or ie y ae re) 2 j YU 7& aioe say oe “Le ypne Lhe age pone Ge: se Esédenk dE Bars ose 1 Décembre: 786; DICTIONNAIRE DES JAR DIN ITER S, th oa ot ; f ER PR as / | Pai / 4 a tnt a” \ oh ) : , 1, = / : 4 . a ~~ Jp. Na | 3 " A4 Je 8e (4e 178 8 4 ree. 1S wat DICTIONNAIRE DUETS JA Re DLN LER S CONTENANT les Méthodes les plus sires et les plus modernes pour cultiver et améliorer les Jardins potagers , à fruits, à fleurs , et les Pépinieres ; ainsi que pour réformer les anciennes pratiques d’ Agriculture: avec des moyens nous veaux de faire et conserver le Win , suivant les procédés actuellement en usage parmi les Vignerens les plus instruits de, plusieurs Pays de (Europe ; et dans lequel on donne des Préceptes pour multiplier et faire prospérer tous les Objers soumis à l'Agriculture , et la maniere d'employer toutes sortes de Bois de Charpente. Ouvrace traduit de l’Anglois, sur la huitieme Edition DE Puitiere MILLER. PLAGR= UN LAS O CLÉ T'É D, E:G ENS “D EL ETTRES. DE DY EB: A MONSIEUR. TO.ME GIN Q UILE ME. ———“_— nt AS TI NN 1h ai UT ang ith =D LG mt AP EVAR LS, Chez GUILLOT, Libraire de MONSIEUR, tue S. - Jacques, vis-a-vis celle des Mathurins. Digitized by the Internet Archive In 2010 with funding from University of Ottawa http ://www.archive.org/details/dictionnairedesjO5mill DICTIONNAIRE J AeR DT NPE RS, MEA Meapb IA. Catesb, Carol. 3. P.1. Dodecatheon. Linn, Gen. Plant. 183; Oreille d'ours de Virginie. Caracteres. Cette plante a une pe- ute enveloppe de plusieurs feuilles, qui renferme plusieurs fleurs; cha- cune de ces fleurs a un calice per- siflant, et formé par une feuille dé- coupée en cinq fegmens longs et ré- fléchis ; la corolle est monopétale, & divisée en cing parties ; son tube est plus court que le calice, et son sommet réfléchi en arriere: cette fleur a cing étamines courtes, obtu- ses, postées dans le tube, et termi- nées par des antheres à pointe de flèche , qui sont jointes en un bec, avec un germe conique, qui sou- tient un style mince plus long que les étamines , et couronné par un stigmat obtus: le calice se change dans la suite en une capsule ovale, oblongue , et a une cellule qui s’ou- vre au sommet , et qui contient beau- coup de petites semences. Ce genre de plante est rangé dans Tome V, MEA la premiere section de la cinquieme classe de LiNNÉE, qui renferme celles dont les fleurs ont cing étami- nes et un style. Le titre de ce genrelui a été donné par M. Mark Caressr, en l’honneur du Docteur MEAD, à qui les Scien- ces ont beaucoup d'obligations ; mais comme il n’étoit pas un grand Botaniste , le Docteur LINNÉE n’a pas voulu qu'aucune plante portat son nom; en conséquence, il la changé en celui de Dodecatheon , nom donné par PLINE à une espece de Primevere, qui a des racines jau- nes et des feuilles à-peu-près sem- blables à celles de la Laitue de jardin. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre, qui est la Meadia (Dodecatheon.) Catesb. Hist. Carol, app. x. tab. Trew. Ehres & 42: Meadia. Auricula ursi Virginiana, floribus Boraginis instar rostratis, Cycla. minum more reflexis, Pluk. alm, 624 A, 2 MEA tab. 79, fol. 6 ; Oreille d'ours de Virginie , dont la fleur a un bec comme celle de la Bourache, et des pétales réfléchis comme ceux du Cyclamen. DopECATHEON où Oreille d'ours de Virginie. Linn. Syst. Plant, t 1. Pag: 414%: Cette plante croit naturellement dans la Virginie et dans quelques autres parties de ’ Amérique septen- irionale, d’où elle a été envoyée par M. BANISTER ,ilyaplusieursannées, au Docteur Compton, Evéque de Londres, dans le jardin duquel jai vu cette plante pour la premiere fois en l’année 1709 ; elle a péri en- suite , et cette espece a été perdue pour Angleterre: mais on enarecu d’autres quelque tems après, et on la beaucoup multipliée. . Cette plante a une racine jaune et vivace , de laquelle sortent au prin- temps plusieurs feuilles d'environ six pouces de longueur sur deux et demi de largeur , d’abord érigées, mais qui se couchent ensuite sur la terre , sur-tout si les plantes sont fort expo- sées au soleil : du centre de ces feuilles sortent, suivant la force des racines, deux, trois ou quatre tiges de huit ou neuf pouces de hauteur ; hsses, nues , et terminées par une ombelle de fleurs , sous laquelle est située une enveloppe à plusieurs feuilles : chaque fleur est soutenue par un pédoncule long, mince, et M E A recourbé de maniere qu’elle pend vers le bas. Elle est monopéiale ; sa corolle est profondément dé- coupée en cinq segmens en forme de lame, et réfléchis vers le haut comme ceux du Cyclamen ou Pain de pourceau ; elle a cinq étamines courtes placées dans le tube, et sur- montées par des antheres à pointe de flèche, et jointes ensemble au- tour du style, qui forme une espece de bec. Ces fleurs sont d’une cou= leur pourpre tirant sur celle de fleur de Pêcher ; elles ont un germe oblong, et placé dans le fond du tube , qui se change ensuite en une capsule ovale, renfermée dans le ca- lice, et sur l’extrémité de laquelle le style reste fixé. Cette capsule s’ouvre au sommet, lors de sa maturité, et laiffe sortir les semences qui sont at- tachées au style. Cette plante fleurit au commencement du mois de Mai, ses semences muürissent en Juillet, et bientotaprés les tiges etles feuilles - périssent ; de sorte que les racines restent dans linaction jusqu’au prin- tems suivant. “te Culture. Cette plante se multiplie par les rejetons que saracine pousse assez librement, quandelle se trouve dans un sol léger, humide, et à Pom- bre. Le meilleur tems pour enlever les racines et détacher les rejettons 5 est le mois d'Août, après que les feuilles et les tiges sont flétries , afin qu’elles puissent être bien établies MEA ‘avant l'approche des gelées: on peut aussi la multiplier par ses graines, qu’elle produit en abondance : on Les répand aufi-tôt qu’elles sont mü- res, sur une plate-bande humide et à l'ombre ; les plantes pousseront au printems, alors on les tiendra cons- tammeni nettes : on les arrosera , si le tems est sec, eton ne les expo- sera pas au soleil; car tandis que ces plantes sont jeunes , elles sont fort sensibles à la chaleur , et j’en ai vu périr un grand nombre en deux Qu trois jours, parce qu’elles crois- soient au plein soleil. On ne doit pas les transplanter avant que leurs feuilles soient détruites ; mais alors on peut les eniever avec précaution, et les planter dans des plates-bandes à l'ombre , dont le sol soit humide et desserré : on les place à huit pou- ces environ de distance entr’elles, ce qui leur suffira , parce qu’elles ne doivent y rester qu’une année: au bout de ce tems, lorsqu'elles se- font assez fortes pour fleurir , on pourra les transplanter dans les pla- tes-bandes du parterre, à l’ombre, où elles feront un bel ornement , tant quelles seront couvertes de fleurs. On a d’abord regardé cette plante comme délicate, et en conséquence on la plaçoit dans des situations chau- des, ce qui Pa fait souvent périr 5 mais l'expérience a fait connoitre depuis qu’elle est affez dure pour wêtre point endommagée par les MED 3 froids les plus rigoureux de ce pays, et quelle ne réuffit point dans un sol fort sec ettrop exposé au soleil, MEDEOLA. Lin. Gen, Plant. 4.11, Caraéteres. La fleur n’a point de calice 3 la corolle a six pétales oblongs, ovales , égaux ; étendus , et tournés en arriere ; la fleur a six étaminesauffi longues quelacorolle et terminées par des antheres cours bées , et trois germes cornés , qui se terminent enstyles couronnés par des stigmats recourbés : ces germes se changent dans la suite en une bande ronde , divisée en trois parties, et à trois cellules, qui contiennent cha- cune une semence en forme de cœur. Ce genre de plantes estrangé dans la troisieme section de la sixieme classe de Linnée, quirenferme celles dont les fleurs ont six étamines et trois styles. Les especes sont: 1°, Medeola Asparagoides , foliis ovato-lanceolatis alternis , caule scart dente ; Asperge d’Afrique, avec des feuilles ovales , en forme de lance, alternes , et ayant une tige grims pante. Asparagus Africanus scandens, Myrti folio, Hort, Piss. 17 ; Asperge grims pante d'Afrique à feuilles de Myrte. Laurus Alexandrina ramosa, folits à sumnftitate caulium prodeuntibus. Hermi Lugd, - B. 679. f. 631. Ajj MED 2°. Medeola angusti- folia, foliis lan- ceolatis alternis , caule scandente ; Me- deola avec des feuilles en forme de lance, et alternes, et une tige grim- pante. Asparagus Africanus , Myrti folio angustiort, Hort, Piss. 17 3 Asperge grimpante d'Afrique , avec une feuille de myrte plus étroite. 3°. Medeola Virginiana , foliis verti- cillatis , ramis inermibus, Lin. Sp. Plant. 339 3 Medeola avec des feuilles ver- ticillées et des branches unies. Medeola foliis stellatis , lanceolatis , fructu baccato, Gron. Virg. 39. Lilium, sive Martagon pufillum, flori- bus minutissimè herbaceis. Pluk. Alm. 410. tab. 328 , fol. 4.5 le Lys ou pe- ut Martagon, avec de fort petites fleurs herbacées. Asparagoïdes, La premiere efpece croit naturellement au Cap de Bonne- Espérance; elle a une racine com- posée de plusieurs bulbes ou nœuds oblongs , qui se joignent au sommet comme ceux des Renoncules : de ces racines sortent deux ou trois tiges fermes et sarmenteuses , qui se divi- sent en branches, et s’élevent à qua- tre ou cinq pieds de hauteur , sielles rencontrent quelque soutien, ou quelles puissent s’attacher , sans quoi elles rempent sur la terre. Ces üges sont garnies de feuilles ovales, en forme de lance , terminées en pointe aigué , alternes, sessiles , d’un vert clair en-deffous , et foncé MED au-dessus ; ses fléurs naissent sur les cotés des tiges, quelquefois simples, et d’autres fois au nombre de deux , sur un pédoncule mince et court: elles sont composées de six pétales égaux, étendus, et d’un blanc sale 5 et de six étamines aussi longues que la corolle , et terminées par des an- theres inclinées. Dans leur centre est placé un germe à trois cornes, porté sur un style court, et couronné par trois stigmats épais etrecourbés, Ce germe se change en une baie ronde et àtrois cellules, qui renferment chacune une semence en forme de cœur. Cette plante fleurit au com- mencement de l'hiver, et ses semen- ces mürissent dans le printems. Angustifolia. La seconde espece , qui est aussi originaire du Cap de Bonne-Espérance, d’où 'ses semen- ces m’ontété envoyées, a une racine semblable à celle de la premiere; mais ses tiges sont moins grosses, plus élevées , et moins divisées en branches : ses feuilles sont plus lon- gues, plusétroites, etd’une couleur grisatre ; ses fleurs sortent des parties latérales des branches au nombre de deux ou trois sur chaque pédoncule ; elles sont d’un blanc herbacé, de la même forme que celles de lespece précédente, et elles paroissent dans le même tems: mais celle-ci n’a point encore produit de fruits dans ce pays. Comme elle ne varie jamais en la mulupliant de semences, on MED ‘ne peut douter qu’elle ne soit une espece distincte. On multiplie ces deux especes par les rejettons de leurs racines , de maniere qu’on peut se passer de leurs graines , quand on en possede une fois quelques plantes : d’ailleurs ces semences restent ordinairementlong- tems dans la terre, et les plantes quelles produisent ne fleurissent qu'au bout de deux ans, au-lieu que les rejettons donnent des fleurs dans Pannée suivante. Le tems le plus propre pour transplanter ces racines, est le mois de Juillet, lorsque leurs tiges sont entieremenr flétries , parce qu’elles commencent à pousser vers la fin d’Aoùût, continuent à croitre tout l’hiver, et se flétrissent au prin- tems. Ces racines doivent être plan- tées dans des pots remplis d’une bonne terre de jardin potager, et peuventrester en plein air jusqu'aux fortes gelées ; alors on les portedans un endroit abrité, parce qu’elles sont trop délicates pour pouvoir résister sans abri aux froids de nos hivers. Si on les place dans une bonne oran- gerie, elles profiteront et fleuriront wès-bien; mas elles ne produiront point de fruits , à moins qu’elles ne soient dans une serre de chaleur tem- pérée. Pendant lhiver , lorsque ces plantes sont en vigueur , il faut les arroser fréquemment et légerement ; mais lorsque leurs tiges commen- cent à se flétrir, on leur donne très- MED y peu @humidite, sans quoi elles pour- riroient , parce qualors elles sont dans un état d’inaction : pendant ce tems , on les place de facon qu’elles jouissent du soleil du matin , etonne leur donne que très-peu ou point d’eau ; mais lorsque leurs tiges pous- sent, on les remet à une exposition chaude, et on les arrose souvent et légerement. Les fleurs de ces plantes n’ont pas grande apparence, on ne les cultive pas pour leur beauté ; mais comme leurs tiges sont grimpantes , etleurs feuilles vigoureuses en hiver, elles augmentent la variété dans l’o- rangerie. Virginiana. La troisieme espece est originaire de l’Amérique Sep- tentrionale. LINNÉE la réunie à ce genre où je lai laissée moi-même, quoique, si je m’en souviens bien, ses caracteres ne s’accordent pas exactement avec ceux desautres; car sa fleur n’est ni polypétale ni décou- pée en beaucoup de segmens , mais elle a seulement cing étamines. Je ne puis cependant assurer ce que j’a- vance , parce que je n’ai point vu cette plante depuis quelques années : celle-ci a une racine foible et écail- leuse , de laquelle sort une simple uge de huit pouces environ de hau- teur , et garnie de feuilles en spirale à une petite distance de la terre ; mais au sommet, il y a deux feuilles op- posées , entrelesquelles naissenttrois 6 MED foibles pédoncules inclinés vers le bas , et quisoutiennent chacun une fleur d’une couleur pale et herbacce avec une pointe de pourpre: elles paroissent en Juin, mais je n’ai ja- mais vu leurs fruits. Cette plante est assez dure pour rester en plein air; mais elle ne se multiplie pas beaucoup ici. Comme elle ne produit point de semences en Europe, on ne peut la propager que par ses rejettons. MEDICA. Tourn. Inst. R. H. 410. Tab, 231. Medicago. Tourn. Inst. 412. Lin. Gen. Plant, 805. Cette plante prend le nom de Medica, parce que, suivant PLINE , quand Darius Hys- taspe amena son armée en Grece , il avoit avec lui une grande quantité de graines de cette espece, qu'il fit semer pour nourrir son bétail ; ce qui a répandu cette plante dans la Grece. Luserne. Caracteres. Le calice de la fleur est en cloche, et formé par une feuille découpéeen cing pointes égales; la corolle est papilionnacée ; Pétendard est ovale, entier, et son bord estré- fléchi; les deux ailes sont oblongues, ovales, et fixées par un appendice a la carène, qui est oblongue , et di- visée en trois parties obtuses et réflé- chies vers l’étendard; la fleur a dix étamines , dont neuf sont jointes presque jusqu’à leur sommet; son MED germe est oblong, comprimé, re= courbé , posté sur un style court, et couronné par un petit stigmat , qui est, ainsi que les étamines, enve- loppé par la carène et l’étendard. Le germe se change, quand la fleur est passée , en un légume comprimé , et en forme de croissant , qui renferme plusieurs semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix-sep- tieme classe de LINNEE, qui renferme celles à fleurs papilionnacces, qui ont dix étamines, divisées en deux corps: il a joint aussi le Medicago de TouRNEFORT à ce genre, et n’en a fait qu’un seul sous le titre de Me- dicago, Mais TourNEFoRT distin- gue le caractere du Medicago et du Medica, en ce que lenveloppe du légume de ce dernier est comprimée etrecourbée, et que celle du Medi- cago est torse comme une vis. Le titre de Medica ayant été ancienne- ment appliqué à la Luserne, je le- tendrai aux especes dontles légumes sont semblables : je renverrai les au- tres au genre du Medicago. Les especes sont : 1°. Médica sativa, pedunculis race mosis , leguminibus contortis, caule erecto, glabro. Lin. Sp. 1096. Hort. Cliff. 377: Roy. Lugd.-B. 281. Crantz. Austr. page 434. Neck, Gallob. p. 317. Pollich. Pal. 2.712. Pallit.1.p.379. Kniph. cent.8, 2.67, sub Medicago, Luserne avec des SS a MED pédoncules branchus, des légumes tordus , une tige lisse et droite. Medicago sativa. Lin. Syst. Plant, te 3-p-574.Sp. 5. Medica major, erectior, floribus pur- purafcentibus, J. B, 2. 3823 la plus grande espece de Luserne , à fleurs pourpre, communément appelée - Luserne; et paries François, Foin de Bourgogne. Fenum Burgundicum. lob, ic 2. Ps 36. 2°, Medica falcata , pedunculis race- mosis, leguminibus lunatis, caule prostra- to. Flor. Suec. 620. 677. Dalib. Paris. 229.Crantz. Aust. p. 4.34. Neck.Gallob. 317. Pollich. pal. n. 713. Kniph. cent, 11,p. 67. Fl, Dan, t..233. sub Medi- cago ; Luserné avec des pédoncules branchus, des légumes en forme de lune, et des tiges trainantes. Medica sylvestris, floribus -croceis, J. B. 2. 383 ; Luserne sauvage , à fleurs couleur de safran. Medicago falcata, Lin, Syst. Plant, ts 3-P- §74- Sp. 6. Trifolium sylvestre luteum , siliqué. curvat&, Bauh, Pin, 330. Falcata, Riu, 1, 84. Lens major repens. Tabern, p, $o2. Hall. R. Medica flavo flore. Clus, Hist. 2, P: 243: o Ses reni-formibus , margine dentatis , foliis ternatis, Hort.Clif. 377. Hort.Ups. 230. Roy, Lugd,-B. 381, Gron. Orient,231. Medica radiata, leguminibus MED 7 Kniph, cent. 10. n. 58. sub Medicago 3 Luserne avec des légumes en forme de rein, dentés au bord, et des feuilles à trois lobes. * Medicago radiata, Lin, Syst. Plant, 2,3. Ps $73+ Sp. 3+ Trifolium siliqua falcatä. Bauh, Pin. 332% Medicago annua, trifolii facie. Tourn, Inst. R. H. 412. Luserne annuelle, qui ressemble au trefle. Lunaria radiata Italorum. Lob, ic, 2: Pp» 38. 4°. Medica Hispanica , caule herbaceo procumbente, foliis pinnatis, leguminibus ciliato-dentatis ; Luserne à tige trai- nante etherbacée , avec des feuilles ailées , et des légumes a dents garnies de poils. Medicago Vulneraria facie Hifpanica. Tourn. Inst. R. H. 412 ; Luserne d’Es- pagne, quiressemble à la Vulnéraire, appelée par les Anglois Doige de Dame. 5°. Medica Italica, cauleherbaceo pros- trato , foliis ternatis, foliolis cunei-formi- bus , Supernè serratis , leguminibus mar- gine integerrimis ; Luserne avec une tige herbacée et couchée sur terre , des feuilles à trois lobes en forme de coin, et sciés à l’extrémité, et des légumes dont les bords sont entiers. 6°, Medica Cretica, caule herbaceo prostrato, foliis radicalibus integerrimis, caulinis pinnatis, leguminibus dentatis ; Luserne avec une tige herbacée et couchée sur terre , des feuilles radi- g MED cales entieres , celles dela tigeailées , et des légumes dentés, Luserne de Crète, ayant lappa- rence de Vulnéraire ou Doigt des Dames. 7°. Medica arborea, leguminibus lu- natis,marguveintegerrimis, caule arboreo, Hort, Cliff. 376. Hort, Ups. 230. Roy. Lugd.-B. 382. Kniph. cent. 5.2.55. sub Medicago ; Luserneavec des légumes en forme de lune, dont les bords sont entiers , et une tige d’arbre. Medicagotrifolia, frutefcens , incana. Tourn, Inst. R. H. 412; Luserne en arbre , velue et à trois feuilles, ou le Cytisus Virgile. Medicago arborea, Lin. Syst. Plant. te 3. P. $73 Sp. 1. Cytisus incanus , siliquis falcatis. Bauh. Pin, 389. Cytisus Marante. Lob, ic. 2, p. 46. Sauva. La premiere espece a une racine vivace, et des tigesannuelles , quis’élevent dans une bonne terrea la hauteur d’environtrois pieds, et sont garnies à chaque nœud de feuilles à trois lobes , en forme de lance, d’un pouce et demi de longueur sur six lignes de largeur , un peusciées vers leur extrémité, dun vert foncé, et placces alternativement sur lestiges: ses fleurs croissent en épis de deux ou trois pouces de longueur, etsont portées sur des pédoncules de deux pouces de longueur , qui sortent des aisselles de la tige; elles sont papi- Honnacées, d’une belle couleur pour-, ME D pre, et elles produisent des légumes comprimés , et en forme de crois- sant , qui renferment plusieurs se- mences en forme de rein. Cette plante fleurit dans le mois de Juin, et ses semences mürissent en Sep- tembre. Elle donne les variétés suivantes = Luserne à fleurs violettes. Luserne à fleurs d’un bleu pâle. Luserne à leurs panachées. Ces différences qui se trouvent dans la fleur, sont des accidens pro- duits de semences; c’est- pourquoi on ne doit point les regarder comme des especes distinctes : cependant comme celles à fleurs d’un bleu pale; et celles à fleurs panachées ne de- viennent jamais aussi fortes que celles à fleurs pourpres, les Culti- vateurs doivent les distinguer, parce qu’elles sont d’un moindre rapport. On croit que cette plante a été ap- portée originairement de la Médie; les Espagnols appellent Alfasa ; les Francois, Luserne ou grand Trefle 5. et plusieurs Ecrivains sur la Botani- que la nomment Fenum Burgundia- cum , où foin de Bourgogne: mais il y a lieu de douter qu’elle soit la Mé- dica de Virgile, de Columelle, de Palladius, et d’autres anciens Au- teurs d'Agriculture , qui n’avoient pas befoin de vanter la qualité de ce fourrage, et de donner des instruc- tions sur sa culture dans les pays qu'ils habitoient, Mais | MED . Mais quoiqwelle ait été si recom- mandée par les anciens , et cultivée avec tant d'avantage par nos voisins, en France et en Suisse , depuis plu- sieurs années; cependant elle n’a pas encore été reçue jusqu'à pré- sent dans ce pays'avec autant d’em- pressement qu’on pourroit le desi- rer: on ne l’y cultive point en grande quantité, quoigu’on soit certain qu’elle réuffiroit auffi bien en An- gleterre que dans un autre pays: on peut la couper trés-souvent 5 elle est extrêmement dure , et ré- siste au froid le plus vif de notre climat. On peut en donner une preuve; car ses semences écartces en automne ont produit des plan- tes qui ont résisté aux froids les plus rudes , et sont devenues très-fortes Pannée suivante. Les semences de cette plante ont été apportées de France en Angle- terre vers l’année 1650 ; mais elle ny a pointréussi, soit fautede soins dans Ja culture , soit par trop d’attache- ment aux anciens usages; et pour nayoir pas voulu essayer quelques expériences, elle a été entierement négligée dans notre Isle. J’ignore la véritable raison du peu de succès de cette premiere tentative; mais il est certain qu’elle est presque abandon- née aujourd’hui. Cependant jespere, que les instructions que je donnerai dans cet article sur la culture de cette plante précieuse , encouragerontles Tome VF. MED 9 habitans de ce pays à faire de now veaux essais, pour se procurer cette espece de. fourrage , qui croit égale- ment dans les pays les. plus chauds et les plus froids, avec cette: diffé~ rence seulement que , dans tous les pays chauds , tels que l’Espagne et l'Amérique, où cette plante forme la plus grande partie des pâturages nécessaires à la nourriture du bétail, on la coupe chaquesemaine, au-lieu que dans les pays froids on ne. la fauche gueres plus quequatreou cing fois dans l’année ; et il est très-vrai- semblable que cette plante peut être d’une grande utilité aux habitans des Barbades, de la Jamaïque , et autres Isles chaudes de PAmérique où la nowriture du bétail est la chose la plus nécessaire : car (d’après le rap- port du pere Feuillé ) cette plante réussit très-bien dans l'Amérique Espagnole, et particulierement aux environs de Lima, où on la coupe chaque semaine , pour la porter sur les marchés ; cette espece de four- rage étant la seule qu’on cuitive dans ce pays. Cette plante est aussi très-com- mune dans le Languedoc, la Pro- vence , le Dauphiné , et sur tous les rivages du Rhône, où elle produit abondamment , etou on peut la fau- cher cing ou six fois dans année: les chevaux , les mulets , les bceufs, et autres animaux domestiques lai- ment beaucoup, sur-tout quand elle B 10 MED est verte; le bétail noir la préfere lorsqu'elle est seche. Cependant lex- cès de ce fourrage estregardé comme wès-dangereux ; il est excellent pour donner beaucoup de laitaux vaches et aux chevres: on prétend aussi qu’il vaut mieux que tout autre pour les chevaux ; les moutons , les che- vres, etc. s’en nourrissent volontiers quand lherbe est jeune et tendre. Les instructions données par tous ceux qui ont écrit sur cette plante ;' sont si imparfaites , que, si on les suivoit dans ce pays, on s’en trouve- roit fort mal; car plusieurs veulent que l’on mêle ses semences avec de PAvoineoude Orge, comme cela se pratique pour leTrefle : mais par cette méthode , elles poussent rarement bien ; et quand elles réussissent, les plantes filent, et deviennent si foibles parmi ces autres especes, qu’elles sont une année entiere à re- couvrer leur force, quandelles peu- vent en revenir ; d’autres conseillent de les semer sur un sol bas, riche et humide , qui est le plus mauvais ter- rein , après celui de glaise, parce que, dans de pareilles terres, les ra- cines de cette plante pourrissent en hiver, et qu’en un ou deux ans la ré- colte entiere est détruite. Le sol dans lequel cette plante réussit le mieux dans ce pays, est une terre légere , seche et sablon- neuse ; mais elle doit être bien la- bourée ,etexactement débarrasse de MED toutes les racines des herbes nuisi- bles, qui surmonteroient les jeunes plantes , et en arréteroient les pro- grès. Le meilleur tems pour semer ce fourrage est vers le milieu d'Avril , lorsque le tems est fixé au beau; car si on le seme dans une terre fort humide , ou par un temps pluvieux, les semences crevent et périssent, comme il arrive souvent à plusieurs especes de plantes ligneuses : c’est- pourquoi ilfaut toujours observer de les semer dans une saison seche ; et quand il survient de la pluie une semaine ou dix jours après, les plan- tes paroissent bientôt au-dessus de la terre. La méthode que je conseillerois pour semer cette espece, seroit de bien labourer et herser la terre , de maniere qu’elle soittrès-meuble ; de tirer une rigolle dans toute la largeur du terrein, d’un demi-pouce environ de profondeur , dans laquelle on ré- pandroit la semence fort clair avec une trémie attachée à une charrue àrigolle , que lon recouvriroit de six lignes d'épaisseur avec la même terre ; on creuseroit ensuite une au- tre rigolle à deux pieds et demi en- viron de la premiere , et l’on con- tinueroit ainsi sur toute la piece de terre, en laissant toujours la même distance entre les rangs, et en se- mant fort clair dans les rigolles. Par cette méthode, un acre de terre exi~ » MED gera à-peu-près six livres de semen- ces ; si l’on en emploie davantage, et que les plantes croissentbien, elles se trouveront st rapprochées et si serrées , qu’elles se nuiront et se dé- truiront dans l’espace d’une ou deux années; au-lieu qu’en leur donnant assez de place, elles acquerrontune grosseur considérable , etleurs raci- nes deviendront très-fortes. J’ai me- suré la couronne d’une racine qui m’appartenoit ; elle s’est trouvée avoir dix-huit pouces de diamètre, et jai coupé dessus près de quatre cents rejettons en une seule fois , ce qui estune récolte extraordinaire; et cela sur un sol sec , graveleux , et de mauvaise qualité , qui n’ayoit point été engraissé depuis plusieurs an- nées : et cette racine avoit au moins quatorze années ; ce qui prouve que, si cette plante étoit bien cultivée, elle dureroit long-temps, et seroit toujours aussi bonne que si elle étoit semée nouvellement : ses raci- nes pénetrenttoujours profondément dans la terre, pourvu que le sol soit sec, et qu’ellesne rencontrent pas un gravier dur a un pied au-dessous de la surface ; cependant elles y péné- treroient encore, et s’y enfonce- roient , ainsi que je l’ai observé, après en avoir enlevé quelques- unes qui avoient plus de quatre pieds de longueur, et qui avoient pénétré plus de deux pieds dans un gravier aussi dur que le roc, qu’on ME D ir ne pouvoit desserrer sans pioche et pince de fer, en employant beau coup de force. Ce qui me détermine à conseiller de semer cette plante en rangs , c’est afin qu’elle puisse avoir assez de place pour croître , et qu’on ait la facilité de travailler la terre pour détruire les mauvaises herbes , et augmenter le progrès des plantes; ce qui se faittrès-aisémentaprès chaque récolte, avec une houe Hollandoise, Au moyen de ce houage, elles re- pousseront mieux , en moins de tems, et seront beaucoup plus for- tes que dans les endroits où ce travail maura pu être fait. Aussi-tot que les plantes poussent , il faut houer la terre entrelles avec une houe or- dinaire à main, et détruire en meme temps quelques plantes dans les en- droits où elles sont trop serrées , afin que les autres puissent acquérir de la force. On répete ce travail deux ou trois fois, tandis qu’elles sont jeunes, etsuivantles progrès qu’elles ont faits, en choisissant toujours un tems sec pour mieux détruire les mauvaises herbes , quireprendroient racine , si on le faisoit par un tems humide. Par le moyen dece traitement, ces plantes auront acquis deux pieds et plus de hauteur au commencement d@Aout, tems auquel les fleurs commenceront a paroitre ; alors il faudra les couper, pour la premiere B ij 12 MED =* fois, dans un temps sec , sur-tout si on veut en faire du Foin:1l sera né-~ cesssaire de les remuer souvent, afin qu’elles soient plutôt seches et plutôt enlevées ; car si elles séjour- noient long-temps sur les racines , elles les empécheroient de repousser. Quand la récolte est enlevée, on re- mue la terre entre les rangs avec la houe Hollandoise:, et l’on en ameu- blit la surface , pour faire pousser les plantes en peu de temps. Au mi- lieu de Septembre, leurs branches auront atteint la hauteur de quatre pouces ; alors on pourra les laisser brouter par les moutons, car elles ne seroient pas bonnes à être coupées dans cette saison : ilne faut pas non plus laisser ces branches sur les plan- tes , parce qu’elles périroient aux ap- proches de la gelée, tomberoientsur les racines, et les empécheroient de pousser au printems suivant; mats les moutons ne doivent pas rester trop long-tems dessus , de peur qu'ils n’endommagent les couronnes des racines. La meilleure méthode est de les laisser manger jusqu’en Novembre , c’est-à-dire, jusqu’à ce que ces plantes aient cessé de pousser, en observant cependant que le grand bétail ne passe pas dessus dans la premiere année, parce que ces racines étant jeunes , seroient en danger d’être détruites par les pieds des beftiaux «jut les fouleroient, ou qui les arra- MED cheroient ; mais les moutons au con traire rendent service aux racines, et engraissent la terre, pouryu ce- pendant qu'ils ne pâturent pas les couronnes de trop près. Au commencement de Fevrier, il faut remuer la terre entre les ra- cines avec une houe , pour les faire repousser , et toujours avec précau- tion, pour ne pas blesser les cou- ronnes , dont les boutons sont alors très-conflés et prêts à s’ouvrir. Par ce moyen, si le sol est chaud, les branches acquerront dans peu de tems cinq à six pouces de hauteur, et on pourra les laisser paturer jus- qu'après la premieresemaine d'Avril, si lon manque de fourrage ; après quoi on les laissera croitre pour une récolte , qui sera en état d'être cou- pée au commencement de Juin, et qu’on tâchera d’enlever le plutot qu’il sera possible, afin de pouvoir labou- rer la terre aveclahoue Hollandoise, et la préparer à donner au milieu du mois de Juillet une seconde ré- colte, que lon conduira comme la premiere: après cela on y introduira les troupeaux pendant Pautomne; et comme alors les racines aurontcoulé profondément dans la terre, il y aura peu de risque qu’elles soient endom- magees par le grand bétail : mais il faudra toujours observer de ne pas le laisser dessus , quand elles auront cessé de pousser, de peur qu'il ne mange les couronnes au-dessous des MED boutons ; ce qui leur feroit beau- coup de tort , et peut-être les détrui- roit. Au moyen de cet arrangement, on peut toujours se procurer par an- née deux récoltes, et faire paturer deux fois cette plante. Dans des étés favorables, il eft possible de faucher trois fois, et d’y mettre deux fois les troupeaux , qui amélioreront beau- ‘coup le terrein , sur-tout s’il est sec etstérile ; car sans cesecours, herbe y croitroit peu dans les années sè- ches, où le fourrage est le plus né- cessaire et le plus rare : dans ce cas, la Luserne est propre à servir de nourriture aux animaux , au moins un mois plutôt que herbe ordinaire ou le Trefle; car j’ai vu cette plante à huit pouces de hauteur le 10 de Mars, tandis que l’herbe, dans le même endroit, avoit à peine un pouce de longueur. Je suis entierement convaincu que le froid ne fait aucun tort à cette plante; car dans l’hiver de 1739 à 1740, j'avois quelques ra- cines de cette espece qui avoient été arrachées en Octobre, et qui res- terent sur la terre en plein air jus- qu’au commencement de Mars : ces racines ayant été replantées alors, elles repousserent très-vigoureuse- ment bientôt après; pendant même qu’elles étoient sur la terre , elles poussoient des fibres, et commen- çoient à produire des branches à la couronne. D’un autre côté, je suis MED xs trés-persuadé que l’humidité détruit ces racines; car j'en ai semé plus d’un âcre dans une piece de terre humide, pour essayer si cette plante yréussiroit; elle y atrès-bien poussé, a beaucoup fleuri pendantl’été; mais en hiver, les grandes pluies ont com- mencé à faire pourrir les racines vers le bas, et la plupart ont été détrui- tes avant le printems. # Quelques personnes ont conseillé dernierement de semer la Luserne à la volée, et de faire usage d’une grande herse, pour arracher et dé- truire les mauvaisesherbes qui pous- sentnaturellement parmi les plantes : mais ce conseil a été donné sans beau- coup de réflexion et il faut espé- rer qu'il ne sera pas suivi par les per- sonnes prudentes , que l’on prie de jetter un coup-d’oeil sur quelques- unes de ces terres ainsi cultivées pen- dant trois ou quatre années ; je ne doute pas qu’elles ne soient con- vaincues que cette méthode est trés- mauyaise, pour peu qu’elles aient égard à la propreté et au produit. Les meilleurs cantons d’où l’on peut trer la graine de Luserne, sont la Suisse et les parties septentriona- les de la France; car celle que l’on fait venir de ces contrées, réussit mieux en Angleterre que celle des pays plus chauds : mais on la recueil- leroit aussi bien ici, et en aussi grande abondance, si l’on étoit assez curieux pour laisser croître la pre- 14 ME D miere poussée ; pour cela il faudroit réserver une petite quantité de plan- tes sur lesquelles on laisseroit par- venir les semences à leur maturité : elles se perfectionnent ordinaire- ment vers le commencement de Sep- tembre , alors on les coupe, etonles fait secher dans une grange ouverte, et où Pair puisse passer librement , mais oùelles soient à l'abri de l’hu- midité ; car sices semences y étoient exposées , elles germeroient dans leurs enveloppes, et ne pourroient plus servir à rien. Quand elles sont tout-à-fait sèches , on les bat, on les nettoie entierement de leurs enve- loppes , et on les conserve dans un endroit sec, jusqu’au tems où lon doit en faire usage. Ces graines, re- cueillies en Angleterre , sont bien préférables à toutes celles qu’on ap- porte des pays étrangers, ainsi que je l’ai observé , d’après plusieurs ex- périences. Les plantes élevées de se- mences du pays sontdevenues beau- coup plus fortes que celles qui ont été produites par des graines de France , de Suisse et de Turquie, qui avoient été semées dans le même tems, sur le méme terrein, et a la même exposition, Je suis porté a croire que cette plante n’a pas encore réussi en An- gleterre, parce qu’elle a été semée avec du grain : elle ne profite point du tout de cette maniere ; ca quoi- qu’elle soit fort dure quand elle est MED devenue grosse, cependant quand elle commence a pousser, le voisi- nage des autres plantes la géne telle- ment, qu’elle réussit rarement bien ainsi: c’est-pourquoi il est indispen- sable de la semer seule , et d’avoir le plus grand soin de la tenir nette de mauvaises herbes, jusqu’à ce qu’elle aitacquis de la force , après quoi elle se défend assez bien : peut-être aussi l’a-t-on semée dans une mau- vaise saison, ou par un tems hu- mide, qui a fait pourrrir ses graines ce quia découragé les Cultivateurs, et les a empéchés de faire de nouveaux essais: mais, quoi qu’il en soit , j’ôsé assurer qu’en suivant la méthode que je viens d'indiquer , cette plante réussira aussi bien en Angleterre qu'aucune des autres qu’on y cultive; quelle produira une récolte beau- coup plusabondante quaucune autre espece de fourrage, et qu’elle sub- sistera beaucoup plus long -tems : car si la terre estbien labourée après chaquerécolte, & que l’on fasse pa- turer la derniere poussée, comme il a été prescrit, les plantes resteront en vigueur pendant quarante années, et même davantage, sans avoir be- soin d’être renouvellées , pourvu qu'on ne les laisse pas monter en se- mences ; ce qui les affoibliroit plus que si on les coupoit quatre fois dans une année, Le fourrage que cette plante fournit doit être mis dans des granges bien fermées, parce qu'il MED est trop tendre pour pouvoir être conservé en meule en plein air, comme l’autre Foin. Il se conserve ainsi pendant trois ans , quand ila été bien seché auparavant. Dans les pays étrangers , on compte qu'un acre de terre donne assez de ce four- rage par année pour l'entretien de trois chevaux. Des personnes dignes de foi m’ont assuré qu’elles avoient cuitivé cette plante en Angleterre, et que trois âcres de ce fourrage leur avoient nourri dix chevaux de charrette, depuis la fin d'Avril jusqu’au com- mencement d'Octobre, sans aucun autre Foin , quoiqu’ils aient travaillé constamment : ainsi , le meilleur usage que l’on puisse faire de cette herbe , est de la couper , et de la donner en verd au bétail. Par-tout où cela est pratiqué 5 on observe qu’en finissant de faucher le champ, la partie quia été coupée la premiere, esten état d’être fauchée une seconde fois ; de sorte que la récolte peut se continuer dans le même champ, depuis le milieu d'Avril jusqu’à la fin d'Octobre. Dans les années fa- vorables , et lorsque les étés sont pluvieux, on peut obtenir six récol- tes par an; mais dans les tems les plus secs, on en a toujours trois ou quatre. Quand la Luserne com- mence à fleurir , on la coupe ; car si on la Jaissoit plus long-tems, ses tiges deviendroient dures, ses feuil- MED 15 les périroient , et le bétail ne la man- geroit pas aussi volontiers. Lorsque Pon en cultive un grand terrein, on devroit en couper une partie avant que les fleurs paroissent , afin de n’avoir pas tout à récolter en même tems. Quand on convertit la Luserne en Foin, elle exige beaucoup detravail ; car ses tiges étant fort succulentes, elles ont besoin d’être souvent re- tournées , et d’être exposées à l’air pendant quinze jours, & même plus long-tems , avant d’être assez sèches pour être renfermées. Comme elle doit être plus wavaillée que le Sain- foin , lorsqu’elle est coupée , on de- vroit la transporter sur quelques prairies , afin que la terre qui est à nud dans les intervalles des rangs ,ne soit point emportée et mêlée avec le foin à chaque ondée, et que d’ail- leurs les plantes puissent plutôt re- pousser ; mais 1l est moins avanta- geux de réduire cette plante en Foin, que de la faire manger en verd pour toute sorte de bétail, et sur-tout pour les chevaux, qui Paiment beaucoup, et auxquels elle est très-bonne de toute maniere ; car ils travaillent au- tant en ne mangeant que de ce four- rage, que s'ils étoient nourris avec PAvoine et le Foin sec ordinaire. Falcata. La seconde espece croît naturellement dans la France Méri- dionale , en Espagne, en Italie, etau- tres contrées. Elle a été regardée 16 MED comme une variété de la premiere ; mais je lai souvent éleyée de semen- ces, et ne l’ai jamais vu varier. Le uges de celle-ci sont plus petites , moins élevées, et toujours inclinées vers la terre; ses feuilles n’ont pas la moitié de la largeur de celles de la précédente ; ses fleurs naissent en épis courts et ronds , et sont de cou- leur de safran. Cette plante fleurit vers le même tems que la premiere, et ses semences miurissent à la fin de Pété. On peut la multiplier aisément par ses graines; sa racine est vivace ; et subsiste plusieurs années ; mais on la cultive rarement dans d’autres pays. Radiata. La troisieme espece, qui est originaire de lItalie, est une plante annuelle, qui pousse plu- sieurs tiges minces, branchues, d’un pied et demi de longueur, couchées sur la terre, et garnies de feuilles à trois lobes ovales , en forme de lance et entiers ; ses fleurs sortentsimples, sur des pédoncules minces aux côtés des branches ; elles sont petites , jau- nes , et semblables, pour la forme, à celles de l’espece précédente ; elles produisent des légumes gros, plats, et en forme de croissant, dont les bords sont divisés en dentelures, terminés par de beaux poils ; chaque légume renferme quatre ou cinq se- mences en forme de rein. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et de Juillet, et ses semences müris- sent en automne. MCE D Hispanica. La quatrième espece nait sans culture en Espagne; elle est aussiannuelle: ses tiges, longues @un pied et demi, trainent sur la terre , et sont garnies de feuilles ai- lées, et composées de deux paires de petits lobes un peu blanchätres , et alternes sur les nœuds ; ses pédon- cules ,longs et minces, soutiennent chacun à leur sommetquatre où cinq fleurs de couleur d’or, auxquelles succedent des légumes comprimés en forme de croissant, de moitié moins larges que ceux de la troi- sieme espece, et qui ont aussi des dents velues. Cette plante fleurit et perfectionne ses semences vers le même tems que la précédente. Tealica. La cinquieme nait sur les rivages de la mer , dans plusieurs parties de l'Italie; elle est aussi an- nuelle : ses tiges sont courbées, her- bacées, d’un pied environ de lon- gueur, et garnies de feuilles à trois lobes en forme de: coin, et sciés vers leur extrémité ; ses fleurs sortent sur des pédoncules minces aux nœuds de la tige : ils ont à-peu-près un pouce de longueur , et soutien- nent chacun cinq ou six fleurs d’un jaune pale , qui sont remplacées par des légumes épais en forme de crois- sant, dontles bords sont en tiges , et qui contiennent chacun trois ou qua- tre petites semences en forme de rein. Cette plante fleurit et produit ses semences MED semences vers le même temps que les deux précédentes. Cretica. La sixieme espece croît spontanément dans les Isles de PAr- chipel; elle est annuelle, et pousse de ses racines plusieurs feuilles oblongues d'environ deux pouces et demi de longueur, étroites à leur base, mais larges vers leur extré- mité, où elles sont arrondies et cou- chées sur la terre : du milieu de ces feuilles sortent des tiges minces, d'un pied à-peu-près de longueur, qui produisent des branches foibles, et garnies de feuilles ailées et bian- ches; celles du bas des tiges sont composées de deux paires de lobes égaux en longueur , et terminés par un lobe impair; mais celles du haut onttrois lobes: ses fleurs nais- sent aux extrémités des tiges ; elles sont petites , jaunes , et de la même forme que celles des autres especes, etsontremplacées par des légumes comprimés , en forme de croissant, et dentés sur leurs bords, qui con- tiennent trois ou quatre semences en forme de rein. Cette plante fleu- rit et perfectionne fes semences vers le même tems que les autres. Les Botanistes conservent ces es- peces dans leurs jardins : on les seme sur une terre ouverte et fraiche, où elles doivent rester, parce que ces plantes ne souffrent pas aisément la wansplantation, à moins qu’elles ne soienttrès-jeunes. Comme elles éten- Tome V, MED 13 dent leurs branches sur la terre, il faut les semer au moins à deux pieds et demi de distance; et quand elles poussent, elles n’exigent plus aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes : elles com- mencent à fleurir dans le mois de Juin, er leurs fleurs succedent jus- qu’à l’automne sur les tiges et bran- ches ,.qui s'étendent continuelle- ment. Les premieres fleurs sont les seules qui produisent de bonnes se- mences ; celles qui viennent ensuite n'ont pas le tems de perfectionner les leurs avant les premiers froids. Arborea. La septieme espece croît naturellement dans les Isles de l’Ar- chipel, en Sicile , et dans les par- ties chaudes de l’Ttalie ; elle s’éleve à la hauteur de huit ou dix pieds, avec une tige d’arbrisseau couverte dune écorce grise, et divisée en plusieurs branches , couvertes, étant jeunes, d’un duvet blanc ; elles sont garnies à chaque nœud de feuilles à trois lobes , supportées par des pé- tioles d’un pouce environ de lon- gueur ; chaque nœud en produit deux ou trois, de sorte que les bran- ches en sont fortement couvertes, Ces lobes sont petits, en forme de lance, et blancs en-dessous ; ces feuilles durent toute l’année : les fleurs naissent sur des pédoncules qui sortent aux cotés des branches; elles sont d’un jaune brillant; chaque pédoncule en soutient quatre ou Le 18 MED cinq, qui sont remplacées par des légumes comprimés en forme de croissant, et qui renferment chacun trois Ou quatre semences en forme de rein. Cette plante fleurit durant une grande partie de l’année , & même toute l’année, quand les hivers sont favorables, ou quand elle est abri- tée ; de maniere qu’elle est rarement sans fleurs : mais celles de pleine terre commencent à fleurir en Avril, et continuent jusqu’en Décembre. Les fleurs qi paroissent de bonne heure en été , perfectionnent leurs semences en Août ou au commence- ment de Septembre, et les autres ma- rissent successivement, jusqu’à ce que le froid les arrête. On peut multiplier cette plante , en la semant sur une couche de cha- leur modérée, ou sur une plate- bande chaude dans une terre légere, au commencement du mois d'Avril. Quand les plantes poussent, on les débarrasse soigneusement de toutes mauvaises herbes, et on les laisse sans les remuer jusqu’au moisde Sep- tembre suivant, quand elles sontse- mées sur une terre ordinaire ; mais celles quisontsur ne couchechaude doivent être transplantces dans des dépôts vers le milieu de Pété , te- nues à l'ombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et placées ensuite dans un endroit où elles soient à Pabri des vents vio- MED lens : on les y laissera jusqu’à la fin d'Octobre, pour lesmettre alors sous un châssis vitré ordinaire , où elles soient à couvert des fortes gelées 5 car les plantes qui ontété élevées dé- licatement sontsujettes à souffrir dans les tems rudes , sur-tout tandis qu’ellessont jeunes. Au moisd’ Avril suivant , on peut les tirer des pots » pour les mettre en pleine terre dans les places qui leur sont destinées , sur une terre légere , et à une expo- sition chaude, où elles supporteront très-bien le froid de nos hivers or- dinai:es, et continueront à produire des fleurs durant la plus grande partie. de’ l'année, :'on les..esz time sur-tout, parce qu’elles con- servent leurs feuilles pendant tout l'hiver. Celles qui ont été semées sur une plate-bande en pleinair,peuvent aussi être transplantées au mois dAoût suivant de la même maniere; mais il faut les enlever avec précaution , et conserver , s’il est possible, une bonne motte de terre à leurs racines : on les arrose et on les tient a l’om- bre jusqu’à ce qu’elles aient pris ra- cine ; après quoi il suffira de les tenir toujours nettes, et de retrancher les branches luxurieuses, pour qu’elles ne s'étendent point trop; mais on ne doit jamais les tailler de bonne heure au printems , ni trop tard en automne ; car si la gelée survenoit aussi-tot après , leurs branches se- MED roient détruites , et souvent la plante entiere périroit. Ona toujours conservé ces plantes dans les orangeries , parce qu’on les croyoit trop tendres pour pouvoir résister en plein air aux gelées de Phiver ; mais jen ai eu quelques- unes de grandes, qui ont subsisté pendant plusieurs années à une ex- position chaude, sans aucune cou- verture ; elles étoient même beau- coup plus fortes, et ont mieux fleuri que celles de Porangerie. Il est cependant prudent d’en mettre une ou deux à couvert, de peur que, dans les hivers rigoureux qui sur- viennent quelquefois en Angleterre, celles de pleine terre ne soient dé- truites. On peut lamultiplier parboutures, qu’il faut planter en Avril dans une planche de terre légere : on les ar- rose, et on les tient à l’ombre , jus- qu'à ce qu’elles aient pris racine, après quoi on les expose à Pair, eton les laisse dans cette planche jusqu’au mois de Juillet ou d'Août : alors elles auront poussé de bonnes racines , et on pourra les transplan- ter à demeure dans les places qui leur sont destinées, en observant , comme il a été dit ci-devant, de les arroser et tenir à l’ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles ra- cines : on les éleve ensuite en tiges droites , en les fixant à des bâtons; Car sans cela elles song sujettes à se MED | 19 courber et à croître irrégulierement : quand leurs tiges ont atteint la hau- teur qu’on veut leur donner, on peut leur former des têtes régulieres, en les taillant chaque année pour les tenir en bon ordre. Cette plante croiten grande abon- dance dans le Royaume de Naples, où les chevres s’en nourrissent, et donnent un faitdontles habitans font une grande quantité de fromages: on la trouve aussi dans les Isles de PArchipel. Les Turcs se servent du bois de cet arbrisseau , pour faire des poignées à leurs sabres, et les Caloyers de Patmos en font des lits, Plusieurs personnes ont supposé, comme il a été observé ci-dessus, ue cet arbrisseau étoit le Cytise de Virgile et de Columelle ; et sur ce que quelques anciens Ecrivains d’A- griculture font mention de cette plante comme étant extraordinaire, et digne d’être cultivée pour four- rage , elles en recommandent la culture en Angleterre. Cette plante peut être très-utile en Crète , en Sicile, à Naples, et dans d’autres pays chauds: mais je suis persuadé qu’elle ne réussiroit jamais dans notre climat , de maniere à de- venir d’un avantage réel; car les for- tes gelées la détruisent , ou au moins lPendommagent si considérablements qu’elle ne peut recouvrer sa pre- miere verdure avant le milieu ou 1a Cy 20 M E D. fin dumois de Mai: d’ailleurs comme ses branches ne soufirent pas d’étre coupées plus d’une fois dans un été, qu'elles ne sont pas d’une longueur considérable, et que ses tiges de- viennent fort ligneuses , et en ren- dent la taille tès-pénible, elle ne vaut pas la peine et les frais qu’elle occasionneroit pour la cultiver ; je ne pense pas même qu’on doive en faire l’essai , parce que nous avons beaucoup de plantes qui lui sont pré- férables : mais dans des pays chauds, secs et remplis de rochers, elle doit être tres-avantageuse , parce qu'il y a peu d'autres plantes qui puissent réussir dans de pareils sols ; elle y subsiste plusieurs années, et y pro- fite très-bien. Quoiqu’on ne puisse la cultiver en Angleterre pour fourrage , cepen- dant la beauté de son feuillage , qui dure toute l’année, et la succession continuelle de ses fleurs, doivent lui mériter une place dans tous les beaux jardins: quand elle est mêlée avec d’autres arbrisseaux du même cru, elle donne une variété très-agréable. Comme beaucoup de personnes paroissent curieuses de savoir quel estle vrai Cytise dont les anciens font mention, jai pris la peine derappor- ter ce qu'ilsenontdit, et la descrip- tion qu'ils en ont donnée, afin que Pon puisse juger quel peu de fond on doit faire sur ces Auteurs, pour nous décider dans cette question, MED Théophraste dit que le Cytise est si ennemi des autres plantes, qu'il les fait périr, en leur retranchant leur nourriture , et que son organisation intérieure est si dure et si compacte, qu’il ressemble beaucoup à Pébene. Aristomache PAthénien (comme on peut le voir dans Pline) dit comme Varron et Columelle , et probable- ment d’après eux, que le Cytise est fort propre a la nourriture des mou- tons , et quand il est sec, pourmain- tenir en santé et engraisser les porcs 5 de même que le grain; mais qu'il raflafie plus vite les quadrupedes, et engraisse le bétail si promptement, qu’il ne se soucie plus d’orge. Aucune nourriture ne produit une plus grande quantité ni un meil- leur lait , et ce fourrage vaut mieux que toute autre chose dans les ma ladies du bétail: de plus, étant donné sec ou dans une décoction d’eau mêlée de vin, aux Nourrices dont le:lait vient à manquer, il aide beaucoup à les rétablir ; rend les enfans plus forts, et les fait tenir plutôt sur lenrs pieds. Cette plante est aussi très-bonne en verd pour les enfans, ou sèche, enl’humectant un peu. Démocrite et Aristomache disent qu'il ny arien de meilleur pour les abeilles , et qu’elles ne manquent jamais de nourriture , quand elles trouventassez de Cytise. _ Quand il ne survient point de MED pluie après avoir semé le Cytise , ‘dit Columelle , il faut Parroser quinze jours de suite. On le seme, suivant les anciens, après les équinoxes, et il parvient à sa perfection en trois années: on le fauche dans l’équinoxe du prin- tems , car il fleurit tout l’hiver. [ Dat. ] On travaille ce Foinabon . marché ; un seul garçon ou une vieille femme suffit pour cet ou- yrage. : Le Cytise paroit blanc a la vue ; & pour le décrire en un mot, c’est un arbrisseau plus gros que le Trefle. En hiver, quand il est humecté, dix livres de ce fourrage suffisent pour un cheval, et on en donne une moindre quantité aux autres ani- maux. Quand il est sec, il contient plus de substance , et il en. faut moins pour la nourriture des bes- tiaux. Cet arbrisseau a été trouvé dans PIsle de Cythnus , d’où il a été-trans- planté dans toutes les Cyclades,, et ensuite dans les villes de la Grece, où il a donné une grande augmen- tation de fromage. I ne craint ni le chaud ni le froid; il résiste à la grêle et à la neige. Hyginus ajoïte, qu’il est à Pabri des injures de l’ennemi, parce que son bois n’est d’aucune valeur. Galien dit aussi, dans son livre de Antid. « Le Cytise est un arbris- seau; en Mysie, et dans la parue ME D’ 2x »: Ja plus voisine de notre province; » ily a une étendue de terrein ap- » pelée Brotton, toute couverte de » Cytises, et tout le monde convient » que les abeilles ramassent une »'très-grande quantité de miel sur » les fleurs de cesarbrisseaux. Cette » planté est ligneuse, et s’éleve à la » hauteur d'un Myrte ». Galien ajoïte encore, que sept de ses feuilles seulement, mêlées avec de Peau chaude, éomme celles de 1a mauve, aident à faire la digestion. Cornarus écrit avec trop d’assu- rance, que le Cytise ma jamais été transporté en Allemagne, où qu’il ya péri depuis long-tems , sur ce que dit Pline , qu’il étoit fort rare en Italie de son tems ; maisil ne me persuadera pas que ce qui est rare en Italie, ne püissé pas croître en Allemagne. Is. Bauh. Strabon pense autrement que Dioscoride , Plihe et Galien. Il veut absolument que le Cytise soit un are bre, étille compare au Balsamum , arbre odoriférant ; ce quia été cause sans doute que Cornarus a prétendu que cette plante approchoit beaus coup de V’arbrisseau. C’est ce que dit Pline , qui assûre que son bois n’a aucune valeur : c’est: pourquoi il ajoûte qu’il produit des branches ligneuses, qui ne sont ni tendres ni molles comme celles des herbes. - He Mais Virgile fait entendre qu’il a2 MED n'est ni arbre ni arbrisseau , en disant : &..... Non, me pascente , capellæ, » Florentem Cytisum, et salices carpetis » amaras ». Buc. Eclog. I. » Sic Cytiso paste distendunt ubera » Vacca », Eclog. 1X. » Nec Cytiso saturantur apes , nec fronde » capelle ». Eclog. X. Virgile, dis-je, indique très-claire- ment dans ces vers qu'il n’est ni ar- bre ni arbrisseau; car les chevres n’en mangent point, et ne le pour- roient pas, quoiqu’elles soient ac- coutumées à brouter les arbres à fleurs. Ce que dit Cornaro n’a au- cun fondement, que cette plante doit nécessairement produire des bran- ches ligneuses , d’après ce que Pline avance , que le bois n’est d’aucune valeur. Le contraire est plutôt éta- bli que le bois west d'aucune valeur , parce qu’il produit des branches sou- ples et remplies de jus , dont les che- vres ne peuvent se rassasier. Théocrite dit au contraire , que le Cytise est une s“ourriture fort agréable aux chevres. Halz Toy xUriror , SAUKOS TH alya d'iuxi » Capra Cytisum, lupus capellam se- quicur D, que Virgile a ainsi imité : » Torva Leæna Lupum sequitur, Lupus ipse capellgm i. p Florentem Cytisum sequitur lasgiva » capella ». , MED Amatus , pour éluder cette diffi- culié, conclut que le Cytise tient de Parbre et de Parbrisseau, parce que Pline le distingue en différens gen- res : comme arbre, 1 le metau genre féminin, et comme arbrisseau au genre masculin; ce qui ne yaut pas la peine d’y faire attention. Columelle met le Cytise au genre féminin, et Théocrite, ainsi que d’autres, au masculin , comme Cob. Comt. dans PEx. qui Pappelle gpéquarw et Theocrite nomme cet arbrisseau «vas et d’autres xvriv et rx de Cythnus ou de Cythisa, nom d’une Isle citée par Servius. Dans quelques manuscrits de Dioscoride, on trouve les fausses dénominations de Telinen triphyllon 3 et dans d’autres , Lotum grandem. La description que donne Dios- coride du Cytise, mest pas assez exacte pour y reconnoitre le vra? Cytise. Dans plusieurs especes de Cytises, il est difficile de décider quel est le véritable , spécifié par les anciens. Les plus instruits croient que c’est celui que Maranthus a repré- senté , et qui est le méme que notre Medica, que l’on a rangé sous le genre de Cytisus, avant que Tour- nefort ait établi celui de Medicago , à cause que les capsules ressemblent à celles du Medica ou de la Lu- serne. : Cette plante croit en abor_.#is MED dans l’Abbruze, où les chevres qui s’en nourrissent , donnent beaucoup de lait, dont on fait une grande quantité de fromage. J’ai eu des se- mences et des échantillons de la plante , qui n’ont été envoyés par des personnes de la plus grande ha- bileté en Botanique, qui mont as- suré que cette plante étoit généra- lement regardée par tousles gensins- truits du pays, comme étant celle dont Virgile fait mention. Le Trifolium fruticans , suivant Dodonæus , ou Polemenium, sui- vant d'autres, est improprement appellé Cytisus par plusieurs. Quelques personnes prétendent que le Trifolium candidum , Dodon. est le Cvtise de Columelle, Voy. sur cela Lib, Hist. n. 9. 17. des herbes à trois feuilles. Tragus écrit que on doit rejetter Popinion de ceux qui veulent faire passer le Trifolium pratense pour un Cytise ; d'autres, que le Trifo- lium candidum ce Dodon, le rectum Melilotum vulgarem , ne sont autres que le Cytise des Anciens, suivant que le dit Dodoneus; mais leur opinion est mal fondée. Ruellius écrit, qu'il craignoitqug Marcellus nait pris le Cytise pour le Medica. 5 MEDICAGO. Lin. Gen. Plant. Scs. Medica. Tourn, Inst. R. H. 410. fab. 2,1. LUSERNE. Caracteres. Le calice de la fleur est MED. 23 cylindrique, érigé et formé par une feuille découpée au bord en cinq segmens aigus et égaux; la corolle est papilionnacée ; létendard est ovale et érigé , et ses bords sont ré= fléchis; les ailes sont oblongués, ovales, et fixées à la carène par un appendice ; la caréne est ovale, di- visée en deux parties, obtuse etré- fléchie. La fleur a dix étamines, dont neuf sont jointes, et l’autre sé- parée, et qui sont toutes terminées par de petites antheres; son germe est oblong , porté sur un style court, enveloppé avec les étamines par la carène , et couronné par un fort pe- tlt stigmat: ce germe se change en- suite en un légume long, comprimé, tordu en spirale, et qui renferme plusieurssemences en forme de rein. Ce genre de plantes est renfermé dans les mêmes classe et section que le Medica. Les especes sont : 1°. Medicago marina , pedunculis rae cemosis ,leguminibus cochleatis, spinosis, caule procumbente tomentoso. Hort.Cliff, 378. Roy. Lugd.-B.381. Sauv. Monsp, 186. Gron. Orient, 230. Pal, it. 3. p-5 90. Kniph, cent. 4, n. 46 ; Luserne avec des pédoncules branchus, des légumes épineux et en forme de li- maçon, ayant une tige velue et trai- nante. Trifolium cochleatum maritimum to- mentosum. Bauh, Pin. 329. Clus. Hist. 2, P. 243. 24 M E D Medica marina, Lob. icon. 383 Me- dica marin ou Luserne. | Medicago incana. Riu, 205. 2% Medica scutellata, leguminibus cochleatis , inerinibus , stipulis dentatis , caule anguloso diffuso, foliolis oblongo- ovatis , acute dentatis ; Luserne avec des légumes unis, et en forme de li- maçon, des stipules dentées, une tige angulaire et étendue, et des feuilles petites , oblongues , ovales, et a dents aigues. Medicago polymorpha. B. ; variété. Lin. Syst. Plant. 1, 3.p. $75. Sp, 9. Medica fcutellata. J. B. 2. 384 ; Lu- serne communément appelle Li- mace. | Trifolium cochleatum , fructu latiore, Bauh, Pin. 329. 3°. Medicago tornata , leguminibus tornatis ,inermibus , stipulis acute denta- tis , foliolis serratis ; Luserne avec des Iégumes tordus et unis , des stipules a dents aiguës , et des folioles scices. Medica tornata minor lenis. Park. Theat. 11163; Luserne a plus petits fruits , tordus et lisses. Medicago polymorpha. Y, variété, Lin, Syst, Plant. t. 3.p.576. Sp. 9. 4°. Medicago intertexta ,leguminibus cochleatis, spinosissimis, aculeis utrinquè sendentibus.Luserne avec des légumes épineux en forme de limacon , et dont les épines s’étendent de chaque cote. Medicago polymorpha.V. cinguieme MED varicté. Lin. Syst. Plant. t. 3. p.§77« Sp. 9. Medicago magno fructu , aculeis sur: sum et deorsumtendentibus, Tourn. Inst. R.H. 4113 Luserne à gros fruits, dont les épines sont dirigées vers le hautet vers le bas, communément appellé hérisson. Medica echinata , spinosa , echinis magnis, utrinquè turbinatis, cum spinulis reflexis. Rati. Hist, 962. 5°. Medicago laciniata , leguminibus cochleatis, spinosis , foliolis acute denta- tis tricuspidisque ; Luserne avec des légumes épineux., en forme de lima- con, et dontles lobes ont des den- telures aiguës, et sont terminées en trois pointes. Medicago polymorpha; derniere vas riété. Lins Syst Plans, 6:13. ps 599s Sp. 9. Medica cochleata dicarpos , capsul& rotundäspinosà, foliis eleganter dissectis. H. L. B.; Trefle en forme de lima- con, ayant un double fruit, une capsule ronde et épineuse, et des feuilles agréablement découpées. Trifolium echinato capite, Dodart, Mém. 1. p. 123. Il) a plusieurs autres especes de ce genre, qui croissent naturelle- ment dans les parties chaudes de PEu- rope, et que l’on conserve souvent dans les Jardins de Botanique, pour la variété : mais comme on he les admet pas dans les collections d’a- grément ; je n’en parlerai pas ici. Marinas MED Marina. La premiere, qui croitsans culture sur les rivages de la mer mé- diterranée , est une plante vivace, dont les tiges sont velues , trainan- tes, d’environ un pied de longueur, et divisées en plusieurs petites bran- ches, garnies à chaque nœud de petites feuilles à trois lobes, velues, et supportées par de courts pétioles : les fleurs sortent sur les côtés etaux extrémités des branches en petites grappes ; elles sont d’un jaune bril- lant, etsont remplacées par des fruits ronds , petits, en forme de Jimacon, remplis de duvet, et armés de quel- ques courtes épines : ces fleurs pa- roissent dans les mois de Juin et de Juillet, et sont remplacées par des semences qui mürissent en Septem- bre. Cette plante se multiplie‘par ses graines , qu'il faut semer au prin- tems dans une plate-bande chaude de terre sèche, où les plantes doi- ventrester ; quand elles ont poussé, on peuten transplanter deux outrois dans de petits pots, pour les mettre à l'abri des froids de Phiver , qui détruisent souvent celles de pleine terre , quoiqu’elles puissent suppor- ter les gelées des hivers ordinaires, quand elles se trouvent dans un sol sec et une situation abritée. Celles quirestent en place n’exigent aucune autre culture, que d’être éclaircies où elles sont trop serrées , et d’être tenues neties de mauvaises herbes. On peut aussi multiplier cette espece Tome F, MED 25 par boutures , que l’on plante, en Juin et Juillet, dans une plate-bande à ombre , et qu'on couvre de vi- ages, pouren exclurre Pair. Ces boutures prendront racine dans l’es- pace de six semaines , et pourront ensuite être transplantées dans une plate-bande, commie les plantes éle- vées de semence. Scutellata. La seconde espece est une plante annuelle , qui croit natu- rellement dans les parties chaudes de PEurope; mais en Angleterre on la cultive souvent dans les jardins, _àcause de la singularité de son fruit, qui est contourné en forme de lima- con, et qui, à mesure qu'il mûrits devient d’un brun foncé, et a lap- parence, à une certaine distance ; d’un limacon qui pature surla plante, Cette espece a des branches trai- nantes ; ses fleurs sont d’un jaune pâle , et sont produites sur les parties latérales des branches; elles parois- sent dans les mois de Juin etde Juil- let, et leurs semences mürissent en automne. On multiplie cette espece au moyen de ses graines , qu'on seme au milieu d'Avril, dans les pla- ces où les plantes doivent rester : on les éclaircit quand elles sont trop serrées, et on les tient nettes de mau- vaises herbes ; c’est en cela que con siste leur culture. Tornata. La troisieme estaussi une plante annuelle qui croît dans les mêmes contrées que la précédente; 26 MED elle a des branches trainantes, et des fleurs jaunes comme la seconde : mais son fruit est beaucoup plus long et plus tordu ; de sorte qu'il a Ja forme d’un tônneau que lon nomme pipe, étant moins large à chaque bout qu’au milieu. On con- serve souvent cette espece dans les jardins, pour la variété; elle peut être multiplice et traitée de la meme maniere que la seconde. Intertexta, La quatrieme est une plante annuelle qu’on cultivoit beau- coup plus autrefois dans les Jardins ‘Anglois, qu’on ne le faitaujourd’hui ; ses tiges, ses feuilles etses fleurs sont semblables à celles des deux especes précédentes ; mais son fruit est beau- coup plus gros, et fortement armé de longues épines en forme d'héris- son; ce qui luien a fait donner le nom. Comme ces épines sont hé- rissées en tout sens, il eft difficile de manier ce fruit sans se blesser. On la multiplie par ses graines comme la seconde, et les plantes exigent le même traitement; elles fleurissent dans le mois de Juin, et leurs se- mences mürissent en Septembre. Laciniata. La cinquieme croît na- turellement en Syrie ; elle est aussi annuelle , et les tigestrainent comme ‘celles de la précédente ; leurs lobes sont en forme de coin , fortement dentés sur leurs bords, et terminés au sommet par trois pointes aiguës : ses fleurs sont d’un jaune pale, et MEL le fruit a la forme d’un limacon; mais il est petit, & armé de plufieurs épines foibles, Cette plante fleurit vers le même temps que l’espece pré- cédente, et peut être cultivée de la même maniere. MEDICINIER ox PrenoN D'INDE. Voyez JATROPHA CURCAS. MELAMPYRUM. Tourn. Inst. R. H. 173. tab. 78. Lin. Gen. Plane. 660. Meddu TUPOVy de Merasy noir, et BUpOS y Froment. Cow-wheat. Bled de vache. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , et formé par une feuille tubulée , divisée en quatre segmens sur ses bords ; la corolle est labiées ou pourvue d’un tube recourbé et comprimé au bord; la levre supé- rieure est en forme de casque , com primée et découpée au sommet 5 la levre inférieure est unie, crigée et divisée en trois segmens obtus et égaux: la fleur a quatre étamines en forme d’aléne , et recourbées au- dessous de la levre supérieure; deux de ces étamines sont-plus courtes que les autres , et elles sont toutes termi- nées par des antheres oblongues 3 dans le centre est placé un germe à pointe aiguë , qui soutient un style simple et couronné par un stigmat obtus ; le calice se change , quand la fleur est passée, en une capsule oblongue, à pointe aiguë , et à deux cellules, qui renferment deux se- mences grafles et ovales, MEL © Ce genre de plantes estrangé dans Ja seconde section dela quatorzieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont deux éta- -mines longues et deux courtes, avec des semences renfermées dans une capsule. Les especes sont : 1°. Melampyrum pratense, floribus feecundis lateralibus , conjugationibus remotis, corollis clausis, Flor. Sueë, 5135 48. Reyg.Ged.1.p.15 9. Crantz. Austr. p- 304. Deneck. Gallob. p. 265. Scop. carn, ed. 2.n.758. Pollich. pal, n, 586. Mattusch, Sil, n. 561; Melampyrum avec des fleurs fructueuses , postées aune certaine distance les unes des autres sur les cotés, et des corolles fermées. Melampyrum foliis imis integerrimis , medits dentatis, floralibus hastatis. Hall. Helv. n. 308. Melampyrum luteum lati-folium. €. B. P. 2343; Bled de vache, jaune, a feuilles larges. Melampyrum foliis lanceolatis , flo- rum paribus remotis, Fl. Lapp. 240. 2°, Melampyrum cristatum , spicis quadrangularibus , bracteis cordatis , compactis, denticulatis, imbricatis, Flor. Succ. §10 5 545. Crantz, Austr. p. 300. Scop. carn. ed. 2. 2. 757. pall. it. 1. p+ 20. Pollich. pal. n. 584. Kniph. cent. 11. 2. 713 Bled de vache avec des épis quadrangulaires , des bractces en forme de cœur, et comprimées, et des dents imbriquées, MELE 27 Melampyrum foliis integerrimis , flo- ribus spicatis , bracteis duplicatis , crise -tatis, Hall, Helv. n. 311. Melampyrum luteum Linarie folio, Bauh, prodr, 112. Melampyrum angustifolium , crista- tum. Pluk. alm, 249.t.99. fate Melampyrum luteum angustifoliume C. B. P.234.; Melampyrum jaune, à feuilles étroites ; Bled de vache. 3°. Melampyrum arvense , spicis co- nicis laxis; bracteis dentato-setaceis , co- loratis. Flor. Suec. 5113 546. Crantz. Austr. p. 301. Deneck. Gallob. p. 265. Pollich, pal. n. 5853 Melampyrum avec des épis laches, et de forme conique , des bractées dentées, et garnies de pailles rudes et colorées. Melampyrum lanuginosum Beticum, Bauh, pin. 234. | Melampyrum purpurascente coma. Bauh, pin. 234; Melanpirum avec des sommets pourpres, ou le Bledrouge. Triticum vagidum Dod. pempt. 5415 Bled de vache. 4°. Melampyrum nemorofum , flori- bus fœcundis lateralibus ; bracteis denta- tis cordato-lanceolatis ; summis coloratis, sterilibus, calycibus lanatis, Flor. Suec.. 512. 547.Gort. Ingr.97. Reyg. Ged.x. p.159. Crantz. Austr. p.302. Mattusch. Sil. n. 460. Oed. Flor. Dan, t. 305. Kriph. cent. 11. 2.723 Bled de vache avec des fleurs fructueuses et latéras les , des bractées dentées en formede coeur et de lance , des sommets stéri- les et colorés , etdes calices laineux. D ij 28 MEL Melampyrum sylvaticum, Riu. f, 81. Hall. R. Melampyrum coma coruled. C. B. P. 234.3 Melampyrum avec des som- mets bleus. Parietaria sylvestris, 1. Clus. Hist, 2. p: 443 Parictaire des bois. On cultive rarement ces plan- tes dans les jardins. La premiere espece croit naturellement dans plu- sieurs parties de PAngleterre ; on trouve la seconde en abondance dans les Comtés de Bedfort et de Cambridge. La quatrieme croit dans les parties septentrionales de PEu- rope. La troisieme nait spontané- ment dans des terres sablonneuses en Norfolk; mais elle n’y est pas bien commune. Dans la Friezland occi- dental, et en Flandres, on en voit beaucoup parmi les bleds. Clusius prétend qu’elle gâte le pain dans ces pays, et le rend noir, et que ceux qui en fontusage sont ordinairement attaqués d’une pesanteur de tête, comme s'ils avoient mangé de li- vraie: mais M. Ray assüre qu'il a fort souvent mangé de ce pain, et qu'il ne lui a jamais trouvé de gout désagréable , quoiqu'il soit cepen- dant regardé comme mal-sain par les gens du pays , sans qu'ils aient jamais cherché à séparer cette graine du bled. TAPERNŒMONTANUS dé- elare qu'il en a souvent mangé sans en ¢prouver aucun mal; quece pain est fort bon, et que la graine est MEL une nourriture excellente pour le bétail, et particulierement pour en- graisser les boeufs et les vaches; ce qui doit engager à la cultiver. Les graines de ces plantes doivent être semées en automne , aussi-tot qu’elles sont mires , sans quoi il est rare qu’elles croissent dans la pre- miere annce. Quand les plantes poussent, on les débarrasse avec soin des mauyaises herbes qui les environnent ; et dès qu’elles com- mencent à montrer leurs fleurs, on les emploie à nourrir le bétail ; mais ilne faut donner aux bestiaux qu’un petit canton a pâturer à la fois, parce qu’ils fouleroient aux pieds et dé- truiroient les autres plantes. Les troisieme et quatrien:e espe- ces font un bel effet avec leurs som- mets pourpre et bleu, pendant les mois de Juilletet d’'Août, Toutes ces plantes sont annuelles. MELANTHIUM. FLEUR ÉTOI- LÉE. Caracteres. La fleur a un calice, si ce n’est pas une corolle, composé de six pétales oblongs, ovales, cten= dus et persistans ; elle a six ctamines minces, érigées , inscrées au-dessus des onglets , etterminées par des an- theres angulaires : le germe, qui est rayé et globulaire , soutient trois sty- les courbés, distincts, et couronnés par des stigmats obtus; ce germe se change ensuite en une capsule ovale, u MEL et à trois cellules, unies en-dedans , qui renferment plusieurs semences ovales et applaties. Ce genre de plantes estclassé dans Ja troisieme section du sixieme or- dre de LiNNÉE , qui a pour titre: Hexandrie trigynie, avec celles dont les fleurs ont six étamines et trois styles. Les especes sont: 1°. Melanthium Virginicum , petalis unguiculatis, Lin, Sp. Plant. 483; Fleur étoilée avec des pétales à onglets. Melanthium foliis linearibus, integerri- mis , longissimis; floribus paniculatis. Gron. Virg. 59. Asphode'o affinis Floridana , ramoso caule , floribus Ornithogali obsoleris. Pluk. tab. 434. f. 8. , 2°. Melanthium Sibericum, petalis sessilibus. Amen, Acad, 2. Pp. 349. z.113 Fleur étoilée de Sibérie , avec des pétales sessiles. Ornithogalum spicis florum longissi- mis, ramosis. Flor. Siber. p. 45. 3°. Melanthium punctatum , petalis punctatis, foliis cucullatis. Amen. Acad. 6; Melanthium avec des pétales ponctués , et des feuilles en capu- chon. Melanthium Capense, Lin. Syst. Plant. t. 2. p. 127. Sp. 3. Virginicum. La premiere espece croit naturellement dans la Virginie et dans quelques autres parties de PAmérique Septentrionale ; mais comme elle est peu remarquable, MEL 29 on ne la cultive gueres que dans les Jardins de Botanique ; ses tiges à fleurs s’élevent à la hauteur de six ou huit pieds, et se divisent vers le haut en deux ou trois feuilles linéaires : ses fleurs, qui sont com- posées de six pétales étendus, et d’une couleur sombre et usée , pro- duisent rarement des semences en Angleterre. En plantant les racines de cette espece dans une plate-bandede terre légere, et pas trop sèche , elles pro- fiteront , et produiront des fleurs dans ce pays; mais on la multiplie difficilement. Sibericum. La seconde, qui est originaire de la Sibérie, est actuel- lement rare en Angleterre ; mais quand on i’a une fois obtenue , on peut Py multiplier, en plantant ses racines bulbeuses dans une plate- bande, a l’exposition de lorient, Punctatum. La troisieme , qu’on rencontre au Cap de Bonne-Espé- rance, est trop tendre pour réussir ici en plein air; mais si on place ses racines dans une plate-bande, qu’on les couvre d’un chassis en hiver , et qu'on les traite comme celles de PTxia , elles profiteront et fleuriront annuellement. MELASTOMA. Lin. Gen. Plant. 481. Grossularia. Sloan. Hist. Jam. Plum. Sp.18 ; Groseiller d'Amérique. Caratteres, Le calice de la fleur est 30 MEL persistant, et formé par une feuille gonflée comme une vessie, et ob- tuse ; la corolle acing pétales ronds, et insérés dans le bord du calice : la fleur a dix étamines courtes, et ter- minces par des antheres oblongues, érigées et un peu courbées ; sous le calice est placé un germe rond , qui soutientun style mince , et couronné par un stigmat recourbé et denté ; ce germe devient ensuite une baie à cinq cellules, couronnée par le ca- lice, et qui renferme plusieurs pe- sites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la dixie- me classe de LINNÉE, intitulée : Decandrie monogynie, qui comprend celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Les especes sont: 1°. Melastoma Plantagiais folio, fo- dis denticulatis, ovatis , acutis. Lin, Sp. Plant, 389 ; Groseille d'Amérique, avec des feuilles ovales , à pointe aigue et dentée. | Grossularia Americana , Plantaginis folio amplissimo. Plum. Sp. 18. 2°. Melastoma acinodendron , foliis denticulatis,sub-trinerviis, ovatis, acutis. Lin. Sp. Plant. 558. Lin. Syst. Plant. 2.2, p. 284. Sp. 13 Groseiller d’Amé- rique , à feuilles ovales, et garnies de dents aiguës , avec trois veines. Acinodendrum A mericanum pentaneu- ron, foliiscrassis ; hirsutis, ad ambitum MET rarioribus serris. Pluk, mant, 4. t. 1593 Toit Grossularia alia Plantaginis folio, fructu rariore violaceo. Plum, Sp. 18. Grossularie fructu arbor maxima , non spinosa, Sloan, Jam, 164. Hist. 2, P: 84. t.196.f- 1. 3°. Melastoma hirta , foliis denticula- tis, quinque-nervibus , ovato-lanceolatis , caule hispido. Lin. Sp. 390. Syst. Plant. t.2. p. 285. Sp. 4; Groseiller d’A- mérique, à feuilles dentées, et en forme de lance , ayant cing veines, et une tige épineuse. Grossularia fructu non spinoso , Ma= labathri, foliis longa et rufa lanugine hir- sutis, fructu majore ceruleo, Sloan.Jam. 165. Hist.'2. p. 85. 2. 197. f. 2. Rai. dendr, 74. Arbuscula Jamaicencis , quinque-ner- vis, minutissime dentatis foliis, et caule pubescentibus, Pluk. Alm, 40. t. 2045 f. à vel potius. 265. f. 1. Grossularia Plantaginis folio angus- tiort hirsuto, Plum. Sp. 18. ic. ¥41. 4°. Melastoma holosericea, foliis inte- gertimis, trinerviis , oblongo-ovatis, sub- ws tomentosis , racemis brachiatis, spicis bipartitis. Lin, Sp. 559. Syst. Plant.t. 2. p. 285 ; Melastoma avec des feuilles entieres, oblongues , ovales, et co- tonneuses en-dessous, et des épis de fleurs divisés en deux parties. Arbor racemosa Brasiliana , folio Ma- labathri. Breyn. cent. tab. 2 et 4. Acinodendrum Americanuim , ame- plori folio trinervi , inferits alba lanu- MEL gine incano , maximo , utrinquè glabro. Pluk, mant, 4.1. 250. f. 2. Muiua. Marcer. Bras. 117. Burm, Ind. 104. 5°. Melastoma grossulariotdes , folits lanceolatis,utrinquè glabris, nervis tribus ante basim coëuntibus. Hort. Cliff. 162 ; Melastoma avec des feuilles en forme de lance, unies sur les deux sur- faces , ayant trois veines qui se joi- gnent avant d'atteindre la base. Grossularia fiuctu non spinoso , Ma- labathri foltis oblongis , floribus herba- ceis, racemosis, fructu nigro. Sloan, Cat. 165. 6°. Melastoma bicolor , foliis lanceo- latis .nervis tribus longitudinalibus, sub- tus glabris , coloratis. Hort. Cliff. 162 ; Melastoma avec des feuilles en forme de lance, ayant trois veines longitudinales , unies et coloréesen- dessous. 7°. Melastoma Malabathrica , foliis lanceolato-ovatis , quinque-nervibus, sca- bris. Flor. Zeyl. 171 ; Melastoma avec des feuilles en forme de lance, ova- les , et a cing veines rudes. Melastoma quinque-nervia hirta ma- Jor, capitulis sericeis villosis. Burm. Zeyl. 155. tab. 73. Kedali Rheed, mal, 4. p.87. 42. Fragarius niger, Rumph, amb, 4. Pp: 137- f. 72. 8°. Melastoma laevigata , foliis oblongo-ovatis , minutissimè dentatis , inferne sericeis , quinque-nervibus , flori- bus racemosis ; Melastoma a feuilles MEL 31 oblongues , ovales , légerement den- tées sur les bords, soyeuses en-des- sous, eta cing nervures , avec des fleurs disposées en paquets longs. Grossulariæ fructu arbor maxima, non spinosa , Malabathri folio maximo, inodora , flore racemoso albo. Sloan. Cat, Jam. 165. 9°. Melastoma petiolata , foliis denti- culatis , ovatis, acuminatis ,infernd niti- dissimis , petiolis longissimis ; Melas- toma avec des feuilles ovales , den- tees sur leurs bords , terminées en pointe aiguë, fort luisantes dessous , et supportées par de longs pétioles. 10°, Melastoma umbellata , foliis cot- datis , acuminatis , integerrimis , infernè el incanis , floribus umbellaris ; Melastoma avec des feuilles entieres , en forme de cocur, à pointe aiguë , blanches en-dessous , ayant des fleurs qui croissent en ombelle. Sambucus , Barbadensis dicta, foliis sub-incanis. Pluk. Phyt. tab. 221, folio 6. 11°. Melastoma racemosa , foliis oblongo=cordatis | acuminatis | denticu= lato-serratis , floribus racemosis, sparsis ; Melastoma avec des feuilles oblon- gues, en forme de cœur , à pointe aigue , ayant des dents en forme de scie, et des fleurs éparses dans la longueur des épis. 12°. Melastoma verticillata , foliis ovato-lanceolatis, quinque-nervibus, sub- ius aurets , ftoribus verticillatis, caule 32 MEL tomentoso ; Melastoma à feuilles ova- les , en forme de lance, et forulices par cing nervures de couleur d’or en-dessous, avec des fleurs verti- eillées , etune tige laineuse. 3°. Melistoma acuta foliis lanceo- latis, acutis, deaticulatis, inferne incanis, trinervibus , floribus racemosis ; Me- Jastoma à feuilles en forme de lance, aigues , dentées sur leurs bords, blanches en-dessous , et à trois ner- vures , avec des fleurs en paquets. 14°. Melastoma glabra , foliis ovato- lanceolatis , acuminatis , integerrimis , utrinquè glabris , trinervibus , floribus racemosis ; Melastoma a feuilles en- tieres, ovales , en forme de lance, terminées en pointe aiguë, à trois veines , et unies sur les deux surfa- ces , avec des fleurs en paquets longs. . Arbor Surinamensis , Canelle folio xtrinquè glabro, Phyt. tab. 249. fol. 5. 15°. Melastoma quinque-nervia , fo- dis ovatis, quinque-nervibus scabris, floribus racemosis alaribus ; Melastoma à feuilles ovales, rudes, et à cinq veines, avec des fleurs en paquets sur les cotés des branches. 16°. Melastoma octandra, foliis lan- ceolatis , trinervibus glabris , marginibus hispidis ; Melastoma a feuilles unies, ‘en forme de lance, à trois veines , et armées de piquans velus sur les bords. 17°. Melastoma aspera, foliis ovatis , quinque~ nervibus , glabris, marginibus MEL hispidis ; Melastoma avec des feuilles ovales, unies , etacing veines , avec des bords velus et épineux. 18°, Melastoma scabrosa , foliis ova- to-lanceolatis , scabris , acuminatis,quin- que-nervibus, floribus racemosis ; Melas- toma a feuilles en forme de lance, ovales, à pointes aiguës, et à cing veines, et des fleurs disposées en paquets longs. Le titre de ce genre lui a été donné par le Professeur Burman d'Amsterdam , dans son Thesaurus Zeylanicus : quelques-unes des plan- tes qui le composent ont été appel- lées Sambucus, d’autres Cristophoriana, et plusieurs Acinodendron par le Doc- teur Plukenet ; mais le P. Hans- Sloan etle P. Plumier les ont nom- mées Grossularia , d’où je les ai ap- pellées groseiller, qui est le nom sous lequel quelques especes sont connues en Amérique. Plantaginis folio. La premiere s’é- leve a la hauteur de quatre ou cing pieds ; sa tige et ses branches sont couvertes de poils longs et bruns ; ses feuilles, opposées sur es branches, ont cinq pouces de longueur sur deux de largeur, sont couvertes d’un duvet brun, et for- tifiées par cinq nervures qui s’é- tendent d’une extrémité à l’autre, mais dont les trois intérieures se joignent avant d'atteindre la base, et par de petites côtes transversales 5 son fruit croit aux extrémités des branches MEL branches ; sous la forme d’une baie bleue, cliarnue, et aussi grosse qu’une noix muscade. Acinodendron. La seconde espece s’éleve sous la forme d’un grand ar- bre , garni de plusieurs branches courbées , et couvertes d’une écorce brune; ses feuilles sont opposées, unies, entieres , de plus de cing pouces de longueur sur deux de lar- geur au milieu, et fortifiées par trois veines profondes qui coulent à tra- vers ; les deux surfaces de ces feuilles sont d’un vert clair et uni; ellessont fortement dentées sur leurs bords , et terminées en pointe aigué : les fruits, qui croissent en épis clairs aux extrémités des branches, fort éloignés les uns des autres sur leurs épis, sont de couleur vio- lette. « Hirta. La troisieme s’éleve a la auteur de vingt pieds, avec un tronc gros , et couvert d’une écorce brune; ses feuilles sont fort larges, d’un brun foncé en-dessus, et d’un brun jaunatre en-dessous , douces au toucher , et couvertes dun duvet mou; ses uges sont garnies de poils rudes , et ses feuilles placées par paires sur les branches. Cette espece d'arbre produit un bel effet quand on le regarde d’une certaine dis- tance. Holoserieea, La quatrieme s’éleve rarement à plus de huit ou dix pieds de hauteur ; ses feuilles ont environ Tome FV. MEL 3} quatre pouces de longuetr; elles ont trois veines , qui se joignent avant d'atteindre la base; elles sont entieres , satin¢es en-dessous, d’un vert clair au-dessus , et placées par paires sur les branches. Grossularioides. La cinquieme s’é- leve à plus de sept ou huit pieds de hauteur , et se divise en piusieurs branches couvertes d’une écorce unie, de couleur pourpre; elles sont minces, et garnies de feuilles en forme de lance , de cinq pouces de longueur sur deux de largeur au mi- lieu , unies sur les deux surfaces, entieres sur leurs bords, et terminées en pointe aiguë :ses fleurs , qui nais- sent en paquets longs et pendans , sont de couleur herbacée , et ontde longs styles, qui s'étendent à une grande distance au-delà des corolles, et persistent après la fleur : son fruit est petit et noir, lorsqu'il est mur. Bicolor. La sixieme s’éleve à qua- tre ou cing pieds de hauteur, et se divise en plusieurs branches minces, unies, et garnies de feuilles en forme de lance , de trois pouces de lon- gueur sur quinze lignes de largeur, d'un vert luisant au-dessus, blan- ches en-dessous , sillonnées par trois veines longitudinales, qui se réunissent avant d'atteindre la base , entieres et alternes sur les branches : ses fleurs sortent en panicules claires aux extrémités des branches ; elles sont petites, blanches, et ont de E 34 MEL longs tubes ; elles sont remplacées par de petits fruits de couleur pourpre. Malabéthrica. La septieme a une tige angulaire de six ou sept pieds de hauteur, qui pousse des bran- ches opposées, et garnies de feuilles én forme de lance , ovales , rudes, placées par paires , velues, d’un vert foncé en-dessus , et d’un vert pale en-dessous: ses fleurs, qui sortent aux extrémités des branches, deux ou trois ensemble, sont larges , d’une couleur de rose tirant sur le pourpre, et placées dans des calices grands et velus ; elles sont remplacées par des fruits ronds de couleur pourpre, couronnés par les calices , et rem- plis d'une chair pourpre, qui envi- ronne les semences. Lavigata. La huitieme s’éleve à fa hauteur de vingt pieds, avec une grosse tige droite, couverte d’une écorce grise, et divisée au.sommct en plusieurs branches angulaires et garnies de feuilles oblongues, ovales , de près d’un piel ds lon- gueur sur six pouces de iargeur au milieu , d’un vert foncé en-dessuis , soyeuses en-dessous, avec cing fories côtes longitudinales , dentées sur leurs bords , et opposées: ses fleurs sortent aux extrémités des branches en paquets longs er laches ; ellessont blanches , et produisent des fruits ronds de couleur pourpre , et rem- plis d’une chair qui renferme les se- mences. MEL | Petiolata. Laneuvieme s’éleve à la hauteur de près de trente pieds, avec une tige forte, droite, couverte d’une écorce grise , et divisée au sommet en plusieurs branches angu- laires applaties , et garnies de feuilles ovales, dentées sur leurs bords , dé sept pouces de longueur, sur pres- que cinq de largeur, portées par paires opposées sur de fort longs pétioles, d’un vertluisanten-dessus ; d’une couleur d’or pale satinée en- dessous , et fortifiées par cing fortes coteslongitudinales,etun grand nom- bre de plus petites, transversales : ses fleurs sont produites en panicules la- ches aux extrémités des branches 3 elles sont blanches, et remplacées par des fruits de couleur pourpre, et a-peu-pres de la même grosseur que ceux de la précédente. * Umbellata. La dixieme a une tige d’arbrissean de dix à douze pieds de hauteur, couverte d’une écorce ve- lue, et divisée vers son sommet en plusieurs branches garnies de feuil- les en forme de cœur , terminées en pointe aigié, de cing pouces de lon- gueur sur trois de largeur vers leur base, entieres sur leurs bords, d’un vert foncé au-dessus, et blanches en« dessous, à cinq veines longitudina- les, avec plusieurs plus petites, trans- versales, opposées et stipportces par des péuioies velus, et de deux pou- ces et demi de longueur : ses fleurs sont produites aux extrémités des branches en espece d’ombelle; ciles MEL _sont d’une couleur de rose pâle, lar- ges et placées dans des calices velus; elles produisent des fruits noirs , et un peu plus gros que les baies de Sureau. Racemosa. La onzieme s’éleve à la hauteur de huit à neuf pieds, en une tige d’arbrisseau, couverte d’une écorce d’un brun foncé, et divisée au sommet en plusieurs branches écar- tées , et garnies de feuilles obion- gues en forme de lance , de six pou- ces de longueur sur trois de largeur vers la base, terminées en pointe aigue, divisées sur leurs bords en dentelures très-fines, unies sur les deux surfaces, et d’un vert foncé. Verticillata. La douzieme a une tige d’arbrisseau de cing ou six pieds de hauteur, divisée en plusieurs pe- tites branches couvertes d’uneécorce yelue , cotonneuse , et de couleur de fer rouillé : ces branches sont gar- nies de feuilles ovales en forme de lance , d’un pouce et demi de lon- gueur sur neuf lignes de largeur au milieu, d’un vert foncé en-dessus, et d’une couleur de fer rouillé en- dessous, avec cinq veines longitu- dinales opposées , et sessiles aux branches: ses fleurs sont. produites en têtes verticillées aux nœuds des tiges; elles sont petites, de couleur tirant sur le pourpre, et des fruits petits et noirs leur succedent. Acuta. La weizieme est un ar- brisseau qui ne s’éleve gueres qu’à M E.L 35 trois pieds de hauteur, et se divise vers le bas en plusieurs branches minces , et garnies de feuilles en forme de lance , terminées en pointe aiguë, de cinq pouces de longueur sur un et demi de largeur au milieu , scices sur leurs bords, et d’un vert foncé en-dessous, avec trois veines longitudinales, opposées et suppor- tées par de courts pétioles : ses fleurs naissent en paquets clairs aux extré- mités des branches ; elles sont blan- ches, et remplacées par de petits fruits de couleur pourpre. Glabra. La quatorzieme a unetige darbrisseau de huit à neuf pieds de hauteur , et divisée vers le sommet en plusieurs branches minces, lisses » et garnies de feuilles ovales en forme de lance , de sept pouces de lon- gueur sur trois de largeur, terminées en pointe aiguë , entieres sur leurs bords , unies sur les deux surfaces opposées , et à trois veines longitu- dinales : ses fleurs sortent aux extré- mités des branches en panicules lä- ches, et produisent de petits fruits de couleur pourpre. Quinque-nervia. La quinzieme s’é- leve a la hauteur de cing ou six pieds avec plusieurs tiges d’arbrisseau 4 qui se divisent en plusieurs branches courbees , et garnies de feutlles ova- les de la longueur de trois pouces sur presque autant de largeur, traversées par cinq veines longitudinales, ru= des, d’un vert foncé en-dessus, d’un Eij 36 MEL vert pale en-dessous, dentées sur leurs bords , supportées par des pé- tioles tres-velus , quelquefois op- posées, et d’autres fois alternes sur les branches : ses fleurs naissent sur les côtés des tiges en paquets fort lä- ches ; elles sont petites , d’une cou- leur herbacée , et sontremplacées par de petits fruits de couleur pourpre; et remplis de petites semences. Octandria. La seizieme a une tige d’arbrisseau de sept à huit pieds de hauteur , et divisée en plusieurs branches lisses , et garnies de feuilles en forme de lance, de quatre pouces environ de longueur sur quinze li- gnes de largeur au milieu, lisses sur les deux surfaces , d’un vert foncé, garnies de trois veines longitudina- les , et dont les bords sont fortement garnis de poils hérissés et piquans : ses fleurs sont disposées en paquets laches aux extrémités des branches ; elles sont petites, de couleur pour- pre , et sont remplacées par de pe- tits fruits noirs. Aspera. La dix-septieme ressem- ble à la précédente en plusieurs par- ties ; mais ses feuilles sont ovales , d’un peu plus de deux pouces de longueur sur quinze lignes de lar- geur , garnies de cinq veiñes longi- tudinales, lisses sur les deux surfa- ces, d’un vert foncé, opposées, et supportées par de courts pétioles : ses fleurs croissent en paquets laches aux extrémités des branches ; elles MEL sont plus grosses que celles de l’es- pece précédente , et de la même cou- leur: les bords des feuilles de cette espece sont fortement garnis de poils piquans , comme ceux de la précé- dente. Scabrosa. La dix-huitieme s’éleve avec une tige d’arbrisseau à la hau- teur de huit a neuf pieds , et se di- vise en branches opposées; ainsi que les feuilles, qui ont sept pouces de longueur sur trois de largeur , et qui sont rudes en-dessus , entieres sur leurs bords , terminées en pointe aiguë, d’un vert tendre sur les deux surfaces , etsupportées par de courts péuoles: ses fleurs, qui naissent en panicules larges’, et claires aux extré- mités des branches , sont petites, blanches, et remplacées par des fruits ronds, petits, et de couleur pourpre. Culture. Toutes les especes sont originaires des parties chaudes de l'Amérique ; mais on en connoit en- core un grand nombre d’autres , dont la plupart ont été trouvées à la Ja- maique par le Docteur Housroun, qui a envoyé les semences de plu- sieurs en Europe. Quelques-unes ont réussi; mais presque toutes les plantes qu’elles ont produites ont été détruites par le rude hiver de 1740; depuis cetemps, on n’en a point en- voyé de nouvelles en Europe. La diversité du feuillage de ces plantes forme un coup-dœil très- MEL agréable; plusieurs d’entr’elles ‘ont des feuilles fort larges , et la plupart sont de différentes couleurs sur les deux surfaces ; le dessous est blanc, de couleur d’or ou brun, et leur surface supérieure offre différentes teintes de vert, de maniere qu’elles ont une belle apparence dans les serres pendant toute l’année; d’ail- leurs ces plantes n’ont rien d’uule qui puisse les faire rechercher , et ce n’est que la singularité de leur feuillage qui leur fait donner une place dans toutes les collections des Curieux. On voit aujourd’hui très-peu de ces plantes dans les jardins de PEu- rope, ce qui peut être occasionné par la difficulté de les transporter d'Amérique dans des pots, et de ce que leurs semences, quiisont très- petites, se dessechentbientôt, quand on les a tirées de la chair, et réussis- sent rarement. La meilleure méthode pour obtenir ces plantes est de met- tre les fruits entiers dans du sable sec, aussi- tôt qu'ils sont murs, et de les envoyer en Angleterre par les premiers vaisseaux. Dès qu’on les recoit, il faut les tirer hors du sable, mettre les semences dans des pots remplis d’une terre légere, et les plonger dans une couche de tan de chaleur modérée. Lorsque les plan- tes poussent, et qu’elles sont en état d’être enlevées, on les place séparément chacune dans de petits MEL. +7 pots remplis deterre légere ; on les replonge dans une autre couche de tan, et on les traite ensuite comme P Annona , dont le Lecteur peut con- sulter l’article. MELESE. Voyez Larix. MELIA. Lin. Gen. Plant. 473. Azedarack. Tourn. Inst. R. H. 616. tab. 3873 arbre à Chapelet, Lilas des Indes, Faux Sycomore. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, érigé et formé par une feuille divisée à son sommeten cinq poin- tes obtuses ; la corolle est composée de cinq pétales longs, étroits, en forme de lance, et étendus ; elle a un nectaire cylindrique , formé par une feuille aussi longue que les pé- tales, et découpée en deux parties sur ses bords : Ja fleur a dix petites étamines insérées au sommet du nec- taire, etterminées par des antheres qui ne paroissent pas au-dessus ; son germe est conique , et soutient un style cylindrique, et couronné par un stigmat obtus et denté; ce germe se change ensuite en un fruit mou et globulaire , quirenferme un noyau rond , sillonné par cinq rainures- rudes , et à cinq cellules , qui con- tiennent chacune une semence oblongue. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la dixieme classe de LINNÉE, intitulée: Decan- MEL. drie monogynie , qui renferme celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Les especes sont : 1°. Melia Azedarach , foliis bipinna- sis. Flor. Zeyl.162.Gron. Orient, 133. Kniph. cent, 2.72. 443 Lilas des Indes a feuilles dcublement ailées. Æzedarach. Dod. Pempt. 848. Burm. Zeyl.40. Herm, Lugd.- B. 652. Rati Hist, 1546 ; Faux Sycomore ou Li- las des Indes. Melia foliis decompositis. Hort. Cliff. 161. Roy. Lugd. - B. 462. . Arbor. Fraxini folio, flore caruleo., Bauh. pin. 415. Pseudo-Sycomorus. Cam. Epit. 181, 38 B. Melia semper virens. Lin, Syst. Plant, t, 2. p. 272. Variété. | Azedarach semper virens et florens. Tourn. Inst, 616. Azadirachta Indica , foliis 'ramosis minoribus , flore albo , sub-cæruleo pur- purascente majore. Comm. Hort. 1. Ps 1470 b.75. 2°, Melia azadirachta , foliis pinna- tis. Hort. Cliff. 161. Fl. Zeyl., 161. Roy. Lugd. - B. 462; Lilas des [des a feuilles ailées. Olea Malabarica Fraxini folio. Pluk, Alm, 269.t. 147. f. 1: Azedarach foliis falcato - serratis. Burm. Zeyl. 40, t. 1S. Azadirachta Indica Folio Fraxini , Breyn ic. 21, t. 15% Arbor Indica, Fraxino similis , olex fructu. Bauh, pin. 416. MEL Aria Bepou. Rheed. mal, 4, p, 107 fr $2. Azedarach. Burm. Fl, Ind, 101. Axedarach, La premiere espèce ;, qui croit naturellement en Syrie , a, été portée en Espagne et en Portu- gal , où elle est à présent aussi com mune que si elle en étoit originairez dans les pays chauds, elle devient un grand arbre qui s’étend au - de- hors en plusieurs branches, garnies de feuilles aïlées , et composées de, trois ailes plus petites, dont les lobes. sont entaillés et dentés sur leurs bords ; elles sont d’un vert foncé en- dessus, et plus pale en-cessous: les fleurs sortent sur les côtés des bran-. ches en longs paquets clairs; elles sont composées de cinq, pétales. longs, étroits, en forme de lance, et de couleur bleue , et sont rem- placées par des fruits oblongs de la grosseur d’une petite Cerise , da= bord verts, mais qui deviennent d’un jaune plus pâle en mürissant ,:et qui renferment une noix sillonnée par cing rainures profondes , et à quatre ou cing cellules, qui contiennent chacune une semence oblongue. Cette espece produit des fleurs en Juillet, mais elle ne donne pas sou- vent des semences en. Angleterre 5. elle perd ses fewilies en automne, et en pousse de nouvelles au printems, On dit que la chair qui environne la noix est vénéneuse, et qu’en la mêlant avec de la graisse, elle em MEL poisonne les chiens qui la mangent. Les Catholiques Romains percent ces noix pour en faire des cha- pelets. Ona introduit ces plantes , ily a quelques années , dans les Isles de l'Amérique, où, suivant ce quel’on m'a assuré, elles restent en fleurs, et produisent des fruits durant la plus grande partie de Pannée. On n’a envoyé quelques-uns de ces fruits sous le titre de Lilas des Indes, et les plantes qu’ils ont produites ont été les mêmes que celles qui viennent de la Syrie. On multiplie cette espece par ses_ graines , qu’on peut faire venir de PItalie ou de PEspagne , où ces ar- bres produisent annuellement des fruits mûrs. On seme ces baies dans des pots remplis de terre fraiche et Jégere ; on les plonge dans une cou- the de tan de chaleur tempérée ; et si les semences sont bonnes, elles pousseront dans lespace d’un mois ou de six semaines. Quand ces plan- tes ont paru, on les arrose fréquem- ment, et on leur donne beaucoup d'air, en soulevant les vitrages cha- que jour: au mois de Juin, on les exposeen plein air, dans une situa- uon bien abritte , pour les durcir avant Phiver; et en Octobre, on. place les pots qui les contiennent sous un chässis de couche chaude, où les plantes puissent jouir de Pair dans les temps doux , et être à Pabri VERE: TE 39 des fortes gelées. Pendant l'hiver, on les arrose légerement, mais pas trop souvent ; car lorsque leurs feuilles sont tombées , il ne leur faut que très-peu d'humidité, Au mois de Mars suivant, on tire les plantes des pots de semences, pour les diviser ; on les met chacune séparément dans de petits pots rem= plis dune terre fraiche et légere, et on les plonge dans une couche de chaleur modérée, pour les aider à prendre racine, et hater leur ac- croissement ; mais il ne faut pas les laisser trop filer. Au mois de Juin, on les expose au grand air comme auparavant: pendant les trois ou quatre premiers hivers , on les tient à Pabri du froid; mais lorsqu’elles sontdevenues assez grosses et ligneu- ses , elles supportent le plein air contre une muraille exposée au midi. La bonne saison pour les met- tre en pleine terre, est le mois d’A- vril: alors on les tire des pots, en coupant seulement lextérieur de la motte de terre; on les met dans les trous qui ont été creusés pour les recevoir , et l’on serre exactement la terre autour de leurs racines : quand le tems est sec, on les arrose deux fois par semaine , jusqu’à ce qu’elles aient poussé de nouvelles fibres mais 1i faut les planter dans un sol sec , sans quoi il est à craindre que les fortes gelées ne les détruisent. Ajadirachta, La seconde espece 40 MEL croit naturellement en Amérique ; où elle devient un grand arbre ; sa uge est épaisse, son bois est d’un jaune pâle, et son écorce est de cou- leur pourpre foncé , et d’une saveur fort amere ; ses branches s'étendent au loin en tout sens, et sont garnies de feuilles blanches, ailées , et com- posées de cing ou six paires de lobes oblongs, à pointe aiguë, et terminées par un lobe impair; ils sont sciés sur leurs bords, d’un vertclair, et d’une odeur désagréable; ses feuilles sont supportées par de longs pétioles, quelquefois opposés et quelqu efois alternes : ses fleurs, qui naissent en panicules longues et branchues surles parties latérales des branches, sont petites, blanches , et placées dans de petits calices découpés en cinq seg- mens aigus ; elles sont remplacées par des fruits ovales de la grosseur dime petite olive, d’abord verts, ensuite jaunes , ct pourpre lorsqu'ils sont mars. La chair qui environne Ja noix est huileuse, acre et amere 5 la noix est blanche, et de la méme forme que celle de l’espece précé- dente. Cet arbre croit dans des ter- reins sabionneux ce l'Amérique , et dans l'Isle de Céy!an, où il est tou- jours vert. IL produit des fleurs ct des fruits deux fois l'année. Cette espece est à présent fort rare en Angleterre, ainsi que dans les Jardins Hollandois, où elle étoit plus commune, si y a quelques an= MEL : nées : on lamuitiplie par ses graines, ainsi que la premiere ; mais comme elle est beaucoup plus tendre, il faut la tenir constamment dans une couche detan, tandis que ses plan- tes sont jeunes. En été, on peut les placer sous un chassis; mais en hi- ver , on les tient dans la serre chaude, où on les traite comme les autres plantes qui viennent des mê- mes contrées : quand elles ont ac- quis de la force , on peut les con- duire plus durement , en les tenant en hiver dans une serre sèche , en les exposant pendant deux ou trois mois de lPété, en plein air, dans une situation chaude etabritée ; mais on ne doit pas les laisser dehors trop long-temps, eton les arrose légere- ment en hiver, Au moyen de ce trai- tement, ces plantes produiront des fleurs annuellement; et comme elles conservent leurs feuiiles toute l’an- née, elles servent d'ornement dans, les serres chaudes. La premiere espece , à laquelle on donne ordinairement le nom de Zizyphus alba, en Portugal et en Es- pagne ; de Pseudo-Sycomorus , en Ita- lie, est la même que la plupart des Botanistes appellent Azedarach ; mais le Docteur LinNEE a changé cenom en celui de Melia , quia été donné par Théophraste à une espece de Frêne. MELIANTHE ou PIMPRENELLE D'AFRIQUE, MEL D'AFRIQUE. Voyez MELIAN- THUS. MELIANTHUS. Tourn. Inst, R. FH. 430. tab, 245. Lin. Gen. Plant. 712 psriates de vias du miel, et és une fleur. Fleur à miel , Mé- Lanthe ou Pimprenelle d'Afrique. Caracteres. Le calice de la fleur est large, coloré , inégal, et divisé en cing segmens , dont les deux su- périeurs sont oblongs et érigés ; Pin- férieur, court, et semblable à un sac , et ceux du milieu en forme de lance, etopposés; la corolle a qua- fre pétales étroits , en forme de dance , réfléchis a leur pointe, éten- dus au-dehors , et figurés comme le calice en deux levres jointes à leurs côtés ; la fleur a un nectaire formé par une feuille placée dans le seg- ment inférieur du calice fixé au ré- ceptacle, court, comprimé sur le gûté , et découpé sur ses bords ; elle a quatre étamines érigéeSet en forme de lance , dont les deux infé- rieures sont un peu plus courtes que les deux autres, et qui sont toutes terminées par des antheres oblon- gues, et en forme de coeur: dansle centre est placé un germe quarré, qui soutient un style érigé, et cou- gonné par un sugmat divisé en qua- ire parties. Ce germese change dans Ja suite en une capsule quadrangu- Jaire , et divisée par des cloisons en plusieurs cellules , dont chacune Tome V, MEL 4t renferme une semence presque glo- bulaire , fixée au centre de la cap- sule. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la qua- torzieme classe de LiINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont deux étamines longues , et deux plus courtes, et dont les semences sont renfermées dans les calices. Les espèces sont : 1°. Melianthus major, stipulis soli- tariis , petiolo adnatis, Hort. Cliff. 492. Hort. Ups. 181. Roy. Lugd.-B, 402. Kniph. cent, 12. 2. 70 ; Mélianthe avec des stipules stmples qui crois- sent près du pétiole, Melianthus Africanus. H. L.B.4 145 le plus grand Mélianthe d'Afrique. 2°. Melianthus minor , stipulis gemi- nis distinctis, Hort. Cliff. 492. Roy. Lugd. - B. 402. Kniph. cent. 8. n. 68. Fabric. Helmst. 420; la plus petite mélianthe, avec deux stipules dis- tunctes. Melianthus Africanus minor > fœti- dus. Com. Rav. Pl. 4. tab, 4. Melianthus Hysiquanensis minor , fetidus, Raii Dendron. 120. Major. La premiere espece croît naturellement au Cap de Bonne-Es- pérance , d’où elle a été portée en Hollande en l’année 1672 ; elle aune racine ligneuse et vivace, qui s’é- tend au loin de tous côtés , et qui produit plusieurs tiges ligneuses de quatre ou cing pieds D 0 42 MEL et herbacées vers le sommet , où elles sont garnies de feuilles larges et ailées , quiembrassent les tiges de leur base. Ces feuilles ont une sti- pule large et simple, fixée sur le côté supérieur du pétiole, avec deux oreilles à la base, qui embrassent aussi latige ; elles sont formées par quatre ou cinq paires de lobes fort larges, terminées par un lobe impair, et profondément découpées sur leurs bords en segimens aigus, et de cou- leur grise ; entre ces lobes regne une bordure a double feuille ou aile sur le côté supérieur de la côte du mi- lieu ; de maniere qu’elle joint la base des lobes ensemble. Cette bordure est aussi profondément dentée: les fleurs sont placées en longs épis entre les feuilles vers le sommet des tiges ; elles sont d’un brun de choco- lat, et de la forme des fleurs en gueule ; mais elles different de celles de cette classe, en ce qu’elles ont quatre pétales; elles sont remplacées par des capsules oblongues , quar- rées , et divisées par une cloison centrale en quatre cellules, qui ren- fermentchacune une semenceronde. Cette plante fleurit dans le mois de Juin; mais elle ne produit point de semencesen Angleterre, à moins que Pannce ne soit trés-chaude. On conservoit autrefois cette plante dans les orangeries, comme les autres especes exotiques tendres ; yaaisen la plaçant dans un sol sec 4 MEL et à une exposition chaude , elle sup? porte très-bien le froid de nos hivers : ordinaires. Dans les temps de gelée, les sommets des tiges sont quelque- fois détruits , mais les racines subsis- tent et repoussent au printems sui vant, de sorte qu’on risque peu de la perdre. Celles qui croissent en plein air, fleurisseat toujours mieux que celles qu'on tient renfermées dans Porangerie , parce qu’elles fi lent moins, ce qui empêche com- munément les plantes de fleurir ; car il est très-rare de voir produire des fleurs à celles qui se trouvent placées dans les orangeries, où elles pous- sent foiblement, et périssent bien= tot après ; de sorte que , malgré que les tiges deviennent ligneuses , elles ne sont cependant pas de longue durée : mais les racines s’étencent beaucoup , quand elles ont assez de place pour cela, et ponssentannuel- lement une grande quantité de re- jettonsy Quand les plantes croissent en pleine terre, la plupart de ces tiges ou rejettons, qui ne sont pas endommagés par la gelée, fleuris- sent ordinairement au printems sui: vant: ainsi, la méthode la plus sûre pour les faire fleurir , est de couvrir leurs branches dans les tems de gelée avec des roseaux ou desnattes, poug empêcher le froid de détruire leurs sommets , et encore mieux de les placer contre une muraille à une bonne exposition, et sur des dés MEL ombres secs , dans lesquels elles Re pousseront pas si vigouret- sement que dans une bonne terre ; ou élles deviendront moins succu- fentes, et seront par conséquent moins sujettes à être endommagces par le froid. Si l'hiver estrude, onat- tache les tiges contre lamuraille, eton © les couvre pour les conserver , sans quoi elles périssent souvent jusqu’à la racine, et produisent rarement des fleurs. On peut multiplier cette espece par rejettons ou par marcottes , que Pon choisit dans les jeunes branches de côté , et que l’on tient couchces depuis le mois de Mars jusqu’en Sep- tembre, en observant de choisir celles qui sont garnies de fibres. Lors- qu’elles ont poussé des racines , elles 5 . a bx. ; nexigent plus aucun autre soin que étre tenues nettes de mauvaises herbes; on les multiplie aussi par boutures , qu’on peut planter pen- dant tout l'été , et qui prennent très- bien racine , si on les arrose et si en les tient à l’ombre : on peut les transplanter ensuite dans les places qui leur sont destinées. Minor. La seconde espece, qu’on rencontre aussi dans les environs du Cap de Bonne-Espérance, d’où ellea été apportée en Europe, s’éleve avec destiges rondes ; molleset ligneuses, à la hauteur de cing ou six pieds, et pousse deux ou trois branches Jatcrales , garnies de feuilles aïlées, MEL 43 comme celles de la précédente , mais de moitié moins larges, et qui ont deux stipules distinctes qui adherent à leurs pétioles. Ces feuilles sont d’un vert foncé en-dessus, et blan- châtres en-dessous : ses fleurs sor- tent des parties latérales des tiges en panicules laches et pendantes , qui soutiennent chacun six ou huit fleurs de la même forme que celles de la premiere espece, mais plus petites , et dont les pétales ont leur bäse verte, et leur extrémité de couleur de sa- fran ; en-dehors, dans la partie gon- flée des pétales, est une tache dun beau rouge. Ces fleurs ont deux étamines longues et deux plus cour- tes; qui sont toutes terminées par des antheres jaunes ; elles pro- duisent des capsules quarrces, et plus courtes que celles de la préci- dente, dans lesquelles sont renfer- mces quatre semences ovales dans des cellules séparées. Cette plante fleurit dans le même temps que la premiere. Cette espece n’étend pas ses raci- nes comme la précédente ; aussi ne se multiplie-t-elle pas avec autant de facilité : mais ses boutures étant plantées sur une vieille couche chaude , dont la chaleur est éteinte , ét couvertes de cloches, pour en exclurre Pair, prennent racine assez aisément; elles peuvent être mises dans des pots, et abritées en hiver sous un châssis de couche ordinaires F ij 44 - MEL pendant un an ou deux, jusqu’a ce qu'elles aient acquis de la force ; en- suite on les plante dans une plate- bande chaude , et on les traite comme Pespece précédente. Au moyen de ce traitement , je les ai vu fleurir beaucoup mieux qu'aucune de celles qui avoient été soignées plus dé- licatement. Ces plantes perfection- nent leurs semences dans les années favorables. MELILOT. Voyez TRIFOLIUM MELILoTUSs. MELILoTus. Voyez TRIGONELLA. MELINET. Voyez CERINTHE. MELINET ORIENTAL. Voyez Onosma ORIENTALIS. L. MELISSA. Tourn. Inst. R. H. 193. tab. o1. Lin, Gen, Plant. 647 3 ainsi appelée de wea miel, parce que les abeilles en recueillent sur cette - plante ; elle est aussi nommée Me- lissophyllon qi et ax une feuille ou feuille de miel. Baume, Melisse. Caracteres. Le calice de la fleur, qui est ouvert, angulaire , et en forme de cloche, a son bord en deux levres, dont la supérieure est décou- pée en trois parties ouvertes et ré- fléchies , et Pinférieure est courte, aigue, et divisée en deux segmens ; la corolle est labice, et son tube est MEL cylindrique ; seslevressontouvertess la supérieure est courte, érigée, fourchue, ronde , et découpée à l’ex- trémité ; l’inférieure est divisée en trois parties , dont celle du milieu est la plus large : la fleur a quatre étamines en forme d’aléne , dont deux sont aussi longues que la co- rolle , et les deux autres n’ont que la moitié de cette longueur ; elles sont terminées par de petites antheres , qui se joignentpar paires; son germe est divisé en quatre parties, qui soutiennent un style mince , aussi long que la corolle, placé avec les étamines sous la levre supérieure, et couronné par un stigmat mince , divisé en deux parties, et réfléchi. Le germe se change, quand la fleur est passée , en quatre semences , nues et postées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNÉE, qui renfer- me celles dont les fleurs ont deux étamines Iongues , et deux plus courtes, et dont les semences sont nues. Les especes sont : 1°. Melissa officinalis , racemis axil= laribus verticillatis , pedicellis simplici- bus. Lin. Sp. Plant. 592. Scop. carne ed, 2. 2. 739. Kniph. cent. 4. n, 48, Sabb. Hort. 3. f. 61. Blackw. f. 27. Regn. bot. ; Mélisse avec des paquets de fleurs verticillées , qui sortent des côtés des tiges , es sontsoutenus MEL par des pédoncules simples et pe-. tits Melissa hortensis. C. B. P. 229 ; Mé: lisse de jardin ou Baume commun, Citronnelle. Apiastrum sive Melissophyllum, Lob. ico 227% 2°. Melissa Romana, floribus verti- cillatis , sessilibus , foliis hirsutis; Mé- lisse avec, des fleurs verticillées et sessiles , et des feuilles velues. Melissa Romana molliter hirsuta et graveolens. H. R. Par.; Mélisse Ro- maine , avec des feuilles garnies d’un duvet mou, ayant une odeur forte. 3°. Melissa grandi-flora , pedunculis axillaribus dichotomis , longitudine flo- rum. Lin. Sp. Plant. 592. Kniph, cent, 7.2. §63; Mélisse dont les pédoncu- Yes qui sortent des aisselles de la tige, sont fourchus, et de la lon- gueur des fleurs. Thymus racemis lateralibus , sparsis ; corollis calyce-triplo longioribus. Scop, carn. ed. 1. p. 457. 2. 3. ed. 2, n. 732. | Calamintha magno flore. C. B. P. 229 ; Calament à grandes fleurs. Calamintha montana præstantior. Besl, Eyst. Ast. 7. fil. 4°. Melissa Calamintha , pedunculis axillaribus dichotomis , longitudine fo- liorum, Lin. Sp. Plant. 593. Mat. med. 153. Crantz. Austr. p.285. Kniph. cent. 43 Mélisse avec des pédoncules fourchus , qui sortent des ajsselles MEL 45 dé la tige, et sont aussi longs que les feuilles. Thymus Calamintha. Scop. carn. ed. 2, 2. 733° Calamintha vulgaris et officinarum Germania. C. B. P. 2283 Cala- ment commun des boutiques d'Al: lemagne. Calamintha montana. Dod. pempt, 98. Riu. f 46. Blackw. f. 166. 5°. Melissa Nepeta , pedunculis axil- laribus dichotomis , folio longioribus y caule decumbente, Lin. Sp. Plant. 593 3 Mélisse avec des pédoncules four- chus, et plus longs que les feuilles qui sortent des aisselles de la tige; et une tige tombante. Calamintha Puleguodore sive Nepetas Bauh, Pin, 228 ; Calament à odeur de Pouliot, ou Pouliot sauvage. 6°, Melissa Cretica, racemis termina= libus , pedunculis solitariis brevissimis. Lin, Sp. Plant. 593; Baume avec des épis de fleurs qui terminent les tiges, et qui croissent sur des pédoncules simples et très-courts. Calamintha incana, Ocymi foliis. C, B. P. 228 ; Calamentblanc, à feuilles de Basilic. Calamintha , Pulegii odore minor. Barr, ic. 1166. 7°. Melissa Majorani-folia-, foliis ovatis glabris, floribus verticillatis sessi- libus, pedunculis solitariis brevissimis 3 Baume à feuilles ovales et unies , à fleurs verticillées et sessiles, et a uges simples et wès-courtes, 46 MIiEVL Calamintha Romana, Majorane fo= lio , Pulegit odore. Bocc. mus,; Cala- ment Romain a feuilles de Marjo- Jaine, et à odeur de Pouliot, 8°. Melissa fruticosa, ramis attenua- tis, virgatis , folits subtis tomentosis. Lin. Sp. Plant, 593 ; Baume enar- brisseau avec des branches min- ces comme des verges, et des feuilles velues en-dessous, - Calamintha Hispanica frutescens , Mari folio. Tourn, Inst. 104; Cala- ment d'Espagne en arbrisseau , à feuilles de Marum. ‘ Calamintha montana incana minor, Moris. Hist. 3.p. 413. n. 6. Officnalis. La premiere espece croit naturellement sur les monta- gnes , près de Geneve , et dans quel- ques parties de l'Italie: on+la_cul- tive ici comme une plante médici- nale , et pourla cuisine; elle a une racine vivace et une tige annuelle, quarrée ; branchue, de deux ou trois pieds de hauteur , et garnie à chaque nœud de feuilles placées par paires, de deux pouces et demi de longueur sur près de deux de largeur a lèur base, plus étroites vers leur extré- mité , et découpées sur leurs bords ; celles du bas ont de longs pétioles: ses fleurs naissent en petits paquets Jaches aux aisselles de’ la tige, sur des: pédoncules minces et verticil- ‘és; elles sont labiées, leur levre supérieure est érigée et fourchue, Pinférieure est divisée en trois par- MEL ties, et celle du milieu est ronde, et découpée à son extrémité. Ces fleurs sont blanches , et paroissenten Juillet. La plante entiere répand une odeur agréable, quiapproche un pew de celle du Limon, On la regarde comme cordiale, céphalique , et propre à guérir les maux de tête et de nerfs. On extrait de cette herbe une eau simple ; on s’en sert aussi en guise de thé, et on lui attribue sous cette forme des effets salutaires. Cette plante donne une variété à feuilles panachées. : On la multiplie aisément, en dis visant ses racines : on fait cette Opé= ration au mois d'Octobre, afin que les rejettons puissent avoir le tems de s’enraciner avant les gelées. On peut divifer ces racines entrès-petites, parties ; car il suffit que chacune ait trois ou quatre boutons : on les plante à deux pieds de distance dans des planches d’une terre commune de jardin, où elles s’étendront et s’en- trelaceront; la seule culture qu’elles exigent est d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et d’être débar- rassées en automne de toutes les tiges mortes: on laboure la terre entre les plantes dans cette sai-. son (1). rs (1) Les feuilles de la Mélisse qu'on em- ploie de préférence aux autres parties de cette plante, ont une odeur agréable, qui approche de celle du citron letsune saveug MEL # +9 ! Ramana. La seconde espece se trouve aux environs de Rome, et dans plusieurs autres endroits de PE- talie; elle a une racine vivace, et _une tige annuelle comme la précé- un peu âcre et balsamique. Cette plante contient une petite quantité d'huile éthérée , d'une odeur suave, un principe résineux, actif, et assez abondant , et une substance gommeuse «presque inerte quand elle est séparée des autres principes. Cette plante, qu’on regarde comme une des plus efficaces et amies de l’homme, agit en agacant, en discutant , et en secouant un peu. Hermann, qui lui attribue les proprié- tés les plus merveilleuses, pense que ses parties Les plus volatiles peuvent réparer les pertes du fluide spiritueux du sang et ds nerfs : elletient un rang distingué entre les médicamens céphaliques , nervins , stoma- chiques , carminatifs , uterins , etc. , et con- viént sur-tout dans le vertige, la foiblesse de mémoire, l’épilepsie , l’apoplexie, le re- lachement de l'estomac, la cardialgie , les affections hysteriques et hypocondriaques, la mélancolie, la suppression des regles et des vuidanges, les fleurs blanches, l'asthme hu- mide , les palpitations; et enfin, dans toutes les maladies qui reconnoissent pour cause une foiblesse dans le genre nerveux. On emploie cette plante dans les bouil- lons , et en infusion theiforme ; mais sa pré- paration la plus ordinaire, est son eau distil- lée, simple ou composée. L’eau de Mélisse simple s’ordonne dans les potions cordiales et anti-hystériques, et l’eau de Mélisse com- posée est employée de préférence dans les maladies du cerveau et des nerfs. La Mélisse entre dans la compofition du syrop d’Armoise , dans le Cathclicon sim- ple, &c. MEL- 47 dente : ses tiges sont minces, ses feuilles beaucoup plus courtes que celles de la premiere ; la plante en- tiere est velue, et d’une odeur forte et désagréable ; ses fleurs sont verti- cillées, sessiles , et plus petites que celles de la premiere; elle fleurit on la eultive rarement dans les jardins; mais elle vers’ le même temps : peut être traitée de la ménte inañiere que la précédente, Grandi-flora, La troisieme est ori- ginaire des montagnes de la Toscane et de l’Autriche : on la conserve dans plusieurs Jardins anglois, pour la variété ; elle a une racine vivace et une uge annuelle , haute d’environ’ un pied, et garnie à chaque nœud de deux feuilles opposées , d’un pouce et demi de longueur sur neuf lignes de largeur , scices sur leurs bords, et d’un vert luisant en-dessus 5 des aisselles de la tige sortentdes pé- doncules solitaires , de six lignes de longueur , qui se divisent en deux autres plus petits, dont chacun sou- tient deux fleurs séparées. Ces fleurs sont grandes, de couleur pourpre, et de la même forme que celles des autres especes. Cette plante fleurie en Jum , etses semences mürissent en Août. On peut la multiplier comme la premiere, et traiter les plantes de la même maniere, Calamintha. La quatrieme est le Calament commun des boutiques , qui croit sans culture dans plusieurs 48 MEL parties de l’Angleterre ; mais on l’ad- met rarement dans les jardins: elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges quarrées , ve- lues, denyiron un pied de longueur, et garnies à chaque nœud de deux feuilles dela largeurenvironde celles de la Marjolaine , un peu dentées sur leurs bords, et d’une odeur fort péné- trante : ses fleurs naissent en têtes verticillées sur les côtés des tiges, soutenues par des pédoncules qui se divisent par paires, et de la même longueur que les feuilles. Ces pé- doncules supportent plusieurs peti- tes fleurs bleuâtres, qui paroissent en Juillet, et sont remplacées cha- cune par, quatre semences, petites, rondes et noires. Cette herbe est d'usage en Médecine; elle est plus chaude, et renferme plus de parties subtiles et volatiles que la Menthe; elle excite urine, nettoie le foie, et adoucit la toux. Cetteespece peut être plantée dans les jardins , ettraitée de la même maniere que la pre- miere, | Nepeta, La cinquieme naît spon- tanément en Angleterre ; ses tiges sont plus longues , et inclinées vers la terre ; ses feuilles, qui sont plus larges etplus dentéessur leurs bords, ont une odeur forte comme celles du Pouliot ; les têtes yerticillées des fleurs sont plus rapprochces les unes des autres que celles de la quatrieme ; Mais en toutes auues çhoses , MEL elles se ressemblent parfaitemert, Cretica, La sixieme, qu’on ren- contre dans la France méridionale eten Italie, n’est pas d’une si longue durée que l’espece précédente ; car elle subsiste rarement plus de deux OU trois ans ; ses tiges sont minces y un peu ligneuses , et garnies de feuilles rondes , blanches, petites , et opposées à chaque nœud : ses fleurs sont produites en têtes verti- cillées vers le haut des tiges , qui sont terminées par un épi lâche ; elles sont petites , blanches, et de la même forme que celles des autres especes ; elles paroissent dans le mois de Juin, et sont remplacées par des semences , qui mürissent en, automne , et qui produisent sans soin une quantité suffisante de jeu- nes plantes, quand on leur permet de se répandre. Majorani-folia. La septieme, qui croit naturellement en Italie, est une plante bis-annuelle , dont les tiges, longues denviron huit pouces, sont iviclinées vers la terre, et garnies de feuilles rondes , à-peu-près de la grandeur de celles de la Marjolaine , et dun vert clair: ses fleurs naissent en têtes serrées et verticillées sur la partie haute des tiges , chacune sur un pédoncule séparé ; elles sont grosses , et d’un pourpre brillant 3 elles paroissent dans les mois de Juillet et Août, et leurs semences muürissenten automne: onla multiplie par MEL par ses graines, qu’on met en terre aussi-tot qu’elles sont mures , pour que les plantes potissent au prin- tems suivant : maissi l’on neles seme qu'au printems , elles ne germent qu'un an après. On peut aussi la multiplier par boutures, qui pren- nent aisément racine, en les plan- tant en été, et en les tenant al’ombre. Ces plantes résistent au froid de Phiver, si elles sont placées dans une plate-bande chaude; mais pour en conserver l’espece , il faut mettre une plante ou deux dans des pots, et les enfermer en hiyer sous un chassis. Fruticosa.. La huitieme est origi- ginaire de l'Espagne; elle a des tiges minces d’arbrisseau de neuf pouces environ de longueur, qui poussent de petites branches latérales, oppo sées, et garnies de petites feuilles blanches , a pointe ovale , et placées par paires ; elles ressemblent beau- coup à celles du Marum; ses fleurs sont disposées en épis yerticillés aux extrémités des tiges ; elles sont petites et blanches ; elles paroissent en Juillet, et leurs semences müris- sent en automne. La plante entiere a une odeur forte de Poulior , et elle est d’aussi peu de durée que la sep- tieme espece. On peut la multi- _ plier par semences ou par boutures, comme la précédente, et Ja traiter de même. Tome V, MEL 49 MELISSE ou CITRONNELLE. Voy. MELISSA OFFICINALIS. MELISSE DES BOIS. Foyer MEL1ITIS MELISSOPHYLLUM. MELISSE DES MOLDAVES, ou LA MOLDAVIQUE. Voyez DRA- COCEPHALUM MOLDAFICA. MELISSE DES MOLUQUES, ou LA MOLUQUE. Voyez MoLUCEL- LA LEVIS. MELITTIS. La plus grande Or- tie morte. Lin, Gen. Plant. ed, non, n. 789. Caracteres. Le calice de la fleur est érigé ; cylindrique, en forme de cloche , et avec deux levres , dont la supérieure est grande et décou- pée , et l’inférieure est courte , et di- visée en deux parties : la corolle est labiée; son tube est plus long que le calice, les levres sont plus épaisses; la supérieure est ronde , unie et éri- gée, et linférieure est divisée en trois parties étendues et obtuses ; la fleur a quatre étamines en forme d’alène, et situées sous la levre su- périeure , dontdeux sont un peu plus longues que les autres, et qui sont toutes terminées par des antheres di- visées en deux parties obtuses, et pla- cées en travers; son germe, qui est obtus , velu , et divisé en quatre G so MEL parties, soutient un style mince, cou- ronné: par un stigmat partagé en deux parties aiguës ; la fleur estrem- placée par quatre semences qui mürissent dans le calice. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LInNEE, intitulée Didynamie gymnespermie, qui com- prerid celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes, et qui produisent quatre semences nues qui mürissent dans le calice. Nous n’avons qu’une espece de ce genre, qui est: 1°. Melittis Melissophyllum. Hort. Cliff. 309. Roy. Lugd.- B. 309.Sauv. Monsp. 150; la plus grande Orte morte. Melissophyllum, Hall, Helv. n, 244. Riu. Mon. f. 21. Melissa Fuchsii. Cam, Epit.99. 30; Mélisse des bois. Lamium montanum, Melissæ folio. Bauh, Pin, 231. Cette plante croit naturellement dans quelques bois de l'Angleterre occidentale , et dans le pays de Galle, en Allemagne, et près de Montpel- lier; elle a une racine vivace, qui pousse au printems trois ou quatre uges , et quelquefois un plus grand nombre , suivant l’âge et la force de la plante. Cestiges s’¢levent à la hau- teur d’un pied et demi; elles sont quarrées , et garnies de feuilles sem- MEL blables à celles de l’Orrie morte com- mune , mais plus larges, plus rudes , et supportées par de plus longs pé- uoles ; elles sont opposées deux à deux sur chaque nœud : sès fleurs naissent aux nœuds des tiges , préci- sément au-dessus des pétioles des feuilles; elles sont de la même forme que celles de POrrie morte , et la le- vre supérieure est érigée ; elles pa- roissent dans le mois de Mai, et font alors un très-bel effet. Si la sai- son n’est pas chaude , ces fleurs con- servent leur beauté plus de trois se- maines. Comme elles produisent ra- rement de bonnes semences dans les jardins, on ne les multiplie gueres qu’en divisant leurs racines; mais quand elles sont destinées à servir d'ornement, il ne faut enlever ces racines que tous les trois ans, et ne pas les diviser en trop petites parties sans quoi elles ne feuriroient pas dans la premiere année. Le meilleur temps pour faire cette opération, est le commencement du mois d’Octo- bre, afin qu’elles puissent avoir le temps de pousser de nouvelles fibres avant les gelées. Elles exigent un sol marneux , et l'exposition du levant, où les plantes profiteront et produt- ront des fleurs en abondance. MELO. Tourn. Inst. R. H. 104. tab. 32. Cucumis. Lin. Gen. Plant.969. Cette plante prend son nom de piace une pomme, parce que son fruit a MEL quelque ressemblance avec une pomme. à Melon. