, p. 24, u" vn). — 6. Reinette d'Été (M. ibid.). — 7. Reinette dorée d'Été (Dtel, Kemobstsorten , 1806, t. VIII, p. 97). — 8. Citron des Carmes (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticul titrai Society of London, 1842, p. 36, n" 672). — 9. Reinette marbrée [Id. ibid.). — 10. Rambouillet (baron de Flotow, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 271, n" 120). Description de l'apbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , étalés , peu longs, de grosseur moyenne, à peine coudés, duveteux, brun olivâtre nuancé de rouge. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées, assez abondantes. — Coussinets : larges et modérément ressortis. — Yeux : petits, arrondis et plats, légèrement cotonneux, fortement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques, longuement acuminées, assez profondément dentées et surdentées. REI [reinette jal'J 697 _ Pétiole : gros, très-court, tomeiiteux, souvent carminé, à cannelure peu pro- noncée. — Stipuler : très-longues mais étroites. Fertilité. — Abondante. Culture. - Le plein-vent lui est des plus profitables, inème avec la greffe ras terre; sur paradis il fait aussi, comme Pomme Reinette jaune hâtive. - Premier Type. ^^^^^ ^^^^ ^ ^^^ ^n^^is irréprochables et très-productifs. Bescpiptioii «lit fruit . — Gros- seur : moyenne et parfois volumineuse. — Forme : inconstante, elle est cylindro- globuleuse quelque peu déprimée d'un côté , à la base , ou conique assez ré- gulière. — • Pédoncule : de longueur moyenne , ou court , droit ou arqué , gros, surtout au point d'attache, inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : grand, mi-clos , à cavité géné- ralement très-vaste et plus ou moins ondulée sur les bords. — Peau : unico- lore, jaune blanchâtre, tachée de fauve autour du pédoncule et semée de larges et nombreux points grisâtres. — Chair : blanche , mi-fine , ten- dre et croquante, su- jette à devenir pâteuse. — Eau : suffisante , sucrée, vineuse, faible- ment acidulée et par- fumée. Maturité. — Fin septembre, mais se con- servant parfois au frui- tier jusqu'en décembre et même janvier. Qualité. — Deuxiè- me. Histoficiue. — Duhamel fut en 1768 le premier de nos pomo- logues qui décrivit cette variété sous son présent nom, Reinette jaune hâtive {Traité des ar- bres fruit., t. I,p. 294). Ce savant ne s'étant pas attaché à découvrir l'origine des fruits dont il s'occupait, ne dit rien du passé de celui-ci, pourtant fort intéressant. Si l'on étudie les plus anciens recueils horticoles français, on voit effectivement une Reinette prime apparaître en 1628, dans le Catalogue de le Lectier, d'Orléans (page 22); une Deuxième Type. 698 ^ ^EI [ KEINETTE JAU ] Reinette blanche précoce en 1667, dans V Abrégé des bons fruits^ de Merlet (p. 147) ; puis en 1670, chez dom Claude Saint-Étienne, également une Reinette blanche dite Prime, ainsi qu'une Reinette hâtive — toutes pommes qui ne sont pas la très- tardive Reinette franche, comme l'ont indûment avancé quelques auteurs, mais bien le fruit appelé par Duhamel, Reinette jaune hâtive. Et nous le démontrerions immédiatement, si plus haut (pp. 676-677) la preuve n'en existait déjà dans nos Observations sur la Reinette franche, auxquelles on voudra bien recourir, au besoin. Du reste il est facile de s'expliquer que le nom Reinette blanche ait pu d'abord appartenir à cette Reinette jaune, car sa peau unicolore est plutôt blanchâtre, que jaune, particulièrement sur la face placée à l'ombre. La Reinette jaune hâtive a pénétré depuis longtemps chez les Anglais et surtout chez les Allemands, oùMayer en donnait, voilà près d'un siècle, la description suivante, des plus exactes, et qu'il affirme avec raison se rapporter entièrement à celle qu'en 1768 Duhamel avait publiée : « Le fruit de cette variété — dit-il — n'est appelé hâtif, précoce, Reinette d'Été, que parce qu'il mûrit le premier d'entre les Reinettes, ce qui n'arrive guère avant la fin de sep- tembre. Comme elle se trouve alors la meilleure pomme de la saison, ou l'estime et la cultive beaucoup, quoiqu'elle ne soutienne pas la comparaison avec les bons fruits d'hyver qui lui succèdent. Sa grosseur est moïenne; sa forme, aplatie [aux pôles] ; sa couleur, jaune clair tiqueté de gros points bruns. La chair est tendre; l'eau, abondante, vineuse, moins relevée cependant que celle des autres Reinettes; elle cotonne. L'œil est grand, placé dans une cavité unie, profonde, évasée; la queue, menue, insérée dans une cavité étroite et profonde. » {Pomona franconica, 1776, t. III, p. 143.) Observations. — Communément la Reinette jaune hâtive mûrit dans la der- nière quinzaine de septembre et se conserve jusqu'en novembre; mais lorsqu'on a eu soin de la cueillir avant sa complète maturité, puis de la porter au fruitier, alors il n'est pas rare de la voir atteindre, sans devenir pâteuse, le mois de décembre et même celui de janvier. Ainsi, chez moi, souvent on l'a mangée, très-bonne encore, à Noël. — Thompson, dans le Catalogue des fruits du Jardin de la Société horticole de Londres, a compris en 1842 le nom Reinette grise d'Automne parmi les syno- nymes de la Reinette jaune hâtive. Je l'ai rejeté, par la raison que cette pomme n'a jamais la peau grise, et qu'ensuite, comme il existe réellement une Reinette grise d'Automne, décrite ci-dessus page 688, ce synonyme n'eût pas manqué de donner lieu à quelque méprise. — Yan Mons dit avoir obtenu une Reinette jaune hâtive [Catalogue général de 1798 à 1823, p. 24, n" 60, et p. 28, n° 2) ; ne connaissant pas cette variété, je n'en parle ici que pour mémoire. 414. Pomme REINETTE JAUNE MUSQUÉE. Deseription de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, étalés, longs, assez gros, à peine coudés, très-duveteux et d'un brun- rouge verdâtre amplement lavé de gris; leurs mérithalles sont des plus courts. — Lenticelles : assez grandes, brunes, arrondies ou allongées, saillantes, clair- semées.— Coussinets : presque nuls. — Yeux: petits, arrondis, plats, cotonneux et entièrement collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales, courtement acuminées, REI [reinette jau 699 à bords largement crénelés. — Pétiole : court, assez gros, très-tomenteux, à faible cannelure. — Stipules : étroites et longues. FERTiLrrÉ. — Satisfaisante. Culture. — Pour plein-vent il fait, quand on le greffe à hauteur de tige, de beaux arbres à tête très -régulière. Les formes buisson, cordon, espalier, sur doucin ou paradis, lui sont surtout profitables au point de vue de l'accroissement de sa fertilité. Description du f riait. — Grosseu?- : petite. — Forme : conique-raccourcie. — Pédoncule : court, bien nourri, principalement au point d'attache, arqué, planté dans un bassin étroit et peu profond. Pomme Reinette jaune musquée. - _ (^^ . p^tit , clos OU mi-clos, modé- rément enfoncé dans une large cavité à bords unis. — Peau : jaune verdâtre, ponctuée de brun et en partie lavée de roux. — Chair ; blanchâtre, tendre, fine , odorante et croquante. — Eau : suffisante , très - sucrée , légèrement acidulée, possédant un parfum mus- qué-anisé des plus savoureux. Maturité. — Novembre- Janvier. Qualité. — Première. Historicfiie. — Je dois cette déli- cieuse petite pomme, aux Allemands, et la propage depuis 1865. M. Oberdieck, son premier descripteur, dit qu'elle est originaire du Hanovre, où elle jouit d'une grande faveur et se trouve partout (voir lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 333, n° 151). Obiservatioiis. — Ce fruit n'a qu'un rapport de nom avec la Reinette musquée, ou pomme Margil, qui se conserve jusqu'en avril, quatre mois de plus que son homonyme, et dont l'article figure ci-après, page 713. 1 415. Pomme REINETTE JAUNE SUCRÉE. Synonymes. — Pommes : 1. Gelbe Zuckerreinette (Diel, Kernohslsorien , 1802, t. V, p. 112). — 2. Anglaise (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 36, no 673). — 3. Chance {Id. ibid.). — 4, Citron {Id. ibid.). Uescription de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, étalés, longs, assez grêles, bien coudés, légèrement duveteux et d'un brun clair nuancé de jaune verdâtre ; leurs mérithalles sont longs et inégaux. — Lenticelles : petites, allongées et clair-semées. — Coussinets : des plus saillants. — Yeux : de grosseur moyenne, allongés, assez obtus, faiblement collés sur le bois, ayant les écailles disjointes et cotonneuses. — Feuilles : petites, abondantes, ovales-allongées, vert jaunâtre en dessus, blanc jaunâtre en dessous, longuement 700 REI [reinette jau" acuminées, régulièrement et peu profondément dentées. — Pétiole : long, gros, flasque, rougeâtre en dessous et largement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce pommier n'est pas assez vigoureux pour qu'il soit prudent, quand on le destine au plein-vent, de le greffer ras terre, il lui faut la greffe en tête. Sous formes naines on en obtient, sur doucin, de très-beaux sujets. Pomme Reinette jaune sucrée. Description du iruit. — Gros- seur : considérable. — Forme : globu- leuse plus ou moins régulière. — Pédon- cule: court, faible, arqué , profondé - ment inséré dans un vaste bassin . — Œil: grand ou moyen , mi-clos ou fermé , à cavité unie et mo- dérément dévelop - pée. — Peau : légè- rement rugueuse , vert jaunâtre sur le côté exposé à l'om- bre, jaune d'or à l'insolation , çà et là tachetée de roux , surtout autour du pédoncule, puis semée de larges et nombreux points fauves, dont la plupart forment étoile. — Chair : jaunâtre , peu serrée mais assez ferme. — Eau : suffisante, à peine acidulée, très-sucrée et très-agréablement parfumée. Maturité. — Octobre- Janvier. Qualité. — Première, surtout pour les amateurs de pommes douces. Hiistoriqiie. — Ce pommier est beaucoup plus connu chez les Anglais et les Allemands, que chez nous, où cependant on le cultivait déjà en 1802, date à laquelle le docteur ûiel assure, dans son Kernobstsorten (t. V, p. H2, note], l'avoir reçu du capitaine Brion, de Verdun. Je ne sais comment quelques horticulteurs ont cru possible de le confondre avec celui de Reinette franche , lui ressemblant si peu , et dont les produits , bien acidulés , gagnent aisément le mois de mai , tandis que la Reinette jaune sucrée, à chair presque dépourvue d'acidité, dépasse diffici- lement les derniers jours de janvier. J'ignore la provenance de cette variété. Pomme REINETTE JAUNE TARDIVE (de Duhamel). — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. Pomme REINETTE JAUNE TARDIVE (de Poiteau). - Voir Reinette dorée, au paragraphe Observations. RET [reinette .tea — lan] 701 Pomme REINETTE DE JEANNETTE. — Synonyme de pomme Dame- Jeannette. Voir ce nom. 416. Pomme REINETTE DE LANDSBERG. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés an sommet, légèrement étalés à la base, gros et longs, très- géniculés, très -duveteux et brun olivâtre nuancé de rouge. — Lenticelles : abondantes , grandes, arrondies ou allon- gées. — Coussinets : des plus larges et des plus ressortis. — Yeux : très -gros, ovoïdes, collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles . grandes, très -variables en leur forme, courtement acuminées, coria- ces, ayant les bords profon- dément crénelés et le paren- chyme plus saillant que les nervures. — Pétiole : gros, assez long, tomenteux et sensiblement rayé. — Stipules ; moyennes. Fertilité. — Modérée. Culture. — La croissance rapide de ce pommier, ses rameaux érigés au sommet de la tige, étalés à la base, le rendent propre à faire de remarquables plein- vent. Pour formes naines, sous lesquelles il prospère non moins bien, on le greffe sur paradis ; le doucin en accroîtrait beaucoup trop la vigueur et nuirait ainsi à sa fertilité, déjà peu grande. Description «lu Irait. — Grosseur ; moyenne. — Forme : conique assez irrégulière, parfois même un peu contournée dans son ensemble, côtelée au sommet et plus ventrue sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : grand, de moyenne force, renflé au point d'attache, planté profondément dans un bassin étroit. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, peu vaste et plissée sur les bords. — Peau : jaune clair, ponctuée et striée de fauve, maculée de roux olivâtre autour du pédoncule, puis lavée de rose vif sur le côté frappé par le soleil. —Chair : blanche, fme et tendre, quoique compacte. — Eau : abondante, très -sucrée, acidulé, parfumée, des plus savoureuses. Maturité. — Novembre -Mars. Qualité. — Première. Historique. — Cette Reinette provient de l'État de Brandebourg (Prusse) et porte le nom de la localité où poussa le pied-type : Landsberg-sur-Warthe. Elle eut pour obtenteur, il y a une vingtaine d'années, M. le conseiller Burchardt, bien 702 REI [reinette ltm] connu des pomologues allemands. Son introduction dans mes pépinières remonte à 1860. (Voir Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1862, t. IV, p. 131, n" 328.) Obi^ervation». — Dans le recueil ici mentionné, M. Oberdieck fait ressortir un des mérites particuliers de la Reinelte de Landsberg : « Cette pomme — rapporte-t-il — est si fortement attachée, qu'à la suite de l'épouvantable orage du 24 août 1860, les jeunes arbres furent complètement dépourvus de leurs fruits, sauf ceux appartenant à ladite variété, qui les conser/èrent presque tous. » ( T. IV, p. 132. ) 4i7. Pomme REINETTE LIMON. Synonymes. — Pommes : 1. Englisciie rothk L[monenreinettK (Diel, Vorz. Kemobstsorten , 1825, t. III, p. 56). — 2. Red Lemon Pipping {Id. ibid.). — 3. Limonen Reinette (Oherdieck, lUustrirfes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 319, u° 144). — 4. Lemon (Thompson, Catalogue of fruits r.ullivaled in i/ie garden of the horticidiural Society of London, 1842, p. 23). = Kirke's Lemon Pippin; Lemon Pippin; Limon de Galles; Pépin Limon de Galles (tous faux synonymes; voir, ci- après, au paragraphe Observations). nescription de l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, étalés, longs, assez gros, non coudés, légè- rement duveteux, brun- rouge ardoisé, sensible- ment violacé à l'insola- tion. — Lmticelles : de grandeur variable , plus ou moins allongées, bien apparentes mais peu abon- dantes. — Coussinets : fai- blement accusés. — Yeux : moyens, coniques, obtus, à peine cotonneux, entiè- rement collés sur l'écorce. — Feuilles: moyennes et de forme très-variable (ova- les-arrondies,ovales-allon- gées, elliptiques), vert jaunâtre en dessus, gris verdâtre en dessous, assez longue- ment acuminées, planes pour la plupart et finement dentées en scie. — Pétiole : de grosseur moyenne, court, rouge lie de vin en dessous et presque dépourvu de cannelure. — Stipules : de longueur et largeur moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le plein- vent lui convient beaucoup; si cependant on veut l'utiliser sous formes naines, en le grefTant sur paradis plutôt que sur doucin il fera de jolis arbres. Description tlw fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde -arrondie, généralement bien régulière. — Pédoncule : de longueur REI [uiilNETTE lis] 70H moyenne, assez gros, souvent tomenteux, arqué, inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité unie et peu développée. — Peau : mince, lisse, jaune pâle et ponctuée de brun sur le côté exposé à l'ombre, jaune d'or et ponctuée de blanc à l'insolation, où elle est en outre finement nuancée et striée de rose clair. — Chair : blanchâtre, mi-fine, ferme, très -croquante, se tachant facilement, surtout sous la peau. — Eau : abondante, sucrée, à parfum pénétrant dont la saveur et l'acidulé rappellent un peu le goût du citron. Maturité. — Novembre- Avril. Qualité. — Première. Hiiitorifiiie. — J'ai fait venir du Wurtemberg, en 1868, la Reinette Limon. Les Allemands ne peuvent, non plus que moi, assurer qu'elle soit originaire d'Angleterre, d'où leur pomologue Diel l'avait reçue vers 1820 : « Ma Reinette Limon — disait en 1825 cet auteur — provient des pépinières de M. Loddiges [de Londres], qui me l'adressa étiquetée Pippin Limon rouge. Est-ce une variété anglaise? Cela reste indécis. Dans notre Allemagne, on la rencontre encore fort peu. » ( Vorz. Kern- obstsorten, t. III, p. 56.) Observations. — Il existe une pomme Reinette Limon de Galles , très-différente de la Reinette Limon, surtout par sa forme. Ne la possédant pas, je la supposais , tellement son nom s'y prête, identique avec cette dernière; mais il n'en est rien, je m'en suis convaincu dans le Verger^ de M. Mas (t. IV, p. 111, n° 54), puis dans la Pomologie de la France, du Congrès (t. IV, n" 38), publications où elle est parfaite- ment décrite. Les noms Kirke's Lemon Pippin, Lemon Pippin et Limon de Galles, ne sont donc pas synonymes de Reinette Limon; ils le sont uniquement de Reinette Limon de Galles, qui en compte également deux autres : Reinette de Madère et Pomme verte de Madère. 418. Pomme REINETTE LISSE. liculées , à bords profondément crénelés. Description de Tar- lire. — Bois : assez fort.' — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés et souvent arqués à la base, légèrement coudés , très - cotonneux et d'un rouge -brun foncé. — Lenticelles : des plus petites , allongées, assez abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits ou moyens, ar- rondis, excessivement duve- teux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales, vert terne en dessus , gris verdâtre en dessous, coriaces, acuminées , planes ou cana- P étiole : de grosseur et longueur 704 REl [reinette lor — tain] moyennes, assez rigide et presque sans cannelure. — Stipules : très-petites et parfois faisant défaut. Fertilité. — Abondante. Culture. — Avec la greffe ras terre ce pommier fait des tiges très-droites, mais généralement un peu trop grêles; mieux vaut donc le greiîer en tête. Sous formes cordon, pyramide, espalier, il est irréprochable quand on Ta écussonné sur paradis. JDescriiïtion dui iruit. » Grosseur : assez voluraineiise. — Forme : conique sensiblement arrondie, régulière, toujours aplatie à la base. — Pédoncule : assez long, bien nourri, surtout à ses extrémités, arqué, obliquement planté dans un étroit et profond bassin. — OEil : moyen, irrégulier, ouvert ou mi-clos, à cavité bossuée ou faiblement côtelée sur les bords et rarement très-prononcée. — Peau : brillante, des plus lisses, unicolore, jaune vif, très-finement ponctuée de gris ou de brun clair, et plus ou moins lavée de fauve dans le bassin pédoncalaire. — Chair : jaunâtre, fine, ferme, croquante. — Eau : abondante, acidulée, bien sucrée, possédant un parfum savoureux. Maturité. — Janvier-Juin. Qualité. '— Première. Historique. — Dans sa séance du 5 mai 1844 le Comice horticole d'Angers constatait que la Reinette lisse, qifil possédait depuis plusieurs années déjà, était encore « en parfaite conservation dans le fruitier du Jardin social. » [Annales, t. III, p. 103.) Ce fut même le motif qui m'engagea à la propager immédiatement, car de bonnes pommes d'une aussi longue garde ne sont réellement pas fort communes. Je n'ai pu savoir d'où le Comice l'avait reçue, et ne l'ai vue, non plus, décrite chez aucun pomologue français. Seul, Sickler a caractérisé en 1798, chez les Allemands, une Reinette lisse jaune [die glate gclbe Reinette]^ très-tardive, et offrant beaucoup de ressemblance avec celle-ci, sauf qu'à l'insolation elle est faiblement nuancée de rose. Serait-ce la même? Il me semble si téméraire de répondre oui, que je préfère renvoyer le lecteur à l'ouvrage de Sickler; il est intitulé der ieutsche Obstgdrtner , et l'article et la figure coloriée de la Reinette à étudier, y sont insérés tome X, pages 144-147. Pomme REINETTE DE LORRAINE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. 419. Pomme REINETTE DE LUNÉVILLE. Synonymes. — Pommes : 1. Dodonne (Sickler, dor ieutsche Obstgartner, 1798, t. X, p. 88). — 2. Rrinette durable deux ans {Jd. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, surtout ceux de la base, très-longs, assez gros, sensiblement coudés, bien duveteux, rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, très-abondanles. — Coussinets : larges et ressortis. — Yeux : moyens ou petits, coniques -pointus, un peu cotonneux, collés complètement sur l'écorce. — Feuilles : assez petites, minces, ovales - allongées , vert clair, très - rarement REI [reinette lun] 705 Pomme Reinette de Lunéville. acuminées, à bords profondément dentés. — Pétiole : long, bien nourri, flasque, à peine cannelé. — Stipules : de largeur et longueur moyennes. FERTU.ITÉ. — Satisfaisante. Culture. — Il est vigoureux, pousse très-droit et fait par conséquent de beaux plein- vent, même quand on le greffe ras terre. La basse-tige, sur paradis, lui convient également. nescription du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : cylindrique, ayant généralement un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : très-court et très-gros, profondément enfoncé dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi- elos ou fermé, à cavité prononcée et dont les bords sont sensiblement on- dulés. — Peau : mince, lisse, jaune- citron ponctué de brun sur la face placée à l'ombre, jaune brunâtre ponc- tué de gris à l'insolation , et maculée de roux clair autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, ferme, fme, très- croquante. — Eau : suffisante, bien sucrée , légèrement acidulée et délica- tement parfumée. Maturité. — Excessivement tar- dive : commençant en avril ou mai , puis se prolongeant aisément plus d'une année. Qualité. — Première. Historique. — Cette pomme, que les Allemands disent originaire de notre pays, m'était encore inconnue en 1867, époque où je la vis à Paris, sous le nom Reinette de Lunéville , exposée par les soins du professeur Koch , de Berlin. L'année suivante je la fis venir des pépinières de Reutlingen (Wurtemberg) et depuis l'ai multipliée assez abondamment, en raison de sa bonté, mais surtout 4u rare privilège qu'elle a de mûrir seulement au printemps pour rester, ensuite, excellente au fruitier pendant seize ou dix -huit mois. Le pomologue Sickler, son premier descripteur, assurait même qu'on pouvait l'y conserver au moins deux ans. Voici du reste la traduction de l'article qu'il lui consacra en 1798 : (c Le docteur Bucholz, de Weimar — dil-il — m'envoya en 1795 plusieurs pommes de cette variété, lesquelles avaient déjà vingt-sept mois de garde, ayant été cueillies en 1793, et je les trouvai parfaites de conservation et de goût. Antérieurement, un sujet m'en était parvenu sous la dénomination pommier Dodonne, et je savais aussi que dès leur propagation on avait appelé ses fruits. Reinette de Lunéville, tant pour la nature de leur chair que pour indiquer le lieu dont ils provenaient. Toutefois, ce dernier nom me déplaisant, et l'autre, Dodonne, ne se trouvant cité par aucun auteur, je crus devoir lui appliquer le surnom Reinette durable deux ans, un peu long, il est vrai, mais qui exprime nettement le carac- tère prédominant de ladite pomme. » (Der teutsche Obstgàrtner, 1798, t. X, pp. 86-91. ) Observations. — Notre pomme de Fer, décrite page 299 du tome III de ce Dictionnaire , possède, comme la variété qui vient de nous occuper, le synonyme pomme de Deux Ans, qu'elle est loin de mériter, car elle atteint rarement le mois IV. 4o 706 REI [ REINE rTE LUX — MAC] de juin; il faut alors, en raison de cette communauté synonymique, veiller à ne pas confondre ces deux fruits. — Les Anglais cultivent également plusieurs pommes dites de Deux Ans, mais aucune ne se rapporte à la Reinette de Lunéville. Pomme REINETTE DU LUXEMBOURG. — Je n'ai pas ce pommier, originaire du Grand -Duché de Luxembourg, où il porte assez généralement le surnom Coastresse. J'en parle uniquement pour recommander de ne pas le supposer semblable à la variété française caractérisée, sous le nom Pomme du Luxembourg, pages 443 et 444 de notre troisième volume, et qui provient de la pépinière d'arbres fruitiers anciennement existante au Jardin du Luxembourg, à Paris. 420. Pomme REINETTE DE MAGON. Synonymes. — Pommes : 1. Double-Reinette DE Mascon (le Leclier, d'Orléans, Catalogue des arbres fruitiers cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 24). — 2. Reinette de Mâscons (Bonnefond, le Jardinier français , 1653, p. 109). — 3. Reinette double de Damason (dom Claude Sainl-Étlenue, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 216; — et Manger, Systematische Pomologie , 1780, p. 26, n" viii). - 4. Rainette double de Maserus (dom Claude Saint-Étienne {Id. ibid.). — 5. Reinette de Damason (Diel, Kernobstsorten, 1800, l. II, p. 221), description cfe l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, gros, assez longs , légèrement coudés , un peu duveteux et d'un brun olivâtre; leurs mérithalles sont généralement longs. — Lenti- ce/(?es.- petites, arrondies , clair- semées, à peine apparentes. — Coussinets : des plus res- sortis. — Yeux : assez gros , coniques-pointus, brunâtres et plaqués sur l'écorce. — Feuil- les : grandes ou moyennes , ovales-arrondies , coriaces et longuement acuminées , on - dulées et canaliculées, à bords finement dentés. — Pétiole : gros, très-court, marbré de violâtre en dessous et presque dépourvu de cannelure. — Stipules : larges , assez courtes, faiblement denticulées. Fertilité. — Modérée. Culture. — En raison de sa vigueur et de sa belle ramification il faut, pour plein- vent, le greffer ras terre. Comme arbre nain, l'unique sujet qui lui convienne est le paradis. Descriiïtioii du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse, un peu moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de grosseur et longueur moyennes , renflé au point d'attache , inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité plus ou moins REI [reinette mad — mar] 707 unie et très-dé veloppée. — Peau: quelque peu rugueuse, à fond vert jau- nâtre, amplement lavée et marbrée de roux légèrement squammeux, ponctuée de gris et parfois, à l'insolation, nuancée de rouge terne. — Chair : verdâtre, serrée, ferme, marcescente. — Eau : suffisante, sucrée, assez fortement acidulée et rarement bien parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est une de nos plus anciennes variétés ; elle me paraît originaire de Màcon (Saône-et-Loire) , dont le nom déjà lui était acquis avant 1628. Et cette appellation offre même une remarquable preuve de la fréquence et de la facilité avec lesquelles les noms primitifs des fruits subirent, en traversant les siècles, de profondes altérations qui très-souvent les rendirent entièrement mécon- naissables. Ainsi le Lectier, le premier pomologue qui signala cette pomme, l'appelait, en 1628, Double Reinette de Mascon, termes que depuis lors les jardi- niers, les auteurs ou les typographes, dénaturèrent comme suit : 1653, Reinette de Mascons; — 1670 , Rainette double de Maserus ou Damason; — 1780, Reinette double de Damason; — 1800, Reinette de Damason (recourir, pour les ouvrages où sont cités ces divers noms, au sommaire synonymique placé en tête de cet article). On voit maintenant comment il s'est fait que le mot Mascon, exactement cité en 1628 par le L-^ctier, a pu devenir le Damason qui figurait encore, en 1868, parmi les Reinettes inscrites sur mon Catalogue (p. 50, n° 362). Aujour- d'hui, rendant à ce pommier son véritable nom, j'en supprime seulement, pour l'abréger, le mot double, qui n'y joue pas un bien grand rôle. Pomme REINETTE DE MADÈRE. — Synonyme de Pépin Limon de Galles. Voir Reinette Limon , au paragraphe Observations. 421. Pomme REINETTE MARBRÉE. i Synonymes. — Pommes : 1. A CARACTÈRES (Herman Kuoop, Pomologie, 1760, édition allemande, p. 23, et 1771, édition française, p. 59). — 2. Drap d'Or {Id. iibid.). — 3. Reinette Drap d'Or {Id. iibid.). — 4. Julien (Manger, Systcmatische Pomologie, 1780, 1" partie, p. 18, n" m). — 5. De Saint-Julien [Id. ibid.; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of Londoti, 1842, p. 40, n" 764). — 6. Character (Diel, Kernobst- sorlen, 1802, t. V, p. 89). — 7. Gharacterreinette {Id. ibid.). — 8. Character of Drap dOr {Id. ibid.). — 9. Reinette filée {Id. ibid., p. 90). — 10, Gestrichte Herbst-Reinette (Dittrich, Syste7naiisches Handbuch der Olisikunde , 1839, t. I, p. 280). — 11. Reinette brodée {Id. ibid.).— 12. Reinette Caractère (Thompson, ibid. , p. 35, n» 641). — 13. Seigneur d'Orsay {Id. ibid., p. 40, no 764). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , légèrement étalés, gros, assez longs, un peu géniculés, duveteux et rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, petites et abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : assez gros, coniques, très-cotonneux, imparfaitement collés sur le bois. — Feuilles: petites, ovales, coriaces, acuminées, abords assez profondé- ment crénelés. — Pétiole : de longueur et grosseur moyennes, rigide, à cannelure 708 REI [reinette mar Pomme Reinette marbrée. presque nulle. — Stipules : de dimensions variables, mais généralement peu développées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il convient beaucoup pour le plein- vent et s'y montre encore plus vigoureux greffé à hauteur de tige, que ras terre. Toutes les formes naines lui sont bonnes, et le paradis est alors le sujet dont il s'accommode le mieux. Deseription du fruit. — Grosseur : au- dessus de la moyenne. — Forme: globuleuse un peu plus renflée sur une face que sur l'autre. — Pédon- cule : court, bien nourri, droit ou arqué, planté dans un profond et assez large bassin. — Œil : grand , régulier, ouvert , coton - neux , à cavité prononcée et légèrement ondulée sur les bords. — Peau : assez rude au toucher, épaisse, à fond jaune terne, entiè- rement réticulée et rayée de roux squammeux, fai- blement ponctuée de gris puis parfois, à l'insolation, quelque peu vermillonnée. — Chair : blanchâtre, compacte, ferme. — Eau : suffi- sante, très-sucrée, savoureuse ment acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — D'origine hollandaise, cette ancienne pomme, que j'ai fait venir du Wurtemberg en 1868, fut introduite chez les Allemands parle docteur Diel en 1794 (voir Kernobstsorten , t. V, p. 89). Il la tenait d'un M. Hagen, de la Haye (Hollande). Aujourd'hui elle est abondamment répandue dans toute l'Allemagne méridionale. Quant à nos pépiniéristes, très-peu d'entr'eux la possè- dent sous son présent nom, mais quelques-uns doivent la connaître sous celui Pomme de Julien ou de Saint-Julien, qu'au temps de Duhamel (1768) elle portait en Normandie, où pour lors sa culture était des plus récentes. Herman Knoop, qui dans sa Pomologie hollandaise la décrivait avant 1760, donne de ses principaux surnoms — Reinette à Caractères, Brodée, Drap d'Or, etc. — l'explication suivante, me semblant fort acceptable : « De tels noms lui sont venus, dit- il, de ces traits « bruns et fms, imitant un feuillage ou des caractères, dont sa peau jaune verdâtre « est toute recouverte. » (Édition de 1760, p. 23.) Observations. — Le pomologue anglais Philippe Miller décrivit il y a un siècle (t. IV, p. 530) une Pomme Brodée {Embroidered Apple] qui, malgré ce nom, ne peut être la même que notre Reinette marbrée ou Brodée, de Hollande, car il la dit bonne uniquement pour la cuisson. — Les surnoms Drap d'Or et Reinette Drap IIEI [reinette mar — mie] 709 d'Or, parfois appliqués à la Reinette marbrée, peuvent aisément causer quelque méprise entre elle et le vrai pommier Drap d'Or, caractérisé page 272 de notre tome III. Quoique l'ayant déjà fait observer, je le répète, afin qu'il soit difficile de l'oublier. PomiE REINETTE MARBRÉE [des Anglais]. — Synonyme de Reinette jaune hâtive. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE MASCONS. — Synonyme de Reinette de Mâcon. Voir ce nom. Pomme REINETTE MENOUX. — Synonyme de Reinette d'Anthézieux. Voir pomme Linnœus Pippin, au paragraphe Observations. 422. Pomme REINETTE MIELLEUSE. Synonymes. — Pommes : 1. Honigreinette (Diel, Kernobstsorten, 1813, t. XI, p. 73). — 2. HONIGZOETE (M. ibld.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nom- breux, étalés, courts, assez gros, non flexueux et d'un rouge ardoisé lavé de gris; leurs méri thalles sont irréguliers et des plus courts. — Lenticelles : petites, allongées, assez, abondantes et d'un beau blanc qui les rend très-apparentes. — Cous- sinets : aplatis. — Yeux : petits, coniques, duveteux, complètement collés sur le bois. — Feuilles : nom- breuses, assez grandes, ovales ou arrondies, vert luisant en dessus, vert blanchâtre en dessous, courtement acuminées, à bords profondément dentés et crénelés. — Pétiole : court, très-gros, roide, légèrement rosé en dessous et à faible cannelure. — Stipules : courtes, très-larges, parfois crénelées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il fait de beaux plein- vent, même quand on le greffe au ras de terre ; les formes naines , sur paradis , doivent également lui être très-profitables mais je ne l'y ai pas encore soumis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie , plus ou moins déprimée, d'un côté, à la base. — Pédoncule : court et gros, arqué, profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : grand, mi-clos, à vaste cavité plus ou moins unie. — Peau : blanc jaunâtre sur la partie placée à l'ombre, jaune orangé sur l'autre face, faiblement réticulée de brun et ponctuée de roux, 710 REI [reinette mis — mon] tachée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fine, assez ferme. — Eau : suffisante, très-sucrée, parfumée, complètement dépourvue d'acidité. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première, pour les amateurs de pommes douces. Historique. — Au mois de mars 1870 M. Oberdieck, superintendant à Jeinsen (Hanovre), m'envoya cette variété, qui m'était complètement inconnue. Elle existe en Allemagne depuis 1792 et provient de la Hollande. Le docteur Diel, son premier descripteur, l'avait, à cette date, reçue d'un bijoutier de la Haye, M. Hagen; et dans l'article qu'il lui consacra en 1813, il disait : « Non-seulement « le pomologue hollandais Knoop (1760) n'en fait pas mention, mais encore on « ne peut citer d'auteur qui l'ait étudiée. » {Kernobstsorten, t. XI, p. 73.) De nos jours, ce fruit est demeuré très-rare ailleurs que chez les Allemands, puisque, comme Diel il y a soixante ans, je ne le trouve signalé, en France, Amérique, Angleterre ou Belgique, ni dans les Catalogues ni dans les Pomologies. Pomme REINETTE DE MISNIE. — Synonyme de pomme de Borsdorf. Voir ce nom. Pomme REINETTE MOLLY. — Synonyme de pomme Molly. Voir ce nom. Pomme REINETTE MONSTRUEUSE. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme REINETTE MONSTRUEUSE DU CANADA. — Synonyme de Reinette du Canada. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE MONTAGNE. — Synonyme de pomme de Coutras. Voir ce nom. Nota. — Comme arbre et fruit, ma Reinette de Montagne s'est montrée identique avec la pomme de Coutras, décrite page 246 du tome III, et que je cultive seulement depuis 1870; ce qui explique pourquoi il eût été très-difficile de constater plus tôt cette parfaite ressem- blance. Aux deux synonymes déjà mentionnés comme appartenant à la pomme de Coutras — Coutras de Montagne et Coutras des Pyrénées — on voudra donc bien ajouter Reinette de Montagne. 423. Pomme REiNETTE DE MONTMORENCY. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, gros et longs, peu coudés, cotonneux, brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : abondantes, arrondies ou allongées, de grandeur variable. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux : très-gros, ovoïdes, en partie collés sur le bois et couverts d'un épais duvet. — Feuilles : moyennes, arrondies pour la plupart, courtement aeuminées, planes et profondément dentées. — Pétiole : court, bien nourri, à peine cannelé. — Stipules : longues et assez larges. Fertilité. — Satisfaisante. REI [reinette mon^ 711 Culture. — Il réussit parfaitement sous toutes les formes et n'importe sur quel sujet. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique- allongée ou conique -raccourcie presque globuleuse, mais généralement . pentagone et côtelée. — Pédoncule : long Pomme Reinette de Montmorency. — Premier Type. ^^ tres-peu tort, ou court et bien nourri , inséré dans un assez vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé , cotonneux , à cavité irrégulière, bossuée et de fai- bles dimensions. — Peau : mince, lisse, jaune clair, légè- rement carminée à l'insolation, maculée de roux autour du pédoncule et très -faiblement ponctuée de gris. — Chair : blanchâtre, fine et compacte. — £au : suffisante , assez su- crée , sensiblement acidulée et sans parfum. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — Par son nom , cette pomme devrait doublement appartenir à la France, mais je n'ai pu l'y trouver, ni chez les horticul- teurs, ni cliez les pomologis- tes. Elle fut exposée à Paris, en 1867, dans la collection des fruits allemands classés soiîs la direction du docteur Koch, de Berlin; et c'est ainsi que je l'ai connue, puis importée du Wurtemberg l'année sui- vante. Doit-on la croire d'ori- gine française?... Diel pour- rait appuyer une telle opinion, car en 1826 il parlait ainsi de cette variété : « Son arbre — disait-il — m'a été ofiert en 1811 par M. Reichert (Joh.-Fr.), de Weimar, qui affirmait l'avoir reçu de France Cependant, malgré toutes mes reclierches, on ne m'a rien appris sur sa véritable provenance ; comme aussi je n'ai pas encore constaté son iden- tité avec quelqu'autre de ses congénères. Toutefois son fruit ressemble beaucoup à la Reinette de Harlem. » {Vorz. Kernohstsorten, t. IV, p. 87.) Deuxième Type. Sous ce dernier rapport il n'y avait pas, évidemment, ressemblance formelle. 71^ REI [reinette MLIL car Dittrich (1839) puis Oberdieck (1862) ont après Diel, et l'ayant cité, étudié la Reinette de Montmorency sans l'avoir réunie à la Reinette de Harlem. 424. Pomme REINETTE MULTHAUPT. Synonymes. — Pommes: 1. Radauer Reinette (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 54, n» 32). — 2. MULTHAUPTS Carminreinette (Diel, Kernobstsorten, 1816, t. Xll, p. 151). — 3. Radauer Parmane [Id. ibid.). — 4. Reinette écarlate (le baron de Flotow, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I , p. 141, no 55). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , érigés , longs , des plus gros, très-coudés, duve- teux et d'un rouge-brun ar- doisé. — Lent {celles : arrondies ou allongées, grandes et abon- dantes.— Coussinets: peu sail- lants. — Yeux : assez petits et arrondis, très-cotonneux, en- tièrement collés sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyen- ne , rondes , courtement acu- minées, à bords très-profon- dément dentés. — Pétiole : peu long, des plus nourris, car- miné, ayant la cannelure fort développée. — Stipules: petites. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On peut sans crainte l'écussonner ras terre pour le plein-vent, car il fait alors de beaux arbres à tronc gros et droit, à tête irréprochable. Pour la basse-tige en espalier, cordon ou buisson, le paradis est le sujet qui lui convient, et le doucin quand on préfère l'avoir en pyramide. Description dn fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse plus ou moins régulière. — Pédoncule : assez long, de moyenne force, recourbé, inséré profondément dans un vaste bassin. — Œil : grand , mi-clos ou fermé, légère- ment duveteux , à cavité plissée et de faibles dimensions. — Peau : mince , lisse , à fond jaunâtre, en partie marbrée, striée et lavée de carmin clair ou foncé, puis abondamment et fortement ponctuée de gris-blanc. — Chair : jaunâtre, tendre et mi -fine. — Eau : suffisants, sucrée, savoureusement acidulée et possédant un parfum peu prononcé mais très- agréable. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Première. Historique. — La Reinette Multhaùpt porte le nom de son obtenteur et date du commencement de ce siècle. Son origine allemande fut ainsi établie par le pomologue Diel, en 1816 : « Ce fruit — écrivait-il — a été gagné de semis par M. Multhaùpt, marchand de vin à REI [reinette mus] 713 Vienenbourg, près Goslar, Il l'appela Radauer Parmànc, du nom d'un ruisseau qui traverse son enclos. Mais cette dénomination anglaise convenant mal à une pomme obtenue en Allemagne, j'ai cru devoir la remplacer par celle-ci : Multhaùpts Carminreinette [Reinette carminée de Multhaûpt]. » {Kernobstsorte?i, 1816, t. XII, p. ISi.) C'est à M. Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), que je dois ce pommier, dont l'introduction dans mes pépinières remonte seulement à 1868. Pomme REINETTE MUSC. — Synonyme de pomme Yellow Bellflower. Voir ce nom. Pomme REINETTE MUSI. — Synonyme, de Reinette d'Anihézieux. Voir pomme Linnœus Pippin, au paragraphe Observations. 425. Pomme REINETTE MUSQUÉE. Synonymes. — Pommes : 1. Muscate? (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, 1608, p. 626). — 2. MusQUÉE ? (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 213). — 3. Reinette douce et jaune (Herman Knoop, Pomo- logie, 1760, édition allemande, l'« partie, p. 29, tabl. xii; — et 1771, édition française, 2"» partie, pp. 70 et 132, tabl. xji). — 4. Reinette d'Hiver sucrée (Idem, 1760, 2^ partie, p. 20, n» 88; — et Manger, Systematische Pomologie, 1780, l^e partie, p. 48, n° lxxxiii). — 5. Muscadet (le marquis de Chambray, l'Art de cultiver les pommiers, les poiriers, et de faire des cidres, 1765, p. 38; — et Odolant-Desnos, Traité de la culture des pommiers et poiriers, et de la fabrication du cidre et du poiré, 1829, p. 122). — 6. SucRÉE d'Hiver (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. IH, p. 135).— 7. Reinette douce de France ( Manger , ibid.). — 8. Reinette douce musquée (W.îiîrf.). — 9. Muscateller-Reinette (Sickler, der teutsche Obstgârt?ier , 1799, t. XI, p. 158, n» 55). — — 10. Margil (Hooker, Pomona londonensis, 1813, tabl. xxxiii; — et le baron de Biedenfefd, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, 2« partie, p. 131 ). — 11. Munche's Pippin (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society uf London, 1842, p., 25, n° 428; — et Lucas, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 145, n» 57). — 12. Small RiBSTON (Lucas, ibid. ). — 13. Never-Fail (Thompson, ibid.; — et Lucas, ibid.). — 14. Fail-me- YiEVER {ChBxl&i Do-^nmg, the Fruits and fruit trees of America , 1869, p. 166). — Jennette et Raule's Janet {par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations). Description de l'arbre. — Bois • assez faible. — Hameaux : nombreux, érigés au sommet , étalés à la base , très-longs , grêles , sensiblement coudés , bien duveteux et d'un brun verdâtre quelque peu lavé de rouge. — Lenticelles : allongées , très-petites mais abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, légèrement collés sur le bois et couverts d'un épais duvet. — Feuilles : très -petites, ovales -allongées ou lancéolées, longuement acuminées, planes ou canaliculées , ayant les bords finement crénelés. — Pétiole : grêle, très-long, à cannelure assez apparente. — Stipules : grandes. Fertilité. — Très-abondante. Culture. — Ce pommier, vu la faible grosseur de ses longs rameaux, ne fait jamais que des plein-vent à tête irrégulière et d'aspect désagréable ; la basse-lige pour cordon , buisson ou espalier, lui convient mieux , surtout quand on le greffe sur paradis et non sur doucin, sujet qui en augmente la vigueur aux dépens de la fertilité. Description dw fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie , 714 REI [beinette mus] rarement bien régulière et presque toujours moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Védoncule : court ou de longueur moyenne, peu fort, inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, à peine enfoncé dans une cavité plissée ou bossuée Pomme Reinette musquée. sur les bords. — Peau : légè- rement rugueuse et quelque peu ponctuée de roux, jaune grisâtre ou brunâtre sur la face placée à l'ombre, jaune d'or à l'insolation, où elle est en outre amplement lavée de rouge-brun clair et fouettée de carmin ; généralement aussi une large tache fauve et squam- meuse s'étend auprès et au- tour du pédoncule. — Chair : jaunâtre ouverdâtre, mi-fine, assez ferme , plus ou moins croquante. — Eau : suffisante, dénuée d'acidité, très-sucrée, possédant une saveur anisée- musquée qui n'est pas sans délicatesse. Maturité. — Novembre -Février. Qualité. — Première, pour les amateurs de pommes douces. Historique. — La Reinette musquée, qu'on sait maintenant être identique avec la pomme Margil, des Anglais, se trouve en Normandie depuis un temps immémorial et y jouit, sous le nom Muscadet, d'une réputation méritée comme fruit de pressoir, notamment dans l'Orne, l'Eure et la Manche. C'était elle, très- probablement, qu'en 1608 Olivier de Serres appelait Muscate et Claude Saint- Étienne, Musquée, en 1670. Les Hollandais et les Allemands déjà la possédaient au xvni' siècle; prisant beaucoup les pommes douces, ils l'ont soigneusement propagée. Également fort recherchée en Angleterre, on l'y supposa d'abord d'ori- gine écossaise, ainsi qu'en Amérique. Mais ces dernières années (1859) le docteur Hogg, si compétent pour de pareilles questions, n'a pas hésité à qualifier variété française, la Margil, notre Reinette musquée : (c Dès 1730 — a-t-il dit — on multipliait abondamment la Pomme Margil dans les pépi- nières de Brompton Park, aussi devait-elle être bien connue à cette époque. Je ne trouve, cependant, rien qui m'éclaire sur sa provenance. Il se peut, après tout, que née chez nos voisins du Continent, elle en ait été rapportée par Georges London, car il fut pendant plu- sieurs années employé, sous la direction de la Quintinye ("j" 1688), dans les jardins de Versailles, et devint ensuite co-propriétaire, avec Henri Wise, de l'établissement arboricole de Brompton Park. Quoi qu'il en soit, le nom de cette variété semble la rattacher plutôt à la France, qu a l'Angleterre. » {The Apple and its varieties, p. 133.) Observations. — Les noms Jennette et Raule's Janet ne sont pas synonymes de Reinette musquée, comme peut le faire supposer un des surnoms de ce dernier fruit, Never-Fail, que porte aussi, chez les Américains, la pomme Rawle's Janet, originaire du comté d'Amherst, dans la Virginie. — Le pomologue allemand Jean Mayer (1776-1801) donne à la variété que nous venons de décrire, un faux REl [reinette nai — nie] 715 synonyme qu'il importe de signaler : « Soete grauwe Fransche Renett musqué de « Knoop, avance -t-il, est même fruit que pomme Reinette musquée ou Sucrée « d'Hiver. » (T. III, p. 135.) Ici, Terreur devient évidente, cette Reinette musquée douce et grise, de France, caractérisée et figurée par Knoop (1760), étant un fruit à peau complètement bronzée. Pomme REINETTE NAINE. — Synonyme de pomme de Pommier nain. Voir ce nom. Pomme REINETTE NELGUIN. — Synonyme de Reinette de Breda. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE NEW -YORK. — Synonyme de pomme Newtown Pippin. Voir ce nom. 426. Pomme REINETTE DE NIENBOURG. Synonymes. — Pommes : 1. Nienburger siissE Herbstreinhtte (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I, p. 281, n" 125). — 2. Reinette douce de Nienbourg {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, très-gros et très-longs, sensi- blement coudés , bien duveteux et rouge-brun assez clair. — Lenticelles : grandes, arrondies et des plus espa- cées. — Coussinets : larges et aplatis. — Yeux : moyens ou petits , coniques- raccourcis, plats, cotonneux, forte- ment collés sur le bois. — Feuitles : grandes, rondes, épaisses, vert mat foncé, courtement acuminées, planes ou canaliculées, à bords largement crénelés. — Pétiole : de longueur moyenne, très-gros, tomenteux et généralement dépourvu de cannelure. — Stipules : longues et très-larges. