10 i SERIE CH wie (PLL “es “wo # Cl LD Chasale ko | SMT. YAtK 78 wee DICTIONNAIRE JAR DINIE RSs 5 ‘ & : ast ATIATAHAL ea ' DICTIONNAIRE DES FAR DAEIN TE RS. CONTENANT les Méthodes les plus sures et les plus modernes pour cultiver et améliorer les Jardins potagers , à fruits , à fleurs , et les Pépinieres ; ainsi que pour réformer, les anciennes pratiques d’ Agriculture: avec des moyens noue veaux de faire et conserver le Vin, suivant les procédés actuellement en usage parmi les Vignerons les plus instruits de plusieurs Pays de l'Europe ; et dans lequel on donne des Préceptes pour multiplier et faire prospérer tous les Objets soumis à l'Agriculture , et la maniere d’employer toutes sortes de Bois de Charpente. Ovuvrace traduit de l’Anglois, sur la huitieme Edition pe Puitippe MILLER. PR UNE. SO CET ELD E-GE NS. DE LETTRES DE D'TÉ-A4-M-O:N.S LE U R. TOME QUATRIEME. 1 i PRET 7° FAC ALKA) SS SSS SS YY koe TENET CPN BA » A DA RES 3 Chez GUILLOT, Libraire de MONSIEUR, rue S.- Jacques ; vis-à-vis celle des Mathurins. TUS 15e >» Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/dictionnairedesj04 mill i} DICTIONNAIRE D Ets JARDINIERS. HEL | 5 RÉ Lin. Gen. Plant. 913. Isora. Plum. Nov. Gen. 34. Tab. 37. Arbre à vis. Caracteres. Dans ce genre le ca- lice est formé par une feuille coriace, étroite au bas et ouverte au sommet, où elle est divisée en cinq parties ; la corolle est composée de cinq pé- tales oblongs, égaux, et plus longs que le calics auquel ils sonr attachés: la fleur a dix courtes étamines fxées à la bâse du germe, et terminées par des sommets oblongs, et cinq nec- taires qui entourent le germe, et ressemblent aux pétales ; le style est fort long, mince, et surmonté par un germe rond et couronné par un stigmat aigu : ce germe se change, quand la fleur est passée, en un fruit contourné en spirale, et a une cellule, dans laquelle se trouvent plusieurs semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans Ix sixieme section de la vingtieme guusse de LINXÉE, qui renferme Tome 1F. H'E:L celles dont les fleurs ont dix ¢tami- nes jointes au style. Les especes sont : 1°. Helicteres Isora, foliis cordato- ovatis, Serratis , subtis tomentosis 3 fructu tereti contorto. Helicteres avec des feuilles ovales, en forme de cœur , sci¢es et cotonneuses en- dessous, et un fruit mince, long, et en spirale. Helicteres Isora. Trew. Tab. 92. P+ $2 2: Isora Althee foliis , fructu longiore et angustiore.. Plum. Nov. Gen. 24. Arbre a vis avec une feuille d’Althéa, et un fruit long et étroit. Helicteres Jamaicensis. Jacq. Amer. 235.1: 179. f. 99. Hort, t..143. Helicteres villosa et fruticosa , foliis cordatis , acuminatis , serratis. Brown. Jam. 330. Frutex Indicus, fructu é styli apice egresso , sextu-plici funiculo in spi- ram conyoluto , constante, Raii Hise, 1765. A 2 HEN Isora Murri. Rheed. Mal. 6. p. 5 §- t, 30. 2°, Helicteres brevior, foliis cor- datis, acuminatis , serratis , subtus Perish » fructu brevi contorto. Helicteres avec une feuille en forme de coeur, pointue, scice et coton- neuse en-dessous, et un fruit court et tordu. Isora Althee foliis, fructu breviore et crassiore. Plum. Nov, 34. Arbre à vis avec une feuille de Mauve, et ‘un fruit plus court et plus épais. 3°. Helicteres Arborescens , caule arboreo , villoso, foliis cordatis , cre- natis , nervosis, subtis tomentosis , fructu ovato , contorto , villosissimo. Helicteres avec une tige en arbre et velue, des feuilles en forme de lance, nerveuses, crenelées et co- tonneuses en-dessous, et un fruit ovale , tors et fort velu. Isora Althee folio amplissimo 5 fructu crassissimo et villoso. Edit. prior. Arbre à vis avec une feuille de Mauve fort large, et un fruit fort épais et velu. Helicteres arbor Indie Occidentalis , fructu majore. Pluk. Alm. 18 2.t.245- f 3: Abutilo affinis arbor, Althea folio, cajus fructus est styli apex 5 acutus , quatuor sivè quinque siliquis hirsutis, funis ad instar in spiram convolutis. Slcan. Jam. 97. Hist. \.p. 22. sora. La premiere espece croît naturellement dans les Isles de Ba- hama, d’où ses semences m'ont Cté nH ELD envoyees ; elle s‘dleve en tige d’ar- brisseau a la hauteur de cing ou six pieds, et pousse plusieurs branches latérales, couvertes d’un duvet mou et jaundtre, et garnies de feuilles en forme de coeur, de la longueur de quatre pouces sur deux et demi de large, scices sur leurs bords , co- tonneuses en-dessous , et postées sur de longs pédoncules : ses fleurs sor- tent vers la partie haute des bran- ches, opposces aux feuilles, et sur des pédoncules minces et noueux ; elles sont composées de cinq pétales blancs et oblongs; le style, qui en occupe le centre, est courbe, et long de trois pouces ; il porte a son sommet un germe couronné par un stigmat aigu, qui devient par la suite un fruit cylindrique de deux pouces et demi de longueur, com- posé de cinq capsules velues, étroi- tement contournées les unes sur les autres, en forme de vis, et dont chacune a une cellule, dans Ia- quelle sont renfermées plusieurs se- mences en forme de rein. Brevior. La seconde espece est originaire de la Jamaïque, d’où le Docteur Houstun n'en a envoyé les semences. Elle s'éleve avec une tige d’arbrisseau à la hauteur de neuf ou dix pieds, et produit plusieurs bran- cheslatérales couvertes d’une écorce brunc et unie, et garnies de feuilles en forme de cœur, terminées en pointe aiguë, scices sur leurs bords, & un peu velues en - dessous ; ses BEL fleurs sortent des parties latérales des branches, sur des pédoncules plus courts que ceux de la précédente; elles sont composées de cinq pétales et d’un style droit, érigé, et moins long de moitié que celui de la pre- micre, qui en occupe le centre ; son fruit est plus épais, il n’a pas un pouce de longueur , mais il est con- tourné de la mème maniere. Arborescens. La troisieme espece a une tige forte et ligneuse, de douze ou quatorze pieds de hauteur , qui produit plusieurs branches ligneuses, fort couvertes d’un duvet velu, et garnies de feuilles larges en forme de cœur , crenel¢es sur leurs bords, d’un vert jaundtre , cotonneuses en- dessous, et traversées par des ner- vures qui s'étendent depuis la côte du milieu jusqu’aux bords; ses fleurs naissent sur les côtés des branches ; elles sont d’un blanc jaunâtre , et plus grosses que celles des autres especes. Le style, qui a près de trois pouces de longueur, est courbé com- me celui de la premiere espece ; le fruit est ovale , long d’environ un pouce , fort épais vers le bas, et trés-couvert d'un duvet velu. Cette espece m'a été envoyée de Cartha- gène par M. Robert Millar. Culture. Ces plantes se multi- plient par leurs graines, qu'il faut semer au printems sur une couche chaude; lorsqu'elles sont assez fortes pour être enlevées, on les plante chacune séparément dans de petits HE Xt 3 pots remplis de terre légère, que l'on plonge dans une couche de tan de chaleur modérée, en observant de les tenir à l'ombre jusqu'à ce qu'elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on les traite comme les autres plantes délicates des pays chauds: mais il faut avoir l'attention de soulever les vitrages chaque jour à proportion de la cha- leur, pour renouveler lair; ce qui leur donnera de la force et les em- pèchera de filer. Elles peuvent res- ter sous ces châssis pendant l'été, s'ils sont assez élevés pour les con- tenir sans les géner; mais en au- tomne on les plonge dans la cou- che de tan de la serre chaude , où elles doivent rester constamment ; on leur donne de plus gros pots lorsqu'elles en ont besoin, et on les arrose légèrement en hiver : en été elles exigent beaucoup d’air dans les tems chauds, et de fréquens ar- rosemens : ces plantes ont souvent fleuri dans la seconde annee dans le jardin de Chelséa, et leurs se- mences y ont müri quelquefois : lorsqu'elles sont bien traitées , elles subsistent plusieurs années. HELIOCARPOS. Lin. Gen. Plant. 533: Montia. Houst. Gen. Nous n’avens point de rom vul- gaire pour cette plante. En France on la nomme /e Fruit Solaire. Caracteres. La fleur a un pétale tubulé vers le bas, et découpé en À 2 À. HEL cing segmens ctendus ; son calice est formé par une feuille découpée en cing parties enticrement Ouver- tes; dans son centre est placé un germe rond qui soutient deux styles érigés , couronnés par des stigmats aigus et séparés ; ils sont accompa- gues par douze ¢tamines de la même longueur, terminées par des sommets Ctroits, jumeaux et penchés. Le germe devient, quand la fleur est passce, une capsule ovale et comprimée, de trois lignes environ de longueur sur deux de large , avec une partition transversale qui la divise en deux cellules, dont cha- cune contient une semence simple et ronde, qui se termine en une pointe; les bordures de la capsule sont garnies de poils en forme de rayons. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la onzieme classe de LINNÉE, intitulée : Dode- candrie digynie , qui renferme celles dont les fleurs ont douze étamines et deux styles. Nous n’ayons encore anne es- pece de ce genre. Heliocarpus Americana. en Cliff. pat: Tab, 16. Trew. Ehret. 545. Montia arborescens 5 Mori folio , fructu racemoso. Houst. Mss. Montia en arbre avec une feuille de Mürier et un fruit branchu. Cette plante a éte découverte par le feu Docteur Houstoun, aux envi- rons de l'ancienne Véra-Cruz, dans HE T la nouvelle Espagne, dou il a en- voyé ses semences en Angleterre : les plantes que ces graines ont pro- duites dans le jardin de Chelsta, ont donné des fleurs et des semen- ces mires pendant plusieurs années: elle s'éleve à la hauteur de quinze ou dix-huit pieds, avec une tige épaisse, molle et ligneuse , qui pousse vers son sommet plusieurs branches latérales garnies de feuilles en forme de cœur, remplies de veines, sci¢es sur leurs bords, et terminées en pointe aiguë ; elles sont alternes, et portées oblique- ment sur des petioles de trois pouces. de longueur : ses fleurs, d’un jaune verdâtre, naissent aux extrémités. des branches en grappes branchues , et sont remplacées par des capsules plates, comprimées, de forme ovale, de couleur brunâtre quand elles sont mûres , et dont les bords sont for- tement garnis de filets en forme de rayons : ces capsules sont divisces par une cloison intermédiaire, en deux cellules, qui renferment cha- cune une semence simple, ronde, et terminée en une pointe, | Culture. Cette plante se multiplie par ses semences, qu'il faut répandre au printems sur une couche chaude; quand les plantes sont en état d'être enlevées, on les met chacune s¢pa- rément dans de petits pots remplis. d'une terre légère de jardin potager, que l’on plonge dans une *couehe chaude, où elles doivent être traices HEL de la mème maniere que les autres plantes tendres, qui ne supportent point le plein air dans ce pays, en queique saison de l'année que ce soit: tandis quelles sont jeunes on les tient plongées dans la couche chaude de tan; mais quand elles ont acquis de la force, on peut les laisser dans la serre chaude. On les arrose peu en hiver, mais on les tient chaudement, 2t en été on leur donne beaucoup d'air frais dans les tems doux, et on les arrose sou- vent : au moyen de ce traitement, “ces plantes fleuriront dans la troi- sieme année, et produiront des se- mences : on les conserve ainsi plu- : t sieurs années. J'ai semé des graines de cette plante qui avoient été conservées pendant dix années, et qui ont poussé aussi bien que si elles avoient été fraîches, quoiquelles semblassent n'être point susceptibles de germer. HELIOPHILA. Lin. Gen. 816. Giroflier ov Violier d'Afrique. Caracteres. Le calice est formé par quatre feuilles , dont les bords sont garnis de membranes; les deux extérieures ont de petites vessies à leur bâse. La corolle est composée de quatre pétales ronds, unis, et placés en forme de croix, et de deux nectaires recourbés vers les vessies du calice : la fleur a six éta- mines , dont quatre sont plus lon- gues que les autres, et qui sont EE 3 toutes terminées par des sommets oblongs et crigés; et un germe cylindrique , qui soutient un style court, Couronne par win stigmat ob- tus; ce germe devient ensuite un légume cylindrique à deux cellules remplies de semences, Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de Ia quin- zieme classe de LINNEE , intitulée : Tetradynamie siliqueuse, avec celles dont les fleurs ont quatre Jongues étamines et deux courtes, et des se- mences renfermées dans de longs légumes. , Les especes sont: 1°. Heliophila integri-folia , foliis lanceolatis , indivisis, N. Burmann in Nov. Act.- Upsal. 1. p.97. ts 7° Héliophile avec des feuilles en forme de lance et non divisées. Leucoium Africanum, ceruleo flores lati-folium. H. L. 364. t. 365. Gi- roflier d'Afrique avec une feuille large et une fleur bleue. Cheiranthus foliis lanceolatis y in- tegerrimis , sub-hirsutis , acutis , si- liquis teretibus , torulosis , caule herbaceo. Amen, Acad. 6. Afr. 20 Nasturtium petreum Æthiopicum., siliquä in plurimos loculos. Pluk. Plhiyt4 32. 6.2 2°. Heliophila Coronopi-folia , foliis linearibus, pinnati-fidis. Lin. Sp. Plante. 927. Heliophile avec des feuilles linéaires et en pointes aflées. Leucoium Africanum, ceruleo flore, angusto coronopi folio, majus. H, , 6 HEL L. 364.Giroflier d’Afrique à feuilles étroites de corne de Cerf, avec une fieur bleue, Leucoïum ox Violier d'Afrique. Leucoium Africanum, flore Lini cœrulei, Molluginis folio. Pluk. Alm, BI LOU ee Integri-folia. Cette plante et la sui- vante sont annuelles ; elles croissent naturellement au Cap de bonne-Espe- rance : la premiere s'éleve avec une tige érigée à la hauteur de quatre ou cinq pouces , et produit deux ou trois banches latérales, garnies de feuilles longues, étroites, vertes et entieres ; elles sont terminées par un paquet clair de fleurs bleues sans odeur , que remplacent des légumes cylindriques de prés de trois pouces de longueur, dans chacun desquels est renfermé un double rang de semences plates. Coronopi-folia. La seconde espece, qui se trouve aussi au Cap de bonne- Espérance, s'éleve à la même hau- teur que la précédente, mais elle est plus garnie de branches ; ses feuilles sont découpées en plusieurs divi- sions de pointes aîlées , et ses fleurs ressemblent à celles de la premiere. On peut répandre les graines de ces deux especes sur une plate-bande a l'exposition du midi: quand les plantes ont poussé, on les éclaircit, et l’on arrache toutes les mauvaises herbes inutiles qui croissent parmi elles. HET HELIGTROPIUM. Lin. Gen. Plant. 164. Tourn. Inst. R. H. 138. Tab. 5 7: Hacclpomtor, de “Hats, le Soleil, et rpérw, tourner. Heliotrope, Herbe aux Verrues. Caracteres. Le calice est d’une feuille tubulée vers le bas, et dé- coupée en cinq segmens à l’extré- mité : la corolle est monopétale , et pourvue d’un tube de la longueur du calice, qui sétend à plat par- dessus, et elle est découpée en cinq parties alternativement plus longues et plus courtes: les lèvres du tube. sont rapprochées, et ont cinq écailles qui débordent, et sont jointes en forme d'étoile : en-dedans du tube sont placées cinq étamines courtes et terminces par de petits sommets, ct quatre germes avec un style mince, aussi long que les étamines, et couronné par un stigmat dentelé; le germe se change, quand la fleur est passée, en une quantité de se- mences postées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNEE, intitulée Pentandrie monogynie ; qui renfeime celles dont les fieurs 6nt cing étami- nes et un style. Les especes sont : 1°. Heliotropium Europaum, fo- liis ovatis , integerrimis , tomentosis TUGOSIS 5 Hort. Upsal. 33. Sauv. Monsp. 305. Pollich. Pal. n. 180. Gmel. Sib. 4. P. 74. Murray. Prodr, 141. Scop. spicis conjugat is. HEL Carn. Ed. 2.2. 184. Jacq. Austr. $. t. 207. Héliotrope avec des feuilles ovales, entieres, cotonneuses et ridces , et des épis conjugués. Heliotropium foliis ovatis , petio- latis, spicis inferioribus simplicibus , supremis gemellis, Hall. Helv. n. 593. Heliotropium majus Dioscoridis. C. B. p. 253. Le plus grand Hélio- trope de Dioscoride, Herbe aux Verrues. Heliotropium vulgare. Plant. Sic. t. 49. Heliotropium foliis ovatis, integer- rimis ; Spicis conjunctis. t. Hort. Cliff. 45. Roy. Lugd.-B. 404. Heliotropium majus. Aus, 46. 2°. Heliotropium Indicum , foliis Boccone. eordato-ovatis , acutis , seabriusculis , spicis solitariis , fructibus bifidis. Flor. Zeyl. 70. Murray Prod. 141. Kniph. Gent. 1. n. 29. Héliotrope avec des feuilles ovales, en forme de coeur, rudes et pointues, des épis de fleurs solitaires, et des se- mences divisées en deux parties. Heliotropium foliis ovatis , acutis , spicis solitariis. Hort. Cliff. 45. Roy. Lugd.-B. 405. Heliotropium Americanum ; cœru- leum , foliis Hormini. Acad. Reg. Sc. Heliotrope bleu d'Amérique , a feuilles d'Ormin. Heliotropium Americanum , cœru- leum. Dod. Mem. 8 3. Pluk. Phyt. 245. f. 4. 3°. Heliotropium Hormini-folium, foliis lanceolato-ovatis , acuminatis , Hy Eth 7 rugosis » Spicis solitariis ; graciliori- bus, alaribus et terminalibus. Hélio- trope avec des feuilles ovales, en forme de lance, ridées et terminées en pointe aiguë, et des épis de fleurs minces et solitaires , disposées sur les côtés et aux extrémités des tiges. Heliotropium Americanum , ceru- leum, foliis Hormini angustioribus. H. L. 307. Sloan. Jam. 98. Sabb. Hort. Rom. 2. t. 34. Héliotrope d’Amé- riqué bleu, avec des feuilles d'Or- min plus étroites. 4°. Heliotropium capitatum, fo- liis oblongo-ovatis , integerrimis , gla= bris, subtis incanis , floribus capita- tis , alaribus ,, caule arborescente. Héliotrope à feuilles oblongues, ovales, entieres, unies, et blanches en-dessous, produisant des fleurs qui croissent en têtes aux ailes des tiges, avec une tige en arbre. Heliotropium arborescens , folio Tenerii, flore albo in capite, denso , congesto. Boërh. Ind. Heliotrope en arbre avec une feuille de German- drée, et une fleur blanche en téte, €paisse et courte. 5°. Heliotropium Canariense , fo- liis ovatis , crenatis , oppositis, flo- ribus capitatis alaribus dichotomis , caule arborescente ; Héliotrope avec des feuilles ovales , crenelées et op- posées, des fleurs divergeantes dis- posées en têtes aux ailes des tiges, & une tige en arbre. Heliotropium Canariense arbores- 8 BEL cem, folio Scorodone. Hort. Amst. Héliotrope en arbre des Canaries, avec une feuille de Sauge sauvage. Mentha Canariensis. Linn. Syst. Plant. t,.3. p. 46. Sp. 16. 6°. Heliotropium Peruvianum , fo- liis lanceolato-ovatis , caule fruticoso , spicis numerosis , ageregato-corymbo- sis. Linn. Sp. 187. Murray. Prodr. 141; Héliotrope du Pérou avec des feuilles ovales et en forme de lance, une tige d’arbrisseau et plu- sieurs épis de fleurs réunis en un corymbe. 7°. Heliotropium Curassavicum , foliis lanceolato-linearibus, glabris , aveniis ; Spicis conjugatis. Hort. Cliff: 45. Hort. Ups. 33. Roy. Lugd.-B. 405$. Dalib. Paris. §7.° Burm. Ind. 41.2. 16./f. 25 Héliotrope avec des feuilles étroites en forme de lance, unies ct sans veines, ayant des épis de fleurs conjugués. Heliotropium Indicum , bens y glauco-phyllon, floribus albis. Pluk. Alm. 181.2. 36.f 3: s 84 HOR plus épaisse en la semant, et dans ceux où elle à été rassemblée par la herse ; l'Orge qui y croît n'ac- quiert jamais le tiers de la hauteur de celui qui se trouve dans les au- tres.parties du champ; quoique cette observation soit trés-facile à faire, les fermiers n’y font point attention, et ne changent point leur maniere de semer. J'ai fait beaucoup d’expé- riences de ce genre pendant plusieurs années dans les plus mauvaises ter- res, et j'ai constamment observé que les récoltes des champs semés clairs, ctoient toujours les meilleures; et je suis convaincu que, si l’on pouvoit persuader aux fermiers d’adopter la nouvelle méthode que je propose, ils en retireroient un bénéfice con- sidérable. Les Gentilshommes de France donnent des exemples de cette cul- ture dans plusieurs provinces ; il seroit à désirer que l'on fit la même chose chez nous. Quand l'Orge est semée, on doit passer le rouleau après la premiere pluie , pour briser les mottes et unir la surface du sol; ce qui rend l'Orge plus facile à faucher, et lui fait aussi beaucoup de bien pendant les sé- cheresses, parce que la terre se trouve comprimée sur les racines. Quand on veut semer l'Orge sur une terre nouvellement défrichée , la méthode ordinaire est de la la- bourer au mois de Mars, et de la laisser reposer jusqu'au mois de Juin; alors on la laboure une seconde fois, HOR et on y sème tout des suite des Na-. vets, que l'on fait servir de nourri- ture, pendant l'hiver, aux moutons, dont les croitins fertilisent en mème tems le sol; au mois de Mars sui+ vant , on donne une troisieme cul- ture, après laquelle on sème l'Orge suivant la méthode qui vient d’étre prescrite. Beaucoup de personnes sément de la Luzerne avec l'Orge, d’autres y mêlent du Trefle; mais aucune de ces méthodes ne doit être suivie; car lorsque la récolte de l’Orge est bonne, la Luzerne et le Trefle ne sont d'aucun rapport ; ainsi il vaut mieux semer l'Orge seul que d'y méler d’autres graines, parce que d'ailleurs la terre reste libre après que la récolté est faite; mais cette maniere de semer la Luzerne ou quelqu'autre espece d'herbe avec l'Orge, est depuis si long-tems et si généralement suivie par nos fer- miers, que l'on a peu d'espoir de les engager à changer cet usage, qui leur vient de pére en fils, quoi- que l'on puisse leur prouver, par plusieurs expériences, l'absurdité de cette pratique. Trois semaines ou un mois aprés que l’Orge a commencé a paroitre, il sera bon de la rouler avec un rouleau fort pesant, pour serrer la terre autour des racines, ce qui empéchera la chaleur du soleil et de Yair d'y pénétrer, et les préser- vera des grandes sécheresses ; ce roulage, s’il est fait à propos , fera HOR trocher l’'Orge davantage, Ja for- cera à couvrir la terre, si elle est clair semée , et lui fera pousser des tiges plus fortes. | Le bon tems pour couper l'Orge, est lorsque le grain n'est plus rouge, que la paille est devenue jaune, et que les épis commencent a se cour- ber; on scille toujours ce grain dans les parties septentrionales de l’Angle- terre , et l’on en fait des gerbes , comme on le pratique ici pour le bled : en suivant cette méthode’, l'on perd moins de grains, et POrge est plus propre à être mise en meule; mais elle est impratiquable quand il y a beaucoup de mauvaises herbes mélées avec la paille ; ce qui n'arrive que trop souvent dans. les bonnes terres, aux environs de Lon- dres, sur-tout lorsque les années sont humides ; dans ce cas, il faut laisser l'Orge sur terre jusqu'a ce que les herbes soient bien sèches; mais comme elle est fort sujette a ger- mer dans les tems humides, on doit la secouer et la retourner lorsque après la pluie il survient du beau tems, non-seulement pour prévenir cet accident, mais aussi pour empé- cher qu’elle ne s'échauffe, ou qu'elle ne se moisisse , comme il arriveroit si, étant mise en tas, elle conservoit encore de l'humidité. L'Orge produit ordinairement deux et demi ou trois quartes par acre; (la quarte en Angleterre con- tient huit bichets ou boisseaux rases) HOR 85 mais j'en ai quelquefois vu recueillir six ou sept dans une meme Ctendue de terrein (1). HORMINUM. Tourn. Inst. 178. Salvia. Lin, Gen. Plant. 36:lOrmin. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille tubulée, cannelée et à deux lèvres, dont la supéricure est large et terminée en trois pointes aiguës, et linférieure plus courte et a deux pointes. La corolle est monopétale et divisée en deux lèvres, dont la supérieure est concave , comprimée aux deux bords, réfléchie en-dedans, et légérement découpée au sommet, et l'inférieure est plus large et plus profondément dentelée : la fleur a deux courtes étamines situées dans le tube, et terminées par des sommets courts et penchés , et deux autres qui périssent peu aprés que la fleur est épanouïe ; dans le fond du tube sont placés quatre germes presque ronds, qui soutiennent un seul style couronné par un stigmat fendu en deux parties, et placé dans la lèvre supérieure de la corolle; les germes se changent dans la suite en quatre semences renfermées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la qua- trieme classe de Tournefort , qui contient celles dont les fleurs sont (1) L’Orge ayant les mêmes propriétés médicinales que l’Avoine , je ne repète- rai point ici ee que jai dit à l’article AVENA, que le Lecteur pent consulter. 86 WO R monopétales et en gueule, et dont la lèvre supérieure est fourchue ou en casque. LINNEE a joint ce genre, ainsi que la Sclaréa de Tournefort, a celui de Salvia ; mais comme cha- cun de ces genres contient plusieurs especes , je les tiendrai séparés, ct je conserverai les anciens noms sous lesquels on les connoît dans les boutiques et sur les marchés, quoiqu'il n'y ait point de differences essentielles dans leurs caracteres. Les especes sont : 1°. Horminum Verbenaceum, foliis Sinuatis , serratis ; corollis calyce an- gustioribus , acutis; Ormin à feuilles sinuées et scices, dont les corolles sont à pointes aiguës, et plus petites que le calice. Horminum sylvestre ; Lavendule flore. C. B. p. 239. Raii Hist. 245. Ormin sauvage à feuilles de Lavande. Horminum Verbene laciniis, an- gasti-folium. Triumf. Obs. 66. t. 66. Salvia Verbenacea, foliis serratis, sinuatis , laviusculis , corollis calyce angustioribus. Lin. Syst. Plant. t. 1. pe 66. Sp. 17. Virid. Cliff. 17. Grér. Virg. 8. Roy. Lugd.-B. 309. Dali. Paris. 9. Sauv. Monsp. 178. Salvia foliis pinnatim incisis, gla- bris. Hort. Cliff. 12. Salyia foliis pinnati-fido-sinuatis , corolle labiis approximatis. Ger. Prov. 25.00 2°. Horminum lyratum, foliis pin- nato-sinuatis ; rugosis calycibus co- rola longioribus ; Ormin a feuilles OR ailées, rudes et sinuces, dont les calices sont plus longs que la corolle. Horminum folio Quercino. Valk. min a feuiile de Chéne. Horminum Vi irginianum ; caule aphyllo , foliis Quercinis , tubuloso longo flore. Moris, Hist. 3. p. 395. SAIS 13. 27e Salvia lyrata, foliis radicalibus , lyratis » dentatis , corollarum galeä brevissima. Linn. Syst. Plant. tom. 1. pag. G1. Sp. 3. Salvia , corollarum labio superiori breviori, fauce patente. Gron. Virg. 8. B. Horminum Virginicum , foliis cunei-formi-oblongis , caule bi-folio. Linn. Sp. Plant. 832. Varicté de Virginie dont les feuilles sont oblon- gues et en forme de coin, et la tige garnie de deux feuilles. Melissa atro-rubens, Bugule folio. Dill. Eith. 2194 175$. f 216: Sideritis Bugule folio, Mariana, fioribus purpureis , longo tubo donatis. Pluk, Mant. 171. 3°. Horminum verticillatum , ver- cicillis sub-nudis , stylo corollarum labio inferiort incumbente ; Ormin a feuilles verticillées, dont les pétioles sont nuds, et dont les fleurs ont un style couché dans la levre inférieure de la corolle. Horminum sylvestre ; lati-folium , verticillatum. C. B. p. 283. Ormin sauvage à larges feuilles, dont les fleurs sont verticillces. Horminum sylvestre tertium. Clus. Hist. 1.p. 29. HOR Salvia verticillata , foliis cordatis, -crenato-dentatis , verticillis sub-nudis , stylo corolle labio inferiori incum- bence. Lin. Syst. Plant. tom. 1. p. 68. Sp. 23. Hort. Ups. 11. Scop. Carn. II. 1.34. Salvia foliis cordato-sagittatis , dentatis. Hort. Cliff. 49 5. Roy. Lugd.- B. 309. 49. Horminum Napi-folium , foliis radicalibus pinnato-incisis ; caulinis cordatis , crenatis ; summis semi-am- plexicaulibus ; Ormin dont les feuilles radicales sont découpées et ailées, celles des tiges en forme de cœur et crénelées, et celles des sommets em- brassent à moitié les tiges. Horminum Napi folio, Mor. Hort. R. Bless. Ormin a feuilles de Navet. 5°. Horminum sativum , foliis ob- tusis , crenatis , bracteis summis scerilibus , mayoribus , coloratis. Bauh. Pin. 238. Ormin à feuilles obtuses et crénelces, ayant au sommet des bractées larges, stériles et colorées. Horminum comé-purpuro violaceé. J. B. 3. 309. Ormin dont le som- met est d'un pourpre violet. Horminum verum Matthioli. Gesn. nc: 17 de Bo fo 2 Le Salvia Horminum ; foliis obtusis , crenatis , bracteis summis sterilibus , majoribus, coloratis. Lin. Syst. Plant. tom. 1. pag. 63. Sp. 9. Vir. Cliff: 4. Hort. Cliff. 11. Mat. Med. p. 40. Roy. Lugd.-B. 310. Verbenaceum. La premiere espece croit naturellement dans des terres HOR 87 de sable ct graveleuscs de plusieurs parties de l'Angleterre; cette plante est vivace ; ses feuilles radicales sont supportées par des pétioles assez longs; elles ont quatre pouces en- viron de longueur sur deux de large, et sont divisces sur leurs bords en dentelures émoussées; leurs surfaces sont rudes et ridées ; les tiges sont longues, quarrées, inclin¢es, et gar- nies de feuilles plus petites et cre- nelées sur leurs bords; les fleurs, petites , bleues, et un peu moins longues que les calices, sont verti+ cillées , et généralement produites aux deux extrémités des tiges, en deux épis Courts et opposés; sa co- rolle est monopétale et divisée en deux lèvres, dont la supérieure est un peu plus longue que celle du bas, et qui sont presque fermées au- dessus; chaque fleur n’a que deux étamines parfaites, et dans ton fond quatre germes qui supportent un seul style, et qui se changent dans la suite en autant de seinences nues renfermées dans le calice; cette plante fleurit en Juin et en Juiller, et ses semences mürissent en Aotit et Septembre; elle se multiplie beau- coup par ses semences écartées, et elle n’a besoin d'aucune autre cul- ture que d'être tenue nette de mau- vaises herbes. On la nomme quelquefois Oculus cristi, a cause de le propriété d’é- claircir la vue, que l’on attribue a ses semences; cet effet est dû a leurs fs HOR enveloppes visqueuses : lorsqu’ on introduit une de ces graines dans l'œil , que Yon Fe exactement les itpicres , et qu'on ‘la fait rou- ler doucement autour du globe, elle fixe tous les petits corps étran- gers qui s'y trouvént, et les entraîne avec elle. On regarde aussi ses se- mences comme ayant les mêmes proprictés que celles de la Sclarea de Jardin, mais à un dégré inférieur (1). Lyratum, La seconde espece est originaire de la France méridionale et de l'Italie; ses feuilles radicales ont quatre pouces de longueur sur un de largeur ; elles sont régulière- ment scices sur leurs bords en forme de feuilles aîlées : ses tiges sont à- peu-près de la même hauteur que celles de la précédente, ex les feuilles qui les garnissent , sont sinuces comme celles du bas: ses fleurs sont plus petites que celles de la premiere espece, mais elles sont, comme elles, (1) Quoique les feuilles et les fleurs de cette plante soient regardées comme apéritives et emménagogues, on ne les emploie cependant que très-rarement à Pintérieur, parce que ses principes sont grossiers, et que son odeur camphrée et pénétrante , agit avec trop d'impétuosité et porte fortement à la tête; mais on s'en sert avec assez de succès en demi- bains contre la stérilité, les fleurs blan- ches, les règles difficiles, et les autres maladies des femmes. On peut voir dans Je texte l’usage que l'on fair de ses graines, ‘HOR en épis verticillés. Cette plante est vivace et dure; elle se multiplie considérablement par ses semences écartées; on ne les cultive dans les jardins que pour la variété. Verticillatum. La troisieme, que l'on trouve en Bohème et en Autri- che, est aussi une plante vivace ; ses feuilles radicales sont fort nom- breuses , en forme de cœur , scies sur leurs bords profondément vei- nées ; et supporteed à par des pétioles velus et assez longs les tiges sor- tent du milieu des feuillés; elles sont quarrées , de deux micas et demi de hauteur , et garnies de deux feuilles en forme de coeur, produites aux nœuds, sessiles, et embrassant les tiges à moitié: au second ou troi- sieme nœud supérieur de la tige, sortent de chaque côté de longs pedoncules, qui soutiennent, ainsi que la tige principale, de petites fleurs bleues, verticillées, et a-peu- prés semlables à celles de l’espece commune, mais plus large ; les épis ont plus d'un pied de longueur, et les leurs qui les composent, sont plus rapprochées vers le sommet. Cette plante fleurit en Juin, et perfectionne ses semences en Août. Napi-folium. La quatrieme croît sans culture dans la France méridio- nale et en Italie : elle est vivace, et ressemble un peu à la troisieme ; mais ses feuilles radicales sont divi- sées à leur base jusques sur la côte du milieu , en une ou deux paires d'oreilles HOR d'oreilles ou lobes, petits et écartés . Tun de l’autre: ses feuilles ne sont pas scies, mais découpées en dents émoussées : ses tiges sont plus min- ces, moins élevées , et ses épis de fleurs sont moins longs. Cette plante fleurit et perfectionne ses se- mences en méme-tems que la troi- sieme espece. On multiplie ces deux dernieres par leurs graines, que l'on sème au priatems sur une plate- bande ouverte, où elles n'auront besoin que d’être débarrassées des mauvaises herbes, et d’avoir assez d'espace pour croître; il leur faut deux pieds de distance entr’elles, parce qu'elles s'étendent beaucoup, et subsistent plusieurs années. Sativum. La cinquieme est une plante annuelle qui naît spontané- ment en Espagne ; on en connoit trois variétés constantes ; l’une a son sommet pourpre , l’autre rouge, et la troisieme vert. Comme elles ne différent entr’elles que par la couleur de leurs bractées, je ne les donne point comme des especes distinctes, quoiqu’elles n’aient point varié depuis trente ans que je les cultive. Ces plantes ont des feuilles cre- nelées, obtuses , et semblables à celles de la Sauge rouge ordinaire; leurs tiges sont quarrées, droites, d'un pied environ de hauteur, et garnies à chaque nœud de leurs parties basses , de deux feuilles op- posées et de la même forme, mais Tome IF. HOR 89 plus étroites par dégrés vers le som- met; le haut des tiges est orné d'épis de petites fleurs, qui sont terminées par des paquets de petites feuilles rouges dans les unes, bleues dans d’autres, et vertes dans la troi- sieme. espece : ces fleurs sont assez belles , aussi les cultive-t-on dans les jardins comme plantes d’orne- ment ; elles fleurissent en Juin et Juillet , et perfectionnent leurs semences en automne. On les sème au printems dans les places où elles doivent rester; elles n'exigent point d'autre culture que d'être tenues nettes de mauvaises herbes , et éclaircies où elles sont trop épaisses. HORMINUM de Jardin. Voyez SCLAREA GLUTINOSA. HOTTONIA. Boers. Ind: Alt. 1. P- 207. Lin. Gen. Plant. 203. Stra- tiotes. Faill. Act. Par. 1718. Le Violier d’eau, oz la Plume d’eau. Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille découpée vers le haut en cinq segmens ovales, oblongs, étendus et dentelés à leur extrémité ; la corolle est monopé- tale; son tube est aussi long que le calice , et s'ouvre en forme d’en- tonnoir: la fleur a cing courtes étamines en forme d’alène, posées sur le tube du pétale , vis-à-vis les sections, et terminécs par des som méts oblongs , et un germe globu- M 90 HOT laire placé dans le centre et terminé en pointe; il soutient un style court, mince, et couronné par un stigmat globulaire, et se change dans la suite en une capsule globulaire , et à une cellule remplié de semences rondes , et placée sur le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNEE, intitulée, Pentandrie monogynie , qui contient celles dont les fleurs ont cinq eta- mines et un style. Nous ne connoissons qu’une es- pece de ce genre, qui est le Hottonia palustris , pedunculis ver- ticillato-mujti-floris. Boërh. Ind, Alc. I. p. 207. Hort. Cliff. 51. Fl. Suec. 164,174. Roy. Lugd. - B. 41. Dalib. Paris. 93. Scop. Carn. Ed. 2.7. 213. La Plume d’eau, ox Violier d’eau, avec des pédoncules soutenant plu- sieurs fleurs verticillées. Hottonia florum verticillis spicatis. Hall. Hely. n. 632. Miile-Folium aquaticum ; sive Viola aquatica, caule-nudo. C. B. p. 141. La Mille-Feuille de marais, ou Violette de marais a tige nue. Mille-Folium aquaticum, Equiseti- folium , caule nudo. Bauh. Pin. 141. Myriophyllum Matth. 1168. Viola aquatilis. Dodon. Purg. 1 30. alterum. Stratioites vulgare. Vail. Paris, 171 8 » P» 20- B. Mille folium aquaticum, dic- HOT tum Viola ag:atica , secundum. Bauh. Pin. 141. Varicté. Cette plante croit naturellement dans les eaux stagnantes de plusieurs parties de l'Angleterre ; ses feuilles, qui sont pour la plupart cachées sous l'eau en hiver, sont joliment ailées, plates, et semblables à celles de beaucoup de plantes maritimes; elle s'étend assez loin, et au fond elle a des racines fibreuses qui s’enfoncent dans la vase : ses tiges s'élevent à cing ou six pouces au-dessus de l’eau; elles sont nues , garnies vers le haut de deux ou trois anneaux de fleurs pourpre, et terminées par un pa- quet de pareilles fieurs, qui ont l’ap- parence de Giroffées , er font un effet agrcable sur la surface de l’eau: elles paroissent dans le mois de Juin. On peut multiplier cette plante dans une eau dormante et protonde, en se procurant ses semences dans les lieux où elle croît naturellemert; on laisse tomber ces semences cans l'eau où on veut les avoir: au printems suivant les plantes p of- tront, et si elles ne sent pas dé- rangées , elles se muttiplierone: beaucoup en peu de tems. HOUBLON méile ex femelle. Voy. LUPULUS HUMULUS. HOUER. C'est remuer la terre avec une Houe : cette opération est trcs-utile aux plantes, et on la HOU pratique à deux fins, premièrement pour détruire les mauvaises herbes; secondement , pour préparer la terre à recevoir les rosces du goir, et la rendre propre à conserver la frai- cheur , ce qui donne une nouvelle viguenr aux arbres, et ajoute a la qualité des fruits. L Cette opération se fait avec des instrumens appels Hoyaux ou Houes, qui sont de différente grandeur : le plus petit, qu'on nomme ordinai- rement Hoyau d’oignon , est large de trois pouces : on s'en sert pour net- toyer les oignons, les éclaircir, et arracher les mauvaisés herbes. Le second, qui a quatre pouces et demi de largeur, est appelé le Hoyau de carottes ; on s’en sert pour nettoyer ces plantes, et les éclaircir à la distance de quatre pouces et demi; le plus grand, dont la largeur est de sept pouces, et le Hoyau de navets; mais les Jardiniers se ser- vent de ce dernier pour toutes les plantes qui exigent une grande dis- tance, pourvu qu'elle ne soit pas moindre que la largeur de l'ins- trument. Outre ces différentes es- peces, il y en a encore une autre que l'on nomme Houe Hollandoise ; Youvrier qui s'en sert doit la pousser en avant, de maniere qu'il ne mar- che pas sur la terre qu’il a remuée, au-lieu que l'autre se retire à soi. Ce dernier instrument est très- commode pour détruire les mau- vaises herbes dans les lieux où les HOU CA: plantes sont à une distance assez grande les unes des autres pour lé laisser passer; il est d’ailleurs | coup plus expéditif que | mais il nest pas aussi propre | cclaircir, les, plantes et remuci terre, parce qu'il ne pénètre | assez avant. On a introduit, il y a quelques années, dans la culture des campa- gnes , un nouvel instrument appelé Houe à chevaux ; c'est une espece de charrue, dont le fer est plus hori- fontal que celui des charrues ordi- naires; mais comme beaucoup de fermiers ne savent pas s'en servir, on l'emploie fort peu, et il n’y a point d'apparence qu'il devienne ja- mais d’un usage général, à moins que les fermiers et jardiniers des en- virons de Londres, qui sont les meilleurs de l'Europe , ne l'adoptent eux-mêmes pour montrer l'exemple; car on ne doit pas espérer que les anciens changent leurs vieilles cou- tumes, à moins qu'ils n'y soient forcés par nécessité. Nous en avons une preuve convaincante pour ce qui regarde la culture des navets, que lon sème depuis long-tems, dans plusieurs provinces de l'Angleterre, sans jamais les Houer ni les net- toyer , excepté dans le voisinage de Londres; mais depuis six ans les jardiniers qui ont été élevés dans les potagers destinés à l'approvision- nement de cette Ville, se répandent en grand nombre dans les Provinces M 2 92 HO U pour entreprendre de Houer les navets à un certain prix; le succès de quelques fermiers qui, les pre- miers, les ont employés ayant fixé l’atteation des autres, ils ont suivi leur exemple, de maniere que cette méthode est devenue générale dans plusieurs Provinces éloignées: l'usage de la Houe à chevaux pourroit éga- lement devenir trés-utile; mais on a conçu contre cette méthode beau- coup de préjugés qui, presque tous, viennent de l'ignorance des fer- miers, et du trop grand attache- ment de l’Auteur , qui a jeté une espece de ridicule sur cette inven- tion , ce qui a suffit pour détour- ner les fermiers et les jardiniers d’en faire usage, et leur faire négli- ger les parties qui en sont bonnes et utiles. L'avantage de cette méthode dans le labour est: 1°, Que l'on proportionne le nombre des plantes à l'étendue et a la bonté du terrein. 2°. Que l’on remue souvent la surface de la terre , que l’on détruit les mauvaises herbes qui privent les plantes de leurs sucs nécessaires, et que l'on brise et pulvérise les mot- tes, de maniere que les racines pe- netrent plus facilement pour pomper la nourriture nécessaire aux plantes: d'ailleurs , une terre légère et ameu- blie, recoit plus aisément les roses et l'humidité, qui sont les matériaux kes plus essentiels à la végétation. HOU H y a peu de personnes qui con- coivent tout l'avantage qui réfulte du soin que l’on prend de briser les mottes , et de Houer la surface de la terre; jen ai souvent fait l'épreuve lorsque les plantes étoient si affoiblies et cn si mauvais état, que l’on ne croyoit pas devoir les laisser sub- sister. Comme cet accident étoit occasionné par les grandes pluies, qui avoient tellement durci la sur- face du terrein , que les plantes ne pouvoient plus puiser la nourriture nécessaire pour les entretenir et les faire croître ; aussitôt que l’on eut Houé la terre, et brisé les mottes, ces plantes pousscrent de nouvelles racines, et se rétablirent en peu de tems. Je puis assurer, d’après plu- sicurs essais pareils , que, si l'on se- moit le bled en rangs, de manicre que la charrue püt passer dans les intervalles au printems, pour ameu- blir la surface du terrein, durcie par les grandes pluies de l'hiver, lesrécoltes iroient presque au double. L’Auteur de cette méthode a été trop présomptueux dans ses pro- messes. 1°. En nous assurant que par ce moyen la terre produiroit cons- tamment la méme récolte ; 2°. en avançant que Ton y réussiroit sans être obligé d'y mettre aucun en- grais: enfin, un trop grand attache- ment à son projet l’a mené si loin, qu'à force d’ajouter à fes procédés, il est parvenu à avoir les plus mau- vaises récoltes de tout le canton ; HUM cependant cela ne doit pas détour- ner de suivre son plan de culture dans ce quil peut avoir de bon, et en se guidant par des principes différens : car, quoique la terre ainsi cultivée ne soit pas capable de nour- rir des plantes pendant plusieurs années sans le secours des engrais, cependant jose assurer que les ré- colres en seront si considérablement augmentees , qu’elles indemniseront bien au-dela de la double dépense que l'on sera obligé de faire , et que l'épargne que l'on fera sur la se- mence, sera de cinq sixiemes. HOUETTE ox APOCIN. 72 oyex APOCYNUM. L. et ASCLEPIAS Sy- RIACA. L. HOUX. Voyez ILEX AQUI- FOLIUM. HOUX. (petit) Voyez GENISTA ANGLICA. HOUX FRELON, BUIS PI- QUANT ou PETIT HOUX. Voyez Ruscus ACULEATUS. HOUX MARITIME, PANI- CAUT MARIN ou CHARDON ROLAND. Voyez ERYNGIUM. L. HUMIDITÉ. L'Humidité est l'effet de la propriété que la plupart des liqueurs possedent de s'attacher aux autres corps, et de les mouiller ; HUR 93 elle differe beaucoup de la fluidité, et dépend entièrement de la pro- portion des parties qui composent Ja liqueur avec les pores ou les sur- faces des corps auxquels elles doi- vent adhérer. Ainsi le vifargent n’est pas une liqueur humide par rapport à la peau, aux étoffes et à plusieurs au- tres choses auxquelles il ne peut s’at- tacher; mais on peut l'appeler Hu- mide par rapport à ler, au plomb et à l'étain, auxquels il adhere faci- lement. L'eau même, qui pénètre presque tous les corps, et qui est le premier principe de toute Humidité, ne peut mouiller tout, et s'arrête en gouttes globulaires sur la surface des feuilles de choux et de plusieurs autres plan- tes, sur les plumes de canards, de cygnes et d’autres oiseaux aquati- ques, etc. Il est évident que c’est seulement à la contexture de leurs parties qu'on peut attribuer l'Humidité des fluides ; car ni le vif-argent ni le bismuth ne s’attachent au verre; mais étant mé- lés ensemble, ils forment une masse qui y adhère aisément, comme on le voit dans l'opération de létamage des glaces. HUMULUS. Voyez LUPULUS. HUR A. Linn. Gen. Plant. 965 ; le Buis de Sable, espece de Noyer 94 HUR d'Amérique : le Sablier ov Pet du Diable. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et des fleurs femelles sur le même pied ; les fleurs mâles sont à pétales et presque sans calice; mais elles ont une colonne d’étami- nes jointes vers le bas au style, et de forme cylindrique ; ces étamines s'étendent au sommet, et sont ter- minces par des anthères simples, et couchées l’une sur l’autre : les fleurs femelles ont un calice gonflé et formé par une feuille, avec un pé- tale tubulé; le germe , qui est presque rond, est placé au fond du calice, et soutient un style long, cylindri- que et couronné par un large stig- mat en forme d’entonnoir , convexe, uni et divisé en douze parties égales et obtuses; ce germesechange, quand la fleur est passée, en un fruit rond, ligneux , comprimé à chaque extré- mité, et séparé par douze rayons profonds, en autant de cellules qui s'ouvrent vers le haut avec élasti- cité, et dont chacune renferme une seule semence ronde et plate. ; Ce genre de plantes est rangé dans la neuvieme section de la vingt-unieme classe de LINNÉE, intitulée : Monecie monadelphie , qui renferme celles dont les fleurs mâles et femelles sont placées de distance en distance sur la même tige, et dont les étamines sont jointes au style, et ne forment qu'un seul corps. HUR Nous n'avons qu’une espece de ce genre. Hura Crepitans. Hort. Cliff. 486. t. 34. Roy. Lugd.- B. 132; Buis de Sable. Hura Americana , Abutili Indici folio. Hort. Amst. 2, 131. Tab. 66. Ecphr. Pict. 12. Trew. Chret. 34, 35. f. 15 Hura d'Amérique, avec une feuille d’Abutilon ou de Mauve ‘des Indes. Hippomane arboreum ramulis ter- natis, foliis cordatis, crenatis. Brown. Jam. 351. Burau ex pluribus nucibus arboris Hure. Bauh. Hist. 1. p. 333. Sloan. Jam. 114. Arbor crepitans. Herm. Mex. 88. . Cette plante croît naturellement dans l'Amérique Espagnole , d’où elle a été transportée dans les Colo- nies Britanniques, où l'on en con- serve encore quelques pieds par curiosité; elle s'éleve , avec une tige douce et ligneuse , à la hauteur de vingt-quatre pieds , et se divise en plusieurs branches remplies de séve Jaiteuse , et dont l’écorce-est cicatri- sée dans les endroits d’où les feuilles sont tombées ; ces branches sont garnies de feuilles en forme de cœur, dont les plus grandes ont douze pouces de longueur sur neuf de lar- geur au milieu; elles sont dentelées sur leurs bords, et ont dans leur milieu une côte saillante , de laquelle naissent plusieurs veines transversales HUR et alternes, qui s'étendent jusqu'aux bords; ces feuilles sont supportées par des pétioies longs et minces : les fleurs miles sortent entre les feuilles sur des pédoncules de trois pouces; elles sont en épis fermés en forme de colonne, et couchées les unes sur les autres comme des écailles de poisson; les fieurs femelles, qui sont placées à quelque distance des mâles, ont un calice sonfié et cylindrique , duquel sort le pécale de la fleur, qui a un tube long en forme d’enton- noir, et étendu à son extrémité, où il se divise en huit segmens recour- bés; quand la fleur est passée, le germe se gonfle , et devient une capsule ronde, comprimée, ligneuse et sillonaée par douze rainures pro- fondes , dont chacune forme une cellule séparée qui renferme une’ semence grosse , ronde et compri- mée : lorsque les capsules sont mûres, elles s'ouvrent avec élasticité, et projettent au loin leurs semences. On multiplie cet arbre par ses graines, qu'on met au commence- ment du printems dans des pots remplis d'une bonne terre légere, et qu'on plonge ensuite dans une couche de tan : si les semences sont fraîches et nouvelles , les plantes paroissent cinq ou six semaines après; mais comme elles font des progrès rapides lorsqu'elles sont bien trai- tées . il est nécessaire de leur donner beaucoup d’air frais dans les tems HUR chauds , sans quoi elles s’affoibli- roient considérablement. Lorsque les jeunes plantes ont atteint la hauteur de deux pouces, on les met chacune séparément dans de petits pots rem- plis d’une bonne terre ICgere, et on les replonge dans une couche de tan, en observant de les tenir soi- gneusement à l'abri de la chaleur du soleil jusqu'a ce qu'elles aient iormé de nouvelles racines, après quoi on leur doune de l'air frais en soule- vant les chassis à proportion de la chaleur exterieure , et on les arrose fréquemment , mais modérément à chaque fois. Quand elles ont rempli les petits pots de lei rs racines , on les en tire, on raccourcit un peu les ra- cines , et on les remet dans de plus grands pots, que l'on remplit avec une pareille terre, aprés quoi on les replonge dans la couche, où on les laisse jusqu'à la Saint-Michel, pourvu qu'elles aient assez despice pour croître à l'aise sans toucher les vitra- ges. À la Saint-Michel on les trans- porte dans une serre , et on les plonge dans l'endroit le plus chaud de la couche de tan; on ne les arrose que trés-peu pendant l'hiver, parce que ces plantes ont des tiges succu- lentes, qu'une trop grande humidité feroit aisément pourrir. Pour les con- server en Angleterre, il faut les tenir chaudement pendant l'hiver, et leur donner beaucoup d'air frais en été, sans jamais les exposer en plein air; 96 Beye A car elles sont trop tendres pour y ré- sister, même pendant la saison la plus chaude de l’année. Cette espece est assez commune dans les jardins Anglois où l'on conserve des plantes tendres; quel- ques-unes se sont élevées jusqu'a la hauteur de quatorze pieds, et plu- sieurs ont produit des fleurs, mais point de fruits. Comme elles ont des feuilles lar- ges et d’un beau vert, elles font une varicté agréable parmi les autres plantes tendres et exotiques ; et lors- qu'elles sont tenues chaudement et arrosées à propos, elles conservent leurs feuilles pendant toute l’année. Les habitans de l'Amérique ou- vrent les fruits de cette plante au côté où le pédoncule étoit placé; et après en avoir Ôt les semences, ils les remplissent de sable, dont ils se servent ensuite pour le répandre sur l'écriture, ce qui a fait donner à ces fruits le nom de Sablieres. On con- serve difficilement ceux qu'on ap- porte entiers en Angleterre, parce que la chaleur les fait crever avec explosion ; c'est à cause du bruit qu'ils produisentalors, qu’ Hermandès a appelé cet arbre Arbor crepitans. HYACINTHE ox JACINTHE. Voyez HYACINTHUS. HYACINTHE TUBÉREUSE D'AFRIQUE. Voy. CRINUM AFRI- CANUM. L. HY A HYACINTHE DES INDES. Viyez TUBÉREUSES, POLYAN- THES. HYACINTHE DU PÉROU. Voyez; ORNITHOGALUM. L. HYACINTHUS. Tourn. Inst. R. H. 344. Tab. 180. Linn. Gen. Plant. 427; Jacinthe ou Hyacinthe. Caracteres. La fleur n’a point de calice ; la corolle est monopétale et en forme de cloche, et son limbe est découpé en six segmens recour- bés ; elle a trois nectaires au som- met du germe , avec six étamines courtes en forme d’alène , et ter- minées par des anthères réunies; son germe, qui est triangulaire, presque rond, placé au centre et sillonné par trois rainures, supporte un seul style couronné par un stig- mat obtus; ce germe s’y change, quand la fleur est flétrie, en une capsule presque ronde, triangulaire et a trois cellules, qui contiennent des semences arrondies. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la sixieme classe de LINNEE, intitulée : He xandrie monogynie, qui renferme celles dont les fleurs ont six étami- nes ¢t un style. Les especes sont : 1°. Hyacinthus non-scriptus ,corol- lis campanulatis ; sex-partitis ; apice revolutis. Busy A revolutis. Hore. Cliff. 125. Roy. Lugd.-B. 27. Sauv. Monsp. 17. Kniph. Cent. 1. n. 33 ; Jacinthe avec une corolle en forme de cloche, et divi- sée en six parties, qui sont recour- bees à leurs extrémités. Hyacinthus floribus tubulosis , basi lebosis , apice sex-partito , revoluto. an Helv. n. 1248. Hyacinthus oblongo , flore , ceruleus major. C. B, p#43; la grande Ja- cinthe avec une fleur bleuâtre et oblongue. Hyacinthus Anglicus. Ger. 99 ; Ja- cinthe Angloise. Hyacinthus non scriptus. Dod. Cer. 172. Ex Hall. R. 2°. Hyacinthus scrotinus , corolla- rum exterioribus petalis sub - distine- tis, inte-ioribus coadunatis. Linn. Sp. Plant. 45 3 ; Jacinthe dont les pétales extérieurs de la corolle sont séparés, et les intérieurs unis. Hyacinthus obsoleto flore. C. B. p. 44; Jacinthe a fieur de couleur sale. Hyacinthus obsoleti coloris , Hispa- nicus ; Scrocinus. Clus, Hist. Y , p. 177, I 7 8. 3°. Hyacinthus utrinque floribus , corollis campanulatis, sex-partitis, flo- ribus utrinque dispositis. Jacinthe avec une corolle en forme de cloche, divise en six parties, dont les fleurs sont placées aux deux côtés de la tige. Hyacinthus floribus Campanule, utrin- que dispositis. C. B. p. 443 Jacin- Tome IF. BY À 97 the dont les fleurs sont en forme de cloche, et rangées aux deux côtés des tiges. 4°. “Ayacinthus cernuus , corollis campanulatis, sex-partitis, racemo cer- nuo. Linn. Sp. Plant. 2173 Jacinthe avec des Corolles-en forme ‘de clo- che, divisées en six parties, et des tiges de fleurs inclinces. Hyacinthus Hispanicus. Clus. Hist. I. p. 177. Hyacinthus floribus, Campanule , uno versu dispositis. C. B. p. 44; Jacin- the avec des fleurs en forme de cloche , rangées d'un seul cdté des tiges. Hyacinthus oblongo flore , suaviter rubente , minor. Bauh. Pin. 44. 5°. Hyacinthus amethystinus co- rollis campanulatis semi-sex-fidis , basi cylindricis. Hort. Upsal. 8 5 ; Ja- cinthe avec des corolles en forme de cloche, découpées à moitié en six parties, avec une base cylin- drique. Hyacinthus oblongo caraleo flore, minor. C. B. p. 44; petite Jacinthe à fleurs bleues et oblongues. Hyacinthus minor Hispaaicus , an- gusti-folius. Bauh. Hist. 2. p. 587. Clus. Curr. app. alt. 6°. Hyacinthus orientalis , corollis infundibuli-formibus semi -sex -fidis , basi ventricosis. Hort. Upsal. 85. Hort. Cliff. 125. Roy. Lugd.-B. 27. Gron. Orient. 11§. Kniph. Cent..1. n. 433 Jacinthe avec des corolles en forme d’entonnoir, découpées a N 98 Hiy A moitié en six parties, et gonfltes à leur base. Hyacinthus orientalis (Spec. 1 — 1§ ) et plenus (1 — 3). Bauh. Pin. 4 4. Hyacinthus orientalis albus primus. C. B. P. Jicinche blanche printan- aicre du Levant. Hyacinthus orientalis major et mi- nor. Dod. pempt. 216. Toutes ces especes sont distinc- tes; mais elles ont produit, sur-tout la sixieme , plusieurs varictés que la culture a tellement perfectionnées , qu'elles sont devenues ies plus belles fleurs du printems. Les Fieuristes de ce pays ont élevé un si grand nom- bre de ces variétés, qu’on en connoit plusieurs centaines; et quelques-ünes sont si larges, si doubles et si agréa- blementcolorces, que l'on vend leurs racines jusqu'a vingt et trente livres sterlings; le détail de ces variétés augmenteroit trop cet Ouvrage, et ne serviroit à rien, parce que tous les ans on en obtient de nou- velles. Von scriptus. La premiere espece croit natureliement dans les bois et sous les haies , dans les terres nou- vellement défrichées de plusieurs parties de l'Angleterre; c’est-pour- quoi on la cultive rarement dans les jardins; mais les gens de cam- pagne, qui s'occupent a ramasser les fleurs des champs et desboispour en faire des bouquets et les vendre, en apportent au printems une grande quantité dans la ville de Londres. HY A On trouve dans quelques jardins une variété à fleurs blanches de cette espece, de laquelle elle ne diffère que par la couleur de ses fleurs. Scrotinus. On cultive quelq juctois la seconde pour la variété ; mais omme elle n’a pas plus de beauté que là premiere, on ne la place pas ordinairement dans les parterres : ses fleurs sont plus étroites que celles de la précédente, et les peta- les paroissent découpés presque jus- qu'au fond; les trois segmens exté- rieurs sont séparés des autres, et se tiennent un peu éloignés des trois intérieurs; mais ils se réunis- sent à leur bâse: dès que les fleurs paroissent , elles sont d'un bleu clair; elles prennent, avant der se flétrir, une couleur pourpre pâle : cette plante fleurit au commence- ment du printems : on la trouve en Espagne et en Mauritanie. Urrinque floribus. La troisieme, qui croît spontanément en Espagne et en Italie , a des fleurs bleues qui sont en forme de cloche, divisées en six segmens presque jusqu'au fond , et rangées sur tous les côtés de la tige; ses tigesont neuf pouces de hau- teur, et quand les racines sont for- tes, elles portent un large thyrse de fleurs. Cette plante fleurit vers le même tems que la premiere espece; on la cultivoit beaucoup autrefois : mais depuis qu'on a élevé une si grande quantité de belles fleurs avec H Y'A des semences de Jacinthes orien- tales, on l'a presqu'enticrement abandonnée ; de sorte qu'on ne la trouve plus que dans les anciens jardins. Cernuus. La quatrieme paroïît être une variccé de la premiere; ses fleurs Gant rangées pour la plupart sur un seul core des tiges , et l’extré- mite de l’épi étant toujours courbé d’un côté: ces fleurs sont rougeitres, et paroissent à-peu-près dans le même tems que celles de la pre- mierc. . Amethystinus. La cinquieme se trouve en Espagne: sa fleur est plus petite. que celles des especes pré- cédentes, et paroit plutôt au prin- tems ; la corolle est divisée à moi- tié en six parties, recourbées au bord; le bas en est cylindrique et un peu gonflé au fond; elle est d’un bleu plus foncé que celles des deux precedentes: les Jardiniers lui don- noient autrefois le nom de Jacirthe blewe de Coveniry. Orientalis. La sixieme est la Ja- cinthe Orientale, dont nous n’avions autrefois dans nos jardins d’autres variétés que la simple et la double à ficurs blanches; mais en, la mul- tipliant de semences, on a obtenu en, Angleterre plusieurs variétés, et les Jardiniers Flamands nous en ap- portent annuellement de nouvelles; les Hollandois on élevé depuis cin- quante ans un si grand nombre de belles variétés de < cette espece, que Pe UN 99 les autres ont été absolument neé- gligces : ceux qui veulent cepen- dant conserver quelques-unes des anciennes, n'ont pas besoin de se donner beaucoup de peine ; car leurs racines se multiplient dans tous les sols et à toutes les exposi- tions: ellesn’exigent aucun autre soin que d'être déplacées chaque deux ou trois ans apres que leurs feuilles sont fitries, et d’être remises en terre en automne ; car si on les läissoit plus long-tems sans les enlever, leurs racines se multiplieroient à un tel dégré, que leurs fleurs dévien- droient foibles, trés-petites, et se réduiroient à rien. Toutes les especes de Jacinthes se multiplient par semences , et par les rejcttons ou cayeux que les anciens bulbes produisent : la premiere mc- thode n'est en usage que depuis peu en Angleterre ; mais les Flimands et les Hollandois la pratiquent depuis un grand nombre d'années : ce qui leur a fait acquérir les plus belles va- riétés dece genre; et c’est à Vindus- trie des Fleuristes de ces deux pays, que les Amateurs et les Curieux sont redevables , non-seulement des char- mantes varictés de Jacinthes, mais aussi de plusieurs autres especes de bulbes à fleurs. Peu de personnes ont assez de pa- tience pour attendre quatre ou cinq ans les fleurs d’une plante, dont à peine on en obtientune sur quarante qui méritent d’être cultivées dans un N ij 180 BY A jardin ; mais on ne veut pas faire at- tention qu'après avoir seme cing ans de suite, on se trouve une continuité de fleurs, parmi lesquelles il y a an- nucilement quelques especes nouvel- les, et comme les habiles Fleuristes font toujours beaucoup de cas de ces nouveautés, pourvu qu'elles aiént quelques qualités qui les rendent re- commandables , ils se croient sufi- samment récompensés et du tems et de la peine qu'ils ont employés. Pour élever ces plantes de semen- ces , il faut d’abord se pourvoir de bonnes graines recucillies sur des fleurs semi-doubles ou simples, qui soient larges & de bonne qualité ; on prend des caisses quarrées et un peu profondes, ou des pots percés dans le fond pour l'écoulement de l'humidi- té ; on les remplir de terre neuve, lé- gerc et sablonneuse , dont on unit la surface: on y répand les graines aussi également qu'il est possible, et on les recouvre d’un demi-pouce de la même terre. Cette operation doit être faite vers le milieu ou à la fin d'Août : on place ces caisses ou pots dans un endroit où ils puissent jouir seulement. du soleil du matin ; à la fin de Septembre, on les transporte dans une situation plus chaude, et vers la fin d'Octobre, on les met sous un châssis de couche ordinaire, \ > > oH « ou on les tient pendant tout | hiver et le printems , avec l'attention de les exposer en plein air dans les tems doux, en Giant les vitrages. A la fin HY A # de Février ou au commencement de Mars, les jeunes plantes commen- céront à patoitre ; alors on doit avoir grand soin de les tenir à l'abri des gelées, sans quoiclles pcriroient bientôt ; mais on ne les couvre ja- mais dans cette saison que pendant la nuit, ou quand le tems est tout- a-fait contraire: car comme elles commencent alors à pousser, si on les tenoit trop renfermées, elles de- viendroient trés-haures et foibles, et leurs racines feroient peu de pro- grès. Vers le milieu d'Avril, si le tems est beau , on pourra tirer des couches les caisses et les pots, pour les placer à une exposition chaude, en obser- vant de les arroser légerement de tems en tems, si la saison est sèche, et de les tenir nets de mauvaifes her- bes; au commencement du mois de Mai, on les place dans une situation plus fraiche, parce que dans cette sai- son, la chaleur commençant déja à devenir forte , les feuilles de ces jeu- nes plantes se flétriroient beaucoup plutôt: onles met à Pombre-pendant ‘les chaleurs de Véré, et l'on a soin durant cette saison de les tenir cons- tamment nettes , de ne les point placer sous l'égoût des arbres, et de ne plus les arreser lorsque les feuil- les sont fanéés, car cela les feroit pourtir infailliblement : vers la fin d'Août , on crible un peu de terre riche et légcre sur la surface des caisses , apres quoi on les place dans ‘ HY A une situation plus chaude , et en les traite pendant l'hiver , le prin- tems et l'été suivans, comme on vient de le prescrire. Vers le milieu du mois d’Aout de la seconde année , on prépare une planche de terre riche et sablonneu- se, proportionnée pour l'étendue a la quantite des plantes qu'on veut y placer , et on en met exactement la surface de niveau : cette opération préliminaire étant terminée, on met dans un crible la terre des pots où ces plantes ont été-femées, et on en sépare les racines, qui, si elles ont bien profité, seront de la grosseur d'un tuyautde plume ; on les place ensuite sur cette planche à deux ou trois pouces de distance entr'elles, et on a soin quelles soient dans leur situation naturelle , après quoi on les recouvre de deux pouces de terre; comme il n'est gueres possible de separer toutes les petites racines qui se trouvent mêlces avec la terre des pots, on ctend toute cette terre sur une autre planche , et lon en met un peu de la nouvelle par-dessus , au moyen de quoi-on ne perd au- cune racine, quelque petite qu'elle soit. On doit après cela arranger des cercles au-dessus des planches , afin de pouvoir les couvrir de nattes pen- dant les grands froids , pour préser- ver les plantes des impressions de la gelce; et au printems, lorsque leurs feuilles paroissent, on lesarrose, si le Hy Yor A jo! tems est bien sec , .mais toujours Jége- remen® ; car rien n'est plus nuilible a ges plantes que trop d'humidité : pendant l'été, on tient les plantes nettes ; mais lorsqueles feuilles sont fietries , on ne doit plus leur donner d’eau : en automne on remue la surface de la terre avec une petite fourche , qu'on a soin de ne pas enfoncer trop avant , pour ne pas en- dommager les racines , auxquelles les moindres blessures peuvent devenir funestes ; après quoi, l'on crible par- dessus un peu de terre neuve, riche et légère, jusqu'à l'épaisseur d’un peu plus d’un pouce, et en hiver on les recouvre comme on l'a indiqué ci-dessus. La troisieme année , on enleve avec soin ‘ces racines , avant que leurs feuilles soient flétries; on les tient couchtes horisontalement dans la terre pen- dant trois semaines, pour les faire mürir, et on les conserve ensuite au sec jusqu'à la fin du mois d’Aouit: alors on les plante dans de nou- velles planches préparées comme les premieres, à six pouces de distance entr'elles, et on les y laisse jusqu'à ce qu'elles Aeurissent : pendant cet intervalle, on les traite comme auparavant , avec la seule différence quailieu de Jes couvrir avec des nattes en hiver, on répand du tan sur la terre. Lorsque les fleurs commencent à paroitre , on marque avec un petit bâton , qu’on enfonce à côté de la racine, celles qu'on 102 H Y A croit être de bonne qualité, pour pouvoir, en les arrachaat, le$fséparer des autres et les planter à part: cependant , je ne conscillerai à personne de rejetter celles qui n'ont pas ctéchoisies d'abord avant qu'elles aient fleuri pour la seconde fois ; parce que ce nest qu'à cette époque qu'on peut en connoitre parfaite- ment la valeur : aussi-tôt que les feuilles commencent À se fictrir , on enleve ces racines, et on les plante sur une planche de terre gere, à l'ombre, et élevée dans le milieu, pour faciliter Lécoule- ment des eaux : on place ces racines dans une situation horifontale , et lon a soin de laisser les feuilles hors de terre, afin que Ja grande humi- dite qu'elles contiennent , ainsi que celle des pédoncules, puisse s’éva- porer, ct qu'elle ne retourne point dans les racines, qui, sans cette pré- caution , courroient risque d'être aussi-tÔt attaquées de pourriture. On laisse ces racines dans la bute jusqu'à ce que les feuilles soient entièrement desséchées ; après quoi on peut les enlever, et après les avoir bien nettoyées , on les en- ferme dans des caisses, et on les conserve an sec : au mois de Sep- tembre suivant, on les met en terre, et on les traite suivant Ja méthode qui sera prescrite plus bas pour les vieilles racines. Je vais parler à présent des Jacinthes qui nous sont apportées H ŸY A . de Hoilande, ou qui sont clevées parmi nous avec les semences des plus belles fleurs, et qui méritent d'être conservées dans les bonnes collections : c’est le défaut d’ habilet¢ qui a été cause du mauvais succes que plusieurs personnes ont eu en Angleterre: mauvais succés qui leur a fait négliger la culture de ces fleurs ; parce quelles simaginoient que leurs racines dégénéroient après avoir fleuri dans ce pays : mais c'est une grande erreur; car si l'on cultivoit ces racines avec autant d'art et.de soin que les Hollandois en emploient, je suis tres-persuadé qu'elles réussiroient alissi bien en Angleterre que dans tout autre pays. Cette opinion n'est point ha- sardée, elle est le fruit d’un grand nombre d'expériences que j'ai faites sur plusieurs centaines de ces racines, qui m'ont été envoyces en deux ou trois fois; je les ai considérablement multiplices, et je suis parvenu à leur faire produire des fleurs aussi large et en aussi grande quantité qu’elles auroicnt pu le faire en Hollande. Terre, La terre dans laquelle ces plantés réussisent le mieux, est une terre I¢gere , neuve, sablonneuse et riche , que l'on compose de la ma- niere suivante. Prenez une moitié de terre neuve de pâturage, dont le fond soit, sil est possible, dune argille sablon- neusé, en enlevant la surface à huit ou neuf pouces au plus d'épaisseur, HYA et en conservant l'herbe avec la mozte, si l'on a le tems de la laisser pourrir avant de s'en servir: ajourez à cette terre un quart de sable de mer , et un autre quart de fiante de vache consommée ; mélez le tout ensemble , et formez-en un monceau, que vous retournerez une fois par mois, jusqu'à ce qu'il soit tems de vous en servir: ce melange’ sera beaucoup meilleur si l'on peut le préparer deux ans avant de sen servir; mais si l’on est forcé d’en faire usage plutôt , il fautle remuer plus souvent. La terre doit avoir deux pieds de profondeur dans les planches des- tinces® recevoir les Jacinthes ; on met au fond un peu de fiante de vache, ou du tan, auquel les fibres puissent atteindre sans que cet en- grais touche les bulbes : si le terrein des planches est humide, on les eleve -de dix à douze pouces au- dessus de la surface , et si au con- traire le sol est sec , il suftira de les élever de trois pouces. Lorsqu'il est question de prépa- rer ces planches , on enleve d’abord toute la vicille terre, jusqu’à la pro- fondeur d’environ trois pieds, après quoi on met dans le fond du fu- mier de vache consommé ou du tan, de l'épaisseur de six pouces, et lon a grand soin d'en rendre la surface bien unie: on met ensuite par-dessus deux pieds de la terre préparée, on la dresse exactement; Hee A 103 on trace au cordeau des lignes qui s'y croisent à la distance de huit pouces en tout sens, ct l’on plante les racines au milieu de chaque quarre , dans leur position natu- relle; cette opération érant termi- née, on les recouvre avec la même terre, jusqu'a l'épaisseur de six pou- ces, et l’on a grand soin de ne pas déranger les racines: on arrondit les planches dans le milieu, sur-tout si le sol est humide, afin que l'eau des pluies puisse s’écouler facilement ; cependant cette élévation cu centre ne doit pas être trep considérable, parce qu'elle donneroit ficu à des inconvéniens d'un autre genre. Le meilleur tems pour planter ces racines, est vers le milieu ou à la fin de Septembre, selon que 18 saison est plus ou moins avancée: je conseillerois cependant de ne pas les planter lorsque la terre est fort sèche, à moins qu'il n'y ait dans l'air quelque apparence d’une pluie prochaine; car si la saison continue long-tems sèche, ces racines se moi- sissent, et périssent iufailliblement : es plantes n’exigent plus ensuite aucun soin jusqu'aux fortes gelces ; alors on y répand du tan pourri jus- qu'à l'épaisseur de quatre pouces, et lon couvre aussi les allées avec | la même matiere, de la fiinte ou du sable, pour empêcher la gelee de pénétrer jusqu'aux racines : mais quand fhiver est fort rude, il est bon d’ajouter à ces couvertures de 104 H.Y À la paille de Pois, de la litiere or- dinaire, ou de quelqu’autre chose semblable, ce qui est préférable aux nattes : toutes ces maticres n'étant point assez serrées pour que l'air ne puisse pas s'y introduire, les vapeurs de la terre se dissiperont facilement, et les racines ne seront point en danger d’étre détruites par la pour- riture , comme cela arrive souvent quand elles sont trop couvertes: il faut avoir soin d'ôter ces légères couvertures toutes les fois que le tems est doux, et ne les remettre que par des froids rudes; mais en répandant® sur les planches du tan ou des cendres de charbon de terre, les gelées ordinaires ne pénétreront pas, et les autres couvertures ne seront nécessaires que dans les gelces trés-rigoureuses ; un froid modéré ne peut pas faire de tort aux raciies avant qu’elles aient poussé des feuil- les; ce qui n'a pas lieu ordinaire- ment avant le commencement de Février : alors on dispose des cercles sur ces planches, afin de pouvoir les couvrir de nattes ou d'autres choses légères, pour empêcher le froid de nuire aux boutons à mesure qu'ils paroissent : mais i faut toujours en- _ lever ces couvertures dans les tems doux, sans quoi les tiges devien- droient trop hautes et trop foibles ; les pédoncules , qui seroient longs et minces, ne pourroient pas sup- porter les cloches, ce qui dépare ces fleurs : car leur plus grande i Be Xk beauté consiste dans un ordre régu- lier de ces cioches ; quand on a arrangé les cercles, on enlève une bonne partie du tan qui couvre les planches ; mais l'on s'y prend de maniere à ne pas blesser les feuilles ct les tiges des Jacinthes qui com- mencent à paroître ; et, pour éviter cet accident , on se sert de la main, ou l'on travaille très-légérement, si l'on emploie quelqu’autre moyen. Quand les tiges ont atteint leur hauteur , et avant que les fleurs commencent à s'ouvrir, on enfonce un petit bâton contre chaque racine, auquel on attache la tige de la eur au moyen d'un cercle de fil-de-fer qui y est fixé; car sans eetfe pré- caution , lorsque les fleurs seroient enticrement épanouïes, leur propre poids les feroit coucher, surtout - si elles n'éroient point à l'abri du vent ct de la pluie. Lorsque ces fleurs sont ouvertes , - on les met à l'abri du soleil pendant la chaleur du jour, et on les ga- rantit de la pluie ; mais on les laisse jouir des pluies légeres, ainsi que du soleil du matin et du soir: si cependant on craint qu'il ne gcle pendant la nuit, on les met à cou- vertu: avec de pareils soins ces fleurs conserveront toute leur fraîcheur au moins pendant un,mois, et quel- quefois plus long-tems, selon leur force et la température de la saison. Lorsque ces fleurs sont passées, et que l'extrémité des feuilles com- mence HY A mence 4 changer de couleur, on souleve doucement les racines avec une béche étroite, ou quelqu’autre instrument commode ; ce que les Jardiniers Hollandois appellent es élever ; pour cela on enfonce dou- cement l'instrument à côté de la racine, sans la blesser , et l'on passe la béche en- dessous ; ensuite en baissant le manche de l'instrument, les fibres des racines se détachent : on emploie cette méthode pour les empécher de puiser une nouvelle nourriture dans la terre; car lors- qu'elles simbibent de trop d’humi- dité dans cette saison , elles se pour- rissent fréquemment _lorsqu’elles sont arrachées : on lève ces racines entièrement hors de terre quinze jours après, et on les étend hori- fontalement, et sans enterrer leurs feuilles, sur une plate-bande de terre légère élevée au milieu, et exposce au levant : par ce moyen une grande partie de l'humidité renfermée dans les tiges succulentes et Cpaisses de ces plantes, s’exhalera; car cette humidité , si on la lais- soit rentrer dans les racines , les feroit bientôt pourrir, comme cela est malheureusement arrivé à pres- que toutes nos Jacinthes d’Angle- terre. On laisse les racines dans cette position jusqu’a ce que leurs feuilles soient entièrement fictries et desse- chégs, ce qui a lieu au bout de trois semaines; c'est ce que les jardiniers Tome IF. BRYA 105 appellent la maturité de leurs semen- ces : au moyen de cela les racines deviennent fermes , leur enveloppe extérieure est unie et d'un pourpre clair ; au-licu que celle qu'on laisse dans les planches jusqu'a ce que leurs feuilles et leurs tiges soient entièrement flétries, sont grosses , spongieuses , ct leur enveloppe ex- térieure de couleur pâle. Qand ces racines sont müres, on les arrache, on les essuie avec une ¢toffe de laine, on Ôte toutes les feuilles et les fibres mortes, on les met dans des caisses ouvertes, on les expose a l'air, on les garantit exactement de toute humidité, et on les tient à l'abri du soleil. Par cette méthode on peut les conserver hors de terre jusqu'au mois de Sep- tembre, qui est la bonne saison pour les planter : alors l'on sépare les fortes racines qui doivent don- ner des fleurs, et on les met à part dans des planches, afin qu’elles pa- roissent égales dans la saison où elles fleurissent : les cayeux et les rejettons doivent être plantés dans une planche séparée, où on les laisse pendant un an, afin qu'ils aient le tems d'acquérir de la force, et qu'ils puissent devenir aussi forts l'annce suivante , que les vieilles racines. Les fleurs simples et semi-doubles doivent être placées dans une plan- che séparée, où l’on a soin de les abriter de la gelée, comme il a été O 196 H Y A ci-dessus dit, jusqu’à ce que les fleurs soient ¢panouies, après quoi on en- leve les couvertures pour les laisser à l'air ; on soutient les tiges avec de petits bâtons , précaution qui est absolument nécessaire pour avancer la perfection de la semence, quoi- que peut-être le grand air puisse effacer le brillant de la fleur. Lors- que les semences sont bien mires, Von coupe les capsules pour les con- server, ct l’on nen tire les graines que lorsqu'il est question de les se- mer. On a remarqué qu'après que ces plantes ont donné de la semence > elles fleurissent rarement bien une autre fois, à moins que ce ne soit deux ans après: ainsi la meilleure méthode pour se procurer des graines, est de planter de nouvelles racines tous les ans; et,quoique quelques personnesles arrachent annuellement , cependant si les planches sont bien préparées pour les recevoir, on peut les y laisser deux années sans les enlever, parce que de cette maniere les ra- cines font plus de progres la seconde annce que la premiere ; mais les fleurs sont aussi plus sujettes à dé- générer : c'est pour cela que ceux qui cultivent ces racines pour ven- dre, arrachent tous les ans celles qui sont grosses et de défaite : pour ce qui est des rejettons et petits cayeux, on Jes laisse ordinairement deux années en terre. Quelques personnes laissent les racines de la Jacinthe trois ou quatre H'Y À ans sans Ics transplanter; au moyen de cela on en obtient un bien plus grand nombre; mais cette trop grande multiplication les fait sou- vent dégénérer, même au point dene plus produire que des fleurs simples; c'est pourquoi je conseille de les ar- racher tous les ans, sur-tout celles de la meilleure espece, parce que cette méthode est la plus sûre pour les conserver sans ‘altération, quoi- qu'elle soit moins propre à favoriser leur multiplication. Si l'on plante ces racines au printems, quinze jours ou trois semaines plutôt que nous ne l'avons dit, elles donneront des fleurs plus vigoureuses , et elles se- ront plus rondes et plus fermes que celles qui restent deux années de suite dans la terre. Pour les autres especes de Jacin- thes : Voyez MUSCARI et ORNI- THOGALUM. HYACINTHUS TUBEROSUS. Voy. CRINUM et POLYANTHES. HYDRANGEA. Gron. Flor. Virg. 50. Lin. Gen. Plant. 492. Nous n'avons point de nom vul- gaire pour cette plante. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, persistant, et formé par une feuille découpée en cing parties; la corolle est composée de cinq pé- tales presque ronds, égaux, et plus longs que le calice ; la fleur a dix ¢tamines alternativement plus lon- HY À gues que la corolle, et terminces par des sommets presque ronds; sous la fleur est placé un germe presque rond qui soutient deux styles courts, un peu écartés, et couronnés par des stigmat obtus ct persistans; le germe se change dans la suite en une capsule presque ronde, surmontée de deux stigmats, qui ont la forme de deux cornes, et divisée transversalement en deux cellules remplies de semences an- gulaires. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la dixié- me classe de LINNEE, intitulée: Decandrie digynie , avet celles dont les fleurs ont dix éramines & deux styles. Nous n’avons qu'une espece de ce genre. Hydrangea arborescens ; Gron. Flor. Virg. $0. Duham. Arb. x. p. 298. Hydrangéa en arbre a petit fruit. ‘Cette plante croît naturellement dans l'Amérique septentrionale, d'où elle a été apportée en Europe il y a quelques années ; on la con- serve dans les jardins plutôt pour la variété que pour sa beauté. Elle a une racine fort étendue et fibreuse , de laquelle sortent des tiges unies, gluantes, ligneuses, d'environ trois pieds de hauteur, et garnies à chaque nœud de deux feuilles oblongues , en forme de cœur, opposées, et supportées par HY 107 des petioles d’un pouce 4-peu-prés de longueur : ses feuilles ont trois pouces de long sung de large a leur base ; elles t sci¢es sur leurs bords, et ont beaucoup de veines qui coulent en montant de- puis la côte du milieu jusqu'aux bords; elles sont d’un vert clair, et tombent en automne: ses fleurs, qui naissent aux extrémités des tiges, en forme de corymbes, sont blan- ches , et composées de cinq pétales et de dix étamines qui environnent le style; elles paroissent a la fin de Juin et au mois d'Août; mais elles donnent rarement des semences mures en Angleterre. On multiplie aisément cette plante en divis racines à la fin d’Oc- tobre, quiest aussi le meilleur tems pour les transplanter : on place ces racines dans une terre humide; parce qu'elles croissent naturelle- ment dans des lieux marécageux; et il faut avoir soin d’arracher les mau- vaises herbes qui naissent aux en- virons, et de labourer chaqye hiver la terre ou elles se trouvent placées; ces racines sont vivaces , et si leurs tiges sont détruites par les fortes gelées, elles en repoussent de nou- velles au printems suivant. HYDRASTIS. 7.WARNERA.L. HYDROCOTYLE, de sw, eau, Ct xorvay, cavité; parce que cette plante a dans ses feuilles une cavité O2 108 H ¥ D qui contient de l'eau : elle croft dans les marais. Ecuelle d’eau. Cette plante, est fort commune dans les EN de plusieurs parties de l'Angleterre; mais comme on ne la cultive jamais, et qu'elle n'est d'aucun usage , je n'en parlerai point. HYDROPHYLLUM. Lin. Gen. Plant. ro Hydrophyllum. Tourn. Inst. R.-H. 81. Tab. 16; Feuille d'eau. x Caracteres. Le calice de la fleur est persistant et formé par une feuille découpée en cinq segmens étendus; la corolle n’a qu'un pétale en forme de cloche, et divisé en cinq parties, dentelées à leur CS sous de chacun de ces s gmens, est placé un nectaire vers le milieu, en- fermé dans la longueur par deux petites lames: la fleur a cinq éta- mines plus longues que le pétale, et terminces par des sommets oblongs et couchés, avec un germe ovale et pointu, qui soutient un style en forme d’aléne, de Ja même lon- gueur que les ctamines , et couronné par un stigmat étendu et divisé en deux. Le germe devient ensuite une capsule globulaire et a une cellule, qui renferme une grosse semence ronde. : Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LINNEE, intitulée : Pen- tandris monogynie ; qui renferme HYD celles dont les fleurs ont cing éta- mines çt un style. Nous ne connoissons qu’une es- pece de ce genre. Hydrophyllon Virginianum , foliis pinnati-fidis. Lin. Sp. 208. Morini. Joncq. Hort. La Feuille d’eau a feuil- les ailées. Hydrophyllum. Hort. Cliff. 44. Roy. Lugd.-B. 413. Gron. Vire. 21. Dentaria facie planta monopetalos fructu rotundo monopyreno. Moris. Hist. 3. p~§99-S.§1.t- 3. fx. Dentaria affinis , Echii flore , cap- sula Anagallidis. Dod. Mem. 77. LOT Cette plante croit naturellement dans les terres humides ct spon- gieuses de plusieurs parties de l'A- mérique Septentrionale : sa racine est compose de plusieurs fibres fortes , charnues, et ¢tendues en tous sens; de cette racine s'élevent plusieurs feuilles dont les pctioles ont cinq ou six pouces de Inogueur; elles sont découpées presque jusqu'à la cote du milieu, en trois, cing ou sept lobes dentelés sur leurs bords, traversés par plusieurs nervures, et d'un vert-luisant, qui, au printems, contiennent de l'eau dans leur ca- vité ; d’où je suppose que Morinus lui a donné le nom de Feuille d'eau , et non pas parce quelle vit dans l'eau , comme Tournefort se l'est imaginé : ses fleurs sortent de la racine sur des pédoncules ornés dune ou de deux petites feuilles Wy D de la même forme que la eur : ses fleurs, qui naissent en paquets in- clinés, sont d’un blanc sale et en forme de cloche, de sorte qu'elles ne font point un bel effet. Elles paroissent en Juin et perfectionnent leurs semences en Août. Cette plante supporte le froid, mais il lui faut un sol riche et hu- mide ; si on la tient dans un terrein chaud et sablonneux, elle périra bientôt, à moins que l'on ne l'ar- rose constamment pendant les sé- cheresses : on peut Ja multiplier en divisant ses racines en automne, afin qu'elle soit bien ¢tablie avant le printems , sans quoi elle aura besoin de beaucoup d'eau : il faut la tenir à l'ombre et dans un sol humide. HYDROPIPER; Cu-écorché commun et piquant , Persicaire , Poivre d’eau. C'est une plante qui croit en grande abondance dans presque tous les lieux humides, et à côté des fossés. Voy. POLYGONUM HYDRO- PIPER, ELATINE HYDROPIPER. Suppl. HYDROSTATIQUE. Ce mot est composé des deux mots grec; tap & ferixs, dont le premier veut dire eau, et le second , équilibre. L’Hydrostatique est la doctrine de l'équilibre des liqueurs , la scien- ce de la gravité des fluides, ou WY D 109 cette partie de la méchanique qui considere la pesanteur ou gravité des corps fluides, particulièrement de l'eau, et aussi des corps solides qui y sont plongés. Tout ce qui a rapport a la gra- vité ou à l'équilibre des liqueurs, fait partie de l'Hydrostatique , ainsi que l'art de peser les corps dans l'eau , afin de pouvoir estimer leur gravité spécifique. Le Docteur Hales, dans son excellent traité de la Statique des Végétaux, nous a donné plusieurs exemples de l'utilité de cette science dans la culture des jardins, et nous a fait connoitre les expériences qui lui ont servi à démontrer la quan- tité d’eau imbtbée ou exhakKe par les plantes, connoissance nécessaire à tous ceux qui s'occupent de l’Agri- culture. Voici quelques articles princi- paux de cette science : 1°. La super- ficie de toutes sortes de fluides, presse sur les parties inférieures. 2°. Un fluide plus léger peut presser sur un plus lourd. 3°. Si un corps qui est contigu à l'eau, est entièrement plus bas, ou en partie seulement, que la surface de l’eau, la partie inférieure de ce corps sera soulevée par l'eau qui se trouve sous sa bâse. 4°. H ne faut qu'une pesanteur suffisante d’un fluide externe, pour expliquer la raison de l'élévation des eaux dans les pompes, ETO H YD 5°. Si Pon place un corps dans l'eau de maniere que sa surface su- périeure soit parallèle à la surface de l’eau, la pression directe que ce corps soutient, n'est pas plus forte que celle d’une colonne d’eau, dont la bâse est Cgale à la superficie ho- rifontale de ce corps, et la hauteur de cette colonne , est la profondeur perpendiculaire de l'eau; et si l'eau qui presse les côtés du corps , est contenue dans des tuyaix ouverts aux deux extrémités, la pression de Peau doit être estimce par la pe- santeur dune colonne d’eau , dont la base est égale à l’orifice inférieure de ce tuyau, et dont la hauteur est Cgale à une perpendiculaire qui s'élève du bas jusqu’à la surface de l'eau, quoique le tuyau soit beau- coup incliné dans quelque sens que ce soit , ou quoiqu'il soit trés-régu- lièrement fait, ou plus large dans les autres parties qu’au fond. 6°. Un corps plongé dans un fluide, éprouve de la part de ce fluide , une pression qui augmente à proportion que ce corps y est plus enfoncé. 7°, La raison qui fait monter Peau dansles siphons , peut étre dé- duite d’une pression extérieure, oc- casionnée par quelqu'autre fluide, sans être obligé de recourir au sys- tème de l'horreur du vuide. 8°. Le corps le plus solide, qui senfoncera par sa propre pesanteur, sil se trouve néanmoins à une pro- H *Y E fondeur vingt fois plus grande que son épaisseur, ne deécendra pas plus bas, à moins qu'il ne soit aidé par la pression de l’eau supérieure. 9°. Si un corps, spécifiquement plus léger qu'un fluide, y est sub- merge, il s'élevera avec une force proportionnée au surplus de gravité de ce fluide. 10°. Si un corps plus pesant qu'un fluide y est plongé , il y descendra avec une force proportionnée au surplus de sa pesanteur. Tac. Uh vase rempli d’eau ou de quelquautre liqueur , et dont la surface est unie , restera dans cet Ctat jusqu'à ce qu'il soit mis en mouvement par quelque cause ex- térieure. | 12°. Lorsque les fluides sont pres- sés, ils le sont de tous côtés. On connoîtra positivement com- bien la connoissance des proprictés des fluides peut contribuer à la per- fection philosophique du jardinage et à la culture des végétaux, plus par les expériences des Savans qui s'en sont occupés, que l’on ne pour- roit le faire par le raisonnement. HYGROMETRE, oz HYGRO- SCOPE. Le premier vient des deux mots grecs ypos et pærpie , humidité et mesurer; le second, de types et serie, voir. C’est une machine ou instrument inventé pour mesurer la quantité d'humidité surabondante que Lair peut contenir. H ¥ D Ii y a plusieurs especes d'Hygro- mètres ; car tous les corps qui se resserrent et se gonflent par la se- cheresse ou par l'humidité, peuvent servit d’hygromètre ; tels sont, par exemple, presque toutes les especes de bois, et en particulier le Frêne, le Sapin et le Peuplier , ainsi qu'une corde de boyau. Etendez une corde de chanvre ou une corde de violon le long d’un mur, passez-la sur une poulie, et attachez à son extrémité un poids, auquel vous ajouterez une éguille pour servir de remarque; fixez con- tre le mur une planche divisce en autant de parties égales que vous le jugerez a propos, et l’'Hygromètre sera fait. On a reconnu quel’humidité rac- courcit sensiblement la longueur de la corde; de maniere qu’à mesure que l'humidité s¢vapore, la corde reprend sa premiere longueur. Le poids fixé à cette corde mon- tera en proportion de l'humidité de l'air, et descendra de même en in- diquant sur la planche le dégré de sécheresse ou d'humidité, qui sera toujours mesure par l'allongement et le raccourcissement de la corde. On se sert ordinairement pour cela, d’une tresse de soie bien ser- rce, parce qu'elle sallonge et se raccourcit davantage, suivant les différens dégrés d'humidité et de sécheresse de l'air. : Quelques personnes préférent une H Y M bP a corde de boyau de trois à quatre pieds, à laquelle on attache un plomb armé d'une éguille; cette corde se tord ou se détord, suivant que l'air est plus sec ou plus humide, et par-la se raccourcit ou s’allonge de maniere qu'elle élève ou abbaisse le plomb , et désigne sur la planche le dégré de sècheresse ou d’humi- dité que l’on veut connoitre, Ce plomb doit peser deux onces. Ceux qui préfèrent la tresse de soie à la corde de boyau, se servent d'un poids plus lourd ; le ressort du boyau ou de la tresse fera tourner l’éguille qui indiquera les différens dégrés que lon peut marquer sur une lame de cuivre ou une vis. Quand on est pourvu d’un Ba- romètre et d’un, Hygrometre, on peut comparer les mouvemens de lun avec ceux de l’autre, afin de mieux juger de la proportion qui existe entreux : et si lon joint à cela les observations faites sur le Thermometre , l’on obtiendra des résultats trés-satisfaisans. HYGROSCOPE. C’est une ma- chine semblable à l’Hygrometre, et qui sert aux mémes usages. Ces machines sont d'une grande utilité dans les serres, pour mesurer et découvrir leur humidité ou se- cheresse pendant l'hiver. HYMENŒA. Lin. Gen. Plant. $12. Courbaril. Plum. Nov. Gen 49. Tab. 14. Le Carouge. 112 HUY’ M Caracteres. Le calice de cette fleur est divisé en deux parties: l'intérieur est formé par une feuille découpée en cinq dentelures; la corolle est composée de cinq péta- les égaux et étendus : la fleur a dix étamines inclinées, courtes , et terminées par des sommets oblongs ; dans le centre est placé un germe oblong qui soutient un style incliné, et couronné par un stigmat aigu ; ce germe se change dans la suite én un légume oblong et gros , cou- vert d’une coque épaisse et ligneuse, ét divisé par des cloisons transver- sales, en plusieurs cellules, dont chacune renferme une seule semence grosse , comprimée , et entourée d'une pulpe farineuse. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la dixieme classe de LiINNEE, intitulée : De- candrie monogynie ; qui renferme celles dont les fleurs ont dix érami- nes et un style. Nous ne connoissons qu'une es- pece de ce genre. Hymenæa Courbaril. Hort. Cliff. 484. Hort. Ups. 305. Mat. Med. 5 10. Brown. Jam. 1 21 1. Le Carouge. Courbaril bi-folia , flore pyrami- dato. Blum. Nov. Gen. 49. Cour- baril avec deux feuilles et une fleur pyramidale, communément appelé Carouge. Ceretia di-phylla, antegona, ricimi majoris fructu nigro 5 Siliqua grandi HYM incluso, Pluk, Alm. 96. t. 82. fi 2. Raii Hist. 1760. Arbor siliquosa ex qud gummi elemi. Bauh, Pin. 404. Arbre qui produit la gomme copale officinale. Itaiba. Pis. Bras. 123. Cet arbre devient très-gros et s'étend considérablement en Amé- rique, où il croît en abondance; il a un gros tronc couvert d'une écorce roussatre , qui se divise en plusieurs branches étendues, et gar- nies de feuilles fermes, unies, et dispostes par paires, dont les bases se joignent au pétiole, auquel la paire de feuilles est attachée obli- quement ; elles ont un côté beau- coup plus large que l’autre; leurs bords extérieurs sont ronds, et les intérieurs droits; de sorte que les deux feuilles appairées réssemblent à de grands ciseaux ; elles sont pointues au sommet, et alternes sur la tige: les fleurs naissent aux extrémités des branches, en épis clairs, sur des pédoncules ligneux et courts, dont les uns en soutiennent deux, et d’autres trois fort serrés ; elles ont une corolle à cinq pétales jaunes rayés de pourpre , courts et étendus ; les éramines sont beaucoup plus longues et de couleur pourpre ; ces fleurs sont remplactes par des légumes bruns, épais, charnus, semblables à ceux des Féves à gran- des fleurs rouges , de six pouces de longuéur sur deux et demi de large, de couleur pourpre, et d’une substance HYM substance ligneuse, avecune large suture à chaque bord; chacun ge ces légumes contienttrots ou quatre semences rondes serrées, et enve- loppces de fibres. Le bois de cet arbre est recherché pour les char- , pentes dans les Indes Occidentales ; Ii rend une résine fine et claire que lon nomme gomme élémi dans les boutiques, et. dont on fait un ex- cellent vernis. On multiplie aisément cet arbre au moyen de ses graines, pourvu qu’elles soient fraîches: onles place dans des pots qu'on plonge dans une couche chaude de tan , en ob- servant de ne mettre qu’une se- mence dans chaque pot, ousi l'on en met davantage , d’elever les plantes aussi-tôt qu’elles commen- cent à pousser, et de les planter toutes dans des pots séparés, de peur que leurs racines ne s’entre- mêlent; mais comme elles sont trés-minces , on ne peut les trans- planter qu’en conservant une bonne motte de terre; sans quoi elles pé- rissent presque toujours : c’est pour cette raison qu’on ne doit donner que très-rarement dé nou- veaux pots à cetarbre ; on le tient constamment plongé dans la couche de tan de Ia serre chaude, On Ie traite comme les autres plantes du même pays , et on arrose trés. peu, Tome IV, H YO 113 sur-tout pendant l'hiver. Dès Vins- tant où cet arbre commence à.pa- roitre , il fait des progrès considé- rables pendant deux ou trois mois ; après quoi il resteuneannéeentière sans pousser ; il ressemble en cxla à l'Anacardium, ou Noix d'Acajou, et on le conserve aussi difficile- ment en Angleterre. » HYOSCYAMUS. Tourn. Inji. R. AH. 117. Tab. 42. Lin. Gen. Plant. 218. de ës, Cochon et xieuGr , Feve, c’est-à-dire, Feve de cochon, Jusquiame , Hennebane , ou Porelée. _ Caraderes. La fleur a un calice cylindrique , d’une feuille, persis- tant, gonflé au bas, et découpé versie haut en cing segmensaigus, la corolle est monopétale , en forme d’entonnoir, et pourvue d’un tube cylindrique et court , avec un bord droit, étendu et découpé en cinq parties obtuses, dont une est plus longue que les autres: la fleur a cing étamines inclinées, et ter- minées par des sommets presque ronds ; dans le centre est placéqun germe de même forme, qui con- tient un style mince, et couronné par un ices : ce germe se change, quand la fleur est passée, en une capsule ovale , obtuse, pla- cée dans le calice et divisée par une cloison intermédiaire, en deux cel- lules qui s’ouvrent par un couvercle je 114 Hy Ô vers le haut pour laïffer sortir un grand nombre de petites semences attachées aux cloisons. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de Ia cin- quieme claffe de LiNNÉE intitulée - Pentandrie monoginie , qui renferme celies dont les fleurs ont cing éta- mines et un style. : Les especes sont: 1°. Hyoscyamus niger , foliis am- plexicaulibus sinuatis , floribus sessi- bus. Hort. Cliff. 56. Fl. Suec. 184. 199. Mat. Med. 64. Roy. Lugd.-B. 422. Dalib. Paris. 70. Hall. Helv. n, 580. Gmel. Lib, 4;p. 93. it. 1. p. 8. Scop. carn. n, 253 ; Jusquiame à feuilles sinuées et amplexicaules , et à fleurs sessiles. Hyoscyamus , Camer. Epit. 807. Hyoscyamus vulgaris , vel niger. C. B. p. 169; Jusquiame commune ou noire , hannebanne ou potelce. Hyoscyamus flavus. fuchs. 837. 2°, Hyoscyamus major , foliis petiolatis , floribus pedunculatis ter- mimalibus ; Jusquiame à feuilles pé- tiolées , dont les fleurs sortent sur des pédoncules qui terminent les branches. » Hyoscyamus major albo similis , umbilico floris atro-purpureo , Cor. Grande Jusquiame semblable a la blanche ; mais ayec une fleur dont le fond est d’un pourpre obscur, H YO 3°. Hyoscyamus albus , foliis petiolatis , floribus sessilibus. Hort. Cliff. 56. Roy. Lugd.-B. 422. Sauv. Monsp. 275 ; Jusquiame à feuilles pétioices , et à fleurs sessiles. Hyoseyamus albus major. Bauh. Pin. 167. Hyoscyamus major albo similis , umbilico floris virente. Jussieu. Grande Jusquiame semblable à la blanche, dont la fleur est à fond verd. 4°. Hyoscyamus minor , foliis petiolatis , floribus solitariis laterali- bus ; Jusquiame à feuïiles pétrolées, avec des fleurs simples sur le côté des tiges. Hyoscyamus albus vulgaris. Clus. Hist. 2 PAT RO Hyoscyamus minor albo similis , umbilico floris atro-purpureo. Tourn. Cor. 5 ; petite Jusquiame semblable a la blanche , avec des fleurs a fond @un pourpre obscur. 5°. Hyoscyamus reticulatus , foliis caulinis petiolatis , cordatis , sinua- tis, acutis ; floribus integerrimis , corollis veñtricosis. Lin. Sp. 257 ; Jusquiame dontles feuilles des tiges sont pctiolées, en forme de cœur, sinuées et terminées en pointes al- gués , avec des fleurs entieres, et des corolles gonfices. Hyoscyamus , rublilo flore, C. B. P. ; Jusquiame à fleurs rougeatres. 6°. Hyoscyamus foliis caulinis lan- HYO ceolatis , subdenratis ; radicalibus si. nuato-dentatis Gron. Orient. 51. Hyoscyamus cauliculis spinosissi- mis, eyptiacus. Bauh. Pin. 169. Hyoscyamus Ægyprius. Raii. Hist. 713: . Hyescyamus peregrinus. Clus. Pan. go2. ’ Hyoscyamus peculiaris. Cam. ‘Hort. 77: 1. 22. Hyoscyamus aureus , foliis perio- latis eroso-dentatis , acutis , floribus pedunculatis, fructibus pendulis. Lin. Sp. 257. Hort. Clif. 56. Roy. Lugd.- B. 4.22. Kniph. cent. 11. mn. 57. Jus- quiame à feuilles aiguës et dente- Iées , supportées par des pétioles , avec des fleurs sur des pédoncules et des fruits pendants. Hyoscyamus Creticus, luteus major. C. B. P. La grande Jusquiame de Candie. 7°. Hyoscyamus pusillus , foliis lanceolatis , dentatis ; floralibus infe- rioribus binis ,calycibus spinosis. Hort. Upsal. 44. Mant. 339. Murray. Prodr. 144. Gouan.sIlluff. p. 7. Kniph. cent. 11. n. 58 ; Jusquiame à feuilles en forme de lancé et den- telées , dont les feuilles florales sont par paires, avec des calices épineux, Hyoscyamus foliis lanceolatis Hort, Cliff. 56. Roy. Lugd.-B. 422. Hyescyamus pusillus aureus Ame- ricanus, Antirrhini foliis glabris. Pluk. OFF YO ry Am. 188. tab. 37. fol. -5 ; petite Jusquiame dorée d'Amérique à feuilles unies de mufle-de-veau. Niger. La premiere, qui est très- commune en Angleterre, et qu'on rencontre presque par-tout aux bords des fossés et sur les fumiers, est une plante bisannuelle , dont les racines longues et charnues s’en- foncent profondément dans la terre; elle a plusieurs feuilles Jarges , dou- ces , très-découpées sur les bords, et étendues sur Ja terre; au prin- tems, ses tiges paroissent et s’éle- vent à Ja hauteur de deux pieds; elles sont garnies de feuilles de la méme forme, mais plus petites et qui embraffent les tiges de leur base. La partie supérieure de la tige est garnie d'un seul côté de fleurs placéesen deux rangs et cou- chées alternativement sur latiges elles sont d’un pourpre obscur, et leurs fonds sont noirs : à ces fleurs succedent des capsules presque rondes , et placées dans le calice qui s’ouvre par un couvercle placé sur le haut, et elles sont divisées en deux cellules remplies de pe- tites semences irrégulieres. Cette plante étant un véritable poison, on doit la détruire dans tous les lieux que les enfans fréquentent. En 1729, il y eut trois enfans em- poisonnés par la semence dé cette P ij 116 MYO plante, près de Totenham-Court; deux de ces enfans dormirent deux jours et deux nuits avant qu’on put les éveiller , et ce fut avec bien de la peine qu'ils en furent guéris; le troisieme , plus fort et plus âgé, souffrit beaucoup moins. On fait , avec Jes racines de cette plante dé- coupées en morceaux , des especes de colliers qu’on suspendau cou des enfans pour prévenir le retour des accès de certaines maladies, et fa- voriser la dentition; maïs ces ra- cines , prises intérieurement , sont très-dangereuses ; comme on peut s’en convaincre par lobservation que j'ai rapportée à Particle de Ia Gentianne. La Jusquiame, qu'on met avec raison au nombre des poisons nar- cotiques et stupéfians, ne peut être administrée avec sûreté intérieure- ment , à quelque foible dose que ce soit; mais on peut s’en servir ex- térieurement comme d’un excellent topique résolutif et calmant sur les mammelles remplies de lait coa- gulé , sur les tumeurs squirreuses et carcinomateuses, sur les enge- Jures, &c. Les feuilles de cette plante en- trent dans Ja composition de lOn- gent populeum;ses semences quisont moins dangereuses font partie des pillules de Cynoglosse , du Phi- H YO lonium Romanum , du Requies My- repfi, &c. Major. La seconde espece croit naturellement dans Jes iles de PAr- chipel ; ses feuilles sont plusrondes, sinuées , obtuses sur les bords , et supportées par des petioles ; ses tiges poussent plus de branches que celles de Ja premiere : ses fleurs, d'un pourpre pâle , avec un fond d’un pourpre plus obscur, sortent en paquets versies extrémités des bran- ches sur des pédoncules courtes. Albus. La troisieme ressemble beaucoup à la seconde ; mais ses fleurs sont produites en plus gros paquets, et sessiles aux extrémi- tés des branches ; elles sont d’un jaune verdatre avec des fonds verts. Cette plante croit naturel- lement dans les climats chauds de l'Europe; on emploie sa semence, en Médecine, sous le nom de Jus- quiame blanche des boutiques. Minor. La quatrieme a été ap- portée du levant par le Docteur TourRNEFORT; sa. tige est plus mince que celle d’aucune des pré- cédentes ; ses nœuds sont plus éloi- gnés les uns des autres, et ses feuilles presque rondes , et pro- fondément dentelces en segmens obtus , sont supportees par des pé- tioles assez longs: les fleurs de €ou- leur jaunâtre avec des fonds obs- H YO curs sont produites séparément sur les côtés de la tige, assez éloïgnées les unes des autres. Reticulatus. La cinquieme , qui se trouve en Syrie, aune tige bran- ehue de deux pieds de longueur, garnie de feuilles longues , et en forme de lance, portées sur des pé- tioles; ses feuilles basses sont régu- lierement découpées à chaque côté en segmens aigus et opposés ; de maniere qu’elles paroissent aîlées ; ses feuilles supérieures sont en- tieres : ses fleurs, qui naissent en pa- quets aux extrémités des tiges, font d’un rouge pale, et de la même forme que celles des précédentes, mais leurs tubes sont gonflés. Tou- tes ces plantes sont bis-annuelles, et périssent bientôt après qu’elles ont perfectionné leurs semences ; elles fleurissent en Juin et en Juillet, et leurs graines mürissent en automne; si l’on donne à ces graines le tems e se répandre , elles produisent beaucoup de plantes au printems suivant : en les semant en aucomie, elles réussissent beaucoup mieux que quand on ne les inet en terre qu’au printems ; parce que dans ce dernier cas elles paroissent rarement dans la même année. Toutes ces plantes , à l’exceptton de Ja cin- quieme , sont fort dures , et n’ext- gent aucune autre culture , que HYO 117 d'être tenues nettes démanyaises herbes , et d’être éclaircies , lors- quelles sont trop serrées ; la cin- quieme demande une situation plus chaude et un terrein sec , où elle réussira beaucoup mieux , et résis- tera plus aisément aux rigueurs de l'hiver que dans une terre riche. Aureus. La sixieme croît sans cul- ture dans Pisle de Candie; elle est vivace , et sa tige mince exige un soutien; ses feuilles presque rondes ont des dentelures aiguës sur leurs bords , et des pétioles assez longs : ses fleurs sont produites aux noatids de la tige ; elles sont assez larges , et d’un jaune clair , avec un fond d’un pourpre foncé , et un style beaucoup plus long que la corolle. Cette plante fleurit communément en été, et perfectionne quelquefois ses semences en automne ; on ré- pand ses graines , aussi-tdt qu’elles sont mures, dans des pots qu'on tient en hiver sous un vitrage de couche ; les plantes paroîtront au printems : mais si on attend au prin- tems pour les semer, elles réussissent rarement, Cette espece subsiste plu- sieurs années , si on la conserve dans des pots, et qu’on la mette à cou- vert en hiver ; car elle ne supporte pas le plein air dansycette saison ; mais aussi elle n’a besoin que d’être abritée des gelées: ainsi, en la te- 118 HY: P naat crm hiv@r sous un chassis , où elle puisse jouir , autant qu'il sera possible, de l'air libre dans les tems doux, elle croitra mieux que sion la traitoit plus délicatement; elle se multiplie aisément par boutures qui _ prennent racine dans Pespace d’un “mois ou de six semaines; on les plante en été sur une plate - bande à l'ombre , on Jes met en pots en automne, et on Îles traite ensuite comme les vieïlles plantes. - HYPECOUM. Tourn. Inst. R. H. 230. Tab. 115. Hypecoum. Lin. GenwPlant. 155. Nousn’avons point de nom anglois qui désigne cette plante. En françois, Cumin cornu. Caracteres. Le calice de la fleur est composé de deux petites feuilles ovales , droites et eppo- sées ; la corolle a quatre pétales ; dont les deux extérieurs sont op- posés , larges’, et divisés en trois lobes obius ; les deux autres sont alternes et découpés en trois par- ties à leurs extrémirés. La fleur a quatre étamines placées entre les pétales et terminées par des som- mets égaux ; le centre est occupé par un germe oblong et cylindrique qui soutient deux styles courts et couronnés par un stigmat aigu; ce germe se change enfuite en un Îé- gume long , comprimé , noueux et tecourbé , dont chaque nœud HYP contient une semence comprimée et presque ronde, . - Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la qua- trieme classe de LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs ont quatre ctamines et deux styles. Les especes sont : 1°, Hypecoum procumbens , sili- quis arcuatis, compressis , articulatis. Hort. Upsal. 31. Gmel. it, 2. ps 197. Hypécoum avec des légumes comi- primés , noueux et recourbés en- dedans. Hypecoum. Bauh, Pin. 172. Dod. Pempt. 449. Hort. Cliff. 38. Roy: Lugd.-B. 492. Hypecoum latiori folio. Tourn. Hy- pécoum à feuilles larges, Cumin cornu. 2°, Hypecoum pendulum , sili- quis cernuis , teretibus , cylindricis. Hort. Upsal. 31. Sauv. Monsp. 263. Hypécoum avec des légumes co- niques, cylindriques et inclinés. Hypecoum. tenuiori folio. Tourn. Hypécoum à feuilles étroites. Hypecoum siliquis pendentibus , non articulatis , bivalvibus, incurvis. Mo- ris: Hist. 2. p. 280. Hypecoi altera species. Bauh. Pin. 172. Cuminum sylvestre siliquatum pone. Dalech. Hist. 698. Cumin cornu sauvage. LY iP 3°. Hypecoum erectum , siliguis erectis , teretibus , torulosis. Hort. Upsal. 32. Hypécoum avec des lé- gumes droits, tordus et pyramidaux. Hypecoum siliquis erectis , teretibus, tenui-folium. Amm. Ruth. 58. Hy- pecoum, à plus petites feuilles, avec des légumes droits et coniques, Procumbens, La premiere espece a plusieurs feuilles ailées et de couleur grisätre , qui s'étendent près de la terre, et des tiges minces, branchues , couchées, nues vers Ja base , et garnies à l’extrémité de deux ou trois petites feuilles de la même couleur et de la méme forme que celles du bas : entre ces feuilles sortent les pédoncules de fleurs qui soutiennentchacuneune fleurjaune composée de quatre pétales, et'un style ou pointe qui s’éténd au-delà de lascorolle , et se change dans Ja suite en un légume noueux et comprime de trois pouces a-peu- près de longueur , et recourbé en arc; chaque nœud de ce Iégnmé contient ronde et comprimée. Cette plante fleurit en Juin et en Juillet , et perfectionne ses graines en Août. une semence presque Pendulum. La seconde a des tiges minces et plus’ droites; ses sey- mens et ses feuilles sont plus longs et plus étroits que ceux de la précé- dente: ses fleurs sont aussi plus M:-Y-P 11 petites , elles sortent des divisions des branches , et produisent des légumes étroits, coniques et pen- dants ; cette plante fleurit et per- fectionne ses graines dans le même tems que la premiere. à Erectum. La troisième croit dans le levant ; le Docteur AMMAN en a reçu les semences de DAURIA, et elles m'ont aussi été envoyées -de VIstrie , où elle croît sans cul- ture ; elle ressemble beaucoup à Ja seconde par la forme de ses fleurs et de ses feuilles : mais ses légumes sont droits et tordus; elle fleurit et perfectionne ses semences en même tems que les autres, Toutes ces especes sont an- nuelles , et doivent être semces peu de tems après que leurs graines sont mires , sans quoi elles restent une année dans la terre avant de ger- mer : on les répand sur une plate- bande de terre neuve et légere où elles doivent toujours rester ; car elles réussissent rarement lorsqu’on les transplante. Quand les plantes paroissent, on les nettoie soigneu- sement , et on les éclaircit en lais- sant entr’elles six ou huit pouces de distance; après quot, elles n’ext- gent plus d’autre culture que d’étre débarrassées exactement de toutes les herbes inutiles qui croissent parmi elles, 120 HYP Lorsqu'on seme ces graines au printems , et que la saison se trouve seche, eiles ne poussent point dans Ja même année ; maïs si on tient la terre toujours nette, sans la remuer , les plantes pousseront au printems suivant ; yen ai vu qui ont demeuré deux ans ainsi, et qui mont paru qu’à la troisieme année; Tes plantes qu’elles ont produites sont néanmoins devenues très- fortes : ainsi il sera bon d’en semer quelques-unes en automne ausst- tot que les semences sont parve- nues a leur maturité sur une plate- bande chaude où elles pourront pousser de bonne heure au prin- tems suivant; ces plantes seront plus fortes , et probablement per- fectionneront mieux leurs graines, que celles qui n'auront été semées qu'au printems ;on conservera ainsi toutes les especes. x Si Pon donne à ces graines Ie teins de se répandre d’elles-mêmes, les plantes pousseront au printems suivant, sans aucun soin, et elles croitront comme lesautres, pourvu qu'on les traite de meme, Mais si on ne les met en terre qu’au prin- tems, il faudra les sortir de leurs Iégumes , et enlever leurs enve- Joppes spongieuses qui se collent étroitement sur les semences, et hes empéchent de croître jusqu’à HYP ce que cetre enveloppe soit pour- Te. ce On ne cultive gueres ces plantes que dans les jardins de Botanique: cependant on peut Jeur accorder une place dans les autres pour la variété , parce qu’elles n’exigent que très-peu de soin et de culture ; et comme elles n'occupent pas beaucoup de terrein , on les mêle avec d’autres petites plantes an- nuelles dans les larges plates-ban- des, où elles feront un bel effet ; le suc de ces plantes est jaunatre, et reflemble à celui de la Célan- dine ; beaucoup de Médecins cé- lebres affirent qu'il produitle méme effet que P Opium. HYPERICUM. Tourn. Inft. R. H.254. Tab. 131. Lin. Gen. Plant. 808 ; Mille-pertuis. Caraéeres. La fleur a un calice persistant, et divisé en cinq seg- mens ovales et concaves; la corolle est composée de cing petalesovales, oblongs et étendus ; la fleur a un grand nombre d’étamines velues et ‘jointes a leurs bases , qui forment deux ou trois corps distincts, et sont toutes terminées par de pe- tits sommets : dans son centre est un germe presque rond , qui soutient trois ou cing styles de la même longueur que les étamines , et couronnes HY. P couronnés par des stigmats simples; ce germe se change dans la suite en une capsule presque ronde, avec autant de cellules qu'il y a de styles dans la fleur, lesquelles sont remplies de semences oblon- gues. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de Ia dix- huitieme classe de LINNEÉ, inti- tulée Polyadelphie polyandrie , qui renferment celles dont les fleurs ont plusieurs étamines jointes en- semble en plusieurs corps distincts €t accompagnés de plusieurs styles. ” Les especes sont: 1°. Hypericum perforatum , flori- bus trigynis , caule ancipiti , foliis ob- tusis pellucidè punctatis. Hort. Cliff. 380. Fl. Suec. 625, 680. Mat. Med. p. 177. Roy. Lugd.-B. 474. Dalib. Paris. 233. Gmel. Sib. 4. p. 179. n. 4.3; Mille pertuisavec trois styles, et des feuilles obtuses et perfo- rées. Hypericum caule tereti, alato, ra- mosissimo , foliis ovatis , perforatis. Hall, Hely, n. 1037. pa Hypericum, officinarum , calice in- tegro , caule ancipiti ramosissimo , fo- liis confertis , pellucidé punctatis. Crantz. Austr. p. 99. Hypericum floribus trigynis , pe- talis uno latere crenatis, caule anci- Lome IV, ; it ¥ P ror pui. Scop.. Carn.-1. p. 310, Ed. n. 944. | Hypericum. Dod. Pemp:, 76. Hypericum vulgare. C. B. P. 279. Mille-pertuis commun, 2% Hypericum quadrangulum , floribus trigynis , caule quadrato her- baceo. Fl. Suec.624, 679. Roy. Lugd.- B. 4.73. Dalib. Paris. 234. Hort. Cliff. 380 ; Mille-pertuis , dont les fleurs ont trois styles , avec une tige herbacée et quarrée, Hypericum caule quadrangulo , fo- liis ovatis, perforatis, punctatis, Hall. Helv. n. 1038... : Hypericum calice integro , foliis margine punctatis , caule quadraio herbaceo. Crantz. Austr. 98. Hypericum vulgare minus , caule quadrangulo , foliis non perforatis. Bauh, Pin. 270. Ascyron. Dod. Pempt. 78. Hypericum Ascyron dictum , caule quadrangulo. J. B.3.p. 382; Mille- pertuisavec une tige quarrée, com- munément appellé Ascyrum ou Mille-pertuis quarré. 3°. Hypericum hircinum , floribus trigynis , staminibus corollä longiori- bus , caule fruticoso ancipiti. Hort. Clif...331. Hort. Ups. 237. Roy. Lugd.-B. 374. Kniph. cent. 8. n. fr. Mille-pertuis , dont les fleurs ont trois styles, avec des étamines plus longues que les corolles , et une Q HYP tige d'arbrisseau à deux tranchans. Androsemum fetidum , capitulis longissimis filamentis donatis. Bauh. Pin. 280. Tragium. Clus. Hist. 2. p. 209. Hypericum fætidum frutescens mi- nus. Dill. Elth. 182. Hypericum fætidum frutescens. Tourn. 255 ; Mille-pertuis fétide en arbrisseau , et à odeur de bouc. 122 4°. Hypericum Canariense, floribus irigynis , calycibus obtusis , stamini- bus corollé longioribus , caule fruti- coso. Hort. Cliff. 381. Roy. Lugd.- B. 374. Kniff. cent. 7.1. 353 Mille- pertuis avec des fleurs a trois styles , des calices obtus, des étamines plus Jongues que les corolles, et des tiges d’arbrisseau. Hypericum frutescens, Canariense multiflorum. Hort. Amst. 2. p. 135+ 2. 68 ; Mille-pertuis en arbrisseau des isles Canaries à plusieurs fleurs. Hypericum sive Androsemum ma- gnum Canariense ramosum , copiosis floribus. fruticosum. Pluk. Alm, 189. t. 302. fe 1e 5°. Hypericum Olympicum , flori- bus trigynis , calycibus acutis , stami- nibus corolla brevioribus , caule fru- ticoso. Hort. Cliff. 380. Roy. Lugd - B. 374 ; Mille - pertuis , dont les fleurs ont trois styles , avec des ca- lices à pointes aigucs, des éta- HYP mines plus courtes que les corolles ; et une tige d’arbrisseau. Hypericum orientale , flore magno. Tourn, Cor. 19 ; Mille-pertuis du levant a grandes fleurs. Hypericum montis Olympi. Wheel. itin. 222. Dill. Elth. 182..t. 151 fr83 6°. Hypericum inodorum , floribus trigynis , calycibus obtusis , stamini- bus corolla longioribus , capsulis co- loratis , caule fruticoso ; Mille-pertuts dont les fleurs ont trois styles, un calice obtus , des étamines plus Tongues que la corolle , des eap- sules corollées , et des tiges d’are brisseau. Hypericum orientale fætido simile ; sed inodorum, Tourn. Cor. 19 ; Mille- pertuis d’orient, semblale al’espece fétide , mais sans odeur. 7°. Hypericum Ascyron , floribus pentagynis , caule tetragono herbaceo, erecto, simplici , foliis levibus inte- gerrimis. Hort. Upsal. 236. Gmel. Sib. 4. p. 178. t. 69. Kniph. cent. 9. n. 50 ; Mille-pertuis, dont les fleurs ont cinq styles , avec une tige «quarrée , simple, herbacée , érigée , et garnie de feuilles unies et entieres. Hypericum floribus pentagynis > fo- liis ovato-oblongis , glabris, integerri- mis. Hort. Cliff. 380. Roy. Lugd.- B. 473: He ¥ iP Androsæmum flore et thecd quinque- capsulari omnium maximis. Moris. Hist. 2. p. 472. Ascyron magno flore. C. B. P. 280 ; Mille-pertuis à grandes fleurs, et rempant. . 8°. Hypericum Balearicum , flo- bus pentagynis , caule fruticoso, fo- liis ramisque cicatrisatis. Lin. Sp. Plant. 783. Kniph. cent. 2. n. 35 $ Mille-pertuis , dont Jes fleurs ont cing styles , avéc une tigé d’ar- brisseau , des feuilles et des bran- ches cicatrisées. Hypericum floribus pentagynis , fo- liis et ramis verrucosis. Hort, Cliff. 380. Roy. Lugd.-B. 473: Hypericum sex Ascyrum frutescens, magno flore. Magn. Char. 260. Ascyron Balearicum frutescens , maximo flore luteo , foliis minoribus subrès verrucosis. Salvad. Boerh, Ind. Alt. 1. 242 3 Mille-pertuis en ar- brisseau des isles Baléares, avec une Jarge fleur jaune, et des pe- \ tites feuilles pleines de verrues à leur partie inférieure, Myrto - Cistus Pennai. Clus. Hist. “rp. 68. Hypericum Androsæmum , floribus trigynis , pericarpiis baccatis , caule fruticoso ancipiti. Hort, Upsal. 237. Mille-pertuis , dont Jes fleurs ont trois styles , ayec des péricarpes isi Y P 123 charnus , et ure tige d’arbrisseau a deux côtés, Hypericum floribus trigynis, fructu baccato , foliis ovatis pedunculo lon- gioribus. Hort. Cliff. 380. Roy. Lugd, - B. 374. Dalib. Paris, 235. Androsemum maximum frutescens. C.B. P. 280 ; grand Mille-pertuis en arbrisseau , où Ja Toute-saines Androsemum. Dod. Pempt. 78. Blackw. t. 94. 10°. Hypericum Bartramicum, flo- ribus pentagynis , calycibus obtusis , staminibus corollamæquantibus , caule erecto, herbaceo ; Mille-pertuis , dont les fleurs ont cing styles, avec des calices obtus , des étamines aussi longues que la corolle, et une tige érigée et herbaccée. Hypericum Kalmianum , floribus pentagynis , caule fruticoso , foliis lineari- lanceolatis. Lin. Syst. Plant. tom. 3. Sp. 2. Mille - pertuis avec des fleurs garnies de cinq styles , une tige d’arbrisseau , et des feuilles linéaires , et en forme de lance, 11°. Hypericum monogynum , flo- ribus, monogynis , staminibus corolld longioribus , calycibus coloratis , caule fruticoso. Ic. t. 151. f. 2 ; Mille- pertuis, dont les fleurs n’ont qu’un style , avec des étamines plus lon- gues que les corolles, des calices colorés , et une tige d’arbrisseay, . Qi 124 HY'P Hypericum Chinense. Lin, Syst. Plant. Tom, 3. Sp. 37+ Il y en a encore quelques au- tres especes de ce genre que les Botanistes cultivent dans leur Jardin pour la variété ; mais comme on ne Jes voit que rarement ailleurs, je n'en ai point fait mention, afin de ne pas augmenter mal-a-propos le volume de cet Ouvrage. Perforatum. Quadrangulum. La premiere et la seconde espece sont très-communes, et croissent dans les campagnes de plusieurs provin- ces de l'Angleterre ; la premiere est usage en Médecine , mais la seconde n’est d'aucune utilité ; on les cultive rarement dans les jar- dins, et je n’en fais mention que pour introduire les autres qui mé- ritent une place dans les plus bel- les collections. La premiere espece a une racine vivace, de laquelle sortent plu- sieurs tiges rondes, d’un pied et demi de hauteur, et divisées en plusieurs autres petites branches , garnies à leurs nœuds de deux pe- tites feuilles oblongues , oppostes et sessiles ; les branches sont aussi opposées; les feuilles ont un grand nombre de points transparens, qui paroissent comme autant de trous, lorsqu'on les regarde contre la lu- miere; les fleurs qui naissent en . Hyrey !P grand nombre aux extrémités des branches , sur des pédoncules min- ces ; ont cing pétales ovales et de couleur jaune, un grand nombre d’étamines un peu moins longues que la corolle, et terminées par des sommets presque ronds, et dans le centre un germe presque rond, qui soutient trois styles cou- ronnés par un simple stigmat; ce germe devient dans la suite une capsule oblongue , angulaire , et à trois céllules, remplies de petites semences brunes: cette plante fleu- rit en Juin et Juillet, et ses se- mences mürissent en sAutomne 5 sa racine est vivace, et subsiste plusieurs années: st on lui donne le tems de répandre ses semences, elle se multiplie si fortement qu’elle devient embarrassante : ses fleurs et ses feuilles qu'on emploie en Mé- decine, sont regardées comme pro- pres à guérir les plaies, les con- tusions et les meurtrissures. On en compose une, huile ou baume excellent pour les mêmes usages. On exprime aussi des étamines de la fleur un suc rouge, dont on se sert dans Ja Peinture; maïs cette couleur n’est pas durable (1). , : “He Pattie ! (1) L'Hypericum ou Mille-Pertuis eft gé- néralement regardé comme un très-bon re- mede vulnéraire , apéritif, diurérique , &c. on l’emploie fréqueinment en infufion contre HYP Quadrangulum. La seconde à des tiges quadrangulaires, à-peu-près de Ja même hauteur que celles de Ja précédente, mais moins bran- chues ; ses feuilles plus courtes et plus larges que celles de la pre- miere , n’ont point de taches trans- parentes; ses fleurs qui naissent sur de courts pédoncules aux extrémi- tés des branches, sont de la même forme que celles de la précédente : cette espece perfectionne ses grai- nes dans le même tems que la premiere , et se multiplie auffi ai- sément quand on lui permet de ré- pandre ses semences. Hircinum, La troisieme est ori- ginaire de la Sicile, de l'Espague et de Portugal; ses tiges branchues s’éleyent à la hauteur de pieds ; de leurs nœuds sortent de petites branches opposées, et gar- nies de feuilles oblongues, ovales, trois les obstructions des visceres , pour dissondre & dissiper le sang extravasé , pour calmer les mouvemens hystériques dans les rhu- matismes , les tremblemens convulfifs, &c. LHuile d'Hypericum , qui n'est autre chose que de l'Huile d'Olive, dans laquelle on a fait infuser les sommités de cetteplante, est d'un usage très-commun dans le trai- tement des plaies & des ulceres. Cette plante entre dans la composition des Syrops apéritifs & cachectiques de Cha- ras , dans le Syrop d’ Armoise , dans la The- viaque réformée , &c, HYP 125 placées deux-à-deux, couchées sur la tige, et d’une odeur de bouc; les fleurs sortent en pacquetsaux extré. mités des branches; elles sont com. posées de cinq pétales jaunes & ovales, d’un grandnombre d’étami- nes plus longues que les pétales , & de trois styles plus longs que les étamines ; le germe qui les soutient se change en une capsule ovale, et a trois cellules remplies de pe- tite semences: cette plante fleurit en Juin, en Juillet et en Août, et perfectionne ses graines en Au- tomne, Canariense. La quatrieme se trouve dans les Isles Canaries ; on lui faisoit autrefois passer Phi- ver dans l’orangerie : mais comme on la trouve aujourd’hui assez dure pour supporter les plus grands froids, on la cultive à présent dans les pépinieres d’arbrisseaux à fleurs; elle a une tige d’arbrisseau de six à sept pieds de hauteur, qui se di- vise vers le sommet en branches, garnies de feuilles oblongues dis- posées par paires et sessiles; elles ont aussi une odeur très forte , mais moins désagréable que celle de la précédente : ses fleurs qui sor- tent en paquets aux extrémités des tiges , ressemblent beaucoup à celles de la troisieme; elles ont un grand nombre d’étamines plus 9 126 HYP longues que la corolle : cette es- pece fleurit en même tems que Ia précédente, et perfectionne ses semences en Automne: ces deux plantes ont une odeur de bouc, que le vent porte au loin, lorsqu’el- les sont réunies en grande quan- tité, et qui s'attache aux mains, quand on les touche. On multiplie ces deux especes au moyen des rejettons que les vieilles plantes produisent en abon- dance; la meilleure saison pour les détacher est le mois de Mars, un peu avant qu'ils commencent à pousser ; il faut les planter dans un terrein sec et léger, où ces plan- tes supporteront Îes plus grands froids de notre climat; on peut aussi les multiplier par boutures qui doivent être plantées dans le même tems; ou enfin par semen- ces , qu’on seme en Août ou Sep- tembre, c’est-à-dire, aufli-tot qu’el- les sont mires ; car si on les’ con- serve jusqu’au Printems, il n’y en a qu'un petit nombre qui réussis- sent; mais comme elles se mul- tiplient très-vite par rejettons, on emploie rarement les deux autres méthodes en Angleterre. Olympicum, La cinquieme que le sieur GEOROES WECLEN a dé- couverte sur Je Mont Olympe, et _dontil a envoyé les semences dans HYP les Jardins d'Oxford, s'éleye à la hauteur d’environ un pied, avec plusieurs tiges droites, ligneuses , et garnies de petites feuilles, en forme de lance, sessiles et oppo- sces; ses fleurs sont produites aux extrémités des tiges, au nombre de trois ou de quatre; elles ont une corolle formée par cing péta< ” les oblongs et d'un jaune clair ; et plusieurs étamines inégales . dont quelques-unes sont plus Ion- gues, et d’autres plus courtes que la corolle, et qui sont toutes ter- minées par de petits sommets presque ronds: au centre est placé un germe ovale, qui soutient trois styles minces, et un peu plus longs que Jes ctamines; le germe se change dans Ja suite en une cap- sule ovale, et à trois cellules, rem- plies de petites semences; cette espece fleurit en Juillet et en Août, et dans les années chaudes, ses se- mences muürissent en Automne. On Ia multiplie ordinairement en divisant ses racines, parce que ses semences acquierent rarement une parfaite maturité dans notre climat. Le meilleur tems pour cette opération est le mois de Sep- tembre, afin qu’elies puissent bien s'établir dans la terre avant l'hiver: cette plante subsiste en plein air, pourvu qu’elle soit placée dans un HYP terrein sec, et à une exposition chaude ; mais il est prudent d’en conserver deux ou trois dans des pots, pour les mettre à couvert sous des châssis en hiver , de peur que celles de pleine-terre ne vien- nent à périr, dans les grards froids : quand on veut la multiplier par semences, il faut répandre ses grai- nes auffi-tot qu’elles sont mures dans des pots remplis de terre légere, et les tenir sous des chassis en hiver, pour les abriter du froid: au Printems suivant les plantes pa- roitront, et lorsqu'elles seront en état d’être enlevées, on pourra en mettre quelques-unessur une plate- bande chaude, et les autres dans des pots , pour Jes traiter ensuite comme les vieux pieds. f Inodorum. La sixieme s’éleve avec une tige d’arbrisseau, a la hauteur de sept ou huit pieds; elle est couverte d’une écorce rou- geatre , et pousse plusieurs petites branches, garnies de feuilles ova- les, en forme de cœur , sessiles et opposées ; ses fleurs fortent en paquets aux extrémités des tiges: elles sont plus petites que celles de la troisieme, et leurs calices sont obtus : les étamines sont plus longues que la corolle, et d’une couleur plus foncée: à ces fleurs succedent des capsules coniques , HYP ve et d’un rouge tirant sur Je pour. pre, qui renferment trois cellules remplies de petites semences: cette plante fleurit dans les mois de Mai, Juin & Juillet, et ses semences muürissent en Automne, On la mul- tiplie aujourd’hui dans les pépi- nieres d’arbrisseaux à fleurs : on peut Ja traiter comme les troisie- me et quatrieme especes. Afcyron. La septieme qui a été apportée de Constantinople en Angleterre, est depuis Jong-tems fort commune dans les Jardins Anglois, car ses racines s’étendent etse multiplient trés-promptement, lorsqu'elle est Iong-tems sans être transplantée : ses tiges sont min- ces , inclinées et garnies de feuilles ovales, unies, en forme de lance, placées par paires & sessiles; ses fleurs qui sont produites aux ex- trémités des tiges sont très-larges, d’un jaune clair, et ont beaucoup d’étamines plus longues que la co- rolle : cette fleur a cing styles de Ja même longueur que les étami- nes ; elle produit une capsule à cinq cellules qui contiennent plu- sieurs petites semences , et elle pa- roit dans les mois de Juin & Juillet. Cette espece se multiplie aisé- ment par la division de ses racines; le meilleur tems, pour faire cette opération , est le mois d'Octobre , 128 HY PF afin qu’elles puissent être bien établies avant les sécheresses du car sans cela elles ne produisent pas beaucoup de fleurs, Printems ; Comme ces plantes réussissent bien sous des arbres , elles sont très- propres à couvrir de pareils en- droits , où elles feront un bel ef- fet dans la saison de leurs fleurs. Balearicum. La huitiemese trouve dans Visle de Minorque , d’où ses semences nous en ont étéenvoyces, en 1718, par M. SALVADOR, Apo- thicaire à Barcelône; elle a ici une tige mince d’arbrisseau d’un pied de hauteur qui pousse plusieurs branches foïbles , rouges et cica- trisées dans les endroits où étoient les anciennes feuilles : ses feuilles sont petites , ovales , ondées sur les bords , et sessiles ; elles ont en- dessous plusieurs petites protubé- rances, etellesembrassent leurstiges à moitié avec leurs bases : ses fleurs, quinaissent aux extrémités des tiges, sont larges, et d’un jaune clair ; elles ont plusieurs étamines plus courtes que la corolle , et cinq styles ; elles sont remplacées par des capsules pyramidales à cinq cellules, qui répandent une forte odeur de Therébentine , et sont rem- plies de petites semences brunes ; ces fleurs se succedent pendant la plus grande partie de l'année, ce HYP quirend cette plante très-précieuse; mais comme elle est trop tendre pour résister en plein air au froid de nos hivers , il faut la tenir du- rant cette saison dans une caisse de vitrage, bien airée et seche, où elle puisse être à l'abri du froid, et jouir de beaucoup d'air frais dans les tems doux; elle réussira mieux ainsi, que dans une situation plus chaude :if ne faut pas la placer dans un lieu humide , car ses bran- ches se moisiroient , et seroïent bientôt attaquées de pourriture ; on l’arrose très-peu en hiver , et en été on Ja tient en plein air: lorsqu'il fait chaud, on Jui donne de l’eau légèrement trois fois par semaine ; elle exige un sol léger etsablonneux, mais pas trop riche. Cette espece se multiplie par bou- tures qu’on doit planter au mois de Juin dans des pots remplis d’une terre Iégere , pour les plonger en< suite dans une chaleur très - modé- rée , en observant toujours de les tenir à l'ombre pendant les grandes chaleurs du jour, et de les arroser de tems en tems; ces boutures ainsi traitées pousseront des racines en six OW sept semaines ; alors on pourra Jes enlever pour les plan- ter chacune séparément dans des petits pots, qu’on tiendra à l’embre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles 2 HV P nouvelles racines ; après quoi, on pourra les transporter dans une si- tuation abritée, où on les laissera jusqu'aux premieres gelées, pour les remettre alors dans Ja caisse de vitrage. Quand on veut Ja multiplier par graines , il faut la semer en automne suivant la méthode qui a été indi- quée pour la cinquieme espece ;on traite ensuite les plantes qui en sur- viennent comme celles qu’on éleve de bouture. . Androsæmum. La neuvieme est VY Ascyron commun ou le Mille - per- tuis, dont on se sert quelquefois en médecine; maïs comme on latrouve communément dans les bois de plusieurs parties de l'Angleterre , on Ia cultive rarement dans les jardins : elle a une tige d’arbrisseau qui s’éleve à [a hauteur de deux pieds , et produit vers son sommet quelques petites branches garnies, ainsi que lestiges, de feuilles ovales, en forme de cœur, sessiJes , et dis- posées par paires à chaque nœud: ses fleurs,qui sont produites en petits paquets aux extrémités des tiges, sont jaunes et plus petites que celles des deux especes précédentes; elles ont plusieurs longues étamines qui s'étendent au-dessus de fa corolle, trois styles, et un germe qui se change , quand fa fleur est passée, en un fruit presque rond et cou- Tome 17. HY P 129 vert d’une pulpe humide qui de- vient noire lorsqu'elle est mire; la capsule est à trois cellules , et remplie de petites semences : cette plante fleurit en Juin , et perfec- tionne ses semences en Automne; sa racine est vivace, et on peut la multiplier en Ja divisant en au- tomne ; elle se plait à l'ombre, et dans un sol fort. Bartramium. La dixieme nait spontanément dans PAmérique sep- tentrionale; sa tige droite, herbacte et haute de trois pieds et demi, pousse vers son sommet plusieurs petites branches opposées et gar- nies de feuilles oblongues, aussi opposées , qui embrassent les tiges à moitié de leur base: à l'extré- mité de chaque branche sort une fleur jaune, assez large, qui a un calice obtus , plusieurs étamines aussi longues que la corolle , et cing styles si étroitement unis en- semble qu'ils ne paroissent en faire qu'un ; les stigmats sont réfléchis et marquent leur nombre. Comme cette espece perfectionne rarement ses semences en Angleterre, on la multiplie ici en divisant ses ra- cines en automne ;il lui faut un sol léger et une situation ouverte ; ses fleurs paroissent vers la fin de Juillet et dans le mois d’Août. Monogynum. Les semences de !a onzieme , qui ont été envoyées de R 130 me la Chine à l'honorable Duc de NoRTHUMBERLAND, ont produit à Flanwick , dans les jardins cu- rieux de ce Seigneur’, des plantes dont plusieurs ont été données au jardin de CHELSsEA. La racine de cétte espece est composée de plusieurs fibres H- gneuses qui pénetrent profondé- ment dans la terre; elle produit plu- sieurs tiges d’arbrisseau hautes d’en- viron deux pieds , couvertes d’une écorce pourpâtre, et garnies de feuil- les unies , roïdes, longues de deux pouces sur trois lignes de largeur, placées par paires, sessiles, d’un vert luisanten-dessus , grisesen-dessous, et fortifices par plusieurs veines transversales qui coulent de Ia côte du milieu jusqu'aux bords: ses fleurs naissent aux extrémités des tiges en petits paquets ; chacune sur un pédoncule assez court ; le calice est de couleur pourpre foncé , et formé par une feuille divisée pres- que jusqu’au fond en cinq segmens obtus ; la corolle est composée de cing pétales larges,obtus, d'un jaune clair, et concaves; dans lecentre est placé un germe ovale qui soutient un simple style’, couronné par cing stigmats minces et courbés d’un côté ; le style est accompagné d’un _grand nombre d’étamines plus Ion- gues que la corolle, et terminées par des sommets presque ronds. HY YP Cette plante fleurit pendant Ia plus grande partie de l'année; ce qui la rend plus estimable : elle subsiste en plein air, si on la place dans une ‘situation chaude ; mais celles qu’on met en pleine terre ne fleurissent point en hiver comme celles que l’on tient à couvert en automne : on peut Ja multiplier par Boutures ou Marcottes ; les Bou- tures doivent étre plantées au prin- tems dans une couche tempérée ; les Marcottes , qui se font aussi dans Ja même saison , acquierent des ra- cines pour l'automne, qui est le tems de les mettre en pots pour pouvoir les tenir sous des châssis en hiver : au printems suivant on peut en planter quelques-uñes dans une plate - bande chaude, et mettre les autres dans des pots pour pou- voir les abriter en hiver, et les faire servir à remplacer celles de pleine terre, lorsqu'elles viennent à périr. HYPERICUM frutex. Voyez Spr- RÆA. HYPOCHÆRIS. Porcelle, es-_ pece d'herbe à l'Epervier, dont on connoit deux ou trois especes qui croissent naturellement en An- gleterre , et quelques autres qui , n’étant point ordinairement admises dans les jardins , ne méritent pas qu’on en fasse mention. ery, P HYPOPHYLLOSPERMUS, Nom formé de 3 dessous , géaacy une feuille et ee semence : on‘ap- pelle ainsi les plantes qui portent leurs semences sur le dos de leurs feuilles. HYSSSOPE. Voyez Hyssorus. Hyssore de haie, Herbe à Pauvre- Homme , ou Gratiole. Voyez Gra- TIOLA, * > HYSSOPUS. Tourn. Inst. R. H. 200, Tab. 95. Lin. Gen. Plant. 628: cette plante tire son nom du mot hébreu 31x , qui dans cette langue fignifie une herbe sainte, propre à purifier les lieux sacrés, comme il est dit dans Jes Pseaumes ; purifiez-moi par Vhyssope : mais on ne sait pas quelle est la plante à laquelle les anciens donnoient ce nom : cependant elle paroït avoir été une plante basse ; car SALOMON dit avoir décrit toutes les plantes depuis le cedre du Liban jusqu’à THssope, HYSSOPE, Caracteres. Le calice dela fleur eft oblong , cylindrique , rayé, per- sistant , monophylle , découpé a l'extrémité en cinq dentelures ai- à . gués ; la corolle est monopétale et en masque ; le tube est étroit, cylindrique , et de la même lon- gueur que le calice ; l'ouverture HYS 31 est inclinée ; la levre supérieure est courte , unie , presque ronde, droite et dentelée à l'extrémité ; la levre inférieure est découpée en trois parties , dont les deux seg- mens latéraux sont plus courts que celui du milieu qui est crenelé : Ja fleur a quatre étamines écartées, dont deux sont plus longues que la corolle, et les deux autres plus courtes, mais qui sont toutes ter- minées par des sommets simples; et quatre germes avec un style placé sous fa levre supérieure , et couronné par un stigmat fourchu: ces germes se changent, quand la fleur est passée, en autant de se- mences ovales placées dans Ie ca- ice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la qua- torzieme classe de LiNNÉE, inti- tulé: Didynamie gymnospermie , qui contient celles dont les fleurs ont quatre étamines , desquelles il y en a deux longues et deux courtes , et auxquelles succedent des sémences nues, et renfermées dans le calice, Les especes sont: 1°. Hyssopus officinalis , spicis fe- cundis. Hort. Cliff. 304. Hort. Ups. 152, Mat. Med. 145. Roy. Lugd.-B. 323. Gouan. Hort. 274. Illustr, 35. Jacq. Austr. t. 2543; Hyssope avec des épis fertiles, ° Rij 132 Hey 'S Hyssopus folis linearibus puncta- tis, verticillis in spicam continuatis. Hall. Helv. n. 249. Riw. t. 68. Hyssopus officinarum , cærulea , fpi- cata C. B. P. 217 3 Hyssope des boutiques avec des épis bleus, ou PHyssope commun, Hyssopus vulgaris, Dod. Pempt. 287. 2°. Hyssopus rubra spicis bre- vioribus, verticillis compactis ; PHys- sope avec des épis plus courts, et des fleurs verticillées et plus rapprochces. Hyssopus rubro flore. C. B.P. 217; Hyssope à fleurs rouges. 3°. Hyssopus altissima, spicis lon- gissimis , verticillis diftantibus ; Hys- sope avec des épis très-longs, dont les anneaux de fleurs font à une plus grande distance. Hyssopus verticillis forum rario- ribus. Houst ; Hyssope avec des anneaux de fleurs plus éloignés. 4°. à le acuto, quadranguio. Hort. Upsal. 163. Gouan, Illufir. 35. Jacq. Hort. t. 69; Hyssope avec une tige quadrangulaire, et à angles aigus. Sideritis canadensis Scrcphulariæ folio , flore flavescente, Tourn. Inft. 192. Crapaudine de Canada trés haute ; avec une feuille de Scrophulaire , & une fleur jau- pâtre. Nepeta , caule acuto. quadrangule , altissima , Le Hyssopus Nepetoides , cau-. HYS glabro. Vir. Cliff. 58. Roy. Lugd. B. 316, Gron. Virg. 66. Brunella, bracteis lanceolatis. Hort, Clif. 316. Betonia Virginiana elatior , foliis Scropulariæ glabris , flore ochrolenco. Pluk. Alm. 67. t. 150. f. 3. Moris. Ail SUP, FOS. Sill. fo 4a fois Herm. Parad. t. 106. 5°. Hyssopus lophanihus , corollis sub-resupinatis,staminibus inferioribus corolla brevioribus. Hort. Upsal. 162. Kniph. cent. 2. n. 36. Jacq Hort. t. 182; Hyssope, avec une coralle transversale, & des étamines infé- rieures plus courtes que Île pétale. Nepeta floribus obliquis. Dill. à Herbe-au-Chat, à fleurs obliques. Cataïia , floribus inversis. Hall, Geit. 344. Officinalis. La premiere espece ;. qui est Ja seule qu’on cultive pour l'usage, s’éleve a la hauteur d’un pied et demi; ses tiges sont d’a- bord quarrées, mais elles devien- nent ensuite rondes ; leurs parties inférieures sont garnies de petites feuilles en forme de lance , ‘op- posées et sessilles , avec sept ou huit bractées très-ctroites , qui sor- tent du même nœud; ie haut de la tige est garni (Panneaux de fleurs, dont ceux du bas sont écartés d’un demi pouce, et ceux du haut se touchent; la levre supérieure de la corolle est dentelée à l'extrémité, HYS et l’inférieure est découpée en trois parties, dont celle du milieu est aussi profondément dentéléeg son extrémité : chaque fleur a qua- tre étamines un peu écartées Îles unes des autres; les deux supé- rieures sont les plus courtes et placées à chaque côté de la levre du haut; les deux plus longues sont à chaque côté des deux seg- mens extérieurs, et sont terminées par des sommets jumeaux. Au fond du tube sont placés quatre germes nuds, qui soutiennent un style mince couché près de la levre supérieure et couronné par un stigmat divisé en deux parties ; ces germes se changent, quand la fleur est passée, en autant de se- mences noires et oblongues , ren- fermées dans le calice. Toute la plante a une odeur fort aromati- que; elle fleurit en Juillet ete n Août, et ses semences mirissent en Septembre; ses racines sub- sistent plusieurs années. Cette es- pece croît naturellement dans le Levant; on en connoît une variété à fleurs blanches , qui me differe de la bleue que par sa couleur [1]. (1) Les principes actifs de l'Hyssope ont une huile éthérée , camphrée , peu abon- dante , mais très - remuante, et une résine fixe , Acre et amere : ses vertus pectorales » incisives , atténuantes , diurétiques et uté- lines , ne sont point équivoques ; aussi EYS 153 Rubra, La secogde ne s’éleve pas autant que la premiere; ses tiges sont plus branchues, ses épis de fleurs plus courts, et ses an- neaux ou verticiles plus rappro- chés ; ses fleurs sont d’un beau rouge , et paroissent en même tems que celles de Ja précédente 5 au-dessous de chacune sont placées des feuilles longues et étroites. Cette espece n’est pas tout-à- fait aussi dure que l'Hyssope coms mune; car, en 1739, toutes ces plantes furent détruites par Je froid: elle forme certainement une es- pece particuliere, car je l'ai élevée de semences pendant vingt ans, sans y avoir Jamais remarqué le moindre changement. Alriffima. La troisieme s’éleve beaucoup plus que les deux pre- mieres; ses feuilles sont plus étroi- tes : mais ses fleurs sont plus larges : 3 emploie -t- on fréquemment cette plante dans les affections pituiteuses de la poitrine, l'asthme humide , la nephrétique , les affec- tions glaireuses de la vessie, la cachexie iétérique , la suppression des regles , les fleurs blanches , etc. On la donne ordinai- rement en infusion dans le vin, depuis une pincée jusqu’à quatre : on la fait aufli en- trer dans la décoction dont on se sert pour laver les contusions et les blessures qui contiennent du sang extravasé , et dans les gargarismes contre Ja tumeur des glandes salivoires , et le relachement de la luetre , la pourriture des gencives , etc. 154 HYS et d’un bleu plus foncé que celles de Pespece commune ; la plante n’a pas une odeur aussi forte, et ses fleurs paroissent dans le même tems. Ces trois especes d’Hyssope se multiplient par graines ou par boutures ; on seme ces graines en Mars sur une plate-bande de terre Iégere et sablonneuse , et lorsque les plantes paroissent, on les met dans les places qui leur sont des- tinges , en laïssant entr’elles un pied de distance ; mais si elles dot- vent y rester long-tems, il leur faut au moins deux pieds, car elles deviennent assez larges, sur-tout Jorsqu’on ne les taille pas souvent pour les contenirdans de certaines bornes : elles réussissent-mieux sur un terrein maigre et sec, où elles supportent le froid de notre climat mieux que dans un sol plus riche, Si on veut les multiplier par bou- tures, on les plante en Avril: ou en Mai dans une plate- bande , où elles soïent à Pabri des grandes ardeurs du soleil, et en les arro- sant souvent, elles pousseront des racines dans l’espace de neuf mois; alors on peut les transplanter à demeure et les traiter de Ja même maniere que celles qui ont été élévées de semences. On cultivoit autrefois en An- gleterre beauçoup plus communé- HYS ment Ja premiere espece qu’on Je fait aujourd’hui ; parce qu’elle est @usage en médecine; les curieux conservent les autres dans leurs jardins pour fa variété, mais rare- ment pour l'usage. Toutes ces plantes sont dures et supportent aisément en pleine terre Ie froid de nos hivers lors- qu’elles se trouvent placées dans un so] sans fumier; car lorsqu'elles sont dans un terrein gras, elles deviennent fort succulentes en été} et par-là moins en état de suppor- ter les froids, Lorsque quelques- unes de ces plantes poussent dans des crevasses de vieilles murailles ; ce qui arrive assez fréquemment ; elles résistent aux plus fortes ge- lées , et ont une odeur plus aro- matique que celles qui croïssent dans un bon terrein. 5 Nepetoides. La quatrieme, qui croit naturellement dans lPAmé- rique Septentrionale, a une racine vivace, et une tige annuelle qui périt en automne; elle s’éleve à la hauteur d'environ quatre pieds, avec une tige droite quarrée et garnie de feuilles obliques en forme de cœur, sciées sur leurs bords, terminées en pointes aiguës, op- posées et supportées par de courts pétioles : ses fleurs croissent en épis rapprochés , épais et de Ia longueur de quatre ou cinq pouces han LE Ton ha eT HY-S aux extrémités des tiges; ces fleurs ont leur levre supérieure divisé en deux segmens presque ronds, et celle du bas en trois, dont les deux extérieurs sont érigés, et celui du milieu est réfléchi et scié en pointes aiguës à l'extrémité ; les deux étamines supérieures placées à chaque côté de Ja levre du haut sont les plus longues ; les deux autres, qui sont plus courtes, sont jointes aux deux segmens exté- rieurs de Ia Jevre du bas; elles sont terminées par de petits som- mets : les germes, qui sont situés au fond du tube, ont un style mince, placé sous la Jevre supé- rieure, et terminé par un stigmat fourchu ; ces germes se changent, quand la fleur est passée, en qua- tre semences oblongues, brunes, et placées dans le fond d’un ca- lice tubulé : cette espece fleurit en Juillet, et ses graines murissent _ en Septembre. Ii y a dans cette espece une variété dont les tiges et les fleurs sont de couleur pourpre ; feuilles ont de plus longs pétioles, er ses épis de fleurs sont plus gros: je ne puis néanmoins décider si celle-ci est une espece distincte ou seulement une variété ; elle croît naturellement dans le même pays que les autres ; elle est nommée Betonica maxima, foliis Serophulariæ, ses floribus incarnatis. Par Hermann, Par. Bat. 10. 6. * Lophantus. Les semences de Ia cinquieme ont été d’abord en- voyées de Ja Sibérie au jardin im- périal de Pétersbourg, sous le titre de Lophantus ; et jen at reçu de- puis quelques-unes de Ia Hollande, sous le nom de Nepeta floribus obliquis. Dill. Cette plante est vivace ; sa racine, qui est fort fibreuse , pousse plusieurs tiges quarrées et divisées en petites branches, garnies de feuilles oblon- gues , crenelées sur leurs bords et placées par paires : ses fleurs nais- sent à chaque nœud en petits pa- quets; deux pédoncules d’un de- mi-pouce de longueur, sortent des ailes des feuilles, tous deux incli- nés du même côté de la tige, et divisés en deux autres plus petits, qui soutiennent chacun un paquet de quatre ou cing fleurs, dont les calices sont tubulés , gonflés, et découpés en cinq segmens à leur extrémité; le tube de la corolle est plus Jong que Ie calice; les levres sont obliques et placées horisontalement ; les deux étamines supérieures et le style sont plus longs que Ia corolle, mais les autres étaminessont plus courtes : ses fleurs sont bleues, et paroissent dans les mois de Juin et Juillet , et leurs se- mences murissent en Septembre, 136 mys ' Ces deux’ efpeces font fort dures; et on les multiplie aisément par leurs graines , qu’on doit semer en automne ; car lorsqu'elles sont gar- dées jusqu’au printems, elles res- tent quelquefois une année dans la terre avant de pousser ; lorsque les plantes paroïssent , il faut les tenir nettes de mauvaises herbes, et les éclaircir st elles sont trop serrces : dès Pautomne suivant on les transplante où elles doivent res- ter : elles fleurissent en été , et donnent des semences mures; leurs racines durent quelques années, HY3 Une grande question entre les Auteurs modernes, est de savoir st notre Hyssope est la même que celle dont lEcriture-Sainte fait mention, ce qui eft fort douteux; car nous n’avons aucun renseigne- ment qui puisse faire ajouter foi à l'opinion contraire : on pense que la Sarriette d'hiver pourroit bien être cette Hyssope , parce que cette plante eft en grande vénération parmi les habitans du Levant , qui s’en servent encore pour leurs pu= rifications extérieures. JACCA JAG Jacca. Voyez CENTAUREA. JACEE D'ÉPIDAURE. Voyez CENTAUREA RAGUSINA. JACEE DES PRES. Voyez CEN- TAUREA JACEA, JACINTHE: VY. Hyactn rue. JACOBÉE, ou Herse pe St.- Jacques. Voyex SENECIO Jaco- BEA, Suppl, JACOBEE MARITIME. F7 oyez CINERARIA, JALAPA. Voyez Mrrasttis. JALAP FAUX, ou BELLE DE NUIT. Voyez MIRABILIS JALAPA. JALAP VRAI. Voyez Con- VOLVULUS JALAPA, JACQUES DANS UNE BOÎTE. Voyez HerNaNDrA So- NORA, JACQUINIA. Lin. Gen. 254. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et composé de cinq feuilles concaves et presque ron- des ; la corolle est en forme de cloche gonflée dans le milieu et découpée en dix segmens ; la fleur a cinq étamines en forme d’aléne, Tome IV. HAE quis’élevent du réceptacle et sont terminées par des sommets en forme de haliebarde ; le germe est ovale, et soutient un style aussi long que les étamines et couronné par un stigmat à tête; ce germe se change, quand la fleur est passée , en une baie presque ronde, et a une cellule qui ren- ferme une semence. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere Section de la 5° classe de Linnée, intitulée: Pentandrie monozynie ,; qui com- prend celles dont Iles fleurs ont cinq étamines et un style. Les especes sont : 1°, Jacquinia Rusci-folia , foliis lanceolatis acuminatis. Jacq. Amer. 54- Lin. Sp. 271 ; Jacquinia à feuil. les de Houx frélon, terminées en pointes aigués et en forme de lance, Fruticulus foliis Rusci stellatis. Hort, Elth. 148. t. 123. f. 149. Medeola aculeata, foliis veriicillatis, ramis aculeatis. Linn. Sp. Plant. 1. Pr 339: 2°.Jacquinia armillaris, foliis obtusis cumacumine. Jacq. Amer. 53.1. 39. Lin. Sp. 272 3 Jacquinia à feuilles obtuses et terminées en pointes aigues, S 138 A C Chrysophyllum Barbasco, Left. it. 204. Bois a brasselets. 3°. Jacquinia linearis , foliis linea- ribus , acuminatis.Jacq. Amer, 54. t. 40. f. 1. Lin. Sp. 272. Jacquinia à feuilles lineaires, et terminées en pointes aiguës, Rusci-folia. La premiere espece, qui se trouve dans l'Isle de Cuba, et dans quelques autres parties chaudes de? Amérique, a une tige darbrisseau d’un pied environ de hauteur, ligneuse au bas, aussi grosse qu'une plume de Paile d’un cigne , et couverte dune écorce d'un bran obscur; cette tige pousse quelques petites branches minces, et garnies, de distance en distance, de feuilles roides, en forme de mains, verticillées autour des tiges , fermes comme celles du Houx frélon ou Myrte sauvage, terminées en pointes aiguës, d’un vert foncé en-dessus, et pâle en- dessous : ses fleurs, selon la figure de Pluinier, naissent entre. les feuilles aux extrémités des bran- ches; mais, conme je ne les ai jamais vues en Angleterre, je ne puis en donner aucune description. Armillaris La seconde croit naturellement à Carthagene, dans Ja Martinique et d’autres parties de l'Amérique Méridionale, où elle séleve à Ja hauteur de quatre ou cinq pieds, avec une tige TÉA"G d'aïbrisseau divisée vers son some met en quatre branches, placées circulairement autour de la tige principale, et garnies de feuilles oblongues, obtuses et verticillées , qui forment une tête courte et menue : ses fleurs naissent en grappes aux extrémités des bran- ches ; chaque grappe contient cing ou six fleurs blanches d'une subs- tance épaisse , qui répandent une odeur pareille à celle du Jasmin, même après qu’elles sont fanées: les Dames de ce pays portent ces fleurs comme ornement , et à cause de leur odeur. Linearis. La troisieme se trouve sur les rivages de 'a Mer dans PIsle de Saint- Dominique: c’est un arbrisseau bas, quis’cieve rarement au-dessus de la hauteur de deux pieds, et se divise en piusieurs branches garnies de feuilles roïdes, Jineaires, terminées par une épine, et verticillées autour des branches; du milieu de ces feurikes sortent des pédoncules, qui soutiennent chacun une petite fleur blanche et sans odeur, Toutes ces especes , étant ori- ginaires des contrées Meridionales, ne peuvent réussir en Angleterre, sans le secours d’une serre chaude: clles exigent le même traitement qui a été prescrit pour les autres plantes des mêmes climats; ii faut JAR Jes arroser très peu en hiver, et leur procurer beaucoup d’air frais dans les tems chauds. On les mul- tiplie par leurs graines, qu’on répand sur une couche, lorsqu'on peut s’en procurer de leur pays natal: on peut aussi les propager aisément par boutures. JARDINS. On distingue les jardins en jardins à fleurs, jardins à fruits et jardins potagers ; les premiers, n'étant destinés qu’à la- grément, doivent être placés dans les parties les plus visibles, et précisément en face des habita- tions ; les deux derniers, ayant plutôt un objet d'utilité, doivent être disposés plus à l'écart. Quoiqu’on fasse ici mention des jardins à fruits et des potagers, comme de jardins particuliers et distincts, et qu’ils aient été regar- dés comme tels par les Jardiniers françois et par quelques-uns de notre pays; cependant, pour lor- dinaire, ils n’en font qu’un à présent , et avec raison; car, exi- geant, l’un et Pautre, un sol fer- tile et une bonne exposition, on est obligé de les placer hors de la vue des maisons; et comme il convient que les potagers soient entourés de muraïlles pour les mettre à l'abri du pillage, le jardin à fruits jouira dir même avantage. D'ailleurs , quand un potager est proprement JAR 139 distribué en carreaux réguliers ; on plante autour des espaliers d’ar- bres à fruits, pour cacher les Ié- gumes à la vue; disposition, qui sera non-seulement économique , mais qui servira encore à l'agré- ment. La seule objection plausible qu'on puisse faire contre cet ar- rangement, est que les Jardiniers, en plantant des légumes dans les plates-bandes près des murailles, privent les arbres de leur nour- riture; mais chaque maître peut les redresser à cet égard , en ne souffrant point que ces plates- bandes soient ainsi foulées. Je waiterai cette matiere plus ample- ment dans Particle des jardins po- tagers. Lorsqu’on se propose de former un jardin potager , il faut exami- ner avec soin la situation et l’ex- position du terrein , afin d’en fixer l'emplacement ; car, si l’on se trompe dans ces deux points, tou- tes les peines et les dépenses de- viennent, pour ainsi dire, inutiles et perdues. Dans un jardin d’ornement, on doit principalement observer, 1°. la situation, 2°. le sol, l'aspect ou exposition, 3°. l’eau, 4°. la vue. 1°, La situation doit être saine, sans être ni trop élevée ni trop basse; car un jardin trop élevé Sij 14.0 JAR est exposé aux vents, et sil est dans un lieu trop bas , l'humidité de la terre, et les insectes qui sengendrent dans les étangs et endroits marécageux, en rendent Un terrein un peu élevé, sur 1e côté d’une montagne peu escarpée et d’une pente douce, est beau- coup plus favorable que tout autre; sur-tout si Von peut y avoir un espace nivelé près de Ja maison, le séjour très-mal-sain, et enfin s'ils y trouve d’abondantes sources d’eau : un pareil emplace- ment étant à l'abri de Ia fureur des vents, et de la chaleur ardente du soleil, on y jouira d’un air tem- péré ; et l’eau de sources ou de pluies, qui tombe du sommet des montagnes, fournira non-seule- ment des fontaines, des canaux et cascades pour lornement, mais atrosera encore les vallons voisins, et y répandra la fertilité, Pagré- ment et fa salubrité, si elle ne croupit dans aucun endroit: Mais si le penchant de Ja mon- tagne est trop escarpé, et que les eaux y soient trop abondantes , alors le jardin peut en souffrir: les arbres sont déterrés par les torrents ; les terres du haut sé- croulent, renversent les murailles, gatent les allées, etc. Les plaines ont aussi plusieurs avantages que n’ont pointles situa- JAR tiors élevées ; les inondations et les pluies ny font aucuns dégâts; Ja vue continue des campagnes, coupées par des rivieres , des étangs, des ruisseaux, et des prai- ries, et Paspect des montagnes couvertes de bâtimens ou de bois, sont aussi très-agréables; d'ailleurs, un terrein nivelé est moins fati- guant pour la promenade, et exige moins de dépense que les montagnes, Où tout est en terrasses et en escaliers : mais dans ces jar- dins Ja vue est beaucoup moins étendue que sur un lieu élevé. 29, Ti faut choisir un bon sol. Ii est presqwimpossible de faire un beau jardin dans une mauvaise terre; on connoit, à la vérité, le moyen d'améliorer un sol ingrat, mais ces méthodes sont toujours très-dispendieuses, et souventapres qu'on a fait beaucoup de dépenses pour accumuler deux pieds de bonne terre sur la surface, cela devient encore inutile malgré Pex- position du midi et Pair sain; parce que les arbres périssent toujours quand leurs racines ont atteint le mauvais fond. On juge de la qualité du sol, en observant sil y croît naturel- lement quelques bruyeres , des Chardons, ou d’autres mauvaises plantes semblables ; car cette re- marque annonce infailliblement un JAR terrein d’une qualité très-inférieure; sil y a de grands arbres aux en- virons , mais que ces arbres soient courbés, de mauvaise forme, d’un vert fané , couverts de mousse, ou infectés de vermines, il faut s'éloigner d'un pareil terrein ; mats si au contraire il est couvert de bonnes herbes de paturage, on essaie la profondeur du sol. Pour Ja connoître, on creuse en plusieurs endroits des trous de six pieds de large sur quatre de profondeur; si on y trouve un fond de bonne terre, le sol sera bon; mais si cette terre n’a pas deux pieds d'épaisseur, cela ne suffira pas. La qualité d’une bonne terre, est de n'être, ni trop pierreuse, ni trop dure à travailler, ni trop seche, ni trop humide, ni trop sablonneuse et légere, ni trop forte , ni trop glaiseuse : cette derniere sur-tout est la plus mau- vaise pour un jardin. 3°. L'eau est de toutes Ies cho- ses qu'on peut désirer dans un jardin , la plus nécessaire , et fa plus agréable; car, sans elle, tout languit et périt bientot, sur-tout pendant les grandes sècheresses de Pété; d’ailleurs , rien n’est plus propre à orner un jardin que des eaux abondantes distribuées en jets- d’eau , en canaux, en casca- des, etc, JAR 141 4°. Ce que Pon exige encore pour une bonne situation, est la vue d’une belle campagne ; mais, quoique cela ne soit pas aussi né- cessaire que Peau’, cependant ce nouvel avantage ajoûte beaucoup à l'agrément d’un jardin: d’ailleurs, un jardin planté dans un lieu bas et masqué de tous côtés, est non- seulement triste, mais encore mal- sain; parce que les arbres retien- nent les vapeurs grossieres et mal- faisantes , au-lieu de répandre cer- tain rafraichissement qui purifie toute Ja nature végétable. Un jardin exige donc nécessai- rement, outre les soins du Jardi- nier , une bonne exposition, un sol fertile, une belle yue, ou au moins une situation ouyerte, et sur-tout de Peau; car ce seroit une grande folie de planter un jardin dans un lieu ou quelques- unes de ces choses manqueroient, Maniere de dessiner un jardin d’or- nement. La surface d’un beau jardin peut occupér trente ou quarante acres de terre au plus [1]; quant à sa distribution, on peut se conformer aux instructions suiyantes,- i{1) L'âcre de terre contient 160 perches quarrées en Angleterre ; la perche est de cing verges et demi, la verge d'un pas , et le pas de quatre pieds. 