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et des fleurs femelles sur le méme pied: les fleurs males ont un calice en cloche, et formé par une feuille dont le bord est terminé par cinq poils rudes en forme d’alène; la corolle estmonopétale; en cloche, fixée au calice , et découpée sur ses bords en cinq segmens veinés et rudes ; la fleur a trois étamines cour- tes , insérées dans le calice, et jointes ensemble ; deux d’entr’elles ont des pointes divisées en deux parties : les antheres sont linéaires , et montent et descendent au-dehors des étamines auxquelles elles adhe- rent: les fleurs femelles n’ont ni éta- mines ni antheres, mais seulement un germe gros, ovale, etsitué au- dessous de la fleur, qui soutient un style court, cylindrique, et cou- ronné par trois stigmats épais et bossus : ce germe devient ensuite un fruit ovale , et a plusieurs cellules remplies, de semences ovales , ter- minées en pointe aiguë , plates, et renfermées dans une chair molle. Le Docteur LinNEE a joint ce genre au Colocynthus , à l’Angurie , et au Cucumis , dont il n’a fait que des especes. Cet ordre peut être ad- mis en suivant son systéme ; mais ceux qui regardent le fruit comme MEL SI un caractere distinctif du genre, conviendront qu’ils doivent être sé- parés ; et quoique ces plantes puis- sent être réunies dans un système botanique , on ne peut le faire dans un ouvrage de la nature de celui-ci. On cultive dans différentes con- trées un grandnombre de variétés de ce fruits et dans ce pays même , on en multiplie beaucoup qui ne sont pas de grande valeur , sur-tout les personnes qui en font commerce, et qui n’en cherchent que la grosseur etle nombre. Je ne ferai mention ici que de très-peu de variétés; car la plupart , et sur-tout le Melon com- mun, ne méritent pas la culture. Cantaloup. Le Melon Cantaloup est ’espece la plus estimée; sonnom lui vient du lieu d’où ila été tiré , qui est a quatre milles de Rome , où le Pape a une maison de campagne. Ce fruit y est cultivé depuis long- temps ; mais il a été originairement apporté de l'Arménie , frontiere de la Perse , où il est en si grande abon- dance, qu'on en donne pour un écu autant qu’un cheval peut en porter. Lorsque la chair de ce Melon est bien mûre, elle est délicieuse , etne nuit en aucune maniere aux esto- macs les plus délicats; les Hollan- dois en sont si friands, qu’ils n’en cultivent gueres d’autres; et pour le distinguer, ils le nomment simple- G jj "2 MEL ment Cantaloup , sans y joindrede utre de Melon , qu’ils donnent aux autres especes. L’écorce de ces fruits esttrès-rude, et couverte de boutons ou verrues ; ils sont d’une grosseur médiocre, plutôt ronds que longs, et la chair de la plupart est couleur d’orange, quoiqu'il y en ait quelques-uns d’une chair verdatre : mais ces derniers ne sont jamais aussi bons que ceux à chair rouge. + Romain. Plusieurs estiment le Ro- main; ce fruit est bon quand il est bien conditionné , que la plante est en bon état, et la saison seche; il est plus précoce que le Cantaloup , et Pon doit choisir cette espece de pré- férence , quand on veut en avoir de bonne heure. Succado. Le succado est aussi un bon fruit, et aussi printanier ; mais lorsqu'il vient dans la saison ordi- naire , il n’est pas si bon que le Cantaloup. Zatte. Le Zatte est encore un très- bon Meion; mais il n’est gueres plus gros qu’une forte orange , et un peu applati aux deux extrémités ; son écorce ressemble à celle du Canta- loup ; mais son extreme petitesse le rend peu propre à être cultivé. Portugal. Le peut Portugal est un assez bon fruit; et comme d’ailleurs il est très-fécond , on Padmet plutôt que les autres dans les jardins ; les MEL personnes sur-tout qui préferent la quantité à la qualité , le cultivent de préférence; il est aussi très-précoce. Galle Noire. Le meilleur Melon est le Cantaloup a galles noires, quia été apporté de Portugal par Mylord Galloway , il ya plusieurs années 5 mais il est à présent rare en Angle- terre, parce qu’il ya dégénéré, en le mêlant avec les autres especes : il mürit plutôt qu'aucun autre Melon printanter. Ce fruit est très - bon lorsqu'il parvient naturellement à sa maturité. | Ces variétés suffisent pour satis- faire les curieux ; car il y en a très- peu d’autres qui méritent la peine d’être cultivées, et ceux qui aiment ce fruitne s’attachent qu’au seul Can- taloup. Quand on veut en avoir de printaniers , on doit préférer ceux qui viennent d’être rapportés, et avoir soin de les cultiver séparé- ment des Cantaloups ; car s'ils y étoient mélés, il seroit impossible de conserver ces especes parfaite- ment pures : aussi les Jardiniers Hollandois et les Allemands ont grand soin de ne planter près des Cantaloups aucune autre espece de Melon. On peut en dire autant des concombres , et des citrouilles ou callebasses , dont la poussiere fécon- dante peut altérer la qualité des Can- taloups ; et je suis convaincu , par une longue expérience, qu'ils ont MEL raison à cet égard. J’ai observé que plusieurs personnes , faute de -cette précaution, ont diminué la bonté de leurs fruits, sans en savoir la raison, et Pont imputé à ce qu’elles na- voient pas changé de semences, qu’elles croyoient s'être altérées à la longue; car de tems en tems il est nécessaire d’en faire venir d’au- tres d’un lieu éloigné : mais peu de gens prennent la peine de choisir eux-mêmes les semences des bonnes especes , et s’enrapportent à d’autres pour cela; ce qui les asouvent trom- pés, ainsi que je Pai été moi-même, On ne doit pas se servir des se- mences de Melons , qu’elles n’aient trois ans: mais passé six ans, il ne faut plus en faire usage; car quoi- qu’elles poussent au bout de dix ou douze années , cependant les fruits quelles donnent ont rarement la chair aussi épaisse que ceux qui pro- viennent de semences plus fraiches, Il en est de même des graines lé- geres qui nagent sur l’eau, lors- qu’on vient de les recueillir. Jai quelquefois essayé ces dernieres, après les avoir gardées trois ans; mais pas un des fruits qui en ont été produits, ne s’est trouvé avoir la chair aussi épaisse et aussi ferme que ceux des semences lourdes pri- ses dans le même fruit, quoiqu’elles aient été semées et cultivées sur la même couche, et avec le même soin, MEL 53 Culture. Aprèsavoir parlé du choix des especes et des semences , je vais donner la méthode de les cultiver pour en obtenir une grande quan- uté de bons fruits ; mais cette mé- thode sera bien différente de celle qu'on emploie aujourd’hui en An- gleterre. Plusieurs personnes y trou- veront certairiement des défauts ; mais c’est celle de tous les bons Jar- diniers de Hollande et d'Allemagne, où lon mange une très-grande quan- uté de fort bons Cantaloups. Je ne donne d’ailleurs cette méthode , qu’a- près avoir éprouvé, par une longue suite d'expériences , qu’elle est la meilleure de toutes. > On voit souvent des gens qui se vantent d’avoir des Melons printa- niers; mais ces fruits ne valent pas mieux que des courges , quoiqu’ils occasionnent beaucoup de frais et de peines pour {se les procurer un peu plutôt; et quand ils parviennent à leur grosseur, la tige est commu- nément torse, ce qui empêche les sucs de monter jusqu'aux fruits , et les fait avorter. Pour les colorer , et achever de les mürir, on les cou- vre d’une bonne épaisseur d’herbe nouvellement fauchée , pour les faire fermenter: mais ces fruits ainst forcés , ont la chair mince, sans eau et sans saveur ; de sorte qu’a- près quatre mois de travail , et beaucoup de dépenses en fumier, etc., on obtient à peine trois ou $4 MEL quatre paires de Melons assez mau- - vais, et plus propres à être jettes que mangés. Ainsi, je conseillerai tou- jours de ne faire mürirces fruits qu’au milieu ou à la fin de Juin, ce qui est assez tôt pour notre climat; mais depuis ce tems jusqu’à la fin de Sep- rembre , on peut en avoir en abon- dance, s'ils sont bien traités. J’en ai eu jusqu’au milieu d'Octobre, lorsque Pautomne s’est trouvé favo- rable. ; : Pour s’en procurer aussi long- tems , il faut en semer en deux ou trois saisons différentes. Les pre- miers doivent être semés vers le milieu où à la fin de Février, si l’an- née est précoce; car sans cela, il faut différer jusqu’à la fin de ce mois; le succes dépend d’clever les plantes en vigueur , et la chose n’est pas aisée, si letems devient mauvais, après qu’elles ont commencé à pous- ser, parce qu'on ne péut leur don- ner beaucoup d'air frais: ainsi, il faut éviter de les semer trop tôt, Dans la saison que j'ai indiquée , on peut les semer sur le haut d'une couche de Concombres, sil y en a, finon l’on ramasse du crotin nou- veau de cheval, que l’on met en monceau, pour le faire fermenter , et que l’on remue , pour lui com- muniquer une chaleur égale, comme on le fait pour les couches de Con- combres: on conduiteton éleve ces plantes comme celles des Concom- MEL bres, jusqu’à ce qu’elles soient plas cées à demeure : c’est-pourquoi j'in- vite le Lecteur à recourir à cet ar- ticle , pour éviter les répétitions. La seconde saison pour semer des Melons , est à-peu-près le milieu du mois de Mars: ces deux semis sont destinés à fournir des plantes pro- pres à être mises sous des vitrages $ car celles qu’on veut planter sous cloches ou sous des châssis de pa- piers huilés , ne doivent être semées qu'en Avril; si on le fait plutôt, les plantes filent et allongent leurs ra- meaux hors des cloches, avant qu’il soit possible de les découvrir, parce qu'il survient souvent de fortes ge- lées au milieu du mois de Mai, et que dans ce cas les branches qui sont hors des cloches, et qui nesont pas couvertes de nattes, souffrent beaucoup de la gelée: d’ailleurs si les plantes ont assez. poussé pour remplir les cloches, et n’ont pas la liberté de s’étendre , elles seront étouffées , et souffriront de la cha- leur et du soleil pendant le jour. Jai semé le 3 de Mai, sur une couche chaude , des Cantaloups qui n’ont point été transplantés , mais qu’on a seulement recouverts avec des pa- piers huilés,etj’ai recueilli une bonne quantité de très-bons fruits , qui ont commencé à mürir à la fin d’Aoit, et se sont succédés jusqu’à la fin d'Octobre. Couches. la méthode de Voici MEL faire les couches sur lesquelles doi- yent rester les plantes: il faut tou- jours les placer dans une situation chaude, et à l’abri du froid et des vents violens , sur-tout de ceux de Porient et du nord, qui sont généra- lement facheux au printems ; de ma- niere que, si les couches y étoient exposées, il seroit difficile de don- ner de lair aux jeunes plantes : il faut aussi les parer du vent du sud- ouest, qui est Souvent impétueux en été et en automne, et qui non- seulement dérange les branches, mais [esendommage aussi beaucoup: c’est-pourquoi la meilleure exposi- tion qu’on puisse choisir pour ces couches, est u midi , ou un peuin- clinée à orient, etabritée à une cer- taine distance par des arbres sur les autres côtés. Cette place doit être fermée d’un bon enclos de roseaux , qui valent mieux pour cet effet qu’au- cune autre chose, parce qu’ils parent mieux les vents que ne feroient des murailles qui les renvoient sur les couches ; mais ces enclos de ro- seaux doivent être éloignés des cou- ches , afin qu'ils ne donnent point dombrage durant une partie de la journée : on y pratique une porte assez large pour le passage d’une brouette, afin de pouvoir y transpor- ter du fumier, dé la terre, &c. , et on la tient fermée, pour empêcher entrer tous ceux qui n’y ont point à travailler ; car souvent des igno- EME MEL : SS rans visitent les couches, donnent mal-a-propos de V’air aux plantes , et quelquefois même les laissent à découvert, ou ferment les vitrages quand ils doivent être ouverts, ce qui fait beaucoup de tort aux jeunes plants. On prépare ensuite la terre pour les plantes , et c’est en cela que les Jardiniers Hollandots et Allemands sont fort experts. Le mélange ordi- naire est un tiers de terre grasse, un tiers d’écurement de fossés ou d’é- tangs, et untiers de fumier fort con- sommé et réduit en terreau ; le tout doit être bien mêlé, et mis à part une année avant de s’en servir: on le remue souvent, pour Pameublir etle bien façonner. La composition qui réusssit le mieux en Angleterre, est de deux tiers de terre grasse et légere, avec’ un tiers de fumier de vache bien réduit en terreau , en mêlant et fa- connant le toutensembie une année avant de s’en servir, de maniere que Phiver et ’été puissent passer dessus, eten observant de iaremuer souvent, et de ne pasy laisser croitre de mau- vaises herbes : on trouvera cette façon aussi bonne que toute autre. Comme ces plantes réussissent mieux lorsqu'elles sont transplan- tées jeunes , il faut amasser une quan- tité de fumier proportionnée aux couches que l’on veut faire, en comp- tant quipze bonnes brouettes pour 56 MEL chaque chassis: on le remue deux outrois fois, pour le préparer, comme il a été dit à l’arucle des Concombres ; et quinze jours après, lorsqu'il est en état d’être employé , on creuse la couche pour ly placer. Cette couche doit être plus large que le châssis , et d’une longueur _pro- poruonnée à leur nombre; quant à la profondeur , elle doit être creusée suivant que le sol est sec ou humide. Dans une terre seche, elle ne doit pas avoir moins d’un pied ou dun pied et demi ; car plus elles sont profondes, et mieux elles réussis- sent, pourvu qu'il ny ait rien à craindre de humidité. En mettantle fumier dans la couche , on doit le bien méler , et suivre en tout la mé- thode qui a été indiquée pour les Concombres. Lorsque cette couche est faite, on place les chassis dessus , pour en aturer l’humidité , et on ne la couvre de terre que trois ou qua- te joursapres , lorsqu’on s’apperçoit qu’elle estau degré de chaleur qu’elle doit avoir ; car les couches nouvel- lement faites sont quelquefois si ar- dentes, qu’elles bruleroient la terre qui se trouveroit dessus, et alors il vaudroit mieux Oter cette terre brü- lée, dans laquelle les plantes ne profiteroient jamais. Dès que la couche est parvenue au dégré de chaleur qui lui est né- cessaire ”, on la couvre de terre, seu- lement à l'épaisseur de deux pouces, MEL excepté au milieu de chaque châssis, où les plantes doivent être placées ; car il faut élever dans cet endroit une butte de quinze pouces au moins de hauteur, terminée en cone tronqué. Deux ou trois jours après que l’on aura mis la terre sur la couche, elle sera assez échauffée pour recevoir les plantes ; alors on les transplante le soir, et, s’il est possible, lorsqu'il re- gne un peu de vent: on enleve soi- gneusement les plantes avec un transplantoir,; de peur de déranger leurs racines ; car si elles étoient en- dommagées , elles seroient long- temps a reprendre , et resteroient presque toujours languissantes. Le Melon est plus délicat et plus diffi- cile a transplanter que le Concom- bre, surtout le Cantaloup , qui est long-temps a’prendre vigueur, s’il nest pas transplanté aussi-tôt que paroit sa woisieme feuille , que les Jardiniers appellent rude, Ainsi, lorsqu'il arrive que les couches ne peuvent pas être prêtes à les rece- voir pour ce temps, il faut mettre chaque plante dans un petit pot, tandis qu’elles sont jeunes, et les plonger dans la couche chaude où elles doivent être placées , ou bien dans quelques couches de Concom- bres, pour les faire avancer. Lors- que la couche est en état, on Jes tire des pots en motte , et sans leur don- ner aucune secousse. On préfere cette derniere méthode pour les Cantaloups 5 MEL Cantaloups ; parce qu'il ne doit-y avoir qu’une seule plante sous cha- que châssis; et en s’y prenant ainsi, on est assuré qu’elle réussira, sans av@r besoin d’en mettre plusieurs ensemble , comme on a coutume de le faire pour les Melons or- dinaires. Lorsque les plantes sont placées sur le sommet des but- tes de terre, on les arrose lége- rement , ce qui doit être réitéré une ou deux fois après , jusqu’à ce qu’elles aient poussé de bonnes ra- cines , après quoi elles exigent rare- ment d’être arrosées ; car trop d’hu- midité moisit le pied, le pourrit jus- qu’à la racine, et ’empéche de pro- duire de bons fruits. Quand les plantes sont bien enra- cinées dans les nouvelles couches , on y met une plus grande quantité de terre, en commençant autour des buttes où sontles plantes, pour pro- curer aux racines le moyen de sé- tendre; et en y mettant de la terre de temps en temps, on la presse le plus qu'il est possible. Lorsque toute cette terre est placée, elle doit avoir au moins un pied et demi d’épais- seur sur toute la couche ; mais il faut avoir soin d'élever les chassis de maniere que les vitrages ne soient pas op près des plantes, de peur qu’elles ne soient brülées par le so- leil. Lorsque les pieds de Melons ont poussé quatre feuilles , il faut pincer Tome PV. MEL 57 le sommet de la plante, en.observant de ne pas l’ecorcher , oule couper netavec la serpette , afin que la plaie se referme. plutôt. Cette opération les fait trocher , et pousser des bran- ches latérales , qui produiront: du fruit. Ainsi, lorsqu'il y a deux, et même un plus grand nombre de ces branches, on les pince aussi, pour leur en faire pousser d’autres, que les Jardiniers appellent coulans , et qui servent a couvrir la couche. La maniere de traiter les Melons étant à-peu-près la même que celle qu’on emploie pour les concombres, je ne répéterai pointici ce que jai dit ail- leurs; j’observerai seulement que les Melons exigent beaucoup plus Warr, et moins d’arrosemens que le Con- combre, et que l’eau qu'on leur donne doit être répandue à une cer+ taine distance du pied. : Siles plantes réussissent bien, elles couvriront toute la couche ,,.et s’é= tendrontjusqu’aux cadres en cing ou six semaines de temps; alors il fau- dra creuser laterreentre les.couches, ou autour de la couche, sil ny en a qu’une; y faire une wanchée de quatre pieds environ , aussi profonde que la couche, et y mettre jusqu’à cette hauteur du fumier chaud; qu’on presse et qu’on foule aux pieds : on le couvre ensuite avec laméme terre que celle de la couche, jnsqu’à lé- paisseur d’un pied et demi, etméme davantage, et on la serre autant qu’il H 58 MEL est possible. Au moyen de cela , cette couche se trouveraavoir douze pieds de largeur, ce qui lui est ab- solument nécessaire 3 car les racines des plantes s’étendront et rempliront entierement cet espace : sans cette précaution, il est ordinaire de voir les branches se flétrir avant que le fruit soit parvenu à sa grosseur, parce que les racines , ne pouvant plus s’é- tendre , se ramassent sur le côté des couches , dans le temps que le fruit commence a paroitre; et faute de nourriture , les extrémités des bran- ches se dessèchent bientôt par Pac- tion ‘du soleil ‘et de l’air; ce dont on s’apperçoit dans peu, par le dé- périssement des feuilles , qui se fanent pendant la chaleur du jour. Dans ce cas, les plantes vont tou- jours en déclinant, les fruitsne peu- vent plus prendre d’accroissement; et s’ils parviennent à leur maturité, ils n’ont que trés-peu de chair, etsont farineux et de mauvais gout; au-lieu que les plantes bien conditionnées, et auxqüelles on a donné le supple- ment de nourriture qui leur est né- céssaire , se conservent vertes et vi- goureuses, jusqu’à ce que les gelées les détruisent, et fournissent une secondeirécolte de fruits, qui par- viennentquelquefois à une bonne maturité s1mais les premiers fruits sont toujours excellens , et d’une grosseur, plus considérable que les Melons ordinaires ; leurs feuilles MEL sont fort larges, et d’un vert foncé qui annonce la plus grande vi- gueur. En élargissant les couches, comme il vient d’être dit, on se procuremn nouvel avantage, en ce que le fu- mier que l’on remet sur les côtés, réchauffe celui de la couche, et fait un trés-grand bien aux plantes, qui commencent alors a poussser leurs fruits , sur-tout lorsque la saison est encore froide , comme cela arrive souvent dans ce pays vers le mois de Mai. Lorsque les plantes ont rempli les chässis, et demandent plus d’es- pace, on éleve les cadres avec des briques de trois pouces d'épaisseur , pour donner la liberté aux branches de couler dessous. Si les plantes sont fortes, ces branches s’étendront à sept ou huit pieds de chaque côté, ce qui exigeroit plus de place, et obligeroit à retrancher une plante sur chaque couche ; car lorsque les branches sont trop touffues, les fruits se nouent rarement bien, ou tom- bent quand ils ontatteint la grosseur d'un œuf: c’est-pourquoi les chassis destinés à contenir des Melons, doivent avoir a moins six pieds de largeur. Il nya port de parue du jardi- nage dans laquelle les praticiens dif- ferent plus que dans la culture des Melons , parce qu’on ne trouve dans les: livres aucunes regles sures, d’a- près lesquelles on puisse se diriger : MEL c’est- pourquoi je vais exposer en peu de mots ce qui est nécessaire pour yréussir. J'ai déjà parlé du pincement des plantes , quand elles commencent à pousser , pour se procurer des bran- ches latérales , appelées par les Jardi- niers , coulans. On réitere cette opé- ration sur toutes celles qui se mon- ent, parce que c’est sur ces bran-: ches que le fruit doit étre produit: mais lorsqu'il y en a un nombre suffisant, il ne faut plus les arrêter, mais attendre que le fruit se montre: il poussera bientôt en abondance ; alors on examinera avec soin les branches trois fois la semaine, pour reconnoitre les fruits: on choisira sur chaque coulant celui qui est le plus près du pied, qui a le plus gros pédoncule , et qui annonce devoir devenir le plus fort ; on retranchera tous les autres qui peuventse trou- ver sur le même coulant, etlon cou- pera aussi l’extrémié du coulant au troisieme nœud au-dessus du fruit, pour arrêter la séve , et nourrir le fruit. Quelques Jardiniers ontcoutume, pour faire nouer le fruit, d’enlever quelques fleurs mâles, dont la pous- siere fécondante est mire, et de les poser sur les fleurs femelles qui sont au sommet des fruits; ils secouent avec les doigts cette poussiere sémi- nalesur les pistiles des fleurs femelles , pour aider Ja nature, et faire gonfler MED 59 promptement le germe du fruit, Cette pratique paroit nécessaire , lorsque les plantes sont élevées sous des yi- trages où le vent n’a point d’entrce , etne peut par conséquent transpor- ter cette poussiere fécondante de la, fleur mâle sur la fleur femelle. | En retranchant tous les autres fruits, on procure la totalité de la séve et dela nourriture à celui que l’on a laissé, qui avorteroit , si Pon en conseryoit un plus grand nom- bre : en ne réservant qu'un fruit sur chaque coulant , il s’en trou> vera autant que la plante pourra en nourrir ; car si on en laissoit plus de huit sur chacune, ils seroient petits etmal conditionnés. J’en ai vu quel- quefois quinze ou vingtsur une seule plante de Melon ordinaire ; mais ils n’étoient parvenus qu'àune grosseur médiocre, quoiqwils n’eussent pas besoin d’autant de nourriture que le Cantaloup , dont l’écorce est très- épaisse ; et la chair en étoit fort mince. Aprèsavoir pincé troisnœuds au-dessus des fruits, il faut visiter souvent les plantes , pour retrancher les nouveaux coulans qui pourroient naître sur les branches, ainsi que les nouveaux fruits ; ce quil est nécessaire de recommencer souvent; jusqu’à ce que les fruits réservés soient parvenus à une grosseur suf- fisante pour aturer toute la séve et la nourriture des plantes, dont la vi- gueur commence alors à diminuer; Hij 60 MEL on les arrose , après avoir fait cette opération a quelque distance des ti- ges, pour faire arréter et grossir les fruits. Tl est nécessarre de tenir les vitra- ges soulevés , pour donner de lair aux plantes 5 car sans cela le fruit narréterolt pas; et si la saison est fort humide , on les enleye méme tout-à-fait, sur-tout dans les soirées, pour y admettre les rosées, pourvu qu'il y ait un peu de vent: mais il ne faut pas laisser les couches sans virages pendant la nuit entiere , de peur que le froid ne devienne trop vif. Dansles temps chauds, ces plan- tes peuvent être découvertes depuis dix heures du matin jusqu’au soir. Lorsque les plantes se sont éten- dues au-delà des chassis, si le tems deviént froid , on couvre les bran- ches qui débordent avec des nattes ; car si ces rejettons ‘étoient endom- magés , l'accroissement des fruits se- roit retardé, et les plantes soufiri- roient beaucoup. Les arrosemens doivent être faits dans les allées où les racines se sont étendues > au moyen de cette attention, les plantes feront des progrès rapides, et les ti- ges, tant toujours seches, se conser- veront en bon état; mais on ne doit les arroser qu’une fois la semaine, par un tems très-sec et chaud , et il ést nécessaire de leur donner dans ce moment le plus d’air qu’il est pos- sible, MEL Après avoir traité de la culture des Melons que l’on éleve sous des chäs- sis, je vais parler de la maniere de conduire ceux que l’on plante sous des cloches ou glaces à main. Les plantes qu’on veut disposer ainsi, doivent être élevées comme les pré- cédentes. Vers la fin d'Avril , si la saison est avancée , on pourra faire les cou- ches ; alors il faut se pourvoir d’une quantité de fumier chaud , propor- uüonnée au nombre de cloches que Pon veut employer , en comptantsix ou huit fortes brouettes de fumier pour chaque cloche. Quand on ne fait qu’une couche, il faut la creuser de quatre pieds et demi de largeur , et lui donner une longueur proportionnée au nombre des cloches , qui doivent être pla- cées à quatre pieds l’une de l’autre ; car lorsque les plantes sont trop rap- prochées, leurs branches s’entrela~ cent, et couvrent si fort la couche , que le fruit ne peut nouer. En creu- sant la fosse , on réserve trois OU quatre pieds de largeur à chaque côté ,et l’on proportionne sa profon- deur à la sécheresse ou à l’humidité du sol; mais, conzme on l’a déja ob- servé ci-dessus , la couchesera d’au- tant meilleure , qu’elle sera plus pro- fonde. On doit aussi avoirla même atention pour mêler le fumier; et quand il est placé dans la couche, il faut élever un monceau de terre À MEL @un pied et demi de hauteur , à cha- que place où les plantes doivent être mises, et l’on ne répand sur lereste de la couche que quatre pouces d’é- paisseur de terre , ce qui suffira pour empêcher l’évaporation du fumier : on met ensuite les cloches sur le sommet, et on les presse de façon que la terre des buttes puisse s’é- chauffer, et ctreven état de recevoir les plantes que Jon y placera, comme il a été dit ci-dessus, deux ou trois jours après, si la couche a le dégré de} chaleur qui lui est né- cessaire. Lorsque les plantes sont dans des pots où elles avancent éga- lement bien , on se contente d’en mettre un seul sous chaque cloche; mais Sins cela, il faut placer dans chaque endroit deux plantes, dont on retranche ensuite la plus foible, quand toutes deux réussissent: on les arrose aussi-tot qu’elles sont en place, pour faire pénétrer la terre entre leurs racines, et on les tient à Pombre , jusqu’à ce qu’elles aient poussé de nouvelles fibres. Si les nuits sont fraiches, il sera nécessaire de couvrir les cloches avec des nat- tes, pour conserver la chaleur de la couche. Lorsque l’on a dessein de faire plusieurs couches , on les place à huit pieds de distance lune de Pautre, afin qu’il reste un espace suffisant entre chacune, dans lequel les ra- cines puissent s'étendre , ainsi MEL 61 qu'on la déjà observé plus haut, Quand les plantes sont bien en- racinées , on pince leufs sommets et les rejettons , et on les conduit comme celles des chassis. Pendant la chaleur du jour , on souleve le côté des cloches opposé au vent, pour y introduire lair; car sans cela elles fileroient, et s’affoibliroient: ce qu’il faut prévenir avec soin ; car si les coulans ne sont pas assez vigou- reux , ils né sont point en état de nourrir leurs fruits. Lorsque les plantes ont atteint le côté des cloches, et que le tems est favorable , on pose les clo- ches sur trois briques, et on les éleve ainsi à deux pouces au-dessus de la surface, pour laisser passer les branches, et leur donner la liberté de s’étendre; alors on couvre toute la couche avec de la terre , jusqu’à la hauteur dun pied et demi, et on la foule avec les ‘pieds le plus qu’il est possible. Siles nuits sont froides, on étend des naties sur les couches , afin que le froid ne nuise point aux tendres rejettons des branches; mais comme ces Cantaloups craignent Phumidité , il sera nécessaire d’éta- blir des cercles en arcades , poursou- tenir ces nattes. Cette méthode est la seule qu’on puisse employer pour faire réussir cette espece en Angle- terre, où les saisons sont si varia- bles et siincertaines , que j'ai perdu, par des pluies du mois de Jin , plu- 62 MEL sieurs couches de ces Melons , qui étoient dans le meilleur état. Si le tems devient froid, il est nécessaire de creuser autour des cou- ches des tranchées de la même pro- fondeur , et de les remplir de fumier chaud , qu’on éleve à la même hauteur que celui des couches , comme il a été dit pour les couches a chassis; et quand on peut se pro- curer beaucoup de ce fumier, on creuse encore l’intervalle qui sépare les couches ,on le remplitde même, et on le recouvre d’un pied et demi de terre , qu'on foule exactement, Cette opération procurera une nou- velle chaleur aux couches, et fera paroitre le fruit bientôt après. Jl faut arroser ces plantes avec beaucoup de précaution, en prenant garde dene pas mouiller les pieds ; et lorsqu'on pince les coulans, et que l’on ote les fruits superflus , pour faire profiter ceux ‘que l’on réserve , il faut le faire légerement; enfin il faut suivre exactement tout ce quia été prescrit au sujet de la culture des Melons placés sous les chassis , en observant toujours de les couvrir avec des nattes dans les temps plu- vieux et durant les nuits froides. Si Pon suit, sans s’en écarter, les regles qui viennent d’être données, on ris- quera peu de voir manquer ces fruits, et les branches conserveront leur vi- gueur , jusqu’à ce que les froids de Pautomneæles détruisent, MEL Plusieurs personnes ont élevé, depuis peu, des Melons sous des chassis de papiers huilés, qui ont bien réussi en beaucoup d’endroits : mais en suivant cette méthode , on doit faire en sorte que ces chässis soientéloignés des plantes, sans quoi leurs branches deviendront foibles , fileront, et donneront rarement du fruiten abondance. Ainsi, lorsqu'on se propose de faire usage de ces cou- vertures , je conseille d’élever les plantes sous des cloches, comme il vient d’être dit ci-dessus , jusqu’à ce que leurs branches soient devenues assez longues pour ne pouvoir plus y être contenues : alors on se servira de papiers huilés au lieu de nattes 5 ce qui vaudra beaucoup mix, si lon s’y prend avec discernement. Le papier qu'on emploie pour cela doit être fort, et pas trop foncé en couleur: on le frotte d’huile de lin, qui sedessecherabientôt, quand il aura été collé surles châssis, eton ne s’en servira qu'après que l’odeur sera dissipée, parce que cette odeur pourroit être très - nuisible aux plantes. = Lorsque les fruits sont arrêtés , on continue à retranchertous ceux qui se trouvent de trop, ainsi que les coulans foibles quiuseroientla séve : on retourne légerement deux fois la semaine les fruits réservés, pour les exposer de tous côtés à Pair et au soleil ; car si on les laissoit toujours MEL sur la terre dans la même position, le côté qui la toucheroit deviendroit tendre et blanchatre, faute de ce se- cours, Ces plantes exigent un peu d’ar- rosement dans les tems secs ; mais on doit le faire dans les allées , à quelque distance ‘du pied des plan- tes, et tout au plus une fois par se- maine , ou chaque dix jours. En sui- vant cette méthode, la terre doit être bien humectée ; au moyen de cela 5 on avancera l'accroissement du fruit, et on en rendra la chair épaisse: mais ce qu'il faut le plus observer, c’est de ne pas trop arroser les plan- tes, parce que l’humidité leur est trés-nuisible , et de leur donner en tout tems le plus d'air libre qu’il est possible, lorsque la saison le per- met. Lorsque ces fruits sont tout-à-fait mûrs, on doit avoir attention de les couper à tems; car si on les laissoit quelquesheures de plus sur la plante, ils perdroient beaucoup de leur dé- licatesse : pour cela il fautles visiter au moins deux fois par jour; on les coupe dès le matin , avant quele soleil les ait échauffés: mais si l’on est forcé de les cueillir plus tard, on les tient dans de leau de source-ou dans de la glace pilée, pour'les ra- fraichir avant de les manger. Ceux qui sont cueillis le matin doivent être conservés dans un lieu frais, jusqu’à ce qu’on les serve sur la ta- < ble. On reconnoit que ces fruits sont mûrs , par Podeur qu’ils exhalent lorsqu’on en a rompü le pédoncule ; car il ne faut jamais attendre que les Cantaloups changent de couleur; ce qui n'arrive que lorsqu'ils sont trop mûrs. La méthode que lon vient de don- ner pour les Ca ups, sera éga- lement bonne pour toutes les autres especes, ainsi que l’expérience me Pa prouvé. La coutume ordinaire de ne mettre que trois ou quatre pou- ces de terre d’épaisseur sur les cou- ches , expose les plantes à se flétrir avant que les feuits soient parvenus à leur maturité, parce que les racines gagnent bientôt le fumier, et s’éten- dent dans les côtés de la couche, où leurs tendres fibres sont exposées à Pair et au soleil, ce qui fane les feuilles pendant la chaleur du jour ; et il seroit alors nécessaire de les couvrir avec des nattes, pour pré- venir leur dépérissement , et de les arroser plus souvent, pour les con- server, quoique cela soit très-pré- judiciable à leurs racines : au lieu qu’en couvrant les couches d’une largeur et d’une épaisseur de terre suflisante, les plantes supportent jus- qu’à l'automne les plus grandes ar- deurs du soleil dans notre climat , sans avoir besoin d’huinidité, et sans que leurs feuilles puissenten souffrir, Je recommande toujours de ne can- server les semences que des fruits les # 64 MEL mieux conditionnés, les plus fermes, et du meilleur goût, de les laisser deux ou troisjours dans leur jus, sans les laver, et de ne conserver que celles quise précipitent au fond de l’eau. Explication des Planches qui représen- tent deux sortesode cadres garnis de papiers huilés, pour couvrir les Me- lons. La premiere figure ressemble à la couverture d’un charriot ou fourgon; elle a à sa base un cadre de bois, au- quelsontfixées les extrémités des de- mi-cercles. Ce cadre doit avoir cinq ou six pieds de largeur ; s’il étoit plus étroit, il ne pourroit pas couvrir toute la couche ; et s’il étoit plus large , on ne pourroit le remuer qu’a- vec beaucoup de peine. À montre la largeur , B le cadre de bois à la bâse, C Parc de cercle’, D une lame mince de bois attachée au- dessous des cercles, pour les conte- nir dans leur position. La distance entre chaque cercle ne doit pas être de plus d’un pied, et il doit y avoir de chaque coté deux ficelles fixées aux cercles d’une ex- trémité à l’autre du chassis, aux pla- ces marquées EEEE, pour conte- nir le papier huilé , et l’empécher d’être enfoncé par l’eau des pluies. Chaque cadre ne doit pas avoir plus de dix pieds de longueur, qui est M EX celle de trois châssis, ce qui suffira pour couvrir trois plantes. On pro- poruonne le nombre des chassis à celui des plantes qu'on veut cul- tiver. Seconde figure. La seconde figure représente deux de ces cadres unis G montre le profil du cadre; H le pa- pierretourné, pour faire voir la fa- gon de le placer sur les cadres. Troisieme figure. La troisieme figure représente une autre espece de cadre en forme de toit. A montre la base, BB les deux côtés inclinés, C un des côtés qui peut être soulevé , pour donner de [air aux plantes, D la place où il se ferme, et E le bois qui le soutient. Il sera wès-uule de faire ces volets avec des charnieres 5 et de les placer alternativement sur chaque côté, pour pouvoir don- ner de Pair du côté opposé au vent, etméme ouvrir les deux côtés à la fois, lorsque les plantes demandent beaucoup d’aim, etqu’il fait un tems chaud. La figure cinquieme estcons- truite de même ; G. représente son profil, et F la couverture de papier. Ces sortes de cadres peuvent être faits avec des lattes droites ou avec des morceaux de sapin, afin qu'ils soient plus légers; mais la base du cadre à laquelle elles sont attachées doit être plus forte. Quelques per- sonnes qui ont fait l’essai de ces deux manieres , trouvent la derniere plus commmode pour donner de Pair Tome Vi Page 04 r | ee ae om LL RE II g ka | r | || TR | L A | | | IITIT l'E D SUSENETTS NN EN uh ANNA mm DLL HA NTA rt mut IT Tg EN ARS È ; À, Deux especes de Cadres garrus de Lapiers Lurles pour la louverlure aes Melons. Feu ne ‘Mutoh, | id w : i i : ét Le RME | DA wee 1 eer ori 1e Lar - y? ii | ] : l a ART TT NON Pee TRE 4 > Gd : : 4 ies ab e=, 4 a i os Lie À ee f ue Pein ae EU" LiKe: a . re 4 : LU aes eo v4 + 4 7 2 a 3 < à i Lu LPS. Sati h in 2 i = a 3 7 2 \ re pe . ~ a > à | A ‘ c 5 € \ M 7 bu PT F 7 À a . ' | ' ‘44 - + x Le > + + , | # | ? i : 1 Rs Ne 1 ; ae & i br ti LU a 7 er à MEL Pair aux plantes , parce que dans la premiere on ne peut en donner qu’en soulevant plus ou moins le cadre entier d’un côté; et lorsque la saison devient chaude, on estobligé d’oter les cadres tout-à-fait, et de laisser couler les plantes dehors. Lorsque les cadres sont peints avec la composition suivante , ils se con- servent long-temps ; pour cela, il faut prendre six livres de poix, une demi-pinte d’huile de lin, une livre de poudre de briques: on mêle le tout ensemble, et lons’en sert quand il est chaud. Lorsque cette espece d’enduit est sec , il devient fort dur, et forme un ciment que l’humidité ne peut pénétrer. Cette composition est aussi la meilleure dont on puisse se servir pour conserver les char- pentes exposées à lhumidité. Lorsque ces cadres sont parfaite- ment secs, on colle les papiers des- sus. Le meilleur papier pour cet usage est celui qui vient de Hol- lande, etdonton fait des enveloppes : il est fort, et lorsqu'il est huilé, il devient transparent , et laisse passer les rayons de la lumiere. Quand Pempoix dont on s’est servi pour le collerestbien sec, on le frotte d’huile de lin, qui le pénetre aussitôt. Ainsi, il n’est pas nécessaire de Penduire des deux côtés : on laisse secher l’huile ayant de lexposer à Phumidité, sans quoi le papier se déchireroit. En collant le papier sur Tome F, MVE, Bf > 65 le cadre, il faut avoir soin de le ren- dre fort uni, et de le bien coller sur toutes les traverses du cadre, ainsi qu'aux ficelles, pour empêcher que le vent ne le souleve et ne le dé- chire. Ce qui est dit de ces cadres à Particle de la culture des Melons, suflira pour donner l’idée de Pusage que l’on doit en faire. On observera seulement ici de ne pas tenir ces couvertures trop près des plantes, de peur qu’elles ne filent et ne s’af- foiblissent, etafin qu’elles aient assez d'air, à proportion de la chaleur de la saison, Ces couvertures de papiers huilés sont absolument nécessaires pour la culture des Melons , et en- core meilleures pour couyrir les bou- tures de plantes exotiques, ainsi que pour beaucoup d’autres usages. Comme ce papier ne dure gueres plus d'une année, il faut le renou- veler à chaque printems; mais quand les cadres sont bien construits, et qu'on les met à l’abri de l’humidité lorsqu'on ne s’en sert plus, ils peu- vent durer plusieurs années, sur- tout si on a le soin de les placer sur des rouleaux de paille, pour les ga- rantir de humidité. Cette paille peut encore servir à couvrir les plants d’Asperges pendant l'hiver. MELOCACTUS. we MELOCARDUUS. f /* ACTUS. MELOCHIA, Mauve DE Jui. I 66 MEL ESPECE DE BETTE-RAVE vE- GYPTE. Caracteres. Le calice de sa fleur est persistant , et formé par une feuille découpée jusqu’au milieu en cinq segmens ; la corolle est composée de cinq pétales larges et étendus: les cyamines sont enveloppées dans le tube du germe, et ont cinq an- theres : la fleur a un germe rond , avec cinq styles en forme daléne, érigés , persistans , et couronnés par des stigmats simples. A cette fleur succedent des capsules rondes a cing angles, a deux cornes et à cinq cel- lules, dans chacune desquelles est renfermée une semence angulaire et applatie. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la seizieme classe de LINNÉE , intitulée Mona- delphie pentandrie , les fleurs de cette classe ayant leurs étamines et leurs styles réunis en un tube, et celles de cettesection n’ayant que cing éta- mines. Les especes sont : 1°. Melochia pyramidata , floribus umbellatis , oppositis foliis , capsulis py- ramidatis , pentagonis , angulis acutis , foliis nudis, Hort. Cliff. 343. Fl. Zeyl. 245. Lœfl. it. 255 ; Melochia avec des fleurs en ombelles, et opposées aux feuilles , des capsules pyrami- dales à cinq angles, et des feuilles nues. Althea Brasiliana frutescens | incar- MEL nato flore, fagopyri semine, Pluk, Phyt, tab. 131. f. 3. 2°. Melochia tomentosa, floribus um- bellatis axillaribus, capsulis pyramida- tis , pentagonis , angulis mucronatis , foliis tomentosis. Lin. Sp. 043. Jacq. Amer. 193 ; Melochia avec des fleurs en ombelles aux aisselles de la tige » des capsules pyramidales à cinq an- gles, et des feuilles cotonneuses. Abutylon herbaceum procumbens , Betonicæ folio, flore purpureo. Sloan. 97. Hist. Sp. 220. 4 139. ft 7. 3°. Melochia depressa , floribus soli- tariis, capsulis depressis pentagonis : angulis obtusis , ciliaus, Flor. Leyd- 348 ; Melochia avec des fleurs so- litaires, des capsules comprimées , à cing angles, obtuses, et garnies. de poils. Abutylon Americanum, Ribesii foliisy flore carneo , fructu pentagono aspero. Houst, MSS, 4°. Melochia concatenata , racemis confertis terminalibus , capsults globosis, sessilibus, Flor, Zeyl. 247; Melochia avec des épis en grappes qui termi- nent les uges, et des capsules globu- laires et sessiles. Alcea Indica , flosculis parvis , fas- ciculatim ramulis adfixis, Pluk. Alm, 26. oafes-. 5°» Melochia supina , floribus capi- tatis , foliis ovatis serratis , caulibus procumbentibus. Lin. Sp.944; Melochia avec des fleurs en téte, des feuilles ME L: ovales’ et sciées, et des tiges trai- nantes. Alcea supina pusilla, Geranii exigui maritimi folio et facie, Maderaspaten- sis, fructu in summo caule glomerato , pericarpio duro, Pluk. Phyt. tab. 132. f. 4. Pyramidata. La premiere espece croit naturellement dans le Brésil, comme une herbe sauvage et com- mune: sa tige est un peu en arbris- seau, et séleve à la hauteur de qua- tre ou cinq pieds; ses fleurs naissent en ombelles sur les côtés de la tige , et opposées aux feuilles ; elles sont dune couleur de chair pâle, et sont remplacées par des capsules pyrami- dales acing angles eta cing cellules, qui renfermentchacune une semence angulaire. Tomentosa. La seconde espece croit sans culture à la Jamaïque, et dans quelques autres parties chaudes de PAmérique ; elle a une tige trai- nante, herbacce, et garnie de feuilles cotonneuses de la même forme que celles de la Bétoine : ses fleurs sont produites en ombelles aux aisselles de la tige ; elles sont de couleur pourpre, et produisent des capsules pyramidales et à cing angles. Depressa. La troisieme espece, qui a été découverte à la Havane par le Docteur Housroux , s’éleve à Ja hauteur de cinq ou six pieds, avec une tige d’arbrisseau , garnie de feuilles angulaires semblables à celles du Groseiller en buisson: ses fleurs sont solitaires sur les parties latérales dela tige ; ellessont de cou- leur de chair, et de la même forme que celles de la petite mauve à fleurs, et sont remplacées par des capsules rudes à cinq angles, qui renferment cinq semences semblables à celles de la Mauve. ‘ Concatenata. La quatrieme croit natutellement dans les deux Indes; “elle a une tige herbacée, et terminée par plusieurs paquets oblongs de fleurs , auxquels succedent des cap- sules angulaires et a cing cellules, qui renferment chacune une simple semence. Supina. La cinquieme , qu’on ren- contre dans les Indes orientales , est une plante annuelle, dont les tiges sonttrainantes, couchées sur la terre, et garnies de petites feuilles sembla- bles à celles de la Betoine ; ses fleurs et ses fruits sortent en grappes aux extrémités des branches. Culture. On conserve toutes ces plantes dans'lesjardins de Botanique, pour la variété ; mais comme elles ont peu de beauté, on les cultive rarement dans ceux d’agrément : on les multiplie par letirs graines qu’on seme sur une couche chaude. Quand les plantes poussent , on les traite suivant la méthode qui a été pres- crite pour le Sida, dont le Lecteur doit consulter Varticle, pour éviter les répétitions, ‘ I ij 68 MEL Les premiere et troisieme especes sont des arbrisseaux que l’on peut, avec quelque soin, conserver dans une serre chaude pendant lhiver , au moyen de quoi on en obtiendra des semences, quiparviennent rarement en maturité dès la premiere année, à moins que les plantes ne.soient avancées de bonne heure au prin- tems , etque été ne soit chaud. Les trois autres especes perfectionnent gencralement les leurs la même: année qu’elles ont été semées. MELON. Voyez MELo. MELON D'EAU ou PASTE- QUE. Voyez CUCURBITA CITRUL- LUS. ANGURIA. MELON-CHARDON. Voyez Cac- Tus MELOCACTUS. MELONGENA. Tourn, Inst. R. HE 151. tab. 65. Solanum. Lin. Gen. Plant. 124; Mayenne, Melongene, Aubergine. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , et formé par une feuille profondément découpée en cing segmens aigus et étendus ; la corolle est monopétale, et divisée en cing parties entieremént ouvertes et téflé- chies; la fleur a cing étamines en forme d’aléne , et terminées par des antheres oblongues etréunies : dans soncentre est placé un germe oblong qui soutient un style mince , cou- ronné par un stigmat obtus. Ce “MEL germe se change dans la suite en urt fruitovale, oblong , àune cellule cou- verte dune pulpe charnue, et rem- plie de semences plates et arrondies. Ce genre de plantes est rangé dans la septieme section de la seconde classe de TOURNEFORT , qui ren- ferme les herbes a fleurs en forme de roue, etmonopétales , dont le poin- tal se change en un fruit mou. LINNFE a joint ce genre, et le Ly- copersicon de TOURNEFORT au So- .anum , dont iln’a fait que des espe- ces : mais comine le fruit de cette plante n’a qu’une cellule, elle dois être séparée du Solanum , dont le fruiten a deux, et dontil y a déjà un si grand nombre d’especes con- nues , qu’il nest pas nécessaire d'y en ajouter d’autres, qui peuvent en ‘étreséparées parleurs différentes pro- priétés. LINNÉE place celle-ci dans la premiere section de la cinquieme classe. Les especes sont: 1°. Melongena ovata, cauleinermi her- baceo , foliis oblongo-ovatis, tomentosis, integris, fructu ovato ; Aubergine à tige unie etherbacée , avec des feuilles longues, ovales , velues , entieres , et un fruit ovale. Melongena fructu oblongo violaceos Tourn. Inst. 1513 Melongene avec un fruit oblong et violet. Solanum Melongena. Lin. Syst, Plant, tom, 1. Pp. $15. Sp. 19, MEL 2°, Melongena teres, caule inermi herbaceo , foltis oblongo-ovatis , tomen- tosis , fructu tereti ; Aubergine a tiges unies et herbacées, avec des feuilles oblongues , ovales, velues, et un fruit recourbé et cylindrique. Melongenafructuincurvo; Melonge- neavec un fruit recourbé. 3°. Melongena spinosa, foliis sinuatis, laciniatis | fructu tereti, caule herbaceo ; - Aubergine avec une tige épineuse et herbacée , des feuilles découpées etsinuées, et un fruit cylindrique. Solanum Pomiferum , fructu spinoso. J. B. 3. 619 ; Morelle portant Pomme , dont le fruit est épineux. Ovata. La premiere espece croit naturellement en Asie , en Afrique, eten Amérique , où les habitans se nourrissent de son fruit: on la cul- tive en Espagne, dans les jardins, comme un fruit bon à manger, sous le nom de Baren-Keena. Les Turcs en font le même usage, et l’appel- lent Badinjad ; les Italiens, Melan- zana; et les habitans des Isles Britan- niques en Amérique , Brown-John , ou Brown-Jolly. Cette plante est an- nuelle, et sa tige, qui est herbacée et un peu ligneuse, s’éleve à près de trois pieds de hauteur , et pousse des branches latérales et garnies de feuilles oblongues , ovales, de sept à huit pouces de longueur sur qua- tre de large, cotonneuses , légere- mentsinuées , sans être dentées, pla- cées sans ordre, et supportées par MEL. 69 des “pétioles fort épais : ses fleurs sortent simples sur les côtés des bran- ches ; elles ont un calice épais, charnu , et formé par une feuille pro- fondément découpée en cinq seg- mens aigus, entierement ouverte , et-armée de piquans en-dehors : ces fleurs sont monopétales , et divisées sur leurs bords en cinq parties éten- dues en forme d’étoile, et un peu ré- fléchies ; elles sont bleues , et les sommets qui sont unis ensemble dans leur centre , sont de couleur jaune ; à ces fleurs succede un fruit ovale, charnu, à-peu-près aussi gros qu’un œuf de cygne, et de la même forme, dun pourpre foncé d’un côté, et blanc de l’autre : les fleurs parois- sent dansles mois de Juin et de Juil- let, et les fruits murissent en Sep- tembre. Il y a plusieurs variétés de cette espece , une à fruits blancs , appelée par quelques-uns Plante à œufs; une à fruits jaunes ; et une troisieme à fruits d’un rouge pale. Toutes ces variétés sont généralement constan- tes, les semences de chacune pro- duisant le même fruit: mais comme elles ne different que dans les cou- leurs de ces fruits , je ne crois pas devoir les donner comme des espe- ces distinctes (1). (1) Les feuilles de cette plante sont ano- dines et résolutives: on peut les employer en forme de cataplasme, comme celles de 40 MEL Teres. La seconde differe de la premiere par la forme de son fruit, qui a communément huit à neuf pouces delongueur, etquiest cylin- drique et droit; mais en toutes autres choses les plantes sont les mêmes : cependant comme elle ne varie ja- mais , quand on la multiplie dans les jardins, il n’y a ‘aucun doute quelle ne soit plutôt une espece dis- uncte. [} y aencore deux variétés de celle-ci, Pune a fruits pourpre , et Pautre a fruits blancs ; mais la der- niere est la plus commune en An- gleterre. Incurva. La troisieme differe des deux précédentes par la forme de ses feuilles, qui sont profondément sinuées sur leurs bords : son fruit est oblong, recourbé, de couleur jaunatre , et plus gros à son extrémité que dans aucune autre partie. Spinosa. La quatrieme , dont les semences m'ont été envoyées des Indes , esttrès-difftrente des précé- dentes ; ses tiges et ses feuilles sont armées d’épines très-fortes, et ces feuilles sont plus larges, et profon- dément dentées sur les cotés: ses fleurs sont plus larges, et d’un bleu plus foncé ; son fruit est long, cylin- crique et blanc. Culture. On mange ces fruits dans la plupartdes contrées méridionales, la Mandragore, sur les hémorrhoïdes , les cancers, les brilures, &c. MEL où on les regarde comme délicats mais on croit qu'ils provoquent Pamour. On multiplie ces plantes par leurs graines, qu'il faut semer en Mars, sur une couche de chaleur tempé- rée; quand elles poussent, on les transplante sur une autre couche chaude , à quatre pouces de dis- tance ; on les arrose, et on les tient à ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : on leur donne ensuite beaucoup d’air dans les tems chauds , sans quoi elles file- roient et deviendroient foibles: il fautaussi les arroser souvent, si lon veut qu’elles fassent des progrès : mais quand elles sont deÿenues assez fortes pour remplir le chassis , ce qui arrive ordinairement vers le mi- ° > a lieu ou Ja fin de Mai, on les trans- plante dans une piece de terreriche, ou dans les plates-bandes du par- terre, à deux pieds de distance en- telles , en conservant, lorsqu'on les enleve , une motte de terre à leurs racines, autant qu'il est possible ; car sans cela elles sont sujettes à manquer : on les arrose beaucoup, et on les tient à l’ombre jusqu'à ce qu’elles soient bien enracinées , après quoi elles n’exigeront plus au- cun autre soin que d’être tenues net- tes de mauvaises herbes , et arrosées dans les tems fort secs. Le fruit paroît au mois de Juillet: si alors la saison est fort seche , on IT VS OS DRE ee Fe Re ie RO ote ea a oe = en ee eee ee MEL arrose trés-souvent ces plantes, pour faire grossir les fruits , et en augmen- ter le nombre. Ces fruits mürissent vers la fin d’Août : on doit avoir soin de conserver les semences de chaque espece séparément; mais on cueille les fruits qu’on veut manger, avant qu’ils soient tout-a-fait murs. On ne conserve ces plantes dans les Jardins Anglois , que par cu- riosité ; car on en mange rarement le fruit dans ce pays , à moins qu’il né s’y trouve quelques Italiens ou Es- pagnols qui ont coutume d’en man- ger chez eux. MELONIERE. On appelle ainsi une partie d’un jardin potèger , ou un endroit uni- quement destiné à la culture des Me- lons. Cet espace doit être à découvert au Sud-est, mais abrité du côté de Pouest, du nord-ouest, et du nord- est, par des murs, des palissades ou des haies ; mais les haies sont préfé- rables à toutes les autres especes de clétures. La Meloniere doit étre aussi dans un lieu sec, car il n’y a rien de plus nuisible aux Melons que Phumidité. Comme le printems est trés-souvent pluvieux, si le sol se trouve humide, on ne pourra faire Jes éléyations de terre que bien tard. I faut disposer la Meloniere de fa- con qu’elle soit aussi près du fumier qu’il est possible, afin d’épargner aux Jardiniers la peine de le wansporter MEL #1 bien loin, Il sera aussi trés-commode d’avoir dans le voisinage un bassin rempli d’eau , pour arroser les Me- lons dans le besoin: mais l’eau ne manque gueres en Angleterre, Pour ce qui est de Pétendue du terrein ; il doit être proportionné au nombre de levées de terre qu’on veut” faire ; ce que l’on peut aisé- ment calculer , en donnant douze pieds de longueur à chaque levée, et en plaçant les trous à quatre pieds de distance ; mais le mieux est de prendre assez de terrein pour m'être pas gêné. Il faut entourer la Meloniere d’une haie de joncs , et la tenir tou- jours fermée pendant que les Melons croissent ; car si on les montre à tou- tes les personnes qui se promenent dans les jardins, et dont la plupart sont curieuses de manier les tiges , pour en voir le fruit, on s’en trou- vera mal, rien ne faisant autant de tort à ces plantes que de déranger souvent leurs feuilles. La pratique ordinaire, dans la plupart des jardins des Gentilshom- mes, est d’enclorre un petit espace de terrein ou de murailles ou de palis- sades, pour l’employer à cet usage ; mais cetteméthode n’estpoint bonne, parce que les Melons ne réussissent gueres plus de trois ans dans la même place , à moins qu’on n’en change la terre , et qu'on n’y en mette de la nouvelle; ce qui est toujours wes- 72 MEL dispendieux. Ainsi, la meilleure ma- niere est d’avoir une assez grande quantité de roseaux , qu’on peut transporter où l’on veut, et de chan- ger tous les ans les Melons de-place. Si le terrein est assez -grand pour être divisé en trois ou quatre pieces, on pourra tyansporter la haie, jus- qu'à ce que tout le canton ait été occupé, après quoi on retournera à Pendroit où Pon avoit commencé, qui sera alors aussi bor qu’une terre neuve; et comme , par cette mé- thode , on laisse toujours en place un côté de la clôture, la peine estmoin- dre que si l’on étoit obligé de trans- porter la totalité de la haie à une grande distance. Ces clôtures de ro- seaux sont préférables , pour cet usage , aux haies ordinaires et aux palissades. MELOPEPO. Voyez Cucur- BITA. MELOTHRIA. Lin. Gen. Plant. 48. Le nom que porte ce genre lui aété donné par LINNÉE , dans le Hortus Cliffortianus. Quelques Au- feurs Pont placé sous celui de Cucu- mie, et d'autres sous celui de Bryo- nia; mais le Docteur LINNEE a fort éloigné cette plante de tous ces gen- res , parce qu’elle n’a que trois étami- nes. VAN-RoyEN la rapprochée de la Bryone, parce qu’elle a des fleurs males et hermaphrodites. MEL Petit Concombre. : Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille en forme de cloche, et légerement découpée sur ses bords en cing parties. Dans les fleurs hermaphrodites , ce calice reste sur ’embryon: la fleur male est monopétale , et en forme de roue; elle a un tube de la longueur du calice: dans le centre de la fleur hermaphrodite est placé un pointal, qui soutient un style cylindrique, et accompagné par trois étamines coni- ques , msérées dans ie tube de la fleur , et étendues à la même lon- gueur ; les fleurs mâles ont trois éta- mines , terminées par des antheres doubles, presque rondes, et com- primées ; le pointal des fleurs her- maphrodites devient ensuite une pe- tite baie ovale, et à trois-divisions , dans lesquelles sont renfermées des semences petites et plates. Nous n’ayons qu'une espece de cette plante, qui est la Melothria pendula. Lin. Hort, Cliff. 490. Hort. Ups. 15. Gron. Virg. 10, Roy. Lugd- B. 528. Kniph. Orig. cent. 4. 2. 49 ; petit Concombre rempant, Cucumis minima , fructu ovali, nigros levi. Sloan. Hist. 1. p. 227. t. 142. fe 1; le plus petit Concombre a fruit lisse, noir et ovale. Bryonia , olive fructu, minor, Plum: Spec. 3. ic. 66. f. 2. Cette plante croit sauvage dans les MEL les bois de la Caroline et de la Vir- ginie ; ainsi que dans plusieurs Isles de ?Amérique; elle rempe sur la terre , et pousse des branches minces, garnies de feuilles angulaires, qui ressemblent un peu a celles du Me- lon, mais beaucoup plus petites. Ces branches poussent a chacun de leurs nœuds des racines qui péne- trent dans laterre, et fournissent par ce moyen plus de nourriture aux plantes, dont les tiges s’étendent à une grande distance de tous côtés, et couvrent un très-grand espace: ses fleurs sont fort petites, de la même forme que celles du Melon, et d’une couleur de soufre pale. En Amérique , son fruit est de la gros- seur dun pois-, et d’une figure ovale; il devient noir en mürissant. Les habitans de- ces contrées font quelquefois mariner ce fruit, quand l est encore vert, Il est beaucoup plus petit en An- gleterre , et si caché par les feuilles, qu’on le trouve difficilement. Cette plante ne réussit pas en plein air ici. On multiplie en semant ses graines sur une couche chaude. Quand on permet à ces plantes de stendre, elles couvrentbientôttoute la surface d’une grande couche: les semences des fruits mûrs qui s’écartent , pous- sent de nouvelles plantes , quand la terre où elles sont tombées est em- ployée à d’autres couches chaudes ; elles n’exigent aucun autre soin que Tome FV. MEN 73 d’être arrosées. On conserve cette espece dans quelques jardins, pourla variété, mais elle n’estd’aucun usage. MEMBRANE (UNE), est une peau ligneuse,. qui sépare les se- mences , dans les légumes , des plantes. MENIANTE oz TREFFLE D'EAU. Voyez MENYANTHES TRIFO- LIATA. MENISPERMUM. Tourn. Inst. R. H. 1705. Lin. Gen. Plant 1131; Se- mence étoilée. * Caracteres. Cette plante a des fleurs males et des femelles sur différens pieds : les fleurs males ont des calices composés de deux feuilles courtes et linéaires ; lacorollea quatre pétales ovales et étendus au-dehors , et en- dedans huit pétales ovales concaves, plus petits que les extérieurs, etran- gés en quatre enchainures : la fleur a plusieurs étamines cylindriques, plus longues que les pétales, etterminées par des antheres courtes , obtuses, et à quatre lobes ; les fleurs femelles ont une corolle et un calice sem- blables à ceux des mâles , huit éta- mines avec des antheres transpa- rentes et stériles , et deux germes ovales et courbés, qni soutiennent chacun un style solitaire , recourbé et couronné par unstigmat divisé en deux païties. Ce germe se change ensuite en-deux baies rondes en form? de reins , et à une cellule K T4 MEN qui renferme une grosse semence de même forme. Ce genre de plantes est rangé dans là dixieme section de la vingt- deuxieme classe de LINNÉE, qui comprend celles qui ont des fleurs males et femelles sur différens pieds, et dont les fleurs males ont douze étamines. Les especes sont : 1°. Menispermum Canadense, foltis peltatis , subrotundis , angulatis.. Hort. Cliff. 140. Hort. Ups. 91. Gron. Virg. 153.qGmel. Sib, 3.p. 107. 2 86 ; Menisperme à feuilles rondes , an- gulaires et en forme de bouclier. Menispermum Canadense scandens , umbilicatis foliüs. Tourn. Act. Par. 1705 ; Menisperme grimpant du Ca- nada , à feuilles en forme de nom- bril, ou la Coque du Levant. Hedera monophyllos Virginiana , Convolvuli foliis, Pluk. Alm.181.r. 36. ae Cissampelos. Rupp. Jen. 67.Gmel. R. 2°. Menispermum Virginicum , foliis cordatis, peltatis, lobatis. Flor, Virg. 40; Menisperme à feuilles en forme de cœur et de targe , et découpées en lobes. Menispermum folio hederaceo, Hort. Elth. 223. tab. 178. f. 219 3 Menis- permea feuilles de Lierre. 3% Menispermum Carolinum , foliis cordatis, subtus villosis. Lin, Sp. Plant. 340; Menisperme 4 feuilles en forme de cœur , etvelues en-dessous. | MEN Canadense. La premiere espece croît naturellement dans le Canada, et dans plusieurs autres parties de l'Amérique septentrionale, où elle pousse dans les bois; elle a une ra- cine épaisse et ligneuse, de laquelle sortent des tiges grimpantes, qui deviennent ligneuses , s’élevent à la hauteur de douze ou quatorze pieds, et se roulent autour des plantes voisi-. nes , pour se soutenir. Ces tiges sont garnies de feuilles larges , rondes et unies, dont les pétioles sont placés. presqu’au. milieu du dessous des feuilles , et dont le dessus forme un creux, et ressemble à un nombril : ses fleurs sortent en paquéts laches: sur les côtés des tiges ; elles sont de couleur herbacée , petites , et com- posees de deux rangs de pétales oblongs etovales , et d’étamines fort courtes : les fleurs males ont dix éta- mines terminées par des antheres simples, et les fleurs femelles ont, . dans leur centre, deux germes qui se changenten baies, etdontchacune contient une semence en forme de: rein. Cette plante fleurit dans le mois de Juillet, et ses semences mürissent en automne. On peut multiplier aisément cette espece , en marcottant ses branches , qui auront de bonnes racines pour Pautomne suivant: alors elles seront en état d’être séparées des vieilles plantes , et d’être transplantées dans les places où elles devront rester 3; MEN mais il faut leur donner un soutien, car leurs branches sont foibles et min- ces comme dans leur pays originaire; elles grimpent sur les arbres , et s’é- levent a une hauteur considérable: on peut les placer de même ici dans des quartiers déserts, où elles profi- teront mieux que dans une situation ouverte. Virginicum. La seconde espece dif- fere de la premiere par la forme de ses feuilles, qui sont angulaires , et quelquefois figurées en coeur : leurs pétioles adherent à leur base; ainsi, elles n’ont point la forme de nom- bril en-dessus. Les tiges de celle-ci deviennent ligneuses , et s’élevent presque àla même hauteur que celles de la premiere ; ses fleurs et ses baies ne different point de celles dela pré- cédente: on la multiplie aussi de la même manieré. Carolinum. La troisieme est origi- naire de la Caroline, d’où ses semen- ces ont été envoyées en Angleterre : plusieurs personnes ont pensé qu’elle étoit la même que la seconde, de laquelle elle differe par ses branches, qui ne deviennent pas ligneuses : ses tiges sont herbacées; ses feuilles sont entieres et velues, et n’ont que la moitié de la largeur de celles de la précédente : la plante est aussi moins dure ; car dans les hivers rigoureux, celles qui sont exposées en plein air, sont quelquefois détruites, au-lieu que celles de la seconde ne périssent MER 75 jamais par le froid. Cette espece ne produitpointde fleurs en Angleterre, à moins que l’année ne soit fort chaude. On peut muluplier cette plante, en divisant ses racines ,. qui s’éten- dent au-dehors sur les côtés , et que Pon coupe tous les deux ans. Le meilleur tems pour faire cette opé- ration , est le printems, un peu avant qu’elles commencent à pousser. Ces racines doivent être mises à une ex- position chaude et dans un sol léger ; car dans une terre forte qui retient l'humidité en hiver, elles sont sujettes à pourrir: on les plante con- tre une muraille exposée au midi ou à ouest, de maniere qu’on puisse ÿ attacher leurs tiges, pour les em- pêcher de remper. Dans cette situa- tion, ces plantes fleuriront souvent , et en les couvrant pendant les fortes gelées, leurs tiges pourront être pré- servées des injures du froid, Cette espece a peu de beauté ; ce- pendant comme on la cultive dans plusieurs jardins pour la variété, j'en ai fait mention ici. MENTHA. Tourn. Inst. R. H. 188. tab. 89. Lin. Gen. Plant, 633. Mitts, Déesse , suivant les Anciens: Les Poëtes lui donnent aussi le nom de bonne odeur, de maniere que quand on trouve cette expression dans leurs ouvrages , le nom de la. plante est sous-entendu. K yj 76 MEN Mentha vientaussi de Mens, en lai tin, esprit, parce que cette plante le reconforte. Menthe. Caracteres. La corolle est labiée , monopétale, érigée et postée sur un calice persistant, tubulé, mono- phyile, et découpée en cing segmens égaux : letube de la corolle est un peu plus long que le calice ; les le- vres sont découpées en quatre par- ties presqu’égales , dontlasupérieure est un peu plus large et dentée. La fleur a quatre ¢tamines en forme daléne, érigées et fixées à une cer- taine distance les unes des autres, dont les deux plus voisines sontles plus longues ;-elles sont terminées par des antheres rondes, et dans le fond du tube est placé un germe à quatre pointes, qui soutient un style. mince, érigé et couronné par un stigmat étendu et divisé en deux parties. Ce germe se change, quand {a fleur est passée, en quatre semen- ces nues , et postées dans le calice. Ce genre de plantesestrangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNÉE , qui com- prend celles dont les fleurs ont deux étamines longues , et deux. plus courtes, et dont les semences mu- rissent dans le calice, Les especes sont : 1°. Mentha viridis, floribus spicatis, foliis oblongis , serratis. Hort, Upsal. 168 ; Mentheavec des fleurs enépis, MEN et des feuilles oblongues et scices, Mentha angusti-folia, spicata. C. B. P. 227; Menthe en épis, et à feuilles étroites , communément appelée Menthe a lance. 2°, Mentha glabra , floribus spicatis , foliis longioribus, glabris , supernè mini- me serratis; Menthe avec des fleurs en épis , et des feuilles plus longues, unies, et fort légerementsciées vers leur pointe. . Menthaangusti-folia, spicata, glabra. Rand. ; Menthe en épis, à feuilles unies et étroites. 3°. Mentha candicans , foliis lan- ceolatis; serratis , subtus incanis , flori- bus spicatis, hirsutissimis; Menthe avec des feuilles en forme de lance, sciées et velues en-dessous , avec des fleurs en épis , et très-velues. Mentha sylvestris candicans , odore sativi. Doody. Raii Syn. App. ; Men- the sauvage de couleur blanche , de la meme odeur que celle de jardin. 4°. Mentha sylvestris , spicis confertis, foliis serratis,tomentosis, sessilibus. Hort, Cliff. 306 ; Menthe avec des fleurs en épis , disposées en grappes , et des feuilles cotonneuses, sciées, et sessiles aux tiges. Mentha sylvestris longiort folio. Cz B. P. 227; Menthe sauvage a plus larges feuilles. Menthastre. 5°. Mentha aquatica, spicis crassiori- bus, foliis ovato-lanceolatis, serratis, sub- tus tomentosis, petiolatis ; Menthe avec des ¢pis plus épais, etdes feuillesoya- MEN les en forme de lance, scices, coton- neuses en-dessous, et supportées par des pétioles. Menthastri aquatici genus kirsutum , spic latiore. J. B, 3. 2225 Menthe d’eau, velue, à plus gros épis. Menthe aquatique. Le Pouliot. 6°. Mentha Piperita, spicis crassioribus interruptis , foliis lanceolatis, acute ser- ratis ; Menthe avec des épis de fleurs plus épais, et éloignés, et des feuilles en forme de lance, etfortementsciées. Mentha fervida nigricans , Piperis sapore. Rand, Hort. Chel. cat.; Menthe tirant sur le noir, et chaude, ayant un gout de Poivre, communément appelée Menthe a Poivre. 7°. Mentha crispa , floribus spicatis, foltis cordatis , dentatis, undulatis, sessi- libus. Hort, Cliff. 306. Hort. Ups. 168. Mat, Med. 147. Kniph. cent. 11.12.7535 Menthe avec des fleurs en épis, et des feuilles en forme de cœur, den- tées, ondées , et sessiles aux tiges, Mentha erispa Danica , sive Germa- nica speciosa. Mor. Hist.3.p. 367; Men- the Danoise ou d'Allemagne, frisée. 8°. Rotundi-folia , spicis confertis ,fo- liis ovatis, rugosis , sessilibus ; Menthe avec des épis rapprochés , et des feuilles ovales, rudes et sessiles. Menthastrum folio rugoso rotundiori, spontarfeum , flore spicato , odore gravi. J. B. 3.2193 Menthe sauvage avec une feuille plus ronde et rude, et des fleurs en épis, qui ontune odeur forte, MEN - 77 9°. Mentha rubra, spicis confertis, in terruptis, foliis oblongo-ovatis, acumina- tis, dentatis , sessilibus ; Menthe avec des épis de fleurs interrompus, des feuilles oblongues, ovales, à pointe aigue, dentées et sessiles. Mentha rotundi-folia , rubra, Auran« tit odore. Mor, Hist, 3. 369; Menthe rouge à feuilles rondes, et a odeur d'Orange , communément appelée Menthe d'Orange. 10°. MenthaChalepensa , foliis oblon- gis, dentatis, utrinque tomentosis, sessili- bus, spicis tenuioribus ; Menthe à feuil- les oblongues, dentées, velues sur les deux surfaces , et sessiles , pro- duisant des épis de fleurs fort étroits. Menthastrum Chalepense , angusti- folium , rard florens. Boérrh, Ind. alt. 1. p. 185; Menthe sauvage d’Alep, avec des feuilles étroites, mais qui fleurit rarement. 11°. Mentha palustris , floribus capi tatis , foliis ovatis, serratis , petiolatis , flaminibus corolla longioribus. Hore, Clif. 306. Fl. Suec. 482. 517. Roy. Lugd, B.325. Dalib. Paris 177. Crantz. Austr, p. 33 2. Pollich. pal.n.5 52. Neck. Gallob. p.250. Kniph, cent, 11.72.7453 Menthe avec des fleurs en téte, des feuilles ovalés, scices et pétiolées , et des étamines plus longues que la corolle. Mentha aquatica. Lin. Syst, Plant, tom, 3. p. 43. Sp. 7. Mentha rotundi-folia palustris , sive 78 MEN aquatica major, C. B, P. 2273 la plus grande Menthe d’eau ou de marais a feuilles rondes. Sisymbrium sylvestre, Dalech. Hist. 677. 12°, Mentha nigricans , floribus ca- pitatis , foliis lanceolatis, serratis , sub- petiolatis. Lin. Sp. Plant. 576; Men- the avec des fleurs disposées en tête , et des feuilles en forme de lance, avec de forts courts pétioles, Mentha fervida nigricans latifolia. Rand.; Menthe à Poivre , et noira- tre , a larges feuilles. 13°. Mentha arvensis, floribus verti- cillatis, foliis ovatis, acutis, serratis, sta- minibus corolla brevioribus. Lin. Sp. Plant. 577. Hort. Cliff. 307. Fl. Suec, 4813; 516. Roy. Lugd.- B, 326. Datb. Paris, 178. Scop. carn, ed. 2. n. 746. Pollich. pal. n. 553. Mattusch. Sil. n,429. Flor. Dan, t. 512; Menthe avec des fleurs verticillées , des feuilles ovales, aiguës et sciées , et des étamines plus courtes que la coroile. Mentha arvensis , verticillata, hirsura. J. B.3.2. 217 ; Menthe des champs, velue et verticillée. Calamentha arvensis verticillata. Bauh. pin. 229 ; Calament des bou- tiques. 14°. Mentha exigua, floribus verti- cillatis, foltis ovatis , dentatis , stamini- bus corolld longioribus ; Menthe avec des fleurs verticillées , des feuilles ovales et dentées , et des étamines MEN plus fongues que les pétales. Mentha aquatica exigua. Traj. lib. 1.c. 6 ; la plus petite Menthe d’eau. Calamertha aquatica Belgarum et Matthioli. Lob. ic. 505. 15°, Calamentha Gentilis floribus ver- ticillatis , foliis ovatis , marginibus ci- liaus , staminibus corollam æquantibus ; Menthe à fleurs verticillées et a feuilles ovales , dont les bords sont velus , avec des étamines égales à la corolle. Mentha verticillata rotundiori folio , odore Ocymi, Dale.; Menthe verticil- Ice , avec des feuilles plus rondes , à odeur de basilic, Baume, ou menthe des jardins. 16°. Mentha hirsuta. floribus verti- cillatis , foliis ovatis , serratis , hirsutis , staminibus coroll& longioribus ; Menthe à fleurs verticillées , avec des feuilles ovales , scices et velues, et des étamines plus longues que la co- rolle. Mentha aquatica , sive Sisymbrium hirsutius. J. B. 3. 2.224. Moris. Hort. -379 ; Menthe d’eau ouSisymbrium velu. Sisymbrium hirsutum. Raii Angl. 3, P+ 233: 17. Mentha verticillata , floribus verticillatis , foliis , lanceolatis, acuts, Serratis, rugosis , staminibus torollam equantibus ; Menthe à fleurs verti- cillées, avec des feuilles en forme de lance , à pointe aiguë , et sci€es » et des étamines égales ala corolle. MEN Mentha verticillata , longiori acumi- nato folio , odore aromatico, Rand. Hort. Chel. Cat. ; Menthe verticillée avec une feuille plus longue, et a pointe aigue, ayant une odeur aro- matique. Il y a plusieurs autres variétés de ce genre, qui naissent spontanc- ment en Angleterre, et dont je pos- sede douze et plus dans ma collec- tion; mais je soupçonne que quel- ques-unes ne sont que des variétés accidentelles, occasionnées par la différence du sol et de Pexposition où elles ont été trouvées, Je ne les ai pas toutes dénombrées ici; mais je crois que celles dont j’ai fait men- tion sont des especes distinctes, parce que je les ai cultivées pendant plus de trente années, et que je ne les ai jamais vu varier. J’en ai élevé plusieurs de semences, et les ai tou- jours trouvées semblables à celles sur lesquelles les graines avoient été recueillies. Viridis. La premiere espece est celle que les Jardiniers cultivent, pour la porter sur les marchés , parce qu'on s’en sert en Médecine, ainsi que pour la cuisine. On la con- noit généralement sous le nom de Menthe à lance; mais quelques per- sonnes lui donnent celui de Menthe au cerf. Parkinson et Gerard l’ap- pellent Mentheromaine. Cette plante est si bien connue , qu'il n’est pas nécessaire d’en donner la descrip- M EN 79 tion. On en connoit deux varictés, Pune à feuilles frisées, et l’autre à feuilles panachées ; mais je les ai ob- tenues toutes deux de lespece com- mune. Comme quelques personnes les conservent dans leurs jardins pour la variété , j’en fais mention ici (1). (1) On emploie en Médecine plusieurs especes de ce genre ; mais comime leurs prin= cipes sont toujours les mêmes, et qu’elles jouissent toutes de propriétés semblables, ce que je dirai de cette premiere espece peut aussi être appliqué aux autres, qui peuvent lui être substituées dans la plupart des cas. La Menthe est un des meilleurs remedes simples que fournit le regne végétal ; son odeur est balsamique , forte et pénétrante , et son goût est chaud et un peu amer ; elle fournit par Panalyse, outre un principe spi- ritueux très-volatil , une quantité considé- rable d'huile essentielle très-active, de ré- sine trés-chaude, et de matiere gommeuse presque inerte , lorsqu'elle est dégagée des autres principes. Les propriétés stomachiques, carminati- ves et utérines de cette plante sont très-mar- quées ; on s’en sert avec beaucoup de succès dans les affections venteuses et hystériques , les vices de digestion occasionnés par le re- lâchement de l'estomac, les fleurs blanches, le flux de ventre invétéré, l’afthme humide, les engorgemens catharreux de la poitrine , les pâles couleurs, les suppressions des re- gles, etc. On la prépare en infufion dans Peau ou le vit, depuis une pincée jusqu’à deux : son eau distillee est aussi d’un grand usage’, ainsi que son extrait , qu'on emploie dans les mêmes circonstances et à la même dose que Pextrait d’Absynthe. Les syrops de Menthe sont très-utiles dans les maladies de poitrine, 80 MEN . Cette plante est fort estimée pour les maux d’estomac, le défaut d’ap- péut, et pour les vomissemens: on en extrait une eau simple, un esprit; on en fait un syrop composé , et une huile préparée dans les boutiques. Glabra. La seconde espece a des feuilles plus unies et plus étroites que celles de la premiere; mais en toutes autre choses, ces deux espe- ces se ressemblent , de maniere qu’on les cultive souvent dans les jardins, pour l'usage , sans distinction, Candicans. La troisieme croît natu- rellement en Angleterre ; ses feuilles sont plus courtes et plus larges au milieu que celles des précédentes ; leurs dentelures sont plus aiguës, et leur surface inférienreest cotonneuse et fort blanche; ses tiges sont plus di- visées vers le sommet, et terminées par un plus grand nombre d’épis, qui sont interrompus vers leur partie basse. Cette espece rcpandune odeur semblable a celle de la Menthe de jardin. Sylvestris. La quatrieme a des feuilles plus longues et plus larges qu'aucune des précédentes ; elles sontcotonneuses et blanches, et leurs dentelures sont plus éloignées et fort aigués ; elles sont sessiles et velues. Les épis de fleurs sont plus minces, et réunis en nombre au haut d’une tige velue. thastrum, ou la Menthe sauvage des boutiques, qui entre dans les trochis- uesde Myrrhe. Cette espece est le Men- MEN Aquatica. La cinquieme croît na- turellement dans des endroits humi- des de plusieurs parties de PAngle- terre: on lui donne lenom de Men- the sauvage en épis, ou Menthe d’eau : ses tiges sont plus courtes que celles des précédentes, et velues, ainsi que ies feuilles, qui sont ovales , en forme de lance, sciées sur leurs bords , et d’une couleur pale : ses fleurs croissent en épis courts et épais aux extrémités des tiges ; leurs éta- mines sont plus courtes que la co- rolle. Piperita, La sixieme nait aussi , sans culture , dans quelques parties de PAngleterre; je lai trouvée sur les bords de la riviere qui coule entre Mitcham et Croydon en Surry ; ses tiges sont lisses et de couleur pourpre; ses feuilles sont plus petites que celles de la Menthe commune; elles sont en forme de lance , sciées sur leurs bords, et d’un vert plus foncé qu’aucune de celles des pré- cédentes ; leurs côtes du milieu et leurs nervures sont pourpre, et un peu velues en-dessous; ses épis de fleurs sont plus courts et plus épais que ceux de la Menthe commune ;, elles sont éloignées et interrompues au bas; leur couleur est le pourpre foncé , et leurs étamines sont plus: longues que la corolle. La plante en-. tiere a une saveur chaude et mor- dantecomme le Poivre, etune odeur agréable. On ure.de cette plante, pat MEN par la distillation, une eau qui est aussi estimée que celle de la Menthe commune , et qui sert aux mémes usages: on la regarde comme un re- mede excellent contre la pierre et la gravelle. Crispa. La septieme espece a été apportée du Danemarck , où l'on croyoit qu’elle croissoit natureile- ment; mais LINNÉE la donne comme étant originaire de la Sibérie: ses tiges sont velues , et à-peu-près aussi hautes que celles de la Menthe com- mune ; ses feuilles sont en forme de cœur, profondément dentées sur leurs bords, ondées, frisées , ses- siles, et de couleur verte : ses fleurs sont pourpre ,; et naissent en épis interrompus aux extrémités des ti- ges ; leurs calices sont découpés presque jusqu’au fond, et le style est divisé en deux parties , et porté au- delà de la corolle. Rotundi-folia. La huitieme, quise trouve dans plusieurs parties de l’An- gleterre , s’éleve a-peu-prés à la même hauteur que la Menthe ordi- paire , avec une tige forte , quarrée, velue , branchue au-dehors vers le sonumet, et garnie de feuilles ova- les , rudes, sessiles , d’un vert foncé, et crenelé sur leurs bords : les épis de fleurs , courts etserrés , croissent en grappes sur le haut des tiges; ces fleurs sont d’un blanc herbacé, et les €iamines* sont étendues au-dehors, au-delà de la Corolle, Tome FV, MEN Ss Rubra. Laneuvieme , à laquelle on donne communément le nom de Menthé .VOrange, à cause de son odeur , qui approche de celle de I’é- corce d'Orange, s'élève à-peu-près à la même hauteur que la Menthe commune , avec une tige droite, lisse et moins branchue; ses feuilles sont beaucoup plus larges , et leurs dentelures sont profondes, et ter- minces en pointe aiguë : ses épis de fleurs sont interrompus, et croissent en grappes sur le sommet des tiges. Ces fleurs sont d’une couleur pâle, et leurs étamines sont.plus courtes que les corolles. On cultive ordinai- ment cette plante dans les jardins , à cause de son odeur agréable, Chalepensa. La dixieme se trouve dans les environs d’Alep ; assez dure pour profiter en plein air en An- gleterre : ses tiges sont minces, quar- rces , de couleur pourpre vers le bas, et velues vers le haut: elle pousse rarement des branches; mais elle est garnie de feuilles oblongues , den- tées , velues sur les deux surfaces, etsessiles : sesépis de fleurs sont sim- ples, et fort minces; ces fleurs ne pa- roissent pas souvent: mais quand elles se montrent, ce n’est que sur la fin de Pété ; ses racines sont fort rempantes , et la seule méthode d’en obtenir des fleurs , est de les resser- rer dans des pots, pour les empé- cher de s'étendre. Palustris. La onzieme , qui naît L 82 MEN sans culture dans les fossés en An- gleterre , est communément connue sous le nom de Menthe d’eau ; ses tiges velues, et d'environ un pied de hauteur, poussent vers leur ex- trémité des branches garnies de feuilles ovales, sci¢es et suppor- tées par de longs pétioles : ses fleurs sortent en épis ronds aux extrémités des branches ; elles sont de couleur pourpre , et leurs étamines sont plus longues que les corolles. La plante entiere a une odeur très-forte , qui approche de celle du Pouliot. Cette espece est quelquefois Vusage en Médecine : on la croit plus chaude que la Menthe de jardin ; et on la re- garde comme propre à chasser les vents de l'estomac , et à guérir la colique. Nigricans. La douzieme , qu’on rencontre encore dans des fossés en Angleterre , a des tiges de couleur pourpre, lisses , courtes , et chargées de branches; ses feuilles sont pe- tites , en forme de lance, de couleur foncée , legerement scices sur leurs bords, et supportces par de courts petioles : ses fleurs sont aussi de couleur pourpre, et disposces en tétes rondes aux extrémités des tiges 5 leurs étamines sont plus longues que la corolle. Cette espece a une saveur chaude et mordante, mais cepen- dant moins acre que celle de la Menthe à Poivre, à laquelle on la substitue quelquefois, I] y a une va- MEN ricté de cette espece à odeur de Pouliot. Arvensis, La treizieme croît natu- rellement dans les terres labourables de plusieurs parties de l'Angleterre; mais on la cultive peu dans les jar- dins : Pestle Calament d’eau des bou- tiques , dont cependant on se sert rarement en Médecine. Les tiges de cette plante sont velues , hautes d’en- viron un pied, garnies de feuilles ovales, et terminces en pointe aigue z ses fleurs sont disposées en fort grosses têtes , et verticillées autour des tiges; elles sont petites, de cou- leur pourpre , et leurs étamines sont plus courtes que la corolle: la plante a une odeur forte comme celle du Poulior. Exigua. La quatrieme croît dans les lieux aquatiques de plusieurs parties de l'Angleterre ; elle a des tiges foibles , trainantes, d’un pied et demi de longueur , et garnies de feuilles petites, ovales, dentées sur leurs bords, et supportées par de longs pétioles : ses fleurs croissent en grosses têtes verticillées autour des tiges ; elles sont de couleur pour- pre, et leurs étamines sont plus lon- gues que la corolle- Gentilis. La quinzieme se trouve en abondance sur les bords de la route , entre Bocking et Goffield en Essex ; ses tiges sont beaucoup plus petites, et moins longues que celles de la precedente; ses feuilles sont MEN plus courtes, plus rondes , et très- peu dentées sur leurs bords; mais leurs dentelures sont garnies de poils: lestétes verticillées de ses fleurs sont plus petites, et la plante en- ucre a une odeur de Basilic. Hirsuta. La seizieme croit natu- rellement dans les fossés et sur les bords des rivieres , dans plusieurs parties de l’Angleterre ; ses tiges sont velues, quarrées, et de plus d’un pied de hauteur; ses feuilles sont ovales , sciées, et fort velues: ses fleurs sont disposées en grosses têtes yerticillées vers l'extrémité des tiges ; elles sont decouleur pourpre, et leurs étamines sont plus longues que la corolle. Cette plante répand une odeur plus agréable que celle de la Menthe d’eau commune , et Cest pour cela qu’on Pappelle Men- the douce aquatique, pour la dis- tinguer. On fa trouve dans la plu- part des Pharmacopées au nombre des especes médicinales ; mais on s’en sert peu à présent en Méde- cine. Verticillata. La dix-septieme naît spontanément sur les bords de la ri- viere Medway, entre Rochester et Chatham; elle s’éleve à la hauteur d'environ deux pieds , avec des t- ges minces, velues, et garnies de feuilles en forme de lance , termi- nées en pointe aiguë, et sciées sur leurs bords: ses tiges sont garnies de grosses têtes de fleurs verticillées MEN 83 presque dans toute leur longueur, de sorte que chaque tige porte sou- vent dix ou douze de ces têtes verti- cillées. Ces fleurs sont de couleur pourpre, et leurs étamines sont éga- les aux corolles. Cette plante ré- pand une odeur aromatique fort agréable. Culture. Toutes les especes de Mez- the peuvent être aisément multi- pliées , en divisant les racines au printems , ou par boutures , que l’on peut planter pendant tout l’été dans un sol humide : on les arrose, si la saison est seche, jusqu’à ce qu’elles aient poussé des racines ; mais après cela, elles n’exigent plus aucunautre soin que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes: on les plante en plan- ches de quatre pieds environ de lar- geur, entre-lesquelles on laisse un sentier de deux pieds de chaque côté. Ces plantes doivent être pla- cées à quatre ou cinq pieds de dis- tance entr’elles , parce qu’elles s’éten- dent beaucoup par leurs racines; c’est aussi pour cette raison qu’on ne doit pas les laisser plus de trois ans sans les transplanter: car si elles restent plus long-temps en place, leurs racines s’entrelacentde maniere qu’elles sont bientôt attaquées de pourriture , et se détruisent les unes les autres. Quelques personnes aiment beau- coup la salade de Menthe en hiver et au printems: pour s'en procurer; L ij 84. MEN elles enleventdesracinesavant Noël, les couvrent d’un pouce environ c'e terre fine, les mettent à l’abri avec des nattes ou des vitrages ; etun mois après , la Menthe pousse , et est bien- tot bonne à manger. Quand on veut recueillir cette plante pour Pusage de la Médecine, on doit le faire par un tems fort sec, et précisément quand elle est en fleurs : car si on la laissoit plus long-tems , elle ne seroit ni aussi belle ni aussi bonne ; et si on la coupe par un tems humide, elle devient naire, et perd de ses qualités : il faut la suspendre dans un endroit à l'ombre, et la jaisser secher , jusqu’à ce qu’on en fasse usage. Quand cette espece se trouve dans un sol fertile, elle donne trois récoltes par année; mais celles que Pon fait après le mois de Juillet, sont rarement bonnes. Aunsi toutes les branches qui.poussent après ce tems , doivent rester en place jus- qu’à la Saint-Michel: alors on les coupe 3 et après avoir enlevé toutes les mauvaises herbes qui se trouvent sur la planche , on yrépand un peu de terre meuble et riche, pour faire pousser vigoureusement les racines au printems suivant, Comme l’eau disullée de toutes les especes de Menthe est regardée comme saine et cordiale, je pense qu'on pourroit la substituer aux mau- vaises liqueurs spiritueuses avec les- MEN quelles le menu peuple s’enivre; car Peau de la Menthe à Poivre est aussi chaude pour Vestomac qu’au- cune de ces mauvaises liqueurs dont on fait usage ; et en la mélantavec d’autres herbes agréables et aroma- tiques , on pourroit certainement se procurer une liqueur beaucoup plus agréable au gout, et plus saine que celles que Pon vend communément, MENTHA CATARIA. Voyæ NEPETA CATARIA. L. MENTHASTRE ou Menthe Sauvage, Voyez MENTHA SYLVESTRIS. * MENTHE AQUATIQUE, Voyez MENTHA AQUATICA, MENTHE-Cog, Herbe au Coq où Cog des Jardins. Voyez TANACETUM BaLsaMITA, MENTHE des Jardins ou Baume Voyez MENTHA GENTILIS. MENTHE frisée. Voyez. MENTHA CRISPA. MENTHE a Poivre. Voyez MENTHA PIPERITA, MENTZELIA. Plum. nov. Ger Plant. 40. tab. 6. Lin. Gen. Plant, JOS Cette plante a été ainsinommée par le P. PLumrer, qui l’a découverte dans les Habitations francoises, ex ME N° Amérique , en l'honneur de Mont- zELIUS , Médecin de PElecteur de Brandebourg, quia publié un Index des Plantes , en latin, en grec, et en haut allemand. Caracteres. Le calice de la fleur est étendu , découpé en cing parties , et placé sur un germe long et cylindri- que: la corolle a cinq pétales , éten- dus etun peu plus longs que le ca- lice ; la fleur a plusieurs étamines érigées, garnies de poils rudes, et terminées par des antheres simples ; du germe long et cylindrique, situé sous la fleur, s’éleve un style à poils tudes de la longueur des pétales, et couronné par un stigmat simple. Ce germe se changedans la suite en une capsule longue et cylindrique , et a une cellule qui renferme plusieurs petites semences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la trei- zieme classe de LINNÉE , qui com- prend celles dont les fleurs ont plu- sieurs étamines et un style. Nous mavons qu’une espece de ce genre , qui est la Mentielia aspera. Hort, Cliff. 492. Prumrer l'appelle Mentzelia foliis et fructibus asperis. Nov. Gen, Plant. 41. ic. 174. f. 1 3 Mentzelia à feuilles et fruits piquans. Onagra Americana, folio Betonice , fructu hispido. Tourn. Inst, 302. Cetie plante croit en abondance a fa Vera-Cruz , d’où ses semences, MEN. 85 qui ont été apportées en Angleterre par le Docteur Housroun , ont réussi dans le Jardin de Botanique de Chelséa. Elle est annuelle , et s’éleve avec une tige mince, lisse , roide > et un peu ligneuse, à la hauteur de plus de trois pieds , et pousse , de dis- tance en distance, des branches tor- ses , qui coulent Pune dans l’autre a etsont garnies de feuilles en forme de pointes de hallebarde , alternes sur les branches, supportées par de courts pétioles, et couvertes de pi- quans courts, qui s’aitachent aux habits de ceux qui s’y frottent, Ces branches se séparent aisément des plantes, et s’attachent aux habits 2 comme les semences du Melilor : ses fleurs naissent simples aux nœuds de la tige ; elles sont placées sur un germe cylindrique dun pouce de longueur, étroit à sa base , et plus large vers le haut : au sommet, sort un calice qui s’étend comme celui de POnagra, et les pétales de la fleur s’onvrent et s’épanouissent sur le ca- lice ; ils sont d’un jaune pâle , et plus longs que le calice. Dans le mi- Heu s’éleve un grand nombre. d’é- tamines , et sur le germe est un style simple, aussi long que la corolle, et couronné par un stigmat simple. Ce germe se change ensuite en une capsule longue, cylindrique , et ar- mée de piquans, ainsi que les feuil- les, qui s’attachent aussi aux habits 86 MEN de ceuxquienapprochent.Cette cap- sule n’a qu’une celluleremplie de peti- tes semences. Comme cette plante est annuelle , et qu’elle périt aussi-tot que ses semences sont müres , on doit les répandre sur une couche chaude dans le commencement du printems, afin que les plantes puis- sent faire des progrès rapides, sans quoi elles ne produiroient point de semences müres dans cepays; quand elles sont parvenues à un pouce de hauteur , on les met chacune sépa- rément dans un pot d’un sou, rempli d’une terre riche et légere : on les plonge dans une couche chaude de tan, et on les tient à l'ombre , jus- qu’à ce qu’elles aient formé de nou- velles racines ; après quoi on les ar- rose souvent, et on leur donne de Pair chaque jour, à proportion de la chaleur de la saison , et de la cou- che où elles sont. Six semaines après quelles ont été transplantées , sielles ont fait de bons progrès, leurs raci- nes auront rempli les pots, et il sera nécessaire de leur en donner de plus grands, que l’on remplira de terre riche et légere , et que l’on replon- gera dans la couche de tan de la serre ; oùonleur donnera de Pair, et on les arrosera dans tous les jours chauds. Au moyen de ce traitement, ces plantes s’éleveront à la hauteur de trois pieds, et produiront des se- mences mires à la fin d'Août ou. au commencement de Septembre. MER MENYANTHES. C’est le P.a- LUSTRE TRIFOLIUM OU L’HERBE DES Marais. TREFFLE D'EAU ou le MENIANTHE. Cette plante est commune dans les lieux marécageux de différentes parties de l’Angleterre ; mais comme on ne la cultive jamais dans les jar- dins , jen’en parlerai pas davantage. J’observerai seulement que lon fait aujourd’hui un grand cas de cette plante, parce qu’on la regarde comme unremede excellent pour guérir les rhumatismes , prévenir la goutte et plusieurs autres désordres. On lui donne souvent sur les marchés le nom d’Herbe ou Trefle des Marais ; elle croit en abondance dans des lieux marécageux de plusieurs parties de l'Angleierre , où ceux qui en four- nissent les marchés vont la cueil- lir (1). MERCURIALE. Voyez Mercu- READS.“ E; MERCURIALE &@ ¢rois semences. Voyez ACALYPHA. Mer currALis. Tourn. Inst. R.H. 534. tab, 308. Lin, Gen. Plant. 998. Cette plante prend son nom de MERCURE, parce que les Anciens (1) La racine de Treffle d’eau n’a aucune odeur, mais elle est d’une médiocre amer- tume; ses propriétés médicinales ne different point de celles de la Fraxinelle et de la Gentiane , quoiqu’on laregarde, dans cer- tains pays , comme un spécifique contre le scorbut et les fievres intermittentes. MER avoient imaginé que ce Dieu avoit mis cette plante en usage. Mercuriale, Caracteres. Cette plante ades fleurs males et des fleurs femelles sur diffé- rens pieds : les fleurs males ont des calices étendus et découpés en trois segmens concayes ; elles n’ont point de corolle, mais seulement neuf ou douze étamines érigées , velues et couronnées par des antheres globu- laires et naines : les fleurs femelles qui n’ont point non plus de corolle, sont pourvues de deux nectaires en forme d’alène et à pointe aiguë , et d'un germe large, simple, et séparé de ses voisins par un sillon. Ces ger- mes sont ronds , comprimés, et ont un sillon épineux a chaque cote; ils soutiennent deux styles réfléchis, épineux , et couronnés par des stig- mats aigus et réfléchis. Ces germes se changent dans la suite en une capsule presque ronde , de la forme d’un scrotum, et à deux cellules, quirenferment chacune une semence arrondie. Ce genre de plantes est rangé dans la huitieme section de la vingt-deu- xieme classe de LINNÉE , qui com- prend celles dont les fleurs mâles et les fleurs femelles croissent sur dif- férentes plantes, et dont les fleurs mâles ont chacune neuf étamines. Les especes sont : 1°, Mercurialis annua , caule brae chiato, foliis glabris, Hort, Cliff. 461. MER , 87 Hort. Ups. 208, Mat. Med. 216. Roy. Lugd.-B. 263. Dalib. Paris, 302, Scop. carn. ed. 2. n. 1226. Neck. Gal- lob. p. 410 ; Mercuriale à tige bran- chue et à feuilles unies. Mercurialis spicata et testiculata mas et femina. C. B. P. 121; Mercuriale avec des fleurs en épis et testicu- lées , dont les fleurs mâles et les fe- melles naissent sur des plantes diffé- rentes, et a laquelle on donnelenom de Mercuriale de France. Mercurialis mas. Dod. Pempt. 658, Mercurialis Spicata, sive femina, Dod, Pempt. 658. 2°. Mercurialis perennis , caule sim- plicissimo, foltis scabris, Hort. Cliff. 461, Fl. Suec, 823 5 913. Roy. Lugd.-B. 203. Dalib. Paris. 302. Neck. Gallob. p.510. Poillich. pal. n. 93 ;Mercuriale avec une tige simple et des feuilles rudes. Mercurialis montana spicata et testia culata. C. B. P. 122; Mercuriale de montagne ou Mercuriale de marais, avec des fleurs en épis et en forme de testicule male et femelle sur diffé- rentes plantes , ou la Mercuriale vi- yace. Cynocrambe mas. Cam.-Epit. 999. Cynocrambe femina. Cam. Epit. 990. 3°. Mercurialis tomentosa, caule sub- fruticoso , foliis tomentosis. Hort, Cliff. 461. Roy, Lugd.-B.203.Sauv. Monsp. 428. Gouan. Monsp. 507; Mercuriale à tige de sous-arbrisseau , avec des feuilles cotonneuses, 85 MER Mercurtalis fruticosa incana , spicata et testiculata, Tourn. Inst. R. H. 5345 Mercuriale blanc en arbrisseau, avec des fleurs en épis, et testicules. Phyllon testiculatum. Bauh. Pin. 122, Phyllon spicatum. Bauh, Pin.122. Annua. La premiere espece, à la- quelle on donne communément le nom de Mercuriale de France, d’où elle a peut-être été portée en Angle- terre ; car quoiqu’elle soit à présent devenue une herbe commune et sau- vage dans les jardins et sur les tas de fumiers , cependant on la trouve rarement à quelque distance des ha- bitations. Cette plante est annuelle , etsa tige, qui est branchue et haute @enyiron un pied, est garnie de feuilles en forme de lance d’environ un pouce et demi de long , dentées sur leurs bords, de couleur pale ou d’un vert jaunatre. Les plantes males ont des épis ce Heurs herbacces , qui croissent aux extrémités des tiges, et tombent bientôt après; mais les plantes femelles ont des fleurs testi- culées, qui naissent sur les côtés des ges, et sont remplacées par des se- mences qui produisent une grande quantité de plantes des deux sexes. Les feuilles et les tiges de cette es- pece sont d'usage en Médecine: on les regarde comme apéritives et émollientes (1). (1) Cette plante est trés-laxative et émol- hiente, et d’un usage assez fréquent en Mé- MER Perennis, La seconde espece croît sous les haies et dans les bois de plusieurs parties de l’Angleterre ; elle a une racine vivace qui rempe dans la terre; ses tiges sont simples, sans branches, de dix à douze pou- ces de hauteur , et garnies de feuilles rudes qui naissent par paires sur cha~ que nœud , d’un vert foncé , et den- tées sur leurs bords : les fleurs males sont disposées en épis sur des plan- tes différentes de celles qui produi- sent les semences. Cette espece est vénéneuse, et lon en a eu depuis peu plusieurs preuves. Des personnes du peuple en ayant mangé les feuilles dans un tems sec où les légumes étoient très- rares , s’en trouyerent très - incom- modées. ee decine : on s’en sert peu intérieurement , quoiqu’elle soit regardée comme purgative; mais on la fait entrer dans presque toutes les décoctions émollientes et les lavemens laxatifs : on en prépare un miel qui sert aux mêmes usages, à la dose de deux ou trois onces. Quelques personnes font néanmoins cuire une poignée de feuilles de cette plante dans un bouillon de veau, qu'ils prennent pour se lâcher le ventre. On en prépare un syrop simpleet unsyrop composé, qui porte le nom de syrop de Longue-Vie : on pres- crit le premier à la dose d’une ou deux onces, pour lacher le ventre : on attribue au second la propriété de purifier le sang et de forti- fier les digestions. La Mercuriale entre en- core dans la composition du Lénitif, du Ca- tholicon , etc. Tomentosa. MES Tomentosa. La troisieme croît n1- turellement dans la France méridio- nale , en Espagne et en Italie; elle s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, avec une tige branchue d’arbrisseau, garnie de feuilles ovales , placées par paires , etcouvertes d’un duvet blanc sur les deux surfaces : les fleurs mäles croissent en épis courts aux côtés des tiges, sur des plantes différentes de celles qui produisent les fruits ; elles sont blanches et testiculées. Si Pon denne à cette espece le tems de répandre ses graines , les plantes pousserontau printems suivant; mais si on ne les met en terre que dans cette saison, elles paroitront rare- ment dans la même année. Cette plante exige une situation chaude, etun sol sec etrempli de décombres, dans lequel elle durera trois ou qua- tre années ; mais les fortes gelées la détruisent souvent. MERISIER , CERISIER. Voye CERASUS VULGARIS. MERVEILLE DU PÉROU. Foy. MIRABILIS. MESEMBRYANTHEMUM. Dill. Gen. 9. Hort. Elie. 179. Ficoides. Tourn. Act. RMPar. 17053 Figue d'Inde. Ficoide. Caractcres. Le calice de la fleur est persistant, étendu , et formé par une feuille découpée au sommet en cinq parties aiguës; la corolle a un Tome Fy MES 89 pétale divisé presque jusqu’au fond en plusieurs segmens linéaires, dise posésen plusieurs rangs, mais joints ensemble à leur base; dans le miliew sontarrangées un grand nombre d’é- tamines velues, et terminées par des antheres inclinées: sous la fleur est placé un germe obtus et à cinq an- gles, qui soutient quelquefois cing styles, et souvent dix ou plus, qui sont réfléchis et couronnés par des stigmats simples. Ce germese change danslasuiteen un fruitrond , charnu, avec autant de cellules qu'il y a de styles , lesquelles sont remplies de petites semences. ‘Ce genre deplantes estrangé dans la quatrieme section dela douzieme classe de LiNNÉE , qui comprend celles dontles fleursont depuis vingt jusqu’à trente étamines insérées dans le calice, et cing styles. Les especes sont : 1 Mesembryanthemum nodiflorum , foliis alternis, teretiusculis , obtusis , bast ciliatis. Hort. Upsal. 129 Mesembryan- themum à feuilles cylindriques , ob+ tuses, velues et alternes, Ficoides Neapolitana, flore candides H. L.; Figue de Naples à fleurs blanches ou Kali d'Egypte. Kali Crassulæ minoris foliis. Bauh. Pin, 289. Moris, Hist. 2, p.610, 58, 5. 233.07. 2°. Mesembryanthemum crystalli. num, foliis alternis, ovatis, papulosis, uri= dulatis, Hort, Cliff, 216.2. 1. Hort.Upse M as MES 127. Roy, Lugd.-B. 281. Kniph, cent, 4. 2. 50; Mesambryanthemum à feuilles ovales, obtuses ; ondées et alternes. 1 Mesembryanthemum crystallinum., Plantaginis folio undulato, Dill. Elth, 231.4, 180. f..221, Ficoides Africana, folio Plantaginis undulato,micis argenteis asperso, Tourn. Act. R. Par.1705 ; Ficoide avec des feuilles ondées dePlantain, marquées de taches argentées, communément appelée Ficoide à diamant, ou Plante de diamant, ou Glaciale. 3°. Mesembryanthemum geniculi-flo- rum, foliis semi-teretibus , papulosis, dis- tinctis floribus sessilibus axillaribus. Lin, Gen. Plant. 481; Mesembrian- themum avec des feuilles à moitié cylindriques , couvertes de boutons distincts, et des fleurs sessiles aux aisselles des tiges. Mesembryanthemum ramis undique papiliosis, folio crassioribus. Hort, Cliff. 218. 2.22. Roy. Lugd.-B. 285. Ficoides Capensis , folio tereti , flore albido. Pet. Gaz. 78. fol. 3 ; Ficoïde du Cap à feuilles cylindriques , et à fleurs blanchätres. Mesembryanthemum nocti-florum, fo- lis semi-cylindricis, impunctatis, disuinc- tis, floribus pedunculatis , calycibus qua- drifidis, Lin. Sp. Plant. 481 ; Mesem- brianthemum avec des feuilles pres- que cylindriques, des fleurs sur des pédoncules, et des calices divisés en quatre parties. Ficoides Africana, erecta,arborescens, ME.S lignosa , flore radiato, primd purpureo, dein argenteo , interdiz clauso , noctit aperto. Boérrh. Ind. Alt, 1. 2903; Fix coïde droite, ligneuse, et en arbre, avec une fleurradiée , d’abord pour= pre ; ensuite argentée , fermée pen- dant le jour, et ouverte la nuit. 5°. Mesembryanthemum splendens , foliis semi-teretibus, impunctatis, recurvis, distinctis , congestis , calycibus termina= libus , digiti-formibus. Lin, Sp. 689 3 Mesembryanthemum avec des feuil- les à demi-cylintdriques , sans taches, recourbées, distinctes, et en grappe, dont le calice, qui termine, est en forme de doigt. Ficoides Capensis frutescens, foliis tex retibus , confertis , glaucis flore albos Bradl, Suec, x, p.17. f. 6. Mesembryanthemum umbellatum , fo+ lis subulatis, scabrido-punctatis, conna- tis , apice patulo , caule erecto , corymbo trichotomo. Lin. Sp. Plant. 481. Kniph, cent. 3. 2. 63; Mesembryanthemum a feuilles en forme d’aléne réunies , et à tachesrudes , avec une tête éri- gce etun-coryinbe de fleurs aux trie ples divisions de la tige. Mesembryanthemum fritescens , flori- bus albis, umbellatis, Dill, Elth, 277. tw 208. f. 266. Ficoïdes Africana erecta, tereti-folia à floribus albis, umbellatis, Par. Bat. 166. Bradl. Suec, 4. p. 123 Ficoïde érigée avec une feuiile cylindrique , et des fleurs blanches disposées en om belles. 7°. Mesembryanthemum calami-fors — MES me, acaule, foliis subteretibus , adscénden- ubus , impunctatis, connatis, floribus oc- togynis. Lin. Sp. Plant, 481; Mesem- bryanthemum sans tige, avec des feuilles presque cylindriques réu- nies à leur base , etdes fleurs garnies de huit styles. Mesembryanthemum acaule calami- forme. Dill. Elth, 229.t. 186. f. 228. Ficoides Capensts humilis, Cepææ fo- lio , flore stamineo. Bradt. Suec, p. 10. fol. 193 Ficoïde du Cap, avecune feuille d’Oignon, et des fleurs avec des étamines. 8°. Mesembryanthemum Tripolium, foliis alternis,lanceolatis, planis, impunc- tatis; caulibus laxis simplicibus ; calyci- bus pentagonis. Hort. Cliff. 217. n. 11. Hort. Ups. 128. Roy. Lugd.- B. 283. Kniph. cent, 8. 2; 703 Mesembryan- themum avec des feuilles en forme de lance, sans marque de points , une tige simple et foible, et un ca- lice a cinq angles. Ficoides Africana procumbens 3 Tri- poli folio , flore argenteo. Hort. Chels. ; Ficoide d’Afrique tombante , avec une feuille de Tripoliumet une fleur argentée, 9°. Mesembryanthemum Bellidi-flo- rum, acaule , foliis triquetris , lineari- bus ,impunctatis, apicetrifariam dentatis. Hort. Clif. 218.2. 13. Roy. Lugd.-B. 283. Knorr. Del, 1. tab.G. 5.4.7, 1.3 Mesembryanthemum à feuilles étroites , triangulaires, “unies et dentées à leurs pointes. sans tige , MES of Ficoides Capensis humilis , folio trian- gulari, in summitatem dentato, flore minore purpurascente. Bradl, Succ.p. 9. tab, 18; Ficoide du Cap, avec une feuille triangulaire , découpée a son extrémité, et une plus petite fleur de cotfleur pourpre. Mesembryanthemum Bellidi-flarum, Dill. Elth. 24.4. t. 189. f. 233. 10°, Mesembryanthemum subulatum ; acaule , foliis subulatis triquetris , dorsa supernè serratis ; Mesembryanthemum sans tige, a feuilles triangulaires et en forme d’aléne, dont la partie du dos estscice vers le sommet. - 11°. Mesembryanthemum deltoides , foliis triquetris , dentatis, impunctatis. Hort. Cliff. 218. Roy. Lugd.- B. 284 5 Mesembryanthemum avec des feuil- les triangulaires , dentées , sans mar- ques de points , eten forme de delta. Ficoides Africana , folio triangulari, crasso , brevi, glauco, ad tres margines aculeato. Boerrh, Ind. Alt. 1. 2905 Ficoide d’Afrique, avec une feuille épaisse , grise , triangulaire , et gar- nie de poilsrudes sur les trois bords. Ficus Aizoides Africana , erecta, folio triangulart , breviusculo , fimbriato , flo- ribus roseis odoratis. Volk. Hesp. 223, f. 224. Ear. cens foliis deltoidibus , .lateralibus , minimè dentatis ; Mesembryanthe- mum garnie de tiges avec des feuilles en forme de delta, dont les côtés sont un peu dentés. . M ij Mesembryanthemum caules: bo MES Ficoides Africana, folio triangulari , glauco, brevissimo , crassissimo, margine non spinoso. Boërrh. Ind. Alt. 1. 290; Ficoide d’Afrique, avec des feuilles fort épaisses, courtes, grises, triangulaires, et sans épines sur leurs bords. » 13°. Mesembryanthemum barbatum , foliis sub-ovatis papulosis distinctis , apice barbatis. Hort, Cliff. 216. Hort. Ups. 127. Roy. Lugd. - B. 282. Kniph, eent. 10.72.60; Mesembryanthemum avec des feuilles presqu’ovales, ayant des. vessies barbues et distinctes à leur pointe. Ficoides, seu Ficus Aizoides Africana, folio variegato aspero, ad apicem stella spinosd armato, Boërrh. Ind, Als. 1, p.291; Ficoïde d'Afrique avec une feuille rude et panachée, dont la pointe estarmée d’épines en forme d’étoile. 14°. Mesembryanthemum stellatum , caulibus decumbentibus , foliis teretibus , papulosis , apice herbatis; Mesembryan- themum avec des tiges inclinées , des feuilles cylindriques, couvertes de vessies , dont les pointes sont barbues , et en forme d'étoile. Ficoides Capensis frutescens , folio tumido , extremitate stellatä , flore pur- pureo. Bradl. Suec, Dec, 1. tab. 6 3 Fi- coide en arbrisseau du Gap, a feuilles à pointes ctoilées et gonflées, et à fleurs pourpre. Ficus Aizoides , folio tereti, in villos radiatosabeunte , fore rubro. Volk, Hesp. 2226) 124.5. 0: MES - 15°. Mesembryanthemum hispidum 5 foliis cylindricis , papulosis , distinctis » caule hispido. Lin, Sp. Plant. 482; Me- sembryanthemum avec une tige épis neuse , des’ feuilles réfléchies et cy< lindriques , et des vessies char- nues. Ficus Aizoides tereti-folia, foliis crys tallino rore eleganter conspersis ; floribus dilute roseis. Volk. Hesp. 221. Fisoides Afra; fruticosa , caule lanu- gine argented ornato, folio tereti, parvo , longo , guttulis argenteis quasi scabro, flore violaceo, Boérrh, Ind, Alt, 1. 2915 Ficoide d’Afrique , en arbrisseau , ayant des tiges ornées d’un duvet argenté , avec des feuilles longues , petites, cylindriques , et marquées de taches semblables à des gouttes _argentées , etune fleur violette. 16°. Mesembryanthemum villosum y caule foliisque pubescentibus. Hort. Cliff. 217; Mesembryanthemum, dont les tiges etles feuilles sont couvertes d'un duvet doux. 17°. Mesembryanthemum scabrum. foliis subulatis , distinctis , subtzs undi- què punctato-muricatis , calycibus muti- cis. Hort. Cliff. 219. 2.20. Hort. Ups. 120; Mesembryanthemum avec des: feuilles en forme d’aiéne, distinctes et rudes. en-dessous ,.et des calices garnis de paille. Ficoides Afra , folio triangulari , vie ridi, longo , aspero, flore violaceo. Boërrh. Ind, Alt. 2903; Ficoïde avec une feuille longue , verte, rude, et trian+ gulaire, et une fleur violette. MES: . Mesembryanthemum purpureun sca= brum , staminibus collecsis. Dill, Elth. 260. ¢t. 197.f. 251. 18°. Mesembryanthemum uncinatum, articuliscaulinis terminatis in folia con- nata , acuminata , subtus dentata. Hort. Cliff. 218. n. 16. Roy. Lugd.- B. 2843; Mesembryanthemum dont les nœuds des tiges sont terminés par des feuilles en pointe aiguë, join- tes à leurs bases, et dentées en- dessous. ÿ Ficoides Afra, folio triangulari, glauco, perfoliato , brevisssimo , apice spinoso. Boërrh. Ind, Alt,290; Ficoïde d’A- frique , avec une feuille courte, triangulaire , couleur de vert de mer, et trouce, dontles sommetssont épi- neux, communément appelce Fi- éoïde de Chiendent. 19% Mesembryanthemum perfolia- tum , foliis majoribus, apicibus tri-acan- thise Hort. Elth. 251 3 Mesembrian- themum avec de larges feuilles trouées , dont les sommets sont gar- nis de trois épines. Ficoides Africana frutescens , perfo- Hata, folio triangulari, glauco, punctato, . cortice lignoso , candido, tenui. Tourn. Act, Par. 1705; Ficoïde d’Afrique en arbrisseau , avec une feuille trian- gulaire, grise, marquée de points, en- filée dansle disque ,ayantune écorce ligneuse , mince et blanche ; com- munément appeice Ficoïde à corne de cerf. 20°. Mesembryanthemum spinosum, foliis tereti-triquetris, punctatis , distinc- MES 5 53 ti$, spinis ramosis, Hort. Cliff:.216, 2. 3. Roy. Lugd.- B. 281 3; Mesem- brianthemum avec des feuilles cylin- driques , triangulaires, marquées de points, distinctes, etarmées d’épines branchues.. . Ficoides Africana, acüleis longissimis et foliolis nascentibus ex foliorum alis, Tourn. Act. R. Par. 1705 ; Ficoide d'Afrique avec de longues épines, et de plus petites feuilles, qui s’le- vent des ailes des grandes. 21°. Mesembryanthemum tuberosum , foliis subulatis, papulosis distinctis,apice patulis , radice capitatd. Hort. Cliff. 216. 2. 4+ Roy. Lugd. - B. 282; Mesem- bryanthemum avec des feuilles en forme d’aléne , couvertes de tuber- cules , ayant une racine à tête, Mesembryanthemum fruticescens, ra~ dice ingenti tuberosd, Dill, Elth. 275. t, 207. f. 264. Ficotdes Africana , folio triangulari recurvo ; floribus umbellatis obsoleti cox Loris, externè purpureis. Tourn. Act, Par. 1705 ; Ficoïde d'Afrique avec une feuille triangulaireet recourbée, et des fleurs en ombeile d’une cou- leur usée , et pourpre au dehors, 22°. Mesembryanthemum tenui-folium, foliis subulatis , semi-teretibus , glabris, distinetis , internodis longioribus. Hort, Cliff: 220. 2. 26. Hort, Ups. 128. Roy: Lugd.- B, 286 ; Mesembryanthemum avec des feuilles en forme d’aléne, à demi-cylindriques , unies et dis- tinctes , dont les nœuds sont à une: plus grande distance. of MES Ficoides Capensis humilis , tereti-fo- lia, flore coccineo. Bradl, Succ. p. 13. 1.9 ; petite Ficoïde du Cap, avecune feuille cylindrique etune fleur écar- late. 23°. Mesembryanthemum stipula- ceum , folits subtriquetris, compressis, in- curvis , punctatis , distinctis , congestis ; basi marginatis. Lin, Sp. 693. Hort. Cliff. 220. 2. 29. Roy. Lugd. - B. 287 ; Me- sembryanthemum avec des feuilles triangulaires , recourbées , compri- mées , et marquées de points, dis- unctes, dont les bases sontbordées , et en grappes ou rapprochées. Mesembrianthemum frutescens , flore purpureo rariore, Hort. Elth, tab. 209, 24°. Mesembrianthemum crassi-fo- lium, foliis semi-cylindricis, impunctatis, connatis , apice triquetris , caule repente semi-cylindrico, Hort. Cliff. 217. n. 9. Roy, Lugd.-B. 233. Knorr, Dell. 2. f. M. 4; Mesembryanthemum avec une tige cylindrique et rempante , et des feuilles à moitié cylindriques, unies , réunies à leur base, et dont les extrémités sont triangulaires, Ficoides Africana reptans , folio trian- gulari, viridi, flore saturate purpureo. Bradl. Suec. p.16. tab. 38; Ficoide d'Afrique rempante, avec une feuille verte et triangulaire , etune fleur d’un ‘pourpre foncé. 25°. Mesembrianthemumfalcatum, fo- lits sub-acinaci-formibus, incurvis, punc- tatis , distinctis , ramis teretibus. Hort, Clif. 219.2. 19. Roy. Lugd. - B. 235. Knorr. Dell.'2.f. M. 4; Mesembryan- MES themum avec des feuilles en formede coutelas recourbé , marquées de points , distinctes, et des branches cylindriques. Ficoides Afra, foliotriangulari, ensi- formi, brevissimo , flore dilutè purpuras = cente , flamentoso. Bradl. Suec, Dec. 5. tab. 42; Ficoïde d’Afrique avec une feuille triangulaire, courte, et en forme de cimeterre , ayant une fleur d’un pourpre pale. 26°. Mesembryanthemum glomera- tum, foliisteretiusculis, compressis, punc- tutis,distinctis | caule paniculato, mul- tifloro. Lin. Sp. 694; Mesembryanthe- mum avec des feuilles cylindriques, comprimées, tachetées de points, distinctes, et une tige en panicule, qui produit plusieurs fleurs. Mesembryanthemum falcatum minus, flore carneo minote, Hort. Elth. tab. 213. fe 274 27°. Mesembryanthemum edule’, fos lis equilateri-triquetris , acutis , strictis , impunctatis, connatis, carindsub-serratis, caule ancipiti. Lin. Sp. 695 3 Mesem- bryanthemum avec des feuilles equi- latérales , aiguës, et sans points, jointes à leurs bases , et dontla ca- rcne est sciée, avec une tige en forme de coutelas. Mesembryanthemum falcatum mayus, flore amplo luteo, Dill, Elth, 283. 2) 272./270. Ficoides, seu Ficus Aizoides Africana major, procumbens , triangulari folio fructu maximo eduli, H. L, 244; laplus grande Ficoide d’Afrique, rempante, M Fe Ss à feuilles triangulaires , qui produit un gros fruit bon a manger , ou Fie guier des Hottentots: 28°. Mesembryanthemum bi-colorum, foliis subulatis , levibus , punctatis , dis- tinctis, caule frutescente , corollis bi-co- loribus, Lin, Sp. Plant. 695; Mesem- bryanthemum à feuilles en forme dalene, marquées de points, dis- tinctes et lisses, ayant une tige d’ar- brisseau, et des corolles de deux couleurs. Ficoïdes Capensis frutescens, folio terett , punctato, petalis luteis. Bradl, Suec. 1.p. 8. tab.7 ; Ficoide du Cap, en arbrisseau , avec une feuille cy- lindrique marquée de points, et des pétales jaunes. 29. Mesembryanthemum acinaci-for- me, foliis acinaci-formibus, impunctatis, connatis , angulo carinali scabris , peta- lis lanceolatis, Lin. Sp. 695.Hort. Cliff. 219.7.18. Roy. Lugd.-B, 284. Kniph. cent. 10.77.59 3 Mesembryanthemum avec des feuilles rudes, triangulai- res , et sans points, jointes à leurs bases, et dont la caréne est rude, avec des pétales en forme de lance. Ficoides Africana , folio longo, trian- gulari , incurvo, caule purpureo. Tourn, Ace. Par."1705 ; Ficoide d'Afrique a feuilleslongues, triangulaires , et re- courbées , et à tige pourpre, 30°. Mesembryanthemum loreum , fo- diissemi-cylindricis , recurvis, congestis , basi interiore gibbis connatis , caule pen - dulo. Lin. Sp. 694; Mesembryanthe- mum avec des feuilles à moitié cylin- M'E S: OS driques, recourbées et rapprochées à leurs bases avec une tige pendante, Mesembryanthemum loreum. Hort, Elth, tab. 200. f. 255. 31°. Mesembryanthemum serratum , foliis subulatis, triquetris, punceatis , dis- tinctis , angulo carinali retrorsém serra= tis. Lin. Sp. 696. Hort. Cliff. 218, °7. 15. Roy. Lugd.- B. 284 ; Mesem- bryanthemum avec des feuilles en forme d’alène, ettriangulaires, ayant des points , distinctes , et l’angle de la carêne sciée. Mesembryanthemum serratum , flore acetabuli-formi » luteo. Hort» Elth, tabs 192. f. 238. 32°. Mesembryanthemum tubercula tum, acaule, foliis semi-cylindricis, con- natis ,externè tuberculatis, Hort, Cliff. 219; Mesembryanthemum sanstige, avec des feuilles à moitié cylindri< ques , chargées de tubercules au- dehors, et jointes à leur bâse. Ficoides Afra, folio triangulari 5 longo ,. succulento | caulibus rubris. Boërrh. Ind. Alt. 290; Ficoide d’A- frique à feuilles longues, triangulai- res, succulentes , et à tigerouge. 33°. Mesembryanthemum veruculaë tum, foliis triquetro-cylindricis , acutis, connatis, arcuatis impunctatis,distinctise Hort. Cliff. 220.2. 24, Hort, Ups. 128, Roy. Lugd.- B. 285. Kniph, cent. 10, a. 62 ; Mesembryanthenmm avecdes feuilles triangulaires et cyhindriques, jointes à leurs bases, courbées, etnon marquées de points , distinctes. Mesembryanthemum foliis seruculi- 86 MES formibus , floribus mellinis , umbellatis. Dill. Elrh. 268, 1. 203. f. 259. Ficoides Afra arborescens, folio tereti, -glauco , apice purpureo , crasso. Boërrh, Ind, Alt. 291 ; Ficoïde d'Afrique en‘arbre, avec une feuille grise, cylindrique, et dont le sommet est épais, et de couleur pourpre. _ 34 Mesembryanthemum glaucum, foliis triquetris, acutis , punctatis , dis- tinctis , calycinis foliolis ovato-cordatis. Lin, Sp. 696. Hort. Cliff: 220. n. 27. Roy. Lugd, - B. 283 ; Mesembryan- themum avec des feuilles aiguës, wiangulaires , marquées de- points, disunctes , ayant les folioles des ca- lices ovales et en forme de cœur. Ficoides Afra , caule lignoso , erecta, folio triangulari, ensi-formi, scabro, flore luteo magno. Boërrh. Ind, Alt, 289. Bradl. Suec. 4. p. 15. f: 373 Ficoide d'Afrique avec une tige ligneuse et droite , une feuille triangulaire , et en forme de coutelas et rude, etune grosse fleur jaune. 35°. Mesembryanthemum cornicula- tum , folis triquetro-semi-cylindricis", scabrido-punctatis , supra basim lined elevatd connatis, Lin. Sp. 697 ; Mesem- brianthemum qui produit beaucoup de branches garnies de feuilles trian- gulaires, à moitié cylindriques, ru- des, ponctuées, et jointes a leurs bâses. Ficoïdes Afra, folio triangulari, longis- simo, marginibus obtusioribus , flore am- plo, intits pallidè luteo, extus lined rubra Jongä picte, Boërrh. Ind. Ale, 289 ; Fi- MES coïde d'Afrique avec une feuille longue et triangulaire, dont les bords sont plus obtus 5 et une grosse fleur un jaune paleen-dedans, etmarquée d’une longue raie rouge au-dehors. 36°. Mesembryanthemum expansum , folits planiusculis, lanceolatis, impunc- tatis,patentibus, distinctis , oppositis, al- ternatisque, remotis, Lin. Sp. 697.Knorr, Dell.2.t.M.3; Mesembryanthemum avec des feuilles unies , en forme de lance , sans marque de points , dis- tinctes, opposées, alternes, et placées à une certaine distance les unes des autres. Mesembryanthemum tortuosum , foliis Sempervivi expansis. Dill, Elth. 234 t 162. fe 222 Ficoides Capensis , folio lato acuto, florealbo,intus luteo.Pet. Gaz.1.78.f.10. Ficoides Africana procumbens , foliis planis, conjugatis , lucidis. Bradl, Succ. 3 p. "Jefe 16. _ Ficoides Africana humi fusa’, folio triangulari, longiori, glauco, flore flaves- cente. Tourn. Acad..R. Par. 170$ ; Fi- coide d'Afrique ,rempante ,avecune plus longue feuille grise, triangu- laire, et une fleur jaunatre. 37°. Mesembryanthemum micans 5 foliis subulatis, triquetris , punteatis, dis= tinctis, caule scabro. Lin, Sp. 6963 Mesembryanthemum avec des feuil- les triangulaires en forme d’alêne, distinctement tachetées , ayant une tige rude. Mesembryanthemum micans , flore Phaniceo à MES Phaniceo, filamentis atris. Hort. Elch, tab. 215. f.282. 38°. Mesembryanthemum tortuosum , folits planiusculis , oblongo-ovatis, sub- papillosis, confertis , connatis , calycibus triphyllis , bicornibus. Lin, Sp. 697. Kniph, cent. 8. n. 69; Mesembrian- themum avec des feuilles unies, oblongues, ovales, etréunies à leur bâse, ayant un calice à trois feuilles avec deux cornes. Ficoides Capensis, procumbens , Olea folio, flore albo, medio crocco. Bradl. Suec. Dec. 2. p. 7. tab. 16 ; Ficoide du Cap, rempante, à feuilles d'Oli- vier , avec une fleur blanche, et de couleur de safran dans le milieu. 399. Mesembryanthemum ringens, sub-acaule, foliis ciliato-dentatis, punc- taus. Lin, Hort. Cliff. 218 ; Mesem- bryanthemum avec une tige courte, et des feuilles dentées, velues et ponctuées. Ficoides Capensis humilis , folio trian- gulari , prope summitatem dentato , flore luteo. Bradl. Suec. Dec, 2. p. 8. tab. 17; petite Ficoïde du Cap, avec une feuille triangulaire et dentée vers Pextrémité , et à une fleur jaune, communément appelée Ficoïde a gueule de chien. ; Ringens caninum, Linn. Syst, Pl, Sp. 40. 40°. Mesembryanthemum rostratum , acaule ; foliis semi-cylindricis, connatis, externè tuberculatis. Lin. Sp. 696. Hort. Cliff. 219.n.23, Roy. Lugd,- B. 285. Tome PV. ' MES. 97 Kniph. cent.10. n. 61; Mesembrian- themum sans tige , à feuilles à moi- tic cylindriques, jointes à leurs ba- ses , et tuberculées sur le dehors. Mesembryanthemum rostrum. ardee referens. Dill, Elth, 240. t. 186. f. 229. Ficoïdes Afra, folio triangulari, ensi- formi, crasso, brevi,ad margines laterales multis majoribus spinis aculeato. Mar- tyn. cent. 30. tab. 303 Ficoide d’Afri- que, avec une feuille triangulaire , courte , épaisse, et en forme de ci- meterre, dont les bords sont garnis de plusieurs grosses épines, commu- nément appelée Ficoïde à gueule de chat. 41°. Mesembrianthemum dolabri- forme , acaule , foliis dolabri-formibus , punctatis. Hort. Cliff. 219. 2.17. Roy. Lugd, - B, 284. Kniph. cent, 1.7.51 5 Mesembryanthemum avec des feuil- les en forme de hache , et ta- chées. Ficoides Capensis humilis , foliis cor- nua cervi referentibus , petalis luteis , nocti-flora. Bradl. Suec. x. p.11. tab. _103 Ficoide nain du Cap, avec des feuilles semblables aux cornes d’un cerf, des pétales jaunes, et une fleur qui s'ouvre la nuit, 42°. Mesembryanthemum difforme , acaule, foliis difformibus, punctatis, con- natis. Prod. Leyd,287 ; Mesembryan- themum avec des feuilles difformes , ponctuces et rapprochées. Ficoides Afra , foliis latissimis , crassis- N 98 MES simis , lucidis , difformibus. Boërrh. Ind. Alt. 292; Ficoïde d’Afrique , avec des feuilles fort larges, épaisses, luisantes, et difformes. 43°. Mesembryanthemum lucidum , acaule, foliis lingui-formibus , lucidis , emarginatis ; Mesembryanthemum sans tige, ayant des feuilles luisantes en forme de langue , et dentées au sommet, Ficoides Afra acanlos, foliis latissimis, crassis ,lucidis, conjugatis , flore aureo amplissimo. Tourn, Acad. R, scient, 1705 ; Ficoïde d’Afrique, sans tige, à feuilles très-larges , grasses , lui- santes, et disposées par paires, avec une fort grosse fleur jaune. 44°. Mesembryanthemum lingui-for- me, acaule, foliis lingui-formibus , altero margine crasstoribus , impunctatis. Lin. Sp. 659. Hort. Cliff. 219. n. 8. Hort. Ups.128. Roy. Lugd.- B, 282. Knorr. Del. te f. 5. f. G. 64 n::2; Mesem- bryanthemum sans tige, avec des feuilles en forme de langue, trés- grasses , et des bords plus épais que ceux de la précédente, et sans ta- ches. Ficoides Afra, acaulos , foliis latissi- mis , lucidis , conjugatis, flore aureo amplo , pedunculo brevi. Boérrh. Ind. ‘Alt. ; Ficoide d'Afrique, sans tige, avec des feuilles trés-larges , épais- ses, luisantes, placées par paires, et une grosse fleur dorée sur de courts pedoncules. . 45°. Mesembryanthemum albidum, MES acaule, foliis triquetris , integerrimis ; Mesembrianthemum sans tige , avec des feuilles triangulaires et en- tieres. Mesembryanthemum foliis robustis, al- bicantibus. Hort, Elth. 243 ; Mesem- bryanthemum avec des feuilles fortes et blanchatres. 46°. Mesembryanthemum pugioni- forme, foliis alternis, confertis, subulatis, triquetris, longissimis,impunctatis. Hort. Chiff. 216. n. 2. Hort. Ups. 129. Roy. Lugd.-B. 281; Mesembryanthe- mum avec des feuilles alternes, en forme daléne , triangulaires , fort longues ; et sans taches. . Mesembryanthemum , folio pugiont- formi, flore aureo, stramineo, Dill. Elth. 280: t.. 210: f. 260. Ficus Capensis , Caryophilli folio , flore aureo specioso. Bradt, Suec. Del. 2. p. $. tab. 143 Ficoïde du Cap, à feuille de Girofilier, avec une belle fleur de couleur. d’or. Ces plantes sont presque toutes originaires du Cap de Bonne-Espé- rance ; leurs semences ont été da- bord envoyées en Hollande, dans beaucoup de jardins curieux , d’où elles se sont ensuite répandues dans plusieurs parues de PEurope. On leur donnoit , dans l’ancienne Bota- nique, le nom de Chrysanthemum : depuis: HERMANN et TOURNEFORT les ont appelées Ficoïdes , à cause de leurs capsules, qui ressemblentassez à de petites Figues ; mais ensuite on MES a fini par les nommer Mesembryan- themum, terme qui signifie une fleur qui s’épanouit au milieu du jour, ce qui arrive à la plupart des espe- ces: mais comme il y en a trois ou quatre qui s’ouvrent vers le soir, et sont fermées pendant tout le jour, quelques personnes les ont sépa- rées des autres, et leur ont donné le nom de Nycrerianthemum. Cependant commie les caracteres de toutes ces plantes sont absolument les mêmes, onne doit pas les séparer. La plupart des plantes de ce genre ont de belles fleurs, qai pa- roissent dans des tems différens ; les unes fleurissent au commencement du printems , d’autres pendant lété , quelques - unes en automne , et d’au- tresenfin pendant Phiver: plusieurs de celles-ci produisent des fleurs en telle quantité , que les plantes en sont entierement couvertes ; elles ont toutes des feuilles épaisses et suc- culentes : quelques-unes les ont grasses ; mais leur forme varie sui- yant les différentes especes , et elles font une variété agréable, mème lorsqu'elles ne sont pas en fleurs, Comme une description détaillée de toutes ces plantes augmenteroit inutilement le volume de cet Ou- vrage, puisque leurs titres suffisent pour les faire reconnoitre, je n’en parlerai pas davantage; je me bor- nerai à donner la maniere de les cultiver. MES. 99 Toutes ces especes sont vivaces, a Pexception des deux premieres, quisont annuelles. Les especes vivacessemultiplient aisément par bouiure, qu’on peut planter pendant tout l'été : celles qui ont des tiges et des branches d’ar- brisseau , prennent aisément racine , lorsqu'elles sont placées dans une planche de terre légere, et couvertes de nattes ou de vitrages; mais si lon se sert de vitrages , il faut les tenir à Pombre chaque jour , lorsque le so- leil est chaud. Ces boutures n’ont pas besoin d’être coupées plus de cing ou six jours avant d’être plan- tées. Pendant ce tems, on les tient dans une chambre seche , et pas trop exposée au soleil , afin que les par- ties coupées puissent se secher avant qu’on les plante , sans quoi elles se- roiemt en danger de se pourrir. On peut les planter a trois pouces en- viron de distance, en observant de presser fortement la terre autour, sans engager aucune feuille, qui, étant remplie d'humidité, commu- niqueroit fa pourriture à la tige, et la détruiroit ainsi: c’est-pour- quoi, lorsqu'on a détaché des bou- tures sur les vieilles plantes , on re- tranche autant de feuilles qu'il est nécessaire pourrendreles tiges nues dans une longueur suffisante. Quand elles sont pläntées, on les arrose un peu, pour raflermir la “terre, mais ayec modération, parce Nij 100 MES qu’une trop grande humidité leur est fort contraire : si on les tient à Vombre lorsque le soleil est ardent, depuis dix heures du matin jusqu’a trois ou quatre heures, on empé- chera la terre de se dessecher trop vite, et les bouturés n’auront besoin d'être arrosées qu’une fois la se- maine. S'ilsurvientune pluie légere, on enlevera les vitrages et les cou- vertures , pour les y exposer ; mais on les mettra soigneusement à l’abri des fortes ondées : au moyen de ce traitement , ces boutures auront poussé de bonnes racines au bout de six semaines; alors on les enle- vera avec soin, et on les mettra sé- parément dans de petits pots rem- plis d’une terre légere et sablon- neuse, que l’on placera dans une situation abrite, et à l'ombre, après les avoirun peu arrosées, pour affer- mir la terre sur les racines: on les laissera ainsi pendant huit ou dix jours, pour leur faire pousser de nouvelles fibres ; mais après ce tems, on les transportera à une,exposition abritée, et plus exposée ausoleil, où elles resteront jusqu’à lPautomne. Pendant l'été, on peut les arroser deux fois la semaine , et même trois fois dans les tems chauds; mais il ne faut pas leur donner trop d’eau: et enautomne , lorsque le soleil a moins dactivité , on ne les arrose plus qu’une fois dans le même espace de tems; car si On les arrosoit trop sou- MES vent , ellés deviendroient succulen- : tes; leurs branches et leurs feuilles se rempliroient d’une humidité si abondante, que les premieres gelées de l’automne les détruiroient : lors- qu'au contraire on les tient plus sè- ches, leur accroissementest plus lent; mais elles deviennent assez dures pour résister aux petites gelées. Il faut aussi empêcher que leurs raci- nes ne pénetrent pas par les trous des pots , car dans ce cas les plantes poussent avec trop de force ; et lors- qu’on veut enlever ces pots, leurs racines se déchirent, leurs feuilles et leurs branches se fanent, et les plantes périssent, ou ne se rétablis- sent que long-tems après. Pour pré- venir. cet accident, on souleve les pots chaques quinze jours; etlorsque les racines ont commencé a pousser par les ouvertures , on les coupe aussi-tot. Les especes qui croissent aisé- ment, doivent être changées trois fois dans l'été , afin qu’on puisse re- trancher leurs racines, et redresser leurs branches ; mais il ne faut ja- mais leur donner de la trop bonne terre, pour les raisons qui viennent d’être exposées. Celle qui leur con- vient le mieux est une terre nou- velle, sans fumier ni autres engrais , à laquelle on ajoûte encore du sable ou des décombres, si elle est trop forte, La quantité de ce sable ou de ces décombres doit être propor- MES tionnée ala qualité delaterre, qwil faut rendre assez légere, pour em- pêcher Phumidité dy séjourner. Nous allons passer à présent au traitement des especes , dont les tiges et les feuilles sont très-succu- lentes. Les boutures de celles-ci doivent être séparées des plantes dix ou quinze jours avant de Jes planter, aiin que leurs parties blessées aient le tems de se dessecher ; leurs feuilles basses doivent être aussi re- tranchées dans une longueur sufhi- sante. Comme ces especes ne s’éle- vent pas à une grande hauteur, il suffira de dégarnir leurs tiges dans la longueur d’un pouce et demi: il faut les placer sous des vitrages, pour qu’elles soient à couvert de Phumidité , et les arroser beaucoup moins : aureste, leméme traitement leurconvient. Comme les racines de ces especes ne s'étendent pas autant que celles des précédentes , ilne faut les chan- ger que deux fois l’année tout au plus: il est aussi nécessaire de les tenir dans de.petits pots; on doit leur donner une terre légere et sans engrais, et ne les pas trop arroser pendant l'été: en hiver, elles n’ont besoin que de très-peu d’eau. , $i lon tient en hiver cesespeces succulentes sous des chassis où lon puisse leur donner beaucoup d’air libre dans les téms deux, et esabri- ME Se - 104 ter de lagelée , elles profiteront beau coup mieux que si elles étoient trai- tées plus délicatement. Les especes en arbrissseau. n’ont besoin que d’être placées sous des chassis ordinaires , pour les mettre à couvert des gelées ét de Lpumi- dité; car plus on les conduit dure- ment, plus elles produisent de fleurs. Quelques-unes d’entr’elles sont si dures, qu'on pourroit les laisser en pleine terre contre une myraille, à une bonne exposition , en les plan- tant dans une terre sèche et stérile. Ces dernieres fleuriroient beaucou p mieux que Si elles étoient. tenues a couvert. Nodiflorum. La premiere espece croit naturellement en Egypte, où on la brüle pour en- retirer les cen- dres , qui sont propres à faire du sa- von dur, et du verre de la meilleure qualité : elle est annuelle, et ne per- fectionne- pas ses. semences en An- gleterre. Si on la tient dans la serre ou dans une couche chaude, ses tiges deviennent longues et minces, et ne produisent pas beaucoup de fleurs ; au-heu que celles qu’on éleve sur des couches chaudes, et qu’on expose ensuite en plein air, fleurissent assez aisément: mais elles ne. perfectionnent point leurs se- mences. Comme cette plante croit dans la Caroline méridionale , aussi-bien que dans son pays natal, elle peut 102 MES devenir très-utile à cette Colonie, si Pon parvient à en perfectionner la culture. Crystallinum. La seconde espece, qui est aussi annuelle , est originaire du Cap de Bonne-Espérance : 6n la multiplie , à Cause de la singularité de ses feuilles et de ses tiges, qui sont entierement couvertes de tuber- cules transparens et remplis dhu- midité, qui réfléchissent la lumiere, et les rendent brillantes comme la glace, lorsqu'elles sont exposées au soleil ; ce qui a fait donner à cette es- pece le nom de Glaciale ou Ficoide de Diamant. Celle-ci se multiplie par ses grai- nes, qu’il faut semer sur une couche chaude dans le commencement du printems. Lorsque les plantes sor- tent de la terre , on les remet sur de nouvelles couches chaudes, pour jes avancer ; et quand elles y ont pris racine , on les arrose légerement, parce que humidité les pourriroit. Lorsqwelles sont devenues assez fortes, on les met séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraiche , légere , et sans fumier, et on les plonge dans une couche chaude de tan, en observant de les tenir à Pabri de la chaleur du jour, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : alors on leur donne beaucoup d’air frais chaque jour dans les tems chauds, pour les empêcher de filer, Vers la fin du mois MES de Juin, on peut en accoutumer quelques-unes à supporter le plein air, et les ôter ensuite des pots, pour les transplanter dans des plates- bandes chaudes , où elles profiteront et étendront leurs branches à une grande distance sur la terre : mais comme ces plantes ne donneront pas beaucoup de fleurs , on en conser- vera quelques-unes dans de petits pots, que lon placera sur les ta- blettes d’une serre, ou sous des vi- trages, en empêchant les racines de sortir au travers des trous des pots , afin qu’elles y soient resserrées , et qu’elles puissent, par ce moyen, don- ner beaucoup de fleurs , dont on obtiendra chaque année de très- bonnes semences. MESPILUS. Méræras enGrec,Tourn. Inst. R. H. 641. tab. 410. inten. Plant. 549. Nefflier. Caracteres. Le calice de la fleur persiste ; il est formé par une feuille découpée en cinq segmens, étendus et concaves : la corolle est compo- sée de cinq pétales ronds et con- caves, et insérés dans le calice ; le nombre des étamines est différent dans plusieurs especes ; il s’en trouve depuis dix jusqu’à vingt et plus; elles sont-aussi insérées dans le ca- lice, et terminées par des antheres simples. Le germe, qui est placé sous la fleur , soutient un certaiñ MES nombre de styles, depuis trois jus- qu'à cinq, couronnés par des stig- mats à têtes ; le germe se change dans la suite en une baie ronde ou ovale , surmontée par le style, et dans laquelle sont renfermées quatre ou cinq semences dures. Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la douzieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont vingt ¢tamines insérées dans le ca- lice ,et cing styles. Les especes sont : 1°. Mespylus sylvestris , inermis , foliis lanceolatis , dentatis , acuminatis , subtus tomentosis, calycibus acuminatis 5 Nefilier sans épines à feuilles en forme de lance , dentées, pointues, et cotonneuses en-dessous , ayec des calices à pointe aiguë. Mespilus folio Laurino major , fructu minori,rariori substantia. Hort. Cath. ; le plus grand Nefier , avec une feuille de Laurier , et un fruit plus petit, et moins garni de chair. 2°. Mespilus Germanica , inermis, foliis lanceolatis, integerrimis, subtus to- mentosis , calycibus acuminatis. Hort. Cliff. 189. Hort. Ups. 129. Mat. Med. 127. Roy. Lugd.-B. 270 ; Neffier . sans épines, avecdesfeuilles en forme de lance, entieres , et velues en- dessous, et des calices en pointe aigue. Mespilus Germanica, folio Laurino, NOM Serrato, sive Mespilus sylvestris. C. MES 103 B.P.; Nefflier PAllemagnea feuilles de Laurier, dont les bords sont ent tiers, ou Nefflier ordinaire. Mespilus. Dod. Pempt. 801. 3°. Mespilus Pyracantha , spinosa, foliis lanceolato-ovatis, crenatis, calyci- bus fructus obtusis. Hort, Cliff. 189. Virg. CLf. 44. Roy. Lugd.-B. 271, Scop. Carn. n. 596 ; Nefllier épinenx, avec des feuilles en forme de lance, | ovaleset crenelées , avec des calices obtus sur les fruits. Mespilus Aculeata, Amygdali folio. Tourn. Inst.642. Duham. arb.7; Nef- flier épineux a feuilles d’Amandier, appelé Pyracantha, Buisson ardent cu Epine toujours verte. Oxyacantha Dioscoridis. S. spind acuta, Pyri folio, Bank. Pin, 454. Rai. Hist. 1459. . Uva Ursi. Dalech, Hist, 164. Rhamnus 3. Dioscoridis. Lob. ic. 2. Prlo2s 4°.Mespilus cordata , foliis cordato- Ovatis, acuminatis , acute serratis , ramis spinosis. Fig, Plant. tab. 179 ; Nefllier à feuilles en forme de cœur , ovales, à pointe aigué, et fortement sciées , avec des branches épineuses. . 5°. Mespilus Amelanchier , inermis , foliis ovalibus, serratis, cauliculis hirsu- tis. Lin. Sp: Plant, 478, Jacq. Austr. t. 300. Darr, Nass. p. 262; Nefflier sans épines, a feuilles ovales et scices , et à ges velues. Mespilus folio rotundiori , fructu ni- gro, subdulci.Tourn, Inst. 642; Neftlier 104 MES à feuilles plus rondes, qui produit un fruit noir et douçätre, communé- ment appelé Amelanchier. * Mespilus inermis, foliis ovalibus, ser- ratis, acutis, Hort, Cliff. 189. Roy. Lugd,- B. 271. Pyrus, foliis ovatis , serratis, subis tomentosis , coalescentibus, Hall. Hely. 2. 109$. Sorbus Amelanchier, foliis ovalibus , serratis, carinatis, fructu globoso , mul- ti-loculari, Crantz. Austr. p. 90. Mespilus floribus pentagynis ; race- mis terminalibus ; foliis ovatis , obtusis, serratis ; caule inermi. Scop. carn.ed. 1. P. 584. ed, 2.2. $95. y Pyrus Amelanchier, Du Roi. Harpk. 2. p. 219. Alnii effigie, lanato folio, minor. Bauh. Pin, 452. * Vitis idea II, Clus. Hist. x. p.75. 6°. Mespilus Canadensis, foliis ovato- oblongis, glabris , serratis , caule inermi, Lin, Sp. Plant. 478; Nefilier a feuilles ovales , oblongues , unies et scices, avec des branches sans épines. Mespilus inermis, foliis subtus glabris, obverse - ovatis. Flor. Virg, 54. Duham, arb.9 ; Nefilier sans pines, à feuilles ovales et obyerses , et unies en-des- sous. 7°. Mespilus Cotoneaster , inermis , foliis ovatis, integerrimis, subtis tomento- sis. Hort. Cliff. 189; Nefllier sans épi- nes , à feuilles ovales , entieres et cotonneuses en-dessous. Mespilus folio sub-rotundo , fructu MES rubro, Tourn, Inst, R. H. 642; Nefier à feuilles ‘rondes et fruits rouges , communément appelé Coignassier nain ou Cotoneaster. Mespilus foliis ovato-acuminatis, in= tegerrimis, subtis lanatis, bacca globosd. Crantz. Austr. p. 81. Cotoneaster folio rotundo, non serrato, Bauh, Pin. 452. Chame-Mespilus Gesneri. Clus. Hist. I, p. 60. Chame-Mespilus cordi. Bauh. Pin, 452- 8°, Mespilus Chama-Mespilus , iner= mis | foliis ovalibus , acute serratis , gla- bris , floribus capitatis, bracteis deciduis linearibus. Lin. Sp. Plant. 479; Nef- flier sans épines, à feuilles unies, ovalesetsciées, avec des fleurs atétes, er des bractées linéaires qui tom- bent. Cotoneaster folio oblongo serrato. C. B. P.452; Coignassier bâtard , avec une feuille oblongue et sciée. Crategus foliis ovalibus, acute serratis, glabris , caule inermi. Jacq. Vind, 243. Austr. t. 231. : Crataegus foliis ovalibus, utrinquè gla- bris , plicatis , indivisis , serratis. Hort. Cliff: 497. Vir. Cliff. 43. Roy. Lugd-B, 272: Sorbus fruticosa, foliis oblongo-ovali- bus, serratis , fructu ovato bi-loculari. Crantz. Austr. p.83.t, 1. f.3. Cotoneaster forte Gesneri. Clus, Hist, 1, p.63. 9°. Mespilus Orientalis, foliis ovatis, crassis, MES Grassis , integerrimis , subtus tomentosis, oribus umbellatis axillaribus ; Nefflier à feuilles ovales , épaisses , entieres , et velues en-dessous ,avec des fleurs disposées en ombelles aux aisselles de la tige. Chamae-Cerasus Idea, Alp. Exot. § 3; Cerisier nain du mont Ida. “10°. Mespilus Arbuti-folia, inermis , foliis lanceolatis, crenatis, subtus tomen- tosis. Hort, Cliff. 189. Roy. Lugd.-B. 271. Du Roi. Harpk.3. p. 418; Neflier de Virginie, à feuilles d’Arbousier , sans épines , en forme de lance, cre- nelées, et velues en dessous. © Sorbus Virginiana , folio Arbuti. H, L. 578. © Cratægus Virginiana , foliis Arburi. T. mill. f. 109. ® Sorbus aucuparia Virginiana , foltis Arbuti. Breyn. Prodr. 1. p. 15. 11°. Mespilus Virginiana , inermis , foliis oblongo-ovatis, subis tomento- sis , fructu ovato, pedunculis longissi- mis ; Nefllier uni de Virginie, avec des feuilles oblongues , ovales ‘et cotonneuses en-dessous, produisant un fruit ovale sur de longs pédon- cules. Sylvestris. La premiere espece croitnaturellement en Sicile, où elle dévientun grand arbre : elle s’éleve avec une tige plus droite etdes bran- ches plus érigées que celles du Nef fier hollandois ; ses feuilles sont plus étroites, et point scies sur Jeurs bords : ses fleurs sont plus pe- Tome V. MES 109 tites que celles du Nefflier hollan- dois, et le fruit a la forme d’une poire. P Germanica. La seconde espece, à laquelle on donne généralement le nom de Neffier Hollandois , ne s’éleve jamais avec une tige droite 3 mais elle pousse des branches courbes et difformes à une petite hauteur de terre ; ses feuilles sont fort larges, entieres et velues en-dessous : ses fleurs sont très-grosses, ainsi que le fruit , qui est rond , et presque de la forme d’une Pomme. Comme ce fruit est le plus gros de tous ceux de ce genre , on cultive cetteespece dans les jardins. On en connoit ce- pendant une autre, dont le fruitest encore plus gros : on le nomme le Nefflier de Nottingham; sa saveur est plus forte et plus piquante que celui-ci, dont il me paroit n’ètre qu'une variété : aussi n’en ai-je point fait mention comme d’une espece distincte (1). Amelanchier, La cinquieme naît sans culture en Austfie, en Italie et en France , particulierement près de Fontainebleau: elle s’éleve avec plu- sieurs tiges minces à la hauteur d’en- (1) Les feuilles et les fruits du Nefflier sont astringens: on s’en sert quelquefois dans les anciens cours de ventre; mais ces fruits doivent être bien mûrs, ou confits au sucre. Les Neffles entrent dans la composition du syrop de Myrrhe, de Mésue, Q 106 MES. viron trois pieds, et pousse de pe- tites branches latérales, couvertes dune écorce Van pourpre foncé, sans épines, et fortement garnies de feuillés ovales, d'environ neuf lignes de longueur sur six de large, et lé- gérement scices sur leurs bords; les peutes branches latérales qui pro- duisent les fleurs , sont fort velues et cotonneuses , ainsi que les pédon- cules et le dessous des feuilles ; mais leur surface supérieure est unie et verte; les fleurs sortent en paquets aux extrémités des branches ; elles ont cinq pétales longs et étroits, et environ dix étamines. Ces fleurs sont remplacées par de petits fruits, qui deviennent noirs en muürissant. Les Jardiniers donnent à cette espece le nom de coing de la Nouvelle-An- gleterre : on en connoit une variété qui croît naturellement dans P'Amé- rique Septentrionale. Comme ses feuilles sont en forme de coing, et sans dentelures sur leurs bords , ona pensé qu’elle pourroit bien étre une espece distincte, Canadensis. TMM sixieme > qui est originaire du Canada , est aussi un arbrisseau qui s’éleve rarement au- dessus de la hauteur de cing pieds, et se divise en plusieurs branches lisses et couvertes d’une écorce pour- patre: ses feuilles sont placées sur des pétioles longs et minces ; elles ont un pouce et demi de longueur sur un de large, unies aux deux sur- MES faces, et un peu sciées sur leurg bords : les fleurs qui naissent en pe= tits paquets aux extrémités des bran- ches , sont à-peu-près de la grosseur de celles de lAubépine commune etelles produisent de petits fruits 3 qui prennent une teinte de pourpre en mürissant. | Cotoneaster. La septieme espece sé trouve sur les montagnes des Pyré~ nées , et dans d’autres parties froides de l'Europe ; elle s’cleve , avec une tige unie d’arbrisseau, à la hauteur d’enyiron quatre pieds, et se divise: en quelques petites branches cou~ vertes d’une écorce pourpre, et gar+ nies de feuilles ovales entieres , d’'urr peu plus d’un pouce de longueurs sur à-peu-près neuf lignes de larges et supportées par de fort petits pé- tioles. Les fleurs sortent au nom bre de deux ou trois ensemble sur les côtés des tiges ; elles sont pe~ tites , de couleur pourpre ; et ses+ siles ; elles paroissent dans le mois de Mai, et produisent de petits fruits ronds , et d’un rouge brillant, lorsqu'ils sont murs. Chama-Mespilus. La huitieme es+ pece, qu’on rencontre dans les con- trées septentrionales de l’Europe, a une tigeunie de quatre ou cing pieds de hauteur , qui pousse des branches minces, couvertes d’une écorce pour- patre , et garnies de feuilles ovales , unies, d'environ deux pouces de lon< gueur, sur un et demi de largeur, et dis MES visées sur leurs bords en dentelures , dont les pointes sont tournées vers le haut ; elles ont des petioles longs et minces, et sont d’un vert jaunâtre sur Les deux surfaces: les fleurs croissent quatre ou cing ensemble en une tête serrée aux aisselles de la tige; elles sont d’une couleur pourpatre , et entrelles sortent des bractées de même couleur, qui tombent quand Jes feuilles commencent à se fétrir : le fruit est petit et rouge, lorsqu'il est mur. Orientalis. La neuvieme espece croît naturellement surle mont Ida, dans l'Isle de Crète, où les pauvres Bergers se nourrissent de son fruit. Cet arbrisseau a une tige unie, d’en- viron huit pieds de hauteur , et divi- sée en plusieurs branches unies , et garnies de feuilles de deux pouces et demi de longueur sur près de deux de large , d’une substance épaisse, et d’un vert foncé au-dessus , mais cotonneuses en-dessous , et suppor- tées par de courts pétioles : ses fleurs sortent aux côtés de la tige, sur des branches courtes et foibles , au nom- bre de cinq ou six réunies en un paquet serré ; elles sont de couleur pourpre, et leur corolle est un peu plus longue que le calice, qui est velu et découpé en cinq segmens obtus : le fruit est gros , rond ,° et d’un beau rouge, lorsqu’il est mur. Arbuti-folia. La dixieme espece, qui se trouve dans l'Amérique Sep- MES: 107 tentrionale , où elle s’éleve rarement au-dessus de cing pieds de hauteur, pousse quelques branches droites et garnies de feuilles en forme de lance, dont les bords sont crenelés , et qui sont cotonneuses en-dessous : ses fleurs naissent en petits paquets sur les côtés et aux extrémités des branches , et sont remplacées par des fruits ronds un peu comprimés , et de couleur pourpre, lorsqwils sont mûrs. Virginiana. La onzieme espece est originaire des mêmes contrées que la précédente; elle s’éleve à la hau- teur de six ou huit pieds, et pousse des branches latérales garnies de feuilles oblongues, ovales , enticres et cotonneuses en-dessous : ses fleurs naissent en petits paquets sur de longs pédoncules; elles ont chacune cinq petits pétales blancs, étroits et rétrécis à leurs bases , et produisent des fruits ovales et de couleurbleue, lorsqu’ils sont mûrs. Les habitans de PAmérique les mangent, quand les autres especes de fruits sont rares; mais ils ne sont pas fort agréables au gout. Culture. Toutes ces especes sont assez dures pour résister en plein air dans ce pays; et l’on trouve beau- coup de ces plantes dans nos jardins, où elles font un bel effet pendant qu’elles sont en fleurs; et en au- tomne, quand leur fruit est mur , elles produisentune variété agréables O jj 108 MES de sorte que des bois plantés sans ordre, dans différentes parues d’un jardin, avec ces especes d’arbris- seaux , font un charmant coup- d'œil : d’ailleurs leurs fruits servent de nourriture aux oiseaux etaux ani- maux sauvages. On greffe ordinairement les espe- ces Américaines,dans les pépinieres, sur lépine blanche conamune: mais les plantes ainsi mulupliées n’ac- quierent jamais la moitié de la hau- teur de celles qu'on multiplie d’une autre maniere , de sorte qu’on de- yroit toujours choisir les plantes qui n’ont point été greflées , et qui crois- sent sur leurs propres racines, Plusieurs personnes ne peuvent se déterminer à les faire venir de semences, parce qu’elles ne crois- sent pas les premieres années, et que l’on est trop long-temps à les attendre; mais si l’on met ces semen- ces à terre en automne, aussi-tot que tes fruits sont murs, elles pousseront au printems suivant. En tenant cons- tamment nettes les plantes qui en proviennent, et en les arrosant dans les tems secs, elles feront de grands progrès : deux ans après, on les place à demeure , parce qu’étant transplantées jeunes , elles réussis- sent beaucoup mieux que quand élles sont plus agces, pourvu que fa terre quileur est destinée soit bien labourée , et dcbarrassée des mau- yaises herbes et des racines inutiles, MI ¢ Le meilleur tems pour les transi planter est Pautomne, quand leurs feuilles sont tombées; on les tient constamment nettes de mauvaises herbes , eton laboure, chaque hiver, la terre ent’elles, pour hater leur accroissement : il suffira de les nets toyer trois ou quatre fois pendant Pete. Les greffes du Mespilus et du Cra- tegus prennentles unes sur les autres; elles réussissent aussi sur le Coignas- sieret le Poirier, et ces deux derniers prennent aussi sur le Neffier ; de sorte que ces arbres ont une grande affi- nité entr’eux , et pourroient être pla- cés avec plus de convenance sous le même genre que le Poirieret le Pom- mier, qui ne prennent pas Pun sur Pautre: mais quoique le Poirier réus- sisse sur l’épine blanche, il n’est ce- pendant pas prudent de faire usage de ces sujets; car 1ls rendent géné- ralement le fruit petit, cassant et pierreux : de sorte que les fruits quz proviennent de cette espece de greffe , ne sont pas bons , à moins que ce ne soit peut-être quelques Poires fort tendres ét fondantes. METHONICA DE MALABAR, Voyez GLORIOSA. MEU M. Voyez ATHAMANTFA Meum. MICOCOULIER. Voyez CEL- Tis. Ly MIC MICROPUS. Lin. Gen, Plant. 