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ses plein-vent sont d'une rare beauté, même quand ils ont été grefifés ras terre. Pour formes naines on l'écussonne sur paradis, son excessive vigueur ne permettant pas qu'on lui donne le doucin comme sujet. Description du fruit. — Grosseur : assez petite. — Forme : globuleuse, sensiblement écrasée aux pôles. — Pédoncule : court et gros, inséré de côté dans un bassin étroit et peu profond — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à longues sépales , placé presque à fleur de fruit dans une assez large cavité dont les bords sont légèrement bossues. — Peau : mince, unicolore, jaune d'or, maculée de fauve olivâtre autour du pédoncule, puis parsemée çà et là de gros points bruns. — 716 KEI [reinette NOl — obe] Chair : jaunâtre, mais rosée sous la peau, tendre et assez fine. — Eau : suffisante, très-sucrée, douce et de saveur peu relevée. Maturité. — Octobre -Décembre. Qualité. — Deuxième, pour les amateurs de pommes douces. Hiistorique. — Le promoteur de cette Reinette, très -bonne en Allemagne et moins méritante dans mes pépinières, où je la cultive depuis 1864, est M. le superintendant Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre). Il l'a signalée en 1852 {Anleitung, p. 196), puis décrite en 1859 : « Ayant trouvé — dit-il en ce dernier article — cette précieuse pomme à Nienbourg (Hanovre), et ne connaissant pas de variété à laquelle on pût la réunir, je la nommai ISienburger susse Herbstreinette (Reinette douce d'Automne de Nienbourg )j mais je crois aujourd'hui qu'il n'y aurait aucun inconvénient à rendre son nom plus court , car il n'existe point, que je sache, d'autre Reinette douce d'Automne. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. I, p. 281, n° 125.) Pomme REINETTE NOIRE. — Synonyme de pomme Noire. Voir ce nom. Pomme REINETTE NOMPAREILLE. — Synonyme de pomme Non- Pareille ancienne. Yoir ce nom. Pomme REINETTE DE NORMANDIE. — Synonyme de Reinette franche. Yoir ce nom. 427. Pomme REINETTE OBERDIECK. grosseur moyenne, à peine cannelé. — Stipules Fertilité. — Modérée. Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , presque érigés, longs et très-gros, bien coudés, duveteux et rouge -brun lavé de gris. — Lenti- celles: des plus grandes, arrondies et clair -semées. — Coussinets : larges et ressortis. — Yeux : assez gros , ovoïdes - allongés , très - cotonneux , légère - ment collés sur l'écorce. — Feuilles : grandes , ova- les, longuement acumi- nées , régulièrement e t profondément dentées. — Pétiole : très -long, de étroites et longues. REI [reinette oig — ola 717 Culture. — Son extrême vigueur permet, avec succès, de le destiner au plein- vent en le greffant ras terre; comme basse-tige, mais uniquement sur paradis, il croît aussi très -bien et fait de remarquables cordons, espaliers ou buissons. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : conique-arrondie, généralement moins renflée sur'une face que sur l'autre. — Pédoncule : long, bien nourri, planté dans un profond et assez large bassin. — Œil: très-grand, régulier, complètement ouvert, à très-vaste cavité. — Peau : mince, lisse, unicolore, jaune clair faiblement nuancé de vert, tachée de brun olivâtre autour du pédoncule puis couverte de nombreux et gros points roux formant étoile. — Chair : blanchâtre, fine, ferme et très-croquante. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée, mais à parfum peu prononcé. Maturité. — Décembre- Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je regrette que cette variété, dédiée à l'un des principaux pomologues de notre époque, n'ait pas chez moi, comme en Allemagne, mérité le premier rang. Je la dois à l'obligeance de son promoteur et parrain, M. le docteur Lucas, de Reutlingen; il m'en adressa des greffes au mois de mars 1868, et je vois dans le Monatshefte (1865 , p. 63, et 1866, p. 3) qu'il trouva, non greffé, ce nouveau pommier près de Cannstadt (Wurtemberg). C'est au commencement de janvier 1865 que M. Oberdieck, superintendant à Jeinsen (Hanovre), en accepta- la dédicace. Pomme REINETTE OIGNONIFORME. Borsdorf. Voir ce nom. Synonyme de pomme Oignon de 428. Pomme REINETTE D'OLARGUES. Fertilité. — Satisfaisante. Description de l'arbre. — Bois : très-fort — Rameaux : assez nombreux, généralement un peu étalés, longsi^ des plus gros, très-géniculés, bien duve- teux et d'un brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — • Lenticelles : grandes, allon- gées, assez abondantes. — Coussinets : très-ressortis. — Yeux : petits, arrondis et plats, cotonneux, collés sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales, vert clair et des plus longue- ment acuminées, planes pour la plupart et profondément crénelées. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, rigide, largement cannelé. — Stipules : longues et assez larges. Culture. — Il fait des plein-vent de toute beauté, à tige droite, forte, à tête régulière et des plus touffues. Les formes naines lui sont moins favorables, 718 REI [reinette ont' particulièrement comme production ; mais, avec le paradis pour sujet, on peut cependant en obtenir des arbres très-convenables. Description dit fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : cylindrique ou conique fortement arrondie. — Pédoncule : long, grêle, planté dans un étroit et peu profond bassin. — OEil : moyen ou petit, mi-clos ou fermé, à sépales assest longues et cotonneuses, à cavité plissée et de faibles dimensions. — Peau : vert clair et brunâtre, presque entièrement lavée et striée de carmin-foncé, maculée de roux dans le bassin pédonculaire , puis abondamment ponctuée de gris et de brun. — Chair : jaune verdâtre, fine, ferme et croquante. — Eau : abondante, très-sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Elle porte le nom d'Olargues, petite ville du déparlement de l'Hérault^ dont elle est probablement originaire; j'ignore toutefois à quelle époque remonte sa culture , n'ayant aucun correspondant sur ce point de la France. Je la dois à M. Jamin, pépiniériste àBourg-la-Reine, près Paris, et la multiplie depuis 1866. Avant cette date son nom ne m'était apparu ni dans les Catalogues ni dans les Pomologies. 429. Pomme REINETTE ONTZ. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, éta- lés, gros et assez longs, très-coudés, des plus duveteux et d'un rouge-brun légèrement nuancé de vert. — Lenticel- les : allongées ou arrondies, grandes et clair-semées. — Coussinets : bien ac- cusés, — Yeux : assez gros, coniques-ar- rondis, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : grandes, ovales , vert mat foncé en dessus , co- tonneuses et d'un gris verdâtre en dessous, courtement acuminées, ayant les bords assez profondément dentés. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, à cannelure très- apparente. — Stipules : longues et larges, pour la plupart. Fertilité. — Abondante. REI [reinette or — orl] 719 Culture. — Quand on le greffe ras terre, pour plein-vent, il fait des arbres à tige convenable mais à tête généralement irrégulière. La forme naine , sur paradis, lui est favorable, il s'y montre aussi fertile que régulier. Description dn fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse, légèrement aplatie aux pôles et moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, arqué, planté dans un bassin vaste et profond. — Œil : grand, complètement ouvert, à cavité assez unie et très-développée. — Peau : à fond jaune d'or, amplement marbrée et surtout striée de carmin peu foncé et presque terne, tachée de fauve auprès de l'œil et du pédoncule, puis ponctuée de brun et de gris. — Chair : blanchâtre, fine et tendre. — Eau : abondante , bien sucrée , très-savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre- Juin. Qualité. — Première. Historique. — L'ancien Comice horticole d'Angers avait reçu, vers 1840, cette très-belle et très-bonne pomme de l'un de ses correspondants étrangers. Sans pouvoir l'affirmer, je crois qu'elle provenait de Belgique et que nous la devions à feu Simon Bouvier, de Jodoigne (Brabant), qui souvent nous adressait, à titre d'échanges, des fruits à pépin et des fruits à noyau. Du reste ce pommier existait alors chez les Belges, car on le trouve inscrit au Catalogue général des pépinières de la Société Van Mons (t. I", p. 57), et son nom même semble bien appartenir à la langue flamande. En 1830 on le rencontrait aussi sur le Catalogue d'Augustin Wilhem, horticulteur à Clausen, dans le grand-duché de Luxem- bourg; mais je ne l'ai vu décrit nulle part. J'ajoute, en faveur de la Reinette Ontz, qu'elle se conserve très -longtemps, puisque maintes fois, en séance du Comice horticole, nous l'avons mangée parfaite encore à la fin du mois de mai, notamment en 1844 [Annales, t. III, p. 103). Pommes REINETTE D'OR. — Synonymes de pomme d'Or d'Angleterre et de Reinette dorée. Voir ces noms. Pomme REINETTE ORANGE DE COX. — Synonyme de pomme Orange de Cox. Voir ce nom. 430. Pomme REINETTE D'ORLEANS. Synonymes. — Pommes : 1. Reinette triomphante (Diel, Kernohstsorfen, 1799, t. I, p, 178). — 2. Court-Pkndu blanc (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851 , t. IV, p. 59). — 3. Court- Pendu DE Tournât (G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 25). Description de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux : assez nombreux et assez gros, longs, érigés, sensiblement coudés, très-duveteux et d'un rouge-brun foncé lavé de gris. — Lenticelles: arrondies ou allongées, clair- semées et de grandeur variable. — Coussinets : ressortis. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes-arrondis, cotonneux, plaqués sur le bois. — Feuilles : moyennes, ovales, longuement acuminées, planes et finement dentées ou crénelées. — 720 REI [reinette orlI Deuxième Type. Pétiole : long, bien nourri, tomenteux, à cannelure prononcée. — Stipules . étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il fait de beaux plein- vent, mais uniquement quand on le greffe à hauteur de tige, car en le greffant ras terre son tronc ne grossit pas assez pour supporter sa tête. Il réussit par- Pomme Reinette d'Orléans. - Premier Type. faitement SOUS toute forme naine et sur toute espèce de sujet. Descriittion du fruit* — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : assez inconstante, elle est irrégulière- ment globuleuse ou conique-ar- rondie très-comprimée aux pôles et plus développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, peu fort mais renflé à la base, arqué, pro- fondément planté dans un vaste bassin. — OEil : grand ou moyen, généralement mi-clos, à cavité presque toujours très -développée et plus ou moins ondu- lée sur les bords. — Peau : à fond jaune d'or, lavée de rouge - brun clair et fouettée de carmin , puis abon- damment ponctuée de gris, surtout à l'inso- lation. — Chair : jau- nâtre , fine, mi-tendre, légèrement croquante. — Bau : abondante , bien sucrée , délicate- ment acidulée et possé- dant une exquise sa- veur parfumée. Maturité. — Novembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue qui signala cette variété pour la première fois, fut le Hollandais Knoop. Il la décrivit et figura en 1766, dans l'édition allemande de son précieux recueil, la nommant Reinette d'Orléans, puis ajoutant : « Elle « provient de Strasbourg, c'est la plus grosse, la plus belle et la plus goûtée de « toutes les Reinettes. » (Tome II, p. 20, planche xi.) Mais peut-être sera-t-on surpris de voir cet auteur appeler ce fruit. Reinette d'Orléans, et néanmoins affirmer qu'il provient de Strasbourg?... Pour moi, sachant la célébrité dont Orléans jouissait encore, au milieu du xviii' siècle, comme centre de culture et REI [reinette orl] 721 d'approvisionnement d'arbres fruitiers, je crois trouver dans le nom primitif de ce pommier, l'indication de son lieu natal. Quant à Strasbourg, Knoop a voulu dire, évidemment : « Ma Reinette d'Orléans vient de cette localité; » et non pas : « Elle en est originaire. » A mon avis, voilà l'unique explication plausible qu'on puisse donner de ce passage amphibologique. — Quoi qu'il en soit, par ce nom primitif et par la mention ici faite, de Strasbourg, l'exquise pomme qui nous* occupe a droit de prendre rang parmi les variétés françaises. Mais je ne suis pas seul à le déclarer, M. le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), m'a devancé, ce dont je me félicite, car l'autorité qu'il possède dans le monde horticole, par ses nombreux et savants ouvrages, donne une très- grande force à son opinion : « La Reinette d'Orléans — écrivait-il en 1859 — plus répandue chez nous qu'eu France, pays d'où cependant elle est originaire , se rencontré surtout communément dans nos jardins de l'Allemagne septentrionale. » [Illustrirtes Eaiidbuch der Obstkunde, t. !«•', p. 159, n" 64.) J'ai voulu produire, en cette question d'origine, les témoignages du docteur Lucas et de Knoop, afin de mieux infirmer certaine assertion qui attribuait aux pé|)iniéristes de Tournay (Belgique), il y a quelques années, l'obtention assez récente de celte pomme fort ancienne, puisqu'avant 1766 elle avait déjà, du centre de la France, gagné Strasbourg, ainsi que Leeuwarde, locaUté hollandaise où résidait Knoop. En 1854 on lisait effectivement dans une publication belge, et sous la signature d'un pomologue belge, les lignes suivantes : « Le Court-Pendu de Tournay est réputé en Belgique l'un des plus heureux gains des habiles horticulteurs tournaisiens. Sans pouvoir garantir cette origine, nous osons du moins proclamer que cette pomme est sans rivale parmi les Court-Pendus. Aussi a-t-elle été placée au rang des meilleures Reinettes par nos voisins de l'Est et du Midi, qui la connaissent sous le nom de Reinette d'Orléans. » (C. Aug. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 25.) Quoique timidement présentée, et sous réserves, même, semblable déclaration de paternité à bon droit m'étonne; et voici pourquoi : C'est qu'en 1851 — trois ans auparavant — un ami de M. Hennau, M. Alexandre Bivort, fondateur et rédacteur principal des Annales de pomologie belge où cette déclaration est formulée, décrivait et figurait la Reinette d'Orléans dans un Album dont cesdites Annales sont la continuation. Or, M. Hennau, non-seulement ne fait aucune mention de ce précè- dent article, mais encore passe sous silence, tout en citant Knoop à propos des Court-Pendu [ibid., p. 24), l'endroit où ce pomologue annonce que sa Reinette d'Orléans provient de Strasbourg. S'il eût rapporté cette particularité, remontant à 1766, aurait-il pu attribuer ensuite aux « habiles horticulteurs tournaisiens » de notre époque, le gain d'une Reinette plus que centenaire?... Evidemment non. Mieux inspiré, M. Bivort s'était borné, en 1851 , à ne rien avancer touchant l'état civil de ce pommier : « Je manque de notions précises — disait-il — soit sur l'origine , soit sur le vrai nom de la Reinette d'Orléans, très-répandue dans le Brabant wallon, principalement aux environs de Jodoigne, où on la désigne aussi sous le nom de Court-Pendu blanc. Quoique, d'après la force des arbres qui se trouvent dans les jardins et les vergers de cette dernière localité, la variété me paraisse d'ancienne date, je ne la trouve cependant sous ce nom dans aucun ouvrage de pomologie, ni dans aucun Catalogue; il est possible qu'elle soit connue ailleurs, mais ce ne peut être que sous un ou plusieurs noms différents. » [Album de pomologie, Bruxelles, 1851, t. IV, pp. 59-60.) Elle était, en effet, « connue ailleurs , » cette variété prétendue tournaisienne , et IV. '^'* 722 REI [reinette osn nous l'avons prouvé. Knoop en 1766, Diel en 1799, Sickler en 1803, Dittrich en 1839, et autres, l'avaient longuement étudiée, arbre et fruit, la nommant tons Reinette d'Orléans, quelques-uns même la représentant de grandeur naturelle et parfaitement coloriée. Si donc nos voisins les Belges n'ont pu, comme ils l'affirment , la rencontrer dans les recueils spéciaux , • c'est qu'ils les auront feuilletés trop à la hâte, oubliant surtout d'en consulter les tables. Observations. — Dans sa Pomona franconica Mayer a mentionné (1801 , t. III, p. 133) sans la décrire une Reinette grise d'Orléans qui certes ne saurait être le fruit à peau jaune d'or et carminée dont il s'agit ici. Quel peut-il être? Je l'ignore, mais explique le motif pour lequel je n'ai pas cru pouvoir le réunir à la présente variété. — Les pommes Reinette franche et Fenouillet jaune ayant chacune un synonyme commun [Reinette triomphante et Court-Pendu blanc] avec la Reinette d'Orléans, nous le rappelons, car ces sortes de communauté sont généralement la source d'erreurs souvent inévitables. 431. Pomme REINETTE D'OSNABRUCK. Synonymes. — Pommes : 1. ROTHGRAUE Kelchreinette (Diel, Kernobstsorten , 1802, t. V, p. 141 ; — et Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers //ni de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 37, n° 574). — 2. Graawe Fo3-Renet (Diel, ibid.). — 3. Re[Nette grise d'OsnabrOck {M. ibid., 1807, t. IS, p. 131). — 4. OsNABRucKER Reinette (Edouard Lucas, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1839, 1. 1", p. 343, n" 156). Stipules : étroites lîescrîptioii de l'arbreé — Bois : fort. — Hameaux : assez nombreux, presque éri- gés , très-gros , longs , sensi- blement géniculés, très-duve- teux et d'un brun -rouge ar- doisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes et assez abondantes. — Coussinets : larges et aplatis. — Yeux : des plus gros , ovoïdes-allongés , cotonneux, légèrement écartés du bois, — Feuilles : grandes, ovales, longuement aciiminées et profondément dentées. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri mais flasque, to- menteux, amplement carminé, et longues. à cannelure peu marquée. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il réussit parfaitement sous toutes les formes et sur n'importe quel sujet. Descriiitiou «lu firiait* — Grosseur : moyenne. — Forme : conique légèrement REI [reinette pan] 723 déprimée d'un côté. — Pédoncule : long, assez gros, surtout au point d'attache , profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos, entouré de faibles plis et placé presque à fleur de fruit. — Peau : à fond jaune brillant, forte- ment et abondamment ponctuée de brun grisâtre, quelque peu mouchetée ou jaspée de carmin sur la face exposée au soleil, marbrée puis tâchée de roux squammeux dans le voisinage et autour du pédoncule. — Chair : blanc verdâtre, très-fine, ferme et croquante. — Eau : suffisante, sucrée, acidulée et sensiblement parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Depuis quelques années cette J)omme , qu'on croit originaire d'Osnabrtick (Hanovre), commence à pénétrer chez nos pépiniéristes et mérite bien leur attention. Les Belges, les Suédois et les Américains la possèdent égale- ment, mais c'est surtout dans l'Allemagne septentrionale que sa culture a pris une grande extension. Le pomologue Christ (1802), de Cronberg (duché de Nassau), en fut le premier descripteur [Beitrûge zum Handbuch^ p. 84); elle doit donc, pour le moins, remonter à la fin du xviii^ siècle. 4.32. Pomme REINETTE PANACHEE. Synonyme. — Pomme Api PANACHÉ (pépinières de Doué-la-Fontainc [Maine-et-Loire] , depuis 1830; — et de Bourg-la-Reine , près Paris, depuis 1860). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Ra- meaux : peu nombreux, légère- ment étalés, gros, très -courts, ainsi que leurs mérithalles , bien géniculés et très-duveteux, d'un beau rouge orangé rayé de noir et nuancé de vert jaunâtre. — ^ Lenticelles : grandes, arrondies et abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : très-gros, coniques - obtus, faiblement collés sur l'é- corce et couverts de duvet. — Feuilles : de grandeur moyenne , ovales-allongées, d'un vert foncé souvent panaché de jaune , en dessus, et d'un blanc verdàtre en dessous , planes , rarement acu- minées, à bords réguhèrement dentés. — Pétiole : gros, long, flasque, presque sans cannelure et lavé, en dessous, de rouge violacé. — Stipules : assez cotonneuses et de largeur et longueur moyennes. Fertilité. — Modérée. Culture. — La basse -tige en cordon on buisson, sur doucin ou paradis, 724 REl [reinette pep] convient seule à ce pommier, de croissance trop lente et de ramification trop pauvre pour qu'on songe à le destiner au plein- vent. Description dit iriiit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, très-comprimée aux pôles et moins développée sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : long, assez gros, duveteux et légèrement verruqueux, inséré dans une très-faible dépression et parfois même à fleur de fruit. — Œil : petit ou moyen , fermé , à courtes sépales et cavité plus ou moins ondulée sur les bords. — PeoM : très-mince, finement et peu abondamment ponctuée de brun, vert clair blanchâtre sur le côté exposé à l'ombre, où elle est en outre panachée de vert brunâtre, puis, à l'insolation, vert clair jaunâtre avec quelques traces de stries d'un rose pâle. — Chair : légèrement jaunâtre, compacte, très-tendre. — Eau : très-abondante, peu sucrée, bien acidulée, assez savoureuse mais ayant généralement un arrière-goùt herbacé. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — La Reinette panachée provient soit de Yitry-sur-Seine, soit du Jardin des Plantes de Paris. Ce fut un pépiniériste de Doué -la-Fontaine (Maine- et-Loire) — ses fds et successeurs, MiVL Chatenay frères, me l'ont affirmé — qui vers 1830 l'introduisit dans notre contrée et l'y propagea sous le nom d'Api panaché, qu'alors elle portait, et porte encore, aux environs de la Capitale. Mais ce nom ne lui convenait aucunement; aussi quand plus tard, en 1838, à mon tour je la multipliai, je l'inscrivis parmi les Reinettes; et depuis elle a toujours gardé ce surnom dans mes Catalogues. Pomme REINETTE PARMAINE ROUGE. — Synonyme de Grosse- Reinette de Cassel. Voir ce nom. 433. Pomme REINETTE PEPIN. Synonyme. — Pomme Reinette Pippin (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 332). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : très- nombreux, étalés, peu longs, assez gros, à peine géniculés, des plus duveteux et rouge-brun foncé lavé de gris ; leurs mérithalles sont excessivement courts. — Leniicelles : arrondies, très-petites, assez abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, cotonneux, brunâtres, légèrement collés sur le bois. — Feuilles: assez petites, ovales-arrondies, vert plus ou moins jaunâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, planes, courtement acuminées, ayant les bords très-faiblement dentés. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri, largement cannelé. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Des plus abondantes. Culture. — Il peut être, pour le plein- vent, greffé ras terre; cette forme lui est du reste fort avantageuse , vu l'extrême fertilité de ce pommier. En basse -tige, écussonné sur doucin ou paradis, il fait de beaux cordons et buissons, ainsi que des pyramides et des gobelets irréprochables. REI [reinette pep — pla] 725 Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-arrondie ou globuleuse assez régulière , mais généralement très-ccmprimée aux pôles. — Pédoncule : gros et court, profondément inséré dans un bassin presque toujours « »•*»«■ très-développé. — Œil: Pomme Reinette Pepin. , f ^„ grand, mal forme, ou- vert ou mi-clos, à courtes sépales et faible cavité unie ou légèrement on- dulée sur les bords. — Peau : mince, unicolore, jaune clair , largement maculée de fauve autour du pédoncule , çà et là tachetée de même, puis abondamment semée de points brunâtres cer - clés de blanc. — Chair: blanc jaunâtre, mi-flne, tendre et quelque peu croquante. — ^«m.- abon- dante , sucrée , assez acidulée et manquant complètement de parfum. Maturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Deuxième. Historique. — L'Anjou a depuis longtemps réclamé comme sienne, la Reinette Pepin, qui compte plus d'un siècle d'existence. Le savant et vénérable M. Millet, fondateur du Comice horticole d'Angers, et que la mort vient de frapper nonagénaire (17 juin 1873) , l'avait déjà signalée en 1833 , page 113 de sa Descrip- tion des fleurs et des fruits nés dans le département de Maine-et-Loire : « La Reinette Pepin — disait-il — est cultivée et connue sous ce nom dans l'arrondisse- ment de Beaupréau. Variété de la précédente [la pomme de Musse], elle se conserve aussi longtemps : jusqu'en juin. » Voilà les seuls renseignements qu'il me soit possible de produire sur cet/;e pomme, presque uniquement destinée, dans le pays, à l'approvisionnement des marchés, et qui se trouve dans toutes les fermes deSaint-Laud, aux portes d'Angers. J'ajoute qu'en Amérique on commence à la propager. Downing (1869) l'a décrite dans sa Pomologie et ne s'est pas trompé en la supposant originaire de France. Pomme REINETTE PEPIN DORÉ. — Synonyme de pomme d'Or d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme REINETTE PIPPIN. — Synonyme de Reinette Pepin. Voir ce nom. Pomme REINETTE PIQUEE. ~ Synonyme de Grosse- Reinette de Cassel. Voir ce nom. Pomme REINETTE PLATE. — Synonyme de pomme Oignon de Borsdorf. Voir ce nom. 726 REl [reinette pla — pom] Pomme REINETTE PLATE DE CHAMPAGNE. -- Synonyme de Reinette blanche de Champagne. Voir ce nom. Pomme REINETTE POMME D'OR. - Synonyme de pomme d'Or d'Angleterre. Voir ce nom. 434. Pomme REINETTE DE POMPHÉLIA. Synonyme. — Pomme Pomphelia's Rothe Reinette {\)\e\ , Kernobstsorten , 1819, t. XI, p. 98). Ilescriptioii de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, fai- bles et courts, à peine géniculés, légèrement duveteux , olivâtres , mais lavés de carmin auprès des yeux ; leurs mérithalles sont très- courts. — Lenticelles : arrondies , petites et abondantes. — Coussi- nets : presque nuls. — Yeux : des plus petits, ovoïdes , cotonneux , bien unis et complète- ment collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales -arrondies, vert jaunâtre en dessus, gris verdâtre en dessous, courtement acuminées, largement et peu profondément dentées ou crénelées. — Pétiole : long, grêle, roide, carminé, à cannelure assez apparente. — Stipules : très-courtes et de largeur moyenne. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En le greffant, pour plein- vent, à hauteur de tige, il fait des arbres convenables. Comme pyramide, espalier, buisson et cordon, sur doucin ou paradis, sa forme est parfaite. Description «Im fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse à peu près régulière. — Pédoncule : très-court, bien nourri, plantédans un bassin assez large et des plus profonds. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à cavité unie et de dimensions moyennes. — Peau : à fond jaune pâle, ample- ment marbrée, lavée et striée de carmin foncé, très-tachée de fauve autour du pédoncule et abondamment ponctuée de blanc, de rouge et de gris. — Chair : jaunâtre, mi-fine et mi-tendre. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée et bien parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Au commencement de ce siècle, le pépiniériste Joseph Kirke, REI [reinette por — roc] 727 de Brompton, près Londres, signala cette Reinette dans son Catalogue et me paraît en avoir été, sinon l'obtenteur, tout au moins le promoteur. Le pomologue allemand Diel, qui la reçut en 1804 de ce pépiniériste, avec des greffons d'un autre pommier, le Ribston Pippin, et la décrivit en 1813 [Kernobstsorten ^ t. XI, pp. 93 et 98), ne donne aucun renseignement sur le nom Pompiiélia, que j'ai vainement cherché dans les Pomologies anglaises et les Dictionnaires géogra- phiques. Je dois cette excellente et très -belle variété, à M. Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre) , et la possède depuis le mois de mars 1870. Pomme REINETTE DE PORTUGAL. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. Pomme REINETTE PRIME, — Voir Reinette franche, au paragraphe Observa- tions, puis aussi Reinette javne hâtive, au paragraphe Historique. PomiEs: REINETTE PRINCESSE, \ / Synonymes de pomme Pria- \ cesse noble. Voir ce nom. — REINETTE PRINCESSE NOBLE, ) Pomme REINETTE QUARRENDON. — Synonyme de pomme Marguerite. Voir ce nom. Pomme REINETTE DES QUATRE -GOUTS. — Synonyme de pomme de Violette. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE LA REINE. — Synonyme de Reinette rouge. Voir ce nom. 435. Pomme REINETTE DE LA ROCHELLE. Sjnonymes. — Pommes: i. Calville de la. Rochelle (Diel, Catalogue, 1833, 2^ partie, p. 7, n" 505). — 2. Rivière om de Rivière (Flotow, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde,186'i,t. IV, p. 157, u" 341 ; — et Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1869, t. VI, n" 51 ). ËSescription de l'arlire. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, gros, longs, très-géniculés et très -duveteux, brun olivâtre quelque peu nuancé de rouge. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, assez abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes- arrondis, plaqués sur l'écorce et des plus cotonneux. — Feuilles : moyennes et ovales, longuement acuminées, à bords assez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : gros, long, légèrement cannelé. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Comme plein-vent il fait des arbres de toute beauté. Pour basse-tige on doit lui donner le paradis pour sujet. 728 REl [reinette roc] Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : elle est conique-allongée, ventrue à son milieu et légèrement étranglée près du sommet, ou bien conique-arrondie un peu déprimée d'un côté. — Pédoncule : court, de grosseur variable, arqué, assez profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité peu prononcée, bossuée ou faiblement côtelée. — Peau : mince. Pomme Reinette de la Rochelle. — Premier Type. ^ggp^ jaune pâle , brillamment lavée de vermillon sur la partie exposée au soleil , faiblement ta- chée de fauve squammeux autour du pédoncule et semée de gros mais peu nombreux points blan- châtres. — Chair : jaunâtre, fine et mi-tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, légèrement acidulée. Maturité . — Décembre-Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — La Reinette de la Rochelle est connue depuis une quarantaine d'années; en 1851 et 1860 M. Alexandre Bivort la décrivit puis figura dans deux ouvrages très -répandus, Y Album (t. IV, p. 97) et les Annales de pomologie belge (t. VIII, p. 99). Voilà vingt ans que je la cul- tive concurremment avec certaine pomme Rivière qui n'est autre, je m'en suis aperçu seulement en 1870, que celte Reinette de la Rochelle. Notre Congrès pomo- logique a caractérisé en 1869 le pommier Rivière et ses fruits , et l'a déclaré dépourvu de synony- mes, puis non encore décrit. Ce sont là des erreurs formelles. Il a été plusieurs fois décrit, notam- ment par Couverchel en 1852 [Traité des fruits., p. 4S5) et par le baron de Flotow en 1862 {lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. IV, p. 157). Quant aux synonymes, j'affirme qu'il en possède déjà deux : Reinette de la Rochelle pt Calville de la Rochelle. Ce nombre, même, pourra s'accroître, car le Congrès fait remonter sa pomme Rivière jusqu'à François I" (1494-1547), et chacun sait combien nos anciens fruits, les bons surtout, ont subi de baptêmes forcés. Mais transcrivons littéralement le récit légendaire concernant la provenance de cette variété : Deuxième Type. « La Pomme Rivière — lisons-nous dans les publications du Congrès — est originaire du département de la Charente, où elle est très-répandue. 11 est de tradition, dans le pays, que REI [reinette kog] 729 c'est le roi François I" qui, chassant dans la forêt de la Bracone, sur le territoire de la commune de Rivière, près Larochefoucault , trouva cet excellent fruit, en mangea pour se désaltérer, et proclama ses hautes qualités. Cette tradition énonce un fait vraisemblable, sinon tout à fait certain : d'abord, pai'ce que François P'', né à Cognac, séjourna en Angoumois; ensuite, parce que l'on trouve encore A L'ÉTAT SAUVAGE, dans la forêt de la Bracone, QUELQUES PLANTS DE POMMIER RIVIÈRE qui portent d'assez bons fruits. » (Pomologie de la France, 1869, t. VI, n» 51.) J'ai reproduit cette légende, ne pouvant, réellement, la passer sous silence, mais il ne s'ensuit pas, cependant, que je sois partisan des doctrines arboricoles qui ressortent de ses deux dernières lignes; elles sont, pour cela, en opposition trop absolue avec les principes les plus élémentaires de la physiologie végétale. Observations. — La Reinette de la -Rochelle, outre son excellence comme iruit de dessert, est parfaite pour le pressoir, et recherchée sous ce rapport dans notre département ainsi qu'en Normandie, où elle porte généralement le nom Pomme de Rivière. 436. Pomme REINETTE DE ROGUES. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nom- breux, légèrement étalés, très-gros, longs, peu coudés, très -cotonneux et d'un rouge -brun foncé. — Lenticel- les : arrondies ou allongées, petites mais abondantes. — Coussinets: apla- tis. — Yeux : ar- rondis , moyens , des plus duveteux et coDjplétement collés sur le bois. — Feuilles : grandes , ovales , vert terne et foncé en dessus, blanc verdâtre en dessous, acuminées pour la plupart, coriaces, très -épaisses, finement dentées et parfois surdentées. — Pétiole : peu long et peu cannelé, flasque, quoique très- gros. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa grande vigueur permet de l'élever à tige pour en faire des plein- vent qui toujours sont très -réguliers. Toutes les formes naines lui conviennent, moyennant qu'on l'ait gretïé sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse, comprimée aux extrémités et généralement ayant une face moins développée que 730 REI [reinette rog — Rouj l'autre. — Pédoncule : court, assez fort, surtout au point d'attache, planté dans un bassin large et profond. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, à cavité vaste et plissée. — Peau : jaune d'or, amplement lavée, à l'insolation, de rose que recouvre en partie une couche roussâtre et légèrement squammeuse. — Chair : blanchâtre, fine, ferme et compacte. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulée et savoureuse- ment parfumée. Maturité. — Octobre- Janvier. Qualité. — Première, Historique. — Voilà vingt-cinq ans que je multiplie cette belle et très -bonne pomme, qui me fut envoyée par un de mes confrères, feu M. Rey, de Toulouse, comme très-estimée dans le Gard , surtout aux environs de Rognes , localité dont elle porte le nom. Les rapports si frappants, pour la forme et le coloris, qu'elle offre avec la Reinette d'Angleterre (voir plus haut, pp. 616-619) me firent croire, dès l'abord, à l'identité de ces variétés, mais l'examen attentif de leur arbre bientôt me démontra le contraire. Puis aussi la Reinette de Rognes, au lieu de se conserver, à l'exemple de l'autre, jusqu'en mars, dépasse très-rarement décembre ou janvier. .Je ne l'ai vue décrite dans aucune Pomologie. Observations. — Il existe une fausse Reinette de Rognes, habituellement appelée Reinette Rogue, et ressemblant beaucoup, pour la forme seulement, à la vraie. Elle est très-tardive, et plutôt de troisième qualité, que de seconde. Sa peau est unicolore, jaune nuancé de vert, puis faiblement veinée, striée et ponctuée de gris-roux. Sa chair, dure et grossière, possède une eau abondante, mais douceâtre, peu sucrée et sans parfum. On peut donc, ceci connu, reconnaître aisément la fausse Reinette de Rogues. Pommes REINETTE DU ROI. — Synonymes de pomme Citroyi d'Hiver et de Reinette rouge. Voir ces noms. Pomme REINETTE ROUELLÉE. — Synonyme de Reinette rouelli forme. Voir ce nom. 437. Pomme REINETTE ROUELLIFORME. Synonymes. — Pommes : 1. De Roueller (Diel, Kernobstsorten, 1807, t. IX, p. 94). — 2. Rouellers {Id. ibid.). — 3. Scheibenreinette ^Id. ibid.).— 4. Reinette rouellée (Biedenfeld, Handbuch aller hekannten Obstsorten, 1854, 2« partie, p. 132). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : nombreux, étalés, grêles, assez courts, bien coudés, à longs mérithalles, légèrement duveteux et d'un rouge violacé verdâtre. — Lenticelles : allongées, petites, abondantes, mais d'une couleur fauve qui fait qu'on les distingue difficilement. — Coussinets : des plus saillants. — Yeux : très-gros, ovoïdes-allongés, plaqués sur l'écorce, aux écailles d'un beau rouge et bordées de noir. — Feuilles : de moyenne grandeur , ovales , coriaces quoiqu'assez minces, vert jaunâtre en dessus, blanc verdâtre en dessous, REl [reinette hou] 731 Pomme Reinette rouelliforme. longuement acuminées , planes ou ondulées , à bords finement et régulièrement dentés en scie. — Pétiole : long , bien nourri , roide , rougeâtre en dessous, à cannelure large et pro- fonde — Stipules : étroites et lon- gues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il n'est pas assez vigoureux, même greffé en tête, pour faire de convenables plein - vent ; sous formes naines , sur doucin, il réussit mieux. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse excessivement com- primée aux pôles. — Pédoncule : long ou très-long, assez grêle et planté dans un bassin vaste et profond. — CEil : petit, mi-clos ou fermé, à cavité plissée, très-large mais de profondeur moyenne. — Peau: mince, lisse, d'un blanc jaunâtre, lavée de rouge-brun sur la face exposée au soleil, couverte en partie de légères stries carminées , maculée de fauve autour du pédoncule et finement ponctuée de blanc. — Chair : blanche , ferme et compacte. — Eau : suffisante , sucrée, possédant une saveur acidulée et parfumée des plus délicates. Maturité. — Décembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Les Allemands, qui m'ont offert en 1867 leur Scheiben Reinette, ou Reinette rouelliforme , ne connaissent pas encore la provenance de cette excel- lente pomme , dont le nom indique la configuration habituelle. Elle date, pour le moins , de la fin du xvni' siècle. Le docteur Diel, son premier descripteur, disait en 1807 « la tenir d'un ami, M. Schulz, jardinier-chef de la Cour, à Schaumbourg, « lequel l'avait reçue de M. Reichert, habitant Weimar. » [Kernobsisorten , t. IX, page 93.) 438. Pomme REïNETTE ROUGE. Synonymes. — Pommes : 1, Reinette de la Reine (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 138, n" 49). — 2. REINETTE DU Roi (Id. ibid.). — 3. REINETTE ROUGE d'Hiver (Manger, Syste- matische Pomologie, 1780, l'^ partie, p. 36, n" XLiv). Description de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Hameaux : assez nombreux, étalés, peu longs, gros, légèrement coudés , très-duveteux et d'un brun olivâtre faiblement lavé de rouge. — Lenticelles : arrondies ou allongées, des plus petites mais abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, cotonneux, en partie collés sur le bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou arrondies, rarement et courtement acuminées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : long, grêle, carminé, à large cannelure. — Stipules : bien développées. 732 REI [reinette rou] Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Le greffer à hauteur de tige, pour plein-vent, afin qu'il ait une tête convenable. Comme arbre-nain il prospère parfaitement, sur doucin ou paradis, en espalier, gobelet, pyra- Pomme Reinette rouge. j^j^je ^^ cordon , toutes for- mes qui lui sont des plus avantageuses, tant sous le rapport de la fertilité que de l'accroissement de volume qu'alors acquièrent ses pro- duits. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : irré- gulièrement globuleuse. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, sur- tout à la base , droit ou ar- qué , profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : moyen , fermé , à vaste cavité légèrement ondulée sur les bords. — Peau : mince, lisse, jaune-orange, amplement lavée de rouge vif à l'insolation, puis quelque peu fouettée ou striée de carmin terne , ponctuée de gris et plus ou moins tachée de fauve dans le bassin pédonculaire. — Chair : blanchâtre , fine , ferme et croquante. — Fau : abon- dante, très-sucrée, acidulée et parfumant délicieusement la bouche. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Première. Historique. — La Reinette rouge est une de nos meilleures pommes. Fort ancienne chez nous, où sa naissance dut avoir lieu vers le milieu du xvii* siècle, elle eutMerlet pour premier descripteur. Il ne la connaissait pas encore en 1667, non plus qu'en 1675 ; ce fut seulement dans son édition de 1690, la troisième , qu'il put lui consacrer ces courtes lignes .• « La Reinette rouge — écrivit-il — est particulière, est des plus fermes, des meilleures et des plus de garde. » {L'Abrégé des bons fruits, i690, p. 133.) En la qualifiant de « particuhère, » Merlet faisait alors allusion à son extrême nouveauté, qui même était restée grande une quarantaine d'années plus tard, puisque les Chartreux, dans leur Catalogue de 1736, disaient (p. 35) : «La Reinette « rouge n'est pas fort commune, et la plupart la confondent avec la Reinette « franche. » Cette variété pénétra assez vite chez les Allemands; Mayer, qui l'y caractérisa dès 1776, contribua beaucoup à la répandre, par suite de l'éloge mérité qu'il en fit : « Si c'étoit — déclara-t-il — à mon goût, à. mon palais seul à décider du rang entre les pommes, celle-ci [la Reinette rouge] en obtiendroit un des premiers, à côté, de la Calville blanche d'Automne, car elle est réellement aussi bonne que belle. Sur le haut-vent elle ne devient pas absolument grosse (2 pouces 1/2 de diamètre sur une hauteur à peu près égale); au treillage elle excède ces dimensions et pèse entre 5 et 6 onces. » [Pomona franconica, t. III, p. 139.) REI I REINETTE ROU' 733 Observations* — De nos jours, tout en demeurant bien moins rare qu'autre- fois, cette Reinette n'est pas aussi cultivée que sa bonté et sa longue conservation le pourraient faire croire. Il y aurait profit certain, cependant, à lui donner place au verger. M. Duval, un de nos plus intelligents arboriculteurs, le conseillait formellement en 1832, et montrait avec quel succès il l'avait tenté : « Cet arbre, par sa vigueur et sa grande disposition à donner des fruits, devrait être — disait-il — admis dans les vergers, où il végéterait à son aise. Je l'ai cultivé en éventail en plein jardin, où il végétait toiijours avec une si grande force, que j'étais tous les ans obligé de lui ajouter de nouveaux treillages. Pourtant je ne taillais jamais ses brancbes, je ne faisais que les ébourgeonner au besoin, et celles-ci se couvraient de fruits dans toute leur longueur, en formant comme autant de guirlandes. Je parvins en cinq années à avoir un arbre de 12 à 13 mètres de largeur, sur 2 m. 30 de hauteur. » [Histoire du pommier et de sa cutore, p. 48-49. ) On doit veiller à ne faire aucune confusion entre cette pomme et la Reinette rouge étoilée, qui suit, puis entre la Reinette des Carmes et la Reinette de Caux , ces deux dernières comptant le nom Reinette rouge parmi leurs synonymes. Pomme REINETTE ROUGE, nom. Synonyme de Reinette des Carmes. Voir ce 439. Pomme REINETTE ROUGE ÉTOILÉE. Synonymes. — Pommes : 1. Calville étoile (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 61). — 2. Reinette étoilée (W. ibid.). — 3. Zoete Reinette (A. Royer, Belgique horticole, 1858, t.VllI,p. 213). — 4. RoTHE Sternreinette (Pépinières de Reutliugen [Wurtemberg] avant 1867). — 5. Étoilée ( Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 165). Descriptiou de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, gros, très-longs, légère- ment coudés, bien duveteux et d'un brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies ou allongées, abondantes et de grandeur variable. — Coussinets : assez saillants. — Veux: moyens, ovoïdes, plaqués sur l'écorce et faiblement cotonneux. — Feuilles : grandes, ovales, longuement acu- minées , à bords profondément dentés. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, carminé, ayant la cannelure peu marquée. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il fait d'admirables plein-vent, même en le grefTant ras terre; les formes naines lui conviennent aussi, mais alors on doit l'écussonner sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse assez irrégulière. — Pédoncule : très-court et très-fort, presque toujours charnu, planté 734 REI [reinette rouI dans un bassin vaste, profond et irrégulier. — (JEU : très-grand, complètement ouvert, à cavité unie et prononcée. — Peau : lisse, jaunâtre, à peu près entiè- rement lavée de carmin plus ou moins foncé, légèrement tachée de brun autour du pédoncule et semée de gros et nombreux points gris formant étoile. — Chai?' : blanche, généralement un peu rosée, fine, compacte et mi-tendre. — Eau : suffi- saute ou abondante, acidulée et bien sucrée , possédant un parfum exquis. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Le docteur Lucas, directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wurtemberg), m'a procuré ce très-beau et très-bon fruit en 1868. Le nom sous lequel il me l'envoya, Rothe Slernreinette (Reinette rouge étoilée) ne m'est apparu dans aucune des principales Pomologies allemandes, mais, en Belgique, Alexandre BivorL l'a décrit en j8ol, sans toutefois en préciser formel- lement la nationalité : « La Reinette étoilée, ou Calville étoile, dont je ne connais pas l'origine — a-t-il dit — doit cependant être ancienne ; elle est plus répandue dans le Limbourg et la province de Liège, que dans les autres parties de la Belgique, ce qui semblerait indiquer qu'elle a été introduite de la Hollande ou de l'Allemagne. » {Album de pomologie , t. IV, p. 62.) En Amérique, où cette Reinette est également cultivée aujourd'hui, Charles Downing la supposait en 1869 (p. 165) provenue de Hollande; seulement il n'appuie sur rien, cette opinion , ce qui ne permet pas d'en tirer parti. Le nom qu'elle porte a dû lui venir des larges points étoiles constellant sa peau , ou plutôt de l'étoile rougeâtre apparaissant dans la chair, quand, diamétralement, on divise ce fruit par le milieu; caractère constant, car je l'ai observé d'après M. Bivort, qui l'avait signalé en 1851 , et d'après M. Royer, qui le faisait ainsi ressortir en 1858 : « On ne saurait — assurait-il — confondre la Reinette rouge étoilée avec aucune autre pomme, attendu qu'en la coupant transversalement dans le sens du diamètre, on voit le centre entouré d'une étoile régulière, formée par des macules rouges. » {Belgique horticole, t. VIII, p. 213.) Observations. — Ne pas confondre cette Reinette avec le Calleville étoile des Allemands^ qui mûrit fin d'août et doit sa dénomination aux côtes très-prononcées dont il est sillonné, du sommet à la base. Pomme REINETTE ROUGE D'HIVER. — Synonyme de Reinette rouge. Voir ce nom. Pommes REINETTE ROUSSE. — Synonymes de : Reine des Reinettes , Reinette des Carmes et Reinette dorée. Voir ces noms. Pomme REINETTE ROUSSE DE BOSTON. — Synonyme de pomme Roston russet. Voir ce nom. Pomme REINETTE ROUSSE TARDIVE. — Synonyme de Reinette tardive. Voir ce nom. REI [reinette rur — si:i| 735 Pomme REINETTE RURALE. — Synouyaie de pomme Oignon de Borsdorf. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE LA RUSSIE TEMPÉRÉE. — Synonyme de Court- Pendu rouge. Voir ce nom. PomiE REINETTE SAINT-SAUVEUR. — Synonyme de Calleville de S'-Sauveur. Voir ce nom. PojLME REINETTE DE SAINTONGE. — Synonyme de pomme Haute-Bonté. Voir ce nom. PoMME REINETTE-SANS-PAREILLE. — Synonyme de pomme Non-Pareille. Voir ce nom. Pommes : REINETTE DE SICILE , REINETTE SICILIENNE, P03IMES : REINETTE SICKLER, — REINETTE DE SIÉKLER, Synonymes de Reinette dorée. Voir ce nom. I Synonymes de pomme Suisse i panachée. Voir ce nom. 440. Pomme REINETTE SUISSE. i^ynonymes. — Pommes : 1. De Suisse (Schmidt, Illustrirtes Handbuch der Obstkmide, 1859, t. I'"', p. 537, n" 252). — 2. Verte DE RosTocK. {Id. ibid.). — 3. Verte de Stettin {Id. ibid.). Description <1e l'arlire. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux , étalés et légè- rement arqués, longs, des plus gros, bien géniculés, excessi- vement duveteux et d'un vert olivâtre lavé de rouge -brun foncé. — Lenticelles : grandes , arrondies, clair-semées. — Cous- sinets : ressortis. — Yeux : très- volumineux , coniqu es - arron - dis , plaqués sur l'écorce et cou- verts d'un épais duvet. — Feuil- les : grandes, ovales, d'un vert glauque et luisant en dessus, d'un blanc verdâtre en dessous, acuminées pour la plupart et très-profondément dentées. — Pétiole : de longueur moyenne, des plus gros, à peine cannelé. — Stipules : très-longues et assez larges. Fertilité. — Satisfaisante. 