142 JAR On doit toujours descendre de !a maison dans fe jardin au moins de trois marches, et méme de six ou sept s’il est possible; au moyen de cette disposition, le bâtiment sera sec et plus sain, et du haut de l'escalier on découvrira une plus grande étendue du jardin. Ce qui doit d’abord se présenter a la vue, est une vaste plaine verte, proportionnée à l'étendue du jardin, et placée au milieu d’un bois ouvert : cette plaine ne doit pas avoir moins de six ou huit acres dans un grand jardin; mais dans un médiocre ou petit, on lui donne beaucoup plus de largeur que la façade de Ja maison, sur le double de fongueur pour produire un bel effet ; la figure de cette plaine n’a besoin d'aucune régu- larité : on place sans ordre des arbres sur les côtés, en forme de bosquet ouvert, les uns plus avancés que les autres , pour interrompre la symmétrie du terrein, et se rap- procher autant qu'il est possible de la nature, dont les beautés simples doivent toujours servir de modè- le; car ce n’est qu’ainsi que ces jar- dins plaisent d’une maniere durable, On s’est trompé, toutes les fois qu’on a prétendu copier ja nature par des lignes droites, des grandes allées, des ctoiles, etc.; car de cette manicre, oa n’a représenté JAR de Ia nature que ce qu’elle a de plus dur et de plus difforme : par exemple, dans les lieux où le terrein étoit naturellement unt, on a creusé à des trous , et élevé des rionticules, de sorte que les allées de gazon grands ‘frais sont devenues plus désagréables pour la promenade, et difficiles à entretenir; et après s'être donné bien des peines pour contrefatre Ja nature, découvre encore plus dans cet ouvrage leffet d’un art maladroit, que dans les pentes les plus roides et les parterres les plus travaillés. Le grand art, en traçant des jardins , est d’en adapter Jes différentes parties à la disposi- tion naturelle du terrein, de ma- on ‘niere que Pon Ôte aussi peu dé terre qu'il est possible; car, non- seulement ce bouleversement est ce qu'il y a de plus dispendieux ; maïs, ON peut encore assurer, que sur dix jardins où l’on s’est déter- miné aux grands mouvemens de terre , il y en a toujours neuf pour lesquels on a pris le plus mauvais parti: de sorte que, sf au-lieu de niveler des collines pour former de grandes terrasses, comme on le pratique trop souvent, où si au-lieu de creuser des vallons pour élever des collines, Ja sur- face de fa terre avoit été seule- ment applanie et bien gazonnée, JAR elle auroit produit un bien meif- leur effet, et auroit été générale- ment plus approuvée que le plus grand nombre de ces jardins dressés à grands frais, et pendant un tems infini. ~ Ce qu’il faut ensuite observer, est de pratiquer tout autour du jardin une grande allée sablée : car les jardins , étant particuliere- ment destinés à l'exercice de Ja promenade , plus les allées ont d’étendue, mieux elles se rappor- tent à ce but; et dans Jes mauvais tems, ou dans les rosées du soir et du matin, lorsqu'on ne peut marcher dans les campagnes , on se promene avec plaisir parmi les différentes plantations, en tournant autour d’une maniere aisée et na- turelle; ce qui est beaucoup plus agréable que de marcher dans des allées longues et droites, comme on en trouve trop souvent dans un grand nombre de jardins. Mais, comme on vient de chan- ger l’ancienne méthode de tracer les jardins, il y a plusieurs per- sonnes qui ont donné dans l’ex- tréme opposé: car, en formant ce qu’ils appellent des promenades qui serpentent , ils ont pratiqué tant de petits détours, qu’ils les ont rendu fort désagréables, et peu propres à l'usage auquel ils sont destinés ;on y apperçoit plus JAR 143 de roideur, et Vart s'y montre davantage que dans aucune autre méthode ancienne ; mais moins il y a de détours dans ces prome- nades, et plus elles sont cachées, plus elles plaisent ; et quand les tours sont aisés et à de grandes distances, on évite toute appa- rence de ligne droite. On me permettra d'observer ici quon ne peut suivre un modele plus aisé et plus naturel pour tracer ces promenades, que d’imiter les con- tours des routes formées pour les voitures. Ce: routes doivent conduire, le plutôt possible , sous un ombrage et dans des plantations d’arbris- seaux, où lon puisse se prome- ner à l'écart et à l'abri, de tous vents, car un jardin ne peut plaire sil manque d'ombre et d’abri. Ii est encore indispensable de cacher les clôtures , telles que les murailles ou palissades, par des plantations d’arbrisseaux à fleurs, entremêlées de lauriers et d’autres arbres toujours verts, gui feront d’atlleurs un très - bel effet. Quand on a beaucoup d’eau, le dessinateur peut s’en servir pour va- tier agréablement le jardin ; Peffer serasur-tout extrémement agréable, s’il parvient à ménager un ruisseau d’eau courante qui traversera le jar- din en serpentant ; et quand même 144 JAR la maffe de ces eaux ne seroit point affez considérable pour for- mer une grande surface , cepen- dant si on les conduit avec intel- ligence autour du jardin, elles plai- ront souvent beaucoup plus que les grands étangs, ou des canaux d’eau croupissante , comme on men voit que trop souvent dans les grands jardins ; car si ces pieces d’eau sont grandes, et si lon en voit d’un coup-d’œil toutes les li- mites , elles ne plairont pas aux personnes de bon goût : d’ailleurs ces eaux flagnantes sont quelque- fois st voisines des habitations , qu'elles en rendent le séjour hu- mide et mal-sain, et ne produisent pas un coup-d’ceil fort agréable de 13 maison, Quand on veut avoir des en- droits écartés et déserts , il ne faut pas les découper en étoiles, ou en quelques autres figures ridicules, non plus qu'en labyrinthes, qui sont des colificheis dans un grand jardin , mais les promenades doi- vent être nobles et couvertes par de grands arbres, les plaines se for- ment avec des arbrisseaux à fleurs et toujours verts, pour Jes rendre plus agréables dans toutes les sai- sons de Pannée; des fleurs qui ré- sistent à tout et qui profitent avec peu de soin , produisent un bel effet sur les bords des routes et JAR des allées, et par leur beauté nas turelle fontune variété agréable du- rant la plus grande partie de l’année, L'emplacement de ces déserts doit être éloigné de ja maison , de peur qu’ils n’occasionnent de Phus midité, et Pon pratique quelques petits bosquets ouverts qui y con duisent ; ces bosquets sont très- propres à garnir le voisinage des habitations , pourvu qu'ils ne mas- quent point les objets remar- quables, Les bâtimens font aussi de fort grands ornemens dans un jardin ; sils sont bien dessinés et placés conyenablement ; mais je n’ap- prouve point les grands batimens inutiles, imaginés depuis peu ; parce qu’ilsécrâsentuu jardin, qu’ils n'ajoûtent rien à l'agrément , et occasionnent beaucoup de dé- penses, Les statues et les vases sont des objets très-agréables, mais ils ne doivent point être trop rappro- chés, pour éviter la confusion; ils font plus d’effet quand ils sont placés avec goût, de distance en distance, Quelle dépense n’épargneroit-on pas, si on ne s’attachoit qu’à imi- ter Ja belle nature : cet art char- mant seroit plus noble que le faste et l’ostentation; car rien n’ap- proche moins du naturel que ce qu € SAR :. | que nous appellons mal-à-propos grandeurs. Les fontaines ornent considé- rablement un jardin, quand elles sont faites avec goût , et qu'on peut se procurer un courant d’eau continuel ; mais si elles sont ché- tives ou desséchées , il vaut mieux s’en passer; car rien n'est plus ridicule que de voir une fontaine construite à grands frais, qui four- nira pendant quelques heures une petite quantité d’eau , et qui sera à sec durant les chaleurs de Pété, I faut aussi faire la même ob- servation à l'égard des cascades et des chites d'eau, qui ne doivent jamais être admises dans les jar- dins , quand on n’a pas un volume d’eau assez considérable ; mais si emplacement est assez heureux pour en fournir naturellement une grande quantité, ces especes d’or- nemens peuvent ètre très-agrca- bles, sur-tout si Peau est ménagée, et que le gout de ces ornemens ne soit point chétif, comme on le voit souvent ; l’eau tombe sur des marches de pierres régulieres, au-lieu de former une nappe de- puis le haut, ou de tomber sur de grosses pierres brutes pour la di- verser et la disperser; mais lorsque le terrein est inégal , qu’il y a des élévations «et des pentes douces, on peut en tirer uu grand agré- Tome IF, JAR 145, ment , en évitant les amphiteâtres, ainsi que les pentes roides et ré- gulieres, ce qui n’est que trop or- dinaire. Le sommet doit être planté proprement , en arbres et arbris- seaux placés sans ordre, et les pentes doivent être rendues unies ; mais toujours d’après les formes de la nature , en évitant les angles ré- guliers, les lignes droites , et les pentes plates que Jes dessinateurs ont nouvellement introduites dans les jardins, Le goût des jardins a beaucoup varié , et a été considérablement perfedionné depuis quelques an- nées : la maniere hollandoise de les tracer a d’abord été introduite; elle ne consistoit gueres qu’à former des plates - bandes à fleurs, entourées de buis , d’arbres toujours verts et taillés , ainsi que d’autres ou- vrages bas et dispendieux ; on en- touroit de murailles un terrein de huit ou dix acres, qu’on divi- soit par d’autres murs croisés , de maniere qu’ils formoient trois ou quatre jardins séparés, exadement nivelés et traversés par plusieurs aliées sablées , et bornées de chaque eôté par des arbres taillés et des haies toujours vertes, qui soudi- visoient encore ces petits enclos, dont Ja construction et entretien occasionnoit une plus grande dé- pense , que des Jardins six fois ge 146 JAR plus grands et tracés d'après nature. On ne peut décider si ce mau- vais goût, généralement adopté en Angleterre, provenoit de la com- plaisance que lon avoit pour le Roi Guillaume , ou des idées basses et resserrées de ceux qui donnoient les plans de la plupart des jardins anglois ; ce qu’il y a de certain, c’est que la Noblesse de ce tems-là, s’attachoit très-peu à la disposition des jardins : on se contentoit d’en laisser la conduite aux gens les plus ignorans , et qui n'avoient jamais u aucune connoissance de cet art: mais un autre gout a prevalu, et ces anciens jardins ont presque tous été totalement détruits; ce qui ne seroit point arrivé, si l’on avoit d’abord suivi une meilleure mé- thode, qu’on auroit pu enfuite per- fectionner en se rapprochant da- vantage de la nature, Ce nouveau gout s’en est encore écarté, car il est copié d’après les François, dont les jardins sont plus ouverts, plus étendus, distribués en longues ave- nues, en allées droites , en pentes roides et régulieres , en cabinets, en arbres taillés, en charmilles éle- vées sous différentes formes, en jets- d'eaux, en fontaines, en figures géo- métriques, tracces dans les bots , les bosquets et les parterres, eten beau- coup d’autres ornemens, où Part se montre aux dépens de Ja nature, JAR ‘ I] n’est pas étonnant que ce goût ait prévalu en France, où les prin- cipaux jardins sont construits par des Architectes, si attachés aux pro- portions et aux formes symmétri= ques des batimens , que niletems, ni la perfection que les jardins des autres nations ont acquise, n'ont pu les engager à réformer ce mauvais genre, ni les convaincre de son ab- surdité. Les jardins de Versailles, de Marly , et beaucoup d’autres , qu’on regarde comme les premiers de l'Europe pour la magnificence, ont été presqwuniversellement co- piés ;les Dessinateurs, ou plutôt les Copistes , se contentoient d’en changer les parties, suivant la situa- tion ou la forme des terreins. Cette pratique a été suivie pendant plu- sieurs annces ; et si les sommes im- menses , qu'on a dépensées pour cela, avoient été employées à co- pier Ja nature , on auroit rendu ce pays le plus beau de Europe. Ce que l’on doit encore beaucoup re- gretter , ce sont les plantations de ce tems que l'on a arrachées pour faire place aux nouveaux dessins, bons ou mauvais, que l’on a adoptés depuis ; et je vois, avec chagrin, que plusieurs personnes prétendent qu’on doit suivre les modes dans Ia maniere de tracer les jardins comme dans Jes habillemens : mais cette PAR opinion démontre un gout bien vicié ; car [es beautés simples de {a nature plairont dans tous les tems et dans. tous les pays, à ceux qui savent le gouter; et l’on remarque souvent que les personnes peu ins- truites dans l’art du jardinage, sont souvent frappées de ces beautés, sans en connoitre la cause. Rien n’est plus mal entendu que de détruire dans les jardins des arbres déjà grands, pour se confor- mer aux modes du tems; avant que ceux qui les remplacent puissent procurer de ombre etun bon abri, il doit s’écouler un grand nombre d'années : ainsi comme le tems est précieux en fait de plantation, on doit avoir grand soin de conserver tous les bons arbres, par-tout où ils se trouvent , soit pour lutilité , soit pour l'agrément, I y a aussi une autre partie essentielle, qui ne peut être trop observée, et qui est néanmoins fort négligée par les jardiniers qui plan- tent les jardins ; c’est d'adapter ou d'accorder les différentes especes d'arbres et d’arbrisseaux et de les mettre dans des places qui leur conviennent, Si l’on examine Ja plupart des jardins modernes, on voit un grand nombre d'arbres et d’arbrisseaux qui se nuisent réci- proquement 3 de maniere qu’on seroit tenté de croire que le Dés- JAR 147 sinateur qui en a donné le plan, a plus consulté son intérêt particu- lier que tout autre motif. Cette faute peut aussi être attri- buée aux Maîtres, qui étant souvent trop pressés de se procurer de Pombrage et des abris, font plan- ter trois ou quatre fois plus d’ar- bres qu’il n’en faut : il arrive de-la, que, quand fa plantation réussit, ces arbres se détruisent les uns les autres en peu de tems ; comme on le voit aussi arriver quelquefois aux plantations des grands arbres dans les jardins et les parcs , où l’on en transplante de toute espece et de tout âge, qu'on fait arracher à grands frais dans les haies et les bots, et qui pé- rissent annuellement jusqu'à ce qu’ils ne paroissent plus être que des batons morts. Rien n’est plus désagréable pour Je Maitre , qui après avoir attendu plusieurs an- nées , et avoir dépensé des sommes confidérables pour faire arroser, nettoyer et labourer, se trouve ensuite dans Ja nécessité de re- planter de nouveau , ou d’aban- donner son projet. Beaucoup de personnes se sont entreterues dans Pespérance du succès, en voyant ces arbres nouvellement plantés, pousser des branches pendant une année ou deux ; maïs trois ou quatre ans après, ces arbres, au- an 148 JAR lieu de faire des progrès, ont com- mencé à se flétrir au sommet, et ont décliné par degrés, jusqu’à ce qu'ilsaientété entièrement détruits; ce qui n'arrive quelquefois qu’au bout de huit ou dix ans, sur-tout quand il ne survient point d'hiver dur , ou d’été trop sec; car cha- cune de ces intempéries est fatale aux plantations, L’espérance se sou- tient donc pendant tout cet inter- valle , jusqu’à ce qu’on ait la cer- titude du vice qui attaque ces arbres et Jes empéche-de croître ; mais je traiterai plus amplement cette matiere dans l'article des plantations. En traçant un jardin , on devroit toujours éviter les plans rétrécis et mesquins, pour ne s'attacher qu'à ce qui est noble et grand; exclurre toutes les petites choses , les pe- tites pieces d’eau, Îles allées étroi- tes, etc. sur-tout dans les grands jardins ; car une grande piece vaut mieux que quatre petites, qui ne sont que des colifichets : cela est plus excusable dans les petits jar- dins , où l'on ne peut avoir ni plaines , ni grandes ailées , ou grandes pieces d’ean ; on ne doit pas non plus surcharger ceux-ci, mais garder un juste milieu: car sans cela ils paroitront encore n'être qu'une copie d’un grand jar- din mal ordonné, JAR Avant de commencer à tracer un jardin, on doit considérer ce qu’il sera dans vingt ou trente ans, lorsque les arbres et les arbrisseaux seront parvenus à une certaine gran- deur; car il arrive souvent qu’un dessin qui paroit beaucoup, lors- qu’ est nouvellement exécuté , devient avec le tems fi petit et si ridicule , qu’on est forcé, ou de le changer, ou de le détruire tout-à-fait. La distribution en général d'un jardin et de ses parties , doit être réglée sur les différentes situations du terrein ; car un dessin peut étre fort bon pour un jardin exac- tement nivelé, et ne pas convenir a un autre ou i! y a beaucoup d’inégalités : de sorte que , suivant que je lai dit ci-dessus, le grand art et toute Ja science, dans ce genre de travail, consiste à adap- ter le plan a la situation des lieux, à épargner, autant qu'il est pos- sible , la dépense du transport des terres pour applanir les inégalités, à proportionner le nombre et les especes d'arbres et d’arbrisseaux à chaque partie du jardin, et à ne cacher à Ja vue aucun des ob- jets qui peuvent concourir à l'agré- ment. On trouvera dans des articles particuliers plusieurs autres regies relatives aux proportions, à la JAR distribution et à l'ornemeut des différentes parties d’un jardin, JARDINS POTAGERS. Un bon jardin potager est pres- qu’aussi nécessaire à une maison de campagne qu’une cuisine à une maison de ville; car dans les-cam- pagnes , les marchés qui n’ont lieu qu’une fois la semaine, étant or- dinairement mal fournis de Iégu- mes et d'herbes potageres, on ris- que d’avoir ses provisions fort mauvaises , et même d’en man- quer absolument si on ne les tire pas de son propre jardin. Ceux donc qui veulent habi- ter la campagne, doivent avoir attention de choisir un endroit propre pour un jardin potager , et plutôt il sera planté, plutôt on en jouira; car comme il faut trois ans aux arbres fruitiers et aux as- perges avant qu’on puisse en re- cueillir les fruits , on ne peut trop se hater de former ces jardins. Tout le monde avoue qu’ils sont utiles, mais peu de personnes se donnent la peine de choisir pour Jeur emplacemert une situation convenable, Le goût actuel d'applanir et d'ô- ter tous les obstacles est aussi ex- travagant , que l'ancien , qui fai- soit tout enfermer de murailles, étoit ridicule, On voit aujourd’hui JAR 149 des jardins potagers à une grande distance des habitations, ce qui donne lieu à bien des inconvé- niens ; ces jardins souvent placés dans un mauvais sol, dans un ters rein trop humide, ou privé d’eau, exigent encore beaucoup de dé- penses , sans qu’on puisse trop es= pérer de les voir réussir, Un jardin potager est mal soigné lorsqu'il est éloigné des yeux du Maitre , surtout si Ie jardinier est négligent , ou s’il ha- bite lui-même une maison située a une grande distance de son ou- vrage, car toutes ces allées et ve- nues lui font perdre beaucoup de tems. Avant donc de déterminer le plan général dun parterre , if faut choisir un’ terrein pour le jardin potager , et le construire de maniere qu’il noffense pas Ia vue : ce qui se fait en plantant des arbrisseaux pour cacher les murailles’; à travers ces arbris- seaux, on peut ménager des al- lées qui conduiront au jardin po- tager, et qui feront un aussi bel effet que celles qu’on pratique or- dinairement dans les jardins de pur agrément. Quel que soit le ter- rein qu’on destine au jardin po- tager , il faut toujours faire en sorte qu'il soit voisin de la cui- sine , pourvu qu’il ne masque pas la vue de quelque objet agréable ; »” SAR car souvent on peut avoir besoin de beaucoup de choses, auxquelles on n’avoit pas pensé en donnant les ordres au Jardinier, et il se- roit désagréable d’aller chercher tout cela fort loin: ce jardin doit être aussi à portée des écuries, afin qu’on ait la facilité d’y conduire le fumier sans dépense. Quant à la forme du terrein qui convient à un jardin potager, cette considération est peu importante, parce qu’on peut en cacher toutes les irrégularités par Ja distribution des différentes parties; si cepen- dant on n’est point pêné à cet égard, on fera bien de le tracer en carreaux réguliers ou oblongs. Le point essentiel est de choi- sir un sol fertile, qui ne soit ni trop humide ni trop sec, maïs qui tienne le milieu. entre ces deux extrêmes, il ne doit pas être non plus argilleux ou trop fort, mais facile à labourer; et si sa surface n’est point égale ; mais élevée àune extrémité, et basse à l’autre, je ne conseillerai jamais de le niveler , car ces inégalités procurent un 15e avantage qu'on ne trouveroit pas dans un terrein plat , une terre seche pour les légumes précoces, et un sol bas pour les plus tardifs : par-la Ia cuisine pourra être mieux fournie pendant toute l’année, de toutes sortes de plantes potageres, JAR Dans les saisons bien seches, lors- que dans la partie supérieure du jardin, les plantes Janguissent , elles réussisent dans le bas, et vice versd. Je ne conseillerai cepen- dant pas de choisir de préference un terrein bas ; car quoique dans un pareil sol les herbes potageres soient ordinairement plus vigou- reuses , elles sont rarement d’un aussi bon goût et aussi saines que celles qui croigsent dans une terre qui n’est ni trop seche , ni trop humide ; le terrein humide seroit d'autant plus mauvais qu’il faut y planter les meilleurs arbres à fruits. Ce jardin doit être bien exposé au soleil , sans être ombragé par des arbres ou des bitimens; mais si on a Ja précaution de le mettre à l'abri des vents du Nord, par une plantation un peu éloïgnée , on conservera par-là les plantes pré- coces au printems, et on les em- péchera d’étre endommagées par le vent de POuest qui nuit beau- coup aux jardins potagers et aux arbres à fruits en automne. Ces plantations ne doivent être ni trop hautes ni trop voisines des jardins; car jai remarqué que quand les jardins potagers étoient trop près des bois ou des grandes planta- tions, ilssouffroïent beaucoup plus des nielles au printems, que ceux qui en étoient plus éloignés, JAR L'espace de terrein , nécessaire pour un jardin potager , doit être proportionné à la quantité des per- sonnes qui composent la maison , ou au nombre d’arbres qu’on veut y cultiver: pour une petite famille, un acre de terre suffira; pour une famille nombreuse il n’en faut pas moins que trois ou quatre: car quand le terrein est rangé réguliè- rement et planté en espaliers , comme nous recommanderons de le faire ci-après, cet espace ne se trouvera pas trop grand , malgré cequ’en disent plusieurs personnes. Ce terrein doit être entouré de murailles, de maniere qu’on puisse planter les deux côtés du mur qui auront un bel aspect; ce qui aug- mentera de beaucoup Je nombre des espaliers ; les petits espaces de terre qui se trouveront hors du mur , serviront à planter ces gro- seilles , des fraisiers et quelques autres sortes de plantes : de cette maniere , tis deviendront aussi uti- les que les parties renfermées dans les murs ; mais il ne faut pas que ces espaces hors des murs soient trop étroits , de peur que les haies, les palissades , ou Jes arbrisseanx qui les renferment n’ombragent les arbres a fruits : Ja moindre largeur de ce terrein , hors des murs, doit être de vingt-cinq ou trente pieds, et même plus s’il est pos- JA KR IST sible , afin que Jes arbres à fruits aient plus d'espace pour étendre leur racines, On donne à-peu-près douze pieds ‘de hauteur aux mu- railles du jardin ; cette élévation suffira pour toutes sortes de fruits, et si la terre où elle se trouve est très-forte , on Ja Jaboureraa la béche trois ou quatre fois, avant d’y met- tre les plantes , et on amoncellera la terre en petits tas pendant l’hi- ver, pour l'améliorer et l’ameublir. Lengrais le plus propre à cette espece de terrein, est la cendre de houille , et Îles immondices des rues ou des égouts. On ne peut pas trop mettre de cendres, sur- tout si la terre est froide ; mais si on ne peut pas s’en procurer une assez grande quantité , on se ser- vira de sable de mer , si Von se trouve dans le voisinage des côtes; le bois et les autres végétaux pour- ris, sont aussi très-bons. Tous ces ingrédiens rendront le soi léger et le mettront en état, non-seulement d’étre labouré plutôt, mais ils Ie rendront encore plus favorable à Paccroissement des plantes. Si au contraire le sol est chand et léger, on ne peut employer un meilleur engraïs que le fumier de vache , ou du crotin de cheval, bien pourris ; sans quot ils brüle- rotent Jes plantes à la premiere sécheresse, 12 JAR Le sol d’un jardin potager doit avoir au moins deux pieds de pro- fondeur, et même d’avantage s’il est possible ; une moindre profon- deur ne suffiroit pas pour certaines plantes potageres , telles que les carottes , les panais et les poirées, qui s’enfoncent assez avant. La plu- part des autres ont également be- soin d’un bon fond; car quoïque leurs racines paroissent courtes , si on examine les fibres par lesquelles Hes reçoivent leur nourriture, on verra qu’elles pénetrent fort avant dans fa terre : de sorte que si elles se trouvent arrêtées par le gravier, la craie ou Ia glaise, on s’en ap- perçoit à leur couleur et à leur grosseur , qui est moindre que si elles avoient eu un bon fond. Il faut aussi faire en sorte d’avoir dans les différentes parties du jar- din , une assez grande quantité d’eau; on reçoit et on contient, s’il est possible , cette eau dans de grands bassins ou réservoirs , afin qu’elle reste quelque tems ex- posée au plein air et au soleil qui l’a- douciront.L’eau qu'on tire des puits et qu'on emploie sur le champ, ne convient à aucune espece de plante, Après avoir construit des murail- les, on pratique à côté , des plates- bandes de huit ou dix pieds au moins de largeur, afin que les raci- nes des arbres puissent s'étendre li- JAR brement. On pourrasemer sur celles des plates-bandes qui sont expo- sces au Midi , quelques plantes précoces; et sur celles qui regar- dent le Nord, des especes plus tardives : mais on ne doit point planter dans le voisinage des arbres fruitiers , des légumes à longues racines, et encore moins des pois et des féves que les Jardiniers ont la mauvaise coutume d'y placer pendant l'hiver, afin de les avan- cer au printems ; ce qui cause de grands préjudices aux arbres frur- tiers. Il vaut beaucoup mieux , quand on veut avoir de ces légumes de bonne heure , conflruire dans les parties les plus chaudes du jar- din quelques hates de joncs, au pied desquelles on plante les pois et les feves , qui réussiront aussi bien ainsi , que contre les|murailles. On partage ensuite le terrem -en carreaux, dune grandeur pra- portionnée à Pétendue du jardin; il ne faut pas les faire trop petits, car tout le terrein se perdroit en allées , et les carreaux étant en- tourés d’espaliers , les plantes file- roient et ne parviendroient point à Ja moitié de Ia grosseur qu’elles auroient acquise dans une situation plus ouverte. Les allées doivent aussi être pro- portionnées à l’érendue du terrein; il suffira de leur donner quatre pieds JAR pieds dans un petit jardin, et six dans un plus grand: à chaque côté de ces allées, on laïsse une plate- bande de cinq ou six pieds entre l’espalier et l'allée, afin que ia dis- tance entre les espaliers soit plus grande et que ces arbres puissent profiter des engrais qu’on met tou- jours dans les plates-bandes ; on peut y semer de la salade ou quel- ques autres herbes qui ne restent pas long-tems en terre, et qui ne prennent pas beaucoup de profon- deur, afin qu'aucune partie du ter- rein ne reste sans être employée. Cette largeur, que j'indiquepour les allées du milieu, paroitra peut- être trop considérable à plusieurs personnes ; mais elle est nécessaire pour que Îles espaliers ne s’om- brageut point les uns les autres , et pour que leurs racines ne s’en- tremélent point, et ne se privent point mutuellement de leur nour- riture : si cependant on ne veut point donner cette largeur , il faut augmenter celle des plates-bandes en proportion, Les allées d'un jardin potager ne doivent point être couvertes de graviers ; comme on a toujours besoin d'y amener des engrais et de Peau , elles seroient bientôt dé- figurées et désagréables à la vue ; il ne faut pas non plus qu’elles soient gazonnées , le gazon se Tome IV, J A R 153 gate lorsqu'on y roule la brouette ou qu'on y marche souvent : les meilleures allées pour un jardin potager sont celles qui sont rem- plies d’un sable gras et liant ; si le sol est fort et conserve l'humidité, on y pratique un Canal souterrain, sur le côté, afin de saigner les eaux, sans quot elles deviendroient im praticables dans les mauvais tems: dans ce cas il faut mettre dans Je fond des allées des decombres de chaux, de pierres dures, de Ja craie ou quelques autres matériaux peu coûteux ; et si l’on ne peut se pro- curer facilement aucune de ces choses, on y met un lit de genets ou de bruyeres, avec une couche de sable par-dessus ; par ce moyen le sable restera sec, et les allées se- ront praticables en tous tems: les allées de sable , quand elles sont bien faites, s’entretiennent plus at. sément que toutes autres; et lors- que les mauvaises herbes ou fa mousse commencent à y croître, en les raclant, on les rend aussi nettes que quand elles viennent d’être faites. La meilleure” forme pour les carreaux , est le carré parfait ou oblong , maïs dans un terrein inégal, on peut employer la forme triangulaire ou toute autre qui soit propre à emplacement. + Quand on a dessiné le jardin V 154 JAR potager , si le sol se trouve fort et de nature à retenir Phumidité, ou sil est naturellement humide, il faut ménager des canaux. souter- rains , des cours ou des rigoles pour l'écoulement des eaux, sans quoi plusieurs especes de plantes potageres souffriroient en hiver, et les arbres , dont les racines se trouveroïent dans Peau, ne pro- duiroient que de mauvais fruits, Les carreaux doivent être tenus nets de mauvaises herbes, et, aussi- tôt qu'une partie du terrein n’est pas occupée, il faut Pamonceler en petit tas , afin de l’adoucir et d’aug- menter l'introduction des particules nitreuses de Pair, en multiplient Jes surfaces; au moyen de quoi cette terre se perfectionnera , et sera toujours propre à recevoir les plantes qu’on voudra y mettre. II faut avoir l'attention de ne pas semer deux années de suite les mêmes plantes dans le même en- droit ; mais il faut les changer tous les ans: par cette méthode , les lé- gumes seront beaucoup meilleurs. Il est vrai que les Jardiniers des environs de Londres, où le terrein est cher, sont quelquefors obligés de mettre les mêmes plantes dans le même terrein trois où quatre ans de suite ; mais alors ils labou- rent à Ja bèche , et engraissent leurs terres de maniere qu'ils kes JAR rendent presque neuves ; cepen- dant il est dobservation qu’une terre nouvelle produit toujours les meilleurs légumes. On choisira pour des couches de melons précoces , ou de con- combres, etc., les carreaux le plus voisins des écuries et le plus a l'abri des vents froids, ou une de ces portions de terre qui sont hors de Venceinte des murs, si elle se trouve convenablement placée, et d’une largeur suffisante ; je don- nerois la préférence à ce dernier emplacement, 1°. parce qu’on ne risqueroit pas de gâter les-allées en portant le fumier et les autres engrais en hiver, lorsque le tems est mauvais ou humide; 2°. afin que les couches soient hors de Ja portée de Ja vue, et pour qu'on ait plus de facilité à porter le fu- mier ; parce qu’en faisant dans Ja haie ou Ja palissade un passage assez large pour l'entrée d’un char, on auroit moins de peine que d'amener le fumieravec des brovet- tes a travers le jardin : et quand une de ces portions de terre est assez longue pour contenir un nombre suffisant de couches pen- dant deux ou on en retire un avantage considérable ; parce qu’en changeant les couches de place chaque année, elles réussissent beaucoup micux que trois ans, 7 AR Jorsqu’elles sont faites plusieurs années de suite sur Je méme terrein; et comme il est absolument né- cessaire d’entourer ces melonieres, avec des haies de joncs , il faut les construire en panneaux, afin qu’on puisse aisément les changer de place: les haïes de la partie supérieure étant transplantées à une distance convenable au-dessous de celles, qui auparavant étoient au bas et qu’on laissera en place, l'on n’aura outre cela qu’à changer tous les ans une des haïes de tra- verse. Je suis persuadé que ceux qui voudront faire essai de Ja mé- thode que je propose, trouveront qu'elle est préférable à toute autre. L'article le plus important de la culture générale consiste à bien labourer , à améliorer la terre, à laisser entre chaque plante une distance proportionnée à leur gran- deur, ce que nous avons toujours conseillé , dans Jes différens arti- cles de cet ouvrage; et à les tenir constamment nettes de mauvaises herbes : car si on laisse croître et perfectionner leurs semences, elles rempliront la terre, de maniere qu’on ne pourra les détruire dans l'espace de plusieurs années. TI faut avoir soin de nettoyer égale- ment les fumiers ; car il ne ser- viroit de rien , de nettoyer le jardin, si on négligeoit les Tumiers JAR 1S à cet égdrd : les semences des plantes nuisibles tombant dans le fumier, seroient apportées au jar- din, augmenteroïent annuellement le nombre des mauvaises herbes et occasionneroient umtrayail con- tinuel au Jardinier pour les détruire. Il faut encore avoir soin d'ôter toutes Jes feuilles de choux, les tiges de féves, et Ia paille de pois, qui restent, après qu'on a arraché ces plantes ; la mauvaise odeur qu'on respire souvent dans les jardins potagers , est occasionnée par ces choux qu’on y laisse pourrir. Aussi 10t donc que les choux sont coupés , il faut en ramasser toutes les feuilles et les faire servir à la nourriture des bestiaux tandis qu’elles sont fraîches; au moyen de quoi le jardin sera toujours net et sans mauvaise odeur. On trouvera encore diverses instructions relatives aux jardins potagers, dans les différens articles qui y ont rapport, Parterre. JARDINS PARTER. RES. Les parterres sont des por- tions de terre nivelées, symmétri- quement arrangées, placées presque toujours à l’exposition: du Sud, vis-à-vis la principale façade des habitations., et généralement gar- nies de verdure et de fleurs. Ii y a plusieurs especes de par- Vi JAR terres, en tapis de gaz@h, en bros deries , etc. Les parterres en tapis de ver- dure sont plus beaux en Angle- terre que dans aucun autre pays, à cause de Ja finesse du gazon; d’ailleurs , la noble simplicité qu’on y remarque les rend très-agréables. On en fait qui sont découpés en coquilles, ou en bandes avec des allées sablées entre-deux , et ce sont les parterres les plus esti- més en France. Quant à la propor- tion générale des parterres , une figure oblongue , ou wun carré Jong, est la plus convenable; parce quesdans les regles de la perspec- 156 tive, un carré long se réduit pres- qu'en un carré parfait, et un carré équilatéral paroit beaucoup plus petit qu'il n’est réellement; ainsi, pour donner une bonne” proportion à un parterre, le qua- drilatere qui ie renferme doit avoir en longueur deux fois et demi sa largeur, ec il est fort rare qu’on lui donne trois fois cette propor- tion. Quant à sa largeur, elle dépend de celle du bâtiment; si la façade a cent pieds de longueur, la Jar- geur du parterre doit être de cent cinquante ; et si la façade a deux- cents pieds, on donne deux-cents cinquante pieds de largeur au par- terre: mais si le bâtiment a plus JAR de Jongueur, le parterre sera d’une bonne proportion, en luï donnant Ja même dimension qu’à la façade. Des parterres ausst larges ne plaisent point à quelques personnes, parce qu’ils paroïssent trop courts; mais rien n’est plus agréable à l'œil qu’une vueraccourcie et réguliere. En sortant d’une maison , la vue directe est la meilleure, soit pour les parterres et les plaines de verdure , soit pour quelqu’autre aspect ouvert; aussi, quand fa beauté de Ia vue est interceptée a Pentrée d’un jardin , on le désap- prouve avec raison, parce que Yangle de lumiere est rompu et confus, La trop grande largeur des par- terres occasionne une grande dé- pense et diminue dans la même proportion létendue des planta- tions , qu’on estime par-dessus tout dans un jardin. Quant à ce qui concerne lor- nement de ces parterres, ou unis ou brodés, cela dépend beaucoup de leur forme ; ainsi, on doit abandonner cette partie au juge- ment et au bon goût du dessina- teur. ihe JASIONE. Lin. Gen. Plant. 896; c’estle Rapunculus , Scabiosæ capitulo caruleo. C. B. P. tête dé.Scabieuse, ou Jasione. Q2; 92; Raïponse à JAS Cette plante croit naturellement dans des sols stériles de plusieurs parties de l'Angleterre ; mais on la cultive rarement dans les jardins, JASMIN. Voyez JAsminum. JASMIN DU CAP. Voyez Jas- MINUM CAPENSE. JASMIN D'ARABIE, Voyez NyCTANTES EF COFFEA. JASMIN ECARLATE ou DE VIRGINIE , fleur à trompette. Voyez BiGNoNrA. JASMINOIDE ou JASMIN BASTARD. Voyez CESTRUM ET Lycium. JASMINUM. Tourn. Inst. R. H. $97. tab. 368. Lin. Gen. Plant. 17; ce nom est arabe, JASMIN. Caracteres. La fleur a un calice persiscant , tubulé, et formé par une feuille découpée en cing seg- mens érigés à Vextrémité ; une corolle monopétale avec un tube long , cylindrique , et divisé au sommet en cing parties tout-a-fait ouvertes, et deux étaminescourtes, terminées par de petites entheres, placées dans le tube de la corolle; son centre est occupé par un germe presque rond, qui soutient un style mince, et couronné par TAR, 354 un stigmat fourchu ; ce germe se change , quand la fleur est passée, en une haïe ovale, couverte d’une peau douce, dans laquelle sont renfermées deux semences plates sur le côté oùelles se joignent, et convexes de l'autre. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section. de fa seconde classe de LINNEE, inti- tulée : Diandrye monogynie, avec celles dont les fleurs ont deux étamines et un style. — Les especes sont : 1°, Jasminum officinale, foliis cp- positis pinnatis , foliolis acuminatis. Hort. Cliff. 5. Hort. Helv. 5. Mat. Med. p. 37. Roy. Lugd.-B. 397. Hall. Ups, n. 5293 Jasmin à feuilles opposées et ailées , dont les Jobes sont terminés en pointes aiguës. Jasminum oppositis foliolis dis- tinctis. Syst. Veg. p» 54. - Jasminum vulgatius, flore albo. C.B.P. 397+ Duham. tom. 1. f. 122; Jasmin commun blanc. Jasminum flore albo , odorato. Lob- Ic. 106. 2°. Jasminum humile, foliis alternis, ternatis simplicibusque , ramis an- gulatis. Hort. Upsal. 5. Kniph. orig. cent. 5. m. 453 Jasmin à feuilles aîlées , à trois lobes, et alternes, avec des branches angulaires. Jasminum foliis algernis, ternatis, 158 JAS acuminatis. Hort. Cliff. 6. Roy. Lugd.-B. 398. Jasminum luteum. Besl. Eyst. Æstiv. t. 40. f. 2. Jasminum humile luteum. C. B. P. 397; Jasmin jaune et bas, commu- nement appelé Jasmin jaune d'Italie. 3°. Jasminum fruticans, foliis al- ternis , ternatis simplicibusque , ramis angulatis. Hort. Cliff. 5. Hort. Ups. gs. Roy. Lugd.-B. 397. Sauv. Monsp. 174. Kniph. orig. cent. x. M% 453 Jasmin à feuilles simples, à trois lobes et alternes, avec des bran- ches angulaires. Jasminum luteum vulgo dictum bacciferum. C. B. P.p. 298 ; Jasmin jaune commun, | Trifolium fruticans. Dod, Pempt. Silks 4°. Jasminum grandi-florum, foliis oppositis pinnatis , foliolis brevioribus obtusis ; Jasmin a feuilles ailées et opposées, dont les lobes sont obtus et plus courts, Jasminum Hispanicum, magno flore externe rubentè. Bauh, Hist, 2. p.101, Jasminum humilius magno flore. C. B. P. 39 ; Jasmin blanc d’Es- pagre ou de Catalogne, à fleurs plus grandes. Gelsemium Catalonicum, Epir. 37: Pisiegam-Mulla, Rheed. Mal. 6, po Te 5°. Jasminum odoratissimum , fo- Cam. JAS lis alternis , ternatis, foliolis ovatis , ramis teretibus, Hore. Ups. 5 ; Jasmin à feuilles alternes et divisées en trois, dont les lobes sont ovales et Jes branches coniques. Jasminum foliis alternis , ternatis , obtusis. Hort. Cliff. 5. Roy. Luzd.-B« 397° ; Jasminum Indicum flavum odora- tissimum, Ferr, flor. cult, 935 Jas- min jaune des Indes et odorant. Jasminum flavum odoratum, Barr. Ic. 62. 6°, Jasminum Azoricum foliis op- Positis , ternatis, foliolis cordato-acu- minatis ; Jasmin à feuilles opposées et divisées en trois, dont les lo- bes sont en forme de cœur et pointus, Jasminum foliis oppositis, ternatis, Hort. Cliff. 5. fl. Zeyl. 13. Roy. Lugd.-B. 397. Kniph. orig, cent. 94 RoSLe Jasminum Azoricum trifoliatum 5 flore albo odoratiffimo. Hort. Amst, Hort. 1. p. 159. t- 825 Jasmin des Açores à trois feuilles, aveg des fleurs blanches à odeur agréable, communement appellé, Jasmin à feuilles de Lierre. Jasminum fylvestre triphyllum ; floribus rubellis umbellacis. Burm, Zeyl. 127. t 58. f 1. Jasminum album trifoliatum , flore magno. Pluk. Alm.195.1,393.f 1e 7°. Jasminum Capense, foliis lan- | FAS ceolatis , oppositis , integerrimis. flo- ribus triandris; Jasmin à feuilles entieres, en forme de lance et opposées, avec des fleurs à trois étamines. Jasmin du Cap. Linnée la décrit sous Je titre de Gardenia florida. Gardenia. Ellis. Act. Angl. Vol. Jupe 39248 23: Jasminum ramo unifloro, pleno ; petalis coriaceis. Ehret. pict. t. 15. Optime. Act. Nat. Cur, 1761. p. 333: Cotsjopiri. Rumph. Amb. 7. p. 26. t. 14. f. 2. Officinale. La premiere espece ou le Jasmin blanc commun, est si généralement connue, qu’il est inutile d’en faire la description; elle croît naturellement au Malabar et dans plusieurs autres parties des Indes : mais elle est depuis long- tems habituée à notre climat, où elle profite et fleurit très-bien, sans néanmoins produire de fruits ; ses branches foibles et trainantes ont besoin d'un soutien : on la multiplie aisément , en couchant ses branches , qui prennent racine dans l’espace d’une année, après quoi on peut les séparer des vieilles plantes pour les mettre en place: les boutures de éette espece rcus- sissent aussi, en les plantant de bonne heure en automne. Si l’hi- ver est fort rigoureux, on répand “PAS 159 sur la terre qui les environne du tan, des cendres de charbon ou de la sciure de bois, pour empé- cher le froid d’y pénétrer ; et lors. que les gelées deviennent encore plus fortes, on les couvre avec de la paille, ou quelqu’autre litiere, qu'on enleve aussi-tôt que Je tems est doux, afin de ne point les priver d’air trop long-tems, et de ne point entretenir l'humidité qui les fait souvent périr. Lorsque ces plantes sont en état d’être transplantées , on les place à demeure près d’une muraille ou d’un treillage contre lequel on fixe leurs branches; car, quoiqu’on les mette quelquefois en plein vent pour former une tête, il sera ce- pendant difficile de leur donner une forme agréable, sans être forcé de retrancher les branches à fleurs, qui poussent toujours aux extré- mités des rejettons de Vanne : ainsi , il faut laïsser pousser libre- ment les branches en été, et ne pas les palisser avant le milieu ou la fin de Mars; car elles seroient fréquemment détruites, si elles étoient frappées de la gelée aussi- tor qu’elles viennent d’étre taillées, Il y a deux variétés de cette espece à feuilles panachées, Pune en blanc, et l'autre en jaune; fa derniere est Ja plus commune ; elles se multiplient en les greffant JAS sur des Jasmins communs: il arrive souvent que les greffes ne pren- nent point; mais malgré cela, elles communiquent leur couleur aux feuilles du sujet sur lequel elles ont été appliquées ; de sorte que, quelque tems après, au-dessus et au bas de Ja place de Ia greffe, les nouveaux rejettons se trouvent panachés; et Pannée suivante, j'ai souvent observé des branches fort 160 éloïgnées de Ja greffe, et qui n’a- voient eu avec elle d’autre com- munication que par fa racine ,- être aussi panachées que les bran- ches les plus voisines; ce qui prouveroit que Ia sève de Ja greffe est descendue jusqu'aux racines , et que le panache est une maladie gui se communique aisément, Ces deux especes panachées doi- vent être plantées dans des situa- tions chaudes, sur-tout la blanche ; ear elles sont beaucoup plus ten- dres que la commune et fort su- jettes à périr, lorsqu’elles sont ex- posées aux fortes gelées : c'est- pourquoi il faut placer celles a raies blanches à l'aspect du Midi ou du Sud-ouest, et les couvrir de litrere ou de nattes en hiver. Celles qui sont panachées en jaune , n’étant pas aussi tendres que les précédentes, peuvent être plan- tées contre des murailles exposées au Levant ou au Couchant; cette JAS variété est beaucoup moins estis mée que lautre. Humile. La seconde, à laquelle les Jardiniers donnent communé- ment le nom de Jasmin jaune d’I- taie, parce qu'on nous lPapporte tous les ans de ce pays avec les orangers, est toujours greffe sur des tiges de Jasmin jaune com- mun; de sorte que, si les greffes se fiétrissent , les plantes ne sont plus Paucune valeur : cette espece est un peu plus délicate que les communes; cependant elle sup- porte le froid de nos hivers ordi- naires, si elle est plantée à une exposition chaude. + Les fleurs sont plus larges que celles du Jasmin jaune commun, mais elles ont très-peu d’odeur, et ne paroiïssent pas aussi-tot. On peut la multiplier en couchant ses jeunes branches, comme on Pa prescrit pour Je Jasmin blanc commun, ou en Ja greflant sur le Jasmin jaune ordinaire : cette der- niere méthode doit être préfirée aux marcottes ; parce que les plarites qui en proviennent sone plus dures ; il faut les planter con- tre des murailles à une exposition chaude, et les mettre a Vabrr des froids rigoureux fren les couvrant avec des nattes. La méthode pour dresser et tail+ ler cette espece étant la même ; que JAS que celle qui est employée pour Je Jasmin blanc, je n’entrerai pas ici dans un plus grand détail. Fruzicans. La troisieme étoit au- trefois plus cultivée dans les jar- dins* qu’elle ne Vest à présent ; les fleurs ont si peu d’odeur que personne ne les estime; ses bran- ches foibles et angulaires, exigent des soutiens et s’élevent à la hau- teur de huit à dix pieds si elles sont fixées a des palissades. Cette plante produit souvent de sa racine un grand nombre de rejettons , ce qui est désagréable dans les plates- bandes des jardins d’ornement; et comme on ne peut l’élever en plein vent, on l’a presque entierement rejettée : on la multiplie aisément par rejettons ou par marcottes. Grandi florum. La quatrieme es- pece croît naturellement dans les Indes, ainsi que dans I’Isle de Tabago où les bois en sont rem- plis. Le Docteur Robert Millar m’en a envoyé une grande quan- tité de ce pays; ses branches sont beaucoup plus grosses que celles du Jasmin blanc : ses feuilles sont ailées, et composées de trois paires de lobes, courts, obtus, avec une pointe aigueé à leur extrémité, et terminées par un lobe impair ; ces lobes sont plus rapprochés que ceux du Jasmin commun, et d’un vert plus clair : ses fleurs sortent Tome IV, JAS 161 des aisselles des tiges sur des pé- doncules de deux pouces de lon- gueur , dont chacun en soutient trois ou quatre; elles sont dun rouge pâle en-dehors et blanches en-dedans : leurs tubes sont plus longs, et leurs segmens sont émous- sés, tordus à Pouverture du tube et d’une texture beaucoup plus épaisse que dans le Jasmin com- mun ; de sorte qu'il n’est point douteux que celui-ci ne soit une espece distincte et que le Docteur LinNEE ne s’y soit trompé en le confondant avec l'autre, Comme on greffe généralement cette es- pece sur des tiges de Jasmin com- mun, ces tiges poussent toujours des rejettons qui produisent des fleurs , et qui finissent par détruire les greffes, si on les laïsse subsister; de maniere que cette plante ne differe plus alors de ’espece com- mune : c'est ce qui a sans doute trompé ce Botaniste, et lui a fait croire que la différence qu'il avoit d’abord observée entre ces deux especes , n’étoit qu’une variété ac- cidentelle produite par la culture: mais sur l'inspection seule des feuilles, il auroit dû [es séparer, comme il s’y est enfin déterminé dans sa derniere édition du Species Plantarum. On greffe cette plante sur le Jasmin blanc commun, parce qu’elle X 162 JAS réussit bien de cette maniere, et qu'elle est plus dure qu’étant greffée sur elle-même; mais comme on nous l’apporte en si grande quan- tité de Pltalie, qu'on ne prend pas la peine de la greffer ict, je donnerai seulement la maniere de Ja conduire quand on Ia reçoit. Ces plantes arrivent communement en Angleterre en petits paquets de quatre, dont les racines sont enve- loppées de mousse pour les tenir fraiches, ce qui souvent leur fait pousser des rejettons , Si elles sont trop long tems en route; on re- tranche alors ces rejettons , ‘qui, sans cela, épuiseroïent toute Ja nourriture de la plante et détrui- roient la greffe. En choisissant ces plantes , on doit observer avec soin, si les greffes sont vives et en bon état; car si elles étotent brunes, rétré- cies ou ridées, elles ne pousseroient pas, et on ne conserveroit que ia tige de l'espece commune, Lors- qu'on reçoit ces plantes, il faut ôter toute la mousse des racines, retrancher les branches flétries , faire tremper les racines dans des: baquets d'eau placés dans une orangerie ou une chambre pour les préserver du froid, et les laisser ainsi pendant deux jours; après ce tems, on détache toutes les racines seches, on taille les bran- PAS ches à quatre pouces de Ia greffe; on les plante dans des pots remplis d'une terre fraiche et légere, et on les plonge dans une couche de tan de chaleur modérée, en observant de les arroser et de les tenir à l’ombre : un mois ou six semaines après, elles commence- ront à pousser ; alors on détachera tous les rejettons qu’on apperce- vraau-dessous de la greffe, on leur donnèra beaucoup d’air en haussant les vitrages pendant Ja chaleur du jour; on pincera les extrémités des branches lorsqu’elles s’allongeront, pour les fortifier, et enfin on les accoutumera par dégrés à supporter le plein air, auquel on les expo- sera tout-à-fait vers le commen- cement du mois de Juin, en les plaçant à une exposition chaude dans le premier été; car st elles étoient trop an vent, elles feroïent peu de progrès, parce que leur séjour dans Ja couche Îles a ren- du un peu délicates : chaud , et que ces arbrisseaux aient bien réussi, ils produiront quelques fleurs dès l'automne sui- st l'été est vant, mais en très petit nombre, et beaucoup moins grosses que dans l’année suivante , parce qu’a- lors ils seront plus forts et qu'ils auront acquis de meilleures racines, On les conserve ordinairement dans les orangeries , où ils doivent ‘ JAS être fréquemment arrosés en hiver, mais toujours légérement, sur-tout dans les tems froids; parce que trop d'humidité dans cette saison fait aisément pourrir les fibres de leurs racines. Comme ils ont aussi besoin de beaucoup d’air lorsque le tems le permet, on les place dans les endroits les plus froids de lorangerie parmi les plantes dures , où Yon ouvre les fenêtres chaque jour, excepté dans les tems de gelée : il faut avoir l'attention de ne pas trop les couvrir avec les autres plantes, parce que cette seule cause suffit pour faire moisir et fictrir les feunes branches. Au mois d’Avril, on taille et on rap- proche ces plantes a quatre yeux, et on a soin de retrancher toutes les branches foibles; et si Pon a des serres à vitrages ou des châssis profonds dans lesquels on puisse Tes mettre dans cette saison, elles pousseront et fleuriront plus aisé- ment : cependant il ne faut pas les trop forcer. Aussi-tot que leurs jets auront atteint la hauteur de trois ou quatre pouces, on ouvrira les vitrages pendant le jour pour ac- coutumer les plantes par dégrés au plein air, auquel on les exposera dans le commencement de Juin; car sans cela, les fleurs ne seroient pas aussi belles et ne dureroient pas aussi Jong-tems. Si l’auromne est favorable, ces plantes conti- nueront à fleurir jusqu’en novem- bre , et quelquefois plus tard si elles sont fortes; mais alors, il faut leur donner beaucoup d'air lorsque le tems-est doux, sans quoi les boutons se moisiroient, et se flétriroient bientôt. Quoique l'usage ordinaire soit de conserver ces plantes dans les orangeries, cependant elles peu- vent supporter en plein air le froid de nos hivers ordinaires, pourvu qu’on ait l'attention de les planter contre des murailles à une expo- sition chaude, et de les couvrir avec des nattes pendant les gelées; par ce moyen elles produiront dix fois plus de fleurs que celles qui sont conservées dans des pots, et ces fleurs seront aussi beaucoup plus belles; mais on ne doit pas les mettre en pleine terre qu’elles ne soient devenues fortes, et qu'el- les n’aïent été conservées dans des pots pendant trois ou quatre ans, si on veut les préserver des ravages de la gelée. On fait cette trans- plantation au mois de Mar, afin qu’elles aient le tems d’acquérir de bonnes racines avant l'hiver; on les tire des pots avec leurs mottes entieres , et on les {place de façon que leurs tiges soient contre [a muraille : on remplit ensuite les trous dans lesquels on les a mises X ij JAS avec une terre riche et légere ; on les arrose pour affermir Ia terre, on attache les branches au treil- 164 lage, on raccourcit celles qui sont top longues, afin qu’elles puissent pousser au-dessous pour garnir fe mur, et l’on continue ensuite a pa- lisser les rejettons à mesure qu’ils sortent. Ces plantes commenceront à fleurir au milieu ou vers la fin de Juillet, et continueront à produire de nouvelles fleurs jusqu'aux ge- lées : alors il faudra retrancher avec soin tous les sommets chargés de boutons, ainsi que les branches dont les fleurs sont fances ; parce que toutes ces partiesse moisiroient bientôt, gateroient le jeune bots, et feroient beaucoup de tort aux plantes. Vers le milieu de Novembre, lorsque le tems est froïd, et qu'il gele pendant Jes nuits, il faut com- mencer à couvrir ces plantes avec des nattes , pourvu qu’elles sorent tout a-fait seches; car St les bran- ches conservoient de Phumidité , elles se moiïsiroient, et se détrui- roient bientôt : il sera aussi né- essaire d'ôter Jes nattes toutes les fois que le tems ie permettra, pour dissiper cetie humidité, et ne les recouvrir que pendant les gelées; alors on répandra de la litiere sur leurs racines , et on entou- JAS rera leurs tiges avec du foin. A mesure que le tems devient plus dur, on augmente les cou- vertures, et lon met jusqu’à deux ou trois paillassons sur les arbris- seaux : si l’on prend exactement toutes ces précautions, on les conservera même dans les hivers les plus rudes. Au printems, lors- que le tems est pius chaud, on les découvre par dégrés, pour ne pas les exposer trop promptement au plein air, et on les tient tou- jours à l’abri des gelées du matin et des vents secs d’Orient qui re- gnent souvent dans le mois de Mars. Ainsi on mote ces couvertures tout- a-fait qu’au milieu du mois d'Avril et lorsque la saison est sure: alors on taille ces plantes, on retranche toutes les branches foibles, ainsi que celles qui sont flétries, etlon rapproche les plus fortes a deux pieds de longueur , pour Îes faire pousser plus vigoureusement , et leur faire produire beaucoup de Heurs, Il y a une variété de cette espece à fleurs Semi- doubles, qui est à présent fort rare en Angleterre, et qu’on ne trouve gueres que dans les jardins des curieux, quoiqu'elle soit assez commune en Italie, d’où on lapporte quelquefois avec les simples. Les fleurs de cette espece mont que deux rangs de pétales; JAS . de sorte qu'on la cultive plutôt par curiosité que pour sa beauté: on la multiplie en la greffant sur Je Jasmin blanc commun, comme on le pratique pour les simples , et on la traite de la même maniere, Odoratissimum. La cinquieme , qui croit sans culture dans les Indes, s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige droite et ligneuse, couverte d’une écorce brune, et de laquelle sortent plu- sieurs branches foibles qui ont besoin de soutien : ces branches sont très - garnies de feuilles d’un vert luisant, alternes, et formées par trois lobes, dont les deux laté- raux sont opposés et beaucoup plus petits que celui du milieu; elles sont ovales, entieres, et conser- vent leur verdure pendant toute année : les fleurs sont produites en paquets aux extrémités des bran- ches ; elle ont des tubes minces, longs , et divisés au sommet en cing segmens quis’étendentets’ouvrent: ces fleurs , dont Podeur est très- agréable, sont d’un jaune brillant; elles paroissent dans le mois de Juillet, d'Aoùt , de Septembre, @Octobre , et quelquefois même jusqu’à la fin de Novembre, et sont souvent remplacées par des baies oblongues et ovales qui de- viennent noires en muürissant,et dont chacune renferme deux semences. Cette espece de Jasmin se mul- tiplie par semences ou pas marcot- tes; les semences réussissent quel- quefois en Angieterre. Lorsqu'on veut employer ce moyen, on place au printems quelques petits pots, remplis d'une terre fraiche et légere dans une couche de chaleur tem- pérée; un ou deux jours après, lorsque la terre des pots est échauf- fée, on met dans chacun quatre graines qu’on recouvre d’un pouce de la même terre, en observant de les arroser toutes les fois que la terre se trouve seche, mais avec modération, sans quoi lessemences risqueroient d’être attaquées de pourriture. Six ou huit semaines après, les plantes paroîtront ; alors il sera nécessaire de mettre les pots sur une nouvelle couche de chaleur modérée, afin de les avan- cer : on les arrose aussi souvent qu’il est nécessaire; on souleve les vitrages assez haut pendant Ja cha- leur du jour, et on les tient à l'ombre avec des nattes pour em- pêcher qu’elles ne soient brûlées par le soleil. Vers Je milieu du mois de Mai, on ôte les vitrages, lorsque le tems est chaud, pour les accoutumer à l'air, sans cependant les exposer trop au soleil dans le commencement, ce qui leur seroit très-contraire, On choisit donc,pour commencer à Jes mettre à air, 166 JAS un tems chaud et nébuleux, ou une pluie douce, et on ne les ex- pose que par dégrés aux ardeurs du soleil; on ôte les pots de la couche au mois de Juin, pour les placer dans une situation bien abritée , où les plantes pourront rester Jusqu'au commencement d'Octobre. Après ce tems, on les portera dans lorangerie, où on leur procurera autant d’air qu’il sera possible, et on fera en sorte qu’elles ne soient point couvertes par les autres plantes. Ces plantes veulent être sou- vent arrosées pendant l'hiver, mais toujours légerement à la fois. Au mois de Mars, on place ces plan- tes chacune séparément dans des pots, après les avoir enlevées avec leurs mottes ; et si alors on les plonge dans une autre couche de chaleur modérée, elles pousseront de nouvelles racines et se forti- fieront : mais lorsqu'elles sont par- venues à ce point, il est néces- saire de leur donner beaucoup d’air ; car sans cela elles s’affoibli- xoient, et deviendroient incapables de supporter leurs têtes. On les endurcit ensuite au plein air, et on les y expose tout-a-fait vers le milieu du mois de Mai, en observant ce qui a été prescrit plus haut; on Jes tient à l'abri des vents forts qui pourroient leur TAS être très-nuisibles, sur-tout dans Jeur jeunesse; on les remet dans Porangerie pour y passer Phiver, et on leur continue les mêmes soins dans la suite : au moyen de ce traitement, ces plantes feront de grands progrès, et donneront an- nuellement une grande quantité de fleurs, Ces plantes sont assez dures, et n’exigent aucun autre soin pen- dant Phiver que d’être mises à couvert des fortes gelées. J’ignore si elles pourroient subsister en plein air , contre une muraille chaude ; mais on peut l'essayer en en risquant quelques-unes , et je crois que l’on réussiroit, d’autant mieux gwelles sont plus dures que le Jasmin d'Espagne : mais il y a cette différence entre les deux ess peces, que le Jasmin des Indes, ayant-des feuilles larges , épaisses et toujours vertes, si on le cou- vroit pendant Phiver comme celui d'Espagne , tl perdroit ses feuilles par la pourriture , et ses jeunes branches se flétriroient ; mais com- me il n’a besoin de couvertures que pendantles fortesgelées, en met- tant du terreau sur ses racines, en abritant Iégerement ses branches dans les gelées ordinaires, et en laissant les plantes à découvert pendant Je jour , il n’y aura point autant de risque qu’elles soient JAS endommagées, que st elles étoient couvertes plus long-tems. IT faut les palisser au printems, et retran- cher toutes les branches flétries, sans toucher aux autres, comme on le pratique pour le Jasmin d’Es- pagne ; car les fleurs de cette es- pece n’étant produites qu'aux ex- trémités des branches, il n’y en auroit plus , si l’on tailloit les re- jettons : comme les branches de celles-ci sont plus ligneuses que celles du Jasmin d’Espagne, les rejettons de l’année ne produisent jamais de fleurs. Si l’on fveut mul- tiplier cette plante par marcottes, il faut coucher ses jeunes branches au mois de Mars, en observant de les couper aux nœuds, comme quand on marcotte les œillets, et de les arroser souvent dans les tems secs : si on Jes soigne convenable- ment, elles seront bien enracinées au printems suivant et en état d’être transplantées ; alors on les met chacune séparément dans des pots remplis d’une terre légere, et on les traite comme les plantes de semences. k On multiplie aussi cette espece très-aisément en la greffant sur des tiges de Jasmin jaune commun: mais Jes plantes qui en proviennent ne sont jamais aussi fortes que celles qui sont sur leurs propres tiges; d’ailleurs, le Jasmin jaune commun est fort sujet à pousser un grand nombre de rejettons de ses racines , ce qui le rend désa- gréable , et si on ne Jes arrache pas constamment a mesure qu’iis paroïssent , ils privent bientôt les plantes de toute nourriture. Azoricum. La sixieme espece qu’on rencontre dans les isles Aco- res, a des branches minces qui exigent un soutien, mais qui, si on leur en fournit , peuvent s'élever jusqu’à la hauteur de vingt pieds: ces tiges sont garnies de feuilles à trois lobes , larges, en forme de cœur, d’un vert luisant, opposées sur les branches , et qui durent toute l’année. Les fleurs qui naissent en pa- quets clairs aux extrémités des branches , ont des tubes longs , étroits et découpés au sommet eft cinq segmens étendus ; elles sont d’un blanc clair, et ont une odeur très-agréable : cette plante fleurit en même tems que Jes précéden- tes; les Jardiniers lui donnent com- munément Je nom de Jasmin a feuilles de lierre. Ce Jasmin est assez dur, et n'exige d'être abrité que pendant les fortes gelées : je suis persuadé que sil étoit planté contre une muraille exposée au Midi, et traité comme le jasmin jaune des Indes , il réussiroit très- bien; car je me souviens d’en avoir 168 7A’S ! vu quelques plantes croitre contre un mur, dans les jardins de Hamp- ton-Court, où elles résistorent aux froids de nos hivers, et fleuris- soient beaucoup mieux que celles qu'on tient en pots. Cette espece se multiplie comme le Jasmin jaune des Indes, et exige le même traitement. Cette plante est une des plus belles de l’orangerie ; car ses feuil- Jes sont d’un vert brillant, et font un très-bel effet durant toute lan- née : ses fleurs répandent une odeur agréable , et durent trés-long-tems. Gardenia florida. La septieme espece a été apportée du Cap de Bonne-Espérance, par le Capitaine HuTcHiNsoN quil'atrouvée à quel- que distance de la mer; attiré par la bonne odeur qui se faisojt sen- tir à une grande distance , après l'avoir examinée , ‘et remarqué la place , il y retourna Ie lendemain, la fit mettre avec soin dans une caisse remplie de Ja même terre dans laquelle elle se trouvoit, et la fit transporter à bord de son vaisseau ; elle continua à fleurir pendant presque tout fon trajet, jusqu’en Angleterre, où elle arriva en bon état, et y produisit des fieurs plusieurs années de suite dans le jardin curieux de Richar War- ner, à Woodfort en Essex, qui 3 eu la bonté de m'en donner JAS une branche en fleurs, pour em: bellir les figures de mes plantes, où elle est représentée dans fa dix- huitieme planche. Ii paroît qu'aucun Botaniste n’a connu cette plante, car je n’en ai jamais vu ni figure ni descrip- tie dans aucun livre, On trouve une espece qui en approche dans le Hortus Malabaricus , ainsi que dans le Recueil des Plantes de Céylan, fait par Burmann; elle est intitulée Nandi Ervatum Major. Hortus Ma- lab ; mais eile differe de celle-ci, en ce que ses feuilles sont plus longues et plus étroites, que fe tube de Ia fleur est gros, et que ses segmens ne s'étendent pas au- tant : d’ailleurs les fleurs du Jas- min du Cap se changent en cou- leur de buffle avant de se flétrir, ce qui ne permet point de douter qu'elle ne soit différente de celle de Burmann; il eft cependant sin- gulier que les habitans du Cap de Bonne-Espérance ne connoissent point cette plante, car elle ne se trouve dans aucuns de leurs jar- dins , et le Capitaine n’a pu en trouyer d’autres que celle quil a rapportée en Angleterre. La tige de cette plante est grosse et li. gneuse ; elle pousse plusieurs bran- ches qui commencent par être vertes, et dont l'écorce devient ensuite grise et unie : ses branches sont JAS sont opposées et chargées de nœuds courts, les feuilles sont ses- siles et opposées ; elles ont cing pouces de longueur et leur largeur, qui est de deux pouces et demi dans le milieu, diminue par dégrés vers chaque extrémité ; elles sont ter- minces en pointe, d'un vert tui- sant , entieres , d’une fubstänce épaisse, et ont plusieurs veines qui s'étendent depuis Ja côte du milieu jusqu'aux bords : {es fleurs sont produites aux extrémités des branches, tout près des feuilles ; leur calice est tubal, a cing an- gles , et découpé profondément sur les bords extérieurs , en cing segmens Jongs,, étroits, et termi- nés en pointes aiguës ; la fleur n’a qu’un pétale , car quoiqu’elle soit découpée en plusieurs segmens profonds, ces segmens sont ce- pendant joints en un tube vers le bas : quelques-unes de ces fleurs, qui sont beaucoup plus doubles que les autres, ont trois ou quatre especes de pétales , et un stigmat divisé en deux parties ; celles qui sont moins doubles ont des stig- mats séparés en trois portions : toutes celle$ que j'ai examinées n’avoient qu'une ou deux étami- nes; ce qui peut avoir, été occa- sionné par la plénitude des fleurs, comme on Ia souvent obferyé dans plusieurs especes de plantes, dont les fleurs ont un pins grand Tome IV, nombre de pétales. qu’elles ne de- yroïent en avoir ; plusieurs n’ont aucune des parties de la généra- tion, et d’autres n’ont que les par- ties mâles. Cette fleur est tout-a-fait ou- verte et aussi large qu'une rose médiocre, et quelques - unes sont aussi doubles qu’une rose de Da- mas ; son odeur est très-agrcable, et ressemble d’abord à celle de Ia fleur d’orange ; maïs lorsqu'on la respire de pres, elle a Podeur du narcisse blanc. Cette plante fleurit en Angleterre dans les mois de Juille: et d@Aodt , mais dans son pays natal , on assüre qu’elle reste en fleur durant une grande partie de l’année ; car le Capitaine qui l’a apportée a dit que ses fleurs se sont succédées jusqu’à ce que le vaisseau fut arrivé dans un climat plus froïd ; ce qui avoit arrêté leur développement. LinNÉE s’est conformé à ce qui a été dit par la Société Royale, pour changer Ie nom de cette plante en celui de Gardenia ; mais fa description et ses caracteres ont été pris sur la fleur double par plusieurs personnes qui se sont trop pressées et qui auroient dû se ressouvenir de ce que LiINNÉE recommande au sujet des fleurs doubles. Jai élevé des semences; depuis quelques années , de pli - sieurs de ces plantes, dont quel- Y 170 JAS ques-unes ont donné des fleurs simples, ayant toutes les marques des doubles; elles se changent en couleur de bufe avant de se faner, et toutes ont trois étamines et un stigmat divisé en trois parttes: dans celles de LiNNÉE, il n’y a point ‘Pétamines , mais seulement cinq antheres linéaires; ce qui a été oc. ‘casionné par laugmentation du nombre de pétales, ou plutôt de leurs segmens ; ce que lon recon- noit aussi dans les fleurs doubles des ceillets , dont quelques-unes n’ont que deux ou trois étamines, pendart que les mêmes fleurs sim- ples cn ont commünément dix. LrNNÉE prétend aussi que la cap- sule du jasmin du Cap, renferme deux ceilules remplies de petites semences ; mais ceux qui sont en- tratnés dans cette méprise, ont de- puis supposé que la figure donnée par Plukenet, dans sa 448 plan- che, sous le titre de Um - Ky, étoit le fruit de cette plante , renfer- mant des semences triangulaires et d'une odeur agréable : mais d’après Ja représentation que j'en ai don- née, il est certain que c’efl le fruit d'une plante différente ; car Jes graines de’ce jasmin que j'ai se- mées , étoient des baies contenant chacune deux graïnes semblables à celles des autres jasmins ; c’est pour cer'e raison que je Pat laissé dans le même genre, avec une ad- TAS dition au titre qui indique que 1a fleur renferme trois étamines. Cette espece se multiplie aisé- ment par boutures , qu'on plante pendant I’été , dans des pots qu’on plonge dans une couche de cha- Jeur modérée , qu’on couvre exac- tement de cloches de verre, pour en exclurre Pair extérieur ,et qu'on tient à l'abri du soleil pendant le jour : lorsqu’elles ont pris racine , on les partage avec précaution, et on Jes transplante chacune sépa- rément dans de petits pots qu'on replonge dans la couche chaude ; où on les tient à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvel- Jes racines ; après quoi on Îles ac- coutume par dégrès au plein air. Quoique les boutures de cette plante prennent aisément racine et poussent de forts rejettons en une ou deux années, cependant elles sont sujettes à être arrêtées dans leur accroissement ; leurs feuilles deviennent pâles et ma- fades , et souvent les plantes péris- sent bientôt après. De ma connois- sance cela est arrivé par-tout, quoiqu’on les ait tenues ‘en hiver à plusieurs dégrés dé chaleur dif. férens , et qu'on les ait traitées en été ‘suivant des méthodes diverses. Une personne qui avoit demeuré quelques ‘années dans les Indes, ou elle cultivoit ces plantes dans son jardin, m'a appris qu'elles pé- d JAS > rissoïent souvent de la même ma- niere ; aussi cette plante a t-elle beaucoup perdu de sa valeur en Angleterre. JASMINUM Voyez CoFFEA. JASMINUM ILICIS FOLIO} Voyez LANTANA. ARABICUM, JASMINUM PERSICUM. Voy. SYRINGA. JATROPHA. Lin. Gen. Plant. 961. Manihot. Tourn. Inst. R. H. 958. Tab.-438 ; Caflave , noix médicinale d'Amérique. Caracteres. Ce genre a des fleurs mâles & des fleurs femelles. sur la même plante ; le calice des fleurs males est presqu’invifible ; Îeur corolle est monopétale et en forme de sous-coupe , et elles ont un tube court, dont l’extrémité supé- rieure est découpée en cing seg- mens presque ronds et étendus ; elles ont dix étamines en forme Waléne , dont cing sont alternati- vement plus courtes que les autrés, et qui sont toutes réunies, Crigées dans le centre de la fleur, et termit- nées par des sommets presque ronds mouvans. Les fleurs femelles qui sont placées dans la même om- belle mont point de calic>, mais seulement cing pétales qui s’¢:en- dent comme ceux de la Rose; au EE. centre est placé un germe presque rond, et sillonné par troîs rainures profondes qui soutiennent trois styles, couronnts par: des stigmats simples; ce germe sé change dans la suite en une capsule’ presque ronde & à trois cellules, dont cha- cune renferme une semence. Ce genre de plante est rangé dans Ja neuvieme section de fa vingt-unieme classe de Linnir., intitulée Monæcie monadelphie, qui comprend celles qui ont des fleurs males et des fleurs femelles sur le même pied, et dont les étamines sont réunies en un seul corps. 172 Les especes sont: 1°. Jatropha Manihot , foliis pal- matis , lobis lanceolatis , imtegerrimis, levibus. Lin. Sp. Plant. 1007 ; Callave avec des feuilles en forme de main, dont les lobes sont lan. ceols., entiers et unis. Jatropha foliis palmatis , pentadac- tilis ; radice : conico-oblonsä , carne sub-lacted. Brown. Jam. 349. Ricinus minor , Viticis ob:uso fo- lio, caule verrucoso, flore pentapetalo albido, ex cujus radice tmberosé , succo venenato turgidd , Aimericani panem, conficiunt. Sloan. Jam. 41. Hist. 1.p. 139.t. 85. Arbor succo venenato , radice es- eulentd, Bauh. Pin, 512. Tourn, Inst. 658. f. 438. Manihot inodorum, five Yucca fo Vy 172 D'À ae lis Cannabinis. Bauh. Pin, 90. Pluk. Alm. 241. t. 205. f. 1. Manihot Theveti, Yucca et cassavi. J. B. 2. 794-3 Manihot du Thévé & PYucca de JEAN BoHIN. 2°. Jatropha quinque - lobatus , fos liis quinque-lobatis , lobis acuminatis, acute dentatis, levibus , caule fruti- coso ; Caflaveavec des feuilles com- posées de cing lobes unis, terminés en pointe et dentelés finement aux bords , avec une tige d’arbrisseau, 3°. Jussievia frutescens, non spinos.z, foliis glabris et minis laciniatis, Houst. Mss. 3 Jussiévia en arbris- seau sans épines , avec des feuil- les unies et moins découpées. 4°. Jatropha urens aculeata , fo- liis quinque-lobatis, acute incisis , caule herbaceo 3 Jatropha épineux, dont les feuilles ont cinq lobes fine- ment découpés sur leurs bords , avec une tige herbacée. , . Jussievia herbacea, spinosissima, urens, foliis digitatis et laciniatis. House. Mss.; Jussiévia très-piquante & herbacte , avec des feuilles di- gitées et découpées. Ricinus lactescens, Fici foliis pinulis mordaceis armatis. Pluk. Alm. 320. 120 3s 4°. Jatropha herbacea aculeata, foliis trilobis, caule herbaceo. Lin. Sp. Plant. 1007. Roy. Lugd.-B. 202 ; Jatropha épineux, avec des feuil- Jes à trois lobes et une tige her- baçce. PAT Jussievia herbacea, spinosissima ; urens, foliis trilobatis minimè inci- sis. Houst. Mss. 3 Jussiévia épi- neuse , piquante & herbacée, avec des feuilles à trois lobes et légère- ment dentelées, 6°, Jatropha Viti-folia, foliis pal- matis , dentatis, aculeatis. Hort. Cliff. 445. Hort. Ups. 290. Roy. Lugd.-B. 202. Gron, Virg. 154. Jacq. Hort. t. 21. Kniph, cent. 4. n. 313 Ja- tropha avec des feuilles en forme de main, dentelées et épineuses. Manihot spinosissima , folio Viti- gineo. Plum. Cat. 20 ; Cassave, la plus épineuse , a feuilles de vigne. Jatropha urens. Lin, Syst. Plant. te 4. pe 193. Sp. 7. : 7°. Jatropha Aconiti-folia , foliis lobatis,dentatis, acuminatis, urentibus, caule arboreo ; Jatropha avec des feulles à lobes dentelés, terminés en pointes aiguës et piquantes , ayant une tige d'arbre. Jussievia arborea, minits spinosa , foribus albis umbellatis , foliis Aconité urentibus ; Jussiévia en arbre moins épineuse , avec des fleurs blanches en ombelles, et des feuilles d’A- conite piquantes 8°, Jatropha mulzi-fida , foliis mul- tipartitis, levibus , stipulis seraceis, multi fidis. Hort. Cliffs 445. Roy. Lugd.-B. 202,; Jatropha à feuilles lisses et divisées en plusieurs par- a T ties, ayant des stipules chargées de poils et a plusieurs pointes. Jatropha assurgens , foliis digita- tis, angusti®y pinnati-fidis. Brown. Jam. 348. Ricinoides Americanus, tenuiter diviso folio. Breyn. cent. 116. t. 53. Sloan, Jam. 40. Raii Hist. 167. Moris. Hist. 3. p. 348. S. 10. te 3. Avellana purgatrix, Bauh, Pin. 418. Manihot folio tenuiter diviso. DilloElth. 2.17. t. 1736 fr. 213s Ricinoides arbor Americana , folio multi-fido, 656 ; Ricinoïdès en ar- bre d'Amérique, avec des feuilles divisées en plusieurs segmens, cominunément appellé, noix me- dicinale françaife @ Amérique. 9°. Jatropha Curcas , foliis corda- tis angulatis. Hort. Cliff. 445. Mat. Med. 208. Roy. Lusd.-B. 102. Burm, Ind. 306. Jacq, Hort. 3. t. 46 ; Jatropha a feuilles angulaires et en forme de coeur. Jatropha assurgens , ficis folio , flore herbaceo. Brown. Jam. 348. Ricinus Americanus major , fe- mine nigro. Bauh. Pin. 432. Ricinus ficüs folio , flore pentape- talo viridi, frudtu levi , pendulo. Sloan, Jam. 40. Mundubignacu. 97: Ricinoides Americana, Gossypit fo- lio. Tourn. Inst. 656 ; Ricinoidés d'Amérique , bâtard , à feuilles de Marcgr, Bras, JTAAT\ 173 coton, ordinairement appellé noix médicinale d'Amérique, pignon d’In- de, ou le médicinier. 10°. Jatropha Staphisagri-folia, fos liis quinque-partitis , lobis ovacis integris, setisglandulosis ramosis. Flor. Leyd. Prod. 202 ; Jatropha’ avec des feuilles divisées en cing par- ties, dont Jes lobes sont ovales et entiers, ayant des poils bran- chus qui sortent des glandes. Ricinoïdes Americana Staphisa- griæ folio. Tourn. Inst. 656 3 Rici- noïdès d'Amérique , bâtard, a feuilles de Staphisaigre ; commu- nément appellé, en Amérique, herbe au mal de ventre. Jatropha Gossypi- folia. Lina, Syst. Plant, tom. 4. pag. 190. sp. 1, Jatropha humilior setis ramosis , fo- liis tri-lobis sive quinque-lobis denticu- latis. Brown, Jam. 348. Ricinus minor , Staphisagriæ folio, flore pentapetalo purpureo. Sloan. Jam. 41. Hist. 1. Ricinus Americanus , perennis , flo- ribus purpureis , Staphisagriæ foliis, Comm. Horr, 1. p, 17.1, 9. La premiere espece est le Cas- sada où Cassave commun, que l’on cultive pour en faire une espece de pain dans les contrées méridio- nales de lPAmérique : apres en avoir exprimé le suc, qui est un véritable poison, on le réduit en une farine , dont on fait des ga- 174 TACT teaux ow puddings , qu’on regarde comme une nourriture saine, Cette plante séleve a la hau- teur de six ow sept pieds, sous la forme d’un arbrisseau garni de feuilles lisses, supportées par des pétioles longs et alternes, & com- posées de sept lobes réunis en un centre ; ces lobes sont étroits à leur base, mais larges d'un pouce et demi vers le haut , et terminés au sommet en une pointe aïguc : les trois lobes du milieu ont à-peu- près six pouces de longueur sur deux dans la partie la plus large; mais les deux suivans n’ont que cinq pouces de long, et les deux Jatéraux n’en ont que trois : ceux du milieu sont sinués aux deux bords , près de la pointe, mais les deux cotés sont entiers. Les fleurs de ceite espece naissent en om- belles aux extrémités des tiges, les unes mäles & les autres fe- melles dans fa même ombelle ; elles sont composées de cinq pé- tales ronds, étendus et ouverts, Les fleurs mâles ont dix étamines réunies en une colonne , et les fe- melles ont un germe rond, avec trois sillons dans le centre qui porte trois styles, dont deux sont écartés, et le troisieme s’éleye au milieu, quoiqu'il soit assez court; ces styles sont couronnés par des stigmats simples ; le germe se change, quand la fleur est passée, RAT en une capsule ronde et divisée en trois lobes, qui forment trois: cellules distinctes, dont chacune contient une semerice, Quinque-lobata. La seconde , que le Docteur Houstoun a dé- couverte à la Havanne , d’où il m'a envoyé ses semences , s’éleve à la hauteur de dix à douze pieds, avec une tige droite , d’abord verte et herbacée , mais qui de- vient ensuite ligneuse , et pousse vers son. sommet quelques bran- ches garnies de feuilles unies, composées de cinq lobes ovales terminés en pointes et dentelés sur leurs bords, en plusieurs poin- tes aiguës et irrégulieres, Les fleurs males et les fleurs femelles sont produites dans la même ombelle , aux extrémités des tiges et des capsules unies et divisées en trois cellules, dont chacune contient une simple semence qui leur suc- cede. +f Urens, La troisieme a en- core été trouvée par le Docteur Houstoun , dans des campagnes sablonneuses, aux environs de la Vera-Cruz, d’où il m'a envoyé ses semences , qui ont très-bien réussi dans les Jardins de Chelséa, Cette espece a une racine fort épaisse, charnue et semblable à celle d’une rave blanche d’Ef- pagne; sa tige s’éleve à un ou deux pieds de hauteur, comme une py- JAT ” timide herbacée , branchue & fort armée de tous côtés de poils très-piquants, blancs et longs , qui causent, comme l’ortie , une dou- Jeur briilante quand on les touche, Ses feuilles se divisent en cinq lobes, dont celui du milieu est le plus long; les deux voisins ont un pouce de moins, et les deux extérieurs n’ont que Ja moitié de la longueur de celui du centre: ces lobes sont profondément découpés et ondés sur leurs bords , ‘et tou- tes leurs nervures sont fortement armées de piquants , de façon qu'il est dangereux de les manier; toutes les parties intermédiaires des feuil- les sont aussi très garnies de pi- quants semblables à ceux de lor- tie, mais moins visibles, Les fleurs qui sortent en ombelles, aux ex- trémités des branches, sont blan- ches, en forme de gobelet , et aussi armées de piquants. La méme ombelle renferme des fleurs males et des fleurs femelles ; ces der- nieres sont remplacées par des capsules triangulaires qui contien- Nent trois semences. La quatrieme es- pece s’éleve en tige herbacée , a da hauteur d'environ un pied, et se divise en deux ou trois bran- ches , garnies de feuilles alternes, Herbacea. Supportées par de longs péttoles , et composées de lobes oblongs , Jegérement -sintiés ‘sur trois TAT 175 leurs bords , et terminés en pointes aigucs. La plante entiere est ar- mée de piquants serrés , longs, poillus et venimeux : les fleurs sont petites, et sortent en ombel- les aux extrémités des branches , elles sont d’un blanc sale ; les mâles et les femelles sont renfer- mées dans Ja même ombelle : les femelles produisent une capsule ovale ,. à trois lobes , garnie de piquants comme Je reste de la plante ,-et divisée en trois cellules, dont chacune contient une simple semence : cette espece est an- nuelle, Viti-fo'ia. La cinquieme a été trouvée dans les environs de Carthagéne , dans Ja nouvelle Ef- pagne, par M. Robert Millard, qui a envoyé ses semences en Angle- terre; ces graines ont très-bien réussi dans plusieurs jardins. La racine de cette plante est-épaisse, grosse & charnue; ‘elle produit une tige herbacce , aussi grosse que le pouce , qui s’éleve à ja hau- teur de quatre ou cinq pieds , et se divise en plusieurs branches, armées de piquants bruns , longs et fort rapprochés. Les-pétioles-de ses fleurs ont six-ou sept pouces de longueur, et sont fortement gartils de piquants , moins rappro- chés et moins longs que ceux de la tige et des branches ; ses feuilles sont profondément découpées en JAT cing lobes fort dentelés sur Jeurs bords, dont les côtes sont aussi armées de piquants: ses fleurs qui sont d’un beau blanc, naissent en ombelles sur des pédoncules nuds, aux extrémités des branches ; les AY males et Jes femelles sont com- prises dans la même ombelle : les fleurs males paroissent les pre- mieres ; elles sont composées de cinq pétales, et d’un tube court qui en occupe le fond: les éta- mines sont de la longueur du tube, et réunies en une colonne; les pé- tales s'étendent et ,s’ouvrent en dessus ; les étamines remplissent l'ouverture du tube qui les con- tient; les fleurs femelles sont plus petites , mais de la mème forme; elles n’ont point d’étamine , mais seulement un germe ovale , divisé en trois angles, qui se change en une capsule a trois lobes , dont chacune forme une cellule dis- tincte , qui renferme une semence. Aconiti-folia. La sixieme es- pece a été découverte par le Doc. teur Houstoun, à Ja Vera-Cruz, où on la laisse croître autour de Ja Ville comme une plante d’or- nement ; elle s’éleve à Ja hauteur de dix à douze pieds , avec une tige forte, cassante, ligneuse, cou- verte d’une écorce grise, et divi- sée en plusieurs branches garnies de feuilles découpées en plusieurs parties comme celles de PAconite!, JA T mais armées de petits piquants semblables .à ceux de Tortie. Les pédoncules sortent aux extrémités des branches ; ils ont cing ou six poucés de longueur, et soutiens nent une ombelle de fleurs blan- ches. Les fleurs males sont monos pétales, elles ont un tube assez long et divisé en cinq segmens à son extrémité ; les fleurs femelles s'étendent et s’ouvrent en forme de rose, et renferment dans leur centre un germe qui devient dans la suite un fruit rond, épineux, à trois lobes , et à trois cellules, dont chacune contient une simple semence. Mulri-fida. La septieme espece est à présent fort commune dans Ja plupart des isles de Amérique; elle a été apportée du continent, d'abord dans les isles Frangoises ; et de-là dans les isles Britanniques, où on la nomme French-physic-nut , noix médicinale de France, pour la distinguer de l’espece suivante, que l'on appelle simplement phy- sic-nut, noix médicinale, à cause de sa qualité purgative. Elle s’é leve en une tige épaisse et douce, à la hauteur de huit ou dix pieds, et se divise en plusieurs branches, couvertes d’une écorce grisâtre ; les feuilles sortent de tous côtés, sur de forts pétioles de sept à huit pouces de longueur ; elles sont divisées en neuf ou dix lobes * cn JAT ‘en forme de main , et réunis à leurs bases : ces lobes ont sept pouces de longueur sur deux de large, et Jeurs bords sont décou- pés en plusieurs pointes opposées 5 le dessus des feuilles est d’un vert luisant , et le dessous est gris et un peu Les fleurs naissent sur de longs pédoncules, aux extrémités des branches , en fornre d’ombelles, qui renferment les males et les femelles, comme Jes autres especes. cotonneux. Ces ombelles sont larges, et les fleurs, d’une couleur vive écarlate, ontunetrés-belleapparence;comme les feuiiles sont aussi remarquables par leur beauté , on cultive cette espece comme plante d'ornement dans presque toutes les isles d'Amé- Tique. Curcas. La huitieme, qui croit naturellement dans toutes les isles de l'Amérique , s’éleve, avec une forte tige, à la hauteur de douze à quatorze pieds, et se divise en plusieurs branches garnies de feuil- les angulaires, en forme de cœur, et terminces en pointes aïgués. Les fleurs sont produites en ombelles, aux extrémités des branches : elles sont. males ; mais comme elles n’ont qu'une couleur herbacée , elles font très-peu d’effet. Les fleurs femelles sont rempla- cées par des capsules ovales, oblongues , et a trois cellules, Tome IV. JrA:T 177 renfermant chacune une semence noire et oblongue. Les Américains employoient ‘attrefois très - communément les semences des deux dernieres es- peces pour 8 purger ; mais ce pur- gatif est si violent qu’on s’en sert très-rarement aujourd’hui ; trois ou quatre de ces noix ont purgé par haut et par bas , près de que- rante fois, une personne qui Igno- roit Jeur effet. On croit que cette qualité purgative est contenue dans une peau mince ou pellicule qui revêt l'intérieur de la noix , et que, si on la ratissoit , le fruit ne produiroit plus aucun effet, et. pourroit être mangé sans danger. On emploie les feuilles de Ja hui- tieme espece dans les bains et les fomentations. Stapisagri - folia. La neuvieme naît spontanément en Amérique, où on la nomme quelquefois Ma- nihot sauvage, et ailleurs Belly-ach, pour le mal de ventre, parce qu’on croit que ses feuilles sont un re- mede pour la colique venteuse. Elle s’éleve à la hauteur de trois ou quatre pieds , en tiges molles, herbactes , et couvertes d’une écorce pourpre ; les nœuds sont hérissés de poils branchus , qui s’'élevent en petits paquets, non- seulement sur la tige principale, mais aussi sur les branches et les pétioles. La tige se divise vers le Z e 178 J'AT haut en deux ou trois branches, chargées de feuilles , supportées par de Tongs pctioles , et divisées en cinq lobes entiers, ovales et terminés en pointes aiguës : les fleurs sont rod de petites ombelles, aux extrémités des bran- ches, sur des pédoncules foibles et nuds; elles sont d’un pourpre foncé : les fleurs males et les femelles sont renfermées dans Ia même ombelle ; les femelles pro- duisent des capsules tricellulaires, oblongues , unies et couyertes d’une pellicule qui devient noire en mürissant ; chacune de leurs cellules contient une semence brune et oblongue. Toutes ces plantes étant origi- naires des contrées les plus chau- des de l'Amérique, sont trop dé- licates pour profiter en plein air dans notre climat. On cultive la premiere espece en Amérique, comme une plante alimentaire ; on la multiplie en faisant des boutures de sept à huit pouces qui prennent aisément ra- cine : mais comme Ja maniere de les conduire est rapportée dans différens livres, je n’en dirai rien Ici. Les autres se multiplient faci- lement par leurs grames , qu’il faut semer au printems sur de bonnes coucties chaudes. Lorsque les plantes sont assez fortes, on Le PRE les met chacune séparément dans des petits pots remplis de terre légere, on Jes plonge dans une nouvelle couche chaude de tan, on les tient à Pombre , jusqu’à ce qu’elles aient poussé de nouvelles racines, et or lestraite pour la suite de la-méme maniere que les autres plantes des pays chauds, en leur donnant de Yair journellement à proportion de Ja chaleur de Ia saison ; mais comme plusieurs de ces especes ont des tiges succu- lentes, dont quelques-unes ren- ferment une séve laiteuse, ïl ne faut- les arrôser que très-peu ,. perce que l'humidité les détruiroit promptement. La quatrieme est une plante annuelle qui produira de bonnes graines dans l’année, si on la seme de bonne heure au printems, et si on hâte l’accroissement des plantes, Les autres sont vivaces , et ne fleurissent que dans la seconde ou la troisieme année ; c’est-pourquoi on doit les plonger dans Ia couche de Ja serre chaude, où on les laissera constamment : on leur donne beaucoup d'air dans les grandes chaleurs , et en hiver on ne les arrose que très-peu; au moyen de ce traitement, on les conservera plusieurs années en An- gleterre, où elles fleuriront'et pro- dutront de bonnes semences. IBERIS. Dillen, Nov. Gen. 6. I-B E Lin. G.n. Plant. 721. Thlaspidium. Tourn. Inst. R. H. 214. Tab. 101; espece de Thlaspr , Cresson sau- vage. Caracteres. La fleur a un calice formé par quatre feuilles ovales ; étendues, concaveset quitombent. La corolle est composée de quatre pétales inégaux, ovales ; obtus et étendus, avec des onglets oblongs et érigés, dont les deux extérieurs sont plus longs que les autres. La fleur à six étamines érigées et en forme d’alène, dont les deux latérales sont plus courtes que les autres , et qui sont toutes termi- néespar dessommets presque ronds. Au centre du-tube, est placé un germe rond et compriiné , qui sou- tient un style court, simple, et couronné par un stigmat obtus ; ce germe devient dans {fa Suite une silique presque ronde, comprimée et à deux cellules, qui renferment chacune une simple semence ovale. + Ce genre de plantes est rangé dans la premiere’ section de fa quinzieme classe de LiNNÉE, in- titulée : Tetradynamie siliqueuse , qui renferme celles dont Jes fleurs ont quatre étamines longues ‘et deux -plus courtes, avec -des se- mencesrenfermées dans de courtés siliques. F Les especes sont: 1°. Iberis semper florens, frutescens, foliis cunei-formibus , obtusis , integer IBE 46 rimis. Lin. Hort. Cliff. 330. Hort. Ups. 184. Roy. Lugd.-B. 336. Kniph. cent. 12. n. 593 Ibéris en arbrisseau”à feuilles entieres, ob- tuses, et en forme de coin, com- munement appellée , Parbre Can- DY-TUFF. Leucoium fruticosum umbellatum , Persicum, foliis Leucoii instar sem- per virentibus. Moris. Hist. 2.p.296. Thlaspë lati-folium polycarpon , Leucoii foliis, Bocc. Sic. 55. t. 22. Ta Thlaspidium fruticosum , Leucoii folio, semper florens. Tourn. Inst. 214; Thlaspi en arbrisseau à feuil- les de Gfrofiée, toujours fleurissant, Thlaspi vivace. Thlaspi Persicum. Riu. tetrap. 224. f. 2. 2°. Iberis semper virens, frutescens, foliis linearibus , acutis, integerrimis. Lin. ‘Hort. Cliff: 330. Roy. Lugd.-B. 336; Ibéris en arbrisseau avec des feuilles étroïtes, entieres et poi tues , communément .appelice Thlaspi vivace. Thlaspi montanum , semper virens. C.B. p. 106; Thlaspi de montagne, toujours vert. Thlaspi montanum candidum. Da- lech. Hist. 1180. Thlaspi Creticum perenne, flore albo. Barr. Ic, 214. et 734. 3°. Iberis umbellata herbacea, foliis lariceolatis, acuminatis , infe- rioribus serratis ; superioribus inte-. gerrimis. Lin. Hort. Cliff. 330. * Z ij 18e IBE Hort. Ups. 184. Roy. Lugd.-B. 336. Sabb. Hort. 4. t. 7 ; Ibéris herbacée, avec des feuilles en forme de Iance et pointues, dont celles du bas sont scices, et les supérieures entieres , communément appellé Thlaspi. Thlaspi Creticum quibusdam, flore rubente et albo. J. B. 2.924; vérita- ble Moutarde de Crête, à fleurs blanches et rougeatres, Thlaspi de Jardin. Thlaspiumbellatum. Crantz. Austr. Px2s- Iberis Cretica. Riu. tetr. 225. Thlaspi umbellatum Creticum , Ibe- ridis folio. Bauh. Pin. 1064 Draba sivè Arabis, sivè Thlaspi Candie. Dod. Pempt. 713. 4°. Iberis odorata herbacea , foliis linearibus , supernè dilatatis, serratis. Flor. Leyd. 330. Roy. Lugd.-B. 3 36; Ibéris à feuilles étroites, sciées et étendues vers le haut. Thlaspiumbellatum Creticum, flore albo, odoro, minus. C. B. p. 106 ; Thlaspi de Crête à fleurs blanches en ombelles qui répandent ‘une odeur agréable. Thlaspi parvum 4, odorato flore. Clus. Hist. 2. p. 132. 5° Iberis nudi caulis herbacea ; foliis sinuatis , caule simplici. Lin. Hort. Cliff. 328. Fl. Suec. 536. 581. Roy. Lugd.-B. 336. Pollich. Pal. n. 615. Mattusch. Sil. n. 480. ‘Doerr. Nass. p.133. Flor, Dan. 323; IB.E Ibéris a feuilles sinuées, avec une tige simple, nue, et herbacée. Iberis folits pinnatis , pinnis ovatis, acutis. Hall. Helv. n. 521. Bursa pastoris minor , foliis incisis. Bauh. Pin. 108. Bursa pastoris minor. Dod. Pempt. 103. Bursa pastoris minima, Lob, Ic. 223. Bursa pastoris parva , folio glabro, spisso. Bauh. His. 2. p. 937. Nasturtium Petreum. Tab.lc, 4513 Cresson de roc. 6°. Iberis amara herbacea , foliis lanceolatis,acutis, sub-dentatis, floribus racemosis. Lin. Hort. Upsal. 184. Pollich. Pal. n. 614. Kniph. cent. 9: n. 52. Scop. carn. ed. 2. n. 806; . Ibéris avec des feuilles aiguës, en forme de lance, et dentelées, dont les fleurs sont en paquets. Iberis foliis obversè lanceolatis 3 froribus umbellatis, Guett. stam. 2.p. 146, Iberis foliis dilatatis , dentatis 3 floribus umbellatis. Hall, Helv.n.5 29; Thlaspi siliculis orbiculatis , bi- dentatis floribus racemosis , petalis exterioribus majoribus. Scop. carn. eds. 1. Ps F136 Thlaspi amarum. Crantz. Austr¢ Ras Thlaspi umbellatum, arvense , Ibe- ridis folio. Bauh. Pin. 106. Thlaspidium folio Iberidis. Riu. tetrs- 1124 IBE Thlaspi arvense, umbellatum, ama- rum. J. B. 2.925. Moutarde ainere, en. ombelle et sauvage. Thlaspi de montagne. Thlaspi amarum. Tabern. Ic. 462, 7°. Iberis rotundi-folia foliis sub- rotundis, crenatis. Royen. Lin. Sp. Plant. 49. Ibéris avec des feuilles crénelées et rondes. Thlaspé minimum , siliculis ob-cor- datis ; foliis inferioribus ovatis, petio- datis; superioribus lanceolatis, am- plewicaulibus, Ard, Spec. 2. p. 33. Tort Soups, Ts Thlaspi montanum , serrato Cepeæ . folio, flore purpurascente , umbellato, Barr. Ic. 848. Lepidium caule repente , foliis ovatis , amplexicaulibus. Hall. Hely. RIS kT Thlaspi Alpinum, folio rotundiore, carnoso, flore purpurascente. Tourn. Inst. 112; Thlaspides Alpes, ayant une feuille plus ronde et charnue, et une fleur pourpatre. 8°. Iberis Lini-folia, frutescens , foliis linearibus racutis, corymbis he- mi-sphæricis ; Ibéris en arbrisseau a feuilles étroites et aigues, dont les fleurs sont en corymbe hémis- phérique, Thlaspi Lusitanicum umbellatum 2 Gramineo folio , purpurascente fore. Tourn. Inst. R. H. 213 ; Thlaspi de Portugal en ombelle, à feuilles de Gramen, avec une fleur pour- pâtre, IBE 181 . Semper florens. La premiere es- pece est une plante en arbrisseau qui s’éleve rarement au-dessus d'un pied et defhi de hauteur, et qui pousse plusieurs branches minces, qui s'étendent de tous côtés, et peuchent vers la terre si on ne les soutient pas : ces branches sont fort garnies à leur extrémité de feuilles qui conservent leur ver- dure pendant toute l’année; et en été ses fleurs naissent aux extré- mités des rejettons : elles sont Blanches et disposées en ombelles ; ° ellesrestent belles durant l'automne et se succedent continuellement pendant huit mots. Comme cette espece est un peu tendre, on Ja conserve toujours dans les orangeries pendant l'hiver, ou, étant placée sur le devant parmi les autres plantes, elle fait une agréable variété, parce qu’elle fleurit pendant tout l'hiver : mais quoiqu’elle soit ordinairement trai- tée de cette maniere, elle pour- roit cependant réussir en pleine terre dans les hivers doux, pourvû qu’elle soit plantée dans une si- tuation chaude et sur un sol sec, et qu'on ait la précaution de fa couvrir avec des nattes ou des roseaux, du chaume de poi de la grande litiere, pen fortes gelées : ces plantes de ple terre profitent mieux, et produi- sent un plus grand nombre de 182 MB:iE fleurs que celles qu’on tient dans des pots; mais le terrein dans Ie- quel elles sont placées ne doit pas être trop gras ni trop humide, parce qu'elles pousseroient trop fortement en été, et qu’étant fort succulentes, elles seroient plus ex- posées à étre détriutes par les grands froids : st du contraire on les tient dans une terre graveleuse ou dans des décombres de chaux, leurs rejettons seront plus- courts , plus forts, moins remplis d'humidité et plus en état de résister au froïd, Comme cette plante produit tres- rarement des semences en Angle- terre, on ne peut gueres la mul- tiplier que par boutures , qui pren- dront racine dans l’espace de deux mois si on les arrose a propos, et si on les tient à l'ombre; on peut ensuite les mettre dans des pots, ou les transplanter sur les plates- bandes qui leur sont destinées. Il y a une belle variété de cette espece à feuilles panachées que quelques curieux conservent dans leurs jardins; maïs comme elle est moins dure que celle à feuilles unies , elle doit être traitée avec plus de ménagement : on Ja mul- tiplie par boutures de même que es. r virens, La seconde ne ve gueres au-dessus de six à Fuit pouces de hauteur; aussi ses branches ne sont pas ligneuses , LB E mais plutôt herbacées : ses feuilles conservefit leur verdure pendant toute l’année, et ses fleurs durent aussi long-tems que celles de la premiere, ce qui la fait fort esti- mer. Comme cette espece ne pro- duit pas souvent des semences en Angleterre, on ne la multiplie ic que par boutures qui prennent aisé- ment racine; elles exigent le même traitement que celles de la précé- dente, et croissent aussi en plein air. Umbellata. La troisieme est une plante annuelle et basse dont on formoit autrefois les bordures des plates-bandes dans les parterres ; - mais ces especes de plantes ne sont point propres à cet usage, parce qu’elles ne remplissent pas le but auquel elles sont destinées, qui est d'empêcher Ja terre des plates- bandes de tomber dans les allées ; et quorqu’elles produisent un assez bel effet pendant qu’elles sont en fleur , ce qui dure rarement plus de quinze jours ou trois semaines, cependant lorsqu’elles sont passées, les plantes deviennent très -désa- gréables à la vue: c’est pourquoi ces especes de fleurs doivent être semées en petites touffes sur les plates-bandes de partérre, où elles feront très-bien, si elles sont en- tremélées avec d’autres fleurs ; et en les semant en trois ou quatre tems différens, elles se succéderont jusqu’a Pautomne, IBE I] y à deux variétés de cette espece, lune à fleurs rouges, et l'autre à fleurs blanches ; cette der- niere n’est pas commune dans les jardins’, et Yon vend ordinairement les semences de la sixieme pour celles de celle-ci: il n’y a que les habiles Botanistes qui puissent les distinguer. Ces plantes n’ont guere que cinq ou six pouces de hauteur; mais si on leur donne assez de place, elles s’étendent de tous côtés, au-lieu qu’étant trop serrées elles deviennent foibles. Comme elles ne supportent pas aisément la transplantation, on les seme fort claires dans le lieu même où elles doivent rester ; et lorsqu'elles sont assez fortes, on les éclaircit, et Yon n’en laisse que sept ou huit dans chaque touffe : par ce moyen elles pousseront des branches de côté , fleuriront beaucoup mieux, “et conserveront leur beauté plus long-tems que si elles étoient trop serrées.Cette plante n’exige aucune autre culture que d’être tenue nette de mauvaises herbes. Odorara. La quatrieme devient rarement aussi grosse que la pré- cédente : ses fleurs sont plus petites, mais d'une cdeur agreable: elle croit naturellement en Suisse, et on la conserve dans les jardins de Botanique pour la variété ;'elle est aussi annuelle, et demande la même culture que la troisieme. BE 183 Nudi-caulis. La” cinquieme se trouve dans plusieurs endroits de Angleterre sur des terreins sa- blonneux et remplis de roches ; mais on la voit rarement dans les jardins : ses feuilles sont petites , découpées jusqu’à la côte du milieu, et étendues sur Ja terre; du miliet de ces feuilles s’éleve un pédon- cule nud, de deux ou trois pouces de longueur, qui soutient de pe- tites ombelles de fleurs blanches : cette plante est annuelle, et doit être semée en automne dans les places où elle doit rester ; elle n'exige que d’être débarrassée des mauvaises herbes. Amara. La sixieme ressemble beaucoup à Ia troisieme ; mais elle en differe dans la forme de ses feuilles : ses fleurs, qui sont blan- ches, produisent une agréable va- riété, quand elles sont mélées parmi les rouges; ceite espece se cultive de la même maniere. Rotundi-folia. La septieme croît sauvage sur les. Alpes, d’où elle m’a été envoyée; c’est une plante vivace dont les racines pénetrent assez profondément dans la terre: ses feuilles radicales sont rondes, charnues, et crénelées sur leurs bords; la tige qui s’éleve a la hauteur de quatre ou cinq pouces, este garnie de feuilles petites et oblongues, quilembrassent à mot- tié avec leurs bases : ses fleurs ter- + 184 IBE minent les tiges en ombelles ron- des et serrées; elles sont de cou- leur pourpre, et paroissent en Juin: mais elles produisent rarement des semences en Angleterre. On multiplie cette espece par ses graines , qu'il faut semer en automne sur une plate-bande à l'ombre. Lorsque les plantes sont assez fortes pour être transplantées, on les place à l'ombre dans les lieux qui leur sont destinés, où elles n'exigent aucun autre soin que d'être tenues nettes de mauvaises herbes. Lini-folia. La huitieme, qui croît sans culture en Espagne et en Portugal, ressemble beaucoup à la seconde, mais ses tiges ne s’éten- dent pas autant; elles sont dreites, hautes de sept ou huit pouces, ligneuses et vivaces : ses feuilles sont fort étroites, sessifes , d’un pouce environ de longueur, et râses sur les tiges :} ses fleurs naissent en ombelles hémisphért- ques aux extrémités des tiges; elles sont de couleur pourpre et parois- sent en Mat et en Juin: mais elles ne produisent pas souvent de semences en Angleterre. On peut multiplier cette espece par boutures , qui exigent le même traitement que celles de Ia pre- miere. On met quelques plantes dans une plate-bande chaudé& et seche, où elles supporteront les JET froids de nos hivers ordinaires; mais il sera prudent d’en conserver deux ou trois dans des pots, qu’on tiendra à couvert sous un chassis pendant l'hiver , pour renouveler Pespece, st celles de pleine terre Viennent a périr. cl IBISCUS. Voyez Hrmiscus. JEACO, JEAQUE, ou PRU- NIER DES ANSES. Voyez Cury- SOBALANUS. JETS-D’EAU. C’est ainsi qu'on nomme les fontaines dont l'eau est lancée dans les airs à une cer- taine hauteur. M. Mariotte, dans son Traité d'Hydrostatique, dit qu’un Jer- d'Eau ne s’cleve jamais à Ia hau- teur de son réservoir, et se tient toujours un peu au-dessous, en raison subduplicata de sa hauteur, ce qu'il prouve par plusieurs ex- périences ; car, quoique l’eau, suivant les loix strictes de la phy- sique , doive sélever à Ja hau- teur du réservoir qui la contient, cependant Je frottement qu’elle éprouve dans Jes tuyaux et a résistance de l'air qu’elle traverse en sOrtant, la retiennent à quel- ques dégrés au - dessous. I] ajoûte que, st un plus grand jet d’eau se distribue en plusieurs petits et se partage en différentes branches, le carré du diametre du tuyau prin- cipal JET cipal doit être proportionné a Ia somme de toutes les dépenses de ses branches ; si le réservoir est à cinquante pieds de hautetff et les ajoûcoirs" d’un demi-pouce de dia- metre vent en avoir trois. I dit que la beauté d’un jet- d'eau consiste dans et sa transparence à sa sortie de lajoûtoir, et qu’elle ne doit se séparer que très-peu, jusqu’au point le plus élévé de son ascension. Ij prétend que la plus mauvaïse espece d’ajoûtoir est la cylindri- que, qu’elle diminue beaucoup la hauteur du jet, et que le conique est preferable : la meilleure façon s tuyaux ou corps doi- Puniformité est de faire un trou uni et poli dans le conduit horisontal qui est à l'extrémité du tuyau; mais il faut avoir soin que la plaque soit parfaitement unie, polie et uni- forme. Les jets-d’eau font Ja plus grande beauté des jardins d’ltalie ; ils conviennent certainement mieux dans ces contrées méridionales que dans notre climat, Dans les grandes chaleurs de l'été, la vue de ces jets d’eau récrée limagination, et répand aussi de la fraîcheur; mais dans ies pays froids, ils réfroidis- sent l’air et le rendent humide, ce qui devroit empêcher d’en faire: mais st l’on en construit, on doit les éloïgner des habitations. Tome IV, *Quand on veut avoir des jets- d'eau , tl faut qu’ils soient forts, abondans, et continuels; car if ny à rien de si misérable que de voir des jets-d’eau maigres et en filets , tels qu’on en trouve si communément dans les jardins d'Angleterre, où souvent il ny a pas assez d’eau pour en fournir pendant une heure : alors il vaut mieux s’en passer. ILEX. Voyez Taxus. L. Lin. Gen, Plant. 158. Aquifolium. Tourn. Inst. R. H. 600. tab. 3713; 1e Houx. Caracteres. Les plantes de ce genre ont des fleurs mâles, fe- melles , et hermaphrodites sur différens pieds : les fleurs mâles ont un petit calice persistant et formé par une feuille dentelée en quatre parties ; la corolle est monopétale et découpée en quatre segmens presque jusqu’au fond ; elles ont quatre étamines en forme d’aléne, plus courtes que la corolle, et ter- minées par de petits sommets ; les fleurs femelles ont un calice pareil et une corglle semblable à celle des males , mais elles n’ont point d’ctamines; le centre est occupé par un germe presque rond, sur lequel sont placés quatre stig- mats obtus : ce germe devient ensuite une baie presque ronde et à quatre cellules, dont chacune contient une simple semence dure, Aa 186 PLE Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la quatrieme classe de LINNÉE, intitulée : Tetrandrie tetragynie , qui renferme celles dont les fleurs ont quatre ctamines et quatrestyles 5 mais, selon son systéme , elles dans la troisieme section de sa vingt- devroient étre placées deuxieme classe, avec celles qui ont des fleurs mâles et hermaphro- dites sur différens pieds, Les especes sont : 1°. Ilex Aquifolium foliis oblongo- ovatis, undulatis, spinis acutis; Houx à feuilles oblongues et ondées, avec des épines aïguës, Ilex foliis ovatis , acutis, spinosis. Hort. Cliff. 40. Hort. Ups. 32. Roy. Lugd.-B. 400. Gron. Virg. 12. Dalib. Paris. 54. Hall. Helv. n. 667. Kniph. cent. 11. n. 60. Aquifolium Ilex. Scop. carn. ed. 2. i, 177% Aquifolium, Matth. 161. Camer. epit. 84. Ilex aculeata, baccifera. C. B. P. 425 3 Houx épineux, produisant des baies ; et lAquifolium sive agrifolium vulgd. J. B. 1. 114; Le Houx commun. 2°, Ilex echinata foliis ovatis , undulaiis, marginibus aculeatis, pa- ginis supernd spinosis ; Houx à feuil- les ovales et ondées, dont Jes bords sont armés de fortes épines, Gib Ee et dont Ia surface est également epineuse. Aquifolium echinata folii superficie. Cornut@Canad. 180; Houx dont la superficie des feuilles est ¢pi- neuse , communement@appellé Houx Hérisson , ou échiné. 3°. Ilex Caroliniana foliis ovato- lanceolatis , serratis. Hort. Cliff. 40. Mat. Med. 54. Roy. Lugd.-B. 400; Houx à feuilles ovales en forme de lance et sciées. Aquifolium Caroliniense , foliis dentatis , baccis rubris. Catesb. Carol. 1. p. 313 Houx de la Caroline, avec des feuilles dentelces et des baies rouges, communement ap- pellé Danoon Houx. Ilex Cassine, Syst. Plant. tom: 1. pag. 354 Sp. 2. Aquifolium. Il y a plusieurs va- rictés du Houx commun à feuilles panachées que les Jardiniers de pépinieres cultivent pour les ven- dre; elles étoient fort estimées if y a quelques années, mais on en fait peu de cas aujourd’hui, parce qu'on a presque abandonné I’an- cien usage de remplir les jardins de plantes basses et toujours vertes: cependant dans la distribution des bosquets formés de plantes ou ar- brisseaux toujours verts, on peut en admettre quelques-unes d’une couleur vive , qui feront un assez bel effet pendant Phiver, pourvû qu'elles soient bien entre-mélées. PLE Comme les différentes varictés de Houx panachés sont distinguées par les Jardiniers de pépinieres sous des noms différens , je vais indiquer ici ces dénominations vul- gaires , sous lesquelles elles sont généralement connues, 1°. Le Houx Peinc des Dames. 2°. Le Houx d'Angleterre. 3°. Le meilleur Houx de Badley. #. Le Phylis ou le Houx de €ré- me. 5°. Le Houx Laitiere. 6°. Le meilleur Houx de Pritchet. 7°. Le Houx doré sur les.bords et en Herisson. 8°. Le Houx de Cheyney. 9°. La gloire du Houx de l'Ouest. 10°, Le Houx de Broaderyck. 11°. Le Houx de Perdrix. 12°, Le Houx blanc de Hereford- shire. 13°. Le Houx a Créme de Blind. 14°. Le Houx de Longstaf. 15° Le, Houx d’Eales. 16°, Le Houx en Hérisson , ar- genié sur les bords. Toutes ces variétés se multi- plient par la greffe en écusson ou en fente, sur des tiges du Houx yert commun ; On connoit encore une variété du Houx commun à feuilles unies et sans épines, mais il s'y trouve souvent des feuilles piquantes entre-mélées avec les autres sur fa même plante, et quelquefois aussi sur la même branche, Le Houx commun croît sans culture dans les forêts de plusieurs parties de PAngleterre , où il sé. leve à la haute de vingt ou trente pieds et quelquefois davantage ; mais leur hauteur ordinaire ne surpasse pas vingt-cinq pieds ; sa tige, qui devient grosse avec le tems , est couverte d’une écorce unie et brune, et les arbres qui ne sont pas rongés par les bestiaux, sont communement fournis de branches presqu’aussi longues que Ja tige, qui leur donnent la forme d’un cône : ces branches sont gar- nies de feuilles oblongues, ovales, de trois pouces de longueur sur un et demi de large, d’un vert luisant en-dessus et pale en-des- sous; la cote du milieu est forte, et leurs bords sont dentelés, ondés, et garnis d’épines pointues a l’ex- trémité de chaque dentelure, dont les unes sont rélevées et les autres baissées, ce qui les rend dange- reuses à manier : ces feuilles sont alternes , et de la base de leurs pétioles sortent des fleurs disposées en paquets sur des pédoncules très- courts, dont chacun en soutient cinq ou six. J’ai observé que quel- ques arbres ne produisoient que des fleurs mâles et sans baies, et d'autres des fleurs femelles et her- maphrodites ; mais j'ai aussi yi Aaij 188 TL E les trois especes de fleurs sur un même arbre dans la forêt de, Wind- sor : les fleurs sont d’un blanc sale, et paroissent dans le mois de Mai; elles sont remplacées par des baïes presque rondes, qui deviennent rouges vers la Saint-Michel ; elles restent sur les arbres jusqu’après Noël, si elles ne sont pas détruites avant de tomber. Echinata. La seconde espece croît naturellement dans Ie Canada, d’où elle a été apportée en Europe; ses feuilles sont moins longues que celles de lespece commune, et leurs bords sont armés d’épines plus fortes et plus rapprochées : leur surface est aussi fortement garnie d’épines courtes, ce qui Jur a fait donner par les Jardiniers le nom de Houx Hérisson ; on Ia multiplie ordinairement dans les pépinieres , en la greffant sur le Houx commun; mais comme je et que les plantes que jai obtenues par cette méthode ont été trouvées sembla- bles à celles sur lesquelles les l'ai élévée de baies, graines avoient été prises, il n’est point douteux qu’elle ne soit une espece distincte. Cette espece fournit deux va- riétés à feuilles panachées, l’une en jaune et l’autre en blanc; il y ena au si une autre de Houx com. mun à baies jaunes, qui est accis dentelle, et se trouve généralement ILE sur Jes plantes à feuilles panachées, mais très-rarement sur le Houx à feuilles unies. Aquifolium. Le Houx commun est un arbre très-agréable en hiver, qui mérite une place dans les bosquets composés de plantes ou d’arbrisseaux toujours verts, parmi lesquels ses feuilles Juisantes et d’un beau vert, et ses baies rouges feront une belle variété, et si Pon y en méle quelques-uns a feuilles panachées , ils augmenteront Ia beauté du coup-d’ceil. On plantoit autrefois des haïes avec le Houx, qui en effet est très-propre à cet usage; mais dans ce cas, il ne faut pas les tailler aux ciseaux, car lorsque les feuilles sont cou. pées en deux, elles deviennent désagréables à la vue : ainsi on doit les tailler avec la serpette tout près du tronc, et quoiqn’on ne rende pas la hate aussi égale par cette méthode qu’avec les ci- seaux, elle aura cependant une plus belle apparence, et elle de- viendra aussi épaisse et aussi forte que par une autre maniere. On multiplie le Houx par ses graines ; germent jamais dans la premiere mais comme elles ne année, et qu’elles restent long tems en terre, comme celles de lAu- bepine, il faut les mettre dans un pot ou dans un tient enterré pendant une année : tonneau qu’on FL E après ce tems on les retire pour les semer*en automne, sur une place-bande exposée seulement au soleil du matin. Les plantes pa- roitront au printems suivant : alors on les tiendra constamment nettes; et si la saison est seche, on les arrosera légerement une fois seu- lement par semaine; car une plus grande humidité leur seroit fort nuisible , sur-tout dans leur jeu- nesse. Ces plantes peuvent rester dans cette plate-bande pendant deux ans, mais au bout de ce tems on les transplante en automne dans des planches en pépinieres:, à cing, ou six pouces de distance entrelles , et on les laisse ainsi encore pen- dant deux années; après quoi , si elles ont bien profité, elles seront en état d’être mises à demeure dans les places qui leur sont des- unées : en les enlevant à cet age, il y a moins de danger de leswoir périr, et elles profitent mieux que celles qu’on transplante plus gran- des ; mais si le terrein n’est pas préparé pour les recevoir, il faut les mettre en pépiniere à un pied de distance entrelles , et à deux pieds entre chaque rang, où elles pourront rester encore deux ans: si on veut les greffer en especes panachées, on doit le faire une année après qu'elles auront été mises dans cette pépiniere, et celles ILE 189 qui auront été ainsi greffées doi- vent y rester encore deux ans de plus , afin qu’elles aïent le tems de pousser de bonnes branches avant d'être enlevées : cependant, il ne faut pas, laisser les especes unies plus de deux ans dans la pépiniere ; car Jorsqu’elles sont plus vieilles, dl est plus difficile de Jes transplanter. La meïlleure saison pour les enlever est: lautomne, sur-tout si le terrein est sec; mais si le sol est humide ou froid, on le fait au printems avec plus de sûreté , pourvd que ces plantes ne soient pas trop vieilles, car lors- qu’elles sont fortement enracinées, ou qu’elles ont été trop long tems sans être transplantées, on court risque de les perdre en les enle- vañt, Caroliniana. Le Houx @Ahoon croit naturellement dans 1a Caro- line (1), d’où M. Mark Catesby en a envoyé ses semences en Ane (1) On se sert très-peu de cette plante en Médecine , quoiqu’elle soit mise au nombre des especes usuelles ; cependant ses baies , son écorce et ses racines sont regar- dées comme émollienres et résolutives. On a quelquefois employé ces baies dans les douleurs de colique opiniatres , occasion- nées par des humeurs acres, dont elles ont Ja propriété d'émousser les sels : la glu qu'on retire de son écorce peut aussi ramollir , résoudre ou conduire à suppuration les tu- meurs des parotides er les dépôts qu'il ect avantageux et difhcile de faire abcéder, FLE ! gleterre ; if a trouvé cette plante dans un marais près de Charles- Town, mais elle a été découverte depuis dans quelques autres parties de l'Amérique septentrionale.Cette espece s’éleve avec une tige droite et branchue à Ja hauteur de dix- huit ou vingt pieds; l'écorce des vieilles tiges est brune, ntais celle des jeunes branches est verte et unie : ces branches sont garnies de feuilles en forme de lance, de quatre pouces de Jongueur sur cinq quarts de pouce dans la par- tie la plus large, d’un vert-clair, d'une consistance épaisse, et scices sur leurs bords en petites dente- lures , dont chacune est terminée par une petite épine, Ces feuilles sont alternes, supportées par de courts pétioles et placées sur cha- que côté des branches; ses fleurs, qui sont blanches et de Ia même forme que celles du Houx-com- mun, mais plus petites, naissent en gros paquets sur les parties latérales des tiges.Les fleurs femelles et les hermaphrodites sont rem- placées dans leur pays natal, par des baies rondes et petites, qui produisent un effet agréable en hiver; mais je n’ai point entendu dire que cette espece ait encore produit des fruits en Angleterre, Le Docteur LiNNÉE croit que cette plante et la Cassine toujours verte sont les mêmes; mais elles 190 ILE forment certainement deux especes distinctes : peut-être a-t-il été in- duit dans cette erreur, en recevant de l'Amérique les semences de cette espece mélées avec les baïes de Cassine, ce qui m’est arrivé plus d’une fois; mais quand on compare ces deux arbres l’un avec l’autre, on ne peut douter qu’ils ne sofent deux especes absolument séparées. Comme celle-ci est tendre dans sa jeunesse , il faut Ia tenir a l'abri des froids , jusqu'à ce qu’elle soit devenue forte et ligneuse; après quoi on peut la mettre en pleine terre , dans une situation chaude où elle résistera assez bien aux rigueurs de nos hivers ordi- naires : mais dans les fortes gelées, il faut nécessairement la couvrir, si l’on veut la conserver. On Ja multiplie comme lespece commune , par ses graïnes, qui restent aussi une année dans la terré ; de sorte qu'il faut les en- terrer pendant. ce tems : après quoi on les seme dans des pots remplis de terre légere, et on les tient sous un vitrage en hiver, Au printems , on plonge les pots dans une couche chaude qui fait pousser jes plantes; on les con- serve dans des pots tant qu’elles sont jeunes, afin de pouvoir les mettre à l'abri des froïds de l'hiver sous un chassis ordinaire, mais lorsqu’elles ont acquis une certaine ILL- force, on peut les mettre en pleine terre au prirtems dans une situation chaude, On fait de la glu avec l'écorce du Houx commun, et son bois sert à éguiser les rasoïrs ; comme il est très-blanc, et qu'il se polit très-ai- sément, on l’emploie aussi à faire des meubles, J’at vu un très-beau parquet en compartimens construit avec ce bois et celui du Mahogany. ILLECEBRUM. Lin. Gen. 291. Corrigiola. Dill. Gen. p. 169. Paro- nychia. Tourn. Inst. 281 ; Herbeaux Panaris. * Caracteres. Dans ce genre, le calice est persistant, à cinq angles, et formé par cinq feuilles colorées; Ja fleur n’a point de corolle , mais seulement cig tendres étamines, terminées par des sommets simples, et un germe ovale, qui soutient un style court et couronné d’un stigmat obtus; le calice se change dans 1a suite en une capsule ronde à cing angles , et à une cellule qui contient une grosse semence armée de pointes de tous cotés, Ce genre de plantes est rangé dans Ia premiere section de la cinquieme classe de LiNNÉE, in- titulce : Pentandrie monogynie , qui comprend celles- dont les fleurs ont cing étamines et un style. ILL Les especes sont: 1, Ilecebrum suffruticosum , flo- ribus lateralibus solitariis , caulibus suffruticosis, Lin. Sp. 298; Ulece- brum avec une tige de sous-ar- brisseau, et des fleurs simples et latérales. 191 Illecebrum , caule erecto. Roy. Lugd.-B. 214. Paronychia Hispanica. fruticosa ; Myrthi folio. Tourn. Inst. $o8. Polygonum Herniarie foliis. Lob. Ady. 404. Dalech. Hist. 1124. 2°, Illecebrum Paronychia, floribus bracteis nitidis obvellatis, caulibus procumbentibus. Lin, Sp. 299. Kniph. cent. 1, n. 46; Herbe aux Panaris, ayant des bractées brillantes qui renferment les fleurs et des tiges trainantes, Herniaria, squamis nitidis , flores superantibus. Hort. Cliff. 41. Hort. Ups. 54. Roy. Lugd.-B. 2. 5. Sauv. Monsp. 129. Paronychia Hispanica, Clus. Hist. 2. p. 183; Herbe aux Panaris. Polygonum minuscandicans, Bauh. Pin. 281. 3°. Lllecebrum capitatum, floribus bracteis nitidis , occultantibus capitula terminalia, caulibus erectis , foliis ciliatis, Lin. Sp. 299 5 Hlecebrum avec des bractées brillantes, qui à l'extrémité cachent les têtes de fleurs, avec des tiges érigées et des feuilles argentées, Herniaria erecca , squamis nitidis, 192 ILL frores occultantibus. Sauv. Monsp. 129. Paronychia Narbonensis erecta. Tourn. Inst. 508. Polygonum montanum niveum mi- nimum. Lob. Ic. 420. 4°. Illecebrum Achyrantha, caulibus repentibus , pilosis , foliis ovatis , mu- cronatis , opposito minore, capitulis sub-globosis,sub-spinosis. Lin. Sp.2993 Hiecebrum avec des tiges rem- pantes, des feuilles terminées en «pointes ovales et opposées, et des têtes de fleurs presque rondes ar- mées de petites épines. Achyranthes repens , caule repente , capitulis lateralibus sessilibus. Linn. Sp. Plant. 1.p. 205. Achyrantha repens ,. foliis Bliti pallidi. Hort. Elth. 8. rab.7. f. 7. 5°. Illecebrum Polygonoides , cau- libus repentibus, hirtis, foliis lato-lan- ceolatis, petiolatis, capitulis orbi- culatis, nudis. Lin. Sp. 3003 Illece- brum avec des tiges velues et rempantes , des larges feuilles en forme de lance et pétiolées, et des tétes de fleurs nues et rondes. Gomphrena Polygonoides. Linn, Sp. Plant. 1. p. 225. Armaranthoides humile’ Curassz- vicum , foliis Polygoni. Herm. Parad. 17. Herniaria hirsuta repens, ad nodos alternos florida. Brown. Jam. 184. 60. Illecebrum vermiculatum, cau- libus repentibus , glabris, foliis sub-te- "ILL retibus , carnosis , capitulis oblongis ; glabris , terminalibus. Lin. Sp. 300; Illecebrum' à tiges unies et rem- pantes, avec des feuilles charnues et presqu’en forme conique , et des têtes de fleurs oblongues et unies , qui terminent les branches. Gomphrena vermicularis. Linn Sp. Plant. 224. Caraxeron humile , Cepee foliis, capitulis albis. Vaill. Act. 1722. p. 264. Gomphrena repens, rufescens, foliis linearibus, crassiusculis. Brown, Jam. 184. Trifoliispica , Crithmum marinum non spinosum brasiliense. Raii Hist, 1392) Amarantho affinis Aizoides sivè Ama- ranthoides minor Americana procum- bens , Sedi tereti-folii foliis et facie, flore oblongo niveo. Breyn. prodr. 2. Amaranthoides humile Curassa- vicum , Cepeæ foliis lucidis , capitulis albis. Herm. Parad, 15. t. 153 Pluk.:Almi127.its 7EUP gi Suffruticosum, Les trois premie- res especes croïssent naturellement en Espagne , en Portugal, et dans là France Méridionale. La pre- miere a une tige ligneuse d’un pied environ de hauteur , garnie de petites feuilles semblables à celles du Polygonum, et des fleurs simples sur les eôtés de la tige; comme ces fleurs n’ont point d'apparence, PEL d'apparence, on cultive rarement certe espece dans les jardins. Paronichia. Capitatum. La se- conde et la troisieme ont des tiges trainantes , longues d'environ deux pieds, étendues sur la terre , et garnies de feuilles semblables à celles de {a premiere. Les têtes des fleurs sortent des nœuds de la tige; elles ont des bractées luisantes et argentées qui les environnent , et font un assez bel effet : ces fleurs paroissent dans le mots de Jui, et se suecedent ordinairement pen- dant deux mois; quand l’automne est chaud , elles perfectionnent leurs semences au commencement d'Octobre. On peut multiplier ces trois es- peces par leur graines , qu’on seme sur une terre légere , au commen- cement d'avril, lorsque les plantes paroïssent ; ce qui a lieu dans le mois de Mai: on les tient nettes de mauvaises herbes , et lors- qu’elles sont assez fortes , on les enleve avec précaution , on en met quelques - unes dans de petits pots ; on place les autres dans une plate-bande chaude et seche, ‘et on les arrose jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : celles de pleine terre mont be- soin que d’étres tenues nettes ; elles résistent fort bien en plèin air dans Les hivers doux : mais comme elles sont quelquefos dé- Tome IV. ULE 193 truites par Tes fortes gelées, celles des pois serviront à les rempla- cer; on tient celles-ci, pendant l'hiver , sous Ie chassis d’une couche ordinaire , où elles pour- ront jouir de Pair libre dans les tems doux, et être en même tems à Pabri des gelées. Comme les semences de ces plantes ne mürissent pas toujours en Angleterre, on peut dans ce cas les multiplier par boutures qui prennent racine en deux mois , en les plantant en Maï ou en Juin, dans une plate-bande à lombre; on les transplante ensuite, par un tems humide , et on les traite comme les vieilles plantes. Achyrantha. Les trots autres sont originaires des parties chaudes de PAmérique ; la quatrieme croît na- turellement à Buenos- Ayres , les cinquieme et sixieme se trouvent dans plusieurs isles de l'Amérique ; elles ont des tiges rempantes, qui poussent à chacun de leurs nœuds, desracines qui s’enfoncent en terre, et s'étendent très-loin de cette ma- niere. En Angleterre , lorsque les pots qui les contiennent sont pion- gés dans une couche de tan, elles se muluplient aussi vite en pre nant racine dans le tan ou dans les pots voisins, Comme les fleurs de la qua- trieme ont peu d'apparence ; on Ja cultive rarement , si ce n’est BB 104 IMM dans Îes jardins de botanique pour la variété ; mais la cinquieme et Ja sixieme ont des têtes seches de fleurs, semblables a celle de l’Ama- ranthoides, sous lequel genre elles étojent autrefois rangtes. Ces trois especes étant trop tendres pour subsister en ‘plein air dans ce pays, il faut semer leur graines sur une couche chaude , au printems, en même tems que les Amaranthes , les Gomphrena et autres plantes dé- licates, et les plonger ensuite dans Ja couche de tan de la serre, où leurs branches pousseront des raci- nes et se multiplieront en grande abondance. IMMORTELLE ou AMA- RANTHOIDE. Voyez Gom- PHRENA. IMMORTELLE JAUNE ou STHÆCHAS ESTRIN. Voyez GNAPHALIUM STHÆCHAS. IMMORTELLE GRANDE ou re XERANTHEME. Voyez XE- RANTHEMUM ANNUUM. IMPATIENS. Rivin. Ord. 4. Lin. Gen. Plant. 899. Balsamina. Tourn. Inst. R. H, 418. Tab, 235. Baisamine. Caraëteres, Le calice de la fleur est petit et formé par deux feuil- les colorées, et placées à cote de , IMP la corolle , qui est composée de cinq pétales inégaux et semblables à une fleur en gueule : les pé- tales sont ronds; le supérieur est érigé et légèrement découpé en trois parties à son extrémité , où il se termine en pointe aigué, et il forme Ia levre supérieure : les deux pétales inférieurs sont larges, obtus , irréguliers et réfléchis ; ils composent Ja levre du bas : les deux intermédiaires sont sembla- bles opposés et joints à leur base. Le fond de la corolle est occupé par un nectaire, en forme de ca- puche , qui est oblique jusqu'à l'ouverture , élevé en dehors, et dont la base se termine en queue ou éperon.. La fleur a cing éta- mines courtes , étroites vers leur bâse, recourbées et terminées par des sommets joints à l'extrémité des étamines, mais divisés par le bas; au fond est un germe ovale, pointu et sans style, mais avec un stigmat plus court que les som- mets : ce germe se change dans la suite en une capsule à une cellule qui s'ouvre avec élasticité en cing valves ovales, fortes en spirales, et dans laquelle se trouvent plu- sieurs semences rondes, fixees à un axe. Ce genre de plante est rangé dans la cinquieme section de la dix-neuvieme classe de LINNÉE, qui renferme celles dont les éta- AJ IMP mines sont réunies en cylindre par leurs sommets. Les especes sont: 1°. {mpatiens Noli-tangere, pedun- culis multi-floris solitariis , foliis ovatis , geniculis caulints tumentibus. Flor. Suec. 722. 792. Dalib. Pa- ris. 270. Gmel. Lib. 4. p. 102. Scop. Carn. 2.'n. 1101. Sub-balsamina 3 Balsamine ayant des pédoncules qui soutiennent plusieurs fleurs simples, des feuilles ovales, et des. tiges dont les nœuds sont gonflés. Impatiens pedunculis solitarits, mul- ti-floris. Hort. Cliff. 428. Roy. Lugd.-B. 431. Balsamina lutea, sivé Noli me tangere. C. B. P. 306 ; Balsamine jaune. Balsamita lutea Polonica. Bar. Ie, 1297. Noli me tangere. Col. Ecphr. 1. P: 149.1, 150. 2°. Impatiens Balsamina , pedun- culis uni-floris aggregatis , foliis lanceolatis , nectariis flore breviori- bus. Hort. Upsal. 276 ; Balsamine avec des pédoncules qui soutien- nent des fleurs simples en paquets, garnies de feuilies en forme de lance , et des nectaires plus courts que Ja fleur. * Impatiens pedunculis confertis uni- floris. Hort. Cliff. 428. Lacca Herba. Rumph. Amb. 5. P- 274. t. 90. Tilo-onapu, sive No- lengu. Rhed, Mal. 9. p, 104. t. $2. Balsamiva femina. C. B. P. 5c, Balsamine femelle.. Balsamina Dod. Pempt. 671. 3°. Impatiens tri-flora , pedunculis tri-floris solitariis , foliis angusto- lanceolatis. Flor. Zeyl. 315 ; Bal. samine à trois fleurs sur un pédon- cule , avec des feuilles étroites et en forme de lance, Balsamina erecta, scilicet femina, Persice angusto folio , Zeylanica. Herm. Par. Bat. tos ; Balsamine érigée, ou femelle de Céylan , avec une feuille étroite de pécher. Bolsamina angusti-folia , floribus ternis communi pedunculo ortis. Burm. Zeyl: 41 te 116: fe 2: Impatiens Noli-tangere. Ii y a plufieurs autres especes de ce genre qui croissent naturellement dans les Indes; mais comme elles ont peu de beauté, on Ies a né- gligées dans nos jardins; celles que je viens @indiquer sont les seules que j'ai vues en Angleterre, à l’ex- ception d’une autre plus élevée, qui venoit de l’Amérique septen- trionale, La premiere croît naturellement dans plusieurs parties de Ouest- Morland et d'Yorkshire ; e se desseche dans un IND 205. est une substance dont on se sert pour teindre en bleu la laine, la soie, Jes draps et les étoffes; les Espagnols lappellent Anizo le plus fin, qui se fait dans Ja nou- velle Espagne, vient de Guati- ‘mala; ce qui est cause que beau- coup de. gens le nomment Gua~ ,timalo. On en fait aussi dans les -Indes Orientales, sut-tout dans Te Mogol, et au royaume de Gol- conde, suivant le rapport de Ta- « vernier; on l'appelle plus souvent en Europe India que Indigo ou Anil d’ailleurs, chacun lui donne le.nom du il se fait. Quelynes Auteurs, et sur tout le Pere Dutertre ,-de notre ordre, ont imaginé que I’ Indigo des Indes lieu ou Orientales étoit plus beau , plus fin, apporte de Amérique; parce que celui-ci étoit appellé Indigo plat, tandis que’ celui de Amérique est et plus cher que celuisqu’on nommé simplement India. Is au- roient parlé avec plus de justesse, s'ils avoient donné à ce dernier le nom de Rondindia j car toute Ia * différence entre ces deux especes, consiste en ce que celui des Inde, Orientales a la forme d'un moitié d'œuf, et celui de l'Amérique d'un petit pain plat 5: mais pour ce qui est de leur qualité, il my a en- tr’eux sa différence, quand ts sont travaillés avec le même soin. La forme de PIndigo Oriental 206 IN D MABN:D oblige les marchands, qui l’appor- paroïssent nioins blancs : : le sucre tent en Europé, à le réduire en paroit par conséquent moins beau, poudre, afin d’en pouvoir mettre parce que sa beauté consiste dans davangage dans les caïsses ou ton- sas blancheur. neaux qui le renferment. If est Ii me semble que nous pouvons certain quétant ainsi pulvérisé, appliquer le même raisonnement W paroît plus‘fin que celui de à l’Indigo, et dire que, toutes cho- l'Amérique, qui venant en pains ses égales d’ailleurs, TIndigo de plats , faisse appercevoir des vei J’Amérique est aussi » beau que nes qui semble ont le rendre plus celui des Indes Orientales, lors- grossier : mais tout cela n'influe qu’il est travaillé de la même ma- pas sur la bonté inrinseque de niere. à cette denrée; et. je prétends qu’ils® Je crois pouvoir encore æjouter sont également bons Pun et l'autre, que Indigo’ de l'Amérique est SE que soit la différence qu'on meilieur pour Pusage que l'autre; remarque entr’eux. . car n’est il pas évident qu’en ré- Pour reconnoître , dit le même duisant cette matiere én poudre, Auteur, la vérité de ce que j’a- ses parties les plus fines se dissip-. vance , prenez un morceau de pent, ainsi que l’asstire Tavernier: sucre eae blanc dans toutes .et qui peut douter que ces parties les parties , cassez-le en deux, ne soient les plus propres à don- réduisez une de ces parties en ner une .bonne teinture ? poudre, et vous verrez qu’elle J'avoue que l'Indiso des Indes" paroitra plus fine et plus blanche Orientales est plus cher que celui que le morceau resté dans son de l'Amérique : mais il est évident entier ; ce qui vient de ce que le que cela doit être ainsi; parce grain d'une de ces moitiés a été qu’il est apporté de plus loin, et divisé en un plus grand nombre que ceux qui en font le commerce, de parties, lesquelles , quoique “ne retrouveroient point leur bé- petites et presqu’invisibles, ont néfice, en le vendant au même cependant beaucoup plus de sur- prix que celui dune contrée plus face et réfléchissent par conséquent voisine; mais cela ne prouve point plus de lumiere ; au lieu que qu’il soit meilleur ou plus beau autre moitié, qui reste entiere, que, l'autre. n'offre à la vue que de gros grains, L’fndiso est composé des sels qui, ayant moins de surface ,.ré- de la substance des feuilies, et de fléchissent moins de lumiere , et VPécorce d'une plante du même JAN D eñom ainsi, lon peut dire que c'est une dissolution ou digestion de la plante® occasionnée par la fermentation. Je sais que quelques Auteurs prétendent que la subs- tance des feuilles ne fait pas l’In- digo, qui n’est suivant eux qu’une couleur ou teinture visquéhse que fa fermentation de la plante répand dans Peau: mais avant de recevoir cette’ opinion , je les prie de me dire ce que devient la substance de cette plante ; car , dès qu’on Pote de la trempe, il est certain qu’elle n’a plus ia même pesanteur, la même consistance , ni la même couleur qu’elle avoit auparavant ; les feuilles , qui d’abord étoient grasses et fort remplies de jus, de- nn. ensuite légeres , flétries, - molles, et plus ressemblantes a du fumier qu'à tout autre chose; ce qui fait souvent donner à la trempe le nom de pourriture :j or , si l’on ne trouve plus dans les feuilles et les autres parties de la plante Ja même substance qu’elles avoient avant d’être mises dans la trempe, n'est-il pas plus naturel de croire que c’est cêtte même substange qui , étant détachée des vaisseaux où elle étoit renfermée , s’est répandue dans Veau , l’a épaissie , et qui, s'unis- _ Sant ensuite , a formé cette masse bleue , que Pon nomme Indigo? Culture, Cette plante exige un sol riche et uni ; mais pas ‘trop . END 207 sec ; elle épuise beaucoup la terre dans laquelle elle est cultivée : on doit la séparer de toute autre plan- tation , la tenir constamment nette, et empêcher qu'aucune autre plante ne croisse auggur d'elle. I faut net- ‘toyer cinq ou six fois le terrein ‘avant d’y planter P Indigo ; je crois qu’on doit dire semer : mais comme le terme de planter est reçu dans nos Isles , je ne dois pas pour cela me brouiller avec les Cultivateurs, qui méritent nos égards par toutes sortes de raisons , quoiquwils aient l'habitude de défigurer la langue. Ils sont quelquefois “si scrupuleux sur Ja propreté du terrein, le balaient comme une chambre; ensuite ïls font les trous pour y mettre la semence : les esclaves on d’autres hommes destinés à ce trae vail se ran$ent en ligne à un bout du terrein , et en reculant ils font de petits trous de Ia largeur, de leur hoüe , de deux ou trois Pouces de profondeur , à un pied de dis- tance en tous sens, et le mieux allignés qu'il est possible. Quand ils sont parvenus à l’extrémité du terrein , chacun se pourvoit d'un petit sac de semences ; et en re- tournant par le même chemin, ils mettent onze ou treize semences dans chaque trou. Un reste de superstition leur a fait conserver un nombre impair. Je ne les ap- qu'ils prouve pas dans cet usage, mais * iC ND aussi je n’entreprendrai pas de leur ven. prouver Pinutilité et Ja folie, . persuadé que j’y perdrois mon tems et mes peines. Cette partie de Ja claire de PIndigo est la plus genible; car il faut que ceux qui y travaillent soient ‘toujours conrbés , sans pouvoir se relever avant que d'avoir planté toute la longueur du. terrein; de sorte que, quand il est grand, ce qui arrive presque toujours , ils sont obligés de rester deux heures , et souvent plus, dans cette posi- tion. Lorsqu'ils sont parvenus au bout de la piece, ils retournent sur leurs pas ‘pour remplir les trous où sont les semences , en y rejettant avec leurs pieds la terre qu’ils en avoient _otée; au moyen de quoi les graines se trouvent.couverte$ d'environ deux pouces de terre. On pourroit faciliter beaucoup la culture de cette plante ; si les habitans de nos colonies en Amé- rique vouloient se servir d’une charrue à semoir ; car avec cet ins- trument , deux personnes et un cheyal ou un mulet semeroient plus d’Indigo dans un jour, que vingt personnes ne pourroient le faire dans le même espace de tems suivant Ja méthode ordinaire: car cette charrue fait la rigolle ; le aré- mis , qui y est fixé , suit et y ré- *pand Jes semences également de 208 END distance en distance, et un autres instrument, placé derriere le tré- mis’, les recouvre @e terre: par ce moyen toute l'opération se fait. eñ même tems et avet une grande facilité, Il est vrai qu'il fan que Pusage de cette maxime soit connu de ceux qui l’emploient , sans quoi ils s’en tireroient mal; mais la moindre expérience mettra bientôt une personne au fait. 55390 Gomme on plante lIndigo en rang , on pourroit employer une charrue à hotie d'une largeur pro- portionnée pour nettoyer le terrein dans les rangs ; au moyen de cet instrument , cette opération seroit terminée en beaucoup moins de tems que par la méthode ordinaire, mais je conseilleroïs de remuet la terre aussitôt que lIndigo com- mence à paroitre., et de ne point attendre gquegles mauvaises herbes soient devenues bien fortes, parce qu'alors on les détruit aisément , et cette culture , en fortifiant les plantes, devient très utile au Pro- prictaire qui recueille toujours le meilleur Indigo sur les plantes les plus vigoureuses. 9 Le conseil que donne LE BAT de couper ces plantes avant qu’elles soient trop vieilles, pour donner une meilleure couleur à Indigo, est : trés-juste : ainst il faut faire cette récolte aussi-tôt que les fleurs com- à paroître ; car si on les laisse mencent IND Jaïsse plus long-tems, les tiges de- viennent dures et filandreuses, les feuilles du bas jaunissent, et don; nent Wne mauvaise qualité à I In- digo; comme la même chose arrive, quand les plantes sont trop voisines les unes des autres, ou qu’on y laisse croitre les mauyaises herbes, on - doit avoir grand: soin de les tenir toujours nettes. i Quoique toutes les saisons soient également favorables pour planter PIndigo ; cependant il faut avoir attention de ne pas choisir un tems sec ; il est vrat que la semence peut rester en terre pendant un mois sans se gater; mais il est tou- jours a craindre qu’elle ne soit dé- truite par les insectes, emportée par le vent , ou étouffée par les mauvaises herbes : aussi ceux qui entendent bien cette culture, ne plantent jamais lIndigo dans un tems sec, c'est-à-dire, quand on n’espere pas avoir de la pluie dans l'espace de deux ou trois jours ; mais en choisissant pour cela une saison humide qui laisse espérer de la pluie , tls sont assurés de voir pousser leurs plantes en troïs ou quatre jours. Maloré tous les soins qu’on a pris pour nettoyer le terrein avant de répandre les graines, on ne doit pas négliger de renouveler cette opération lorsque jes plantes paroissent , parce que la qualité du Tome IV. IN D 209. sol, aidée par l'humidité, la cha. leur du climat, et les rosées abon- dantes du soir , produisent une grande quantité de mauvaises her- bes, qui étoufferoient. et gâte- roient entièrement I’ Indigo,-si Pon Mavoit pas soin de les arracher sitôt qu’elles paroissent, et de te- nir toujours le terrein très-propre; fort souvent aussi ces mauvaises herbes contribuent beaucoup à faire naître une espece de chenille, qui dévore les feuilles des plan- tes en très peu de tems. Depuis le moment où la plante paroit, elle n’est que deux mois pour parvenir à sa maturité, et au moment où il faut la couper, si on la laisse plus long-tems, elle fleurit , ses feuilles deviennent plus seches, plus dures, moins remplies de substance, et moins propres à donner une belle cou- leur. Après que la premiere tige est coupée, les nouvelles branches, et les feuilles que la plante re- pousse, doivent être enlevées cha- ques six semaines, pouryu que Ia saison soit humide et qu’on ait soin de ne pas le faire dans un tems sec; car alors.les plantes ou leurs choupus, comme on les ap- pelle, périroïent infailliblement, et Pon seroit obligé den planter @autres; mais, quand on les traite convenablement, elles; subsistent Da IND deux années; aprés quoi il faut les arracher et en replanter de nouvelles. Lorsque Ia plante est mire, ce qu'on reconnoit par les feuilles qui deviennent plus cassantes et moins souples, on la coupe quel. ques pouces au- dessus de la sur- face de la terre, avec de grands couteaux courbés en forme de scille. Quelques planteurs attachent ces plantes ensemble comme des doubles bottes de foin, afin que les Negres puissent les porter ai- sément à la trempe : mais la plu- part les mettent dans de gros draps dont on réunit les quatre coins ; ce qui est préférable a Pautre maniere , parce que les plantes sont moins froissées, et qu'ainst on emporte les petites comme les D'ailleurs , cette façon est beaucoup plus ex: péditive, et comme le tems est précieux, sur-tout en Amérique, il faut en perdre le moins qu'il 210 grosses. est possible, Dix-huit ou vingt fardeaux de Ja grosseur à-peu-près chacun de deux bottes de foin , suffisent pour remplir une trempe de fa grandeur de celles dont on a déjà donné les dimensions. Lorsqu'on a mis dans cette cuve assez d’eau pour que les plantes soient cou- vertes, on les charge de quelques pieces de bois pour les empêcher IND de s'élever au-dessus, à-peu-près comme on le pratique pour le chanvre, et on les laïsse fermenter suivant Je plus ou Je moins de chaleur, ou Je plus ou Je moins de maturité des plantes. La fer- mentation a lieu ordinairement en huit-ou dix heures de tems, et quelquefois elle ne se fait qu'au bout de dix-huit où vingt heures, mais rarement plus tard : alors on apperçoit leffet de cette fermen- tation; l’eau s’échaufte, elle bouit- lonne de tous côtés, comme les raisins dans une cuve, et de claire qu’elle étoit d’abord , elle devient insensiblement épaisse, et de cou. leur Lorsque les choses sont dans cet état, sans toucher les plantes, on ouvre jes robinets qui sont au fond des trempes, et on en laisse écouler dans la batterie Peau char- gée des sels et de Ia substance colorante des plantes, divisée” par Ja fermentation ; après quoi on jette les plantes qui sont pourries et devenues inutiles, on nettoie la trempe pour y en remettre de nouvelles, ét Pon bat l’eau qui s’est écoulée de Ja trempe dans Ia batterie. L'on se servoit autrefois pour cette opération dune roue garnie de battoirs, dont Paxe étoit posé au milieu de la cuve, et qu'on faisoit tourner par le moyen de deux manches placés bleue tirant sur Te violet, IND aux deux extrémités de cet axe; mais depuis, on a remplacé ces battoirs par des boîtes sans fond, et ensuite Pon. y a substitué des boîtes avec des fonds percés de trous. Aujourd’hui on emploie des sceaux assez grands fixés à de fortes perches en forme de chan- deliers, par le moyen desquels les Negres agitent et battent l’eau avec violence , et continuellement, jus- qu'à ce que les sels et les autres substances des plantes soïent réu- nies, et suffisamment coagulées pour former un corps. L’habileté de celui qui préside à cet ouvrage, consiste à saisir Vinstant, car s’il le fait cesser un peu trop tôt, le grain n’étant pas encôre formé , l'Indigo demeure répandu dans l’eau , sans se pré- cipiter et se réunir au fond de la cuve : dans ce cas, la partie co- lorante s'écoule avec l’eau et Ie propriétaire éprouve une perte considérable. Si l’on continue au contraire à battre après que l’In- digo est formé, il en résulte Je même inconvénient ; Il faut donc saisir et observer avec bien de la précision cet instant, et cesser ~ aussi-tot de battre l’eau pour laisser reposer la matiere. On se sert pour trouver ce mo- ment, d’un petit gobelet d'argent, fait exprès; on le remplit de cette eau, e& suivant qu'on s’appercoit IND 21! que le dépôt se précipite au fond, ou reste suspendu, on cesse ou on continue à battre. Le Dictionnaire Universel, im- primé à Trévoux, rapporte trés- sérieusement d’après le Pere Piu- mier, Minime, que le faiseur d’In- digo, ayant pris de cette eau de Ja batterie dans un gobelet, cra- che dedans, et que si l’Indigo est formé, le dépôt descend aussi-tôt au fond du gobelet, et qu’alors il fait cesser le a mais qu’au con: traire , si le dépôt ne se fait pas, il le fait continuer ; ce n’est pas en cela seul qu'on en a imposé à Ia simplicité et à la crédulité du Pere Plumier , ainsi que je m'en suis apperçu dans plusieurs autres oc- casions. Après qu’on a cessé de battre Peau, le dépôt descend au fond de la cuve, et se réunit en une masse semblable à. de la boue; l’eau dépouillée des sels, dont elle étoit impregnée, surnage. et: de- vient claire; alors on ouvre les robinets placés dans Ja batterie à des hauteurs différentes , et on Jaisse écouler l’eau. Quand lon arrive à la surface du dépôt, l’on ouvre les robinets du bas, et il tombe dans le reposoir ou diablo- tin, où on le laisse un peu plus long-tems; après quoi on le met dans de petits sacs de toile de quinze ou dix-huit pouces de lon- Ddij TND gueur , et terminés en pointes ; où il se dépouille exactement de toute l’humidité qu’il contient : on l’étend'ensuite dans/de petites boîtes de trois On quatré pieds de longueur sur deux de largeur ‘et trois pouces de profondeur } et on l’expose à Pair pour le bien dessecher ; mais l’on a soin de ne pas le laisser au soleil, qui dé- truiroit la couleur, ni à Ja pluie, 2r2 qui la gateroit entièrement. Tl artive quelquefois que les chenilles se jettent sur les plantes indigo : lorsque cet ‘accident ar- rive, cés insectes mangent toutes les feuilles, et souvent méme l’é- corcé et les extrémités des bran- chès ; ce qui fait pcrir la tige. Comme il n’y a aucun moyen de les détruire toutes , et de les em- pêcher de dévorerlarécolte, même en creusant un fossé: autour du terrein , tl ny a point de meilleur parti à prendre que. de couper aussitôt toutes les plantes, quelque jeunes qu'elles soient; ét de jes jetter avec les chenilles dans Ja trempe; ces insectes 'y périront, ils rendront tout ce qu'ils au- ront mangé , et lIndigo n’en sera pas quand les plantés ne sont pas par- moins beau : il est vrai que venues à leur r elles donnent beaucoup moins substance ; maïs comme plusieurs expériences nous ont sppri IS q ue IND Ja couleur en est bien plus belle; Yon retrouve dun côté ce qu'on perd de autre. Je n’attendrois pas pour couper ces plantes qu’elles soient cout-a- fait mûres : peut-être que tout le secret de ceux dont lIndigo est le plus estimé, ne consiste qu’à cou- per Ja plante lorsque sa couleur est Ja plus vive. J'ai fait une expérience analogue en Jaissant des Cochenilles sur des Figuiers d'Inde qui étoient trop mires. Ces Cochenilles, au- lieu d’être rouges, devinrent d'une couleur de feuilles mortes, sem- blable à celles du fruit dont elles se nourrissoient. La même chose peut s’opérer aussi dans l’Indiso, et ce que je propose ici n’est pas sans fondemént, puisque cette conjecture est confirmée par lex: pétience que je viens de rapporter; de maniere qu’il paroit certain que la même plante coupée en différens ages, produit des cou- leurs plus’ ou moins belles. Je n’entreprendrat pas de donner cet avis à ceux qui sont trop attachés à leur propre intérêt, et qui recher- chent plutôt Ja quantité que la qualité de la denrée ; mais je crots que je n’ai rien à craindre des ha- bitans de nos Isles, qui sont gé- iéreux , viventnoblementr, et quel- quefois même au-delà de leurs facultés. Je Ieur conseille donc de faire différentes épreuves, pour IND ce qui regarde le sol, Ja saison, l'âge de leurs plantes, l’eau dans laquelle on Jes trempe, et le mo- ment de leur dissolution; je suis persuadé qu’en peu de tems, avec du soin et de la patience, ils fe- ront de l’Indigo égal et même su- périeur à celui si vanté des pays étrangers. Les planteurs de Saint- Domingue savent qu'en 1701 ,. leur gros sucre étoit fort mauvais, et qu'on ne l'avoit fait qu'avec une peine incroyable; mais à présent, tout le monde avoue que par leur travail, leur attention, et leurs recherches, cette production est devenue meilleure que celles des Isles sous le vent. Pourquoi ne pourrions-nous pas espérer la même chose de I’ Indigo ? M. Pomet, Auteur de l'Histoire générale des Drogues, nous dit dans Ja premiere partie de son Ouvrage, chapitre X, que les habitans du village de Sarquesse aux Indes, près d’Amadabat, se servent seulement des feuilles de Indigo, et qu’ils rejettent les ti- ges et les branches, et c’est de-la que nous vient l’Indiso le plus yanté, Je goûte assez cette opinion; car nous voyons que ceux qui se donnent ja peine d’égrainer le raisin avant de le jeuer dans la cuve , et qui en rejettent fes g'appes , font du vin bien meilleur; IND parce que ces grappes contiennent toujours un acide qui se mêle avec le jus de la graine quand on les foule. La méme chose doit arriver aussi à l’ Indigo , dont les tiges ren- fermentnécessairement des liqueurs d’une couleur moins parfaite que celle des feuilles 3 mais il nous faudroit le loisir et Ja patience des Iadiens pour entreprendre un pareil ouvrage , et avoir des ouvriers à aussi bon marché que chez eux; supposé que ce fait soit vrai, comme le dit Pomet sur le rapport de Tavernier. Quoïque je sois fort porté pour Jes expériences qui peuvent en- courager et perfectionner nos ma nufactures ; cependant je n’ése les proposer, à cause des grands frais qu’elles occasionneroïent à ceux qui youdroient les entreprendre, et parce que le profit ne répon- droit point aux frais. Cependant Jat indiqué ict Ja méthode des habitans de Sarquesse, pour n’étre point dans le cas de me reprocher @avoir omis une chose qui peut 213 être utile a ma patrie. Le bon Indigo doit être assez Iéger pour nâger sur Peau; Pon peut soupçonner qu'il est mêlé de terre, de cendres, ou d’ardot- ses pulvérisées, lorsqu'il se préci- pite au fond : il doit être d’un bleu foncé tirant sur Je violet, brillant, vif et clair, plus beau 214 EN Q en-dedans qu’au dehors, et comme sil étoit argenté. S'il est trop pesant, en propor- tion de son volume , on doit croire qu’il est mêlé de matieres étrangeres , et on doit examiner sa qualité; car, comme il est sou- vent d’un grand prix, il est juste que tous ceux qui l’achettent, con- noissent les différentes manieres dont on peut le falsifier. La premiere est, quand if est trop battu dans la trempe , de maniere que les feuilles et l'écorce sont entièrement consommées. Cette opération augmente considé- rablement la quantité de la matiere, inais elle est beaucoup moins belle; elle devient noirâtre, épaisse, pesante , et peu propre à être mise en ceuyre. La seconde s’opere en mélant à l’Indiso des cendres, de la terre, un certain sable brun et brillant qu’on trouve communément dans les baies, sur les côtes de Ja mer, et sur-tout de Pardoise pulvérisée, On ajoûte ces différentes matieres dans le moment où lIndigo se précipite au fond du réposoir. Cette fraude est plus aisément ca- ehée dans lindigo en poudre; mais lorsqu’il est en pains on peut Ja reconnoitre; car il est trés-dif- ficile que ces corps hétérogènes sotent si intimement méiés a l’In- digo, qu'ils ne laissent appercevoir TZ N:D plusieurs lits de différentes matieres, et qu’en les cassant on ne découvre aisément la fraude. On peut se servir: des deux moyens suivans, pour connoitre la bonne ou la mauvaise qualité . de P'Indigo. 1°. On fait dissoudre un mor- ceau d’Indigo dans un verre d’eau: s’il est pur et bien fait, la disso- lution sera parfaite; mais s'il est falsifié, la matiere étrangere tom- bera au fond du verre. 2°. En le brülant, Je véritable Indigo se consume entièrement , tandis que la terre, les cendres, le sable et lardoise pulvérisée restent. On 1694, on vendoit l’Indiga aux Isles sous le vent , depuis trots livres dix sols jusqu’à quatre francs là livre, selon sa beauté, et le nombre de vaisseaux qui venoient le chercher. Je lai vu depuis à un prix bien plus bas; cependant le planteur ne cesseroit pas d’en tirer un profit considérable, quand même il ne se vendroit que qua- rante sous la livre, parce que cette denrée exige moins dustensiles , d’mstrumens et de dépenses que les fabriques de sucre. Depuis qu'on a introduit Ia culture de l’Indigo dans la Caroline Méridionale, on a apporté une grande quantité de cette teinture utile en Angleterre. Il faut espérer IND que encouragement accorde x planteurs par le parlement, Iles mettra en état de poursuivre cette branche de commerce avec un tel succès , quelle puisse être d'un grand avantage à la nation, ainsi qu'à nos colonies : mais les plan- teurs ne sont point encore parvenus à une aussi grande perfection qu’on pourroit le désirer ; car presque tout PIndigo qui a été expédié de ces contrées étoit st dur, qu'à peine pouvoit-on Je dissoudre ; ce qui a été occasionné par Ja grande quantité d'eau de chaux qu'on y avoit mêlée pour séparer le dépôt des matieres impures de Ja plante, Jai aussi appris, par plusieurs Jettres de ces planteurs, qu'après la fermentation, on retiroit de fa cuve les plantes presque entieres, et qu’elles n’avoient presque rien erdu de leur volume ou de leur poids. Cet effet ne peut être attri- bué qu’à un vice de la culture ou au peu de capacité des cuves, et à ce qu’elles sont placées en plein air; ce qui fait que la fermentation n’est pas assez forte pour les dissou- dre, et qu’elle est encore retardée par les vents froids du som. Dans Jes Isles où l’on fait le meilleur Indigo, les cuves sont toujours à couvert, quoique la chaleur y soit cependant bien plus forte que dans Ia Caroline. Les plan- teurs doivent faire attention à ces IN D 21$ observations, pour se diriger dans leurs manœuvres. Pour ce qui est de la culture de cette plante, nos cultivateurs de l'Amérique commettent une grande faute en fa plantant trop épaisse ; car, par-la, elle s'éleve avec des tiges minces et peu gar- nies de feuilles, qui ne sont pas même aussi grandes ni aussi suc- culentes qu’elles le seroïent st on Jeur donnoit un peu plus de dis- tance. Il résulte de-là, que les tiges ne sont composées que de petits vaisseaux durs que Ja fer- mentation ne peut dissoudre, et que leurs extrémités seules sont garnies de feuilles, comme il arrive aux jeunes arbres trop serrés qui n'ont que des tiges minces , sans feuilles , ni branches latérales, st ce n’est a leur extrémité; de sorte qu'on ne peut pas grande quantité d’Indigo de olantes ainsi cultivées. Ceux qui cultivent la Gaude ou Pastel, ont constam- ment observé que quand ‘{eurs plantes filent et n’ont que dés feuilles étroites et minces, elles ne produisent que trés-peu de tein- ture. Pour éviter cet inconvénient, ils choisissent un terrein riche et fort pour les semer, et ils ont grand soin de les éclaircir, afin de leur donner assez d’espace pour s'étendre et pour pousser des feuil- les larges et succulentes, qu: spérer une 216 IND fournissent toujours une grande quantité de matiere colorante. Si les cultivateurs d'Indigo en Amé- rique vouloient seulement suivre l'exemple de ceux qui plantent la Gaude, ils en retireroient certai- nenient un bénéfice considérable, Hs font encore une faute, en coupant leurs plantes trop tard, dans l'idée de se procurer une plus grande quantité d’Indigo : mais c'est une erreur grossiere; car plus fa plante est *vieille, plus les tiges se dessechent et deviennent dures: c’est-pourquoi très-peu de ses parties peuvent se dissoudre par la fermentation , et le dépôt de ces vieilles plantes ne se trouve jamais aussi beau que celui des jeunes. D’après toutes ces obser- vations , il est à désirer que nos cultivateurs fassent quelques épreu- ves sur Ja culture et le traitement de ces plantes, en Jes semant claires, en les tenant nettes de mauvaises herbes , et en les cou- pant tandis qu’elles sont jeunes et remplies de seve. Ces expériences Jes éclaireront sur jes moyens qu’ils doivent employer pour tirer de cette culture le parti le plus avan- tageux. Mais comme la main-d’ceu- vre est chere dans ce pays, on mobjectera peut - être Ja dépense excessiye que doit entrainer la méthode que je propose; mais pour que ces moyens soient moins INU dispendieux , J'ai proposé de semet l'Indigo avec ja charrue à semoir, ce qui diminuera considérablement les premiers frais, et les graines seront en même tems également répandues. Jai aussi conseillé de se servir de la charrue à houe, avec laquelle on peut remuer souvent la terre, et Ja ramasser autour des racines pour les fortiffer, et rendre la plante plus en état de résister aux attaques des insec« tes; au moyen de quoiïses feuiiles et ses tiges deviendront plus suc- culentes, et plus propres à fournir une bonne quantité de matiere colorante, . INTYBUS. Voyez CicHORIUM InTyBus. INULA. Lin. Gen. Plant. 860, Enula. Cesalp. Helenium. Raii Mer, 33. Aster, Tourn, Inst. R. H. 4.81, tab, 274. Enula tampana ; YAulnée, La fleur est coms posée à rayons; son calice est imbriqué , et composé d’écailles étendues , Jaches et petites, dont Caracteres. les extérieures sont les plus larges: le disque renferme des fleurons hermaphrodites, et les rayons sont formés par des demi-fleurons fe melles, qui s'étendent en-dehors en forme de langue; les herma- phrodites sont en forme d’enton- noir, érigés , et découpés à Pex trémité INU trémité en cing segmens : elles ont cing étamines courtes, minces, et terminées par des sommets cy- lindriques réunis à leur extrémité, et un seul germe long et cou- ronné de duvet ; qui soutient un style mince de Ia. longueur des étamines , et surmonté par un stigmat droit et fourchu. Les de- mi-fleurons femelles qui sont dé- pourvus d’étamines, ontune langue entiere et étroite, et un germe jong et couronné par un style velu et un stigmat érigé. Ce germe dans les deux fleurs devient une semence simple, étroite, quadran- gulaire , couronnée de duvet, et placée sur un réceptacle nud. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de Ja dix- neuvieme classe de LiNNÉE, qui a pour titre : Syngenesie , Polyga- mie superflue , qui renferme celles dont les leurs sont conaposées de fleurons hermaphrodites dans le disque et de demi - fleurons femel- les fertiles dans les rayons, Les especes sont: 1°. Inula Helenium, foliis am- plexicaulibus , ovatis, rugosis, subtis tomentosis, calycum squamis oyatis. Amen. Acad. 1.p. 410. Mat. Med. «186.Kniph. cent. 7.2.36. Flor-Dan. t. 728 ; Enule Campane, avec des feuilles ovales rudes, amplexicau- les, et velues en-dessous, dont les écailles du calice sont ovales, Tome IV. INU Aster foliis ovatis, rugosis , am- 217 plexicaulibus , subius tomentosis , calycum squamis ovatis > patulis, Hort. Cliff. 407. Fl. Suec. 695.755. Roy. Lugd.-B. 166. Dalib. Paris. 260. Gmel. Sib. 2.p. 175. . Aster foliis ovato lanceolatis, ser- ratis , subrus tomentosis , calycinis ovato-lanceolatis, maximis. Hail. Helv. n. 72. Aster Helenium. Scop. carn. 2. n. 10,78. Aster omnium maximus, Helenium dictus. Tourn. Inst. 483; le plus grand Aster, appellé Enula Cam- pana ; VAunée, ou Inule Campane. Helenium vulgare. Bauh, Pin.267. Helenium. Cam. Epit. 35. + 2°, Inula odora, foliis amplexi- caulibus, dentatis, hirsutissimis, ra- dicalibus ovatis , caulinis lanceolatis , caule pauci-floro. Lin. Sp. Plant. 1236; Enule peuchargéede fleurs, avec des feuilles très-velues, den- telées et amplexicaules, dont les radicales sont ovales, et celles des tiges en forme de lance. Asteris altera species Apula. Col. Ecphr. 1p. 251. f. 253. Aster luteus , radice odord.C. B. P. 266; Aster jaune, avec une ra- cine odorante. Conyza altera Apula. Moris. Hist. Daps Lk Ses 7ot. 21. fe 6: 3°. Inula Salicina, foliis sessili- bus, lanceolatis,vecurvis, serrato-sca- bris, floribus inferioribus alcioribus , Ee 218 INU ramis subangulatis. Amen. Acad. 1. p. 410. Saur. Morsp, 86; Enule a feuilles sessiles, en forme de lance, recourbées, rudes et sciées, dont celles du bas sont plus hautes que celles du sommet, avec des branches angulaires, Aster foliis glabris, ciliatis, ve- nosis. Hall. Helv. n. 76. Aster montanus luteus , Salicis g'abro folio. C. B. P. 2663 Aster jaune de montagne , avec une feuille de Saule unie. Bubonium luceum 1. Tabern. Hist. 716. 4°. Inula Germanica, foliis ses- silibus , lanceolatis , recurvis, scabris, floribus sub-fasciculatis. Lin. Sp. Plant. 883. Jacq. Aust. t. 134. Kniph. cent. 4. n. 323 Enule a feuilles sessiles , en forme de lance, recourbées et rudes , eta fleurs en paquets, Aster, foliis lanceolatis, amplexi. caulibus, oris reflexis , ramis multi- Joris, calycibus oblong?s, laws. Gmel, Sib. 2s PAST, C78. fi ts Aster Thuringiacus altissimus , la- ti-folis ; montanus , flore luieo parvo. Haller. Jeen. 181; Aster de Thu- ringe le plus élevé, à larges feuil. les, et de montagne , avec une petite fleur jaune. Conyza affinis Germanica. Bauh, Pin. 266. Moris. Hist. 3..8. 7, t. Lgw.fr 26. 5°, Inula Crithmoides , foliis li- INU nearibus, carnosis, tri-cuspidatis. Lin, Sp. Plant, 883. Scop. carn. ed. 2. n. 10,66. Sub Senecione; Enule & feuilles étroites et charnues, ter- minées en trois pointes. Aster flore rerminali , foliis linea- ribus, cri-cu spidatis. Hort. Cliff: 409, Roy. Lugd.-B. 168. Guett. Stamp. 2. p. 464. Crithmum maritimum , colore Ase teris Attici. Bauh. Pin. 288. Crithmum Crysanthemum. Dode Pempt. 706. Aster maritimus, flavus , Crichmum Chrysantemum dictus. Raii Syn. ed. 3.174; Aster maritime et jaune, appellé Crich-Marine dorée , ou la Limbourde ordinaire. Inula Crithmi-folia. Linn. Syste. Plant. Tom. 3. p. 830. 6°. Inula montana , foliis lanceo- latis , hirsutis ,wintegerrimis , caule uni-floro , calyce brevi, imbricato. Lin. Sp. Plant. 124. Gouan. Monsp. 445. Pollich. Pal, n. 808 ; Enule à feuilles entieres, velues , et en forme de lance , dont la tige ne porte qu'une seule fleur , avec un calice court et imbriqué. Aster montanus , luteo magna flore. C. B. P. 267 ; Aster de mon- tagne, avec une grande fleur jaune; Aster , foliis ellipticis , mntegerris mis , tomentosis , caule uni - floro, Hall. Helv. n. 81. Aster montanus , luteus, mas eë femina, 3. 4. Tabern. Hall, TN U Aster montanus , hirsutus. Lob. i, 350. Aster angusti-folius luteus, Bauh. Hist 3. p. 1046. “7°. Inula oculus Cristi , foliis amplexi-caulibus , oblongis , integer- rimis , hirsutis, caule piloso , corym- boso. Lin. Sp. Plant. 1237. Jacq. Austr. 223. Mattusch. Sil. n. 624 ; Enule à feuilles oblongues , en- tieres , velues et amplexicaules , avec des fleurs en corymbe , et une tige garnie de poils. Aster , caule superné ramoso, am- Pliaco , foliis lanceolatis , calycibus laxis , terminalibus. Hort. Cliff: 407. Conyza Pannonica lanuginosa. C, B. P. 265 ; Conyze laineuse. de Hongrie, Conyza 3 Austriaca , Clus, Hist. z. p. 20. 4 8°. Inula Britannica , foliis am- plexicaulibus , Ne. , distinc- tis , serratis , subtus villosis , caule ramoso , villoso , erecto. Flor. Suec, 756. Fl. Dan. t. 413: Pall. it. 1. p. 370; Enule à feuiiles amplexi- caules, en forme de lance, sciées, et velues en dessous, avec une tige velue , branchue et érigée, Conyzis affinis. Bauh. Pin. 265. Conyza palustris repens , Britannica dicta. Moris. Hist. 3. p. 113. S. 7. t. 19. f. 8. Aster Palustris luteus , folio lon- giori lanuginoso. Tourn. Inst. 483 ; Aster jaune de marais, avec une x INU 219 feuille Jaineuse et plus longue, Conyza aquatica’, Asteris flore au- reo. Bauh. Pin. 266. Prodr. 124, Varicté. 9°. Inula hirta , foliis sessilibus ; lanceolatis , recurvatis, sub- serrato- scabris , floribus inferioribus altiori- bus , caule teretiusculo ; sub - pilosa. Lin. Sp. 1239. Jacq. Austr. f. 358. Pall, it. 1. p. 154. Kniph. cent. 12, n. 63 ; Enule a feuilles sessiles , rudes , en forme de lance, recour- bées et scices, avec des fleurs vers le bas, plus hautes que les autres, et une tige velue et cylindrique. Aster , foliis ovatis , venosis , sca- bris, hirsuris. Hall. Helv. n. 75. Aster luteus , Salicis folio, hirsuto. C. B, P. 266 ; Aster Jaune , avec des feuilles de Saule velues, Aster tertius Pannonicus , Clusii luteus , folio hirsuto Salicis. Bauh, Hist. 2. p. 1047. 10°, Inula bifrons , foliis oblon- gis , decurrentibus , denticulatis , flo- ribus congestis , terminalibus , sub-ses- silibus. Lin. Sp. 1236 ; Enule-, à feuilles oblongues et dentelées , qui coulent dans Ia longueur des tiges , et a fleurs en paquets et sessiles , qui les terminent. Conyza lati-folia , viscosa, sua- veolens, flore aureo à Gallo-Provincid. WeGarid: Aix. 125, t. 23. Conyza Pyrenaïca , foliis Primulæ- veris. Par. Bat. 127. Conysa pra-alta , caule alato , odo- Ee ij INU rata. Bocc. Mus. 1. p. 168. ¢. 121. Raii Suppl. 153. 11°, Inula squarrosa , foliis ova- 229 libus , levibus , reticulato - venosis , sub-venatis , calycibus squarrosis. Lin. Sp. 1240. Gouan, Illustr. p. 68 3 Enule , à feuilles unies , ovales , ayant des veines en filets, avec des calices rudes, Aster Conyzoides , odoratus , lu- teus. Tourn. Inst. 483. Aster luteus , lati-folius,glaber , fo- liis rigidis et minutissimis , crenatis. Pluk. Alm. 37. t. 16. f. 1. 12°. Inula Canariensis , foliis li- nearibus , carnosis , tri-cuspidatis , caule fruticoso ; Enule , a feuilles étroites, charnues , et à trois poin- tes, avec une tige d’arbrisseau. Aster Canariensis frutescens , folio tri-dentato, crasso. Hort, Chels. 26. Aster des Canaries en arbrisseau , avec une feuille épaisse et à trois pointes. 13°. Inula Satureiaioides , foliis linearibus , hirsutis , oppositis., pe- dunculatis, nudis , uni-floris; Enule, avec des feuilles linéaires, velues et opposées, ayant des pédoncules ruds , qui soutiennent une seule fleur. Aster Satureie , foliis conjugatis ct pilosis , flore luieo. Houst. Mss ; Aster , à feuilles semblables à celles de Ia Sariette , couvertes de poils, et disposces par poires, ayec une fleur jaune, : EN'U 14°, Inula Mariana , caule erecto ; hispido , foliis lanceolatis , asperis, flo- ribus alaribus , solitariis , sessilibus , terminalibus umbellatis ; Enule , avec une tige droite et ¢pinense , des feuilles rudes et en forme de lance, et des fleurs qui sortent seules sur les côtés de la tige, et sont dispo- sées en ombelles à son extrémité. Aster luteus Marianus , Saligneis brevioribus , foltis hirsutis , pubescen- tibus , summo caule ramosus. Pluk. Mant. 30. t. 340. f. 13 Aster jaune du Mariland , avec des feuilles de Saule plus courtes , velues et pales, et une tige branchue à Vextré- mité. 15°. Inula fruticosa , foliis lan- ceolatis , acutis, subtus tri-nerviis , squamis calycinis acuiis , caule fru- ticoso; Enule , avec des feuilles ai- guës , en forme de lance, traver- sées par trois nervures en-dessous , un calice couvert d’écailles poin- tues, et une tige d’arbrisseau. Helenium. La premiere espece croit naturellement dans plusieurs parties d'Angleterre ; cultive aussi dans les jardins pour ses racines, qui sont d'usage en mais on la Médecine : on les regarde comme carminatives , sudorifiques et alexi- pharmaques , et comme propres a guérir la courte haleine, la toux, les maladies de pouinons , et les maladies pestilentielles. , Cette racine est vivace, épaisse, INU branchue , et d’une odeur forte. Les feuilles du bas ont un pied de Jongueur , sur quatre pouces de large au milieu ; elles sont rudes au-dessus, et garnies de duvet en- dessous ; la tige , haute d’environ trois pieds, se divise vers lextré- mité en plusieurs petites branches garnies de feuilles ovales , oblon- gues, dentelées sur les bords , et terminées en pointe aïguë. Les fleurs sont placées aux extrémités des tiges, et chaque branche est couronnée par une grosse fleur radiée et renfermée dans un calice imbriqué , dont les écailles sont ovales et placées Pune sur Vautre comme des écailles de poisson. Ces fleurs sont remplacées par des semences étroites, à quatre angles, et couronnées de duvet. Elles pa- roissent en Juin et Juillet, et pers fectionnent leurs semences vers la fin d'Aoùût. On peut Ja multiplier par ses graines, qu'on met en terre en automne aussi-tot qu’elles sont mûres ; car si on les conserve jus- qu’au printems, elles réussissent rarement : mais si on leur permet de se répandre d’elles mêmes, les plantes pousseront au printems sans aucun soin, ‘et on pourra les transplanter dès l’automne suivant. Si on veut les laisser en place, on les éclaircira, de maniere qu’il reste entrelles un intervalle d’un pied, INU et on les tiendra constamment nettes. Ces plantes seront bonnes pour usage dans Ja seconde année : on 22:#4 multiplie plus communément cette espece par ses rejettons, à chacun desquels on conserve un bouton; ces rejettons prendront aisément racine , si on les détache avec soin des vielles racines. Cette opé- ration se pratique en automne, aussi-tot que les feuilles commen- cent à se flétrir. On les plante en rang à un pied de distance, et à neuf ou dix pouces les uns des autres. Au printems suivant, on nettoie exactement le terrein; et st on le laboure légerement en automne , les plantes feront des progrès plus rapides : on peut s'en servir au bout de deux ans; mais leurs racines subsistent plusigurs années » si on les laisse en place: cependant.les jeunes racines sont préférables aux. vieilles, qui sont trop fibreuses ; elles se plaisent dans un sol un peu argilleux et pas trop sec (1). : ES (1) La racine d'Enule on Enula Cam~ pana, qui est la seule partie de cette plante qu'on emploie en Médecine , a une saveur un peu amere et une odeur agréable quia beaucoup de rapport avec celle de l’Zr1s : elle est apéritive, incisive , stomachique , diurétique , emmenagogue , etc. ; on s'en sert avec succès dans l'asthme humide , Ja pulmonie , les foiblesses d’estomac, les crix 222 INU Odora. La seconde a une racine vivace, de laquelle s’éleverit plu- sieurstiges de deux pieds de hauteur: ses feuilles radicales sont ovales, dentelées et velues, et celles du haut sont amplexicaules ; ses tiges se divisent en plusieurs branches, garnies de quelques fleurs jaunes éparses :sa racine répand une odeur agréable lorsqu'on Ia casse; elle fleurit en Juillet, et perfectionne rarement ses semences en Angle- terre. Salicina. La troisieme a aussi une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs feuilles en forme de lance, unies et recourbées: ses tiges ont à-peu-près deux pieds de hauteur; elles sont angulaires, et se divisent à Jeur extrémité en plusieurs pédoncules, qui soutien- nent chacun une fleur jaune et radiée, Cette plante fleuriten Juin, Juillet et Août, et ses semences murissent en Septembre, Germanica. La quatyieme a une dités , les vents et les rapports aigres , la suppression chronique des regles , les vers intestinaux , etc.; on la prescrit en infusion ‘aqueuse ou vineuse , depuis une demi-once jusqu'a une once , ou en substance depuis un gros jusqu'a deux ; elle entre dans la composition du syrop d'Armoïse, dans Ie syrop hydragogue et anti-asthmatique de Cuaras , dans l’opiate de Satomon , le catholicon simple , l'énguent Martiatum , le Diabotanum, etc. INU tige droite, haute de trois ou quatre pieds, et garnie de feuilles en forme de lance, inclinées en arriere, dentelces sur leurs bords et rudes en-dessus : ses fleurs sont rassemblées en paquets serrés aux extrémités des tiges ; elles sont petites et jaunes. Cette plante croît sur les Alpes et dans les autres con- trées montagneuses de l’Europe ; elle fleurit en Juin et perfectionne ses semences en automne, Crithmoides. La cinquieme naît spontanément sur les rivages de la mer dans plusieures parties de PAngleterre. Je Pat vu en abon- dance’pres de Sheerness, dans Pisle de Sheepy et en Kent : elle a une tige droite, haute d’un pied et demi, et garnie de feuilles succu- lentes, charnues , disposées en paquets, de cing quarts de pouce de longueur sur la huitieme partie d'un pouce de largeur, et termi- nées en trois pointes : ses fleurs * sortent en petites ombelles aux extrémités des tiges ; elles sont jaunes et ont une bordure en rayons. Cette espece fleurit en Juillet, et ses semences mürissent en automne, On vend communé- ment sur Jes marchés de Londres ses branches les plus tendres, pour celles de Ja Crith- Marine ; mais elles mont point du tout Ja sayeur chaude et aromatique de Ia vérita- ble Crith-Marine, inv Montana. La sixieme, qui est originaire de PAllemagne, s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, avec une tige droite garnie de feuilles en forme de lance , cou- vertes d’un poil doux, et entieres; chaque tige soutient une grosse fleur jaune , qui paroit en Juillet, et perfectionne rgrement ses se- mences. Oculus Cristi, La septieme a une racine. vivace et une tige annuelle: elle croît naturellement en Hon- grie : ses feuilles sont oblongues et velues ; ses tiges sont branchues et en forme de corymbe : ses fleurs sont petites, jaunes et disposées eri paquets serrés ; elles paroissent en Juillet: mais leurs semences mürissent rarement en Angleterre, Britannica. Lahuitiemese trouve en Autriche, en Bohéme, et en d’autres parties de l'Allemagne : sa racine est vivace et sa tige an- nuelle ; elle s’éieve à ja hauteur d'environ deux pieds, et produit des feuilles laïneuses, sciées , en forme de lance et amplexicaules : Pexcrémité de la tige se divise en deux ou trois branches droites ou pédoncules quisoutiennent chacun une fleur assez large d’un jaune foncé. Cette plante fleurit en Juil- Jet, mais ses semences. ne miris- sent pas souvent Ici. Hirta, La neuvieme, qu’on ren- contre dans Ja France méridionale, I N U 225 en Espagne et en Julie , a une racine vivace, de laquelle s’élevent plusieurs tiges jusqu’à la hauteur d'environ un pied : ses feuilles radicales sont en forme de lance et garnies de piquans; celles du haut embrassent à moitié les tiges qui se divisent en plusieurs bran- ches, terminées chacune par une simple fleur jaune, Ces fleurs pa- roissent en Juillet et ne perfec- tionnent pas souvent leurs semen- ces dans notre climat. Bifrons. La dixieme s’éleve à un pied de hauteur, et.se divise en plusieurs branches garnies de feuilles ovales et velues, qui em- brassent à moitié la tige : chaque branche est terminée parune grosse fleur jaune, dort le calice est composé d’écailles ovales ; elle fleurit en Juillet et Aout , mats ses semences ne mürissent jamais en Angleterre. : | Squarrosa. La onzieme, qui est originaire de Ja Hongrie, a une seule tige droite, haute de. deux pieds, et garnie de feuilles ovales, légerement dentelées sus leurs bords , sessileg > velues, et en forme de lance; elle se divise en corymbe a son extrémité : ses fleurs sont assez grandes et dun jaune pale ; elles paroissent en Juillet, mais elles ne donnent point de graines dans notre climat, Canariensis, La douzieme croit 224 INU sans culture dans les isles Cana- ries : elle a des tiges d’arbrisseau de quatre pieds de hauteur, qui se divisent en plus petites bran- ches, garnies de paquets de feuil- les étroites, charnues, et décou- pées en trois segmens à leur ex- trémité : ses fleurs sont produites sur les parties latérales des branches et aux extrémités des tiges ; elles sont petites, d’un jaune pale, et paroissent en Août, Culture. Les deux, trois, quatre, six, sept, huit et neuvieme es- peces, sont des plantes vivaces qui fleurissent et croissent en plein air en Angleterre : on peut les multiplier toutes en divisant leurs racines. Le meilleur tems pour faire cette opération est Pautomne; alors on peut les transplanter , en les mêlant avec d’autres plantes dans les plates-bandes des grands jardins, où elles feront une variété agréable , pendant tout le tems qu'elles seront en fleurs. Comme ces racines se multiplient assez vite, et qu’elles ont besoin d’avoir ssez d'espace pour s'étendre, il faut les mettre au moins à deux pieds des autres plantes; il sufira de les changer chaques trois ans, pourvu qu’on ait soin de labourer en hiver Ja terre où elles sont placces, et de les tenir nettes en été ; c'est en cela que consiste toute leur culture, INU Quelgues-unes de ces especes produisent des semences en An- gleterre , par le moyen desquelles on peut aussi Jes multiplier, en les répandant en automne sur une plate-bande de terre Iégere à Pex- position du Levant. Au printems suivant, quand Îes plantes parois- sent, on les tient nettes de mau- vaises herbes, jusqu’à ce qu’elles soient en état d’être enlevées ; alors on jes transplante dans une planche de terre à l'ombre, à six poucés de distance, en observant de les couvrir et de Jes arroser, jusqu'à ce qu’elles aient poussé de nouvelles racines. Pendant l'été on les tient nettes de mauvaises herbes, et en automne on les met dans Jes plates-bandes , où elles doivent rester, La dixieme espece ‘croît natu- rellement dans les parties méridio- nales de Ja France et sur les Py- rénées : elle a une racine fibreuse, épaisse et vivace, qui pousse plu sieurs feuilles oblongues et den- telées , dont Ja base coule le Jong de la tige de nœud en nœud; de cette racine sortent trois ou quatre tiges de deux pieds environ de hauteur, qui se divisent en trois ou quatre petites branches, ter- minées par des paquets de petites fleurs jaunes, et sessiles aux ailgs des feuilles : elles paroissent en Juin et Juillet, et sont remplacées par NU ” par des semences minces, et cou- ronnées de duvet, qui murissent en automne. On multiplie cette espece par ses graines , qu’il faut semer sur une planche de terre légere, au commencement du printems : les plantes paroissent dans le mois de Mai; on les tient nettes de mau- vaises herbes , jusqu’à ce qu’elles soient assez fortes pour être en- levées : alors on les transplante dans une plate-bande exposée au Levant, à six pouces de distance entrelles , et on a grand soin de les arroser et de les tenir cou- vertes, jusqu'à ce qu elles aient formé de nouvelles racines; après quoi elles n’aur@ht besoin d'aucune autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. En automne on les transplante dans les places qui leur sont destinées. La onzieme éspece croît natu- rellement aux environs de Mont- pellier et en Italie : sa racine est fibreuse# et pousse deux ou trois tiges droites de deux pieds envi- ron de hauteur, garnies de feuilles unies, ovales, alternes, et am- plexicaules : les veines des feuilles sont minces et en forme de filets; les tiges sont terminées par une leur jaune, renfermée dans un calice rude et imbriqué : aux deux nœuds de {a tige au-dessous de la fleur sortent de petits pédoncules Tome IV, INU qui soutiennent de plus petites fleurs que celles de l'extrémité, Comme cette plante ne dure gueres que deux ou trois ans, il faut en élever de jeunes par se- mences pour Îles remplacer :'on peut les semer dans le même tems et de la même maniere que la dixieme espece; les plantes exigent aussi le même traitement. La cinquieme naît spontanément en Angleterre dans les marais sales et inondés par le flux de la mer; aussi la cultive-t-on rarement dans les jardins : sa racine est vivace ; 225 mais ses tiges périssent en automne, Quand on est curieux de conserver une ou deux de ces plantes dans un jardin, on peut les transplanter du lieu où elles naissent dans une plate-bande à l'ombre; en les ar- rosant dans les tems secs, elles croitront assez bien , mais leurs tiges ne seront jamais aussi hautes, ni leurs feuilles, aussi charnues quelles pourroïent Pétre dans les marais. Comme la douzieme espece est trop tendre pour supporter en plein air le froid de nos hivers, 1 faut Ja mettre à couvert en automne, en lui donnant autant d’air qu’il est possible dans les tems doux, pour l'empêcher de filer et de s’affoiblir, Lorsqu'il fait froid , cette plante exige peu d'eau, car ses tiges et ses feuilles étant succu- FF & 226 INU lentes, l'humidité les feroit aisé- ment pourrir. En été on la met dehors avec toutes Jes autres plan tes dures et exotiques, mais dans une situation abritée, où elle aug- mentera la variété, quoiqu’elle ait peu de beauté; elle fleurit rarement en Angleterre, à mois que la saison ne soit bien chaude : on Ja multiplie aisément par boutures pendant tous les mois de l'été; ces boutures prennent aisément racine , si on les plante dans une plate-bande à lombre. , Saiureiaioides. La treizieme, que Je Docteur Houstoun adéconverte à la Vera-Cruz, a une tige d’ar- Brisseau haute d’environ deux pieds, et divisée en plusieurs petites bran- ches velues et garnies de feuilles étroites, roïdes, opposées et ses- siles, dont les bords sont garnis de poils longs, roides et placés par paires; aux extrémités des branches sortent des pédoncules nuds de quatre ou cinq pouces de longueur, qui soutiennent chacun une petite fleur jaune et radiée. . On multiplie cette espece par boutures pendant tous les mois FAN TU Mariana. La quatorzieme m’a été envoyée du Maryland, où elle croit naturellement : elle a une tige forte, haute d'environ un pied, assez couverte de poils pi- quans et garnie de feuilles rudes et en forme de lance , de trois pouces de longueur sur un de large au milieu : à chaque nœud de Pextremité de,la tige sortent des fleurs simples , et la tige est terminée par un paquet de petites fleurs jaunes en forme d’ombelles: cette plante fleurit en Août dans notre climat, mais elle n’a pas encore perfectionné ses semences. Fruticosa. La quinzieme, que le Docteur Houstoun adccouyerte a Carthagéne, affine tige d’ar- brisseau , haute de dix ou douze pieds; et divisée ,en plusieurs branches ligneuses, et garnies de feuilles en forme de lance, de cing pouces de longueur sur un et demi de large au milieu, unies en-des- sus, et fortifiées par trois veines longitudinales en-dessous:ses fleurs naissent aux extrémités des bran- ches , dans de très-larges calices imbriqués ; elles sont aussi grosses de Pété : on les plante sur une. qu’une petite fleur de Tournesol; plate bande de terre iégere; on les couvre jusqu'à ce qu’elles soient enracinées : on les traite ensuite comme les autres plantes exoti- ques dures, et on Jes tient à l’abri des froids de l’hiver, « et d’un jaune pale. à On multiplie cette espece par ses graines, qu'il faut se “procurer de son pays originaire, car elle n’en produit point en Europe: on les répand sur une couche RFO chaude ; et quand les plantes sont assez fortes pour être enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere ; on les plonge dans une autre couche chaude, et on les traite comme les autres plantes © délicates qui viennent des mêmes ‘contrées. « JOHNSONIA. Dé/e. Callicarpa. Lin. Gen. Plant. 