892. Gnaphaloges. Tourn. Inst. R. H. 439. tab. 2613; Bastard Cudweed en Anglois , Gnaphalium batard. Caracteres. Cette plante a des fleurs femelles et hermaphrodites renfer- mées dans les mémes calices doubles; dix fleurs hermaphrodites composent le disque; elles ontun pétale en forme d@entonnoir , érigé et découpé en cing parties au sommet , cing cour- tes étamines hérissées et terminées par des antheres cylindriques , et un germe usé , qui soutient un style court , mince, et couronné par un stigmat usé : dans le même calice sont cinq petites fleurs quioccupent la circonférence; elles ont chacune un germe ovale, comprimé et caché sous les écailles du calice intérieur, et un style à leur côté, qui est hé- tissé, et se tourne vers les fleurs hermaphrodites. Ce style est cou- ronné par un stigmat à pointe aiguë, et divisé en deux parties. Les fleurs femelles ont chacune une semence simple et ovale, renfermée dans de petites feuilles du calice; mais les fleurs hermaphrodites sont stériles. Ce ‘genre de plantes est rangé dans fa quatrieme section de la dix- neuvieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs sont composées de fleurons femelles et fertiles dans le rayon, et de fleurons hermaphrodites stériles ‘dans le disque, MES © YO9 Nous n’ayons qu’une espece de ce genre dans les Jardins Anglois, 9 Micropus supinus, caule prostrato, foliis geminis. Hort. Upsal. 275. Prod. Leyd. 14.5; Micropus ou Gaaphalium bâtard à tige traïnante, - Gnaphalodes Lusitanica. Tourn, Inst. R. H. 439 ; Gnaphalium batard de Portugal. Micropus foliis floralibus oppositis, fructibus muricatis. Gouan. Illustr. p.74. Gnaphalium supinum , echinato se~ mine, Pluk, Alm. 171.#.187. f. 6, Rai. Suppl. 191. Pseudo-Gnaphalium supinum , se- mine echinato. Moris, Hist? 3. p.93. Cette plante est annuelle , ét croît naturellement en Portugal, sur les bords de la mer; ses racines pous- sent plusieurs branches trainantes, de six ou huit pieds de longueur, gar- nies de petites feuilles ovales et ar- gentées , dont les bases embrassent les tiges : ses fleurs sortent des ais- selles des tiges en petites grappes; elles sont fort petites , blanches, et portées dans un double calice, dont® Pintériear est si large, qu’il cache presque les fleurs. Cette planie fleu~ ri dansles mois de Juin et de Juillet, et ses semences murissent en au~ tomne : on la conserve souvent dans les jardins, pour la beauté de ses feuilles argentées. Si on seme ses graines en automne, ou sion leur permet de sécarter , les plantes pousseront au printems, et n’exige~ 110 MIL ront aucun autre soin que d’être te- ‘nues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies où elles seront trop serrées ; mais sionne les met en terre qu’au printems, elles croissent rarement la premiere année, MICROSCOPE (un) est un ins- trument dioptrique, qui grossit les petits objets , et au moyen duquel on peut distinguer toutes leurs parties. Cet instrument peut être d’une très-grande utilité à ceux qui re- cherchent, dans le tissu intime des plantes, la maniere dont la végéta- tion s’opere. On peut, par son moyen , observer de prés les plus petits vaisseaux des plantes , et leurs parties les plus cachées, pour en re- connoitre les fonctions , ainsi que les petites parties de fleurs, qui ne sont pas visibles à l’œil nud, MIGNARDISE ou PETIT ŒILLET DE JARDIN. Voyez DIANTHUS Bar- BATUS, L, § MILIUM, Tourn. Inst. RH. 514. tab. 298. Lin. Gen. Plant, 733 ainsi appelée de mille, à cause de la mul- utude de ses grains. Miller. Caracteres, Cette espece de plante aune fleur dans chaque basle : la basle s'ouvre en deux valves ovales et à pointe aiguë; la corolle est di- yisée en deux parties, et plus pe- MIL tite que le calice; la fleur a trois étamines fort courtes yvelues, et ter- minées par des sommets oblongs, et un germe rond, qui soutient deux styles velus, et couronnés par deux stigmats en forme de vergettes; le germe se change ensuite en une se- mence ronde , et couverte par le pé- tale de la fleur. Ce genre de plantes estrangé dans la seconde section de la troisieme classe de LINNÉE, qui renferme les plantes dont les fleurs ont trois éta- mines et deux styles. Les especes sont : 1°. Milium Panicum, paniculd laxa flaccidd , foliorum vaginis pubescen- tibus ; Millet avec des panicules là- ches et pendantes, dont les gaines des feuilles sont velues, Milium semine luteo et albo. C. B. P. 26; Millet à semences jaunes etblan- ches. Panicum Miliaceum. Lin. Syst, Plant. tom. 1. p. 160. Sp. 23. 2°. Milium sparsum , paniculd sparsa, erectà, glumis aristatis; Millet avec une panicule lâche etérigée, et une basle barbue. Milium paniculd ampld , sparsé, Houst. MSS. ; Millet avec une grande panicule érigée et éparse, Panicum Capillare. Lin. Syst. Plant,’ tom. 1.p. 160, Sp. 24. Milium effusum, floribus paniculatis, dispersis, muticis, Flor. Suec. 55. Dalib, Paris. 23. Pollich. pal, n. 67; Millet > MIL avec des fleurs en panicule , disper- sée et sans barbe. Gramen sylvaticum , paniculd milia- eed, sparsd. C. B. P.8. Theatr. 141. Moris. Hist. 3.8.8. t.5.f-10; Gramen des bois avec une panicule sembla- ble à celle du Millet. Faux Millet dés Oiseaux. 4°. Milium confertum , floribus pani- culatis confertis. Prod. Leyd. 57; Millet avec des paniculés de fleurs dispo- sées en paquets. | Gramen paniculatum Alpinum latifo- lium, paniculä Miliaced sparsd. Scheu, Gr. 1343 Gramen des Alpes en pa- nicule , à larges feuilles, avec une panicule éparse comme celle du Millet. Panicum. La premiere espece croit naturellement dans les Indes ; mais on la cultive à présent dans plusieurs parties de l’Europe, comme ine graine bonne à manger; elle s’é- leve a la hauteur de trois ou quatre pieds avec une tige de roseau cane- lée , et à chaque nœud de laquelle sortune feuille semblable à celle du roseau , jointe au sommet. de la gaine, qui embrasse et couvre ce nœud de la tige au-dessous de la feuille. Cette gaine est couverte de . La . . poils mous ; mais la partie de la feuille qui est étendue, n’en a point. Cette feuille a plusieurs petits sillons Jongitudinaux , qui partent tous de la côte du milieu. Le sommet de la tige est terminé par une panicule MIE <- rrr farge et lâche , qui pend d’un côtés elle a une fleur pleine de barbe, à laquelle succede une semence petite et ronde , qu’on appréte souvent en bouillie. Il ya deux variétés de cetteplante, Pune à semences blanches, et autre à semences noires , mais qui se res< semblent en toute autre chose, Elle a été rangée par LiNNÉE sous le titre de Panicum; mais comme elle est plus généralement connue sous son ancien nom, je crois devoir le hai continuer. Sparsum. La seconde espece , qué a été trouvée à la Vera-Cruz, a une tige plus mince que celle de la pré- cédente ; elle s’éleve à la hauteur d'environ trois pieds : les gaines qui Penvironnent n’ont point de filets ; mais elle Men canelées ; ses feuilles sont plus courtes que celles de la premiere, la panicule est érigée, les barbes et les cosses sont plus courtes. Les deux autres especes croissent sans culture dans les forêts, et ne sont jamais cultivées dans les cam- pagnes : ainsi elles n’exigent aucune autre description, Le Millet commun a été originai- rement apporté des pays orientaux y où on le cultive beaucoup , et d’où Pon nous en envoie tous les ans une certaine quantité, parce que beau- coup de personnes le mangent avec plaisir ; mais on Je mukiplie fort wiz MIL peu en Angleterre , si ce n’est dans de petits jardins, par curiosité, et pour nourrir la volaille : il y marit ordinairement bien. Culture, On seme cette graine au commencement d’Avril, sur un sol chaud et sec ; mais pastrop épaisse, parce que ces plantes se divisent en plusieurs branches, etqu’elles exi- gent beaucoup de place. Quand elles commencent a pousser, on les dé- barrasse des mauvaises herbes qui peuventse trouver parmi elles ; mais ensuite elles prennent le dessus , em- péchent de pousser ces mauvaises herbes. Ces graines mürissent en Aout; alors on les coupe et on les bat comme les autres graines, Quand elles commencent à mürir , il faut les mettre à l’abri des oiseaux , qui de- voreroient bientôt toute la récolte. MILLEFEUILLE. Voyez AcHiz- LEA. MILLEPERTUIS. Voyez HyPE- RICUM. MILLERIA. House. Gen. Nov. Martyn. cent, 4. Lin, Gen, Plant. 8&1. Caracteres. La fleur est composée de plusieurs fleurons hermaphrodi- tes, et d’un fleuron femeile, qui sont tous renfermés dans un calice com- mun, formé par une feuille persis- tante, et divisée en trois parties. Les Aeurons hermaphrodites ont une co- MIL rolle tubulée, érigée et découpée au bord en cing parties, cinq éta- mines velues, avec des antueres ¢ri- gées et linéaires, jointes dans leur milieu au côté de l’étamine, et de la longueur de la corolle, avecun germe oblong et étroit, qui soutient un style mince , couronné par deux stigmats étroits, obtus et étendus, Ces fleurons sontstériles. Le fleuron femelle est monopétale : la corolle , qui s'étend au-dehors sur un côté en forme de langue , est dentée au som- met; elle aun germe gros et trian- gulaire, qui soutient un style mince, couronné par deux stigmats longs et hérissés. Ce germe se change en- suite en une semence oblongue , obtuse , triangulaire, et renfermée dans le calice, Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la dix-neu- vieme classe de LINNÉE , qui com prend celles dontles fleurs sont come posées, et dont les fleurons herma- phrodites sontstériles , etles femelles fructueuses. Les especes sont: 1°. Milleria quinque-flora , foliis core datis , pedunculis dichotomis, Hort. Cliff, 425. Roy. Lugd.- B. 1823 Millerie a feuilles en forme de cœur, eta tiges fourchues. | Milleria annua , erecta, major , foliis conjugatis, floribus spicatis, luteis, Houst, MSS. ; le plus grand Millerie droit et annuel, avec desfeuilles disposées par MIL par paires, et des épis de fleurs jaunes. 29, Milleria maculata, foliis infimis cordato-ovatis , acutis, rugosis; caulinis, lanceolato-ovatis, acuminatis ; Millerie dont les feuilles du bassontovales , rudes , en forme de cœur, et à pointe aigue , et celles du haut ovales, en forme de lance , et pointues. Milleria annua, erecta ,ramosior , fo- diis maculatis, profundius serratis, Mar- tyn. Dec. 5; Millerie droit, annuel , et branchu , avec des feuilles tache- tées et profondément scices. 3°. Milleria biflora , folits ovatis , pe- dunculis simplicissimis. Hort. Cliff: 425. t. 25. Hort. Ups. 275. Roy. Lugd.- B. 182. Leff. it.239 ; Millerie avec des feuilles ovales et des pédoncules simples, Milleria annua , erecta, minor , foliis Parietariæ, floribus ex foliorum alis. House. MSS.; le plus petit Millerie droit et annuel, avec des feuilles de Parictaire , et des fleurs qui s’unissent aux ailes des feuilles. 4°. Milleria triflora , foliis ovato-lan- ceolatis, acuminatis, trinerviis , peduncu- lis alaribus, trifloris; Millerie avec des feuilles ovales, en forme de lance, à pointe aiguë et à trois veines, des pédoncules qui sortent des ailes des feuilles , ettrois fleurs. Milleria annua, erecta, foliis Parie- tariæ longioribus , floribus ex foliorum alis, Edit, Prior; Millerie annuel et érigé , avec une plus longue feuille Tome VP, MIL 117 de Paritaire ; et: des fleurs placées aux ailes des feuilles. Quinque-flora. La premiere espece a été découverte à Campéche par le D, Wiccram Houstoun, quia envoyé, en 1731 , ses semences en Europe. Comme les caracteres qui la distinguent étoient différens de: tous ceux des autres genres de la classe à laquelle elle appartient, on en a constitué un genre particulier sous ce titre. Elle s’éleve à la hauteur de quatre, cing ou six pieds, avec une tige branchue , et garnie de feuilles en forme de cœur, d’enyiron quatre pouces de longueur sur trois de lar- geur vers leur base , terminées en pointe a Pextremite ; I¢gerement sciées sur leurs bords, et fortifices de chaque côté de la côte du mi- lieu par deux nervures qui s’écar- tent d'abord, se joignent près de leur base , et se rencontrent à la pointe, qui est ordinairement obli- que au pétiole. Ces feuilles sont d’un vert léger , velues et opposéesz leurs pétioles ont à-peu-près un pouce de longueur, et sont ornés de chaque côté par un prolongement de la feuille en forme d’aile. Lestiges se divisent en fourche vers le haut, et les pédoncules qui sortent des divisions, se sous-divisent encore par paires , et sont terminés par des épis clairs de fleurs jaunes , compo- sées de quatre ou cinq fleurons P 114 MIL hermaphrodites, stériles , et dun demi-fleuron femelle, auquel suc- cede une semence simple , oblon- gue , angulaire , et enveloppée dans le calice de la fleur. Cette’ plante fleurit dans les nois de Juillet et Août, et ses semences mürissent en automne. Sparsum. La seconde espece, qui a été découverte à Campéche par M. RogertT MiLLer , en l’année 1734, a quelque ressemblance avec la premiere: mais ses tiges s’elevent à six ou sept pieds de hauteur ; ses branches s'étendent fort loin de tous côtés; ses feuilles ont sept pouces de longueur sur quatre et demi de largeur vers leur base, et sont ter- minées en pointe aiguë ; elles sont plus profondément sciées sur leurs bords, etont plusieurs tacheslarges, noires , et écartées en-dessus ; leur surface est plus rude, et d’un vert plus foncé que celles de la premiere espece; les feuilles du haut sontlon- gues, et en forme de lance; les pé- doncules sont branchus, et s’éten- dent plus au-dehors : les épis de fleurs sont plus courts que ceux de la précédente. Biflora La troisieme, que le Doc- teur Housroun a encore trouvée a Cam, êche, est aussi une plante an- nuelle, qui s’éleveau-dessus de deux pieds de hauteur, avec une tige her- bacce , et divisée en branches un peu au-dessus de sa racine ; elle MIL forme trois ou quatre tiges minces et nues presque jusqu’au sommet , où elles ontdeux feuilles ovales en forme de lance, opposées, d'environ deux pouces de longueur sur neuf lignes de largeur vers leur bâse , terminées en pointe, velues. rudes, legere- ment dentelées sur leurs bords , forti- fiées par trois veines longitudinales, et supportées par des pétioles nuds et d'environ un pouce de longueur: ses fleurs naissent en petites grappes aux pétioles des feuilles ; leur calice commun est composé de troisfeuilles orbiculaires , serrées ensemble , dans chacune desquelles sont placées deux fleurons hermaphrodites stériles , et un demi-fleuron femelle fructueux , auquel succede une semence ronde, angulaire, et renfermée dans le ca- lice. Cette plante fleurit et perfec- tionne ses semences vers le mème tems que la précédente. Confereum. La quatrieme espece 2 été découverte à Campéche par M. ROBERT MILLER ; elle estannuelle, et s’éleve à la hauteur de trois ou quatre pieds, avec une tige droite, et garnie dans tonte sa longueur de feuilles ovales en forme de lance, et de quatre pouces à-peu-près de lon- gueur sur presque deux de largeur à leur base ; elles ont trois veines longitudinales, et vers le sommet i! y en a deux de plus , qui s’écartent de la céte du milieu, etse rejoignent ala pointe ; la surface supérieure de MIL ces feuilles est d’un vert foncé et unie, et l’nférieure est d’un vert pale ; elles sont dentées sur leurs bords, Les fleurs, qui naissent en petites grappes aux ailes des feuilles ; ren- ferment chacune trois fleurons her- maphrodites , et un femelle ; ils sont portés sur de courts pedoncules , et ont des calices semblables à ceux de la précédente, mais beaucoup plus petits. Cette espece fleurit et perfectionne ses semences plus tard qu'aucune des précédentes , de sorte qu’elles ne mürissent qu’autant que les plantes sont poussées de bonne heure au printems. Les semences de celle-ci doivent ètre répandues au commencement du printems sur une couche de cha- ‘leur modérée, Quand les plantes ont poussé, et qu’elles ont atteint la hauteur de deux pouces, on les met chacune séparément dans des pois remplis d’une terre riche et légere : on les plonge dans une couche de tan de chaleur modérée ; on les tient à Pombre , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les arrose souvent. Lorsqu’elles sont bien enracinées , on leur procure beaucoup dair, en soulevant les vi- trages de la couche chaque jour dans “Jes tems chauds, et on les arrose souvent pendant les chaleurs ; parce qu’elles ont besoin d’une abondante humidité. Au moyen de ce traite- ment, elles s’éleverontà une hauteur MIL -- 11g considérable , un mois après qu’elles auront été transplantées: c’est-pour- quoi il faudra les mettre alors dans de grands pots , et'les placer dans la serre chaude,, où on les plongera dans la couche de tan , afin qu’elles puis- sent avoir assez de place pour croi- ire , sur-tout les premiere etseconde especes, qui deviennent ordinaire- ment hautes et poussent beaucoup de branches , quand elles sont bien traitées; mais comme les autres ne s’clevent gueres qu’à trois ou quatre pieds de hauteur, et n’étendent pas leurs branches fort loin, elles exi- gent moins de place. Au milieu de Juillet, ces plantes commenceronta fleurir, et leurs se- mences muriront un mois ousix se- maines après, Lorsque ces graines commencent à devenir d’un brun foncé , il faut les recueillir sans diffé- rer, parce qu’alors elles se répan- dent d’elles-mémes , et tombent par la moindre secousse.Ces plantes con- tinuent à fleurir jusq'và la Saint-Mi- chel, et même plus tard, si la saison est favorable; mais elles périssent aux approches des premiers froids de automne, MILLET. Voyez Mrziv m. MILLET DES INDES. Mil/et noir ou Sorghum, Voyez Horcus SoRGHUM. ru x16 MIM MILLET NOIR , grand. Voyez Hotcus. MIMOSA. Tourn. Inst. R. H. 605. tab. 375. lin. Gen. Plant. 597; Plante sensitive. Acacia véritable. Caracreres. Le calice de la fleur est petit et formé par une feuille décou- pée au sommet en cing parties; la co- rolle estmonopérale , en forme d’en- tonnoir , eta cinq pointes: la fleur a plusieurs étamines longues, velues, etterminées par des antheres pen- chées, avec un germe oblong, qui soutient un style court, mince , et couronné par un stigmat difforme. Ce germe se change, quand la fleur est passée, en un légume long, nonenx , et divisé par plusieurs par- titions transversales, qi renferment des semences comprimées de diffé rentes formes. Quelques-unes des especes ont plusieurs fleurs males, femelles et hermaphrodites melces ensemble, Ce genre de plantes a été joint par le Docteur LiNNÉE à l’ Acacia de TourNEFORT , eta l’/rga de PLU- mer. Il l'a placé dans la premiere section de sa viigt-troisieme classe , qui renferme celles qui ont des Heurs males, femclles et hermaphrodites sur la méme plante, avec plusieurs étamines et un style. Les especes sont: 1°. Mimosa punctata inermis , foliis Bipinnatis , Spicis erectis ; floribus de« La MIM candris ,inferioribus castratis , corollatis cauleerecto, tereti Lin. Sp.15023 Plante sensitive , sans épines , avec des feuilles ailées , des fleurs a dix éta- mines, dont celles du bas des épis n’en ont point, ayant une tige érigée et cylindrique. Mimosa frutescens inermis , siliquis compressis , falcatis ,umb llatis, pedui.+ culo longissimo. Brown. Jum. 252. Æschynomene mitis prima, Comm, Fort. 1. pi 61. f. 3% 2°, Mimosa plena tnernus , foliis bi- pinnatis. spicis pentandris , inferioribus plen’s. Hort. Upsal. 1 45 3 Mimosasins épines , avec des feuilles doublement ailées , des épis de fleurs à cing éta- mines ,-et ceux du bas à fleurs dou bles. Mimosa non spinosa , paluttr's et herb cea, procumbens , flore luteo pienoe Houst. MSS. ; Mimosa de «marais , etherbacce , trainante, et sans épi- nes, avec une donble fleur jaune. 3°. Mimesa Pernambucanz , *nermis, decumbens. foliis bipinnatis , spicis cere nuis, pentandris , inferioribus castratis, Ho t, Upsal. 145 3 Mimosa sans épi- nes , avec des tiges penchées, des feuilles doublement ailées, des épis courbés, et des fleurs à cing éta- mines , dont celles du bas n’en ont point. Mimosa inermis, foltis duplicato- pinnatis , siliquis lincaribus , glabris. Hort. Cliff 209. Mimosa Americana pigra, siliquis MIM longis, angustis, Allium olentibus. Pluk. Alm. 552. t. 307.f 3. Mimosa spuria Pernambucana, dicta Mimosa-Italica. Zan, Hist. 151 3 Mi- mosa batarde, appelée Mimosa d’'I- talie, ou Acacia de Fernambour. 4°. Mimosa pudica , aculeata , foliis pinnatis ; Sensitive piquante et à feuilles ailées. Mimosa herbacea procumbens et spi- nosa, caule emeti et villoso , siliquis arti- culatis, Houst. MSS.; Sensitive her- bacée et trainante , avec des épines, une tige cylindrique et velue, et des légumes noueux. 5°. Mimosa pudica , foliis sub-di- gitatis, pinnatis, caule aculeato , hispido. Lin. Sp. 1501 ; Sensitive avec une feuille ailée, une tige épineuse et penchée , de petits legumes en grappes , et des enveloppes ou cosses épineuses. Mimosa spinosa 3. siliquis parvis echinatis, Breyn. cent. 4.0.t, 18. Mimosa humilis frutescens et spino- sa, siliquis conglobatis. Plum. Cat. ; Sensitive épineuse en arbrisseau bas, avec des légumes en grappes, com- munément appelée la plante Sensi- tive basse. Æschinomene spinosa , flore gloloso albido, siliculis articulatis , echinatis. Comm, Hort. 1.p. §7. f. 29. 6°. Mimosa quadri-valyis , aculeata , foliis bipinnatis , caule quadrangulo , aculeis recurvis, leguminibus quadri-val- vibus. Lin. Sp. Plant, 1 508; Sensitive MIM 117 épineuse, avec des feuilles double- ment aîlées, une tige quarrée , des épines recourbées , et des légumes à quatre valves. Mimosa herbacea procumbens et spi- nosa, caule quadrangulo, siliquis qua- dri-valvibus, House. MSS.; Sensitive twainante , épineuse et herbacée, avec une tige quadrangulaire , et des légumes a quatre valves, 7°. Mimosa sensitiva , folits conjuga- tis , pinnatis , partialibus , bijugis , inti- mis minimis, caule aculeato, Lin. Sp. Plant. 1501 ; Sensitive a feuilles con- juguces , ailées, et & deux paires de lobes, dont les intéricurs sont plus petits, avec une tige épi- neuse. Mimosa spinosa prima, sivè Brasi- liana lati-folia, siliquis radiatis. Breyn. cent. 1. 31. Trew. Ehret. f. 95 5 pre- miere plante sensitive épineuse , à larges feuilles du Brésil , à légumes radiés. Sensitive véritable, 8°. Mimosa asperata, caule fruti- coso, foltis bipinnatis, aculeatis, aculeis geminis, siliquis radiatis , hirsutis. Fig, Plant.tab. 182. fol, 3 ; Sensitive avec une tige en arbrisseau , des feuilles à doubles aïles, et épineuses, dont les épines croissent parpaires , etdes légumes velus et en rayons. Æschynomene spinosi quarta, sive foliolis Acacia angustioribus, frondibus, validissimas spinas habentibus, Breyn. cent. 1. 43.t. 19 ; quatrieme Æschy- nomene épineuse , avec des folioles 118 MIM d’Acacia très-étroites , et armées de fortes épines. Æschynomene spinosa quinta, Com- mel, Hort. 1.p.59. f. 30. 9°. Mimosa viva inermis , foliis conjugatis , pinnatis, partialibus, quadri- yugis , Sub-rotundis , caule inermi herba- cco. Lin. Sp. 1500; Sensitive avecune uge rempante , herbacée , et sans épines, des feuilles 2ilées et conju- guées, et des fleurs globulaires qui sortent des aisselles des tiges. Mimosa herbacea non spinosa , mini- -ma., repens. Sloan. Hist. Jam. 2. p. 583 Sensitive herbacée , trés-petite , rem- æpante , et sans épines. ~ 10°. Mimosa Nilotica, spinis stipula- ribus patentibus , foliis bipinnatis , par= tialibus, extimis , glandulé interstinctis , Spicis globosis, pedunculatis. Hasselg. it, 475. Mat, Med. 221. Fabric. Helmst. (327. Blackw. f. 377 ; Mimosa avec des feuilles à doubles ailes , des épis globulaires , des pédoncules aux fleurs, et des glances aux pétioles. Acacia “Egy ptiace. Hern. Mex. 866; Acacia d'Egypte. 11°, Mimosa Farnesiana, spinis sti- pularibus distincris, foliis bipinnatis , partialibus , octo-jugis, spicis globosis, ses- silibus, Hort. Upsal, 146. Acacia Indica, foliis scorpioidis Le- guminose , siliquis fuscis , teretibus, resi- ‘nosis. G. L. ; Acacia des Indes , avec des légumes cylindriques, bruns et résineux, Cassie ou Acacia de Far- Hese. MIM 12°. Mimosa cornigera , spinis stipu- laribus geminis connatis , foliis bipinna- tis, Hort. Cliff, 208. Roy. Lugd. - B. 470. Jacq. Amer. 266; Acacia avec deux €pines jointes a leur base, et des feuilles doublement ailées. Acacia cornuta Indie Orientalis. S25. Thes. 1p, 113.470.f. 13. Acacia similis Mexicana, spinis cornu similibus, Comm. Hort.1. p.209. f. 1073 le grand Acacia cornifere , ou PAca- cia cornu. 13°. Mimosa unguis cati , spinosa, foliis bigeminis obtusis. Hort. Cliff. 207. Roy. Lugd.- B. 470; Acacia épineux a quatre feuilles obtuses. Acacia quadrifolia , siliquis cincin- natis, Plum. ic, 4. Mimosa fruticosa, foliis ovatis binato- binatis, seminibus compressis, atro-niten- tibus , flosculis rubellis adnatis, Brown. Jam. 252. Acacia arborea major spinosa, pinnis quatuor majoribus sub-rotundis , sili- quis variè intortis, Sloan, Jam, 152. Hist. 2. p. 56. , Acaciæ quodam modo accedens , sive Ceratiæ et Acacia media, Jamaicensis, spi. nosa, bigeminatis foliis , flosculis sta- mineis , atro nitente fructu, siliquis in- tortis. Pluk. Phyt. 1.f.6 ; Acaciaavec des feuilles disposées par paires, des tiges épineuses, de petites fleurs à étamines , un fruit d’un brun clair , et des siliques torses , communément “appelé Griffe de Chat. 114°. Mimosa arborea inermis , foliis MIM bipinnatis , pinnis dimidiatis, acutis, eaule arboreo. Lin. Sp. 1503; Acacia en arbre et sans épines, avec des feuiiles doublement aïlées, dont les lobes sont à pointe aigue. Acacia non spinosa Jamaicensis , fo- lis latd basi in mete formam fastigiatis, Pluk, Alm. 6. t.251.f. 2. Acacia arborea maxima, non spi- nosa , pinnis majoribus, flore albo, si- liquä contorta , coccined, ventricosa , ele- gantissima. Sloan. Jam. 157. 15°. Mimosa purpurea , inermis , foliis conjugatis, pinnatis , foliis infimis minoribus. Lin. Sp. 5-0 ; Acacia pour- pre et sans épines , avec des feuilles conjuguées, ailées, et plus petites vers le bas. Acacia Americana frutescens , non aculeata | flore purpurascente. Plum. Ca. ; Acacia en arbrisseau , d’A- mérique, sans épines, ét à fleurs pourpre. 16°. Mimosa Houstoniana , iner- mis , folits bipinnatis, glabris, pinnis te- nuissimis , siliquis latis, villosis. Fig. Pl. sy; Acacia sans épines, avec des feuillesunies, et doublement aîlées, dont les lobes sont fort étroits, etles siliques larges et velues. Acacia Americana , non spinosa, flore purvureo , staminibus longissimis , siliquis planis , vildosis, pinnis foliorum tenuissimis. House, MSS. ; Acacia d'Amérique sans épines , avec une fleur pourpre, de très-longues éta- mines, des siliques plates etvelues, MIM LI9 et des lobes très-étroits aux feuilles, Gleditsia inermis. Lin. Sp. Plant. 1509. edit.3. 17°. Mimosa lutea aculeata, foliis bipinnatis glabris , floribus globosis pe- dunculatis , aculeis longissimis ; Acacia épineux , avec des feuilles unies et doublement ailées, des fleurs globu- laires, postées sur des pédoncules, et de fort longues épines, Acacia spinosa , foliorum pinnis te- nuissimis, glabris, floribus globosis, lutea, spinis longissimis. Houst. MSS.; Aca- cia épineux avec des feuilles fort étroites et unies, des fleurs rondes etjaunes, etdes épines très-longues. 18°. Mimosa glauca, inermis , foliis bipinnatis , partialibus , sex-jugis , pin- nis plurimis ,glandulé inter infima, Lin. Sp. Plant, 1502; Acacia sans épi- nes , avec des feuilles doublement ailées , dont les ailes sont séparées, et ont de petits lobes entr’elles, et des glandes vers le bas, Acacie similis Americana non spi- nosa , floribus globosis , albis ,ramosis, Kigo. Beaum. 3. Acacia non spinosa, flore albo , folio- rum pinnis latiusculis , glabris , siliquis longis , planis. Houst. MSS. Trew. Ehret. f. 36; Acacia à fleurs blanches et sans épines , ayant les lobes des feuilles larges et lisses, et des sili- ques longues et plates. Sensittve pa- resseuse. 19°. Mimosa angustisskma , inermis, foliis bipinnatis, pinnis angustissimis , 120 ‘ MIM glabris, leguminibus tumidis ; Acacia sans épines , avec des feuilles dou- blement aïlées, dont les lobes sont unis et très-étroits, et les légumes gonflés. Acacia non spinosa, floribus globosis, albis , foliorum pinnis tenuissimis , gla- bris , siliquis ad singula grana tumidis. Houst. MSS. ; Acacia sans épines, avec des fleurs globulaires et blan- ches, des lobes unis et très-ctroits, et des siliques noueuses. 20°. Mimosa Campeachiana, spinosa, foliis bipinnatis , pinnis angustis , spi- mis singulis cornu bovinum per longi- tudinem fissum referentibus ; Acacia avec des feuilles doublement ailées , dont les lobes sont étroits, des épi- nes séparées en forme de corne de bœuf , et divisées dans leur lon~ gueur. ‘ Acacia spinosa , tenui-folia , spinis singulis cornu bovinum per longitudinem fissum referentibus. Houst. Car. ; Aca- cia épineux, à petites feuilles , dont les épines sont simples, en forme de corne de bœuf, que l’on auroit fen- due en deux. 21°. Mimosa cinerea, spinis solitariis, foliis bipinnatis , floribus spicatis. Flor. Zeyl. 215 ; Acacia avec des épines solitaires, des feuilles doublement aïlées, et des fleurs en épis, | Acacia spinosa, tenui-folia , siliquis latis, spinis minimis, recurvis, solitariis. ‘Houst. Cat, Acacia épineux , à feuilles étroites , avec des légumes larges, MIM et de petites épines recourbées et solitaires. 22°, Mimosa lati-folia, inermis , fo- lus conjugatis , pinnis terminalibus op- positis, lateralibus alternis. Lin. Sp. 1499 ; Acacia sans épines , avec des feuilles conjuguées, dont les lobes du haut sont opposés, et ceux de côté alternes. Acacia non spinosa , Juglandis folio ; flore purpurascente. Plum. Sp, 17.1c.9 3 Acacia sans épines , a feuilles de Noyer, et à fleur pourpre, 23°. Mimosa circinalis, aculeata , foliis conjugatis , pinnatis , pinnis æqua- libus , stipulis spinosis. Lin. Sp. 1499 5 Acacia épineux, avec des feuilles conjuguées et ailées, dont les lobes sont égaux , et des stipules épi- neuses. Acacia foliis amplioribus , siliquis circinatis. Plum. Sp. 17. ic. 5 ; Acacia à larges feuilles et à siliques rou Ices. ) 24°. Mimosa Fagi-folia , inermis, fo+ Lis pinnatis bijugis , petiolo marginato. Lin, Sp. 1498. Jacq. Amer, 264. 1.1643 Acacia à feuilles de Hetre, et sans épi- nes, dont les ailes ont quatre lobes , et dont les petioles sont ailés. Arbor siliquosa , Faginis foliis , Ames ricana , floribus comosis. Pluk. Phyt. tab. 141. fol, 23 Pois doux. Faba dulcis. Jacq. Punctata, La premiere espece croît naturellement dans la plupart des Isles de l'Amérique , où elle a été trouvée MIM ffouvée dans des lieux chauds et humides, sous la même latitude que da Virginie ; elle s’éleve à la hauteur de six ou sept pieds , avec des tiges droites, branchues etligneuses vers la racine , quoiqu’elles ne soient point vivaces, au moins dans notre pays, où elles ne passent pas l’hiver, dans quelque situation qu’on puisse les mettre. Ces tiges sont lisses, et garnies de feuilles doublement ai- lées , et composées de quatre à cinq paires de lobes longs et aïlés, qui ont environ vingt paires de folioles rangées dans la longueur de la côte du milieu. Ces feuilles sont lisses , rondes à leur extrémité , d’un beau vert en-dessus , et pales en-dessous. Les petites feuilles se rapprochent quand on les touche ; mais leurs pé- tioles ne se courbent pas comme ceux des plantes plus tendres. On donne à cette espece le nom de Sen- sitive , pour la distinguer : ses fleurs naissent sur de longs pédoncules, qui sortent des ailes des pétioles ; elles. sont disposées en têtes globu- aires, qui penchent vers le bas, et de couleur jaune : celles qui ont des pétales renferment dix étamines ; celles qui sont au-dessus des épis sont remplacées par des légumes d’un pouce et demi de longueur, sur un quart de pouce de largeur, d'un brun foncé, lorsqu'ils sont murs, et qui renferment trois ou Tome FP, MIM quatre semences luisantes , noires y 121 et comprimées. Plena, La seconde a été décou- verte par le Docteur Houstoun, à la Vera-Cruz , où il la trouvée dans des eaux croupissantes : ses tiges sont fort larges et plates; elles na- gent sur la surface des eaux comme les mauvaises herbes des étangs, mais dans les endroits ou Peau est desséchée et tarie : ses tiges sont rondes et érigées, ce qui leur arrive aussi lorsqu’on les cultive dans des jardins , de sorte qu’on les croiroit différentes , si l’on n’en étoit pas pré- venu, Cette espece, cultivée dans les jardins , ressemble beaucoup à la premiere : mais ses tiges ne sont jamais si droites ; les ailes des feuil- les sont plus longues et plus hort- sontales : ses têtes de fleurs sont plus grosses ; les étamines sont plus lon- gues, et les fleurs du bas des épis, qui n'ont point d’étamines, sont un peu plus grosses. Les légumes de cette espece sont plus courts, et beaucoup plus larges que ceux de la premiere. Cette plante est aussi an- nuelle dans ce pays 3 elle a été, de- puis peu , rencontrée , par un de mes amis , dans des campagnes ma- récageuses de lfsle des Barbades, d’où! il m’en a envoyé dessemences, avec une grande branche de la plante, dans une bouteille de verre rempiie Q 122 MIM d’eau imprégnée de sel, qui l’a con- servée dans le même état où elleétoit quand on lavoit cueillie avec ses fleurs et ses Iégumes. Pernambucana. La troisieme croît aussi, sans culture , dans toutes les Isles de l'Amérique , où on lui donne le nom de Sensitive pares- seuse , parce que ses feuilles n’ont point de sentiment, quand on les touche : ses tiges ne s’élevent gueres qu’à la hauteur de deux pieds et demi; elles sont lisses , et garnies de feuilles doublement ailées, et com- posées detrois ou quatre paires d’ai- les plus courtes ; ses lobes sont beau- coup plus étroits que ceux des es- peces précédentes ; sestctes de fleurs sont plus petites , etses légumes plus longs et plus étroits que ceux de la seconde. Cette espece subsiste en hiver, au moyen d’une chaleur modérée. Pudica. La quatrieme, qui a été découverte à la Vera-Cruz par le Docteur HousToun, a une tige li- gneuse , inclinée vers la terre, et de deux ou trois pieds de hauteur, qui pousse latéralement plusieurs bran- ches armées d’épines courtes et jau- nes , placées sous les pétioles des feuilles, et hérissées dans toute leur longueur de poils aigus: ses pétio- les, qui ont trois pouces de lon- gueur, sont terminés par quatre à cing feuilles ailées , réunies en un point à leur base, et écartées à leur MIM extrémité comme les doigts dune main ouverte. Ces ailes ont environ deux pouces de longueur, et sont formées par un grand nombre de pe- tuts lobes étroits et disposés par paires dans la longueur de la cote du milieu , qui est couverte en-des- sous, ainsi que les tiges, de poils hérissés : ses fleurs, qui sont d’un jaune pale, et réunies en têtes glo- bulaires , sortent des aïles des pétio- les sur des pédoncules assez longs , et sont remplacées par des légumes petits et pointus, qui contiennent deux ou trois semences d’unnoir lui- sant, Pudica foliis sub-digiratis. La cin< quieme est la plus commune de tou~ tes dans les Isles de Amérique y ainsi que dans les Jardins angloise Les Marchands de graines vendent souvent ses semences sous le nom de Plante humble : ses racines sont composées d’un grand nombre de fibres entrelacées , desquelles sor- tent plusieurs tiges ligneuses et in- clinées vers la terre, à moins qu’ory ne leur fournisse un soutien. Ces tiges sont armées d’épines courtes » recourbées , et garnies de feuilles ai- lées , composées de quatre et quel- quefois de cing ailes, dont les bases se joignent en un point où elles sont insérées aux pétioles , et s’étendent vers le haut comme les doigts de la main. Ces ailes sont plus courtes que celles de l’espece précédente , etles MIM tigesne sont pas garnies de poils! Jes fleurs qui naissent aux aisselles de latige , sur de courts pédoncu- les, sont de couleur jaune, et rap- prochées en petites tétes globulaires ; elles produisent des légumes courts, plats et noueux , qui renferment cha- cun deux ou trois semences orbicu- laires , bordées et comprimées. Ces légumes sont disposés en grappes serrées, et sont couverts .de poils aigus. Quadrivalvis. La sixieme espece croît naturellement à la Vera-Cruz, d’où le Docteur Housroun a en- voyé ses semences; elle a une racine rempante et vivace, qui s'étend et se muluplie considérablement dans les sables, où on la trouve sauvage: ses tiges sont minces, à quatre angles aigus , et fortement armées d’épines -courtes et recourbées: ses feuilles sont supportées par des pétioles longs , piquans, et écartés les uns des autres surles branches; elles sont composées de deux paires d'ailes, placées à un pouce environ de dis- tance: lesailes sont courtes , et leurs petits lobes sont étroits , et moins xapprochés les uns des autres que dans plusieurs autres especes ; les pédoncules sortent des ailes des pé- tioles , et soutiennent de petites têtes globulaires de fleurs pourpre, auxquelles succedent des légumes” ’ quarrés de deux pouces delongueur, à quatre valves , eta quatre cellules, MIM. 123 qui contiennent chacune plusieurs semences angulaires. Cette espece étend si fort ses ra« cines , qu’elle ne peut produire au. tant de fleurs et de semences que la plupart des autres. Les plantes que Pon:se procure en‘divisant ces raci- nes sont toujours foibles; de sorte que la meilleure maniere de la mui- tiplier est par, semences ,- lorsqu’on peut s’en -procurer.. C’est une des especes dont les pétioles tombent ou se retirent lorsqu'on les touche. Sensuiva, La septieme , qu’on ren- contre aussi à la Vera-Cruz, d’où le Docteur HousToun a également en- voyé ses semences, s’éleve à la hau- teur de sept ou huit pieds, en tiges minces, ligneuses, etarmées d’épi= nes courtes etrecourbées ; ses feuilles naissent sur des pétioles piquanss qui soutiennent chacun deux paires d'ailes, dont les extérieures , qui ont deux lobes réunis à leurs bases, sont arrondies en-dehors, et droites 1n- térieurement ; ce qui leur donne Ja forme de ciseaux à tondre les mou- tons. Ces paires de lobes extérieurs sont beaucoup plus larges que les intérieurs ; ils ont près de deux pou- -ces de longueur sur un de largeur au milieu: de l'endroit où ils sont insérés à la tige, sortent de petites branches qui produisent trois ou quatre têtes globulaires chargées de fleurs d’un pourpre pâle, et placces -de côté sur de courts pédoncules : Qi 124 MIM la tige principale porte vers son ex- trémité, dans la longueur d’un pied; plusieurs têtes de fleurs ; elle est ter- minée , ainsi que les branches, par d’autres têtes de fleurs , auxquelles succedent des légumes larges , plats et noueux, qui s’6tvrent en quatre valves , et renferment une , deux , et quelquefois trois semences orbicu- laires et comprimées. Les feuilles de cette espece se meuvent très-len- tement lorsqu'on les touche; mais les pétioles tombent, ou se renver- sent promptement , lorsqu'on les presse. Asperata. La huitiemea encore été trouvée par le même Docteur Hous- TOUN , a la Vera-Cruz ; elle a une tige d’arbrisseau droite , de cinq pieds environ de hauteur , velue et armée d’épines fortes , courtes, : larges, blanches, placées de chaque côté; quelquefois opposées , et d’autres fois alternes. Les feuilles sont composées de cing ou six pal- res d’aîles opposées, et rangées dans la longueur d’une forte côte ; entre chaque paire sont placées deux épi- nes courtes et fortes, dont les poin- tes se présentent à chaque côté; les petites feuilles ou lobes qui compo- sent ces ailes , sont extrêmement étroites, et placées très-près lesunes des autres : les fleurs sortent vers le sommet de la tige sur de*courts pé- doncules ; elles sont d’un pourpre chair , etrapprochées entêtes globu- MIM laires ; les tiges sont aussi terminées par des têtes plus petites de fleurs semblables , qui sont suivies par des légümes noueux d'environ deux pouces de longueur sur un quart de pouce de largeur , qui s’écartent par le haut en forme de rayons, et sont réunis par leurs bases au pédoncule, au nombre de cing ou six. Ces lé- gumes se séparent à chaque articu- lation ; laissant les deux membranes élevées ; et les semences , qui sont comprimées et quarrées , tombent de chaque nœud. Ces légumes sont d’abord velus , ‘et deviennent lisses en murissant. Cette plante est vivace, et peut être conservée en hiver dans la serre chaude. Cette méthode est la seule qu'on puisse employer pour en ob- tenir des semences müres. Cette es- pece fleurit rarement dans la pre- miere année: ses pétioles ne tombent : pas quand on les touche ; mais les petites feuilles des ailes sont sen- sibles. Viva. La neuvieme croît naturel- lement à la Jamaïque; elle a destiges trainantes et herbacées, qui pous= sent des racines à chaque nœud : cesracines pénetrent dans la terre, et s'étendent à une grande distance. La même chose lui arrive en An- gleterre , lorsqu'elle est placée dans la couche de tan. Jai possédé ici une seule plante de cette especes qui s’est étendue à près de trois pieds MIM en quarré pendant un été ; ses bran- ches €tolent si serrées et si épaisses, qu'elles couvroient toute la surface de la couche: mais lorsqu'on lui donne ainsi la liberté de s’éten- dre , elle produit rarement d es fleurs ; ses tiges, qui n’ont point dépines , sont toutes garnies de feuilles ailées, composées de deux pures d’ailes courtes, dont les petits lobes sont étroits, lisseset placés sur de courts pétioles. Les feuilles de cette espece se retirent fortement si peu qu’on les touche ; de sorte que dans les endroits où elle s’est déve- loppée, on peut, avec un baton, tracer sur ses feuilles , telle figure que ce soit; et cette figure res- tera visible jusqu'à ce que les feuilles se soient redressées. Les fleurs de cette plante naissent aux ailes des péuoles , sur des pédon- cules nuds , et d'environ un pouce de longueur ; elles sont d’un jaune _ pale, rapprochéesen une petite tête globulaire , et produisent des légu- mes courts, plats et noueux, qui renferment trois ou quatre semences rondes et comprimées. Culture. On muluplie toutes ces plantes par leurs graines, qu’il faut semer , au commencement du prin- tems, sur une bonne couche chaude. Si ces graines sont fraiches , les plan- tes paroitront au bout de quinze jours ou trois semaines , et exige- sont ensuite Wéewe traitées avec ES MIM : "ay beaucoup de soin. Il ne faut pas trop les arroser ni les laisser s’affoi- blir en filant; mais il est nécessaire de leur donner de Pair frais dans tous les tems, lorsque la saison est tempérée: environ quinze jours ou trois semaines après que les plantes auront paru , elles seront en état d’être transplantées , sur-tout si la couche dans laquelle elles ont été semées , a été tenue à un dégré de chaleur convenable ; alors on pré- pare, pour les recevoir, une nouvelle couche chaude , qui doit être faite une semaine avant d’en faire usage , de façon que sa trop grande chaleur soit dissipée avant de la charger de terre , et quecette terre soit échauffée pour y mettre les plants : on enleve ensuite les plantes, en conservant leurs racines entieres, et on les place tout de suite dans la nouvelle couche à wois ou quatre pouces de dis- tance, en pressant un peu la terre sur leurs racines : on les arrose lé- gerement ; pour les joindre à la terre; on les tient à Pombre jusqu'à ce qu’elles aient poussé de nouvelles fibres , et l’on conserve les vitrages dela couche pendant les nuits , pour y conserver la chaleur. Lorsque ces plantes sont enracinées, on les ar- rose fréquemment , mais avec mo- dération; on leur donne de Pair cha- que jour, à proportion de la chaleur du tems , pour lesempécher de filer, et on les tient constamment à um 126 MIM dégré de chaleur modéré, sans quoi elles ne feroient presque point de progrés. Environ un mois après, si ces plantes sont assez fortes, on les enleve avec précaution , en conser- vant à leurs racines autant de terre qu'il est possible , et on les met, cha- cune séparément, dans de petits pots remplis d’une bonne terre de jardin potager ; on les plonge dans une bonne couche chaude de tan; on les tient à l'ombre jusqu’a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les traite ensuite de la même maniere que les autres plantes tendres et exotiques des pays très-chauds, Comme les especes droites et hautes s’élevent bientôt assez pour atteindre les vitrages de la couche, sur-tout lorsqu'elles font de bons progrès , il faut les transplanter dans de larges pots , et les placer dans la serre chaude , où elles avanceront beaucoup , si on les y tient plongées dans la couche. La premiere espece fleurit souvent ici, si l’on léleve de bonne heure au printems , et si lon hate ses progres sur plusieurs cou- ches. J’en ai obtenu deux ou trois fois des semences mares; mais on ne peuten espérer de pareilles que dans Jes années chaudes. * Les especes vivaces subsistent en hiver dans des serres chaudes, et donnent des fleurs et des semences mures l’été suivant. Quelques-unes peuvent être mulupliées par mar- MIM cottes y que l’on sépare des vieilles plantes , lorsqu’elles ont pris raci- ne: je les ai aussi multiplices quel- quefois par boutures ; mais les plan- tes élevées de semences sont préfé- rables atoutes les autres. Ces plantes n’exigent aucune cul- ture particuliere et differente de celle qu’on emploie pour les autres espe- ces des pays chauds ; maisil faut tou- jours les tenir à un dégré de chaleur convenable , etne pastrop les arro- ser, sur-tout dans les tems froids: on doit aussi éviter de les tenir trop seches, parce que plusieurs de ces especes y qui périssent naturelle- ment dans des lieux humides, ont besoin de fréquens arrosemens : il fautaussi empècher que leurs racines ne filtrent et ne s’échappent dans la couche de tan, par les trous des pots; ce qui les feroit pousser très-vigou- reusement, et les exposeroit à périr ; lorsqu’en les enlevant ensuite, on viendroit à rompre ces racines. Pour prévenir cet accident, il faut soule- ver de tems en tems les pots qui sont plongés dans le tan; et si quel- ques racines commencent a passer par les trous, on les coupe tout près. Lorsque ces racines sont entrelacées et trop serrées , on les tire hors des pots , pour les raccourcir , et on les met dans d’autres de même grandeur, ou de plus grands, si les plantes Pexigent , en évitant cependant de leur en donner de trop grands, dans MIM | lesquels elles ne pourroient profiter. Au milieu du mois de Juin, on peut oter des pots les especes rem- pantes , et les planter à une exposi- tion chaude. Si on les couvre de clo- ches, ellessubsisterontainsi pendant Pété; mais elles ne deviendront pas fort grosses , et seront bientôt dé- truites par les premiers froids de Pautomne. Ceux qui n’ont pas la commodité des serres chaudes ou des couches de tan, peuvent élever ces plantes sur des couches chaudes ordinaires dans le printems: quand elles ontacquis de la force , on peut les mettre en pleine terre ; comme nous venons de le dire, afin d’en jouir pendant Pété : mais celles-ci font peu de progrès, et ne parvien- nent pas à la même perfection que les autres ; elles ne conservent pas non plus leur sensibilité, lorsqu'elles sont entierement exposées à l'air. Tl est inutile d’entretenir le Lec- teur de plusieurs contes que les Voyageurs rapportent au sujet de ces plantes , parce qu’ils n’ont pas même le mérite de la vraisemblance ; je me bornerai à faire mention de ce que quarante ans d'observations m'ont fourni l’occasion de remarquer. Ces plantes sont plus ou moins sensi- bles lorsqu'on les touche et qu’on les presse, suivant que lair où elles croissent est plus ou moins chaud ; car les plantes qui sont tenues dans des serres chaudes, rétrécissentleurs MIM 127 feuilles aussi-tot qu’elles sont tou- chées ou avec la main ou avec un corps quelconque, et même lors. qu’elles sont exposées au contact du vent. Quelques-unes de ces especes rétrécissent seulement leurs petites feuilles placées sur la côte du mi- lieu, d’autres montrent leur sensibi- lité , non-seulement dans cette partie, mais aussi dans leurs péuoles, qui se courbent vers le bas au moindre attouchement. La premiere est ap- pelée Sensitive, et la seconde Plante humble ; mais lorsqu’elles sont pla- cées dans des lieux plus froids , elles se resserrent beaucoup moins, etne se meuvent pas avec autant de yi- tesse que celles qui sont tenues à une plus grande chaleur. Celles que Pon expose entierement en plein air ont très-peu de sensibilité, sur- tout dans les tems froids , et elles ne se ferment pas non plus la nuit, comme celles qui se trouvent dans une situation chaude. J’ai aussi observé que ce n’est pas la lumiere qui les faitouvrir, comme plusieurs personnes l’ont prétendu ; car dans les plus grands jours de lété, elles sont généralement re- pliées à cinq ou six heures du soir, quoique le soleil ne se cache que deux ou trois heures après; et quoi- que les vitrages de la serre où elles sont placées soient couverts avec des volets qui en excluent la lumiere au milieu du jour, cependant si Pair 128 MIM de la serre est chaud , les feuilles de ces plantes continueront à se tenir ouvertes , comme je lai remarqué plusieurs fois : j'ai aussi trouvé sou- vent leurs feuilles tout-à-fait éten- dues au point du jour ; de sorte qu’il est évident que la lumiere n’est pas cause de leur extension. J’ai encore remarqué que les plan- tes auxquelles on procure une forte chaleur pendant Phiver , conservent leur vigueur etleur sensibilité ; mais que celles qu’on tient à une chaleur tempérée , ne se meuvent que très- peu, ou même point du tout, lors- qu’on les touche. Si on touche quelques-unes des feuilles au haut de la plante , elles excitent la sensibilité des inférieures, qu’elles frottent en tombant, de fa- con qu’en se touchant lune l’autre , elles se replient toutes. Lorsque Pair de la serre où sont ces plantes est à un dégré de chaleur convenable , elles se relevent entierement en huit ou dix minutes. Je les ai souvent examinées dans le tems qu’elles se redressoient, et jai remarqué que cela s’opéroit par des mouvemens de vibration semblables à ceux du bat- tant d’une cloche. Quelques-unes de cesespecessont si sensibles , que la plus petite goutte d’eau les met en mouvement ; mais les autres ne se remuent pas sans un frottement plus considérable. Les racines de toutes les especes MIM ont une odeur très-forte et désagréa- ble , qui ressemble à l’odeur putride d’un égout. J'ai lu dans quelques relations, que les feuilles etles branches de ces plantes ont une qualité vénéneuse , et que les Indiens en trent par ex- pression un poison lent, dont la racine même de la plante est le re- mede spécifique ; mais je ne puis ni certifier la vérité de cette assertion, ni la nier, ayant jamais fait aucune expérience pour constater les pro- priétés de ces plantes. Si elles renfer- ment un poison mortel, comme on le dit, la sensibilité dont elles sont douées sert peut-être à avertir les hommes de ne point y toucher, et les épines dont quelques-unes d’en- telles sont armées , sufhisent pour écarter les animaux : aussi je n’ai ja- mais entendu dire qu'aucun animal les aitattaquées pour s’en nourrir. Toutes ces plantes sont originaires de PAmérique; ainsielles sont restées inconnues jusqu'a la découverte de ce nouveau Continent. J’en ai en- voyé des semences, il y a quelques années , à la Chine, où elles ont réussi et ont beaucoup excité l’ad- miration, Les Acacias ressemblent si fort au Mimosa par leurs caracteres, que LINNÉE les a compris dans le même genre 3 et comme son système est généralement adopté , je suivrai ici son exemple. Milorica, MIM Nilotica. La dixieme espece est l Acacia, ou Varbre dont:on tire le vrai suc d’Acacia et la gomme ara- bique. Quoiqu'il soit originaire de l'Egypte, onletrouve dans plusieurs parties de l'Amérique , d’où ses se- mences m’ont été envoyées en An- gleterre. Ces graines ont fort bien réussi dans plusieurs jardins des en- virons de Londres. Cet arbre parvient à une grande hauteur dans son pays natal ; mais il ne s’éleve gueres qu’à huit ou dix pieds en Angleterre, où il fleurit souvent en automne, mais sans don- ner aucunes semences, Farnesiana, La onzieme espece est la plus commune à la Jamaïque, à la Barbade, et dans toutes les autres contrées chaudes de l'Amérique : la bonne odeur et la beauté de ses fleurs la font multiplier dans la plus grande partie de l'Europe. Quoiqu’elle soit originaire d’un pays très-chaud , elle s’est néanmoins habituée en Tralie, en Portugal et en Espagne, où elle est devenue fort com- mune. Les Jardiniers Italiens , qui ap- portent ici annuellement des Orar- gers, y joignent toujours aussi de jeunes plants de cette espece , sous le nom de Gazia; mais comme ils sont trop tendres pour résister dans nos Orangeries communes, il y en a très-peu qui réussissent. J’ai élevé quelques plantes de cette espece; Tome V. MIM . 129 qui sont parvenues au-dessus de seize pieds de hauteur ; elles ont pro- duit un grand nombre de fleurs dans les mois de Juillet et Aout : mais elles avoient été tenues en hiver dans des serres chaudes , et pendant Pété dans des caisses de vitrages, pour les mettre à couvert de l’humi- dité et du froid; car elles ne pour- roient pas fleurir en plein air dans ce pays: leurs fleurs sont d’un jaune clair, et repandent une odeur douce et agréable. On lui donne leynom d’Arbre a éponge, dans les Inc cidentales ; et de Cassie, dans la France méridionale. Côrnigera. La douzieme est à pré- sent très-rare en Angleterre ; car on ne la trouve que dans quelques jar- dins curieux : elle estarmée d’épines disposées par paires extrêmement grosses , courbes et blanchätres; mais je ne me souviens pas de l’a- voir jamais vue en fleurs. À en ju- ger par des échantillons dessechés que j'ai reçus de Campéche , et qui étoient chargés de plusieurs fleurs , elles ne paroissent pas être d’une grande beauté , et les arbres qui les produisent n’ont pas grande appa- rence , même dans leur pays natal : leurs branches sont toujours diffor- mes, et peu garnies de feuilles, même dans leur plus grande vigueur. Ces arbressontmême dépouillés pen- dant plusieursmois de suite ; de sorte que cette espece n’est remarquable 130 MIM que par la forme extraordinaire de ses épines, dont les branches et les tiges sont armées, et qui ressem- blent aux cornes de quelques ani- maux, par leur tissu, et leurs sin- guliers contours. Circinalis. La vingttroisieme espece a été apportée des Isles de Bahama, par M. CATEsEy , en 17263 ses se- mences sont plates , moitié d’un beau rouge , et moitié d’un noir fonce : elles sont formées dans des HEURES longs et tors , qui s'ouvrent d’un côté, lorsque les semences sont mures ; et les laissent suspendues en- dehors, après un fil mince, pendant quelque tems ; ce qui produit un bel eflet. Les feuilles de cet arbre, qui sont horisontalement placées en dehors , se divisent en plusieurs ra- mifications ; les lobes qui les com- posent sont ronds, et très-réguliere- ment disposés : ses fleurs n’ont point encore paru en Angleterre; mais on les connoit , d’après un dessin fait sur la plante , dans le pays : elles paroissent être jolies. Unguis cati. La treizieme espece a été apportée de la Jamaïque dans le jardin de Botanique de Chelséa : elle a quatre lobes larges à chaque feuille ; ses épis sont courts, fermes et courbes: ses semences se forment dans des légumes tors , comme ceux de la précédente. Cette plante est bien décrite dans l'Histoire naturelle de la Jamaïque du P.SLoan: Les MI M habitans de PAmérique lui donnent le nom de Doctor-Long , qui est aussi celui sous lequel ses semences sont souvent apportées en Angleterre. … Culture, La plupart des autres es- peces ci-dessus mentionnées ont été recueillies par le Docteur Hous- TOUN, à la Jamaïque , à la Vera- Cruz et à Campéche , d’où i ‘a en- voyé les semences d’une grande partie en Europe. Plusieurs crois- sent à présent dans le jardin de Bo- tanique de Chelséa , et quelques- unes y ont donné des fleurs et des fruits. en abondance. Ces especes sont toutes tendres , et doivent être conservées dans des serres chaudes en hiver , et seule- ment un peu exposées en plein air pendant Pété dans une situation chaude. On les multiplie , en les semant sur des couches chaudes au prin- tems: peu de tems après, les plantes paroissent au-dessus de la terre; et cing ou six semaines après , elles sont en état d’être transplantées. On prépare alors une nouvelle couche assez chaude , et lon se pourvoit d'une quantité suffisante de petits pois de la valeur d’un sou, qu'on remplit d’une terre fraiche , légere etsablonneuse , et qu'on plonge dans cttte couche ; qui ne doit pas être de fumier ; car si elle étoit faite avec du fumier chaud de cheval, il faudroit la couvrix de terre jusqu’au MIM niveau des pots, dont le fond seroit posé sur le fumier , et alors les ra- cines des plantes souflriroient de la trop grande chaleur , au-lieu que les lits de tan ont rarement une chaleur aussi violente. Deux outroisjoursaprés, et aussi- tot que la terre des pots est échauffée, on enleve avec soin les jeunes plan- tes de dessus la premiere couche ; on en met quatre ou cing dans cha- que pot; on les arrose légerement , pour affermir la terre , et on les tient à l'ombre , en couvrant les vitrages avec des nattes , jusqu'a ce qu’elles aient formé dé nouvelles racines ; on leur donne ensuite de lair, en soulevant les vitrages à proportion de Ia chaleur du tems, et de la force des plantes. Nilotica. Farnesiana. Cornigera. Les dix, onze et douzieme especes étant trop tendre$, sur-tout lorsqu'elles sont jeunes, exigent une couche ” chaude de tan ; et à mesure qu’elles grandissent , il faut les mettre dans de plus grands pots. La terre dans laquelle on les place, doit étre un peu plus légere et plus chargée de sable que pour les autres especes; mais il faut toujours éviter de leur donner de trop grands pots , qui leur seroient aussi nuisibles qu’aux Orangers , et de ne pas trop les arro- ser, sur-tout en hiver. La dixieme espece , qui est plus dure, peut res- ter dans une serre chaude ordinaire, MIM. 131 lorsqu’elle est devenue: lisgneuse-: elle na besoin que d’une chaleur modérée æn hiver; et en été , on peut la placer en plein air, lorsque letems est chaud,-sans. cependant Py exposer tout-à-fait , au moins pendant les quatre ou cinq premie- res années, et jusqu'à ce qu’elle soit devenue très -ligneuse: car ces plantes sont fort tendres , et se con- servent trés-difficilement dans ce cli- met. La serre chaude où elles sont placées pendant l’hiver doit être te- nue au-dessus du point de la tem- pérature fixée pour les dernieres ser- res dans les thermometres ; mais en été, ces plantes ont besoin d’être ar- rosées fréquemment, quoique cepen- dant toujours avec modération. La onzieme especeestuntrès-bel arbre ; la douzieme perd ses feuilles préci- sément avant que les nouvelles com- mencent à paroitre; de sorte que cet arbre n’est dépouillé qu’un mois ou six semaines pendant le printems. Plusieurs personnes , qui n’étoient point prévenues de cela , voyant leurs arbres dégarnis de feuilles, les ontcru morts , et les ont arrachés: Je fais cette observation , afin d’en- gager a étre plus circonspect, lors- qu'on arrache des arbres que lon croit morts , et pour qu’on ait assez de patience pour les conserver en- core durant lété suivant ; car j'aivu plusieurs plantes, que l’on regardoit comme perdues, reprendre vigueur R ij x32 MIM au mois de Juillet suivant, et d’au- tres qui étoient détruites jusqu’à la surface de la terre, repousser de leurs racines. Les trois especes d’ Acacia armées @épines-en forme de cornes, sont souvent dépouillées de feuilles pen- dant deux ou trois mois, et parois- sent comme mortes ; mais leur feuil- lage se renouvelle aux approches de Pautomne , qui est la saison de leur plus grande vigueur: il faut les ex- poser en plein air, et à Pabri des vents violens pendant deux mois de Pété, pour les débarrasser des in- sectes qui les infectent; et en hiver, on leur procure une chaleur mo- dérée. Toutes les autres especes dont il a été question , se multiplient par leurs graines , qui mürissent rare- ment en Angleterre, et que Pon doit par conséquent se procurer de PA- mérique , et particulierement de | Campéche, où l’on en trouve une grande quantité d’especes , dont la plupart ne sont connues des Bota- nistes que depuis très-peu de tems. Pour les transplanter en Angleterre, il est nécessaire de les dépouiller de ieurs légumes dans le moment qu’on les recueille, et de les envelopper de papiers, dañs lesquels on met des feuilles de tabac, ou des herbes ve- nimeuses, pour préserver les semen- ces des insectes, sans quoi elles se- roient rongées et détruites ayant MIM d'arriver en Angleterre, parce qué ces insectes percent ces semences y et y déposent leurs œufs, et que les vers qui en sortent s’en nourrissent y et détruisent les germes ; ce qui est souvent arrivé aux semences qui m'ont été envoyées de lAmé- rique. Plusieurs de ces Acacias sont très- délicats tandis qu’ils sont jeunes 5 mais après deux ou trois ans, ils de- viennent assez forts pour supporter le plein air en été, quoique très- peu puissent résister en hiver dans une Orangerie, à moins qu’elle ne soit échauflée artificiellement dans: les grands froids. MIMULUS. Lin. Gen. Plant. 761. Cynbrrhynchium. Mitch. 3. Le Mas- que ou Ja Monayie. . Caracteres. Le calice de la fleur est oblong, cylindrique , ét formé par une feuille persistante ; la corolle est monopétale, labiée et érigée; son tube est de la longueur du ca- lice , et son bord est divisé au som- meten deux parties réfléchies sur le côté ; la levre inférieure est large , et divisée en trois segmens, dont celui du milieu est le plus petit; le palais est convexe, et séparé en deux seg- inens : la fleur a quatre étamines minces, dontdeux sont plus longues que les autres, et qui sont toutes terminées par des antheres en forme de rein, et divisées en deux parties 5 | | eee eee mere à ot ad a eee ee = Luc ‘ARS 2d > ee -,$ Let Se MIM , son ‘germe est conique , et soutient un style mince, couronné par un stigmat ovale, divisé en deux parties, et comprimé : ce germe devient en- suite une capsule ovale, et à deux cellules remplies de petites semen- ces. Ce genre de plantes estrangé dans Ja seconde section de la quatorzieme classe de LINNÉE , qui renferme celles dontles fleurs ont deux étami- nes longues et deux courtes, et dont -les semences sontcontenues dans une capsule. Nous n'avons qu’une espece de ce genre en Angleterre. Mimulus ringens , erectus , foliis oblongis , linearibus , sessilibus. Hort, Upsal. 176. tab. 2. Act. Ups. 1741. p. 82; Monavie érigée, avec des feuilles oblongues , linéaires et ses- siles. Euphrasia Floridana, Lysimachie glabra, siliquose@ foliis , quadrato caule, ramosior. Pluk. Amalth, 83. t.393.f. 3. Lysimachia galericulata, sive Gratiola elaticr , non ramosa. Gro. Virg. 69. Gratiola Canadensis latifolia , flore magno cæruleo. Boérrh, Lugd.- B, 2. P- 265. Digitalis perfoliata glabra , flore vio- laceo minore. Mor. Hist. 2. p. 4793 Digitale unie et perforée, avec une petite fleur violette, Le Masque ou la Monavie. Cette plante croit naturellement dans PAmérique Septentrionale , ou ee on la trouve dans les terres humi- des; elle a une racine vivace et une tige annuelle qui périt en automne + la tige est quarrée , d’un pied et demi de hauteur , et garnie à chaque nœud de deux feuilles oblongues , lisses, plus larges à leur base, où ellesse joignent presqu’autour de la tice, et termmées en pointe aiguë ; la partie basse de la tige pousse deux. ou trois branches courtes, et son sommet est orné a chaque noeud de deux fleurs qui sortent des ailes des feuilles , toutautour de la tige: ces fleursontun calice oblong ,recourbé, à cing angles, et découpé au som- met en cing parties,.du milieu du- quel s’éleve la fleur, avec un long tube recourbé , qui s’ouvre au som- met en deux levres, dont la supé- rieure est érigée , et légerement dé- coupée à l'extrémité en deux parties; Pinférieure est inclinée vers le bas, et divisée en trois foibles segmens, Ces fleurs sont de couleur violette, et n’ont point d’ odeur ; elles parois- sent dans le mois de Juillet, et sont remplacées par des capsules oblon- gues et à deux cellules, remplies de petites semences, qui, dans les années chaudes , murissent en au- tomne, Culture. Cette plante est fort dure au froid ; mais elle exige un sol mou, marneux , et pas top exposé au so~ leil. On peut la multiplier en di- visant ses racines en automne , sans are. ad 134 MIR | cependant les réduire en trop petites païties : on se la procure aussi par semences , qui doivent être mises en terre en automne , aussi-tôt qu’elles sont mures; car si on ne les seme qu’au printems , elles croissent rare- ment dans la même année. On peut les placer sur une plate-bande expo- sée aux rayons du soleil du matin , et ‘Pon peut les disperser ensuite dans tout le parterre.* MIRABILIS. Lin. Gen. Plant21s. Jalapa. Tourn. Inst. R. H. 129..tab. 50; Merveille du Pérou , ou Belle-de- Nuit. Caracteres. Le calice a cing petites feuilles ovales ,eten forme de lance; il est érigé, gonflé et persistant; la corolle , qui est monopétale , et en forme d’entonnoir, a un tube mince, posté sur le nectaire , étendu au- dessus , et découpé en cinq segmens obtus. La fleur a cinq étamines min- ces, adhérentes à la corolle, égales, penchees , et terminées par des an- theres rondes, avec un germe rond en-dedans du nectaire”, qui soutient un style mince, couronné par un stigmat globulaite. Ce germe de- vientensuite une noix ovale, et acing angles dans laquelle est renfermce une semence. - Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cin- quieme classe: de LiNNÉE , qui comprend celles dont les fleurs MIR ont cing étamines et ‘un style. Les especes sont : 1°. Mirabilis Jalapa , floribus conges- tis, terminalibus , erectis. Lin. Sp, Plant. 252; Belle-de-nuit avec des paquets de fleurs érigées qui terminent les tiges. Mirabilis, Hort. Cliff. 53. Hort. Ups. 43. Fl. Zeyl. 85. Rumph. Amb. 5. ps 253. f. 89:Osb. it. 225. Blackw. t. 404: Kniph. cent. 6.7. 61.62. Knorr. Del. 1. t. 3. Sabb. Hort, 2. f. 11. Nyctage. Roy. Lugd. - B. 4.17. Colds Noveb, 29. Solanum Mexicanum , flore magne. Bauh, Pin. 168. Admirabilis Peruviana. Clus. Hist. 5. p. 87; Merveille du Pérou. 2°. Mirabilis dichotoma , floribus sessilibus ,axillaribus , erectis, solitariis. Aman. Acad. 4. p. 267; Belle-de- nuit à fleurs solitaires , érigées et sessiles. Mirabilis Jasmini Rosa. Clus, Hist. 2. p. 90. mee Jalapa officinarum. Mart. cent. 1, f. 13 Faux Jalap des Boutiques. Solanum Mexicanum , flore parvo. Bauh. Pin. 168. Prodr. 91. 3°. Mirabilis longi-flora, floribus congestis, terminalibus, longissimis , nu- tantibus , foliis sub-villosis. Act. Hol- mens. 1755+ p. 176.1. 6. f.1. Aman. Acad. 4. p. 268. Kniph. cent. 7. 2. 593 Belle-de-nuit à longues fleurs du Pérou, dont les fleurs rapprochées en paquets et penchées , terminent ee TT IR RE ee TEE OT EN UT Ce LOT DS A a ee eh MIR lestiges, et ont des feuilles velues- en-dessous. Algoyati, Mirabilis Mexicana. Hern. Mex. 120. f. 2. Jalapa. La premierc espece est la Merveille du Pérou, qu'on culuve de- puis plusieurs années dans les jar- dins anglois, comme plante d’or- nement. On en connoît plusieurs va- rictés, qui ne different que par la couleur de leurs fleurs, et dont deux conservent constamment leurs différences ; l’une a des fleurs pour- pre et blanches, d’autres sont d’un blanc uni, et la plupart sont pana- chées en deux couleurs. Toutes ces variétés se trouvent souvent sur la méme plante , et quelquefois sur différens pieds ; les unes ont des fleurs rouges et jaunes , d’autres por- tent ces deux variétés ; et ont en même tems des fleurs unies ; d’au-; es, au lieu de fleurs unies, ont encore des fleurs panachées : mais je mai jamais yu les semences de l’es- pece pourpre et de la blanche pro- duire la jauñe et la rouge, ni cette: derniere se changer. en la premiere. Jai cultivé ces deux especes pen- dant plus de ‘quarante années; et quoiqu’elles ne changent pas une, dans l’autre, cependant, comme elles ne different des autres que par la» couleur de leurs fleurs , je ne les ai pas données conune des especes dis- unctes, < “MIR 135 Dichotoma. La secondé espece est fort commune dans Jes Isles de PA- mérique , où on lui donne le nom de. Fleur de quatre. heures , parce qu’elle s’ouvre dans cet instant du jour. Je n’ai jamais vu de variétés de cette espece : ses fleurs sont d’un rouge pourpatre’, et demoitié moins grosses que les autres ; ses tiges sont épaisses, gonflées et noueuses ; et comme ses feuilles sont aussi plus petites, et son fruit plus rude , on ne-peut pas douter qu’elle ne soit une espece distincte : d’ailleurs je nai jamais remarqué aucune alté- ration dans les plantes de cette es- pece élevées de semences, après les avoir cultivées pendant plusieurs an- nées. À TourNEFOBTayant été informé, par le P. PLumrER, que la racine de cette plante étoit le Jalap des Boutiques, a constitué ce genre, et lui a donné ce titre; mais le- Doc- teur. HousTovn ayant appris le con- taire dans l'Amérique Espagnole, a porté en Angleterre un dessin de la plante à Ja/ap , fait par un Espa- gnol, ainsi que deux ou trois ra- cines de la véritable espece, qu'il a-plantées dans un jardin à la Jamat- que, mais qui, malheureusement, ont été détruites par les cochons, depuis son départ. Depuis ce tems, on!'a été entierement convaincu que le vrai Jalap étoit un Convolyulus y 136 MIR auquel M. Raravoitdonné, plusieurs années avant, le nom de Jalap des Indes Occidentales , sans qu'il pa- roisse sur quoi il s’étoit fondé. Quel- ques années après, j'ai reçu de PA- mérique Espagnole , trois semences de Jalap, dont une a produit une grande plante à ractnes bulbeuses , Au grosses que celles du Ja/ap qu’on apporteen Angleterre; mais la plante n’a pas produit de fleurs pendant les trois années qu’elle a subsisté, & elle a péri dans l’hiver de 1739 à 1740. Depuis ce tems , je nai pu me procurer de nouvelles semences ; cependant je suis entierement con- vaincu que le vrai Jalap est une es- pece de Convolvulus : au surplus les racines de la Belle-de-Nuit sont pur- gatives ; & quand on les donne à double dose, elles produisent le même effet que le Ja/ap. Longi-flora. J'ai reçu du Mexique la troisieme espece, il ya quelques années ; ses semences n’ont d’abord été envoyées de Paris par M. LE Mo- NIER , de l’Académie Royale des Sciences , & ensuite de Madrid, par le Doûeur Horteca: les tiges de celle-ci rempent sur la terre, fi on ne leur fournit pas un soutien ; elles ont environtrois pieds de longueur, & se divisent en plusieurs branches garnies de fewlles en forme de cœur, etopposées ; les feuilles, ainsi que les tiges , sont velues, visqueuses, ets’at- MIR tachent aux doigts de ceux qui les touchent : les fleurs qui naissent aux extrémités des branches, sont blan- ches, & ont des tubes fort longs & minces ; elles répandent une odeur agréable et mufquée , et elles res- semblent à celles des autres especes qui se ferment pendant toutle jour, et s'ouvrent au coucher du soleil. Les semences de cette espece sont plus grosses que celles des autres, et aussi raboteuses que celles de la seconde. Les deux variétés de la premiere espece ornent beaucoup les jardins pendant les mois de Juillet, Aoutet Septembre; et si le tems continue a être doux, leurs fleurs se succedent souvent eee la fin d’Oobre. Ces fleurs ne s ’épanouissent point avant lasoirée, tandis que le tems continue chaud ; mais lorsqu'il fait frais , et que le esleil est caché par des nua- ges, elles restent ouvertes presque tout le jour : elles sont si nombreu- ses aux extrémités des branches, que lorsqu'elles sont épanouïes, les plan- tes paroissent en être entierement couvertes : les unes sont unies, et d’autres panachées sur la même plante; ce qui produit un bel effet. On multiplie ces especes par semen- ces, pour le choix desquelles on * devroit avoir soin de ne conserver aucune des plantes dont les fleurs sont unies ; et quand on veut n’ayoir , N que MIR que des especes panachées, on a soin de retrancher toutes les fleurs de couleur unie, sur les pieds de fleurs panachées que l’on destine à produire des semences. On répand ces semences en Mars sur une couche de chaleur modérée : quand les plantes paroissent, on leur . donne beaucoup d’air dans les tems doux , pour les empêcher de filer ; et quand elles ont atteint la hauteur de deux pouces, on les transplante sur une autre couche de chaleur très- modérée , ou bien on les met cha- cune séparément dans un petit pot rempli de terre légere , et on les plonge dans une couche de chaleur tempérée. Cette derniere méthode est la plus sire, parce qu’alors on ne court aucun risque en les tirant des pots, pour les mettre dans les plates-bandes , etqwelles conservent toutes leurs mottes et leurs racines. On n’a pas besoin de les tenir à l'ombre , au-lieu que celles qu’on transplante de la seconde couche dans les plates-bandes , ne conser- vent que peu deterré à leurs racines, et ont alors besoin d’être couvertes avec soin , sans quoi elles périssent souvent. Quand elles sont sur la seconde couche chaude, il faut les tenir à Pombre , jusqu'a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines , leur donner ensuite beaucoup d’air, pour les empêcher de filer, et dans le Tome V, MIR + 137 mois de Mai, les accoutumer par dégrés à supporter Pair ouvert. Si, au commencement du mois de Juin, la saison est favorable , on les trans- plante dans les plates-bandes du parterre, en laiffant entr’elles une distance suffisante; et quand elles sont bien enracinées , ellesn’ontplus besoin daucun soin. On peut les semer au commencement d'Avril, sur une plate-bande chaude, où les plantes croitront très-bien , mais où elles fleuriront tard. Comme les semences de ces plan- tes miurissent très-aisément chaque année , on ne se donne gueres la peine de conserver leurs racines ; cependant , enles tirant hors de terre en automne , et en les mettant dans du sable sec pendant Phiver , à la- bri des gelées, on peut les replanter au printems : elles deviendront, par cette méthode , beaucoup plus gros- ses , et fleuriront plutôt que les plan- tes de semences. Si l’on couvre aussi ces racines avec du tan pendant Phi- ver , pour empècher la gelée dy pé- nétrer, on pourra les laisser dans les plates-bandes , pourvu néanmoins que le sol en soit sec. Si on plante dans de gros pots les racines qu’on a urces de la terre , et qu’on les plonge dans une couche chaude : sous un châssis profond, on hâtera considérablement leurs progrès, et elles s’éleveront à la hauteur de qua- tre ou cing pieds; ainsi que j'en at 138 M IF souvent fait l’expérience. Ces plantes fleurissent de très-bonne heure, et font un agréable effet, lorsqu'elles sont entremélées avec d’autres. Les deux autres especes exigent le même traitement ; mais comme la seconde n'eit pas tout-a-fait si dure que les autres , à moins qu’on wait haté sonaccroissement de très-bonne heure , elle ne fleurit que forttard, et ne perfectionne point ses se- amences,. MIROIR DE VENUS. Voyez CAMPANULA SPECULUM, ET CAM- PANULA HYBRIDA. MIRTE. Woyez Myrtus. MIRTILLE. Voyez Vitis pA. MISEREON. BOIS GENTIL, ou la LAUREOLE FEMELLE. Voyez DarHneé MÉZERÉON. L. MITELLA.. Tourn. Inst. R. H. 241. tab. 126. Lin. Gen. Plant. 496, ainsiappelé de Mirella, Latin, qui si- gnifie une petite mitre, parce que les capsules de cette plante ressem- blent à une mitre d’Evéque ; Sari- cle bâtard d'Amérique, ou petite Mitre. Caracteres, Le calice de la fleur est figuré en cloche, et formé par une feuille persistante , et divisé en cinq parties. La corolle est compo- sée de cinq pétales terminés en M TT plusieurs pointes velues, et insérés dans le calice , ainsi que dix étanu- nes , qui sont en forme d’aléne, plus courtes que la corolle , et terminées par des antheres rondes: la fleur a un germe rond, diviséen deux par- ties, et un style peu apparent , cou- ronné par deux stigmatsfobtus : le calice se change dans la suite en une capsule ovale , et à une cellule qui s'ouvre en deux valves, et qui con- tient un grand nombre de petites se- mences. - Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la dixieme classe de LinNEE, qui comprend celles dont les fleurs ont dix étami- nes, et deux styles ou stigmats. Les especes sont : 1°. Mitella diphylla, scapo diphylle. Lin. Gen. Nov. 29. Hort. Cliff. 167. Roy. Lugd.- B. 459. Kniph. cent. 1. m. 593 petite Mitre avec des tiges de fleurs garnies de deux feuilles. Mitella Americana , florum. petalis fimbriatis. Tourn. Inst, 242 5 petite Mitre d'Amérique avec des fleurs dont les pétales sont frangés. Cortuza Americana altera, floribus minutèm fimbriatis, Mentz, Pug. t. 10. Cortuza Americana , fpicato flore, petalis fimbriatis. Herm. Par. 130. Sanicula, sive Cortusa Indica, flore spi cato fimbriato. Dodart. Mem. 299. 2°. Mitellanuda, scapo.nudo. Aman. Acad. 2.p. 252. Amm, Act. Petrop. 2. p. 3523 petite Mitre à tige nue, MIT ~ Mitella scapo nudo , corollarum peta- lis fimbriatis, Gmel. Sib. 4. p. 175: be 63. f. 2. Diphylla. La premiere espece -croit naturellement dans les bois de plusieurs parties de l'Amérique Sep- tentrionale ; ellea uneracine vivace, de laquelle sortent plusieurs feuilles en forme de lance , et angulaires, dont quelques-unes sont obtuses ; et d’autres terminées en pointe ai gue ; elles sont dentées sur ‘leurs bords, d’un vert luisant, un peu ve- lues , et supportées par de longs pé- tioles : les tiges des fleurs s’élevent immédiatement de la racine ; elles ont vers leur bâse deux ou trois feuilles angulaires, etau milieu deux petites feuilles à angles aigus , et op- posées. Ces tiges s’élevent à huit ou neuf pouces de hauteur , et sont terminées par un épi lâche de fleurs petites et blanches , dont les pétales sont garnis de franges sur leurs bords ; elles paroissent au commencement de Juin , et produisent des capsules rondes , et remplies de petites se- mences. Nuda. La seconde espece, qui naît sans culture dans les parties sep- tentrionales de l’Afie, est d’un cri plus bas que la premiere, et ne s’é- levé gueres qu'à cing ou six poucés de hauteur; ses feuilles sont moins angulaires, et ses tiges sont toujours nues et sans feuilles; ses épis de fleurs sont plus courts et plus serrés. MOL 139 Culture, Ces deux especes se mul- tiplient , en divisant leurs racines en automne: on les plante à l’ombre dans un sol mou et marneux, MITELLA MAXIMA. Poyez Brxa. MOLDANIQUE oz MÉLISSE DES MoLpaves. Voyez DRACO-CEPHA- LuM Morpavica. L. MOLENE oz Bourzcon-BLanc MALE, Voyez VERBASCUM THAP- SUS; -£. MOLLE ou Mastic DES Innes , ou POIVRIER DU PÉROU. Voyez SCHINUS. MOLLUGO. Lin. Gen. Plant, 99; Grateron. Morsgeline. Caracreres. Le calice de la fleur eft formé par cinq petites feuillesoblon- gues, colorées en-dedans , et per- sistantes : la corolle est composée de cinq pétales ovales, plus courts que le calice : la fleur a trois éta- mines hérissées , postées près du style, et terminées par des antheres simples; son germe est ovale , et à trois sillons ; il soutient trois styles fort courts , et couronnés par des stigmats obtus. Ce germe devient, quand la fleur est passée, une cap- sule ovale , et à trois cellules rem- plies de semences en forme de rein. Si 140 MOL Ce genre de plantes estrangé dans la troisieme section de fa troisieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont trois éta- mines et trois styles. Les especes sont: °, Mollugo verticillata , foliis verti- cillatis, cunei-formibus, acutis, caulesub- diviso decumbente , pedunculis unifloris, Hort. Upsal. 24, Kniph, Orig. 8. n.71; Grateron a feuilles verticillées, en forme de coin , et aiguës, avec des branches trainantes et divisées, et des pédoncules qui soutiennent une seule fleur. Mollugo foliis sepius septenis lanceo- latis. Gron, Virg. 14. Alsine spergula Mariana , latiori fo- lio , floribus ad nodos pediculis curtis circa caulem insidentibus , calycibus ele- ganter punctatis. Pluk, Mant. 9. t. 332. #5. Alsine procumbens, Gallii facie, Ehret, Pict, t Ofek 2°. Mollugo quadrifolia , foliis qua- ternis obovatis, panicula dichotoma. Hort. Cliff. 28 ; Grateron qui produit à chaque nœud quatre feuilles ova- les , et qui a une panicule à la divi- sion des branches. Hernaria Alsines folio. Tourn, Inst, 507 ;Herniairea feuilles de Mouron. Mollugo tetraphylla. Lin. Sp, Plant. 1, p. 89. Polycarpon tetraphyllum, Lin. Syst, Plant, tom, 1. p. 247. MOL Triclis tristemon , foliis conjugatis. Hall, Gatt. 25. Anthyllis marina Alsine-folia, Bauh, Pin. 282. Anthyllis Alsine-folia , polygonoïdes major. Barr, Rar. 103.f. $34. Il y a deux ou trois especes de ce genre qui sont rarement admises dans les jardins , et dont, pour cette raison, je ne ferai point mention ici. Ces deux especes sont annuelles. La premiere, qui est originaire des pays chauds, est moins dure que la seconde; elies sont toutes deux trai- nantes , etleurs tiges sont couchées: sur laterre. La premiere , qui s'é— tend à huit ou neuf pouces de cha- que côté, est garnie à chaque nœud de six ou sept feuilles petites et éten- duesen forme d’étoile : ses fleurs sont petites, comme celles du Mou- ron ; chaque pédoncule en soutient une ; elles sont remplacées par des capsules ovales, et remplies de pe- tites semences qui poussent au printems suivant, sans aucun soin, sion leur permet de se répandre ; mais quand ilarrive qu’elles tombent sur la terre dont on se sert pour cou- vrir une couche chaude, les plantes sont plus précoces , et deviennent plus fortes que celles de plein air. Onconserve ces plantes dans quel- ques jardins, pour la variété, quoi- qu'elles ne soient pas fort belles. MOL MOLUCCA. Voyez Moruc- CELLA. MOLUCCELLA. Lin. Gen, Plant. 643. Molucca. Tourn, Inst. R. H. 187. tab. 88, Cette plante prend son nom des Isles Moluques , où elle a été trouvée. Mélisse des Moluques , ou la Moluque. Caracteres. La fleur a un calice gros , persistant, et formé par une feuille profondément dentée et ou- verte sur ses bords: la corolle est la- biée; son tube est court; la levre supérieure est érigée ; concave, et entiere , et l’inférieure est divisée en trois parties, dont celle du milieu est plus longue que les autres ; la fleur a quatre étamines placées sous la levre supérieure, dont deux sont plus courtes que les autres, et qui sont toutes terminées par des anthe- res simples ; le germe est en quatre parties, et soutientunstyle placé avec les étamines , et couronné par un stigmat divisé en deux portions ; ce germese change dans la suite en qua- tre semences angulaires, convexes , et postées dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNÉE , avec celles dont les fleurs ont deux éta- mines longues ét deux courtes , et qui produisent des semences nues renfermées dans le calice, Les especes sont? e204 J MOL f4i 1°. Moluccella levis ,calycibus Cam - pani-formibus, sub-quinquè - dentatis ; denticulis equalibus, Lin.Sp. 821. Roy. Lugd.- B. 314. Hort. Ups. 172. Gron. Orient. 75. Krïph. cent. 17. ne 77. Sabb, Hort, 3. t. 45. Regn. Bot. ; Mé- lisse des Moluques avec des calices en forme de cloches, découpés en cing dentelures égales. © Molucca levis. Dod. Pempt. 92; Mélisse des Moluques, unie, ou la Moluque. | Melissa Moluccara odorata, Bauk. Pin. 229. 2°, Moluccella spinosa , calycibus ringentibus, octo-dentatis. Lin, Sp. 821, Roy. Lugd. - B. 314. Hort. Ups. 172. Sabb. Hort. 3.t. 463 Mélisse des Mo- luques, dont les calices sont en masque , et découpés en huit dents. Molucca spinosa. Dod, Pempt. 923 Mélisse des Moluques , épineuse. Melissa Moluccana fetida, Bauk. Pin. 229. ; Levis. La premiere espece s’éleve avec une tige quarrée , à trois pieds de hauteur , et s'étend au-dehors en plusieurs branches lisses, qui sor- tent par paires, et sont garnies de feuilles rondes profondément entail- lées sur leurs bords , supportées par de longs pétioles opposés, lisses, et d’un vert clair sur les deux surfa- ces : ses fleurs naissent en têtes ver- ticillées aux pétioles des feuilles ; elles ont de fort grands calices éten- dus “et découpés en cinq parties; 142 M ©. L immédiatement au - dessous des fleurs, sortent deux paquets de lon- gues épines, un à chaque côté de la tige ; chaque paqueten contient cinq ou six, qui s’élevent de la même pointe. Les fleurs sont petites, et placces dansle fond delarges calices; de maniere qu’elles ne sont pas visi- bles de quelque distance : elles sont d’un blanc:tirant sur le pourpre, et de la même forme que toutes les labices ; leur levre supérieure est en- tiere, et creusée en forme de cuiller, et l’inférieure est découpée en trois segmens, dont celui du milieu est le plus long. Quand la fleur est passée, le germe se*change en qua- tre semences angulaires , en forme de massue, et renfermées dans le calice. Cette plante fleurit dans le mois de Juillet; mais ses semences ne mürissent point en Angleterre , à moins que l’année nesoit chaude et seche : son odeur paroit désagréable à quelques personnes , et plait à d’autres. Spinosa. La seconde espece a des tiges quarrées , lisses, et de couleur tirant sur le pourpre,-qui s’élevent a la hauteur de quatre pieds , et jet- tent des branches au-dehors de la méme maniere que la premiere ; ses feuilles sont. plus petites, suppor- tées par de courts pctioles, d’une couleur plus foncée , et plus forte- ment dentces sur leurs bords: les ca; _lices des fleurs, quisont moins lar- M O'L ges, sont découpés en huitsegmens, terminés chacun par une pointe ai- gué ; ses fleurs sont semblables à celles de la précédente, ainsi que les semences: mais cette espece est moins dure que la premiere. La premiere croit naturellement dans plusieurs parties de la Syrie etla seconde dans les Isles. Molu- ques, d’où ce genre a pris sonnom $ elles sont toutes deux annuelles , et périssent aussi-tôt que leurs semen- ces sont müres. Comme elles sont originaires des pays chauds, elles perfectionnent rarement leurs se- mences en Angleterre , quand on ne les seme qu’au printems. Ainsi, il vaut mieux les élever dans des pots en automne : on les tient sous le vi- trage d’une couche chaude en hiver, de maniere qu’elles puissent avoir de l'air dans les tems doux ; mais il est essentiel de les conserver seches, sans quoi elles sont très-sujettes à être attaquées de pourriture , quand elles restent trop long-temps cou- vertes pendant les gelées. Au prin- tems , on peut tirer les plantes hors des pots, avec leur. motte entiere, etles mettre dans une plate-bande chaude, à l'abri des vents violens : on les arrose un peu , pour, fixer la terre à leurs racines ; après quoi elles nexigent plus aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Il faut les soutenir avec des baguettes, pour empêcher qu’elles MOM ne soient rompues par les vents. Les plantes ainsi conservées pendant Vhi- ver fleurissent a la fin du mois de juin, et peuvent donner de bonnes - semences. MOLUQUE oz MEttssE DES Mo- LUQUES. Voyez MOLUCCELLA LÆ- vis. L. ° MOLY. Voyez ALLIUM. MOMIE ou CIRE A GREFFER. On appelle de ce nom une espece de cire composée d’une livre de poix noire et d’un quarteron de té- rébenthine ordinaire : on met ce mé- lange dans un pot de terre que lon place sur du feu en plein air. En fai- sant cette espece de cire , il fautavoir à la main un couvercle , afin de pou- voir éteindre lorsqu'elle s’en- flamme ; ce qu’il faut faire plusieurs fois, afin que le feu fasse évaporer ses parties volatiles. On connoit que cette cire a assez bouilli, quand, en en versant un peu sur une assietie plate d’étain; elle s’épaissit aussi-tot : on répand alors cette poix fondue dans un: au- tre pot ; on y ajoute un peu de cire commune, qu’on mêle avec la pre- miere , et l’on conserve cette matiere pour lusage. i Le Docteur Agricola donne la maniere de l’employer. Quand vous voulez, dit-il, cou- | M OM 143 vrir des racines avec cette cire, il faut la faire fondre , la laisser refroi- dir un peu, ettremper les deux bouts - de la racine que vous voudrez plan- ter (car le Docteur la propose pour les morceaux de racines ou d’arbres qu’on veut planter) lun après l’autre, mais pas trop avant dans la cire ; mettez-les ensuite dans Peau, plan- tez-les dans la terre, le petit bout en bas, de maniere que le gros bout puisse paroître un peu au-dessus, pour profiter de Pavantage de Pair ; et comprimez bien la terre autour de ces racines , afin qu’elles n’en re- çoivent pastrop d'humidité, car cela les feroit pourrir. Le même auteur donne la méthode suivante , pour faire une momie pro- pie aux plantes exotiques. Prenez trois livres de térébenthine de Venise; faites -la fondre dans un pot de terre fort’, sur un feu lent; quand elle est tout-à-fait fondue, ajoutez-y une demi-livre de gomme copale, bien pulvérisée ettamisée, et remuez toujours avec un petit ba- ton, en augmentant le feu par dé- grés. Ce mélange se dissoudra in- sensiblement ; on laissera ensuite la térébenthine s’évaporer , et le mé- lange s’épaissir : lorsqu'il aura ac- quis une consistance suflifante, on pourra en former de petits bâtons semblables à ceux de cire d'Espagne, que lon conservera pour l'usage. Ce Docteur prétend que cette 144 MOM momie est un excellent yulnéraire pour les plantes , parce qu’elle n’est pas sujette à se corrompre comme d’autres substances gommeuses; elle empêche toute pourriture entre la tige et la racine, et par ce moyen le calus se forme bien plutot, et s’étend sur toutes les parties; de sorte que la tige se trouve entiere- ment unie avec la racine, et lui donne de la force et dela vigueur, Voici la maniere de faire la mo- mie végétale, suivant le même Au- teur. Remplissez un grand chaudron ou pot de terre aux trois quarts, avec de la poix noire ordinaire ; ajoutez- y un peu de résine fine, ou de la poix sulfurisée, avec un peu de cire jaune ; faites fondre ce mélange, jusqu’à ce qu'il devienne liquide; Ôtez-le ensuite de dessus le feu, et placez-le sur la terre , jusqu’a ce qu'il cesse de fumer: lorsqu’il sera refroidi , vous pourrez, avec une brosse, en frotter les incisions faites pour la grefle ordinaire ou celle en écusson , etc. etc. etc. Méthode du méme Auteur, pour faire la Momie propre aux arbres des jar- dins et des foréts. - Prenez trois livres de térébenthine ordinaire , et quatre livres de poix commune ; faites fondre la térében- thine sur le feu; et, après avoir mis MOM la poix en poudre , jettez-la dans la térébenthine : quand le tout sera mêlé et épaissi, otez-le du feu, et conservez-le pour l’usage. On peut former , avec cette com- pofition , de petits batons semblables a ceux de cire d’Espagne , ou la conserver dans de petits pots : on la fait fondre sur un feu lent, quand on veut s’en servir, et on y trempe une petite brosse, pour en frotter les greffes. Le même Auteur donne larecette suivante pour faire la momie noble ou la cire a greffer. Prenez deux livres de poix pure , qu'on appelle poix vierge de Ratis- bonne; ajoutez-y une demi-livre de térébenthine ; mélez ces deux dro- gues ensemble dans un pot de terre; placez-le sur le feu , afin que les par- ties les plus déliées de la térében- thine s’évaporent, sans quoi ce mé- lange nuiroit beaucoup aux arbres et aux racines : faites la même épreuve que pour la premiere com- position , afin de connoitre si elle est assez cuite; après quoi vous y ajou- terez encore une demi-livre de cire vierge , et une demi-once de myrrhe et d’aloës pulvérisés. Quand toutes ces drogues seront bien mélées , vous en formerez des batons, ou vous la conserverez dans des pots de fayence. Le tems le plus propre pour faire usage de cette composition sur les raciness MiQM racines, est dans les mois de Sep- : tembre , d’Octobreet de Novembre, quoiqu’on réussisse assez bien dans tous les tems de l’année; mais Pau- tomne est la saisbn la plus favorable. AGricozA dit que Ja. seule, diffe- rence consiste en ce que tout ce qui est planté au printems , pousse aux mois de Juin et de Juillet, et que ce quiestplanté en.automme, ne con mence à pousser qu'au mois d’Ayril, Le méme Auteur fait mention de beaucoup de merveilles opérées par ses momies. Ceux qui voudront satisfaire leur curiosité à ce sujet, pourront recourir à son traité. MOMORDICA. Tourn. Inst. R. H.. 103. 29. 30. Lin, Gen: Plant. 1090 ; Pomme de Merveille. + Caracteres. Cette plante a des fleurs j males et des fleurs femelles sur le méme pied; les fleurs males ont un calice étendu,.et formé par une feuille ; la corolle est monopétale , et adhérente au calice : la fleur a trois étamines , dont deux ont des antheres divisées en deux parties , et des oreilles à chaque côté ,.et la troisieme a une anthere simple avec des oreilles. Toutes.ces étamines sont jointes en un corps. Les fleurs femelles ont un calice et une corolle semblables à ceux de la fleur male ; elles sont postées sur le germe, et ont trois courts filamens sans antheres. Le germe, qui soutient un style cy- Tome V. MOM 145 lindrique , divisé en deux parties , eb couronné. par trois, stigmats oblongs et bossus se change dans la suite en unfruit-6blong, qui s’ou- vre avec élasticité, et montre trois cellules membraneuses , remplies de semences comprimées. Ce genre de plantes estrangé dans la dixieme section delavingt-unieme classe de LiNNÉE', qui renferme celles qui ont des fleurs males etdes fleurs femelles placéessur le. même pied , et dont les étamines sont join tes ensemble. Les'especes sont: 1°. Momordica Balsamina , pomis angulatis , foliis glabris , patenti-palma- tis. Hort. Cliff. 450. Hort, Ups: 393; Roy. Lugd, - B. 262. Kmiph. cent. 7. 2. 60,. Pomme de Merveille , avec des fruits angulaires et ondés, etdes - feuilles unies et étendues en forme _de main. Momordica vulgaris. Tourn. Inst, R. H, 103 ; Pomme de Merveille, com- mune. Balsamina rotundi-folia repens , sive Mas. Bauh. Pin. 306. Charantia. Dod. Pempt. 670. 2°. Momordica Charantia , pomis angulatis , tuberculatis ; foliis villosis , longitudinaliter palmatis, Hort. Cliff, 451. FL Zeyl. 351, Roy. Lugd.- B. 262 ; Pomme de Merveille, avec des fruits angulaires et couverts de tu- bercules., et des feuilles velues , allongées , et en forme de main, At 146 MOM Momordica Zeylanica Pampined fronde , fructu longiore. Tourn, Inst. R. H. 103 ; Pomme de Merveille de Ceylan, à feuilles de Vigne , et à fruit plus long. Balsamina cucurmerina Indica, fructn majore flavescente. Comm. Hort, 1. PS 103: f5 54% Amara Indica, Rumph. Amb. 5. p. Blac first. Pandipavel. Rheed. Mal. 8. p.17.f. 9+ 3°. Momordica Zeylanica , pomis ovatis , acuminatis , tuberculatis , foliis glabris , palmatis , serratis ; Pomme de Merveille , avec des fruits ovales, couverts detubercules , et terminés en pointeaigué , et des feuilles unies en forme de main, et sciées. Momordica Zeylanica , Pampineä fronde ,/fructu breviort. Toura. Inst. 103 ; Pomme de Merveille , de Céy- lan, avec une feuille de Vigne, et un fruit plus court. Pavel. Rheed. Mal. 8. p. 18. 1. 10. Sabb, Hort. 1. f. 61. 4°. Momordica Elaterium , pomis hispidis , cirrhis nullis. Lin. Sp. Plant. 1010. Mar. Med. 208. Kniph. cent. 8.2. 72. Sabb. Hort. 1. fi 64. Regn, Bot. ; Concombre sauvage, avec un fruit piquant, et sans yrilles aux branches. Cucumis sylvestris , asininus dictus. C. B. P. 3143 Concombre sauvage , _appelé Concombre des anes: c’est PElaterium de Boërrhaave. Balsamina. La premiere espece MO M croit naturellement en Asie, et les seconde ettroisieme, dans l’Isle de Céylan. Ces plantes sont annuelles ; et périssent bientôt après que leurs fruits sont murs ; elles ont, comme les Concombres et les Melons, des ti- ges trainantes , qui s’ctendent à trois ou quatre pieds de longueur , et poussent des branches latérales, ar- mées de vrilles , au moyen, des- quelles eHes: s’attachent à toutes les plantes voisines , pour se défendre contre les vents. Ces branches sont garnies de feusllessemblablesa celles dela Vigne. Les feuilles des prèmiere, et troisieme especes sont unies, profondément découpées en plu- sieurs segmens , et étendues en forme de main; mais celles de la seconde sont plus longues et ve- lues. Le fruit de la premiere, qui est ovale et terminé en pointe aiguë , a plusieurs angles profonds, et des tubercules aigus placés sur les bords : il devient rouge , ou de couleur pourpre en mürissant ; il s'ouvre avec élasticité, et jette au loin ses semences (1). Charantia. Le fruit de la seconde (1) Cette plante a la réputation d’être un des meilleurs vulnéraires connus. L'huile d'amandes douces dans laquelle on a fait in- fuser ses graines, passe sur-tout pour un ex- cellent remede contre la piqutire des tendons, les blessures de toutes especes , les hémor- thoides , lesulceres de la matrice, la ger- sure des mammelles , etc. MOM est beaucoup plus long que celui de la premiere , mais moins profondé- ment cançlé ; ses tubercules sont ré- pandus sur toute sa surfaces , et. ne sont pas si aigus que ceux de la précédente. Ce fruit devient jaune en muürissant, et lance ses semences avec élasticité. Zeylanica. Le fruit de la troisieme est court et pointu , comme: celui de la premiere, mais moins gonflé au milieu ; ses angles sont moins pro- fonds , et toute sa surface est forte- ment garnie de tubercules aigus. Ce fruit devient d’une couleur d’o- range foncée en mürissant, et jette ses semences de la même maniere, Elaterium. La quatrieme , à la- quelle on donne le nom de Concom- bre sauvage, a un fruit qui jette im- pétueusement ses semences avec un jus visqueux , dans lequel elles sont rénfermées, lorsquwon le touche à sa maturité, ce qui la fait aussi quel- quefoisnommer Nodi metangere. Cette plante croit naturellement dans quel- ques parties chaudes de Europe ; mais en Angleterre, on la cultive dans les jardins, pour son fruit, qui est d'usage en Médecine , ou plutôt æ pour la fécule du jus du fruit, qui est ?Elaterium des Boutiques. Cette plante a une racine grosse , charnue , et presque semblable a celle de la Brionne, de laquelle sor- tent au printems plusieurs tiges épaisses , rudes et trainantes, quise MOM 147 divisent en plusieurs branches , et s’etendent atrois pieds de tous côtés. Ces branches sont garnies de feuilles épaisses , rudes , presque en forme de cœur, de couleur grise ; et sou- tenues sur de longs pétioles : ses fleurs naissent aux aisselles de la tige; elles sont males et femelles, et naissent en différens endroits sur la même plante, comme celles du Concombre commun; mais elles sont beaucoup plus petites, d’un jaune pile, etverdatres au fond ; les fleurs males sortent sur des pédoncules courisetépais,etles femelles sontpla- cées sur les jeunes fruits , qui, après que les fleurs sont fanées , croissent jusqu’à la longueur d’un pouce et de- mi, etse gonflent comme les Corcom- bres. Ces fruits sont gris comme les feuilles, ; et ‘couverts de piquans courts : ils ne changent pointde éou- leuren mürissant , comme la plupart desautres fruits de cette classe ; mais si lon erttreprend de les cueillir , ils quittent les pédoncules, et jettent leurs semences et leur jus avec une grande force ; de sorte que, par- tout où il y a de ces plantes, si on laisse le fruit jusqu’à sa maturité, les semences s’écartent dans tousles en- virons à une grande distance, et pro- duisent une grande quantité de nou- velles plantes au prim emssuivant. Quand on veut faire usage du fruit, il faut toujours le recueillir ayantqwil soit mûr ; car si l’on attend T ij 148 MOM ce moment , on perd la plus grande parue de son jus, qui est la seule chose qui soit utile. Celui qui reste mélé avec le parenchyme du fruit, nest pas, a beaucoup press aussi bon. L’Elarerium faitdujus pur, est beaucoup plus blanc, et conserve sa vertu beaucoup plus long-tems * que celui qu’on obtient par expres- sion. Culture. Les trois premieres es- peces sont annuelles : on seme leurs graines sur une couche chaude au commencement du mois de Mars; quand les plantes poussent , on les transplante sur une nouvelle couche chaude , comme on le pratique pour les Concombres et les Melons , en met- tant deux plantes de la méme espece sous chaque vitrage: on les arrose , on les tient à Pombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles ra- cines; on les traite ensuite comme les Concombres ; en permettant à leurs branches de s’étendre sur la terre de la même maniere, et on les tient nettes de mauvaises herbes. Avec ce traitement, pourvu qu’on ne leur donne pas trop d'humidité, et qu’on ne les expose pas trop au plein air, elles produiront leurs fruits en Juillet, et leurs semences muri- ront en Aout et Septembre, tems auquel il est nécessaire de les cueil- lir aussi-tot qu'on voit le fruit s’ou- vril. On conserve ces plantes dans les MOM jardins des curieux, à cause de la smgularité de leurs fruits 3 mais comme elles occupent beaucoup de place sur les couches chaudes, qu’el- les exigent beaucoup de soins, quelles ‘ont peu de beauté , et qu’elles ne sont pas d’un grand usage, on ne les cultive gueres en Angle- terre, à moins que ce ne soit dans les jardins de Botanique, pour la va- riété. Quelques personnes mettent ces plantes dans des pots, fixent leurs tiges à des baguettes, pour les em- pêcher de remper sur la terre , et les placent dans une serre chaude, où elles produisent leurs fruits assez bien, si elles sont traitées avec in- telligence : de cette maniere, elles font plus d’effet que quand on laisse trainer leurs branches comme celles des Concombres et Melons. Cepen- dant quand on les laisse remper suf la terre, qui est la maniere naturelle dont elles croissent , elles profitent beaucoup mieux , et produisent plus de fruits ; car quoiqu’elles soient ar- mées de vrilles , ce n’est cepen- dant pas pour grimper, mais seule- ment pour se fixer à tous les soutiens voisins , et se garantir des secousses des vents, qui brisent souvent leurs branches, quand elles y sont expo- ” sées. $ La quatrieme espece s’éleve aisé- ment de semences, qui poussentune grande quantité de plantes au ‘prin- MON tems suivant , quand on leur donne le tems de se répandre , ou quand on les seme sur une planche de terre légere ; les plantes poussent environ un mois après , et peuvent être trans- plantées ensuite dans un terreirr ou- vert en rangs éloignés de trois ou quatre pieds, et à une distance égale entrelles. Si lon fait cette opération avec soin, tandis qu’elles sont en- core jeunes , on ne cowt aucun risque deles voir manquer; etquand elles ont pris racine, il suffit de les débarrasser des herbes inutiles qui les environnent. Si la terre dans la- quelle elles sont plantées est seche, leurs racines. subsisteront pendant trois ou quatre années, à moins qu'il ne suryienne un hiver très-rude, qui les feroit périr. MONARDA. Lin. Gen, Plant. 34. Leonurus. Tourn. Inst, R. H. 187. tab, 87. « Caracteres. Le calice est tubulé , cylindrique , et formé par une feuille canelée et découpée sur ses bords en cing parties égales : la corolle est monopétale et labiée ; elle a un tube cylindrique plus long que le calice ,’ et dimisé au sommet en deux levres, dont la supérieure est étroite , en- tiere et érigée , et l’inférieure, qui est large, et divisée en trois parties réfléchies, a son segment du milieu long et étroit , etles latéraux obtus : la fleur a deux étamines hérissées, MON 149 de la longueur de la levre supérieure, dans laquelle elles sont enveloppées, et terminées par des antheres com- primées et érigées ; dans le fond du tube est placé un germe à quatre pointes, qui soutient un style mince, enveloppé avec les étamines, et couronné par un stigmat aigu, et divisé em deux parties. Ce germe se change ensuite en quatre semerices nues , renfermées dans le calice. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la seconde classe de LINNEE, qui comprend celles dont les fleurs ont deux éta= mines et un style. Les especes sont: 1°. Monarda fistulosa , capitulis ter- minalibus , caule obtusangulo. Hort, Upsal. 12. Mat. Med. p. 39. Kniph. Orig. cent. 2. 2. 47. Fabric. Helmst. p, 95 ; Monarde avec des têtes de fleurs qui terminent les tiges, et dont les angles sont obtus. Monarda floribus capitatis , caule ob- tuso. Vir, Clif. 3. Roy. Lugd. - B. 313, Hort. Cliff. 11. Riu. Mons. 58. Leonurus Canadensis , Origani folio. Tourn. Inst. R. H. 187 ; Leonurus de Canada, à feuilles d'Origanum. Mo- narde du Canada. Origanum fistulosum Canadense, Corn. Canad. 13. f. 14. Monarda mollis. Aman, Acad. 3. P+ 399+ Clinopodium majus Virginiense , fo- liis minus hirtis , acutioribus , floribus 150 MON fistulosis. Moris, Hist. 3. p. 4745 Va- riété. 2°. Monarda didyma , floribus capi- tatis ,sub-didynamis , caule acutangulo, Lin. Sp. Plant. 32. Kniph. Orig. cent 2, n. 46 ; Monardeavec des fleurs rap- - proches en tctes , dont les étamines sont presque en deux corps, et une tige aiguë et angulaire. Monarda caule acute angulato , ca- pitulis terminalibus. Hort. Cliff, 495. Cold, Noveb. 7. Monarda floribus capitatis , verticilla- tisque , caule acutangulo , foliis lanceo- lato-serratis, glabris. Butt. Cun. 226. Trew. Ehret, 32. f. 66; Monarde à fleurs recueillies en téte, et verti- cillées, avec une tige à angles aigus, et des feuilles unies, scices, et en forme de lance , communément ap- pelées Thé d'Oswego. Monarde de Pensylvanie 3°. Monarda punctata, floribus verti- cillatis, corollis punctatis. Hort. Upfal. 12. Hort. Cliff. 495. Gron. Virg. 9. Roy. Lugd. - B. 313. Sabb. Hort, Rom. 3. f. 86. 87; Monarde à fleurs verti- cillées, dont les pétales sont ponc- tuées. Clinopodium Virginianum angusti- folium , floribus amplis luteis , purpura maculd notatis , cujus caulis sub-quovis verticillo decem, vel duodecim foliolis rubentibus est circumcinctus. Banist. Kaii Sup. 300 3 Clinopode de Vir- ginie , à feuilles étroites, avec de grosses fleurs jaunes tachetées de MON pourpre , et des tiges garnies de dix ou douze petites feuilles rougeatres sous chaque tête verticillée de fleurs. Fistulosa. La premiere espece, qui croit naturellement dans le Canada et dans quelques autres parties Sep- tentrionales de Amérique, a une racine vivace , composée de fortes fibres, quis’étendent au loin de tous cotés: ses tiges s’élevent ala hauteur d'environ trois pieds; elles sont ve- lues , et ont des angles obtus; elles poussent vers le haut deux ou quatre branches latérales, garnies de feuilles oblongues , larges à leur base, mais. terminées en pointe aiguë , velues, un peu dentées sur leurs bords, postées sur des pétioles courts et ve- lus , et opposées ; la tige et les branches sont terminées par des té- tes de fleurs pourpre, qui ont une enveloppe composée de cing feuilles à pointe aiguéau milieu: ces fleurs ont chacune deux étamines plus longues que les corolles , avec un style de la même longueur, et couronné par un stigmat divisé en deux parties ; elles paroissent dans le mois de Juil- let , et produisent des - semences qui murissent enautomne. + Didyma. La seconde espece est originaire des mêmes contrées que la premiere : les habitans de PAmé- rique font infuser ses feuilles en guise de Thé, et lui donnent pour cette raison le nom de Thé d'Oswego, MON sous lequel nom elle a été apportée en Angleterre; elle a une racine vivace , et une tige annuelle qui périt en automne. Les tiges de cette espece sont lisses, et ont. quatre an- gles aigus; elles s’élevent à la hauteur d@enyiron deux pieds , et sont gar- nies de feuilles unies , ovales", en forme de lance, dentées sur leurs bords , opposées , supportées par de fort courts pétioles , et quirépan- dent, lorsqu'on les froisse, une odeur fortagréable et rafraichissante : les tiges poussent vers leur sommet deux ou quatre petites branches laté- rales , garnies de petites feuilles de ‘Ja même forme que celles de la pré= <édente : ses fleurs naissent en gros- ses têtes verticilées aux extrémités des tiges , et souvent il y a une tête plus petite de fleurs verticillées , qui croit à un nœud au-dessous de la grosse tête , et une pareille qui s’é- leve au-dessus , sur un. pédoncule nud. Ces fleurs sont d'un rouge bril- lant; elles ont deux levres, dont la supérieure est longue , étroite et entiere, ét Pinférieure est découpée en wois parties; elles ont chacune deux étamines plus longnes que la corolle, et terminées par des anthe- res comprimées , et plusieurs ont encore deux étamines plus courtes et sans antheres. Cette plante fleurit dans Je mois de Juillet; mais dans les années pluvieuses, ou quand MON 151 elle se trouve placée dans un sol hu- mide, elle continue à produire de nouvelles fleurs jusqu’au milieu ou à la fin de Septembre. Culture. On peutmuluiplier ces deux especes , en divisant leurs racines : la premiere ne se multiplie pas aussi vite que la seconde; mais comme elle produitune grande quantité de semences , on peut y suppléer par ce moyen. Quand on seme ses grai- nes en automne., aussi-tôt qu’elles sont mures, les plantes poussent au printeims suivant ; mais sion ne les met enterre qu'au printems, il est rare qu’elles paroissent dans la même annce. | Lorsqu’elles ont poussé, et qu’elles sont en état d’être enlevées , on les transplante dans une plate-bande , a Pombre , à neuf pouces enyiron de distance; et lorsqu’elles ont formé de nouvelles racines , elles n’exigent plus aucun autre soin que-d’être te- nues nettes de mauvaises herbes. En automne, on les transplante à de- meure dans les plates-bandes , où elles fleuriront dans l'été suivant, et produiront des semences mires : leurs racines dureront plusieurs an- nées, et pourront être divisées cha- ques deux ans, pour les multiplier. Cette espece exige une terre molle et marneuse , et une fituation peu exposée au soleil. La seconde espece perfectionne rarement ses semences en Angle- 152 MO N terre; mais elle se multiplie assez promptement par ses racines rem- panies , ainsi que par boutures , qui prennent aussi aisément racine que celles de la Menthe, lorsqu'on les Jante au mois de Mai, sur une plate-bande à l'ombre ; mais comme ses racines s'étendent beaucoup , il nest pas nécessaire de se servir d’au- tre moyen pour la multiplier. ~* Cette espece demande un sol hu- mide et léger. Si on 1a plante à l’ex- posiuon du levant , elle restera plus long-tems en fleurs que dans une”si- tation plus chaude ; elle produitun agréable effet dans les jardins : ses feuilles ont une odeur fraiche et agréable , et bien des personnes ai- ment à se servir de ses jeunes feuilles en guise de Thé. Punctata. La troisieme nait sans culture dans ’ Amérique Septentrio- nale ; elle est bis-annuellé, car ses racines périssent dans la seconde année, lorsqu’elle a perfe&ionné ses semences ; elle a des tiges quar- rées d’environ deux pieds de hau- teur , qui poussent, depuis leur bâse jusqu’au sommet, des branches gar- nies de feuilles en forme de lance, et disposées en grappes à chaque nœud. Outre ces feuilles, on en voit encore deux autres, qui sont larges et opposées, et plusieurs petites à chaque côté de la tige ; les plus lar- ges ont environ deux pouces et demi de longueur sur neuf lignes de Jar- MON geur , et sont légerement dentées sur leurs bords. Vers le haut de la tige sortent les fleurs en grosses têtes ver- ticillées, dont chacune a une enve- loppe composée de dix ou douze petites feuilles, d’unrouge pourpre en-dessus, Ces fleurs sont larges , de la même forme que celles des autres especes, d’un jaune sale, et tachetées de pourpre; elles ont chacune deux longues étamines , placées sous la: levre supérieure, et terminées par des antheres comprimées et divi- sées en deux parties ; à ces fleurs succedent quatre semences nueés , et renfermées dans le calice. Cette plante fleurit en Juillet; et si Pété est favorable, ses semences müris- sent quelquefois en automne. On la multiplie par ses graines , qu’on seme sur une plate-bandede terre légere à exposition du levant; où les plantes leveront fortaisément. Quand elles sont en état d’être trans- plantées , on peutles placer dans une plate - bande à l’ombre , comme celles de la premiere espece. Si, par hasard , elles poussent des tiges de fleurs dans la premiere année, il faut les couper, pour fortifier les racines et leur faire pousser desjets latéraux: car si on les laisse fleurir , il est a craindre qu’elles ne périssent pen- dant l’hiver. On enleve ces plantes en automne , pour les mettre dans des plates-bandes ouvertes du par- terre, où elles fleuriront dans l'été suivant» MOR suivant. Dans les années seches, il faut les arroser beaucoup; car sans cela, elles ne deviennent pas aussi belles , et ne produisent pas de bonnes semences, MONARDE. Voyez Monarpa. MONAVIE ox LE MAsQueE. Voy. MimuLus. MONBIN. Voyez SPONDIAS LU- TEA. L. - MONTIA, Voyez HELIOCARPOS, MORGA. Lin. Gen. Plant, 60 ; la Morée. Caracteres. La gaine de la fleur a deux valves ; la corolle est compo- sée desix pétales, dont lesitrois su- périeurs sont érigés et divisés en deux parties , et les trois inférieurs sont étendus : la fleur a trois cta- mines courtes, et terminées par des antheres oblongues; le germe, qui est placé au-dessous de la fleur, sou- tient un style mince , couronné par un stigmat érigé et divisé en trois parties; ce germe devient ensuite une capsule à trois angles, qui for- ment trois sillons, et à trois cellules remplies par plusieurs semences rondes. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la troisieme classe de LINNÉE, intitulée : Trian- Tome V. MOR 153 drie monogynie, avec celles dont les fleurs ont trois étamines et un style, Les especes sont: 1°. Morea vegeta , spathé uni-flora , foliis gladiolatis ; Morée avec une fleur dans chaque spathe , et des feuilles en forme d’épée. Morea foliis canaliculatis. Lin, Sp, 59; Morée à feuilles canelées. 2°. Morea juncea 5 spathd bi-flord, folis subulatis ; Morée avec deux fleurs dans chaque spathe, et des feuilles en forme d’alène. Morea foliis subulatis. Lin. Sp. 59 5 Morée a feuilles en forme d’aléne. Ces deux plantes sont originaires du Gap de Bonne-Espérance , d’où leurs semences m’ont été envoyées. Ces graines ont réussi dans le jardin de Chelséa, et-les plantes qu’elles ont produites ont donné plusieurs fois des fleurs. Ces fleurs different de toutes celles des autres genres de la même classe: je lai nommée Morea, en Vhonneur de ROBERT More, Ecuyer de Shrewbury , qui esttrès-versé en Botanique , ainsi que dans beaucoup d’autres parties de PHistoire Naturelle. Vegeta. La premiere espece a, comme I’Iris a feuilles de jonc, des racines fibreuses, desquelles sortent plusieurs feuilles en forme d’épée, de cinq ou six pouces de longueur, sur un demi-pouce de largeur au milieu, mais plus étroites vers les deux extrémités , d’un vert foncé, et LA 154 MOR placées l’une sur lautre a leur base , comme celles de l’Jris; sa tige qui sort de la racine entre les feuilles , ets’éleve à près de huit pouces de hauteur, est garnie d’une peute feuille à chaque nœud, et terminée par une fleur couverte d’une spathe à deux valves. Cette fleur est d’un blanc sale; chacun de ses petales est ta- cheté d’un rouge pourpre vers sa partie supérieure , et d’une tache grande, belle, et jaune à Ponglet; dans son centre sont trois étamines minces , terminées par des antheres oblongues, etun stylecouronné par un sugmat oblong et divisé en deux parties. Ces fleurs paroissent dans le mois de Juin, et leurs semences murissent a la fin de Juillet. Juncea. La seconde espece a une racine bulbeuse , un peu comprimée sur les côtés, et couverte d’une peau unie et foncée en couleur; de cette racine s’élevent trois ou quatre feuil- les en forme d’alène, et d’un vert pale, dont quelques-unes ont cing pouces de longueur , et d’autres sept ou huit, sur environ six lignes de largeur , et qui sont terminées en trois angles : les pédonculesdes fleurs s’élevent à-peu-près à la hauteur de six pouces, et sont généralement courbés au nœud du bas ; ils sont garnis à chaque nœud d’une petite feuille, dont la base embrasse pres- que la uge, et terminés par deux fleurs entourées d’une spathe fance: MOR ces fleurs sont de couleur d'orange; leurs pétales sont larges vert le haut, et jomts ensemble à leurs bâses ; elles paroissent en Juin, et leurs semen- ces murissent à la fin de Juillet, Culture, La premiere espece se muluplie par semences, ou en divi- sant ses racines ; la seconde, aussi par semences , ou par le moyen de ses rejettons, Le meilleur tems pour transplanter et séparer ces rejettons, ainsi que pour diviser les racines de la premiere, est le mois d’Aoùt, afin qu’elles puissent pousser de nou- velles fibres avant hiver. Cette sai- son est aussi la meilleure pour mettre leurs graines en terre. Si on.les ré- pand dans de petits pots, et qu’on les tienne dans une couche de vieux tan, sous un vitrage ordinaire en hi- ver, onne court pas le risque de les voir manquer. Les plantes exi- gent aussi le même abri en hiver; car comme elles sont trop tendres pour profiter en plein air dans ce pays, et qu’elles sont sujettes à filer dans les Orangeries , on est obligé : de les mettre sous des châssis , de maniere qu’elles puissent y jouir de beaucoup d'air en hiver, quand le tems est doux, et être aussi à l’abri des gelées et des fortes pluies: par ce moyen, elles fleuriront et per- fectionneront leurs semences beau- coup mieux que de toute autre ma- niere. En été, il faut les tenir entie- rement en plein air jusqu’au mois MOR d'Octobre, et les remettre ensuite à couvert. MORELLE CERISETTE ox Amomom. Voyez SOLANUM PSEUDO- CAPRICUM. MORELLE A FRUIT NOIR. Voyez SOLANUM NIGRUM. L, MORELLE. GRIMPANTE DE MALABAR. Voyez BASELLA. MORELLE GRIMPANTE oz ViGNE-VIERGE. Voyez SOLANUM DuLcAMARA, MORELLE MORTELLE ou Porson. Voyez ATROPA. L, MORELLE ou Ratsin v’AmE- RIQUE. Voyez PHYTOLACCA. L. MORGELINE. Voyez ALSINE MEDIA. ZL, SPERGULA. L. Mot- LUGO. MORINA. Tourn. Cor. 48. tab. 430. Lin. Gen. Plant. 39. Diototheca. Vaill. Mém. 1722 ; laMorin. Caracteres. Le calice de la fleur est double ; celui qui est placé sous le fruit est tubulé, cylindrique, per- sistant, et formé par une feuille dé- coupée sur ses bords; celui de la fleur est tubulé , divisé en deux parties, persistant , et aussi formé par une feuille; la corolle est mono- Acad. MOR 155 pétale ; son tube est long , élargi vers le haut, et un peu courbé; son sommet est divisé en deux levres , dont la supérieure est petite et dé- coupée, en deux segmens , et linfé- rieure est divisée en trois parties égales et obtuses , dont celle du mi- lieu s'étend au-delà des deux autres. La fleur a deux étamines hérissées, situées près du style, et terminées -par des antheres en forme de cœur , et érigées: le germe , qui est globu- aire, est placé sous la fleur ; il sou- tient un style mince, plus long que des étamines, et couronné par un stigmat en forme de targe. Ce germe se, change , quand,la fleur est pas- sée, en unesemence simple, cou- ronnée par. le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere secuon de la se- conde classe de LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs: ont deux étamines et un style. Nous me connoissons encore qu’une espece de ce genre, qui est la Morina Orientalis. Hort. Cliff. 14. Morina Orientalis Carling folic. Tourn. Cor. it. 3. p. 131. f. 132; la Morin Orientale à feuilles de Car- line. Morina Persica, Lin, Syst, Plant, tom. 1.p.73- Cette plante a été découverte dans le Levant par le Docteur Tour= NEFORT, qui lui a donné ce nom, Vi 156 MOR en Vhonneur du Docteur Morin, Médecin de Paris, Elle croît naturellement près d’Er- serum en Perse , d’où elle a été por- tte dans le Jardin Royal de Paris et en Angleterre ; mais toutes ces plantes ont été détruites par le rude hiver de 1740, à Pexceptiou d’une seule qui se trouvon dans le jardin de M. DuHAMEE. Sa racine, qui est épaisse et cy- lindrique ,! s’enfonce profondément ‘dans la ‘terre , et pousse plusieurs fibres épaisses et aussi grosses que le doigt: sa tige s’éleve presque à la hauteur de trois pieds ; elle estlisse, de couleur pourpre vers le bas, ve- lue et verte au sommet, et garnie à chaque nœud de trois ou quatre feuilles épineuses , comme celles de la Carline, de quatre ou cing pou- ces de longueur sur un pouce et demi de largeur, d’un vert luisant en-dessus , un peu velues en-dessous, et armées d’épines sur leurs bords: ses fleurs naissent aux ailes des feuil- les tout autour de la tige; elles ont des tubes fortlongs, étroits au fond, larges au sommet, et un peu cour- bés; leurs bords sont éväsés , et di- visés en deux grosseslevres, dont la supérieure est dentelée à son extré- mité , et plus ronde, et linférieure est découpée en trois segmens ob- tus ; sous la levre sontfixées deux éta- mines courbées et courannées par des sommets jaunes, Ces fleurs pa- MOR roissent dans le mois de Juillet, et ne produisent jamais de semences; quelques-unes sont. blanches , et d'autres de couleur tirantsur le pour- pre , sur la même plante. On multiplie cette plante au moyen ‘de ses graines ; qu'il faut semer en automne, aussi-t0tqu'elles sont müres, sans quoi elles ne pore sent pas dans le peepee été : car j'ai souvent observé qu’en ne les met- tant en terre qu ’au printems , elles ne germent qu ’au bout de quatorze ‘ou quinze mois. On les seme dans les places où elles doivent rester, parce que ces plantes poussent des ‘racines qui pénetrent très-profonde- ment däns la terre; etque, quand on vient à les rompre , en lestransplan- tant, elles profitent rarement après, On peut les semer sur des plates- bandes d’une terre légere , en mar- quant les endroits où elles ont été placées , afin qu’on ne les dérange point; car lorsqu'on a labouré la terre où elles se trouvent, il arrive : souvent qu’elles ne poussent que dans l’année suivante , quoiqu’elles aient été semées en automne. La terre où on les a semées, doit être tenue nette de mauvaises herbes. Quand les plantes commencent à pousser, on les éclaircit dans les en- droits où elles sont trop serrées , en laissant ‘entr’elles environ huit pou- ces d'intervalle, et on les tient cons- tamment nettes, Au printems, un MOR peu ayant qu’elles commencent a pousser de nouvelles feuilles , on Jaboure légerement la terre autour de leurs racines , eton enrépand un peu de la nouvelle sur la surface, pour les ranimer. En automne, ces plantes péris- sent jusques sur terre, et poussent de nouvelles feuilles au printems suivant ; mais elles ne produisent de fleurs qu’à Page de trois ans : après ce tems , elles fleurissent chaque été , et leurs racines durent plusieurs années , pouryu qu’elles ne soient pas dérangées ou détruites par de trop grands froids. MORINGHA. Voyez GUILAN- DINA Morinea. L. MORS DU DIABLE, Succise ou Scabieuse des bois. Voyez SCABI1OSA SUCCISA. L. MORT AUX RATS. Voyez Ha- MELLIA PATENS. L. et HAMAMELIS VIRGINIANA. L. MORUS. Tourn. Inst. R. H, 584. tab. 363. Lin. Gen. Plant. 936, de duavsss NOI, parce que son fruit est ordinairement de cette couleur. Miarier. "Caracteres. Cet arbre a des fleurs mâles placées a quelque distance des fleurs femelles sur la même tige; les fleurs mâles sont recueilliés'en! cha- tons longs et cylindriques; elles sont MOR 157 à pétales , et ont quatre étamines en forme daléne, érigées , plus longues que le calice, et terminées par des antheres simples : les fleurs femelles sont rassemblées en têtes rondes ; elles n’ont point de pétales, mais seulement un germe en forme de cœur, qui soutient deux styleslongs, rudes , réfléchis , et couronnés par des stigmats simples ; le calice de celles-ci se change dans la suite en un fruit large , charnu , succulent , et composé de plusieurs tumeurs ou baies , qui renferment chacune une semence ovale. Cegenre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la vingt- unieme classe de LINNÉE, qui com- prend celles qui ont des fleurs mâles et femelles sur le même pied, etdont les fleurs males ont quatre éta- mines. Les especes sont : : 1°, Morus nigra , foliis cordatis. Hort. Cliff. 441. Hort. Ups. 283. Mat. Med. 201. Roy. Lugd.- B.211. Dalib, Paris. 290. Kniph, cent, 3. n. 64, Regn. bot. ; Mürier à feuilles en forme de cœur. Morus fructu nigro. C. B. P. 459 3 Mürier à fruits noirs, ou le Maurier commun. 2°, Morus laciniata , foliis palmatis , hirsutis ; Mürier à feuilles en forme de main, et velues. Morus fructu nigro minori , foliis ele- ganter laciniatis. Tourn, Inst, R, H.; 155 MOR Mürier à petit fruit noir, et à feuilles clégamment découpées, 3°. Morus rubra, foliis cordatis, sub- tis villosis, amentis cylindricis. Lin. Sp. Plant. 986 ; Marier à feuilles en forme de cœur, et velues en-des- sous, avec des chatons cylindri- ques. Morus foliis cordatis, scabris, villosis , amentis cylindricis. Du Rot Harbk. 1.p. 430- Morus foliis subtits tomentosis ,amen- tis lengis , dioicis. Gron. Virg. 146. Morus Virginiensis arbor, Loti arbo- ris instar ramosa , foliis amplissimis. Pluk, Phyt. tab.246. fol. 4. Duham. Arb.7 ; Mürier de Virginie , branchu comme PAlisier, et à feuilles très- larges. 4°. Morus alba , foliis oblique corda- tis Lævibus. Hort. Cliff. 44.1, Hort, Ups. 283. Roy. Lugd. - B. 211. Dalib. Par. 290. Gmel. it. 3.374. Scop. carn, ed. 2.2.1176. Du Roi Harpk. 1. p. 473 3 Mürier avec des feuilles obliques en forme de cœur , et lisses. Morus fructu albo, C, B. P. 4593 Mirier à fruits blancs. | Morus candida, Dod. Pempt. 810. Morus tinctoria , foliis oblique-corda- tis, acuminatis, hirsutis ; Marier à feuil- les obliques en forme de cœur , hé- rissées et terminées en pointe ai- gue. x Morus fructu viridi , ligno tinctorio, Sloan. Hist. Jam, 2. p. 3 ; Maurier à fruit vert, et dont le bois est teint M O.R en couleur de soufre, ou bois fusti- que. Fustick-Wood. Raii. Dendr. 666. 6°. Morus papyri-fera , foliis palmatis, fructibus hispidis. Lin, Sp. Plant. 986 ; Marier à feuilles en forme de main, et a fruits épineux. Morus sativa , foliis Urtice mortue , cortice papyri-fera.Kemp. Amen. 4713 Mirier cultivé , à feuilles d’Ortie morte , ayant une écorce propre à faire du papier. 7°. Morus Tatarica, foliisovato-oblon- gis, utrinquè æqualibus , inequaliter ser- ratis. Flor. Zeyl. 337 ; Mürier à feuil- les ovales, oblongues , lisses sur les deux surfaces , et sciées inégale- ment. 3 Tinda parva. Hort. Mal, 1, p. 87. fol. 49. Morus Indica. Lin, Syst. Plant. tom. 4e Pe 135. Sp. 5- Tinda parva. Rheed. Mal. 1. p. 87. 8°, Morus Zanthoxylum, foliis ovato- oblongis, acuminatis, obliquis, ramis acu~ leatis; Maurier à feuilles ovales, oblon- gues, à pointe aiguë, et oblique- ment placées sur les pctioles, avec des branches épineuses. Zanthoxylum aculeatum, Carpini fo- liis , Americanum, cortice cinereo. Pluk. Phyt. 239. fol. 3 ; Zanthoxylum épi- neux d'Amérique à feuilles de Charme , ayant une écorce cen- drée. Morus que Tata-iba. Plum, ic. 199. fi 204 MOR Tata-iba. Marcgr. Bras. 119, Nigra. La premiere espece est le mürier noir commun , qu’on cultive pour son fruit, Cet arbre croit natu- rellement en Perse, d’où ila été d’a- bord porté dans les parties méridio- nales de l’Europe, et ensuite dans toutes les autres contrées où les hi- vers ne sont pas fort rigoureux ; car dans le nord de la Suede , il ne sub- siste pas en plein air: on le plante contre des murailles dans plusieurs parties de l’Allemagne , où on le traite comme on fait ici pour le Pé- cher et les autres fruits tendres. Cet arbre produit les deux sexes: les fleurs males ou les chatons se trouyent sur le même pied avec les fruits ; mais il arrive souvent que quelques-uns de ceux qu'on éleve de semences, n’ont que des fleurs males , et ne produisent point de fruits; de sorte que ceux qui plan- tent ces arbres pour en recueillir les fruits, ne doivent jamais choisir des tiges de semences , a moins qu’on ne leur ait vu produire du fruit dans les pépinieres , où l’on doit tou- jours marquer ceux qui sont fruc- tueux. JI arrive aussi quelquefois que des arbres élevés de marcottes ne produisent que des fleurs males ; car j'ai souvent observé que quel- ques-unes des grosses branches de ceux-ci ne donnoient que des cha- tons, pendant que les autres étoient chargées de fruits: de maniere que MOR 159 si Pon ne choisit pas ces branches fructueuses pour les marcotter, on courra le méme risque qu’avec les arbres élevés desemences: il ne faut pas non plus marcotter les branches qui sortent près des racines des vieux arbres ; car celles ci ne donnent des fruits que plusieurs années après qu’elles sont plantées , quoique les arbres d’où elles proviennent soient extrèmement. fructueux. J’en ai vu quelques-uns qui n’ont donné que des chatons pendant plusieurs an- nées, et qui ensuite ont produit des fruits. J’ai observé la même chose sur les noyers ; et mon ami le Che- valier RATHBEG m'a dit avoir fait la même observation sur le Lentisque et le Térébinthe, Comme les vieux Muriers sont non seulement plus fructueux que les jeunes , et que leurs fruits sont encore beaucoup plus gros et plus savoureux , lorsqu’on possede quel- ques-uns de ces vieux arbres dans un jardin , il faut les choisir de pré- ference pour marcotter, etaussi pren- dre en méme tems.les branches les plus fructueuses. Ces branches pous- sent des racines dans une année; au bout de ce tems, on les sépare des vieux arbres: mais comme les bran- ches les plus fructueuses sont sou- vent très-éloignées de la terre, et qu’on ne peut les y courber assez pour les y fixer , on se sert de caisses ou de paniers remplis deterre, qu’on 160 VM OR éleve à leur hauteur. La meilleure méthode pour multiplier cette es- pece est la bouture. Ces boutures prennent très-aisément racine , si elles sont bien choisies et conduites avec intelligence, et elles forment de bons arbres par la suite. Pour faire ces boutures, il faut choisir desbran- ches de Pannée précédente, et con- server un nœud du bois de deux ans a leur partie basse. On ne rac- courcit point ces boutures, mais on les plante dans toute leur longueur , et on laisse deux ou trois boutons au-dessus de la terre. La meilleure saison pour les planter est le mois de Mars, lorsque les fortes gelées sont passces ; on les place dans une terre riche elégere, que l’on com- prime bien autour ; on les couvre de vitrages, pour leur faire pousser plu- tot des racines ; et quand'on n’a pas cette facilité, on couvre la terre qui les environne avec de la mousse, pour l’empécher de se dessécher : au moyen de cette méthode, les boutu- res n’exigeront que très-peu d’eau, et réussiront beaucoup mieux qu’en les arrosant souvent. Lorsque ces boutures ont bien poussé , et pro- duit de bonnes branches , on peut les transplanter au printems suivant dans une pépiniere , où on les dresse ré- gulierement en tiges, en enfonçant contre chacune des piquetsauxquels on attache les tiges principales, en rewanchant la plupart des branches MOR latérales , et en n’en laissant que deux ou trois pour retenir la séve ; carlors- que ces tiges sont entierement dé- pouillées de leurs branches de côté, toute la séve monte au sommet , et les têtes deviennent trop fortes pour que les tiges puissent les soutenir. Au bout de quatre années de sé- jour. dans la pépiniere , ces plantes pourront être placées à demeure. Cette transplantation s'exécute alors avec plus de süreté que si elles étoient plus jeunes , ou qu’elles fussent devenues d’une grosseur plus considérable. Si Pon plante ces boutures dans une planche entierement exposée au soleil, il sera prudent de dispo- ser au-dessus des cerceaux, pour pouvoir les couvrir avec des nat- tes pendant la chaleur du jour, jusqu’à ce qu’elles aient pris racine: mais après cela , on les exposera au soleil le plus qu’il sera possible; ce qui leur fera faire de grands progrès, pourvu que la terre soit couverte de mousse ou de terreau, pour l’em- pêcher de se dessécher : au moyen de cela, le soieil durcira les bran- ches , et les rendra plus propres à ré- sister aux premieres gelées de Pau- tomne ; au-lieu que, si elles se trou- vent placées plus à Pabri, elles croi- tront plus vigoureusement : mais étant plus till cntes , les premieres gelées d'Octobre détruiront souvent leurs sommets ; et si l'hiver suivant est MOR est rude, elles périront jusqu’ala ra- cine, et quelquefois entierement. J’ai essayé deux ou trois fois de planter des boutures de Müriers sur une couche chaude, où elles ont tres-bien réussi. Cette idée m’est venue, en ob- servant des baguettes de Müriers, -qui ayant été coupées pour servir de fourches , et placées dans une cou- che chaude , pour soutenir des bran- ches de Concombres, avoient pris ra- cine , quoiqu’elles eussent été sé- parées de larbre depuis long-tems. Ainsi, si Pon est pressé de multiplier ‘ces arbres, on peut en planter des boutures sur une couche de chaleur modérée , où elles prendront racine beaucoup plutôt qu’en pleine terre. - Cet arbre se plait dans une terre riche et légere, telle que celle qui se trouve ordinairement dans les vieux jardins potagers des environs de Londres, où il y.a une grande profondeur de bonne terre. On voit dans quelques-uns de ces jardins des arbres très-vieux , qui sont encore fort sains et fructueux , et dont les fruits sont gros et plus savoureux que ceux des plus jeunes arbres. Je mai encore vu aucun de ces arbres planté dans une terre forte dans des lieux bas ou sur de la glaise, la craie ou le gravier , qui se soit. con- servé sain et. fructueux ; leurs tiges et leurs branches sont au contraire toujours couvertes de mousse , et le Tome FP. MOR 161 peu de fruits qu'ils produisent sont petits , de mauvais gout, et miris- sent tard, En plantant ces arbres à l’abri des vents impétueux du midi et du nord- ouest, leurs fruits se conserveront mieux : mais les plantations ou les batimens qui les garantissent de l’ac- tion des vents, doivent être assez éloignés pour ne point les priver de Paspect du soleil; car s'ils sont trop à ombre , la rosée du matin séjourne long-tems sur leurs fruits, et les fait pourrir sur arbre, Quand ils sont ainsi abrités, il n’est plus nécessaire de les émonder ni de re- trancher aucunes branches , quand méme elles se croiseroient, parce que le fruit est toujours produit sur le jeune bois. Laciniata. La seconde espece est originaire de la Sicile, d’où l’on m’a ‘envoyé quelques semences , qui ont produit un grand nombre de plan- tes. Celle-ci differe totalement, par ses feuilles, du Mérier commun, et je ne doute point qu’elle ne soit une espece distincte. Cet arbre est aussi moins élevé que le prétédent, et son fruit, qui est petit et sans sa- veur, ne vaut pas la peine d’être cultivé. Plusieurs des arbres de cette espece que j'ai élevés, ont produit du fruit pendant deux ou wois ans dans le jardin de Chelséa. Alba. Le Miérier blanc est commu- nément cultivé pour ses feuilles, Xx 162 MOR qui servent à nourrir les vers à soie en France , en Italie , etc. Quoique les Persans fassent toujours usage des feuilles du Mirier noir commun, pour leurs vers, un Gentilhomme, digne de foi, qui s’est servi des deux especes de feuilles, m'a assuré que les vers nourris avec les feuilles de Märier noir donnoient une soie bien meilleure que celle des vers nourris avec la feuille du. Mürier blanc; mais il observe qu'il ne faut jamais donner aux vers des feuilles du Maurier noir, quand ils ont mangé pendant quelque tems les feuilles du Märier blanc , parce que ce chan- gement de régime les fait trés-sou- vent périr. Onne doit pas laisser trop gran- dir les arbres destinés à nourrir des vers à soie: mais il vaut beaucoup mieux les tenir en haies; et auü-lieu de cueillir les feuilles l’une après Pautre, on doit cueillir toutes les jeunes branches avec leurs feuilles ; ce quiest beaucoup plus expéditif, et n’occasionne pas autant ‘de dom- mage aux arbres. Le Märier blanc est aussi dur que le Märier noir, et peut être multiplié comme lui par semences ou par mar- _cottes |; mais: la premiere méthode est la plus prompte, etcelle qu’on doit employer de préférence, lors- qu’on veut se procurer une grande quantité d'arbres. On peut tirer ces graines de la France Méridionale et de Italie, On les seme en Angle- MOR terre surune couche de chaleur mo- dérée, sur laquelle on dispose des cerceaux , pour la couvrir de nattes, On fait cette opération à la fin du mois de Mars ; on recouvre les grai- nes de terre légere , jusqu’à Pépais- seur de trois lignes; on les arrose souvent dans les tems fort secs; on les tient à Pombre pendant la chaleur du jour , et on les couvre dans les nuits froides. Au moyen de ce trai- tement , les plantes pousseront au bout de cinq où six semaines ; et comme elles sont très-délicates, quand elles commencent à paroitre , il faut les garantir avec soin des ge- Ices du matin, qui surviennent sou- vent dans le mois de Mai. Durant Pété suivant, il suffit de les tenir nettes de mauvaises herbes : mais “il faut en avoir soin dans le premier hiver , et sur-tout les couvrir en au- tomne ; car sans cela les premieres gelées les détruiroient jusqu’à la ra- cine. Au mois de Mars suivant , on les transplante en pépiniere , et deux ou trois ans après , on les place à de- ‘ meure. Il y a deux ou trois variétés de eet arbre , qui different par la forme de leurs feuilles, et par la grosseur et la couleur de leurs fruits ; mais comme toutes ces plantes ne sont utiles que par leurs feuilles , il faut toujours préférer celles qui ont de plus fortes tiges et des feuilles plus larges. : ‘ Rubra. La troisieme espece, qui MOR est le Mérier de Virginie à larges feuilles , et à branches noires, est moins commune en Angleterre que les précédentes. On voit un grand ar- bre de cette espece dans le jardin de PEvéque de Londres , à Fulham, où ilexiste depuis plusieurs années. On n’a assuré qu’il n’ayoit jamais pro- duit de fruits, quoiqu'il ait été cou- vert, il y aquelquetems, d’un grand nombre de chatons semblables à ceux du Noisetier ; ce qui a déterminé M. Ray à lui donner lenom de Corylus : mais ce peut être un arbre male, qui ne produit point de fruits, ce qui arrive souvent dans les autres espe- ces de Mariers, Les feuilles de celui- ci ressemblent un peu à celles du Mérier commun, mais elles sont moinsrudes. On n’a pas encore muluplié cet arbre eu Angleterre ; et quoiqu'ilait été greflé sur. des Märiers noirs et blancs , je n’ai point appris que ces grefles aient réussi , ce qui me feroit penser qu ’iknest pas de ce genre. Comme cet arbre est fort grand, il ne peut être marcotté ; ce seroit ce- pendant fa maniere la plus sûre de le perpétuer. Ti est fort dur, et résiste très-bien en plein air aux froids de notre climat. Ceux qui aiment la va- riété dans les arbres et arbrisseaux , désirent fort pouvoir se procurer cette espece, Te Tinctoria. La He est Par- bre dont le boissertaux Teinturiers : MOR 163, il est plus connu sous le nom de Fus- tique , appliqué au bois, que par son fruit, qui-n’est pas fort estimé. Il croit naturellement dans presque toutes les Isles de PAmérique , et en plus grande abondance à Campéche que par-tout ailleurs, On exporte ce bois de la Jamaïque, où on le trouve plus communément que dans au- cune autre des Islés Britanniques. Cet arbre , dans son pays natal, s’é- leve au-dessus de soixante pieds de “hauteur ; son écorce est d’un brun clair, et quelquefois sillonnée; son bois est ferme, solide, et d’un jaune brillant : il pousse de tous côtés plu- sieurs branches couvertes d’une écorce blanche, et garnies de quatre feuilles de quatre pouces de jon- gueur , larges à leur base, décou- pées au pétiole, où elles sont arron- dies, et plus larges d’un côté que de l'autre; de maniere qu’elles parois- sent placées obliquement sur les pétioles : leur largeur diminue par dégrés vers l'extrémité > qui se ter- mine en pointe aiguë ; elles sont ru- des comme celles du Mérier coms mun, dun vert foncé, ét supportées - par de courts petioles. ? Vers Pextré- mité des jeunes branches sortent les chatons courts, et de couleur pale, herbaeée ; le fruit, qui sort sur,de courts pédoncules dans d’autres parties des mêmes branches, est de la grosseur d’une grosse noix mus- cade, de forme ronde, couvert de Xij © . 