736 IIEI [reinette tar] Culture. — Son extrême vigueur le rend propre au plein- vent grefTé ras terre, mais si sa tige devient alors d'une remarquable grosseur, sa tête laisse presque toujours quelque chose à désirer, surtout pour la régularité. Sous formes naines il prospère convenablement sur paradis. Description tlti fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : conique-arrondie ou globuleuse irrégulière. — Pédoncule : assez court, bien nourri, renflé au point d'attache, arqué, profondément planté dans un vaste bassin. — OEil : petit ou moyen , ouvert ou mi-clos, à cavité prononcée et plus ou moins ondulée sur les bords. — Peau : umcolore, d'un vert jaunâtre, striée de fauve autour de l'œil, maculée de même dans le bassin pédonculaire et fortement ponc- tuée de gris et de brun. — Chair : verdâtre, mi-fme, assez tendre. — Eau : fort abondante, sucrée, agréablement acidulée, mais ayant généralement un arrière- goût herbacé. Maturité. — Février-Mai. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce pommier est répandu depuis longtemps déjà dans les jar- dins français, et particulièrement en Anjou, car il y a quarante ans au moins que je l'y connais sous l'unique nom Reinette suisse. On le rencontre aussi chez les Allemands', où M. Schmidt en parlait de la sorte en 1839 ; « Cette variété — disait-il — ancienne en Allemagne et qn'on y cultive plus ou moins, y est appelée tantôt Pomme de Suisse , tantôt Verte de Stettin et Grasapfel , ou bien encore, dans nos provinces septentrionales , Verte de Rostoch. » ( Illustrirtes Handbuch der Obstkunde , t. l, p. 537, n° 2o2.) Le nom primitif de cette pomme — Reinette suisse — en indique-t-il le pays natal? Cela me paraît probable , cependant je n'ai rien trouvé qui puisse confirmer mon opinion. Le pomologue américain Downing ayant récemment décrit (1869, p. 378) ce même fruit, j'espérais lui emprunter quelque renseignement, mais à, tort , car il l'a simplement dit d'origine étrangère : « of foreign origin. » 441. Pomme REINETTE TARDIVE. Synonymefs. — jPomwej^ ; Rf.inettk jaune doré (Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits, 1844, p. 286). — 2. REINETTE ROUSSE TARDIVE {Id. ibid.). — 3. REINETTE TARDIVE NOUVELLE (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I", p. 64). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : peu nombreux, étalés et souvent arqués, gros, assez longs, faiblement coudés, très- duveteux et d'un brun clair verdâtre lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou allon- gées, grandes, des plus clair-semées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : gros, ovoïdes-arrondis, très-cotonneux, légèrement écartés du bois. — Feuilles : assez grandes, ovales-allongées, rarement acuminées et finement dentées. — Pétiole: bien nourri, de longueur moyenne, à cannelure peu sensible. — Stipules : longues et larges. Fertilté. — Abondante. Culture. — Il fait de beaux plein-vent quand on le greffe à hauteur de tige , et des arbres nains irréprochables s'il est écussonné sur paradis. REI , [ REINETTE TAR — TEN ] 737 Pomme Reinette tardive. Seeicript ion du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : sphérique, très- ' comprimée aux pôles et légèrement pentagone. — Pédoncule : de longueur moyenne , peu fort, profondément planté dans une étroite cavité. — Œil : petit ou moyen , mi - clos , coton - neux, à vaste c.avité ondulée ou largement plissée sur les bords. — Peau : rugueuse, jaune clair, ponctuée, striée de fauve, maculée de roux autour du pédoncule , veinée de même auprès de l'œil. — Chair : blanche, fine et ten- dre. — Eau : des plus abon- dantes, sucrée, acidulée, à parfum très-délicat. Maturité. -- Mars-Juin. Qualité. — Première. Historique. — Un an- cien député de la Mayenne, feu Léon Leclerc , de Laval , souvent cité pour ses obtentions de fruits à pépin, fut le promoteur et le parrain de cette Reinette si tardive. Il en trouva vers 1832, inconnu et semé par le hasard, le pied-type dans une propriété sise aux portes d'Angers, en demanda des greffes et le propagea de divers côtés chez nous, puis chez les Belges , où M. Bivort décrivit ce nouveau pommier dès 1847 [Album, t. I, p. 64). Malheureusement nous négli- geâmes, au Comice horticole d'Angers, quand Léon Leclerc nous en offrit des rameaux, de prendre note du lieu où il l'avait découvert, ce qui fait qu'aujourd'hui son acte de naissance doit rester incomplet. Observations. — La Reinette dorée (voir plus haut, page 661) ayant pour synonyme fort usité, Reinette jaune tardive, nous le rappelons, afin de rendre moins facile toute confusion entre ce fruit séculaire et notre Reinette tardive d'Angers. Pomme REINETTE TARDIVE NOUVELLE. — Synonyme de Reinette tardive. Voir ce nom. 442. Pomme REINETTE TENDRE. Sîynonyme. — Pomme Grosse reinette tendre ( Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 26). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : généralement peu nombreux, étalés, gros, excessivement longs, bien géniculés, cotonneux et d'un vert olivâtre cendré. — Zen^2ce//es ; blanches , arrondies, larges et clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : assez petits, ovoïdes, légèrement duveteux, plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, vert glauque en dessus, gris verdâtre en dessous , épaisses et coriaces , longuement acuminées, ayant les bords très- IV. 47 738 REI [reinette ten] largement crénelés. — Pétiole : court, des plus gros, violet à la base et faiblement cannelé. — Stipules : petites, et souvent même faisant défaut. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Le plein-vent lui sera toujours très-favorable, vu sa remarquable vigueur; aussi peut-on, sous cette forme, le greffer ras terre pour faire des tiges. Comme arbre nain, le paradis est le sujet qu'il préfère. nescriiitioit du Pomme Reinette tendre. triiit. — Grosseur : plus que moyenne. - Forme : globuleuse légèrement aplatie aux extrémités. — Pédoncule : long et gros , très - charnu à son point d'inser- tion, droit ou arqué, planté dans un bas- sin de dimensions moyennes. — Œil: grand et mi-clos , à cavité très - large , rarement bien pro- fonde et générale- ment unie sur ses bords. — Peau : épaisse, jaune pâle un peu verdâtre , mouchetée et rayée de carmin sur la partie exposée au soleil, maculée de fauve grisâtre autour du pédoncule, puis semée de points bruns ou de points blanchâtres très-prononcés et largement cerclés de gris-blanc. — Chair : jaunâtre, tendre et peu fine. — Eau : suffisante, sucrée, faiblement acidulée , assez savoureuse. Maturité. — Août-Septembre, Qualité. — Deuxième. Historique. — Je crois ce fruit originaire des environs d'Angers, ou depuis un siècle au moins on le cultive assez communément, aussi n'est-il pas rare sur nos marchés; mais c'est bien à tort que parfois on l'y vend sous le nom Reinette douce, appartenant à diverses variétés beaucoup moins précoces. Mon grand-père, qui déjà le propageait en 1790, l'appelait Grosse-Reinette tendre. Plus tard, le Comice horticole de Maine-et-Loire l'ayant simplement nommé Reinette tendre, cette dernière dénomination lui resta. Observations. — Reinette tendre est l'unique synonyme de la pomme Blanc d'Espagne, décrite en mon troisième volume (pp. 136-137); ne pas l'oublier devient donc urgent , autrement on pourrait commettre quelque méprise à l'égard de ce dernier fruit et de la variété que nous venons d'étudier. REI [reinette ten — tho] 739 Pomme REINETTE TENDRE. — Synonyme de pomme Blanc d'Espagne. Voir ce nom. Pomme REINETTE TÉTIN. — Synonyme de Reinette de la Chine. Voir ce nom. 443. Pomme REINETTE DE THORN. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux , presque érigés , longs , grêles , légèrement coudés , duve- teux et d'un brun-rouge nuancé de vert. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes et des plus clair- semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens , ovoïdes -allongés, faiblement collés sur le bois et rare- ment très-cotonneux. — Feuilles : petites , ovales - arrondies , assez minces, d'un vert peu foncé, lon- guement acuminées et profondément dentées. — Pétiole. -long, très-grêle, flasque , à cannelure modérément accusée. — Stipules : bien dévelop- pées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — C'est un pommier à bois trop grêle pour l'élever à tige, il faut donc, quand on le destine au plein- vent, le greffer en tête, sous peine d'obtenir un mauvais résultat. Les formes naines , sur doucin , lui sont avantageuses pour la croissance et le rapport. Description dit fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique sensible- ment arrondie, ou, parfois, légèrement allongée. — Pédoncule : très-long, menu,"» assez profondément planté dans un bassin irrégulier et de largeur moyenne. — Œil: grand, mi-clos, à cavité rétrécie et fortement plissée. — Peau ; lisse, à fond jaune, très- amplement marbrée et finement fouettée de carmin vif, sur lequel apparaissent d'assez nombreux points blanchâtres. — Chair : jaunâtre , fine et ferme. — Eau : suffisante, sucrée, des plus savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Octobre-Décembre. Qualité. — Première. Historique. — J'ai rencontré ce charmant fruit en 1866, à Rouen , chez un de mes plus obligeants confrères, M. Boisbunel. Encore peu connu dans notre pays, ill'est davantage en Belgique, où M. C.-Aug. Hennau l'a décrit voilà dix-sept ans , et s'est livré sur son origine aux considérations suivantes : « Cette excellente pomme — a-t-il dit en 1856 — qu'il faut ranger dans le groupe des Reinettes rouges, a-t-elle eu pour berceau, comme quelques-uns l'ont conjecturé, l'abbaye de Thorn, dans le Limbourg hollandais?.,. Nous ne savons, et ne la trouvons mentionnée dans aucun recueil pomologique. Ce que nous pouvons seulement affirmer, c'est qu'elle est 740 PiEI [reinette tho] assez répandue, fort goûtée dans la province de Liège, et mérite de l'être à tous égards. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. IV, p. 39.) A ces conjectures, je crois pouvoir en ajouter une : c'est qu'il ne serait pas im- possible, non plus, que la Reinette de Thorn fut sortie de l'ancienne ville polonaise de ce nom, sur la Vistule, et qui maintenant appartient à la Prusse. Cette supposi- tion me semble même très -admissible, car les Allemands ont été les premiers descripteurs de ladite Reinette, fait évidemment ignoré de l'auteur belge cité ci-dessus, qui déclarait en 1856 ne l'avoir vue mentionnée dans aucun recueil pomologique. Le baron de Biedenfeld en avait, effectivement, donné une courte description dès 1854, page 247 du Handbuch aller bekannien Obstsorten (2* partie). 444. Pomme REINETTE THOUIN. Synonyme. — Pomme Bonne Thouin (Poiteau, Revue horticole , 1832, p. 213). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, généralement érigés, longs , assez gros , légèrement coudés, très - duveteux et vert brunâtre. — Lenticelles : arrondies ou allongées, grandes, abondan- tes. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros , arrondis , collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : assez petites, ovales - arrondies, vert foncé en dessus, blanc verdâtre en dessous, rare- ment acuminées, planes et très- finement dentées. — Pétiole : long, bien nourri, à cannelure peu mar- quée. — Stipules : longues et larges. Fertilité. — Très-abondante. Culture. — Pour plein- vent, en le greffant ras terre , il fait de très-beaux arbres à tronc gros et droit, à tête régulièrement érigée. Toutes les formes naines, buisson, cordon, espalier, gobelet, pyra- mide, lui conviennent beaucoup, surtout quand on l'écussonne sur paradis. Descri|>tioii du iruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse assez irrégulière ou conique-arrondie , mais toujours plus ventrue ou plus développée sur une face que sur l'autre, et sensiblement pentagone. — Pédoncule : court, peu Deuxième Type. REI [reinette tou — tre] 741 fort, arqué, obliquement et assez profondément implanté dans un bassin de largeur moyenne. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, à cavité généralement faible et dont les bords sont unis ou plissés. — Peau : légèrement rugueuse, jaune verdâtre sur le côté placé à l'ombre, jaune-orange à l'insolation, où souvent elle est nuancée de rose pâle, abondamment ponctuée de roux et de brun, puis complètement maculée de fauve squammeux autour du pédoncule. — Chair: blanchâtre, *fme, ferme et compacte. — Eau : abondante, sucrée, acide, parfumée, très- savoureuse. Maturité. — Février-Juin. Qualité. — Première. Historique. — Le Congrès pomologique a décrit en 1867 ce même fruit dans le tome IV (n° 48) de ses publications, et l'y déclare sans surnom et d'origine incertaine ; double méprise facile à rectifier. Des synonymes, cette pomme en pos- sède un, et cela depuis au moins quarante ans, car son nom primitif (1822) fut Bonne Thouin, auquel on substitua vers 1835, je vais le prouver à l'instant , la dénomination Reinette Thouin, qu'ensuite elle a toujours conservée. Quant à son origine, loin d'être incertaine, je n'en connais pas, au contraire, qui soit mieux établie. Témoin l'article ci-après, qu'en 1832 publiait le botaniste Poiteau : « La pomme Bon?ie Thouin — écrivait-il — sort d'un sauvageon provenu de graine dans le jardin de M. Gillet de Laumont [à Beaumont, près Montmorency] et qui fructifia pour la première fois vers 1822. Depuis lors il rapporte chaque année abondamment et doit être mis au rang des espèces les plus fertiles. Son fruit est au-dessus de la moyenne grosseur et prend rang parmi les Reinettes Un parfum agréable s'en exhale à l'époque de sa maturité qui arrive en février et parait devoir se conserver jusqu'en mai. » [Revue horticole , de Paris, t. II, pp. 213-214.) André Thouin, le personnage célèbre auquel ce fruit a été dédié, naquit à Paris en février 1747, au Jardin des Plantes, dont son père, décédé en 1764, était jardinier- chef. Protégé par Buffon et Bernard de Jussieu, qui dirigeaient ses études scienti- fiques, il hérita malgré son jeune âge — dix-sept ans seulement — de la charge paternelle, et la remplit avec un tel succès, qu'à son tour la mort seule put l'enle- ver du Jardin des Plantes. Ce fut le 27 octobre 1824, mais alors il y était devenu, depuis un long temps, professeur de culture et l'un des savants les plus renommes de l'Europe. — Le profond attachement que j'éprouvais pour ce professeur, sous lequel j'avais, en compagnie d'Oscar Leclerc-Thouin, son neveu, étudié l'horticul- ture, me fit vouer un intérêt particulier à la propagation du pommier qui porte son nom. Aussi en ai-je été un des premiers multiplicateurs, et je fournis aujour- d'hui, avec une vive satisfaction, la preuve qu'en 1838 déjà la Reinette Thouin était envoyée par moi, et admise, à l'importante Exposition agricole et horticole qui pour lors eut lieu dans nos murs. [Yoir Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire, t. I, p.295.) Pomme REINETTE TOUTE GRISE. — Synonyme de Reinette grise. Voir ce nom. Pomme REINETTE DE TRAVER. — Synonyme de pomme Ribston Pippin. Voir ce nom. Pomme REINETTE TRÈS - TARDIVE. — Synonyme de Reinette verte. Voir ce nom. .742 REl [reinette tri — verJ Pommes REINETTE TRIOMPHANTE. — Synonymes de Reinette franche et de Reinette d'Orléans. Voir ces noms. Pommes : REINETTE TRUITE, — REINETTE TRUITÉE, Pommes : REINETTE TULIPE, — REINETTE TULIPÉE, Synonymes de Reinette des Carmes. Voir ce nom. / Synonymes de Reinette dorée. \ Voir ce nom. Pomme REINETTE VAN DE LOO. — Synonyme de Reinette Von Niers. Voir ce nom. Pomme REINETTE VERDE. — Synonyme de Reinette Verte. Voir ce nom. Pomme REINETTE DES VERGERS. — Synonyme de Reinette du Luxembourg. Voir ce nom. Pomme REINETTE VERMEILLE. — Synonyme de Reinette dorée. Voir ce nom. Pomme REINETTE VERMEILLE DE DRETAGNE. — Synonyme de Reinette de Bretagne. Voir ce nom. Pomme REINETTE VERSAILLAISE. -Synonyme de Reinette grise de Champagne. Voir ce nom. Pommes REINETTE DE VERSAILLES. — Synonymes de Reinette blanche de Champagne et de Reinette grise de Champagne. Voir ces noms. 445. Pomme REINETTE VERTE. Syaonjmes. —Pommes : I.Groene FranscheRenett (Knoop, Pomo/og-t'e, édition allemande, 1760, 1« partie, pp, 18 et 60, tableau VIII). — 2. Reinette verde {Id. ibid.). — 3. Reinette verte RONDE (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 133, n» 44). — 4. GRiiNE Reinette (Sickler, der teutsche Obstgàrtner, 1795, t. III, p. 177, tableau X). — 5. Reinette TRÈS-TARDIVE (Pépinières belges de la Société Van Mons, Catalogue général, 1854, t. P', p. 57 ). nescription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés , gros, assez longs, géniculés, légèrement duveteux et d'un vert jaunâtre nuancé ou taché de gris. — Lenticelles : arrondies ou allongées, clair-semées, petites ou moyennes. — Coussinets : ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes -allongés, cotonneux, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes ou très - grandes , ovales -allongées, vert mat en dessus, vert grisâtre en dessous, courtement REI [reinette ver] 743 acuminées et profondément dentées. — Pétiole : court, bien nourri, à cannelure peu marquée. — Stipules : très-longues et très-larges. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — On peut, pour plein- vent, le greffer ras terre, sa tige poussant très-droite et devenant d'une bonne grosseur; sa tête, toutefois, laisse à désirer, car elle est beaucoup trop Pomme Remette verte. '. t o e . etaiee. bous tormes naines_, sur paradis, il croît moins vigoureusement et fait de jolis arbres. Descriiition du iruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : arron- die quelque peu cylindrique et presque toujours légère- ment comprimée aux pôles. — Pédoncule : court ou très- court , assez grêle ou de force moyenne, arqué, inséré dans un bassin de faibles dimen- sions. — Œil : grand, irré- gulier, ouvert ou mi-clos, à cavité unie, large et pro- fonde. — Peau : unicolore, vert herbacé, marbrée et veinée de brun près de l'œil et du pédoncule, puis légèrement ponctuée de gris. — Chair : jaunâtre ou verdâtre , fine et mi-tendre , exhalant une odeur de musc, surtout quand sa maturité est très-complète. — Eau : abondante, bien sucrée, acidulée, douée d'un parfum savoureux. Maturité. — Décembre- Avril. Qualité. — Première. Historique. — Parmi les Reinettes, la Verte est une des aînées; elle appartient à la France, où sa culture commençait vers 1660. Merlet signala celte variété en 1667 et ne lui trouva pas autant de délicatesse qu'aux quatre ou cinq autres Reinettes alors connues : « La Reinette verte — dit-il — est plus longue que les autres, dure assez, mais n'a pas si bonne eau. » [L'Abrégé des bons fruits, 1»'^ édition, p. 148.) Peu après — 1670 — dom Claude Saint-Étienne la mentionnait presque dans les mêmes termes que Merlet : « Rainette verte — écrivait-il — est longuette et grosse , mais toute verte et pas si bonne [que les précédentes. Rainette blanche, dite Prime, et Rainette vermeille, dite de Bretagne]. » {Nouvelle instruction "pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215.) Ce qui s'explique peu , est qu'en dehors de ces deux descriptions on n'aperçoit plus, chez nous, trace de cette pomme pendant tout un siècle. La Quintinye, les Chartreux, Duhamel, le Berriays, n'en parlent aucunement; il me faut, pour la rencontrer de nouveau, recourir au Catalogue des jardins et pépinières de mon grand-père Pierre Leroy, d'Angers, où elle est citée page 26, n° 15. Au reste, on la propage dans l'Anjou depuis un très -long temps. Toutefois, à ces époques, on 744 REI [reinette ver] pouvait la suivre à l'étranger, car les Hollandais et les Allemands, qui la possédaient, lui accordaient une origine française, et même la caractérisaient avec soin, les premiers en 1760 (Knoop, Pomologie, pp. 18), les seconds en 1776 et 1795 (Mayer, Pomona franconica^ t. III, p. 133; et Sickler, Der teutsche Obstgartner, t. III, p. 177). Mais tout devait être bizarre, dans l'existence de ce pommier: en 1816, alors que son nom était presqu'oublié de nos horticulteurs, soudain les Autrichiens nous offrirent, comme nouveauté, la Reinette verte. Et le plus drôle fut qu'à Paris, en 1832, on n'avait pas encore reconnu, dans ce fruit, la variété de même nom décrite deux siècles auparavant par Merlet et Claude Saint-Étienne. Voici, effectivement, en quels termes les Annales de Flore et de Pomone recomman- daient, il y a quarante ans, sa propagation : « Pomme Reinette verte. — Cette espèce — y lisait-on — a été envoyée, en 1816, de Schœnbrunn [près Vienne] au Jardin des Plantes de Paris, où elle est cultivée avec succès. Sa forme a beaucoup de rapports avec notre Reinette franche; mais sa couleur est plus verte, et ses dimensions un tiers plus fortes. Sa chair a une saveur qui ressemble également à celle de ce dernier fruit; toutefois elle est moins serrée et plus succulente. Cette pomme a l'avantage de se conserver tout l'hiver sans se flétrir, ce qui la rend précieuse pour les desserts de cette saison. — L'arbre est vigoureux, portant de très-forts rameaux, munis d'yeux très-gros et bien nourris; les bourgeons et les feuilles qui s'en développent sont très-étoffés; les boutons sont nombreux, ce qui rend cet arbre très-fertile. — Ce fruit mérite d'être classé parmi les meilleures pommes que nous cultivons. » (Années 1832-1833, p. 205.) Un dessin colorié, représentant fort exactement notre antique Reinette verte, était joint à cet article, dont mon grand-père eût beaucoup ri, lui qui multipliait avant 1790, je l'ai constaté, le pommier ainsi venu de Schœnbrunn à Paris en 18161... Mais de telles méprises étaient alors très-excusables. Elles le seraient moins, aujourd'hui , où l'on s'occupe avec tant de sollicitude à dresser l'inventaire général des arbres fruitiers cultivés en Europe. Observations. — En 1854, ayant vu mentionné dans le Catalogue des pépinières belges de la Société Van Mons (t. I, p. 57), sous la dénomination Reinette très-tardive, une variété supposée nouvelle, j'en fis l'acquisition, mais ce nom si séduisant voilait tout simplement celui de la Reinette verte , d'où vint qu'il me fallut plus tard le reléguer parmi les synonymes. — On rencontre assez communément, dans les environs du Havre , une Reinette verte, dite à longue queue, différant entièrement de celle ici caractérisée, et qui même, par la nature de sa chair, ne saurait appartenir à la famille des Reinettes. Je l'ai donc surnommée, pour éviter toute confusion, pomme Verte à longue queue , et je la décris plus loin, à son rang alphabétique. — Le pomologue Diel, en 1802, s'occupa de notre Reinette verte {Kernobstsorten , t. V, p. 95), et crut pouvoir lui rat- tacher, en tr'autres pommes, la Non -Pareille ancienne ; méprise positive, qu'a relevée, ces dernières années (1862), M. Oberdieck, dans V Illustrirtes Handbuch der Obstkunde (t. IV, p. 133, n" 329). Mais au cas de doute il est aisé de s'éclairer, en recourant ci-dessus, page 493, à ma description de cette Non-Pareille, à laquelle les Belges ont aussi prêté le synonyme allemand Grime Reinette. Pomme REINETTE VERTE D'ANGLETERRE. — Voir pomme Verte à longue queue, au paragraphe Observations. REI [reinette ver — von] 745 PoMiiE REINETTE VERTE A LONGUE QUEUE. - Synonyme de pomme Verte à longue queue. Voir ce nom, puis aussi Reinette verte ^ au paragraphe Obser- vations. Pomme REINETTE VERTE RONDE. — Synonyme de Reinette verte. Voir ce nom. Pomme REINETTE DU VIGAN. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme REINETTE VIOLETTE. — Synonyme de pomme de Violette. Voir ce nom. Pomme REINETTE VON CL ARE VAL. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. 446. Pomme REINETTE VON NIERS. Synonyme. — Pomme Reinette Van de Loo (Diel, Kernobstsorten , 1819, t. XXI, p. 131). Description de l'arlire. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, de longueur et grosseur moyennes , très-géniculés , à mérithalles irréguliers, brun olivâtre au sommet, brun cendré à la base. — Lenticelles : allongées, de grandeur variable et des plus clair- semées. — Coussinets : bien ressortis. — Yeux : de grosseur moyenne, ovoïdes- allongés, pres- que entièrement collés sur le l^ois , ayant les écailles disjointes et coton- neuses. — Feuilles : peu nombreuses, ovales-allongées, vert jaunâtre en dessus , légèrement duveteuses et blanc verdâtre en dessous , longue- ment acuminées, régulièrement et faiblement dentées. — Pétiole: court et mince, roide, violâtre en dessus, à cannelure peu prononcée. — Stipules : très-courtes mais assez larges. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa végétation est trop chétive pour qu'on le destine au plein- vent; il lui faut les formes naines sur doucin ou paradis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique plus ou moins allongée et généralement assez régulière. — Pédoncule : long, bien nourri, surtout à la base, arqué, profondément inséré dans un bassin de largeur moyenne. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, à cavité peu vaste, unie ou faible- ment plissée. — Peau : à fond jaune verdâtre sale, striée et marbrée, en grande 746 REI [reinette wah — wei] partie, de rouge lie de vin, maculée de fauve autour du pédoncule, puis ponctuée de blanc et de brun. — Chair : jaunâtre ou verdâtre, fine et délicate. — Eau : suffisante, bien sucrée, agréablement acidulée et légèrement parfumée. Maturité. — Novembre-Janvier. Qualité. — Première. Historique. — M. le superintendant Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre), m'a procuré des greffes de cette variété au mois de mars 1870. Elle est essentiellement allemande et remonte aux premières années de ce siècle. D'après le docteur Diel , qui la décrivit en 1819, a son nom lui vient du lieu de sa provenance : les bords de « la petite rivière de Niers, et lui fut donné par ses promoteurs, le pasteur Van de « Loo et le vicaire Lax, de Hoch-sur-Rhin. » [Kemohstsorten, t. XXI, p. 131.) Pomme REINETTE WAHRE. — Voir Reinette d'Angleterre et Reinette du Canada, au paragraphe Orservations. 447. Pomme REINETTE WEIDNER Synonymes. — Pommes : 1. Haffners Goldreinette (Oberdieck, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1865, p. 509, n» 515). — 2. W^eidners Goldreinette {Id. ibid.). Description de l'arfcre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, de longueur moyenne , grêles , très- géniculés , légèrement duveteux et d'un brun grisâtre. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, petites , abondantes. — Coussi- nets : aplatis. — Yeux : très-petits , arrondis, cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales-arrondies, courte- ment acuminées, très-faiblement dentées. — Pétiole : court, assez gros , tomenteux , sensiblement cannelé. — Stipules : longues mais étroites pour la plupart. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Quoique le plein-vent lui convienne peu, si cependant on désire l'élever sous cette forme, il faudra, sur des sujets bien vigoureux, le greffer uniquement en tête. La basse-tige, sur doucin plutôt que sur paradis, lui est très-avantageuse comme production et beauté. Ilescriptioii du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse, sensiblement comprimée aux pôles. — Pédoncule : assez court, très- fort, renflé généralement à son point d'attache, arqué, planté dans un bassin de dimensions moyennes. — Œil : grand, mi-clos, à cavité unie, large et peu profonde. — Peau : unie, à fond jaune terne, très-amplement lavée de rouge- REI [reinette wel — wok 747 brun clair, légèrement striée de carmin foncé, puis abondamment ponctuée de blanc et de brun. — Chair : jaunâtre, des plus fines, mi-tendre et croquante. — Eau : suffisante, très-sucrée, acidulée, possédant une exquise saveur parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Cette délicieuse et nouvelle pomme allemande, je la dois au docteur Lucas, qui sur ma prière me l'expédia de Reutlingen (Wurtemberg) en 1868. M. Oberdieck, son premier descripteur, je crois, en parlait en ces termes, voilà six ans, dans le remarquable recueil dont il est le principal rédacteur : « La délicate et si recommandable Reinette Weidner — disait-il — fut, en 1844, obtenue d'un semis de pépins de la Reinette d'Orléans,, par un homme tout dévoué à l'arboriculture fruitière, M. Weidner, propriétaire et meunier à Gerasmûhle, près Nuremberg (Bavière). 11 m'offrit en 1860 des greffes et des fruits de ce pommier,.... qui dès l'abord ayant été propagé par le pépiniériste Haffner, de Cadolzbourg, fut désigné dans ses Catalogues sous le nom Haffners Goldreineite, au lieu d'y porter celui de l'obtenteur. o {Illustrirtes Handbiich der Obsthunde, 186S, t. IV, p. 509, n" 513.) Pomme REINETTE WELLINGTON, ce nom. Synonyme de pomme Wellington. Voir 448. Pomme REINETTE DE WORMSLEY. Synonymes. — Pommes: 1. Wormsley Pippin ( Thomas-André Knight, Transactions of the horticul- iural Society of London, 1811, t. 1<=', p. 228). — 2. Knight's Codun (Georges Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 25, n° 43). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux: peu nombreux et étalés, longs, assez gros, sensiblement coudés , légè^'e- ment duveteux et d'un rouge -brun ardoisé. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, gran- des et très-abon- dantes. — Coussi- nets : larges et res- sortis. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes-arrondis , cotonneux , bien collés sur le bois. — Feuilles : de gran- deur moyenne et ovales -allongées, vert luisant foncé, acuminées pour la plupart et très -fortement dentées. — d'un 748 REl-RES Pétiole : long, un peu grêle, carminé , tomenleux et généralement dépourvu de cannelure. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il peut convenir pour plein- vent, mais alors grefler en tête si l'on veut avoir de beaux Pomme Reinette de Wormsley. — Deuxième Type. arbres. Toute forme naine lui est favorable, n'importe le sujet sur lequel il ait été écus- sonné. Description du iruit. — Grosseur : volumineuse et parfois considérable. — Forme: arrondie légèrement cylindrique, ou coni- que très-irrégulière et toute déprimée d'un côté, au sommet et à la base, mais toujours plus ou moins penta- gone. — Pédoncule : court et très-fort, ou de longueur et grosseur moyennes, arqué, in- séré le plus habituel- lement dans un bassin étroit et profond où parfois le comprime une énorme gibbosité. — 6E'î7 / très- grand , bien ouvert , très-enfoncé, à vaste cavité côtelée sur les bords. — Peau : jaune clair, ponctuée de roux , tachée de même auprès du pédoncule. — Chair : blanche, fine, mi-tendre, odorante et croquante. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, parfumée, très-savoureuse. Maturité. — Août- Septembre. Qualité. — Première. Historique. — Thomas -André Knight, botaniste anglais et pomologue célèbre, fut l'obtenteur de cette Reinette précoce et généralement si volumineuse. Nous voyons dans les Transactions de la Société d'Horticulture de Londres (t. I", p. 228), qu'en 1811 il la signalait aux membres du Bureau, dont il était alors président. Elle porte le nom de la propriété où ce savant l'avait gagnée de semis, Wormsley, dans l'Herefordshire. Actuellement, on la rencontre un peu partout, à l'étranger. Pomme REMBOURE D'ÉTÉ. — Synonyme de Rambour d'Été. Voir ce nom. Pomme REPER'S FALL. — Synonyme de pomme Golden noble. Voir ce nom. Pommes RESTE et de RESTEAU. — Synonymes de pomme Râteau. Voir ce nom. REU — RHO 749 Pomme REUTLIJSGER BRONN. — Synonyme de pomme Bronn. Voir ce nom. Pommes : DE REYEL, — REYELSTONE PIPPliN , / Synonymes de pomme Trans- i parente jaune. Voir ce nom. Pomme RHENISH MAY. — Synonyme de pomme May. Voir ce nom. Pommes : RHODE-HISLANDE SEEDLING, \ _^ ' / Synonymes de pomme Belle \ du Bois. Voir ce nom. — RHODE-ISLAND, ) Pomme RHODE-ISLAND GREENING. — Synonyme de pomme Verte de Rhode- Island. Voir ce nom. 449. Pomme RHODE'S ORANGE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, étalés et légè- rement arqués, gros, longs, à peine génicu- lés, un peu duveteux et d'un vert olivâtre lavé de gris; leurs mé- ri thalles sont inégaux. — Lenticelles : ajilon- gées, larges, blanches, clair -semées. — Cous- sinets : des plus ac- cusés. — Yeux : gros, ovoïdes , pointus , fai- blement collés sur le bois, ayant les écailles disjointes et cotonneuses. — \FeuiUes : peu abondantes, grandes, ovales -allongées ou ovales-arrondies , d'un vert luisant en dessus , d'un vert blanchâtre en dessous, épaisses et coriaces, longuement acuminées, à bords dentés et surdentés. — Pétiole : long et bien nourri, rouge à la base, strié de carmin en dessus et peu profon- dément cannelé. — Stipules : longues et larges. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait, même en le greffant ras terre, de beaux et réguliers plein- vent. Pour basse-tige on l'écussonne sur paradis afin de le rendre plus productif et d'accroître le volume de ses fruits. 750 RIB Description du iruit. — Grosseur : assez considérable. — Forme : conique- raccourcie et très -ventrue. — Pédoncule : court et fort, droit ou arqué, inséré dans un bassin de dimensions moyennes. — Œil : grand, régulier, ouvert, à cavité assez large , peu profonde et légèrement ondulée sur les bords. — Peau : mince, lisse, onctueuse, à fond vert clair jaunâtre, ponctuée de gris et presque complètement lavée, mouchetée et fouettée de carmin terne. — Chair : blanche, faiblement nuancée de vert ou de jaune, fine et tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, légèrement acidulée et suffisamment parfumée. Maturité. — Août. Qualité. — Première. Historique. — M. Berckmans, pépiniériste américain établi dans l'Etat de Géorgie, m'envoya ce pommier en 1858. Charles Downing, qui l'a décrit en 1869 (p. 333), dit que l'obtenteur fut le colonel Mercer Rhodes, du comté de Newton (Géorgie); de là son nom Rhode's Orange : Orange de Rhodes. 450. Pomme RIBSTON PIPPIN. Sjnonynies. — Pommes : 1. Pepin Ribston (Forsyth, Treaiise on the culture and management of fruit trees, traduction française de Pictet-Mallet, 1805, p. 92, n» 33). — 2. Ribstone (Vau Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à i823otit forme' sa collection,!^. 41, n" 962). — 3. FoRMOSA PiPPlN (Lindley, Guide to the or char d and kitchen garden, 18H1, p. 80, n» 155). — 4. Glory of YoRK(/rf. iltid.). — 5. Traver's {Id. ibid.). — 6. Rockhill's Russet (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, lS6d, p, 184). — 7. Reinette de Traver (Mas, le Verger, 1868, n» 9). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Hameaux : assez nombreux , étalés , de grosseur et longueur moyennes, sensiblement coudés, très-duveteux et rouge -brun ardoisé. — Lenticelles : grandes , arrondies , assez abon- dantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, coniques, plaqués sur l'écorce et des plus du- veteux.— Feuilles : gran- des , ovales - arrondies , vert mat en dessus, blanc grisâtre en dessous, acu- minées, presque pliées en deux, pour la plu- part, et régulièrement crénelées. — Pétiole : gros et long, à cannelure faiblement accusée. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Quand, pour plein-vent, on le greffe ras terre, sa tige devient RIB 751 Pomme Ribston Pippin. — Deuxième Type. généralement assez grosse, mais peu droite; il est donc préférable de le greffer en tête. Sur paradis ou doucin, comme arbre nain , toute espèce de forme lui convient parfaitement. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse, — Forme : variant entre la conique irrégulière et plus ou moins arrondie , et la cylindrique assez régulière. — Pédoncule : court, de moyenne force, arqué, planté dans un bassin étroit et profond. — Œil: grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à vaste cavité ondulée ou côtelée sur les bords. — Peau : légèrement rugueuse, jaune d'or, lavée et fouettée , à l'insolation, de rouge terne, ponctuée de gris et marbrée de fauve dans le bassin pédon- culaire et sur ses bords. — Chair : jaunâtre, fine, compacte, assez ferme. — Eau : abon- dante ou suffisante , bien sucrée, acidulée, parfumant agréable- ment la bouche. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Variété anglaise, la pomme Ribston Pippin porte le nom dfe la localité où elle naquit, voilà bientôt deux siècles, de pépins qu'en 1686 ou 1688 son obtenteur avait recueillis en France, à Rouen. Le pied-type fut semé dans le jardin du château de Ribston, près Knaresborough (comté d'York); on l'y voyait encore en 1815. Ce pommier très-méritant s'est propagé avec une grande rapidité ; aussi le rencontre-t-on chez presque tous les pépiniéristes , tant dans la Grande-Bretagne qu'à l'étranger. Les pomologues anglais le regardent comme une de leurs plus précieuses espèces, et bien avec raison, ses produits réunissant tout ce qu'on peut désirer dans une pomme : volume, délicatesse et beauté. Pomme RIBSTONE. — Synonyme de pomme Ribston Pippin. Voir ce nom. 752 RIC 451. Pomme RICHARD. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nombreux, légèrement étalés à la base, érigés au sommet, de gros- seur et longueur moyennes, non géniculés, très -lisses, un peu duveteux, marron clair à l'insolation , vert jaunâtre du côté de l'om- bre. — Lenticelles : allon- gées, blanches et des plus clair- semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, peu bom- bés, collés sur le bois et rougeâtres à leur sommet. — Feuilles : grandes , ova- les, vert clair en dessus, faiblement duveteuses et vert grisâtre en dessous, courtement acuminées et pro- fondément dentées. — Pétiole : court, assez gros , rosé et très-nourri à son point d'attache, à cannelure large mais rarement profonde. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa croissance assez rapide permet de le greffer ras terre pour plein -vent et d'en obtenir des arbres d'un bel avenir. La basse -tige, sur paradis, peut également lui être appliquée avec profit. Description dii fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse irrégu- lière, assez fortement comprimée aux pôles, quelque peu pentagone et toujours ayant un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : long, faible, profondément planté dans un assez vaste bassin. — Œil : moyen, mi-clos, à courtes et larges sépales, à cavité peu développée mais plus ou moins ondulée sur les bords. — Peau : jaune clair, amplement tachée et veinée, à la base, de roux verdâtre et squammeux , finement ponctuée de fauve , puis , sur le côté du soleil, lavée et fouettée de rouge-cerise brillant. — Chair : jaunâtre, fine, tendre et croquante. — Eau : abondante, sucrée, acidulée, très -rafraîchissante. Maturité. — Octobre, et se prolongeant plusieurs mois. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Des pommiers normands, le pommier Richard est probable- ment le plus ancien , puisque dès le xi' siècle un poëte en parlait louangeusement dans la Chronique des ducs de Normandie : Pomier è pommes de Richart , Bêles, grosses, verz è vermeilles, Mult le tindrent à grant merveilles (Tome II, pp. 342-344. ) Un membre de l'Institut, M. Léopold Delisle, le mentionne également (1851 RIC 753 dans ses Études sur l'état de l'agriculture en Normandie, ou moyen âge, et de plus donne la traduction du passage où le chroniqueur en a raconté l'histoire : « Une variété — écrit-il — qui jouit d'une grande vogue dans notre province pendant le xi« siècle, était connue sous le nom de Pommier de Richard. Le trouvère Benoît en a longuement chanté l'origine et les qualités Résumons son récit : Un jour que Richard I" était allé à la chasse, il lui prend envie de voir voler ses faucons. Un héron s' étant élevé dans les airs, il les lâche tous après lui, les uns après les autres. Bientôt le duc est seul, et voyant venir la nuit il craint de perdre ses oiseaux. 11 se décide à rejoindre sa suite, dont il entend les cors retentirj mais l'épaisseur de la forêt, jointe à l'obscurité de la nuit, l'empêche de retrouver son chemin. Il arrive dans une petite pièce de verdure, au milieu de laquelle se trouvait un pommier chargé de feuilles et de fruits ; il en est d'autant plus étonné, que la récolte était achevée depuis longtemps. Le duc mange des pommes avec un vif plaisir, fait une marque au pommier, puis se remet en route. A l'issue de la forêt, il retrouve son monde. De retour à son palais il raconte sa trouvaille, et montre un échantillon. Les courtisans expriment leur admiration à la vue des pommes et déclarent n'en avoir jamais vu de si belles. Ils demandent à Richard de leur indiquer l'arbre qui ks a produites; mais, malgré toutes les recherches, il ne peut être retrouvé. Le duc fit alors planter dans ses jardins les pépins des pommes qu'il avait apportées. Us produisirent une espèce de pommier qu'on appela, depuis, le Pommier de Richard. » (Pages 498-499.) M. Delisle dit, en terminant ce résumé : « Je ne crois pas que maintenant «la pomme de Richard soit connue de nos jardiniers. » Il se trompe, et mes recherches générales sur les fruits vont me permettre de prouver que c'est bien elle qui est décrite ici. Pour cela, citons d'abord l'archiviste actuel de la Seine- Inférieure , M. Robillard de Beaurepaire : « Le Pommier Richard — déclarait-il en 186S — était encore connu à la fin du xv^ siècle, et au xvie, dans les environs de Saint-Wandrille [Seine-Inférieure]. L'aumônier (de Tabbaye de ce nom), dans le bail du manoir du Mouchel, en la paroisse de Betteville, nomme en 1498 les pommes et pommiers de Richard. Dans le bail de 1515, il les laisse au fermier et retient pour récompense les poires d'Abbé et de Bon-Chrétien. » [Notes et documents concer- nant l'état des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, p. 50.) Maintenant, faisons intervenir un moine-pomologue de la fin du xvn' siècle, dom Claude Saint-Étienne, du couvent des Feuillants de Paris : « La Pomme de Richart — rapportait-il en 1670 — est ronde et grosse comme Rambour, plus rayée de rouge, et meilleure; bonne après le Rambour, jusques vers Noël. Crue, très- bonne. » [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 216.) Ainsi, voilà qui montre qu'en 1670 nous cultivions toujours cette antique variété; puis, aussi, que sa description par Claude Saint-Étienne s'accorde bien avec celle donnée par moi, plus haut. Il me reste à dire, présentement, comment j'ai pu retrouver, et posséder, le pommier Richard, dont je perdais la trace à partir de 1670. Pendant plusieurs années, questionnant à son sujet mes principaux confrères de la Normandie, je parvins enfin, grâce aux démarches de M. Boisbunel fils, pépiniériste rouennais, par le découvrir : « Monsieur — m'écrivait le 22 septembre 1866 cet habile arboriculteur — j'ai la satisfac- tion de vous annoncer qu'hier je vous ai expédié quelques-unes des variétés de pommes que vous désiriez tant, entre autres le Pommier de Richard cultivé de temps immémorial sur les bords de la Seine, du côté du Havre, puis dans la plaine appelée pays de Caux, et dont les produits sont apportés, chaque année, en grand nombre sur les marchés de Rouen. » Plus tard, en 1870, voulant confronter, pour plus de sûreté, les fruits que j'avais IV. 48 754 RIC obtenus des sujets greffés à l'aide des rameaux de pommier Richard envoyés par M. Boisbunel , je priai ce pépiniériste de m'en tracer une description ; voici celle qu'il m'adressa : « La Pomme Richard est moyenne, à peau lisse, jaune à la maturité, mais bien rayée de rouge très-vif du côté du soleil. Sa forme est sphérique, un peu aplatie aux extrémités; sa chair, demi-fine et assez acidulée, ce qui la rend propre à l'usage, également, de la cuisson. La maturité de ce fruit arrive en octobre, d Pour terminer, j'ajoute que le Richard I" dont cette variété rappelle la mémoire, gouverna la Normandie de 943 à 996 ; ce qui reporte ainsi au x^ siècle la naissance du pommier que le trouvère Benoît dit avoir été semé par ce duc. Pomme RICHARD (GRAND-). — Voir Grand-Richard. 452. Pomme RICHARD JAUNE. Synonyme. — Pomme Gelber Richard (le baron de Flotow, Ulustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1859, t. I«', p. 99, n" 34 ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Ha- meaux : très -nom- breux, érigés, gros et longs, non géni- culés , d'un brun clair jaunâtre lavé de rouge; leurs mé- rithalles sont très- courts. — Lenticel- les : petites, arron- dies , abondantes mais peu visibles. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : pe- tits, coniques, poin- tus, bien cotonneux, écartés du bois et parfois même, à la base du rameau, sortis en éperon. — Feuilles : assez petites, elliptiques, vert jau- nâtre en dessus , vert grisâtre en dessous, coriaces, irrégulièrement crénelées. — Pétiole : long et grêle , à cannelure faiblement accusée. — Stipules : de longueur et largeur moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. ~ On peut, pour plein-vent, le greffer ras terre, sa tige deviendra grosse, droite, et sa tête très -régulière. Les formes naines buisson, cordon, espalier, sur doucin ou paradis , lui sont des plus avantageuses. RIC — ROB 755 Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique plus ou moins raccourcie et toujours très- ventrue , d'un côté surtout. — Pédoncule : court et fort , arqué , assez profondément planté dans un bassin vaste et générale- ment irrégulier. — Œil : grand ou moyen, enfoncé, à sépales étroites et longues, à cavité bien développée, irrégulière et sensiblement bossuée sus les bords. — Peau : blanc verdâtre, amplement striée de jaune orangé, maculée de fauve autour et dans le voisinage du pédoncule, puis abondamment mais faiblement ponctuée de blanc. — Chair : jaunâtre, assez ferme, demi-fine. — Eau : suffisante, très -sucrée, acidulée et délicieusement parfumée. Maturité. — Septembre -Novembre. Qualité. — Première. Historique. — La variété allemande Richard jaune est dans mon école depuis une quinzaine d'années. On la croit originaire du Mecklembourg , contrée où sa culture est à peu près localisée, disait en 1859 un de ses descripteurs, M. le baron de Flotow [lUustrirtes Handhuch der Obstkunde, t. P', p. 99, n° 34.) Observations. — Rappelons ce que nous avons recommandé dans notre tome III, en caractérisant le pommier Grand-Richard (p. 336) : De ne pas, entraîné par la similitude du nom, confondre entr'elles les pommes Richard, Richard jaune et Grand-Richard, qui forment bien trois espèces distinctes. — M. de Flotow, que je viens de citer, assure que la peau des fruits du Richard jaune porte quelquefois des traces de carmin , à l'insolation. Chez moi , jamais une telle coloration n'a été remarquée. PoaiME RICHARDE. — Voir Postophe d'Hiver, au paragraphe Observations. Pomme RIYAL GOLDEN PIPPIN. - Synonyme de pomme Court de Wick. Voir ce nom. Pomme RIVIÈRE ou de RIVIÈRE. — Synonyme de Reinette de la Rochelle. Voir ce nom. * Pomme ROBERTSON'S PEARMAIN. — Synonyme de pomme Buncombe. Voir ce nom. 453. Pomme ROBIN. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , légèrement étalés, longs, de grosseur moyenne, géniculés, duveteux, surtout au sommet, d'un brun olivâtre cendré puis faiblement violacé; leurs mérithalles sont inégaux et assez longs. — Lenticelles : petites, clair-semées , arrondies et d'un beau gris. — Coussinets : saillants et souvent se prolongeant en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes-allongés, cotonneux, plaqués sur le bois, ayant les écailles mal soudées. ~ Feuilles : petites, abondantes, ovales-arrondies, d'un beau vert et très-apparemment ponctuées de jaune, acuminées et dentées en scie. — Pétiole ; 756 ROB Pomme Robin court, roide, bien nourri, carminé en dessous, à cannelure rarement profonde. — Stipules : peu développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il végète parfaitement sous toute forme et sur toute espèce do sujet. Descriiitioii du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse habituellement assez régulière, mais quelque peu comprimée aux pôles et faible- ment côtelée au sommet. — Pédon- cule : de longueur moyenne , fort , surtout au point d'attache , arqué et assez profondé- ment planté dans un bassin plutôt étroit, que large. — Œil : grand, mi-clos , légère- ment enfoncé, à cavité peu déve- loppée et fortement bossuée. — Peau : épaisse, lisse, jau- ne-citron , lavée à l'insolation d'un joli rose clair et marbrée de fauve squammeux dans le bassin pédoncu- laire et sur ses bords, puis ponctuée de roux. — Chair : blanche et peu compacte , quoiqu'assez ferme. — Eau : abondante, acidulée, rarement bien sucrée, à peine parfumée. Maturité, — Décembre -Avril. Qualité. culinaires. Deuxième comme fruit à couteau, première pour les usages Historique. — Le pommier qui donna naissance à cette variété si volumi- neuse et si belle, eut le hasard pour semeur et pour parrain le Comité pomologique de la Société d'Horticulture de Paris. M. le professeur Forney, son premier descripteur (1862), la fit connaître en ces termes : « Nous avons — dit-il — présenté cette pomme, en avril 1861, cà la Société centrale d'Horticulture ; elle a été trouvée excellente ; aussi a-t-on fait constater son origine et récompensé l'obtenteui', M. Robin, jardinier-fleuriste, qui nous l'avait remise. 11 obtint ce fruit, en 1853, d'un égrain venu dans son jardin, à Corbeil. Le pied-mère, ayant été transplanté, est mort en 1837, mais il était déjà multiplié sur paradis, » {Le Jardinier fruitier, 1862, t. I, p. 287.) Observations. — Il existe une différence d'appréciation, sur la qualité de cette pomme, entre la Société d'Horticulture, M. Forney et moi. Jugée de première ROB 757 qualité à Paris , elle n'a jamais, dans mon établissement, mérité que le deuxième rang parmi les fruits à couteau. 454. Pomme ROBINSON SUPERBE. Synonyme. '— Pomme F.arrar's Summer (Charles Downing, the Fruits and fruit irees of America, 1869, p. 337). De8CPii»tion de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, gros, peu longs, à peine géni- culés, très-duveteux et rouge -brun ar- doisé. — Lenticelles : arrondies et clair- semées, petites ou moyennes. — Cous- sinets : saillants. — Yeux : assez gros, ovoïdes - arrondis , cotonneux, collés en partie sur le bois. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales-arrondies, longuement acuminées, à bords profondément dentés. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, tomenteux, carminé à la base et sensible- ment cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Convenable. Culture. — Les formes naines lui sont plus profitables que le plein- vent, mêm^ greffé ras terre; aussi l'élevons-nous de préférence pour cordons, espaliers et buissons, en l'écussonnant sur paradis ou sur doucin. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique plus ou moins allongée , pentagone , ventrue et toujours ayant un côté beaucoup plus gros que l'autre. — Pédoncule : assez long, grêle à son extrémité supérieure, renflé à la base , planté dans un très-vaste et très-profond bassin. — Œil : grand, com- plètement ouvert, excessivement enfoncé, à cavité irrégulière, bossuée et très- développée. — Peau : mince, lisse, vert clair, amplement fouettée de rouge terne sur la partie exposée au soleil, puis semée de gros et nombreux points bruns. — Chair : verdâtre, fme, assez ferme. — Eau : abondante, très-sucrée, agréable- ment acidulée et possédant une exquise saveur parfumée. Maturité. — Novembre- Février. Qualité. — Première. Historique. — Ce fut en 1838 M. Berckmans, pépiniériste à Augusta, dans la Géorgie (États-Unis), qui me procura cette nouvelle et précieuse variété. 758 ROC — ROI appelée à juste titre, dans son pays natal, Robinson's Superb (Superbe de Robinson) , car elle est non moins belle qu'excellente. Charles Downing l'a très-sommairement décrite en 1869, page 337 de ses Fruits of America. Il la dit originaire de Virginie et mûrissant au cours de septembre, ce qu'atteste son surnom Farrar's Summer Apple : Pomme d'Été de Farrar. Chez moi, sa maturité n'a jamais devancé novembre. Pomme ROCKHILL'S RUSSET. — Synonyme de pomme Ribston Pippin. Voir ce nom. Pommes de ROGER et de ROGIER. — Synonymes de pomme Rougeâtre. Voir ce nom. 455. Pomme ROI D'ANGLETERRE. Description de 1* arbre. — Rois : très- fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés à la base, érigés au som- met, gros et longs, géniculés, olivâtres à l'insolation, brun gri- sâtre sur le côté de l'om- bre et couverts d'un duvet gris très -épais. — Lenticelles : arron- dies ou allongées, pe- tites ou moyennes , clair-semées. — Cous- sinets : saillants et des plus larges. — Yeux : volumineux, ovoïdes-allongés, bombés à leur milieu, cotonneux, entièrement collés sur le bois , aux écailles mal soudées. — Feuilles : grandes mais peu nombreuses, très-variables en leur forme : ovales-allongées, ovales-arrondies ou elliptiques , épaisses et coriaces , vert brillant en dessus , blanc verdâtre en dessous, longuement acuminées, à bords profondément dentés et surdentés. — Pétiole : long, roide, assez gros, faiblement rosé à la base et sensiblement cannelé. — Stipules : des plus développées. Fertilité. — Assez abondante. Culture. — Pour plein- vent, forme sous laquelle il devient très-beau, la greffe ras terre lui est avantageuse; il fait aussi, comme basse-tige, de jolis buissons, espaliers et cordons, mais seulement quand on l'a écussonné sur paradis, car le doucin ne saurait alors lui convenir, excepté s'il devait former des pyramides. Description «lii fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyenne. — Forme : sphérique, très-aplatie aux pôles et généralement ayant un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : de grosseur et longueur moyennes , arqué, profondé- ment planté dans un assez vaste bassin. — Œil: grand ou moyen, mi-clos ou ROI 759 fermé, modérément enfoncé, à cavité irrégulière. — Peau .-jaune nuancé de vert, passant au bruii-rougeâtre sur la partie exposée au soleil , réticulée de fauve près l'œil et le pédoncule et semée de très-gros points bruns formant étoile. — Chair : jaune verdâtre, fme et assez ferme. — Eau : abondante ou suffisante, acidulée et bien sucrée, douée d'un arôme exquis. Maturité. — Janvier -Avril. Qualité. — Première. Historique. — Je n'ai pu découvrir la provenance de cette variété , confondue par quelques pépiniéristes parisiens avec la Reinette d'Angleterre , qui cependant ne lui ressemble nullement, ni pour l'arbre, ni pour le fruit. Elle est assez répan- due dans les environs du Havre , notammenj; à Saint- Aubin , chez MM. Toutain et Godefroy, horticulteurs qui me l'ont offerte en 1866. Le nom qu'elle porte — Roi d'Angleterre — semble indiquer une pomme d'origine anglaise, et pour le moins âgée d'une quarantaine d'années; mais, ce nom, n'est-ce point un pseudonyme?... Quand je le vois absent des principaux recueils pomologiques parus depuis 1830, j'avoue qu'un doute à cet égard devient très-naturel. 456. Pomme ROI-GUILLAUME. Synonyme. — Pomme KÔNIGS Wilhelm (des pépiniéristes de Berlin). Descriiitioii de l'arbre* — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux, érigés, longs et de moyenne grosseur, non coudés, d'un brun ,clair et grisâtre lavé de rouge foncé auprès des yeux; leurs mérithalles sont irréguliers. — Lmticelles : pe- tites, arrondies et très -apparentes, quoique clair -semées. — Coussi- nets : saillants. — Yeux : petits nu moyens, ovoïdes - pointus , légère- ment duveteux , collés en partie sur le bois, ayant les écailles disjointes et nuancées de noir. — Feuilles : petites, assez abondantes, ovales ou ovales -arrondies , vert brillant en dessus, vert grisâtre en dessous, courtement acuminées, à bords ré- gulièrement crénelés et faiblement ondulés. — Pétiole : de longueur et grosseur moyennes, rigide, carminé à son point d'attache et rarement bien cannelé. — Stipules : étroites et longues, pour la plupart. Fertilité. — Convenable. Culture. — La greffe en tête lui convient beaucoup mieux , pour plein- vent , que la greffe ras terre ; comme basse -tige il prospère très -bien sur doucin ou paradis. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : 760 ROI conique légèrement allongée et pentagone, ayant généralement un côté plus ventru que l'autre. — Pédoncule : long et grêle, mais renflé au point d'attache, inséré dans ini assez vaste bassin. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, à cavité plissée ou bossuée et rarement bien profonde. — Peau : mince, lisse, presque unicolore, d'un blanc jaunâtre très-faiblement nuancé de rose tendre à bonne exposition solaire, puis finement ponctuée de gris clair. — Chair : blanchâtre, tendre, fine et des plus délicates. — Eau : abondante, sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première. Historique. — En 1867 ce fruit, par son nom surtout, attira mon attention à Paris, où le docteur Charles Koch, de Berlin, l'avait compris dans la collection de pommes allemandes qu'alors il fit admettre à notre Exposition internationale. Je me procurai cette variété en mars 1870, par l'obligeant intermédiaire du savant pomologue Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre). A mon grand étonnement je ne la trouve mentionnée dans aucun des nombreux recueils ou catalogues pomo- logiques allemands qui sont en ma possession. Ce silence veut-il dire que la pomme Roi-Guillaume est un gain de récente obtention?... Je l'ignore, et ne puis mainte- nant, à la dernière heure, me livrer aux démarches nécessaires pour résoudre cette question. Je ferai seulement observer, qu'à tous égards il ne faut pas confondre Roi -Guillaume avec l'espèce Roi très-noble, dont la description va suivre, et qui me vient également de Jeinsen. Pomme ROI D'ISLANDE. — Synonyme de pomme Belle du Bois. Voir ce nom. 457. Pomme ROI TRÈS-NOBLE. Synonymes. — Pommes: 1. Edelkônig (Diel, Kernobstsorten, 1800, t. II, p. I ). — 2. Calleville DE LiNDAU (Edouard Lucas, Kernobstsorten Wûrttembergs, 1854, p. 22). — 3. Calleville rouge d'Automne {Id. ibid.). — 4. Grenat {Id. ihid.). — 5. De Paradis rouge {Id. ibid.). — 6. Rouge FRAMBOISÉE {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros et longs, à peine coudés, très-duveteux et d'un jaune grisâtre abondamment tacheté de points noirâtres. — Lenticelles : allongées, petites, clair-semées et peu apparentes. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes -pointus, cotonneux, plaqués sur l'écorce, aux écailles disjointes et noirâtres. — Feuilles : grandes, ovales-allongées ou ovales- arrondies, vert jaunâtre en dessus, blanc jaunâtre en dessous, minces, planes, ayant les bords régulièrement dentés et parfois surdentés. — Pétiole : long , très- gros, surtout au point d'attache, à cannelure peu large mais profonde. — Stipules : très-larges et de longueur moyenne. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il est très-propre à faire des plein- vent à tige droite et de belle grosseur. Comme arbre nain on doit le greffer sur paradis pour amoindrir sa grande végétation et le rendre ainsi plus productif. Description du fruit. — Grosseur : assez volumineuse. — Forme : conique- ROI -ROM 761 Pomme Roi Trôs-Noble. raccourcie, irrégulière, très- ventrue et sensiblement côtelée. — Pédoncule : grêle et de longueur moyenne , profondément planté dans un bassin généralement des plus développés. — Œil: grand ou moyen, mi-cîos ou fermé, co- tonneux , faiblement enfoncé, à cavité exces- sivement plissée et bos- suée. — Peau : mince, lisse, à fond verdâtre presqu'entièrement la- vé de rouge-amaran- the, ponctuée de brun clair et quelque peu tachée de fauve autour du pédoncule. — Chair: blanchâtre au centre, rosée sous la peau, fine, mi-tendre et des plus délicates. — Eau : suffisante, bien sucrée,^ agréablement acidulée et possédant un arôme exquis. Maturité. — Septembre-Novembre. Qualité. — Première. Historique. — Les Allemands, en 1867, ont exposé à Paris cet admirable fruit, qui pour lors était à peu près inconnu de nos pépiniéristes ; mais l'Allemagne ne paraît pas l'avoir produit, car son premier descripteur, le docteur Diel, avouait en 1800 {Kemobstsorten , t. Il, p. 1), le tenir des Hollandais, l'ayant reçu de la Haye en 1793. A cette date, se trouvait- il depuis longtemps dans la culture? Non, probablement, puisque la Pomologie hollandaise de Knoop (1760) ne fait aucune mention d'une variété si remarquable. ' ObservatioiiM. — - La pomme Roi Très -Noble possède le surnom Galle ville rouge d'Automne, et même pourrait être assez facilement confondue avec celle qui chez nous porte cette dernière dénomination. Ces deux variétés ont effective- ment un air de famille très-propre à faire naître une telle méprise, qu'on évitera en étudiant comparativement et leur arbre et leur fruit. (Voir Calleville rouge d'Automne, t. IH, pp. 190-191.) Pommes: de ROMAGNE, — ROMAN BEAUTY, Synonymes de pomme Belle de Rome, Voir ce nom. Pomme de ROMARIN. — Synonyme de pomme Coing d'Hiver. Voir ce nom. Pomme ROMARIN BICOLORE. Observations. Voir Romarin blanc rosé, au paragraphe 762 ROM 458. Pomme ROMARIN RLANC. Synonymes. — Pommes : 1. RosMARiNO (Diel, Kernobstsorten, 1807, t. IX, p. 41). — 2. Weisser ITALIENISCHER ROSMARIN [Id. ilid.). Descriiition de l'ar- bre. — Bois ; fort. — Ra- meaux : peu nombreux et légèrement érigés, longs, gros, génicnlés, duveteux et d'un brun olivâtre cen- dré. — Lent {celles : petites, arrondies ou allongées et assez abondantes. — Cous- sinets : presque nuls. — Yeux: gros, coniques-apla- tis, entièrement collés sur l'écorce , aux écailles coton- neuses , brunes et mal sou- dées. — Feuilles : moyen- nes, vert pâle, très-lisses et ovales ou ovale s-arrondies, courtement acuminées, pla- nes pour la plupart, généra- lement terminées en vrille , à bords régulièrement den- tés et souvent surdentés. — Pétiole : long, grêle, rigide, bien cannelé , nuancé de rouge violâtre à la base. — Stipules : très - développées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il fait, quand on le greffe ras terre, de beaux plein -vent à tige droite et grosse. Sur paradis toutes les formes naines lui sont profitables. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde-allongée et côtelée, parfois bien ventrue à son milieu. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, assez fort, arqué, obliquement planté dans un bassin étroit et plus ou moins profond. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, très-bossuée, peu large et peu profonde. — Peau : mince, lisse, unicolore, jaune pâle, légèrement maculée de brun clair autour du pédoncule, puis abondamment et fortement ponctuée de blanc et de marron. — Chair: blanche, mi -fine, tendre et fondante. — Eau : abondante, bien sucrée, savoureusement acidulée et douée d'un arôme particulier des plus délicats. Maturité. — Décembre -Février. Qualité. — Première. Historique. — Originaire du Tyrol italien, ainsi que tout le groupe des pommiers Romarin, le Romarin blanc fut importé chez les Allemands au commen- cement de notre siècle, selon que Diel l'affirmait en 1807 [Kernobstsorten, t. IX, p. 41). Récemment (1863) M. Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre), le décrivait dans ROM 763 sa volumineuse Pomologie, et donnait sur lui de curieux renseignements. Voici la traduction des plus intéressants : « D'après M. Zallinger, pharmacien à Botzen, la vraie pairie de cette pomme est le T)to1, surtout les environs de Botzen et de Méran, où sa culture en grand occasionne une sérieuse exportation, car le cent de ces beaux fruits s'y vend de 6 à 12 florins (de 15 à 30 fr.). Trois variétés de cette espèce y sont connues : le Romarin rouge, le Blanc rosé, puis le Blanc, i.g(.iiorr.hp stout particulièrement. M. Zallinger fait observer que dans les contrées plus rneii^* .-._, à Trieste, par exemple, le Romarin blanc est déjà moins bon qu'à Botzen, amoindrissement de qualité devenant encore plus sensible dans les pays septentrionaux, où ce pommier fructifie rarement et ne donne, quand il y parvient, que de fades et insipides produits. A Dresde, même, il lui faut une bonne exposition [et l'abri du mur. » [Iliustrirtes Hanclbuch der Obstkimde, t. IV, p. 65, n» 295.). Dans mes pépinières depuis 1868, le Romarin blanc s'y montre parfait, tel, en un mot, que chez les Tyroliens; et il en est ainsi de ses deux cadets, le Blanc rosé, puis le Rouge, dont les descriptions vont suivre. Ces trois variétés doivent leur nom spécifique à l'arôme particulier de leur chair. Observations. — Il offre de grands rapports, arbre et fruit, avec le Pigeonne t blanc d'Hiver, mais il est meilleur, plus acidulé et différemment parfumé. N'en serait-il point, vu son âge, une sous -variété? 459. Pomme ROMARIN RLANG ROSÉ. Synonyme. — Pomme Halbweisser Rosmarin (Oberdieck, Iliustrirtes Handhuch der Obstkimde, 1862, t. IV, p. 68), Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , étalés , gros et longs, non coudés , légèrement duveteux et rouge -brun ardoisé. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, grandes et abondantes. — Cous- sinets : larges mais peu saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, collés sur le bois et rarement bien coton- neux. — Feuilles : moyennes, ovales ou arrondies , acuminées , planes pour la plupart et des plus profondément dentées, — Pétiole : de longueur moyenne, assez gros, rigide et sensiblement cannelé. — Stipules : longues, larges et souvent dentées. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il croît vigoureusement sous toute forme et sur tout sujet. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde assez irrégulière. — Pédcncule : de longueur moyenne, bien nourri, surtout au point 764 ROM d'attache, droit ou arqué, profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : petit, fermé, à cavité vaste et unie. — Peau : mince, lisse, jaune pâle, mais légèrement nuancée, à l'insolation, de rose clair, ponctuée de blanc et de brun, puis plus ou moins maculée de fauve squammeux dans le bassin pédonculaire. — Chair : blanchâtre, tendre, peu compacte. — Eau : suffisante, très- sucrée, bien parfumée et presque dénuée d'acidité. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Première, pour les amateurs de pommes douces. Historique. — Ayant fait connaître à l'article Romarin blanc l'origine des trois variétés qui portent ce nom spécifique, je n'ai plus, désormais, à revenir sur cette question. J'ajouterai seulement, quant au pommier décrit ici, quelques Hgnes empruntées à la Pomologie allemande de M. Oberdieck : « Le Romarin blanc rose — dit-il — est intermédiaire entre le Romarin rouge et le Romarin blanc, dont il est probablement un hybride. Dans les environs de Botzen on le cultive souvent à côté du Romarin blanc, sous le nom duquel on le vend même assez fréquemment, lorsque les fruits de ce dernier, dont les fleurs souffrent parfois, ne sont pas fort abondantes. » (Illustrirtes Jlandbuch der Obstkunde, 1865, t. V, p. 68, n" 296.) Observations. — Les Allemands appellent généralement cette pomme, Halbîveisser Rosmarin, termes signifiant en notre langue : Romarin demi-blanc, mais qui dans mon Catalogue de 1873 ont été inexactement rendus par Romarin bicolore. J'ai cru devoir signaler ce fait, vu le très-grand nombre d'exemplaires — douze mille — auquel est imprimé ce Catalogue, envoyé dans toutes les parties du monde. Pomme de ROMARIN PANACHÉE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. 460. Pomme ROMARIN ROUGE. Synonymes. ■- Pommes : 1. Rother italienischer Rosmarin (Dittrich, Sysiemaiisches Handbuch der Obstkunde, 1839, t. 1er, p. 208, n» 122). — 2. RoSMARiNO ROSSA (G. A. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1856, t. IV, p. 43). — 3. Red Romarin (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America , 1869, p. 327). Deseription de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, très-longs, de grosseur moyenne, duveteux au sommet, coudés et rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : petites, allongées, blanches et clair- semées. — Coussinets : peu saillants mais se prolongeant en arête. — Yeux : petits , coniques , pointus , cotonneux, plaqués sur le bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales -arrondies, coriaces, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords largement crénelés. — Pédale : de grosseur moyenne, assez long, roide, rouge violacé au point d'attache et faiblement cannelé. — Stipules : étroites et courtes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Les formes naines, sur paradis, lui sont très-favorables, particuliè- rement sous le rapport de la fertilité ; on le grefïe en tête quand on désire l'élever pour le plein-vent. wu 765 Description dit fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou, parfois, assez volumineuse. — Forme : variant entre l'ovoïde ou la globuleuse, mais toujours fort irrégulière et très-côtelée. — Pédoncule : court, de force moyenne, arqué , profondément inséré dans un Pomme Romarin rouge. — Premier Type. Deuxième Type. assez vaste bassin ou souvent il est comprimé, d'un côté, par une gibbo- sité très- prononcée. — Œil:grnntl, mi-clos, à cavité généralement pro- fonde, rarement très-large et des plus bossuées sur les bords. — Peau : très -lisse, jaune brillant, amplement lavée de rose tendre, finement mou- chetée de carmin vif, à l'insolation, tachée de roux squammeux dans le bassin pédonculaire , puis ponctuée de gris-blanc et de roux clair. — Chair : blanche, mi -fine, assez ferme, très- odorante. — Eau : suffisante, très- sucrée, à peine acidulée, mais déli- cieusement aromatisée. Maturité. — Février -Avril. Qualité. — Première, surtout pour ceux qui n'aiment pas les pommes ayant l'eau bien acidulée. Historique. — L'un des premiers des- cripteurs de cette pom- me fut, en 1817, un bo- taniste italien, George Gallesio, connu surtout par un Traité du Cilrus, puis par une Pomone italienne que je regrette beaucoup de n'avoir pu , jusqu'à présent , me procurer. On vou- dra bien, pour l'his- toire du pommier Ro- marin rouge, consul- ter celle du Romarin blanc et du Romarin blanc rosé, variétés dont les articles précèdent immédiatement celui- ci. Pomme de ROME. — Voir Belle de Rome, au paragraphe Observations. 766 ROM — ROS Pomme ROME BEATJTY. — Synonyme de pomme Belle de Rome. Voir ce nom. Pomme de ROMEAU. — Synonyme de Court-Pendu gris. Voir ce nom. Pomme RONDE. — Synonyme de pomme Rosat blanc. Voir ce nom. Pomme du RONDURAUT. — Synonyme de Fenouillet gris. Voir ce nom. Pomme ROODE KANT. — Synonyme de Calleville de Dantzick. Voir ce nom. Pomme ROODE KRUIS. — Synonyme de pomme Postophe d'Hiver. Voir ce nom. Pomme ROODE PAASCH. — Synonyme de Calleville rouge d'Hiver. Voir ce nom. Pomme ROOS. — Synonyme de pomme Rose de France. Voir ce nom. Pomme ROSA. — Synonyme de pomme Belle du Havre. Voir ce nom. Pomme de ROSA BLANC. — Synonyme de pomme Rosat blanc. Voir ce nom. 46i. Pomme ROSAT BLANC. Synonymes. — Pommes : 1. Orbiculaire, des Romains (Varron, 26 ans avant .T. G., de Re rusticù, livre I"'', chap. Lix ; — Pline, l'an 80 après J. C, Historia natiirnlis, lib. XV, cap. xv; — Jacques Daléchamp, Historia plantarum generalis, 1586-1653, t. 1, p, 242; — Jean Bauhin, Historia plan- tarum universalis , 1613-1650, t. I, pp. 11 et 20; — et Fée, notes sur Pline, édition Panckoucke , 1831, t. IX, p. 469). — 2. D'Épire (Pline, ibid.). — 3. Rose (Ruel, de Natura stirpium, 1535, pp. 250-251; — et Daléchamp, ibid.). — 4, Ronde (Jean Bauhin, iibid.). — 5. Rosate d'Automne (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 217). — 6. De Rosa blanc (Comice horticole d'Angers, 185S, Catalogue de son Jardin fruitier, n" 265, au tome IV des Annales). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nombreux, étalés, gros, assez longs, très -coudés et très -duveteux, d'un brun olivâtre nuancé légèrement de rouge terne. — Lenticelles : grandes, arrondies, rapprochées. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, coniques -arrondis, bien cotonneux et complètement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques, courtement acuminées et régulièrement dentées. — Pétiole : peu long, très -gros, à cannelure profonde. — Stipules : larges et longues. Fertilité. — Assez abondante. Culture. — La greffe ras terre lui est non moins favorable, pour plein -vent, que la greffe en tête; quant aux formes naines buisson, cordon, espalier ou ROS 767 pyramide, elles lui sont, sous le double rapport de la production et de la beauté, des plus propices, soit sur paradis, soit sur doucin. Description dit fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse assez régulière. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, .peu fort, inséré dans un bassin large Pomme Rosat blanc. et généralement assez profond. — Œil : grand ou moyen , mi- clos ou fermé, à ca- vité peu développée ou légèrement plis- sée. — Peau : lisse, jaune très-blanchâtre nuancé faiblement de vert sur la partie ex- posée au soleil, où souvent aussi l'on aperçoit quelques lé- gères mouchetures d'un rose clair; elle est en outre tachée de brun foncé autour du pédoncule , puis abondamment ponc- tuée de même. — Chair : blanche , fme et compacte, quoique tendre. — Eau ; suffisante, peu acidulée, mais délicieusement sucrée et possédant un goût parfumé qui n'est pas sans analogie avec l'odeur des roses de Provins. Maturité. — Novembre -Mars. Qualité. — Première. Historique* — M. Antoine Fée, naturaliste français connu par de savants et nombreux ouvrages, a surtout annoté avec le plus grand soin, dans l'édition des classiques latins de Panckoucke, en 1831, VHistoria naturalis de Pline. Or, en ses notes sur le livre XV, il établit, à propos des pommes Orbiculata, qui s'y trouvent mentionnées , la synonymie suivante : « Les Mala Orbiculata de Pline , Columelle et Macrobe , sont identiques avec les Orbicata d'Athénée, les Épirotiques de Dioscoride, les Orbiculaires de Ruel, et la Pomme Rose de Daléchamp. » [Notes sur Pline, t. IX, p. 469.) Pline dit effectivement , en son XV^ livre : a Nos pommes Orbiculaires ont la figure d'un globe ; leur origine hellénique est indiquée par le nom pommes d'Épire, qu'elles reçurent des Grecs. » (Chap. iv. ) Et Jean Ruel, quatorze siècles après Pline (1535), parlant des mêmes pommes, crut pouvoir établir ainsi leur identité avec celles alors appelées Rosea : « Les pommes d'Épire, surnommées Orbiculaires parles Romains, sont celles qui, pour 768 ROS [rose AUT — ÉTÉ] leur couleur, portent maintenant, dans nos campagnes, le nom pommes Roses. » (De Natura stirpium, pp. 250-251.) Cette dernière synonymie fut enfin, en i58G, citée et acceptée par le docteur Dalécfiamp : « Les Mala Orbiculata — écrivait-il — qui durent à leur forme cette dénomination , sont appelées, en France, pommes Roses. Les Grecs les avaient, primitivement, nommées Épirotiques; d'où l'on voit qu'elles proviennent de l'Albanie, jadis l'Épire. » {Historia plantarum generalis, t. I, p. 2.) J'ai dû reproduire ces divers passages pour montrer qu'il m'était réellement impossible de ne pas m'occuper, vu leur notoriété, des différents synonymes qu'on y signale. Mais je m'empresse de dire : Si Pline a pu savoir que les Orbiculata et les Epirotica ne formaient qu'une variété, personne, plus tard, n'a été fondé à leur donner Pomme Rose comme synonyme. Pour l'affirmer, tout point de comparaison manquait absolument, aucune description de ces deux fruits ne se trouvant dans les ouvrages des agronomes grecs ou romains venus jusqu'à nous. Quant à notre pomme Hosate ou Rosat blanc, jugée la même que la pomme Rose ou Orbiculaire de Ruel, Daléchamp et Bauhin, j'adopte volontiers ce sentiment, Bauhin (1613) ayant décrit et figuré dans son Historia plantarum (t. I, pp. il et 20), deux types d'une Orbiculaire blanche se rapportant exactement à la variété aujourd'hui nommée Rosat blanc, variété que dom Claude Saint-Etienne, en 1670, me semble avoir mentionnée sous la dénomination Rosate d'Automne. Enfin Bauhin nous apprend encore que cette Orbiculaire blanche était répandue chez les Suisses, notamment à Boll et à Wall, puis en France, aux environs de Montbéliard (Doubs). Il est, pour lors, assez probable que ce fut par la Suisse qu'elle pénétra dans nos jardins, où l'arôme particulier de sa chair lui aura valu le surnom de pomme Rosat, plutôt que le léger coloris rose dont quelquefois sa peau blanchâtre se couvre , à bonne exposition solaire. Observations. — Ne pas confondre ce fruit avec la variété Belle du Havre , fréquemment vendue sous le pseudonyme Pomme Rosa (voir notre tome III, pp. 120121). Pomme ROSATE D'AUTOMNE. — Synonyme de pomme Basât blanc. Voir ce nom. Pommes ROSE. — Synonymes de pommes Gros-Api et Basât blanc. Voir ces noms. Pommes de ROSE. — Synonymes de pommes Gros -Api., Basât blanc et Basée d'Allemagne. Voir ces noms. Pomme ROSE D'AUTOMNE. — Synonyme de pomme Base de Saint-Flarian. Voir ce nom. Pomme ROSE DE BENAUGE. — Voir pomme Base de France., au paragraphe Historique. Pomme ROSE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme Base de Saint-Florian. Voir ce nom. ROS [rose fra] 769 462. Pomme ROSE DE FRANCE. Synonymes. — Pommes: 1. A Fleur double (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 211 et 217; — et Manger, Systematische Pomologie , 1780, p. 40, n° CLXt). — 2. Roos (Herman Knoop, Pomologie, 1760, édit. allemande, pp. 3, 60; et 1771, édit. française, pp. 15 , 132). Deseription de l'ar - bre. — Bots: peu fort. — Rameaux: nombreux, éta- lés, assez gros, de longueur moyenne, à peine géniculés, très-duveteux et d'un rouge- brun foncé lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou al- longées, petites, clair-semées. — Coussinets : ressortis, — Yeux : gros , ovoïdes , collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : de gran- deur moyenne, ovales-arron- dies, vert terne en dessus et gris verdâtre en dessous , courteraent acuminées et légèrement crénelées. — Pétiole: de longueur moyenne, gros et profondément cannelé. — Stipules : de dimensions très- variables. Fertilité. — Remarquable. Culture. — La grande fertilité de ce pommier le recommande tout spécialement pour la forme plein- vent , mais en ayant soin de le greffer en tête , autrement sa tige laisserait trop à désirer. Comme arbre nain il est de même très-productif, se greffe sur doucin et fait de beaux sujets. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse, sensi- blement aplatie à ses extrémités. — Pédoncule : assez long, rarement bien nourri, arqué, planté dans un bassin peu large mais profond. — Œil : assez grand, mi-clos ou fermé, légèrement duveteux, à cavité peu prononcée, unie ou faiblement plissée. — Peau : épaisse, très-lisse, forte, à fond jaune blafard, presque entièrement lavée de rose terne strié de rose vif foncé, puis ponctuée de carmin et de brun-roux, surtout vers l'œil et le pédoncule. — Chair : jaunâtre ou rosée finement veinée de vert, un peu grosse, mi-ferme, croquante et plus ou moins marcescente. — Eau : abondante, assez sucrée et assez acidulée, ayant généralement un arrière-goût herbacé. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Déclarée d'origine française par Herman Knoop en 1760 , dans- sa Pomologie hollandaise, où elle est décrite et figurée, cette pomme Rose a souvent été confondue, de nos jours, avec certaine variété bordelaise appelée Rose de Benauge^ mais en différant essentiellement, non par la qualité, mais pour sa peau, d'un jaune brillant panaché de vermillon, et pour sa chair, très- blanche et très- IV. 49 770 ROS [rose pan — SAl] fine. Mentionnée dès 1628 dans le Catalogue du verger de le Lectier, d'Orléans (p. 24), notre pomme Rose fut ensuite, en 1670, caractérisée brièvement par le moine Claude Saint-Etienne; il la disait : « bien ferme et lissée , bonne encore en « février, cuite et crue. » [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, pp. 211 et 217.) Voici maintenant la description complète qu'en donna Knoop, on verra combien elle s'accorde avec la mienne : « Pomme Rose de France. — Elle est passablement grosse, ronde et aplatie. Étant mûre, sa couleur est, d'un côté, blanc jaunâtre, et souvent, presque tout à l'entour, d'un beau vermeil clair, au milieu duquel passent des rayes d'un beau rouge foncé, par conséquent très- agréable à la vue. La chair, quoique moelleuse, est d'un goût commun, passablement bon, mais pas fort relevé. C'est pourquoi elle n'a rang que dans la classe des moyennes sortes, et on ne l'employé ordinairement que pour la cuisine. L'arbre est très-fertile, devient grand et son bois est bon et fort. » [Vomologie, édition française, 1771, pp. 15 et 132.) Pomme de ROSE PANACHÉE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. 463. Pomme ROSE DE SAINT-FLORIAN. Synonymes. — Pommes : 1. Passe-Rose (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 163, n» 63). — 2. Rose d'Automne {Id. ibid.). — 3. Rose d'Été {Id. ibid.), — 4. Rosette marbrée {Id. ibid.). — 5. Rosette d'Été marbrée ( Manger, Systematisclie Pomologie, nso , l''^ partie , p. 40 , n" liv ). — 6. Florianer Rosen (Oberdieck, Utustrirtes Handbuch der Obslkunde, 1859, 1. 1"', p. 431, n» 199). — 7. Gestreifter Rosen (Id, ibid.). — 8. Roseau d'Automne? (Charles Downing, tke Fruits and fruit trees of America, iSQ9, p. 8^). Premier Type. ^_ .... ■ ■» «. ^"^ Descniition de l'arbre* — Bois : de force moyenne. — Ha- meaux : nombreux , étalés , longs et assez grêles, très-coudés, très- cotonneux et brun clair jaunâtre. — Lenticelles : petites, arrondies, clair-semées. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : moyens, ar- rondis , collés en partie sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : assez minces, petites, ovales, vert jaunâtre en dessus , gris verdâtre en dessous, acuminées, planes et régulièrement dentées. — Pétiole: de longueur moyenne, grêle, à cannelure bien accusée. — Stipu- les : petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — On le destine habi- tuellement aux formes naines, sur doucin ou paradis, car elles lui sont très -favorables, surtout sous le rapport de la production ; mais il peut faire aussi de convenables plein -vent, greffe en tête plutôt que ras terre. ROS [rose s Al] 771 Pomme Rose de Saint-Florian. Deuxième Type. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois beau- coup moins volumineuse. — /'orme .• variant entre l'ovoïde ou la conique, mais toujours irrégulière et allongée, puis côtelée près du sommet. — Pédoncule : court ou assez long , arqué , planté plus ou moins profondémentdansun bassin étroit. — Œil: grand ou moyen, mi-clos ou fermé, souvent cotonneux, à cavité peu développée et fortement bossuée sur ses bords. — Peau : jaune pâle sur la partie placée à l'ombre , jaune saumoné sur l'autre face, finement et abondamment ponctuée de gris- blanc, puis, à l'insola- tion, amplement, quoique légèrement, lavée de rose et striée, marbrée ou mou- chetée de carmin foncé. — Chair : blan- che, veinée de vert auprès des loges, un peu rosée sous la peau, tendre, fine et assez croquante. — Eau : abondante , peu acidulée mais bien sucrée, possédant un parfum particulier d'une saveur ex- cessivement délicate. Maturité. — Septembre -Octobre. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété appartient à l'Allemagne et doit être plus que centenaire, puisqu'en 1776 Mayerla figurait et décrivait, sous les noms Rose d'Eté ou d'Automne, Passe -Rose ou Rosette marbrée, dans son savant ouvrage sur les arbres fruitiers cultivés en Franconie : « C'est une de nos plus belles pommes — disait-il — allongée, d'un jaune blanchâtre du côté de l'ombre, et, du côté du soleil, d'un beau rouge non continu, mais comme rayé ou marbré. L'œil, situé entre des bosses ou éminences qui ne se prolongent point, tient ses rayons rassemblés en houppes ou bouquets ; la queue, assez gi-osse et de 7 à 8 lignes de longueur, se trouve profondément implantée dans le fruit. La chair est très-blanche, un peu lavée de rouge d'un côté sur la peau, avec petit cercle ou anneau de la même couleur autour de la capsule, comme aux Calleville; l'eau est bonne, douce et gracieuse. Elle mûrit de la fin d'août au commencement de septembre et ne dure guère que quinze jours ou trois semaines. » [Pomona franconica, t. III, pp. 163-164, n° 63.) Le surnom moderne de ce beau fruit — Pomme Rose de Saint-Florian — date seulement d'une vingtaine d'années et lui fut appliqué par le pomologue Oberdieck, de Jeinsen (Hanovre), qui du reste croyait à tort, je viens de le prouver, avoir été le premier descripteur de cette variété : « J'avais — expliquait-il en 18S9 — reçu de Hombourg, étiquetées pomme Rose striée {Gestreifter Rosenapfel), des greffes de ce pommier des plus précieux, et que mon correspon- dant, lui, s'était procuré à Saint-Florian (Autriche). Mais comme il en existait un, déjà, du même nom, j'appelai celui-ci. Rose de Saint-Florian, mû par la pensée qu'il était né, peut-être, dans ce monastère, où l'on s'occupe beaucoup de la culture des arbres frui- tiers Jusqu'à présent la pomme Rose de Saint Florian n'avait encore été caractérisée que par moi, dans mon Anikitdng. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1. 1, p. 431, n° 199.) Observatioos. — Les Allemands possèdent une pomme Pépin de Saint-Florian ( Florianer Pepping ) qu'il importe de ne pas confondre avec la Rose de Saint-Florian ; 772 ROS [rose tyr] mais à cette dernière on peut encore réunir , ce me semble , la Rose ou Roseau d'Automne décrite par le pomologue américain Downing, en 1869, et déjà signalée en 1817, aux Etats-Unis, par William Coxe. Pomme ROSE SOYEUSE. — Synonyme de pomme Chemisette blanche. Voir ce nom. 464. Pomme ROSE DU TYROL. Synonymes. — Pommes : 1. Tykoler rosen (Diel, Vorz. Kernobstsorten , 182C, t. IV, p. 35). — 2. Tyrolesa ROSA (M. ibid.). ISescriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux , gros , très-longs, étalés et arqués, vert jaunâtre, à longs mérithalles. — Lenticelles : arron- dies ou allongées, de grandeur moyenne et clair-semées. — Cous- sinets : presque nuls. — Yeux : volumineux, carminés, ovoïdes- allongés , faiblement collés sur le bois. — Feuilles : peu nombreuses, petites ou moyennes, ovales ou obovales, vert jaunâtre en dessus, légèrement cotonneuses et. vert grisâtre en dessous, ondulées et canaliculées, longuement acumi- nées, irrégulièrement et profon- dément dentées. — Pétiole: très- long, assez gros, roide, tomenteux, ponctué de carmin et rarement bien cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Greffé sur paradis, pour cordons ou buissons, il se montre des plus vigoureux et de forme irréprochable; le plein -vent lui convient aussi, mais avec la greffe en tête, autrement il manquerait presque toujours d'élégance et de régu- larité. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique plus ou moins allongée, ventrue à la base et généralement étranglée d'un côté, près du sommet. — Pédoncule : gros, de longueur moyenne, arqué, planté profondément dans un étroit bassin. — Œil : grand, mi-clos, à cavité peu prononcée et dont les bords sont ondulés ou plissés. — Peau: unie, à fond jaune clair recouvert d'un rose terne et très -pâle tout rubané, à l'insolation, de carmin brillant et foncé, puis çà et là ponctuée de gris clair. — Chair : blanche, fine, assez tendre. — Fau : suffisante, bien sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Première. ROS 773 Historique. — Le nom de cette belle et bonne pomme indique son origine ; quant à son âge, il n'est pas loin d'atteindre la centaine. M. Oberdieck m'envoya de Jeinsen, près Hanovre, des greffons de ce pommier le 30 mars 1870; et je vois dans les ouvrages du pomologue Diel, qu'il fut introduit en Allemagne vers 1820 : « La pomme Rose du Tyrol — écrivait cet auteur en 1826 — fut envoj-ée ii M. le cham- bellan de Carlowitz, avec diverses autres, du jardin grand-ducal de Boboli, à Florence et recommandée comme étant fort recherchée des ItaUens. » {Vorz. Kemobstsorten, 1826, t. [V, p. 35.) Pomme ROSEAU. — Synonyme de pomme Rougeâlre. Voir ce nom. PomiE ROSEAU D'AUTOMNE. -- Synonyme de pomme Rose de Saint-Florîan. Voir ce nom. 465. Pomme ROSÉE D'ALLEMAGNE. Synonyme. — Pomme De Rose (Cordus, Historia stirpium , 1544-1561, t. I, chap. Pommier, n" 28). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux: peu nombreux, légèrement étalés, courts et grêles, à peine géniculés, duveteux et brun oli- vâtre plus ou moins lavé de rouge au sommet. — Lenticelles : arrondies ou allongées , petites et clair - semées. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, arrondis, assez cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : petites, ovales, rarement acuminées, à bords lar- gement dentés. — Pétiole : court , grêle' et bien cannelé. — Stipules : très-petites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Son manque de vigueur ne permet pas de le destiner au plein- vent; il lui faut la basse-tige, sur doucin, mais alors il fait de jolis petits arbres. Description dn fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse. — Pédoncule : court ou très-court, grêle, assez profon- dément inséré dans un bassin fort étroit. — (EU : moyen , fermé , à cavité large et peu profonde, cotonneuse et sensiblement plissée. — Peau : lisse, à fond invisible, entièrement lavée de rose vif fouetté de rouge très -foncé et ponctué de gris. — Chair : blanchâtre, fine, compacte, assez tendre. — Eau : suffisante, très-sucrée, acidulée et douée d'un parfum exquis. Maturité. — Novembre- Janvier. Qualité. — Première. Historique. — La pomme Rosée d'Allemagne, l'une des meilleures et des plus jolies que je connaisse, est dans mes pépinières depuis 1862, époque à laquelle je l'avais remarquée, sous ce nom, à l'Exposition horticole de Namur { Belgique ). C'est 774 ROS une très-ancienne variété, puisque Valerius Cordus, botaniste hessois mort en 1544, l'a décrite dans son Historia stirpiurrij où même il a eu soin d'en indiquer l'origine précise : « La Pomme de Rose — a-t-il dit — ressemble, pour la grosseur et la couleur, à la Presi- LiENAPFEL, d'un volume excédant rarement trois pouces en largeur et hauteur, et d'un beau coloris rosé ; mais sa chair est un peu plus douce que calle de cette dernière, comme aussi sa foi^me globuleuse est beaucoup moins régulière. Ce fruit, qui mîirit à la fin de l'été, se garde jusqu'au commencement de l'hiver, et provient de Cobourg, en Franconie. » (ffis- toria stirpium, chap. Pommier, n» 28.) Observations. — Je répète ici qu'il n'existe aucun rapport entre la variété Rosée d'Allemagne et la pomme de Rosée décrite en 1846 par Poiteau, laquelle est identique avec la Mirabelle, caractérisée plus haut, p. 470. Il en est de même pour le Gros-Api (voir t. III, pp. 343-345), longtemps surnommé pomme Rose, ou de Rose, ainsi que le Rosat blanc, comme je l'ai dit ci-dessus (p. 768). Pomme de ROSÉE. — Synonyme de pomme Mirabelle. Voir ce nom. Pommes : ROSETTE MARRRÉE, Synonymes de pomme Rose de Saint-Florian. "Voir ce ROSETTE D'ÉTÉ MARBRÉE, nom. Pomme ROSMARINO. — Synonyme de pomme Romarin blanc. Voir ce nom. Pomme ROSMARINO ROSSA. — Synonyme de pomme Romarin rouge. Voir ce nom. 466. Pomme ROSSIGNOL. Descrfi>tion de l'arbre. — Bois: de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, érigés, assez courts et assez gros, à peine géniculés, duveteux, brun olivâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes , arrondies ou allongées, abondantes mais peu appa- rentes. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes -allongés, collés en partie seu- lement sur le bois et rarement bien cotonneux. — Feuilles : assez petites, ovales, vert glauque foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, acuminées et régulièrement dentées. — Pétiole : long, grêle , rigide , carminé à la base et presque dépourvu de cannelure. — Stipules: petites, souvent même faisant com- plètement défaut. Fertilité. — Ordinaire. R0S~110T 775 Culture. — Sous toutes formes et sur tous sujets il fait constamment de beaux arbres. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou moyenne. — Forme : globuleuse, généralement un peu comprimée aux pôles. — Pédoncule : court, assez fort, surtout au point d'attache, arqué, obliquement planté dans un bassin étroit et rarement bien profond. — Œil : petit, fermé, à cavité assez vaste, unie ou légèrement plissée. — Peau : lisse, jaune verdâtre et brillant, presque entièrement lavée de carmin terne, fouettée et marbrée de rouge lie de vin, maculée de fauve olivâtre autour du pédoncule et ponctuée de gris-brun. — Chair : blan- châtre, mi-fme, compacte, assez ferme. — Eau: abondante, bien sucrée, peu acidulée mais délicieusement aromatisée. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Première. Historique. — Elle porte le nom de son obtenteur, feu Rossignol, jardinier à Boisguillaume, près Rouen. C'est M. Boisbunel, pépiniériste en cette dernière ville, qui l'a mise au commerce pour la première fois ; et je vois, par un prospectus de cet arboriculteur, que ce fut en 1867. Le pied-type, resté longtemps inédit, provient d'un semis de Reinette du Canada, fait vers 1843. Pommes: de ROSTOCK, \ y Synonymes de pomme Rouge \ de Stetlin. Voir ce nom. — ROSTOCKER, ] Pomme ROTHE STERNREINETTE. — Synonyme de iîeme^/e row^e eïoeYee. Voir ce nom. Pomme ROTHER ANANAS. — Synonyme de pomme Ananas rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER BACH. — Synonyme de pomme Cardinal rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER BIETIGHEIMER. — Synonyme de pomme Rouge de Siettin. Voir ce nom. Pomme ROTHER CARDINAL. — Synonyme de pomme Cardinal rouge. Voir ce nom. Pom3ie ROTHER EISER. — Synonyme de pomme Eiser rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER GRAVENSTEINER. — Synonyme de pomme Gravenstein rouge. Voir ce nom. Pommes: ROTHER HERN, \ / Synonymes de pomme Rouge \ de Siettin. Voir ce nom. - ROTHER HERREN, ) 776 ROT-ROU Pomme ROTHER ITALIENISCHER ROSMARIN. — Synonyme de pomme Roma- rin rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER JACOB'S. — Synonyme de pomme Marguerite. Voir ce nom. Pomme ROTHER KAISER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pomme ROTHER OSTER-CALVILL. — Synonyme de Calleville rouge d'Hiver. Voir ce nom. Pomme ROTHER SÉBASTIAN'S. — Synonyme de pomme Sébastian rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER SPECIAL. — Synonyme de pomme Striée de Prague. Voir ce nom. Pomme ROTHER STETTINER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin, Voir ce nom. Pomme ROTHER TAFFET. — Synonyme de pomme Cousinoite rouge d'Hiver. Voir ce nom. Pomme ROTHER TIEFBUTZER. — Synonyme de Reinette Eisen. Noir ce nom. Pomme ROTHER ZOLLKER. — Synonyme de pomme Zollker rouge. Voir ce nom. Pomme ROTHER ZWIEBEL. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pomme ROTHGRAUE KELCHREINETTE. — Synonyme de Reinette dVsnabruck. Voir ce nom. PoJiME RÔTHLICHE reinette. — Synonyme de pomme Reine des Reinettes. Voir ce nom. PoMME ROTHVOGEL. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. 467. Pomme de la ROUAIRIE. Synonymes. — Pommes : 1. Fenodillet Bossoreille (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1852, p. 29, n» 73), — 2. Fenouillf.t de Ribou, ou Ribourg (Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, 1852, n" 9). — 3. Fenocillet tendre de Ribourg (Durand, pépiniériste à Bourg-ia-Reine, près Paris, Catalogue de 1869, p. 134). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nombreux, érigés et légèrement arqués, assez courts, peu gros, bien géniculés, duveteux et ROU 777 Pomme de la Rouairie. rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : arrondies, très-petites mais abondantes. — Coussinets : ressortis. — Yeux : très -petits, coniques -raccourcis, fortement collés sur le bois, ayant les écailles bombées et saillantes. — Feuilles : petites, ovales- arrondies, vert terne en dessus, gris verdâtre en dessous 5 courtement acu- minées , planes pour la plupart et légèrement den- tées. — Pétiole : peu long et peu gros, rigide, à faible cannelure. — Stipules : généralement très-petites. Fertilité. — Modérée. Culture. — Il fait de très - beaux plein - vent , quoique sa vigueur ne soit pas remarquable ; les formes naines , cordon et buisson, lui conviennent beaucoup, car elles aug- mentent sa fertilité. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique -raccourcie, pentagone et ventrue. — Pédoncule : court et gros, droit ou arqué, profondément planté dans un vaste bassin. — OEil : grand, régulier, ou- vert, à cavité habituellement large et profonde et toujours des plus gibbeuses sur ses bords. — Peau : mince, rugueuse, à fond verdâtre en partie recouvert de roux bronzé et semé de nombreux points blanchâtres. — Chair : blanche, fine, mi-tendre et croquante. — Eau : abondante, bien sucrée et bien acidulée, ayant un délicieux et léger parfum d'anis. Maturité. — Février-Juin. Qualité. — Première. Historique. — Ce pommier, originaire de Maine-et-Loire, poussa spontané ment dans le jardin de la Rouairie, habitation située commune du Lion -d'Angers (Maine-et-Loire), et donna ses premiers fruits vers 1840. M. de la Perraudière, alors propriétaire du pied-type, ayant apprécié le rare mérite de cette variété, la fit connaître, et bientôt elle se répandit dans tout le voisinage, notamment chez M""* de Bossoreille, au château du Ribou. Un peu plus tard, m'étant procuré dans ce dernier lieu la nouvelle pomme encore innommée, je l'appelai Fenouillet Bossoreille, presque au même moment où le Comice horticole d'Angers allait la propager aussi, mais sous le nom Fenouillet de Ribou, rappelant celui du domaine d'où les greffes avaient été envoyées. Ainsi s'expliquent les deux plus anciennes dénominations de ce pommier. Quant au surnom qu'il porte aujourd'hui, j'ai dû le lui donner, et le lui maintenir, après avoir appris de M. de la Perraudière les faits que je viens d'exposer. Du reste, le pied-mère existe toujours à la Rouairie, venue par mariage aux mains de M. de Vauguyon, dont le beau-père m'offrait le 17 mars 1869 plusieurs pommes cueillies sur cet arbre. C'est même l'une d'elles dont je me suis servi pour décrire et figurer ladite variété. 778 ROU Pomme ROUBAU. — Synonyme de pomme Royale d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme ROUELLER ou ROUELLERS. -— Synonyme de Reinette rouelliforme. Voir ce nom. 468. Pomme ROUENNAISE HATIVE. Pi'emier Type. Desci<>i|»tioii de l'arbre. Rois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, à peine coudés , gros et de lon- gueur moyenne, peu duveteux et d'un rouge ardoisé lavé de gris cendré. — Lenticelles • allon- gées , petites et clair-semées. — Coussinets : bien ressortis. — Yeux : assez petits, ovoïdes-al- longés, obtus, en partie collés sur récorce, ayant les écailles mal soudées, rougeâtres et co- tonneuses. — Feuilles : de gran- deur moyenne, ovales -arron- dies , vert clair en dessus , vert grisâtre en dessous , courtement acuminées et largement mais peu profondément dentées. — Pétiole : gros , long , roide , car- miné au point d'attache et sen- siblement cannelé. — Stipules : très-petites et souvent même faisant défaut. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur satis- faisante permet de lui donner, sur n'importe quel sujet, telle forme qu'on désire. Description du iruit* — Grosseur : moyenne et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : variant entre la coni- que-arrondie très-irrégulière et la globuleuse légèrement cylin- drique. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne , assez fort, surtout à la base, arqué, profondément planté dans un bassin de largeur variable. — Œil : grand, très- ouvert, à longues et larges sépales généralement duveteuses, à cavité irrégulière, Deuxième Type. -^VM IlOU [rouge aro' 779 peu vaste , unie ou faiblement ondulée sur ses bords. — Peau : à fond jaunâtre clair, très-amplement lavée de rose pâle, striée de rouge lie de vin, maculée de brun olivâtre auprès du pédoncule et finement ponctuée de gris-blanc. — Chair : blanche, serrée, assez tendre. — Eau : abondante, fraîche, douceâtre et vineuse, à peu près dénuée de parfum. Maturité. — Septembre-Octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — M. Bbisbunel, pépiniériste à Rouen, est l'obtenteur de ce pom- mier, provenu d'un semis fait en 1845; son premier rapport date de 1859; sa mise au commerce eut lieu quatre ans plus tard. 469. Pomme ROUGE AROMATISÉE. Synonyme. — Pomme Aromatic Russet (George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831 , p. 86, n» 164; — et Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America , 1869, page 79). description de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Ra- meaux : assez nom - breux, étalés, gros et longs, légèrement cou- dés, à peine duveteux et rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : arron- dies ou allon gées, gran- des et abondantes. — Coussinets : peu déve- loppés. — Yeux : petits, coniques, cotonneife: et noyés dans l'écorce. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales-allongées, non acuminées pour la plupart, planes et faiblement dentées ou crénelées. — Pétiole: très-long, assez mince, rigide, à peine cannelé. — Stipules : très-petites et souvent nulles. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La forme naine, sur doucin ou paradis, convient mieux à ce pom- mier, que la haute-tige, en raison de sa vigueur modérée, qui nécessairement don- nerait aux plein-vent un vilain tronc et surtout une tête irrégulière et beaucoup trop étalée. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse , très-comprimée aux pôles et généralement ayant un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : assez court, de longueur moyenne, inséré dans une large et profonde cavité. — Œil : très-grand, complètement ouvert, à vaste cavité à peu près unie sur les bords. — Peau : lisse, jaune clair et verdâtre, lavée, à l'insolation, de 780 ROU [rouge ast — pry] rouge-brique foncé, tachée de brun autour du pédoncule et finement ponctuée de gris. — Chair: blanche, mi -fine, assez tendre. — Eau : abondante, sucrée, légère- ment acidulée et savoureusement parfumée. Maturité. — Décembre-Février. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue anglais George Lindley , qui signala cette pomme en 1831 (p. 86, n° 164), fit observer que déjà elle était mentionnée dans quelques Catalogues de pépiniéristes, et différait d'une variété de même nom, inscrite sous le n° 1061 du Catalogue du Jardin de la Société d'Horticulture de Londres. Lindley peut avoir raison , car celle-ci, appelée également iSptce A /)jo/e [Pomme d'Epice], étant identique avec le Fenouillet gris ( voir notre tome III, pp. 293-295 ) , ne saurait alors ressembler au fruit ici décrit, appartenant réellement à l'Angleterre, mais dont la provenance locale et l'obtenteur sont encore inconnus. Pomme ROUGE D'ASTRACAN. — Voir pomme d'Astracan rouge. Pomme ROUGE (BEAU -). — Synonyme de pomme Hollandbury . Voir ce nom. Pomme ROUGE (BONNE-). — Synonyme de pomme Hollandbury. Voir ce nom. Pomme ROUGE FRAMBOISÉE. — Synonyme de pomme Roi très-noble. Voir ce nom. Pomme ROUGE A FRIRE. — Synonyme de pomme Cardinal rouge. Voir ce nom. 470. Pomme ROUGE DE PRYOR. Synonymes. — Pommes : 1. BlG Hill (EUiott, Fruit book, 1854, p. 99) {Id. ibid.).— 3. Pryor's red {Id. ibid.). 2, PiTZER HiLL llescri|itioii de Tarbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : peu nombreux , érigés, courts et grêles, à peine géniculés, légèrement duveteux et d'un rouge-brun lavé de gris. — Lenticelles : allongées, grandes et abondantes. — Coussinets: res- sortis. — Yeux : assez petits, ovoïdes-arrondis, plaqués sur l'écorce et rarement bien cotonneux. — Feuilles : Treilles, ou moyennes, courtement acuminées, planes et très -finement dentées. — Pétiole: court et gros, tomenteux, à cannelure presque nulle. — Stipules : courtes et larges. Fertilité. — Abondante. Culture. — Son manque de vigueur interdit de le greffer ras terre, pour plein- vent; il lui faut la greffe en tête. Sous forme naine, sur doucin, il fait de très-beaux cordons, espaliers et buissons. ROU [rouge PRY — RAY] 781 Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse et géné- ralement assez irrégulière. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, bien nourri, surtout à ses extrémités, arqué, inséré dans un bassin étroit et profond. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, à Pomme Rouge de Pryor. cavité peu dé ve'toppée, irrégulière, unie ou légèrement ondulée sur les bords. — Peau : lisse, jaune clair, presque complètement lavée et fouettée de carmin, tachée de fauve autour du pédoncule puis semée de gros et assez nombreux points bruns. — Chair : jaunâtre, serrée, très-ferme et quelque peu marcescente. — Eau : suffisante , bien sucrée, à peine acidulée et faiblement parfumée. Maturité. — Décembre -Avril. Qualité. - Deuxième. Historique. — Très-répan- due en Amérique, dont elle est originaire, la pomme Rouge de Pryor fut décrite dès 1854 par Elliott, à l'article duquel nous empruntons le passage suivant : « Ce pommier — écrit-il — provient évidemment d'un semis sorti d'une graine croisée avec la Westiield Seed-no-Further et la Roxbury russet, mais c'est de la première desdites variétés qu'il se rapproche le plus. Quant à son lieu de naissance, je n'ai pu le découvrir. » (FntzYôooft, pp. 99-100.) Pomme ROUGE RAYEE. Synonyme de pomme Eiser rouge. Voir ce nom. 471. Pomme ROUGE RAYÉE. Synonymes. — Pommes: 1. Red streak (Georges Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 110, n" 209). — 2. Scudamore's Crab {Id. ibid.). — 3. Herefordshire red STREAK (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 34, n» 625). — 4. JOHNSON (Charles Dowuing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 328 ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés et souvent arqués, longs, très-gros, légèrement coudés, bien duveteux et rouge- brun ardoisé faiblement nuancé de vert. — Lenticelles : plus au moins allongées, grandes et abondantes. — Coussinets : aplatis. — leux : gros, coniques-arrondis, entièrement collés sur le bois et très-cotonneux. — Feuilles • très - grandes , ovales et constamment acuminées, épaisses, molles, duveteuses, planes, ayant les bords 782 ROU [rouge ray] profondément dentés. — Pétiole : gros, assez court, toinenteux et faiblement can- nelé. — Stipules : larges , des plus longues, quelque peu cotonneuses. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Comme plein-vent il croît fort bien et sa tête devient de tonte beauté. La basse-tige sur paradis, et sous n'importe quelle forme, lui est aussi très- profitable. Description du Sruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : irrégulièrement arrondie. — Pédoncule: court, de force moyenne, arqué, profondément inséré dans un bassin étroit. — Pomme Rouge rayée. ^„., , Œil : grand ou moyen, fermé, à longues sépales et cavité irrégulière, vaste et plissée. — Peau : unie, à fond jaune brillant, lavée à l'insolation de rouge - brun marbré de rose pâle, rayée de roux au sommet, maculée de même autour du pédoncule , puis ponc- tuée de gris et de brun. — Chair : blanche, nuancée de vert , mi - fine , assez tendre et peu croquante. — Eau : abondante , su- crée, délicieusement par- fumée et suffisamment acidulée. Maturité. — Décembre- Avril. Qualité. — Première. Historique. — La Pomme rouge rayée appartient à l'Angleterre , oii son obtention eu lieu vers 1620; c'est du moins ce qui ressort de l'article ci-après, puisé dans la Pomologie anglaise, si justement estimée, de George Lindley : « La variété appelée Rouge rayée [Red streak] — assurait cet auteur en d831 — est indu- bitablement originaire de l'Herefordsbire, où l'on croit que le lord Scudamore la gagna de semis au commencement du xvii"^ siècle, car on l'y nomma, dès son apparition, Scudamore's Crab [Égrasseau de Scudamore]; et ce fut même ce personnage qui la recommanda, vu son excellence, aux cultivateurs dudit comté. Sous Charles P>'( 162 5 à 1649), le lord Scudamore avait été ambassadeur d'Angleterre à la cour de France. {Guide ta the orchard and kitchen garden, p. 110, n° 209.) Observations. — Les Allemands possèdent une pomme Fiser rouge ayant pour synonyme , Rouge rayée; il est donc important de ne pas la confondre avec le fruit ainsi nommé, que je viens d'étudier; et d'autant mieux que ce dernier rappelle assez bien, extérieurement, la forme et le coloris de l'Eiser rouge, caractérisée page 285 de mon troisième volume. ROU [rouge ste] 783 472. Pomme ROUGE DE STETTIN. Synonymes. — Pommes : 1. Vineuse rouge d'Hiver (Jean Bauhin, Historia plantarum universalis, 1613-1650, t. I, p. H; — dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1C70, p. -211; — et Mayer, Poinona franconien^ 1776, t. III, p. 102, n" 25). — 2. De Seigneur d'Hiver (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultive's dans son verger et plant, 1628, p. 24; — et Mayer, iàid.). — 3. D'Adam d'Hiver (Mayer, ibid.). — 4. D'Annaberg {Id. ibid.). — 5. De Hardi {Id. ibid.). — 6. DeJardi [Id. ibid.).— 7. De Paradis d'Hiver (W. ibid.). — 8. De Rostock {Id. ibid.). — 9. RoTHER Herren {Id. ibid.). — 10. De SEIGNEUR ROUGE {Id. ibid.). — 11. De Stettin {Id. ibid.). — 12. Rother Kaiser (Henri Mangev, Systematische Pomologie, 1780, première partie, p. 70, n» cxxxviii-5). — 13. Rother Stettiner (Diel, Kernobstsorten , 1799, t. I"", p. 243). — 14. Belle-Hervy (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 6, n.° 47). — 15. RostdcKER {Idem, p. 38 , n" 721). — 16. Stetting ROUGE {Id. ibid.). — 17. Berliner Glas (Robert Hogg, the Apple and its varieties, 1859, p. 266). — 18. Bodickheimer {Id. ibid.). — 19. Rother Hern {Id. ibid.). — 20. Zwiebel {Id. ibid.). — 21. Maler {Lucas, Illustrirtes Handbuchder Obstkunde , 1859, t. l'f, p. 555, n» 261). — 22. Rother Bietigheimer {Id. ibid.).— 23, Rother Zwiebel {Id. ibid.}. — 24. Rothvogel {Id. ibid.). — 25. Tragamoner {Id. ibid.). — 26. Mat (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of Ame- rica, 1869, p. 341). Description de l'arbre» — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux et assez longs , érigés , un peu grêles , bien coudés, très -duve- teux et rouge-brun ardoisé. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, grandes et rares. — Cous- sinets : larges mais aplatis. — Yeux ' gros, ovoïdes -ar- rondis, incomplète- ment collés sur le bois et des plus co- tonneux. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales-arrondies , assez longuement aciiminées , épaisses et largement dentées ou crénelées. — Pétiole : gros , peu long, souvent dépourvu de cannelure. — Stipules : étroites et courtes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Les formes naines , sur doucin, conviennent particulièrement à ce pommier ; on peut néanmoins le destiner au plein-vent et en obtenir un arbre de moyenne force, mais il faut, pour cela, le greffer à hauteur de tige sur un sujet très-vigoureux. Description dn fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse sensiblement comprimée aux pôles et parfois ayant un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : court, bien nourri, droit ou arqué, obliquement et profon- dément planté dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à cavité 784 ROU [rouge ste] assez unie , très-large mais généralement de profondeur variable. — Peau : mince, lisse, à fond vert clair, ponctuée de blanc laiteux et de brun, maculée de fauve autour du pédoncule et très-amplement lavée, surtout à l'insolation, de carmin plus ou moins vif et foncé. — Chair : verdàtre , fine ou mi-fine , assez tendre ou croquante. — Eau : abondante , bien sucrée , agréablement acidulée et possédant un arôme particulier qui la rend , quoique modérément prononcé, savoureuse et fort délicate. Maturité. — Décembre-Avril. Qualité. — Première. Historique. — Très-commune par toute l'Allemagne , cette antique variété en est dite originaire dans les anciennes comme dans les modernes Pomologies de ce pays. Je n'ai pu découvrir, néanmoins, la localité où elle a pris naissance, les divers auteurs qui l'ont caractérisée étant muets sur ce point. Son premier descrip- teur me paraît avoir été notre savant compatriote le docteur Jean Bauhin. Il la fit connaître sous le nom de Vineuse rouge, en 1598, dans VHistoria fontis et balnei Bollensis, puis plus tard dans VHistoria plantarum universalis, volumineux ouvrage que la mort ne lui permit pas de publier, mais qui le fut en 1650 : « La Pomme Vineuse, y dit-il, rouge sur le côté qui regarde le soleil, et blanchâtre de l'autre, est ainsi appelée, tant à BoU, à Wall et à Zell (Suisse), qu'à Montbéliard (Doubs), où j'en ai mangé une, très-bonne encore , au milieu du mois de mai. » (T. I", p. il.) Les nombreux synonymes — vingt-six — appartenant à cette pomme, témoignent à la fois de son mérite et de sou ancienneté. Seigneur et Vineuse ont été ses noms primitifs dans les jardins français, où sa culture remonte au moins à 1625. ûom Claude Saint-Étienne l'a brièvement décrite, mais assez bien, en 1670 : « La Vmeuse — explique-t-il — est rondelette, plus grosse que Caleville , rouge dessus et blanche dedans; bonne dès les Roys jusqu'en May. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 217.) Le pomologue allemand Jean Mayer, qui écrivait en 1776, s'attacha surtout à retrouver les principaux synonymes de ce pommier, pour lors nommé de Seigneur rouge , en Franconie, contrée qu'habitait Mayer. C'est, du reste, dans le recueil de cet auteur très-estimé, que j'ai vu la dénomination actuelle de ce fruit — Rouge de Stettin — faire sa première apparition. Les noms pommes Vineuse rouge et de Seigneur rouge n'ont plus cours en France, et depuis longtemps, mais il se peut que la variété qu'on y dénommait ainsi au xvii^ siècle, y soit toujours cultivée, cachée sous quelque pseudonyme. De cela, je ne veux répondre. J'affirme seulement qu'en 1867, à l'Exposition horticole internationale de Paris, frappé parla beauté de la Rother Stettiner, ou Rouge de Stettin, fruit qui me sembla nouveau pour nos pépiniéristes, je le fis immédiatement venir de ReutUngen (Wurtemberg), ville où l'obligeant et savant docteur Lucas a créé une école d'arboriculture frui- tière déjà célèbre. Observations. —Mayer (t. III, p. 102) a classé le nom de Jardi parmi les synonymes de la pomme Seigneur rouge, ou Rouge de Stettin. Si l'autorité dont jouit cet auteur ne m'a pas permis de rayer ce nom, de ma liste, je dois cependant prendre acte, ici, de la dissemblance marquée qui existe entre la Rouge de Stettin et certaine pomme Jardi caractérisée par les Chartreux (1775) : « EUe est, disent-ils, « très-grosse, a la queue très-longue et menue, la chair très-jaune et ferme , et se « garde bien. » {Catalogue de leurs pépinières , édit. Liron d'Airoles, p. 56). On le ROU 785 voit , quoiqu'incomplète cette description , surtout en ce qui concerne le long et menu pédoncule, est loin de rappeler celle de la variété que nous venons d'étudier. — Il existe chez les Anglais une Stettin Pippin qui, par son nom, pourrait bien ame- ner quelque méprise entr'elle et la Rouge de Stettin. Ceci n'aura pas lieu si l'on se rappelle que la Stettin Pippin est identique avec la Reinette de Caux. 473. Pomme ROUGEATRE. Synonymes. — Pommes : 1. De Roger om De Rogier (des Normands, au xii^ siècle et au xiiie; voir Léopold Delisle, 1851 , Éludes sur la condition de la classe agricole et l'état de l'agriculture en Normandie, au moyen âge, p. 500; — et Robillard de Beaurepaire, 1865, Notes et documents concernant l'état des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, pp. 47 et 50 ). — 2. RouGEATRE DE Wall ( Jean Bauhin, Hisioria fontis et balnei Bollensis Admirabilis, 1598, p. 90; — et Manger, Sysiemaiische Pomologie, 1780, p. 30, n» xxv). — 3. Rougeatre de Bliensbach (Jean Bauhin, Historia plantarum universalis , 1613-1650, t. I", p. 17; — et Manger, ibid.). — 4. De Rougelet (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, 1608, p. 626). — 5. Rouzeau (le Lectier, d'Orléana, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 25). — 6. Rouzeau d'Hiver (Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 109). — 7. Rousseau ou Du Rousseau d'Hiver (dom Claude Saint-Élienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits , 1670, p. 216; — et Henri Manger, ibid.). — 8. Allongée verte (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1865, p. 47, no7). — 9. Allongée ROUGEATRE {Id. ibid.,i86S, p. 44). — 10. Roseau (Charles Downing, the Fruits and fruit Irees of America, 1869, p. 840). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, sen- siblementétaléSjlongs et des plus gros, bien coudés, peu duveteux et rouge-brun foncé lavé de gris. — Len- ticelles : très-grandes, arrondies, saillantes et clair -semées. — Coussinets : larges et peu ressortis. — Yeux : gros ou moyens , co- niques-obtus, collés en partie sur le bois et faiblement cotonneux. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou elliptiques, longuement acuminées et très-profondément dentées. — Pétiole.: de longueur moyenne, gros, rigide, rarement cannelé. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — L'extrême vigueur de ce pommier lui permet de faire , greffé ras terre, de très-beaux plein-vent à tête superbe, à tige forte et droite; quant aux formes naines, il s'y prête parfaitement aussi, lorsqu'on a soin, par exemple, de ne l'écussonnerque sur paradis. IV, SO 786 ROU neseription ilu firuit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : elle passe de la conique sensiblement arrondie à la globuleuse plus ou moins régu- lière, mais elle est toujours légèrement pentagone vers le sommet. — Pédoncule : bien nourri, court ou de longueur moyenne, droit ou arqué, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, géné- ralement assez développée et bossuée sur les bords. — Peau : un peu épaisse, lisse, tachée de fauve autour du pédoncule, vert-clair jaunâtre sur le côté placé à l'ombre, où elle est abondamment ponctuée de blanc laiteux, puis rouge-brun pâle sur l'autre face, qui porte également de nombreux points, mais gris et cerclés de car- min.— Chair : blanchâtre, mi-fme, ferme et croquante. — Eau : suffisante, assez sucrée, sans parfum et légèrement astringente. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité — Deuxième. Historique. — La pomme Rougeâtre est originaire de Normandie , et presque aussi ancienne que la variété Richard, de même provenance, décrite plus haut (pp. 751-754). MM. Léopold Delisle et .Robillard de Beaurepaire, dans leurs Études sur l'agriculture en Normandie^ au moyen âge, produisent en effet certains docu- ments inédits desquels il résulte qu'au commencement du xii^ siècle les Nor- mands connaissaient déjà ce pommier. Alors il était appelé : Rogé, Roger, Rogier, Rogelet, noms synonymes de notre mot rouge ou rougeâtre, qu'en ces temps recu- lés on écrivait aussi : roé, roié, rouzeau, rousseau. A dater duxvi* siècle partie de ces noms primitifs, venus du roman, disparurent pour cette pomme et furent remplacés dans le latin, par Pomum Rubellum, et, dans l'allemand , par Rôtiling Apfel, termes signifiant : Pomme Rougeâtre. Le médecin Jean Bauhin , d'Amiens, mort en 1613, est le premier auteur chez lequel nous rencontrons ce nouveau surnom, que depuis, surtout en Suisse et en Allemagne, ce fruit a généralement porté. Il le décrivit et le figura deux fois : en 1598 , à la page 90 de son Historia fontis et balnei Bollensis Admirabilis, puis avant 1613, dans V Historia plantarum universalis {i.l, p. 17), œuvre posthume éditée trente-sept ans plus tard (1630). On voit par lesdits recueils que le pommier Rougeâtre était , à cette époque, assez communément cultivé chez les Suisses, les Wurtembergeois et les Francs-Comtois. Chez nous, en dehors de la Normandie et de la Franche-Comté, je ne crois pas que jamais il ait eu beaucoup de propagateurs. Aujourd'hui, à peine si quelques-uns de nos pépiniéristes le connaissent. Pour moi, je possédais cette variété, mais sous les pseudonymes d'Allongée verte et d'Allongée rougeâtre, dont l'impropriété si positive me con- duisit à rechercher le vrai nom qu'ils cachaient. J'ai pu le retrouver, grâce à Bauhin, et le lui rendre dans mon plus récent Catalogue (1873, p. 53, n° 473). Pommes : ROUGEATRE DE BLIENSBACH, ROUGEATRE DE WALL , Synonymes de pomme Rou- l geatre. Voir ce nom. DE ROUGELET, Pomme ROUND CATSHEAD. — Synonyme de pomme Tête de Chat, Voir ce nom. ROU 787 Pomme ROUSSE-JAUNE TARDIVE. — Synonyme de pomme d'Or d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme ROUSSEAU ou du ROUSSEAU D'HIVER. — Synonyme de pomme Rougeâtre. Voir ce nom. Pommes: ROUSSETTE ENVELOPPÉE DE CUIR, \ ROUSSETTE A PEAU DE CUIR, Synonymes de pomme Royal Russet. Voir ce nom. — ROUSSETTE ROYALE, Pomme ROUSSETTE DE SYKE-HOUSE;— Synonyme de pomme de Syke-House. Voir ce nom. PoM3iES DE ou DU ROUVEAU OU ROUVIAU. — Synonymes de pomme Cœur de Bœuf. Voir ce nom. 474. Pomme ROUX BRILLANT. Description de l'arbre» — Bois : assez fort. — Rameaux : très-nombreux, étalés, des plus flexueux, gros, courts, sensible- ment duveteux et rouge -brun ardoisé. — Lenticelles : grandes, abondantes, arrondies ou allon- gées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : très-gros , ovoïdes-arron- dis, légèrement écartés du bois et complètement couverts de du- vet. — Feuilles : de grandeur variable , mais habituellement assez petites, ovales -allongées, non acuminées et faiblement dentées ou crénelées. — Pétiole : peu long, de moyenne force , à cannelure bien accusée. — Stipules : presque nulles. Fertilité. — Modérée. Culture. — Ce pommier fait de beaux plein-vent lorsqu'on le greffe en tête; comme basse-tige les formes cordon, buisson, espalier lui conviennent beaucoup, mais s'il a été greffé sur doucin , et non sur paradis , sujet qui rendrait trop lente sa végétation. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse sensi- blement comprimée aux pôles et toujours beaucoup plus volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, assez grêle, inséré profondément dans un bassin de dimensions variables. — Œil: moyen, mi-clos, à cavité unie, large et générale- ment assez profonde. — Peau : mince, lisse, jaune d'or sur le côté placé à l'ombre. 788 ROU — ROY [ROYAL RUS rouge-brun clair sur l'autre face , tachée de fauve olivâtre autour du pédoncule , puis abondamment ponctuée de gris et de marron. — Chair : blanchâtre, fine et mi-tendre. — Eau : suffisante, délicieusement sucrée, acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — En 1840 je signalais cette variété parmi les nouveautés de mon Catalogue (p. 3) ; elle m'avait été donnée par l'auteur de la Pomologie de la Seine- Inférieure, feu Prévost, pépiniériste à Boisguillaume-lès-Rouen„ Depuis lors, je ne l'ai vue citée ni décrite dans aucun recueil français ou étranger, aussi dois-j«; renoncer à découvrir sa véritable provenance, ainsi qu'à déterminer son âge. Pommes ROUZEAU e/ ROUZEAU D'HIVER.— Synonymes de pomme Rougeâtre. Voir ce nom. Pommes : ROXBURY RUSSET, — ROXBURY RUSSETING , / Synonymes de pomme Boston i Russet. Voir ce nom. Pomme ROYAL PE ARM A IN D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme Pearmain d'Été. Voir ce nom. Pomme ROYAL PEARMAIN D'HIVER. — Synonyme de pomme de Hereford. Voir ce nom. 475. Pomme ROYAL RUSSET. Synonymes. — Pommes : 1. Leather Coat (William Lawson, 'New orchard and garden, 1597, p. 65; — et Robert Hogg, the Apple and its varielies, 1859, p. 175). — 2. Roussette royale (Miller, Dic- tionnaire des jardiniers, 1786, t. IV, p. 530). — 3. Roussette enveloppée de cuir [Id. ibid.). — 4. Kôniglicher Russet (J. F. Benad en 1804, cité par Dochnahl dans VObstkunde, 1855, 1. 1, p. 202, ti" 836). — 5. Roussette a Peau de Cuir (William Forsyth, Treatise on the culture and management of fruit trees, 1805. traduction française de Pictet-Mallet, p. 91, n» 25). — 6. Kôniglicher rotiibrau- ner (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obsikunde, 1841, t. Ill, p. 55, n" 88). — 7. Reinette DE Canada plate (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horiicultural Societij of London, 1842, p. 39, n" 749). — 8. KôNiGS-RussLiNG (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller hckannten Ohstsorten, 1834, t. II, p. 136). — 9. Kôniglicher RôthLING (Dochnahl, Obstkunde, 1855, t. I, p. 202, n° 836). — 10. Reinette de Canada grise et plate {Id. ibid.). — 11. Reinette grise royale (Mas, le Verger, 1868, t. IV, p. 87, n° 42). — 12, Leather Coat Rus-et (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 343). Description de l'arlire. — Bois : très -fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, légèrement arqués, gros et longs, duveteux, géniculés, olivâtres du côté de l'ombre et d'un brun rougeâtre à l'insolation. — Lenticelles : de grandeur et forme variables. — Coussinets : larges mais aplatis. — Yeux : des plus gros, ovoïdes, très -obtus, à peine collés sur le bois, ayant les écailles cotonneuses et mal soudées. — Feuilles : très- grandes, ovales - arrondies à la base des rameaux, ovales -allongées à leur sommet, d'un beau vert brillant en dessus, d'un vert grisâtre en dessous, longuement acuminées, repliées sur elles-mêmes, puis ROY [royal rus] 789 largement et profondément dentées ou crénelées. — PeVw/e / assez long, exces- sivement gros, carminé au point d'attache, et cannelé. — Stipules : longues et larges, pour la plupart. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La grande vigueur de ce pommier le rend très -propre à figurer, comme plein -vent, dans un verger; mais du reste il croît parfaitement sur toute espèce de sujet et se prête à toutes les formes. Pomme Royal Russet. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : globuleuse sensiblement aplatie à ses extrémités. — Pédoncule : court, assez fort, surtout. à la base, planté dans un bassin large et généralement peu profond. — Œil : grand, clos ou mi-clos, à longues sépales, à cavité vaste et unie. — Peau : rugueuse, jaune clair sur le côté placé à l'ombre, jauue-brun ou rouge -brun terne à l'in- solation, semée de. 'gros fpoints]. "gris' formant' étoile, puis amplement recouverte d'une couche roussâtre çà et là squammeuse. — CAaîV / jaunâtre ou verdâtre, fine, assez tendre. — Eau : suffisante, sucrée, acidulée, peu parfumée. Maturité. — Novembre -Avril. Qualité. — Deuxième comme fruit à couteau, première pour tous les usages cuhnaires. Historique. — Excellente chez les Anglais , où elle a pris naissance il y a ' plusieurs siècles , cette pomme se montre généralement moins bonne dans notre pays. Les Allemands l'ont en assez haute estime et la cultivent depuis une cinquan- taine d'années. Il s'en faut donc de beaucoup qu'elle soit aussi connue et répandue en France, où son importation remonte à peine à 1855. Robert Hogg, qui l'a décrite (1859) dans the Apple and ils varieties, en établit ainsi l'origine : « Cette ancienne variété anglaise — dit -il — jouit depuis longtemps, chez nous, d'une grande renommée, car Lawson l'a mentionnée dès 1597, et les pomologues qui plus tard s'en sont occupés, l'ont presque tous recommandée. » (Page 175, n° 309.) Observations. — Le Royal Russet n'est nullement identique avec la Reinette grise du Canada. Pendant plusieurs années j'ai dit le contraire, d'après Miller, Thompson et Lindley, dans mon Catalogue; et je le croyais d'autant mieux, qu'on m'avait vendu, sous ce nom, un pommier de Canada gris. Mais, récemment, m'étant procuré le véritable Royal Russet, j'ai vu que si ces deux pommes se ressemblent un peu , il n'en est pas de même de leurs arbres, aux descriptions desquels on peut recourir, pour s'assurer du fait. 790 ROY [royale ang] Pomme ROYAL SOMERSET. — Synonyme de pomme de Londres. Voir ce nom , Pomme ROYALE. — Synonyme de Passe- Pomme d'Été. Voir ce nom. 476. Pomme ROYALE D'ANGLETERRE. Synonymes. — Pommes: 1. Englischer Kônigs (Diel, Kernobstsorten, 1799, t. I, p. 74). — 2. Rei- nette RAYÉE DE ROUGE (Mirbel, Loiseleur-Deslongchamps, etc.. Nouveau traité des arbres fruitiers de Duhamel du Monceau, 1816, t. I, p. 22; — et Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1867, t. IV, n» 40). • 3. REINETTE D'ANGLETERRE HATIVE (Poiteau, Pomologie française, 1%!*^, t. IV, n» 37 ; — et Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 446). — 4. D'Aoutage {Id. ibid.). — 5. Roubau (Alexandre Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 79). — 6. Reinette De- moiselle (A. Dupuis, Revue horticole, 1860, pp. 573-574 ). — 7. Reinette rayée d'Angleterre (/rf. ibid.). — 8. De Pignon ou Pinon (Glady, Revue horticole, 1867, p. 35; et 1868, pp. 11 et 41). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux , érigés , gros et longs,, faible- ment géniculés, peu cotonneux et d'un brun -rouge ample- ment lavé de gris clair. — Lenticelks : assez abondantes, ar- rondies ou allongées et très-apparentes. — Coussinets : saillants. — Yeux : de grosseur moyenne, coniques - obtus, peu bombés, duveteux et complè- tement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, vert brillant et foncé en dessus, duveteuses et d'un vert blanchâtre en dessous, cour- tement acuminées , planes ou canaliculées , parfois arquées et contournées , ayant les bords largement dentés. — Pétiole : très-court, gros, assez rigide, tomenteux et plus ou moins cannelé. — Stipules : bien développées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il fait de beaux plein -vent, même quand on le greffe ras terre, mais les formes naines, sur paradis ou doucin, lui conviennent avant tout, ses volumineux produits n'étant pas très -bien attachés. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : conique - arrondie ou légèrement allongée, côtelée au sommet, et généralement ayant une face beaucoup moins développée que l'autre. — Pédoncule : court et gros, oblique- ment et profondément inséré dans un assez vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité étroite mais profonde, et dont les bords sont ROY [royale ang] 791 habituellement fort inégaux. — Peau : épaisse, un peu onctueuse, ponctuée de brun et de gris, jaune-citron sur la partie placée à l'ombre, jaune orangé à l'insolation , où elle est en outre nuancée de rouge-clair puis finement et courtement rayée de vermillon; à sa base , on remarque une très -large tache fauve et squam- meuse qui prend naissance dans le bassin pédonculaire. — Chair : blanchâtre, tendre et mi -fine. — Eau : suffisante, assez sucrée, acidulée et très -faiblement parfumée. Maturité. — Septembre -Décembre. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la compote. Historique. — Alexandre Bivort, pomologue belge récemment décédé, caractérisa la Royale d'Angleterre en 1853, sans toutefois indiquer quel pouvait être le lieu natal de ce joli fruit : « Cette variété — dit- il — est assez répandue dans les vergers du Brabant wallon, où elle porte le nom de pomme de Roubau. Nous la croyons très -ancienne, bien que Duhamel et ses devanciers n'en aient pas parlé. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. I, p. 79.) Elle est, effectivement, plus que centenaire; mais si notre Duhamel ne l'a pas mentionnée en 1768, il reste acquis, cependant, qu'à cette date on la connaissait déjà chez nous, car en 1773 les Chartreux de Paris lui donnaient place dans le Catalogne marchand de leurs célèbres pépinières, et même l'y décrivaient en ces termes : « La Royale d'Angleterre est une pomme d'une grosseur extraordinaire, plus longue que ronde; elle est tendre et légère. » (Chap. Pommier, n° 12.) De qui les Chartreux tenaient-ils ce pommier, dont je ne trouve, avant 1775, aucune espèce de traces en France?... Son nom m'avait d'abord semblé le rattacher à l'Angleterre, mais j'ai dû croire qu'il n'en était pas ainsi, les pomologues anglais n'ayant décrit ni cité cette variété. Thompson, en 1826, inscrivit bien dans la première édition du Catalogue du Jardin fruitier de la Société horticole de Londres, une pomme Royale d'Angleterre (p. 144, n° 973), seulement dans la troisième, publiée en 1842, il la classa (pp. 30 et 38) parmi les synonymes de l'Herefordshire Pearmain, rectification sanctionnée depuis par nombre d'auteurs des plus compé- tents. Du reste, en se reportant à ma description de la pomme d'Hereford (t. III, pp. 378-379) , on verra tout aussitôt que nulle ressemblance n'existe entre ce fruit et la Royale d'Angleterre dont il s'agit ici, laquelle ne saurait être, pour lors, celle qui fut, en 1826, erronément signalée dans le Catalogue de Thompson. Les Allemands ont possédé cette pomme peu de temps après sa mise en vente par les Chartreux , puisque de 1788 à 1799 les pomologues Hirschfeld, Christ, Salzmann et Diel lui consacrèrent plusieurs articles , auxquels j'ai vainement recouru pour essayer de m'éclairer sur sa véritable provenance. A cet égard, et malgré l'absence de tout document précis, il me paraît possible, néanmoins, dépenser que la France dut être son berceau. Il y a de longues années, ne l'y rencontrait-on pas, sous des noms locaux dont la synonymie est aujourd'hui connue, cultivée dans la Normandie, à Vire, puis dans la Guienne, aux environs d'Agen?... Oui, et divers témoins vont l'attester; Poiteau, d'abord, qui, la trouvant appelée pomme d'Aoûtage, remplaça ce nom par celui de Reinette d'Angleterre hâtive, fort mal choisi, car très-souvent il la fit confondre avec l'excellente pomme tardive ainsi dénommée : « On cultive la Reinette d'Angleterre hâtive — écrivait feu Poiteau en 1846 — en Normandie, surtout aux environs de Vire (Calvados), sous le nom de Pomme d'Aoûtage, parce qu'elle mûrit dans le mois d'août. En l'examinant avec attention, on lui trouve tant de 792 ROY [royale ang — jer] rapport avec la Reinette d'Angleterre de l'ancienne école du Luxembourg et du Jardin des Plantes , qu'elle en est évidemment une variété ; mais elle en diffère cependant par le temps de la maturité, par sa grosseur et ses qualités. En ajoutant à celle dont il est question, l'épithète hâtive, ses rapports avec la Reinette d'Angleterre seront faciles à vérifier Comme les noms des fruits varient d'une province à l'autre, les personnes qui voudraient se procurer celui-ci peuvent le demander à Yire, sous le nom de Pomme d'Aoùtage. » [Pomologie française, t. IV, n° 37.) Enfin, voici ce que M. Eugène Glady, pomologue habitant Bordeaux, publiait il y a cinq ans dans la Revue horticole, de Paris, sur cette Reinette d'Angleterre, que le directeur dudit recueil déclara peu après identique avec la Royale d'An- gleterre, insérant même, pour appuyer son assertion, une lettre où M. Willermoz, dont on sait la compétence, affirmait également le fait : « Parmi les meilleures pommes propres au département du Lot-et-Garonne , je citerai — écrivait M. Glady — la Reinette d'Angleterre, que j'ai toujours vue, depuis vingt-cinq ans, sur un très-vieil arbre de ma propriété de Pinon Cette variété, qui à Bordeaux est désignée par le nom de Pomme de Pignon, ne nous paraît pas, quoi qu'on en dise, appartenir à la section des Reinettes; elle est très -précieuse, et, bien qu'elle ne soit pas nouvelle, mérite d'être plus connue et répandue qu'elle ne l'est. » [Année 1867, pp. 34 -3S; Année 1868, pp. 11 et 41.) Observations. — Généralement on n'a pas assigné à la Royale d'Angleterre ses véritables époques de maturité, puis de conservation. La faire mûrir courant d'août, c'est trop tôt; si dans les derniers jours de ce mois elle peut paraître sur les tables, ce n'est toutefois qu'exceptionnellement et fort aux dépens de sa qualité. Pour la manger entièrement mûre, il faut attendre la fin de septembre. Quant à la garder au fruitier passé décembre, on n'y doit pas songer, du moins dans l'Anjou. Pomme ROYALE D'ANGLETERRE A TROCHETS. ~ Synonyme de pomme de Hereford. Voir ce nom. Pommes : ROYALE D'ÉTÉ, ~ ROYALE HATIYE, Synonymes de Passe-Pomme d'Été. Voir ce nom. 477. Pomme ROYALE DE JERSEY. Description de Tarbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, gros, assez longs, bien coudés, très-duveteux et brun clair verdâtre, mais lavés de rouge auprès des coussinets. — Lenticelles : assez grandes , arrondies et clair- semées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux : moyens, arrondis, plaqués sur l'écorce et couverts de duvet. — Feuilles: moyennes, ovales, longuement acuminées, régulièrement et profondément dentées. — Pétiole : de longueur et grosseur moyennes, tomenteux et rarement cannelé, — Stipules : très-développées. Fertilité. — Ordinaire. « Culture. — Le plein -vent, même en le greffant ras terre, lui convient bien. ROY [royale jer] 793 Pour formes naines il faut l'écussonner sur paradis, afin de modérer sa vigueur et de le rendre plus productif. Description du fruit. — Grosses : moyenne et parfois un peu plus consi- dérable. — Forme : globuleuse très -irrégulière, ayant toujours un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : court ou très -court, gros, planté dans un bassin étroit et rarement profond. — Œil: grand, mi-clos, à cavité généralement bien développée. — Peau : mince, lisse, unicolore, jaune clair et brillant sur la partie exposée à l'ombre , Pomme Royale de Jersey. jaune d'or à l'insolation;, très-finement ponctuée de gris et semée de quelques petites taches noirâtres cerclées de carmin. — Chair : blanche, fine et des plus tendres. — Eau : suf- fisante , sucrée , agréable- ment acidulée, mais pres- que sans parfum. Maturité. — Octobre - Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — La Royale de Jersey faisait en 1867 partie de la collec- tion de pommes envo}'ée par les Allemands à notre Exposition internationale. L'année suivante je possédais cette» variété, grâce à l'obligeance du docteur Lucas, qui sur ma demande me l'expédia de Reutlingen (Wurtemberg). On la cultive en Allemagne depuis un assez long temps; déjà Diel l'y décrivait en 1816 et parlait ainsi de l'origine qu'il lui supposait : « Elle a été — disait -il — signalée pour la première fois dans le Catalogue des frères William et Joseph Kirke, pépiniéristes à Brompton, près Londres. D'où je conclus que c'est un pommier anglais nouvellement introduit dans la culture; comme aussi son nom de Jersey me fait croire qu'il provient de cette île. » {Kernobstsorten , 1816, t. XII, p. 27.) Quoique cette opinion de Diel me semble avoir été généralement acceptée, je dois cependant faire remarquer que les principales Pomologies anglaises ne men- tionnent pas la Royale de Jersey ici décrite. Robert Hogg (1859, p. 267) caractérise bien un pommier Royal Jersey, appartenant à la collection du Jardin de la Société horticole de Londres, mais il le dit à cidre, puis à fruits fouettés de rouge. Ce qui prouve qu'il diffère entièrement du nôtre; ainsi, du reste, qu'en diffèrent également le Jersey Pippin et le Jersey Sweeting caractérisés dans les Fruits of America de Charles Downing (1869, p. 231). 794 RUB — RUS Pomme RUBANÉE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pomme RUBIN. — Synonyme de pomme Gros -Api. "Voir ce nom. Pomme RUSSET. — Synonyme de pomme Boston russet. Voir ce nom. Pomme RUSSET GOLDEN PIPPIN. — Synonyme de pomme d'Or d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme RUSSIAN. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. Pobime RUSSINE. — Synonyme de pomme Verte de Rhode-Island. Voir ce nom. -I-O-I- Pomme SABINE. — Synonyme de pomme de Gravenstein, Voir ce nom. 478. Pomme SAFRANEE. Synonyme. — Pomme Reinette safranée (Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, année 1852, p. 7, a» 31). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux , érigés ou légère- ment étalés , surtout à la base , gros , de longueur moyenne , très - génicu- lés et très -cotonneux, brun verdâtre lavé de rouge. — Lenticelces : petites, arrondies, des plus abondantes. — Cous- sinets : larges et ressor- tis. — Yeux : petits ou moyens, arrondis, com- plètement collés sur le bois et très-duveteux. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales, vert mat et peu foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, longuement acuminées et profondément dentées. — Pétiole : gros, court et sen- siblement cannelé. — Stipules : de grandeur moyenne. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Pour plein- vent il doit être greffé à hauteur de tige, autrement celle-ci laisserait beaucoup à désirer. Les formes cordon et buisson, sur paradis, lui deviennent très -profitables, particulièrement sous le rapport de la production. 796 S AI [saint ger — jac] Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse assez régulière. — Pédoncule: court, peu fort, mais renflé au point d'attache et profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand, ferme, bien enfoncé, à cavité large et unie. — Peau : épaisse, quelque peu rugueuse et unicolore, jaune-safran, maculée de brun autour du pédoncule, ponctuée de gris- blanc et quelquefois, mais très- exceptionnellement, faiblement marquée, à l'inso- lation , de fines et courtes vergetures carminées. — Chair : blanchâtre nuancée de vert, assez tendre et demi -fine. — Eau : abondante, sucrée, savoureusement acidulée, sans parfum bien prononcé. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique* — La pomme Safranée, qui doit son nom à la couleur de sa peau, n'est pas très -connue de nos jardiniers. En 1855 je la signalai pour la première fois dans mon Catalogue (p. 44, n° 223); je l'avais prise dans le Jardin du Comice horticole d'Angers, mais j'ignore comment elle y était entrée. Plus tard (1867), je la vis à l'Exposition horticole de Paris. Elle s'y trouvait dans la section des fruits envoyés par les Allemands, chez lesquels on la cultive surtout pour l'alimentation des marchés, ainsi que le disait en 1859 !e baron de Flotow (page 213 du tome I" de rillustrirtes Handbuch der Obsfkunde), ajoutant « qu'elle est probablement origi- « naire d'Altenburg (Saxe -Gotha). » Ce dernier renseignement, qui du reste n'a rien d'affirmatif , ne concorde pas avec celui donné , sur le même sujet , par Valerius Cordus, botaniste de la Hesse électorale mort à Rome en 1544, auteur, entr'autres ouvrages, d'une Historia stirpium en laquelle (cap. Malus ^ n° 15) déjà se rencontre une très-exacte description de la pomme Safranée. Qr, d'après ce savant, cette variété — qu'il nomme en allemand Saffrancke, puis en latin Crocinum, termes répondant à notre mot Safran — proviendrait d'Hildesheim sur l'Innerste (basse Saxe), où pour lors elle était, avant 1544, localisée dans les jardins d'un monastère situé hors les murs de ladite ville. Observations. — Ce même Cordus mentionne aussi (n" 16) une Safranée rouge, laquelle serait, déclare-t-il, en tout semblable à la Safranée unicolore, si elle n'était fouettée de rose foncé; ce qui le conduit à en faire une variété distincte. Pour moi, je ne crois pas à l'existence d'une seconde pomme Safranée, ayant vu çà et là , sur le pommier planté dans mon école , quelques fruits faiblement rayés de rouge, mêlés aux fruits unicolores. Du reste, Cordus me paraît avoir été le seul auteur qui ait parlé de la Safranée rouge. Pomme SAINT- GERMAIN. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. Pomme de SAINT- GERMAIN. — Synonyme de pomme de Lestre. Voir ce nom. Pomme SAINT- HELENA RUSSET. -- Voir Reinette d: Angleterre et Reinette du Canada, au paragraphe Observations. Pomme de SAINT- JACQUES. — Synonyme de Passe-Pomme d'Été. Voir ce nom. s AI [saint jam— jea] 797 Pomme de SAINT- JAMES. — Synonyme de Passe -Pomme d'Été. Voir ce nom. Pomme SAINT- JAN. — Synonyme de pomme de la Saint- Jean. Voir ce nom. 479. Pomme de la SAINT-JEAN. Synonymes. — Pommes: 1. Joannine (Benoit le Court, Horiorum libri XXX, 1561, cap. Malus, n" 23). — 2. Sainct-Jan (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, 1608, p. 626). — 3. De Jannet (Claude Mollet, Théâtre des jardinages, 1652-1678, p, 55). Description de l'arbre. — Bois: faible. — Rameaux : assez nom- breux, légèrement étalés, courts, un peu grêles, sensiblement coudés, à peine duveteux et d'un brun verdâtre lavé de rouge. — Lenticelles : arrondies ou allongées, petites, abondantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, coniques -arrondis, peu cotonneux et imparfaitement collés sur le bois. — Feuilles : petites , ovales, longuement acuminées, à bords régulièrement cré- nelés. — Pétiole: court, bien nourri, carminé et profondément cannelé. — Stipules : faisant presque toujours défaut. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il faut, pour le plein - vent, le greffer en tête, sa végétation étant trop lente pour le grefïer ras terre; sous formes naines on lui donne indistinctement, comme sujet, le paradis o^ le doucin. Description dn fruit. — Grosseur: très -variable, mais le plus habituellement au-dessous delà moyenne. — Forme : conique sensiblement pentagone et assez irrégulière. — Pédoncule : long ou très -long, grêle, profondément planté dans un vaste bassin. — OEil : petit ou moyen, mi-clos, à cavité côtelée et peu développée. — Peau : très -mince, ponctuée de gris clair, jaune blanchâtre sur la partie placée à l'ombre , jaune plus intense à l'insolation , où parfois même elle est quelque peu marbrée de rouge-brun. — Chair : tendre et plus ou moins marcescente, blanche, mais devenant rousse presque aussitôt que la peau en a été enlevée. — Eau : abondante, bien sucrée, douce, agréablement parfumée. Maturité. — Par exception, fin juin; assez ordinairement, courant de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je trouve la première description de cette très -ancienne variété dans Hortorum libri XXX d'un auteur lyonnais, Benoît le Court, né vers 1485 et dont le nom jouit encore d'une certaine célébrité. Il en parla brièvement. 798 S AI [saint jea] mais avec une telle précision que je réunis sans hésiter sa pomme Joannine à notre pomme de la Saint-Jean : c( Les pommes Joannine — écrivait-il en ISOO — tirent leur nom de l'époque de leur maturité, car on les peut manger au jour, environ, où l'on fête la nativité de saint Jean -Baptiste. Elles sont d'un faible volume, blanchâtres, se conservent peu, et mûrissent avant toute autre variété. » (Cap. Malus ^ u° 23.) Cette pomme si précoce a souvent occupé les traducteurs des agronomes romains. Le père Hardouin (1685) et Saboureux de la Bonneterie (1771), entr'autres, ont cru reconnaître en elle la Musteum de Caton; mais cet auteur même infirme leur assertion, puisqu'il dit au livre VII : « Ayez soin de planter dans vos vergers des « arbres dont les fruits soient de garde le pommier Musté , par exemple. » Or, nulle pomme, précisément, n'est aussi fugace que celle de la Saint-Jean Cependant Pline pourrait peut-être donner raison à ces deux savants, car il cite (livre XV) une pomme Mustée et la qualifie de précoce, sans toutefois en fournir la moindre description. Sur cette Musieum^ le désaccord règne donc entre les agro- nomes romains comme entre nos anciens pomologues, qui, Ruel et Charles Estienne, notamment, pensent la retrouver dans la pomme de Paradis, contrairement à l'opinion de Saboureux et d'Hardouin , qui la supposent cachée sous le nom Saint- Jean. Disons maintenant, à la décharge des Romains, que chez eux, de Caton à Phne — près d'un siècle — il a bien pu surgir une seconde Mustée, la précoce de ce dernier auteur? Un tel doute me vient, en voyant le Lectier inscrire dès 1628 (page 25 du Catalogue de son verger d'Orléans), parmi les pommes de garde, et au-dessous du Drap d'Or, allant jusqu'en avril, « une Sainct-Jehan à chair tendre. » Ce qui est le cas de ne pas oubUer que le 27 décembre se fête saint Jean l'Évangé- liste, et le 6 mai saint Jean Porte latine, si cher aux imprimeurs, dont c'est le patron. Néanmoins, si deux pommiers Saint -Jean, l'un très -précoce et l'autre très-tardif, ont réellement existé dans les jardins français, il ne s'ensuit pas pour cela qu'il soit possible, faute chez Pline d'un texte descriptif, de réunir notre Saint- Jean précoce à la Mustée de ce naturaliste; comme il me serait fort difficile, également, de parler de la variété tardive possédée et signalée par le Lectier. Jamais, en effet, je ne l'ai rencontrée, soit en pépinière, soit dans les Catalogues marchands, soit même au rang des synonymes de quelqu'autre espèce. Pour ter- miner, je rappellerai ce que j'ai dit en étudiant les variétés de pommier cultivées au xv^ siècle chez les Itahens (t. III, p. 14, n°M et 2) : C'est que la Dolciano Nano et la Dolciano Mezzano , ou Petite - Pomme Douce et Pomme Douce Moyenne , les plus précoces qu'ils aient — elles mûrissent fin mai — semblent assez se rapporter à notre pomme de la Saint -Jean. Mais, s'il en était ainsi, auquel des deux pays devrait-on attribuer cette variété? — La réponse serait embarrassante, je l'avoue, puisque ses premiers descripteurs , le Court , en France , et Gallo , en Italie , furent contemporains et n'ont laissé aucun renseignement qui puisse aider à résoudre une telle question. Quoi qu'il en soit, je prends acte que chez nous, au temps d'Olivier de Serres (1539-1619), le pommier delà Saint-Jean étaitdéjà fort ancien dans la culture, et fut, dans les jardins de plaisance, le premier dont on se servit pour former des palissades ou contre - espahers ; par a l'opinion, dit Olivier de « Serres (p. 598), qu'on avoit telle seule espèce de fruit souffrir d'estre ainsi « bassement maniée. » Observations. — Couverchel, dans son Traité des fruits, mentionnait en 1852 (p. 430) , comme variétés distinctes, une Grosse puis une Petite Pomme delà Saint- Jean , toutes les deux mûrissant fin juin ou commencement de juillet. Je ne crois s AI [saint JUL — LAU] 799 pas me tromper en prétendant qu'il n'existe qu'une seule pomme de la Saint- Jean. Couverchel , chimiste et médecin , n'a pu vivre au milieu des arbres fruitiers et constamment les étudier, à l'exemple des pépiniéristes; autrement il eût été frappé de l'extrême variabilité qu'offrent, sous le rapport du volume, les produits du pommier de la Saint-Jean; et n'aurait certes pas émis l'opinion contre laquelle je m'inscris aujourd'hui. — On a parfois, aussi, confondu ce fruit avec la pomme de Paradis, moins précoce et qui, pour la forme, en diffère beaucoup. Un simple coup d'œil jeté sur cette dernière, figurée plus haut (p. 522), le prouvera, du reste, d'une complète façon. Pomme de SAINT-JULIEN [de Normandie]. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. Pomme de SAINT-JULIEN. — Voir Reinette franche^ au paragraphe Observations. 480. Pomme SAINT-LAURENT. Synonymes. — Pommes : 1. Montréal (Elliott, Fruit book, 1854, p. 158). — 2. Saint-Lawrence (Société Van Mons, Catalogue général de ses pépinières, 1857, t. I, p. 167). Fertilité. — Abondante. Description de Tarbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, étalés, peu longs, grêles, légèrement coudés, à peine duveteux et d'un rouge -grenat très-foncé. — Lenticelles : petites, arrondies j clair- semées. — Cous- sinets : ressortis. — Yeux : petits, arrondis, peu cotonneux, en- tièrement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : petites, ovales-arK>n- dies, très-courtement acuminées, planes pour la plupart et finement dentées. — Pétiole: grêle, assez long, profondément cannelé. — Stipules : étroites et courtes. Cultdre. — Ses rameaux grêles commandent de le greffer en tête, pour plein - vent; mais la basse-tige, sur doucin ou paradis, lui est toujours beaucoup plus avantageuse, au double point de vue de la production et de la beauté. Description dn fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse ou conique fortement arrondie, irrégulière, très -comprimée à ses extrémités. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne , assez gros , surtout au point d'attache, planté dans un bassin rarement très -vaste. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, unie, large et profonde. — Peau : vert grisâtre ou jaunâtre, abondamment striée de carmin à Tinsolation , ponctuée de roux et portant çà et là 800 S AI [saint lau] de petites taches noirâtres cerclées de vert foncé. — Chair : quelque peu ver- dâtre, tendre et mi- fine. — Eau: abondante, sucrée, savoureusement acidulée et parfumée. ^ Maturité. — Vers la moitié du mois d'août et se conservant jusqu'en septembre. Qualité. — Première. Historique. — Divers auteurs américains ont parfaitement décrit cette pomme, mais ne sont pas d'accord sur sa provenance. P. Barry (FrMiV garden, p. 286, n° 59) affirme en 1852 qu'elle est originaire de Montréal, ville du Canada. Elliott {Fruit book, p. 158), en 1854, la dit Canadienne, sans indiquer toutefois son lieu d'obtention. Enfin Charles Downing, qui maintes fois s'en occupa, la déclarait encore d'origine incertaine, en 1869 [Fruits of America, édit. 1863, p. 193; édit. 1869, p. 345). Que conclure de ce désaccord?... Je n'en sais trop rien, et me borne à produire un renseignement qui me paraît n'avoir pas été connu des pomologues ici mentionnés : c'est que la Société horticole de Londres possède ce pommier depuis plus de cinquante ans, car en 1826 il figurait déjà dans la première édition du Catalogue de son Jardin fruitier (p. 146, n° 1016). Quant à nos pépiniéristes, ils ignorent à peu près le nom même de cette variété. Pour moi , qui l'ai reçue d'Amérique ces dernières années, 11 ne m'a pas été possible de la mettre au com- merce avant 1873 (voir mon Catalogue de cette date, p. 53, n° 482). Le nom qu'elle porte doit lui venir de l'époque de sa maturité , arrivant généralement vers la Saint-Laurent, qui se fête le 10 août. Observations. — Il existe dans le Calvados une Reinette de Saint -Laurent qui y fut gagnée vers 1822; je ne la possède plus, mais il me faut en parler pour établir que ce fruit appartient bien à notre pays, auquel on veut l'enlever; puis, aussi, afin d'éviter qu'on ne le suppose identique avec la pomme Saint-Laurent. Il est assez gros, presque conique, d'un beau jaune nuancé de rouge au soleil, et sa maturité va de décembre à mars. Le baron de Fériissac le signala au cours de 1828 : « On connaît en Normandie — écrivit-il — plus de deux cents variétés de pommes, et de temps à autre il s'en découvre qui n'avaient point encore été aperçues. La 'Reinette de Saint- Laurent a été observée en 1826 sur une propriété sise à Saint-Laurent-du-Mont [près Lisieux], et on lui a donné le nom de cette localité. Ses fruits, par leur saveur, l'élégance de leur forme et l'éclat de leur coloris, peuvent rivaliser avec les pommes les plus estimées. » (Bulletin des sciences agricoles et économiques, t. IX, p. 69.) Peu après — en 1833 — cette Reinette était recommandée comme nouveauté, par Poiteau, page 422 du Bon- Jardinier^ avec indication exacte de la provenance. Mais restait à faire connaître l'obtenteur, et ce fut la Société d'Agriculture de Caen qui s'en chargea ; «Cette pomme — lisons-nous dans ses Mémoires (1837, t. IV, « p. 213) — a été obtenue par M. Leprêtre, sur sa propriété située à Saint- « Laurent-du-Mont (Calvados). » Enfin Victor Paquet (1844, Traité de la conser- vation des fruits, p. 287) puis Couverchel (1852, Traité des fruits, p. 449) la caractérisèrent à leur tour, et rappelèrent son origine. Devant ces déclarations si formelles, on sera donc fort surpris qu'un pomologue belge, feu Auguste Royer, l'ait dite native de Liège, dans le tome VIII, année 1858, de la Belgique horticole : « La Reinette Saint-Laurent — expose-t-il — est un gros fruit conique et jaune, dégusté le 17 février, sucré -acidulé, bon. Il a été couronné en 1849 par la Société des Conférences horticoles de Liège (Belgique). C'est un gain de M. Louis Dubois [cultivateur à Liège, rue de Glain]. » (Page 254.) Tels étaient les faits que je désirais constater, pour qu'un jour où l'autre on pût SAT-SAL 801 au besoin, et pomologiquemcnt parlant, les utiliser au profit de la vérité historique. Pomme SAINT- LAWRENCE. — Synonyme de pomme Saint- Laurent* Voir ce nom. PorniE SAINT- MARY'S PIPPIN. — Synonyme de pomme de Doivnton. Voir ce nom. Pomme de SAINT- SAUVEUR. — Synonyme de Calleville de Saint- Sauveur. Voir ce nom. Pomme de SAINTONGE. — Synonyme de pomme Haute-Bonté. Voir ce nom. 481. Pomme SALEM. Synonymes. — Pommes : 1. Sat.fm Seepling (Warder, Apples, 1867, p. 731). — 2. Salem Sweet (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 18G9, p. 345). """■■^/'k Pomme Salem. — Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , habituellement bien étalés, gros, longs,, très-géniculés, du- veteux et rouge - brun ardoisé. — Len- ticelles : arrondie^ ou allongées, gran- des et clair-semées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux: moyens ou petits , arron dis , très -co- tonneux, complète- ment collés sur le bois. — Feuilles : escrii»tiuii du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse légè- rement aplatie aux pôles. — Pédoncule : assez court, grêle, planté dans un bassin large et généralement profond. — Œil: petit, mi-clos ou fermé, à cavité peu développée, unie sur les bords, mais plissée à l'intérieur. — Peau : lisse, vert clair du côté de l'ombre, brun jaunâtre parfois faiblement nuancé de rose sur la partie exposée au soleil, tachée de roux foncé autour du pédoncule, puis ponctuée de gris et de marron. — Chair: blanche, tendre, fine et croquante. — Eau : suffisante, bien sucrée, acidulée et délicieusement parfumée. Maturité. — Août- Octobre. Qualité. — Première. Historifiue. — J'ai tiré ce pommier des Etats-Unis, en 1860. Il est décrit dans les Fruits of America de Downing, édition de 1869 (p. 346), et cet auteur le dit originaire de la Caroline du Nord. Nos horticulteurs le connaissent à peine, mais il mérite bien^ par la précocité et l'excellence de ses produits, de leur être recom- mandé. Pomme de SARREGUEMINE. — Synonyme de pomme Petit- Bon. Voir ce nom. Pomme SAUVAGE. — Synonyme de pomme d'Estranguillon. Voir ce nom. Pomme SCiVRLET NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non-Pareille écarlate. Voir ce nom. Pommes SCARLET PEARMAIN. — Synonymes de pommes Écarlate d'Eté puis Écarlate d'Hiver. Voir ces noms. Pomme SCHAFSNASÉ. — Synonymes de pomme Tête de Chat. Voir ce nom. Pomme SCHARLACHROTIIE PARMÂNE. — Synonyme de pomme Écarlate d'Été. Voir ce nom. Pomme SCHEIBENREINETTE. — Synonyme de Reinette rouelliforme. Voir ce nom. Pomme SCHMELZLING. — Synonyme de pomme Blanc -Bureau. Voir ce nom. 485. Pomme SCHMIDBERGER. !§»ynonyiiies. — Pommes : 1. Schmidberger's Reinette (Schmidberger, Obstbaumzucfit, 183G, l. IV, p. 148). — 2. Schmidberger rothe Winter Reinette (le baron de Biedeuleld, llandôuch aller bekannten Obstsorten, 1854 ^ t. H, p. 202). De»cri|itioii de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nom- breux, légèrement étalés, assez courts et assez gros, faiblement géiiiculés, bien SCII 807 duveteux , vert brunâtre et plus ou moins nuancés de rouge sous les coussinets. — Lenticelles : petites ou moyennes, arrondies et rapprochées. — Coussinets :\q.vqç,s mais ^uodérément ressortis. — Yeux : moyens, arrondis, à peine cotonneux et complètement plaqués sur Pomme Schmidberger. 1^, bojs^ _ ^^1,111^^ : moyen- nes, arrondies pour la plu- part , longuement acumi- nées, à bords irrégulière- ment dentés ou crénelés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, glabre et faiblement cannelé. — Stipules : étroites et lon- gues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il se prête à toutes les formes et se greffe sur n'importe quel sujet. Descriptioii du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse assez irrégu- lière et généralement moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne , un peu grêle , profondément planté dans un étroit bassin. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité unie et rarement bien déve- loppée. — Peau: mince et lisse, jaune clair sur la partie exposée à l'ombre, jaune intense fouetté de carmin sur l'autre face, maculée de fauve olivâtre autour du pédoncule , puis abondamment ponctuée de gris. — Chair : légèrement verdâtre , fine ou mi-fine, croquante et assez tendre. — Eau : suffisante, sucrée, délicieuse- ment acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre -Mars. Qualité. — Première. Historiciue. — Cette variété, que je possède depuis une dizaine d'années', provient de l'Autriche et date environ de 1832. Le personnage dont elle porte le nom, Schmidberger, aujourd'hui décédé, fut religieux au monastère de Saint- Florian (Autriche) et pomologue distingué. Il est connu, notamment, par un Traité de la culture des arbres fruitiers et par l'obtention de divers fruits de première qualité. En 1836 il décrivit la pomme qui nous occupe et s'exprima ainsi, quant à son origine : « Mon ami Liegel [doyen des pomologues allemands] — dit-il — l'a gagnée de semis à Draunau (Autriche) et me l'a dédiée par aflection. » {Obstbaumzucht, t. IV, p. 148.) Pommes : SCHMIDBERGER'S REINETTE, jSynonymes de pomme > Schmidbe'rgeTr'SoÏY SCHMIDBERGER ROTHE WINTER REINETTE, ) ce nom. 808 SCII — SEB Pomme SCHNÉE CALVILL. — Synonyme de Calleuille de Neige. Voir ce nom. Pomme SCUDAMORE'S CRAB. — Synonyme de pomme Red Strcak. Voir ce nom. Pomme SEAGO. — Synonyme de pomme Mangum. Voir ce nom. Pomme SÉBASTIAN. — Synonyme de pomme Sébastian rouge. Voir ce nom. 486. Pomme SÉBASTIAN ROUGE Synonymes. — Pommes : 1. SÉBASTIAN (Van Mous, Catalogue descriptif de partie des arbres frui- tiers qui de 1708 à 1823 ont formé sa collection, p. 25, n» 121, et p. 53, n» 2728), — 2, RoTHER Sebastian's (des pépinières de Reutlingen [Wurtemberg], en 1868). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux: assez nom- breux, très-longs, gros, bien géni- culés, très -duveteux, rouge -brun ardoisé nuancé de vert. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, petites, abondantes. — Coussinets: peu développés. — Yeux : moyens ou petits , coniques - raccourcis , couverts de duvet et complètement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales, acu- minées, assez profondément dentées sur leurs bords. — Pétiole: long, de moyenne grosseur, roide, ample- ment carminé et généralement à cannelure des plus accusées. — Stipules : moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe ras terre, pour plein -ViCiit, sa tige pousse droite et devient d'une belle grosseur, ainsi que sa tête, toujours très -régulière. Comme arbre nain il croît également bien, et veut être écussonné sur paradis. Description du iruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse irré- gulière et plus ou moins comprimée aux pôles. — Pédoncule : court, très- nourri,, planté profondément dans un large bassin. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, à cavité irrégulière, assez vaste et plissée ou légèrement bossuée sur les lîords. — Peau : assez épaisse, lisse, à fond jaune sale, presque entièrement lavée, marbrée et striée de rouge foncé, tachée de fauve olivâtre autour du pédoncule, puis fortement et abondamment ponctuée de gris. — Chair : jaunâtre, mi -fine et ferme, quelque peu marcescente. — Eau: suffisante, sucrée, acidulée, mais sans parfum bien prononcé. Maturité. — Octobre -Janvier. Qualité. — Deuxième. SEE — SÉM 809 Historique. — Est-ce une variété d'origine allemande ou d'origine belge? Je n'ai jamais pu éclaircir ce point. Le seul renseignement qui me soit apparu sur la pomme Sébastian rouge, sort du Catalogue général des anciennes pépinières (1798 à 1823) du semeur belge Van Mons. Elle s'y trouve mentionnée deux fois, aux pages 2o et 53 , mais sans l'indication « gagnée par nous , » dont cet arbo- riculteur fait généralement suivre le nom des fruits lui apparte'nant. Van Mons ayant eu de nombreuses relations avec les pomologues allemands, il est alors probable qu'il dut à l'un deux ce pommier, qui cependant ne figure pas dans les principaux recueils pomologiques particuliers à l'Allemagne. Quant à moi, je dois au docteur Lucas, directeur de l'Ecole d'arboriculture fruitière de Reutlingen (Wurtemberg), le Sébastian rouge; il m'en adressa des greffes en 1868, peu de temps après l'Exposition internationale de Paris, à laquelle j'avais remarqué cette pomme. Elle y faisait partie des variétés- apportées de Berlin par le professeur Karl Koch. Pomme SEEBER BORSDORFER. — Synonyme de Reinette Froomnu Voir ce nom. Pomme SEEK-NO-FURTHER. — Synonyme de pomme Linnœus Pippin. Voir ce nom. Pomme de SEIGNEUR D'AUTOMNE. — Synonyme de pomme Tête de Chat. Voir ce nom. PoJDiE DE SEIGNEUR D'HIVER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pomme SEIGNEUR D'ORSAY. — Synonyme de Reinette marbrée. Voir ce nom. Pomme de SEIGNEUR ROUGE- — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. 487. Pomme SÉMINAIRE DE VESOUL. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés, de grosseur et longueur moyennes, sensiblement géniculés, légèrement duveteux et d'un brun olivâtre faiblement lavé de rouge terne. — Lenticelles : arrondies ou allongées, assez grandes et rapprochées. — Coussinets : ressortis. — Yeux : moyens, coniques-arrondis, cotonneux et plaqués sur le bois. — Feuilles : généralement assez petites , ovales , acuminées , ayant les bords peu profondément dentés ou crénelés. — Pétiole: de longueur et grosseur moyennes, à cannelure rarement bien accusée. — Stipules : longues , étroites et souvent dentées. Fertilité. — Modérée. Culture. — Quand on le destine au plein -vent, forme que son manque de vigueur ne lui rend pas favorable , il faut le greffer en tête et choisir des sujets très -forts. Comme basse -tige, il fait sur doucin de petits espaliers, cordons et gobelets assez beaux et toujours plus fertiles que ne le seraient ses plein -vent. 810 SÉM — SER Descriiiiiom du fi*uit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique sen- siblement arrondie et généralement plus ventrue sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : bien nourri, droit et assez long, ou court et arqué, profondément inséré dans un étroit bassin. — Œil : P omme Séminaire de Vesoul. moyen , mi - clos , à cavité unie et peu développée. — Peau : légère- ment rugueuse, jaune clair ver- dâtre sur le côté placé à l'ombre , brun jaunâtre à l'insolation , am- plement maculée de roux foncé autour du pédoncule et semée de larges points bruns pour la plu- part formant étoile. — Chair : iDlanche ou verdâtre , assez ferme et très- fine. — Eau : abondante, bien sucrée, acidulée, possédant un parfum délicieux. Maturité. — Décembre - Mars. Qualité. — Première. Historique. — La pomme Séminaire de Vesoul me fut, en 1854, offerte ainsi étiquetée par le prêtre qui dirigeait alors cet établissement, et duquel j'avais déjà reçu d'autres fruits ( voir tome 1"=^ p. 321). Les greffons qu'il m'envoya avaient été coupés sur l'unique pommier de l'espèce planté dans le jardin du Séminaire, arbre actuellement âgé d'une cinquantaine d'années, et greffé, m'assure-t-on. D'où suit que là nous ne sommes pas en présence du nom primitif de la variété. J'en suis d'autant plus certain, que le nouveau Supérieur du Séminaire de Vesoul m'écrivait le 13 novembre 1873 : « Dans quelques villages situés aux environs de cette ville, on « trouve des pommes si semblables à la nôtre , qu'elles me paraissent n'en différer « en rien ; on les nomme généralement , dans ces campagnes , Pommes Grillot. » Je consigne ici ce renseignement, sans pouvoir assurer, faute de temps pour confronter un pommier Grillot avec un pommier Séminaire de Vesoul, que ces deux noms soient synonymes. Il n'existe toutefois, cela je puis l'affirmer, aucun rapport entre celte dernière variété et la Passe-Pomme d'Été , quoique celle-ci ait également porté les surnoms Grillot et Grillotte. 488. Pomme SERINKA. Synonymes. — Pommer : \. Serinkia (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1832, p. 32, n» 241). — 2. Serniska (Comice horticole d'Angers, Annales, 1860, p. 45). — 3. Lefim (Karl Koch , Wochenschrift , 1870, n» 4, p. 29). îlescri|ition «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, géné- ralement assez érigés, gros et longs, très -coudés, duveteux et d'un rouge foncé légèrement lavé de gris. — Lenticelles : grandes, allongées et abondantes. — Coussinets: ressortis. — Yeux : assez gros, ovoïdes, des plus cotonneux, collés sur l'écorce. — Feuilles . de grandeur moyenne, ovales, acuminées pour la plupart et SER 811 profondément dentées sur leurs bords. — Pétiole : gros, long, à large cannelure et très -carminé. — Stipules : plutôt petites que grandes, et souvent taisant défaut. Feutilité. — Abondante. Culture. — Quand on le greffe ras terre, pour plein-vent, il réussit assez bien mais son tronc n'a pas belle apparence, étant excessivement gros à la base et très- faible au sommet; mieux vaut donc le grefler eu tête. Toutefois il est irréprochable sous les formes naines , soit sur doucin , soit sur paradis. Pomme Seriuka. De8cri|itioii du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme: conique - arrondie , très - irré - gulière et généralement moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : peu long, de moyenne force, inséré dans un bassin de faibles dimen- sions. — Œil: moyen, coton- neux , ouvert , modérément enfoncé , à cavité irrégulière , assez large, plissée ou bossuée sur les bords. — Peau : jaune clair verdâtre, striée de rose tendre sur la partie exposée à l'ombre et de rose plus foncé sur l'autre face, tachée de gris squammeux autour du pédon- cule, puis abondamment ponc- tuée de roux. — Chair : d'un blanc nuancé de vert, fine, mi-tendre et croquante. — Eau : abondante, sucrée, des plus savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Août -Septembre. Qualité. — Première. Historique. — Le plus célèbre pépiniériste de la Russie, M. Wagner, de Riga, m'envoya ce pommier en 1852, et depuis lors je l'ai constamment propagé, par ses fruits si précoces, si beaux et si bons, méritent réellement l'attention des hor- ticulteurs. Je ne sais à quelle époque il fut obtenu; seulement on ne peut le croire fort âgé, en présence du silence que les pomologues, malgré tous ses mérites, gardent encore à son égard. Je ne l'ai vu, jusqu'ici, mentionné qu'une seule fois; c'est dans le Wochenschrift , journal botanique rédigé par mon ami le professeur Karl Koch, de Rerlin. Ce savant, rendant compte en janvier 1870 d'une Exposition pomologique qui venait d'avoir Heu à Dorpat (Livonie), parla en ces termes de ce fruit, qu'on y avait envoyé : « La pomme Lehm ou Serinka, une des meilleures variétés russes, est commimément cultivée dans la partie méridionale de la province de Livonie, mais n'a pas encore, malgré tous ses mérites, pareille vogue dans la partie septentrionale, notamment aux environs de Dorpat. » (No 4, p. 29.) Pomme SERINKIA. — Synonyme de pomme Serinka. Voir ce nom. 812 SER — SlIO Pomme SERIQUE. — Synonyme de Calleville rouge d'Été. Voir ce nom. Pomme SËRNISKA. — Synonyme de pomme Serinka. Voir ce nom. Pommes : SHEPHERD'S PIPPIN, — SHEPHERD'S SEEDLING, Synonymes de pommes Alfris- ton. Voir ce nom. Pomme SHIPPEN'S RUSSET. — Synonyme de pomme Boston russet. Voir ce nom. 489. Pomme SHOCKLEY. tijnonjme. — Pomme Waddell Hall (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America^ 1863, p. 188; et 1869, p. 352). Premier Type. Deuxième Type. Descriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, éta- lés, gros, assez longs, sensiblement géniculés , à peine duveteux et d'un brun clair légèrement rosé. — Lenti- celles : arrondies ou allongées , grandes et rapprochées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux: moyens, ovoïdes, faiblement collés sur le bois et couverts d'un épais duvet. — Feuilles : de gran- deur moyenne, ovales -arrondies, lon- guement acuminées , planes ou un peu cucuUées, ayant les bords profondé- ment dentés. — Pétiole : gros, long et amplement carminé , à cannelure rare- ment bien accusée. — Stipules : très- longues et très -larges. FertilitÉc — Ordinaire. Culture. — H se montre vigoureux sur toute espèce de sujet, comme il se prête également à toutes les formes. Description du fruit. — Gros- seur : petite. — Forme : très-variable, elle passe de la conique plus ou moins allongée à la globuleuse comprimée aux pôles , mais toujours on la trouve irrégulière et moins développée sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, grêle, souvent; renllé au point d'attache, planté dans un bassin étroit et généralement assez profond. — Œil: petit, clos ou mi-clos, à peine enfoncé, à faible cavité SIC — SMA 813 plissée intérieurement et bordée de légères gibbosités. — Peau : jaune verdâtre sur le côté de l'ombre, brun jaunâtre strié de rose terne à l'insolation, rarement maculée de fauve dans le bassin pédonculaire, et ponctuée de gris. — Chair : blan- châtre, fine, ferme et croquante. — Eau : assez abondante, douce,el très -sucrée, ayant une saveur agréable qui participe un peu de celle des amandes. Maturité. - Février -Mai. Qualité. — Première. Historique. — M. Berckmans, pépiniériste habitant Augusta, dans la Géorgie (Amérique), m'offrit cette pomme, en 1858, comme une des variétés les plus estimées des jardiniers de sa contrée, dont elle est originaire. Downing l'a décrite en 1863 puis en 1869, mais il ne dit pas si le nom Shockley, sous lequel on la cultive généralement, rappelle celui de son obtenteur. Pomme SICKLER. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom . Pomme SIKE-POUSE. — Synonyme de pomme Syke-House. Voir ce nom. Pomme de SINOPE. — Synonyme de pomme Lanterne. Voir ce nom. Pomme SMALL BLACK. — Voir Small's admirable, au paragraphe Obser- vations. PomiE SMALL RIBSTON. — Synonyme de Reinette musquée. Voir ce nom, Pomme SMALL STALK. — Voir Small's admirable, au paragraphe Observa- tions. Pomme SMALLEY. — Synonyme de pomme Spicé. Voir ce nom. 490. Pomme SMALL'S ADMIRABLE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , liabituellement très -étalés et souvent arqués, gros, peu longs, des plus géniculés, bien duveteux et d'un brun verdâtre lavé de rouge terne. — Lenticelles : arrondies ou allongées, très-grandes et assez clair-semées. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, presque complètement collés sur l'écorce et très-coton- neux. — Feuilles : assez grandes, ovales ou elliptiques, lisses, vert clair en dessus, gris verdâtre en dessous, courtement acuminées, ayant les bords légèrement dentés ou crénelés. — Pétiole : long, gros, flasque et sensiblement cannelé. — Stipules : longues et larges, pour la plupart. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa croissance rapide et ses gros rameaux permettent de le greffer ras terre pour l'élever à tige et en faire de beaux plein-vent. Quant aux formes 814 SMA — SMI naines, il s'y prête également, mais il faut alors l'écussonner sur paradis et non sur doucin, dernier sujet qui surexciterait encore sa vigueur et le rendrait peu productif. Description du iruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : sphérique, sensiblement comprimée aux pôles et souvent ayant un côté moins développé que l'autre. — Pomme Small's admirable. Pédoncule : long, grêle et profondément planté dans un bassin étroit for- mant entonnoir. — Œil: petit, mi-clos, presque à fleur de fruit et un peu bossue sur ses bords. — Peau : jaune clair sur la partie placée à l'om- bre , jaune brunâtre à l'insolation , finement ponctuée de roux et de marron, surtout dans le voisinage de l'œil , et maculée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fme^ ferme et croquante. — Fau : abondante , bien sucrée , acidulée, possédant une exquise saveur légèrement fenouillée. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Première. Historique. — La Small's admirable, ou Pomme admirable de Small — son obtenteur, probablement — me vient d'Angleterre; elle est dans mon établissement depuis cinq ans; je la crois d'origine anglaise, mais ne puis cependant l'affirmer. Le docteur Hogg, de Londres, l'a signalée en 1866 dans the Fruit manual (pp. 42- 43) et ne la réclame pas comme sienne; non plus que les pomologues américains Warder (1867) et Downing (1869), qui l'ont également caractérisée. Avec le temps, espérons que cette nouvelle variété retrouvera son père, et, par lui, sa nationalité. Observations. — En Angleterre il existe une pomme Small Stalk ( Courte - Queue), puis en Amérique une Small Black (Petite -Noire) et une Small's Pippin (Pippin de Small); de ces trois variétés, aucune ne se rapporte à la Small's admi- rable ici décrite; et, coïncidence assez bizarre, les auteurs qui les mentionnent se taisent également sur la provenance de ces divers pommiers. Pomme SMALL'S PIPPIN. — Voir Small's admirable, au paragraphe ObseR' VATIONS. Pommes SMITH et SMITH'S CIDER. — Synonymes de pomme Popi^lar Bluff. Voir ce nom. SMO 815 Synonymes. 491. Pomme SMOKEHOUSE. Pommes : \. MiLiXREEK Vandevere (EUioU, Fruit hook, 1834, p. 113). — 2. Ued VaNDEVERE {Ici. ibicL). — 3. VANDEVERE ENGLISH {Ici. ibicl. )» Premier Type. ..^ . .^ j„ ^^ Descriptton de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés , gros et longs, très- géniculés,légèrement duveteux , d'un brun verdâtre lavé de rou- ge ardoisé. — Lenti- celles : arrondies ou allongées, grandes, assez abondantes. — Coussinets : saillants. — F(?Mx .- très -petits, arrondis , fortement , collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : assez gran- des, ovales, longue- ment acuminées , à bords profondément dentés. — Pétiole : gros, de lon- gueur moyenne et faiblement cannelé. — Stipules : bien déve- loppées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Grefïé ras terre, pour plein -vent, il devient très- beau, sa tige est grosse, droite, et sa tête régulière et touflue. Les formes naines cordon ou buisson lui conviennent, surtout quand on l'écussonne sur paradis. Description d« fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois moins considérable. — Forme : conique sensiblement arrondie et très - irrégulière , ou sphérique aplatie aux pôles et plus développée sur un côté que sur l'autre. — Pédoncule : assez long ou très -long, peu fort mais souvent renflé au point d'attache, profon- dément inséré dans un bassin plutôt étroit que large. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, à vaste cavité unie ou plissée. — Peau : mince, lisse, à fond jaune légèrement verdâtre, presque entièrement lavée de rouge-lirun clair, marbrée Deuxième Type. 816 , SNO-son et fouettée de carmin, à l'insolation, ponctuée de roux et de gris-blanc, puis tachée de fauve squammeux autour du pédoncule et quelquefois même autour de l'œil. — Chair : jaunâtre, ferme, fine ou mi-fine. — Eau : suffisante, bien sucrée, quoiqu'aigrelette, ayant une saveur anisée des plus agréables. Maturité. — Octobre -Février. Qualité. — Première. Historique. — Assez nouvelle dans les pépinières françaises , la Smokehouse, d'origine américaine, est pour le moins septuagénaire. Divers auteurs l'ont décrite en son pays, et l'ont dite native de la Pennsylvanie, sauf Elliott (1854, p. 113), qui lui reconnaît dix- sept synonymes et veut qu'elle appartienne au Delaware, mais cette assertion n'a pas prévalu. Yoici, du reste, les renseignements circons- tanciés fournis sur ce point par Charles Downing, dans les plus récentes éditions de sa Pomologie ( 1863 et 18G9) : « Ce pommier — dit-il — est originaire du comté de Lancastre (Pennsylvanie) ; il a poussé, près Millcreek, sur la ferme d'un riche quaker nommé Gibbons, et dans la partie du jardin avoisinant la cheminée de la maison, d'où vint qu'on l'appela Smokehouse. Cette variété, déjà ancienne et très-répandue en Pennsylvanie, offre un tel air de famille avec l'antique pomme Pennsylvania Vandevere, qu'on la suppose sortie d'un égrasseau provenu de pépins de ce dernier fruit. » [The Fruits and fruit treesof America, 1863, pp. 104-105; 1869, p. 355.) Pomme SNOW CHIMNEY. — Synonyme de pomme de Neige. Voir ce nom. Pomme de SOIE. — Synonyme de pomme Chemisette blanche. Voir ce nom. Pomme SOMMER GEWÛRZ. — Synonyme de pomme Postophe d'Été. Voir ce nom. Pomme SOMMER ZIMMET. — Synonyme de pomme rie Cannelle. Voir ce nom. Pomme SONNANTE D'AUTOMNE. — Synonyme de pomme Lanterne. Voir ce nom. Pomme SONNANTE D'HIVER. — Synonyme de pomme Coing d'Hiver. Voir ce nom. Pomme SONNETTE. — Synonyme de Calleville rouge d'Automne. Voir ce nom. Pomme SONORE. — Voir pomme Lanterne., au paragraphe Observations. Pomme SOSKRIEGER. — Synonyme de Reinette blanche de Champagne. Voir ce nom. Pomme SOUR DOUGII. — Synonyme de pomme Summer Pippin. Voir ce nom. sou 817 Pomme SOUTHERN FALL PIPPIN. — Synonyme de pomme Buncombe. Voir ce nom. Pommes : SOUTHERN GOLDEN PIPPIN, — SOUTHERN GREENING, Synonymes de pomme Green Cheese. Voir ce nom. 492. Pomme SOUVENIR DES GLORIA. Premier Type. Description tie l'ar- bre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, étalés, longs, assez gros , coudés , duveteux et d'un brun ardoisé presque noir au sommet. — Lenti- celles : blanches , petites , arrondies, clair-semées. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : volumineux, ovoï- des-obtus, plaqués sur le bois, ayant les écailles co- tonneuses et mal soudées. — Feuilles : petites, ovales à la base du rameau, ova- les-allongées au sommet, épaisses , vert blanchâtre en dessus , vert glauque en dessous, courtement acu- minées, à bords dentés ou crénelés. — Pétiole : court et grêle, mais rigide, car-' miné en dessous et faible- ment cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Des plus abondantes. Culture. — II fait de beaux arbres sous toutes les foroies; cependant, quand on le destine au plein -vent , il est urgent de le greffer en tète , et non ras terre. Description tin fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois un peu moins volumineuse. — Forme : cylindrique-arrondie ou globuleuse sensible- ment comprimée aux pôles; elle a, surtout, presque toujours un côté plus IV. 52 Deuxième Type. 818 SOY — SPI développé que l'autre. — Pédoncule : court ou très -court, assez fort ou assez grêle, inséré dans un bassin rarement bien large et généralement de profondeur variable. — (EU : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, à courtes sépales, à cavité unie, large et plus ou moins profonde. — Peau : mince, jaune blafard nuancé de rose terne sur la partie exposée au soleil, tachée de roux dans le bassin pédon- culaire et ponctuée de gris. — Chair : blanche, fine, tendre et quelque peu croquante. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée et possédant un léger parfum de rose. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Vers 1843 un pommier poussa spontanément dans les vignes dites des Buchannes, appartenant à M. Urseau et situées commune de Sainte- Gemmes-sur-Loire , près Angers. Quand il eut fructifié, son propriétaire en offrit des greffes au sieur Dérouin, cultivateur faubourg Saint-Laud, de notre ville, lequel, tout récemment (1873), en a mis plusieurs rameaux à la disposition des frères Gloria , contre - maîtres , depuis vingt ans , de mes pépinières d'arbres fruitiers. Certain, par l'examen du pied- type, que j'avais là une variété nouvelle, et même encore innommée, il m'a paru, vu son mérite, utile de la propager, et juste aussi — le choix du nom m'étant laissé — de la dédier aux frères Victor et Eugène Gloria, comme souvenir de ce fait, et comme témoignage, surtout, de l'intelligence , de la conscience avec lesquelles ils ont toujours accompli leurs travaux dans mon établissement. Pomme SOYETTE. — Synonyme de pomme Chemisette blanche. Voir ce nom. Pomme SPADONE DES BELGES. — Synonyme de Passe -Pomme d'Été. Voir ce. nom. Pomme SPANISCHER GESTREÏFTER GULDERLING. — Synonyme de pomme Giddcrling rayée d'Espagne. Voir ce nom. Pommes: SPEACKLED PARMÀNE, — SPECKLED GOLDEN REINETTE ^ Synonymes de Reinette des i Carmes. Voir ce nom. Pomme SPICÉ. — Synonyme de Fenouillet gris. Voir ce nom. 493. Pomme SPICÉ. «Synonymes. — Pommés : 1; Englischer Gewurz {\i\Q\,Kernobstsorfi:n, 1809, t. X, p. 34). — 2. Smalley (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1863 , p. 189 ; et 18C9, p. 354 ) Ilescriiitioii «le l'arlire. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, assez courts et assez grêles, très-géniculés, sensiblement duveteux et d'un brun olivâtre foncé légèrement lavé de rouge sombre. — Lenticelles : arrondies ou allongées, petites et rapprochées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens et SPJ 819 coniques, faiblement plaqués sur l'écorce et très -cotonneux. — Feuilles : petites, ovales, rarement acumïnées, planes, à bords régulièrement et finement dentés. — Pétiole : bien nourri, long Pomme Spicé. ^t à cannelure ,apparente. - Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Sa chétive croissance ne permet pas qu'il soit greffé ras terre, pour l'élever à tige; il faut donc , quand on le destine au plein -vent, qui du reste lui est peu favorable, le greffer en tête. Les formes naines, sur doucin ou paradis , con- viennent infiniment mieux à ce pommier , tant pour la beauté de l'arbre que pour sa plus grande fertilité. Description du fruit. — Grosseur: au-dessus de la moyenne. — Forme : coni- que-allongée, ayant souvent un côté quelque peu moins développé que l'autre. — Pédoncule : court, bien nourri, surtout à la base, arqué, obliquement inséré dans un bassin étroit et profond. — OEil : assez grand, mi-clos ou fermé, à cavité très-peu prononcée mais sensible- ment ondulée ou pïissée sur les bords. — Peau : épaisse, lisse, unicolore, jaune- citron, amplement maculée de brun autour du pédoncule et toute parsemée de larges points roux. — Chair : blanchâtre ou légèrement jaunâtre, fine et tendre. — Eau : abondante, complètement douce, très-sucrée et très -aromatisée. Maturité. — Novembre -Janvier. ^ Qualité. — Première, pour les amateurs de pommes douces. Hii^torique. — Ayant été à même, en 1867, de déguster ce beau fruit à l'Exposition horticole universelle de Paris, où il figurait parmi les pommes envoyées de Berlin, je l'introduisis l'année suivante dans mes cultures. Ce fut M. le docteur Lucas, de Reutlingen (Wurtemberg), qui me le procura. L'Angle- terre paraît avoir été son berceau, mais cependant depuis longtemps il y est devenu très- rare. Le pomologue Diel, qui l'importa chez les Allemands, l'a décrit en 1809 et nous fournit sur lui quelques renseignements bons à reproduire : n Cette espèce — dit-il — est signalée dans le Catalogue de William et Joseph Kirke, pépiniéristes à Brompton, près Londres. Les autres arboriculteurs anglais ne la mentionnent pas. Son nom s'applique certainement au parfum dont sa chair est imprégnée. » [Kemohst- sorten, 1809, t. X, p. 34.) Robert Hogg, le plus autorisé des modernes pomologues anglais, s'est également occupé de ce pommier : « La variété — a-t-il écrit en 18B9 — que je viens de caractériser, est bien la Spicé qui 820 SPI — STE fut propagée par Kirke, de Brompton, puis décrite par Diel, sous ce nom; il ne faut donc pas la confondre avec celle de même dénomination du Catalogue du Jardin de la Société horticole de Londres, car celle-ci se rapporte entièrement à la pomme Aromatic Russet. ( The Apple and its varieties, 1859, p, 186.) A ces divers renseignements, j'en ajouterai deux : en 1670 dom Claude Saint- Etienne cita chez nous une « pomme d'Espice » dans sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits (p. 211); et, de même, le semeur belge Van Mons en inscrivit une, de 1798 à 1823, sur le Catalogue général de ses pépinières (p. 36, n° 464); mais l'absence, pour l'une comme pour l'autre, de toute description, ne permet pas de dire si elles se rattachent ou non à celle qui nous occupe actuellement. Observations. — Les pommes Spice Russet et Spice Sweet, caractérisées dans les Fruits of America de Charles Downing (1869, p. 3o8), ne sont nullement identiques avec la présente variété, ainsi que la Spicé qui figure parmi les synonymes du Fenouillet gris. Pommes : SPICE RUSSET, - SPICE SWEET, Voir Spicé, au paragraphe Observations. Pomme de SPITZEMBERG. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. Pomme STAATENPÀRMÀNE. — Synonyme de pomme Fédérale. Voir ce nom Pomme STAGG'S NONPAREIL. — Synonyme de T^omme Non- Pareille nouvelle. Voir ce nom. Pomme STEELE'S RED WINTER. — Synonyme de pomme Baldwin. Voir ce nom. 494. Pomme STEPHENSON'S WINTER. Description ile l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, étalés, longs et grêles, à peine géniculés, légèrement duveteux et marron clair lavé de rouge auprès des yeux. — Lenticelles : allongées, assez larges, abondantes, mais peu apparentes vers le sommet du rameau. — Coussi- nets : saillants. — Yeux : petits, coniques -pointus, collés entièrement sur le bois, aux écailles noirâtres et disjointes. — Feuilles : nombreuses, ovales -allongées ou lancéolées, vert clair jaunâtre en dessus, glabres et d'un blanc grisâtre en dessous, très -longuement acuminées, minces, ondulées, à bords finement dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, flasque, rougeâtre en dessous, ayant rarement la cannelure bien accusée. — Stipules : étroites, assez longues. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait, sur paradis ou doucin, de jolis arbres nains, et sous cette forme réussit beaucoup mieux qu'en haute-tige, vu sa trop grêle ramification. Description «lu Sruiî. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : STE 821 ovoïde -arrondie et sensiblement penlagone, surtout près du sommet. — Pédon- cule : très -long, peu fort à sa partie supérieure, mieux nourri à l'autre extrémité et profondément inséré dans un étroit bassin. — (EU : grand, régulier, ouvert, à cavité profonde, plissée et Pomme Stephenson's Winter. fortement bossuée. — Peau : à fond jaune d'or, à peu près entièrement fouettée de rouge lie de vin , maculée de fauve olivâtre autour du pédoncule, puis faiblement ponctuée de gris. — Chair : blanche, fine et mi -tendre. — Eau : suffi- sante, sucrée, acidulée, sans parfum bien prononcé. Maturité. — Janvier- Avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je l'ai reçue d'Augusta (Amérique), il y a une quinzaine d'années, par les soins obligeants de M. Berckmans , pépiniériste en cette localité. Elle est originaire , d'après Charles Dow^ning, du comté de Mars- hall , au Missouri , et d'assez récente obtention; mais ce pomologue ne dit pas (1869, p. 361) si le nom sous lequel on la cultive est celui de son obtenteur. Pomme de STETTIN. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pomme STETTIN PIPPIN. — Synonyme de Reinette de Caux. Yoir ce nom. Pomme STETTING ROUGE. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. 495. Pomme STETTSON. Synonyme. — Pomme-Poire Stettsan (dans l'état de Géorgie [Amérique], en 1858). Description tle l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux , légère- ment étalés à la base , érigés au sommet , gros et longs , bien coudés , rigides , rugueux et duveteux, d'un vert herbacé nuancé de rouge terne et lavé de gris cendré. — Lenticelles : assez abondantes, saillantes, arrondies et de grandeur variable. — Coussinets: très-dé veloppés. — Yeux : gros, ovoïdes-obtus, faiblement écartés du bois, parfois même formant éperon, aux écailles très -cotonneuses et disjointes. — Feuilles : de grandeur moyenne, épaisses, ovales -allongées, vert terne et jaunâtre en dessus , gris verdâtre en dessous , courtement acuminées et 822 STE — SÏR Pomme Stettson. quelque peu contournées pour la plupart et régulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : très-gros, court et roide, carminé à la base et sensiblement cannelé. — Stipules : des plus larges et des plus longues. Fertilité. — Convenable. Culture. — On peut avec succès le greffer ras terre , pour plein- vent, car il fait des tiges droites et grosses. Comme arbre nain sa croissance est égale-' ment très- satisfaisante sur pa- radis. Description «lu firuit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse plus ou moins com- primée aux extrémités. — Pé- doncule : court, assez fort, planté dans un bassin étroit et peu profond. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, à courtes sé- pales, uni sur ses bords, placé presque à fleur de fruit ou dans une faible cavité. — Peau : épaisse, onctueuse, à fond vert jaunâtre, mais presque complètement marbrée et fouettée de carmin terne, puis très-abondamment ponctuée de gris- blanc. — Chair : jaunâtre nuancée de vert, fine, croquante et très-ferme. — Eau : suffisante, très -sucrée, acidulé et possédant un savoureux parfum. Maturité. — Juillet-Août- Qualité. — Première. Historique* — Cette pomme précoce, et vraiment excellente, appartient à l'Amérique , d'où me l'expédiait en 1858 un pépiniériste de la Géorgie, M. Berck- mans, habitant Augusta. Je sais qu'elle est d'assez moderne obtention, mais il me devient impossible d'établir son état civil, ne la trouvant décrite ni mentionnée dans aucune Pomologie américaine. En Géorgie on la nomme Stettson s Pear Apple [Pomme-Poire de Stettson], appellation que rien ne justifie, ce fruit n'ayant ni la forme, ni la peau, ni la saveur d'une poire. Aussi l'ai-je seulement nommé Stettson, afin de ne pas augmenter encore, chez nous, le nombre déjà trop graud des variétés qui très -improprement y portent la dénomination Pomme -Poire. 496. Pomme STRAWN. Synonyme. — Pomme Strawn's Seedling (Charles Downiug , tlia Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 362). Desvriiitiou de l'arBire. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés , courts et grêles , géniculés , des plus duveteux au sommet et brun [clair olivâtre. — Lenticelles : blanches , petites , allongées et rapprochées. — Coussinets : saillants. — Yeux : petits, arrondis, très-cotonneux et plaqués sur l'écorce. — Feuilles : petites, ovales-arrondies , épaisses, coriaces et duveteuses, vert terne en dessus, blanc grisâtre en dessous, courtement acuminées, légèrement ondulées STR 823 Pomme Strawn. puis finement dentées et surdentées. — Pétiole : court, assez gros, bien cannelé. — Stipules : courtes et des plus larges. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il faut, en raison de sa faible croissance, le greffer sur doucin pour les formes naines buissons, espaliers, cordons ou pyramides. On peut aussi le destiner au plein -vent, mais uniquement en le greflant à hauteur de tige sur une autre espèce très- vigoureuse. Detscrifitioii du fruit. — Grosseur ; petite. — Forme : globuleuse assez régu- lière: — Pédoncule : long et grêle , planté dans un bassin étroit et de profondeur moyenne. — OEil : moyen, ouvert ou mi-clos, à cavité peu développée. — Peau : onctueuse , lisse , d'un jaune légèrement verdâtre , amplement striée et réticulée de rose terne , surtout à l'insolation , puis abondamment et très-fmement ponctuée de gris. — Chair : jaunâtre, compacte, fine et ferme. — Eau ; suffisante , plus ou moins sucrée , acidulée , assez savoureuse. Maturité. — Janvier-Mai. Qualité. — Deuxième. Historique. — Gagnée de semis chez les Américains, par M. James Strawn, dont elle porte le nom, cette pomme provient de la Virginie et date environ de 1850. Son premier descripteur me semble avoir été Charles Bovviiing (18G9, p. 362). Je l'ai inscrite sur mon Catalogue en 1873; mais c'est erronémeut qu'on l'y relègue au troisième rang ; elle mérite le deuxième. Pomme STRAWN'S SEEDLING. — Synonyme de pomme Straivn. Voir ce nom. Pomme STREIMLING. — Synonyme de pomme Striée de Prague. Voir ce nom. Pomme STRIÉE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme Pearmain d'Été. Voir ce nom. 497. Pomme STRIEE DE PRAGUE. Synonymes. — Pommes : 1. HASSLECnER (Jeau Bauhin, Hisloria fontis et balnei Bollensis Admi- rubilis , 1598, p. 88; et Historia plantarum universalis , 1613-1650, t. l, p. 16). — 2. Streimling {Id. iibid.). — 3. RoTHER SPECIAL (Diel, Kernobstsorten , 1804, t. VI, p. 160).— 4. Bunter Prager {M. ibid., 1816, t. XII, p. 98). Vescriptiou «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux: assez nombreux, érigés, très-longs, de grosseur moyenne, peu géniculés, duveteux et brun ardoisé. — Lenticelles : petites, arrondies, clair -semées. — Coussinets : presque 824 STR Pomme Striée de Prague, nuls. — Veux : petits, ovoïdes, aplatis, collés sur le bois, aux écailles cotonneuses, grises et mal soudées. — Feuilles : petites, nombreuses, coriaces, ovales ou ovales- arrondies, vert clair, acuminées, planes ou légèrement canaliculées, ayant les bords régulièrement crénelés. — Pétiole : assez long , bien nourri , très-roide, rougeâtre à la base et ■^•V/i *~/^^^'°'"'~^v^ plus ou moins cannelé. — Stipules : ^ ^" faisant généralement défaut. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On peut le greffer sur toute espèce de sujet; il se prête aussi à toutes les formes. Descri|»tioii du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse légèrement com- primée aux pôles , ou conique très- arrondie. — Pédoncule : court, des plus nourris, profondément inséré dans un vaste bassin. — OEil : moyen, mi-clos ou fermé, à cavité plissée et peu développée. — Peau : lisse, à fond jaunâtre, lavée presqu'entièrement de rouge - brun clair, striée de carmin vif et brillant, surtout à l'insolation, tachée de brun autour du pédoncule, puis faiblement ponctuée de gris. — Chair : blanche, fine, assez ferme. — ^aw .• suffisante, sucrée, agréablement acidulée et parfumée. Maturité. — Février-Mai. Qualité. — Première. Historique. — Le naturaliste français Jean Bauhin fut le premier descripteur de cette pomme, d'abord en 1598, dans son Historia fonds et balnei Bollensis Admirabilis (pp. 88 et 93), puis vers 1613, dans V Historia plantarum universalis (t. I, p. 16), dernier ouvrage qui soit sorti de sa plume. A ces époques elle était déjà bien connue en Suisse, tant à Boll, dans le canton de Fribourg, qu'à Zell, près Zurich, contrées où, selon Bauhin, se trouvait son berceau. Enfin il affirme aussi qu'on la cultivait à Montbéliard (Doubs); et parmi les différents noms dont on l'avait déjà revêtue, en ces diverses localités, il cite celui de Streimling ^ répon- dant exactement à notre terme strié. A quelle cause, maintenant, attribuer son présent surnom : Striée de Prague?.... A ce motif que probablement , aux environs de Prague, on la rencontre plus abondamment qu'ailleurs. Du reste, ce fruit est devenu assez commun chez les Allemands , tandis qu'en France on ne l'y connaît plus, du moins sous la dénomination que je lui donne ici. Son introduction dans mes pépinières date seulement de 1868, et j'en suis redevable au docteur Lucas, de Reutlingen (Wurtemberg). Pomme STRIEPING. — Synonyme de pomme Belle-Fleur de Brabant. Voir c(3 nom. Pomme STRIPED BEAUFIN. — Synonyme de pomme Beaufin strié. STR — STU 825 Pomme STRIPED BELLE-FLEUR. — Synonyme de pomme Belle-Fleur longue. Voir ce mot. l»0MMES : STRIPED JUNEATING, - STRIPED QUARRENDEN, Synonymes de pomme Mar- guerite. Voir ce nom. 498. Pomme STURMER PIPPIN, Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très - nombreux , étalés à la base, érigés au sommet, longs, assez gros, coudés, duveteux et d'un jaune grisâtre. — Lenticelles : allongées, petites, grises et des plus clair- semées. — Coussinets : ressortis. — Yeux : gros, ovoïdes-obtus, très- cotonneux^ plaqués sur le bois, ayant les écailles disjointes et rosées. — Feuilles : de grandeur moyenne , ova- les - arrondies , épaisses et coriaces , vert jaunâtre en dessus , vert grisâtre en dessous , courtement acuminées , planes ou quelque peu canaliculées, à bords plus ou moins largement cré- nelés. — Pétiole : gros, long, rigide, carminé à la base et faiblement cannelé. — Stipules : étroites et assez courtes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La greffe ras terre, pour plein-vent, convient à ce pommier, dont la tige, très-droite, devient forte et la tête régulière et touffue. Sous formes naines il prospère non moins bien, mais réclame pour sujet le paradis plutôt -^ue le doucin. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : conique -arrondie, ayant généralement une face moins renflée que l'autre. — Pédoncule : long, grêle, mais assez nourri à son point d'attache, planté dans un bassin de largeur et profondeur moyennes. — Œil: moyen, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé dans une petite cavité à bords plissés ou bossues. — Peau : jaune-citron nuancé de vert, surtout près et dans le bassin pédonculaire , ample- ment tachée elr réticulée de brun-roux plus ou moins squammeux, ponctuée de gris et parfois, à bonne exposition solaire, faiblement lavée ou mouchetée de rouge-brique. — Chair : jaunâtre, fine, compacte, ferme et croquante. — Eau : assez abondante, douce, bien sucrée, possédant une légère et délicieuse saveur fenouillée. Maturité. — Février- Juin. Qualité. — Première. Historique. — Originaire d'Angleterre, où elle fut gagnée vers 1839, cette 826 SUC— SUI pomme, d'abord signalée par Thompson, en 1842, dans le Catalogue des arbres fruitiers de la Société horticole de Londres (p. 42, n" 808) , se vit décrite plus tard (1859) par le docteur Hogg, qui fournit sur son obtention les renseignements ci-après : « La pomme Sturmer Pippin — dit-il — est un gain de M. Dillistone, pépiniériste à Stur- mer, près Haverhill, comté de Suffolk; elle vient d'un Ribston Pippin fécondé par le pollen d'un pommier de Non-Pareille. » {The Apple and its varicties, pp. 189-190, n° 345.) Introduite depuis six ou sept ans dans les pépinières françaises, la Sturmer Pippin n'ayant pas obtenu en 1872 {Procès- Verbaux^ p. 17) les suffrages du Congrès pomologique aujourd'hui dissous, a disparu chez nous de presque tous les Catalogues. Pour moi, je l'ai maintenue sur le mien, car si je reconnais, avec l'ancien Congrès, que son volume laisse à désirer, j'affirme, par contre, que c'est une délicieuse pomme et d'une tardiveté exceptionnelle, car le 15 juin 1873 j'en avais encore, au fruitier, plusieurs qui eussent pu s'y conserver jusqu'en juillet. Pomme SUCRÉE D'HIVER. — Synonyme de Remette musquée. Voir ce nom. Pomme SUISSE. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pomme de SUISSE. — Synonyme de Reinette suisse. Voir ce nom. 499. Pomme SUISSE PANACHEE. Synonymes. — Pommes : 1. Cmstatum (Jean Bauhin, Hisioria plantarum imiversalis , 1613-1C50, 1. 1 p. 21). — 2. Panachée {Id. ibid.). — 3. De Perroquet (dom Claude Saint-Étieuue , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 215; — et Mayer, Pomona franconica, 1776. t. III, p. 82). — 4. Blanche suisse panachée (Nolin et Blavet, Essai sur V agriculture , 1755, p. 233; — et Sickler, Teutscher Obstgàrtner, 1800, t. XIII, p. 77).— 5. Bergamotte suisse (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. III, p. 82). — 6. De Grue {M. ibid.). — 7. Rayée de vert et de jaune (Id. ibid.). — 8. De Romarin panachée (Id. ibid.). — 9. De Rose panachée (Id. ibid.). — 10. De Zurich (Id. ibid.). — 11. Reinette Sickler ( Vaa Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres qui de 1798 à 1S23 ont formé sa collection, p. 21 , n" 1450). — 12. Culotte suisse (le Bon- Jardinier, 1823, p. 413). — 13. Suisse (Poiteau, Pornologie française, 1846, t. IV, n» 58). — 14. Rubanéë (Alexandre Bivort, Album de pomologie , 1849, t. II, p. 129). — 15. Suisse Van Mons (Id. ibid., p. 131). — 16. Relnette de Siékler (d'Albret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers , i8^i , p. 333). — 17. De Suisse rouge (Id. ibid.). — 18. Sickler (Couverchel , Traité des fruits, 1852, p. 443). Desci'iiition «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, étalés et souvent arqués, longs, des plus gros, sensiblement coudés, bien duveteux, d'un brun-rouge violacé amplement lavé de gris blanchâtre et panaché ou rayé de jaune-orange. — Lenticelles : allongées, grandes et rapprochées. — Coussinets: larges et saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, complètement plaqués sur le bois et couverts d'un épais duvet. — Feuilles : grandes ou moyennes, ovales - arrondies, assez longuement acuminées, planes pour la plupart et profondément dentées. — Pétiole : gros, long, tomenteux et carminé, à cannelure peu dévelop- pée. — Stipules : larges , très-longues et souvent dentées. Fertilité. — Abondante. sur 827 Pomme Suisse panachée. Culture. — Excessivement vigoureux, ce pommier fait de superbes plein-vent, comme grosseur de tige, mais géuéralemeut leur tête est trop étalée, ce qui porte atteinte à la beauté de l'arbre. Il réussit admirablement sous toute espèce de formes naines, moyennant qu'on l'ait grefié sur paradis, et non sur doucin. Descrifitiou ilu fruit. — Grosseur : moyenne et parfois un peu plus volumi- neuse. — Forme : globu- leuse ou conique sensible- ment arrondie, légèrement pentagone près du sommet. — Pédoncule : de grosseur et longueur moyennes, renflé au point d'attache, arqué, inséré dans un large et profond bassin. — Œil : moyen, clos ou mi-clos, duveteux , à cavité pronon- cée, irrégulière et dont les bords sont fortement on- dulés ou bossues. — Peau: unie, vert clair jaunâtre, panachée de blanc sur le côté de l'ombre, fouettée de rose terne sur celui du soleil , puis finement et abon- damment ponctuée de roux. — Chair : blanche , fine et mi -tendre. — Eau : abondante, sucrée, déUcieusement acidulée et parfumée. Maturité. — Décembre-Mars. Qualité. — Première. Historiciue. — Très-ancienne, la pomme Suisse panachée m'apparaît pour la première fois, en 1613, dans VHistoria plantarum universalis de Jean Bauhin, qui la nomme Cristatum, c'est-à-dire Panachée. Ce savant s'attacha surtout à l'étude des fruits répandus dans la Suisse et l'ancien comté de Montbéliard (Franche -Comté), et presque toujours en indiqua l'origine, ou du moins cita les localités dans lesquelles on les rencontrait. Ce qu'il a fait pour sa Cristatum, qui, assure-t-il, « lui fut envoyée de Helicuria (t. I, p. 21). » Malheureusement aucun Dictionnaire géographique ne parle de ce lieu, dont le vrai nom, latinisé par Bauhin, devient ainsi lettre morte, et ne peut nous prêter le secours historique dont nous avions besoin. Si je ne puis, toutefois, indiquer en quelle contrée se trouve Helicuria, ^G puis cependant, par l'intermédiaire du pomologue allemand Mayer, fournir quelques autres renseignements sur la provenance probable de la pomme Cristatum, ou Suisse panachée : « Je ne la crois pas d'origine helvétique — écrivait Mayer en 1 776 — c'est en Bohême et dans les provinces adjacentes qu'elle se rencontre le plus abondamment; j'en ai tiré mes premières greffes d'Ollmûz, en Moravie. » {Pomona franconica, t. III, p. 82.) Observations. — Les pomologues belges, notamment Alexandre Bivort (1849), ont cru à l'existence d'une pomme Suisse panachée, dont ils attribuaient le gain au fameux Van Mous, leur compatriote. Ici, l'erreur est formelle, car j'ai maintes fois acheté en Belgique cette prétendue variété, sans jamais avoir reçu, même de 828 sm— suM feu Bivort, autre chose que l'antique pomme Suisse panachée Du reste ce dernier arboriculteur n'avait pu s'empêcher, par la suite, de reconnaître les nombreux points de ressemblance qu'offraient entr'eux ces deux pommiers (voir son Album de pomologie ^ t. II, pp. 129 à 132). — Mayer, cité plus haut, commit aussi certaine inexactitude à l'égard de ce fruit. 11 crut (t. III, p. 82) que Bauhin l'avait décrit sous le nom Striatum. Je l'ai dit ci-dessus (p. 823), la Sùnatum de Bauhin est uniquement notre Striée de Prague; quant à la pomme Suisse panachée, ce fut, répétons -le, la dénomination Cristatum, si bien justifiée, qu'il lui appliqua. PoieiES : DE SUISSE BOUGE, SUISSE VAN MONS, Synonymes de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pomme SUMMER NONPAREIL. — Synonyme de pomme Non- Pareille nouvelle. Voir ce nom. Pomme SUMMER PE ARM AIN. — Synonyme de pomme Pearmain d'Été. Voir ce nom. 500. Pomme SUMMER PÏPPIN. Synonymes. — Pommes : 1. SouB BoUGH (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 195). — 2. Tart Bough {M. ibid.).— 3. Ghamplain [Id. ibid., 1869, p. 368). — 4. Large GOLDEN PIPPIN {Id. ibid.). — 5. Paper {Id. ibid.). — 6. Pearmain Geneva {Id. ibid.).— 7. Under- DUNT {Id. ibid., p. 368). — 8. Walworth {Id. ibid.). Descriiitioit de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très- nombreux , étalés à la base , érigés au sommet , gros et longs, coudés, très-duveteux, jaune grisâtre ou brun verdâ- tre légèrement lavé de rouge. — Lenticelles : arrondies ou allongées , grandes et des plus clair- semées. — Coussinets : saillants, très-larges. — Yeux : volumineux, ovoïdes-allongés, imparfaitement collés sur le bois, aux écailles bien coton- neuses, disjointes et rosées. — Feuilles : assez grandes, ovales- arrondies, épaisses et coriaces, vert jaunâtre en dessus, vert grisâtre en dessous, courte- ment acuminées, légèrement canalieulées et sensiblement crénelées. — Pétiole : long, gros, roide, rosé à la base SUP-SUR 829 et faiblement cannelé. — Stipules : de grandeur variable , mais généralement étroites et assez courtes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il est préférable, malgré sa vigueur, de le greffer en tête, pour plein-vent, plutôt que ras terre, car ses arbres ne laisseront, alors, rien à désirer comme force et régularité. Sur paradis, il se prête avantageusement à toutes les formes naines. Description dit fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme: conique -arrondie, un peu moins développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, de moyenne force, renflé au point d'attache, profondément inséré dans un assez vaste bassin. — Œil : moyen, clos ou mi-clos, à cavité de dimensions variables mais généralement ondulée sur ses bords. — Peau : jaune pâle, lavée de rouge vif à l'insolation, abondamment ponctuée de gris et de brun olivâtre, puis légèrement maculée de fauve dans ie bassin pédonculaire. — Chair : blanche, fine et tendre. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, assez savoureuse. Maturité. — Août -Septembre. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour les usages culinaires. Historique. — D'après Warder (1867, Apples, pp. 646 et 733) cette pomme serait originaire de l'État de New-York (Amérique); mais je dois ajouter que Charles Downing, lui, affirmait en 1869 n'en pas connaître la provenance : « Le Summer Pippin — disait-il — ancienne variété dont le lieu de naissance reste inconnu, se rencontre abondamment dans les comtés de Rockland et de Westchester (État de New- York); elle est précieuse pour l'alimentation des marchés. » {The Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 193, et 1869, p. 368.) PoinME SUPSON FRANGÉ. — Synonyme de pomme Wellington. Voir ce nom. 501. Pomme SURPASSE-IMPÉRIALE. ' Description «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Hameaux : peu nombreux, érigés au som- met, étalés à la base, très -gros et assez longs , bien géniculés , légèrement duveteux au sommet et d'un beau rouge ardoisé. — Lenticelles : arrondies, grandes et rapprochées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : assez gros, arrondis, très -duveteux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : pe- tites , ovales , vert terne en dessus, gris verdâtre en des- sous, rarement acuminées, planes ou canaliculées, régulièrement et profondément 830 SUR dentées. — Pétiole : long, gros, à peine cannelé. — Stipules : de largeur et lon- gueur moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Le plein-vent lui convient beaucoup, il se montre, sous cette forme , aussi beau que productif, soit qu'on le greffe à hauteur de tige ou ras terre. Comme arbre nain, le sujet sur lequel il prospère le mieux, c'est le doucin. Description du iruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse très- aplatie à ses extrémités et plus ou moins pentagone près du sommet. — Pédoncule : de force et longueur moyennes , arqué , profondément planté dans un assez large bassin. — Œil : grand, très-enfoncé, bien ouvert, à vaste cavité bordée de gibbosités prononcées. — Peau : jaune clair, amplement lavée et fouettée de rouge vif sur la partie frappée par le soleil, puis ponctuée de brun grisâtre. — Chair : blanchâtre, fine et compacte, quoique très-tendre. — Eau : abondante, bien sucrée, faiblement acidulée, ayant une saveur légèrement amère et plus ou moins herbacée. Maturité. — Janvier-Mars. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — En 1856 l'édition anglaise de mon Catalogue signalait cette variété (p. 47, n" 276) comme nouvellement introduite dans mes pépinières; ce qui était exact, puisqu'on l'y cultivait seulement depuis 4854. Je n'en connais aucune description et ne saurais dire, aujourd'hui, de quel endroit on me l'avait adressée. La seule chose que je sache, sur ce fruit, c'est qu'il porte un nom des plus trompeurs, car loin de surpasser en qualité l'Impériale ancienne ou la nouvelle, il leur est inférieur, au contraire, et de beaucoup. 502. Pomme SUBPASSE-REINETTE. Premier Type, Description de l'arbre. — Bois : très-'fort. — Hameaux : nom- breux, étalés, des plus gros, longs et géniculés , sensiblement duve- teux et vert olivâtre. — Lenticelles : arrondies, clair-semées, assez gran- des. — Coussinets : peu saillants mais se prolongeant en arête. — Yeux : rougeâtres, gros ou très- gros , ovoïdes - allongés , obtus , bombés à leur milieu, collés sur le bois et bien cotonneux. — Feuilles: . abondantes, excessivement gran- des, ovales - allongées , coriaces , épaisses, duveteuses, courtement acuminées , ayant les bords large- ment et profondément dentés, et, parfois même, surdentés. — Pétiole: court, SUR 831 très-nourri, carminé à la base et faiblement cannelé. — Stipules : longues et assez larges. Fertilité. — Médiocrer Culture. — Le plein -vent lui est non moins favorable que la basse-tige, mais il faut, pour cette dernière forme, le greffer uniquement sur paradis, sujet qui en amoindrira l'extrême vigueur et le rendra , par cela même , plus productif. Pomme Surpasse-Reinette. — Deuxième Type. Description du fruit. — Grosseî Qualité. — Première. Historique. — Ce très-beau et très-bon fruit est originaire des États sud de l'Amérique du Nord, soit de la Géorgie, soit de l'Alabama, dit Downing, l'un de ses descripteurs (1869, p. 380). Je le cultive depuis 1838 et l'ai toujours, vu son mérite, propagé le plus qu'il m'a été possible. ObserTations. — Ne pas confondre cette pomme avec la Taunton golden Pippin des Anglais et des Américains, laquelle est moins volumineuse et beaucoup plus tardive, car on la mange de décembre en avril. 840 TEI 509. Pomme TEINT-FRAIS. Synonyme. — Pomme Keruvio ( en Bretagne, depuis 1760, surtout aux environs de Quimperlé ). Description de l'arbre, — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés plutôt qu'érigés, gros ou très-gros, longs, coudés, duveteux, d'un brun clair légèrement verdâtre. — Lentkelles : blanches, quelque peu proéminentes, allon- gées, grandes et clair- semées. — Coussinets : saillants et se prolongeant en arête. — Yeux : petits ou moyens, aplatis, très-pointus au sommet, très-larges à la base, couverts de duvet et complètement collés sur le bois. — Feuilles : des plus grandes, ovales ou ovales-arrondies, épaisses, duveteuses, vert sombre en dessus, vert blanchâtre en dessous, longuement acuminées, très -largement et très- profondément dentées. — Pétiole : court et gros, rigide, carminé à son point d'attache et régulièrement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Abondante. Culture. - conviennent. Toute forme comme toute espèce de greffe et de sujet lui Description du fruit. — Grosseur : considérable et parfois énorme. — Forme : conique -raccourcie et très-ventrue, ou conique légèrement allongée mais toujours pentagone et moins développée sur une face que sur l'autre. — Pédon- cule : court ou assez long, très-fort, souvent renflé à ses deux extrémités, profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil: grand, mi-clos ou des plus ouverts, à larges et courtes sépales, modérément enfoncé dans une cavité plissée, bossuée et assez étendue. — Peau : mince, lisse, jaune clair, amplement lavée de rouge-cerise à l'insolation, toute maculée à la base, et parfois aussi dans la cavité ombilicale, de fauve légèrement squammeux, puis ponctuée de brun et de gris. TEL — TEN 841 — Chair : blanche, fine, tendre et croquante. — Eau : très -abondante, sucrée et des plus savoureuses, quoique fortement acidulée. Maturité. — Janvier -Juin. Qualité. — Première. Historique. — M. Louis le Noc, horticulteur à Quimperlé (Finistère), m'a fait connaître en 1863 cette admirable pomme, que je multiplie depuis 1865. Elle doit à son ravissant coloris le nom Teint -Frais, et le surnom local, Kerlivio, à une D^'* de Kerlivio qui, voilà plus d'un siècle, la propagea dans les environs de Quimperlé, où sa culture est devenue fort commune, m'écrivait M. le Noc au mois d'octobre 1872. Pomme TELLER. — Synonyme de pomme d'Une Livre, Voir ce nom. 510. Pomme TENDRIER. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés , longs , de grosseur moyenne, à peine géni- culés, très-duveteux et brun clair. — Lenticelles : allongées , des plus petites, clair -semées. — Coussi- nets : saillants et se prolongeant en arête. — Yeux: petits, ovoïdes- obtus, très - cotonneux , plaqués sur le bois, aux écailles verdâ- tres et non disjointes. — Feuilles : ovales- arrondies, épaisses sans être coriaces, d'un vert brillant en dessus, tachetées de bïknc et vert clair fortement grisâtre en dessous, courtement acu- minées, légèrement ondulées, à bords profondément dentés et parfois sur- dentés. — Pétiole : grêle, long, rigide, carminé en dessous et faiblement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Malgré la vigueur de ce pommier, mieux vaut, pour plein-vent, le greffer en tête que ras terre. Comme arbre nain on en obtient sur paradis de beaux cordons , espaliers et buissons. Description dn fruit. — Grosseur : moyenne et quelquefois beaucoup plus volumineuse. — Forme : globuleuse faiblement comprimée aux pôles, triangulaire et côtelée. — Pédoncule : mince, de longueur moyenne, assez profondément inséré dans un bassin étroit. — Œil : petit ou moyen, fermé, à cavité peu développée et gibbeuse sur les bords. — Peau : vert jaunâtre, légèrement rosée à l'insolation , tachée de gris squamraeux dans le bassin pédonculaire et finement 842 TES — TÊT ponctuée de blanc et de roux. — Chair : assez grosse, blanche, très -tendre et quelque peu marcescente. — Eau : suffisante , sucrée , acidulée et plus ou moins parfumée. Maturité. — Janvier -Juin. Qualité. — Deuxième pour le couteau, mais de toute première pour la cuisson. Historique. — J'ai pris ce pommier, il y a quelques années, dans la commune du Voide, près Yihiers (Maine-et-Loire). Très -abondamment cultivé partout, en cette contrée, on l'en croit originaire; et de fait on y voit de ces arbres qui comptent au moins un siècle d'existence. Le nom de la pomme Tendrier me paraît venir du fondant de sa chair, l'une des plus tendres que je connaisse. Pomme TESTACÉE. — Synonyme de pomme de Fer. Voir ce nom. Pomme TÊTE D'ANGE. — Synonyme de pomme Tête de Chat. Voir ce nom. 511. Pomme TÊTE DE CHAT. Sjnonymcs. — Pommes : 1. Round Catshead (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1826, p. 113, n" l'i8; puis édit. de 1842, p. 9, n» 131). — 2. Catshead (Elliott, Fruit book, 1854, p. 168). — 3. Catshead Greening {Id. ibid.). — 4. Grosse-Schafnasé (Lucas, die Kernobstsorten Wiirttembergs, 1854, p. 34).— S.Schafnasé {Id. ibid.). — 6. De Seigneur d'Automne {Id. ibid.). — 7, Tête d'Ange (M. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fai- ble. — Rameaux : assez nombreux, étalés, peu forts, courts, à peine géniculés, très -duve- teux et d'un brun- rouge ardoisé. — Len- ticelles : arrondies ou allongées, très-petites et clair-semées. — Cous- sinets : bien accusés. — Yeux : moyens, arron- dis , peu cotonneux , incomplètement collés sur le bois. — Feuilles : moyennes, ovales ou arrondies, courtement acuminées , ayant les bords assez profondé- ment dentés. — Pétiole : degrosseuretlongueur moyennes, flasque, tomenteux, à cannelure prononcée. — Stipules : petites et souvent faisant défaut. Fertilité. — Abondante. TÉT — TIL 843 Culture. — Il est mieux, en raison de sa chétive croissance, de l'écussonner sur doucin, pour formes naines, que de le greffer en tète, et sur franc, comme plein-vent. Description dii fruit. — Grosseur : considérable. — ^Forme : conique- allongée, ventrue, côtelée et légèrement étranglée près du sommet, ou conique assez régulière, mais ayant toujours une face plus développée que l'autre. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne , bien nourri , surtout à la base , profondément inséré dans un vaste bassin. — Œil : grand ou moyen, fermé, à cavité irrégulière , plissée et généralement peu développée. — Peau : épaisse , lisse, jaune clair verdâtre sur le côté de l'ombre, amplement lavée et striée de rouge terne à l'insolation , puis abondamment ponctuée de gris- blanc et de brun clair. — Chair : verdâtre ou jaunâtre, demi -fine, assez ferme, croquante et quelque peu marcescente. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée et parfumée. Maturité. — Octobre- Janvier. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Hiistorique. — Cette pomme si volumineuse , et qui doit son nom à sa forme la plus habituelle, date environ du commencement de notre siècle. Le premier recueil où je la trouve citée, c'est le Catalogue descriptif du Jardin fruitier de la Société horticole de Londres, publié en 1826 (p, 113, n° 148). On l'y inscrivit sous la dénomination Round Catshead [Tête de Chat ronde], avec Tête de chat pour synonyme et la mention qu'elle était originaire de l'île de Jersey. Ce beau fruit ne tarda pas à se répandre dans divers pays. Les Allemands et les Américains le possèdent depuis une trentaine d'années; mais il n'a pénétré chez nous que beaucoup plus tard, et très-peu de pépiniéristes ont encore songé à l'y multiplier. Je vois par les Pomologies allemandes, que dans l'Allemagne méridionale, notam- ment, cette variété compte déjà d'assez bizarres synonymes, puisqu'après l'y avoir primitivement appelée Gros-Nez de Mouton, Tête de Chat, on l'y surnomma pres- qu'aussitôt Tête d'Ange et Tête de Seigneur 1 ! • Pomme TÉTIN. — Synonyme de pomme Figue d'Été. Voir ce nom. 512. Pomme TILLAQUA. Synonyme. — Pomme BiG Fruit (Charles Downing, the Fruits and fruit trees o/ America, 1869, p. 383 ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, gros et longs, étalés, bien coudés, très-duveteux et brun olivâtre. — Lenticelles : grandes, des plus abondantes, arrondies ou allongées. — Coussinets : généralement peu res- sortis. — Yeux : petits, arrondis, très-cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : assez grandes, ovales ou elliptiques, vert clair, courtement acuminées, planes pour la plupart et régulièrement dentées. — Pétiole : gros et long, à can- nelure prononcée. — Stipules : longues, assez larges et souvent dentées. Fertu^ité. — Abondante. Culture. — Pour le plein- vent ce pommier s'accommode parfaitement de la greffe 844 TIL— TOU ras terre et fait de superbes arbres. La basse -tige sur paradis lui est aussi très- profitable. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse ou conique sensiblement arrondie et plus ou moins côtelée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez fort, renflé légèrement au point d'attacbe et très-pro- fondément planté Pomme Tillaqua. dans un bassin peu large. - Œil: grand, fermé, à cavité irré- gulière, bossuée sur ses bords et rare- ment bien profonde. — Peau : jaune clair verdâtre , presque complètement lavée et fouettée de rouge lie de vin , puis çà et là ponctuée de gris. — Chair : verdâtre, grosse et tendre. — Eau : peu abon- dante, sucrée, agréa- blement acidulée. Maturité. — No- vembre-Février. Qualité. — Deuxième. Historique. — D'assez récente obtention chez les Américains, cette variété me fut envoyée d'Augusta (Etats-Unis) en 1858 par M. Berckmans, pépiniériste fort obligeant. Charles Downing, le seul, croyons -nous, qui l'ait encore décrite, assurait en 1869 qu'elle était originaire de la Caroline du Nord, et lui donnait le surnom Big Fruit [Pommiei' à Gros Fruit] , que certes elle mérite parfaitement. Quant à Tillaqua, son nom primitif, on ne dit pas d'où il a pu venir. Pomme TINSON'S RED. — Synonyme de pomme Buncombe. Voir ce nom. 513. Pomme TOUR DE GLAMMIS. Synonymes. — Pommes: 1. Tower of Glammis (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1826, l'^ édition, p. J49, n» 1H2). — 2. Glammis Castle {Id. ibid., édition de 1842, p. 43, n° 835). — 3. Late Carse of Gowrie (M. ibid.). — 4. Carse of Gowrie (Robert Hogg, the Apple and its varieties, 1839, p. 196). — 5. Gowrie {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois: fort. — Rameaux: peu nombreux, érigés, gros, assez longs, non géniculés, légèrement duveteux, rouge ardoisé nuancé de vert. — Lenticelles : grandes, arrondies, clair -semées. — Coussinets: faiblement accusés. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, aplatis, collés sur l'écorce, cotonneux, TOU-TRA 845 aux écailles violettes. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales -arrondies, vert foncé en-dessus, vert blanchâtre en-dessous, coriaces, courtement acuminées, ayant les bords finement Pomme Tour de Glammis. dentés. — Pétiole : court, épais, roide, à cannelure pres- que nulle. — Sti- pules : des plus pe- tites. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il réussit très - bien comme plein-vent, même greffé ras- terre; et, sur pa- radis, toutes les formes naines lui peuvent être appli- quées. Description du fruit. — Gros- seur: considérable. — Forme : globuleuse sensiblement comprimée aux pôles. — Pédoncule : assez long, bien nourri, arqué, profondément planté dans un étroit bassin. — Œil : grand, mi-clos, à cavité unie, large et profonde. — Peau : unicolore, jaune -paille, abondamment ponctuée de brun squammeux. — Chair : blanche, demi-fine, peu compacte et très -tendre. — Eau: abondante, bien sucrée, légèrement acidulée, parfumant agréablement la bouche. Maturité. — Octobre -Janvier. MATURITE. — ucionre- janvier. Qualité. — Première , soit pour le couteau , soit pour la cuisine. Historique. — C'est une pomme écossaise, portant le nom de scfîi lieu natal, et qui fut, au commencement de ce siècle, spécialement cultivée dans les vergers de Clydesdale et de Carse of Gowrie (Ecosse). En 1826 elle faisait déjà partie, sous le n" 1H2, de la collection d'arbres fruitiers de la Société horticole de Londres; et je vois dans le même Catalogue arboricole de cette Société (p. 121, n° 367), qu'alors le pommier Glammis Castle, déclaré plus tard identique avec la variété Tour de Glammis, n'était pas encore inscrit au rang des synonymes. Il n'y figura qu'à partir de 1842. Pomme TOWER OF GLAMMIS. — Synonyme de pomme Tour de Glammis. Voir ce nom. Pomme TRAGAMONER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin. Voir ce nom. ^6 TRA Pomme TRANSPARENT PIPPIN. — Synonyme de pomme Court de Wick. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE D'ASTRACAN. — Synonyme de pomme d'Astracan blanche. Yoir ce nom. Pomme TRANSPARENTE RLANCHE. — Synonyme de pomme Transparente jaune. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme d'Asiracan blanche. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE D'HIVER. — Synonyme de pomme de Glace d'Hiver. Voir ce nom. 514. Pomme TRANSPARENTE JAUNE. Synonymes. — Pommes .- 1. De Revel (en Russie, dans les provinces Baltiques). — 2. Revelstone PiPPiN [par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations). — 3. Grand-Sultan (Pépinières d'Angers, de 1855 à 1860). — 4. Transparente de Saint-Léger (Edouard Morren, la Belgique horticole, journal des jardins, 18C3, t. XIII, p. 29). Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés, gros, très-longs et bien coudés, légèrement duveteux, d'un brun ver- dâtre sensiblement lavé de rouge ardoisé. — Lenti- celles : arrondies ou allon- gées, petites ou moyennes, assez abondantes. — Cous- sinets : des plus saillants. — Yeux : moyens, ovoï- des, plaqués sur l'écorce et couverts de duvet. — Feuilles : grandes, ovales- arrondies, vert jaunâtre en dessus, gris verdâtre en dessous, longuement acuminées, planes, ayant les bords finement crénelés. — Pétiole : gros, long, flasque et rarement cannelé. — Stipules : étroites et très- longues. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Greffé ras -terre, pour plein-vent, il réussit bien, mais son tronc manque de régularité, étant très-gros à la base et presque grêle au sommet ; on doit donc greffer ce pommier à hauteur de tête. Quant aux formes naines, il s'y prête parfaitement, soit sur doucin, soit sur paradis. TRA 847 Desrription du fruit. — Grosseur: au-dessus de la moyenne. — Forme: conique plus ou moins arrondie, sensiblement pentagone et souvent ayant un côté plus renflé que l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, fort, droit ou arqué, inséré dans un bassin de faibles dimensions. — Œil : grand ou moyen, légère- ment enfoncé, à cavité rarement bien large et toujours bossuée sur les bords. — Peau : très-mince et comme transparente, unicolore, blanc verdâtre à l'ombre, blanc jaunâtre à l'insolation, abondamment ponctuée, surtout au sommet, de gris et de roux olivâtre, puis parfois légèrement tachée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanche, tendre, croquante et plus ou moins transparente. — Eau : abon- dante ou suffisante, sucrée, délicatement acidulée et parfumée. Maturité. — Depuis la mi-juillet jusqu'au commencement d'août, et même ayant quelquefois une plus longue durée. Qualité. — Première. Historique. — Très -commune, et depuis très -longtemps, sous les noms Transparente jaune. Transparente blanche et Pomme de Revel, dans les provinces russes de la Baltique, cette variété est regardée comme étant là dans son pays natal. Ce fut un pépiniériste fort distingué, M. Wagner, de Riga (Russie), qui me Tofirit en 1852, avec plusieurs autres pommiers précoces, alors également inconnus chez nous. Observations. — La Transparente jaune n'a de commun que l'époque dé maturité avec l'Astracan blanche ou Transparente d'Été décrite page 80 de notre troisième volume; mais elle est, par exemple, complètement la même que certaine Transparente de Saint-Léger^ ainsi baptisée en Belgique, à la suite du Congrès international de pomologie qui se tint à Namur le 28 septembre 1862. — Ce serait erreur formelle que la croire identique avec le Revelstone ou Havelstone Pippin des Anglais, signalé par William Atkinson, en 1820, dans le tome IV des Transactions de la Société horticole de Londres. On restera de mon avis, quand on saura que cette Revelstone a la peau presque entièrement lavée de rouge brillant et mûrit seulement au cours de septembre. Pomme TRANSPARENTE DE MOSCOYIE D'ÉTÉ. — Synonyme de polhme d'Astracan blanche. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE DE MOSCOVIE D'HIVER. - Synonyme de pomme de Glace d'Hiver. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE ROUGE. — Synonyme de pomme Comte Orloff. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE DE SAINT -LÉGER. — Synonyme de pomme Trans- parente jaune. Voir ce nom. Pomme TRANSPARENTE VERTE. — Synonyme de pomme Comte Orloff. Voir ce nom. 18 • TRA-TYR Pomme TRANSPARENTE DE ZURICH. — Synonyme de pomme d'Aslracan blanche. Voir ce nom. Pomme de TRANSYLVANIE. — Synonyme de pomme Batullen, Voir ce nom. Pomme TRAVER'S. — Synonyme de pomme Ribston Pippin. Voir ce nom. Pomme a TROCHETS D'HIVER. — Synonyme de pomme Figue d'Hiver. Voir ce nom. Pomme TRUE SPITZENBURGH. — Synonyme de pomme jEsopus Spitzenburgh. Voir ce nom. Pommes : TURNER'S CHEESE, \ y Synonymes de pomme Green \ Cheese. Voir ce nom. — TURNER'S GREEN, ) Pomme TWENTY OUNCE. — Synonyme de pomme de Dix-Huit Onces. Voir ce nom. Pommes : TIfROLER ROSEN, — TYROLESA ROSA, Synonymes de pomme Rose du Tyrol. Voir ce nom. u Pomme UNDERDUND. — Synonyme de pomme Summer Pippin. Voir ce nom. 515. Pomme UNIQUE. De^ei'iptioii «le^l'ar- bre. — Bois : peu fort. — Hameaux: très-nombreux, légèrement étalés, courts, assez grêles , à peine géni- culés, des plus duveteux ei rouge -brun foncé. — Len- ticelles : grandes, arrondies, rapprochées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : moyens, coniques - arrondis , très- cotonneux et complètement collés sur le bois. — Feuilles : de grandeur moyenne , ar- rondies, vert mat et foncé en dessus, gris verdâtre en dessous, acuminées, abords profondément dentés. — Pétiole: court et gros, sou- vent carminé à la base et modérément cannelé. — Stipules : courtes et assez larges. Fertilité. -- Satisfai- sante. Culture. — Sa croissance est trop lente pour qu'il soit greffé ras -terre, si on le destine au plein-vent; lagrefTe IV. 54 8S0 UNI qu'il lui faut alors, c'est celle à hauteur de tête. Les formes naines cordon , espalier, pyramide et buisson lui profitent beaucoup, mais uniquement sur doucin. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde très- allongée, pentagone près du sommet et généralement moins développée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, assez fort, droit ou arqué, planté dans un bassin de très-faibles dimensions. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, peu enfoncé, à cavité étroite et des plus gibbeuses. — Peau : unicolore, jaune-coing, finement ponctuée de roux dans le voisinage de l'œil , puis portant çà et là quelques petites taches brunâtres. — Chair ; blanc jaunâtre, grosse ou demi -fine, assez tendre et assez croquante. — Eau: suffisante, plus ou moins sucrée, faiblement acidulée et parfumée. Maturité. — Novembre -Janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — L'ayant toujours connue dans la collection du Jardin de l'an- cien Comice horticole d'Angers, où elle était classée sous le n° 237, je l'y crois pro- venue de semis faits vers 1838, mais ne puis plus le vérifier, car la nouvelle Société d'horticulture a détruit en 1863 les écoles fruitières créées avec tant de soin par le Comice, aidé de ses nombreux correspondants. Je n'ai, du reste, vu décrite dans aucune Pomologie étrangère ou française, cette singulière variété, dont l'introduc- tion chez moi date de 1850. Observations. — M. Oudin, pépiniériste à Lisieux, soumettait en 1868 à l'examen de la Société d'Horticulture de Paris, sous le nom pomme Unique, un fruit qui n'est autre que la pomme Lanterne, caractérisée dans mon troisième volume (pp. 421-424). Ces deux variétés ont, il est vrai, un très-grand rapport de forme, mais non de coloris, puisque la pomme Unique est unicolore, jaune-clair, et que la pomme Lanterne, au contraire, a la peau très-amplement lavée et mou- chetée de rose strié de rouge foncé; cette dernière est aussi plus précoce que sa congénère. V Pomme VANDEVERE ENGLISH. — Synonyme de pomme Smokehouse. Voir ce nom. Pomme de VAUGOYAU. — Synonyme de Reinette d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme VERMILLON D'ANDALOUSIE. — Synonyme de Reinette de Caux. Voir ce nom. Pomme VERMILLON D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme d'Astracan rouge. Voir ce nom. Pomme VERMILLON D'HIVER. — Synonyme de pomme Gros- Api. Voir ce nom. Pomme VERMILLON RAYÉ. — Synoynme de pomme Pearmain doré. Voir ce nom. Pomme de VERRE. — Synonyme de pomme de Glace d'Hiver. Voir ce nom* Pomme de VERT. -— Synonyme de pomme Verte à longue queue. Voir ce nom. Pomme VERT (GROS-). - ^ oit Gros-Vert. PoJDiE VERT-POIREAU. — Synonyme de Pigeonnet blanc d'Hiver. Voir ce nom. Pomme VERTE DE BOLL. — Synonyme de pomme Verte à longue queue. Voir nom. Pomme VERTE DE L'ILE DE RHODES. — Synonyme de pomme Verte de Rhode-hland. Voir ce nom. 852 VER 516. Pomme VERTE A LONGUE QUEUE. Synonymes. — Pommes: 1. Verte de Boll (Jean Bcauhin, Historia fontis et balnei Bollensis Admirabilis, 1598, p. 99; et Historia pla7itarum universalis , 1613-1650, t. III, p. 18). — 2. GiBODÈLE (doiu Claude Saint-Élienne , Nouvelle instruction pour cojwailre les bons fruits, 1670, p. 212). — 3. De Vert {Id. ibid.). — 4. Reinette verte a longue queue (des environs du Havre depuis 1860). description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, gros et longs, peu géniculés , vert olivâtre du côté de l'ombre, brun clair à l'insolation, légèrement duve- teux et à méri thalles inégaux. — Lenticelles : grandes, arron- dies, des plus clair-semées. -r- Coussinets : aplatis. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, obtus, plaqués sur l'écorce, aux écailles cotonneuses et mal soudées. — Feuilles: abondantes, grandes, ovales -allongées, vert jaunâtre en dessus , gris verdâtre en dessous, courtementacuminées, à bords dentés et crénelés. — Pétiole: très -long, de grosseur moyenne, flasque, carminé en-dessous, profondément mais étroitement cannelé. — Stipules : faisant presque toujours défaut. Fertilité. — Abondante. Culture. — Il se prête à toutes les formes et croît parfaitement sur tous les sujets. BSeseriiïtion du irBeâf» - G7vsseur : moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, légèrement pentagone près du sommet et très -souvent beaucoup moins volumineuse sur une face que sur l'autre. — Pédoncule: très-long, grêle à la partie supérieure, mieux nourri à son point d'attache, assez profondément planté dans un bassin généralement très -étroit. — OFil : grand, fermé, à vaste cavité irrégulière et bossuée sur les bords. — Peau : mince, assez lisse, unicolore, vert clair, ponctuée de roux et de marron, puis portant quelques macules noirâtre et squarameuses. — Chair: blanchâtre, fine, ferme et quelque peu marcescente. — Fau : suffisante, faiblement sucrée, très-acidulée, sans aucun parfum. Maturité. — Janvier -Mai. Qualité. — Deuxième comme fruit à couteau, première pour la cuisson. îiistoriîiMe. — Au temps du naturaliste Jean Bauhin (1540-1613), cette pomme était surtout connue à Montbéliard (Franche -Comté), puis à Boll, près Fribourg (Suisse); nous en trouvons la preuve dans deux des ouvrages de ce savant (voir ci -dessus le sommaire synonymique) où elle est fort exactement décrite, puis appelée Pumum Prasoinelon Bollcnsc, en latin, et Gr/minger Apfel , en VER 8o3 allemand, termes signifiant Pomme Verte de Boll. Selon toute probabilité, elle serait donc originaire de la Suisse, et non de la France, autrement Bauliin, son premier descripteur, l'eût appelée pomme de Montbéliard; ce qu'il n'a pas fait. C'est au reste une variété assez commune, et depuis fort longtemps, chez les Allemands et les Hollandais. En France, dom Claude Saint-Etienne, qui la men- tionna un demi-siècle après Bauhin, la caractérisait ainsi : « Pomme de Vert, ou Girodelle — disait-il en 1670 — est ronde, grosse comme une balle, toiite verte, dure tout l'hyver. Crue, très-bonne; excellente à confire. » (Nouvelle instruction pour connaître ks bo7is fruits, p. 212.) Observations. — Dans les environs du Havre ce fruit porte très-improprement le surnom Reinette verte à longue queue, sous lequel on me l'avait adressé il y a dix ans , et qui pouvait causer de sérieuses méprises , puisqu'il existe chez nous une excellente et séculaire Reinette verte [voir sa description^ p. 742]; que les Belges en possèdent, paraît-il, une moderne, et qu'enfin il semble que les Anglais aient aussi la leur, le nom Reinette verte d'Angleterre m'étant parfois apparu, ces dernières années. Pomme VERTE DE MADÈRE. - Synonyme de Pépin Limon de Galles. Voir Reinette Limon, au paragraphe Observations. Pomme VERTE-REYNE. — Synonyme de pomme de Neige. Voir ce nom. 517. Pomme VERTE DE RHODE-ISLAND. Synonymes. — Pommes : 1. Burlington greening (A. J. Downiag, ihe Fruits and fruit trees o/ America, 1849, p. 128). — 2. Jersey greening (Id. ibid.). — 3. Verte de l'Ile de Rhodes (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1849, p. 32, n" 168). — 4. Rhode- ISLAND GREEWNG (Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 451). — 5. Hampshire greening (Elliot, Frriit booli , 1854, p. 104). — 6. RussiNE (Charles Downiug, the Fruit? and fruit trees of America, 1869, p. 332). = Green Newtown PipPiN et Pépin Vert de Newtown {par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations). Description «le l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés et souvent arqués, gros et courts, très-duveteux et d'un vert herbacé lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées, bien clair-semées. — Coussinets : ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes-arrondis, très-cotonneux, pla- qués sur l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales, courtement acumi- nées, ayant les bords finement dentés. — Pétiole : gros, assez court, tomenteux et profondément cannelé. — Stipules : très -développées et parfois dentées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Comme plein -vent il fait des arbres de belle venue lorsqu'on le gretTe en tête ; pour les formes naines cordon et buisson, il doit être écussonné sur paradis. Description dw fruit. — Grosseur : volumineuse. — Foi^me : globuleuse plus ou moins régulière et généralement pentagone près du sommet. — Pédoncule : 854 VER de longueur moyenne, arqué, bien nourri, inséré profondément dans un étroit bassin. — Œil: grand, très -enfoncé, ouvert ou mi-clos, à vaste cavité dont les bords sont boisués ou côtelés. — Peau : unicolore, vert clair légèrement jaunâtre à l'ombre mais brunâtre à l'insolation, ponctuée de roux et quelquefois striée de fauve autour de Pomme Verte de^Rhode-Island. y^il. - Chair : jaunâtre , fine et ferme, quoique as- ^yy \ sez tendre. — Eau: ™'' \ abondante , bien sucrée, savoureu- sement acidulée et possédant un par- fum particulier des plus délicats. Maturité. — Janvier- Juin. Qualité. — Pre- mière. Historique. — Voilà, parmi les pommes, la variété favorite des Amé- ricains, sur le sol desquels elle a pris naissance , et que tous recherchent comme nous recherchons, en France, notre antique Reinette franche. Sa provenance locale est encore incer- taine; Hovey, dans ses Fruits of America, le déclarait en 1856 : « Peu de pommes — disait -il — sont plus connues que la Verte de Rhode - Island ; peu également, si même il s'en trouve, l'emportent sur elle pour l'ensemble des qualités. Je ne sais rien de positif quant à son origine. Coxe, qui le premier la décrivit (1817), fut muet à cet égard. Dans le New-Jersey, puis en quelques lieux, on l'a surnommée Verte de Jersey, mais son nom primitif me fait croire qu'elle a dû sortir de l'État de Rhode-lsland. » (Tome II, p. 79.) Répandue généralement en Europe, cette variété eut chez nous pour importa- teur feu Alfroy, pépiniériste à Lieusaint (Seine-et-Marne). Elle faisait partie d'une soixantaine d'autres pommes dont il enrichit, en 1830, les jardins français, ainsi que déjà je l'ai constaté, notamment à l'article Non- Pareille de Hubbardston, pages 497 et 498 de ce volume. Observations. — Le nom Green ISeivtoion Pippin et sa traduction française. Pépin vert de Neivtoiun, parfois ont été donnés, mais fautivement, comme synony- mes de la pomme Verte de Rhode-lsland. Cette méprise eut pour source une erreur du pomologue anglais Lindley, qui décrivit en 1831 (p. 50, n° 94) ce dernier fruit sous la dénomination Green Newtown Pippin, maintenant bien connue pour être un des principaux surnoms du pommier Newtown Pippin, dont je me suis occupé beaucoup plus haut (pp. 486-488). ■— Rhode-lsland figurant parmi les synony- mes de la variété Belle du Bois, il faut éviter aussi toute confusion sur ce point; d'autant mieux que Downing, en 1869 (p. 342), a déjà réuni, entraîné par cette VER— vie 835 similitude de nom, la Belle du Bois à la Verle de Rhode-Island. Et pourtant on sait quelle dissemblance marquée existe entre ces deux fruits. Pommes : VERTE DE ROSTOCK, VERTE DE STETTIN, Synonymes de Reinette suisse. Voir ce nom. Pomme VEUVE LEROY. — Synonyme de Court-Pendu rouge. Voir ce nom. 518. Pomme VICTOR TROUILLARD. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Hameaux : peu nombreux, étalés, gros et de longueur moyen- ne, à peine géniculés, duveteux et rouge - brun ardoisé. — Lenti- celles : grandes, arron- dies, clair - semées. — Coussinets : larges mais aplatis. — Yeux : ovoï- des-arrondis, moyens, cotonneux, incomplè- tement collés sur le bois. — Feuilles : gran- des, ovales ou ellipti- ques, courtement acuminées et profondément dentées. — Pétiole : de longueur moyenne, gros, très-duveteux, sensiblement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa végétation est des plus satisfaisantes , soit comme haute, soit comme basse-tige, et toute espèce de greffe et de sujet lui conviennent, Description dn Irnit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique -arrondie, plus renflée sur un côté que sur l'autre. — Pédoncule : gros et court, profondément planté- dans un bassin assez étroit. — OEil : moyen, enfoncé, à courtes sépales, à cavité unie, vaste et régulière. — Peau : unicolore, jaune clair, parfois très -faiblement nuancée de rose terne à bonne exposition solaire, ponctuée de roux ., amplement maculée de fauve squammeux à la base et plus ou moins striée de même au sommet. — Chair : blanche, fine, tendre, — Eau: suffi- sante, très-sucrée, acidulée, ayant une saveur anisée des plus déhcates. Maturité. — Décembre -Juin. Qualité. — Première. Historifine. — Poussé spontanément dans le jardin de feu Victor Trouillard , 856 VIE chemin Sainl- Léonard, à Angers, ce pommier s'est mis à fniil vers 1845, llesté longtemps inédit, il me fut, en 1866, signalé par le fils de son premier possesseur, qui depuis trente-huit ans est contre-maître de ma pépinière de rosiers et de vignes. J'en fis alors prendre des greffes sur le pied-type, encore existant, le multipliai puis inscrivis cette nouvelle variété sur mon Catalogue de 1868, sous le nom même que me désigna Trouillard fils. Pomme VICTORIA PIPPIN. — Synonyme de pomme Ben Davis. Voir ce nom. Pomme VICTORIOUS REINETTE. — Synonyme de Reinette franche. Voir ce nom. 519. Pomme de VIEILLES-MAISONS. Syii onjme. — Pomme Blanche de Vieille-Maison (Pépinière GalopiD, à Liège (Belgique), Catalogue de 1866, p. 25). Descri|itioii «le l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : très- nombreux, étalés, grê- les , assez courts , légè- rement géniculés, des plus duveteux et brun ardoisé. — Lenticelles : petites, arrondies, jau- nâtres, clair -semées. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : gros , arrondis, très -coton- neux, entièrement pla- qués sur le bois. — Feuilles : petites , ova- les-arrondics ou pres- que rondes, vert mat en dessus, gris verdâtre en dessous, très -épaisses, courte- ment acuminées, à bords régulièrement dentés. — Pétiole : court et gros, tomen- teiix et sensiblemont cannelé. — Stipules : très-petites et souvent faisant défaut. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Les formes naines, sur doucin ou paradis, sont beaucoup plus avantageuses à ce pommier, que le plein -vent, auquel on ne saurait le destiner qu'en le grefïant à hauteur de tête, sans espérer, toutefois, lui voir jamais prendre un beau développement. Desci'ipiioEa dsa firisU. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse, légèrement comprimée aux pôles.- ■ Pédoncule: très-court et très-gros, obliquement et assez profondément inséré dans un bassin de largeur moyenne. — Œil : grand, clos ou mi-clos, à cavité irrégulière, peu développée et plus ou moins ondulée sur les bords. — Peau : épaisse, unicolore, jaune d'or légèrement YIG — VIN 837 verdàtre sur le côté de l'ombre, faiblem»;îril maculée de roux autour du pédoncule et très-abondamment ponctuée de gris-blanc et de brun. — Chair : jaunâtre, grosse, ferme et quelque peu marcescente. — Eau : suffisante, bien sucrée, à peine acidulée et presque sans parfum. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 4863 M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, m'envoyait le pommier de Vieilles -Maisons, sur l'origine duquel je n'ai pu, malgré tous mes efforts, réunir que les renseignements ci-après: — M. Galopin, arboriculteur à Liège (Belgique) et l'un de ses premiers propagateurs, le reçut vers 1860, étiqueté Blanche de Vieille -Maison, des pépinières de feu Dauvesse, d'Orléans. Il semble donc sorti de France, mais d'où?... Quatre localités y sont appelées Vieilles-Maisons, deux dans la Corrèze, une dans l'Aisne, et la quatrième dans le Loiret. M. Dauvesse l'aurait-il tiré de cette dernière? C'est ce qu'il devient difficile de savoir, vu le décès de cet ancien horticulteur. Pomme de VIGNANCOURT HATIVE. — Synonyme de pomme de Neige. Voir ce nom. Pomme de VIN DU CONNECTICUT. — Synonyme de pomme rfe Z^ïx-Z^mîV Onces. Voir ce nom. 520. Pomme VINEUSE BLANCHE. I^ynonymc. — Pomme Blanche d'Automne (Jean Bauhin, Historia fontis et balnei Bollensis Admtrabilis, 1598, p. 70 ; et Historia plantarum universalis, 1613-1650, t. I, p. 11). Premier Type. ■planes pour la plupart et régulièrement dentées. — Pétiole cannelure profonde. — Stipules : étroites et longues. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, lé- gèrement étalés, de longueur moyenne , grêles, bien génicu- lés, duvetoux et d'un rouge-brun clair lavé de gris. — Lenticelles : petites , allongées , abondantes. — Cous- sinets : ressortis. — Yeux : petits , arron- dis, cotonneux, plus ou moins collés sur le bois. — Feuilles : petites , ovales ou ar- rondies, acuminées, court, bien nourri, à 838 VIN Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur très-modérée ne le recommande pas pour le plein-vent; il faut, de préférence, le soumettre à la basse-tige, sur doucin ou paradis, car il y fait de beaux et fertiles gobelets, buissons, espaliers ou cordons. Pomme Vineuse blanche. — Deuxième Type. Description dw fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois moyenne. — Forme : globuleuse souvent comprimée aux pôles , pentagone près du sommet, ayant toujours un côté moins développé que l'autre. — Pédoncule : court ou très -court, gros, arqué, pro- fondément inséré dans un bassin généralement assez vaste. — Œil: grand, clos ou mi-clos, des plus, enfoncés , à vaste cavité ondulée ou bossuée sur les bords. — Peau : d'un blanc jaunâtre à l'ombre , d'un jaune clair et brillant à l'in- solation, maculée de brun -roux autour du pédoncule , puis abondamment ponctuée de blanc grisâtre. — Chair : blanchâtre, mi-fme, ferme et assez croquante. — Fau : suffisante, sucrée, très- vineuse et des plus savoureusement acidulée. Maturité. — Septembre -Novembre. Qualité. — Première. . Historique. — La Vineuse blanche doit provenir de la Suisse 'ou de l'Al- lemagne. Cordus, botaniste né dans la Hesse électorale, est le premier auteur qui l'ait décrite. Il le fit avant 1544, dans son Historia stirpium (cap. Malus, n" 22), la nommant Weinsùrchen [Vineuse] et déclarant qu'elle abondait chez les Hessois. Un demi- siècle après, le docteur Jean Bauhin figurait et caractérisait aussi cette variété, que son domestique, disait-il, lui avait apportée de Bliensbach (Suisse), et qui dans le duché de AVurtemberg était appelée Weinling ou Vinosum Bliensba- chianis [Vineuse de Bliensbach]. (Voir Historia fontis et balnei Bollensis Admirabilis , 1598, p. 70; puis Historia plantarum unive7'salis, 1614-1630, t. I, p. 11.) — Je crois ce fruit très-rare en France. Il est dans mes pépinières depuis huit ans seulement et j'en suis redevable au directeur de l'Institut pomologique de Reutlingen (Wur- temberg), M. le docteur Lucas. Pomme VINEUSE D'HIVER. — Synonyme de pomme Coing d'Hiver. Voir ce nom. Pomme VINEUSE ROUGE D'ÉTÉ. — Synonyme de pomme Comte Orloff. Voir ce nom. VIN — YIO 859 Pomme VINEUSE ROUGE D'HIVER. — Synonyme de pomme Rouge de Stettin, Voir ce nom. PoMMK VIOLETTE, — Synonyme de Calleville rouge d'Automne, Voir ce nom. 521. Pomme de VIOLETTE. Synonymes. — Pommes : 1. Violette de Mars (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant , 1628, p. 22; — et dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits , 1670, p. 218). — 2. Reinette Violette (Van Mods, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 57, n» 276). — 3. De Quatre-Goûts (Louis Bosc, Dictionnaire d'agriculture , 1809, t, X, p. 325). — 4. Violette de Quatre- Goûts (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticuliural Society of London, 1842, p. 44, n» 849). — 5. Reinette des Quatre-Goûts (de quelques pépU Diériâles). Description de l'arbre* — Bois : assez faible. — Ra- meaux : peu nombreux , érigés au sommet , étalés à la base , longs, de moyenne grosseur et légèrement coudés, duveteux, lisses et luisants, brun clair et verdâtre du côté de l'ombre, brun rougeâtre et foncé à l'in- solation. — Lenticelles : petites, allongées , très - apparentes et rapprochées. — Coussinets : res- sortis et parfois se prolongeant en arête. — Yeux : petits ou moyens, obtus, plaqués sur le bois , ayant les écailles noirâtres et disjointes. — Feuilles : gran- des, épaisses, coriaces, ovales allongées, vert brillant et jau- nâtre en dessus, blanc grisâtre en dessous, courtement acuminées, à bords peu profondément dentés et surdentés. — Pétiole : long, assez gros, roide, carminé, rarement bien cannelé. — Stipules : grandes et souvent crénelées. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa vigueur laisse trop à désirer pour qu'il puisse être, quand on le destine au plein -vent, greffé ras terre, il faut alors qu'on le greffe à hauteur de lige. Généralement les formes naines lui sont très-favorables. Description clu Irttit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde assez allongée, faiblement côtelée au sommet, ayant presque toujours une face un peu moins développée que l'autre. — Pédoncule : long, de moyenne force, très -profondément inséré dans un bassin étroit. — Œil : grand, légèrement enfoncé, ouvert ou mi-clos, à petite cavité ondulée ou plissée sur les bords. — Peau : à fond jaune clair, amplement lavée de rouge -cerise, fouettée et rubanée, 860 VIO à l'insolation, de rouge lie de vin, et courtement rayée, à l'ombre, de carmin clair; puis çà et là ponctuée de gris. — Chair : blanc rosé, très-fine, tendre, verdàtre autour des loges. — Eau : suffisante, très-sucrée, à peine acidulée, ayant une saveur délicieuse qui rappelle assez bien le parfum de la violette. Maturité. — Novembre et parfois atteignant le mois d'avril. Qualité. — Première. Historique. — La variété tardive ici caractérisée date au moins, chez nous, des dernières années du xvi' siècle et se trouvait en 1628 dans le verger que le Lectier, procureur du Roi , possédait à Orléans. Inscrite sur le Catalogue de cet amateur (p. 22), elle y figure parmi les pommiers à fruit hâtif, mais sous le nom Violette de Mars, parfaitement choisi pour indiquer son double privilège de se conserver tout l'hiver quoique mûrissant dès octobre Aussi le moine Saint-Étienne eût-il soin, lorsqu'on 1670 il la cita dans sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, de dire (p. 218) : « Violette de Mars, déjà mûre au commencement « de l'automne. » Merlet et la Quintinye s'occupèrent également de cette pomme et ne furent pas d'accord sur l'époque de sa maturation. « Elle se mange dès le mois « de novembre, jusqu'en Janvier et février, » assurait Merlet en 1675 (pp. 148-149); à quoi la Quintinye répondit en 1690 : « Noël est son point extrême de maturité. » Mais je vais reproduire tout le passage où ce dernier auteur l'a décrite, sa lecture me semblant utile, ne serait-ce que pour démontrer la parfaite identité du fruit dont il y est question , avec celui représenté ci-dessus : « La pomme Violette — écrivait-il — a le fond du coloris blanchâtre, un peu tiqueté aux endroits où le soleil n'a pas donné, mais chargé, ou plutôt rayé et fouetté d'une assez belle couleur de rouge foncé aux endroits qui en sont veus. La couleur de la chair est fort blanche, et cette chair fort fine et fort délicate; l'eau extrêmement douce et sucrée, ne laissant aucun marc; si bien que seurement c'est une pomme admh^able, à commencer d'en manger dès qu'on la cueille, jusqu'à Noël, et ne passe plus outre. » (Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, t690, t. I", p. 391.) Duhamel, en 1768, fut de l'avis de Claude Saint-Etienne, sur la longue conser- vation de cette pomme, « une des meilleures — déclara-t-il — et dont il s'en garde «jusqu'en mai. » (T. I", p. 285.) Chez les Allemands, où elle jouit d'une grande réputation, Mayer, il y a un siècle (1776), en parla dans les mêmes termes que Duhamel, ajoutant interrogativement : « Je la mets au rang des Fenouillets à cause de l'odeur de violette qu'on sent en la man- geant. Mûnchhausen l'avait déjà regardée comme variété de l'Anis, mais Manger prétend qu'il s'est trompé, parce que sa peau est lisse, et non rugueuse. Duhamel la croit Calville, l'arbre, le fruit, sa chair et son eau ayant beaucoup de rapport avec cette famille. Ne serait-ce pas plutôt un métif de Fenouillet et de Calville? » (Pomona franconica, t. TU, pp. 156-157.) Sur ce dernier point, je partage assez le sentiment de Mayer. Quant à la question, si controversée, de la maturité de la pomme de Violette, elle est très- difficile à trancher. La longue conservation de ce fruit dépend en effet du moment de sa cueillette, qu'on doit faire, pour le garder tout l'hiver, alors seulement .]u'il est à moitié mûr. Or, chacun sait combien de causes physiques s'opposent, d'une région à l'autre, à ce qu'un tel moment soit partout le même; et, de plus, quelles incertitudes existent pour le déterminer d'une façon exacte. C'est donc à ces diverses variations qu'il faut attribuer le désaccord qui régna toujours, parmi les pomologues, sur l'époque précise où commence, où finit la maturité de cette VIO 861 ancienne variété française. Dans mes jardins, rarement je l'ai vue mûrir avant novembre, et je ne me souviens pas, an fruitier, d'avoir conservé quelques-uns de ses produits jusqu'en mai. Observations. — En 1867 le Congrès pomologique a donné dans ses publica- tions (t. IV, n" 22) la description d'une variété assez précoce, à peau fouettée et presque toute rouge, qu'il a surnommée Violette des Quatre-Goûts, sans songer que ce nom aurait l'inconvénient de la faire doublement confondre avec notre pomme de Violette, dite aussi pomme de Quatre-Goûts. Pourquoi ne pas lui avoir laissé le nom pomme Framboise, sous lequel le Hollandais Knoop l'avait signalée en 1771 (p. 16), et qui a cours en Belgique puis en France? Quant à moi, je le lui ai soigneusement conservé; on peut s'en assurer page 311 de mon troisième volume, où ce fruit est étudié. On y verra également quels caractères nombreux et tranchés le différencient de la pomme de Violette. J'ajoute que le Congrès, en invoquant l'autorité de Couverchel pour justifier sa dénomination Violette de Quatre-Goûts, s'est deux fois mépris, car cet écrivain n'a jamais mentionné pareil nom; il a sim- plement caractérisé une pomme de Quatre-Goûts, ayant la peau va-te et rovssâtre, et non la peau fouettée et presque toute rouge de la variété du Congrès. Voici du reste le texte même de Couverchel : « Pomme de Quatre-Goûts. — Elle est de grosseur moyenne, déprimée, verte et teintée de roux ; sa chair est tendre, d'un parfum particulier assez suave; maturité : novembre. » {Traité des fruits, 1852, p. 4oO.) Que peut être cette pomme de Couverchel? — Très -probablement certaine pomme de Violette Eyriès dont Poiteau parlait ainsi en 1830 : « M. Turpin l'a rapportée du Havre; il en a à\x la connaissance à M. Eyriès. Elle y est cultivée sous le nom pomme de Violette, venu de sa saveur ou de son parfum Sa peau, piquetée de points roussâtres, passe du vert clair au jaune clair Sa chair est blanche, très-line, fondante, sans marc; son eau, sucrée et peu abondante. Maturité : octobre et novembre. » [Bulletin des sciences agricoles et économiques ^ i830, t. XV, p. 373.) Depuis, revenant sur ce fruit dans sa Pomologie française, Poiteau expliqua pourquoi on l'avait appelé pomme de Violette Eyriès : « C'est M. Eyriès, négociant au Havre — disait-il — qui l'a fait connaître à Paris; on a donc cru devoir ajouter son nom à celui qu'elle possédait déjà. C'était d'ailleurs une nécessité, car nous cultivons depuis longtemps une pomme Violette [ainsi nommée de sa couleur) qui appaiiient, comme celle-ci, à la section des Calvillacées. » (T. IV, n° 45.] Ici, Poiteau prouve qu'il n'a pas connu la véritable pomme de Violette; celle à laquelle il fait allusion n'est autre, effectivement, que le Calleville rouge d'Automne, maintes fois erronément appelé, surtout par les Anglais, pomme Violette , en raison de la couleur de sa peau. Pomme de VIOLETTE EYRIÈS. — Voir pomme de Violette, au paragraphe Observations, 862 • VTO — VRA Pomme VIOLETTE D'HIVER [des Allemands]. — Synonyme de pomme de Bohémien. Voir ce nom. Pommes : VIOLETTE DE MARS, Synonymes de pomme de Violette. Voir ce nom, VIOLETTE DE QUATRE-GOUTS , Pomme VIOLETTE DES QUATRE GOÛTS. — Voir pomme de Violette, au para- graphe Observations. Pomme VRAI DRAP D'OR. — Synonyme de pomme Drap d'Or. Voir ce nom. w Pomme WACHS. — Synonyme de pomme Taffetas blanc. Voir ce nom. Pomme WADDELL HALL. — Synonyme de pomme Shockley. Voir ce nom. Pomme WALL. — Synonyme de pomme Nickajack. Voir ce nom. Pomme AVALLISER LIMONEN PEPING. — Synonyme de Pepin Limon de Galles. Voir Reinette Lhnon , au paragraphe Observations. Pomme WALWORTH. — Synonyme de pomme Summer Pippin. Voir ce nom. Pomme WARREN PIPPIN. — Synonyme de pomme Linnœus Pippin. Voir ce nom. Nota. — Voir aussi plus loin, ù l'ERRATA, l'article Li?mœus Pippin. Pomme WARTER'S GOLDEN PIPPLN. — Synonyme de pomme d'Or d'Angle- terre. Voir ce nom. Pomme WASHINGTON. — Synonyme de pomme Bough. Voir ce nom. Pomme WATERMELON. — Synonyme de pomme Norton. Voir ce nom. Pomme WATTAUGAH. — Synonyme de pomme^ZTooyer. Voir ce nom. Pomme WAXEN. — Voir Mac Bride' s Waxen^ au paragraphe Historique. Posoie WEIDNERS GOLDREINETTE. — Synonyme de Reinette Wcidner. Voir ce nom, 864 WEL Pomme WEISSBROD. — Synonyme de pomme Présent royal d'Hiver. Voir ce nom. Pomme WEISSE YERSAILLER REINETTE. - Synonyme de minelte blanche de Champagne. Voir ce nom. Pomme WEISSE ZURICH. — Synonyme de Calleville blanc d'Hiver. Voir ce nom. Pomme WEISSER ITALIENISCHER ROSMARIN. — Synonyme de pomme Romarin blanc. Voir ce nom. Pomme WEISSER SOMMERRABAU. - Synonyme de pomme Babaû d'Été. Voir ce nom. Pomme WEISSER SOMMER-TAUBEN. - Synonyme de Pigeonnet blanc d'Été. Voir ce nom. Pomme WEISSER WINTER TAFFET. — Synonyme de pomme Taffetas blanc. Voir ce nom. 522. Pomme WELLINGTON. Synonymes. — Pommes: 1, Dumelow's Pipfin (John Turaer, Transactiom of the horticuUural Society of London, 1818, l. III, pp. 319, 323, 324; — et Lindley, Guide to the orchard and kitchen qarden, 1831, p. 44, n» 81). — 2. DuMELOW's Grab {Transactions of the horticultuml Society of London, 1820, t. IV, p. 529; — et Lindley, ibid.). — 3. Dumelow's Seedling (Lindley, ibid.). — 4. Reinette Wellington (Diel, Neue Kernobstsorten , 1832, p. 53). —5. Duc de Wellington (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London , 1842, p. 14, no 224), — 6, NoRMANTON WoNDER {kl. ibid.]. — 7. Doncklaër et Dunclaers Seedling (Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, 1852, n» 70). — 8. Belle DES Vennes (a. Hennau, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. Il, p. 37). — 9. Hawtiiornden d'Hiver (Lucas, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1839, 1. 1, p. 187, n» 78).— 10. SupsoN frangé (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement , 1851 , p. 5, n» 212). — 11. Beauty (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America , 1863, p. 190). — 12. DeSutton (7c?. ibid.). — 13. SUTTON Beauty {Id. ibid.). Defscrigttioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés à la base, érigés au sommet, gros et longs, géniculés, bien duveteux, d'un vert herbacé lavé de rouge et nuancé de gris cendré. — Lenticelles : grandes et allongées, très -abondantes. — Coussinets: saillants. — Yeux : gros, coniques- obtus, plaqués sur l'écorce, aux écailles mal soudées et des plus cotonneuses. — Feuilles : ovales -arrondies, vert terne et jaunâtre en dessus, gris verdâtre en dessous, courtement acuminées et régulièrement dentées. — Pétiole : gros ou moyen, court, roide, carminé, à cannelure large et profonde. — Stipules : larges mais assez courtes. Fertilité. — Oi'dinaire. " Culture. •— Écussonné sur doucin ou paradis il fait de beaux cordons^ WEL 865 Deuxième Type. buissons, espaliers ou pyramides ; sa riche végétation permet aussi d'en obtenir de vigoureux et réguliers plein-vent. Descriiition du fruit. — Grosseur : volumineuse ou moyenne. — Forme : conique sensiblement arrondie et assez régulière, ou conique-raQcourcie , très- „ w 11- * n • T irrégulière et beau- Pomme Wellington. — Premier Type. '^ coup moms déve- loppée d'un côté que de l'autre. — Pédon- cule : court , bien nourri , renflé à l'at- tache, planté géné- ralement dans un bassin étroit et pro- fond. — Œil : très- grand, mi-clos ou complètement ou - vert, à cavité irré- gulière, large et ra- rement bien pro- fonde. — Peau : jaune clair sur la face placée à l'om- bre , jaune d'or à l'insolation , où elle est en outre lavée, marbrée et rubanée de carmin; maculée fréquemment , dans le bassin pédon - culaire , de fauve squammeux , puis assez abondamment parsemée de points bruns ou gris. — Chair : blanchâtre, mi-fme , ferme, cro- quante et quelque peu marcescente. — Eau : suffisante ou abondante , tou- jours fortement aci- dulée, plus ou moins sucrée et presque complètement dénuée de parfum. Maturité. — Novembre -Juin. Qualité. — Deuxième pour le couteau, mais de toute première pour la cuisson. Historique. — Ce beau fruit provient d'Angleterre, où vers 1812 il fit son apparition sous le nom Dumelow's Crab ou Seedling , ou Pippin , indiquant celui de la personne qui avait gagné de semis le pied- type. Mais il ne le porta pas longtemps, car dès 1819 on l'avait, en maintes contrées de la Grande-Bretagne, IV. ^^ 866 WES — WIN remplacé par Wellington, dénomination qui depuis a prévalu. Ces faits sont ainsi consignés dans les Mémoires de la Société horticole de Londres : «M. Richard Williams — y lisait-on en 1820 — nous a envoyé, cueillie dans son jardin de Turnham-Green, une pomme appelée Wellington; elle est fort jolie, de très-longue garde, et parfaite pour les usages culinaires. Cette variété ofTre un exemple de plus des inconvénients qui surgissent quand on donne de nouveaux noms aux fruits déjà baptisés. Ainsi celle dont il s'agit fut obtenue, il y a quelques années, par un M. Diimelow, fermier près Ashby-de-la-Zouch, et maintenant elle est connue dans les comtés de Leicester, de Derby et de Nottingham, comme étant la. Dumelow' s Crab [Egrasseau de Dumelow]; tandis que M.Williams, lui, l'a reçue de Gopsal-Hall, c'est-à-dire des environs mêmes du lieu où elle est née, sous le surnom Wellington, présentement répandu dans les pépinières avoisinant Londres. » {Transactions, t. IV, p. 529.) La pomme Wellington pénétra en France en 1838, mais revêtue de l'étiquette Haivthornden Apple, h laquelle, hélas 1 plusieurs autres furent bientôt substituées, tant par les Anglais que par les Américains et les Belges. Aujourd'hui ce fruit est assez répandu chez nous, sans qu'il y jouisse, cependant, d'une grande estime, vu sa médiocre qualité. Aussi me suis-je souvent demandé comment un horticulteur anglais avait pu donner le nom d'un homme aussi célèbre que le général duc de Wellington, à cette pomme, qui réellement, même en Angleterre, n'a de valeur que pour la cuisine? Pomme WESTFIELD SEEK-NO-FURTHER. — Synonyme de pomme Limœus Pippin. Voir ce nom. Pomme WHITE ASTRACAN. •— Synonyme de pomme d'Astracan blanche. Voir ce nom. PoaiME WHITE PARADISE. — Voir pomme May, au paragraphe Observations. Pomme WHITE SPANISH REINETTE. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. Pomme WIGK'S PIPPIN. — Synonyme de pomme Court de Wick. Voir ce nom. Pomme WIGWAM. — Synonyme de pomme Belle-Fleur longue. Voir ce nom. Pomme WILDGAT. — Synonyme de pomme Santouckée. Voir ce nom. Pomme WINTER BELLE-FLEUR. — Synonyme de pomme Belle-Fleur de Brabant. Voir ce nom. Pomme WINTER BORSDÔ'RFFER. — Synonyme de pomme de Borsdorf. Voir ce nom. WIN — WYK 867 PojoiE "WINTER CHEESE. — Synonyme de pomme Green Ckeese. Voir ce nom. Pomme WINTER GOLD PEARMAIN. — Synonyme de pomme Pearmain dorée. Voir ce nom. Pomme WINTER GREENING. — Synonyme de pomme Green Cheese. Voir ce nom. Pomme WINTER MAY. — Synonyme de pomme May. Voir ce nom. PoBiME WINTER PEARMAIN. — Synonyme de pomme Pearmain d'Hiver. Voir ce nom. PoMJiE WINTER POSTOPH. — Synonyme de pomme Postophe d'Hiver. Voir ce nom. Pommes WINTER QUEEN. — Synonymes des pommes Bachelor et Reine Sophie. Voir ces noms. Pomme WINTER QUITTEN. — Synonyme de pomme Coing d'Hiver. Voir ce nom. Pomme WINTER STRIEPELING. — Synonyme de pomme Bayée d'Hiver. Voir ce nom. Pomme WITTE KRUID. — Synonyme de pomme Postophe d'Été. Voir ce nom. Pommes: WIZE, WOLLATON PIPPIN Synonymes de Court- Pendu rouge. Voir ce nom. Pomme WOODPECKER. — Synonyme de pomme Baldwin. Voir ce nom. Pommes : WOOD'S HUNTINGDON, \ / Synonymes de pomme Court \ de Wick. Voir ce nom. — WOOD'S TRANSPARENT, ) Pomme WOODSTOCK PIPPIN. — Synonyme de pomme Blenheim. Voir ce nom. Pomme WORMSLEY PIPPIN. — Synonyme de Reinette de Wormsley. Voir ce nom. Pommes : WYGERS , \ / Synonymes de pomme Prin- - WYKER PIPPIN, i <'^« «"«'■• Voir ce nom. 523. Pomme YAHOOLA. Synonyme. — Pomme Iola (Charles Downing, the Fruits and fruit, trees of America , 1863, p. 155; et 1869, p. 417). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, éta- lés , de longueur et grosseur moyennes, bien coudés et des plus duveteux, d'un rouge-brun ardoisé. — Lenticelles : très- grandes, allongées et très-abondantes. — Coussinets : res - sortis. — Yeux : pe- tits, arrondis, coton- neux et noyés dans l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales, souvent acu rainées, ayantlesbordsassez profondément dentés ou crénelés. — Pétiole : gros, long, tomenteux, sensiblement cannelé. — Stipules : très-petites. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa chétive croissance, ses rameaux peu nombreux permettent difficilement d'en obtenir de beaux plein-vent, même en le greffant à hauteur de tige. Les formes naines lui sont beaucoup plus profitables, soit sur doucin, soit sur paradis. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois moyenne. — Forme : globuleuse comprimée aux pôles ou arrondie presque cylindrique, mais YAII - YAT 869 toujours plus ou moins pentagone, surtout près du sommet. — Pédoncule : assez long ou un peu court, bien nourri, souvent renflé au point d'attache, profondément planté dans un large bassin. — Œil: ouvert ou mi-clos, grand, généralement très- enfoncé, à vaste cavité dont les bords sont fortement côtelés ou plissés. — Peau : a fond vert clair jaunâtre, am- Pomme Yahoola. - Deuxième Type. plement lavée et striée de rouge lie de vin, principalement sur la face exposée au soleil, maculée de fauve autour du pédoncule, puis abondamment ponctuée de brun grisâtre. — Chair : blan- che, fine, compacte et tendre. — Eau : abondante, sucrée, aci- dulée, légèrement parfumée. Maturité. — Septembre- Décembre. Qualité. — Deuxième. Hiiitorique. — M. Berck- mans , pépiniériste américain habitant Augusta, m'envoyait en 1838 cette variété, qui pro- vient du comté de Lumpkin (Géorgie) et n'est pas encore fort répandue. Charles Downing l'a décrite en 1863 et 1869, dans ses Fruits and fruit trees of America, mais il ne donne, sur l'origine àélce pommier, rien de plus que le renseignement ici consigné. 524. Pomme YATES. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Ra- meaux : nombreux, très- étalés, gros, assez longs, sensiblement géniculés et bien duveteux, brun verdâtre lavé de rouge ardoisé. — Lenticelles : grandes, arrondies ou allongées, très-abondan- tes. — Coussinets : res- sortis. — Yeux : petits et arrondis, cotonneux, entièrement collés sur le bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ova- les allongées, vert brillant et foncé, longuement acuminées, à bords profondément 870 YEL dentés et plus ou moins ondulés. — Pétiole : gros, long, roide, rarement cannelé. — Stipules : étroites et longues. Fertilité. — Modérée. Culture. — Il fait, au moyen de la greffe ras terre, de passables plein-vent, et de très-convenables, quand on l'a greffé en tête. La basse-tige, sur paradis, lui est avantageuse. Oescription du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-raccourcie ou conique fortement arrondie. — Pédoncule : court ou assez long, gros ou de moyenne force, souvent renflé à son point d'attache, inséré dans un bassin géné- ralement de faibles dimensions. — Œil: moyen, mi-clos ou fermé, à cavité plissée, peu large et peu profonde. — Peau : vert jaunâtre du côté de l'ombre, vert brunâtre amplement strié et marbré de rouge terne à l'insolation, tachée de fauve autour du pédoncule, puis ponctuée de gris et de brun. — Chair : légèrement ver- dâtre, fine, assez ferme. — Eau : suffisante, plus ou moins sucrée, agréablement acidulée, faiblement parfumée. Maturité. — Février-Mai. Qualité. — Deuxième. Historique. — La pomme Yates, qui m'était envoyée de Géorgie (Etats-Unis) en I808, est native du comté de la Fayette, situé dans cette même région. Je la crois âgée d'une soixantaine d'années et dédiée à feu James Yates, riche amateur de plantes et de fruits qui résidait à Woodville (Devonshire) et entretenait au com- mencement de ce siècle des relations avec les Américains, ainsi qu'il ressort de divers passages des Annales de la Société horticole de Londres ( Transactions^ 1812 , t. I, pp. 242-243; 1821, t. IV, pp. 390-391). Pomme YELLOW. — Synonyme de pomme Court de Wick. Voir ce nom. Pommes YELLOW BELLE- FLEUR et YELLOW BELLFLOWER. — Synonymes de pomme Linnœus Pippin. Voir ce nom. Nota. — Voir aussi plus loin, à l'ERRATA, l'article Linnœus Pippin. Pomme YELLOW CRANK. — Synonyme de pomme Green Cheese. Voir ce nom. Pomme YELLOW ENGLISH CRAB. — Synonyme de pomme Jaune d'Angleterre. Voir ce nom. Pomme YELLOW FENOUILLET. — Synonyme de Fenouillet jaune. Voir ce nom. Pomme YELLOW GERMAN REINETTE. — Synonyme de pomme Princesse noble. Voir ce nom. YEL-YOP 871 Pommes : YELLOW INGESTRIE, YELLOW INGESTRIE PIPPIN, Synonymes de pomme Jaune d'Ingestrie, Voir ce nom. Pomme YELLOW NEWTOWN PIPPIN. — Synonyme de pomme Yopp's Favorite. Voir ce nom. 525. Pomme YOPP'S FAVORITE. Synonyme. — Pomme Yellow Newtown Pippin (Charles Do-wniug, ihe Fruits and fruit irees of America, 1869, p. 420). Premier Type. Descriiition de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , presque éri- gés, gros, très-longs, légère- ment coudés, bien duveteux et rouge-grenat foncé. — Lenti- celles : grandes , arrondies et clair - semées. — Coussinets : peu prononcés. — Yeux : petits et arrondis, cotonneux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales et courtement acuminées , planes pour la plupart et lar- gement dentées ou crénelées. — Pétiole : long, bien nourri, rigide, carminé, à profonde cannelure. — Stipules : assez petites. Fertilité. ■— Satisfaisante. Culture. — On peut avec succès le greffer ras terre pour l'élever à tige; son tronc est gros et droit; sa tête, érigée, touffue. Sur paradis, comme arbre nain , il fait de très-beaux et très-fertiles pommiers. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et par- fois plus volumineuse. — Forme : globuleuse sensible- ment comprimée aux pôles ou conique- arrondie très-irrégu- lière et beaucoup moins déve- loppée sur une face que sur l'autre. — Pédoncule : de gros- seur et longueur j^moyennes, renflé habituellement à son point d'attache et planté Deuxième Type. 872 YOR profondément dans un vaste bassin.-— Œ'zï ; grand ou moyen , mi-clos, souvent bien enfoncé, à cavité large ou très -large, bossuée ou plissée sur les bords. — Peau: vert clair du côté de l'ombre, brun verdâtre ou brun- rouge à l'insolation, maculée de fauve autour du pédoncule , çà et là tachée ou mouchetée de roux noirâtre, puis ponctuée de marron et de gris. — Chair : blanc verdâtre, fine, mi -tendre et croquante. — Eau: abondante, savoureusement acidulée et sucrée, possédant un parfum des plus délicats. Maturité. — Novembre-Mars. Qualité. — Première. Historique. — Originaire du comté de Thomas, dans la Géorgie (États-Unis), cette pomme porte le nom de son obtenteur. Le pomologue américain Charles Downing l'ayant décrite pour la première fois en 1863, et d'après M. Robert Nelson, elle ne doit pas être ancienne. Au reste, en me l'envoyant d'Augusta (Géorgie) en 1858, M. Rerckmans, mon obligeant confrère, me l'avait signalée comme une nouveauté. Pomme YORK PIPPIN. — Synonyme de Reinette d'Espagne. Voir ce nom. -SH>-i- z Pomme ZIEPPEL. — Synonyme de pomme Oignon de Borsdorf. Voir ce nom. PoîiME ZIDJEN HEMDJE. —- Synonyme de pomme Chemisette blanche. Voir ce nom. Pomme ZIKAD. — Synonyme de pomme d'Astracan blanche. Voir ce nom. Pomme ZITZENREINETTE. — Synonyme de Reinette de la Chine. Voir ce nom. Pomme ZOETE HOLAART. — Synonyme de pomme Holaart doux. Voir ce nom. Pomme ZOETE REINETTE. — Synonyme de Reinette rouge étoilée. Voir ce nom. 526. Pomme ZOLLKER ROUGE. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, assez courts, grêles, bien géniculés, très-duveteux, rouge-brun foncé lavé de gris. — Lenticelles : arrondies ou allongées, des plus petites mais très -abondantes. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, faiblement collés sur le bois et couverts de duvet. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales-allongées ou ellipti- ques, longuement acuminées, planes, ayant les bords légèrement dentés. — Pétiole : peu long, assez gros, largement cannelé. — Stipules : des plus dévelop- pées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Pour plein- vent il faut le greffer en tête afin d'avoir des arbres à peu près convenables, mais c'est encore la basse -tige sur doucin qui lui est le plus favorable. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde-allon- gée ou presque cylindrique. — Pédoncule: bien nourri, de longueur moyenne. 874 ZOL-ZWI inséré dans un bassin étroit et peu profond. — OEil : grand, mi-clos, à cavité irrégulière, très-vaste, ondulée sur ses bords et souvent quelque peu plissée à l'in- térieur. ■— Peau : mince, lisse, à fond jaunâtre, presque entièrement lavée de rouge -brun sombre, légè- Pomme ZoUker rouge. rement tachée de marron clair autour du pédoncule et ponctuée de gris -blanc et de jaune sale. — Chair : jau- nâtre, ferme, assez fme. — Eau : suffisante , très-acide , plus ou moins sucrée, à peine parfumée. Maturité. — Janvier. Qualité. — Deuxième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique* — Les Alle- mands ayant exposé cette pomme à Paris, en 1867, lors du concours horticole inter- national, sa beauté, surtout, m'engagea à la propager chez nous , où elle était com- plètement inconnue. On sem- ble , en Allemagne , la re- garder comme originaire de la haute Souabe ; c'est du moins le sentiment du docteur Lucas, auquel j'en suis redevable : « La Rother Zollkcr — dit ce pomologue — est communément cultivée sur l'Alb, dans le district d'Ehingen, et par toute la haute Souabe C'est un fruit très-acide, dont la prin- cipale utilité consiste en ce que la chair de ses quartiers, une fois séchée, provoque chez nos fileuses , par sa grande acidité , une abondante salivation ; aussi ces dernières ont-elles soin d'en manger pendant leur travail. » {Wùrttemberg's Kernobstsorten , 1854, p. 33; et Monatshefte, 1867, pp. 17-18.) Pomme de ZURICH. — Synonyme de pomme Suisse panachée. Voir ce nom. Pommes ZWIEBEL. — Synonymes de pommes Oignon de Borsdorf et Rouge de Stettin. Voir ce nom. Pomme ZWIEBELBORSTORFER. — Synonyme de pomme Oignon de Borsdorf. Voiï ce nom. -|H>-g- Nota. — En publiant plus haut, pages 649 et 630, la Reinette Coing de Credé, j'ai dit au paragraphe Observations, « que n'ayant pu caractériser à son rang alphabétique, la « Reinette Amande, je le ferais à la fin du volume, car le premier de ces fruits avait eu « pour dénomination primitive Reinette Amande, et pouvait, par là, prêter à de sérieuses « méprises, si l'on ne donnait une exacte- description de la véritable Reinette Amande. » Je vais donc remplir ma promesse. 527. Pomme REINETTE AMANDE. Synonymes. — Pommes: 1. Dietzer Mandelreinette (Diel, Kernobstsorten , 1819, t. XXI, p. 126). — 2. Mandelreinette (Van Mons, Cafa/og'Me rfe^crz'piî/'rfe partie des arbres fruitiers qui de 1798, à 1823 ont formé sa collection, p. 26, n° 141). Description de Tar]- Iire. — Bois : fort. — ] Ra- meaux : assez nombreux , légèrement étalés , longs, un peu grêles, géniculés, rouge- brun foncé à l'insolation , mais rouge -brun clair du côté de l'ombre. — Lent (celles : grandes, arrondies , très-ap- parentes et très-rapprochées. — Coussinets: bien ressortis. — Yeux: moyens, ovoïdes, faiblement écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne , ovales , courte - ment acuminées, finement et régulièrement dentées. — Pétiole : de longueur moyenne, assez gros, à peine cana- liculé. — Stipules : étroites et longues. Fertulité. — Abondante. Culture. — Le greffer en tête, plutôt que ras terre, pour le plein-vent; et, pour la basse-tige, lui donner comme sujet soit le doucin, soit le paradis. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : conique sensiblement arrondie et quelque peu pentagone près du som- met. — Pédoncule : court et très -nourri, souvent charnu, droit ou arqué, profon- dément inséré dans un bassin assez^étroit. — Œil: grand, mi-clos,j,eufoncé, à 876 REINETTE AMANDE. cavité rarement bien large, ayant les bords fortement ondulés. — Peau : jaune sale, amplement lavée puis rubanée de rouge sombre et finement et abondamment ponctuée de gris. — Chair : verdâtre, fine et mi-tendre. — Eau : suffisante, sucrée, des plus savoureusement acidulée et parfumée. Maturité. — Janvier -Mai. Qualité. — Première. Kistorique. — Diel fut, en Allemagne, le premier descripteur de ce pommier, qu'il signala en 1819 dans le tome XXI de son Kernobstsorten (p. 126). Beaucoup plus tard (1862) M. Oberdieck, parlant de cette variété, s'exprimait ainsi, quant à l'origine qu'on lui supposait : « Très-précieuse — dit-il — à cause de sa fertilité, de son goût exquis et de sa longue durée, la Reinette Amande est encore bien peu répandue, quoique sa culture mérite une grande extension. Ce fruit fut offert à Diel par le propriétaire du pommier, M. Kaempfer, ébéniste à Dietz (duché de Nassau), et dont le père en avait pris des greffes sur un très- vieil arbre. Or, Diel n'ayant jamais, même dans les environs de Dietz, rencontré cette pomme, crut que ce vieil arbre devait être un sauvageon; et cela nous paraît aussi fort probable. » {lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1862, t. IV, p. 143, n" 334.) -§-o-f- SUPPLÉMENT SYNONYMIQUE Ces différents Synonymes ont été reconnus depuis la description de la variété à laquelle ils se rapportent, ou puisés dans des ouvrages récem- ment entrés dans ma bibliothèque. Tous figurent dans ce Dictionnaire, sous le nom de la pomme à laquelle ils appartiennent, mais aucun d'eux n'a pu y trouver place à son rang général alphabétique. Pomme : AUBERIVE. — Voir Postopke d'Hiver, au paragraphe Observations. B Pommes : BÉDANGUE, Synonyme de Bédane. Voir t. III, p. 21. BEAU -ROUGE, — Hollandbury. Voir ce nom. BELL FLOWER, (1) — Linnœus Pippin. — BELLE -FLAVOISE, — Linnœus Pippin. — BELLE -FLEUR. — Voir Postopke d'Hiver, au paragraphe Observations. BELLE-FLEUR, (1) Synonyme de Linnœus Pippin. Voir ce nom. BELLE-FLEUR YELLOW, (1) — Linnœus Pippin. — BELMONT. — Voir Mac Bride's Waxen, au paragraphe Historique. BIG FRUIT, Synonyme de Tillaqua. Voir ce nom. BISHOP'S PIPPIN OF NOVA SGOTIA, (1) — Linnœus Pippin. — BONDY OU GROS-BONDY, — P. de Bateau. — Nota. — C'est par oubli que ce synonyme, qxii dans le corps de l'ouvrage figure à son rang alphabétique, lettre G, n'a pas été porté dans le sommaire syiionymique de la pomme de Bateau. BONNE -ROUGE, — Hollandburij. — (1) Voir ci-aprèâ, au sujet de ces quatre synonymes, l'article Linnœus Pippin, de l'ERRATA. 878 CHA — GRO c Pommes : CHAMPAGNER REINETTE, Synonyme de Reinette blanche de Champagne. V ce nom. CHAMPAIGNE REINETTE, — Reinette blanche de Champagne. — COASTRESSE, — Reinette du Luxembourg. — CONNEGTIGUT SEEK-NO-FURTHER, — Linnœus Pippin. — CRISTATUM, — Suisse panachée. — GRÔTE. — Voir Postophe d'Hiver, au paragraphe Observations. D Pommes : DAME DE MÉNAGE, Synonyme de P. de Livre, Voir ce nom. DOBBELEN PARADYS, — Reinette d'Angleterre. — E Pomme : E ARLY NONPAREIL [des Américains]. — Voir Non-Pareille Nouvelle, au paragraphe Observations. Pommes : FALLAWATER. — Yù'it Molly, au paragraphe Observations. FEMME DE MÉNAGE, Synonyme de P. de Livre. Voir ce nom. G Pommes : DE GEORGE, Synonyme de P. de Châtaignier. Voir ce nom. GIRODETA, — Pomme- Police. — GREEN NEWTON PIPPIN , — Verte de Rhode-lsland. — GRELOT, — Lanterne. — GPiILLOT. — Voir Séminaire de Vesoul, au paragraphe Observations. GROENE FRANSGHE RENETT, Synonyme de Reinette verte. Voir ce nom. GROENE RENETTEN, — Reinette d'Angleterre. — GROS -PEPIN D'OR. — Voir P. d'Or d'Angleterre, au paragraphe Observations. GROSSE-POMME D'OR. id. id. id. GROSSE-REINETTE GRISE PLATE, Syn. de Reinette grise d'Automne. V. ce nom. HAS— NOR 879 Pomme : HASSLEGHEK, H Synonyme de Striée de Prague. ' Voir ce nom. Pommes : KANNETJES, K Synonyme de Oignon de Borsdorf. Voir ce nom. KONIGIN DER RENETTEN, KÔNIGLIGHER ROTHBRAUNER , KÔNIGLIGHER RÔTHLING, KONIGLIGHER RUSSET, RÔNIGS-RUSSLING, KRUIS ROUGE DE GUELDRE, Reinette de la Couronne. Royal Russet. Royal Russet. Royal Russet. Royal Russet, Postopke d'Hiver. Pommes : LADY WASHINGTON, (1) LEATHER COAT, LEATHER COAT RUSSET, LEMON, LOSKRIEGER, Synonyme de Linnœus Pippin. Voir ce nom. — Royal Russet. — — Royal Russet. — — Reinette Limon. — — Reinette blanche de Champagne . — M Pommes : MÉLAPIE, Synonyme de Poire-Pomme. MÉNAGÈRE, — P. de Livre. MOLLY WOPPER. — Voir Molly, au paragraphe Observations. MONSIEUR. — Voir Postophe d'Hiver, au paragraphe Observations. Voir ce nom. Pommes : NEUER ENGLTSGHER PIGEON , Synonyme de Pigeonnst anglais. Voir ce nom. NIEDERLÂNDISGHE WEISSE REINETTE,— Reinette blanche de Hollande. — NORMANTON WONDER, — Wellington. — (1) Voir ci-après, au sujet de ce synonyme, l'article Linnœus Pippin, de l'ERRATA. 880 ORA-REI Pomme : ORANGE DE RHODES, 0 Synonyme de Rhode's Orange. Voir ce nom. Pommes : DE PALESTINE, DE BINON, Synonyme de Postophe d'Eté. — Royale d'Angleterre. Voir ce nom. R Pommes : REINETTE AMANDE. — Voir Reinette Coing de Credé, au paragraphe Observations. REINETTE BLANCHE (de Merlet). — Voir Reinette jaune hâtive puis Reinette franche, au paragraphe Observations. REINETTE DEMOISELLE, Synonyme de Royale d'Angleterre. Voir ce nom. REINETTE DOUCE MUSQUÉE, — Reinette musquée. — REINETTE RAYÉE D'ANGLETERRE, — Royale d'Angleterre. — REINETTE SAFRANÉE, ~ Safranée. — REINETTE DE SAINT -LAURENT. — Voir P. Saint - Laurent , au paragraphe Observations. ERRATA Tome lll^', page 260, au lieu 'de : Pommes : DIELS GROSSE KNGLISCHE REINETTE, DIETZEFl GOLDREINETTE, / Synonymes de Remette de Dietz. i Voir ce nom. Lire : Pomme DIELS GROSSI-: ENGLISCHI-: REiNETTi^. - Synonyme de Reinette de Diel Voir ce nom . Pomme DIETZER GOLi^EI NETTE. — Synonyme de Reinette de Dietz. Voir ce nom. Tome IIP, page 323, au lieu de : Pomme GIRODÉLE. — Synonyme de Reinette verte. Voir ce nom. TÂre : Pomme (ilRODÈLE. — Synonyme de pomme Verte à longue queue. Voir ce nom. Tome IIP, page 432 : LlNiNCEUS PIPPIN. — Beouis Li publication de l'articJe consacré à cette pomme, j'ai reçu une prétendue variété appelée Belle -Fleur jaune, et pourvue de nombreux synonymes, laquelle n'est autre que le Linnœus Pippin. Aux six synonymes déjà portés sous le nom de ce dernier fruit, on devra donc ajouter les suivants : 7. Belle-Flower. — 8. Belle-Fleur. — 9. Belle- Fleur Yelloit'. — 10. Bishop's Fippin ofNovaScotia. — H. Lady Washington. — 12, Warren Fippin. — i?,. Yelloiv Belle -Fleur. — 14. Yellow Bellflower. Fin du Tome Quatrièmi': ei' de l'Histoire du Pommieu. Anjoriî, iiii[iiiiiieiie P. Larlièse, lîellt'iivi-e et Dolbeau. yii^ '^v^„wwV.^ i^WW^ '^' -^ 'H' )^, . ■^■/ "-- ■'^ ^ >^ r" '^■■y "jIHI ^WU w'^ '^b!-^^ ^^^^SPI^ 'iSJ^Svi»^««'iiba 1¥V* UWV V j1 ^ w ■ ijwV» >y-vH^ Va^A/ V;V "^ . /v><;. (bu^W\-.,K iciOW^ VjV AJ* '«teuUJM ->'4''^ : ^^^w\^^^s^^yy^. g\^wwc'^ /vww ■^^'/^'^1^i^.'^N\^? Ww'W'y ^g^yw^¥^^^^'*l W^Wvï?^'^Vv^^ V/ v; ^ 3- ^ 0-4 m-