127. Sphondylo- coccos. Mitch. 20. Cette plante a été ainsi nommée par le Docteur Dale à Ja Caroline méridionale, en l'honneur du Docteur Johnson, qui a publié une Edition corrigée et fort augmentée de l'Herbier de Gérard. Caracteres. Le calice est formé par une feuille découpée sur ses bords en quatre segmens courts et érigés : la corolle est mono- pétale, tubulée et divisée en qua- tre parties qui s'étendent et s’ou- vrent ; la fleur a quatre étamines minces , plus longues que la co- rolle et terminées par des sommets jaunes et oblongs : au centre est placé un germe presque rond, qui soutient un style mince, et couronné par un stigmat épais et obtus ; ce germe devient ensuite une baïe globulaire et unie, dans laquelle sont renfermées quatre se- mences dures et oblongues. + “Le Docteur LiNNÉE range cette OH ep plante dans Ia premiere section de sa quatrieme classe, intitulée : Tetrandrie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont quatre étamines et un style. Comme le Docteur Dale m’a envoyé les se- mences de cette plante de la Ca- roline sous ce titre, en 1739, et avec elles le caractere de ce genre, long-tems avant que LinNÉE en ait parlé, je lui ai conservé le meme nom. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre : Johnsonia Americana , flori- bus verticillatis, sessilibys , foliis ovato-lanceolatis , oppositis , caule fruticoso. Dale ; Johnsonia en ar. brisseau à feuilles ovales, en forme de lance et opposées , ayant des fleurs verticillées et sessiles. Callicarpa Americana. Linn. Syst. Plant. tom. 1. pag. 313. Sp. 1. Callicarpa. Act. Upsal. 174.1. p. 80. Kniph. cent. 4.n. 12. Sphondylococcos. Mitch. E. N.C, 8. p. 218. Burchardia. Duham. Arb, Ill. t. 44. Anonymus baccifera , verticillata , folio molli et incanowm ex Americé. Pluk, Alm, 33. t. 136.f. 3. - Frutex foliis amplis sub-rotundis , acuminatis , ex adverso binis , vimini- bus lentis , infirmis , quasi leni canitie ° tectis.. Gron. Virg. 138. ° F fij Is pr 228 OH M. Catesbi, dans son Histoire de [a Caroline, l’a décrite sous le titre suivant: Frutex baccifer , ver- ticillatus, foliis scabris, latis, dentatis et conjugatis, baccis purpureis dense conjectis. Vol. 2. p.4.7.t. 47. Cet arbrisseau croit en abon- dance dans les bois aux environs de Charles-Town, dans la Caroline méridionale; il s’éleve à la hauteur de quatre ou six pieds, et pousse de sa racine plusieurs branches quisont laineuses dans leur jeunesse et semblables à celles de la Viorne: ses branches sont garnies de feuil- les ovales, en forme de lance, opposées et supportées par de courts pétioles , d’environ trois pouces de longueur sur cinq quarts de pouce de largeur au milieu, plus étroïtes par dégrés vers les deux extrémités, dentelces, rudes en-dessus et blanchätres : ses fleurs sont verticillées, sessiles aux bran- ches et aux aîles des feuilles, pe- tites, tubulées, divisées en quatre segmens obtus à leur extrémité, étendues et d’un pourpre foncé ; elles sont remplacées par des baies molles et succulentes, qui sont d’abord dun rouge clair, mais qui deviennent d’un pourpre foncé en mürissant, et renferment quatre semences dures et oblongues. Les semences de cette espece, que M. Catesbi m'a envoyées de la Caroline, en 1724, ont pro- MO ° duit dans plusieurs jardins de l’An- gleterre, quelques plantes dont la plupart ont été placées ensuite en pleine terre, où elles ont très- bien réussi pendant quelques an- nées ; plusieurs même ont produit “des fleurs dans le jardin de Chel- séa quatre ou cinq ans de suite, mais aucune n’a donné de fruits. Toutes ces plantes, ayant été dé- truites par les grands froids de l'année 1740, ainsi que les jeunes qu'on avoit élevées avec des se- mences envoyées par le Docteur Dale l'année précédente , et qui nétoient abritées un chässis, on n’en vit plus aucune en Angleterre jusques en lan- née 1744, que le Docteur Dale m'envoya de nouvelles graines ; mais on les a beaucoup multipliées depuis dans nos jardins. On peut multiplier aisément cette plante, en semant ses graines sur une couche de chaleur tem- pérée : mais la meïlleure méthode est de les mettre dans des pots, et de les plonger ensuite dans une couche de tan de chaleur modé- rée. Quand les plantes ont poussé et qu’elles ont acquis un peu de force, on les accoutume par dé- grés au plein air, et on les y ex- pose tout-a-fait au mois de Juin; en les plaçant dans une situation abritée, où on les laïssera jusqu’à l'automne : pendant cet intervalle, que sous JOR il faut les tenir nettes de mauvaises herbes, & les arroser dans les tems chauds ; mais comme elles sont fort délicates, il est nécessaire de les mettre à couvert sous un châssis avant les gelées; car les froids de l'automne feroient périr leurs jeunes rejettons , et la plus grande partie de leurs tiges seroit détruite avant le printems : en hiver, il faut les abriter du froid; mais lorsque. le tems est doux, on les expose ‘@n plein air, pour empêcher que leurs branches ne se flétrissent, et ne soient attaquées de moisissure : au printems suivant, un peu avant que les plantes ne commencent à pousser, on les tire doucement hors des pots avec leurs mottes, et sans briser les racines , on en met quelques-unes dans de petits pots remplis de terre légere, et on plante les autres en Pepiniere dans une plate-bande, a une ex- position chaude et a quatre ou cing pouces de distance entrelles: celles des pots doivent être plon- gées dans une couche de chaieur modérée, pour leur faire pousser - plutôt des racines ; mais on les habitue ensuite à supporter le plein air comme auparavant : on les abrite en hiver sous un chassis pendant trois ou quatre ans; et lorsqu'elles sont devenues fortes, on peut les transplanter en pleine terre dans une situation chaude, JON 229 où elles résistent en plein air au froid de nos hivers ordinaires : mais, comme elles sont en danger d'être détruites par les fortes ge- lées, il faut couvrir en hiver Ja surface de Ia terre autour de leurs racines , pour empêcher le froid d’y pénétrer , et garnir la plante , de paille , de chaume de pois ou de fougere. Celles qui sont en Pepiniere , doivent être couvertes de nattes ou de paille pendant les gelées; et lorsqu'elles auront acquis de fa force, on pourra Jes transplanter dans une situation chaude, où on les traitera pendant tous les hivers comme on vient de le prescrire. Les feuilles de cet arbrisseau ont souvent été employées par le Docteur Dale avec beaucoup de succès dans les hydropisies. Ben- dant la derniere guerre, il m’a envoyé un détail circonstancié des vertus et des propriétés de cette plante et de plusieurs autres de Ja Caroline , avec des échantillons desséchés de chacune : mais , le _ vaisseau qui les transportoit, ayant été pris dans la traversée , ces observations ont été perdues, et le Docteur étant mort quelque tems après , je n’ai pu en ayoir d’autres. JONC. Voyez Juncus. L. JONC FLEURISSANT , ot 230 J'O:N GLAYEUL AQUATIQUE. Voyez Buronus LÀ JONC ODORANT. Voyez ACORUS. JONC MARIN. GENET EPI- NEUX , AJONC , LANDES, BRUSQUE. Voyez ULEx Evro- PÆUS. JONQUILLES. Voyez Nar- cissus JONQUILLA. * JONTHLASPI. Voyez Cry- PEOL A, JOUBARBE, GRANDE. Voyez SEMPER VIVUM TECTORUM. JOUBARBE , PETITE, ou TRIQUE-MADAME. Voyez SE- DUM ALBUM. + JOUBARBE DES VIGNES, ou ORPIN , ou REPRISE. Voyez SEDUM TELEPHIUM. . + IPECACUANA BASTARD, V. ASCLEPIAS CURASSAVICA. L, IPOM AA. Lin. Gen. Plant. 199. Quamoclit. Tourn. Inst, R.‘H, 116, Tab. 39; Quamoclit, ou le Lizeron écarlate, Caracteres. La fleur a un petit calice persistant, et divisé en cinq parties sur ses bords : la corolle est en forme d’entonnoir , avec un tube long et cylindrique, dont ” EPO le bord est découpé en cing pointes étendues , ouvertes , et plates. Cette fleur a cinq ¢tamines en forme d’aiène, à-peu-près de la même longueur que Ia corolle, et terminées par dessommets ronds: au fond du tube est placé un germe rond qui soutient un style mince , couronné d@un® stigmat presque rond : ce germe se change dans Ia suite en une capsule ronde ef trois cellules, qui renferment trois semences oblongues. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de la cinquieme classe de LinNEE, intitulée : Pentandrie monogynie , dans laquelle se trouvent comprises toutes celles dont Iles fleurs ont cinq étamines et un style, Les especes sont : 1°, Ipomea Quamoclir , foliis pinnati-fidis , linearibus, floribus sub+ solitariis. Hort. Cliff. 60. Hore. Upsal. 39. Fl. Zeyl. 77. Roy. Lugd.-B. 430. Kaiph. cent. 8. n. 53 5 Quamoclit avec des feuilles très- étroites, et ailées à plusieurs poine tes et des fleurs éparses. Quamoclit foliis tenuiter incisis® et pinnatis, Tourn, Inst. R. H, 116; Quamoclit à feuilles étroites, dé- coupées et ailées. Quamoclit sive Jasminum Ameri- canum. Clus. Posth 9. Convolvulus pennatus , exoticus’, rarior, Col, Aquat. 73, f. 72: IP 0 Flos Cardinalis. Rumph. Amb. 5. po 4g2tete155- fr 2. Jasminum Millefolii folio. Bauh. Pin. 398. Tsiuria-cranti. Rheed. Mal, 11. p. 323. f. 60. 2°. Ipomea Coccinea , foliis cor- datis , acuminatis , basi angulatis , pedunculis multi-floris. Hort. Upsal. 39. Kniph. cent. 4. n. 33. Fabric. Helmst. 3. p. 2233 Quamoclit a feuilles pointues, en forme de cœur, et angulaires vers la bâse, ayant plusieurs fleurs sur chaque pédoncule. Ipomea foliis cordatis, acuminatis, vix dentatis. Hort. Cliff: 66. ee Lugd.-B. 429. Quamoclit Americana , folio He- dere, flore coccineo. Comm. Rar. Plant. 21; Quamoclit d'Amérique a feuilles de Lierre, et a fleur écarlate, communément appellé Lizeron écarlate. Convolvulus coccineus , folio an- guloso. Plum. Amer. 89. f. 103. pei Supp!. 380. ©. Jpomea Solani -folia , foliis See, acutis , integerrimis , floribus solitariis. Prod. Leyd. 430; Qua- moclit à feuilles aïguës, entieres, et en forme de cœur, et à fleurs éparses. Quamoclit Americana Solani folio, flore roseo. Plam. Cat. 3. Ic. 94. f 15 Quamoclit d'Amérique à x LP 10 2 23 feuilles de Morelle , avec des fleurs couleur de rose. 4°. Ipomea violacea , foliis cor- datis , integerrimis, floribus confertis, corollis indivisis, Sauv. Monsp, 114; Quamoclit à feuilles entieres .et en forme de cœur, dont.les fleurs sont rassemblées en paquets et les pétales. non-divises. Quamoclit foliis amplissimis, cor di- formibus. Plum. Cat. 45 Quamociit à feuilles larges et en forme de cœur, Convolvulus major , folio sub-ro- tundo, flore amplo purpureo. Sloan. Jar. 55. Histe 1, ps 15 Se te 98. OU © à 5°. Ipomæa tuberosa , foliis pal- matis , lobis septenis, lanceolatis » in- tegerrimis » pedunculis tri-floris. Hort. Upsal, 39. Jacq. Obs. 16 pe 3955 Quamoclit à feuilles en forme de composées de sept lobes entiers , et en forme de. lance, dont les pédoncules soutiennent chacun trois fleurs. Ipomea heptadaciyla major scan- dens , flore majort campanularo , calyce membranaceo , seminibus vil. losis. Brown. Jam. 155$. Convolvulus Americanus , Man- diucce multi-fido folio , heptaphyllos, flore albo, fundo purpureo , radice tuberos4 , coreice albo. Pluk. Alm. BUG 27 6.fos: Convolvulus major heptaphyllus , flore sulphureo, odorato. Sloan. Cate main , ta 32 TP:0 56. Hist. 1.p. 152. t. 96. f. 2; le plus grand Lizeron à sept feuilles, dont la fleur est odorante et de couleur de soufre , connue sous le nom de Vigne de Berceau d'Es- pagne. 6°. Ipomea tri-loba, foliis tri-lobis, cordatis, pedunculis tri-floris. Lin. Sp. Plant. 161. Kniph. cent. 7. n. 375 Lizeron à feuilles en forme de cœur et à trois lobes, ayant trois fleurs sur chaque pédoncule. Convolvulus pentaphyllos minor , flore purpureo. Sloan. Cat. 55. Hist. 1.p.153.t.97. Raï Suppl, 381 ; le plus petit Lizeron à cinq feuilles avec une fleur pourpre, 7°. Ipomæa Hepatici-folia, foliis palmatis, floribus aggregatis. Flor. Zeyl. 79, Burm. Ind. 50. t. 20; Lizeron a feuilles en forme de main, avec des fleurs disposées en paquets, Convolvulus Indicus villosus, He- deræ folio tri-partito, flore cæruleo. Herm. Lugd.-B. 182. Convolvulus Zeylanicus hirsutus , foliis Hepatice. Herm, Prodr.. 327, olubilis Zeylanica , Pes tigrinus ditta. Hort. Elth. 318; Lizeron de Céylan, appellé Pied-de-Tigre, Pulli- Schouadi. Rheed. Mal. 11. Pe121.t. 59. 8°. Ipomaa digitata, foliis di- gitatis , glabris , floribus sessilibus , caule levi. Lin. Sp. Plant. 162; Lizeron à feuilles unies en forme KP: O de main, dont les lobes sont couchés, la tige unie, et les fleurs sessiles, Quamoclit foliis digitacis , flore coccineo. Plura. Spec. 3. Ic. 92. fe ks * Convolvulus quingue-folius , glaber, Americanus. Pluk, Alm. 116; Li- zeron d'Amérique uni et à cing feuilles, Quamoclit. La premiere espece croit naturellement dans les Deux Indes ; on Ja nomme dans les Indes occidentales Swecet-William , et d’autres Pappellent Indian -Pink : elle s’'éleve avec une tige grimpante à la hauteur de sept ou huit pieds, et pousse plusieurs branches minces qui s’entortillent autour des plan- tes voisines pour se soutenir; ses feuilles sont aïlées, et composées de plusieurs paires de lobes étroits, très-fins, et semblables à un fil délié : elles ont à-peu-près un pouce de longueur, et sont d’un vert foncé; quelquefois.elles sont op- posées, et par paires, et d’autres fois alternes : ses fleurs sortent sé- parément des parties latérales de Ja tige , sur des pédoncules minces, d’un pouce de longueur ; elles ont fa forme d’un entonnoir, avec un tube d’un pouce de longueur, étroit au fond , mais plus large vers lori- fice, où il s'ouvre en cinq angles: ces fleurs sont de couleur écarlate très-yive , et font un très-bel effet ; cette EP TO cette plante est annuelle en An- gleterre, mais je ne scats s’il en est de même dans son pays originaire; les semences.s’écartant d’elles mé- mes , les plantes se succedent an- nuellement. Cette espece fleuric pendant la plus grande partie de l’année. Cette plante est trop délicate pour supporter le plein air dans notre climat; on la multiplie par ses graines , qu’on répand au prin- tems sur une couche chaude. Les plantes poussent peu de tems après; alorsonles met chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere , avant qu’elles s’entrelas- sent , parce qu’alors il seroit dif- ficile de les séparer sans rompre leur extrémité. Aussi-tot qu’elles sont ainsi transplantées, on les plonge dans une nouvelle couche chaude, et l’on place une baguette contre chacune , afin que leurs tiges puis- sent se rouler autour. Lorsqu’elles sont bien établies, on leur donne beaucoup d’air dans les beaux tems, pour les empêcher de filer; et, lorsqu'elles sont devenues trop hautes pour pouvoir être conte- nues sous les chassis , on les trans- porte dans Ja couche de tan de la serre chaude , où il est néces- saire de leur donner des soutiens, car leurs branches s’élevent beau- coup. Ces plantes commenceront à fleurir en Juin, et leurs Heurs Teme W. IPO 233 se succéderont continuellement jus- qu’a la fin de Septembre, Elies per- fectionnent aisément leurs semen- ces chaque automne dans la serre chaude, Coccinea, La seconde , qui est originaire de Ia Caroline , et des isles de Bahama, est aussi une plante annuelle dans notre climat; mais elle est moins délicate que Ja précédente : sa tige, égalemerit grimpante , et garnie de feuilles en forme de cœur, terminées en pointe aigué , et divisées en angles à leur base , s’éleve a Ia hauteur de six ou huit pieds. Les fleurs sortent des côtés des branches sur de minces pédoncules, dont cha- cun soutient trois ou quatre fleurs de Ia même forme et de la même grandeur que celles de ia précé- dente , mais d’une couleur moins foncée, Il y a dans cette espece une variété à fleurs couleur d’orange; mais elle n’en differe en aucune autre partie: on fa multiplie en semant ses graines au printems sur une couche chaude. Lorsque les plantes ont poussé, on les en- durcit par dégrés, après quoi on les transplante sur une plate-bande chaude , où elles fleurissent et per- fectionnent leurs semences dans les annees favorables ; mais ordi- nairement on les éleve sur une couche de chaleur très-tempérée, et Gg 234 MPO on Jes reporte ensuite sur une autre; au moyen de cela, elles font des progres beaucoup plus rapides , et leurs semences mürissent plutôt. Solani-folia. La troisieme ne dif- fere de la seconde qu’en ce que ses feuilles ne sont point angu- laires , et que ses fleurs de cou- leur de rose sont portées une à une sur chaque pedoncule ; on peut la traiter de la même maniere que la seconde espece. Violacea. La quatrieme croît spontanément en Amérique , où elle se roule autour de tout ce qui Vavoisine , et s’éleve ainsi à dix ou douze pieds de hauteur; elle est garnie de feuilles farges , entieres et en forme de coeur: ses fleurs, qui sortent en paquets des cotés des branches sur de minces pédon- cules , sont bleues,etleursbords ne sont point angulaires comme dans Ja précédente , mais entiers. Cette espece se multiplie par ses graines, qu'il faut répandre au printems sur une couche chaude: on traite en- suite les plantes qui en provien- nent de la mème maniere que celles de la premiere ; car elle est trop tendre pour croître en plein air dans notre climat. Tuberosa. On cultive Ja cin- quieme dans Ja plupart des Isles del’ Amérique; maison croit qu’elle y a été apportée par les Espagnols: comme elle s’éleve à une hauteur PO considérable , et qu’elle pousse un grand nombre de branches, on s’en sert pour couvrir des berceaux dans ces isles , où elle est connue sous le rom de Vigne de Berceau d'Es- pagne ; ses tiges, qui sont couvertes d’une écorce pourpre , se roulent autour des objets voisins , et pous- sent plusieurs brancheslatérales, qui peuvent couvrir un berceau de cin- quante pieds de longueur ; ses feuilles sont divisées en sept lobes presque jusqu’au bas : ses fleurs, qui sortent des parties latérales de la tige , sont larges , en forme d’entonnoir , odorantes , et d’un jaune clair. Elles sont remplacées par des capsules grosses , rondes, et à trois cellules, qui renferment chacune une grosse semence de couleur obscure. Cette plante est vivace , mais trop tendre pour croître en pleïn air dans notre climat : il faut se- mer ses graines au printems sur une couche chaude; et lorsque les plantes ont poussé, on les met chacune séparément dans des pots que lon plonge dans une autre couche chaude : mais comme elles seront bientôt trop hautes pour pouvoir être contenues sous les vi- trages , on les transporte dans Ja couche de tan de la serre chaude, où on leur donne des soutiens, sans quoi elles s’entortilleroient autour des plantes voisines, Comme leurs PEO Branches sont trés-longues ; elles exigent une serre élevée, où elles alent assez d'espace pour s'étendre ; sans quoi, elles ne fleuriroïent ja- mais. Quoique j'aie cultivé cette espece pendant plusieurs années, je n’ai cependant encore vu qu’une seule fleur ; parce que ces plantes deviennent si grandes avant d’en produire , qu’il y a peu de serres en Angleterre assez hautes pour les contenir, # Tri-loba. La sixieme espece croît naturellement dans la plupart des isles de l'Amérique ; sa tige torse et grimpante s'éleve à la hauteur de dix ou douze pieds ; elle est garnie de feuilles à trois lobes, et en forme de cœur. Les pédon- cules , qui sortent sur les côtés des tiges , soutiennent chacun trois fleurs : comme cette espece est aussi délicate , il faut semer ses graines sur une couche chaude au printems , et mettre ensuite les plantes qui en proviennent dans des pots séparés qu’on plonge dans une autre couche chaude, où elles pourront rester jusqu’à ce qu'elles touchent les vitrages ; alors on les transporte dans une caisse vitrée, pour leur donner de l’espace et les garanti: du froid : mais on doit Jeur donner beaucoup d'air dans les tems chauds. Au moyen de ce traitement , ces plantes fleuriront et perfectionneront leurs semences, ERE 235 Hepatice folia. La septieme est originaire des Indes orientaies : elle s’éleve à la hauteur de quatre ou cinq pieds , ayec une tige grim- pante, velue, et garnie de feuilles velues, en forme de main, et divi- sées à leur bâse en plusieurs lobes: ses fleurs sortent en paquets, et sont renfermées dans un calice à cinq angles; elles sont de couleur pour- pre , petites , et ne s’épanouissent que le soir, ce qui fait qu'elles mont point d'apparence. On Ia multiplie par semences , et elle exige la même culture que Ia sixieme espece, Digitata. La huitieme, qui naît spontanément en Amérique, a une tige torse, grimpante, unie, de quatre ou cinq pieds de haut, et garnie de feuilles digitées, sessiles, et à cing lobes : ses fleurs sortent des parties latérales de Ja tige , sur des pédoncuies courts, dont cha- cun en soutient deux ou trois ; elles sont d’une couleur de pour- pre , et sont remplactes par des capsules rondes et à trois lobes, dont chacune renferme une se- mence brune, Cette espece demande Ie même traitement que les deux précé- dentes ; au moyen de cela, elle fleurit et perfectionne ses semences dans notre climat. IRESINE. Lin. Gen. 1113. Ggij 236 IRE Amaranthus. Sloan, Cat. Jam, 49: Caracteres, Cette plante a des fleurs males et des fleurs fémelles sur différens pieds : le calice des fleurs mâles est composé de deux belles petites feuilles ; la corolle a cinq pétales érigés , petits et en forme de lance, avec cinq nec- taires placés entre cing étamines droites, et terminées par des som- mets presque ronds : les fleurs fe- elles, placces sur d’autres plantes, ont le même calice et la même corolle que les males , avec un germe ovale, mais sans style, et couronné par deux stigmats ronds; Je calice se change dans la suite en une capsule ovale qui renferme des semences laineuses. Ce genre de plantes est rangé dans le cinquieme ordre de Ia vingt deuxieme classe de LINNÉE, avec celles qui ont des fleurs mâles et des femelles sur différens pieds, et dont les males ont cinq étamines. Nous ne connoissons qu’une es- pece de ce genre: Ircsine Celosioïdes.- Linn. Sp. 1456. Amaranthus , paniculd flavi- cante , gracili , holosericed. Sloan. Cat. Jam..49. Hist. 1. p. 142. t. 90 ; Amaranthe , avec des pani- cules minces et jaunatres , et des fleurs soyeuses. Tresine herbacea , caule nodoso , paniculd longa , assurgente, Brown. Jam. 358. TRE ‘Celosia , foliis lanceolato-ovatis ; paniculd diffusd , fili-formi. Gron. Vire. 144. Amaranthus nodosus,pallescentibus foliis bliri, parvis, americanus , mul- tiplici speciosd spicd , laxä , can- dicante, Pluk. Alm. 26.t. 261. f. I. Cette plante croît naturellement à Ja Jamaïque et dans la plupart des autres isles de l'Amérique, d’où ses semences nous ont été envoyées: elle est vivace ; ses tiges sont for. bles et exigent des soutiens ; elles s'élevent à Ja hauteur de dix ou douze pieds , et ont de grosses bosses à chaque nœud : elles sont garnies de feuilles unies , ova- les , et en forme de lance ; leurs branches s'étendent beaucoup de tous côtés : leurs fleurs naïssent aux extrémités, en panicules minces et clairs ; elles sont couvertes d’un duvet soyeux, d’un jaune pâle, et paroissent en Juillet et en Août, Dans les années chaudes, elles per- fectionnent leurs semences en au- tomne, On multiplie cette espece par ses graines , qu'on répand au prin- temssurune couche chaude. Qu: nd Jes plantes ont poussé, on les traite suivant la méthode qui a été pres- crite pour les especes délicates d’'Amaranthes, jusqu'à ce que les plantes soient devenues trop hautes pour rester sous les vitrages , alors on les plonge dans la couche de IRI tan de Ja serre chaude, et l'on fixe leurs branches contre un treil- lige, pour les empêcher de tom- ber sur les autres plantes ; au moyen de cela, elles produiront des fleurs et des semences dans la seconde année : mais on peut encore conser- ver les plantes trois ou quatre ans, après qu’elles ont fleuri. IRIS, Tourn, Inst. R. H. 358. Tab. 186 , 187 5 188. Lin. Gen. Plant. 57 ; Fiambe ou Iris, _ Caracteres. Les fleurs sont ren- fermées dans des spathes ou voiles persistants ; la corolle est divisée en six parties ; les trois pétales ex- térieurs sont oblongs , obtus et réfléchis , Jes trois intérieurs sont érigés , terminés en pointe aiguë, et réunis à leur base: Ja fleur a trois étamines , en forme d’aléne, couchées sur les pétales réfléchis, et terminées par des sommets oblongs et panachés ; sous Ja fleur est placé un germe oblong, qui soutient un style mince, et cou- ronné par un large stigmat à trois pointes. Le germe se change dans la suite en une capsule angulaire, oblongue, et à trois cellules , rem- plies de grosses semences, Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la troi- sieme classe de Linnér,, intitulée: Triandrie monogynie , avec celles TRI 237 dont les fleurs ont trois étamines et un style. Les especes sont: . 1°, Iris pseudo-Acorus, corollis ims berbibus , petalis interioribus stigmate minoribus , foliis ensi-formibus. Hort. Cliff. 19. Fl. Suec, 33, 37. Mat. Med. 44. Pollich. Pal. n. 35. Gmel. Sib. 1. p..31. Scop. Carn. ed..2. n. 49, Oed. Dan. t. 4.94; Iris, avec une corolle sans barbe, dont les pétales intérieurs sont plus petits que le stigmat, et Jes feuilles en forme d’épce, Iris palustris lutea, Tabern , Icon, 643 ; Iris jaune de marais, Tris caule inflexo , foliis ensi-for- mibus , petalis erectis , minimis , re- flexis,imberbibus; Hall.Helv.n.1260, Acorus adulrerinus, Bauh. Pin, 34, Theatr. 634. Blackw. t. 261. Acorum falsum. Cam, Epir, 6 3 faux Acorus, 2°, Iris squalens , corollis barbas tis , caule foliis longiore multi-floro, Hort. Cliff. 18 ; Iris, avec une co: rolle à barbe , et des tiges plus longues que les feuilles, et garnies de plusieurs fleurs, dris , folio lato , rugoso , petalis re- pandis , ex purpureo sordidè pallido et luteo, variis, erectis , verd squalidè lusescentibus. Boerh, Lugd.-B. 2, p. 125% Iris vulgaris Germanica, sive syl- vesiris. C. B.:P. 303 Iris commun d'Allemagne , ou Iris sauvage, 238 IRI 3%. Tris aphylla, corollis barbatis , scapo nudo , longitudine foliorum, mul- tifloro. Prod. Leyd. 17 3 Iris ‘avec uñe corolle à barbé, et une tige nue , aussi longue que les feuilles, et garnie de plusieurs fleurs. Iris lati-folia ; caule aphyllo. C. B. P. 32 3; Iris à larges feuilles, dont les tiges sont nues. 4°. batis , caule sub-folioso , longitudine foliorum , multi-floro. Prod. Leyd 17. Hort. Ups. 16. Jacq. Austr. t. 5. Knorr. Del. Hort. 1.:t. L. 23 Iris, avec une corolle à barbe , ayant une tige feuillée aussi longue que les feuilles, et garnie de plusieurs fleurs. Tris variegata , corollis bar- Tris, corollis barbatis , foliis alti- tudine caulis multi. flori, Hort Cliff. 19. Iris lati-folia Pannonica , colore multiplici. C. B. P. 31 5 Iris à larges feuilles de Hongrie, et de diverses couleurs. Iris lutea variegata. Lob. Hist. 34. Ehret. Pict.'te-168 f 3: 5°. Iris Susiana, corollis barba- tis , caule foliis longiore , uni- floro. Hort. Cliff. 18. Roy. Lugd.-B. 17. Knorr. Del. Hort. I. t. L. 63 Iris, a corolle barbue , ayant une tige plus longue que Jes feuilles, qui soutient une seule fleur. Tris Susiana, floremaximo , ex albo nigricante.C. B. P. 31. Theatr. 579. Moris. Hist. 2. p. 3510S. ge te 6, PRI f-.6 5 Iris, avec une trés-large fleur grise tirant sur Je blanc , commu- némént appelée Iris de Chalcédoine , ou Tris de Suse. Tris lati-folia major, Clus. Hist, 1 ¢ p- 217. 6°. Iris biftora , corollis barbatis y caule foliis breviore , tri-floro. Hort. Upsal. 17. Pallas. it. 1. p. 1720 Kniph. Orig. cent, 8, n. 545 Iris, à corolle barbue , dont la tige est plus courte que les feuilles , et à trois fleurs, Iris, corollis barbatis , foliis caus lem multi-florum superantibus. Hore, Cliff. 19. Roy. Lugd.-B. 17. Chame - Iris major , saturaté pure purea , bi-flora. Bauh. Pin. 33 ; Iris naine de Ja plus grande espece, et dun pourpre foncé, qui soutient deux fleurs sur chaque tige. 7°. Tris pumila, corollis barbatis ; caule foliis breviore , uni-floro. Lin, Sp. Plant. 38. Jacq. Austr. t. 1. Gmel. Lib, 1. p. 32. n. 323 Iris à corolle barbue, ayant une tige plus courte que les feuilles , qui soutient une seule fleur. Iris , corollis barbatis , foliis cau, lem uni-florum superantibus. Hort, Cliff. 19. Roy. Lugd.-B. 17. Chame-Iris lati-folia minor. I, 2, Clas. Fists vp. 226 Iris humilis minor, ftore purpureo, Tourn. Inst. 3613 Iris nain de la plus petite espece, avec une fleur pourpre, IRI 89. Tris Germanica , corollis bar- batis, caule foliis longiore , mulri- froro., froribus inferioribus peduncu- latis. Lin. Sp. 55. Hort.: Cliff. 18. Hort. Ups. 16. Mar. Med. 4. Roy. Lugd.-B. 17. Blackw. t. 69. Jacq. Vind. 18@Scop. carn, 2. n. si 3 Iris 4 corolle barbue , ayant une tige plus longue que les feuilles, et portant plusieurs fleurs, dont celles du bas ont des pédoncules. Tris Asiatica caerulea polyanthos. C. B. P; Iris bleu d'Asie a plu- sieurs fleurs, appelée la grande Iris de Dalmatie. La Flambe. Tris Epit. 2. sylvestris major, Camer. 9°. Iris Orientalis, corollis bar- batis , germinibus tri-gonis , foliis ensi-formibus lomgissimis , caule foliis longiore bi-floro. Pluk. 154; Iris a corolle barbue , ayant un germe triangulaire , des feuilles trés-lon- gues et en forme d’épée, et une tige plus longue que les feuilles qui soutient deux fleurs. 10°. Iris graminea , corollis im- berbibus , germinibus sex-angulari- bus ; caule ancipiti, foliis linearibus. Hort. Cliff. 19. Hort. Ups. 17. Roy. Lugd.-B.18 Jacq. Austr. t. 2. Jacq. Vind. 8, Scop. carn. 2.n. 50; Iris à corolle sans barbe, avec un germe à: six angles, une tige chargée de fleurs à chaque côté, et des feuilles étroites, IRI 239 Iris angusti-folia. 3. Clus. Hist. F. p. 230x Tris sylvestris. Mathiol. Dioscor. 18. Tris angusti-folia, prunum redolens, minor. C. B. P. 333 la plus petite Iris à feuilles étroites, à odeur de Prune. Iris graminea. Bauh. Hist. 2.p.77. 11° Jris maritima, corollis ims VE] berbibus , caule foliis breviore, tri- fro, foliis lineari- ensi-formibus ; Iris à corolle sans barbe , ayant une tige plus courte que les feuil- Jes, avec trois fleurs, et des feuilles étroites en forme d’épée. Iris angusti-folia maritima major. C. B. P. 33; grande Iris maritime a feuilles étroites. 12°, Iris angusti-folia, corollis imberbibus ; caule foliis æquali , mulii- foro, spathd majoribus floribus,erectis; Iris à corolle sans barbe , ayant une tige aussi longue que les feuil- les avec plusieurs fleurs, plus Jar- ges, plus droites, et plus érigées que Ia spathe. Iris angusti-folia maritima minor. C. B. P. 33 ; la plus petite Iris ma- ritime à feuilles étroites. Chama-lris minor flore variegato. Bauh. Pin, 34. 13°. ris bi-color, corollis imber- bibus , caule foliis longiore , multi- foro , germinibus sex-angularibus , foliis linearibus ; Iris à corolle sans barbe , ayant des tiges plus lon- gues que les feuilles , plusieurs IRI fleurs, des germes à six angles, et des feuilles linéaires. © Iris angusti-folia bi-color, C. B. P. 3 3 Iris a feuilles étroites et des eurs de deux couleurs. 140, Iris spuria, corollis im- berbibus, germinibus sex-angularibus, caule tereti, foliis sab-linearibus. Hort. Clif. 19: Hore. Upsal. 17. Roy. Lugd.-B. ‘16. Jacq. Austr. t. 4, Pall, it. 2. p. 456 3 Iris à corolle sans barbe , ayant des germes à six angles, une tige conique , et des feuilles très-étroites, Tris corollis imberbibus , germini- bus tri-gonis , angulis sulcatis , foliis lineari- gladiatis , caule triangulo. Gouan. Illustr. p, 23 il Ia joint avec l'iris graminea, Iris pratensis, angusti-folia , folio fœtido. C. B. P, 323 Iris de prés à feuilles étroites, qui ont une odeur fétide, Tris angusti-folia, 1, Clus, Hist, 1. psi2g8, 15°. Iris sativa, corollis imber- bibus , spathd bi-folia , caule folioso longitudine foliorum , pedunculis lon- gioribus 3 Iris à corolle sans barbe, avec une spathe à deux feuilles, une tige feuille de la longueur des feuilles, et des pédoncules plus longs, Tris sativa lutea. C. B. P ; Iris jaune de jardin. 169, Iris picta, carollis imber- bibus , caule longitudine foliorum TRI multi-floro, foliis ensi-formibus 3 Tris à corolle sans barbe, avec une tige aussi longue que les feuilles, qui soutient plusieurs fleurs, et des feuilles en forme d'épée. Iris humilis minor, flore picto. Tourn. Inst, 362; Îtis à fleurs peintes de Ia plus petite espece. 170. Iris verna , corollis imber- bibus , cauleuni-floro, foliis breviore, radice fibrosd. Flor, Virg, 103 Iris a corolle sans barbe , avec une tige plus courte que Jes feuilles, qui supporte une seule fleur, ct une racine fibreuse. Iris Virginiana pumila, sive cha. me-Iris verna angusti-folia, frore purpures, ceruleo, odsrato. Pluk. Alm, 198.t. 196. f. 6; Iris name et prin- taniere de Virginie, à feuilles étroi- tes, avec une fleur pourpre, tirant sur le bleu, et odorante, 18°, Iris versi-color , corollis im- berbibus , germinibus sub-trigonis , caule tereti, flexuoso, foliis ensi-for- mibus. Lin. Sp. Plant, 393 Iris à corolle sans barbe , ayant des germes triangulaires, une cylindrique et flexible , et des feuilles en forme d’épce, Iris lati-folia Virginiana , florum petalis repandis , perpureis, Erhet, Pictsti6. fe 2, Tris Americana versi color ; stylo crenato. Dil. Hort. Eh, 158. tr. 15ÿ.f. 188 ; Iris de l'Amérique de différentes > uge ER I différentes couleurs, avec un style crénelé. 19°. Iris fetidissima , corollis imberbibus, petalis interioribus pa- tentissimis , caule uni-angulato , foliis ensi-formibus. Hort. Cliff. 19. Roy. Lugd.-B. 18. Dalib. Paris. 13.Sauv. Monsp. 41. Murray. Prodr, p. 137 3 Iris à corolle sans barbe , ayant les pétales intérieurs très-étendus, une tige à un seul angle, et des feuilles en forme d’épée. Iris fœtidissima, seu Xyris. Tourn. Inst. 360; Iris très-fétide, ou Xyris, communément appellé Glayeul puant. Gladiolus fetidus. Bauh. Pin, 30. Spathula fetida, Xyris. Bauh. Hist. 2. p. 731. Dod. Pempt. 247. Blackw. t. 158. 20°. Iris Siberica, corollis imber- bibus, germinibus tri-gonis, caule tereti, foliis linearibus. Lin. Hort. Cliff. 19. Hort. Upsal. 17. Roy. Lugd.-B. 78. Gmel. Sib. 1. p. 28, Jacq. Austr. t. 3. Pollich, Pal. n. 36. Mattusch. k. fil. 1. n. 353 Iris à co- solle sans barbe , ayant un germe triangulaire, une tige conique, et des feuilles étroites. Tris foliis linearibus, caule sub- nudo , petalis reflexis imberbibus , venosis, tubalium arcu acuminato. Hall. Hely. n. 1259. Tris pratensis , angusti-folia, non fetida, altior, C, B. P. 325 la plus Tome IV. I R I 24Y grande Iris de prés à feuilles étroi- tes et non-fétides, Iris angusti-folia. 2. Clus. Hist. P. 227- “ 21°, Iris tuberosa , corollis im- berbibus , foliis tetragonis. Vir. Cliff. 6. Hore. Cliff. 20. Mat. Med. p. 4.4. Roy. Lugd.-B. 183 Iris à corolle sans barbe, et a feuilles quadran- gulaires. Iris tuberosd , folio axguloso. Bauh. Pin. 40 Moris. Hist. 2. p. 348, Sey 4p tay Se ft Hermodactylus , folio quadrangulo. Tourn. Cor. 50; Hermodacte avec une feuille quadrangulaire, ou l’I- ris tubereuse des Hollandois. Nota. Cette plante est la même que I’ Hermodactylus tuberosa décrite ci-devant. 22°. Iris Florentina , corollis bar- batis , caule foliis altiore , sub-bi-floro, foribus sessilibus. Lin. Sp. 55. Mat. Med. p. 44. Knorr. Del. Hort. 1. f, L.7. Blackw. f. 414; Iris à corolle barbue, avec des tiges plus hautes que les feuilles, et deux fleurs sessiles. — Iris alba Florentina. C. B, P. 31; Iris blanche de Florence. 230, Iris Sambucina, corollis bar- batis, caule foliis altiore ,multiftoro, petalis deflexis , planis, erectis ,emar- ginatis. Lin. Sp. 55. Jacq. Hort. Tab. 2; Iris à corolle barbue, avec des tiges plus hautes que les feuilles, et plusieurs fleurs dont : Hh 242 IRI les pétales sont couchés en arriere; droits et échancrés. Tris lati folia Germanica, Sambuci odore. Cy B. P. 31. Tris major lati-folia. VII. Clus. Hist. 1. p. 219. Pseudo-Acorus, La premiere es- pece croît naturellement dans Îes fossés et les eaux stagnantes de plusieurs parties de l'Angleterre: elle est comprise dans la Pharma- copée sous Île titre de Acorus adulterinus , ou Pseudo- Acorus , Aco- rus bdtard. Les racines de cette espece , qui sont assez épaisses et charnues, s’étenderit en tous sens près de la surface de la terre ; ses feuilles sont en forme d'épée, très- longues , d’un vert foncé, et moins roides que celles de Pris de jardin : ses tiges, dont la hau- teur est de deux ou trois pieds, portent vers leurs sommets trois ou quatre fleurs, placées les unes au-dessus des autres; elles ont la forme du Lys commun , mais les trois pétales intérieurs sont plus petits que les stigmats; ainsi elles n’ont point les trois pétales érigés que lon nomme étendard. Ses Heurs paroissent ati mois de Juin, et sont suivies par de capsules à trois angles , qui rèn- ferment trois rangs de semences plates. On ne cultive pas cette grosses espece dans les jardins ; mais comme elle est d'usage en Mé- TRI decine, j'en ai fait mention ayant de parler des autres (1). Squalens. La seconde, qui est originaire de P Allemagne, est de- puis long-tems cultivée en Ant gleterre comme plante d'ornement: ses racines sont très-épaisses, char- nues, brunes en-dehors , blanches en-dedans, et étendues un peu au-dessous de la surface de fa terre :+ses feuilles croissent en paquets, s’embrassent à leur base, et s'étendent vers le haut en forme d'ailes; elles ont un pied et demi de longueur sur deux pouces de large: leurs bords sont tranchans, et elles sont terminées en pointes comme une épée. Entre ces feuilles, sortent des tiges un peu plus lon- gues, qui portent à chaque nœud une feuille sans pétiole, qui di- minue de Jargeur jusqu’à leur sommet : ses tiges se divisent en trois branches, dont chacune pro- duit deux ou trois fleurs placées à une certaine distance les unes (x) On se sert rarement de cette es= pece dans l'usage de la Médecine ; cepen= dant sa racine est regardée comme astrins gente : quelques Auteurs recommandent son infusion dans le vin , comme propre à guérir les fluxions , et toutes les especes d’hémorrbagies ; d'autres indiquent, pour guérir la toux opiniatie, des bouillons dans lesquels on a fait bouillir une demi-once de cette racine avec sept ou huit écrévisses de riviere, TRI au-dessus des autres : chacune de ces fleurs est renfermée dans une enveloppe ; elles sont composées de trois pétales larges, violets , et recourbés en arriere, On les nomme tombans; ils ont des barbes d'un pouce de longueur sur la cote du milieu vers jeur base, avec un court pétale arqué , qui couvre la barbe, et trois autres pétales larges érigés , et de la même couleur, qu’on appelle Etendard : les étamines sont couchées sur les pétales réfléchis : sous chaque fleur est placé un germe oblong, qui se change dans la suite en une grosse capsule, triangulaire, et à trois cellules remplies de grosses semences comprimées, Cette plante fleurit en Juin et perfectionne ses semences en Août (1). Ii y a une variété de cette es- pece avec des étendards bleus, et des tombans pourpres, à laquelle Gaspard Bauhin a donné le nom d’Iris Hortensis lati-folia. Une autre avec des étendards d’un pourpre pâle ; une troisieme (r) On emploie quelquefois le suc ex- primé des racines de certe plante, depuis un once jusqu'à quatre , pour guérir l'hy- dropisie , en y ajoutant comme correctif une demi-once de créme de tartre , ou de crystal minéral. On donne cinq ou six doses de ce remede de deux jours l’un , mais il ne peut être utile que dans l'hydropisie commençante, HRA 243 avec des étendards blancs, et une quatrieme à fleurs plus petites : mais ces variétés sont des produits accidentels de semences. ÆAphylla. La troisieme a des feuilles plus larges que la précé- dente : ses tiges, qui sont nues, sont aussi longues que les feuilles, et soutiennent trois ou quatre grosses fleurs d'un pourpre clair, placées les unes au-dessus des au- tres ; elles ont des spathes pour- pâtres : les trois pétales recourbés ou tombans sont rayés de blanc, depuis la base jusqu’au bout de la barbe. A ces fleurs succedent de grosses. capsules émousstes, triangulaires, et à trois cellules remplies de semences comprimées, Cette plante fleurit vers la fin de Mai; et ses semences mürissent au commencement d’Aoit, Variegata. La quatrieme croit naturellement en Hongrie : ses feuïlles ressemblent à celles de Ja seconde; mais elles sont d’un vert plus foncé : ses tiges sont de Ia même longueur que les feuilles , et sont garnies vers la base à chaque nœud d’une feuille am- plexicaule : Ja partie supérieure est nue et divisée en trois parties, qui soutiennent chacune deux ou trois fleurs placées Pune sur Pau tre : les trois pétales érigés ou étendards sont jaunes, et les trois pétales tombans sont panachés de Uh i 244 TRI pourpre. Cette plante fleurit en Juin; mais elle perfectionne ra- rement ses semences en Angle- terre. Susiana. La cinquieme, qu’on rencontre dans les environs de Constantinople et dans les autres parties de l'Orient, a des feuilles de couleur grisâtre, et moins larges que celles de la seconde : ses tiges s’élevent à deux pieds et demi de hauteur, et soutiennent une très-grosse fleur, dont les trois pétales érigés sont aussi Jar- ges que la main, maïs très-minces et rayés de noir et de blanc, et les trois tombans sont d’une cou- leur plus foncée, ce qui lui a fait donner par quelques Jardiniers le nom d’Iris en deuil. Cette espece fleurit vers la fin de Maï ou au cominencement de Juin, mais elle ne produit point de semences en Angleterre. Bi- flora. La sixieme a de larges feuilles, semblables à celles de Ja seconde, mais plus courtes : ses tiges ont neuf ou dix pouces de longueur , et se divisent à leur extrémité en deux ou trois bran- ches, quisoutiennent chacune deux fleurs : elles paroissent dans le mois de Mai, mais elles ne produisent point de semences dans notre cli- mat. Pumila. La septieme a des feuil- les plus étroites et plus courtes IRI que celles de la précédente : se3 tiges sont plus courtes que les feuilles et soutiennent à leur ex- trémité une seule fleur d'un pour- pre clair, qui paroit au commen- cement du mois de Mai; mais qui ne produit que très-rarement des graines dans ce pays. On en con- noit deux ou trois variétés qui different par la couleur de leurs fleurs. Germanica. Les feuilles de Ia huitieme sont plus larges qu’au- cune de celles des autres especes: elles sont grisatres , étendues, et sembrassent l’une l’autre à leur bâse, où elles sont d’une couleur pourpatre ; ses tiges ont à-peu-près quatre pieds de longueur, et se divisent en plusieurs branches, qui soutiennent chacune trois où quatre fleurs placées l’uné au-dessus de l'autre à quelque distance, et couvertes d’une spathe mince : les trois pétales tombans sont d’un pourpre pale tirant sur le bleu, et marqués dans leur Jongueur par des veines de couleur pourpre ; la barbe est jaune, et les trois pétales de létendard sont d’un bleu clair , avec quelques raies d’un : pourpre pâle. Ces fleurs répandent une odeur assez agréable : elles paroissent vers Ja fin de Juin, et sont rarement suivies de semences en Angleterre. Orientalis, Les semences de‘Ja IRI neuvieme ont été apportées de Ja Carniole, où le Réveérend Docteur Pocock, Evêque d’Ossory, l’a dé- couverte. Ces graines, qui ont d’abord été semées dans les jardins de Chelséa, ont produit des plantes qui ont été ensuite distribuées dans les jardins de plusieurs curieux de PEurope. Cette plante auneracineépaisse, charnue, et divisée en plusieurs nœuds tubéreux, qui s'étendent et se multiplient dans la terre: elle pousse plusieurs fibres fories, épaisses et charnues, qui pénetrent profondément dans la terre, et de leurs côtés sortent encore plusieurs autres petites fibres. Ces racines poussent des paquets de feuilles plates, en forme d'épée, d’un vert foncé, de plus de trois pieds de donguetr , sur un pouce dans la partie la plus large, et terminées en pointes : elles sont rapprochées à leur base en plusieurs paquets, et sembrassent l’une lautre. Du centre de ces paquets sortent des pédoncules qui s’élevent à Ja hau- teur de quatre pieds, et produisent à chacun de leurs nœuds supérieurs des boutons et des spathes qui contiennent Jes fleurs. Ces tiges soutiennent ordinairement deux fleurs, dont chacune sort d’une spathe persistante , qui, quand fa fleur est passée, renferme exacte- ment la capsule : la corolle est I R I 245 diviséeren neuf pétales , dont trois sont érigés et blancs, et Jes six autres sont recourbés et unis en- semble à leur base; le plus infc- rieur s’ouvre en un tombant ré- fléchi, large et obtus ,savec une barbe d’un jaune clair : le segment supérieur est arqué au-dessus de linférieur, de maniere qu’il ren- ferme une espece de lèvre recour- bée en arriere. Au-dessous de la fleur est placé un gernre oblong à trois angles, qui se change en une capsule oblongue, gonflée, triangulaire , et terminée en poir- tes longues ; qui s'ouvre ensuite en trois cellules longitudinales, dans lesquelles se trouvent rangées des semences angulaires et appla- ties. Cette plante produit ses fleurs vers la fin de Juin ou au com- mencement de Juillet, et perfec- tionne ses semences en automne: elle est très- dure, et croît assez bien en plein air sans aucune couverture. Ses feuilles périssent en automne jusqu’à la racine, qui en repousse de nouvelles au printems suivant. Ces racines se multiplient aussi très-vite, lorsqu'elles se trouvent dans un terrein léger et humide; ainsi, On peut se procurer en peu de tems un grand nombre de plantes de cette espece, sans être obligé de les semer, Graminea. La dixieme croit na 246 IRT turellement en Autriche : ses feuil- les sont étroites, plates, sembla- bles à celles du Gramen, d’envi- ron un pied de longueur, et d’un vert clair; du milieu de ces feuilles sortent des tiges de six pouces de longueur , avec deux feuilles ver- tes, étroites, et plus longues que Ja tige. Ces tiges soutiennent deux ou trois fleurs plus petites qu’au- cune de celles des especes précé- dentes : leurs pétales n’ont point de barbe ; mais seulement une ligne large, jaune, et ornée de raies pourpre : les trois tombans sont d'un pourpre clair, rayés de bleu , et leur milieu est occupé par une élévation, qui regne dans toute leur longueur ; les autres sont d’un pourpre rougeatre pana- ché de violet : leur odeur est celle d’une prune nouvellement cueillie. Cette espece produit des fleurs en Juillet, auxquelles succedent de courtes capsules, avec trois bordures ou ailes dans leur- lon- gueur, Ces capsules s’ouvrent en trois cellules , remplies de semen- ces angulaires qui mirissent en Septembre. Maritima. La onzieme croît na- turellement sur les bords de la mer dans les parties méridionales de ja France et de [Italie : elle a des feuilles étroites, en forme d'épée, d’un pied environ de Ion- gueur et d’un vert foncé: sestiges, IRI qui sont moins élévées que les feuilles , soutiennent à leur ex- trémité deux ou trois fleurs rap- prochées et d’un pourpre clair, dont les tombans sont tres-pro- fonds ; elles ont trois étendards bleus, et des pétales recourbés et sans barbe , mais rayés de blanc dans le milieu. Ces fleurs paroïs- sent en Juillet, et leurs semences mürissent en Septembre. Angusti-folia, Les feuilles de la douzieme sont plus étroites que celles de la précédente, mais d’un vert foncé comme les autres : ses tiges, qui sont moins hautes que les feuilles, soutiennent deux ou trois fleurs, dont les calices sont longs, persistans, érigés, et cou- vrent les capsules jusqu’à la ma= turité des semences. Ces fleurs sont plus petites, et d’une cou- leur plus pale que celles de la onzieme, Bi-color. Les feuilles de la tret- zieme sont fort étroites, longues, semblables à Vherbe, et d’un vert clair : ses tiges ont deux pieds et demi de hauteur, et soutiennent trois ou quatre fleurs placées les unes au-dessus des autres, qui ont des tombans bleus , et des éten- dards pourpre , rayés de bleu- pâle. Ces fleurs paroissent en Juil- let , et perfectionnent leurs se- mences à la Saint-Michel, Spuria, La quatorzieme est ori« TRI ginaire de l'Allemagne : ses feuil- les sont semblables à celles de fa onzieme; lorsqu'on les déchire, elles exhalentune mauvaise odeur, qui n’est cependant qu’accidentelle et n'est pas commune à toutes les plantes : ses tiges sont coniques et s'élevent un peu au-dessus des feuilles ; elles soutiennent trois ou quatre fleurs placées les unes au- dessus des autres, qui ont des étendards d’un bleu clair, et des tombans sans barbe , panachés de pourpre, et traversés dans leur milieu par une ligne large et blan- che. Ces fleurs sont remplacées par des capsules épaisses et courtes qui n’ont presque point d’angle, et s'ouvrent en trois cellules rem- plies de semences angulaires, Cette plante fleurit en Juillet, et ses graines mirissent en Septembre, Sativa, La quinzieme a des feuilles d’un vert-päle, plus étroites et moins roides que celles de la seconde : ses tiges sont de la même hauteur que les feuilles ; elles soutiennent chacune une assez grosse fleur pourpre, renfermée dans une longue enveloppe for- mée par deux feuilles : à chacun des nœuds qui donnent origine aux pédoncules, se trouve une feuille simplé et amplexicaule. Cette plante fleurit en Juin, mais elle produit rarement des semences en Angleterre. IRI 247 Il y à deux variétés de cette espece, l’une à fleurs couleur de soufre, et l’autre à fleurs pana. chées, que lon croit être des accidens de semences. Picta. La seizieme a des feuilles larges, en forme d'épée, et de huit pouces de longueur : ses tiges sont à-peu-près de Ja même hauteur que les feuilles ; elles se divisent en deux ou trois pédon- cules , qui soutiennent chacun deux ou trois fleurs, Pune au-dessus de Pautre, avec des étendards jaunes et des tombans rayés de lignes brunes ou obscures, Cette plante fleurit en Juin, mais ses semences ne mürissent point ici. Verna. La dix-septième, qu’on rencontre dans Amérique septen- trionale, a une racine fibreuse et touffue, de laquelle sortent plu- sieurs feuilles semblables a celles de l'herbe commune, et de neuf pouces environ de longueur : du centre de ces feuilles s’élevent des tiges plus courtes, qni sou- tiennent une fleur pourpre, avec des étendards bleus, Les fleurs de cette espece paroissent dans le mois de Mai, et produisent rare< ment des semences en Angleterre, Versicolor. La dix-huitieme est originaire des mêmes contrées que la précédente : ses feuilles sont étroites, en forme d’épée , longues d’un pied, et d’un vert clair; ses 248 IRI tiges s’élevent un peu au-dessus des feuilles ; elles sont coniques et soutiennent chacune deux ou trois fleurs placées les unes au- dessus des autres, qui ont des étendards d'un bleu clair, et des tombans panachés de pourpre, avec une ligne large et blanche dans le milieu au lieu de barbe : le germe, qui est placé au-dessous de la fleur, est triangulaire au bas, et conique vers l'extrémité. Cette plante fleurit en Juin, et produitsou- vent des semences en Angleterre, Fœtidissima. La dix-neuvieme croit naturellement dans plusieurs parties humides de l'Angleterre; ce qui fait qu’on la cultive rare- ment dans les jardins : elle a une racine fibreuse, touffue et épaisse; ses feuilles vertes comme de l'herbe, et en forme d'épée, répandent, quand on les déchire , une odeur qui approche de celle du bœuf roti; mais si on les sent de très- près , cette odeur devient fétide et fort désagréable, Cette plante est connue en Angleterre sous le nom de Glayeul puant : ses tiges sont à-peu-près de la même hau- teur que les feuilles; elles sou- tiennent deux petites fleurs pour- pre et panachées. Cette espece fleurit en Juin et perfectionne ses semences en automne (1). (r) La racine de cette plaute est regardée par quelques Auteurs comme propre àçalmer IRI Siberica. La vingtieme est ori- ‘ginaire de PAutriche et de la Bohême : ses feuilies sont étroites et en forme d'épée; elles one un pied et demi de longueur, et sont d’un vert foncé : les pédoncules s’élevent au-dessus des feuilles, et soutiennent chacun deux ou trois fleurs avec des étendards d'un Bleu clair et des tombans dun bleu foncé , qui ont une raie blanche et large au lieu de barbe, Cette plante fleurit en Juin, et perfec- tionne ses semences en Septembre, Il y a plusieurs variétés de ces Iris qui ont des feuilles en forme de Glayeul ou d'épée ; mais comme elles ne différent entr’elles essen- tiellement que dans la couleur de leurs fleurs ; on ne peut pas les regarder comme des especes dis- tinctes. Celles que nous venons de décrire sont reconnues pour spécifiquement différentes, J'ai multiplié la plupart de ces especes par semences, et jai remarqué qu’elles produisoient constamment les mêmes plantes que celles sur lesquelles les graines avoient été prises, On multiplie ordinairement tou- tes ces especes en divisant leurs les paroxisines hystériques et hypocondria- ques , ainsi qu'à guérir les écrouelles ; ils la prescrivent dans ces circonstances depuis un scrupule jusqu'à un gros dans un verrç de vin blanc, racines IRI racines qui, dans Ja plupart, font des progres trés-rapides, L’automne est Ja saison la plus favorable pour cette opération, parce qu’ainsi elles ont le tems de bien s’établir avant le printems; ce qui est absolument nécessaire pour qu’el- les puissent bien fleurir dans lété suivant. Toutes celles qui étendent beaucoup leurs racines, doivent être transplantées chaques deux ans, pour les contenir dans de certaines bornes, sans quoi elles se propa- geroient tellement , qu’elles de- viendroient embarrassantes, sur- tout si elles se trouvoient dans le voisinage des autres plantes. Au reste, les especes qui deviennent si grosses et se multiplient si con- sidérablement , ne conviennent point dans les jardins à fleurs, et ne sont bonnes qu’à remplir des espaces entre les arbres et les arbrisseaux dans les grandes pépi- nieres, où elles font un bel effet dans le tems où leurs fleurs pa- roisseut. Comme les cinguieme, sixieme, septieme , dixieme, onzieme, seizieme , dix-septieme et dix- huitieme especes occupent moins d'espace, on peut les placer dans Jes grandes plates-bandes, ou dans les corbeilles et les massifs des jardins à fleurs , dans lesquels elles contribueront à Ja variété. La cinquieme exige une situa- Tome IV, tion plus chaude, parce qu’elle est plus délicate, mais les autres crois- sent dans presque tous les sols et à toutes les expositions. On peut les multiplier toutes par leurs graines , qu'il faut semer aussi-tot qu’elles sont mures; au moyen de quoi les plantes pousseront au printems suivant : mais si on les garde jus- qu’au printems , elles resteront dans la terre une année entiere avant de germer. Lorsqu’elles commencent à pousser, on doit les tenir nettes de mauvaises herbes, et on fes transplante dès l’automue suivant à un pied ou dix pouces de distance entrelles dans des plates- bandes , où elles pourront rester jusqu'à ce que leurs fleurs paroissent; ce qui aura lieu deux ans après qu’elles auront été trans- plantées : se multiplient aisément par la di- vision de leurs racines, on se donne rarement la peine de les élever de semences, à l'exception de celles qui sont rares. Tuberosa. La vingt-unieme croît naturellement dans les isles de l’Archipel : sa racine, qui est tu- béreuse et remplie de nœuds, mais comme plusieurs donne origine à cinq ou six feuilles longues, étroites et à quatre an- gles, du-milieu desqueiles+s’éleve une tige qui soutient une fleur semblable à celle de Iris, mais petite et d’un pourpre foncé. Cette li ERI espece fleurit en Avril; elle ne produit point de semences dans notre climat. On ne Ja multiplie que par les rejettons que ses ra- cines produisent, et qu’on peut arracher et transplanter quand leurs feuilles sont fanées ; mais on ne doit pas les laisser trop Jong-tems hors de terre. Si on les place dans un sol profond et léger, leurs racines s’enfoncent trop profon- démert, et quand on n’a pas Pat- tention de Jes transplanter, elles se perdent en peu d’années; c’est- pourquoi il faut les enlever tous les ans et Jes mettre dans un sol peu profond. Ces plantes sont dures, et exigent aucune autre culture que d'être tenues cons- tamment nettes. 250 Florentina, Quotque la vingt- deuxieme soit originaire des con- trées les plus méridionales de l'Eu- rope, elle est néanmoins assez dure pour résister en plein air à 1a rigueur de notre climat : ses feuilles sont larges er d’un vert- pale ; les pédoncules sont plus élevés que les feuilles, et soutien- nent une ou deux fleurs blanches et sessiles, espece, auxquelles on donne Je nom d'Iris douce , sont employées en Médecine. Sambucina, La vingt- troisieme a des feuilles larges et d’un bleu Les racines de cette plus foncé que celles de l’espece {RA précédente : ses tiges s’élevent beaucoup au - dessus des feuilles , et soutiennent chacune quatre ou cinq fleurs dont le fond est jaune, panaché d'un Brun foncé, et qui répandent une odeur semblable à celle du Sureau. Ces deux especes fleurissent a la fin du mois de Mat, ow au commencement de Juin. Elles peuvent résister en plein air comme Ja seconde. On les multiplie en divisant leurs racines, ou en semant leurs graines, sui- vant la méthode qui a été prescrite pour la seconde espece (5). (1) La racine d'Jris de Florence a une odeur agréable , semblable a celle de la Violette , ct une saveur amere et un peu acre; elle fournit par l'analyse une grande quantité d'une terre légere er farineuse, une | petite dose d'huile essentielle, volatile, en- viron deux scrupules par once de principe fixe , résineux , et un gros et demi de ma- tiere gommeuse. On pense généralemenr que cette ra- cine a la propriété d'inciser , de résoudre, de discuter et de remuer doucement. On la regarde comme diurétique , anodine , cé- phalique et anti-acide ; elle atténue , divise et deterge les mucosités , elle agace les par- ties solides , et augmente Ja circulation des humeurs en agissant avec force sur les membranes nerveuses ; enfin , la grande quantité de terre farineuse qu'elle contient absorbe puissamment l'acide des premieres voies. Ces différentes vertus de la racine d'Zris la rendent propre a combattre avan- tageusement plusieurs maladies , telles que * IRI IRIS BULBEUSE. Voyez X1- PHIUM. IRIS DE PERSE. IRIS FLAMBE, Voyez ris GERMANICA. IRIS JAUNE. Voyez Iris PSEUDO - ACORUS. ISATIS. Tourn. Inst. R. H. 211. Tab. 100. Lin. Gen. Plant. 738; le Pastel ou la Guède. Caracteres. Le calice de Ja fleur les foiblesses d'estomac et les affections de la tête dépendantes des vices de ce viscere, la roux, l'asthme humide , les affections venreuses , l'obstruction du foie dans les enfans , la suppression des regles et des hémorthoïdes , I'hydropisie , le corysa , les fievres intermittentes , les maladies cathar- reuses , la diarrhée, la migraine , la né- phrétique, toutes les maladies qui recon- noissent pour cause une abondante quan- tiré de mucus épaissi dans les premieres woïcs. On administre cette .racine en poudre , depuis quelques grains jusqu'a un demi- scrupule : cette poudre , qui fait légèrement vomir les enfans, les débarrasse de la pi- tuite tenace à laquelle ils sont sujets : on l'emploic extérieurement comme sternuta- toire , ptarmique-et dentrifique ; on en sau- poudre avec succès les os cariés , les ulceres fongueux , ichoreux et fistuleux , etc. La racine d’Iris de Florence entre dans la composition du syrop d'Armoise , dans celle de-la Théréaque , de l'emplâtre de Me- lot, etc. ISA est composé de quatre feuilles ovales et colorées qui s'étendent , s'ouvrent et tombent : la corolle a quatre pétales oblongs, placés en forme de croix, étroits à leur bâse, mais larges et obtus à leur extrémité : la fleur a six étamines dont quatre sont aussi longues que des pétales, et les deux autres plus courtes ; elles sont terminées par des sommets oblongs er latéraux : le germe est oblong, applatt, de la longueur des deux courtes éta- 2j: mines, et couronné par un stigmat obtus ; il se change dans Ja suite en une silique oblongue, com- primée , et a une cellule qui s’ou- vre en deux valves, et qui ren- ferme dans son centre une semence ovale et applatie. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la quinzieme classe de Linnée, intitulée : Terradynamie-siliqueuse, qui comprend celles qui ont qua- tre étamines longues et deux plus courtes, et dont les semences sont renfermées dans des siliques. Les especes sont: 1°, Isatis tinctoria , foliis radi- calibus , oblongo-ovatis, obiusis, inte- gerrimis , caulints sagittatis , silicu- lis oblongis ; Pastel à feuilles radi. cales oblongues , ovales , obtuses et entieres, dont celles de la tige sont en pointe de fléche , avec des Iégumes oblongs. Tiij 252 ISA Isatis.. Hort. Cliff. 341. Roy. Lugd.-B. 330. Isatis sativa vel lati-folia. C. B. P. 1135 Pastel de jardin à larges feuilles, ou la Guide. 2°, Îsatis Dalmarica, foliis ra- dicalibus lanceolatis, crenatis, cau- linis lineari - sagittatis , siliculis bre- vioribus emarginatis ; Pastel «dont Jes feuilles radicales sont en forme .de lances légérement crénelées , "et celles des tiges trés-étroites et en pointe de flèche, avec des si- liques plus courtes et échancrées. Tsatis Dalmatica major. Bobart ; le grand Pastel de Dalmatie. 3°. satis Lusitanica, foliis radi- calibus, crenatis , caulinis Sagittatis , pedunculis sub-tomentosis. Lin. Sp. 936. Gmel. ir, 3. p. 308; Pastel dont les feuilles radicales sont cré- ‘nelces, et celles des tiges en forme de flèche, avec des pédoncules un peu cotonneux. sais sylvestris minor Lusitanica. H. L. App. 5 le plus petit Pastel sauvage de Portugal. Isatis Orientalis maritima. canes- cens. Tourn. Cor. 14. Buxb. cent. Asp. 40% 5- 4° Isatis Ægypriaca, foliis om- nibus dentatis. Lin. Sp. 937; Pas- tel dont toutes les. feuilles sont dentelées. T'inctoria. On cultive la premiere espece dans quelques endroits de PAngleterre pour la teinture : elle 1:55 A fait le fond ou la base de plusieurs couleurs foncées. Cette denrée mérite d’être cul- tivée par-tout où il y a des ter- reins qui lui sont propres : elle exige un sol un peu fort, mais pas trop humide. Cette plante est bis-annuelle, et elle differe en cela de la troisieme -et quatrieme especes, qui sont annuelles : ses feuilles radicales sont oblongues, ovales , d’une consistance assez épaisse, lorsqu'elles croissent dans un sol convenable, étroites à leur base , mats larges au-dessus, ter- minées en pointe obtuse et pres- - que rondes, entieres sur leurs bords, et d’un vert-luisant : ses. tiges, dont fa hauteur est d’en- viron quatre pieds, sont divisées en plusieurs branches, garnies de feuilles en forme de flèche et ses. siles : les extrémités des branches sont terminées par de petites fleurs jaunes, qui sortent en paquets très-serrés ; elles sont composées dé quatre petits pétales placés en forme de croix, et sont remplacées par des légumes en forme de Ian- gue d'oiseau, d’un demi-pouce de longueur sur la huitieme partie d'un pouce de large, qui de- viennent noirs en miurissant, s’Ou- vrent en deux valves, et n'ont qu'une cellule qui renferme une seule semence. Cette espece fleurit en Juillet , et perfectionne ses “ ISA semences au commencement de Septembre (1). Lusitanica. On a cru que la différence qu’on remarque entre la troisieme et Ja premiere, n’é- toit occasionnée que par la culture, et que ces deux plantes ne for- moient qu’une espece : mais je les ai cultivées Pune et autre pendant quarante ans , et je n’y af remarqué aucune altération. Il y «a entre ces detfx plantes des difié- rences essentielles : dans Ja forme de leurs feuilles radicales, qui sont étroites et en forme de lance dans lespece sauvage ; celles des tiges n’ont pas non-plus la moitié de Ja largeur de celles du Pastel cul- tivé ; ses tiges sont aussi beaucoup moins divisées en branches, et ses légumes sont plus étroits que ceux de la précédente : de plus, ses racines ne durent pas aussi long-tems ; car elles périssent or- dinairement Ja même année. Dalmatica. La seconde, qui est originaire de la Dalmatie , est une plante bis - annuelle : ses feuilles radicales sont en forme de lance et crénelées sur leurs bords ; mais (1) Quoiqu'on fasse tres-rarement ‘usage de cette plante, elle est néanmoins un des plus puissans résolutifs , étant appliquée en forme de cataplasme sur les tumeurs : l'in- fusion de ses feuilles est aussi regardée comme fort apétitive , et propre sur-tout à guérir la jaunisse, à ISA 253 celles de Ja tige sont très-étroites et en pointe de flèche : les tiges poussent un plus grand nombre de branches que celles de la pre. miere et s’élevent plus haut: ses fleurs sont plus larges et d’un jaune plus clair; ses légumes sont plus courts, plus larges à leur ex: trémité et dentelés. Toutes! ces plantes fleurissent en Juillet ; et perfectionnent leurs semences: en Septembre, ‘Egyptiaca. La quatrieme’ se trouve en Égypte : elle est bise annuelle, et trop délicate poux subsister en plein air dans ce pays; cest-pourquoi il faut la semer sur une couche chaude au prin- tems. Quand les plantes sont assez fortes pour pouvoir étre enlevées; on les transplante sur une non- velle couche chaude pour les faire avancer ; mais aussi-tôt qu’elles ont repris racine, on leur donne plus d’air frais tous les jours pout Jes empêcher de filer : elles peu- vent rester cing om six semaines dans cette couche; mais aprés ce tems, elles seront en état d'être mises dans des pots; ce qu’il faut faire avec précaution, de peur que laterre ne se détache de leurs racines : on plonge ensuite Jes pots qui les contiennent dans une couche de chaleur tempérée; on ieur donne beaucoup d'air quand le tems est favorable, et on les 254. ISA : fixe à dessoutiens , pour les empé- éher de tomber sur la terre. Au moyen de ce traitement, ces plan- tes fleuriront en Juin et perfec- tionneront leurs semences en Sep- tembre, Culture. Les trois dernieres es- peces n'étant d'aucun usage , on ne les cultive que dans les jar- dins de Botanique pour Ja variété. Les seconde et troisieme se multiplient par leurs graines, que Pon seme en automne. Lorsque les plantes ont poussé, on les éclaircit à six pouces de distance, et on les tient nettes de mauvaises herbes. Ces plantes fleurissent en étc et donnent des semences mü- res; mais elles périssent bientôt après. Les racines de la premiere subsistent une année de plus; c’est celle qu'on cultive pour lusage : on répand ses graines sur une terre nouvelle et en bon état, pour laquelle Jes cultivateurs de Pastel paient un gros loyer. Ils choisissent ordinairement un ter- rein voisin des grandes villes, où i] y a beaucoup de teinturiers, mais ils ne restent pas long-tems dans le même lieu ; car le meilleur terrein ne peut produire du Pascel plus de deux années de suite, et st Pon y en seme plus sonvent, Ia récolte ne rend pas pour couvrir les dépenses que Ja culture a oc- casionnées, ISA Ceux qui cultivent cette denrée, ont avec eux un grand nombre de manceuvres accoutumés a ce travail : de sorte que des familles entieres vont de place en place, et s’arrétent par-tout où leur chef Tes fixe pour cette cuiture. Ces. gens , ainsi que leur chef, se con- forment toujours à ce que d’on a fait avant eux, et ils suivent cons- tamment Pexemple de feurs de- vancters : de sorte qu'il reste en-, core ‘bien des choses à connoitre pour arriver à la perfection de cette culture, Si quelques-uns de ces cultivateurs avoient du génie, et pouvoient être engagés à employer Ja culture du jardin autant qu’elle pourroit convenir à cette plante, ils y réussiroïent certainement mieux, ainsi que l'expérience me la prouvé. Je vais donner ici la méthode que j'ai suivie dans plu- sieurs essais que j'ai faits a ce sus jet, pour l'instruction de ceux qui auront le bon-sens d’en profiter pour changer leur ancienne rou- tine, Comme Ja bonté du Pastel con: siste dans la grosseur de ses feuilles, la seule maniere de les obtenir ainsi , est de le semer dans une saison convenable, de donner aux plantes espace qui leur est néces- saire , et de les débarrasser cons- tamment des herbes nuisibles qui les priveroient de leur nourriture, LSA si on les laïssoit croitre. La mé- thode que plusieurs habiles Jardi- niers de potagers ont suivie pour la culture des Épinards, pourra étre appliquée avec succès a,celle de cette plante; car quelques-uns d’enteux ont tellement perfec- tionné par Ja culture l'Épinard à feuilles rondes, que ces feuilles sont devenues six fois plus grandes qu’elles n’étoient autrefois, et ont acquis de lépaisseur en propor- tion. Ils ont obtenu ce succès, en éclaircissant ces plantes dans leur jeunesse , et en Jes tenant constamment nettes. Mais reve- nons à la culture du Pastel. Après avoir choisi un terrein convenable , qui ne doit être, ni trop léger, ni trop sablonneux, ni trop fort , ni trop humide, mais plutôt un peu argilleux, d’un brun rougeatre , et meuble; on le la- boure avec la charrue un peu avant Yhiver; on le divise en sillons étroits et élevés, afin que la gelée puisse le pénétrer plus aisément pour le perfectionner et dissoudre les mottes. Au printems suivant, on donne un second labour en trayers.avec la charrue , et rangeant toujours Ja terre en sillons étroits; et lorsqu'elle a été, quelque tems dans cet état , et que les mauvaises herbes commencent à pousser , il faut Ja herser pour Jes dé- truire : on répete deux fois cette ISA 255 operation , tandis que les herbes sont jeunes ; et si l’on y rencontre de grosses racines de quelques plantes vivaces , on les arrache avec la herse, et on les emporte hors du champ. On laboure cette terre une troisieme fois au mois de Juin , et toujours en sillons étroits , mais en creusant Ja terre aussi profondément que la charrue peut pénétrer, afin qu'elle soit bien ameublie dans toutes ses parties ; et lorsque les mauvaises herbes repoussent , on y passe encore Ia herse pour les détruire. Vers la fin de Juillet, ou au commencement d@Aoat, on laboure pour la der- derniere fois : alors on dresse le terrein et on unit exactement sa surface. Lorsqu'il y a quelqu’appa- rence de pluie, on la herse en- core , et on y répand la semence en rangs avec Je semoir ou avec la main. Il est bon de faire trem- per cette graine pendant une nuit avant de l'employer , pour fa dis- poser à germer. Si on Ja seme en rangs avec Je semoir, elle sera re- couverte par un Instrument propre à cet usage, attaché derriere Ja charrue ; mais si on Ja seme sui- vant la méthode ordinaire, il fiut y passer la herse. Si ces semences sont bonnes , etsielles sont mises en terre par un tems favorabde , !<: plantes pousseront au bout de quinze jours, et seront en état d'étie 256 ISA houées un mois ou six semaines après 3 car plutôt cette opération est faite, mieux les plantes crois- sent: d’ailleurs les mauvaises herbes, qui dans ce tems sont encorejeunes, sont bien plus aisément détruites. La maniere de faire ce houage est fa même que celle qui est en usage pour les Navets ; avec la seule différence que ces plantes n'ont pas besoin d’être si fort éclaircies, et qu'il suffit de les tenir à trois ou quatre pouces l’une de lautre pour la premiere fois , et a six pouces pour la derniere. Si .cette opération est faite avec soin et dans un tems sec, la plupart des mauvaises herbes périront ; mais comme quelques - unes peuvent échapper dans ce travail , et qu’il en paroît continuellement de nou- velles|, il faut répéter ce houage une seconde fois au mois d’Oc- tobre , et toujours par un tems sec: alors on éclaircit les plantes à la distance qu’elles doivent avoir; au moyen de quoi le terrein res- tera net jusqu’au printems. Vers le quinze d'Avril, si l'on voit repa- roître d’autres mauvaises herbes, on les houera pour la troisieme fois , pendant qu’elles sont encore jeunes , parce qu’alors il faut moitié moins de tems pour s’en débarras- ser , ue st on les laïssoit devenir grandes , et le soleil et Ie vent les dessechent plus promptement ; IS A d'ailleurs ce travail contribue en- core à laccroissement du Pastel ; qui reçoit ainsi une nouvelle cul- ture : si cette opération est faite dans un tems sac, le terrein res- tera net jusqu’à Ja premiere récolte, après laquelle on le houera ericore; et en répétant ainsi ce travail après chaque cueillette, laterre sera tou- jours nette, et ies plantes feront beaucoup plus de progrés. Le pre- mier houage coûte six schelings par acre, et Ja moitié de ce prix pour chacun des autres , pourvu qu’on les fasse quand les herbes sont encore jeunes; car si on les laisse grandir , ïl faut plus de tra- vail, et Pouvrage n’est pas aussi bon: c’est-pourquoi ces opérations étant faites de bonne heure, sont plus avantageuses aux plantes , et moins dispendieuses pour le maître; car le même nombre d'ouvriers houe un champ de dix âcres trois fois quand les herbes sont encore jeunes , au-lieu qu’ils ne le feroïent que deux fois, si elles étoient plus grandes , dans le même espace de tems. St Pon a cultivé le terrein où von veut mettre le Pastel, pour d'autres grains , et qu'il ne soit pas nouveau , il faut Pengraisser avant de semer: le meilleur en- grafs qu'on puisse employer dans ce cas est le chaume pourri; mais on ne doit le répandre sur la terre qu’au ICS A’ qu'au dernier labour, et avant de | semer ; et ne Pemployer qu'à me- sure qu’on laboure, afin que:le so- jeil ne {ui fasse rien perdre de son efficacité. If faut au moins -vingt voitures de cet engrais par acre), pour conserver la terre en vigueur jusqu’après les récoltes entieres du Pastel, Le tems propre à cette récolte dépend de la saison : mais on doit la faire aussi-tôt que les feuilles ont acquis toute leur grandeur, et tandis qu'elles sont encore par- faitement vertes ; parce que, si lon attendoit pour les recueillir qu’elles fussent devenues pales , elles per- drotent beaucoup de leur qualité et de leur volume. Lorsque la terre est bonne, et que les plantes sont bien soignées , on fait trois ou quatre récoltes ,) dont les deux premieres: sont, les meileures. On méle ordinairement ces deux récoltes en les travaillant; mais on sépare les autres, parceque, si elles étoïent jointes aux pre- mieres , elles en diminueroïent beaucoup la valeur. Les deux premieres se vendent vingt-cinq à trente livres sterling par tonneau , mais les dernières valent au plus sept ou huit livres sterling , et quelquefois Beaucoup moins. Un acre produit un tonneau de Pastel, et dans les bonnes an- nées presqu’un tonneau ct demi. Tome IV. ICS A 297 Quand Ies planteurs veu'entcou- server la semence , ils coupent trois fois les feuilles , et laissent ensuite les’ plantes jusqu'à l’année suivante pour produire des graines ; mais si-on ne les coupe qu'une fois, et st dans cette récolte on n’enleve que les feuilles extérieures , -en laissant celles du milieu, les plantes seront plus vigoureuses , et, pro- duiront une plus grande quantité de semences. On conserve souvent ces graines pendant deux ans, maïs celles de l'année précédente sont toujours préférables , quand on peut s'en procurer. Ces graines miurissent dans le mois d’Aoat: on fait cette récolte quand les Iégumes sont de- venus un peu noirs , en coupant les tiges par le pied , comme on le pratique pour le bled ; on les étend de même en rang sur la terre, et quatre ou cinq jours après on les bat pour en tirer.les se- mences , pourvu que le tems soit sec ; si on les _laissoit plus long- tems sur laterre, Ies légumes s’ou- vriroient et laisseroient tomber Ja graine. Il y a des Cultivateurs de Pastel qui. font brouter les feuilles par leurs moutons ; mais cette pratique est très mauvaise , non-seulement pour le Pastel, mais encore pour toutes les plantes que lon conserve pour une récolte à venir, parce KE . 258 ESO qweétant ainsi rongées, elles s’af- foiblissent beaucoup , ainsi que peuvent l’observer ceux qui ont la pernicieuse habitude de faire paître en hiver les moutons sur leur bled, ISOPYRUM. Linn. Gen, Plant. 621 ; Hellebore. Amman. Caracteres, La fleur est sans ca- lice ; la corolle est composée de cing pétales égaux et ovales qui tombent:ellea cinqnedairescourts, tübulés , placés entre les pétales, et divisés sui leurs bords en trois lobes , dont celui du milieu est le plus large; un grand nombre d’éta- mines courtes , velues et terminées par des sommets simples , et plu- sieurs germes ovales qui soutien- nent des styles simples de Ia même longueur, et couronnés par des stigmats obtus aussi longs que les étamines : ces germes se changent, quand Ja fleur est passée , en autant de capsules recourbées et à une cel- lule remplie de petites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la septieme section de la treizieme classe de LiNNÉE, inti- tulée: Polyandrie polygynie, qui com. prend celles dort les fleurs ont plu- sieurs étamines et plusieurs styles, Les especes sont : 1°. Isopyrum Fumariaoides , sti. pulis subulatis , petalis acutis. Hort. Upsal, 157. Gmel, Sib. 4. p. 191, cS O Kniph, cent. 12. n. 65 3 Isopyrum; avec des stipules en forme d’aléne, et des pétales aigus, Helleborus Fumarie foliis. Amman. Ruth. 74. Tab. 12; Hellebore a feuilles de Fumeterre, 2°, Isopyrum Thalictroides , stipu- lis ovatis, petalis obtusis. Linn. Sp. Plant. $ 57. Scop. Carn. 555. ed. 2. n. 695. Jacq. Austr. t. 105. Mat- tusch. Sil. n. 419. Craniz. Austr. p- 135 3 Isopyrum, avec des stipules ovales et des petales obtus. Thalictrum Batrachioides , flore albo, Italicum. Bocc. Mus. 84. t.79- CE te Ranunculus nemorosus , Thalictri fo- lio. C. B. P. 178. Raii Hist. 584. Moris. Hist. ; Renoncule sauvage à feuilles’ de Rue-des-Prés. | Ranunculus præcox II, Thalictri folio. Clus. Hist. 1. p. 233. 3°. Isopyrum Aquilegioides , sti- pulis obsoletis. Lin. Sp. Plant. 557. Hall. Helv. n. 1190 ; Isopirum à stipules usées. Aquilegia montana, flore parvo, Thalictri folio. C. B, P. p. 144. Prodr. 75. Bauh. Hist. 3. p. 484. Raii Hist. 707. Moris. Hist. 3. p. 458 S. 1st rt. f. 5 ; Ancho= lie de montagnes à petites fleurs et à feuilles de Thalictrum. Fumarioïdes. Les semences de Ia premiere espece ont été apportées de la Sibérie, où elle croît sans culture dans le jardin impérial de 15 D Pérersbourg , d’où fe Docteur AMMAN, qui y étoit alors Profes- seur de Botanique ,m’en a envoyé une partie. Cette plante est an- nuelle , et ne s'éleve gueres au- dessus de la hauteur de troïs ou quatre pouces ; ses feuilles ressem- blent à celles de la Fumeterre , elles sont petites et grises ; sa tige est nue jusqu'à son extrémité , où il y aun anneau de feuilles placées un peu au-dessous des fleurs : ses fleurs sont petites , herbacées au- dehors , jaunes en-dedans, et for- nées par cing pétales aïgus, autant de glandes mielleuses , un grand nombre d’étamines plus courtes que fa corolle , et plusieurs germes réfléchis et ovales, qui soutiennent autant de styles simples, et cou- ronnés par des stigmats obtus; ces germes se changent dans Ja suite en autant de capsules recour- bées , et à une cellule remplie de petites semences noires et luisantes, Cette plante fleurit au commence- ment d'Avril , perfectionne ses graines au mois de Mar, et périt bientôt après. Ii faut répandre ses graines sur une plate-bande à l'ombre aussi- tot qu’elles sont mires ; car si on ‘les tient trop Jong - tems hors de terre, elles poussent rarement dans la premiere année; mais si on leur donne fe tems de se semer elles- mêmes , elles réussiront beaucoup mieux. Ces plantes n’exigent aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; mais comme elles ne sont pas fort belles , if suffit d'en conserver une ou deux dans quelqu’endroit à Pombre pour la variété. Thalictroïdes. Les seconde et troi- sieme especes m'ont été envoyées des environs de Vérone , où elles croissent spontanément. La se- conde espece a des feuilles sem- blables à celles de la petite Rue- des-Pres ; sa tige, qui s’éleve à la hauteur de quatre ou cinq pouces, soutient quelques petites fleurs blanches , avec des pétales obtus qui renferment plusieurs petites semencs. Cette plante fleurit vers Ja fin de Mars , et ses graines mû- rissent dans le mois de Mat. Aquilegioides. La troisieme a des feuilles semblables à celles de Ja seconde, maïs un peu plus larges et plus verte ses tiges ont six pouces de hauteur , et soutiennent deux ou trois petites fleurs blanches de Ja même forme que celles de la seconde espece, auxquelles suc- cedent des capsules recourbées, qui renferment plusieurs petites semences. Cette derniere fleurit en Avril, et ses graines mirissent dans le mois de Juin. Ces deux plantes se plaisent beaucoup dans une terre humide, et à l'ombre: elles se multiplient K k ij Te par leurs graines comme Ia pre- miere , mais elles se conservent 260 deux ou trois ans, ISORA. Voyez HELICTERES Isora. ITEA. Linn. Gen. Plant. 243. Flor. Virg. 143. Diconangia. Milch. Gen 5. Caracteres. Dans ce genre, Ie @alice est petit, persistant, érigé et terminé en cing pointes aiguës ; Ja corolle est composée de cinq pétales insérés dans le calice : Ja fleur a cinq étamines en forme daléne { insérées dans le calice 5 aussi longues que Ja corolle, et terminées par des sommets presque ronds ; le germe est ovale, etfou- tient un style cylindrique, persis- tant et Couronne pat un stigmat obtus ; ce germe devient, quand la fleur est passée , une capsule longue , ovale , un ‘style à ‘son extrémité. , et a une cellule remplie de petites seméñces. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de Ia cin- quieme classe de LINNÉE, intitu- ice Pentandrie monogynie , qui com- prend celles dont'les fleurs ont cing étamines ew wn style. Yous n'avons qu’une espece de ‘ce genre : Lea Virginica. Flor. Wire, 143. GTE Duham. Arb. 1. p. 319. t. 126: Diconangia. Milch.G en. 5. Cette plante n’a point de nom anglois. Elle croit dans les lieux humides de plusieurs parties de PAmérique septentrionale, où elle s’éleve à la hauteur de six ou sept pieds , et pousse de sa racine plusieurs branches érigées et gar- nies de feuilles en forme de lance > alternes, légerement sciées sur leurs bords , veinées et d’un vert clair: ses fleurs sont produites en épis clairs aux extrémités des rejettons d’un an; elles paroissent au mois de Juillet, et sont blanches, lon- gues de trois ou quatre pouces, et érigées. Quand ces arbrisseaux sont en vigueur, ils sont entière- ment couverts de ces épis de fleurs, et alors ils ont une trés-belle appa- rence. ; Ces plantes sont à présent assez communes en Angleterre ; mais les plus belles que j'aie vues se trou- vent, chez le Duc DarGire à Whitton, près de Hounstow, où le terrein leur est si propre, qu’elles y croissent et fleurissent anssi bien que dans leur pays natal, Cet arbrisseau résiste en plein air en Angleterre ; mais il ne fait aucun progrès dans un sol sec et. graveleux , ou if périt souvent pendant été, On le multiplie par Mareottes , qui prennent aisément racine, si on les couche em au- IVA tomne : elles seront bonnes à être transplantées dès Pautomne sui- vant, soit en pépiniere ; ou dans les places qui leur sont destinées. Cette espece est d’autant plus pré- cieuse , qu’elle donne des fleurs dans une saison où il y en a très peu d’autres, IVA. Lin. Gen. 1059. Tarconan- thos. Vail. Act. Par. 1719. Caracteres. Les plantes de ce genre ont des fleurs males et des fleurs femelles sur le même pied; le calice est rond, persistant, et renferme plusieurs petites fleurs convexes. Les fleurs mâles sont mo- nopétales , en forme d’entonnoir, et dentelées en cinq parties au sommet ; celles ci sont placées dans le disque : elles ont cinq étamines garnies de poils , et terminées par des sommets érigés, qui se rap- prochent lun de l'autre : les demi- fleurettes femelles sont à pétales et sans étamine ; leurs germes sont oblongs, et soutiennent deux styles déliés comme des cheveux , et couronnés par des stigmats aigus; le calice se change dans la suite en une capsule , dans laquelle est renfermée une semence nue. Ce genre de plantes est rangé dans Ja cinquieme section de la vingt-unieme classe de LiNNÉE, intitulée : Monoëci pentandrie , avec celles qui ont. des fleurons mâles IV A 261 ét femelles sur Ie même pied, et dont les mâles ont cing étamines, Les especes sont : 1°. Iva annua , foliis lanceolato- ovatis , caule herbaceo. Hort. Upsal. 285. Amen. Acad. 23. p. 5 ; Ivaà feuilles ovales eten forme de lance, avec une tige herbacée, Tarconanthos , foliis cordatis , ser- ratis. Prod. Leyd. 538. 2°, Iva frutescens , foliis lanceo- latis , caule fruticoso. Amen. Acad. 3. pag. 25 ; Ivaa feuilles en forme de lance, avec une tige d’arbris- seau. Parthenium foliis lanceolatis , ser- ratis. Hort. Cliff. 443. Gron. Virg. 115. Roy. Lugd,-B. 86. Helichryso affinis Peruviana , fru- cescens. Herm, Lugd.-B. 666. Pseudo-Helichrysum frutescens Peru- vianum , foliis longis , serratis. Mo- ris. Hist. 3. p. 90. Agerato affinis Peruvigna , frutes- cens, Pluk. Alm. 12. Annua. La premiere espece, qui croit naturellement dans plusieurs parties de ’Ameérique , est une plante annuelle, dont la tige her- bacée, et haute de deux ou trois pieds, pousse plusieurs branches latérales , garnies de feuilles ovales en forme de lance, sillonnées dans leur longueur par trois racines pro- fondes , et sciées sur feurs bords ; ses tiges et ses branches sont ter- minées par de petits paquets de 262 ENV A fleurs d'un bleu pâle, qui paroissent dans le mois de Juillet, et perfec- tionnent leurs semences en au- toinne. On Ja multiplie par ses graines , qu'il faut semer au printems sur une couche de chaleur tempérée. Quand les plantes sont en état d'être enlevées , on les transplante sur une autre couche chaude pour les faire avancer , et on les traite de la même maniere que les Bal- samines ou Impatiens; au moyen de quoi les plantes fleuriront et per- fectionneront leurs semences. Frutescens. Il y a long-tems qu'on cultive la seconde espece dans les jardins anglois sous le nom de Quin- quina , ou Ecorce de l'arbre des Je- suites ; elle a des branches minces et ligneuses de huit ou dix pieds de hauteur , et garnies de feuilles en forme de lance et sciées ; ses branches sont terminées dans les années chaudes par de petits pa- quets de fleurs d’un pourpre pâle, qui paroissent vers la fin d’Août, mais qui ne produisent point de graines en Angleterre, On a conservé cet arbrisseau pendant quelques années dans les Orangeries, parce qu’on le croyoit trop délicat pour pouvoir supporter en plein air Ie froïd de nos hivers ; mais plusieurs épreuves récemment faites ont assuré que les gelées des hivers ordinaires ne lui font aucun AVE tort, pourvu qu'il soit plantédans un terrein sec et abrité : on Je cultive dans les pépinieres aux environs de Londres , pour en faire com- merce, Si on marcotte ses branches au printems, elles pousseront des racines dans l’espace de six mois; ses boutures , plantées sur une plate-bande à lombre , dans Ie mois de Mar, prennent aussi très= aisément racine, IVETTE. Voyez TEUCRIUM CuHamepitis. L, JUDAICA ARBOR, Voyez CERCIS. JUGLANS. Linn. Gen. Plant. 950. Nux. Tourn, Inst. R, H. 581. Tab. 346 ; le Noyer. Caracteres. Cet arbre porte sur le même pied des fleurs males et des fleurs femelles placées à une cer- taine distance les unes des autres: les fleurs males sont rangées sur un filet ou chaton cylindrique et imbriqué, et séparées par des écaïlles ; chaque écaille a une fleur avec un pétale placé dans le centre extérieur vers le dehors de Pécaiïlle ; la corolle est divisée en six parties égales; au centre sont situées plusieurs courtes étamines , terminées pat des sommets aigus et érigés. Les fleurs femelles croissent en petits paquets ; elles sont sessiles, et ont un calice court, érigé, à quatre PU: G - pointes , et placé sur le germe avec un pétale aigu , érigé et divisé en quatre parties ; au-dessous du ca- lice est un germe gros et ovale, qui soutient deux styles courts et couronnés par des stigmats réflé- chis larges ; ce germe se change dans la suite en une baie ovale, seche , et a une cellule qui ren- ferme une Noix grosse, ovale et brodée en forme de filet , dans daqueile est renfermée une amende à quatre lobes , et diversement sil- Jonnée. Ce genre de plantes est rangé ‘dans Ja huitieme section de la vingt-unieme classe de LINNÉE, intitulée Monoëcie polyandrie , avec celles qui ont des fleurs males et des fleurs femelles sur le même pied , et dont les fleurs mäles ont plusieurs étamines. Les especes sont: 1°, Juglans regia, foliolis ovalibus, glabris , sub-serratis, sub-æqualibus. Hort. Cliff. 449. Hort. Ups. 286. Mat. Med. 203. Roy. Lugd.-B, 81. Dalib. Paris. 293. Blackw. t. 247. Knorr. Del. 1. t. NN. 7. Kniph. cent. Z.n. 47. Regn. Bat. ; Noyer a lobes ovales , unis , sciés et égaux. Juglans foliis septenis , ovato-lans ceolaiis , integerrimis. Hall, Helv, n. 1624. Nux Juglens , sive Regia vulgaris. C. B, P. 4:7 ; Noyer ordinaire, JUG 263 Nux Juglans. Dod. Pempr. 816. Nux Juglans fructu maximo. Bauh. Pin. 417; Noyer à gros fruit. Nux Juglans fructu tenero et fra- gili putamine. Bauh. Pin. 417; Noyer à fruit dont la coque est tendre. Nux Juglans bi-fera. Bauh. Pin. 417; Noyer bifere, ou produisant deux fois. Nux Juglans fractu serotino, Bauh, Pin. 417 ; Noyer tardif, appelé communément de la Saint-Jean , parce qu'il commence seulement vers ce tems à pousser des feuilles. 2°, Juglans nigra, foliolis quin- denis lanceolatis , serratis , exteriori- bus, minoribus, gemmulis super-axil. laribus. Lin. Sp. 1415. Hort. Cliff. 449. Hort. Ups. 287. Gron. Virg. 150.-Roy, Lugd.-B.. 82; Noyer à lobes en forme de lance, sciés à dents aigués, et dont celui du milieu est Je plus large. Nux Juglans Virginiana nigra. H. L. 452. Duham. Arbr. 13. Catesb. Car, 1, p. 673 Noyer noir de Virginie, 3°: Juglans oblonga , foliolis cor- dato-lanceolatis inferne nervosis , pediculis foliorum pubescentibus. Du Roi. Harbk..1: p. 3323 Noyer à lobes en forme de cœur et de lance, marqués en-dessus par plu- sieurs .veines , et portés sur des pétioles couverts de duvet, FO UG Juglans cinerea, foliolis undenis 264 lanceolatis , basi altera breviore. Linn. Syst. Plant. tom. 4. p. 165. Sp. 4. Juglans nigra, fructu oblongo , profündissimè insculpto. Cat.» Hort. Chels, ; Noyer noir de Virginie, avec un fruit oblong, très-profon- dément sillonné. Nux Juglans Virginiana nigra, fruciu oblongo profundissimè sculpto. Duham. Arb. 14. 4°. Juglans alba, foliis lanceola- tis, serratis, exterioribus latioribus. Lin. Sp. Plant. 997 ; Noyer à lobes sciés et en forme de lance, dont les extérieurs sont les plus larges. Nux Juglans alba Virginiensis. Park. Theat. 1414; Noyer blanc de Virginie , appellé la Noix Hic- Kery. “5°. Juglans glabra, foliolis cunei- formibus , serratis , exterioribus ma- joribus; Noyer à lobes sciés et en forme de coin, dont les extérieurs sont les plus grands, Juglans alba , fructu minore , cortice glabro. Clayt. Flor. Virg. ; Noyer blanc a petit fruit, avec une écorce unie, a 6°. Juglans ovata , foliolis lan- ceolatis, serratis, glabris ; Noyer à lobes unis, sciés, ¢gaux, et en forme de lance. Juglans alba , fruciu avato, come . ! presso, nucleo dulci, cortice squamoso. Clayt, Fior. Virg.; Noyer bianc à JUG fruit ovale et comprimé, ayant une amande douce et une écailleuse , communément appelé en Amérique, Shagbark. . Ecorce velue ou rude, écorce Regia. On connoit plusieurs, varictés du Noyer commun, qu’on distingue sous les noms suivans le grand Noyer, Noyer a cojue mince , Noyer françois , Noyer tar- dif, et le double Noyer : mais toutes ces variétés changent lors-, qu'elles sont élevées de semences; de maniere que les noix du même arbre produisent des plantes dont les fruits sont diffcrens : ainsi ,- comme on ne peut pas connoitre Ja qualité d'un Noyer élévé de noix, avant qu'il ait produit du fruit, lorsqu'on veut planter plusieurs de ces arbres ; il faut les choisir dans les pépinieres quand ils portent déja du fruit, sans quoi on courra risque d’avoir de mauvaises es- peces. Nigra. La seconde, à laquelle on donne communément le nom de Noyer noir de Virginie, s’cleve à une hauteur surprenante dans l'Amérique septentrionale : feuilles sont composées de cinq ses ou six paires de lobes en forme de lance, terminés en pointe aïi- gué , et sci¢s sur leurs bords ; la paire inférieure des lobes est la plus petite, les autres augmentent en grandeur à mesure qu'ils sont .plus yU'G plus voisins de Pextrémité; Ja der- niere paire et le lobe qui termine la feuille sont les plus petits. Quand on déchire ces feuilles, elles ré- pandent une odeur aromatique: cette odeur se fait aussi remarquer dans les enveloppes extérieures des noix qui sont rudes et plus rondes que celles de lespece commune ; la coque de ces noix est très-dure et épaisse ; l’'amande est petite et fort douce. Oblonga. La troisieme, qui est aussi originaire de Amérique sep- tentrionale, où elle se montre sous la forme d'un très-grand arbre, a des feuilles composées dé sept ou huit paires de lobes oblongs, en forme de cœur, et larges à Jeur base, où ils se divisent en deux oreilles rondes, et terminés en pointe aigue. Ces feuilles sont plus rudes et d’un vert plus foncé que celles de Ia seconde espece, et n’ont pas la même odeùr aro- matique : le fruit est très -long ; la coque est profondément sillon- née et fort dure, et l’amande est petite, maïs assez agréable au goût. Alba. La quatrieme est fort commune. dans plusieurs parties de Amérique septentrionale, où elle est connue sous Je nom de noix Hickery : ses feuilles sont composées de deux ou trois paires de lobes oblongs, et terminées par un lobe impair : elles sont some 1Y. JUG 265 dun vert clair, et sciées sur leurs bords ; les lobes inférieurs sont les plus petits, et ceux du haut sont les plus grands : le fruit a la même forme que celui de Pespece com- mune; mais sa coque, qui est de couleur claire, n’est point sillon- née. Gélabra. La cinquieme est moins grande que la quatrieme : ses feuil- les sont composées de deux paires de lobes, que termine un lobe impair. Ces lobes sont étroits à leur base, mais larges et ronds à leur extrémité, sciés sur leurs bords, et d'un vert clair. Les fruits de celte espece sont petits; ils ont une coque unie, très-dure et blan- che. Ovata. La sixieme croît natu- rellement dans l'Amérique septen- wionale, où elle esr d’une grandeur médiocre : ses feuilles sont com- posées de trois paires de lobes , unis, en forme de lance, d'un vert obscur, sciés sur leurs bords, et terminés en pointe aiguë : Je fruit est ovale; sa coque est blan-. che, dure et unie, et l’amande est petite, mais très-douce: les jeunes rejettons de cet arbre sont couverts d’une écorce très-unie, et brunatre; mais celle des troncs et des vieilles branches est rude et écailleuse, d’où lui vient le nom de Shagbark , ou Ecorce rude, qu’on lui donne en Amérique, LI 266 UG Culture. On cultive Ie Noyer commu dans plusieurs parties de PAngleterre pour son fruit. On le multiplioit autrefois pour son bois, dont on faisoit beaucoup de cas; mais Ja grande quantité de bois de Mahagoni et d’autres es- peces qu'on nous apporte à pré-" sent, en a presque fait oublier Pusage. On Je multiplie par ses noix, qui, comme nous l'avons déjà remarqué, produisent rarement les mêmes especes de fruits. Ainsi, la seule méthode pour se procurer ceux que l’on désire, est de plan- ter Jes noix des meilleures especes dans une pépinicre, et lorsque les atbres quien proviennent ont trois ou quatre ans, de les transplanter à demeure; parce qu’ils ne yeu- lent pas être déplacés lorsqu'ils sont déjà devenus grands. On les plante à six pieds les uns des au- tres; et lorsqu'ils commencent a produire du fruit, on laisse’ en place ceux dont les noïx sont de l'espece qu'on désire, et Pon arra- che les autres pour donner plus d'espace aux premiets, qui croi- tront et prospereront , st l’on a laissé entr’eux un intervalle suffi- sant, Mais comme peu de per- sonnes ont assez de patience pour attendre le fruit, la seconde mé- thode est de les choisir dans les pepinieres, lorsqu'ils sont chargés 3 U G de noix. Ces arbres croitront et produiront du fruit; mais iis ne deviendront pas aussi grands, et ne seront pas d’une si longue durée que ceux qu’on plante jeunes, Toutes les especes de Noyers qu'on cultive pour Ie bois, doi- vent être semées en place ; car, comme leurs racines s’enfoncent toujours perpendiculairement , si on venosit à les rompre en les ar- rachant, ils ne pousseroïent plus en hauteur; mais is resterorent toujours bas, et produiroient un nombre considérable de branches latérales : ceux au contraire qu’on cultive pour le fruit, se perfec- tionnent par Ja transplantation, qui les rend plus fertiles, et leur fait produire des fruits plus gros et plus beaux. C’est une observation générale , que les racines qui s’en- foncent perpendiculatrement, con- tribuent beaucoup à lPaccroisse- ment du bois, dans toutes les es. peces arbres ; au-lieu que ceux dont les racines s'étendent près de la surface de la terre, donnent des fruits plus abondans et de meilleure qualité. Il faut conserver Jes noix en coque dans du sable, jusqu’au mois de Février: alors on les plante en rang à telle distance qu’on le juge à propos; mais on les met ordinairement assez voi- sines les unes des autres, dans Îa- <7 UG crainte que quelques-unes ne vien- nent à manquer. Quand les jeunes plantes ont deux ou trois ans, on peut en arracher plusieurs dans les endroits où elles sont trop épaisses , afin de donner aux autres une distance convenable, Quand on transplante ces arbres, il faut avoir attention de ne ja- mais tailler, ni les racines, ni les grosses branches; car rien ne leur est plus nuisible. On ne doit pas non-plus les tailler trop fort lors- qu'ils sont devenus grands, car cette opération les fait souvent périr : s’il est nécessaire de cou- per quelques-unes de leurs bran- ches, il faut le faire au commen- cement de Septembre; parce que dans cette saison ils perdent moins de sève, et leurs blessures peuvent être guéries avant les premiers froids. On retranche toujours ces Branches contre la tige, parce que si l’on en laïssoit une partie, elle se dessécheroit et feroit périr 1a tige de arbre. La meilleure saison pour transplanter les Noyers, est quand leurs feuilles commencent à se flétrir; alors , pourvu qu’on les enleve avec soin et qu’on laisse leurs branches entieres, on est pres- que certain de les voir réussir, quoïqu’ils aient huit ou dix ans, Mais, comme je Jai déjà dit, ces arbres ne s’éleveront pas autant, et ne seront pas d’une aussi longue HU G durée que ceux qui sont plantés plus jeunes. Cet arbre se plait dans un sol 267 trans — ferme, riche et gras, ou dans un terrein qui tient de la nature de la craie ou.de fa marne; il croit fort bien dans un sol pierreux et sur les montagnes de craie, comme on le peut voir par les grandes plantations qui couvrent les dunes des environs de Lentharhead , de Godstone ; et Carshalton dans Surry, sur lesquelles on recueille tous les ans une grande quantité de noix. Un des proprictaires de ces arbres vend annuellement les fruits de sa plantation a ceux qui les portent sur les marchés, pour la somme de trente livres sterlings. On plante Iles Noyers à qua- rante pieds de distance Îles uns des autres, quand on yeut avoir de bons fruits; mais si on les destine a donner du bois de char- pente-, on peut les mettre plus près, pour les faire pousser en hauteur. Le Noyer noir de Virginie croît naturellement plus drait et plus haut que Pespece commune, et les veines de ce bois sont bien plus belles, ce qui le fait cultiver de préférenee. J’ai vu les échan- tillons de ce bois joliment veinés en blanc et noir, qui, étant polis, paroissoient à quelque distance comme des veines de marbre. Les Ebénistes lerecherchentbeaucoup, Ll ij 268 JUG pour en construire des ciels de lits, des chaises, des tables, des boiseries, &c. Ce bois est de plus longue durée qu'aucun de ceux qui croissent en Angleterre ; il est moins sujet à étre rongé par les vers, sans doute à cause de sa grande amertume : mais il ne peut être employé dans la charpente des grands batimens; parce qu'il est d’une nature cassante et sujet à se briser net, quoiqu’on en soit souvent averti par les craquemens qui précédent sa rupture. Je ne puis adopter Popinion commune, qu’en abattant les noix avec des gaules on améliore Îles arbres; parce qu’en sy prenant ainsi, on casse et on détruit or- dinairement jes jeunes branches: mais comme il est très-dificile de cueillir ces fruits avec Ja main, on doit les gauler avec précaution, afin de.ne pas nuire aux arbres, Quand on veut conserver les noix, il faut les laïsser sur Iles arbres, jusqu'à ce qu’elles soient bien mures , et après qu'on les a abat- tues, les mettre en tas pendant deux ou trols jours; en les éten- dant ensuite, les cosses se séparent aisément : après cela on les fait secher au soleil, et on les con- serve dans un lieu sec à labri des souris et des autres animaux destructeurs. Ces ainsi préparés , se conservent bons fruits , ctant J-U°G pendant quatre ou cing mois. Quelques personnes mettent leurs noix dans un four de chaleur tempérée , et Jes y tiennent pen- dant quatre ou cing heures : lors- qu'elles sont seches , ils les ren- ferment dans des tonneaux ou dans d'autres grands vâses, en y mélant du sable; par cétte mé- thode , on les conserve bonnes pendant six mois. La chaleur dé- truit Ie germe, et l’empèche de pousser ; mais si le four se trouve trop chaud, les noix se dessechent trop , et perdent beaucoup de leur qualité. | On multiplie toutes Îles’ autres especes de la même maniere que le Noyer commun ; mais comme peu de ces arbres produisent des fruits en Angleterre, on est obligé de les tirer de l'Amérique septen- trionale. Ces fruits doivent être bien mürs, et emballés dans du sable sec pour les conserver durant la traversée. Plutôt on les plante après leur arrivée, et plus il y a à espérer qu’ils réussiront ; quand les plantes ont poussé, on les tient nettes de mauvaises herbes, et si elles paroïssent sur la fin de automne , et que leurs branches soient remplies de sève, il est nécessaire de les couvrir avec des nattes ou quelques paillassons Ié- gers, pour empécher les premieres gelées de nuire a leurs tendres JUG rejettons ; ce qui feroit périr une grande partie de Ja branche avant le printems. En les mettant ainsi à l'abri des premieres gelées, elles se fortifieront et seront plus en “état de résister au froid. Comme plusieurs de ces especes sont dé- licates dans leur jeunesse, il faut avoir soin de les mettre à lPabri des gelées dans les deux premiers hivers, après quoi elles seront assez dures pour résister aux plus grands froids, Le Noyer noir de Virginie est aussi dur que le commun : on voit dans les jardins de Chelséa plusieurs grands arbres de cette espece, qui ont produit beaucoup de fruits pendant quarante ans; les noix étoient assez mûres pour pouvoir germer , mais leurs amandes étoient petites et de peu de valeur. Tous ces arbres exigent la même culture que Pespece commune ; mais ils réussissent mieux dans un sol mou, gras et pas trop sec, ou ils trouvent un fond assez con- sidérable de bonne terre pour éten- dre leurs racines. Tant que le Hickery est jeune, son bois est souple et coriace , c’est pourquoi on estime beaucoup les cannes faites de ses rejettons, mais lors- que Parbre est devenu grand, son bois est cassant, et ne peut plus gueres servir aux mémes usages, Le Noyer noir de Virginie fournit D'UN 269 le meilleur bois de toutes les especes de Noyer ; quelques ar- bres sont agréablement veinés et se polissent aisément, mais beau- coup d’autres sont moins beaux, ce que l’on remarque aussi dans plusieurs autres especes de bois, JUGOLINE , SESAME, ou GRAINE HUILEUSE. Voyez SE- SAMUM. L. JUJUBIER, ou GINGEOLE, Voyez ZizirHus. JULIANE ou JULIENE. Voyez HEsPEris. JUNCUS. Tourn. Inst. R. H. 246. Tab. 127. Lin. Gen. Plant. 396. Joxc. Caracteres. Dans ce genre, Ia base a deux valves, avec un pé- rianthe persistant, formé par six petites feuilles oblongues et poin- tues : la fleur est apétale , et n’a point de corolle; mais le calice coloré est regardé comme -des pétales par quelques personnes: elle a six étamines courtes, velues, ec terminées par des oblongs et érigés, et un germe sommets pointu et a trois angles, qui sou- tient un style court, mince, et couronné par trois stigmats longs, velus, minces et réfléchis, Ce germe devient ensuite une capsule ren- fermée, à trois angles, et a une 270 JUN cellule qui s’ouvre en trois valves, et renferme des semences presque rondes. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la sixieme classe de LiNNEE, intitu- Iée : Hexandrie monogynie, dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sunt: 1°, Juncus acutus, culmo sub- nudo,tereci, mucronato, paniculd ter- minali, involucro diphyllo spinoso. Lin, Sp. Plant. 325. Scop. n. 430; Jonc à tiges nues, pyramidales, pointues, et terminées en pani- cule, ayant une enveloppe pi- quante et à deux feuilles. Juncus culmo pungente , paniculd ex folii solitarii axilla. Sauv. Monsp. 9. Juncus acutus, capitulis Sorghi. C. B. P. 520; le grand Jonc épineux et maritime. 2°. Juncus fili-formis, culmo nudo , fili formi, nutante, paniculd laterali, Lin. Sp. Plant. 326. Roy. Lugd.-B. 44. Gron. Virg. 152. Fl. Suec. 280. 300. Gmel. Sib. 1.p.71; Jonc atige nue, en forme de fil, et panchée, avec une panicule latérale, Juncus acuius , paniculd sparsd. C. B. P.; Jonc commun aïgu. 3°. Juncus effusus, culmo nudo stricto, paniculd laterali. Flor. Leyd, 44. Fl. Suec. 279. 2993 Jone à JUN tige nue et serrée, avec une pa: nicule latérale. Juncus levis , paniculd sparsä , ma- jor. C. B. P. 12; le grand Jonc commun et lissé, avec une pani- cule étendue et claire. | Juncoïdes Alpinum , flosculis Junci glomeraiis, atro-fuscis. Scheuck. Hist. 323, 4°. Juncus conglomeratus , culmo nudo, stricto, capitulo laterali. Prod. Leyd, 44. Fl. Suec. 278. 298. Gmel. Sib. 1. p.703 Jonc à tige nue et serrée, ayant des têtes latérales, Juncus levis, paniculä non sparsd. C. B. P. 123 Jone lissé, avec une panicule plus rapprochée, Ii y a plusieurs autres especes de ce genre , dont quelques-unes cfoissent naturellement en An- gleterre, et qui sont des herbes très-incommodes dans plusieurs endroits ; aussi ne méritent-elles pas qu’on en fasse mention, et je ne parle de celles-ci, que pour donner Ja méthode de les détruire. Acutus, Fili - formis. Les pre- miere et seconde especes croissent sur Jes rivages de Ia mer, où elles sont souvent inondées : on les plante avec beaucoup de soin en Hollande sur les bords de la mer pour retenir la terre, qui, étant naturellement légere, court beau- coup de risque d’être emportée à chaque flux, si elle nest pas re- tenue par les racines des Joncs, JUN qui la pénétrent profondément ,-et sentrelagent près de la surface, de maniere qu’elles affermissent Je terrein en unissant les parties. Toutes les fois que ces racines sont détruites , les habitans Jes remplacent pour prévenir tous les- dommages. En été, quand les Joncs sont parvenus à leur gran- deur , les du pays les cou- pert, et en forment des paquets; ils les font secher , et les por- tent dans les grandes villes, où Von en fait des paniers et plusieurs autres ouvrages utiles, que l’on envoie souvent en Angleterre. Ces deux especes ne deviennent: pas aussi fortes en Angleterre que sur Ja Meuse , et dans quelques au- tres endroits de la Hollande, où jen ai vu qui avoient plus de quatre pieds de hauteur, Effusus. Conglomeratus. Les troi- sieme et quatrieme croissent dans des terres humides, fortes et in- cultes de presque toute lAngle- terre, où elles font périr l'herbe, quand on les laisse subsister. La meilleure méthode pour les dé- truire , est de les arracher entiè- rement avec des fourches au mois de Juillet ; après.les avoir laissé secher pendant quinze jours ou trois semaines, on les met en monceaux et on les brüle. Ces cendres sont un excellent engrais pour [a terre, elles empêchent ces JU N ei mauvaises herbes de repousser et améliorent le pâturage ;- mais pour les détruire totalement , il est nécessaire de soigner le terrein: quand il ny a plus d’eau, si Pon a soin d’arracher tous les ans leurs racines et d’y passer Je rouleau, on peut s’en débarrasser tout-a-fait. JUNIPERUS. Tourn. Inst, R. H. 588. Tab. 361. Lin. Gen. Plant. 1005. GÉNEVRIER, Caracteres. Dans ce genre, les fleurs males et les femelles sont sur différentes plantes, et quel- quefois sur la même, mais à des distances éloignées : les fleurs ma- les naissent en un chaton conique, au nombre de trois ensemble, dont deux sont opposées daus. la longueur du chaton, qui est ter- miné par une troisieme ; les écailles sont larges, courtes, couchées Pune sur Pautre, et fixées à l’axe par des pédoncules très-courts : la fleur n’a point de corolle, mais seulement trois étamines qui sont réunies à leur base, et surmon- tées par trois sommets distincts, qui adherent-aux écaïlles des fleurs Jatérales : les femelles ont un petit calice persistant à trois pointes , placé sur le germe, et trois pé- tales roïdes, aïgus et persistans ; le germe, qui est placé sous lé ca- lice, soutient trois styles simples, couronnés par des stigmats, et se 372 27 UN change dans Ja suite en une baie presque ronde, qui renferme trois semences osseuses, oblongues , angulaires sur un côté, et convexes de l'autre. Ce genre de plantes est rangé dans la douzieme section de la vingt-deuxieme classe de LINNÉE, intitulée : Dioëcie qui renferme celles qui ont des fleurs males et des femelles sur différens pieds, et dont les éta- mines sont réunies en un seul monodelphie , corps. Les especes sont : 1°. Juniperus communis , foliis ternis, patentibus , mucronatis , baccä longioribus. Lin. Sp. Plant. “1040. Mat. Med. 217. Scop. carn. 2, n. 1229. Pollich. Pal. n. 924. Kniph. cent, 1, n. 48; Génevrier à feuilles en forme de lance, étendues, placées par trois, et plus longues que les bates. Juniperus foliis convexo-concavis, aristatis , baccis alaribus. Hall, Helv. ñ. 1661, Juniperus foliis patentibus, Hort. Cliff. 465. Fl. Suec. 824. 915$. Gmel. Sib. 1. p. 182. Sauv. Monsp. 169. Juniperus vulgaris fruticosa. C. B. P. 4883 Génevrier commun @ Angleterre, 2°, Juniperus Suecia, foliis ternis, patentibus acutioribus , ramis erec- tioribus , baccä longioribus 3 Géne- JUN vrier à feuilles étendues, à poin- tes plus aigués, et placées par trois, avec des branches plus éri- gées, et des feuilies plus longues que les baies, Juniperus vulgaris arbor. C.'B. P. 488; Arbre du Génevrier Suédois; 3°. Juniperus Virginiana , folüs ternis omnibus , patentibus ; Géne- vrier dont les feui ont dispo- sées par trois, et étendues. Juniperus Virginiana. H. L. Folio ubique Juniperino. Boérh.. Ind. ; Ce- dre de Virginie ou Cedre rouge. 4°. Juniperus Caroliniana , foliis ternis , basi adnatis , junioribus im- bricatis ,senioribus patulis. Hort. Cliff. 464. Roy. Lugd.-B. 90. Gron. Virg. 157. Kalm, it. 3.p. 119; Génevrier avec des feuilles adhérentes à leurs bases et disposées par trois, dont les plus jeunes sont couchées Pune sur autre, ‘et les vieilles plus étendues, Juniperus Virginiana. Linn. Syst, Plant. tom. 4. pag. 277. Sp. 6. Juniperus Virginiana , foliis infe- rioribus Juniperinis , superioribus Sa- binam vel Cypressam referentibus, Boérh. Ind. ; Cedre de la Caroline, Juniperus major Americana. Raii Hist. 1413. 1414. 5°. Juniperus Bermudiana , foliis inferioribus ternis, superioribus qua- dri-fariam imbricatis ; Génevrier dont les feuilles inférieures sont étendues et disposées par trois, et JUN et les supérieures par quatre, et couchées Pune sur l’autre. _ Juniperus Bermudiana. H. L. 345; Cedre de Bermude. 62, Juniperus Thurifera, foliis quadri-fariam imbricatis , acutis. Lin. Sp. 1471 ; Genèvrier à feuilles ai- gucs , en forme d’alène, imbri- quées , et croissant par quatre, Juniperus major, baccd caruled, C. B. P.; le plus grand Genèvrier à baies bleues. 7°. Juniperus Phenicea , foliis ternis , obliteratis , imbricatis , obtusis. Lin. Sp. 1471. Gouan. Monsp. 5093 Genèvrier avec des feuilles crois- sant par trois, de couleur pâle, obtuses et imbriquées. Cedrus folio Cupressi major , fructu flavescente. C. B. P. 484; le plus grand Cedre à feuilles de Cyprès et à fruits jaunes. Le Cedre de Lycie. Juniperus major, Clus. Hist. 1. p. 38. 8°. Juniperus Lycia , foliis ternis , undiquè imbricatis, ovatis, obtusis. Flor. Leyd. 990. Mat. Med. 217. Sauv. Monsp. 169. Gouan. Monsp. 509. Gmel. Sib. 1. p. 182. Gron. Orient. 320. Pall. it. 2. p. $223 Genèvrier a feuilles ovales, émous- sées, toutes imbriquées et crois- sant par trois. _ Cedrus folio Cupressi media, ma- joribus baccis. C. B. P. 487; moyen Tome IV, JUN 275 Cedre à feuilles de Cyprès, avec de plus grosses baies. Cedrus Phenicca altera Plinii et Theophrasti. Lob. Ic. 221. 9°. Juniperus Barbadensis, foliis omnibus quadri-fariam imbricatis , junioribus ovatis , senioribus acutis. Prod. Leyd. 90; Genèvrier avec des feuilles disposées par quatre, et imbriquées , dont les jeunes sont ovales, et les vieilles aigues. Juniperus Barbadensis , Cupressi foliis, ramulis quadratis. Pluk, Alm. 201. te 197: f. 4 Juniperus maxima Cupressi folio minimo , cortice exteriore in tenues philyras , spirali-ductili. Sloan. Car. Jam. 128 ; le plus grand Genévrier avec la plus petite feuille de Cy- près, dont la ‘tige est couverte d’une écorce qui se détache en petits morceaux, et roule enspirale, appellé communément Cedre de la Jamaïque à baies. | 100. Juniperus Sabina , foliis op- positis, erectis, decurrentibus , ramis patulis; Genèvrier a feuilles op- posées, érigées et coulantes, avec des branches étendues. Sabina folio Tamarisci. Diosco- ridis. C. B. P. 487; Sabine à feuilles de Tämarisque , ou la Sabine commune. Sayinier, 11°. Juniperus Lusitanica , foliis oppositis, patulis, decurrentibus, ramis erectioribus; Genèvrier à feuilles opposées et étendues, qui coulent Mm 274 JUIN l'une sur l’autre, avec des bran- ches plus érigées. Juniperus foliis infernè adnatis , op- positionibus concatenatis. Hort. Cliff: 464. Hort, Ups. 299. Roy. Lugd.-B. 90. Gmel. Sib. 1. p. 183. Sabina folio Cupressi. C. B. P. 487. Duham. Arb, 2. t. 62; Sabine à feuilles de Cyprès, appeilée com- munément Sabine à baies. Sabina, Dod. Pempt. 8 54. Blackw. 1. 214. 12°, Juniperus oxy- Cedrus, foliis undiqué imbricatis, obrusis , ramis teretibus ; Genèvrier à feuilles ob- tuses, et toutes couchées les unes sur les autres, avec des branches coniques. Juniperus major, baccä rufescente. C. B. P. 489. Duham. Arb, 2. pag. 326. t. 128; le plus grand Genè- yrier à baies brunatres, ou le petit Cedre. Oxy-Cedrus. Clus. Hist. 1.p. 39. 13°. Juniperus Hispanica, foliis quadri-fariäm imbricatis,acutis.Prod. Leyd. 903 Genèvrier à feuilles aiguës, couchées les unes sur les autres et disposées par quatre. Cedrus Hispanica procerior , fructu maximo nigro. Tourn. Inst. 5883 le plus haut Cedre d’Espagne, avec un fruit trés-gros et noir. Communis. La premiere espece, qui croit naturellement dans des terres de craie de plusreurs parties de l'Angleterre , est un arbrisseau JUN qui s’éleve rarement au-dessus de la hauteur de trois pieds, et qui produit plusieurs branches éten- dues, inclinées à chaque côté, couvertes d’une écorce brune, et garnies de feuilles étroites, en forme @aléne, terminées en pointes aigucs, placées par trois autour des branches, dirigées en-dehors, de couleur grisatre, et qui durent toute Pannée. Les fleurs mâles se trouvent quelquelois placées à une certaine distance des femelles sur la même plante, et quelquefois sur des plantes séparées. Les fleurs femelles produisent des baies ron- des, qui sont d’abord vertes, mais qui deviennent d’un pourpre foncé en mürissant en automnewLe bots, les baies et la gomme de cette espece, sont employés en Mé- decine. La gomme est appelée Sandarach (1). {r) On emploie en Médecine le bois, les sommités , les baïes et la gomme de Ge- nevrier. Le bois n’a que peu d'odeur, et une sa- veur légèrement balsamique ; on n’y dé- couvre par l'analyse qu'une très - petite quantité d'huile essentielle 3 mais ses principes résineux et gommeux sont plus abondans : ce bois jouit des mêmes pre- priétés médicinales que le Sassafras, et peut lui être substitué dans toutes les cir- constances ; mais comme il est beaucoup moins actif, il faut l'employer a une dose beaucoup plus forte, Les sommités du Genèvrier sont regardées JUN Succia, La seconde espece est connue dans les jardins sous le nom de Genévrier Suédois. Plu- sieurs la prennent pour une va- riété de ja premiere ; mais elle est indubitablement une espece dis- uncte, car j'ai élevé Pune et l’au- tre de semence pendant plusieurs comme fort diurétiques , et comme très- propres à guérir l'hydropisie: on en pré- pare unc boisson erf les faisant bouillir dans du vin blanc. Les baies de ces arbrisseaux ont une saveur en même tems douce er aromatique, et un peu amere et acre. La douceur est due au principe gommeux qu'elles con- tiennent en grande quantité , ct leur amer- tume à la partic résineuse , qui est aussi fort abondante, Ces baies, quoique très- communes, sont cependant un des meilleurs médicamens ; on les regarde avec raison comme un excellent remede stomachique, carminatif , pectoral , diurétique , utérin, antiscorbutique , alexipharmaque, etc. On les emploie avec succès contre la foiblesse d'estomac , les affections venteuses , l'hy- dropisie , la lientérie , la néphrétique pi- tuiteuse , la suppression des regles, les affections catharrales , les fievres intermit- tentes et malignes , etc. On les prépare sous forme d'extrait , et ondes fait infuser dans du vin ou de l'eau, | Le Sandarach ou gomme de Genèvrier se tire de cet arbrisseau ; cette substance a une odeur balsamique, agréable , ct une saveur amere ; elle est en partie résineuse, mais Je principe gommeux est beaucoup plus abondant que l'autre. On ne se sert du Sandarach qu'a l'extérieur ; on le met au nombre des fortifians , des -antipu- teides et des traumatiques, JUN 275 années, et ne les ai jamais vu varier. Celle-ci croît à da hau- teur de dix ou douze pied: ; branches sont plus étigées , ses ses feuilles plus étroives et terminées en pointes plus aiguës; ellessont pla. cées à des distances plus éloignées sur les branches, et les bates sont plus longues, Cette espece se trouve en Suede , en Danemarck, et dans la Norwège. Virginiana. La troisieme croit naturellement dans Ia plus grande pattie de l'Amérique septentrio- nale, où elle est connue sous Ie nom de Cedre rouge, pour la dis- tinguer d’une espece de Cyprès, qu'on nomme Cedre blanc. Il y a deux ou trois variétés de cet arbre, outre celle dont on vient de parler : lune est entiè- rement couverte de feuilles sem- blables à celles du Savinier, qui, lorsqu'on les froisse , répandent une odeur très- forte et désagréa- ble; on la distingue ordinairement en Amérique par le nom de Sa- yinier. La seconde a des feuilles fort ressemblantes à celles de Cy- près; maïs comme ces variétés proviennent généralement des mé- mes semences qu'on envoie d’A- mérique, on ne doit les regarder que comme des variétés acciden- telles. ‘ Caroliniana. Les feuilles basses de la quatrieme espece ressemblent Mami, 276 JUN à celles du Genévrier de Suede; mais celles du haut sont comme celles du Cyprès, et cette difié- rence est constante, lorsque les semences sont soigneusement re- ceuillies sur le même arbre.Comme la plupart de ceux qui envoient ici ces graines n’ont pas le soïn de les distinguer , il arrive souvent qu’ils mêlent les baies de deux ou trois especes, ce qui a fait dire qu’elles n’en faisoient qu'une. Toutes les feuilles de la troisieme sont sem- blables à celles du Genéyrier ; les Jardiniers Pappellent Cedre rouge de Virginie , et ils donnent à celle-ci le nom de Cedre de la Caroline, quoiqu’elle croisse naturellement en Virginie. Bermudiana. La cinquieme est le Cedre de Bermude , dont le bots a une odeur très - forte. I étoit autrefois trés-estimé pour des boi- series et les meubles. Mais son odeur forte , qui ne plait pas à tout le monde , l’a fait négliger; de maniere qu’on n’en fait pas venir beaucoup aujourd’hui en Angle- terre. Lorsque ces plantes sont jeunes , elles ont des feuilles à pointe aiguë , tout-à-fait écartées, et placées par trois autour des branches ; mais à mesure que les _arbres font des progres, les feuilles changent., et les branches sont a quatre angles: ces feuilles sont fort courtes, et placées par quatre autour JUN des branches , l’une sur l'autre; comme des écailles de poisson : les bates sont produites vers les extrémités des branches; elles sont d’un rouge foncé, tirant vers le pourpre. Comme il y a peu de ces arbres d’une grande hauteur en Angleterre , je n’ai pas eu occasion d'examiner leurs fleurs , et je ne sais pas si elles sont sur des plantes différentes ; car quoique jen aie reçu de très - beaux échantillons de Bermude ; cependant ils avoïent tous des fruits presque murs , et aucun ne portoit de fleurs males. Comme ces arbres sont ordinaire- ment détruits en Angleterre , lors- qu'il arrive un hiver dur, s'ils ne sont pas abrités , nous avons peu d'espérance de les voir fleurir ici. Thurifera. La sixieme est ori- ginaire de Plstrie , d’où ses baies n'ont été envoyées ; ces bates ont très -bien réussi dans le jar- din de CHELSÉA ; cette espece a des branches étendues, minces, et garnies de feuilles à pointe ai- guc, d’un vert foncé , placées par quatre autour des branches, assez éloïgnces les unes des autres , dis- posées horisontalement , et dirigées en-dehors : ses bates, quisont-plus grosses que celles du Genevrier commun , deviennent bleues en ‘ murissant. Phenicea. La septieme se trouve en Portugal, d'où ses semences JUN rh’ont été souvent envoyces ; ses branches forment une espece de py- ramide : celles du bas sont garnies de feuilles grisatres , avec des pointes courtes , aiguës, placées par trois, et dirigées en-dehors ; mais les feuil- Jes des branches supérieures sont d’un vert foncé, disposées les unes au-dessus des autres en écailles de poisson , et terminées en pointe aiguë : ses fleurs males sortent aux extrémités des branches; elles sont fixées sur un chaton conique , pen- dant et ecailleux, et portées sur un pédoncnle court et érigé : le fruit est quelquefois produit sur le mème arbre à une certaine dis- tance desfleurs mâles,et d’autres fois il se trouve sur des arbres séparés : ses baies sont d'un jaune pale, quand elles sont mires, et de la grosseur de celles du cr commun. Lycia. La huitieme croît natu- rellement en Espagne et en Italie, d’où j’en ai reçu les semences : les branches de cette espece sont éri- gées et couvertes dune écorce brune ; ses feuilles sont petites, obtuses et placées les unes sur les autres comme des écailles de pois- son : les fleurs males croissent aux extrémités des branches en un cha- ton conique, et le fruit est pro- duit simple sur les côtés des bran- ches au-dessous des chatons et sur la même branche; ses baies sont gros- JUN 277 ses ; ovales et brunes lorsqu’elles sont müres, Barbadensis, La neuvieme se trouve à la Jamaïque et dans d’autres isles de l'Amérique , où elle de- vient un des plus grands arbres de bois de charpente de ce pays; les habitans de Amérique recherchent beaucoup ce bois pour la consrtuc- tion de leurs navires: cette espece, qui se trouve toujours mêlée avec le Cedre de Bermude , et que l'on confond avec lui, estnéanmoins dif- férente , ainsi que je Pai reconnu par les échantillons que le Docteur HousToun m'a envoyés. Les bran- ches de celle-ci s'étendent en lar- geur; ses feuilles sont extrêmement petites , et couchées Îles unes sur les autres dans toutes les parties de larbre : l'écorce en est rude, et se détache en corde ; elle est dune couleur fort sombre : les baies sont plus petites que celles du Cedre de Bermude, et d’un brun clair lorsqu'elles sont mures. Cette espece a des fleurs males ér des fleurs fémelles sur différens arbres, Sabina. La dixieme est le Savi- nier commun, qu’on rencontre en Italie, en Espagne, dans Ie Le- vant et sur les montagnes d’une température froide ; ses branches sont horisontales , et elle s’éleve rarement au-dessus de la hauteur de trois ou quatre pieds : ces branches , qui s'étendent à une 278 JUN distance considérable en tous sens, sont garnies de feuilles très-courtes à pointe aiguë , opposées, et dis- posées les unes sur les autres dans la longueur des branches ; leur extré- mité est dirigée vers le haut. Cette espece produit très-rarement des fleurs et des semences lorsqu’elle est transplantée dans les jardins. J’at souvent examiné des plantes de cette espece qui avorent plus de cinquante ans , et je n’y ai Jamais trouvé de fleurs mâles que trois fois , et qu'une seule fois des baïes, mais sur une autre tige. Les baies sont plus petites que celles du » mais de la méme couleur et un peu serrées. La plante entiere répand une odeur très-forte lorsqu'on Ia touche. Les maréchaux font usage de ses feuilles Genévrier ordinaire pour détruire les vers des chevaux, et M. Rayer recommande d'en employer le suc melé avec du lait, et adouci avec le sucre, pour guérir les enfans de la même ma- ladié, Ces feuilles écrasces avec du fard forment un bon cataplasme pour dissiper la gale de tête à 1a- quelle les enfans sont sujets, Lusitanica. La onzieme espece a été regardée par plusieurs per- sonnes comme une variété acci- dentelle de Ia précédente , mais il y 2 entrelles une différence con- sidérable ; car les branches de celle-ci croissent plus érigées ; ses JUN feuilles sont aussi plus courtes, ter minces en pointe aiguë, et dirigées en-dehors ; cette espece s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds » et produit une grande quantité de baies. Je Vat multipliée par se- mence , et je ne lai jamais vu varier, Ee a été distinguée par la plupart des anciens Botanistes sous le nom de Savinier. Elle croit sur les Alpes , d’où ses se- mences m'ont été envoyées. Oxy-Cedrus. La, douzieme nait spontanément en Espagne , en Portugal et dans la France méri- dionale, où elle s’éleve à la hauteur de dix ou douze pieds, et produit des petites branches coniques, et sans angle dans toute la longueur de la tige ; ces branches sont gar- nies de petites feuilles obtuses, a Jes unes sur les autres en orme d’écaille de poisson : ses fleurs mâles sortent des extrémités des branches dans des chatons co- niques et écailleux , et leurs baies, quisont produites au-dessous sur les mêmes branches , sont plus grosses que celles du Genévrier ordinaire, et brunes lorsqu'elles sont müres. Hispanica. La treizieme , qu’on rencontre encore en Espagne et en Portugal, où elle s’éleve à la hauteur de vingt-cinq ou trente pieds , pousse plusieurs branches pyramidales , et garntes de feuilles à pointe aigué , posées les unes JUN sur Jes aures en quatre sens, de maniere qu’elles rendent les bran- ches carrées : ses baies sont fort grosses et noires lorsqu'elles sont mûres, Toutes ces plantes se multiplient par leurs graines’, qu’il faut semer aussi-tôt qu’elles sont müres, quand on peut se les procurer , parce que , si elles sont gardées hors de terre jusqu’au printems, elles ne poussent que dans la seconde an- née. La terre qu’on destine aux especes] dures doit être neuve et légere, mais sans fumier ; quand elle est bien labourée et nivelée , on y seme les baies assez épaisses : les especes plus fortes peuvent être semées sur une plate - bande à l'exposition de l'Orient. Oncrible sur cette plate-bande un demi-pouce d'épaisseur de terre , et on Ja tient toujours nette : quelques plantes paroitront vers le milieu ou à la fin d'Avril, et la plus grande partie restera peut-être jusqu'au prin- tems suivant avant de pousser. Ii est nécessaire d’arroser ce terrein dans les tems secs , pour avancer lac- croissement des plantes qui ont déjà poussé , et faire germer les autres semences : mais si cette plate-bande est fort exposée au so- leil, on la couvre de nattes pen- dant le jour; car lorsque les plantes paroïssent , elles n’endurent pas aisément Ja chaleur: on doit les laisser dans Je semis jusqu’au se- cond automne ; alors on prépare des planches de terre légere , neuve et sans fumier ; on la laboure, on la nettoie, et on la dresse exacte- ment. Au commencement d’Oc- tobre on enleve ces plantes avec une truelle, en conservant sur leurs racines autant de terre qu'il est possible, et on les place dans ces planches à cinq ou six pouces de distance en tous sens. On les ar- rose pour fixer la terre, et si le tems est fort sec, on met du ter- reau autour de leurs racines. _ Comme il est possible que la plate-bande contienne encore des graines qui n’ont pas poussé, il ne faut pas trop la déranger en enlevant les plantes. J’at vu une planche semée de ces baies qui a donné des plantes pendant trots ans de suite. Il faut donc tenir la sur- face de cette terre bien nivelée et constamment nette , Jusqu'à ce que toutes les gfaines aïent poussé. Ces plantes peuvent rester deux ans dans les planches ; on les net- toie exactement , et au printems on laboure légèrement la terre entre les rangs , afin que les ra- cines puissent y pénétrer avec plus d’aisance : après ce tems , on les transplante dans une pépiniere à trois pieds de distance , de rang à rang, et dix-huit pouces de l'une . a l’autre dans les rangs, ou bien JUN on les place à demeure dans Ies endroits qui Îeur sont destinés. On fait cette opération dans le commencement du mois d'Octobre, en conservant une bonne motte de terre à leurs racines. Si l’on se conforme exactement aux instruc: tions que nous venons de donner, et si l’on arrose ces plantes dans les tems secs, elles seront bientôt hors de danger, et supporteront tres- bien le froid de nos hivers les plus rudes , pourvu qu’elles ne se trouvent pas dans un sol humide ou trop riche. 280 Pour faire croître ces arbres en. hauteur , il faut retrancher leurs branches basses , sur - tout celles qui paroissent devoirdevenir fortes, mais ne les pas tailler trop près, ce qui retarderoit leur accroisse- ment; parce que ces arbres tou- jours verts contiennent une quan- tité plus ou moins grande de sucs résineux , qui, venant a s’écouler par les grandes blessures qu'ils re- çoivent , les affoiblit nécessaire- ment, C’est pour cette raison qu’on ne doit pas couper trop de branches à la fois, ni faire cette opération dans un tems chaud, Les deux especes de Cedre de Virginie s'élevent à une plus grande hauteur que la précédente , et dans leur pays natal ils fournissent un excellent bois propre à plusieurs usages. Mais en Angleterre il y a 7 ON très - peu de ces arbres qui pat¢ viennent à vingt-cinq ou trente pieds d’élévation ; cependant i n'y a point de raison de croire qu'ils ne puissent devenir plus grands ; car ils croïssent très - vite après les trois premieres années ; et résistent fort bien aux froïds les plus vifs de notre climat, Leur forme est droite et réguliere quand on a soin de les élaguer vers Ie bas. On multiplie aussi ces especes par leurs graines , qu’il faut se procurer de la Virginie et de fa Caroline , car elles en produisent rarement en Angleterre. On les seme comme celles des autres Ge- nèvriers ; mats comme on ne peut les avoir en Angleterre avant le printems , lorsqu’on les seme dans cette saison, elles restent en terre jusqu’au printems suivant avant que de pousser; dans ce cas, on tient toujours nette la terre où elles sont placées , et on se garde bien de les déranger ; ce qui arrive ordi« nairement à ceux qui, étant impa- tients de ne pas voir pousser les plantes dans la premiere année, simaginent qu’elles ne paroitront point du tout , et labourent fa terre une seconde fois : cependant si l’on a la patience de les attendre, il est rare qu’elles ne réussissent pas. Quand ces plantes paroïssent, on les tient nettes de mauvaises herbes JUN herbes , et on Jes arrose dans les tems secs pour hater leur accrots- sement : dès ?automne suivant on met un peu de tan pourri sur la terre pour empêcher {a gelée d'y pénétrer ;les plantes peuvent rester dans le semis pendant deux ans : mais au bout de cetemsonlestrans- plante en planches , et onles traite comme il a été prescrit ci-devant pour les autres especes, en obser- vant , lorsqu'on les enleve, de conserver une bonne motte de terre a leurs racines, et, st Ia saison est seche , de {es arroser après qu’elles sont plantées, et de couvrir la surface de Ja terre avec du terreau , pour empêcher la chaleur du soleil et Je hale d’y pé- nétrer et de dessécher les fibres de leurs racines; on ne doit pas cepen- dant les arroser trop , parce qu’une humidité trop abondante dispose à la pourriture leurs fibres déli- cates à mesure qu’elles poussent , et fait pétir ainsi beaucoup de plantes, Ces jeunes arbres peuvent res- ter deux ans dans les planches ; pendant ce tems on arrache cons- tamment les herbes nuisibles qui croissent parmi eux , et on couvre leurs racines en hiver avec du ter- reau, pour les garantir de la gelée; car les grands froids peuvent leur être nuisibles dans leur jeunesse : mais ils résistent aux plus rudes Tome IV. ON "4 gelées , Jorsqu’une fois ils ont ac- quis de la force. Deux ans après, on Tes trans- plante dans une pepiniere, comme on la déjà prescrit à l'égard du Genèvrier commun, où dans Îles places qui leur sont destinces ; mais ‘on doit les enlever avec pré- caution, sans quoi ils sont sujets à manquer : on répand du terreau sur leurs racines, et on les arrose légèrement jusqu’à ce qu’ils aient repris racine; après quoi ils n’exi- gent plus aucun autre soin que d’être nettoyés et élagués par Île bas, comme on l’a déjà dit. Au moyen de ce traitement, ces arbres s’éleveront en peu d’an- nées à une hauteur considérable, et ils contribueront beaucoup à {a beauté des plantations, par la variété de leurs feuilles toujours vertes, et leur singulier accroisse- ment, si on les arrange bien; ce qu’on fait rarement dans les jar- dins anglois et dans Jes labyrinthes: car il y a peu de personnes qut fassent attention a Ja hauteur des différentes plantes en formant des jardins. Cependant, une plantation ne peut être agréablement distri- buée, si on ne place pas les plus grands arbres dans le lointain, et ainsi de suite par gradation, jus- qu’au Genèyrier commun, et d’au- tres arbrisseaux du même crû. Au moyen de cette disposition, Na * JUN les arbres forment un amphithéa- tre de verdure beaucoup plus agréa- ble à la vue, et plus favorable à l'accroissement de ces plantes, qu’en les plaçant confusément et sans distinction, De cette derniere façon, les grands arbres cachent et font périr les arbrisseaux, et on ne peut pas non-plus leur don- ner l’espace qui convient à leur volume; au-lieu que, suivant la méthode que je propose , on peut séparer chaque espece comme on le juge à propos, et laisser entre chaque arbre un intervalle pro- portionné à sa grandeur, D'ailleurs, les arbrisseaux plantés sur le de- vant, étant plus serrés, cachent les troncs nuds des grands arbres, et font un très-bel effet. Le bois de charpente de ces arbres est trés-recherché en Amé- rique, pour la construction des vaisseaux , des boiseries et de plu- sieurs ustensiles ; parce qu'il est rempli d’une racine amere, qui Pempéche d’être détruit par les vers, mais il est tres- fragile et peu propre aux ouvrages qui exi- gent beaucoup de solidité. Ce- pendant, en augmentant le nom- bre de nos arbres de charpente, nous ne pouvons manquer de nous procurer de grands avantages, sans compter le plaisir de la variété: au moyen de cela, nous aurons des arbres de genres très-différens, JUN qui, exigeant des sols et des situa- tions différentes, pourront con- venir aux divers terreins de PAn- gleterre ; et en adaptant ainsi les différentes especes aux différens sols , plusieurs cantons de ce royaume, qui sont aujourd’hui dé- nués de bois, pourront se couvrir de plantations propres à Ja nature du terrein, et devenir ainsi d’une utilité réelle. Les propriétaires de ces cantons pensent peut-être que, leurs terres ne pouvant produire ni des chè- nes ni des ormes, aucune autre espece ne pourroit y réussir; ce qui est une grande erreur: car si nous considérons fa structure va- riée des différens arbres, et si nous faisons attention que la Sage Nature ne les a ainsi formés que pour rendre les uns propres à couvrir les montagnes seches et stériles, tandis que les autres prosperent et végetent avec force dans les lieux bas et fertiles, nous pour- rons toujours faire choix de ceux qui conviennent a toutes les es- peces de terreins. Le Cedre de Bermude , qui se trouve aussi dans les de Bahama, étant beaucoup plus ten- dre qu'aucune des especes précé- dentes, excepté celle de la Ja- isles maïque; on ne peut pas espérer de le voir réussir dans notre cli- mat; car, quoique plusieurs de FUN ces plantes aient subsisté en plein air en Angleterre pendant plu- sieurs années; cependant, lorsqu'il survient un hiver un peu rude, la plupart périssent, ou sont telle- ment endommagées, qu’elles ne recouvrent leur verdure qu'un ou deux ans après. On multiplie ces especes par se- mences de la même maniere que les précédentes, avec cette seule diffe- rence, qu'il faut lessemer en pots ou en caisse, afin de pouvoir aisément les mettre à l’abri pendant l'hiver; sans cette précaution , ces jeunes plantes souffrent souvent beaucoup par les grandes gelées : maïs elles n’ont besoin que d’être placées sous un châssis ordinaire , que Yon peut ôter quand le tems de- vient plus doux, parce qu’alors elles ont besoin de beaucoup d'air. Comme ces semences ne pous- sent qu’au bout de deux ans, on ne doit point remuer Ia terre des pots : en été on les place à l’om- bre, de peur que la terre ne se desseche trop vite ; et dans les tems secs, on les arrose souvent, mais toujours légèrement, pour ne pas les faire pourrir. Quand les plantes paroissent, ce qui a lieu au printems, on les tient nettes de mauvaises herbes, et on les arrose pendant les sè- cheresses : en été, on les met à couvert des grands vents, et en JUN 23. hiver, on les place sous un chassis où elles soient a l'abri du froid; mais on leur donne de Fair dans les tems doux. Au mois d'Avril, on les transplante chacune séparé- ment dans de petits pots d’un sou, remplis d’une terre fraiche et légere, ayant soin de les en- lever avec une motte de terre à leurs racines ; on les arrose après les avoir plantées, pour affermir Ja terre, et Pon place ensuite ces pots dans une situation chaude a Pabri du soleil et du vent : on peut les aider à pousser plutôt des racines , en les plongeant dans une couche de tan. Comme la grande chaleur du soleil leur est fort nuisible, quand elles sont nou- vellement transplantées , il est nc- cessaire de les en garantir; mais on peut les accoutumer par dé- grés à Pair, quand elles ont formé de nouvelles racines : en laissant les pots dans Ia couche, la terre ne se dessèchera pas aussi vite que dans toute autre situation. Au mois d'Octobre, on les abrite de nouveau, ou du moins, on plonge Jes pots dans Ia terre a une exposition chaude, afin de les mettre à couvert des vents du nord et nord-est. Au printems suivant, on leur donne de plus grands pots; on dte un peu de la terre qui environne leurs racines, on la remplace par de la nouvelle ; Nay SUN pour hater leurs progrès ; et-Pon continue à les traiter ainsi, jusqu’à ce qu’on les mette en pleine terre, où elles doivent rester : ce qu'il ne faut pas faire avant quatre ou cinq ans. À cet âge, ces plantes 284 seront en état de supporter te - froid de nos hivers.- On les conserve dans des pots pendant quatre ou cinq ans, parce qu'elles sont difficiles à transplan- ter, et qu’ctant délicates dans leur jeunesse, elles exigent un abri, En suivant la méthode que je viens de prescrire, ces plantes feront des progrès rapides ; elles gagne- ront deux années d’accroissement sur celles qu'on éleve en plein air, et seront moins en danger de périr. Comme la dépense et la peine qu'elles exigent pour les élever ainsi ne sont pas considé- rables, le moyen que jindique doit être préféré, Le bois de cet arbre est d’une couleur brune et tres-doux; on le connoit en Angleterre sous le nom de Bois de Cedre, quoique cette dénomination soit aussi ap- pliquée a plusieurs autres bois @arbres differens ; c’est sur-tout en Amérique , où lon confond ainsi plusieurs especes , qui n’ont aucun rapport les unes avec les autres. C’est de ce bois qu’on fait les crayons; on en fait aussi des boï- JUN series, des escaliers, &c.; parce qu'il dure plus Iong-tems que beaucoup d’autres: ce qui peut être occasionné par la grande amertume de la racine, dont il est rempli. On en construit des vais- seaux en Amérique, mais ceux de Cedre sont bien préférables a tous les autres, sur-tout pour voyager dans les mers de l'Amérique; il ne vaut cependant rien pour des vaisseaux de guerre, parce qu'il est si fragile, qu'un seul coup de canon le réduiroit en pieces. Comme le Genèvrier de la Ja- maique est beaucoup plus sensible au froid que celui de Bermude, il ne peut subsister en plein air dans notre climat, on ke conserve dans des pots, que l’on met à couvert en hiver, sur-tout lorsque les plantes sont jeunes. On le multiplie par ses semences, comme le Cedre de Bermude ; mais on plonge les pots qui les contiennent dans une couche de chaleur mo- dérée : au moyen de cela les plantes pousseront plutôtau second printems, et elles auront plus de tems pour acquérir de la force avant lhiver. Toutes les autres especes étant assez dures pour réussir en plein air, elles méritent d’être multi- plices , parce qu’elles augmertena beaucoup la variété dans Jes plan: tations d'athbres toujours verts. RON Quelques-unes de ces especes s’é- Jevent à une hauteur considérable, et peuvent fournir du bois de charpente ; elles peuvent d’ailleurs être plantées dans des terreins où d’autres especes ne rcussiroient pas. Le Savinier commun ne doit pas être mngligé, parce qu'il est si dur, qu'il n’est jamais endommagé par les froids les plus rigoureux ; et comme il étend ses branches très-bas , il peut être placé sur le bord des bois, où il fera un bel effet pendant l'hiver, en cachant le nud de la terre. Toutes ces especes se multi- plient par leurs graines, que lon seme de la méme maniere que celles du Genévrier commun, et Jes plantes exigent le même trai- tement. Presque toutes ces plantes peu- vent aussi être multiplices par boutures , qui prennent racine , si on. les plante en automne sar une plate -bande à Pombre; mais comme celles qui sont ainsi éle- vées ne sont jamais aussi droites, ni aussi grandes que celles de se- mences , on doit preferer la pre- miere methode, quand on peut se procurer des graires, et ne faire usage de la seconde , que pour celles dont les semences ne mu- sissent point en Angieterre, Comme beaucoup de ces plantes JUSS 285 sélevent à la hauteur de dix-huie ou vingt pieds, on augmenteroit considérablemeut la variété de nos plantations d’arbres toujours verts, si l'on se procuroit toutes les es- peces possibles de leurs pays ori- ginaires. On ne peut trop les mul- tiplier en Angleterre, où en gé- néral les hivers sont assez tempérés pour qu’elles puissent y réussir. Quant aux especes plus tendres, lorsqu'elles seront fortifiées et faites au climat , elles seront moins en danger d’être détruites par les froids rigoureux ; il en sera de celles-ci comme de plusieurs plantes, qui d’abord étoient trop délicates pour croître en plein air, mais qui au- jourd’hui supportent très-bien les plus grands froids. IVRAIE. Voyez Lorruu. JUSQUIAME. Voyez Hyos- CYAMUS. JUSSIE V A. Lin. Gen. Plant. 4783; LA JUSSIEU. Caracteres. Le calice de fa fleur est petit, persistant, divisé à son extrémité en cing segmens, et situé sur le germe : la corolle est composée de cinq pétales ronds er étendus : la Heur a dix étamines courtes, minces, et terminées par des sommets ronds : le germe, qui est oblong, soutient un style mince, couronné par un stigmat 286 #U'S plat et marqué de cing raies 3 il devient ensuite une capsule épaisse, oblongue , et couronnée par le calice; eile s’ouvre en longueur, et montre les petites semences dont elle est remplie. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de la dixieme classe de LiNNÉE, intitu- Ie : Décandrie monogynie , avec celles dont les fleurs ont dix éta- mines et un style. Les especes sont: 1°. Jussieva suf-fruticosa , erecta, villosa , floribus tetra-petalis , octan- drits, sessilibus, pedunculatis. Lin. Sp. Plans, 555. Rumph. Amb. 6. t. 41. Jussieu droite et velue , avec des fleurs sessiles , ayant quatre pétales et huit étamines. Ludwigia capsulis oblongis , un- cialibus. Roy. Lugd.-B. 252. Lysimachia Indica non, papposa , fore luteo minimo , siliquis Cario- phyllum aromaticum emulantibus. H. L. 396 ; Lysimachia des Indes, avec une très-petite fleur jaune, et des siliques semblables à celles du Girofilier aromatique. Carambu. Rheed. Mal, 2. p. 55. 1, 49. Raï Hist. 1510. 2°, Jussieva pubescens , villosa , caule erecto , ramoso , floribus penta- petalis , decandriis, sessilibus. Left. it, 282. n, 201 ; Jussieu velue , avec une tige érigée et branchue , JUS ayant des fleurs sessiles à cing pé- tales et dix étamines. Lysimachia lutea, erecta, non Papposa, major , foliis hirsutis , fructu Caryophylloide. Sloan. Cat. Jam. 85. le plus grand Lysimachia , jaune et érigé, dont les feuilles sont velues, avec un fruit semblable à celui du Girofflier. Jussieva erecta , glabra , flori- bus tetrapetalis , octandriis, sessi- libus. Flor. Zeyl. 170. Hort. Upsal. 103; Jussieu unie et érigée , ayant des fleurs sessiles , à quatre pétales et huit étamines. Ludwigia , capsulis oblongis. Hor, Cliff. 491. Onagra Persica , foliis ampliori- bus , parvo flore luteo. Plum. Specs 7s te ETS 2s Lysimachia lutea non papposa , erecta , foliis glabris ,. fructu Cario- phylloide. Sloan. Cat. Jam. 85 ; Ly- simachia érigée et jaune , avec des feuilles unies , et un fruit sem- blable à celui du Girofilier. Jasminum Catalonicum , flore lu- teo. Seb. Thes. 1. p. 42. t. 24 fi 3 ; la Jussieu. Herba vitiliginum. Rumph. Amb. Gi p. 49: 1,)21i Jusssieva Onagra , caule erecto, ramoso, glabro, floribus tetra-petalis, octandriis , sessilibus, foliis lanceolatis; Jussieu, avec une tige érigé, bran- chue et unie, ayant des fleurs sess siles à quatre pétales , huit étamines, JUS et desfeuilles en forme de lance. Onagra foliis Persicariæ amplio- ribus , parvo flore luteo. Plum. Car. 7; Onagra à larges feuilles de Per- sicaire , avec une petite fleur jaune. 5°. Jussieva hirsuta , caule erecto, simplici , hirsuto , foliis lanceolatis , floribus penta-petalis , decandriis , ses- silibus ; Jussieu , avec une tige simple, droite et velue, des feuilles en forme de Jance , et des fleurs sessiles , à cinq pétales , et dix étamines. Onagra erecta , caule rubro , hir- suto , foliis oblongis , flore magno lu- ceo. Houst. Mss. Onagra érigé , avec une tige velue et un peurougeatre , des feuilles oblongues , et une grande fleur jaune. Suf-fruticosa. La premiere espece croit naturellement à Campéche , d'où M. Robert MicLar m'a en- voyé ses semences ; elle s’éleve à la hauteur d’environ trois pieds, avecunetige d'arbrisseau qui pousse latéralement plusieurs branches gar- nies de feuilles oblongues , velues et alternes : ses fleurs naïssent sim ples aux extrémités des tiges, sur de courts pédoncules ; elles ont quatre petits pétales jaunes et huit étamines placées sur le germe qui se change dans la suite en une capsule oblongue , couronnée par un calice de quatre feuilles, et fort semblable à celles du Girofflier, Cette espece fleurit en Juillet et US 287 en Août, et perfectionne ses se- mences en Octobre. Pubescens. La seconde se trouve à Ja Jamaïque: ses semences m’ont été envoyées par le Docteur Hous- TOUN ; elle s’éleve à la hauteur de deux pieds , avec une tige velue, sans branche, et garnie de feuilles en forme de lance, étroites et al- ternes : ses fleurs sont sessiles, et sortent simples aux ailes des feuilles vers les extrémités des branches ; la coroile est composée de cing pétales jaunes , assez larges , au milieu desquels sont placées dix étamines fixées sur un germe long; qui devient dans la suite une cap- sule couronnée par le calice, et remplie entièrement de petites se- mences. Cette espece fleurit et perfectionne ses graines a-peu près dans le même tems que Ia précé- dente. Erecta. La troisieme se trouve à Ia Jamaïque , d’où ses semences m'ont été envoyées avec celles de la précédente ; elle a une tige unie, érigée, haute de trois pieds, et en forme de lance:ses fleurs sont gran- des, jaunes et sessiles; elles sont rems placées par des capsules Jongues , et de la même forme que celles des autres especes. Celle-ci fleurit et perfectionne ses semences en même tems que la seconde. Onagra. La quarieme, qui ma été envoyée de Carthagëne par le JUS Docteur Housroux , a une tige branchue, unie, de trois pieds de lon- gueur, et garniede feuilles en forme de lance, supportées par de courts pétioles :ses fleurs sont petites, jau- nes, et composées de quatre pétales et de huit étamines ; elles sont ses- siles , et produisent des capsules de la même forme que celles des especes précédentes. Hirsuta. La cinquieme na été envoyée de Ja Vera-Cruz par le Docteur Housroun: elle s’éleve avecune simple tige érigée, rouge, et de trois pieds de hauteur; ses feuilles sont en forme de lance, al- ternes et plusrapprochées que celles des autres especes : ses fleurs sont produites aux ailes des feuilles vers Pextrémité des tiges; elles sont composées de cinq grands pétales jaunes et de dix étamines ; 288 elles sont sessiles et sont remplacces par des capsules d’un pouce de longueur et de la même forme que celles des précédentes. Culture. Les premiere, seconde et quatrieme especes sont des plantes annuelles , au moins en Angleterre; car st on les éleve au commencement du printems, elles fleuriront au mois de Juillet, et perfectionneront leurs semences ai commencement d'Octobre : celles que l’on seme tard au prin- tems ne peuvent se conserver pen- gant l'hiver, malgré qu’elles soient JUS placées dans une serre chaude ; aussi leurs tiges ne deviennent ja- mais ligneuses , et elles ne parois- sent en aucune maniere devoir étre des plantes vivaces dans leur pays originaire, Les troisieme et cinquieme es- peces ont demeuré pendant tout l'hiver dans une serre chaude de tan , mais ces plantes étoient du nombre de celles qui ne fleurissent et ne perfectionnent point leurs semences dans la premiere année ; car aussi-tot que leurs graines ont müri, elles se sont fanées, et ont péri dans le mème été. Toutes ces especes se multiplient de graines qu’il faut semer au com- mencement du printems dans des pots remplis d’une terre douce et grasse , et les plonger dans une couche de chaleur tempérée ; mais comme ces semences restent SOt- vent ainsi une année entiere avant de germer , on doit les tenir hu- mides, et couvrir les châssis de la couche pendant Ja chaleur du jour; au moyen de cela, elles pousse- ront bientôt. Quand les plantes au- ront paru , et qu'elles seront en état d’être enlevées , on les met- tra chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre grasse et légere, que l’on plon- gera dans une couche de tan; on les tiendra à Pombre jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; JUS racines ; on leur donnerà ensuite beaucoup d’air tous les jours, et quand leurs racines auront rempli les pots, on leur en donnera de plus grands: st alors les plantes sont trop hautes pour pouvoir être contenues sous les vitrages de Ia couche, on les transportera dans une serre chaude de tan, ou elles pourront rester pour fleurir et per- fectionner Jeurs semences ; car, lorsqu'elles sont élevées au com- mencement du printems et avan- cées dans les couches , toutes les especes fleurissent et perfectionnent leurs sémences dans la même an- née, ce qui vaut encore mieux que d’être obligé de les conserver pen- dant l'hiver, JUSSIEU. Voyez JussrevA. L. JUSTICIA. Houst. Nov. Gen. Linn. Gen. Plant. 27. Adhatoda. Tourn. Inst. R. H. 175. Tab. 79, Noyer de Malabar. Cette plante a été ainsi nommée parle Docteur Housroux enlhon- neur de Jacques Justice, Ecuyer, grand amateur du Jardinage et de ja Botanique, Caracteres. Le calice de la fleur est petit et divisé à son extrémité en cing segmens aigus ; la corolle est monopctale,, et séparée presque jusqu’au fond en deux levres en- tières , dont Ja supérieure est cle- Tome If, JUS vée et arquée, et l'inférieure est réfléchie : fa fleur a deux étamines en forme d’alêne , placées dessous la levre supérieure , et terminées par des sommets érigés et fendus en deux,parties à leur base; le germe qui est oblong soutient un style mince, plus long que la co- rolle, et couronné par un simple stigmat : ce germe devient ensuite une capsule oblongue , et à deux cellules partagées par une cloizon opposée aux deux valvules qui s'ouvrent avec élasticité, et jettent au-dehors des semences rondes, Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la se- conde classe de LinNéE, in- titulée : Diandrie monogynie, qui renferme celles qui ont deux éta- mines et un style. À ce genre de plantes du Docteur Houstoun est joint l’Adhatoda de TOURNE- FORT ; cependant ces plantes dif- ferent par leurs fleurs, car les deux levres des Jusiicia sont entières ; la levre supérieure de l’Adhatoda: est dentelée à son extrémité, et celle du bas est divisée en trois parties ; de plus , dans les capsules de Ja Justicia , il n’y a gueres plus de deux semences , et dans celles de! Adhatoda il y en a davantage. Les especes sont: 1°, Justicia Scorpioides , foliis oblongo-cvatis, hirsutis , sessilibus , flo- ribus spicatis alaribus, cau!e fruticoso; Oo 289 JUS Justicia à feuilles oblongues , ova- les, velues et sessiles, ayant des fleurs en épis , sur le côté des tiges, et 290 une tige d’arbrisseau, Justicia frucescens , floribus spica- tis majoribus , uno versu dispositis. Houst. Mss. 3 Justicia en arbrisseau > avec de grandes fleurs disposées en épis , et placées d’un seul côté. Justicia Scorpioïdes, fruticosa , fo- liis lanceolato-ovatis , hivsutis , sessi- Libus , spicis recurvatis. Linn, Syst. Plant, tom. 1. Sp. 4, pag. 41. 2°. Justicia sex - angularis , caule erecto , ramoso , hexangulari , foliis ovatis , oppositis , bracteis cunei-for- mibus , confertis ; Justicia avec une tige érigée , branchue et à six an- gles , des feuilles ovales et oppo- sces , et des byactces en forme de coin, rassemblées en paquets. Justicia annua, hex-angulari caule, foliis Circææ conjugatis , flore mi- niato. Houst, Mss. Amm. Herb. 274, Hert. Cliff. 10 ; Justicia annuelle, avec une, tige à six angles , des feuilles de Morelle placées par paires , et une fleur couleur de Carmin. Euphrasia , Alsines majori folio , Jlore galeato , pallidè luteo , Jaimai- censis. Pluk. Alm. 142,1. 279. f. 6. 3°. Justicia fruticosa, foliis ovato- lanceolatis , pediculatis , hirsutis , bracteis.cordatis , acuminatis , ‘caule fruticoso ; Justicia à feuilles ovales et en forme de lance, supportées JUS pat des pétioles velus, avec des bractées en forme de cœur, et à pointes aiguës , et une tige d’ar- brisseau. Justicia frutescens et hirsuta, foliis oblongis , pediculis longissimis , flore rubro. Houst. Mss.; Justicia en ar- brisseau velu , avec des feuilles obiengues , supportées par de trés- grands petioles, et une fleur rouge. 4°. Justicia Adhatoda , arborea , foliis lanceolato-ovatis , bracteis ova- tis, persistentibus , corollarum galed concavd. Fler. Zeyl. 16. Hort. Ups. 7. Kniph. Orig. cent. 9. n. 54.. Fa- bric. Helmst. p. 215 ; Justicia en arbre a feuilles ovales et en forme de lance , ayant des bractées ovales et persistantes , ayec une corolle en forme de casque et concave. Adhatoda Zeylanensium. H. L, 642 1: 643. Pluk, Alm. 0:t.1173. f. 33 Adhatoda de Céylan appelé communément Noyer de Malabar, Ecbolium. Riv. Mon: 12ÿ. 5° Justicia Hyssopi-folia , fruti- cosa , foliis lanceolatis , integerrimis , pedunculis tri-floris ancipitibus , brac- teis calyce brevioribus. Lin. Sp. Plant. 15. Kniph. Orig. cent. 8.n. 38. Fa- bric. Helmst. p. 218; Justicia en arbrisseau, avec des feuilles entières et en forme de lance , et dont chaque pédoncule soutient trois fleurs placées en différens sens, avec des bractées plus courtes que le calice. JUS Justicia foliis lineari - lanceolatis; floribus sepius solitariis. Hort. Cliff. so. Roy. Lugd.-B. 291. Adhatoda D. folio Saligno, flore albo. Boérh. Ind. Alt. 1, 2393 Adhatoda des Indes a feuilles de Saule et à fleurs blanches , appelé communément le Snaptrée, , se- mences élastiques. Ecbolii Indici sivè Adhatode cu- cullatis floribus emula , Hyssopi fo- lia, planca ex Insulis Fortunatis, Pluk. Am. 0.3.2.5) En) 28D for Fa > 6°. Justicia spinosa , foliis oblongo- ovatis , emarginatis , caule fruticoso ramoso ; Justicia épineuse à feuilles oblongues , ovales et échancrées sur leurs bords, ayant une tige d’arbrisseau branchue. Justicia fruticosa , spicis axillari- bus, pedunculis lateralibus. Lin. Syst. P Plant. vol. 1. p. 41. Sp. 7. Adhatoda Antegoana , Lycii facie, spinosa. Petiv,; Adhatoda épineuse d'Antigoa, semblable au Buys épi- neux. . Justicia monanthera spinosa. Jacq. Amer, -2.,t. 2: f. 1, 7° Justicia arborea, foliis lan- ccolato - ovatis , sessilibus , subtus tomentosis , floribus spicatis , conges- tis terminalibus ; Justicia en arbre à feuilles ovales , en forme de lance , sessiles et cotonneuses en- dessous , ayant des fleurs en épis, produites en paquets aux extrémités des branches, J U-S 207 … Adhatoda arborea, foliis cblongis subtès villosis , floribus spicatis, allis, Houst.; Adhatoda en arbre à feuilles oblongues et velues en -dessous , ayec. des épis de .fleurs blanches. 8°.. Justicia. Echolium , arborea, foliis lanceolato ovatis ; bracteis ova- tis ; deciduis , mucronatis , corollarum galeé reflexd. Flor. Zeyl. 17. Fabric. Helms;. 227 5 Justicia em arbre à feuilles ovalesiet en forme dedance, ayant des-bractées aspointes ‘ovales et tombantes , avec une corolle en casque et réfléchies 1:02 o> 7 °\Adhatoda spic4 longissima , flore reflexo. Burman. Zeyl. 7. Tab. 4. f. 1 ; Adhatoda avec des épis très- longs et une fleur réfléchie. Carim - Curini. Rheed. Mal. 2. Sais Pluk. Alm. 126. te pry 4- Scorpioides. Le. Docteur Hous- TOUN a découvert la premiere es- -pece à la Vera Cruz, d’où il a-en- voyé ses semences en Angleterre. Elle aune tige d’arbrisseau cassante, et de cing a six pieds de hauteur, de laquelle sortent plusieurs bran- ches garnies de feuilles oblongues, ovales, de deux pouces de long sur un de large, velues et oppo- sées ; des ailes des feuilles sortent des épis de fleurs , réfléchis comme la queue d’un Scorpion: ces fleurs sont larges , d’un rouge clair, et rangées sur un côté de; lépi:;-elles O oïj 292 JUS sont suivies par des légumes d’en- viron un pouce de Jongueur. Sex -angularis. Quelques Gen- ulshommes ont découvert Ja se- conde dans le mème pays; elle est annuelle , et sa tige droite à six angles , et de deux ou trois pieds de hauteur , se divise en plusieurs branches, garnies de feuilles oblon- gues, ovales et opposées, d’un pouce et demi de longueur sur un pouce de largeur ,etunies ainsi que Ja tige ; de chaque nœud de cette tige sortent des paquets de pe- tites feuilles en forme de coin que le Docteur LiNNÉE appelle brac- tées ; les grandes feuilles tombent long -tems avant que les tiges se fanent , de sorte qu’il ne reste alors que les petites : ses fleurs, qui naissent en petits épis sur Jes par- ties latérales des branches, sont sessiles aux ailes des feuilles, et d’une belle couleur de carmin ; elles n’ont qu'un pétale à deux levres, dont Ja supérieure est en arc, et penchée sur l'inférieure, qui est aussi un peu réfléchie, mais toutes deux sont fleurs sont remplacées par des cap- sules’ courtes , et en forme de coin entières : ces qui s’ouvrent dans leur longueur, et renferment deux semences pe- tites et ovales, Fruticosa . La troisieme, que Je Docteur Houstoun a encore dé- souverte à Campèche, a une tige JUS d’arbrisseau , velue , de quatre ow cinq pieds de hauteur, et divisée en plusieurs branches , garnies de feuilles ovales , en forme de lance, velues , de quatre pouces de lon gueur sur deux et demi de large, supportées par des pétioles de plus d’un pouce de longueur, et op posées ; de la base des pétioles sortent des paquets de petites feutlles en forme de cœur, et à pointe aigué qu’on nomme brac- tées : ses fleurs naïssent en paquets clairs aux aisselles des tiges vers l'extrémité des branches; elles sont dun rouge pale et de la même forme que celles des précédentes. On multiplie ces plantes par leurs graines , qu’on doit semer au commencement du printems dans de petits pots remplis d’une terre neuve et légere ; on les plonge dans une couche de tan de cha- leur modérée , et on Jes arrose lé- gèrement , quand fa terre paroit seche. Comme ces graines restent souvent une année dans fa terre avant de germer , il ne faut pas déranger les pots, si les plantes ne paroissent pas dans la premiere année ; mais en hiver on les tient dans Ja serre , et au printems on les replonge dans une nouvelle couche chaude qui les fera pous- ser, si ces graines sont bonnes: quand les plantes commencent à paroitre , il faut lever les chassis JUS tous les jours dans les beaux tems; pour leur procurer un air frais, les arroser souvent pendant les cha- leurs, mais légèrement, sur-tout dans leur jeunesse, parce qu’alors elles sont très - délicates , et que l'humidité fait aisément pourrir leurs racines. Lorsque ces plantes ont à-peu- près deux pouces de hauteur, on les enleve avec précaution , pour les mettre chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre neuve et légere ; on les replonge ensuite dans uné couche chaude, on les arrose, et on les tient à Yombre jusqu'à ce qu’elles aient poussé de nouvelles racines : après quoi on leur donne de l'air tous les jours, à proportion de Ja cha- leur de Ia saison , et on Jes arrose à propos chaques deux outrois jours dans les tems chauds. A mesure que ces plantes font des progrès , on leur donne de plus grands pots, parce que, si leurs racines étoient trop serrées , elles ne croitroient que foiblement. Il faut cependant éviter de leur en donner de trop grands , car dans ce cas élles sé réduiroient à rien ; et se faneroient sans produire de fleurs. Ces différentes especes étant trop délicates pour supporter le plein air dans notre climat , il faut les tenir constamment dans Ja couche, et leur donner assez d'air frais dans les tems chauds. L’espece annuelle doit être avancée au printems au- tant qu’il est possible , afin que ses plantes puissent fleurir de bonne heure, sans quoi elles ne produi- roient pas de bonnes semences en Angleterre. Les premiere et troisieme es- peces doivent rester dans la couche pendant Pété, pourvu qu'il y ait asssez d'espace sous les chassis , pour qu’elles ne soient pas expo- sées à être brülées par le soleil ; mais à Ja Saint-Michel il faut les ttransporter dans la serre, et les plonger dans la couche de tan, où elles resteront tout l'hiver : pen- dant ce tems on les tiendra chau- dement , et on les arrosera légére- ment deux ou trois fois par se- maine , si elles en ont besoin. Ces plantes fleuriront dans lété sui- vant; elles durent plusieurs années , mais elles produisent rarement de bonnes semences en Europe. Adhatoda. Le quatrieme espece croit naturellement dans Visle de Céylan ; on ja cultive depuis Jong- tems en Angleterre, où elle est connue aujourd’hui sous le nom de Noyer de Malabar ; et autrefois on lui donnoit celui de Burtenoix. Quelques personnes ont pensé que cet arbre est celui dont les Chi- nois mâchent les feuilles et les noix, Cette espece , quoiqu’origt- naire d’un pays très - chaud , est 294 JUS cependant assez‘dure.ponr subsister dans les bonnes Orangeries,en An- gleterte; ,, sansiedes, secours. d'une chaleur artificielle. Elle.a; ici une tige forte.ct ligneuse de, douze, où quatorze. pieds de) re eae 5 de laquelle sortent plusieurs branches étendues, gaynies de feuilles oyales, en forme: de Jance ;: longnes de plus de six pouces:sur trois de Jatgeur, ,-et opposées :.se5 feurs., qui naissent en épis courts aux ex- trémités des branches , sont d’un Blane tacheté. de noir. Elles pa- yoissent au, mois -de Juillet, mais elles ne produisent point de. se- mences.en Angleterre. - On peut multiplier cette espece -parboutures, qui prennent aisément racine :-on les plante dans des pots au mois de Juin. et de Juillet; les plonge dans une couche de chaleur très-modérée , et.on les tient- à les on à Pombre-,--ow. bien -on couvre d’une cloche. pour en exclure Lair extérieur.: On Ja mul-- tiplie aussi en marcottant ses jeunes branches dans des entonnoirs ou des pots. Quand ces boutures et ces; marcottes ont poussé des ra- -cines , on les met chacune sépa- rément dans des pots remplis d’une terre grasse et légere , et on enr procure de Fombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles Yacines,; après quoi on peut les genir pendant l'été dans une situa: JUS tion abritée; mais en hiver H faut les mettre à couvert , et les traiter comme les Orangers, avec cette difigrence qu'on. ois aii plus souvent... > Hyssopi-folia. Ea cinguieme , qui est originaire des Indes, a une tige d'arbrisseaa de trois ou quatre pieds-de hauteur, de, laquelle sor- tent depuis sa, base jusqu'au som- inet des branches, dans tous les sens qui. forment une espece de pyramide : ces branches sont cou- ertes d’une écorce. blanche, et garnies. de. feuilles entières. et en forme de lance , de. deux pouces de longueur, sur quatre lignes, de large , unies , roides, d’un vert foncé, et opposées. De Ia base des petioles. sortent des paquets de. plus petites feuilles, d’une forme.et d’une substance sgmnblables «ses fleurs naissent, aux parties 4 latérales des branches sur, des. pédgncules courts , dont .chacun en soutient une ou deux; elles, sont,blanches, leurs calices sont longs, et-elles sont remplacées par des. capsules oblongues , qui jettent leurs se- mences avec élasticité, quand elles sont mires, d'où vient,le;nom de Snap-trée., qui jui.a été donné. On multiplie cette plante par boutures. pendant tout, l'été : on plante ces boutures dans des pots remplis d’une terre grasse et légere, on les plonge dans une couche de JUS chaleur tempérée, on Tes tient à Yombre , et on les arrose légère- ment de loin en loin; mais on ne doit pas leur donner trop d’air. Quand ces boutures auront poussé des racines; ce qui aura lieu dans l'espace de deux mois, on les accoutumera par dégrés au plein air, auquel on Jes exposera ensuite en ‘les plaçant dans une situation abritée, où elles.pourront rester jusqu’à l'automne; mais si elles ont pris racine de bonne heure en été , ‘on fera bien de les met- tre, chacune séparément, dans de petits pots, et de les tenir à lom- bre jusqu’à ce qu’elles atent poussé de nouvelles fibres ; après quoi on pourra les traiter comme il a été dit ci-dessus : mais si la saison est ‘avancée avant qu’elles sofént en- racinées , il vaut mieux les lasser dans [es mêmes pots jusqu’au prin- tems suivant. En hiver on met ces plantes dans une orangerie chaude , ou dans une serre de chaleur tempérée, car elles n’en- “durent ni fe froid ni Phunidité , ‘ét ne croissent pas dans un lieu trop chaud; elles doivent être souvent arrosées en hiver, maïs toujours légèrement a chaque fois: ren été, on [és expose en plein air ‘dans une situation chaude et abri- tée, et lorsqu'il fait chaud, on leur donnebeaucoup d’eau. Cette plante fleurit en différentes saisons, mais ellé ne donne jamais de fruits en Europe. Spinosa. La sixieme croît natu- rellement à la Jamaïque, d’où Je Docteur HousToun a envoyé ses semences en Angleterre : elle pousse plusieurs tiges minces d’ar- brisseau , qui s’élevent à Ja hau- teur de cinq pieds, et près de sa racine plusieurs branches érigées, couvertes d’une écorce blanchä- tré, et garnies de feuilles petites, oblongues , ovales, et opposées; au-dessous des feuilles sont placées à chaque nœud deux épines ai- ‘guës , semblables a celles de l’épine ‘Vinette : ses fleurs naissent simples aux aîles des feuilles; elles sont petites, d’un rouge pale, et de la même forme que celles des autres especes: ~ ‘- Arborea. La séptienre , que le Docteur Houstoun a découverte à Campéche, s’éleve à Ja hauteur de vingt pieds, avec une tige ‘forte et ligneuse, qui se divise en ‘plusieurs branches irrégulieres’ , ‘torses, couvertes écorce d'un brun clair, et garnies de d'une feuilles ovales, en forme de lance, d'environ quatre pouces de loi … gueur ‘sur deux de largeur, ‘et couvertes d’un duvet doux en- ses fleurs croissent en épis aux extrémités des branches, au nombre de trois, quatre ou cing sur le même bouton; celui du dessous : 296 JUS milieu à pres de trois pouces de Jongueur, et les autres n’ont que la moitié de cette dimension : ses fleurs sont petites et blanches, mais de la même forme que celles des autres especes: j Ecbolium. La huitieme, qui se trouve au Malabar et dans l’isle de Céylan , a dans son pays natal une tige forte, ligneuse, et.de dix à douze pieds de hauteur, qui se divise en plusieurs branches, gar- nies de feuilles ovales, en forme de lance, de cinq pouces de lon- gueur sur deux et demi de large, d’un vert luisant et opposées : ses Heurs sortent en épis très-longs aux extrémités des branches; elles sont de couleur verdâtre, avec nue nuance de bleu : fe casque de {a corolle est réfléchi. Culture, On multiplie ces trois especes par semence, comme les trois premieres, et elles exigent Je même traitement, sur-tour dans Jeur jeunesse ; mais PEcbolium. peut étre conduite plus durement, quand elle a une fois acquis de la force. Cette derniere peut aussi étre multipliée par boutures comme Ja cinquieme. Quand ces plantes auront atteint l’âge de deux ou trois ans, on pourra les tenir en hiver à une chaleur tempérée, et les placer au - dehors pendant deux mois de l'été, mais dans une si- guation abritce, Quand les nuits IXI commencent à être froides, of les renferme daus les serres , où on leur procure beaucoup dair frais dans les tems éhauds, Les deux autres especes doivent toujours être conservées dans fa couche de tan de ia serre chaude, et être traitées d’ailleurs comme les autres plantes délicates qui viennent des mêmes contrées. IXIA. Lin. Gen. Plant. Sisyrin- chium. Com. Hort. Amst. Caracteres. La spathe, qui est oblongue et persistante, renferme le germe : Ja corolle est composée de six pétales oblongs , égaux, et en forme de lance ; la fleur a trois étamines en forme d’alêne, plus courtes que la corolle, placées à des distances égales, et terminées par des sominets simples : le germe est ovale, à trois angles, et placé au-dessous de la fleur; il soutient un siyle simple, aussi long que les étamines, et couronné par un stigmat épais et divisé en trois. Ce germe devient ensuite une capsule ovale et à trois angles, qui forme trois cellules, remplies de semences rondes, Ce genre de plantes est rangé dans ja premiere section de Ia troisieme classe de LINNÉE, inutulée : Triandrie monogynie, qui comprend celles dont les fleurs gat trols ctamines et un style. Les PAT Les especes sont : 10. Ixia Chinensis, foliis ensi- formibus , floribus remotis , paniculd dichotomé, floribus pedunculatis. Hort. Upsal. 