164 MOR protubérances comme la Mire com- ‘mune , vert en-dedans et au-dehors, et d’une saveur douce et sucrée, lorsqu'il est mûr. Cet arbre est trop ren peus réussir dans ce pays, à moins qu’on ne le conserve dans une serre chaude. On voit dans le jardin de Chelséa. plusieurs de ces plantes qui ont été élevées avec des semences envoyées de la Jamaïque par WicLram Wir- LIAM, Ecuyer ; avec plusieurs au- tres especes curieuses qui Naissent®* spontanément dans cette Isle. Les semences de cette espece poussent aisément sur une couche chaude: lorsque les plantes sont en état d’être enlevées, on les met chacune dans un petit pot rempli de terre fraiche et légere ; on les plonge dans une couche chaude de tan, et on les tient à Pombre , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : on les traite ensuite comme les autres plan- tes qui viennent des memes con- trées, en les tenant toujours dans la couche de tan de la serre, où elles feront de grands progrès. Ces plan- tes conservent leurs feuilles, durant une grande partie de Pannée, dans la serre chaude. Papyri-fera. La sixieme espece croît sans culture à la Chine “et au Japon : on la trouve aussi dans la Caroline Septentrionale , d’où ses semences mont été envoyées. Les Habitans du Japon font du papier avec son écorce, et cultivent ces ar- MOR bres pour cet usage sur les collines etles montagnes , comme nous cul- tivons ici les Osiers : ils coupent les jeunes branches en automne, pour se servir de leur écorce. On a élevé plusieurs de ces plantes par semences , ily a quelques années, dans le jardin du Duc de Northum- berland , qui a eu la bonté de m’en donner une: Cette espece profite très-bien en plein air, sans aucun abri, ainsi que plusieurs autres des mêmes contrées, qui:Croissent sur des montagnes. Elle produit des branches très-fortes et vigoureuses : mais elle ne paroit pas être d’un cri fortélevé; car ses branches pousserit sur les côtés depuis laracine jusques vers le haut: ses feuilles sont larges, quelques-unes sont entieres, d’autres profondément : découpées en trois lobes , et plusieurs en cinq, sur-tout tandis que les arbres - sont jeunes; elles se divisent en forme de main, et sont d’un vert foncé, rudesau tou- cher en-dessus , mais d’un vert pâle et un peu velues en-dessous ; elles tombent aux approches des pre- mieres gelées de l'automne ; comme celles du Mérier commun. KEMPFER donne la description de son fruit ; il est un peu plus gros qu'un pois, couvert de poils longs , de couleur pourpre, et composé de protubé- rances ; il devient d’un pourpre noir - en mirissant , etil est rempli d’un jus doux. - On peut multiplier cet arbre , en > MOR en marcottant les branches, comme on le pratique pour le Mérier com- mun, ou bien par boutures, commeil aété ditci-devant pour le Marier noir. Tatarica. La septieme espece croit naturellement dans lInde, où elle devient un grand arbre : son écorce est molle, épaisse, jaunâtre, et rem- plie d’un sttc laiteux et astringent, comme celle du Figuier ; ses bran- ches sortent de tofs côtés, et sont garnies de feuilles oblongues ; ova- les, et placées sur de courts pétioles : tous les côtés de ces feuilles sont égaux ; mais leurs bords sont iné- galement sçiés : elles sont rudes , et d’un vert foncé en-dessus , pales en- dessous, etalternes sur les branches : ses fleurs naissent en têtes rondes aux pétioles des feuilles, de chaque côté des branches, et sont dun blanc herbacé : les fleurs mâles ont quatre étamines ; les fleurs femelles produisent un fruit rond , d’abord vert, ensuite blanc, et d’un rouge foncé, lorsqu'il est mur. J’ai reçu de Bombay des semences de cette espece , qui ontréussi dans le jardin de Chelséa. Cette plante est trop dé- licate pour pouvoir subsister hors des serres chaudes en Angleterre; car en ayant élevé un grand nombre, après qu’elles eurent acquis de la force, j'en plaçai quelques-unes dans différentes situations, où elles étoient à l'abri des gelées : mais aucune ne résista à l'hiver, Je n’ai sauvé que MOS ie celles qui étoient restées plongées dans la couche de tan de la serre; elles ont été traitées comme les au- tres plantes tendres , et légerement arrostes pendant l’hiver. Au moyen de ce traitement, ces plantes. ont profité , et conseryé leurs feuilles pendant toute l'année. Zanthoxylum. La huitieme espece se trouve à la Jamaïque et dans les Isles de Bahama , d’où ses semences m'ont été envoyées: on. vend son bois, et on ’emploie aux mêmes usages que celui de la cinquieme espece , dont les Botanistes ne l’ont pas trop bien distinguée: celle-cine parvient pasa une grosseur aussi con- sidérable que la cinquieme; sesbran- ches sont plus minces; ses feuilles sont plus étroites, plus rondes à leur base, sciées sur leurs bords , et terminées en pointe aiguë: du pé- tiole de chaque feuille sortent deux épines aiguës , qui, dans les plus vieilles branches, ont jusqu’à deux pouces de longueur. Lee fruit a la même forme que celui de la cin- quieme espece , mais il est plus petit. MOSCATELLE. TUBÉREUSE ou RACINE CREUSE. Voy. ADOxA. MOURON. Voyez ANAGALLIs. L, ALSINE. MOURON CORNU oz OREILLE DE Souris DES BLÉs, Voy. CERAS- TIUM DICHOTOMUM. . 166 ‘ MOU MOURON PORTANT BAIES, Voyez Cucusatus, L: MOURON MARITIME. Voyez GLAUX. © MOURON JAUNE SAUVAGE. Voyez LYSIMACHIA NEMORUM. MOUSSE. Voyez Muscus. MOUSSERONS. ox CHampi- GNoNs. MusHrooms, Vovez Fun- Gus. Suppl. Plusieurs personnes pensent que les champignons naissent de la pu- tréfaction du fumier, de la terre, etc. etc, où on les trouve. Quoique cette opinion soit assez générale- ment reçue parmi ceux qui ne se. donnent pas la peine de réfléchir, cependant les Naturalistes les regar- dent comme de véritables plantes, quoiqwon n’ait pas encore décou- vert parfaitement leurs fleurs et leurs semences: mais comme on cultive les champignons dans les environs de Londres, et qu’un grand nombre de personnes en font beaucoup de cas, je vais indiquer la méthodé que suivent les Jardiniers pour les mul- tiplier.” Il ne sera pas hors de propos de donner une deséription de la vérita- * ble espece; car il y en à beaucoup de mal-sains, qu’on a recueillis sou- vent par ignorance , et dont on a éprouvé des effets funestes. MOU Le vrai Champignon ou Mousseron est rond comme un bouton, dès qu'il commence à paroitre. Le des- suset la tige sont trés-blancs , quand on les ouvre , et’ le dessous est de couleur de chair livide: la partie charnue est fort blanche intérieure- ment. Quand on laisse les -Champi- gnons sans les cueillir, ils acquierent une grandeur considérable , et s’é- tendent tellement , qu’ils deviennent presque plats ; la partie inférieure, qui est d’abord rouge, devient alors presque noire. © Quand on veut cultiver des Cham- pignons , sil’on n’a point de couches qui en produisent, on va les chér- cher dans quelques riches paturages, aux mois d’Aout et de Septembre, parce que c’est dans cette saison qu’ils se montrent : quand on en a trouvé, on creuse la terre autour. de leurs racines ; on la trouve très-sou- vent remplie de petits boutons blancs , qui sont ou des rejettons ou de jeunes Mousserons: On enleve ces Champignons avec soin, en conser- vant une bonne motte de terre à leurs racines. Comme on ne peutles trou- ver que dans la saison où als-nais- sent naturellement , on en cherche aussi dans de vieux fumiers, etsur- tout dans ceux où il ya beaucoup de litiere que la pluie n’a pas en- core pénétrée ::on en trouve encore quelquefois en fouillant dans les vicilles couches, Ce frai de Cham- MOU pignons a l'apparence d’une: terre blanche ; il pousse de longues fibres, qui le font distinguer aisément, On peut. aussi s’en procurer en choisis- sant du fumier rempli de litiere qui n’aura pas encore fermenté : on mêle ce fumier avec de la terre forte, et on le met à couvert de la pluie. Plus on en exclut air, et plutôtle fraise développe. Il ne faut pas serrer beau- coup ce mélange , pour le faire fer- menter , parce qu’on détruiroit par- Ja le frai. Ce frai paroitra au bout de deux mois,.sur-tout si le mon- ceau est bien couvert de vieux chaume ou de litiere long-tems ex- posée a lair , de maniere qu’elle ne fermente plus quand le frai sera for- mé dans le tas de fumier: alors vous pourrez le transporter dans des cou- ches. Ces couches doivent être faites de fumier mêlé de beaucoup de li- tiere-qui n’ait pas été mise en tas pour fermenter. Le fumier qui a été répandu sur la terre pendant un mois , et même plus long-tems, est le meilleur : on place cette couche sur un terrein sec, et on pose le fu- miersur la surface de la terre. La lar- geur de cette couche, mesurée à sa base, doit être de deux pieds etdemi ou trois pieds, et sa longueur pro- portionnée à la quantité de Champi- gnons que l’on désire: on entasse le fumier jusqu’à l'épaisseur d’un pied, et on le couvre de quatre pouces de terre forte ; on metencore dix pou- MOU 167 ces d’épaisseur de fumier , et par- dessus une autre couche de terre , en rapprochant en talus les deux côtés de la couche, et en délevant de cette maniere, jusqu'à ce qu'il y ait trois lits de fumier, et autant de terre. de Quand cette couche est ainsi dis- posée , on la couvre de litiere ou de vieux chaume , pour empêcher la pluie d'y pénétrer|et y conserver Phumidité. On peut la laisser dans cet état pendant huit ou dix jours ; et après ce temps, elle sera en état de recevoir le frai. La chaleur de cette couche doit être modérée; si elle étoit trop forte, elle détruiroit le frai , ainsi que Phumidité. Quand on a trouve du frai, il faut le tenir sec, jusqu’à ce qu’on en fasse usage; car plus il est sec, mieux il réussit, J’a- vois laissé , pendant quelques mois une grande quantité de ce frai près du fourneau de ma serre, où il étoit devenu si sec , qu’il paroissbit n’étre plus propre a rien; et cependant ce frai a produÿ plutôt -et en plus grande quantité que tout autre. La couche ayant acquis le dégré de chaleur qui lui est nécessaire pour recevoir le frai, on enleve la litiere , et on nivelle les côtés ; on couvre alors toute la couche de terre riche, légere et seche , jusqu’à Pé- paisseur d’un pouce, et l’on enfonce le frai dans cette terre , en plaçant les mottes à quatre ou cinq pouces de 168 MOU distance: on couvre ces mottes avec la même terre , jusqu’à l’épaisseur d’un peu plus d’un demi-pouce, et on met par-dessus assez de litiere , pour que la pluie ne puisse y péné- trer, et que la couche ne se désse- che point. Quand on fait ces cou- ches au printems où en automne, on doit toujours choisir une tempé- rature douce ; de cette maniere, le frai prend bien plutôt, et les cham- pignons paroissent au bout d’un mois ; mais les couches faites en été, et par untems chaud , ou en hiver quand il fait très-froid , ne donnent des Champignons que beaucoup plus tard, Le grand secret dans lentretien de ces couches, est de les tenir dans un ‘état convenable d'humidité, et de ne leur pas donner trop de frai- cheur: en été , on peut les décou- vrir , afin qu’elles reçoivent les pluies douces dans les tems favora- bles ; lorsqu’il fait sec , on les arrose un peu de tems en tems, mais avec modération; en hiver, on les tient aussi seches qu’il est possible , et assez couvertes pour empêcher le froid d’y pénétrer, Lorsqu'il gele ou qu’il fait wès-froid, on y met de la litiere prise sur un fumier, ce. qui les avance beaucoup; mais il n’en faut pas pour toute cette litiere à la fois. On commence par un simple Jit de paille seche ; et toutes les fois qu’on observe que cette litiere di- M OU minue, on en remet de Ia nouvelle , et l’on augmente son épaisseur, sui- vant que le temps est plus ou moins froid. Si l’on observe exactement tout ce qui vient d’être dit, on aura beaucoup de Champignons pendant toute Pannée. Ceux qui croissent sur de pareilles couches sont beau- coup meilleurs que ceux qu’on ra- masse dans les champs. Si le frai prend bien , une couche ainsi soignée sera bonne pendant plusieurs mois , et produira une grande quantité de, Mousserons. On pourra y prendre du frai pour en garnir d’autres. On conserve ce frat dans un endroit sec , jusqu’à ce qu’il soit tems de s’en servir; ce-qui ne pourra étre qu'après cing ou six se- maines , afin qu'il ait le tems de se dessecher avant de le planter dans la nouvelle couche ; car il ne réussiroit pas bien sans cette précaution. Quelquefois il arrive que des cou- ches faites de cette maniere ne pro- duisent point de Mousserons avant six mois : mais on ne doit point pour cela les détruire ; car j'en ai vu qui, après un certain tems, ont produit beaucoup , et ont continué long- temps à donner des Champignons. MOUTARDE SENEVE. Voyez SINAPIS NIGRA. L. MOUTARDE BLANCHE. Voy, © SINAPIS ALBA. L, MOUTARDE 7 M U'L’ MOUTARDE BATARDE. Poy. ARABIS. MOUTARDE BATARDE DE MITHRIDATE. Voyez Bis cu- TELLA. L. + MOUTARDE DES INDES oz ÉTRANGERE. Voyez CLEOME. L. MOUTARDE DE HAIE, VE- LAR, TORTELLE oz HERBE AU CHANTRE. Voyez Erystmum, L. MOUTARDE CYLINDRIQUE. Voyez TURRITIS.L. ~ MOXA DES CHINOIS. Foyez ARTEMISIA VULGARIS. L, MUCILAGE. On nomme ainsi une substance visqueuse et gluante qui se trouye autour des semences. MUCILAGINEUX se dit des substances visqueuses et gluantes. MUFLE DE VEAU. Voyez AN- THIRRINUM. L. MUGUET oz Lys pes VALLÉES. Voyez CONVALLARIA MAJALIS. L. MUGUET PETIT ox CarLLe- Lait. Voyez GALLIUM. L. MULTI - SILIQUOSUS se dit des plantes dont chaque fleur est Tome F, MUN 169 remplacée par plusieurs siliques dis- tinctes , longues, minces, et quel- quefois courbes , qui s'ouvrent d’elles-mêmes, quand les semences sont parvenues à leur maturité , et les laissent tomber. De ce genre sont les Pieds d'Ours , les Colombi- nes , la Joubarbe ordinaire, le Nombril de Vénus, etc. etc. MUNTINGIA. Plum. Gen, Nov. 41. tab. 6. Lin. Gen. Pl. 575. Caracteres. Le calice de la fleur est découpé en cing segmens jusqu’au fond; la corolle est composée de cing pétales en forme de cœur, étroits à leurs bases, insérés dans le calice , et étendus comme une rose; la fleur aun grand nombre d’étami- nes , terminées par des antheres rondes. Dans son centre est placé un germe rond, sans style, mais couronné par un stigmat divisé en plusieurs parties. Ce germe se change, quand: la fleur est passée, en un fruitmou à une cellule , cou- ronné par le stigmat comme un * nombril, et rempli de petites se- mences, Ce genre de plantes est rangé dans Ja premiere section de la trei- -zieme classe de LiNNÉE , qui renferme celles dont les fleurs ont plusieurs étamines et un stigmat, Suivant le système de TOURNEFORT, il doit être rangé dans la huitieme 4 170 MU N° secrion de la vingt-unieme -classe, qui conuentles arbres etarbrisseaux, avec une fleur en rose, dontle ca- lice devient un fruit, et dont les se- mences sont dures. Nous avons, qu'une espece de ce genre, qui est la Muntingia Calabura. Jacq. Hist. tab. 107. p. 166. Muntingia folio sericeo molli , fructu maori. Plum, Nov. Gen. 41. ics 205 3 Muntingia avec une feuille molle et soyeuse , et un gros fruit. Muntingia pedunculis unifloris. Hort. Cliff. 203. RÉ : ; a Muntingia fruticosa , villosa , foltis serratis., oblongis, uno latere brevioribus. Brown. Jam..245. Calabura alba. Pluk. Alm. 75. Mant. 34.4. 152. f. 4." Loti arboris folio angustiori , rubi- floro , fructu polyspermo : umbilicato, Sloan. Jam, 162. Hist, 2, p. 80.4. 194, f. 1. Raü dendr, 32. Mallam -Toddal:. Rheed. mal. 4. t. 40. Jean Reichard, dans le Sysr. Plant. de LINNÉE , pretend que cette plante de RHEED n’est point le Mun- tingia. Le nom de Muntingia a été donné a ce genre par le P. Plumer, en Vhonneur du Docteur MuNTINGiUs, Professeur de Botanique a Gronin- gue en Hollande, quia public un volume in-folio de Botanique. inti- tulé : Phytographia curiosa; dans lequel ily a plusieurs figures de plantes gra- MUN vées sur! des planches de cuivre. Le même Auteur a aussi publié deux livres de plantes in-4’., dont Pun, qui a pour titre Aloidarum , traite de plusieurs especes -d’Aloés. Le ttre du second est: De Herbé Bri: tarnica Antiquorum. Cette plante est dessinée par le Chevalier HANSs-SLOANE, dans son Histoire de la Jamaïque , sous. le utre de: Loti arboris folio angustiori , rubi-floro , fructu polvspermo umbilicato. 2. p. 80 : elle s’éleve à la hauteur de trente pieds et plus dans son pays elle pousse vers son sommet plusieurs branckes couver- tes d’une écorce lisse, d’un. pourpre foncé , et garnies de feuilles de trois pouces environ de longueur sur neuf lignes de largeur a leur base , où elles sont arrondies en forme de cœur près du pédoncule , terminées en pointe aigue, fort laineuses en- originaire 5 dessous , umies:au-dessus ,-d’un vert luisant , I¢gerement sci¢es sur leurs bords, & alternes : ses fleurs naissent aux ailes des pétioles sur de longs pédoncules ; elles sont composées -de cing pétales en forme de cœur, blancs , étendus, et semblables à ceux de la ronce, et de plusieurs éta- mines , de moitié moins longues que les pétalés, et términées par des antheres globulaires; dans le cen= tre est placé un germe rond , et cou- ronné par un stigmat à plusieurs pointes , qui se change, quand la MUN fleur est passée , en un fruit charnu , ombiliqué , aussi gros que celui de P Aubepine , et d’une couleur de pour- pre lorsqu’il est mur. Ce fruit ren- ferme plusieurs petites semences dures et angulaires. Cette espece a produit des fleurs et des fruits en Angleterre. M. ROBERT MILLER a envoyé de la Jamaïque les semences de cette plante, qui ontréussi dans quelques jardins Anglois. On la multiplie par ses graines, qu’il faur semer dans des pots rem- plis d'une terre riche et légere, et les plonger dans une couche de tan d’une chaleur modérée , en obser- vant de soulever les vitrages dans les tems chauds, pour leur donner de Pair. Ces graines restent souvent une année en terre avant de germer ; dans ce cas, il faut les tenir cons- tamment nettes de mauvaises her- bes, et les laisser dans la couche chaude jusqu’à la Saint-Michel: alors on peut les mettre dans la serre chaude, et les plonger dans la couche de tan, entre les grandes plantes, où elles resteront pendant l'hiver : on les arrose de tems en tems durant cette saison. Quand la terre paroit seche , et au commencement de Mars , on retire les pots de la serre chaude , pour les placer sous les chassis d’une nouvelle couche de tan , ce qui fera pousser les plantes bientôt après. MUR 171 Quand elles ont atteint la hauteur d'environ deux pouces, on les enleye bors des pots avec beaucoup de -précautidn ; on les met chacune sé- parément dans de petits pots rem- plis dune terre riche et légere , on les re plonge dens la couche chaude , et on les tient à ombre , jusqu’a ce quelles aient formé de nouvelles racines, après quoi on les arrose exactement, et on leur donne beau- coup d'air dans les tems chauds. Ces plantes peuvent rester dans cette couche jusqu'aux premieres’ nuits froides de Pautomne; alors on les met dans la serre chaude, eton les plonge dans la couche de tan » OÙ elles veulentétre tenues chaudement en-hiver , sur-tout tandis qu’elles sont jeunes ; il faut aussi leur donner souventde eau , mais peu a la fois, de peur que les tendres fibres de leurs racines ne se pourrissent. Il sera prudent de tenir ces plantes dans la serre pendant touté l’année P en leur donnant beaucoup d'air dans les tems chauds ; mais à mesure qu’elles acquierent “aia force, elles deviennent plus robustes , et peu- vent être exposées au - dehors pen- dant deux ou trois mois de l’été et conservées en hiver dans une serre seche , à une chaleur modérée. MURAILLES. Les murs sont absolument nécessaires dans les jar- dins , pour faire mürir les fruits Y ij 173 MUR qui sont trop délicats pour se perfec- tionner dans notre climat sans ce ‘secours. On les construit avec diffé- rens matériaux ; dans quelques pays on se sert de pierres , et dans d'autres de briques, suivant la facilité que l'on a de se les procurer. De tous les matériaux propres à faire des murs de jardin , la- brique est le meilleur. Les murailles amsi construites sont non seulement plus propres, mais aussi plus chaudes et plus favorables aux fruits 5 outre cela, on a plus de facilité d’y en- foncer des clous pour retenir les ar- bres, et ces clous n’ont pas besoin d’être aussi forts , parce que les joints qui séparent les briques sont beau- coup moins larges que ceux qui se trouvent entre Les moëllons des murs construits en pierres. Ces murailles étant couronnées de pierres de taille , et fortifites de distance en distance , par des colonnes ou pilastres qui sé- parent les arbres et brisent l'effort des vents, produisent un très-agréa- ble effet. En quelques endroits de PAngle- terre, on construit des murs fort commodes en briques et en pierres 5 dans certains pays , les briques n’ont point assez de résistance pour pou- voir être employées seules, et ne sont jamais aussi durables que la pierre : aussi quelques personnes , pour rendre leur construction plus solide, ont bau des doubles murs , MUR dont l’extérieur est de pierres , et l’in- térieur de briques, ouun mur de pier- res revétu de briques. Quand on suit cette méthode , il faut avoir grand soin de bien lier les briques avec les pierres , sans quoi les unes se s¢pa- reront des autres, sur-tout quand , ‘après de grandes pluies, il survient une forte gelée , qui fait gonfler le mortier, et tomber les briques qui servent de revêtement. Dans les endroits où les murs sont batis entierement en pierres , il faut y joindre des treillages , pour pou- voir palisser plus commodément les branches des arbres. Le bois de ces treillages ne doit point avoir plus d’un pouce et demi d’épaisseur sur deux et denu de large : on croise ces lattes l’une sur lautre à quarte pouces de distance; car si on les rapprochoit davantage, il seroit dif ficile d’y arranger comme i faut les branches des arbres. Comme ce treillage sera fixé contre la muraille, les arbres n’en seront éloignés que de deux pouces ; et au moyen de cela, le fruit mürira mieux que s’il étoit plus pres du mur. Ainsi, il est absolument nécessaire de revétir de treillages les murs construits en pier- res ; car sans cela les fruits acquer- roient difficilement te dégré de per- fection qu'ils doivent avoir, et on ne pourroit pas y fixer les branches des arbres. On a eflayé de donner différentes € MUR formes aux murailles ; quelques-uns les onttracées en demi-cercles , d’au- tres en angles plus: ou moins grands, et plus inclinés du côté, du nord, pour s'opposer aux vents froids ; mais aucune méthode n’a aussi bien réussi que de les faire droites et perpendiculaires, La vérité de ce que j'avance , a été confirmée par un exemple frappant. À Good-Wood, en Sussex , maison de campagne du Duc de Richemont , au milieu de deux murs exposés au midi, il y avoit deux segmens de cercle dans lesquels on avoit planté des arbres fruitiers de la même espece que ceux qui couvroient la partie de la muraille tracée en ligne droite. Ces premiers arbres n’ont produit que de mauvais fruits , et les arbres eux- mêmes ont péri en peu d'années, par la nielle qui les attaquoit à cha- que printems ; lorsque les branches de ceux qui couvroient la partie droite du mur , venotent à s'étendre sur la partie cintrée, elles brouïs- soient, et périssoient aussi bientôt après. Lorsqu'on eut arraché ces arbres , on les remplaça par de la vigne; mais les raisins qu’elle produisit ne murirent point, ou ne furent bons qu'un mois après les autres de fa même espece qui se trouvoient con- tre la partie droite du mur; de ma- niere qu'on fut encore obligé d’arra- cher cette vigne , et on mit en place MUR 173 des figuiers , ‘dont les fruits furent aussi trés-mauyais. Ainsi, ilest com- plettement démontré que les arbres fruitiers ne peuvent rénssir contre des murailles concaves, parce qu'il y regne toujours de forts courans d'air , qui rendent ces situations beaucoup plus froides que celles qui sont sans aucun abri. J'ai vu aussi, dans le jardin de M. le Cour , en Hollande, des murs bâtis en angles de différentes for- mes ; mais ils mont pas mieux réussi que les cercles, et je n’y ai pas trouvé un seul arbre qui fit en bon état, et qui produisit du fruit. Différentes personnes ont. pro- posé plusieurs autres plans pour ba- tirlesmurs, afin d’accélérer la matu- ritédes fruits. Il y a eu entr’autres un livre fort ingénieusement écrit, sous le titre de Murs à fruits perfection- nés, en les comghant en talus. L’Au- teur a fait vor, par bien des cal- culs ,. qu’en cette position le mur recoit une plus grande quantité de rayons du soleil, qt’¢tant perpen- diculaire ; d’où il a conclu que les murs batis ainsi sont préferables aux autres pour accélérer la maturité des fruits ; il s’est même donné la peine de calculer les différentes inclinai- sons que les murs doivent avoir dans les différens climats, afin d’y recevoir un plus grand nombre de rayons du soleil, Quoique cette théo- rie semble être démontrée , cepen- 174 MUR dant les expériences mont point réussi; car comme on est obligé de construire ces murscontre des levées de terre , les exhalaisons on vapeurs qui s’élevent de cette terre font per- dre l’avantage qu’on pourroit retirer de l'augmentation des rayons du so- leil : d’ailleurs ces murs en talus étant plus exposés aux rosées froides de la nuit, les fruits sont fort retardés dans leur accroissement, et les leurs sont bien plus sujettes à être détrui- tes par les gelées du matin. Si Pon ajoute encore que ces murailles inclinées sont bien plus exposées aussi au vent et à la pluie, on trou- vera , après avoir comparé leurs avantages avec les inconvéniens qui en résultent, que les murs perpen- diculaires leur sont de beaucôup préférables ; car ce ne sont pas tant les rayons les plus forts du soleil que le fruit demande , qu’une continua tion de chaleur modérée, et sur-tout l'aspect du soleil levant , dont les rayons dissipentde bonne heure Phu- midité de la nvit; et pour cela, les murs perpendiculaires sont préfé- rables aux murs en talus; parce qwils ont le matin lesrayons du so- leil directs, tandis qu’ils ne tom- bent qwobliqnfement sur les talus; aussi les murailles exposées a lest sont bien meilleures que celles qui regardent le midi , etles fruits y mu- rissent bien plutôt. . D'autres veulent qu’on noircisse MUR les murs, ou qu’on les peigne en brun, Ils supposent que le noir, ab- sorbant une plus grande quantité de rayons, conserve par conséquent plus long-terns la chaleur : mais cela est plus vrai dans la théorie que dans la pratique ; avouer qu'un mur noir est plus chaud au toucher qu’un mur ordi- naire, cependant comme le fruit en est toujours un peu éloigné, il ne profite pas beaucoup de cette chaleur, tandis que la chaleur réflé- chie accélere Ja maturité des fruits : ‘car, quoiqu'il faille Cest-pourquoi je conseillerois de faire des essais de toutes ces métho- des, avant de les mettre en pratique, et de ne pas croire sur parole ceux qui proposent de nouveaux moyens, malgré leur ton affirmatif ; car quel- quefois leurs systèmes n’ont pour base que des principes mal fondés, ou ne sont appuyés que sur une seule épreuve. Les personnes qui ont conseillé de batir les murs en talus, ont également imaginé de les noir- cir, d’après les mêmes principes; mais il faut éviter d'introduire de pa- reilles méthodes , jusqu’à ce qu’on ait fait des expériences suffisantes pour en assurer utilité. - Quand on veut faire la dépense de batir des murs solides, on trou- vera qu'ils réussissent mieux que ceux qui sont construits légerement, non seulementparrapport à la durce, maisaussi par lachaleur qu’ils procu- MUR rent. Ainsi, un mur de deux briques d’épaisseur réussira mieux qu’un dune brique et demie; et si on le revêt encore d’une couche de mor- tier , pour rempliret fermer les joints, il sera d’une plus longue durée , et Pair ne pénétrera pas si aisément au travers. Dans la pratique actuelle du jar- dinage , on entoure rarement les jardins de murailles, ce qui est cer- tainement bien fait; car, par cette méthode, on se conserve la vue de la campagne, et on évite de plus une dépense considérable , dans laquelle on est entrainé , non seulement pour la construction de ces murailles, mais encore pour l'entretien des ar- bres, sans qu'il en revienne ni beau- coup de profit , ni de plaisir: car, quand on plante beaucoup d'arbres contre ces murs, ils sont rarement bien soignés, et ne produisent par conséquent qu'une petite quantité de fruits mal nourris et de mauvais gout: cest-pourquoi il faut restrein- dre Pétendue des murs à la quan- tité de fruits dent on a besoin pour sa consommation: mais comme il est toujours nécessaire d’entourer un potager de murailles, pour mettre en sûreté les légumes, ces murailles fourniront une surface suffisante pour la quantité d'arbres nécesssaire , parce qu'un potager est toujours proportionné au nombre «de ceux qui composent la famille: du pro- MUR 175 prictaire. Cependant si létendue des murs du jardin*potager ne suffit pas, on en peut bâtir d’autres qui traversent le jardin; et lorsque le terrein est assez étendu , on peuten- core en élever qui croisent les pre- miers, en laissant entr’eux au moins quatre-vingts ou cent pieds d’inter- valle ; et comme le jardin potager doit être éloigné de Phabitation , on peut en cacher les murs par des plan- tations d'arbres, qui serviront en- core à abriter les arbres fruitiers. Le meilleur aspect pour des ar- bres fruitiers, en Angleterre, est ce- lui de Pest et du sud-est. Les arbres profitent ainsi de laspect du soleil du matin , et sont moins expos¢s aux vents d’ouest et du sud-ouest, qui sont les plus nuisibles aux fruits-en Angleterre. Quelques personnes condamnent cependant cette métho- de d’exposer les murs au sud-est, a cause des nielles du printems : mais plusieurs années d’expérience et d'observations m’ont appris que les murs exposés ausud-ouest sontaussi exposés a ces nielles que ceux de tout autre aspect ; et je crois qu’ense donnant la peine d’observer, pen- dant sept années consécutives, quels sont les murs les plus exposés à la nielle, on trouvera que ceux du sud- est en sont aussi peu gâtés que ceux de tout autre aspect. -Ainsi , lors- qu'on établit un jardin potager , il faut: élever à cette exposition un 176 MUR mur aussi étendu que la situation du terrein le permet. Après l'aspect dont nous venons de parler, vient celui du midi, et ensuite celui du sud-est, qui est préférable à celui du sud-ouest, pour les raisons qui viennent d’être énoncées : mais comme dans la plu- part des jardins il y a des murs ex- posés au sud-ouest et à l’ouest, on peut les garnir avec des especes d’ar- bres fruitiers qui n’exigent pas beau- coup de chaleur. Les murs qui re- gardent le nord ne sont bons que pour des Poires à cuire, des Prunes , des Cerises - Morelles propres à être conservées , ou quelques Cerises- Ducs , qui, mirissant plus tard que les autres, servent à fournir la table, jusqu’à ce que les Péches et les Bru- gnons soient murs. Les personnes curieuses de bons fruits font construire un treillage qui éloigne du mur les branches de deux pouces , et qui sert à les atta- cher. Cette méthode est excellente, parce que les fruits, se trouvant à à une distance convenable du mur, nen sont point endommagés, et en recoivent la chaleur réfléchie: on évite aussi par-la de dégrader les murailles , en y enfoncant des clous; ce qui fait tomber le mortier, et forme des retraites pour les chenilles et les autres insectes qui détruisent les fruits. Ces treillages peuvent être diffé- MUR rens ; suivant les especes d’arbres qu'ils doivent soutenir. Ceux qu'on destine aux Péchers , aux Brugnons, et aux Abricotiers, qui produisent pour ordinaire leurs fruits sur les jeunes branches , doivent être cons- truits avec des lattes éloignées de trois OU quatre pouces en quarré : mais pour toutes les autres especes dontles fruits naissent sur le vieux bois, les mailles peuvent avoir cing ou six pouces, et huit ou neuf pouces pour la vigne, dont on place les branches a une bien plus grande distance que celles aucune autre espece d’arbres. On peut employer dans ces treil- lages toutes sortes de bois : mais on se sert communément de sapin, et sur-tout du sapin jaune , qui peut durer plusieurs années , s’il est bien sec lorsqu'on le met en œuvre, et si l’on a soin de le bien conduire ; mais le plus durable de tous les bois pour cet usage, est le chêne, sur- tout celui quia été coupé en hiver. Cependant si lon veut faire ces treil- lages avec économie , on peutache- ter des lattes de frêne , et s’en servir de la même maniere que pour les espaliers des plates-bandes, avec cette différence seulement que cha- que quatrieme latte doit être forte ; et fixée au mur avec des crochets de fer, pour soutenir le tout; et comme il faut les placer plus près les unes des autres qu’on ne le pratique ordi- nairement 4 MUR nairement pour les espaliers , les lattes droites et fortes ne doivent pas être à plus de trois ou quatre pieds de distance l’une de l’autre, on atta- che solidement avec des clous les lattes horisontales sur les lattes per- pendiculaires , et on les fixe de ma- niere qu’elles ne puissent pas se dé- placer. Les autres piquets ou lattes plus minces, qui sont placéesà côté des plus grosses, peuvent être atta- chées avec du fil de fer. On palisse les branches au treillage avec des Osiers, du Chanvre, ou quelqu’autre lien mou ; mais on ne doit pas em- brasser la branche dans cette liga- ture, pour la fixer ensuite au treil- lage avec un clou. On ne doit pas dresser ces treil- lages avant que les arbres soient grands, et qu’ils portent beaucoup de fruits; jusqu’à ce tems, on peut élever les jeunes arbres, et disposer leurs branches contre quelques lattes minces, faites de Fréze ou d’autre bois : au moyen de cela, le treillage sera neuf lorsque les arbres com- menceront a porter du fruit ; il du- _tera beaucoup plus long-tems: au- lieu qu’en le mettant en place avant que les arbres soient plantés , il est presque pourri quand 1l doit com- mencer à servir. Lorsqu’on a le pro- jet d'employer des treillages , il faut mettre plusieurs crampons de fer dans le mur, en le batissant, à la distance qu’on veut donner aux pi- Tome V. MUR 177 quets perpendiculaires dont nous avons parlé ; car si on les chasse dans le mur après qu’il est fait, on arrache-le mortier et on le dégrade, En construisant un mur autour d’un jardin potager, on enduit exacte- ment la face contre laquelle on veut planter les arbres, et on la rendaussi unie qu'il est possible, de maniere que les pilastres n'aient pas plus de trois ou quatre pouces de saillie : on laisse entre chaque pilastre quatorze pieds de distance, lorsqu'on veut planter contre ce mur des Péchers et des Brugnons. Chaque arbre se trou- vant, par cette disposition , placé exactement entre deux pilastres , produit un effet plus agréable; mais quand on doit y mettre des Abricotiers, des Pruniers ou des Ceri- siers , les pilastres ne doiyentétre qu’à dix pieds de distance, et alors on plante les arbres contre les pilastres mêmes, de deux Pun, afin qu’ils aient assez A place pour s'étendre ; et comme la saillie de ces pilastres obli- gera d’avancer, aussi le treillage , les branches des arbres seront placées d’une maniere uniforme ; quand les pilastres ne saillissent que de quatre pouces du côté du jardin, il faut leur donner plus d’é- paisseur en-dehors, afin que le mur en soit mieux soutenu. L’épaisseurordinairedes mule de jardin, si elles sont construites en briques, est de treize pouces; ce qui Z mais 178 MUR fait une brique et demie : mais en général elle doit être proportionnée ala hauteur; car si elles ont douze ou quatorze pieds d’élévation , et même davantage, comme il arrive souvent , il faut mettre au moins deux briques et demie pour la fon- dation, conserver la même épais- seur ä-peu-près jusqu’à un pied au- dessus dé la terre, et la diminuer ensuite de deux pouces de chaque côté ; ce quiréduira le mur à Pépais- seur de deux briques. A cing ou six pieds au-dessus de la terre, on peut encore diminuer cette épaisseur jus- qu'à une brique et demie ; et con- tinuer ainsi jusqu’au haut: Dans ces murs ; les pilastres doivent ètre plus forts que dans les murs ordinaires : il faut aussi les faire plus bas; car leur hauteur donne plus de prise aux vents violens , et les expose à être renversés. Si les pilastres ne saillis- sent pas en-dehors de la longueur d’une brique, et de son épaisseur en-dedans , on donnera une plus grande force aux murailles, en les placanta dix ou douxe pieds d’in- tervalle. Il n’est cependant pas nécessaire d'élever ces murs au-dessus de neuf ou dix pieds, à moins qu’on ne veuille y placer des Poiriers , qui s’étendent beaucoup, et demandent un/Brand espace : mais comme il n’y a que quelques especes de Poires d'hiver qui exigent le secours d’une MUR muraille ; on méleve que la partie où on veut les planter. Les Péchers et Brugnons n’ont besoin que de dix pieds de hauteur. Toutes les fois qu'on les fait monter plus haut, les arbres se dégarnissent par le bas, et y produisent point de fruits; et quoique les Abricotiers, les Pruniers et les Cerisiers s’élevent à une hauteur plus considérable , cependant, si on les plante à une distance convena- ble, et si l’on conduitleurs branches horisontalement depuis le bas, ils ne garniront pas sitôt un mur de dix pieds de hauteur. La vigne peut être tenue aussi basse qu'aucune au- tre espece d'arbres fruitiers. Lors- qu'on la plante contre une muraille peu élevée , il faut la traiter comme onle fait dans les vignobles, en cou- pant la plus grande partie du bois quia porté fruit l’année précédente, pour faire place aux jeunes rejettons qui doivent en donner l’année sui- vante. Ces rejettons ont rarement plus de trois pieds de longueur. Si lendroit où l’on veut planter des Poiriers est exposé au sud-est , posi- tion où les fruits müriront très-bien , on éleve alors les murailles au moins à quatorze pieds. Comme ces arbres s'étendent considérablement - lors- qu'ils sont greflés sur des sauva- geons, il ne faut pas les tailler ni les arrêter dans leur accroissement 5 parce qu’on les empécheroit de por- ter des fruits, en leur faisant pousser MUR MUR 179 un grand nombre de branches gour- sommation de matieres combusti- mandes , qui sont toujours stériles, bles; mais quand elles sont bâties et on ne doit jamais les mêler avec avec jugement, la premiere dépense d’autres arbres fruitiers plus petits, est beaucoup moindre, et les frais parce qu’alors les murs RE chauffage ne sont pas si considé- dégarnis, etily auroit des arbres ” rables, puisqu’il ne sera nécessaire plantés à une double distance des, d’y faire du feu que pendant trois autres. Ainsi , de tous les arbres qui ou quatre mois, en commençant ont besoin du secours d’unemuraille vers le milieu ou la fin de Janvier , pour murir leurs fruits, il nyena eten cessant à la fin de Mai, tems aucun à qui ilen faille une pluséle- auquel il suffit de fermer exactement vée qu’au Poirier , si ce n’est cepen- les chassis tous les soirs , et pendant dant le Figuier, que l’on peut plan- les mauvais tems, Une demi-heure ter contre un pareil mur dans lesen- de soleil sur ces vitrages , dans cette droits vuides , quoiqu’on puisse saison, suffit pour échauffer Pair mettre aussi cette espece d’arbre der- qui y est renferme, et pour faire riere les murs d’un office ou des miurir nos fruits d'Europe. écuries, qui sont des endroits conve- Quelques personnes plantent de nables, parce que les domestiques la «vigne et d’autres arbres fruitiers ne sont pas fort curieux de ce fruit; à côté des serres, et y font entrer eten le plaçant ainsi dans un lieu quelques-unes de leurs branches, fréquenté, il est moins à craindre afin d’avoir des fruits précoces ; mais que les fruits n’en soient dévorés cette méthode est assez mauvaise , par les oiseaux. quand la serre est deftinée à la cul- ture des Ananas , a qui il faut MURAILLES CHAUDES ox uñe plus grande chaleur qu’a tous PROPRES A ETRE ECHAUFFFES. les autres fruits, de maniere qu'ils Je vais donner à présent quelques ne peuvent jamais bien réussir en- instructions pour construire desmu- sembie. Quand on laisse entrer une railles chaudes , propresa hater la quantité suffisante d’air pour l’ac- maturité des fruits, telles qu’on les croissement des autres fruits, les fait aujourd’hui assez communé- Ananas périssent faute d’une chaleur ment en Angleterre. convenable ; et d’un autre côté, Dans quelques endroits, cette quand la serre est échauffée conve- construction exige beaucoup de dé- nablement pour les Azanas , la cha- penses , et la maniere dontelles sont leur est trop forte pour les autres disposées , entraîne une forte con- fruits, La Vigne , comme on Pa déja Zi 180 MUR MUR dit, doit être plantée contre un mur vitrages sont construits de maniere à séparé, parce qu’elleexige plusd’air, pouvoir être transportés, la dépense lorsqu’elle commence à pousser, des murs plus longs ne sera pas bien que toute autre espece d'arbres frui- considérable. tiers. , Les fondations de ces murs doi- La hauteur ordinaire des Tinie ee avoir quatre briques et demie chaudes est à-peu-près de dix pieds; d'épaisseur, pour soutenir lestuyaux ce qui suffit pour toutes les especes de cheminée ; autrement , si une de fruits qui peuvent être forcés: partie de ces tuyaux posoit sur car Jes arbres qu’on soumet a une les briques , et Pautre sur la terre, chaleur artificielle , ne sont jamais leur base seroit inégale, et ils se dé- aussi vigoureux que ceux qui res- rangeroient bientôt; et lorsqu'il se tent toujours exposés en plein air: forme des fentes dans ces cheminées, et quand. on n’a pas une assezgrande Ja fumée s’échappe à travers, et céla étendue de mur pour laisser reposer. les empêche de tirer. Si cette fumée une partie de a arbres de deux an- pénetre dans le vitrage, elle nuit nées l’une, ils s’afloiblissent bientôt, beaucoup aux fruits, et leur com- et périssent en peu d'années. Une munique.un goût désagréable. I muraille destinée à fournir des fruits _suffit de conserver cette épaisseur au précoces pour lagrément d’une fa- mur jusqu'à six pouces au-dessus mille ordinaire, ne doit pas avoir de laterre où doit être posée la base moins de quatre-vingts ou cent pieds et la fondation de la premiere che- de longueur. Ainsi, quand on veut mince. Ces six pouces d’élévation avoir ces fruits dans leur grande per- suffisent pour la mettre au-dessus de fection , et des arbres qui conser- lPhumidité : on peut ensuite dimi- vent leur vigueur pendant plusieurs nner l’épaisseur de ces murs , et les années , là muraille doit avoir trois réduire à trois briques et demie d’é- fois cette longueur. Comme on men paisseur. Ainsi, le mur doit avoir emploie qu'un tiers chaque année, par-derriere deux briques d’épais- les arbres qui garnissent les deuxau- seur, ce qui est absolument néces- tres parties, auront toujours deuxans saire pour jetter la chaleur sur le de- pour recouvrer leur vigueur. [ls ac- vant, et pour empêcher de se perdre querront ainsi une plus grande quan- à travers. Le mur de face, c’est-à- tité de bois à fruits, et ces fruits se- dire, celui contre lequel les arbres ront plus beaux” et en plus grand sont placés , ne doit avoir que qua- nombre que sur les arbres que l’on tre pouces d'épaisseur ; par ce b) *. - , force chaques deux ans. Comme les moyen, les cheminées auront neuf \ MUR pouces* de diametre , et on pourra les couvrir avec des tuiles de douze : pouces de longueur , qui ne doivent poser que d’un pouce et demi de chaque côté. Les fours où lon allume le feu , se pratiquent par-derriere, et leur nombre doit être propor- tionné à la longueur du mur.*On donne ordinairement à chaque tuyau depuis quarante jusqu'à cinquante pieds de longueur: mais je ne con- seille pas de les faire plus longs; car lorsque les fours sont plus éloi- gnés de leurextrémité , il faut y faire de plus grands feux pour échauffer les murs, ce qui occasionne une trop grande chaleur dans le voisi- nage de ces foyers. On couvre ces fours, pour empécher le vent et la pluie d’y pénétrer ; car sans cela. les feux ne brtleroient pas également. Quelques personnes élevent par-des- sus des hangards en bois; mais il vaut mieux les construire en briques, et les couvrir de tuiles., Ceux qui sont en bois se pourrissent en peu de tems , exigent des réparations an- nuelles, et sont exposés aux dangers des incendies. Comme il est néces- saire que les fours soient placés au- dessous des fondations de la pre- miere cheminée, il faut pratiquer des marches pour descendre dans le hangard, et parvenir à l'embouchure du four. Ainsi, ces hangards doi- vent ayoir au moins huit pieds dans MUR 188 œuvre; les marches ei occuperont a-peu-pres quatre, et il en restera autant pour se remuer, faire le feu, et oter les cendres. Quand la lon- gueur des murs exige deux fours, on les pratique au milieu du même han- gard, ce qui épargne beaucoup de frais. En donnant a ce hangard. dix pieds de longueur sur six de largeur, on a plus de place pour soigner les feux. On place les marches à une de ses extrémités, de maniere que la porte ne se trouve pas vis-a-vis lou- verture des fours , afin que le feu brule plus également ; car lorsqu’elle est placée en face , le vent y pénetre sans obstacle, le fait brüler avec trop de violence, et consomme en peu de tems les matieres qu’on emploie pour entretenir. Comme ces fours peuvent être construits de la même maniere que ceux dont on a déjà donné Vidée pour les serres, je n’en dirai rien ici; jobserverai seulement que, quand les deux fours sont joints ensemble , il faut qu’ils soient séparés par une muraille de wois briques au moins d'épaisseur , sans quoi cette cloison seroit bientôt détruite , et la moindre ouverture qui s’y formeroit, four- nissant un passage à la fumée d’un tuyau à autre, les empécheroit de tirer... "1 Le tuyau inférieur qui reçoit im- médiatement la fumée , devant avoir #55 MUR deux pieds et demi de profondeur, il est nécessaire que le mur de der- riere ait au moins deux briques et demie d'épaisseur jusqu’au haut de cetuyau; on peut ensuite réduire son épaisseur à deux briques, lar- geur qu'il faut conserver jusqu’ason extrémité. Le second tuyau , qui doit retourner au-dessus du premier, doit avoir deux pieds de diametre, le troisieme un pied et demi, etle quatrieme un pied. Ces quatre tuyaux, avec leur couverture , s’éle- veront à huit pieds de hauteur, de maniere qu'il y aura à-peu-prèsdeux pieds au-dessus, pour y fixer le chassis, et pour le chaperon du mur. Ces quatre tuyaux suffiront pour échauffer Pair renfermé dans les vi- trages ; car la fumée aura perdu sa chaleur en les traversant. Quand on construit ces murs, on doit avoir soin d’y engager, de distance en dis- tance , quelques crochets ou cram- pons de fer qu’on laisse saillir de deux pouces , et qui servent à sou- tenir le treillage. Ces crampons doi- vent être assez longs pour se prolon- ger dans le mur de derriere ; celui de devant n’ayant que quatre pouces d'épaisseur, ne seroit pas assez fort pour supporter le treillage : mais il faut observer de ne pas les faire pas- ser a travers les tuyaux, parce qu’on ne pourroit pas les nettoyer ; de sorte que la meilleure maniere est MUR de les placer immédiatement du-des- sous des tuiles qui servent de cou- verture aux tuyaux, et à trois ow quatre pieds de distance , ce qui suffira , pourvu que ces crochets soient assez forts. Comme il est né- cessairé que les tuyaux soient bien enduits de terre forte en-dedans , on doit aussi platrer le dessous des tui- les qui les couvre jusqu’au niveau des crochets, afin que ces tuyaux n’offrent aucune inégalité ; car sans cela, la suié s’attacheroit aux cro- chets, et boucheroit à la longue le passage de la fumée. Il conviendra aussi de couvrir ces tuyaux du côte du treillage avec des sacs de hou- blon, ou quelqu’autre toile gros- siere, comme on l’a déjà dit pour les serres chaudes , afin de fermer toutes les issues, de maniere que la fumée ne puisse trouver aucun pas- sage ; sans cette précaution , la fu- mée pénetre souvent , sur - tout quand les murs sont aussi minces qu'il est nécessaire qu’ils soient ici. Cette couverture fortifiera aussi les parois de ces tuyaux ,-et réunira tout l'ouvrage. À chaque extrémité de ces tuyaux, On pratiquera de petites arcades dans le mur de derriere, de maniere qu’on puisse.les nettoyer, et en Ôter toute la suie , lorsqu'il sera nécessaire de le faire; ce qui don- nera beaucoup moins de peine que d’ouvrir ces tuyaux en face : on n’en- MUR dommagera pas non plus les arbres fruitiers, en s’y prenant ainsi, eton ne gâtera pas les tuyaux, comme on le feroit si on les ouvroit par- devant. x Les plates-bandes qui se trouvent en facede ces murailles chaudes, doi- vent avoir quatre piedsdelargeur, ce qui suffit pour le talus des vitrages : on peut y semer un rang de pois nains , pour en avoir de bonne heure , ou un rang de féves naines, qui y réussiront également bien, et qui ne nuiront point aux arbres, si on ne les plante pas trop près. On élevesur le bord de cette plate-bande un petit mur de quatre ou six pou- ces au-dessus du niveau sur lequel on place les. chassis des vitrages, pour les garantir de la pourriture, et qui retiendra la terre de la plate- bande. Les vitrages qu’on destine à cou- vrir ces murs, doivent être divisés en deux rangées. Comme il est né- cessaire qu’ils s'étendent depuis le bas presque jusqu’au haut du mur, ils auroient plus de douze pieds de longueur , s’ils étoient d’une seule piece. Lorsqu'ils ont plus de six pieds de longueur , ils sont trop lourds pour être changés, sur-tout si les cadres sont d’une force pro- portionnee au poids du verre. On doit faire ces cadres de maniere que celui du haut puisse glisser sur celui du bas, et en pratiquant d'un MUR 183 côté trois petits trous dans le bois qui soutient les cadres à un pied de distance Pun de Pautre , on pourra baisser les vitrages supérieurs d’yn ou de trois pieds , suivant le vo- lume d'air qu’on' voudra y intro- duire , etles arrèter dans cette posi- tion au moyen d’une cheville de fer qu'on passera dans ces trous. Le rang inferieur des vitrages peut être construit de maniere qu'on puisse les Gter aisément ; mais comme il est absolument nécessaire qu’ils soient en talus, et que le rang supé- rieur glisse par-dessus, on ne peut pas les faire monter : il n’y a d’ail- leurs aucune nécessité de lesremuer, parce qu’il vaut mieux laisser en- trer l’air par le haut que par le bas. Les pieces de bois qui soutiennent les chassis, doivent étre fixées en bas dans la traverse placée sur le petit mur ; et en haut, par les crampons de fer qu’ona eula précaution d’en- gager dans le mur en le bâtissant. Ces pieces de bois doivent être en sapin, qui ne plie pas comme le chéne et d’autres especes, lorsqu’il est dans une pareille position. Ces bois, doivent être forts, sans quoi ils dureroient peu, sur-tout si l’on est obligé de les changer tous les ans: on cloue au haut de ces pieces une planche forte , au-dessous de la- quelle les chässis doivent glisser. L'usage de cette planche est d’em: pêcher que le vent n’enleye le rang 184 MUR supérieur des châssis, etque la pluie ne, pénetre jusqu'aux arbres : c’est- pourquoi elle doit joindre le plus exactement qu’il est possible, et cou- vrir aussi à-peu-près deux pouces de la partie supérieure des chassis , pour faire couler l’eau sur les vitra- ges , et les tenir fermes. La largeur de ces chassis doit être de trois pieds ou un peu plus, sui- vant que la division de la longueur du mur le permet. Il est indifférent qu’ils soient un peu plus larges, pourvu que leur pesanteur n’empc- che pas de les remuer. Si on les fait trop larges pour qu’un homme puisse les embrasser, on ne les transporte pas commodément. Les barres ou lattes qui soutiennent le verre, doi- vent être placées en longueur ; car si elles étoient en travers , elles arréte- roient l’eau des pluies, qui, pénétrant par le joint et tombant sur les plan- tes, leur feroit beaucoup de tort, sur- tout aux arbres , lorsqwils sont en fleurs. Le plomb qui réunit les vitrages , doit étre large et exactement joint, pour fermer tout passage à P’humi- dité. À chaque extrémité de ces rangs de vitrages , ilrestera un espace entre les chassis et le mur, que lon doit bien boucher , pour empêcher Pair d'y pénétrer; car sans cela cette ou- verture deviendroit fort nuisible aux arbres, Quelques personnes y met- MUR tent des planches ; mais si on le fer- moit avec un chassis vitré, disposé de maniere .qu’on puisse louvrir en partie , pour lasser entrer l’air de tems en tems, cela seroit bien plus avantageux. Quand le vent souffle directement contre le chassis de face, on pourroit ouvrir à chaque bout une de ces petites vitres, pour tem- pérer la chaleur , qui estsouventtrop forte sous ces vitrages. £ Les especes de fruits.qu’on plante ordinairement pour les forcer, sont les Cerisiers , les Pruniers, les Abrico- tiers , et les Brugnons : mais ces der- niers réussissentrarement ; etcomme ils sont de peu de durée, ils ne va- lent pas la peine d’être plantés contre des murs chauds. Pour ce qui est de la Vigne, je suis d’avis qu’on la place . séparément; car comme elle exige plus d’air que les arbres , lorsqu’elle commence à pousser , elle ne pour- roit pas réussir avec eux sous le même vitrage, au-lieu que les au- tres prosperent tous dans le même endroit, parce qu’ils demandent a- peu-près le même degré de cha- leur. Les especesles plus propres à être plantées contre ces murs, sont : Cerisiers. Le Cerisier de Mai printannier , et le Mayduc, Pruniers. ; La Mirabelle , le Damas noir ou Morocco, ‘ MUR Morocco , le gros Damas violet de Tour , etle Drap d’or. Péchers. Le Muscat rouge, la Magdeleine rouge, le Montauban , le Newing- ton printannier ou précoce, la Vio- lette hâtive. Brugnons. La Muscade précoce de Fairchild, le Bruge. Abricotiers. Le Masculin. Comme ces especes sont les plus printannieres, elles sont aussi les plus propres à être plantées contre ces murs, quoiquelles ne soient pas aussi bonnes que quelques au- tres especes de fruits. Cependant comme elles mürissent trois semai- nes ou un moisavant les autres, elles se perfectionnent bientôt, étant ac- célérées par une chaleur artiticielle, En préparant la plate-bande pour y planter ces arbres fruitiers, il faut avoir le même soin que pour ceux qu’on place contre des murs en plein air. Ainsi je n’en dirai rien ici , et je renvoie le Lecteur aux endroits de cet ouvrage. où il trouvera toutes les instructions nécessaires à ce sujet: On palisse les branches qui com- mencent à pousser; mais on ne place point le treillage que les arbres ne Tome V. MUR 185 soient en état de produire beaucoup de fruits. Jusqu’à ce tems, on peut les soutenir avec des pesseaux à Pordinaire , et l’on attend, pour les forcer, qu'ils soient devenus. assez vigoureux , c’est-a-dire au moins de quatre ou cing ans, suivant les pro- grès qu’ils aurontfaits. Sion les force trop jeunes , ils s’affoiblissent si fort, qu’ils ne poussent que très-rarement des branches bien nourries dans la suite: d’ailleurs la petite quantité de fruits que les jeunes arbres produi- sent , n'indemniseroit point des frais qu'ils exigeroient; la dépense en bois ou encharbon, etles soins étant les mêmes pour de petits arbres ca- pables de produire au plus six ou sept fruits, que pour ceux qui en donnent trois ou quatre douzaines. Ainsi, plus on-donne de tems à ces arbres pour se fortifier avant de les forcer, plus ils sont en état de dé- dommager de la peine et des dépen- ses. La meilleure méthode est de ne faire ni cadres, ni treillage, ni aucune autre chose en bois , avant que les arbres soient assez avancés pour être forcés ; car si l’on place ces ouvrages aussi-tot que le murest bati , comme on le pratique quelquefois, ils se- ront à moitié pourris avant qu'ils puissent être d'aucun usage: mais en suivant ma méthode , on doit avoir grand soin de ne pasendomma- ger les arbres en plaçant le treillages Aa 186 “MUR Quand ces arbres auront acquis assez de force pour produire une cer- taine quantité de fruits, la partie qu’on veut forcer au printems sui- vant, doit étre taillée au commence- ment de l’automne. On coupe les petites branches entierement, ou on les raccourcit beaucoup , parce qu’elles périroient presque toutes, lorsqu’elles se trouveroient expostes a une chaleur artificielle: et quoique quelques-unes soient bien chargées de boutons à fleurs, si elles sont foi- bles, elles n'auront pas la force de les nourrir ; de sorte que les fleurs épuisant toute la séve , les branches périssent bientôt après. Les branches plus fortes doivent aussi être rac- courcies à une longueur convenable, comme nous l’avons dit pour les arbres en plein air, avec cette seule différence que les arbres qu’on des- tine à étre forcés, ne doivent pas avoir leurs branches si longues, parce que la chaleur les afforblit beaucoup ; et comme tous les bou- tons à fruits réussissent sous les chas- sis, parce qu'ils sont à couvert des injures de lair, il en faut laisser beaucoup moins. Les branches doi- vent ètre fixées régulierement au treillage , à une distance convenable Pune de Pautre, afin que celles qui doivent pousser au printems suivant, ne s’ombragent point mutuellement. Jai conseillé de tailler ces arbres au commencement de l’automne , afin MUR que les branches qu’ona conservées, puissent attirer à elles toute la séve, et qu’ctant bien remplies de sucs de la séve en hiver , elles soient plus disposées à la végétation, lorsque les feux sont allumés. On commence à allumer les feux vers le milieu ou à la fin de Janvier, suivant que le tems est plus ou moins favorable ; car si Pon fait fleurir les arbres trop tot , il est a craindre qu’ils ne réussissent pas , à cause des grands froids qui peuvent survenir encore: c’estpourquoi la méthode la plus sûre est de ne commencer à allumer le feu que vers la fin de Jan- vier , parce qu'on aura besoin de donner de Pair aux arbres, quand ils seront en fleurs, ce qui est im- praticable dans le mauvais tems. Les arbres qui fleuriront vers le milieu de Fevrier , donneront des fruits assez tot. Les Cerises mürirontau com- mencement d'Avril, les Abricotiers au mois de Mai, et bientotaprés suivront les Prunes, les Péches et les Brugnons. Quelques personnes plantent sur les plates-bandes , au-devant des ar- bres fruitiers , des Fraisiers, qui sou- vent réussissent tres- bien ; mais quand on adopte cette méthode, il faut avoir attention d'empêcher ces plantes de remper sur la plate-bande ; car elles épuiseroient toute la subs- tance de la terre, et feroient beau- coup de tort aux arbres. Ainsi , quand on désire avoir des Fraises “# MU KR précoces, je conseille de mettre ces plantes dans des pots ou séparé- ment, aune bonne distance, sur une plate-bande à l’ombre, dans une terre forte, une année avant de les forcer , et d’arracher pendant ce tems tous les fils qui poussent, pour fortifier la racine principale et la préparer à produire du fruit. A la Saint-Michel , on peut les transplan- ter, avec de grosses mottes de terre à leurs racines, dans les plates-ban- des , au-devant des arbres qu’on veut forcer au printems suivant, pour qu’elles aient le tems de pousser des racines avant cette saison. Sion les arrose lorsque les boutons à fleurs commencent à paroitre, elles produiront une grande quantité de Fraises | qui muriront vers la fin d’A- vril où au commencement de Mai. Lorsque ces plantes ont donné leurs fruits , il estbon de les enlever aussi- tot, afin qu’elles ne privent pas les arbres de la nourriture qui leur est nécessaire. Fraises précoces. J’insérerai ici une autre pratique dont on use assez com- munément pour se procurer des Fraises dans le commencement du printems, quoique cela n’appartienne pas proprement à cet article. On éleve les Fraisiers dans des pots ou dans des plates-bandes, comme on Pa dit plus haut, pendant un an au moins. Vers le commencement de Fevrier , on leur prépare une couche MUR 187 de chaleur tempérée , et d’une gran- deur proportionnée au nombre de plantes qu’on veut forcer. Les vitra- ges qu’on destine à les couvrir, peu- vent être de la même forme que ceux que l’on emploie pour les couches chaudes ordinaires sur lesquelles on plante des Concombres printanniers. On couvre cette couche avec de la terre forte et neuve, à huit pouces d'épaisseur, et l’on y place les Frai- siers enlevés en motte, en laissant entr’eux une distance suffisante. Comme il fauttoujours les dépouiller des fils qu’ils poussent, ils ne s’éten- dront pas beaucoup sur la couche, jusqu'a ce que leurs fruits soient pas- sés ; alors on les arrose légerement, pour comprimeréla terre autour de leurs racines, et on répete cet arro- sement à mesure que la terre se des- seche, pour leur faire produire de nouveaux fruits. Pendant les nuits froides, on couvre les vitrages avec des nattes, pour conserver une cha- leur convenable dans les couches; mais durant la journée, lorsque le tems est favorable, on leve les châs- sis, pour y admettre lair ; car si l’on poussoit trop ces plantes, sur-tout lorsqu'elles commencent à fleurir, elles ne produiroient pas beaucoup de fruits, Sile froid continue long- tems, et que la chaleur des couches diminue, on place autour du fu- mier chaud, pour en renouveller la chaleur, en observant toujours de Aaij 188 MUR ne pas employer trop chaud, de peur qu'il ne brüle les racines des plantes. Si ces Fraisiers sont vigou- reux et en état de porter du fruit; si on lés transplante avec de bonnes mottes, etsi l’on entretient avec soin la chaleur de la couche, on aura une grande quantité de fruits à la fin ou au commencement de Mai, et les plantes continueront à en donner de nouvelles, jusqu’à ce que celles de pleine terre puissent leur succéder. Les especes les plus propres à étre forcées, sont les Fraises écarlate ou celles des Alpes; car les Haut-Bois ou Caprons sont trop rempans pour cela. Pour reveniranos murailles chau- des, tout ce que j'ai inséré ici touchant la maniere de forcer les fruits, n’a été que pour les faire mu- rir plutôt qu’on ne peut les avoir contre un mur ordinaire ; mais dans quelques endroits de lPAngleterre, où la plupart de nos meilleures es- peces de fruits se perfectionnent ra- rement, il seroit fort à propos de construire de semblables murailles , pour se procurer les bonnes especes de Péches et de Prunes , qui n’y peu- vent mürir autrement. Ces murs se- roient sur-tout utiles dans les cantons où le chauffage est à bon marché. Les murs étant bâtis, la dépense pour le reste seroit peu considéra- ble. Je ne conseillerois cependant pas de faire les frais des vitrages, à MUR -- moins que ce ne soit pour une pe- ute longueur de muraille, mais de se servir de canevas ou de papiers huilés , qui rempliront le même objet : car, comme il ne seroit pas né- cessaire de couvrir ces arbres avant le commencement de Mars, tems auquel on allumeroitles feux, avant qu'ils soient en fleurs, le tems est souvent assez chaud pour pouvoir les découvrir vers midi, et les ex- poser au soleil ; car lorsqu'on les tient trop couverts, leurs branches filent , et leurs feuilles palissent. Comme le but de cette méthode n’est que de faire fleurir ces arbres trois semaines ou un mois plutôt, il n’est pas nécessaire de les échauf- fer par de grands feux, ni de les tenir trop couverts. Au lieu de canevas, on peutse servir plus utilement de papiers hui- lés, que l’on emploie comme il a été dit pour les Medons , en collant en- semble autant de feuilles qu'il en faut pour couvrir les chassis : quand la colle est seche, on les attache sur ces cadres , et on les enduit d’huile au moyen d’une brosse ; ce qui donnera la transparence au papier, et le rendra propre à l'usage auquel il est destiné. Ce papier durera une saison, et il n’en coûtera pas beau- coup pour le réparer : c’est-pour- quoi il faut le préférer au canevas. Toutes les plantes réussiront mieux sous ce papier que sous le caneyas, MUR ou toute autre couverture qui n’ad- met point aussi bien les rayons de la lumiere. Les châssis qui doivent porter ces papiers huilés , n’ont pas besoin d’être aussi forts que ceux qui soutiennent des vitrages ; et comme ils ne restent que trois mois exposés aux injures de air, ils peu- vent durer long-tems , si l’on a soin de les mettre à couvert aussi-tôt qu’on nen a plus besoin. Dans les- pace detrois mois, c’est-à-dire, de- puis le commencement de Mars jus- qu’à la fin de Mai, les arbres seront bien feuillés, et les jeunes branches auront fait assez de progrès pour être en état de protéger les fruits. Il ne faut pas Oter ces couvertures tout 4 coup, mais accoutumer par grés les arbres au plein air, sans quoi le changement seroit peut-être trop subit, et pourroit faire tomber les fruits, sur-tout s’il survient des nuits froides. Les Seigneurs qui voudront adop- ter cette méthode , pourront se pro- curer les meilleures especes de fruits dans les parties les plus septentrio- nales de l'Angleterre, où, sans un pareil secours, il est impossible de les faire murir ; et comme la houille est fort commune dans ces cantons, la dépense du feu sera peu consi- dérable. Je suis fort étonné que les Seigneurs qui habitent cette partie septentrionale , ne suivent point ce procédé ; car ils savent bien qu’à MUR 189 peu de distance de chez eux, il y a de pareilles murailles, qui, à la vé- rité , ontété élevées plutôt par la cu- riosité que pour l'usage; et ces murs , pour la plupart, sons si mal construits , que l’on consomme qua- tre fois plus de matieres combustibles qu'il n’en faut en suivant la méthode que je viens d'indiquer. Quand la chaleur nest pas également distri- buce par tour le mur, quelques ar- bres en ont trop, et d’autres pas assez. Certaines gens construisent leurs murs de maniere que la plus grande partie de la chaleur se porte sous la plate-bande contre la racine des ar- bres , parce qu’ils pensent que la, chaleur leur est aussi nécessaire qu'aux branches: mais c’est une er- reur ; le feu doit nécessairement nuire aux racines des arbres , en des- sechant Phumidité de la terre, et en brûlant leurs fibres délicates, qui se trouvent à sa portée. On doit donc rejetter cette pratique , et élever tou- jours le premier tuyau d’un pied , ou au moins de quelques pouces au- dessus du niveau de la plate-bande, suivant que la terre est seche ou hu- mide, au-lieu de l’enfoncer sous la terre, où il ne serviroit qu’à la des- secher , au-lieu d’échauffer lair au- tour desarbres , ce que l’on doit uni- quement chercher par cette chaleur artficielle. On fait quelquefois entrer une branche de vigne dans la serre , 190 MUR et cette branche produit des fruits aussi promptement que sil’arbre en- tier ayoit été forcé , tandis que toutes les autres branches du méme arbre exposées en plein air, n’ensontpoint : du tout accélérées, quoiqu’elles re- çoivent la nourriture du même pied ; ce qui prouve, d’une maniere évi- dente, qu’il n’est pas nécessaire d’é- chauffer les racines des arbres, pour en obtenir plutôt des fruits, ou pour hater leur maturité. J'ai aussi entendu parler de murs construits pour forcer des fruits, avec une ouverture depuis le haut jusqu’en bas, de maniere qu’ils for- moient une double muraille de dis- tance en distance, pour y faire du feu : mais cette méthode estpeuavan- tageuse ; car si les murs sont ouverts en haut pour laisser sortir la fumée , la chaleur doit s’¢chapper ; et si cette fumée ne fait pas trois ou qua- tre tours dans des tuyaux de briques, la chaleur se dissipera par le haut, sans rendre le moindre service aux arbres. Quand on a planté contre des mu- railles les meilleuresespecesde fruits, si l’on veut faire murir parfaitement ces fruits, 1l faut remettre les cou- vertures sur les arbres , en cas que Pautomne se trouve froid et plu- vieux ; et en faisant un peu de feu pour dessecher lhumidité , on em- péchera le fruit de moisir, et l’on ayancera sa maturité, Si l’on suit cette Me UUR méthode, il faut ôter les couvertures lorsque le tems le permet, afin que le fruit jouisse du plein air, sans quoi il seroit insipide et d’une mau- vaise qualité. Quoique dans mes instructions précédentes pour for- cer les fruits, j’aye conseillé de lais- ser reposer les arbres deux ou trois ans, pour qu'ils recouvrent leur vi- gueur , cependant il ne faut pas l’en- tendre des arbres que l’on se con- tente d'avancer pour perfectionner leurs fruits ; car comme il ne faut pas faire allumer les feux avant le commencement de Mars, ces arbres men seront point affoiblis , parce qu'ils seront accoutumés au plein air long-tems avant la maturité de leurs fruits, etils auront le tems perfectionner leurs boutons pour Pannée suivante. Ainsi, on peut forcer ces arbres tous les ans , sans leur nuire beaucoup, pourvu qu’on les traite avec soin. En forçant des arbres fruitiers, quelques personnes placent des ther- mometres sous les chassis , pour mieux régler la chaleur : mais il faut alors les suspendre a Vombre ; car si, au printems, ils restoient seulement une heure exposés aux rayons du soleil , Pesprit-de-vin se raréfieroit , et s’cleveroit jusqu’au haut du tube, tandis que, sous le chassis , Pair ne seroit que tempéré : mais comme lusage principal de ce thermometre est de régler le feu, il MUR sert à peu de chose pendant le jour; car une heure de soleil sur ces chas- sis échauffera assez Pair pour per- fectionner les fruits d'Europe, sans chaleur artificielle; ce qui fait qu’on n’a pas besoin d’allumer le feu pen- dant le jour , à moins que le tems ne se trouve fort mauvais; etsi, parles feux de la nuit, l’air est échauffé au point tempéré marqué sur le ther- mometre botanique , les fruits réus- siront beaucoup mieux que dans une plus grande chaleur. Aux environs de Londres, quel- ques personnes s'occupent à élever des fruits printaniers , pour fournir les marchés ; ce qu’ils operent par la seule chaleur du fumier, n’ayant point de murs chauds dans leurs jar- dins. Voici la maniere dont elles s’y prennent. Après avoir mis en tas une grande quantité de fumier nou- veau, comme on le pratique pour les couches chaudes, lorsque ce fu- mier a acquis une chaleur convena- ble, on le place derriere la muraille contre laquelle sont plantés les ar- bres fruitiers , en lui donnant quatre pieds d'épaisseur au bas ; mais en di- minuant par dégrés cette épaisseur jusqu’à un pied ou dix pouces vers le haut : on comprime ce fumier lége- gerementavec la fourche, pour em- pêcher la chaleur de se dissiper trop tot; mais il ne faut pas le battre MUR 191 trop, de peur qu’il ne fermente pas: on unit sa surface autant qu’il est pos- sible , afin que l’eau de la pluie puisse s’écouler facilement; et en le couvrant de chaume , comme on le fait quelquefois, on l’empéche de se pourrir trop tôt, et l’on conserve plus long-tems sa chaleur. On ne place point ce fumier dans le tems où Pon allume ordinairement les feux, mais un peu plus tard, c’est-à-dire, vers le milieu de Fevrier. Ce fumier conserve sa chaleur pendantun mois ou cing semaines; aprés ce tems, on en prépare dun autre, et l’on en- leve le premier, ou bien on le méle avec le nouveau , qui renouvellera sa chaleur, et la conservera jusqu’a la derniere saison: on couvre le mur avec du papier huilé, comme nous Pavons dit, et l’on traite les arbres de la même maniere; mais il faut avoir plus de soin d’ôter ces chassis, lorsque le tems le permet , sans quoi la fumée du fumier occasionneroit une grande humidité qui pénetre- roit à travers le mur, et nuiroit beau - coup auxarbres, sur-tout quand ils sonten fleurs. Quelques Jardiniers, par cette méthode , ont forcé de longs murs garnis de vieux arbres , qui ont pro- duit une grande quantité de fruits tous les ans, et qui ont rapporté au- dela de la dépense : mais comme il est difficile en plusieurs endroits de MUS se procurer une quantité sufisante 102 de fumier , les murs chauds y sont moins dispendieux. J’ai vu construire des murailles en bois, pour forcer des arbres fruitiers, au moyen du fumier: mais ces*mu- railles de bois ne valent rien; car Podeur etles exhalaisons du fumier, qui passent à travers les fentes des planches, nuit beaucoup aux arbres: d’ailleurs ces planches étant toujours humides, tant quele fumier Pestlui- même , les arbres en souffrent beau- coup ; et comme ces planches se pourrissent en peu d’annces, elles sont plus coûteuses que les murs, sans donner le même produit. MURE DE RONCE. Voyez Ru- Bus Casius. L. MURIER. Voyez Morus. MURIER NAIN. Voyez Rusus CHAMÆMORUS. MUSA. Plum. Nov. Gen. 24. tab. 34. Lin. Gen. Plant. 1010. Bananier ou Figuier d'Adam, Bihaï , troisieme espece, est remis sous le nom d’He- liconia. Caracteres. Cette plante a des fieurs mâles et femelles , et même quel- ques fleurs hermaphrodites sur le méme pédoncule ou dans la même grappe; elles sont produites sur une MUS simple tige ou spadix : les fleurs males sont placées sur la partie haute du poinçon, et les femelles vers le bas ; elles sont rassemblées en grap- pes , qui ont chacune une enveloppe qui tombe. Ces fleurs sont labices ; les pétales constituentla levre supé- rieure, et le nectaire l’inférieure ; elles ont six étamines en forme d’a- lêne , dont cing sont situées dans le pétale, et la sixieme dans le nectaire: celle-ci est une fois plus longue que les autres, et terminée par une an- there linéaire ; les autres n’ont point d’antheres: le germe , qui est sous la fleur , est long, et a trois angles ob- tus ; il soutient un style érigé , cylin- drique , et couronné par un stigmat rond. Ce germe se change dans la suite en un fruit oblong , triangu- laure , charnu, couvert d’une peau épaissse , et divisé en trois parties. Ce fruit se nomme Bannane ou Figue Bannane , etla grappe qui ras- “semble ces fruits est appelée ré- gine. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere ‘section de la vingt-troi- sieme classe de LINNEE, qui ren- ferme celles qui ont des fleurs males, femelles et hermaphrodites sur la mème tige. PLUMIER le range dans la classe de TOURNEFORT, avec les fleurs irrégulieres de plusieurs pé- tales; et GarciN le place parmi les plantes a fleurs de lys. Les MUS Les especes sont: 1°, Musa parasidiaca , spadice nu- tante , floribus masculis persistentibus. Lin. Sp.1477. Burm. Ind. 217 ; Ba- nanier avec un spadix penché, et des fleurs males qui persistent. Musa fructu Cucumerino longiore. Plum. Nov. Gen. 2+; Bananier avec un plus long fruit en forme de Con- combre , communément appelé ar- bre de Bananier, Musa recemo simplicissimo. Hort, Cliff. 467. Hort. Ups. 301. Fl. Zeyl. 368. Roy. Lugd, - B. 10. Hasselq. it, 491. Gron. Orient. 324. ‘Musa Cliffortiana. Lin. Mus. 1.f. 1. Trew. Ehret. f. 18, 19. 20. Musa Clus. Exot, 229. Rumph. Amb. 5. p. 125. f. 60. Ficus Indica, fructu rac emoso , folio oblongo. Bauh. Pin. 508. Palma humilis, longis latisque foliis. Bauh. Pin, 107. Bata. Rheed. Mal, 1, p. 17. f. 12. 13.14. 2°. Musa sapientum, spadice nu- tante, floribus masculis deciduis. Lin. Sp. 1477 3 Bananier avec un épi penché , et des fleurs males qui tombent. Musa fructu Cucumerino breviore. Plum. Nov. Gen. 24 ; Bananier avec un fruit plus court en forme de Con- combre , nommé simplement Bana- nier, Musa spadice nutante, fructu breviore’ oblongo. Brown. Jam. 363. Tome V. MUS 193 Musa spadice nittante , fructu bre- viore obtuse angulato. Lin. Syst, Plant. tom. 4. pe 295, Sp. 2. : Musa caudice maculato, fructurecto~ rotundo , breviore , odorato. Sloan. Jam. 192. Hist. 2. p. 147. Trew, Ehret, 4. fais, B37" Muse affinis altera. Bauh. Pin. 580. Ficus Indica racemosa, foliis venuste venosis , fructu minore. Pluk. Alm. 145. Paradisiaca. On cultive communé- ment la premiere espece dans les Isles de PAmérique, où son fruit sert à la nourriture des Negres, qui le mangent en guise de pain, Quel- ques blancs le préferent aussi à pres- que toute autre nourriture , et sur- tout au Pain a Lyame et à la Cas- save. Cette plante s’éleve avec une tige molle etherbacée , à quinze ou vingt pieds de hauteur , et même davan- tage. La partie basse de la tige est souvent aussi grosse que la cuisse, mais plus mince par dégrés jusqu’au sommet, où les feuilles sortent sur chaque côté. Ces feuilles ont sou- vent plus de six pieds de longueur sur deux de large; la côte du milieu est forte, charnue, et donne origine à un grand nombre de nervures transversales , qui s’étendent jus- qu'aux bords. Ces feuilles sont min- ces et tendres ; de sorte que, quand elles sont exposées en plein air, le vent, qui a beaucoup de prise sur Bb 194 MUS elles , les déchire ordinairement ; elles sortent de la tige principale, qu’elles enveloppent de leurs bases. Quandelles commencent à paroitre, elles semblent être roulées; mais à mesure qu'elles s’élevent au-dessus de latige, elles s'étendent entiere- ment , et se penchent en arriere. Comme elles sortent roulées, ainsi qu'on vient de le dire , leur accrois- sement vers le haut est si prompt, qu'on pourroit presque le suivre à Poil nud; car si lon tire une ligne horisontale à leur extrémité, on verra qu’en une heure de tems elles se sont élevées à un pouce au-des- sus. Quand la plante est parvenue à son entiere hauteur, les épis des fleurs paroissent dans le centre des feuilles ; ils ont souvent à-peu-près quatre pieds de longueur, et sont inclinés sur le côté : les fleurs sortent en grappes, celles du bas sont les plus larges, et les autres diminuent de largeur à mesure qu’elles sont plus voisines de l'extrémité, Chaque paquet ou grappe est couvert d’une gaine d’une belle couleur pourpre en-dedans , et qui tombe quand les fleurs souvrent. Le haut de lépi est garni de fleurs males ou stériles, qui ne produisent point de fruits, et celles de la seconde espece tom- bent avec leurs enveloppes. Le fruit de cette plante a huit ou neuf pouces de longueur sur plus d’un pouce de MUS diametre ; il est un peu recourbé , à trois angles , d’abord vert, et d’un jaune pale lorsqu'il est mir; sa peau est rude , et recouvre une chair molle d’une saveur douce et agréa- ble. La tige du fruit ou Je régime est souvent assez gros pour peser plus de quarante livres. On coupe toujours le fruit de la premiere espece, qui est la Banane, avant sa maturité; on Je fait cuire sous la cendre , et on le mange en guise de pain; ses feuilles servent de serviettes et de nappes, et on s’en sert encore pour nourrir les co- chous, Sapientum. La seconde espece, à laquelle on donne communément le nom de Bananier, diflere de la pre- miere par ses tiges marquées de taches d’un pourpre foncé. Son fruit, que l’on nomme Figue Banane, est plus court, plus droit, et plusrond : les fleurs males tombent, la chair est plus molle et dun goût plus sucré ; aussile mange- t-on toujours au dessert, et il est raies et de rare qu’on en fasse le même usage que du précédent, ce qui fait qu’on ne le cultive pas en si grande abon- dance. Culture. Ces deux plantes ont été portées des Isles Canaries en Amé- rique. On croit qu’elles avoient été transportées dans ces Isles de la cote de Guinée, où elles croissent naturellement, On les cultive aussi MUS en Egypte, et dans plusieurs autres pays chauds , où elles acquierent tout leur développement environ dix mois après qu’elles ont été plantées, et donnent des fruits murs. Quand leurs tiges sont coupées, leurs ract- nes poussent plusieurs rejettons qui produisent aussi du fruit dix mois après; de sorte qu’en les coupant dans des tems différens , ces fruits se succedent sans interruption pendant toute l’année. En Europe , on conserve quel- ques-unes de ces plantes dans les jardins des curieux qui ont des serres chaudes assez grandes pour les con- tenir, dans plusieurs desquelles serres elles ont perfectionné leurs fruits” assez bien : mais comme elles s’éle- vent à une hauteur considérable , et que leurs feuilles sont grandes, elles exigent plus de place dans la serre qu'on ne voudroit leur en donner. On les multiplie par les rejettons qui sortent des racines de celles qui ont produit des fruits ; et quand les jeu- nes plantes sont génées dans leur cri, elles poussent aussi des rejet- tons , qu'il faut enlever soigneuse- ment, en y conservant quelques fibres : on les plante dans des pots remplis dune terre riche et légere , et on les plonge dans la couche de tan de la serre. On peut enlever ces rejettons dans tous les tems de l’été ; mais il est toujours plus avantageux de les dé- MUS 195 tacher , tandis qu’ils sont encoretrès- jeunes , parce que leurs racines étant devenues grosses, elles ne poussent pas si aisément de nouvelles fibres , et que les plantes se pourrissent sou- vent, quand on coupe, en les ens levant, la partie épaisse de leurs ra- cines. Il faut arroser beaucoup ces plan- tes pendant l'été ; car la surface de leurs feuilles étant fort étendue, elles perdent beaucoup d'humidité par la transpiration dans les tems chauds, En hiver, on les arrose très-légere- ment; mals on répete souvent cette opération. Les pots dans lesquels ces plantes sont placées doivent être propor- tionnés à leur grosseur ; car leurs ra- cines s'étendent ordinairement fort loin, La terre qu’on leur donne doit être riche et légere, et le dégré de chaleur auquel elles profitent le mieux , est le mêine que celui qui convient aux Aranas. Au moyen de ce traitement , plusieurs des plantes que j'ai possédées ont perfectionné leurs fruits, et se sont élevées à la hauteur d'environ vingt pieds. La méthode la plus sure pour faire porter du fruit à ces plantes dans notre climat, est, après qu’elles ont cru pendant quelque tems dans des pots, et qu’elles ont poussé de bonnes racines, de les enlever avec la motte de terre, etde les planter dans la couche de tan de la serre chaude, Bb ij MUS en observant de mettre un peu de vieux tan contre leurs racines, pour que leurs fibres puissent pénétrer ; 196 bientot après , ces racines s’éten- dront à plusieurs pieds de tous côtés, et les plantes feront beaucoup plus de progrès que celles quisont gênées dans des pots ou dans des caisses. Quand la couche a besoin d’être re- nouvelée avec du nouveau tan, il faut en laisser une assez grande quan- tité du vieux autour de leurs racines, non-seulement pour ne point les en- dommager en l’enlevant , mais en- core pour empécher que le tan nou- veau ne les brule, Ces plantes ne font des progrès qu’autant qu’elles sont bien arrosées. En hiver, on donne à chacune environ deux pin- tes d’eau , deux fois la semaine ; mais en été,il leur en faut au moins quatre pintes chaques deux jours. Si leurs tiges de fleurs paroissent au prin- tems, on pourra espérer de leur voir perfectionner leurs fruits ; mais quand ces tiges poussent plus tard, les plantes périssent quelquefois avant que leurs fruits soient murs. Les serres chaudes dans lesquelles elles sont placées, doivent avoir au moins vingt pieds de hauteur, sans quoi il ny aura pas assez de place pour létendue de leurs feuilles ; car lorsqu'elles sont en vigueur , ces feuilles ont souvent huit pieds de longueur et deux de largeur , et les tiges ont quatorze pieds jusqu’à MUS la division des feuilles; de maniere que quand les serres n’ont pas assez de hauteur , les feuilles sont génées , et l'accroissement des plantes est fort retardé : d’ailleurs quand les feuilles se penchent contre les vitrages , et qu'elles croissent avec vigueur, ces vitrages courent risque d’être brisés 5 car jai vu, dans cette circonstances ces feuilles casser les vitrages d’une serre , et sortir de deux outrois pou- ces au-dessus dans une seule nuit. J'ai eu des régimes de fruits de la premiere espece, qui ont muri par- faitement en Angleterre , et qui pe- soient plus de quarante livres : mais ce fruit n’est pas assez bon pour en- gager à faire la dépense de le cultiver fans ce pays. On préfere la seconde espece à la premiere dans les pays chauds où on la cultive, parce que son fruit est beaucoup plus agréable au goût, Les régimes de celle-ci sont moins gros que ceux de la premiere es- pece, et le fruit n’en est pas silong: il devient d’un jaune foncé à me- sure qu'il mürit ; son gout ressem- ble un peu à celui d’une Figue fari- neuse. Des personnes qui ont résidé en Amérique, et qui y ont mangé de ces fruits, ont trouvé que ceux qui croissent en Angleterre leur étoient peu inférieurs en qualité. Je pense que les habitans de ces con- trées ne font tant de cas de ces fruits, que parce qu’ils n’en ont pas MUS beaucoup d’autres qui leur soient préférables ; mais ils seroient peu re- cherchés en Europe , quand même on pourroit les y avoir dans leur plus grande perfection, MUSC ox KETMIE D’AMERIQUE, Voyez H1BISCUs ABELMOSCHUS. MUSC ou GRAPPE DE JACINTHE. Voyez Muscart. MUSCARI. Tourn. Inst. R. H. 347. tab. 180, Hyacinthus. Lin, Gen. Plant. Ed. nov. n. 4613 Musc, vul- gairement appelé Grappe de Ja- cinthe. Caracteres. La fleur n’a point de calice ; la corolle est monopétale, en forme de cruche , etréfléchie sur ses bords: la fleur a trois nectaires sur le sommet du germe , et six éta- mines en forme d’aléne, plus cour- tes que la corolle , et dont les an- theres sont réunies ; dans son centre est placé un germe rond à trois an- gles , qui soutient un style simple, couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change dans la suite en une capsule ronde à trois angles, et à trois cellules remplies de semences rondes. Le Docteur LINNÉE a joint ce genre à la Jacinthe, qui est placée dans la premiere section de la sixieme classe , avec les plantes , dont les fleurs ont six étamines et un style. MUS Les especes sont: 1°. Muscari borryoides , corollis glo- bosis , uniformibus , foliis canaliculato- cylindricis , strictis; Muscari avec des corolles globulaires et uniformes , et des feuilles cylindriques et en forme de gouttieres serrées. 197 Muscari arvense , Junci-folium cæru- leum minus. Tourn. Inst. 348 ; petit Muscari bleu des champs , à feuilles de Jonc , communément appelé Grappe de Jacinthe. Hyacinthus botryoides. Lin. Syst, Plant. tom. 2. p.80. Sp. 12. Hyacinthus foliis gramineis , spicd ovatd , floribus globosis fœcundis. Hall. Hely, n. 1246. Hyacinthus botryoides vernus minor , latifolius , cæruleus, inodorus, Bauh. Hist.°2. p..$72. Hyacinthus botryoides purpureus UT, Clus. Hist. 1. p. 181. 2°. Muscari comosum , corollis an= gulato-cylindricis , summis sterilibus , longius pedicellatis ; Muscari avec des corolles angulaires et cylindriques qui sont stériles au sommet de lépi , où elles ont de plus longs pédon- cules. ‘ Muscari arvense , latifolium purpu- rafcens, Tourn, Inst. 347 ; Muscari pourpre des champs, à larges feuil- les, communément appelé Jacinthe a beau poil. Hyacinthus comosus. Lin, Syst. Plant. tom, 2. p. 79. Sp. 11. Scop» carn, 2, n. 423. Pollich. pal. m 342% 198 MUS Jacq. Austr. 1. 126. Kniph, cent, 2. Ne 34 Hyacinthus spicd longissimad , flori- bus supremis sterilibus, erectis , inferiori- bus fœcundis, patulis. Hall, Hely. n. 1247. Hyacinthus corollis globosis , summis pedunculatis, foliis ensi-formibus, Sauv. Monsp. 17. Hyacinthus. Cam. Epit. 798, 3°. Muscari racemosum, corollis ovatis, summis sessilibus , foliis laxis ; Mus- cariavec des corolles ovales, dont les sommets sont sessiles, et les feuilles moins serrées, Muscari obsoletiore flore. Clus. Hist. I.p.1783 Muscari à fleurs de cou- leur usée, communément appelé Jacinthe de Musc. Hyacinthus racemosus. Lin, Syst. Plant. tom. 2. p. 80, Sp. 13. Sauv. Monsp. 17. Jacq. Austr. t, 187. Hyacinthus foliis carinatis , spicd ovata , floribus globosis. Hall, Hely. 7, 1245. Allium caninum exiguum.Trag.7 50, 4°. Muscari monstrosum corollis sub- ovatis ; Muscari avec des corolles presque ovales. Hyacinthus paniculd cæruleä. C. B. P, 42; Jacinthe bleue en panicule, appelée Jacinthe plumacée. Hyacinthus monstrosus. Lin. Syst, Plant. tom. 2.p. 709. Sp. 10. 5°. Muscari Orchioides , corollis sex- partitis , petalis tribus exterioribus bre- pioribus ; Muscari avec des corolles M UNS divisees en six parties, et dont les trois pétales extérieurs sont les plus courts, Hyacinthus Orchioides ; Africanus ; major bifolius maculatus , flore sulphu- reo, obsoleto , majore. Breyn, Prod. 3. 243 la plus grande Jacinthe d’Afri- que, ressemblante à l’Orchis, a deux feuilles tachetées , ayant une grande fleur d’une couleur de soufre usée, Hyacinthus Orchioides. Lin. Syst. Plant, tom. 2, p. 80. Sp. 14. Jacq. Hort. t. 178. Orchis angustifolia maculata. Buxb. cent. 3. p. 10, tom. 16. Botryoides. La premiere espece croit naturellement dans les vignes et les terres labourées, en France, en Italie et en Allemagne : quand elle est une fois établie dans un jar- din, 1l n’est pas aisé de la détruire, car ses racines se multiplient consi- dérablement ; et si on lui laisse écar- ter ses semences, tout le terrein en est bientôt rempli. Il y a trois varié- tés de cette espece , l’une à fleurs bleues , la seconde à fleurs blan- ches, et la troisieme à fleurs cen- drées : la premiere a une petite ra- cine ronde et bulbeuse , de laquelle sortent plusieurs feuilles de six pou- ces environ de longueur, étroites, recourbées sur leurs bords, et en forme de gouttieres ; du centre de ces feuilles s’éleve une uge nue, et garnie vers son sommet d’un épi serré de fleurs bleues en forme de Mus cruches , sessiles au pédoncule, et qui répandent une odeur d’un em- pois nouveau, ou de noyaux de prunes frais. Cette plante fleurit en Avril, et ses semences miurissent à la fin de Juin. Comosum. La seconde espece est originaire de l'Espagne et du Portu- gal, d’où ses racines et ses graines m'ont été envoyées ; elle a une ra- cine bulbeuse aussi grosse qu’un Oignon médiocre , de laquelle sor- tent cinq ou six feuilles d’un pied de longueur sur neuflignes de lar- geur à leur base, mais plus étroites par dégrés jusqu’à la pointe : la tige de fleurs, qui s’éleve à un pied en- viron de hauteur, est nue dans la moitié de sa longueur vers le bas; mais le haut est garni de fleurs pour- pre, cylindriques, angulaires, pos- tées sur des pédoncules de six pou- ces de longueur ; elles sont placées horisontalement : la tige est termi- née par une touffe de fleurs dont les corolles sont ovales, et qui sont sté- tiles , parce qu’elles n’ont ni style ni germe. Cette espece fleurit a la fin d'Avril ou au commencement de Mai; elle donne une variété a fleurs blanches , et une autre a fleurs bleues ; mais la pourpre est la plus commune. Racemosum. La troisieme a des racines grosses , ovales et bulbeuses , d'où s’élevent plusieurs feuilles de huit ou neuf pouces de longueur, MUS 199 sur six lignes de largeur , un peu re- courbées sur leurs côtés , terminées en pointe obtuse, et quise roulentles unes sur les autresa leur base: la ‘tige de fleurssort du milieu de ces feuil- les ; elle est nue vers le bas , et gar- nie en haut de petites fleurs rappro- chées en épis, dont les corolles sont ovales, en forme de eruche, réflé- chies sur leurs bords, d’une couleur de pourpre cendrée , ou de couleur usée , comme si elles étoient fa- nées , et d’une odeur agréable de musc. Ces tiges n’ont que six pouces de hauteur, et les fleurs n’ont pas grande apparence ; mais quand elles sont nombreuses , elles parfument Pair à une distance considérable, Cette plante fleurit en Avril, etses semences murtssent en Juillet. Il y a deux variétés de cette es. pece , dont la premiere a des fleurs de même couleur que celles de la précédente sur le bas de Pépi, mais plus larges, et tirant sur le pourpre. Les fleurs du haut sont jaunes , et d’une odeur fort agréable, Les Jardiniers Hollandois don- nent à cette plante le nom de Ti- beadi Muscari, Comme celle-ci est re- gardée comme n’étant qu’une variété de la troisieme , je ne l’ai pas mise aunombre des especes. Il yenaune autre à très-grandes fleurs , qui a été nouvellement obtenue de semences en Hollande. Les Fleuristes vendent sa racine une guince, 200 NEU S Monstrosum. La quatrieme a une racine grosse et bulbeuse, de la- quelle sortent plusieurs feuilles unies, d’un pied de longueur, sur six lignes environ de largeur à leur bâse, et terminées en pointe obtuse. Les tiges des fleurs s’élevent à la hauteur d’un pied et demi; elles sont nues vers la base dans la longueur de sept ou huit pouces : mais au- dessus commencent les panicules de fleurs qui terminent les tiges. Ces fleurs naissent sur des pédon- cules d’un pouce et plus de lon- gueur, qui soutiennent chacun trois, quatre ou cinq fleurs , dont les co- rolles sont découpées en filamens minces comme des poils, et sont dun bleu pourpatre: mais comme elles n’ont ni étamine ni germe, elles ne produisent jamais de se- mences. Cette plante fleurit dans le mois de Mai: quand ses fleurs sont passées , les tiges et les feuilles pé- rissent jusqu’à la racine , quienre- pousse de nouvelles au printems suivant. Orchioides. La cinquieme espece se trouve au Cap de Bonne-Espé- rance , d’où jen ai reçu des semen- ces , qui ont réussi dans le jardin de Chelséa. Les plantes qu’elles ont produites ont fleuri pendant plu- sieurs années : elle a une racine blanche, bulbeuse , et dela grosseur d’une noisette , qui ne produit ordi- seo iyi wu s nairement que deux feuilles, et quel- quefois trois. Quand les racines sont fortes, ces feuilles ont cing ou six pouces de longueur , et un pouce de largeur au milieu; elles sont ter- minées en pointe aiguë , d’un vert luisant, et marquées de plusieurs ta- ches ou protubérances sur leur sur- face supérieure. La tige de fleurs qui s’éleve au milieu de ces feuilles, jusqu’à la hauteur de six ou sept pouces, est ronde, unie , nue dans la longueur de trois pouces , et ter- minée par un épi de fleurs de cou- leur de soufre pale, mais qui n’ont point de pédoncules: la corolle est monopétale , d’une forme irrégu- liere , et découpée au sommet en six parties ; les étamines sont presque de la longueur de la corolle , et pos- tces autour du style, qui est égale- ment long. Ces fleurs paroissent dans le mois de Mars , mais elles produi- sent rarement de bonnes semences ici. Culture. Les quatre premieres espe- ces sont fort dures,etprofitenten plein air ; elles n’exigent point d'autre culture que les autres fleurs dures à racine bulbeuse : l’on enleve ces racines chaques deux ou trois ans, pour séparer leurs bulbes ; car comme quelques-unes des autres es- peces se multiplient assez considé- rablement , si on les laisse venir en gros paquets, elles ne fleurissent pas si bien que si elles étoient séparées. Le pe MUS Le meilleur tems pour les tirer de terre , est aussi-tôt apres que leurs tiges et leurs feuilles sont flétries : on les sépare ensuite sur une natte dans une chambresecheetal’ombre, où on les tient pendant quinze jours, pour les faire secher après quoi on peu: les conserver dans des caisses comme les autres racines bulbeuses jusqu'à la Saint-Michel, qui est le tems de les repianter dans les plates- bandes du parterre, où elles doivent être traitées comme les Jacinthes communes et dures. La premiere espece ne doit point être adhuse dans les jardins à fleurs , parce que ses racines se multiplient si fort, qu’elles deviennent embar- Fassantes. Comme la seconde a peu de beauté, on n’en conserve que quel- ques plantes pour la variété : elle est si dure, qu’elle profite dans tous les sols et à toutes les expositions. La troisieme mérite une place dans les jardins, à cause de la bonne odeur de ses fleurs , sur-tout {a va- ricté à fleurs jaunes , appelée Ti- beady. La quatrieme doit aussi être pla- cée dans les plates-bandes ordinai- res du parterre , ou elle augmentera la variété : ainsi, on ne doit point du tout la mépriser. On les multiplie toutes aisément par leurs rejettons , que la plupart de leurs racines poussent en grande Tome F, a MU S 201 abondance ; de sorte qu'on est ra- rement obligé de les semer, à moins que ce ne soit pour acquérir de nou- velles variétés. Comme la cinqueme espece est trop tendre pour réussir en plein air dans ce pays, il faut planter ses racines dans des pots remplis d’une terre riche et légere ; etenautomne , les mettre sous unchässis de couche chaude, où elles puissent être a Pa- bri du froid: mais elles exigent au- tant d’air qu’il est possible en tems doux; car lorsqu'elles sont placées dans une Orangerie, leurs feuilles fi- lent , deviennent longues et étroites leurs tiges restent toujours foibles , et ne fleurissent jamais bien. Ces fleurs se conservent un mois quand elles ne filent point; mais elles pé- rissent presque toujours dans une Orangerie. Cesracines doivent être transplan- tées en Juillet ; celles dont les tiges et les feuilles périssent pendant l'été, veulent être placées en plein air, et très-peu arrosées , quand leurs feuilles sont fanées. MUSCIPULA. Voyez SILENE. MUSCOSUS MOUSSEUX oz COUVERT DE Mousse. Ce mot ex- prime quelquefois Le coton ou duvet qui couvre les plantes ou les fruits. MUSCUS, La Mousse est une Ce 202 MUS plante qui autrefois n’étoit regar- dée que comme une excroissance produite par la terre, les arbres , etc. Cependant les plantes que Pon con- noît sous ce nom ne sont pas MOINS parfaites que les autres, quoiqu’elles soient plus grandes et mieux déve- loppées ; elles ont des racines , des branches, des fleurs , des semences, quoiqu’on ne puisse les multiplier par leurs graines, par quelque mé- thode que ce soit. Les Botanistes les distinguent en plusieurs genres , sous chacun des- quels sont placées plusieurs es- peces : mais comme ces plantes ne sont d'aucun ufage et n’ont point de beauté , ce n’est pas la peine d’en. parler ici. Elles fleurissent principalement dans des pays froids et en hiver; elles sont souvent fort nuisibles aux arbres fruitiers, qui croissent dans des sols froids et stériles , contre lesquels elles s’attachent si étroite- ment, qu’elles les privent d’air en- tierement : le seul remede, dans ce cas, est d’arracher une partie des arbres , de labourer la terre entre ceux qui restent; et au printems ; lorsque la terre est humide, on ra- tisse ces arbres avee un instrument de fer de forme circulaire ; on 5j enleve toute la mousse qui les couvre , et on a soin de l’em- porter. Cette opération, qu’on réi- tere deux ou trois fois, ainsi que le MYA labour, peut entierement détruire toute la mousse des arbres: mais si lon ne retranche pas une partie de ces arbres, et si l’on ne cultive pas bien la terre, il sera inutile de ratis- ser la mousse , parce quwalors la cause subsistant toujours , elle se reproduira en peu de tems, MYAGRUM. Tourz. Inst. R. H. 211. tab. 99. Lin. Gen. Plant, 7335 la Cameline. Caracteres. Le calice de la fleur est composé de quatre feuilles oblon- gues, ovales et colorées ; la corolle a quatre pétales ronds , obtus ÿ et pla- cés en forme de croix ; la fleur a six étamines aussi longues que la corolle , dont quatre sont cepen- dant un peu plus longues que: les autres , et qui sont toutes termi- nées par des antheres simples; dans le centre, est placé un germe ovale, qui soutient un style mince et cou- ronné par unstigmat obtus. Ce germe se change , quand la fleur est passée, en un légume turbiné, court, en forme. de cœur , à deux valves, avec un style rigide au sommet, et qui renferme des semences rondes, Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quin- zieme classe de LINNEE , qui com- prend celles dont les fleurs ont qua- tre étamines longues, et deux plus courtes, avec des semences renfer- mées dans de petits légumes courts. MYA Les especes sont: 1°. Myagrum sativum, siliculis ova- tis,pedunculatis, polyspermis. Hort. Cliff. 328. Fl. Suec. 54.1. 464. Roy. Lugd.-B, 330. Dalib. Paris, 193. Neck. Gallob. p.273. Gmel. Tub. p. 194. Pollich. pall, n, 602. Mattusch. Sil. n. 473. Kniph, cent, T1. 2.78; Cameline avec des siliques ovales, soutenues par des pédoncules, et qui renferment plu- sieurs semences, Alyssum sativum. Scop, carn. ed, 2. v2. 794: Camelina sativa. Crantz. Austr. p.18 ; la Cameline. Myagrum sylvestre. Bauh, Pin. 109. Dill. Giss. p. 134. Alysson segetum , foliis auriculatis , acutis, Tourn. Inst. R. H.; Herbe a Penragé, qui croit dans les bleds, avec des feuilles oreillées, et à pointe aiguë , communément appebee Or de plaisir en Angleterre. 2°. Myagrum Alyssum , siliculis cor- datis, pedunculatis, polyspermis , foliis denticulatis , obtusis ; Myagrum avec des siliques en forme de cœur , pos- tées sur des pédoncules » et qui ren- ferment plusieurs semences, et des feuilles dentelées et obtuses. Alysson segetum, foliis auriculatis acutis, fructu majori. Tourn. Inst, 217; Herbe à l’enragé à feuilles oreillées , qui produit un plus gros fruit. 3°. Myagrum rugosum , siliculis glo- bosis, compressis, punctatis,rugosis. Hort, Cliff. 328 ; Myagrum avec de petites MYA 203 siliques globulaires ; comprimées et marquées de points rudes. Rapistrum arvense , folio auriculato, acuto. Tourn, Inst. 211 ; espece de Moutarde des champs , avec une feuille à oreilles pointues. 4°. Myagrum perenne, siliculis bi- articulatis , dispermis, foliis extrorsum si- nuatis, denticulatis. Hort, Ups. 182. Scop. carn. ed. 2.72.795. Jacq. Austr. z.414; Myagrum avec des siliques courtes à deux nœuds, qui renfer- ment deux semences, et dont les feuilles extérieures sont sinuées et dentelées. Crambe foliis lanceolatis , dentato- sinuatis. Hort. Cliff. 340. Roy. Lugd.-B. 329. Gort. Gelz. 404. Rapistrum Monospermum, C.B.P. 953 espece de Moutarde à une se- mence rapistre monosperine, 5°. Myagrum perfoliatum ; siliculis ob-cordatis , sub-sessilibus , foliis am- plexicaulibus. Hort. Ups. 182. Hort. Cliff. 328. Roy. Lugd. - B. 330. Sauv. Mons. 77. Kniph. cent, 10.72.64; Mya- grum avec de petites siliques pres- qu’en forme de coeur, presque ses- siles , et des feuilles caules, amplexi- Myagrum loculo fæcundo conico , ste rili biloculari, Hall, Helv. n. 524. Myagrum monospermum latifolium. C. B. P, 109. Prodr. §2. t. 51. Moris. Hist, 2, p. 267. Suec. 3. t, 21. f.antes penult,; Myagrum à larges feuilles ; Cci 204 MYA avec une semence dans chaque 'si- lique. Sativim. La premiere espece croit naturellement dans les champs se- més en bled, dans la France Méri- dionale et en Italie ;je Pai aussi trou- vée dans les bleds du parc de Das- thamsted , maison de campagne de Wizriam TRUMBULL, Ecuyer ; mais elle n’est pas commune dans ce pays. Cette plante, qui est an- nuelle ,s’éleve, avec une tige droite, ala hauteur d’environ un pied et demi , et pousse vers son sommet deux ou quatre branches latérales, érigées , lisses et, remplies d’une moëlle spongieuse: les feuilles du bas ont trois ou quatre pouces de longueur ; elles sont de couleur pale, ou d’un vert jaunatre , et ont des oreilles à leur base: celles des tiges, qui sont plus étroites à me- sure qu’elles sont plus voisines du sommet, sont entieres ; et embras- sent presque les tiges de leurs bases : ses fleurs croissent en épis clairs ou laches aux extrémités des branches, sur des pédoncules d’un pouce de longueur , et sont composées de quatre petits pétales jaunâtres pla- cés en forme de croix ; à ces fleurs succedent des capsules ovales , bor- dées, couronnées au sommet par le style de la fleur, eta deux cellules remplies de semences rouges. Alyssum. La seconde espece, qui estaussi une plante annuelle, dif- MYA fere de Ia premiere, en ce qu’elle aune uge plus haute, des feuilles beaucoup plus longues, plus étroi- tes , régulierementdentelées sur leurs bords, etterminée en pointe obtuse : ses fleurs sont aussi plus larges 5 mais de la même forme et de la même couleur ;*ses capsules sont plus grosses, et en forme de cœur. Ces deux plantes fleurissent dans les mois de Juin et de Juillet , et leurs semences murissent en Sep- tembre. Rugosum. La troisieme espece croit naturellement sur le bord des terres labourées , dans la France Méridionale et en Italie : elle est an- nuelle; ses feuilles basses ont cinq ou six pouces de longueur; elles sont velues, succulentes, garnies d'oreilles à leurs bases, et termi- nées engpointe aiguë ; ses tiges , qui s’élevent à la hauteur d’un pied et demi, sont velues, cassantes , gar- nies de branches vers leur som- met, comme les deux précédentes, et terminées par des épis courts et la- ches de petites fleurs pales, auxquel- les succedent de petites capsules rudes ,rondes, et comprimées a l’ex- tremité. Cette plante fleurit en Juillet, et ses semences miurissent en au- tomne. Perenne. La quatrieme espece 5 qu'on rencontre aussi parmi les bleds en France et en Allemagne 5 est encore une plante annuelle ; ses MYA feuilles bassessont larges, dentelées et velues ; ses tiges poussent des bran- ches vers le bas, et sont garnies de feuilles de quatre pouces de longueur sur deux de largeur, velues et den- telées inégalement; ses tigessont ter- minées par des épis fort longs et la~ ches de fleurs jaunes, qui sont remplacées par des légumes courts et à deux nœuds , qui renferment chacun une semence ronde. Cette plante fleurit à-peu-près dans le même tems que la précédente. Perfoliatum, La cinquieme est ori- ginaire de la France Méridionale et de Italie ; elle a une tige lisse, bran- chue , etde plus de deux pieds de hauteur ; ses feuilles basses ont cing ou six pouces de longueur selles sont unies, succulentes, et un peu den- telées ; celles du haut embrassent pres- que les tigeMe leurs bases: ses fleurs naissent en épis longs et laches; elles sont jaunes et sessiles a la tige, et elles produisentdeslégumes en forme de cœur , comprimés et divisés, par une partition longitudinale, en deux cellules, qui contiennent chacune une semence ronde. Cette plante fleurit dans le même tems que la pré- cédente,. Culture. En laissant écarter les se- mences de toutes ces plantes en au- tomne, elles pousseront sans aucuns soins , etn’exigeront que d’être éclair- cies et nettoyées des mauvaises her- bes, Celles qui poussent en au- MYO 205 tomne , perfectionnenttoujours leurs semences , au-lieu que celles du printems manquent quelquefois. MYOSOTIS. Diil. Gen, 3..Lin Gen. 180 ; Oreille de Souris. Caracteres, Le calice de la‘ fleur est oblong , pointes, et persistant. La corolle, qui est en forme de souéoupe, a un tube court , cylindrique, et divisé sur ses bords en cing segmens ob- tus, dont l’évasement est fermé par cinq petites écailles qui se joignent et debordent. La fleur a cing éta- mines courtes, placées dans le cou du tube , et terminées par de petites antheres, et quatre germes qui sou- tiennent un style mince de la lon- gueur du tube, et couronné par un stigmat obtus. Ces germes se changent, quand la fleur est passée, en quatre semences ovales, renfer- mées darts le calice. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la cinquième classe de LINNÉE , intitulée Pentan- drie Monogynie , avec celles dont les fleurs ont cing étamines et un style, | Les especes sont : 1°, Myosotis Virginica, seminibus aculeato-glochidibus, foliis ovato-oblon- gis, ramis divaricatis. Lin, Sp. 189 3 Oreille de Souris avec des semen- ces épineuses, des feuilles oblongues et ovales , et des branches étendues, érigé , découpé en cing 206 EIN O Myosotis seminibus hispidis , foliis lanceolato-ovatis. Gron, Virg. 14. Cynoglossum Virginianum , flore et fructu minimo, Mor. Hist. 3. tab. 30. fol. 9 ; Cynoglosse de Virginie , avec une petite fleur et de petites se- mences. 2°, Myosotis lappula, seminibus acu- leis glochidibus , foliis lanceclatis pilo- sis, Flor. Suec. 150. 158, Dalib. Par. 57. Pollich. pall. n. 182. Gmel. it. 1, p- 117. Kniph. cent. 11. 7. 79. Flor. Dan. t. 6923 Oreille de Souris avec des semences épineuses , et des feuilles velues et en forme de lance. Lithospermum seminibus echinatis, Hort. Cliff: 46. Roy. Lugd.- B. 405. Cynoglossum minus. C. B. P. 2573 Ja plus petite Cynoglosse, Cynoglossa minor montana serotina altera, Col. Ecphr. 179.180. Haller, 3°, Myosotis Apula, seminibus nudis, foliis hispidis , racemis foliosis. Lin. Sp. 189; Oreille de Souris avec des se- mences nues , des feuilles piquan- tes, et des tiges branchues et feuil- Jées, Echium luteum minimum. C. B. P. 254; la plus petite Viperine jaune. Echioides lutea minima, Apula cam- pestris, Col. Ecphr. 1. p. 184. f. 185. Anchusa lutea minima. Lob. ic. 312. Lithospermum seminibus levibus , co- rollis vix calycem superantibus , foliis lanceolatis, Roy. Lugd, - B, 405. Sauy, Monsp, 62, MYO ; Il y a encore une ou deux autres especes de ce genre, qui croissent naturellement en Angleterre; mais comme on les admet rarement dans les jardins , je n’en fais pas mention. Celles dont il vient d’être question ne sont gueres cultivées que dans les jardins de Botanique ; car elles ont peu de beauté, et ne sont d’aucun usage. Ceux qui désirent les conser- ver , doivent les semer en automne, sur une planche de terre ouverte, ou dans une plate-bande de terre légere ; au printems, on éclaircit les plantes , quand elles sont trop ser- rées,eton les tientnettes de mau- vaises herbes : c’est en cela que con- siste toute leur culture. Si on leur laisse écarter leurs semences, elles se propagent sans aucun soin. MYOSURUS, Quête DE Sou- RIS. Cette plante ressemble beaucoup à la Renoncule , dans le genre de la- quelle elle est rangée par quelques Botanistes : ses fleurs sont extréme- ment petites, et produisent des épis longs etminces de semences sembla- bles à des queues de souris, ce qui a fait donner ce nom à la plante ; elle croit sans culture sur des terres hu- mides, dans différentes parties de PAngleterre, où elle fleurit à la fin d'Avril , donne des semences mires | un mois après, et périt ensuite. Comme on ne la cultive gueres dans . 4 MYR les jardins, je n’en parlerai pas da- vantage. - MYRICA. Lin. Gen. Plant. 981. Gal. Tourn. act. R. Scient. 1706 ; le Myrte à chandelle ou Arbre de Cire , Gale ou Saule doux ; appelé par quelques-uns, Myrtus Brabantica, Myrte Hollandois on Piment royal. Caracteres. Les fleurs miles nais- sent sur des plantes différentes de celles qui produisent les femelles ; tes fleurs males sont rassentblées en un chaton lache , oblong , ovale, et imbriqué à chaque côté ; sous cha- que écaille est placée une fleur en forme de croissant, sans pétales, mais à quatre ou six étamines cour- tes, minces, et terminées par de grands sommets jumeaux et a deux lobes : les fleurs femelles n’ont ni corolles ni étamines , mais seule- ment un germe ovale , quisoutient deux styles minces et couronnés par des stigmats simples. Ce germe se change dans la suite en une baie à une cellule, qui renferme une sim- ple semence. | Ce genre de plantes estrangé dans Ja quatrieme section de la vingt-deu- xieme Classe de LINNÉE , qui com- prend celles dont les fleurs mfles ont quatre étamines , et qui sonf sur des pieds différens de ceux qui produi- sent le fruit. Les especes sont : 1°, Myrica gale, foliis lanceolatis , M ¥ KR 307 $ub-serratis , caule fruticoso. Lin. Sp, Plant. 1024. Mat, Med. 211. Gort, Ingr. 159. Flor. Dan. f. 327. Kaniph. cent. 9.n. 70. 713 Piment royal à feuilles en forme de lance , et sciées, et à tige d’arbrisseau. Myrica foliis lanceolatis , fructu sicco. Fi, Lapp. 373. Fl. Suec. 817: 907. Hort. Cliff. 455.Roy. Lugd. - B. 527. Datib. Paris, 300. Rhus Myrt-folia Belgica: Bauh, Pitt. 414. Chamaleagnus. Dod. Pempt. 780. App. Gale frutex odoratus Septentriona- lium. J, B. 1. p. 24225 3 la Galed’Oc- cident ou Saul odorant Septentrional et en arbrisseau. Le Piment royal. 2°. Myrica Ceri-fera, foliis lanceolatis, sub-serratis , caule arborescente, Kalm. Fabric. Helmst. 410; Arbre de Cire avec des feuilles en forme de lance et sciées , et une tige d’arbrisseau. Myrtus Brabantia, similis Carolinier- sis baceifera, fructu racemoso, sessili mo- nopyreno. Pluk. Phyt.tab. 48. fol. 9. Catesh. Car. 1.p.69. f.69 5 Myrte de Caroline, semblable a celui de Ho!- lande, qui produit des baies dispo- sées en paquets et sessiles. Arbre de Cire. 3°. Myrtus Caroliniensis , foliis lan- ceolatis serratis , caule sufruticoso ; Ar- bre de Cire a feuilles en forme de lance et sci¢es, et à tige d’arbris- seau. Myrtus Brabantia similis Carolinien- 208 MYR sis humilior, foliis latioribus et magis serratis, Catesb. Car. vol. 1. p.133 le plus petit Myrte de la Caroline , sem- blable à celui de Brabant, et à feuilles plus larges et plus profondément scices, ou le Myrte à chandelle. 4°. Myrtus Aspleni-folia, foliis oblon- gis, alternatim sinuatis. Hort, Cliff-456. Gron, Virg, 153. Cold. Noveb. 224; Piment royal a feuilles oblongues , ovales et sinuées alternativement, Gale Mariana , Asplenii folio. Per, Mus. 773 ; Piment royal du Mary- land, à feuilles de Scolopendre, Liquidambar peregrinum. Lin. Syst, Plant. som. 4 p. 171. Sp. 2. Duham Arb.1. p.366. Myrti Brabantice affinis Americana, foliorum laciniis Asplenii modo divisis. Pluk: Alm... 250. t. 100 je 647: 5°. Myrica Querci-folia , foliis oblon- gis , opposite sinuatis, glabris. Hort, Cliff. 456. Roy. Lugd. - B. 527. Burm. Ind. t. 98. f. 1; Piment royal avec des feuilles oblongues, unies, et dont les sinuosités sont opposées. Cariotrage Matodendros Africana, Botryos amplioribus foliis densis. Pluk, Amalth, 65. Laurus Africana minor , Querci folio. Hort. Amst. 2, p. 161 ; petit Laurier d'Afrique à feuilles de Chêne. 6°. Myrica hirsuta ; foliis oblongis , opposite sinuatis hirsutis ; Myrica avec des feuilles oblongues et velues, dont les sinuosités sont opposées, 7°. Myrica cordi-folia y foliis sub= MYR cordatis , serratis , sessilibus, Hort. Cliff. 456. Roy. Lugd.- B. 527; Myrica à feuilles scices, presque en forme de cœur, et sessiles. Alaternoïdes, Ilicis folio crasso , hir- suto, Walth, Hort, 3. fi 3. Tithymali facie planta Æthiopica , Ilicis aculeato folio. Pluk, Alm. 373. be: 219: f 7s Myrica foliis s4b-cordatis, integris, ses- silibus. Burn Afr. 263.1. 98. f.3. Gale Capensis, Lists coccifere folio. Pet. Mus. 7743 Piment royal du Cap, à feuiiles de Ciéne de Kermès. Gale. La premiere espece croît naturellement dans les marais de plusieurs parties de l'Angleterre, particulierement dans les pays sep- tentrionaux et au couchant, ainsi que dans le parc de Windsor , et pres de Turnbridge-Wells ; elle s’éleve, avec plusieurs tiges d’arbrisseau , à près de quatre pieds de hauteur, et se divise en plusieurs branches min- ces , garnies de feuilles roides en forme de lance, d’un pouce et demi environ de longueur, sur six lignes de largeur au milieu; d’un vert ten- dre oujaunatre, unies , un peu sciées à leur extrémité, et alternes sur les branches. Lorsque ces feuilles sont froissces , elles répandent une odeur agréable. Les fleurs males, ou cha- tons, sont produites sur les parties la- térales des branches , et croissent sur des plantes différentes de celles qui produisentles femelles, Ces dernieres sont ; MYR sont remplacées par de petites baies rassemblées en grappes, qui renfer- ment chacune une semence. Cet ar- brisseau fleurit dans le mois de Juil- let, et ses semences murissent en automne, Quelques personnes font usage des feuilles de cette espece en guise de thé; mais on les croit nuisibles au cerveau. Il y a peu d'années qu’un Médecin. a donné un Traité , pour prouver que cet arbrisseau étoit le vrai thé; mais 1l n’a réussi qu’à mon- trer son peu de connotssance. Comme il croit naturellement dans des marais, et qu’il ne seroit pas possible de le faire réussir dans un-terrein sec, on le cultive rare- ment dans les jardins. Ceri-fera. La seconde espece croit sans culture dans l'Amérique Sep- tentrionale , dont les Habitans tirent de ses baies une espece de cire, qui leur sert à faire des chandelles. La maniere de la recueillir et de la pré- parer, aété indiquée par M. Ca- TESsBy , dans son Histoire de la Ca- roline. : [ Celle-ci nait spontanément dans. des marais et terres humides , où elle. s’éleve ayec plusieurs tiges d’arbris- seau à Ja hauteur de huit ou dix pieds , et pousse plusieurs branches garnies de feuilles roides , en forme de lance, de trois pouces environ de longueur , sur unËde largeur au milieu , unies , entieres, ayant à Tome V, MYR 209 peine des pétioles , d’un vert jauna- tre et luisant , mais plus pale en-des- sous, alternes, assez voisines des branches, et quirépandentune odeur fortagréable , quand elles sont frois- sées. Les chatons sont produits sur des plantes différentes de celles qui portent les fruits ; ils ont environ un pouce de longueur, et sont érigés. Les fleurs femelles sortent sur les, côtés des branches en paquets longs, et produisent des baies rondes, pe- tites, et couvertes d’une espece de farine. Cet arbrisseau se plait dans une terre molle et humide, où il fait beaucoup de progrès, et il ré- sisté au plein air sans aucun abri, Caroliniensis, La troisieme espece setrouve dans la Caroline, ets’éleve à Ja même hauteur que la précédente; ses branches sont moins fortes , et couvertes d’une écorce grisatre ; ses feuilles sont plus courtes, plus lar- ges, et scices sur leurs bords; mais en toute autre chose , elle ressemble a la seconde; les baies de celle-ct servent aussi au même usage. , On multuplie cesespeces par leurs graines , quispoussent au printems , suivant , lorsqu’on les seme en au-, tomne ; mais quine germent qu’une année après, lorsqu’on ne les met en terre, que dans cette derniere sai- son. Ces plantes doivent être arro- sées dans les tems secs, et mises à Pabri des gelées, taridis qu’elles sont jeunes ; mais lorsqu’elles ont acquis Dd 210 MYR de la force, elles résistent trés-bien au froid de notre ‘climat, Aspleni folia. La quatrieme nait sans culture aux environs de Philadel- phie, d’où on en a apporté plusieurs plantes en Angleterre. Celles qui.ont été plantées dans un sol humide ,6nt très-bien réussi. Les racines de quel- ques-unes de ces plantes rempent, Met poussent des rejettons en ‘abon- dance , aussi-bien que dans leur pays natal. “ Cette espece s’éleve avec .des tiges minces d’arbrisseau , à la hau- teur Venyiton trois pieds ; ellessont velttes ; divisées en plusieurs bran- ches minces, et garnies de feuilles de trois ou quatre pouces de lon- gueur sur six lignes de large, alter- nes , découpées presque jusqu’à la côte du milieu , fort ressemblantes: à celles de la Scolopendre, dun vert foncé , velues en-dessous , et ses-* siles aux tiges : les fleurs mâles ou chatons naissent sur les côtés des branches , entre les feuilles ; elles sont ovales et érigées : mais je ne puis donner la description de ses fruits, parce que je me les ai ja- mais VUS: On peut multiplier cette plante par boutures, ou par les réjettons qui sortent de sa racine. Si on la plante dans un sol humide et léger, elle supportera le froid aussi-bien que les deux précédentes. Querci folia. Les cinquieme et MYR sixieme especes sont originaires du Cap de Bonne-Espérance ; elles ne different desautres qu’en ce qu’elles ont des feuilles fortunies etluisantes, et que celles des autres sont velues. Jignore si elles sont réellement des especes. distinctes ; mais comme elles mont été envoyées de Hollande comme telles , et que les plantes conservent toujours leurs différen- ces , je les donne ici pour deux es- peces séparées. Elles s’élevent avec des tiges min- ces d’arbrisseau à la hauteur d’envi- ron quatre pieds, et se divisent en branches plus petites, lisses dans une espece , velues dans l’autre , et forte- ment garnies de feuilles d’un pouce et demi de longueur, sur presque un pouce de iargeur. Quelques-unes de ces feuilles ont deux , et d’autres trois dentelures profondes sur leurs bords , et sont opposées. Dans une espece , elles sont unies et luisantes 5 et dans l’autre , velues, et d’un vert plus foncé ;; mais elles sont toutes sessiles , et terminées en pointe ob= tuse où elles sont encore découpées : entre ces feuilles sortent quelques chatons de forme ovale , etquitom- bent, Toutes les plantes que j'ai vues étoicnt-des plantes males; ainsi, je ne puis donner aucune description du fruit: elles conservent leurs feuilles durant toute l’année ; mais comme elles Sent trop tendres pour subsister peadant Phiver en pleinaw MYR dans *ce pays , il faut les con- server dans POrangerie pendantcette saison: elles ne produisent point de semences ici, et on ne peut lesy mul- tiplier que par marcottes, qui ne prennent pas racine fort aisément ; ce qui est cause que ces plantes ne sont pas communes à présent en An- gleterre, d’autant plus que les bou- tures ne poussent des racines que très-diffcilement : car j’en ai fait plu- sieurs fois essai, et aucune de ces tentatives ne m’aréussi. Les Jardi- niers Hollandois n’ayant pas été plus heureux , ces plantes sont aussi ra- ‘res chez eux qu’en Angleterre. Quand les marcottes sont placées, on tord à chaque nœud la partie de la branche qui est couchée en terre, comme on le pratique pour les Gillets : mais on n’emploie pour cela que les jeunes branches ; car les vieillesne poussent point de racines. Ces marcottes restent souvent deux ans en terre avant d’être assez enra- cinées pour pouvoir être transplan- tées ; car il ne faut pas les séparer avant qu’elles aient formé de bonnes racines , sans quoi elles sont fort sujettes à manquer. Quand elles sont détachées des vieilles plantes, on les met chacune séparément dans de petits pots rem- plis d’une terre molle , riche et mar- neuse , et on les place sous un chas- sis ordinaire , où on les tient à l’om- bre au milieu du jour, pour leur MYR 2TT faire pousser plus aisément denou- velles racines,-On peut ensuite les tenir en été dans une situation chaude, et les renfermeren automne dans une Orangerie, où on les tral- tera de la méme maniere que les au- tres plantes des mêmes contrées. La meilleure saison pour marcotter les branches, est, comme je lai déjà dit, lemois de Juillet; etun an après elles seront en état d’étre enlevées. Cordi-folia. La septieme espece ;, qui a été trouvée au Cap de Bonne- Espérance, a unetige foible d’arbris- seau de cinq ou six pieds de hau- teur, qui pousse plusieurs branches longues, minces, et fortement gar- nies, dans toute leur longueur, de petites feuilles en forme de cœur, sessiles aux branches, légerement dentelées , et ondées sur leurs bords : ses fleurs sortent entre les feuilles en paquets ronds; mais toutes les plan- tes que j'ai vues jusqu’à présent n’a- voient que des fleurs males , avec un nombre indéterminé d’étamines , qui toutes étoient renfermées dans une enveloppe commune et écail- leuse. Ces fleurs paroissent dans le mois de Juillet , etn’ont point grande apparence. Les feuilles de cette es- pece se conservent . vertes toute Pannée. , On la multiplie de la même ma- niere que les deux especes précé- dentes ; mais comme elle prend dif- ficilement racine par marcotte, elle Dd jj 212 MYR nest pas commune dans les jardins de PEurope ; elle exige le même traitement que les deux précc- dentes, MYROBALANUS. Voyez Spon- DIAS PURPUREA. SPONDIAS LUTEA. -PHYLLANTHUS EMBICA, L. MYRRHE DU CANADA. Foy. Stson CANADENSE. L, MYRRHIS. Voyez CHÆROPHIL- LUM, SCANDIx. SISON. L, MY¥RTE. Voyez MyrTus:L, MYRTE HOLLANDOIS oz PiMENT ROYAL. Voy. Myrica. L. MYRTILLE ou AIRELLE. Voy. Vaccinium MyrTILLUS.L, MYRTUS. Tourn, Inst. R. H. 640, tab. 409. Lin. Gen. Plant. 543: Myrte. Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille découpée sur ses bords en cing pointes aiguës; il est persistant, et placé sur le germe: Ja corolle a cing pétales larges, ova- les , et insérés dans le calice ; la fleur aun grand nombre de petites étami- nes aussi insérées dans le calice, et terminées par de petites antheres. Le germe, qui est piacé sous la fleur , soutient un style mince et couronné MYR par un sugmat obtus. Ce. germe se change dans la suite en une baie ovale a trois cellules , et couronnées par le calice ; chaque cellule con- tient une ou deux semences en forme de rein! - Ce genre de nt estrangé dans la premiere section de la douzieme classe de LINNEE , qui renferme celles .dont les fleurs ont environ vingt étamines et un style. Les especes sont: 2, Myrtus communis , foliis ovatis pedunculis -longioribus ; Myrte avec des feuilles ovales et de longs: pé- doncules aux fleurs. Myrtus lati-folia romana. C. B. P. 468; Myrte romain à larges feuil- les , ox Myrte commun à larges feuilles. Myrtus Lin, Syst. Plant. tom. 2. p. 477. Sp, 1 3 piomiere Variété, 2°, Myrtus Belgica, foliis Janoeelie communis romana. acuminatis ; Myrte avec des feuilles en forme de lance , et terminées en pointe aiguë. Myrtus lati-folia Belgica. C. B. P, 469; Myrte Hollandois à larges feuilles. Myrtus communis Belgica. Lin, Syst, Plant. tom. 2. p. 477. Sp. 1 ; sixieme varicté. 3°. Myrtus acuta, foliis AUS ovatis , acutis ; Myrte avecdes feuil- les en forme de lance , ovales et à pointe aiguë. MYR Myrtus sylvestris , foliis acutissimis. C. B. P. 469; Myrte sauvage, avec des feuilles à pointe fort aiguë. Myrtus communis lusitanica. Lin. Syst. Plant. tom, 2. p.477 ;cinquieme variété. Sp. 1. 4° -Myrtus Betica, foliisovato-lanceo- latis , confertis ; Myrte avec des feuil- les ovales en forme de lance, et rap- prochées en paquets. Myreus lati-folia Betica, 2. vel foliis Laurinis, confertim nascentibus.C. B. P. 469 ; second Myrte d’Espagne a larges feuiiles de Laurier , disposées en paquets , communément appelé Myrte à feuilles d'Oranger. Myrtus communis Betica. Lin, Syst, Plant. p. 477. Sp. 1.3 quatrieme va- riété. 5°. Myrtus Italica , foliis ovato-lan- ceolatis acutis , ramis erectioribus ; Myr- te a feuilles ovales en forme de lani¢e ; -et à pointe aiguë , avec des branches érigées. Myrtus communis Italica. C. B. P. 468. Lin. Syst. Plant. tom. 2, p. 477. Sp. 1 3 troisieme. variété. . Myrte commun d'Italie , appelé Myrte érigé. 6°. Myrtus Tarentina , foliis ovatis , baccis rotundioribus ; Myrte a feuilles oyalés , et a baies plus rondes. Myrtus minor vulgaris. C. B. P. 469; le plus petit Myrte commum, ap- pele Myrte commun à feuilles de Buis, ou le Myrte de Tarente, Myrtus communis Tarentina, Lin, MYR 213 Syst. Plant, tom. 2. p. 476. Sp. 1.3 Se~ conde variété. ‘9°, Myrtus minima , foliis lineari- lanceolatis , acuminatis ; Myrte.a feuil- les linéaires ,en forme-de lance , et à pointe aigu: Myrtus folits minimis et mucronatis, C. B.P.469; Myrte avec des feuilles plus petites , eta pointe aigué , com- munément appelé Myrte à feuilles de Romarin, Myrtus communis mucronata. Lin, Syst. Plant.tom. 2. p.477. Sp. 1. ,sep- tieme variété. 8°, Myrtus Zeylanica , pedunculis multi-floris , foliis ovatis , sub-periolaiis. Lin. Sp. Plant. 472 3 Myrté avec plusieurs fleurs sur chaque pédon- cule, et des feuilles ovales sur de courts pétioles, Myrtus foliis ovatis , acuminatis ,ob- tusiusculis. Fl, Zeyl. 182. Myrtus Zeylanica odoratissima , bac- cis niveis, monococcis. H. L. 434; Myr- te de Céylan , wes - odorant , avec des baies blanches comme la neige, qui renferment une seule semence. Myrtoides foliis ovatis, Hort, Cliff: 489. Roy. Lugd.-B. 535. Communis. La premiere espece est le Myrte commun à larges feuilles , qui est une des plus dures que nous ayons : ses feuilles ont un pouce et demi de longueur sur un de largeur; elles sont d’un vert luisant, et sup- portées par de courts pétioles : ses fleurs , qui sont plus larges que 214 MYR celles des autres especes , naissent sur de longs pédoncules aux côtés des branches , et sont remplacées par des baies ovales, et d’un pour- pre foncé , qui renferment trois ou quatre semences dures et en forme de rein. Cette espece fleurit en Juil- letet en Aout, et ses baies müris- sent en hiver. Quelques-uns don- nent à cette espece le nom de Myrte fleurissant , parce qu’elle produit une plus grande quantité de fleurs, qui sont aussi plus larges que celles des autres. Belgica. La seconde a des feuilles beaucoup plus petites, plus poin- _ tues, et plus rapprochées sur les branches que celles dela précédente; elles sont d’un vert foncé, et leur côte mitoyenne est de couleur pour- pre en-dessous: ses fleurs sont plus petites, et ont de plus courts pé- doncules que celles de la premiere; elles paroissent un peu plus tard en été , et perfectionnent rarement leurs baies en Angleterre. Le-Myrte à doubles fleurs est, je crois, une variété de celui-ci; car ses feuilles , le port de la plante , et la grosseur de ses fleurs s'accordent mieux avec cette espece qu'avec au- cune autre. Acuta. La troisieme se trouve dans la France Méridionale et en Italie; ses feuilles sont beaucoup plus pe- tites que celles de la seconde, d’un peu moins d’un pouce de longueur MYR sur six lignes au plus de largeur, ovales, en forme de lance, termi- nées en pointe aiguë, d’un vertiriste, et sessiles aux branches: ses fleurs sont plus petites qu'aucune des au- tres , etnaissentaux ailes des feuilles vers l’extrémité des branches ; ses baies sont petites et ovales, Betica. La quatrieme espece a une tige et des branches plus fortes qu’au- cune des précédentes , et s’éleve à une plus grande hauteur ; ses feuil- les sont ovales , en forme de lance, disposées en paquets autour des branches , et d’un vert foncé : ses fleurs sont d’une grosseur médiocre, etsortent éparses et en petit nombre entre les feuilles ; ses baies sont ova- les, et plus petites que celles de la premiere : mais elles mürissent rare- ment en Angleterre. Des Jardiniers , les uns donnent à cette espece le nom de Myrte à feuilles d'Oranger ; d’au- tes celuide Myrte à feuilles de Lau- rier. Celle-ci n’est pas si dure que la précedente. Iralica. La cinquieme estle Myrte commun d'Italie, qui a des feuilles ovales , en forme de lance, et termi- nées en pointe aiguë ; ses branches etses feuilles sont plus érigées que celles des précédentes, ce qui la fait nommer par les Jardiniers Myrte érigé 5 ses fleurs sont moins grosses , et leurs pétales sont marqués de pourpre à leur pointe, lorsqu’ils sont fermés; ses baies sont petites, ovales, MYR et de couleur pourpre: Il ya dans cette espece une varicté à baies blan- ches , qui n'offre d’ailleurs aucune autre différence : je crois aussi que le Myrte, qui produit la Noix Mus- cade, n’est qu’une variété de celui- ci; car jai élevé de semences plu- sieurs de ces plantes » qui étoient si semblables au Myrte Italien , qu'on avoit peine à les distinguer. _ Tarentina. La sixieme espece, à laquelle on donne communément le nom de Myrte à feuilles de Buis ,a des feuilles ovales , petites , sessi- les aux branches , d’un vert luisant , et terminées en pointe obtuse: ses branches sont foibles , et pendent souvent vers le bas, si on les laisse croitre sans lestailler; elles sontcou- vertes d’une écorce grisatre: ses fleurs sont petites ; et paroissenttarden été; ses baies sont petites et rondes. Minima. La septieme espece, qu'on appelle Myrte à feuilles de Romarin, ou Myre à feuilles de Thym , a des branches érigées et des feuilles sessiles aux branches: ces feuilles sont petites , étroites, termi- nées en pointe aiguë, et d’un vert uisant; elles répandent une odeur agréable , quand'elles soncfroissées: ses fleurs , quisont petites, se mon- trent plus tard que celles des autres, etproduisent rarement des baies en Angleterre. Il ya d’autres variétés de ces Myr- vs que lon multiplie dans les jar- MY R ats dins , pour en faite commerce ; mais comme elles ne sent que des produits accidentels occasionnés par la culture, il est inutile den faire mention ici. Celles que je viens de rapporter me paroissent étre réelle- ment des especes distinctes ; car, après lesavoir élevées presque toutes de semences, je n’ai jamais observé que les légeres altérations qu’on y observe quelquefois, tendissent à les rapprocher les unes des autres. Zeylanica. La huitieme , qui est originaire de l’Isle de Céylan , étant beaucoup plus délicate qu'aucune des autres, on ne peut la conserver pendant l'hiver en Angleterre, sans le secours d’une chaleur artificielle : sa tige est forte, érigée , couverte d’une écorce lisse etgrise, et divisée vers le haut en plusieurs branches minces, roides, etgarnies de feuilles ovales , opposées, de deux pouces environ de longueur sur un pouce et un quart de largeur, terminées en pointe, d’un vert Iuisant, et portées sur de fort courts pétioles : ses fleurs riaissent aux extrémités des branches sur un pédoncule commun, qui, se divisant en plusieurs autres, fournit à chaçune un pédoncule fort mince, Ces fleurs ressemblent beaucoup à celles du Myrte Italien ; elles pa- roissent toujours dans les moïs de Décembre et de Janvier ; mais elles ne produisent jamais de baies en Angleterre. 216 MYR Culture. Pour procéder avec ordre dans les détails relatifs à la culture de ces plantes, je commencerai par la méthode qu’on doit suivre pour trai- ter et multiplier les especes commu- nes : je parlerai après de la derniere, qui exige une culture différente; et comme on multiplie les variétés de Pespece commune , pour en faire commerce , je donnerai les noms sous lesquels elles sont connues, afin que les curieux puissent les distin- guer. Il y a deux especes de Myrtes à Noix Muscade , dont Pune a des feuilles plus arges que l’autre. Le Myrte à Nid d’Oiseau, le Myr- te a Noix Muscade rayé ou pana- ché , celui à feuilles de Romarin pa- nachées , un autre à feuilles de Buis panachées , et le Myrte à larges feuilles panachées, Toutes ces plantes peuvent être multipliées par boutures. Au mois de Juillet, on choisit quelques bran- ches droites, jeunes, vigoureuses, et de six ou huit pouces de longueur 5 on enleve les feuilles de leur ‘partie basse dansla longueur d’environtrois pouces; l’on tord le bout, qui doit être mis enterre ; et, après avoir rem- pli de terre riche et légere un pot d’une grandeur proportionnée a la quantité de boutures qu’on veut y mettre, on les y plante à deux pou- ces environ de distance , et l’on com- prime fortement la terre tout autour; MYR l’on place ensuite ce pot sous le châs- sis d’une couche ordinaire ; on le plonge dans du vieux fumier ou du vieux tan, pour empêcher la terre de se secher trop vite; on le couvre avec des nattes pendant la chaleur du jeur ; on lui donne de Pair à propor- tion de la chaleur de la saison, et on arrose chaques deux ou trois jours, suivant que la terre du pot l'exige. Au moyen de ce traitement, les boutures prendront racine en six semaines de tems. Quand elles commenceront à pousser des bran- ches , on les accoutumera par dégrés au plein air ,auquel on les exposera tout-a-fait vers la fin d’Aoùût ou au commencement de Septembre , en les plaçant à Pabri des vents : on les laissera ainsi jusqu’au milieu ou a la fin d'Octobre, et on les enfer- mera alors dans lOrangerie , en les plaçant dans Pendroit le plus frais, afin qu’elles puissent jouir de Pair toutes les fois que le tems sera doux; car il suit de les tenir à couvert des grands froids, à l'exception cepen- dant des Myrtes à ‘feuilles d’Oran- ger, et de ceux à Noix de Muscade panachés , qui sont un peu plus tendres que les autres, et qui ont. besoin d’une situation plus chaude. Il faut les arroser souvent pen- dant l’hiver, mais légerement. Quand quelques-unes de leurs feuilles pa- roissent flétries, on les Ôte aussi-tôt, et l’on tient les pots nets de mau- vaises MYR vaises herbes , qui détruiroient les jeunes plantes, si elles s’étendoient dessus. Si l’on place ces pots pendant Phi- ver sous un chassis ordinaire de cou- che chaude où ils puissent être à la- bri du froid et avoir de Pair dans les tems doux , les jeunes plantes réussiront mieux que dans une Oran- gerie, pourvu qu’elles ne soient point exposées à trop d'humidité, et que Pon ne les couvre pas beau- coup; ce qui les feroit moisir, et leur feroit perdre leurs feuilles. Au printems suivant, on tire ces plantes des pots avec précaution , en conservant une motte de terre à leurs racines : on les met chacune séparé- ment dansde petits potsremplis d’une terre riche et légere; on les arrose exactement pour fixer laterre a leurs racines , et on les tient sous un chas- sis , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi on les accoutume au plein air, auquel on les expose tout-à-fait au mois de Mai pour tout l'été, en les plaçant dans une situation abritée , où elles puissent être à couvert des grands vents. Pendant Pete, il faut les arroser souvent , sur-tout quand elles sont dans de petits pots, dont la terre se desseche promptement dans cette saison ; c’est-pour-quoi elles ne doi- vent être exposées qu’au soleil du matin ; car si elles en recevoient Tome V, : MYR 217 toute la chaleur pendant le jour, Phumidité de la terre contenue dans ces petits pots seroit bientôt dissi- pée, et les plantes seroient par-la beaucoup retardées dans leur ac- croissement. Au mois d’Aotit suivant, on exa- mine les pots , pour voir si les raci- nes ne sortent pas par les trous dont leur fond est percé ; en ce cas, on les remet dans de plus grands pots» qu’on remplit également de terre ri- che ; on coupe les racines qui se sontroulées autour des pots ; on des- serre la terre de extérieur des mottes avec les mains, et l’on en retranche même une partie, afin que les raci- nes puissent plus aisément pénétrer dans la nouvelle terre ; on les arrose ensuite , et on les place a l’abri des vents: alors on peut tailler ces plan- tes, pour leur faire prendre uné fi- gure réguliere ; et quand elles sont inclinées à avoir des tiges courbes, on les redresse, en les fixant contre des baguettes minces et droites. On les assujettit ainsi tandis qu’elles sont jeunes ; mais une fois qu’elles ont acquis de la force, elles se maintiennent drôites sans aucun secours , et leurs branches pourront être taillées de maniere à prendre des formes rondes ou pyramidales , telles qu’on le jugera à propos, ou qu’il sera nécessaire de le faire, pour pouvoir les conserver dans une Orangerie , où l’espace est ordinaire: Ee ‘M;Y R ment resserré, ce qui les rend aussi plus agréables : mais comme les plantes ainsi disposées ne produt- sent point de Yeurs, il ne faudroit point tailler l’espece à doubles fleurs, parce que c’est dans ses fleurs que consiste saplus grande beauté ; d’ail- leurs on peut laisser croître naturel- lement une plante ou deux de cha- que espece, pour les laisser fleurir et se procurer des bouquets: mais cela gate beaucoup celles. qui ont 218 toujours. été abritées, et dont les branches sont ordinairementtaillces. A mesure que ces plantes gros- sissent, il faut leur donner tous les ans de plus grands pots, en propor- uonnant toujours leur capacité au volume des racines; car sices pots étoient trop grands, les plantes ne feroient que de très-foibles progrès, et même périroient tout-a-fait : c’est- pourquoi, en les tirant des premiers pots, on doit ter la terre de leurs racines , et les desserrer légerement en-dedans, alin quelles ne soient pas trop rapprochces : on les remet en- suite dans les mêmes pots, pourvu qu'ils ne soient pas trop petits; on en remplit le fond etles côtés avec de la nouvelle terre, et on les arrose abondamment, pour fixer ceite terre aux racines: ce qu'il faut souvent répéter, parce qu’elles ont besoin de beaucoup d'humidité dans toutes les saisons , etsur-tout dans les tems chauds. MY R La meilleure saison pour changer ces plantes, est en Avril ou en Aout; car si on le fait beaucoup plutôt, leur accroissement devient plus lent, et elles ne peuvent plus repousser de nouvelles racines assez tot: st au contraire on le fait plus tard, c’est-à-dire , en automne, les premiers froids les empêchent de prendre racine. Il nest cependant pas prudent non plus de les changer dans les grandes chaleurs de Pété , parce qu’il faudroit alors les arroser trop souvent, et les tenir à l'ombre, sans quoi elles seroient sujettes à languir pendant un tems considéra- ble ; d’ailleurs elles ne pourroient être placées avec les autres plantes exotiques , etservir d'ornement dans les différentes parties du jardin, Dès que ces plantes sont remises en pots, on les tient à couvert, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles ra- cines , c’est-à-dire , pendant trois se- maines ou un mois, si la saison est seche et chaude. En Octobre , lorsque les nuits commencent a étre froides, on en- ferme ces plantes dans lOrangerie ; mais si Pautomne est favorable, comme cela arrive souvent, elles peuvent rester à lair jusqu’au com- mencement de Novembre ; car si on les mettoit trop tôt dans l’Orangerie , et que Pautomne fut chaud, elles pousseroient de nouvelles branches foibles, qui seroient en danger de MYR se moisir en hiver, lorsque, par les grands froids , on est obligé de tenir les fenêtres exactement fermées : Cest-pourquoi il faut toujours les laisser dehors tant que la saison le permet, les sortir au printems, avant qu’elles aient commencé à pousser des branches ; et pendant qu’elles sont dans l’Orangerie , leur donner autant d'air qu'il est possible dans les tems doux. J'ai vu les trois premieres especes plantées en plein air, dans des si- tuations chaudes , et sur un sol sec, où elles ont très-bien supporté le froid de nos hivers pendant plusieurs années. On ne les couvroit, pendant les plus fortes gelées, qu'avec deux ou trois nattes, et on mettoitsur la surface de la terre, autour des ra- cines, un peu de terreau, pour em- pêcher la gelée d’y pénétrer. Dans Cornwall, et dans le Comté de De- von, où les hivers sont plus doux que dans la plupart des autres parties de PAngleterre , on voit de grandes haies de Myrtes plantées depuis plu- sieursannées, qui profitent très-bien et sont vigoureuses ; quelques-unes ont plus de six pieds de hauteur. Je crois que si l’espece à doubles fleurs étoit mise en pleine terre, elle sup- porteroit le froid aussi bien que les précédentes, parce. qu’elle est ori- ginaire de la France Méridionale. Cette derniere, et celle à feuilles d’O- ranger , ont plus de peine à prendre MYR 219 racine par bouture ; mais en: les plantant vers la fin de Juin , en ne choisissant que des branches ten- dres , et en plongeant les pots dans une Vieille couche de tan qui ait perdu sa plus grande chaleur, elles prendront treés-facilement racine, ainsi que je l'ai souvent éprouvé, pourvu que Pon ait soin de couvrir les vitrages chaque jour. L’espece à feuilles d'Oranger , et celle à feuilles panachées , étant un peu plus ten- dres que les autres, doivent étre mi- ses dans l’Orangerie un peu plutôt enautomne, et placées plus loin des fenêtres. La huitieme espece est à présent rare en Europe, et on la trouve dans très-peu de jardins. LiNNÉE, dans les premieres éditions de ses Ouvrages, a séparé cette plante des Myrtes, et lui a donné le nom de Myrtine: mais dans son Species Plan- tarum, il Va rejointe à ce genre , au- quel, suivant son systéme , elle ap- partient spécialement; car le nom- bre de ses pétales, de ses étamines, et de ses styles, s’accorde avec ceux du Myrte ; mais elle en differe par les parties de la fructification , Cette espece n’ayant qu’une semence dans chaque fruit, et le Myrte en ayant quatre ou cinq. Cette plante esttrès-rare dans nos jardins, parce que ses semences ne murissent point en Europe , etqu’on ne peutla multiplier que par mar- Fe ij 20 MYR cottes où par boutures. Les mar- cottes sont ordinairement deux ans avant de pousser des racines, et sou- vent les boutures manquent. On pré- fere cependant cette derniere mé- thode, quiréussit quand on s’y prend dans une saison convenable, et que Pony apporte tous les soins néces- saires : c’est-pourquoi il faut plan- ter ces boutures dans le mois de Mat , après avoir choisi les branches de l’année précédente, au bout des- quelles on laisse un peu de bois de deux ans, et on les plante dans de petits pots remplis d’une terre molle et marneuse. On préfere ‘toujours les petits pots aux grands, pour cette opération ; on les plonge dans une couche de tan de chaleur très-mo- dérée ; et en couvrant chaque pot d’une cloche de verre, malgré les vitrages qui sontau-dessus , les bou- tures prendront plutôt racine : il faut aussi les tenir à ’ombre pendant la chaleur du jour, et les arroser lé- gerement toutes les fois que la terre des pots se trouve seche, mais ne pas leur donner trop d'humidité. Les boutures qui réussissent auront pris racine vers le mois de Juillet ; alors on les accoutumera à supporter le plein air, auquel il sera prudent de les exposer entierement au milieu du même mois, afin qu’elles puissent acquérir de la force avant l’hiver: mais on ne doit pas les transplanter ‘ayant le printems, En automne, on N A P met ces pots dans une serre tempé< ree , et durant Phiver, on les arrose légerement: au printems suivant, on les enleve des pots avec précau- tion ; on les plante chacune séparé- ment dans de petits pots remplis de terre légere de jardin potager, et on les plonge dans une couche de cha- leur modérée , pour les avancer et leur faire pousser de nouvelles ra- cines : on les endurcit ensuite par dégrés; et en Juiller , on les place en plein air, dans une situation abritce, où elles peuvent rester jus- qu’à la fin de Septembre, pour être mises alors dans la serre chaude. Cette planté ne peut subsister pendant Phiver ,en Angleterre, dans une Orangerie: mais en la mettant dans une serre de chaleur modérée , elle fleurira durant cette saison : on peut la tenir en plein air dans une situation chaude , durant les mois de Juillet, Août et Septembre, MYRTUS BRABANTICA. oy. Myrica. , MYRTUS PIMENTA. Voy. Ca- RYOPHYLLUS PIMENTA. NAPEL. Voyez ACONITUM Na- PELLUS. NAPÆA. Lin. Gen. Plant. 748. Malva. H. L.; Mauve de Virginie , Nympbe des Bois, NAP Caracteres. Cette plante a des fleurs males et des fleurs hermaphrodites sur des racines différentes; les fleurs males ont des calices en forme de cruche, persistans , et formés par une feuille découpée au sommet en cinq segmens : les corolles ont cinq pétales oblongs, joints à leur base , mais étendus et divisés au sommet : ces fleurs ont plusieurs étamines velues , réunies vers le bas en une espece de colonne cylin- drique , et terminées par des an- theres rondes et comprimées. Les fleurs hermaphrodites ont un pareil calice , une corolle , et desétamines semblables à celles des mâles ; mais elles ont encore un germe conique 5 qui soutient un style cylindrique, divisé au sommet en dix parties , couronnées par des stigmats simples. Ce germe se change dans la suite en un fruit ovale, enveloppé par le ca- lice , et divisé en dix cellules qui renferment chacune une semence en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la sei- zieme classe DE LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs ont plu- sieurs étamines jointes par leur bâse au style , et qui forment ensemble une colonne. Comme les plantes de ce genre ont des fleurs males et her- maphrodites sur des pieds différens , elles ne different pdfint de toutes les especes de plantes malyacées aux- NAP quelles elles appartiennent propre ment , les leurs étant monopétales , les étamines et les styles étant joints à leur base en forme de colonne ; ce qui constitue les caracteres essentiels de cette classe. Les especes sont : 1°. Napea dioica , pedunculis in- volucratis, angulatis, foliis scabris, flori- bus diotcis, Flor. Virg. 102. Amen. Acad, 3. p, 18. Fabric. Helmst, 282, Trew. in. Nov. Act. A. N.C. tom. 1, t, X ; Mauve de Virginie, avec des pédoncules enveloppés et angu- laires , des feuilles rudes et des fleurs males et hermaphrodites sur diffé- CEA rens pieds. Napea scabra. Lin. Syst, Plant. rom, 4. p. 282. Sp. 2. Abutilon folio profundè dissecto, pe: dunculis multi-floris, mas et fœmina. Ehret. Pict. 7 et 8 ; Abutilon avec une feuille profondément divisée , et plusieurs fleurs males et femelles sur chaque pédoncule. Althea magna, aceris folio , cortice cannabino , floribus parvis , semina rota- tim in summitate caulium, singula sin- gulis cuticulis rostratis cooperta ferens, Banist. Virg. 1928. 2°, Napæa hermaphrodita , pedun- culis nudis levibus , foliis glabris , flori-’ bus hermaphroditis. Kniph. cent, 8. n. 73; Mauve de Virginie , avec des pédoncules nuds et lisses, des feuilles unies et des fleurs hérmaphro- dites. > 22 NAP Napea laevis. Lin. Syst, Plant. t. 4. p.282. Sp. 1. Sida foliis palmatis , la- ciniis lanceolato-attenuatis. Hort. Cliff. 346. Hort. Upsal. 198. Roy. Lugd,- B. 348. , Althea Ricini folio Virginiana. H. L.; Mauve de Virginie à feuilles de Ricin. Malva Virginiana , Ricini folio, Herm. Lugd.- B. 22. f. 23. Dioica. La premiere espece a des racines vivaces, composées de plu- sieurs fibres épaisses et charnues, qui pénetrent profondément dans. la terre, et se réunissent au sommet en une grosse tête, de laquelle sortent un grand nombre de feuilles rudes, velues, de près d’un pied de dia- metre , profondément découpées en six ou sept lobes, etirrégulierement denteléessur leurs bords; chaque lobe a une forte côte, et toutes ces côtes se réunissenten un centre au pétiole: les pétioles sont gros et longs; ils sortent immédiatement de la racine, et s’écartent en-dehors de tous cotés : les tiges de fleurs s’élevent à la hau- teur de sept ou huit pieds, et se di- visent ne plusieurs branches gar- nies à chaque nœud d’une feuille de la même forme que celles du bas, mais qui sont d’autant moins grandes, qu’elles sont plus voisines du sommet, où elles ont rarement plus de trois lobes , qui sont divisés jusqu’au pétiole. Au sommet de cette tige sort de côté ; a chaque N A P nœud, un Jong pédoncule , divisé en branches vers son extrémité , et qui soutient plusieurs fleurs blanches, tubulées au fond, où les segmens de la corolle sont joints. La corolle est divisée en cing segmens oblongs; dans son centre s’éleve la colonne à laquelle sont réunies les étamines par leur base. Dans les fleurs herma- phrodites, le style est joint ala.co- lonne. Les fleurs hermaphrodites sont remplacées par des fruits com- primés, orbiculaires, contenus dans le calice, et divisés en cing cellules, qui renfermentchacuneune semence en forme de rein: mais les fleurs ma- les sont stériles. Cette espece fleurit dans le mois de Juillet, et ses se- mences mürissent en automne; bien- tot après , la tige périt, mais les ra- cines subsistent plusieurs années. Hermaphrodita. La seconde a aussi une racine vivace, qui coule sou- vent sur la surface de la terre; elle pousse des tiges lisses , hautes d’en- viron quatre pieds, et garnies de feuilles unies , alternes, supportées par des pétioles longs et minces, profondément découpées en trois lobes, terminées en pointe aiguë, et irrégulierement sciées sur leurs bords: celles du bas de la tige ont près de quatre pouces de longueur sur presqu’autant de largeur ; mais elles diminuent par dégrés à mesure quelles sont plas voisines du som- met: à la base des feuilles sort le N AP pédoneule de la fleur, quia trois pouces delongueur , et qui esidivisé à son extrémité en trois autres plus petits , dont chacun soutient une fleur blanche de la même forme que celles de la premiere espece , mais plus petite, dont la colonne, formée par les étamines, est plus longue , et dont les étamines ont leurs anthe- res étendues en-dehors, et au-delà de la corolle. Culture. Ces deux plantes se trou- vent dans la Virginie , et dans d’au- tres parties de l'Amérique Septen- trionale. On peuttirer de leur écorce une espece de chanvre , ainsi que de cellede plusieursmalvacées, Dans quelques-unes , qui croissent natu- rellement dans les Indes, ces fibres sont si fines, qu’on en fabrique un fil très-délié , qui sert à faire de très- belles toiles. Ces deux especes se multiplient aisément par leurs graines, qu’on seme au printems sur une terre commune, où les plantes leveront fa- cilement, et n’exigeront aucun autre soin que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes. En automne , elles pourront être transplantées dans les places où elles doivent rester. Elles se plaisent dans un sol riche et hu- mide; mais comme elles y croissent avec yigueur, ilne faut pas man- quer de leur donner beaucoup de place. On peut multiplier encore la se- NAR 223 conde, en divisant ses racines rem= pantes, en automne : mais comme ces plantes ne sont pas fort belles , il suit d’en avoir une ou deux de cha- que espece , dans un jardin, pour la varicté. NAPUS. Voyez Brassica et Rapa, NARCISSE, Voyez Narcissus. NARCISSE D'AUTOMNE, Voyez AMARILLIS LUTEA. L. NARCISSE DE CONSTANTI- NOPLE. Voyez Narcissus Ta- ZETT A. NARCISSE DE MATHIOLE, Voyez PANCRATIUM ILLYRICUM. L. NARCISSO-LEUCOIUM. Poys GALANTHUS. . NARCISSUS. Lin. Gen. Plante. 364. Cette plante prend son nom de rdpxn Un engourdissement ou pro- fond sommeil, parce que l’odeur de sa fleur cause, à ce qu’on dit, un, assoupisssement et une espece de stupidité. PLUTARQUE nous dit que cette plante fut consacrée aux Dieux infernaux. Les Poëtes avan- cent que Narcisse , fils de Céphise et de Lyriope, étoit d’une si grande beauté, que , S’étant approché d’une 224 NAR fontaine pour y boire, et ayant ap- perçu sa belle image dans l’eau, il en devint amoureux, et s’étant con- sommé en vains désirs, il fut trans- formé en une fleur de ce nom. Nar- cisse , Asphodèle, Jonquille. Caracteres. Les fleurs sont renfer- mées dans une gaine oblongue et comprimée, quise sépare, s'ouvre sur un côté, et se fane : elles ont un calice cylindrique en forme d’enton- noir , et formé par une feuille épa- nouie sur ses bords ; la corolle est composée de six pétales ovales au- dehors du nectaire , et insérés à extérieur et au-dessus de la base de son tube: la fleur a six étamines en forme d’alêne , fixées au tube de la corolle , plus courtes que le nec- taire, et terminées par des antheres oblongues ; son germe est presque rond , obtus , à trois angles , et placé au-dessous du réceptacle ; il sou- tient un style long, mince, et cou- ronné par un stigmat divisé en trois parties. Ce germe se change en- suite en une capsule obtuse, pres- que ronde , à trois angles et à trois cellules remplies de sémences glo- bulaires. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la sixieme classe de LiINNÉE , qui renferme celles dont les fleurs ont six étamines etun style. Les especes sont : 29, Narcissus pseudo-Narcissus , spa: NAR thé uniflora, nectario campanulato , erec= to, crispo , equante petalum ovatum. Lin, Sp. Plant, 414. Scop. carn, 2. n. 395. Leers. Herb, n. 243. Darr. Nass. p.158; Narcisse avec une fleur dans chaque spathe , dont le nectaire est érigé en forme de cloche, et égal aux peta- les qui sont ovales. Narcissus sylvestris pallidus , calyce luteo. C. B. P. $2 ; Narcisse champé- tre et de couleur pale, avec un ca- lice jaune, ou Asphodèle commun d'Angleterre. Faux Narcisse , ou Narcisse des bois. Bulbocodium vulgatius. Bauh. Hist. 2. Pe $93- 2°. Narcissus Poeticus , spathä uni-flo- rd, nectario rotato , brevissimo , Scari0s0y crenulato. Hort. Ups. 74. Scop. carn, ed, 2.7.394. Knorr. 1.f. N. 4. Kniph. cent. 7. n. 62 ; Narcisse de Poéte avec une fleur dans chaque spathe , et un nectaire fort court, en forme de roue , et découpé sur ses bords. Narcissus albus, circulo purpureo. C. B. P. 48; Narcisse blanc , ayant un cercle pourpre dans le milieu de la fleur, ou Narcisse de Poéte. Narcissus medio puxpureus. Dod, Pempt. 223. 3°. Narcissus incomparabilis , spatkd uni flord , nectario campanulato erectos petalo dimidio breviore ; Narcisse avec une seule fleur dans chaque spathe 5 etun nectaire érigé et en forme de cloche , n’ayant que moitié de lalon- gueur des pétales, Narcissus NAR Narcissus incomparabilis , flore pleno, partim flavo ,partim croceo. H.R. Par. ; Narcisse imcomparable à doubles Heurs, partie presque jaunes, et par- tie couleur de safran. 42. Narcissus medio luteus, spatha bi-flord, nectario campanulato , brevis- simo , floribus nutantibus ;. Narcisse avec deux fleurs danschaque spathe , un nectaire trés-court et en forme de cloche, et des fleurs penchées. Narcissus medio luteus vulgaris. Parck. ; Narcisse commun, dont la fleur est jaune dans le milieu, ap- pelé Prime vert incomparable, 5°. Narcissus albus, spatha uni-flor, _ nectario campanulato brevissimo , petalis reflexis ; Narcisse avec une seule fleur dans chaque spathe , un nec- taire fort court, et en forme de clo- che , et des pétalesréfléchis. # Narcissus albus , foliis reflexis, ca- lice brevi aureo. H. R, Par. ; Narcisse à fleurs blanches et à feuilles réflé- chies , avec un calice court et de couleur d’or. 6°. Narcissus Bulbocodium , spatha uni-flord , nectarioturbinato petalis ma- jori, genitalibus declinatis. Lin. Sp. Plant. 417 ; Narcisse à feuilles de Jonc , ayant une seule fleur dans chaque spathe, un nectaire turbiné , plus grand que les pétales, et des étamines penchées. Pseudo - Narcissus Junci folio 2, flavo flore. Clus. Hist. 166 , commu- nément appelé Narcisse ou Cotillon NAR 225 a panier, ou la Trompette de Mé- duse. Narcissus serotinus , Spathä uni-flora , nectario brevissimo sex-partito. Lin, Sp. Plant. 290. Leff. it. 193 Narcisse avec une fleur dans chaque spathe , et un nectaire fort court divisé en six parties. Narcissus autumnalis minor. Clus. Hisp. 2513 le plus petit Narcisse d'automne. » Narcissus serotinus. Clus. Hist. 1. p. 162. Narcissus Tazetta , spatha multi-flo- rd , nectario campanulato , foliis plants. Hort. Upsal. 74.; Narcisse avec plu- sieurs fleurs dans chaque spathe, un nectaire en forme de cloche, et des feuilles entieres. Narcissus luteus Polyanthos Lusitani- cus. C, B. P, ; Narcisse jaune de Por- tugal , avec plusieurs fleurs , com- munémentappelé Narcissus Polyan- thus. Narcissus lati-folius , flore prorsus albo. 1. 2, Clus. Hist. 1. p. 155 3 Nar- cisse de Constantinople. Narcissus Jonquilla , spathä multi- flora , nectario campanulato brevi, foltis subulatis, Hort. Upsal. 75-3 Jonquille ayec plusieurs fleurs dans chaque spathe, un nectaire court et en forme de cloche, et des feuilles en forme daléne. Narcissus Junci-folius minor. Er. 2. Clus, Hist. 1. p. 159. Narcissus Junci-folius luteus minor, Rf 226 NAR C. B, P. 513 le plus petit Narcisse jaune, à feuilles de Jonc, appelé Jonquille. Ces especes sont toutes celles que j'ai vues dans les jardins Angiois, quoiqu'il yait dans chacune un grand nombre de variétés qui different assez les unes des autres , pour qu’il soit difficile de distinguer à laquelle elles appartiennent. Comme je les ai toutes exactement observées, je ta- cherai, autant que cela sera possi- ble, de les présenter chacune sous leur véritable espece , tant celles à fleurs doubles que celles qui passent pour les meilleures. Pseudo-Narcissus. La premiere est le Narcisse Anglois commun, qui croît naturellement sur les bords des bois et des champs, dans plusieurs parties de l’angleterre ; elle a une ra- cine grosse et bulbeuse , de laquelle sortent cinq à six feuilles plates, d'environ un pied de longueur sur un pouce de largeur , d’une Couleur grisätre , et un peu creusées dans le milieu, comme la quille d’un ba- teau : sa tige, quis’éleve à la hau- teur Pun pied et demi, a deux an- gles aigus et longitudinaux , et pro- duit à son sommet une fleur simple, renfermée dans une spathe mince, qui se déchire ets’ouvre sur le côté, pour laisser sortir la fleur, qui se fane ensuite, et reste sur le haut de la tige : la fleur est monopétale ; la corolle est découpée en six seg- NAR mens presque jusqu’au fond , ou is se réunissent , et quis’étendent vers le haut, Dans le milieu est placé un nectaire en forme de cloche , appelé par les Jardiniers , godet, qui est de la mème longueur que la corolle, et érigé ; la fleur penche sur un côté de la tige ; la corolle est d’une cou- leur de soufre pale, et le nectaire est jaune. Cette plante fleurit aut commencement d'Avril; quand ses fleurs sont passées, le germe se change en une capsule presque ronde, et à trois cellules remplies de semences rondes et noires, qui miirissent en Juillet: elle se multi- plie fortement par les rejettons de sa racine. Les variétés de cette espece sont: Narcisse à pétales blancs, avec un godet @’un jaune pâle. Narcisse a pétales jaunes, avec un godet doré. Narcisse commun , double et jaune Narcisse à fleurs doubles, avec trois ou quatre godets l’un dans Pau- tre. Je crois que le Narcisse de JEAN TRADESCANT peutencore être placé ici. Poeticus. La seconde espece croit sans culture dans la France Méridio- nale et en Italie; sa racine est bul- beuse , mais plus petite et plus ronde que celle de la précédente : ses feuilles sont plus longues, plus NAR étroites et plus plates; les tiges ne s’élevent pas plus haut que les feuil- les , qui sont grises : au sommet de la tige sort une fleur, en ouvrant sa spathe ; cette fleur penche d’un côté, et sa corolle est découpée en six seg- mens arrondis à leur extrémité , d’un blanc de neige , et entierement étendus ; dans son centre est placé un très-court nectaire ou godet, frangé sur ses bords, et qui aun cercle d’un pourpre brillant. Ces fleurs répan- dent une odeur agréable ; elles pa- roissent dans le mois de Mai, et sont rarement suivies de semences: mais cette plante se multiplie assez promptement par ses rejettons. Le Narcisse blanc à fleurs dou- bles est la seule variété de celui-ci, quoique, dans quelques livres , on ait fait mention de plusieurs autres, Incomparabilis. La troisieme espece croit naturellement en Espagne et en Portugal, d’où lon m’a envoyé ses racines: les bulbes de celle - ci res- semblent à ceux de la premiere; ses feuilles sont plus. longues, et d’un vert plus foncé ; ses tiges de fleurs s’élevent à une hauteur plus considé- rable ; les segmens de la corolle sont plus ronds, plus étendus, et plus applatis que ceux de la premiere ; le nectaire ou godet, qui en occupe le centre, n’a que la moitié de la longueur de la corolle, et il est bordé d’une frange de couleur d’or. Cette plante fleurit dans le mois NAR 227 d'Avril; mais elle produit rarement des semences dans ce pays ; elle va- rie plus qu'aucune des autres: car une seule racine na donné les va- rictés suivantes, Cette racine avoit produit la pre- miere année des fleurs très-doubles, connues sous le nom de Narcisse in- comparable ; les six segmens exté- rieurs du pétale étoient blancs, et plus longs qu'aucun des autres ; le milieu étoit fort garni d’autres péta- les plus courts , dont quelques-uns étoient blancs , d’autres jaunes, et recueillis en forme globulaire. Quel- ques-unes de ces racines produisi- rent l’année suivante des fleurs moins doubles que celles de la pre- miere année; elles n’avoient point de pétales blancs en-dedans ; mais les plus grands pétales étoient de couleur de soufre , et les autres jau- nes: ces fleurs dégénérerent ensuite en semi-doubles, et devinrent enfin des fleurs simples avec ungodetmoi- tié moins long que le pétale, Comme elles ont continué ainsi pendant plu- sieurs années , on peut conclure que ces variétés n’étoient que des acci- dens de semences. Medio luteus. La quatrieme espece est originaire de la France Méridio- nale et de l'Italie : on la trouve aussi dans quelques parties de l’Angle- terre ; mais il est probable que ces dernieres proviennent de quelques racines qui ont été jettées hors des Ff ij 228 NAR jardins avec les immondices. Les ra- cines de cette espece sont plus ron- des , et moins grosses que celles de la premiere ; ses feuilles sont Ion- gues, de couleur grise , et plus lis- ses ; ses tiges sont de la même lon- gueur que les feuilles, et ont com- munément une fleur dans chaque spathe ; mais quelquefois, quand les racines sont fortes, et en ont deux, Ja fleur penche vers le bas, les seg- mens de la corolle sont un peu on- dés sur leurs bords, le nectaire ou godet est court et bordé de jaune. Cette plante fleurit dans le mois de fai: Podeur de ses fleurs n’est pas fortagréable ; et comme elles ne sont pas bien belles, on les cultive pea dans les jardins, sur-tout depuis que les plus belles especes se sont fort multiplices. Je nai jamais vu au- cune variété de celle-ci , et n’ai ja- mais observé aucune altération dans ses fleurs. Albus. La cinquieme ressemble an peu à la quatrieme ; mais ses fleurs sont plus blanches, les seg- mens de la corolle sont réfléchis, et le bord du nectaire ou godetest d’un jaune doré. Celle-ci a quelqwaffinité avec la seconde espece. Bulbocodium. La sixieme se trouve en Portugal, d’où j'en ai reçu les ra- - cines; ses bulbes sont petites ; ses feuilles sont fort étroites, et a-peu- près semblables a celles du Jonc , mais un peu plus comprimées, sil- NAR lonnées par une rainure longitudi- nale sur un côté, et de huit ou neuf pouces de longueur ; la tige est mince, cylindrique, de six pouces dehauteur , ettermin¢e par une fleur qui est d’abord renfermée dans une spathe; la corolle , qui a à peine six lignes de longueur, est décout pée en six segmens aigus; le nec- taire ou godet, dont fa hauteur est de plus de deux pouces, est fort. large au bord, mais plus étroit vers la base , et ressemble un peu , pat sa forme , au panier que portent les Dames, ce qui en a fait donner le nom à cette fleur. Celle-ci paroît dans le mois d'Avril ; mats elle n’est point suivie de semences en Angle- terre. Je ne connois point de varié tés de cette espece. Serotinus. La septieme, qu’on rer contre en Espagne, a une petite ra- cine bulbeuse , et produit un petit nombre de feuilles étroites ; sa tige, qui est noueuse et de neuf pouces environ de hauteur, soutient à son extrémité une seule fleur, qui est d’abord renfermée dans une spathe 3 la corolle est découpée en six seg- mens étroits et blancs; le nectaire ou godet est jaune. Cette fleur pa- roit sur la fin de Pautomne ; ses ra- cines , qui sont délicates , sont sou- vent détruites en Angleterre par les fortes gelées; ce qui faitqu’elles sont rares dans ce pays. Tagetta. La huitieme espece nait NAR spontanéntent en Portugal et dans les Isles de ’Archipel; elle donne un plus grand nombre de variétés que toutes les autres. Comme ces fleurs font un bel or- nement dans les jardins, et qu’elles paroissent de bonne heure au prin- tems, les Fleuristes Hollandois, Fla- mands et Francois, ont pris beau- coup de peines pour les perfection- ner ; de sorte qu’a présent les Cata- logues imprimés des Hollandois contiennent plus detrente deses va- riétés , dont les principales sont rap- portées ci-après, Narcisses a pétales jaunes , avec des godets ou nectaires de couleur d’o- range, jaune ou de soufre. 1. Le grand Algier. 2. Le Bouquet des Dames. 3. La plus grande Cloche, 4. La Royale Dorée. s. Le Sceptre doré. 6. Le Triomphant. 7. Le Très-beau. 8, L'Etoie dorée, 9. Le Mignon. 10, Le Zelandier. -11. La Madonse. 12, Le Soleil doré. + Les suivantes ont des pétales blancs; avec des godets ou nectaires jaunes , ou de couleur de soufre. a, L’Archiduchesse, NA K 2. Le Bouquet triomphant. 3. La nouvelle Dorothée, 4. La Passe-Bozelman. 5. Le Superbe. 6. Le plus grand Bozelman. 7. La Czarine. 8. Le grand Monarque. 9. Le Czar de Moscovie. 10. La Surpassante. 229 Quelques-unes ont des pétales et des godets blancs ; maiselles ne sont pas si estimées que les autres , al’ex- ception de deux variétés , qui ont de gros paquets de petites fleurs blan- ches, que leur ‘odeur suave fait re- chercher. Il y en a encore une à fleurs très-doubles et très-odorantes, dont les pétales extérieurs sont blancs, ainsi que ceux du milieu dans quel- ques-unes, ; et dans d’autres , de couleur d’orange. Cette variété est celle qui fleurit la premiere au prin- tems. On lui donne généralement le nom de Narcisse de Chypre ; mais elle paroit être une espece distincte des autres. Celle-ci, comme la plupart des autres fleurs doubles, ne pro- duit jamais de semences, aussi ne la multiplie-t-on que par ses rejettons. C’est le plus beau de tous les Nar- cisses , quand on le fait fleurir dans une chambre sur des caraffes de verre remplies d’eau; mais lorsqu’il est planté en pleine terre, si on ne le couvre pas avec des nattes pendant les gelées , pour garanur ses boutons 230 NAR des impressions du froid, il fleurira rarement ; car ses feuilles poussent de bonne heure en automne, et ses boutons de fleurs paroissent vers Noël;ils sont tendres ; et s’il sur- vient une forte gelée , quandils sont hors de terre, ils périssent ordinaire- ment: mais quand ils sont mis exac- tement à l’abri du froid , ils fleuris- sent en Fevrier , et souvent même dans le mois de Janvier, si le tems est favorable. Jonquilla. La neuvieme espece est la Jonquille, que tout le‘ monde con- noit si bien, qu’il est inutile d’en donner la description. Nous avons une grande et une petite Jonquille à fleurs simples, et espece com- mune à fleurs doubles, qui est la plus estimée. Je vais commencer par indiquer la maniere d’élever les Narcisses po- lyanthus par semences, pour en ob- tenir de nouvelles variétés, Faute d’avoir suivi cette pratique, nous avons été obligés de tirer an- nuellement cesracines des paysétran- gers, à un très-haut prix, à cause des grands envois que l’on en fai- soit en Angleterre, au-lieu que, si nous étions aussi industrieux quenos voisins pour les multiplier, nous pourrions bientôt les égaler, et même les surpasser dans la perfec- tion des especes de fleurs, comme on peut le voir par la grande quan- tite d'Œillers , d'Auricules, de Renon- NAR cules etc., qui ont été élevées de se- mences en Angleterre, et qui sur- passent en beauté presque toutes les fleurs de même espece dans la plus grande partie de l'Europe. IL faut avoir grand soin , en ra- massant les semences, dene recueil- lir que celles des fleurs de bonne es- pece, et sur-tout de celles qui ont plusieurs fleurs sur une tige, qui s’é- levent très-haut, et ont de beaux go- dets; par ce moyen, on pourra es- pérer d’en obtenir de bonnes fleurs: mais quand on ne ramasse que des semences ordinaires , on se prépare beaucoup de peines et de dépenses mal-à-propos , puisqu'on ne peut en obtenir que des fleurs communes et peu estimables. Quand on s’est procuré de bonnes semences , on se pourvoit de cais- ses ou de terrines peu profondes, telles qu’on les fait exprès pour éle- ver des plantes de semence , et dont le fond doit être percé de trous, pour laisser écouler Phumidité. Vers le commencement du mois d’Aout, on les remplit d’une terre nouvelle , légere et sablonneuse $ car cette saison est la plus propre pour semer la plupart des fleurs à racine bulbeuse : on nivelle exac- tement la surface de cette terre ; on y répand les semences fort épaisses , et on crible par-dessus une terre lé- gere, jusqu’à l'épaisseur d'environ. six lignes : on met ces caisses ou ter= NAR rines dans un lieu où elles soient ex- posées au soleil, seulement depuis son lever jusques vers dix heures, et on les laisse ainsi jusqu’au com- mencement d'Octobre; alors on les place à une exposition plus chaude, et on les pose sur des briques, afin que l’air puisse circuler plus libre- ment par-dessous, et dissiper le trop d'humidité, On les expose aussi au plein so- leil ; mais on les garantit avec soin des vents du nordet de l’est. Si Ja ge- lée devient rude, il est nécessaire de les couyrir, pour prévenir leur destruction, On peut les laisser dans cette situation jusqu’au commence- ment d'Avril; alors les plantes au- ront commencé à pousser, On les débarrassera aussi avec soin des mauvaises herbes ; on les arrosera souvent, si le tems est sec: on mettra de tems en tems les caisses ou terrines à ’ombre dans leur pre- miere position, e«on les couvrira au milieu du jour; car la chaleur du soleil du midi est trop forte pour les jeunes plantes. A la fin de Juin , lorsque leurs feuilles sont flétries, on enleve la surface de la terre où setrouve alors le poil cotonneux des semences , qui endommageroit beaucoup les jeunes racines , si on les laissoit; mais il faut ayoir soin de ne pas creuser as- sez profondément pour toucher les racines , qu’on fortifiera ensuite en NAR 231 criblant par dessus de la nouvelle terre légere, jusqu’à le paisseur d’en- viron six lignes : on répete cette opération au mois d'Octobre, quand on remet les caisses au soleil, Pendant l'été, quand le tems est pluvieux , et-que la terre des cais- ses paroit fort humide, on les met au soleil , jusqu’à ce qu’elle soit des- séchée; car si les racines avoient trop @humidité , tandis qu’elles sont dans l’inaction , il seroit à craindre qu’elles ne fussent attaquées de pours riture : c’est-pourquoi il ne faut ja- mais leur donner d’eau après que leurs feuilles sont tombées ; mais seulementt les placer à lombre, comme il a été dit ci-dessus. C'est en cela que consistent tous les soins qu’elles exigent dans les deux premieres saisons , jusqu’à ce que leurs feuilles soient mortes; mais dans le second été , après qu’elles ont été semées, il faut en- lever ces racines, en passant la terre des caisses à travers un crible fin, et les planter à trois pouces de dis- tance entrelles , et à trois pouces de profondeur dans des planches de terre nouvelle et légere qu’on aura préparées d’avance. Ces planches doivent être plus ou moins élevées au-dessus du niveau du sol, suiyant que leterrein est plus sec ou phys humide : s’il est sec, trois pouces suffiront ; et si au con- taire il est humide, on les éleve à 232 NAR six ou huit pouces, en les arrondis- sant un peu , pour laisser écouler l'humidité, Si les planches sont dres- sées en Juillet, qui est le meilleur tems pour transplanter les racines, les mauvaises herbes y pousseront bientôt en abondance ; alors on houe légerement la terre pour les détruire , sans enfoncer assez pro- fondément pour toucher quelques- unes des racines. Cette opération se répete aussi souvent qu'il est besoin d’arracher les mauvaises herbes qui repoussent , en observant toujours de la faire par un tems sec, afin de les détruire entierement. Vers la fin d'Octobre, lorsque les planches sont bien nettoyées , on crible dessus un peu de terre riche et légere , jusqu’à épaisseur d'environ un pouce; ce qui déterminera , par la premiere pluie d’hiver , lesracines à pousser par le bas, et leur fera faire de grands progrès au printems. Si le froid devient rude en hiver, on couvre les planches avec du vieux tan, des cendres de charbon de terre , ou même avec du chaume de pois, ou quelqu’autre couver- ture légere, pour empêcher la gelée de pénétrer jusqu'aux racines, qui pourroient en être endommagées for- tement, tandis qu’elles sont encore fort jeunes, Au printems, lorsque les plantes commencent à paroitre au-dessus de Ja terre, on en remue légerement la NAR surface , pour faire perir les mauvai- ses herbes: mais en faisant ce tra- vail , il faut prendre bien garde de ne pas endommager les plantes. Si la saison devient seche, on les arrose légerement de tems en tems , pour renforcer les racines. Quand les feuilles sont fictries ; on nettoie les planches de toutes mauvaises herbes, et ’ony crible un peu de terre neuveet légere, comme il a été dit ci-dessus; ce qui doit étre reitéré dans le mois d’Octobre : mais les racines ne doivent rester que deux ans dans ces planches. Comme, après ce tems, elles auront acquis assez de volume pour exiger plus de place, on les enlevera aussi- tot que leurs feuilles seront fanées , et on les placera dans de nouvelles planches profondément labourées , afin que les fibres des racines puissent y pénétrer. Ces racines doivent être plantées à six pouces de distance, eta six pouces de profondeur dans la terre. En automne , et avant que les ge- lées se fassent sentir, on répand sur les planches du tan pourri, pour em- pêcher la gelée d’y pénétrer. Si Phi- ver est rude, il est prudent d’y mettre une plus grosse épaisseur de tan , et d’enrépandre aussi dans les sentiers , pour les préserver du froid , ou bien on les couvre de paille ou de chaume de pois : sans ces précautions, elles pourroient être déuuites entierements Au NAR Au printems , aussi-t6t que le dan- ger des fortes" gelées est passé, on enleve les couvertures, et on tient les planches nettes de mauvaises her- bes pendant tout Pété suivant. A la Saint-Michel, on répand.de la nou- velle terre par-dessus, et on les re- couvre de tan, en continuant ainsi, jusqu’à ce qu’elles fleurissent ; ce qui a lieu généralement dans la cin- quieme année : alors on marque toutes celles qui paroissent bonnes , pour les enlever aussi-tôt après la chute de leurs feuilles, et les planter à une plus grande distance, dans de nouvelles planches préparées; mais on laisse dans l’ancienne celles qui Wont point encore fleuri, et dont on fait peu .de cas. Ainsi , en enlevant les racines qui ont été marquées, il faut avoir soin de ne pas déranger celles qui doivent rester , et de re- mettre les planches de niveau , en criblant de la nouvelle terre par- dessus , comme on la fait aupara- vant , pour fortifier les racines ; car il arrive souvent dans les plantes de semence de cette espece, que la premiere fois qu’elles fleurissent, elles ne sont pas, à beaucoup près, aussi belles qu’elles le sont dans la seconde année: c’est pour cette rai- son qu’on n’en doit rejetter aucune qu’elles n’aient fleuri deux ou trois fois , pour s’assurer de leur véritable valeur, Après avoir donné des instruc- Tome v, - N A à . 33 tions pour semer et traiter ces raci- nes , jusqu’à ce qu’elles aient acquis assez de force pour fleurir, je vais en donner pour les planter, et les traiter de maniere à leur faire pro- duire de belles et grosses fleurs. Toutes les especes de Narcisses q'i produisent beaucoup de fleurs sur une tige, doivent être placées dans une situation à l’abri du froid et des grands vents, sans quoi elles sont sujettes à être endommagées par le froid en hiver , ou à avoir leurs tiges rompues , quand elles sont en fleurs : car quoique leurs tiges soient généralement assez for- tes, cependant le nombre de fleurs qui se trouvent sur chacune, rend leurs tétes trés-lourdes , sur-tout lors- qu'après la pluie, elles sont chargées eau, et les grands vents les flétris- sent bientôt, lorsqu’elles y sont ex- posées; desorte qu’une plate-bande, à l'abri d’une haie et à exposition du sud-est , est préférable à toute autre pour ces especes de fleurs. Les premiers rayons du soleil le= vant dessecheront l’humidité que la nuit dépose sur ces fleurs , et les ren- dront plus belles et mieux épanouies que si elles avoient été plantées au soleil de Paprès-midi. Elles se con- seryeront beaucoup mieux ainsi, qu’ctant exposées a la fureur des vents du couchant et du sud-ouest, qui leur sont souvent fort nuisibles. Quand on a choisi une exposi- Gg 234 NAR tion convenable, on prépare une terre qui leur'soit propre; car sila nature du sol est très-forte et de mauvaise qualité, il sera prudent d'élever des plates-bandes:avec une nouvelle terre, en enlevant l’ancien ‘sol jusqu’à la profondeur d'environ trois pieds. Celui qui convient le mieux à ces fleurs, est une terre nou- velle, légere et magneuse, à laquelle on a encore ajouté un peu de fumier de vache , powri. Ces différentes matierés étant exactement melces , et la vieille terre étant enlevée, comme il a été dit ci-dessus , on met au fond une couche de fumier ou de tan de quatre ou cing pouces d’épais- seur : on en nivelle exactement la surface ; on la couvre de deux pieds de bonne terre préparée ; et après lavoir bien dressée, on trace des lignes à des distances égales de sept ou huit pouces, où les racines doi- vent être plantées. On plante ces ra- cines , en observant de les placer drokes , et les têtes en haut, et on les recouvre ensuite de huit pouces environ , avec la terre préparée. En faisant cette opération, il faut avoir bien soin de ne pas déplacer les ra- cines : on dresse ensuite la surface de la plate-bande, et on rend les co- tés droits, pour quelle soit plus agréable. Le meilleur tems pour planter ces racines, est la fin d’Aoûtou le com- mencement de Septembre; car si on NAR les tient trop Joag-tems hors de terre , leurs fleurs deviennent trop foibles : il faut aussi observer la na- ture du sol où on les plante, et si le térrein est humide ou sec, afin de se régler en conséquence pour for- mer les plates-bandes; car si le sol est très-fort et la terre humide, il fautalorsy rapporter uneterrelégere, et élever les plates-bandes à six ou huit pouces , et même à un pied au- dessus du niveau, sans quoi les ra- cines seroient en danger de périr par trop d'humidité ; mais si au cou- traire le sol est sec, et la terre na- turellement légere, on y en mêle une un peu plus forte, et on n’cleve les plates-bandes que de trois ou quatre pouces au-dessus du, terrein 3 car si elles étoient trop hautes, les racines souffriroient beaucoup dans les sécheresses du printems , et les fleurs ne seroient pas si belles. Il ar- rive aussi que, dans les hivers très- rudes, les plates-bandes fort élevées au-dessus du terrein sont plus ex- posées au froid , à moins qu’on ne remplisse les sentiers avec du tan pourri ou de la litiere. Pendant été, la seule culture que ces fleurs exigent , est d’être te- nues nettes de mauvaises herbes, et d’être débarrassces de leurs feuil- les, quand elles sont entierement fanées; mais on ne doit jamais en- lever ces feuillesavant qu’elles soient tout-à-fait détruites , comme on le NAR fait quelquefois, parce quecela afloi- blit beaucoup leurs racines. Vers le milieu d'Octobre, si les se- mences des mauvaises herbes ont commencé à croitre sur les plates- bandes, on houe légerement la sur- face de laterre par un tems sec, pour les détruire ; et avant que les gelées arrivent, oncouvre la terre de deux pouces de tan pourri, pour empe- cher le froid dy pénétrer , après quoi elles n’exigeront plus aucun soin jusqu’au printems. Lorsque leurs feuilles paroissent au-dessus de la terre , on remue légerement la sur- face des plates-bandes avec une pe- tite truelle , sans endommager les plantes : on unit la terre avec les mains, et on enleve toutes les mau- vaises herbes, qui repousseroient bientôt, de maniere qu’elles seroient désagréables à la vue, sion les y lais- soit dans cette saison , et épuise- roient le suc de la terre. Avec ce traitement , ces racines fleuriront trés-bien. Quelques-unes paroitront en Mars, d’autres en Avril ; et si on les laisse, elles conserveront leur beauté durant un mois enter, et feront un trés-agréable effet dans les parterres. - Quand les fleurs sont passées , et - les feuilles détruites , 11 faut remuer la surface de la terre, pour empé- cher les mauvaises herbes de croire; eten mettant un peu de fumier très- consommé par-dessus les plates- NAR 235 bandes, la pluie en fera entrer les sels dans la terre ; ce qui disposera ces racines à bien fleurir année sui- vante, Pendant l'été , elles n’exigent au- cun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Au mois d'Octobre, on remue la surface des plates-bandes ; on enlève les mau- vaises herbes avec un rateau , et on met de la terre nouvelle par-dessus, de l'épaisseur d'environ un pouce » pour remplacer celle qui a été enle- vée par les houages. Au printems suivant , on traite ces plantes comme ila été prescrit pour l’année ‘précé- dente. Ces plantes ne doivent être le- vées de térre que tous les trois ans, si l’on veut qu’elles fleurissent, et se multiplient fortement, parce que la premiere année que ces racines sont transplantées, ellesne fleurissent ja- mais aussi fort que la seconde et la troisieme ,'et elles ne se multiplient pas autant, quand on les leve de terre trop souvent; mais si on les laisse plus long-tems fans les remuer, le grand nombre de rejettons affoi- blit les grosses bulbes, qui ne don- nent plus ensuite que de très-petites fleurs: c'est-pourquoi, quand on les enleve, il faut retrancher tous les petits rejettons qu’on place dans une planche en pépiniere a part, et plan- ter les grosses bulbes, pour fleurir, Si on veut les remettre dans la même Gg ij 236 NAR plate-bande où elles étoientavant, il faut enlever toute Ja terre jusqu’à la profondeur de deux pieds, et larem- placer avec une nouvelle, compo- sée comme il a été ditci-dessus. La même opération sera nécessaire, si on les plante dans un autre endroit : c’est la pratique constante des Jardi- niersHollandois, quiont peu deplace pour changer leurs racines. Tous les ans , ils renouvellent la terre de leurs plates-bandes, de maniere que la même place est constamment oc- cupée par les mèmes fleurs: mais ils enlevent leurs racines chaque année , parce que, leur objet étant d’en faire commerce , plus ellessont rondes, et plus elles ont de valeur, ce qu’on ne peut obtenir qu’en otant tous les ans les rejettons ; car si on les laisse deux ou trois ans sans les détacher , ils deviennent gros, se pressent les uns contre les autres, et les côtés intérieurs s'applatissent. Ainsi, lorsqu'on les destine à être vendues , il faut les enlever annuel- lement , aussitôt que leurs feuilles sont flétries , eonserver les grosses bulbes hors de terre, jusqu’au mi- lieu ou à la fin d'Octobre, et plan- ter les rejettons au commencement de Septembre , ou même plutot, afin qu'ils puissent acquérir de la force, et produire des fleurs année suivante ; mais lorsque ces racines ne servent qu’à orner un parterre , on ne doit les lever que tous les trois NAR ans : au moyen de cela, les rejettons s'accumulent, forment de gros pa- quets, et produisent un grand nom- bre de tiges à fleurs, qui font un bien plus bel effet que s’il ny avoit qu'une simple fleur à chaque racine, comme 1l arrive quand on les leve tous les ans. Les especes communes de Narcisse doivent toujours être placées dans les grandes plates-bandes d’un par- terre , où elles fontune variété agréa- ble , quand elles sont en fleurs, et entreméêlées avec d’autres racines bulbeuses. Ces especes sont fort du- res , et protitent dans presque tous les sols et dans toutes les situations 3 ce quiles rend fort propres à orner -des jardins champêtres. On peutles planter à ombre des arbres, oùelles profiteront pendant plusieurs années, sans tre enlevées, et produiront an- nuellement au printems une grande quanuté de fleurs , qui feront un charmant effet , avant que les feuil- les des arbres commencent a pa- roitre. Jonquille. On plante les Jonquilles - dans des planches ou plates-bandes séparées des autres racines, parce qu’elles doivent être enlevées cha- que année , sans quoi elles sont su- jettes à s’allonger, et à devenir min- ces; ce qui lesempéche de bien fleu- rir dans la suite. C’est aussi ce qui arrive quand on les tient plusieurs années de suite dans le même sol NAR Pour éviter cet inconvénient , il est prudent de les transporter souvent d’une partie du jardin dans une au- we, ou au moins de renouveler fré- quemment la terre. Cette méthode est la plus sure pour conserver ces fleurs dans leur perfection. Le sol qui convient le mieux aux racines , est une terre marneuse , pas trop légere ni trop forte , fraiche, exempte de toutes racines d'arbres et d'herbes nuisibles , et sans aucun mélange de fumier ; car on a ob- servé qu’une terre riche leur est ra- rement bonne pendant long-tems , qu’elle fait pousser les racines par le bas , et les rend longues et minces. Ces fleurs sont très-estimées , à cause de leur charmante odeur : mais cette odeur est si forte , que fort peu de Dames peuvent la supporter ; elle est d’une telle activité, qu’elle les faitsouvent tomber en foiblesse , sur- tout si ces fleurs sont renfermées dans une chambre: c’est-pourquoi il ne faut jamais les placer trop près des habitations ,-ni les garder dans les appartemens où l’on recoit com- pagnie. NARD ASPIC ou LAvANDE MasLe, Voyez LAVENDULASPICA. L. NARD CELTIQUF. Voyez Va- LERIANA CELTICA. L, NASITORou Cresson ALENOIS. NAT 237 Voyez LEPIDIUM SATIVUM. L NASTURTIUM. Voyez Leri- DIUM. . NASTURTIUM INDICUM. Poy. TROPÆOLUM Minus. L. NATUREL , est ce qui n’a point été altéré, et se montre tel que la nature le produit. NATURE. On prend ce mot en différens sens. M. Boye , dans son traité sur les différens sens attachés à ce mot, nous en donne huitaccep- tions diverses. 1°. Nature se dit du systéme du Monde, de la machine de l'Univers; ou de l’assemblage de tous les êtres crees. Dans ce sens , nous disons l’Au- teur de la Nature: en parlant du so- leil, nous disons le Pere de la Na: ture, parce qu'il échauffe la terre et la rend féconde ; nous lappe-: lons PŒil de la Nature , parce qu’il éclaire PUnivers. S’il est question d’un phénix , d’une licorne, d’un sa- tyre, nous disons qu’il nest point de ces êtres dans la Nature. 2°. Dans un sens moins étendu, le mot Nature comprend les différen- tes classes d’êtres créés etnon créés, corporels et spirituels. Dans ce sens, nous disons la Nature humaine, c’est-à-dire , tous les hommes qui 238 NAT sont doués d’une ame raisonnable ; la Nature des Anges, la Nature di- yine. 3°. Le mot Naure, pris dans un sens plus restreint ,comme l’essence d’une chose ou Pattribut qui consti- tue son ètre. Par exemple, nous di- sons : La nature de l’ame est de pen- ser. 4. On emploie encore particu- licrement le mot de Nature, pour ex- primer Pordre et le cours fixe des choses matérielles, lPenchaïnement des causes secondes, ou les loix que Dieu, par sa volonté, a imposéesaux corps. Dans ce sens, nous disons , le jour et la nuit se succedent natu- rellement l’un à l’autre. La Physique est l’étude de la Nature, et la Nature a rendu la respiration nécessaire ala vie. 5°. La Nature signifie aussi les dif- férens pouvoirs appartenans à un corps, et sur-tout aun corps animé, Dans ce sens, nous disons, la Nature est forte, la Nature est foible , elle est épuisée. 6°. Dans le sens le plus générale- mens reçu , on se sert de ce mot pour désigner la Providence , le prin- cipe de toutes choses; et cet Cte spir rituel quiest répandu dans tout l'Uni- vers , quise meutetagit dans tous les corps, leur donne une certaine pro- pricté, et produit certains effets. Dans ce sens, la Nature signifie la qualité ou vertu que Dieu a donnée NET à ses créatures, soit animales, soit végétales. En parlant de Paction de la Nature, on ne veut dire autre chose , sinon que les corps agissent les uns sur les autres d’une maniere conforme aux loix générales du mouvement que le. créateur a éta- blies. NAVET. Voy. Rapa NAPUS. NAVETTE ox NAVET SAUVAGE, Voy. BrasstcA GONGYLODES. 1. NAPUS SYLVESTRIS. NÉBULEUX , signifie couvert de nuages, brouillard et tems cous vert NEFFLIER. Voy. MesriLus. Le NEGUNDO. Voy. ViTEXx NE- GUNDO, L, NEIGE. Snow. Angl. On définit la neige un météore formé dans une région moyenne de lair , des vapeurs élevées par action du soleil, où par le feu souterrain. Ces vapeurs étant congelées dans lair , deviennent plus dures , augmentent en gravité spéci- que , et se précipitent sur la terre en floccons, Laneige qurtombe, peut ètre pro- prement attribuée au froid de Pat- mosphere, au travers duquel elle passe. Quand Patmosphere est assez échaufflé pour la fondre avant quelle arrive à nous, nous Pappe- NEI lons pluie ; etsi elle n’est pas dis- soute , on l’appelle neige. La neige est foit utile à la terre, qu’elle ferti- lise ; elle préserveles grains et au- tres végétaux des gelées rigoureuses, et sur-tout des vents froids et péné- trans. On croit que la neige abonde en païticules salines et fertiles, autant et même plus que la pluie. On pense qu’étant plus pesante, eile pénetre bien plus avant dans la terre que la pluie, et devient par-là plusavanta- geuse aux plantes. C’est par cette rai- à son que plusieurs personnes entas- sent la neige autour de leurs arbres de forêts, sur-tout lorsque le sol est naturellement chaud et brülant. Suivant M. le Clerc, quelques nuages qui devoient se tourner en pluie, en sont quelquefois empé- ehés par le froid, et se transfor- ment en ure substance queénous ap- pelons neige ; elle est formée de par- ticules aqueuses, puisqu’après sa dis- solution elle se change en eau. Ainsi, nous concevons aisément que la Neige , composée de particulés aqueuses , condensées par le froid et rassemblées en floccons , dé ma- niere qu'il reste entr’elles des inters- tices, n’est point transparente comme Peau, parce que les particules, dur- cies par le froid , se trouvent rassem- blées confusément , et que la Iu- miere ne peut traverser leurs pores 10rtueux, oN-E:E 239 Quand il arrive que la région dé& Pair qui se trouve au-dessous des nuages est tres-froide , les gouttes d’eau qui la traversent se gelent en tombant, et parviennent à nous en grains que nous nommons grêle, Ces grains sont plus gros ou plus petits selon la grosseur des gouttes de pluie dont ils sont formés, et diverses causes leur donnent aussi des formes différentes. Le Docteur Grew , dans un dis- cours sur la nature de la Neige, ob- de ses parties sont d’une forme réguliere, et que la plupart sont, pour ainsi dire, au- tant d'étoiles d’une glace parfaite et transparente , sur chaque pointe des- quelles en sont placées d’autres qui ont des angles semblables. Parmi celles-ci ,ilven a plusieurs autres ré- serve que plusieurs gulieres, quine sont telles, que parce qu’elles ne sont que des fragmens, et qu’elles ont perdu leurs pointes irrégulicres ; d’autres aussi, par dif- férens vents , semblent avoir été dis- soutes et gelées de nouveäu en forme iréguliere, de maniere qu’il semble que le corps de la neige soit un amas de glaces semblables à celle qui pénd aux gouttieres dans quel- ques circonstances. Cet effet a lieu, lotsqu’un nuage se dissolvant en pluie, les gouttes rencontrent un air plus froid, qui les change en glace jet leur donne cette forme an- guleusé qu'on remarque dans la 240 NEI neiges; mais si ces focconstraversent ensuite une région plus tempérce , ou s’ils sont agités en différens sens par des vents opposés, leurs angles les plus déliés se résolvent en eau, ou sont rompus par le frottement qu'ils éprouvent ; ce qui dérange leur régularité , et nous fait voir cette neige sous la forme de gros floccons (1). Quoique la neige soit véritable- ment de la glace , elle est néanmoins d’une grande légereté, parce qu’elle offre à lair une surface fort considé- rable, en comparaison de la petite quantité de matiere qu’elle contient. C’est ainsi que l’or, quoique le plus pesant des métaux, étant réduit en lames fort minces , peut, par ce moyen, devenir assez léger pour flotter dans Pair. ro (1) La forme anguleuse et étoilée qn’on remarque dans la neige , estun produit de la crystallisation de l’eau, qui, comme tous les autres corps qui se réunissent en une masse solide , après avoir été séparés par un fluide en molécules très-petites , affecte une forme qui lui est propre , et se montre sous celle de petits octaëdres groupés en forme d'étoiles. On distingue fort bien ces petits crystaux , lorsqu'on examine un floccon de neige à travers une bonne loupe. On peut en voir de semblables dans ces dendrites ou ramifications qu'on observe contre les vi- tres des appartemens par un tems de forte gelée. NEP NENUFAR ou Nympuea. Voy. NymPrHÆA. L, NEPETA. Lin. Gen. Plant. 629. Cataria. Tourn. Inst. K. H.202. tab. 95 3 Herbe aux Chats. Cat’s-mint, Ore nep. Angl. Caracteres. Le calice de la fleur est tubulé, cylindrique, et découpé sur ses bords en cing parties aigués : la corolle est labiée et monopétale ; elle a un tuberecourbé, cylindrique, et ouvertau sommet : la levre supé- rieure est érigée , ronde , et dente- lée à son extrémité ; la levre infé- rieure est large, concave , entiere , et scice sur ses bords : la fleur a qua- tre étamines en forme d’aléne, si- tuées sous la levre supérieure , dont deux sont plus courtes que lesautres, et qui sont toutes terminées par des antheres inclinées : dans le fond du tube , est placé un germe divisé en quatre parties, qui soutient un style mince et couronné par un stigmat partagé en deux portions aiguës ;, ce germe se change dans la suite en quatre semences ovales, placées dans le calice, Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNEE, qui ren- ferme celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes , et qui produisent des semences nues, renfermées dans le calice. Les NEP” Les especes sont: 1°. Nepeta Cataria, floribus spicatis , yerticillis sub - pedicellatis , foliis petio- latis , cordatis , dentato-serratis. Lin. Sp. Plant, 796. Mat. Med. 146. Reyg- ged. 2. p. 100. Scop. carn. ed. 2, 2, 743. de Neck. Gallob. p. 249. Pall. ë I. p. 25. Pollich. pal. n. $49. Mattusch. Sil. n. 426 ; Herbe aux Chats, avec des fleursen épis, dont les têtes verticillées ont des pédon- cules très-courts , et des feuilles pé- tiolées , en forme de cœur , et den- telées en forme de scie. Cataria , foliis cordatis , verticilis spicatis. Hall. Helv. n. 246. Mentha Cataria vulgaris et major. Bauh. Pin, 228, Cataria major vulgaris. Tourn. Inst. R. H. 202; la plus grande Herbe aux Chats, commune, Cataria Herba. Dod. Pempt. 99. 2°. Nepeta minor , floribus spicatis, spicis imterruptis , verticillis pedicellatis, foliis sub- cordatis , serratis, petiolatis ; Herbe aux Chats, produisant des fleurs-en épis, avec des têtes verti- cillées interrompues , postées sur- des pédoncules , et des feuilles sciées presque en forme de cœur , et supportées par des pétioles. Mentha Cataria mixor. Bauh. Pin. 228. Cataria minor vulgaris. Tourn. Inst, R. H. 202; la plus petite Herbe aux Chats, commune. 3°. Nepeta angusti-folia , floribus Tome V. . NEP 241 spicatis , verticillis sub-sessilibus , fo- liis cordato-oblongis, serratis , sessilibus > Herbe aux Chats, a fleurs en épis, dont les têtes verticillées sont pres- que sessiles aux tiges, avec des feuilles oblongues , en forme de coeur, scices et sessiles. Cataria angusti-folia major. Tourn. Inst. R.H, 292; la plus grande Herbe aux Chats, a feuilles étroites. 4°. Nepeta paniculata , floribus pani- culatis , foliis oblongo-cordatis , acutis , serratis, sessilibus ; Herbe aux Chats, à fleurs paniculées, avec des feuilles oblongues , en forme de cœur, ai- gués , scices et sessiles. Cataria que Nepeta minor, folio Me- lisse Turcice. Boërrh. Ind. Alt. 1743 la plus petite Herbe aux Chats, à feuil- les de Mélisse de Turquie. 5°. Nepeta Italica , floribus sessili- bus verticitlato-spicatis , bractets lanceo- latis longitudine calycis , folits petiola- tis, Lin, Sp. Plant. 798. Jacq. Hort. t. 1123; Herbe aux Chats, dont les fleurs croissent en épis verticillés, et sessiles a la tige, avec des brac- tées en forme de lance de la longueur du calice , et des feuilles pétiolées. Cataria minor, Tourn. Inst. R. H 202 ; la plus petite Herbe aux Chats des Alpes. % Mentha Cataria minor Alpina. Bauh, Pin. 228, Prodr. 110. 6°. Nepeta violacea, verticillis pedun- culatis corymbosis , foltis petiolatis, cor- dato- oblongis , dentatis. Lin. Sp, Plant. Hh 242 N'E P 797. Scop. carn. ed. 2.n. 744 Pall. it. 1.p. 1545 Herbe aux Chats, avec des têtes verticillées , rondes, et postées sur des pédoncules, et des feuilles oblongues en forme de cœur, et dentelces. a Nepeta montana purpurea major, sparsd spicä. Barr.ic. 601. Bocc, Mus. 2:p: 405130: Cataria Hispanica , Betonice folio angustiori, flore cæruleo. Tourn. Inst. R. H. 202; Herbe aux Chats d’Es- pagne , avec des feuilles étroites de Bétoine , et une fleur bleue. 7°. Nepeta tuberosa , spicis sessili- bus terminalibus , bracteis ovatis colora- Lis , foliis summis sessilibus. Hort. Cliff. 311. Roy. Lugd.-B. 316. Gouan. Mlustr. 36. Kniph. cent. 9. n. 72; Herbe aux Chats, avec des fleurs en épis et sessiles, ayant des bractées ovales et colorées , et dont les feuilles du haut sont sessiles aux tiges. Mentha tuberosä radice. Bauh. Pin. 2277, Cataria Hispanica, supina , Betonice folio , tuberosd radice. Tourn, Inst. R. Hf, 202 ; Herbe aux Chats d’Espagne, . avec une tige penchée, une feuille de Bétoine , et une racine tubé- D. : 8°. Nepeta hirsuta, floribus sessilibus yerticillato-spicatis | verticillis tomento- obvolutis. Hort, Cliffe 311. Roy. Lugd.- B. 316 ; Herbe aux Chats, avec des fleurs en épis yerticillés et NEP sessiles , dont les têtes verticillées sont couvertes de duvet. Horminum spicatum Lavendule flore et odore. Bocc, Plant. Sic, 48. tab.25 3 Orvale en épis, à odeur eta fleurs de Lavande. 9°. Nepeta Virginica , foliis lanceoe latis , capitulis terminalibus , staminibus flore longioribus, Lin. Sp. Plant, 571 3 Herbe aux Chats , avec des feuilles en forme de lance , des tiges termi- nées par des têtes de fleurs, et des étamines plus longues que les co- rolles. Clinopodium foliis lanceolatis , capi- eulis terminalibus. Hort, Cliff. 305. Gre. Vire. 65. ne Amaraci folio , floribus. albis.. Pluk. Alm.) TIOhE OS infer 2 > . Basilic des Champs, a feuilles de Marjolaine, et à fleurs blanches. Clinopodium , flore albo , ramosius 5 angustioribus foliis glabris , Virginia- num. Moris. Hist. 3. p. 374. S. 11 fo iB 10°, Nepeta Orientalis , floribus spicatis , verticillis crassioribus , foliis cordatis , obtusè dentatis , petiolatis 3 Herbe aux Chats, avec des fleurs en épis, dontles têtes verticillées sont fort épaisses , et des feuilles en forme de cœur, à dents obsuses et péuolées. Cataria Orientalis , Tenerii folio, La- vendulæ odore, verticillis florum crase sissimis. Tourn. Cor. Inst. 13 3 Herbe aux Chats , Orientale, à feuilles de NE P Germandrée, età odeur de Lavande, avec des têtes de fleurs fort épaisses. 11°. Nepeta procumbens , floribus verticillatis , bracteis ovatis , hirsutis , foliis cordato-ovatis, crenatis, caule pro- cumbente; Herbe aux Chats, avec des fleurs verticillées , des bractées ova- les et velues, des feuilles ovales, en forme de cœur et crenelées, et une tige trainante. Cataria. La premiere espece est THerbe aux Chats, qui croit natu- rellement sur les bords des chemins et des haies , dans plusieurs parties de l'Angleterre ; elle a une racine vivace, dé laquelle sortent plusieurs tiges branchues, quarrées , de deux pieds de hauteur, et garnies a cha- que nœud de deux feuilles en forme de cœur , opposées, supportées par de longs pétioles, sciées sur leurs bords, et velues en-dessous : ses fleurs croissent en épis au sommet des tiges; au-dessous des épis sont placées deux ou trois têtes de fleurs verticillées , qui ont de fort courts pédoncules : ces fleurs sont blan- ches, et ont deux levres, dont la su- périeure est érigée, et l’inférieure un peu réfléchie et dentelée à la pointe ; elles produisent toutes qua- tre semences ovales et noires, qui mürissent dans le calice. Toutes les parties de cette plante répandentune odeur forte , quitient de celle de la Menthe et de celle du Pouillot. On lui donne le nom NUE P 243 d'Herbe aux Chats, parce que ces animaux l’aiment beaucoup , sur- tout quand elle est fanée ; car ‘alors ils se roulent dessus, la déchirent en morceaux, et la machent avec grand plaisir. M. Ray rapporte, qu'ayant transplanté quelques-unes de ces plantes dans son jardin, elles furent bientôt détruites par les chats: mais celles qui pousserent de semen- ces dans le même jardin, n’en furent point endommagées; ce qui vérifie Pancien proverbe : Sz vous les plan- Lez , les Chats les mangeront ; si vous Les semez , les Chats n'y toucheront pas. Je Pai souvent éprouvé moi-même, et l'expérience a toujours réussi ; car ayant transplanté une de ces plantes dans une partie éloignée du jardin , à la distance de deux pieds de pareilles plantes venues de semences, ces der- nieres ne furent point touchées, au- lieu que la premiere fut déchirée en morceaux , et détruite entierement par les chats: d’ailleurs, j'ai toujours observé que , quand ces plantes croissoient beaucoup ensemble, elles n’étoient jamais endommagées par ces animaux. Cette espece fleu- rit en Juin et Juillet, et ses semences murissent en automne : elle est d’u- sage en Médecine (1). (a) L’Herbe aux Chats ne differe point de la Menthe sauvage , quant àses proprictés médicinales : on l’emploie avec le Mar- thube blanc, la Matricaire , etc dans les Hh jj 244, NEP La seconde espece est originaire de VItalie er de la France Méridio- nale; ses tigessont minces, et leurs nœuds sont plus éloignés ; ses feuil- Jes sont plus étroites, et la plante entiere est plus blanche que la pre- miere espece ; ses épis de fleurs sont divisés en têtes verticillées , dont les plus basses sont à deux pouces de distance , d’autres à un pouce, et celles du haut à six pouces. Ces diffé- rences sont persistantes ; car j’ai tou- jours vu les semences de chaque es- pece produire les mémes plantes. Angusti-folia. Les tiges de la troi- sieme sont moins branchues que celles des deux précédentes; elles sont plus minces, et leurs nœuds sont plus éloignés ;'ses feuilles sont petites, étroites , presqu’en forme de cœur , blanches , sciées sur leurs bords, et supportées par de courts pétioles : ses épis de fleurs sont plus interrompus que ceux de la seconde, et leurs têtes verticillées sont postées sur des pédoncules : elle croit sans culture en Italie. Paniculata. La quatrieme espece , qu’on rencontre en Sicile, s’éleve avec une tige forte et quarrée pres- que à trois pieds de hauteur; les nœuds du bas sont à quatre ou cinq décoctions et autres préparations anti-hysté= riques ; elle a aussi la réputation d’être un bon remede apéritif, et de pouvoir être em- ployée avec succès contre la jaunisse. NME pouces de distance ; ses feuilles sont longues, étroites, en forme de cœur, profondément découpées ou scices sur leurs bords , et sessiles : ses fleurs croissent en panicules dans la longueur des tiges; elles sont d’un pourpre pale, et paroissent à-peu- près dans le même tems que celles des autres especes. La cinquieme se trouve sur les Alpes ; ses tiges n’ont gueres plus dun pied et demi de hauteur, et poussent tres-peu de branches ; ses fleurs sont verticillées en forme d’é- pis, placées-à une certaine distance les unes des autres , et s@ssiles; ses feuilles sont courtes, ovales , en forme de cœur , et supportées par des pétioles : la plante entiere est blanche , et d’une odeur forte: Violacea. La sixieme, qu’on ren contre en Espagne, a des tiges d’en- viron deux pieds de hauteur, qui poussent quelques branches minces sur les côtés ; ses feuilles sont en forme de cœur, et dentelées sur leurs bords: ses fleurs naissent en tétes rondes et verticillées; elles sont de couleurbieue, et portées sur des pé- doncules. Il y a une variété de cette espece à fleurs blanches. Tuberosa. La septieme , qui est originaire du Portugal, a une racine épaisse et noueuse , de laquelle sor- tent deux tiges, souvent inclinées vers la terre d'environ deux pieds ed demi de longueur , et qui poussent NEP deux branches latérales opposées : ses feuilles sont oblongues , crene- lées sur leurs bords , sessiles aux ti. ges, et d’un vert foncé ; le sommet de cette tige, dans plus de la lon- gueur dun pied, est garni de têtes de fleurs verticillées, et éloignées de deux pouces les unes des autres vers le bas, mais plus rapprochées vers le haut, presque sessiles aux uges , et protégées par des bractées ovales, petites et colorées : ses fleurs sont de couleur bleue, etde la même forme que celles des autres especes. Tl y a une variété de celle-ci, dont les tiges sont érigées , et qui ne dif- fere des autres qu’en cela. Hirsura. La huitieme naît sponta- nément en Sicile ; ses tiges s’éle- vent à près de deux pieds de hau- teur, et poussent vers le bas des branches garnies de feuilles en forme de cœur, obtuses ,un peu dentelées, et supportées sur de longs pétioles : les tiges sont terminées par de longs épis de fleurs verticillées , séparées, sessiles, et enveloppées d’un duvet blanc. Ces fleurs sont blanches, et paroissent en Juillet. Virginica. La neuvieme se trouve dans l'Amérique Septentrionale ; elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges quarrées de deux pieds de hauteur, et garnies de feuilles velues, qui ressemblent un peu à celles de la Marjolaine , mais plus larges : ses fleurs sont verti- NEP 245 cillées , dans la longueur et à l’ex- trémité - de la tige , en grosses têtes rondes ; elles sont d’une couleur de chair pale, et leurs étamines sont plus longttes que la corolle. Cette lante fleurit en Juillet. Orientalis. La dixieme espece aété découverte dans le Levant par le Docteur TOURNEFORT, qui a en- voyé ses semences à Paris : ses tiges sont fortes, et s’élevent à près de trois pieds de hauteur; ses feuilles sont en forme de cœur , hachées en dentelures , émoussées sur leurs bords , et portées sur de courts pé- tioles : ses fleurs croissent en épis verticillés au sommet des tiges ; les têtes verticillées sont fort grosses , rapprochées , et terminées en pointe obtuse. Ces fleurs sont d’une cou- leur de chair pale; la plante entiere est blanche , et répand une odeur forte. Procumbens, La onzieme croit natu- rellement dans les rochers de l'Isle de Candie , où les habitans l’em- ploient aux mémes usages que la Germandrée aquatique ; ses tiges quar- rées , et d’un pied de longueur, trai- nent sur la terre, et poussent quel- ques branches minces sur les côtés ; ses feuilles ressemblent fort à celles du Mentastrum à feuilles rondes, et sont sessiles à la tige: ses fleurs crois- sent en têtes verticillées ; ellés sont grosses , rondes , sessiles à la tige, et entourées de bractées ovales et 246 NER velues; les corolles sont blanches, et paroissent à peine hors de leurs calices. Les racines de cette espece subsistent rarement au-delà de deux années; mais comme les semences miurissent bien, en leur donnant le tems de se répandre, les plantes se renouvelleront chaque printems. Culture. Toutes ces especes sont fort dures, et ne craignent point les gelées : on les multiplie aisément par leurs graines ; car celles qui tom- bent naturellement, produisent des plantes sans aucun soin; et en les semant au printems ou en automne, elles réussissent également , sans exiger aucune autre culture, que d’é- tre éclaircies et tenues nettes de mauvaises herbes. Si on les seme sur un sol sec et de mauvaise qua- lité , elles ne deviendront pas fortes; mais elles subsisteront plus long- tems, et seront plus belles que si elles étoient placées dans une terre riche , où elles sont plus succulen- tes, etont une odeur moins forte. NERFS (les) sont des veines ou cordons longs, qui coulentau travers : ou dans la longueur des feuilles, NERIUM. Lin. Gen. Plant. 262. Nerion. Tourn. Inst. R. H. 604. tab. 374; Laurier- Rose. The Oleander, or Rose Bay. Angl. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , et divisé en cing seg- NER mens aigus ; la corolle est monopé- tale, et en forme d’entonnoir; son tube est cylindrique, son bord ou Jimbe est large et découpé en cing segmens larges, obtus et obliques: la fleur a un nectaire qui termine le tube , avec des antheres à pointes étroites réunies ensemble, et termi- nées par un long filet; son germe est oblong, divisé en deux parties ; et son style, qui est à peine visible , est couronné par un stigmat simple. Ce germe se change dans la suite en deux légumes longs , cylindri- ques, terminés en pointe aiguë, et remplis de semences oblongues, pa- sées Pune sur l’autre en écailles de poisson, et couronnées de duvet. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LiNNÉE , qui comprend celles dont les fleurs ont cing étami- nes et un style. Les especes sont; 1°. Nerium Oleander , foltis lineari- lanceolatis, ternis. Hort. Cliff: 76. Hort. Ups. 53. Flor. Zeyl. 108. Roy, Lugd.- B. 4123 Laurier-Rose à feuil- les linéaires , en forme de lance, et placé par trois autour des tiges. Nerion floribus rubescentibus. C. B. P. 4643 Laurier-Rose à fleurs rouges. Rhododendrum, Dod. Pempr. 851. Areli, Rheed. Mal. 9. p.i.f- 1. 2. 2°. Nerium Indicum , foliis linearibus, rigidis ; Laurier-Rose des Indes, à feuilles étroites et rudes, NER Nerium Indicum angusti-folium , flo- ribus odoratis simplicibus. H. L. 447 5 Laurier-Rose des Indes, à feuilles étroites , produisant des fleurs sim- ples , d’une odeur agréable. 3°. Nerium lati-folium , foliis lan- ceolatis, longioribus, flaccidis ; Laurier- Rose à plus longues feuilles, en forme de lance , et molles. Nerium Indicum lati-folium , floribus odoratis plenis H. L. 447.f. 449; Lau- rier-Rose des Indes , à larges feuilles et à fleurs doubles , d’une odeur agréable ; communément nommé Laurier-Rose à fleurs doubles. Oleander, La premiere espece croit naturellement dans la Grece , et dans plusieurs autres contrées voisines de Ja mer Méditerrannée , toujours sur les bords des rivieres et des ruis- seaux. Onen connoît deux variétés, Pune à fleurs blanches, et l’autre a fleurs rouges ; du reste , elles ne dif- ferent en rien, et peuvent être re- gardées comme étant la même es- pece , quoique celle à fleurs blan- ches croisse rarement sans culture ailleurs que dans l'Isle de Crète. Elle s’éleve, avec plusieurs tiges, ala hauteur de huit ou dix pieds: sés branches sortent par trois autour des tiges principales : leur écorce est unie , et de couleur pourpre dans celle à fleurs rouges ; mais la blan- che a une écorce d’un vert clair ; les feuilles, pour la plupart, sont dis- posées par trois autour des tiges, NER 247 sur de fort courts pétioles : leurs pointes sont dirigées vers le haut ; elles ont trois ou quatre pouces de longueur sur neuf lignes de largeur au milieu, et sont d’un vert foncé , fort roides, et terminées en pointe aiguë ; les fleurs qui naissent aux ex- tremités des branches, en gros pa- quets laches , sont , dans la premiere variété, de couleur pourpre brillant ou cramoisi; et dans l’autre, d’un blanc sale; elles ontdes tubes courts et évâsés au sommet, où elles sont découpées en cinq segmens obtus etroulés vers le bas, ce qui lesrend obliques au tube: le nectaire est dé- chiqueté en filets capillaires ; il est placé à Pouverture du tube, en- dedans duquel sont situées cing éta- mines , et un germe qui en occupe le fond, et qui se change dans la suite en un légume brun, cylindri- que , doubie, d'environ quatre pou- ces de longueur, qui s’ouvre longi- tudinalement sur un côté, et ren- ferme des semences oblongues, pla- cées l’une sur l’autre en forme d’é- cailles de poisson. Cet arbrisseau fleurit dans les mois de Juillet et Aout: dans les années chaudes , ses leurs sont remplacées par des légu- mes ; mais ses semences miurissent rarement en Angleterre. Quand les étés sont chauds et secs, ces plantes font un agréable effet; car alors elles fleurissent fortement : mais dans les années froides et hu- 248 NER mides , ses fleurs périssent sou- vent sans s'ouvrir. La variété a fleurs blanches est plus tendre que celle à fleurs rouges ; et si le tems n’est pas favorable, quand ses fleurs paroissent, elles se pourrissent, et n’ont point d'apparence, a moins qu’on ne la tienne sous des vitra- ges (1). Indicum. La seconde espece, qui croit sans culture dans les Indes, s’é- leve a la hauteur de six ouhuit pieds, avec des tiges d’arbrisseau , couver- tes d'une écorce brune, et garnies de feuilles de trois ou quatre pouces de longueur, sur trois lignes de largeur au plus, d’un vert clair , avec leurs bords réfléchis, quelquefois opposées ; et quelquefois alternes, et souvent disposées par trois autour des branches: ses fleurs naissent en paquets lches aux extrémités des branches; elles sont d’un rouge pale, et ont une odeur de Musc agréable. Cette espece fleurit en même tems que la précédente; mais ses fleurs s'ouvrent rarement ici, à moins qu’elles ne soient placées dans une + (1) Le suc de cet arbrisseau , par sa vio- lente causticité, est unvéritable poison: aussi ne s’en sert-on jamais intérjeuremeut , quoi- que cette plante ait été recommandée par CESaLPIN en infusion dans le vin, contre la morsure des serpens. Les feuilles de cet ar- brisseau, desséchées et réduites en poudre; forment un puissant sternutatoire , qui peut être utile dans quelque circonstances. NER caisse de vitrage aérée ; où elles soient à l’abri du froid et de l’hu- midité. Lati-folium. La troisieme espece croit naturellement dans les deux Indes: elle a d’abord été apportée dans les Isles Britanniques de l’'Amé- rique , du continent Espagnol. Les Habitans de ces Isles lui donnent le nom de Rose de la mer méridionale. Sa beauté , et la bonne odeur de ses feuilles , engagerent les habitans à la cultiver. Ils en avoient formé des haies dans plusieurs endroits ; mais les bestiaux les ayant broutées pen- dant une disette de fourrage , elles ont été presque toutes détruites ; de sorte qu’à présent on men voit plus que dans quelques jardins , oùelles produisent le plus bel effet pen- dant une très- grande partie de Pannée; car, dans ces pays chauds, elles sont rarement sans fleurs. Cette espece a été regardée par quelques personnes qt navoient qu'une connoissance superficielle des plan- tes, comme n'étant qu’une variété de la commune; mais ceux qui les ont cultivées Pune et Pautre, ontddremar- quer que la premiere subsiste, pen- dant tout l’hiver, en plein air , dans une exposition chaude , et que celle- ci ne peut être conservée en Angle- terre sans le secours d’une Orangerie chaude , et qu’elle ne fleurit pas, si elle n’est tenue dans une caisse de vitrage en été. La troisieme espece n’a NER n’a été connue ici qu’au commence- ment du dernier siecle ; mais la pre- mierese multiplie dans les jardins an- glois depuis près de deux-cents ans. Les semences de la premiere espece n’ont jamais produit de plantes sem- blables à celles de la troisieme , mal- gré l’assurance positive de quelques personnes dépourvues de connois- sances. Les feuilles de cette espece ont six pouces de longueur sur un pouce de largeur au milieu; elles sont d’une texture beaucoup plus mince que celles de la premiere, et leurs extrémités sont généralement réflé- chies ; elles sont d’un vert clair, et placées irrégulierement sur les bran- ches , quelquefois par paires , d’au- tres fois alternes , et souvent par trois autour des branches : ses fleurs naissent en très-gros paquets aux ex- trémités des branches, sur de longs pédoncules ; elles onttrois ou quatre rangs de pétales placés en dedans Pun de l’autre , et sont plus ou moins doubles , et beaucoup plus larges que celles de l’espece commune: leur odeur est celle de elles sont d’un rouge léger ou cou- leur de pêche, et la plupart joliment panachées, d’un rouge plus foncé, ce qui les rend très-agréables. Elles pa- roissent ordinairement dans les mois deJuilletet Aout; etsionles tientdans une serre chaude, elles conservent leur beauté jusqu’à la Saint-Michel, Tome FV, P Aubépine ; AN: EIR 249 Comme les fleurs de cette espece sont doubles , elles ne produisent point de semences : mais à présent nous connoissons celle à fleurs sim- ples; car la seconde est certainement distincte. Culture. On croit que toutes les especes de Laurier-Rose ont une qualité vénéneuse ; et cette opinion paroît fondée: car lorsqu'on rompt leurs jeunes branches , elles répan- dent un suc laiteux , et les grosses étant brülées , ont une odeur fort dé- sagréable : mais ce genre de plantes a été confondu avec le Chamerhodo- dendros de TOURNEFORT, par plu- sieurs Auteurs, qui ont appliqué au Nerium les qualités pernicieuses de Pautre. C’est ainsi que le Miel de Trébisonde , qu’on regarde comme fort mal- sain , étoit cru recueilli par les abeilles sur les fleurs du Ne- rium, tandis qu’elles le prennent sur celles du Chamærhododendros , ainsi que TOURNEFORT l’a très-bien ob- servé : mais la ressemblance deleurs noms dans la langue grecque , est cause que ces deux plantes ontsou- vent été confondues, On multiplie toujours ici ces plantes par marcottes ; car quoique les boutures prennent quelquefois racine , cependant cette méthode n’est point sûre, et l’on s’en tient à la premiere. Comme elles sont fort sujettes à produire des rejettons de leurs racines , on préfere ces ras la 250 NER cines, pour en faire des marcottes : car les vieilles branches ne poussent point de racines. Quand on veut les coucher, on fait une fente à un de leurs nœuds , comme on le pratique pour les @ilers, ce qui les aide à prendre racine. Si l’on fait cette opé- ration en automne, et si on les ar- rose à propos, elles auront produit des racines au bout d’un an: alors on les enleve avec une truelle ; et si elles sont bien enracinées, on les détache de la vieille plante , et on les met chacune séparément dans de petits pots remplis dune terre molle et marneuse. Celles de l’es- pece commune n’exigent aucun au- tre soin que d’être placées à Pombre et légerement arrosées , suivant la saison , jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles fibres ; mais les deux autres doivent être plongées dans une couche de chaleur très- modérée, pour hâter leurs progrès, et leur faire prendre racine , en ob- servant de les tenir à ombre pen- dant la chaleur du jour. Quand les plantes de lPespece commune ont acquis des racines, on peut les pla- cer dans une situation abritée avec d'autres plantes exotiques dures ; mais à la fin d'Octobre, on les met ou dans lPOrangerie ou sous un chässis de couche chaude, de ma- niere qu’elles soient à Pabri des ge- lées de Phiver, et qu’elles puissent jouir de Pair dans tous les tems doux. NER Cette espece est si dure , qu'elle powroit subsister en plein air dans les hivers doux, étant placée à une exposition chaude ; mais comme elle est sujette à être détruite par les fortes gelées , la meilleure méthode est de tenir les plantes dans des pots ou des caisses, quand elles sont grandes , afin de pouvoir les abriter en hiver , et les exposer au plein air en été, dans une situation chaude et abrit¢e. Pendant Phiver , elles peuvent être mises avec les Myrzes et autres plantes exotiques plus dures y afin qu’elles aient autant d’air qu’il est possible dans les tems doux, et qu’elles soient seulement à couvert des fortes gelées : car sé elles étoient tenues trop chaudement en hiver, elles ne fleuriroient pas bien ; et quand elles n’ont point assez d’air 5 les extrémités de leurs branches se moisissent : ainsi , plus elles sont traitées durement, sans étre exposées aux fortes gelées, et mieux elles réussissent. Les deux autres especes exigent un traitement différent , sans lequel elles n’ontaucune apparence, Quand les jeunes plantes ont formé de nou- velles racines , on les accoutume par dégrés à supporter le plein air, au- quel on les expose entierement en Juillet, pour les y laisser jusqu’aw mois d'Octobre , pourvu que le tems continue à être doux ; mais elles doivent toujours être tenues NER dans une situation abritée ; que les premiers froids approchent, on les met sous un abri : car lorsque leurs feuilles sont endommagées par la gelée, elles deviennent d’un jaune pâle, et ne recouvrent pas leur cou- leur ordinaire avant l’automne sui- vant. Ces plantes étant conservées dans une bonne Orangerie en hiver, deviendront plus fortes que celles qui sont traitées plus délicatement : mais au mois de Mai, quand les boutons commencent à paroitre, il faut les placer dans une caisse de vi- trage ouverte, où elles puissent être à couvert des injures du tems , et avoir beaucoup d’air dans les tems chauds. Avec ce traitement, les fleurs s’ouvriront, et conseryeront Jong-tems leur beauté: lorsqu’elles sont entierement épanouies, il y a peu d’autres fleurs qui puissentleur être comparées, soit pour le coup- d'œil, soit pour l'odeur, qui appro- che de celle de Pépine blanche. Ces bouquets de fleurs sont très-gros , quand les plantes sont fortes. et dès NERPRUN ox Norrpruyn. Bourc-Epine. Voy. RHAmNus Ca- THARTICUs. L. HiPFOPHAE. L, NERPRUN DE MALABAR, Voy. Lawsonta Srinosa. NEZ COUPE ow Faux Pisra- CIER. Voy. STAPHILEA PINNATA, L. AC ast NICOTIANA. Tourn. Inst. R. H. 117. tab. 41. Lin. Gen. Plant. 220. Cette plante porte Le nom de Ja- MES Nicorrus , Conseiller de Francots IT, Roi de France, qui, en Pannée 1560, étant Ambassadeur a la Cour de Portugal, acheta ses semences d’un Hollandois venant de PAmérique , et les envoya à la Reine, de France , CATHERINE DE Méot- cis , qui les fit semer. Ces graines produisirent des plantes et d’autres semences. Les Italiens Pappellent Tabac, parce qu’elle croît dans un canton du Mexique , appelé Tabasco. La plus petite especeestconnue par quelques-uns sous le nom de Hyos- cyamus , parce qu'une partie de ses caracteres s'accorde avec ceux de cette plante. On lui donne aussi la dénomination de Priapeia. Nicotiane ou Tabac, Tobacco Angl. Caracteres, Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille découpée en cing segmensaigus : la corolle est monopétale, et en forme @entonnoir; elle a un tube long, évasé sur ses bords, et terminé en cing pointes aiguës: la fleur a cing éramines en forme d’alène, aussi longues que le tube, un peu pen- chées , et terminées par des anthe- res oblongues; son germe, qui est ovale, soutient un stylemince, cou- ronné par un stigmat découpé. Ce germe se change ensuite en une cap-. sule ovale , sillonnée par une rai-, ii 252 . MAYS nure à chaque côté , et à deux cellu- les, qui s'ouvrent au sommet, et sont remplies de semences rudes, fixées à la cloison. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNÉE, qui ren- ferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style, Les especes sont: 1°, Nicotiana latissima, foliis ovato- lanceolatis , rugosis , semi-amplexicauli- éus ; Tabac avec des feuilles ovales, rudes, et en forme de lance, qui embrassent les tiges à moitié. Hyoscyamus Peruvianus, Ger. 357; Tabac ou Jusquiame du Pérou. 2°, Nicotiana Tabacum , foliis tan- ceolato-ovatis , sessilibus , decurrentibus, floribus acutis. Lin. Sp. Plant. 258. Mat. Med. 64. Blacw. t. 146. Kniph. cent. 4.1.55. Ludw. Ect. t. 167. Knorr, Del. 1.t. T. 11. Sabb, Hort. t,t. 89; Tabac à feuilles ovales, en forme de lance , coulantes sur les tiges , et sessiles. Nicotiana foliis lanceolatis. Hort. Cuff. 56. Hort, Ups. 45. Roy. Lugd. - B. 423. Nicotiana mayor lati-folia. C. B, P. 169; le plus grand Tabac à larges feuilles. Blennochoes, Reneal. Spec. 37 2: 38. 3°. Nicotiana angusti-folia , foliis lanceolatis , acutis, sessilibus , calicibus acutis, tubo floris longissimo, Plat, N TC 185 3 Tabac avec des feuilles er forme de lance, aiguës et sessiles, des calices a pointe aiguë, et un fort long tube aux fleurs. Nicotiana major angusti-folia. C. B. P. 170 ; le plus grand Tabac à feuil- les étroites. 4°. Nicotiana fruticosa , foliis lineari- lanceolatis, acuminatis | semi-amplexi- caulibus , caule fruticoso; Tabac avec des feuilles linéaires , en forme de lance , et à pointe aiguë, qui em- brassent les tiges à moitié, et à tige d’arbrisseau. Nicotiana major angustissimo folio perennis. Juss. ; le plus grand Tabac à feuilles très-étroites et vivace. 5°. Nicotiana alba, foliis ovatis, acu- minatis, semi-amplexi-caulibus , capsulis ovatis, obtusis ; Tabac à feuilles ova- les , dont les pointes sont aiguës, et qui embrassent les tiges à moitié avec des capsules ovales et ob- tuses. Nicotiana major lati-folia, floribus albis , vasculo brevi. Martyn. Dec, 5 = le plus grand Tabac à fleurs blan- ches, avec de larges feuilles, et une capsule courte. 6°. Nicotiana rustica , foliis petio- /atis ovatis, integerrimis, floribus obtusis. Lin. Sp. 258. Blackw. t. 437. Kniph. cent. 3. n. 65. Sabb. Hort, 1. t. 90; Tabac à feuilles pétiolées , ovales et entieres , et a fleurs obtuses, Nicotiana minor. C. B. P. 1703 le plus peut Tabac , communément NIC appelé Tabac anglois, Nicotiane ou Herbe à la Reine. Pachyphylla. Reneal. Spec. 40. 7°. Nicotiana rugosa , foliis ovatis , rugosis , petiolatis; Tabac a feuilles ovales , ridées et pétiolées, Nicotiana minor , foliis rugosioribus , amplioribus, Vaill, ;le plus peut Tabac a feuilles plus larges et plus ridées. 89, Nicotiana paniculata , foliis pe- tiolatis , cordatis , integerrimis , floribus paniculatis , cbtusis, clavatis, Lin. Sp. Plant, 259. Kniph. cent.2. 72.48; Ta- bac avec des feuilles en forme de cceur, entieres , et portées sur des pétioles, avec des fleurs en pani- cules, obtuses , et des tubes en forme de massue. = Nicotiana minor , folio cordi-formi , tubofloris prælongo. Feuill, Obs. x. Pp. 717. tab. 10 ; le plus petit Tabac, avec une feuille en forme de cœur, et un fort long tube a la fleur. 9°. Nicotiana glutinosa , foliis petio- Lans , cordatis , integerrimis , racemosis , floribus secundis ringentibus , calycibus inequalibus. Lin. Sp. Plant, 259; Ta- bac à feuilles en forme de cœur, en- zeres et pétiolées , avec des pédon- æules branchus, des corolles labiées, et des calices inégaux. 10°, Nicotiana humilis , foliis ovato- lanceolatis ,obtusis, rugosis , calycibus brevissimis. Plat. 185 Tabac avec des feuilles ovales , rndes , obtuses , et en forme de lance , et des calices trés-courts, NIC 253 Nicotiana humilis , Primulæ Veris fo- lio.- House. MSS. ; Tabac nain, à feuilles de Primevere. Nicotiana pusilla. Lin. Syst. Plant, 4.1. p. SO4. Sp. 7. Latissima., La premiere espece est celle qu’on semoit autrefois le plus communément en Angleterre , et quiatoujours été prise pour le Tabac commun à larges feuilles de Gas- PARD BAUHIN et autres; mais elle en est très-différente: ses feuilles ont plus dun pied etdemi deléngueur , sur un pied de largeur; leurs surfaces sont fort rudes et glutineuses: quand elle croit sur un sol riche et humide, elle s’cleve à plus de dix pieds de hauteur; la base des feuilles embrasse la tige à moitié ; le haut de cette tige se divise en plusieurs branches, qui sont terminées par des paquets laches de fleurs érigées avec de longs tubes, et d’un pourpre pâle. Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et Août, et ses semences mirissent en automne : c’est Pespece de Tabac que lon porte ordinairement au marché dans des pots , pour orner les boutiques et les balcons de Lon- dres. Quelques personnes lui don= nent le nom de Tabac d’Oroonoko. Tabacum. La seconde espece est le Tabac à larges feuilles de Gas- PARD BAUHIN ; les tiges de celui-ci s’élevent rarement à plus de cing ou six pieds , et se divisent en un plus grand nombre de branches que Ia 254 NIC premiere espece : ses feuilles onten- viron dix pouces de longueursur trois et demi de largeur ; elles sont unies , terminées en pointe aigué, et ses- siles aux tiges ; ses fleurs sont plus larges, et d’un pourpre plus brillant que celles de la précédente ; elles paroissent et perfectionnent leurs se- mences dans le même tems, Cette plante est connue par quelques-uns sous le nom de Tabac de bonne odeur. Angust-folia, La woisieme espece scleve, avec une tige droite et branchue , à quatre ou cinq piedsde hauteur: ses feuilles du bas ont un pied de longueur sur trois ou quatre pouces de large ; celles des tiges sont beaucoup plus étroites , et di- mjnuent à mesure qu’elles sont plus voisines du sommet ; leur pointe est fort aiguë; elles sont sessiles aux ti- ges, et fort glutineuses : ses fleurs naissent en paquets laches aux ex- trémités des ges ; elles ont de longs tubes, et sont de couleur pourpre , ou d’un rouge brillant; elles parois- sent dans le même tems que celles des especes précédentes , et leurs se- mences murjssent en automne (1), (1) Ce n’est point ici le leu de traiter des bons ou mauvais effets qui résultent de Vu- sage habituel que nous faisons du Tabac. Beaucoup d’Auteurs en ont parlé, et l’on trouve: dans quelques-uns de savantes disser- tations à ce sujet, qui sont aussi inutiles que NIC Fruticosa, La quatrieme séleve, avec des tiges fort branchues, a la hauteur d'environ cing pieds; les feuilles du bas de la tige ont un pied de longueur sur un et demi de large ala base, où elles l’embrassent à moitié ; elles ont environ trois pou- ces de largeur au milieu , et sont ter- minées en pointes longues et aiguës, toutes celles qu'on pourroit faire contre le luxe et la bonne chere. Le Tabac est narcotique , acre et irritant; Vhabitude que nous avons d’en faire usage » ne nous a pas tellement habitués à son ac- tion , que nous ne puissions éprouver encore ses puissans effets, en le prenant sous une forme différente de celle à laquelle nous sommes accoutumés. C’est ainsi que ceux quin’usent que de Tabacen poudre, éprouvent une violente ivresse , des vomissemens, et même des convulsions , lorsqu'ils viennent à le fumer pour la premiere fois, L'usage in- térieur du Tabac est toujours dangereux set quoiqu'il soit un des plus puissans purgatifs et émétiques que nous connoissions , ce n’est qu'avec beaucoup de prudence et dans des cas extraordinaires qu’on doit se détermis ner à lemployer ainsi. On peut l’adminis- trer avec un peu plus de stireté en lavemens, en le faisant infuser à la dose d’une once. 11 produit quelquefois de cette maniere d’ex- cellens effets , sur-tout dans les maladies co- mateuses, l’apoplexie, etc. L’eau simple, qu’on retire des feuilles de cette plante, étant en.quelque sorte dépouillée du principe vi- reuxet narcotique, peut être donnée avec quelque succès dans les atfections cathar- rales et les engorgemens du poumon. Les feuilles fraîches du Tabac sont vulnéraires et détersives : on s’en sert pour mandifer les ulceres sordides, Nic Les tiges se divisent en plusieurs pe- tites branches , terminées par des pa- quets laches de fleurs, teintes dun pourpre brillant , et auxquelles suc- cedent des capsules à pointe aiguë. Cette plante fleurit à-peu-près dans le même téms que la précédente; mais si On la place dans une Oran- gerie chaude, elle subsiste pen- dant Vhiver. Les semences de cette espece m'ont été envoyées pour celles du Tabac du Brésil. Alba. La cinquieme croît natu- tellement dans les bois de l'Isle de Tabago , d’où ses semences m'ont été envoyées par le feu Docteur ROBERT Mrczar; elle s’éleve à la hauteur d'environ cinq pieds : sa tige ne pousse pas autant de branches que la tige de la précédente ; ses feuilles sont ovales, et de quinze pouces en- viron de longueur sur deux de lar- geur au milieu; mais elles devien- nent plus étroites à mesure qu’elles approchent du sommet , et elles em- brassent les tiges de leur bâse à moi- tié: ses fleurs, qui croissent en pa- quets plus serrés que celles de la pré- cédente, sont blanches, et produi- sent des capsules courtes, ovales et obtuses. Cette plante fleurit et per- fectionne ses semences vers le même tems que la quatrieme. Rustica. La sixieme est comminé- ment appelée Tabac, parce qu’étant la plus dure de toises, elle est la pre- micre qui ait été introduite sous ce NEC Bi nom en Europe. Ses semences mii= rissent très-aisement ; et quand on leur permet de se répandre, elles produisent des plantes qui poussent sans aucun som par-tout où elles se trouvent; de sorte qu’elle est deve- nue une herbe sauvage dans plu- sieurs endroits ; mais elle a été ap- portée originairementde l’Amérique sous le nom de Petum. Doponzxus, TABERNEMONTANUS , et autres , Pont appelée Hyoscyamus luteus, à cause de Paffinité qu’eHe paroit avoir avec la Jusquiame ; mais ses fleurs sonttubulées , et non labiées comme- celles de cette derniere plante , et ses capsules ne s’ouyrent pas en couver- cle au sommet comme celles de la Jusquiame : ses tiges s’élevent rare- ment à plus de trois pieds de hau- teur ; ses feuilles sont ovales , unies , älternes sur les tiges , et postées sur de courts pétioles : ses fleurs crois- sent en petits paquets desserrés sur le sommet des tiges; elles sont de couleur herbacée , et ont des tubes courts , évasés, et découpés en cinq segmens obius ; elles parüissent dans le mois de Juillet, et sont rempla- cées par des capsules rondes, rem- plies de petites semences qui mû- rissent en automne. Rugosa. La septienie espece s’é- leve avec une tige forte, ala hauteur d'environ quatre pieds; ses feuilles ont la méme forme que celles de la précédente ; mais elles sont plus 256 Nil; G fortement sillonnées sur leurs surfa- ces, deux fois plus larges, d’un vert plus foncé, et portées sur de plus longs pétiqles : ses fleurs sont aussi plus Jarges que celles de la sixieme, et de Ja même forme, Cette plante est cer- tainement différente de la précé- dente ; car les ayant semées Pune et l'autre pendant plus de trente ans, je neles ai jamais vu varier. Paniculata. La huitieme a été trou- vée dans la vallée de Lima, par le P. FEuILLÉE , en l’année 1710 ; et depuis peu, ses semences ont été envoyées du Pérou à Paris par le jeune DE Jussieu. La tige de cette plante s’éleve au-dessus de trois pieds de hauteur , et se divise vers son sommet en plusieurs branches paniculées, rondes, etun peu velues; ses feuilles sont en forme de cœur , de quatre pouces environ de lon- gueur, sur trois de largeur , et por- tées sur de longs pétioles: ses fleurs, qui sortent en panicules laches aux extrémités des branches , ont des tubes d’un pouce environ de lon- gueur , en forme de massue , et dont les bords sont légerement découpés en neuf segmens obtus et réHéchis; elles sont d’un vert jaunatre , et pro- duisent des capsules rondes, et rem- plies de fort petites semences. Cette plante feurit à-peu-près dans le même tems que les autres especes. Glutinosa, Les semences dela neu- vieme ont été envoyées du Pérou NIC avec celles de la précédente, par le jeune DE JUSSIEU: sa tige , qui est ronde , et haute de près de qua- tre pieds *, pousse deux ou trois branches vers le bas ; ses feuilles sont larges, en forme de cœur , un peu ondées, gluantes , et portces sur de longs pétioles : ses fleurs croissent en épis desserrés au som- met de la tige; elles ont des tubes courts , ouverts , et courbés presque comme les fleurs labiéess elles sont d’un pourpre pâle , et leur calice est inégalement découpé, un des seg- mens étant deux fois plus large que les autres. Humilis, La dixieme espece a été découverte à la Vera-Cruz par le feu Docteur HousToux, qui en a envoyé les semences en Angleterre : elle a une racine épaisse et cylin- drique, qui pénetre profondément dans la terre; du haut de cette. ra- cine ; sortent six ou sept feuilles ovas les, en forme deiance, étendues sur la terre , à-peu-près aussi larges que celles de la Primevere commune, mais d’un vert plus foncé ; sa tige s’éleve à un pied environ de hauteur, et pousse des branches qui forment trois ou quatre divisions, à cha- cune desquelles est placée une pe- tite feuille. Ces branches sont ter- minées par un épi clair de fleurs qui sont petites, tubulées, d’un vert jaunatre, et ont des calices fort courts, et découpés sur leurs bords en NIC en cing segmens aigus ; ses capsules sont petites , ovales , et divisées en deux cellules remplies de petites se- mences. Culture. Toutes ces especes , à l’ex- ception des sixieme , septieme et huitieme , exigent la même culture. Comme elles sont trop délicates pour pouvoir être semées en pleine terre , il fautles élever sur une cou- che chaude, comme on le dira ci- après. | On répand leurs graines dans le mois de Mars sur une couche de chaleur modérée. Quand les plantes ont poussé , et qu’elles sont deve- nues assez fortes pour être enlevées, on les transplante dans une couche tempérée, à quatre pouces de dis- tance entrelles, en observant de les arroser et. de les tenir à l'ombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on leur donne de l'air à proportion de la chaleur de la saison, sans quoi elles fileroient, deviendroient très- foibles, et seroient moins en état de supporter Pair ouvert. Quoiqu'il soit nécessaire de les-arroser sou- vent, il ne faut néanmoins leur donner que très-peu d’eau à la fois, tandis qu’elles sont jeunes ; mais quand elles ont acquis une cer- taine force , on doit les arroser sou- vent et en abondance. Ces plantes doivent rester dans cette couche jusqu'au milieu du mois de Mai: Tome V, | . NIC 257 alors, sielles ont bien réussi, elles se toucheront, et il sera nécessaire de les accoutumer à supporter le grand air par dégré; aprés quoi on les enlevera soigneusement, en con- servant une grosse mottede terre à chaque racine , et on les plantera dans un sol riche et léger en rangs éloignés de quatre pieds, et à trois pieds entr’elles dans les rangs: on les arrose avec soin , jusqu'à ce qu’elles soient bien enracinées ; mas elles n’exigeront plus aucun autre soin que d’être tenues nettes dé mauvaises herbes , jusqu’à ce qu’elles commencent à montrer leurs tiges de fleurs, dont il faut alors couper les sommets afin que ‘les feuilles soient mieux nourries. Par cette méthode , elles deviendront plus larges , et d’une substance plus épaisse. Au mois d’'Août, qui est le tems où elles auront acquis toute leur longueur , on les recueillera , pour les employer à l’usage auquel elles sont destinées ; car si on les laissoit plus long-tems, celles du bas commenceroient à dépérir. Tout ceci doits’entendre des plantes qu’on cultive pour l'usage ; car celles qu’on ne destine que pour l’ornement, doi- vent être placées dansles plates-ban- des du parterre, où on les laissera parvenir à leur-hauteur entiere. Elles continueront à fleurir depuis le mois de Juillet, jusqu’à ce que les gelées les détruisent. Kk 258 NIC Les trois petites especes de Tahac sont ordinairemént conservées dans les jardins de Botanique , pour la variété ; mais elles sont rarement cultivées pour Pusage. On trouve la premiere sur des tas de fumier dans différentes parties de l'Angleterre. Les sixieme et septieme sont dures, etpeuvent étre élevées: en les semant en Mars sur une terre légere, elles y pousseront, et pourront être trans- plantées ensuite dans telle partie du jardin que ce soit, où elles profite- ront sans aucun soin. La derniere espece, étant un peu plus tendre que les autres, doit être semce de bonne heure au printems sur une couche chaude. Quand les plantes poussent, on les transporte sur une autre couche de chaleur modérée, où on les arrose exacte- ment, en leur donnant beaucoup d'air dans les tems chauds; lors- qu’elles ont acquis assez de force , on les transplante séparément dans des pots, que l’on plonge dans une couche tempérée , pour les faire avancer. Vers le milieu de Juin, on peut tirer quelques plantes hors des pots, etles placer dans une terre ri- che; mais il sera prudent d’en tenir une ou deux dans des pots, qu’on placera dans la serre chaude, pour en conserver l’espece, en cas que Je mauvais tems empéche les au- tres de perfectionner leurs semen-- Ces. NIE NICOTIANE ou TABAC, Voyez NICOTIANA. NIELLE oz TOUTES Epices, Voyez NIGELLA ARVENSIS, NIELLE DES BLES ou Com. PAGNON DES BLÉs. Voy. AGRos- TEMA GITHAGO. NIELLE. MitpEw ANGI. C’est une maladie qui survient aux plantes , et qu’on croit être oc- casionnée par une rosée qui tombe dessus. Cette rosée y séjournant, faute de soleil pour lPattirer, cor- rode, détruit , gate, par son acri- monie , la substance intérieure des plantes, et empêche la circulation de la séve nutritive; ce qui fait flé- tir les feuilles , et endommage beau- coup les fleurs et les fruits : mais la Melle est plutôt une substance concrette , qui exsude à travers les pores des feuilles. Cependant ce que les Jardiniers appellent communément Miele , est un insecte qu’on trouve souvent en grande quantité , et qui se repait de Pexsudation des plantes. D’autres disent que la Melle est une vapeur épaisse et gluante, que les plantes , les fleurs, et la terre même, dans un tems tranquille et calme , exhalent au printems et en été, quand il wy a niassez de so- NIE leil pour Vattirer à une hauteur con- siderable, ni assez de vent pour la dissiper ; et cette vapeur, restant près de la surface de la terre, se con- dense dès que le frais du soir com- mence à se faire sentir, tombe sur les plantes, en bouche les pores par sa substance épaisse et glyante, empêche leur transpiration, et arrête Ja séve qui doit monter pour nour- rir leurs fleurs et leurs fruits. On dit encore que la Néglle est une rosée corrosive et rongeante, qui nait des vapeurs que la terre exhale , et qui, après s’être élevée à une certaine hauteur , retombe en- suite sur les tendres boutons qui commencent à s'ouvrir, les infecte par son acrimonie, et empéche Ja circulation de la séve nutritive dans les-vaisseaux qui lui sont propres ; d’où nait la flétrissure des feuilles, et l’altération que jes fleurs et les fruits éprouvent. Quelques personnes observent , que les lieux les plussujets à la Mielle sont ceux qui sont environnés de clo- tures, ou masqués par des monta- gnes , et stir-tout ceux qui sont expo- sés au levant. Laraison qu’ils appor- tent pour prouver qu’à l’exposition du levant les terres sont plus sujettes à la Nielle , c’est que le soleil attire ces vapeurs à lui de, la même ma- niere que le feu dans une chambre ature lair, et qu'après les avoir mi- ses en mouvement, sans ayoir assez NIX 259 d'activité pour les élever sous forme denuages, jusqu’à la moyennerégion de Pair, illes attire cependant jusqu’à ce qu’il soit destendu au-dessus de Phorison , et qu’alors ces rosées ten- dent vers la terre d’où elles sont sor- ties , en se portant à l’ouest, et en frappant a angle droit les corps ex- posés à l’est, Mais je pense que ce qui fait que les plantes exposées à lest sont plus sujettes à la Nielle , c’est que, dans cette position , elles sont aussi plus exposéesaux ventssecs qui bouchent leurs pores , et arrétant leur trans- piration , produisent l’épaississe- ment de la séve sur la surface des feuilles. Cette séve, qui est natu- rellement sucrée , attire les insectes, qui, y trouvant une nourriture con- venable , y déposent leurs œufs, et s’y multiplient si vite , qu'ils cou- vient en peu de tems toute la surface des plantes, corrodent les vaisseaux, et empêchent par-là la circulation de la séve, Il est très-probable que les excrémens de ces insectes en- went dans les vaisseaux des plantes, et qu’en se mêlant avec la séve, ils peuvent causer une infection dans toutes leurs parties ; car on voit que toutes les fois qu’un arbre a beau- coup souffert dela Nielle, il ne re- couvre pas sa vigueur avant deux ou trois ans, et quelquefois méme il ne se rétablit jamais entierement. On croit encore que ce qui est Kkij 260 Not E cause que les vallons fournissent plus d'humidité que les montagnes 5 c’est que la rosée s’éleve de la terre et des arbres pendantle jour , comme nous Pavons dit. On en donne pour preuve ces brouillards que lon voit bien plus souvent dans les val- lons que sur les collines. Cette hu- midité que le soleil attire, reste sus- pendue près de la terre, à moins que le vent ne favorise son éléva- tion : après le coucher du soleil, elleretombe sur les plantes, pénetre celles dont Pécorce est encore ten- dre, bouche les pores que la cha- leur avoit ouverts, et arrête ce mou- vement de la séve qui, dans les vé- gétaux, nourrit les fleurs et les bran- ches. On a remarqué que cette Nielle , dans les Cerisiers à grandes feuilles, comme te Cœur noir ou le Cœur blanc , attaque leurs sommets, quand les jeunes branches qui naissent à la Saint-Jean commencent à pousser ; que cette Niele arrête tellement leur accroissement , que ces arbres poussent par le bas ; et au sommet des jeunes branches , on voit plu- sieurs petits moucherons qui se nourrissent de cette rosée On peut aussi faire très-aisément cette obser- vation sur les feuilles du Chéne et de P£rable. Les uns pensent que la Miele et la bruine ou rouille ne sont qu’une seule maladie ; mais d’autres préten- NIE dent que la nielle est très-distincte des bruines ou rouilles. Ces derniers disent que les bruines naissent de la condensation des exhalaisons grasses et humides qui sortent, dans un été chaud et sec, des fleurs des plantes et de la terre même. Ces exhalaisons étantécondensées en une matiere grasse et glutineuse, par la fraicheur etle calme de lair, retombent en- suite sur la terre ; uné partie reste sur les fewilles du Chéne et d’autres arbres qui ont leurs feuilles unies, et qui, par cette raison , n’absor- bent pas si aisément l’humidité que celles de l’orme et d’autres feuilles rudes. Les autres parties de la Nielle res- tent sur les épis et les tiges de fro- ment, et lestachent de couleurs dif- férentes de celle qui leur est natu- relle, Cette Niele , devenue une subs- tance grasse et glutineuse , par la chaleur du soleil, resserre si étroi- teinent les épis, qu’elle en empêche Paccroissement , et les rend fort lé- gersa la moisson. Quelques-uns croient que les Nielles sont la nourriture principale des abeilles , parce qu’étant douces et sucrées, elles peuvent être aisé- ment changées en miel. NIELLE, BRUINE ou ROUILLE. Blight. Angl. Comme il n’y a rien de plus nur- sible aux arbres frutuers que les NIE Nielles , rien aussi n’exige plus no- tre attention que de tâcher de les ga- rantir de cette maladie. Pour remédier à ce mal, il est né- cessaire de connoitre d’abord sa vraie cause; car quoique plusieurs personnes curieuses aient tenté de Pexpliquer , cependant tres-peu sont parvenues à découvrir la vérité , Si ce n’est le Docteur HALLES, qui, dans son savant livre, intitulé Sza- tique des Végétaux , nous a donné quelques expériences exactes sur Paccroissement et. aspiration des plantes, avec les differens effets que Pair produit sur les végétaux. En joignant à cela des observations far- tes avec soin, nous pourrons parve- nir à découvrir la cause des Mielles ; mais ici, je ne puis passer sous si- lence les causes que plusieurs de nos Ecrivains modernes sur le Jardinage ont attribuées aux Mielles, et quelles sont les différentes méthodes qu'ils ont prescrites pour parvenir à les détruire et à empêcher la perte des fruits. Quelques-uns ont pensé que les Nielles sont ordinairement occa- sionnées par des insectes dont un vent d’orient apporte les œufs en grande quantité d’un endroit éloi- gné, et les dépose sur la surface des feuilles et des fleurs des arbres à fruits. Pour prévenir ce désordre, cn conseilloit de brûler de la litiere humide , de maniere que la fumée NIE 261 fût portée par le vent sur les arbres, et on imaginoit pouvoir détruire les insectes : d’autres conseillent Pusage du Tabacréduit en poudre , ou d’ar- roser les arbres avec une eau dans laquelle on a fait infuser des tiges de Tabac pendant douze heures. Ils pré- tendent qu’on peut détruire les in- sectes par ce moyen, et rendre aux arbres leur premiere vigueur. Du poivre en poudre répandusur les fleurs des arbres à fruits, a aussi été recommandé comme fort utile en pareil cas; d’autres indiquent, comme le meilleur de tous les re- medes, d’ôter les feuilles des arbres, quand elles sont ridées et fanées, et de couper les plus petites branches, lorsqu’elles produisent des rejettons courbés et défigurés : ils veulent aussi que l’on arrose les arbres avec un arrosoir ou une pompe à main. Ces conjectures sur les Nielles , quelques spécieuses qu’elles parois- sent d’abord , seront trouvées peu conformes à la vérité, quand on aura examiné cette matiere avec at- tention, Mais voyons d’abord ce que des observations exactes et des expé- riences suivies nous apprennent sur la vraie cause de cette maladie. 1°. Les Nielles sont souvent oc- casionnées par un vent sec d’orient, qui a continué pendant plusieurs jours de suite, sans pluie ou sans rosée, et durant lequel la transpi- 4 262 NIIE ration des fleurs étant arrêtée , on les voit changer de couleur , se fa- ner, et périr bientot. S'il arrive que ce vent continue long-tems , et que les feuilles des arbres en soient aussi affectées, leur transpiration s’épais- sit , devient gluante, adhere a la sur- face des feuilles, et devient une nourriture pour ces petits insectes, que l'on trouve toujours dévorant les feuillés et les tendres branches des arbres fruitiers, toutes les fois que cette Nielle a lieu : mais ces in- sectes ne sont pas la premiere cause des Nielles, comme quelques per- sonnes l'ont imaginé , quoiqu’il faille convenir que lorsqu'ils se jettent sur un arbre où ils trouvent une,nour- riture qui leur est propre, ils s’y multiplient fortement, et contri- buent beaucoup à augmenter ce dé- sordre ; de sorte que, quand lasaison leur est convenable , et qu'on n’a pas pris un grand soin pour préve- nit leurs ravages, on ne peutimagi- ner combien d’arbres souffrent de cette infection. Le meilleur remede que jaie connu jusqu'a présent pour gucrir cette peste , et qui na toujours réussi, est de nettoyer et d’arroser légerement les arbres de tems en tems avec de l’eau ordinaire, c’est- a-dire , sans aucun mélange. Plutôt on fait cette opération, quand on craint ce danger, mieux on réussit. Si les rejettons les plus tendres pa- NIE . roissent être fort infectés, on les lave avec un drap de laine, jusqu’à ce qu’on aitenlevé, s’il est possible, toute la matiere glutineuse qui s’op- posoit au passage de leurs parties volatiles. En plaçant aussi près de ces arbres quelques terrines oucuves larges et plates, remplies d’eau., les émanations de cette eau, s’attachant à leurs branches’, les humecteront, et les tiendront dans un état de souplesse qui leur sera fort avantageux : mais cette opérauon ne doit être faite que dans la matinée , afin que l’humidité puisse ètre dissipée avant l’approche du froid de la nuit, sur-tout quand il y a quelque apparence de gelée. IL ne faut pas non plus mettre cette | pratique en usage lorsque le soleil -est trop chaud ; caron courroit ris- que de voix brüler les tendres re- jettons. = Une autre cause de la Nielle du printems , est une forte gelée blan- che, à laquelle succede une chaleur vive. Cette circonstance est une de celles qui font périr les fruits avec le plus de promputude. Le froid de la nuit flétrit les parties ten- dres des fleurs , et, le soleil dardant ensuite ses rayons sur les espaliers, l'humidité répandue en petits glo- bules sur les fleurs fait Poflice d’au- tant de lentilles ou verres ardens’, qui brûlent non-seulement les fleurs ui viennent d’éclorre , mais encore les autres parties des plantes. NitE Malgré tout ce qui vient d’être dit , les Nielles ne sontsouvent qu’un affoiblissement ou maladie intérieure des arbres. Cette proposition paroi- tra démontrée à ceux qui voudront se donner la peine de considérer que, parmiles arbres qui garnissent un espalier, qui jouissent tous. du même aspect, et de linfluence de Pair et du soleil , qui peuvent les rendre également sains, cependantil arrive très-souvent que plusieurs dentr’eux different des autres con- sidérablement en force et vigueur ; et comme nous voyons souvent que ces arbres foibles -sont continuelle- ment niellés, pendant que les plus vigoureux , dans la méme exposi- tion, échappent à ce fléau, il est naturel d'attribuer cette différence à leur bonne constitution. Ainsi, cette foiblesse dans les arbres doit procé- der, ou de ce qu’ils manquent d’une nourriture suflisante pour les main- tenir dans une parfaite vigueur , ou de quelque mauvaise qualité du sol dans lequel ils croissent, ou peut- être de quelques vices dans le tronc ou dans la greffe , ou enfin d’un mau- vais traitement dans la taille, etc. Toutes ces causes peuvent produire dans les arbres des désordres dont ils guérissent difficilement. Si la Nielle provient d'une foiblesse de Parbre , on doit s’efforcer d’en dé- couvrir la cause. Cette foiblesse peut être occasionnée , comme nous l’a NIE © 26 vons dit, par un défaut dans la taille ce qui n’est que trop ordinaire : car on voit souvent des Péchers dont on laisse étendre les branches dans toute leur longueur, pour les faire parvenir en peu d’années jusqu’au haut des murs. Ces branches , au- lieu de porter du fruit, sont si foi- bles, qu’à peine elles peuvent pro- duire des fleurs ; etle peu de vigueur 2 Y > qu’elles possedent étant bientôt abattue , les fleurs tombent , et sou- vent les branches se flétrissent en par- tie ou même en totalité; alors on at- tribue cet accident à la Nielle, quoi- qu’il ne provienne que d’une mau- vaise taille, quia épuisé totalement Parbre. D’autres personnes-laissent croi- tre leurs arbres comme ils y sont naturellement disposés, sans arrêter les rejettons, ou sans retrancher les branches gourmandes, dont deux ou trois sufisent pendant un ¢té, pour épuiser la plus grande partie de la nourriture des arbres: et comme on retranche ensuite ces branches en totalité dans la taille d'hiver , toute la force de l'arbre n’a été employée qu’à nourrir des branches inutiles ; et celles qui doivent porter du fruit, sont devenues si foibles , qu’elles ne sont plus en état de se conserver. Le remede à ce mal sera donné dans Particle de la taille des Péchers, etc. Voy. l'article Taille des Arbres. Mais si la foiblesse des arbres 264 NIE provient d’un désordre intérieur, le mieuxestde lesarrachersurlechamp; et après avoir renouvelé la terre , d’en replanter d’autres à leur place. Si le sol est un gravier ou sable chaud et brülant, on pourra presque toujours le regarder comme la cause du mal qui a eu lieu lorsque les ra- cines des arbres se sont allongées au-delà de la terre des plates-bandes. Dans ce cas, il sera beaucoup plus prudent de les ôter et de les rempla- cer par de la Vigne, des Figuiers , des Abricotiers , ou quelques autres espe- ces de fruits qui puissent bienréussir dans un pareil sol , plutôt que d’être trompé annuellement dans ses espé- rances, parce qu'il est prouvé, par une expérience constante, que les Abricotiers absorbent l'humidité avec une plus grande force que les Pé- chers et les Pavies, et que par con- séquent ils sont plus en état de ras- sembler les particules nutritives de la terre que les autres, qui exigent un solriche et capable de leur four- nir une nourriture abondante , sans beaucoup de difficulté. Nous voyons souvent les Péchers réussir à mer- veille dans de pareilles places , sur- tout si on les conduit avec art, tan- dis que les seps de Vigne et les Fi- guiers, quitranspirent fort lentement, s'abreuvent d’une humidité si abon- dante, que leurs fruits perdent ce gout agréable et sucré dont ils sont remplis, lorsqwils croissent dans un NSItE terrein sec, ce qu’on peut attribuer aux principes aériens raffinés qu'ils recueillent, lorsqu'ils sont dans un état d'inspiration : et comme ces ar- bres n’aiment point à tirer de la terre beaucoup de sucs humides, et qu’ils réussissent mieux dans un sol sec et aride que dans un terrein gras et fer- tlle, on devroit toujours assortir les especes de fruits à la nature du sol, et ne pas prétendre les forcer tous à réussir dans la même terre. Une autre espece de Nielle dont il est trés-dificile de préserver les © arbres à fruits , est celle qui est oc- casionnée par les fortes gelées du matin , qui, lorsqu’elles surviennent dans le tems que les arbres sont en fleurs, ou tandis que le fruit est en- core fort jeune , occasionnent la chute des fleurs et des fruits, et quel- quefois endommagent les extrémités des rejettons et les feuilles. La seule méthode jusqu’à présent: connue pour prévenir ce mal, est de couvrir les murailles d’espaliers soigneusement avec des nattes, des canevas, des roseaux , etc. : on atta- che ces couvertures de maniere qwelles ne puissent être agitées par le vent; on les laisse la nuit, et on les Ôte chaque jour, si le tems le permet. Ce moyen estle plus propre à 5 FL 0 . pour parvenir au but quon se pro pose , quoique plusieurs personnes Paient négligé , dans Pidée qu’il n’e- toit pas d’une fort grande uulité:: mais NI -E mais si elles n’en ont pas obtenu le succès qu’elles en attendoient, c’est qu’elles s’y sont mal prises , en lais- sant les arbres trop long-tems cou- yetts ; ce qui aura rendu les plus jeunes branches et les feuilles trop tendres pour supporter le plein air, lorsqu’elles y ont été exposées en- suite, soit parce qu’on aura exposé les arbres trop vite à Pair, après les avoir tenus long-tems couverts. Ceux qui ont fait usage de ces couvertures avec intelligence, les ont toujours trouvées fort utiles, et ont souvent conservé leurs fruits , tandis qu'ils ont été détruits dans les jar- dins yoisins. Quoique les soins que cette précaution exige puissent pa- roître onéreux, cependant on trou- vera que cette peine n’est pas fort grande, et qu'on en sera ample- ment dédommagé , si l’on fixe ces couvertures au haut de la muraille, et qu'on y place des poulies, pour pouvoir les relever et les baisser à son gré. Il y 2 une autre espece de Nelle qi se montre quelquefois plus tard dans le printems, et qui endommage souvent, en Avril ou en Mai, des vergers et des plantations entieres. Nous ne connoissons aucun remede contre ce mal: on Pappelle la Nielle de feu; elle détruit en peu d'heures non-seulement les fruits et les feuil- les, mais aussi une partie des bran- TomeV, NLE. 26$ ches , et souvent même des arbres entiers, On croit que cet accident pro- vient de quelques bouffées de va- peurs transparentes et flottantes , qui prenant différentes formes , et sou- vent celles d’un hémisphere ou d’un demi-cylindre , dans leurs surfaces inférieures ou supérieures , rendent convgrgens les rayons du soleil, qui embrassent et consument plus ou moins les plantes et les arbres qui y sont exposés , à proportion de leur intensité, Le savant Boërrhaave , dans sa théorie de la Chymie , s'exprime ainsi: « Ces nuages blancs , qui pa- » roissent pendant l'été, sont pour » ainsi dire autant de miroirs qui » occasionnent une chaleur exces- » sive. Ces nuées sont quelquefois » rondes, quelquefois concaves , » etc, Quand notre hémisphere en » est couvert, lesoleil ,en y dardant » ses rayons , doit produire une » chaleur violente , puisque plu- » sieurs de ces rayons, qui, sans » ces nuages , ne parviendroient » peut-être jamais jusqu'a la terre, se » divergent alors, etse réfléchissent » jusqu'à nous. Le soleil étant d’un » coté, les nuages d’un autre, ces » derniers font parfaitement Poflice » des verres ardens, et occasionnent » le phénomene du tonnerre, » Jai vu quelquefois, continues LI 266 ON LE » t-il, une espece de nuage con- » cave,rempli de grêle et de neige, » qui, tant qu'il s’est trouve sur » Phorizon, a produit une chaleur » extrême, parce que sa condensa- » ton lui faisoit réfléchir beaucoup » plus fortement les rayons du so- » leil ; mais dès que cette nuée étoit » passée, il survenoitun froidrude; » et aussi-tot que la grélegétoit » tombée , on sentoit revenir une » chaleur modérée : donc des nuées » concaves et glacées produisent , » par leur grande réflexion, une cha- » leur vigoureuse; et en tombant, » un froid excessif ». D'après cela, comme le Docteur Haves Vobserve, nous voyons que les Nielles peuvent étre occasion- nées par la réflexion des nuages, ainsi que par la réfraction des va- peurs épaissses et transparentes dont il vient d’être question. Nous ne connoissons aucun moyen , ainsi, que nous l’avons déjà observé , qui puisse prévenir ou remédier à cet accident: mais comme il est plus fréquent dans les plantations où les vapeursistagnantes de la terre et la transpiration abon- dante des arbres sont renfermées , etne peuvent être dissipées par les vents, et où on les voit souvent, dans un temps calme, monter en si grande abondance, qu’on les apper- coit de Poeilnud, mais encore mieux avec des télescopes à réflexion, de NIG maniere à rendre obscur et vacillant un objet clair et distinct ; et comme on voitaussi que les plantations dans lesquelles les arbres sont éloignés , et qui ne sont point environnées de collines et de forûs, ne sont point sujettes à de pareils inconvéniens , cela doit nous engager à placer nos jardins potagers et nos vergers dans des lieux plus conyenables, à don- ner une plus grande distance entre les arbres , et à choisir des situa- tions ouverteset saines, afin que Pair puisse circuler plus librement entre les arbres, pour dissiper ces va- peurs, avant qu’elles soient trop ras- semblées, etles empêcher de nuire à ces plantations : d’ailleurs les fruits qui naissent à lair libre sont tou- jours d’un goût plus agréable que ceux qu’on recueille dans un lieu renfermé et environné dun air plus épais, parce qu’ctant souvent dans un état d’aspirauon, ils se nourris= sent de ces vapeurs nuisibles’, et de- viennent cruds et de mauvais goït » commesont presque tous ceux qu’on recueille en Angleterre. NIGELLA. Tourn, Inst. R. H. 258. tab. 134. Lin. Gen. Plant. 606, ainsi appelée, comme si c’étoit Nr grella ; de la couleur de ses, semen- ces, parce qu’elles sont la plupart noires. On la nomme aussi Mélian- thum , de maasnoire , et de &ê une fleur ; Cest-d-dire , fleur noire, quot = le NIG que la fleur ne soit point de cette cou- leur ; elle s’appelle encore Melasper- mum de saisuz, noire , et de uéaas, se- mence. Fleur de Fenouil où Le Diable dans un Buisson. En Anglois, Fen- nel Flower , or Devil in a bush. Angl.; en françois, da Nielle. Caracteres. La fleur n’a point de caliéè, mais seulement un perian- the feuillé ; la corolle a cinq pétales ovales , obtus, unis, étendus , et rétrécis à leur base; la fleur a huit nectaires placés en cercle, chacun desquels a deux levres , dont l’ex- térieure est la plus large , et l’infé- rieure est divisée en deux parties “unies convexes , marquée de deux points ; celle de ces parties qui est Ja plus interne, est plus courte , plus étroite, et terminée par une ligne ovale. Cette fleur a un grand nom- bre d’étamines en forme d’alêne, plus courtes que les pétales , et ter- minées par des antheres. obtuses, comprimées et droites : dans quel- ques-unes sont cing, et dans d’au- tres dix germes oblongs, convexes, érigés et terminés par des styleslongs, roulés, persistans, et pourvus de stigmats fixés longitudinalement. Ces germes se changent dans la suite en autant de capsules oblongues, comprimées, divisées par un sillon, mais réunies en-dedans, et remplies de semences rudes et angulaires. - Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de la treizieme NIG 267 classe de LINNEE , qui renferme celles dont les fleurs ont plusieurs étamines et cinq styles. Les especes sont: 1°. Nigella arvensis , pistillis quinis, Petalts integris , capsulis turbinatis. Lin. Sp. Plant, 534. Scop. carn. 2. n. 65% Pollich. pal. n. 514. Mattusch, Sil. n. 387. Darr. Nass. p. 159; Nielle ayant cing pistiles , des pétales entiers, et des capsules turbinées. Nigella arvensis cornuta, C. B. P. 145 ; la Nielle des champs, ayant des cornes, ou toute épiée. Melianthum sylvestre alterum. Cam. Epit. 553. 2°. Nigella Damascena, floribus invo- lucro folioso cinctis. Hort. Cliff: 215. Hort, Ups.157. Roy. Lugd.- B. 481, Blackw. 158. Kniph, cent. 10. n. 65: Nielle ayant des fleurs entourées d'une enveloppe feuillée. Nigella angusti-folia , flore majore simplici caruleo.C. B. P. 145 ; Nielle à feuilles étroites, ayec des fleurs séparées, plus grosses, et bleues: Cheveux de Vénus , ou Nigelle He Damas, + Melianthum sylvestre. Matth. Diosc, 529. 3°. Nigella sativa, pistillis quinis , capsulis muricatis sub-rotundis , foliis sub-pilosis. Hort. Upsal. 154. Mat, Med. 139. Behm. Lips. 173. Ludw. Ect. f. 89. Kniph. cent. 7, n. 63; Nielle ayant cinq pistiles , des cap- Llij 268 NIG sules épineuses et presque rondes, et des feuilles un peu velues. Nigella flore minore simplici candido. C.B.P. 145; Nielle avec une plus petite fleur blanche et séparée. Melianthum sativum. Cam. Epit.5 51. 4°. Nigella Cretica, pistillis quinis corolld longioribus , petalis integris ; Nielle de Crête à cinq pistiles plus longs que la corolle, et à pétales entiers. Nigella Cretica lati- folia odorata, Park. Theat. 13763 Nielle de Crete à larges feuilles, et d’une odeur agréa- ble. ; 5°. Nigella lati-folia , pistillis denis corolla brevioribus ; Nielle avec dix pistiles plus courts que la corolle. Nigella alba simpliciflore. Alp. Exot. 261; Nielle avec une fleur simple et blanche. 6°. Nigella Hispanica , pistillis denis corollam æquantibus. Hort. Upsal. 15 4. Sauv. Monsp. 253 ; Nielle avec dix pistiles de méme longueur que la corolle. , Nigella lati-folia , flore majore sim- plici ceruleo. C.B. P. 145. Prodr. 75. Moris. Hist. 3.p. 516. S. 15. 1. 18, f. 8 ; Nielle a larges feuilles , ayant une grosse fleur simple et bleue. 7°. Nigella Onentalis, pistillis denis coroll& longioribus, Hort, Cliff. 215. Hort. Ups. 153. Roy. Lugd, B.481; Nielle ayant dix pistiles plus longs gue la corolle. Nigella Chalepensis lutea , corniculis N:T :G longioribus. Moris. Hist. 3. p. $16, S.12. £. 18.f. 10. Raii. App. 525. Nigella Orientalis, flore flavescente , semine alato, plano. Tourn. Cor, 193 Nielle du Levant, a fleurs jaunatres, “et à semences unies et ailées. Arvensis. La premiere espece croît naturellement parmi les Bleds dans la France , en Italie eten Allentagne; mais on la conserve rarement dans les jardins: elle s’éleve avec des t- ges minces à un pied environ de hau- teur, et pousse quelquefois des branches vers le bas; mais souvent elles sont simples , et seulement gar- nies de quelques feuilles très-fine- ment découpées, et un peu ressem= blantes à celles de PAnet ; chaque tige est terminée par une fleur for- mée par cinq pétales pointus et disposés en forme d'étoile ; elles sont d’un bleu pâle , et n’ont point denyeloppe feuillée au - dessous d’elles ; elles sont remplacées par des capsules garnies de cinq cornes peu longues , inclinées en différens sens au sommet, et remplies de se= mences rudes et noires. Il y a une variété de cette espece à leurs blan< ches, et une autre à fleurs dou- bles (1): ec (1) On regarde Ia graine de Nielle comme fortifiante , chaude, discussive , vé- phalique, éarminative , anthelminthique , emménagogue , utérine , etc. Ses principes sont la gomme , la résine, ct une petite aN EG Damascena, La seconde , qui croît en Espagne et en Italie parmi les bleds, s’éleve a la hauteur d’un pied et demi, avec une tige droite , bran- chue, etgarnie de feuilles beaucoup plus longues et plus belles que celles de la premiere :ses fleurs sont larges, dun bleu pâle , et pourvues d’une longue enveloppe; à ces fleurs suc< cedent des capsules plus grosses , gonflées , et armées de cornes au sommet. II y a aussi dans cette es- pece une variété à fleurs simples et blanches , et une autre à fleurs dou- bles, que l’on seme dans les jardins, pour servir d'ornement. Sativa. La troisieme espece se trouve dans l’Isle de Candie ; elle s’éleve a-peu-prés à la même hauteur que la précédente : ses feuilles ne sont pas aussi agréablement décou-. pées que celles de la seconde ; mais elles sont un peu velues: au som- met de chaque tige est une fleur composée de cing pétales blancs, quaotité d’huile éthérée: on s’en sert avec quelque succès, à la dose d’un gros , en infu= sion vineuse, dans les affections catharrales de la poitrine , l’asthme, contre le vertige, la céphalalgie , le corysa, les pales cou- leurs , les obstructions des regles, etc. On emploie aussi ces graines dans les épithèmes secs, contre le rhumatisme, l’hemi-crânie, et toutes les affections catharrales de la tête; elles entrent dans la composition du syrop d@’Armoise, dans l’électuaire debaie de Lau- tier , dans les’ trochisques de Câpres , etc. NIG 269 légerement découpés à leur extré- mité en trois pointes, à laquelle suc- cede une capsule oblongue, gon- flée , armée de ‘cing cornes à son sommet , et remplie de semences de couleur pale. Cretica. La quatrieme espece qu’on rencontre encore dans l'Isle de Candie , s’éleve à la hauteur d’en- viron un pied, avec des tiges bran- chues et garnies de feuilles plus courtes et plus larges que celles des autres especes ; chaque branche est terminée par une fleur sans enve- loppe, composée de cinq pétales ovales, et de cinq pistiles plus longs que la corolle ; sa-capsüle n’est pas fort gonflée : elle a aussi cinq cornes minces au sommet, et ses semences sont dun brun clair et jaunatre. Lati-folia La cinquieme est aussi ortginaire de l'Isle de Crete ; elle s’éleve à la hauteur d’un pied avec une tige branchue, ét garnie de feuilles semblables à celles despieds d’Alouette; ses fleurs ont cing pé- tales larges, ovales, et entiers, dix pistiles plus courts que la corolle, un grand nombre d’étamines vertes, et des filamens bleus , et des capsules semblables à celles de la derniere es- pece. Hispanica. Lasixieme s’éleve aun pied et demi de hauteur ; ses feuilles les plus basses sont joliment décou- pées, et celles des tiges ont des seg- mens plus larges: ses fleurs sont plus 270 NIG grosses que celles des autres especes, et d’un plus beau bleu; leurs pistiles sont égaux a lacorolle: les capsules ont cing cornes , et sont d’une tex- ture plus ferme que celle d'aucune des autres. Cette plante croit natu- rellement dans la France méridio- nale et en Espagne ; elle donne une variété à fleurs doubles. Orientalis, La sepueme se trouve aux environs d'Alep , dansdes cam- pagnes ensemencéesen Bled ; sa tige est haute d’un pied et demi, et gar-. nie de feuilles longues et agréable- ment découpées : ses fleurs, qui Naissent aux extrémités des bran- ches , sont composées de cinq pé- tales jaunâtres , dont les bases ont huit nectaires, entre lesquels s’éle- vent un grand nombre d’étamines , et une quantité inégale de germes : dans quelques-unes, ilne s’en trouve que cinq, et dans d’autres huit ou neuf; ils sont oblongs, comprimés , réunis ensemble sur le côté inté- rieur, et terminés en cornes ; ils s’ou- vrent longitudinalement, et con- tiennent plusieurssemences minces, comprimées , et bordées tout au- tour. On multiplie communément la variété de cette espece à fleurs dou- bles, pour servir d’ornement dans les parterres ; mais celle a fleurs simples n’est cultivée que dans les jardins de Botanique , pour la ya- ricté, NIG Culture. On peut multiplier toutes ces plantes, en semant leurs graines sur une terre légere où elles doivent rester ; car elles ne réussissent pas aisément quand elles sont transplan- tées. Ainsi, quand on veut qu’elles soient entremèlées parmi les autres fleurs annuelles , dans les plates- bandes d’un parterre, il fautles semer entoufles à des distances convena- bles. Quand les plantes poussent ,on les éclaircit, et on n’en laisse que trois ou quatre dans chaque toufte : la seule culture qu’elles exigent est d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; elles produiront leurs fleurs dans le mois de Juillet, et leurs se- mences müriront en Août: alors on les recueille, on les fait sécher, on nettoie séparément celles de chaque _ espece, et on les conserve dans un endroit sec. Le meilleur tems pour semer ces graines est le mois d’Août; aussi-tôt qu’elles sont mures , il leur faut un sol sec et une exposition chaude, où elles subsistent pendant l’hiver , et fleurissent fort l’année vante. En les semant en différens tems , les fleurs peuvent se succé- der durant la plus grande partie de Rete: sui- , Ces plantes sont annuelles , et pé- rissent aussi-tôt que leurs graines sont mures. Si on leur permetde s’é- carter sur les plates-bandes , elles poussent sans aucun soin, Nel Tt NIGELLASTRUM. 7. Acros- TEMMA. > NINZIN er GINZENG. Voy. Pa- NAX, NIRURY. Voy. PHYLLANTHUS Niruri. L. NISSOLIA. Voyez LATHYRUS. NITRE. C'est une espece de sel imprégné par lair d’une abondance @esprits qui le rendent yolatil. M. Le Crerc en parle ainsi: On fait une grande quantité de Nitre en Egypte ; maisil n’est pas aussi bon, parce qu'il est brun , et rem- pli de pierres et de nœuds. On fait le nitre à-peu-près de la même maniere que le sel commun, excepté qu'on se sert pour ce der- . ,” P d nier d’eau de mer, et que l'on pren Peau du Nil pour le Nirre. Quand le Nil se retiré, les puits restent remplis pendant quarante jours; et aussi-tot que le Nitre de- vient ferme , on se hate de l’enlever, de peur qu’il ne se fonde de nou- veau ; on le met en monceaux, et il se conserve fort bien dans cet état. Le Nitre de Memphis se pétrifie : on en voit plusieurs carrieres auprès de cette Ville : on en fait des vases, et quelquefois on le fait fondre avec NOW 271 du soufre > pour le mêler avec du charbon de terre. Les Egyptiens emploient ce Nitre pour les ouvrages auxquels ils veu- lent procurer une longue durée. Le Nitre , pour étre bon, doit être léger , friable, et presque de couleur pourpre. Il n’y a gueres de différence entre le Nitre naturel et Paruficiel; le premier. se raffine de lui-même , et Pautre est purifié par Part. Tout Nitre est une espece de sel, et, a proprement parler, il ne differe gueres du sel commum, qu’en ce qu’étant bien purifié , il est plus acide , plus léger , et qu'il s’enflamme aisément. La raison de cette différence, dit le même Auteur , semble étre, 1°. que les angles ou les deux ex- trémités des particules oblongues du Nitre sont plus courts que les angles des particules salines. | 2°. Que les particules du Mitre étant plus fines et plus remplies de pores, quand elles sont pénétrées par le feu, elles entrent aussi-tét en mouvement, jusqu’à ce qu’elles se brisent et s’enflamment. 