16. Trew. Chret. 23. t. 52. Kniph. Orig. cent. 4. n. 34; Ixia à feuilles en forme d’épée, avec des fleurs claires et éloïgnées, une panicule fourchue , et des pédon- cules aux fleurs. Bermudiana , radice carnos4 , fro- ribus maculatis, seminibus pulpé ob- ductis. Amm. Act. Petrop. VI. p. 308. f. 7. , Bermudiana, Iridis folio majori, flore croceo, eleganter punctato. Kraus. Hort. 25. Tab. 25 ; Bermudienne à feuilles de grande Iris, avec une fleur couleur de safran, agréable- ment tachetée. Balemcanda-Schularmandi. Rheed. Mal” 11. p. 73. t. 37: 2°. Ixia Africana , floribus capi- tatis , spathis laceris. Lin. Sp. Plant. 36; Ixia à fleurs croissant en tête, avec des spathes velus. Ixia. Hort. Cliff. 490. Ixia, foliis ad radicem nervosis, gramineis , floribus ac fructu convo- lutis. Burm. Afr. 191. t. 70. f. 2. Bermudiana Capensis , capitulis lanuginosis. Pet. Hort. Siec. 242 ; Bermudienne du Cap de Bonne- Espérance, dont les têtes de fleurs sont laineuses. Gramen* Eriophorum Africanum. Pluk. Mant. 98. Tome IV, 3°. Ixia Scillaris , foliis gladio- latis, nervosis , hirsutis , floribus spi- catis terminalibus. Icon, Tab. 155. fig. 1; Ixia à feuilles en forme dépée, velues et veinées, avec des fleurs disposées en épis. aux extrémités des branches. Ixia, foliis ensi-formibus striatis, spicd elongatä. Linn. Syst. Plant. tom. 1. pag. 99. Sp. 10. 4°. Ixia poly-stachia, foliis li- neari-gladiolatis, floribus alaribus et terminalibus. Icon. Tab. 155. f. 2; Ixia à feuilles étroites et en forme d'épée , avec des fleurs qui sor- tent des côtés et des extrémités des tiges. Ixia, foliis linéaribus , scapo spi- cis plurimis. Linn. Syst. Plant. Ixia, tubis florum capillaribus , erectis, spathis duplo longioribus. Berg. Cap. 5. 5°. Ixia Clocata , foliis gladio- latis , glabris, floribus corymbosis terminalibus. Icon. Tab. 1563 Ixia à feuilles unies et en forme d’épée, avec des fleurs en corymbe aux extrémités des tiges. Sisyrinchium Africanum majus , fre luteo, macula notato. Olden. ; le grand Sisyrinchium d’Afrique, a fleurs jaunes et tachetées. Ixia maculata. Linn. Syst. Plant, tom. I. p. 99. Sp. 11. 6°. Ixia bulbi-fera, foliis lineari- gladiolatis, floribus alternis, caule bulbifero ; Ixia à feuilles étroites , Pp 298 IXI en fogne de sabre, avec des fleurs alternes et des tiges qui produi- sent des bulbes. 7° Ixia Sparsa, foliis gladiola- tis, floribus distantibus ; Ixia à feuil- les en forme d’épée, avec des fleurs cloïgnées les unes des autres. 8°. Evia Flexuosa, foliic lineari- gladiolatis , floribus spicatis, sessilibus, zerminalibus ; Ixta à feuilles étroi- tes et en forme d’épée, avec des fleurs sessiles qui croissent en épis aux extrémités des tiges. Chinensis. La premiere espece croit naturellement dans les Indes, où ses tiges s’élevent à la hauteur de cinq ou six pieds; mais en Angleterre, elles ne parviennent qu’à la hauteur de deux ou trois pieds: sa racine assez épaisse, char- nue, et de couleur jaunâtre, se divise en nœuds ou jointures; et pousse plusieurs fibres : sa tige est assez grosse, unie, noueuse, et garnie de feuilles en forme d'épée, de la longueur d’un pied sur un pouce de largeur, et sillonnées dans leur longueur ; elles embras- sent les tiges avec leur bâse, et sont terminées en pointes aiguës : le. sommet de la tige se divise en deux autres plus petites : le pé- doncule des fleurs séleve en- irelles : les plus petites branches se partagent aussi de la même maniere en deux pédoncules de deux pouces de longueur, donc IXI chacun soutient une fleur; à cha- que nœud se trouve une spathe qui embrasse Ia tige; ceux du bas Ont trois pouces de longueur, et ceux du haut n’en ont qu'un; ils sont persistans, et terminés en pointes aigués : les fleurs sont composées de six pétales égaux, jaunes en-dedans, et tachetés de noir et de rouge; le dehors est de couleur d'orange; elles parois: sent dans les mois de Juillet et: Août, et produisent des fruits dans les années chaudes, On peut multiplier cette espece par ses semences , ou en divisant ses racines : on répand les graines dans des pots qu’on plonge dans une couche de chaleur modérées qui fera pousser les plantes beau. coup plutôt que si elles étoient semées en pleine terre. Lorsque ces plantes sont assez fortes pour être enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots, remplis de terre légere, et on les tient sous des chassis jusqu’à ce qu’elles aient acquis de bonnes racines ; elles feront ainsi de grands progrès, mais on pourra ensuite les placer en plein air dans une situation abritée. En automne, on Îles remettra sous un châssis pour les garantir de la gelée; et au printems, on pourra les ôter presque toutes des pots, pour les placer dans une plate - bande TXI chaude, où elles résisteront assez bien au froid de nos hivers ordi- paires : mais comme les fortes gelées les détruisent souvent, à moins qu’elles ne soient couvertes de tan, ou de paillassons , il est prudent d'en garder quelques-unes dans des pots pour les tenir à Pabri sous un chassis pendant l'hiver. Comme les tiges et les feuilles de cette plante périssent entière- ment en automne, en couvrant Ia terre où elles sont placées de deux ou trois pouces de tan, leurs ra- cines seront à l'abri des gelées; et au printems, avant que les ti- ges commencent à pousser, on pourra Jes diviser : maïs cette opération ne doit être renouvelée que tous les trois ans; car si on les deterre souvent, elles devien- nent foibles et ne fleurissent pas aussi bien, Africana. La seconde espece, qui croit naturellement au Cap de Bonne-Espérance, est une plante basse, qui s’éleve rarement au- dessus de trois ou quatre pouces de hauteur : ses feuilles sont étroi tes et veinées; ses fleurs sont pe- tites , et naissent en une têté chargée de duvet sur le sommet de la tige : mais comme elles ont peu d'apparence, on ne cultive cette espece que pour la variété. Scillaris, Vai élevé la troisieme IXI éspece avec des semencés qui m'ont été envoyées du Cap de Bonne Espérance : elie a une ra- cine ronde , bulbeuse, un peu comprimée et couverte d’une peau rouge; de cette racine sortent cing ou six feuilles en forme d'épée, de trois pouces environ de longueut , velues, et sillonnées 199 - dans leur longueur , qui s’embras- sent l’une l'autre à leur base, et sont séparées au sommet : ses ti- ges, qui sortent du milieu des feuilles , s'élevent à la hauteur de sept ou huit pouces ; elles sont nues au sommet, et terminées par des grappes de fleurs, qui ont chacune une spathe seche et persistante. Ces fleurs sont d’un bleu foncé; elles paroissent dans Je mois de Mai, et sont remplacées par dcs capsules triangulaites et à trois cellules , remplies de semences rondes, qui murissent en Juillet. Les feuilles et les tiges se flétris- sent bientôt après, Poly-stachia, La quatrieme espece a été élevée dans les jardins de Chelséa, avec des semences en- voyées avec celles de l’espece pré- cédente ; elle à uné racine ronde, petite et bulbeuse, de laquelle sortent ‘quatre ou cinq feuilles: étroites, longues, én forme d'épée, et de six à sept pouces de lon- gueur : du centré de ces féuilles ? s'éléye une tige mince, ronde, et? Ppi XD haute @environ huit pouces, sur les côtés de laquelle sont produites une ou deux grappes de fleurs, portées sur de courts pédoncules, et dont le sommet soutient des fleurs en épis clairs. Ces. fleurs sont d’un. beau blanc, et ont la même forme que celles des autres especes ; elles paroïssent dans le mois de Mai, et leurs semences, 300! muürissent «en Juillet, : Clocata. La cinquieme, dont les. semences m'ont été envoyées du Cap.de Bonne-Espérance, a une racine. ovale et bulbeuse, et un peu applatie, de laquelle sortent. trois, Ou :quatre feuilles étroites, minces, en forme d'épée, et d’un pied environ de longueur : la tige de fleurs, qui s’éleye un peu au- dessus des feuilles, est très-mince, nue, et terminée par. une grappe ronde de fleurs, qui ont chacune » , une spathe, et; sont composées, de six pétales oblongs, assez lar- ges, concaves, et.d’un jaune foncé, dont chacun a une grande tache noire à la base, Cette plante fleurit- dans le commencement du mois, de Mar, et ses semences müris- sent à la fin de Juin. Bulbi-fera., La sixieme..a. des feuilles étroites, en forme de lance, et de six, à sept pouces de lon- gueur : sa tige, dont la hauteur. est, d'environ un pied et demi, est garnie à chaque nœud vers . TXI ses parties basses d’une feuille de Ja même forme , mais pluspetite, qui embrasse Ja tige à sa base et se tient érigée : la partie haute de la tige est ornée de fleurs, composées de six pétales oblongs, ovales, de wouleur de soufre, et alternes sur Ja tige qui est courbée à cha- que nœud oùsont placées les fleurs. Ces fleurs ont trois étamines , unies à-leur base , et terminées-par des sommets longs, plats et droits + le germe, qui se trouve au-dessous, soutient un style long, mince; et couronné par un stigmat à trois. angles; il se change, quand la. fleur est passée, en une capsule. ronde, et à trois cellules, remplies de petites semences de même. forme : les tiges, à chaque nœud. du bas, poussent de petites bulbes, qui étant plantées, croissent et: produisent des fleurs. Sparsa. La septieme a des feuil-- les plus courtes et plus larges que celles de la, précédente : sa tige. est mince et: sillonnée, et chaque nœud du bas est garni d’une feuille: de Ja même forme, qui embrasse. la tige de sa base : les fleurs nais-. sent vers le sommet de Ia tige à. la distance de deux ou trois pou-. ces; chaque tige en supporte deux. ou trois, qui sont de couleur de. soufre, et composées de six pétales, . en forme de lance, dun pouce. et demi de long, égaux dans leur. 127 grandeur, et réguliers dans feur position; leur calice est court, persistant , et découpé, en deux segmens longs et deux plus courts : elles sont remplacées par des cap- sules rondes et à trois cellules, remplies de semences de même forme. Cette plante fleurit en Mars, et ses semences murissent environ deux mois après, # Flexuosa. La huitieme a de petites racines rondes et bulbeu- ses, desquelles sortent trois ou quatre feuilles minces, longues comme celles de l'herbe, et d'un vert foncé : la tige, qui s’éleve du milieu de ces feuilles est mince, ronde, et d’un pied et demi de hauteur : les fleurs sont rappro- chées au sommet en un épi serré de fort près sur la tige; elles ont chacune une spathe mince, seche et persistante, qui couvre Ia cap- sule lorsque Ia fleur est tombée, Ces fleurs sont d’un blanc pur et de la même forme que celles des autres especes , maïs plus petites; elles sont remplacées par de pe- tites capsules rondes et à trois. cellules , qui renferment chacune deux ou trois semences rondes. Cette plaute fleurit à ia fin de Mai, et ses semences muürissent. en Juillet, Il y a quelques autres variétés de: ce genre qui ont fleuri dans le jardin de Chelséa; mais comme EX I 30% eles ne different que par la cou- leur de leurs fleurs, on ne les regarde pas comme des especes distinctes; [une est de couleur pourpre au-dehors et blanche en- dedans ; une autre a des fleurs blanches et rayées de bleu en- dehors de chaque pétale; une trai- sieme a des fleurs à fond jaunes Toutes ces variétés ont fleuri dans le jardin de Chelséa, où lon en voit encore plusieurs autres, qui. ont été élevées depuis par semen- ces, et dont les fleurs n’ont point encore paru. Au Cap de Bonne- Espérance, où ces plantes croissent naturellement, on en connoit plus de trente variétés, qui sont rap- portées dans le Catalogue du Doc- teur HERMANN. Les habitans de ces contrées font beaucoup de cas de leurs racines, dont ils se’ servent comme aliment, Comme toutes ces especes se: multiplient fort promptement par leurs rejettons ; dès qu’elles sont une fois dans un jardin, il n’est: pas nécessaire de les élever de semence, car leurs racines pous- sent des rejettons en grande quan- tité, dont Ja plupart fleurissent dès l’année suivante ;+ mais celles: de semence sont trois ou quatre’ ans-avant de produire des fleurs, Ces plantes étant trop délicates pour résister en pleine terre au froid de nos hivers, il. faut les: 302 ox 0 mettre dans de petits pots remplis de terre Iégere, et les tenir en hiver sous des châssis ; mais il est nécessaire de leur procurer beau- coup d’air dans les tems doux, et de les garantir des souris, qui at- ment beaucoup leurs racines, et les détruisent en peu de tems, lorsqu’elles peuvent les découvrir. IXORA. Lin. minum. Burman. Gen. 131. Jas- Caracteres. Le calice de Ia fleur est petit, persistant, et découpé en quatre segmens : la corolle est monopétale, en forme d’entonnoir, et pourvue d’un tube mince, et découpé en quatre segmens à son extrémité ; la fleur a quatre éta- mines courtes, placées dans les divisions de la corolle, et termi- nées par des sommets oblongs: Je germe, qui est presque rond, et placé au fond de Penveloppe, soutient un style mince , aussi Jong que le tube, et couronné par un stigmat divisé en deux parties. Ce germe se change, quand la fleur est passée, en une baie à deux cellules, qui renfer- ment deux semences angulaires et convexes. Ce genre de plantes est rangé dans le premier ordre de Ja qua- trieme classe de LrnNEE , intitu- Jée: Tetrandrie monogynie, laquelle TX O renferme celles dont Jes fleurs ont quatre étamines et un style. Les especes sont : 19, Ixora Coccinea, foliis ovatis . semi-amplesicaulibus , floribus fasci- culatis. Flor, Zeyl. 223 Ixora à feuilles ovales, qui embrassent les tiges à moitié, et. des fleurs en paquets. Jasminum fre tetra-petalo. Ixora Linnei. Schetti horti Malab. Burm. Zeyl 125. foamy 7s Jasminum Indicum’, Lauri folios inodorum , umbellatum . ftoribus Coc- cineis. Pluk. Phyt. Tab. 59. Flamma sylvarum. Rumph. Amb. 4. pe 105: Arbor Indica , Lauri amplioribus foliis obtusis. Pluk. Mant. 20.t. 364 f. 1. Schetti. Rheed. Mal. 2. p. 17. ae 2°. Ixora alba, foliis ovato-lan- ceolatis, floribus fasciculatis. Lin. Sp. 160 ; Ixora à feuilles ovales, et en forme de lance, avec des fleurs en paquets. Jasminum Indicum, Lauri folio , inodorum , umbellatum , floribus albi- cantibus , et Schecti album. Pluk, Phyt. 109. f. 2. : 3°. Ixora Americana , foliis ters nis, lanceolato-ovatis , floribus Thyr- soideis,. Amen. Acad. 5. p. 3933 Ixora à feuilles ovales , en forme de lance, et placées par trois, avec des fleurs en épis clairs. Pavetta, foliis oblongo-ovatis ; EXO gppositis, stipulis setaceis, Brown. Jam. Tab. 6. f. 2. Coccinea. La premiere ‘espece croit naturellement dans les Indes, où elle s’éleve avec une tige Ii- gnéuse , à la hauteur de cinq ou six pieds. Cette tige pousse plu- sieurs branches minces , couvertes dune écorce brune, et garnies de feuilles ovales, quelquefois op- posées, et d’autres fois réunies au nombre de trois ou de quatre sur chaque nœud : ses fleurs, qui naïs- sent en grappes aux extrémités des branches, ont des tubes très- longs, minces, découpés au som- met en quatre segmens ovales, et d’un rouge foncé. Alba. La seconde espece, qui est aussi originaire des Indes, a une tige ligneuse de six ou sept pieds @élévation , de laquelle sor- tent des branches minces, et gar- nies de feuilles ovales, en forme de Jance, opposées, et sessiles : ses fleurs blanches et sans odeur ont des tubes minces, divisés en quatre segmens. . Americana. La troisieme espece croît naturellement à Ja Jamaïque, et dans quelques autres contrées de Amérique , où on la nomme Jasmin sauvage : elle s’éleve à la hauteur de quatre‘ou cinq pieds, avec une tige d’arbrisseau , qui produit des branches minces, op- TX O 303 * posées et garnies de feuilles ovales, ~ opposées , de six pouces de lon- gueur sur deux et demi de large, et supportées par de courts pé- tioles : ses fleurs naissent aux ex: trémités des branches en épis clairs; elles sont blanches, et ont une odeur semblable à celle du Jasmin, Culture. On multiplie cette plante par ses graines, quand on peut s’en procurer de son pays natal, car elle n’en produit point: en Angleterre : on les seme ausst- tot qu’on les recoit dans de petits pots qu’on plonge dans une cou- che chaude; si elles viennent en automne ou dans l'hiver, on plonge ces- pots dans la couche chaude de la serre, entre les autres plan- tes, afin qu'ils occupent moins de place ; mais lorsqu'on les re- çoit au printems, elles doivent être placées dans une couche de tan sous un vitrage, Si ces graines sont bien fraiches, Iles plantes pousseront quelquefois au bout de sixgsemaines ; mais si elles sont déjà un peu vieilles, elles ne germeront qu'après quatre ou cing mois, et quelquefois qu'après une année entiere : c'est-pourquoi “on ne doit jetter la terre hors des pots, que quand il n’y a plus d’es- poir de voir pousser les graines, Lorsque les plantes sont assez fortes, on les transplante chacune séparément dans de petits pots 304 Ixo IXO remplis de terre légere, et on les pour en exclurre Vair extérieur, traite ensuite comme les Caffiers. et on les tient a l’ombre pendant On Jes multiplie aussi par bou- 1a grande chaleur du jour. Lors- tures pendant tout Pété: on plante qu’elles ont produit de bonnes ces boutures dans de petits pots, racines, on les transplante cha- que lon plonge dans une couche cune séparément dans des pots, de chaleur modérée ; on les cou- et on les traite comme les plantes vre exactement avec des cloches de semence. K /EMP-FERIA, K. KÆM K ÆMP-FERIA. Linn, Gen. Plant. 7. Galanga ; Zodoaire rond. Caracteres, La spathe est simple et d’une feuille : la corolle, qui est monopétale, a un tube Jong, mince et divisé en cing patties au-dessus , dont trois sont alter- nativement en forme de lance et égales, et les autres ovales , au fond elles sont découpées en deux segmens verticaux et en forme de cœur, La fleur n’a qu'une étamine membraneuse, ovale, dentelée, et terminée par un sommet li- néaire, fixé à l’étamine dans toute sa longueur , et qui ne sort pres- que pas du tube de Ia corolle : le germe est rond, et soutient un style aussi long que le tube, et couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change dans la suite en une capsule presque ronde, à trois angles, et divisée en trois cellules remplies de semences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la premiere classe de LiNNÉE, inti- tulée : Monandrie monogynie, qui comprend celles dont les fleurs ont une étamine et un style. Les “especes sont: 1°, Kemp-feria Galanga, foliis ovatis , sessilibus. Flor. Zeyl. 8. Fa- bric. Helmst. p. 163 Galanga à Tome 1F, KEM feuilles ovales et sessiles a Ia ra- cine. Kemp - feria. Hort. Cliff. 2, ¢. 3. Roy, Lugd.-B. 12. Sonchoras, Rumph. Amb. $.p. 173: #6 9fer2. Wanbom. Kamp-f. Amen. 901. t. 902; le Galanga. Katsjula - kelengu. Rheed. Mal. 11. Post. 141 Calceolus Philippensis. Petiv. Gaz. tv 19. f: 7 2°, Kamp-feria rotunda, foliis danceolatis, petiolatis. Fl. Zeyl. 9. Mat. Med. p. 35. Blackw. t. 399; Zodoaire rond, à feuilles en forme de lance et pétiolées. Zedoaria rotunda. Bauh. Pin. 36; le Zodoaire rond. Malan-kua. Rheed, Mal. 11. p. 17: f. 9. Ces plantes sont toutes deux originaires des Indes orientales, où leurs racines sont d’un grand usage en Médecine, comme su- dorifiques et carminatives. Galanga. La premiere espece a une forte odeur de Gingembre, lorsqu'elle est nouvellement tirée de la terre : ses racines sont di- visées en plusieurs bulbes charnues, quelquefois jointes ensemble et de quatre à cinq pouces de fongueur : ses feuilles sont ovales, à-peu-près Qg KÆM de quatre pouces de fongueur sur deux de largeur, sans pétioles et sessiles aux racines; elles parois- sent comme si elles étoient ‘par paire, et s’ouvrent entièrement à chaque côté : du milieu ide ces feuilles sortent des fleurs simples, sans pédoncule et étroitement em- brassées pariles feuilles : elles sont blanches et d’un pourpre luisant au fond; mais elles ne sont pas nos 306 suivies de semences dans climats. Rotunda. Les racines de Ia se- conde espece sont à-peu-près semblables à celles de la prémiere, mais plus courtes , disposées en gros paquets , écorce couleur de cendre, et blan- ches en:dedans : ses feuilles sor- tent des racines -et s’embrassent Pune l’autre à leur base; elles ont six ou huit pouces de longueur sur trois de largeur au milieu, mais plus étroites par dégrés vers l'extrémité, et terminées en potnte aigué : ses fleurs , qui sortent im- médiatement des racines, one cha- cune une spathe divisée en deux segmens, qui embrasse étroitement les pédoncules. Ces flenrs ont six pétales, dont les trois inférieurs couvertes dune sont recourbés vers Ja terre, longs et étroits, et les deux supérieurs sont divisés st profondément, qu'ils ressemblent à quatre pétales, dont celui de coté est encore séparé K AM en deux segmens. Ces fleurs lesquelles on voit briller plusieurs couleurs , telles que le bleu, le pourpre, le blanc, et le rouge, tépandentune odeur très agréable; elles paroissent en Juillet et en Août, mais elles ne perfectionnent pas leurs semences en Angleterre. sur "Comme ces plantes, qui sont originaires des pays chauds, ne supportent pas le plein air dans nos climats, on ne peut Ies con- server en hiver qu'avec le secours d’une serre chaude; maïs comme leurs feuilles se fanent en au- tomne, on ne doit pas leur donner trop d'humidité, tandis qu’elles sont dans un état d'inaction. Si on les place dans la couche de tan de la serre , et si on les traite comme le Gingembre , elles croi- tront et produitont beaucoup de fleurs en été. On multiplie ces deux especes en divisant leurs racines au printems, un peu avant que leurs feuilles commencent à pousser. , KALI. Voyez SALSOLA. KALMIA. Lin. Gen. Plant, 482. Chamaærlis di-dendros. Tourn, Inse. R. H. 604. Tab. 373. Caracteres. Le calice de Ia fleur est petit, persistant, et découpé en cinq. parties : la corolle est “monopétale et découpée en cinq K AL segmens presque ronds, étendus et ouverts : la fleur a dix étami- nes de Ja même longueur que là corolle, inclinées vers le milieu, et terminées par des sommets ovales ; au centre est placé un germe presque rond , qui soutient un style mince aussi long que la corolle , et couronné par un stig- mat obtus. Ce germe devient en- suite une capsule ovale ou glo- bulaire , et à cing cellules, rem- plies de très-petites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la dixieme classe de LINNÉE, inti- tulée : Decandrie monogynie, qui comprend celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Les especes sont: 1°. Kalmia lati - folia, foliis ova- tis , corymbis terminalibus. Amen. Acad. 3. pag. 13. Kalm. it. 2. p. Ay; et 36e p. 148 ; Kalmid à "feuilles ovales, ayant des fleurs en corymbes aux extrémités des branches, Andromeda , foliis ovatis , obtusis, corollis corymbosis , infundibuli - for- mibus , genitalibus declinatis. Groa, Virg. 160. | Chame-Daphne, foliis Thymi, flo- ribus bullatis , umbellatis. Catesb. Carol. 2. p. 98. tab. 98; Laurier nain à feuilles de Thym, et à fleurs bouillonnées et ombellées , com- munément appellé PIF de l'Ame- rique. . J Ledum floribus bullatis, confertis in summis caulibus. Trew. Ehret. t. 2 Serie ke e Cistus chame -Rhododendros Ma- riana, Lauri-folia, floribus expansis , summo ramulo in umbellam, plurimis. Pluk. Alm. 49. t. 379. fe 6. 2°. Kalmia angufti- felia , foliis lanceolatis , corymbis lateralibus. Lin. Gen. Nov. 1079. Amen. Acad: 35 Ro 140) Kal: it. 3, tps. 3475 Kalmia à feuilles en forme de lance, ayant des fleurs en corymbe sur les côtés des tiges. ‘Azalea , foliis lanceolatis , inte- gerrimis, non nervosis , glabris , co- rymbis terminalibus, Gron. Virg. 21. Ledum floribus bullatis, fascicula- tis,, ex alis oppositis foliorum. Trew. Ehret. t..38. fi 2. Cistus semper virens, Lauri-folia, floribus eleganter bullazis, Pluk. Alm, 106,t, 161. Anonyma. Cold. Noveb. 100 Chame - Daphne..semper virens foliis oblongis , angustis , foliorum fasciculis oppositisgCatesb. Carol. 3. p-17-t. 17. f-13 Laurier nain tou- jours vert, à feuilles oblongues, étroites , réunies en paquets et opposées. : Lati-folia.La premiere espece croit naturellement sur Jes rochers et dans Les lieux stériles de la Virginie et de la Pensilyanie , où elle s’éleye Qqij KA L à la hauteur de dix ou douze pieds; avec une tige branchue et garnie de feuilles très-roïdes, de deux pouces de longueur sur un de largeur, d'un vert luisant en-des- sus, d’un vert-pale en-dessous, sup- portées par de courts petioles, et placées sans ordre autour des bran- ches : les boutons de fleurs de Pannée suivante se forment entre ces feuilles et aux extrémités des branches. Ces boutons se gonflent pendant l’automne, et au printems suivant, Jusqu'au commencement de Juin : alors Jes fleurs sortent de leurs calices, en forme de 308 corymbes, et sessiles aux branches ; elles sont d’un rouge-päle : leur corolle, qui, extérieurement, est de couleur de fleurs de Pécher , est monopétale ; sa base est tu- bulée, et ses bords sont divisés en cinq segmens presque ronds, et couverts par des bulles sail- Jantes de couleur pourpre, Quand les fleurs sont passées, le germe, qui est au centre, devient une capsule ovale, couronnée par un style persistant, #et a cinq cellules remplies de très-petites semences. Cet arbrisseau est couvert de fleurs dans son pays natal pendant la plus grande partie de l'été, et fait un des plus grands ornemens de ces contrées ; mais il n’est pas encore naturalisé dans notre climat autant qwon pourroit le souhaiter; ÿ KAL cependant le froid ne l’endommage point, et quelques-uns ont fleuri en pleine terre pendant plusieurs années dans le jardin de Chelséa. Dans les lieux où cet arbrisseau croit naturellement, il pousse beau- coup de rejettons de ses racines ÿ de maniere qu’il forme des brous- sailles presque impénétrables; mais il n’en a point encore produit ict, et ses semences n'ont point. müri en Angleterre. Aussi, cette plante est-elle’ encore assez rare dans nos jardins : d’ailleurs, ses semences, qu'on nous envoie de l'Amérique, restent une année dans la terre avant de germer, et lorsque les plantes paroissent, elles ne font que des progrès très- lents ; ce qui a dégoûté plusieurs personnes de cette culture. Le seul qui ait réussi, est M, Jac- ques Gorpon de Mile - Enden, qui possede un assez grand nom- bre de ces plantes élevées de se- mence. Angusti folia. La seconde espece est originaire des mêmes contrées- que la précédente, où elle sé leve à la hauteur de trois ou six pieds, et se divise en petites bran- ches ligneuses très-rapprochées , couvertes d'une écorce d’un gris- obscur, et garnies de feuilles roides, à-peu-près de deux pouces de lon- gueur sur un demi-pouce de largeur, d’un vert luisant, placées sans ordre: KAL autour des branches , et supportées par des pétioles minces : ses fleurs sortent en paquets clairs des par- ties latérales des branches sur des pcdondules minces ; elles sont monopétales, pourvues d’un tube court, et ouvertes à l'extrémité, où elles. sont découpées en cing angles. Dans l'instant où ces fleurs paroissent, elles sont dun rouge- clair, mais elles changent ensuite en une couleur de fleurs de Pé- cher , et sont remplacées par des capsules rondes, comprimées, cou- ronnées par un style persistant, et divisées en cinq cellules remplies de petites semences presque ron- des. Cet arbrisseau fleurit pendant presque tout l'été dans son pays natal; mais il n’est pas encore assez accoutumé à notre climat pour y produire autant de fleurs. On croit que les feuilles de cette plante élégante sont un poison mortel pour les moutons et les bœufs qui en mangent, mais elles ne sont pas nuisibles aux bêtes fauves. Culture. Ces deux especes se multiplient fortement en Amérique par leurs racines rempantes. A Whitton, où on les a laissées très- tong-tems sans les toucher, elles ont poussé une assez grande quan- tité de rejettons ; et comme les plantes élevées de rejetton sont plus en état d’en produire d'autres K AL 309 que celles qui viennent de graine, et qu'elles fleurissent beaucoup plutôt , il ne faut pas les remuer, mais leur laisser la liberté d'étendre leurs racines. KARATAS. Le Pinguin où Ana- nas sauvage 3 le Citronier de terre. Caracteres. La fleur est tubulée en forme de cloche , et divisée en trois parties à son ouverture ; de son calice où le germe se trouve placé, s’éleve le pointal fixé comme un clou dans fe derriere de Ja fleur, et accompagné de six courtes éta- mines : le germe se change dans Ia suite en un fruit charnu , presque’ conique , et divisé par des mem- branes en trois cellules, remplies de semences oblongues. Nous ne connoissons encore en Angleterre qu’une espece de ce genre, qui est : Karatas Pinguin , foliis ciliato- spinosis , mucronatis , racemo termi- minali. Jacq. Amer. 91. Trew. Ehrer. t. ¢13.Ananas sauvage ou Pinguin, Bromelia Karatas. Jacq. Amer. 90. Hort. 31, 32. Bromelia Pinguin. Linn. Syst> Plant. tom, 2.p. 6. Sp. 2. Karatas, Sp. 3. Karatas , foliis altissimis ,.angus- tissimis et aculeatis. Plum. Gen. 104. Caragnata-Acanga. Pis. Bras. 190: t Fol. Mexocorl sive Manguei, Hern. Mex,, KA R 292. Moris. Hist. 2. S, 4. t.°22. f 7: Pinguin. Dill. Elth. 320. t. 240. fo 311. . ‘Le pere PLUMIER s'est fort trompé dans la figure et descrip- tion qu’il a données des caracteres de cette plante et de ceux du Ca- rag'iata ; car il a joint Ja fleur du Caragnata au fruit du Karatas et 310 vice versa; ce qui a induit plusieurs personnes en deux erreurs , et leur a fait confondre les Bromelia et les Ananas avec les Karatas , et leur a fait réunir dans le même genre ces différentes especes qui doivent être cependant distinguées par leurs caracteres particuliers. Cette plante est commune en Amérique , où Pon se sert de son fruit, pour en exprimer le jus dans le punche; ce jus est d'un goût acre et acide. On en fait aussi une espece de vin très-violent , qui doit être bu tout de suite , parce qu’il ne peut se conserver. Comme cette liqueur enivre aisément, et qu’elle échauffe le sang , on ne doit en faire usage qu’avec modération, On conserve cette plante en Angleterre par curiosité ; car son fruit y parvient rarement à un assez grand dégré de perfection pour qu’on puisse s’en servir, quoi- qu'il y mürisse quelquefois assez bien, Mais. quand même il pour- roit devenir aussi parfait dans .nos KAR serres que dans son pays natal, on n’en feroit cependant pas beaucoup de cas à cause de sa très-grande âcreté qui déchire le palais et le gosier de ceux qui en mangent. On multiplie cette plante par se- mence$; car , quoique {es vieilles produisent souvent des rejettons, ces rejettons qui sortent des feuilles sont trop longs , trop minces, et d’une si mauvaise forme , qu’ils ne donnent jamais des plantes régu- lieres. On seme ces graines au commencement du printems dans de petits pots remplis d’une terre riche et légere , et on les plonge dans. une couche chaude de tan, où elles germeront en six semaines. Lorsque les plantes sont assez fortes pour être enlevées , on les remet soigneusement chacune dans un pot séparé et rempli d'une même terre riche et légere , et on les re- plonge dans une couche chaude : lorsqu’elles ont formé de nouvelles racines , on leur donne de lair, on les arrose a proportion de fa chaleur de Ia saison; elles peuvent rester dans ces couches jusqu’à la Saint - Michel, mais alors on les porte dans la serre chaude ,-où on les plonge dans la couche de tan, et on les traite comme les Ananas. Comme cesplantesne produisent Jeurs fruits en Angleterre qu'au bout de trois ou quatre ans, à me- KAR sure qu’elles grandissent, il faut leur donner de plus grands pots ; car, si leurs racines se trouvoient trop gênées , elles ne feroient que peu de progrès. On doit ausst les placer à une assez grande distance les unes des autres , parce que leurs feuilles , ayant trois ou quatre pieds de longueur, et étant recourbées vers la terre, occupent un grand espace. Les feuilles de cette plante sont fortement armées d’épines recour- bées , qui la rendent très - difficile amanier et àchanger, car ces épines s’accrochent aisément à tout ce qui les approche, à cause de leur forme recourbée ; les unes sont inclinées dun côté , et les autres dans un sens contraire , de sorte qu’elles “s’attachent de toutes parts et dé- chirent Ja peau et les habits de ceux qui les manient sans précau- tion, Son fruit , qui est formé de graines réunies , naît sur une tige d'environ trois pieds de hauteur, et il est surmonté par une touffe de feuilles, qui lur donne lappa- rence d’un Ananas ; mais lorsqu'on Pexamine de près, on s’appercoit qu il nest qu’une grappe de fruits oblongs , dont chacun est de Ja grosseur d’un doigt, KERMES, Voyez Quercus Coccr-FERA, K WIG 311 KETMIE. Voyez Hisiscus Trio. num. L, KIGGELARIA. Lin. Gen. Plant. 101. Laurus. Sterb. Nous navons aucun nom vul- gatre pour cette plante. Caracteres. Cette plante a des fleurs males. et hermaphrodices sur différens pieds : les fleurs males ont un calice d’une feuille découpée en cing segmens concaves; la corolle est composée de cing pétales con- caves , plus longs que Ie calice , et en forme de cruche : chaque pétale a une glande mielleuse atta- tachée à sa base , et trois lobes obtus et colorés : fixes à l'onglet; la fleur a dix petites étamines ter- minées par des sommets" oblongs : les fleurs hermaphrodites ont des calices et des pétales semblables à ceux des fleurs mâles, mais peu d’entrelles ont des étamines ; au centre est placé un germe rond, qui soutient cing styles couronnés par des stigmats obtus. Ce germe se change , quand la fleur est pas- sce ,en un fruit rude et globu- laire, avec une enveloppe épaisse , etaune cellule remplie desemences angulaires. Ce genre de plantes est rangé dans Ja neuvieme section de fa vingt-deuxieme classe de LINNÉE, intitulée : Dioëcie décandrie ; mais ik faut le reporter à sa vingt:troi- KIG sieme classe , parce que Jes fleurs hermaphrodites sont fertiles , quoi- que placées sur des plantes différen- tes, et qu’elles ont dix étamines. Nous n’avons qu’une espece de ce genre : Kiggelaria Africana. Hort. Cliff. 462. fol. 29. Roy. Lugd.-B. 478. Kniph. Ant. 2.n. 37. Mas. Fabric. Helmst. p. 4.24. Fem. Evonymo affinis Æthyopica , sem- per virens , fructu globoso, scabro , 312 foliis Salicis , rigidis , serratis. H. L. 139. Pluk. Alm. 139. t. 176. f- 35 plante approchant du Fusain, toujours verte et d’ Ethiopie, ayant un fruit rude et globulaire , avec des feuilles de Saule , roïdes et sciées. Laurus non odorata , fructu glo- boso , Africana. Sterb. Citr. 246, t. Fo fi Bs C:D: à Cette plante croît raturellement au Cap de Bonne - Espérance : elle séleve sous la forme d’un arbre d’une hauteur. médiocre ; mais comme elle ne résiste point ici en plein air, on ne doit point espérer de Ja voir croitre en An- gleterre a une hauteur considérable. On voyoit autrefois dans Jes jar- dins de Chelséa plusteurs de ces plantes qui avorent au-delà de dix pieds d’élévation, avec des tiges jigneuses et des têtes assez grosses, dont les branches étoient couvertes d’une écorce unie , qui dans leur KIG jeunesse avoit été verte, mais qui ensuite étoit devenue de couleur pourpre. Ces plantes ont été dé- truites par les froids de l’hiver de année 1768. Ses feuilles ont à- peu-près trois pouces de longueur sur un pouce de large ; elles sont d’un vert clair, sciées sur leurs bords, alternes, et supportées par de courts pttioles:ses fleurssortent en grappe des parties latérales des branches, et pendent vers Ie bas; elles sont blanches et herbacées : élles pz roissent dans Je mois de Mai, tems auquel les plantes sont foiblement garnies de feuilles ; car Ja plupart des vieïlles tombent un peu avant que les nouvelles paroisssent : les fleurs mâles se fanent aussi-tôt après que la poussiere séminale est ré- pandue ; mais les fleurs hermaphro- dites produisent des fruits globu- Jaires , à-peu-près aussi gros qu’une Cerise commune , couverts d’une peau rude et d’une consistance épaisse ; ils s'ouvrent en cing valves au sommet , et montrent une cel- lule remplie de semences petites et angulaires : ces fruits sont parve- nus à leur grosseur ordinaire dans. le jardin de Chelséa, mais leurs se- mences ont rarement acquis une pleine maturité, Ces plantes étoient assez rares en Europe il ya quelques années ; parce qu’elles sont très difficiles a multiplier , à moins que ce ne soit par KNA par semences : comme quelques- unes d’entrelles ont produit de- puis peu des graines en Hollande etenAngleterre,elles sont devenues plus communes. À présent les mar- cottes des jeunes branches prennent très - difficilement racine, de ma- niere que sur cing il y en a à peine une qui réussit , et celles qui pros- perentsont deux ans avant que d’être bien établies : les boutures ne viennent pas mieux, et à peine en obtient-on une sur vingt, quelques soins qu’on puisse y apporter. On plante ces boutures au prin- tems , précisément avant que les plantes commencent à pousser, on les met dans des pots remplis de terre grasse et légere , on les plonge . dans une couche de tan d’une cha- leur très-modérée , on les couvre très-exactement avec des vitrages pour en exclurre lair, on les tient à ombre , et on les arrose légèrement aussi-tot qu’elles sont plantées. On met celles qui réus- sissent dans des pots séparés, rem- plis d’une terre grasse , on les tient à l'ombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les expose ensuite à l'air dans un lieu abrité, où elles restent jusqu’en automne ; alors on les enferme dans POrangerie , et on les traite comme les autres plantes qu’elle contient. KLEINIA, Voyez CACALrA. KNAUTIA. Linn, Gen. Plant. Tome IF. KNA 313 109. Lychnis Scabiosa. Boërk. Ind. I. 131. Cette plante a été ainst nommée par LiNNÉE en l'honneur du Docteur Christian KNAUT , qui a publié une méthode pour classer les plantes. Caracteres. Le calice, qui est simple et oblong, renferme. plu- steurs fleurs flosculeuses , qui, dans leur arrangement, paroissent symé- triques , mais dont chacune est néanmoins irréguliere : elles ont des tubes de la même longueur que Je calice , et sont découpées sur leurs bords en quatre segmens irréguliers , dont les extérieurs sont les plus grands : la fleur a quatre étamines aussi longues que le tube, insérées dans le réceptacle, et terminées par des oblongs et inclinés vers le bas; le germe est sous la corolle, et soutient un style mince, couronné par un stigmat épais , et divisé en deux portions ; ce germe se change dans Ja suite en une semence qua- drangulaire , dont l'extrémité est velue. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de Ia quatrieme classe de LINNÉE, intitulée: Térandrie monogynie , dans laquelle se trouvent comprises celles qui ont quatre étamines et un style. Les especes sont: 1°. Knautia Orientalis , foltis Re sommets 314 KNA omnibus pinnaci-fidis , corollis calyce longioribus. Linn. Sp. App. 1679 3 la Knaut, dont toutes les feuilles sont ailées , et dont Ja corolle est plus longue que le calice. Scabiosa Orientalis ,. Cariophylli flore. Vail. Act. 1722. p. 241. Lychni-Scabiosa , flore rubro ; an- nua. Boérh, Ind. Alt. 1. p.131 3Sca- bieuse du Levant. 2°. Knautia Propontica, foliis supe= rioribus lanceolatis , indivisis , co- rollis calyce’ equalibus. Linn, Sp. App. 1666; Knaut, dont les feuilles supérieures sont en forme de Jance et entieres , et dont Ia corolle est de [a même longueur .que le ca- lice. Scabiosa Orientalis villosa » flore suave rubente, fructu pulchro oblongo. ‘Tourn. Cor. 35 ; Scabieuse velue du Levant , produisant une fleur ‘dun rouge tendre, et un beau fruit oblong. Orientalis. Ces plantes, qui sont originaires du Levant. sont toutes deux annuelles. Il y a long- tems qu’on cultive Ja premiere espece dans les jardins anglois : elle a une tige érigée , branchue, haute de quatre pieds fet garnie de feuilles ailées ; ses branches sont terminées par des pédoncules sim- pies, qui soutiennent chacun une fleur , dont le calice est tubulé et découpé en quatre segmens à son KNA extrémité; ce calice contient quatre fleurettes d’un rouge clair et lui- sant , et découpées en quatre seg- mens inégaux , dont les extérieurs sont plus larges que les autres : les fleurs ont quatre étamines aussi longues que la corolle, et termi nées par des sommets oblongs 5 elles sont remplacées par des se- mences oblongues et à quatre an- gles , qui , lorsqu'elles sont mûres, tombent hors du calice, si on ne les recueille pas. Propontica. La seconde espece differe de la premiere, en ce que les feuilles supérieures sontentieres, et que la corolle de Ja fleur est égale au calice ; ses feuilles infe- rieures sont scices sur leurs bords et terminées en pointe argue. Culture. On muitiplie aisément ces deux especes : si on leur per- met de répandre feurs semences en automne , les plantes pousse- ront plutôt ; et si quelques - unes sont semées dans le mois d'Octobre sur les plates -bandes du jardin à fleurs , ou parmi d’autres plantes basses près des allées , elles résis- teront aux froids de l'hiver , fleu- riront en Juin, et donneront des graines mûres vers la fin de Juillet, ou au commencement d'Août; ces plantes n’exigent aucun autre soin que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes, LAB Lasité, Les fleurs, labies , ou fleurs en gueule, sont celles qui ont des levres ; ou, pour mieux, dire, une fleur Pace est monopétale , irréguliere et divisée en deux Ie- vres, dont Ja supérieure est appelée le Casque , et Vinférieure la Barbe ; quelquefois elles n’ont point de casque , et alors les styles et les filets en occupent la place , comme dans Ie Teucrium , Je Scordium , le Bugula : mais la plupart. ont les deux levres , et dans quelques especes la leyre supérieure est tour- née vers le haut, comme dans le Lierre rempant ; mais ordinairement Ja supérieure est convexe au som- met, et tourne sa partie creuse vers Ja levre inférieure : elle représente alors une espece de casque ou de capuche de Moine ; ce qui a fait donner à ces fleurs les noms de ficurs en casque , fleurs à capuche , et fleurs à bonnet. La plupart des plantes verticillées ont de pareïlles formes. LABLAB. Voyez PHasnor us LABOUR. La meilleure préparation que puisse receyoir une terre, est d’ctre bien Jabourée; par-la le sol devient plus propre a recevoir les fibres des plantes ; plus on répete ces la- bours, et mieux is sont faits, plus Ja terre se perfectionne : : LAB mais il est peu de Cultivateurs qui fassent assez d'attention à ce travail es- sentiel ; beaucoup. d’entr'eux se contentent de ‘suivre Ja routine pratiquée par leurs prédécesseurs , de sprte que ceux. qui ont amené asa perfection cette partie de PA- griculture sontles grands Jardiniers, qui > cultivant avec la charrue la plus grande partie de leurs terres, Amitent, autant qu’il est possible, de faire avec cet instrument le travail de la béche. La différence qu’il iy a entre bêcher la terre et la la- bourer, consiste en ce que , par Ja premiere méthode, les parties de la ‘terre sont bien mieux divisées et _ameubliess aussi les Jardiniers, qui ‘cultivent leur terre avec soin, obligent leurs Ouvriers à casser les mottes Je plus qu’ils peuvent, et de maniere qu'il n’y en reste pointi de même, quand on laboure Ja terre ayec lacharrue, il faut avoir soin de casser et de pulvériser les mottes le plus qu’il est possible ; car lorsqu'il y a de gros morceaux deterre entiers, les fibres des plantes ne pouvant jamais pénétrer que dans leur surface , toutes Jes par- ties nutritives qu'elles contiennent ne leur sont d’aucune utilité : d’ailleurs , ces masses de terre ne kr LAB pouvant jamais étre parfaitement unies à leurs voisines , il se trouve souvent entr'elles de grands inter- valles par lesquels Pair s’introduit, et nuit beaucoup aux fibres déli- cates des plantes ; ainst, plus fa terre sera divisée par des Jabours répétés, plus les plantes trouveront de substance propre à les nourrir. C’est sur-tout dans les terres fortes que cette partie de l'Agriculture sera d’une grande utilité: mais il faudroit les labourer quatre ou cing fois avec des charrues armées 316 de trois ou quatre socs, an moyen. desquels l’on couperoit et on sépa- reroit les mottes de terre beau- coup mieux qu'avec une charrue commune. Dans ce travail » il faut avoir grand soin de ne point donner trop de largeur aux sillons; car lorsqu'ils sont trop larges, il est impossible de séparer et de diviser suffisamment les mottes de terre. Dans certaines provinces, où les Fermiers ne se servent point ha- bilement de Ja charrue, jai vu des Seigneurs qui les obligeoient à labourer au cordeau, et à mar- quer la largeur précise de chaque sillon. Cette méthode ajoûte non- seulement à la beauté des champs, mais aussi rend la terre beaucoup plus également travaillée ; mais les habiles laboureurs des environs de Londres dirigent leurs sillons LAB à l'œil aussi droits que #ils avoient été tracés au cordeau. __ Ii faut encore observer en Ia- Bourant, d’enfoncer le soc de Ia charrue à une profondeur conve- nable; car st Pon ne fait que briser et pulvériser Ja surface de la terre, les racines des plantes qu'on y semera arriveront bientôt au fond, et rencontrant un sol dur et impénétrable, elles ne fe- ront que de très-foibles progrès. Peu de personnes ont fait atten- tion à la véritable grandeur des racines des plantes; elles n’ont con- sidéré que les racines pivotantes i qui sont d’une substance forte et charnue , comme celles de Ia Carotte, et elles ont pensé que ces sortes de plantes exigent une terre labourée plus profondément, afin que leurs racines puissent s’en- foncer et devenir plus Jongues, car c’est en cela que consiste leur principale qualité; maïs ces mêmes personnes n’ont point imaginé que les petites plantes à racines fibreuses demandent autant de profondeur que les autres. Je parle ici d'après lexpérienee; car j'ai suivi les pe- tites fibres d’une tige d'herbe et de bled qui s’enfoncozent plus de trois pieds dans fa terre. Si on a la curiosité d'observer Ja longueur des fibres des différentes plantes, if faut en planter une de chaque espece dans un petit pot de terre, LAB Jes arroser à propos jusqu’à ce que les plantes fleurissent , les tirer alors des pots sans casser leurs fibres ; et, après en avoir séparé la terre, on trouvera , en mesurant léurs racines, qu’elles sont plus grandes qu’on ne limagine communément : Jai souvent examiné moi-même plusieurs de ces racines qui avoient fait plus de douze fois le tour des pots; quelques-unes des plus vigou- reuses avoient passé à travers les trous des pots, et s’étoient étendues à dixou onze pieds de distance dans Pespace de trois mois. D’après ces ‘experiences on peut conclurre que plus on laboure profondément, plus les plantes doivent faire de progrès; mais ceci n’est applicable ‘qu'aux terres assez profondes ; car st, au-dessous d’une petite épais- seur de terre fertile , on trouve de fa glaise ou du gravier , il seroit fort imprudent de mettre ces ma- tieres au-dessus ; il faut donc pro- portionner la profondeur du sillon à Ja profondeur du sol propre à Ja nourriture des végétaux. Dans les endroits où la glaise est près de Ja bonne terre, si cette glatse n’est pas de l’espece bleue ou de couleur de fer, il n’y a pas beau coup de danger d’aller plus avant que le fond; car cette glaise, après qu'elle aura été exposée à Pair, et souvent labourée , deviendra “fertile , et pourra fournir une LAB $17 nouvelle nourriture aux plantes, Il est très - avantageux , entre chaque labour, de passer sur fa terre une herse à longues dents, pour briser les mottes ; car plus on Ja remue avec différens instru- mens , mieux ses parties sont di- visées et séparées, Ainst, la méthode ordinaire que les Fermiers em- ploient , lorsqu'ils mettent leurs terres en jachere, est bien éloi- gnée de répondre a leurs vues : ils Jabourent et laisseñt de grosses mottes pendant plusieurs mois, et souvent, pendant ce tems les char- dons et les mauvaises herbes crois- sentsurla terre et en épuisent les sels: quelquefois, un peu avant de semer leurs grains , ils donnent encore deux labours, etils regardent cette manœuvre comme une bonne cul- ture : mais au lieu de cela, s'ils vouloïent labourer leurs terres avec Ja charrue, Ja herse et un rouleau pesant pour en casser et diviser les parties , s'ils empéchoient encore les mauvaises herbes d’y croître , lorsqu'elles sont en jachere , je suis persuadé qu'ils en retireroient un avantage considérable ; premiè: rement par l'augmentation de leurs récoltes , et aussi par la diminu- tion des frais qu'ils sont obligés de faire pour détruire les mauvaises herbes qui naissent parmi le grain: car, si l’on avoit détruit les mau- vaises herbes sur la terre en friche « LAB avant qu’elles eussent répandu Jeurs semences, on n'en verroit que très-peu parmi le grain. Dans beaucoup d’anciens jardins aux.environs de Londres, qui sont occupés par des jardiniers potagers, lorsque la surface de la terre est épuisée par les récoltes continuelles 318 qu'ils y font, la pratique, com- mune est de faire des fossés ou des creux de deux-ou trois fers de béche de profondeur, et de mettre le fond du sol au-dessus; par-là le sol est renouvelé, et produit des récoltes abondantes pendant quelques années. A lPi- imitation de cet usage, plusieurs Jardiniers fermiers qui se servent de Ja charrue, ont deux ou trois personnes qui la suivent dans les sions, et qui béchent au fond en faisant pénétrer leur instrument jusqu’au sommet du fer : quand le sol est bon, ils en répandent la terre sur la surface; et , si au contraire, il est de mauvaise qualité, ils: la laissent au fond du sillon; mais cette. terre. étant ainsi desserrée , devient plus propre a recevoir les racines des plantes. Quand, après un pareil labour, LAB muer Ja terre pour en détruire les mauvaises herbes , dans le tems même que la récolte est sur pied; car si on les laisse croître avecle grain, elles le privent de la plus grande partie de sa nourriture, et en diminuent Ja quantité, Dans les jardins, cette opération se fait avec un instrument à main, que l’on appelle Houe, à moins que la terre ne soit forte et sujette à se lier, car. dans ce cas, on se sert de fourches pour en casser et diviser les parties : quand ce travail'est souvent renouvelé , les récoltes réussissent mieux , et sont consi- dérablement plus fortes, ainsi que l'expérience me la prouvé : mais dans les campagnes ouvertes, ses mces en pois, en feves, ou au- tres grosses plantes mises en rangs, on peut. remuer et rompre fré= quemment la terre avec une petite charrue sans roue, qui détruira encore Jes. mauvaises herbes , et procurera aux plantes une nour- riture plus abondante ; car toutes les especes de terres étant sujettes a se lier, et à se durcir, lorsqu’on les laisse long-tems sans les re muer, plus on les travaillera, plus on répand les semences, la terre ‘elles seront légeres, et par consé- produit en proportion de Ja pro- fondeur du sol remué , et selon que cette culture aura été plus ou moins souvent répétée : en quire , il sera nécessaire de re- quent plus elles seront propres à la végétation ; linstrument dont on se sert pour cet ouvrage est appelé Hove a chevaux ; mais com; me il y a un traité particulier sur LAB cette espece de culture, par M. GeTHRO-Tutp de Shelbourn, dans Ja province de Bertshire , dans lequel ces instrumens sont représentés et décrits, jy renvoie ceux qui voudront s’en servir; j observerat seulement , que quoi- que l'instrument employé dans cette opération soit une charrue destinée à détruire les mauvaises herbes, et à remuer la terre à une petite profondeur, cependant on appelle houe pour la distinguer de celle qui laboure et prépare la terre à recevoir les semences. LABRUM VENERIS. Voyez DIPsAENs, LABRUSCA. Voyez Vitis. LABURNUM. Voyez CyTisus LABURNUM --- CAJAN, LABYRINTHE sieste, (un) est composé d’allées percées à travers un bois, et tellement con- tournées et distribuées, qu'il est difficile d’en sortir. Le dessin d’un Labyrinthe con- siste à tracer des allées de maniere qu’il soit crès-difficile d’en trouver le centre et de leur faire parcourir tant de détours qu’on puisse sy perdre; on doit y rencontrer au- tant d'obstacles qu’il est possible; ceux qui sont les plus embrouillés sont les meilleurs. Pour ce qui regarde le dessin et. la distribution , il n’est pas possible den donner des regles par écrit; mais on en trouve plusieurs plans et différens dessins dans les livres de Jardinage. On ne voit gueres de Labyrinthes que dans les vastes et magnifiques jar- dins , tels que celui de Hampton- Court. Ii y a deux manieres de faire les Labyrinthes, la premiere est avec des charmilles simples, comme on le pratique en Angleterre : ce sont peut-être les meilleurs, quand on n’a pas beaucoup d’espace , mais quand on peut sacrifier une grande étendue de terrein, les doubles charmilles sont préférables ; on laisse entrelles une épaisseur de bois considérable, comme on le fait en France, et dans d’au- tres pays : mais le Labyrinthe de Versailles peut servir de modele en ce genre, car il est regardé comme le plus beau de tous les Labyrinthes connus. On commet une faute en les faisant trop étroits; car par-là, on est forcé de tailler toujours fort près les charmilles , au-lieu que, siles allées étoient plus larges, suivant l'usage des autres pays, cet inconvénient n’auroit pas lieu. On garnit les allées de Gravier, et on plante ordinairement les haies en charmilles, Ces palissades 320 LAC doivent avoir douze ou quatorze pieds de hauteur; elles doivent être toujours bien taillées, et le sol doit être exactement roulé. LACHRYMA JOBI, ainsi ap- pelée , parce que sa semence ressemble à une larme ou une goutte , larme de JOB. Voyez Corx. LactiFrer se dit des plantes qui contiennent un suc Jaiteux , telles que Euphorbia , le Sonchus , Ja Lactuea , etc. LACTUCA. Tourn. Inst. R. H. 473. tab. 267. Lin. Gen, Plant. 814; ainsi appelée du mot latin Lac, Lait , parce que ses feuilles, ses tiges, ses fleurs, et ses bran- ches, étant cassées, répandent beaucoup de lait, ou une sève blanche et laiteuse , qui devient bientôt jaune et aigre. Curacteres. Les fleurs sont com- posées de plusieurs fleurettes her- maphrodites, renfermées dans un calice écailleux et oblong ; les écailles sont couchées l’une sur Pautre comme des écailles de pois- son ; les fleurettes sont monopé- tales, étendues d’un côté, en forme de langue , et légèrement dentelées à l'extrémité en trois ou quatre parties ; elles ont chacune cinq étamines courtes et velues : le germe , qui est ovale, soutient un LAC style mince, et couronné par deux stigmats réfléchis. Ce germe de- vient ensuite une semence oblon- gue, pointue, couronnée d’un duvet simple , et placée dans un calice écaïlleux. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de fa dix- neuvieme classe de LINNÉE, intitulée : Syngenesie polygamie , égale, qui comprend celles dont les fleurs sont composées de fleu- rettes hermaphrodites , fertiles, dont les étamines et les styles sont unis. II seroit inutile de faire men- tion ici de toutes les especes de Laitues, qui ont été décrites par les Botanistes; car plusieurs d’en- trelles ne sont d’aucun usage, et ne sont cultivées dans les jardins de Botanique que pour la variété, Je ne dirai rien non-plus de cel- les qu’on trouve dans plusieurs parties de l'Angleterre; je rap- porterai seulement ici les diffé- rentes variétés qu’on cultive dans les jardins potagers pour l'usage de la table, Ces variétés sont : 1°. La Laitue de jardin, ou commune. 2°. La Laitue Chou. 3°. La Laitue de Si. lésie, 4°. La Laitue brune de Hol- lande. 5°. La Laitue d'Alep. 6°. La Laitue Imperiale. 79. La Laitue verte de Capucin. 8°. La Laitue de Versailles, ou Laitue Cosse, droite et LAC et blanche, 9°. La Laitue Cosse noire. 10%. La Laitue rouge de Capucin. 11° La Laitue Romaine: 12°. La Laitue de Prince. 13°: La Laitue Royale. 14°.-La Laitue Cosse d'Egypte. 1°, On seme communément Ia premiere de ces especes pour la manger de bonne heure, en la mélant avec d’autres petites her- bes , que l’on met ordinairement dans les salades ; elle differe de Ia seconde, seulement en ce qu’elle dégenere de celle là, ou pour mieux dire, la seconde est Ia même es- pece, perfectionnée par la culture; car si l’on recueille lasemence de la seconde sur des plantes qui ne sont pas bien pommées, celles qu’elles produiront , dégénéreront en cette espece appelée par les Jar- diniers Laitue Lapped, qui n’est pas pommée, pour fa distinguer de autre, que l’on nomme Lai- tue Chou ou pommée, Les semences de la premiere, qu'on recueille indifféremment sur toutes les plan- tes, sans avoir égard: à leur qua- lité, se vendent ordinairement à très-bon marché, sur-tout dans les années seches, qui sont très-favo- rables à la multiplication de ces graines ; cependant ces semences, ainsi recueillies sans aucun choix, se vendent quelquefois chez les marchands de graines pour celles de la Laitue Chou ou pommée, de Tome IV. É A GC 321 maniere que ceux qui les achettent sont presque toujours trompés. On ne doit jamais cultiver cette espece que pour la manger toute jeune; mais elle est aussi préférable a toutes les autres pour cet usage : on peut la semer en tout tems, pourvû que ce soit à l'ombre dans les tems chauds, et sur des plates- bandes chaudes au printems et en automne x mais en hiver, elle doit étre semée sous des cloches, autrement elle court grand risque de périr par les fortes gelées. 2°. On seme aussi la Laitue Chou ou pommée en différentes saisons de année, afin que ces plantes se succedent sans interrup- tion ; le premier semis se fait or- dinairement en Février et dans un terrein chaud : quand les plan- tes sont levées, on les éclaircit à dix pouces lune de l’autre, en Jes houant comme on le pratique pour les Navets, les Caroites et Les Oignons , si lon ne veut faire aucun usage de ces plantes super- flues: mais on peut les enlever et Jes transplanter sur une autre bonne terre à pareille distance ,, où elles réussiront trés-bien, si l’on-a soin de les prendre avant qu’elles soient trop avancées ; celles-ci ne devien- dront cependant pas aussi grosses que celles qui n’ont point été trans- plantées ; maïs comme elles seront un peu plus tardives, elles seront Ss LAC très - agréables aux personnes qui ne sont point dans l'habitude de semer en été cette espece chaques quinze jours ou trois semaines. Ii faut observer aussi , quand on seme des récoltes successives , de choisir une position humide et à Pombre , à mesure que la saison avance , mais de ne pas Jes placer sous Pégout des arbres , ce qui les feroit monter en graines avant de pommer. La derniere récolte doit ja être semée an commencement d'Août , pour rester sur pied pen- dant tout l'hiver : on la seme elaire sur un sol fertile et léger, à une exposition chaude. Quand les plan- tes ont poussé , on les houe, comme il a été dit plus haut, et on les débarassse exactement des mauvaises herbes. Au commence- ment d'Octobre on les transplante sur une plate-bande chaude, où elles résisteront très-bien si l'hiver n’est pas trop'froid; mats , pour plus de sûreté , on en plante quelques- unes sur des planches assez près l'une de l'autre, et on dispose des cercles au-dessus, qu’on couvre avec des nattes ou de la paille dans les fortes gelees , pour les garan- tir de leur impression. Au printems on peut les trans- planter dans un sol chand et riche, à la même distance qui a été pres- érite ; cependant, si celles qu'on a laissées contre les murs ne pé- LAC rissent pas en hiver , elles pomme. ront plutôt que celles qui auront été transplantées : mais il faut avoir soin de ne pas les placer trop près de la muraïlle, parce que dans cette position elles deviendroient hautes et longues , au-lieu d’être grosses et dures. Quand on veut avoir de bonnes graines de cette espece , on exa- mine les Laitues quand elles sont dans leur perfection , à côté de celles qui sont dures et basses; on met des bâtons pour les remarquer, et on arrache toutes les autres dès qu’elles commencent à monter ; car, s’il en restoit quelques-unes ; leur poussiere fécondante , se mé- Jant avec celle des bonnes especes, en feroit dégénérer la semence: On objectera peut - étre que, si par hasard il en restoit quelques= unes de ces mauvaises qui produi- sissent des semences de la petite espece parmi les bonnes, il n’en doit résulter aucun inconvénient, parce que les bonnes étant mar- quées avec des bâtons , on ne peut s'y tromper en les recueillant. Je répondrai que, malgré tous les soins qu’on puisse prendre de tenir les semences séparées , la pous- siere fécondanie des plantes de Ia petite espece, qui restent en fleurs parmi les bonnes , ou d’autres causes que j'ignore, font toujours dégé- nérer celles de la bonne espece , LAC quoique marquées avec soin par des batons , et elles se trouvent constamment moins bonnes que celles qui ont produit leurs graines dans un lieu isolé. Il faut toujours recueillir les semences de celles qui auront passé l'hiver , où que l’on aura semces de bonne heure au printems , car celles qui sont semées tard perfectionnent rare- ment les leurs. 3°. La Laitue de Silésie , impé- riale, la royale, la noire , ia blanche, et la cosse droite, peuvent être se- mées dans les tems suivants. La premiere saison est vers Ia fin de Février, ou le commencement de Mars , sur une couche de chaleur modérée , ou sur un sol chaud et léger dans une position abritée. Quand les plantes sont Bonnes à être transplantées , celles qui au- ront été semées sur Ja couche chaude doivent être mises sur une autre couche chaude en rangs éloi- gnés de quatre pouces , et à deux pouces de distance entrelles ; on les tient à l’ombre jusqu’à ce qu’elles aient commencé à pousser de nou- velles racines , et on leur donne ensuite plus d’air à mesure qu’on avance, pour les empêcher de filer: ‘mais si la saison se trouve favo- rable , on les transplante au com- mencement d'Avril dans la place qui leur est destinée , en laissant entrelles seize pouces d'intervalle LAC 323 en tous sens; Car ces grosses es= peces ne doivent pas être trop voi- sines les unes dés autres. Comme celles qui auront été semces en pleine terre, seront plus long-tems à pousser , il faudra les houer pour les éclaircir, où en arracher une partie pour les transplanter ail- leurs, ainsi que nous l'avons déjà recommandé pour celles de la cou- che, en leur donnant la mème dis- tancé , sur tout si le sol est bon: quand elles auront poussé de rou- velles racines, on les tiendra nettes de mauvaises herbes ; nexigent aucune autre culture: mais elles cependant la Laitue Cosse noire doit être liée , quand elle est parvenue à sa grandeur, comme on le pra- tique pour l'Endive, afin de faire blanchir ses feuilles intérieures, et les rendre plus tendres et cassantes ; sans cette précaution elles ne de- viendroient point pommées , et ne seroient bonnes à rien. Quand ces Laitues sont parve- nues à leur dernier dégré de per- fection, on les examine, et on re- marque celles qui sont Jes plus propres à produire de bonnes graines , comme nous l'avons dit pour la Laitue pommee ordinaire ; on à soin aussi de-ne laïsser parmi elles ancunes plantes médiocres ,. car elles leur seroient encore plus nuisibles qu'à Pespece commune, parce qu’elles sont plus sujettes à Ss ij 324 LAC dégénérer dans notre climat , si l'on n'a pas la plus grande attention pour les conserver. On peut aussi se procurer ces especes pendant tout le tems que les Laitues fournissent, en lessemant dans les mois d'Avril, Maiet Juin, et en plaçant les dernieres récoltes à l'ombre, comme il a déjà été dit, pour les empêcher de monter en graines avant d’avoir acquis leur entiere grosseur. On seme en- core ces especes au milieu de Sep- tembre pour les conserver pendant tout Phiver. On transplante ces dernieres sous des cloches , ou dans une plate-bande , sur laquelle on ctablit des cercles pour pou- voir les couvrir en hiver, et les mettre à l'abri des fortes gelées , qui les détruiroïent ; maïs il faut avoir attention de, leur donner beaucoup dair frais , lorsque. le tems est doux , et de ne. les couvrir que dans les grandes pluies et les gelées , car elles sont sujettes à se moisir , lorsqu'on les tient trop long-tems couvertes, et sont bientôt ensuite attaquées de pourriture. Au printems on les transplante dans un sol riche et léger , à seize pouces au moins de distance en tous sens ; parce que , si elles sont trop serrées, elles montent aisé- ment, et ne pomment jamais bien. Il sera à propos de conserver la LAC semence de cette récolte , st elle réussit bien ; cependant il faut toujours en recueillir sur celles qui auront été semées sur couche au printems ; car il arrive quelquefois que la premiere semence: manque à cause de l'humidité de la saison, lorsque les plantes sont en pleine fleur , et que la seconde réussit mieux , parce qu'elle vient dans un tems plus favorable. Si ces deux récoltes se perfectionnent, cela vau- dra encore mieux; car Ja semence de deux ans croît très - bien , et peut même être encore très- bonne après trois années, si l’on en a grand soin; mais cela n'arrive pas toujours, Les meilleures de toutes les Lai- tues en Angleterre sont la Cosse verte d'Egypte, la: Cosse blanche on de Versailles, et la Silésie. Quelques personnes aïment beaucoup Ja Lai- tue royale et impériale; mais ces der- nieres se vendent rarement. sur les marchés aussi bien que les autres, et ne sont pas aussi généralement estimées depuis qu'on cultive: par- tout la Cosse blanche ; celle ci a eu la préférence sur toutes les autres especes, Jusqu'à ce qu’on ait connu la Cosse verte d Egypte ,quisetrouve beaucoup plus douce et plus tendres Cette espece supporte le froid de nos hivers ordinaires ; aussi bien que la Cosse blanche ; mais st la saison où elle pomme se trouve ee LAC fort humide , elle est sujetté a pourrir , parce qu’elle est très- tendre. ! La Laitue brune de Hollande et Ja verte de Capucin sont très- dutes , et peuvent être semées dans, les mêmes saisons que la Laitue com mune : elles sont très-propres à être plantées contre une muraille ou une haie, pour y passer l'hiver ; ces especes résistent souyent ainsf, tandis que Ja plupart des autres pé; rissent, et elles deviennent de cette maniere très-agréables dans un tems ou Jes autres salades. sont très- yares; elles, supportent aussi, bien mieux les grandes chaleurs et les sécheresses , que les autres especes de Laitues ; ce qui les rend très- propres a être semées fort tard, parce qu’il arrive souvent que dans les tems chauds toutes les, Laitues montent en fleurs peu de tems après qu elles sont pommées, tan- dis que celles - ci restent en bon t ‘pendant quinzé jours , sur- . tout si. l’on a l'attention de couper les plus avancées les premieres , et de djaisser toujovrs celles qui ne sont pas aussi fermgs ni aussi tour- nées. Si l’on place quelques plantes de ces dernieres especes au mois d'Octobre üne couche tempérée, elles seront , sous des chassis , dans “bonnes à être mangées au mois @Ayril, et , en les tenant couvertes de cloches , elles deviendront ‘LA‘C 325 tendres. Pour en ‘avoir des se: meticés ; Om conserve avec soin les plus grosses et les mieux pom- mées, parce que Jes autres dégé- nérerojent , et ne seroient plus bonnes à rien. “La! Laitue rouge de Capücin ; a Romaine et la Laïtue de: Prince sont des belles variétés qui se pomment de bonne heure ; c’est - pourquot on peut en conserver quelques- unes , ainsi que de celles d'Alep, à cause de la beauté‘de ses feuilles tachetées;quoique peu de personnes en fassent cas , lorsque les autres sont communes : ‘mais dans une disette , elles peuvent les rempla- cer ; elles sont d’ailleurs trés-bonnes pour Jes potages. Il faut aussi re- cueïllir les graines de ces especes sur les plantes les mieux pommées, parce que celles des autres dégé- nèreroient, et ne seroient d’aucune valeur. Les tiges , que l'on destine à donner de la semence, ne doivent jamais être trop voisines des autres especes ; car, par le melange de leurs poussieres fécondantes, elles changeroient de nature, et parti- ciperoïent l’une de l’autre. On fixe un bâton à côte de chacune , pour y attacher les tiges et empêcher qu’elles ne soïent cassées et ren- versées par le vent, ce qui arrive fort souvent aux Cosses , ala Silésie, et aux autres grandes .espéces, 326 LAC lorsqu'elles sont en fleur. On coupe aussi les branches de, ces grosses especes qui mürissent les premieres, sans attendre que les semences de toute la plante soient parvenues à leur maturicé: ce qui ne peut ar: river en.même tems; caf au con- traire quelques branches, donnent des semences mûres quinze jours ou trois semaines avant les autres: après les avoir coupées, on lesérend sur un drap dans un endroit sec, pour les faire secher; on les bat ensuite, et Pon fait secher une se- conde fois les semences : après quot an les conserve pour lPusege ; en les suspendant dans une chambre hors de insectes la portée des souris et des destructeurs , voreroient bientôt s'ils pouvoient y atteindre (1). qui les dé- (1) Les feuilles de Laïtue sont très-ra- fraichissantes , tempérantes , et légèrement narcotiques ; on en extrait par la distilla- tion une cau qu'on ajoûte et qui sert, de base aux Juleps rafraichissants ct somni- feres : on en prépare des bouillons et des lavemens , qu'on administre dans les memes circonstances dans lesquelles on emploie l'émulsion de ces graines. Les graines de Laiewe, qui sont mises au nombre des quatre petites semences froides, fournissent une émulsion rafiaichissante , calmante et antiputride , qu'on fait prendre avec beaucoup de succès dans les ficvres res et bilieuses , ainsi ardentes , inflammat que dans la manie, l'hemorrhagie et les autres maladies qui reconnoissent pour LAG LACTUCA AGNI, Voyez VA: LERIANA LOCUSTA.::: i ,LAGOECIA, Cumin bâtard,ou le Cuminoide. fh * Caracteres. Cette planté aplusieurs fleurs rassembiées en tine tête , qui ont une enveloppe commune com: posée de huit feuilles dentelées ; maïs [es enveloppes particulieres de chaque fleur n'ont que cing feuilles très -étroites , ailées et terminées par plusieurs pointes garnies de poils : la corolle est composée de cinq pétales cornés , plus courts que le calice ; au fond de’ chaque fleur est placé un germe qui sou- tient un style couronné par un simplé stigimat , et accompagné de cing ¢ctamines longues et ca- pillaires. Le germe se change dans la suite en une semence ovale, couronnée par Je calice. Nous ne connoïssons dans ce 9 oc ut ° genre qu'une seule espece qui est: Lagoëcia Cumincides. Lin. Hort. Clif. 73. Hort. Ups. 52. Mat. Med. “Murray. Prodr. 1463 Cumin batard, ou le Cuminoide. cause un caractere acre deshumeurs. Comme le peu de volume de ces graines ne permet I point d'en ôter l'écorcer, on les écrâse en-y ticres , ct on les emploie à une plus forte dôse que les autres dans la même quantité d'eau. LAG Cuminum Sylvestre , capitulis glo- bosis. Bauh. Pin. 146. Cuminum Sylvestre. Cam, Epir. 518: Gesn. Episte 50. Nous n'avons point d'autre nom pour cette plante ; cependant ce- Jui-ci ne lui est pas fort propre : mais comme plusieurs anciens Bo- tanistes ont appelé Cuminum Syl- vestre , Cumin sauvage , et que TouRNEFORT en 2 fait un genre distinctsous letitre des Cuminoïdes ; on peut Jui laisser cette dénomi- nation. | Cette plante est annuelle, et s’éleve à-peu près à la hauteur d’un pied ; ses feuilles ressemblent à celles du Cerinthe : ses fleurs sont d’un jaune verdatre , et rassemblées en têtes sphériques aux extrémités des tiges; maïs comme elle n’a pas beaucoup de beauté, onnela cultive que dans les jardins de botanique. Elle croit en abondance dans les en- virons d’Aix en Provence , et dans la plupart des isles de ’Archipel ; elle périt après avoir perfectionné ses semences , qu’on répand en Au- tomne sur une plate -bande chaude un peu après Jeur maturité. Sion leur donne le tems de se semer elles - mêmes , les plantes pousse- ront naturellement , et n'auront besoin que d’être exactement net- toyées ; mais quand on les seme au printems , elles restent commu- nément une année dans la terre LAM 327 avant de germer, J’en aï même vu qui y ont demeuré jusqu’à deux ou trois ans;ainst, quand les plantes ne paroissent pas dans la premiere année , il ne faut pas remuer la terre. LAGOPUS, Voyez TRI-FOLIUM ARVENSE, L. LAITERON. Voyez Soncnus. LAITERON VELU. Voyez AN- DRYALA. LAITUE, Voyez Lactuca. LAITUE SAUVAGE. Voyez PRENANTHER. L. LAITUE D'AGNEAU. Voyez VALERIANA Locusta L. et VE- SICARIA., L. LAMIUM. Tourn. Inst. R. H. 183. Tab. 89. Linn. Gen. Plant. 636 ; Ortie morte.ou Archange , le Lamier. Caracteres. Le calice est persis- tant, et formé par une feuille tu- bulée et découpée à l'extrémité en cing segmens égaux, qui se ter- minent en barbe : Ja corolle est monopétale et labice ; elle a un tube court , cylindrique , gonflé à ’évasement et comprimé ; la fevre supérieure est arquée, ronde, of- tuse et entière ; l'inféricure est courte , en forme de cœur LAM réfléchie et dentelée à son extré- mité : la fleur à quatre étamines en 328 forme d’aléne , et jointes à la levre supérieure ; deux d’entr’elles sont plus longues que les autres, et elles sont toutes terminées par des som- mets oblongs et velus: elle a un ge rme quadrangulaire, qui soutient un style mince, placé avec les éta- mines, et couronné par un stigmat aïgu et à deux pointes. Le germe se change, quand la fleur est passée, cnunesemence triangulaire, placée dans le calice ouvert. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quatorzieme classe de LINNÉE, intitulée: Didynamie gymnospermie, dont les fleurs ont deux longues étamines et deux plus courtes, et sont suivies de semences nues , pla- cées dans le calice. Les especes sont ; 1°./Lamium purpureum , foliis cor- datis , obtusis , petiolatis. Hort. Cliff. 314. FliSuec. 494, $21. Roy. Lugd.-B. 319. Dalib. Paris. 179. Oed. Dan, $32. Pollich, Pal. n. 5563 VOrtie morte à feuilles obtuses, en forme de cœur et pétiolées, Lamium purpureum , fœtidum , folio subrotundo , sivé Galeopsis Dios- coridis. C. B. P. 230; Ortie morte, ou Archange pourpre et fétide , ou Le Galeopsis de Dioscoride a feuilles presque rondes, LAM Lamium, foliis. cordatis ; obtusis 3 in summo ramo.congestis. Hall. Helv’. n. 272, Lamium nudum , foliis cordatis ; obtusis , in summo caule congestis. Cran:ÿ. Austr. 259. { zmium foliis cordatis , petiolatis corollæ gale& integerrimd , tubo bre- viore. Scop. Carn, ed. 1. p. 466: mur seds Bene For. Galeopsis minor. Riv. Mon. t. 62. Labium rubrum, Blackw. t. 152 Has ie Uriica iners, altera. Dod. Pempt. RSR Galeopsis, 2. Tabern. 545. 2°, Lamium album , foliis cor- datis, acuminatis , serratis , petiolas tis. Hort. Cliff. 314. Fl. Suec. 4935 520. Mar. Med. 149. Roy. Lugd.- B. 319. Dalib. Paris. 178. Oed. Dan. 5943 Ortie morte à feuilles pointues, en forme de cœur, sciées et pétiolées, Lamium album non fœtens , folio oblongo, C. B. P. 231 ; Archange, ou Ortie morte, non fétide , à feuilles oblongues. Galeopsis. Cam. Epit, 865. Riv, 1.62. 3°. Lamium garganicum , foliis cardatis, pubescentibus , corollis fauce inflatd , tubo recto, dente utringue gemino, Lin, Sp. 808 ; Ortie morte à feuilles en forme de cœur et velues , ayant Pévasement de la corolle LAM corolle enflé , et armé de deux dents. Lamium Garganicum subincanum’, flore purpurascente , cum labio supe riori crenato. Micheli. Till. Pis. 93. t. 34.f. 23; Ortie morte, blanche, avec une feuille pourpatre’, dont [a levre supérieure est crenelce. Lamium Catariæ folio , flore piir- pureo. Act. Paris. 1717. p. 351. 4°. Lamium moschatum , filiis cordatis , obtusis , glabris, floralibus sessilibus , calycibus profundè incisis ; Ortie morte à feuilles obtuses, unies et en forme de cœur , dont les feuilles florales sont sessiles, et les calices profondément découpés. ~~ Lamium Orientale, munc moscha- tum , nunc fetidum , magno flore. Tour. Cor. ; Ortie morte du Le- rant , tantôt odoriférante , tantôt *puante, avec une grande fleur, Lamium Melisse-folium , foliis cordatis , nervosis , serratis , petiolis longioribus, caule erecto; Ortie morte à feuilles en forme de cœur, ner- veuses , scices, et plus longues que les petioles , ayant une tige érigée. 5°. Lamiam montanum,Melissæ fo- Gim-C. &. P. 235. Icon. Pl. 158; Ortie morte de montagne, à feuilles de Mélisse. Il y a plusteurs autres especes de ce gente, et quelques variétés, mafs comine la plupart sont de mauvatses hérbes , je n’en parle Tome If’, LAM 329 pas , parce qu’il y a peu de per- sonnes qui se donnent la peine de les cultiver dans les jardins. Purpureum. La premiere espece, qui croit naturellement dans plu- sieurs parties de l'Angleterre sous les haies et à côté des routes, est aussi une herbe fort incommode dans un jardin ; mais comme elle est comprise dans fa plupart des pharmacopées, commie plañte m¢- dicinale , j'ai cru devoir linsérer ici ; elle est annuelle ; sa tige ne séleve gueres qu'à Ja hauteur de. quatre ou cinq pouces ; ses feuilles basses sont en forme de cœur , émoussées et supportées par des pétioles assez longs , mais celles du haut sont plus raprochées de la tige: ses fleurs verticillées sur la partie supérieure de la tige, sont d'un pourpre pâle, et produisent des semences nues , placées dans le calice : lorque ces graines sont parvenues à leur maturité, la plante périt cette espece fleurit au mi- lieu de Mars, quand les plantes de semences écartées commencent à paroitfe : celles-ci sont remplacées par d’autres qui se succèdent ainst jusqu’à la fin de l'été (1). (1) Cette plante jouit des mêmes pro- priétés médicinales que le Lamium album non fætens , folio oblongo , auquel om peut la substituer dans tous les cas. Voyez la note suivaate, Lt 330 LAM Album. La seconde, à laquelle on donne ordinairement le nom d’Ar- change , est d'usage en Médecine; c’est - pourquoi j'en fais mention Ici : ses racines sont vivaces et ram- pent beaucoup dans la terre, de sorte qu'il est difficile de les dé- truire, quand elles se trouvent par hasard sous les haies, parce qu’elles s’entrelaçent avec celles des arbris- seaux , et que la moindre partie qui reste pousse et s'étend de nou- veau : les tiges de cette espece s'élevent beaucoup plus haur que celles de la précédente : ses fleurs, plus larges ct blanches , sont dis- posées en anneaux autour des tiges, et se succèdent durant pres- que tout lPété (1). Garganicum. Latroïsieme , qu’on (3) Quel que soit le préjugé au sujet de cette plante, il n'est pas moins vrai que ses propriétés sont extrémement foibles , et que c'est perdre un tes toujours pré- cicux dans le traitement des maladies, que de recoutir à des moyens aussi peu efficaces : cependant , comme d’ailleurs son usage ne peur être suivi d'aucun accident, on peut laisser à ceux qui y ont confiance la li- berté de s'en servir, ne füt-ce que pour guérir leur imagirarion, On artribue à cette espece la vertu d'ar- réter les pertes de sang ; on fait cuire pour cela ses feuilles et ses fleurs à la dose d’une poignée dans un bouil on de veau ; on en fait aussi usage dans les crachemens de sang ; mais dans des cas aussi pressans on doit peu compter sur la foible vertu astrin- gente de ce remede. L AM rencontre sur les montagnes de l'Italie, a une racine vivace et traçante , de laquelle sortent plu- sieurs tiges épaisses, carrées, d’un pied de hauteur, et garnies de feuilles velues , opposées , en forme de cœur, etsupportées par des pé- tioles assez longs : ses fleurs verti- cillées aux nœuds supérieurs des tiges sont larges, d’un pourpre pale , se succedent pendant la plus grande partie de l'été, et sont remplacées par des semences qui murissent six semaines après que la fleur est passée : on peut mul- tiplier cette espece par semences ; mais comme ses racines s'étendent beaucoup , quand elles sont une fois bien établies , elle se muliplie assez vite d’elle-même. Moschatum. La quatrieme croît naturellement dans les isles de Ar. . chipel; cette espece annuelle pousse et réussit mieux en Jui laïssant écar- ter ses semences , que quand on les répand avec méthode : ses plantes paroissent en automne , et ont une belle apparence pendant l'hiver , car elles sont tachetées de blanc ä-peu près comme le Cycla- men d'automne ; leurs tiges s’cle- vent à la hauteur de huit ou neuf pouces , et sont garnies de feuilles unies, opposées et en forme de cœur, qui répandent une odeur de muse dans les tems secs, et fétide dans les tems humides : leurs fleurs. LAM blanches et verticillées, paroïssent au mois d'Avril, leurs semences mürissent dans le mois de Juin, et les plantes périsssent bientôt après. Cette espece n’exige aucun autre soin que d’être tenue nette de mauvaises herbes. Melissæ - folium. La cinquieme est originaire du Portugal ; sa ra- cine est vivace, etsa tige annuelle, forte , carrée et érigée, s’éleve à la hauteur d’un pied et demi; ses feuilles sont larges , nerveuses, en forme de cœur , profondément sciées sur leurs bords, et opposées : ses fleurs sont verticillées à chaque nœud de la tige ; elles sont très- larges et d’un pourpre fonce : celles du bas paroïssent vers le commen- cement de Mai , et sont suivies par d’autres sur le haut, de sorte qu’elles se succedent pendant deux mois sur Ja même tige. Comme cette plante produit rarement de bonnes semences en Angleterre, er que ses racines ne se multiplient pas vite, cette espece n’est pas bien commune dans nos jardins. La meilleure saison pour trans- planter et diviser ces racines est le mois d'Octobre, mais il ne faut le faire que tous les trois ans, si on veut les voir bien fleurir, parce que la beauté de cette plante consiste dans le nombre de ses tiges, qui est toujours proportionné à la grosseur des racines; les pe- LAN 331 tites n’en poussent qu'une ou deux, tandis que les plus grosses en fournissent huit ou dix : ces ra- cines sont dures, et réussissent très-bien dans une terre légere et grasse (1). 4 LAMPSANA. Voyez Lapsana. LAMPSANE, ou CHICOREE DE ZANTHE, Voyez Lapsana ZACINTHA. LANDES, GENET ÉPINEUX, JONC MARIN, AJONC, ou BRUSQUE. Voyez ULex Euro- PÆUS , ou GENISTA SPARTIUM MAJUS. LANGUE DE CERF, ou SCO- LOPENDRE./oyez Lincua CEr- VINA. LANGUE DE CHIEN, ou (1) Cerre plante , que Tournerorr met au nombre des diurétiques chauds, ne convient point également dans toutes les especes de rétention d'urine, quoique cet Auteur , qui là recommande contre cette maladie , n'en fasse aucune distinc- tion ; il faut sur-tout se garder d'en faire usage lorsqu'il y a quelqu’apparence d'in- flammation , et dans les cas où la con- traction spasmodique des voies urinaires produit la maladie. La raciné de cette espece répand unc odeur semblable à celle de I oche longue , à laquelle on la subst cle quefois, Tey 33 LAN CYNOGLOSSE. Voyez CyNo- GLOSSUM OFFICIN. LANGUE DE SERPENT. Voy. OPHIOGLOSSUM VULGATUM. CB, Py LANIGER , se dit des plantes ou des arbres qui portent une substance laineuse ouvelue, comme celle qu’on trouve ordinairement sur les chatons de saules. LANTANA. Lin. Gen. Plant. 683. Camara. Plum. Nov. Gen. 32. tab. 2; Viorne d'Amérique, ou Camara. Caracteres. Le calice de la fleur est découpé en quatre segmens ; Ja corolle monopétale est irrégu- liere, a un tube cylindrique, plus Jong que le calice, et qui s’ctend et s’ouvre sur Je bord, où il est divisé en cinq segmens ; au centre de la Acur est placé un pointal , qui soutient un stigmat courbe, accompagné de quatre étamines, dont deux sont plus longues que les autres; le pistil se change dans la suite en un fruit presque rond, qui s'ouvre en deux cellules, dans chacune desquelles est renfermée une semence arond e. Ce genre de plantes est rangé dans Ja, seconde section de Ja ee. classe de LINNEE, intitulée : Didynamie angyospermie, LAWN dont les fleurs ont deux Iongues étamines et deux plus courtes, et des semences renfermées dans une capsule. : Les especes sont : 1°. Lantana aculeata , foliis op- positis , caule aculeato, ramoso, flo- ribus capitato-umbellatis. Lin. Sp. 874; Lantana à feuilles opposées, avec unetige branchueetépineuse, et des fleurs en ombelle et réunies en tête. Lantana foliis oppositis, petiolatis, caule aculearo.. Linn. Hort. Cliff. 498. Hort. Ups. 380. Roy. Lugd. B. 290. Lantana caule quadrato et acu- leato , floribus é colore citrino in croceum sese mutantibus. Medic. Act. Palar. vol. 3. Phyl. p. 231. Myrobatindum Viburni folium, spi- nosum , floribus coccineis. Vaill. Act. 1722. p. 276. Viburnum Americanum odoratum , Uriicæ foliis latioribus , spinosum , flo- ribus miniatis. Pluk, Alm. 285. tab. 223; Viorne d'Amérique odo- rante et épineuse, ayant de larges feuilles d'Ortre et des fleurs cou- leur de carmin, 2°. Lantana inermis, caule iner- mi, foliis lanceolatis , dentatis , alrernis , floribus corymbosis ; Lan- tana à tige unie, garnie de feuil- les dentelées, alternes et en forme de lance, avec des fleurs dispo- sées en corymbes. LAN Periclymenum rectum , Salvie foliis majoribus , oblongis , mucro- natis, subtus villosis , alternaiim sitis flore et fructu minoribus. Sloan, Cat. Jam. 164; Chévrefeuille érigé, à feuilles de Sauge, lauges, obiongues, couvertes de pointes aigues, et velues en-dessous, avec une fleur et un fruit alternativement plus grands et plus petits. 3°. Lantana lanuginosa , caule ramoso , lanuginoso, foliis orbicula- tis, crenatis, oppositis, floribus capi- tatis; Lantana a tige laineuse et branchue, avec des feuilles ron- des, crenelées, et opposées, et des fleurs rassemblées en têtes. Periclymenum rectum, Salvie fo- lio rugoso, minori , subrocundo. Car. Jam. 164; Chévrefeuille érigé, à feuilles plus petites, rudes et presque rondes. 4°. Lantana tri-folia, foliis ter- nis, caule inermi, spicis oblongis, imbricatis. Lin. Sp. Plant. 873 ; Lantana à feuilles placées par trois autour des tiges, qui sont sans épines , avec des épis de fleurs oblongs et finbriqués, Camara tri-folia, purpurascente flore. Plum, Nov. Gen. 32. Ic. 70; Camara à trois feuilles, avec une fleur pourpaire. Myrobatindum spicatum, Viburni foliis ex adverso ternis. Vaill. Act. 3722. P. 277. s°. Lamana Urtice-folia, caule aculeate , foliis oblongo-cordatis , ser- ratis, oppositis , floribus corymbosis ; Lantana avec une tige épineuse, des feuilles oblongues, scices, en forme de coeur, et opposées, et des fleurs en corymbe, Periclymenum rectum , Urtice fo. lio hirsuto, majori , flore flavo. Sloan. Cat. Jam. 163 ; Chévrefeuille érigé, à larges feuilles d’Ortie, avec une fleur jaune. 6°, Lantana Camara, caule iner- mi, foliis ovato-lanceolatis , serratis, rugosts , floribus capitatis , lanugino- sis; Lantana à tige unie, avec des feuilles ovales, rudes, scices, et en forme de lance, et des fleurs en têtes laineuses. Camara Melissæ folio, flore sa- riabili, Dill. Elth, 64.t, 56.f. 65. Periclymenum rectum, Salvia fo- lio, rugoso, majori , subrotundo et bullato. Sloan, Cat. Jam. 163; Chévrefeuille droit, à feuilles de Sauge , rudes , larges , presque rondes et bouillonnées, Viburnum Americanum, non spi- nosum, Melisse foliis , floribus coc- cineis. Pluk. Alm. 385. t. 114. f. 4 7°. Lantana bullata, foliis oblon- go-ovatis, acuminatis, serraiis, ru- gosis , alternis, floribus capitatis ; Lantana à feuilles oblongues, ova- les, pointues, scices, rudes et alternes, avec des fleurs disposées en têtes, SRE LAN Peryclimenum rectum, Salvie fo- Lio, rugoso, minori, bullato, flore albo. Sloan. Cat. 163; Chévrefcuille droit, & plus petites feuilles de sauge, rudes et bouillonnées, avec une fleur blanche. 8°. Lantana alba, caule inermi, foliis ovatis, serratis, floribus capita- tis, alaribus sessilibus; Lantanaatige sans épines , avec des feuilles ovales et sciées, et des fleurs qui croissent en têtes, et sont sessiles aux ailes des feuilles. Camara foliis Urtice , floribus minoribus albis , ex alis foliorum pro- dentibus. Houst. ; Camara à feuilles d’ortie , ayant de plus petites fleurs blanches qui sortent des ailes des feuilles. 9°. Lantana annua, foliis qua- ternis , caule aspero , spicis oblongis ; Lantana à quatre feuilles, avec une tige rude et des épis de fleurs oblongs. Periclymenum rectum humilius , folio rugoso , majori , flore purpureo , fructu oblongo, esculento, purpureo. Sloan. Cat. Jam. 164. Hist. 2. p. 82. r. 195. Raï Dendr. 30; le plus petit Chévrefeuille droit, avec une plus grande feuille rude, une fleur pourpre, et un fruit oblong, pourpre et bon à manger. 10°, Lantana angusti -folia, caule inermi , foliis ovato-lanceolatis, op- positis , floribus capitatis , pedunculis longissimis ; Lantana à tige sans LAN épines, ayant des feuilles ovales, opposées et en forme de lance, et des fleurs rassemblées en têtes , et sur de très-longs pédoncules. | Periclymenum rectum , Salviæ folio, rugoso , longo et angustissimo. Sloan. Cat. 164; Chévrefeuille droit ,avec une feuille de Sauge rude, longue et étroite, 11. ‘Lantana Africana, foliis alternis, sessilibus , féribus solitariis. Fort. Cliff. 320. Roy. Lugd.-B. 290; Lantana a feuilles alternes et ses- siles, avec des fleurs croissant sé- parément, Lantana floribus solitariis. Gen, Plant. 632. Jasminum Africanum, Tlicis folio, ftore solitario, ex foliorum alis pro- veniente, albo. Com. Plant. Rar. 6; tab. 63; Jasmin d'Afrique, à feuilles de Chêne , produisant des fleurs solitaires et blanches, qui sortent des ailes des feuilles, Spielmannia Jasminum, foliis al- ternis, sessilibus , decurrentibus , flo- ribus sessilibus, Medic. In Act, Palat. vol. 3. Phys. p. 198. R. 12°, Lantana Salvi-folia, foliis oppositis, sessilibus, floribus racemosis. Lin. Sp. 875. Mant. 419 ; Lantana à feuilles opposées et sessiles , ayant des fleurs en grappes. Frutex Africanus , foliis conjugatis Salvie angustis , floribus hirsutis. Herm. Afr. 10. Aculeara. La premiere espece LAN est assez commune dans fes jardins de Angleterre où Pon conserve dé plantes exotiques; elle croit naturellement à la Jamaique, et dans plusieurs autres isles de lA- mérique, où elle est connue sous le nom de Sauge sauvage, ainst que plusieurs autres especes qui ne sont pas distinguées par les habitans : sa tige, ligneuse , et de cing ou six pieds d’élévation, pousse plusieurs branches quadran- gulaires , armées d'épines courtes et courbes ; ses feuilles sont op- posées, ovales, en forme de lance, à-peu-près d’un pouce et demi de longueur sur trois quarts de pouce de largeur, velues et supportées par de courts pétioles : ses fleurs naissent aux aisselles des branches vers lextrémiré des tiges ; deux pédonculessortent du mêmenœud; ils sont opposés, de deux pouces environ de longueur, et terminés par des fleurs disposées en têtes presque rondes : celles qui occu- pent la circonférence, sont d’a- bord dun rouge-clair on écarlate, mais avant de tomber, elles de- viennent d'un pourpre foncé ; cel- les du centre sont d’un jaune-clair en naissant, et prennent quelque tems après une teinte de couleur d'orange : toutes ces fleurs sont remplacées par des baies presque rondes , qui deviennent noires en mûrissant, et ont une enveloppe LAN 335 pulpeuse, qui environne une sim- ple semence dure. Cette plante fleurit pendant presque toute !’an- née en Amérique; mais en An- gleterre, les fleurs ne commencent à paroitre qu’en Juin, et se suc- cedent jusqu'à Noël; celles qui s'ouvrent de bonne heure pro- duisent des semences, Inermis. La seconde , qui se trouve aussi à la Jamaique, a une tige d’arbrisseau mince, unie, d'environ quatre pieds de hauteur, et divisée en plusteurs petites bran- ches quadrangulaires, érigées, et garnies de feuilles en forme de lance, de deux pouces environ de longueur sur un de large, den- telées sur leurs bords, blanches en-dessous , alternes et supportées par de courts pétioles : les pédon- cules des fleurs sortent alternati- vement des ailes des feuilles vers Pextrémité des branches ; ils sont très-minces, et soutiennent de petites têtes de fleurs d’un pourpre pale, auxquelles succedent de petites baies de couleur poupre, dont chacune renferme une simple semence, Cette plante fleurit en méme tems que la premiere ; le Docteur Houstoun m'a envoyé ses graines de la Vera-Cruz , mais depuis j'en aï reçu de semblables de Ja Jamaïque. Lanuginosa, Les semences de cette troisieme espece m'ont aussi LAN etc envoyces de la Vera-Cruz par le Docteur Houstoun : elle a une tige d’arbrisseau de trots pieds environ de hauteur, qui‘se divise en plusieurs branches droites; ses feuilles sont oblongues, scices sur leurs bords, opposces vers [a par- tie inférieure des branches, et placées par trois à leur extrémité; ses pédoncuies sortent des ailes 330 des feuilles , tls ont à-peu- près trois pouces de longueur , et sou- tiennent un épi oblong de fleurs pourpre , qui maissent dans des écailles couchées les unes sur les autres, ef sont terminées.en poin- tes aiguës. Ces fleurs produisent des baies assez grosses et de cou- leur pourpre. Cette plante fleurit en mème tems que Îles especes précédentes. Tri folia. Le Docteur Hous- TOUN m'a envoyé de la Havane les semences de la quatrieme : elle a une tige d’arbrisseau d'environ trois pieds de hauteur, couverte dure écorce grise et laineuse, et divisée en plusieurs branches, qui sortent par paires et sont gar- nies de feuilles rondes, dentelées sur Jeurs bords, rudes, ridées sur Ja surface supérieure, comme cel. les de la Suuge, opposées et sup- portées par de courts petioles; ses pédoncules sortent aux extrémités des branches: ils sont courts, et soutiennent une tête globulaire de EAN fleurs pourpres, auxquelles succè= dent des baïes assez grosses, qui renferment chacune une semerce. Cette espece fleurit en même tems que les autres; elle donne une variété à fleurs blanches, dont les feuilles ne sont pas tout -à-fait aussi rondes ni aussi crenelées sur leurs bords. Comme je soupçonne que ces deux plantes ne sont que des variétés des mêmes semences je ne les indique point comme deux especes distinctes. Urtice-folia. La cinquieme, dont le Docteur Houstoun m’aenvoyé les semences de la Vera-Cruz, s’éleve à la hauteur de quatre ou cinq pieds, avec une tige bran- chue, ligneuse et garnie de feuil- les oblongues, en forme de cœur, scices sur leurs bords, et terminées en pointe aïgué : ses fleurs naïssent en paquets ronds aux extrémités des branches, sur des pédoncules minces , droits, et d'environ un’ pouce de longueur; ces fleurs sont jaunes et croissent en têtes plus claires que celles des especes pré- cédentes, Cette plante fleurit en même tems que les autres. Camara. La sixieme a une tige ligneuse , branchne, de cing ow six pieds de hauteur, et couverte d'une écorce d’un brun- obscur : ses branches sont plus divisées que celles des autres, et beaucoup plus ligneuses; ses feuilles, longues de: deux w EAN deux pouces et demi, sur cing quarts de pouce de largeur, sont profondément sciées sur leurs Bords, et ont leur surface supé- rieure très-rude ; plusieurs sont fort chargées de taches blanches, qui sont élevées comme si elles y étoient enchässées: ces feuilles sont alternes sur les branches; ses fleurs sortent aux aisselles de la tige sur des pédoncules assez longs ; elles sont blanches et rassemblées en petites têtes laineuses. Cette plante feurit vers le même tems que les autres. Bullau. La septieme s’éleve à la hauteur d’environ quatre pieds, avec une tige d’arbrisseau bran- chue, couverte aussi d’une écorce d’un brun-obscur, et garnie de feuilles oblongues , ovales, termi- nées en pointe aigué, d’un pouce de longueur sur un demi de lar- geur, fort veinées en-dessus , al- ternes et assez voisines des bran- ches : ses fleurs sortent à l'extré- mité des branches sur de courts pédoncules , en petites têtes ser- rces, elles sont blanches et ont peu d’apparence. Cette plante fleu- rit en même tems que la précé- dente. Alba. La huitieme, dont le Docteur Houstoun m/’a envoyé les semences de Campéche , a une tige mince d’arbrisseau, qui s’éleve a la hauteur de trois ou quatre Tome IV. LAN 337 pieds, et se divise en plusieurs branches minces, unies, quarrées, et garnies de petites feuilles ova- les, sciées et opposées : ses fleurs, qui sortent à chaque nœud des aisselles de la tige, sont petites, blanches , rassemblées en têtes serrées , placées par paires, et ses- siles aux branches. Cette espece fleurit en même tems que la pré- cedente. Annuz, La neuvieme est an- nyelle; le Docteur Housroun m’a aussi envoyé ses semences de la Vera-Cruz; mais depuis j’en ai reçu d'autres de la partie septen- trionale de [a Jamaïque : elle a une tige forte, droite, rude, de trois pieds de hauteur, et divisée vers son extrémité en deux ou trois branches érigées, et garnies de feuilles oblongues, ovales, scies, terminées en pointe aigué, un peu laineuses en-dessous, et rassem- blées au nombre de quatre sur chaque nœud ; ses pédoncules, dont la longueur est de deux ou trois pouces , sortent par paires , et quelquefois au nombre de trois, du même nœud; ils soutiennent chacun un épi épais de fleurs far- ges et de couleur pourpre, qui produisent des baies de même couleur, grosses et très-succulen- tes , que les habitans mangent communément. Cette espece fleu rit en Juillet, lorsqu'elle a été Vy 33 LAN élevée et avancée de bonne heure au printems : dans ce cas, ses semences se perfectionnent en automne , et les plantes périssent bientôt après. Angusti-folia. La dixieme croit naturellement à la Jamaïque, d’où le Docteur Houstoun na envoyé ses semences : une tige mince, unie, et branchue, à la hauteur de trois pieds; ses branches sont garnies de feuilles ovales, en forme de lance, de deux pouces de longueur sur un de largeur, crenelées sur leurs bords, rudes en-dessous, oppo- sées, d’une odeur agréable , et placées par paires sur des pétioles très courts : ses fleurs naissent aux aisselles de la tige, sur de très- longs pédoncules, et opposées dans toute fa longueur des jeunes elle s’éleve avec branches : ces pédoncules sou- tiennent de petites tétes rondes de fleurs blanches, qui paroïssent vers Ie même tems que celles des autres ; mais elles produisent ra- rement des semences en Angle- terre. Culture. On multiplie aisément par boutures toutes ces plantes, à l'exception de la neuvieme, qui est annuelle, et ne se perpétue que par semences; les autres peuvent aussi se reproduire par ce dernier moyen, et quelques-unes d’en- telles perfectionnent leurs graines LAN en Angleterre : il est tres facile de se procurer ces plantes de ?Amé- rique, où il y en a une infinité de variétés , qui ne sont point con- nues en Europe. Les habitans des isles Britanniques leur donnent à toutes le nom de Sauge sauvage, sans distinction d’especes : il faut semer ces graines dans des pots remplis de terre légere, et les plonger dans une couche chande de tan; je conseille de les semer dans des pots, parce qu’elles res- tent souvent dans la terre quelque tems avant de germer : ainsi, lors- que les plantes ne paroissent pas dans la même année, on met les pots dans une serre, et on les pionge au printems suivant dans une nouvelle couche chaude qui les fera pousser : quand ces plan- tes sont assez fortes pour être en- levées, on les place chacune sé- parément dans de petits pots, on les plonge dans une autre couche, et on les tient à Pombre jusqu’à ce qu'elles aient poussé de nou- velles racines : alors on leur donne de lair tous les jours, à propor- tion de ja chaleur de la saison, afin de les empêcher de filer; après quoi on les traite comme les autres plantes du même pays : lorsqu'elles sont devenues très- fortes, on les transporte dans une caisse de vitrage bien airée, ou dans une serre chaude seche, afin LAN qu'elles puissent jouir de beaucoup d'air dans les tems chauds, et être en méme-tems à l'abri des froids. Après la premiere année, on ex- pose ces plantes au plein air dans les tems les plus chauds de l'été; et en hiver, on les place dans une serre seche , où elles resteront long-tems en fleurs , et où plusieurs @entr’elles perfectionneront leurs semences : on doit avoir attention pendant l'hiver de les arroser peu, car l'humidité feroit pourrir leurs racines. Si on veut les multiplier par boutures, il faut le faire dans le mois de Juillet, après que les plantes aurontété exposées en plein air pendant un mois; alors leurs rejettons seront assez durs pour ne pas courir le risque de périr par l'humidité : on plante ces bou- tures dans de petits pots remplis de terre Iégere, on les plonge dans une couche de chaleur tem- pérée, et on les tient à l’ombre durant la plus grande chaleur du jour : ces boutures pousseront des racines en six semaines; alors on les accoutumera par dégrés à sup- porter le plein air, etonles traitera ensuite comme les vieilles plantes. Africana. On cultive depuis long tems la onzieme espece dans les jardins anglois , où on la con- noit généralement sous le nom de Jasmin d'Afrique à feuilles d’Ilex : LAN 339 elle s'eleve avec une tige d’arbris- seau à la hauteur de cing ou six pieds, et produit plusieurs bran- ches irrégulieres , bien garnies de feuilles minces, ovales, terminées en pointe, et sciées sur leurs bords: ces feuilles embrassent les bran- ches de leur base , et du sein de chacune sort une simple fleur blanche , découpée sur ses bords en cing segmens, qui, à la pre- miere vue, paroit semblable à celle de Jasmin ; mais quand on la considere de près, on remar- que que le tube est courbé, comme dans celles auxquelles LiNNEE a donné le nom de Labiées ou en Gueule. Ces fleurs ne sont pas suivies de semences en Angle- terre , mais on multiplie aisément Ja plante par boutures, qui, étant placées sur une vieille couche chaude dans Ie mois de Juillet, couvertes d’une cloche, et à labri du soleil, poussent des racines en un mois ou cing semaines; on Jes transplante ensuite dans des pots, on les tient à l'ombre jusqu'à ce qu’elles aieut formé de nouvelles racines , et on les met après dans une position abritée, où on les laisse jusqu'aux premieres ge- lées. Les semences de cette espece m'ont été apportées du Cap de Bonne-Espérance : la plante n'est pas fort délicate, et peut être conservée dans une bonne oran- Vvij 340 LAN gerie pendant lhiver ; mais dans cette saison, il faut lui donner beaucoup d’air dans les tems doux, parce qu’elle se moisit aisément, ce qui fait périr les jeunes bran- ches : en été, elle peut être ex- posée en plein air, avec les autres plantes de l’orangerie, dans une situation chaude, où elle augmen- tera la variété ; et quoique ses fleurs soient petites, solitaires entre les feuilles, et par conséquent sans beaucoup d'apparence: cependant, comme elles se succedent conti- nuellement pendant presque toute l’année , et que la plante conserve toujours ses feuilles vertes , elle mérite une place dans toutes les collections. Salvi-folia. La douzieme espece, qui est originaire de l'Afrique, s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige d’arbrisseau quadrangulaire, et couverte d’une écorce pile qui se détache : elie pousse plusieurs branches latérales, garnies de feuilles rudes, de cing ou six pouces de longueur, dont Ja base embrasse les tiges, termi- nées en pointe aiguc, et couvertes de duvet en-dessous; les branches sont terminées par des épis clairs de fleurs d'un pourpre pâle, et couvertes d’un duvet farineux: elles paroissent en été, mais elles sont rarement suivies de semences en Angleterre, EAP On multiplie cette espece par boutures , comme la onzieme, et elle exige le même traitement. LANUGINOSUS, signifie cou- vert d'un duvet laineux, comme le coing. LAPATHUM. Voyez Rumex. LAPPA. T. Voyez ARETIUM. LAPSANA. Lin, Gen. Plant. 823. Lampsana et Rhagadiolus. Tourn. Inst. R. H. 479. tab. 2725 Nipplewort. Herbe en mammelon. La Lampsane. Caracteres. La fleur est compo- sce de plusieurs fleurettes herma- phrodites, renfermées dans un ca- lice commun et imbriqué : Îles fleurettes ont un pétale tubulé et étendu en-dehors en forme de langue; elles ont chacune cing étamines courtes, velues, et ter- minées par des sommets cylindri- ques, et réunies : le germe, qui est placé au fond de la fleurette, soutient un style mince, couronné par un stigmat réfléchi, et divisé en deux parties : ce germe se change ensuite en une semence oblongue et triangulaire , placée dans lécaille du calice. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de Ja dix- neuvieme classe de LiNNEE, intitulée : Singenésie , Polygamie LAP égale , qui renferme celles à fleurs hermaphrodites, produisant fruit, et dont les étamines et les styles sont réunis. I] a joint à ces plan- tes le Rhagadiolus et le Zacintha de TOURNEFORT, dont il n’a fait que des especes du même genre. Les especes sont : 1°. Lapsana communis , calyci- bus fructés angulatis , pedunculis tenuibus , ramosissimis. Hor:. Cliff. 384. Flor. Suec. 649. 710. Roy. Lugd.-B. 130. Hort. Upsal. 246. Dalib. Paris. 244. Gmel. Sib. 2. p. 40. Reyg. Ged. 1. p. 195. Scop. carn. 2. n. 988 ; Lampsane avec un calice angulaire, qui renferme le fruit, ayant des pédoncules très-minces et branchus. Sonchus sylvaticus. 1. 2. 3. ta- bern. 192. 193. Lampsana. Dod. p. 675 ; le Nip- plewort , ou la Lampsane com- mune. Soncho affinis Lapsana domestica, Bauh. Pin. 124. 2°, Lapsana Rhagadiolus, caly- cibus fructés undiquè patentibus, ra- diis subulatis , foliis lyratis. Hort. Upsal. 245. Kniph. cent. 4. n- 36; Lampsane avec un calice au fruit, qui sétend et sens , des rayons en forme d’alène, et des feuilles en forme de lyre. Lampsana . Rhagadiolus, Scop. carn. ed. 2, n, 990. s'ouvre en tous EAP 341 Hieracium falcaium alterum. Raii Hist. 256. Rhagadiolus alter. Cæsalp. 511. Rhagadiolus edulis Hieraciis affinis. Bauh. Hist. 2. p. 1014. 3°. Lapsana Lampsanæ fliis, calycibus fructis undiquè patentibus , radiis subulatis , foliis lanceolatis , in- divisis. Hort. Upsal. 245. Sauv. Monsp. 82. Gouan. Monsp. 417 ; Lampsane avec un calice ouvert, renfermant un fruit et étendu en tous sens, ayant des rayons en forme d’aléne, et des feuilles Jan- céolées et non-divisées. Rhagadiolus Lampsanæ foliis. Tourn. Cor. 36 ; Rhagadiolus à feuilles de Lampsane. Hieracium stellatum. Bauh. Hist. 2. P. 1014 Lampsana stellata. Linn. Syst. Plant. t. 3. p. 663. 4°. Lapsana Zacintha, calycibus fructis torulosis, depressis, obtusis, ses- silibus, Lin. Sp. Plant. 811. Gouan. Monsp. 4173; Lampsane avec des calices aux fruits, applatis, cou- verts d’élévations , obtus, et sessi- les aux branches. Chondrilla verrucaria , foliis Ci- chorei viridibus. Bauh. Pin. 130. Zacintha, sivè Cichorium verru- carium. Tourn. Inst. 4.76; Chico- rée de Zanthe a verrues. Cichorium verrucatum Zacintha. Clus. Hist. 2. p. 144. Communis. La premiere espece 342 LAR est une mauvaise herbe trés-com- mune, qui croit sur les bords des sentiers et dans les haies de plu- sieurs parties de l'Angleterre ; ce qui fait qu'on ne Ja cultive pas dans les jardins. Rhagadiolus. Les seconde et troisieme especes croissent natu- rellement en Portugal, d’où leurs semences mont été envoyées : ces plantes sont annuelles et sans beauté : elles ne sont d'aucun usa- ge; mais on les cultive dans les prdins de Botanique pour la va- riété : si on leur permet d’écarter leurs semences, les plantes pous- seront sans culture ; maïs il suffit d'en avoir deux ou trois pour en conserver l’espece. Zacintha. La quatrieme, qu’on trouve en Italie, est aussi une plante annuelle, qui n’a aucune beauté et ne sert à rien; aussi ne la cultive-t-on que pour la variété: st on la livre à elle-même, elle se multiplie mieux que quand on se donne la peine de Ja semer au printems ; elle n’exige d’ailleurs aucuns soins, et croit comme les mauvaises herbes, LARIX. Tourn. Inst. R. H. 586. tab. 353. Pinus. Lin. Gen. Plant. 956; Meleze et Cedre du Liban. Caracteres. Cette plante a des fleurs mâles et des fleurs femelles, disposées séparément sur le même LAR pied : les fleurs mâles, qui sont arrangées sur un chaton écailleux, sont à pétales, mais elles ont un grand nombre d’étamines réunies en une colonne vers le bas, sépa- rées à leur extrémité, et terminées par des sommets érigés : les fleurs femelles sont à pétales , disposées en un cône, et placées par paires sous chaque écaïlle; elles ont un petit germe , qui soutient un style en forme d’aléne, et couronné par un stigmat simple : ce germe se change dans la suite en une noix garnie d’une aile membra- neuse, et renfermée dans les écail- les du cône. Ce genre de plantes est rangé dans la neuvieme section de la vingt-unieme classe de LiNNÉE, intitulée : Monoecie monodelphie , qui comprend celles qui ont des fleurs mâles et femelles, placées sur des parties différentes du même arbre, et dont les étamines des fleurs males sont réunies en un corps. Le Docteur LiNNÉE a joint ce genre, ainsi que l'Abies de TourneEForT, à celui du Pinus ; parce que, suivant son système, ces différentes plantes s'accordent entr'elles par leurs caracteres gé- nériques : mais comme TOoURNE- FORT et tous les autres anciens Botanistes les ont séparées, à cause de la disposition de leurs feuilles, qui dans lAbies sortent simples LAR sur les branches, au nombre de deux, trois ou cing de chaque enveloppe; dans le Pin, et dans le Larix en paquets, vers le bas, eten forme de pinceau ou brosse vers le haut, jai cra nécessaire de conserver les anciennes divi- sions, avee d’autant plus de rai- son , que ce sont celles qui sont les plus familieres aux Jardiniers. Les especes sont : 19. Larix decidua, foliis deci- duis, conis ovatis, obtusis ; Meleze qui perd ses feuilles, et qui a des cones obtus et de forme ovale, Pinus Larix, Linn. Syst. Plant. tom. 4. pe 175. Sp. 7. Pinus foliis fasciculatis , obtusis. Linn. Mat. Med. 205. Scop. carn. ed. 2.n. 1198. Trew. in Nov. Act. A. N. C. III. App. t. 13.f. 8-28, Pall: tts aps 45 Coutts) 20) Ps A2 Fs Kniph. cent. 9. n. 77. Pinus foliis fasciculatis , deciduis. Hall. Helv. n. 1658. Pinus foliis fasciculatis , deciduis, conis ovato-oblongis, squamis ovatis, subscabris, margine laceris. Du Roi Harbk. 2. p. 61. Abies foliis fasciculatis, obiusis. Hort. Cliff. 450. Roy. Lugd.-B. 89, Gmel. Sib. 1. p. 176. Larix folio deciduo, conifera. J. B. 1, p. 265. Hort. Anglic. 43. f. 11. Duham. Arbr. 1; Meleze ordinaire, produisant des cônes. LAR 345 Larix. Bauh. Pin. 493. Dod. Pempt. 668. Cam. Epit. 45. 46. 2°. Larix Chinensis , foliis deci. duis , conis mucronatis, squamis acu- tis ; Meleze qui perd ses feuilles, et produit des cones pointus avec des écailles aiguës. 3°. Larix Cedrus , foliis acutis, perennantibus , conis obtusis ; Cedre a feuilles atgués et toujours vertes, avec des cônes obtus. Pinus Cedrus , foliis fasciculatis , acutis. Linn. Syst. Plant. tom. 4. p- 174. Sp. 6. Cedrus conifera , foliis Laricis. C. B. P. 490. Raii Hist. 1404; le Cedre portant cône, à feuilles de Meleze ; Cedre du Liban. Cedrus Libani. Barr. Ic. 499. Decidua. La premiere espece , qui se trouve sur les Alpes et sur PApennin , est depuis quelques années fort cultivée en Angleterre: cet arbre, dont les progrès sont trés-rapides, s’éleve à la hauteur de cinquante pieds; ses branches sont très-minces, et ont ordinaï- rement leur extrémité inclinée vers la terre; elles sont garnies de feuilles longues et étroites, qui sorient en faisceaux du mêmerœud, et divergent ensuite comme les crins d’un pinceau ; elles sont d’un vert-clair, ettombent en automne, comme celles des autres arbres, qui se dépouillent tous les ans : les fleurs males, qui paroissent au 34.4. LAR mois d'Avril, sont rangées en forme de petits cônes : les femel- les sont rassemblées dans des co- nes de forme ovale et obtuse, qui dans quelques especes, ont leur extrémité d’un pourpre clair, et blanche dans d’autres : ces dif- férences sont accidentelles, car les semences de Pune ou de [autre produisent en même tems les deux variétés : ces cônes ont à-peu-près un pouce de longueur, et leur pointe est obtuse: leurs écailles sont unies et couchées l'une sur Pautre ; il y a généralement deux semences aîlées sous chaque écaille. On connoit deux autres variétés de cet arbre, dont une est origi- naire de Amérique, et l’autre de Ja Sibérie ; la derniere exige un climat plus froïd que l'Angleterre, parce quelle est sujette à périr ici, pendant l'été sur-tout, si elle est plantée dans un terrein sec: ses cones, qui ont été apportés en Angleterre , paroissent en gé- néral être plus gros que ceux de l'espece commune ; mais ces ar- bres different si peu entreux par leurs principaux caracteres, qu’on ne peut les reconnoître pour des especes séparées, quoiqu'il y ait une différence sensible dans leur accroissement (1). (2) On recueille sur cet arbre une vé- ritable manne, a laquelle on donne Je nom LAR Chinensis. Les cones de Ia se- conde espece ont été envoyés de la Chine au Duc de Northumber- land, qui a eu la bonté de m’en donner quelques graines : ces se- mences ont été mises en terre dans le jardin de Chelséa, où elles ont très-bien réussi, ainsi que dans le jardin de la Seigneurie Astan- wick: ces cônes étoient beaucoup plus gros que ceux de lespece commune, et terminés en pointe aiguë ; leurs écaïlles étoient sail- Jantes comme celles du Pind’ Ecosse, et ressembloïent si peu à celles des cones de Meleze, que tous ceux qui les virent, les prirent pour une espece de Pin : on avoit donné à cette espece le nom de Sapin propre à retenir la terre des fossés, Comme ces plantes ne font que peu de progrès dans la premiere année, les premieres qui pousserent , parurent très-foibles, et comme leurs feuiiles tomberent en automne, on les crut mortes; ce qui a été cause qu'on en a perdu la plus grande partie: mais celles qui échapperent, pousserent leurs branches horisontalement de Manne de Briançon , et qu'on emploie aux mêmes usages que celle qu'on ramasse en Sicile sur les feuilles du Fraxinus rotun- diori folio C. B. $16 ; mais dont les pio- priétés sont beaucoup plus foibles, quoi- qu'elle puisse lui étre substituée en cas de besoin. tout LAR tout près de la terre, et à pré- sent, elles ont Pair d'être des ar- brisseaux qui ne sont jamais droits, Cette espece est assez dure pour croître en plein air sans aucun abri. On cultive abondamment fe Meleze commun dans les pepinieres del Angleterre , et depuis plusieurs années, on en a planté un grand nombre ; mais ceux qui ont été placés dans le plus mauvais sol et à la plus mauvaise exposition, ont le mieux réussi: car lorsque l’on a planté en même-tems des arbres d’une grandeur égale, les uns dans une bonne terre, et les autres dans un sol froid et dur, ces der- niers ont acquis dans l’espace de douze ans deux fois la hauteur de ceux ‘de jardin; ce qui doit nous encourager à planter ces arbres, parce qu'ils réussissent dans les situations les plusexposées, pourvu qu'on en mette plusieurs ensem- ble, et qu’on ne les sépare pas ; on doit observer aussi de ne pas tirer des pépinieres chaudes ceux que l'on veut planter dans un lieu froid, mais plutôt de les élever aussi près qu'il est possible du terrein qui leur est destiné. Ces plantes ne doivent pas avoir plus de trois ou quatre ans quand on les transplante , si l’on veut avoir de beaux arbres: car, quoiqu’on puisse enlever aisément les plus Tome IV. gros, et qu'ils poussent pendant plusieurs années , aussi bien que sils n’avoient pas été déplacés ; cependant ces derniers manquent fréquemment, et périssent après vingtoutrente ans d’accroissement, tandis que ceux qui ont été plantés jeunes conservent leur vigueur beaucoup plus long-tems. On cleve ces arbres au moyen de leurs semences, qui ordinaire- ment mürissent très-bien en An- gleterre ; on recueille leurs cônes vers la fin de Novembre, et on les conserve dans un endroit sec jusqu’au printems; alors on les étend sur un drap, et on les ex- pose au soleil ou près du feu, dont la chaleur fait ouvrir leurs écailles, qui Jaissent sortir les se- mences; on les répand sur une plate-bande, qui ne reçoit que les rayons du soleil levant; maïs si on les seme dans un lieu plus exposé au soleil , il est nécessaire de les couvrir de nattes au milieu du jour; car, dès que les plantes pa- roissent , elles ne supportent point Ja chaleur, et quand la plate-bande a peu dombre, la surface de la terre se desseche si vite, qu'on est forcé de l’arroser souvent; ce qui fait souvent pourrir ces jeunes plantes : on évite cet inconvénient en les tenant à lombre tandis qu’elles sont jeunes. Il faut avoir soin de les nettoyer constamment; X x 346 LAR et si elles ont fait beaucoup de progrès, on peut Jes transplanter dès l'automne suivant, ou les lais- ser encore un an dans le semis, sur-tout si elles n’y sont pas trop serrces, On les enleve en automne aussi-tôt que leurs feuilles sont tombées , on les met en planches à six pouces l’une de l’autre en tous sens, ce qui suffit pour les deux années suivantes; au bout de ce terme, elles seront en état d’être transplantées à demeure dans les endroits qui leur sont destinés, Quand on transplante ces arbres pour la derniere fois, il suffit de laisser entr’eux huit ou dix pieds d'intervalle; mais il est nécessaire de les tenir plus rapprochés quand le terrein est plus exposé, que lorsqu'il est plus abrité. Ces arbres étant une fois plantés, ils n’exi- gent que d’être tenus nets de mauvaises herbes pendant trois ou quatre ans, apres cela ils -sont assez forts pour les étouffer et les empècher de croître; mais. il ne faut pas labourer la terre entreux, car jai remarqué que cela retar- doit beaucoup leur accroissement. Mileze de Sibérie. Le Méleze de Sibérie est peu élevé dans son pays originaire ; car lorsque le printems est doux, ces arbres commencent à pousser au mois de Février, on au commencement de Mars : comme après ce tems il survient souvent LAR des fortes gelées, qui font périr leurs jeunes rejettons , leur ac- croissemeut en est beaucoup re- tardé ; cesarbres étant d’aïlleurs fort sujets à périr durant les secheresses de Pété, lorsqu'ils se trouvent plan- tés dans un lieu chaud et sec, ils sont par cette seule raison peu propres à notre climat , à moins qu’on ne les tienne dans une terre froide , humide et ferme, où peut- être ils pourront réussir , quoique peu d'arbres puissent prospérer dans un pareil sol. Méleze noir d'Amérique. Le Mé- leze d'Amérique pousse assez bien dans un terrein humide, mais ïl ne fait que peu de progrès dans une terre seche. On peut conser- ver quelques plantes de cette es- pece pour la variété dans toutes les collections d’arbres destinés à l'agrément ; mais pour le profit le Meleze commun est préférable a toutes les autres especes. En Suisse, où ces arbres sont trés-communs , et où l’on voit fort peu d’autre bois, on en batit les maisons , et on en construit différens meubles : ce: bois est rouge ou blanc; mais le rouge est généralement préféré ; quelques personnes croient qu'il devient rouge avec l’âge ; elles pensent que cette difference de couleur n'indique point une espece particuliere, maïs qu’elle est oc- casionnée par une plus grande LAR quantité de thérébentine qui y est contenue. On débite ces arbres en petites planches d’un pied carré, dont on se sert pour couvrir les maisons au lieu de tuiles : ces planches sont d’abord blanches ; mais quand elles ont été exposées deux ou trois ans à lair, elles de- viennent noires comme du char- bon; tous les joints se remplissent de résine , que le soleil fait sortir des pores du bois, et qui, étant durcie , devient un vernis uni et luisant : par ce moyen les maisons sont parfaitement couvertes et impénétrables au vent et_à la pluie; mais comme ce bois est trés- combustible , la Police ordonne que les maisons qui en sont cou- vertes, sotent bâties à une certaine distance les unes des autres , afin d'éviter la communication du feu dans les cas d'incendie. Dans les pays où ce boïs est abondant , on le préfere à toutes les autres especes de Sapin pour toute sorte d'usage , et dans bien des contrées on en construit des navires qui, à ce qu’on prétend, durent très-long-tems ; ainsi cet arbre seroit très-propre à être planté sur quelques côtes froides et sté- riles de plusieurs parties de PAn- gleterre , qui ne rapportent rien aujourd’hui aux Propriétaires, mais qui produiroient un revenu con- sidérable à leurs enfans , et devien- LAR 347 droient trés-avantageuses à Ia na- tion ; d’ailleurs , cette entreprise n’occasionneroït pas une grande dépense, si elle étoit exécutée avec intelligence. La meilleure méthode seroit d’éteblir de petites pépinieres sur la place,ou dans le voisinage du terrein que l’on destineroit à la plantation, en y répandant la semence. On pourroit employer à ce travail les plus pauvres habitans du pays, qui, par ce moyen, trouveroient à sub- “sister , prendroient de lattache- ment pour des arbres éleves de ‘leurs mains , ne seroient point tentés de les détruire , et ne souf- friroient point que d’autres leur occasionnassent le moindre dom- mage. Comme la saison de planter le. Méleze est précisément celle où les Fermiers n’emploient plus d'Ou- vriers , il seroit plus avantageux de leur donner du travail dans ces momens , que de faire payer un impôt aux paroisses pour les nour- rir; d’ailleurs, leurs enfans , pou- vant être occupés en été à arracher les mauvaises herbes, deviendroient utiles , et ne seroïent plus à la charge des paroisses. On extrait du Méleze la théré- bentine de Venise, dont les ha- bitans du Valon de Saint-Martin, près de Lucerne, font un grand commerce : ils la ramassent en fat- sant des trous dans les troncs des Xx ij LAR arbres à deux ou trots pieds de terre , dans lesquels ils insinuent de petits conduits étroits de vingt pouces a-peu-pres de longueur, dont lextrémité est creusée en forme de cuiller, et dont le mi- lieu est percé de différens trous par lesquels s'écoule la thérében- tine , qui est reçue dans un vase placé au-dessous. Ceux qui la re- cueillent , visitent les arbres soir et matin, depuis la fin de Mai jus- qu'au mois de Septembre, pour vuider les vases qui se sont rem- 348 plis dans l'intervalle. Cedrus. La troisieme espece est le Cedre du Liban , célebre dans la plus haute antiquité, et qui, ce qui est bien remarquable , ne se trouve en aucun autre lieu du monde que sur ces montagnes. On apporte souvent du Levant les cônes de cet arbre, dans les- quels les semences se conservent bonnes pendant plusieurs années, pourvu qu’ils ne soient pas brisés; ils muürissent ordinairement au printems , et sont presqu'un an avant d'arriver ici; cependant ils n’en sont pas moins bons, et ils sont même préférables à ceux qui sont plus frais, parce qu'ayant perdu une grande partie de leur résine , Jeurs semences se détachent plus facilement. La meilleure maniere de déta- cher ses semences , est de fendre LAR les cônes en enfonçant un moreear de fer au travers de l'axe dans leur longueur , ce qui les divise en plusieurs parties , et donne la fa- cilité d'enlever les semences avec les doigts ; ces semences sont cou- vertes d’une substance feuillue, appelée aîles semblables à celles dir Sapin , mais avant de les ôter, il est bon de mettre tremper les cones pendant vingt-quatre ou trente heures dans l’eau , pour les rendre plus faciles à fendre , et pouvoir enlever les semences avec plus de sûreté , parce qu'il faut avoir grand soin , en faisant cette opération, de ne pas les briser ; car , étant très-tendres , elles sont sujettes à se déchirer, quand on emploie la moindre force pour les séparer. On répand ces semences dans: des caisses ou dans des pots remplis d’une terréneuve et légere, et on les traite comme celles des Sapins; mais il faut observer que ces plantes exi-- gent plus dombre dans Jeur jeu- nesse., que les Sapins , et qu’elles doivent être arrosées plus souvent, Quand ces plantes ont poussé , i faut les mettre à l'abri des oiseaux, qui sans cela déchireroient leurs ex- trémités , comme ils Je font aux jeunes Sapins; on doit aussi les tenir nettes de mauvaises herbes, et ne pas les placer sous l'égoût des arbres. On peut les laisser dans les caisses jusqu’au printemssuivant:. LAR mais il est bon de les placer sous un châssis en hiver , ou de les couvrir de nattes , parce qu'il ar- rive souvent que les gelées font périr leurs jeunes rejettons, qui poussent tard en Au Printems, et avant que la séve soit en mouvement, on les enleve avec soin , on les plante sur des plates: bandes , à quatre ou cinq pouces de distance ; on comprime douce- ment la terre autour des racines , et l’on établit des cercles au-dessus, sur lesquels on étend des nattes pendant les chaleurs du jour, pour les mettre à l’abri du soleil , jus- qu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : si les nuits sont automne. froides , on les couvre encore de nattes pendant ce tems ; mais lors- qu'il fait humide , et que le tems est chargé de nuages, il faut tou- jours les laïsser découvertes. Quand ces plantes ont repris racine , elles nexigent plus aucune autre cul- ture, que d'être tenues nettes de mauvaises herbes , à moins que la saison ne soit fort seche ; car dans ce cas il est nécessaire de les ar- roser deux ou trois fois par se- maine , mais toujours légèrement, parce que la trop grande humidité leur est souvent nuisible : ainsi il vaut encore mieux Jes couvrir pen- dant les chaleurs, pour empêcher la terre de se dessecher trop vite , ou en couvrir la surface’ avec LAR 349 de Ia mousse, pour lentretenir fraiche et prévenir Ie besoin des arrosemens, Ces jeunes arbres peuvent rester deux années dans les plates-bandes ; au bout de ce tems on les trans- plante , ou dans le lieu qui leur est destiné, ou dans une pépiniere, où on les laisse encore deux ans; mais plus ces arbres sont jeunes, quand on les met à demeure, mieux ils réussissent , et plus long - temps ïls durent. Lors- qu’ils commencent à pousser de grosses branches , on s’appercoit que Ia principale tige penche tou- jours d’un côté; pour éviter cet inconvénient, et les rendre droits, on les attache exactement contre un tuteur, et on les laisse ainsi, jusqu’à ce qu'ils soient parvenus à la hauteur que l'on veut leur donner, sans quoi leurs branches s’é- tendroient beaucoup en tous sens et les empécheroient de s’élever. Plusieurs personnes élevent ces arbres en pyramides , et les taillent comme des Ifs; ce qui les prive de leur plus grande beauté, car Pextension de leurs branches est tres-réguliere. Comme Ja plupart sont penchées , on appercoit fa- cilement leur surface supérieure , qui est constamment couverte de feuilles, d’une maniere si réguliere’ qu’elle paroit être un tapis vere ,. si on la voit d’une certaine distance;; 350 LAR lorsque le vent agite ces feuilles, elles font un des plus agréables coups-d’œil qu’il soit possible d’i- maginer, sur-tout si ces arbres sont plantés sur la pente d’une colline. Je suis surpris qu’on ne les ait pas multipliés davantage autrefois en Angleterre , car ce nest que depuis peu d’annces que Yon com- mence à les y cultiver : ils feroient un grand ornement sur Jes mon- tagnes stériles et froides , où peu d'autres arbres croitroient aussi bien, étant originaires des parties les plus froides du mont Liban , ‘ou Ja neïge séjourne presque toute année. D’après Jes observations que jai faites sur ceux qui croissent en Angleterre, j'ai remarqué qu’ils réussissent mieux dans fes plus mauvais sols , et que ceux qui ont été plantés dans un terrein gras et fort n’ont fait que peu de pro- grès en comparaison de ceux qui ont été mis dans une terre pier- reuse et maigre. IT est évident par les quatre, qui se trouvent ‘dans fe jardin de Chelséa . que leur ac- croissement est prompt; ils y ont été plantés, suivant ce que lon m’a dit, en 1683, et alors ils n’avoient que trois pieds de hauteur ; deux ont aujourd’hui, en 1766, plus de douze pieds et demi de cir- conférence à deux pieds au dessus de la terre, et leurs branches s’6 iendent à plus de vingt pieds de LAR chaque côté du tronc, et, quoi- qu'elles soïent à douze ou quatorze pieds au - dessus de la terre, elles la touchent presque de leurs ex- trémités , et par-là donnent un ombrage agréable dans les tems chauds. Le terrein, où ces arbres sont plantés , est maïgre, sablonneux et mêlé de gravier ; ila tout au plus ‘deux pieds de fond, et au-dessous est un lit dur, rempli de rochers; ils sont placés aux quatre angles d’un étang, auteur duquel il y a un mur de briques à deux pieds de leurs racines , de sorte qu’elles n’ont point d’espace pour s'étendre de ce côté, et sont par conséquent gênées dans leur accroissement. Je “ne puis assurer si le voisinage de Peau leur a été avantageux ; maïs il est certain que si leurs racines mavoient point été resserrées , ils auroient fait des progrès beaucoup plus considérables : Pat aussi ob- servé que la taille leur étoit plus nuisible qu'à toute autre espece d’arbres résineux , et que par -là on les retardoit infiniment ; car deux de ces arbres , qui se trou- voient mal-à-propos près d’une Orangerie, ayant été taïllés, ont été tellement retardés qu’ils n’ont que Ja moitié de la grosseur des deux autres. Tous ces arbres ont produit pendant plusieurs années un grand LAR nombre de fleurs males , mais trois seulement ont donné des cé- nes, qui ne parviennent a leur maturité que depuis trente-cing ans ; aujourd’hui les semences qui tombent de ces cônes autour des arbres , produisent des plantes en abondance et sans aucuns soins : aussi, depuis que nous voyons qu'ils sont assez naturalisés dans notre climat pour fournir des se- mences müres, nous sommes as- surés de pouvoir nous en procurer une grande quantité sans être for- cés de les faire venir du Levant. On connoit déjà plusieurs arbres de ce genre en Angleterre qui donnent du fruit, et beaucoup d’autres prêts à en produire, J’at remarqué que ces fruits réussissent mieux dans les hivers durs que dans les plus doux, ce qui est une preuve certaine qu’ils peuvent croître, même dans les parties les plus froides de Ecosse , où on les multiplieroit avec un pareil avan- tage qu’en Angleterre. Ce que nous trouvons dans PEcriture au sujet des Cedres ex- trémement élevés, ne peut s’en- tendre de ces arbres; parce que d’après ceux que nous avons vus en Angleterre, et sur fe rapport de plusieurs voyageurs qui ont visité le peu d’arbres de cette es- pece qui restent sur le Mont-Li- ban, il ne paroit pas qu’ils soient LAR 351 de nature à s'élever beaucoup ; mais au contraire a étendre fort loin leurs branches; Pallusion que fait le PsALMISTE s’accorde-très-bien à. cet arbre, lorsqu'en représentant l'état florissant des peuples, il dit, qu'ils s'étendent comme les bran- ches du Cedre. Rauwotr dit dans ses voyages, qu'il n’y avoit, en 1574, sur le Mont-Liban, que vingt-six de ces arbres sur pied, dont vingt-quatre étoient en forme de cercle, et les . deux autres un peu plus éloignés, avoient leurs branches presque dé- truites et dessechées ; et qu’il n’a point trouvé de jeunes arbres qui pussent les remplacer, après avoir visité exactement tous les endroits où ils pouvoient se rencontrer. Ces arbres eroissent au pied d'une petite colline, au sommet des montagnes et dans [a neige. Les grandes branches que ces arbres produisent, s'étendent aune distance considérable, et font or- dinairement pencher l'arbre d’un côté; elles s’arrangent dans un or- dre si régulier et st beau, qu’elles paroissent avoir été placées avec beaucoup de soin, ce qui Jes fait distinguer du Sapin à une grande distance. Il ajoûte, que les feuilles sont semblables à celles du Me- leze, et rapprochées en petits pa- quets sur de petites branchesbrunes. MauNDR&L assure dans la re- 352 LAR Jation de ses voyages , que, quand il a visité ces montagnes, il n’y avoit plus que seize de ces gros arbres, dont quelques-uns étoient d’une grandeur prodigieuse, mais qu'il a vu encore plusieurs autres petits arbres d’une moindre taille; il en a mesuré un des plus gros, qu’il a trouvé avoir trente-six pieds et demi de circonférence , et il a observé que ses branches cou- vroient un espace de cent onze pieds de diametre; il se divisoit à quinze ou vingt pieds au-dessus de la terre, en cinq branches, dont chacune étoit égale à un grand arbre. Tout ce que Maux - DREL avance, m'a ¢té confirmé par une personne de ma connois- sance, digne de foï, qui avoit vi- sité le Liban , en 1720, avec la seule différence que l’espace cou- vert par les branches, et qu’il dit avoir mesuré, n’avoit que sofxante- six pieds de diametre; de sorte qu’on ne peut assurer que Maun- DREL, par ses trente-sept pas, ait entendu Ia circonférence ou fa longueur des branches, mais l'un et l’autre sens s'accorde très-bien avec le récit qui m'en a été fait. M. Le Brun a compté trente- cinq ou trente-six de ces arbres quand il s’est trouvé sur le Mont. Liban ; il a voulu nous persuader qu’il n’étoit pas facile d’en savoir fe nombre, comme il est rapporté LAR de notre Stone Henge dans la plaine de Salisburg , monument d’antiquité , où l’on trouve des pierres d’une gran- deur énorme. Ii ajoûte , que quel- ques-uns ont des cônes qui pen- dent; ce qui est absolument con- tredit par les voyageurs, et par nos propres observations : ces co- nes croissent érigés aux extrémités des branches ; ils ontun style ouaxe fort ligneux et central, au moyen duquel ils sont étroitement fixés à la branche , de maniere qu’il est difficile de les en détacher : ce style reste sur les branches après que le cône est tombé en mor- ceaux ; de sorte qu'il ne se sépare jamais en entier comme ceux du Pin. Le bois de cet arbre fameux est regardé comme incorruptible, et comme ayant la propriété d’em- pêcher la putréfaction des corps des animaux : on croit que sa sciure est un des ingrédiens secrets dont se servent les Charlatans qui pré- tendent avoir l'art d'embaumer. Ce bois fournit aussi, à ce que Yon dit, une espece @huile pro pre à conserver des livres et ma- nuscrits. Milord Bacon croyoit gue ce bois pouvoit se conserver sans altération plus de mille ans. On rapporte aussi, que dans le Temple d'Apollon à Utique , on trouva des débris de charpente faite de ce bois, qui avoient près de LAS de deux-mille ans. On dit encore, que la statue de Diane, qui étoit placée dans fe fameux Temple d'Éphèse, étoit faire de ce bois, ainsi que la charpente de ce mer- veilleux édifice. "Ce bois, étant trés-sec, est sujet ase fendre, ne veut pas étre atta- ché avec des cloux, dont il se retire ordinairement; ainsi la meil- leure façon est de Passujettir avec des broches du méme bois. LARME DE JOB. Voyez Corx Lacuryma Jogr. LASER. Voyez LASERPITIUM GALLICUM. LASERPITIUM. Tourn. Inst. R. H. 324. tab. 172. Lin. Gen. Plant. 366 ; Laser. Caracteres. La fleur forme une ombelle, composée de plusieurs ombelles plus petites, lesquelles, ainsi que la principale, ont une enveloppe commune, et à plu- sieurs feuilles : Pombelle générale est uniforme ; les corolles ont cinq pétales égaux, dont Ies pointes sont en forme de cœur et cour- bées en-dedans: les fleurs ont cinq étamines aussi longues que Ia co- rolle ; et terminées par des som- mets simples : le germe, qui est presque rond, et placé au-dessous de la fleur, soutient deux styles épais, aïgus, et couronnés par des Tome IV. LAS 353 stigmats obtus et étendus : ce germe se change ensuite en un fruit oblong, garni de huit aïles on membranes longitudinales, qui ressemblent à une roue de moulin à eau; le fruit se divise en deux parties, dont chacune renferme une semence. Ce genre de plantes est rangé par LinNée dans la seconde sec- tion de sa cinquieme classe, inti- tulée : Pentandrie digynie , dans laquelle sont comprises celles qui ont cing étamines et deux styles. Les especes sont: 1°. Laserpitium commune, folio- lis oblongo-cordatis , inciso-serratis ; Laser avec des lobes oblongs, en forme de cœur, et découpés en forme de scie. Laserpitium , folioli s latioribus , lo- batis. Mor. Umbel. 29 ; Laser avec des folioles plus larges et à lobes, Libanotis lati-folia altera , sivè * Vulgatior. Bauh. Pin. 157. 2°, Laserpitium lati-folium , fo- liolis cordatis, inciso-serratis. Hort, Cliff, 96. Flor. Suec. 230. 242, Mat. Med. 79. Roy. Lugd.-B. 101, Hall. Helv. n. 792. Riv. Pent. t. 21, Scop. carn. ed. 2. n. 320. Gouan. Illust. p. 13. Jacq. Austr. t. 1463 Laser avec des lobes en forme de cœur et sciés, Laserpitium foliolis amplioribus , A. 324$ Y y semine crispo. Inst. R. 354 LAS Laser à feuilles plus larges, avec des semences frisées. Laserpitium glabrum et asperum. Crantz, Austr. p. 179. 182. Libanoris Theophrasti major. Lob. L.-704.R. Libanotis lati-folia , semine crispo. Moris. Hist. 3. p. 320. R. Libanotis Alpina lati-folia , semine crispo. Boccon. R. Libanotis lati- folia major. Pnau sr Seseli Æihiopicum , herba. Dod. Pempt. 312. 3°. Laserpitium palud-Apii folio, foliolis ovatis ,obtusis , acute serratiss Laser à lobes obtus, de forme ovale, et sciés à pointes afguës. Laserpitium humilius palud-Apii folio , flore albo. Inst. R. H.; Laser nain, à feuilles d’ache, avec une fleur blanche. 4°. Laserpitium Gallicum , foliolis cunei-formibus, furcacis. Lin. Sp. Plant, 248; Laser à lobes en forme de coin et fourchus. Laserpitium , foliolis ramulosis , sessilibus. Roy. Lugd.-B. 101. Laserpiium , foliolis quinque lobis. Hort. Cliff. 96. Laserpitium, foliis angustioribus , dilute virentibus, conjugatim dispositis. Raii Hist. 426. Laserpirium è regione FA æ allatum,. Bauh. Hist. 3. p. 137. Laserpisium Gallicum.C.B.P.156. Raif’ Hist. 426 ; Laser de France. Bauh. LAS 5°. Laserpitium angusti-folium 5 foliolis lanceolatis, integerrimis, sessi- libus. Hore. Cliff. 96. Roy. Lugd.-B. 102:+ Laser à lobes entiers, en forme de lance, et sessiles. Laserpitium angustissimo et oblon- go folio. Inst. R. H. 324; Laser à feuilles très étroites et oblongues. Laserpicium , foliis longioribus , di- luce virentibus , conjugaiim positis. Pluk, Alm. 307. t: 198. f. 4 6°. Laserpitium Selinotdes , folio- lis tri-fidis, acutis ; Laser à lobes aïgus et divisés en trois parties. semine crispo. Inst. R. H. ; Laser sembla- Laserpitium Selinoïdes , ble à lache douce, ayant une se- mence frisce. 7°. Laserpiium tri-lobum , folio- lis eri-lobis , incisis. Lin, Sp. 357. Jacq. Vind. 48; Laser avec des lobes découpés en trois portions. Laserpitium Aquilegi-folium. Jacq. Austr. t. 14.7. Siler tri-lobum. Crantz. Austr. R. Ligusticum Rauwolflu, foliis Aqui- legiec. Bauh. 3. p. 148 Libanotis , lati-folia Aqui-legiæ fo- lio. C. B. P. 157. Prodr. 83. Angelica foliolis tri-partuis , lobis superne incisis, obtusis. Roy. Lugd.-B. 104. 8°. Laserpitium Prutenicum , fo- liolis lanceolatis, integerrimis , cxti- mis coalitis. Linn. Hort. Cliff: ae Jacq. Austr. t. 1533 Laser à lob entiers et en ee de lance, pes if ; LAS _Jes extérieurs se réunissent ensem- ble, Laserpitium Daucoides Prutenicum, viscoso semine. Breyn. cent. 167. 1. 84. Laserpitium minus. Rivin. pent. t. 23. Rupp. Ten. 277. Hall. Gate. 177- 9°. Laserpitium Peucedanoides , foliolis lineari-lanceolatis, venoso- striatis , distinctis. Aman, Acad. 4. Pp» 310 ; Laser à feuilles linéaires et en forme de lance, distinctes et veinces, Laserpitium exoticum , lobis an- gustissimis, integris. Pluk. Phyt. tab. 06. f..2: Laserpitium Peucedanoides , folio- rum segmentis angustissimis. Segu. Werons 3.237. te 17. 10°. Laserpitium Siler , foliolis ovato-lanceolatis , integerrimis , petio- latis. Hort. Cliff. 96. Mat. Med. 79. Jacq. Austr. t. 145. Scop. carn. ed. 2. n. 322; Laser a feuilles ovales , entieres , en forme de lance et pétiolées. Siler montanum. Mor. Hist. 3. p. 2763 le Séséli commun. Ligusticum quod Seseli officinarum. Bauh. Pin. 162. 112%. Laserpitium Chironium , foliolis obliqué-cordatis , petiolis hir- sutis, Lin. Sp. 358. Black. t. 434; Laser à lobes obliques et en forme de coeur, avec des pétioles velus, Panax Heracleum. Mor. Hist. 3. LAS 355 P» 315. Herculus all heal ; VHerbe d'Hercule, qui guérit tout. Panax Pastinace folio. Bauh. Pin. 156. Panaces peregrinum. Dod. Pempt. 309: + 12°, Laserpitium Ferulaceum ; foliols linearibus. Lin. Sp. 358 3 Laser à feuilles linéaires. Cachrys Orientalis Ferulæ folio tenuiori, fructu alato, plano. Tourn. Cor. 23.,i.20 DP. AQ. t. 121. ‘On connoit encore d’autres va- riétés , qui peut-être sont des es- peces distinctes, quelques-unes, qui ont été regardées comme tel- les, ne sont néanmoins que des variétés , parce qu’elles ne diffe- rent que par la couleur de leurs fleurs ; mais le nombre en a ¢té beaucoup diminué par quelques Ecrivains modernes, et ces der- niers sont tombés dans une aussi grande erreur que ceux qui les avoient multiplices, peut-être parce qu’ils les avorent semées dans le voisinage des vieilles plantes du même genre, ou sur la même terre , dans laquelle elles avoient été cultivées, et où leurs semen- ces s'étoient écartées et enfoncées: ainsi, à moins qu'on ne les seme à une cerjaine distance des autres especes, on obtiendra souvent de ces variétés embarrassantes. De plus, j'ai souvent observé que Ia semence d’une espece écartée avoit : Y’y i 356 LAS produit une plante beaucoup plus élevée qu'une ancienne qui se trouvoit près d'elle, et que cette jeune plante auroit détruit la vieille, si l’on n’avoit pas eu soin de Par- richer : ainsi, cegn’est qu’en sé- parant avec soin les différentes especes dans un jardin, qu'on peut parvenir à les conserver. Ces plantes croissent naturelle- ment dans Ja partie méridionale de Ja France, en Italie et en Al. lemagne : on les cultive dans les jardins de Botanique pour fa va- riété; mats comme elles mont point de beauté, elles sont rare- ment admises ailleurs : elles exi- gent beaucoup de place; car leurs racines s’étendent au loin, et les feuilles de plusieurs especes ont jusqu’à trois pieds de longueur, lorsque les plantes sont vigou- reuses : leurs pédoncules s’élevent à la hauteur de quatre ou cinq pieds, et leurs ombelles sont très- larges ; elles ont toutes des racines vivaces, et des tiges annuelles; elles fleurissent en Juin, et per- fectionnent leurs semences en Septembre. On suppose que le Silphium des anciens étoit tiré de quelques espe- ces de ce genre ; maïs nous n'avons aucune certitude à cet égard. Lors- que ces plantes reçoivent quelques blessures , elles répandent un suc très acre, qui prend ensuite la con- LAS sistance d’une résine ou d’une gomi me, Les anciens s’en servoient exté- rieurement pour enlever les taches noires et bleues, qui restent sur Ja peau à la suite des contusions, ainsi que pour détruire les excroissances. Quelques-uns la donnoïent intérreu- rement ; mais d’autres conseïlloïent de ne point s’en servir ainsi, à cause des effets pernicieux qu’elle produit par son excessive acrimonie. Toutes ces plantes sont très-du- res , excepté la derniere qui est sou- vent détruite dans les hivers rigou- reux , si elle ne se’ trouve point placée à une exposition chaude:les autres croissent dans presque tous les sols, et dans toutes les situa- tions ; on les multiplie par leurs graines qui , étant semces en au- tomne , poussent au printems sui- vant ; maïs lorsqu'elles ne sont mi. ses en terre que dans cette derniere saison , elles y restent ordinaire- ment une année entiere avant de germer. Dès Pautomne suivant, on les transplante dans le lieu qui leur est destiné ; car elles ont des raci- nes très-longues , qui risquent d’é- tre cassées , quand on les enleve trop grandes. II faut laisser entre elles trois pieds de distance , parce qu’elles s'étendent beaucoup: leurs tiges perissent tous les ans ; mais elles en repoussent de nouvelles au printems suivant. Leurs racines se conservent plusieurs années, et Ag Gh ” n'ont besoin que d’être tenues net- tes de mauvaises herbes , et labou- rées tous les printeins (1), LATHYRUS. Tourn. Inst. R.H. 394.tab. 216, 217. Lin, Gen. Plant. 791. La Gesse. Beater ce Le calice de Ja fleur est formé par une feuille en forme de cloche , découpée sur les bords en cing parties, dont les deux su- périeures sont plus courtes et les autres plus longues. La Corolle est papillonnée ; létendard , en forme de cœur , large , et réfléchi à son extrémité ; les ailes sont oblongues et émoussées et Ja carène est à moi- tié ronde , et aussi grande que les ailes. La fleur a dix étamines , dont neuf sont jointes en un corps, et Pautre est séparée. Elles sont tou- tes couronnées par des sommets presque ronds : elle a un germe oblong , étroit et comprimé , qui ee —— ———————"—————————————— —" — {1) On substitue quelquefois au Turdich le Laserpitium foliis latioribus lobatis ; mais on ne doit se servir de ce remede qu'avec les plus grandes précautions , à cause de son âcreté. Les semences de la dixieme espece , ou Séséli commun, sont diurétiques, apéritives, carminatives , emménagogues, etc. On peut les employer , comme celles de l'Anis , à Ja même dose, et dans les mêmes circons- tances ; elles entrent dans l'électuaire de baies de Laurier, dans I‘ Aurea Alexandrina, dans le-syrop diacalaminthés , etc. . LAT 357 soutient un style plat et érigé, dont la partie supérieure est large , ter- minée par une pointe aiguë , et couronnée par un stigmat velu. Le germe se change dans la suite en un légume long, comprimé, ter- miné en pointe, et a deux valvu- les remplies de semences presque rondes. , Ce genre de plantes est rangé dans la troisteme section de la dix-septieme classe de LINNÉE, intitulée: Diadelphie decandrie ,avec celles dont les fleurs ont dix étami- nes réunies en deux corps. Les especes sont : 1°. Lathyrus sativus , pedunculis uni - floris , cirrhis diphyllis ; legu- minibus ovatis , compressis , . dorso bimarginatis, Hort. Cliff. 367. Hort. Upsal. 216, Roy. Lugd.-B. 363. Dalib, Paris. 216. Sanu. Meth. 193. Scop. Carn. ed. 2. n. 839. Neck. Gallop. p. 306, Kniph. cent. 5.1. 4.93 la Gesse ayant une fleur sur chaque pédoncule , des vrilles à deux feuilles, et des légumes de forme ovale , et comprimés avec deux bordures sur le dos, : Lathyrus annuus, flore caruleo, Ochri siliquâ. H. L. 357 ; Gesse annuelle à fleurs bleues , avec un i¢gume semblable à celui du Pisum Ochrus, 2°, Lathyrus Cicera ; pedunculis uni-floris, cirrhis diphyllis , legumi- nibus ovatis , compressis , dorso ca- niculatis. Lin, Sp. Plant. 730. Scop, 358 LAT ‘Carn, ed, 2. n.'891 ; la Gesse ayant une fleur sur chaque pédoncule , des vrilles à deux feuilles , avec un légume ovale , comprimé, et sillonné par une rainure sur le dos. Lathyrus sativus , flore purpureo. CB. P. 344 ; Gesse de jardin, ou cultivé à fleur pourpre. Aracus sivé Cicera. Dod. Pempt. Ese 3°. Lathyrus seti-folius, pedunculis uni-floris , cirrhis diphyllis , foliolis setaceo-linearibus. Linn. Sp, 1031. Allion. Nicæens. 143. Ger. Prou. 4953 la Gesse ayant une fleur sur chaque pédoncule , une vrille a deux feuilles , avec des lobes {i- néaires et garnis de poils. Lathyrus foliis angustis , floribus singularibus , coccineis. Seg. Pl. Ve- ron. ; Gesse à feuilles étroites , avec des fleurs simples et de couleur écarlate. ; Lathyrus Baldi. Riv. Teer. Lathyrus folio tenuiori , floribus cubris. Bauh, Hist. 2. p. 308. Lathyrus sylvestris major , angus- tissimo folio. Bauh. Pin. 344. Lathyrus angustissimo sive capil- laceo folio, Bauh. Prodr. 148. .4°. Lathyrus Parisiensis , pedun- culis uni-floris , cirrhis poly-phyllis , stipulis lanceolatis. Hort. Cliff. 368; Gesse avec une’ fleur sur chaque pédoncule, une vrille à plusieurs feuilles , et des stipules en forme de lance. LAT Clymenum Parisiense flore caerulea. Tourn, Inst. R. H. 306 ; Gesse de Paris à fleurs bleues. : 5°. Lathyrus Hispanicus , pedun- cults bi-floris , cirrhis poly - phyllis . foliolis alternis. Hort. Cliff. 368. Ups. 217. Roy. Lugd.- B. 363 sla Gesse ayant deux fleurs sur chaque pé- doncule , une vrille a plusieurs feuilles , et des lobes alternes. Clymenum Hispinicum, flore va- rio , siliqua articulatd. Tourn. Inst. R. H. 396; Gesse d’Espagne avec une fleur variée et des légumes articulés, Lathyrus articulatus, Linn. Syst. Plant. tom. 3. pag. 465. Sp. 9. _ 6°. Lathyrus odoratus , pedunculis bi-floris , cirrhis diphyllis, foliis ovato- oblongis , leguminibus hirsutis. Hort. Cliff.3 68.Hort.Ups.216.Roy.Lugd.- B. 3633 la Gesse ayant deux fleurs sur chaque pédoncule , une vrille à deux feuilles , des feuilles ovales et oblongues , et des légumes velus, Lathyrus Siculus. Rupp. Ien. 210, Lathyrus disto -platy -phyllos, hir- sutus mollis ,magno et peramæno flore, odoro. Hort. Cath. 219; Pois odorant. 7°. Lathyrus hirsutus , pedunculis bi-floris , cirrhis diphyllis , foliolis li- neari-lanceolatis , leguminibus hirsu- tis, seminibus scabris. Roy. Lugd.-B. 368.Dalib. Paris. 216, Sauv. Monsp , 113 ; la Gesse ayant deux fleurs sur chaque pédoncule, des vrilles à LAT deux feuilles , des lobes étroits et en forme de lance, des légumes velus , et des semences rudes. Lahyrus angusti-folius ; siliquâ hirsuta. C. B. P. 344; Gesse a feuilles étroites , avec des légumes velus. Lathyrus siliqua hirsuta. Bauh. Hist. 2. p. 305. 8°. Lathyrus Tingitanus , pedun- culis bi-floris, cirrhis diphyllis , fo- liolis aliernis , lanceolatis. Flor. Leyd, Prod. 263. Jacq. Hort. t. 46. Kniph. cent. 5. n. 503; la Gesse ayant deux fleurs sur chaque pédoncule, des vrilles à deux feuilles , et des lobes en forme de lance, et alternes. Lathyrus : Tingitanus , siliquis Orobi , flore amplo , ruberrimo. Mor. Hist. 2. 55; Gesse de Tanger, avec un légume d’Orobe ou Vesse noire, et une fleur large et rouge. 9°. Lathyrus annuus , pedunculis bi- floris , cirrhis diphyllis , foliolis ensi-formibus , leguminibus glaëris, stipulis bi-partitis. Amen. Acad. 3. p. 417; la Gesse avec deux fleurs sur chaque pédoncule, des vrilles à deux feuilles , des lobes en forme de sabre , des légumes unis et des stipules fendus en deux. Lathyrus luteus lati - folius. Bot. Monsp. 150 ; Gesse jaune à larges feuilles. Lathyrus Hispanicus , flore luteo. Herm. Lugd.-B. 357. LAT 359 Lathyri species lutea. Bauh. Hist. 2. p. 304: 10°. Lazhyrus tuberosus , pedun- culis multi-floris ; cirrhis' diphyllis , foliolis ovalibus , internodiis nudis. Hort..Cliff. 367. Hort. Ups. 216. Roy. Lugd.-B. 364. Dalib. Paris. 217. Sauv. Monsp. 194. Gmel. Sib. 4. p. 6. Pall. it. 1. p. 319. Pollich. Pal. n. 678. Kniph. cent. 5. me 51; la Gesse avec plusieurs fleurs sur chaque pédoncule, des vrilles à deux feuilles, des lobes ovales, et nuds entre les nœuds. Lathyrus arvensis , repens , tubero- sus, C. B. P. 344 5 Gesse rem- pante des champs , avec une ra- cine tubéresuse , appelée vulgaire- ment Magjon ou Gesse tubéreuse. Arachidna Teophrasti. Colum. Ec- phr. 301 , 304. R. Terre Glandes, Dodon. Cer. 168. Hall. R. Apios. Fuschs. Hist. 131. 11°. Lathyrus pratensis , pedun- culis mulri-fbris , cirrhis diphyllis , simplicissimis , foliolis lanceolatis. Hort. Cliff. 367. Fl, Suec. 599; 647. Roy. Lugd.-B. 364. Dalib. Paris. 217. Gmel. Sib. 4. p. 5. Scop. Carn. ed. n. 893. Neck. Gailop. p. 305. Pollich. Pal n. 679; ia Gesse avec plusieurs fleurs sur chaque pédoncule , des vrilles très-simples et à deux feuilles , ayant des lobes en forme de lance. Lathyrus folzis binatis , utrinquè LAT acatis , pedunculis mudtt - floris 5 floribus luteis. Crantz. Austr. 379: R. Lathyrus luteus sylvestris dume: torum, J.B. 2. p. 304.3 Gesse jaune et sauvage des bois, Lathyrus luteus, foliis Vicia. Bauh. Pin. 344. Lathyrus pratensis. Riv. Terr. t. 4:3- 12°, Laihyrus hetero-phyllus , pe- dunculis multi-floris , cirrhis diphyl- lis , tetraphyllisque , foliolis lanceo- latis. It. W. Goth. 75. Flor. Suec, 2. n, 646 ; la Gesse avec plusieurs leurs sur chaque pédoncule, des vrilles à deux , et quelquefois à quatre feuilles , et des lobes en forme de lance. 360 _Lathyrus caule alato:. foliis qua- ternis et binis , lanceolatis , scapis multi floris. Hall. Hely. n. 432. Lathyrus major Narbonensis an- gusti-folius. J. B. 2. 3043 la grande Gesse de Narbonne à feuilles étroites, 130. Lathyrus lati-folius , pedun- culis multifloris, cirrhis diphyllis , foliolis lanceolatis , internodiis mem- branaceis. Hort. Cliff. 367. Hort. Ups. 217. Fl. Suec. 1139 , 645. Kniph. cent. 7. n. 403 la Gesse avec plusieurs fleurs sur chaque pédoncule , des vrilles à deux feuilles, et des lobes en forme de lance , ayant une tige membra- neuse entre chaque nœud, LAT Lachyrus lati-folius. C. B. P. 344; Gesse à larges feuilles , appelée communément Ie Pois eternel 5 Pois vivace. . Lathyrus major lati-folius , flore Purpureo, speciosior. Bauh. Hist. 2, ps 302. Lathyrus Narbonensis. Riv. Tetr. t. 40. R. à 14°. Lathyrus magno flore , pe- dunculis multi-floris, cirrhis diphyl- lis , foliolis ovato-lanceolatis , inter- nodiis membranaceis ; la Gesse avec plusieurs fleurs sur chaque pédon- cule , des vrilles à deux feuilles , des lobes ovales et en forme de lance, et une tige aïlée et mem- braneuse entre les nœuds, Lathyrus lati-folius minor , fre - majori. Boërh. Ind. Alt. 2. pag. 42; la plus petite Gesse à larges feuilles , avec une plus grande fleur, ou le gros pois rouge éternel et à fleurs ; Pois vivace et à fleurs. 15°. Lathyrus Pisi -formis , pe- dunculis multi - floris , cirrhis poly- phyllis , stipulis ovatis , basi acutis , Hort. Upsal. 2173 la Gesse avec plusieurs fleurs sur chaque pédon- cule, des vrilles à plusieurs feuilles, et des stipules ovales, et aïguës à leur base. Vicia pedunculis multi-floris , foliis ovatis , stipulis maximis. Hall. Gætt, 29. 16°; Lathyrus Nissolia , pedun- culis uni - floris , foliis simplicibus- , stipulis LAT sripulis ‘subulatis. Linn. Sp. Plant. 729. Neck. Gallop. 306. Scop. Carn. ed. 2. 888. Scholl. Barb. n. 1013. Pollich. Pal. n. 676 ; la Gesse avec une fleur sur chaque pédoncule, des feuilles simples , et des stipules en forme d’aléne. Lathyrus sylvestris minor. Bauh. Pin. 344. t Nissoliavulgaris. Tourn. Inst.6 565 Gesse cramoisie. Nissolia parva , flore purpureo. Bux. cent. 3. p. 84. 170. Lathyrus amphi-carpos , pe- dunculis uni-floris , calyce longioribus , cirrhis diphyllis , simplicissimis, sub- venosis ; la Gesse avec une simple fleur sur chaque pédoncule , plus longue que le calice, et une simple vrille à deux feuilles, veinées en- dessous. Lathyrus amphi-carpos sivé supra infraque ierram siliquas gerens. Mo- tis. Hist. 2. posa S. 241:23f: 1 Lathyrus pedunculis uni-floris , cir- rhis diphyllis , radicibus etiam sub terra fructificantibus. Hort. Cliff. 367. Hort. Ups. 216. Roy. Lugd.-B. 262. Sauv. Mottsp. 192. Vicia similis supra et infra terram siliquas gerens. Bauh. Pin. 245. Arachidna sive Arachoides Honorii belli. Bauh. Hist..2. p. 323. 18°. Lathyrus Aphaca , pedunculis uni = floris , cirrhis aphyllis, stipulis sagittd-cordatis. Lin. Sp. 129. Scop. Carn, ed. 2, n. 887. Pollich. Pal. Tome IV LAT 361 n. 675. Neck. Gallop. 305 ; fa -Gesse avec une seule fleur sur chague pédoncule , des vrilles sans feuilles , et des stipules en forme de coeur, et en pointe de flêche, * Lathyrus aphyllos , stipulis sagit- tatis , latissimis. Hall, Helv. n. 442. * Aphaca. Lob. Ic. 2: p..70. Ela- tine. 3. Tabernem. p. 116. R. Vicia lutea , foliis Convolvuli mi- noris, Bauh. Pin 345. ° 19°. Lathyrus Americana , pedun- culis bi-floris , foliis reni - formibus , simplicissimis , subtus venosis 3 la Gesse avec deux fleurs sur chaque pédoncule, des feuilles simples et en formes: de rein , veinées en- dessous. ; Nissolia Americana procumbens , foliorotundo, flore luteo, Houst. Mss.; Nissolia rempant d'Amérique, avec une fleur ronde et une fleur jaune. _ Lathyrus sativus. La premiere es- pece croit naturellement en France, en Espagne et en Itaite ; elle est annuelle , et sa tige grimpante s’é- leve à la hauteur de deux pieds ; ses feuilles sont alternes à chaque nœud, et composées de deux lobes, longs , étroits et garnis au milicu d'une vrille, qui s'attache à tous les sontiens qui l’avoisinent : ses fleurs naissent simples sur un pé- doncule à chaque nœud : elles sont bleues , de la; même forme que celles des Pois, et sont remplacées par des légumes de forme ovale, LZ 362 LAT et comprimés avec une double membrane ou aile qui coule dans- toute la longueur du dos, Cette plante fleurit en Juin et Juillet; et ses semences imürissent en Sep- tembre, On ne Ja cultive guerés que dans les jardins de Botanique pour la variété. ’ Cicera. On cultive Ja seconde dans quelques contrées, pour sa graine , dont on'se sert pour en- graïsser Ja volaille ; elle croît spontanément en Italie et en Es- pagne : sa tige est moins haute que celle de la premiere ; ses feuilles sont plus longues, et ses Iégumes, presque deux fois plus grands que ceux de la précédente , sont sillon- nés sur le dos : on cultive cette plante de même que les Lentilles, Seti-folius. La troisieme nva été envoyée de Vérone , où elle naît sans culture ; cette plante qui est annuelle s’éleve rarement à plus de six ou sept pouces de hauteur; les deux lobes de ses feuilles sont petits et terminés par des vrilles: ses fleurs sont d’un écarlate clair, et produisent des légumes coniques, qui sont remplis de semences pres- que rondes. On ne cultive cette espece que dans les jardins de Bo- tanique. Parisiensis. La ‘quatrieme, qui se trouve aux environs de Paris, est aussi annuelle, et s’éleve à- peu-près à la hauteur d’un pied, LAT avec une tige garnie de feuilles composées de plusieurs lobes étroits , alternes sur la-côte du milieu , et términés en vrilles : ses Heurs , qui sortent simples sur un pédoncule assez long , sont de couleur bleue, et à-peu-près de la même grandeur que celles de la Lentille ordinaire. On rencontre aussi cette espece dans quelques endroits de l'Angleterre, sur tout dans Ja forêt de Windsor , et dans les prairies humides : sa fleur est sujette à varier Hispanicus. La cinquieme est ori- ginaire de l'Espagne et de l'Italie; elle est annuelle, et s’éleve à la hauteur de trois ou quatre pieds, avec une tige grimpante , garnie de feuilles composées de plusieurs lobes en forme de lance , alternes sur la côte du milieu, et terminés par de très-longues vrilles ; les pé- doncules ont cinq ou six pouces de longueur , et soutiennent cha- cun deux fleurs placées Pune au- dessus de l’autre , et de la même forme que celles des Pois ; leur étendard est large et dun rouge clair, mais la carène etles aîles sont blanches : ces fleurs sont rempla- cées par des légumes assez longs, noueux . et remplis de semences presque rondes. Cette plante fleurit en Juin et Juillet , et perfectionne ses semences en automne. Odoratus, La sixième , que l'on LAT connoit généralement sous fe nom de Pois odorants , croît naturelle- ment dans l’isle de Céylan ; mais elle est assez dire pour résister en plein air en Angleterre, Cette plante annuelle a une tige grim- pante , haute de trois ou quatre pieds , et garnie de feuilles com- posées de deux lobes grands et ovales , dont Ia cote du miliew est terminée par une Jongue vrille ; les pédoncules sortent des nœuds, ils ont apeu-prés six pouces de-lon- gueur , et soutiennent chacun deux grandes fleurs dont les étendards sont d'un pourpre obscur , et la carene et les ailes d’un bleu clair : ces fleurs ont une odeur forte et agréable , et produisent des légumes oblongs, gonflés et velus , dont chacun renferme quatre ou cing semences presque rondes. Il y a deux variétés de cette es- pece , dont l’une a son étendard d’un rouge d’œillet, avec une ca- rène blanche et des ailes d'un rouge pâle ; on l'appelle commu- nément Pois des Dames fardéer : les fleurs de la seconde variété sont entièrement blanches ; du reste, elles ne different que par leurs couleurs. Hirsutus. La septieme croit na: turellement en Essex ; je Pai trou: vée près de Hockevel, dans des endroits couverts de ronces : sa racine est vivace, et pousse trois LA it ou quatre tiges foibles, à peu près de deux pieda de longueur, et garmies de feuilles composées de deux lobes oblongs, dont la côte du milieu se termine en vrille; les pédoncules ont à-peu-près qua- tre pouces de longueur, et sou- tiennent chacun deux fleurs pour- pré , qui sont remplacées par des Kgumes rudes, velus, et: dun peu plus d’un pouce de longueur, qui renferment trois ou quatre semences presque rondes. On cul- tive rarement cette espece dans les jardins, Tingitanus. La huitieme espece a été originairement apportée de Tanger en Angleterre : cetie plante est annuelle, et sa tige haute de quatre ou cinq pieds, est garnie de feuilles composées de deux lobes ovales et veinés, dont la côte du milieu se termine en vrille ; ses pédoneules sont courts, et sou- tiennent chacun deux larges fleurs, dont les étendards sont de cou- leur pourpre, les ailes et la ca- rène dun rouge-clair; elles sont remplacées par des légumes longs et noueux, qui renferment plu- sieurs semencespresque rondes. Les Jardiniers donnent quelquefois à cetteplantelenom de Lupinécarlate. Annuus. La neuvieme est an- nuelle, et croit naturellement dans les environs -de Montpellier; ses semences m'ont aussi été envoycés Zz 364 LAT de la Sibérie : elle s’éleve a la hauteur de cinq ou six pieds, avec une tige granpante, ornée de deux membranes ou ailes qui cou- lent dans sa longueur de nœud en nœud ; ses feutHes sont composées de deux lobes longs et étroits, et la côte du milieu se termine en vrille : ses fleurs sont d'un jaune- pale ,-et placées deux-à-deux sur de longs pédoncules ; ‘elles sont: remplacées par des légumes longs et coniques, qui renferment plu- sieurs semences presque rondes, Tuberosus. La dixieme croit na- turellement parmi les grains dans Je Midi de la Frañce et en Italie; mais en Hollande, on la cultive pour sa racine, -que l'on vend sur les marchés pour lPusage de Ja ta- ble. irréguliere, tubéreuse, aussi grosse Cette plante a une racine que celle de la Noix de terre, et couverte dune peau brune : cette racine pousse plusieurs branches foibles, trainantes, et garnies de feuilles composces de deux lobes ovales, et terminés en ville ; les pédoncules sont foibles; ils ont à-peu près trois pouces de longueur, et soutiennent chacun deux fleurs d’un rouge-foncé, qui produisent rarement des-légume:; mais les racines se multiplient Beaucoup : cette espece croit dans les terreins humides, et réussit. mieux dans un sol léger: LAT Pratensis, La onzieme naît spon- tanément sur les bords des fossés et sous les haies dans plusieurs parties de l'Angleterre : sa racine est vivace et rempante, et elle se multiplie st promptement d’elle- méme , qu’elle devient une herbe très-incommode ; c’est pourquoi on ne doit pas la cultiver dans les jardins. … -Hetero-phyllus. La douzieme croît naturellement sur les bords des haies. et buissons , dans plusieurs endroits de P Angleterre : sa racine, vivace et rempante, pousse plu- sieurs tiges grimpantes, qui s’éle- vent à la hauteur de cinq ou six pieds, et sont garnies de feuilles composées quelquefois de deux, et quelquefois de quatre lobes longs, étroits , et terminés par des villes ; les pédoncules soutiennent plusieurs petites fleurs, dont les étendards sont d’une couleur pale, et les ailes et la carène bleues : à ces fleurs succedent des légumes longs et coniques, qui renferment plusieurs semences presque rondes, Cette plante fleurit en Juin et Juil. let, et perfectionne ses semences en automne. M Lati-folius. La treizieme nait spontanément dans plusieurs par- ties de lAngleterre, où on Ja cultive assez souvent dans Jes jar- dins comme plante d'ornement; mais on ignore si elle est originaire BAT de ce pays : sa racine, vivace, pousse plusieurs branches épaisse; et grimpantes, de six ou huit pieds de longueur, qui ont des ailes membraneuses à chaque côté entre les nœuds; ses feuilles sont com- posées de deux lobes en forme de Jance, dont Ja côte du milieu est terminée par des vrilles : les pé- doncules ont huit ou neuf pouces de longueur, et soutiennent cha- cun plusieurs grandes fleursrouges, qui sont remplacées par des légu- mes longs et coniques, qui renfer- ment plusieurs. semences presque. rondes. Cette Plante fleurit en Juin, Juillet et Août; ses semen- ces mürissent en automne, et.ses tiges périssent ensuite jusqu'à la racine, , Au printems suivant, les racines en produisent de nouvelles, ce qui lui a fait donner le nom de Pois éternel, Magno flore. La quatorzieme differe de la derniere par ses tiges, qui sont bien plus courtes et plus fortes : ses feuilles sont plus lar- ges et d'un vert plus foncé: ses fleurs sont beaucoup plus grosses et d’un rouge plus clair ; aussi font- elles un plus bel effet. Ces diifé- rences ne varient point, car jen ai élevé plusieurs plantes de se- mence pendant quarante ans, et les ai tonjours trouvées semblables aux plantes meres. Pisi-formis. La quinzieme espece, LAT 365 qui est originaire de fa Sibérie, a une racine vivace et une tige annuelle ,, garnie de feuilles coms. posées .de, six ou huit” paires de lobes oblongs et aigus : ses fleurs sont bleues, et plusieurs ont cha- cune leur pédoncule; elles pro- duisent des légumes semblables, à ceux des Pois, Cette plante fleurit en Juin, et perfectionne ses se- * mences_ en ‘Août. Nissolia. La seizieme, qu’on rencontre dans les prairies humides “de plusieurs parties de PAngle- terre, s’éleve à Ja hauteur d’un pied, avec une tige, droite et garnie à chaque nœud de feuilles longues , étroites et simples : ses pédoncules sortent des nœuds vers l'extrémité de la tige, ils sont minces , de trois pouces environ de longueur; les uns soutiennent une simple fleur, et d’autres deux, qui sont d’un rouge- clair. Cette plante fleurit en Mai, et Juin,. et ses semences müii:sentenautomne; on la cultive: rarement: dans, les jardins, . Amphi-carpos. La dix - septieme se trouve en Syrie : elle est an- nuelle, et sa: tige trainante est garnie de feuilles composées de deux lobes, dont la‘côte du mi- lieu se termine par une simple vrille ; ses pédoncules soutiennent chacun une seule fleur d’un pour- pre-päle. Lorsque cette fleur est Ewe fe germe s’enfortce dans la terre, où les légumes se forment et les semences mürissent, Aphaca. La dix-huitieme, que le Docteur Houstoun à décou- verte à la Vera-Cruz dans la nou- velle: Espagne , est annuelle 366 flétrie., une plante sa tige, traimante, et dun pied de longueur, est garnie” à chaque nœud d’une simple feuille en forme de rein : ses fleurs crois- sent par paires sur des pédoncules très-courts , elles sont petites, d’un jaune-foncé , et sont remplacées par des Iégumes très-courts et co- niques , qui renferment trois, ou quatre petites semeénces presque rondes. Comme cette espece est déli- cate, if faut Ja semer au printems sur une couche chaude : quand les plantes sont en état d’être en- levées, on les met chacune sépa- rément dans de petits pots remplis de terre légere, et on les plonge dans une couche de tan, où elles doivent toujours rester : on les traite comme Yes autres plantes des pays chauds, en les avançant au printems, pour les faire fleurir en Juillet, de maniere que leurs semences puissent murir en au- tomne. On cultive plusieurs autres es- peces dans les jardins curieux pour la variété de leurs fleurs, dont quelques-unes ont une belle appa- LAT rence et conservent LR -tems jer beauté, On peut les multiplier toutes, en Jes semant au printems où en automne : mais celles qu’on seme er autonme , exigent une terre légere et une exposition chaude, où Jes plantes resteront pendant l'hiver, fleurrront de bonne heure au printems suivant, et perfec-” tiohneront leurs semences au mois de Juillet; mais celles que Pon seme au printems, doivent être placées à une exposition ouverte, et peuvent être plantées dans près“ que tous les sols, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides. Ces plantes ne sont pas délicates, et mont pas besoin de beaucoup de soin ; on répand leurs graines’ dans les places qui leur sont des- tinces ; car elles réussissent rare- ment quand elles sont transplan- tces , à moins que ce ne soit dans leur premiere jeunesse : ainst, par-tout où on Îles seme pour servir d'ornement, on met quatre ou cinq graines ensemble, dans différens endroits des plates-bandes d'un parterre : quand les plantes ont poussé , il faut avoir soin de les tenir nettes, et lorsqu'elles ont atteint Ia hauteur de deux ou trois pouces, on place près d’elles des bâtons pour ies soutenir , car sans cela elles remperoïent sur la terre, ou s’attacheroïent à quelques plan. LAV tes voisines, et feroient un effet désagréable. La sixieme espece et ses deux variétés méritent une place dans tous les jardins, à cause de la beauté et de l'odeur de leurs fleurs. Quelques personnes cultivent fa huitieme pour la couleur de sa fleur ; mais il y en a peu parmi les autres qui doivent être admises dans les jardins, excepté les trei- zieme et quatorzieme especes, qui, étant plantées dans une situation convenable et soïgnées exacte- ment , auront une belle apparence, LATI-FOLIUS, se dit des arbres et des plantes qui ont de larges feuilles. -LAVANDE, Voyez LAVEN- DULA. LAVANDE DE FRANCE, ou CASSIDONY. 7. Srzcuas. T, . LAVANDE DE MER. Voyez Limonium. 1 LAVATERA. Tourn. Act. Gal. 17c6. tab. 3. Dil. Gen. 10. Lin. Gen. Plant. 