3°. Le Mitre est plus léger que le sel commun , parce que celui-ci con- tient plus de matieres homogènes sous le même volume que le Nizre. Le Docteur Lister dit, qu'ayant examiné les particules du Mitre a travers le microscope, il y avoit remarqué six angles, des cotés paral- 272 NET Iclogrammes , et une pointe pyrami- dale. Quelques Auteurs pensent queles sels nitreux sont destinés par la Na- ture principalement à l’accroisse- ment des plantes, D'autres pensent différemment, et disent, que lorsque le Nirre touche les plantes, il les détruit beaucoup plus qu’il ne les nourrit, Cependant ils avouenit que le Nicre et d’autres sels rendent la terre plus légere, en divisent les parties concrettes, la dis- posent par ce moyen à être imbibée par Peau, et s’insinuent dans les plantes pour concourir à leur ac- croissement. On peut observer comment lhu- midité agit sur tous les sels, et avec quelle facilité ils se liquéfient et coulent avec elle. Quand leurs par- ticules sont divisées, et qu’elles ont abandonné le corps auxquels elles étoient attachées , il fant que ces corps se dissolvent immédiatement après. La pierre la plus dure, si elle a quelques particules de sel mélées avec le sable dontelle est compo- sce, après avoir été exposée à un air humide , se dissout , et tombe en poussiere en peu de tems. Cet effet est bien plus prompt dans la terre ccmmune et la glaise, quand elle est dure , parce qu’elles ne sont pas d’une consistance aussi solide etauss! compacte que la pierre, Net T Quelque propre que soit la terre à la production du Mitre, on ne peut espérer d’entirer beaucoup , à moins que ses parties ne soient divisées, C’est par cette raison qu’on la bèche, qu'on la laboure , qu’on la herse , et qu'on en brise les motes; c’est aussi de cette maniere que le Nitre, le sel de mer, et d’autres sels ayan- cent la végétation. Un certain Gentilhomme rap- porte , qu'habitant une campagne dans le voisinage d’une salpétriere, où l’on apporte le salpétre des pays étrangers, pour le raffiner et le ren- dre propre a faire de la poudre a canon, il observa que ce batiment se trouvoit placé de maniere que la fumée du Nire venoit frapper la plu- part des arbres de son verger ; et que , malgré l'opinion de quelques personnes qui croyoient que ces vapeurs dussent être nuisibles à ces arbres , il éprouya cependant un effet contraire; car son verger lui fournit tous les ans une récolte abon- dante de fruits, tandis que ses voi- sins n’en avolent que très-peu ou presque point > quoique son verger ne füt pas moins exposé, par sa si- tation naturelle , aux bruines et aux mêmes vents que les autres, d’où il a conciu que les vapeurs nitreuses, se mêlant avec lair qui entouroit son jardin , empéchoient la nielle, et faisoient périr les chenilles, Le Lord Bacon , dans son His- toire NIV! toire Naturelle , recommande l’usage du’ Nitre pour la conservation de la santé. Plusieurs Cultivateurs habiles ne Pont pas moins recommandé pour Pavancement des végétaux, pourvu que la quantité en füt.bien proportionnée, Il est “certain que L'air contient beaucoup de particules salines , parce qu’étant continuellement ex- posé aux émanations de la terre:et de la mer, il doit aussi recevoir une très-grande quantité de particules salines, qui sont de nature diffé- rente , suivant les lieux d’où elles sont tirées (1). NIVEAU (un). (x) IL ne faut pas être bien versé dans les connoissances chymiques > pour reconnoitre combien les principes établis dans cet ar- ticle sont peu conformes à ceux de la Chy- mie moderne sur la nature du Nitre. Les progrès que nous avons faits à cet égard sont dus à une connoissance plus parfaite de l’a- cide nitreux, qui, combiné avec l’alkali fixe végétal ; jusqu’au point de saturation , forme le Nitre commun, et différens sels nitreux particuliers , lorsqu'il est uni à d’autres bâses. Je n’entrerai point dans un plus grand dé- tail à ce sujet, parce que ce que je pourrois ajouter seroit déplacé ici. Le Lecteur pourra consulter , sil est curieux d’en savoir davantage , le Dictionnaire de Chy- mie de Macquer, et d’autres ouvrages mo- dernes , ou il trouvera amplement de quoi sesatisfaire. Tome F, NIV 273 C’est un instrument de Mathémati- que, qui sert à urer une ligne pa- rallele à horison, Il est utile, non- seulement dans la Maconnerie, mais encore pour mesurer la hauteur des terres entre deux lieux différens , pour la conduite des eaux, et pour saigner les marais. Un Niveau d’eau montre la ligne horisontale ,- d’après ce principe, que leau prend: toujours son ni- veau. L'instrument le plus simple pour cet usage, est un long canal de bois, dont les deux côtés sont paralleles à sa base ; de sorte qu’étantégalement rempli d’eau, sa surface fera voir la ligne de niveau. On fait aussi ce Niveau avec deux gobelets attachés aux deux extrémi- tés d’un tuyau de trois ouquatre pieds de longueur , et d’un pouce à peu- près de diametre , au moyen duquel Peau se communique d’un gobelet dans l’autre. Ce tuyau étant mobile sur un tuyau formé par une boule et un creux ; lorsqu'il est placé de ma- mere que les deux gobelets sontrem- plis d’eau à une hauteur égale, leurs surfaces marquent la ligne du Ni- veau. : Au lieu de ces gobelets, on peut faire cet instrument avec deux cylin- dres de verre de trois ou quatre pou- ces de longueur, fixés à chaque ex- trémité du tuyau avec de la cire ow du mastic; alors le tuyau étantrem- Mm 274 NIV pli d'eau commune ou colorée, ce liquide montera dans les cylindres, et fixera la ligne de niveau , la hau- teur de Peau , par rapport au centre de la terre, étant toujours la même dans les deux cylindres. Ce Niveau est trcs-commode pour niveler de petits espaces. Si vous voulez niveler quelque piece de terre dont vous pouvez voir les deux extrémités , étant placé dans le centre, posez avec des gui- dons votre Niveau dans le milieu , soit que ce soit un Niveau d’eau , Où tout autre instrument; élevez-le assez pour que vous puissiez voir un demi-pied ou un pied au-dessus de la plus haute partie de votre ter- rein ; mettez un jalon au milieu de lespace, de maniere que son extré- mité soit de niveau avecles guidons; placez un autre jalon sur la partie la plus élevée du terrein , de maniere que son extrémité soit de niveau avec l'extrémité de celui du milieu ; tournez alors votre Niveau du côté du guidon ; placez ensuite dans la parue la plus basse du terrein un autre jalon, qui soit de niveau avec les deux autres; et vous aurez alors trois points de niveau ; tenez ensuite votre Niveau exactement sur le jalon du milieu , et tournez-le jusqu'a ce qu'il forme des angles droits avec les ois jalons ; après quoi, fixez- en deux autres à chaque côté , qui soient de niveau avec les trois pre- NIV miers , et vous aurez cing points en deux lignes , qui formeront un Ni- veau exact. Si le terrein est étendu , vous pouvez placer encore deux autres rangside jalons à côté du Niveau ; mais cing points suflisent dans un petit espace. Cette opération étant terminée , Ôtez le Niveau, et regardez les têtes de deux de vos jalons, en en faisant placer d’autres entreux , jusqu’à ce que vous en ayez autant que vous le jugerez nécessaire. On peut se servir pour cela d’une regle , la- quelle étant placée de niveau avec la tête du jalon, vous servira à re- garder au-dessus. des autres, pour établir dans les intervalles tous les points de niveau nécessaires. Le terrein étant ainsi marque avec des jalons dont toutes les têtes sont de niveau, de façon cependant que ces piquets soient au-dessus de la partie la plus élevée du terrein: dans de certains endroits , le piquet du milieu , et ceux qui sont dans le rang de traverse, feront la ligne de niveau que Pon veut donner au ter- rein : on abaissera alors les émi- nences , et lon haussera les parties basses, jusqu’à ce que tout soit de niveau avec la ligne du milieu. Si le terrein se trouve fort inégal, il faut d’abord mesurer une ligne au- dessus de la tête de tous ces piquets, prendre ensuite le Niveau au nulieu NIV de chacun, et par le moyen de la regle de trois, proportionner votre terrein au milieu des piquets. Par exemple, si vous avez un valon de dix perches de longueur ; etde deux pieds de profondeur, et une colline longue de cing per- ches, a combien de pieds faut-il creuser ces cing perches, pour rem- plirle vallon. On peut résoudre cette question par la regle de trois in- verse: de cette maniere, cing est à deux comme dix est à quatre. 5—2.—10. 2 yo | DOF 4 Ainsi , on doit creuser quatre pieds dans cette éminence , pour niveler le valon. Si vous avez à diminuer de quatre pieds le sommet d’une montagne sur deux perches de longueur , vous commencez par enlever ces quatre pieds. | À Placez au sommet de la montagne un piquet qui s’éleve de deux ou trois pieds au-dessus de la surface ; mettez-en un autre de la même hau- teur dans l’endroit creusé , et un troisieme à trois perches de distance du dernier , de maniere que sa tête se trouve de niveau avec la tête des deux autres : le piquet du milieu doit étre enfoncé d’un pied de pro- fondeur. NOL 275 A la distance de six perches, mettez-en un autre comme aupara- vant, et enfoncez-le de deux pieds dans la terre ; placez ensuite un autre piquet à la distance de neuf perches, et enfoncez-le de trois pieds ; vous pourrez de même mettre encore d’aur tres piquets a des distances égales, qui vous dirigeront, et vous empé- cheront de vous tromper. NOIRPRUN oz NERPRUN. Voyez RHAMNUS CATHARTICUS. L. NOISEFIER oz AVELINIER, Voy. CORYLUS AVELLANA. L. NOISETIER MAGIQUE. Voy, HAMAMELIS. L. NOIX D’ACAJOU. Voy. Ana- CARDIUM. NOIX DE CHOCOLAT. Voy. CACAO. NOIX MEDICINALE D’AME- RIQUE. Voy. JATROPHA MULTI- FIDA ET CURCAS. L. NOIX DE BEN. Voy. GuiLan- DINA MORINGHA. NOIX DE TERRE. Voy. Ara- CHIS. NOLANA. Royen. Lin. Gen, Plant. 193. Caracteres. Le calice de la fleur Mm jj 276 NO E: est formé par une feuille turbinée à sa base , divisée en cinq segmens aigus, en forme de cœur , et persis- tante ; la corolle est en cloche, plissée , étendue, et deux fois plus large que le calice: la fleur a cing étamines en forme d’aléne, érigées et terminées par des antheres à poin- te de flèche, et cinq germes ronds qui entourent un style cylindrique érigé , et couronné par un stigmat à tête. La base succulente mtérieure du réceptacle se change en quatre cellules qui renferment les se- mences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LINNÉE, qui comprend les plantes dont les fleurs ont cinq étamines et un style. Nous ne connoissons à présent qu'une espece de ce genre, qui est: Nolana prostrata. Lin. Sp. 202, Dec. 1. tab. 2; Nolana rempant. Atropafoliis geminatis , calycibus po- tycarpis , caule humi fuso. Gouan. Monsp. 82; Morelle mortelle , ayant deux feuilles à chaque nœud, des calyces de fleurs avec plusieurs se- mences, et une tige trainante. Walkeria. Ehret. Act. Angl. 1764. Ms $3- ps 130. fe 10. Zwingera. Act. Helv. 5. p. 267. fo Ts Neudorffia Peruviana repens , flore ceruleo. Adans, Pl. Fam. 219. NOL Cette plante croit naturellement en Egypte, d’où ses semences n'ont été adressées par M. ForsCHAL , un de ceux qui ont été envoyés par le feu Roi de Danemarck pour faire des découvertes dans les Indes. Cette plante estannuelle,et pousse des tiges trainantes couchées sur la terre, et divisées en plusieurs bran- ches garnies de feuilles ovales , unies, en forme de lance , et portées sur de courts pétioles : elles sortent simples à quelques nœuds, par pai- res à d’autres , et souventau nombre de trois où quatre ensemble aux nœuds du haut: ses fleurs sont pro- duites seules aux fourches des bran- ches , sur de longs pédoncules ; elles sont de la méme forme que celles du Cerisier d'hiver, et ‘ont des ‘tubes courts d’un beau bleu, dont les bords sont entierement épanouïs : à ces fleurs succedent quatre se- mences nues, placées dans le ca- lice. Cette plante fleurit en Juillet et ses semences murissent au com- mencement de Septembre. Il faut répandre ses graines en Mars sur une couche chaude: quand les plantes qui en proviennent sont en état d’être enlevées , on les met chacune séparément dans un petit pot rempli de terre légere , et on les plonge dansune nouvelle couche chaude, pour hater leur progrès, sans quoi elles ne perfectionneront pas leurs semences dans CE pays; NYC mais quand leurs fleurs s’ouvrent, ce qui a lieu dans le mois de Juillet, il faut leur donner beaucoup air dans les tems chauds, pour empé- cher ces fleurs de tomber sans pro- duire de semences. Au moyen de cetraitement , ies plantes continue- ront à fleurir jusqu’a ce que les pre- mieres gelées les détruisent, et don- neront des semences müres au com- mencement de Septembre. NOLI TANGERE oz Batsa- MINE JAUNE, Voy. [MPATIENS NOLI TANGERE. NOMBRIL DE VENUS. Voyez COTYLEDON UMBILICATUM. L, NOYER. Voy. JUGLANS. NOYER DE MALABAR, Foy. JusTICIA ADATHODA. NUMMULAIRE ow HERBE AUX Ecus. Voy. LysIMACHIA NUMMU- LARIA. L. NUX AVELLANA. Voyez Co- RYLUS. NUX JUGLANS. Voyez Ju- GLANS, NUX VESICARIA. Voy. STaA- PHILODENDRON. NYCTANTHES. Lin. Gen, Plant, Meth, Plant. ; 16, Jasminum. Raii Jasmin d'Arabie, NYC 277 Caracteres. Le calice de la fleur est cylindriques persistant, et formé par une feuille découpée en huit ou dix segmens aigus: la corolle, qui est en forme de soucoupe , et monopé- tale , a un tube cylindrique plus long que le calice , et découpé sur ses bords en huit ou dix segmens étendus: la fleur a deux petites éta- mines en forme d’alêne, situées au fond du tube, et terminées par des antheres érigées, et un germe rond enfoncé , qui soutient un style sim- ple de la longueur du tube, et cou- ronné par un stigmat érigé , et divisé en deux parties. Il se change , quand la fleur est passée , en une baie ronde et a deux cellules , qui ren- ferment chacune une semence grosse et ronde. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la se- conde classe de LINNÉE ; qui com- prend celles dont les fleurs ont deux étamines et un style. Les especes sont : 1°, Nyctanthes Sambac , caule volu- bili, foliis sub-ovatis, acutis. Hort, Ups. 4. Hort. Cliff. 5. Fl. Zeyl. 12. Roy. Lugd.- B. 398 ; Jasmin d’Arabie, avec une tige tournante , et des feuilles aiguës et presqu’ovales. Syringa Arabica , foliis Mali Auran- til, Bauh. Pin. 398. Jasminum sivè Sambac Arabum , folio acumirato, Till, Pis, 87.f, 31, 273 NYC Jasminum Arabicum. Clus. Cur. 3 3 Jasmin d’Arabie. Flos Manore. Rumph. amb. 5. p. 52. fe 314 29, Nyctanthes hirsuta , petiolis pedunculisque villosis. Lin, Sp. Plant.6; Jasmin des Indes, avec des feuilles pétiolées , et des pédoncules velus aux fleurs. Jasminum Indicum bacciferum , flore albo majore, nocti olente. Com. Hort. Mal. ; Jasmin des Indes portant baies , avec une fleur grande et blanche, qui répand de Podeur pen- dant la nuit. Rava-Pon. Rheed. Mal. 4. p. 99. t, 48. Rai. Hist. 1702. Burm. Ind. 4. Sambac. La premiere espece , qui croit naturellement dans les Indes, a été autrefois transportée dans les Tsles de l'Amérique, où on lacultive comme plante d’ornement: elle s’é- leve en tiges foibles et penchées a la hauteur dequinze ou vingt pieds, et pousse plusieurs petites branches garnies de feuilles ovales , unies , de trois pouces environ de longueur sur a-peu-près deux de largeur , d’un vert clair, opposées, placées sur de courts pétioles , et terminées en pointe aiguë : ses fleurs naissent la- tcralement vers les extrémités des branches et des rejettons , sur de courts pédoncules , qui en soutien- nent toujours trois , dont les deux inférieures sont opposées, et celle du milieu plus longue. Ces fleurs N ¥ G ont des calices cylindriques , courts et découpés presque jusqu’au fond en huit segmens étroits et étendus tout-a-fait à plat: elles sont dun blanc pur, et répandent une odeur très-agréable , qui ressemble à celle de la fleur d’orange , mais plus douce. Lorsque ces fleurs sont ou- vertes , elles tombent à la moindre secousse , et souvent d’elles-mémes, pendant la nuit; de sorte que la terre au-dessous, lorsqu’elles sont enuere- ment fleuries, s’en trouve couverte tous les matins : elles prennent bien- tot ensuite une couleur pourpre. Cette plante produit des fleurs du- rant une grande partie de l’année ;, lorsqu'on la tient dans une serre de chaleur convenable. Il ya une variété de cette espece à fleurs très-larges , doubles , et d’une odeur extrêmement suave : elle croît naturellement sur la côte de Malabar , où les femmes enfilent ces fleurs pour les mettre autour de leur cou en guise de collier. Cette plante étoitcultivée, il y a quelques années, dans les jardins de Hamp- ion-Court ; mais elle y a péri,avec plusieurs autres très-rares , par igno- rance du Jardinier. Ce n’est que de- puis, qu’on l’a retrouvée dans les jar- dins du Duc de Toscane en Europe, où on la fait garder à vue , afin d’em- pécher que l’on n’en prenne ni bou- tures ni marcottes pour la multiplier: mais j'ai recu dernierement une NYC plante de cette espece de la côte de Malabar, avec plusieurs autres fort curieuses qui n'ont été apportées par le Capitaine Quick: elle est à présenten si bon état, et fleurit si bien, que j'espere pouvoir bientot la multiplier considérablement ; ce qui fera une grande acquisition pour les jardins anglois. LinnEE a pris l’espece de Jasmin appelée Gardenia, pour celui-ci; ‘mais depuis que ma plante a fleuri, on a reconnu qu’elle est une variété du Nyctanthes : ses fleurs prennent une couleur pourpre avant de tom- ber , et celles du Gardenia se chan- gent en couleur debuffle ; en outre, le Nyctanthes est une plante foible, qui est toujours penchée, au lieu que le Gardenia vient en tige droite. Le même Auteur se trompe encore beaucoup , en la confondant avec le Rumphia ; car ces deux plantes diffe- renten beaucoup de choses, comme il paroit par le dessin qu’en a donné Burmann. Si LinNÉE l’avoitcompa- rée à ce dessin , en faisant attention à la descripuon donnée de cette plante dans le jardin de Pise , il wauroit pas confondu ces deux es- peces , et ne les auroit pas regardées comme n’en formant qu'une seule. Hirsuta. La seconde est originaire des Indes, où elle s’éleve à la hauteur de trois pieds, et se divise en plu- sieurs branches garnies de feuilles larges , ovales, unies , d’un vert lui- NYC 579 sant, et portées sur des petioles velus ; elles sortent sans ordre dans la circonférence des branches: ses fleurs sont produites aux ailes des feuilles sur les cotés des branches , soutenues par des pédoncules longs et velus, qui en ont chacun sept ou huit elles répandent une twes-bonne odeur : mais elles ont des tubes plus longs que ceux de lespece préc\ dente. Ces fleurs s’ouvrent dans la soirée, et tombent au matin; ce qui a fait donner à cette espece, par plusieurs, le nom d’Arbor tristis. Elle est fort rare à présent en Eu- rope. Culture, Les Jardiniers qui font un commerce d’Orangers , nous appor- tent souvent de l’Italie les plantes de la premiere espéce: mais elles sont toujours greffées sur des tiges de Jasmin commun ; ce qui est cause qu’elles ne croissent pas aussi vite , et qu’elles deviennent désagréables à la vue, quand elles sont parve- nues à une certaine grandeur : leurs tiges sont aussi fort sujettes à repous- ser de leurs racines des rejettons , qui aturent toute la nourriture de la greffe , et la font périr, si l’on n’a pas constamment le soin de les arra- cher: c’est-pourquot la meilleure méthode est de les multiplier par marcottes ou par boutures. Les mar- cottes sont plus sûres ; car si on ne traite les boutures avec le plus grand soin, elles ne prennent point raci- 280 NYC ne ; et comme les tiges de cette espece se plient aisément , il est fa- cile de les coucher dans des pots remplis de terre douce et marneuse, que l’on plonge dans une couche chaude de tan. En faisant cette opé- ration au printems , ces boutures auront des racines pour lautomne suivant; et si on les arroseavecsoin, elles pourrontalors être séparées des vieilles plantes, pour être mises cha- cune séparément dans de petits pots: on les replongera dans une couche de tan , ét on les tiendra à Pombre , jusqu’a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines. Si l’on veutles multiplier par bou- tures , il faut les planter depuis le mois de Mai jusqu’au mois d’Aott, dans des pots remplis d’une terre douce et marneuse, et les plonger dans une couche de tan de chaleur tempérée. Ces pots doivent être assez larges pour contenir chacun dix à douze boutures. Si on les couvre exactement avec des cloches à Me- lon, pour en exclure l'air extérieur, elles prendront bientôt racine : il faut aussi les tenir à l’ombre pen- dant la chaleur du jour, et les arro- ser légérement , lorsque la terre est desséchée. De cette maniere , ces boutures auront poussé des racines pour le mois d’Aout ; alors on pourra les transplanter dans des pots séparés, et les traiter ensuite comme les marcottes, NYC Ces plantes peuvent être conser- vées à un dégré de chaleur modérée; mais en les plongeant dans la cou- che de la serre chaude , elles proti- teront beaucoup mieux, et produi- ront une grande quantité de fleurs. Comme elles conservent leurs feuil- les toute ’année, elles font un bel effet dans les serres pendant toutes les saisons. La seconde espece exige lememe traitement ; mais comme elie est beaucoup plus difficile à multiplier , elle esttrès-rare en Europe. On a ap- porté de Florence , depuis quelques années, deux outrois de ces plantes, qui, ayant été confiées à une per- sonne peu habile, ont été bientot dé- truites. NYMPHAEA. Tourn. Inst. R. H. 260. tab. 137. 138. Lin. Gen. Plant, 579 ; ainsi nommée, parce qu’elle croit dans l’eau , que les Poétes ont imaginé être la résidence des Nym- phes. Nerufar ou Lys d'Eau. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et composé de quatre ou cinq feuilles colorées. La corolle a plusieurs pétales plus petits que le calice , postés sur le côté du germe, la plupart dans une enchaïnure sim- ple: la fleur a un grand nombre d’é- tamines courtes , unies, recourbées , etterminées par des sommets oblongs comme des fils, et placés latérale- ment; son germe est gros, ovale, sans N YM sans style , mais avec un stigmat or- biculaire, uni, en forme-de bou- clier , rapproché, persistant, et dont le bord est crenelé ; le germe se change dans la suite en un fruit dur, ovale et charnu, avec un courude et étroit , couronné au sommet , et divisé en dix ou quinze cellules remplies de chair , garnies de plu- sieurs semences rondes. -Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la treizieme Classe de LINNEE, qui comprend celles dont les fleurs ont un grand nombre d’étamines > et un seul style. Les especes sont : 1°. Nymphea lutea , foliis cordatis , integerrimis , calyce petalis majore , pen- taphyllo. Flor. Lap. 218. Fl. Suec 426. 469. Hort. Cliff. 203. Roy. Lugd.- B. 480. Dalib. Paris. 150. Gmel. Sib. 4. p+ 142. Scop. carn. 2, n.639. Pollich, pal. n. 508; Nenufar avec des feuilles entieres et en forme de cœur, dont les calices ont cinq feuilles plus grandes que les pétales. Nymphea lutea major. C. B.P.193; Je plus grand Lys d’eau , jaune. Nymphaea lutea. Cam. Epu. 635. 2°, Nymphea alba, folits cordatis integerrimis , calyce quadrifido. Lin. Sp. Plant. 510. Mat. Med. p. 135. Gmel, Sib. 4. p. 183. ¢. 72. Crantz. Austr. p. 142. Pollich. pal. n. 509. Mateusch, Sil, 2. 380. Scop. carn, n. 640. Fl. Dan. 2. 602. Blackw. t. 498. 499 ; Nenufar Tome V. N YM 28r blanc , avec des feuilles entieres et .en forme de cœur , ayant un calice à quatre feuilles. Nymphæa alba, Cam. Epit. 634. Nymphea alba major. C. B. P.;.le plus grand Lys d’eau, blanc. Nymphæa alba minor. Hort. Aichst. Vern. ord.7.t. 3.f. 13 Variété. Il y a quelques autres especes de ce genre , qui sont originaires des pays chauds : mais comme elles ne peuvent étre cultivées dans nos cli- mats sans beaucoup de difficulté, je n’en parlerai point ; car elles ne réussiroient pas, à moins qu'on n'i- maginat un moyen d’avoir une eau dormante dans la serre chaude, où Pon pourroit y placer ces plantes: mais comme l’humidité que cette eau répandroit seroit très-contraire aux autres plantes , il faudroit avoir une serre particuliere, qui fat uni- quement destinée aux plantes aqua- tiques. ' Les deux especes ci-dessus crois- sent dans des eaux stagnantes de plusieurs parties de l'Angleterre ; ‘elles ont de grosses racines qui s’en- foncent dans laterre , etleurs feuilles, qui s’étendent et flottent sur l’eau , sont larges, rondes, et en forme de coeur: les fleurs s’élevent entre les feuilles , et nagent sur la surface de Peau. L’espece blanche a une odeur douce et foible ; les Heurs paroissent en Juillet, et sontremplacées par des capsules grosses , rondes, et rem- Nia. 282 NY M plies de semences noires et, luisan- tes, qui mürissent vers la fin d’'Août, -soient chaque année une grande et tombent alors au fond de Peau. Le meilleur moyen de multiplier ces-plantes, est de se procurer quel- ques-unes de leurs capsules toutes prêtes à mûrir et à s'ouvrir, et de les jetter dans des canaux ou eaux dor- mantes. Ces semences s’y enfonce- ront, etles plantes qui paroitront au printems suivant , produiront de grosses fleurs en Juillet, Ces plantes se muluplient si considérablement , quand elles sont une fois établies dans ua lieu , qu’en peu d'années clles couvrent toute la surface de Peau. Jai vu cultiver ces plantes dans de petits jardins, en se servant de grands baquets remplis d’eau ; elles NY M y réussissoient wes-bien , et produi- quantité de fleurs : mais comme ces baquets doivent étre doublés en plomb, peu de personnes veulent en faire la dépense (1). ES no ee (1) Les racines du Nymphea sont d’un usage assez fréquent en Médecine : mais elles ont peu de vertus, et on pourroit fort bien s’en passer; car nous avons une mul- titude de simples qu’on pourroit leur subs+ tituer avec beaucoup d’avantages. Ces racines sont sans odeur; leur saveur est un peu as- tringente et amere , et elles ne peuvent agir que bien foiblement sur la membrane de l'estomac : leur vertu tempérante n’est pas mieux fondée, quoiqu’on les emploie avec confiance dans les fievres ardentes, les in- somnies , dans l’ardeur d’urine, Pinfamma- tion des visceres , etc. OBE Q BELISCOTHECA. Voy. RUDBECKIA. | OBIER. Voy. VIBURNUM OPU- LUS. L. OCHRUS, 7. Pisum ocHRUs. L. OCRE. Voy. Pisum ocurus. L. OCULUS CHRISTI. Voy. Hor- " MINUM SYLVESTRE. OCYMUM. Tourn. Inst. R. H. 203. tab. 96. Lin. Gen, Plant. 651; Basilic. Caracteres, Le calice de la fleur est court , persistant , et formé par une feuille divisée en deux levres , dont la supérieure est unie , en forme de cœur, et partagée en deux parties , et l’inférieure est découpée en qua- tre segmens aigus : la corolle est la- biée, monopétale, et renversée ; elle a un tube court et étendu; la le- vre droite est large, et divisée en quatre parties obtuses et égales; la levre réfléchie est longue, étroite et scice : la fleur a quatre étamines placées dans la levre inférieure , et réfléchies , dont deux sont un peu plus longues que les autres, et qui sont toutes terminées par des anthe- res en forme de croissant. Legerme, Ox OCcY qui est divisé en quatre parties, sou- tient un style mince , placé avec les étamines , et couronné par un stig- mat partagé en deux segmens. Ce germe se change, quand la fleur est passée , en quatre semences nues, renfermées dans le calice. ~ Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes, et dont les semences n’ont point de péricarpe. . Les especes sont : 1°, Ocymum Basilicum , foliis ova- tis glabris, calycibus ciliatis. Hort. Cliff. 315. Hort. Ups. 168. Roy. Lugd.-B. 322. Mat. Med. 154. Kniph. cent. 4. n. 56. Regn. Bot. ; Basilic avec des feuilles ovales et unies , et des cali- ces velus, Ocymum caryophyllatum majus. C, B. P. 226; le plus grand Basilic, ou Basilic commun à odeur de Cloux de Girofe. 2°. Ocymum minimum , foliis ovatis integerrimis. Hort, Upsal. 169; Basi- lic a feuilles ovales et entieres. Ocymum foliis ovatis incanis. Hort. Clif. 315. Roy. Lugd. B. 322. Ocymum minimum, C. B. P. 226; Nn jj 284 OG Y le plus petit Basilic, communément appelé Basilic en-buisson. 3°. Ocymum medium hirsutum , foliis ovato-lanceolatis, acuminatis, dentatis ; Basilic velu, a feuilles ovales, en forme de lance, dentelées, et à pointe aiguë, Ocymum medium vulgatius et ni- grum. J, B.3.p.2. 247 ; Basilic com- mun dune moyenne grandeur, et noir. . : 4°. Ocymum Americanum, foliis ovato-oblongis , serratis , bracteis corda- tis, reflexis, concavis , spicis filiformi- bus. Lin. Sp. Plant. 833 ; Basilic a feuilles ovales, oblongues, et scices, dont les bractces sont en forme de coeur, réfléchies et concaves , avec des épis fort minces. 5°. Ocymum Campechianum , foliis lanceolatis , subtus incanis , petiolis lon- gissimis villosis , floribus peduncutatis 5 Basilica feuilles en formede lance, et blanches en dessous , avec des pé- tioles fort longs, et velus aux feuil- les , et des pédoncules aux fleurs. Ocymum Campechianum odoratissi- ~ mum. Houst. MS S.; Basilic de Cam- péche tres-odorant. 6°. Ocymum frutescens ; racemis fo- cundis lateralibus , caule erecto, Lin, Sp. Plant. 8323 Basilic avec des épis de fleurs fructueux, qui nais- sent sur les côtés de la tige, et une tige droite. Ocymum Zeylanicum , perenne , odo- ratissimum , lati-folium, Burm, Zeyl, O C-Y 174. tab, 80. fol. 1 ; Basilic vivace de Céylan, a larges feuilles, et à odeur douce. Ocymum gratissimum. Lin. Syst. Plant. tom. 3. p. 93. Sp. 3. Les trois premieres especes , qui croissent naturellement dans lés In- des et en Perse, donnent beaucoup de variétés, qui different par la grandeur , la forme et la couleur de leurs feuilles, ainsi que par leur odewr: mais comme ces différences sont accidentelles , je n’en parlerai point ici, étant convaincu , par des» expériences réitérées, que les se- mences de chaque plante produi: senttoujours plusieurs varictés. La premiere espece s’éleve avec une tige branchue à la hauteur d’un pied et demi; ses feuilles sont lar- ges , ovales et unies ; sa tige est velue et quarrée ; ses feuilles sont placées par paires et opposées , et ses branches sortent de la méme ma- niere ; sa tige est terminée en épis de fleurs, placés sans ordre, et de cing ou six pouces de longueur ; les branches en produisent de sembla- bles, quoique plus courts et placés de même. Toutes les parties de cette plante ont une-odeur forte de Cloux de Giroflle. Les variétés de cette plante sont: 1. Ocymum à feuilles de Basilic , de couleur pourpre , et garnies de franges. DE 2. Ocymum à feuilles de Basilic, vertes et frangées. = 3. Ocymum vert, dont les feuilles sont garnies de cloux, 4. Ocymum à larges feuilles de Basilic. À Minimum. La seconde espece est une plante basse et touffue, de six pouces de hauteur au plus, garnie de branches vers le bas, et qui forme une tête ronde ; ses feuilles sont petites , ovales, unies, et oppo- sées sur de courts pétioles : ses fleurs, qui naissent en grand nombre vers le sommet des branches, sont plus petites que celles de la précédente, et produisent rarementdes semences mures en Angleterre. Voici quelques variétés de cette espece. 1. Le plus petit Basilic, à feuilles d’un pourpre noir. 2. Le plus petit Basilic , à feuilles panachées. Medium. La troisieme espece est le Basilic commun , dont on fait usage en Médecine, ainsi que dans Ja cuisine , sur-tout chez les Fran- çois, qui en mettent beaucoup dans leurs potages et leurs ragoûts. Cette plante s’éleve à dix pouces de hau- teur , et pousse vers le bas des bran- ches disposées par paires , et oppo- sées ; ses tiges et ses branches sont quarrées ; ses feuilles sont ovales, en forme de lance , terminées en ‘pointe aigué , et dentelées sur leurs GCY 285 bords. Toutes les parties de cette plante sontvelues , et répandent une odeur forte de Cloux de Giroffle , qui déplait à bien des gens, mais qui plait a d’autres. Cette espece entre dans la composition de l’eau Brionnée (1). Les variétés de eette espece sont: 1, Le Basilic commun, a feuilles trés-vertes, et à fleurs violettes. 2, Le Basilie à feuilles frisées, avec des épis de fleurs courts. 3. Le Basilic à feuilles étroites et à odeur de Fenoüil.s 4. Le Basilic moyen à odeur de- Citron. . 5. Le Basilic à feuilles garnies de cloux, 6. Le Basilic à feuilles de trois couleurs. Americanum. La quatrieme espece croît naturellement dans les Indes : elle s’éleve , avec des tiges bran- chues et de couleur pourpre, à la hauteur d’un pied et demi , en forme cylindrique ou en pyramide; ses feuilles sont courtes, veloutées , de (1) Toutes les parties de cette planté sont trés-nervines , céphaliques , cardiaques, carminatives; utérines , et peuvent être em- ployées avecsuccès en infusion vineuse dans les différentes maladies contre lesquelles on prescrit la Mélisse. Les semences de Basilic entrent dans la composition de la poudre de Guttete, dans le Tryfera de Nicolas d'Alexandrie, dans la poudre de Diamoschi, de Mesué , ete. 286 OcY forme ovale et oblongue , terminées en pointe obtuse , dentelées sur leurs bords , et placées sur des pétioles assez longs : ses tiges sont terminées par trois épis de fleurs, dont celui du milieu est le plus long. Ces épis sont longs et minces: ses fleurs nais- sentsur de courts pédoncules ; sous chaque paquet de fleurs sont deux petites bractées opposées, en forme de cœur , concaves etréfléchies. Les fleurs sont petites : dans quelques plantes , elles sont de couleur pour- pre; mais en général toujours blan- ches: leurs calices sont unis, et di- visés en cing parties sur leurs bords ; le style de Ja fleur est plus long que Ja corolle. Cette plante répand une odeur agréable, forte et aroma- tique. Campechianum. La cinquieme es- pece s’éleve avec une tige droite à la hauteur d’environ deux pieds, et pousse vers son sommet deux et quelquefois quatre branches oppo- sées , et garnies de feuilles en forme de lance ; leurs péuoles ont deux pouces de longueur, et sont velus: les fleurs sont disposées dans des épisen bale au sommet des tiges, sur des pédoncules qui en soutien- nent chacun trois; elles sont à-peu- près de la grandeur de celles du Ba- silic commun, et blanches. Toute cette plante a une odeur forte et aro- matique. Frutescens, La sixieme espece est OC Y originaire de l'Isle de Céylan ; elle s’éleve à la hauteur d'environ un pied, avec une tige branchue et garnie de feuilles linéaires en forme de lance , et dentelées: ses fleurs croissent en épis, garnies de bâles aux extrémités des tiges, comme celles du Basilic ordinaire. Toutes les parties de cette plante répandent une odeur d’anis. Culture, La plupart de ces especes sont annuelles, et se muitiplient par leurs graines, qui doivent être se- mées en Mars sur une couche de chaleur tempérée. Lorsque ces plan- tes ont poussé , on les transporte sur une autre couche tempérée, on les arrose, et on les tient à l'ombre, jusqu’a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi, on leur donne beaucoup d’air dans les tems doux, pour les empêcher de filer et de s’afloiblir. Dans le mois de Mai , on les enleve avec une motte de terre à leurs racines; on les transplante dans des pots , ou dans les plates-bandes , et on les tient à Pombre jusqu’à ce qu’elles aient poussé de nouvelles fibres : elles n’exigent plus ensuite aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes , et d’être arrosées dans les tems chauds. Quoiqu’on ne multiplie ordinai- rement ces plantes que par semen- ces , cependant, quand on a quelques especes particulieres venues de grai- 0.C.¥ nes, et qu’on veut les conserver, on ‘peut les propager par boutures, qu'on plante, pendant les mois de Mai ou de Juin, sur une couche de chaleur tempérée; on les abrite pen- dant environ dix jours, jusqu’à ce qu’elles aient poussé des racines ; et au bout de trois semaines, elles seront en état d’être enlevées, et d’é- tre placées dans des pots, ou dans les plates-bandes avec les plantes de semences. Ces plantes perfectionnent leurs graines dans le mois de Septembre ; alors on choisit dans chaque espece les plus belles tiges, pour en con- server les semences séparément jus- qu'au printems suivant. On nous apporte ordinairement au printems les semences de ces plantes de la France Méridionale ou de Pltalie, parce qu’elles mürissent rarement en plein air dans ce pays; mais quand on est curieux de se procurer celles de quelques variétés, il faut placer ces plantes dans des caisses dé vitrage aërées, ou dans une serre chaude en automne, lors- que le tems commence à être froid et humide; et en les arrosant à pro- pos, elles perfectionneronttrès-bien leurs semences en Angleterre. La cinquieme espece , qui est beaucoup plus tendre qu'aucune des autres, a été découverte à Campéche par le Docteur GuiLLaAuME Hous- TOUN: il faut répandre ces graines GNA 289 sir une couche chaude au commen: cement du printems'; lorsque les plantes ont poussé, on lés trans: porte stir une autre couche fort tem- pérée, pour les faire avancer; quand elles ont acquis de la force ; on les met chacune séparément dans des pots, et onles place sur une couche de chaleur modérée ou dans la serre, en leur procurant beaucoup d’air dans les tems chauds: Quand elles sont à couvert du froid et de l’humi- dité , elles perfectionnent assez bien leurs semences en Angleterre. L DE BŒUF. Voy. ANTHE= MIS TINCTORIA ;BurHTa~mum > eb CHRYSANTHEMUM, ŒIL DE BOURIQUE. Fvyez Do ticHos URENS. ŒIL DE CHRIST ox Aster, Voy. ASTER ÂMELLUS. ŒIL D°OISEAU. Voy. Apo- NIS, ŒILLET. Voy. Dyantuus Ca- RYOPHYLLUS. k GILLET D'INDE. Voyez Ta- GETES. L. ŒILLET MARIN ou STATICE, Voy. STATICE. GNANTHE, Tourn. Inst, R. He. 288 GNA 312. tab. 166. Lin. Gen. Plant. 314. caving de sn, un sep de vigne, et &8, une flen. Les Anciens appeloient Œnanthe toutes les plantes qui fleu- rissent en même tems que la Vigne, ou dont les fleurs ontla même odeur; Filipendule aquatique ou 1 @ranthe, Caracteres. La fleur de cette plante est ombellée : lombelle principale n’a que peu de rayons ; mais les om- belles particulieres en ont plusieurs courts ; l'enveloppe principale est composée de plusieurs feuilles sim- ples, plus courtes que Pombelle ; les plus petites ombelles ont sieurs petites feuilles : les rayo Pombelleprincipale sont irréguliers ; les fleurs du disque sont hermaphro- dites , et composées de cinq pétales en forme de cœur, courbés et pres- qu'égaux: celles males , et ont cing larges pétales inégaux, et divisés en deux patties , rayons sont et cing étamines simples , terminées par des antheres rondes. Le germe, quiestsitué sous la fleur hermaphro- dite, soutient deux styles en forme d’alène , persistant, et couronnés par des stigmats obtus. Ce germe se change dans la suite en un fruit ovale, divisé en deux parties , et qui renferme deux semences presqu’ova- les, convexes d’un côté, et unies sur l’autre. Ce genre de plantes estrangé dans Ja seconde section de la cinquieme classe de LinNEE , qui comprend lu= Œ NA celles dont les fleurs ont cing étami- nes et deux styles. Les especes sont: 1°. Œnanthe crocata foliis omnibus multi-fidis, obtusis, sub-aqualibus. Hort. Cliff 99. Flor. 237. 251. Roy. Lugd.-B. 107. Blackw.f. 575. Jacq. Hort. Val. 3. f. 553; Œnanthe dont toutes les feuiiles se terminent en plusieurs pointes obtuses et presque égales Œnanthe Chærophylli foliis. Bauh. Pin. 162. . Œnanthe succo viroso , Cicutæ facie Lobelii. J. B. 3. p. 2. 193; Œnanthe a suc de ciguë. 2°. Œnanthe fistulosa , stolonifera , foliis caulinis, pinnatis, fili-formibus, fis- tulosis. Lin. Sp. Plant. 254. Crantz. Austr, 201, Neck, Gallob. 150. Pollich. pal. n. 290. Martusch. Sil. n. 199. Kniph. cent. $. n. 60. Derr. Nass. p.160; Filipendule aquatique, dont les feuilles des tiges sont étroi- tes, fistuleuses, et ailées. Œnarthe aquatica. €, B. P. 1623 Filipendule aquatique. ~ Œnanthe foliis caulinis, fistulosis, te- retibus, Hort. Cliff. 99. Flor. Suec. 236. 250. Roy. Lugd. - B. 108. Œnanthe aquatica triflora. Moris, Hist,.3. P. 269.5. 0. .°7. fu Gn Juncus odoratus. Dodon. Cer. 242. 3°. Œnanthe Pimpinelloides , foliolis radicalibus cuneatis , fissis , caulinis in- gris, linearibus, longissimis, canaliculatis, Hort. GNA Hort. Cliff. 99. Roy. Lugd.- B. 108. Sauv, Monsp. 259. Jacq. Austr. f. 394, Crantz. Austr. p. 201. Scop. carn. 2. 2. 364. Podlich. pal, n. 2913 Fili- pendule aquatique, dontles feuilles du bas sont ovales et découpées, et celles des tiges entieres, étroites, très-longues , et canelées. Œnanthe Api folio. C. B. P. 1623 Filipendule aquatique à feuilles d’Ache. Œnanthe aquatica Pimpinelle saxi- frage divisura. Pluk, Alm. 268. f. 49. 4°. @nanthe prolifera, umbellula- rum pedunculis marginalibus , longiori- bus, ramosis, masculis, Hort. Ups. 63. Jacq. Hort, vol, 3. f. 62 ; Filipendule aquatique , dont les pédoncules sur le bord des ombelles sont plus longs , branchus, et portent des fleurs males. Œnanthe prolifera Apula. C. B. P. 193 3; Filipendule fertile de la Pouille. 5°» Œnanthe globulosa , fructibus globosis. Hort, Cliff. 99.Roy. Lugd.-B. 108 ; Filipendule a fruits ronds. Œnanthe foliis bipinnatis | fructibus globosis. Gouan. Illustr. 18. f. 9. Œnanthe Lusitanica , semine cras- siori globoso. Tourn. Inst. 313; Fili- pendule de Portugal , avec une se- mence plus charnue , et globu- Jaire. Crocata. La premiere espece est fort commune sur les bords de la Tamise aux enyirons de Londres, Tome F, Œ N A 289 ainsi que sur les bords des grands fossés et des rivieres dans différentes parties de l'Angleterre. Cetie plante, qui s’éleve communément à quatre ou cinq pieds de hauteur, pousse des tiges fortes et noueuses , et rem- plies d’une séve jaunatre et fétide , qui s'écoule quand on les rompt: ses feuilles ressemblent un peu à celles de la ciguë ordinaire ; mais elles sont d’un vert plus clair; ses racines se divisent en quatre ou cing grosses parties de forme cylindrique, qui, quand on les sépare , ressem- blent beaucoup à celles des panais. Quelques personnes , faute de les connoître , en ayant mangé , ont été empoisonnées ayec toute leur fa- mille. Cette plante est une des plus ve- nimeuses que nous connoissions : le suc qui en découle ressemble d’abord à du lait, et prend ensuite uñe couleur de safran : pour peu que lon en avale, tout ce que ce justou- che se crispe; immédiatement après survient une inflammation , à la- quellesuccede une tertible gangrene; et, ce qui est pis encore , on ne con- noit aucun anti-dote contre ce poi- son: c’est-pourquoi on doit avoir grand soin de reconnoitre cette plante , pour Péviter; car, comme nous venons de le dire, son usage est certainement funeste. Les qualités pernicieuses de cette plante ont fait penser à quelques per- Qo 290 Œ N O sonnes qu’elle pourroit bien être la cigué des anciens : niais , SUi- vant WEPFER, le Sium alterum Ol- mastri facie de LOBEL , est ce que les Anciens appellaient Cicuta , ainsi qu’on peutle voir dans lelivre même de WEPFER , qui a pour titre: De Cicutä. Fistulosa. La seconde espece est fort commune dans les terres humi- des et sur les bords des rivieres , dans différentes parties de lAngle= ierre: on la regarde comme aussi dangereuse que la premiere. Comme toutes ces especes crois~ sent naturellement dans des lieux humides , lorsqu'on veut les culti- ver, il faut les semer en automne, aussi-tot que leurs graines sont mu- res, sur un sol humide, ou elles pousseront et profiteront très-bien. Elles n’exigentaucun autre soin que d'être tenues nettes de mauvaises herbes. » ŒNOTHERA. Lin. Gen. Plant. 424. Onagra. Tourn. Inst. R.H. 302. tab. 156 ; Primevere en arbre. L’Herbe aux Anes. Caracteres. Le calice de la fev est formé par une feuille; son tube est long, cylindrique, et découpé sur ses bords en quatre segmens ai- gus et tournés en arriere; la corolle a quatre pétales en forme de cœur, insérés en longueur dans les divi- sions du calice: la fleur a huit ¢ta- & NO mines en forme d’alêne , recourbées ; - fixées dans le tube du calice, et terminées par des antheres oblon- gues et penchées ; son germe , qui est cylindrique et placé sous le tube du calice , soutient un style mince , couronné par un stigmat épais , et divisé en quatre parties obtuses et réfléchies. Ce germe se change, quand la fleur est passée , enune capsule cylindrique quarrée, et à quatre cellules remplies de pe- tites semences angulaires, Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la huitieme classse de LiNNÉE , dans laquelle sont comprises celles dont les fleurs ont huit étamines et un style. Les especes sont: 1°, @nothera biennis, foliis ovato- lanceolatis, planis , caule muricato, sub- yilloso. Vir. Cliff. 33. Hort, Ups. 94. Gron. Virg.254. Roy. Eugd, - B.251- Hall, Helv. n.994 ; Herbe aux Anes, à feuilles unies , ovales , et en forme de lance, avec une tige rude et ve- lue, + Lysimachia lutea corniculate. Bauk. Pin. 245. 516. Moris, Hist. 2. pe ig Hyosciamus Virginianus. Alp. Exot. 325: fi 324 Onagra lati-folia. Tourn. Inst. 382 Primevere en arbre, à larges feuil- les, ou le Jambon. 2°, Œnotheraangusti-folia ; foliis lar- = Ne ‘ G@NO ceolatis, dentatis , caule hispido; Herbe aux Anes, a feuilles en forme de dance et dentelées, avec une uge épineuse. Œnothera parvi-flora. Linn. Syst Plant. tom. 2. pag. 147. Sp. 2. Onagra angusti-folia ; caule rubro , flore minore. Tourn. Inst. R. H. 302; Primevere en arbre a feuilles étroites, avec une tige rouge et une plus petite fleur. 3°. Œncthera glabra, foliis lanceola- tis, planis, caule glabro ; Herbe aux Anes, à feuilles unies et en forme de lance , avec une tige lisse. 4°. Œnothera mollissima, folits lanceo- fatis undulatis. Vir. Cliff. 33. Gron. Virg. 42. Roy. Lugd.-B. 251. Kniph. cent. 4. ”. 573 Herbe aux Anes, à feuilles ondées, et en forme de lance. Œnothera foliis lineari-lanceolatis dentatis , floribus à medio caule. Hort. Ups. 144. Onagra Bonariensis villosa , flore mutabilt. Hort. Elth.297.t.219.f. 286; Primevere en arbre de Buenos- Ayrès, velue et à fleurs changeantes. $°. Œnothera pumila, folits radica- libus ovatis , caulinis lanceolatis , obtu- sis, capsulis ovatis , sulcatis. tab, 788 ; Herbe aux Anes, dont les feuilles radicales sont ovales, et celles des tiges en forme de lance et obtuses , avecdes capsules ovales et sillonnées, Lysimachia Marylandica parva, fo- dus angustis , acutis. Rati Suppl. 416. Les autres especes qui étoient au- & NO 291 trefois placées dans ce genre, se trouvent à présent sous le titre de Jussiæa et Ludwigea , auxquels je ren- voie le Lecteur. Les trois premieres croissent na- turellement dans la Virginie , et autres parties de l'Amérique Sep- tentrionale , d’où leurs semences ont été envoyées en Europe au com- mencement du seizieme siecle; mais elles sont à présent devenues si com- munes en Angleterre , qu’elles sem- blent en être originaires. Biennis. La premiere a une racine longue, épaisse etcylindrique,qui pé- netre profondément dans la terre ; de cette racine naissent plusieurs feuil- les obtuses, qui s’étendentsurlaterrez entr’elles sortent des tiges qui s’éle- vent à la hauteur de trois ou quatre pieds ; elles sont d’un vert pale, ur peu velues , à-peu-près de la gros- seur du doigt, remplies de moëlle, et garnies de feuilles longues, étroi- tes , sessiles, et placées sans ordre: ses fleurs naissent dans toute la longueur de la tige, aux ailes des : feuilles ; elles ont un tube étroit, de plus de deux pouces de longueur, et qui sort du haut du calice, qui est découpé en quatre segmens ai- gus et réfléchis vers le bas : Ja corolle de la fleur est divisée en quatre seg- mens larges , obtus, qui s’ouvrent dans la soirée. Plusieurs personnes lui donnent le nom de Primevere de Nuit, Ooij 292 G@NO _Ces plantes commencent à fleurir vers la Saint-Jean, et continuent à donner de nouvelles fleurs à mesure que les tiges avancent en hauteur ; de sorte que ces fleurs se succedent sur la même tige jusqu’à automne. Angusti-folia. La seconde à des tiges rouges, remplies de protubé- rances rudes, mais moins élevées que celles de la premiere ; ses feuil- les sontétroites, et ses fleurs plus pe- tites, Glabra, La troisieme differe de la premiere, en ce que ses uges sont plus courtes, ses feuilles plus étroi- tes , ses fleurs plus petites ; et de la seconde, en ce que ses tiges sont hisses et d’un vert pale. Ces diffé- rences sont constantes. Ainsi, cette espece est certainement distincte. Mollissima. La quatrieme se trouve à Buenos-Ayrès ; elle a une tige d’ar- brisseau de deux pieds de hauteur , velue , et garnie de feuilles étroites, en forme de lance, terminées en pointe aigue , sessiles, et un peu ondées sur leurs. bords : ses fleurs sortent aux ailes des feuilles dans la longueur des tiges , comme dans les autres especes ; elles sont d’abord dun jaune pale ; mais à mesure qu’elles se flétrissent, elles se chan- gent en une couleur d’orange ; elles sont plus petites que celles des pré- cédentes, et ne s’épanouissent que dans la soirée ; leurs capsules sont minces , cylindriques et velues, ‘ENO Cette plante fleurit en même tes que la troisieme. La cinquieme espece est origi- naire du Canada, d’où ses semences ont été envoyées à Paris il ya quel- ques années. Cette plante est vivaces sa racine est fibreuse ; ses feuilles basses sont petites , ovales, et ses- siles à la terre; sa tige est mince, d’un pied de hauteur, et garnie de petites feuilles en forme de lance, d'un vert clair, terminées en pointe émoussée , et sessiles aux tiges : ses fleurs sont produites aux ailes des feuilles comme celles des autres es- peces; elles sont petites, d’un jaune brillant, paroissent en même tems que celles de la précédente , et sont remplacées par des capsules courtes, ovales, sillonnées, et remplies de petites semences. Culture. Les trois premieres es- peces sont des plantes fort dures , qui se multiplient d’elles-mêmes, sans aucun soin, quand elles sont une fois établies dans un jardin , et qu’on en laisse écarter les semences; elles sont bis-annuelles , et périssent aussi-tot que leurs graines sont mii- res. Il faut les semer en automne ; ear celles que lon conserve jusqu’au printems , levent rarement dans la premiere année. Quand les plantes poussent, on les éclaircit ,. et on les débarrasse des mauvaises herbes : c’est en cela que consistent tous les soins quelles exigent jusqu’en au- Œ N O tomne; alors on les met à demeurè dans les places qui leur sont desti- nées ; mais comme leurs racines senfoncent considérablement dans Ja terre, il faut avoir grand soin de ne pas les couper en les enlevant; elles profitent dans presque tous les sols et à routes les expositions ; elles fleurissent même dans les pe- uts jardins de Londres, mieux que la plupart des autres plantes. La quatrieme espece est devenue assez commune dans les jardins an- glois ; en lui laissant écarter ses se- mences , les plantes poussent au printems suivant, et n’exigent aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes , et éclaircies où elles sont trop serrées. Si on les conserve dans des pots, et si on les place en automne dans une Orange- rie , elles subsitent en hiver ; mais comme elles produisent des fleurs et des semences en plein air , on les garde rarement plus long-temps. La cinquieme espece est vivace, et peut être mulupliée par semences ou par la division-de ses racines, La premiere méthode se pratique au printems; mais onles seme dans des pots, et on les tient en hiver sous un chassis de couche. Les plantes pa- roitront au printems ; et quand elles seront en état d'être enlevées, on pourra les placer chacune séparc- ment dans de petits pots, pour pou- voir les mettre en hiver sous un C: I D 293 chassis ordinaire. Il suffira de tenir les autres dans une plate-bande à une bonne exposition , où elles suppor- teronttrès-bien le froid de noshivers, et où elles produiront des fleurs et des semences en abondance dans Pété suivant. Il sera peu nécessaire de diviser leurs racines , parce que les plantes de semences seront beau- coup plus fortes, et fleuriront mieux que celles de rejettons. OIGNON. Voyez Cepa. L. OIGNON DE MER ox SQuILLE. Voy. ScCiLLaA. L, OLDENLANDIA. Plum. Nov. Gen. 42.tab.36. Lin, Gen, Plant, 143. Oldenlande. - Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, placé sur le germe, et découpé en cing parties; la corolle a quatre pétales ovales, étendus, et une fois plus longs que le calice : la fleur a quatre étamines termi- nées par de petites antheres, et un germe rond placé en-dessous, qui soutientun style simple, et couronné par un stigmat dentelé ; ce germe devient ensuite une capsule globu- laire , et à deux cellules remplies de petites semences, Ce genre de plantes estrangé dans Ja premiere section de la quatrieme classe de LINNÉE, où se trouvent celles dontles leurs ont quatre éta- mines et un style. 294 Or ED Nous n’avons qu’une espece de ce genre dans les jardins anglois, 1°, Oldenlandia corymbosa , pedun- culis multi-floris , foltis lineari-lanceola- tis. Lin, Sp. Plant, 119 3 Olden- linde produisant plusieuts fleurs sur chaque pédoncule, et des feuil- les linéaires en forme de lance. Oldenlandia humilis Hyssopi-foliu. Plum, Nov. Gen. ; Oldenlande nain à feuilles d’Hyssope. Cette .plante.a été découverte en Amérique par le P, PLUMIER, qui Ja ainsi nommée en l'honneur de Henry -BERNARD OLDENLAND , Disciple du Docteur HERMANN, et tres-curieux en Botanique. Les semences de cette plante ont été envoyées en Angleterre par M. Ro3ERT Micrar, qui les avoit recueillies à la Jamaïque: elle est basse ct annuelle ; elle s’éleve rare- ment au-dessus de trois ou quatre pouces , et se divise en plusieurs ‘branches, qui s’¢tendent près de la terre, et sont garnies de longues feuilles étroites et opposées : du mi- lieu des feuilles et des ailes sort une tige de fleurs d’un pouce ou un peu plus de longueur , etdivisée en trois u quatre plus petits pédoncules, qui soutiennent chacun à leur extré- mité une peute fleur blanche. Culture. I] faut sémer au commen cement du printems les graines de cette plante sur une couche chaude; quand elles ont poussé, on met les G'TRE | plantes sur une autre couche chaude, ou dans de petits pots que lon plonge dans une couche de tan d’une chaleur tempérée; on les arrose , et on les tient à l'ombre jusqu'à ce qwelles aient formé de nouvelles ra- cines, après quoi on leur procure beaucoup d’air dans les tems chauds, et on les rafraichit souvent avec de Peau: au moyen de ce traitement, 0 . — ces plantes fleuriront en Juin, et leurs semences müriront en Juillet; à mesure que leurs branches s’allon- geront, elles produiront de nouvelles fleurs jusqu’à Pautomne, tems au- quel les plantes périront. En leur permettantde répandre leurs graines dans des pots, il en paroitra bien- tot d’autres qui subsisteront pen~> dant Phiver, pourvu qu’elles soient placées dans une serre chaude, et elles fleuyiront de bonne heure au printems suivant. OLEA. Tourn. Inst. R. H. 598. tab. 370. Lin. Gen, Plant. 20. de éralay Olivier. L’Olivier, ' Caracteres. Le calice de la fieur est petit, tubulé, et formé par une feuille découpée sur ses bords ew quatre segmens. La corolle estcom- posée d’un pétale en forme d’enton- noir tubulé, et déconpé en quatre parties tout-à-fait ouvertes: la fleur a deux étamines courtes, et termi- nées par des antheres érigées ; son germe est rond , et soutient un style © LE court , couronné par un stigniat épais et divisé en deux parties. Ge germe se change dans la suite en un fruit ou baie ovale et lisse, et à une cellule , qui renferme un noyau oblong et ovales” Ge genre’ de plantes st rangé dans la premieré section de see conde classede LiINNÉE ; avec celles dont les fleurs ont deux étamines et un style. Les especes’sont : 1°, Olea Gallica , folits lineari-lan= ceolatis , subiis incanis : Olivier 'à feuilles linéaires , en forme de lance, étblanches en-dessous. Olea Europea, Lin. Syst. Plane. tr, 1. P: 19. Olea fructu oblongo minori. Tourn. Inst. R. H, 5993 Olivier à petitfruit oblong , communément Olive de Provence. Olea. Dod. Pempt. 821. Dukam, Arb. 2. p. §7- 2°. Olea Hispanica , foliis lanceo- latis , fructu-ovato ; Olivier à feuilles en forme de lance, produisant un fruit de la forme d’un œuf, : Olea fructu maximo. Tourn. Inst. R. H. 5993 Olivier produisant le plus gros fruit, nommé Olive d'Espagne. 3°. Olea sylvestris , foliis lanceolatis, appelé obtusis, rigidis , subris:i meanis ; Olivier à filé en forme de lance, obtu- ses, roides, et blanches en-des- sous. Olea Sylvestris , folio duro , subtis QODOE incano. C2 BP, 470% Olivier sau- vage,a feuilles fermes ct blanches en-dessous, 4°. Olea Africana ; foliis lanceolatis, Olivier a feuilles'en forme de lance, et luie santes , avec des branches cylin< 295 lucidis 5 ramis réretibns : driques. Olea Afra, folio longo , lato, supra atro=viridi splendenti , infra pallid’ vi ridi, Boërrh. Ind. Alt, 2628 ; Olivier d'Afrique; à feuilles longues , larges, luisantes ,° d’un°noir ‘verdâtre dessus, et pale en-dessous, 5°. Olea Biixi-folia, foliisovatis, ri en _gidis, sessilibus ; Olivier à feuilles ova: les , roides* et sessiles aux‘ bran- ches: 10! Olea Afta, folio Buxicrasso, atro-vi- ridi , lucido, cortice allo , scabro. Boérrh, Ind, Alt, 2. 218 3 Olivier d'Afrique, a feuilles épaisses de Buis, d’une couleur sombre et luisante , avec une écorce rudé et blanche, com: munément nomme Olivier à feuilles de buis, Gallica. La premiere espece est celle que les habitans de la France Méridionale cultivent principale- ment, parce qu'elle produit la meilleure huile, qui forme une grande branche de commerce pour fa Provence etle Languedoc ; c’est aussi le fruit de cette espece que on estime Le plus quand-il est mariné. Il ya quelques variétés de cet arbre ; la premiere s'appelle Olive picholine ; 296 OI LE il yen à une autre qui produit un fruit d’un vert foncé , une autre à fruit blanc ; et enfin une derniere avec un fruit plus petit et plus rond; mais comme toutes ces variétés ne sont que des accidens de semences, je ne les ai point mises au nombre des especes distinctes. L’Olivier devient rarement un grand arbre ; cet arbre a ordinaire- ment deux ou trois tiges qui sor- tent de la même racine ,’ s’éleyent à vingt ou trente pieds de hauteur, et poussent , dans presque toute leur longueur , des branches latéra- les, couvertes d’une écorce grise , et garnies de feuilles roides d’environ deux pouces et demi de longueur sur un et demi de largeur au milieu , mais plus étroites par dégrés vers les deux extrémités, d’un vert vif en- dessus, blanches en-dessous , et op- posées : ses fleurs sont disposées en petits paquets aux afles des feuilles ; elles sont petites, blanches , et ont de gros tubes qui s'ouvrent au som- met. Ces fleurs produisent un fruit ovale, qui, dans les pays chauds, mürit en automne. Hispanica, La seconde espece est principalement cultivée en Espagne, où ces arbres s’élevent à une hauteur plus considérable que ceux de l’es- pece précédente ; ses feuilles sont beaucoup plus larges , et moins blanches en-dessous: son fruit est presque deux fois plus gros que celui O LE de Olivier de Provence; mais son goût est plus acre, et l’huile que l’on en tire est trop forte, et n’est point estimée en Angleterre. Sylvestris. La troisieme espece est POlivier sauvage, qui croit naturelle- ment dans les bois de la France Méri- dionale, en Espagneeten Italie; aussi ne la cultive-t-on jamais. Ses feuilles sont beaucoup plus courtes et plus roides que celles des autres ; ses branches sont souvent armées d’é- pines, et son fruit est petit, et n’est d'aucun usage. Africana. Les quatrieme et cin- quieme especes croissent naturelle- ment au Cap de Bonne-Espérance ; la quatrieme s’éleve à la même hau- teur de la premiere, à laquelle elle ressemble un peu: mais ’écorce en est plus rude , les feuilles moins lon- gues, et d’un vert luisant en-dessus. Comme cet arbre ne produit point de fruits en Europe, je ne puis en donner aucun détail. Buxi-folia, La cinquieme espece, qui s’éleve rarement au - dessus de quatre ou cing pieds de hauteur, pousse plusieurs branches depuis sa racine jusqu’au sommet, en forme de buisson, Ces branches sont cy- lindriques, etcouvertes d’une écorce grise ; les feuilles sont ovales, fort roides, et plus petites que celles des autres especes. Cet arbre n’a point produit de fruits en Angleterre. Culture. Les curieux conservent toutes OLE SGutes ces especes dans leurs jardins ; mais elles sont trop tendres pour profiter en plein air dans le voisi- nage de Londres, où on les plante quelquefois contre des murailles , en les abritant un peu pendant les fortes gelées. Elles s’y entretiennent assez bien; mais dansle Comté de Devon, quelques-uns de ces arbres ontcrien plein air pendant plusieurs années , et n'ont été que rarement endommagés par la gelée : cepen- dant les étés n’y sont pas assez chauds pour leur faire perfectionner leurs fruits. J’ai va plusieurs de ces arbres plantés contre des murailles chaudes, à la maison de Cambden , près de Kinsington ; ils y ont fort bien réussi, tant que leurs sommets ne se sont point élevés au-dessus des murailles: mais aussi-tot qu'ils les ont surpas- sées, ils ont toujours été détruits pen- dant les hivers. En 1719 , ils ont pro- duit une grande quantité de fruits , qui sont parventis à une grosseur assez considérable pour pouvoir tre marinés : mais depuis ce tems , ces fruits sont restés petits. L’Ofivier a été regardé par les An- ciens comme un arbre maritime, et ils pensoient qu'il ne pouvoit profi- ter, pour peu qu'il fit éloigné de Ja mer; mais lexpériénce nous a ap- pris qu'il réussissoit très-bien dans tous les pays où Pair est Pune cha- eur convenable, Cependant cette _ Tome V, OLE Ley espece d’arbre supporte micux les vapeurs et les brouillards de la mer que la plupart des autres. Dans le Languedoc etla Provence, où l’on cultive beaucoup d’Oliviers bd on les multiplie avec de grosses branches qu’on détache de leurs ra- cines, Comme ils sont souvent en: dommagés en hiver par les fortes gelées , ils poussent plusieurs tiges de leurs racines, qu’on enleve au moyen d’une hache , quand ils sont devenus assez forts, en y conservant quelques racines. On fait cette opé- ration au printems , quand le danger des gelées est passé ; on les plante, en les enterrant à la profondeur de deux pieds, et l’on couvre la sur- face avec un peu de litiere ou de terreau, pour empêcher le soleil et le vent dy pénétrer et de secher Ia terre. Quand ces tiges ont poussé de nouvelles fibres, on laboure la terre avec soin, et l’on détruit les mauvaises herbes qui les environ: nent. Cet arbre croit presque dans tous les sols ; mais quand il est planté dans une terre riche et humide, il devient plus grand, eta plus d’ap- parence que dans un mauvais ter- rein : cependant le fruit en estmoins estimé que celui qui provient d’un sol maigre, et l'huile n’en est pas si bonne. La terre de craie est la meil- leure pour ces arbres, et l'huile qu'on Pp 203 ‘OLE extrait de leurs fruits est plus esti- mée , plus fine, et se conserve plus long-tems. Dans les pays où l’on est curieux de faire de ia bonne huile , on est souvent obligé de se procurer des batons de Pespece d’Oliviers com- muns, pour les planter. Quand ils ont poussé de bonnes racines, on les grefle avec les meilleures espe- ces. En Languedoc , on cultive principalement le Corniau , l'Ampal- fant et le Mourean, qui sont trois varictés de la premiere espece; mais en Espagne, ils emploient toujours Ja seconde, parce qu’ils cherchent la grosseur du fruit, et une plus grande quantité, qu'ils préferent à la qua- lité. Si la culture de ces arbres étoit bien entendue par les habitans de la Caroline, et qu’ils y donnassent tous leurs soins, elle pourroit leur pro- curer une branche de commerce d’une grande valeur ; car on ne peut pas douter du succès, les étés étant assez chauds pour murir ce fruit, et le conduire à sa plus grande per- fection. En Angleterre, on ne conserve ces arbres que par curiosité , comme on les place en hiver dans les Oran- geries, pour en augmenter la va- riété. Je vais donner ci-après une méthode pour les multiplier et les waiter convenablement. On peut multiplier ces plantes , en marcottant leurs jeunes branches, OLE comme on le pratique pour lesautres arbres : on les laisse pendant deux ans sans y toucher ; mais comme après ce tems, elles auront poussé des racines, on pourra les séparer alors des vieilles plantes , et les met- tre dans des pots remplis d’une terre fraiche et légere, ou en pleine terre à une exposition chaude. La meilleure saison pour les trans- planter , est le commencement d'Avril, en choisissant pour cela, s’il est possible, un tems humide, Celles que l’on met dans des pots doivent être tenues à l’ombre dans l’'Orangerie, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; mais on doit répandre du terreau autour des racines de celles qui sont en plein air, pour empêcher la terre de se~ cher trop vite, et on les arrose de tems en tems, en observant cepen- dant de ne jamais leur donner trop d'humidité, qui feroit pourrir les ten- dres rejettons de leurs racines, et dé- truiroit les arbres. Quand les plantes sont bien enracinées , on peut ex- poser celles des pots en plein air avec les autres especes exotiques dures, et les placer en hiver dans POrangerie , où elles doivent être traitées comme les Myrtes , et les autres arbres et arbrisseaux moins tendres: mais celles de pleine terre n’exigent aucun soin jusqu’en his ver ; alors onrépand du terreau sur la terre autour de leurs racines, pour OLE empécher la gelée d’y pénétrer pro- fondément ; et si le froid devient considérable , on les couvre de nattes pour les abriter : et, afin qu’elles ne soient point endomma- gées, on a soin d’enlever les cou- vertures, quand la gelée est passée, de peur que les feuilles et les ten- dres branches ne se moisissent faute” d'air; ce qui seroit aussi nuisible aux arbres , et peut-être plus que s’ils avoient été exposés a la gelée; car en mettant beaucoup de terreau, ou en les laissant trop long-tems couvertes, leur écorce est souvent endommagée , et elles ne se réta- blissent de long-tems: au-lieu que la gelée ne détruit que les tendres rejettons, sans faire de tort au corps de l'arbre , ni aux plus grosses bran- ches, qui repoussent au printems suivant. Tous les ans, au printems, on nous apporte de l'Italie ces arbres avec les Orangers, les Jasmins, etc. 5 de maniere qu’on peut s’en procurer aisément ; ce qui vaut mieux que de les élever de marcottes dansce pays, car cette méthode est fort longue et ennuyeuse; et souvent, dans ceux que l’on apporte ici, on en trouve qui ont des tiges si grosses , que ceux qu'on multiplieroit en An- gleterre ne pourroient en acquérir de semblables dans moins de dix à douze ans, On fait tremper leurs racines dans Peau pendant yingt-qua- OLE 299 tre heures , et après les avoir exacte- tement nettoyées , on les plante dans des pots remplis de terre fraiche , légere et sablonneuse ; on les plonge dans une couche de chaleur modé- rée ; on les met à Pabri de la trop grande ardeur du soleil pendant Ia chaleur du jour, et on les arrose toutes les fois que la terre des pots se trouve seche. Par cette méthode, elles commen ceront à pousser six semaines ou deux mois apres: alors on leur dons nera de Pair à proportion de la cha- leur de la saison; et quand elles se- ront bien enracinées, on les accou- tumera par dégrés au plein air, au- quel on les exposera , en les plaçant à couvert des grands vents. On les laissera ainsi jusqu’au mois d'Octo- bre suivant, pour les retirer alors dans lOrangerie, comme il a été dit ci-dessus, Quand , au moyen de ce traitement , ces plantes ont poussé de fortes racines, et formé d’assez bonnes têtes, on peut les tirer des pots avec leurs mottes, les mettre en pleine terre à une exposition chaude, et les traiter comme on l’a dit ci-dessus, en parlant des jeunes plantes : elles produiront toutes des fleurs au bout de deux ou trois ans, et même du fruit dans les années très-chaudes, pourvu qu’elles soient saines. Le Luque et l'Olivier à feuilles de buis étant les plus durs de tous, il faut les préférer pour les mettre en Ppij 300 ONG pleine terre; mais la premiere espece forme de plus grands arbres. OLIVIER. Voy. OLFA. OLIVIER DE BOHEME oz. Ozrvier SAUVAGE, Voy. ELEAG- nus. L, OLIVIER SAUVAGE DES BARBADES. Voy. Bontta. L. OMPHALODES. Voy. CYNo- GLOSSUM LUSITANICUM. ONAGRA. Voy. ŒNOTHERA, L, ONOBRICHIS. Voy. Hepysa- aun. L. _ ONONIS, Lin. Gen. Plant. 792. Anonts: Tourn. Inst. R. H. 408. tab. 229 ; Arrète-Bœuf ou Bugronde. Caracteres. Le calice de la fleur est découpé en cinq segmens étroits , et terminés en pointe aiguë, dont les supérieurs sont un peu élevés et ar+ qués , et les inférieurs penchés sur la carène; la corolle est papilionna- cée ; l’étendard est en forme de cœur , abaissé sur les côtés, et plus large que les ailes; les ailes sont ovales et courtes; la carène est poin- me, et plus longue que les aïles : la fleur a dix étamines jointes en- semble , et terminées par des an- theres simples; son germe, qui est eblong et velu, soutient un style ONO simple , et couronné parun stigmat obtus. Ce germe se change dans la , suite en un légume gonflé set à une cellule qui renferme des semences: en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la_dix-sep- ueme classe de LINNÉE, intitulée: _ Diadelphie decandrie, qui comprend celles dont les fleurs ont leurs étamis nes jointes en un corps. Les especes sont: 1°. Ononis spinosa , floribus sub-sess silibus solitariis lateralibus , caule spi< noso. Hort. Cliff. 359. Kniph. cent. Sx n. 61. Regn, bot. ; Arrète-Bœuf avec des fleurs solitaires et sessiles aux côtés des branches, etune tige épi- neuse, Anonis spinosa flore purpureo, C. B. P. 389; Anonis épineux a fleurs pourpre , quelquefois appelé Cam- mock ou Petty-win; et dans quel ques pays , Genét francois. L’Anonis épineux. Anonis Fuchs, Hist, 60, Riu. t. 69. 2°. Ononis mitis, floribus sub-sessilibus solitariis lateralibus , ramis inermibus, Hort. Cliff. 359. Fl. Suec. 622. Roy: Lugd. - B. 375 ; Ononis avec des fleurs solitaires et sessiles aux tiges; et des branches sans épines. Anonis spinis carens purpurea. C. B. P. 389; Arrète-Bœuf pourpre et sans épines. Anonis mitior. 1,Clus. Hist. 99. 3°. Ononis repens , caulibus diffusis, ONO Famis erectis, foliis superioribus solita~ riis, stipulis ovatis. Lin, Sp. 10063 Ononis avec des tiges diffuses et érigées , dont les feuilles du haut sont solitaires, et les stipules ovales. Ononis maritima procumbens, foliis 335 Arrète-Bœuf maritime et rempant, hirsutis pubescentibus, Pluk. Alm avec des feuilles velues et hérissées, 4°. Ononis tridentata , foliis ter- watis, carnosis, sub-linearibus, tridentatis, Sruticosa , pedunculis bi-floris. Lin. Sp. Plant. 718 ; Ononis en arbrisseau, avec des feuilles à trois lobes, char- nues , étroites, et à trois dents, et dont chaque pédoncule soutient deux fleurs. Anonis Hispanica frutescens , folio tridentato carnoso. Tourn. Inst. 408 ; Arrète-Bœuf d'Espagne en arbris- seau , avec une feuille charnue et à trois dents: 5°. Ononis fruticosa , floribus pax niculatis , pedunculis sub - trifloris , stipulis vaginalibus , folis rernatis’, lanceolatis , serratis. Hort. Cliff. 358. Roy. Lugd.-B. 376 ; Ononis en arbrisseau, avec des fleurs en pa- nicules, qui croissent trois ensemble sur chaque pédoncule , des stipules en forme de gaine, et des feuilles a trois lobes en forme de lance, et scices. Anonis purpurea frutescens , non spi~ nosa, Dodart. Mem. 57. f. 57. Anonis purpurea verna precox frutes- tens, flore rubro amplo, Moris, Hist, 2. *ONO 20% Pp: 170. Duham. Arbr.t.t.58; Arrête Beeuf printannier , précoce et en ar- brisseau , qui produit une fleur grosse et pourpre. 6°. Ononis natrix, pedunculis uniflo- ris, aristatis, foliis ternatis, ovatis, stipyt~ lis integerrimis. Hort, Cliff 358. Roy. Lugd.- B. 375. Sauv. Monsp. 189 3 Ononis avec une seule fleur sur cha- que pédoncule , terminée par une barbe ou paille , des feuilles ovales et àtrois lobes , et des stipules en- tieres. Anonis viscida , folits petiolatis, tere natis, petiolis uni-floris, Hall. Helv, 7e 358. Anonis natrix. Scop. carn. ed. 2. 2, 878. Ononis lutea. Cam, épit. 445. Narrix. Riu. tetr, 68, Lob. ic. 2, pi t28 Anonis viscosa, spinis carens , lutea major. C. B, P, 389 ; Arrête-Bœuf visqueux et sans épines, produisant une grande fleur jaune, 7°. Ononis viscosa , pedunculis uni= floris , aristatis , foliis simplicibus infi= mis, ternatis, Lin.Sp. 1009. Ger. Prous 486; Ononis avec une seule fleur sur chaque pédoncule , terminée par une barbe, dont les feuilles du bas sont simples , et à trois lobes, Anonis lutea viscosa lati-folia minor, flore pallido. Barr, rar. 840. f. 1230. Anonis annuaerectior, lati-folia gluti- nosa Lusitanica. Tourn. Inst. 409 ; Ar= rcte-Bocuf de Portugal , à larges 302 ON O* feuilles, visqueux , érigé et annuel. 8°. Ononis minutissima , floribus sub-sessilibus lateralibus , foltis ternatis glabris , stipulis setaceis , calycibus aris- tis , corolla longioribus, Lin. Sp. Plane. 1007. Jacq. Austr. t. 240; Ononis avec des fleurs sessilesaux côtés des uges, des feuilles a trois lobes, des stipules garnies de pailles , et dont les barbes du calice sont plus lon- gues que la corolle. Anonis spinosa lutea minor. Bauh. Pin. 389. Anonis flore luteo parvo. H. R, Par, ; Arréte-Boeuf a petites fleurs jaunes, 9°, Ononis cristata, pedunculis uni- floris prælongis ; ramisinermibus , foliis ternatis glabris , vaginis acutè dentatis ; Ononisavec une fleur placée sur un Jong pédoncule , des branches sans épines , des feuilles lisses et à trois lobes, et des gaines à dents aiguës. Ononis Cerisia. Lin, Syst. Plant. fom. 3. p.429. Sp. 15, Anonis glabra inermis, pedunculis uni- floris prælongis, vaginis cristatis, Al- fion.; Arrète-Bœuf uni et sans épi- nes, ayant une fleur sur un long pé- doncule , et une gaine à crête, 10°. Ononis Ornithopodioides, pedun- culis bi-floris aristatis, leguminibus lia nearibus , cernuis. Prod. Leyd. 3763 Ononis avec deux fleurs sur chaque pédoncule, terminées parune barbe, et auxquelles succedent des légumes linéaires et penchés, Anonis siliquis ornithopodu. Boërrh. ONO Ind, Alt. 2.34; Arrète-Bœuf, avee des légumes de Pieds d'oiseau. Fenum Grecum Siculum , siliquis Ornithopodii. Tourn, Inst. 409, 11°. Ononis rotundi-folia , frutis cosa, pedunculis tri-floris , calycibus tri- phyllo-bracteatis , foliis ternatis sub- rotundis. Hort, Cliff. 358. Roy. Lugd.. B. 376. Jacq. Austr, App. f: 49 3 Ononis avec des pédoncules à trois fleurs, qui sortent aux côtés des branches , des calices avec des brac- tées a trois feuilles, et des feuilles presque rondes et à trois lobes. Anonis foliis sub-rotundis , serratis, ternatis, petiolis multi - floris, Hall, Helv, n. 357. Cicer sylvestre , lati-folium , triphyls lum. C. B. P. 347 ; Pois chiche à trois feuilles larges. Cicer sylvestre tertium, Dod. Pempt, 520 Cicer sylvestre verius. Lob, ic. 2, P: 73° 12°, Ononis mitissima, floribus ses silibus spicatis, bracteis stipularibus, ova+ tis, ventricosis, scariosis, imbricatis. Ling Sp. 1007; Ononis avec des fleurs sessiles et en épis, ayant des brac- tées en forme de stipules, ovales, gonflées , et en écailles imbriquées. Anonis Alopecuroïdes, mitis , annuas purpurascens. Hort, Elth. 28. tab. 245 Arrête-Bœufen queue de Renard, uni, annuel et pourpre. Anonis purpurea spicata , erecta, an= nua , lati-folia , siliquis rectis lenti-fors ONO mibus. Moris. Hist. 2, p. 169, S. 2. fa 17. 12°. Ononis Alopecuroides, spicis fo- liosis , foliis simplicibus ovatis, obtusis ; stipulis dilatatis. Lin, Sp. Plant, 1008. Kaiph. cent. 8. n. 753 Ononis en épis feuillés, avec des feuilles sim- ples , ovales et obtuses , et des su- pules étendues. Ononis floribus spicatis. Hort, Cliff. 358. Roy. Lugd.- B. 376: Anonis Sicula Alopecuroides. Tourn. Inst. 408 ; Arréte-Boeuf de Sicile en queue de Renard. Anonis purpurea spicata Alopecu- roides major. Boërrh. Lugd.-B, 2. P33 14°. Ononis anil, foliis ternatis, ova- tis , petiolis longissimis , leguminibus kirsutis ; Ononis avec des feuilles ovales et a trois lobes, placées sur de fort longs pétioles, et des legu- mes hérissés. Anonis Americana, folio latiori, sub- rotundo, Tourn. Inst. R. H. 409; Ar- réte-Boeuf d'Amérique , a feuilles plus larges, et presque rondes. 15°. Ononis decumbens , foliis terna- tis, lineari-lanceolatis, caule decumbente, floribus spicatis alaribus , leguminibus glabris ; Ononis avec des feuilles à trois lobes, linéaires , et en forme de lance, une tige trainante , des fleurs en épis qui sortent des ailes des feuilles , et des légumes unis. Anons Ainericana, angusti-folia , humilior et minis hirsuta. House, MSS, ; ONO 305 le plus petit Arréte-Boeuf d’Améri- que, à feuilles étroites, et moins hérissées. Spinosa. La premiere espece est une mauvaise herbe qu’on rencon- tre communément dans plusieurs parties de l’Angleterre, mais qu'on cultive rarement dans les jardins; elle a une racine forte et rempante qui s’étend au loin dans la terre, et qu’on détruit très-difficilement: ses tiges s’élevent à la hauteur d’un pied et demi; elles sontminces , de cou leur pourpre, velues, et garnies sur les côtés de petites branches armées de piquans très-aigus : ses fleurs sor- tent seules aux côtés des branches; elles sont papilionnacées, decouleur pourpre, et produisent de petites siliques qui renferment une ou deux semences en forme de rein. Cette plante fleurit durant une grande partie de lété, etses semences mü- rissent en automne. Sa racine est une des cing racines apéritives ; son écorce est regardée comme propre à guérir les rétentions d'urine, et les obstructions du foie et de la rate. Il y en a une variété à fleurs blanches (1), (£) On regarde cette plante comme un très-bon remede apéritif et diurérique ; on fait infuser ’écorcede sa racine , ou l’on em- ploie son eau distillée contre la jaunisse , la gravelle , les suppressions des regles , des urines et des hémorrhoides, etc. La décog- 304 ONO Mitis. La seconde espece, qui croit naturellement dans plusieurs parties de l'Angleterre, a été regar- dée par plusieurs personnes comme une variété de la premiere ; mais je les ai élevées toutes deux de semen- ces, et j'ai toujours remarqué qu’elles conservoient leurs différences : les tiges de celle-ci sont velues et plus diffuses que ‘celles de la précédente; ses feuilles sont plus larges et plus rapprochées des branches; ses tiges sont moins droites, et n’ont point d’épines: ses fleurs et ses légumes ressemblent à ceux de la premiere. il y a aussi une variété à fleurs blan- ches de cette espece. Repens. La troisieme , qu’on ren- contre sur les bords de la mer dans plusieurs parties de Angleterre, a une racine rempente, de laquelle sortent plusieurs tiges velues d’envi- ron deux pieds de longueur, cou- chces sur la terre de tous côtés, et garnies de feuilles velues et à trois lobes; celles du bas des tiges sont larges et ovales , et celles du haut plus petites et plus étroites ; ses fleurs ressemblent à celles de la premiere espece ; elles sortent simples sur les côtés des tiges, et sont d’une cou- leur de pourpre brillante; ses lé- gumes sont courts, et renferment tion de ses feuilles est détersive : on en pré- pare des gargarismes , dont on fait usage dans Je scoibut, les ulceres des amygda- des , etc. ONO chacun deux ou trois semences, Cette plante fleurit dans le mois de Juillet, et ses graines murissent en automne. Tridentata. La quatrieme se trouve en Espagne et en Portugal; elle s’é- leve avec des tiges d’arbrisseau à la hauteur d’un pied et demi, et se di- vise en plusieurs branches minces remplies de nœuds, et garnies de feuilles étroites à trois lobes , épais= ses , charnues, et supportées par de courts pétioles : ses fleurs naissent aux extrémités des branches en panicules laches ; quelques pédon- cules soutiennent deux fleurs , et d’autres n’en ont qu’une; elles sont de couleur pourpre, et paroissent dans le mois de Juin: leurs semen- ces muürissent en Septembre. Fruticosa, La cinquieme, qui est originaire des Alpes, est un très-bel arbrisseau nain, qui s’éleve, avec des tiges ligneuses , à la hauteur de deux pieds, et se divise en plusieurs branches garnies de feuilles à trois lobes , étroites , sciées sur leurs bords , et sessiles : ses fleurs sont produites en panicules aux extrémi- tés des branches, sur de longs pé- doncules , qui en soutiennent cha- cun trois; elles sont de couleur pourpre; la stipule est une espece de gaîne qui embrasse le pédon- cule de la fleur. Cet arbrisseau fleus rit à la fin de Mai et au commen- cement de Juin; ses fleurs sont rem placées = ONO placées par des Légumes gonflés, d’un pouce environ de longueur, velus, et dans lesquels sont renfer- mées trois ou quatre semences en forme de rein, qui murissent dans le mois d'Août. Natrix. La sixieme espece naît spontanément dans la France Méri- dionale et en Espagne ; elle a une racine’ vivace et une tige annuelle, qui s’éleve à la hauteur de deux pieds , et pousse vers le bas des branches courtes et latérales, garnies de feuilles à trois lobes , ovales, ve- lues et gluantes: ses fleurs sortent en épis aux extrémités des tiges; elles sont grosses, d’un jaune brillant, et postées sur de longs pédoncules, qui s'étendent au-delà des feuilles, et penchent vers le bas: elles parois- sent ala fin de Juin, et produisent des légumes gonflés , dun pouce de longueur , et renferment trois ou quatre semences brunes et en forme de rein, qui muürissent en Sep- tembre. Viscosa. La septieme croit sans culture en Portugal , d’où l’on m’en aenvoyé les semences: elle est an- nuelle ; sa tige forte , herbacce , ve- lue, et d’un pied et demi de hauteur, pousse dans toute sa longueur des branches fort garnies de feuilles gluantes à trois lobes, dont celui du milieu est le plusiarge, et ovale, et les deux de côté sont longs, étroits, #rondis à leur extrémité, et dente- Tome V, GNO 305 lés sur leuts bords; les pédoncules, des fleurs, quisortent seuls des-ais-, selles des tiges, soutiennent chacun une fleur d’un jaune pale, et érigée dans le milieu du pédoncule, quidé- borde la fleur. Cette plante fleurit en Juillet , et ses semences : mürissent. en automne. [ Minutissima. La huitieme espece, qui croit naturellement dans la France Méridionale eten Julie , est une plante annuelle, dont les tiges s’'élevent à neuf pouces environ de hauteur , et poussent une ou deux branches latérales vers le bas ; ses feuilles sont petites , à trois lobes , ovales , postées sur de longs pétio- les , et dentelées sur ieurs bords: ses fleurs sortent seules aux aisselles de la tige ; elles sont petites, jaunes , et fort rapprochées de la tige ; elles ont des stipules aiguës et hérissées sous le calice ; leurs légumes sont fort courts, gonflés , et renferment deux ou trois semences en forme de rein. Cette plante fleuriten Juillet, et ses semences muürissent en au< tomne. Cristata. La neuyieme espece se trouve sur les Alpes ; elle a une ra- cine vivace , de laquelle sortent plus sieurs tiges minces, trainantes, d’en- viron six pouces de longueur, et garnies de petites feuilles à trois lo- bes , ovales , dentelces sur leurs bords, et postées sur de courts pé-+ tioles : ses fleurs naissent seules vers Qi . 306° ONO le sommet dela tige, sur des pédon- cules longs et minces, qui sortent des aîles des feuilles , et soutiennent chacun une fleur jaune ; la gaine em- brasse la base du pédoncule , et a des dents aiguës. Ces fleurs parois- sent en Juin, et les semences mu- rissent en automne. Ornithopodoides, La dixieme es- pece est une plante annuelle, qu’on rencontre en Sicile ; ses tiges s’é- levent à neuf pouces de hauteur , et poussent vers le bas une ou deux branches garnies de petites feuilles à trois lobes , et postées sur de courts péuoles : ses fleurs sortent aux côtés des branches, postées sur de courts pédoncules , qui en soutiennent chacun deux petites de couleur jaune , auxquelles succedent des lé- gumes noueux, comprimes > comme ceux du Pied d’Oiseau , et qui ren- ferment quatre ou cing semences en forme de rein. Cette plante fleurit dans le mois de Juillet, et ses se- mences mürissent en automne. - Rotundi-folia. La onzieme espece, qui est originaire des Alpes et des montagnes de la Suisse: s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, avec une tige simple , et garnie de feuilles ovales à trois lobes , postées sur de longs pétioles : les pédoncules des fleurs sortent des ailes des feuiiles; ils sont longs, minces, et soutien- nent chacun trois fleurs d’un jaune pile, que remplacent des légumes ONO courts et gonflés , dans chacun des quels sont renfermés deux ou trois semences. Cette espece fleurit en Juin, et ses semences murissent en Septembre. Mitissima. La douzieme espece a poussé dans de la terre qui avoit été apportée de la Barbade; mais elle ne paroit pas être originaire de cette Isle, car elle s’éleve aisément de semences ici en plein air, et per- fectionne ses graines en automne; elle ne réussiroit pas même à un plus grand dégré de chaleur : elle a une tige droite , d’un pied et demi de hauteur ; qui pousse de petites: branches latérales, garnies de feuilles: rondes à trois lobes , sciées sur leurs bords , et postées sur de couris pétioles : ses fleurs croissent en épis courts et feuillés aux extrémités des branches ; elles sont petites et d’une couleur pourpre pale: elles parois- sent dans le mois de Juillet , et pro= duisent des légumes courts et gon= flés, qui contiennent deux ou trois semences en forme de rein, les- quelles mürissent en automne. - Alopecuroïdes. La treizieme se trouve en Portugal, en Espagne et en Italie; elle est annuelle, et s’é- leve à la hauteur d’un pied, avec des tiges droites , branchues , et garnies de feuilles simples et sessi- les , dont les plus larges sont ovales, et d’un pouce de longueur sur neuf lignes -de largeur : celles du haut ONO sont étroites, terminées en pointe obtuse, et légerement dentelées sur leurs bords: ses fleurs croissent en épis feuilles et fort rapprochés aux extrémités des tiges; leurs calices sont velus ; elles sont grosses, de couleur pourpre , et paroissent en Juillet; a ces fleurs succedent des legumes cy- lyndriques , et d’un pouce environ de longueur , qui @ serment cha- cun quatre ou cing semences en forme de rein. Cette plante a plu- sieurs noms dans les différens livres de Botanique. Anis. La quatorzieme espece, qui croit naturellement dans les Isles de l'Amérique, est une plante annuelle, qui s’éleve à la hauteur de deux pieds , avec une tige branchue, et garnie de feuilles à trois lobes , ova- les , et postées sur des pétioles fort longs et velus : ses fleurs sortent en épis lâches aux extrémités des bran- ches ; elles sont grosses, d’un jaune pourpatre , et produisent des légu- mes très-gonflés et velus, qui ren- ferment chacun cing ou six grosses semences en forme de rein. Cette espece fleurit dans les mois de Juillet et Août, etses semences muirissent enautomne, On faisoit autrefois avec cette plante de Indigo , qui, à ce que je crois, étoit d’une moindre valeur que celui quon fait avec P Anis ; aussi ne la cultive-t-on plus depuis plusieurs années dans quel- ques parues des Isles, cO:N,O 307 Decumbens. La quinzieme a été découverte, parle Docteur Hous- TOUN., à la Vera-Cruz,, dans a Nouvelle-Espagne, d’où il. a envoyé ses semences en Angleterre. Cette plante est vivace, et pousse de ses racines plusieurs branches fortes, étendues , inclinées vers Ja terre , et garnies de feuilles étroites , a trois lobes , et très-velues: ses fleurs sor- tent en panicules clairs aux extré- mités des branches; elles sont jau= nes, et produisent des légumes unisy gonflés, et de six lignes environ de longueur, qui renferment chacun deux ou trois semences en forme de rein. Cette plante fleurit eu Juillet, et ses semences mürissent quelque fois ici en automne. Culture. Les trois premieres espe ces ne sont jamais cultivées dans les jardins, parce qu’elles sont des her- bes embarrassantes, lorsqu’elles sont une fois établies dans les champs $ leurs racines s’étendent et se multi plient considérablement; elles sont si dures et si fortes, que la charrue peut a peine les rompre, et ce n’est qu'avec beaucoup de difficultés qu'on parvient a défricher un ter rein où elles sont une fois établies. Les quatrieme et cinquieme es- peces sont des plantes basses et en arbrisseaux, qui se multiplient par semences : la quatrieme est trop tendre pour profiter en plein air en Angleterre, à moins qu’elle ne soit Qai 308 ONO plantée dans une situation chaude, et couverte pendant les fortes ge- lées. En semant ces deux especes en ‘Avril sur une planche de terre lé- gere, les plantes pousseront en Mai ; alors on les tiendra nettes de mau- vaises herbes , et l’on en arrachera quelques-unes, par un tems hu- mide, dans les endroits où elles sont trop serrées, pour les transplanter à quatre où cinq pouces de distance, Celles de la quatrieme espece doi- vent ctre placées sur une plate-bande chaude et abritée ; et celles de la cinquieme, dans une plate-bande à Pombre, où elles profiteront très- bien , aussitôt qu’elles seront en- racinces; mais il faut les tenirnettes de mauvaises herbes jusqu’à lau- tomne suivant, pour les transplan- ter alors à demeure. Celles qu’on a faissé croître dans la planche de se- mis, doivent être aussi traitées de da même maniere. Comme elles ne réussissent point dans des pots, il faut toujours les mettre en pleine terre, où la cinquieme fleurira beau- coup, et poussera souvent une quan- uté de rejettons de ses racines ; mais ‘la quatrieme est plus sensible au froid. Ces plantés fleurissent dans la seconde année, et font un bel effet pendant qu’elles sont en fleurs: la ‘cinquieme produit des semences en abondance. La sixieme espece se multiplie par ses graines , qu'il faut semer ONO claires en rigoles sur une terre 1£z gere. Quand les plantes poussent, on les tient nettes de mauvaises her- bes jusqu’à Pautomne , et on les en- leve alors avec précaution , pour les placer dans les plates-bandes où elles doivent rester. Elles fleuriront dans la seconde année, et perfection- neront leurs semences ; leurs racines subsistent plusieurs années, et sont fort dures au froid. Les sepieme, huitieme et on zieme especes sont des plantes dures et annuelles qu’on multiplie par se- mences. On répand ces graines dans les places où les plantes doivent res- ter ; elles n’exigent aucun autre soin que dêtre éclaircies où elles sont trop serrées, et tenues nettes de mauvaises herbes. La neuviemeespece est une plante dure et vivace: mais comme elle a peu d'apparence , on ne la cultive gueres , si ce n’est dans les jardins de Botanique , pour la variété. Elle pousse chaque année des semences écartées , et profite dans tous les sols et à toutes les expositions. La quatorzieme est annuelle: on répand ses graines au printems sur une couche de chaleur modérée ¢ quandles plantes sont en état d’être enlevées , on les remet sur une au- tre couche tempérée , pour les faire avancer , et on les traite de la même maniere que le Souci de France et P@illet d'Inde, Dans le mois de Juiny ONO 6n les enleve avec tne bonne motte de terre, et on les plante dans des plates-bandes ouvertes, où elles pro- fiteront, fleuriront dans le mois sui- vant, et perfectionneront leurs se- mences en automne, sion les tient à Pombre jusqu’à ce qu'elles soient bien enracinées. La quinzieme est délicate, et doit être semée sur une bonne couche chaude au printems. Quand les plan- tes sont assz fortes pour être enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre marneuse et légere; on les plonge dans une couche chaude de tan, et on les tient à l’ombre jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles ra- cines; après quoi on les traite de la même maniere que les autres plantes tendres qui viennent des mêmes con- trées. On les met en été dans la cou- che de tan de la serre chaude , où elles donneront des fleurs dans Pété suivant ; mais elles ne perfection- nent pas souvent leurs semences en Angleterre, ONOPORDUM. Lin. Gen. Plant. 834. Vaill. Act. Par. 1718. Carduus. Tourn, Inst. R. H. 440. tab. 2533; Chardon cotonneux. Caracteres. Le calice commun est rond, en formede cloche, imbriqué, et formé par un grand nombre d’é- cailles terminées par des épines. La fleur est composée de plusieurs ONO $09 © fleurons hermaphrodites , en forme d@entonnoir, égaux, uniformes , et pourvus chacun d’un tube étroit, gonflé au bord , et découpé en cinq parties; 1is ont cing étamines cour= tes, velues , et terminées par des antheres cylindriques, et un germe ovale, couronné de duvet, qui sou- . tient un style mince, couronné par un stigmat. Ce germe se change ensuite en une simple semence cou- ronnée de duvet, et placée dans le calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la dix- neuvieme classe de LINNÉE, avec celles dont les fleurs sont composées de fleurons hermaphrodites et fruc- tueux, es especes sont: 1°. Onopordum Acanthium , calyci= bus squarrosis , foliis ovato-oblongis, si- nuatis, Lin. Sp. Plant. 827. Pollich. pal, n.'772. Neck. Gallob. 340. Mat- tusch. Sil. n. 593. Derr. Nass. p.361$ Chardon cotonneux avec des calices raboteux , et des feuilles ovales, oblongues et sinuées. Acanos Spina. Scop. carn. ed. 2, nm. 1013. Spina alba, tomentosa, lati-folia, syl- vestris. Bauh, Pin, 382. Carduus tomentosus , Acanthi folio , vulgaris. Tourn. Inst. R. H. 441 3 Chardon commun et cotonneux 2 feuilles d'Acanthe, Pet d’Asne ou Epine blanche. 310 ONO Acanthium, Dod. Pempt. 721. 2°. Onopordum Illyricum , calycibus squarrosis , foliis lanceolatis , pinnati-fi- dis. Lin. Sp. Plant. 1158.. Gouan. Monsp. 424. Jacq. Hort. f. 148 ; Char- don cotonneux, avec des calicesra- boteux, et des feuilles en forme de lance, ailées et terminces par plu- sieurs épines. Spina tomentosa altera spinosior, Bauh. Pin, 382. Carduus tomentosus , Acanthi folio angustiori. Tourn, Inst, R. H. 441; Chardon cotonneux , à feuilles étroi- tes d’Acanthe. Acanthium Illyricum, Lob. ic. 1, Barr. ic. sor. 3°. Onopordum Arabicum , calyci- bus imbricatis. Hort. Ups. 249. Jacq. Hort. f. 149 ; Chardon cotonneux , avec des calices imbriqués. Carduus tomentosus , Acanthi folio, altissimus , Lusitanicus, Tourn, Inst. 441. Le plus grand chardon coton- neux de Portugal , a feuilles d’A- canthe. Carduus tomentosus, Acanthium dictus Arabicus. Pluk, Alm. 85. 1. 154. fi 5. Acanthium altissimum Lusitanicum. Moris. Hist. 3. p.153. 4°. Onopordum Orientale, calycibus squarrosis > Joliis oblongis , pinnatos simuatis, decurrentibus , capite magno ; Chardon cotonneux , avec des ca- ices rudes, des feuilles oblongues, ailces , sinuces et coulantes , et une grosse icte de fleurs, ONO Carduus tomentosus , Acanthi folio 5 Aleppicus , magno flore. Tourn. Inst. R, H. 441; Chardon cotonneux d'Alep, a feuilles d’Acanthe, avec une grande fleur. 5°. Onopordum acaulon , sub acaule. Lin, Sp. 1159 ; Chardon cotonneux » dont les têtes sont sessiles à la terre 5 OU sans tige, ‘ Oropordon acaulon , flore albi- cante. D. Jussieu. Vaill, Mem. 17185 Chardon cotonneux, sans tige , dont Ja fleur est blanchatre. Il ya quelques autres especes de ce genre, que l’on conserve dans les jardins de Botanique , ainsi que plusieurs variétés, qui different par la couleur de leurs fleurs : mais comme ces plantes sont rarement admises dans d’autres endroits , il est inutile de les décrire ici. Acanthium. La premiere espece croit naturellement dans des lieux incultes de plusieurs parties de l’An- gleterre ; elle est bis-annuelle , et pousse dans la premiere année plu- sieurs feuilles larges , cotonneuses 5 sinuces sur leurs bords, et piquan- tes, qui s'étendent sur la terre et résistent à l'hiver. Au printems sui- vant, la tige sort du milieu des feuilles , et s’éleve jusqu’à cing ou six pieds de hauteur sur les tas de fumier , ou dans une bonne terre : elle se divise vers son sommet en plusieurs branches garnies d’ailes feuillées, qui coulent dans toute ONO feur longueur , dentelées , et dont chaque dent est terminée par une épine: les tiges sont couronnées par des têtes écailleuses de fleurs pour- pre , qui paroissent en Juin, et produisent des semences oblongues, angulaires , et couronnées d’un du. vet velu, au moyen duquel le vent les transporte à une grande dis- tance ; de sorte que , par-tout où ces plantes perfectionnent leurs semen- ces, elles s’y multiplient beaucoup, et deviennent fort embarrassantes. Iilyricum. La seconde espece se trouve en Espagne, en Portugal, et dans le Levant; sa tige devient plus haute que celle de la précé- dente ; ses feuilles sont beaucoup plus longues et plus étroites, et leurs dentelures sont régulieres , et terminées par des épines aiguës ; ses têtes de fleurs sont plus grosses, et les épines du calice sont plus lon- gues que celles de la premiere. Arabicum. La troisieme s’éleve à la hauteur de neuf ou dix pieds; ses tiges se divisent en plusieurs bran- ches; ses feuilles sont plus longues que celles des autres especes : sestètes de fleurs sont grosses et de couleur pourpre ; le calice a des écatiles cou- chées l’une sur Pautre comme celles dun poisson. Ceite plante croit na- turellement en Espagne et en Por- tugal. Acaulon. La cinquiemea plusieurs feuilles oblongues, ovales, et co- ONO 311 tonreuses , qui s'étendent sur la terre; du milieu de ces feuilles sort une tête de fleurs sessiles à la terre ousans tige , plus petite que les têtes de la précédente , et dont les fleurs sont blanches, On cultivoit autrefois quelques-unes de ces plantes pour la table : mais c’étoit avant que les jardins anglois fussent fournis d’au- tres especes qui leur sont bien pré férables ; car à présent il est très- rare que lon en fasse usage. Elles n’exigentaucune culture ; car en lais- sant écarter leurs semences, ces plantes se reproduisent sans aucun soin. ONOSMA. Liz. Gen. 187. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille érigée et découpée en cinq segmens; la corolle est en forme de cloch et monopétale; elle a un tube court et enflé sur ses bords qui sont di- visés en cinq parties nues et trouées; Ja fleur a cing étamines courtes , ter- minées par des antheres en pointe de flèche, et de la longueur de la corolle ; son germe estdivisé en qua- tre parties ; il soutient un style mince , couronné par un stigmat obtus, etse change dans la suite en quatre semences plactes dans le calice. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section dela cinquieme classe de LINNÉE , intiulée : Persanr 512 Oo N O drie moncgynie, avec celles dont les fleurs ont cing Ctamines et un style, Les especes sont: 1°. Onosma simplicissima , folis confertissimis, lanceolato linearibus pi- iosis. Lin, Sp. 1963; Onosma avec des feuilles linéaires, velues , en forme de lance , etrapprochées. Echium Creticum. Alp. Exot. 130. fg. 1293 Vipérine de Crète. 2°, Onosma Orientalis, foltis lan- ceolatis , hispidis , fructibus pendulis. Lin. Sp. 196 3. Onosma avec des feuilles en formede lance, et yelues, et des fruits pendants. Cerinthe Orientalis, Aman, Acad, 4. p- 2673; Melinet Orientai, 3°. Onosma Echioïdes , foliis lanceo- latis hispidis, fructibus erectis, Lin. Sp. 196. Jacq. Aystr. f, 295 3 Onosma avec des feuilles velues et en forme de lance , et des fruits érigés. Anchusa lutea minor. C, B. P.2555 ia plus petite Buglosse jaune. Symphitum foliis Ungulatis , hispidis, Hall. Helv. n. 601. Cerinthe folits , lanceolato-linearibus, hispidis , seminibus quaternis distinctis, fructibus erectis. Hort, Clif. 48. Roy. Lucd.-B. 408. Cerinthe Echioides. Scop. carn, 2. n. 197. Kniph. cent. 3.7. 20% Les premiere et seconde especes sont généralement des plantes bis- annuelles, qui périssent aussi-tot après qu'elles ont perfectionné leurs semences ; quelquefois cependant Of FH ellessubsistent pendanttrois ou qua tre annces, quand elles croissent dans des crevasses de murailles ou des fentes de rochers, parce qu’a- lors ellessont génées dans leur erie, qu’elles sont moins remplies d’hu- midité, plus fermes, et par consé- quent moins susceptibles des im- pressions du froid. Si ces trois es= peces pouvoient être placées sur de vieilles murailles ou dans des décom- bres, comme il arrive quelquefois qu’elles s'y trouvent quand leurs semences y sont portées par les vents , on les conserveroit beaucoup mieux qu’en les tenant dans une bonne terre. Pour faire croître ces plantes dans ces décombres ou sur des murailles , il faut les semer aussi-tot que leurs graines sont mires , et laisser les tiges des vieilles plantes par-dessus, pour les abriter du soleil et hater leurs progrès. Quand elles sont bien établies dans ces endroits, elles s’y conservent et s’y multiplient d’elles-mémes. Comme on ne cultive gueres ces plantes que dans les jardins de Bo- tanique , il n’est pas nécessaire d’en dire davantage; elles fleurissent au commencement du printems, et per- fectionnent leurs semences dans le mois de Juin. OPALE. Voy. ACER OPALUS. OPHIOGLOSSUM. Tourn. 3253 Langue DIB Langue de Serpent, Herbe sans couture. Cette plante croit naturellement dans des préshumides ; mais comme on ne peut la conserver long-tems dans les jardins, elle n’y est point admise (1). OPHRYS. Tourn. Inst. R. H. 437. tab. 250. Lin. Gen. Plant. 902 ; dou- ble feuille. Bifolium. Caracteres. Elle a une tige simple, avec unespathe en forme de gaine: la fleur n’a point de calice ; la co- rolle est composée de cinq pétales oblongs , qui se joignent en mon- tant , de maniere qu'ils formentun arc: le pétale du bas est divisé en deux parties ; le nectaire est pen- dant et en forme de carène le long des pétales. Cette fleur a deux cour- tes étamines postées sur le pistile, avec des antheres érigées, et fixées au bord intérieur du nectaire; son germe est oblong, tordu , et placé sous la eur avec un style qui adhere au bord intérieur du nectaire , et qui est couronné par un stigmat usé. Ce germe devient ensuite une capsule ovale, à trois angles, obtuse, et à une cellule qui s'ouvre en trois petites valves , et montre des semences sem- (1) On ne fait pas un grand usage de cette plante ; cependant on la regarde comme vulnéraire, étant employée tant à l'extérieur , gw intérieurement. Tome V, OPH 313 blables à de la poussiere , dont elle est remplie. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la ving- tieme classe de LINNÉE , qui com- prend celles dont les fleurs ont deux étamines jointes au style. Cet Auteur aréuni aussi à ce genre plusieurs especes d’Orchis. Les especes sont: 1°. Ophrys nidus avis, bulbis fi- broso - fasciculatis , caule vaginato, aphyllo, nectarii labio bifido. Lin. Sp. Plant, 1339.Gmel. Sib. x. p. 25. 2.24. Crantz. Austr, p. 475. sub Epipactide. Scop. carn. ed. 2. n. 1131. Pollich. pal, n. 853. Mateusch, Sil, n. 662. Derr. Nass. p. 162; Ophrys avec une racine bulbeuse garnie de fibres en paquets, une tige en forme de gaine, et un nectaire, dont la leyre est di- visée en deux parties. Neottia bulbis fasciculatis | nectarit labio bifido. Act. Ups. 1740. p. 33. Fl. Suec. 442. 815. Dalib. Paris. 277. Epipactis aphylla , flore inermi , La- bello bicorni. Hall, Hely.n. 1290.f. 37. Orchis abortiva fusca. Bauh. Pin. 86. Nidus avis. Lob. ic. 19$. Riu. Hex. whe ois Ophrys bi-folia. C. B. P. 87 ; double feuille où Ophrys commun. 2°. Ophrys cordata , bulbo fibroso, caule bifolio , foliis cordatis. Lin, Sp: Plant. 946. Scop. carn. 2, n. 1133* Ophrys avec une racine bulbeuse z Rr 314 OPH garnie de fibres, et une tige à deux feuilles, et en forme de cceur. Ophrys foliis cordatis. Fl. Lapp. 247. Fl, Suec. 739. 809. Act. Ups. 1740. p.29. Gmel, Sib. x, p.25. Epipactis foliis binis , cordatis , la- bello bifido , postice bidentato. Hall. Helv. n. 1292. t, 22, f. 4. Bifolium minimum, Bauh. Hist. 3. P+ 534: Ophrys minima. C, B. P. 87 3 le plus petit Ophrys. Ophrys minima, floribus purpureo- croceis, Ment. Pug. t.9.f. 3 ; Variété à fleurs, d’un pourpre couleur de safran. 3°. Ophrys spiralis, bulbis aggregatis, oblongis , caule sub-folioso, floribus spi- rali-fœcundis , nectarii labio indiviso , crenulato. Act. Ups. 1740. p. 32. Dalib. Paris 277 3 Ophrys avec des bulbes oblongues et en grappes, une tige feuillée, des fleurs en spirale et fécondes , et une levre non divi- sée , et crenelée au nectaire. Orchis spiralis, alba, odorata. J.B.2. 769 ; Orchis blanc , odorant, et en spirale , appelé tiple trace des Dames. Epipactis bulbis cylindricis , spicä spirali, labello crenulato, Hall. Helv. n. 1294. f. 38. Triorchis alba odorata minor. Bauh. Pin. 84. Satyrium odoriferum, Brusf. Herb, 1. P- 105: Testiculus odoratus. Lob. ic. 186. Triorchis, sive Tetrorchis alba odorata O;P major, Bauh. Pin, 84 ; Variété plus grande et odorante. Orchiastrumastivum palustre album, odoratum. Mich, Gen. 30. f. 263 se- conde variété qui croit dans les marais. Epipactis foliis plerisque ex lineari- lanceolatis. Gmel, Sib. 2, p. 13.0.3. fi I 4. Ophrys monorchis, bulbo glo- boso , caule nudo , nectarii labio trifido. Act. Ups. 1740; Ophrys à bulbes globulaires, avec une tige nue, et dont la levre du nectaire est divisée en trois parties. Herminium radice globosa. Fl, Lapp. 317. Orchis odorata moschata, sivè mo- norchis. C. B. P. 84 ; Orchis jaune et odorant , ou Orchis musqué. Monorchis. Mich. Gen. 39. fi 26. Rupp. Gen. 421. t, 2. Orchis lutea , hirsuto-folia, Bauk. Pin, 84; Varicté a fleurs jaunes, et à feuille hérissée. Triorchis lutea , folio glabro. Bauh, Pin. 843 seconde variété a feuilles unies et à fleurs jaunes. Triorchis lutea altera. Bauh. Pin, 84; troisieme Varicté. Monorchis bifolia , flore pallidè vi- rente, Prussica. Mentz, Pug. t. S.f.$ 3 quatrieme variété à deux feuilles, et à fleur d’un vert pale. Ophrys Anthropophora , bulbis sub- rotundis , scapo folioso , nectarii labio lineari , tri-partito , medio elongato, bi- fido. Lin, Sp. Plant. 948; Ophrys avec des bulbes rondes , une hampe OP H ou pédoncule feuillé , et dont la le- vre du nectaire est étroite , et divisée en trois parties, le segment du mi- lieu étant étendu au-dehors et dé- coupé en deux portions. Neottia bulbis sub-rotundis , nectarit Labio quadrifido, Act, Ups. 1740. p. 32. Dalib. Paris, 277. Orchis flore nudi hominis effigiern re- presentante, femind. C.B.P.82 ; Or- chis dont la fleur est femelle, et re- présente l'effigie d’un homme nud. Orchis Anthropophora Orcades. Col. Ecphr.. 1.p. 320. 6°. Ophrys Insecti-fera , bulbis sub- rotundis , scapo folioso , nectarit labio sub-quinque-lobo. Lin. Sp. Plant. 948. Gouan. Monsp. 473. Pollich. pal. n. 858; Ophrys avec des bulbes pres- que rondes , un pédoncule feuillé , ayant la levre du nectaire divisée presque en cinq lobes. Orchis muscam referens major, C. B,P.83 ; le plus grand Orchis mouche. Cypripedium bulbis sub-rotundis , fo- lis oblongis caulinis, Act, Ups. 1740. p. 26. Fl. Suec. 737. 818. 7°. Ophrys arachnites , bulbis sub- rotundis, caule folioso, nectarii labio trifido ; Ophrys a bulbes presque rondes , avec une tige feuillée , et dont la levre du nectaire est divisée en trois portions. Orchis fucum referens major , foliolis superioribus candidis , et purpurascen- sibus, C.B.P. 83 ; Orchis ressem- oO FH 315 blant a uneabeille, dont les folioles supérieures sont blanches et pour- pre. Orchis arachnites. Lob. ic. 135. 8°. Ophrys sphegodes , bulbis sub- rotundis, caule sub-folioso , nectarii la- bio trifido , hirsuto; Ophrys avec des bulbes presque rondes, une tige un peu feuillée , et dont la levre du nec- taire est yelue , et divisée en trois parties. Orchis sivè Testiculus sphegodes , hir- suto flore. J. B. 2.727; Satyrion en forme d'abeille, avec desailes vertes, et une fleur hérissée. Nidus avis. La premiere espece croit naturellement dans les bois , et quelquefois dans les paturages hu- mides de plusieurs parties de PAn- gleterre : sa racine est composée de plusieurs fibres fortes , desquelles sortent deux feuilles ovales , veinées, de trois pouces de longueur sur deux de largeur , et jointes à leur base ; entr’elles s’éleve une tige nue de huit pouces environ de hauteur , et terminée par un épi lâche de fleurs herbacées, semblables à des mou- cherons, et composées de cinq pé- tales, avec une levre longue et di- visée en deux parties. Ces fleurs ont une houpe ou étendard qui en oc- cupe le sommet, et deux ailes sur les côtés ; elles sont placées sur un germe qui se gonfle dans la suite, et devient une capsule quis’ouvre , en mürissant , en six parties, et qui Rrij 316 OPP H est remplie de petites semences sem- blables 4 de la poussiere. Cette plante ne souffre point de culture ; mais on peut la transplanter dans un jardin, en la plaçant à ombre , où elle subsistera pendant plusieurs an- nées, si les racines ne sont pas re- muées : elle fleurit dans le mois de Mai; mais on ne peut la multiplier. Le meilleur tems pour enlever ses racines , est dans les mois de Juillet et d’Aout , lorsqueses feuilles se flé- trissent; car plus tard il seroit diffi- cile de les trouver (1). Cordata, La seconde espece se trouve dansles parties septentrionales de l'Angleterre ; mais elle croît rare- ment dansle midi de notre Isle : ellea une petite bulbe garnie de plusieurs fortes fibres ; elle pousse vers le bas deux petites feuilles en forme de lance : sa tige s’éleve à la hauteur d'environ quatre pouces, et se ter- mine par un épi de petites fleurs herbacces , et de la même forme que celles de la précédente. Spiralis. La troisieme naît sponta- nément sur des montagnes de craie, dans plusieurs parties de PAngle- terre ; elle a une racine oblongue, en grappe , et bulbeuse , de laquelle (1) Quoique cette plante ne soit pas d’un usage bien fréquent , on la regarde cepen- dant comme propre à déterger les anciens ulceres. Dans quelques contrées , les paysans Pappliquent sur leurs blessures, après l’a- voir simplement écrâsée, OP EH sort unetige simple de six pouces de hauteur, et garnie de deux feuilles oblongues vers le bas , mais ordi- nairement nues au-dessus : ses fleurs sont petites, blanches, et rassem- blées en épis laches sur le sommet de la tige : elles ontune odeur de musc, et paroissent en Août. Cette espece se trouve aussi sur des pâturages humides, dans des provinces septentrionales de PAn- gleterre. Je l’ai encore rencontrée en grande abondance sur le terrein d’En- field , assez près de la ville. Monorchis ; Anthropophora. Les quatrieme etcinquieme especes nais- sent sur les montagnes de craie, près de Northfleed, en Kent, ainsi que sur les montagnes de Causham, près de Reading: elles ont des ra- ‘cinesrondes et bulbeuses, desquelles sortent quelques feuilles oblongues; leurs tiges s’élevent à un pied et demi de hauteur, et sont garnies de quelques feuilles étroites : leurs fleurs croissent en épis laches sur le sommet delatige ; les unes sont de couleur de fer rouillé , et d’autres de couleur herbacée : la levre du nectaire est divisée en trois parties 5 dont celle du milieu est étendue au dehors, plus longue que les autres, et divisée en deux parties. Le som- met de ces fleurs est en forme de ca- puchon : elles paroissent dans le mois de Juin, et ressemblent à un homme nud, ©, 2 ai Sphegodes. La huitieme espece qu’on rencontre sur des pâturages arides , dans plusieurs parties de PAngleterre , est ordinairement con- nue sous le nom d’Orchis bas en Abeille, ou d’Orchis Mouche. Il y en a deux ou trois variétés, que l’on trouve en Angleterre , et plusieurs autres en Espagne et en Portugal: celle-ci a une racine ronde et bul- beuse ; ses feuilles ressemblent à celles du Plantin à feuilles étroites ; sa tige s’éleveà la hauteur de six ou sept pouces , et a deux ou trois feuilles érigées , qui lembrassent en forme de gaine. Au sommet de cette tige sortent deux ou trois fleurs sans ergots, mais avec des houpes pour- pre et des ailes ; le nectaire est large, formé comme le corps d’une petite abeille, et de couleur de suie foncée , avec deux ou trois lignes coulant à travers, et d’une couleur plus foncée ou plus claire, qui pa- roissent plus brillantes ou plus pales, suivant la position de la fleur. Ces fleurs paroissent au commencement du mois de Juin. Il y a quelques variétés de cette plante qui different par la couleur et la grosseur de leurs fleurs. Toutes ces especes peuvent être conservées dans les jardins, mais elles ne s’y muluplient point. Le meilleur tems pour enlever leurs ra- cines est, ainsi que nous avons déjà dit, précisément dans le moment OP E 317 où leurs tiges périssent, parce qu’a- lors elles sont dans linaction , et - qu'on peut aisément trouver leurs racines. Dans ce tems, leurs bulbes sont tout-a-fait formées pour fleurir Pannée suivante , et ne peuvent plus se rétrécir 5 mais quand on les en- leve dans d’autres tems de l’année, où leur végétation est encore en vi- gueur , leurs bulbes n’étant pas tout- a-fait mures, se dessechent , et pé- rissent souvent , ou si elles en échap- pent, elles ne recouvrent pas leur premiere vigueur avant deux ans. Quand on les transplante dans un jardin , chaque espece doit être pla- cée dans le soi qui lui convient. Celles qui croissent naturellement dans des pâturages humides doivent être plantées dans des plates-bandes humides eta lombre; d’autres qui croissent dans les bois peuvent être mises sous des arbres dans les quar- tiers déserts 3° mais celles qu’on trouve sur des montagnes de craie, doivent avoir un terrein de craie pré- paré pour les recevoir dans une si- tuation ouverte. Ces plantes étant ainsi distribuées, ne doivent plus être touchées : on se contente de les tenir nettes de mauvaises herbes, Moins la terre sera remuée, plus elles feront de progrès, et plus dong-tems on les conservera. OPULUS, Voy. Vizurnnum. OPUNTIA. Tourn. Inst. R. H, 313 OPPEU 239.tab, 122. Tuna. Hort, Elth. 205. Cactus. Lin. Gen. Plant. 539. Cette plante est appelée Opuntia , d’après le passage de Théophraste , qui dit quelle se trouve aux environs d’O- pantium ; Raquette. Figue d Inde. Car- dasse, Caracteres. La corolle de la fleur est composce de plusieurs pétales, obtus , concaves, placés circulaire- ment, et postés sur le germe: la fleur a un grand nombre d’étamines en forme d’aléne , dans le germe , plus courtes que les pé- tales , et terminées par des antheres oblongues etérigées. Le germe, qui est placé sous la fleur , soutient un style cylindrique de la longueur des étamines , et couronné par un stig- mat divisé en plusieurs parties; il se change dans la suite en un fruit charnu, avec un nombril, et a une insérées cellule remplie par plusieurs semen- ces rondes. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la sixieme classe de TOURNEFORT , qui ren- ferme les herbes avec une fleur en rose , dont le pistile et le calice de- viennent un fruit, avec une cap- sule. Le Docteur Lrnn#e le place dans la premiere section de la douzieme classe , où se trouvent les plantes, dont les fleurs ont plus de dix-neuf étamines insérées ou dans le calice ou aux pétales de la fleur, O PU à Les especes sont : 1°. Opuntia vulgaris , articulis ova- tis , compressis , spinis setaceis. Hall, Helv. n. 10993 Figue d'Inde, avec des nœuds ovales et comprimés, et des épines hérissées. Cactus Opuntia. Lin, Syst. Plant. tom. 2. p. 4.70. Sp. 18. Opuntia vulgd herbariorum. J.B. x< 1543 Opunua commun ou Figuier ; d'Inde. i Ficus Indica , folio spinoso, fructu majore. Bauh. Pin. 458. Opuntia ficus Indica , articulis ovato- oblongis , spinis setaceis ; Figuier d'Inde, dont les nœuds sont longs ovales , et hérissés de fines épines. Opuntia folio oblongo media. Tourn. Inst, R. H. 239; Figuier d’Inde moyen a feuilles oblongues. Cactus ficus Indica. Lin. Syst, Plant, t. 2.p. 470. Sp. 19. 3°. Opuntia Tuna, articulis ovato- oblongis , spinis subulatis ; Figuier d'Inde avec des nœuds oblongs , ovales , et garnis d’épines en forme daléne. Cactus Tuna. Lin, Syst. Plant.t. 2, P: 470. Sp. 20. Opuntia major, validissimis spinis munita. Tourn. Inst, R. H. 2393 le plus grand Figuier d’Inde, armé de très-fortes épines. Tuna major, spinis validis, flavi- cantibus , Flore gilvo, Dilt. Elth. 396. 2,295: f. 238. 4°. Opuntia elatior , articulis ovato< e OP U oblongis , spinis longissimis, nigricanti- Bus ;Figuier d'Inde, avec des nœuds ovales , oblongs, et garnis d’épines très-longues et noiratres. Tuna elatior spinis validis, nigricanti- bus. Hort. Elth. tab. 194; le plus grand Figuier d’Inde , armé de très-fortes épines noiratres. 5°. Opuntia maxima articulis ovato- eblongis , crassissimis , spinis inæquali- bus ; Figuier d’Inde avec des nœuds oblongs , ovales, épais, et garnis d’épines inégales. Opuntia maxima , folio spinoso , la- tissimo et longissimo. Tourn. Inst.240 ; le plus grand Figuier d'Inde , avec des feuilles tres-larges , très-longues et épineusgs. 6°. Opuntia Cochenillifera, articulis ovato-oblongis, sub-inermibus ; Figuier d'Inde , avec des nœuds ovales, oblongs , et presque sans épines. Tuna mitior , flore sanguineo Coche- nillifera. Dill. Elth. 399. t. 297.f.388. Opuntia maxima folio oblongo , ro- tundo majore, spinulis mollibus et inno- centibus obsito, flore striis rubris varie- gato. Sloan. Cat. Jam. 194; le plus grand Figuier d’Inde , avec une feuille plus grande, ronde et oblon- gue, garnie de petites épines molles, et point dangereuses , ayant une fleur panachée de raies rouges, communément appelé le Figuier d'Inde à Cochenille. Ficus Indica major lævis, vermiculos O-P-U 319 proferens. Pluk, Alm, 146. t.281. f. 383. Cactus Cochenillifer. Lin. Syst. Plant, tom. 2.p. 471. Sp. 21. 7°. Opuntia Curassavica , articulis cylindrico-ventricosis | compressis , spi- nis setaceis ; Figuiér d'Inde avec des nœuds cylindriques, gonflés et comprimés, hérissés de fines épines. Cactus Curassavicus, Lin. Syst. Plant. tom, 2.p. 471. Sp. 22. Cactus tereti-compressus , articulatus, ramosus. Hort. Cliff. 182. Hort, Ups. 120. Roy. Lugd.- B. 280. Opuntia minima , Americana, spino- sissima. Bradl. Suec. 1.p.5$.f.4. Ficus Indica, sivé Opuntia minor cau- lescens arbuscula in modum, ramis cine- ritiis , spinosissima, Pluk, Alm. 147.1, 281. f. 3: Ficus Indica , seu Opuntia Curassa- vica minima. Hort. Amst. 1. 1073 Fi- guier d’Inde, ou le plus petit Opun- tia de Curassao , souvent appelé Pin- pillow. Peloton garni d’épingles. 8°. Opuntia spinosissima , articulis longissimis, tenuibus, compressis , spinis longissimis, confertissimis, gracilibus, al- bicantibus , armatis. Houst. MSS. ; Fi- guier d'Inde, qui pousse beaucoup de tiges, avec des nœuds très-longs, minces , comprimés , armés d’épi- nes très-longues, fort rapprochées, fines et blanches, auquel les Jardi- niers donnent le nom de Juste-au- Corps de Robinson Crusoë. 9°. Opuntia phyllanthus , prolifer , 320 OF al Oy ensi-formis , compressus , serrato-repan- dus ; Figuier d'Inde, avec des nœuds comprimés , en forme d'épée, dont les dents se tournent en arriere. Cactus phyllanthus. Lin, Syst. Plant. t. 2.p:471. Sp..23. Cactus foliis ensi-formibus, obtusè serratis, Hort, Cliff.183, Lugd.- B, 281. Cactus mitis minor , sarmento flexili« rotundo, frondibus longis , compressis , crenatis , ad crenas floridis. Brown. Jam, 237. Ficus , sive Opuntianon spinosa , Sco- lopendria folio sinuato. Raii dendr, 21. Cereus Scolopendriz folio brachiato. Hort. Elth, 73. tab, 643 Cierge à feuilles branchues de Scolopendre. Toutes ces plantes sont originai- res de PAmérique , quoique la pre- miere se trouve quelquefois sur les bords des routes, aux environs de Naples, en Sicile et en Espagne ; mais il est vraisemblable qu’elles y ont été anciennement apportées de PAmérique. Vulgaris. Cette espece est depuis long-tems dans les jardins anglois ; ses nocuds ou branches sont ovales ou rondes, comprimées sur les deux côtés , et plates; elles ont de petites feuilles qui sortent aux noeuds sur leurs surfaces, ainsi que sur leurs bords du haut, et qui tombent en peu de tems. A ces mémes noeuds il y a trois on quatre courtes épines hérissées qui ne paroissent point, à OPU $ moins qu’on ne les regarde de très: près ;mais sion les manie, elles s’in- sinuent dans la chair, en se séparant de la plante , et deviennent très-em- barrassantes, et souvent difficiles à retirer. Les branches de cette espece s’étendent sur la terre, où elles pous- sent de nouvelles racines , et finis< sent par couvrir un terrein considé- rable : elles ne s’élevent jamais en hauteur ; elles sont charnues et her- bacées tandis qu’elles sont jeunes : mais à mesure qu’elles vieillissent, elles se dessechent, et deviennent d’une texture dure et ligneuse. Les fleurs sortent sur les bords supérieurs des branches dures, et quelquefois elles sont produites sur leurs côtés ; elles sont postées sur ’embryon de leur fruit, et sont composées de plusieurs pétales ronds, concaves et étendus ; elles sont d’un jaune pale, et renferment un grand nom- bre d’étamines attachées à embryon du fruit, et terminées par des anthe- res oblongues ; dans le centre est placé un style, couronné par un stigmat à plusieurs pointes. Quand les fleurs sont passées, l'embryon se gonfle , et devient un fruitoblong, dont la peau ou enveloppeest garnie de petites épines en faisceau : linté- rieur du fruit est charnu, de couleur de pourpre ou rouge, et renferme plusieurs semences noires. Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et d’Août ; maisson fruitne müriten Angleterre OPU Angleterre que dans les années très- chaudes. J’ai eu quelques branches de cette espece , qui mont été envoyées par M. Prerre COLLINSON, qui n’a as- suré tes avoirreçues de Terre-Neuve, où elle croit naturellement. Comme ce pays est très-septentrional , il est inconcevable comment cette plante peut y supporter le froid ; car, quoi- qu’elle subsiste en plein air en An- gleterre dans une situation chaude et dans un sol sec, cependant les hivers durs la détruisent générale- ment, si l’on ne la met point à Pabri des gelées. Ficus Indica, La seconde espece a des branches oblongues , ovales, plates, plus érigées que celles de la premiere, et armées d’épines lon- gues, hérissées , rapprochées en fais- ceaux à chaque point, et étendues en forme d'étoile : ses fleurs crois- sent sur l'embryon du fruit, et sors tentaux bords supérieurs des feuilles comme celles de la précédente ; mais elles sont plus larges et d’un pour- pre plus foncé: la peau extérieure du fruit est aussi armée de plus lon- gues épines. . Cette espece est la plus commune à la Jamaïque , et est sur son fruit que l’on répand la semence de co- chenille, ainsi que sur Pespece sau- vage , appelée Sylvester. On n'a en- voyé quelques-unes de ces plantes de la Jamaïque avec ces insectes Tome V, O P.O 321 vivans dessus. Le Docteur Hous- TOUN , qui me les avoit adressées, faisoit alors l’histoire de ces insec- tes : mais dans ce moment, il a été attaqué d’une maladie qui Pa con- duit au tombeau. La cochenille a vécu sur ces plantes pendant trois ou quatre mois, et a péri ensuite. Quand on mange le fruit de cette plante , il teint Purine en couleur de sang. La troisieme espece a des bran- ches plus fortes que la seconde ; elles sont armées de plus grandes épines en forme d’aléne, blanchatres, et en faisceaux comme celles des autres: ses fleurs sont grosses , d’un jaune brillant, et le fruita la même forme que celui de la seconde. Elatior. La quatrieme espece s’é- leve beaucoup plus haut qu'aucune des précédentes : ses branches sont plus grosses , plus épaisses, d’un. vert plus foncé , et armées d’épines fortes et noires, qui sortent en fais- ceaux comme celles des autres ; mais les paquets d’épines sont placés à une plus grande distance: ses fleurs sont produites sur les bords du haut des branches ; elles sont plus petites que celles des autres especes , et d’une couleur pourpatre, ainsi que les éta- mines : le fruit a la même forme que celuide la premiere; mais il ne mürit pas ici. Maxima, La cinquieme est la plus grande de toutes celles que nous Ss us 22 Of Uv connojsseris: ses branches ont plus d'un pied de longueur sur huit pou- ces de largeur ; elles sont fort épais- ses, d’un vert foncé , et armées de quelques épines courtes et hérissées; les plus vieilles branches devien- nent presque comme des Cierges , et ires-fortes. Je n'ai point encore vu les fleurs de cette espece, quoique jaie des plantes qui ont plus de dix. pieds de hauteur. Cochenillifera, Ona toujours regardé la sixieme comme étant la plante sur laquelle on nourrit la cochenille: elle a des branches oblongues, lisses, vertes , érigées , de huit'ou dix pou- ces de hauteur » et presque dépour- vues G Cpines ; car on enappercoira peine de quelque distance quelques- unes qui sont molles et peu dange- reuses au toucher. Les fleurs de cette plante sont petites, de cou- leur pourpre, et placées sur lem- bryon du fruit, de même que celles des autres: mais elles ne s’étendent pas autant ; elles ne paroissent que sur la fin de l’automne, et le fruit tombe en hiver. Sans parvenir ici à quelque dégré de maturité , on cul- üve cette plante dans les campagnes de la nouvelle Espagne , pour nour- rir la cochenille; mais elle croît na- Aurellement dans la Jamaïque, où Pon y découvriroit vraisemblable- ment la véritable cochenille, si des personnes habiles vouloient se don- ner la peine de faire cette recherche, O PU Curassavica. La septieme espece est supposée croitre naturellement à Cu- ra5sao : ellea desnœudscylindriques, gonflés, et fortement armés d’épines minces et blanches: ses branches s'étendent en-dehors de tous côtés; et quand elles ne sont point soute- nues, elles tombent sur la terre, et se séparent souvent aux différens nœuds qui poussent des racines , et forment par ce moyen de nouvelles plantes. Cette espece produit rare- menñt des fleurs en Angleterre. On Pappelle Pinpillow dans les Indes Occidentales, parce que ses bran- ches ressemblent beaucoup à un pe- loton garni d’épingles. Spinosissima. La huitieme espece m'a été envoyée de la Jamaïque par le Docteur Housroux , qui ly a trouvée en grande abondance : mais il n’a jamais vu de fleurs ni de früits sur aucune des plantes ; elle n’en a point produit non plus en Angle- terre: ses branches, qui ont des noœcuds beaucoup plus longs que ceux des autres, sont aussi plus étroites et plus comprimées ; ses épines sont fort longues, minces, et d’un brun jaunatre ; elles sortent en paquets sur toute la surface des branches, en se croisant : ce qui les rend plus dangereuses à manier ; car, pour peu qu'on les touche, elles sattachent à la main, se séparent des branches, et pénetrent dans la chair. , OPU . Phyllanthus. La neuvieme espece, qui est originaire du Brésil, a des branches fort minces , réguliere- ment dentelées sur leurs bords, comme la Scolopendre , d’un vert clair, en forme de sabre, lisses et sans épines : ses fleurs sortent des côtés et à l’extrémité des branches sur les embryons, comme celles des autres especes ; elles sont d’un jaune pale, et les fruits qui leur succedent sont de la méme forme que ceux de la premiere * ils mürissent rarement en Angleterre. Culture, Toutes ces especes , ex- cepté la premiere , sont trop tendres pour profiter en plein air dans ce pays, et l’on ne peut en conserver beaucoup pendant lhiver , sans cha- deur artificielle ; car, lorsqu'elles sont placées dans une Orangerie, elles deviennent d’un jaune pale, et leurs branches se rétrécissent et se pourrissent souvent aux premieres chaleurs du printems. . Onles multiplie toutes par leurs branches, qu’on peut séparer aux nœuds. pendant tout Pété : on les tient dans un lieu sec et chaud-, pen- dant une quinzaine de jours , pour faire secher leurs parties blessées, sans quoi l'humidité qu’elles absor- beroient par-là les feroient bientôt pourrir , comme cela arrive à la plupart des autres plantes succulen- tes. Le sol dans lequel on les place doit êwe composé d’un tiers de terre GPU 323 fraiche et légere de paturage, d’un tiers de sable de mer, et d’un tiers formé par un mélange de tan pourri et de décombres de chaux à parties égales : on méle exactement ces dif férentes matieres ; on les tient en tas pendant trois ou quatre mois avant de s’en servir ; et l’on retourne ce mélange au moins une fois par mois, afin que toutes les parties puissent être exactement unies ensemble; après quoi, on le passe à travers un gros -crible, pour en séparer les plus grosses pierres et les mottes; mais il ne faut point cribler cette terre trop fin, faute que Pon com- met assez communément: On met ensuite quelques petites pierres au fond des pots, pour aider Pécoule- ment de l’humidité, ce qui doit être observé pour toutes les plantes suc- culentes ; car, si l’eau y séjournoit, elle feroit pourrir leurs racines, et les détruiroit bientôt. Ce qu’on vient de dire doit s’en- tendre de la premiere espece ; mais pour les autres, il faut mettre les pots dans une.couche de chaieur modérée, qui leur fera prendre ra- cinetrès-facilement: on les arrose de _ tems en tems, mais toujours légere- ment, sur-tout avant qu’elles soient enracinées. Quand les plantes ¢om- mencent à pousser des branches, on leur donne beaucoup d’air , en sou- levant les vitrages , pour les empé- cher de filer et.de s’affoiblir. Après Ss ij 324 Or U qu’elles ont poussé de fortesracines, il est nécessaire de les accoutumer a Pair par dégrés, et de les mettre ensuite dans Ja serre chaude à de- meure, en les plaçant près des vi- trages, qu'il faut toujours ouvrir dans les tems chauds , afin qu’elles puissent jouir de Pair libre, et être cependant à l’abri du froid et de Fhu- midité. na Pendant l'été , ces plantes doivent être souvent arrosées , mais toujours fégerement , comme nous lPavons déja dit ; et en hiver, on propor- uionne la quantité d’eau qu'on leur donne, à la chaleur de la:serre ; car, si Pair en est toujours fort échaullé, elles auront besoin d’être plus sou- vent rafraichies , sans quoi leurs branches se rétréciroient; mais si la serre est tempérée , on les arrose tès-peu , pour éviter Phumidite , qui leur est funeste dans cette saison. Ces plantes profitent mieux en hiver , au dégré de chaleur tempé- rée marqué sur les thermometres de Botanique, que si elles étoient te- nues plus chaudement ; car dansune trop grande chaleur, leurs branches deviennent trés-tendres , foibles et désagréables à la vue. Les especes qui poussent naturellement droites, doivent ètre soutenues avec des ba- tons, pour empêcher qu’elles ne soient brisées par leur propre poids. Bien des personnes exposent ces O'R A plantes au-dehors pendant l'été ; mais elles réussissent beaucoup mieux en les tenant continuellement dans la serre chaude, pourvu que les vitrages en soient toujours ou- verts, et qu’elles y arent beaucoup d'air. Quand on les met en plein air, les grosses pluies qui survien- nent souvent en été, comme dans la température variable de notre cli- mat , diminuent beaucoup leur beauté , et retardent leurs progress quelquefois même , dans des étés humides, elles se remplissent de tant d'humidité, qu’elles se pourrissent souvent en hiver : d’ailleurs les es- peces tendres qui sont trop exposées au plein air, ne produisent pas au tant de fleurs et de fruits que celles qu'on tient constamment dans Ja serre chaude, ORANGER. Poy. Auran- Tium. L. ORANGERIE. Matson DE VEr- DURE. La grande quanuté de plantes cu- rieuses exotiques qui ont été appor- tées depuis peu en Angleterre , a donné lieu à la construction d’un grand nombre d’Orangeries ; ce qui a rendu des gens très-habiles , soit dans la culture de ces plantes , soit dans la construction, ordonnance et la disposition de ces bâtimens, Comme il y a plusieurs choses à ob- LT AU LAS Here tee EUR Tome TV, A...Le plan du pave’ de l'Orangerte ?. D BB. _Ze plan du pavé de deux Serres chaudes . CEC. Ze. hangars de l'Orangerre et des Serres. Le Passage de la communication entre L Orangerie ? DD» e¢ fs Serres ou les efeakers sont placées qui conduisent ARE aux Appartements au dessus de l’ Orangerte?. EE. Za Sechon des kaçauæ au fond des Serres chaudes . | F__Z'Etvakon del ‘Orangerte et Serres, SSG à SSS PLAN DE LORANGERIE , + ORA setver pour rendre ces Orangeries utiles et agréables, je vais expli- quer , le mieux que je pourrai ; la planche ci-jointe. La longueur de ce batiment doit être proportionnée à la quantité de plantes qu’on veut y mettre: elle peut varier encore suivant l’idée du propriétaire ; mais sa profondeur ne dôit jamais excéder sa hauteur. Dans des Orangeries ordinaires , cette pro- fondeur ne passe jamais seize ou dix+ huit pieds : dans les plus grandes, elle peut aller à vingt ou vingt-quatre , et cette proportion est la plus belle ; car, si ce bâtiment est long et trop étroit, il aura mauvaise apparence, soit en-dedans , soit en-dehors: ilne contiendra pas autant de plantes, et il n’y aura pas assez d’espace pour y ménager un passage sur le devant, et pour mettre dans le’ fond, des gradins propres à y placer des plan- tes ; au-lieu qu’une profondeur de vingt-quatre pieds au moins con- tiendra plus de rangées de plantes , et donnera plus d’aisance pour les arroser et les nettoyer. La trop grande profondeur est cependant plus nuisible qu’une médiocre. Les fenêtres de la façade doivent commencer à un pied et demi au- dessus du pavé, et s'élever jusqu’au plafond , où elles seront couronnées par la corniche. du bâtiment. Cette élévation étantconsidérable, il seroit difficile que leur largeur y répondit; OR A 32$ éaï siles chassis étoient faits comme ceux des plus grands batimens qui ont sept pieds ou sept pieds et demi de largeur , ils seroient trop lourds pour pouvoir les soulever et les des- cendre: d’ailleurs les battans des volets , en s’ouvrant , se trouvant plus larges que les trumeaux , ils oteroient beaucoup de jour aux plan- tes, Les trumeaux ne doivent avoir que la largeur nécessaire pour soute- nix le bâtiment: c’est-pourquoi Pon doit préférer de les faire en pierres de taille ou en briques bien cuites; car, si on les construisoit avec des briques mal cuites , ils exigeroient plus dépaisseur, et le batiment se- Toit moins solide, sur - tout s’il y a des dogemens au-dessus de POrangerie : ce qui est trés-utile pour la garantir des gelées pendant les hivers rudes, Si l’on construit ces trumeaux en pierres de taille, jecon- setlle de leur donner la forme d’une colonne cylindrique ; et de les faire de deux pieds et demi de diametre , parce que des trumeaux de cette forme ne parent point les rayons du soleil comme ils le feroient par leurs angles, s’ils étoient quarrés. Si on les construit en briques, il sera né- cessaire de leur donner trois pieds de largeur, afin qu’ils aient la solidité nécessyre ; en observant de les éva- ser en-dedans , pour admettre plus aisément le soleil, .On pratiquera derriere lPOrange- 326 ORA rie un bâtiment qui pourra servir à serrer les outils, et à plusieurs au- tres commodités, ainsi qu’à empé- cher le froid; d’y pénétrer. Au moyen de cela, le mur du fond pourra n’é- tre que de deux briques et demie d’é- paisseur ; mais si au contraire cemur est exposé à Pair, il lui faudra au moins trois briques ou trois briques et demie. Si l’ona dessein de faire un beau bitiment, et de construire des appartemens au-dessus , on prati- quera les escaliers et les passages par dérriere au-dessus du magasin des outils, pour ne pas passer dans PO- rangerie : alors on aura au-dessus vingt-cinq où trente pieds de lar- geur , et une longueur proportion- née au-dessous des escaliers. On doit pratiquer une porte de dégagement, qui communiquera à l’Orangerie , et par laquelle les Jardiniers pourront y entrer dans les tems des grandes gelées, pendant lesquels on ne doit point ouvrir les vitrages de la façade. Le pavé de lOrangerie doit étre fait avec des carreaux de pierre ou de brique : on lélevera de deux pieds au-dessus de la surface sur laquelle Pédifice est placé ; ce qui sera suffisant dans un terrein sec: mais si le sol esthumide , il sera né- cessaire de lélever de trois pieds, et méme davantage au-dessus du ni- veau. Si l’on pratiquoitune vouteau- dessous , on auroit encore moins à craindre de Phumidité , qui est tou- ORA jours très-nuisible aux plantes, sur- tout après les grands dégels, pen- dant lesquels le tems est trop froid pour y introduire lair extérieur. Je pensé qu’il sera utile de pratiquer sous le pavé , à un pied de la fa. cade, un tuyau d’un pied de lar- “geur, et de deux de profondeur, qui régnera dans toute la longueur de POrangerie , et qui retournéra vers la muraille du fond, où il se terminera en entonnoir dans le ma- gasin des outils, pour en laisser sor- tr la fumée, après néanmoins qu'il aura tourné trois fois autour de ’O- rangerie. Le fourneau peut être placé à une des deux extrémités, de façon que son ouverture, ainsi que la grille des cendres, soitdans le ma- gasin des outils, et qu'on ne lap- percoive point dans l’Orangerie, La provision du bois sera aussi dans ce” magasin, pour être plus à portée. Plusieurs personnes seront sans doute étonnées de me voir donner le conseil de pratiquer des tuyaux sous: une Orangerie 5 car depuis long-tems on ne s'en sert plus, et quelques Jardiniers même en ont cru l'usage dangereux. En effet, il la été quelquefois ; mais c’étoit ab- solument la faute de ceux qui s’en servoient, en tenanttoujoursles four- neaux allumés, sans faire attention à la température de Lair. Je sais bien qu’on passe souvent deux ou trois ans sans'les employer; mats commeaces . ee ALLE CCIM yy © ORA hivers doux succedent quelquefois des hivers tres-froids , je ne connois point alors de moyeñs plus simples et moins dispendieux pour empé- cher la gelée de pénétrer dans les Orangeries. L'intérieur des croisées de I’ On gérie sera garni de bons et forts vo- lets , qui doivent être brisés » pour pouvoir se replier de tréssprès sur la largeur du trumean , afin qu’ils ne fassent point d’ombrage : il suflit de leur donner un pouce et demi d’é- paisseur , ou un peu plus, pour . qu’ils soient-propres à garantir d’un froid ordinaire. Si le froid devieñt assez violent pour endommager les plantes; on allume du feu dans le fourneau ; car sans cette commodité, il seroit très-dificile de conserver dans lOrangerie une température nécessaire , et l’on serait forcé, comme Pont pratiqué plusieurs per- sonnes, de clouer des nattes sur les fenétres , ou de remplir de paille le vuide qui se trouve entre les volets et les chassis, expédient très-nuisi- ble , puisqu'il Ste entierement Pair aux plantes, et qu'il les prive de quelques rayons du soleil, qui pa- roit souvent pendant deux ou trois heures dans les gelées les plus for- tes, et dont la chaleur et la lumiere sonttrès-ntiles aux plantes. On ouvre les volets avec facilité, lorsque le soleil commence à luire , et on les referme , lorsqu'il se couvre de nua- OR A 327 ges: quand les fenêtres au contraire sont couvertes de paillassons, on emploie un tems considérable à les Ôter et à les remettré tour-à-tour , et souvent le soleil est caché avant que cet ouvrage fatiguant soit fini: d’ail. leurs , lorsqu’ilfautautant de précau- tion pourse garantir de la gelée, on peut compter sur l'exactitude de bien peu de Jardiniers. Si le Jardiner n'aime pas son État, et ne partage pas le gout de son maitre pour Jes plantes éwangeres, ce long travail leffraiera et rebutera. En supposant même qu'il se donne la peine de couvrir les croisées de paillassons , pense- t-on qu'il les ôtera dès que le soleil commencera à paroitfe? Il y a au contraire lieu de croire que les plan- tes resteront enfermées tant que les grands froids dureront, _ Ona fait aussi usage de bassines remplies de charbon, qu’om met. toit dans les Orangeries pendant les grandes gelées. Cette pratique est dangereuse, et pour ceux qui soi- gnent ce feu, par le risque qu'ils courent d’en être sufloqués, et pour les plantes elles-mêmes :‘aussi les inconvéniens de ces bassines les ont fait généralement proscrire. On doit donner la préférence aux tuyaux de fourneau , qui se font à peu de frais, en construisant lOrangerie. Le mur du fond doit être blanchi, etbien enduit de plâtre ou de mor- ter, pour empêcher les fortes ge- 328 ORA lées de pénétrer à travers , sur-tout lorsque la gelée est accompagnée d’un vent fort, tel qu’on en éprouve souvent dans les hivers rudes. Quelques personnes font la dé- pense de boiserleurs Orangeries; il est nécessaire alors d’enduire la mu- raille avec de la chaux etde la bourre derriere les boiseries, pour arrêter le froid: il n’en faut pas moins blan- chir cette boiserie , ainsi que le pla- fond , parce que cette couleur réflé- chit la lumiere en plus grande quan- tité qu'aucune autre ; qu’elle est par- 1a plus avantageuse aux plantes pen- dant l'hiver, sur-toutlorsquel’Oran- gerie est exactement fermée. J’ai re- marqué que les plantes ont perdu la plus grande partie de leurs feuilles dans des Orangeries peintes en noir ou en couleur brune. Quand on ne veut point pratiquer des appartemens au-dessus de PO- rangerie , 1} faut chercher à la garan- tur du froid qui peut venir par la toi- ture : on ÿ parvient en garnissant le haut de roseaux , de bruyeres, de genéts ou de mousse, placés entre les tuiles et le plafond, de facon ce- pendant que la charpente du pla- fond n’en soit pas surchargée : on entasse ces différentes maticres jus- qu’à l'épaisseur d’un pied au moins ; on en ¢galise la surface autant qu’il ‘est possible, on les fixe avec des Jattes , pour empêcher que rienne se souleye, et l’on couvre ensuitele tout OR A avec de la chaux mêlée de bourre. Au moyen de cette précaurion , le froid ne pourra pénétrer , et les souris et autres animaux ne s’y lo- geront point. On voit plusieurs Orangeries qui, faute de ce soin, ne sont point à l'abri de la gelée dans les hivers rudes; ce que lon attribue quelquefois aux vitrages, pendant que le dommage ne vient que du plafond. St le bâtiment n’est couvert que de tuiles ou d’ardoises, les moindres gelées se feront senur dans l’intérieur, | On place ensuite dans l’Orangerie , des gradins mobiles , sur lesquels : on arrange régulierement plusieurs rangs de pots sur de petites caisses, pour les empêcher de s’entreméler. Le plus petit doit être posé à quatre pieds des fenêtres : cet espace ser- vira de passage, et à la libre circu- lation de Pair. On dispose les autres gradins de maniere qu’ils aillent tou- jours en montant, et que le second soit au-dessus du premier: on mé- nage derriere, dans la largeur de Ja muraille du fond , une allée de cing pieds pour larrosement des plan- tes; on laisse aussi un espace sur les côtés, afin qu'il y ait toujours un cou- rant d’air pour dissiper l'humidité que la transpiration des plantes oc- casionne, On ne doit pas les serrer trop, de peur que les jeunes rejet- tons ne se moisissent; ce qui les fe- roit périr. On ne place point les Sedum 3 ORA ; Sedum , les Euphorbis , les Cierges , et autres plantes délicates, grasses et succulentes , avec les Orangers, les Myrtes , et autres arbres toujours verts. En 1729, j'ai fait une expé- rience décisive, qui vient à appui du conseil que je viens de donner. Un Sedum placé dans le milieu d'arbres toujours verts, et que je n’ar- rosai point du tout en hiver , aug- mentoit tous les jours de poids. Cette augmentation de pesanteur ne pou- voit être attribuée qu’à l'humidité de Vair chargé des vapeurs qu’exha- loient ces arbres. Les feuilles pali- rent bientôt , se fanerent ensuite , et tomberent quelques jours après. J’ai vu en général arriver la même chose à toutes les plantes succulentes, con- servées dans une Orangerie remplie d'arbres toujours verts, qui deman- dent des arrosemens continuels. Pour éviter cet inconvénient, et séparer ces especes de plantes , je pense qu'il seroit à propos de prati- quer deux ailes a chaque bout de POrangerie ; elles lui serviroient d@ornement, et l’on pourroit y en- tretenir plus de chaleur. La face de POrangerie doit être exactement ex- posée au midi, un des côtés au sud, et l’autre au sud-ouest. De cette ma- niere , tout le bâtiment jouira du so- leil , depuis le lever de cet astre jusqu’à son coucher. On place au- devant de sa facade les plantes exo- tiques qui peuvent supporter‘ Pair Tome PV. OR A 329 pendant l’été; et au printems , les plates-bandes de cette place peuvent être garnies d’ Anemones , de Renon- cules, Tulippes printannieres , etc. , dont les fleurs seront passées, et les racines enlevées , lorsque l’on com- mence a sorur les plantes; ce qui contribuera a l’agrément de ce lieu. ‘On doit pratiquer dans le milieu de ce parterre un petit bassin qui Pornera beaucoup, et sera fort utile pour l’arrosement des plantes; l’eau, échauflée par la réverbération du bâtiment sera meilleure pour les ar- rosemens qu'une eau froide et crue. Les deux aîles des extrémités se- ront construites æ#e façon qu’elles puissent contenir des plantes plus ou moins délicates ; ce qui peut s’effectuer par la situation, les four- neaux , et la maniere d’en conduire les tuyaux. J’entrerai dans un détail particulier à ce sujet à l’article des serres chaudes. J’observerai cepen- dant ici que le côté du sud-est doit toujours être réservé pour la serre la plus chaude , parceque, dans cette situation , elle jouira des pre- miers rayons du soleil, qui seul peut vivifier les plantes, en les éehaufiant dès le matin , après les longues nuits de l'hiver. Ces ailes, dont le plan est ci- joint, ont soixante pieds de lon- gueur ; elles peuvent être divisées chacune dans le milieu par des cioi sons en vitrages, avec des commu- it 330 ORA nications pour aller de l’une à l'au- tre. On observera de donner a clia- gue division un fourneau avec des tuyaux qui s’éleveront contre la muraille du fond, pour le passage de la fumée , et qui se replieront sur eux-mêmes autant que la hauteur pourra le permettre : car plus la fu- mée scjournera, plus elle donnéra de chaleur avec moins de bois; ce qui doit entrer en considération, sur-tout dans les pays où les maticres combustibles sont cheres : par ce moyen, on pourra séparer les plan- tes qui exigent différens dégrés*de chaleur , ainsi que je Pexpliquerai plus amplement%dans l’article des serres chaudes. La seconde aile du bâtiment qui fait face au sud-ouest, sera aussi divi- sée dela même maniere, et les tuyaux seront conduits dans toute la lon- gueur des deux parties. On en fera usage suivant la saison et les especes de plantes qui y seront renfermées; de sorte qu’il y aura dans les deux ailes quatré divisions, et dans cha- cune un dégré de chaleur différent ; ce qui, avec lOrangerie , sera suf fisant pôur contenir les plantes de tous les pays: il seroit impossible, sans cela, de conserver une quantité de plantes qu’on nous apporte an- nuellement de lAfrique et de l’Amé- rique ; car lorsque ces plantes , qui viennent de diflérens pays, et sous des climats divers, se trouvent ras- ORA semblés dans la même serre , les unes perissent par trop de chaleur , et d’autres faute d’en avoir assez, comme on le voit souveñt arriver dans les jardins , où lon conserve une grande collection de plantes. En construisant ces serres chau- des, si Pon n'y pratique par - der- riere, dans toute leur longueur, une gallerie ou hangar, le mur doit avoir au moins trois briques d’épaisseur , pour empêcher le froid d’y pénétrer, et pour conteur la chaleur des tuyaux dans l’intérieur des serres. Le toit de ces galleries ou hangars doit aussi être garni de roseaux en: dessous , comme nous l'avons pres- crit pour l’Orangerie; ce qui arré- tera le froid et épargnera beau- coup de bois. Les vitrages inclinés, ainsi que ceux du front, doivent aussi être couverts de volets ou de paillassons, pour conserver la cha- leur. Lorsque ces bâtimens sortt bien conditionnés , on évite beau- coup de dépenses pour l'avenir. Les vitrages inclinés se font en coulisse , afin de pouvoir les ouvrir plus ou moins dans les tems chauds, et donner de Pair aux plantes. Les vitrages à plomb de la façade sont mobiles sur des gonds , et s’ouvrent comme des portes; etceux de dessus seront faits aussi de maniere qu’on puisse les tireren coulisse. Au moyen de cette disposition, on introduira dans la serre autant d’air qu’onyoudra CORA Outre toutes ces serres, il sera né- cessaire de construire encore des couches profondes à chassis, telles qu'on en a pour élever des plantes annuelles aû printems : on y renfer- mera en hiver les plantes qui vien- nent de la Caroline, de Ja Virginie, de l'Espagne, etc., lorsqu’elles sont encore trop jeunes pour être plan- tées en plein air, ainsi que plusieurs autres especes de l'Espagne , etc. , qui exigent seulement d’être abri- tées des grandes gelées, et qui ont cependant besoin de beaucoup d’air dans les tems doux. On enleve aisé- ment ces vitrages pendantle jour, on les remet pour la nuit; et pendant les fortes gelées, on les couvre avec des nattes, de la paille ou des chau- mes de pois, pour les préserver du froid, qui feroit périr les tiges, et détruiroit entierement les plantes mêmes qui cependant ne craignent point les hivers ordinaires. Ces cou- ches doivent etre enfoncées d’un pied et méme davantage au-des- sous du niveau , à moins que le sol ne soit humide: dans ce cas, il fau- dra les tenir sur la surface de la terre. Les côtés de ces couches seront construits en briques, et les som- mets couverts en madriers , en y pratiquant des gouttieres vis-a-vis les traverses qui soutiennent les vi- trages. Le mur du fond peut avoir quatre pieds de hauteur , et une bri- que et demie d'épaisseur ; le mur OMC 338 de face , un pied et demi de haut ; et l’intérieur de la couche, six pieds environ de largeur : sa longueur doit être proportionnée au nombre de plantes que lon veut y renfermer. ORCANETTE. Voyez ANCHUSA TINCTORIA. L. ORCHIS. Tourn. Inst. R. H. 431. tab. 248. 