752 ; espece de Mauve. Caracteres. La fleur a un double calice, dont l'extérieur est forme par une feuille, courte, obtuse, et découpée*en trois parties, et l'intérieur est d’une feuille, dé- coupée en cing portions : ces.deux calices sont persistans ; la corolle LAV 367 est composée de cing pétales, réunis à leur base, unis et éten- dus au-dessus ; la fleur a plüsieurs étamines jointes en une colonne vers le bas, mais séparées en haut, inserces dans la corolle, et ter- minées par des sommets en forme de rein : le germe :qui est rond, soutient un style court, ¢ylindri- gue, et couronné par plusieurs stigmats couverts de poils; de ca- lice se change ensuite en un-fruit a plusieurs capsules couvertes en- devant par un bouclier creux, et dont chacune renferme une se- mence en forme dg rein. Ce genre de plantes est rangé par le Docteur Lin NÉE dans le cinquieme ordre de sa seizieme classe, intitulée : Monadelphie po- lyandrie , dans laquelle se trouvent comprises celles dont les fleurs ont plusieurs étamines réunies en une colonne. Les especes sont : 1°. Lavatera Atthææ-folia, fo. liis infimis cordato-orbiculatis, cau- linis tri-lobis, acuminatis, glabris , pedunculis wni floris, caule herbaceo ; Mauve, dont les feuilles basses sont rondes et en forme de cœur, et celles de la tige sont garnies de trois lobes unis et aigus, avec .une seule fleur sur chaque pédon- cule, et une tige herbacée. Lavatera folio et facie Althea. Act. R, P. 17063 Lavatera ayec 368 LAV des feuilles semblables à celles’de PAlthæa de marais, et qui a aussi la même apparence. 2°. Lavatera Africana , foliis infimis cordato-angulatis , superne'sa- -gittatis , pedunculis uni-floris, caule herbaceo, hirsuto ; Lavatera; dont Jes feuilles basses sont en forme de cœur et angulaires, et celles du haut en forme de flèche, avec “une seule fleur: sur chaque pédon- cule, et’ une tige herbacée et -velue. Lavatera Africana , flore pulcher- -rimo. Boërh. Ind. Alt. ; Lavatera d'Afrique, agecoune belle fleur. fe) ge. glabris ,‘caule scabro herbaceo, pe- dunculis uni-floris, fruccibus orbiculo- tectis. Hort. Upsal. 203. Jacq. Hort. t..72. Kniph. cent 8..n..56 ; La- vatera avec des feuilles unies, une Lavatera trimestris , : foliis tige rude et herbacée, une seule fleur sur chaque pédoncule, et un fruit rond et couvert. Malva folio vario. C: B.P..315 5 Mauve a feuilles varices. 4°. Lavaiera Thuringiaca, caube “herbaceo , frucribus denudatis , caly- cibus Hort. Crantz. Austr. p. 144. Pall. it. 1, p. 312 Jacq. Austr. t. 311. Kniph. cent. 6.7. 5:33 Lavatera avec une incisis. psal. 203. tige herbacée ;.un fruit nud, et des calices découpés. + Althea flore majore. C. B. P. 316; Maure à plus grandes fleurs, LÉ AV ---§°. Lavatera hirsuta ; foliis guin- que-lobatis , hirsutis , caule erecto fru- ticoso. Icon. tab. 161; Lavatera à feuilles velues et à cing lobes, avéc une tige d'arbrisseau érigée. 6°. Lavatera Veneta, caule ar- boreo 3 foliis septem angularibus, to- mentosis, plicatis, pedur culis confertis, uni-floris axillaribus. Hort. Ups. 2023 Lavatera avec une tige d’arbre, des feuilles plissées , cotonneuses et à sept angles, ayant des pédon- cules qui soutiennent chacun une seule fleur, et sortent*en paquets des ailes des feuilles. Malva arborea Veneta dicta , parvo flore.. C. B. P.. 215.5 Mauve en arbre , avee une petite fleur. Malva arborescens. Dod. Pempt. 653. mn Lavatera arborea. Linn. Syst. Plant. tom. 3. pag. 350: Sp. 1. 7°. Lavatera tri-loba , caule frus ticoso, foliis sub-cordatis, sub-trilobir, rotundatis , crenatis, stipulis cordatis , pedunculis aggregatis , uni-floris. Lin, Sp. Plant. 691. Jacq. Hort, t. 74. Kniph. cent. 7.n. 41; Lavateraavec ‘une tige d’arbrisseau , des feuilles eh forme de coeur, a trois lobes ronds, dentelés et crenelés , ayant des stipules en cœur, et une: seule fleur sur chaque pédoncule. Malva foliis sub-cordatis , tri-lobis, obtusis, serratis, villosis. Hort. Cliff. 347: d Alihea fratescens folio rotundiori ; ~ incano. VWAV incano. C. B. P..316; Mauve de marais, en arbrisseau , a -feuilles Blanches et plus rondes.. , 8°. Lavatera Olbia, caule fru- ticoso , foliis quingue-lobo - hastatis. Hort. Upsal, 202. Jacq. Hort. t. 73; Lavatera à tige d’arbrisseau, avec des feuilles à cing lobes terminés en pointe de fleche, Althea frytescens,,. folio, acuto , parvo flore, C, B. P. 316; Mauve de marais en arbrisseau, avec une feuille aiguë et une petite fleur. Althea arborea Olbia in Gallo-Pro- vincid. Lob. Ic. 653. . 9°. Lavatera Hispanica, caule fees ticoso., foliis ofbiculatis, crenatis, tomentosis , pedunculis confertis , uni- floris, axillaribus ; Lavatera à tige d’arbrisseau , avec. des failles rondes, crénelées.et cotonneuses ayant des pédoncules qui sortent en paquets des aïsselles de la tige, et soutiennent chacun une ae fleur. Althæa frutescens Hispanica ; Folio rotundiori. Tourn. Inst. R, H: 97; Mauve de marais en arbrisseau, d'Espagne , avec une feuille plus ronde. 10°. Laratera undulata, caule fruticoso tomentoso, foliis orbiculato- cordatis , undatis, incanis ; serrato- crenatis , pedunculis sæpius:tri-flaris; Lavatera ayecune tige d’arbrisseau cotonneuse, des feuilles rondes, velues , en forme de cœur, blan- Tome IV. LAW 369 ches 5 ,ondéesi; et dentelées en pointes aigués, ayant des pédon- cules); qui fréquemment soutiex- nent trois, fleurs. : : Alhaa frutescens Lusitanica ; folie rotundiori, undulato. Tourn, Inst.975 Mauve de imaraïs-en arbrisseau , de Portugal, avec une: feuille plus ronde et ondée. 11%: Lavatera Bryonia: folio; caule fruticoso,foliis quinquè-lobatis, acutis, crenatis; tomentosis , racemis terminalibus ; Lavatera à tige d’ar- brisseau ; avec des feuilles coton- neuses et à cing lobes aigus , ayant de longs épis de fleurs qui terminent ‘les tiges. - Althea frutescens: folio Bryonie. C. B. P. 316; Althea en arbris- seau, avec des feuilles de Bryonne. -, Althea-folia. La premiere es- pece; -quiicroit naurellement en Syrie, est uve:plante annuelle, dont Ja tigeiest érigée., branchue, herbacée ; et de deux pieds de hauteur: ses! feuilles basses sont rondes, emforme de cœur, unies et supportées par de longs pétio- less ses feuilles supérieures sont divisées en trois lobes aïgus : ses fleurs naissent sur de longs pédon- cules aux aïles des feuilles ; elles sont: trés-Jarges , étendues, comme celles dela Mauve de marais, et d’un rouge-pale ou de couleur de rose : elles paroissent en Juillet, et perfectionnent leurs semences Aaa 370 L A V en Septembre; les pisse Dés en automne, eut Il y a une variété de cette es- pece à fleurs blanches ;:qui n’est qu'un produit. accidentel de se- mences. FU BRL Africana La RER est’ ori- ginaire du Cap. de: Bonne-Espé- rance, d’où on a apporté ses se- mences en Hollande ; et elles se sont répandues de-là dans presque toute l Europe. Cetteespece differe de la premiere dans la forme de ses feuilles : celles du bas ont des angles, et les supérieures:sont ter- minées en pointe de flèche ; Ses: tiges sont velues : ses)ifleurs sont ITR larges et d’un ddr plus clair. Cette plante est. arrete elle fleurit en méme-tems queda pré- cédente, et) perfectionne : ses se- mences en automne, Trimestris. La troisieme, qui se trouve en Espagne et en Sicile, est aussi annuelle, et s¢leve avec une tige mince et herbacée’, à la hauteur d'environ deux pieds » elle est couverte d’une écorce bru- ne; ses feuilles radicales sont pres- que rondes, et les supérieures an- gulaires ; quelques-unes sont ter: minées en pointe de flèche :ses fleurs n’ont pas la moitié de fa largeur de celles des especes pré- cédentes , elles sont d’un rouge- pale » portées sur de courts pé- (L'AV doncules', et: paroissent’ vers Ie même tems. que celles de la pré- cédente : celle:ct est certainement une espece! distiricte car dans Pespacé de quarañte années que jé Pat multiplice ; je ne Tar den vu varier, © Thuringiaca. La quéerrte aune racine vivace; Sa tige est annuelle, de‘cinq ou six pieds de hauteur, laineuse:, et garnié dé feuilles an- gulaires ; et en forme de’ coeur, supportées par de longs pétioles : ses fleurs, qui sortent de chaque nœud vers l'extrémité de Ia tige, sont sessiles, d’ une ‘couleur tirant sur le pourpre, et de Ja méme forme”qué celles de fa Mauve de marais’, mais plus larges ; elles paroïssent en Juillet et Aout : leurs! semences mürissent en au- tomine, et les tiges périssent apres jusqu’à laracine. Cette plante croît naturellement en-Autriche et en Bohème. © Hirsuta. La cinquieme se trouve au Cap de Bonne-Espérance ‘: ses semences m'ont été envoyées par Phabile M. STORMN, Jardinier d'Amsterdam ; elle s’éleve a Ia hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige: d’arbrisseau bran: chue, et garnie de feuilles larges et velues, profondément décou- pées en cing lobes presque ronds, dentelés sur leurs bords , d’un vert-clair , alternes, et supportés LAY par de longs pétioles, A. mesure que cette plante devientiplus forte et ligneuse, les feuilles diminuent de grandeur ; de:maniere que cel- les du haut sont six fois plus pe- tites que celles du bas: ses fleurs naissent simples aux ailes des feuil- les à chaque nœud ; afnsi à mesure que les branches s'étendent, les fleurs se succedent et durent pen- dant presque toute l’année ; elles sont d'un pourpre-clair, peu lar- ges, et sont remplacées par des capsules à plusieurs cloisons, dont chacune renferme une semence en forme de rein, etces semences mü- rissent successivement. | Venera. La sixieme, à laquelle on donne communément le nom de: Mauve en arbre, a une tige très-forte , très-épaisse, et de huit ou dix pieds de hauteur , qui se divise à son extrémité en;plusieurs branches garnies de feuilles dou- ces , cotonneuses,) plissées , et découpées sur leurs bords en plu- sieurs angles : ses fleurs sont pro- duites en paquets aux ailes des feuilles, et. sont soutenues cha- cune par un pédorcule; elles sont de couleur pourpre, de la même forine que celles de la Mauve commune, et produisent des se- mences semblables. Cette plante fleurit depuis le mois de Juin jusqu’en Septembre , et perfec- tionne ses semences en automne, L AV 74 Triloba. La septieme s’éleve avec une tige d’arbrisseau à la hauteur de sept on huit pieds, et pousse “plusieurs: branches longues et gar- nies de feuilles laineuses , qui different. beaucoup enu’elles en grandeur et en forme : bas sont presqu’en farme de cœur a leur base; etse divisent en cing lobes: presqué: ronds ; celles du haut sont petites, et ont trois lo- bes, dentelés sur leurs bords : ses fleurs sortent aux aisselles des celles du branches ; au nombre de!trois ou quatré à chaque nœud, sur de très-courts pédoncules; elles sont d’un pourpre-clair, de Ja même forme que celles de la Mauve de marais, et se succedent depuis le mois de Juin jusqu’en automne. Olbia. La huitieme est un ar- brisseau de Ja‘méme-grandeur que la septieme espece, et ne differe de cette derniere que par la forme de ses feuilles, qui sont divisées en trois ou cing lobes à pointes aigueés :.ses fleurs sont plus petites, mais de Ia même forme , de la même couleur, et se succedent aussi long-tems. Cette plante croît naturellement dans la France mé- ridionale. Hispanica. La neuvieme s’éleve en tige d’arbrisseau à Ja hauteur de six ou huit pieds, et pousse plusieurs branches garnies de feuil- les cotonneuses, crénelées, pres- Aaa 572 LAY. que rondes ,: et supportées ‘par des pétioles : ses pédoncules sor= tent en paquets des ailes des) feuil- les, et soutiennent chacun une seule fleur iarge, d’un bleu-pale, et semblabie à celles’ des >autres vespeces; elles paroissent aussi dans le même tems, et leurs semences mürissent en automne. : Undulata. La dixiemea un tige -d’arbrisseau cotonneuse et douce, qui s’éleve à la hauteur de quatre ou cing pieds, se tient plus érigée ‘que celles des autres: especes, et ne s'étend pas autant; ses feuilles ont la forme de cœur à:leur bâse,, mais elles sont rondes sur leurs bords, très blanches , ondées, et supportées par de longs petioles : ses fleurs sortent en paquets des at- les des ‘feuilles sur des pedoncules de différentes longueurs, qui or- dinairement n’en portent chacun qu'une seule , mais quelquefois deux ou trois; elles sont larges et d’un bleu pale, et paroissent en même tems que celles de la précé- dente , et leurs semences muris- sent’ en automne. Cette plante croit naturellement en Portugal. Bryonie folio. La onzieme s’éleve avec une tige d’arbrisseau à la hauteur de six ou sept pieds, et pousse plusieurs branches ligneu- ses , garnies de feuiiles cotonneu- ses; divisées en cinq lobes termi- nés en pointes aiguës , et crene- LAV lées sur leurs bords. La partie in: férieure dés branches est ornée à chaque nœud d’une fleur simple et -sessile ; mas ses branches sont ter- minées par des épis clairs de fleurs, d’unbleu pale, et semblables à cel- les de la précédente. Culture, Les six dernieres es- peces ‘n’ont ‘Ici’ que peu de du- rée; quoiqu’elles alent des tiges ligneuses : les sixieme, dixieme ‘et onzieme ne subsistent gueres plus de deux ans, à moins qu’elles ne se trouvent dans des décom- bres secs ; où elles ne peuvent faire :que peude progrès , mais où leurs tiges et leurs branches sont plus fermes et plus en état de résister au froid :sr,au cons traire , elles se trouvent dans une bonne terre, elles sont plus suc- culentes, plus remplies de séve, et plus sujettes à être détruites par la gélée. Les trois autres étant moins délicates , subsistent plus Jong-tems ; elles peuvent durer trois ou quatre ans, et quelque- fois davantage , pourvu que les hivers ne soient pas trop rigou- reux, et qu’elles se trouvent dans une situation chaude!, et dans un terrein sec ; car dans un sol'riche et humide , elles périssent beau- coup plutôt. - On multiplie aisément toutes ces en par leurs grains, qu'il faut semer au espèces arbrisseau LAY printems sur une plate - bande de terre légere. Quand les plantes ont atteint, la hauteur de trois ou quatre pouces, on les enleve pour les placer où elles doivent rester; car elles poussent des racines lon- gues et charnues , avec peu de fibres, et ne réussissent pas bien, quand elles sont transplantées trop grandes : si l’on donne à ces diffé- rentes especes le tems de répan- dre leurs semences , les plantes pousseront ‘au printems suivant ; et si, par hasard, elles se trou- vent dans des décombres secs , elles deviendront courtes, fortes, ligneuses , et produiront une plus grande quantité de fleurs que cel- les qui sont plus succulentes, Comme ces plantes sont long-tems en fleurs, on peut donner place à quelques-unes de chaque espece dans les grands jardins. Les trois premieres sont annuel- les , et se multiplient par leurs grai- nes qu'on seme à la fin de Mars ou au commencement d'Avril , dons une plate - bande de terré neuve et légere : lorsque les plan- tes ont poussé, on les nettoie avec soin , et si la saison est seche , on les arrose de tems en tems. Quand elles sont parvenues à la hauteur d'environ deux pouces , on les transplaute à demeure au milieu des plates - bandes dans les jardins à fleurs ; car si le sol est bon, elles LAV 373 séléyeront a deux ou trois pieds; mais il faut les enlever avec pré- caution, pour conserver une motte de terre à leurs racines, sans quoi elles courent risque de ne pas réussir: on les arrose ensuite. , et, son les tient à ombre, jusqu’à ce qu'elles aient poussé de nouvel. les racines ; après quoi, elles n’exi-. gent aucun autre soin , que d’être tenues nettes de mauvaises. her- bes, et d’être soutenues, par. des bâtons de peur qu’elles ne soient renversées par les grands vents: on peut aussi les semer.en autom- ne. Quand les plantes ont poussé, ont les met dans de petits pots qu’on place , vers Ja fin d’Octo- bre, sous un chassis ordinaire, où elles seront 4.Pabri des fortes ge- lées , et se conserveront trés-bien pendant l'hiver. Au printems, on les tire des pots pour les planter, ou dans de plus grands, ou ep pleine terre où elles doivent fleu- rir ; par ce traitement , elles des viendront plus grandes, et fleuri. ront mieux, et plutôt que celles qu'on seme au printems: on re- cueille toujours la semence sur i celles d’automne , parce que sou- vent celles du printems n’en pro- duisent point. La troisieme espece doit être semée au printems , dans la place qui lui est destinée; car elle ne souffre pas bien d’être trans- plantée en été. 374 LAV. * Lés deux premieres font un. grand ornement dans les beaux jardins , lorsqu'elles sont placées parmi les autres plantes annuelles, soit dans des pots ou dans une pla- té-bande. La quatrieme a une racine vi-? vace , qui se conserve plusieurs années ; mais ses tiges périssent en automne , et les racines en poussent de nouvelles au prin- tems. On multiplie cette espece par ses graines qu’on seme au prin- tems, dans une plate - bande de terre légere; aussi-tôt que les plan- tes sont en état d’être enlevées, on les transplante ou dans les pla- ces qui leur sont destinées , ou dans des pots pour leur faire ac- quérir plus de force avant de les mettre en pleine teîre : lorsqu’el- les sont bien enracinées , elles n’és xigent plus aucune culture , que d'être nettoyées avec soin. Si Phi- ver est fort rigoureux, on couvre la surface de la terre dans laquelle elles se trouvent , avec du vieux tan, pour empêcher la gelée d’y pénétrer ; maïs elles supportent très-bien Je froid de nos hivers ordinaires ; elles produisent lears fleurs , et perfectionnent leurs se- mences annuellement. Comme la cinquieme ne sup- porte pas le plein air‘dans notre climat pendant lhiver , il faut Ja semer de la même maniere que LAV les autres. Quand les plantes sont en état d’être enlevées , on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre legere » et on les tient à l'ombre, jusqu'à ce qu’elles aïent formé de nou- velles racines ; ensuite on peut les placer dans une position abri- tée parmi d’autres plantes exoti- ques , dures 3 à mesure qu’elles font des progrès , on leur fournit de plus grands pots, et on les soi- gne de la même maniere que les plantes exotiques : on les enferme en automne dans l’orangerie , em les plaçant parmi les myrtes et les autres plantes qui n’ont besoin que d’être mises à l'abri des ge- lées; mais il leur faut autant d’air frais qu’ilest possible dans les tems doux. LAVENDULA. Tourn. Inst. R. H. 198. Lin. Gen. Plant. 630.; Lavande ; cette plante tire son nom de lavando , laver , parce qu'on Vemployoit dans les bains à cause de son odeur agréable, ou parce qu’on s'en servoit dans les lessives pour donner une bonne odeur au linge , ou enfin parce qu’elle est bonne pour laver le visage , le parfumer, et Jui don- ner de la beauté, Caracteres. Le calice de Ja fleur est ovale, persistant , et fourni par une feuille légèrement découpée LAY : sur les bords ; la corolle est en gueule et monopétale, elle a un tube cylindrique , plus Jong que le calice, et qui s'étend au des- sus ; la levre supérieure est large, divisée en deux parties et ouver- te, celle du bas est coupée en trois segmens égaux : Ja fleur a quatre étamines courtes, et pla- cées dans le tube de Ja corolle ; deux de ces étamines sont plus longues que les autres , et elles sont toutes terminées par de pe- tits sommets : elle a un germe divisé en quatre parties , qui sou- tient un style mince de la même longueur que le tube , et couron- né par un stigmat obtus et den- telé ; le germe se change dans la suite en quatre semences ovales, placées dans le calice, Ce genre de plantes est rangé dans ja premiere section de Ja quatorzieme classe de LINNÉE, intitulée : Didynamie gymnospermie , qui comprend celles dont les fleurs ont deux longues étamines et deux courtes, avec quatre semen- ces nues , placées dans le ca- lice. Les especes sont : 1°. Lavendula fpica foliis lan- ceolatis , integerrimis , spicis nudis, Hort. Cliff. 303. Hort. Ups. 162. Mat. Mel, 146. Roy. Lugd.-B. 322. Sauv. Monsp. 143. Sabb. Hort. 3. t. 72. Kniph. Cent. 4. n. LAY 375 39. Regn. Bot. ; Lavande à feuil- les entieres et en forme de lan- ces, ayant des épis nuds. Lavendula lati-folia. C. B. P. 216. ; Lavande à larges feuilles, Aspic de Provence , Nard. ou La- vande male. 2°. Lavendula augustifolia , foliis lanceolato-linearibus , fpicis nudis ; Lavande à feuilles étroites et en forme de lance , avec des épis nuds. Lavendula augusti-folia. C. B. P. 216.3 Lavande à feuilles étroites. 3°. Lavendula multifida , foliis duplicato-pinnati- fidis. Vir. Cliff. 56. Hort. Cliff: 303. Roy. Lugd.-B. 322. Hort. Ups. 162. Burm. Ind. t. 38. f. 1. Kniph. Cent. 4. n. 38.; Lavande à feuilles doublement ailées. Lavendula folio disseo.C. B. P. 216.3; Lavande à feuilles décou- pées. 4°. Lavendula Canariensis , foliis duplicato-pinnati-fidis, hirfutis , fpicis fasciculatis; Lavande à feuilles ve- lues et doublement ailées , avec des épis de fleurs en paquets. Lavendula folio longiori, tenuius et elegantius dissecto. Tourn. Inst. R. H.198.; Lavande à feuilles plus longues , plus étroites et agréable- ment découpées. Spica. La premiere espece qu’on cultive dans plusieurs jardins an- glois, est généralement connue 376 LAV sous le titre d’Aspic ou Lavande 4 eis ; ses feuilles sont plus courtes et plus larges que celles de la Lavande ordinaire, et ses branches sont aussi plus courtes , plus ap- platies , et mieux garnies de feuil- les : cette plante produit rarement des fleurs 3 mais lorsqu'elle en donne, leurs pédoncules sont gar- nis de feuilles très-différentes de celles qui naissent sur les bran- ches, mais qui ressemblent à celles de lespece ordinaire , quoiqu’el- les soient un peu plus larges; ses tiges sont plusélevées , et ses épis de fleurs plus larges: ses fleurs sont plus petites, et moins nombreu- ses sur les épis. Cette espece fleu- rit ordinairement plus tard dans {a saison ; on l’a souvent confon- due avec la Lavande ordinaire; mais elle est certainement plante distincte.* Je la crois la mème que celle que le Docteur Morisson a ap- pelée Lavendula lati-folia sterilis , parce qu’elle ne produit des fleurs qu'après plusieurs années , et que pendam cet intervaile, elle paroit trés-différente de la Lavande com- mune, surtout par ses branches qui ne fleurissent point; mais j'ai fait des boutures avec des rejet- tons de branches à feuilles étroï- tes , qui ctoient en fleurs , et d’au- tres, avec celles à feuilles larges, es Vai toujours yu que les plan- une LAV ' tes ainsi multipli¢es reprenoient leur premiere forme: car les bou- tures a feuilles étroites en ont pro- duit de larges (1). Angusti-folia. La seconde est la Lavande ordinaire qui est si con nue , qu'il n’est pas nécessaire den donner une description: ces deux especes fleurissent en Juil- let, qui est le tems de recueillir les épis de la seconde pour Yu- sage : celle-ci produit une variété à fleurs blanches. (1) Les fleurs de Lavande ont une odeur forte et agréable , et une saveur acre et légèrement amere : cette odeur pénétrante réside presque uniquement dans l'huile éthé- rée essentielle, qu'elles contiennent abon- damment, et dans laquelle résident toutes les propriétés de cette plante. Ces fleurs sont mises au nombre des re- medes nervins et céphaliques , parmi les- quels elles tiennent un rang distingué; on les emploie principalement dans le vertige, la foiblesse de mémoire , la céphalalgie , l'épilepsie , l'apoplexie séreuse , la paraly- sie , les mouvemens convulsifs , les malas dies soporeuses , l'asthme humide , Ja sup- pression chronique des regles , etc, On prépare ces fleurs en infusion théi- forme ou vineuse ; ou bien on emploie leur Buile essentielle à la dose de huit ou dix gouttes dans une liqueur convenable ; on s’en sert aussi avec beaucoup de succès pour des bains et des fumigations contre l'édeme, la paralysie , les douleurs rhumatismales , les fleurs blanches , etc. Ces fleurs entrent dans le syrop de Sræ- . cas , dans la poudre odorante céphalique de Charas , etc. On LAV On les multiplie par boutures qu'on arrache ou que lon cou- pe. La meilleure saison pour faire cette opération, est le mois de Mars ; on les plante à l'ombre , ou du moins on les couvre de nat- tes, jusqu’à ce qu'elles aient pris racine , après quoi on peut les exposer au soleil ; lorsqu’elles ont acquis de la force, on Jes trans- plante dans le lieu qui leur est des- tine: elles subsisteront plus long- tems dans un sol sec, graveleux et pierreux , ou elles passeront plusieurs hivers ,quotqu’elles pous- sent beaucoup plus vite en été, quand elles sont plantées dans une terre riche, légere et humide ; mais alors elles périssent générale- ment en hiver : d’ailleurs leur odeur est moins forte , et elles sont moins bonnes pour Pusage de la médecine, que celles qui croissent dans un sol pierreux et stérile. Autrefois on faisoit des bordu- res dans les jardins avec cette plante ; mais elle n’est point du tout propre à cet usage , parce qu’elle s'éleve trop , et qu’elle est suiette à périr , si on la coupe sous vent dans les tems secs : d’ailleurs, comme elle est souvent détruite par les hivers rudes , les bordures se trouvent imparfaites ; de plus, ces plantes épuisent beaucoup Ia terre , et privent celles des pla- Tome IV, LAV 377 tes. bandes de leur nourriture : ainsi, on ne doit*jamais les plan- ter dans les beaux jardins parmi d'autres plantes et fleurs choïsies ; mais plutôt dans fes plates-bandes des jardins de Botanique, ou dans quelqu’endroit du potager , si le sol en est sec. | Mulifida. La troisieme espece, qui est originaire de PAndalou- sie, s’éleve à la hauteur de deux pieds , avec une tige droite , lai- neuse , et garnie de feuilles blan- ches, opposées et découpées en plu- sieurs parties , jusqu'a la côte du milieu ; ses segmens sont encore divisés sur ieurs bords à leur ex- trémité en trois autres qui sont obtus , de maniere qu’elles finis- sent en plusieurs pointes: les pé- doncules sortent de l'extrémité des branches ; ils sont nuds , de six pouces environ de longueur , à quatre angles, et terminés par des épis épais d'environ un pouce de longueur :ses fleurs sontrangées en spirale autour des épis ; au-dessous de ces épis, on en voit communcé- ment deux autres plus petits, qui sortent des parties latérales de la tige, et sont éloïgnés d'un pouce de l'épi du milieu. Cette espece fleurit en Juillet , et perfectionne ses semences en automne. On en connoit deux variété , Pune a fleurs bleues , et l’autre à fleurs blanches, On seme les graines de Bbb 378 LAV cette espece au printems, sur des planches d’une terrelégere etneuve. Lorsque les plantes ont poussé, on peut les transporter dans les plates- bandes du parterre , ou dans des pots à demeure ; après cela elles nexigent plus aucune culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Ces plantes sont agréables, et font un très-bel effet dans de grandes plates-bandes parmi les autres especes ; mais ce n’est pas ainsi qu’on Îles dispose dans ce pays. On peut aussi les conserver en hiver en les enfermant en au- tomne dans une orangerie ; mais elles ne se conservent jamais plus de deux ans dans notre climat , et souvent, quand elles produisent des semences dans la premiere année, elles périssent aussi-tôt après, ou, si elles subsistent encore , elles ne font plus qu'un très-médiocre effet dans l'été suivant , de sorte qu’elies ne valent pas la peine d’être con- servées , à moins que la saison ne soit mauvaise , et que les semences ne puissent se perfectionner en plein air. Si on leur laisse écarter leurs graines , les plantes pousseront au printems suivant sans aucun soin, et on les traite comme il a été dit ci-dessus, Canariensis. La quatrieme croit naturellement dans les isles Cana- ries , d'où ses semences en ont été envoyées à l’Eyèque de Lon- LAV dres ; ces graines ont Cté semées dans le jardin de sa Seigneurie à Fulham , où Jes plantes ont d’abord été élevées. Cette espece a une tige droite, branchue , carrée, haute de quatre pieds, et garnie de feuilles plus longues , décou- pées en segmens plus étroits que celles de la troisieme, d’un vert plus clair et presqu’unies ; leur pédone cule est nud , bien plus Jong que ceux de la précédente , et terminé par un épi de petites fleurs bleues; deux ou trois pouces au - dessous sortent deux autres petits épis de fleurs , opposés aux deux côtés de la tige : ces fleurs sont plus petites que celles de la Lavande commune ;. mais elles ont la même forme. Comme cette espece est plus. tendre qu'aucune des autres, il faut répandre ses graines au prin- tems sur une couche tempérée : quand les plantes ont poussé, on les met chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere, et on les plonge dans une autre couche pour les avancer. Vers le commencement de Juin,. on les accoutume au plein air; après quoi on les place dans un lieu abrité vers la fin du même mois. Ces plantes fleuriront en Juillet, et si automne est chaud, leurs semences müriront en Sep- tembre; mais quand elles ne se perfectionnent pas, on peut les HAD conserver en hiver dans une bonne orangerie, où elles fleuriront pen- dant la plus grande partie de cette saison, et produiront de bonnes semences, LAUREOLE MASLE , ou GA-. ROU. Voyez DAFHNE LAUREOLA. LAUREOLE FEMELLE, MESEREON , ou BOIS GENTIL Voyez DAPHNE MÉSÉRÉUM. LAURO-CERASUS. Voyez PADUS. LAURIER. Voyez Laurus. LAURIER ALEXANDRIN à feuilles étroites. Voyez Ruscus- HyProPHYLLUM. LAURIER AMANDIER. Voyez Papus LAuRo-cERAsus. LAURIER CERISE. Voyez Papus LAURO-CERASUS. LAURIER D°’EPURGE, ou LAUREOLE, ou GAROU. Voy. Darune LAUREOLA. L. LAURIER MARITIME. Voyez PHYLLANTHUS. L. LAURIER ROSE. Voyez Ne- RIUM OLEANDER. LAURIER ROSE (petit), HERBE DE SAINT-ANTOINE, CHAMÆNERION, ou LAU- LAU 379 RIER DE SAINT-ANTOINE, Voyez EPILOBIUM ANGUSTI-Fo- LIUM. LAURIER ROSE NAIN. Voy. RHODODENDRON. L, LAURIER DE PORTUGAL, ou AZARERO. Voyez Panus LusITANICA. LAURIER-THYM. IV. Visur- NUM THYMUM. LAURUS., Tourn. Inst. R. H. 597 tab. 367. Lin. Gen. Plant. 4525 Laurier. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et hermaphrodites sur différens pieds : les fleurs males mont point de calice; leur corolle est monopétale et découpée en six segmens sur les bords ; ces fleurs ontneufétamines pluscourtes quela corolle , placées par trois, et ter- minées par des sommets minces : les fleurs hermaphrodites n’ont point de calice ; elles sont mono- pétales et légèrement découpées sur le bord de Ja corolle; dans Ie fond est placé un germe ovale, qui soutient un style simple de Ja même longueur que la corolle , et cou- ronné par un stigmat obtus ,accome pagné de six ou huit étamines , avec deux glandes rondes , plactes sur des pédoncules très-courts, et fixées à Ia base de {a corolle; ce Bb bij LAW germe devient, quand Ja fleur est passée , une baie ovale , et à une 380 cellule qui renferme une semence de Ja même forme. Ce genre de plantes est rangé dans ja premiere section de la neuvieme classe de LiNNÉE, inti- tulée : Ennéandrie monogynie , avec celles dont Jes fleurs ont neuf étamines et un style ; mais elle doit être reportée à la vingt-deuxieme qui renferme les plantes avec des fleurs males et femelies sur diffé- rens pieds, Les especes sont : . 1°. Laurus nobilis , foliis lanceo- Latis , venosis , perennantibus , floribus quadri-fidis , dioicis. Hor: Cliff 105. Hort. Ups. 98. Mar. Med. 107. Roy. Lugd.-8. 98. Scop. carn. ed, 2. n. 474. Blackw. t. 175. femina; Lau- rier a feuilles toujours vertes, vei- nées , et en forme de lance, avec des fleurs males et femelles, dé- coupées en quatre pointes , et pla- cces sur différentes tiges. Laurus lati-folia Duoscoridis. C. B. P.; Laurier à larges feuilles de Dioscoride. Laurus foliis ovato - lanceolatis , ramis flori - feris , folio brevioribus. Hall. Helv. n. 1602. Laurus vulgaris. Bauh. Pin. 460. Laurus. Cam. Epit. 60. Tourn, Inst. 597. Dod. Pempt. 849. Raii Hist. 2. p. 1688, 2°. Laurus undulatus , foliis lan- LAU ceolatis , venosis ,perennantibus, mar- ginibus undatis ; Laurier à feuilles toujours vertes, eu forme de lance, veinées et ondées sur leurs bords, Laurus vulgaris folio undulato. A. R. Par. ; Laurier commun à feuilles ondées. 3°. Laurus tenui-folius , foliis li- neari-lanceolatis, venosis , perennan- tibus , floribus quinque-fidis, dicicis; Laurier à feuilles étroites, en forme de cœur, toujours vertes et vei- nées , avec des fleurs découpées en cing parties, qui sont males et fe: melles sur différentes plantes. Laurus tenui-folia. Tab. Icon. 9253 Laurier à feuilles étroites, 4°. Laurus Indica , foliis venosis , lanceolatis , perennantibus , planis , ramulis tuberculatis foribus racemosis. Hort. Cliff. 154. Gron. Virg. 159. Fabric. Helmst.. p. 400; Laurier a feuilles toujours vertes, veinées, unies, et en forme de lance, avec des branches char- gées de tubercules et de cicatrices, cicacitribus , et des fleurs en grappes. Laurus Indica. Pluk. Alm. 210.. t. 301. f. 1. Ald. Farneze. 61.5 Laurier des Indes. Cinnamomum sylvestre America-- num. Scb. Thes. 2. p. 90. t. 84. Jes Laurus Indica Aldini. Raii Hist. 2. ps. 1553. KR. Laurus lati-[olia Indica, Barr. Rave. 123. to: 8770. ‘LAU 5°. Laurus Borbonia , foliis veno- sis , lanceolatis | calycibus fructis baccatis. Lin. Sp. 529. Hort. Cliff. 154. Gron. Virg. 46. Roy. Lugd.- B. 226. Fabric. Helmst. 389 ; Lau- rier a feuilles veinées et en forme de lance , ayant des calices qui se changent en baies. Eh Caroliniensis , foliis acu- minatis , baccis caruleis , pediculis longis , rubris , incidentibus. Catesb. €arol. 1. p. 63. t. 63. Seligm. Aves. Ic. 26 ; Laurier de Ja Caroline a feuilles pointues , avec des baïes bleues , placées sur des pédoncules longs , rouges et tombans. Borbonia fructu oblongo , nigro’, calyce coccineo. Plum. Gen. 4. Ic. 60. 6°. Laurus Benzoin , foliis ovatc- lanceolatis , obtusis , integris , annuis; Laurier à feuilles evales entieres , de lance. Arbor Virginiana Citreæ vel Limo- nii folio , Benzoinum fundens. Comm. Hort. Amst. 1. p. 189.t 973 Arbre du Benzoin. Arbor Virginiana , lio, baccata, Benzoinum redolens. Pluk Alm. 42. t. 139. f..35 4 7°. Laurus Sassafras , foliis in- zegris tri-lobisque. Hort, Cliff. 154. Mat. Med. 108. Gron. Virg. 46. Roy. Lugd-B. 227. Trew. Ehret. t. 59, 603 Laurier à feuilles. en- tieres et à trois lobes. , obtuses , annuelles , et en forme Pishaminis fo- Cornus.mas odorata , folio tri-fido.. LA UÙ 347 margine plano , Sassafras dicta. Pluk, Alm, 120. t. 222. Catesb. 6. Car. 1.p. 55 te §'5 3 Sassafras. Sassafras arbor, ex Floridä, Ficul- neo folio. Bauh. Pin. 431. 8°. Laurus enervius , foliis veno- sis , oblongis , acuminatis , annuis , subtis rugosis, ramis supra axilla- ribus ; Laurier a feuilles oblongues, veinées , annuelles , à pointes ai- gués , et rudes en dessous. Laurus foliis enervibus , ovatis ; utringue acutis. Flor. Virg. 46. Laurus estivalis, Lin. Syst. Plani. tom. 2, p. 228 , 210. Sp. 10. Laurus foliis lanceolatis , enervi- bus , annuis. Flor. Virg. 159 ; Lau- rier à feuilles ailées , annuelles, en forme de lance. sans veines, Cornus foliis Salicis Laureæ acu- minatis , floribus albis , fructu Sas- safras. Catesb. Car. 2. pag. 28. f. 28. 9°. Laurus Camphora , foliis cri- nerviis , lanceolato-ovatis , nervis su- pra basim unitis, Lin. Mat. Med. p.. 107. Fabric.. Helmst. 400; Lau- rier a feuilles ovales et en forme: de lance , ayant trois veines qui s'unissent au-dessus de la base. Laurus Camphori - fera. Kæmpf.. Amæn. 770. f. 771. Laurus foliis ovatis , utrinquè acu- ntinatis , trinerviis, nitidis:, petiolis laxis. Hori. Cliff. 154. Camphora Officinarum. C.-B, P: 3; LAU 500 ; l'arbre de Camphre ou Cam- phrier. 382 Arbor Camphori - fera Japonica. Breyn. Prodr. 2. p. 16. Ic. 16. f. 2. Comm. Hort. 1. p. 185. 10°, Laurus Americana , foliis ovatis , planis , integerrimis , pedun- culis racemosis , floribus in capitu- lum collectis ; Laurier à feuilles unies, ovales et entieres, avec des pédoncules branchues , et des fleurs rassemblées en tcte. Laurus Americana , foliis sub- rotundis , floribus in capitulum col- lectis. Houst. Mss. ; Laurier d’Amé- rique à feuilles presque rondes» avec des fleurs rassemblées en tête. 11°. Laurus Cinnamomum , foliis tri + nerviis , ovato-oblongis, nervis versus apicem evanescentibus. Flor. Zeyl. 145. Mat. Med. p. 106. Jacq. Amer, 117. Blackw. t. 3543 Lau- rier a feuilles oblongues , qui de- viennent plus étroites vers [a pointe, sillonnées par trois veines, et ovales. Laurus foliis oblongo-ovatis , ni- zidis , planis. Hort. Cliff. 154. Cinnamomum sive Canella Zey- lanica. Bauh. Pin. 408. Cinnamomum foliis latis , ovatis, frugi-ferum. Burm. Zcyl. 62 3 le Cinnamomum, où Canelier. Cassia Cinnamomea. Burm. Ind. 91. Katu-Karua. Rheed. Mal, 5. p. POS. 534 12. Laurus Canella, foliis tripli- LAU nerviis , lanceolatis. Flor. Zeyl. 146; Laurier à feuilles en forme de lance , et à trois nervures. Cinnamomum perpetud florens , fo- lio tenuiori , acuto. Burm. Zeyl. 63. t. 28, Laurus Cassia. Lin. Syst. Plant. tom. 2. pag. 225. Sp. 2. Cassia lignea. Blackw. t. 319. Cassia Malabarica. Herm. Lugd.- Bs. 230, Cassia Cinnamomea , Myrrhe odore , folio tri - nervi, subtus casio. Plukn. Alm. 89. Cinnamomum, sivè Canella Ma- labarica , scilicet Javanensis. C. B, P. 409 ; Cassia ou Cinnamomum sauvage, Carna. Rheed. Mal. 1. p. 107. f. 59» Burm. Ind. 91. 13°. Laurus +Persea, foliis ve- nosis, ovatis , coriaceis , perennanti- bus , floribus corymbosis. Linn. Sp. 529. Jacq. Obs. 1. p. 373 Laurier à feuilles ovales , épaisses et vei- nées , qui durent toute l'année, avec des fleurs en corymbe. Laurus foliis oblongo-ovatis , fructu obovato , Pericarpiobutyraceo. Brown. Jam. 214. Persea. Clus. Hist. 1.p. 2; Poire d’Avocat. Voyez Persea pour sa description. Persea Americana Bauh. 4416 Pyro similis fructus innovd Hispa- nid, nucleo magno, Bauh, Pin, 4.39. Pinn. LAU Pruni-fera arbor , fructu maximo 2 pyri-formi , viridi , pericarpio escu- lento , butyraceo , nucleum unicum , maximum , nullo ossiculo tectum, cin- gente. Sloan. Jam. 132. Hist. 2. p. 332.1. 222.f. 2. Raï Dendr. 48. Arbor Americana , amplissimis , pergamenis foliis , superficie nitidis- simd , fructu pyri -formi , crustaceo cortice, coriato. Pluk. Alm. 39. t. 267. f. 1. Nobilis. La premiere espece est Je Laurier à larges feuilles ; il est originaire de l'Asie, et croit ordi- nairement en Espagne et en Italie. J'ai reçu ses baies de tous ces en- droits en différens tems ; il est un peu trop délicat pour croitre en plein air en Angleterre, car il périt fréquemment dans les hivers rigou- reux , OU au moins ses branches sont si endommagées , qu’elles pa- roissent mortes pendant long-tems; il faut par conséquent le planter dans des caisses , pour l’enfermer dans une orangerie en hiver. Les feuilles de cette espece sont Bien plus larges et plus unies que celles du Laurier commun ; elle a aussi des plantes mâles et femelles, comme toutes les autres (1). (1) Les baies de Laurier , qu'on emploie en Médecine bien plus fréquemment que les feuilles, ont une-odeur forte et agréable, et une saveur âcre , amere et aromatique. €es baies fournissent par l'analyse un prin- LAU 383 Undulata. La seconde est le Lau- rier commun dont quelques plantes ont des feuilles unies , et d’autres les ont ondées sur leurs bords ; mais elles paroissent être de la même espece, car les jeunes plantes que jai élevées des baïes de Pune de ces deux especes se sont montrées sous la formedes deux variétés: cette espece differe cependant de Ia pre- miere et de la troisieme; car celle-ci croît bien en plein air, et ne souffre que dans les hivers très-rigoureux; au - lieu que la premiere ne peut pas subsister en plein air, étant jeune, dans les hivers les plus doux, cipe fixe , résineux et gommeux, et deux especes d'huile , dont l'une est grasse, épaisse et onctueuse , et l’autre volatile, subtile , éthérée et aromatique ; c’est dans cette derniere que résident toutes les ver- tus de ces baies. Ces baies sont céphaliquer, nervines , stomachiques , carminatives , fortifiantes , etc. On en fait principalement usage dans les vices de digestion, les dou- leurs de tête qui proviennent de la même cause , les affections venteuses , les ma= ladies hystériques , l'asthme humide , etc. On les fait prendre en poudre depuis six grains jusqu'à douze , et en infusion v- neuse depuis un scrupule jusqu'a un dem--- gros. On emploie aussi l'huile de Laurier en linimens dans la paralysie , les convul-- sions, etc. Ces baies entrent dans la composition de Pélectuaire de baies de Laurier , auquel elles ont donné leur nom dans le Laurea Alexandrina , la Thériaque , Vemplatre de baccis Lauri , etc. 384 LAU Tenui-folia. La troisieme a des feuilles très-longues, étroites, moins épaisses que celles des deux pre- mieres , et d’un vert plus tendre ; Pécorce qui couvre ses branches est de couleur pourpre : ses fleurs males, qui naissent entre les feuilles, sont rassemblees en grappes et ses- siles aux branches. Cette espece étant trop délicate pour résister en plein air au climat del Angleterre, on fa met dans des pots, pour la renfermer en hiver. Indica. Les Portugais ont trouvé Ja quatrieme dans Jes isles Canaries et dans Pisle de Madere. Hs ont multipliée en Portugal, de maniere qu'on croiroit qu’elle est originaire de ce pays. En 1620, on obtint cette plante dans les lands de Farneze, au moyen de ses graînes qui avoient été apportées des Indes, et on l'a prise d’abord pour une espece de Cinnamomum bärard. Dans nos climais tempérés , elle s’éleve à la hauteur de trente ou quarante pieds ; mais comme elle est trop dé- licate pour réussir en plein air en Angleterre, on la tient générale- ment dans des pots ou des caisses, pour Ja mettre à couvert durant {a mauvaise saison 5 ses feutlles sont plus larges que celles du Lau- rier ordinaire , elles sont épaisses, douces , et d’un vert tendre; les petioles sont d’une couleur presque rouge : les fleurs males sont ras- LAU semblées en grappes longues ; les ‘branches sont disposées rcguliere- ment de chaque côté : les fleurs sont d’un vert blanchätre ; et Jes baïes sont plus grosses que celles des autres especes ; on lui donne le nom de Laurier Royal ou Laurier de Portugal. Borbonia. La cinquieme a été apportée de la Caroline , où elle est connue sous le nom de Laurier rouge ; elle se trouve aussi dans d’autres parties de l'Amérique, mais nulle part en aussi grande abondance. Dans les environs de la mer, le tronc de cet arbre est droit et d'une hauteur considerable, mais dans les parties intérieures il est moins clevé ; son bois est très- estimé , son grain est fin , et les Ebénistes en font un grand usage : ses feuilles sont plus longues que celles du Laurier ordinaire ; leur surface inférieure est couverte de duvet ; leurs bords sont un peu ré- fléchis , et elles sont traversées par des nervures qui s'étendent depuis Ja côte du milieu jusqu'aux bords : les fleurs males sont rassemblées en grappes longues aux ailes des feuilles ; les fleurs des arbres fe- melles forment des grappes moins serrces, elles sont soutenues par de longs pédoncules rouges ; les baies sont bleues , et renfermées dans des gousses rouges. Cette es- pece ne résiste point en plein air en LAU en Angleterre ; car quoique quel- ques plantes y aïent réussi pendant des hivers doux, étant placées à une exposition chaude, cependant le premier hiver rigoureux les a fait périr : il faut donc la tenir dans des caisses, pour la renfermer en hiver. On multiplie ces cinq especes par marcottes , et l’espece com- mune par ses rejettons ; mais com- me ces plantes en produisent rou- jours un grand nombre qui les épui- sent et les empêchent de s’élever: la meilleure méthode est de les faire venir de baies quand on peut s’en procurer ; car les plan- tes de semences s’¢levent tou- jours a une hauteur plus consi- dérable que les autres, elles ne poussent pas non plus autant de rejettons , et leurs tiges sont plus régulieres. La meilleure maniere est de semer ces baies dans des pots, que lon plonge dans une couche de chaleur tempérée; par cette méthode , les plantes font de plus grands progrès, que si elles étoient élevées en pleine ter- re, etelles ont plus de tems pour acquérir de la forcé avant Phi- ver: il ne faut pas cependant les tenir trop chaudement , mais les accoutumer par dégrés au plein air ,les y exposer entièrement au commencement de Juin, et les y tenir jusqu’à l'automne : alors on Tome IV, LAU Tes place sous le chassis d’une couche ordinaire, pour les abri- ter de la gelée ; mais dans le tems doux on leur donne de Pair. Tou- tes ces especes , même la com- mune, craignent la gelée, quand elles sont jeunes, Au printems sui- vant , on met en pots les especes qui ne peuvent croitre en plein air, et on plante le Laurier ordi- naire dans une plate-bande en pé- piniere , en suivant entre chaque tige un intervalle de six pouces ; deux ans après on les place à de- 385 meure, On plante les autres especes dans des pots, comme nous lPa- vons déjà dit; tous les ans on les change de terre, et à mesure que les plantes font des proyrès , on leur en donne de plus grands : comme il est nécessaire de les nfermer en hiver , il suffit d’en avoir quelques-unes de chaque espece , pour les plus grandes orangeries. Le Laurier commun fait une variété agréable dans les plan- tations d’arbres toujours verts, et comme il croît bien à l’ombre des autres, quand il n’est pas trop serré, il est propre à étre planté sur les bords des bois, où il fera un bel effet pendant l'hiver, Benzoin. La sixieme espece qui nous vient du nord de l’Améri- que , hauteur de huit à dix pieds, et se divise en Cee seleve a la 386 EAU plusieurs branches garnies de feuil- les ovales , en forme de lance , à- peu près de trois pouces de lon- gueur, sur un pouce et demi de large, unies en-dessus , et traver- sées par des nervures en-dessous, Cet arbre perd ses feuilles en au- tomne, et je nai vu qu'une fois ses fleurs , qui étoient toutes mä- les , et d’un blanc herbacé ; si je m'en souviens bien, elles navoient que six étamines. Sassafras. La septieme espece, qui est l'arbre de Sassafras , est aussi très commune dans plusieurs parties de Amérique septentrio- nale : ses racines s'étendent fort loin , et poussent une . quantité prodigieuse de rejettons ; mais en Angleterre, ce n’est qu'avec beau- coup de précautions qu'on peut le multiplier : en Amérique, sa hauteur est de huit à dix pieds; ses branches sont garnies de feuil- les qui varient dans leur forme et leur grandeur : Jes unes sont ovales et entferes , de quatre pou- ces de longueur, sur trois de lar- ge ; les autres qui sont profondé- ment divisées en trois lobes, sont longues de six pouces, sur une largeur un peu plus considérable, en les mesurant de lextrémité d’un lobe à celle de Vautre : feuilles sont alternes , supportées par des pétioles assez longs et d’un ses vert briilant ; elles tombent en LAU automne et au printems , un peat après que les jeunes feuilles com- mencent à pousser: les fleurs sont placées au-dessous des feuilles sur de minces pédoncules, qui en sou- tiennent chacun trois ou quatre; elles sont petites , jaunes , et for- mées par cinq pétales ovales et concaves ; les fleurs mâles ont huit étamines , et se trouvent placées sur des plantes différentes de cel- les qui produisent les fleurs her- maphrodites. Ces dernieres ont un germe ovale , qui se change dans la suite en une baïe ovale, qui devient bleue en mürissant ; mais ces plantes ne produisent point de fruits en Angleterre, Enervius. La huitieme espece croit naturellement dans les par- ties marécageuses de l'Amérique septentrionale ; elle s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige d’arbrisseau brachue, et couverte d’une écorce pourpre ; ses feuilles sont opposées, de deux pouces environ de longtfeur , sur un de large, unies en-dessus, mais veinces et rudes en-dessous. Cette plante n'a pas encore produit de fleurs dans ce pays: ses baïes qui m'ont été envoyées du Mariland, étoient rouges , et à peu-près de Ja même grosseur et de Ja même forme que celles du Laurier com- mun. Camphorata. La neuvieme, qui LAU produit le Camphre , se trouve au Japon , dans plusieurs parties des Indes , et au Cap de Bonne-Espe- rance : elle est d’une grandeur médiocre , et se divise en plu- sieurs petites branches garnies de feuilles ovales , en forme de lan- ce, unies en-dessus , avec trois veines longitudinales, qui se réu- nissent un peu au-dessus de Ia base: si on broie les feuilles ou les branches de cet arbre , elles répandent une odeur de Camphre très forte ; les fleurs mâles et her- maphrodites naissent sur des ar- bres différens. Je nai vu fleurir en abondance en Angleterre, que la plante male; ses fleurs étoient pétites , elles avoient cinq pétales jaunes et concaves, et ressem- bloïent beaucoup à celles du Sas- safras ; le même pédoncule en sou- tenoit trois ou quatre. Americana. La dixieme espece, qui a été découverte par le Doc- teur Housroun, à la Vera-Cruz, “a une tige ligneuse , qui s’éleve à la hauteur de vingt pieds, et se divise en plusièurs branches cou- vertes d'une écorce grise et rude; aux extrémités de ces branches paroissent des pédoncules de dif. férente longueur, qui se divisent en plusieurs autres , dont chacun soutient une grappe de petites fleurs blanches , rassemblées en têtes ou ombelles , avec une enve- LAU 387 loppe générale : elles sont mâles et hermaphrodites sur différens ar- bres ; les fleurs hermaphrodites pro- duisent des baies ovales , un peu moins grosses que celles du Lau- rier commun: les feuilles de cet arbre, qui ont à-peu-près deux pouces de longueur, sur un de largeur , sont rondes à leur extré- -mité, entieres , et supportées par des pétioles tres-courts, Culture. On multiplie le Sassa- fras au moyen de ses baies qu’on nous apporte de l'Amérique; mais quand elles sont semées au prin- tems , elles restent un an dans la terre , et souvent deux ou trois avant de pousser. La meilleure maniere de se procurer ces plan- tes , est de faire mettre ces baies, un peu après qu’elles sont mûres, dans un tonneau rempli de terre, et de les envoyer dans cet état: lorsqu'on les reçoit, on les répand sur une plate- bande de terre lé- gere , en les enfonçant de deux pouces ; et si le printems est sec, on les arrose souvent , et on les préserve de la chaleur du midi. Avec ces précautions , plusieurs de ces plantes pousseront dans la premiere année ; mais comme la plupart de ces graïnes ne germent qu'au printems suivant , il ne faut pas remuer la terre jusqu'à ce tems. Dans le premier hiver , et sur - tout dans le premier au- Cccij 388 LAU tomne, on les met avec soin à J’a- bri des gelées ; car comme elles -sont alors tendres et délicates, elles craïgnent plus les premiers froids de Pautomne, que ceux des hivers les plus rudes, Si Pextrémité des branches vient à être endom- magée , toute Ja plante s’en res- sent. Quand on a laissé ces plan- tes une année entiere dans ja terre où elles ont été semées , on les met en pépiniere, où elles doivent rester deux ans pour ac- quérir de la force; après ce tems, on les transplante dans les places qui leur sont destinées : on mul- tiplie aussi quelquefois ces plan- tes par marcottes ; mais ces mar- cottes restent ordinairement deux années , et souvent trois sans pous- ser de racines, et si on ne les ar- rose pas souvent dans les sèche- resses, elles ne réussissent jamais. Quant au Sassafras , on obtient tout au plus une marcotte sur trois, ce qui est cause que cette plante est toujours fort rare en Angleterre. On prépare avec le bois de cet arbrisseau , une espece de Thé , qu’on regarde comme anti-scorbutique. Dans la Caroline, on donne la décoction de ses feuilles dans Jes fievres intermit- rentes , et quelques curieux font dessecher ses fleurs pour s’en ser. vir en guise de thé. L’arbre faussement appelé Ben- Lr'A:U join, peut être multiplié par ses baies , ainsi que le Sassafras ; mais comme ces baies ne germent qu’a- pres un tems considérable , a moins qu’on ne les envoie du pays dans de Ja terre , comme il a été dit ci-dessus, elles manquent très- souvent. On multiplie aujourd’hui cette plante en Angleterre , par marcottes qui prennent aisément racine , lorsqu'on choisit bien les jeunes rejettons pour les coucher en terre. Enervius. La huitieme espece est originaire des mêmes contrées que les dernieres ; elle se multt- plie aussi par semences, et exige Je même traitement : ses marcot- tes reprennent très - aisé ment , et comme cet arbrisseau ne produit point de graines en Angleterre , cette derniere mé- ordinairement prati- aussi thode est quée. Ces trois especes croissent en plein air dans notre climat ; mats comme le Sassafras est souvent : endommagé par les fortes gelées, surtout lorsqu'il se trouve dans une situation exposée , il faut le placer dans un lieu chaud, et dans un sol léger. Le Sassafras et PE- nervius croissent mieux dans une terre humide que dans un ter- rein sec; aussi périssent-ils sou- vent en été , lorsque fa saison se trouve seche, On cultive beau- LAU coup toutes ces especes en An- gleterre, pour augmenter [a va- ricté des arbrisseaux ; mais elles ne sont pas d’un grand ornement., excepté le Sassafras qui , étant couvert en été de larges feuilles de différentes formes , fait alors un très-bel effet parmi Jes autres arbrisseaux de même grandeur. Camphora. L'arbre de Camphre approche beaucoup du Cinnamo- um, duquel il differe cependant &.. ses feuilles ; celles du Cinna- momum Ont trois côtes qui cou- lent depuis le pétiole jusqu’à Ia pointe où elles diminuent, au-lieu que les côtes de feuilles du Cam- phrier sont petites et étendues, avec une surface unie et luisante ; les fleurs males et Jes fleurs her- maphrodites naissent sur des arbres différens. À *En Europe, on multiplie cette espece par marcottes, qui restent souvent un an et plus avant de pousser des racines ; aussi cet ar- bre est-il fort rare dans notre climat. Tous ceux que j'ai vu en fleurs étoient males, et ne pou- voient point produire de baies ; mais en faisant venir les graines de cet arbre et celles du Cinna- momum de leur pays natal, et en les semant avec les mémes pré- cautions que avons indi- quées pour le Sassafras , on les multiplieroit en Angleterre , d’où nous “ LAU 389 lon pourroit ensuite en envoyer dans nos Colonies dAmérique ; ou elies seroient tres utiles, sur- tout le Ciznamomum , qui vient aussi-bien dans les Antilles que dans son pays natal. Ces arbres se multiplieroïent beaucoup en peu d'années par leurs baies qui réus- sissent très-bien , ainsi que les François l'ont éprouvé dans leurs isles de l'Amérique. Les Portugais ont apporté au- trefois des Indes quelques Cinna- momum, qu’ils ont plantés dans l’isle des Princes , près de la côte d’A- frique, où ces arbres ont rés de maniere qu'ils couvrent aujour- d'hui une grande partie de Pisle. On trouve aussi à Madere , un de ces arbres qu’on dit être male, et qui ne produit jamais de baies ; et plusieurs voyageurs , dignes de foi, m'ont assuré qu’il y en avoit dans le Brésil. L’arbre du Cam- phre n’a besoin d’aucune chaleur artificielle ; de sorte que, si on le place dans une orangerie chaude et seche, il croit trés-bien, il ne faut larroser que très-peu en hiver: mais il est nécessaire de lui don- ner fréquemment de leau en été, et de le placer de maniere qu’il ne soit exposé ni aux vents, ni aux rayons perpendiculaires du soleil. Ces arbres se multiplient par marcottes que l’on couche en au- 390 LAU tomne pendant que les branches sont jeunes; on les traite comme celles du Benzoin. Americana. On ne peut conserver la dixieme espece en hiver, qu’en fa plaçant dans une terre chaude; on la multiplie par ses graines, qu'il faut faire venir de son pays natal. Cette plante exige le même traitement que l'arbre du Cafe ; ainsi, il faut la tenir constamment dans.la serre chaude avec les au- tres plantes délicates des climats méridionaux. Cinnamomum. Canella. Les onzie- me et douzieme especes ont été généralement confondues par la plupart , et” même par tous Jes Ecrivains qui en ont parlé, quoi- qu'il soit facile de les distinguer par leur écorce , que ceux qui font commerce de cette denrée savent très-bien reconnoitre. Le Docteur LINNEE s'est cer- tainement trompé en rapportant la derniere à la figure que le Doc- teur BURMANN a donnée dans son Histoire des Plantes de Céylan , sous le titre de Cinnamomum perpe- tud florens ; ce qui est une vraie des- cription du Cinnamomum mâle , et non pas du Cassia -lignea ; mats comme on trouve toutes ces es- peces de plantes dans nos isles de PAmérique , nous espérons les LAU avoir toutes mieux détaillées. Les plantes de ces deux der- nieres especes étant moins ten- dres qu'on ne le pense ordinaire- ment , on les a fait pcrir en les traitant trop délicatement dans ce pays : c’est- pourquoi je conseille à tous ceux qui les cultivent de les conduire d’une autre maniere, sans quoi elles les conserveront difficilement. Quand ces plantes auront poussé des racines dans le pots où elles sont placées, on I mettra dans une caïsse de vitra- ges pour y passer lété, où on leur procurera beaucoup d'air dan$ les tems chauds; mais en hiver on les tiendra dans une serre de chaleur tempérée. LAURUS ALEXANDRINA. Voy. Ruscus. e LAWSONIA. Lin. Gen. Plant. 433. Henna. Ludw. 143. ; Troësne d'Egypte, Nerprun de Malabar , ou ? Alkanne. Caracteres. La fleur a un petit calice persistant , et divisé en qua- tre parties sur ses bords ; la co- rolle est composée de quatre pé- tales ovales, et en forme de lan- ce, qui s'étendent et s’ouvrent : la fleur a huit étamines minces aussi longues que les pétales, pla- cées par paires entreux , et ter- minces par des sommets presque LAW ronds ; elle a un germe rond, qui soutient un style mince, persis- tant, et couronné par un stigmat à tête: ce germe se change dans la suite en une capsule globulat- re, Lerminée en pointe , et a.qua- tre cellules remplies de semences angulaires. Ce genre de plantes est rangé dans Ia premiere section de Ia dix- huitieme classe de LiNNÉE, intitulée : Octandrie monogynie , qui comprend ceiles dont les fleurs ont huit étamines et um style. Les especes sont: 19. Lawsonia inermis, ramis iner- mibus. Flor. Zeyl. 13 5.Gron. Orient. 47. Mat. Med. 102. ; VAlkanne à branches sans épines. ~ Ligustrum Ægyptiacum. Egypt. 47 Ligustrum Ægyptiacum lLati-fo- lium. C. B. P. 476; Troësne @E- gypte à larges feuilles, appelé par les Arabes : Alhenna ou Henna. Alp. Alhenna sivé Henna Arabum, Walth. Hort. 3. f. 4. Ponralersce , Rheed. Mal. 4. p. 117. f. 57: Alcanna Arabum, Bell. Lin. 35. Cyprus, Henna , Alcanna. Rauw. Itin. 60. f. 60. 2°. Alhenna spinosa , ramis spinosis. Flor. Zeyl, 13 4.;YAicanne à bran- ches épineuses. LAW 391 Cyprus. Rumph. Amb. 4. p. 42. fe aT: Rhamnus Malabaricus. Mail- anski. Pluk. Alm. 38. tab. 220. ; Nerprun de Malabar, appelé-Maii- anski. Mail-anski. Rheed. Mal. 73: f.40. Inermis. La premiere espece croit naturellement dans les Indes, en Egypte, et dans d’autres con- trées méridionales, où elles s’é- levent à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige d’arbrisseau , dont les branches sont disposées par paires , opposées , minces, couvertes d’une écorce d’un jau- ne blanc , et garnies de feuilles petites , oblongues , d’un vert pale , terminées en pointes aiguës et opposées : ses fleurs naissent en grappes claires aux extrémités des branches ; elles sont d’un blanc sale , et composées de quatre le Pa petits pétales recourbés en arriere à leur extrémité. Ces fleurs sont remplacées par des capsules ron- des, et à quatre cellules remplies de semences angulaires. Les femmes Egyptiennes em- ploient ces feuilles pour peindre leurs ongles en jaune, ce qu’elles regardent comme une beauté, Spinosa. La seconde espece se trouve dans les deux Indes ; j'en ai reçu des échantillons des isles Espagnoles de Amérique, où elle 392 LAW. est fort commune. Cette plante s'éleve a Ja hauteur de dix-huit pieds et plus, avec une tige li- gneuse : son bois est dur, ferme, et couvert d’une écorce d’un gris clair ; ses branches sont alternes, et garnies de feuilles oblongues, ovales , et placées sans ordre: aux nœuds d’où sortent les feuilles, se trouvent des épines simples, fortes et aiguës ; les fleurs sont produites en grappes claires sur les côtés des branches ; elles sont d'un jaune pale, et ont une odeur désagréable : la corolle a quatre pétales qui s'étendent et s'ouvrent, et entre deux sont placées deux étamines fortes , assez longues , et terminées par des sommets ronds, Quand ces fleurs sont passées , le germe se change en une capsule ronde , et à quatre cellules, qui renferment plusieurs semences an- gulaires. Ces deux especes se multiplient pat leurs graines , qu’il faut semer sur une couche chaude, dans le commencement du printems, afin que celles qui auront poussé puis- sent acquérir de la force avant l'hiver. Quand les plantes sont en état d’être enlevées , on les met chacune séparément dans de pe- tits pots, remplis d’une terre lé- gere et sablonnense; on les plonge dans une couche chaude de tan, et on les tient à l'ombre, jusqu'à LED ce qu’elles aient formé de nous velles racines; après quor on les traite comme les Cafés , avec cette seule différence qu'on ne doit pas les arroser beaucoup en hi- ver; car elles périssent ordinaire- ment lors qu’on leur donne trop d'humidité dans cette saison, Ces plantes ne souffrent pas le plein air en Angleterre , ce qui fait qu'on est obligé de les tenir cons- tamment dans la serre ; mais dans les tems chauds , elles ont besoin de beaucoup d'air. LEDUM. Raii Syn. 1. 142. Lin. Gen. Plant. 483.; Ciste de Marais, ou Romarin sauvage. Caracgeres. La fleur a un calice formé par une feuille dentelée en cinq parties ; la corolle est com- posée de cing pétales ovales , con- caves et ctendues; Ja fleur a dix étamines minces , aussi longues que les pétales, et terminées par des sommets oblongs ; son germe qui est rond, soutient un style mince, couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change dans Ja suite en une capsule ronde , et à cinq cellules, qui s’ouvrent à la base en cing valvules , et sont remplies de petites semences étroi- tes et à pointes alguës. Ce genre de plante est rangé par LINNÉE dans Ja premiere section de sa dixieme classe, intitulée : LED intitulée : Decandrie monogynie ; avec celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Nous n’avons qu’une espece de ce genre, qui est le Ledum palustre , foliis linearibus , subtus hirsutis , floribus corymbosis. Flor. Suec. 341. 3523 Lédum a feuilles très -étroites, velues en- dessous, avec des fleurs disposées en corymbe. Ros-marinum sylvestre minus nos- zras. Park. Hist. 76 ; le plus petit Romarin sauvage, ou Ciste de marais. Cistus Ledon, foliis Rori -marini fer- rugineis. Bauh. Pin. 467. Duham. Arb. 13. Cette plante croît naturellement dans les lieux humides’ et maré- cageux de. plusieurs parties du Duché d’Yorck, des Comtés de Cheeschire et de Lanca, au Nord de l'Angleterre, où elle s’éleve à la hauteur d'environ deux pieds, avec des tiges d’arbrisseau divisées en plusieurs branches minces, gar- nies de feuilles étroites, et sem- blables à celles de la Bruyere : ses fleurs , qui naissent en petites grappes aux extrémités des bran- ches, sont de Ia même forme que celles de l’Arbomier ou Fraisier en arbre, mais plus ouvertes ; elles sont d’une couleur rougeatre, et paroissent en Mar, dans les lieux où elles croissent naturellement ; Tome 1], LEG 393 elles sont remplacées par des cap. sules remplies de petites semences qui murissent en automne, On conserve difficilement cette plante dans les jardins, car comme elle croît naturellement dans des lieux marécageux, elle ne peut subsister si on ne la met pas dans un emplacement à-peu-près sem- blable et à l'ombre. Il faut se procurer ces plantes des endroits où elles croissent sauvages , et les enlever avec de bonnes racines, sans quoi elles ne reprendront point : on ne peut pas Jes multiplier dans les jardins ; mais on doit les planter dans de la mousse, où leurs racines s’éten- dront et pousseront assez libre- ment. LÉGÉRETÉ. C’est la privation ou le défaut de pésanteur dans un corps , comparé avec un autre plus pesant ; dans ce sens Ja Lé- gerete est oppo sée ala Gravité, Les Scholastiques soutiennent qu'il y a une Légereté positive et absolue, & ils l'attribuent à l’élé- vation d’un corps spécifiquement plus léger, que le fluide dans le- quel il se trouve. Mais, outre que tout Je monde conçoit que la Legéreté n’est qu’un terme relatif, nous voyons que tous les corps tendent vers Ja terre, les uns plus lentement, d’autres D dd 394 LEG avec plus de vitesse, a travers tous les fluides, tels que Pair, Peau, etc. 7 Ainsi, on dit que Ie liége est plus léger que Tor; parce que, sous des dimensions égales, lor senfoncera, tandis que le liège surnagera. ARCHIMEDE a démontré qu'un corps solide flottera dans un fluide de Ja même gravité spécifique, et qu'un corps plus léger se tiendra au-dessus dun plus pésant : la raison de cet effet est, que les corps qui ont un pareil nombre de parties ont une gravité Cgale; da gravité d’un tout, n’étant autre que la somme de la gravité de toutes ses parties. Ainsi, tous les corps qui ne pèsent pas également sous les mêmes dimensions , ne contiennent pas des portions égales de matiere. C’est-pourquoi, quand nous voyons qu'un cube d’ortombe dans Peau, tandis qu'un volume égal de liége y surnage, il est évident que Por doit avoir un plus grand nombre de parties égales de matiere sous le même volume que le liége, ou que le liége doit avoir un plus grand nombre d’in- terstices que Por, et qu'il y a aussi dans l'eau une plus grande quantité d’intervalles vuides que dans l'or. Cette Théorie nous donne une idée claire de la densité, de la LEM gravité et de la Légtreté, et nous fait connoitre qu’en parlant stric- tement, on ne peut pas appeler la Légèreré une qualité positive, mais qu’elle n’est qu’une simple négation, une absence de parties qui rend ce corps plus léger qu’un autre qui en contient davantage. LÉGUME. LEGUMEN. On donne Je nom de plantes légumi- neuses à celles qu’on peut recueillir avec Ja main sans les couper, telles que les pois, les feves, etc. M. Ray range dans cette classe toutes Jes fleurs papillonnacées ; mais Jes Francois comprennent sous ce titre général de Légume fa plupart des plantes bonnes à man- ger. LÉGUMINEUX, est tout ce qui a du rapport aux légumes. LEMNA. Linn. Gen. 1038. Lens palustris ; Lentille de marais cu sauvage. Lentille d’eau. Cexte plante est tres - commune dans les eaux stagnantes de plu- sieurs parties de l'Angleterre; si on ne Ja dérange point, elle cou- vre bientôt toute la surface de Peau (1). (1) Cette plante est fort rafraichissante et adoucissante; on ne s’en sert qu’en forme de cataplasme , qu'on applique sur des tu- meurs inflammatoires et les hémotrhoïdes z. quelques Auteurs recommandent encore de L-E O LENTILLE. Voyez Ervum LENS. LENTILLE A FLEURS. Voyez ERVUM MONANTHOS. LENTILLE D'EAU. Voyez LEnNA., LENTISQUE, ou ARBRE AU MASTIC. Voyez PISTACIA LEN- TISCUS. - LEONTICE, Lin. Gen. Plant. 423. Leontopetalon. Tourn. Cor. 49. tab. 4843 Pied-de-Lion. Caracteres. Le calice de Ia fleur est composé de six feuilles très- étroites, alternativement plus fon- gues et plus petites, et qui tom- bent ; la corolle a six pétales ovales, aigus, et deux fois plus longs que le calice, et six nectaires fixés par de petits pédoncules à Ia base des pétales : la fleur a six étamines courtes, minces, et terminées par des sommets érigés; au centre est placé un germe oblong et ovale, qui soutient un style court et conique , inseré obliquement sur le germe, et couronné par un simple stigmat : ce germese change ne rs s’en servir pour calmer les douleurs de la goutte; mais dans ce cas, ce moyen nest point sans danger ; car, toutes les fois qu'on emploic des topiques sur les tumeurs goutteuses, ona à craindre la répercussion. LEO 395 dans Ja suite en une baie globu- laire, gonflce, un peu succulente, et à une cellule qui renferme deux ou trois semences globulaires. Ce genre de plantes est rangé dans: la premiere section de fa sixieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sont: 1°, Leontice chrysogonum , foliis pinnatis, petiolo communi, simplici. Hort. Cliff. 122. Gron. Orient. 113; Pied-de- Lion à feuilles ailées, avec un pétiole simple et commun. Leontopetalo affinis, foliis quernis. Bauh, Pin. 324. Moris. Hist. 2. p. 285. Leontopetalon, foliis costæ sim- plici innascencibus. Tourn. Cor. 49; Pied-de-Lion, avec un simple pédicule au fruit. Chrysogonum Dioscoridis. Thin. 119. Raï Hist. 1326. 2°. Leontice-Leontopetalum , foliis decompositis , petiolo communi tri- fido. Hort. Cliff. 122. Gron. Orient. 114; Pied-de-Lion à feuilles dé- composées, avec un pétiole com- mun divisé en trots, Leontopetalon , foliis coste ramose * innascentibus. Tourn. Cor. 49 ; Pied- de-Lion à feuilles supportées par des pétioles branchus. Leontopetalon. Bauh. Pin. 324. Cam. Epit. 565. Moris, Hist. 2, p. 285. Raii Hist. 1326. D ddij Raw. 396 LEO Ces plantes croissent naturelle- ment dans les isles de l’Archipel, ainsi que dans les campagnes cul- tivées aux environs d’Alep, où elles fleurissent un peu après Noël : elles ont des racines tubéreuses, à-peu-près aussi grosses que celles des Cyclamen , couvertes d’une écorce d'un brun-obscur ; leurs feuilles sont supportées par des pétioles minces, qui sortent im- médiatement de la racine, et s’é- Jevent à Ja hauteur de six pouces; celles de la premiere espece sont simples, et ont plusieurs petites feuilles rangées sur la cête du mi- lieu; mais les pétioles de Ia se- conde sont divisés en trois autres plus petits, sur chacun desquels sont rangées plusieurs petites feuil- les, de la même forme que les feuilles ailées : les fleurs naissent sur des pédoncules nuds; ceux de la premiere espece soutiennent plu- sieurs fleurs jaunes ; les fleurs de la seconde sont plus petites et plus pales, Ces deux especes, dans leur pays originaire, fleuris- sent tout de suite après Noël; mais en Angleterre, leurs fleurs ne paroissent pas avant le com- mencement d’Avril, et les semen- ces ne mirissent jamais ici. On multiplie ces deux plantes par leurs graines, qu'il faut semer quelque tems après leur maturité, sans quoi elles réussissent rarement ; LEO mais comme on les apporte des pays étrangers et éloïgnés, on doit les envoyer dans du sable en An- gleterre. M. le Duc d'ÂYEN m'a donné quelques-unes de ces grai- nes, qui lui avoient été envoyées d'Alep, empaquetées dans du sable, et elles ont mieux réussi qu'aucu- nes de celles qu’on avoit apportées seches; car de plusieurs paquets de semences de ces deux especes que J'ai semées pendant trois ans de suite, je n’ai obtenu que deux plantes. On les conserve difficilement en Angleterre, parce que leurs racines ne croissent pas dans les pots, et qu’étant mises en pleine terre, les froids de l'hiver les dé- truisent souvent, sur-tout dans leur jeunesse. Comme , depuis quelques années, les hivers ont été fort rigoureux, j'ai perdu ainsi : toutes Jes jeunes racines que j’a- vois élevées dans le jardin de Chel- séa. J’avois placé dans une plate- bande à l'exposition du Sud-Ouest quelques racines qui avoient fleuri pendant plusieurs années, et sup- porté le froïd ‘des hivers sans aucun abri; et quoique yen eusse «couvert ensuite quelques-unes des plus jeunes, je m’ai pu cependant les conserver. Les feuilles de ces plantes se flétrissent vers la Saint- Jean, et leurs racines restent dans l'inaction jusqu’au printems sui- LEO vant, tems auquel les fleurs et les” feuilles sortentà-peu-près ensemble, Quand on reçoit leurs graines des pays étrangers, le mieux est de les semer aussi-tot après leur arrivée ; on les couvre avec des cloches en hiver, pour les mettre à l'abri des gelées ; et au printems, lorsque les plantes commengent à paroitre, on leur donne beaucoup d’air dans les tems doux, sans quoi elles filerotent, et leurs racines ne grossiroient point. Si ces plantes ne sont pas trop serrées, il est bon de les laisser dans la même place pendant deux ans; mais si elles sont trop épaisses, on en enleve une partie au mois d’Oc- tobre, et on les transplante contre une muraille chaude; mais en fai. sant cette opération, il faut avoir grand soin de ne pas déranger les racines de celles qu’on laisse dans Je semis. Au mois de Novembre, avant que les grandes" gelées com- mencent à se faire sentir, on met trois ou quatre pouces d'épaisseur de vieux tan sur Ja surface de la terre, pour empêcher la gelée de pénétrer jusqu'aux racines; mais il faut l'enlever au mois de Mars, avant que les premieres feuiiles commencent à pousser : on fera encore mieux d’oter une partie de ce tan un peu après que les fortes gelées du mois de Février seront passées, et de n’enleyer le reste LEO 397 que trois semaines ou un mois après. Cette petite épaisseur de tan, qui reste sur Ja terre, empéche le hale de la dessecher et de nuire aux racines, Ces plantes ont besoin d'un sol sec et léger, et ne veulent pas être remuées souvent; mais quand on le fait, ce doit toujours être dans le mois d'Octobre, parce qu’alors leurs racines sont dans linaction. LEONTODON. Lin. Gen. Plant. 817. Dens Leonis. Tourn. Inst. R. H. 468 ; Dent de Lion, ou Pissenlit, Il y a quatre ou cing especes de ce genre, qui croissent natu- rellement dans les campagnes en Angleterre et en France; mais on Jes cultive rarement dans les jar- dins : cependant, comme quelques personnesramassent dans les champs leurs racines au printems, et les font blanchir, j'en fais mention ici; mais je n’ajouterai rien à cet arti- cle, si ce n’est que ces plantes sont des herbes fort embarrassantes dans les jardins, et qu’il faut les arracher avant que leurs semences miirissent , sans quoi elles se mul. tiplieroient beaucoup, parce que leurs graines , étant couronnées de duvet, le vent les transporte à une grande distance. LEONTOPOTIDIUM. Voxez PLANTAGO. 398 LEO LEONURUS. Tourn, Inst. R. H. 187. Tab. 87. Phlomis. Lin. Gen. Plant. 642. Asevep& 4 de Atwy un lion, et se une queue ; parce que la crête de cette fleur res- semble à la queue d’un lion, Queue- de-lion. Caracteres. Le calice de Ia fleur est tubulé, a cing angles , persis- tant et formé par une feuille ; Ja corolle est monopétale et en gueu- le , la levre superieure est longue, cylindrique, velue et entiere ; celle du bas est courte , refléchie, et dé- coupée en trois parties: la fleur a quatre étamines placées sous Ia levre supérieure , deux sont plus courtes que les deux autres, et elles sont terminées par des som- mets oblongs et comprimés, Au fond du tube, sont placés quatre germes qui soutiennent un style mince , placé avec les étamines, et couronné par un stigmat aigu, et divisé en deux parties; ces ger- mes se changent dans la suite en quatre semences oblongues, angu- laires, et fixées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la quatrieme classe de TOURNEFORT, qui comprend les herbes à fleurs en gueule d’une feuille, dont la levre supérieure est creusée en Le Docteur LINNEE, a joint les especes de ce genre au Phlomis, et a donné forme de cuillier. LEO ce titre à la Cardiaca , de laquelle il les a séparées , parce quelles n’ont pas de points à leurs som- mets, Il les range dans Ia premiere section de sa quatorzieme classe, dont les fleurs sont labiées, et ont deux étamines longues et deux courtes, suivies de semences nues, et plagces dans le calice. Les especes sont: 1°. Leonurus Africana, foliis lan- ceolatis, obtuse ferratis. Hort. Cliff. 312.3; Queue-de-lion a feuilles er forme de lance, et sciées a den- telures obtuses. | Leonurus perennis Africanus , Si- deritidis folio , flore Phaniceo majore. Breyn. Cent. 1. 171.3 Queue-de- lion vivace d’Afrique à feuilles de Crapaudine , avec une plus grande fleur écarlate. Phlomis Leonurus. Linn. Syste Plant. tom. 3. pag. 72. sp. 12: Sideritis Africana , flore aureo oblongo. Barth. AG, 2. p. $7. Stachys Africana, frutescens ,an- gufli-folia, flore longissimo Phœni- ceo, Leonurus dicta. Moris. Hist. 3. pv 983s SE 10. fe 17. 2°. Leonurus Nepeti-folia , foliis ovatis , calycibus decagonis , septem- dentaiis , inequalibus. Hort. Cliff: 3123 Queue-de-lion à feuilles ovales , avec un calice à dix an- gles , et sept dents inégales, Leonurus minor , Capitis Bone- Spei vulgd. Boerh, Ind, Alt, 180.5 . LEO | petit Zeonurus du Cap de Bonne- Espérance. Phlomis Nepeti-folia. Linn. Syst. Plant. tom. 3. pag. 72. sp. 11. Cardiaca Americana , annua , Ne- petæ folio , floribus brevibus , Phe- niceis , villosis. Herm. Lugd.-B, 115. El: _ Africana. La premiere espece qui est originaire d’Ethiopie, est depüis long-tems cultivée en An- gleterre ; elle s’éleve avec une tige d’arbrisseau à la hauteur de sept ou huit pieds, et pousse plu- sieurs branches de côté à quatre angles , et garnies de feuilles oblongues , étroites , découpées sur leurs bords en dentelures ai- gués , d'environ trois pouces de longueur sur un demi de large, velues en-dessus , veinées en-des- sous et opposées ; ses fleurs sont verticillées , disposées en deux ou , trois anneaux vers l'extrémité de chaque branche , ‘sessiles , en gueule., et de la même forme que celles de P'Ortie morte , mais avec des crétes plus longues et plus couvertes de poils. Ces fleurs sont de couleur d’or , et ont une très- belle apparence ; élles paroissent communément en Octobre et en Novembre , et continuent quel- quefois à se montrer jusqu’au mi- lieu de Décembre; mais elles ne produisent point de graines en Angleterre. Il y à une variété de EEO 399 cette espece à feuilles panachées, que quelques personnes trouvent belle ; mais comme ses anneaux de fleurs sont rarement aussi gros que ceux de l’espece unie, elle ne doit pas être aussi estimée, Nepeti-folia. Plusieurs Auteurs font mention de la seconde es- pece, comme d’une plante an- nuelle ; ils pensent qu’elle est ausst originaire de l'Amérique, et qu’el- le a été apportée de Surinam en Hollande ; mais il est certain qu’el- le se trouve au Cap de Bonne- Espérance , d’où ses semences m'ont été deux ou trois fois en- voyées. Le Docteur Housroux m'a aussi assuré qu’il en avoit reçu plusieurs fois du même pays, ainsi que Île dessin de la plante ; de sorte qu’il n’est pas douteux qu'elle ne soit originaire de cette partie de l'Afrique. Cette plante seve Aa bau- teur de trois pieds, avec une tige quarrée d’arbrisseau , qui pousse plusieurs branches à quatre angles, et garnies de feuiiles ovales , cre- nelées , rudes en-dessus , comme celles de lOrtie morte , veinées , d’un vert pâle en-dessous, et op- posées par paires , de même que les branches : ses fleurs sont ver- ticillées , et semblables à celles de la précédente , mais moins Ion- gues , et d’une couleur moins fon- cée ; elles paroissent avec celles 4.00 BE © de la premiere, et conservent leur beauté aussi long-tems. On multiplie ces deux especes par boutures en Europe ; car elles ny produisent point de semen- ces: on plante ces boutures en Juillet , après que les plantes au- ront été assez long-tems exposées au soleil etau plein air, pour que leurs rejettons soient durcis ; alors elles poussent aisément des raci- nes , si on les met dans une plate- bande de terre grasse , et à lex- position du levant : on les couvre exactement avec des cloches , pour en exclurre Pair, et on les met à l'abri du soleil, pour leur faire produire plutôt des branches; mais lorsqu'elles commencent à pousser, il faut soulever les clo- ches pour leur donner de Fair, afin de les empécher de filer: on les accoutume ensuite par dégrés au nici quand elles sont bien enracinées, on les enleve pourles planter chacuneséparément dans des pots remplis dune terre grasse et douce: on les tient à Jombre jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on Jes transporte dans un lieu abrité, où elles doivent rester jusqu’au mois d'Octobre : alors on les serre dans l’orangerie, où on les traite comme les autres plantes qui y AIT 5 sont renfermées. On doit arroser souvent la premiere espece. EP . LEPIDIUM. Tourn. Inst. R. H. 215. tab. 103. Lin. Gen. Plant. 718; Poivrée ou Passerage. Cres- son: Caracteres. Le calice de la fleur a quatre feuilles ovales et con- caves, qui tombent; la corolle a quatre pétales ovales, placés en forme de croix, et bien plus lar- ges que le calice : la fleur a six étamines on forme d’aléne, aussi longues que le calice, dont deux sont plus courtes que les autres, et qui sont toutes terminées par des sommets simples; au centre est placé un germe en forme de cœur, qui soutient un style simple, et couronné par un stigmat obtus$ ce germe se change ensuite en une capsule en forme de lance, et a deux cellules , divisées par une cloison intermédiaire, et qui ren- ferment des semences oblongues. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quinzieme classe de LiNNÉE, intituice : Tetradynamie siliqueuse , avec celles dont les fleurs ont qua- tre étamines, deux longues et deux courtes , et dont les semences sont renfermées dans des légumes courts. Les especes sont : 1°. Lepidium lati-folium , foliis ovato-lanceolatis , integris , serratis. Hort. Cliff. 330. Flor. Suec. 533. Roy. Lugd.-B. 334 Dalib. Paris. 104: LEP 194. Hall. Hely.n. 505. Sub Nas- turtio, Craniz. Austr. p, 11. Kniph. cent. 3. n. 53. Regn. Bot.; Lepi- dium à feuilles entieres, ovales, en forme de lance et scices. La grande Passe-rage. LepidiumiPlinii. Dod. Perbt. 716, Lepidium Æginete. Tabern. 456. Camer. Epit. 378 R. Lepidium lati - folium. C. B. P, 975 Cresson à larges féuilles. 2°. Lepidium arvense , foliis lan- ceolatis amplexicaulibus , dentatis. Hort. Cliff: 331 ; Cresson à feuilles dentelées , en forme de lance et amplexicaules, » Lepidium humile incanum Arvense. Tourn. Inst. R. H. 216 ; Cresson bas et velu des champs. 3°. Lepidium Chalepense, foliis sagittatis , sessilibus, dentatis. Amen. Acad. 4,p. 321 ; Cresson à feuilles dentelées, en forme de flèche et sessiles, * Lepidium humile minus incanum . Alepicum. Tourn, Inst. 216 ; petit Cresson d'Alep, avec des plus petites feuilles velues et blanches. Draba Chalepensis repens humilior, foliis minus cinereis et quasi viridibus. Moris. Hist. 2. p. 314. 4°. “Lepidium Iberis , floribus diandris , tetra-petalis , foliis inferio- ribus lanceolatis , serratis , superiori- bus linearibus , integerrimis. Flor. Leyd. Prod, 334. Gmel. Sib. 3. p. 2545 Passe-rage avec des fleurs Tome IV. ; Ee iP | 401 à quatre pétales et deux étamines, dont les feuilles inférieures sont en-forme de lance. et sciées, et celles du haut étroites et entieres. Lepidium foliis lanceolato-lineari- bus, serratis. Hort. Cliff. 331. Lepidium gramineo folio , sive Iberis. Tourn. Inst. 216 ; Passe-rage à feuilles de. Gramen , petite Pas- se-rage, Cresson de sciatique. Iberi§ latiori folio. Bauh. Pin. 97. Iberis IL. Tabern. 457. Iberis.-Dod. Pempt. 714. 5°. Lepidium perfoliatum, foliis caulinis pinnaco-maleifidis, ramiferis, cordatis , amplexicaulibus , integris. Hort. Cliff. 331. Hort. Upsal. 183. Roy. Lugd.-B. 335. Gron. Orient. 79. Pall. it. 2. p. 329. Jacq. Austr. t. 346. Kniph. cent. 10. n. S45 Passe-rage, dont les feuilles infe- rieures sont aîlées, et celles des branches en forme de cœur, en- tieres et amplexicaules. Nasturtium spicatum Persicum, perfoliatum , maximum. Moris. Hist. 2, Ps 29 4e/ Se, 3+ bon 25r. fei Te Thlaspi verum Dioscoridis. 1. Zan. Hist. 193 ; la vraie Moutarde Mi- tridate de Dioscoride. Thlaspi Alexandrinum. Bauh. Pin. 108. Prodr. 50. Bauh. Hist. 2. pag. 933. Raii Hist. 834. 6°. Lepidium Vifginicum, flori- bus sub-triandris tetra-petalis , foliis linearibus , pinnatis. Lin. Gen. Plant. 645. Kniph. cent. 10. n. ss 3 ia Eee L 402 LEP Passe-rage avec des fleurs à quatre pétales, dont la plupart ont trois étamines, avec des feuilles ailées » et fort étroites. Lepidium foliis omnibus lineari- lanceolatis, serratis. Roy. Lugd. B. S32.- Iberis humilior annua Virginiana , tamosior. Mor, Hist. 2. pag. 311. Sloan. Jam. 80. Hist. 1, p. 195, % 133. f. 3. Raï Hist, 0273 Cresson de sciatique , bas, annuel, et branchu, de Ja Virginie. Iberis Virginiana lati-folia, ramosa. Moris. Præl. 277 3 Passe-rage de Virginie. ; 7°. Lepidium lyratwn, foliis ly- ratis, crispis, Lin. Sp, Plant. 6443 Passe-rage à feuilles frisées et en forme de lyre. Lepidium Orientale, Nasiurtii crispi folio. Tourn. Cor, 15. Ttin. 339. 2. 3393 Passé rage du Levant, à feuilles frisées, comme celles du Cresson. 8°, Lepidium\nudi-caule, scapo nudo simplicissimo . floribus tettan- driis, foliis pinnari-fidis. Left. It.1 ss. Gouan. Illustr. p. 40 ; Passe rage avec une simple tige nue, et des fleurs à quatre ctaminess Lepidium foliis fili-formibus, apice pinnati-fidis , caule nudo. Sauv. Monsp. 228. 387. Nasturcbum minimum vernum , foliis tanium circa radicem. Magn. Mon:p. 187. t. 186. el D 9°. Lepidium petreum , foliis Pinnatis , integerrimis , petalis emar- ginatis , calyce For. Suec. 535. 573. Jacq. Virid. 115. Jacq. Austr. t, 131; Passe-rage, ou Cresson de roche, à feuilles en- tieres et ailes, avec des pétales dentelés, plus petits que le calice. « Lepidium Linnæi , petalis calyce vix majoribus , siliculo stylo carente. Crañtzis Aurp. 7.-t412. fo 4. $% Nasturtium pumilum vernum. C. 5, P. Tos: M Cardamine pusilla saxatilis, mon- tana, disccides. Col. Ecphr. 1.p.274. t. 275, 10°, Lepidium sativum, floribus ieira-dynamis , foliis oblongis, multi- fidis. Vir. Cliff. 63. Hert. Ups. 183. Fl. Suec. 2in.571. Mat. Med. 159. Roy. Lugd.-B. 335 ; Cresson avec quatre ctamines , et des #feuilles oblongues, a plusieurs pointes. Nasiurtium hortense vulgatum. Bauh. Pin. 103. : Nasturtium horténse, Dod. Pempt. * 771. Blackw. t. 23; Cresson de jardin, Cresson Alenots, ou Na+ minoribus. sitor. | Nasturtium hortense crispum. Bauh. Pin. 1043 Variété à feuilles frisées, 11°. Leptdium subulatum , foliis subulatis , indivisis , sparsis, caule suf- fruzicoso. Lin. Sp. 889 ; Cresson à feuilles indivisées et en forme daltne, avec une tige de sous- arbrisseau, LE? Nasturtium fruticosum , foliis glau- cis, lMearibus , sub-hirsutis. Hall, Hily. m 506. Lepidium capillaceo folio , fruti- cosum Hispanicum. Tourn. Inst. 216, 12°.. Lepidium ruderale , floribus diandris apetalis, foliis radicalibus dentato-pinnatis, ramiferis, linearibus, integerrimis. Flor. Suec. 534. 572 Hort. Clif. 331. Roy. Lugd.-B. 335. Neck. Gallob. p.275. Mattusch. Sil. n. 476. Darr. Nass. pag. 141. Flor. Dan. t. 184; Cresson avec deux étamines sans pétale , dont les feuilles radicales sont dentelées, et cellesdes branches linéaires et enqieres. Iberis ruderalis. Crantz. 21. Nasturtium sylvestre, Osyridis fo- lio. CB: P..105. Nasturtium angusti-folium. Fuchs. Hist. 307- 13°, Lepidium Bonariense, floribus diangris tetra-petalis, foliis omnibus pinnato -multifidis. Lin. Sp..901. Murray. Prodr. 165. Pall. It. 2. pag. 3293 Cresson avec des fleurs à deux étamines et quatre pétales, dont toutes les feuilles sont aïlées, Lepidium foltis pinnati-fidis, incisis. Roy. Lugd.-B. 335. Thlaspi Bonariense mulii-scissum, fore invisibili Hort. Elth. 286. Lati-folium. La premiere espece croît naturellement dans ‘les lieux humides, de plusieurs parties de Austr. LE P 403 F Angleterre; mais on la cultive rarement dans les jardins : elle a des racines blanches, petites, et rempantes , au moyen desquelles elle se multiplie tres-vite, de maniere qu'il est très -diffcile de la détruire quand elle est établie de- puis long-tems dans la même place ; ses feuilles radicales sont ovales, en forme de lance, longues d’en- “viron trois pouces sur un et demi de Jargeur vers la base, scices sur leurs bords, et supportées par de longs pétioies : ses tiges, dont 1a hauteur est d'environ deux pieds, sont unies, branches latérales les feuilles des tiges sont plus longues et plus étroites ; elles ont des pointes plus aiguës que les feuilles radicales, et sont scices sur leurs bords : ses et poussent plusietrs flenrs sont produites en grappes serrées vers lextrémhé et sur Ics côtés des branches; elles sont pe- tites, et composées de quatre pe- tits pétales blancs; elles paroissent en Juin et Juillet, nent Jeurs semences en automne. Toutes les parties de cette plante et perfection- ‘ont une saveur chaude et mor- dante, comme le Poivre. Les ha- bitans de la campagne se servent des feuilles pour assaisonner Leurs viandes, jut vient le nom de Poivre des pauvres qu'on lui a donné. a On fa multiplie aisément, car Eeei] ‘Pou 404 DEP chaque morceau de la racine croît et se multiplie par-tout où il se trouve, ce qui la rend fort in- commode lorsqu'elle est depuis long-tems établie dans un jardin: ses feuilles , écrâsées et mélées avec du lard, font un cataplasme que l’on applique sur les reins pour guérir les sctatiques ; lorsqu'on les mache, elles occasionnent un grand flux de salive, et diminuent ainsi les tumeurs scrophuleuses de Ia gorge (1). Arvense. La seconde espece, qui naît sans culture en Autriche et en Italie, a une racine fibreuse et charnue , de Iaquelle sortent plu- sieurs branches minces, d’un pied et demi de hauteur, et garnies de feuilles en forme de lance, de trois pouces de long sur un et demi de large, profondément deé- coupées sur leurs bords, unies, blanchätres, et amplexicaules : ses fleurs sont petites, blanches, et disposces en grappes claires aux (1) Les feuilles de cette plante passent pour être un excellent remede antiscorbu- tique ; on peut les manger’ cuites ou cries, ou bien les faire infuser dans de l’eau on du vin: elles sont aussi très- diurétiques, et peuvent convenir dans les embarras des reins , les affections glaireures de la vessie, Phydropist , etc. Le Lepidium [beris ne differe point de cette espece > quant à ses propriétés médi- cinales. LE P extrémités des branches; elles se montrent depuis le mois de Juin jusqu’au commencement de Sep- tembre, et ses semences müris- sent en automne, Cette plante est vivace, et se multiplie fort vite par ses racines; mais on la cultive rarement dans les jardins. Chalepense, Latroisiemese trouve aux environs d’Alep : ses racines sont rempantes, et s’étendent à une grande distance, de maniere qu'en peu de tems elles couvrent un grand espace de terre; ses feuilles sont plus longües, plus étroites, et moins blanches que celles de la précédente : ses fleurs, qui naissent en grappes claires aux extrémités des branches, sont pe- tites, blanches, et semblables à celles de la premiere espece. Cette plante, qui est dure et vivace, se multiplie par ses racines rempantes aussi promptement que les autres. Iberis. La quatrieme est origi- naire de fa France méridionale, de VItalie et de la Sicile; on Ia cultive dans quelques jardins an- glois pour la variété : sa racine est Jongue, charnue, et s'enfonce profondément dans la terre; elle pousse plusieurs feuilles oblongues, sciées sur leurs bords, et couchées sur Ja terre : ses tiges sont minces, roides , et s'étendent horisontale- ment à chaque côté; elles ont près LE P de deux pieds de hauteur, et sont garnies de feuilles fort étroites et entieres : ses fleurs sortent en pe- tites grappes serrées aux extrémités des branches; elles sont blanches, et paroïssent en Juin et Juillet; leurs semences mürissent en au- tomne : si on leur permet de s’é-: carter, les plantes pousseront au commencement du printems, elles n’exigeront aucune autre culture que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes ; leurs racines se conservent plusteurs années,pourvu qu’elles soient dans une terre sc- che. Cette plante est fort recom- mandée , comme étant très-propre à guérir les sciatiques; on l’emploie comme fa premiere, en la pilant avec du lard, et ceft de là que lui vient le nom de Cresson de sciatique. Perfoliatum. La cinquieme, qui croît naturellement en Perse et en Syrie, est regardée comme la vé- ritable Moutarde Mitridate de Dios- coride. Cette plante annuelle a ses feuilles radicales aïlées, et agréa- blement découpées en plusieurs segmens : ses tiges ont un pied de hauteur, et se divisent en plusieurs ‘branches minces, gatnies de feuil- les en forme de lance et entieres, qui embrassent les tiges avec leur base : ses fleurs sortent aux extré- mités des branches en épis longs -et clairs; elles sont jaunes et pe- GER 40$ tites ; elles paroissent en Juin et Juillet; leurs semences mirissent en Septembre, et un peu après la plante perit. Il faut semer en automne {es graines de cette espece ; car celles qui ne sont mises en terre qu’au printems, fleurissent rarement dans la même année, et sont sujettes à être détruites par les gelées de l'hiver ; tandis que celles qui ont été semées en automne, ou qui sont levées de semences écartées, fleurissent toujours vers la Saint- Jean, et perfectionnent leurs se- mences au mois d'Août suivant, Ces plantes n’exigent aucun autre soin que d’être éclaircies et net- toyées de mauvaises herbes. Virginicum. La sixieme est an- nuelle et originaire de la Virginie, ainsi que de toutes Jes isles de PAmérique, dont les habitans ra- massent ses feuilles pour les man- ger en salade, comme nous man- geons celles du Cresson de jardin. Les feuilles radicales de cette plante ont trois pouces de lon- gueur sur un de largeur; elles sont d’un vert-clair, scices sur leurs bords, et d’un goût âcre, comme le Cresson : la tige s’éleve à la hauteur d’un pied et demir, et pousse latéralement un grand nom- bre de petites branches, garnies de feuilles étroites, sessiles, et régulièrement sciées sur leurs bords, BE P qu'elles ressemblent à 406 de maniere des feuilles ailées : ses fleurs nais- sent aux extrémités des branches en épis clairs ; elles sont petites et blanches, et sont remplacées par des semences rondes, ou en forme de cœur, applaties, et environnées d'une bordure. Cette plante fleurit en Juin et Juillet, et perfectionne ses semences en automne; on la multiplie aisément par ses semen- ces, qu’on peut répandre en Avril sur une plate-bande ouverte , où les plantes doivent rester ; lors- qu'elles paroissent, on les éclair- cit où elles, sont trop épaisses, et an les tient nettes de mauvaises herbes : si on! leur Jaisse écarter leurs semences en automne , les plantes pousseront bien; on les traite comine les antres especes. Lyratum, La septieme, qui est originaire de l'Asie et de PEspa- gne, d'où ses semences n’ont été envoyées, est une plante bis-an- nuelle : ses feuilles radicales s’é- tendent, sur la terre; elles ont à- peu- près deux pouces de longueur sur, un demi de largeur ; elles sont découpées sur leurs côtés en forme de lyre et frisces sur leurs bords: sés tiges s’élevent à la hauteur. d'un pied, et se divisent en beaucoup de branches minces, garnies de petites feuilles oblon- gues, découpées sur leurs côtés, : et.un peu frisces sur leurs bords ; iE uP ses tiges et ses feuilles sont d’un gris tirant sur le blanc : ses Aeurs sont produites en paquets aux ex+ trémités des branches; elles sont très-petites et blanches : eiles pa- roissent en Juillet, et produisent des -applaties , et à deux cellules, dans lesquelles sont renfermées -deux petites semences oblongues , qui capsules rondes , bordees » mürissent en automne. Cette espece se multiplie comme la précédente , par ses graines, qui s'écartent en automne; les plantes poussent ainsi sans.aucun soin : on les traite comme celles de la sixieme ; mais comme elles ne fleurissent que dans Ia seconde année, on doit laisser entr’elles une plus grande distance. Nudi-caule. La huitieme, qui croit aux environs de Montpellier, est une petite plante annuelle, qui a quelques feuilles aïlées, couchées sur la terre; du centre de ces feuilles séleve une tige nue, de deux ou trois pouces de hauteur , qui soutient cing ou six petites fleurs blanches, formées par quatre pétales placés en forme de croix, et quatre étamines fixées près du style. Le germe se change, quand la fleur est passée, en une capsule courte, qui renferme qua- tre ou cinq semences rondes. Les semences écartées de cette espece produisent des plantes qui EVE"? fleurissent en Avril, et perfection- nent leurs graines en Maï, sans äycun autre soin que d’être net- toyées et éclaircies à propos. Petream. La neuvieme est aussi une plante basse et annuelle, qui croît naturellement sur Putney- Heath : ses feuilles sont aîlées, en- tieres , et placées près de la terre; leurs pédoncules ont deux pouces de longueur , et soutiennent quel- ques fleurs blanches, dont les co- rolles sont plus petites que le ca- lice, ét dentelées à leurs bords. Cette espece fleurit en Mai et Juin, et se multiplie de même par ses semences écartées,. Sativum. La dixieme est le Cres- son de jardin, qu'on mange sou: vent en salade en hiver et au printems. Comme elle est bien connue , elle n’exige aucune des- cription ; on en connoit trois va- rictés, Pune à feuilles larges, une autre à feuilles frisées, et la com- mune, qui est celle dont on fait usage; ii faut semer cette espece en rigoles assez épaisses en hiver, sur des couches tempérées ; mats au printems et én automne, on Ja seme en planche. Ces plantes sont bientôt propres à étre man- gées; on les coupe étant jeunes pour les empêcher de devenir trop hautes. Subulatum. La onzieme est une plante, basse d'arbrisseau, garnie LEP 407 de feuilles entieres , fort étroites, en forme d’aléne et alternes : ses pédoncules sortent des ailes' des feuilles et aux extrémités des tiges: ses fleurs sont blanches et sembla- bles à celles des autres especes. On la multiplie par semences et par boutures; of seme ses graines au printems sur une planche de terre légere en plein air : Jors- que les plantes sont assez fortes pour être enlevcés, on en trans- plante quelques-unes dans des pots quon tient en hiver sous des châssis, car les froïds rigoureux détruisent souvent celles de plein air; celles qui y restent, doivent étre mises à une exposition abritée, dans une terre seche et parini des décombres , où elles pousseront lentement, deviendront atnst plus ligneuses , et risqueront moins détre détruires par ie froid. Ruderale. La douzieme est une plante annuelle qui croft naturel- lement en plusicurs parties def An- gleterre ; ce qui fait qu’on ne fa cuftive que rarement dans les far- dins, d'autant plus que la planté n’a pas beaucoup de beauté, et n’est d'aucun usage ; cependant je Pat vu manger en saladé , quor- qu'elle ait un mauvais goût. Tandis que ces plantes sont jeunes, elles ressemblent un peu au Cresson de Porcs ; leurs” tiges s’élevene à la * hauteur de huit ou dix pouces, LEU et soutiennent une quantité de pe- tites fleurs blanches de la même forme que celles des autres especes, et qui sont remplacces par des se- mences semblables a celles du Cresson de jardin ; si on leur per- met de s’écarter, elles remplissent le terrein d’un grand nombre de jeunes plantes, t 405 Bonariense. La treizieme croît sans culture dans plusieurs pays chauds ; je Pai vu pousser dans de Ja terre qui avoit été apportée du Brésil et de plusieurs autres parties de PAmérique , de sorte que l’on peut Ja trouver dans beaucoup @autres endroits : ses feuilles et ses tiges ressemblent beaucoup à celles du Cresson de jardin , mais elles sont plus divisées, et different par le goût et Podeur; ses petales sont si petits qu'ils sont à peine visibles , de maniere qu’on n’ap- perçoit que deux étamines dans chaque fleur, Cette espece ne se cultive que dans les jardins de bota- nique pour la variété : on répand ses graines au printems sur une couche tempérée ; et , quand les plantes ont acquis de la force , on les transplante dans une plate-bande chaude , où elles fleuriront et per- fectionneront leurs semences. ‘ LEPIDO-CARPO-DENDRON.. Voyez PROTEA Nitipa. L. LEUCOIUM. Lin, Gen, Plant, | cL: EU 363. Narcisso - Leucoïum. Tourn. Inst. R. H. 387. tab. 2085 Acuxoftv de xwes blanc , et I’ Violier , Violier blanc , grand Perce-neige. Caracteres. La Spathe , qui est oblongue, obtuse et applatie s’ouvre sur les côtés ; la corolle est en forme de cloche étendue , et découpée en six parties réunies à leur base:. la fleur a.six étamines , courtes, couvertes de poils,, et terminées par des sommets oblongs, obtus , à quatre angles et érigés :le germe, qui est rond, et placé sous la fleur , soutient un style épais , ob- tus à son extrémité , et couronné par un stigmat érigé et couvert de poils : ce germe se change dans la suite en une capsule turbinée, et à trois cellules, qui souvrent en trois valvules , et sont remplies de semences rondes. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de la sixieme classe de LIrNNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sont : 1°, Leucoïum vernum , spath4 uni-flord , stylo clavato. Linn. Sp. Pl, 289. Jacq. Austr. t. 312. Scop. carn. 2, n. 392 ; Perce-neige avec une spathe qui contient une simple fleur, et un style en forme de massue. Galanjhus uni-florus , petalis sub- equalibus, Hall, Helv. n. 1253. Narcisso-Leucoium LE U Narcisso-Leucoium vulgare. Tourn. Inst. RH, 287 ; le grand Perce- Neige commun, __ Leucoium. Hort. Cliff. Hort. Ups. 74, Roy. Lugd.-B. 35 ; Perce-Neige du printems , Violette de Fevrier. Leucoium bulbosum vulgare. Bauh. Pin. 55. Rudb. Elys. 2. p 95. f. 1; Violier bulbeux , la Campane ou Cloche-blanche , le Baguenau- dier d'hiver. Leucoitum bulbosum. Clus. Hist. 1. p. 169. Narcissus VII. Mathioli. Camer. Epit. 957. R. : Leucotum bulbosum hexaphyllon. Dodon. Coron. p, 202. Hist. 230. &. 2°, Leucoïum estivum , spathd multi-flora , stylo elavato. Lefl. Lin. Sp. Plant. 289. Jacq. Aust. t. 203. Scop. Carn. ed. 2. n. 393 3; Perce- Neige , avec plusieurs fleurs dans une spathe , et un style en forme de massue. Leucotum bulbosum maÿjus , sive multi-furum. Bauh. Pin. 55. Leucotum serotinum majus, sivé multi-florum. I. Clus. Hist. 1. p.170. Narcisso-Leucoium pratense , multi- florum. Tourn. Inst. R. H. 387; Perce- Neige des prés a plusieurs fleurs. , appelé communément le grand Perce-Neige tardif. Polyanthemum, Renealm. Spec. 99, t 100. Vernum. La premiere espece Tome IV, L'E U croit naturellement en) Suisse et en Allemagne , ainsi que sur les montagnes des environs de Turin: 409 : a L _sa racine est oblongue , bulbeuse , et de la même forme que celle du Narcisse , mais plus petite; elle pousse quatre ou cinq feuilles pia- tes, d'un vert foncé, plus larges et plus longues que celles du pett Perce- Neige : du milieu de ces feuilles s’éleve une tige angulaire d'un pied environ de hauteur, nue, creuse et sillonnée ; vers son ex- trémité sort une spathe Blanche, qui s'ouvre sur les côtés, et laisse paroitre deux ou trois fleurs blan- ches , suspendues par des pédon- cules minces , monopétales ;, dé- coupées en six parties presque jusqu’au fond, et bien plus larges -que celles du petit Perce-Neige ; les extrémités des segmens de la co- rolle sont verts, et d’une substance plus épaïsse que dans les autres par- ties : ces fleurs paroissent en Mars, un peu après la petite espece ; elles ont une odeur agréable, qui ap- proche de celle des fleurs de l'Epine- blanche : quand la fleur est passée, le germe, qui se trouve au-dessous, se gonfle , et devient une capsule en forme de poire et à trois cel- lules, qui renferment plusieurs se- mences oblongues, Les feuilles de cette essece se flétrissent vers la fin de Mai; alors on peut enlever les racines pour Eff ‘410 LE Ù les transplanter ; car il ne faut pas Jes tenir trop long-tems hors de [a terre: on la multiplie ici au moyen des cayeux que ses racines produi- sent en assez grande quantité, lors- qu'elles se trouvent dans une situa- tion qui leur convient , et quand elles ne sont pas trop souvent trans- plantées ; elles exigent un sol féger, doux et gras , avec l'exposition du Levant ; il faut les planter à six pouces de distance, et à quatre ou cinq pouces de profondeur dans la terre , mais il ne faut pas les enlever plus Pune fois en trois ans, Æstivum. La seconde , qui est généralement connue sous le nom de grand Perce-Neise ou tardif, croît spontanément en Italie près de Pise, en Hongrie et dans les environs de Montpellier ; ses racines sont presqu'aussi grosses que celles du Narcisse commun, et leur ressem- blent beaucoup dans leur forme ; ses feuilles ont ausst beaucoup de rapport avec celles de cette der- niere plante, et sont en plus grand nombre que celles de Ja précédente; élles sont d’un vert pale, et en forme de carène vers le bas, où elles s’enveloppent lune es Pautre, et embrassent la tige qui s’éleve à un pied et demi de hauteur ; à son extrémité est placée nne spathe qui s'onvre d'un coté, et laisse sortir trois on quatre fleurs qui pendent vers le bas ; et sont sou- LEU tenues par des pédoncules assez longs : ces fleurs sont découpées presque jusqu’au fond en six seg- mens ovales et concaves ; ils sont d’un blanc pur, et ont une tache verte à Pextrémité de chaque seg- ment , où elles sont d’une subs- tance plus épaisse que dans le reste de la corolle ; en - dedans sont placées six étamines en forme d’a- lène, et terminées par des sommets oblongs et jaunes , qui se tiennent érigés autour d'un style très mince, et couronné par un stigmat obtus, Ces fleurs paroissent vers la fin d'Avril ou au commencement de Marz. Comme toutes celles qui sont renfermées dans chaque spathe ne sortent pas ensemble, elles se suc- cedent pendant trois semaines et plus , lorsque Ie tems est frais ? ces fleurs produisent des capsules | triangulaires , grosses , et à trois cellules, qui contiennent chacune deux rangs de semences. Onmuitiplie ordinairement cette espece en Angleterre par cayeux, parce que Jes plantes que Von éleve de semences ne fleurissent qu'au bout de quatre ans; et comme leurs racines produisent beaucoup de cayeux , cette méthode est Ja plus prompte. On peut traiter ces bulbes comme ceux de la premiere espece; elles exigent un sol gras et léger , avec l’exposition du Le- vant , où elles ficuriront mieux et LICE conserveront plus long-tems feur beauté , que dans une situation Phis exposée, quoiqu’elles puissent réussir dans tous les sols et a toutes les expositions. : LEUCOIUM INCANUM. Poy. CHEIRANTHUS, LEUCOIUM LUTEUM, Ibid. LEUCOIUM BULBOSUM. I. GALANTHUs NivaALis. L. LEVECHE ou LIVECHE, ACHE DE MONTAGNE. Voyez Licustrcum LeEvisTIcuM. LICHEN. Hepatique, Liver-wort, Herbe au Foie. oie on emploie en Mcde- cine deux esveces de ce genre, dont l'une est regardée comme un re- mede infaillible , pour guérir les morsures de chiens enragés, j'ai pensé qu'il ne seroit pas inutile den faire mention ici, quoiqu'il soit impossible de cultiver ces plantes , à moins que l’on n’enleve le gazon sur lequel elles se trou- vent , pour les placer dans un lieu humide et à l'ombre, où elles pous- seront et réussiront , si l'herbe du gazon prénd racine et croit. Les especes sont: 1°, Lichen petreus , lati = folius , siv’ Hepatica fontana. C. B.P. 362.5 BIC 4's PHépatique de fontaine, commune, à larges feuilles. Marchantia polymorpha» Lin. Syst Plant. tom. 4. pag. 515. Sp. 1. 2°, Lichen officinarum , terrestris, cinereus. Raii Syn, ; PHépatique de terre , couleur de cendre. Petreus. La premiere espece croît à côté des puits, dans les Heux hu- mides et à l'ombre, non- seulement dans la terre, maïs parmi les briques; il y a plusieurs variétés de cette plante , que les Botanistes curieux distinguent ; mats comme elles ne sont d'aucun usage, je nen ferai pas le détail (1). Officinarum. La seconde espece , dont on se sert contre la morsure des chiens enragés, croît en An- gleterre sur les paquis et les plaines incultes , où l'herbe est courte et Ja terre presque nue;onlarencontre —————————————————————————————— (1) Cette premiere espece d'Héparique est regardée comme rafraichissante ct apéri- tive par plusieurs Auteurs qui prérendert s'enétre servis avec beaucoup de succès dans Jes maladies du foie er de Ja ratte, dans pi- la jaunisse , les maladies cutanées , of niatres , les darties, etc, La longueur, des maladies chroniques , qui permet d'essayer beaucoup de remedes , ofre-un moyen de vérifier les vertus at- tribaées a cette plante , dont l'usage re peut d'ailleurs produire aucun cffet funeste. Ce Lichen entre dans la composition du syrop de Chicorée , qu'on emploie com- munément dans les maladies duifoic. Fffi 412 ET GC principalemenr sur les penchans des montagnes , et sur les bords des puits et des fossés. Cette plante s'étend sur Ja surface de ja terre , et lorsqu'elle est arrivée à un cer- tain dégré de développement , elle devient d’une couleur de cendre, mais elle prend dans Ja suite une teinte obscure : on Papporte sou- vent dans les jardins avec les ga- zons qui servent à faire des tapis et des talus; st le sol est humide el frais, elle s’étend, devient dif- ficile à détruire, et rend le tapis vert désagréable à la vue : mais cette méthode est la seule que l'on connoisse aujourd'hui pour la con- server dans les jardins ; on Ia re- garde comme un remede certain contre la morsure des chiens en- ragés , et l'expérience a constaté son efficacité. Cette découverte a été communiquée à la Société royale par M. George Dampier , dont oncle avoit fait usage de cette plante avec succès contre Phydro- phobie , tant pour les hommes que pour les animaux. Voici la méthode qu'il prescrit dans l'administration de ce remede : On prend l'herbe, on la desseche dans un four , près du feu, où au soleil ; il faut ensuite la piler, la passer dans un tamis fin, et y mê- Jer une quantité égale de poiyre bien pulverise : Ja dose ordinaire de ce mélange est de quatre sciu- LIG pules , que l’on fait prendre dans du lait chaud, de Ia bierre, de Pale , espece de bierre forte, ou du bouillon ; il conseille aussi de bien laver la partie mordue , et les ha- bits de la personne , de peur qu’il n'y reste de la bave du chien en- ragé : si c'est un homme qui a été mordu: il veut qu’on le saigne avant de Jui administrer le remede, et il ordonne de l'employer le plutôt qu’il est possible après la morsure , et de le faire prendre deux ou trois jours de suite à la même dose et à jeun. LICHNIS SAUVAGE. Voyez LYCHNIS DIOICA. LIEGE. Voyez QUERCUS SUBER. LIERRE, Voy. HEDERA HELIX. LIERRE FRANCOIS. Voyez Erizogiun. L. LIERRE REMPANT. Woyez GLECHOMAR. LIERRE TERRESTRE. Voyez GLECHOMA HEDERA€EA. LIGUSTICUM. Tourn. Inst. R. H..323. tab.:471.: Lin: Gen. Plant. 308. Cette plante tire son nom de Liguria, parce qu’autrefois elle croissoit en grande quantité près d’une riviere de Gênes, ap- pellce Liguria; Leveche, ou Live- che. Ache de montagne. LIG Caracteres, La fleur est ombellée; Pombelle générale est composée de plusieurs petites , qui en con- tiennent encore d’autres d’une moindre grandeur : l'enveloppe de lombelle générale est composée de sept feuilles inégales; le pé- rianthe de la fleur est dentelé en cing parties , et placé sur le germe: la corolle a cinq pétales égaux, qui sont recourbés en-dedans à leurs pointes, et ont la forme de carène en-dedans : [a fleur a cing étamines velues, plus courtes que la corolle, et terminées par des : le germe, qui supporte sommets simples est placé sous la fleur, deux styles simples et couronnés par des stigmats simples ; ce germe sechangeensuite en un fruitoblong, divisé en deux parties, angulaire et sillonné, mences oblongues et unies. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la cinquieme classe de LINNÉE, dont les fleurs ont cing étamines et deux styles. qui renferme deux se- avec celles Les especes sont : 1°. Ligusticum Levisticum, foliis multiplicibus , foliolis supernè incisis. Hort. Cliff. 97. Hort. Upsal. 62. Mat. Med. p. 80. Roy. Lugd.-B. a Sauv. Monsp. 261. Blackw. 753 la Liveche à plusieurs feuilles, dont les lobes sont dé- coupés à l'extrémité en-dehors, BEG 413 Ligusticum vulgare. Bauh. Pin. 17: Levisticum vulgare. Mor. Hist. 3. pag. 275 3 Liveche commune, ou Ache de montagne. 2°, ours Scoticum , foliis bi-ternatis. Lin. Sp. Plant. 250. Oed. Dan. t. 207; la Liveche à feuilles doubles et à trois lobes. Ligusticum duplicato-ternatis foliis. Hort. Clif. 97. Fl. Suec. 232: 244. Roy. Lugd.-B. 104. Gron. Virg. 31. Ligusticum Scoticum , Apii folio. Tourn. Inst. R. H. 324; Liveche d’Ecosse à feuilles d’Ache. Apium maritimum. Fl, Lapp. 107. Seseli maritimum Scoticum. Herm. Par. 227: 2.227. 3°. Ligusticum Austriacum , foiiis bi-pinnatis , foliolis confluentibus, in- cisis , integerrimis, Lin. Sp. 360. Jacq. Vind. 221, Segui. Ver. 3. p. 226. Jacq. Austr. f. 151. Mattusch. Sil. n. 1953 Liveche à feuilles doublement aïlées, dont les lobes se joignent par des aîles, et ont des segmens entiers. Ligusticum foliis bi-pinnatis, con- ftuentibus , nervo fistuloso. Crantz. Austr. p. 197. Ligusticum Cicutæ folio, glabrum, Tourn, Inst. R. H. 323 ; Liveche à feuilles unies de Ciguc. Séséli de montagne. Seseli montanum, Cicuta folio, glabrum: Bauh. Pin. 161. 4°. Ligusticum lucidum, foliis pir- 414 LEG nati=/tdis, foliolis linearibus, planis ; Liveche à feuilles ailées , dont les lobes sont fort étroits et unis. ) Ligusticunc Pyrénaicum ; Fæniculi folio, lucidum. Tourn. Inst 3243 Liveche des Pyrénées, a feuilies luisantes de Fenouil, 5". Ligusticum Peloponnesiacum ; foltis multiplicato-pinnatis , foliolis pinnatim incisis. Lin. Sp: 36. Hore. Cliff. 97. Roy. Lugd.:B. 104. Sauv. Monsp. 250. Gmel. Sil.. 1. f. 45. Scop. carn..2..n. 338 5 Liveche a feuilles plusieurs fois aïlées, avec des lobes» découpés em forme d'ailes. Ligustrum foliis duplicato-pinnatis, pinnulis acutè dentatis, longè lan- ceolatis. Hall. Helv. n. 758. Cicutarialati folia, fetida. C. B.P. 161 ;. Ciguë a larges feuilles, fétide et batardz, Ja Cicutaire. Seseli Peloponnense. Cam. Epit. g14. Math. 753. : Levisticum. La premiere espece est la Livecke commune des boutiques , qu’on cultivoit autrefois dans les jardins potagers comme une plante bonne à manger; mais on l’a né- gligée depuis long-tems.en An- gleterre : elle croît naturellement sur les Monts-Apennins, ainsi qu'aux environs de Ja riviere de Liguria dans le voisinage de Gênes, Cette plante a une racine forte, charnue et vivace, qui pénetre profondément dans la terre; elle LIG est. composée de plusieurs fibres fortes et charnues, couvertes @un@ peau brune; celle a une: odeur et unigout chaud , fort etraromatique: ses feuilles sont grandes, ailées.; et composées de plusieurs lobes lrges, et semblables à ceux de la Giguë si mais plus grands et d’un vert plus foncé ': ses lobes sont découpés vers; l’extrémité en seg+ mens aigus : ses tiges s’élevent à la ‘hauteur de six à sept pieds ; elles sont grosses , sillonnées , et divisées en plusieurs branches, dont chacune est terminée - par. une grande ombelle de fleurs jaunes; qui sont remplacces par des se- mences oblongues et canneléesa Cette plante fleurit en Juin et Juillet, et perfectionne ses semen- ces en automne (1). On Ja muitiplie ais¢ment par ses graines, qu'il faut semer en an- tomne, un peu après leur maturité; car si on les garde jusqu'au prin- tems, elles poussent rarement dans la premiere annce. Quand les plan- tes sont en état d’être enlevées, on peut les transplanter dans une planche de terre riche et humide, à trois pouces de distance; lors- DM Ee Re eens Sere (1) Les feuilles ct les racines de cette plante ayant à-peu-près les mêmes vertus que I’ Ache ordinaire, nous ne répet:rons point ici ce qui a été dit ailleurs sur les propriétés de cette derniere espece. Ses semences sont carminatives ct alexiteres. LA G qu'elles’auront repris racine , elles n’exigeront plus aucun soin, que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, Leurs racines subsistent plusieurs années, et quand on leur laisse écarter leursisemences , elles poussent sans aucun soin. Les racines, les feuilles, et les semences de la Liveche sont chaudes et dessicatives ; elles échauffent ; soulagent l’estomach, chassent les vents et excitent Purine. Scoticum. La seconde ‘espece croit sans culture sur les rivages de la mer eñ plusieurs parties de PEcosse : sa racine est bis-annuelle, et bien plus pétice que celle de la précédente : ses feuilles sont com- posées de lobes plus larges et plus courts, chaque feuille, ayant trois segmens, dont Jes lobes sont den- telés sur leurs Bords : ses tiges s’élevent à Ja hauteur d’un pied’, et soutiennent à une petite ombelle de fleurs jaunes, leur extrémité de la même forme que celles de Ja précédente. Ces fleurs paroïs- sent en Juin, et produisent des semences oblongues et-canneices, qui murissent en automne ; on peut la cultiver de Ja méme maniere que Ja premiere, Austriacum, La troisteme , qu’on reficontre sur: Jes Alpes , est une plante vivace } dont les tiges, hautes d'environ un pied, sont penchées aiternativement à chaque > L IG 415 nœud de ‘côte et d'autre ,.et gar- nies aussi à chaque nœud de feuif- les doublement ailces , et compo- sées de petits lobes, qui coulent Pun dans l'autre; ur peu au-dessus de chaque feuilie sort une branche de côté, qui, ainsi que les tiges principales, est terminée par une ombelle de fleurs blanches, qui paroïssent en Juin, et sont suivies de semences cannelées , :quimû- rissent en automne. Lucidum, La quatrieme se trouve sur les Monts - Pyrénées ; elle a une racine: bis-annuelle, et des feuilles. doublement ailées ; dont leslobes sont fort étroits , et agréa- blement découpés : ses tiges ; fortes et hautes d'un pied et demi, sont garnies de feuilles Tuisantes , ailées, etiterminées par des ombeiles de Hours assez Iarges , qui paroïssent en: Juin} e~perfectionnent: leurs semences en Septembre. © Peloponnesiacum. La cinquieme est originaire des montagnes du Péoponnèse :sa racine, épaisse et charnue , conuve celle du Panais , pénetreprofondément dans laterre; ses feuilles sont uts-larges , d’un vert-fonce , et compostes de plu- sieurs feuilles aflées, dont les lo- bes sont découpés ‘en pointes af- guts ; Jorsqu’on les froisse , elles répandent une odeur fétide : ses tiges S’élevent à la hauteur de trois ou quatre pieds; elles sont très- 416 L 1'G grosses, creuses, comme celles de la Ciguë ; et terminées à leurs ex- trémités par de larges ombelles de fleurs jaunes, disposées encorymbe, qui paroissent en Juin, et produi: sent dés semences oblongu& et cannelééss qui mürissent ‘en: au- tomne. Quelques personnes ‘ont pensé que cette plante étoit la Ciguë des anciens; . leur conjecture: était fondée sur ce.qu’elle ressembloit en: quelques points à Ja descrip- tion que Îles anciens ont donnée de la Ciguë, sur sa qualité véni- meuse et son odeur fétide, et sur ce qu’elle se trouve dans plusieurs endroits de PAsie. On cultive toutes ces especes dans les jardins de Botanique ; mais elles sont rarement admises ailleurs: on les multiplie aisément par leurs graines, qu'il faut semer en au- tomne, et on traite les plantes qui en proviennent comme celles de la premiere; elles se plaisent dans des lieux humides et à Pombre, LIGUSTRUM. Tourn. Insc. R. H. 596. tab. 367. Lin. Gen, Plant. 18 ; Troësne. Cavacteres. Le calice de Ja fleur est petit, tubulé, et découpé en quatre segmens obtus surses hords: la corolle est monopétale , en forme d’éntonnoir , et pourvue d’un tube cylindrique, découpé à son extré- LIG mité en quatre segmens ovales enticrementouyerts : lafleur a deux étamines opposées, et terminées par des sommets érigés et aussi longs que la corolle : son germe est rond , et soutient un style court et couronné par_un stigmat obtus, et divisé en deux parties ; ce germe se change dans la suite en une baie ronde, -unie,,et a une cellule, qui renferme {deux - semences- oblon- gues, plates d’un eoté, et convexes de-Pautre. 0: Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la seconde classe.de LINNÉE, avec celles. dont les. fleurs ont deux étamines et un style, Les especes sont : 1°. Ligustrum vulgare , foliis lan- ceolato- ovatis , obtusis ; Troësne a feuilles en forme de lance et ob- tuses. Ligustrum Germanicum. C, B. P, 4723 Troësne commun, 2°. Ligustrum Iralicum, foliis lanceolatis, acutis; Troësne à feuilles en forme de lance, terminées. par une pointe aigue. Ligustrum foltis majoribus , et magis acuminatis , toto anno folia retinens. Pluk, Alm. 217 ; Troësne à feuilles plus larges et plus aiguës, qui du- rent toute l’année , appelé com- muaément Troërne toujours vert d’'I- talie, Phillyrea, Dod, Pempt. 775. . V ulgare ; LIG Vulgare. La premiere espece croit naturellement dans les haies de plusieurs parties del’Angleterre, où elle s’éleve à Ja hauteur de seize pieds, avec une tige ligneuse, couverte d'une écorce grise etunie, qui pousse plusieurs branches la- térales, garnies de feuilles en forme de lance, ovales, unies, terminées en pointes obtuses, placées par paires, opposées, -sessiles, et d’un vert-fonce : les fleurs, qui naissent en épis épais aux extrémités des branches, sont blanches ; leur co- rolle est monopétale, tubulée, et découpée à son extrémité en quatre patties, qui s'étendent et s’ouvrent ; elles paroissent en Juin , et produi- sent des baies noires, petites et ron- des, qui mürissent en automne, et qui renferment chacune deux se- ces : Jes feuilles de cette espece nn leur verdure jusqu’aprés Noël, alors elles changent de cou- leur et tombent (1). Il y a deux variétés de cette espece , dont une a ses feuilles panachées en blanc, et Pautre en jaune ; mais pour conserver ces variétés, il faut les planter dans un (1) On emploie quelquefois en Médecine les feuilles et les fleurs du Troësne, qui sont régardées comme détersives , et légèrement astringentes ; c’est pour cette raison qu'on emploie leur infusion- dans les maux de gorge , les ulceres de la bouche, les crache- mes de sang, la brülure, etc: Tome IV AG 417 sol stérile, car si elles se trouvent dans une terre riche, elles devien- nent trop vigoureuses, et leurs feutlles prennent une teinte unie, Tralicum. La seconde, qui naît sans culture en Italie, a une tige plus forte que celle de {a précé- dente; ses branches sont moins souples et plus érigées, et leur écorce est d’une couleur plus claire : ses feuilles sont plus gran- des, terminées en pointe aiguë, et d'un vert plus clair; elles con. servent leur verdure jusqu’à ce que les nouvelles les fassent tom- ber au printems suivant : aussi cette espece est-elle certainement distincte de ja précédente, quoique plusieurs aïent cru qu'elles n’en formoient qu’une seule : se$ fleurs sont un peu plus grosses que celles de lespece commune, et ne produisent pas toujours des baies dans notre pays. Les feuilles et les fleurs de la premiere espece sont d’usage en Médecine; on les regarde comme rafraichissantes, astringerites et des- sicatives, et comme propres à guérir les ulceres, les inflamma- tions de la bouche et de la gorge, "les hémorrhagies des gencives, et le relachement de la luette. On cultive communément cet arbrisseau dans les pépinieres des environs de Londres, pour le faire seryir ensuite a décorer les petits, Ggg BiG jardins et les balcons de Ia ville; parce qu'il est du petit nombre des plantes qui peuvent croître dans la fumée de Londres; et quoi- qu’il subsiste pendant quelques an- nées dans les lieux renfermés de la ville, cependant il y produit rare- ment des Heurs apres Ja premiere 418 année, à moins qu’il ne soit dans un endroit exposé à l'air libre, Dans la campagne, cette plante conserve sa verdure durant la plus grande partie de l'hiver; elle fleurit en Juin, et perfectionne en au- “tomne ses baies, qui restent gé- néralement sur les branches jusqu’à Noel. Le Troësne d’Iralie est toujours préféré à Pespece commune; parce que ses feuilles sont plus larges et toujours vertes; et comme il est assez dur pour supporter les plus grands froids de notre climat, on peut le planter dans les mêmes lieux que le Troësne ordinaire ; je Pai souvent placé sous Pégout des gros arbres, où jai observé qu'il réussissoit mieux que beaucoup d’autres arbrisseaux. Je ne puis m'empêcher de croire que cette espece, qui est la plus commune en Italie, ne soit celle dont VERGILE fait mention dans son Eglogue ou seconde Pastorale, et voici ma raison : comme les flears de cet arbrisseau sont d’un blanc pur, et qu’elles tombent L1G . bientôt, elles ne sont point du- tout propres a faire des bouquets, et ses baïes , qui sont d’un beau noir, et qui restent long-tems sur l'arbre, produisent un bel effet. Plusieurs Auteurs, dignes de fot, assürent qu'on ramassoit ces baies pour les employer à la teinture,, et qu'on en faisoit la meilleure encre. D'ailleurs, n'est-il pas plus raï- sonnable de supposer que VIRGILE a plutot voulu tirer sa comparaison des fleurs et du fruit de la même plante, lorsqu’il avertit Ja jeunesse de ne pas se fier a sa beauté, que de faire mention de deux diffé- rentes plantes, comme on le croit ordinairement; car dans cette com- paraison, on voit les fleurs blan- ches du Troësne qui paroissent de bonne heure au printems, ce qui est une image de la jeunesse ; oa elles sont d’une courte durée, et fltrissent bientôt ; tandis que les baies qu’on pent rapporter à l’âge mir, durent long -tems, et sont recueillies pour Pusage. On multiplie aisément ces plan- tes en marcottant en automne leurs tendres rejettons, qui pous- seront assez de racines dans un an pourpouvoir étretransplantés; alors on les place à demeure, ou on les tient dans une pepiniere pendant deux ou trois ans pour les élever suivant Pusageauquelonles destine, Lig On peut aussi les multiplier par leurs rejettons, que leurs ra- cines produisent en abondance ; mais comme elles sont sujettes à en pousser beaucoup, il est diffi- cile de les retenir dans de justes bornes, et les plantes, qu’on éleve de cette maniere , ne deviennent jamais aussi hautes que celles qui ont été marcottées ; ainsi cette der- niere méthode est préférable à l'autre. Ces plantes réussissent aussi par boutures, qui”prennent aisément “racine , si on les place en automne à l'ombre et dans un sol gras; on les traite ensuite comme les mar- cottes. Mais les meilleures et les plus fortes plantes, sont celles qu’on éleve de semences : cette méthode est plus longue et plus ennuyeuse que les autres, puisque ces graines restent ordinairement une année dans Ja terre avant de germer ; quand on veut Pemployer, on doit cueillir les baies lorsqu’elles sont müres, les mettre dans des pots avec du sable et enterrer en- suite ces pots, comme on Ie pra- tique pour les baies de Houx, et de VEpine-blanche ; on les retire dans Pautomne de l’année suivante, et on les seme sur une plate-bande exposée au Levant , où les plantes pousseront au printems: lorsqu’elles auront acquis un peu de force, LI6G 419 elles feront de grands progrès, s’éleveront très-droites, et produi- ront desrejettons comme les autres. Autrefois , on employoit com- munément cette espece dans fa plantation des haies ; mais elle ne sert plus à cet usage aujourd’hui, parce quil est difficile de la tenir en ordre, que les haies qui en sont formées ont peu d'épaisseur, et gwenfin on a trouvé beaucoup d’autres plantes qui sont préfé- rables à tous égards. Les deux especes panachées font de jolies variétés parmi les autres arbrisseaux panachés ; on peut les multiplier par la greffe en écusson, ou par la greffe en arc sur l’es- pece unie, ainsi que par marcottes; mais comme elles produisent ra- rement des branches assez longues pour pouvoir être couchées en terre , la greffe est préférée : l’es- pece rayée en argent est un peu plus délicate que lespece unie; mais elle supporte le plein air dans un sol sec et à une exposi- tion chaude, LILAC, Voyez SyRINGA. LILAC DES INDES, ou AZEDARACH. Voyez Metra AZEDARACH. LILIANTHOS. V. Uvu aria AMPLEXICAULE, L. 420 LIL LILIASTRUM. Voyez Heme- ROCALLIS. LILIO-ASPHODELUS. Voyez HEMEROCALLIS et CRINUM. LILIO-FRITILLARIA. Voyez FRITILLARIA. LILIO HYACINTHUS. Voyez SCILLA. LILIO - NARCISSUS. Voyez AMARILLIS. LILIUM. Tourn. Inst. R. H. 369. tab. 191. Lin. Gen. Plant. 371. Cette plante tire son nom de a@, poli , uni, a cause du poli de ses feuilles, ou de xwès, qui sig- nifie la même chose; Lis. Caracteres. La fleur n’a point de calice : la corolle, qui a Ja forme dune cloche ouverte, est com- posée de six pétales étroits à leur base, larges, obtus, et réfléchis à leur extrémité, épais , et en forme de caréne; ils ont chacun sur le dos un nectaire étroit et Jongitu- dinal à sa bâse : la fleur a six étamines érigées, plus courtes que la corolle, et terminées par des sommets oblongs et couchés : son germe, oblong et cylindrique, est silonné par six rainures, et sou- tient un style de même forme, aussi long que la corolle, et couronné par un stigmat épais et triangu- laire 3 ce germe se change dans LIL Ja suite en une capsule oblongue, avec six sillons rudes et creux sur le haut, et dans laquelle se trouvent trois cellules remplies de semences plates et à moitié ron- des, couchées les unes sur les autres en double rang, Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de {a sixieme classe de LinNEE, qui comprend les plantes dontles fleurs ont six ¢tamines et un style. Les especes sont : 1°. Lilium candidum , foliis spar+ sis, corollis campanulatis , erectis , ints glabris. Hort. Cliff. 120. Hort. Upsal. 80. Mat. Med. 93. Roy. Lugd.-B. 30. Gron. Orient. 105. Kniph. cent. 7. n. 4. Knorr. Del. 1. tab. L. Blackw. t. 11. Hall. Hely, n. 1231. Regn. Bat. ; Lis à feuilles éparses , avec une corolle érigée , en forme de cloche, et unie en-dedans. Lilium album, flore erecto et vul- gare. C. B. P. 76 ; Lis blanc com- mun à fleur érigée. Lilium candidum. Dod. Pempt. 197. Camer. Epit. 570. 2°, Lilium peregrinum , foliis sparsis , corollis campanulatis , cer- nuis, petalis basi angustioribus ; Lis a feuilles éparses , avec une c6- rolle penchée et en forme de cloche, dont les pétales sont plus étroits à leur base, LIL Lilium album, floribus dependen- tibus , sive peregrinum. C. B. P. 763 Lis blanc étranger a fleurs pen- dantes. 3°. Lilium bulbi-ferum , foliis sparsis , corollis campanulatis , erectis, inus scabris. Hort. Cliff. 120. Hort. Upsal. 80. Roy. Lugd.-B. 31. Gmel. Sib. 1. p. 41. Gron. Orient. 104. Jacq. Austr. f. 226. Scop. carn. 2. n. 404. Knorr, Del.1. f. L. 4; Lis a feuilles éparses, avec une corolle érigée, en forme de cloche, et rude en-dedans. Lilium caule folioso, foliis sulca- tis, floribus campanulatis , intus floc- cosis. Hall. Hely.n. 1232. Lilium purpureo croceum majus. C. B. P. 76; le grand Lis à fleur pourpre couleur de safran , com- munément appelé Lis-Orange. 4°. Lilium humile, foliis linea- ribus, sparsis, corollis campanulatis , erectis, caule bulbi-fero; Lis nain a feuilles étroites et éparses, avec des corolles érigées et en forme de cloche, dont la tige produit des bulbes. Lilium bulbi-ferum minus. C. B. P. 77; Lis nain, produisant bulbe, appelé par quelques-uns le Lis de feu. ; 5°. Lilium Pomponium , foliis sparsis , subulatis , floribus reflexis , corollis revolutis. Hort. Cliff. 120. Hort. Upsal. 81. Roy. Lugd.-B. 31. Kniph, cent, 2.1. 40. Knorr, Del, 1. LIL 421 T. 45 Lis à feuilles éparses et en forme d’aléne, avec des fleurs réfléchies, dont les pétales sont recourbés en arriere, Lilium tunicata , foliis sparsis , floribus reflexis , corollis revolutis, Gmel, Siber, 1, pag. 42. radice N. 9. Lilium reflexum , montanum, hu- mile , angusti-folium , aurantium, Amm, Ruth. n. 138. Gmel. R. Lilium rubrum precox. Clus, Hist. Tops 433+ Lilium rubrum, angusti- folium, C. B. P.78; Lis rouge a feuilles étroites , ou le Martagon de Pom- pone. 6°, Lilium angusti-folium, folis lirearibus, sparsis, pedunculis lon- gissimis; Lis à feuilles étroites et éparses, dont les fleurs ont de très-longs pédoncules. Lilium brevi et Gramineo folio, C. B. P. 79; Lis à feuilles courtes et de Gramen, appelé communé- ment Martagon de Pompone. 7°. Lilium Chalcedonicum , foliis sparsis, lanceolatis , floribus reflexis, corollis revolutis. Hort, Cliff. 120, Hort. Upsal, 81. Roy. Lugd.-B. 31. Scop. carn. ed, 2. n. 403. Kniph. cent. 3.n. 543 Lis à feuilles éparses et en forme de lance, avec des fleurs réfléchies, dont les pétales sont recourbés en arriere. Lilium Bizantinum, miniatum. C, B, P. 78; Lis-de Bizance avec LIL une fleur de Carin, ordinaire- ment appelé Martagon écarlare ou PHemerocalle. 422 Hemerocallis Chalcedonica. Lob. Ic. 169. 8% Lilium superbum, foliis spar- sis, lanceolatis, floribus pyramidatis , reflexis , corollis revolutis; Lis à feuilles éparses et en forme de lance, ayant des fleurs pyramidales etréfléchies , dont les pétales sont recourbés en arriere. Lilium foliis sparsis, mulri-florum, floribus reftexis, fundo aureo, limbo aurantio , punctis nigricantibus, pe- dunculis singulis, uno foliolo. Trew. Elirees Zeit is. Lilium sivè Martagon Canadense, flore luteo puncrato. Catesb. car. 2. pe 56.1. 56. Martagon multis et magnis flori- bus luteis , alios superans, Suvert. Icon. Pl. 573 le grand Martagon jaune. 9°. Lilium Martagon , foliis ver- ticillatis , floribus reflexis , corollis revolutis. Hort. Cliff. 120. -Hort. Ups. 81. Gmel. Sib. 1. p. 44. Roy. Lugd.-B. 31. Jacq. Austr. t: 3515 Scop. carn. 2.n. 402. Pollich. Pal. n. 331. Kniph. cent. 3.n. 553 Lis à feuilles verticillées , avec des fleurs réfléchies , et des pétales recourbés en arriere, Martagon. Camer. Epit. 617. Lilium floribus reflexis montanum. ©. B. P, 77; Lis de montagne a LITE fleurs réfléchiès ; : ordinairement appelé Martagon pourpre. Lilium sylvestre. Dod. Pempt. 201. 10°, Lilium hirsutum , foliis ver- ticillatis , hirsutis , floribus reflexis , corollis revolutis ; Lis à feuilles ve~ lues et verticillées , avec des fleurs réfléchies , dont les pétales sont recourbés en arriere. Lilinm floribus reflexis alterum , lanugine hirsutum. C. B. P. 718 ; un autre Lis à fleurs réfléchies , couvertes de poils et de duvet, appelé Martagon rouge. 11°, Lilium Canadense , foliis ver- ticillatis , floribus reflexis , corollis revoluto-campanulatis. Lin. Sp. Plant. 303 ; Lis a feuilles verticillées , avec des fleurs réfléchies , et en forme de cloche. Lilium angusti-folium, flore flavo, maculis nigris distincto. Tourn. Inst. 371. Barr. Rar. 778. f. 125. Lilium , sive Martagon Canadense maculatum. Mor. Hist. 2. p. 408 3 Lis ou Martagon du Canada à fleurs tachetées. 12°, Lilium Campschatense , fo- liis veriicillatis , floribus erectis , co- rollis campanulatis. Amen. Acad. 2. p. 3483 Lis à feuilles verticillées , avec une fleur érigée, et en forme de cloche. 13°. Lilium Philadelphicum , fo- liis verticillatis , brevibus , corollis campanulatis , unguibus petalorum an- gustioribus , floribus erectis, Icon. tab. LiL 1655 Lis à feuilles très-courtes et verticillées, avec des corolles ea forme de cloche , dont ies onglets des pétales sont fort étroits, et les fleurs érigées. Il y a un plus grand nombre de variétés de Martagons , que celles dont nous avons fait mention; mais comme on les regarde comme des produits accidentels, j'ai pensé qu'il étoit inutile de les rapporter ici : je me contenterai d’en donner les titres ci-après. Candidum. Le Lis commun blanc est si bien connu, qu’il seroit su- perflu d’en donner la description, Cette plante croît naturellement dans la Palestine et la Syrie; mais on la cultive depuis long-tems dans les jardins de l'Europe : elle est si dure que les plus fortes ge- les de notre climat ne peuvent lendommager ; elle se multiplie si promptement par ses bulbes , et elle est devenue sf commune, qu’on n’en fait plus de cas, quoi- que ses fleurs soient très-belles et d’une odeur très-agréable. Les va- riétés de cette espece sont : Le Lis blanc rayé de pourpre. Ee Lis blanc à feuilles panachées. Le Lis blanc a fleurs doubles. Toutes ces variétés ont été ob- tenues accidentellement par la culture. Il n’y a pas plus de trente- cing ans qu’on cultive l’espece panachée en Angleterre; mais a LIL 423 présent elle est fort commune dans ja plupart des jardins. Quelques personnes en font cas.a cause de ses raies pourpre ; Mais comme Îes taches pourpre dont elle est peinte Jui donnent. une couleur sombre, beaucoup. de personnes luï. pré- ferent le Lis blanc commun. L’espece à feuilles panachées est principalement estimée a cause de l'effet agréable qu'elle produit en hiver et au printems; ces feuilles, qui sont agreablement bordées de larges raies de couleur jaune, poussent dans le commencement de l'automne , et s'étendent sur Ja terre: ses fleurs ressemblent à celles de Pespece commune, mais elles paroissent un peu plutôt en été , ce qui peut être occasionné par la foiblesse de ses racines 3 car toutes Jes plantes panachées. ne sont jamais aussi fortes que les unies. . Fleurs doubles. Le Lis blanc à fleurs doubles est moins recherché que les deux autres, parce que sés fleurs ne s'ouvrent jamais bien , à moins qu’on ne les couvre avec des cloches pour Jes mettre à abri des pluies et de Ja rosée, car elles se pourrissent jsouvent} avant de s'épanouir : ces fleurs n’ont point odeur agréable qui fait estimer Pespece commune , lors même gu’elles sont bien ouvertes; parce que le grand nombre de pétales, 424 BiG dont elles sont ornées, détruit les parties de la génération , de ma- niere que la poussiere fécondante , qui répand de Vodeur, ne s’y trouve plus. Les racines, les feuilles et les fleurs du Lis blanc commun sont d'usage en Médecine ; on emploie souvent ses racines pour adoucir, murir et faire suppurer les tumeurs dures. MATHIOLE dit que l’eau distilée de ses fleurs est bonne pourles femmes qui ont une couche périble , et facilite la sortie de l’en- fant; Peau distilée de ses feuilles est d’un grand usage dans les ma- ladies du poumon (1). Peregrinum. Le Lis blanc a fleurs pendantes , qui a d’abord été ap- porté de Constantinople , est re- gardé par quelques personnes comme une variété de l'espece commune ; mais il en est certai- nement distinct; sa tige est bien plus courte: ses feuilles sont plus étroites et en plus petit nombre: sés fleurs sont un peu moins grosses, En (1) L'Oignon de Lis est résolutif, émol- lient et détersif : on l’emploie souvent dans les cataplasmes , après l'avoir fait cuire sous la cendre, pour hâter la résolution ou la sup- puration des tumeurs. On tire aussi de Ja fleur du Lis une eau distilée , qu’on ajoûte aux juleps et potions anodines , à la dose de quatre ou six onces, dans les douleurs né- phrétiques , la pleurésie , et toutes les inflam- mations internes, LiL et leurs pétales sont plus étroits à leur base : elles sont toujours pen- chées vers le bas, tandis que celles de l’espece commune sont toujours érigées ; les tiges de cette espece sont quelquefois très-larges et plates , de maniere qu’il semble qu’elles soient formées par deux ou trois tiges réunies : lorsque cela arrive, elles portent depuis soixante jusqu’à cent fleurs, et même da- vantage ; ce qui a fait croire à plusieurs personnes que c’étoit une espece différente ; elles en ont fait mention comme ‘ayant une tige large avec plusieurs fleurs : cependant ces plantes ne sont que des variétés acccidentelles; car les mémesracines produisent rarement de pareïlles fleurs deux années de suite. Ces especes se multiplient aussi très-aisément par les rejettons que leursracines produisent en si grande quantité , que l’on est obligé de les enlever tous les deux ans, ou au moins chaques trois ans, de peur qu’ils n’affoiblissent Ia racine principale. Le tems le plus propre pour cette opération est la fin d'Août, un peu après que les tiges sont flétries : si on les laissoit plus long -tems dans fa terre , elles pousseroient bientôt de nouvelles fibres et des feuilles , et ne pour- roient plus alors être transplantées ; car , si on le faisoit , elles ne fleuriroient LIL fleuriroient point dans l’année sut- vante. Ces plantes croissent dans presque tous les sols, et à toutes les expositions ; elles sont trés- propres à orner les plates bandes des grands jardins; mais comme elles deviennent très-grandes , et qu’elles occupent beaucoup de place , elles ne conviennent point dans les petits endroits. Bulbi-ferum. Le Lis-orange com- mun , ou le Lis rouge est aussi-bien connu dans les jardins anglois, que le Lis blanc; et il y est cul- tivé aussi depuis long-tems. Cette espece croit naturellement en Au- triche et dans quelques endroits de PItalie ; comme elle se multiplie très-promptement par ses bulbes, elle est devenue si commune, que Von en fait fort peu de cas au- jourd’hui : cependant , comme ses fleurs font un très-bel effet, lors; qu’elles se trouvent placées d’une maniere convenable , on doit tou- jours admettre quelques-unes de ces plantes dans les jardins. Les variétés de cette espece sont: Le Lis-orange a fleurs doubles, Le Lis-orange à feuilles pana- chées. Le plus petit Lis-orange, On s'est procuré ces variétés par la culture , et les Fleuristes les conservent dans leurs jardins; toutes celles-ci fleurissent en Juin et Juil- LIL 425 tembre : on peut alors les enlever et détacher les bulbes , ce qu’il faut faire tous les deux ou trois ans , sans quot les racines devien- droient trap grosses , et les tiges de fleurs trop foibles. Comme cette espece ne pousse des féuilles que vers le printems , on peut la trans- planter depuis Pinstant où ses tiges sont flétries , jusqu’à Noël. Eile croit dans tous les sols et à toutes les expositions ; mais elle réussit mieux dans une terre grasse et Ié- gere , et peu humide. Humile. Le Lis de feu , portant bulbes , s’éleve rarement à la mof- tic de Ja hauteur de la précédente; ses feuilles sont plus étroites : ses fleurs sont plus petites , d’une couleur de feu plus claire, en petit nombre, et plus érigces, Ces fleurs paroïssent un mois avant celles du Lis commun, et les tiges produisent à la plus grande partie de leurs nœuds des bulbes qui, étant dé- tachées et mises en terre lorsque les tiges sont flétries , forment des plantes; de maniere que l’on peut multiplier aisément et abondam- ment cette espece : elle offre plu- sieurs variétés que l’on rapporte comme des especes différentes, mais que l'on croit avoir été pro- duites pour Ja culture , telles sont : Le plus grand Lis a larges feuilles, Jet , et leurs tiges se fanent en Sep- » et portant bulbes. Tome IV. Hhh LIL Le Lis à plusieurs fleurs , portant bulbes. Le petit Lis a bulbes. Le Lis blanc à bulbes. © Comme toutes ces éspeces de Lis croissent à l’ombre des arbres, on peut les employer dans les plan- tations et sur’le bord des bois, où elles feront un bel effet dans le tems de leurs fleurs. 426 Pomponium. Le, Lis Martagon offre un grand nombre de variétés ; il differe des Lis communs en ce que ses pétales sont recourbés en arriere en forme de turban , d’où vient Ie nom' de bonnets de Turcs , que. quelques - uns donnent à ces #eurs. Les Fleuristes Hollandois possedent plus de trente varictés de cette espece ; mais on en con- noic à peine la moitié de ce nombre en Angleterre ; la plupart de ces variétés sont accidentélles , car celles, dont nous faisons mention, sont, à ce que je crois, les seules gue Pon peut regarder comme spé- cifiquement différentes. Ceperidant en faveur des personnes, qui font leur amusement de la culture de ces fleurs, je rapporteraï ici toutes les variétés qui se trouvent dans les jardins anglois ; elles sont: Le Martagon commun à doubles fleurs. Le Martagon blanc. Le Martagon blanc à doubles fleurs, Le Martagon blanc tacheté. LIL Le Martagon Imperial. Le Martagon précoce, ou Prin- tanier écarlate. Le Martagon vermillon de Cons- tantinople. Let Martagon commun & fleurs rouges, qui forme notre cinquieme espece, a des feuilles fort étroites et placées sans ordre ; sa tige s’éleve à la hauteur de trois pieds , et soutient à son extrémité huit ou dix fleurs d’un rouge clair , un peu éloignées Pune de l’autre, et qui paroissent dans le mois de Juin; ses tiges se fanent en Août , et un peu après on peut transplanter ses racines. Angusti-foliunt. La stxieme es- pece , que lon connoît sous le nom de Martagon de Pomponne , a des tiges plus élevées que celles de la précédente ; ses feuilles sont plus plus courtes etplus sessiles : chaque tige porte depuis quinze jusqu’à tente fleurs d'un rouge fort vif, tirant sur Pécarlate , dont Les pé- doncules sont fort longs, de sorte que ces fleurs forment une tête fort étendue: elles sont pendantes, mais leurs pétales sont tout-à-fait réfléchis en arriere. Cette plante fleurit après la cinquieme espece. Chaleedonicum. La septieme , à laquelle on donne ordinairement le nom de Martagon écarlate ,‘s’éleve à la hauteur de trois ou quatre pieds ; ses feuilles sont bien plus LA L farges que celles des especes pré- cédentes, et semblent être bordées de blanc; elles sont sessiles et pla- cées Sans ordre : ses fleurs naissent aux extrémités des branches; eiles sont d’une écarlate vive , et sortent rarement au - delà de cing ou six ensemble. Cette espece fleurit sur la fin de Juillet ; et dans les années tempérées elle conserve sa beanté durant Ja plus grande partie du mois d’Aoit. Superbum. La huitieme s’éleve à la hauteur de quatre ou cinq pieds avec une tige forte et garnie de feuilles aussi larges que celles de Pespece précédente , et placées sans ordre : ses fleurs sont produites en forme de pyramide vers l’ex- trémité de la tige; quand les ra- cines de cette plante sont fortes, chaque tige produit quarante ou cinquante fleurs larges , d’un jaune tacheté de brun, et d'une magni- fique apparence; mais elles exhalent une odeur si forte et si désagréable, que peu de personnes peuvent rester auprès ; ce qui est cause que l’on a rejetté cette espece de plusieurs jardins anglois : ces fleurs paroissent à la fin de Juin. Martagon. La neuvieme est com- munément appelée Martagon pour- pre, quoique dans plusieurs jardins anciens , on la nomme simplement Bonnet de Turc ; elle pousse une tige forte de trois ou quatre pieds LIL #2 de hauteur , et garnie de feuilles assez larges , et verticillées de dis- tance en distance : ses fleurs, qui sont d'un pourpre obscur avec quelques taches noires , naïssent en épis clairs aux extrémités des tiges. Certe plante fleurit en Juin, mais moins fortement que l’espece précédente. Hirsutum. La dixieme ressemble beaucoup à la neuvieme , mais ses feuilles sont plus étroites , et leurs anneaux plus éloignés ; ses tiges et ses feuilles sont un peu velues : les boutons de fleurs sont couverts d’un duvet doux, et les fleurs sont d’une couleur plus brillante , avec quelques taches ; elles paroïssent plutôt en été, quoique les tiges poussent plus tard. Cette plante fleurit au commencement de Juin, et les tiges périssent en automne. On connoit ordinairement la onzieme sous le nom de Martagon du Canada, d’où elle a été d’abord apportée en Europe ; maïs elle croît aussi dans plusieurs autres parties de l'Amérique septentrionale ; sés racines sont oblongues , grosses et composées d’écailles comme celles des autres especes ; ses tiges ont quatre ou cinq pieds de hau- teur , et sont garnies de feuilles oblongues, pointues et verticillées: ses fleurs , qui sortent vers l’extré- mité des tiges sont grosses, jaunes, tachetées de noir, et de la même Hhh ij 428 LIL forme que celles du Lis-orange; leurs pétales sont recourbés en arriere comme ceux des autres especes : celle-ci fleurit au commenceinent d'Août ; et quand ses racines sont grosses,les tiges produisentun assez grand nombre de fleurs, qui font un trés-bel effet. Il y a dans cette espece deux variétés, dont Pune a des fleurs plus larges et d'une cou- leur plus foncée ; mais on croit qu’elles proviennent toutes deux de semences. Campschatense. La douzieme est originaire de l'Amérique septen- trionale , et Pon dit qu’elle se trouve aussi au Kamtschatka. Elle a des fleurs érigées comme celles du Martagon du Canada ; mais leurs pétales sont ovales ,et ne diminuent point à leur bâse : ces fleurs sont sessiles, d’une couleur plus foncée, et tachetées comme celles de la précédente, Cette plante fleurit en Juillet , et ses tiges périssent en automne. — Cette espece est aujourd’hui fort rare en Angleterre , et ne se trouve que dans .peu de jardins. On me Pa envoyée , il y a quelques.an- nées du Maryland , mais elle a péri après avoir produit des fleurs. Philadelphicum. La treizieme m’a été envoyée de la Pensilvanie par M. Jean BERTRAND , qui l’avoit trouvée dans ce pays , où elle croit spontanément ; sa racine, qui est LIL écailleuse , blanche et plus petite que celles des autres especes, pousse au printems une tige d’environ un pied et demi de hanteur ; ses feuilles sont verticillées de distance en distance , courtes, assez larges, et terminées par des pointes ob- tuses ; sa tige porte à son extré- mité deux fleurs ¢rigces , portées sur des pédoncules courts et sé- parés , et de la même forme que celle du Lis de feu portant bulbes; leurs pétales sont plus étroits à leur bâse, et laissent des intervalles entr’eux ; mais ils s’élargissent et se joignent vers le haut, ce qui donne a cette fleur la forme d’une cloche ouverte ; ces pétales sont en forme de lance , et ne sont pas rapprochés à Jeur extrémité où ils se, terminent en pointe aiguë : ses fleurs sont d’un pourpre clair , et marquées vers la bâse par plusieurs points dun pourpre obscur ; au centre est placé un germe à six angles , qui soutient un style fort et couronné par un stigmat à trois angles, autour duquel sont placées six étamines en forme d’aléne , plus courtes que le style, et ter- minces par des sommets oblongs et couchés ; ce germe se change dans la suite en une capsule oblon- gue, à trois angles , émoussée à son extrémité, et divisée en trois cellules , remplies de semences plates, et couchées l’une sur l’autre, LIL Cette plante fleurit en Juillet, et perfectionne ses semences vers la fin de Septembre ; elle est à pré- sent fort rare en Angleterre : mais comme ses semences ont muri [’an- née derniere ict, elle peut y de- venir fort commune en peu de tems ; comme elle est petite, et que ses fleurs n’ont point d’odeur désagréable , elle est propre à orner les petits jardins ; les tiges de cette espece périssent après que les semences sont parvenues à leur maturité , et c’est alors qu’il faut transplanter leurs racines, car elles ne poussent point de fibres avant Noel: ces racines ne produisent pas beaucoup de rejettons ; et l’on ne peut pas sé procurer cette plante en grande quantité , à moins que Von ne la multiplie par se- mences. Culture. Toutes les especes de Mariagons peuvent étre:multipliées par leurs rejettons’, que lon dé- tache des racines de la même ma- niere qu’on le pratique pour le Lis commun ; quelques - unes en produisent en aussi grande quan- tité : mais d’autres n’en donnent que très-peu ; ce qui les rend fort rares. Les racines de tous les Mar- tagons peuvent ètre enlevées après que leurs tiges sont flétries, et se conservent pendant deux mois hors de terre, en les enveloppant dans de la mousse sèche ; ce qui LIL 429 donne Ia facilité de fes envoyer au loin : maïs quand on les des. tine à être replantées dans le même jardin , et que l’on ne doit pas les tenir long-tems à l'air, cette pré- caution est inutile ; car si le ter- rein est disposé pour les recevoir , il faut les planter au commence- ment d'Octobre : ainsi, en les met- tant dans un lieu frais et sec, elles se conserveront bannes sans autre soin ; mais si le terrein n’est pas encore préparé , il sera bon de les couvrir avec du sable sec, ou de les envelopper de mousse pour les mettge à l'abri de Pair qui en flé- triroit les écajlles, si elles y étoient trop exposées , les affoibliroit et les disposeroit à être attaquées de moisissure ou de pourriture. Ces racines doivent être plan- tées. à cinq ou six pouces de profondeur dans Ia terre, sur-tout si le sol est sec et léger: mais quand Je terrein est humide, il seroit utile d’elever la plate-bande de cing ou six pouces au-dessus de la surfaces car si eau venoit à les atteindre, elles serofent en danger de se pourrir : si le sol est naturellement fort et dur, on doit y mêler une grande quantité de ceridres de charbon de terre, ou du gros sable, pour en diviser les parties et les empêcher de se lier; çar sans cette précaution , ces racines ne pousseroient point 430 LIL des tiges aussi fortes, et ne se multiplieroient pas st bien. Comme le Martagon du Canada, celui de Pomponne, et la derniere espece , sont un peu plus délicats que les autres, on fera bien, pour les garantir de la gelée, de cou- vrir Ja surface de la terre où elles sont placées avec du vieux tan où de la cendre de houille, et de Pôter au printems avant que les tiges commencent à pousser. Les especes qui deviennent fort hautes ne sont bonnes que pour les grands jardins; on peut les entreméler avec Îles Lis blancs et orange, de grands Iris, et d’autres fleurs du même cra; elles feront ainsi un très-bel efec, pourvu quelles ne soient pas trop serrées, et qu’elles soient arrangées con- venablement. Comme elles fleu- rissent l'une après l’autre, on peut les placer ainsi de suite, suivant Ja saison où leurs fleurs paroissent. Plusieurs especes de Martagons communs étant assez dures pour croître à l’ombre des arbres , on peut planter ces dernieres dans les pleins des Labyrinthes avec le Lis commun , ou elies produiront un effet très-agréable. Les racines de toutes ces ‘especes ne doivent jamais être transplantées quand elles ont commencé à pous- ser leursytiges, à moins qu'on ne veuille courir les risques de les LID faire périr, ou au moins de les affoiblir à un tel point, qu’elles ne puissent se rétablir qu’au bout de deux ou trois ans, ainsi que je Yat éprouvé à ‘mes dépens ; car, ayant été obligé de changer une belle collection de ces racines au commencement du printems, jen ai perdu une grande partie, et les autres ont été trés-long-tems à ré- parer leurs forces. Toutes les especes de Lis et de Marcagon peuvent être multiplices par semences; on se procure sou- vent par cette méthode de nou- velles variétés, pourvu que la see mence qu'on emploie ait été re- cueillie sur les meilleures especes ; ceci a sur-tout rapport aux Mar- tagons, qui sont plus sujets à chan- ger que les autres Lis. Pour faire cette opération, if faut d’abord se pourvoir de quel- ques caisses quarrées , de six pou- ces de profondeur, et percées de plusieurs trous dans le fond pour en laisser écouler l'humidité; on remplit ces caisses d’une terre neuve, légere et sablonneuse, et au commencement d'Octobre, après la maturité des semences, on les y seme assez épaisses, et on Îles recouvre d’un pouce et demi d’une terre légere et tamisée; on place ensuite les caisses de maniere qu’elles ne soient exposées qu’au soleil du matin: si Ja saison se LIL trouve seche, on les arrose sou- vent et l’on a soin d’arracher toutes Jes mauvaises herbes qui y crois- sent : il faut laïsser ces caisses à cette exposition jusqu’au commen- cement de Novembre; alors on les place de maniere qu'elles jouis- sent de laspect du soleil Ie plus qu’il est possible, et qu’elles soient à l'abri des vents froïds du Nord et de FEst pendant l'hiver. Au printems suivant, et vers le com- mencement d'Avril, on les remet à leur premiere exposition, où les plantes commenceront bientôt à pousser, Durant toute cette saison, il ne leur faut pas trop de chaleur, parce que Ja terre des caisses où elles sont placées se dessecheroit trop vite, ainsi qu’on léprouve lorsqu'on les expose au plein soleil du Midi. Il faut observer encore au prin- tems de les tenir nettes de mau- vaises herbes, et de les arroser lé. gérement si la saison se trouve seche; mais on doit le faire avec ménagement et précaution : on laisse ces caisses à l'aspect du Levant jusqu'au commencement d'Août; alors on prépare quel- ques plates-bandesde terre sembla- ble, que lon nivelle parfaitement, et apres avoir enlevé Ja terre des caisses avec les petites bulbes, on la répand sur ces plates-bandes , et on la recouvre encore d’un LIL 451 demi-pouce de terre tamisce; st le tems est sec et chaud, on couvre ce terrein au milieu du jour et on larrose de tems en tems. Ontientcesplantes constamment nettes; et si l'hiver suivant est très-froid, on couvre les plates- bandes avec du chaume de Pois, ou quelqu’autre litiere légere, pour empècher fa gelée d’y pénétrer, et d’endommager ces jeunes raci- nes; mais lorsque le tems est doux, on ne peut les laïsser couvertes sans leur nuire beaucoup. A Ia fin de Février ou au com- mencement de Mars, lorsque les grandes gelées sont passées, il faut enlever la surface de ces plates- bandes, qui pendant-Phiver peut avoir contracté du floisi, et cri- bler ensuite également un peu de terre neuve sur la plate-bande , pour donner de fa vigueur aux racines. En otant la terre de la superficie, if faut avoir l'attention de ne pas aller trop avant, de peur de déranger les racines , et ne pas faire cette opération trop tard, afin que les jeunes rejetions, qui commencent à paroitre, n’en soient point endommagés. À mesure que la saison avance, on les tient nettes de mauvaises herbes, et on les arrose légérement dans les tems secs ; on fera bien aussi de les mettre à couvert pendant les gran- des chaleurs du soleil, c’est-à-dire, 432 Lr L vers Ja fin d’Avril ou le commen- cement de Mai, quand la saison devient seche et chaude. Lorsque les feuilles sont flétries, on remue encore la surface des plates-bandes, mais pas trop pro- fondément : cette opération em- pêche Vaccroissement des mau- vaises herbes, et fortifie les raci- nes. Au mois de Septembre, on crible encore de la terre neuve sur les plates-bandes à lépaisseur à-peu-près d'un demi-pouce; et durant Vhiver et le printems sui- vant, on les traite comme dans année précédente. Au mois de Septembre suivant, il faut transplanter ces racines à une plus grande distance; on pré- pare pour celade nouvelles plates- bandes de terre neuve et légere, on les nivelle, et après avoir en- levé les racines, on les plante dans cette nouvelle terre, à huit pouces de distance, en observant de met- tre le germe des racines en haut, etdelesenfoncer de quatre poitces. Il faut attendre un tems humide pour faire cette transplantation ; car si on la faisoit par un tems chaud, qui ne soit point suivi immédiatement de pluie, les ra- cines seroient en danger de se moi- sir et souvent de périr tout-à-fait. On doit encore observer de tenir toujours ces plates - bandes nettes de mauvaises herbes; et si le froid LIL est rigoureux en hiver, on les couvre de chaume ou de vieux tan, afin d'empêcher la gelée de pénétrer jusqu'aux racines. Au printems, on enleve cette couver- ture , ainsi que la surface de la terre, pour en remettre de Ja nou- velle, et on traitera ces plantes durant l'été et lhiver Ya fait dans l’annce suivans, comme on précédente. Au bout de deux années de sé- jour dans ces plates-bandes , les plus fortes racines commenceront à fleurir ; st l'on observe alors dans ce nombre quelques variétés par- ticulieres, on les remarque, en enfonçant un baton près de cha- cune, et on les enleve après que leurs feuilles seront fictries , pour les placer dans les plates-bandes du parterre, ou dans d’autres en- droits à une plus grande distance, afin qu’elles fleurissent plus for- tement. Comme on ne peut pas trop bien juger ces plantes d’après Ja premiere fleur, il faut attendre, pour en connoitre Ja valeur, qu’el- les aient fleuri une seconde fois, il arrive souvent que plusieurs de ces fleurs n’ont qu’une mauvaise apparence dans la premiere année, et qu’elles deviennent plus belles après avoir acquis de Ja force; cest-pourquor il faut laisser les plantes dont on n’est pas stir pen- dant deux ans sans Jes transplanter, afin LIM afin de connoitre plus certainement celles qui méritent d’être conser- vées; lorsqu'on les enleve, ce qui doit être fait dans une saison con- venable, on peut rejetter les com- munes, ou les #planter à l’ombre de quelque muraille, où elles pro- duiront encore un assez bel effet. LILIUM CONVALLIUM. Voyez CONVALLARIA MAJALIS BI-FOLIA, LILIUM PERSICUM. Voyez FRITILLARIA PERSICA. LILIUM SUPERBUM ZEY- LANICUM. Voyez GLoriosa. LIMODORUM. Flor. Virg.110. Lin. Gen. Plant. 904. Helleborine. Tourn. Inst. R. H. 436. tab. 1249; Helleborine batarde. -Caracteres. La fleur a une tige simple et nue, qui s’éleve immé- diatement de la racine; elle n’a point de calice*, mais seulement une spathe placée au-dessous : la corolle est composée de cinq pé- tales ovales, qui sont différens ; ceux de côté s’étendent et s'ouvrent mais les deux supérieurs sont unis ensemble, et Pinférieur a la forme dune carene 3 de sorte que cette fleur ressemble beaucoup aux pa- pilionnacées. Au-dedans despétales est placé un nectaire concave et formé par une feuille, de la même Tome IV, LIM 433 Jongueur que Ia corolle ; elle a deux, étamines aussi longues que les pétales, et terminées par des sommets ovales : son germe, qui est en forme de colonne, et de la longueur des*pétales , est placé sous la fleur, et soutient un style simple, fixé aux étamines, et cou- ronné par®un stigmat en forme dentonnoir : ce germe se change ensuite en une capsule de Ia même forme , qui s’ouvre en trois val- ves , et montre une cellule remplie par quatre ou cing semences ron- des. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de fa vingtieme classe de LINNÉE, qui renferme celles dont les fleurs n’ont que deux” étamines jointes au style. Nous n’avons encore en Angle- terre qu’une espece de ce genre, qui est Ie* Limodorum tuberosum, foliis longis, angustis , sulcatis et acuminatis , pe- dunculis longissimis. Ic. fi 145; Helleborine avec des feuilles lon- gues et étroites, terminées en pointes aigués, et un fort long . pédoncule qui soutient la fleur. Helleborine Americana, radice tuberosd, foliis longis , angustis , caule nudo , floribus ex-rubro pallidè-pur- purascentibus. Martyn. Cent. 1. PI. go. Icon. tab. 165 ; Helleborine tubéreuse d'Amérique, avec une lit 434 LIM racine tubéreuse , des feuilles Ion- gues et étroites , une tige nue, et des fleurs de couleur rouge et d'un pourpre-pâle. Limodorum tuberosum, floribus ses- silibus , racemis alternis. Linn. Syst. Plant, tom. 4. pag. 32. Sp. x. Roy. Lugd.-B. 16. Gron: Virg. 138. Act. Upsal, 1774.00 poo.) 18 Cette plante croit naturellement dans la Jamaique, sur-tout au nord de cette Isle, d’où plusieurs de ses racines m'ont été envoyées par le Docteur Houstoun, sous le utre suivant : Helleborine purpurea, tuberosd radice; Plum. Cat. 9 ; de sorte que cette plante est Ja même que celle qui a été indiquée par PLuMIER; elle croît aussi sans culture dans les ‘isles Frangoises de l'Amérique : ses racines ont été ensuite apportées des isles de Ba- hama, et depuis elles m’ont été envoyées de Pensylvanfe par M. Jean BERTRAND, qui a décou- vert cette espece dans ce pays. La racine de cette plante a la même forme que celle du vrai safran ; mais son enveloppe exté- rieure est d’une couleur brune plus foncée; elle produit, suivant qu’elle est plus où moins grosse’, deux ou trois feuilles de neuf ou dix pouces de longueur sur près de neuf lignes de largeur dans le milieu, mais plus étroites vers les deux extrémités , terminées en ian pointe aïguë, plissées Pune sur Pautre à leur base; et sillonnées par cing rainures longitudinales, comme les premieres feuilles des Palmiers, Ces feuilles poussent au ptintems* et périssent souvent en hiver; mais quand les plantes sont tenues dans une serre chaude, elles ne restent que très-peu de tems dépouillées de leurs feuilles : la tige de fleurs, qui s’éleve im- médiatement de la racine sur un coté des feuilles, est nue, unie, et d’une couleur de pourpre vers son sommet ; sa hauteur est d’en- viron un pied et demi, et elle est terminée par un épi clair de fleurs d'un rouge tirant sur le pourpre, soutenues par de courts pédoncu- les, et composées de cinq ou six pétales, dont les deux supérieurs sont joints ensemble en forme de casque, les deux latéraux étendus comme les ailes d’une fleur papi- lionnacée, et l’inférieur en forme de carène : dans le centre est placé un germe en forme de colonne, qui s’éleve de la base des pétales, et soutient un style mince , auquel adherent deux étamines terminées par des soïnmets ovales, comme le style, qui est couronné par un stigmat en forme *d’entonnoir : quand ces fleurs sont fanées , le germe devient une capsule en forme de colonne triangulaire, et à une cellule qui s'ouvre en trois © LIM valves, et contient plusieurs se- mences rondes ; mais ces semences _mûrissent rarement en Angleterre. Cette plante ne fleurit pas ré- gulièrement dans Ja même saison; quelquefois ses fleurs paroissent en Avril ou en Mai, et dans. d’au- tres années, elles ne se montrent pas avant le mois de Septembre ou Octobre ; mais le tems-le plus ordinaire est dans les mois de Juin et de Juillet. Quand ces fleurs souyrent de bonne heure au prin- tems ; elles produisent des cap- sules qui murissent quelquefois dans - q ent quelquefois *ce pays. Le pere PLUMIER fait mention de plusieurs autres especes de ce genre; mais je n’en af vu qu'une seule , dont les feuilles étoient ovales » obtuses , et sillonnées comme celles de Ia nôtre, mais une substance: plus épaisse :.ses fleurs n’ont point encore paru : sa racine m'a été envoyée] du Mary- Hand , ot elle croit naturellement dansdes häliers, ” L’espece dont il a été question plus haut™est trop tendre pour profiterg en plein air dans notre ‘climat, et quoiqu’on puisse, avec beaucoup de soin , Ja conserver dans une orangerie chaude; ce- ‘pendant elle y fleurit rarement ; de sorte que, pour l'avoir dans sa perfection, il est nécessaire dela renir en hiver dans la couche de LIM 435 tan de Ja serre chaude , etude ’ plonger en été ies pots quilacon-" uennent dans une couche de ‘tan sous un chassis profond: au moyen de ce traitement, cette plante fera de grands progrès, et fleurira aussi bien que dans son pays natal, On la multiplie parlés rejettons, que sa racine produit quand elle est en pleine vigueur; mais on ne doit les enlever que quand ils ont perdu leurs feuilles : ces racines exigent un sol mou et marneux, et peu, d’arrosemens, .sur-tout en hiver: LIMODORUM. Voyez ORCHIS ABORTIVA. LE. « LIMON. Tourn.Mnst. R. H. 621. Citrus. Lin. Gen. Plant. 807, ainsi appelé de Avwer une prai- rie, parce que les feuilles de cet arbre sont d’une couleur verte de prés, ainsi que le fruit avant sa maturité. Le Limonier, dont LiNNÉéE fait une espece de Ci- ironier. Caracteres. La corolle est com- posée de cing pétales oblongs , épais, un peu concaves, enticre= ment ouverts, et placés dans un ‘petit calice formé par une feuille découpée au sommet en cinq par- ties : la fleur a environ dix ou douze étamines jointes en trois ou uatre corps, et terminces-par des lity ' 4 436 % LIM sdiimets oblongs : son germe ; qui est ovale, soutient un style cylindrique aussi long que Jes éta- mines , et couronné par un stigmat globulaire ; ce germe se change dans Ia suite en un fruit ovale, charnu, couvert d’une peau épaisse, et.a plusféurs cellules, qui con- tiennent chacune deux semences dures. Ce gente de plantes doit être rangé dans Ja premiere section de la vingt-unieme classe de Tour- NEFORT, qui renferme les arbres et arbrissggux dont les fleurs sont en formé” de Rose, et dont le pointe devient un fruit charnu avec des semences dures et seches. Le Docteur LiNNÉE a réuni le Ci- tronier , l'Oranger , et le Limonier , et n’en a fait que des especes différentes du même genre ; mais sion admet qu’on puisse distinguer les genres d’après la forme et la structure du truit, le Limonier doit être séparé de Oranger, parce que ce dernier a un fruit globulaire, comprimé aux deux extrémités, et que celui du Limonier est ovale, gros au sommet , et quil.a moins de cellules. Le Limonier est placé dans, Ja seconde section de Ja dix-huitieme classe de LINNÉE , qui renferme les plantes dont les fleurs ont en- vireo vingt étamines jointes en plusieurs corps, % LIM Les especes sont : 10. Limon vulgaris , foliis ovaio= lanceolatis, acuminatis , sub-serratis$ Limonierà feuilles évales, en forme de lance , à pointes aiguës et un peu scices. ; Citrus Limon, Linn. Syst. Plant. tom. 3.p. 585. Limon vulgaris. Ferr. Hesp. 193'5 le Limonier ordinaire. Citrus medica, Linn, Syst. Plant. te 3+ p. 684. Sp. 1s 2°, Limon spinosum, foliis ovatis , integris , ramis sub-spinosis > Limo- nier à feuilles ovales et entieres , avec des branches un peu épi- neuses. Limon acris. Ferr. ‘Hesp. 3315 le Limon aigre. 3°. Limon, racemosim , foliis ovato-lanceolatis , sub-serratis , fruciu conglomerato 3 Limonier à feuilles ovales, en forme de lance, et un peu scices sur les bords, et dont le fruit croît en grappes.- Limon fructu racembso. Tourn. Inst. R. H. 6213; Limonier avec des fruits disposés en grappes ou pa- quets. | H y a beaucoup de varictés de ce fruit que Yon conserye dans quelques jardins d'Italie; et dans les Deux-Indes, on en voit plu- sieurs autres qui n’ont point encore été introduites dans les jardins Européens ; mais celles-ci ,comme celles des Pommiers et des Poiriers, a“ LIM peuvent être multipliées sans fin par semences : c’est-pourquoi je ne ferai mention ict que des va- riétés les plus remarquables qu’on trouve à présent dans Îles jardins Anglois ; car il seroit peu utile de parler de toutes celles qu’on trouve dans les catalogues étrangers. Le Limonier à feuilles panachées. Le Limon doux.… . Le Limon en forme de Poire. Le Limon Imperial. _ Le Limon appelé Pomme d Adam. Le Limon sillonné, Le Limon productif. _ Le Limon a doubles fleurs. On apporte en grande quantité: de PEspagne et du Portugal en Angleterre le Limonier commun et le Limonier doux ; mais le fruit du dernier n’est pas fort estimé. On ne reçoit pas souvent Ja. Limette dans ce pays, et ce fruit n’est pas fort cultivé en Europe ; dans les Indes Occidentales, on le préfere au Limon; son suc est regardé comme plus sain, et son acide est plus agréable au goût. Il y a en Amérique plusieurs variétés du Limonier , dont quelques-unes sont trés-douces , mais elles ne sont. pas fort estimées; et comme Tes habitans de ces Isles ne multiplient pas ces fruits par la greffe, et qu'ils se contentent de jes semer, il n’est pas douteux qu’on ne puisse trouyer chez eux beaucoup de EIM 437 variétés que les curieux distin- gueroïent. : Je wai jamais vu le Limon com- mun se changer en Limette par semences; et J'ai toujours observé que ces deux arbres conservoient chacun leurs différences qu’on observe dans leurs feuilles et dans leurs branches; mais je n’attendois point que leurs fruits poussassent , quand ils étoient destinés à fournit des sujets pour être greffés. Le Limon en forme de Poire est un petit fruit peu succulent; qu'on ne multiplie pas beaucoup dans aucuns jardins. Les curieux qui ont assez de place et de fa- cilité pour conserver plusieurs de ces arbres, peuvent en avoir un* ou deux de cette espece pour la variété. On apporte quelquefois de PI- talie en Angleterre le fruit du Limonier Impérial, mais je ne me souviens pas d’en avoir vu un seul de cette espece venu de l'Espagne ou du Portugal , et:je soupçonne qu'il my est pas fort commun, parce que les habitans de ces deux belles contrées sont si peu curieux, sur-tout. dans lasculture du Jardi- nage, qu'ils abandonnent tout à la. nature, et que le produit de leurs jardins est bien inférieur en abondance et en qualitégà ce que Von retire de ceux de plusieurs autres parties de PEurope,.ou. le- 438 LIM climat est beaucoup moins favo- rable pour ces productions, Nous avons sur-tout plusieurs preuves conyaincantes de la paresse et de la nonchalance des Portugais, qui possédoient autrefois les especes les plus curieuses d’Orangers, de Limoniers et de Citroniers, appor- tées des Indes, et qui paroissoient profiter chez eux presque aussi bien que dans eur pays natal; mais ils n’ont pas eu Ja curiosité de les multiplier. On trouve encore dans des anciens jardins aux en- virons de Lisbonne quelques-unes de ces especes abandonnées, que les habitans ne regardent pas, et dont ils ne font pas plus de cas que de plusieurs autres arbres et plantes qui ont été anciennement apportées de lAmérique et de l'Inde, et dont quelques-unes font de grands progrès, et produisent des fruits au milieu des buissons et des herbes sanvages dont ces jardins sont remplis. On multiplie toutes ces especes, en les greffant sur des sujets de Limoniers et de Citroniers, produits de semences ; mais la greffe ne prend pas si aisément sur es Oran- gers que sur les Citroniers , qu'on préfere ordinairement pour cela, parce qu’ils reçoivent plus aisément la greffe"de toutes les especes de ce genre, et qu'ils sont d'un crû plus prompt : d’ailleurs, ils font LIM pousser les greffes plus fortement que si elles étoient placées sur des ‘sujets de leur propre espece. La méthode d'élever ces sujets, et la maniere de les grefler, ayant été amplement traitée ‘ dans Particle Aurantium, jene la répeterai pas ici. La culturé du Limonier, étant la même que celle de POranger , je renvoie le Jecteur à cet article; j'observerai seulement ici, que les Limoniers communs sont un peu plus durs que 1lé$ Orangers , et que leurs fruits mürissent mieux chez nous qu’en Espagne et en’ Portugal : maïs comme ils exigent plus d’air frais en hiver, il faut toujours les placer, plus près des portes et des fenêtres de l'orangerte, Dans quelques jardins curieux, ona planté ces arbres contre des murailles, ou, en les couvrant avec des vitrages en hiver, pour les garantir des fortes gelées, ils ont produit de gros fruits. Comme ces arbres poussent généralement de fortes branches, ils exigent plus d’arrosemenss que lOranger ; mais les especes tendres doivent être traitées avec un peu plus de soin, sans quoi leurs fruits tomberoient en hiver et ne seroient bons à rien. On trouvera tous ces: préceptes et tous les détails relatifs à la culture de ces arbres à l’article Aurantium (1). (1) Le suc du Limon a tant de rapport LIM LIMONIER. Voyez Limon. «LIMONIUM. Tourn. Inst. R. H. 341. tab, 177. Statice. Lin. Gen. Planr. 