249. Lin. Gen, Plant. 900. dep , un testicule, parce que la racine de cette plante ressemble aux testicules d’un homme; ou de #0, avoir appétit, à cause quelle échauffe et excite à amour : elle est aussi appelée xurspxs , de xier, un chien, et dus , un testicule, Satyrion. Caracteres. Cette plante a une tige simple , avec une spathe en forme de gaine: la fleur n’a point de ca- lice ; la corolle a cinq pétales, dont trois se jettent en-dehors , et deux en-dedans, et qui s’élevent et se joi- gnent en forme d’étendard. Le nec- taire est formé par une feuille fixée à côté du réceptacle, entre les divi- sions des pétales ; rieure est courte et érigée, Pinfé- rieure est grosse, large et étendue ; le tube est suspendu en forme de corne , et déborde au dos: la fleur a deux étamines courtes, minces, postées sur le pistile , et terminées par des antheres ovales, érigées et fixées à la levre supérieure du nec- taire. Elle a un germe oblongettorse Tri la levre supé- 332 ORC sur Ja corolle, avec un style court, fixé à la levre supérieure du nec- taire , et couronné par un stigmat obtus et comprimé ; ce germe se change dans la suite en une capsule oblongue , à une cellule à trois peti- tes valves, en forme de quille, qui s'ouvrent de trois côtés, mais qui sont jointes au sommet et au bas: elle est remplie de petites semences semblables à de la poussicre. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la ving- tieme classe de LiNNÉE , qui com- prend celles dont les leurs ont deux étamines jointes au style. Les especes sont: 1°. Orchis morio, bulbis indivisis , nectarit labio quadrifido , crenulato, cor- nu obtuso. Act. Ups. 1740. p. 8. Mat. Med 195. Fl. Suec. 724.694. Dalib. Paris. 273. Crantz. Austr. p. 499. Pollich. pal. 2.84.3. Gmel, tub. p. 270. Mattusch. Sil. 657; Orchis avec des bulbes non divisées, ia levre du nectaire découpée en quatre parties crénelées , etune corne obtuse. Orchis morio femina. C. B. P. 82 ; Orchis femelle et commune. Saty- rion femelle. Triorchis Serapias mas, Fuchs. Hiss, 559: 2°, Orchis mascula, bulbis indivisis, nectarti labio quadri-lobo , crenulato , corau obtuso , petalis dorsalibus reflexis, Flor, Suec. 795..Crantz. Austr. p. 500. Pollich. pal.n. 844. Flor. Dan, 1,457; ORC Orchis avec des bulbes non divi- sées, dont la levre du nectaire a quatre lobes, ayant une corne ob- tuse , et le dos des pétales réflé- chi. c Palmata major. Riu. hex, f. 10. Segua'ver. NTSC, Orchis morio mas, foliis maculatis. C. B.P. 81; Orchis male avec des feuilles tachetées. Testiculus IV, Cam. Epit. 624. Satyrium mas. Blackw.t. 53 3 Saty- rion male. 3°. Orchis bi-folia, bulbis indivisis, nec- tarit labio lanceolato, integerrimo , cornu longissimo , petalis patentibus. Act, Ups. 1740. p. 5. Fl, Suec. 723.793. Dalib. Paris. 273. Mat, Med. 195. Flor. Dan. ff 235. Crantz. Austr. p. 304. Pollich. pal. n. 841. Mattusch. Sil. n. O553 Orchisavec des bulbes non divisées, la levre du nectaire entiere et en forme de lance, une corne très- longue et des pétales fort étendus. Orchis alba bi-folia minor, calcari oblongo. C. B. P. 83 ; le plus petit Orchis blanc à deux feuilles , avec un éperon oblong, ou Orchis en papillon , ou Orchis mouche, Satyrium flore albo, Riu.f. 12 ; Sa- tyrion à fleurs blanches. Testiculi species V. Cam. Epit. 625. 4°. Orchis militaris , bulbis indivi- sis, nectarii labio quinque-fido , punctis scabro , cornu obtuso, petalis confluen- tibus. Act. Ups, 1740, p. 11, Fl, Suec ORC 725.798. Dalib. Paris. 271. Gmel, tub. p. 272. Pollich. pal. n. 446. Mat. tusch. Sid. n. 658, Crantz. Austr. p. SOI; Orchis avec des bulbes non divisées, une levre à cinq pointesau nectaire, marquée de pointsrudes , une corne obtuse, et des pctales coulans en- semble. : Orchis latifolia , hiante cucullo , ma- jor. Tourn. Inst. R. H. 432; Orchis à figure d’homme. Cynosorchis latifolia , hiante cu- cullo, major, Bauh. Pin. 80. 5°. Orchis pyramidalis, bulbis indivi- sis, nectarii labio rrifido , æquali, integer- - rimo,cornu longo, petalis sub lanceolatis. Act. Ups. 1740. El, Succ. 2. 7. 798. Jacq. vind. 292. Austr, r. 266, Crantz. Austr. p.506 ; Orchis avec des bul- bes non divisées , la levre du nec- taire découpée en trois parties éga- les , une longue corne , et des pétales presque en forme de lance. Cynosorchis militaris montana, Bauh. Pin.81.Prodr, 28. Orchis militaris montana , spicd ru- bente , conglomeratd. Tourn, Inst. R. H. 4323 Orchis militaire de monta- gne , avec un épi rougeâtre et ar- rondi. 6°. Orchis latifolia, bulbis sub-pal- matis , rectis , mectarii cornu conico , labio trilobo , lateribus reflexo , brac- teis flore longioribus. Act, Ups. 1740. Pp. 15. Fl. Suec. 728. 801. Dalib. Paris. 274. Gmel. Sib. 1. p. 240. Crantz. Austr. 493; Orchis avec des bulbes ORC 333 droites et presque en forme de main, une corne conique, la levre du nec- taire découpée en trois lobes réflé- chis sur les côtés, et des bractées plus longues que la fleur. Orchis palmata pratensis , latifolia, longis calcaribus. C.B.P. 85. FVaill. Paws. 031. f\-1. 2.3.4.5 3 Orchisà larges feuilles des prés, dont les bulbes sont en forme de main ou- verte, ayant de longs éperons. 7°.Orchis maculata , bulbis palmatis, patentibus , nectarit cornu germinibus breviori , labio plano , petalis dorsalibus patulis. Act. Ups. 1740, p. 14. F1. Suec. 729. 800. Dalib. Paris. 274, Gmel. Sib. 1, p. 23. Crantz. Austr. p, 492. Gmel. tub. 274. Pollich. n. 349; Orchis avec des bulbes en forme de main, et étendues , la corne du nec- taire plus courte que le germe, une levre unie, et le dos des pétales étendu. Paimata maculata , non maculata et angusti-folia maculata. Riu. Hexap. r. 8. LI: Orchis palmata pratensis maculata. €.B.P. 85; Orchis des prés en forme de main , et tachetée, Orchis ordinaire ou fétide. Satyrium basilicum femina. Dod; Pempt. 240. 8°. Orchis cornopica , bulbis palma-. lis , nectaril cornu setaceo germinibus longiori , labio -trifido , peralis duobus patentissimis, Act. Ups. 1740. p.13. Fl. Suec.727.799. Dal, Par.275; Orchis 334 ORC avec des bulbes en forme de main, Ja corne du nectaire hérissée et plus longue que le germe, et la levre di- yisée en trois parties. Orchis conopsea. Lin. Syst. Plant. LOM. 4. Pe 14. Sp. 27. Satyrium basilicum mas, Fuchs, Hist. 712. Orchis palmata minor , calearibus oblongis. C.B.P. 85. Vaill. Paris. t. 30. f.8. Rudb. Elys. 2. p.212.f.5 3 le plus petit Orchis en forme de main, ayantun long éperon à la fleur. 9°. Orchis abortiva , bulbis fascicula- tis , filiformibus, nectarit labio ovato, in- tegerrimo. Act. Ups. 1740.p. 17. Dalik. Paris. 275. Gouan. Monsp. 471. Jacq. Austr, f-193 ; Orchis avec des bulbes en forme de filets eten faisceaux,ayant la levre du nectaire ovale et entiere. Epipactis aphylla, calcare longo, la- bello ovato, lanceolato, Hall, Helv, n. 1288. f.36. : Pseudo-Limodorum Austriacum, Clus, Hist. 270 ; Nid d'Oiseau pourpre d'Autriche. Limodorum. Hall. Apusc. 212. Morio. La premiere espece croÿ naturellement dans des paturages de plusieurs parties de l'Angleterre ; elle a une racine doubleet bulbeuse, avec quelques fibres qui sortent du sommet; elle pousse quatre où six feuilles oblongues couchées sur la terre etréfléchies ; sa tige, qui s’é- leve à la hauteur de neuf ou dix pou- ces, est embrassée par quatre ou six ORC feuilles » et terminée par un épi court et lâche de fleurs, dont le nec- taire a une leyre a quatre segmens dentelés , et une corne obtuse. Ces fleurs sont d'un pourpre pale , et marquées de taches d’un pourpre plus foncé ; elles paroissent dans le mois de Mai. Mascula, La seconde espece se trouve dans les bois et dans les lieux ombragés de plusieurs parties de l'Angleterre; sa racine est double, buibeuse, de la forme d’une olive médiocre, eta-peu-pres de la même grosseur ; elle a six ou huit feuilles longues, larges, de la forme de celles . du Lys, et marquées sur leur sur- face supérieure de plusieurs taches noires ; sa tige estronde, d’un pied de hauteur , et embrassée par une ou deux feuilles plus petites : ses fleurs sont disposées en épi long sur le sommet de la tige; elles sont de couleur pourpre, marquées de ta- ches d’un pourpre plus foncé, et d’une odeur agréable : elles parois- sent à la fin d'Avril. Bi-folia. La troisieme nait spon- tanément sous les arbustes, dans les haies et dans les clôtures des patu- rages de plusieurs parties de PAn- gleterre ; elle a une racine compos sée de deux bulbes oblongues et en forme de lance, de laquelle sortent trois ou quatre feuilles semblables à celles du Lys, d’un vert pale, et marquées foiblement de quelques O-R C taches : sa tige s’cleve a près d’un pied de hauteur ; elle est mince, sil- lonnée, embrassée par très-peu de feuilles, et terminée par un épilache de fleurs blanches, d’une odeur agréable , et qui ressemblent à un papillon ayant les ailes étendues. Cette plante fleurit dans le mois de Juin. Militaris. La quatrieme éspece a été trouvée sur les montagnes de Cawsham, et dans d’autres endroits dont le sol est sec, et de la nature de la craie ; ses racines sont compo sces de deux bulbes , desquelles sor- tent quatre ou cing feuilles oblon- gues; latige a environ neuf pouces de hauteur , et soutient un épi lache de fleurs d’une odeuragteable, dont chacune est suspendue à un long pé- doncule; elles ont une corne courte et obtuse, une houpe et des ailes de couleur de cendre en-dehors, rougeatre en-dedans, et marquées de lignes plus foncées : la levre est oblongue, divisée en cinq parties, et hérissée de pointes rudes. Elle fleurit dans le mois de Juin. Pyramidalis. La cinquieme espece croit sans culture sur des montagnes de craie, dans plusieurs parties de PAngleterre: sa racine est compo- posée de deux bulbes oblongues , desquelles sortent trois ou quatre feuilles étroites et oblongues ; sa tige séleve à un pied de hau- ieur , et a trois ou quatre feuil- a de ue. > les Ctroites et érigces ; qui l’em: brassent: ses feuilles sont produites en épis épais et ronds au sommet; elles sont rougeatres , etont delongs éperons , et des ailes à pointe ai- gue : elles paroissent dans le mois de Juin. Latifolia. La sixienie sé trouve dans des prairies humides de plu- sieurs parties de l’Angleterre : sa ra: cine est composée de deux bulbes charnués , divisées en quatre ow cing doigts , et semblables a une main ouverte ; la tige s’éleve à neuf pouces où un pied de hauteur; elle est garnie dans toute sa longueur de feuiiles de trois ou quatre pouces de longueur sur un de largeur , et qui embrassent la tige de ieur base; elles sont sans tache , ét sont terminées en pointe aigué ; ses fleurs sortent en un épi au sommet de la tige, avec des bractées entr’elles plus lon- gues que les fleurs. Les éperons ont six lignes de longueur , et s’éten- dent en arriere ; la levre du nectaire est large, et divisée en trois lobes , dont les deux latéraux sont réfléchis 4 les fleurs etles bractées sont de cou- leur tirant surle pourpre, ettachetées dun pourpre foncé : elles parois. sent dans le mois de Mai. Il y a deux variétés de cette espece qui différent par la couleur de leurs fleurs , et une autre à feuilles étroites. Maculata, La septieme espece 336 ORC croit naturellemet sur des prés hu- mides , dans plusieurs parties de PAngleterre : sa racine est composée de deux bulbes grosses, charnues, et divisées en quatre doigts étendus ; sa tige, qui s’éleve à la hauteur d’un pied et demi , esttrès-forte, de cou- leur tirant sur le pourpre, et garnie de feuilles dans toute sa longueur; celles du bas ont six pouces de longueur sur un et demi de largeur, et embrassent la tige de leur base: les fleurs sont recueillies en un épi clair ou lâche au sommet de la tige ; elles sont d’un pourpre pale: l’épe- ron a environ quatre lignes de lon- gueur ; la levre du nectaire est unie, divisée en trois parties, et tachetée d’un pourpre foncé ; sous chaque pédoncule est placée une bractée de couleur tirant sur le pourpre ; les feuilles etles tiges ont plusieurs ta- ches foncées. Cette plante fleurit dans le mois de Juin: on en con- noit deux variétés , qui different par la couleur de leurs fleurs. Cornopica. La huitieme , qu’on rencontre encore sur des prés hu- mides en Angleterre , a une racine doublement en forme de main ou- verte: la partie qui soutient la tige diminue et périt 3 mais l’autre reste pleine, grosse etsucculente ; les bul- bes en forme de main, qui compo- sent cette racine, sont longues , et s'étendent à une certaine distance: les feuilles du bas ont six ou sept OR.C pouces de longueur ; elles sont étroites , d’un vert pale, et sans au- cune tache; la tige, qui s’éleve à la hauteur d’un pied , est garnie de quelques feuilles courtes et étroites , qui ’embrassent en forme de gaine, et terminée par un bel épi de fleurs rouges de six pouces de longueur. Ces fleurs sont sans tache , et ontdes éperons longs, minces , hérissés comme une griffe d'oiseau , et cour- bés ; la levredu nectaire estdentelée sur ses bords. Cette plante fleurit dans le mois de Juin. Abortiva, La neuvieme .espece croit à ’ombre des bois dans plu- sieurs: cantons de l’Angleterre , et particulierement en Sussex et dans le Comté de Hamp, où je Pai trou- vée plusieurs fois : sa racine est composée de plusieurs fibres épais- ses, obliques , longues et charnues ; satige, qui s’éleve à près de deux pieds de hauteur , est enveloppée de feuilles en forme de gaine, et de couleur pourpre : ses fleurs naissent en thyrse lâche au sommet de la tige; elles sont de couleur pourpre, et ont une levre ovale et entiere au nectaire : la houpe est terminée en corne. Cette espece fleurit dans le mois de Juin. { Culture. Quoique toutes ces espe- ces d’Orchis croissent sauvages dans plusieurs cantons de l'Angleterre, cependant leur figure extrêmement bisarre, et la beauté de leurs fleurs doivent ORC doivent leur faire donner une place dans tous les beaux jardins. Si l’on ne les y cultive pas, ce n’est que la dif- ficulté de les transplanter qui s’y op- pose. Onpeut cependant y parvenir en les remarquant tandis qu’elles sont en fleurs, et en ne les enlevant qu'après que leurs feuilles sont fé- tries ; ce qu’on peut faire alors avec sûreté , ainsi qu’on le pratique pour la plupart des especes de plantes à racines bulbeuses et charnues, qui survivent rarement quand on les wansplante avant la chûte de leurs feuilles, quoiqu’on les enleve avec une grosse motte de terre a leurs racines : car l’extrémité de leurs fi- bres s’étentdant à une grande pro- fondeur dans la terre, pour y puiser leur nourriture ; si l’on vient (à les rompre ou à les en- dommager en les enlevant , les plantes profitent rarement après. Il est vrai que, dans ce cas , elles sub- sistent encore une ou deux années ; mais elles vont toujours en dépé- rissant, et meurentensuite. La même chose arriveaussi aux Tulippes, aux Fritillaires et autres racines bulbeu- ses, quand on les transplante lors- qu’elles ont déjà poussé des tiges. Après avoir enlevé ces racines dans le tems convenable, on les plante dans un sol , et à une exposition qui ressemble , le plus qu’il est possible, au lieu où elles ont été prises , sans quoi elles ne profiteroient pas: ainsi, Tome FP. ORE 357 elles ne peuvent être toutes placées dans la même plate-bande; car des unes croissent sur les montagnes de craie , d’autres dans des prairies humides, et quelques-unes à l’om- bre des bois. En donnant à chacune le sol qui lui est propre , elles réus- siront, subsisteront plusieursannées, et produiront + pendant tout le tems qu’elles seront en fleurs, une variété aussi agréable que quelque plante que ce soit. On trouvera les autres especes qui ne sont point rappeléesict, dans lesarticles Ophrys, Satyrium et Serapias, OREILLE D’HOMME ou CA8aA- RET. Voyez ASARUM. OREILLE DE LIEVRE oz La PErCE-FEUILLE. Voy. BUPLEVRUM ROTUNDI-FOLIUM. L. OREILLE D’OURS, 7 ‘oy. AURI- CULA uURsI. J. B. OREILLE D’OURS DE VIR. GINIE oz DODECATHEON, Voyez MEapra. “OREILLE DE RAT oz ra Pr- LOSELLE. Voy. AURICULA MURIS, OREILLE DE SOURIS. Voyez CERASTIUM REPENS. L. ou Myoso- TIS. OREOSELINUM. Voy. ATHA- Vv 338 ORT MANTHA OREOSELINUM, L. ORGE. Voyez HoRDEUM. L. ORIGAN. Voyez Reais SATUREIA ORIGANOÏDES. ORIGAN SAUVAGE. Poy. ORIGANUM VULGARE. L. ORIGANUM. Lin. Gen. Plant. 645. Tourn. Inst. R. H. 108. tab. 94+ épiyam , de 5 , une montagne , Et pds , plaisir; c'est - à - dire , une plante qui se plait sur les mon- tagnes, Origan. Marjolaine. Caracteres. La fleur est labiée ; elle à untube cylindrique et comprimé ; la levre supérieure est unie , érigée, obtuse et dentelée ; linférieure est divisée en trois parties a-peu-près égales : les fleurs sont disposées en épis , et composées de feuilles ova- les , colorées et placées les unes sur les autresen écailles de poisson. Ces fleurs ont quatre étamines minces, dont deux sont aussi longues que la corolle, etles deux autres plus lon- gues, et qui sont toutes terminées par des antheres simples. Son germe est quarré, etsoutient un style mince, incliné à la levre supérieure, et cou- ronné par un stigmat divisé en deux parties : ilse change dans la suite en quatre semences renfermées dans le calice de la fleur. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere secuon: de la quaor- OUR E zieme classe de Linn#E, avec celles dont les fleurs ont deux étamines fongues et deux plus courtes , et qui sont remplacées par des semen- ces nues. | LINKÉE a ajouté à ce genre la Ma- Jorana de TOURNEFORT , etle Dic- camnus de BOL vE: La pre- mierea ses fleurs disposées en têtes quarrées etécailleuses, et l’autre a les siennes en têtes laches et écailleuses, qui sortent entre les feuilles, « Les especes sont: 1°. Origanum vulgare , spisis sub-ro- tundis, paniculatis, conglonzeratis, brac- .teis calyce longioribus , ovatis. Lin. Sp. Plant. 590. Mat. Med, 151. Gmel, Sib. 3. p. PHARE Gallob. p. 259, Crantz. Austr. p. 282. Pall. it. 1.p. 64. 72. Scop. carn. ed. 2. n.740; Origan sauvage avec des€pisipresque ronds, en panicules , recueillis en grappes, et des bractées ovales plus longues que le calice. Origanum foliis ovatis , spicis laxis, erectis, confertis, paniculatis. Hort. Cliff. 305.F1, Suec. 480,534. Roy. Lugd.-B, 323 Origanum vulgare spontaneum. J. B, 2. 236; Origan commun et sau- vage. 2°. Origanum Heracleoticum , spicis longis , pedunculatis, aggregatis, bracteis longitudine calycum. Lin, Syst. Plant, tom. 3. p. 77. Sp. 6 ; Origan avec des épis longs , dontles fleurs, pos- tées sur des pédoncules, sont rap- ORI prochées en paquets, et garnies de bractées de la longueur des calices. Origanum Heracleoticum, Cunila gal- linacea Plinii. C.B.P. 2233 Marjo- laine douce d’hiver. Origa, Origanum Heracleoticum, Cu- nila, Lob. ic, 402. : 3°. Origanum iéatifolium , spicis oblongis, paniculatis, conglomeratis , fo- lis ovatis, glabris ; Origan avec des épis oblongs de fleurs en panicules et rapprochées , et des feuilles unies et ovales. Origanum humilius latifolium gla- brum. Tourn, Inst. R. H. 199 ; Origan bas, uni, et à larges feuilles. 4°. Origanum humile , caule repente, spicis oblongis , conglomeratis , bracteis florum longioribus ; Origan avec une tige rempante, des épis oblongs de fleurs en grappes, et des bractées plus longues que les fleurs, Origanum sylvestre , humile. C. B. P. 223. Prod. 109; Origan bas et sau- vage. 5°. Origanum Orientale, caule erecto, ramoso, foliis ovatis, rugosis , spicis sub> rotundis , conglomeratis , bracteis caly- cum brevioribus ; Origan avec une tige érigée et branchue, des feuilles ra- boteuses et ovales, et des épis pres- que ronds de fleurs rapprochees , et garnies de bractées plus longues que les calices. Origanum Orientale Prunellæ folio glauco, flore purpureo, Boérrh, Ind. Alt, ORI 339 1.179; Origan Oriental , avec une feuille de couleur vert-de-mer de Sanicle, et une fleur pourpre. 6°. Origanum Creticum , spicis aggre- gatis longis , prismaticis , rectis , bracteis membranaceis , calyce duplà longioribus. Lin, Sp. Plant. 589. Mat. Med. 151. Fabric. Helmst, p. 110. Hall, Helv. n. 234.3 Origan avec des épis longs, droits, en forme de prisme , et dis- posés en grappes, ayant des brac- tées membraneuses, deux fois plus longues que les calices. Origanum Creticum. C. B.P. 223; Oïigan de Crète. 7°. Origanum Majorana , foliis ova- libus obtusis , spicis sub-rotundis , com- pactis, pubescentibus. Hort. Cliff. 304, Hort. Ups. 1 161. Mar. Med. 151.Roy. Lugd. - B 324. Blackw. f. 319. Regn. Bor. ; Origan avecdes feuilles ovales et obtuses , des épis presque ronds, comprimés et velus, Origanum vulgare. C.B.P. 2243 Marjolaine commune ou Marjolaine douce. Amaracus vulgatior. Lob, ic. 498. 8°. Origanum Ægyptiacum , feliist carnosis , tomentosis , spicis nudis. Lin, Sp. Plant. 822 ; Origan avec des feuilles charnues et cotonneuses , et des épis nuds. Majorana rotundi-folia scutellata , exotica, H. R. Par. ; Marjolaine étran- gere à feuilles rondes et en forme de cuiller, ; Vvi 340 ORI Origano cognata Zatarhendi. B. P. 223 ; Marjolaine de Cog. 9. Origanum Smyrneum, foliis ova- Lis, acute serratis | Spicis congestis , um- bellatin fastigiatis, Hort. Cliff. 304. Roy. Lugd.- B. 324; Origan avec des feuilles ovales et sciées, à dents aiguës, ayant des épis de fleurs rap- prochées , et disposées en ombelle. Origanum Smyrnaum. Wheel, Kaiti Hist. 450; Origan de Smyrne. Mayorana Cretica, Origani fultis, vil- losa , Saturejæ odore , corymbis majo- ribus albis. Tourn, cor. 13. 10°, Origanum Dictamnus , foliis omnibus tomentosis , spicis nutantibus; Origan dont toutes les feuilles sont cotonneuses , produisant des épis de fleurs penchés. Dictamnus Creticus. C. BeP. 222 ; Dictamne de Créte. | Dictamnum Cretense. Cam. Epit. 472: ” 11°. Origanum Sipyleum , foliis om- nibus glabris, spicis nutantibus. Hort. Cliff. 304. Roy. Lugd. -B. 323 ; Ori- gan dont toutes les feuilles sont unies, produisant des épis de fleurs Mpenchés. Dictamnus montis Sipyli, Origani fo- lis, Flor. Bat, 2. 72 ; Dictamne de la montagne de Sipyle , à feuilles d’O- rigan. 12°. Origanum hybridinum, foliis in- ferioribus tomentosis , spicis nutantibus, Hort, Cliff. 3043 Origan dont les feuilles du bas sont cotonneuses , et ORG dont les épis de fleurs*sont pen- chés. Origanum Dictamnus. Lin. Syst. Plant.tom. 3. p.76. Sp. 2. Origanum Dictamni Cretict facie » folio crasso , nunc villoso, nunc glabro. Tourn. Cor. 13 ; Origan qui ressem- ble au Dictamne de Crète, avec des feuilles épaisses, dont les unes sont velues et d’autres unies. 13°. Origanum Onites , spicis oblon- gis, aggregatis , hirsutis , foliis cordatis , romentosis. Lin. Sp. Plant. 5903 Ori- gan avec des épis oblongs, velus, et rapprochés, ayant des feuilles co- tonneuses et en forme de cœur. Origanum lignosum Syracusanum pe- renne ; unbell& amplissim& brevi, lato et nervoso folio. Bocc. mus. 2. p. 45. tab. 38 ; Origan ligneux et vivace de Syracuse , avec une ombelle de fleurs courte et très-large , et une feuille très-large et nerveuse. Vulgare, La premiere espece croit naturellement dans les broussailles et les buissons de quelques parties de PAnglieterre : sa racine est vivace, et composce de plusieurs petites fibres ligneuses ; ses tiges sont quar- rées , de près de deux pieds de hau- teur , ligneuses, et garnies de feuilles ovales et placées par paires, et des ailes desquelles sortent de chaque côté trois ou quatre feuilles plus pe- tites, qui ressemblent à celles de la Marjolaine , et sont sessiles à la tige. Ces feuilles ont une odeur aro- ORI matique : les fleurs sont produites en épisronds, et croissent en pani- cules au sommet des tiges. Plusieurs de ces épis sont recueillis en une tête ; ces fleurs sont de couleur de chair, et paroissent au-dessus de leurs enveloppes écailleuses ; leur levre supérieure est découpée en deux parties érigées , et l’inférieure est divisée en trois segmens qui pen- dent vers le bas ; les étamines s’é- tendent en-dehors un peu au-delà de la corolle , et sont d’une couleur ti- rant sur le pourpre. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et de Juillet, et ses semences murissent en automne. On la cultive quel- quefois dans les jardins , et quel- ques-uns lui donnent le nom de Marjolaine du Pot, parce que l’on en met généralement dans les potages. Cette espece se reproduit abon- damment par ses semences écartées, et l’on peutencore la multiplier en di- visant ses racines. Le meilleur tems pour faire cette opération est lau- tomne: on plante cesracinesdanstous les sols quine sont pas trop humides, et elles profitent à toutes les exposi- tions ; elles n’exigent aucune autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Il y en a une va- riété à fleurs blanches, avec des ti- ges d’un vert clair, et une autre à feuilles panachées (1). (1) L'Origan jouit à-peu-près des mêmes ORI 341 Heracleoticum. La seconde espece, à laquelle on donne communément le nom de Marjolaine douce d'hiver, étoit autrefois connue sous celui de Marjolaine de Pot ; elle a une racine vivace , de laquelle sortent plusieurs tiges branchues , quarrées , d’un pied et demi de hauteur, velues, tirant sur le pourpre , et garnies de feuilles ovales , tirant sur le pourpre, qui ressemblent beaucoup à celles de la Marjolaine , et sont postées par paires sur de courts pétioles: ses fleurs sont disposées en épis de deux pouces environ de longueur, et plu- sieurs s’élevent ensemble des divi- sions de la tige. Ces fleurs sont pe- tites , blanches , et sortent au-dessus de leurs enveloppes écaillemses ; elles paroissent dans le mois de Juil- let, et leurs semences mürissent en automne. Cette plante croit naturel- propriétés médicinales que le Thym , le Serpolet, la Marjolaine, etc. auxquels on peut le substituer dans toutes les circonstan- ces où ces simples sont indiqués : il est apé- ritif, incisif , anti-hystérique , carminatif, stomachique, utérin , emménagogue , etc. Ons’en sert avec quelque succès en infu- sion froide vineuse, dans les engorgemens catharreux., l’asthme pituiteux, les vices de digestion, la suppression des regles, et en- fin, dans toutes les affections morbifiques qui tiennent au relachement des solides. L’Origan entre dans le syrop d’armoise et dans lélectuaire des baies de Lau- rier, san ORI lement en Grece et dans les par- ues chaudes de l'Europe ; mais elle est assez dure pour profiter en plein air en Angleterre: on la cultive prin- cipalement pour en former des bou- quets. Comme elle fleurit plutôt que la Marjolaine , on l’emploie aux mêmes usages, jusqu’à ce que l’au- tre soit parvenue à sa maturité, I] y a une variété de cette espece à feuilles panachées. On la multiplie ordinairementen divisantses racines en automne ; elle exige un solsec , où elle réussit très-bien : sa culture est la même que celle de la précé- dente. Latifolium. La troisieme , qu’on rencontre dans la France et en Ita- lie ,'@une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges minces, d’un pied enviren de hauteur, et garnies de feuilles ovales, unies, et postées sur de longs pétioles : ses fleurs sont disposces en épis oblongs, qui crois- sent en panicules et en grappes ; elles sont petites, de couleur tirant sur le pourpre, et paroissent au-dessus de leurs enveloppes écailleuses. Cette espece fleurit dans le mois de Juin: on peut la multiplier en divisant ses racines, commeon le pratique pour la précédente, _ Hurmile. La quatrieme espece se trouve en abondance aux environs d'Orléans ; elle a une racine vivace, de laquelle s’élevent plusieurs tiges quarrces denviron six pouces de ORI hauteur, inclinées vers la terre, et garnies de fevilles oblongues , ve- lues et sessiles : ses fleurs croissent en épis oblongs , et en paquets aux extrémités des tiges; elles ont entrelles bractctes colorées, Ces sont les unes blan- châtres , et Les autres de couleur pourpre dans les mêmes épis ; elles sont petites, et sortent horsde leurs enveloppes écailleuses. Cette plante fleurit en Juin, et peut être muli- pliée de la même maniere que la pré- cédente. des fleurs Orientalis. La cinquieme espece est une plante vivace, qui croitspontané- ment dans Ie Levant; ses tiges s’éle- vent à la hauteur de deux pieds , et poussent dans toute leur longueur des branches de couleur pourpre , et garnies de feuilles ovales, rabo- teuses , et semblables à celles du Sanicle , mais plus petites : ses fleurs, qui sortent en épis ronds et en pa- quets, ont des bractées courtes et de couleur pourpre : elles parois- senten Juin, mais'elles ne produi- ° sent point de semences ici. On mul- tiplie cette plante en divisant ses ra- cines, comme on le pratique pour la précédente ? elle exige un sol sec. Creticum. La sixieme espece est lOrigan de Candie , dont on fait usage en Médecine ; mais les Bota- nistes ont bien de la peine a la dis- unguer. Cette plante s’éleve à la han- ORI teur d’un pied et demi, avec des tiges quarrées et garnies de feuilles ova- les, blanches, et d’une odeur forte et aromatique : ses fleurs croissent en épis longs , érigés , et en paquets aux extrémités des tiges ; elles ont entrelles des bractées membraneu- ses , et deux fois plus longues que les calices; ces fleurs sont petites, blanches, et semblables à celles de POrigan sauvage. Cette plante fleu- rit en Juillet; mais elle perfectionne rarement ses semences en Angile- tefre : on la multiplie en divisant ses racines comme celles de la précé- dente ; elle exige un sol sec et une situation chaude; mais elle ne sub- sisteroit pas ici pendant l’hiver en plein air. Majorana. La septieme espece est la Marjolaine commune, qui est si connue , qu’elle n’a pas besoin d’é- tre décrite, On. la regarde en An- gleterre comme une plante annuelle, quoique ses racines subsistent sou- vent pendant les hivers doux , ou quand elles sont placées dans une Orangerie; mais je crois que dans les pays chauds elle nest que bis- annuelle. On la multiplie par sessemences, que lon apporte toujours en Angle- terre de la France méridionale ou de l'Italie ; car elles ne mürissent pas souvent ici: on les seme sur une plate-bande chaude vers la fin de Mars, Quand les plantes ont atteint ORI 343 fa hauteur d’un pouce, on les trans- plante sur des planches d’une terre riche, à six pouces de distance de chaque côté, et on les arrose cons- tamment , jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : après quoi elles n’exigeront plus aucun autre-soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Ces plantes s’é- tendront et couvriront bientôt la terre, Elles commenceronta fleuriren Juillet, qui estle tems de les cou- per pour Pusage : on leur donne alors le nom de Marjolaine nouée, parce que leurs fleurs sont recueil- lies en têtes rondes , et serrées comine des nœuds. Ægyptiacum. La huitieme est ori- ginaire d'Afrique. Cette plante est vivace , et a une tige basse d’arbris- seau d'environ un pied et demi de hauteur , garnie de feuilles ron- des , épaisses , cotonneuses, creusées en forme de cuiller , et semblables à celles de la Marjolaine commune , mais d’une substance plus épaisse et cotonneuse , ayant presque la même odeur : ses fleurs , qui sont dispo- sées en épis ronds et fort rappro- chés aux extrémités des tiges et des petites branches latérales, sont d’une couleur de chair pale, et paroissegt au-dessus de leurs enveloppes écail- leuses. Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et Août ; mais elle ne perfectionne pas ses semences en Angleterre, 344 “OPR T On la multiplie par boutures, qui prennent aisément racine, si on les met sur une plate-bande de bonne terre , dans quelque mois de l’été que ce soit, si on les tientà l’ombre, etsi on les arrose constamment; on peut ensuite les enlever, les planter dans de petits pots remplis d’une terre lé- gere de jardin potager, les tenir à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient poussé de nouvelles racines, et les placer après dans une situation plus ouverte , où elles pourront rester jusqu’à la fin d'Octobre, qui est le tems de les mettre à couvert, parce qu’elles ne peuvent pas résister en plein air durant cette saison; mais si on les metsous un chassis de couche chaude, où elles puissent être à Fabri des fortes gelées, et avoir autant d'air qu'il est possible dans les tems doux, elles réussiront mieux qu’é- tant traitées plus délicatement, La dixieme espece estle Dictamne de Crète, dont on fait usage en Médecine; elle croit naturellement sur le mont Ida en Candie. Cette plante est annuelle ; ses tiges sont velues , de plus de neuf pouces de hauteur, et de couleur pourpre; elles poussent de petites branches de cote par paires , et garnies de feuilles ron- des , épaisses, cotonneuses et très- blanches. La plante entiere a une odeur pénétrante et aromatique, avec un goût piquant: ses fleurs sont recueillies en têtes feuillées, pen- OfRA chées vers le bas ; elles sont petites , de couleur pourpre , et ont des éta- mines qui s'étendent au-delà de la corolle, et dont deux sont plus longues que les autres. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et de Juillet; etdans les années chaudes, les semences mürissent quelquéfois en automne, On peut aisément la multiplier , en la plantant de boutures pendant tout l'été, ou dans des pots, ou sur une plate-bande à l’ombre ; on les couvre exactement avec une cloche à melon, pour enexclurre Pair, et on les arrose de tems en tems, sans leur donner trop d'humidité. Quand elles ont pris racine, on les enleve avec précaution; on les plante cha- cune séparément dans de petits pots remplis de terre légere ; on les place à Pombre , pour qu’elles puissent pousser de nouvelles fibres, et on les met ensuite dans une situation ouverte, où on les laissera jusqu’à Pautomne , pour les mettre alors à Vabrides gelées , sous un vitrage de couche, où l’on puisseleur donner de Pair dans les tems doux. Au prin- tems, on peut tirer des pots quel- ques-unes des plantes, et les mettre dans une plate-bande chaude, con- tre une muraille bien exposée, et dans un sol sec , où elles subsiste- ront sans aucun abri pendant les hivers ordindires : mais comme elles sont sujettes a être détruites par les fortes ORI Fortes gelées, il sera prudent d’en garder quelques-unes dans des pots , qu'on mettra à couvert pendant la mauvaise saison, pour en conserver lespece. Sipyleum. La onzieme se trouve sur le mont Sipyle, près de Magne- sia ; où elle a été découverte par le Chevalier GEORGE WHEELER, qui en a envoyé les semences au jardin d'Oxford, où les plantes ont été éle- vées : elle a uneracine vivace et une tige annuelle ; sa racine est compo- sée de plusieurs fibres minces et ligneuses; ses feuilles sont ovales, unies et grises; ses tiges minces, quarrées , lisses et pourpätres, s’ele- vent à la hauteur d’environ deux pieds , et poussent des branches min- ces , opposées , etterminées par des épis minces et oblongs de fleurs pourpatres, qui paroissentau-dessus de leursenveloppes écailleuses, Ces fleurs sont petites , et semblables à celles de la dixieme, leurs étamines s’allongent hors de la coroile , à une longueur considérable. Les feuilles qui garnissent le bas de la tige , sont presque aussi larges que celles de VOrigan sauvage; mais celles qui couvrent son sommet, ainsi que les branches, sont fort petites et sessiles. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et Juillet, et dans les années chaudes ; ses semences mürissent ici en automne. On la multiplie par boutures , comme le Dictamne de Tome V. O& I 345 Créte,ctelle exigelemémetraitement- Hybridinum, La douzieme est in- dubitablement une variété qui a été produite par le mélange de la pous- siere fécondante, du Dictamne de Crète , avec celle du mont Sipyle; car les plantes de cettexespece , qui sont à présent dans le jardin de Chel- séa, ont été accidentellement pro- duites des semences d’une espece qui s’est trouvée voisine de Pautre dans le jardin de JoHN BRowNING, Ecuyer de LiNcozsim; les semences étanttombées de la plante dans la pla- te-bande entre les deux especes, ilest incertain de laquelle des deux elle provenoit: mais comme ses tiges et sestétes de fleurs ressemblent davan- tage à celles du Dictamne du mont Sipyle , nous pouvons supposer qu’elle provient de celle-ci, dont les semences ont été imprégnées de la poussiere fécondante du Dictamne de Crète , qui se trouvoit dans le voisi- nage ; ses feuilles basses sont rondes, velues,d’unetexture épaisse, etsires- semblantes à celles du Dictamne de Crète, qu'il est difficile de lesen dis- tinguer: sês tiges, qui sont aussi hautes que celles du Dictamne de Sipyle , mais plus chargées de bran- ches dans toute leur longueur, sont pourpre et velues; les feuilles du bas des tiges sont beaucoup plus larges que celles du mont Sipyle, velues, et semblabies à celles du Dictamne de Crète, mais moins x 346 O pi épaisseset moins cotonneuses: celles du haut sontunies , et ressemblent à celles de l’autre espece ; mais elles sont plus larges , et les épis de fleurs et les feuilles écailleuses quiles cou- vrent , sont plus larges et d’un pour- pre plus foncé. Vat aussi des échantillons secs dune autre variété qui a été élevée de semences dans le jardin de Leyde. Ses graines avoient été envoyées de Paris sous lenom que TOURNEFORT a donné a celle qu’il a trou- vee dans le Levant, et je l’ai jointe à la variété ci-dessus. Ses feuilles sont aussi grandes que celles du Dictamne deCrète , mais moins épaisses et moins cotonneuses ; ses tiges sont de la hauteur de celles du Dictamne du mont Sipyle ; les branches qui en garnissent le sommet sont plus éten- dues : ses fleurs croissent en grappes plus serrces, et ne penchent pas vers le bas; elles sont petites, etdelamême forme que celles de la précédente ; elles paroissent dans le niême tems.” D’après le nom que- LINNÉE a donné au Dictamne de Crete, il est à croire qu'il n’a pas vu la véritable espece; car sa dénomination con- vient mieux à la variété à laquelle je l'ai appliquée. Toutes les feuilles du véritable Dictamne sont fort épaisses etcotonneuses, même celles qui sont situées immédiatement au- dessous des fleurs , au-lieu que celles du bas sontcomme celles décrites ici. Onitcs. La weizieme espece, qu’on ORI trouve à Syracuse , a des tiges li- gneuses et vivaces , qui s’élevent à la hauteur d'environ un pied etdemi, etse divisent en plusieurs petites branches, garnies de feuilles en forme de cœur, velues , et un peu plus grandes que celles de la Marjo- laine : ses fleurs sont disposées en épis oblongs , touffus et velus ; elles sont petites, blanches, et sortent au- dessus de leurs enveloppes écail- lenses. Elles*paroissent en Juillet ; mais elles perfectionnent rarement leurs semences en Angleterre. On multiplie cette plante par boutures, comme la dixieme, et elle exige le même traitement. Culture. Les premiere et sixieme especes sont d'usage en Médecine. La premiere étant originaire de ce pays, on la substitue souvent à l’autre, qui est assez rare en Angle- terre , et qu’on ne nous apporte pas souvent, Quand on se sert de la pre- miere , on doit préférer les plantes qui croissent sur une terre seche et stérile, parce qu’elles contiennent plus de principes actifs que celles que Pon récolte surune bonne terre , ou dans les jardins. On se sert aussi en Médecine du Dictamne de Crète; mais comme cette herbe est fort dessechée , quand elle arrive en Angleterre, et que Pemballage lui a fait perdre beau- coup de sa vertu, on emploie de pré- férence les plantes de cette espece qui croissent dans nos jardins. ORM ORME. Voy. ULmus. L. ORME A TROIS FEUILLES. Voy. PTELEA TRI-FOLIATA, ORMIN. Voy. HoRMINUM. ORMIN SAUVAGE. Voy. Satr- VIA VERTICILLATA. L. ou HORM:- NUM VERTICILLATUM. ORNITHOGALUM. Tourn. Inst. R. H. 378. tab. 203. Lin, Gen. Plant. 377 du Grec , “pus un oiseau, et de y¢a¢, du lait; c’est--dire, une plante dont les fleurs sont aussi blan- ches que les plumes blanches des oiseaux. Etoile de Béthléem où Ja- cinthe du Pérou. Caracteres. La fleur n’a point de calice: la corolle est composée de six pétales, dont les onglets sont érigés, etendusau sommet, et persistans ; la fleur a six étamines érigées , à-peu- près de la moitié de la longueur des pétales , et couronnées par des anthe- res simples: son germeest angulaire, et soutient un style en forme d’alêne, persistant, etterm'né par un stigmat obtus. Ce germe devient ensuite une capsule ronde , angulaire, et à trois cellulesrempliesde semencesrondes. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la sixieme classe de LINNEE , avec celles dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sont: 1°. Ornuhogalum Pyrenaicum , race- ORN 347 mo longissimo , fêlamentis lanceolatis , pedunculis floriferis , patentibus, @quali- bus, fructiferis, scapo approximacis. Lin. Sp. Plant. 449. Jacq. Austr. t. 103, Gouan. Monsp.:: 09. [lustr. 26, Gmil. It. 2. pe 196. Martusch. Sil, n. 2395 Ornithogalon, avec un fort long épi de fleurs, dont les filamens sont en forme de lance, les pédoncules de fleurs égaux et étendus, et, ceux à fruits couchés sur la tige. Phalangium longissime spicatum , fi- lamentis latis, lanceolatis, Hall, Helv.ite I210. Ornithogalum angustifolinm majus floribus ex albo virescentibus. -C. B. P. 70; la plus grande Etoile , dont les fleurs sont d’un blanc verdatre, et les feuilles étroites. Srachyoides. Reneal. Spec. 92. f. 99. 2°. Ornithogalum pyramidale , race- mo conico, floribus numerosis adscend:n- tibus. Prod. Leyd. 32; O-nithogalon avec une branche ou tige à fleurs coniques , dont beaucoup sont pla- cées Pune au-dessus de autre. Ornithogalum lacteum maximum, Besl. Eyst. Vern. §.t. 14. f 2. Ornithogalum angustifolium , srica- tum , maximum. C.P.B 70. Rudb. Elys.2.p. 134. f. 43 la plus grande fleur à étoiles, en épis et à feuiiles étroites. 3°. Ornithogalum tatifolium , races mo longissimo , foliis lanceolatis , ensi- formibus. Lin. Sp. Plant 307 3 Orni- thogalon avec la plus longue tige à Xxij 348 ORN fleurs , et des feuillés enforme d’épée et de lance. Ornithogalum latifolium et maxi- mum. C. B, P.70 ; la plus grande fleur à étoiles, à larges feuilles , appelce la fleur à étoiles, d'Alexandrie. 4°. Ornithogalum nutans , floribus feecundis , pendulis , nectario stamineo , campani-formi. Lin, Sp. Plant, 308. Jacq. Austr. f.301.Scholl, Barb. n. 277. Mench. n-285 ; Ornithogalon à fleurs fructueuses et pendantes , avec un néctaire campanulé. Ornithogalum Neapolitanum. Clus. App.2: p.93 Fleur à étoiles , de Na- ples. : > : 5°. Ornithogalum luteum , scapo angiloss, diphyllo, pedunculis umbella- tis , simplicibus. Flor, Suec. 2703 Orni- thogalom avec une tige angulaire , garnie de deux feuilles , et des pé- doncules en ombelle simple. Phalangium radice bulbosd, stipulis maximis , hirsutis , floribus umbellatis , petiolis unifloris, Hall, Helv. 2. 1213. Ornithogalum luteum. C.B,P. 71; Fleur a étoiles, jaune. Pyrrochiton. Reneal, Spec. 91.f. 90. 6°. Ornithogalum minimum. scapoan- gulato , diphyllo, pedunculs umbellatis , ramosis, Flor. Suec. 271 3 Ornithoga- lon avec une tige angulaire, et gar- nie de deux feuilles , dontles pédon- cules sont branchus et en ombelle. Ornithogalum luteum minus. C. B. P. 71 ; la plus peute fleur à étoiles, jaune. ORN Phalangium radice bilbosd , stipulis maximis , hirsutis , floribus umbellatis , petiolis multi-floris, Hall, Helv. ne 1214. Ornithogalum pallido flore. Bauh. Hist. 2. p. 624. Hypoxis, Reneal. Spec.o2. Ornithogalum bulbiferum minimum, Colum. Ecphr. 323. 324. Rudb. Elys, 1393 Variété. 7°. Ornithogalum umbellatum , flo- ribus corymbosis , pedunculis scapo al- tioribus , filamentis emarginatis. Hort. Cliff. 124.- Hort: Ups. 84. Roy. Lugd. -B. 22. Gron. Orient. HI. Jacq, Austr. f. 343. Scop, Carn, ed. 2. ne 403 ; Omithogalon dont les fleurs croissent en corymbe , avec des pé- doncules plus longs que la tige, et des filamens échancrés. Ornithogalum umbellatum , medium, angustifolium, C. B.P. 70; Fleur à ctoiles moyenne, à ombelles , avec des feuilles étroites. Dame d’onze heures. Bulbus Leucanthemos minor, sive Or= nithogalum. Dodon. Cor. 183. Hist, 221. Eliocarmos. Reneal, Spec. 88. f. 87. 8°, Ornithogalum Arabicum , flori~ bus corymbosis , pedunculis scapo humi-= lioribus, filamentis emarginatis. Prod. Leyd. 32:3 Ornithogalon dont les fleurs croissent en corymbe , avec des pédoneules plus bas que la tige, et des filamens dentelés. - Ornithogalum umbellatum maximums ORN Bauh. Pin. 69. Rudb. Elys, 2. pi 130% Tor: Ornithogalum Arabicum. Clus. Hist. 11. p. 186 ; Fleur a étoiles, d’A- rabie. j Melenomphale. Reneal. S pec 89: S 90. 9°. Ornithogalum Capense , foliis cordato-ovatis. Prod. Eeyd. 31, It. Scan. 73 ; Ornithogalon avec des feuilles ovales et en forme de cœur. Ornithogalum Africanum Plantaginis Rose folio, radice tnberosd. Hort. Amst. | 2.p.175 ; Fleur à étoiles, d'Afrique, à feuille de Rose de Plantain, avec une racine tubéreuse. Ornithogalo affinis radice .tuberosd , Cyclaminis folio , flore pallid? cæruleo. Breyn. cent. f. 41. Rudb. Elys. 1. p. 138. f. 14. 10°. Ornithogalum tuberosum , ra- cemo brevissimo , folits terettbus, fistulo- sis ; Ornithogalon avec une tige de fleurs fort courte , et des feuilles cy- lindriques et fistuleuses. Ornithogalum Africanum, luteum, odo- ratum , foltis Cepaceis , radire tuberosd. H. L.; Fleur a étoiles, d'Afrique, avea des fleurs jaunes et odorantes , des feuilles d’Oignon, et une racine tubéreuse. » Pyrenaicum. La premiere espece croit naturellement prés de Bristol , de Chichester en Sussex , et dans qv elques autres parties de PAngle- terre; elle a une racine grosse et R ORN 349 buibense, de laquelle sortent plu- sieurs feuilles:longues, en forme de du milieu de ces feuilles sort une tige simple ; nue, et de deux pieds de longueur , qui porte un-épi long et lâche de fleurs d’un vert jaunaure , placées sur de longs pédoncules, qui s'étendent bien au-delà de la tige principale. Les pétales des fleurs. “ont une odeur agréable : elles pa- roissent en Mai; et quand les cap- sules sont formées , les pédoncules qui les soutiennent se dressent et se rapprochent de la tige: ses semences muürissent en Août, Pyramidale. La seconde espece se trouve sur les montagnes en Portu- gal et en Espagne: on la cultive de- puis long-tems dans les jardins An- glois ; sous le nom d’Evoile de Bé- thléem ; elle a une racine fort grosse, ovale et bulbeuse, de laquelle sor- tent plusieurs feuilles en forme de carène , et d’un vert foncé ; du centre de ces feuilles sort une tige nue, de quille ; et couchées sur: la terre ; trois pieds environ de hauteur, ter- minée par un épi long et mince de fleurs blanches, placées sur de longs, pédoncules : elles s’élevent lune sur Pautre dans un épi érigé, et parois- 3 elles sont remplacées par des eee rondes et à trois cellules, remplies de se- mences rondes, qui mirissent en Août. Latifolium. sent dans le mois de Thine La troisieme est ori- 2 350 ORN ginaire de PArabie ; ellea une racine fort grosse et bulbeuse, de laquelle sortent plusieurs feuilles latyes en forme d'épée, et couchées sur la terre ; sa tigeestépaisse, forte, haute de deux à trois pieds, et terminée par de longs épis de fleurs grosses et blanches, postées sur de longs pé- doncules : elles sont composces de six pétales, qui s'étendent en forme ORN | composé de six feuilles , duquel sortent six étamines terminées par des antheres jaunes. Ces fleurs pa- roissent en Avril, et sont suivies par des capsules larges , rondes , à trois angles, et remplies de semences rondes. Ces capsules sont st lour- des, qu’elles: font pencher les tiges jusqi’a terre. | Minimum. La sixieme a des racines d’etoile; elles’ paroissent en Juin, # bulbeuses de la grosseur d’un pois, et ne perfectionnent pas leurs semen- ces en Angleterre. Nurans. La quatrieme espece qui naît en grande abondance dans le royaume de Naples, est à present presque aussi commune en Angle- terre; car elle se multiplie prodigieu- sement parles rejettons de sa racine, et par ses semences, et elle devient embarrassante dans les jardins, et par-tout où on les a jetés sur des tas de fumier. Cette espece a une racine forte, comprimée et bulbeuse , de laquelle sortent plusieurs feuilles longues, étroites , en forme de ca- rène , et d’un vert foncé ; ses tiges sont fortépaisses, succulentes, d’en- viron un pied de hauteur , et termi- nées par un épi lâche dz dix à douze fleurs , qui sont suspendues chacune à un pédoncule d’un pouce de lon- gueur : elles sont composées de six - pétales blancs en-dedans, d’un vert grisatre en-dehors, et sans aucune odeur ; dans Pintérieur des pétales est placé un nectaire campanulé, qui poussent une ou deux feuilles de cinq pouces de longueur , et .dune couleur grisatre: la tige est angulaire , de quatre pouces de hau- teur , et garnie de deux feuilles étroites en forme de carène, préci= sément au-dessous des fleurs, qui sont disposées en ombelles sur des pédoncules branchus. Ces fleurs sont jaunes en-dedans, et d’un vert pour- patre au-dehors ; elles paroissent en Mu, et produisent de petites cap= sules triangulaires, remplies de se~ mences rondes et inégales Cette espece croit au boïd des champs cultivés, en France et en Alle- magne. Umiellatum. La septieme espece croit naturellement dans plusieurs parties de l'Europe : mais on ia trouve rarementen Angleterre , sice n’est dans des vergers, ou dans d’au- tres endroits dans lesquels leurs raci- nes peuvent avoir été jettées avec les ordures des jardins; sa bulbe, qui est aussi grosse qu'un petit oignons ORN produit plusieurs petits rejettons: ses feuilles sont longues, étroites, en forme de carène , et couchées sur la terre; elles ont un trait blanc dans la Jongueur du fond de la carène : sa tige s’éleve à la hauteur d’environsix pouces, etsoutient une ombelle de fleurs blanches en-dedans , etrayées detraits verts au-dehors des pétales ; elles sont postées sur de longs pé- doncules, qui s’élevent au-dessus de la tige principale. Cette plante produit en Avril et en Maides fleurs qui sont remplacées par des capsu- les triangulaires , et remplies de se- mences angulaires , qui murisssent en Juillet. Arabicum. La huitieme espece est originaire de l’Arabie ; elle a une ra- cine grosse et bulbeuse, de laquelle sortent plusieurs feuilles longues et en forme de carène, qui s’embras- sent l’une l’autre à leur bäse: elles sont d’un vert foncé et érigées. Je n’ai point encore vu de fleurs de cette espece , quoique fale essayé toutes sortes de moyens pour la faire fleu- rir; ses racines se multiplient consi- dérablement , et ne sont jamais en- dommagées par les gelées , quoique ses feuilles poussent avant l’hiver. On apporte souvent d'Italie ces ra- cinesen Angleterre pour les vendre; mais je n'ai point entendu dire qu’au- cune ait jamais fleuri, et CLusius dit qu'il ren a vu fleurir qu’une seule qui venoit de Constantinople, ORN 251 Capense.. La neuvieme nait spon- tanément au Cap dé Bonne-Espé- rance; sa racine, qui est irrégu- liere et tubéreuse , varie beaucoup en forme et en grosseur : elle est couverte d’une peau d’un brun foncé, et produit plusieurs feuilles ovales en forme de cœur, postées sur de longs pétioles , et fortifi¢es par plu- sieurs veines longitudinales , comme celles du plantain ; ses tiges sont minces , nues, et d'environ un pied de hauteur: élles soutiennent plu- sieurs petites fleurs d’un blanc ver- datre , en forme d’épis laches, et postées sur des pédoncules minces : elles se montrent en Novembre, ont peu d'apparence , et ne produisent point de semences en Angleterre. Tuberosum. La dixieme espece croit sur des rochers arides au Cap de Bonne-Espérance ; elle a une ra- cine enfoncée , bulbeuse , aussi grosse que le poing d’un homme , et couverte dune peau inégale et brune ; elle pousse plusieurs feuilles creuses , cylindriques, et de neuf à dix pouces de longueur, du milieu desquelles s’éleve une tige nue d’un pied de hauteur, et terminée par un épi lâche de fleurs jaunes dune odeur douce et agréable. Cette plante fleuriten Mai, et ne produit point de semences en Angleterre, Les trois premieres especes ci- dessus sont cultivées dans les jardins anglois comme plantes d'ornement, 252 ORN On les multiplié au moyen des re- jettons que leurs racines produisent communémenten grandeabondance. Le meilleur tems pour les transplan- ter , est dans les mois de Juillet et @Aoiit , quand leurs feuilles sont tombées ; car si on les enleve tard en automne, elles auront poussé leurs tiges, et seront fort sujettes a soufirir. Elles exigent un sol léger. sablonneux , et mêlé de peu de fu- mier. Elles peuvent être entremêélces avec d’autres fleurs À racines bul- beuses dans les plates-bandes du par- terre , où elles procureront une très- agréable variété. Leurs racines n’ont besoin d’être transplantées que cha- ques deux ans; car si on les enlevoit tous les ans, elles ne se multiplie- roient pas si fort; si au contraire on les laisse trop long-iems sans étre re- muées , elles auront poussé tant de rejettons , que leurs racines à fleurs en seront affoiblies. On peut aussi les multiplier par leurs graines, qu'on seme et qu’on traite comme celles de la plupart des autres espe- ces à racines bulbeuses : les plantes quien proviennentdonnentdes fleurs trois Où quatre ans après. La quatrieme mérite à peine une place dans les jardins; mais comme elle réussit dans toutes les situations; et méme sous des arbres , on peuten mettre quelques plantes dans des en- droits couverts, pour la variété. Comme la cinquieme n'est pas ORN non plus fort remarquable , il suffit d’en avoir quelques racines. Il en est de même des sixieme etseptieme es- peces : ces deux dernieres profitent à l'ombre ; mais la cinquieme exige une situation ouverte. La huitieme se multiplie si pro- digieusement par ses rejettons , qu’elle devient embarrassante dans un jardin; car chaque petite partie de racine croit ; et en deux ans, elle en produit vingt on trente de plus; de maniere que les plates-bandes s’en trouvent bientôt couvertes , à moins qu’on n’enleve les grosses ra- cines chaque année, pourles débar- rasser de leurs rejettons. La neuvieme étant trop délicate pour supporter en plein air le froid de notre climat, il faut planter ses racines dans des pots remplis deterre légere, et les placer en automne sous un vitrage de couche, où elles puissent être à l'abri des gelées, et jouir de Pair dans les tems doux : ses feuilles paroissent en automne, et continuent de pousser pendant tout Phiver. Ainsi, il ne faut pas les expo- ser à la gelée, niles laisser filer; car elles fleuriroient peu, et leurs fleurs ne seroient pas grosses. Il sera bon de les exposer de tems en tems, pen- dant Phiver ,-a une pluie douce et légere , sans cependant leur laisser prendre trop d'humidité dans cette saison. Les feuilles et uges périssent vers le commencement de Juillet; alors ORN alors on peut erlever les racines, pour les tenir dans un endroit sec, jusqu'à la fin d’Aour , qui est le tems où elles doivent être replan- tes. ; Les autres especes , qui étotent utrefois comprises dans ce genre, se trouvent à présent a Particle Scilla. ORNITHOPODIUM. Foy. Or- NITHOPUS. ORNITHOPUS. Lin. Gen. Plant. 790. Ornithepodium. Tourn. Inst. R. H. 400. tab. 224. Pied d’Oiseau. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille tubulée et découpée en cing seg- mens égaux sur ses bords : la corolle est papilionnacée ; Pétendard est en forme de cœur et entier ; les ailes sont ovales, érigées, et presque aussi’ larges que létendard ; la ca- rène est petite et comprimce: la fleur a dix étamines , dont neufsont jointes , et l’autre séparée , et qui sont toutes terminées par des anthe- res simples; le germe est étroit, et soutient un style hérissé , droit et terminé par un stigmat pique; il se change dans la suite eñ un légume cylindrique, courbé , et à plusieurs nœuds ou articles joints ensemble, qui se séparent en mürissant, et dont chacun renferme une semence oblon- gue. Tome V, = ORN 353 Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix-sep- eme classe de LiNNÉE , et fait partie de celles dont les fleurs ont dix étamines jointes en deux corps. Les especes sont: 1°. Ornithopus perpusillus , foliis pinnat's, leguminibus compressis , sub- arcuatis, Hort. Upsal, 234 Sauv. Monsp. 236. De Neck. Gallob. p. 309. Pollich, pal. n. 692. Flor. Dan. 730; Pied d’Oiseau à feuilles ailées, avec des légumes comprimés et un peu courbes, Ornithopodium majus.C. B. P. 3595 le plus grand Pied d’Oiseau. 2°, Ornithopus nodosus , foliis pin- natis , leguninibus confertis, peduncila- tis; Pied d’Oiseau à feuiiles ailées, avec des légumes rapprochés, et sur des pédoncules. Ornithopodium radice tuberculis no= dasd. C.B.P: 3503 Pied d’Oiseau avec des racines noueuse. et en tu- bercules. 3°. Ornithopus compressus , foliis pinnatis , leguminibus compressis , rugo- sis. Hort. Cliff. 364. Roy. Lugd.- B, 383. Sauv. Monsp. 236; Pied d’Oi- seau à feuilles lincaires et ailces, avec des légumes comprimés, rudes, et placés par paires. | Ornithopodium Scorpioides , siliquad compressé. Tourn. Inst. 400; Pied d'Oiseau, qui ressemble à une che- nille , avec des légumes plats, = 354 ORN Ornithopodio -affinis , hirsuta, Scor- Ploides, B. P,350o. Scorpioides leguminosa. Dalech. Hist, 493: 4°. Ornithopus Scorpivides, foliis ter- natis, sub-sessilibus , impari maximo. Hort. Cliff: 364. Hort. Ups. 234. Roy. Lugd.- B. 383. Scop. Carn. ed, 2. n. 914; Pied d’Oiseau à feuilles a trois lobes, sessiles à la tige, dont celui du mikeu est fort large. Telephium Dioscoridis, sive Scorpioi- des, Banh. Pin. 287. Ornithopodium Portulace folio.Tourn. Inst. 400; Pied d’Oiseau à feuilles de Pourpier. | Scorpioides Matthioli. Dod. Pempt. 71. Riu. Tetr. 210. | Perpusillus, La premiere espece croît naturellemens dans la France Méridionale ,en Espagne eten Italie; elle estannuelle, et pousse plusieurs tiges trainantes, d'un pied et demi de longueur , desquelles sortent quelgues branches latérales , garnies de feuilles longues, ailées , et com- posées de dix-huit paires environ de petits lobesovales, et terminés par un lobe impair ; ces lobessont quelque - fois opposés, et quelquefois alternes et velus: ses fleurs naissent en petits paquets sur des pédoncules qui sor- tent des aisselles des tiges , qui onta- peu-près trois pouces de longueur , et sont garnis dune feuille ailée, dontune partie estau bas des fleurs, et Pautre au dessus ; de sorte qu’elles : ORN paroissent sortir de la côte du mi- lieu de la feuille. Ces fleurs sont d’une couleur d’or foncée, et de la figure dun papillon; elles parots- sent en Juillet, et produisent des légumes plats, étroits, de trois pou- ces environ-de longueur , et tournés en-dedans au sommet , comme la griffe d’un oiseau ; ils sontnoueux , un peu velus, et renferment dans chaque noeud une simple semence , qui miirit en automne: alors les nœuds se séparent, et tombent à quelque distance Pun de Pautre. Nodosus. La seconde espece se trouve sur des terres seches et cou- vertes de bruyere , dans plusieurs parties de PAngleterre; sa racine est composte de deux ou trois fibres fortes , auxquelles pendent quelques petites tubercules ounceuds, comme des grains: elle produit plusieurs. tiges minces de quatre ou huit pou- ces de longueur , couchées sur la terre, et garnies de petites feuilles aîlées, velues, et composées de six ou sept paires de lobes étroits, et terminés par un lobe impair : ses fleurs sont placées sur des pédon- cules longs et minces, qui sortent à chaque nœud de la uge ; elles sont petites et jaunes, et sont remplacées par des paquets de légumes courts, et un peu courbés au sommet. Cette plante fleurit et perfecuonne ses se- mences vers le même tems que la précédente, ORN Compressus. La troisieme espece croit en abondance aux environs de Messine et de Naples ; sa racine pénetre profondément dans la terre , et pousse quelques petites fibres sur les côtés ; ses tiges ont environ six pouces de longueur , et ne s’éten- dent pas sur la terre comme les au- tres; ses feuilles sont velues , et com- posées de dix ou douze paires de lobes étroits , placés dansla longueur de la côte du milieu , et terminés par un lobe impair: ses fleurs sor- tent en petits paquets sur le sommet des branches; elles sont jaunes , et produisent généralement deux légu- mes plats d’un pouce au plus de lon- gueur , et tournés en-dedans comme la griffe d’un oiseau. Cette plante fleurit et perfectionne ses semences en mème tems que la précédente. Scorpioides. La quatrieme espece , qu’on rencontre parmi les bleds en Espagne et en Italie, a plusieurs tiges lisses et branchues , de près de deux pieds de hauteur , et garnies vers le sommet de feuilles à trois lo- bes, ovales , sessiles, et ornées de deux petites appendices au oreilles : les feuilles du bas sont souvent sim- ples et de couleur grisätre ; le lobe du milieu est deux fois plus large que les deux latéraux : ses fleurs sont postées sur de minces pédoncules ; elles sont jaunes ; et produisent des légumes cylindriques de deux pou- ces de longueur , etsemblables à Ja ORO 355 griffe d’un oiseau. Cette plante fleu- rit et donne des semences mures dans le même tems que la précé- dente. On multiplie toutes ces especes , en les semant au printems sur une planche de terre fraiche et légere, où elles doivent rester; car elles ne réussissent jamais bien quand elles sont transplantées. Lorsque les plan- tes poussent, on les débarrasse sOl- gneusement de toutes les mauvaises herbes qui s’y trouvent ; et si elles sont trop serrées, on en arrache quelques-unes, de maniere qu’elles restent à dix pouces environ de dis- tance. Ces plantesfleurissenten Juin, et leurs semences mürissent en Aout. Comme elles ne sont pas fort belles, on ne les conserve dans quelques jardins curieux que par rapport à la_ singularité deleurssiliquesnoueuses. On peut les semer en paquets dans les plates-bandes , en distinguant les especes ; on les éclaircit et on n’en laisse que deux dans chaque toufie, après quoi elles mexigent plus au- cun soin, Ces plantes augmentent la variété , sur-tout celles dont les sili- ques sont en forme de limacon et de chenille. Toutes ces plantes sont annuelles , et périssent aussi-tôt que leurs semences sont mires. OROBANCHE. RAVE SAUVAGE A GENET ou BALLET. L’Orobanche, On connoit six ou sept especes de Yyi 356 ORO ce genre , dont deux croissent natu- rellement sur des terres seches dans plusieurs parties de PAngleterre ; mais comme toutes ne peuvent pas être cultivées, on ne les admet pas dans les jardins. LiINNÉE les range dans la seconde section de sa qua- torzieme classe , intitulée : Didyna- mie angyospermie, qui comprend celles qui ont deux étamines longues et deux plus courtes, et dont les semences sont renfermées dans une capsule. OROBE. Voy. Ororus. OROBUS. Tourn. Inst. R. H. 303. tab. 214. Lin, Gen. Plant, 780 m8, de fx, manger, et de ere , un bœuf; c’est-à-dire, herbe dont on nourrit les bœufs , parce que les an- ciens engraissoient cesanimaux avec ce fourrage. Orobe. Caracteres. Le calice de la fleur est tubulé , et d'une feuille dont la base est obtuse, et le bord oblique et découpé en cing parties, dont les trois inférieures sont aiguës, et les deux supérieures plus courtes et ob- tuses : la corolle est papilionnacée; lPétendard est en forme de cœur; les deux ailes sont presque aussi lon- gues que l’étendard , et jointes en- semble ; la carène est divisée en deux segmens a pointe aiguë , et éle- vés vers le haut ; les bords sont com- primés , et le corps gonflé, Cette ORO fleur a dix étamines, dont neuf sont jointes, et l’autre est séparée , et qui sont toutes érigées , ef terminées par des antheres rondes: son germe est cylindrique et comprimé ; il sou- tient un style courbé , élevé ,etcou- ronné par un stigmat étroit, lai- neux , et attaché parle bord, en-de- dans , au milieu, à la pointe du style. Ce germe devient ensuite une silique longue, terminée en pointe aiguë, et à une cellule qui renferme plusieurs semences rondes. Ce genre de plantes est rangé dans Ja troisieme section de la dix- septieme classe , qui comprend cel- les dont les fleurs ont dix étamines jointes en deux. corps. Les especes sont: 1°. Orobus vernus , foliis pinnatis , ovatis , stipulis semi-sagittatis , integer- rimis, caule simplici. Liz. Sp. Plant. 728. Crantz. Austr. p. 373: De Neck. Gallob.p. 304. Scop. Carn, ed. 2.2.88 2.. Pallas. It, 1. p.160 Pollich. pal. a. 672.Maztusch. Sil.n. 522. Derr. Nass. pe 167. Riu. t. 58 ; Orobe avec des feuilles ovales et aïlées, desstipules entieres , et en demi-pointe de flé- che , et une tige simple, Orobus caule simplicissimo ,. foliolis pluribus, ovatis, acutis. Hort. Cliff. 366. Fl. Suec. 595. 641. Roy. Lugd.-B, 366. Hall. Helv.n.416. Orobus sylvaticus., Purpureus, vEernuse C. B. P.351; Orobe des bois , pour- pre et printanier. ORO 2°. Orobus tuberosus , foliis pinnatis, lanceolatis, stipulis semi-sagittatis, inte- gerrimis , caule simplici, Lin. Sp. Plant. 728. Scop. Carn, ed.2.n.883. Pollich. pal. n.°673 ; Orobe avec des feuilles en forme de lance etailées, des sti- pules trés-entieres , à moitié en pointe de fléche, et une tige simple. Orobus sylvaticus , foliis oblongis, ‘glabris. Tourn. Inst. R. H.393 ; Orobe des bois , avec des feuilles unies et oblongues. Orobus radice tuberos4, Riu. f. 59. Astragalus sylvaticus, foliis oblongis, glabris. Bauh. Pin. 351. Astragalus sylvaticus. Thal. Herc. 7. foire Lathyrus angusti-folius , radice tube- rosa. Les® Pruss. 183.f. 37. 3°. Orobus sylvaticus , caulibus de- cumbentibus , hirsutis, ramosis. Cent. PL. 67.For. Angl. 275. Syst.Veg. 661. Sp. 6.ed. 14; Orobe avec des tiges ve- lues , branchues et tombantes. Orobus cauleramoso , hirsuto , decum- bente, foliis sub-septem-jugis. Amen, Acad. 4vp. 284. 2.66. Orobus sylvaticus nostras. Rau Syn. 324; Orobe des bois. 4°. Orobus niger, caule ramoso, folits sex-jugis , ovato-oblongis. Hort. Cliff. 366. Flor. Suec. 597. 643. Roy. Lugd.- B. 366. Crantz. Austr, p. 372. Scop. Carn. ed. 2, n. 884 ; Orobe a tige branchue, avecdes feuilles com- posces de six paires delobes oblongs et ovales, ORO 357 Orobus. caule ramoso , fo Ms OVAELS y duodenis. Hall, Helv. n. 418. Orobus sylvaticus, foliis Vicie. C.B. P.,3 Orobe des bois, à feuilles de Vesce. Orobus Panñonicus. 2.Clus, Hist. 2. P+ 230 5°. Orobus Pyrenaicus, caule ra- moso, foliis bi-;ugis lanceolatis,nervosis, stipulis sub-spinosis. Lin. Sp. 1029. Scop. Carn. ed. 2. n. 8855 Orobe a üge branchue , avec des feuilles composées de deux paires de lobes, étroites et en forme de lance. Orobus Pyrenaicus , fokis nervosis. Tourn. Inst. 343; Orobe des Pyré- nées, a feuilles nerveuses. Orobus caule ramoso , foliis tri- ~jugis, lanceolatis, nervosis, Sauv. Monsp.235. Orobus Pyrenaicus, lati-folius, nervo- sus. Pluk. Phyt. 210. f. 2. 6°. Orobus Lathyroides , foliisconju- gatis, sub-sessilibus , stipulis dentatis. Hort. Upsal, 220. Gmel, Sib. 4. p. 12. Pall, It. 2. p. 5593 Orobe a feuilles conjuguées et»sessiles, dec des sti- pules dentelées. Lathyroides erecta, folie ovato, acu- minato, ceeruleis Vicie floribus et ‘sili- quis , Sibiricas Aman, Ruth, ists Gesse érigée et bâtarde, avec une feuille ovale et à pointe aiguë , des Heurs bleues, et des siliques de Vesce, 7°. Orobus luteus , foliis pinnatts, ovato-oblontis, stipulis rotundato-lu- aatis, dentatis, caule simplici. Lin, Sp. 358 ORO Plant. 738 3 Orobe à feuilles ovales, oblongues et ailées , avec des stipu- les rondes en croissant, dentelées , et une tige simple. Orobus Sibiricus perennis. Gmel, 3 Orobe vivace de Sibérie. * Galega montana Dalechampi. Bauh. Hist. 2.p. 343. 8°. Orobus Venetus, foliis pinnatis , ovatis , acutis , quatuor-jugatis , "caule simplici. tab. 193. fol. 23 Orobe a feuilles ovales , à pointe aiguë, et ai- Jées, avec quatre paires de lobes et une tige simple. Orobus' Venetus, Clus. Hist. 3223 Orobe de Venise, 9°. Orobus Americanus , foliis pin- nalis , lineari-lanceolatis , infernè tomen- tosis , caule ramosissimo , frutescente ; Orobe à feuilles linéaires, en forme de lance, ailées et cotonneuses en- dessous, avec une tige d’arbrisseau tres-brancnue. Orobus Americanus erectus , foliorum pinnis angustioribus et subtus incanis , siliquis ais. Housr. MSS, ; Orobe d'Amérique érigé, dont les lobes des feuilles sonttrés-étroits , etblancs en-dessous, avec des siliques unies. 10°. Orobus argenteus , foliis pinna- tis , oblongo-ovatis , infernè sericeis , cauleerecto , tomentoso , floribus spicatis terminalibus ; Orobe a feuilles oblon- gues, ovales, ailées, et soyeuses en- dessous , avec une tige droite et co- tonneuse; terminée par des épis de fleurs. O. RAO Orobus Americanus , latifolius , ar- genteus , flore purpureo. Houst. MSS. ; Orobe d’Amérique à feuilles larges etargentées, avec une fleur pourpre. 11°. Orobus procumbens , foliis pin- natis , foliolis exrerioribus majoribus to- mentosis , caule procumbente ; Qrobe à feuilles ailées, dont les plus grands lobes extérieurs sont cotonneux , avec une tige tombante. Orobus Americanus procumbens et hirsutus , flore purpureo. Houst, MSS. ; Orobetombant et velu d'Amérique, qui produit une fleur pourpre. 12°. Orobus coccineus , foliis pinna- tis , foliolis linearibus, villosis, caule procumbente , floribus alaribus et termi- nalibus ; Orobe à feuilles ailées , dontles lobes sont velus ét linéaires, avec une tige tombante, et des fleurs sur les cotés et aux extrémités des branches. Orobus procumbens minimus, flore coccineo, Houst. MSS.; le plus petit Orobe trainant d’Amérique , à fleur écarlate. Vernus. La premiere espece croit naturellement dans les forêts d’Alle- magne et de la Suisse; sa racine est vivace, et composée de plusieurs fortes fibres; ses tiges s’élevent à la hauteur d’un pied, et sont garnies de feuilles ailées , formées par deux paires de lobes ovales et à pointe aiguë ; à la bâse du pétiole est placée une stipule en pointe de flèche, di- visée en deux par le milieu, et qui ORO embrasse la tige; les lobes des feuilles ont environ un pouce et demi de longueur , et près d’un pouce de lar- geur , et sont terminés en pointe ai- guë : les fleurs naissent sur des pé- doncules qui sortent des aisselles de la tige ; ils ont environ trois pouces de longueur, et soutiennent six ou sept fleurs rangées en forme d’épi. Ces fleurs sont papilionnacées, d’a- bord de couieur pourpre, et ensuite bleues. Elles paroissent au com- mencement du printems , et produi- sent des légumes cylindriques d’un pouce et demi de longueur, et à une cellule dans laquelle sont renfermées quatre ou, cinq semences oblongues et ameres, qui murissenten Juin. Il y a une variété de cette espece à fleurs pales que lon conserve dans quel- ques jardins. ‘ Tuberosus. La seconde croît natu- rellementdansles bois et autres lieux couverts de plusieurs parties de l’An- gleterre: ellea une racine vivace et rempante, de laquelle s’élevent des tiges angulaires de neuf ou dix pou- ces de longueur , et garnies à chaque nœud d’une feuille aïlée , composée de quatre paires de lobes unis et en forme de lance’; a la base de chaque feuille est située une stipule semblable à celles de la précédente. Les pédoncules sortent aux aisselles destiges; 1ls ont environ quatre pou- ces de longueur , et soutiennent cha- cun deux ou trois fleurs d’un rouge i OLR © 359 pourpatre , qui change en un pour- pre foricé , avant que les fleurs soient fanées : elles paroissent en Avril z et sont remplacées par des légumes longs et cylindriques, qui contien- nent chacun six ou sept semences rondes. Ces semences miirissent au commencement de Juin: on leur donne le nom de Pois de Bois ou de Bruyeres. Sylvaticus. La troisieme espece se trouve en Cumberland et dans le pays de Galles: sa racine vivace et ligneuse pousse plusieurs tiges ve- lues d’un pied et demi de hauteur , et garnies à chaque nœud d’une feuille ailée , etcomposée de dix ou douze paires de lobes étroits, et très-rap- prochés sur la côte du milieu, à la bâse de laquelle est placée une sti- pule aiguë , qui embrasse la uge* les fleurs sont disposées en épis serrés , et postées surdes pédoncules detrois pouces de longueur , qui sortentdes ailes des feuilles ; elles sont de couleur pourpre, et produisent des légumes courts et plats , qui renfer- ment deux ou trois semences. Cette plante fleurit au commencement de Juin , et ses semences mürissent en Juillet. Niger. La quatrieme espece croit spontanément sur les montagnes, en Allemagne et en Suisse; elle a une racine forte, ligneuse et vivace, dela- quelle s’élevent plusieurs tiges bran- chues de-deux pieds de hauteur, er. 360 O/LRGO™ garnies 4 chaque noeud d’une feuille ailge , et composée de cing “on six paires de lobes oblongs, ovales, et rangés le long de la côte du milieu; leurs pédoncules sont fort longs, et sortent des aisselles de la tige; ils soutiennent à leur sommet quatre, cing ou six fleurs pourpre, qui pa- roissent dans le mois de Mai, et pro- duisent des légumes comprimés , et d’un pouce et demi de longueur, dans lesquels sont rénfermées quatre ou cing semences cblongues, qui murisseht au commencement de Juillet. Ses tiges périssent en au- tomne, et les nouvelles poussentau printems. Pyrevaicus, La cinquieme espece, qui est originaire des Pyrénées, a une racine vivace, de laquelle sor- tent plusieurs tiges unies, brane chues, d’un pied etdemi de hauteur, et garnies de feuilles ailées , compo- sées de quatre paires de lobes, en forme de lance, fortifiées par trois veines longitudinales ; a la base des feuilles est placée une stipule quiem- “brasse la ge , comme dans la pre- miere espece : les fleurs naissent sur de longs pédoncules , qui sortent des ailes des feuilles ; vers le haut de la tige elles sontrangées en épis laches; elles sont d’une couleur de pourpre, et paroissent en Mai ; à ces fleurs succedent des légumes comprimés, de deux pouces de longueur, qui - renferment chacun trois ou q ORO semences qui muürissent en Juillet. Lathyroides. La sixieme espece se trouve en Sibérie ; elle a une ra- cinevivace , de ere sortent trois ou quatre tiges branchues , et d’un pied environ de hauteur ; ses feuil- les , qui naissent par paires oppo- sées dans Ja longueur des tiges , sont sessiles , et ont à leur base une sti- pule dentelée ; elles sont unies , roi- des, et d’un vert luisant: les fleurs croissenten épis serrés sur de courts pédoncules, qui sortent des ailes des feuilles au sommet des tiges, où sont généralement trois ou quatre de ces épis rapprochés. Ces fleurs sont d’un beau bleu, et ontbelle apparence ; elles parois- sent en Juin, et produisent des légu- mes courts et plats, renfermant cha- cun trois ou quatre semences qui mirissent en Août, Luteus. La septieme espece est aussi originaire de la Sibérie; ellea une racine vivace, de laquelle sors tent plusieurs tiges herbacees, d’un pied et demi de hauteur , et garnies de feuilles ailées , composées de quatre où cinq paires de lobes ova- les et oblongs, ayant à leur base une stipule ronde en forme de croissant, q'u embrasse la tige: ses fleurs sor- tent des ailes des feuilles sur de courts pédoncules ; elles sont larges , et de couleur pourpre ; elles paroissent en Avril, et produisent des légumes gonflés , à-peu-près de deux pouces de ORO de longueur: ils renferment quatre ou cing-sémences qui murissent en Juin. Venetus. La huitieme naît sans culture en Italie ; sa racine est viva- ce, et pousse plusieurs tiges d’un pied environ de hauteur , et garnies de feuilles ailées, composées de quatre paires de lobes ovales, ter- minés en pointe aiguë, unis, d’un vert pâle, et placés à une bonne distance sur 14 côte du milieu: ses fleurs sortent sur de minces pédon- cales, qui s’élevent aux aïles des feuilles au nombre de quatreou cinq sur chacun ;, elles sont de couleur pourpre, paroissent en Mars, et sont remplacées par des legumes gonflés et d’un pouce et demi de longueur. Ces légumes renfermentchacun trois ou quatre semences rondes ‘qui mürissent en Mai. Americanus. La neuvieme espece a entieres et flasques. | «Palma Prunifera folis Yucce _fructit In racemis congestis cerasi-formi , duro, cinerco, pisi magnitudine , cujus lachry- ma sanguis Draconis est dicta. Comm. Cai. Av s:,; Palmier qui produit des PAL 397 Prunes, avec des feuilles semblables à celles de l’Yucca , des fruits rap- prochés en longs paquets, de la forme des Ccpices , durs , de couleur de cendre , et de la grosseur d’un Pois, dont les larmes sont connues sous le nom de sang de Dragon, ordinairement appelé Arbre de Dragon. Dracæna, Draco, Syst. Veg. 275. Asparagus Draco. Lin. Sp. Plant. 451. Cordyline. Roy. Lugd. - B. 2 Dactylifera. La premiere espece est Parbre qui produit des Dares; il croit en abondance dans l’Afrique et dans quelques contrées de l'Orient, d’où lon apporte son fruit en Angle- terre: 1l s’éleve à une très-grande hauteur dans les pays chauds ; ses tiges sont. généralement, couvertes de nœuds rudes et raboteux > qui ne sont autres que les cicatrices que les feuilles ont laissées en tombant, parce que les troncs de ces. arbres ne sont pas solides comme ceux des autres ; mais que leur.centre est rempli d’une moëlle gluante, autour de laquelle il y a une écorce coriace de fortes fi- brês ,:lorsaw’ils sont jeunes : : mais quand ils deviennent vieux, cette écorcese durcit, et dexientligneuses les: feuilles, sont; attachées LÉS-près du. tronc: elles, sortent du, centre fort replies et apple f1CS, 5, Mars ese qi elles se sont élevées au-dessus de l'enveloppe ,quiiles entoure, elles s'étendent fort loin tout autour de la 398 PAL tige; les anciennes feuilles déclinent et périssent : alors la tige augmente d'autant dans sa hauteur. Lorsque les feuilles de ces arbres croissent assez pour supporter le fruit, elles sont de six ou huit pieds de lon- gueur, étroites, longues, terminées en pointe, et placées alternative- ment ; les lobes, vers la base, ont trois pieds de longueur sur un peu plus d’un pouce de largeur ; ils sont fort rapprochés d’abord liés et garrottés pa des fibres brunes, quitombent à mesure que les feuilles se dévelop- pent et s'étendent: elles ne s’ou- vrent jamais tout-a-fait; mais elles sont creustes en nacelle avec une côte tranchante sur le dos; elles sont trés-fermes dans leur naissance, d’un beau vert, et terminées par une épine noire. Ces arbres ont des fleurs males sur des pieds différens de ceux qui produisent le fruit, et il est né- cessaire que quelques arbres mâles croissent dans le voisinage des plan- tes femelles , pour les rendre fécon- des et fructueuses , en impregnant Povaire de la poussiere fécondante des étamines , sans laquelle les noyaux qui sont renfermés dans le fruit ne seroient point susceptibles de germer. La plupart des anciens Auteurs qui ont parlé de cesarbres, assûrent que les femelles de Pal- miers portant fruit, ont besoin de Passistance du male, pour être fer- ‘tiles. Sil ne s’en trouve point dans PAL le voisinage , les habitans vont couper des grappes de fleurs males, lorsqu'elles sont épanouïes, et les placent sur les plantes femelles, près des fleurs à fruits, pourles feconder’, sans quoi elles seroient stériles, et ne produiroient point. Le Pere La- bat , dans sa description de 'Améri- que, faitmention Vunarbre de cette espece, placé près d’un couvent dans PIsle de la Martinique; il donnoit une grande quantité de fruits qui parvenoienta une maturité suffisante pour les manger ; mais comme il n’y avoit point d’autres arbres de cette espece dans PTsle, les habitans, désirant de le multiplier , planterent un grand nombre de noyaux pen- dant plusieurs années , mais sans succès; car aucuns ne pousserent: et après plusieurs épreuves inutiles , ils furent obligés d’envover en Afri- que, où ces plantes sont en abon- dance , pour avoir quelques-uns de ces fruits, dont les noyaux leur pro- curerent plusieurs arbres; de-là ils imaginerent que le premier ne pou- voit probablement avoir produit des fruits que par le voisinage et à laide de quelqu’autre espece d’ar- bres qui l’avoient rendu capable de les mürir, sans cependant avoir pu rendre les germes prolifiques , comme on leremarque dans le pro- duit des animaux de différentes es- peces. Les fleurs de ces deux genres sor- Pi Ack tent en grosses grappes de la tige entre les feuilles ; elles sont recou- vertes d’une spathe ou voile qui s'ouvre et se fane; celles du male ont six courtes étamines, avec qua- tre antheres quarrées ou à quatre fa- ces, et couvertes de poussiere; la fleur femelle nest garnie que d’un germe ou pistile rougeatre , qui se change ensuite en un fruit petit, ovale , et couvert d’une pulpe épaisse , qui contient un noyau dur et oblong, dans un côté duquel il y aun sillon profond et longitudinal, Les grappes de ce fruit sont quel- quefois fort grosses. Cette espece de Palmier est appelée par LInnEE, Phœnix, qui est un mot grec, et il en fait un genre particu- lier : elle offre quelques variétés; mais ce qui nous empêche de con- noitre les difiérences qui distinguent ces arbres des pays chauds, c’est qu'en Angleterre nous ne pouvons pas espérer de les voir dans leur perfection. Ces fruits , pourvu qu'ils soient frais , donnent aisément des plantes : on les seme dans des pots remplis d’une terre grasse et légere ; on les plonge dans une couche de tan de chaleur modérée, et on lesrafraichit souvent par desarrosemens, Lorsque les plantes ont poussé , on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une même terre légere ; on les replonge dans PrA:L 209 une couche chaude ; on les arrose, et on leur donne de l’air à proporuon de la chaleur de la saison, et de la couche dans laquelle elles croissent, On les laisse dans cette couche pen; dant “tout Pété; et au commence- ment du mois d’Août, onleur donne beaucoup d'air, pour les endurcir, et les accoutumer de bonne heure à supporter les froids de l’hivér 3 car si on les force trop, elles devienz dront si délicates, qu’on ne pourra les conserver dans cette saison sans beaucoup de difficulté, sur-tout -si Pon n’a point de serre chaude où l’on puisse a renfermer. Au commence- ment d'Octobre, il fautles retirer de la couche , et les placer dans la serre, de façon qu’elles y jouissent d'une chaleur modérée. Ces plantes sont délicates pendant leur jeunesse; et quoiqu’on puisse les conserver dans une situation moins chaude, cependant elles en sont fort retar- dees, et ont peine à reprendre leur force l'été suivant. Il ne faut pas se donner la peine de les élever de se- mences , quand on n’a point de serre chaude pour avancer leur accroisse- ment ; Car , sans ce secours , elles ne parviendront pas à une certaine gran- deur pendant vingt ans. Quand on change ces plantes de pots, ce qu’il faut faire une fois par année , on doit avoir grand soin de ne pas couper ni blesser leurs raci- nes ; mais on enleve toutes les petites 400 PAT, fibres , qui, si on les laissoit, se pourtiroient tot ou tard, empéche- roient les nouvelles de pousser, et retarderoient beaucoup par-là l’ac- croissement des plantes. La terre propre à ces arbres doit être-composée de la maniere sui- vante ; savoir , deterre fraiche et lé- gere, prise dans une prairie » pour moitié, et de terre sablonneuse et de fumier pourri, ou d’écorce de tan, par portions égales : on méle le tout exactement , et on le tient en monceaux pendant trois où quatre mois au moins, avant de s’en servir. Pendant ce tems, on le retourne souvent pour Padoucir, et détruire les mauvaises herbes qui peuvent y naitre. Les pots doivent être proportion- nés a la grosseur des plantes, sans cependant qu'ils soient trop grands ; car, dans ce cas, ils leur seroient plus nuisibles que s'ils étoient trop petits. En été, elles ont besoin d’être fréquemment arroséces , mais tou- jours légerement. Pendant l’hiver, on ne leur donne que très-peu d’eau, sur-tout si elles ne sont pas placces dans la serre chaude. Elles croissent très- lentement, même dans leur pays natal, quoi- qu’elles s’y élevent à une très-grande hauteur. Plusieurs anciens habitans de ces pays ont observé qu’elles ne croissoient que de deux pieds en dix ans, Ainsi, quand on les apporte en PAT Europe, on ne peut pas espérer de les voir avancer promptement, sur- tout lorsqu'on n’a pas soin de leur procurer le dégré de chaleur qui leur est nécessaire en hiver. Malgré la lenteur avec laquelle ces arbres poussent dans leur pays natal, ce- pendant nous parvenons en Europe à les avancer , en plongeant les pots qui les contiennent dans des coucnes de tan, dont il faut renouveler la chaleur autant de fois qu'il est né- cessaire, et les y tenir toute l’année, hiver et été, ayant soin de les chan- ger de pots à mesure qu'ils avan- cent dans leur accroissement , ainsi que de les arroser à propos. Avec ce traitement, jen ai eu plusieurs qui ont cra fort promptement. J’ai observé que leurs racines sont fort sujettes a pousser dans le tan, si ’on y laisse les pots pendant un tems considérable , sans les changer, et quand elles y rencontrentune chaleur douce : Phumidité qui s’éleve de la fermentation du tan , conserve leurs fibres pleines et vigoureuses : mais quoique leurs feuilles deviennent grandes en peu d'années, en les trai- tantbien ; cependant il se passe beau- coup de tems avant qu’elles produt- sent des tiges. On voit à présent dans les jardins de Chelséa quel- ques-unes de ces plantes, dont les feuilles ont sept pieds de longueur; elles ont été élevées de semences il y a plus de vingt ans, et leurs tiges n'ont PAB n’ont pas deux pieds de hauteur. Un de ces arbres a produit quelques pe- utes grappes de fleurs males. Cocos. La seconde espece pro- duit la Noix de Cocos qu’on nous apporte souvent en Angleterre, et dont quelques-uns sont très-gros. Les branches ou feuilles de cet ar- bre sont ailées comme celles de la premiere espece ; mais leurs lobes ou petites feuilles sonttrois fois plus larges ; elles s'ouvrenttout-à-fait, et leurs bords se jettent en arriere ; elles sont d’un vert plus clair que celles de la précédente ; la feuille entiere a souvent douze ou quatorze pieds de longueur : les fleurs males crois- sent en différens endroits de l'arbre; elles sortent du tronc entre les feuilles , disposées en grappes lon- gués, ainsi que les fleurs femelles ; les noix se montrent de même en gros paquets, couverts d’une en- veloppe de fibres très-serrées. Ces Noix sontgrosses, ovales ,etontleur coque percée de trois ouvertures vers le sommet; l’amande est ferme, dure , blanche en-dedans , et la co- que contient une grande quantité de jus pâle , que l’on nomme Lait, La Noix de Cocos est cultivée dans tous les pays habités de l'Amérique et des Indes ; mais on croit qu’elle vient des Maldives et des Isles de PAmérique , d’où elle a été trans- pertce dans toutes les contrées chaudes du continent, On ne la Tome V, PAL 4or trouve point dans aucun endroit éloigné des habitations. Cet arbre est un des plus utiles que les habi- tans de l'Amérique possedent; car il leur sert abeaucoup d@’usage. L’é- corce de la Noix est une espece de filasse dont on fait des cordages ; la coque sert à faire des vases, l’a- mande leur fournit une nourriture saine et agréable; et la liqueur lai- teuse que la coque contient, forme une boisson rafraichissante. On em- ploie encore les feuilles à couvrir les maisons , à faire des paniers , et plu- sieurs autres ouvrages qu’cn envoie en Europe. On multiplie cet arbre en plantant les Noix, qui germent au bout de six semaines ou deux mois , quand elles sont fraiches et bien mires; mais il est rare d’en trouver de telles parmi celles qu’on apporte en An- gleterre , parce qu’on les cueille toujours avant leur maturité, pour les conserver pendant le pas- sage. La meilleure méthode pour envoyer en Europe des Noix propres à être plantées , seroit de les choisir entierement mûres, et-de les mettre dans du sable bien sec, pour les ga- rantir des insectes : ces fruits germe- roient souvent dans la traversée; ce qui seroit déjà un avantage , parce qu’on pourroit les planter tout de suite dans des pots, que l’on plou. geroit dans la couche de tan, Dans les Isles chaudes de l’Amé- Eee 402 PAL rique, ces plantes font un progrès considérable dans leur accroisse- ment: on en trouve quelques-unes dune très-grande hauteur; mais en Europe , où elles produisent beau- coup de fleurs, il leur faut plusieurs PAL prie le Lecteur d’y avoir recours , pour éviter la répéttion. Spinosa. La troisieme espece est ordinairement apelce Macaw - Tree par les habitans des Isles Britanni- ques en Amérique. Cet arbre s’éleve années avant de parvenir à une cer- gpa la hauteur de trente ou quarante taine grandeur. Comme leurs jeunes feuilles sont bien larges, elles font un bel effet parmi les autres plantes tendres et exotiques , au bout de deux ou trois ans. On les conserve dans quelques jardins en Angleterre, pour la variété. Cette espece doit être placée dans la couche de tan d’une serre chaude, ettraitée comme la précédente , en observant, à cha- que fois qu’on la transplante , de ne pas couper les fortes racines 3 ce qui occasionne toujours la destruction de la plupart des especes de Pal- miers. Comme ces plantes font peu de progres , quand leurs racines sont vénées, lorsque leurs pots en sont remplis, on les met dans des caisses d’une grandeur médiocre, aiin de leur donner le moyen de s'étendre : mais ces caisses doivent être tenues constamment dans la couche de tan, sans quoi les plantes ne profite- roient point. La méthode d’clever ces plantes, au moyen de leurs Noix, ie quand on les met en terre avant qu’elles soient germées , Étant am- plement détaillée a Parucle qui traite de la maniere de soigner les semences des plantes exotiques, je pieds. Sa uge est souvent plus grosse vers le sommet qu’en-bas; ses bran- ches ouplutôtses feuilles sontailées; les lobes ou petites feuilles sont lon- gues et fort larges ; la tige et les feuilles sont fortement armées d’épi- nes noires de toute grandeur; les fleurs males et femelles naissent sur le même arbre, etsortent de la même maniere que la Noix de Cocos; le fruit est à-peu près de la grosseur d’une Pomme médiocre, et renfermé dans une coque fort dure. Ce Palmier esttrès-commun dansles Isles Caraïbes , où les Negres percent ces fruits, pouren extraire une liqueur agréable, qu’ils aiment beaucoup. Le corps de Parbre produit un bois dur et solide , avec lequel on fait des javelots et des flèches. Quelques- uns le regardent comme une espece d’ébene ; il croit très-lentement, et exige de la chaleur pendant l'hiver. Altissima. La quatrieme , auquel on donne communément le nom de Cabbage-Tree ou Arbre a Chou, dans les Indes Occidentales , s’éleve a une trés-grande hauteur dans son pays natal. Lrgon , dans son Histoire des Barbades , dit qu'il y avoit alors de PA EL ces arbres de deux-cents pieds d’c- lévation , et qu'on lui assura qu’ils étoient deux-cents ‘ans à croître, pour parvenir à leur hauteur , et être en eeat de produire des semences. Les ges de ces arbres sont rarement plus grosses que la cuisse d’un homme ; elles sont plus unies que celles de la plupart des autres es- peces; car les feuilles tombent natu- rellement , et ne laissent que la mar- que de leur place. Ces feuilles ou branches ont douze ou quatorze pieds de longueur ; les lobes ont près d’un pied de long sur un demi-pouce de large, avec plu- sieurs sillons dans leur longueur ; ils sont terminés par des pointes ten- dres et aiguës, alternes, et moins fermes que ceux de la premiere es- pece; les fleurs naissent au-dessous des feuilles en grappes claires, et sont soutenues par des pédoncules séparés , de près de quatre pieds de longueur , sur lesquels elles sont éparses ; les fleurs femelles sont remplacées par un fruit de la gros- seur d’une noisette, couvert d’une peau jaunatre, et fixé fortement aux cordons sur le pied principal de la tige. Comme les feuilles du centre en- tourent les boutons qui doivent pousser plus exäctement que dans les autres especes, on. distingue «celle-ci par le nom de Cabbage-Tree ou Arbre a Chou, parce que le centre PAL 403 pousse avant d’être exposé à l’air 5 ce qui en rend les feuilles blanches, fort tendres, et semblables à celles des autres plantés que lon fait blan- chir. Les habitans ont coutume de les couper pour les manger ; ils les marinent, et les envoient en Angle- terre sous le nom de Choux marines ou Cabbages : mais quand ces rejet- tons sont coupés , les plantes se fanent , et périssent; ce qui est cause qu'il y a peu de ces arbres dans les Isles près des Etablisse- mens, et ceux qui restent, servent — d’ornement. Gracilis. La cinquieme espece est connue sous le. nom de Pole épineux à la Jamaïque , où elle croît natu- rellement ; on la trouve en grand nombre dans les petits bois ou ha- liers ; sa tige est mince, et n’a gueres plus de cing ou six pouces de dia- metre: mais elle s’éleve à la hauteur de quarante pieds, et est fortement armée de longuesépines ; ses feuilles sont placées circulairement au som- met, comme dans la plupart des autres especes ; elles sont ailées; mais les lobes sont plus verts, plus courts que ceux des autres, et fort garnis d’épines : ses fleurs sor- tent de la même maniere que celles de la Noix de Cocos, sur des pédon- cules longs etbranchus; elles sont plus grosses que les plus gros Pois gris, applaties au sommet, et cou- vertes d’une peau rouge. Les habi- Kee ij 404. PAE tans de la Jamaïque font des baguet- tes pour nettoyer les fusils avec les tiges de ces arbres. Le bois en est fie rude et souple ; mais je ne crois pas qu’on fasse usage d'aucune autre de ses parties. Oleosa. La sixieme espece est ap- pelée, dans les Indes Occidentales, Palmier huileux , et par quelques Nè- gres, Huile. Le fruit de cet arbre a été originairement apporté de l’A- frique en Amérique, par les Negres ; il croit en grande quantité sur la Côte de Guinée et au Cap Verd- Islands; mais depuis qu'il a été ap- porté dans les Colonies de ’Amé- rique, il s’y est fort muluplié, et les Negres en ont grand soin. Les feuilles de cet arbre sont ai- lées ; les lobes sont longs, étroits, et moins fermes que ceux de la plupart des autres ; les pétioles des feuilles sont larges à leur base, où ils embrassent la tige , et plus étroits vers extrémité ; ils sont armés d’é- pines jaunatres , fortes , émoussées , et plus larges a leur base: ses fleurs sortent au sommet de la tige entre les feuilles; quelques grappes n’ont que des fleurs males, et d’autres des femelles , auxquelles succedent des baies ovales , plus grosses que les plus fortes Olives d'Espagne , et de la même forme. Ces fruits croissent en très-grosses grappes ; et quand ils sont murs, ils deviennent dune couleur jaunâtre, PAL Les habitans tirent une huile de ce fruit de la même maniere qu’on tire Phuile des Ovives; le corps de Parbre leur fournit une liqueur , qui, dans sa fermentation , a une qua+ lité vineuse qui enivre ; avec les feuilles de cet arbre, les Negres font des nattes sur lesquelles ils couchent. Prunifera. La septieme espece est appelée Palmette ou Thalch par les Habitans de la Jamaïque, où cet arbre croit sur les rochers de Honey- Comé , en grande abondance ; il s’é- leve à la hauteur de dix à douze pieds, avec une tige miace, nue et unie; son sommet est garni de plu- sieurs feuilles en forme d’éventail , placées circulairement sur des pétio- les de deux ou trois pieds de lon- gueur , armés de quelques épines fortes , vertes et courbées ; les lobes se rapprochenttous dans un centre, près du péuole, etsont joints ensem- ble jusqu’à la troisieme partie de leur base ; ils sont d'abord plissés très-près Pun de l’autre, mais en- suite ils s’étendenten forme d’évenz tail ; leur extrémité est pliante, et souvent penchant vers le bas : entre ces feuilles pendent de longs fils 3 les fleurs et les fruits sortent des ailes des feuilles: le fruit est de la forme et de la grosseur d’une petite Olive. Les feuilles de cet arbre servent à couvrir les maisons dans toutes les Indes Occidentales, PAGE Polypodi-folia. La huitieme es- pece se trouve au Japon et au Ma- labar , sur des montagnes seches et remplies de rochers. Cet arbre, avec le tems, s’éleve à la hauteur de quarante pieds 3 sa tige est marquée dans toute sa longueur d’un grand nombre d'empreintes circulai- res, occasionnées par la chute des feuilles, qui sont toujours placées circulairement autour du tronc, et qui, en se détachant , laissent des vestiges dans l’endroit où leur base étoit fixée ; arbre se termine en un cone obtus , et précisément au-des- sous sortent des feuilles longues de huit à neuf pieds sur les grands ar- bres , mais plus petites sur ceux d'une taille médiocre. La plus con- sidérable que j'aie vu ne surpassoit pas deux pieds ; la base du pétiole, dont la plus grande partie embrasse Ja tige , est large, triangulaire, ar- mée à chaque côté de courtes épi- nes à Pendroit où sont les lobes. Ces lobes sont longs , étroits, entiers , d’un vert clair sur le haut, placés par paires sur toute la longueur de la côte du milieu, et fort rapprochés les uns des autres : les fleurs et les fruits naissent en gros paquets aux pétoles des feuilles ; le fruit est ovale , à-peu-près de la grosseur dune grosse Prune, et presque de la même forme; la peau enest d’a- bord jaune, et devient rouge en mu- rissant ; sous sa chair, qui est d’un PAG 40$ gout douçätre, est une coque dure et brune , qui renferme une amande blanche, dont la saveur approche beaucoup de celle de la Chétaigne. Le Sagou se fait avec la moëlle renfermée dans le tronc: on le pul- vérise d’abord ; et après en avoir formé une pate, on le réduit en grains. Pumila. Laneuvieme espece, que le feu Docteur Housroux a décou- verte dans les sables près de Pancienne Vera-Cruz en Amérique, a unetige épaisse , qui s’cleve rarement au- dessus de deux pieds de hauteur : ses feuilles poussent sur le haut de la tige ; elles ont des pétioles d’un pied et demi de longueur ; elles sont ailces , et leurs lobes, qui ont envi- ron cing pouces de long sur un et demi de large au milieu , sont poin- tus aux deux extrémités , entiers , fermes , unis, sillonnés par quel- ques petites crenelures a leurs poin- tes , alternes, et d'un vert pale. II y a quatorze ou quinze de ces lobes rangés dans la longueur de la côte du milieu.Le fruit pousse àcôtédelatige sur un pédoncule court et épais; il se tient érigé , et ala forme d’une massue : il renferme plusieurs se- mences rouges, à-peu-près sembla- bles à de gros Pois , et placées sépa- rément dans des cellules autour du centre auquel elles sont fixées. Ces plantes ont leurs fleurs males sur des pieds différens de ceux qui pro= 406 PAL duiseñt le fruit; car toutes celles qui ont fleuri en Angleterrre, sont ma- les ; elles perdent leurs feuilles an- nuellement avant la maturité du fruit. La premiere fois que le Doc- teur Housroux vitces plantes croi- tre à la Vera-Cruz , elles étoient en pleines feuilles ; :mais trois mois après, à son retour dans le méme endroit , le fruit se trouva mir, et toutes les feuilles étoient tombées. Il observa la même chose [année suivante. Americana. La dixieme espece a encore été découverte par le Doc- teur Housroun, dans l'Amérique Espagnole. Cet arbre s’éleve à une grande hauteur avec une tige nue, et garnie au sommet de feuilles longues etailées, dont les lobes sont plissés, en forme delance , et d’une texture plus douce que celles d'aucune autre espece; ils sortent par paires du même point, et se tiennent érigés au mème côté de la côte du milieu: elles ont deux lobes à chaque cote , dont l’un est placé un peu au-des- sous de lPautre ; mais il y a un grand espace entre chaques quatre lobes : les fleurs sortenten paquets ou grap- pes longues entre les feuiiles ; les fleurs males pendent, et sont fixées Aun chaton mince; mais le fruit, qui est à-peu-près de la grosseur d’une Prune médiocre’, est rappro- ché en grosses grappes. Draco, La onzieme ‘espece se PAL trouve dans les Isles du Cap-Verd , d’où j'en ai reçu une plante, et ses semences m'ont été envoyées de Madere. On donne à cette plante le nom WV Arbre de Dragon, parce que sa seve, quia une odeur d’épices, se réduit en une poudre rouge , semblable au Sang de Dragon oriental: on en fait usage dans les boutiques, au lieu du Sang de Dragon; mais Parbre duquel on ure le vrai Sang de Dragon, est d’un genre tout différent. Le Docteur VAN-ROYEN , dans sa Description du Jardin de Leyde, a mis cette espece au nombre des Yuccas , à cause de la ressemblance de ces deux genres ; mais le fruitde cet arbre ayant une graine ou baie semblable à celles du Laurier, et les graines de l’ Yucca croissant dans des capsules a-trois cellules , ils ne peu- vent être du même genre. Comme nous n’ayons eu aucune bonne des- cription des caracteres de cette plante, nous ne pouvons en déter- miner le genre. LINNÉE, d’après des informations faites par L&FLING, son éleve, la rangée dans celui d’4s- paragus, avec lequel elle paroitayoit quelques rapports ; mais comme plusieurs Auteurs modernes Pont décrite sous ce titre, j'ai cru devoir faire de même. ? Cet arbre s’éleve avec une tige grosse , unie, et égale dans toute sa longueur ; Pintérieur de cette tige est PAL rempli d’une moëlle gluante , et en- vironnée d’un cercle de fortes fibres, et l'extérieur est tendre et mou; elle s’éleve à douze ou quatorze pieds de hauteur ; et conserve à-peu-près un diametre de huit à dix pouces dans toute sa longueur, avec des marques circulaires, de distance en distance , aux endroits où se trou- voient les feuilles qui embrassoient de leur bâse la moitié de sa circon- férence. Le sommet de Parbre est garni d’une grosse touffe de feuilles, qui sortent une à une tout autour; elles ont la forme de celles de l/ris commun ; mais elles sont beaucoup plus larges, et souvent de quatre à cing pieds de longueur surun pouce et demi de largeur à leur bäse, où elles embrassent’la. tige. Cette lar- geur diminue par dégrés jusqu’à leur extrémité ; qui est terminée en pointe. Les feuilles sont souples , et penchent vers le bas autour de la tige ; elles sont entieres , d’un vert foncé, unies sur les deux faces, et ressemblent beaucoup à celles de PIris jaune commun. Cette plante n'ayant pas montré ses fleurs en An- gleterre, je ne puis en donner au- cune description ; mais, autant que je puis en juger , d’après les baies que j'ai reçues, elle peut être rangée parmi les Palmiers. Culture. Toutes ces especes de Palmiers se multiplient par leurs fruits, qu'il faut traiter suivant la PAL 407 méthode qui a été prescrite pour la premiere, Les plantes qui en pro- viennent , exigent aussi la même culture, avec la différence que celles qui viennent des pays chauds, de- mandent plus de chaleur. Les se- conde, troisieme , quatrieme, cin- quieme, sixieme , septieme , hui- tieme et neuvieme especes doivent être tenues constamment dans la couche de tan de la serre chaude , sans quoi elles ne feront pas de grands progrès en Angleterre; mais lorsqu’elles réussissent bien , elles deviennent trop grandes pour pou- voir être contenues dans nos serrés: on ne peut pas même espérér de leur voir produire des fruits dans notre climat. Les curieux ne les con- servent qu'a cause de la singularité de leur feuillage , qui differe extré- mement de celui de nos arbres eu- ropéens, et les rend dignes du soin qu’on leur donne. Les autres especes peuvent être tenues dans des serres chaudes, se- ches en hiver, à une température modérée ; et pendant les chaleurs de Pété, on peut les exposer en plein air sous un abri , à une situation chaude, On les y laisse pendant Pespace de trois mois; mais il faut les remettte dans la serre chaude avant les froides matinées de l’au- tomne , et les tenir à un degré de chaleur modéré. On leur donne peu d’eau pendant Vhiyer; et en été 408 PAN lorsqu’elles sont exposées en plein air, il ne faut pas les arroser sou- vent, à moins que la saison ne soit fort seche et chaude; car trop d’hu- midité les détruit bientôt. Leur cul- ture est à-peu-près la même que celle des Pamiers - Darriers. On ne doit jamais couper leurs principales racines , quand on les change de pots on de caisses, etne pas trop les gé- ner; mais à mesure que ces plantes s’éleventen hauteur, on les change annuellement, et on leur donne de plus grands pots. La terre dans la- quelle on les plante, doit être légere, afin que l'humidité se dissipe aisé- ment; car sielle est forte et retient l’eau , les tendres fibres des racines se pourrissent bientôt. PALME DE CHRIST ovRicrin. Voyez Ricinus. PALMETTO ox THALCH. Voy. PALMA PRUNIFERA. PALMIER. Voyez PALMA. PALMIER NAIN ou PALMET- TO. Voy. CHamæroPs. L, PAMPAYE ou CONCOMBRE D’E- GYPTE. Voy. LUFFA, PAMPELMOUSE ou Cuapock. Voy. AURANTIUM DECUMANA. PANACEE, Voy. HERACLEUM Panaces, L. PAH PANACHE, ou bigarré, signifie rayé ou marqué de plusieurs cou- leurs. On trouve dans les jardins des curieux une grande quantité de plantes panachées de diférens gen- res , dont les feuilles sont marquées de jaune et de blanc. Celles quisont marquées de quelques-unes de ces couleurs au milieu de la feuille ,sont appelées tachetées ; mais celles qui sont bordées de ces deux couleurs , sont appelées panachées ou rayées. Les plantes dont les feuilles ne sont que tachetées , deviennent or- dinairement unies, et perdent ces taches dans un bon terrein , à tout le moins dans le tems de leur crois- sance. Ces deux couleurs ne parois- sent que très-peu ; mais les feuilles panachées ou rayées deviennent ra- rement unies, sur-tout si les raies sont larges, et qu’elles pénetrent les deux surfaces, quoiqu’elles ne pa- roissent pas autant dans la saison où elles croissent, que dans les autres tems de l’année. Toutes les différentes especes de plantes panachées ne sont que des produits accidentels, et sont l'effet d’une maladie qu’on entretient , au- tant qu’on le veut, en appauvrissant le terrein dans lequel elles croissent : on rend ainsi leurs panaches plus beaux et plus durables. Cependant je n'ai jamais vu qu'on puisse faire panacher artifi- ciellement des plantes unies, quoique certains : PAN ‘certains Jardiniers prétendent en avoir le secret. Jl est vrai qu’on peut rendre panachés les arbres et arbrisseaux ligneux, en y insérant, par la fente ou lécusson, un bou- ton d’une plante panachée. Quot- que, dans ce cas, la greffe ne pousse point , cependant , si elle conserve sa fraicheur pendant huit ou dix jours , elle communique sa maladie à la séve de Parbre sur lequel elle estappliquée ; et en peu de tems, on voit paroitre des taches sur les feuilles les plus voisines de la greffe, etensuite sur toutes les autres parties de Parbre : mais dans les plantes her- bacées sur lesquelles on ne peut pas poser de greffes, on ne peut point opérer ce changement. © Cette maladie se communique souventaux semences dans quelques especes de plantes ; de sorte que celles qu’on recueille sur des plantes panachées , produisent ordinaire- ment plusieurs plantes semblables, comme on peut Pobserver dans les Pois ailés, panachés, le grand Era- ble, etc. On emploie ce moyen pour se procurer des plantes panachées. Il est bien certain que ces pana- ches ne sont occasionnés que par la foiblesse des plantes ; car on re- marque toujours que les plantes pa- nachées ne produisent pas des feuilles aussi grandes qu'auparavant, et qu’elles sont moins capables de supporter le froid; ce qui est cause Tome V, » Pe N 409 que plusieurs especes de plantes, as- sez dures par elles mêmes pour croître en plein air dans notre cli- mat , exigent d’être abritées en hi- ver , dès qu’elles sont devenues pa- nachés , et durent rarement aussi long-tems. Il est d'autant plus évi- dent que cette variété n’est qu’une maladie , que toutes les fois que ces plantes deviennent plus vigoureuses, le panache est moins visible , et dis- paroit quelquefois entierement, sur- tout, comme nous l’avons déjà ob- servé, quand les feuilles ne sont que tachetées , et aussi quand elles sont bordées de jaune , parce que cette couleur ne dure pas tant que le blanc, qui est le plus estimé dans les panaches, et qui, lorsqu'il est bien établi , est presque ineffacable ; de plus, le venin de cette matiere morbifique ne tache pas seulement les feuilles, mais aussi l'écorce et lés fruits des arbres qui en sont in- fectés , comme on peut le voir dans POranger, le Poirier, etc., dont l’é- corce et les fruits sont panachés de la même maniere que les feuilles. Les différentes couleurs qui pa- roissent dans les fleurs, viennent aussi de la même cause, quoique ce soit dans un moindre dégré que les feuilles et les branches en sont infectées ; car les différentes couleurs que nous observons dans les mêmes fleurs , sont occasionnées par la séparation des sucs nourriciers F ff 410 PAN des plantes ,“ou par quelque chan- gement arriyé dans leurs parties, au moyen duquel des corpuscules de forme différente, étant conduits jusqu'à la surface des pétales , réflé- chissent les rayons de lumiere en différentes proportions. Pour rendre cette théorie plus in-, telligible, ilest à propos de dire quelque chose sur les phénomenes des couleurs, d’après les principes établis par le grand Newton. 1°. On peut considérer la couleur de deux manieres ; premierement , comme une qualité qui réside dans un corps, qu'on dit être coloré d’une certaine facon, ou qui modifie la ‘lumiere de telle ou telle maniere ; secondement , plutôt comme la lu- miere elle-même , qui, étant ainsi modifiée, frappe lorgane de la vue, et produit la sensation que nous ap- pelons couleur. 29, La couleur est définie une propriété essentielle à la nature de la lumiere, dont les parties réflé- chies excitent, suivant leur gran- deur ou leur force, des vibrations différentes dans les fibres du nerfop- tique, et produisent dans le cerveau telle ou telle sensation, d’où résulte l'idée des couleurs. 3°. On peut définir encore la cou- leur , une sensation de lime, OCCa-, sionnée par laction de la lumiere sur la réune de l'œil, laquelle sen- sauon est différente, suivant que la . PAWN lumiere differe dans le dégré de sa réfraction, et dans la grandeur de ses parties constituantes. 4°. Selon la premiere définition, _ la lumiere est le sujet de la couleur ; suivant la derniere , elle en est la gent. 5°. Ainsi, le mot Zumiere signifie quelquefois cette sensation excitée dans lesprit, à la vue de quelque corps lumineux ; et quelquefois cette propriété des corps, qui les meten état d’occasionner cette sensation en nous. 6°. Les Auteurs anciens et mo- dernes, et aussi les différentes sec- tes de Philosophes, different dans” leurs opinions sur la nature et lori- gine des couleurs. 7°.LesPéripatéuciens disent, que les couleurs sont des qualités réelles et inhérentes dans les corps lumi- neux, et ils supposent que la lu- miere ne fait que lesdécouyrir , sans les produire. 8°, Platon pensoit que la couleur étoit une espece de flamme , com- posée de particules très-déliées , et pr'oportionnées aux pores de nos yeux , et que l’objetnous envoyoit. 9°. Quelques modernes veulent que la couleur soit une espece de Inmiere interne des parties les plus luisantes de Pobjet obscurci, et par conséquent altérée par les différens mélanges des parties les moins lumi- NCusese dé P AN - 10°. D'autres, avec quelques an- ciens Atomistes, soutiennent que la couleur n’est pas un courant de ma- tiere lumineuse , mais seulement une émanation des corps. 11°. Les autres expliquent toutes Jes couleurs parles mélanges diffé- rens de lumiere et d’obscurité, et Jes Chymistes prétendent qu’elles viennent quelquefois du soufre , quelquefois du sel qui entre dans la composition des corps, et quelque- fois aussi d’un troisieme principe hypostatique, c’est-à-dire, du mer- cure. 12°, L’opinion la pius commune est celle d’Aristote, qui prétend que Ja couleur est une propriété inhé- rente aux corps, et que son exis- tence ne dépend pas de la lu- miere, 13°. Les Cartésiens disent, que la sensation de lumiere est une impulsion faite sur Pœil par quel- ques globules solides, mais très- petits, qui pénetrent aisément les pores de Pair , et que les corps trans- parens tirent leur couleur de diffé- rentes proportions da mouvement direct de ces globules à leur mouve- ment autour de leur centre , par le moyen duquel ils sont en état de frapper le nerf optique , suivant des manieres distinctes et différentes ; et par-là, produisent la sensation de différentes couleurs. 14°. Ils ayouent que les corps P A‘N 41 colorés n’étant pas immédiatement appliqués à lorgane, pour occa- sionner la sensation de la vue, comme les autres corps qui frappent les sens par un contact immédiat, ils n’excitenr pas eux-mêmes la sensa- tiondes couleurs , mais ne la produi- sent qu’en remuant un milieu inter- médiaire qui frappe lui-même l’or- gane de la vue. 7 15°. Ils ajoûtent que, comme on trouve que les corps n’affectent pas le sens dans l’obscurité , la lumiereseuleoccasionne lasensation de la couleur, en frappant l'organe, et que les corps colorés ne font que réfléchir la lumiere d’une certaine maniere ; la différence de couleurs vient de celle qui existe dans la tex- ture de leurs parties, laquelle les rend propres à réfléchir la lumiere de telle ou telle maniere. 16°. Le Docteur Hook, dans sa Micographie , dit que, le fantôme des couleurs étant causé par la sen- sation d’une pulsion oblique ou iné- gale de la lumiere, cette sensation n’admet que deux variétés , qui pro- viennent des deux côtés de la pul- sion oblique; de sorte que, dans la réalité , il my aque deux couleurs simples , le jaune et le bleu ; du mé- lange desquelles , avec une propor- tion convenable de noir et de blanc, c’est-à-dire, de Pobscurité et de la lumiere , naissent toutes les autres couleurs intermédiaires. Eff ij 412 PAN 17°. Ce phénomene de la Nature ayant long-temps embarrassé les Philosophes , quine savoient com- ment Pexpliquer , lincomparable NEWTON a enfin trouvé, par des expcriences faites avec un prisme, qu'il y a une grande variété dans jes rayons de la lumiere ; ei que par- à l’origine des couleurs peut être expliquée. La doctrine qu’il a établie, d’a- près ces expériences, estrenfermée dans les propositions suivantes : 1°. La lumiere estcomposée d’une infnité de rayons dirigés en ligne droite ; et parallele, qui seréfractent diversement dans des différens mi- heux qu'ils traversent. 2°. Chaque rayon, suivant son dégré de réfrangibilité , quand il est ainsi réfracté, paroit aux yeux de différentes couleurs. 3°. Les rayons les moins réfran- gibles paroissent d’une couleur écar- late , les rayons les plus réfrangibles d’un bleu violet; les nuances inter- médiaires varient de écarlate au jau- ne, et du vert brillant au bleu. 4°. Les couleurs qui proviennent de difiérens dégrés de réfrangibilité de la lumiere, ne sont pas seule- ment les principales couleurs rouge, jaune , vert et bleu; mais aussi toutes les couleurs intermédiaires du rouge au jaune, et du jaune au vert. 5°. La blancheur, telle que la lu- PAN miere du soleil paroit être , renfer- mant des rayons de toute espece de réfrangibilité , est conséquemment composée de toutes les couleurs. 6°. Les couleurs simples ou ho- mogènes sont celles qui sont pro- duites par des rayons de lumiere , “qui ont le même dégré de réfrangi- bilité , etles couleurs mélées proce- dent des rayons d’une réfrangibilité différente, 7°. Lesrayons de la même réfran- gibilité produisent les mêmes cou- leurs , lorsqu’elles ne changent pas par des réfractions répétées ; max elles sont seulement plus fortes ou plus foibles , suivant que les rayons sont plus tints ou plus divisés. 8°. Tous les corps paroissent de telle ou telle couleur, suivant que leur surface n’est propre qu’a réflé- chir les rayons d’uné telle couleur , ou au moins à les réfléchir en plus grande quantité. * On reconnoit, par des expérier ces, que les rayons de la lumiere sont composés de particules hétéro- gènes, Cest-a-dire, que quelques- unes sont composées: de particules plusépaisses, et d’autres de parucules plus petites ; car un rayon de Inmiere tombant sur la surface d’un corps dans un endroit obscur, n’est pas en- tierement réfracté, mais divisé et séparé en plusieurs petits rayons s dont quelques-uns sont réfractés jus= qu'aux extrémités, et les autres aux PAN points intermédiaires 5 c’est-à-dire , que ces particules de lumiere , qui sont les plus petites, sont détour- nées plus facilement et plus consi- dérablement que toutes les autres de leur ligne dfoite, par l’action de la surface réfractante ; de maniere que plus ces particules de lumiere exce- dent les aütresen grandeur , moins le corps réfractant a de force pour les détourner de leur ligne de direc- tfon. Or chaque rayon de lumiere, à proportion qu'il differe d’un atitre dans son dégré de réfrangibilité, en differe aussi en couleur, ainsi que Pexpérience le démontre. Les particules qui sont le plus ré+ fractées, forment la couleur violette; c’est-à-dire , vraisemblablement , que la phis petite particule de lu- miere, ainsi séparément chassée, excite dans la rétine la plus courte vibration , qui , étant communiquée au cerveau par le secours du nerf optique, donne la sensation de la couleur violette, qui est la plus obs- cure, et la plus foible de toutes les couleurs, De plus , les particules les moins réfractées forment un petit rayon rouge 3 c’est-à-dire , que les plus grosses particules de lumiere , exci- tant les plus longues vibrations dans Ja rétine, produisei.la sensation du rouge , qui est la plus brillante et la plus vive de toutes les couleurs. On PAN 419 peut remarquer que les plantes ent pleine crûe changent de tems en terms de couleurs à proportion que les vajsseaux des jeunes branches devrennent plus gros : feurs feuilles sont dun jaune pale, quand elles commencent à naitré, et d’un vert clair, et quelquefois rouge, quand elles sont dans leur état moyen; mais lorsque leurs vaisseaux sont parvenus à toute leur grosseur , elles devien- nent d’un vert obscur, et ensuite, vers l'automne , elles prennent une couleur terne ou de feuille morte, qui provient de la maturité de leur suc, après quoi elles se putréfient et se dissolvent en terre , qui est leur premier principes PANAIS. Voyez PASTINACA sA« TIVAs PANAIS ÉPINEUX. Poy. Ecur- NOPHORA. L, © PANAIS SAUVAGE. Voy. HE: RACLEUM. L. PANAX. Lin. Gen, Plant. 1031. Panacea. Mitch. Gen, 26, Araliastrum. Vaill. 6; Ginseng et Ninzin. | Caracteres. Ce genre a des fleurs males et hermaphrodites sur . des plantes différentes; ies fleurs mâles ont des ombelles simples et globu- laires, composées de plusieurs rayons Spa= thé multiflora , foliis linearibus > Stami- ee (1) Nora. Cette espece a été mise mal-à- propos dans le Dictionnaire de Miller, sous la dénomination de Carilœum > qu'il faut rapporter au n°. 8. Larifolium. Geg PAN nibus nectarti longitudine. Lin. Sp. Plant. 291 3 Narcisse de la Caroline, avec plusieurs feuilles dans une spa- _the, des fleurs linéaires, et des €ta- 418 «mines de la longueur du nectaire. Lilio-Narcissus polyanthos , flore albo, Catesb. Car. 3. p. 5 3 Narcisse ou Lys, avec plusieurs fleurs blanches. 7°. Pancratium Americanum , spa- tha multiflora , foliis carinatis , angus- tioribus ; Narcisse de PAmérique, avec plusieurs fleurs dans une spa- the , et des feuilles très-étroites et en forme de carène. Narcissus Americanus , flore multi- phci albo ; odore Balsami Peruviani. Tourn. Inst. R. H, 358 ; Narcisse d'Amérique , avec plusieurs fleurs blanches, qui répandent nne odeur semblable à celle du Baume du Pérou. 8°. Pancratium latifolium , spatha multiflord , foliis carinatis latioribus ; Narcisse Caraïbe , avec plusieurs fleurs dans une spathe, et des feuilles plus larges eten forme de carène. Narcissus totus albus , latifolius , po- lyanthos , major , odoratus , staminibus sex à tubi ampli margine extantibus, Sloan. Cat Jam. 115 ; Narcisse a lar- ges feuilles , avec plusieurs fleurs grosses , blanches et odorantes, et un large tube, du bord duquel sortent six étamines. Pancratium Caribæum. Lin. Syst, Veg. Murray. ed, 14 Sp. 3, Syst. Plant. tom. 2.p. 22. Sp, 3. PAN Narcissus Americanus ; flore mayelti- plict albo, hexagono, odorato. Comm. Horts2.p.473, f. 87e 99, Pancratium ovatum , foliis ovatis, acuminatis, petiolatis, spathä multiflora, floribus minoribus ,candidis , fragranti- bus. Trew. Ehret. 1, 28 ;*Pancratium avec des feuilles ovales , terminées en pointes aiguës et péuiolces , ayant plusieurs fleurs dans une spathe , qui sont plus petites , blanches, et d'une très-bonne odeur. Variété du Pancra- tium Amboinense. Lin, Svst. Plant. $Sp.7.p. 23. 10m. 2. Cepa sylvestris. Rumph. Amb. 6. Pa LOO site: 7Ovifo Ke 3e 2 Maritimum. La premiere espece » qui croît naturellement sur les côtes de la mer en Espagne, et dans la France Méridionale, a une racine grosse ; bulbeuse , d’une forme oblongue, et enveloppée par une peau brune : ses feuilles sont en forme de langue , de plus d’un pied de longueur sur un pouce de lar- geur , d’un vert foncé , et sortant six ou sept ensemble de la même ra- cine , ayant leur base enveloppée d'une gaine ; la tige s’éleve entre les feuilles à la hauteur d’un pied et demi ; elle est nue, et soutient six owhuit fleurs blanches, enveloppées d’une spathe qui se fane et s’ouvre sur le.coté, pour laisser sortir les fleurs: au sommet de la tige sont situés les germes , très-près desquels s’'élevent les tubes des fleurs , qui PAN ont trois pouces de longueur, sont fort étroits, et se gonflent au haut, où le godet ou nectaire est situé ; à extérieur du nectaire sont fixées les six pétales, qui sont étroits, et s’c- tendent beaucoup au delà du nec- taire: du bord du nectaire s’élevent six étdmines longues, minces , et terminces par des antheres oblon- gues et penchées , et du centre sort un style aussi long que les étamines, et termine par un stigmat obtus. Les fleurs de cette espece ne paroissent en Angleterre qu’a la fin d’Aotit, et n’y produisent point de semences ; ses feuilles sont vertes pendant tout Phiver, et se fanent au printems : ainsi , il faut transplanter ses racines dans le mois de Juin , aussi-tôt que les feuilles sont tombées, les planter dans une plate-bande chaude, et les abriter des fortes gelées, qui les feroient périr sans cela. Illyricum. La seconde espece nait sans culture en Esclayonie et en Si- cile; ellea une racine grosse ; bul- beuse, couverte etenvironnée d’une peau brune; de cette racine: sottent plusieurs fibres fortes et épaisses, qui pénetrent profondément dans la terre ; ses feuilles sont en forme d’é- pée ; d'un pied et demi de longueur sur deux pouces de largeur, et d’une couleur grisatre ; ses tigessont épais- ses, succulentes , hautes d'environ deux pieds, et terminées par six ou sept fleurs blanches de la même PAN 419 forme que celles de la précédente, mais dont le tube est plus court, et les étamines beaucoup pluslongues. Cette plante fleurit en Juin, et.proe duit fréquemment des semences qui murissent en Septembre. Cette espece est dure, et peut res- ter tout Phiver en pleine terre; car elle n’est jamais endommagée par les gelées les plus fortes : et en couvrant la surface de la terre avec du tan, des cendres de charbon de terre, de la paille ou du chaume de Pois , pour empêcher la gelée de pénétrer , ses racines ne comrrontaucun risque.On multiplie cette espece par les rejet- tons de ses racines ou par semences, La premiere méthode est plus prompte, parce que les rejettons fleurissent très-bien dès la seconde année; au-lieu que les plantes éle- vées de : semences ne produisent gueres de fleurs avant quatre ou cing ans. Lesracines de cette plante ne doi- vent être enleÿées de terre que cha- ques trois ans, si l’on veut qu’elles fleurissent. beaucoup. Le meilleur tems pour lestransplanter, estle com- mencementd’Octobre , aussi-tôt que leurs feuilles sont fétries. Il ne faut pas les tenir long-tems hors de la terre; car.comme elles ne perdent point leurs fibres lorsqu'on les'en- leve , si ces fibres se dessechoient, elles s’affoibliroient beaucoup. Cette plante exige un sol léger et sablons G gg jj 420 PAN neux , et une situation abritée. On place ses racines à neuf pouces , ou un pied de distance les unesdes au- tres , et on les enfonce acing pouces dans la terre. Quand on veut les multiplier par semences, on les répand dans des pots remplis de terre légere , aussi- tot qu'elles sont mires : on tient ces pots sous un chassis de couche, pen- dant lhiver, pour les abriter de la gelée, eton a soin d’ôter les vitrages dans les tems doux. Comme le reste de leur traitement ne differe point de celui qui a été prescrit pour les Narcisses, je ne répéterai point ici ce que j'ai déjà dit ailleurs; j’observerai seulement que les. jeunes racines exigent un peu d’abri pendant Phi- ver, jusqu’à ce qu’elles aient acquis de la force. Zeylanicum. La troisieme espece , qu'on rencontre dans l'Isle de Céy- lan, a une racine assez grosse et bulbeuse ; ses feuilles sont longues , étroites , d’une couleur grisatre, passabiement épaisses et érigées; la tige , qui s’éleve du milieu des feuil- les jusqu’à la hauteur d'un pied et demi, est nue, et soutient une fleur dont les pétales sont inclinés en ar- riere : le nectaire est large, et divisé sur ses bords en plusieurs segmens aigus“ les étamines sont longues, et tournées l’une vers l’autre à leur pointe, en quoi celle-ci differe des autres especes. Cette fleur répand PAN une odeur agréable , mais elle est de peu de durée, et on la trouve trèsrarement aujourd’hui dans les jardins anglois. Mexicanum. La quatrieme est ori- ginaire de la Vera-Cruz, d’où le Docteur Houstoun en a apporté quelques racines ; ses feuilles , qui ontenviron un pied de longueur sur presque deux pouces de largeur , sont sillonnées par trois rainureslon- gitudinales ; la tige s’éleve a-peu- près à un pied de hauteur , et se di- vise ensuite comme une fourche en deux pédoncules étroits, verts, et enveloppès d’abord d’une. spathe mince, qui se fane et s’ouvre pour laisser sortir les Heurs. Ces fleurs sont blanches , et de la même forme que celles des autres especes, mais sans odeur. Amboinense. La cinquieme espece se trouve à Amboine et dans Îles Isles de PAmérique; sa racine est oblongue, blanche, et garnie de plu- sieurs fibres épaisses et charnues, qui s’enfoncent dans la terre: ses feuilles sont soutenues par. des pé- tioles fort longs; quelques-unes sont fort longues , et d’autres en forme de cœur; elles ont à-peu-près sept pouces de Jongueur sur cing de lar- geur , sont terminées en pointe , et ont plusieurs sillons profonds, qui s'étendent sur toute teur longueur ; elles sont d’un vert clair, et leurs bords sont tournés en-dedans : la PAN tige, qui est épaisse, ronde et suc- culente, s’éleve à la hauteur d’envi- ron deux pieds, et soutient au som- met plusieurs fleurs blanches, qui’ ont la même forme que celles dés autres especes, mais dont les péta= les sont plus larges, le tube - plus court, et les étamines moins lon- gues que les pétales ; elles ont des spathes minces, qui se fendent dans Ja longueur , pour laisser passer’ les fleurs. ‘Carolinianum. La sixieme espece croit spontanément sur des terres humides et des fondrieres , en Géor- gie ; où M. Caressy la découverte: sa racine, qui'est ronde, bulbeuse, et couverte d’une peau dun brun clair, pousse plusieurs feuilles étroi- tes, d’un vert foncé , et d’un pied de longueur ; entre les feuilles sort une tige épaisse de neuf pouces en- viron de longueur ; qui soutient six ou sept fleurs blanches, avec des pétales fort étroits, etun grand nec- taire en forme de cloche, profondé- ment découpé sur'ses bords; les éta- mines ne:s’elevent pas beaucoup au- dessus du nectaire , et sont termi- nées par des antheres jaunes. Americanum. La sepueme, qu’on rencontre dans les Isles de lP'Amé- ride , où on lui donne le nom de Lys blanc, a uneracine assez grosse, bulbeuse ; un peu applatie au som- met, et couverte dune peau brune; ses feuilles ont près d’un pied etdemi PAN 421 de longueur sur un peu plus d’un pouce de largeur; elles sont d’un vert fonce , et concaves dans le mi- lien’ en forme de carène: les tiges s’élevent à la hauteur d'environ deux pieds ; elles sont épaisses , succu-, lentes , nues ; et soutiennent huit ou dix fleurs blanches de la même forme que celles dela premiere espece, mais d’un blanc plus pur , et d’une odeur forte et douce ,; comme celle du baume du Pérou; les étamines sont fort longues , et s’étendent beau- coup de chaque côté ; le style est de la même longueur ; et placé au mi- lieu du nectaire. Les fleurs sont de peu de durée, etcônserventrarement leur beauté plus de trois ou quatre jours ; elles se fanent encore plutot dans un tems chaud: Lorsqu’elles sont passées , les germes qui sont au bas des tubes se changent en au- tant de bulbes oblongues, de forme irréguliere , qui tombent sur la terre lorsqu’eiles sont mires, poussentdes racines , et deviennent de nouvelles plantes. ‘ Ces especes étrangeres portent, pour la plupart , si ce n’est pas tou- tes, des bulbes; au-lieu que les deux premieres ont des capsules à trois cellules, qui renferment des semences rondes et noires ; et quoi- que toutes s’accordent par les carac- teres de leurs fleurs, cependantelles different entr’ellés considérablenfent par cette particularité, 422 PAN Latifolium; La huitieme espece, qui croit naturellement dans les In- des Occidentales , n’est pas fort dif- férente de ‘la précédente. Mais comme j'ai souvent muluplié ces deux plantes parles bulbes qui suc- cedentaux fleurs; jai toujours trouve | que celles qu’on éleve ainsi, con- servent leurs différences , et je ne doute nullement que ce: ne’ soit des especes distinctes! Celle:ci differe de la précédente par ses feuilles, qui sont beaucoup plus longues et plus larges; car elles ont près de deux pieds de longueur sur plus de trois pouces de largeur , et sont creu- sées en forme de éaréne: ses fleurs sont larges , les ‘pétales sont plus longs, et leur odeur est moins forte que celle de la précédente ; ses ra- cines donnent des fleurs dans toutes les saisons de Pannée: elle paroit être celle qui a été désignée par ‘le Docteur Trew, dans la vingt-sep- tieme table de ses décades de plantes rares ; mais si c’est la même, les feuilles de sa figure sont trop plates. Ovatum, La neuvieme espece est originaire des Isles de l'Amérique ; elle a une racine grosse, ronde et bulbeuse, de laquelle sortent plu- sieurs feuilles ovales, d’un pied en- viron de longueur sur six pouces de largeur au milieu , terminées en pointe aux deux côtés, d'un vert foncé , et sillonnées dans toute leur P:A: Nr longueur : la tige est épaisse, suc= culente, nue, d’un pied et demi de hauteur, et soutientà sonsommet six owhuit fleurs blanches d’une odeur douce et agréable , de la. même forme que-celles.de la septieme es- pece , mais plus petites, avec des pétales étroits ,.et des tubes plus courts , ainsi que les spathes. Culture. Les six dernieres especes étant trop délicates pour pouvoir profiter en Angleterre sans le se- cours d’une chaleur artificielle , la meilleure méthode pour les avoir dans leur perfection , est de plonger les pots qui les contiennent dans la. couche de tan de la serre chaude ;, où elles réussiront et fleuriront très- bien ; car quoiqu’elles puissent être: conservées dans des serres seches , cependantelles n’y profitentpasaussi bien, leurs feuilles ne deviennent pas si fortes que lorsqu'elles sont plongées dans la couche de tan, et elles ne fleurissent qu’une fois Pan- née : au-lieu que dans la couche les mêmes racines produisent sou- vent des fleurs deux fois par an. Jai eu plusieurs de ces especes en fleurs dans toutes les saisons de l’année, ctil ne se passoit pas un mois sans que quelques-unes n’en donnassent de nouvelles. - . On les multiplie par les rejettons de leurs racines , ainsi que par les bulbes qui succedent aux fleurs, En plantant ces bulbes dans de petits PAN pots remplis desterre légere de jardin potager, etcen les plongeant dans une couche chaude tempérce, elles -pousseront bientôt des racines evdes feuilles. Si elles sont bien traitées, elles deviendront des racines bul- beuses dans un an; et si on les tient ‘constamment: dans la couche de tan de la serre chaude ; elles produiront des rejettons , et profiteront -aussi- bien que dans leur pays natal. PANICAUT, AMETISTE. Voy. Erincium AMETISTINUM. £, PANICAUT , CHARDON A CENT TÊTES: oz Cuarnvon Ro- LAND. Voy.. ERYNGIUM ::CAMPES- TRE. L. -_PANICAUT DE MER.) Voy. Eryncium MARITIMUM. L, PANICULE. On nomme ainsi une tige étendue, et divisée en plu- sieurs pédoncules qui soutiennent des fleurs ou des fruits, comme dans PAvoine, etc. L2 PANICUM.Tourn. Inst. R. H. 515. tab. 298. Lin. Gen. Plant. 