348. Cette plante prend son nom de Atizey, un pré, un marais, parce qu’elle croît dans lesimarais ; Lavande de mer. Caracteres. Les fleurs ont un périantheïmbriqué, dontles écailies sont placées les unes sur les autres; Ja corolle est en forme d'enton- noir, et composée de cinq pétales étroits à leur base, mais larges et étendus au sommet : la fleur a cinq étamines en forme d’aléne, plus courtes que la corolle, et dant Jes sommets sont tombans, avec un germe trés-menu, qui soutient cinq styles minces, éloïgnés, et couronnés par des stigmats aigus ? le calice de Ja fleur se resserre ensuite au cou par lexpansion du limbe , et renferme les se- mences. Ce genre de plañtes est rangé dans ia seconde section de la huitieme classe de TOURNEFORT j gui renferme les herbes avec une fleur cariophyllée, dont le pointal devient une semence renfermce avec celui du Citron, que l'on peut, sans inconvénient , l’employer à sa place , toutes les fois que les acides doux sont indiqués. Voyez pour cela la note qui.se trouve à la suite de l'article Gisron. : LIM 439 dans le calice. Le Docteur Linn a joint ce genre au Statice de ; petit Limonium à branches tortueuses. Statice reticulata. Linn. Syse. Plant. t. 1, p.754 Sp. §. 10°. Limonium cordatum, caule nudo, paniculato, foliis spatulatis, retusis; Limonium avec une tige nue et en panicule, ayant des feuilles en forme de spatule et émoussées. Statice cordata, Linn. Syst. Plant. t.1.p.754.Sp. 4. Sauv, Monsp. 15. Allion-Nicæum. 162. Limonium maritimum minus, fo- liolis cordatis. C. B. P. 1923 petite Lavande maritime, avec des pe- tites feuilles en forme de cœur. Limonium minimum cordatum, sive folio retuso. Barr. Ic. 805. 11°. Limonium Echioideum, caule nudo, paniculd tereti, foliis tubercu- latis ; Limonium avec une tige nue, cylindrique et en panicule , ayant des feuilles couvertes de tubercules. Statice Echioides. Pianta. ts 1. Sp. 6. Statice scapo paniculato , tereti , fo- liis calycibusque tuberculato-leprosis. Gouan. Monsp. 230. Illustr. 22. Linn. Syst. Limonium minus, annuum, bullatis foliis , vel Echioides. Bot. Monsp,; petite Lavande maritime annuelle, avec des feuilles couvertes de petites bulles. 12°, Limonium fruticosum , caule Kkk 442 LIM erecto , fruticoso , foliis lineari-lanceo- lactis, obtusis, floribus alternis ; Li- monium avec une tige droite d’arbrisseau , des feuilles étroites et en forme de lance, terminées en pointes aiguës, et des fleurs rangées alternativement. Limonium Ægyptiacum, fruticosum, foliis lanceolatis , obtusis ; Lavande maritime d'Égypte en arbrisseau , avec des feuilles émoussées et en forme de lance. Statice suffrucicosa. Linn. Syst. Plant. tom. 1. pag. 756. Sp. 13. Vulgare. La premiere espece croit naturellement sur les maraïs mon- dés par Ja mer dans plusieurs par- ties de PAngleterre ; ses racines sont épaisses, de couleur rougeatre, et d’une saveur astringente ; elles poussent plusieurs fortes fibres , qui pénètrent profondément dans la terre , et du sommet desquelles sortent plusieurs feuilles ovales, en forme de lance, de quatre à cinq pouces de longueur sur plus de deux pouces de largeur au mi- lieu ,unies, d’une substance épaisse, et d’un vert foncé ; ses tiges, qui s’élevert à plus d’un pied de hau. teur , sont nues, et. divisées en plusieurs branches,, qui se sous-di- visent vers leur extrémité en d'au- tres plus petites , qui sont termi- nées par des épis minces de fleurs d'un bleu pâle , rangées sur un côté des branches les unes au- LIM dessus des autres : ces fleurs, qui percent des enveloppes étroites , paroissent en Juillet, et sont rem- placées par des semences oblon- -gues , renfermées dans le calice, qui mürissent en automne. Narbonense. La seconde espece se trouve sur les bords de la mer dans la France méridionale ; ses feuilles sont oblongues , ovales, de six pouces de longueur sur trois de largeur , unies , entieres , et d’un vert foncé ; sa tige s’éleve à la hauteur de quinze ou seize pou- ces , et se divise en plusieurs branches étendues , qui se sous-di- visent en plus petites , et sont terminées par plusieurs épis courts de fleurs d’un bleu pâle , rangées sur un côté des pédoncules, Comme cette plante fleurit rarement avant Ja fin d'Août, elle ne produit ja- mais de bonnes semences en An- gleterre. Olcæ-folium. La troisteme croit sans culture dans les ‘environs de Narbonne, et dans la Provence ; elle a des feuilles ovales , obtuses, de deux pouces environ de Jon- gueur sur un de largeur, et por- ttes sur de longs pétioles bordés ou aîlés d'une partie des feuilles qui se joignent, et qui, presque toutes , embrassent Je haut de la racine; ces feuilles sont d’un vert plus clair qu’aucunes des précé- dentes : sa tige s’éleve a la hauteur LIM d'un pied ét demi, et pousse sur chaque côté des Branches alternes, ‘dont celles du bas sont longues, et les autres graduellement plus courtes , à mesure qu’elles ap- prochent du sommet, de sorte qu’elles forment une espece de pyramide claire ; ses branches, qui sont toutes dirigées vers le haut , produisent à leur extrémité des épis de fleurs d’un bleu pale, et érigées, Cette plante fleurit vers Ja fin d’Août, et ne perfectionne jamais ses semences en Angle- terre. Humile. La quatrieme espece, qui croît naturellement en Angle- terre , a d’abord été;découverte sur les bancs de la mer près de Wal- ton en Essex, ensuite près de Mal- den dans le même Comté, et de- puis à l'embouchure de Ia riviere qui coule de Chichester en Sussex, Les feuilles de cette plante sont en forme de lance de trois pouces environ de longueur sur un de largeur au milieu, mais plus étroites par dégrés vers les deux extrémi- tés; sa tige s'éleve à la hauteur de quatre ou cinq pouces, et se divise en plusieurs branches , qui s’écartent, et sont fort garnies d’é- pis courts de fleurs d’un bleu blan- châtre. Ces fleurs paroissent en Août, et leurs semences murissent en Octobre. | Tartaricum. La cinquieme a été LIM 443 trouvée par le Docteur Tournr- FORT dans le Levant , d’où ila envoyé ses semences au Jardin Royal à Paris; ces graines ont produit des plantes qui ont elles- mêmes donné des semences pour la plupart des jardins de l'Europe. Cette espece, dont les graines m’ont été envoyées des Dardanelles , où elle croit en grande quantité , a des feuilles d’environ quatre pouces de longueur sur neuf lignes de large au milieu , mais graduelle- ment plus étroites vers les deux extrémités ; ses tiges s’élevent à Ja hauteur d’environ six pouces, et se divisent en plusieurs branches étendues , et sous-divisées en bran- ches plus petites , qui sont termi- nées par des épis de fleurs d’un bleu pâle , et rangées sur un côté du pédoncule: quand ces fleurs sont entièrement. ouvertes , elles ont l'apparence d’une ombelle. Cette espece fleurit en Aout; ainsi ses semences ne murissent jamais en Angleterre. Sinuatum. La sixieme , que lon rencontre en Sicile et dans Ia Pa- lestine, est bis-annuelle ; ses feuilles radicales ; qui s'étendent sur la terre , sont divisées, presque jus- qu’à la côte du milieu, en dentelures alternes et émoussées ; ses tiges sélevent à la hauteur d’un pied et demi, et se divisent à l'extrémité en plusieurs branches garnies à Kkkij 444 LIM chaque nœud de trois feuilles étroites , rudes , un peu velues, sessiles aux tiges, et dont la base’ LIM Angleterre. Il y a dans cette es- pece une variété qui porte des noix de Galle semblables à celles du. est formée par une membrane feuil- , Chéne ; elle croit naturellement lée ; ou une aîle qui coule dans{alon- gueur sur les deux côtés de la tige: les tiges sont. terminées. par des panicules de fleurs d’un bleu Iéger, postées sur les ailes des pédon- cules qui en soutiennent chacun trois ou quatre ; elles durent long- tems sans se faner. Cette plante fleurit en Juillet et Août ; mais ses semences ne muürissent point en Angleterre , à moins que Pété ne soit chaud et sec. Siculum. La septieme croit na- turellement en Sicile ; elle a une tige d’arbrisseau qui s’éleve à la hauteur d'environ deux pieds, et se divise en plusieurs branches li- gneuses , écartées de chaque côté; la partie inférieure de cette tige est fortement garnie de feuilles grises comme celles de PAtriplex ou Pourpier de mer , et d’une sub- stance épaisse 3 les branches sont terminées par des panicules de fleurs bleues, dont fa corolle est en forme d’entonnoir : ces fleurs, qui naissent simples a une certaine distance les unes des autres, ont des tubes longs et divisés en cing segmens entièrementouverts. Cette plante fleurit depuis le mois de Juin jusqu’en automne ; mais elle ne produit point de semences en en Sicile; maïs j'ignore st elle forme. une espece particuliere. Cette va- riété , qui se trouve dans les jar- dins anglois, ne ressemble à au- cune autre. Africanum. La huitieme a été élevée dans le jardin de Chelséa. avec des semences qui ont été ap- portées d'Afrique. Cette plante bis- annuelle périt bientôt après qu’elle a produit des fleurs et des graines ; ses feuilles radicales sont en petit nombre , et en forme de lance. velues , et légèrement sciées sux leurs bords; elles ont environ deux pouces de longueur sur un demi de large : la tige, qui s’éleve à- peu- près à la hauteur de quinze pouces, est garnie à chaque nœud de trois feuilles étroites , et termi- nées en pointe aigue; de la base de ces feuilles sort une aile feuil- lée , qui coule dans la longueur de la tige sur chaque côté : les tiges ne poussent que peu de Branches , et Sont terminces par de courts panicules de fleurs, dont les pédoncules ne sont pas aïlés comme ceux de. la précédente 5 chacun de ces pédoncules soutient deux ou trois fleurs d’un bleu bril-- Jant , du milieu desquelles scleve une autre petite fleur d’un jaune- LIM pale. Cette espece a fleuri , en 1757 dans les mois de Juillet et Août, mais ‘elle n'a pas perfec- tionné ses semences. Reticulatum. La neuvieme , qui croit sans culture en Sicile , a été aussi trouvée sur le bord de Ja mer en Norfolk par M. Henri Scorr, Jardinier, et depuis en abondance ‘dans le Comté de Lincoln par Banks, Ecuyer. Les feuilles ra- dicales de cette plante sont étroites à leur base , et plus larges vers le haut, où elles sont arrondies à l'extrémité en forme de coin; ses tiges minces et roides sélevent depuis sept jusqu’à quatorze pouces de hauteur , et poussent plusieurs branches minces et latérales: toutes celles qui sortent de la partie basse de latige sont stériles et n’ont point de fleurs ; mais celles du sommet produisent de courts panicules de fleurs blanchätres, petites et pos- tées trois ou quatre ensemble sur un même pédoncule. Cette plante fleurit en Juillettet en Aout. Cordatum, La dixieme se trouve sur les rivages de la mer dans les environs de Marseille et de Li- vourne ; elle a plusieurs feuilles épaisses, charnues , unies , de cou- leur grisatre , et en forme de spa- tules, qui croissent près de Ja ra- cine, et s'étendent sur la terre ; ses tiges nues s’élevent à six pouces environ de hauteur, et se divisent LIM 445 vers le sommet en plusieurs petites branches terminées par des pani- cules de fleurs courts et courbés: ces fleurs ‘sont petites , et d’un rouge pale ; elles paroissent en: Août , mais elles ne produisent jamais de semences en Angleterre, Echioideum. La onzieme, que: lon rencontre aux environs de Montpellier et en Italie, est une plante annuelle, dont les feuilles sont longues , étroites et couvertes de tubercules rudes comme celles de la Buglosse et de la Vipérine ; ses tiges s’clevent a Ia hauteur d'environ huit pouces, et se di- visent en deux ou trois petites branches terminées par de courts épis réfléchis de fleurs d'un Bleu pale. Ces fleurs paroissent sur Ia: fin du mois d’Août; mais leurs se- mences mürissent rarement en An gleterre. Fruticosum. La douzieme croît naturellement en Egypte , d’où ses semences ont’ été envoyées au Jardin Royal à Paris ; quelques- unes de ces semences, qui m'ont été données par M, Bernard de Jussreu , ont produit des plantes dont plusieurs ont donné des fleurs pendant plusieurs années. Cette es- pece s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige droite d’arbrisseau qui.se divise vers son sommet en plusieurs branches gare nies de feuilles étroites ,.en forme 4.46 LIM de lance , placées sans ordre , d’une couleur grise , et sessiles aux bran- ches : Jes fleurs naissent aux extré- mités des branches en panicules clairs , et postées alternativement sur chaque côté de la tige, Pune au-dessus de l’autre, avec des in- tervalles entr’elles ; elles ont de longs tubes qui s’élargissent vers le haut, où elles sont découpées en cinq segmens obtus , qui s’é- tendent et s’ouvrent : ces fleurs sont d'un bleu céleste brillant, mais elles se changent en une couleur de pourpre avant de tom- ber. Elles commencent à paroitre en Juillet , et se succedent jusqu’à l'hiver, Culture. Les premiere, seconde, troisieme , quatrieme , cinquieme et huitieme especes sont des plantes dures , qui profitent en plein air en Angleterre. Celles qui sont originaires de notre isle , peuvent être prises aisément dans les en- droits où elles croissent ; on peut les transplanter dans presque tous les tems de l’année, pourvu qu’elles soient enlevées avec soin et avec une bonne motte : on les couvre dans les tems chauds jusqu’à ce qu'elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi elles n’exige- sont plus d'autre culture , que d'être tenues nettes de mauvaises herbes , et au printems d’avoir la texre labourée entreiles pour la LIM desserrer : comme elles n’ont pas besoin de beaucoup de soin, et qu’elles n’occupent pas un grand terrein, on peut en planter quel- ques-unes de chaque espece dans les jardins spacieux pour la variété. Ces plantes ne se multipliant pas aisément dans les jardins , il nest pas nécessaire d’enlever leurs ra- cines plus souvent que chaques trois ou quatre ans , pour Îles sé- parer et les propager ; on pratique cette opération en automne, afin que les plantes puissent être bien enracinées ayant le printems, au moyen de quoi elles fleurissent beaucoup mieux dans l'été suivant: il faut les planter dans un sol mar- neux sur une plate-blande à l’ex- position du Levant, où elles puis- sent jouir du soleil du matin, et être à Pabri de la grande chaleur du milieu du jour; dans cette si- tuation les racines dureront plu- sieurs années , et donneront au- tant de fleurs, que dans leur sol natal. Ces plantes peuvent être aussi multipliées par semences , et l’on peut obtenir facilement les especes étrangeres en faisant venir leurs graines des pays où elles croissent naturellement : on répand ces se- mences au du printems sur une plate-bande ex- posée au soleil du matin, et dans commencement un sol mou et marneux. Je re- LIM commande de les mettre en terre de Bonne heure , parce que ces graines y restent un tems considé- rable avant de pousser : c’est aussi par cette raison qu’il faut tenir le terrein tout-à-fait net de mauvaises herbes, et l’arroser deux ou trois fois par semaine dans les tems secs; car sans cela ces semences ne ger- meroient qu’au bout d’une année: quand les plantes paroïssent , on les tient nettes, on les arrose dans les tems secs , et en automne on les transplante à demeure. Les sixieme et huitieme especes sont des plantes bis-annuelles , qui perfectionnent rarement leurs se- mences en Angleterre; de sorte qu’il est fort difficile de les mul- tiplier, à moins qu'on ne puisse faire venir de nouvelles graines des pays chauds, où elles müris- sent bien : si on les recevoit assez tot pour les semer en automne, les plantes pousseroïient au printems suivant; mais quand on ne les seme qu’au printems , elles croissent ra- rement dans la même année. On répand ces graines sur une planche de terre marneuse, ni forte, ni humide, et exposée au midi; mais quand le soleil est chaud, on étend des nattes au-dessus de cette plan- che, pour l'empêcher de se desse- cher trop vite. Lorsque les plantes poussent, on les tient nettes de maulyaises herbes, et si elles sont trop serrées, on en enleve quel- ques-unes avec précaution, aussi- tot qu’elles sont assez fortes pour être transplantées, et on les met dans de petits pots, que l’on tient à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; on les place ensuite de maniere qu’elles puissent jouir des rayons du soleil du matin, et on les laisse ainsi jusqu’en automne : alors on les met sous un châssis de couche chaude, où elles seront à l'abri des fortes gelées, et auront en même tems beaucoup d’air dans les tems doux. Les plantes qu’on a laissées dans le semis doivent étre couvertes de nattes pendant les fortes gelées; car, quoiqu’elles puissent résister aux froids des hivers doux, cependant les fortes gelées les détruisent toujours. Ces plantes fleuriront et perfectionne- ront leurs semences dans l'été sui- vant; mais leurs racines périront bientôt après. Les septieme et douzieme es- peces, étant trop délicates pour pouvoir subsister en plein air dans notre climat, il faut les placer sous: un abri en automne ; maïs comme: elles n’ont besoin que d’être mises: à couvert des fortes gelées, elles peuvent être placées dans loran- gerie avec les Myrtes, ies Lau- rierssroses', et autres plantes dures, où elles continueront souvent a: 448 LIN fleurir durant une grande partie de Thiver, et contribueront beaucoup a la varicté. Ces especes se mul- tiplient aisément par boutures , qui prendront racine en six ou sept semaines, si on les plante en Juillet sur une plate-bande à Pombre; on les enleve ensuite, on les plante dans des pots remplis d’une terre légere et marneuse, et on les tient à Pombre jusqu’à ce qu'elles aient poussé de nouvelles fibres ; après quoi on les expose a lair et au soleil, où on les tient jusqu’au mois d'Octobre, pour les mettre ensuite à Pabri. La onzieme espece est annuelle; anais comme elle donne rarement des semences müres en Angleterre, il faut faire venir ces graines de son pays natal, et les semer comme celles des sixieme et huitieme es- | peces. LIN. Voyez Linum. LIN VIVACE DE SIBÉRIE. Voyez LINUM PERENNE. LINAIRE ou LIN SAUVAGE. Voyez LinariA ET LINUM TENUI- FOLIUM. LINARIA. Tourn. Inst. R. H. 168. tab. 76. Antirrhinum. Lin. Gen. Plant. 668 ; ainsi appelée de Linum, Lin, parce que ses feuilles ressemblent a celles du Lin ; Li- paire. LIN . Caracteres. Le calice de {a fleur €st persistant, et formé par une feuille divisée en cing parties pres- que jusqu’au fond : Ja corolle, qui est monopctale et labiée ; a un tube oblong et gonflé, avec deux levres fermées au-dessus ; 1a levre supérieure est divisée en deux par- ties réfléchies sur les côtés , et Pinférieure est séparée en trois segmens obtus : son nectaire, oblong et en forme d’aléne, dé- Ja fleur a dans la levre supérieure quatre étamines, dont deux sont plus courtes que les autres, avec un germe rond, borde en arriere : qui soutient un style simple, cou- ronné par un stigmat obtus ; ce germe devient ensuite une capsule ronde , obtuse, et a deux cellules remplies de petites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de Ia troisieme classe de TOURNEFORT, qui renferme les herbes à fleur monopétale, anomale ou irrégu- liere, tubulée et personnée. Le Docteur LINNÉE a joint ce genre, ainsi que l’Asarina de TourNEFORT, à l'Antirrhinum, et l’a placé dans la seconde section de sa quatorzieme classe, dans Ja- quelle sont comprises les plantes dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes, et des semences renfermées dans une capsule, Les plantes de ce genre s’accordent LIN s'accordent par leurs caracteres gé- néraux avec ceux de l’Antirrhinum, excepté dans un seul point; car Je nectaire de la Linaria s'étend en-dehors , comme une carene, à la base de la corolle, au-lieu-que Jes fleurs de 1 Ancirrhinum ont leurs nectaires renfermés en- dedans de Ja base de la corolle. Comme ces deux genres ont plusieurs especes, jai pense qu'il étoit plus commode pour ceux qui étudient la Bota- nique de les trouver rangées sous différens genres que sous un seul, Les especes sont : 1°. Linaria vulgaris , foliis lan- ceolato -linearibus , confertis , caule erecto , spicis terminalibus , sessilibus, floribus imbricatis ; Linaire à feuilles en forme de lance, linéaires, et disposées en grappe, avec une tige droite et terminée par des épis de fleurs imbriquées et sessiles a la lige. Antirrhinum Linaria. Linn. Syst. Plant. t. 3. Sp. 31. Fl. Suec. sor. 557: Mat. Med. 155. Roy. Lugd.-B, 297. Gmel. Sib. 3. p. 196. Crantz. Austr. p. 308. Neck. Gallob. p.268. Poltich. Pal. n. 594. Mattusch. Sil. n. 467. Kniph. cent. 6. n. 9. Regn. Bot. Antirrhinum foliis linearibus , as- cendentibus , congestis , caule erecto, spicato. Hall. Helv. n. 336. Antirrhinum racemis terminalibus, Tome IV, LIN 449 floribus imbricatis , foliis linearibus , confercis. Scop. carn, ed. I. p. 475. n. 2. ed. 2.7. 768. Ancirrhinum foliis lincaribus , spar« sis. Hort. Cliff. 325. Antirrhinum lanceolato-linearibus , sparsis, calycis lacintis capsula di- midio brevioribus. Guett. Szamp. 2. P. 203. Linaria vulgaris lutea, flore ma- jore. C. B. P. 212; Linatre com- mune et jaune , ayec une grosse fleur. Lin sauvage. Osyris. Fuchs. Hist. 54.3. Cam, Epit. 390. 2°. Linaria tri-phylla, foliis ternis, ovatis; Linaire a feuilles ovales, et placées par trois. Linaria tri-phylla minor lutea. C. B. P. 212 ; la plus petite Linaire jaune à trois feuilles. Antirrhinum tri-phyllum. Linn. Syst. Plant. t. 3. Sp. 7. Hort. Cliff. 324. Hort, Ups. 174. Roy. Lugd.-B, 295. Sauv. Monsp. 165. Murray, Prodr, p. r63. Linaria Hispanica, Clus, Hist. r. ps 320. Linaria Sicula lati-folia, tri-phylla, Bocce. Sic. 4.4. t. 22. Linaria tri-phylla cærulea. Bauh. Pin. 3125 Variété. 3°. Linaria Lusitanica , foliis quaternis , lanceolatis, caule erecto , ramoso , ftoribus pedunculatis ; Li- naire à feuilles en forme de lance, et placées par quatre, avec une Bij ‘450 LIN |: tige droite et branchue, et des fleurs"sur des pédoncules. Linaria latissimo folio Lusitanica. FEAR, Par\-s Linaire de eel a plus larges feuilles, Antirrhinum tri- - ornithophorum. Linn. Syst. Plant. tom. 3. pag. 127+ Sp. 8. Hort. Cliff. 324. Roy. Lugd.- B: 224 | . Linaria Live foliis sub- hoe , linearibus , caule diffuse, floribus racemosis ; Linaire a f feuilles linéaires et placces par quatre sur le bas ‘de la tige, avec une tige étendue et des. fleurs branchues. Linaria gnadri-folia supina. C. B. P, 213 ; Linaire basse et à quatre feuilles, Antirrhinum Alpinum. Linn, Syst. Plant. toms 3. p«132. Sp..22. Roy. Lusd.- B. 297. Sauv. Monsp. 165. Crantz. Austr. p. 306. Jacq. Austr. de Sits Antirrhinum caule ‘procumbente , rariter spicaio, foliis verticillatis. Hall. Helv. n. 338. Antirrhinum racemis terminalibus, diffuso. AS Maile foliis verticillatis , caule Scop. carn, ed. 1. pag. ed. 2, n. 767. Linaria 3 stiriaca. Clus. Hist. 1. Pe 322. hi Linaria purpurea, foliis. lan- ceolato-linearibus , sparsis ,caule fiori- fero, erecta, spicato ; des feuilles en forme de lance et Linaire avec LIN Jincaires ; et une tige chargée de fleurs , érigée et en épis. Linaria purpurea major odorata. CG. B.P. 2133 la plus grande Li- naire pourpre et odoriférante. © Antirrhinum purpureum. Linn. Syst. Plant. t. 3. pag. 128. Sp. 9e Hort. Ups. 174. Antirrhinum foliis linearibus , spar- sis , nectariis subulatis , recurvis , floribus laxè spicatis. Hort. Cliff. 498. Roy. Lugd.-B. 296. Linaria fire purpureo minores Riu. Mon, 82. Linaria purpurea magna. Bauh. Hist. 3. p. 460. Linaria altera aren Pempt. 183. 6°. Linaria Repens, foliis linea- ribus, confertis . caule crecto, ramoso , Dod. fhribus spicatis terminalibus; Linaire à feuilles lincaires et rapprochées en grappes, avec une tige crigce et branchue, et des fleurs en épis qui terminent les tiges. Linaria cœrulea , foliis brevioribus et angustioribus, Raii Syn. 3, 282; Linaire bleue , avec des feuilles plus courtes et plus étroites. Antirrhinum arvense, Linn. Syst. Plant. t. 3. p. 130. Sp. 16. 9°. Linaria multi-caulis , foliis inferioribus quinis, linearibus ; Linaire à feuilles linéaires et placées par cinq au bas des tiges. Linaria Sicula multi-caulis , folio Molluginis, Bocc, Rar. 38; Linaire LIN de Sicile, avec plasieurs tiges, et une feuillede Caille-Lait.Bedstraw. Antirrhinum multi -caule. -Linn, Syst. Plant.) #6432) p.132: Sp. 20. Hort. Cliff, 324. Roy. Lugd.-B. 206184 oven J : 8°. Linaria stristis , foliis lan- czolatis sparsis, inferioribus opposttis , neceariis subulatis , floribus sub-ses- silibus ; Linaive à feuilles en forme de lance, éparses, et opposées sur la partie basse de la tige, avec des nectaires en forme de lance, et des fleurs presque sessiles. + Antirrhinum triste. Linn. Syst. Plant. t. 3. p«130. Sp. 14. Linaria Hispanica- procumbens , foliis uncialibus , glaucis , flore flaves- cente, pulchri -striato , labiis nigro- purpureis. Act. Phil. n.4.123 Linaire d'Espagne tombant, avec des feuil- les grises d’un pouce de longueur, des fleurs jaunes joliment rayées, ayant des leyres d'un pourpre- foncé. Linaria tristis Hispanica. Dill. Elth. 201. t. 264. f. 199. Mill. Ic. t. 166. 9°. Linaria Monspessulana , foliis linearibus, confertis , caule nitido , pa- niculato , pedunculis spicatis , nudis ; Linaite à feuilles linéaires en grap- pes, avec une tige en panicule, et des fleurs en épis sur des pé- doncules nuds. Antirrhinum Monspessulanum. Linn, Syst. Plante tom. 3. p. 128. Spi tr, ‘LIN Roy. Lugd.-B. 297: Sauy. Monsp. 47°: Linaria capillaceo folio , odorata. C. B. P. 2133 Linaire ‘odorifé= rante ayec des feuilles en forme 497 de cheveux. : ‘Linaria’ odorata ‘Monspessulana. Bauh. Hist. 3. p. 459. | 10°, Linaria villosa, foliis lan- ceolatis , hirtis, alternis, floribus spi- catis , foliolo calycino supremo maxi- mo; Linatre à feuilles alternes , velues et en forme de lance, avec des fleurs en épis, et la feuille supérieure du calice fort large. Antirrhinum: hirtum. Linn. Syst. Blane. t. 3,p. 134: Sp 28" "+1, Linaria lati-folia villosa, laciniis inæqualibus , flore majore pallido , striato , rictu aureo. Hort. Icon. ; Linaire a larges feuilles velues , dont le calice est découpé tnéga- lement ; ayant une fleur pâle et rayée, avec des levres dorées. 112, Linaria Pelisseriana , foliis caulinis linezribus, sparsis ; radichli- bus rotundis ; Linaire à feuilles li néaires placées éparses sur les ti- ges, dont les feuilles radicales sont rondes. Antirrhinum Pelisserianum. Lian, Syst Plant. t..3. p. 131. Sp. 17. Linaria annua , purpureo-violacea , calcaribus longis, foliis imis rotun- dioribus. Vaill. Bot. Par. “118; Li- naire d’un pourpre violet, et an- nuelle, avec de longs chicots, et Lili 452 LIN des feuilles plus rondes vers le bas, Linaria Illusr, 103. cerulea minor. Lob. Linaria carulea calcaribys longis, Bauh. Hist. 3.p. 461. 12°, Linaria Chalepensis, foliis lineari-lanceolatis, alternis, floribus racemosis , calycibus corolla longiori- bus, caule erecto ; Linaire à feuilles en forme de Jance, linéaires et alternes, avec des fleurs branchues, des calices plus longs que la co- rolle, et une tige érigée. Antirrhinum, Chalepense. Linn, Syst. Plant. t. 3, p..136, Sp. 33- Roy. Lugd.-B. 296. Hort. Ups. 174. Linaria annua , angusti-folia, flos- culis albis , longius caudatis. Triump, 87 ; Linaire annuelle, a feuilles étroites , avec de petites fleurs blanches, et de plus longues queues, Linaria Chalepensis minor erecta, flore albo, lineis violaceis. Moris. Hist. 3. pe 502» S. Soti3 5e fa 9. 13°, Linaria Dalmatica , foliis lanceolatis, alternis, caule suffruticosos Linaire à feuilles en forme de lance et alternes, avec une tige d’ar- brisseau. Antirrhinum Dalmaticum, Linn. Syst. Plant. tom: 3. p. 134+ Sp. 27. Pall, it. 3. p. 590. Linaria lati-folia Dalmatica , magno flore. C. B, P. 212, Prodr. 106 ; Linaire à larges feuilles de Dalmatie, avec une grande fleur, 1La.N Linariamaxima, folio Lauri. Bauh. Hist. 3. p. 458. Buxb. cent. 1.p.95 f24. 14°. Linaria Genisti-folia, foliis lanceolatis, acuminatis ,paniculà vir- gard, flexuosa; Linaire à feuilles em forme de lance et a pointes aiguës, ayant une panicule en verges flexi- bles, Antirrhinum Genisti-folium. Linn. Syst. Plant, tom. 3. p. 135. Sp. 29. Gmel, it, 2. pag. 196. Jacq. Austr. t. 244. Linaria Genistæ-folio glauco , flore luteo. Par. Bar. App. 9; Linaire a feuilles de Genest et d’un vert de-mer, avec une fleur jaune. Linaria Pannonica. I. Clus. Hist. 1: Pp. Z21 15°. Linaria spuria , foliis ovatis’; alternis , caule flaccido procumbente; Linaire à feuilles ovales etalternes, ayant une tige foible et trainante. Antirrhinum spurium. Linn. Syst, Plant. 1. 3. p» 126. Sp. 4. Hort. Ups. 175. Hort. Cliff, 323. Roy. Lugd.-B. 29 5. Crantz. Austr. p. 311, Neck. Gallob. p. 267. Scop. carn. ed. 2. n 77%. ollich, n Sous Regn. Bot. Elatine folio sub-rotundo. C. B. P, 253; Véronique à feuilles rondes, Veronica fæmina, Dod. Pempt. 42. 16°. Linaria Elatine, foliis has- tatis, aliernis, caule flaccido procum- bente; Linaire avec des feuilles à LIN pointes étroites er alternes, ayant une tige foible et trainante. Antirrkinum Elatine. Linn, Syst. Plant. tom. 3. pag. 126. Sp. 3. Hort. Cliff. 323. Hort. Upsal. 175. Gron. Virg. 68. Roy. Lugd.-B. 295. Neck. Gallob. pag. 267. Scop. carn. ed, 2. n. 772. Elatine folio acuminato. C. B. P. 253; Véronique avec des feuilles à pointes aiguës, Elatine folio acuminato , flore cæ- ruleo. Bauh. Pin. 2533 Variété à fleurs bleues. 17°. Linaria Cymbalaria, foliis cordatis, quinque-lobatis, alternis, gla- bris; Linaire à feuilles en forme de cœur, avec cing lobes unis et alternes. , Antirrhinum Cymbalaria. Linn. Syst. Plant. tom. 3. pag. 125. Sp. 1, Hort. Cliff. 32. Hort. Upsal. 175. Roy. Lugd.B. 295. Linaria Hederaceo folio glabro, seu Cymbalaria vulgaris. Tourn. Inst. R. H. 169; Linaire a feuilles unies de Lierre, ou la Cymbalaire. Cymbalaria. Bauh. Pin, 306. Cam. Epit. 860. Dalech, Hist. 1322, Riu. f. 86. On connoit plusieurs autres es- peces de ce genre, qui sont toutes décrites et même gravées ; mais comme elles sont inférieures à celles-ci, et qu’elles sont rarement admises dans les jardins, je n’en feral pas mention ici, LIN "453 La premiere de ces plantes croit en grande abondance sur le bord des bancs secs de Ja plus grande partie de l'Angleterre; on la cul- tive peu dans les jardins, car on a beaucoup de peine à la tenir dans de justes bornes, parce que ses racines sont fort sujettes à s’c- tendre sous la terre, et qu'elles poussent des rejettons à une grande distance, ce quinuit beaucoup aux plantes voisines. Cette espece est comprise dons le Catalogue des plantes médicinales à la fin de la Pharmacopée du collége de Mé- decine. Elle a un grand nombre de ra- cines minces et blanches, qui s’é- tendent fort loin à chaque coté, et produisent plusieurs tiges érigées et branchues, d’un pied et demi de hauteur, et garnies de feuilles étroites , grises, en paquets, et terminées par des épis de fleurs jaunes et sessiles à la tige : ses fleurs sont monopétales, et ont un long tube, auquel est fixé un nectaire; le devant de Ja fleur a l'apparence d’une gueule; Ja levre inférieure est velue en-dedans : les levres sont d’une couleur d’or, mais les autres parties de Ja fleur sont d’un jaune pâle; elles sont suivies par des capsules rondes, à deux cellules, remplies de semences plates et noires. Cette espece fleurit en Juillet et Août, et fait alors un bel 454 LIN effet. Ainst, on peut en mettre quelques plantes dans fes jardins; et comme elles ont des racines rempantes, qui s'étendent trop, et qu’elles deviennent des herbes em- barrassantes, il faut les tenir dans des pots pour les resserrer. On fait, avec cette herbe et du Sain-doux , un onguent fort estimé pour les hémorrhoides ; on Je mêle avec un jaune-d’ceuf quand on en fait usage : cette plante est regardée comme apéritive et diurétique, comme propre à dissiper les obs- tructions du foie et de la rate, et à guérir l'hydropisie et la jau- pisse (1). Tri-phylla. La seconde espece croît sans culture aux environs de Valence et en Sicile; elle est an- nuelle, et s’éleve à [a hauteur ‘d'environ un pied, avec une tige droite , branchue , et garnie de feuilles ovales, unies, grises, pla- "cées souvent par trois et quelque- LESC SAP AT ER Re RE he 7 (1) Cette plante passe pour étre résolu- tive , diurétique et apéritive : on en ex- prime le suc , ou on la fait infuser dans de l'eau , que l'on prescrit pour guérir les obstructions du foie et de la rate , ainsi que pour débarrasser les reins et la vessie des mucosités er des graviers qui s'y forment. Son suc et son eau distillée sont regardés\ par quelques Praticiens comme propres à dissiper l'inflammation des veux. Qn compose avec ses feuilles un onguent très utile dans les hémorrhoides, LIN fois par paires , et opposées aux nœuds : ses fleurs, qui croïssent en épis courts au sommet des tiges , ressemblent à celles de l’espece commune, mais elles n’ont-pas de si longs tubes; elles sont jaunes; et leurs levres sont de couleur de safran, Cette espece fleurit en Juillet et en Août ; ses semences mürissent en automne, et les plan» tes périssent bientôt après, i Ii y a une varicté de cette es- pece, dont les fleurs ont des éten- dards et des nectaires pourpre, qui font un très-bel effet dans: un jardin; mais on la regarde comme provenant accidentellement: des semences de la seconde; ce qui m'a empêché de la dénombrer ict, quoïque je n’die jamais vu ces deux plantes s’altérer, même après plu- sieurs années de culture. Les feuil- les de celle-ci sont plus longues que celles de la jaune; pour le reste, elles ne different en rien. : On peut multiplier cette espece par semences ou par la division de ses racines : on seme ses graines sur des platés-bandes de jardins à fleurs, où elles doivent rester, Quand les plantes poussent, on les éclaircit dans les endroits où elles sont trop serrées, et on les dé- barrasse des mauvaises herbes ; c’est en cela que consiste toute leur culture. Si l’on en seme quelques: unes en automne sur une plates LIN bande chaude et seche, les plantes subsisteront pendant tout Phiver, à moins que les gelées ne soient trop rudes, et ces plantes d'automne deviendront plus grosses, fleuriront beaucoup plutôt, et donneront toujours de bonnes semences. La premiere espece est rarement ad- mise dans les jardins. Lusitanica. La troisieme s’éleve à la hauteur de près de deux pieds, avec des tiges droites, garnies de feuilles unies , en forme de lance, et placées quelquefois par quatre autour de la tige, et quelquefois par paires opposées : ces tiges sont terminées par de grosses fleurs pourpre , qui ont de longs chicots postés sur les pédoncules. Cette plante fleurit en Juillet, mais ses semences muürissent rarement en Angleterre : elle croit sans culture en Portugal et en Espagne. Comme cette espece est plus tendre que la précédente, il faut la placer dans un sol sec et à une exposition chaude, sans quoi elle est exposée à être souvent détruite en hiver : on la multiplie par ses graines , comme la précédente, et en divisant ses racines; mais il est toujours prudent d’en conserver quelques plantes dans des pots, afin de pouvoir {es mettre à l'abri pendant l'hiver, pour les garantir des fortes gelées. Alpina. La quatrieme se trouve dans les environs de Vérone, d’où LIN 455 ses s¢mences m’ont été envoyées. Cette plante, qui est vivace, pousse de ses racines plusieurs tiges de huit pouces environ de longueur, et garnies de feuilles étroites , courtes, grises, et placées par qua- tre vers le bas et autour des tiges, et opposées vers le haut : ces tiges sont terminées par des touffes cour- tes et branchues de fleurs d’un jaune pale, dont les levres sont dorées. Cette espece fleurit en Juin, et, dans les années chaudes , ses se- mences müissent quelquefois en automne. Purpurea. La cinquieme, qu’on rencontre dans la France méridio- nale et en Italie, a une racine vi- vace, qui pousse plusieurs tiges : celles qui soutiennent les fleurs sont érigées, et ont près de trois pieds de hauteur; Jes autres sont plus foibles, et pendent séparément sur chaque côté des plantes; elles sont garnies de feuilles longues, étroites, en forme de lance, fort rapprochées, unies et grises : les tiges sont terminées par des épis longs et ciairs de fleurs bleues, qui paroissent dans les mois de Juin, Juillet et Août, et qui donnent des semences mires en automne: si lon donne à ces wraines le tems de se répandre, elles produisent sans aucun soin une grande quan- tité de jeunes plantes. Repens. La sixieme croft natu- rellement aux environs de Henley , 456 LIN dans ie comté d'Oxford, ainsi que dans quelques parties de celui de Hertford : elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges hantes d'environ deux pieds, qui poussent de chaque côté des bran- ches garnies de feuilles étroites, disposées en paquets vers le bas, et par paires ou simples au sommet: ses fleurs, qui naïssent en épis clairs aux extrémités des tiges, sont d’un bleu pâle : elles paroïssent dans les mois de Juin et de Juillet, et per- fectionnent en automne leurs se- mences, qui donnent une abon- dance de plantes , si on leur laisse le tems de s’écarter. Quand ces graines s’arretent sur de vieilles murailles ; les plantes qu’elles pro- duisent durent plus long-tems que celles qui se trouvent dans fa terre. Jat reçu un échantillon de cette espece d'un autre pays, sous le “nom de Linaria arvensis cœrulea. CrBie. Multi-caulis. La septieme, qui est originaire de la Sicile, est une plante annuelle, dont [a racine pousse plusieurs tiges fort minces, hautes d'environ un pied, et gar- nies à leur partie basse de cinq feuilles fort étroites, et placées à chaque nœud ; mais vers fe haut, elles sont quelquefois par paire, et d'autrefois simples : les tiges sont divisées en plusieurs petites branches garnies de petites fleurs LIN jaunes, qui sortent simples à une certaine distance Jes unes des au- tres; elles sont de la méme forme que celles des autres especes : elles paroissent en Juillet, et leurs se- ences mirissent en automne, Il y a deux variétés de cette espece, Pune à fleurs d’un jaune foncé, et l’autre de couleur de soufre. On la multiplie de la même ma- niere que la seconde, et si on Jur laisse écarter ses semences , les plantes poussent sans aucun soin; en les tenant nettes de mauvaises herbes , elles produisent leurs fleurs dans le commencement de l'été. | Tristis. La huitieme naît spon- tanément sur des rochers aux en- virons de Gibraltar, d’où le sieur Charles WAGER a apporté ses semences, qui ont réussi dans son jardin de Parson’s-green , près de Fulham, et ont produit des plantes pour plusieurs Beaux jardins. Cette espece a une racine vivace, de Jaquelle sortent plusieurs tiges suc- culentes de huit ou neuf pouces de longueur, foibles, pendantes vers Je bas sur chaque côté de Ia racine , et garnies de feuilles cour- tes, ctroites, en forme de lance, grises, succulentes, placées sans ordre , et d’environ un pouce ce longueur sur près de deux lignes et demie de largeur : ses fleurs, qui naissent aux extrémités des tiges LIN tiges ëh petits paquets ; sont jau- ‘nes, marquées de raïés pourpre ; et ont leurs levres, ainsi qué leurs neéctaires, d’un pourpre foncé; elles sont sessilés au sommet dé fa tige: elles paroïssent dans lés mois de Juin et de Juillet, mais elles ne produisent point de semences* en Angletérre. Cette plante se multiplie aisé- boutures , qu’on peut planter pendant tout lété, et qui prennent bientôt racine si on les arrose, et st on les tient à l'Ombre: on peut les mettre ensuite dans des pots remplis de terre fraiche, légère ét sans fumier, dans laquélle elles réussissent beaucoup mieux que dans un sol plus riche; car, en les plantant dans tne bonne terre, elles croissent fort vite et en peu de tems, mais elles pourrissent presque toujours après. Il faut les tenir à couvert pendant Phiver, et leur donner autant d'air qu’il est possible dans les tems doux, car elles n’ont besoin que d’étre mises à l'abri dés froïds trop rigoureux; de sorte que, si on place les pots qui les contiennent sous un chassis de couche chaude, les plantés révs- sirout mieux que dans une oran- gerie, où elles’sont sujettes à filer, ce qui les fait bientôt périr. Monspessulana. Laneuvieme croît näturellement dans le pays de Gal- les etparticuliérement dans les énvi- Tomelf, ment par LIN 457 rotis de Penryn: sa racine, vivace, pousse plusieurs tiges branchues, d'environ deux pieds de hauteur, : rec": ae et garnies de feuilles fort étroites, ‘disposées en- grappes, ‘et d’une couleur jaunatre : ses fleüfs sont prodaires en épis -elairs aux extré- mités des branéhes ; elles sont d'un bleu pale, et répandent une: Gdeur agréable’: elles paroïssent dans le mois de Jüin, et souvent elles se succedent sur les plates jusqu'à l'hiver. Leurs semences, qui mii- Tissent en automne , produisent, Sans aucun soin, uñé grande qûan- tité de jeuries plait? quand on leur permet de s’écartet. Lorsque ces graines tombént snf une mu- raïlle , les plantes qui en provien- nent durent beaucoup plus long- tems que celles qui se trouvent dans une bonne terre. Villosa. La dixième croît natu= rellement en Espagne ; ses semen- ces m'ont été envoyées de Madrid par Je Docteur HORTEG A : cette plante est annuelle, et s’éleve à Ja hauteur d'environ un pied, avecune tige simple , garnie dé feuilles ve- lues , en forme de lance, alternes et sessiles : ses fleurs sor- tent en épis clairs sur Je sommet des tigés ; elles sont d’un jaune à la tige pale, avéc quelques rates brunes, ét des levres de couleur d’or ; Ie segment supérieur du calice est beaucoup plus large que les M mm 458 LIN inférieurs : ces fleurs sont aussi larges que celles de Pespece com- mune ; elles paroissent en Juillet, et, dans les années chaudes, leurs semences mürissent en automne dans ce pays. Pelisseriana. La onzieme espece, qui est originaire de la France, est une plante annuelle, dont les feutlles radicales sont rondes: ses tiges min- ces et branchues s’élevent à la hau- teur d’un pied, et sont garnies à chaque nœud de feuilles fort étroi- tes: ses fleurs , qui naissent en épis clairs des branches , sont d’un bleu Brillant ; elles paroissent dans le mois de Juillet , et leurs semences muüris- sent en automne, tems auquel il faut les mettre en terre ; car si on les garde jusqu’au printems , elles restent souvent dans la terre une année sans pousser: quand/Îes plan- tes paroissent, On les éclaircit, et on les tient nettes de mauvaises herbes ; c'est en cela que consiste aux extrémités toute leur culture. Chalepensis. La douzieme se trouve en Sicile ; elle est annuelle, et s’éleve à Ja hauteur de deux pieds avec une tige branchue , gar- nie de feuilles fortes, en forme de lance et alternes: ses fleurs naïs- sent simples dans presque toute Ja longueur des branches ; elles sont petites , blanches et ornées de fort longues queues ; elles paroissent LIN dans fe mois de Juillet, et leurs semences mürissent en automne : si lon permet à ces graines de s’écarter , les plantes pousseront et réussiront mieux que si on les semoit avec soin ; elles n’exigent aucune autre culture que d’être “tenues nettes de mauvaises herbes. Dalmatica. La treizieme , qui croit sans culture en] Crète et en Dalmatie , s’éleve à la hauteur de trois pieds : sa tige est forte, Ji- gneuse, et garnie de feuilles unies ; en forme de lance, alternes et ses- siles : ses fleurs sont produites aux extrémités des branches en épis courts et clairs; elles sont d’un jaune. foncé, beaucoup plus larges que celles de Pespece commune, et portées par des pédoncules courts, Cette espece fleurit en Juillet ; mais comme ses semences mürissent fort rarement en Angle- terre , elle est assez rare dans nos jardins. On multiplie cette plante par ses graines, qu’il fautrépandre au com- mencement du printems sur une planche de terre légere : quand jes plantes qui en proviennent sont devenues assez fortes pour être en- levées , on en met quelques-unes dans des pots remplis de terre Ié- gere et sablonneuse ; on les tient à l'ombre jusqu'à ce qu’elles aient poussé de nouveiles racines ; on les place ensuite avec d’autres “LIN plantes exotiques, dures ; et a fa fin d'Octobre on les met sous un châssis ordinaire de couche chaude, où elles puissent être à couvert des fortes gelées : car dans les hi- vers doux, elles subsisteront en plein air sans couverture , pourvu qu’elles soient placées dans un sol sec; c’est-pourquoi on peut en planter une partie sur une plate- bande chaude d’un sol sablonneux et de mauvaise qualité, où elles résisteront très-bien aux froids de nos hivers ordinaires ; si quelques- unes d’entr’elles se trouvent placées sur des décombres, où leurs ra- cines soient gênées , elles endure- ront beaucoup mieux le froïd que les autres. Genisti-folia. La quatorzieme est originaire de la Sibérie ; elle est bis annuelle , et séleve à la hau- teur de trois ou quatre pieds, avec une tige droite, branchue et gar- nie de feuilles en forme de lance, terminées en pontes aiguës, d’une couleur grisatre , et alternes : ses fleurs , qui sortent en panicule claire aux extrémités des branches, sont d’un jaune brillant, et de Ja même forme que celles des autres . À es especes : celle-ci fleurit en Juin et Juillet, et ses semences mürissent en automne ; si on leur permet de serépandre elles-mêmes, les plantes pousseront au printems suivant, et n’exigeront aucun autre soin , LIN 459 _que d’être éclaircies où elles seront trop serrées , et d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; comme ces plantes périssent toujours après avoir perfectionné leurs graines , il faut en enlever tous les ans de nouvelles, Spuria. La quinzieme est une plante annuelle qui croît naturel- lement en Angleterre dans les campagnes semées en Seigle et en Froment ; elle a des tiges foibles, trainantes , d’un pied et demi de longueur , velues et garnies de feuilles ovales et alternes ; du bas des petioles des feuilles et de chaque nœud sort une fleur sem- blable à celles des autres especes, mais dont la levre supérieure est jaune , et celle du bas pourpre. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et de Juillet, et ses graines mürissent en automne , tems au- quel il faut les semer ou les faisser écarter , sans quoi elles pousseront rarement dans la premiere année; car on ne les voit gueres parmi les grains semés au printems , mais seulement dansdes champs où elles viennent ordinairement. Cette plante , qui est d'usage en Médecine , est regardée comme vulnéraire , et comme propre à guérir les vieux cancers et les ul- ceres , ainsi que les hémorrhagies de toute espece. Elatina. La seizieme differe de Mm mij 460 IN Ja quinzieme , seulement par Ja fotme de ‘ses: feuilles qui sont en pointe defléche , tandis qüe celles dé la précédentd sont ovales. On trottve cellé ci plus communcment en Angleterre que autre. Cymbalaria, La dix-séptieme a été apportée de l'Italie en Angle- terre 5 où elle croît en st grande abondance aux environs de Lon- dres , qu'on l'en croiroit originaire; elle naît dans les crevasses des mu- railles, et par-tout où tombent les semences. Cette plante est vivace, et profite dans tous les sols et à toutes les expositions ? quand elle est une fois établie dans un lieu, il est difficile de la détruire , car ses semences pénetrent dans Îles fentes des murs et dans les parties pourties de pallissades , ainsi que dans les creux d’arbres où elles croissent et se multiplient en abon- dance: d’ailleurs , ses tiges poussent desracines à chacun de leurs nœuds, et s'étendent par - là à une grande distance. Cette espece fleurit pen- dant tout l’été, et ses semences mû- rissent successivenfent ; on ne la cultive jamais dans les jardins ,/ quoiqu'on la regarde comme ex- cellente pour guérir les blessures. LINGUA-CERVINA. Langue- de-Cerf , ou Scolopendre. Ces plantes , dont on connoit un grand nombre d’especes en “LIN Amérique et dans l'Inde , et trés- peu en Europe , croissent or- dinairement dans les crevasses des murailles, sur les anciéns Bâtimens, “dans les lieux humides'et à l'ombre ; et sur les bancs humides et om- bragés ; mais on les cultive rare- ment dans les jardins : celles qui sont dures peuvent être multipliées par Ja division de leurs racines ; elles exigent un sol humide, et beaucoup d'ombre. Voyez ASPLE- NIUM, et autres plantes dénom- mées au supplément sous le titre de Lingua. LINUM. Tourn. Inst, R. H. 339. “ab. 170. Lin. Gen. Plant. 349 ; Lin. Caracteres. Le calice de Ja fleur est persistant, et de cing petites feuilles en forme de lance , et ai- gués ; la corolle est composée de cinq pétales , larges , oblongs , étroits à leur base , plus Jarges vers le haut, et qui s'étendent en s'ouvrant : la fleur a cinq étamines érigées , en forme d’aléne , et terminées par des sommets en forme de flèche ; dans le centre est placé un germe ovale, qui soutient cing styles minces , et couronnés par des stigmats ré- fiéchis : ce germese change ensuite en une capsule globulaire et à dix cellules qui s'ouvrent en cinq valves , et renferment chacune une LIN gemence ovale , unie , et terminée par une pointe, aigue. Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de la cin- quieme classe de LINNÉE, intitulée: Pentandrie pentagynie , qui renferme celles dont les fleurs ont cinq éta- mines et cing styles, Les especes sont: 1°, Linum usitatissimum , caly- cibus capsulisque mucronatis , petalis © crenatis , foliis lanceolatis, alternis, caule sub-solitario. Lin. Sp. Plant. 277. Hall. Helv. un. 836. Lin. Mat. Med. 90. Gmel. Sib. 4. p. 115. Scop. carn, 2. n. 381. Kniph. cent. 9. n 57 ; Lin avec des calices et des capsules terminés en pointes aiguës, des pétales crenelés, des feuilles en forme de lance et alternes, et communément des tiges simples, Linum arvense. Bauh. Pin. 214. Raii Hist. 1073. _ Linum sativum. C. B, P. 214. Blackw. t. 160; Lin d'usage. 2%, Linum humile , calycibus cap- sulisque mucronatis, petalis emargi- natis , foliis -lanceolatis , alternis , caule ramoso ; Lin avec des calices et des capsules a pointes aiguës, des pétales dentelcs , des feuiiles en forme de lance et alternes, et une tige branchue. Linum sativum humilius , flore majore. Boérh. Ind. Alt. 1. p. 284; Lin bas ordinaire a plus grande fleur. L IN 461 3°. Linum Narbonense,calycibus acus minatis , foliis lanceolatis , sparsis , strictis , scabris, acuminatis , caule tereti, basi ramoso,. Lin. Sp. Plant, 278 ; Lin avec des calices à pointe aigue , des feuilles rudes en forme de lance , placées sans ordre, et ter: minées en, pointe, aiguë , avec une tige cylindrique., et branchue a la base. Linum foliis linearibus , lanceolatis, aristatis , calycibus ovato-lanceolatis . semi - membranaceis. Hall. Helv. n, 837. Linum montanum , foliis. tenuibus ; erectis , flore amplo. Zanon. 177 , 147. Haller. Linum sylvestre angusti-folium , ceruleo amplo flore. Magu. Monsp. 161, Sauy. Monsp. 54. Linum sylvesire, ceruleum , folio acuto. C. B. P. 107; Lin sauvage bleu a feuilles aïgués, 4°. Linum tenui-folium , calycibus acuminatis, foliis sparsis , linearibus , setaceis ,.retrorsum scabris. Lin. Sp. Plant. 278. Jacq. Austr. t. 215. Pollich. Pal, 2. 318. Moench. Hass. 264, Scop. carn. n. 2.386; Lin avec des calices a pointe aigué , des feuilles étroite , yelue , placées sans ordre, et rudes au-dehors, Linum foliis ljnearibus ; calycibus longè aristatis. Hall. Helv, n. 838. Linum sylvesire angusii - folium , floribus dilutè purpurascencibus vel carneis, C. B. P, 214; Lin sauvage 462 LIN à feuilles étroites , avec une fleur pâle , pourpatre ez couleur de chair. Linum sylvestre V. angusti-folium, Clus. Hist. 1. p. 318. Linum sylvestre , angusti-folium , flore magno , intensè cæruleo. Tourn. Inst. 340 ; Variété à grande fleur d’un bleu plus foncé, Linum sylvestre angusti- folium, Jiore magno violaceo. Tourn, Inst. © 340 ; Variété à grande fleur vio- Jette. Linum sylvestre angusti- folium , flore magno, lineis purpureis distincto. Tourn. Inst. 340 ; Variété a grande fleur rayée de pourpre. 5°. Linum Anglicum, calycibus capsulisque acuminatis , caule sub- nudo , scabro , foliis acuminatis ; Lin avec des calices et des capsules a pointes aiguës, une tige rude et presque nue , et des feuilles à pointe aiguë. Linum perenne majus cœruleum , capitulo majori. Mor. Hist. 2. 573 3 Je plus grand Lin bieu et vivace, avec de plus grosses têtes, Linum sylyestre cæruleum, perenne, erectius , flore et capitulo majori, Raii Angl, 3. p. 362. 6°, Linum perenne , calycibus cap- sulisque obtusis , foliis alternis , lan- ceolatis , acutis, caulibus ramosissi- mis. Plat. 166 ; Lin avec des ca- lices et capsules obtuses , des - feuilles alternes, en forme de lance LIN et aigués, et des tiges fort brani chues , communément appelé Lin vivace de Sibérie. 7°. Linum Hispanicum , calycibus acutis , folus lineari-lanceolatis , spars sis , caule paniculato procumbente > Lin avec des calices aïgus, des . feuilles linéaires en forme de lance ; et placées sansordre ,etune tige en panicule. 8°. Linum bienne, calycibus pa- tulis, acuminatis , foliis linearibus 3 alternis , caule ramoso ; Lin avec des calices étendus , jet à pointe aigué , des feuilles linéaires et ale ternes , et une tige branchue. 9°. Linum hirsutum , calycibus hirsutis , acuminatis , sessilibus , al- ternis , caule corymboso. Linn. Sp. Plant. 277 ; Lin avec des calices velus et a pointe aigué , alternes et sessiles aux tiges , qui sont en forme de corymbes, Linum hirsutum. Jacq. Ausr.f. 31. Scop. carn. ed. 2. n, 382. Linum sylvestre lati-folium , hirsu- tum, cæruleum. C. B. P, 339 ; Lin sauvage a fleur bleue. Linum sylvestre lati-folium. Cluss Hist. 1,p. 317. 10°. Linam strictum , calycibus folüsque lanceolatis , strictis , mucros natis , margine scabris. Linn. Sp. Plant. 2793 Lin avec des feuilles et des calices en forme de lance; terminées en pointes aiguës , ayant des bords rudes, LIN Linum foliis asperis umbellatum } luteum. Magn. Monsp. 164. Raii Hist. 1076. Sauv. Monsp. 53. Lithospermum, Linarie folio, Mons- peliensium. Bauh. Pin. 259. Passerina Lobelii. J. B. 3. p. 454s 11°. Linum fruticosum , calycibus. acutis , petalis integris , foliis infe- rioribus linearibus , fasciculatis , su- perioribus alternis , caule fruticoso ; Lin avec des calices aigus , des pétales entiers , les feuilles basses, linéaires , et en paquets, celles du haut alternes, et une tige d’ar- brisseau. Linum sylvestre, acutis foliis , fru- ticans. Barrel. Icon. 1008 ; Lin sauvage , avec une tige d’arbris- seau et des feuilles aïgués. 12°. Linum nodi-florum , foliis. lanceolatis , alternis, floribus alter- nis , sessilibus , caule simplicé ; Lin avec des feuilles en forme de lance et alternes, et des fleurs sim- ples , alternes , et sessiles à la tige. Linum luteum, ad singula geni- cula floridum. C. B. P. 214. Moris. Hop g7geioe. 5. 2. 26.611. Raï Hist. 1026 3 Lin jaune avec des fleurs simples sur les nœuds. Linum luteum , syivestre , lati- folium. Column. Ecphr. 2. p. 79. t. 80. 13°. Linum catharticum , foliis oppositis, ovato-lanceolatis, caule di- chotomo , corellis acutis. Hort. Cliff. 372. Fl, Suec. 255,271. Mat. Med. LIN 463 91. Roy. Lugd.-B. Bat. 434. Black. t. 368.de Neck. Gallob. p.158. Pol- lich, Pal, n. 230. Scop. Carn. ed. 2.n. 389 , Lin avec des feuilles en forme de lance , ovales et op- posées , une tige divisée par paires, et des pétales aigus. ; Alsine verna, glabra , flosculis al- bis, vel potius Linum minimum, Bauh. Hist. 3. p. §5. Hall. Chamelinum sub-rotundo folio. Barrel. Ic. 1165. n. 1. Hall. Spergula bi-folia, Lini capitulis. Las. Pruss. 261. r. 86. Linum pratense , flosculis exiguis. C. B. P. 214; Lin des prés, à petites fleurs, ordinairement appelé Lin de montagne , ou Lin purgarif. 14°. Linum maritimum , calycibus ovatis , acutis , muticis , foliis lanceo- latis, inferioxibus oppositis. Lin, Sp, Plant. 280. Jacq. Hort.t.154.Kniph. cent. 9. nm. $4.5 Lin avec des ca- lices ovales, aigus et garnis de barbes , et des feuilles en forme de lance , dont celles du bas sont opposées. Linum caule simplici , ramis , fo- liisque inferioribus oppositis, lineari- lanceolatts, Hore. Clif, 114. Roy. Lugd.B. 434. Sauv. Monsp. 147. Linum foliis ovatis , floribus races mosis. Guett. Scamp. 2. Ps 499. Linum luteum Narbonense, Bauh, Hist. 3. p. 454. Raii Hist. 1074. Linum maritimum luteum. C.B. P. 214.3 Lin maritime jaune. 464 LIN Linum sylvestre. Dod. Pempt. $ 34+ Usitatissimum. La premiere es- pece est le Lin, que l'on cultive dans la plus grande partie de )Eu- rope,et principalement dansles pays s eptentrionaux. Cette plante estan- nuelle , et s’éleve ordinairement à la hauteur d’un pied et demi avec une tige mince, sans branche et garnie de feuilles étroites , en forme de lance, alternes, termi- nées en pointe aiguë , et de cou: leur grise : ses fleurs de couleur bleue naissent au sommet des tiges qui en soutiennent chacune quatre ou cing ; elles sont composées de cing pctales étroits a leur base, mais larges et légèrement crenelés à leur extrémité ; leur calice est dé- coupé en cinq parties terminées en pointe aiguc : ces fleurs parois- sent dans le mots de Juin , et sont suivies par des capsules rondes a dix cellules, qui s'ouvrent en cing valves terminées par des pointes aiguës ; chaque cellule renferme une semence unie , plate , de cou- leur brunatre, et qui finit en pointe, Ces graines mürissent en Sep- tembre , et les plantes périssent bientôt après. Quand cette espece est cultivée dans Iles campagnes, suivant la méthode ordinaire, elle ne s’éleve gueres au-dessus d’un pied et demi, comme on j'a déjà dit, et ses tiges ye poussent point de branche ; LIN mais lorsqu'on laisse entre chaque tige un espace plus considérable, elles s’élevent à plus de deux pieds, ct produisent vers leur sommet deux ou trois branches latérales, sur-tout si le sol où on les seme vest riche et fertile (1). Humile. La seconde espece differe de la premiere, en ce que ses tiges sont plus fortes et plus courtes, (1) La graine de Lin, qui est la seule partie de cette plante dont on fasse usage , est remplie de mucilage er d'huile grasse et onctucuse. On l’emploie à l'extérieur , et intérieurement pour détendre, calmer , relacher et tempérer dans les tisannes, les lavemens les fomentations , les onguents et les emplatres : elle convient dans 1.s douleurs néphrétiques , les gonorrhées sims _ples et vénériennes , la disurie , la colique, les hémorrhoides , la passion iliaque, la constipation , la rétention d'urine , ete. : on la donne dans ces différentes circonss tances sous forme de tisanne , ou bien on prescrit l'huile elle-même a la dose d'une ou de deux onces ; elle est sur - tout utile dans la péripneumonie, la dyssenterie, dans les empoisonnemens produits par des subs= tances Acres , minérales et corrosives , et enfin dans toutes les érosions des conduits. “On se sert à l'extérieur de l'huile, ou d'une forte décoction des graines ; dans les brû- lures la sécheresse de la peau , les tumeurs dures , les douleurs de colique , etc. La farine de graines de Lin est employée avec les autres dans les cataplasmes émol, liens et résolutifs ; ces graines entrent dans la composition du syrop,de Prassia, dans l'onguent d' Althea , l’emplatre de muci- lage , etc. et LIN et en ce qu’elle pousse plus de branches : ses feuilles sont plus larges, ses fleurs plus grosses, et leurs pétales sont découpés à leur extrémité ; les capsules sont aussi plus grosses, et leurs pédoncules plus longs : ces différences sont invariables , car jai cultivé cette espece avec le Lin commun sur la méme terre pendant plus de trente ans, sans qu’elle ait jamais éprouvé la moindre altération. Narbonense. La troisieme croît naturellement dans la France mc- ridionale, en Italie et en Espagne: elle séleve à la hauteur d’un pied ou dix-huit pouces, et produit dans presque toute sa longueur des branches longues, minces, et gar- nies de feuilles étroites, en forme de lance, à pointe aiguë, placées sans ordre, et rudes au toucher: ses fleurs, qui sortent aux extré- mités des branches , presqu’en forme d’ombelle, sont plus petites que celles de Pespece commune, et dun bleu pale : leurs capsules sont aussi beaucoup plus petites et moins rondes, Cette espece fleurit et per- fectionnesessemences vers leméme tems que les précédentes. Tenui-folium, La quatrieme, qui croit sans culture aux environs de Vienne et en Hongrie, s’éleve ra- rement au-dessus de Ia hauteur d’un pied, avec une tige mince et di- visée au sommet ep trois ou quatre Tome IV. LIN 465 pédoncules minces et noueux, qui soutiennent chacun deux ou trois fleurs d’un bleu pâle : sa tige est garnie de feuilles courtes, étroites, velues , érigées et rudes au-dehors. Cette plante fleurit et perfectionne ses semences vers le même tems que lespece précédente, et périt bientôt après. If y a deux ou trois variétés de cette espece, qui diffe. rent par la couleur de leurs fleurs, mais qui se ressemblent pour tout le reste. Anglicum. La cinquieme se trouve dans quelques parties de l'Angle- terre, et particulicrement dans le comté de Cambridge : elle a une racine vivace, de laqueile s’élevent trois ou quatre tiges penchées, et garnies vers le bas de feuilles courtes et étroites, mais presque nues vers le haut : ses fleurs sor- tent très-voisines les unes des au- tres vers lextrémité de la tige; elles sont de couleur bleue, à-peu- près semblables à celles de l’espece commune, et remplacées par des capsules grosses, rondes, et ter- minées en pointe aigué, Cette plante fleurit vers le même tems que le Lin commun, mais ses ra- cines subsistent quatre ou cing ans, Perenne. La sixieme, qui est ori- ginaire de la Sibérie , a une racine vivace ,de laquelle sortent plusieurs fortes tiges, en nombre propor- tionné à sa grosseur, et qui s’é- Nnn 466 LIN jevent plus ou moins, suivant Ia qualité du sol; car dans une terre riche et humide , ces plantes ont près de cinq pieds de hauteur, au- lieu que dans un sol médiocre, elles acquierent tout-au- plus trois pieds d’élévation ; elles se divisent vers le haut en plusieurs branches, garntes de feuilles étroites, en forme de lance, alternes, d’un pouce de longueur au plus sur une ligne et demie de large, d'un vert foncé, et terminées en pointe aiguë : ses fleurs sortent aux extrémités des Branches, et forment une espece @ombelle : les tiges s’élevent à- peu près à la même hauteur : les fleurs sont larges et d’un beau bleu; elles paroissent en Juin, et sont remplactes par des capsules obtuses qui mürissent en Septembre, Hispanicum. La septieme croît sans culture en Espagne, d’où ses semences m'ont été envoyées : elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs branclies trainan- tes, et fortement garnies de feuil- fes; elles ire s’élevent pas beaucoup au-dessus de la terre, maïs entre celles-ci sortent des tiges droites, de deux pieds de hauteur, et gar- nies de feuilles longues, étroites, en forme de lance, et placées sans ordre : ses fleurs naïssent en une espece de panicule vers le haut des branches ; elles sont 4 peu-prés de la meme grosseur et de la même EAT N couleur que celles de l’espece cont- mune. Cette plante fleurit et per- fectionne ses semences dans le même tems, et ses racines se con- servent plusieurs années, Bienne, La huitieme, que sat recue de l'Autriche , a une racine bis-annuelle, de laquelle s’élevent deux ou trois tiges, qui se divisent à six pouces au dessus de Ja racine en plusieurs branches, qui se sous- divisent encore vers le sommet en: d’autres plus petites : ces branches. sont garnies de feuilles courtes, étroites, à pointe aïguë , et placées alternativement : ses fleurs sont produites aux côtés des branches sur de longs pédoncules : le calice de Ja fleur est composé de cing feuilles larges , terminées en pointe aigué,etquis’ouvrententièrement;, elles sont de la même grosseur et de la même couleur que celles du Lin commun, et paroïssent dans Ja même saison : les semences mûris- sent en automne, et les racines durent plusieurs années, Hirsutum, La neuvieme, qui croit naturellement en Hongrie et en Autriche, a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges de deux pieds environ de hauteur, épaisses, roides, velues, et divisées au sommet en plusteurs branches, garnies de feuilles plus larges que celles des autres especes, et velues s: ses fleurs, qui sont placces alter LIN nativement dans la longueur des tiges, sont larges , d’un bleu foncé, et paroïssent en même tems que celles de l’espece commune : ses semences se perfectionnent en automne. Strictum. La dixieme naît spon- tanément en Allemagne, et se trouve dans Jes campagnes ense- mencées en bled dans Ja France méridionale : elle est annuelle, et séleve à la hauteur d'environ un pied et demi , avec une tige droite et garnie de feuilles en forme de lance, à pointe aigué, rudes sur leurs bords , et de Ja même Jon- gueur que celles du Lin commun, mais un peu plus larges et alternes: ses tiges se divisent vers le sommet en plusieurs branches, dont cha- cune soutient deux ou trois fleurs jaunes, placées dans des calices en forme de lance et a pointe aigué: elles paroissent en Juillet; mais leurs semences ne mürissent point en Angleterre, à moins que l’au- tomne ne soit très-favorable. Fruticosum, La onzieme, qui est originaire de l'Espagne, et dont les semences m'ont été envoyées de Madrid par le Docteur Hor- TEGA, a une tige d’arbrisseau, qui s’éleve à la hauteur d’un pied, et pousse plusieurs branches, gar- nies de feuilles fort étroites et en grappes ; mais les branches à fleurs ont des feuilles plus larges, plus LIN 467 longues, et alternes. sur chaque nœud : ses fleurs, qui sont pro- duites à l'extrémité des branches, sont érigées , et placées sur des pédoncules longs et minces : leurs calices sont à pointe aigué, et leurs pétales sont larges, entiers, et blancs; maïs avant que ces fleurs s'ouvrent , elles sont d’un jaune pale : elles paroissent en Juillet, et leurs semences ne mürissert en Angleterre que lorsque l’automne est favorable. Les tiges à fleurs de cette espece périssent en au- tomne, et la tige basse d’arbrisseau se conserve avec les autres bran- ches durant toute l’année. Nodi-florum. La douzieme, qu’on rencontre sur les Alpes, a une racine vivace, qui pousse deux ou trois tiges roides et minces, les- quelles se divisent au sommet en deux ou trois branches minces , et garnies de feuilles en forme de lance et alternes : ses fleurs sortent simples aux nœuds, et sont sessiles aux tiges ; leurs calices sont décou- pés en cinq segmens minces, plus longs que les corolles : ces fleurs sont jaunes, et paroissent vers le même tems que celles de l'espece commune; leurs semences müris- sent en automne, Catharticum. La treizieme croit en abondance dans plusieurs par- ties de Angleterre sur des mon- tagnes stériles; on la connoit or: Noni Yes 468 LIN dinairement.sous le nom ce Linum catharticum , ( Lin purgatif) , et de Lin de montagne; elle s’éleve à la hauteur de sept a huit pouces, avec des tiges branchues, minces, et garnies de feuilles petites, ova- les, en forme de lance et oppo- sées : ses fleurs sont petites, blan- ches, et soutenues sur de longs pédoncules, qui sortent aux côtés des branches, où ils sont aussi divisés ; elles paroissent en Juillet, et produisent des capsules petites et rondes, dans lesquelles sont renfermées de petites semences plates, qui mürissent en automne. Cette plante est une de celles qui se refusent à toute espece de cul- ture. J’ai souvent semé ses graines au printems et en automne, et je n'ai jamais pu en obtenir aucune plante ; d'autres personnes ont fait les mêmes essais, et n’ont pas eu plus de succès. Maritimum, La quatorzieme se trouve aux environs de Montpel- lier et près de la mer dans quel- ques parties de l'Italie : elle s’éleve avec des tiges droites à la hauteur d'environ deux pieds; ses parties basses sont garnies de feuilles en forme de lance et opposées; mais sur le haut, elles sont alterres : ses tiges se divisent au sommet en plusieurs branches, terminées par des fleurs jaunes, à-peu-près aussi grosses que celles du Lin commun, LIN et qui pendent vers le bas : ses fleurs sont remplacées par des cap- sules petites et ovales, qui renfer- ment des graines moins grosses que celles du Lin commun. Cette plante fleurit dans le mois de Juillet, et ses semences mürissent en automne. On trouve dans différentes par- ties de l'Europe plusieurs autres especes de Lin, qui croissent natu- rellement ; mais celles dont il vient d’être question, sont les seules que jaie vues dans les jardins anglois. Culture. La premiere espece est une plante très-utile, qu’on cultive dans différentes parties de l'Europe: elle exige un terrein riche, et qui n’ait point été labouré depuis plu- sieurs anfiées; c’est dans cette es- pece de terre que le Lin fait les plus grands progrès ; mais comme il épuise beaucoup la substance du sol, il ne faut pas le semer deux fois de suite dans le même endroit, mais on doit laisser au moins cing ou six ans d'intervalle. La terre qu’on destine à la cul- ture du Lin doit être tenue aussi nette de mauvaises herbes qu’il est possible; et pour y réussir, on la laisse en jachere durant deux hivers et un été, en observant de la herser convenablement entre chaque fa- bour , principalement en été, pour détruire les jeunes herbes sauvages aussi-tôt qu'elles paroissent, de maniere qu'il n’en reste pas la LIN moindre qui parvienne en scmen- ces : cette opération servira aussi à briser les mottes et à séparer toutes les parties de fa terre; cat plus on ja remue, et plus elle se puivérise et s’ameublit. Si ce ter- rein exige des engrais, il ne faut pas les répandre dessus avant le dernier labour, qui doit servir à Venterrer; mais le fumier qu’on y emploie doit être exempt de semen- ces de mauvaises herbes, ce qu'il est aisé de prévenir, en le tenant en tas, et en détruisant les plantes qui naissent à mesure qu’elles pa- roissent : mais quand même il y auroit dans ce monceau de fumier quelques graines de plantes nuisi- bles , la fermentation qui s’en em- pare les détruit bientôt. Comme il y a peu de personnes qui se don- nent Ia peine de tenir leurs tas de fumier et les environs exempts de mauvaises herbes, et que les graines gui y sont tombées produisent de nouvelles plantes lorsqu'il est ré- pandu dans les champs, cette né- gligence a donné lieu à l’opinion mal fondée où l’on est, que le fu- mier engendre de mauvaises her- bes; mais cela n’arriveroit jamais sil ne contenoit point de graines. Précisement avant la saison de se- mer le Lin, on doit bien labourer Ja terre, la mettre de niveau, et y répandre ensuite la graine vers la fin de Mars ou au commence- LIN 469 ment d'Avril, par un tems doux et chaud. La maniere ordinaire est de jetter cette semence à la volée et den employer deux ou trois bois- seaux par acre de terre; mais dif férens essais plusieurs fois répétés m'ont démontré qu’il vaut beau- coup mieux semer le Linen rigolles éloignées de dix pouces les unes des autres; au moyen de quoi Pon ne consomme que la moitié de fa graine qu’on emploie par la mé- thode ordinaire, et la récolte est aussi plus abondante. Quand le Lin est ainsi semé , on peut aisément houer la terre pour détruire les mauvaises herbes , et en répétant deux fois ce travail par un tems sec, la terre restera nette jusqu’au tems de la maturité du Lin. Cette opération peut être exccutée avec la charrue à houe, ce qui réduira les frais de moitié; il n’y aura au- cune tige de Lin détruite, et la terre ne sera pas autant foulée que par la méthode ordinaire : mais ce houage est absolument nécessaire; car si le Lin n'est pas tenu très- propre, il est étouffé par les mau- vaises herbes, et la récolte se trouve gâtée. Quelques personnes conseillent de nourrir les brebis avec du Lin, quand il est parvenu à une bonne hauteur; elles prétendent que ces animaux détruisent les mauvaises 470 L IN herbes, et qu'en broutant le feuil- lage du Lin, ils le bonifieront , et que, s'ils viennent à s’y coucher et à Pabattre, il se relevera à Ja pre- miere pluie : est fort mauvaise; car st les bre- bis rongent la tige du Lin, ces mais cette pratique plantes pousseront ensuite très-for- blement, et ne parviendront jamais à la moitié de Ja hauteur qu'elles auroient eue sans cela; et comme d’ailleurs les brebis préferent le Lin aux herbes sauvages, elles le dé- vorent, et laissent les autres plantes. Vers la fin du mois d'Août, ou au commencement de Septembre, le Lin commencera à murir; alors il faut avoir soin de ne pas le laisser trop avancer, et de l’enlever aussi- tot que les têtes deviennent brunes et sinclinent vers le bas, sans quoi les semences se répandroiïent bien- tôt et seroient perdues : c’est pour- quot il faut que les ouvriers qu’on emploie à ce travail s'en acquittent avec la plus grande promptitude possible : on forme des paquets.de ce Lin, on les dresse pour les faire sècher, et on les porte ensuite à couvert. Si Pon arrachoit le Lin aussi-tot qu'il commence à fleurir, il seroit plus blanc, mais on per- groit la semence, et la filasse qu’on en retireroit seroit beaucoup moins forte que celle que donne cette plante lorsqu'on Ia laisse mürir gout à fait, pourvu cependant qu’on LIN ne Ja recueille pas trop long tems apres que ses graines sont parve- nues à leur entiere perfection. On a essayé de cultiver le Lin vivace de Sibérie, qui a été trouvé trés-bon et très-fort , quoique plus grossier que le Lin commun ; mais le fil qt’on en faconne n’est ni aussi fin ni aussi blanc que celui de Pespece commune: cependantcom- me les racines de celle-ci durent plusieurs années, il y auroit beau- coup d'épargne à introduire cette culture, d'autant plus que ce Lin n'exige aucun autre soin que d’être tenu toujours net de mauvaises herbes, ce que l'on ne pourroit pas bien exécuter s’il n’étoit semé ea rigolles, afin que la terre puisse. être constamment houée pour en- lever les mauvaises herbes tandis qu’elles sont jeunes; car st on les laissoit devenir trop grandes, il seroit alors difficile de les détruire, et elles affoibliroïent d’ailleurs beau- coup fes racines du Lin. Quand les tiges de cette espece sont mûres, on les coupe tout près de Ia terre, on en forme de petits paquets, et on les traite pour le reste comme celles du Lin ordinaire. Cette plante ne produit jamais plus de trois récoltes, qui dédom- magent amplement de FPemploi qu’elle fait du terrein. La huitieme espece, que j'ai reçue de l'Autriche, produit un LIN fil plus fin que celut de toutes celles que j’ai essayées : elle s’cleve à une hauteur plus considérable que le Lin commun ; et sa racine, étant bis-annuelle, peut mériter d’être éprouvée en grand pour voir comment elle profitera dans des champs ouverts, car dans les jar- dins, elle résiste aux froids de l'hiver, sans recevoir Ja moindre injure de Ia gelée. Ces racines ont subsisté dans le jardin de Chelséa pendant plusieurs années de suite, Fai donné une partie des tiges de cette espece, autant de celles d’Es- pagne, ainsi que de l’espece vivace de Sibérie, à une personne habile, pour les laver, les préparer et les filer, et après toutes ces épreuves, elle ma assuré que le Lin d Au- triche étoit beaucoup plus fin que celui des deux autres especes, et qu’à tous autres égards encore, il étoit bien supérieur à tous ceux qu’elle eût jamais vus. On apporte annuellement une grande quantité de semences de Lin en Ecosse et en frlande des pays méridionaux , et principalement de Riga, pour la somme de plusieurs ce que le public peut épargner, en encou- rageant la culture du Lin dans nos mille livres sterlings 5 colonies septentrionales de FAmé. rique, où les étés sont plus chauds qu’en Angleterre , et où ces graines müMssent parfaitement ; mais il LIN 471 faut se borner à cultiver cette plante dans les parties les plus sep. tentrionales de l'Amérique, parce que la plupart des semences qui viennent des contrées plus chaudes réussissent rarement bien ici, com- me je l'ai éprouvé sur plusieurs autres especes de plantes dont j'a- vois envoyé les graines dans Ja Caroline, où elles ont donné des plantes pendant deux ou trois ans: au bout de ce tems, les semences de ces nouvelles productions n'ont été envoyces en Angleterre ; j'ai remarqué qu’elles avoient besoin de beaucoup plus de tems pour se perfectionner qu'auparavant. On conserve dans les jardins les autres especes de Lin dont il a cté question, seulement pour la variété ; car elles ne sont d’aucune utilité, excepté le Lin de montagne, qu'on regarde comme propre à guérir Jes hydropisies, et qu’on ordonne depuis quelques années, On multiplie toutes ces especes por leurs graines, qu'on peut ré— pandre au printems dans les places qui leur sont destinées ; elles n’exi-. gent aucune autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes : les especes annuelles fleu- rissent et perfectionnent leurs se~ mences dans la même année; mais les racines vivaces durent plus long-tems, et poussent denouvelles tiges à chaque printems, Les es 472 LIN peces en arbrisseau subsistent pen- dant l'hiver en plein air, pourvu qu’elles se trouvent placées dans un sol sec et à une exposition chaude. Ces dernieres produisent rarement des semences en An- gleterre. La méthode de tremper, d'é- plucher le Lin, et d’en séparer la filasse , étant l’objet d’un art par- ticulier, que j'ignore, je n’entre- prendrai point de donner ici au- cune instruction à ce sujet. L'espece commune est d’une grande utilité, et sert à plusieurs usages ; on extrait de ses graines une huile qu’on emploie en Mé- decine, dans la Peinture, etc. : on fait de la toile avec l'écorce de ses tiges, et ce linge étant usé, on en fabrique du papier; de sorte que cette plante peut être regardée comme une des plus utiles, et sans laquelle on manqueroit de beau- coup de choses qui servent aux commodités et à l'agrément de la vie. LINUM UMBILICATUM. 7. CyNOGLOSSUM LINI-FOLIUM. L, LIPPIA. Houst. Gen. Nov. Lin. Gen. Plant. 699. Cette plante a été ainsi nommce par le feu docteur WicLram HousToun, en l'honneur du docteur AUGUSTE Lippe, fameux ILTP Botaniste , qui a voyagé en Egyp- te, & y a découvert plusieurs nou- velles plantes. Celle. cr a été trou- vée par le Docteur Housroux, à la Vera-Cruz, où elle croît naturel- lement. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, rond & applati; la corolle est monopétale ; & de l’es- pece des Labiées ; la levre supé- rieure est divisée en deux parties réfléchies ; l’inférieure est plus pe- tite et découpée en deux segmens ronds : la fleur a quatre étamines courtes , dont deux sont un peu plus longues que Îes autres, mais qui sont toutes terminées par des sommets simples ; son germe est ovale et soutient un style mince aussi long que les étamines, et couronné par un stigmat découpé: ce germe se change ensuite en une capsule applatie, et a une cellule qui s'ouvre en deux valves semblables aux écaïlles du calice, & quiren- ferme deux semences jointes l’une contre l'autre, Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la qua- torzieme classe de LINNÉE, intitu- lée Didynamie angyospermie , qui renferme celles dont les fleurs ont deux étamines longues & deux courtes, & dont Tes semences sont renfermées dans des capsules, Les especes sont: 1°. Lippia Americana , arborescens, foliis TP foliis conjugatis , oblongis ; capi- tulis squamosis et rotundis. Houst. ; Lippia en arbre à feuilles oblon- gues, et disposées par paires , ayec des têtes rondes et écailleuses. Lippia capitulis pyramidatis. Lin. Sp. 883. ; Lippia à têtes pyrami- dales. 2°. Lippia hemisphærica capitulis hemisphæricis. Jacq. Amer. 176. t. 179. f. 100. ; Lippia à têtes hé- misphériques. Americana. La premiere espece, dans son pays originaire, s’éleve communément à la hauteur de seize ou dix huit pieds ; elle est couverte d'une écorcerude : ses branches sor: tent par paires opposées, ainsi que ses feuilles qui sont oblongues, pointues , et un peu sciées sur leurs bords : leurs pédoncules naissent aux ailes des feuilles , et soutiens nent plusteurs têtes pyramidales, écailleuses , et du volume envi- ron d’un gros pois gris , dans les- quelles sont rassemblées plusieurs petites fleurs jaunes , qui sortent entre les écailles , et sont rempla- cées par des capsules. Hemisphærica. La seconde croît sans culture à Carthagéne , dans la Nouvelle - Espagne, où elle s’éleve avec des tiges d’arbrisseau à Ja hau- teur de dix oudonze pieds, etpousse vers son sommet des branches minces et garnies de feuilles ovales, en forme de lance , de trois pouces Tome IV. ELE 473 de longueur, terminées en pointe aigué,untes au-dessus et opposées; les pédoncules sortent aussi op- posés , précisément au-dessus des feuilles , et soutiennent chacun une tête pyramidale de fleurs blan- ches , qui paroiïssent hors des écailles de la tête, et produisent des capsules à deux cellules qui renferment de petites semences. Culture. Les semences de Ia pre- miere espece, qui ont étéenvoyées par le Doct. Housroux dans plu- sieurs jardins curieux de l’Europe, ont produit quelques plantes ; mais comme cette espece est originaire d’un pays très-chaud, elle ne peut profiter dans notre climat , à moins qu'on ne Ia conserve dans une serre chaude; ses graines doivent être placées sur une couche chau- de, et les plantes qu’elles produt- ront peuvent être traitées comme Jes autres arbrisseaux qui nous viennent des contrées méridiona- les ; on les tient constamment dans Ja couche de tan de Ia serre ; on leur donne beaucoup d'air dans les tems chauds, et on les rafraichit souvent avec de l’eau ; maïs en hiver on les arrose trés peu et on les tient a un dégré de chaleur modérée , sans quoi elles'seroient en danger de périr, sur-tout dans leur jeunesse: mais quand elle sont acquis de Ia force, on peut les conseryer avec moins de chaleur. Ooo 474 LIQ A mesure que ces arbrisseaux font des progrès, il faut leur don- ner de plus gros pots , ce qu’on ne doit cependant pas répéter trop souvent , mais seulement chaque printems; car, lors qu’ils sont, ainsi que les autres plantes exotiques, trop souvent déplacés , ifs ne profi- tent pas autant, que quand on don- ne aux racines le tems de remplir les pots, La meïlleure saison pour les changer est Ie mois d'Avril ; alors on remue le tan de la cou- che , et on y en ajoûte du nouveau pour en augmenter Ja chaleur; Ja terre qu'on donne à ces plantes doit être fraiche et légere, mais pas trop riche. LIQUIDAMBAR. Mitch. Gen. 12..Lin, Gen, Plant. 955.3 Arbre de Storax, qui produit une gomme douce et transparente, Caracteres. Cet arbre a des fleurs males et des fleurs femelles sur le méme pied , et quelquefois sur des plantes différentes : les ‘fleurs mâles sont nombreuses, et dispo- sées dans des chatons longs, clairs, et coniques ; elles ont des calices à quatre feuilles, sans corolle, et un grand nombre d’étamines jointes enun corps, courtes, convexes d’un côté, unies sur l’autre , et termi- nées par des sommets jumeaux, érigés et sillonnés par quatre rai- nures : les fleurs femelles sont sou- LIQ vent situces à Ja base de l’épi male, et recueillies en un globe; elles ont un double calice , comme celui ‘du male , et chacune a un calice particulier en forme de cloche an- gulaire et distinct, avec beaucoup de protuberances ; elles n’ont point de pétale , mais seulement un ger- me oblong, et fixé au calice , qui soutient deux styles en forme d’a- léne , auxquels sont aussi joints des stigmats recourbés , velus , et ausst longs que les styles: le ca- lice devient dans la suite une cap- sule ronde et à une cellule, avec deux valvules aiguës au sommet; elles sont recueillies dans un globe ligneux , et contiennent des se- mences oblongues et à pointe ai- gue. Ce genre de plantes est rangé dans la huitieme section de la vingtunieme classe de LiNNÉE, qui renferme celles qui ont des fleurs males et femelles, et dont Jes fleurs males ont plusieurs ¢ta- mines, Les especes sont : 1°. Liquidamba Siyraci-flua, foliis quinque-lobatis , ferratis ; Liquidam- bar à feuilles sciées et à cinq lobes, Liquidambar foliis palmato an- gulatis , lobis indivisis , acutis. Lin. Mat. Med. 204. Kalm. it. 2. p. 102. du Roiharlk. 1. p. 369. Blackw. f. 485. | Liquidambar. Bauh. Pin. 502. LIQ Gron. Virg. 151. Hort, Ups. 287. Hort. Cliff. 486. Roy. Lugd.-B. 534. Cold. Noveb. 228. Liquidambar arbor sivè Scyraci- flua, Aceris folio. Plum. Alm. 224. t.42.f. 6. Catesb. Car. 2, p. 65.1. 65. Duham. Arb. 1. t. 139. Styrax Aceris folio.Raii Hist.168x, Arbre de Storax à feuilles d'Erable. 2°, Liquidambar Orientalis , foliis quinque-lobatis, sinnatis , obtusis; Li- quidambar à feuilles à cinq lobes, sinuées et obtuses. Styraci-flua. La premiere espece a été rangée, par quelques Auteurs, avec lErable , par la seule raison de Ia ressemblance de ses feuilles; car ses fleurs et son fruit sont bien différents de ceux de lErable, et de ceux de Ja plupart des autres gen- res ; elle ne ressemble pas non plus à l'arbre du Storax ; mais la gomme qui en sort étant transparente et ayant une odeur forte , a été prise par plusieurs personnes ignorantes, pour la véritable espece. Celle-ci croit en apondance dans la Virginie, et dans plusieurs au- tres parties de l'Amérique sep- tentrionale , où elle s’éleve avec une tige de quinze ou seize pieds de hauteur , et alors seulement elle pousse des branches régulieres jus- qu’à la hauteur de quarante pieds et plus, et forme une tête pyramt- dale; ses feuilles sont angulaires et à-peu-près semblables à celles du LIQ 475 petit Erable ; elles ont cing lobes et sont d’un vert foncé; leur sur- face supérieure est luisante. Il sort de leurs pores une substance glu- tineuse d’une odeur forte et agréa- ble , qui dans les tems chauds, les rend gluantes au toucher. Les fleurs naïssent généralement dans le commencement du prin- tems ; elles sont d’une couleur de Safran ayant d’être épanouïes, . et croissent en épis aux extrémicés des branches: quand elles sont pas- sées., le fruit se gonfle jusqu'à Ja grosseur d’une noix : il est par; faitement rond , et couvert de plu: sieurs protubérances ; chacunde ces fruits a un petit trou et une queue d’un demi-pouce de longueur. Les planches faites du bois de cet arbre sont agréablement vei- nées; on s’en sert souvent en Amé- rique , pour boïser les apparte- mens ; mais ces planches ne peu- vent être mises en œuvre qu’au bout d’un tems , parce qu’elles sont sujettes à se rétrécir, Cet arbre qu’on cultive en Eu- rope pour la variété, est assez dur pour supporter en plein air Ie froid le plus rude; on en voit dans nos jardins quelques-uns de plus de vingt pieds de hauteur ; mais je n'ai point entendu dire qu'aucun ait encore produit du fruit, certain On multiplie communémentcette espece pat marcottes en Angle- Ooo 476 LIQ terre : cependant les plantes elevces de semences deviennent de plus beaux arbres, Comme les graines de cet arbre qu’on seme au prie tems restent ordinairement dans la terre une année entiere avant de germer, Ja méthode la plus sûre pour les élever , est de les répandre dans des caïsses ou des pots remplis d'une terre Jégere; on les tient à Yombre pendant fe premier été , et en automne on peut les placer au soleil ; ‘mais si l'hiver est rude, il est prudent de les couvrir avec du chaume de pois, ou quelqu’au: tre paille légere, qu’on doit tou- jours Ôter dans les tems doux. Au printems suivant on dispose ces caisses OU ces pots sur une couche de chaleur modérée , pour faire pousser jes semences de bonne- heure , afin que les plantes aïent le tems d'acquérir de la force avant l'hiver. Durant je premier et le se- cond hrver, ilest nécessaire de met- tre ces.plantes à l'abri des gelées fortes; mais après cela elles sup: porteront fort bien le froid (x). (1) La substance , qui découle du Liqui- dambar , est un Baume liquide , résineux, jaunatre , d'une odeur qui approche de celle du Sryrax , et d'une saveur Acre et aroma- tique ; ses propriétés médicinales ne dif- ferent point de celles du Baume de Copahu, du Baume du Pérou et de l’Opobal/samum, ou Baume de la Mecque , auxquels on peut le substituer dans tous les cas. Ls Orientalis. Les semences de Ia seconde espece ont été envoyées du Levant, par M.PEYSSONET , au jardin du Roi de France à Mar- ly. Quelques-unes de ces semen- ces qui m’ont été données par M- RicHARD, Jardinier du Ror, ont réussi dans le jardin de CHELSEA. Les feuilles de cette espece dif- ferent de celles de la premiere , en ce que leurs lobes sont plus courts, beaucoup plus sinués sur leurs bords, términés ‘en pointe émous- sée , et en ce qu’ils ne sont pas den- telés ; mais comme je fen ai point vu le fruit, je ne sais quelles peu- vent être les autres diflérences. LIRIODENDRON. Voyez Tu- LIPIFER A. LIS. Voyez Litium. LIS ASPHODEL. VYoyez Ama- RYLLIS. Crinum. HemEROCAE- Lis; LIS ATAMASCO. Foy. Ama- RYLLIS ATAMASCO. LIS BELLADONNE. V, Ama- RYLLIS BELLADONNA. LIS ECARLATE p’AFRI- QUE. Voyez AMARYLLIS CiLrA- RIS, LIS D'EAU ou NENUFAR. P. NyMPHZEA MAJOR. LIT LIS ne GUERNESEY. Voyez AMARYLLIS SARNIENSIS. LIS NARCISSE JAUNE PRIN- TANIER. Voy. AMARYLLIS VER- NALIS. _ LIS pu Méxrque. Voyez AmA- RYLLIS ZEYLANICA. LIS pr SAINT BRUNO. Fey. HeEmMEROCALLIS LILIASTRUM. LIS. pe. SAINT JACQUES. Voy. AMARYLLIS FORMOSISSIMA. LIS SUPERBE pve CEYLAN. Voyez GLORIOSA SUPERBA. LIS pes VALLEES on MU- GUET. Voy. CONVALLARIA. LIS pz CÉYLAN. Voyez Ama- RYLLIS CILIARIS. +» LISERON. 7. CoxvozvuLzus. LISERON ÉCARLATE ou QUAMOCLIT. Voyez IromÆA. LITHOSPERMUM. Tourn. Inst. R. H. 137. tab. 55. Lin. Gen. Plant. 166. de Aé@ une pierre, et Zacyee semence , c’est-a-dire , se- mence à pierre , parce que la se- mence de cette plante est dure et propre à dissoudre la pierre. Gremil ou Herbe aux perles. Caracteres. Le calice de Ia fleur est obiong, érigé, persistant, a poin- tes aiguës, et découpé en cing par- LIT 477 ties ; la corolle , qui est monopé- tale, a un tube cylindrique de Ia longueur du calice , et divisé sur ses bords en cinq pointes obtuses et érigées ; les levres sont trouées : la fleur a cing étamines courtes et terminées par dessommets oblongs, et renfermées dans les levres de Ja corolle ; elle a quatre germes avec un style mince de la longueur du tube , et couronné par un stigmat divisé en deux parties obtuses. Ces germes se changent dans la suite en autant de semences ovales, dures, unies , à pointes aïgués , et placées dans le calice ouvert. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LINNÉE, qui renferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style. Les especes sont: 1°. Lithospermum officinale, semi- nibus levibus, corallis calicem vix fu- perantibus , foliis lanceolatis. Hore. Cliff. 46. Fl. Suec. 151, 159. Mat. Med. 55. Roy. Lugd.-B. 505. Dalib. Paris. 58. Gmel. Sib. 4. p. 73. de Neck. Gallop. p. 99.3; Grémil avec des semences lisses, un pétale a peine plus long quele calice , et des feuilles en forme de lance. Lithospermum majus , erectum. C. B. P. Le plus grand Grémil érigé , ou Herbe aux perles. 2°. Lithopermum arvense , semini- bus rugosis , corollis vix calycem 478 HET superantibus, Hort. Cliff. 46. Fl. Suec. 152. 160. Roy. Lugd.-B. 405. Dalib. Paris. 59. Pollich. Pal. n. 184. Neck. Gallob. 99. Scop. Carn. 2.n, 187); Grémil avec des semen- ces rudes, et des corolles à peine plus longues que le calice. Heliotropium foliis ligulatis , flo- ribus tubulosis. Hall. Helv. n. 594. Lithospermum arvense , radice ru- brd. C. B. P. 258.3 Grémil des champs a racine rouge. Echioides flore albo. Riu. t, 9. Lithospermum sylvestre , arvense , vel nigrum. Camer. Epit. 660. 3°. Lithospermum purpura-ceru- leum fe minibus levibus , Corollis, caly- cem multotiès superantibus. Hort. Cliff. 46. Roy. Lugd.-B. 405. Jacq. Austr. t. 14. Pollich. Pal. n. 185. Kram. Austr. 38. Scop. Carn, ed. 2. m. 355. ; Grémil avec des se- mences lisses, et des corolles beau- coup plus fongues que le calice. Lithospermum umbellarum , lati- folium. Boccon. Sic. 75. t. 40. Et angusti-folium t. 41. Lithospermum minus, repens , lati- folium, C. B. P.-258. 5 Le plus pe- tit Grémil rempant à larges feuilles, Anchusa repens , Lithospermi facie, floribus cæruleis fecundüm folia pro- venientibus. Pluk. 30, t. 76. f. 2. 49. Lithospermum Virginianum, fo- if minatis, Lin, Sp. Plant. 13 2. Grémil à feuilles nerveuses et presqu’oya- is sub-ovalibus ,nervosis, corollis acu- CET les , avec des corolles à pointes aigucs, Lithospermum corollarum laciniis acuminatis , hirsutis. Gron. Virg. 140. Lithospermum lati-folium Virginia= num, flore albido longiore. Mor. Hist. 3.p. 447. Raii Suppl. 272. ; Gré- mil à larges feuilles de Virginie, avec une fleur plus longue et blan- chatre. 5°. Lithospernum fruticosum , foliis linearibus , hispidis , staminibus corol- lam sub-æquantibus, Lin, Sp. 190 $ Grémil en arbrisseau , avec des feuilles rudes et linéaires , et des étamines presque de la longueur des corolles. Anchusa lignosior Monspeliensium ; flore violaceo. Barr. Ic. 1168, Buglos sum fruticosum, Rorismarini folio. T. Garid. Aix. 68. f.15. Anchusa arborea. Alp. Exot. 676 t, 68 3 variété. Buglossum Samium frutescens , foliis Rorismarini ob scurè virentibus , Lucidis et hirsutis. Tourn. Cor. 6. Officinale. La premiere espece, qui croit naturellement sur les bancs et dans des endroits secs de plu- sieurs parties de l’Angleterre, est rarement admise dans les jardins ; eliea une racine bis-annuelle, de ja- quelle sortent deux ou trois ti- ges droites de deux pieds de haut, qui poussent vers leurs sammets des branches garnies de feuilles en LIT forme de Jance, rudes , velues ; alternes , et sessiles : ses fleurs nais- sent simples à chaque nœud des pe- tites branches ; elles sont Blanches, monopétales, découpées en quatre parties au sommet , et placées au- dedans du calice. Ces fleurs sont remplacées par quatre semences dures , blanches et luisantes , qui mürissent dans le calice. Cette plan- te fleurit dans le mots de Mai , et ses semences mürissent en Août. Les graines de cette espece sont regardées comme un diurétique puissant : le vin dans lequel on les a fait cuire nettoie les reins, dis- sipe la gravelle ,et rétablit le cours des urines (1), Arvense. La seconde est une plante annuelle , qui croît parmi les bleds d'hiver, dans plusieurs cantons de PAngleterre ; elle s’éleve à la hau- teur d’un pied et demi , avec une tige branchue, et garnie de feuilles étroites , rudes, en forme de lance et alternes ; ses fleurs sortent sim- ples sur les parties hautes des tiges; elles sont petites, blanches , et pro- duisent quatre semences rudes, qui mürissent dans le calice. Cette plan- te fleurit dans le mois de Juin, et perfectionneses semences en Août; elle périt bientôt après. (1) On jeur faire avec les graines de cette plante une émulsion rafraichissante , semblable à celle que l’on extrait des se- mences de Melon, de Concombre , etc. LIT 479 Purpuro ceruleum. Latroisiéme se trouve aussi dans plusieurs parties de Angleterre ; elle a une racine vivace, de laquelle sortent deux ou trois tiges trainantes d’un pied de longueur au plus, et garnies de feuii- les longues, étroites , en foume de Jance, alternes, et plusunies que cel- les des autres especes: ses fleurs sont produites aux extrémités des tiges , entre les feuilles ; elles sont blan- ches, et leurs corolles sont beau- coup plus longues que les calices. Elles paroissent à la fin de Mai, et chacune est remplacée par quatre semences lisses qui mürissent dans le calice. Virginianum. Laquatriemeespece estoriginairedel Amérique septen- trionale; ellea uneracine vivace qui pousse plusieurs tiges fort velues, d’un pied et demi environ de hau- teur , et garnies de feuilles rudes, velues , veinées , presqu’ovales 5 alternes et sessiles :les fleurs crois- sent en épis courts, et réfléchis aux extrémités des tiges et des bran- ches j'elles-sont blanches, et leurs corolles, qui sont plus longues que les calices , sont terminées en poin- tes aiguës. Cette plante fleurit dans le mois de Juin , et ses semences muürissent en automne. Fruticosum. La cinquiemel, qu’en rencontre dansia France méridiona- le et dans fe Levant, aune racine vi- vace qui coule profondément dans LOB Ja terre ,-et qui produit au printems unetige d’arbrisseau érigée de deux où trois pieds de hauteur, et for- tement garnie de poils et de feuil- les étroites et alternes : ses fleurs, 480 qui sont produites à l'extrémité de Ja tigeen petits épis réfléchis, dans des calices velus, sont d’un pour- pre rougeatre ; mats à mesure qu’el- les se flétrissent , elles se changent en une couleur de pourpre fon- cée; elles sont tubulées et décou- pées au sommet en quatre ou cing segmens, dont les deux supérieurs sont réfléchis. Cette espece fleurit dans le mois de Juin ; mais ses semences müûrissent rarement en Angleterre, On peut multiplier ces plantes en semant leurs graines aussi tot ‘qu’elles sont mires , en rangs, ala distance d’un pied, surune planche de terre fraiche , et on les tient constamiment nettes de mauvaises herbes; elles réussisent dans pres- que tous les sols, et à routes les ex- positions. LOBELIA. Plum. Nov. Gen. 21. Tab. 31. Lin. Gen. Plant. 897. Caracteres. Le calice de la fleur qui croît vers le germe est petit, et formé par une feuille découpée en cinq parties ; la corolle est mo- nopétale et tubulée , un peu labice et divisée sur ses bords en cinqseg- mens , dont les deux supérieurs LOB sont plus petits, plus réfléchis, ct plus profondément découpés que les autres ; ils forment la levre su- périeure ; les trois inférieurs sont plus larges et s'étendent en s’ou- vrant : la fleur a cing étamines en forme d’alêne , de Ja longueur du tube, et terminées par des sommets oblongs , cylindriques , et divisés à leur base en cing parties; son get- me , qui est pointu et placé sous la corolle , soutient un style cylin- drique , couronné par un stigmat obtus et épineux ; il se change dans la suite en une baie ovale, charnue, et à deux cellules , qui contiennent chacune une simple semence. Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de la dix-neuvieme classe de LINNÉE, et il y a joint le Rapuntium de TourNEFORT : mais, quoique la forme des fleurs et lé nombre de leurs étamines s'accordent parfai- tement bien , cependant comme le fruit de celle-ci est une baie charnue , qui ne renferme que deux semences , et que le Rapuntium a des capsules sèches , qui contien- nent plusieurs petites graines , je tiendrai ces plantes séparées. Nous ne connoissons qu'une es- pece de ce genre: : | 1°. Lobelia frutescens, foliis ovato- oblongis , integerrimis. Flor. Zeyl. 313, Plum, Sp, 2,p. 3317. Osb. It, 27$e LOB 275. Jacq. Amer, 219. t. 1179. f. 88.; Lobelia en arbrisseau , avec des feuilles oblongues , ovales et entieres. Buglossum littoreum. Rumph. Amb. 4.p.116.f. 54. Lobelia frutescens, Portulace folio. Plum. Nov. Gen. 21. Ic. 165. fi 1. Catesb. Car. 1. p. 79. f. 79. 3 Lo- belia én arbrisseau à feuilles de Pourpier. Scævola Lobelia. Lin. Syst, Plane, tom. I. pag. 476. ; placée dans la Pentandrie monogynie. Cette plante s’éleve à Ja hau- teur de cing ou six pieds, avec une tige succulente , et garnie de feuilles ovales,oblongues, succulen- tes , alternes et sessiles : ses fleurs sont produites sur de longs pé- doncules qui sortent des côtés de la tige, et soutiennent deux ou trois fleurs blanches monopétales, et découpées sur leurs bords en cinq segmens aigus ; elles sont remplacées par deux baies ovales, et aussi grosses qu'une prunelle , qui renferment un noyau à deux cellules , contenant chacune une simple semence. Les graines de cette plante ont été envoyées en Angleterre, par M.Caresey , en 1724 Il lesavoit recueillies dans les isles de Bahama, où elle croît er abondance , près du rivage de la mer , et depuis nous en avons recu du Docteur Tome If, LOB 481 HousTOUN, qui a trouvé cette es- pece à la Vera-Cruz ; de sorte que je crois que cette plante est com- mune dans la plupart des pays chauds de l'Amérique. On la multiplie par ses graines, qu’il faut faire venir de son pays natal , parce qu’elle n’en produit point en Europe; on répand ces semences dans des pots remplis de terre légere et sablonneuse , et on les plonge dans une couche chaude de tan, où Jes plantes pousseront au bout d’un mois , ou de cinq se- maines , pourvu que la couche soit chaude , et Ja terre souvent arro- sée : quand les plantes paroissent , on les tient dans une couche de chaleur modérée , et on Iles rafrai- chit souvent avec de l’eau, mais en petite quantité; car elles sont fort succulentes, etsujettes à périr par trop d'humidité, sur-tout lorsqu’el- les sont jeunes : lorsqu’elles ont at- teint Ja hauteur de deux pouces , on les enleve avec précaution, et on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraîche , Iégere et sablonneu- se; on les replonge dans la couche chaude , et on les tient à lPombre pendant la chaleur du jour, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvel- les racines : on les laïsse dans Ia couche jusqu’au milieu ou à la fin e Septembre ; alors on les plonge dans la couche de tan de la serre P pp LOC chaude , en les plaçant dans l'en- droit le plus chaud, parce qu’elles sont fort tendres dans leur jeunes- se , et qu’elles ont besoin d’être te- nues très-chaudement, sans quot elles seroient détruites dans le pre- mier hiver. Au printems suivant on peut mettre ces plantes dans des 482 pots un peu plus larges , et les plonger alors dans une nouvelle couche chaude pour les avancer ; car si on ne les pousse pas tandis- qu'elles sont jeunes , elles parvien- nent rarement à quelque hauteur, etne fleurissent jamais: de sorte que, pour les avoir belles, il faut les traï- ter avec beaucoup de soin. Com- me leurs feuilles sont fort sujettes à se couvrir d’ordures , étant cons- tamment tenues dans la serre ,ilest nécessaire de les laver souvent avec une éponge, sans quoi elles paroïs- sent désagréables à la vue. LOBELIA CARDINALIS. V, RaAPuNTIUM CARDINALIs , Ra- PUNTIUM LONGI-FLORUM, etc. LOBELIA LONGI-FLORA , et toutes les autres especes de Lo- BELIA. Ibid. LOBUS ECHINATUS. Voyez GUILANDINA , BONDUC. LOCULAMENTS ou CELLU- LES ; ce sont des petites loges dis- unctes, et sépartes par des clot- LON sons dans Jes capsules des plantes. LOLIUM. LOLIACEA. Ivraie. Nous avons deux ou trois especes de cette herbe qui crois- sent naturellement en Angleterre, quelques-unes dans des terres sè- ches de pâquis : il y en a une qui est annuelle et que l'on trouve quelquefois dans les terres labou- rées; mais comme on n’en fait au- cun usage, et qu'on ne la cultive pas dans Jes jardins, je n’en donne- rai pas la description ict. LONKITE. Voy. Loncurris. LONCHITIS, Ainsi appelée de Adwyy , une lance , parce que ses feuilles ont des pointes si aiguës, qu’elles ressemblent à la pointe d’u- nelance ,Scolopendre rude. Lonchite. Caracteres. Les feuilles sont com- me celles de la fougere , mais les lobes ou pinnule sont ailés à leur base ; le fruit ressemble aussi à ce- lui de la Fougere. LINNÉE a placé ces deux especes suivantes sous le: utre de Polypodium Lonchitis. Les especes sont: 1°, Lonchitis aspcra. Ger. ; Sco- lopendre rude , ow Lonkite. Polypodium Lonchitis. Lin. Syst, Plant. t. 4. f. 415. Sp..27. 2°. Lonchitis aspera major. Ger; Emach. ; La plus grande Scolopen: dre rude. LON Aspera. La premiere espece de ces plantes est fort commune dans les bois et sur les bords des petits ruisseaux dans différentes parties de l'Angleterre. Major. La seconde espece n’est pas tout-à-fait si commune ; elle a été apportée dans plusieurs jardins de Botanique , des montagnes des Galles." On trouve aussi en Améri- que un grand nombre d’especes de ce genre qu’on ne voit gueres en Europe, que dans les jardins de Botanique pour la variété ; elles exigent un sol humide et une situa- tion où elles puissent ne pas ètre privées d'ombre. LONICERA. Lin. Gen. Plant. Chame-cerasus. Tourn. Inst. R. H. 609. tab. 379. Chevre-feuille érigé. Caracteres. Le calice de la fleur qui est petit et découpé en cinq parties , soutient le germe ; la co- rolle est monopétale , et pourvue dun tube oblong et découpé sur ses bords en ‘cinq parties: la fleur a cinq étamines en forine d’alêne, presque de la longueur de Ia co- rolle, et terminées par des sommets oblongs; sous la corolle est placé un germe rond, qui supporte un style mince-de la méme longueur: que la corolle, et couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change dans la suite en deux baies jointes à leur bâse. _ LON 483 Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de Ia cin- quieme classe de LINNÉE , qui ren. ferme celles dont les fleurs ont cing étamines et un style, et à ce genre il a joint le Caprifolium , le Periclymenum , le Xylosteum de TourNEFORT, et le Symphoricarpos de DILLENIUS. TOURNEFORT pla- ce ce genre dans la sixieme sec- tion de sa vingtieme] classe , dans laquelle il range les arbres et les arbrisseaux à fleurs monopétales , dont le calice devient une baie. Les especes sont: 1°. Linocera Xylosteum, pedunculis bifloris , baccis distinctis , foliis inte- gerrimis , pubescentibus. Prod. Leyd. 238. Fl. Suec. 192, 194. Dalib. Paris. 69.Sauv. Monsp. 140. Duham. Arb. 2. t. 54. Pollich. Pal. n. 219. Scop. Carn, 2. n. 144. ; Chevre- feuille avec deux fleurs sur chaque pédoncule, des baies distinctes , et des feuilles entieres couvertes de duvet. Caprifolium foliis ovatis , acumi- nasis , sub-hirsutis, baccis gemellis. Hall. Helv, n. 677. Lonicera pedunculis bifloris ; foliis ovatis, obtusis , integris. Hort. Cliff. 58. Allobrogum Periclymenum, sivè Pe- riclymenum rectum. Lob. Ics 633. Xylosteum. Dod. Pempt. 412. Riu. Irres. t.120. Chame-cerasus Alpina , fructu nigro Pppy 484 LON gemino. Bauh. Pin. 451 Gmel. Lie. Chame-cerasus dumetorum fructu gemino rubro. C. B. P.. 451.3 Ceri- sier nain avec un fruit rouge et ju- meau, communément appelé Che- vrefeuille a mouches,ou le Camerisier. 2°, Linocera Alpigena , pedunculis bifloris , baccis coadunatis , didymis. Lin. Sp. Plant. 174. Scop. Carn. 2, n'145$. Jac. Austr. t. 274.3 Chevre- feuille avec deux fleurs sur chaque pédoncule , et des baies jumelles jointes ensemble. Caprifolium foliis ovato - lanceo- datis , sub-hirsutis, baccd singulari , bicolli , biflord. Hall. Helv. n. 675. Chama-cerasus. Gesn, Fasc. 33. ts 14. fr 44. Chame-cerasus Alpina, fructu ge- mino , rubro , duobus punctis notato. C. B, P. 4ÿ1.; Cerisier nain des Alpes, avec des fruits jumeaux, rouges, et marqués de deux points, ordinairement appelé Chevrefeuille érigé à baies rouges. Lonicera peduncutis bifloris , foliis ovatis , acutis , integris. Hort. Cliff. 58. Sauv. Monsp. 140. Lonicera. baccis bifloris , concretis , floribus bilabiatis, Roy. Lugd.- B. 238. Periclymenum rectum quartum. Clus. Hist.1. p. 59. . Periclymenum rectum 3. Tabern. 9co. LON Xylosteum fructu Cerasi. Riu. Irv. ts 121, 3°. Lonicera cerulea , pedunculis bifloris , baccis coadunatis , globosis , stylis“indivisis. Lin. Sp. Plant. 174. Syst. Veg. p. 180. Gmel. Sib. 3. PAS 1-64: Scop: Carn. 2: te 246. ; Chevrefeuille avec deux fleurs sur chaque pédoncule , des baies globulaires qui sont join- tes , et des styles entiers. Caprifolium foliis ovatis , baccd singulari , ovatd , biflord. Hall. Helv. n, O74: Lonicera pedunculis bifloris , bila- biatis, baccä singulari , globosd, inte= gerrimä. Roy. Lugd.-B. 239. Chame-cerasus montana , fructu singulari, caruleo. C..B. P. 4x5 Cerisier nain de montagne , avec un simple fruit de couleur bleue, communément appelé Chevrefeuille simple et érigé, à baies bleues. 4°. Lonicera nigra , pedunculis bi- floris , baccis distinctis , foliis serra- tis. Prod, Leyd. 238. Sauv. Monsp. 140. Jacq. Austr. t. 314. 3 Chevre- feuille avec deux fleurs sur chaque pédoncule, des baies distinctes, et des feuilles sciées. Caprifolium foliis ovato-lanceola- tis, glabris, baccis gemellis , calyce quinque-fido. Hall. Helv. n. 676. Chama-cerasus Alpina , fructu ni- gro, gemino. C. B. P. 4513 Cha- me cerisier des Alpes , avec un fruit noir et jumeau , connu sous LON le nom de Chevrefeuille érigé à baies noires. Periclymenum Alpinum nigrum. Gesn. Fasc. 37. t. 8. f. 48. Periclymenum rectum , folio ser- rato. Bauh. Hist. 2. p. 107. Periclymenum rectum. 2. Clus. Hist. 1. p. 58. 5°. Lonicera Tartartea , peduncu- lis bifloris , baccis distinctis , foliis cordatis , obtusis. Hort. Upsal. 42. Gmel. Sib. 3. p. 134. n. 7. Kniph. cent. 9.n. 61 ; Chevrefeuille avec deux fleurs sur chaque pédoncule , des baies distinctes, et des feuilles émoussées et en forme de cœur. Chame-cerasus , fructu gemino , rubro, foliis glabris , cordatis.«mm. Ruth, 184; Chame-cerisier avec un fruit jumeau et rouge, et des feuilles unies et en forme de*cœur. 6°. Lonicera Pyrenaïca , peduncu- lis bifloris , baccis distinctis , foliis oblongis , glabris. Lin. Sp Plant. 174. Pall. It. 2, n. 568 ; Chevrefeuille avec deux fleurs sur chaque pédon- cule, des baies distinctes , et des feuilles oblongues et unies. Xylosteum Pyrenaicum. Tourn, Inst. 609. Magn. Hort. 209.t. 209. Raii Dendr. 29. Duham. Arb. 2. p- 274. & 1103 Cerisier nain des Pyrenées. - Lonicera pedunculis bifloris , bac- cis distinctis , floribus infundibuli- formibus , ramis divaricatis, Roy. Lugd,B, 238. LON 485 7°. Lonicera Symphoricarpos, ca- pitulis lateralibus pedunculatis , foliis petiolatis. Lin. Sp. Plant. 175. du Roi. Harpk. x. p. 396; Chevre- feuille avec des têtes latérales de fleurs placées sur un pédoncule, et des feuilles supportées par des pétioles. Symphori-carpos foliis alatis. Dill. Hort. Elih.. 371 ; communément appelé Herbe de Saint-Pierre en ar- brisseau ; Chevrefeuille de la Ca- roline. Vitis idea Caroliniana , foliis sub- rotundis , hirsutis. Hor. Tul. Angl. OST. 20. Xylosieum. La premiere espece a été cultivée pendant plusieurs années dans les jardins anglois sous le nom de Chevrefeuille a mouches ; elle croit naturellement sur les Alpes et dans d’autres parties froides de PEurope, et s’éleve à Ja hauteur de six ou huit pieds avec une tige forte , ligneuse , couverte d’une écorce blanchatre, etdivisée en plu- sieurs branches garnies de feuilles oblongues , ovales, opposées, en- tieres et couvertes d’un duvet court et velu : ses fleurs sont opposées, et naissent par paires à chaque côté des branches sur des pédon- cules minces ; elles sont blanches, érigées , monopétales et découpées en cinq parties , dont les trois in- férieures sont étroites et réfléchies, et les deux autres sont plus larges 486 LON et crigées ; elles paroissent dans le mois de Juin , et sont suivies de deux baïes rouges, visqueuses, et jointes à feur base, qui müris- sent au commencement de Sep- tembre. Alpigena. La seconde espece, que Von rencontre aussi sur les Alpes , a été long-tems cultivée dans les jardins anglois sous Ie nom de Chevrefeuille érigé à baies rouges ; elle a une tige courte, épaisse , ligneuse , et divisée en plusieurs branches fortes, ligneuses, érigées et garnies de feuilles en forme de lance, opposées, sup- portées par des pétioles , entieres, d’un vert foncé en-dessus , et d’un vert pale en - dessous : ses fleurs, qui naissent sur des pédoncules longs et minces, sortent opposées à chaque côté des branches , et à Ja base des feuilles ; elles sont rouges au-dehors , mais pales en-dedans , de Ja méme forme que celles de l'espece précédente, mais un peu plus larges : elles paroissent à Ia fin du mois d’Avril, et sont ordi- nairement remplacées par deux baies ovales , rouges , jointes à leur base , et marquées de deux piquûres ; elles mûrissent au com-: mencement du mois d’Aout: quel- quefois chaque fleur ne produit qu’une baie , qui alors est souvent aussi grosse qu'une cerise de Kent; ce qui a fait croire à quelques LON personnes que cette variété cons- tituoit une espece distincte ; je l'ai pense moi - même envoyant que tous les fruits de Parbrisseau étoient simples : mais l’année suivante Jai reconnu qu'ils étoient mé- les de fruits jumeaux comme les autres. Cerulea, Ga troisieme, qui se trouve sur le mont Apennin, fest un arbrisseau d'un cra plus bas qu'aucun des précédens ; il ne s’é- leve gueres qu’à la hauteur de quatre ou cinq pieds: ses branches sont » couvertes d'une écorce unie et de couleur tirant sur le pourpre ; ses nœuds sont cloigngs , et ses feuilles sortent opposées ; quelquefois il y en a deux sur chaque côté : ses pé- doncules , qui sont fort courts, soutiennent chacun deux fleurs blanches , de la même forme que celles des especes précédentes ; elles produisent des baïes bleues , simples et distinctes. Ces fleurs pa- roissent dans le mois de Mai, et les baies mürissent en Août. , minces Nigra. La quatrieme est origi- naire des Alpes et des montagnes de la Suisse ; cet arbrisseau res- semble beaucoup au précédent ; mais ses branches sont plus-minces: ses feuilles sont un peu sciées sur leurs bords, et ses fleurs produi- sent deux baïes; c'esten cela que consiste toute leur différence : LON celle-ci fleurit en même tems que la troisieme. ; Tartarica. La cinquieme croit ‘sans culture en Tartarie, d’où ses semences ont été envoyées au Jar- din Impérial de Pétersbourg, où elles ont réussi, et d’où jen ai reçu quelques-unes. Cet arbrisseau s’éleve à-peu-près à la même hau- teur que les deux précédents , aux- quels il ressemble beaucoup pat ses branches ; mais ses feuilles sont en forme de cœur , et ses baies rouges croissent quelque- fois simples, et d’autrefois dou- bles ; il y en a même souvent trois jointes ensemble ; elles sont a-peu- près de la même grosseur que celles de Ia précédente. Cette plante fleurit en Avril, et son fruit mürit en Juillet. Pyrenaica. La sixieme naît spon- tanément sur les montagnes des Pyrénées , et au Canada, d’où les semences , qui ont été apportées au Duc D’AYEN, ont réussi dans son jardin de Saint-Germain; et son Altesse a eu-la bonté de m'en en- voyer une plante : elle s’éleve ra- rement au-dessus de trois ou quatre pieds de hauteur , et se divise en plusieurs branches étendues , irré- gulieres , et garnies de feuilles oblongues , unies et opposées : ses fleurs sortent des parties latérales des branches sur des pédoncules- P minces, qui en soutiennent chacun LON 487 deux ; elles sont blanches , divisées en cing segmens presque jusqu’au fond , et produisent des baies sem- blables à celles des autres especcs. Cette plante fleurit dans le mois @ Avril. ei Symphori = carpos. La septieme, qui croît haturellement dans ?Amé- rique Septentrionale , est depuis Jong-tems multipliée dans les jar- dins angloïs ; elle a une tige d’ar- brisseau d’environ quatre pieds de hauteur , qui pousse plusieurs branches minces , unies , et gar- nies de feuilles ovales , velues et placées par paires opposées sur de fort courts pétioles : ses fleurs sont verticillées autour de la tige, elles sont d’une couleur herbacée , et paroissent en Août ; le fruit est creux et en forme de pot; il mü- rit en hiver. Le Docteur Dr£cciN, dans son Hortus Elthamensis , a intitulé cette plante Symphori-carpos foliis alatis, dans la supposition que ses feuilles étoient aïlées ; mais comme elles tombent simples, et que les bran- ches, sur lesquelles elles étoient - fixées, restent en place, on ne peut leur donner Je nom de feuilles: ailées. Culture. On cultive a présent: ces plantes dans les pépinieres des environs de Londres, pour en faire commerce; on les mele com-- munément avec d’autresarbrisseaux 488 EO. R à fleurs pour la variété ; mais comme les fleurs de quelques- unes sont peu remarquables, on ne devroit admettre que les meilleures especes. Ces plantes sont toutes fort du- res , et réussissent mieux à une exposition froide , que dans une situation plus chaude ; elles pro- fitent aussi davantage, et produi- sent une plus grande quantité de fruits dans un sol humide, que dans une terre seche. On peut les multiplier par se- mences ou par boutures; leurs graines restent communément dans la terre pendant un an avant de pousser, mais elles n’exigent aucune culture particuliere : quand on les seme en automne, plusieurs crois- sent au printems suivant: on plante les boutures en automne dans une plate - bande à Pombre, où elles pousseront des racines pour le prin- tems suivant; et ’automne d’après, on pourra Jes mettre en pépiniere, où on les laissera deux ans, pour leur donner le tems d’acquérir de la force; après quoi om les placera à demeure, © LORANTHUS. Faill. Act. R. Sc. 1702. Lin. Gen. Plant. 400. Lonicera. Plum. Nov. Gen. 17. tab. 37 ; plante parasite , espece de Guy. Caracceres, Le calice de la fleur, LOT qui est entier et concave, couronne “Te germe : la corolle est tubulée, et découpée presque jusqu’au fond en cinq segmens étroits et réfléchis: Ja fleur a quatre étamines plus Ion- gues que le tube, et terminées par des sommets globulaires : le germe est situé au-dessous du calice, et soutient un style simple, plus long que les étamines, et couronné par un stigmat oblong; ce germe de- vient dans la suite un fruit ovale, charnu, et a une cellule qui con- tient plusieurs semences applaties. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de fa sixieme classe de LINNÉE; mais il devroit être placé dans sa qua- trieme ; cat la fleur n’a que quatre étamines et un style. Il y a plusieurs especes de ce genre, qui croissent naturellement sur des arbres dans quelques pare ties de l'Amérique : mais comme elles ne peuvent être cultivées dans les jardins, il n'est pas nécessaire de les indiquer ici. LOTIER. Voyez Lotus. L. LOTUS. Tourn. Inst. R. H. 402. Lin. Gen. Plant. 803; Lotier. Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille, persis- tant, et divisé au sommet en cing parties : la corolle est papilionnacée; Pétendard est rond et réfléchi en arriere 5 LOT arriere; les ailes sont larges, ron- des, plus courtes que létendard, et jointes ensemble au sommet ; la carène est fermée sur le haut, convexe en-dessous, et un peu élevée:: Ja fleur a dix étamines, dont neuf sont jointes et une sé- parée, et qui sont toutes terminées par de petits sommets: son germe , qui est oblong et cylindrique, sou- tient un style simple et couronné par un stigmat réfléchi : ce germe se change dans la suite en un Ié- gume comprimé, cylindrique, à une cellule, et qui s'ouvre en deux valves ; ce légume est séparé par plusieurs partitions transversales, qui forment autant de cases, dont chacune ronde. renferme une semence Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix Septieme classe de LINNÉE, intitulée : Diadelphie decandrie , qui contient celles dont les fleurs ont dix clamimey en deux corps. Les especes sont: 19, Lotus corniculatus , capitulis depressis , caulibus decumbentibus , leguminibus cylindricis patentibus. Lin. Sp. Plant. 775. Crantz. Austr. 466." Schreb. Syieit. 27. Neck. Gailob. 316. Gmel. Tub. 230. Pall. it, 1p. 370. Pollich. Pal. n. 711; Lotier, où Trefile à pied d’otseau, avec des têtes abaissées, des tiges Tome IV. 4 L OTT 489 trainantes , ep,des légumes cylin- driques et étendus. Tri-folium corniculatum. Dod, Pempt. 573. Lotus corniculata, glabra , minor. J.B. 2. 356; le plus petit Lotier uni et corné, Trefle jaune, ou Lotier à cornes. Lotus sivè Melilotus pentaphyllos minor, glabra. Bauh. Pin. 332. Riu. L476. 2°. Lotus angustissimas, leguminibus sul-binacis,linearibus, strictis ,erectis. caule erecto, pedunculis alternis. Lin. Sp. Plant. 774.3 Lotier linéaire, avec des légumes érigés, et dis- posés par paires, une tige érigée, et des pédoncules alternes. Lotus leguminibus sepiits ternatis . linearibus, strictis , ereceis. Hore, Cliff. 372. Roy. Lugd.-B. 388. Sauv. Monsp. 188. j Lotus pentaphyllos minor, hirsutus , siliqud angustissimd. C.-B. P. 332; le plus petit Lotier à cinq feuilles, avec des siliques très-étroites. Lotus corniculata, siliquis singu- laribus, sive’ binis , tenuis. Bauñ. Histo pe 350 3°. Lotus glaber, capitulis de- pressis, caulibus decumbencibus, fo- liis linearibus, glabris , leguminibus linearibus ; Lotier à têtes abaissées , avec des tiges trainantes, des feuil- les unies et linéaires, et des {c- gumes trés-étroits. Lotus pencaphylles frutescens, te- Qgq 490 LUOÏT nuissimis glabris gi CBB. ar 3323 Lotier en arbrisseau à cing feuilles fort étroites et'unies, Tri-folium corniculatum frutescens, tenuissimis foliis. Bauh. Prodr. 144. Burs. XVIII. 73. 4°, Loius rectus, capitulis sub- globosis , caule erecto, leguminibus rectis, glabris. Hort. Upsal. 221. Kniph. cent. 8. n. 633 Lotier a têtes globulaires , avec une tige érigée, et des légumes droits et unis. Lotus Lybica. Riu. Tetr. 152. Lotus villosus, altissimus , flore glomerato. Tourn. Inst.-R. H. 403; le plus grand Lotier, avec une fleur arrondie. Tri-folium rectum Monspessulanum, Bauh, Hist. 2. p. 359. 5°. Lotus Creticus, leguminibus sub -ternatis , caule fruticoso , foliis cericeis, nitidis. Hort. "Cliff. 372. Roy. Lugd.-B. 387; Lotier avec trois légumes sur chaque pédon- cule, une tige d’arbrisseau, et des feuilles luisantes. Lotus polyceratos, fruticosa, Cretica, argentea, siliquis longissimis propen- dentibus , rectis. Moris. Hist. 2. pag. 177: Lotus argentea, Cretica. Pluk, Alm. 226; Lotier de Crète argenté. 6°, Lotus hirsutus, capitulis sub- rotundis, caule erecto, hirsuto, legu- minibus ovatis. Hort. Upsal, 220. Sauv. Monsp. 188. Kniph. cent. 8. LOT n. 61; Lotier avec des têtes rondes; une tige érigée et velue, et des légumes de forme ovale. Lows incana. Riu. Ter. 191. Lotus pentaphyllos siliquosus , vil- losus. C. B. P. 372; Lotier velu a cing feuilles, avec des légumes velus. Trefle hémorrhoïdal. Lo:us capitulis qs sub-globosis , hirsutis , caule erecio,ra- moso, hirsuto , foliis tomentosis; Lo- tier avec des têtes globulaires et velues, unetige érigée , branchue et velue, et des feuilles cotonneuses. Lotus hemorrhoidalis humilior et candidior. Tourn. Inst. 403; Lotier bas à feuilles plus blanches. 8°. Lotus ornithopodioides, legu- candidus , minibus sub-quinatis , arcuatis , com- pressis, caulibus diffusis. Hort. Cliff. 372. Hort. Ups. 220. Roy. Lugd.-B. 388. Sauv. Monsp. 188. Pall. it. 2. p- §233 Lotier avec cinq légumes arqués et comprimés, et des tiges étendues. Lotus siliquis ornithopodit. C. B. P. 3323 Lotier avec des siliques en pied d’oïseau , ou Ze Pied-d’Oiseau, 9°. Lotus peregrinus , legumini- bus sub-binatis , linearibus, compressis. nutantibus. Hort. Cliff 372. Roy. Lugd-B. 388. Sauv. Monsp. 188; Lotier avec deux légumes ctroits, applatis et penchés. Lotus siliquis geminis peregrina. Boërh. Ind. 2. p. 38 ; Lotier étran- ger avec des siliques jumelles. LOT ro°. Lotus pratensis, leguminibus solitariis, rectis, teretibus,terminalibus, caule erecto. Sauv. Monsp. 1839; Lotier avec une tige érigée, et terminée par de simples légumes cylindriques et érigés. Lotus pratensis , siliquosa , lutea. C. B. P. 332; Lotier jaune des champs. 11°. Lotus edulis, leguminibus sub-soliçariis, gibbis, incurvis. Hort. Clif. 370; Lotier avec des Iégumes simples, convexes et recourbés. Lotus edulis Cretica. Raii Hist. 967. Lotus pentaphyllos, siliqué cornutd. C. B. P. 3325 Lotier à cing feuil- les, avec des siliques en forme de corne. : Tri-folium corniculatum Creticum. Alp, Exot. t. 268. 12°, Lotus maritimus, legumini- bus solitariis , membranaceo-quadran- gulatis, bracteis lanceolatis. Ir. Oel. 143. Flor. Suec. 610. Sauv. Monsp. 188. Kniph. cent. 7. n. 45; Lotier avec des légumes simples, qui sont quadrangulaires par le moyen d'une membrane, etdesbractées en forme de Jance. “Lotus tetra- gonolobus maritimus , flore luteo. Barth. Act. 2. p. 346. Lotus maritima, lutea, siliquosa, folio pingui-glabro. Bot. Monsp. ; Lotier maritime jaune a feuilles unies. , Lotus siliquosa lutea, siliquis pin- LOT 491 natis strictoribus et longioribus. Raii Hist. 967. 130. Lotus conjugatus , legumini- bus conjugatis membranaceo - qua- drangulis , bracteis oblongo - ovatis. Lin. Sp. Plant. 7743 Lotier avec des Jégumes conjugués, ayant une membrane qui les rend quadran- gulaires, et des bractées oblongues et ovales. Lotus lucea, siliqud angulosd. Boërh. Ind. Alt. 2. p. 373 Louer jaune à siliques angulaires. , 14°. Lotus tetra-gonolobus , legu- minibus solitariis , membranaceo-qua- drangulis , bracteis dvatis. Hort. Ups. 220. Kniph. cent. 5.n. 535 Lotier avec des légumes simples, ayant une menfbrane qui les rend qua- drangulaires, et des bractées ovales. Lotvs leguminibus sub -solitariis , angulis quatuor membranaceis. Hort. Cliff. 372. Roy. Lugd.-B. 388. Lotus pulcherrimus tetra-gonolobus. Comm. Hort. 91. t. 26. Lotus ruber siliqud angulosa. C. B. P. 332; Lotter rouge a siliques angulaires , communément appelé Pois atlés , ou le Lotier rouge. 15°. Lotus Cytisotdes , capitulis dimidiatis, caule diffuso ramosissimo , foliis tomentosis. Prod. Leyd. 387 3 Lotier avec des têtes divisées en deux parties égales, une tige bran- chue et étendue , et des feuilles cotonneuses. Lotus siliquosa maritima , lutea ,. Qaai 492 LOT Cytisi facie, Barrel. Icon. 1031; Lotier maritime à siliques jaunes, ayant l'apparence de Cytise. 16°. Lotus Jacobaus, leguminibus substernatis, caule herbaceo, erecto, foliis linearihus. Hort. Clif. 372. Roy. Lugd.-B. 388. Kuiph. cent. 1. m 54; Lotier à trois I¢gumes, avec une tige érigée et herbacce , et des feuilles étroites. Lotus angusti-folia, flore luteo purpurascente , insula Sancti-Jacobi. Hort. Amst. 2, p. 165... 833 Lotier à feuilles étroites de isle de Satnt- Jacques , avec une fleur d’un jaune pourpatre. " 17°. Loius Dorycnium , capitulis aphyllis , foliis sessilibus , quinazis ; Lin. Sp. Plant. 776. Crantz. Austr. pag. 402. Kniph. cent. 3. n 60; Lotier à têtes nues’, avec des feuil- les placées par cing et sessiles. Dorycnium pentaphyllum. Scop. carn. ed. 2. n. 939. Dorycnium Monspeliensium, Lob. Icon. 51 3 Dorycnium de Mont- pellier. ; Tri-folium album angusti-foliur , fioribus veluti in capitulum congestis. Bauh. Pin. 329. Corniculatus, Angustissimus, Gla: Per, Les premiere , seconde et troi- sieme especes croissent naturelle- ment dans plusieurs parties de l'Angleterre; ainsi on les cultive rarement dans les jardins:lorsqu’el- les se trouvent dans un soi humide LOT et à l'ombre, elles poussent des tiges d'environ deux pieds de hau- teur; mais sur une terre seche mê- lée de craïe et remplie de gravier ; les tiges n’ont que quatre à cinq pouces de longueur et rempent sur” la terre. J’ai souvent remarqué que toutes les especes de bestiaux évi- tent de toucher à ces plantes, quoi- qu'ils rongent de trés-pres toutes les autres herbes voisines. Ja coupé ces plantes tandis qu'elles étoient encore jeunes, et je les ai présentées à différens animaux, qui n’ont jamais voulu en manger, et cependant leurs semences ont été recueillies et vendues par les Char- latans en labourage, sous le nom de l’Herbe du doigt des Dames, pour améliorer les paturages du pays. Les racines de ces especes sont vivaces et très-difficiles à arracher; lorsqu'elles sont vieïlles, elles pro- duisent une grande quantité de graines, qui sont lancées de tous côtés à une distance considérable, par lélasticité de leurs legumes : elles fleurissent dans le mois de Juin, et les semences mürissent en Septembre (1). Rectus. La quatrieme est origi- naire de la France méridionale, (1) On donne le nom de faux Baume du Pérou à l'huile d'Olive dans laquelle on a fait infuser Jes fleurs et les feuilles de ces plantes , et dont on se sert quelquefois dans le traitement des plaies. LOT de l'Italie et de la Siciie; plusieurs personnes l’ont prise pour le Cyzise de Virgile,. mais sans fondément; car elle n'a aucun rapport avec la description que cet Auteur a faite ‘de cette plante : elle a une racine forte et vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges fortes, droites, de trois à quatre pieds de hauteur, et couvertes d'une écorce qui tire sur la couleur pourpre : ces tiges poussent vers leur sommet quel- ques branches latérales, garnies à chague nœud d’une feuille à trois lobes en forme de coin: à la base des pétioles sont placés deux lobes en forme de cœur trés-rapprochés de la branche : ces feuilles sont velues en-dessous : ses fleurs nais- sent à Pextrémité de chaque bran- che en une tête presque globulaire, forcement fixée au pédoneule, et d’une couleur de chair pâle : elles paroissent dans Je mois de Juin, et produisent des légumes unis, érigés , et d’un pouce environ de longueur , qui deviennent bruns en muürissant , et qui renferment plusieurs seniences rondes, qui se perfectionnent en Septembre, On ne eultive gueres cette es- pece que dans les jardins de Bo- lanique; mats si l’on vouloit en faire usage pour la nourriture des bes- tiaux, on pourroit la traiter à peu- près comme la Luserne , dont il sera question à article Medicago. Cette LOT 493 plante, qu'on élere aisément de semences, est très-dure, et profite dans les terres seches , légeres, ct de la plus mauvaise qualité. Les vaches et les chevaux fa mangent en verd; mais je mai pas essayé s’ils Paiment également lors- welle est sèchée et réduite en foin. Creticus. La cinquieme , qu'on rencontre en Syrie et dans l’isle de Candie, s'éleve à la hauteur de trois ou quatre pieds, avec des tiges minces , qui exigent un soutien: elles poussent latéralement quei- ques branches, garnies à chaque nœud de feuilles, belles, luisantes, argentées, à trois lobes, et ornées de deux oreilles ou appendices placés a la base de ieurs pétioles, comme dans les autres especes ; elles sont de la même forme que celles de la précédente, mais un peu plus petites, et terminées par une pointe aigué à l'extrémité : les pédoncules, qui ont jusqu'à deux ou trois pouces de longueur, sor- tefft sur les côtés des branches, et soutiennent des têtes de fleurs jau- nes, qui se séparent au milieu; chaque tête renferme quatre ou six fleurs, qui paroïssent dans les mois de Mai, Juin et Juillet, et sont remplacées par des légumes longs, cylindriques, et remplis de semen- ces rondes, qui murissent en au- tomne. Cette espece a une tige vivace, 494 ÉOT mais comme elle est trop délicate pour résister en plein air aux froids de nos hivers, il faut la tenir dans des pots, que l’on place en automne dans Porangerie, et on fa traite comme les autres plantes dures et exotiques, qui n'ont besoin que d’être mises à Pabri des gelées :on peut la multiplier par ses graines, qu’on répand en Avril sur une plan- che de terre légere, où les plantes pousseront environ un mois après; au bout du second mois, elles se- ront en état d’être transplantées : alors on les mettra chacune sépa- rément dans des petits pots remplis de terre fraiche et Iégere, on les tiendra à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles fibres, et on les placera ensuite à une exposition abritée, où elles pour- ront rester jusqu’à Pautomne. On les multiplie ausst par bou- tures, qu'on peut planter pendant tout l’été sur une plate-bande de terre légere; on les couvre exac- tement avec une cloche, et onMes tient à l'ombre : lorsqu'elles auront poussé des racines, ce qui aura lieu au bout de six semaines , on Jes accoutumera à l'air, et bientôtaprès on pourra les mettre dans des pots, et les traiter commes les plantes de semences. Hirsutus. La sixieme nait spon- tanément dans la France méridio- nale et en Italie: sa tige est vivace, L OT et haute de trois pieds : lorsque ses racines sont elles poussent plusieurs tiges, sur-tout quand on a coupé les anciennes ; ces tiges sont velues, et se divisent en plusieurs branches, garnies de feuilles à trois lobes, dont les pé- tioles sont ornés de deux appen- dices : ses fleurs sont rapprochées en tête, et sont soutenues sur des pédoncules assez longs, qui sortent grosses 5 des parties latérales des tiges; elles ont des calices velus, et sont d’un vert sale avec quelques marques dun rouge pale : elles paroïssent dans le mois de Juin et de Juillet, et produisent des iégumes courts, épais , et de couleur de Chätaigne , dans lesquels sont renfermées plu- sieurs semences rondes, qui mû- rissent en automne. On multiplie cette espece par semences, comme la précédente: elle résiste en plein air aux froids de nos hivers ordinaires; maïs il est prudent d’en mettre une ou deux dans des pots , qu’on tient à l'abri pendant la mauvaise saison, pour remplacer. celles de pleine terre, qui peuvent etre détruites par les fortes gelces, . Candidus. La septieme, qui croît sans culture en Sicile, s’éleve à la hauteur de trois pieds, avec une tige droite , ligneuse , et garnie de feuilles semblables à celles de la précédente, mais beaucoup plus s PO T blanches, et couvertés d’un duvet blanc, court et laineux, de même que les tiges : ses fleurs naïssent en têtes serrées, comme celles de la derniere, et produisent des Ié- gumes courts, qui renferment plu- sieurs semences jaunes, Ceite plante fleurit en été, et perfectionne ses semences en automne : comme elle est trop tendre pour pouvoir sub- sister en plein air pendant l'hiver dans notre climat, il faut la mettre en pot, et la tenir dans l’orangerie durant cette saison. On Ja multiplie comme Ja cin- quieme espece, et elle exige la même culture. Ornithopoioides. La huitieme est aussi originaire de la Sicile : elle estannuelle, et pousse de sa racine plusieurs tiges fermes, d’un ou deux pieds de hauteur, qui se divisent en plusieurs branches touflues, placées sans ordre , et garnies de feuilles à trois lobes, avec deux orcilles on appendices à leur base : ses pédoncules sortentauxailes des tiges , ils ont deux ou trois pouces de longueur , et sont terminés par des grappes de fleurs. jaunes, qui produisent des légumes plats, de deux pouces de long, courbés en arc, et divisés par plusieurs nœuds, qui forment autant de cellules, où les semences sont Cette plante fleurit en Juillet ; renfermées, ses semences miurissent en au- BOT.) 495 tomne , et elle périt bientôt après, On la multiplie par ses graines, qu'on seme dans le commencement du mois d'Avril sur une planche airée , ou dans une plate - bande exposée au soleil, dans laquelle les plantes doivent rester : lorsqu’ekes poussent, il faut les éclaircir à près de deux pieds de distance, et les tenir nettes de mauvaises herbes : c'est en cela que consiste toute ‘leur culture, Peregrinus. La neuvieme, qui se trouve en Espagne et en Portugal, estannuelle, comme la précédente, mais elle ne pousse pas autant de branches : ses petites feuilles sont plus rondes à leur extrémité et plus unies : ses pédoncules sont courts, et ne soutiennent la plupart que deux fleurs, qui sont suivies par deux légumes fort étroits, de deux pouces environ de longueur,: et inclinés vers le bas. Cette espece exige la même culture que la pré cédente. Pratensis. La dixieme croît na- turellement dans la France méri- dionale : elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges velues, de près d’un pied de lon- gueur, et garnies de feuilles à trois lobes , velues , supportées sur de courts pétioles, et pourvues de deux oreilles à leur base : ses fleurs naïs- sent simples sur des pédoncules as- sez longs, qui poussent au sommet 4.96 LOT des branches; elles ont des calices longs et velus, avec deux feuilles oblongues , terminées en pointe aigue, et placées immédiatement au-dessous : les fleurs sont jaunes, érigces, et remplacées par des I[é- gumes érigés, cylindriques ,et d’un pouce et demi de iongueur. Cette plante fleurit en Juin et Juillet, et sessemences mürissentenautomne; elle se ue par ses gu'on seme graines , plantes quhrnu ter on les traite comme Jes deux especes précéden- tes : leurs racines subsistent plu- sieurs années, > Edulis. La onzieme croît spon- tanément en Sicile et dans isle de (Candie, dont les plus pauvres habitans se nourrissent de ses Ié- gumes quand ils sont jeunes : elle croit aussi aux environs de Nice, d'où ses semences m'ont été en- voyees. Cette plante, qui est an- nelle, pousse de ses racines plu- sieurs tiges rempantes , de longueur , et garnies à chaque nœud de feuilles à trois lobes, d'un pred rondes , et pourvues doreilles : ses fleurs sont produites simples sur de Jongs pédoncules aux côtés des branchés; elles sont jaunes, petites, et sont remplacces par un seul Ié- guine épais, arqué, et sillonné en- dehors par une rainure profonde : ‘ces fleurs paroïssent en Juillet, et dans es années chaudes leurs se- dans les places où Tes” LOT « mences murissent en automne; mats quand Pété est froid, elles n’ac- quiereñt point ici leur entiere per- fection. Cette especeexisela même culture que les précédentes, qui sont annuelles Maririmus. La douzieme, qui naît sur les rivages de la mer, en France, en Espagne, et en Italie, a une racine de laquelle sortent plusieurs branches minces, vivace, d'environ un pied et demi de lon- gueur, rempantes, et garnics à chaque nœud de feuilles à trois lobes, unies , et ornces de deux oreilles à la base de leur pétiole: ses fleurs sortent simples sur de lonys pédoncules aux aisselles de la tige ; elles sont jaunes, et produi- un sent légume d'environ deux pouces de longueur jet composé. des 2 quatre érB rates , qui icoulentlon- Fre gitudinalement, et forment quatre. set angles. Cette plante fleurit en Juin ~ et Juillet, et ses semences inürisseut en automne ;on la multiplie par ses graines , comme la dixiemeespece. Conjugatus. La treizieme croit naturellement dans la France mé- ridionale et en Italie. Cette plante, qui est annuelle, pousse de sa ra- cine plusieurs tiges branchues, d’un pied de longueur, et garnies de feuilles à trois lobes, terminées en pointe aigué, et garnies de deux oreïlles placées à la base des pé- tioles : ses pédoncules sortent des aisselles , LOT aïsselfes des branches, et soutien- nent chacun deux fleurs jaunes, auxquelles succedent des légumes, cylindriques, de deux pouces en- viron de longueur , et pourvus de quatre membranes, qui s’éten- dent d'une extrémité à l’autre. Cette espece fleurit en Juillet, et ses semences murissent en automne; on la multiplie par ses graines, comme les précédentes, qui sont annuelles. Tetra-gonolobus. La quatorzigme, qui croît naturellement en Sicile, est depuis long-tems cultivée dans les jardins anglois, et étoit autres fois employée comme plante ali- mentaire; on préparoit ses légumes verts comme ceux des Pois, Les habitans de quelques pays septen- trionaux continuent toujours à en faire usage ; mais ils sont trop gros, et ne sont point agréables au goût pour ceux qui sont accoutumés à de meilleurs méts. Cette espece est annuelle, on la cultive dans les jardins à fleurs des environs de Londres comme une plante d’or- nement: sa racine produit plusieurs tiges succulentes, d’environ un pied de hauteur, et garnies à cha- que nœud de feuilles a trois lobes, ovales , et pourvues d'oreilles de même forme à la base de leurs pétioles ; de chacun de ses nœuds s’élevent alternativement des pé- doncules de deux ou trois pouces Tome IV LOT 497 de longueur, qui soutiennent cha- cun une grosse fleur rouge, avec trois feuilles placées au - dessous : lorsque ces fleurs sont fanées , leurs germes se changent en un légume cylindrique, gonflé, de deux pou- ces de longueur, et pourvu de quatre membranes feuillées , qui s'étendent d’une extrémité à autre, Cette espece fleurit dans le mois de Juin et de Juillet, et ses se- mences murissent en automne, Les graines de cette espece sont communément semées au nombre de cing ou six ensemble dans les plates-bandes du parterre où elles doivent rester : quand toutes ces semences poussent, on peut arra- cher quelques plantes, et n’en Jais- ser que deux ou trois dans le même endroit; elles n’exigent aucun au- tre soin que d'être tenues nettes de mauvaises herbes, Cytisoides. La quinzieme croit sur les rivages de la mer dans la France méridionale et en Espagne. Cette plante, vivace, pousse de ses racines plusieurs tiges garnies de branches dans toute leur lon- gueur, avec des feuilles à trois lobes, qui ont deux oreilles, et sont couvertes d'un duvet laineux: ses fleurs, qui sortent sur de courts pédoncules, au nombre de quatre ou six en une tête divisée, sont de couleur jaune, et paroïssent en Juillet; elles sont remplacées par Rre 498 LOT des légumes cylindriques, remplis de semences rondes, qui mürissent en automne, On multiplie cette espece par ses graines, qu'il faut semer au printems dans les places où elles doivent rester, et on traite les plantes qui en proviennent comme les especes dures et viva- A ces dont il vient d’être question. Jacobæus. La seizieme se trouve dans Visle de Saint-Jacques, d’où ses semences ont été d'abord por- tées en Europe; mais j’en at depuis reçu de semblables du Cap de Bonne-Espérance : elle a une tige mince et ligneuse, qui s’éleve a ja hauteur de trois pieds, et pousse plusieurs branches minces, herba- cées, et garnies de feuilles étroites, blanchâtres, quelquefois à trois lo- bes, souvent composées de cinq, très-rapprochées des branches, et velues : ses fleurs naissent aux côtés des tiges vers le haut sur des pédoncules fort minces, qui en soutiennent chacun quatre où cinq réunies en une tête ; elles sont d’un jaune tirant sur le pourpre foncé, et produisent des légumes minces, cylindriques, et de plus d'un pouce de longueur, qui renferment cinq ou six semences rondes. Cette plante fleurit durant toat Vété et l'automne, et souvent pen- dant une grande partie de l'hiver, sur-tout si on Ja place dans des caisses de vitrages seches-et airces, LOT où elle soit à l'abri de l'humidité; car rien ne lui est plus préjudicia- «ble : elle est trop tendre pour ré- sister en plein air aux froids de nos hivers, il faut la mettre en pots, et Ja tenir durant [a mauvaise saison dans des caisses de vitrages chaudes et airées; mais en été, on l’expose en plein air dans une situation abritte. On peut aisément multi- plier cette espece par boutures pendant été, commela cinquieme; mais les plantes qui ont été deux ou trois fois multipliées de cette façon, sont rarement fructueuses, Dorycnium, La dix-septieme, qui croit sans culture dans les environs de Montpellier, s'éleve en tiges foibles d’arbrisseau , à trois ou qua- tre pieds de hauteur, et pousse plusieurs branches minces et peu garnies de petites feuiiles velues, à cing lobes, en forme de main, et très-rapprochées des branches: ses fleurs sortent en petites tétes aux extrémités des branches ; elles sont trés- petites et blanches, et n’ont pas beaucoup d’apparence. Cette plante fleurit en Juin, et produit des légumes courts, qui renferment deux ou trois semences petites et rondes, qui mürissent en automne, Cet arbrisseau subsiste en pfein airlidans un sol sec et à une ex position chaude; on le mulriplie par ses grames, qui réussissent LOT dans une plate -bande commune. LOTIER EN ARBRE, Voyez CELTIS AUSTRALIS. L. LOTIER, 0 TREFFLE JAUNE. Voyez Lotus Cornt- CULATUS. ~LOTIER, ow TREFFLE HEMORRHOIDAL. Voy. Lotus Hrrsurus. LOTIER ODORANT, ow le MELILOT. Voxzez TRrI-FOLIUM MELILOTUS CŒRULEA. LUDWIGIA. Linn. Gen. Plant. 142: LiINNEE a donné ce nom à ce genre de plantes en l'honneur de M. Chris. Lupow1e de Leipsic, qui a publié des remar- ques sur la méthode de Rivinus pour classer les plantes, [ A Leipsic, en 1737.] Caracteres. Le calice de Ia fleur est formé par une feuille découpée au sommet en quatre segmens , et posté sur le germe : la .corolle est composée de quatre pétales en forme de lance, égaux, et entiè- rement ouverts : dans le centre de Ja fleur est placé un pointal quarré et accompagné de quatre étamines: le germe se change en un fruit quarré, couronné par le calice, et a quatre cellules remplies de pe- lites semences, LUD 499 Ce genre de plante est rangé dans la premiére section de la quatrieme classe de LIN NÉE, qui renferme celles dont les fleurs ont quatre étamines et un style. Nous n'avons à présent qu’une espece de ce genre dans les jardins anglois. Ludwigia alterni-folia, foliis al- ternis , lanceolatis. Lin. Sp. Plant. 118. Trew. Ehr. 2. t. 2; Ludwigia à feuilles alternes et en forme de lance. Ludwigia capsulis sub-rotundis.Hort. Cliff. 491..Roy. Lugd.-B. 252 3 Ludwigia avec des capsules rondes. Ludwigia capsulis cubicis , .apice perforatis. Hort. Upsal. 30. Ludwigia. Gron. Virg. 17. Lysimachia non papposa, flore luteo majore, siliqu& Caryophylloide minore ,ex Virginid. Pluk. Alm. 235. 19203: 2. Frutex Saligneis foliis, caule pur- pureo, capsularis. Pluk. Amalt. 99. t 412. f. 1. Nous n’avons point de noms anglois pour cette plante, elle ressemble beaucoup à l'Onagra, ou à l’Œnothera , duquel elle differe cependant par le nombre des éta- mines. Cette plante croit naturellement dans la Caroline méridionale, d’où le feu Docteur DALE m'a envoyé ses semences : elle est annuelle; et s’éleve à la hauteur d’un pied, Rrrij BPUE avec une tige droite, branchue, et garnie de feuilles en forme de lance et alternes : ses fleurs, qui naissent simples aux pétioles des feuilles, sont composées de quatre petits pétales jaunes, qui s'étendent et s'ouvrent, et de quatre étamines; elles sont placées sur de courts pédoncules, et produisent des cap- sules rondes, avec quatre mem- branes ailes et à quatre cellules, qui renferment plusieurs petites se- mences. Cette plante fleurit en Juillet, et ses graines miirissent en automne, li fant élever cette espece sur une couche chaude au printems, et Ja traiter suivant Ja méthode qui a été prescrite pour l'Amaran- thus; car st on ne lavance pas au ptintems, elle produit rarement de bonnes semences en Angleterre. LUFFA., Tourn., Act. RS, Momordica. Lin. Gen. 967 ; Con- combre d'Égypte. La Pampaye. 500 Caracteres. La fleur est en forme de cloche, monopétale, et divisée en cinq parties jusqu’au centre : il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles sur la même plante : les fleurs mâles sont produites sur de courts pédoncules, et n’ont point d'embryon : les fleurs femelles naissent sur le sommet des em- bryons, qui se changent ensuite en un fruit qui a la forme dim LUF Concombre ; mais qui mest pas charnu ; son intérieur est composé de plusieurs fibres, élégamment ran- gées comme des filets, et on y remarque trois cellules remplies de semences presque ovales. Nous n’avons qu’une espece de ce genre, qui est la Luffa Ægyptiaca Arabum. Tourn. Act. R. 170; Luffa des Arabes. — Momordica Luffa, pomis oblongis , sulcis catenulatis , foliis incisis. Linn- Syst. Plant. tom. 4. pag. 201. Sp. 4 Hort. Cliff. 451. Horr. Upsal. 293. Fl. Zeyl. 352. Roy. Lugd.-B, 262. Kniph. cent. 9. n. 69. Cucumis Agyptiacus reticulatus, sive Luffa Arabum. Vesl. Ægypt. 199. te 58. 59. Moris. Hist. 1. p. 35.8. 7. CNT IR LS Perola, Rumph. Amb. 5. p. 405. t. 148. I y a deux variétés de cette plante, l’une à semences blanches, et l’autre à semences noires; mais elles ne forment pas des especes distinctes. . On cultive cette plante de Ia même maniere que les Concombres et les Melons ; on seme ses graines sur une couche chaude dans le mots de Mars, et quand les plantes ont poussé , on les met sur une nou- velle couche chaude pour les for- tifier ; on leur donne de Pair cha- que jour dans les tems chauds, et on les arrose souvent : quand elles. LUF ont produit quatre ou cing feuilles, on Jes transplante sur une couche chaude à demeure, et on les couvre d’un châssis ; une seule plante suffit pour chaque vitrage; car, comme elles poussent un grand nombre de branches latérales, si elles sont trop serrées, elles s’entrelacent les unes avec les autres, elles devien- nent fort touflues, et le fruittombe, Au reste, cette planteexigele même traitement que les Concombres et les Melons , avec la différence seule- ment, qu'il lui faut beaucoup d’air dans les tems chauds , sans quoi ses branches deviendroient foibles, et ne produiroient point de fruits. Quand ces plantes ont fait assez de progrès pour remplir le chassis de tous côtés , il faut le soulever et le tenir élevé sur des briques : on tire ensuite dehors les branches afin qu’elles puissent croître; car lorsqu'elles sont dans un état de vigueur , elles s'étendent jusqu’à huit ou dix pieds de distance, et si elles étoient resserrées , elles deviendroient si épaisses , que les plus tendres se pourriroient , se- roïent étouffées , et ne produiroient point de fruits. Quelques personnes mangent ces fruits tandis qu’ils sont encore jeu- nes, et les font mariner comme les Mangos ; mais leur saveur est dé- sagréable, et on ne les regarde pas comme fort sains; aussi cette plante LUM sor n’est-elle pas fort cultivée en Eu- rope, si ce mest par les Botanistes, pour la variété, LUMIERE. On donne plusieurs sens à ce mot. 1°. On lemploie-pour exprimer Ja sensation que les corps lumineux produisent sur nos organes. 2°. Il donne aussi l'idée de la propriété d’un corps qui excite le sentiment de la lumiere. 3°. Ce mot signifie quelquefois l'action d'un corps lumineux, sur le fluide qui se trouve entre ce corps et lair; c’est ainsi que lun est supposé agir sur l'autre, et cela est appelé Lumiere secondaire, ou Lumiere dérivée, pour la distinguer de celle des corps lumineux, que Yon appelle Lumiere premiere, ou Lumiere innée, Les Philosophes ont expliqué différemment le phénomène de Ia Lumiere. ARISTOTE suppose que quelques corps sont transparens comme J’air, Peau, et la glace; les Cartesiens ont beaucoup sub- tilisé sur cette notion de la Lumiere: ils avouent que la Lumiere , comme elle existe dans un corps lumineux, n'est autre chose que le pouvoir ou la faculté d’exciter en nous une sensation claire et vive. Le Pere MaLesRANCHE explique la nature de la Lumiere, en supposant une analogie entr’elle , et le son, qu'on LUM regarde comme étant produit par la vibration des parties insensibles des corps sonores. Mais Jes plus grandes décou- $02 vertes dans ces phénomenes mer- veilleux ont été faites par NEWTON; suivant ce Philosophe Ia Jumiere primitive ne consiste que dans un certain mouvement des particules dun corps lumineux par lequel nest chassée aucune matiere fic- tive qu’on suppose être plaçée dans les pores cachés des corps lumi- neux , mais plutôt certaines par- ticules deliées qui se répandent par-tour avec une grande éner- gie. La lumiere secondaire ou déri- vee consiste , non dans un effort, mais dans un mouvement réel de ces particules qui sortent en tous sens et en ligne droite de ces corps lumineux avec une vitesse incroyable, M, DE ROËMER a démontré, par son observation sur les satellites de Jupiter, que Je tems que là fu- miere met à parcourir Pespace qui se trouve entre le soleil et Ja terre, n’est que de dix minutes; et comme la terre est éloignée du Soleil de dix mille fois son diametre, il faut que la lumiere parcoure mille de de ces diametres dans une minute, ce qui fait plus de cent mille anglois dans une seconde. Un boulet qui conserveroit toujours la même vi- LUM tesse qui lui a été imprimée en sortant du canon , emploieroit ving-cinq ans pour parvenir de Ja terre jusqu'au Soleil, suivant Île calcul de M. Huyeens : or la vi- tesse de Ja lumiere eft à celle de ce boulet de canon comme vingt- cinq ans à dix minutes, ce qui fait plus de dix mille à un ; de sorte que les particules de la lumiere se meu- vent plus d’un miliion de fors plus vite qu'un boulet de canon : ce mouvement rapide peut produire des effets extraordinaires et difié- rens ; mais IsAAc NEWTON ayant démontré invinciblement que Ja lumiere arrive du Soleil à la terre dans sept minutes, et qu’elle par- court dans ce petit espace de tems l'immense diflance de 50,Q00,000 de mille, sa vitesse est 10,000,000 de fois plus grande que celle d’un boulet de canon. Le même Philosophe a observé que les corps et la lumiere. agiflent mutuellement lun sur lautre; Îles corps agiffent sur 1a Iumiere en la réfléchiffant et en Jui faisant subir différentes réfractions ; ec la lu- miere agit sur Jes corps en les échauffant , et en mettant leurs parties dans un mouvement de vi- bration, en quoi consiste principa- lement la chaleur; car il observe que tous les corps fixes , lorsqu'ils sont échauffés au-delà d’un certain égré, deviennent brillans et lu- LUM mineux : cette lumiere paroit ve- nir de {a vibration rapide de leurs parties , et tous les corps abondans en particules terreuses et sulphu- reuses, si elles sont suffisamment agitées , darderont fa lumiere en quelque sens que se fasse l’agi- tation. NEWTON observe encore que la lumiere n’a que trois affeGions dans lesquelles ses rayons different, sa- voir la réfrangibilité, la réflexibilité etlacouleur. Lesrayons quis’accor- dent en réfrangibilité , s'accordent aussi dans les deux autresaflections; . d’où il résulte que ces trois diffé- rentes affections peuvent être re- gardées comme homogènes ; c'est ainsi que ce Philosophe appelle couleurs homogènes celles qui sont produites par une lumiere homo- gene, et qu'il nomme couleurs hétérogènes celles qui doivent leur origine à une lumiere hétéro- gène. : Celt d'après cette théorie qu'il avance les propositions suivantes : re. Que la lumiere du Soleil eit composte de rayons qui different par des dégrès indéterminés de ré- frangibilité, 20. Que les,rayons qui différent enréfrangibilité lorsqu'ils sontsépa- rés l’un de l’autre, different en même proportion dans les couleurs qu'ils produisent. 3°. Qu'il y a autant de couleurs L'U M $93 sintples et homogènes qu’ll y a de dégrés de réfrangibilité ; car à tous ces dégrés appartient une différente couleur. 4°. La blancheur , à tous égards, semblable à celle de la lumiere im- médiate du soleil, eft de tous les objets ordinaires qui tombent sous nos sens, et ne peut pas être com- posée de couleurs simples sans une variété indéfinie de ces couleurs ; car pour une telle composition il faut des rayons doués de tous les dégrés indéfinis de réfrangibilité ; €e qui renferme autant de couleurs simples. 5°. Les rayons de lumiere n’a- gisseut pas Pun sur l'autre en tra- versant le même milieu, 6°, Les rayons de lumiete ne souffrent dans leur qualité aucune altération par la réfraction qu'ifs éprouvent, ni de Ja part du milieu qu'ils traversent. 7°. Il ne peut y avoir aucune couleur homogéne produite par Jalumiere dans Jaréfraction, qu’elfe ne s’y trouve mélée auparavant, La réfradion ne change pas la pro- pricté des rayons , mais sépare seu- lement ceux qui ont des qualités différentes par le moyen de leur réfrangibilité plus ou moins grande. 8°. La lumiere du Soleil ef un aflemblage de couleurs homogènes, d’où on peut appeller les couleurs: yo4 LUM homogènes, primitives ou origi- naires. De là procede toute Ia théorie des couleurs qu’on apperçoit dans les plantes et dans leurs fleurs, C’eft ainsi, par exemple, que les parties Jes plus réfrangibles de la lumiere forment la couleur vio- Jette, qui eft la plus obscure et la plus pale de toutes. Au contraire, les particules qui sont le moins réfrangibles, compo- sent la couleur rouge, qui eft Ja plus claire et la plus vive de toutes les couleurs : lesautres particules étant diftinguées en de petits rayons, selon leur grandeur respective et leur dégré de réfrangibilité, exci- tent des vibrations intermédiaires, et par-là occasionnent les sensa- tions des couleurs qui forment la nuance. Voyez pour cela le Diction- naire des couleurs, par Isaac New- TON. Ces observations sur la Jumiere paroitront peut-être un peu ¢tran- geres à notre sujet; cependant si cette matiere étoit bien entendue, elle pourroit y être utile. Le Doc- teur HALLER , auteur de tant d’ex- périences nouvelles et curieuses sur la végétation, dans son traité sur ce sujet, s'exprime ainsi d’après les principes de NEwTON: Les corps grossiers et la lumiere ne peuvent-ils point se changer l’un dans l'autre , et les corps ne peuvent-ils point recevoir LUM beaucoup d'activité de la part des particules de la lumiete qui entrent dans leur compofition ? Le change- ment des corps en lumiere et de la lumiere en corps , est trés-conforme à l'ordre de la nature qui semble se plaire dans la transmutation ; et plus bas: La lumiere en entrant librement dans la furface des feuilles et des fleurs , ne peut-elle pas beaucoup contribuer à donner de l’activité"aux principes des végelaux. On atrouvé, après plusieurs ex- périences, que la lumieresert beau- coup à Paccroissement des végé- taux ; car si l’on peint en noir lin- térieur d’une orangerie, pour em- pêcher la réflexion des rayons de Ja lumiere; lorsque Je tems devient froid, si l’on est obligé de tenir les volets fermés pendant quelques jours , les feuilles des arbres qui y sont plaçés se fanent et tombent bientôt. Les plantes qu’on place dans des chambres obscures subissent Je mé- me sort. Quand on netasse laterre autour des plantes pour les faire blanchir , les attendriret les rendre plus propres à servir d’aliment, si lon ne s’en sert pas lorsqu'elles sont parvenues au dégré de blancheur qu’elles doivent avoir, elles se pourrissent bientôt. Lamême chose arrive aux plantes qu’on couvre de maniere que la lumiere ne peut les frapper, car elles deviennent pales , malades , LUN malades , et périssent ensuite. Il est difficile d’expliquer com- Bien la lumiere contribue à donner aux fruits ce goût exquis qui les fait rechercher. Plusieurs expé- riences tendent à prouver que c'est en effet à cette matiere qu'ils doivent la plus grande partie de leurs qualités; ainsi on peut dire avec vérité, que la lumiere est aussi nécessaire à la végétation qu’à Péconomie animale, LUNAIRE GRANDE ou But- BONAC. Voyez LUNARIA ANNUA. LUNAIRE PETITE, Voyez LUNARIA REDIVIVA. LUNARIA. Tourn. Inst. R. H. 218. Tab. 105. Lin. Gen. Plant. 725. ainsi appelé de luna , fa lune, parge que les capsules ont la forme d'une lune. Lunaire ou Bulbonac. Caracteres, Le calice de Ja fleur est formé par quatre feuilles oblon- gues , petites, ovales, obtuses et qui tombent; la corolle a qua- tre pétales plagés en forme de croix, larges, obtus et entiers : Ia fleur a six étamines en forme d’a- jéne, dont quatre sont de Ia lon- gueur du calice, et les deux autres plus courtes, et quisont toutes ter- minées par des sommets érigés. Son germe est oblong, ovale et porté sur un petit pédoncule qui soutient un style court, et couronné par un stigmat entier et obtus; ce germe Tome IV, LUN sos se change, quand la fleur est passée, en un légume unt, comprimé, éri- gé, éHiptique, plaçé sur un petit pédoncule , et terminé parle style : ce légume a deux cellules, il s’ou- vre en deux valves paralleles , et renferment plusieurs semences ap- platies, en forme de rein , bordées et placées dans le centre. Ce genre de plantes est rangé dans Ia seconde section de la cin- quieme classe de LINNÉE, mtitulée : Tétradynamie siliqueuse , qui ren- ferme celles dont les fleurs ont quatre ctamines longues et deux courtes, et dont les semences sont renfermées dans des légumes courts. Les especes sont. 1°, Lunaria rediviva, siliculis oblongis. Lin. Sp. Plant. 653; Lu- naire avec des siliques oblongues. Lunaria major , siliquä longiore. J. B.2. 881; La plus grande Lu- naire ou Bulbonac, a siliques plus longues, communément appelée satin blanc. Viola Lunaria major , siliqué oblon- g4. Bauh. Pin. 203. Viola lati-folia. Lunaria odo- rata. Clus. Hist. 1. ps 297. 2°, Lunaria annua, siculis sub- rotundis. Lin. Sp. Plant. 653 ; Lu- naire avec des siliques rondes. Lunaria major , siliqud rotundiore. J. B. 2. p. 881; La plus grande: Lunaire ou Bulbonac avec des sik-: ques plus rondes. Sss 506 LUN Viola lati-folia. Dod. pempt. 161. 3°. Lunaria Agyptiaca , foliis supra decompositis , foliolis trifidis , siliculis oblongis ,pendulis. Bulbonac avec des feuilles décomposées dont les lobes sont divisés entrois parties et des siliques oblongues et pen- dantes. Cardamine foliis fupra decompo- sitis, siliquis uni-locularibus , pendulis. Lin. Sp. Plant. 656, Chemise de dame avec des feuilles décomposées au-dessus , et des siliques pendantes et à une cellule. Ricotia A gyptiaca. Linn, Syst. Plant.tom. 3, pag. 243. 4°. Lunaria perennis , siliculis oblongis , foliis lanceolatis , incanis. Bulbonac vivace, dont les siliques sont oblongues , et les feuilles velues et en forme de lance, Lunaria perennis lutea , folio Leu- coli ,ramis expansis. Vaill.; Lunaire jaune et vivace avec une feuille de grand Perce-neige et des branches étendues. Rediviv a. La premiere espece qui croitnaturellement en Hongrie ,en Autriche et en fstrie, est depuislong- tems cultivée dans les jardins an- glois. Certe plante est bis-annuelle, et périt aussi-tot que ses semences sont mires; elle s’éleve à la hau- teur de deux ou trois pieds, avec une tige branchue, couverte d’une écorce.velue et rougeatre, et gar- nie depuis la terre jusqu’à Son LUN sommet de branches chargées de feuilles en forme de cœur, al- ternes , terminées en pointe af- gue, dentelées sur leurs bords et un peu velues ; celles du bas sont supportées par de longs pétioles, et celles du ses fleurs sortent en paquets au sommet de sa tige, et sur les côtés des branches vers leurs extrémités ; haut sont sessiles : elles sont composées de quatre pé- tales en forme de cœur , de cou- leur tirant sur le pourpre, etpla- çées en forme de croix; elles pa- roissent dans le mois de Mar, et produisent des légumes larges , plats, ronds et à deux cellules qui renferment deux rangs de semences plates, en forme de rein, et en- tources Pune bordure. Quand ces Iégumes sont murs, lis deviengent d’un blanc clair, satinés et trans- parents , ce qui lui a fait donner le nom de fleurs satinees. Quand les capsules sont en pleine maturité on les coupe, on les fait secher , et on les place sur les cheminées des grands appartemens , où elles conservent longtems leur beauté. On multiplie cette espece par ses graines, qu'il faut semer en automne , car celles que l’on garde jusqu’au printems manquent sou vent ou restent long-tems dans Ja terre avant de germer, Cette plante croit dans presque tous les sols, mais eile réussit mieux à l'ombre;elle n’é- LUN xigeaucun autre soin que d’être dé- barrassée des mauvaises herbes qui Pentourent. Sionlaisseà ses graines le tems deserépandre, elles produi- ront sans cultureune grande quanti- té de plantes, qui, n'étant pas déran- gées, deviendront beaucoup plus grandes que celles qui sont trans- plantées, Les racines de cette es- pece périssent aussi-tôt que leurs semences sont müres, Annua. La seconde nait sponta- nément sur les montagnes d'Italie; elle ressemble beaucoup à la pre- miere par sestiges et ses feuilles; mais ses fleurs sont plus larges et d’un pourpre plus clair: elles dif- ferent encore davantage par leurs légumes ; ceux de celle-ci sont plus longs et plus étroits que ceux de la premiere ; elle fleurit et pro- duit des semences en même terms, et elle exige la même culture. Æzgyptiaca. La troïsieme est an- nuelle et se trouve en Egypte; elle s’éleve un peu au-dessus d’un pied de hauteur; sa tige est unie, bran- chue , et garnie de feuilles aïlées , et composées de piusieuts paires de lobes unis, d’un vert luisant ; et rangés dans Ja longueur de la eôte du milieu: ces lobes varient dans leur forme, quelques-uns sont presqu'entrers , et d’autres sont dé- coupés à leur extrémité en trois parties: ses fleurs naissent sur des pédoncules minces et en petits pa- LUN 507 quets clairs aux côtés et aux extrémités des branches : elles sont de couleur pourpre et produisent des. légumes oblongs , plats et in- clinés vers le bas. Cette espece fleurit vers les mois de Juinet de Juillet ; ses semences miurissent au commencement de Septembre, etles plantes périssentbientôt après. On Ja multiplie par ses graines, qu'on seme à demeure sur une plate- bande ouverte; st-on Jes met en terre aussi-tôt qu’elles sont mures , les plantespousseront en automne, etsubsistérontpendant tout l'hiver, sielles se trouvent à une expo- sition chaude , et fleuriront cans l'été suivant: au moyen de cette méthode, on obtient toujours des semences mires; on peut aussi les mettre en terre au printems. Ces plantes n’ont besoin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies où elles sont trop ser- rées. St on leur Jaisse écarter leurs semences en automne, elles pous- seront sans aucun soin, et pourront être traitées comme celles qui ont été semées à la main; ce qui vaut mieux que de neles mettre en terre qu’au printems. Perennis. La quatrieme qu’on rencontre dans les isles de lAr- chipel, a une racine vivace de laquelle sortent deux ou trois tiges ligneuses d'un pied de hauteur, couvertes d'une écorce blanche et Sssij 508 LUP velue , et divisées vers Ie haut en plusieurs petites branches garnies de feuilles en forme de lance , un peu velues et sessiles aux tiges; ces branches. sont terminées par des épis clairs de fleurs jaunes qui parois- sent en Juin, et sont remplacées par des légumes oblongs et plats, ren- fermant des semences plates et en forme de rein qui mivissent en automne. Cette espece se multiplie par ses semences, qui réussissent mieux lorsqu'elles sont mises en terre en automne qu'au printems : on les répand sur une plate-bande chaude et sur un sol sec et de mau- vaise qualité , sans quoi les plantes périssent en hiver ; mais dans une terre remplie de décombres elles durent deux ou trois ans, LUPIN. Voyez Lupinus. LUPINUS. Tourn. Inst. R. H. 392.tab.213.Lin. Gen. Plant. 7744 Lupin. Caracteres. Le calice est formé par une feuille divisée en deux parties; la corolle est papilionnacce, Pétendard est rond eu forme de cœur, et découpé au sommet: les côtés sont réfléchis et comprimés ; les ailes sont presqu'ovales , et presqu’ausst longues que l'éten- dard ; elles ne sont pas fixées à ja carène , mais près de leur base ; fa carcue est aussi longue que les LUP ailes, étroite, courbée et termr née en pointe ; la fleur a dix éta- mines jointes à leur base en deux corps; mais à mesure qu’elles s’éle- vent, elles se séparent; elles sont ter- minées par cinq sommets oblongs. Dans le centre est placé un germe velu, comprimé en forme d’alêne, qui soutient un style érigé et ter- miné par un stigmat obtus, Ce germe devient dans Ja suite un Ié- gume large, épais, oblong, à une cellule, et terminé par une pointe aigué ; il contient plusieurs se- mences rondes et comprimées. Ce genre de plantes est rangé dans Ja troisieme section de Ja dix- septieme classe de LiNNéE, Inte tulée : Diadelphie decandrie , qui renferme ceiles dont les fleurs ont dix étamines jointes en deux corps. Les especes sont: 1°. Lupinus varius , calycibus semi-verticillatis, appendiculatis; labio superiori bifido , inferiori sub-rriden- tato. Hort. Cliff. 499. Hort Ups. 367. Kniph, Cent. 7. n. 47; Lupin avec des calyces verticillés à moitié, et garnis d’appendices, dont la levre supérieure est divisée en deux par- ties, et l’inférieure presqu’en trois. Lupinus sylvestris purpureo flore semine rotundo , vario. Jz B. 2. p. 291; Lupin sauvage, avec une fleur pourpre et une semence ronde et bigarrée , communément appelé Le plus petit Lupin bleus LUP Lupinus sylvestris, flore ceruleo. Bauh. Pin. 348. 2°, Lupinus angusti-folius , calyci- bus alternis , appendiculatis ; labio su- periori bipartito , inferiori integro. Linn. Sp. Plant. 721. Kniph. Cent. 4. n. 46. Knorr. Del. 2.1. L. 7; Lupin avec des calices alternes et des appendices, dont la levre su- périeure est divisée en deux par- ties, et l’inférieure est entiere. Lupinus angusti-folius coeruleus. elatior. Raii Hist. 908 ; Le plus grand Lupin bleu à feuilles étroites, Lupinus flore ceruleo minore Riu. Terr. 3°. Lupinus luteus , calycibus ver- ticillatis, appendiculatis ; labio su= periori bipartito , inferiori tri- dentaio. Hort. Cliff. 499. Hort. Ups. 209. Lugd-B. 367. Sauv. Monsp. 215.Kniph. Cent. 4. n. 47 3 Lupin avec des calices yerticillés et des appendices, ayant sa levre supérieure découpée en deux par- ties, et l’inférieure en trois. Lupinus flore luteo, semine com- presso vario. Bauh. Hist. 2, p. 291. Lupinus sylvestris flore luteo C, B. 348 5 Lupin jaune commun. 4°. Lupinus hirsutus, calycibus verticillatis , appendiculatis , la- bio superior: inferiorique integris. Hort. Cliff. 499. Hort. Ups. 209 ; Lupin avec des calices en forme de têtes yerticiliées, et des appen- LUE so9 dices , ayant ses levres supérieure et inférieure entieres. Lupinus lanuginosus , lati - folius ; humilis , flore ceruleo purpurascente , stoloni-ferus, Shaw. Afr. 393. Lupinus peregrinus major vel vil- losus , ceruleus major.C. B. p. 348; Le plus grand Lupin étranger, velu , et à plus grande fleur, de couleur bleue, communément ap- pelé grand Lupin bleu, 5°. Lupinus albus, calycibus al- ternis , inappendiculatis , labio su- Periori integro , inferiori tridentato. Hort.. Cliff: 499. Hort. Ups. 209. Mat. Med. 171. Roy. Lugd. B. 366. Blackw. t. 282. Kniph. Cent. 4. n. 43- Regn. Bot.; Lupin avec des ca- lices alternes et sans appendice, dont Ia levre supérieme est en- tiere, et l’inférieure découpée en trois parties. Lupinus caule composito. Hort, Cliffs 359. Eupinus fativus , fore albo. C. B. P. 34.7. Clus. Hist. 2. p. 228 ; Lu- pin de jardin à fleurs blanches, Lupinus flore albo. Riu. Tetr. 6°, Lupinus perennis, calycibus al- ternis, inappendiculaiis , labio su- periori emarginato , inferiori intes gro. Linn, Sp. Plant. 724. Kalm: Tt. 3. p. 96. Gron. Virg. 104 ; Lupin avec des calices alternes , et sans appendice, dont laievre supérieure 510 BU BL est échancrée , et Pinférieure en- tiere. Lupinus calycibus alternis , radice Perenni., reptante. Gron. Wirg. 1. pe 72: : Lupinus radice reptatrice , perenni. Roy. Lugd.-B. 531. Lupinus cœruleus , minor , peren- nis, Virginianus, repens. Moris. Hist. 2. 6.87. Ss 2: 417 Jo Og Lupin vivace à racine, traçante. Varius. La premiere espece croît naturellement et en grande abon- dance parmi les bleds dansia France méridionale et en Italie , ainsi qu’en Sicile. Cette plante, qui est an- nuelle , s'éleve à la hauteur d’en- viron trois pieds , avec une tige ferme , droite , canelée , et divisée vers son sommet en plusieurs bran- ches garnies de feuilles en forme de main, et composées de cinq, six ou sept lobes oblongs et velus , qui se réunissent en un centre a leur bâse : ses fleurs naissent en épis aux extrémités des branches ; elles sont à moitié verticiilées au- tour de Ja tige, d’un bleu clair, et de la même forme que ceiles des Pois; à ces fleurs succedent des légumes crigés, et à une cel- lule , qui renferment un rang dè semences rondes. Cette espece fleurit dans les mois de Juin et de Juillet, et ses semences mürissent en automne, On la cultive dans les jardins à LUP fleurs comme plante d'ornement : on fa seme en Avril dans la place où elle doit rester ; et quand Jes plantes poussent , on les éclaircit dans les endroits où elles sont trop serrées , et on les tient nettes de mauvaises herbes : c’est en cela que consiste toute leur culture. Angusti-folius. La seconde espece ressemble beaucoup à la premiere ; mais ses tiges s’élevent dune hauteur plus considérable, et ses feuilles, qui ont plus de lobes, sont sup- portées par de plus longs pétioles; leurs lobes ont.des pointes émous- sées , et les semences sont pana- chées. Cette espece cxige la même culture que la premiere, et fleurit dans le même tems. Luteus. La troisieme est le Lupin jaune commun , que l’on cultive depuis long-tems dans les Jardins anglois pour la bonne odeur de ses fleurs : elle croît naturellement en Sicile, et s’éleve à Ja hauteur d'environ un pied, avec une tige branchue , et garnie de feuilles en forme de main, composées de neuf lobes étroits, velus , réunis par leur base au pétiole, et de quatre à cinq pouces de longueur: ses fleurs sont jaunes, disposces en épis clairs aux extrémités des branches , au- tour desquelles elles sont verticil- Iées , avec des intervalles entreiles, et terminées par trois OU quatre fleurs sessiles; à ces fleurs succedent TU des légumes plats, velus, de près de deux pouces de longueur, érigés, ec dans lesquels sont reniermées quatre ou cinq semences rondes , un peu comprimées sur les cotés, d'un blanc jaunâtre , et panachées detaches noires. Cette espece fleurit en même tems que la précédente, mais ses fleurs se succedent pen- dant long - tems; on ja seme en différentes fois, savoir en Avril, en Mai et en Juin ; les premieres plantes semées sont les seules qui perfectionnent leurs semences; on peut les cultiver de lamême maniere que les deux précédentes, car elles sont également dures. Hirsutus. La quatrieme est re- gardée comme originaire des In- des ; on la conserve depuis plu- sieurs années dans les jardins an- glois. Cette plante, qui estannuelle, s’éleve. à ja hauteur de trois ou quatre pieds, avec une tige forte, ferme , canelée, couverte d’un du- yet mou et brunatre, etrdivisée vers le hauten plusieurs branches fortes et garnies de feuilles en forme de main , et composées de neuf, dix ou onze lobes velus en forme de coin, étroits à leur base où ils se réunissent au petiole, plus larges vers fe haut, et arrondis au som- met ; les pétioles des feuilles ont trois ou quatre pouces de longueur: les fleurs sont verticillées autour des tiges Pune sur Vautre , et LUP forment un épi clair , qui sort de Pextrémité des branches : ces fleurs sont larges etd’un beau bleu, maïs sans aucune odeur ; elles pa- roïssent en Juillet, et leurs se- mences mürissent en automne, Les iégumes de cette espece sont larges d'environ un pouce sur trois de lon- gueur , et renferment trois semen- ces rondes , grosses, comprimées sur leurs côtés , fort rudes, et d’un brun pourpatre. II y a une variété de cette espece à fleurs couleur de chair , que l’on appelle communé- ment Lupin rose; elle ne differe de Ja bieue que par la couleur de sa fleur ; mats cette différence est per- sistante et n’éprouve aucun chan- gement. Elle perfectionne ordinairement ses semences fort tard ; car ellés ne mürissent pis à moins que Tau- it tomne ne soit chaud et sec: c’est- pourquoi Ja meilleure méthode , pour én avoir de bonnes, est de les semer en Septembre prés dune muraïlle chaude , sur uné terre sèche , où élles résisteront à nos hivers ordinaires: les plantés qu'elles produiront , fléuriront de bonne Retire dans Pété suivant, et auront assez dé tems pour perféctionner leurs graines avant que les pluies d’automne commencent ; car ces pluies les font souvent pourrir avant qu’elles soïent tout - à - fait mûres, 12 LU F En mettant quelques semences de ces deux variétés dans de pe- tits pots , au commencement de Septembre, en plaçant ces pots sous un châssis de couche chaude ordinaire, dès que les gelées com; mencent , pour les en garantir, et en leur donnant de l’air ‘dans les tems doux , on pourra conserver ces plantes en hiver ; au printems on les Gtera des pots ayec leurs _mottes, et on les plantera dans une plate-bande chaude, où elles fleu- riront de bonne heure, et produi- ront de bonnes graines. Aibus. La cinquieme , qui croît naturellement dans Ie Levant, est cultivée dans quelques parties de Pitalie comme un légume propre à la nourriture de l’homme ; elle a une tige épaisse, droite , de deux pieds environ de hauteur , et di- visée vers son sommet en plusieurs petites branches velues et garnies de feuilles en forme de main, et composées de sept ou huit lobes étroits , oblongs , velus , d’un gris foncé , réunis à leur base, et cou- verts d’un duvet argenté : ses fleurs naissent en épis clairs aux extré- mités des branches ; elles sont blanches, sessiles et remplacées par des légumes érigés , velus , de trois pouces environ de longueur , et un peu applatis sur les côtés, qui renferment cinq ou six semences plates, blanches, et creusées par LU P une petite cavité semblable à un nombril , dans la partie qui est fixée au légume. Cette espece fleurir en Juillet, et ses semences murissent en automne ; elle est an- nuelle , et on la cultive dans les jar- dins comme plante d'ornement : il faut la semer en place, et la traiter comme la premiere espece (1). Perennis. La sixieme se trouve en Virginie et dans d’autres parties septentrionales de Amérique ; elle a une racine vivace et rempante, de laquelle sortent plusieurs tiges érigées, canelées , et d’un pied et demi de hauteur, qui poussent piusieurs petites branches. Jatéra- les, garnies de feuilles en forme de main, et composées de dix ou onze lobes étroits, en forme de lance , réunis à leur base , postées sur de fortlongs petioles, et garnies (1) Les Lupins passent pour être apé- ritifs , diurétiques ct emménagogues ; on prescrit quelquefois la décoction de ces graines dans les obstructions du foie et des autres visceres, la suppression d'urine , les vers intestinaux , les maladies cuta- nées , etc: leur farine est mise au nombre des quatre especes résolutives , et s'emploie en forme de cataplasme ; cette farine dé. trempée et cuite avec le vinaigre a la réputation de fondre peu-a- peu les tumeurs écrouelleuses sur lesquelles on l'applique. On fait aussi avec la farine de Lupin en général une très -bonne pâte bien su- périeure à la pâte d'amandes dont on se sert pour laver les mains, de L U.P de quelques poils sur Jeurs bords: les fleurs croissent en épis longs et clairs aux extrémités des tiges, et sont disposées sans ordre sur chaque côté ; elles sont d'un bleu pale , et placées sur de courts pé- doncules ; elles paroissent en Juin , et leurs semences mürissent en Août :les graines s'écartent bien- tot, si l’on n’a pas soin de les recueillir aussi - tot qu’elles sont mûres ; car, après un peu d’humi- dité , le soleil fait ouvrir les légumes avec élasticité , et les semences sont lancées à une distance con- sidérable tout autour. On multi- plie cette espece par ses graines comme Ja précédente: il faut ia se- mer en place; car, quoiquesa racine soit vivace , cependant elle pé- netre si profondément dans [a ter- re, que l'on ne peut pas l'enlever dans son entier; et si elle est coupée ou cassée, la plante profite rarement bien après. J’en at découvert quel- ques racines , qui s’étoient enfon- cées de trois pieds dans la terre en une seule année, et qui s’étoient étendues aussi loin à chaque côté, de sorte qu’elles exigent beaucoup de place ; aussi les jeunes plantes doivent être mises au moins à trois pieds de distance : quand elles se trouvent placées dans un sol léger et sec, leurs racines subsistent plu- sieurs années , et produisent quel- ques épis de fleurs , qui paroissent Tome IV, LU P 513 dans les mois de Juin et Juillet ; cependant , quand il tombe de la pluie en Août, les racines poussent souvent de nouvelles tiges, qui donnent des fleurs à la fin de Sep- tembre , ou au commencement d'Octobre, Les semences de la cinquieme espece, dont on se sert en Médeci- ne, ont une saveur amere , et on les regarde comme digestives, fon- dantes, et détersives; lorsqu'on les fait tremper dans leau pendant quelques jours, et qu’on leur laisse ainsi perdre leur amertume, on peut les manger en cas de besoin; mais on croit qu’elles engendrent beaucoup d’humeurs, et qu’elles sont difficiles à digérer. Les fem- mes font usage de la fleur et des semences de cette plante, qu’elles mélent avec du jus de Limon et un peu d’Alumen saccharinum, pour en former une espece d’onguent mou, dont elles se servent pour rendre le visage uni et paroitre plus belles. On seme souvent Ie petit Zupin bleu en Italie, pour ameublir et engraisser la terre, sur-tout celle que l’on destine à receyoir de Ia Vigne. Ces Lupins restent jusqu’à ce qu’ils commencent à fleurir; alors on les coupe, on les enterré en labourant, et les pluies d'hiver font pourrir les tiges, qui servent d'engrais ; mais je doute que cette cbr 514 EU P méthode puisse produire quelques beaux effets; car il y a peu de plantes qui épuisent et appauvris- sent autant la terre que le Lupin : quand on n’a pas assez de tems pour cette opération, on fait bouillir les semences pour Îles empêcher de germer, et on les répand sur la terre avant qu’elle soit labourée, on en emploie ainsi seize boisseaux par acre, et cet engrais est préfé- rable au premier. Toutesles especes de Lupins font un bel effet quand ils sont en fleurs; mais le jaune est préférable à cause de sa bonne odeur : comme ses fleurs sont de peu de durée, sur- tout dans les tems chauds, il faut le semer en différens tems, afin qu’elles se succedent pendant fa belle saison ; elles continueront ainsi jusqu'a Ce qu’elles soient ar- rêtées par les fortes gelées, et celles qui commenceront à s'épanouir en automne, conserveront leur beauté plus long-tems que les printanieres, Si on seme quelques graines de Lupins en automne sur des plates- bandes chaudes , les plantes se conserveront pendant lhiver, et fleuriront de bonne heure au prin- tems. LUPULUS. Tourn. Inst. R. H, 535. tab. 309. Humulus. Lin. Gen. Plant, 989. Cette plante prend son nom de Lupus, un Loup, parce que Les Anciens croyoient que ces ani LiU.P maux avoient Ja coutume de se cacher dessous ; Houblon. Caracteres, Cette plante a des fleurs males et des fleurs femelles sur différens pieds : le calice de la fleur male est composé de cinq petites feuilles concaves et obtuses; elle n'a point de corolle, mais seulement cinq étamines courtes, velues, et terminées par des som- mets obiongs : les fleurs femelles ont un périanthe commun, quarré, aigu , et formé par une feuille ovale, et divisée en quatre parties, qui renferme huit fleurs, dont chacune a à sa base un calice d'une seule feuille : ces fleurs n’ont ni corolle ni étamine , mais seulement un petit germe qui en occupe le cen- tre, et qui soutient deux styles en forme d’aléne, et couronnés par des stigmats aigus, réfléchis et étendus : ce germe se change dans la suite en une semence ronde, couverte dune peau mince, et renfermée dans la bâse du calice, Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de la vingt deuxieme classe de LINNÉE, intitulée : Diœcie peniandrie , qui renferme celles dont les fleurs mâles et les femelles naissent sur diflé- rens pieds, et dont les fleurs males ont cinq étamines. Nous n'avons qu'une espece de ce genre: Lupulus Humulus , mas et fæmina. T'U:P C..B. P. 298; Houblon mile et femelle. Humulus Lupulus. Linn. Syst. Plant. tom. 4 pag. 252. Hort. Cliff. 458. Flor. Suec. 818. 908. Mat. Med. 214. Dalib. Paris. 301. Roy. Lugd.-B. 222. Lupulus. Hall. Helv. n. 1618. Lupulus salictarius. Fuchs. Hist. 124. Le Houblon mâle croît sauvage dans les haïes et sur les chemins de plusieurs parties de P Angleterre; les pauvres gens cueillent souvent ses jeunes branches au printems , et les mangent après les avoir fait bouillir; mais tl faut les prendre fort jeunes, sans quot elles sont coriaces et filandreuses. On distin- gue aisément cette plante par ses fleurs, qui sont petites , et pen- dent en paquets longs et clairs sur les cotés des tiges ; leurs sommets sont couverts de poussiere fécon- dante, et elles ne produisent point de semences. Le Houblon femelle est Pespece qu'on cultive pour Pusage; on en compte trois variétés différentes ; le Houblon long à œil quarré, le Houblon long et blanc, et le Houblon ovale. On multiplie distinctement ces trois variétés en Angleterre, mais on n’admet point le Houblon mâle dans les plantations. Comme la plus grande plantation de Houblon qui soit en Angleterre LU ? sty se trouve dans le Kent, il est vrai- semblable que la méthode «t’on emploie dans ce pays pour |e trai tement de cette plante doit être la meilleure. La terre dont on fait choix pour y établir ces plantations , est or- dinairement riche et fertile; un sol chaud, sec, et d’une bonne pro- fondeur , y est aussi fort propre, etle Houblon yréussitencore mieux; si à deux ou trois pieds de profon- deur le terrein se trouve pierreux et rempli de roches : mais il ne profite en aucune maniere sur une glaise ferme ou sur un sol humide et spongieux. On feroit encore mieux de choisir pour le Houblon une piece de terre de prairie, ou quelque terrein qui n’ait point encore été défriché , ou, sur fequel on n'ait point fait de récoltes depuis piu- sieurs années , ou enfin quelques anciens vergers; car la terre qui a produit long-tems du Bled est usée, et a besoin de beaucoup d'engrais, pour devenir propre 4 la culture du Houblon. Les Planteurs de Kent regardent les terres nou- velles comme les meilleures ; ils plantent sur ces terres des Pommiers à une grande distance les uns des autres, et des Cerisiers entreux.. Quand Ia terre a produit du Hou- blon pendant dix années, alors les arbres commencent à porter ;-les Teri LRU:P Cerisiers durent eux-mémes environ trente ans, et on Jes détruit au bout de ce tems pour faire place aux Pommiers , quisont devenus fort grands. Les Planteurs d’Essex choïsissent les terres marécageuses, comme celles qui conviennent le mieux au Houblon, quoiqwils regardent aussi comme très-bons plusieurs autres especes de sols. Quelques personnes pensent qu’une surface sablonneuse et un fond de terre de brique forment le terrein le plus propre à cette culture , et elles regardent comme s16 une chose trés-indifférente que ce sable soit blanc ou noir. Il y a des terres marécageuses de différentes especes ; les unes sont fortes etlourdes , de maniere qu’el- les se fendent et se crevassent en été ; d’autres sont si légeres , que dans les années seches, elles sont emportées par le vent, et quelques- unes enfin sont d’une consistance moyenne, et sont composées des deux especes précédentes. La valeur et la qualité de ces marais dépend de Ia nature du sol, qui se trouve en-dessous, ce qui fait un très-bel effet quand on le répand sur la surface; car il vaut toujours mieux enterrer cette surface quand on veut y planter du Houblon ; parce que ses racines sont naturellement dirigées vers le LU, P bas, et qu’elles pénetrent quelque- fois à la profondeur de quatre ou cing pieds; ainsi le sol le plus profond et le plus riche lui convient le mieux. Peu de personnes font attention à la qualité des marais, parce qu'el- les ne cherchent point à reconnoi- tre la nature du fond, à cause des frais que ce travail occasionne, et des difficultés qu’il y a à faire écou- ler les eaux. Si le terrein est humide, i faut le préparer en siilons très-élevés, afin qu’il puisse bien se secher, et tenir les rigolles et les tranchées nettes et ouvertes, sur-tout en hiver, de maniere que l’eau ne se forme point en glace, ou ne se croupisse pas sur les racines. Si la terre est rude ou froide, on peut l'améliorer beaucoup en Ja brûlant. Une bonne méthode seroit de brûler chaque année Jes chaumes du Houblon dans un coin du jardin , de les couvrir de terre à mesure qu'ils brülent, de remettre ensuite du nouveau chaume, et de continuer toujours de même de rang en rang; on se procureroit par-là de petits monceaux d’excel- lens engrais. Quant à la situation d’une terre à Houblon, celle qui est inclinée au midi ou au couchant doit être préférée; mais st elle se trouve exposée aux vents du nord-est où Lyte du sud-ouest, i] faut l’abriter avec quelques arbres placés à une cer- taine distance , parce que les vents du nord-est sont sujets à pincer les tendres rejettons au printems, et ceux du sud-ouest cassent et emportent souvent Jes perches à Ja fin Pété; ce qui nuit beaucoup au Houblon. Le Houblon doit être planté à une exposition ouverte, afin que Pair puisse librement circuler entre cha- que plante, pour en dissiper Phu- midité ; par-là elles seront moins sujettes à la nielle, qui détruit bien- . tot le milieu des grandes planta- tions, tandis que les dehors n’en sont point endommagés. Pour ce qui concerne la prépara- tion de la terre avant de planter, il faut la labourer et la niveler avec une herse l'hiver auparavant, et mettre ensuite dessus en monceaux une bonne quantité de terre fraiche et riche, ou du fumier bien pourri mélé avec de la terre, et en assez grande quantité, pour qu'il y en ait la valeur d’un demi-boisseau dans chaque trou de Houblon. Ontend ensuite un cordeau dans Ja longueur dela haie qui environne le terrein, après y avoir formé des nœuds à huit ou neuf pouces de distance les uns des autres, pour marquer les endroits où les tiges de Houblon doivent étre placées, et on en forme un bâton pointu à L'U P LT chacun de ces endroits; on wans- porte ensuite le cordeau à côté avec deux bâtons à fourches à environ huit ou neuf pieds de distance, et par ce moyen, du premier rang on peut marquer tout le terrein, en attachant les deux fourches aux deux bâtons placés les premiers, et tracer un autre rang à, l'extrémité opposée, où les batons à fourche se rencontrent en forme triangu- laire ; après quoi on fait dans tous les endroits indiqués par les bâtons un trou d’un pied et demi de lar- geur, que l’on remplit de Pengrats ou de ia bonne terre mise en monceaux. Quand on laboure Ia terre avec des chevaux entre les petites hau- teurs, il vaut mieux les planter en Quinconce ou en forme d’Echiquier ; mais le Quinconce est préférable pour le Houblon , et il est d'ailleurs plus agréable à œil. Si on se propose de cultiver Ia terre avec la charrue a main, il est plus avantageux de disposer cette plantation en quarré; mais, quelle quesoit la maniere dont on fasse choix, il faut enfoncer un poteau dans les endroits où Pon veut élever les petites buttes. On doit aussi apporter beaucoup d'attention dans le choix des plantes et de Pespece de Houblon ; car st on forme cette plantation avec deux ou trois especes qui mürissent en différens tems, on éprouvera beau- LUP coup d’embarras et même de perte. Les deux meilleures especes sont ÿ18 les Sarmens blancs et gris; le der- nier est un Houblon quarré, plus grand, plus dur, et plus fécond, mais qui mürit plus tard que le premier. Il y a aussi une autre espece de S'arment blanc , qui mürit huit ou dix jours avant le commun, mais elle est plus tendre, et produit moins; cette espece est celle qu’on voit la premiere sur les marchés, En plantant trois terreins diffé- rens avec ces trois especes de Hou- blon, on aura l'avantage de pou- voir les cueillir successivement, à mesure qu'ils parviendront en ma- turite. On doit prendre les Pieds ou Plants dans des terreins enticrement plantés de la seule espece que l’on veut avoir; ces pieds doivent avoir cinq ou six pouces de longueur, et porter trois nœuds ou boutons après qu'on en a retranché tous les vieux Sarmens et les vieilles écorces de l’ancieune poussée. Quand on veut multiplier une espece de Hou- blon, on couche en terre les Sar- mens superilus, on en coupe les sommets, et on les enterre dans Jes petites élévations. Toutes ces marcottes pousseront des racines, et pourront ensuite étre mises en rangs dans une planche de bonne terre ; car presque toutes ces bran- L UP ches croîtront, et donneront de bons Pieds au printems suivant. Quelques personnes ont essaye de former une plantation de Houblon par semences, mais elles n’en ont retiré aucun avantage, parce que cette méthode est non-seulement ennuyeuse, mais les Houblons ainsi produits sont communément de différentes especes , les uns sauva- geset d'autres stériles. La meilleure saison pour planter le Houblon est , suivant les habitans de Kent, les mois d'Octobre et de Mars; mais on ne peut pas avoir au mois d’Octobre les Pieds de l’espece com- mune, à moins qu'on ne laboure et qu'on ne détruiseune plantation, et l’on est encore en danger de les voir pourrir si Phiver est fort hu- mide : le tems le plus ordinaire pour se les procurer est le mois de Mars, quand on coupe le Houblon et qu'on le dresse, La maniere de planter le Houblon est d’en mettre deux ou trois bors pieds dans chaque trou avec un plantoir, à quatre pouces environ les uns des autres, et de les placer en pente en les tenant au niyeau de la surface de Ja terre; on les presse ensuite ensemble avec la main, on les couvre avec de Ja terre fine, et on enfonce un bâton à chaque côté pour les assurer. Les choses étant ainsi disposées, il n'y a rien de plus à faire pen- TU P dant Pété suivant, que de tenir les petites hauteurs absolument nettes, de houer Ja terfè avec une houe a cheval vers le mois de Mai, de ramasser les pierres si l’on en a dé- terré quelques unes en labourant, et d’élever les petites hauteurs au- tour des plantes. Au mois de Juin, on rassemble ces Sarmens en les tordant ensemble , et l’on en forme un nœud; car si on les fixoit dès Ja premiere année à de petits po- teaux pour en retirer quelques Houblons, on affoibliroitles plantes, et le bénéfice ne seroit pas consi- dérable. Lorsque l’on a fait un mélange de terre et de fumier pour servir @engrais , le meilleur tems pour lerépandre est vers la Saint-Michel, si la saison est seche, afin que les roues des charriots ne puissent pas endommager les Houblons , ni for- mer des traces trop profondes dans la térre : si on ne peut pas voi- turer Pengrais dans ce tems, on est obligé d’attendre jusqu’à ce que la gelée ait affermi la terre, de maniere qu’elle puisse porter les charriots ; c’est aussi dans ce tems qu’il faut voiturer dans la planta- tion de nouvelles perches pour remplacer celles qui peuvent être détruites, et qu'il faut enlever chaque année. Si l’on a une bonne provision de fumier, la meilleure méthode sera LUP 5419 de Je répandre sur toute la‘ terre ; et de lenterrer par un Jabour Phi. ver suivant ; la quantité nécessaire est de quarante charges par âcre, en comptant trente boisseaux en- viron pour une charge. Quand on n’a pas assez de fumier pour couvrir toute la terre en une seule fois, on peut y en mettre une partie Ja premiere année, et fe reste dans la seconde, et même dans la troisieme ; car , suivant cette méthode, il nest pas nécessaire d’engraisser le terrein plus souvent qu’une fois dans deux ou trois ans. Ceux qui n'ont qu'une petite quantité de fumier, se contentent ordinairement d’en répandre cha- que année environ vingt charges sur un âcre, et ne le mettent que sur les petites élévations ; on fait ce travail dans le mois de Novem- bre, ou au printems : quelques personnes préferent Je printems, parce qu'alors les Houblons sont arrangés, et qu’on les couvre après qu’ils sont coupés; mais quand on differe jusqu’à ce tems, cet engrais doit être fin et bien consommé. Quant à l’arrangement des Hou- blons , lorsque le terrein est labouré en Janvier ou en Fevrier, on doit ôter la terre avec la béche près des hauteurs , afin de pouvoir couper plus commodément les tiges. Vers la fin de Fevrier, si les Houblons ont été plantés au printems LUP précédent , ou si la terre est Ié- 520 gere , il faut les arranger par un tems sec; et si Ja terre est forte et en bon état, on differera cette opération jusqu’au milieu du mois de Mars, et même jusqu’à la fin de ce mois : st Ja terre est sujette à produire des Sarmens trop forts, on pourra reculer encore ce travail jusqu’au commencement du mois d'Avril, Après avoir enlevé avec une béche ou quelqu’autre instrument de fer toute fa terre des hauteurs, de maniere que la tige soit décou- verte jusqu'aux racines principales, on retranchera tous les rejettons qui ont cra avec les Sarmens de l'année précédente, ainsi que tous Jes jeunes Bourgeons, afin qu’il n’en reste aucun qui puisse couler dans les allées, et affoiblir les tiges prin- cipales : on fera bien aussi de cov per une partie de Ja tige plus ba: que l’autre, et de retrancher encore Ja partie basse qui a été laissée plus haute l’année précédente. En sui- vant cette méthode, on peut es- perer de bons boutons, et les hau- teurs seront en bon ordre: lorsqu'on dresse les Houblons qui ont été plantés l'année précédente, on doit jetter bas les deux sommets morts et les jeunes rejettons qui ont poussé aux pieds; après quoi l’on récouvre les tiges avec de la terre fine jusqu’à l'épaisseur d’un doigt. L'UP Vers le milieu d'Avril, lorsque les branches commencent à pous- ser, on place les perches, et on les enfonce profondément contre les hauteurs, avec une pince de fer quarrée , afin qu’elles puissent mieux résister aux vents. Trois perches suffisent pour une hauteur, en les plaçant aussi près des buttes qu'il est possible , et en faisant pencher leurs sommets en-dehors, pour empêcher les Sarmens de s’entrela- cer. On doit aussi laisser une ou- verture entre deux perches du côté du midi, pour que les rayons du soleil puissent y pénétrer. Les perches doivent avoir seize ou vingt pieds de longueur, plus ou moins suivant la force de la terre. I faut avoir grand soin de ne pas mettre trop de perches dans une terre maigre, parce qu’elles feroient filer les tiges et les affoibliroient: si la terre est trop chargée de per- ches, on ne doit pas attendre une bonne récolte, parce que les bran- ches qui portent les Houblons seront fort petites, jusqu’à ce que les Sarmens soient parvenus au-dessus des perches, ce qui n’a jamais lieu quand les perches sont trop longues ; deux petites perches suf fsent pour une terre nouvelle, Si l’on attendoit pour placer Îles perches que les jeunes tiges eussent aueint la hauteur d'un pied, on seroit plus en état de juger de quelle 1 longueur LUP fongueur elles doivent être; mais si on laisse ces tiges devenir assez grandes pourtomber danslesallées, on leur nuit beaucoup, parce qu’el- les s’entrelacent les unes avec les autres, et ne s’attachent pas si ai- sément autour des perches. Les perches d’Erable ou de Tremble sont regardées comme les meilleures pour les Houblons : on prétend qu’ils y réussissent mieux, à cause de la chaleur qu’elles leur procurent, et parce qu’étant plus rudes, les tiges de Houblon y grim- pent plus aisément; mais quant à la durée, les perches de Fréne ou de Saule sont préférables; celles de Chataignier durent encore davan- tage. Quand les Houblons sont montés, si on trouve quelques perches trop courtes, on peut en placer de plus hautes à côté pour recevoir les Sarmens. Quant à ce qui concerne le liage des Houblons , les jets qui ne s’at- tachent point à la perche Ia plus voisine , quand ils sont parvenus à la hauteur de trois ou quatre pieds, y doivent être guidés avec Ja main, en les tournant vers le soleil, dont ils suivent toujours le cours; on les fixe avec des joncs fanés, mais il ne faut pas trop les serrer , afin de ne pas les empêcher de grimper jusqu’au haut de Ia perche. Tome IV, LUP 520. On continue cette opération jusqu’à ce que les perches soient garnies de Sarmens , dont deux ou trois suflissent pour une perche ; tous les rejettons qui ne sont pas nécessaires peuvent être déracinés. Quand les Sarmens sont parvenus au-dessus de Ja portée de la main, s'ils abandonnent alors les perches, il faut faire usage d’une échelle pour les fixer. Quelques personnes conseillent de retrancher Îles têtes pour faire pousser un plus grand nombre de branches au-dessous, quand les Sarmens sont très-forts et qu'ils croissent trop au-dessus des per- ches. Vers la fin de Mai, quand ona fini de lier, la terre doit être la- bourée; ce qui se fait, en mettant une béche chargée de terre fine sur chaque hauteur, et l’on re- commence un mois après cette opération, pour donner aux buttes une hauteur convenable, Ii est très-certain qu’un arrose- ment copieux seroit extrêmement avantageux aux Houblons dans les étés chauds et secs ; mais cela oc- casionneroit tant de peine et de dépense , que la chose n’est point praticable, à moins qu'il ny ait dans le voisinage un ruisseau qu’on puisse faire couler sur le terrein. Quand Iles Houblons fleurissent, il faut observer s’il n’y a pas quel« Vvy 522 ijU'P ques buttes garnies de plantes sau- vages et stériles, et les marquer, en enfonçant un bâton dans le chaume de ces buttes, afin de pouvoir les arracher etlés replanter, Les Houblons , ainsi que les autres végétaux , sont sujets a beaucoup de maladies et de désastres ,sur-tout à ce qu’on appelle le Marais. Le Docteur HALESs, dans son excellent Traité de la Sratique des Vécéraux, à l'article du Houblon, rapporte létat des plantes que M. AUSTIN de Cantorbery lui avoit envoyées en 1725. Dans le milieu d'Avril, il ne paroissoit pas la moitié des rejettons hors de la terre, de maniere que les Planteurs ne sayoient comment mettre les perches. En ouvrant Jes hauteurs, on s'apperçut du défaut des jets, et on trouva une multitude de diffé- rens insectes qui dévoroient les racines, et on attribua la naissance de cette vermine aux grandes sè- cheresses qui avoient duré: pres- que saus interruption depuis trois mois. Vers la fin d'Avril, plusieurs seps de Houblon furent infestés par des mouches. Le 20 Mar, la croissance des seps paroissoit fort inégale ; les uns avoient sept pieds de long ; d’autres tout-au- plus trois ou quatre ; quel- ques-uns ctoient liés aux perches, et d’autres n’étoient pas visibles ; L UP cette inégalité dans leur hauteur continua pendant tout le tems de leur accroissement, Les mouches parurent alors sur les feuilles des seps les plusavancés, mais en moindre quantité ici que dans la plupart des autres endroits. Vers le milieu de Juin, les mou- ches augmenterent; cependant pas assez fort pour endommager la ré- colte, comme dans des plantations éloignées, où elles s’étoïent si con- sidérablement multiplices, qu’elles fourmilloient à la fin du mois. Le 27 Juin, il parut quelques taches de marais; depuis ce jour, jusqu’au 9 Juillet, y eut un tems fort sec, et l’on disoit alors, que la plus grande partie des Houblons paroissoit mal-saine , noire, et dans un état irréparable; les nôtres ce- pendant étoient en assez bon état, suivant l'opinion de ja plupart des habiles Planteurs. Les grandes feuilles étoient dé- rangées et un peu fanées ; le mae rais étoit un peu augmenté, et du 9 jusqu’au 23 Juillet, il s’ac- crut encore beaucoup ; mais les mouches et les poux diminuerent par la forte pluie qui tomba jour- nellement. Une semaine apres , le marais , qui paroissoit s'être ar- rêté , augmenta considérablement, sur -tout dans les cantons où il sétoit d’abord montré, Vers le milieu d’Aout les seps LUP cesserent de croître et de pousser des tiges et des branches ; les plus avancés produisirent du Houblon, et le reste donna seulement des fleurs : le marais commença à s’é- tendre dans les endroits où l’on ne avoit point encoré apperçu , et non seulement les feuilles en furent gâtées , mais aussi plusieurs bou- tons. Le 20 Août quelques houblons étoient infectés par le marais, et des branches entieres étoient cor- rompues; la moitié des plantations avoit échappé et s’étoit assez bien conservée jusqu’à ce moment : mais alors le marais commença à aug- - menter un peu, le vent et la pluie, qui eurent lieu durant plusieurs jours de Ja semaine suivante, leur nuisirent beaucoup; plusieurs com- mencerent à décheoir et tomberent a rien; quelques-uns de ceux qui étoient restés en fleurs ne donnerent point de Houblon , et le surplus resta très-petit. Nous ne commencames point à éplucher, avant le 8 Septembre, 18 jours. plus tard que l’année pré- cédente : la récolte , qui fut dun peu plus de deux cents par. âcre de terre, ne fut pas bonne. Les meilleurs Houblons se vendirent cette année a Way-Hiill, 16 livres sterling le cent. Le Docteur Hates rapporte encore lexpérience suivante qu’il LUP $23 fit sur des seps de Houblons : dans le mois de Juillet il coupa deux seps en bon état près de la terre, dans un endroit du jardin fort a ombre, la perche y étant toujours; il dépouilla un de ces seps de ses feuilles, et mit les tiges dans de petites bouteilles avec une cer- taine quantité d’eau : celui auquel il avoit laissé les feuilles absorba en douze heures de tems quatre onces d’eau, et celui qui avoit été dépouillé , trois quarts d’once. Il prit une autre perche avec les seps dessus, et l’emporta hors du jardin à Houblons dans une ex- position libre et ouverte; ceux-ci absorberent et transpirerent une fois autant que Jes premiers, ce qui sert a démontrer pourquoi les seps qui se trouvent sur les bords de fa plantation, où ils sont Îes plus exposés à l'air, sont courts et mauvais en comparaison de ceux du milieu ; parce qu’étant fort des- sechés , leurs fibres se durcissent plutôt, et ne peuvent pas se prêter aussi - bien au prolongement de leurs fibres que ceux du centre qui se conservent toujours humides, et ont par conséquent plus de sou- plesse. Le même Auteur continue ainsi : un âcre de terre plantée en Hou- blons contient mille buttes de trois perches chacune , et cha- cune de ces perches porte trois Vwi $24 LUP seps ; le ‘nombre des seps dans cette piece de terre est par con- séquent de neuf milles, dont cha- cun transpire quatre onces d’eau ; ce qui forme par acre, dans l’es- pace de douze heures, 3600 onces 15750000 grains, 62007 pouces de cube, ou 220 gallons, lesquels divisés par 6272640 pouces quar- rés dans un acre , font la quan- tite de liqueur transpirée par tous les seps de Houblons qui égale une surface de liqueur aussi étendue partie d’un pouce 1 qu'un acre, et — de profondeur, sans compter ce qui s’evapore de la terre. Cette quantité d'humidité dans un air en bon état, si elle se dis- sipe journellement, est suffisan- te pour entretenir les Houblons comme ils doivent l'être ; mais quand Pair est humide, pluvieux, et sans intervalle de tems secs , alors les houblons se trouvent en- vironnés d’une trop grande humi- dité qui empêche en quelque ma- niere la transpiration des feuilles ; par là la seve croupit, se corrompt et engendre un moisi qui fait le marais, et gate souvent de grandes plantations de Houblons. C'est ce qui est arrivé en 1723: il plut presque continuellement pendant les dix ou quinze derniers jours de Juillet, après quatre mois de tems sec , ce qui infecta de marais les Houblons les mieux fleuris LU et de Ja meilleure apparence, et gata leurs feuilles et leurs fruits , tandis que ceux qui avoient mal réussi, échapperent et produisirent en abondance, parce qu'étant pe- tits, ils n’ayoient point transpiré en aussi grande quantité que les autres, et la vapeur transpirée ne s’étoit pas trouvée si génce que dans les gros seps en bon état et placés à l'ombre, Les cultivateurs ont observé que, lorsque le marais est une fois établi dans quelques parties des plantations , il se répand bientôt sur tout le terrein , que les plañtes qui naissent sous les Houblons , en sont alors probablement infectées; et que les petites semences d’un crû prompt , parvenant bientôt en maturité , et s’écartant sur toute la surface du sol, peuvent étre Ja cause de cette propagation suc- cessive du marais qui s'étend ainst pendant plusieurs années sur diffé- rens terreins. Ne seroit-il pas alors prudent de brüler les seps attaqués de cette maladie aussi-tôt que les Houblons sont recueillis, pour dé- truire la racine du mal. M. AUSTIN DE CANTORBERY ; observe que le marais est plus perni- cieux aux terres basses et abritées qu’à celles qui sont élevées et dé- couvertes, et qu’il fait plus de mak aux coteaux exposés au nord, qu’à ceux qui penchent vers le midi, au LUP milieu des plantations qu’à lexté- rieur, aux terres seches et douces, qu’à celles qui sont humides et fortes. ! On sest apperçu de Ja vérité de toutes ces observations dans les plantations dont le travail avoit été le même , et qui avoient été cultivées en méme-tems ; mais quand il y avoit eu quelque difié- rence dans le traitement, l’eflet étoit aussi différent ; les terres basses et douces que lon avoit né- gligées étoiert alors moins atta- quées que les terreins ouverts et humides qui avoient été soigneu- sement cultivés. Ona observéque les rosées dou- ces commençoient vers le onzeJuin, et que vers le milieu de Juillet elles rendoient les feuilles noires. Le même Docteur Hares rap- porte que dans le mois de Juillet, que les planteurs appellent la saison des nielles , ilavoit vu des seps au milieu d’une terre à Houblon , brûlés d’une extrémité à l’autre d’un grand terrein ; ce qui avoit été occa- sionné par un coup de soleil vif, survenu immédiatement après la pluie, qwalors on voyoit à l'œil nud), et surtout avec un telescope, les vapeurs monter en si grande abondance , qu'elles obscurcis- soient et troubloient les objets ; et comme il n’y avoit point de veine et de gravier dans Pespace LUP s2$ du terrein brilé , on ne pouvoit atribuer cette plus grande quantité de vapeurs brülantes, qu’à ja si- tuation du lieu renfermé au milieu de la plantation, cequi n’étoit point arrivé à l’extérieur, Pair étant plus dense et plus échauffé dans ce milieu. Peut-être aussi que la plus grande masse de vapeurs étant plus épaisse dans le milieu de Ia plantation, rend dans cet endroit les rayons du soleil convergents, etaugmente ainsi considérablement la chaleur ; car on a remarqué que I partie où se trouvoient les Hou- blons brûlés, formoit une ligne en angle droit avec les rayons du soleil vers Jes onze heures, qui est Je tems où ils sont le plus ar- dens, Cette terrea Houblon se trouvoit dans une vallée dirigée du sud-ouest au nord-est; et autant qu’il put s’en ressouvenir, il n’y avoit alors que très peu de vent, sur-tout dans la ligne brûlée , car st le vent du nord ou du sud avoit régné il est probable que ce vent du nord, en souffant doucement , auroit porté la masse de cette vapeur naissante sur le côté méridional, et qwalors le lieu de cette di- rection auroit été le plus brûlé. Quant aux nielles brülantes par- ticulieres qui frappent çà et ja quelques seps de houblons, ou une LUP ou deux branches d’arbre , sans en- dommager le voisinage , les phy- siciens ne peuvent nous en donnet aucune raison satisfaisante. Ils ob« servent souvent, avec des teles- copes refiéchissans , de petites por- tions de vapeurs , séparées et trans- parentes, qui flottent dans Pair, lesquelles quoiqu’invisibles a Pocil nud, sont cependant considéra- blement plus denses que Pair qui les environne , et de pareilles va- peurs peuvent fort bien acquérir un dégré de chaleur suffisant pour brüler les parties des plantes qu’elles touchent, surtout si ces partiessont fort tendres. Les jardiniers des environs de Londres ont souvent observé à leurs dépens, qu'en mettant sans précaution des cloches sur Jeurs choux-fleurs de bonne heure dans une matinée de gelée , et avant que la rosée soit évaporée, cette rosée attirée par la chaleur du soleil et resserrée en-dedans de Ja cloche , formoit une vapeur dense , trans- parente et ardente qui bruloit et détruisoit les plantes. Peut-être aussi que la surface 526 supérieure de ces masses de Va- peurs transparentes, séparées et voltigeantes , prenant différentes formes hémisphériques ou de demi- cylindre , rendent les rayons du soleil. convergens , de maniere qu'ils brûlent souvent les plantes UP les plus tendres , sur Jesquelles tombent les globules de vapeur, ainsi que les parties plus dures des plantes et des arbres , à proportion que ces vapeurs affectent une figure plus propre à rassembler les rayons du soleil, Le Sayant BOERHAAVE dans sa Théorie de Chymie , page 245 , Edi- tion. de Swaw, observe que les nuées blanches qui paroissent en été sont comme autant de miroirs ou de verres ardens qui occasion- nent une chaleur €xcessive ; ces miroirs nébuleux étant quelquefois ronds et quelquefois concaves, lors- que le soleil luit entre ces nuées, il doit nécessairement produire une chaleur véhémente , puisque plu- sieurs de ces rayons, qui autrement ne paryiendroient peut-être point jusqu’à la terre, s’y font sentir avec violence : c’est ainsi que des nuées disposées de cette maniere font Poffice de véritables verres ardens, qui enflamment air et occasion nent le: phénomène du tonnerre. Jai quelquefois observé , con- tinue - t-il, une espece de nuée creuse , remplie de grêle et de neige , qui produisoit une chaleur extrême, parce qu'étant plus con. densée, elle réfléchissoit une plus grande quantité de rayons : la nuée se dissipant ensuite en grêle, il survenoit un froid piquant , qui étoit suivi d’une chaleur modérée ; LUP ainsi les nuées de glace et concaves produisent par leur grande réflexion une chaleur vigoureuse , et quand elles se dissipent , un froid ex- cessif. : De-là le Docteur Hares: con- clut que fa nielle peut être occa- sionnée par la réflexion des nuées , ainsi que pat la réfraction des va- peurs épaisses et transparentes. Les Houblons commencent à fleurir vers le milieu de Juillet, et sont en état d'être cueïllis dans le tems de la fête de Saint: Bar- thélemi ; on peut juger de leur maturité par leur odeur forte, leur dureté et la couleur brunätre de leurs semences. Quand au moyen de ces obser- tions on sapperçoit qu'ils sont murs , on Îles recueille le plus promprement qu'il est possible ; car ils seroient exposés à être for- tement endommagés , si dans ce tems-la il survenoit des vents vio- fens; et leurs branches étant rom- pues ou froissées , ils perdrojent beaucoup de leur couleur; ce qu’il faut éviter : car il est certain que le Houblon vert et luisant se vend un tiers de plus que celui qui a perdu sa couleur, et qui est de- venu brun. La maniere Ia plus commode de faire cette récolte est de mettre le Houblon dans une caisse longue et quarrée , appelée Bin, semblable LUP $27 à une may de Boulanger ; à me- sure qu'on Je cueille, on le jette dans un drap suspendu en-dedans avec des cloux à crochets: 111 La caïsse est composée de quatre morceaux de ‘bois joints ensemble, et soutenus par quatre pieds, avee un pilier à chaque côté pour sou- lever un autre morceau de bois placé sur le milieu de la caisse à une hauteur convenable pour y mettre dessus les perches que !’on veut éplucher. Cette caisse a ordinairement huit pieds de longueur sur trois de largeur; on peut y placer deux. perches à Ja fois , de maniere que trois où quatre personnes peuvent y travailler de chaque côté. If vaut mieux commencer à recueillir le Houblon du côté de l'Orient ou du Nord de Ia plantas tion , si Pon peut le faire commos dément ; parce qu’ainsi on est toujours à l'abri des vents impé- tueux du Sud-Ouest, Si l'on veut commencer par une piece de terre de onze buttes quarrées ; on place le chassis ou la caisse sur celle qui occupe le centre de cet espace, de maniere qu’il y en a cing de chaque côté ; quand ces buttes sont épluchées, on trans- porte la calsse dans une autre piece de terre de la même étendue, et on continue toujours ainsi jusqu’à ce que la récolte soit finie, 528 LUP Quand on enleve les perches pour les éplucher, i faut avoir grand soin de ne pas couper les sarments trop près des hauteurs ; sur -tour lorsque ces tiges sont vertes ; parce que lon occasionne- roit ainsi un écoulement trop con- sidérable de la séve : st les perches sont difficiles à arracher, on les enleve au moyen d'un morceau de bois en forme de levier, et garni d'un fer fourchu, denteléen-dedans, et fixé à deux pieds de Pextrémité, ~ Il faut-éplucher bien proprement Jes Houblons , c’est-à-dire , sans qu'il y reste ni-feuilles., ni tiges» vuider la caisse deux ou trois fois par jour dans un sac de grosse toile, et porter les Houblons tout de suite au four pour les secher ; car si on les laisse long-tems dans la caisse ou dans le sac , ils sont sujets à s'échauffer et à se décolorer. Quand le tems-est chand, on ne doit pas enlever plus de perches qu'on ne peut en éplucher dans une heure , et il faut toujours faire cette récolte dans un beau jour, si cela est possible, et quand les Houblons sont secs ; car au moyen de cela on épargne le feu du four, et leur couleur se conserve beau- coup mieux. La meilleure méthode pour sè- cher les Houblons est d'employer du charbon de bois, et de se ser- vir d’un four couvert d'une toile de LUP crin de la même forme et du même tissu que celle dont on se sert pour secher Ia Dreche. II nest pas né- cessaire de donner des instructions particulieres pour faire ce four, puisque tous les Charpentiers et les Maçons du pays où croissent les Houblons , et où l’on fait de la Drè- che, connoissent parfaitement cette construction. Ce four doit étre quarré , et peut avoir dix , douze , quatorze ou seize pieds au-dessus du sommet, qui est la place où lon met les Houblons , suivant que la plantation exige et que lemplacement le permet ; maïs il y a certaines pro- portions qui doivent nécessaire- ment être suivies entre la hauteur et la largeur du four , aïnst que pour l'endroit où l’on met le feu , c’est- à-dire que, st le four a douze pieds quarrés sur le sommet, on lui donne neuf pieds de hauteur depuis Pen- droit où l’on place le feu, qui doit avoir six pieds et demi en quarré; on observe les mêmes proportions dans les autres dimensions, On étend te Houblon de niveau au-dessus du four jusqu’à un pied d'épaisseur , et même davantage, si la profondeur de Ja gourmette le permet; mais il faut avoir soin de ne pas surcharger le sommet, si le Houblon est vert et humide. On échauffe d’abord le sommet avant d'y mettre le Houblon, et Por L'U P Yon entretient cette chaleur sans interruption , mais pas trop vive- ment , pour ne pas bruler de Hou- blon ; il ne faut pas non plus Ja diminuer, mais plutôt Paugmenter jusqu’a ce que les Houblons soient presque secs , afin que l'humidité, ou les vapeurs que le feu fait mon- ter, ne les décolore pas , et ne re- tombe point, Quand ils ont été dessus pen- dant environ neuf heures , on les retourne , et deux ou trois heures après on peut les ôter. On con- noit quand ils sont bien secs par la fragilité des queues, et lorsque les feuilles tombent aisément. Les Hollandois et les Flamands sy prennent différemment pour secher leurs Houblons ; ils ont des fours quarrés d'environ huit ou dix pieds de largeur , construits en briques ou en pierres avec une porte sur un côté, et une place à feu sur l'aire de treïze pouces environ en-dedans, et treize pouces de hauteur en longueur dans Pem- bouchure presque jusqu’au fond du four; on y laisse précisément assez de place pour qu’un homme puisse tourner autour de l'extrémité, ce qu’ils appellent un cheval , tel qu’on le fait ordinairemen dans les fours à dréche ; le feu sort par des trous à chaque côté et à chaque bout. Le plancher, sur lequel on place le Houblon , se trouve à cing pieds Tome IV, LUU P 529 d'élévation au - dessus ; autour de cette aire est une muraille de près de quatre pieds de hauteur, qui sert à retenir le Houblon. On pra- tique une fenêtre à un des côtés de cette muraïlle , par laquelle on jette le Houblon sec dans une cham- bre préparée pour le recevoir; les planchers sont faits de lattes scices fort droites, etplacées à trois lignes de distance les unes autres sur nné solive qui les croise dans le milieu pour les soutenir. On dépose le Houblon par paniers sur ce plancher, et sans toile, en commençant par un bout, et en continuant de même, jusqu’à ce que toute cette surface en soit couverte jusqu’à lépaisseur d’une demi-aune {1}),maïssans la fouler; on se sert ensuite d’un rateau pour le mettre de niveau, et d’une épais- seur égale. Cela fait, on allume le feu au- dessous avec du bois ou du char- bon ; mais on préfere le charbon: on entretient ce feu , autant qu’il est possible , à un dégré égal et constant, seulement à l'entrée du four, car l'air le disperse suffisam- ment. On ne remue pas ce Houblon jusqu’à ce qu’il soit tout-à-fait sec dans toute la profondeur ; maïs si Yon trouve quelqu’endroit qui ne BR ka She ue a (1) L’aune est de trois pieds anglois. Xxx $30 L'U:P soit pas aussi sec que Île reste, ce dont on s’appercoit en étendant dessus un baton, et en le frappant par-tout pour reconnoitre ceux qui ne font point de bruit, on place sur le Houblon le plus sec, celui qui conserve encore un peu d'humidité, On reconnoit que le Houblon est entièrement sec à fa fragilité de Ja queue; alors on re- tire le feu, et l’on jette le Houblon par la fenêtre destinée a cet usage dans la chambre qui doit le rece- voir, en se servant d’une perche large par le bout : on entre ensuite par la porte d’en-bas pour balayer le Houblon etlessemences quipeuvent y être tombces par Ia fenêtre, et on Jes met avec les autres ; apres cela on remet une autre couche de Houblon verd, et l’on rallume le feu comme auparavant. Quelques personnes désapprou- vent cetie méthode, parce qu’ils pré- tendent que la couche de Houblon étant trop épaisse, et n’étant pas retournée , ceux du bas. doivent nécessairement secher avant ceux du haut, et que la chaleur du feu, passant à travers la couche entiere pour secher ceux du dessus, doit nécessairement trop dessecher et endommager. beaucoup Ja plus grande partie des Houblons : ils ajoûtent encoré que cette opéra: tion entraîne une dépense inutile par l'entreiien du feu qui doit durer LC'U:-P plus long-tems pour secher entiè- rement une si grosse masse. C'est-pourquoi l’on conseille de construire le four comme il a été dit avant la maniere hollandoise: de pratiquer d’abord une couche à rebords plats d’un pouce environ d'épaisseur sur deux ou trois pouces de largeur , et de mettre au-dessus des traverses plates en forme d’échi- quier à trois ou quatre pouces de distance l’une de l'autre ; afin que le plancher puisse être droit et uni: on peut poser cette couche sur deux ou trois solives en forme de bord pour l’empécher de s’en- foncer. Elle doit être couverte d’une feuille de fer-blanc double et sou- dée à chaque joint ; les solives doivent étre faites de maniere qu’é: tant placées, Jes joints du fer-blanc soient toujours au milieu : lorsque la couche en est entièrement cou- verte , on attache les planches au- tour des bords du fourneau pour soutenir le Houblon ; maïs i est né- cessaire de ménager une ouverture d'un côté pour en ôter le Houblon comme auparavant, On court moins de risque ,. et il y a moins de perte en re- tournant le Houblon sur ce plan- cher de fer] LYC trop de chaleur, et ainsi elles se- ront très-utiles (1). LUSERNE Voyez Meptca et MEDIcaGo. LUSERNE EN ARBRE. Voyez Mepica ARBOREA. LUTEOLA. Voyez RESEDA LU- TEOLA. L, LYCHNIS. Tourn. Inst R. H. 333- Tab. 175. Lin. Gen. Plant. 5173 ainsi appelé de Avg® une Bougie ou Lumiere , parce que les fleurs de cette plante imitent fa flame d’une bougie. Caracteres. Le calice de ja fleur est gonflé, persistant et formé par une feuille découpée sur ses bords en cinq parties ; la corolle est composée de cinq pétales, dont les onglets sont de la longueur du calice ; la partie supérieure est unie , large , et souvent fendue en lames : la fleur a dix étamimes plus longues que le calice , rangées alternativement , fixées aux on- fa mmemereerrem (1) La décoction des racines et des jeunes tiges du Houblon est un très-bon remede apéritif, diaphorétique et antiputride ; on l'emploïe avec succes dans les obstructions des visceres , l'affection hypocondriaque , le scorbut, etc. Le Houblon a donné son nom au syrop de Lupulo ; il entre aussi dans le syrop bi- santin et dans celui de Chicorée composée, Le 535 glets des pétales , et terminées par des sommets penchés. Dans le centre est placé un germe pres- qu'ovale , qui soutient cing styles couronnés par des stigmats réflé- chis et velus ; le calice devient dans la suite une capsule ovale , et à une cellule remplie de semences rondes , et qui s'ouvre en cing valves. Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de ja dixieme classe de LINNEE, in- titulée : Decandrie pentagynie, qui renferme celles dont les fleurs ont dix étamines et cing styles. Les especes sont : 1°, Lychnis Chalcedonica , floribus fasciculatis, fastigiatis. Hort. Cliff: 174. Hort. Ups. 115. Roy. Lugd.-B. 449. Gmel. Sib. 4. p. 14.43 Lychnis avec des fleurs recueillies en py- ramide, Lychnis hirsuta , flore coccineo, major. C. B. P. 203 ; le plus grand Lychnis à fleur écarlate, que les Francois appellent Croix-de-Jéru- salem, ou Fleur de Constantinople. Flos Constantinopolitanus. Dod. Pempt. 178. 2°. Lychnis viscaria, petalis in- tegris. Lin, Sp. Plant. 436. Gmel. Sib. 4. pag. 14.2. Scop. carn. ed. 2. n. 529. Pollich. Pal. n. 439. Mat- tusch. Sil. n. 328. Kniph. cent. 12. n. 69; Lychnis avec des pétales entiers, 534 LYG Silene floribus pentagynis , capsu- lis guingue -locularibus. Hort.) Cliffv 172.) Fle Suecs! 364. | 409. Roy. Lugd.-B. 4.45. - Lychnis sylvestris , viscosa, rubra, angusti-folia. C. B. P. 2053; Lychnis sauvage et visqueux ,avec une fleur rouge ct des feuilles étroites, com- munément appelé ÆArtrape- Mouche. Lychnis sylvestris purpurea. Tabern. ae | Lyehnis sylvestris. IV. Clus. Hist. I. pag. 289. 3°. Lychnis. dioica, floribus dioi- cis Hort. Cliff 1714 Fl. Suec: 361. 411. Roy. Lugd.-B. 448. Gmel. Sib. 4. p. 137. Scop..carn, ed. 2.n. 530. Pollich. Pal. n. 440. Kniph. cent. 11. n. 64; Lychnis avec des fleurs males et femelles sur différentes plantes. Cucubalus caule composito, caly- cibus oblongo-ovatis. Fl. Lapp. 182. Lychnis sylvestris , sive aquatica, purpurea, simplex. C. B. P. 204; Lychnis sauvage ou aquatique, avec une fleur simple de couleur pourpre à laquelle on donne sou- vent le nom de Bouron-de-Bachelier. Melandrium Plinii genuigum. Clus. Hist. 1. p. 394mas ; Lychnis sau- vage. . Ocymastrum rubrum. Taberne m. Pi299« 42, Lychnis alba, floribus dioïcis, ealycibus inflatis, hirsuris ; Lychnis avec des fleurs males et femelles LE #1C sur différentes plantes, qui ont des calices gonflés et velus, Cucubalus floribus hermaphroditis , pentagynis , capsulis uni-locularibus. Hort. Cliff. 170. Lychnis sylvestris, alba, simplex. C. B. P. 2043 Lychnis sauvage, avec uae fleur simple et blanche. Lychnis alba multiplex, Bauh. Pin. 204; Variété. tiv 5°. Lychnis flos cuculi, petalis qua- drifidis, fructu sub-rotundo. Hort.Cliff. 174. Flor. Suec. 384. 408. Roy. Lugd. B. 139. Hall. Helv. n. 921. Oecd. Dan. t. 590. Pollich. Pal. n. 438. Gmel. Sib. 4. p. 145 ; Lychnis avec des pétales divisés en quatre parties, et un fruit rond. Caryophyllus pratensis , flore laci- niato simplici, seu flos cuculi, Bauh. Pin. 210. Lychnis pratensis , flore laciniato , simplici. Mor. Hist. 2. pag. 5373 Lychnis des prés, avec une fleur simple et découpée, ordinairement appelé Robin-en-Lambeaux, Ragged- Robin , ou la Maglonette. Caryophyllus pratensis, flore pleno, Bauh. Pin. 2103 Variété. Odontites Plinii. Cluff. Hist. 1. Page 292. 293. 6°. Lychnis Alpina, petalis bifidis , froribus corymbosis. Lin. Sp. Plane. 4363 Lychnis avec des pétales di- visés en deux parties, et des fleurs en corymbe. Lychnis petalis bifidis, floribus EXC terragynis. Oed. Dan. t. 65. Linn. Syst. Plant. tom. 2. Sp. 5. Pp» 397» Silene floribus in capitulum con- gestis. Haller.Helv. 3765: Lychnis avec des fleurs recueillies en têtes. Silene floribus corymbosis, caule erecto . foliis lanceolato- linearibus. Roy. Lugd.-B. 447. Silene Japponica Alpina , facie Vis- cariæ. Fl. Lapp. 185. 7°. Lychnis Siberica , petalis bi- fidis, caule dichotomo, foliis sub- hirsutis. Lin. Sp. Plant.4373 Lych- nis avec des pétales divisés en deux parties, une tige branchue, et des feuilles un peu velues. S°. Lychnis Lusitanica , caule erecto , calycibus striatis , acutis. Plat. 1703 Lychnis avec une tige érigée, des calices canelés et aïgus, et des pétales découpés en plusieurs parties. 9°. Lychnis apetala, calyce in- flato , corolld calyce breviore , caule sub-uni-floro, Lin. Sp. Plant. 437. Gmel. Sib. 4.p. 1373 Lychnis avec un calice gonflé, des pétales plus courts que le calice, et une seule fleur sur chaque tige. Cucubalus caule simplicissimo , uni- floro , petalis calyce brevioribus. Fl. Suec. 363-412. Lychnis sylvestris alba, calyce amplo , vesicario. Vaill, ; Lychnis blane sauvage , avec un calice gonflé. Cucubalus caule simplicissimo ; uni- EY eC 535 floro, corollé inclusä. Fl. Lapp. 181, ture T « _ Chalcedonica.La premiere espece est communément connue sous le nom de Lychnis écarlate ; il ya une variété de cette espece à fleurs dou- bles, qui est fort estimée, à cause de la grosseur de sa fleur, et la multiplicité de ses pétales, ainsi que par la durée de ses fleurs, qui se conservent beaucoup plus long. tems belles que les simples, qu’on ne cultive pas beaucoup à présent, quoiqu’elles soient fort agréables, et qu'on puisse les multiplier bien plus facilement par semences que celles à fleurs doubles, qui ne pro- duisent point de graines. Il ÿ a trois variétés de l’espece simple, mais Ja premiere est Ja plus belle. Cette plante se multiplie aisé- ment par ses graines, qu'il. faut semer à l'exposition du Levant vers le milieu du mois de Mars; les plantes paroitront en Avril. Si fa saison est seche, onies arrose denx ou trois fois par semaine : }ors- qu’elles seront assez fortes pour être transplantées , ce qui aura lieu au commencement de Juin, on pré- parera une planche de terre com- mune, et on les y plantera a Ia distance d’environ quatre pouces, en observant de les arroser et de les tenir à Pombre, jusqu’à ce qu’el- les aient repris racine ; asrès quoi elles n’exigeront plus aucun autre 536 LYC soin que d'être tenues nettes de mauvaises herbes. En automne, on les placera à demeure dans les plates-bandes du jardin à fleurs. Ces plantes fleuriront dans lété suivant , et produiront de bonnes semences. Les racines de cette espece durent plusieurs années , et continuent à donner des fleurs, qui paroissent dans les mois de Juin et de Juillet, et perfection- nent leurs semences en automne. On peut aussi les multiplier par rejettons ; mais comme leurs se- mences mürissent trés-aisément , peu de personnes prennent la peine deles diviser. Les Frangoisdonnent à cette plante le nom de Croix-de- Jérusalem. L’espece à fleurs doubles est fort recherchée; ses fleurs sont très- doubles , et d’une belle couleur écarlate; elle a une racine vivace, quiproduit, suivant sa force, deux, trois ou quatre tiges, fortes, éri- gées, et velues, qui s'élevent au- dessus de la hauteur de quatre’pieds, dans une terre riche et humide, et sont garnies dans toute {eur Jon- gueur de feuilles en forme delance, sessiles et opposées : précisément au-dessus de chaque paire de feuil- les il y en a quatre petites dispo- sées autour de Ja tige; ses fleurs naissent en paquets sérrés sur le sommet de la tige : quand les ra- cines sont fortes, ces bouquets sont LYC fort larges , et produisent un bel effet; car ces fleurs sont très-doubles, et d’une écarlate brillante ; elles paroïssent à la fin de Juin, et dans les années tempérées, elles conser- vent leur beauté pendant près d’un mois : les tiges périssent en au- tomne, et les nouvelles s’élevent au printems. Cette variété a été originairement produite par les semences de Pes- pece simple : on la multiplie par boutures, qu'on détache des racines en automne; mais comme cette méthode est lente , il vaut mieux 3 pour se procurer une plus grande quantité de plantes, couper les tiges dans le mots de Juin, avant que les fleurs paroissent, et les diviser en boutures de trois ou quatre nœuds, qu’on plante à l’ex- position du Levant sur une plate- bande de terre douce et marneuse, on enfonce trois nœuds dans Ja terre, et on ne laisse qu’un œil au niveau de la surface; i faut les arroser, les bien couvrir avec des cloches, afin d’en exclurre Pair extérieur , et les tenir à l’ombre avec des nattes, quand le soleil est trop ardent. Ces boutures , ainsi traitées, pousseront des racines en cinq ou six semaines de tems: alors on les exposera à Pair, et dans les grandes sécheresses , on les arrosera de tems en tems; cet arrosement doit étre léger , LYC léger, et pas trop souvent répété, car trop d'humidité les fait souvent pourrir. Ces plantes pourront être transplantées en automne dans les plates-bandes du parterre, où elles fleuriront dans Pété suivant. Quelques personnes, qui ne veulent point perdre les fleurs de leurs plantes, ne coupent les tiges pour en faire des boutures , que quand les fleurs sont passées; mais alors ces tiges sont trop dures, et ne réussissent que rarement, et celles qui poussent ne font jamais d'aussi bonnes plantes que celles qui ont été mises en terre de bonne heure : c’est-pourquoï il vaut mieux sacrifier les fleurs de quelques ra- cines , que de risquer d’en manquer. Ces plantes se plaisent dans une terre douce, riche et marneuse, mais pas trop humide ni trop fer- me; elles font ainsi de grands pro- grès, et fleurissent fortement : mais il ne faut pas leur donner trop de fumier, qui wès-souvent gâte les racines et les fait pourrir : c’est pour cette raison qu’elles ne réus- sissent pas bien dans Jes terres ri- ches et fumées des environs de Londres. Comme ces plantes s’é- Jevent 4 une grande hauteur, on doit les placer dans le milieu des larges plates -bandes, et ne pas les étouffer avec d’autres plantes, car leurs racines s'étendent à une grande distance; et si elles sont Tome IV. iz XTC $37 génées par d’autres , leur accrois- sement en est considérablement diminué. Je mai jamais vu de doubles fleurs des deux autres variétés; ce- pendant on m'a assuré qu’on en trouvoit dans quelques jardins frans çois , que leurs fleurs étoient blan- ches , mais qu’elles étoient moins belles et moins estimées que lé- earlate. Viscaria. La seconde espece, a laquelle on donne vulgairement le nom d’Attrappe-Mouche rouge d’ Al» lemagne, naît spontanément sur les rochers du parc d’Edimbourg, et dans quelques endroits du pays de Galles : on la cultivoit autrefois comme plante d’ornement dans les parterres; mais depuis que celle à fleurs doubles a été introduite, la simple a presqu’été bannie des jar- dins. Cette espece a des feuilles longues et étroites, comme de l'herbe; elles sortent de Ia racine sans ordre, et tout près de la terre: du milieu de ces feuilles sortent des tiges droites et simples , qui s’élevent à la hauteur d’un pied et demi dans une bonne terre; de chacunde leurs nœuds naissent deux feuilles opposées, de la mème forme que celles du bas, mais qui di- minuent en largeur vers le haut: sous chaque paire de feuilles, dans Ja Jongueur d’un pouce, on voit sortir de la tige une liqueur glu- Yyy 538 L'Y:C tineuse, et presqu’aussi collante que Ja Glu, qui retient Jes mouches qui viennent s’y poser; ce qui Jui a fait donner le nom d’Attrappe- Mouche. La tige est terminée par un bouquet de fleurs pourpre, et des deux nœuds supérieurs sort, sur chaque côté de la tige, un pareil paquet de fleurs semblables , qui forment ensemble une espece d’épi clair ; elles paroissent au commen. cement du mois de Mai, et les fleurs simples produisent des cap- sules rondes et remplies de petites semences angulaires , quimürissent en Juillet, On peut multiplier cette espece en grande quantité, en divisant ses racines en automne; ces racines croitront à merveille dans cette saison : si on Ja seme suivant Ja méthode qui a été prescrite pour la premiere , on se procurera un grand nombre de plantes à fleurs simples. Cette plante se plait dans un sol léger et humide, et dans une situation abritée. Les plantes a fleurs doubles de cette espece ont été obtenues ac- cidentellement des semences de l'espece simple ; on ne les connois- soit point autrefois dans les jardins angloïs ; mais à présent, elles y sont devenues si communes, qu’on ny cultive plus celles à fleurs simples, LYC Commeelles ne produisent point € semences, on ne peut les mul- tiplier qu’en les divisant, ou en faisant des boutures de leurs ra- cines : le meilleur tems pour cette opération est l'automne ; elles réus- sissent toutes dans cette saison : si on les plante en Septembre, ces boutures auront de bonnes racines avant les gelées , et donneront des fleurs dans l'été suivant: si on veut qu’elles fleurissent fortement, il ne faut pas diviser leurs racines en trop petites parties, à moins qu’on ne veuille lesmultiplier beau- coup ; on Jes plante sur une plate- bande exposée au Levant, et on les couvre quand le soleil est chaud, jusqu'à ce qu’elles arent produit de nouvelles fibres. En plantant ces boutures au commencement de Septembre, elles seront assez en- racinées pour être placées dans. Je parterre , au milieu ou ada fin du mois d'Octobre, Les racines de ceue espece se multiplient si con- sidérablement, qu'on est obligé de les diviser et de les transplanter chaque année; car si on les laissoit plus long-tems, elles seroïent su- jettes à se pourrir; elle exige le même sol et la méme situation que la précédente, Dioica. La troisieme, qu’on ren- contre sur les bords des fossés et dans des pâturages humides de plusieurs, parties"de l'Angleterre, LYC est rarement admise dans Jes jar- dins; elle a une racine vivace, de laquellesortentplusieurs tiges bran- chues, de deux ou trois pieds de hauteur , et garnies de feuilles ova- les, à pointe aiguë, et placées par paires à chaque nœud : ces tiges sont terminées par des paquets de fleurs pourpre, qui paroissent dans les mois de Mai et de Juin. Les fleurs males croissent sur des plantes différentes de celles qui portent les femelles ; ces dernieres produisent des semences qui mû- rissent en Juillet; les tiges péris- sent en automne, mais les racines durent plusieurs années. T] y a une variété de cette espece à fleurs doubles , que l’on cultive dans les jardins sous le nom de Bouton rouge de Bachelier , ou Passe- fleur-Jacée : c'est une plante d’or- nement, dont les fleurs durent fort long tems; on Ja multiplie par boutures, qu’il faut planter au commencement du mois d'Août, à l'ombre, dans uneplanche de terre marneuse, où elles prendront ra- cine dans l’espace de six semaines ou deux mois : alors on peut les transplanter dans les plates-bandes du parterre. Ces racines doivent être enlevées annuellement , sans quoi elles sont exposées à être attaquées de pourriture, et il est encore nécessaire d'élever de jeu- nes plantes, pour remplacer les LYC 539 anciennes , qui ne sont pas de jon- gue durée. Cette espece profite mieux dans un sol mou et marneux que dans tout autre ; elle atime Pombre, et n’a besoin que d’être exposée au soleil du matin. Alba. La quatrieme est fort commune sur les bancs secs et Jes bords des chemins dans la plus grande partie de l'Angleterre; mais on ne l’admet point dans les jardins: elle a une variété à fleurs de cou- leur pourpre, que quelques per- sonnes supposent être la même que Ja troisieme espece: mais elle est fort diflérente; car ses tiges sont plus branchues au-dehors, ses feuil- les sont plus longues et plus vei- nées, et ses fleurs sortent simples sur de longs pédoncules, et ne sont point disposées en grappes, comme celles de la troïsieme; elle est aussi fort velue, et le calice de la fleur est gonflé en forme de vessie. Cette espece fleurit un mois après l’autre, mais ses fleurs males et femelles naissent sur des plantes différentes, comme celles de Ja précédente. 4 On connoît encore une variété de celle-ci à fleurs doubles , que Pon cultive dans les jardins sous le nom de Fleurs doubles et blanches du bouton de Bachelier : cette plante sert à orner les parterres; mais, comme elle est blanche, elle a beaucoup moins d'apparence que y YA 540 LYC autre ; cependant elle peut servir à augmenter Ia variété : on la mul- tiplie de la même maniere que Pes- pece double dont il a été question plus haut ; elle exige un sol plus sec et une exposition plus ouverte. Flos cuculi. La cinquieme es- pece croit communément dans les prairies et les pâquis, ainsi que sur les bords des rivieres de Ja plus grande partie de l'Angleterre , où elle pousse au milieu des autres herbes , et s’éleve à Ja hauteur d'un pied et demi avec des tiges droites, branchues et garnies de feuilles étroites , en forme de lance, et placées par paires opposées. sur chaque nœud : ces tiges sont min- ces, canelées, et terminées par six ou sept fleurs de couleur pourpre, et soutenues par des pédoncules longs et branchus au - dehors ; le calicede la fleur est rayé de pourpre, et les pétales sont profondément découpés en quatre segmens étroits, qui semblent être déchirés; ce qui a fait donner à cette plante par les gens de campagne “Je nom de Robin déchiré ou Robin-en lambeaux: elle fleurit dans le mois de Mai, et ses semences mürissent en Juil- let, On ne cultive jamais cette espece dans les jardins ; mais elle a une variété à fleurs très-doubles, que les Jardiniers multiplient pour ornement; elle ne differe de la sim- ple que par la grande quantité de ses LYC pétales : mais comme elle ne pro- duit point de semences , on ne peut la multiplier que par boutures de la même maniere que la se- conde espece : on la connoit vul- gairement , comme on l’a déjà dit, sous le nom de Robin-en-lambeaux, ou Maglonette. Alpina. La sixieme croit sans culture sur les Alpes, en Lapland et dans quelques autres contrées septentrionales de PEurope ; cette plante est vivace, et se plait dans un sol humide: ses tiges érigées et hautes de six pouces sont garnies de feuilles étroites, en forme de lance , placées par paires, et op- posées comme celles de Ia précé- dente , mais elles sont un peu plus courtes et plus larges : ses feuilles radicales sont plus larges que celles des tiges; elles sortent près de la terre , et sont unies et d’un vert foncé : ses fleurs, qui naïssent en corymbe au sommet de fa tige, sont très-rapprochées l'une de lau- tre, et de couleur pourpre; leurs pétales sont divisés au milieu. Cette espece fleurit au commencement de Juin, et ses semences müris= sent en Août, On la multiplie par semences , et en divisant les ra- cines ; elle exige un sol humide et une situation ombragée ; car sans cela elle ne fait point de progrès, Le tems le plus propre à trans- planter et diviser ses racines est le BY © même que l’on choisit pour Ia se- conde espece : ses graines peuvent être semées dans le mois de Mars sur une planche de terre à l'ombre; mais les plantes ne poussent point, à moins que l’on n’entretienne la terre humide : quand elles sont en état d’être enlevées, on les trans- plante dans une plate - bande à ombre , où elles peuvent rester jusqu’à ce qu’elles fleurissent. Siberica. La septieme , qui est originaire de la Sibérie ,a une ra- cine vivace , de laquelle sortent plusieurs feuilles étroites tout près de la terre : ses tiges ont un demi- pied de hauteur , et se divisent en branches , qui sortent par paires : ses fleurs sont produites aux divi- sions des branches , ainsi qu’aux extrémités des tiges qui sont par- tagées au milieu; elles paroissent dans Je mois de Juin, et sont rem- placées par des capsules rondes et remplies de petites semences an- gulaires , qui mürissent en Août, Cette plante exige le même trai- tement que la précédente. Lusitanica, La huitieme , qui a été portée de Portugal en Angle- terre , est probablement une va- riété d’une autre à fleurs simples, qui croit naturellement dans ce pays ; mais elle differe de toutes celles que nous avons en Angle- terre , quoiqu’elle ait quelques rap- ports avec le double Robin-en- ‘ L Y.C gar lambeaux : elle a une racine vivace ; de laquelle sortent près de la terre plusieurs feuilles oblongues et étroites , qui se séparent en diffé- rentes têtes, comme celles de Ja seconde espece ; de chacune de ces têtes s’éleve une tige droite de neuf pouces environ de hauteur, et divisée vers le haut en branches disposées par paires; de chacune de ces branches sortent deux pé- doncules minces et de deux pou- ces de longueur , qui soutiennent chacun une double fleur de cou- leur pourpre , dont les pétales sont fort divisés à leur extrémité , et rayés en pourpre foncé. Il y a aussi sur les parties latérales des tiges, des pédoncules qui sortent des ailes des feuilles, et soutiennenr pour la plupart une seule fleur, et quelques-uns deux : ces fleurs sont fort doubles , et ne produisent ja- mais de semences. Cette plante fleurit ordinairement dans Je mois de Juin, mais elle pousse quel- qnefois des tiges nouvelles qui donnent des fleurs en automne: on la multiplie par boutures comme les troisieme et quatrjeme especes; mais comme elle est originaire d’un climat chaud , elle est sensible au froid, et exige un traitement pare ticulier , car elle ne profiteroit pas bien dans des pots, et ne subsic- teroit pas pendant Phiver en plein air; de sorte que la seule méthode 542 LYC qui m'ait réussi étoit de la placer aussi-près qu'il est possible d'une muraille exposée au sud, et dans une terre sèche et sans fumier ; car dans un terrein riche et hu- mide ses racines pourrissent bien- tôt , ainsi que quand on les ar- rose : elle profite encore mieux en la plantant dans des décombres de brique. Cette plante n'a été donnée par Jean BROWNING, Ecuyer , de Lincoln - Sim, à qui on Pavoit envoyée du Portugal. Apetala. La neuvieme espece est originaire des parties septentrio- nales de l’Europe; elle ressemble à la quatrieme ; mais ses pétales ne s'étendent pas au-delà du calice, et ses calices sont beaucoup plus gros, et plus gonflés, Les autres especes de Lychnis sontà présent rangés sous les genres suivans , savoir : AGROSTEMMA, CUCUBA- LUS , SAPONARIA er SILENE, articles auxquels je renvoie le Lec- teur. LYCHNIS BASTARD. Voyez Putox. L. LYCIUM. Lin, Gen. Plant, 2 52, Jasminoides. Nissol. Act. R. Paris. Rhamnus. C. B. P. 477 3 Jasmi- noide, ou Jasmin bâtard, Caracteres. Le calice de Ia fleur est petit, obtus, persistant, érigé, et divisé au sommet en cing par- a a ties; Ia corolle est monopétale et en forme d’entonnoir; elle a un tube recourbé, dont Pextrémité est découpée en cing segmens obtus, qui s’étendent et s’ouvrent4 la fleur a cing étamines en forme d'aléne, un peu inclinées, plus courtes que le tube, et terminées par des som- mets érigés; dans le centre est placé un germe rond, qui soutient un style simple, plus long que les étamines, et couronné par un stig- mat épais et divisé en deux parties 5 ce germe se change dans la suite en une baie ronde et à deux cel- Jules, qui renferment des semences en forme de rein, attachées à Ja partition du milieu. Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de la cinquieme classe de LINNÉE, intitulée : Pentandrie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style. Les especes sont: 1°. Lycium Afrum , foliis lineari- longioribus , tubo florum longiore , segmentis obtusis ; Jasminoide avec des feuilles plus longues et linéai- res, un plus Jong tube, et des segmens oblongs. Lycium. foliis linearibus, Hort, Elif. 57. Hort, Upsal. 47. Trew. Ehret. 4. t. 243 Lycium à feuilles linéaires. ; Jasminoides Africanum, Jasminj IL YC aculeati foliis et facie. Niss.Act.1711. | Ps 420. ft. 12, 2°, Lycium Italicum , foliis li- neari- brevioribus , tubo florum bre- viori, segmentis ovalibus patentissi- mis; Lycium avec des feuilles plus courtes et linéaires , un tube plus court, et des seginens ovales en- tièrement ouverts. 3°- Lycium Saiici-folium, foliis cunei- formibus, Vir, Cliff. 143 Jas- minoide avec des feuilles en forme de coin. Jasminoides aculeatum , Salicis folio, flore parvo ex albo purpuras- cenie. Mitchel. Gen. 2243 Jasini- noide a feuilles de Saule, avec une petite fleur d’un blanc tirant sur le pourpre. Rhamnus alter, foliis salsis , flore purpureo. Bauh. Pin. 477. 4°. Lycium Barbarum , foliis lan- ceolatis , crassiusculis, calycibus bift- dis. Lin. Sp. Plant. 192 ; Jasminoide avec des feuilles épaisses et en forme de lance, et des calices di- visés en deux parties, Jasminoides aculeatum, Polygoni folio , floribus parvis albidis. Shaw. Afr: 349. f. 349 ; Jasmioïde, ou Jasmin bâtard épineux, avec.une feuille de Sanguinaire, et de pe- tites leurs blanchatres. 5°. Lycium Chinense, foliis ovato- lanceolatis, ramis_diffusis , floribus solitariis , patentibus, alaribus , stylo longiori ; Lycium avec des feuilles LAC 543 ovales et en forme de lance, des branches touffues, et des fleurs étendues , qui sortent simples sur les côtés des branches, et ont un plus fong style. 6°. Lycium halimi-folium , foliis lanceolatis, acutis; Lycium à feuilles en forme de lance et aiguës. Jasminoides Sinense , halimi folio longiori et angustiori. Duham. 306 ; Jasmin bâtard de la Chine, avec des feuilles plus étroites et plus longues. Rhamnus peregrinus , Rorismarini folio, candidior. Pluk. Alm. 370. 7°. Lycium capense , foliis oblongo- ovatis, crassiusculis , confertis , spi- nis robustioribus ; Lycium avec des feuilles oblongues , ovales, étroi- tes, qui croissent en paquets, et armé de plus fortes épines. 8°. Lycium angusti-folium , foliis lineari-lanceolatis, confertis, calycibus brevibus, acutis; Lycium avec des feuilles linéaires, en forme de lance, qui sortent en paquets, et des calices courts et aigus. 9°.1 Lycium inerme, foliis lan- ceolatis., alternis , perennanibus ; Lycium uni, avec des feuilles en forme de lance , toujours vertes et alternes. | 10°. Lycium cordatum, foliis cor- dato*ovatis , sessilibus , oppositis , pe- rennantibus , spinis crassis , bigemi- nis ; floribus, confertis ; Lycium avec des feuilles ovales, en forme de 544 LY C cœur, et opposées, qui conservent leur verdure toute l’année, et sont sessiles aux branches , avec des épis épais et doubles, et des fleurs en grappes. Arbor Ajricana spinosa, foliis crassis , cordatis et conjugatis , spinis crassis , bigeminis. Herm. Car. 4; Arbre d'Afrique épineux, avec des feuilles épaisses en forme de cœur, et disposées par paires, et des épi- nes doubles et épaisses. Arduina bispinosa. Linn. Syst. Plant. t. 1. p. 550. Afrum. La premiere espece croît naturellement en Espagne , au Por- tugaletau cap de Bonne-Esperance: elle s'éleve avec des tiges irrégu- lieres à la hauteur de dix ou douze pieds, et pousse plusieurs branches courbes , noueuses , couvertes d'une écorce blanchatre et armées d'épines longues et aïgués , sur les- quelles croissent plusieurs paquets de feuilles étroites; il y a souvent une ou deux épines plus petites à côté des grandes qui produisent quelques grappes de petites feuilles au-dessus :ses branches sont garnies de feuilles fort étroites, et d’un pouce et demi de longueur, au bas desquelles sortent des paquets de feuilles plus étroites : ses fleurs paissent aux côtés des branches, sur de courts pédoncules; elles ont un calice court, persistant , formé par une feuille tubulée et découpée en L-Y-C cin q segments sur ses bords: Ja co- rolle, qui est monopétale et en forme d’entonnoir, aun tube long, recourbé et découpé en cing seg- mens obtus sur ses bords; ses fleurs sont d’un pourpre sale , et ont cing étamines presqu’ausst longues que Ie tube, avec des sommets érigés : dans le centre est placé un germe rond qui soutient un style plus long que les étamines, et couronné par un stigmat divisé en deux parties 5 ce germe se change, quand la fleur est passée , en une baie ronde, charnue et de couleur jaunatre à sa maturité, qui renferme plu- sieurs semences dures. Cette plante fleurit ordinairement dans les mois de Juin etde Juillet, etsessemences müûrissent en automne; mais elle donne encore souvent quelques fleurs dans tous les mots de Peté. On peut la multiplier par ses graines, par boutures ou par mar- cottes : on seme les graines en au- tomne aussi-tot qu’elles sont mü- res; car si on les conservoit jus- qu'au printems, elles pousseroient rarement dans la premiere année : si on les seme dans des pots, ïl faut les tenir dans du vieux tan pen- dant Vhiver, et dans les très-fortes gelées les couvrir avec de Ja paiile ou chaume de pois, mais les dé- couvrir dans les tems doux, pour qu’elles puissent recevoir lhumi- dité, Au pritems on place ces pots dans we dans une couche de chaleur mo- dérée, qui fera bientôt pousser les plantes : on les accoutume à sup: porter le plein air aussi-tôt que le danger des gelées est passé ; et quand elles sont parvenues à trois pouces de hauteur , on peut les enlever, les planter chacune sé- parément dans de petits pots rem. plis d’une terre marneuse, et les tenir à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : alors on les met dans une situation abritée , où onles laisse jusqu'à l’au- tomne pour les renfermer ensuite dans l’orangerie , ou sous les chassis d’une couche chaude où elles soient à l'abri des fortes gelées ; car ces plantes étant trop tendres pour sub- sister en plein air dans notre climat, il faut Les conserver dans des pots, et les traiter de la même maniere que les Myrtes et les autres plantes dures de l'orangerie; mais quand elles ont acquis de la force, on peut en mettre quelques-unes en pleine terre, à une exposition chaude, où elles résisteront aux hivers modérés, pourvu qu’on les mette à l'abri quand il survient de fortes gelées. Les boutures de cette espece doiventétre plantées à l'om- bre dans une plate bande, au mois de Juillet: si l’on a soin de les bien arroser , elles prendront facilement racine , et pourront être traitées somme les plantes de semences. Tome IV. ES VF S45 Tralicum. La seconde espece a été élevée dans le jardin de Chelséa avec des semences du cap de Bonne Esperance ; elle a une tige irrégu- liere Varbrisseau comme la précé- dente: mais elle s’éleve rarement au-dessus de quatre ou cinq pieds de hauteur : ses grandes feuiles sont plus courtes et un peu plus larges que celles de la premiere , mais les touffes des petites feuilles sont plus étroites ; le tube de la fleur est plus court, et ses bords sont plus pro- fondément découpés en segmens ovales et tout-à-fait ouverts ; le ca- lice est plus court, et découpé en segmens aigus, et les Aeurs et les fruits sont plus petits : ces diffé. rences sont constantes dans toutes Jes plantes que j’ai élevées, deux ou trois fois par semences, Cette espece fleurit vers le même tems que la précédente , et peut être multipliée de la même maniere ; elle exige aussi la même cul- ture, Salici-folium. La troisieme es- pece naît sans culture dans les haies de la Ærance méridionale, en Espagne et en Italie; elle a plu- sieurs tiges en forme d'arbrisseau, irrégulieres, couvertes d'uneécorce blanche, et armées de fortes épines; ses feuilles sont étroites à la base, plus larges vers le haut, et d’un vert pâle : ses fleurs qui sortent sur les côtés des branches sont Z2zz 546 LY'c d’un blanc tirant sur le pourpre, petites et de peu d’apparence, Cette espece fleurit dans les mois de Juin et de Juillet , mais elle ne produit pas souvent de semences dans ce pays; elle conserve ses feuilles jus- qua l'hyver. On peut la multiplier par bou- tures Ou par marcottes , comme la premiere; elle résiste en plein air dans une situation abritée et chaude, mais les trés-fortes gelées font périr ses branches, et détruisent quel- quefois ses racines quand elles ne sont pas couvertes, Barbarum. La quatrieme es- pece a été apportée par de feu Docteur ScHauw de lPAfrique , où elle croit naturellement; elle a:une tige darbrisseau de sept ou huit pieds de hauteur, qui pousse, plusieurs branches irrégulières , armées de fortes épines, et garnies de feuilles courtes, épaifles, ova- les , en forme de lance , et placées sans ordre : ses fleuis naïflent sur les cotés des branches; elles sont petites , blanches , et de peu d’appa- rence. Cette plante fleurit en Juillet et Août, mais elle ne produit point de semences en Angleterre. On peut la multiplier par boutures comme la premiere espece ; mais comme elle est trop tendre pour résister en plein air au froid de nos hivers, il faut la tenir-en pots, et Ja placer dans Porangerie en LYC automne, où on la traitera comme les autres especes qui y sont ren- fermées. Chinense, La cinquieme croît naturellement à Ja Chine, d’où ses semences ont été apportées en An- gleterre, il y a quelques années : ces graines ont produit dans plu- sieurs Jardins, des plantes qui ont été prises par quelques personnes pour celle du The; elle séleve à une grande hauteur avec des bran- ches foibles, irrégulières et éten- dues, qui exigent un soutien sans lequel elles traineroient sur la la terre. J'ai mesuré quelques-unes de ces branches, qui dans une an- née ont acquis plus de douze pieds de longueur; les feuilles les plus basses ont plus de quatre pouces de long sur trois de large dans le milieu ; elles sont d’un vert clair , minces , et placées sans ordre, sur chaque côté des branches : à me- sure que les branches s’allongent, Jes feuilles diminuent en grandeur, de manière que vers ’extrémité elles mont pas plus d’un pouce de Ion- gueur sur trois lignes de largeur ; elles sont sessiles sur chaque côté : ses fleurs naissent simples à chaque nœud, vers la partie supérieure des branches , sur des pétioles courts et minces: elles sont d’une cou- leur pâle, et ont des tubes courts; leurs bords s'étendent plus que dans aucunes des especes précé- ry ct dentes , et le style est considéra- biement plus long que le tube de Ja fleur. Cette plante fleurit dans les mois d’Août, Septembre et Octobre ; elle est fort dure, et'con- serve ses feuilles jusqu’en No- vembre ; elle se multiplie assez fort par ses racines rempantes, qui “poussent desrejéttons a une grande distance : les boutures de cette plante , étant mises en terre , pous- sent aussi aisément des racines que celles des Saules, Halimi-folium. La sixieme est en- ‘core originaire de la Chine, d’où ses semencés ont Cté apportées au Jardin Royal à Paris. Le Docteur Bernard de Jussreu , Démonstra- teur des plantes dans ce jardin, m'a donné quelqués-unes de ces graines : elle s’éleve en tige‘ dar brisseau à la hauteur de quatre ou cinq pieds, et pousse plusieurs branches irrégulieres , couvertes dune étorce fort blanche , et ar- mées de quelques épines courtes: ses feuilles ont environ trois pouces de longueur sur un de large au mi- lieu ; elles sont alternes , et d’un vert pale: ses fleurs paroïssent dans les mois de Juin et de Juillet, et produisent de petites baies rondes qui mürissent en automne , et de: viennent alors rouges comme du corail. Cette plante se multiplie par boutures , qu’il faut planter au printems avant qu’elles commen- LYC 547 mencent à pousser : on les met dans une plate-bande exposée au soleil du matin , où elles prendront ra- ciné fort aisément ; mais on ne doit pasles enlever avant lautomne: alors on les placera de maniere qu'elles puissent être palissées con- tre une muraïlle : car leurs branches sont trop foibles pour pouvoir se soutenir ; et comme feurs feurlles se conservent vertes aussi long- tems que celles d’aucunes des plantes qui perdent les leurs , elles sont très-propres à garnir des mu- raies. a Capense. Là -septieme , qui à été élevée dans le jardin de Chelséa avec des sernences apportéès du Cap de Bonne - Esperance , a des tiges brancliues d’arbrisseaw! dé sept à huit pieds de hauteur, et armées d’épines lüngués et fortes, au dessous desquelles naïssent plu- sieurs grappes de feuilles : ses bran- ches sont garnies de petites feuilles oblongues ,-ovales , placées sans ordre , quelquefois réunies en pé- tites grappes sur un même bou- ton , ét d’autrefois simples sur chaque côté de la tige ; ces feuilles sont d’un vert clair , d’une consis- tance épaisse , et conservent leur verdure toute l’année. Comme ces plantes n’ont point encore montré leurs fleurs ici, je ne puis en don- ner aucune description ; mais , d'après l'inspection du fruit que Zz;z: $48 LYC jai reçu entier, je ne doute pas qu’elles ne soïent de ce genre. Cette espece est assez dure , car elle a subsisté en plein air pen- dant quatre hivers contre une mu- raille à Pexposition du Sud-Est. On peut la multiplier ou par mar- cottes ou par boutures , comme la premiere espece : quand les plantes ont acquis de la force, on les place dans une situation chaude , où elles subsisteront avec peu d’abri pen- dant les fortes gelées. Les branches de cette espece sont plus fortes que celles de la précédente , et n’exi- gent aucun soutien ; il sera pru- dent de tenir toujours une plante de celle-ci à couvert pour en conserver l’espece , de peur que celles de pleine terre ne yiennent à être détruites, Angusti-folium. La huitieme a beaucoup de rapport avec la pre- miere; mais ses branches sont moins fortement armées d’épines ; et leur écorce est plus blanche ; ses feuilles sont plus larges, d’un vert plus clair, et disposées en grappes sur chaque nœud : ses fleurs , qui sont plus petites , et d’un pourpre plus foncé , ont des calices plus courts et découpés en segmens aigus. Cette espece fleurit en même tems que la premiere , mais elle ne pro- duit point de semences dans ce pays: comme elle est moins dure que la précédente, et qu’elle doit LYC être mise à couvert des fortes ge- les , il faut Ja mettre en pots, et Ja tenir en hiver dans Vorangerie, où on Ia traite comme les autres arbustes durs. On peut la mul- plier par boutures ou marcottes , comme la premiere espece. Inerme. La neuvieme, que l’on cultive depuis long-tems dans le jardin de Chelséa, y aétéélevéeavec des semences apportées de la Chine: on la d’abord regardée comme l'arbre de Thé; mais lorsqu'elle eut montré ses fleurs ; on reconnut son véritable genre. Elle s’éleve avec une tige forte et ligneuse à Ja hauteur de six ou sept pieds, et pousse plusieurs branches unies , couvertes dune écorce brune, sans épine , et garnies de feuilles en forme de lance , de trois pouces environ de longueur sur neuf lignes à-peu près de largeur, placées al- ternativement sur les branches, et supportées par de courts pétioles; elles sont d’un vert fonce, et sub- sistent toute l’année : ses fleurs sont blanches et de la même forme que celles des autres especes , mais elles n’ont point encore produit de se- mences en Angleterre. Cette plante peut subsister en pleine terre , si elle se trouve à une exposition chaude et dans un sol sec-; mais elle croît lentement et ne s’éleve gueres qu’à la hau- teur de trois ou quatre pouces dans LYC une année: on la multiplie aussi très difficilement ; car ses branches marcottées ne prennent pas racine avant deux ans , et les boutures ne réussissent pas aisément. Le meil- leur tems pour les planter est le mois de Mai; on les met dans des pots remplis de terre légere et mar- neuse ; on Îles plonge dans une vieille couche de tan ; on les couvre exactement avec une clo- che pour en exclurre l'air ; on les pare chaque jour du soleil , et on les arrose une fois la semaine avec ménagement. Celles qui réussissent poussent des racines au commen- cement d'Août ; alors on peut les enlever , es planter dans de pe- tits pots , les tenir à l’ombre jus- qu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et les tenir en- suite avec d’autres plantes exoti- ques, dures, dans une situation abri- ice jusqu’à la fin d'Octobre, pour Jes placer alors sous un chassis or- dinaire , afin de les garantir des froids de Phiver. Quand les plantes ont acquis de la force , on les ôte des pots pour les mettre en pleine terre à une exposition chaude, où elles profiteront mieux que dans les pots , si elles sont mises à l’abri des fortes gelées. Cordatum. La dixieme espece est originaire du Cap de Bonne - Es- perance , d’où ses sémences ont été envoyées en Hollande, il y a LY Cc 549 quelques années , et ont produit des plantes. Cette espece est basse et en arbrisseau ; elle pousse des branches couvertes d’une écorce d’un vert foncé, et armées d’épines -courtes et fortes , qui sortent par paires , et quelquefois en paires doubles , du même pétiole : elles sont situées précisément au-dessous des feuilles ; et quand il y en a quatre , deux sont élevées vers le haut et les deux autres tournées en-bas : les feuilles sont en forme de cœur , et gueres plus grandes que celles du Buis, de la même consistance et d’une couleur sem- blable , terminées en pointe aiguë» placées par paires opposées sur de fort courts pétioles , et très - rap- prochées ; elles conservent leur verdure pendant tonte l’année : les fleurs sortent aux côtés des branches sur des pédonculesminces et courts, qui en supportent chacun cing ou six disposées en paquets : leurs ca- lices sont fort courts , et elles ont des tubes longs et divisés sur leurs bords en cinq segmens aigus :elles sont petites et d’une odeur agréable: elles paroissent dans les mois de Juillet et Août; mais elles sont rarement suivies de semences en Angleterre. On peut multiplier cette plante par bouturés comme la premiere espece ; ces boutures prendront fort aisément racine , si on les 550 LYC plante en Juillet, et si on les tient à Pombre ; on pourra Jes mettre ensuite chacune dans un petit por, on les tiendra à l'ombre jusqu’à ce qu'elles aient poussé de nouvelles fibres , et on les traitera de même, que la précédente espece. ‘Cette plante n’a pas encore été mise en pleine terre en Angleterre ; mais on la conserve pendant lhiver sous un chassis ordinaire. Les autres especes , qui avoient été comprises dans ce genre, sont à présent placées sous celui de Ce- lastrus. LYCOPERSICON, Tourn. Inst. R. H. 150. Fab, 63. Solanum. Lin. Gen. Plant. 224 ; de aseg- un Loup, et de Persica, une Pêche , Pomme d'Amour. Caracteres, Le calice de Ja fleur est persistant, et formé par une feuille déoupéeen cing segmens ai- gus : la corolle est, monopétale et en forme de roue , avec un tube fort court , et un large bord à cing angles plissés , qui s’étendent et souvrent: la fleur a cinq petites étamines en forme d’aléne, et ter- minées par des sommets oblongs et rapprochés ; elle aun germe rond, qui soutient un style mince aussi long que les étamines, et cou- ronné pat un stigmat obtus : ce germe devient dans la suite un fruit rond , charnu et divisé en LYY.iC plusieurs cellules, qui renferment une grande quantité de semences rondes, Ce genre de plantes est rangé dans la septieme section de la se- conde classe de TOURNEFORT , qui renferme les herbes avec une fleur monopétale et en forme de roue, dont le pointal devient un fruit mou. Le Docteur LiNNÉE a joint ce genre et le Melongena de Tour- NEFORT au Solanum, et les a placés dans la premiere section de sa cinquieme classe qui renferme les plantes dont les fleurs ont cinq éta- mines et un style. Mais comme il y a une grande quantité d’especes de Solanum, il vaut beaucoup mieux les tenir séparées , pour éviter la confusion : ce que l’on peut faire en regardant comme un caractere distinctif que le fruit du Ss/anum n’a que deux cellules , tandis que celui du Lycopersicon en a plusieurs; ce qui est suffisant pour faire plus sieurs genres. Les especes sont: 1°, Lycopersicon Galeni, caule inermi, herbaceo , foliis pinnatis, ins cisis, fructu rotundo, glabro; Pomme d'Amour, avec une tige herbacée et sans épine, des feuilles ailées et découpées, un fruit uni et rond. Pomum Amoris, Cam. Epit. 827, Rumph. Amb. 5. p. 416. fo 154. fr 1, Blackw. f. 133, LYC - Lycopersicon Galeni. Aug. 217; Pomme d'Amour du célebre Doc- teur Galien. Solanum Lycopersicum. Linn. Syst, Plant, t. 1. p. $13. Sp. 13. . 2°, Lycopersicon esculentum , caule herbaceo, hirsutissimo, foliis pinnatis, incisis, fructu compresso, sulcato ; Pomme d'Amour, avec une tige fort velue et herbacée, des feuilles aïlces et découpées, un fruit ap- plati et sillonné. . Solanum Pomi-ferum, fructu ro- tundo, striato, molli. °C, B. P. 167; Morelle portant des Pommes, dont le fruit est mou , rond et canelé, communément appelé Tomatas par les Espagnols. Tomate, 3°. Lycopersicon Æthiopicum , caule inermi, herbaceo, erecto, foliis ovatis, dentato angulatis , sub-spinosis , fructu sub-rotundo, sulcato ; Pomme d’A- mour , avec une tige herbacée, érigée et sans épine , avec des feuilles ovales , angulaires et den- telées , ayant quelques épines , et avec un fruit presque rond et sil- Jonné. Solanum Pomi-ferum herbariorum. Lob. Ic. 265. Lycopersicon fructu striato, duro. Tourn. Inst. R. H. 1503 Pomme d'Amour, dont le fruit est dur et caneleé, Solanum Æthiopicum. Linn. Syst. Plant.t.1.p. 515: Sp. 18. 4°. Lycopersicon Pimpinelli-folium, BY 1C s$si caule inermi , herbaceo, foliis inæqua- liter pinnatis, foliolis obtusè dentatis, racemis simplicibus ; Pomme d’A- mour, avec une tige herbacée et sans épine , des feuilles ailées iné- galement, dont les lobes ont des dentelures obtuses et des branches à fleurs simples. Lycopersicon inodorum. Juss. 5 Pomme d'Amour-sans odeur. Solanum Pimpinelli-folium. Linn, Syst. Plant. t. 1. pe 513. Sp. 12, 5°. Lycopersicon Peruvianum, caule inermi, herbaceo , foliis pinnatis, to- mentosis , incisis , racemis bi-partitis, foliosis; Pomme d’Amour, avec une tige herbacée et sans épine, des feuilles ailées , découpées, et cotonneuses , et un épi double de fleurs feuïllées. Lycopersicon Pimpinelle sangui- sorbæ foliis. Feuill. Obs. 3. p. 37; . Pomme d’Amour à feuilles de Pimprenelle. Solanum Peruvianum. Linn, Syst. Plant. t. 1. p. 514. Sp. 14. 6°. Lycopersicon procumbens, caule herbaceo procumbente, foliis pinna- tifidis, glabris , floribus solitariis alaribus ; Pomme d'Amour, avec une tige herbacée et trainante , des feuilles untes et à ailes poin- tues, et des fleurs simples aux aisselles de la tige. 7°. Lycopersicon tuberosum, caule inermi, herbaceo, foliis pinnatis, inte- gerrimis, Vir. Cliff. 15. Hort. Cliff. S52 iL, YG 60. Hort. Upsal. 48. Roy. Lugd.-B. 423. Dalib. Paris. 73. Blackw. f. 523. Ab. et f. 587. Kniph. cent. 6. n. 88. Knorr, Del. 2. f. S. 9. 10. sub Solanum; Pomme d'Amour, avec une tige herbacée et sans épine , des feuilles ailées et en- tieres. Solanum tuberosum. Linn. Syst. Plant, tx: po $23. Spt re Salanum tuberosum esculentum. C. B. P. 167; Morelle bonne a manger et tubéreuse, communé- ment appelée Potato, parles Indiens Batatas, et par les François Pomme- de-terre, Galeni. La premiere espece , qu’on regarde comme le Lycoper- sicon de Galien, est une plante annuelle , dont la tige herbacée , branchue et velue, s’éleve à Ja hauteur de six ou huit pieds, si on lui fournit un support; car sans cela, ses branches tombent à terre: ces branches sont garnies de feuil- les ailées, d’une odeur très - forte et désagréable , et composées de quatre ou cinq paires de lobes, terminées par un impair; ils sont découpés sur leurs bords, et ter- minés en pointe aiguë : ses fleurs naissent aux côtés des branches, sur des pédoncules longs , qui en soutiennent chacun plusieurs ; elles sont jaunes, et rangées en simple paquet long ou thyrse, et sont remplacées par un fruit rond, uni, LYC charnu, et de la grosseur à-peu près d'une grosse Cerise. Il y a deux variétés dans cette espece, lune a fruits jaunes et l’autre à fruits rouges. Ces plantes fleurissent de- puis le mois de Juin jusqu’à ce que la gelée les arrête, et les fruits mirissent successivement depuis la fin de Juillet jusqu'à ce que les plantes soient détruites par les froids ; cette espece est d'usage en Médecine. Esculentum. La seconde ressem- ble fort à Ja premiere; mais elle en differe par ses fruits; car ceux de la seconde especesonttrès-gros, comprimés aux deux extrémités, et profondément sillonnés sur tous les côtés, Comme celle-ci ne varie jamais, elle est indubitablement distincte ; on la cultive communé- ment pour ses fruits, qu'on em- ploie dans les potages. Les Por- tugais, les Espagnols , et plusieurs autres peuples en font usage dans les sauces, auxquelles ils donnent un gout acide et agréable, et on les confit au vinaigre quand ils sont jeunes , comme les Cornichons. Æthiopicum. La troisieme est aussi annuelle; elle s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, avec une tige érigée et herbacée, qui se divise en plusieurs branches, garnies de feuilles ovales, angulai- res, de trois ou quatre pouces de longueur sur près de trois pouces de LYC de Jargeur au milieu, et placées alternativement sur de longs pé- tioles, armés d’une ou deux épines au-dessus , ainsi que la côte du milieu des feuilles. Les fleurs sor- tent simples aux côtés des branches , sur des pédoncules; elles sont blanches, et produisent un fruit rouge , canelé, plus ferme que celui des autres especes, et de la grosseur a-peu-pres d'une grosse Cerise. Ce fruit mürit en automne, et la plante périt bientôt après. Pimpinelli-folium. La quatrieme a quelque ressemblance avec, la premiere ; mats ses feuilles sont incgalement ailces, et ont quelques petits lobes placés entre les larges ; ces Îobes sont plus courts , plus larges , et ne sont pas découpés, comme ceux de la premiere ; mais ils ont quelques dentelures obtuses à leur base; ces feuilles n’ont point cette odeur forte et désagréable qu'ont celles des deux premieres ; le fruit est moins gros que celui de la premiere, mais il est rond et unt; il mürit fort tard ici, et ne donne point de graines mires, si les plantes ne sont pas élevées de bonne heure au printems. Peruvianum. La cinquieme est aussi annuelle; elle a une tige fort branchue et herbacée, qui s’étend en-dehors en plusieurs divisions, et n’est pas si velue que celle des deux premieres; ses, feuilles sont Tome IV, PC 553 composées d'un plus grand nombre de lobes, beaucoup plus courts et plus dentelés sur leurs bords, où ils sont un peu ondés et garnis de duvet : ses fleurs, qui naissent en grand nombre sur des pédoncules branchus, ont un plus fong style que celles des autres especes ; ce style est persistant, et reste sur le sommet du fruit. Cette plante per- fectionne son fruit fort tard; de sorte qu'on ne peut l'avoir en An- gleterre dans sa parfaite maturité, à moins de l'élever de bonne heure au printems. Les semences de ces deux es- peces ont été envoyées du Pérou au Jardin Royai de Paris, par M. Joseph de Jussieu ; et son frere, le Docteur Bernard de Jusstev, del’ Académie Royale des Sciences , m'en a donné une partie. Procumbens. La sixieme a été élevée par M. James Gordon, Jardinier à Mile-End, qui m'en a donné quelques semences ; mais je n’at pu savoir de quel pays elles venoient; elle a des tiges très-foi- bles, unies, trainantes, d'un pied de longueur au plus, et garnies de feuilles unies , disposées par paires opposées, et réguliérement décou- pées sur les côtés, presque jusqu'à la côte du milieu, en forme de feuilles aîlées ; ses segmens sont aussi dentelés sur leurs côtés et à leurs pointes : les fleurs sortent A za S54 LYC simples sur les parties latérales des tiges, et sont d’un jaune blan- châtre ; elles ont un calice farge , étendu, et profondément divisé sur ses bords en plusieurs parties argues, qui s'étendent et s’ouvrent : ces fleurs sont rémplacées par des baies rondes , petites, un peu com- primées au somniet , et d’un jaune herbacé quand-eliesisont mûres, Ces plantes se multiplient'toutes par leurs graines, qu’on seme au mois de Mars sur une couche de chaleur modérée : quand elles ont atteint Ja hauteur de deux pouces, on les transplänte sur une antre couche; aussi de chaleur modérée, à quatre pouces environ de dis- tance l’une de l’autre ; on les tient à ombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; on les arrose souvent, et on leur donne Beaucoup d'air; car si on Tes laisse filer beaucoup tandis qu’elles sont jeunes, elles réussissent rarement bien après, On met ces plantes au mois de Mai dans des pots remplis dune terre riche et légere, on dans des plates-bandes près d’une muraille, d’une palissade, ou’ d'une haïe de roseaux, contre lesquelleson puisse palisser leurs Branches ‘pour qu’el: Jes’ ne‘trarnent point sur la terre, ce qui empécheroit leurs fruits de mürir; et comme on ne cultive ces plantes que pour le fruit, il LYC faut les placer à une exposition chaude, et fixer leurs branches régulièrement à mesure qu’elles s’é- tendent, afin que le fruit puisse jouir: de la chaleur du soleil, sans quoi il ne se formeroit que bien tard, et ne pourroit étre d'aucun usage : mais quand on avance les plantes au printems, et qu’elles sont bien palissées à lexposition du midi, les premiers fruits mu- rissent vers la fin de Juillet, et les autres se succedent jusqu’à ce que les gelces détruisent les plantes. Quelques personnes les cultivenr pour Pornement; maïs leurs feuilles répandent une odeur forte et dan- gereuse quand on les touche; ce qui les rend très-peu propres à garnir un parterre. D'ailleurs, leurs branches s'étendent si fort et st irrégulièrement , qu'elles devien- nent désagréables à la vue dans un jardin à fleurs; car ces branches, ne pouvant être contenues , sur- tout 8 on les plante dans une bonne terre, ne peuvent non-plus que déplaire dans de pareils ‘en: droits: ainsi, il vaut mieux les placer dans des piates-bandes de jardinspotagegs, pour en recueillir le fruit ; et ne pas ieur donner une terrestrop riche , parce que dans un sol ordinaire, elles sont moins succulenteés , et produisent plus dé. fruits. 15 Les Italiegæ et Jes Espagnols Lye ‘mangent ces Pommes comme nous _ ‘mangeons les Concombres, en les assaisonnant avec du poivre, de l'huile et du sel; quelques person- nes les mangent aussi avec une sauce à lPétuvée , etc. En Angle- terre, on en met beaucoup à pré- sent dans les potages, sur-tout cel- les de la seconde espece, que l’on préfere à toutes les autres; ce fruit donne un goût acide à [a soupe. Bien des personnes les regardent comme mal-saines, et comme une mauvaise nourriture, à cause de leur grande humidité et de leur fraîcheur. Latroisieme especen’est@usage, ni dans Ja cuisine, nien Médecine; mais on Ja cultive pour fa variété dans les jardins des curieux. On ta multiplie par ses graines, qu’il faut semer au printems sur une couche chaude, et l’on traite ensuite les plantes suivant Ia méthode qui a été prescrite pour le Capsicum ; au moyen de quoi elles profiteront et produiront annuellement une grande quantité de fruits. Tuberosum. La septieme espece est la Pomme-de-terre commune, qui est st bien connue à présent, qu’il n’est pas nécessaire d’en don- ner la description. On en connoit deux variétés, Pune à racines rou- ges, et l’autre à racines blanches : celles dont les racines sont rouges ont des fleurs pourpre , et celles LYC TSS à racines blanches produisent des fleurs de mème couleur; on les regarde comme des varictés acci- dentelles, et non comme des es- peces distinctes. Le nom commun de Poratoë qu’on lui donne, paroît être une corruption du nom Indien Patatas. Cette planté a’été beaucoup mul- tipliée en Angleterre depuis trente où quarante ans; car, quoïqu’elle ait été apportée de l'Amérique vers l'année 1623, cependant elle avoit été peu cultivée d’abord ; parce que les personnes riches mépri- soient cette nourriture, et ne Ja croyoient bonne que pour le bas peuple ; mais à présent, elle est généralement estimée par tout le monde, et je crois que l’on en cultive plus dans les environs de Londres que dans tout le reste de l'Europe. Cette plante a toujours été ran- gée dans le genre des Solanum ou Morelle , et le Docteur LINNÉE a suivi cette méthode; mais fe Lycopersicon , ayant été regardé comme un genre distinct, a cause que son fruit est divisé en plusieurs cellules par des cloisons intermé- diaires, et que le fruit de celle-ci s'accorde ‘exactement avec ce ca" ractere distinctif, jai cru devoir Pinsérer ict. On cultive généralement cette espece pour ses racines, lesquelles Aaaai] 556 LYC se multiplient considérablement ; quand elle est plantée dans un sol convenable ; l'usage commun est de planter les petites racines ou rejet- tons entiers, ou de couper les plus grosses en morceaux , en conser- vant un œil ou bouton à chacun: mais je ne recommanderat aucune de ces méthodes; car, en employant les plus petites racines, elles en produisent généralement un plus grand nombre, mais elles sont tou- jours petites, et les morceaux des plus grosses sont sujets à pourrir, sur-tout quand il survient un tems humide immédiatement après qu’ils ont été mis en terre ; ainsi, je pense qu'il faut faire choix des plus belles racines, et laisser en- tr'elles un plus grand intervalle, ainsi qu'entre chaque rang. En suivant cette méthode, j'ai observé que ces racines étoient toujours plus grosses, Le sol qui convient le mieux à cetre plante, est une terrelégere, sablonneuse et marneuse : cette terre doit étre bien labourée deux ou trois fois, pour en briser et diviser les parties , et plus ce labour est profond, mieux les racines profitent. Auprintems, précisément ayant le dernier labour, on répand sur ce terrein une bonne quantité de fumier pourri, qu’on enterre par la derniere culture au com- mencement de Mars, si le tems est LYC doux; sans quoi il vaut mieux différer cette opération jusqu’au milieu ou à la fin de ce mois; car sil y survenoit une gelée forte lorsque ces racines sont plantées, elles pourroient en être non-seu- lement endommagées, mais même détruites : cependant il est néces- saire de planter ces racines le plu- tôt qu'il est possible, après que le danger des gelées est passé, sur- tout si le sol qui leur est destiné est sec et Iéger. Au dernierlabour, on met la terre de niveau, on creuse des sillons à trois pieds de distance l’un de l’autre, et de sept ou huit pouces de profondeur, et on place les racines au fond de ces rigoles , à un pied et demi environ de distance; ensuite on les rem- plit avec de la même terre, et l’on continue ainsi jusqu’a ce que toute la piece soit plantée. Ce travail étant fint, on peut laisser la terre dans Je même état, jusqu’à ce que les plantes commen- cent à paroître ; alors on passe une herse pour bien briser les mottes et rendre la surface très-unie : cette opération détruit les mauvaises her- bes qui commencent à pousser, épargne la dépense du premier houage, et ameublit la surface de la terre, qui, étant sujette à se lier, formeune croûie dure, quiempéche les jeunes tiges de sortir, sur-tout Sil est tombé beaucoup de pluie. LYC En fixant atrois pieds Pintervalle qui doit se trouver entre les rangs, c’étoit pour avoir la facilité din- troduire Ja charrue à houe entr’eux, et d'améliorer les racines par une nouvelle culture; car il est néces- saire de remuer et de briser la terre deux fois entre ces plantes, non- seulement pour détruire les mau- vaises herbes, mais aussi pour l’a- meublir, et fournir à l’eau des pluies le moyen de pénétrer jus- qu'aux racines, Mais ces ouvrages doivent être faits de bonne heure, c’est-à-dire, avant que les branches de ces plantes commencent à tom- ber et à trainer sur la terre, parce qu’a!ors, il seroit impossible d’y toucher sans endommager les ra- cines. Si ces labours entre Jes rangs sont soigneusement exécutés, et si on a soin de houer à la main l’es- pace qui se trouve entre chaque plante dans les rangs, les mauvaises herbes seront entièrement détrui- tes : lorsque les tiges auront cou- vert la terre, les herbes inutiles qui pourroient croître par-dessous ne feront aucun tort a la récolte. Dans les endroits où le fumier est rare, plusieurs personnes en mettent seulement dans les rigoles où Yon doit planter les racines, mais cette méthode est fort mau- vaise ; car, dès que les Pommes- de-terre commencent à pousser, leurs racines s'étendent au loin, er s’écartent ainsi du fumier, qui ne peut leur être d'aucune utilité. D'ailleurs , comme les Formiers sement ordinairement du Bled après les Pommes-de-terre , il arrive que le terrein se trouve inégalement fumé, et qu’il n’est pas aussi bien préparé qu’il le seroit, si les engrais avoient été répandus d’une maniere uniforme , et mélés exactement à la terre. J’ai toujours observé, qu’en sui- vant la méthode que j’ai prescrite, non-seulement on obtenoit une abondante récolte de Pommes -de- terre, mais qu’encore le Froment de l'année suivante n’étoit point gâté par les tiges de ces plantes : c’est ainsi que dans les pays où les Fermiers plantent de grosses Pom- mes-de-terre, au moment de la récolte, ils recueillent sur chaque racine six , huit ou dix de ces fruits, d'un gros volume, sans qu'il y en ait aucun petit mélé parmi; tandis que dans les endroits où l'on ne plante que de petites Pommes-de- terre, on ne recueille que de trèse petits fruits, dont plusieurs se per- dent dans la terre, et poussent parmi les Bleds dans l’année sui- vante, Lorsque les tiges des Pommes-de- terre commencent à être flétries par les premieres gelées de J’au- tonne , il faut enlever les racines, x58 Dw les couvrir de sable, et les con- server dans un dieu où ellesisorent à Pabri de la gelée et de Phumidite. Mais les personnes qui cultivenc ces racines aux environs de Lon: dres n’attendent pas que la gelée ait détruitles tiges pour les recueil- lit’; elles commencent a’eh enlever une partie aussi-tôt que leurs ra- cines sont parvenues à une certaine grosseur, pour les porter au mar- ché, et elles continuent ainsi jus- qu'à ce qu’elles soïent toutes ra- amassées : d’autres ne les enléverit pas aussitôt que fleurs tiges sont flétiies maïs elles les laissent beau- ‘coup plus long-tems dans la terre; celles-ci n’éprouvent aucun dom- ‘Mage, pourvu qu'elles soient en- dévées avant les fortes gelées, qui les détruirotent. Si l’on a besoin du ‘terrein pour y semer d’autres plan- “es, alors il vaut mieux les arra- cher aussi-tôt que leurs tiges sont fanées. Quand on veut conserver ces racines , on les méle avec une Bonne quantité de sable ou de terre ‘seche, pour Jes empêcher de s’é- chauffer, et par la même raison, on évite de les entasser en trop “gros monceaux. ~ ‘Les Jardiniers de jardins pota- gers, et les Fermiers du voisinage ~de Manchester, cultivent une grande quantité de ces racines, parce que les habitans de cette ville “en consomment beaucoup, et les L Y Cc préferent a-toutes autres: plantes : cette consommation a produit une grande émulation parmi les culti- vateuis, qui ont fait tous leurs efforts pour se surpasser les uns les autres, et: ont cherché tous les moyens possibles pour Jes faire grossir’ de boune heure ; afin d'y réussir, ils ont choisi les racines qui avoient produit les premieres fleurs , et les ont laissé iperfection- ner leurs graines, qu’ils ont semées avec grand soin : les. plantes ainst Clevées sont toujours été plus pré+ coces que les autres, et en répé- tant souvent ce procédé, ils sont parvenus à avoir des Pommes-de- terre, bonnes pour la table, deux mois après les avoir plantées. Cette pratique peut devenir trés-avanta- geuse, en Pappliquant à plusieurs especes de plantes potageres, et si Pon vouloit se donner la peine de faire tous les essais nécessaires. LYCOPUS. Tourn, 89. Pseudo- Marrubium. Riv. I. 30, avedass, de AG, un loup, et mas, un pied, c’est-à-dire un pied de loup, parce que les Anciens avoient imaginé que les feuilles de cette plante ressembloient aux pattes d’un loup; on Vappelle communément Mar- rube aquatique. Cette plante croit en grande abondance dans des terreins hu- mides, et sur les bords des fossés BYS et des étangs de la plus grande partie de l'Angleterre; maiscomme on ne fa cultive jamais dans les jardins , il est inutile den parler davantage ici. LYS. Voyez Lis. LYSIMACHIA. Tourn. Inst. R. H. 141. tab. 59. Lin, Gen. Plant. 188. Cette plante a été ainsi appelée de Lystmacuus, fils d'un Roi de Sicile, qu'on prétend en avoir découvert le premier les proprié- tés; ! Corneille, : Chassebosse, ou Perce-bosse. Caracteres, Le calice de la fleur est persistant , et découpé en cing segmens aigus et érigés ; la corolle est monopétale , et divisée jusqu'au fond en cinq, parties oblongues, ovales et étendues : étamines ,en forme, d'alène, de la fleur a cinq moitié moins longues que Ja co- rolle , et terminées par dessommets à pointe aiguë : dans le centre est placé un germerond, qui soutient un style mince , aussi long que les étamines, er couronné pari stig- mat obtus ; ce germe se charger quand Ja fleur est passée, en une capsule globulaire, et à une cel: Inle‘qui s'ouvre ‘en dix valves, et qui ,contient beaucoup de petites semences angulairess in os 1Cegenre de plantes ‘est rangé, dans {a premiere section ‘de da ; 2 EYES s59 cinquieme classe de LINNÉE, intitulée qui renferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style, : Pentandrie monogynie, ‘VLes'especes sont :' 1°, Lysimachia paniculata , race- mis terminalibus. Lin, Sp, Pl. 209. Blackw. f. 278. Neck. Gallob. 110, Pollich. Fl. Palin. 199, Kniph. cent, 7.n. 493; Chassebosse en panicule , avec des paquets de fleurs qui ter- minent les tiges. Lysimachia vulgaris. Linn. Syst. Plant. t, 1. Ds 419. Sp. 1 Lysimachia lutea major » que Dios- coridis. Coy Be 245. Mario 3 40% Ja plus grande Corneille j jaune, de Dioscoride, .). > esh 49 . Lysimachia thyrsi-flora:, ra cemis lateralibuspedunculatisi Lin Sp. Plant. 147..Oed. Dan..vom..li7. Pollich. Pat. n.:200. Marrasche Si, n. 130; Lysimachia, avec:des épis de fleurs jatérales*sur des-pédônz cules. la sk Lysimachia bi folia, flare globosor, luteo. C. Bs Pi 242 ; Corneille à deux feuilles, avec une fleur: jaune et globulaire. : i © Lysimachia “lutea. Chis, Hist. 2. 93. fos. r Atmel 3°. Lysimachia® atro-\purpurea’, spicis terminalibus, petalis lanceola» tis’ seaminibus “corolla longioribus. Lin? Sp. Plant. 147 5) Chassebossé avec des €pis de fleurs en forme 560 myx Ss de lance, étendus, et qui teïmi- nent les branches, et des étamines plus longues que la corolle. Lysimachia foliis lanccolato-linea- ribus , spicis terminalibus. Roy. Lugd.-B. 415. Hort. Ups. 37. Lysimachia folia , flore purpureo. Tourn. Cor. 7; Corneille Orientale à feuilles étroi- tes et a fleur pourpre. Oréenvalis angusti- 4°. Lysimachia ephemerum , ra- cemis simplicibus terminalibus , pe- talis obtusis, staminibus corolla bre- vioribus. Lin. Sp. Pl. 146. Gmel. it. 1. p. 117. Kniph. cent. 7. n. 48. Sabb. Hort. 2. t. 43 ; Corneille avec des épis de fleurs qui terminent Jes tiges, une fleur a pétales obtus , et des étamines plus courtes que la corolle. Lysimachia spicata purpurea minor. Buxb. cent..vs pe 22. f. 33 Lysimachia Orientalis minor , fo- liis glaucis, annuentibus, flore pur- pureo. Hort. Piss. 106. t. 40. f. 23 Ja plus petite Corneille Orientale, à feuilles penchées et de couleur de vert-de-mer , avec un épi de fleurs pourpre. 5°. Lysimachia ciliata , pesiolis ciliatis, floribus cernuis. Lin. Sp. Plant. 147 ; Corneille avec des pétioles velus et des fleurs pen- chées. Lysimachia Canadensis Jalappa foliis. Sarr. Canad. ; Corneille du Canada a feuilles de Jalap. LYS Lysimachia foliis ovato«lanceolatis, sub-cordatis, petiolis margine utrin- qué lanatis, flore solitario. Wach. Ultr. 390. 6°. Lysimachia Salici-folia , spicd simplici, erectd, terminali, petalis ova tis ,staminibus corolla longioribus 5 Lysimachia avec des épis simples et érigés qui terminent la tige, des pétales ovales, et des étamines plus longues que la corolle. Lysimachia spicata , flore albo , Salicis folio. Tourn. Inst. R. H.14.13 Corneille avec un épi de fleurs blanches et une feuille de Saule. 7°. Lysimachia Nummularia , fo- liis sub-cordatis , floribus solitariis , caule repente. Vir. Cliff. 13, Hort. Cliff, 52. Flor. Suec. 168. Mar, Med, 58. Roy. Lugd.-B, 416. Oed. Dan. t. 493. Pollich. Pal. n. 202, Mattusch, Sil. n. 132; Nummulaire avec des feuilles presqu’en forme de coeur, des fleurs simples, et une tige rempante. Hirundinaria sivè Nummularia major et minor. Tabern. 874, Nummularia lutea major. C. B. P. 309; la plus grande Herbe aux écus , ou Nummulaire, à fleurs jaunes, Anagallis mas. Cam, Epit. 394. 8°. Lysimachia tenella, foliis ova- tis, acutiusculis, pedunculis folio on. gioribus , caule repente. Lin. Sp. Plant. 143 ; Nummulaire avec des feuilles oyales LYS ovales et à pointe aigué, des pé- doncules plus longs que les feuil- les, et une tige rempante. Nummularia minor, purpurascente flore. C. B. P. 310; la plus petite Herbe aux Ecus à fleurs de cou- leur tirant sur le pourpre. 9°. Lysimachia®memorum , foliis ovatis ,acutis , floribus solitariis, caule procumbente. Hort. Cliff. 52. Roy. Lugd.-B. 416. Oed. Dan. 174. Pollich, Pal. n. 201. de Necker. Gallob. p. 108. Mattusch. Sil. n. 1313 Perce-bosse avec des feuilles ovales, des fleurs simples, et des tiges trainantes. Anagallis. Clus. Hist. 2. p. 182. Anagallis lutea nemorum. C. B. P. 252; Mouron jaune sauvage. Anagallis Alpina , ramosa, luted Muralt. 703. 10°. Lysimachia quadri-folia, fo- lis sub-quaternis, pedunculis verti- cillatis uni-floris. Lin. Sp. Plant. 147. Gmel. Sib. 4. p. 86. n. 35: Jacq. Austr. tom. 33 Corneille avec des feuilles généralement placées par quatre, et des pédoncules ver- ticillés, qui soutiennent chacun une simple fleur. Lysimachia lutea minor, foliis nigris punctis notatis. C. B. P. 245; la plus petite Corneille jaune , avec des feuilles marquées de taches noires. Blattarie affinis planta minor, flore luteo, foliis migris punctis no- Tome IY, ETS sér tatis. Moris. Hist. 2. p. 491.8, 5. HHO. f: 15. Lysimachia punctata. Linn. Syst. Plant. t.1.p. 421. Sp. 6. Lysimachia vulgaris. La premiere espece croît sur les bords des fossés et des rivieres dans plusieurs par- ties de l'Angleterre; mais on ne admet pas fort souvent dans les jardins, avec d’autant plus de raï- son, que ses racines s'étendent fort Join dans la terre, et poussent des tiges à une grande distance, qui deviennent fort cependant elie peut mériter d'y occuper une place par la variété de ses fleurs, sur-tout dans des embarrassantes ; endroits humides, où de meilleu- : res plantes ne profiteroient pas:elle s’éleve à la hauteur de deux ou trois pieds, avec des tiges droites et garntes de feuilles unies, en forme de lance, quelquefois disposées par paires, opposées, et quelquefois aussi réunies au nombre de trois ou quatre sur chaque nœud autour de la tige : Ia partie haute de cette tige se divise en plusieurs pédon- cules, qui soutiennent des fleurs jaunes en panicule, dont la corolle est profondément découpée en cinq segmens tout-à-fait ouverts: ces fleurs paroïssent dans les mois de Juin et de Juillet, et sont rem- placées par des capsules rondes, remplies de petites semences, qui mûrissent en automne. Cette es- Bbbb 562 LYS pece est mise au nombre des plan- tes médicinales, mais on n’en fait pas souvent usage. On peut enle- ver ses racines en automne dans les endroits où elle croît naturel: ‘Jement, et les placer dans un sol humide, où elles profiteront assez bien, sans aucun soin. Thyrsi-flora. La seconde, qu’on rencontre dans les parties septen- trionales de l'Angleterre, a une racine rempante et vivace, de la- quelle sortent plusieurs tiges éri- gées , d'environ un pied et demi de hauteur, et garnies à chaque nœud de deux feuilles longues, étroites et opposées, dont la bâse “est fort rapprochée de Ja tige : ces feuilles ont environ trois pouces de longueur sur plus de six lignes de largeur vers leur base ; mais graduellement plus étroites vers l'extrémité, et terminées en pointe aiguë : les pédoncules, qui sortent opposés sur chaque côté des tiges, ont un pouce de longueur, et sou- tiennent à leur sommet un thyrse globulaire ou ovale de fleurs jau- nes, dont les étamines sont beau- coup plus longues que les pétales. Cette espece fleurit en même tems que la précédente, maïs elle produit rarement des semences ; car ses racines rempent si fort, qu’elles la rendent stérile : on ne l’admet gue- res dans les jardins , par la même raison qui a fait rejetter la précé- 1 A AS] dente; mais Jes personnes qui vou- dront Ja cultiver , peuvent s’en procurer Jes racines, et les planter dans un sol humide, où elles s’é- tendront bientôt. Atro-purpurea. La troisieme est une plante bis -annuelle , que le Docteur TOURNEFORT a dé- couverte dans le Levant, d’où il a envoyé ses semences au jardin Royal à Paris : ces graines ont produit des plantes, qui ont été transportées dans plusieurs jardins de l'Europe. Cette espece s’éleve à la hauteur d’environ un pied, avec une tige droite, et garnie de. feuilles en forme de lance , termi- nées en pointe aïguë, placées par paires , opposées , unies , et d’un vert luisant : ses fleurs naissent en épis clairs et terminent les tiges ; elles sont postées horisontalement, et s'étendent au-dehors sur chaque * côté de la tige; elles ont de plus longs tubes que les autres especes, et sont d’une couleur de pourpre; elles paroïssent en Juin, les se- mences muürissent en Septembre, et les plantes périssent bientôt après. On multiplie cette espece par ses graines, qu'il faut semer au printems sur une couche de cha- leur modérée; on arrose souvent Ja terre pour faire pousser les plan. tes, et si la saïson est chaude, on couvre les vitrages de la couche LYS pendant la chaleur du jour. Quand Jes plantes ont poussé, on leur donne beaucoup d'air dans les tems chauds pour les empêcher de filer , et on Jes arrose souvent: dès qu’elles ont acquis assez de force pour pouvoir être enlevées, on les met chacune séparément dans des pots, que lon plonge dans un couche de chaleur modérée, pour les avancer et leur faire produire de nouvelles racines; après quoi on les habitue à supporter le plein air, auquel on les exposera au com- mencement du mois de Juin. Au mois d'Octobre , on les place sous un chassis ordinaire , pour les met- tre à l’abri des gelées, et on leur donne toujours de lair dans les tems doux. Au printems suivant, on en place quelques-unes dans des plates-bandes, et l’on met les autres dans des pots plus grands, ou elles pourront fleurir et produire des semences. LINNÉE appelle cette espece Ephemerum ; maïs c’est une erreur, Quand les plantes poussent, on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds, pour les empêcher de filer; et on peut les placer dans des plates-bandes du parterre, où elles fleuriront et produiront des semences mires dans lété suivant. Ephemerum. La quatrieme est une plante annuelle, qui est trop dé- licate pour pouvoir être cleyée en LYS 563 plein air dans notre pays; il faut semer ses graines au printems sur une couche de chaleur tempérée, et traiter ensuite les plantes qui en proviennent comme celles de Ja troisieme espece. Ciliata. La cinquieme, qui a d'abord été apportée du Canada, où elle croît naturellement, a une racine vivace et rempante , de la- quelle sortent plusieurs tiges cri- gées, d'environ deux pieds de hau- teur, et garnies de feuilles oblon- gues, obliques, unies, opposées , veinées en-dessous, et terminées en pointe aiguë : ses fleurs naissent aux aisselles des tiges chacune sur un pédoncule Jong et mince, et trois ou quatre ensemble sur des branches courtes, qui sortent de chaque côté de la tige à tous les nœuds supérieurs; elles ressemblent à celles de la premiere espece, mais elles sont plus petites et inclinces vers le bas; elles paroissent dans Jes mois de Juin et de Juillet: mais elles produisent rarement des se- mences en Angleterre. Cette espece s'étend et se mul- tiplie par ses racines aussi fortement que Ia premiere ; elle estégalement dure, et n’exige que la même culture. Salici-folia, La sixieme se trouve en Espagne , où Jean BAUHIN et d'autres Botanistes Jui ont autre- fois donné Ie. nom d’Ephemerum ; Bbbby 564. AOS elle a une racine vivace , de Ia- quelle sortent plusieurs tiges droi- ces , de plus de trois pieds de hau- teur, et garnies de feuilles étroites, unies, en forme de lance , et op- posées ; à leur bâse naissent des branches courtes , latérales , et garnies de feuilles plus petites et de la même forme : ses fleurs sont produites en épis longs , serrés, et minces au sommet de la tige; elles sont découpées en cing seg- mens ovales , blancs, et qui s’é- tendent en s’onvrant ; les étamines s'étendent au-dehors , et sont plus Jongues que les pétales. Cette plante fleurit vers le mois de Juin. et ses semences mürissent en au- tomne. Cette espece est Ja plus belle de ce genre : comme ses racines ne s'étendent pas autant que celles des autres , elle mérite d'occuper une place dans les parterres, où elle servira à orner les plates bandes placées à l'ombre ; elle exige aussi un sol humide, où elle conservera plus long-tems sa beauté, que par- tout ailleurs : on peut la multiplier endivisant ses racines; mais comme elle se multiplie lentement par cette méthode , il vaut mieux se- mer ses graines , aussi tot qu'elles sont müres, sur une plate-bande exposée au Levant; au moyen de cela les plantes pousseront au prin- tems suivant, au-lieu que, si l’on LYS ne Jes met en terre que dans cette saison , elles ne paroïssent pas dans la même année : quand ces plantes commencent à pousser , on les tient nettes de mauvaises herbes, et si elles sont trop serrées , on en enleve quelques - unes pour les transplanter sur une plate - bande à l'ombre; ce qui donnera aux autres assez de place pour croître jusqu’à Pautomne : alors on pourra les placer dans le parterre où elles fleuriront ; après quotil suffira de les tenir nettes, et de labourer la terre entr'elles à chaque printems. Nummularia. La septieme es pece, à laquelle on donne vulgaiï- rement le nom d’Herbe aux Ecus ; est une plante vivace qui croît na- rellement dans les endroits humides et à l’ombre de plusieurs parties de l'Angleterre ; maïs on ne la cultive pas dans les jardins : ses tiges traînent sur la terre , et pous- sent des racines, au moyen desquel- les elles s'étendent bientôt à une grande distance ; ses feuilles sont presqu’en forme de cœur et placées par paires : ses fleurs, qui sortent simples aux côtés des tiges, sont jaunes , et paroissent dans les mois de Juin et de Juillet. Tenella. La huitreme espece est une plante basse et traînante , qui croît en Angieterre dans des fon- drieres et dgs lieux remplis de mousse ; mais elle ne peut pas : LYS être cultivée dans des terres seches : ses tiges ont rarement plus de trois ou quatre pouces de longueur, et sont terminées par trois ou quatre petites fleurs d’un pourpre brillant, qui naissent en paquet. Cette plante fleurit en Juin, etn’est gueres admise dans les jardins (1). Nemorum. La neuvieme est une plante vivace, dont les tiges sont trainantes ; elle naît sans culture dans les bois humides de plusieurs parties de PAngleterre ; mais on ne l’admet gueres dans les jardins : ses feuilles sont opposées à chaque nœud, unies, ovales , et terminées en pointe aiguë : ses fleurs sortent simples des parties latérales de la tige sur de longs pédoncules ; elles sont jaunes, et s'étendent en s’ou- vrant comme la fleur du Mouron. Cette plante fleurit dans les mois de Mai et de Juin , et ses semences mürissent en automne, Quadri-folia. La dixieme espece, que lon rencontre parmi les ro- seaux et les joncs sur le bord des rivieres en Hollande, a une racine vivace et rempante , comme celle de la premiere : ses tiges s’élevent à un pied de hauteur ; elles sont (1) La Nummulaire ou Herbe aux Ecus est astringente et vulnéraire ; on donne quelquefois sa décoction dans l’eau ou le lait contre les pertes de sang , les fleurs blanches et les ulceres du poumon; mais on doit peu compter sur ce remede. LE ¥'T s65 minces et garnies de feuilles en forme de lance , d'un pouce et demi de longueur sur trois lignes de largeur au milieu : ces feuilles sont quelquefois disposées par paires, d’autres fois par trois , et sou- vent réunies au nombre de quatre sur les nœuds qui entourent la tige : ses fleurs , qui sont produites aussi à chaque nœud au nombre de quatre , sont verticillées autour de la tige, et placées chacune sur un pédoncule distinct, mince, et d’un pouce de longueur : elles sont petites et jaunes ; elles paroissent en Juin , et produisent quelquefois des semences qui mürissent en au- tomne. On peut traiter cette es- pece de la même maniere que fa premiere ; elle est également dure, LYSIMACHIA SILIQUOSA, Voyez EprLopium. LYTHRUM. Lin. Gen. Plani. 532. Salicaria. Tourn. Inst. R. H. 253. Tab. 129; Herbe de Saule, Corneille pourpre , ou Salicaire. Caracteres. Le calice de la fleur est cylindrique , canelé , et formé par une feuille divisée sur ses bords en douze parties , qui sont alter- nativement plus petites et plus larges : la corolle est composée de . six pétales oblongs , émoussés et étendus , dont les onglets sont in. sérés dans les sections du calice: la fleur a dix étamines de la longueur 566 rye Y'T du calice , dont les supérieures sont plus courtes que les inférieures, et qui sont toutes terminées par des sommets simples et élevés ; dans son centre est placé un germe oblong, qui soutient un style, cou- ronné par un stigmat érigé et or- biculaire ; ce germe se change dans fa suite en une capsule oblongue, aiguë, et à deux cellules remplies de petites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la onzieme classe de LINNÉE inti- tulée : Dodécandrie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont douze étamines et un style. Les especes sont: 1°, Lythrum Salicaria , foliis op- positis , cordato-lanceolatis » floribus spicatis, dodecandriis, Lin. Sp. Plant. 446. Neck. Gallop. p. 208. Scop. Carn, ed. 2. n. 565. Pollich. Pal. n. 4.50. Mattusch. Sil.n. 335. Blackw. t. 520. Flor. Dan. t. 671. Kniph, cent. 5. n. 55 3 Salicaire ayec des feuilles en forme de lance et de cœur , et opposces, et des fleurs en épis garnies de douze étamines, Salicaria vulzaris , purpurea, fo- liis oblongis. Tourn. Inst. R. H. 253; Salicaire commune et pourpre a feuilles oblongues. . Lysimachia spicata, purpurea. Bauh, Pin. 246. Blattaria rubra , spicata , major, LW T folio sub-rotundo.- Moris. Hist. 2. p. 90.8. Se) te 1Ogsf.; 11; Variété dont la tige est à six angles. 2°, Lychrum tomentosum, foliis cor- dato-ovatis , floribus verticillato-spi- catis , tomentosis ; Salicaire avec des feuilles ovales et en forme de cœur, et des fleurs en épis verticillés, et cotonneuses. | Lythrum floribus verticillatis. Fl. Lapp. 197. ; Salicaria purpurea , foliis sub-ro- tundis. Tourn. Inst. R. H. 253 ; Sa- licaire pourpre a feuilles presque rondes. 3°. Lythrum Hyssopi folia, foliis al- ternis, linearibus, floribus hexandriis. Hort. Upsal. 118. Scop. Carn. ed. 2. n. 566. Jacq. Austr. t. 133. Pellich. Pal, n. 4513 Salicatre avec des feuilles linéaires et alternes, et des fleurs à six étamines. Salicaria Hyssopi folio angustiori. Tourn. Inst. R. H. 253 3 Salicaire à feuilles d Hyssope étroites. Hyssopi-folia, Bauh, Pin, 218. 4°. Lythrum Lusitanicum, foliis lan- ceolatis , ternis, glabris , floribus spi- catis , decandriis; Salicaire avec des feuilles unies , en forme de lance, placées par trois , des fleurs en épis, et dix étamines. Salicaria Lusitanica , angustiori folio.. Tourn. Inst. R. H. 2533 Sa- licaire de Portugal à feuilles plus ¢troites. 5°. Lythrum Hispanicum , foliis ENT 7 oblongo-ovatis À infernè oppositis , su- pernéalternis, floribus hexandriis; Sa- licaire à feuilles oblongues , ovales opposées au bas de la tige , mais alternes au sommet, avec des fleurs a six étamines, Salicaria Hispanica Hyssopi-folia , floribus oblongis , saturate cœruleis. Tourn. Inst. 253 3 Salicaire d’Es- pagne a feuilles d'Hyssope, et a fleurs oblongues , et d’un bleu foncé. ” 6°, Lythrum verticillatum , foliis oppositis , subtus tomentosis, sub-pe- tiolatis , floribus verticillatis latera- libus, Lin. Sp. Plant. 446 ; Salicaire avec des feuilles opposées , coton- neuses en-dessous, et pétiolées; des * fleurs verticillées autour des tiges. Lythrum foliis oppositis , floribus verticillatis. Gron. Virg. 52. 7°. Lythrum petiolatum , foliis op- positis , linearibus , petiolatis , flori- busdodecandriis. Lin. Sp. Plant. 446 ; Salicaire à feuilles linéaires, op- posées et postées sur des pétioles, . ayant des fleurs à dix étamines , et aussi opposées. Lychrum foliis petiolatis. Gron. Virg. 52. 8°. Lythrum lineare , foliis oppo- sitis , linearibus , floribus oppositis , hexandriis: Salicaire avec des feuilles linéatres et opposées , et des fleurs opposées et à dix étamines. Lythrum foliis linearibus , floribus hexandriis, solitariis, Gron, Virg.162. L'YT 567 9°: Lythrum Americanum , foliis oblongo-ovatis , infernè oppositis, su- pernè alternis, floribus hexandriis , caule erecto ; Salicaire avec des feuilles oblongues , opposées au bas et alternes au-dessus, des fleurs à six étamines, et une tige ¢rigée. Salicaria Americana , Hyssopi folio latiori, floribus minimis. Houst. Mss. 3 Salicaire d’ Amérique avec une plus large feuille d'Hyssope , et de fort petites fleurs. Salicaria. La premiere espece croît sans culture sur Jes bords des fossés et des rivieres dans plusieurs parties de l'Angleterre ; elle a une racine vivace , de laquelle sortent plusieurs tiges droites , angulatres , hautes de trois ou quatre pieds, de couleur pourpre , et garnies de feuilles ovales , quelquefois placées par paires, opposées , et d’autres fois réunies au nombre de trois sur chaque nœud autour de la tige : ses fleurs , qui naissent en épis longs au sommet de la tige, sont d'une belle couleur pourpre, et font un effet agréable ; elles pa- roïssent en Juillet , et leurs se- mences mürissent en automne. Quoique cette plante soit négli- gée, parce qu'elle est commune ; cependant elle mérite une place dans Îes jardins à plus juste titre que beaucoup d’autres, que l’on y conserve avec soin à cause de leur raraté, On la multiplie aisément 568 LT en divisant ses racines en automne; _on lui donne un sol humide où elle profite et fleurit, sans autre soin que celui qu’il faut pour la tenir nette de mauvaises herbes. II y a une variété de cette es- pece qui a une tige à six angles, et toujours trois feuilles sur chaque nœud : mats elle n'est qu’acciden- telle ; car , en cultivant ses racines dans un jardin, elle devient comme Pespece commune. Tomentosum. Lasecondeacomme la premiere des racines vivaces, desquelles sortent des tiges droites, branchues , de trois pieds de hau- teur , et garnies de feuilles ovales, en forme de coeur, d’un pouce en- viron de longueur sur neuf lignes de largeur, cotonneuses, et placées par trois autour de la tige : ses fleurs naïssent en épis longs au sommet des tiges , mais elles sont disposées en têtes épaisses et verticillées, et laissent entrelles un espace vuide: ces fleurs sont d’une belle couleur pourpre , et paroissent dans le même tems que la précédente. On peut multiplier cette espece de Ia même maniere que la premiere, et elle est également dure, Hyssopi- folia. La troisieme es- pece croit naturellement dans des fondrieres humides de plusieurs parties de PAngleterre ; mais on Padmet rarement dans les jardins ; ellé a une racimevivace, de laquelle LYT sortent deux ou trois tiges bran- chues à-peu-près d’un pied de hau- teur , et garnies de feuilles étroites et alternes : la partie haute de Ja tige est chargée de fleurs, qui sor- tent simples sur les côtés à chaque nœud , et fort rapprochées à la base des feuilles ; elles sont petites, et teintes d’un pourpre léger ; elles paroissent dans le mois de Juin, et perfectionnent leurs semences en automne. ‘ Lusitanicum. La quatrieme , que Yon rencontre en Espagne et en Portugal dans des lieux humides et sur le bord des eaux, a une ra- cine Vivace et des tiges comme * celles de la premiere , qui ne s’élè- vent gueres au - dessus d’un pied de hauteur ; ces tiges sont garnies de feuilles plus étroites et plus courtes que celles de la-premiere; elles sont unies et placées par trois autour des tiges : les fleurs sont produites en épis au sommet des tiges ; elles sont d’une couleur de pourpre léger ; elles paroissent dans le mois de Juillet , et donnent des semences müres en automne, Cette plante est dure, et peut être mul- tiplice de Ja même maniere que Ia premiere. Hispanicum. La cinquieme croît aussi sans culture en Espagne et en Portugal. Ses semences m'ont été envoyées de ces deux pays ; sa racine est vivace : ses tiges sont minces; YT minces ; elles ont plus de neuf ou dix pouces de longueur , et s'étendent au - dehors de chaque côté ; la partie basse de ses tiges est garnie de feuilles oblongues, ovales et opposées , et leurs som- mets portent des feuilles étroites et altérnes : ses fleurs sortent sim- ples à chaque nœud sur les parties la- térales des tiges ; elles sont pluslar- ges que celles de espece commune et d’un pourpre plus foncé ; elles ont une très-belle apparence dans le mois de Juillet, lorsqu'elles sont dans toute ieur beauté. Cette espece n’a jamais produit de semences en Angleterre; les fortes gelées de 1740 ont détruit ici toutes ces plantes , de maniere que depuis ce tems je n’en ai vu aucune dans les jardins anglois. Verticillatum. La sixieme , qui est originaire des parties septen- trionales de l'Amérique , s’éleve a Ja hauteur d’un pied et demi avec une tige roide, branchue et garnie de feuilles oblongues, cotonneuses, supportées par de courts pétioles et opposées : ses fleurs sont ras- semblées en têtes verticillées au- tour des tiges ; elles sont d’un pour- pre pale, elles paroissent dans le mois de Juillet, et produisent des capsules à deux cellules , remplies de semences qui mürissent en au- tomne. Petiolatum. La septieme, dont Tome IV. E YT 569 les semences m'ont été envoyées de Ia Virginie, a une tige droite, Jaineuse , d'environ deux pieds de hauteur, et garnie de feuilles li- néaires , opposées et supportées par de courts pétioles : ses fleurs nais- sent simples aux aisselles des tiges; elles sont petites , tubulées, d'un pourpre pale , et de peu d’appa- rence ; elles se montrent dans Île mois de Juillet , et dans les années chaudes seulement elles perfec- tionnent leurs semences ; mais les racines de cette plante se multi- plient et s'étendent si fort, qu'il mest pas nécessaire de la semer, quand elle est une fois établie dans un jardin. Lineare. La huitieme croît natu- rellement dans lAmerique septen- trionale ; elle a une racine vivace, et des tiges minces d’un pied envi- ron de hauteur, et garnies de feuilles linéaires, opposées et entieres : ses fleurs sortent simples des ailes des feuilles sur la partie haute des tiges; elles sont petites, blanches, et ont six pétales et six étainines ; leur ca- lice est rayé et divisé en six segmens sur ses bords. Cette plante fleurit dans le mois de Juin, et ses semen- ces mürissent en automne- Americanum. La neuvieme , que le Docteur Houstoun a décou- verte à la Vera-Cruz dans des terres marécageuses et des eaux croupis- santes, a une racine ligneuse , de Ccec 57° EY¥T laquelle sortent deux ou trois tiges minces , de plus de deux pieds de hauteur, et garnies de feuilles oblon- gues, ovales , unies et opposées sur la partie basse des tiges, mais étroites et alternes sur le haut : ses fleurs naissent simplesaux ailes des feuilles sur Je haut des tiges ; elles sont pe- tites et blanches , et ont six pétales et six étamines; elles ne paroïssent pas avant la seconde année, quand on les éleve de semences, et elles mont point produit de bonnes grai- nes en Angleterre. * Cette plante est tendre , et ne peut subsister en plein air dans ce pays : on la multiplie par semences, qu'il faut répandre dans des pots ; on les tient dans une vieille couche de tan, parce que les plantes ne paroissent jamais dans la premiere année , à moins qu’on ne les ait oy CA à semées en automne : pendant Phi- ver on tient ces pots à l'abri, et au printems suivant on les place sur une couche chaude: quand les plantes ont poussé , on les traite especes ten- dres , qui viennent des mêmes con- comme les autres trées. Toutes les autres especes de ce genre doivent être semées en au- tomne , sans quoi les plantes ne peroissent que dans l’année sui- vante , de sorte que les graines que Pon apporte de Amérique ne poussent jamais qu’un an après qu’elles ont été mises en terre: c’est- pourquoi il ne faut pas se presser de remuer cette terre ; mais l'on doit attendre jusqu’au printems sui- vant , qui est le tems où les plantes peroitront, si les semences sont. bonnes. M. MAG Macani Le. Voyez Hrr- POMANE. MACAW, GRAND ARBRE, Voyez PALMA srINosa. MACERON, ou GROS PERSIL DE MACÉDOINE. Voyez Suyr- NIUM OLUSASTRUM. L. MACHE, BOURSETTE, DOUCETTE, ox SALADE DES BLEDS. Voyez VALERIANA LOCUSTA. L. MAGJON. Voyez LuTayrus TUBEROSUS. L. MAGNOLIER ou TULIPIER A FEUILLES DE LAURIER. Voyez Macnorta. L. MAGNOLIA. Plum. Nov. Gen. 38. tab. 7. Lin. Gen. Plant. 610; Tulipier à feuilles de Laurier, ox le Magnolier. Caracteres. Le calice est com- posé de trois feuilles ovales, con- caves et en forme de pétales, qui tombent en peu de tems; la co- rolle a neuf pétales oblongs , émoussés et concaves : la fleur a un grand nombre d’étamines cour- tes, comprimées, insérées dans le germe, et terminées par des som- mets linéaires , qui adherent à M AG chaque côté des étaminés, et plu- sieurs germes oblongs, ovales, et fixés au réceptacle, qui soutien- nent des styles courts, recourbés et tordus, avec des stigmats longs et velus; chaque germe se change dans la suite en un cône ovale, avec des capsules rondes, com- primées, presqu’imbriquées , et à une cellule qui s'ouvre à deux valves , et renferme une semence en forme de rein, suspendue par un fil mince, fixé à l’écaille du cône, Ce genre de plantes est rangé dans ‘la douzieme section de la treizieme classe de LINNÉE, in- titulée : Polyandrie polygynie , qui renferme celles dont les fleurs ont plusieurs étamines et styles. Si Ja figure de ce fruit, donnée par le Pere PLUMIER, est exacte, Ia plante qui la donne doit être d’un genre différent; car ses semences sont représentées en- dedans du fruit , et fixées autour d’une co- lonne. Les especes sont: 1°, Magnolia glauca , foliis ovato- lanceolatis , subtus glaucis. Lin. Sp. 7553 Magnolier à feuilles ovales, en forme de lance, et de couleur de vert-de-mer en-dessous, Tulipi-fera Virginiana , Laurinis Ccccij haf MAG foliis aversd parte rore cœruleo tinc. tis , coni-bacci-fera. Pluk. Alm. 379. be. O8. fe de Laurus Tulipi-fera , baccis calycu- latis. Raii Hist. 1690 et 1798. T, 4. Magnolia Lauri folio, subtis. al- bicante. Catesb. Hist. Car. 1. p. 39. Dill, Elth, 207. t. 158. f. 205. Trew. Ehr. t. 9; Magnolier avec une feuille de Laurier, blanchatre en-dessous, communément appelé petit Tulipier à feuilles de Laurier. 2°. Magnolia grandi-flora , foliis lanceolatis persistentibus, caule erecto arboreo. Fig. Plant. tab. 1723 Ma- gnolier avec des feuilles en forme de lance, toujours vertes, et une tige d'arbre érigée. Magnolia grandi-flora , foliis lan- ceolatis perennantibus. Linn. Syst. Plant.t. 2. ps 625 Sp. 1. Magnolia altissima , flore ingenti candido. Catesb. Carol. 2. Plant. 613 le plus grand Tulipier, avec de fort grosses fleurs blanches, çom- munement appelé le plus grand Tu- lipier à feuilles de Laurier. Magnolia maximo flore , foliis subtus ferrugineis. Trew. Ehr. f. 33. 3°. Magnolia tri-petala, foliis lanceolatis amplissimis, annuis , pe- talis exterioribus dependentibus ; Ma- gnolier avec de trés-grandes feuilles en forme de lance, qui sont an- nuel'es , et des pétales penchés, Magnolia amplissimo flore albo | MAG fructu coccineo. Catesb. Car. 2. pag. 80; Magnolier avec de fort grosses fleurs blanches, et un fruit écarlate, communément appelé Arbre à Pa- rasol, 4°. Magnolia acuminata , foliis ovato.lanceolatis ,acuminatis , annuis, petalis obtusis ; Magnolier avec des feuilles ovales, en forme de lance, pointues et annuelles , et des fleurs à pctales obtus. Magnolia flore albo , folio majori acuminato , haud albicante. Catesb. , Car. 3.*pap.. 15. Gron, Virg. 61. Kalm. it. 2. p. 3243; Magnolier avec une fleur blanche, et une feuille plus large, à pointe aiguë, et qui n’est pas blanchatre. Glauca. La premiereespece croît en assez grande abondance dans la Virginie , la Caroline , et dans plusieurs autres parties de ’Amé- rique septentrionale , où on Ja trouve dans des lieux humides et près des ruisseaux; elle s’cleve ordinairement à la hauteur de quinze ou seize pieds, avec une tige mince , dont le bois est blanc et spongieux, et l’écorce unie et blan- che; ses branches sont garnies de feuilles épaisses, lisses, et sembla- bles à celles du Laurier , mais d’une forme ovale, unies sur leurs bords, et blanches en-dessous : ses fleurs naissent dans Jes mois de Mat et de Juin aux extrémités des bran- ches; elles sont blanches, com- MAG posées de six pétales concaves, et répandent une odeur douce et agréa- ble : quand ces fleurs sont passées, le fruit grossit, et devient comme une Voix avec son enveloppe, mais dune formé conique, avec plusieurs cellules autour à lexté- rieur , dont chacune renferme une semence plate, de la grosseur d’un Haricot : ce fruit, qui est d’abord vert et ensuite rouge, prend une couleur brune en mürissant, Quand les semences sont müres , elles sortent de leurs cellules, et restent suspendues à un fil mince: Dans les contrées où cette plante croit naturellement, ses fleurs se succedent pendant deux mois et plus, et parfument les forêts où elles se trouvent; mais tous les arbres de cette espece, qui ont fleuri en Angleterre, ont rarement produit plus de douze ou quatorze fleurs chacun; elles ne durent pas Jong-teis, et ne sont pas suivies par d’autres. Les feuilles de cet arbre tombent en hiver. Les jeunes plantes de cette es- pece retiennent souvent leurs feuil- Jes pendant la ‘plus grande partie de l'hiver, et ne les quittent que quand les jeunes branches les pous- sent dehors; ce qui a induit plu- sieurs personnes à croire que ces plantes étoient toujours vertes ; mais quand elles ont atteint l'âge de trois ou quatre ans, elles per- MAG 573 dent constamment leurs feuilles au commencement du mots de No- vembre. Lorsqu'on transplante ces arbres du lieu où ils croissent dans une terre seche, ils deviennent très- beaux, et produisent un plus grand nombre de fleurs, c’est-à-dire en Amérique; car en Europe, ils ne profitent pas aussi bien dans un sol sec que dans une terre humide et marneuse. Le plus grand nombre de ces arbres, qui croissent à pré- sent en Angleterre , appartient au Duc de NonFork, et ils se trouvent dans la métairie de Work- sop. province de Nottingham. Grandi-flora. La seconde espece croit dans la Floride, et dans Ja Caroline septentrionale, où elle s’éleve à la hauteur de quatre-vingts pieds et plus, avec un tronc droit, de plus de douze pieds de diame- tre , qui a une grosse tête angu- laire. Les feuilles de cet arbre ressemblent à celles du Laurier commun, maïs elles sont beaucoup plus grandes, et d'un vert luisant au-dessus ; dans quelques arbres elles sont brunes, et d’une couleur de buflle en dessous : elles subsis- tent pendant toute l’année; de sorte que cet arbre est un des plus beaux qu’on connoisse parmi ceux qui sont toujours verts : ses fleurs naissent aux extrémités des bran- ches; elles sont composées de huit S74 MAG ou dix pétales, étroits à leur base, où ils sont arrondis et un peu ondés , largement ouverts, et d'un blanc pur : dans le centre de cha- que fleur sont placés un grand nombre d’étamines et de styles, fixés à un réceptacle commun: ces fleurs sont remplacées, dans leur pays natal, par des cones oblongs et écailleux ; maïs les étés ne sont pas assez chauds en An- gleterre pour que cet arbre puisse y perfectionner son fruit : on voit cependant dans quelques-uns de nos jardins de vieilles plantes de cette espece, qui forment souvent des cônes. Cet arbre fleurit dans le mois de Mai en Amérique, et ses fleurs, qui se succedent pen- dant long-tems , parfument les fo- réts pendant la plus grande partie de lPété ; mats ceux qui fleurissent en Angleterre ne commencent gueres qu'au milieu ou à la fin de Juin, et ne restent pas long-tems en fleurs. Le plus grand arbre de cette espece , que j'aïe vu en An. gleterre, se trouve dans le jardin du sieur Jean COLLITON d'Ex- mouth, dans le Comté de Devor, où il a produit des fleurs pendant plusieurs années : on voit aussi plusieurs plantes belles et grandes de cette espece dans les jardins du Duc de RICHEMONT à Good- Wood en Sussex , dont une a produit des fleurs pendant plusieurs ‘ MAG années; et dans la pépiniere de M: Christophe Gray, prés de Fulham, il ya aussi un trés-bel arbre, qui pro- duitdes fleurs depuis quelque tems. Comme cette espece croit na- turellement dans*un climat chaud, elle est un peu sensible au froid, sur-tout tandis qu’elle est jeune ; c'est-pourquoï il faut tenir les plan- tes dans des pots, pour pouvoir les mettre à Pabri pendant les hi- vers, jusqu’à ce qu’elles aient ac- quis de Ja force; après quoi elles pourront étre enlevées et mises en pleine terre: mais il faut les placer de façon qu’elles soient à couvert des vents violens du nord et de l'est; sans quoi elles ne subsiste- rofent pas en plein air. Il y avoit un grand nombre de jeunes plantes de cette espece en Angleterre avant l'année 1739 3 mais une grande partie a été dé- truite par ce rude hiver, et depuis, on nous en a envoyé très-peu de bonnes; de sorte qu’on ne trouve pas à présent beaucoup de ces plantes à acheter dans les pépiniè- res; et, comme presque toutes les personnes, qui font leur amusement du jardinage, desirent avoir de ces beaux arbres dans leurs jardins, Pempressement des curieux en a beaucoup augmenté Je prix. Si lon pouvoit naturaliser cet arbre en Europe, de maniere qu’il puisse supporter le plein air du- MAG rant nos hivers les plusrudes , il deviendroit Je plus bel ornement de nos jardins : nous pouvons espérer qu’à la suite on y reus- sira , par beaucoup d’expériences et de soins ; car le tems où ces plantes souffrent le plus, est Pau- tomne : VPextrémité des jeunes branches, étant alors fort tendre, la moindre petite gelée les pince, et la branche entiere périt souvent ensuite ; de sorte qu’il est néces- saire de les garantir de ces pre- mieres gelées, en couvrant leur sommet avec des nattes, jusqu’à ce que les branches soient deve- nues tout-a-fait ligneuses ; après cela, elles seront moins en danger d’être endommagées; car, j'ai sou- vent observe , que lorsque ces plantes échappent aux premieres gelées de l'automne , elles sont rarement surprises apres. Dans le dur hiver de 1739 à 1740, j'a- vois une plante grande et belle de cette espece , qui croissoit en plein air, et qui parut être détruire tout-à-fait par la gelée; je lPavois regardée comme perdue, parce qu'il n'y avoit pas la moindre apparence de vie dans ja tige; en conséquence, après la Saint-Jean, je la coupai jusqu’au bas, en lais- sant seulement Ja racine ; mais je fus fort surpris de Ja voir repousser Pannée suivante. Je rapporte ce fait, pour engager à ne pas trop M A G 575 se presser de détruire des plantes apres une gelée dure, et à atten- dre pour cela qu'il n’y ait plus d'espérance de les voir se rétablir, Tri-petala. La troisieme croît assez souvent dans Ja Caroline, mais assez rarement dans la Virgi- nie; elle s’éleve ordinairement a seize ou vingt pieds de hauteur, avec unetige mince, dont leboïs est mou et.spongieux : ses feuilles sont dune grandeur remarquable; elles paissent en cercle horisontal , et ressemblent a-peu-prés à une om- belle ou Parasol; ce qui lui a fait donner, par les habitans de ce pays, le nom d’Arbre à Parasol : ses fleurs sont composées de dix ou onze pétales blancs, qui pendent sans ordre; le fruit ressembie beau- coup à celui de la précédente, Les feuilles de cette espece tombent au commencement de l'hiver. Cet arbre a été, jusqu’à présent, fort rare en Europe; mais, comme on le multiplie par semences, nous pouvons espérer de lavoir bientôt en grande abondance, si nous re- cevons de bonnes graines de la Caroline. Acuminata. La qnatrieme est aussi fort rare en Angleterre; elle n’est pas non-plus fort commune dans plusieurs parties habitées de PAmérique, M. Jean BERTRAN a découvert quelques arbres de cette espece au nord de la riviere 576 MAG Susque - Hannah ; ses feuilles ont près de huit pouces de longueur sur cinq de largeur, et sont ter- minées en pointe : ses fleurs, qui naissent de bonne heure au prin- tems, sont composées de douze pétales blancs, de la même forme que ceux de Ia seconde espece; le fruit en est plus long que ceux des autres, mais tl leur ressemble en toutes autres choses, Le bois de cet arbre est d’un beau grain, ct de couleur d'Orange. Culture. Toutes ces especes se multiplient par leurs graines, qu’il faut faire venir des contrées où elles croissent naturellement: on Jes met dans du sable pour les envoyer en Angleterre; ce qu'il faut faire Ie plutôt possible; car, st on les garde long-tems hors de Ja terre, il est à craindre qu'elles ne réussissent pas; C’est aussi pour cette raison qu'il est nécessaire de Jes semer aussi-tot qu’elles arrivent, ; J'ai reçu de Ia Caroline, il y a quelques années, une bonne quan- tité de ces graines, que j'ai semées dans des pots aussi-tôt ; j’at placé ces pots dans une vieille couche chaude de tan, et j'ai obtenu ainsi un grand nombre de plantes : mais les graines, qui ont été apportées depuis peu en Angleterre, ant fort mal réussi; j'ignore, st cela pro- vient de ce que ces semences avoient été cueillies avant leur M AG parfaite maturité, ou de quelqu’au- tre cause: mais, il est certain que le défaut venoit des semences; parce que les premieres, dont j'ai parlé, quoiqu'elles eussent été semées dif- feremment, et traitées d’après pli 4 sieurs méthodes par differentes pers sonnes, ont également réussi pat- tour. On a aussi élevé plusieurs plantes de la premiere espece par mar- cottes et par boutures; mais elles ont fait beaucoup moins de progrès que celles de semences, et elles ne parviendront pas à la même hauteur : ainsi, quand on veut les multiplier, il vaut beaucoup mieux se procurer des graines de PAmc¢s rique. La premiere espece vient très- bien de semences ; mais il est très- difficile de conserver les jeunes plantes pendant les deux premieres années ; car, si elles sont beaucoup exposées au soleil , leurs feuilles jaunissent, et les plantes périssent bientôt : ainsi, la meilleure mé- thode-est de tenir les pots dans une couche de chaleur modérée , de leur procurer de Pombre avec des nattes pendant la chaleur du jour, et de leur donner beaucoup d'air dans les tems chauds. Pendant l'hiver , il faut les mettre à Pabrt de Ja gelée, leur procurer aussi de l'air en tems doux, pour les empêcher de moisir, et les arroser trcs-peu, MAG trés-peu. Par ce moyen, on peut élever ces plantes, et quand elles ont acquis de Ja force, on les met en pleine terre , où elles profite- ront et fleuriront, si elles se trou. vent placées dans un lieu chaud et abrité. La seconde espece n’est pas aussi difficile à élever que Ja premiere; mais, pour avancer ces plantes, il est prudent, quand on les enleve des pots, de les remettre chacune séparément dans de petits pots rem- plis d’une terre molle er marneuse, de les placer dans une couche de tan de chaleur modérée, de les tenir à l'ombre, et de leur procu- rer a:sez d'air. A la Saint-Jean, guand elles sont bien enracinées, en les accoutume par dégrés au plein air, et on les-tient ensuite dans un lieu abrité, où l’on pourra les laisser jusqu’à l'automne; mais, dès la premiere gelée, il faut les placer sous un abri, sans quot leurs tendres branches se trouveroient saisies par le froïd, ce qui les fe- roit souvent périr jusqu'au bas. Quand ces plantes ont acquis de la force, on peut en mettre quel- ques-unes en pleine terre, à une exposition chaude et abritée; mais il est prudent d’en tenir une partie dans des pots, pour les mettre à couvert pendant l'hiver, et les conserver, en cas que les autres viennent à périr par les fortes gelées, Tome IV, MAG $77 Si ces plantes font de bons pro- grès, elles seront assez fortes pour être mises en pleine terre six ou sept semaines environ après qu'elles auront été semées; le tems le plus propre pour enlever et dresser ces plantes est le mois de Mars, avant qu’elles commencent à pousser : cependant , comme elles ne cou- rent aucun risque dans cette opé- ration, lorsqu'en les mettant en pleine terre , on conserve une bonne motte à leurs racines, si la saison est tardive, il vaut mieux attendre jusqu’au mots d'Avril pour Jes transplanter. Il est nécessaire d’endurcir les plantes que Pon des- tine à étre mises en pleine terre, en les exposant à lair auparavant autant qu'il est possible; ce qui servira aussi à les retarder et à les empêcher de pousser : car, si elles produisent des branches dans lo- rangerie, elles seront trop tendres pour supporter le soleil, jusqu'à ce qu'elles y sofent accoutumées par dégrés, et la moindre gelée les pincera fortement ; comme cela arrive souvent fort tard dans le printems. Pendant les deux ou trois hivers suivans , après qu'elles ont été transplantées, il sera nécessaire de mettre du terreau autour de Jeurs racines , et de couvrir leurs bran- ches avec des nattes, sur-tout dans le tems des premieres gelées de Dddd 578 MAH Pautomne , pour les raisons que nous avons données ci-dessus; mais il ne faut cependant pas trop les couvrir, Ge peur que leurs bran- ches ne moisissent, ce qui détrui- roit certainement les principaux jets, et leur nuiroit autant que la gelée. A mesure que ces plantes acquer- ront de la force , elles seront plus en état de supporter le froid de notre climat; cependant, il sera prudent de mettre chaque hiver du terreau autour de leurs racines, et de couvrir les têtes et les tiges pendant les fortes gelées. La premiere espece exige, les plus grands soins, parqu’elle est beaucoup plus tendre que les au- tres, qui endurent fort bien le froid sans de grandes précautions , quand elles ont acquis de la force. Comme ces dernieres perdent leurs feuilles en hiver, la gelée n’a pas autant de prise sur elles que sur la premiere, dont les feuilles restent souvent tendres vers les extrémités des bran- ches, sur-tout quand elles croissent librement, et qu’elles poussent tard en automne. MAHAGONY , ou CEDRE DES BARBADES. V. Ceprus. MAHAGONY BASTARD. Voyez Papus CAROLINIANA. MAHALEB. Voyez CERAsUS MAHALEB, MAL MAJORANA. V. ORIGANUM. Masorana. MALACOIDES. Voyez Ma- LOPE. MALUS-COTONEA. VPoyez Cyponra. MALHERBE DENTE- LAIRE, ow HERBE AU CAN- CER. Voyez PLUMBAGO. MALHERBE, THAPSIE, ou TURBITH BASTARD. Voyez THAPSIA. L. MALOPE. Malacoïdes, Tourn. 25 ; Mauve batarde, ou Malvée. Caracteres. La fleur est de fa même forme que celiede la Mauve 5 elle a un double calice, dont lex- térieur est composé de trois feuilles én forme de cœur, et l'intérieur est formé par une feuille découpée la corolle est monopétale , et divisée en cinq en cing segmens; parties jusqu’au fond, où elles sont jointes, mais si près de Ja base, qu’elles ont lapparence de cing pétales : dans le centre s’éleve un pointal, environné d’un grandnom- bre d’étamines réunies, qui forment une espece de colonne; le pointal devient , dans la suite, un fruit à plusieurs cellules, recueillies en une tête, et qui renferment cha- cune une simple semence, MAL + Nous n'avons qu'une espece de ECO enrER Malope Malacoïdes , foliis ovatis, crenatis, glabris. Lin. Hort. Clif.347. Hort. Ups. 206. Roy. Lugd.-B. 357. Fabric. Helmst. p. 277. Sabb. Hort. 1. f. 50; Mauve bâtarde à feuilles ovales , unies et crenelées. Malva Betonicæ folio. Moris. Hist. pe-tp. i522. SNS 7. f 10. Boce. Sie. ESS LUS Alcea Betonicæ folio, flore purpu- reo violaceo. Barr. Ic. 1189. Cette plante a été séparée par le Docteur TOURNEFORT ‘de la classe des Mauves, pour en faire un gente distinct, sous le titre de Malacoides; maïs LINNÉE en a changé le titre en celui de Malope. Eile ressemble beaucoup à fa Mauve, mais elle en differe cepen- dant, en ce qu'elle a ses cellules recueillies en une tête, qui a l’ap- parence un peu d’une müre de Ronce : ses branches sont couchées _presqu’à plat sur la terre, et s'é- tendent à la distance d’un pied de chaque côté : ses fleurs sortent simples sur de longs pédoncules aux ailes des feuilles, elles sont de la même forme et de la même couleur que celles de la Mauve. On la multiplie par ses graines, qu'il faut semer dans fa place où elles doivent rester , car elles ne souffrent pas la transplantation ; en les semant sur une plate bande MALL $79 chaude en Août, les plantes rési5- teront souvent pendant l'hiver, et Mleuriront de bonne heure dans la saison suivante. Par ce moyen, on peut en obtenir de bonnes se. mences, car celles qu’on ne seme qu’au printems, les perfectionnent rarement dans Ja même année en Angleterre, et elles périssent sou- vent en hiver, à moins qu’on ne les couvre d'un chassis. Comme elles ne subsistent gueres plus de deux ou trois ans, il faut en élever chaque année de nouvelles. MALPIGHIA. Plum. Nov. Gen. 4.6. tab. 36. Lin. Gen. Plant. 36); Cerisier des Barbades. Caracteres. Le calice est petit, persistant, et formé par cinq feuil- les rapprochées, et il y a deux glandes ovales et tendres, adhé- rantes aux petites feuilles en-dedans et au-dehors ; la corolle a cing pé- tales en forme de rein, concaves, entiérement ouverts, et pourvus d'onglets longs et étroits : la fleur a dix grosses étamines, en forme daléne, érigées, et terminées par des sommets en forme de cœur, et un petit germe rond, qui sou- tient trois styles minces, et cou- ronnés par des stigmats obtus; ce germe se change, dans la suite, en une grosse baie sillonnée, glo- bulaire, et à une cellule qui ren- ferme trois semences rudes, pier- reuses et angulaires? Ddddij 580 MAL Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dixieme classe de LINNÉE, int& tulée : Decandrie trygynie, qui renferme celles dont les fleurs ont dix étamines et trois styles, Les especes sont: 1°. Malpighia glabra, foliis ova- tis , integerrimis, glabris, pedunculis umbellatis. Hort. Cliff. 169. Hort. Upsal. 108. Roy. Lugd.-B. 459 ; Malpighie avec des feuilles unies, ovales et entieres , et des pédon- cules en ombelle. Malpighia fruticosa erecta , foliis nitidis , ovatis , acuminatis , floribus umbellatis, ramulis gracilibus. Brown. Jam. 230. Cirasus Jamaicensis , fructu terra- pyreno. Hort. Amst. 1. p. 145$ ; Ce- risier de la Jamaïque, avec un fruit qui renferme quatre semences, or- dinairement appelé Cerisier des Bar- bades. Arbor bacci-fera , folio sub-rotundo , fructu Cerasino , sulcato , rubro , po- ly-pyreno , ossiculis canaliculatis. loan, Jam. 172. 2°. Malpighia Punici-folia , foliis ovato-lanceolatis , acuminatis , gla- bris , pedunculis umbellatis ; Mal- pighie avec des feuilles ovales, unies , en forme de lance, et ter- minces en pointe aigué, et des pédoncules en ombelle. Malpighia Mali Punici facie. Plum. Nov. Gen, 46 ; Malpighie 4 (M A L qui a l'apparence d'un Grenadier. Cerasus Americana, Myrti conju- gatis foliis , fructu acerbo , tetrapy- reno. Pluk. Alm. 94. t. 57. f. 7. 3°. Malpighia incana, foliis lan- ceolatis , subtus incanis, pedunculis umbellatis , alaribus ; Malpighie avec des feuilles en forme de lance, et blanches en-dessous, et des pé- doncules en ombelle, qui sortent des aisselles de la tige. 4°. Malpighia urens , foliis cor- dato-lanceolatis , setis decumbentibus , rigidis , racemis lateralibus. Mill. Ic. t. 181. f. 1; Malpighie a feuilles en forme de lance et en coeur, ayant des paquets de fleurs qui sortent aux côtés des tiges. Malpighia lati-folia , folio subtis spinoso. Plum. Nov. Gen. 46 ; Mal- pighie à larges feuilles , avec des épines au-dessous , communément appelé Bois de Capitaine. Mespilus Americana , folio lato , subtus spinoso , fructu rubro. Tourn. Inst. 642. Arbor bacci-fera, folio oblongo sub- tilissimis spinis subtis opposito, fructu Cerasino , sulcato , polypyreno , ossi- culis canaliculatis. Sloan. Jam. 172, Hist. 2. p. 106. t. 207. f. 3. Raii Dendr. 74. 5°. Malpighia nitida , foliis ovatis ; acutis, glabris, pedunculis umbella- tis elaribus terminalibusque; Mal- pighie avec des feuilles unies , ovales et à pointes aigués , et des MAL pedoncules en ombelle qui sore tent des côtés et des extrémités des branches, 6°, Malpighia paniculata , foliis oblongo-cordatis, acuminatis , glabris , pedunculis paniculatis alaribus termi- nalibusque; Malpighie avec des feuil- Jes oblongues , unies , en forme de cœur et terminées en pointe aigué, ayant des pédoncules en panicule qui sortent sur les côtés et aux ex- trémités des branches. Apocynum fruticosum, folio oblongo, acuminato , floribus racemosis. Sloan. Cat. 89 ; Apocin en arbrisseau , avec une feuille oblongue et a pointe aiguë , et des fleurs en grappes, 7°. Malpighia angusti-folia, foliis lis neari-lanceolatis , setis ytrinqué de~ cumbentibus , rigidis , pedunculis umbellatis alaribus ; Malpighie a feuilles linéaires, et en forme de lance , ayant des poils roides et penchés des deux côtés , avec des pédoncules en ombelle sur les par- ties Jatérales des tiges. Malpighia linearis , foliis lanceo- lato-linearibus , setis decumbentibus , utrinquè rigidis. Jacq. Amer. p. 135. Malpighia angusti-folia, folio sub- ts spinoso. Plum. Nov. Gen. 46 ; ‘Malpighie à feuilles étroites, et armées d’épines en-dessous. 8°. Malpighia Ilici folia , foliis lanceolatis , dentato-spinosis , subtus hispidis. Lin, Sp. Plant. 426; Mal- MAL pighie avec des feuilles en forme de lance , dentelées , épineuses et garnies de piquans en-dessous. Malpighia Aquifolia. Lin. Syst. Plant. tom. 2. pag. 371. Sp. 8. Malpighia angustis et acuminatis Aquifolii foliis, Plum, Nov. Gen. 46, Ic. 168. f. 1 3 Malpighie à feuilles de Houx étroites et à pointes ai- gucs. 9°. Malpighia lucida, foliis oblongo- ovatis , obtusis , glabris , pedunculis racemosis alaribus ; Malpighie avec des feuilles oblongues , ovales, obtuses et unies , ayant des pé- doncules terminés par des fleurs branchues et naissant sur les côtés des branches, 10°, Malpighia Coccigrya , foliis sub-ovatis dentato-spinosis , peduncu- lis uni-floris ; Malpighie à feuilles épineuses , dentelées et presqn’o- vales , ayant une seule fleur sur chaque pédencule. Malpighia Cocci-fera. Linn, Syst. Plant. tom. 2, pag. 371. Sp. 9. Malpighia humilis , Ilicis Cocci- Glandi-fere foliis. Plum. Nov. Gen. 46. Ic. 168. f. 2; Malpighie nain à feuilles d'Ilex produisant des Glands de Kermés. Glabra. La premiere espece, 81 qu’on cultive communément pour son fruit “en Amérique, s’éleve ordinafrement à la hauteur de seize ou dix-huit pieds; satigeest mince, et couverte d’une écorce dun brun 582 MAL clair; ses feuilles sont opposées, ovales, unies, terminées en pointe aiguë , et durent toute l'année : ses fleurs sortent en paquets sur de Jongs pédoncules aux côtés et aux extrémités des branches ; elles sont composces de cinq pétales ronds, de couleur de rose, et unis à leur base : ces fleurs sont rem- piacées par des fruits rouges, sem- blables à de petites Cerises sau- vages de la même grosseur , et sil- Jonnés par plusieurs rainures, qui renferment chacun quatre noyaux angulaires , sillonnés, et entourés d’une chair mince, d’une saveur acide et agréable. Ce fruit muürit souvent en Angleterre. Punici-folia. La seconde espece croit naturellement à la Jamaïque ; elle s’'éleve, avec une tige d’arbris- seau , à la hauteur de dix ou douze pieds, et se divise en plusieurs branches minces, étendues , cou- vertes d’une écorce d'un brun lé- ger, et garnies de feuilles ovales, unies, en forme de lance , oppo- sces, et terminées en pointe aiguë : ses fleurs naissent en petites om- belles aux extrémités des branches sur de courts pédoncules ; elles sont d’une couleur de rose pale , et formées par cing pétales obtus, concaves, découpés, et pourvus donglets longs etétroits, auxquels ils sont joints ; ils s'étendent en g'ouvrant : et dans leur centre, est MAT! placé un germe rond, qui soutient trois styles accompagnés de dix étamines , qui s’écartent à une certaine distance : ce germe se change, quand la fleur est passée, en une bate ronde, charnue , sil- lonnée, rouge quand elle est mire, et qui renferme trois ou quatre semences dures et angulaires. Les habitans des isles de Amérique se nourrissent de ce fruit. Incana. La troisieme espece est originaire de Campéche, d’où elle m'a été envoyée, par le feu Doc- teur MrLLar : elle s’éleve, avec une tige forte ec ligneuse, à la hauteur de dix-huit ou vingt pieds, et se divise en plusieurs branches couvertes d'une écorce tachetée de brun , et garnies de feuilles en forme de lance , opposées et ve- lues en-dessous : ses fleurs , qui naissent en ombelles sur les parties latérales des branches , sont de couleur de rose, et produisent des fruits de forme ovale et canelés comme ceux de lespece précé- dente. Urens. La quatrieme se trouve à la Jamaique , d’où le Docteur HousToun ma envoyé ses se- mences ; elle s’éleve avec une tige ligneuse à quinze ou seize pieds de hauteur , et se divise en plu- sieurs branches fortes, sillonnées, et couvertes d’une écorce brune: ses feuilles ont trois ou quatre MAL pouces de longueur sur un de largeur à leur base, où elles sont arrondies en forme de cœur; mais graduellement plus étroites vers leur extrémité; elles sont couvertes en-dessous de pointes hérissées , qui entrent dans la chair quand on Jes manie , et qu’on ne retire qu’a- vec peine : les fleurs de cette es- pece sont disposées en ombelles sur les côtés des branches; elles sont d’une couleur pourpre clair, de la même forme que éelles des autres especes , et sont remplacées par des fruits ovales et sillonnés , comme ceux de la précédente. En Amérique on donne à cette plante le nom de Couhaye ou Ce- risier de Cowitch. Nitida. La cinquieme croit na- tureilement aux environs de Car- thagène dans la nouvelle Espagne, d'où le Docteur Houstoun m'a envoyé ses semences ; elle s’éleve à la hauteur d'environ dix pieds, avec une tige d’arbrisseau couverte d'une écorce tachetée d’un brun clair, et pousse latéralement vers son sommet des branches irrégu- lieres: ses feuilles sont ovales, unies, opposées , terminées en pointe ai- guë, d'un vert clairen-dessus, etplus pales en-dessous: ses fleurs naissent sur les parties latérales des’ tiges en petites ombelles et érigées ; les pédoncules des ombelles ont à peine un pouce de longueur : ces MAL 583 fleurs sont d’un ronge pale, de Ia même forme que celles des pré- cédentes , et produisent des baies rondes , $illonnées , et couvertes d’une peau rouge qui renferme trois semences dures et angulaires. Paniculata. La sixieme est ori- ginaire de la Jamaïque, d’où le Docteur HousToun en a envoyé les semences en Angleterre ; elle s’éleve à la hauteur de cing ou six pieds, avec plusieurs tiges d'ar- brisseau garnies de feuilles oblon- gues, en forme de cœur , de quatre pouces de longueur sur un pouce trois lignes de largeur à leur base, où elles sont arrondies en deux lobes en forme de cœur, mais graduellement plus étroites vers l'extrémité, unies , d’un vert pale et jaunâtre , et opposées: ses fleurs sont disposées en panicule claire sur les côtés et aux extrémités des branches ; elles sont d'un pourpre clair et de la même fornie que celles des autresespeces, mais plus petites; le fruit en est pointu et pas moins sillonné. Angusti-folia. La septieme , qui m'a été envoyée de l’isle des Bar- bades , s’éleve avec une tige d’ar- brisseau à la hauteur de sept à huit pieds; son écorce est d'un pourpre brillant , tachetée et sil- jonnée ; cette tige se divise vers son sommet en plusieurs petites branches garnies de feuilies étroites, ‘584 MAL en forme de lance, opposées, à- peu-près de deux pouces de lon- gueur sur trois lignes de largeur, d’un vert Iuisant en - dessus’, et brunes en dessous, où elles sont fortement armées de pointes héris- sées , qui pénetrent dans la chair et dans les habits de ceux qui les touchent : ses fleurs , qui naissent en petites ombelles sur les côtés et aux extrémités des branches, sont d'un pourpre pale et de la même forme que celles des autres especes, mais plus petites ; elles sont rem- placées par des fruits ovales, pe- tits, sillonnés, et de couleur pour- pre, lorsqu'ils sont murs. Ilici-folia, La huitieme croît sans culture dans Visle de Cuba, où le Docteur Houstoun l’a trouvée en grande quantité ; elle s’éleve avec une tige d’arbrisseau à Ja hauteur de sept à huit pieds, et pousse dans toute sa longueur des bran- ches couvertes d’une écorce grise et garnie de feuilles étroites , épi- neuses comme celles du Houx, et hérissées de poils piquants en-des- sous : ses fleurs sont produites en petites grappes sur les côtés des elles sont d’un rouge pâle, et de la même forme que celles des autres especes , mais plus petites ; son fruit est plus pointu que celui de Pespece commune ; il prend une couleur pourpre foncé en raûrissant, branches ; MAL Lucida, La neuvieme nva été en- voyée de Visle des Barbades, où elle croit naturellement ; elle s’é- leve avec une tige forte et ligneuse à quinze ou vingt pieds de hau- teur , et se divise en_ plusieurs branches écartées, couvertes d'une écorce grise, et garnies de feuilles oblongues, ovales , d'une substance ferme, d’un pouce environ de lon- gueur sur six lignes de largeur, arrondies à leur extrémité, d’un vert Juisant, et opposées : les fleurs sortent en paquets longs aux côtés et aux extrémités des branches sur des pédoncules longs et branchus: elles sont de Ja même forme que celles des autres especes; mais elles différent dans leur couleur : quelques unes sont d’unrouge clair, et d’autres de couleur d'orange dans le même paquet ; elles sont rem- placées par des baies ovales, pe- lites , moins sillonnées que celles des autres especes , et qui pren- nent une couleur pourpre foncé en murissant. Coccigrya. La dixieme croît na- turellement de fa Havanne , d’où le Docteur Hous- TOUN en a envoyé les semences; cet arbrisseau , qui s’éleve rarement au-dessus de deux ou trois pieds aux environs de hauteur, a une tige épaisse et ligneuse , ainsi que les branches qui sortent à chaque côté vers le haut de Ja tige; ces branches sont couyertes MAL couvertes d’une écorce rude et grise , et garnies de feuilles lui- santes , d'un demi-pouce de lon- gueur sur une largeur presqu’égale , et qui semblent étre découpées à leur extrémité où elles sont creuses, ayant deux angles qui s’élevent comme des cornes, et sont ter- minées par une épine aiguë , ainsi que les dentelures de côté : ses fleurs naïssent des parties latérales des branches, chacune sur un pé- doncule d’un pouce de longueur; elles sont petites, d’un rouge pale, et de la même forme que celles des autres especes ; les fruits qui leur succedent sont petits, coni- ques, sillonnés, et d’un rouge pour- pre, lorsqu'ils sont murs. On connoît deux autres especes de ce genre, qui ont été nouvel- lement envoyées de l'Amérique ; mais comme elles n’ont point fleuri ci , je ne puis en donner aucune description. Si ces parties chaudes de l'Amérique étoient visitées par des personnes habiles , on y trou- yeroit encore beaucoup d’autres especes 3 car , parmi un grand nombre d'échantillons imparfaits , qui m'ont été envoyés de PAmeé- rique Espagnole , j'en ai reconnu plusieurs, qui paroissent être des especes différentes de ce genre: mais , comme ces échantillons étoient sans fleurs et sans fruits , elles ne peuvent pas être établies, Tome IV, M A L 579 Les habitans de ces contrées ra- massent confusément-les fruits des différentes especes que l’on vient de décrire, et s’en servent comme aliment : on cultive la premiere dans quelques Isies pour son fruit, quoiqu'il n’ait pas un grand mérite; la chair, qui environneles noyaux, est fort mince ; mais elle a une sa- veur agréable , qui fait rechercher ce fruit par les habitans de ces pays chauds, où ils Sont obitgés de les mariger pour suppléer aux cerises que l’on possede en Europe, et qu'ils n’ont point chez eux. On conserve ces plantes dans les jardins botaniques de l'Europe, où il y a des serres chaudes ; elles méritent d’y occuper une place, parce qu’elles gardent leurs feuilles toute l’année,.ec qu’elles continuent ordinairement à fleurir depuis Île mois de Décembre jusqu’à la fin de Mars ; pendant lequel tems elles font un bel effet , parce qu’alors il y a peu d’autres fleurs ; leurs fruits mürissent souvent dans notre climat : celles dont les feuilles sont armées de pointes , comme le Co- witch , méritent le moins d’être ad- mises dans les serres chaudes , parce que l’onne les manie point sans dan- ger, et que leurs fleurs sont moins belles que celles des autres especes. La dixteme est celle dont on fait le plus de cas , à cause de ses fleurs qui naissent en plus gros Eeee $80 MAL paquets, et qui offrent différentes couleurs dans Ja même grappe ; ce qui fait une belle variété : cette espece croît plus en arbre que les autres ; ses feuilles sont aussi d’une substance plus forte et d’un vert luisant, Comme ces plantes sont ort- ginaires des parties méridionales de PAmérique , elles ne subsiste- roïent pas en Angleterre pendant l'hiver sans ‘le secours d'une serre chaude ; mais, quand elles ont ac- quis de la force, on peut les tenir en plein air dans une situation chaude , depuis le milieu ou la fin de Juin jusqu’au commencement d'Octobre , pourvu que le tems continue à être doux jusqu’à ce moment. Les plantes ainsi traitées fleurissent beaucoup. mieux que celles qui sont constamment dans une serre chaude, * On les mulriplie toutes par leurs graines , qu’il faut semer sur une bonne couche chaude au printems. Quand les plantes sont assez fortes pour être enlevées, on les met cha- cune séparément dans de petits pots remplis d’une terre riche , on les plonge dans une couche chaude de tan , et on les traite ensuite comme les autres plantes tendres, qui viennent des mêmes contrées : pendant les deux premiers hivers, il sera prudent de les tenir dans ta couche de tan de la serre chaude; MAL mais ensuite on pourra les placer sur des tablettes de la serre ; on leur procurera un dégré de cha- leur tempérée , où elles profiteront mieux qu'à une plus grande cha- leur ; on les arrose deux ou trois fois par semaine , mais toujours lé- gerement. MALVA. Tourn. Inst. R. H. 94. Tab. 23. Linn. Gen. Plant. 751. ainsi appelée de #uruxiGe ,Où Mardrsw adoucir, parce que cette plante a Ja propriété de calmer les douleurs de colique ; Mauve. Caracteres. La fleur a un double calice , dont l'extérieur est com- posé de trois feuilles en forme de lance et persistant, et l'intérieur est monophylle et découpé en cinq larges’ segmens sur ses bords ; la corolle , suivant TOURNEFORT , Rar, etc., est monopétale, mais, suivant LiNNÉE , elle a cinq pé- tales qui sont joints à leur base , s'étendent en s’ouvrant, et tombent réunis ensemble : la fleur aun grand nombre d’étamines réunies au bas en un cylindre , mais écartées vers le haut, insérées days la corolle, et terminées par des sommets en forme de rein ; dans le centre est fixé un germe orbiculaire, qui sou- tient un style court et cylindrique, avec plusieurs stigmats velus et aussi longs que le style: le calice se change, quand Ja fleur est passée, MAL en plusieurs capsules réunies en une tête orbiculaire, comprimées et fixées Ala colonne ; elles con- tiennent chacune une semence en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la ciquieme section de la _seizieme classe de LINNÉE, in- titulée : Monadelphie polyandrie , qui renferme cellé$ dont les fleurs ont plusieurs étamines jointes au style en un seul corps. Les especes sont : 1°. Malva sylvestris, caule erecto, herbaceo, foliis septem-lobatis , acutis, pedunculis petiolisque pilosis. Linn. Sp. Plant. 969. Reg. Ged. 1.p. 173. Scop. carn. ed. 2. n. 859. Pollich. Pal. n. 659. Matrusch. Sil. n. 512. Derr. Nass. p. 149. Blackw. f. 22. Reg. Bot.; Mauve avec une tige érigée et herbacée , sept lobes ai- gus aux feuilles, des pédoncules et des pétioles velus. Maiva caule erecto , foliis multi- partitis. Hort. Cliff. 34.7. Flor. Suec. 581 , 627. Roy, Lugd.-B. 356. Da. lib. Paris. 208. Malva sylvestris , folio sinuato. C. B. P. 3143; Mauve sauvage à feuilles sinuées , la petite Mauve, 2°. Malva rotundi - folia , caule prostrato , foliis cordato-orbiculatis , obsoleté quinque-lobatis , pedunculis fructi-feris , declinatis. Lin. Sp. 969. Hort. Cliff. 347. Fl. Suec. 580, MAL 58: 626. Mat. Med. 166. Roy. Luga.- B. 356. Gron. Virg. 49. Dalié. Paris. 209. Hall. Helv. n. 1070. Crantz. Austr. 143. Scop. carn. 2. n. 858. Neck. Gallob. p. 294. Pol- lich.«Pal. n. 658. Mattusch. Sil. n. git. Derr, Nass. p. 148 ; Mauve avec des tiges penchces , des feuilles rondes , en forme de cœur , ayant des lobes usés, et des pédoncules. portant fruits , et déclinants. Malva sylvestris, folio sub-rocundo. Bauh. Pin. 314. Malva vulgaris, flore minore , fo- lio rotundo. J. B. 2.p. 949 ; Mauve commune à petite fleur et à feuille ronde, Malva sylvestris , pumila. Fuchs. Hist. 508. 3°. MalvaOrientalis annua , caule erecto, herbaceo , foliis lobatis , ob- tusis et crenatis ; Mauve annuelle, avec une tige érigée et herbacée, et des feuilles à lobes obtus et crenelés. Malva orientalis , erectior , flore magno, suave rubente. Tourn. Cor. 33 Mauve orientale, avec une tige plus droite , et une grande fleur d’un beau rouge. 4°. Malva crispa , caule erecto ; foliis angulatis , crispis, floribus axil- laribus glomeratis. Linn. Sp. 970. Leers. Herb. n. 545. Darr. Nass. pag. 149 ; Mauve à tige érigée, et à feuilles angulaires et frisées, Eeee ij 82 MAL ayant des fleurs en grappes sur les côtés des tiges, Malva foliis angulatis, crispis , floribus axillaribus glomeratis. Hort. Cliff. 347. Hort. Ups. 200. Malva foliis crispis ; Mauye à feuilles frisées. Malva crispa. Dod. Pempt. 653. $°. Malva verticillata, caule erecto, foliis angulacis , feoribus axillaribus glomeratis , sessilibus , calycibus sca- bris. Vir. Cliff. 356. Hore. Cliff. s02. Hort. Ups. 200.Roy. Lugd.-B, 356. Jacq. Hort. f. 40 ; Mauve avec une tige crigce , des feuilles angulaires et des fleurs en paquets disposées aux aisselles des tiges, et sessiles. 6°. Malva Chinensis , annua , caule erecto, herbaceo, foliis sub-or- biculatis , obsolete quinquè-lobaiis , floribus confertis alaribus , sessilibus ; Mauve annuelle, avec une tige éri- gée, herbacce et simple, des feuilles ptesque rondes, et formées par cing lobes dentelés et usés, avec des fleurs en grappes, et sessiles aux tiges. ; Malva Sinensis , erecta, flosculis albis , minimis. Boërh. Ind. Alt. 268 ; Mauve érigée et annuelle de la Chine , avec de fort petites fleurs blanches. 70. MalvaCretica, caule ereoto. ra- moso ,hirfuto, foliis angulatis, floribus alaribus ,pedunculis brevioribus ; Mau- ve avec une tige érigée, brançhue & velue , des feuilles angulaires, & MAL des fleurs qui fortent des aïsselles des tiges, fur de très-courts pé- doncules, ° 80, Malya Grerica,annua ; aliiffima, flore parvo ad alas umbellato. Tourn. Cor, 2 ; La plus grande Mauve an- nuelle de Crète, avec de petites fleurs qui naissent en ombelles aux aisselles de la tige. 90. Malva Peruvlna, caule erecto, herbaceo, foliis lobatis .fpicis axillari= bus ; feminibus denticulatis. Linn. Sp. Plant. Villich. Iluftr. n. 24. Jacq. Hort.t. 156. Kniph. Cent. 7.n. 523 Mauveavecune tige érigée &herba- cée, des feuilles à lobes & des épis de fleurs fructueuses disposées en grap- pes, et placées sur les côtés des ti- ges , auxquelles succedent des se- mences dentelées. 9°. Malva Alcea, caule erecto, foliis multi-partitis, scabriusculis. Hort.Clif, 347. Fl. Suec. 582, 628. Roy.Lugd.- B. 356. Dalib. Paris. 209. Scop. Carn. ed. 2, n. 860. Pollich. Pal. n. 660 ; Mauve avec une tige éri- gée et des feuilles rudes, divisées en plusieurs parties. Alcea vulgaris, Clus. Hist. 2, p; 25. Blackw. t. 309. Alcea tenut - folie crifpa. J. B. 2, 9533; Mauve de Verveine, à feuilles étroites et frisées , ?Alcée. , Alcea vulgaris major Bauh, Pin, 316. 10°, Malva mofchata, foliis radica- libus reni- formibus , incisis 5 caulinis MAL quingue-partitis , pinnato - multifidis. Hort.Upsal. 202. Fl. Suec. 2.n. 629. Scop.Carn.ed.2z.n.861.Pollich. Pal. n. 661. Leers. Herb. n. 547; Mauve dont jes feuilles radicales sont en forme de rein, et celles des tige¥ divisées en cinq parties, et termi- nées en pointesailées. Alcea folio rotundo, laciniato. C. B. P. 316 ; Mauve à feuilles rondes et découpées. Alcea vulgaris minor. Bauh. Pin, 316. Varicté. 11°, Malva Ægyptia, foliis palma- tis, dentacis , corollis calyce minoribus. Lin. Sp. Plant. 690. Jacq. Hort. t. 65 ; Mauve avec des feuilles den- telées, et en forme de main, et des corolles plus petites que les “ca-» lices. ° Alcea 4g yptia, Geranii folio. Juss. Alcée d'Egypte à feuilles de Géra- nium. 120, Malva Bryoni-folia, foliis pal- matis scabris, caule tomentoso frutico- so, pedunculis multi-floris. Prod. Leyd. 356; Mauve dont les feuilles sont rudes et en forme de main, et les ti- ges cotonneuses, en forme d arbris- seau, avec des pédoncules qui sou- tiennent plusieurs fleurs. Althea frutefcens, Bryoniæ folio. C.B.P.316. Althæaen arbrisseau, à feuilles de Bryone. R Althea profondè serrato , sive den- tato folio. Bauh. Hist. 2. p. 955. 130. Malva Tourne fortiana, foliis MAL 583 radicalibus quinque-partitis,tri-lobatis, linearibus, pedunculis folio caulinolon- © gioribus, caule procumbente, Amen. Acad. 4, p. 283 ; Mauve avec des feuilles radicales, découpées en cing parties, et à trois lobes linéaires, et des pédoncules plus longs qué les feuilles de la tige, qui est pen- chée. Alcea maritima Gallo-Provincia- lis, Geranii folio. Tourn. Inst. 98 ; Alcée maritime de Provence , à feuilles de Géranium. Alcea minor maritima, tenui-folia, procumbens. Herm. Parad. 9 , t. 9- 149, MalvaCapensis, foliis fub-cor- datis, laciniatis , hirsutis , caule arbo- rescente; Mauve à feuilles velues, dé- coupées , et presqu’en forme de cœur , avec une tige en arbre. Malva Africana frutescens , flore rubro. Hort. Amst. 2.p. 171 ; Mauve frique , en arbrisseau à fleurs rouges, , 14°.Malva Americana. foliis corda- tis, crenatis, floribus lateralibus solira- riis , terminalibus spicatis. Prod. Leyd. 359 ; Mauve à feuilles crenelées, et en forme de cœur, avec des fleurs qui naissent simples, sur les côtés des tiges, et en épis au sommet. Althæa Americana pumila , flore lu- teo spicato. Breyn. Cent. 124; petite Mauve d'Amérique à fleurs jaunes et en épis. Sylvestris. Rotundi-folia. On trouve les deux premieres especes dans plu- 584. MAL sieurs parties de Angleterre , mats on ne les cultive gueres dans ies jardins. La premiere est celle dont on se sert comimunément en Médecine, et dans les campagnes pour en fournir Yes marchés : elles sont toutes deux qu'on recueille st bien connues, qu’il n’est pas nécessaire d’en donner Ia descrip- tion, Il y a une variété de la pre- miere à fleurs blanches qui produit les mêmes semences ; mais comme elle ne differe que par sa couleur, elle ne peut pas être regardée comme une espece distincte (1). Orientalis. La troisieme qui a été découverte par le Docteur TourRNEFORT dans le Levant, est une plante annuelle dont la tige est érigée; ses fleurs sont plus grandes que celles de l'espece commune, et d’un rouge I¢ger. On la cultive dans quelques jardins pour la vac riété. Crispa. La quatrieme est an- nuelle, et s’éleve avec une tige (1) Toutes les parties de la Mauve sont remplies, comme la racine de Guimauve, d'une grande quantité de mucilages propres à lubrifier les parties excoriées , à émousser l'acrimonie des humeurs, et à relacher les fibres trop tendues ; cependant , comme ce mucilage est plus grossier que celui de Ja Guimauve, on ne s¢ sert gueres de cette plante a l'intérieur , on se contente de la faire entrer dans les lavemens , les fomen- tations émollientes, les cataplasmes , ctc. MAL droite à Ja hauteur de quatre ou cinq pieds ; ses feuilles sont frisées sur leurs bords, ce qui la fait cul- tiver dans quelques jardins pour sa singularité, * Verticillata. La cinquieme a été découverte dans le Levant, en pre- mier lieu par TOURNEFORT , et ensuite par le docteur SHÉRARD, qui en a envoyé des semences dans plusieurs jardins, où les plantes ont produit des fleurs et des graines qui s’y sont répandues stabondam- ment, que cette espece est deve- nue aussi commune que la Mauve ordinaire. Chinensis. La sixieme a été autre- fois envoyée de la Chine comme une plante potagere; elle a été cul- tivée dans quelques jardins de PAn- gleterre , quoiqu’on n’en fasse pas usage ici, parce que nous en avons beaucoup d'autres de ce genre, qui iui sônt préférables. Cette plante est annuelle, et se multiplie assez fortement , pourvu qu'on lui permette d’écarter ses se- mences ; elle croit aisément et de- vient fort embarrassante quand elle est une fois établie dans un endroit. Cretica. La septieme qui est ori- ginaire de I’Ifle de Crète, est une plante annuelle, dont les tiges s’é- levent plus haut que celle de notre Mauve commune , et produisent MAL des branches plus longues et en plus grand nombre : ses feuilles sont angulaires ,etsesfleurs naissent sur de courts pédoncules. Cette es- pece se multiplie beaucoup quand on lui donne le tems de répandre ses semences. Peruviana. La huitieme croît na- turellement au Pérou, d’où ses se- mences ont été envoyées au Jardin royal de Paris, par M. Joseph DE Jussreu ; cette plante annuelle s’é- leve à la hauteur d’environ deux pieds, avec une tige droite, bran- chue, et garnie de feuilles larges, velues et atroislobes:ses fleurs sont produites en épis aux aisselles des tiges ; eiles sont petites et d’un bleu pale; elles paroissent dans le mois de Juin, et sont remplacées par des semences qui poussent en abon- dance au printems suivant, sans aucun soin, quand elles se répan- denteiles-mémes. Alcea, La neuvieme est la Maure Verveine commune, qu’on rencon- tre dans Jes environs de Londres : elle est bis-annuelle, et ses tiges s’¢- levent plus que celles de la précé- dente ; ses feuiiles sont découpées en lobes obtus ct dentelés; ses fêurs sont larges ; elles paroissent dans ies mois de Juin et de Juliet, et per- fectionnent leurs semences en au- tomne, à Moschata. La dixieme differe de la neuvième, en ce que ses tiges MAL 585 sont plus hautes et velues ; ses feuilles sont en forme de rein et agréablèment découpées en seg- mens étroits. Cette plante croît na- turellement en Angleterre et aux environs de Paris. Ægyptia. La onzieme-a été en- voyée d'Egypte au Jardin royal a Paris , d'où elle s’est répandue dans plusieurs autres : c’est une plante annuelle dont les tiges, longues d'environ un pied, sont'unies et inclinées vers la terregses feuilles qui sont supportées par de longs pétioles, sont en forme-de main, et #cing lobes qui se joignent par leur base au pétiole, et sont den- telées sur leurs bords : les 1@ars naissent simples aux aisselles de la tige, et en grappes à son sommet ; elles sont petites et d'un bleu pâle, leurs calices sont grands et aïgus ; elles paroissent dans le mois .de Juin, et perfectionnent leurs se- mences en automne. Bryoni-folia. La douzieme qui est originaire de Espagne, s’éleve avec une tige d’arbrisseau et co- tonneuse , à la hauteur de quatre ou cinq pieds, et pousse de tous côtés, des branches garnies de feuilles angulatres, rudes et laineu- ses ; les pédoncules sortent des ailes des feuilles , et soutiennent chacun quatwe ou cinq fleurs d’un pour- pre brillant et de fa même forme que celles de la Mauve commune: 536 MAL elles paroissent dans Ie mois de Juillet, et leurs semences mürissent en automne. Cette espece ne sub- siste gueres que deux ou trois an- nées , mais ses graines, en s’¢car- tant, produisent de jeunes plantes au printems suivant. Lournefortiana. Latreizteme croit naturellement dans la France mé- ridionale : elle est annuelle et res- semble un peu à la précédente ; mais les tiges sont plus longues et plus bragchues ; ses feuilles sont divisées presque jusqu’au fond, en cing lobes obtus, et profondément découpées sur leurs bords: ses fleurs ont de fort Iongs pédoncules, et Ier calice est large, piquant et à pointe aïguë ; ces fleurs sont bleues et plus grandes que celles de la précédente. Cette plante fleurit et perfectionne ses semen- ces vers le même tems. Capensis. La quatorzieme, qui croitsans culture au Cap de Bonne- Espérance, s’éleve avec une tige Jigneuse à [a hauteur de dix à douze pieds , et pousse de tous côtés des branches dans toute sa longueur; les tiges et les branches sont forte- ment couvertes depoils, et garnies de feuilles velues , et dentelées sur leurs bords ; de sorte qu’elles ont l'apparence de feuilles à trois lobes. Sur les jeunes plantes elles ontgrois pouces de longueur sur deux de largeur à leur base , mais à mesure MAL : quelesplantes vieillissent, elles ont a peine la moitié deces dimensions: ses fleurs naissent aux côtés des branches sur des pédoncules d’un pouce de longueur; elles sont d'un rouge foncé, et de la même forme que celles de la Mauve com- mune, mais plus petites. Cette plante continue à fleurir -durant une grande partie de l'année, ce qui la fait rechercher. Il y a dans cette espece deux variétés que plusieurs auteurs ont données comme des especes diffé- rentes : la premiere est |’ Alcea Afri- cana frutescens , Grossularie folio ampliori, unguibus florum atro ruben- tibus. Act. Pin. 1729 ; Alcée ou Mauve Verveine d'Afrique, en arbrisseau, avec de larges feuilles de Groseiller , et une petite fleur dont Îles onglets des pétales sont d’un rouge foncé, L’autie est Alcea Africana fru- tescens , folio Grossularie , flore parvo rubro. Boërh. Ind. Alt. 1,271; Al- cée ou Mauve Verveine basse d’A- frique en arbrisseau , à feuilles de Groseiller , avec une petite fleur rouge. Les feuilles de la derniere pañoissent fort différentes de celles de toutes les autres, parce qu’elles sont profondément divisées en trois lobes, qui sont aussi fort dentelés; de sorte qu’en la voyant on Ia prendroit pour une espece dis- tincte : mais comme je lat souvent élevée MAL élevée, que j'ai vu des variétés ins termédiaires, provenant des se- mences d’une même plante , je ne puis la regarder que comme une simple variété. On multiplie aisément cette es- pece par ses graines, qu’on répand au printems sur une planche de terre commune ; mais comme les plantes qui en proviennent sont trop tendres pour subsister en plein air pendant Phivér, dès qu’elles ont atteint la hauteur de trois ou quatre pouces, il fautles mettre chacune sé- parément dans depetits pots remplis d’une terre fraiche et légere, les tenir à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvellesracines , et les mettre ensuite dans un lieu abri- té avec d’autres plantes exotiques dures , où elles pourront rester jusqu’à l'automne : à l'approche des premieres gelces, on les enferme dans lorangerie, où on les traite comme les autres plantes dures du même pays, en leur donnant tou- jours beaucoup d'air dans les tems doux. Americana. La quinzieme naît spontanément dans la plupart des ifles de l'Amérique ; elle est an- nuelle , et s’éleve à-peu-près à un pied de hanteur ; elle pousse laté- ralement quelques branches cour- tes, laineuses et garnies de feuilles en -forme de lance, couvertes de duvet , crenelées sur leurs bords, Tome IV. MAL 587 et placéés alternativement sur de longs pétioles : ses fleurs naïssent simples sur les côtés de la tige, et en épis serrés au sommet : elles sont petites et d’un jaune pale; elles pa- roissent dans le mois de Juillet, et leurs semences mürissent en automne. On Ia multiplie par ses graines, qu'il faut semer au printems sur une couche chaude: quand Ies'plan- tes sont en état d’étre enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraîche et légere ; on les plonge dans une nouvelle couche ; on les garantit du soleil jusqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles fibres, et on leur procure ensuite de l'air à proportion de la chaleur de la sai- son : à Ja fin de Juin , on peut les placer en plein air. dans une si- tuation abritée , où elles fleuriront et perfectionneront leurs semences, Les graïnes des autres especes doivent être semées à Ja fin de Mars sur une planche de terre fraiche et légere : quand Jes plantes ont atteint la hauteur de trois ou quatre pouces , on les transplante dansla place qui leur est destinée, à une bonne distance les unes des autres ; car , lorsqu'elles sont trop serrées , elles n’ont pas autant d'apparence : mais il vaut mieux Jes entreméler avec d’autres fleurs du même eri, parmi lesquelles Ffff 588 MAL elles feront une variété plus agréable, On peut aussi les semer en au- tomne ; car cés plantes supportent Jes plus grands froids de notre cli- mat , quand elles sont placées sur un sol sec: elles y deviennent plus grandes , et fleurissent plutôt que celles qui ne sont semées qu’au printems ; si on leur permet d’écar- ter leurs semences , elles pousse- ront comme les especes précé- dentes , et profiteront également bien. MALVA ARBOREA. Voy. La- VATERA VENETA. MALVA ROSEA. Voyeg AL- CEA. MALVINDA. Voyez Sipa. MALUS ; le Pommier. Caracteres. Le calite de ja fleur est formé par une feuille découpée en cing segmens 5: la corolle est composée de: cing pétales; qui s'étendent en forme de rose, et dont Jes onglets sont insérés dans le calice ; le fruit est creux vers le pédoncule ; et ordinairement rond , et en ombeile au sominet, il est charnu et divisé en cing cel- lules ou partitions , qui renferment chacune une semence oblongue. Le Docteur Linnfe a réuni le Poirier , le Pommier et be Cognassier 5 MAL et n’en a fait qu'un seul genre; il a de plus rapproché toutes les va- riétés de chaque espece ; il dis- tingue le Pommier par le titre de Pyrus foliis serratis ,pomis basi con- cavis Hort. Cliff.; c'est-à-dire, Poirier à feuilles sciées , dont le fruit est creux à la base. Mais , quand on regarde le fruit comme un carac- tere distinctif du genre, on doit séparer le Pommier du Poirier : d’ailleurs cette distinction est éta- blie par leur nature ; car Jes greffes de ces fruits ne prennent pas l’une sur Vautre , malgré tout le soin que Yon pourroit y apporter : j'ai ce- pendant réussi quelquefois à faire prendre une greffe de Pommier sur un Poirier ; mais bientôt après elle périssoit , malgré toutes mes pré- cautions : c'est - pourquoi on me permettra de continuer a séparer le Pommier du Poirier , comme on Pa toujours fait avant le Docteur LINNEE. Les especes sont : 1°. Malus sylvestris , foliis ova- tis, serraiis , caule arboreo ; Pom- mier a feuilles ovales et sciées » avec une tige d’arbres Malus sylvesiris ,. frucru valdè acerbo. Tourn. Inst. R. H. 655 ; Pommier sauvage a fruit fort aigre. Pyrus , Malus: sylvestris, Linn. Syst. Plant. com. 2. pag. 501. Sp. 3. 2°. Malas coronaria , foliis serrato- MAL angulosis ; Pommier à feuilles an- gulaires et sciées. Malus sylvestris Virginiana, flo- ribus odoratis. Cat. Hort. 55. Du- ham. Arb. 13 Pommier sauvage de Virginie a feuilles iodorantes.* _ Pyrus coronaria, Lin. Syst. Plant: tom. 2. pag. 503. Sp. 5. 3°. Malus pümila , foliis ovatis; serratis ; caule fruticoto ; Pommier a feuilles ovales et sciées , avec uné tige d’arbrisseau. Malus pumila , que potius frutex , quam arbor. C. B. P. 4333 Pom- mier nain, qui est plutot un ar- brisseau , qu'un arbre, communé: ment appele Pommier de Paradis. Pyrus, Malus Paradisiaca. Linn. Syst. Plant. tom. 2. pag. 502. Sp. 3. 13 Variété. Sylvestris. Il y a deux varictés de la premiere espece , l’une à fruit blanc , et l’autre à fruit coloré en pourpre du côté exposé au soleil, qui ne sont qu’accidentelles; il y en a aussi’ une ‘autre à feuilles pana- chées , que l’on multiplie dans quelques pépinieres près de Lon- dres : mais quand Jes arbres crois- sent vigoureusement, leurs feuilles perdent bientôt leurs nuances , et deviennent unies. Coronaria. La seconde croit na. turellement dans plusieurs parties de l'Amérique septentrionale, où les habitans la cultivent pour se procurer des sujets à greffer les MAL 589 autres especes de Pommiers ; ses feuilles sont plus longues et plus étroites qu'aucune des autres, et découpées en deux angles aigus sur leurs côtés : ses fleurs répandent une odeur agréable, qui parfume les bois de l'Amérique dans le tems où elles paroissent. 2: PimAu. Ua troisieme espece est cériMnément distincte de toutes les autres ; catelle ne parvient jamais à une certaine hauteur : ses bran- ches ‘sont foibles, et à peine en état de se soutenir. Cette différence estconstantedans les plantesélevées de semences. Je nai pas distingué les Pommiers cultivés des especes sauvages , quoi- que je n’aie jamais vu l'espece cul- tivée , produite par les semences des Pommiers sauvages ; Je ferat mention ensuite de quelques espe- ces de Pommiers venues de France, la plupart greffes sur des sujets de Paradis , et qui ont été fort esti- méés pendant quelqtie temps ; après quoi jé traiterai des especes de notre propre cru. li y a encore une espece de Pommier, que l’on connoit en An- gleterre et dans l'Amérique sep- tentrionale sous le nom de Pomme de Figue , et dont le fruit n’est pas fort estimé; cependant comme quel- ques personnes aiment la variété, j'en ferai mention ici. Pomme de Rambour. Le Rambour Ffffi $90 MAL est un fort gros fruit, d’un beau rouge sur le côté tourné au soleil, et rayé d’un vert pale ou jaunatre ; il mürit de très-bonne heure, c’est- a- dire vers la fin d@ Aout, et devient bientôt farineux ; ce qui fait que Pon ne l'estime point en Angle- terre. Pomme de Courpendule. Cette pomme est fort grosse , et d’une forme oblongue , avec quelques angles irréguliers, qui s'étendent depuis la base jusqu’à la couronne ; eile est rougeatre du côté du so- Jeil , mais pale au côté opposé; son pédoncuie est Jong et mince, de sorte que ce fruit pend toujours vers le bas, ce qui lui a fait donner ce nom par les Jardiniers fran- cols. | La Rejnette blanche ou Reinette françoise, Ce fruit est beau, gros, d’une forme ronde , et d’un vert pale ; mais il prend en mürissant une couleur un peu jaunâtre , mar- quée de quelques petites taches grises ; son suc est sucré, et elle est bonne à manger crue ou cuite; cette pomme se conserve jusqu’a- près Noël. . La Reinette grise est Pune gros- seur médiocre, de la forme de la Reinette d'or, @un gris foncé du côté exposé au soleil , et d’un gris mélé de jaune sur l’autre ; cette pomine est remplie de jus, et d’un gout agréable; elle mürit en Qcto MAL bre , et ne se œnserve pas fong- tems. La Pomme d@’ Api est un petit fruit dur , d’un pourpre brillant sur fe côté du soleil, et d’un vert yaunatre Sur l’autre ; elle est très-ferme , et et n’à pas beaucoup de goût : aussi ne là cultive-t-on gueres que par curiosité. Ce fruit se conserve long- vems , et fait variété dans un des- SE eae La Calvil d'automne est un gros fruit d’une forme obiongue, d’un beau rouge sur le côté du soleil, et dont le jus est vineux; elle est fort estimée par les Francois. Le Fenouillet ou Pomme d’Anis est d’une grosseur médiocre, un peu plus grosse que le Pepin d’or, et d'une couleur grisâtre : sa chair est tendre et d’un goût aromatique, qui a quelque rapport avec la se- mence d’Anis : le bois et les feuilles de cet arbre sont blanchätres. La Pomme violette est un fruit beau , gros , et d’un vert pile, rayé d’un rouge foncé sur le côté du soleil : son suc est sucré et d’un gout de Violette ; ce qui lui a fait donner ce nom. - Le Pommier sauvage, qui est la premiere espece , dont il a été ques- tion, a toujours été regardé comme le sujet le plus propre à recevoir les greffes des autres especes , parce qu’il est fort dur, et qu'il subsiste long -tems ; mais depuis quelques MAL années on a négligé ces sujets, et on a préféré de semer les Pepins de toutes les Pommes à cidre sans distinction, comme étant plus ai- sés à élever que les autres. Les Jardiniers appellent généralement Pommiers sauvages toutes les especes produites des Pepins de toutes sortes de Pommes, et qui n’ont point été greffées ; mais j'ai toujours préféré de semer les Pepins de Pommes sauvages, parce que les sujets qu’ils fournissent donnent moins de bois, et durent plus long-tems : d’ailleurs plusieurs des meïlleures especes de Pommes conservent mieux sur ces sujets leur véritable grosseur , leur couleur et leur goût ; au-lieu que: sur d’autres ces fruits sont moins gros, d’un gout moins agréable, et ne se conservent pas aussi long- tems. Le Pommier de Paradis étoit, il y a quelques années, fort recher- ché pour des sujets sur lesquels on gréffoit les autres especes ; mais il ne dure pas aussi long-tems, et ces arbres ne parviennent jamais à une certaine hauteur, à moins que l'on ne les greffe assez bas pour que cette greffe puisse pous- ser elle-même des racines au-des- sous ; alors le’ sujet ne sera plus “d'aucune utilité , parce que Ja greffe tirera sa nourriture de la terre même : ainsi ces sortes de grefles sur Paradis ne sont plus MAL gor qu'un objet de curiosité, et ne servent plus que pour de trés-pe- tits jardins , pour lesquels ces es- peces d’arbres sont très-propres ; mais on ne peut jamais en attendre une quantité considérable de fruits, } On estimoit beaucoup ces arbres en France, où on les mettoit sou- vent en pots pour les servir char- gés de fruits sur Ia table’: mais cette singularité n’est point re- cherchée en Angleterre; de sorte que les Jardiniers‘ ne [es multi- plient pas beaucoup à présent ict. Ii y a encore un autre Pommier de Paradis de Hollande , que l’on cultive beaucoup dans les pépi- nieres , pour greffer dessus les autres especes , quand on veutavoir des arbres nains ; ceux-ci ne pé- rissent point et ne se gâtent pas comme les autres , parce que la greffe n’y est pas si génée ; aussi sont-ils généralement préférés pour des efaiiers ou arbres nains , qui doivent être contenus aisément dans de certaines limites, Plusieurs personnes font aussi usage des sujets de Codlin pour greffer des Pommiers , et les rendre nains , mais le fruit qui en provient n'est pas si ferme, et ne se con- serve pas aussi long-tems que sur les Pommiers sauvages ; c’est-pour- quoi il ne faut jamais greffer des fruits d'hiver sur cette espece de tige, 592 MAL Coronaria. Le Pommier sauvage de la Virginie à fleurs odorantes est souvent cultivé par ceux qui rassemblent toutes les variétés des arbres; on le multiplie en le gref- ‘fant sur le Pommier sauvage ou commun : mais comme il est un peu tendre dans sa jeunesse , il faut le planter dans une situation chaude , sans quoi il court risque d'être endommagé dans les hivers extrêmement rudes. On dit que les fleurs de cet arbre ont une odeur fort agréable dans la Vir- ginie , où il croit dans les bois en grande abondance ; mais je mai point observé que cette odeur fut fort sensible dans quelques-uns qui ont fleuri en Angleterre ; de sorte que je doute que lespece que l’on cultive dans nos jardins, soit la même que celle de Virginie : peut- être aussi a-t-elle dégénéré en Ja semant ; car c'est de cette maniere que nous l’avons d’abord obtenue ici. La Pomme-Figue est regardée par plusieurs personnes comme étant produite sans avoir été pré- cédée par aucune fleur; mais cette opinion est rejettée par des Ob- servateurs qui assürent qu'elle suc- cede à une petite fleur très- vola- tile , et qui dure rarement plus d'un jour ou deux : je n’ai pas eu encore l’occasion de déterminer laquelle de ces deux opinions est : MAIL la plus juste, n'ayant pas un atbre en ma possession qui ait produit du fruit ; mais il faut espérer que ceux qui les cultivent depuis plu- sieurs années, pourront enfin ré- soudre ce probléme. Je me souviens de la descrip- tion d’un arbre de cette espece donnée à la Société Royale dans une lettre écrité de la nouvelle Angleterre par Paul DUDLEY, Ecuyer, et publiée dans les Trans- actions philosophiques , n°. 385. If est dit que cet arbre étoit fort grand , et produisoit beaucoup de fruits sans aucunes fleurs préalables; mais comme cet arbre étoit placé à quelque distance de son habita- tion , quil n’avoit pas occasion de l’observer exactement lui-même, et qu'il ne le visitoit que deux ou ou trois fois vers la saison où les fleurs paroissent’, il a pu n’erre pas informé du prompt dépérisse- ment de celles de cet arbre, qui peut - être étoient ‘tombées avant qu'il les visitat. Les autres especes , ci - dessus mentionnées , ont été envoyées de France ; mais il n’y en a que deux ou trois qui soient fort estimées en Angleterre ; savoir , la Reinette blanche , la Reinette grise, et la Pomme violette : les autres sont des fruits printaniers , qui ne se con- servent point ; leur chair est tou- jours farineuse, et elles ne méritent ce MAL pas d’être multiplices , d’autant plus que nous avons beaucoup d’autres meilleurs fruits en Angleterre: mais comme bien des gens aiment a avoir toutes les especes , j'en don- nerai le détail , ainsi que de toutes celles qui sont les plus estimées , en les plaçant suivant l’ordre du tems où leurs fruits mürissent. La premiere Pomme , que lon porte au marché, est ie Codlin; ce fruit est st bien connu ici, qu’il est inutile d’en donner la descrip- tion. Après cela vient la Pomme de Margaret , qui est d’une gros- seur médiocre , moins longue que le Codlin, d'un rouge pale sur le “Cote opposé au soleil , lorsqu’elle est mure , et dun yert léger du côté exposé. Cette pomme est ferme , et d’un goût agréable; mais elle ne se conserve pas long-tems. La Pomme-Poire d'été est un fruit oblong , et rayé de rouge sur le côté exposé au soleil: sa chair est molle , et devient farineuse en peu de tems, de maniere qu’elle est peu estimée. Le Fill-Basket de Kent, est une espece de Codlin, très grosse, et un peu plus longue ; elle mürit un peu plus tard , et on la mange or- dinairement cuite. La Pomme transparente a été apportée en Angleterre depuis peu d'années ; on Ja regarde comme une curiosité ; elle vient de Pcters- MAL 593 bourg , ou Ton asstre qu'elle est si transparente , que l’on en ap- perçoit parfaitement les pepins en la tenant contre le jour : mais ict c'est un fruit farineux et insipide, qui ne vaut pas la peine d’être mul- tiplié. Le Pearmain de Loan est un beau fruit d’une grossseur médiocre; elle est d'un beau rouge, et rayce de même couleur sur le côté tourné au soleil; sa chair est vineuse; mais elle devient bientôt farineuse , et n'est pas fort estimée. La Pomme de Coing est un petit fruit , qui devient rarement pius gros que le Pepin d’or, et qui ressemble à un Coing ; sur-tout vers la tige : le cote tourné au soleil est d’une couleur brune , et l’autre tire sur le jaune: cette Pomme est excellente pendant environ trois semaines du mois de Septembre ; mais elle ne se conserve pas beau- coup plus long tems. La Reinette d'or est un fruit st bien connu en Angleterre , qu’il nest pas nécessaire d'en donner aucune description ; elle mürit vers Ja Saint-Michel, elle est très-bonne pendant près d’un mois , et lon peut la manger cuite ou crue. Le Pepin aromatique est aussi une fort bonne pomme , à-peu près de la grosseur de la non Pareille, mais moins plate , un peu plus longue, et d’un brun clair sur le côté exposé $94 MAL au soleil : sa chair est cassante , et d’un goût aromatique. Ce fruit mürit en Octobre. Le Pearmain du Comté de Heit- ford , appelé par quelques-uns Ze Pearmain d'hiver , est un fruit d’une bonne grosseur , plutôt long que rond, d’un bean rouge sur le côté tourné au soleil, et rayé de la même couleur sur l’autre : sa chair est pleine de suc, et bonne en com- pote ; mais elle mest pas estimée par ceux qui ont le palais délicat. Ce fruit est bon à manger en No- vembre et Décembre. Le Pepin de Kent est un fruit beau, gros, et d’une forme oblon- gue ; sa peau est d’un vert pale: sa chair est cassante et pleine d’un suc acide ; ce fruit est bon en compote, et se conserve jusqu’en Février. Le Pepin de Hollande est plus gros que le précédent, et un peu plus long ; sa peau est d’un vert plus foncé : sa chair est ferme et pleine de jus ; il est fort bon pour la cuisine , et il se conserve long- tems. La Reinette monstrueuse est une fort grosse pomme d’une forme oblongue , rouge sur le côté ex- posé au soleil, et d’un vert foncé sur l’autre : sa chair est souvent fa- rineuse , aussi les curieux ne l’es- timent pas beaucoup, et ne la con- servent qu'a cause de sa grosseur, MAL La Pomme brodée est fortgrosse, et à-peu-près de la forme du Pear- main; mais ses raies rouges sont fort larges ; ce qui lui a fait donner par les Jardiniers Je nom qu’elle porte: ce fruit est médiocre ,etne peut être mangé que cuit. La Russetce royale , appelée pat quelques-uns Roussette a enveloppe de cuir, à cause de la couleur brune et foncée de sa peau , est un fruit gros, beau, d’une figure oblongue et large à sa base : sa chair est jau- natre ; c’est une des meilleures pommes pour la cuisine, que nous ayons ; lParbre qui la produit en donne beaucoup , et devient grand et beau. On mange ce fruit depuis le mois d'Octobre jusqu’en Avril; son goût est agréable, La Rousserre de Wheeler est d’une grosseur médiocre, plate et ronde ; son pédoncule est mince ; le côté tourné au soleil est d'un brun lé- ger, et l’autre d’un jaune pâle, lorsqu'elle est mûre : sa chair est ferme , et son suc est d’un goût fort acide. Ce fruit est excellent pour Ja cuisine , et se conserve long-tems, La Rousserte de Pile n’est pas tout- à-fait si grosse que la précédente, mais d’une forme ovale, brune sur le côté du soleil, et d’un vert fon- cé sur l’autre : ce fruit est très- ferme , et d’un goût acide et pi- quant; il est très-bon à cuire ,et il dure + MAL dure jusqu’en Avril et méme plus tard, sil est bien conservé, La nôn-Pareille est un fruit assez généralement connu en Angleterre, quoïqu’on vende sur les marchés sous ce nom une autre pomme que les Francots appellent Hautebonne : ce fruit est plus gros, plus beau, plus jaune que la non-Pareille ; sa couleur brune est plus brillante ; il mürit aussi avant ell, et passe beaucoup plutôt : il n’est pas si plat que la véritable non-Pareille , et son suc est moins piquant : cette Pomme est cependant très- bonne. La non-Pareille est rarement mûre avant Noel ; quand elle est bien soignée elle se conserve par- faitement saine jusqu’au mois de Mar; on la regarde, avec raison, comme une des meilleures Pommes connues, Le Pepin d'or est presque parti- culier à l'Angleterre; il y a peu de pays où il réussisse aussi-bien ; mais il'n’est pas également bon dans toutes les parties de notre Ifle, ce qui seroit cependant à désirer : cette différence provient de ce qu'on le greffe, sur toutes sortes de sujets qui rendent le fruit plus gros, mais moins bon; car dans ce cas sa chair est moins fer- me , et sa saveur moins piquante : ce qui le rend quelquefois farineux : c’est-pourquoiï il faudroit toujours greffer ce fruit sur des sujets Tome IV, MAL 595 de Pommiers sauvages, sur lesquels il ne dégénere pas, comme sur les autres; et quoique le fruit soit alors moins beau, cependant il est d’ün meilleur goût, et se conserve plus long-tems. Il y a encore d’autres especes de Pommes; mais comme elles sontin- férieures à celles-ci, je n’en parlerai point, d'autant plus que celles dont il vient d’être question suffisent pour fournir la table et Ia cuisine pendant toute la saison de ces fruits; et quand on peut se les procurer, auêune personne de bon goût ne mangera des autres. Je rapporterat ici la liste de quelques-unes des es- peces de Pommes que l’on préfere or- dinairement pour faire du cidre, quoique dans chaque pays où cette liqueur est en usage il y en ait de nouvelles especes qu’on obtient souvent des semences ; mais celles- ci ont été fort estimées pendant quelques années ; ces especes sont; La Raye rouge. L’Arbonnier royal du Comeé de Devon. Le Whitsour. 2 Le Under-Leaf, ou feuille basse du Comté de Héredorf. La Pomme de Jean, ou deux Annes. . Le Hanger perpétuel: Le Mule Gennet. Toutes ces especes de Pommiers se myltiplient par la grefie sur des Gegg 596 MAL sujets de la même espece ; car elle ne prend pas sur aucun autrearbre fruitier : il y a trois especes de sujets dans les pepinieres sur lesquels on greffe généralement les Pommiers : les premiers sont appelés sujets li- bres, et sont élevés avec les pepins de toutes sortes de Pommes sans distinction ; on leur donne aussi quelquefois le nom de sujets de Pommicrs sauvages , car tous les arbres produits de semences, et qui n’ont point été greffés, sont regardés comme des Pommiers sau- vages ; mais comme on la observé auparavant, on doit toujours pré- férer les sujets élevés de pepins de Pommes sauvages , après qu’elles ont été pressurces; et J'ai trouvé plu- sieurs Ecrivains de mon sentiment. M. AUSTIN, qui a écrit H y'a plus de cent ans, s'exprime ainsi: » Le meilleur sujet pour greffer » les Pommiers, -est le sauvage, » sur tout pour les especes à fruits » doux; parce qu'il nest pas sujet » au chancre et qu’il devient un » fort grand arbre : je conçois » qu'il doit durer plus Iong-tems » gue le sujet de Pommes douces, » et produire des fruits plus fer- » mes et plus propres à supporter » la gelée 6 Il est très certain qu’en greffant souvent quelques especes de Pom- mes sur des sujets libres, les fruits deviennent moins fermes , moins MAL piquans , et d'une plus courte durée. * La seconde espece est 1e Chenet ou le Rampeur hollandois , ou Codlin de Hollande ci dessus mentionné; celui-ci est destiné à limiter les arbres dans leur «roissance, et à les rendre nains pour des espa- liers. La troisieme espece est Je Pom- mier de par@dis , qui est un arbrisseau fort bas, de peu de durée, et qui n’est bon que pour des arbres à con- server dans des pots, par cu- riosité. Quelques personnes ont pris des _ sujets du Codlin pour greffer les Pommiers et en faire des nains 3 mais comme ceux-ci sont ordinai- rengent multipliés par rejettons, je ne conseillerai pas d’en faire usage en aucune maniere, non plus que d'élever des arbres de Codlin par rejetrons , mais plutôt de les greffer sur dessujets de Pommiers sauvages qui rendent le fruit plus ferme, plus de garde, et d’un goût plus piquant : ces arbres ainsi greffés , se conservent sains plus long-tems, et ne poussent jamais de rejettons comme font toujours les Codlins ainsi élevés de rejettons:si lon n’ar- rache pas constamment ces rejet- tons, les arbres s’affoibliront et de- viendront chancreux ; non-seule- ment les racines, mais aussi les nœuds de leurs tiges , poussent MAL toujours un grand nombre de fortes branchesqui garnissent inutilement Jes arbres, les rendent désagréables à la vue, et leur font produire des fruits petits et d'une mauvaise forme. A ‘La méthode d'élever des sujets avec des pepins de Pommes sau- vages, est de s’en procurer dans des pressoirs à cidre, et après les avoir séparés de la chair, on les seme sur une planche de terre jégere , et on les recouvre d'un demi-pouce à peu- près d'épaisseur de même terre: on peut les semer en Novembre ou en Décembre, quand Je sol est sec; mais dans un terrein humide il vaut mieux différer jusqu’en Février : dans ce cas on conserve les semences dans du sabie sec, et on les tfent à abri des insectes et des souris qui les dévoreroient s’ils pouvoient y at- teindre; il faut aussi les en préser- ver quand elles sont semées , en mettant des ratieres et des souri- cieres pour les attraper. Au prin- tems, lorsque les plantes commen- cent à paroitre, on les débarrasse ‘soigneusement de mauvaises her- bes , et si la saison est seche , il sera prudent de les arroser deux ou trois fois par semaine , et pen- dant Pété on doit toujours les tenir nettes de mauvaises herbes qui les empécheroïent de croitre et les ctoufferoient. Si les plantes pro- M'A L 597 fitént bien, elles seront @n état d’é= tre transplantces en des pepinieres au mois d'Octobre sujvant : alors ‘on laboure bien Ja terre qui leur est destmée; on enleve exactement toutes les racines et les mauvaises nt; on y plante ces jeunes suyets en rangs éloignés de trois pieds, et a un pied de distance entreux, et Pon comprime bien la terre contre leurs racines : quand on les enleve dansle premier automne après qu’ils ont été semés , il n’est pas nécessaire d’en raccourcir les racines; maïs si elles sont disposées à pousser des bran- ches vers le bas, il fant tailier les «racines principales pour leur en faire pousser de côté : st la terre, dans laquelle on les met est bonne, herbes qui s'y trouvent ; et qu’on arrache constamment les mauvaises herbes qui y naissent, ces sujets feront de grands progrès, et ceux que lon destine pour des arbres nains, pourront être greffés au printems , un an après qu'ils auront été mis en pepinieres, mais ceux dont on veut faire des arbres à plein-vent exigeront deux ou trois ans de plus d’accroissement, -avant de pouvoir être greflés ; après ce tems ils auront plus de six pieds de hauteur : toute la culture qu’ils exigent pendant ce tems étantdetail- lée a Particle PEPINIERE, je n’en parlerai point ici. Je vais à présent donner fa mé- Ggeggi 598 MAL thode de planter ceux que l’on des- tine à former des espaliers dans les jardins potagers : si ces jardins sont assez spacieux , on fera bien d'y placer non-seulement les” especes dont les fruits sont propres à être servis sur la table; mais encore celles qui sont destinées aux usages de Ja cuisine: mais quand les po- tagers sont petits, il faut y mettre des arbres à plein. vent pour la ta- Ble; et comme les fruits propres à être cuits sont toujours les plus gros, et qu'ils ne mûürissent que fort tard, il est bon de mettre en espaliers les arbres qui les portent; parce que, s'ils étorent a plein-venr, ils courroient risque d’être abattus par les vents avant leur maturité, de maniere qu’ils ne serojent pro- pres à aucun usage, et que d’ail- leurs les contusions qu’ils aurofent essuyées en tombant les dispose- rojent à la pourriture, Les especes d’un crû médiocre et greffées sur des sujets de Pom- miers sauvages ou sujets libres , doivent être plantées au moins à trente pieds de distance, et ceux dun cra plus considérable, exigent plus de trente - cing ou quarante pieds; ce qui ne sera pas trop si Ja terre est bonne, et st les arbres sont proprement dressés ; ear si l’on ne raccourcit point les branches, et sion les laisse croître dans toute leur longueur, en peu d’années les MAL arbres se toucheront: cette distance peut paroitre bien considérable aux personnes qui n’ont jamais observé la vigueur avec laquelle ces arbres poussent; elles ne pourront jamais s’imaginer qu'ils soient capables de garnir l’espalier ; maïs st Pon veut faire attention au crû des arbres a plein-vent de méme espece , et remarquer combien ils étendent Jeurs branches de tous côtés, on sera bientôt convaincu que ces arbres en espalier ne s'étendant que de deux côtés seulement, doi- vent faire beaucoup plus de pro- grès, parce que la nourriture entiere de Ja racine n’est em- ployée que pour ces branches laté- rales. On choisir des especes de même crû pour garnir un même espalier ; car cela est essentiel pour régler Ia distance qu’on doit laisser entr’eux: sans cela les arbres qui étendent le plus leurs branches se trouveroient avoir moins de place que ceux d’un moindre cri; d’ailleurs Jes arbres d’un espalier étant tous égaux dans leur croissance, font un bien meilleur effet que si les uns étoient plus hauts et les autres plus courts; mais pour empêcher de tomber dans de pareils incon- véniens ; je vais diviser toutes les de Pommiers en trois doit encore observer de especes classes, MAL 1°, Arbres du plus grand cri. Toutes les especes de Pommes poires Péarmains. Le Pepin de Kent. Le Pepin de Hollande, La Reinette monstrueuse. La Roussette royale. La Rousserte de Wheeler. La Roussette de Pile. La non-Pareille. A La Pomme violette. 20, Arbres d’un crû médiocre. La Pomme de Margarer, La Reinette d’or. Le Pepin aromatique. La Pomme brodée. La Reinette grîte. La Reinette blanche. Le Codlin. 3°. Arbres du plus petit crû, La Pomme de coing. La Pomme transparente, Le Pepin d'or. La Pomme d@ Api. Le Fenouillet, ou Pomme d’A- nis. 6 On les suppose toutes greffées sur les mêmes especes de sujets. Si toutes ces especes sont greffces sur des sujets de Pommierssauvages, j@ serois davis de les planter aux distances suivantes, sur-tout si le sol est bon : savoir les arbses du plus grand cra à quarante pieds les uns des autres ; ceux d’un cri 5 rhe 598 médiocre à trente pieds, et ceux. dun plus petit crû à vingt-cinq pieds : l’expérience m’a prouvé que ces distances n’étoient point trop fortes, car ayant planté ces arbres à vingt-quatre pieds, dans plusieurs endroits , ils y ont telle- ment poussé , que dans l’espace de sept ans Jeurs branches se sont rencontrées ; et dans quelques jar- dins où l’on a retranché de deux arbres lun, sept ans après ils se sont encore presque joints ; ainsi il vaut beaucoup mieux les placer d’abord à une bonne distance, et planter entre eux quelques Ceri- siers, Groseillers, ou autres especes de fruits nains qui produisent du fruit pendant quelques années, et qui pourront être enlevés quand les Pommiers commenceront à les toucher; car si onles plante d’abord plus serrés, on prend difficilement ensuite la résolution d’arracher des arbres fructueux , et alors on est forcé de faire usage du couteau, de la scie et du ciseau, plus qu'il ne faut pour la bonté à venir des arbres ; souvent aussi, quand on arrache une partie des arbres, les distances se trouvent irrégulieres et trop grandes, et st l’on n’a pas prévu ce cas au moment de la plantation , Pespalier devient désa- gréable à la vue. Quand les arbres sont greflés sur des sujets nains hollandois , 600 MAL ceux du plus grand cri doivent être plantés à trente pieds de distance ; ceux d’un cri: médiocre à vingt-cinq pieds, et les plus petits à vingt pieds; ces distances ne-seront pas trop fortes si les ar- bres profitent bien. On ne doit pas employer de arbres qui afent plus de deux ans e greffe, et ceux d'un an sont préferables; il faut aussi avoir soin que les,sujets soient jeunes, sains, unis ,exempts de chancre, et qu'ils n'aient pas été taiilés plus d'une ou deux fois dans la Pepiniere: quand on les enleve, on retranche entièrement de leurs racines toutes les petites fibres qui moïsirotent et periroient st on les laïssoit, et qui empêcheroient alors les nouvelles racines de pousser. On taille l'ex- trémité des racines, et lon re- tranche toutes celles quisont frois- sées, ou qui sont mal placées et qui se croisent. Pour ce qui con- cerne l’'émondage des têtes , il ny a rien autre chose à faire que de couper toutes les branches qui ne peuvent se dresser en espalier : en les plantant il faut avoir atten- tion de ne pas trop enfoncer les racines dans la terre, sur tout si le sol est humide , mais plutôt de les élever sur une petite éminence , en tenant les plates-bandes plus hautes. La’ meïllenre saison pour ees arbres dans les sols qui ne sont MAL pas trop humides, est depuis fe mois d'Octobre jusqu’au milieu ou à la fin de Novembre si la saison continue douce ; on peut enlever les arbres en toute sureté aussi-tot que leurs feuilles sont tombées : dès qu'ils sant plantés, il est prudent de placer un piquet près de chacun , et d'y fixer leurs branches, pour empêcher les vents dé les secouer et de déranger leurs racines, ce qui détruiroit leurs jeu- pes fibres; car lorsque ces arbres sont plantés de bonne heure en automne , Hs poussent bientôt un grand nombre de nouvelles fibres, qui étant fort tendres, sont néces- sairement rompties par lessecousses que les tiges éprouvent. Si l'hiver est rude, il sera bon de mettre du fumier pourri, du tan, ou quel- qu'autre espece d’engrais sur Ia terre qui cougre leurs racines pour les garantir des impressions de Ja gelée; mais je ne conseillerar pas de faire cette opération avant que le froid se fasse sentir ; car st l’on répandoit quelque chose sur la surface de la terre. autour des racines , aussi-tot après que [és arbres sont plantés, comme on le fait souvent , cela empécheroit Phumidité de pénétrer dans la terte, et _feroit plus de tort que de bien aux arbres. Au printems suivant , avant que les arbres commencent à pousser, MAL on enfonce à chaque coté deux ou trois piquets courts, auxquels on attache leurs branches aussi hori- sontalement qu'il est possible; mais on ne dojt jamais les couper comme onle fait quelquefois; car il n’y a pas de danger qu’il ne pousse pas assez de branches pour garnir lespalier, quand ils sont une fois bien établis. En émondant ces arbres, l’essen- tiel est de ne j amais tailler ni rac- courcir aucune des branches, à moins qu’il n'y en manque pour remplir quelque vuide de Vespa- lier , car lorsqu'on se sert trop de la serpette, on multiplie les bran- ches inutiles, et l’on empêche l'arbre de produire du fruit. La meilleure méthode de traiter ces arbres, est de les examiner trois ‘on quatre fois dans le tems où ils poussent , de retrancher toutes des branches irréguiieres et mal pla- cces, et de palisser Jes autres aux piquets dans ja position qu’elles doivent garder : si çe travail est bien exécuté pendant été , il restera peu de choses à faife en hiver; et si l’on plie leurs branches de tems en tems, à mesure qu’elles naissent , IL ne sera pas nécessaire d'user de force pour jes tenir basses, et on pourra fe faire sans aucun danger de Jes rompre. On doit laisser sept ou huit pouces d'intervalle entre chaque branche lorsqu’eiles doivent donner de très- MAL gros fruits, et quatre ou cing pou- ces pour les petites especes. Si l'on suit exactement ces simples ins- 6or tructions, ons’éparguera beaucoup d'ouvrage pour émonder, et les arbres auront une belle apparence ‘en tout tems; au-lieu que, si on laisse croître naturellement leurs branches en été, on aura plus de peine à les plier, sur-tout si on attend pour cela qu’elles soient devennes ligneuses; car alors il sera nécessaire de les fendre pour les rendres flexibles. Toutes les especes de Pommiers produisent leurs fruits sur des écussons ; et continuent à en donner pendant un grand nombre d’années. La maniere de dresser les espa- liers ayant déja été détaillée à l'article EsPALIER , il n’est pasiné- cessaire de la répéter ici : J'obser- verai seulement qu'il vaut mieux attendre pour les disposer que les arbres alent trois OU quatre ans d’accroissement ;: jusqu’à “ce mo- ment on peut soutenir leurs bran- ches avec quelques pieux, et épar- gner la dépense du treïllage, qu'il suflira de placer ‘quand ces arbres auront poussé assez de branches pour garnir toute la: partie: basse de l’espalier, Je vais indiquer à présent com- : ment on doit planter les vergers pour qu’ils soient du plus grand rapport. possible : la situation Ja MAL plus favorable a de plantation , 602 cette espece est le penchant naturel d’une colline à lexpost- tion du sud ou sud-est ; mais fa pente n’en doit pas être trop roide, de peur que les terres ne soient emportées par les fortes pluies : quelques personnes préferent des situations basses au pied des col- lines, mais l’expérience m’a appris que tous les fonds environnés de montagnes ne conviennent point à cet usage; car ces especes de situations étant exposées aux cou- rans rapides de lair, sont nécessai- rement plus froides que des fieux plus ouverts : d’ailleurs ces vallons étant fort humides , en hiver et au printems, sont aussi malsains pour tous les végétaux; ainsi une petite élévation sur une colline exposée au soleil et à Pair, est bien plus favorable que toute autre posi- tion. Quant au sol, une terre douce , marneuse, facile à re- muer , et qui ne retient pas l'hü- midité, est Ja meilleure : cette terre doit avoir trois pieds de pro- fondeur, Quoique les arbres puis- sent croître dans une terre très- forte, cependant is profitent ra- rement aussi-bien , et leurs fruits n'ont jamais une saveur aussi agréa- ble que ceux qu’on recueille sur un terrein léger. Comme les arbres fruitiers réussissent mal sur le gra- vier ou Îe sable fort sec, on ne MAL doit jamais choisir de pareils sols pour y planter des vergers. Le terrein qu'on destine à être planté doit étre bien préparé une année ayant; on le laboure, et on y met du fumier long-tems auparavant , pour faciliter l’ac- croissement des arbres; au prin- tems précédent on y plante des Pois ou des Feves en rangs un peu éloïgnés , afin qu'on puisse -y in- troduire la houe à cheval, pour détruire les mauvaises herbes et ameublir Ja terre, car elle ne peut pas étre trop labourée ou pulvé- risée pour cet effet. Cette récolte sera enlevée long-tems avant Ia saison de planter, ce qui doit être exécuté aussi-tôt que les arbres sont dépouillés de leurs feuilles. Dans le choix des arbres, on doit avoir l'attention de prendre ceux de deux ans de greffe, et de men jamais planter de vieux, où de ceux qui sont grefiés sur d’an- ciens sujets ; car c’est perdre du tems que d’en employer de pareils : les jeunes croissent plus certaine- ment et font bien plus de progrès que les vieux. On nettoie les ra- cines comme il a déja été dit pour les arbres en espalier, et on ne retranche dans les têtes que les branches mal placées ou qui se croisent; car il ne faut jamais cou- per leurs sommets , comme on le pratique souvent mal-à-propos. Dans MAL Dans un sol fertile , ces arbres doivent étre placés a cinquante ou soixante pieds les unsdes autres; mais si le terrein est médiocre, quarante pieds. pourront suffire : mais rien n’est plus mal entendu que de planter des arbres plus voi- sins dans un verger, et quoique bien des personnes puissent trouver cette distance trop grande, cepen- dant je suis certain que si elles font attentionauxavantagesquirésultent de cette pratique , elles seront de mon avis : je #€ suis pas seul de cette opinion , car plusieurs des anciens auteurs-qui ont traité ce sujet, ont souvent appuyé ‘sur la nécessité de donner une dis- tance convenable aux arbres frui- tiers : je citeraï particulièrement à cette occasion un passage d’Aus- TUIN qui s'exprime ainsi : « je ». prescrirois volontiers de planter » ces arbres # quatorze ou seize » pieds de distance, parce que les » arbres et les fruits tirent de » grands avantages d’être suffisam- » ment éloignés les unsdes autres ; » au moyen de cela, le soleil » échauffe les racines, » lesbranches del’arbreet les fleurs » et les fruits qui naissent en plus » grande abondance #deviennent » ‘par cette influence salutaire , » beaucoup plus beaux et de meil- » lJeure qualité >. Il “dit ensuite : « C’est lorsque les arbres sont Tome IV, la tige, et “MAL 603 plantés à une grande distance, qu’on peut faire profit du terrein qui se trouve au-dessous et aux environs , en y cultivant des lé- gumes, ou pour le marché, ou pour Pusage d’une famille : on peut aussi y planter des Gro- seillers, des Fraisiers , des Fram- baisiers , etc. » I ajoûte ensuite : Lorsqu les arbres ont assez de place pour s’étendre en liberté ils deviennent, fort gros et fort grands ; ils produisent uné plus grande quantité de fruits, et sont d’une bien plus longue durée. Les hommes se trompent quand ils prétendent que plus il y,a d’arbres dans un verger, plus la récolte doit être abondante ; car deux ou trois à qui on a laissé un espace suffisant pour croître et étendre leurs -bran- ches , produiront plus que six ou dix autres, qui, rés, se nuisent réciproquement, Qu’on observe seulement quel- ques Pommiers qui croiïssent à une.grande distance des autres et qui ont assez de place pour développer leurs racines et leurs branches, et on remarquer étant trop ser- un seul en pleine’ croissance a une plus grosse tête et plus de bran- ches que quatre, ou six ,et même qu’un plus grand nombre de ceux qui croissent serrés les uns contre les autres, quoique du même âge, Hhhh MAL M. Lawson , ancien Planteur, conseille aussi de mettre les Pom- miers à vingt verges de distance : comme ces deux Auteurs ont le ‘mieux écrit sur ce sujet, et pa- EOIssent avoir eu plus d'expérience qu'aucun autre , je me sers de leur autorité pour confirmer ce que Jj'avance ; le fait est cepen- dant si évident qu’il ne faut que Ia moindre réflexion pour servir de preuve. . Quand les arbres sont plantés , on les attache à des piquets pour qu'ils ne soient pas secoués ni dé- terrés par les grands vents: mais il faut avoir soin de mettre de la paille , du foin ou du drap de laine entre les arbres et les piquets afin qu'ils ne soient point déchirés par le frottement ; car, si leur écorce* 604 venoit à être enlevée , il en résul- teroit de grandes blessures , qui ne se guériroïent qu’au bout de plu- sieurs années , et qui peut-être ne se recouvriroient jamais. Lorsque Vhiver est très-rude, est prudent de couvrir la sur- face de la terre autour des racines avec.du terreau , afin que la gelée ny A Jes jeunes fibres; mais il ne faut netre pas et ne détruise pas pas mettre ce terreau trop tot, comme on l'a déjà dit ci-dessus, de peur que l'humidité ne puisse descendre jusqu'aux racines des arbres : l’onene doit pas non-plus MAL laisser trop long tems ces ouver- tures au, printems pour la même raison ; c’est-pourquoï, quand on en veut prendre Ja*peine , Yon place ce fumier pendant le tems des gelées, et on le retire quand elles sont passées , afin que Phu- midité du mois de Fevrier puisse avoir un libre accès : si en Mars le tems devient sec, et que les vents dessechans du Nord ou d’Est, regnent , comme il arrive souvent, l'on fera bien de recouvrir ja terre, pour qu’elle ne péfde point l’hu- midité qu'elle contient : cette ma- nœuvre sera très -avantageuse aux aibres. Peut-étre n'observera-t-on que c’est se donner grand embar- ras ; mais si l’on considere qu’une seule*personne peut faire cet ou- vrage en pet de tems, et que le bénéfice qui en résultera, dédom- magera amplement de la peine et des frais , l’on ne refüsera point de s'y soumettre. Tous ces arbres doivent être enclos , et constam- ment à l'abri des incursions du bétail. Il sera plus utile de laisser la terre en friche pendant quelques années , que de la labourer ; les ra- cines en profiteront mieux , et fe- ront plus de progres : mais quand on veut employer le terrein, if ne faut mettre aucune plante trop pres des arbres ,-pour ne point leur enlever leur nourriture; et quand on Jaboure Ja terre, on MAL doit avoir soin de ne pas en ap- procher de trop près, de crainte @endommager leurs écorces ou leurs racines : mais la meilleure méthode est de laisser la terre in- culte pendant cinq ou six ans pour donner Je tems aux racines des ar- bres de s’étendre a une grande dis- tance ; après cela on pourra la labourer a chaque antomne. Il est ordinaire dans plusieurs cantons de l'Angleterre de laisser la terre en pâturage , quand les arbres d’un verger sont devenus grands : mais cela n’est point du tout prudent ; car j'ai souvent vu des arbres de plus de vingt années, presque détruits par des chevaux dans l’espace d’une seniaine , et quand on y introduit des mou- tons, ils frottent toujours leurs corps contre les tiges des arbres, et leur graisse , s’attachant à l’é- corce, arrête leur cra, et les gate en peu de tems : ainst il vaut mieux fabourer annuellement Ia terre des vergers , et, ye semer des denrées qui ne consomment pas beaucoup de noutriture. En émondant les arbres dun verger , il faut se contenter de re- trancher les branches qui traversent les autres, parce qu’elles froisse- roient et déchireroient écorce des autres ; ljon Ôte aussi toutes les branches mortes , mais on ne doit jamais tailler ni racourcir les MAL - Jeunes ; on enleve ertièrement les rejettons ou jeunes branches ‘qui sortent des tiges , ainsi que les Branches cassées par le vent, que Pon coupe à la division de ces bran- ches , ou tout près de la tige d'où elles sortent : ce travail doit être Eos fait au mois de Novembre , mais jamais par un tems de gelée, ni au printems, quand la séve commence à se mettre en mouvement. La meilleure maniere de conserver les Pommes pour l'hiver est de les lais- ser sur l'arbre jusqu'à ce qu'il y ait danger de gelte, et de les cueil- lir par un tems sec ; on les met en tas pour les faire suer et jetter leur feu , et on les laisse ainsi pen- dant trois semaines ou un mois ; ensuite on Îles examine avec soin, on met de .coté toutes celles qui paroissent gatées , on e.suie bien celles qui sont saines , on les en- ferme dans. de grandes cruches après les avoir échaudées et sechées, et on les bouche bien pour en exclurre Pair: au moyen de ces précautions , ces fruits se conser- veront long - tems, et leur chair restera toujouys ferme ; car, Jors- qu'ils sont exposés à Pair , leur peau se ride, et leur chair devient molle, >. MALUS ARMENIACA., Voyez ARMENIACA. MALUS AURANTIA. Voyez AURANTIA, HhBh ij o6 * MAM MALUS LIMONIA. Voyez Lr- MONIA. MALUS MEDICA. Voyez Cr- TREUM. MALUS PERSICA. Voyez PER- SICA. MALUS PUNICA. Voyez Pu- NICA. MAMMEA. Plum. Nov. Gen. 44. Tab. 4. Lin. Gen. Plant. 5833 Arbre à mammelles ; on le nomme aussi Abricotier dans les Indes, à cause de la ressemblance de son fruit avec celui de cet arbre ; Mam- mei ou Abricotier de Saint - Do- mingue. Caracteres. Le calice de Ia fleur est composé de deux petites feurlles ovales, concaves , et qui tombent; la corolle a quatre pétales larges, concaves , et entièrement ouverts; la fleur a plusieurs étamines en forme d’alêne , et terminées par des sommets ronds ; dans son centre est placé un germe rond , avec un style conique, de la longueur des étamines , et couronné par un stig- mat simple et persistant ; ce.germe devient ensuite un fruit gros, charnu , et de forme sphérique , qui renferme un, deux ou trois gros noyaux presqu’ovales. Ce genre de plantes est rangé *dans la premiere section de la MAM , treizieme classe de LINNÉE, intitulée : Polyandrie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont plusieurs étamines et un style. Nous n'avons dans nos jardins qu'une espece de ce genre, qui est: Mammea Americana , staminibus flore brevioribus. Jacq. Amer. 268. t. 181. f. 82 ; Mammei avec des étamines plus courtes que la fleur. Mammea foliis ovelibus , nitidis , fruciu sub-rotundo , scabro. Brown, Jam. 248. Mammea magno fructu , Persicæ sapore. Plum. Nov. Nov. Gen. 44. Ic. 170 ; Mammei avee un gros fruit qui a le gout de Pêche. Mamay. Bauh, Hist, 1. p. 172. Dalech. Hist. 1836. Lact. Amer. 356. Malus Persica maxima, foliis ro- tundis , splendentibus , glabris, fructu maximo, scabro, rugoso. Sloan. Jam. ¥99s Hist? 2..pl 123, 1217 afe Ze Arbor Indica, Mammei dicta. Bauh. Pin. 417. Raï Hist. 1665. Cet arbre s’éleve en Amérique à Ja hauteur de soixante ou soixante et dix pieds ; ses feuilles sont lar- ges et roides , et se conservent vertes toute l’année ; son fruit est aussi gros que le poing , d’un vert jaunâtre à sa maturiré , et fort agréable au gout; il croit en grande abondance dans l'Amérique espa- gnole, où on le vend sur les mar- chés comme un des meilleurs fruits : MAM du pays: on Je trouve ‘aussi sur les montagnes de la Jamaique, et Ua été porté dans Ja plupart des Isles Caraïbes , où il réussit très- bien. Ii ya en Angleterre quelques plan- tes de cette espece , que l’on cen- serveavecgrandsoin dansies jardins des curieux; mais aucune n’est en- «core parvenue à une grosseur con- sidérable ; de sorte que nous ne pouvons espérer de voir ni leurs Heurs ni leurs fruits avant quelques années. On peut les multiplier en plantant les noyaux, que lon ap- porte souvent des Indes occiden- tales ; mais ils doivent être très-: frais, sans quoiils ne germent point; on les met dans des pots remplis d’une terre faiche et légere, on les plonge dans une couche chaude de tan, et on les arrose toutes les fois que laterre paroit seche:un mois ou six semaines après , quand les plantes commencent à se montrer, on les arrose souvent , et dans les teins chauds on souleve les vitrages de la couche pour y introduire Pair : au bout de deux mois les racines des plantes auront rempli les pots ; alors on leur en donne de plus grands , en conservant au- tour: de leurs racines autant de terre , qu’il est possible! on remplit : ces pots avec ja meme terre frai- che et légere,; on les replonge dans Ja couche de tan, on ar- MAN rose, et on les tient à l’ombre jus- qu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on les arrose toutes les fois qu’elles en ont besoin , et on leur donne de Pair dans les tems chauds ? ces plantes peuvent rester dans cette couche jusqu’à la Saint - Michel; alors on les plonge dans la couche de tan de la serre chaude, où elles doivent rester constamment. On les arrose légerement pendant l'hi- ver, et on lave exactement leurs feuilles pour les débarrasser des or- dures dont elles sont sujettes à se couvrir dans la serre : au printems suivant on leur donne de la nou- velle terre, et'si les pots sont trop sie on leur en substitue d’autres, qui ne doivent cependant pas être trop grands, car elles ne pro- duisent- pas, beaucoup de racines, et elles ne font des progrès qu’au- tant que leurs racines sont génées ; il faut lesstenir constamment dans la couche de tan de Ja serre, et les traiter suivant la méthode qui a Cté prescrite pour le Caffier. * Nota. Les Américains font avéc la fleur de cet arbre une liqueur excellente, qu’ils nomment Créole, 607 MANCANILLE ou le MANCA- NILLIER. Voy. HiPPOMANE Man- CINELLA. MANCENILLIER ou MANCA- NILLE , sbid, 608 MAN MANDRAGORA. Tourn. Inst. R. H.76. Tab: 12. Atropa Man- dragora. Lin. Gen. Plant. ed. Non. n. 2663 Mandragore. Caracteres. Le calice de la fleur est large, en forme de cloche, droit , persistant , monophylle et découpé au sommet en cinq seg- mens aigus ; la corolle est mono- pétale, droite, en forme decloche, étendue , et un pet plus large que le çalice : la fleur a cing étamines en forme d’alêne , arquées et gar- niés de poils à leur base; dans son centre est placé un germe rod, qui soutient un style en forme d’aléne, et couronné par un stig- mat à tête : ce germe devient en- suité une baie ronde , giosse se a deux cellules , avec un voce pile charnu et convexe sur chaque coté rempli de semences en forme de rein, Ce genre de plantes est rangé, sous le titre d’Atropa Mändragora , dans la premiere section de la cinquieme classe de LINNEE, in- titulée Pentandrie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style. Nous n'avons qu'une espece de ce genre dans les jardins anglois: Mandragora officinarum. Hort. Cliff. sie Miller. Ic. t. 173. Roy. Lugd, B. 423, Hall. Helv. n. 578. Blackw. t. 364. Sabb. Hort. 1,141 ; Mandragore. Lo MAN Mandragora fructu rotundo. C. B. P..1.69 ; Mandragore à fruit rond. Atropa Mandragora. Linn, Syst. Plant. tom. 1. pag. 504.-Sp. 1. Mandragora Mas. Lobel. Ic. 267. Mandragoras. Dod. Pempt. 457. €ette plante croît naturellement en Espagne, en Portugal, en Ita- lie , et dans le Levant ; on la con- serve ici dans les. jardins curieux t~ elle a une-racine longue et cylin= drique , comme celle d’un Panais, qui pénetre à trois ou quatre pieds de profondeur dans la terre ; cette racine est quelquefois simple et souvent divisée en deux ou trois branches , presque de la couleur du Panais, mais un peu plus fon- cée : de cette racine s’éleve un cercle de feuilles dures , qui-sont d’abord droites, mais qui se cou- chent sur la terre lorsqu'elles sont parvenues à leur entiere grandeur; elles ont plus d'un pied de longueur sur quatre ou cinq pouces de lar- geur dans le milieu , et sont plus étroites aux deux extrémités ; elles s’élevent immédiatement de la cour, ronne de la racine sans aucun pé: tiole : du centre de ces feuilles sor- tent les fleurs, chacune sur un pé« doncule séparé, de trois pouces environ de longueur ,et qui sortent aussi de la racine ; ces fleurs ont cinq angles , et sont d'un blanc herbacé; elles s'étendent au som- met Cotnme celles de la Primevere ; MAN elles ont cinq étamines garnies de poils , et un germe globulaire, placé dans le centre , et qui sou- tient un style en forme d’alène : ce germe devient ensuite un baie molle , globulaire, couchée sur fes feuilles , aussi grosse qu'un noix- muscade , quand elle'a acquis toute sa grosseur , d'un vert jaunâtre à sa maturité, et remplie de chair, dans laquelle sont renfermées des semences en forme de rein. Cette plante fleurit en Mars , et ses se- mences mürissent en Juillet. On la multiplie par ses graines, qu’il faut semer sur ung terre lég gere aussi-tot qu’elles sont müres ; car si on les conserve jusqu’au printems, elles réussissent rarement bien; mais celles d'automne pous- sent au printems: quand les plantes paroissent , on Îles débarrasse avec soin des mauvaises herbes qui les environnent, et on les arrose dans les tems secs , pour hater leur ac. croissement : on Jes laisse dans le semis jusqu’à la fin d’Août 5 en observant toujours de les tenir nettes ; après qil®i on les enleve avec précaution pour Îles mettre en place dans un sol léger et pro- fond ; car comme leurs: racines pé- netrent trés-profondément dans Ia terre, si le terrein est humide, elles se pourrissent souvent en hiver ; et si elles sont trop près du gravier ou de Ia craie, elles font MAN 609 peu de progrès: mais si le sol est bon, et qu'elles ne soient point dérangées , elles parviendront en peu d’années à uné grosseur con- sidérable , produiront une grande quantité de fleurs et de fruits; ces racines subsistent très-long-teins, Quelques personnes dignes de foi m’out assuré qu’une de ces ra- cines ¢toit restée saine, et avoit conservé toute sa vigueur pen- dant plus de cinquante années ; jai vu moi-même plusieurs de ces plantes à-peu-près du mêmg âge, qui sont encore à présent en grande Vigueur , et qui peuvent encore subsister un grand nombre d’an- néés , puisque l’on n’y appercoit encore aucun signe de dépérisse- ment; mafs if ne faut jamais les enlever, quand leurs racines sont ~ parvenues à une grosseur COnsi- dérable , parce que lon casseroit leurs fibres du bas , et que l’on ar- rêteroit ainsi leur accroissement ; car , si elles resistoient à cette opé- ration , elles ne recouvreroient leur premiere force qu’au bout de deux+ou trois ans. Il faut mettre ces plantes dans une situation chaude , sans quoi elles seroient détruites dans les hivers durs. Quant à [a ressemblance hu- maine que lon suppose aux racines de ces plantes, c’est une impos- ture de Charfatans qui trompent le peuple et les jgnorants avec des 610 MAN racines de Brionne figurées artificiel- lement, ou avec celles de quelques autres plantes : on peut en dire au- tant de beaucoup d'autres contes ridicules , que l’on débite sur ses proprictés, tels que celui d’y atta- cher un chien pont garantir de certain genre de mort la personne qui entreprendroit de larracher du gémissement qu’elle pousse en usant de sa force, etc. J’ai enlevé plusieurs grosses racines de cette plante , dont quelques-unes ont été transplantées dans d’autresendroits, et je n’at jamais remarqué aucune différence entr’elles et celles des autres plantes qui s'enfoncent aussi profondément dans Ja terre (1). _ MANDRAGORE, Voyez Mane DRAGORA, MANGHAS. Voyez CERnera MAnGHAS. (1) Quoique la Mandragore soit géné- néralernent regardée comme une plante stu- péfiante , et analogue par ses propriétés CRE Jusquiame et à la Bella-Dona , il paroit ce- pendant certain que ses fruits n’ont aucune qualité malfaisante : et peuvent êtré man- gés sans danger 3 au reste on n'emploie point cette plante intérieurement ; mais on se sert de ses racines , de sonécorceet de ses feuilles bouillics dans l’eau ou le lait, en forme de cataplasmes , pour dissoudre les tumeurs scrophuleuses et schirreuses, La Mandragore entre dans la composi- tion de l'onguent Populeum , dans |' Aurea Alexandrina , etc. MAN MANGIFERA. Lin. Gen, Plant. 278 ; Arbre de Mango. Caracteres. Le calice de fa fleur est découpé en cing segmens fan- céolés : la corolle a cing pétales en forme daléne, de la longueur de la corolle, et couronnés par des sommets ‘en forme de cœur; son germe est rond, et soutient un style mince, et terminé par un stigmat simple : ce germe prend ensuite la forme d’une prune oblon- gue, comprimée et en forme de rein, quirenferme une noix oblon- gue, laineuse, et dé la même formes. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de [a cin- quieme classe de LiNNéE, inti tulée : Pentandrie monogynie, avec celles dont les fleurs ont cinq éta- mines et un style. Nous n'avons qu'une espece de ce genre, qui est : Mangifera Indica. Lin. Sp. 2998 2 Arbre de Mango. Mangifcra arbor. Bont. Jav. 95% Fl. Zeyl. 471. Manga Indica,fauctu Mango reni- forme. Raii Hist. 1550. Manga domestica. Rumph, dmb. 1, P. 93.f- 25. Persicæ similis , putamine villosa, Bauh. Pin. 440. Mao, sive Mau , sive Manghos, Rheed. Mala. -p. 12 f. 1.12, Cet arbre croit naturellement dans MAN dans plusieurs parties des Indes , ainsi que dans le Brésil et quel- ques autres contrées , où il devient un grand arbre : son bois est cas- sant, et son écorce devient rude avec l’âge : ses feuilles ont sept ou huit pouces de longueur, sur . deux ou plus de largeur; elles sont opposées, terminées en pointes, et traversées par plusieurs nervures qui s'étendent depuis la côte du milieu jusqu’à ses bords. Ses fleurs naissent en panicules laches vers les extrémités des branches: elles ont chacune cinq pétales en forme de iance et ouverts , cing étamines en forme d'alêne, de Ja longueur de la corolle, et placées entre les pétales et un germe fixé dans le centre, et qui devient une Prune oblongue , grosse, et en forme de rein , qui renferme une noix rude et de Ia même forme. Les habitans des contrées chaudes de PAmérique.et des Indes , font grand cas de ce fruit quand il est tout-a-fait muir; on nous.apporte en Europe ces fruits verds et ma- rinés avant leur maturité, qui sont un peu meilleurs que plusieurs au- tres qui sont préparés de Ia même maniere. D’après l’éloge qu’ont fait de ces fruits plusieurs personnes qui en ont mangé de mürs en Amérique, quelques curieux ont fait ce qu’ils ont pit pour se pro- curer l'arbre qui les donne, mais Tome IV, MAN sans succès; car je ne connois pas une seule de ces plantes élevée de semences en Europe : tous les fruits que j'ai reçus par hasard se sont pourris sans germer; de sorte que je suis porté à croire que leur qua- lité végétative ne peut se conserver long-tems , et que la seule maniere de se procurer cet arbre en Angle- terre, est de faire planter dans le pays même une bonne quantité de GIT noix, dans une caisse remplie de terre, et quand les plantes qui en proviennent ont atteint Ja hauteur d’un pied, de les mettre sur le vaisseau pour les envoyer en Eu- rope: mais il faut avoir soin dans Jatraversce , de les garantir de l’eau salée et des injures de Ja mer, de ne pas les arroser beaucoup, et quand le vaisseau arrive dans un climat froid, de les couvrir, sur- tout lorsqu'on approche de l'hiver: par ce moyen on peut apporter avec sureté ces plantes; ce qui a déja été exécuté pour une de cette espece, avec plusieurs autres, qui ont été apportées en Angleterre par fe Capitaine Quick, et qui sont a présent en bon état dans fe jardin de Chelséa. On en avoit déja transporté quel- ques-unes auparavant dans ce pays, mais elles ont été détruites par Ja trop grande chaleur qu’on leur a donnée. Cette plante ne profite pas dans une couche chaude de tan ; Tiii 612 MAR Ja seule méthode pour Ia faire réussir est de fa mettre dans un pot rempli de terre légere de jar- din potager, et de la placer dans une terre seche ; on lui donnera tous les jours de Pair frais dans les tems chauds; et en hiver, on la tiendra au dégré de chaleur tem- pérée indiqué par le thermomètre, MANGLE. PHORA. Voyez Rutzo- MANIGUETE oz CARDA- MONE. Voyez Amomum. MANGOUSTAN. Voyez Gar- CINIA. # MANIHOT ou MANIOC, Voyez JATROPHA MaAniHoT. L. MANTELET DES DAMES. Voyez; ALCHEMILLA. MAO, MAU ou MANGHOS, Voyez; MANGHI-FERA. | MARANTA. Plum. Nov. Gen. 16. Tab. 36. Lin. Gen. Plant. 5. Racine à flèche des Indes. Caracteres. Le calice de Ja fleur est petit, à trois feuilles , et placé sur le germe; la corolle qui est monopétale et labiée, a un tube oblong, comprimé, obliqué ét tourné en dedans: son extrémite est découpée, comme les fleurs Ja- bices, en six segmens, dont les deux MAR latéraux sont les plus larges : Ia fleur a une étamine membraneuse sem- blable à un segment de la corolle, avec un sommet linéaire; son ger- me est presque rond, et placé sous la fleur; il soutient un style simple de la longueur de la co- rolle , et couronné par un stigmat triangulaire : ce germe se change dans lasuite en une capsule presque ronde , triangulaire , à trois valves , et qui renferme une seule semence ovale, rude et dure. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de fa premiere classe de LINNÉE, inti- tulée : Monandrie monogynie, qui renferme celles dont les fleurs n’ont qu'une étamine et un style. Les especes sont: 1°, Maranta Arundinacea , culmo ramoso. Lin, Sp. 2. Fabric. Helm Step. 2; Racine à flèche des In- des , produisant des tiges bran- chues. Maranta. Hort. Clif. 2. Roy. Lugd.-B. +1. faranta Arundinacea, Cannacorz folio. Plum. Nov. Gen. 16 ; Ma- ranta à feuilles de roseau fleuri des Indes. 2°. Maranta Galinga, culmo sine 7 plici. Lin. Sp. 2. Mat. Med. p. 35 3 Maranta des Indes à tige simple. Canna Indica, ra. bd, alexi- pharmica. Sloan Cat. AE cs Maranta des Indes. MAR Galanga. Rumph. Amb $.p. 143. ti 37. Arundinacea. La premiere espece a été découverte par le Pere PLU- MIER , dans quelques établissemens françois en Amérique; il lui a donné ce nom en l'honneur de Barthelemi MARANTA, ancien Botaniste : les semences de cette espéce ont été envoyées en Eu- rope par le feu docteur William Houstoun , qui la trouvée en abondance près de la Vera-Cruz, dans la Nouvelle-Espagne. Elle a une racine épaisse, char- nue , rempante , et remplie de nœuds , de laquelle sortent plu- sieurs feuilles unies, de six ou sept pouces de longueur, sur trois de largeur à leur base , mais plus étroi- tes vers les deux extrémités, et terminées en pointes; elles sont de la couleur et de Ja même subs- tance que celles du Roseau, et pla- cées sur des pétioles semblables ; elles sortent immédiatement de la racine : du milieu de ces feuilles s’élevent des tiges d'environ deux pieds de hauteur , divisées vers le haut en deux ou trois autres plus petites, et garnies à chaque nœud d’une feuille de la même forme que celles du bas , maïs plus petites ; les extrémités des tiges sont terminées par un paquet lâche de petites fleurs soutenues par des pédoncules de pres de deux poucesde longueur: MAR 613 LA ‘ , . fes fleurs sont découpées en six segmens étroits et dentelés surleurs bords ; au-dessous est Pembrion ou l'ovaire qui se change dans la suite en une capsule ronde, et à trois angles, renfermant une se-, mence dure et rude. Cette plante fleurit ici dans les mois de Juin et de Juillet. 'Galanga. La seconde espece a été apportée de quelques établis- semens Espagnols de l'Amérique , dans les Isles des Barbades et à la ‘Jamaïque, où on la cultive dans les jardins comme une plante médi- cinale ; car on la regarde comme un remede infaillible pour guérir les morsures de Guépes, et pour se garantir du poison de l'arbre de Mancénilier. Les Indiens appli- quent la racine de cette plante sur les blessures faites par leurs flèches pour en faire sortir le poi- son, ce qui leur réussit très-bien; ils arrachent les racines , et après les avoirbien nettoyées de toutes sortes d’ordures, ils les écrâsent at les appliquent en forme de cata- plasme sur la partie blessée; ce qui attire le poison et guérit la bles- sure : ce remede arrête aussi les progrès de la gangrène, pourvu qu'il soit appliqué avant qu’elle soit trop avancée. Cette espece ressemble fort à Ja premiere, mais satige est simple. ses fleurs sont plus petites et les Liiiyy O14 MAR segmens des corolles sont entiers; c’est en cela que consistent leurs principales différences ; elle fleurit ausst dans le même tems, Ces plantes étant originaires des pays chauds, et par conséquent fort tendres, ne peuvent subsister sous notre climat , sans le secours d'une serre chaude. On Jes multi- plie par leurs racines rempantes, qu’on divise vers le milieu du mois de Mars, précisément avant qu’elles commencent à pousser de nouvelles feuilles : on plante ces racines dans des pots remplis d’une terreriche ét légere ; on les plonge dans une cou- che detan, d'une chaleur modérée, et on les arrose de tems en tems , mais modérément : car trop d’humi- dité les pourriroit bientôt tandis qu’elles sont dans un état d’inac- tion, Lorsque les feuilles commen- cent à paroitre au-dessus de la terre, on les arrose plus souvent, et on leur donne de Pair chaque jour, à proportion de Ja chaleur de Ja saison et de la couche où elles sont placées. À mesure que les plantes avancent et deviennent for- tes, on leur donne plus d’air: mais on les laisse constamment dans la couche de tan de la serre chaude, sans quoi elles ne feroïent aucun progrès; car lorsque Îles pots sont placés sur les tablettes de la serre , humidité se retire trop tôt des fibres qui s'étendent toujours sur MAR les côtés et au fond des pots, de sorte que les plantes ne reçoivent pas beaucoup de nourriture : mais quand on les tient constamment dans le tan, et qu’on leur procure de Pair et les arrosemens néces- saires, elles profitent de maniere à pousser assez de petites racines pour remplir Jes pots dans un été, Vers Ja Saint-Michel, la premiere espece commence à se flétrir, et peu de tems ‘après, ses feuilles pé- rissent jusqu’à la terre: mais il faut laisser les pots dans la couche de tan pendant tout Phiver, sans quoi lesracines subiroïent le même sort; car quoiqu’elles soient dans un état inactif, cependant elles ne tardent pas à se rétrécir quand elles sont hors de terre; et, si les pots au lieu d’être placés dans le tan, se trouvent dans une partie seche de la terre, les racines se rident et périssent: mais quand on les laisse . dans la couche de tan, il ne faut les arroser que très-peu, dès que leurs feuilles sont flétries , de peur qu’elles ne soient attaquées de pour- riture. La premiere espece fleurit constamment dans les mois de Juil- let ou d’Août, et produit souvent des semences müres; mais la ses conde ne fleurit pas st exactement, et ses fleurs sont moins apparentes, parce qu’elles sont très-petites et de peu de durée: elle n’a jamais produit de semences en Angleterre, MAR et je n’ai jamais pu remarqueraucun rudiment de capsule après la fleur, Les feuilles de cette espece se conservent vertes pendant tout l'hiver , et elles ne se flétrissent gueres qu’au mois de Fevrier, et quelquefois elles subsistent jusqu’à ce que Jes nouvelles com- mencent à pousser : c’est en cela que consiste la principale différence qui distingue ces deux especes. MARCEAU. Voyez SaLix Ca- PREA. MARCOTTE. Plusieurs arbres et arbrisseaux se multiplient par marcottes , et cette méthode est même Ia seule qu’on puisse employer facilement, pour multiplier ceux qui ne produi- sent point de semences dans ce pays. La marcotte se fait en fendant les branches de bas en haut, et en les couchant ensuite dans la terre à un pied de profondeur , après que cette terrea té bien la- bourée etameublie; lorsqueles bran- ches sont ainsi marcottées, on les arrose légérement. Siles branches ne se plient pas aisé- ment, on les assujettit en place avec un batonfourchu; et quand les mar- cottes ont poussé assez de racines avant l’hiversuivant, onles sépare de la plante principale , et on les met en pépiniere en suivant la méthode qui MAR Gif a été pÆscrite pour les plantes éle- vées de semences, Quelques personnes tordent Ia branche ou font une entaille à Pécorce , et quand elles ne peuvent pas la plier jusque sur la terre, elles y attachent un petit baril, ou un panier rempli de bonne terre, et elles y mettent Ja branche, Marcottage des arbres. L'opération se fait ainsi : 1°. pre- nez quelques-unes des branches les plus flexibles, enterrez - les à peu près à un demi-pied dans une bonne terre bien ameublie , et as- sujettissez les avec des batons four. chus, que vous laisserez , ainsi que l'extrémité de* [a Marcotte, d’un pied ou d’un demi-pied hors de terre: si vous avez soin de leur donner de l’eau pendant Pété, il eft probable qu’elles prendront ra- cine avant l'automne, et qu'elles seront en état d'être transplantées pour ce tems; mais si elles n’ont point encore poussé de racines, vous les laisserez plus long-tems. 2°. Attachez fortement un mor- ceau de fil de fer autour de Ja bran- che dans Pendroit où vous voulez la marcotter ; tordez bien ensem- “ble les bouts du fil de fer, afin qu’il ne se détache pas ; et au-des- sus, percez avec une aléne l'écorce de la branche en plusieurs endroits ; couchez ensuite la branche dans 13 616 MAR terre , comme nous l'avons dit : cette méthode réussit souvent , tandis que les autres manquent. 3°. Coupez, ou faites une fente en montant à l'endroit de quelque nœud, de la même maniere qu'on le pratique pour les œillets ; c’eft cé que les Jardinters appellent don- ner des‘langues aux Marcottes. 4°. Tordez Ja partie de la bran- che que vous voulez mettre en terre, si cela est possible, et cou. chez la branche dans la terre, sui- vant la premiere méthode, 5°. Coupezun cercle de l'écorce autour de la branche qui doit être marcottée, de la largeur d’un demi- pouce dans l'endroit le plus facile à mettreentetre, et traitez-la ensuite comme ila été prescrit pour la pre- miere méthode. La meilleure saison pour mar- cotter les arbres durs qui perdent leurs feuilles, est le mots d’Octo- bre; pour les plantes tendres, c’est Je commencement de Mars ; et pour les arbres toujours verts, c’est le mois de Juin ou de Juillet. Quoï- qu’on puisse faire des Marcottes en tout tems, cependant ces saisons sont les plus favorables, par fa raison qu'elles ont tout l'hiver et l'été pour pousser des racines. L'été estune saison de l’année, où le soleil a assez de force, et opere assez sur Ja séve de arbre, pour nourrir la feuille et le bouton, mais non pas MAR pour faire pousser les rejettons, Quand le peu de séve quis’éleve dans les branches est intercepté , comme cela arrive souvent par quel- qués-ures des méthodes précéden- tes, les feuilles et les Boutons tom- bent peu-a-peu , et préparent par ce moyen la Marcotze à pousser des ra- cines pour sonentretien , qu’elle ne peut plus tirer de la mere plante; et comme elle n’a besoin que de peu de nourriture en automne, il vaut mieux faire les Marcottes ou les boutures dans cette saison que dans toute autre, quoiqu’on puisse le faire aussi au printemps , quand la séve commence à monter. — Le printems et l'été sont favo- rables pour marcotter les petites plantes qui ne durent que peu de tems, et qui prennent plutôt racine, Si vous voulez marcotter les jeunes branches d’un arbre élevé, dont vous ne pouvez pas plier les branches jusqu’à terre, il faut vous servir de paniers d’osier, de caiïs- ses , de boites on de pots, que vous remplirez d’une terre fineet meuble , telle que celle qui pro- vient de la poussiere de saules pouiris, laquelle conservera mieux l'humidité, et sera plus propre à faire pousser des racines aux Mar- cottes. Les paniers , les boîtes ou pots doivent être attachés à un appui ou posés sur un trépied ; on y couche les branches suivant Pune MAR des quatre méthodes ci- dessus; mais ilne faut pas leur laisser trop de longueur , de crainte que la Marcotte ne soït endommagée par le vent, et que les secousses qu’elle pourroit éprouver ne cassent les petites racines : plus les branches sont petites, moins il faut en lais- ser sortir hors de terre; on doit aussi avoir soin de les tenir nettes de mauvaises herbes. Sile bois de l'arbre est dur, les plus jeunes rejettons prendront mieux racine ; et sf le bois est tendre , les plus vieilles branches seront celles quiréussirontie mieux. Iiy a beaucoup d’arbres et de plantes qui ne poussent point de ra- cines de leurs branches ligneuses, quoiquecouchéesavec leplus grand soin ; cependant si les jeunes rejet- tons de ces arbres sont marcottés en Juillet Ainst, quand on trouve des es- peces difficiles à marcotter par fa méthode ordinaire, il faut les ten- ter dans cette saison ; mais comme ces rejettons sont mous et herba- , ils enracineront aisément. cés , on ne doit pas leur donner trop d'humidité, de peur qu'ils ne se pourrissent : il vaudra mieux couvrir la terre où sont les Mar- cottes avec de la mousse , qui l’em- péchera de se dessecher trop vite, et conservera le peu d’humidité qu'onleur donnera de tems en tems. MARCOTTE, que les Anglois MAR 617 appellent Arcuarion , de arcuare, plier ou courber en arc , maniere spéciale- ment appliquée à la méthode d’éle- ver des arbres par Marcottes. Lors- qu’on yeutemployer cette méthode, on doit d’abord se procurer des plan- tes meres fortes , que l’on appelle ordinairement stools , troncs où sou- ches. Il est indifférent que les ar- bres soient tortus ou qu’ils aient quelqu’autre difformité ; on les plante dans des plates - bandes de six pieds de largeur et en ligne droite, a six pieds de distance en- tr'eux, La plate - bande doit être bien défoncée et parfaitement exempte de racines. inutiles, de mottes, de pierres , etc. ; ces troncs ainsi placés pousseront, à proportion de leur force, un nombre plus ou moins grand de rejettons, qui pourront être marcottés à Ja Saint-Michel suivante : pour y parvenir, il faut laboureravec soin la terre autour de chaquetronc,en brisant exactement Jes mottes, et Oter toutes les pierres, comme auparavant; on plie en- suite les rejettons en arc, on les enfonce dans la terre à trois pouces environ de profondeur, et on les assujettit avec des batons fourchus que l’on fixe dans fa terre, sur fe rejetton dont on dirige l'extrémité vers le haut. Lorsqueles branches sont placées de cette maniere autour du trone, 618 MAR et qu'elles sont bien affermies au moyen des fourches, on les re- couvre toutes avec de la terre, a l'exception de leurs extrémités qui doivent rester découvertes. Quelques personnes tordent ces rejettons pour leur faire prendre plus aisément racine; d'autres les fendent , comme on le pratique pour les œillets, ce qui est tou- jours la méthode fa plus sûre. II sera prudent de répandre au-dessus une terre douce, pour empêcher les gelées d’y pénétrer , et de tenir la terre humide durant le printems et l'été suivant. Vers la fin de Septembre on peut les découvrir et les examiner pour voir sils ont pris racine ; ce qui a lieu ordinairement: mais si cependant ils n’en ont point , il faut les laisser jusqu'a l'automne suivant, tems auquel on les enlè- vera pour les planter en pepiniere. Les Ormes, les Tilleuls, les Aul- nes , les Platanes et plusieurs au- tres arbres toujours verts, et ar- brisseaux à fleurs peuvent être mar- cottés de cette maniere. MARGUERITE A SEMEN. CES DURES. Voyez OsTEosPER- mum. L, MARGUERITE DOREE ou SOUCI DES BLEDS, V/V. Cury- SANTHEMUM, MARGUERITE ( grande), V, MAR CHRYSANTHEMUM LEUCANTHE- MUM. / MARGUERITE ( petite ) ou PAQUERETTE. /. Beruis PE- RENNIS. MARGUERITE DE JARDIN A FLEURS DOUBLES. V. BEL- tis HORTENSIS. MARGUERITE BLEUE ou GLOBULAIRE: V.: Gxb- BULARIA. L, MARGUERITE BASTARDE. V. SicpHrum. L. MARJOLAINE, Voyez OrIGA- NUM. MARNE. C’est une espece deterre glaise, plus grasse et d’une qualité plus fé- conde , pour avoir été si avant dans la terre, qu’elle n’a pu épui- ser ni affoiblir sa qualité fertili- sante par aucune produdion (1 ). On croit que la Marne approche beaucoup de Ja nature de la craie, et l’on attribue sa fertilité aux sels qu’elle contient et à sa qualité hui- Jeuse : on imagine qu’elle reçoit Ce EY (1) La Marne n'est point une argille pure, mais plutôt un mélange d'aroille et de terre calcaire dans différentes proportions; sa qua- lité végétative ne vient point de ce qu’étant placée à une grande profondeur , elle n’a pu s'épuiser par aucune production , mais parce qu'elle contient différents sels qu'elle aretenus de sa premiere origine , et qui sont singulièrement propres à la végétation, ces MAR ces sels de l'air, et que c'est. par cette raison que la meilleure est celle qui y a été plus long-tems exposée (1). La Marnea des qualités différen- tes dans les différens cantons de l'Angleterre. On en compte quatre especes ; en Sussex, la grise, la bleue , la jaune et la rouge ; la bleue est Ja plus estimée : viennent ensuite la jaune et la grise, et en- fin la rouge, qui est la moins esti- mée de toutes. En Sussex, la Marne ressemble beaucoup à la terre de Potier ; aussi est-elle la plus grasse de toutes celles qu’on trouve dans notre Isle: dans les autres cantons, la Marne approche “beaucoup de Ia terre forte. j En Cheshier, on compte six es- peces de Marne : 1°. La Marne brunatre avec des veines bleues et (2) La théorie des substances calcaires , si bien connue aujourd’hui , ne permet point de douter que la Marne ne soit formée en partie de détriments d'animaux marins , mé- lés avec unc quantité plus ou moins grande dargille. Les grandes falunieres dela Tou- raine , ou l'on voit encore des coquilles en- ticres , et dont le reste n'est formé que par leurs débris , les corps semblables que l'on remarque dans les pierresj a chaux , la craie ctquelques especes de Marne , ne laissent au- cun doute sur l'origine et la nature de certe terre , et sur la cause de sa fécondité, qui n'est dae qu'à l'acide phosphoride animal, et au sel neutre marin qu'elle contient. Tome IV. MAR 619 mélées de petits morceaux de craie ou de pierre à chaux ; on la trouve communément sous la terre glaise ou la terre noire, à sept ou huit pieds de profondeur. Elle est très- difficile à couper. 2°. La Marne pierreuse , qui est une espece de pierre molle ou plutôt une espece d’ardoise de cou- leur bleuâtre, que la gelée et Ja pluie dissolvent aisément ; on la trouve auprès des rivieres et des montagnes : cette Marne est très- durable, En Effordshire , on estime la Marne @ardoise plus que celle qui est glaiseuse. On préfere l'espece bleue pour les terres labourables, et la grise pour les pâturages. 3°. La Marné tourbe , qui est serrée , forte, très - grasse ct de couleur brune ; on la trouve près des montagnes, dans des terreins humides, marécageux et remplis de sable léger, à peu-près à deux pieds ou un pied de profondeur; on la regarde comme la plus forte de toutes les especes de Marne; elle est très-propre pour les terres sa- blonneuses; mais il faut-en mettre le double des autres. 4°. La Marne glaiseuse ; elle res- semble à la terre glaise, elle en approche d’aflez près, mais elle est plus grasse, et quelquefois mélée de craie. s° La Marne d'acier , qui ge KKkk 620 MAR trouve communément au fond des étangs ; elle se casse ordinairement enmorceaux cubiques : on la trouve quelquefois dans la terre sablon- neuse. 6°. La Marne de papier; elle res- semble beaucoup à des feuilles de papier brun, maïs elle est d’une couleur moins foncée ; cette espece est Ja moins bonne de toutes, et il est encore fort difficile de se la procurer. Les propriétés de toutes ces Mar- nes et leurs qualités se disinguent mieux par leur simplicité ou leur pureté que par leur couleur ; par exemple, si la Marne se casse en plusieurs morceaux ou en lames minces ; si elle est unie comme le plomb et sans mélange de gravier ou de sable; si l’on peut la diviser comme les ardoises ; si elle se dis- sout à la pluie, ou si elle se ré- sout en poussiere , lorsqu’elle a été exposée aut soleil ; si ellene se colle pas quand elle est seche, comme la terre glaise forte, et qu’au con- traire elle soit grasse et tendre, qu’elle divise les particules de la terre où on la met, et qu’elle ne les lie point ensemble, on peut être assuré que c’est un bon en- grais. Quelques personnes proposent @éprouver la qualité de la Marne, en la mettant dans un gobelet rem- pli d’eau, Elles la regardent comme MAR bonne, si elle se dissout aussi-tôt ; et si elle pétille dans l’eau; elles ajoûtent encore qu’on la reconnoît pour être de bonne qualité, lors- qu’elle paroît grasse en Ja maniant; mais Ja marque Ia plus sûre de sa bonté est sa dissolution par l’hu- midité ou la gelée. On peut con- noitre aussi la qualité de la Marne par la grande fermentation qu’elle éprouve lorsqu'on en plonge un morceau dans un verre rempli de vinaigre (1). (1) La proportion de la terre calcaire dans la Marne se reconnoit à l’effervescence et à la dissolution qu’elle éprouve dans les acides 5 si cette effervescence est trés-vive, et la dis- solution complette , elle n'est qu’une terre calcaire sans mélange ; mais on‘ en trouve très-peu de semblable , et il reste toujours une quantité plus ou moins grande d'argille, quise précipite au fond du vase, dans lequel on a fait l'expérience : les Marnes très-argils leuses se reconnoissent encore à leur liantet a leur ténacité, qui les rapprochent de la na- ture de l'argille. Cette seule expérience, lors- qu'elle est faite avec exactitude et discerne= ment , peut servir à reconnoitre a quelle es- pecedeterre telle Marne peutétre propre;les plus tenaces , qui contiennentune plus grande quantité d'argile , amélioreront beaucoup les terres sablonneuses et légeres; celles, au con: traire , qui se dissolvent le plus complette- ment dans les acides, et qui se réduisent fa: cilement en poussiere, lorsqu'elles ont été quelque tems exposées à l'air, seront très- propres a féconder les terres fortes et tena= ces , que les racines des plantes ne pénetrent qu'avec peine , et dans lesquelles l'eau des pluies ne peut s'introduire, MAR Quelques-uns conseillent de ne répandre d’abord la Marne qu’en petite quantité sur les terres , parce que, disent-ils, elle est sujette à brûler, D’autres pensent au con- traire qu’il faut en mettre beau- coup, parce que le soleil diminue bientot son onctuosité. D’autres recommandent la Mar- ne pour améliorer les terres sablon- neuses et légeres ; mais la meil- leure méthode qu’on puisse em- ployer pour connnoître à quelle espece de sol elle ‘convient le mieux, c’est de l'essayer sur des terres qu’on croit d’une nature dif- férente de celle qu’on veut engrais- ser. Les Marnes ne sont pas aussi favorables aux terres dans la pre- miere année que dans les suivantes. On conseille de brüler la Marne avant de Ja répandre sur les terres, parce dat moyen de cette prépa- ration, une voiture de cetteespece fait autant d’effet que cinq d’une autre qui ne seroit pas brülée, La quantité de Marne doit être proportionnée à la-profondeur du terrein ; car une trop grande quan- tité de cet engrais est quelquefois très-nuisible. Par exemple, st on en met beaucoup dans les terres fortes , et qu’on recommence sou- vent celte opération , la terre en devient si forte et si tenace qu’elle retient l'humidité comme un vase, de maniere que les propriétaires MAR 62r sont obligés de Ja saïgner à grands frais, et de diminuer le prix du bail ; mais dans un terrein sablon- neux où Ne court aucun risque de mettre trop de Marne, et de recom- mencer trop souvent , car cet en- grais est Ie plus propre a de pa- reils sols. MAROUTE ou CAMOMILLE PUANTE, Voyez'ANTHEMIS Co- TULA. MARRONIER ou CHATAI- GNIER. Voyez CASTANEA. MARRONNIER D'INDE. Voy. Œscuzus HIPPOCASTANUM: MARRONIER D'INDE ECAR. LATEET A FLEURS. Voyez Pa- VIA, MARRUBE - AQUATIQUE. Voyez Lycorus Eurorœus. MARRUBE BAS, STACHYS ou EPIS FLEURIS. Voyez STA- cHys. L. : MARRUBE BLANC, V. Mar: RUBIUM VULGARE. MARRUBE NOIR ou PUANT, ou LA BALLOTE. /. BALLoTA NIGRA. MARRUBIUM. Tourn. Inst. R. H. 192. Tab. 1. 9 Lin. Gen, Plant. 640.Pseudo-Dictamnus. Tourn. 188. Tab. 89, Lin. Gen. Plant. 640 : Kkkkij 622 MAR quelques-uns dérivent ce nom de anno hébreu, Marrob. ; c’est-à- dire, un jus amer; d’autres du mot latin marcidum , parce que les feuil- les de cette plante sont ridées et qu’elles paroissent comme tortil. lées, Marrube. Caracteres. Le calice de la fleur est en forme d’entonnoir, d'une feuille égale sur ses bords , et éten- due; la corolle est labiée, et son tube est cylindrique: elle s’ouvre sur ses bords, où elle est divisée en deux levres; la supérieure est étroite et aigué, et Pinférieure est large , réfléchie et découpée en trois segmens, dont celui du mi- lieu est large et dentelé: la fleur a quatre étamines placées au-dessus de la levre supérieure, dont deux sont un peu plus longues que les autres , et terminées par des som- mets simples; elle a un germe à quatre pointes, qui soutient un style mince de la même Iongueur situé avec les étamines, et cou- ronné par un stigmat divisé en deux parties : ce germe se change dans la suite en quatre semences ob- dongues et placées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quatorzieme classe de LINNEE, intitulée : Didynamie gymnospermie , gui renferme celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes , et sont remplacées par MAR des semences nues et placées dans le calice. Les-especes sont : 1°. Marrubium vulgare , denti- bus calycinis setaceis , uncinatis. Hort. Cliff. 342. Fla -Suec. 435 » 531. Mat. Med. 150. Roy. Lugd.- B. 315. Dalib. Paris. 182. Hall. Helv, n. 258. Reyg. Ged. 1.p. 153. Neck. Gallob. p. 257. Pall. it. 1. Pe 25. Scop. carn. ed. 2, 1..712 Pollich. Pal. n. 570; Marrube avec des dents crochues, et du poil rude au calice. Marrubium dentibus , calycinis sea taceis , uncinatis , medio corollarum segmento orchideo. Craniz. Austr. p. 27 Marrubium album vulgare. C. B. P. 130 ; Marrube blanc commun. Marrubium vulgare. Clus. Hist. 2 P> 34: Marrubium album, vill. Bauh. Pin. 230. Prodr. 110. 2°. Marrubium peregrinum , foliis ovato-lanceolatis , serratis , calycum denticulis secaceis. Hort. Cliff, 311. n. 3. Roy. Lugd. - B. 314. Gron. Orient. 73. Crantz. Austr. p. 2746 Jacq. Austr. t. 160. Kniph. cent. 7. n. 54.3 Marrube à feuilles ovales, en forme de lance et sciées , avec des dents garnies de poils rudes au calice. Marrubium Hispanicum , supinum, feliis sericeis, argenteis, Tourn. Inst. MAR 192. Dill. Elth. 219. t.174.f.215% Marrubium album, lati-folium , pe- regrinum. C. B. P. 230. Moris. Hist. 3- pe §77- fire 9. f. 83 Mar- rube étranger , blanc et à larges feuilles. Marrubium alterum, Pannonicum. Glas.; Hist. 2. p.34. _ 9 3°. Marrubium Creticum , foliis lanceolatis , dentatis , verticillis mi- noribus, dentibus calycinis setaceis, erectis ; Marrubea feuilles en forme delance et dentelées,avecde plus pe- tites têtes verticillées , et des dents érigées et a poils rudes au calice, Marrubium album, angusti-folium, peregrinum. C. B. P. 230; Marrube blanc, étranger eta feuilles étroites, Marrubium Cretisum. Delech. Hist. 962. 4°. Marrubium Alysson , foltis Cunei-formibus , quinquè - dentatis , plicatis , verticillis involucro desti- tutis. Hort. Cliff. 311. Roy. Lugd.- B. 314. Sauv. Monsp. 151. Kniph. cent. 9. n- 633 Marrube a feuilles en forme de Coing, ayant cing dents plissces et des têtes verticii- Iées , sans enveloppe. Marrubium album, foliis profondè incisis , flore cœruleo. Moris. Hist. 3. P« 377- S. 11.1. 10. f. 12. Marrubium Alysson dictum , fo- liis profonde incisis. H. L. ; Mar- rube appelée Madevort , Herbe à l'Enragé j'avec des feuilles profon- dément découpées sur leurs côtés. MAR 623 Alysson Galeni. Clus. Hist. 2. p.3 5. 5°» Marrubium supinum , dentibus calycinisesetaceis , rectis , villosis. Hort, Cliff. 312.Roy. Lugd.-B. 315. Sauv. Monsp.151.Scop.carn.ed.2.n, 713;Marrubeavecdes dents velues, érigées , et du poil rude au calice. Marrubium album , sericeo, parvo et rotundo folio, Barr. Ic. 685. Boc. Mus. 2. p. 78. t. 69. Marrubium Hispanicum , foliis se- riceis , argenteis. Tourn. 193 ; Mar- rube bas d'Espagne , avec des feuil- les garnies de soie argentée. Marrubium album , Hispanicum, majus. Barr. Ic. 686. 6°. Marrubium candidissimum , fo- liis sub-ovatis, lanatis, superné emar- ginato-crenatis , denticulis calycinis subulatis. Hort. Cliff. 312 5 Mar- rube a feuilles laineuses et pres- qwovales , dont les parties hautes sont dentelées et crenelées , avec des dents en forme d’aléne aux calices. Marrubium album , candidissimum et villosum. Tourn. Cor. 12 ; Mar- rube le plus blanc et velu. Marrubium folio rotundo , candi- dissimo. Boërh. Lugd. - B. p. 156. Dill, Elh. 218. r. 174. f. 214. 7°. Marrubium Hispanicum , ca= lycum limbisi patentibus , denticulis acutis. Hort, Cliff. 312. Hort. Ups. 169. Roy. Lugd.-B. 315 ; Marrube avec des bords étendus aux calices, et des dents aiguës, 624 MAR Marrubium album rotundi - folium Hispanicum. Par, Bat. 201 ; Mar- rube d’Espagne à feuilles rondes. Marrubium sub-rotundo folio. Barr. 1.797. Bocc. Mus. 2. p. 167. te 122. 8°. Marrubium crispum , calycum limbis planis , villosis , foliis orbicu- latis , rugosis , caule herbaceo ; Mar- rube avec des bords unis et velus au calice , des feuilles rondes et rudes , et une tige herbacée. Pseudo-Dictamnus Hispanicus , fo- liis crispis et rugosis. Tourn. Inst. 188 ; Dictamne batard d’Espagne à feuilles rudes et frisées, 9°. Marrubium suffruticosum , ca- lycum limbis planis , villosis , foliis cordatis , rugosis , incanis , caule fru- ticoso 3; Marrube avec les bords des calices unis , des feuilles blanches, rudes et en forme de cœur, et une tige d’arbrisseau, Pseudo-Dictamnus Hispanicus, ame plissimo folio, candicante et villoso. Tourn. Inst. R. H, 118 ; Dictamne batard d’Espagne, avec une feuille Blanche , fort large et velue. 10°, Marrubium pseudo-Dictam- nus , calycum limbis planis , villosis , foliis-cordatis , concavis , caule fru- ticoso. Hort. Cliff. 312. Hort. Ups. 169. Roy. Lugd.-B. 315. Kniph. cent. 8. n. 65. Sabb. Hort. Rom. 3. t. 473 Marrube avec des bords unis et velusaux caiices, des feuilles , ‘MAR en forme de cœur et concaves, et une tige d’arbrisseau. Pseudo - Dictamnus verticillatus , inodorus, C. B. P. 222 ; Dictamne bâtard, verticillé et sans odeur ; faux Dictamne. Pseudo-Dictamnum. Dod. Pempt, DO LA 11°. Marrubium acetabulosum ; calycum limbis tubo longioribus, mem- branaceis , angulis majoribus , ro- tundatis. Lin. Sp. Plant. 584; Mar- rube avec un bord membraneux aux calices , plus long que le tube, et des angles plus grands et ronds. Pseudo-Dictamnus acetabulis Mo- lucce. C. B, P. 2223; Dictamne ba- tard avec une cavité remplie de Baume des Moluques. Dictamnus falsus , verticillatus , pericarpio Conoide, Bæticus, Barr. Ic. 129. Vulgare. La premiere espece est le Marrube blanc des boutiques , qui croit naturellement dans plusieurs parties de l'Angleterre; et que l’on cultive rarement dans les jardins;elle auneracineligneuse et fibreuse , de laquelle sortent plusieurs tiges quar- rées , d’un pied et plus de longueur, branchues vers le haut, et garnies de feuilles blanches, rondes, dens telées sur leurs bords et opposées : ses fleurs croissent en fort grosses tétes verticillées autour des tiges à chaque nœud : elles sont petites blanches, labiées, et ont des calices ° MAR roides , blancs et découpés au sommet en. dix parties terminées par des poils rudes et roides’: à ces fleurs succedent quatre semen- ces oblongues , noires et placées dans Je calice. Cette plante fleurit dans le mois de Juin, et ses se- mences mürissent en automne {1}, Peregrinum, La seconde espece, que lon rencontre en Italie et en Sicile , s’éleve à la hauteur de trois pieds , avec des tiges quar- rées et plus branchues que celles de la premiere ; ses feuilles sont plus rondes , plus blanches , et placées à une plus grande distance: ses fleurs ont des tubes plus longs; mais elles sont disposées en têtes verticillées , moins larges. Creticum. La troisieme naît spon- tanément en Espagne et en Portu- gal ; elle s’éleve à la hauteur d’en- viron trois pieds, avec des tiges minces , blanches , et garnies de feuilles fort blanches , beaucoup plus longues et plus étroites que celles de la seconde espece : les têtes verticiliées , que forment ses (1) Toutes les parties de cette plante sont apéritives , incisives, fondantes et emmé- nagogues , on s’en sert avec quelque suc» cès dans la suppression des regles , les obs- tructions des visceres , l'asthme humide, les engorgements catharreux , etc. ; elle fait la bâse du syrop de Prassis ; elle entre aussi dans la poudre Diaprassii , dans PHierg Diacolocytidos et l'Hiera Logodi:, MAR 629 fleurs sont plus petites ; les dente- lures garnies de poils rudes du ca- lice sont plus longues et érigées, et la plante entiere a un gout agréable. Alysson. La quatrieme est ori- ginaire de Espagne et de1’Italie; c’est une plante bis annuelle , do les tiges ont à-peu longueur que celles de la premiere espece ; ses feuilles sont en forme de Coing, blanches , et.a dente- lures obtuses : ses têtes verticillées de fleurs sont petites , et n’ont point d’enveloppe : ses fleurs sont plus éloïgnées les unes des autres , et les dents de leurs calices sont terminées par des épines fort roides ; elles sont de couleur pourpre, et plus grosses que celles de la pre- miere espece. Supinum. La cinquieme croît naturellement dans les Isles de PAr- chipel ; ses tiges ont rarement plus de huit ou neuf pouces de lon- gueur ; elles sont couvertes d’un duvet mou et blanc ; ses feuilles sont petites , rondes , fort douces au toucher, blanches et dentelées sur leurs bords : ses têtes verticil- lées sont petites , fort laineuses et blanches , et ses fleurs sont petites et blanches. Candidissimum. La sixieme , qui se trouve en Espagne, a des tiges a-peu-prés de la même longueur que celles de la premiere ; ses 626 MAR feuilles sont presqu'ovales , Jat- neuses et crenelées vers leur ex- trémité , et Jes calices des fleurs ont des dentelures en forme d’aléne. Hispanicum. La septieme est ort- ginaire de PIstrie , d’où ses semen- ces m’ont été envoyées : ses tiges sont plus érigées que celles de Pespece commune ; ses feuilles sont plus rondes et plus sciées sur leurs bords, et les calices des fleurs sont étendus et terminés en seg- mens aigus : les fleurs sont comme celles de ’espece commune , et la plante entiere est fort blanche. Crispum. La huitieme, qui nait sans culture en Espagne et en Si- cile , pousse beaucoup de tiges roides et rondes , qui s’élevent à plus de deux pieds de hauteur, et sont couvertes d’un duvet co- tonneux ; ses feuilles sont presque rondes, rudes en - dessus et laï- neuses en-dessous : ses têtes verti- cillées de fleurs, sont grosses ; les bords des calices sont plats et ve- lus : le tube de la fleur est à peine aussi long que le calice, de ma- niere que l’on n’appergoit que les deux levres. Suffruticosum. La neuvieme naît spontanément en Espagne:ses tiges sont ligneuses , hautes d'environ trois pieds , et divisées en petites branches; ses feuilles sont en forme de cœur , rudes en-dessus et blan- ches en-dessous ; ses têtes verti- MAR, ® cillées sont ‘grosses; les bords des calices sont plats et velus; le tube de Ja fleur est plus long , et les fleurs sont plus grosses que celles de Vespece précédente ; elles sont d'un pourpre pile , et leurs levres supérieures sont érigées. ; Pseudo-Dictamnus. La dixieme , que l’on rencontre en Sicile et dans les Isles de l’Archipel , s’'éleve à la hauteur de deux pieds, avec une tige d’arbrisseau divisée en plusieurs branches garnies de pe- tites feuilles en forme de cœur, et assez rapprochées des tiges ; ses têtes verticillées sont moins grosses que celles des deux especes précé- dentes et le bord des calices est plat: ses fleurs sont blanches, et la plante entiere est de même couleur. Acetabulosum, La onzieme se trouve dans l'Isle de Candie : ses tiges sont fort velues , hautes @environ deux pieds, et garnies de feuilles en forme de cœur, rudes en-dessus et blanches en-dessous : ses 1étes verticillées sont grosses , et les calices sont découpés en plusieurs segmens membraseux , angulaires et ronds au sommet : ses fleurs sontpetites , d’un pourpre pâle ; maïs elles paroïssent à peine hors de leurs calices : leurs levres supérieures sont érigées. Culture. La ‘premiere espece est d'usage en Médecine ; ses feuilles et les extrémités des plantes sont regardées MAR regardées comme échauffantes , pectorales et propres à débarrasser les poumons des flegmes épais et gluants qui les obstruent , et à gué- rir ainsi les toux invétérées , sur- tout dans les constitutions froides et humides ; son suc, préparé sous forme de syrop avec du sucre ou du miel , dissout les obstructions du foie et de la rate, et soulage dans Phydropysie , la jaunisse, les pales couleurs, les suppressions des regles , et autres maladies du sexe, pour lesquelles il y a peu dherbes qui soient aussi bonnes, La prépa- ration officinale est le Syrupus de Prassis. La quatrieme espece est l’Herbe à l'Enrage de GALIEN , que les an- ciens et quelques modernes re- commandent contre Phydrophobie; mais on s’en sert rarement aujour- d'hui. Cette plante est bis-annuelle, et périt ordinairement quand elle a perfectionné ses semences, On conserve toutes ces plantes dans les jardins de botanique; mais il ny en a que deux especes qui puissent être cultivées dans les jar- dins d'agrément : ces especes sont les dixieme et onzieme , dont les tiges sont ligneuses. Comme ces plantes sont fort blanches, elles font une variété agréable , quand elles sontentreméléesavec d’autres:elles produisent rarement des semences en Angleterre ; mais on les mul- Tome IV, MAR tiplie par boutures , qui prennent assez aisément racine , quand on 627 les plante vers je milieu du mois d'Avril dans des plates - bandes à l'ombre, Comme ces especes sont tin peu tendres, on ne, peut les conserver dans les hivers rudes , qu'en les mettant à l'abri des geltes fortes, sur-tout celles qui croissent dans une terre riche et féconde, où elles deviennent succulentes et plus sensibles au froid ; mais quand elles sont placées dans un terrein sec et rempli de décombres , leurs racines sont courtes, fermes , sè- ches, et par conséquent plus ro- bustes : aussi durent-elles Beaucoup plus long-tems que celles qui se trouvent dans une meilleure terre. Les autres especes se multiplient aisément par leurs graines, que l'on seme au printems sur une planche de mauvaise terre: quand les plantes commencent à pousser , on les tient nettes de mauvaises herbes, et on les éclaircit dans les endroits où elles sont trop serrées , en Jais- sant entrelles un espace d’un pied et demi, afin que leurs branches puissent s’étendre librement ; elles n’exigent d’ailleurs aucun autre soin : on peut aussi les multiplier par boutures comme les denx au- tre. Si ces plantes sont sur un sol sec et de mauvaise qualité, elles subsister ont plusieurs années ; mais LT 628 MAR dans une terre riche , elles durent rarement plus de trois ou quatre ans, MARRUBIUM NIGRUM. 7. BALLOTA. MARSEAU , SAULE. Voyez SALIX. MARTAGON. Voyez Licrum POMPONIUM. MARTAGON DE POMPONE. Voyez Lit1um ANGUSTI-FOLIUM- MARTAGON (petit) DE VIR- GINIE. Voyez MEDEOLA VIRGI- NIANA. L. MARTYNE ou PLANTE COR- NUE. Voyez MARTYNIA. MART YNIA. Houst. Gen. Nov. Mariyne Dec. 1. 42. Le Docteur WiczLzramM HOUSTOUN a ainsi nom- mé ce genre de plantes, qu’il a découvert en Amérique en l'hon- neur de son ami M. Jean Martyn, Professeur de Botanique , à Cam. bridge ; Martyne , Plante cornue. Caracteres. Le calice de la fleur est découpé en.cinq parties, dont trois sont érigées et les deux autres réfléchies : la corolle , qui est mo- nopétale et en forme de cloche, a un tube large et gonflé , a la base duauel est placé un nectaire bossu; le bord de la corolle est Iégèrement MAR découpé en cinq segmens obtus; dont deux sont tournés en-haut , et les trois autres, qui penchent vers le bas, représentent une fleur labiée : celle-ci a quatre étamines minces , courbées , réfléchies Pune sur l'autre , et terminées par des antheres réunies ; son germe est oblong , placé sous la fleur, et sous tient un style court, et couronné par un stigmat uni; le calice se change dans la suite en une cap- sule oblongue , gonflée et divisée en deux parties, qui contient une noix dure, de la forme d’un cerf- volant , avec deux cornes fortes etcourbées à l'extrémité, et à quatre cellules, dont deux sont générale- ment stériles , et les deux autres rénferment chacune une semence oblongue. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de Ia quatorzieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes , et dont les semences sont renfermées dans une capsule. Les especes sont: 1°. Mariynia annua , caule re moso ,foliis angulatis. Lin. Sp. Plant. Fabr. Helmst. 240. Kniph. cent. 8. n. 66. Sabb. Hort. 2, t. 91 3 Mar- tynia avec une tige branchue, et des feuilles angulaires. Martynia caule petiolisque fise MAR tulosis , floribus bi-bracteatis. Gouan. Hort. 322. Martynia foliis dentatis. Hort. Cliff. 303. » Martynia annua, villosa et vis- cosa, folio sub-rotundo. Houst, ; Mar- tynia annuelle, velue et visqueuse, avec une feuille presque ronde, et une large fleur rouge. Craniolaria Left. it. 225. Proboscidea. Schmid. it. t. 12. R. 2°. Martynia perennis, caule sim- plici , fois serratis. Lin. Sp. Plant. 618 ; Martyne avec une tige sim- , et des feuilles sciées. Martynia foliis serratis. Lin. Hort. Cliff. ; Martyne à feuilles sciées. Martynia perennis, folio sub-ro- tundo , rugoso , flore cæruleo, radice Dentarie. Ehret. Pict. t. 9. f. 2- 3°. Martynia Louisiana , caule decumbente ramoso, foliis incegris , fruccibus longissimis ; Martyne avec une tige couchée et branchue, des feuilles entieres, et des fruits tres-longs. Annua. La premiere a été dé- couverte par le Docteur Guillaume Houstoun, près de la Vera- Cruz, dans la Nouvelle-Espagne, d’où il a envoyé ses semences en Angleterre; ses graines ont produit en 1731, dans le jardin de Chelséa , plusieurs plantes qui ont donné de belles fleurs, et perfectionné leurs semences , au moyen desquelles se- MAR 629 mences on a obtenu un grand nombre de nouvelles plantes dans l’année suivante. Cette espece s’éleve à la hau- teur de près de trois pieds, avec des tiges velues et herbacées , qui se divisent vers le haut en trois ou quatre grosses branches, garnies de feuilles ovales, oblongues, coupées en angles sur leurs bords, de cinq pouces de longueur, sur trois et demi de largeur à leur base, où elles sont le plus larges, terminées en pointes velues , et couvertes d’une substance glutineuse, qui s'attache aux doigts quand on les manie:ses fleurs, qui naïssent en épis courts et branchus à leur sommet, sont en forme de gueule, et d’un pourpre pale. Elles sont remplacées par des capsules lon- gues, ovales, épaisses, dures, gluantes , divisées en deux parties à leur maturité, et qui renferment une coque dure, de la grosseur et presque de ja même forme qu'un cerf-volant, avec deux cornes fortes et recourbées à l’extrémité : cette coque a deux sillons dans sa Jon- gueur à chaque côté et plusieurs petits quise croisent dans le milieu: elle est st dure qu’on ne peut l’ou- vrir qu'avec beaucoup de difficulté, sans endommager les amandes : lorsqu'on y est parvenu, on ob- serve quatre cellules oblongues, dont deux renferment ordinaire- Lilliy 630 MAR ment chacune une semence oblon- gue, et les deux autres sont stériles : si l’on hate le progrès de ces plantes au printems, elles commencent à produire leurs fleurs dans le mois de Juillet: ces fleurs paroissent d’a- bord dans les divisions des bran- ches, et ensuite à leurs extrémités; de maniere qu’elles se succedent jusqu’à la fin d'Octobre, qui est le tems où ces plantes périssent, Les Jardiniers la nomment plante cornue, à cause de la forme de son fruit. Perennis. espece vivace qui a été découverte par M. Robert MILLAR, aux environs de Carthagéne , dans la Nouvelle - Espagne , d’où ïl en a envoyé les semences en Europe: elle a une racine vivace et une tige annuelle ; cette tige se fictrit en au- tomne, et les nouvelles repoussent auprintems. Les racines de cette plante sont épaisses, charnues et divisées en nœuds écailleux , a-peu- près comme celles de la Dentaire ; elles produisent plusieurs tiges, hautes d'environ un pied , épaisses, couleur pour- La seconde est une succulentes , de pre, et garnies de feuilles épaisses et oblongues , dont la base est fort près de la tige; elles sont scices sur leurs bords , rudes, d’un vert foncé en dessus , et presque pourpre en- dessous : la tige est terminée par un pi court de fleurs bleues, en forme MAR de cloche, qui ne s'ouvrent pas autant que celles de la précédente : elles paroissent ordinairement dans les mois de Juillet et Août; mais elles ne produisent point de semen- ces en Angleterre. La premiere étant annuelle ne peut étre multipliée que par ses graines qu’on seme dans des pots remplis d’une terre grasse et légere, qu'on plonge dans une couche chaude de tan, et qu'on arrose souvent pour les faire germer : les plantes paroissent au bout de trois semaines ou un mois, et elles crois- sent assez vite lorsqu'on leurprocure assez de chaleur ; Cest-pourquoi if faut les transplanter un peu après qu'elles ont poussé, et les mettre chacune dans un pot séparé, qu’on remplit d’une terre grasse et légere, et qu'on replonge dans une couche chaude, en observant de Jes bien ar- roser, et de les tenir à ombre, jus- qu’à ce qu’elles aient formé de nou- velles racines; après quot on leur donne beaucoup d'air dans les tems chauds, en soulevant tous les jours les vitrages de la couche :au moyen de ce traitement, cesplantes feront de si grands progrès , que leurs ra- cines rempliront les pots dans l’es- pace d’un mois ou de six semaines 5 alors on Jes transplantera dans d’au- tres pots d’un pied environ de dia- mètre, qu'on remplira d’une terre grasse et légere, et qu’on replon- i M AR gera dans Ja couche de tan de Ia serre chaude , où l’on doit laisser assez de place entrelles, parce qu'elles étendent beaucoup leurs branches , et qu'elles s’élevent à la hauteur de trois pieds et même davantage , suivant la chaleur de la couche : on doit les arroser cons- tamment, les tenir toujours dans la couche de tan, et leur donner beau- coup d'air dans lestemschauds; mais elles sont trop délicates pour être exposées au-dehors en Angleterre, Nora. On se contente à Metz de les semer sur un bout de couche de Melons : on les couvre de cloches pour les préserver des froids du printems, et elles réussisent à mer- veille, et beaucoup mieux que si elles étoient dans des pots et sous des vitrages. Lorsqueles plantes profitent bien, elles poussent des branches latérales dont toutes produisent des épis de fleurs ; mais comme il n’y a que les premiers épis qui produisent de bonnes semences dans notre pays, il faut avoir grand soin de les con- server. Les fruits de la premiere espece ont une écorce ou enveloppe d’un vert foncé, aussi épaisse et co- riace que celle dune. amande : Jorsque cette écorce est nitire elle s'ouvre , et laisse à découvert le fruit, comme celle des Amandes , des Noix, etc. Sous chaque enve- MAR O34 loppe , on trouve une coque dure comme une noix, de la forme d’un cerf-volant, et armée de deux cor- nes recourbées à l’extrémité : cette coque forme quatre cellules qui renferment très-rarement plus de deux semences parfaites. HI faut semer les coques entieres, car elles sont si dures, qu'il est presqu’im- possible d'en ôter les semences sans les gâter : si elles produisent cha- cune deux plantes , on les sépare aisément, sur-tout si on les trans- plante dans leur jeunesse. Ces se- mences peuvent être gardées plu- sieurs années : J'en af conservé une assez grande quantité en 1734; je les ai semées en partie l’année sui- vante, et elles n’ont produitaucunes plantes : jai continué à en semer d'année en année , sans aucun suc- cès, jusqu'en 1738 ; alors jal mis en terre toutes celles qni me res- toient, et parmi ces dernieres une seule a donné une plante ; de sorte que si les semences sont bonnes, il est certain qu’elles peuvent encore germer au bout de quatre années : Cest-pourquot, lorsqu'on reçoit ici quelques semences rares , il est à propos d'en conserver toujours quelques-unes pendant une ou deux années, de peur que les pre- mieres ne soient détruites par quelqu’accident ; sans cette précau- tion, on court risque de perdre ces especes en Europe, 632 A AMR Perennis. La seconde périt jus- qu’à la racine en hiver, et repousse de nouvelles tiges au printems ; on Ja conserve constamment dans Ja serre chaude, en la tenant plon- gée dans la couche de tan sans quoi elle ne profite pas dans ce pays. Pendant l'hiver, lorsque les plantes sont flétries, on ne les ar- rose que très-peu, parce que leurs racines se pourrissent ai- sément ; On peut transplanter et diviser les racines de cette espece au milieu du mois de Mars, et avant qu'elles aient commencé à , pousser; on les met dans des pots d’une grandeur médiocre , et rem- plis d’une terre riche et légere, et on les plonge dans la couche que Von doit alors renouveler avec du nouveau tan, Lorsque les plantes commencent à pousser, on les ar- rose fréquemment, mais avec mo- dération , de peur que les racines ne se pourrissent : à mesure que Ja chaleur de la saison augmente, on leur procure beaucoup d’air pour les fortifier ; on évite de les placer à l'ombre des autres plantes, et on ne les dérange plus: car si on les transplantoit encore, on les em- pécheroit de fleurir : comme leurs racines sont en très-grand nombre, elles suffisent pour les multiplier ; on peut cependant se servir en- core des rejettons des jeunes tiges gui prendront racine si on les MAR plante dans des pots remplis de terre légere, et st on les plonge dans une couche de tan pendant Pété. Louisiana, La troisieme espece croit naturellement à la Louisiane , d’où ses semences ont été portées en France: elle est annuelle ; sa tige est succulente , visqueuse, et di- visée en plusieurs branches , qui deviennentsi pesantes quelatigene peut les supporter, et qu’elles tom- bent si on ne les soutient pas. Les feuilles sont larges, giuantes et ve- lues ; quelques-unes sont découpées en angles ; mais la plupart sont en- tieres , de cinq à six pouces de Jon- gueur sur quatre de largeur au mi- lieu : ses fleurs qui naïssent en petits épis aux aisselles de la tige, sont d’un rouge pâle, et de la même for- me et grandeur que celles de la pre- miere espece : elles sont remplacées par des fruits de quatre à cinq pou- ces de longueur, couverts d’une peau verte et épaisse qui se détache et tombe lorsqu'ils sont mürs, et laisse à nud une coque rude .en forme de cerf-volant , et armée de cornes très-longues à son extrémité: cette coque souvre en deux par- ties , etrenferme plusieurs semences ovales , couvertes dune peau noire que l’on enleve avant de les mettre en terre. Cette planteest annuelle , et doit être avancée au printems, en Ja see MAR mant sur une couche chaude a Ia fin du mois de Mars; lorsque les semences ont poussé, on les traite dela méme maniere que celles de la premiere espece ; mais avec cette différence qu’il faut leur don- ner plus d’air pour les empêcher de filer, parce que cette espece est plus dure; on ne les arrose pas beau- coup en cté , de peur de faire pour- rir leurs branches suceulentes avant que leurs semences soient mures. MARUM. Voyez TEUCRIUM MARUM. MASQUE. Voyez Mr:muLus RinGens L. MASSE - BEDEAU ou RO- QUETTE DES CHAMPS, Voyez Buanras ErRucAGo. MASTIC DES INDES ou MOLE. Voyez ScHINUS. MASTIC DE SYRIE ou MA- RUM COMMUN. Voyez TEuU- CRIUM MARUM L. MATRICAIRE. Voyez Ma- TRICARIA. MATRICAIRE BLANCHE. Voyez ACHILLEA ALFINA. MATRICAIRE BASTARDE, Voyez PARTHENIUM. MATRICARIA. Tourn. Inst. R. H. 493. tab. 281. Lin..Gen. Plant, $67, ainsi appelé de matrice, parce que cette plante est propre à guérir MAR 633 les maladies de la matrice ; c’est pour cela qu’on lui donne aussi le nom de Parthenium , de zaptéres une vierge. Mazricaire. Caracteres. Cette plante a une fleur composée ou rayonnée ; les rayons sont formés par plusieurs demi-fleurons femelles, et le dis- que, qui est hémispherique , con- tient des fleurons hermaphrodites 5 ils sont renfermés dans un calice commun et hémisphérique , com- posé d’écailles linéaires à peu-près égales. Les demi fleurons femelles sont en forme de langue, et dé- coupés en trois parties à Péxtré- mité : ils ont un germe nud, qui soutient un style mince, et termi- né par deux stigmats roulés, Les fleurons hermaphrodites sont tu- bulés , en forme d’entonnoir, et découpés sur leurs bords en cing parties étendues; ils ont chacun cinq étamines terminées par des antheres cylindriques, et un germe oblong et nud , avec un style mince , couronné par un stigmat étendu , et divisé en deux parties, Les germes des deux especes de fleurons se changent en semences simples , oblongues et nues. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde, section de la dix- neuvieme classe de LINNEE, qui renferme celles à fleurs radices, dont les étamines et les styles sont joints, et les fleurons tous fructueux, € 634 MAT Les especes sont: 1°. Marricaria Parthenium, foliis compositis planis, foliolis ovatis, in- cisis, pedunculisramosis. Hort. Cliff. 416. Hort. Ups. 263. Mat. Med. 188. Roy. Lugd.-B. 173, Mattusch, Sill,n.633,Fl. Dan. t. 674. Knipl, cent. 5.n. 57. Regn. Bot.; Matri- cäire avec des feuilles unies et com- posées, dont les lobes sont ovaies et découpés , et des pédoncules branchus. Mairicaria foliis pinnatis, pinnis semi-pinnatis , laciniis obtusis , ffo- ribus umbellatis. Hall. Helv. n, 100. Matricaria vulgaris, seu sativa. C. B. P. 133 ; Matricaire commune ou de jardin. Matricaria. Dod. Peremp. 35. Blackw, t. 192. 2°, Matricaria maritima receptacu- lis hemisphæricis, foliis bi-pinnatis, sub- carnosis , supra convexis, subtus ca- rinatis. Lin. Sp. Plant. 891 ; Ma- tricaire avec des réceptacles hé- misphériques , des feuilles double- ment aîlées, charnues et couvexes en-dessus, mais en forme de carène en-dessous. Chamemelum maritimum, perenne, humilius, foliis brevioribus , crassis , obscure virentibus. Raiit Syn. Ed. 3. p. 186 ; Camomille basse , ma- ritime et vivace , avec des feuilles courtes, épaisses et d’un vert foncé. 3°. Matricaria Indica , foliis ova- tis, sinuatis , angulis serratis , acutis ; MAT Matricaire avec des feuilles ovales; sinuées , angulaires , et à dents ai- gues. Matrica latiori folio , flore pleno, Mor. Hist. 3. p. 33. 4°. Matricaria argentea , foliis bi-pinnatis , pedunculis solitariis. Hort. Cliff. 4.5. Koy. Lugd.-B. 173 ; Ma- tricaire avec des feuilles double- ment ailées, et des pédoncules simples aux fleurs. Mairicaria mono-Leucanthemos , foliis argenieis ,plerumque conjugatis. Vaill. Act. 1720. p. 369. Chamemelum Orientale incanum , Mille-folii folio. Tourn. Cor. 37. 5°. Matricaria Americana, foliis linearii-lanceolatis , integerrimis , pe- dunculis uni-floris; Matricaire avec des feuilles entieres , en forme de lance.et linéaires , ayant une seule fleur sur chaque pédoncule. Parthenium. La premiere espece est la Matricaire commune dont on se sert en Médecine: elle croit na- turellement dans les haies, sur les bords des grands chemins, et sur les côtés des bancs de plusieurs par- ties de Angleterre. On la cultive souvent dans des jardins de Bota- nique pour fournir les marchés : cette plante est ordinairement bis- annuelle, et elle périt bien tôt après qu'elle a perfectionné ses semences: sa racine est composée d’un grand nombre de fibres qui s'étendent au loin de tous côtés; ses tiges s’élevent MAT s'élevent au dessus de deux pieds de hauteur ; elles sont rondes, roides , canelées et garnies de branches qui s'étendent au-dehors detous côtés; ses feuilles composées de sept lobes découpésen plusieurs segmens ob- tus, sont d’un vert jaunatre: les ti- ges et Jes branches sont terminées par des fleurs disposées presqu’en forme d'ombelle claire, et portées chacune surun pédoncule séparé, et de deux pouces environ de lon- gueur: elles sont composées.comme celles de la Camomille, de plusieurs rayons courts et blancs qui entou- rent un disque jaune, et formé par des fleurons hermaphrodites, en forme d’une demi-sphère : ces fleu- rons sont renfermés dans un calice commun et écailleux, et ils sont remplacés par des semences oblon- gues, angulaires et nues, Cette plante fleurit dans le mois de Juin, et ses semences muürissent en au- tomne; elle répand une odeur dé- sagréable : ses feuilles et ses fleurs sont d'usage en Médecine, et on les ordonne particulierement dans certaines maladies des femmes; elles ent aussi la propriété d’échauffer , de dissiper les vents , de guérir les affections hystériques , de provo- quer le flux menstruel , ainsi que la partie de l’arriere- faix et des vui- danges (1). (x) Les feuilles-et les Aeurs de cette plante Tome If, MAT 635 On conserve dans les jardins de Botanique les variétés suivantes de cetteplante dont plusieurs sont assez constantes quand on recueille leurs semences avec soin ; mais quand on les laisse écarter, il est presqu’impos- sible de les avoir sans mélange : en les semant sur une piece de terre fraiche où il ny ait pas eu de ces plantes auparavant, je crois queleurs semences produiront les mêmes es: peces que celles sur lesquelles elles aurontété prises: cependant comme elles ne sont qu’accidentelles, je n’en ferai mention ici que pour ceux qui sont curieux derassembler les variétés, sont d'usage en Médecine , et peuvent êtte employées ensemble ou séparément dans les mêmes circonstances ; elles ont une odeur forte , balsamique , et une saveur amere et austere : leurs principes actifs sont une huile ethérée , et une substance fixe, résineuse et gommeuse, trés-abondante. La Matricaire agit en discutant , en fortifiant , et c'est ainsi qu'elle devient diurétique , céphalique, carminative , uté- rine , etc, : on la regarde avec raison comme un puissant remede pour rétablir le flux mensrruel , les vuidanges supprimées, ainsi que pour calmer les accès hystériques, guérir les fleurs blanches , pousser les urines , dissiper les vents, tuer les vers, et remé- dier à toutes les maladies qui dépendent de l’atonie des fibres et de Ja mucosité des humeurs. On l'emploie intér'eurement de« puis une pincée jusqu'a deux en infusion aqueuse ou vineuse , et extérieurement en forme de cataplasmes , de demi-bains , de fumigations , de lavemens , etc. Mmmm 636 MAT 1°. Matricaire à fleurs trés- doubles, 2°, Matricaire a fleurs doubles, dont les bordures ou rayons sont unis , et le disque fistulaire. 3°. Matricaire avec de fort petits rayons. 4°. Matricaire avec des fleurons fort courts et fistulaires. so. Matricaire avec des têtes nues et sans rayons, 6°. Matricaire avec des têtes nues couleur de soufre. 7°. Matricaire avec des feuilles élé- gantes et frisées. Toutes ces plantes se multiplient par leurs graines qu'il faut semer en Mars sur une terre légere; quand elles sont poussées, on les trans- plante en pépiniere à huit pouces environ de distance entrelles , où elles peuventrester jusqu’au milieu du mois de Mai : alors on les enleve avec une motte de terre à leurs ra- cines, pour les placer au milieu des larges plates-bandes où elles fleu- riront en Juillet et en Aout, et donneront dessemences mûres dans la même année, si l’automne est fa- vorable; mais ils n’est pas prudent de leur en laïsser porter, parce que cela affoiblit, et fait mêmepérir les racines : ainsi lorsque les fleurs sont passtes, il faut couper leurs tiges pour leur en faire pousser de nou- velles , et conserver les racines, Quand les différentes variétés de MAT ces plantes sont entremêlées avec d'aütres du même erû , elles produi- sent un bel effet tant quellessont en fleurs; ce qui a lieu ordinairement pendant un mois, et méme quelque- fois plus long-tems: maïs comme leurs racines ne durent gueres que deux ou trois ans tout au plus, il faut élever des nouvelles plantes de semences pour remplacer les vieil- les ; car quoiqu’elles puissent être multipliées en divisant leurs raci- nes au printems ou en automne , CE» pendant celles qu’on obtient ainsi sont rarement aussi bonnes que celles de semences: mais comme fa seconde variété ne produit gueres de bonnes graines, on la multiplie de cette maniere, ou par boutures que Pon plante au printems, et pendant tout l'été : ces boutures prennent aisément racine et font de bonnes plantes. La seconde espece croît natt= rellement près de la mer dans plu- sieurs parties de l’Angleterre ; je Pai rencontrée en grande quantité sur les côtes de Sussex, et j’en ai apporté des plantes qui n’ont pas duré plus de deux ans dans le jar- din, quoiqu’elles puissentse con= server plus long-tems dans les lieux où elles naissent ; les tiges decette plante poussent beaucoup de-bran- ches qui s'étendent près de la terre, et sont garnies ce feuilles dun vert foncé, et composées de plus ‘MAT sieurs doubles ailes ou lobes, com- me celles de la Camomille commune, mais d’une susbstance beaucoup plus épaisse , et dont les bords Sont tournés en arricre; ce qui les tend convéxés en dessus, et con- caves en dessous : ses fleurs sont blanches comme celles de Ia Ca- momille commune, et disposées pres- gu’en forme d’ombelle; elles pa- roissentdans le mois de Juiïlket, et perfedionnent leurs semences en automne. On n'éleve gueres cette plante par ses graines , que l’on peut ce- pendant semer, ou en automne, aussi-tot qu'elles sont mures, ou au printems, sur une terre ordinaire et dans presque toutes les situa- tions; quand les plantes poussent, elles n’exigent d'autre soin que d’être éclaircies où elles sont trop serrées , et tenues nettes de mau- vaises herbes, Indica. La troisieme espece se “trouve dans plusieurs parties des Indes; elle n'a été envoyée de Nimpu où elle croît enabondance;- elle s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, et se divise en plusieurs branches garnies de feuilles -an- gulaires , ovales, fortement sciées sur leurs bords et d’um vert pale: ses fleurs naissent sur des pédon- eules qui sortent des ailes des feuil- les. ainsi que de lextrémité des branches ; toutes celles que jai MAT 637 vues jusqu'à présent étoient fort doubles, et aussi larges que les fleurs doubles dont il vient d’être question. Eilesparoïssent en Juillet; et dans les années favorables, elles produisent des semences qui mi- rissent tard en automne. Cette espece se multiplie par semences qu'il faut répandre au printems sur une couche de cha- leur tempérée; on traite les plan- tes qui en proviennent suivant la méthode qui a été prescrite pour le Chrysanthemum coronarium , au moyen de quoi elles profiteront et fleuriront trés-bien. Argentea. La quatrieme espece qui croît sans culture dans PO- rient , s'éleve à un pied de hauteur, Ses feuilles sont aïlées, argentées et généralement opposées ; ses pes doncules sortent simples des par- ties latérales des branches , et sou. tiennent chacun une fleur blanche; cette plante fleurit en Juillet, et dans les années chaudes, elle per- fectionne quelquefois ses semences en automne. Cette espece doit être semée en Avril sur une plate-bande de terre Iégere à une bonne exposition ; quand les plantes sont devenues as- sez fortes pour pouvoir être enle- vées, on les place dans les plates- bandes du parterre, où ellés fleuri- tont ‘et peffectionneront leurs se= Mmmm jij 638 MAT mences, si elles sont tenues nettes de mauvaises herbes, Americana. La cinquieme estori- ginaire de Amérique Septentrio- pale : c’est une plante vivace dont les tiges et les feuilles périssent en automne, et qui en pousse de nou- velles au printemps ; ses tiges s’éle- vent à la hauteur d’un pied et demi, et se divisent vers le sommet en plusieurs branches fourchues : à chaque division est placée une feuille linéaire en forme de lance de deux poucts environ de lon- gueur sur trois lignes de largeur , entiere sur ses bords, et d’un vert fonce : ses branches sont terminées par des pédoncules simples qui soutiennent chacun une fleur bleue fort semblavle à celles de quel- qu:s especes d’Astre ou Aster, Mais comme son calice en est écailleux, et que ses semences n’ont point de duvet, on a placé cette espece dans ce genre. Ses fleurs paroissent dans les mois de Juillet et Août, et ses semences mürissent en au- toinne, On la multiplie par ses graines, qui réussissent plus sûrement quand on les seme aussi-tot qu’elles sont mies, que quand on les conserve jusqu'au printems : il faut les pla- cer en p'eine terre. Quand les plan- tes sont en état d'être enlevées , on les met dans les plates bandes du parterre où elles subsisteront MAU plusieurs années sans abri , et pro- duiront annuellement des fleurs et des semences. MAUROCENIA. Lin. Gen Plant. edit. 2 , 289. Frangula Hort. Elth. 121 ; Cerisier des Hot- tentots. Caracteres. Le calice de fa fleur est persistant et formé par une feuille divisée en cing segmens : la corolle a cing pétales ovales et étendus : la fleur a cinq étamines placées entre les pétales, et cou- ronnées par des antheres obtuses: dans son centre est fixé un germe rond, sans style , mais surmonté par un stygmat divisé en trois parties ;ce germe se change dans la suite en une baie ovale, et à une ou deux cellules, qui renfer- ment chacune une semence simple et ovale. Ce genre de plantes est classé dans ta troisieme section du cin- quieme ordre de LINNÉE, quiren= ferme celles dont les fleurs ont cing étamines et trois styles ou stig- mats ; mais dans la derniere édi- tion de ses genres, tl la joint à la Cassine : cependant comme la fleur de la Cassine n'a qu'un pétale, et que celle ci en a cing; que les baies de la premiere ont trois cel- lhles, et que celles de certe es- pece n’en ont qu’une ou deux, je les ai séparées, MAU Les especes sont: 1°. Maurocenia Frangula, foliis sub- ovatis, integerrimis , floribus confertis lareralibus ; Maurocene avec des feuilles entieres et presqu’ovales , et des fleurs disposées en paquet sur le côté des branches. Cassine Maurocenia. Linn. Syst. Plant. tom, 1. pag. 736, Sp. 4. Frangulæ semper virens , folio ri- gido sub-rotundo. Hort. Elth. 146. Tab. 121 ; Aulne toujours vert , produisant des baïes , avec une feuille presque ronde et roide , communément appelé Cerisier des Hottentots. Cerasus Africana, foliis plerum- qué in summo sinuatis , fructu rubro. Pluk. Alm. 49. t. 158: f. 2. 2°. Maurocenta Phillyrea, foliis obverse ovatis , serratis, floribus co- rymbosis, alaribus et terminalibus ; Maurocene avec des feuilles ob- verses , ovales et sciées , et des fleurs en corymbe sur les côtés et aux extrémités des branches. Cassine Capensis. Linn. Syst. Pl. Seed ip. 775 2Sp. 5. Phitlyrea Capensis, folio Celactri, Hort. Elih 315. Tab. 236 ; Phiily- rea du Cap, avec une feuiile de Celastrus ou arbre à baton , appelé par les Hollandots L plehour. Celastrus Theophrastt. Clus. App.2. Fruiex Ethiopicus , Alaterni fo- ; lis. Seb. Thes. 1. p 46.1. 29.f 5. 3°. Maurocema Cerasus, foliis MAU 639 ovatis , nervosis , integerrimis ; Mau- rocene avec des feuilles ovales , nerveuses et entières, Cerasus Hottentotorum. Pluk. Al- mag. 94.; le plus petit Cerisier des Hottentots. 49. Maurocenia Americana , fo- liis cbversè ovatis, emarginatis, flo- ribus solitariis alaribus ; Maurocene avec des feuilles obverses, ovales et dentelées sur leurs bords, et des fleurs solitaires sur les côtés des branches. Frangula folio sub-rotundo , rigido, subiüs ferrugineo. Houst. Mss. ; Aul- ne qui produit des baies, avec une feuille presque ronde, roide et de couleur de fer au-dessous de cette feuille. r Frangula. La premiere espece croit naturellement au Cap de Bonne-Espérance, où elle s’éleve à une hauteur considérable ; mais ici elle n’a gueres plus de cinq ou six pieds; sa tige forte, ligneyse et couverte d’une écorce de cou- leur de pourpre , pousse plusieurs branches roides et garnies de feuil- les fort cpaisses , presqu’ovales, la plupart opposées, de deux pouces environ de longueur sur presque autant de largeur, d’un vert foncé; ces feuilles , ontre cela, sont entiè- res; les leurs de la plante, qui sortent en paquet sur les côtés des vieilles branches, sont placées au nombre 640 M AU de trois’, quatre ou, cinq sur un mé: me’ pédoncule mince»: elles sont composées de: eing petales unis), égaux, terminés en pointes aigues, d’abord d’un jaune yerdatre, .en- suite blancs, et tout-a-fait, ouverts quand Ja fleur est épanouie: dans son centre est place un germé ovale et couronné par un stigmat divisé en trois parties; et entre chaque pétale est étamine étendue comme les pétales, et ter- minéé par une anthere obtuse. Le germe se change quand la fleur est passée; en une baie ovale et char- nue: quelques - unes de ces baies n'ont qu’une cellule et d’autres en située une ont deux, dans chacune desquelles est renfermée une semence ovale ; ces baies prennent une couleur “pourpre foncé en mürissant; cette plante fleurit en Juillet eten Août, etses semences mirissent en hiver. Phillyrea. La seconde espece se trouve aussi au Cap de Bonne-Es- perance : elle’a une tive ligneuse, qui ne s’éleve gueres dans ce pays qu'à la hauteur de cing ou six pieds, et qui pousse plusieurs branches couvertes d'une écorce d’un pour- pre foncé, et garnies de feuilles roides; obverses, ovales, sciées sur feurs bords , opposées, d’envi- zon un pouce et demi de longueur sur un:peu plus de largeur; d'un vert clair, supportées par decourts pétioles :'ses fleurs naissent en pa- M AU quets ronds sur les côtés et aux extrémités des branches; elles sont blanches ét ont cinq petits pétales étendus , entre lesquels sont placées les étamines qui s'étendent de fa même maniere ,et qui sont termi- nées par des antheres obtuses : dans centrevest placé un germe rond et couronné, par um stigmat divisé quelquefois. en deux#parties et d’autres fois en trois. Les fleurs paroissent dans les mots de Juillet et d'Août; mais elles ne produi- sent point de baies en Angleterre, Cerasus.La troisieme espece que Yon rencontre encore au Cap de Bonne - Esperance, s’éleve, avec une tige ligneuse, à-peu- près à Ja même hauteur quela précédente, et se divise en plusieurs branches garnies de feuilles roïdes, ovales, de deux pouces environ de fon- gueur sur presqu'antant de largeur, d’unvertluisant, entieres et à trois nervures longitudinales; elles sont quelquefois opposées , et quelque- fois alternes, et elles sont entou- rées par un bord fort et solide, Gette espece a produit des fleurs en Angleterre, et je suis entiere. ment convaincu que les caracteres de ses fleurs sont les mêmes que ceux des autres. Americana. La quatrieme, que le Docteur HousTOuN a trouvée dans des. haies à la Jamaïque , d’où il a envoyé ses semences en Eu- MAU rope, s’éleve à Ja hauteur deqninze ou vingt pieds, avec une tige li- gneuse , couverte d'une écorce brune et rude, et divisée en plu- sieurs branches garnies de feuilles roides, alrernes, d’un pouce et demi environ de longueur surun peu plus de largeur , dentées à leur extrés mité , avec un bord. roide et ré- fléchi, grises en-dessus, d’une cou- leur de fer rouillé en - dessous , supportées par de courts pétioles: ses fleurs naissent simples, dans la Jongueur des branches; elles ont cing petits pétales blancs et termj- nés en pointe aiguë, avec cing éta- mines minces, étendues et termi- nées par des antheres obtuses: dans leur centre eft placé un germe rond qui soutient un stigmat long et di- visé en deux parties persistantes ; ce germe devient une baïeronde , et à une ou deux cellules quirenferment chacune une semence oblongue. Culture, Frangula. La premiere espece est trop tendre pour subsister ici en plein air; mais comme elle n’exige point de chaleur artificielle, elle peut être conservée en hiver dans une bonne Orangerie , où elle mérite une place par la beauté de ses feuilles qui sont épaisses , d’un vert foncé et fort différent de celles de toutes les autres plantes, On peut Ja multiplier en mar- M AU C41 cottant les branches qui poussent pres de sa base; mais comme elles sont long-temps à prendre racine, il est nécessaire de tordre les bran- ches dans la partie qui doit être marcottée, pour les aider à en pous- ser. En les marcottant en automne, elles auront assez de racines pour être enlevées dans la ntéme saison de l’année suivante’: on la mul- tiplie aussi par boutures; mais cette ‘méthode: est) ennuyeuse , parce qu’elles sont au moins deux ans à préndre racine : cependant, quand on veut essaÿer cette ma- niere, on prend les jeunes bran- ches de Ja premiere année, après lesquelles on laisse un petit mor- ceau du vieux bots; on les plante au printemps dans des pots rem- plis d’une terre marneuse, on les plonge dans une couche de cha- leur tempérée, on les couvre de vitrages pour en exclurre Pair, et on les arrose bien quand on les plante; mais ensuite elles n’exi- gent que peu d’humidité : on cou- vre chaque jour les vitragesavecdes nattes , pour les mettre à Pabri du soleil pendant Ia chaleur du jour; mais dans [a matinée, avant que le soleil soit trop chaud, et dans Papres-midi, quand il est baissé , if faut les découvrir, afin que les rayons obliques du soleil puissent élever une chaleur douce sur les vitrages. Au meyen de ce traites MAU ment, les boutures pousseront des racines ; mais sans cela, elles réus- 64% sissent rarement, Quand elles sont Bien enracinées, on les met, cha- cune séparément , dans de petits pots remplis d’une terre molle et marneuse, on les tient à l'ombre jusqu’à ce qu'elles aient formé de nouvelles racines, et on les place ensuite dans une situation fabritée pendant la plus grande partie de l'été; mais aux approches de Pau- tomne , on Jes enferme dans l'O- rangerie, Où on les traite comme les autres plantes du même pays , en leur donnant très - peu d’eau quand il fait froid, et de Pair quand le temps est doux. Pendant l'été, on les met en plein air dans une situation abritée, avec les autres plantes exotiques; dans les gran- des chaleurs, on les arrose trois fois par semaine, mais avec mo: dération. Quand les plantes ont ac- quis de la force, elles produisent des fleurs et des fruits qui müris- sent parfaitement dans les années chaudes : si on répand ces graines dans des pots aussi-tôt qu’elles sont mûres, et si on les plonge dans la couche de tan de la serre, les plan- tes pousseront au printems suivant ; on les traitera ensuite comme celles qui ont été muitipliées par bou- tures et par marcottes. Phillyrea. La seconde espece n'étant pas tout-à- fait aussi dure MAU que*la premiere , on doit lui don- ner une place plus chaude dans YOrangerie, et il ne faut pas l’ex- poser en plein air d’aussi bonne heure nila laisser dehors aussi tard; mais st lOrangerie est chaude, elle n'aura besoin d’aucune chaleur «artificielle. Cette plante peut être multipliée par marcottes et par boutures, comme la premiere, et elle exige les mêmes soins ; car les boutures prennent difficilement racine, ainsi que les marcottes , qui ne sont bonnes à être enlevées qu’au bout d’un an, et méme elles ne réussissent point du tout si l’on n’a pas employé de jeunes bran- ches. Comme cette espece ne produit point de semences en Angleterre, et que les marcottes et les bou- tures prennent difficilement, elle est très-rare à présent en Europe, Cerasus. La troisieme est encore plus rare qu'aucune des précéden- tes : on ne la mukiplie qu'avec beaucoup de difficulté; car les mar- cottes et les boutures restent com- munément deux ans avant de pous- ser des racines , et avant qu’on puisse les enlever : comme elle ne produit jamais de semences ict, il n'y a point d'autre maniere de la re- produire; elle est aussi tendre qu’au- cune des autres, ainsi elle exige un dégré de chaleur tempérée en hi- ver; car elle subsiste rarement en Angleterre MAU Angleterre sans une chaleur arti- ficielle, Au milieu de Pété, on peut la placer en plein air dans uue si- tuation chaude, mais il faut la re- tirer de bonne. heure en automne, et avant que [cs nuits commen- cent à devenir froides, sans quot elle souffre tellement qu’elle ne peut se rétablir en hiver. Pendant été, on l’arrose légerement trois fois la semaine dans les tems secs, mais en hiver il ne lui faut que très-peu d’eau, Americana. La quatrieme espece est beaucoup plus sensible au froid qu'aucune des autres, étant origi- naire d’un pays plus chaud ; on la multiplie par ses semences qu’il faut se procurer de son pays natal, car elle n’en produit point en Europe. Comme ces graines ne poussent point la premiere année , il faut les mettre dans des pots remplis de terre légere, et les plonger dans une couche de tan de chaleur tem- * pérée, où elles pourront rester pen- dant tout lété. En automne, on les plonge entre les autres plantes dans les places vuides de la cou- che de tan de la serre chaude, où on les laissera jusqu’au printems ; alors on les met dans une nouvelle couche chaude qui fera pousser les plantes : quand elles sont en état d’être enlevées, on les place, cha- cune séparément , dans de petits pots remplis de terre molle et mar- Tome IF. MAU 643 neuse , On les replonge dans, la couche chaude, et on les tient à l'ombre jusqu'à ce qu’elles aïent formé de nouvelles racines; après quoi on les traite de ja même ma- niere que les autres plantes des mêmes contrées , on les tient tou- jours dans Ja couche, et en hiver on leur procure une chaleur tem- perce, sans laquelle elles ne peu- vent subsister ict. Toutes ces especes se plaisent dans un un sol doux, léger, mar- neux et pas trop ferme, pour qu’il ne retienne point l'humidité; ii ne doit pas être non plus si léger, car elles y réussiroient rarement: elles conservent leurs feuilles pen- dant toute l’année , et ont une belle apparence en hiver : leurs feuilles sont remarquables par leur roideur et leur beau vert. La premiere es- pece est la plus belle, parce que ses fleurs mürissent en hiver, et font un agréable variété, quand les plantes en sont bien chargées. MAUVE. VY. Matva. MAUVE ROSE, D'OUTRE- MER ou DE TREMIER ou PAS- SE-ROSE. V. AzceA Rossa. L. MAUVE EN ARBRE, /. La- VATERA. MAUVE BASTARDE./. Mas Le LOPE, Nonna 644 MAU MAUVE DE JUIF. Y, Cor- CHOoRUSE. L. MELOCHIA. MAUVE DE SYRIE. V. Hi- BISCUS. L. MAUVE DESINDES ou FAUSSE GUIMAUVE, 7. Si1DA, L. MAY MAUVE D'INDE. /. Urewa.L. MAUVE DE VIRGINIE ou NIMPHE DES BOIS. Voyez Na- PEA. MAYENNE ou AUBERGINE, Voyez MELONGENA, MAYS, ou BLED DE TUR- QUIE. Voy. Zea. Fig du Tome quatrieme, NOUVELLEMENT ACQUIS, Qui se trouvent chez GUILLOT , Libraire de MONSIEUR ; rue Saint-Jacques , vis-a-vis celle des Mathurins. Erm Naturelle , Physique et Médicinale de l'Homme , seconde édition , 4 vol. in-8°. 15 liv. La Médecine moderne et pratique , appuyée sur l'expérience, 3 vol. BST. La Nature considérée sous fes différens aspects, ou Journal Econo- mique des trois regnes , seconde édition 5 vol. in-12. 12 liv. 10 sols. Choix des meilleurs Médicamens pour les Maladies les plus déses- pérées , 2 vol. in-12. 4 liv. Recueil de Secrets à l'usage des Artistes , seconde édition, 3. vol. in 12. 7 liv. 10 sols. Histoire naturelle des Insectes nuisibles à l'Homme , aux Bestiaux, à l'Agriculture et au Jardinage , troisieme édition , 1 vol. in-12 , 2 liv. 10 sols, Méthodes sûres et faciles pour déruire les Loups , Îes Renards , les Loutres , les Fouines, les Loirs , les Mulots , les Rats, les Sou- ris , les Musaraïgnes, les Taupes et autres Animaux nuisibles, troi- feme édition, 1 vol. in 12. 2 liv. 10 sols. Histoire naturelle des Insectes utiles à l'Homme, à l'Agriculture et aux Arts, 1 vol, in-12. 2 liv. 10 sols. Traité de la Pêche, précédé de l'Histoire Naturelle des Poissons qui fournissent les alimens les plus usuels , 1 vol. in-12, 2 liv. 10 sols, Le Trésor des Laboureurs dans les Oiseaux de Basse-Cour , qua- trieme édition , 1 vol. in-12, 2 liv. Les Amusemens des Dames dans les Oiseaux de Voliere, seconde édition , 1 vol, in-22. 2 liv. La Médecine des Animaux Domestiques , seconde édition , 2. vol, in-12. 4 liv. Manuel usuel et économique des Plantes , 1 vol in-12, 1 liv, 16 sols. L'art alimentaire , ou choix des meilfeurs Alimens qui conviennent à l'Homme , 1 vol. in-12, 1 liv. 16 sols. Les agrémens des campagnards dans a Chasse des Oiseaux , et les Plaisirs des grands Seïgneurs dans ceux de Ia Fanconnerie. 1 vol. in-12. “a liv. 16 Sols. Toilette et Laboratoire de Flore , réunis en faveur du beau Sexe, troisieme édition, 1 vol. in-12. 2 liv. Traité sur la culture des Arbres et Arbuftes de pleine terre, r vol, in-t2, 2 liv, 10 sols, Essai sur les Plantes qui peuvent servir à la Teinture et à la Peinture; quatrieme édition. 1 vol. in-12. 1 liv, 10 sols. Catalogue Latin et Francois des Arbres et Arbustes qu’on peut cul- tiver en pleine terre. 1 vol. in-18, 2 liv. 8 sols. Catalogue Latin et François des Plantes vivaces qu’on peut cultiver en pleine terre, pour Ia decoration des Jardins à l'Anglaise et des Par- terres. 1 vol. in-18. 2 liv. 8 sols. Calendrier du Jardinier , avec la description d’une bonne Serre, nous velle édition , 1 vol.in-12 fig. 2 liv, 10 sols. Dictionnaire d'Histoire Naturelle de Valmont de Bomare, Lyon; 9 vol in 8. 45 liv. Histoire de l’Aérostation, traduite de l'Anglois de Tibere Cavallo , I vol, in-$. 4 liv. 10 sols, Théologien (le) Philosophe, 2 vol. in-8. 1786. 9 liv. Traité complet de l'Electricité, traduit de PAnglois de Tibere Ca- vallo, 1 vol. in-8. fig. 6 div. Histoire de la Campagne de 1674 en Flandres, ouvrage enrichi de plans, de cartes, présenté au Roi par le Chevalier de Beaurain, 1 vol. in-fol, broché, en carton, 24 liv. Pensées de la Rochefoucault, 1 vol. in-12. 2 liv. 10 sols. Tarif général du Toisé des bois et de la Marque, et des) observations pour savoir en quel tems et en quelle saison il faut abattre les bois, r vol. in-12. 2 liy, 10 sols. Pi 2 Le teg ner wast: we “ “4 See vies ee ane,