70. Panis. Caracteres. Cette plante a une fleur dans chaque basle, qui s’ouvre en trois petites valves ovales, et termi- nées en pointe aigué ; la corolle est composée de deux petites valves ovales, et aussi à ponité aigué : les ~ PAN 423 fleurs ont, trois étiminés .corittes , .semblablesà des poils., et terminées par desanthéres oblongues ; legerme vest rond, ‘et soutient deux styles comme des poils, et Couronnés par des stigmats plumacés. Ce germe se change dans la ‘suite én une sénience ronde , et fixce aux pétales fanés. Le genre de cette planteest rangé dans la seconde section dela trot sieme classe de LINNÉE ; qui com- prend celles dont les fleurs ont trois étamines et deux styles. Les especes sont : 4?. Panicum Germanicum, spicd sim- plictcernud ,. setis brevioribus | pedun= culo. hirsuto ; Panis avec un épi simple, et:penché, des poils ou soies courtes, et un pédoncule hé- rissé. - 2°. Panicum Italicum , spicé compo- sit& , spiculis glomeratis , setis ime mixtis , pedunculo hirsutos Lin.» Sp. Plant. 56; Panis avec un épi com- posé; dont les plus petits sont en paquets ronds, des barbes , mêlées parmi, et un pédoncule hérissé. Panicum -spicd compositd , aristis floscule brevioribus. Virid. . Cliff: ‘7. Hort. Ups. 19. Roy. Lugd,.- B. 54, Gron.Virg. 134. ; Panicum. Italicum , sive paniculé majore. C. Bs P. 273 Panis d'Italie, avecun plus gros épi, ou la Ger- Manic. gp Panicum, Rumph. Amb, 5. p. 202. t 75+ fide 424 ‘PAN 3°.Panicum Indicum , spicé simplict longissimd setis hispidis, pedunculo hirsuto; Panis avec un épi simple et -tres-long ,.des barbes piquantes , et ‘un pédoncule hérissé: > Panicum. Indicum spicd longissimd. C:1B.P.27; Panis des Indes avec un très-long épi. Panicum Alopecurodeurn , spicA te- reti, involucellis bi-floris , fasciculato-pi- losis, Flor, Zeyl. 44.3 Panis avec un ‘épi cylindrique , deux fleurs dans chaque enveloppe, et des barbes en paquet. Panicum Indicum altissimum , spicis simplicibus , mollibus , in foliorum alis longissimis pediculis insidentibus. Tourn. Inst. 5153 le plus grand Panis des Indes, avec des épis .mous et sim- ples , qui sortent des ailes des feuilles. sur de très + longs pédon- cules. $°. Panicum cœruleum , spicd sim- plici, æquali, peduncüulis bi-floris. Prod. Leyd, $4; Panis avec un épi simple et égal, et deux fleurs sur chaque pédoncule, Panicum Indicum, spicé obtusä , cæ- ruled, C, B. P. 7 ; Panis des Indes, à épis, bleu et obtus. Germanicum. Hy a plusieurs autres especes de ce genre, dont quelques- unes croissent naturellement en An- gleterre ; mais comme on ne les cul- tive pas , ce seroit augmenger inuti- lement le volume de cet Ouvrage, que de les insérer ici, PAN La premiere espece se trouve en Allemagne et en Hongrie : on en connoit trois variétés ; l’une a grai- nes jaunes, Vautre à graines blan- ches, et la troisieme, à graines pour- pre. On la culüvoit autrefois pour en faire du pain dans quelques pays Septentrionaux ; elle s’éleve avec une tige noueuse en forme de Jonc, garnie à chaque nœud d’une feuille semblable à celle de l'herbe com- mune, d’un pied et demi de lon- gueur sur un pouce environ de largeur à sa base, et-terminée en pointe aiguë. Les feuilles sont rudes au toucher ; elles embrassent la tige de leur base , et penchent versle bas dans la moitié de leur longueur; les tiges sont terminées par des épis comprimés , à-peu-près de lépais- seur du doigt à leur base, cylindri- ques à leur extrémité, de huit ou neuf pouces de longueur, et forte- ment garnis de petites graines sem- blables à celles du Millet. Cette plante est annuelle, et périt aussi- tot que ses semences sont mures. Ttalicum. La seconde espece ; qu’on cultive souvent en Italie et dans d’autres contrées méridionales, s’éleve à la hauteur de quatre pieds; avec une tige en forme de Jonc,etest beaucoup plus épaisse que celle de la premiere; ses feuilles sont aussi plus larges , mais de lamême forme: les épis ont un pied de longueur, et sont deux fois plus gros que ceux de PSASINT de la précédente, mais moins rap- prochés ; ils sont composés de plu- sieurs petits épis ronds et en pa- quets; leur graine est aussi plus grosse, mais de la même forme. Il y a deux ou trois variétés de cette espece, qui ne different que par la couleur de leurs graines. Cette plante est annuelle, Indicum. La troisieme espece croît naturellement dans les deux Indes ; elle a une tige en forme de Jonc, aussi grosse que le pouce, et de plus de cinq pieds de hauteur : ses feuilles ont deux pieds de longueur sur deux pouces de largeur , et sont de la même forme que celles de Pespece précédente ; les épis, qui sont placés au sommet , ont un pied et demi de long , sont fort compri- més, plus épais que le pouce à la base, et cylindriques au sommet: ° à leur graine est beaucoup plus grosse que celle des autres especes ; quel- ques-unes sont blanches , et d’autres jaunes. Alopecurodzum. La quatrieme, qui se-trouve aussi dans les deux Indes , a une tige forte, en forme de Jonc, de six ou sept pieds de hauteur , et garnie de feuilles de plus de trois pieds de longueur sur près de trois pouces de large à leur base, mais terminées en pointe; leur surfate est unie ; les épis s’élevent des aisselles de la tige; ils sont simples, mais moins comprimés ou rapprochés Tome V. PAN 42$ que ceux de la précédente, et armés de barbes molles; ils ont environ six pouces de longueur, et sont postés sur de fort longs pédoncu- les; leur graine est passablement grosse. Cœruleum. La cinquieme est ori- ginaire du Pérou ; elle s’éleve avec une tige en forme de Jonc, à la hau- teur de six pieds, et pousse deux ou trois branches latérales garnies de feuilles longues, etde deux pou- ces de largeur a leur base. Ces tiges sont de couleur de pourpre; les feuilles sont aussi presque de la même couleur: les épis sortent des aisselles des tiges , et aux extrémités des branches; ils ont environ quatre ou cinq pouces de longueur, sont plus épais que le pouce, et leur ex- trémité est presque égale à la base; ils sont d’un bleu pale, ainsi que les barbes et les graines, qui sont plus grosses et plus rondes que celles des autres especes. Culture. Dans quelques cantons de PEurope, on cultive les deux pre- mieres especes en pleine campagne, comme le bled, pour la nourriture des habitans ; mais elles ne sont pas si estimées que le Millet. Cependant on en fait souvent usage dans quel- ques contrées de l’Allemagne et de PItalie, pour des gâteaux et du pain. Ces graines sont moins bonnes en Allemagne qu’en Italie; mais comme elles mürissent mieux dans les pays Hhh 426 PAN froids, on les y cultive dans les en- droits où de meilleures graines ne réussiroient pas. On les seme au printems, en piéme tems que l’Orge , et elles exi- gent le même traitement; mais il ne faut pas les répandre si épaisses , car les graines étant fort petites, et les plantes très-grosses , elles ont besoin dun plus grand espace. L’espece d’Allemagne ne s’éleve qu’à la hauteur de trois pieds, à moins qu’elle ne soit semce sur une terre fort riche , où elle croit jusqu’à quatre pieds; mais comme ses feuil- les sont fort larges, et les tiges fort épaisses , 1l faut laisserentr’elles qua- tre ou cinq pouces de distance , sans quoi .elles fileroient , et devien- droient trop foibles. On les rend beaucoup plus vi- goureuses, en houant la terre entre les rangs ;. et en la tenant nette de mauyaisesherbes. Cette graine murit en Août; alors on la coupe pour la faire sécher, et la mettre ensuite à couvert. Comme le Panis d'Italie est bien plus large que celui d'Allemagne, et qu'il produit des épis beaucoup plus gros, il a besoin de plus Ves- pace pour croitre ;,mais comme il mürit plus tard, il n’est pas aussi propre pour des pays. froids, Les autres especes croissent natu- rellement dans des contrées très- chaudes , où les habitans en font du PAP pain ; elles deviennent fort grosses 5 etne-mürissent point dans ce pays-ci, à moins que les étés ne soient très- chauds : on les seme à la fin de Mars ou au commencement d'Avril surune couche de chaleur tempérée; on les enleve quand elles sont parve- nues à une certaine grosseur ; on les plante sur une planche de terreriche et légere , à une exposition chaude, en rangs éloignés de trois pieds, et on les tient nettes de mauvaises her- bes. Quand ces plantes ont atteint une certaine hauteur, on les soutient avec des piquets, pour les fortitier contre les efforts du vent; et quand la graine commence à murir, on en écarte les oiseaux, qui la dévore- roient bientôt. On conserve ces es- peces dans quelques jardins curieux 5 pour la variété ; mais elles ne valent pas la peine d’être cultivées, pour Pusage , en Angleterre. Les deux dernieres mürissent rarement dans ce pays. PANICUM. Voyez CYNOSURUS COROCANUS. L. HoLCUSs spiCA- TUS: Ls PANIS. Voyez Panicum. L. PAPAVER. Tourn. Inst, R. H. 2. tab. 119. Lin. Gen. Plant, 573 3 Pa- vot, Coquelicot. Caracteres. Le calice de la fleur est ovale , dentelé , et composé de deux EAP feuilles presque ovales, concaves, obtuses , et qui tombent; la corolle a quatre pétales larges , ronds et étendus ; la fleur a un grand nombre d’étamines semblables à des poils, et terminées par des antheres oblon- gues , comprimées et droites ; dans le centre est placé un germe gros, rond et sans style, mais couronné par un stigmat uni, radié, et en forme de bouclier ; le germe devient ensuite une capsule grosse et cou- ronnée par un stigmat uni, avec une cellule qui s’ouvre en plusieurs en- droits au sommet sous la couronne, et qui est remplie de petites se- mences. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la trei- zieme classe de LINNEE , avec celles dont les fleurs ont plusieurs étamines, et un germe. Les especes sont : 1°, Papaver Khæas , capsulis glabris , globosis, caule piloso, multi-floro, foliis pinnatifidis, incisis. Lin. Sp. Plant.507. Ma:. Med. 134. Pollich. pal, n. 507. Crantz. Austr. p. 137. n. 1. Regn. bot. Pallas. It. 3. p. 546. Scop. Carn, 2. r.638. Martusch. Sil, n. 377; Coque- licot ou Pavot rouge a capsules unies et globulaires , avec une tige velue , qui produit plusieurs fleurs , et des feuilles découpées en forme d'ailes. Papaver erraticum , rubrum, cam- Bae 427 pestre. J. B. 3.3953 Coquelicot ou Pavot rouge des champs. Papaver erraticum , pleno flore. Bauh. Pin. 171. Knorr. Del. 1.f. R. 12,133 Variété à fleurs doubles. Papaver erraticum minus. Bauh, Pin. 171; Varieté plus petite. 2°. Papaver hybridum, capsulis sub- globosis, torosis, hispidis , caule folioso, multi-floro. Lin, Sp. Plant 506 ; Pavot avec des capsules globulaires , sil- lonnées et épineuses., qui produit une tuge feuillée et à plusieurs fleurs. Argemone capitulo breviori , hispido. J. B. 3. 396; Argemone avec des têtes plus petites et épineuses. 3°. Papaver Argemone, capsulis cla- vatis, hispidis, caule folioso,multi-floro. Lin. Sp. Plant. 506 ; Pavot avec'des têtes épineuses et en forme de mas- sue , et une tige feuillée qui produit plusieurs fleurs. Papaver erraticum , capite longiori hispido. Tourn. Inst. 238 ; Pavot des champs, à ictes plus longues , et épi- neuses. Argemone capitulo tenuiori , longiori, hirsuto. Moris, Hist. 2, p. 278. S. 3. ET 45 fa 10. 4°. Papaver Alpinum, capsulda his- pidà , scapo uni-floro, nudo, kispido , fo- lus bipinnatis. Lin. Sp. Plant. 507. Jacq. Austr. t. 83. Scop. Carn. 2. 2.6373 Pavot avec des têtes épineuses , une tige nue et épineuse , qui porte une Hhh ij 428 PAP seule fleur , et des feuilles à doubles ailes, Papaver Burseri, Crantz. Austr. P: 138.4. 6.f. 4. Argemone Alpina, Coriandri folio. C. B.P.172; Argemone des Alpes, à feuilles de Coriandre. 5°» Papaver Cambricum , capsulis glabris, oblongis, caule multi-floro, levi, foliis pinnatis, incisis. Lin. Sp. Plant. $08; Pavot avec des tétes unies et oblongues, une tige lisse , portant plusieurs fleurs, et des feuilles dc- coupées en forme d'ailes. Papaver luteum perenne , laciniato folio, Cambro-Britannicum, Raii Syn. ed, 3. p. 309 ; Pavot jaune et vivace de Galle, avec une feuille coupée. | Argemone Cambro-Brirannica lutea, dé- capite longiori glabro. Moris. Hist, 2. P- 297. 8.3.8 14.f. 12. 6°. Papaver nudi-caule ; capsulis hispidis , scapo uni-floro , nudo, hispido , foliis simplicibus pinnato-sinuatis. Hort. Ups. 136.Gmel. Sib. 4 p. 180. Gunn. Norv. n. 578. Kniph. cent. 10, 2. 68. Flor. Dan. t. 413 Pavot avec des têtes épineuses , une tige nueetrude, portant une seule fleur , et des feuilles simples et découpées en forme d'ailes. Papaver erraticum , luteo flore , capite oblongo , hispido. Amman. Khut. 61 ; Pavot des champs à fleurs jaunes. 7°. Papaver Orientale , capsulis gla- bris , caulibus unifloris , Scabris , folio- PAP sis, foltis pinnatis , serratis. Hort. Ups. 136. Knorr, Del, t. R, 14. a. ; Pavot atétes unies , avec des tiges rudes , feuillées , et portant une seule fleur, et des feuilles sciées et aïlées. Papaver foliis pinnatis , fructu glo- boso. Roy. Lugd.- B. 279. Papaver Orientale hirsutissimum , flore magno. Tourn. Cor. 17. Lin. 3. p.127. t. 127. Comm. rar. 34. f. 343 Pavot d'Orient, très-velu , avec une grosse fleur. Le grand Pavot du Levant, 8°. Papaver somniferum , calycibus capsulisque glabris, foliis amplexicauli- bus , incisis, Lin, Sp. Plant. 508. Mat. Med. p. 134. Hall. Hely. n. 1065; Pavot avec des calices et des cap- sules unies , et des feuilles amplexi- caules et découpées. Pagaver nigrum et album officinale. Crantz. Austr. p.138. Blackw.t. 482, 483. Regn. bot. Papaver hortense nigro semine , syl- vestre Dioscoridis , nigrum Plinii, C. B, P.176;Pavot de jardin, à semences noires, 9°. Papaver album, capsulis ovaiis, glabris, folis latioribus , amplexicauli- bus , marginibus inciso-serratis ; Payot avec des tétes ovales et unies, et des feuilles plus larges et amplexicaules, dont les bords sont découpés en forme de scie. Papaver hortense , semine albo, sa- tivum Dioscoridis , album Plinit. C.B; P,170; Payot de jardin à semences PAB blanches , ordinairement appelé Pavot blanc. Rhæas. La premiere espece est le Coquelicot ou Pavot rouge commun, qui croit naturellement sur les terres la- bourées , dans la plus grande partie de lAngleterre. On extrait des feuilles de cette plante une eau sim- ple , une teinture, un syrop, et une conserve pour l’usage de la Méde- cine: elle est annuelle ; ses racines produisent plusieurs tiges rudes et branchues, qui s’élevent à un pied et demi de hauteur, et sont garnies de feuilles velues de cing ou six pouces de. Iôngueur, et profonde- _ ment découpées jusqu’à la.côte du miheu : Pincision du bas des feuilles est plus profonde que les autres; les lobes sont opposés et réguliers, ‘comme ceux des feuilles ailées: au sommet de chaque tige sont postées les Heurs , qui ont des calices ovales et velus , qui s’ouvrent en deux pe: tites valves, et qui tombent bientôt après. Ces fleurs sont composées de quatre pétales larges, ronds, étroits à leur base, et étendus au-dehors dans un ordre circulaire ; elles sont d’une belle couleur écarlate, et tombent en peu de temps ; elles paroissent en Juin, et produisent des têtes oblon- gues, unies ; et couronnées par des stigmats plats en forme de bouclier, percés dans plusieurs endroits au. sommet; et remplies de petites se- mences de couleur pourpre, Il y a PAR 429. dans cette ‘espece plusieurs variétés à fleurs doubles , qu’on cultive dans les jardins, et dont quelques-unes sont blanches , d’autres rouges, bor= dées de blanc, et quelques-unes pa- nachées:, mais comme ces. variçtés proviennent toutes de semences de Pespece commune, elles n’en doi- vent point être séparées (1). Hybridum. La seconde espece se trouve parmi les bleds dans presque toute l’Anglieterre ; ses feuilles sont beaucoup plus petites que celles de la premiere , et ont des segmens plus déliés ; ses tiges sont minces, d’un peu plus d’un pied de hauteur , et moins branchues que celles de la précédente : ses fleurs sont moins larges, de couleur pourpre foncé, tombent en peu de tems, et durent rarement plus d’un jour ; elles sont CHRIS 13, lemme, shee RES, Dangers (1) Les fleurs de Coquelicot sont regar- dées comme sudorifiques , béchiques, et lé- gerement calmantes: on les donne en infu- sion théiforme dans les fluxions de poitrine, les rhumes opiniatres, l’asthme , l’esqui- nancie , etc.: le Syrop de Coquelicot, qu’on trouve dans les boutiques, sert aussi aux mêmes usages; mais on doit peu comp- ter sur les vertus de ces fleurs ,:et ne point leur donner la préférence sur d’autres reme- des, dans les maladies qui exigent de prompts secours. Les tétes qui €ontiennent Ja, graine, sont plus efficaces : on peut s’en servir comme d’un doux calmant dans toutes les circonstances où les légers narcotiques sont indiqués. L’infusion d’une douzaine de ces têtes suffit pour une dose, 430 PAP remplacées par des têtes oblongues , épineuses , et remplies de semences petites et noires. Cette plante fleurit dans le mois de Juin. Argemone. La troisieme croît aussi pauni les bleds dans quelques par- ties de l'Angleterre, mais en moins grande abondance que les précé- dentes ; ses feuilles sont plus agréa- blement découpées, et plus petites que celles de la premiere ; mais elles sont moins belles que celles de la se- conde ; ses tiges sont moins élevées que celles des précédentes, et ont rarement beaucoup de branches : ses fleurs ne sont pas moitié aussi larges que celles des précédentes, et sont de couleur de_cuivre ; elles paroissent dans le mois de Mai , et tombent en peu d'heures ; elles sont remplacces par des têtes longues, minces, épineuses, canelées , etrem- plies de semences petites et ridées. Alpinum, La quatrieme espece se trouve sur les Alpes, parmi les ro- chers ; ses feuilles sontlisses , et dou- blement ailées, et leurs segmens sont joliment découpés : les tiges s’élevent à la hauteur d’un pied, et soutiennent une petite fleur jaune ou de couleur de cuivre , à laquelle succede une tête ronde, épineuse , et remplie de petites semences, Cette plante fleurit à-peu-près dans le même tems que l’espece précé- dente. Cambricum: La cinquieme, qui a PAP ufle racine vivace, croit naturelle- ment dans le pays de Galle , ainsi que dans quelques parties septen- trionales de Angleterre. Je lai ren- contréeen abondance près de Kirby- Lonsdale, en Vestmoreland. Tour- NEFORT laaussitrouvcesur les mon- tagnes des Pyrénées ; ses feuilles sont ailées, et leurs lobes sont pro- fondément déconpéssur leurs bords; ses tiges, qui s’élevent à la hauteur d’un pied, sonthsses, et garnies de quelques petites feuilles de la même forme que celle du bas. La partie haute de la tigeestnue , et soutient une fleur grosse et jaune, qui paroît en Juin, et à laquelle succede une capsule oblongue, unie et remplie de petites semences de couleur ü- rant sur le pourpre. Nudi-caule. La sixieme espece nait spontanément sur les contins de la Russie , près de la Tartarie ; ses feuilles sont simples , rudes , velues, et découpées presque jusqu’à la côte du milieu en forme de feuilles ai- lées : la uge s’éleve à la hauteur d’en- viron deux pieds ; elle est mince , nue, et soutient une fleur compo- see de quatre pétales ronds , d’un jaune pale, et d’une couleur plus foncée dans le bas. Ces fleurs ont une odeur agréable , mais elles sont de peu de durée : elles paroissent dans le mois de Juin , et produisent des capsules rondes, rudes , etrem- plies de petites semences, P: AvP . Orientale. La septieme croit natu- rellement dans le Levant, d’où le Docteur TouRNEFORT a envoyé ses semences au Jardin Royal à Pa- ris , d’où elles se sont repandues en- suite dans les jardins curieux de PAn- gleterre et de la Hollande ; sa racme est composée de deux ou trois fibres fortes , aussi grosses que le petit doigt , d'un pied et demi de long, d'un brun foncé en-dehors, et rem- plies d’un suc laiteux , acre et très- amer ; ses feuilles sontailées, scices sur leurs bords, d’un pied de lon- gueur , et fortement couvertes de poils blancs et hérissés; ses tiges, qui s’élevent a la hauteur de deux pieds et demi, sont fortrudes, ve- lues, et garnies vers leurs parties bas- ses de feuilles semblables aux feuilles radicales , mais plus petites : la par- tie haute des tiges est nue, et sup- porte à son extrémité une fleur fort grosse , et de la même couleur que le Coguelicot ou Pavot rouge commun. Cette plante fleurit dans le mois de Mai, et produit des capsules ovales, unies , et remplies de semences pourpre. Il ya deux ou trois variétés de cette espece, qui ne different que par la couleur de leurs fleurs. J'ai appris qu'il y en a aussi une à fleurs doubles, mais je ne lai jamais vue. TourNEFORT assure que les Turcs mangent les têtes vertes de ce Pavor, PAP 431 malgré leur amertume et leur âcreté. Somniferum. La huitieme espece est le Pavot noir commun , donton vend les semences dans les boutiques sous le nom de Maw-Jeed. Le pavot a fleurs simples croit naturellement dans les contrées chaudes de lEu- rope. Il est annuel ; ses tiges, qui s’élevent à la hauteur de troispieds, sont lisses , et divisées en plusieurs branches garnies de feuilles larges, unies , profondément découpées sur leurs bords, et qui embrassent les tiges de leur bâse : les fleurs croissent au sommet des tiges, et sont composées de quatre pétales larges, ronds, et d@ couleur pour- pre, un peu foncée aux onglets. A ces fleurs succedent des capsules ovales , unies, et remplies de se- mences noires. Cette plante fleurit en Juin, et perfectionne ses semen- ces à la fin d'Août, Il y a beaucoup de variétés dans les fleurs de cette espece; quelques- unes sont grosses, doubles, et pa- nachées de plusieurs couleurs ; d’au- tres sont rouges et blanches, etquel- ques-unes sont agréablement tache- tées ; comme les @illets ; de sorte que , tandis qu’elles sont épanouïes, iln’y a gueres de plantes qui parois- sent aussi belles: mais leur odeur est désagréable. Les feuilles de cette espece entrent dans la composition des onguens rafraichissans , et ses 432 P- A“ P têtes dans le Syrupus à Melonio ; mais la derniere Pharmacopée les en a exclues. Album. La neuvieme espece est le Pavot blanc commun qu’on culüve dans les jardins pour ses têtes, dont on fait usage en Médecine; ses tiges sont grosses, lisses, de cing ou six pieds de hauteur, et divisées en plu- sieurs plus petites , garnies de feuilles larges et grisatres , dont la base em- brasse les tiges, et qui sont régu- lierement découpées sur leurs bords: les fléurs qui terminent les tiges pen- chent vers le bas, tandis qu’elles sont encore renfermées dans le ca- lice ; mais elles*se redressent avant de s'épanouir. Lecalice est composé de deux feuilles larges, ovales, de couleur grisatre comme les autres, et qui se séparent et tombent en peu de tems. La fleur a quatre pe- tales ronds , blancs, et de peu de durée ; elle est remplacée par une tête ronde , aussi grosse qu'une Orange, applatie aux deux extré- mités, surmontée d’une couronne dentelée , et remplie de semences petites et blanches. Cette plante fieurit en Juin, et ses semences mu- rissent en automne (1). =e (1) Les graines, et sur-tout les tétes de ce Pavot sont d’un usage assez fréquent en Médecine. Les graines n'ont aucune pro- priété natcotique ; mais elles contiennent un musilage et une huile douce, qui les PY APPA Il y a plusieurs varictés de cette espece, qui different par la couleur rendent propres à former d’excellentes émul- sions dans les différentes maladies où les au- tres sont indiquées, mais particulierement dans l’enrouement , la toux acre , la dys- senterie, l'érosion des conduits, la néphré- tique, la dysurie , etc. L'huile qu'on tire par expression de ces graines est plus connue dans la cuisine que dans les Pharmacies; on Pajoute cependant aux autres ingréliens qui entrent dans la composition des onguens anodins. La tête dece Pavot, ou Venveloppe qui contient la graine, est très-narcotique , et a les mêmes propriétés que POpium, dont il va être question. La décoction d’une de ces têtes est un très-bon calmant; mais on ne doit en user qu'avec beaucoup de pru- dence ; elles entrent comme principal ingré- dient dans la composition du syrop de Dia- code , dont la dose est depuis une demi- once jusqu’à une once. C’est de ce Pavot, ou au moins dune espece trés-voisine, que les Orientaux tire Opium. Cette substance est une gomme-résine , d’un vert- brun, d’une saveur amere, et dune odeur forte et noseuse. Outre la gomme et la ré- sine , dont la proportion n’est point cons- tante, ?Qpium contient encore un principe vaporeux, trés-mobile et trés-actif , dans les quel résident toutes les propriétés de cette drogue. Les effets de cette substance singuliere sont très-différens , suivant la dose a laquelle on l’a prise, le plus ou moins d’habitude qu’on a d’en faire usage , son dégré de pureté, le tempérament de celui qui en use, etc.; mais en général, lorsqu'on a pris de Opium à une dose modérée, on éprouve une espece d'ivresse, toutes les fibres motrices acquié- rent une nouvelle activité, une agitation do PAP de leurs fleurs et le nombre des pé- tales; celles qui ont les plus belles fleurs servent d’ornement dans les jardins ; mais les fleurs simples ne vive et rapide ; les fonctions du corps s’ope- rent avec plus de force etd’énergie ; la circu- lation est accélérée; on éprouve une gaieté singuliere , un bien-être ravissant ; l’imagi- nation aperçoit des fantômes bizarres; les objets ne paroissent plus les mêmes ; on est affecté d’une maniere nouvelle. Quelques personnes entrent en délire , en fureur , et se précipitent avec intrépidité au-devant des dangers. Cette premiere effervescence se calme peu-à-peu ; à l'agitation succede l’i- nertie, l'imagination s'éteint , toutes les parties du corps tombent dans le relâche- ment, et le sommeil, qui survient bientôt, ramene le calme et l'équilibre dans toutes les fonctions. L’Opium est un excellent cordial , et le meilleur de tous les calmans ; il appaise les douleurs les plus vives , procure un re- lachement salutaire, lorsqu'il est question de faciliter la descente d’une pierre à travers les uretres, calme la toux convulsive , ainsi que les paroxismes hystériques et hypocon- driaques , relâche les parties convul- sées, etc. La connoissance de la maniere d’agir des narcotiques, peut étendre l'usage de POpium à une infinité d’autres circonstances ; mais Jes bornes de cet Ouvrage ne me permettent point d'entrer à ce sujet dans de plus longs détails, qui d’ailleurs seroient déplacés ici. J'observerai seulement encore , que lesmeil- leurs remedes contre Opium , pris a forte dose , sont d’abord l’émétique , et ensuite les acides végétaux , tels que le vin aigre , le suc de Citron, etc. Tome V, PAP 433 sont cultivées que pour l’usage. On extrait des semences de cette espece une émulsion rafraichissante , qu’on administre avec succès dans les fiè- vres etles maladies inflammatoites , ainsi que dans la strangurie et l’ar- deur d'urine, On fait avec les têtes seches, infusées et bouillies dans Peau , le Diacode des Boutiques. On a toujours été dans Popinion que l’on tiroit ’Opium des têtes de Payot de cette espece; mais j’ai une tête dont on tire lOpium en Tur- quie, quiest bien différente de celles de cette espece. Culture. On multiplie tous les pa- vots par semences, à l’exception des cinquieme et septieme especes, qui ont des racines vivaces, et qui peuvent aussi être multiplices par les rejettons. Le meilleur tems pour les semer , est le mois de Septembre. Ces graines réussissent alors plus certainement qu'au printems. Les plantes annuelles de l’automne sont plus fortes , et fleurissent mieux que celles du printems. La bonne mé- thode est de semer les especes an- nuelles en place, et d’en éclaircir les plantes quand ellés sont trop ser- rées. Celles des grosses especes doi- vent être éloignées d’un pied et demi au moins Pune de l’autre, et les plus petites de huit ou neuf pouces ; après quoi elles n’exigent plus que d’être tenues nettes de toutes mau- vaises herbes, , > Tit 434 PAP Quand on veutavoir de bons Pa- vois, 1] faut examiner soigneusement les plantes , lorsqu'elles commen- cent à fleurir, et arracher toutes celles dont les fleurs ne sont pas bien doubles et bien marquées, avant qu’elles s’épanouissent, pour em- pêcher leur poussiere fécondante de faire dégénérer les plus belles fleurs, ce. qui arrive souvent quand on ne prend pas cette précaution; et après cela, on s’en prend mal-à-propos à la nature du sol, Le Payot jaune de Galle exige une situation fraiche et ombrée, où les plantes profitent et produisent an- nuellement une grande abondance deseimences , qui poussent beaucoup mieux, quand on les laisse écarter , qu’en les semant à la main: mais quand on veut les semer, on doit toujours le faire en automne; car celles qu’on ne met en terre qu’au printems, réussissent rarement, Le meilleur tems pour transplan- ter et diviser les racines de cette plante, est l'automne, afin qu’elles puissent être bien établies dans Ia terre avant les secheresses du prin- tems. Le Pavot d'Orient profite ou au soleil ou à l’ombre ; car j'ai placé plusieurs plantes de cette espece sous des arbres, où elles ont réussi pendant plusieurs années , et y ont fleuri tout aussi bien que si elles avoient été dans une situation plus PsA. P ouverte, si ce nest qu’elles pa- roissoient plus tafd dans la -sai- son. Comme elle se multiplie considé- rablement par ses racines, il n’est pas nécessaire de la semer, à moins qwon ne veuille se procurer de nou- velles variétés. On la transplante dans la mème saison que la précé- dente, et elle doit ètre semée en même tems , pour les raisons que nous ayons exposées. PAPAVER CORNICULATUM. Voy. CHELIDONIUM GLAUCIUM. L. PAPAVER SPINOSUM. Voyexz ARGEMONE. PAPAYA ou PAPAYER. Voy, Ca: RICA PAPAYA. PAPILIONNACEE. Une fleur est papilionnacée ou légumineuse , lors- quelle ressemble en quelque ma- niere à un papillon ayant les ailes étendues ; elle a toujours un éten- dard ou vexillum , qui est un seg- ment ou pétale large et érigé , alas , des ailes, qui forment les côtés, et une carène , qui est un segment ou pétale concave, semblable à la par- tie basse d’un bateau. Cette carène est quelquefois entiere, et quelque- fois composée de deux segmens ou pétales fort rapprochés. Les Pois, les Féves , les Haricots, les F'esces et FAR autres plantes légumineuses sont de cette espece. PAPPUS se dit des semences cou- ronnées d’un duvet qui adhere à leur partie haute , et sert à lestransporter dans l’air à une grande distance. Les Laiterons , l'Herbe a Faucon, le Pis- senlit, etc. , sont de cette espece. PAQUERETTE ow peTiTE Mar- GUERITE. Voy. BELLIS PEREN- Nis. L. PARASITES. On nomme ainsi les plantes qui s’attachent aux troncs des arbres , aux branches et aux autres plantes , et qui en tirent leur nourriture , sans pouvoir croitre sur la terre, comme le Guy, etc, _ PARELLE ox PATIENCE DES Marais. Voy.RUMEX AQUATICUs.L. PARIÉTAIRE, Voyez PARIETA- ROA. D. PARIÉTAIRE D’ESPAGNE. Foy. ANTHEMIS PYRETHRUM. L. PARIETARIA. Tourn. Inst. R. H. soy. tab. 289. Lin. Gen. Plant. 1020 ; ainsi appelée de Paries, mu- ‘raille , parce qu’elle croît sur les vieux murs. Paritaire. Caracteres. Cette plante a des fleurs femelles et hermaphrodites sur le PAR 435 méme pied; elle a deux fleurs her- maphrodites renfermées dans une enveloppe à six feuilles ; le calice est formé par une feuille unie et divisée en quatre parties, et de la moitié de la grosseurde Penveloppe: les fleurs sont à pétales, et n’ont que quatre étamines en forme d’alêne, qui persistent , et sont plus longues que le calice ; elles sont terminées par des antheres jumelles’; le germe est ovale, et soutient un style mince, coloré , et couronné par un stigmat en forme de pinceau. Ce germe se change dans la suite ‘en une semence ovale, et renfermée dans le calice. Les fleurs femelles n’ont point d’é- tamine ; mais elles ressemblent pour le reste aux hermaphrodites. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la vingt- troisieme classe de LINNÉE, avec celles dont les fleurs sont femelles et hermaphrodites sur la méme racine. Les especes sont: 1°. Parietaria officinalis | foliis lan= ceolato-ovatis, alternis. Hort, Ups. 302, Hort. Cliff. 496. Roy. Lugd. - B, 210. Dalib. Paris. 305. Scop. Carn, ed. 2. n. 1242 ; Pariétaire a feuilles ovales, en forme de lance, et alternes. Parietaria Officinarum et Dioscoridis. C. B, P. 121; Parictaire des Bouti- es et de Dioscoride , ou l’Herbe Notre-Dame. 5198 Tiiij d 436 PAR Parietaria folits hirsutis , elliptico- lanceolatis. Hall. Hely.n. 1612. Parietaria Helxine. Tabern, p. 550. Blackw. f. 136. Helxine. Cam. Epit. 849. 2°. Parietaria Judaica, foliis ovatis , caulibus erectiusculis, calycibus trifloris , corollis hermaphroditis , defloratis , elon- gato-cylindricis. Lin. Sp. 1492; Parié- taire à feuilles ovales , avec des tiges érigées , trois fleurs dans chaque ca- lice, des corolles hermaphrodites, d'une forme cylindrique allongée. Parietaria minor Ocymi folio. C. B. P. 121 ; la plus petite pariétaire à feuiiles de Basilic. Officinalis. La premiere espece croit naturellement en Allenagne et en Hollande, mais point en Angle- terre, où je lai apportée en 1727. On croit que c’est celle qui est recommandée par les anciens pour Pusage de la Médecine; sa racine est épaisse, vivace , et composée de fibres charnues , rougeatres ; elle pousse plusieurs tiges d’un pied et demi de hauteur, garnies de feuilles ovales, velues, en forme de lance, de deux pouces environ de longueur sur un de largeur au milieu, et tra- versées par plusieurs nervures : ses fleurs naissent en petits paquets sur les côtés des tiges ; elles sont petites, herbacées ; et n’ont point d'appa- rence ; elles se succedent , et conti- nuent à s'épanouir pendant tout Vere ; leurs semences se perfec- FAR tionnent dans la même proportion $ et sont lancées a une certaine dis- tance, quand elles sont mures (1). Judaica. La seconde croît en abon- dance sur de vieux murs, et sur les bords des bancs secs dans plusieurs cantons de l’Angleterre ; elle differe de la premiere en ce que ses tiges sont plus courtes, que ses feuilles sont ovales et plus petites , et que ses fleurs naissent en plus petits pa- quets: mais ces deux plantes se res- semblent pour le reste. Une seule plante suffit pour cou- vrir bientot un terrein considérable d’une grande quantité de jeunes tiges, pat ses semences qui s’écartent , mais qui sont tes difficiles à re- cueillir, parce que leurs capsules élastiques les lancent au loin aussi- tot qu’elles sont müres, Il y a trois où quatre autres es- peces de ce genre ; mais comme elles ont peu de beauté, et ne sont d'aucun usage , on ne les culuve point dans les jardins. (1) La Pariétaire passe pour être apéri- tive, émolliente et résolutive; on l’emploie en infusion ou en substance’, après l'avoir ré- duite en poudre, dans l’ardeur d'urine, la néphrétique , la toux, les obstructions des visceres, l’hydropisie, etc. On l’applique aussi en cataplasmes , comme les autres plantes émollientes. La Pariétaire sert à la composition du syrop de Guimauve de Fernel, PAR PARIS. Lin. Gen. Plant. 449. Herba Paris. Tourn, Inst. R. H. 233. tab, 117; Véritable Amour, Raisin de Renard. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant’, etcomposé de quatre feuilles placées en forme de croix; la corolle a aussi quatre pétales éten- dus de la même maniere , et persis- tans. Dans le centre de la fleur est placé un gérme rond à quatre an- gles, qui soutient quatre styles éten+ dus, et couronnés par des stigmats simples : ce germe est ensuite ac- compagne par huit étamines , termi- nées chacune par une anthere oblon- gue, etfixée par des filets sur cha- que côté des étamines ; il se change dans la suite en une baie ronde et a quatre cellules remplies de se- -mences. Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la huitième classe de LiNNÉE, dans laquelle sont comprises toutes celles dont les fleurs ont huit étamines et quatre styles. Nous n’ayons qu'une espece de ce genre, Paris quadrifolia , foliis quaternis. Flor, Lapp. 155. Flor. Suec. 325. 346. Hort, Cliff. 153. Roy. Lugd.- B, 461. Hall, Helv, n. 1006. Gel. Sib. à. p- 175. Reyg. Ged. 2. p. 76. De Neck. Gallob. p. 188. Scop. Carn, ed. 2. 2. 472. Pollich, pal. n. 389. Mattusch. Si. n. 285. Blackw.t. 286. Flor. Dan. PAR 437 t. 139. Kniph, Cent, 125 2.73: Darr. Nass. p. 171. Regn. bot. 3 Raisin de Renard. Solanum quadrifolium . bacciferum. Bauh. Pin, 167. Herba Paris. Math, 1193. Bauhs Hist. 3. p. 613. Aconitum salutiferums Tabern. Hist 720. Cette plante croit spontanément a Pombre des bois humides dans dif- férens cantons de l’Angleterre , sur- tout dans les contrées septentriona- les ; mais ilest difficile de la conser: ver dans les jardins: la seule maniere de se la procurer est d’enlever les plantes du lieu même où elles nais- sent, en conservant une bonne motte ‘de terre à leurs racines ; de les pla- cer à l’ombre dans une plate-bande humide , et les y laisser sans y tou- cher. Elles subsisteront ainsi quel- ques années: mais comme elles ont peu de beauté, on se donne raré- ment cette peine, PARKINSONIA. Plum. Nov. Gen, 25. tab. 3. Lin. Gen, Plant, 460 ; Genêt épineux Caraïbe ; la Par- kinson. Caracteres. Le calice de la fleur est étendu , et formé pu une feuille découpée au sommet en cing parties ; la corolle a cing pé- tales presque égaux , et placés cir- culairement ; les quatre supérieurs sont ovales , et linférieur est 438 PAR en forme de rem, La fleuva dix éta- minesinclinées , et terminées par des antheres oblongues ; son germe est long , cylindrique, et presque sans style , mais avec un stigmat obtus et élevé. Ce germe devient ensuite un légume ou silique longue et cylin~ drique, divisée en nœuds gontlés, qui renferment chacun une semence oblongue, Ce genre de plantes est range dans lapremieresection dela dixieme classe de LINNÉE , qui comprend celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Nous n'avons qu’une espece de _ce gente, Parkinsonia aculeata. Hort. Cliff. 157- & 43. Hort. ;, Ups. 99. Lugd.- B.° 465. Brown. Jam. 222. Jacq. Amery 121. fe 80 ; la Par- kinson. Parkinsonia aculeata , foliis minutis, Roy. uni costa adnexis. Plum, Nov. Gen. 25; la Parkinson épineuse, avec de très-petites feuilles fixées à la côte du milieu ; Genet épineux Caraïbe, Cette plante a été découverte dans PAmérique par le P, PLUMIER, qui lui a donné ce nomen l'honneur de M. Jean PARKINSON ,: Auteur d'une Histoire umtverselle des Plan- tes ; en 17404 Elléesttrès-commune dans l’Amé- rique Espagnole , d’où elle à été por- tée depuis quelques années dans les Habitations Angloises , à cause de PAR la beauté et de la bonne odeur de ses fleurs: elle s’éleve ; dans son pays natal, a plus de vingt pieds de hauteur , et produitdes fleursjaunes, disposces en paquets longs et min- ces, comme ceiles du Laburnum , et @une odeur douce et agréable , qui parfume Pair à une grande distance ; ce qui engage les habitans de PA- merique ala planter aux environs de leurs maisons. Quoique ces arbres naient été portés que depuis peu dans les Colonies Angloises , cepen- dant ils y sont multipliés a un tel point, qu’onen yoit autour de toutes les maisons. Les plantes de deux ans produisent des fleurs, et une grande abondance de semences, qui les rendent très-communes dans tous les pays chauds ; mais en Europe on ne peut les conserver sans le secours d’une serre chaude. Culture. On multiplie cette plante par ses graines, qu'il faut semer de bonne heure au printems , dans de petits pots remplis @’une terre frai- che et légere; on les plonge dans une couche chaude de tan, où les plantes paroitront au bout de trois semaines ou d’un mois: on les tient alors nettes de mauvaises herbes , et on les arrose fréquemment, mais toujours en petite quantité à la fois: elles seront en état d’être transplan _tées en peu de tems; ce qu'il faut faire avec beaucoup de précautions pour ne pas endommager leurs ra- PAR cines: on les met chacune séparé- ment dans des pots de la valeur d’un sou, remplis d’une terre fraîche et légere: on les replonge dans fa couche de tan qu’on remue bien auparavant, et auquel on en ajoute de nouveau, pour en renouveler la chaleur, si elle est bien dimi- nuée; on tient ensuite ces plantes à Pombre , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on leur donne chaque jour de Vair frais , à proportion de la chaleur de la saison. Au moyen de cette mé- thode , ces plantes croîtront si promptement, que les pots séfont remplis de racines au commence- ment de Juillet; alors on leur en donne d’autres un peu plus larges, et on les replonge dans la couche de tan , pour Jeur faire pousser dénou: velles racines ; on les accoutuine ensuite par dégrés à supporter lé plein air , afin qu’elles puissent s’en- durcir avant Phiver ; car si l’on étoit obligé de les tenir trop chaudement durant cette saison , elles’ se flétri- roient au printems suivant. La seule méthode qui nrait réussi pour conserver’ces plantes pendant lPhiver , a été de les accoutumer , en Juilletet en Août, a supporter lé plein air, et de les placer en Sep- tembre sur les tablettes de la serre chaude seche, le plus loin du feu qu’il étoit possible, de maniere qu’elles ne fussent exposées qu’à une chaleur PAR 439 trèsmodcérée : par ce moyen, elles se sont entretenues en bon état, et ont suce € leurs feuilles pendant tout hiver À au-'ièu que celles de la serre chaude où de l’Orangerie ont été entiérement détruites. Cependant les premieres survivent rarement au second hiver. PARNASSTA. Tourn. Inst, R. H. 246. tab. 127. Lin. Gen, Plant. 3453 Herbe ou Gazon du Parnasse. Caracteres. Le calice est persistant ‘4 étendu et découpé en, cing parties 5 la corolle a cinq pétales ronds , con- caves, et‘ tout-a-fait ouverts , avec cing nectaires en forme de cœur, et concaves: la fleura cing étamines , terminées par des antheres penchées; son germe est gros etsans style ; mais à la place de ce dernier sont quatre stigmats obtus et persistans; le germe se change , quand la fleur est passée, en une capsule ovale, a quatre an- gles , eta une cellule qui renferme plusieurs semences ovales. rGE gente de plantes est rangé dans la quatrieme section de iE cins quieme classe de LINNÉE, avec celles dont les fleurs ont cinq éta- mines et quatre styles. ‘Les’ especes sont: 1°. Parnassia Palustris; Herbe du Parnasse. Parnassia Paluseris et vulgaris, Inst, R. H. ; Herbe, ou Gazon du Parnasse de Marais, commune, 440 PAR Parnassia, Fl, Lapp. 108, F1. Suec. 252.368. Hort, Cliff. 113. Mat. Med. p: 90. Roy. Lugd.- B. 420. Daüb. Paris. 96. Gmel. Sib. 4. p. 91. Hatt, - Helv. n. 832. Reyg. Ged. 1, p.93. Scop. Carn. 2. n. 378. Pollich. pal. n. 316. Martusch. Sil. n. 220, Fl. Dan. t, 584. Kniph. Cent, 7. 2, 70. Darr. Nass, p. 172. Gramen Parnassi albo simplici flore. Bauh. Pin, 309. Lob. Ic. 603, Hepatica alba. Cord. Hist, 53. Pyrola rotundi-folia Palustris , flore unico ampliore, Moris. Hist. 3. p. SOS. 3S, 12. ¢. 10. fs 2°. Parnassia pleno flore , vulgaris ; Herbe du Parnasse, commune , a doubles fleurs ; Variété de Pespece à fleurs simples. Palustris. La premiere de ces es- eces croit naturellement dans des prés humides de plusieurs parties de PAngleterre , et principalement dans le Nord; mais on n’en voit point dans le voisinage de Londres , et en aucun endroit plus près qu'à l'autre côté de Warford, dans les prairies basses , près de Cassioberry, où l’on entrouveen grande quantité. Pleno flore. La seconde est une va- riété accidentelle de la premiere, qui a été trouvée sauvage, et trans- plantée dans des jardins ; mais elle est rare à présent , et on ne la voit que dans peu de jardins. Culture. On peut enlever ces plan- tes des endroits ot elles croissent, en PAR conseryant une bonne motte de terre à leurs racines, les mettre dans des pots remplis d’une terre fraiche, forte, et sans fumier , et les placer à l'ombre , où elles profiteront fort bien, et fleuriront chaque été, si Pon a soin de les arroser exactement dans les tems secs ; mais si lon met ces plantes en pleine terre, il faut que ce soit dans une plate-bande fort humide , eta l'ombre, sans quoi elles seroient bientôt détruites : elles exigent d’étrearrosées copieusement dans les tems secs, ainsi que celles des pots, pour leur faire produire de belles fleurs. . On peut les multiplier, en divi- sant leurs racines , dans le mois de Mars , avant qu’elles pous- sent de nouvelles feuilles ; mais il ne faut pas les diviser en trop petites parties ; car cela les empécheroit de donner des fleurs dans été suivant, Ces. racines doivent toujours être plantées dans une terre fraîche et forte ; mais elles ne profiteroient pas dans un sol riche et léger: il faut, au printems , les arroser constam- ment, sile tems est sec, sans quoi elles ne fleurissent point. On ne doit les diviser que tousles trois ans, afin qu’elles restent toujours fortes et vi- goureuses. Ces plantes fleurissent dans le mois de Juillet, et perfec- tionnent leurs semences a la fin dAout. Elles tirent leur nom du Mont-Parnasse, sur lequel on imagine qu’elles PAR qu’elles se trouvent : et comme le bétail s’en nourrit, on les nomme encore Herbe ou Gason, quoiqu’elles maient aucune ressemblance avec Pherbe commune; car leurs fleursap- prochent de celles de la Renoncule , et leurs feuilles. sont assez larges, oblongues et unies. PARONYCHIA. Voyez ILLECE- BRUM. PARTERRE. PARTERRE. Voyez JARDIN PARTHENIUM. Lin. Gen. Plant. 939. Partheniastrum Nissol. Act. Par. 1711. Dill, Gen. 13 ; Matricaire ba- tarde. Caracteres. La fleur est composée de fleurons hermaphrodites , et de demi-fleurons femelles, renfermés dans un calice à cinq feuilles éten- dues; les fleurs hermaphrodites qui forment le disque , ont un pétale tu- bulé , et découpé en cing parties sur ses bords; elles ont cing étamines semblables à des poils, aussi lon- gues que le tube, et terminées par des antheres épaisses ; le germe, qui est placé au-dessous de la fleur, est à peine visible; il soutient un style mince sans stigmat. Ces fleurons sont stériles. Les femelles, qui com- posent les rayons ou bordures, s’é- tendent au-dehors sur un côté en forme de langue; elles ont un germe Tome V, .ces fleurs succede PAR 441 gros, comprimé , et en forme de coeur, avec un style mince et cou- ronné par deux stigmats étendus: à une. semence applatie et en forme de cœur. Ce genre de plantes est rangé dans la cinquieme section de la vingt- unieme classe de LINNEE, quicom- prend celles qui ont des fleurons fe- melles et hermaphrodites sur lamème plante , et dont les fleurs males ont cing étamiries. Les especes sont: 1°. Parthenium hysterophorus , foliis composito-multifidis. Lin. Hort. Cliff, 442. Hort. Ups. 285. Roy. Lugd.- B. 86. Brown. Jam. 340; Matricaire ba~ tarde, avec des feuilles composées de plusieurs lobes. Absynthium Erysimi folio, ad achoa- varum Alpinum quodam modo accedens. Pluk, Alm. 8. t. 45. f. 3. Partheniastrum Americanum , Ams brosiæ folio. Niss. Act. 1711.p. 423. top BZcife 2 Partheniastrum Artemisia folio s flore alto. Hort. Elth. 15 2 ; Matricaire bâtarde , à feuilles d'Armoise ; Ab- sinthe d'Amérique, 2°, Parthenium integri-folium, foliis ovatis, crenatis. Lin. Hort. Cliff. 442. Gron. Virg. 147 ; Matricaire batarde a feuilles ovales et crenelées. Prarmica Virginiana , Scabiose Aus- triacæ foliis dissectis. Pluk, Alm, 308% LUGDEISS Ch. 15 210, fe Le Partheniastrum Helenii folio. Hort, Kkk 442 PAR Elth. 3025 Matricaire bâtarde, a feuilles d’Enule Campane ou d’Au- née. Hysterophorus. La premiere es- pece croit naturellement en grande abondance dans ’Islede la Jamaïque, et dans quelques autres établisse- mens de l’Amérique, où onlui donne le nom d’Absinthe sauvage, et où on la regarde comme vulnéraire. Integri-folium. La seconde se trouve en abondance dans plusieurs parties de l'Amérique Espagnole, d’où ses semences en ont été apportées en Eu- rope. La premiere est une plante an- nuelle qu’on seme sur une couche chaude, dans le commencement du printems. Quand les plantes pous- sent , on les transplante sur une autre couche chaude , à cinq ou six pou+ ces entrelles; on les arrose, et on les tient à ’ombre, jusqu’à ce qu’elles aient repris racine , ensuite on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds , en soulevant les vitrages de la couche chaques jour, ‘et on les arrose convenablement au moins chaques deux jours. Lorsque ces plantes commencent à se toucher , on les enleve avec pré- caution , en conservant une motte de terre à leurs racines; cn les met cha- cune séparément dans des pots rem- plis de terre riche et légere, et on les place dans une serre chaude , pour leur faire prendre facilement Pv ALS racine ; mais si l’on n’a pas cette commodité, il faut les mettre dans une situation chaude et abritée, et lestenir à ombre , jusqu’à ce qu’elles aient pris racine; après quoi on les expose avec d’autres plantes dures et annuelles à une exposition chaude, où elles fleuriront en Juillet, et don- neront des semences müres en Sep- tembre: mais sk la saison devient froide et humide, il sera prudent de conserver une où deux plantes dans une serre chaude ou sous un châssis élevé , pour en avoir des semences , eten conserver l’espece, en cas que celles du dehors viennent à man- quer. La seconde estune plante vivace, qui péritjusque sur terre enautomne, etrepousse au printems suivant. Ses semences m'ont été envoyées par le Docteur Thomas Date, qui Pa dé- couverte dans la Caroline Méridio- nale. On peut la multiplier en divi- sant ses racines en automne; elle supporte très-bien le froid de nos hivers ordinaires : elle feurit en Juil- let ; mais elle produit rarement de bonnes semences en Angleterre. Comme ces plantes ont peu d’ap- parence, on ne les cultive gueres que. pour la variété, PAS D’ASNE ou TussiLAGE. Voy. TussiLAGO Farrara, L. PASSERAGE , GRANDE ou Por P JAS VRÉE. Voy. Leerprum LaTiFo- LIUM. L. PASSERINA. Lin. Gen. Plant. 440. Thymelæa. Tourn. Inst. R. H. 594. Pluck. Sanamunda. Clus. ; VHer- e à PHirondelle; Sanamonde. Caracteres. La fleur n’a point de calice; elle a un pétale fané, avec un tube cylindrique gonflé au-dessous du milieu , et divisé au sommet en quatre parties étendues; elle a huit étamines velues, aussi longues que le limbe ou partie supérieure de la corolle, placées sur le haut du tube, et terminées par des’antheres pres- que ovales : elle a un germe ovale fixé sous le tube , avec un style mince, qui s’éleve sur un côté du sommet du germe , et qui est cou- ronné par un stigmat à tête, et garni de poils aigus sur chaque côté. Le germe se change dans la suite en une semence ovale à chaque bout, et renfermée dans uie capsule épaisse, ovale, et à une cellule. Ce genre deplantes est rangé dans la premiere section de la huitieme classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les feurs ont huit étami- nes et un style. Les especes sont : 1°. Passerina fili-formis, foliis linea- ribus , convexis, quafrifariam imbricatis, ramis tomentosis. Lin. Sp. Plant. 559. Berg. Cap. 130; Herbeal’Hirondelle, avec des feuilles linéaires, conyexes, PAS 443 imbriquées en quatre manieres, et des branches garnies de duvet. Thymelea Æthiopica fruticosa | fo- lis in longum striatis , surculis valde tomentosis. Pluk. Alm. 180. Thymelæa Ethyopica, Passerinæ fo- luis. Breyn, cent. 10. fig. 6; Laurier Epurge d’Ethiopie à feuilles d'Herbe à l’Hirondelle. | 2°, Passerina hirsuta , foliis carnosis extis glabris, caulibus tomentosis. Lin. Sp. Plant. 5.59; Herbe à l’'Hirondelle, à feuilles charnues , et unies en-des- sus , avec des tiges cotonneuses. Thymelea tomentosa , foliis Sedi mino- ris, Bauh. Pin, 461. Sanamunda. 3. Clus. Hist. 1. p. 893 la troisieme Sanamonde de CLu- SIUS, Sesamoides Bauh. Hise. 1. p. 595. 3°. Passerina ciliata , foliis lanceo- parvum Dalechampi, latis , subciliatis , erectis ; ramis nudis, Lin, Sp. Plant. 5593 Herbe à ?Hi- rondellez avec des feuilles en forme de lance, érigées et garnies de pe- tits poils , avec des branches nues, Passerina foliis lanceolatis, Hort. Cliff. 146.Roy. Lugd.- B. 208. Grom Orient. 126. Thymelea foliis Chamelee minoribus hirsutis. Bauh. Pin. 463. Thymelæa foliis oblongis , acutis , ad oras fimbriatis. Burm, Afric. 129. t. 47. firs Sanamunda. 1. Clus. Hist. 883 le premier Sanamonde de CLusrus, Kkk jj 444 P ARS Erica Africana, Rusci folio. Seb, Mus.2.p. 15.1. 12.f 9. 4°. Passerina uniflora , foliis lineari- bus, oppositis , floribus terminalibus so- litariis | ramis glabris. Lin. Sp. Plant. 60. Berg. Cap. 128; Herbe à ?Hi- rondelle, avec des feuilles linéaires et opposées , des fleurs solitaires qui terminent les branches, et des tiges unies. Thymelea foliis triquetris cruciatim oppositis , flore scriceo. Burm. Afr. 132. 148.1; 2. Thymelæa ramosa, linearibus foliis angustis, flore solitario. Burm. Afr. 131. tab. 48. fig. 13 Lauréole bran- chue , avec des feuilles étroites et Hnéaires , et des fleurs solitaires. Fili-formis. La premiere espece croit naturellement au Cap de Bonne-Espérance , d’où elle a été d’abord apportée dans les jardins de la Hollande ; elle s’éleve, avec une urge darbrisseau, à Ja hauteur de cing ou six pieds, et pousse , dans toute sa longueur , des branches éri- gees, tandis qu’ellés sont jeunes, mais qui, à mesure qu’elles grandis- sent , déclinent, et prennent une po- sition horisontale, sur-tout lorsque les petits rejettons de l'extrémité sont chargés de fleurs et de capsules, dont la pesanteur les fait encore pen- cher davantage : les branches sont couvertes d’un duvet blanc, sem- blable à de la farine, et sont très- garnies de feuilles fort étroites , PAS convexes, et placées les unes sur les autres en quatre rangs, comme des écailles de poisson ; de maniere que les jeunes branches paroissent être quarrées : les fleurs sortent aux extrémités des jeunes rejettons entre les feuilles , et sur chaque côté; elles sont petites , blanches, et peu apparentes : à ces fleurs succedent de petites capsules qui semblent être seches et fanées. Les fleurs pa- roissent dans les mois de Juin ët Juillet, etles semences mürissent en automne, Cette espece peut être multiplie par boutures, qu’on plante en été sur une planche de terre marneuse ; on les couvre de cloches, pour en exclure l’air; on lestient à ombre, et on les arrose de tems en tems? avec ce traitement, elles auront poussé des racines au bout de deux mois : alors on les enlevera; on les mettra chacune séparément dans de petits pots remplis d’uneterre molle et marneuse, et on les tiendra à l'ombre , jusqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles fibres; on les placera ensuite dans une situation abritée , où on les laissera jusqu’au mois d'Octobre , pour les transpor- ter alors dans Porangerie; car elles ne subsisieroient pas ici en plein air pendant Phiver. Elles n’exigent point d’autres soins que ceux qu’on donne aux Myrtes et autres plantes dures de l’orangerie, Comme cette PA'S plante conserve son feuillage pen- dant toute année , elle fait une belle variété dans lorangerie en hiver. On peut aussi la multiplier par ses graines , qu’on seme en automne aussi-tot qu’elles sont mures , parce qu’elles réussissent alors plus cer- tainement qu’en aucune autre sai- saison de lPannée : on les répand dans de petits pots remplis de terre légere; et si on les tient dans une vieille couche de tan , sous un chàs- sis ordinaire pendant Vhiver, les plantes pousserontau printems : alors on les traitera comme les plantes de boutures ; mais celles de semences deviennent plus droites, et parois- sent plus belles que ces dernieres. Hirsuta, La seconde espece croît naturellement en Espagne et en Portugal; elle a des tiges d’arbris- seau qui s’élevent à une plus grande hauteur que celles de la précédente; ses branches sont plus étendues, et couvertes d’un duvet farineux ; elles sont garnies de feuilles courtes, épaisses, succulentes, et disposées Pune sur Pautre comme des écailles de poisson. Ces feuilles sont unies et vertes en-dessus , mais couvertes de duvet en-dessous ; ses fleurs sont petites et blanches comme celles de la précédente, et paroissent à-peu- près dans le même tems. Cette plante résiste en plein air dans les hivers ordinaires, si elle est PAS 44 placée dans un sol sec, et à une ex- position chaude; mais comme elle est souvent détruite par les fortes ge- lées , ilest nécessaire d’en conserver deux plantes dans des pots, et de les abriter en hiver , pour en perpé- tuer l’espece. On peut la multiplier par boutures , comme la précédente. Ciliata. La troisieme se trouve encore en Espagne et en Portugal , ainsi qu'au Cap de Bonne+Espé- rance; ellea une tige d’arbrisseau , qui s’cleve ala hauteur de cing ou six pieds, et qui pousse à son extré- mité plusieurs branches nttes et garnies de feuilles oblongues, éri- gées et velues : ses fleurs sont petites, blanches, et sortent entre les feuilles aux extrémités des branches; elles paroissent en Juin: mais elles ne produisent point de semences en Angleterre. On peut multiplier cette espece par boutures comme les deux précédentes , et elle exige le même traitement. Uriflora. La quatrieme, qui est originaire du Cap de Bonne-Espé- rance, a une tige basse d’arbrisseau, d’un pied au plus de hauteur , qui se divise en plusieurs branches minces, lisses, étenduesau-dehors de tous cô- tés , et garnies de feuilles fort étroites , opposées, d’un vert foncé, et sembla- bles. à celles du Sapin, mais plus étroites : ses fleurs sont solitaires aux extrémités des branches, et sont plus grosses que celles de la précédente; 446 PAS le haut du pétale est étendu , et pres- que plat. Ces fleurs sont de couleur pourpre , et paroissent vers le méme tems que celles des précédentes. Cette espece peut être multipliée comme les autres, et elle exige le même traitement que la premiere. PASSE-ROSE , MAUVE-ROSE D’OUTRE-MER ou DE TREMIER. Voy. ALCEA ROSEA, PASSE-VELOURS ou AMARAN- THE. Voy. AMARANTHUS CAUDA- tus. L, PASSIFLORA, Lin. Gen. Plante. 910. Granadilla. Tourn. Inst. R. H. 240; Fleur de la Passion , Grena- dille. Caracteres, Le calice de la fleur est uni, coloré, et a cinq feuilles ; la co- rolle a cing demi-pétales en forme de lance, larges, unis et obtus; le nectatre a une triple couronne ; le dehors , qui est plus long , est atta- ché en-dedans des pétales; mais il est plus large, et serré au-dessus : la fleur a cing étamines fixées par leur base à la colonne du style qui est an- nexé au germe ; elles s’étendent au- dehors horisontalement , et sont ter- minées par des antheres oblongues, obtuses et penchées. Le style forme une colonne érigée et cylindrique, sur le sommet de laquelle est un germe ovale, avec trois petits styles qui s'étendent en-dehors, et sont *PEANS couronnés par des stigmats à tête; le germe se change dans la suite en un fruitovale, charnu , et a une cel- lule placée à extrémité du style, et remplie de semences ovales , fixées longitudinalement à la peau. Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la vingtie- me classe de LINNEE, avec celles dont les parties mâles et femelles sont jointes ensemble , et dont les fleurs ont cing étamines. Les especes sont: 1°. Passiflora incarnata , foliis trilo- bis, serratis. Amen. Acad. vol.1.p.230, Hort. Ups. 278. Gron.V'irg. 140 ; Fleur de la passion, avec des feuilles à trois lobes, sciées. Granadilla Hispanis , flos Passionis Ttalicis, Hern. Mex. 888. t, 888. Raii Hist. 649 ; la Grenadille des Espa- gnols, et la fleur de la Passion des Traliens,ordinairementappelée Fleur de la Passion , à trois feuilles. Clematis trifolia , flore Roseo cla- vato. Bauh. Pin. 301. Clematis trifolia, sive Flos passionalis, flore viridi. Moris, Hist. 2. p.6. S. 1. 11. Je 93 Balsamina Indica, repens, triphylla , sive folio hastato. Ambr. Phyt. 89. f. 90. Murucuia Mali-formis alia. Marcgr. Bras. 71. 2°. Passiflora caerulea , foliis palma tis, integerrimis. Amen, Acad. vol. x, Pp: 23.f. 20. Hort. Ups. 278. Gouan. Monsp. 476. Fabric. Helmst, 350 PAS Knorr. Del. 1. t. P. Kniph. cent. 2. 2. 503 Fleur de la Passion, avec des feuilles entieres et en forme demain ouverte. Clematis q uingue - folia Americana. sivè flos Passionis. Rob. Ic. Granadilla Pentaphyllos , flore cœ- ruleo magno. Boërrh. Ind. Alt. 2. p. 81; Fleur de la Passion ou Grenadille a cing feuilles, avec une fleur grosse et bleue, ou la Fleur de la Passion commune. Flos Passionis major pentaphyllus. Sloan. Jam. 104. Hist. 1. p. 229. Raï Suppl. 339. 3°. Passiflora lutea, foliis trilobis , cordatis, æqualibus, obtusis , glabris, in- tegerrimis. Aman. Acad. v. 1. p. 224. f. 13. Gron. Virg. 1403; Fleur de la Passion, avec des feuilles en forme de coeur, et à trois lobes égaux, unis, obtus et entiers. Passiflora foliis cordatis , trilobis, in- tegerrimis , glabris , lateribus ungulatis. Hort. Cliff. 421. Ray. Lugd.-B. 261. Passiflora foliis trilobis , integerrimis, laciniis semi-ovatis, acutis, integerrimis, glabris. Gron. Virg. x. p. 112. Clematis passionalis triphyllos , flore Zuteo. Moris. Hist. 1. p. 7. Ss I. r. aif Flos Passionis minor , folio, in tres lacinias, non serratas , minis profundas diviso. Sloan. Jam. 104. Hist. 1. Pr231. Granadilla folio tricuspidi , flore PAS 447 parvo flavescente, Tourn. Inst. R. H. 240; Grenadille avec une feuille a trois pointes , et une petite fleur jaune. 4°. Passiflora glabra, foliis trilobis , integerrimis , lobis sub-lanceolatis , in- termedio productiore. Aman. Acad, vol. 1. p. 229; Fleur de la Passion, avec des feuilles à trois lobes , entieres, un peu en forme de lance, et dont le lobe du milieu est un peu plus long que les autres. Flos Passionis minor , folio in tres La. cinias non serratas profundius diviso , flore luteo. Sloan. Cat. Jam. 104 ; Fleur de la Passion , plus petite, avecune feuille profondément divisée en trois segmens non sciés , et une fleur jaune. Clematis Indica, folio angusto, trifido, fructu Olive-formi. Plum. Amer. 70. Faroe 5°. Passiflora Suberosa , foliis trilo- bis, integerrimis, glabris,cortice Suberoso, Amen. Acad, 1. 226. Jacq. Hort. t. 163 ; Fleur de la Passion, avec des feuilles a trois lobes, unies et entieres, etune écorce semblable a du Liége. Passiflore affinis, Heder@ folio, Ame- ricana. Pluk. Alm. 202. 1, 210. fi 4 Flos Passionis Curassavicus , folio glabro., trilobato , et angusto , flore fla- vescente et omnium minimo. Par. Bat, Pluck, Alm. 282; Fleur de la Passion* de Curacao, avec une feuille unie, à trois lobes , et étroite, qui produit 448 PAS une fleur jaune , et la plus petite de toutes. 6°. Passiflora Olivæ-formis , foliis hastatis, glabris , petalis florum angus- tioribus ; Fleur de la Passion, avec des feuilles unies, et en forme de hallebarde, ayant des pétales étroits aux fieurs. Granadilla folio amplo tricuspidi , fructu Oliva- formi. Tourn, Inst. RH. 240 ; Grenadille avec une large feuille à trois pointes, et un fruit comme une Olive. 7°. Passiflora fetida , foliis trilobis , cordatis ; pilosis , involucris multifido- capillaribus. Amen. Acad. 1, p. 228. f.17; Fleur de la Passion, avec des feuilles a trois lobes en forme de cœur, et velues, dont Penveloppe de la fleur est composée de plusieurs folioles capillaires. Flos Passionis albus, reticulatus. Herm, Par. 173. f- 173. Granadilla fætida , folio tricuspidi yilloso , flore albo, Tourn. Inst. R. H. 240 ; Grenadille fétide, avec une feuille à trois lobes velus, et une fleur blanche. Clematis Indica , -hirsuta, fœtida. Plum, Amer, 71. f. 86. 8°. Passiflora variecata , foliis hasta- tis, pilosis , amplioribus , involucris mul- tifido-capillaribus ;F leur de la Passion, avec de larges feuilles, couvertes de poils, et à pointe de hallebarde, dont les enveloppes sont com- PAS posces de plusieurs segmens capil- laires. Passiflora vesicaria Hederacea , foliis lanuginosis, odoreterro, filamentis florum ex albo et purpureo variegatis. Pluk, Alm, 382.1 104. f. 1. Granadilla fetida , folio tricuspidt villoso , flore Purpureo, variegato, Tourn. Inst. R. H.2413 Grenadille avec une feuille a trois lobes velus, et une fleur panachée de pourpre. 9°. Passiflora holosericea, foliis tri- lobis, tomentosis , basi utrinquè denticulo reflexo. Amen. Acad. 1.p.220.f.153 Fleur de la Passion, avec des feuilles à trois lobes , cotonneuses, etun peu dentelées à chaque côté de la base, qui est réfléchie. Passiflora foliis cordato-trilobis , inte- gerrimis , basi utrinquè denticulo reflexo. Hort. Cliff. 432. Roy. Lugd.- B. 261. Granadilla folio hastato, holosericeo , petalis candicantibus , fimbrits ex pur- pureo et luteo varius. Martyn. Dec. 515 Grenadille avec une feuille soyeuse , et a pointe de hallebarde, et des fleurs dont les pétales sont blancs, et panachés de pourpre et de jaune, 10°. Passiflora capsularis , foliis bi- lobis , cordatis, oblongis , petiolatis. Lin, Sp. Plant. 957 ; Fleur de la Passion , avec des feuilles oblongues, en forme de cœur, à deux lobes, et postés sur des pétioles. Granadilla flore suavè rubente, fo- lio bicorni. Tourn. Inst. R. H. 241; Grenadille PAS Grenadille à fleur d’un rouge tendre; ayant une feuille à deux cornes. 11°, Passiflora vespertilio, foliis bi- Lobis, basi rorundatis, bi-glandulosis, lo- bis acutis, divaricatis , subtàs punctatis. Amen, Acad. 1.p. 223. f. 113 Fleur de la Passion, avec des feuilles à deux lobes , ayant deux glandes glo- bulaires à leur base, et dont les lobes sont aigus, éloignés Pun de Pautre, et ponctués en-dessous.. Granadilla bicornis , flore candido , filamentis intortis, Hort, Elth. 164. tab. 137. f. 164 ; Grenadille avec une feuille à deux cornes, une fleur blanche, et des filamens ou vrilles torses. 129. Passi Lobis , basiemarginatis , lobis linearibus, ra normalis , foliis bi- obtusis , divaricatis , intermedio obsoleto mucronato. Amen. Acad. 5. p. 248. Brown. Jam. 328. n. 11; Fleur de la Passion Mec des feuilles à deux lo- bes , linéaires et obtus , dont la base est échancrée , qui sont éloignés Pun de Pautre, et qui ont leur milieu comme usé et en pointe, Coanenepilli seu Contrayerva. Her- nand. Mex. 301 ;.Grenadille, appelée Coanenepille ou Contrayerva par Hernandes. 13°. Passiflora bicorna , foliis bilobis, glabris , rigidis , basi indivisis; Fleur de la Passion , avec des feuilles roi- des, unies, et à deux lobes, qui ne sont point divisés à leur base. Granadilla folio bicorni, glabro, rigido, Tome V, PAS 449 flore albo, Houst. MSS. ; Grenadille avec une feuille à deux cornes ; roide et unie , et une fleur blanche. 14°. Passiflora Murucuia, foliis bi-lo- bis, transversis,amplexicaulibus. Amen. Acad. 1. p. 222. f. 8; Fleur de la Pas- sion , avec des feuilles à deux lobes, transyersales et amplexicaules. Passiflora perfoliata. Lin. Syst Plant, tom. 4. p. 49. Sp. 9. Murucuia folio lunato. Tourn. Inst. R. H. 251; Murucuia à feuilles en forme de croissant. Flos Passionis perfeliatus sive Pert- clymeni perfoliati folio. Sloan. Jam. 104. Hist. 1. p. 230. t. 142. f. 3. 4. Rau Suppl. 342. 15°. Passiflora Mali-formis , foliis in- divisis, cordato-oblongis, integerrimis,pe- tiolis bi-glandulosis , involucris integer- rimis. Amen, Acad. 1. p. 220. fo $$ Fleur de la Passion , avec des feuilles non divisées, en forme de coeur , oblongues , entieres , ayant deux glandes aux péticles, et des enveloppes entieres aux fleurs. Clematis Indica latifolia , flore cla- vato , fructu Mali-formi. Tourn. Inst, R. H. 241; Grenadille à larges feuilles , avec un fruit en forme de Pomme , ordinairement appelée Grenadille dans les Indes Occidentales. 16° Passiflora Lauri-folia, foliis in- divisis , ovatis , integerrimis , petiolis bi- glandulosis , involucris dentatis. Amen, Acad. 1, p. 220. f. 6. Jacq. Obs. 1. P+ 35. Hort. t, 162; Fleur de la Pas- Li 459 PA'S sion, avec des feuilles non divisées, ovales et entieres, dont les pétioles ont deux glandes, et les enveloppes des fleurs sont dentelées, Clematis Indica , fructu Citri-formi , foliis oblongis. Plum. Amer. 64. f. 80. Rau Suppl. 341. Granadilla fructu Citri-formi, foliis oblongis. Tourn, Inst. R. H. 241; Grenadille avec un fruit en forme de Citron, etdes feuilles oblongues , ordinairement appelée dans les Indes Occidentales , Limon aquatique ou Pomme de Lianne. Marquiaas. Mer, Surin. 21.t. 21. 17°. Passiflora cupræa, foliis indivi- SIS, OVatis ,integerrimis , petiolis equali- bus. Amen. Acad. vol. ¥. p. 219. f.33 Fleur dela Passion , avec des feuilles non divisées, ovales et entieres , et des pétioles égaux. Granadilla Americana , fructu sub- rotundo , corolla floris erecta , petalis Amené fulvis, foliis integris. Martyn, cent, 1, p. 37-f. 373 Grenadille d’A- mérique , avec un fruit presque rond, les corclles des fleurs érigées, les pétales dune belle couleur de cuivre, et des feuilles entieres. Granadilla flore cupreo, flore Olivi- formi. Dill. Elth. 165 , t 138. fi 165. 18°. Passiflora serrati-folia , foliis indivisis, serratis, Aman, Acad. 1. py 217. f. 1. Jacq. Hort. f, 10; Fleur de la Passion , avec des feuilles non di- yisées , et scices. Granadilla Americana, folio oblongo, PAS leviter serrato, petalis ex viridi rubes« centibus. Mart. cent, 1. p. 36. f. 353 Grenadille d'Amérique , avec des feuilles oblongues , légerement sciées, et des pétales d’un rouge verdatre. 19°. Passiflora multiflora , foliis indivisis, oblongis, integerrimis > floribus confertis. Aman. Acad. 1. p.221.f.7; Fleur de la Passion , avec des feuilles non divisées , oblongues et entieres, et des ‘fleurs rassemblées en ‘pa- quets. Granadilla , flore minore corymboso, Plum. Spec. 7. F Clematis Indica polyanthos, odora- tissima, Plum, Amer. 75. tab. 90. Rait Suppl. 343 ; Clematite des Indes, à plusieurs fleurs très-odorantes. 20°, Passiflora quadrangularis , fo- lis indivisis , sub-cordatis , integerrimis, petiolis sex-glandulosis , caule membra- naceo , tetragono. Lin. Sp. Plant. 1356. Jacq. Amer. 231. f. 143 ; Fleur de la Passion , avec des feuilles non divi- sces , presque en forme de coeur, et entieres , ayant six glandes aux pé- ticles, et une tige quarrée et mem- braneuse. ; i _ Passiflora foliis amplioribus, cordatis, petiolis glandulis sex , caule quadran- gulo, alato. Brown. Jam, 327 ; Fleur de la Passion, avec des feuiiles trés- grandes et en forme de cœur, six glandes aux petioles, et une tige quadrangulaire et aiîlée. Incarnata, La premiere espece PLAS a croît naturellement en Virginie, et dans d’autres parties de l'Amérique Septentrionale. Toutes les especes ont d’abordété connues en Europe; mais elles n’ont été communes dans les jardins anglois que depuis quel- ques années. La racine de celle-ci est vivace ; mais sa tige est annuelle, Dans l'Amérique Septentrionale, elle périt jusques sur terre chaque hiver , ainsi qu’en Angleterre , a moins qu’elle ne soitconservée dans une serre chaude ; ses tiges minces, et de quatre ou cinq pieds de hau- teur, sont garnies à chaque nœud de vrilles qui s’attachent à toutes les plantes voisines , et leur-four- nissent un ‘soutien. À chaquenœud sort une feuille sur un pétiole court. Ces feuilles ont, pour la plupart, trois lobes oblongs , qui se joignent à leur bâse;-.mais les deux latéraux sont quelquefois divisés, dans une partie de leur longueur, en deux segmens étroits , qui leur donnent Papparence de feuilles à cinq lobes ; elles sont minces, d’un vert clair , et légerement dentelées sur leurs bords : les fleurs naissent aux nœuds de la tige , pres des pétioles des feuilles ; elles sont soutenues sur des pédoncules longs et déliés , et se succedent à mesure que les tiges s’élevent en été. L’enveloppe de la fleur est composée de cing feuilles oblongues , terminées en pointe émoussée, d’un vert pale, et qui PA'S 45T laissent voir, en s’ouvrant, cing au- tres feuilles ou pétales blancs, avec une frange ou un double cercle en rayons de couleur pourpre ,, placé autour du style. Le rang du bas est le ee : dans le centre ,-$’éleve un style en forme de colonne, avec un germe rond au sommet, entouré vers le bas , où le style est fixé, par cing étamines plates ; -écartéés de tous côtés, et qui soutiennent cha- cune une anthere oblongue, suspen- due vers le bas, et couverte en-des- sous d’une poussiere jaune. Les fleurs ontune odeur agréable ; mais elles durent peu de tems; car elles:s’ou- vrent le matin, et se fanent le soir , pour ne plus reparoitre ; elles sont remplacées par d’autres , qui sortent des nœuds de la tige au-dessus des premieres. Quand la fleur est fanée, le germe, qui est rond, se gonfle, et devient un fruit aussi gros qu’une Pomme ordinaire , d’une couleur d'Orange pale , lorsqu'il est mir , et qui renferme plusieurs semences ru- des etoblongues dans une chair d’une saveur douce. Cette espece se multiplie commu- nément par ses graines , que l’on ap- porte de Amérique ; car elles ne mürissent pas souvent en Angleterre, quoique faie eu quelquefois plu- sieurs fruits parfaitement murs sur des plantes qui avoient été plongées dans une couche de tan, sous un châssis profond: : mais celles’ qui Lil ij 452 PAS restent exposées en plein air, ne produisent point de fruits ici: on les seme sur une couche de chaleur modérée, qui fera pousser les plan- tes beaucoup plutôt que si on les Jaissoit en plein air ; elles ont aussi plus de tems pour acquérir de la force avant Vhiver, Quand les plantes ont poussé jus- qu’à la hauteur de deux ou trois pou- ces , on les enleve avec précaution; on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une bonne terre de jardin potager; on les plonge dans une couche de chaleur tempé- rée , pour leur faire prendre racine , et les faire avancer, et on les accou- tume ensuite par dégrés au plein air, auquel on les expose entierement pendant Pété ; mais en automne , on les place sous des vitrages, de ma- niere qu’elles soient à labri des ge- lées , et qu'on puisse les exposer au plein air dans les tems doux. Au printems suivant, on peut enlever des pots quelques-unes de ces plan- tes , et les mettre dans une plate- bande chaude, où chaque hiver on aura soin de les couvrir avec du tan. Elles subsisteront ainsi plusieurs an- nées ; leurs tiges périront en au- tomne ; mais au primtems suivant, leurs racines en pousseront de nou- velles , qui fleuriront très-bien dans les années chaudes. Celles qui sont en pots, doivent être placées sur une couche de tan ; quelques-unes PAS pourront produire du fruit, On mui- uplie ici cette espece, en marcottant , au commencement de Juin , les branches des plantes qui sont en pots: elles prendront racine vers la fin d’Août. Cærulea, Quoique la seconde n’ait été apportée que depuis peu en An- gleterre, elle y est cependant au- jourd’hui la plus commune de tou- tes. Elle croît naturellement dans le Brésil; mais elle est assez dure pour profiter en plein air, sans être en- dommagée, si ce n’est dans les hi- vers durs , qui détruisent commu- nément ses branches, et quelque- fois ses racines. Elle s’'éleve en peu d'années à une grande hauteur , lors- qu'on lui fournit un soutien. Fai vu quelques-unes de ces plan- tes dont les branches avoient plus de quarante pieds de longueur. Les tiges de cette espece deviennent presque aussi grosses que le bras, et sont couvertes d’une écorce de cou- leur pourpre , sans être fort ligneuses.. Les rejettons de ces tiges croissent souvent de douze ou quinze pieds dans un été ; ils sont très-minces, et se penchent jusqu’à terre, st lon ne les fixe point; ils s’entremêlentalors, et paroissent fort désagréables à fa vue. Ces branches sont garnies à chaque nœud d’une feuille en forme de main, composte de cinq lobes unis etentiers, dont celutdu milieu, quiest'le plus grand, a presque PAS ‘ quatre pouces de longueur sur tn de largeur au milieu; les autres di- minuent par dégrés , et les deux ex- térieurssontsouvent diyiséssur leurs cotés en deux plus petits segmens ; Jeurs petioles ont près de deux pou- ces de longneur, etsontaccompagnés de deux petites feuilles ou oreilles qui embrassent les tiges de leur ba- se ; du même nœud sortune vrille longue, quis’entortille autour des plantes voisines, pour supporter les tiges : ses fleurs naissentaux mêmes nœuds qui produisent les feuilles ; elles sont soutenues par des pédon- cules de trois pouces de longueur : leur enveloppe extérieure est com- posée de trois feuilles concaves, ovales, d’un vert plus pâle que les feuilles de la plante, et un peu plus longues que la moitié du calice ou godet , qui est formé par cinq feuil- les émoussées , oblongues , et d’un vert trés-pale. Ce calice renferme cinq pétales à-peu-près de la taille et de la grandeur de celles du calice, et postées alternativement entr’elles ; du centre de la fleur s’éleve une espece de colonne semblable à une massue épaisse, et d’un pouce en- viron de longueur, au sommet de laquelle est un germe ovale; à sa base s'étendent horisontalement cinq éta- mines en forme d’alêne, et termi- nées par des antheres oblongues , larges, fixées par lemilieual’étamine, inclinées vers le bas, qui peuvent se P £A:TS 453 mouvoir sans se détacher, et cou- vertes d’une poussiere jaune : à côté du germe sélevent trois styles min- ces, de couleur tirant sur le pour- pre, d’un pouce environ de lon- gueur , écartés l’un de lautre, et terminés par des stigmats émoussés 5 autour du bas de la colonne sont deux rangs de rayons, dont l’inté- rieur , qui est le plus petit , est di- rigé. en-dehors et vers le haut de la colonne; ils ont presque la moi- ué de la longueur des pétales, et s’é- endent à plat au-dessus. Ces rayons sont composés d’un grand nombre de filamens minces, d’une couleur pourpre au fond , et bleue au-de- hors. Les fleurs ont une odeur agréa- ble; elles ne durent qu’un jour , et se fanent ensuite ; le germe , qui est placé au sommet de la colonne, se gonfle , et devient un fruit gros, large et ovale, de la forme et de la grosseur d’une Prune de Mogul, et dun jaune pale, quand il est mir. Ce fruit contient une pulpe un peu douce , mais désagréable, dans la- quelle se trouvent des semences oblongues. Cette plante commence à fleurir dans les premiers jours du mois de Juillet, et continue à pro- duire des fleurs journellement, jus- qu'à ce que les gelées d’automne les arrêtent. On peut la multiplier par ses graines , qui doivent être semées comme celles de la premiere espece, 454 PAS On traite aussi de même les plantes qui en proviennent, jusqu’au prin- tems suivant; alors on les retire des pots*, pour les placer contre une muraille bien exposée, etassez hau- A à ; * tes pour qu'elles puissent y «étendre leurs jets, qui, sans célas rétomr beroient, s’entreméleroiént , et au- roient une mauvaise apparences Cette plante peut sérvira couvrir ‘desi murs de batimeris{ quand elle -est bie enracinée il sufitcde pa- lisser ses jets exactément; pour les ‘empêcher de tomber ; et si Phiver devient due, de répandre du terreau sur leurs racines: la gelée n’y pénetre “pas: On couvre' aussi ‘leurs branches avec des nattes , du chaume de Pois, ‘de la paille, ou quelqu’auire litiere légere , pour les préserver des ri- gueurs du froid. On doit oter ces couvertures dans’ des tems’ doux, sans quoi les branches se moisi- roient ; ce qui leur feroit plus de tort que la gelée. On taille ces plantes au printems , en retranchant toutes les ‘branches foibles ;'et'en raccourcissant les plus fortes a qua- tre ou cinq pieds , pour leur faire pousser des jets vigoureux , qui fleu- rissent dans l’année suivante. On multiplie aussi cette espece, en marcottant ses branches , qui, dans une année, auront poussé d’assez fortes racines pour être sépa- rées des anciennes plantes , et trans- ° RAS plantées à demeure. Leurs,boutures prennent aussi racine 5. ston les plante dans un sol marneux et pas trop ferme, au printems., avant qu'elles aient commencé a pousser. En lesicouvrant de cloches pour en exclure lair, ellesoréussissent beau- coup mieux que de’toute autre ma- niere. Quand elles poussent des re- jettons , on leur'donne de Pair, pour | es ‘empêcher de s’affoiblir ;et'on les traite ensuite comme les JE imärcôttes. | «321: 801 Les plantés de marcottes ow de boutures ne produisent point ‘de fruits aussi abondamment que celles &uw’on éleve de semences : et j'arre- marqué qu'après les avoir multi- pliées ainsi déux ou trois fois de suite, elles deviennent presque tou- jours stériles ; ce qui arrive aussi à toutes lés’autres plantes. 2115 : 12 Lorsque, dans un hiver: rigou- reux, les tiges de ces plantes’ péris- sent jusques sur terre, leurs racines en poussent souvent de nouvelles dans l’été suivant: c’est-pourquoi il ne faut pas les déranger; cépen- dant ces racines ‘courent moins de risque quand on les couvre avec du terreau , quoique leurs tiges soient également détruites: : Il y'a une variété de cette espece, dont les lobes des feuilles sontbeau- coup plus étroits, et divisés presque jusqu’au bas : ses fleurs paroissent plus tard dans l'été, et leurs pétales — Fe At SE. sont plus étroits, et d’un blanc plus pur: mais comme je ne la regarde que comme une variété séminale dé la seconde , je n’en donnerai pas une plus longue description. Lutea. La troisieme espece, qui est originaire de la Virginie et de la Jamaïque , a une racine vivace et rempante , de laquelle sortent plu- sieurs tiges foibles detrois ou quatre pieds de haut, et garnies de feuilles fort ressemblantes a celles du lierre, et presque aussi larges, mais d’un vert clair ou pâle , et de peu de con- . sistance : ses fleurs sortent des ais- selles des tiges sur des pétioles min: ces, et d’un pouce et demi de lon- gueur ; elles ont àleur base des vril- les trés-minces, qui s’attachent aux supports voisins: ses fleurs sont d’un jaune pâle ; et de la largeur d’une piece de douze sous, lorsqu'elles sont épanonies, mais de peud’apparence. Cette plante peut être multipliée par ses racines rempantes , que l’on di- vise en Avril , pour les mettre dans les-plâces qui leursont destinées. On les plante dans une plate-bande chaude , et ‘on les traite comme celles de la: premiere espece. J’en ai conservé quelques-unes au jardin de Chelséa, pendant plusieurs an- nées , dans une plate-bande, à Pex- position du sud-ouest; mais elles furent toutes détruites par la gelée de 17740. Glabra. La quatrieme se trouve à Pe A S 455 la Jamaïque ; elle a une racine vi- vace, de laquelle sortent plusieurs tiges minces de-quatre ou cinq pieds de haut, dont les nœuds sont à qua- tre ou cing pouces l’un de l’autre ; de chacun de ces nœuds sort une feuille , une vrille, et une fleur : les feuilles ont trois lobes, dont celui du centre à trois pouces::de:lon- gueur surlun de largeur au milieu, et. les deux latéraux ont environ deux pouces sur neuf lignes de large ; ils sont minces, et d’un vert clair : les fleurs sont plus petites que celles des, précédentes ,, de couleur verdûtre ;- et), produisent un fruit ovale ,; de la -grosseur d’une petite Olive, et de couleur de pourpre, lorsqu'il est mdr. Suberosa. La cinquieme , qui naît spontancment dans la plupart des Isles de Amérique, s’éleve , avec une-uge foible , à vingt pieds dé hauteur, Quand les tiges vieillissent, leur écorce devient épaisse et spon- gieuse comme celle du liége ; et se fend de la même maniere. Les plus petites branches ontune écorce unie, et sont garnies à chaque nœud de feuilles lisses et postées sur des pé- tioles fort courts ; elles ont trois lo- bes, dont celui du milieu est beau- coup plus large que ceux de côté ; de maniere qu’elles ressemblent à une pointe de hallebarde : ses fleurs son petites , d’un jaune yerdatre, et produisent un fruit petit, ovale, 456 PAS et d’un pourpre foncé , quand il est mur. Olive-formis. La sixieme espece croit, sans culture, en Amérique ; elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges minces de huit ou dix pieds de hauteur , et garnies de feuilles vertes, lisses, soutenues sur de minces pétioles, et légere- ment découpées en trois lobes ter- minés en pointe aiguë, et en forme de hallebarde : le lobe du milieu est posté obliquement sur le pétiole: les fleurs naissent aux ailes des feuilles sur des pédoncules fort courts, et sont d’un jaune pâle ; leurs pétales sont fort étroits , et plus longs que ceux des deux especes précé- dentes : le fruit est plus petit, d’une forme ovale, et d’un pourpre foncé, quand il est mur, Fetida. La septieme croît naturel- lement dans la plupart des Isles de PAmérique, où les Colons Anglois Pappellent Love in a mist; c’est-à-dire, Amour dans un brouillard : sa racine est annuelle; ses tiges s’élevent à la hauteur de huit ou dix pieds ; quand on leur fournit un soutien; elles sont canelées et velues ; ses feuilles sont en forme de cœur, et divisées en trois lobes, dont celui du milieu a trois pouces de longueur sur un et demi de largeur, et ceux de côté sont plus courts, mais plus larges, et couverts d’un poil brun et court. Les vrilles sortent des mêmes nœuds PAS que les feuilles, ainsi que les fleurs, dont les pédoncules ont deux pouces de longueur, sont velus , et assez forts: le calice de la fleur est com- posé de filamens minces et velou- tés , de la forme à-peu-près d’un fi- let, plus longs que les pétales, et qui s’élevent autour, de maniere que les fleurs ne sont pas fort visi- bles à une certaine distance ; elles sont blanches , et de peu de durée: leur structure est la même que celle des auires especes ; elles sont rem- placées par un fruit ovale, brunatre y de la grosseur d’une petite Pomme de Pepin dor , d’un vert jaunètre, et renfermé dans le calice à filet. On multiplie cette plante par ses graines , qu’on répand sur une cou- che chaude , dans le commencement du printems ; quand les plantes sont. en état d’être enlevées, on les met cha- cune séparément dans de petits pots remplis d’une terre légere de jardin potager ; on les replonge dans une autre couche chaude ; on les tient à Pabri du soleil, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les traite ensuite comme les autres plantes qui viennent des mêmes con- trées , en observant de leur donner des pots plus larges, à mesure que les racines augmentent, Quand ces plantes sant devenues trop grandes pour pouvoit Cue contenues sous les vitrages de la couche, on les met dans une Caisse de vitrage aërée, où elles PAS elles seront à l'abri du froid, et où l'on pourra leur donner de Pair dans les tems chauds. Ces plantes fleuris- sent dans cette situation pendant le mois de Juillet, et leurs semences mürissent en automne. Toutes les parties de cette plante répandentune odeur désagréable, quand on les touche. Il y en a une variété de celle-ci, à moins que ce ne soit une espece distincte , à feuilles veloutées, et moins larges que celles de la pré- cédente: la feuille entiere ressemble plus à une hallebarde, et celles qui croissent vers le haut destiges ont de trés-petites dentelures ; de sorte qu’elles paroissent être simples et sans lobe : les fleurs sont aussi plus petites, mais de la méme forme, et les racines sont dune plus courte durée , ce qui me porte à croire que c’est une espece distincte, Variegata. La huitieme ayant quel- que ressemblance avec la septieme, plusieurs personnes lont regardée comme n’en étant qu’une variété ac- cidentelle; mais iln’est pas douteux qu’elle ne soit une espece différente. Les tiges de celle-ci s’élevent à plus de vingt pieds de haut, et subsis- tent deux ou trois ans; ses feuilles sont plus larges , mais de la même forme, et veloutées ; ses vrilles sont très-longues , ainsi que les pédon- cules des fleurs, qui sont unies sans Tome V. PAS 457 être veloutées comme les premieres: le calice de la fleur est en filet , mais moins long que celui de lespece précédente ; les fleurs sont plus lar- ges , et leurs rayons sont d’un bleu plus clair ; le fruit est beaucoup plus petit et plus rond; et quand il est mur, il devient d'un jaune foncé. Holosericea, La neuvieme , que le Docteur HousToun a trouvée à la Vera-Cruz, est une plante vivace ; ses tiges s’élevent à vingt pieds de hauteur , et se divisent en plusieurs branches minces, et couvertes d’un coton doux et velouté; ses feuilles sonten forme de hallebarbe, de trois pouces de longueur sur un et demi de large à leur base , d’un vert clair, molles , soyeuses au toucher , et pla- cées obliquement sur leurs pétioles : ses fleurs naissent aux ailes des feuilles comme celles de la précé- dente, et ne sont pas à moitié aussi larges que celles de ‘la seconde, quoique de la même forme. Les pé- tales sont blancs, et les rayons ou filamens sont d’un pourpre mêlé de jaune ; le fruit est petit, rond et jaune , lorsqu'il est mtr. Capsularis, La dixieme , qu’on rencontre à la Jamaïque, est aussi vivace ; ses tiges sont minces, de vingt pieds de hauteur, quand on leur fournit un soutien, et divisées en plusieurs branches foibles ; les Mmm 458 PAS feuilles , les fleurs et les vrilles sor- tent des mêmes nœuds: les feuilles ont quatre pouces de longueur sur trois de large; elles sont arrondies à leur base en forme de cœur , mais terminées à leur extrémité par deux cornes, qui, dans quelques feuilles, sont plus aiguës que dans. d’autres, et dont plusieurs semblent être un peu creusées au sommet, comme celles du Talipier j'elles ont trois vel- nes longitudinales, qui se joignent à la base du petiole , et dont les deux latérales se jettent vers les bords de la feuille au milieu , et se reti- rent’ en-dedans au sommets Ces feuilles sont d’un vert foncé en-des- sus, pales en-dessous, et placées sur de courts pétioles 3 les pédon- cules sont très-minces, de couleur tirant sur Je pourpre; et dun pouce et demi delongueur: les fleurs sont de li même forme que celles! ides autres especes; mais quand elles sont épanouies , elles n’ont qu'un pouce etdemi de diametre; elles sont ‘d’un rouge léger, etont peu d'odeur : le fruit est petit , ovale; et lorsqu’il ést mur y il devient d'une couleur de pourpre. Vespertilio. La onzieme a été dé- couverte par M. Ronert Micrar, près de Carthagène , dans la Nou- velle-Espagne ; elle a des uges min- ces, canelées , d'un rouge brunatre, et divisées en plusieurs branches minces , et garnies de feuilles en ENS forme d'ailes de chauve - souris quand elles sont étendues, d'environ sept pouces de longueur ; et de deux pouces et demr, depuis leur base jusqu’à l’extrémité. | Les pério= les qui les supportent, ontun demi- pouce de longueur, et de leur extré- mité partent trois nervures , dont deux s’étendent de chaque côté vers les deux pointes étroites de la feuille, et l’autre s’éleve vers son extrémité. La figure de cette feuille est fort singuliere : ‘les fleurs sortent des nœuds de la tige comme celles des autres , sur des pédoncules courts et minces; elles ant à-peu-près ‘trois pouces de: diametre, quand elles sontépanouies ; leurspétales et leurs rayons sont blancs ; les rayons sont minces, entrelacés , et étendus au- delà des pétales. Je n’ai pas encore yuan fruit entier de cette espece: Normalis. La douzieme a été’ dé- couverte par le Docteur Housroun, à la Vera-Cruz ; dans fa nouvelle Espagne; elle a des tiges minces et angulaires , quisicleventa la hauteur devingt pieds; et!poussent plusieurs branches garnies de feuilles en forme de croissant , avec deux lobes émoussés , quis’étendent a chaque côté, de maniere qu’elles:-ont la forme d’une demi-lune;:les fleuis et les vrilles sortent des memes nœuds sur les tiges: les fleurs sont petites. etde couleur pile, mais de la même forme que celles des autres.especes ; PAS elles produisent un fruit ovale , k à AS c pourpre , etde la grosseur d’une pe- | tite graine de Raisin. Bicorna. La treizieme ressemble un peu ala douzieme ; mais ses tiges sont plus rondes:,) et deviennent li- gneuses ; ses feuilles sont presque aussi fermes que celles du Laurier, et divisées moins profondément que celles de la précédente : ses fleurs sont postées sur de longs pédoncules placés horisontalement ; elles sont petites , blanches, et de la même forme que celles de la premiere es- pece : les fruits qui leur succedent sontovales , petits, de couleur pour- pre, et serrés près des pétales des fleurs , qui sont persistans. Cette plante a été découverte par le Doc- teur Houstoun, a Carthagène; dans la Nouvelle-Espagne, où elle croitnatureilement. Murucuja. La quatorzieme croît spontanément dans la plupart des Isles de l'Amérique. TouRNEFORT la séparée de ce genre, et l’a nom- mée Murucuja , qui est son nom Brésilien ; elle a des tiges minces , grimpantes et canelées , qui poussent des vrilles à leurs nœuds , au moyen desquelles elles s’attachent aux plan- tes voisines, et s’élevent ainsi à la hauteur de dix à douze pieds. Ces tiges sont garnies de feuilles décou- pées en deux lobes à leur base, mais seulement un peu creusées au som- met entre chaque pointe ; de ma- PAS 459 niere que la partie opposée au pé- _tiole est saillante ; la base des deux lobes s’étend et se rencontre de façon qwelles paroissent avoir embrassé la tige ; mais quand on les examine de près, on les trouve divisées vers le pétiole , qui est court et courbé; ce qui se rencontre rarement. La feuille a deux veines, dont la cou- leur tire ‘sur le pourpre, qui s’éle- vent du pétiole , et s'étendent à cha- que côté vers les pointes des lobes; les feuilles sont d’un vert luisant en- dessus , et pales en-dessous. Les vrilles qui sortent avec les feuilles sont longues, coriaces , et de cou- leur pourpre : les fleurs naissent aux extrémités des branches, et sortent par paires de cha que côté ; leurs pé- -doncules sont de couleur pourpre, dun pouce et demi de longueur , et soutiennent à leur extrémité une fleur dont le calice est composé de cinq feuilles pourpre, qui renferment , dans une espece de tube, cinq pé- tales pourpre et fort étrois : la colonne du centre de la fleur est de la même longueur que les pétales ; mais les étamines s’éle- vent a un pouce au dessus. Quand ces fleurs sont fanées, le gernie se gonfle et se change en un fruit ovale de couleur pourpre, et de la gros- seur d’une groseille rouge ; il contient une chair molle, dans laquelle sont renfermées les se- mences, Mmm ij 460 PAS Mali-formis. La quinzieme espece se trouve en Amérique, dont les habitans lui donnent le nom de Gre- nadille, et font servir son fruit sur leur table; elle a une tige épaisse, grimpante, herbacée et triangulaire, dont chaquenœud produitune vrille mince, qui s'attache aux arbustes, aux haies, etc. ; au moyen de quoi elle s’éleve à la hauteur de quinze ou vingt pieds. Cette tige est garnie à chaque nœud d’une feuille large , ovale, en forme de cœur, de six pou- ces de longueur sur quatre de largeur au milieu , et dentelée à sa base, où elle est supportée par un court pé- tiole qui sort des branches; elle est ronde au sommet , et terminée en pointe aiguë; elle a deux larges sti- pules ou oreilles, jointes aux tiges qui entourent les pédoncules , les pétioles et la bâse de la vrille. Ces feuilles sont d’un vert vif, d’une tex- ture mince , et fortifiées dans leur longueur par une côte robuste, de laquelle sartent plusieurs petites veines qui se divergent ou coulent vers les côtés, etse tournent ensuite vers le sommet. Les fleurs sont pos- ices sur des pédoncules assez longs, et garnis de deux petites glandes au milieu. L’enveloppe de la fleur est composée de trois feuilles molles, veloutées, d’unrouge pale, etrayées d’un rouge vif ; les pétales sont blancs, et les rayons bleus. Ces fleurs sont larges, et ont une belle appa- | PAS rence, lorsqu'elles sont tout-à-fait ouvertes ; mais ellessont d’une courte durée, comme celles des autres es- peces: elles se succedent pendant quelque tems sur les mémes plantes 5 quand elles sont passées, le germe se gonfle , et devient un fruit rond , de la grosseur d’une grosse pomme 5 de couleur jaune , lorsqu'il est mûr, couvert d’une écorce plus épaisse qu'aucun de ceux des autres especes, et qui renferme une chair douce, dans laquelle se trouvent plusieurs semences plates, oblongues , d’une couleur brunatre , et un peu rudes au toucher. Laurifolia. La seizieme espece » qui est aussi originaire de ’Améri- que, a des tiges grimpantes et co- riaces , qui poussent des vrilles comme les autres, et s’attachent aux arbres et haies voisines pour se sou- tenir : elles s’élevent ainsi au-dessus de vingt pieds de hauteur, et pro- duisent plusieurs branches latérales ; les feuilles, qui ont quatre ou cinq pouces de longueur sur deux de largeur, sont d’une consistance assez épaisse, d’un vert vifen-dessus, et pâle en-dessous. Les fleurs sortent des nœuds des tiges sur des pédon- cules d’un pouce et demi de lon- gueur; les boutons des fleurs sont aussi gros qu'un œuf de pigeon, avant qu’ils soient épanouis ; lenve- loppe de la fleur est composée de trois feuilles larges , vertes, ovales, PAS dentelées surleurs bords, et creusées en forme de cuiller ; au-dedans est Je godet ou corolle de la fleur , com- posée de cinq pétales oblongs, d’un vert pale à Pextérieur , et blancha- tres en-dedans; elles ont environ un pouce et demi de longueur sur un demi-pouce de largeur ; les pétales sont blancs, et placés alternative- ment avec les feuilles du calice; mais ils n’ont que la moitié de leur largeur , et sont marqués de plusieurs petites taches d’un rouge brunätre : les rayons de la fleur sont violets; la colonne du centre est jaunatre, ainsi que le germe, qui est rond; mais les trois styles sont de couleur de pourpre. Ces fleurs ont une odeur agréable; et lorsqu’elles sont fanées, le germe se gonfle jusqu’à la gros- seur d'un œuf de poule, et devient jaune lorsqu'il est mur ; son écorce est molle, épaisse , d’un goût acide et agréable; il étanche la soif, dimi- nue la chaleur de lestomac, donne de l'appétit, et rend de l’activité a Pesprit. On le donne ordinairement dans les fievres ; ses semences sont brunâtres et en forme de cœur. Les habitans de la Martinique appellent ce fruit Pomme de Lianne. Cuprea. La dix-septieme espece croît naturellement dans les Isles de Bahama , d’où le feu Docteur Ca- TESBY a envoyé ses semences en Angleterre ; elle a des tiges minces, grimpantes et triangulaires, qui PAS 461 poussent a chaque nœnd des vrilles, au moyen desquelles elles s’attachent à tout ce qui les avoisine, Ces tiges, qui s’élevent à douze ou quatorze pieds de hauteur , sont garnies de feuilles ovales, oblongues , de deux pouces enyiron de longueur sur un de largeur, d’un vert clair ,etenticres: leurs pétioles sont minces, et d’un pouce de longueur ; ils donnent ori- gine à trois veines longitudinales, dont l’une regne dans le milieu de la feuille, et les deux autres se diver- gent sur les côtés, et se rapprochent Pune de Pautre à la pointe. Les fleurs naissent aux aisselles de la tige sur des pédoncules minces , et d’un pouce de longueur ; le calice de la fleur est composé de cinq feuilles pourpre , oblongues et étroites , qui renferment cinq pétales étroits de la même couleur, et qui se tournent enarriere quelque temps après qu’ils sont épanouis. La colonne du mi- lieu de la fleur est fortlongue , mince, etsoutient un germe rond, de la bâse duquel sortent cinq étamines min- ces; et terminées par des antheres penchées et oblongues : du haut du germe s’élevent trois styles min- ces , qui s’étendent séparément, et sont couronnés par des stigmats ronds. Quand les feuilles sont flé- tries , le germe se gonfle , et devient un fruit ovale de la grosseur dun œuf de moineau , de couleur pour- pre, lorsqu'il est mur, et rempli de 462 PAS semences obiongues, renfermées dans une chair molle. Mulriflora. La dix-neuvieme es- pece a été découverte par le Doc- teur Housroun ala Vera-Cruz. dans la Nouvelle-Espagne , où elle croit naturellement, et d’où il a envoyé en Angleterre , en 1731, ses semences qui ontréussi dans plusieurs jardins. Elle a des tiges minces et grimpan-: tes, qui poussent plusieurs petites branches , et s’élevent à la hauteur de vingt-cinq cutrente pieds , quand elles rencontrent des soutiens dans le voisirage, auxquels elles s’atta- chent par leurs vrilles. Les tiges de: cette espece deviennent ligneuses vers le bas en vieillissant: leurs nœuds ne sont pas éloignés les uns des autres; les feuilles ont des pé- tioles courts et minces ; leur lon- gueur est de trois pouces et demi, et leur largeur de deux; elles sont terminées en une pointe au som- met, unies, entieres, et d’un vert vif: les fleurs sortent aux ailes des feuilles sur de longs pédoncules ; leur calice est composé de cinq feuilles oblongues , vertes en-de- hors, et blanchätres en-dedans ; la corolle a cing pétales blancs, oblongs , placés alternativement avec les feuilles du ‘calice qui s’ou- vrent; lesrayons sont d’une couleur pourpre bleuatre, et tirant sur le rouge vers le bas ; la colonne du centre estcourte et épaisse; le germe, P: AS qui est placé sur le sommet , est ovale; et quand la fleur se fane, il se gonfle jusqu’à la grosseur d’un œuf de poule, et devient d'un. jaune pale , quand il est mir ; il renferme plusieurs semences oblon- gues , €parses dans une chair molle. Les fleurs de cette espece ont une odeur agréable , mais elles sont d’une courte durée; car elles restent rare- ment ouvertes plus de vingt quatre heures: elles se succedent sur les’ mêmes plantes depuis le mois de Juin jusqu’en Septembre, et quel-. quefois leurs fruits mürissent ici. Quadrangularis. La vingueme es- pece ressemble beaucoup à la quin- zieme, par sa tige et ses feuilles ; mais les tiges de celle-ci ont quatre angles , au-lieu que celles de la quinzieme n’en ont que trois; ses feuilles sont moins creusées à leur bâse, et presque en forme de cœur : sa fleur est beaucoup plus large, quoique fort semblable , par sa cous leur, à celles de la quinzieme, et le fruit est presque deux fois plus gros, et d’un gout fort agréable. Cette espece, étanttraitée comme la quinzieme, produira des fleurs x: et perfectionnera souvent son fruit en Angleterre. Quelques personnes Pont confondu avec cette derniere ; et Pont fait passer pour la Grena- dille. Culture. Toutes ces especes viva= ces étant originaires des parties mé> HEART nt it italie Dinar ut, + ot), RAS : ridionales de l'Amérique, ne peus vent être conservées ici sans le se- cours d’une serre chaude, Ce moyen est le seul qu’on puisse employer pour leur faire faire des progrès, et pour leur faire produire des graines ; car quoique plusieurs puissent être conservées en plein air pendant les mois les plus chauds de lété, ce- pendant elles y profitent peu, et ne produisent pas beaucoup de fleurs. Ainsi, il est nécessaire de les tenir dans des pots, de les plonger dans la couche de tan dela serre chaude, et de les dresser contre un espalier. La meilleure méthode pour les ayoir en perfection, est d’clever.une bordure de terre au dos de la couche de tan , que lon sépare par des planches, pour empécher la terre de se mêler avec le tan. Lorsque les plantes sont assez fortes , on les sort des pots, pourles planter dans cette bordure ; près de laquelle il faut élever un treillage jasqu’au haut de: la serre chaude, pour y-palisser les tiges de ces plantes. A mesure qu’elles avanceront, elles formeront une haie qui cachera le mur de la serre chaude. Corhme la plupart de leurs feuilles conservent leur frai- eheur toute lPannée , lorsqu'elles sontentremélées avec les fleurs qui poussent en abondance enété,, elles font un effet très-agréable. La terre n’étant séparée ;du tan que par une planche , se conservera RAS 463 chaude , et aidera beaucoup 4 faire pousser les racines. Cette bordure ne doit pas avoir moins de deux pieds de largeur sur trois de pro- fondeur , qui est celle que lon donne ordinairement à la fosse du tan. Par-toutoù Pon veut avoir de ces plates-bandes, on doit donner au moins huit ou neuf pieds de lar- geur aux couches, de maniere qu’il leur reste encore six ou sept pieds , déduction faite de celles de la plate- bande. Il est nécessaire de la sépa= rer de la couche avec des planches fortes , enduites d’une composition faite avec de la poix fondue, de la poussiere de briques pilées, et de l'huile, pour les conserver long-tems, On change chaque année cetteterre, en observant de retirer ‘ancienne avec soin d’entre les racines. Par ce traitement, j’ai vu des plantes parve- nir aune grande perfection; mais quand on n’a, point cette facilité, on ure les plantes hors des pots, et on les met dans le tan , lorsqu'il est à moitié pourri; elles y: pousseront beaucoup de racines; et profiteront pendant deux ou trois années aussi- bien quon puisse le désirer: mais comme ;-apiès;ce tems, les racines s'étendent à une, grande distance dans Ja couche’, la fermentation qui s'empare du nouveau tan.qu’on est obligé dymettre, les brule, et dé- truit bientôt les plantes. On multiplie ces Grenadilles par 464 PAS leurs graines, qu'on seme au prin- tems sur une bonne couche chaude, Quand elles sont en état d’être enle- vées, on les met chacune séparé- ment dans de petits pots remplis d’une bonne terre de jardin potager; onles plonge dans une couche de tan ; on les tient à ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines , et on les traite ensuite comme les autres plantes délicates qui viennent des mêmes contrées ; lorsqu'elles sont devenues trop hau- tes pour pouvoir rester sous les vi- trages de la couche, on les enleve hors des pots , pour les planter dans la serre chaude , comme il a été dit ci-dessus. Comme ces especes ne perfec- tionnent pas souvent leurs semences ici, on peut encore les multiplier, en marcottant leurs branches. Si l’on fait cette opération en Avril, elles auront des racines vers le milieu d'Août ou de Septembre; alors on pourra les séparer des vieilles plan- tes, etles placer dans des pots, pour leur faire acquérir de la force , ou les mettre à demeure dans la bordure de la serre chaude. On multiplie aussi quelques- unes de ces especes par boutures ; on les plante dans des pots vers le milieu ou la fin du mois de Mars; on les plonge dans une couche de chaleur modérée ; on les tient à ombre , et on les arrose légerement | PAS autant de fois que la terre Pexige: lorsqu'elles auront poussé des raci- nes ; ce qui aura lieu environ six se- maines après , on les traitera comme les plantes de semences, PASTEL ou GuEDE. Voyez Isa- TIS TINCTORIA. L, PASTENADE ox Panars. Voyeg PASTINACA. PASTEQUE ox Meton D’Eau« Voy. ANGURIA CITRULLUS DICTAs PASTINACA. Tourn. Inst. R. H. 319. tab. 170, de Pastus , nourri; parce que la racine de cette plante est bonne à manger ; Panais ou Pas- tenade. Caracteres. La fleur est disposée en ombelle ; Pombelle est formée par plusieurs autres plus petites, qui sont aussi composées de plusieurs rayons ; elles n’ont point d’enve- loppe, et le calice est a peine visi- ble : Pombelle est uniforme ; les corolles ont cinq pétales courbés en forme de lance ; les fleurs ont cinq étamines semblables à des poils , et terminées par des antheres rondes. Le germe, qui est placé sousla fleur, soutient deux styles réfléchis ,et cou- ronnés par des stigmats obtus ; il se change dans la suite en un fruit ellip- tique, uni, comprimé, et divisé en deux parties , qui forment deux semences PAS semences bordées et elliptiques. Le genre de cette plante est rangé dans la seconde section de la cin- quieme classe de LINNEE, qui com- prend celles dont les fleurs ont cinq étamines et deux styles. Les especes sont : 1°. Pastinaca sylvestris, foliis sim- Plicier pinnatis, hirsutis ; Panais à feuilles simples , ailées et velues. Pastinaca sylvestris latifolia. C. B. P. 155 ; Panais sauvage à larges feuilles. Selinum Pastinaca. Crantz. Austr. 161. 2°. Pastinaca sativa, foliis simplici- er pinnatis , glabris ; Panais à feuilles ailées simplement , et unies. Pastinaca sativa , latifolia. C. B. P. 155 3 Panais cultivé, a feuilles. larges 3°. Pastinaca epopanax , foliis de- compositis , pinnatis. Hort. Cliff, 105. Mat. Med, 84. Roy. Lugd.-B. 114; Panais a feuilles ailées et décom- posées. Pastinaca sylvestris altissima, Tourn. Inst. 319; le plus grand Panais sau- yage, nommé par GaAspARD Bau- HIN : Panax Costinum. Pin. 156. © Panax Heracleum. Moris, Hist. 3. PI ZOG HS. Galt 7-2: Sylvestris. La premiere espece croit naturellement à côté des bancs, etsur des terresseches en Angleterre. Cette plante est bis-annuelle ; la pre- Tome V, | PAS 46$ miere année, elle pousse des feuilles qui s’étendent sur [a terre, Ces feuil- les sont velues , ailées simplement, et leurs lobes sont irrégulierement découpés. L’année suivante, on voit paroitre des tiges de quatre ou cing pieds de hauteur , canelées, velues , et garnies de feuilles ailées comme celles du bas, mais plus petites. Ces tiges se divisent vers le haut en bran- ches , dont chacune est terminée par une grande ombelle de fleurs jaunes: à ces fleurs succedent des fruits comprimés , dont chacun forme deux semences plates et bordées. Cette plante fleurit en Juin, etses semences mürissent en Août. Quoique les racines et les semen- ces de cette espece Soient quelque- fois d'usage en Médecine, on pe fa cultive.cependant gueres dans les jardins ; mais on va recueillir dans les champs les plantes qu’on ap- porte au marché, Les Droguisies vendent ordinairement les graines de Pespece cultivée, en place de celles-ci , parce qu’ils les achetent à bas prix, quand elles sont trop vieilles pour être semées; mais alors elles n’ont plus aucune vertu (1). a (1) Les graines de Panais , comme celles de la plupart des autres plantes de cette classe , sont carminatives et diurétiques : on peut les employer à la même dose que celles du Daucus et de l’Anis, Nnn 466 PAS Sativa. La seconde espece a des feuilles unies , et d’un vert clair ou jaunatre , en quoi elle differe de la premiere: ses tiges, qui s’élevent aussi à une hauteur plus considéra- ble, sont canelées plus profondé- ment; les pédoncules des ombelles sont beaucoup plus longs ; et les fleurs sont d’un jaune plus foncé. Ces deux especes n’ont été regar- dées que comme des variétés. On croyoit que le Panais de jardin ne différoit du Panais sauvage que par la culture; mais après les avoir cul- uyés l’un et l’autre pendant plusieurs années, jai reconnu qu'ils ne va- rient jamais, les semences de chaque plante ayant toujours produit les mêmes ; de maniere que je suis cer- tan quelles forment deux especes distitfctes et séparées. , On cultive cette seconde espece dans les jardins potagers; ses racines sont grosses , douces, et fort nour- rissantes : on la muluplie par ses graines , qu’il faut semer en Fevrier ou Mars, dans unsol riche, meuble, et bien labouré , afin que les racines puissent s’enfoncer 5 car leur plus grande qualité dépend de leur lon-. gueur et de leur grosseur. On peut les semer seules, ou avec des carot- tes, suivant l’usage des Jardiniers de Londres ; quelques-uns y mêlent aussi des Porreaux, des Oignons et de la Laitue : mais je n’approuve point cette méthode; car il n’est pas PAS possible que tant de différentes ess peces puissent bien profiter ensem- ble , à moins qu’on ne laisse entre chaque plante une distance considé- rable, et alors il est égal de les se- mer séparément. Cependant les Pa- nais et les Carottes peuvent bien être semés ensemble, sur-tout si l’on des- tine les Carottes à être mangées jeu- nes, parce que lès Panais s’étendent 5 etgrossisse it presque toujours vers la fin de l’été, tems auquel les Carortes sont enlevées. On obtient ainsi une double récolte sur le même terrein. Quand.ces plantes ont poussé, il faut les houer , leur donner dix pou- ces ou un pied de distance, et dé- truire en même tems toutes les mau- vaises herbes qui s’y rencontrent ; car si on les laissoit croître , elles s’étendroient bientot sur les plantes , et les étoufferotent: Ce travail doit être répété trois ou quatre fois dans le printems, suivant la poussée des mau- vaises herbes ; mais à la fin de Pété, lorsque les plantes seront assez fortes pour couvrir laterre, elles détruiront elles-mêmes toutes les herbes nuisi= bles , et n’exigeront plus aucun soin. # Lorsque les feuilles commencent ase flétrir, on peut enlever lesraci- nes pour lusage : mais avant ce tems, elles sont rarement de bon gout; elles ne sont pas même bonnes au printers , quand elles ont re- poussé : de sorte que la seule ma- niere de garder ces racines pour Pu- PASS $age au printems, est de les enlever au commencement de Feyrier, et de les mettre dans du sable dans un lien sec, ou elles se conserveront bonnes jusqu’au milieu d'Avril, et même plus tard. Lorsqu'on veut se procurer de bonnes semences de cette plante , on choisit parmi les racines quelques-unes des plus longues , des plus droites , et des plus grosses, et on les plante à la distance de deux. pieds, dans un endroit où elles puis- sent être à l'abri des vents du sud et de Pouest, parce que leurs tiges, qui s’élevent ordinairement à une grande hauteur, sont fort sujettes à être brisées par les grands vents, si elles y sont exposées. On les tient constamment nettes de mauvaises herbes ; et si le tems est fortsec, on les arrose deux fois par semaine, pour leur faire produire une grande quantité de semences, et lés rendre plus fortes. Vers la fin d’Août ou au commencement de Septembre, lors- ‘que leurs semences seront parve- nues à leur maturité, on coupera les ‘ombelles avec soin ; on les tiendra étendues pendant deux ou trois jours sous une toile , pour les faire secher, on les battra ensuite, et on des conservera pour Pusage : mais il ne faut jamais se fier sur celles qui ont plus d'une année; car ; après ce tems , elles sont rarement suscep- übles de germer. Il est dangereux de manier les RA 467 feuilles du Panais, sur-tout le matin ; quand elles sont encore couvertes de rosée; car alors elles occasion- nent des ampotiles aux personnes qüi ont la peau délicate. J'ai vu des Jardiniers qui, pour avoir arraché dans la matinée des Carottes mélées parmi lés Parais , ayant les manches de leurs chemises retroussées jus- qu'aux épaules , pour ne point les mouiller dans la rosée , avoient les bras couverts ‘de larges ampoules remplies dune liqueur brûlante, qui les a beaucoup incommodés pen- dant plusieurs jours. Opopanax. La twoisieme espece s’éleve à la hauteur de sept à huit pieds , avec une tige verte, rude, et garnie de feuilles ailées , dé- composées , fort rudes au tou- cher , d’un vert foncé , et rem- plies d'une séve fort jaune ; qui s’é- coule partoutes les blessures qu’elles reçoivent. Les tiges sont divisées vers le haut en plusieurs branches horisontales , et terminées chacune pat une grande ombelle : les fleurs sont jatuies ; elles paroissent en Juil- let, et sont remplacées par des se- mences unies , bordées, et un peu convexes au milieu, qui mürissent en automne. On croit que l’Opopa- nax des boutiques ‘est le suc épaissi de cette plante. PATAGONE. Voy. BoERRHAA- VIA DIFFUSA. L, Nnn jj 468. BEA 'T PATATE où BATATE. Voy. CON- VOLVULUS BaTATAs. PATIENCE ou RHUBARBE DES Moines. Voyez Rumex PATIEN- TIA. L. PATIENCE ROUGE ow SANG- Dracon. Voy. RUMEX SANGUI- NEUS. L. PATIENCE DES MARAIS oz LA PARELLE. Voy. RUMEX AQUA- Ticus. L. PATURE. Il y a deux especes de terre en pâturage; Pune fait des prairies basses., et souvent inondées, et l’autre des prairies seches sur des terres élevées. La premiere produit une bien plus grande quantité de foin que la derniere, et n’exige pas autant d'engrais ; mais le foin ré- colté sur les prairies hautes , est bien préférable , et les besuaux qui en sont nourris sont d’un plus grand prix ; quoique ceux qui ont été éle- vés sur des prés bas, soient plus gros et plus gras, comme on peut en faire la remarque sur le bétail que l’on amene des terres basses et fertiles de la Province de Lincoln. Mais quand on est un peu délicat sur le choix des viandes, on paie plus cher Jes animaux nourris sur les dunes ou dans les hauts prés, dont l'herbe est courte, que ceux PAT qui sont beaucoup plus gras: d’ail- leurs les patures seches ont un avan- tage sur les prairies basses , en ce qu’elles peuvent nourrir pendant tout Phiver , e qu’elles ne sont pas aussi sujettes à être pictinées et gâ- tces dans les temshumides; en outre, comme elles produisent moins de mauvaises herbes, on esten quelque sorte dédommagé par-la du peu d’a- bondance des récoltes. J'ai déjà parlé des avantages des prairies basses et mondées; fai indi- qué les moyens d’en faire écouler les eaux et de les améliorer, sous Particle Terres ou Champs: ainsi, je nelestépé- terai pasici; je me bornerai à donner quelques instructionssur la maniere d'améliorer les hauts paturages. La premiere amélioration pour une prairie , dans un terrein élevé , est de l’enclorre , et de la diviser en petits cantons de quatre , cing, SIX huit ou dix daeres chacun , en plantant des arbres de charpente dans les rangées de haies , pour mettre Pherbe à Pabri., et la pré- server du hale de Mars , qui l’empé- cheron de pousser, si elle restoiten grande piece ouverte, sur-toutquand le mois d'Avril est froid et sec ; au- lieu que dans les endroits abrités , Pherbé commence à croître dans le commencement de Mars , et couvre Ja terre bientôt après : ce quigem- pêche le soleil de brüler les racines de Pherbe , et la fait pousser de ma- P'ANE niere à produire une assez bonne récolte , quand même le printems seroit sec: mais en faisant ces en- clos, il faut observer, comme on Pa déja dit, de ne pas les faire trop petits, sur-tout lorsque les rangs de haies sont plantés en arbres, qui, lorsqu'ils sont parvenus à une hau- teur considérable , couvrent la prai- rie, et rendent lherbe très-aigre , quand ils sonttroprapprochés: alors, au-lieu d’être avantageux, ils nuisent beaucoup au paturage. Le second dégré de perfection d’une prairie élevée, consiste à en rendre le gason d’une bonne qua- lité; souvent même Vherbe y est détruite par des Joncs, des buis- sons ou des taupinieres ; ce qui n’est occasionné que par la mauvaise qualité du sol , ou faute de soin. Si cela provient de ce que la super- ficie de la terre est formée par une glaise froide , ‘on peut y remédier , en l’enlevant , et en la brulant, comme il a été dit dans Part. Terres ou Champs; si au contraire la terre est chaude et sablonneuse , il faut y répandre de la craie, de la chaux, de la marne ou de la glaise, qui sont de fort bons engrais pour de pa- reils sols: mais il est indispensable d'employer une grande quantité de ces matieres , si l’on veut en tirer quelque avantage. Quand la terre est couverte de Joncs ou de buissons, on arrache PAT 469 exactement” toutes ces plantes vers la fin de Pété ; on les brule lorsqu’elles sont seches, et lon en répand les cendres sur le terrein ; avant les pluies de lautomne : alors on ni- velle la terre , et on y seme la graine; l'herbe poussera bientôt , si cette opération est faite dans le commen- cement de l’automne , et couvrira la terre au printems suivant. Si le ter- rein est rempli de taupinieres, on les abat, on Les brüle de même; etaprès avoir rendu la surface du sol égale, on y-répand aussi la semence au commencement des pluies de Pau- tomne. Il y a aussi quelques prairies qui sont remplies de fourmillieres ; ce qui est non-seulement désagréable à la vue, mais empêche aussi de faucher Pherbe, où elles sont fort nombreuses. Dans ce cas, on di- vise en trois parties , avec une béche, le gason qui croît au-dessus ; on Pécarte , et on le renverse à chaque côté; on creuse ensuite le milieu, qu'on répand sur la terre, et on laisse les trous ouverts ‘pendant tout ’hiver, pour détruire les four- mis ; au printems , on remet le gason ; et lorsque les racines ont repris, on le roule pour Pétablir.et le rendre uni.. Par-tout où:la terre a été ainsi travaillée , il est bon de serrer be gason dans les mois de Fevrier.et Mars ayec un rouleau de bois fort 470 PACT lourd , et toujours dans tn tems hu- mide, afin que le rouleau fasse plus effet; la surface du terrein en de- viendra plus unie, etbeaucoup plus aisée à faucher , et le gason sé trouvera garni de maniere que la prairie sera, comme on le dit ordi- nairement , un bon fonds ; l’herbe en sera plus douce; elle prendra bien- tôt le dessus, et finira par détruire les mauvaises herbes. Un moyen d'améliorer encore beaucouples prairieshautes, estde les faire pâturer chaques deux ans ; car , sans cela, il sera nécessaire d’y répan- dre des engrais ; il faut au moins le faire tous les trois ans. Quand un Fer- mier a beaucoup de terres laboura- bles, il n’est pas disposé à employer ses engrais dans les prairies : c’est- pourquoi chaque Fermier devroit proportionner ses pâturages aux ter- res qu'il a à cultiver, sur-tout dans les cantons où le fuimier est rare, sans quoi il s’en ressentira bientôt ; car la pâture est le fonds de tout le bénéfice qu'il peut tirer des terres Jabourables. Quand on veut réparer les paturages avec des engrais , dans des endroits élevés, il faut avoir égard à la naturedu sol, pour que l’engrais qu'on emploie y soit propre. Par exemple , toutes les terres chaudes et sablonneuses exi- gent des engrais frais , tels que le fumier de vaches et de porcs, la marne et la glaise ; mais les terres PAT demandent des engrais chauds, comme le fumier de che- val , les cendres, le sablé, etc. que l’on répand en automne , avant que les pluies aient commencé à détremper la terre, et à la rendre trop molle, pour pouvoir y passer avec des charriots : l’on étend ces en- grais avec soin , et on brise toutes les mottes autant qu’il est possible; au printems , on herse la terre avec des épines , pour faire pénétrer l’en- grais jusqu'aux racines de lherbe : en employant ces engrais en au- tomne , les pluies de hiver font pé- froides nétrer les sels de maniere qu’au printems suivant , Pherbe en reçoit toute l’influence. Il faut aussi avoir grand soin de détruire les mauvaises herbes dans les prairies, au printems et en au- tomne ; sans quoi leurs semences, qui se répandront sur la terre, les muluplieront en si grande abon- dance , qu’elles surmonteroient la bonne herbe, l’affoibliroient, la dé- truiroient , et deviendroient elles- mêmes. très - difficiles à déraci- ner, sur-tout lArréce- Bœuf , la Dent de Lion, et quelques autres dont les semences sont garnies de duvet, Les hauts prés font rarement dé- géncrér l'herbe qui y est semée, si la terre en est un peu bonne; au-lieu que les prairies basses et inondées pendant l'hiver, se remplissent en PAST peu d'années d’herbes rudes et de Joncs. Les terres élevées continuent à produire une herbe de bonne qua- lité pendant plusieurs années , sans avoir besoin d’être renouvelées. IL n’y a point de partie de PAgricul- ture dans laquelle les Ferimiers aient fait moins de progrès que dans celle qui concerne les pâturages: la plupart d’entreux sont dans Popi- nion qu'un vieux paturage labouré ne peut plus faire une bonne prai- tie; aussi ont-ils habitude , quand ils ont labouré de pareils terreins , den tirer trois ou quatre récoltes de Bled , et d’y semer ensuite de lOrge avec de l’herbe ou du Trefle rouge, qu'ils laissent sur la terre après la récolte, ou du Trefle mêlé avec du Seigle. Comme ces plantes ne sont que bis-annuelles, et que leurs racines périssent aussi-tôt que leurs graines sont müres, ils labou- rent de nouyeau le terrein pour y semer du Bled. Cette méthode est celle des meilleurs Fermiers. Je men ai jamais connu aucun qui ait eu Pidée de continuer leurs terreins en prairies; aussi les denrées qu’ils sement sont-elles adaptées à cette manœuvre, Malgré Panuquite de cet usage, je prouverai qu'il est possible de semer de l’herbe dans un champ qui a été labouré , de maniere que le gason en soit aussi bon, et même meilleur , et d’une aussi longue du- PAT 471 rée que si Pherbe y étoit venue na- turellement : ce qu’on n’a jamais pu obtenir en suivant la méthode ordi- naire; car , en semant du Bled avec Pherbe, sile premier réussit, l’herbe est mauvaise et ctoufiée, de facon que, si la terre n’est pas bien bonne, elle mérite à peine qu’on la con- serve; elle ne produit que très-peu de fourrage la seconde année; et la troisieme , la récolte est réduite à rien , soit pour le fourrage , soit pour lessemences: il n’est pas pos- sible d’en obtenir d'avantage, parce que la terre ne peut produire deux récoltes à la ‘fois, quand même le sol mauroit aucun défaut ; car le Bled poussant le premier, et plus vigoureusement , arrête les progrès de lPherbe, qui reste très-foible et fort claire. Celle qui pousse au printems est détruite par le Bled ; de maniere que par-tout où le Bled étend ses racines , il ne peuty avoir que très-peu d’herbe. Quand laterre nest pas assez fertile pour lui four- nir une abondante nourriture , après que le Bled est enlevé , on ne peut espérer qu'une très-foible récolte de Trefle ; et comme les racines de cette plante sont bis-annuelles , plu- sieurs des plus fortes périssent bien- tot après qu’elles ont été coupées; et les plus foibles , qui n’ont fait que peu de progrès jusques-là , res- tant pour l’année suivante , occu- pent le terrein presque à pure perte, 472 PAT Ainsi , lorsqu’une terre est prépa- rée pour en faire une prairie, il n’y faut semer aucune autre espece de graines avec celles de l’herbe ; le terrein doit être bien labouré et de- “barrassé de toutes les plantes inuti- les, qui, sion les laissoit, pousse- roient les premieres , deviendroient si fortes , quelles étoufferoient les autres, et finiroient par détruire en- tierement la prairie. Le meilleur tems pour semer Pherbe sur une terre seche , est vers le milieu d'Août, s’il tombe de la pluie; car la terre étant échauffée, s’il survient quelques ondées , les semences pousseront bientôt ; et comme elles auront le tems de s’enraciner avant l'hiver , il n’y aura aucun risque que la gelée les déterre , sur-tout si le terrein est bien roulé avant que les gelces commencent, et si le sol est bien affermi et fixé sur les racines. Sans cette précaution , la gelée des- serre souvent la terre de façon que Pair pénetre jusqu'aux racines; ce qui endommage beaucoup les plan- tes. Cet inconvénient est cause qu’on ne fait jamais ce semis en automne : on a cependant tort ; car quand on suit exactement ce qui vient d'être prescrit, on peutsemer sans danger ces plantes en automne, à moins que le tems ne soit fort sec : en effet, si l'herbe pousse bien , si la terre est bien roule au milieu ou à la fin d'Octobre , et si l’on recommence PAT la même opération au commence- ment de Mars, le gason sera bien établi, et l’on pourra en attendre une bonne récolte de foin pour le pre- mier été. Dans des terres fort ouver- tes , exposées et froides, il est pru- dent de semer lherbe plutôt qu’on ne vient de le dire, afin qu’elle ait le tems de pousser de grosses raci- nes avant que le froid n’arréte son accroissement ; car comme la végé- tation finit de bonne heure en au- tomne , si herbe est encore foible, elle pourra’ être détruite par la ge-- lée : mais en la semant au commen- cementd’Aout, s’il survient quelques pluies qui la fassent bien pousser , elle réussira beaucoup mieux qu’au printems, ainsi que je lai éprouvé pendant plusieurs années en Angle- terre, dans des endroits tres-expo- sés; mais lorsque la terre ne peut être préparée assez tôt pour semer dans ce tems, on peut le faire au milieu ou à la fin de Mars, suivant que la saison est plus ou moins avancée, lorsque le printems est tardif. J’ai souvent semé de l’herbe avec succès au milieu d'Avril, dans des terres froides ; mais lorsqu'on fait cette opération fort tard, on s'expose aux dangers des secheresses, qui sont d'autant plus nuisibles, que la terre est plus seche et plus légere. Jai vu quelquefois dans “cette sai- son la surface entiere d’un terrein ètre enlevée par les grands vents, dé ' PVA © de maniere que toutes les semences étoient ramassées sur un côté du champ : Cest-pourquoi, toutes les fois que l’on a semé tard au prin- tems , il est prudent de bien rouler a terre aussi-tôt que les semences sont répandues, pour en fixer la sur- face , et empècher qu’elle ne soit enlevée. Les meilleures especes de semen- ces sont celles que l’on a recueillies _ sur despréshauts, et les plus nets de mauvaises herbes. On crible ces se- mences, pour en ôter l’ordure, et on en emploie trois ou quatre bois- seaux pour un acre de terre. Le Tri- folium pratense album, ordinairement connu sous le nom de Treffle blanc de Hollande , où Herbe de Chevre- feuille blanc , est aussi une très-bonne espece d’herbe ; huit livres de ses graines suffisent pour un acre de terre: il faut d’abord semer celles de Pherbe, et ensuite celles du Trefle de Hollande ; mais on ne doit pas les mêler ensemble pour les répan- dre, parce que les semences du Trefle étant les plus lourdes , tom- beroient au fond, etla terre ne se- roit pas semée également. Après avoir répandu la semence, on herse légerement la terre, pour Yenfoncer ; mais la herse qu’on em- ploie doit avoir des dents courtes, sans quoi ces graines se trouveroient enterrées trop profondément. Deux ou trois jours après , si la surface de Tome V. PAT 473 la terre est seche, on la roule avec un rouleau, pour en briser les mot- tes , la rendre unie, la fixer, et em- pêcher que le vent ne puisse dépla- cer les semences. Si, après que les graines ont poussé, la terre produit beaucoup de mauvaises herbes , il faut les ar- racher avant qu’elles deviennent assez hautes pour couvrirlesbonnes; car si l’on néglige cette précaution, elles s’établissent tellement dans la terre, qu’elles privent les autres de leur nourriture ; et si on laisseemirir leurs semences , la terre s’en trouve siremplie, que toute la prairie est perdue: aussi le soin d’arracher les mauvaises herbes est-il un des plus utiles dans la pratique de l’Agricul- ture. En roulant la terre deux où trois fois après que l'herbe a poussé, on la renfonce ; et on la rend plus épaisse par le bas: pour ce qui est du Trefle Hollandois , comme il pousse des racines à chaque nœud des branches quisontprès de la terre, si on enfonce ces tiges, leurs raci- nes s’entrelacent si étroitement en- semble , qu’elles forment un Gason trés-€pais , qui couvre toute la sur- face de la terre , et produisent un tapis de verdure; qui se trouve en état de résister aux secheresses ; car si lon examine en été les pâturages ordinaires , dans lesquels il y a tou- jours des paquets de cette herbe, on Ooo 474 PAT verra que toute la verdure qui s’y trouve nest plus composée que de ce Treffle blanc ; et quoique tous les Fermiers conviennent que cette es- pece est la plus propre a la nourri- ture du bétail, cependant ils mont jamais eu l’idée de la muluplier par semences , sice nest depuis quel- ques années. Il n’y a pas long-tems que Pon a introduit cette pratique en Angleterre ; elle est due à quel- ques curieux, quiont fait venir de- puis peu cette semence du Brabant, où elle est cultivée depuis long- ‘tems. Avant ce tems, on n’en trou- voit point dans notre Isle 3 mais à présent plusieurs personnes re- cueillent de ces graines, quiréussis- sens aussi bien que celles qu’on ure de chez l'étranger. Comme le Treffle blanc est une plante durable , elle est certaine- ment la meilleure espece qu'on puisse employer pour former un pâturage perpétuel. Les semences de Foin qwon recueille dans les meilleures prairies, renferment dif- férentes especes d'herbes, dont les unes sontannuelles, et d’autres bis- annuelles ; et quand elles périssent, il reste plusieurs parties de terres nues : alors, s'il n’y a pas une quan- tité suffisante de Treffle blanc qui s’é- tende et couvre ces endroits, on ne peut jamais espérer d'avoir une prairie bien verte et bien garnie. Dans la plupart des prairies natu- PAT relles, c’est cette plante qui forme la verdure ; elle convient également aux terres seches et aux terres hu- mides : elle croit spontanément sur le gravier et dans la glaise, dans presque toute Angleterre; ce qui prouve qril est aisé de la cultiver avec beaucoup d’avantage dans la plupart des terres de ce Royaume. Ainsi, ce qui est cause que la mé- thode ordinaire ne procure pas de bonnes prairies dans les terres de labour, c’est que les Fermiers ne distinguent pas les Herbes annuelles de celles qui sont vivaces. Les Herbes annuelles ou bis-annuelles pé- rissent ordinairement bientôt après que leurs semences sont müres ; de maniere que , s’il ne tombe pas quel- ques graines pour les remplacer, on ne peut plus espérer de cette terre que ce qui y croitra naturel- lement. Cette méthode , jointe à Pu- sage mal entendu de vouloir tirer une récolte de Bled avec ce four- rage , a empêché jusqu’à présent l'accroissement des pâturages dans plusieurs parties de Angleterre, où ils commencent cependant à deve- nir une des parues les plus précieu- ses de l'Agriculture. Après que la terre a été semée, suivant les principes que nous ve- nons d'établir, et lorsqu'elle a pro- duit un bon Gason, on l’entretient , en y passant constamment des rou- leaux pesans pendant le printems et PAT Pautonine , comme il a été dit plus haut. Cette méthode n’est pointcelle que les Fermiers emploient ordinai- rument; mais ceux quien fontusage enretirentun bénéfice considérable, par le prodigieux accroissement de PHérbe, On doit aussi avoir grand soin d’arracher les Oseilles ou Patien- ces, les Dents de Lion , Arréte-Beeufs , et toutes autres mauvaises plantes, avec leurs racines , au printems et en automne ; car cette seule atten- tion peut augmenter beaucoup la quantité des bonnes Herbes , et con- server les pâturages dans leur beauté, C’est aussi une trés-bonne pratique de recommencer cette opération chaques trois ans ; car , sans cela, on ne peut espérer que la terre continue a donner de bonnes récoltes. En outre il sera nécessaire de changer le tems où l’on fauche , et de ne pas faucher le même pré tous les ans, mais d’y faire une récolte une année, et de le faire paturer la suivante; car si l’on y coupe Herbe chaque an- née , on sera forcé d’y mettre cons- tamment des engrais, comme on le fait pour les prairies artificielles des environs de Londres , sans quoi la terre seroit bientôt épuisée, Depuis quelques années, il regne une grande émulation, sur - tout parmi les Gentilshommes , pour Pamélioration des pâturages. On a emé beaucoup d’especes d’Herbes, et quelques personnes peu habiles P'AT 47$ dans ces matieres en ont imposé à des ignorans , en leur vendant des plantes étrangeres, comme ayant des qualités particulieres: mais après en avoir essayé la culture, on s’est ap- perçu qu’elles n’étoient propres à rien ; ce quia fait perdre une année ou deux, et a mis ces hommes cré- dules dans le cas de recommencer leur ouvrage : c'est - pourquoi je conseille de ne pas trop se fier ade pareils praticiens , qui, sur une lé- gere expérience , hasardent des con- seils pernicieux ; car , après avoir semé , en différens tems , plus de cent especes de graines d’Herbes différentes apportées de lAméri- que, je n’en ai trouvé aucune qui fit égale au Gramen , qui croît naturel- lement en Angleterre , pour la durée et la verdure : aussi cette espece, et six OU sept autres, sont-elles celles qui méritent le plus d’être cultivées : mais on a tant de peine à recueillir leurs semences en grande quantité, qu’il est rare qu’on l’entreprenne $ et comme les semences d’Herbes qu'on achete, sont toujours mélées de plus de mauvaises especes que de bonnes , cette raison m’a engagé à semer le Treffle blanc de Hollande seul, au-lieu de le mêler avec de la Fénasse, comme je l’ai recommandé au commencement de cet article, , L’Herbe ordinaire pousse bientôt d'elle-même, et se mêle avec le Tref fe, En sarclant , en roulant, et en , Oooi; 476 » PANU dressant la prairie, toutes les mau- vaises Herbes seront bientôt détrui- tes, et l’on obtiendra une verdure belle et durable ; au-lieu que la Pim- prenelie, et plusieurs autres plantes qui Oht ete exaitees comme un ex- cellent fourrage dhiver, sontde peu de durée; et peu propres à améliorer les paturages, fi n’y a point de meil- leures plantes , en fait de fourrages, que la Luserne et le Sainfoin ; car lorsqu'elles se trouvent sur une terre fertile et bien cultivée, elles don- nent des récoltes bien plus abondan- tes sur une même étendue deterrein, que toute autre plante vivace : c’est- pourquoi j'exhorteles personnes qui désirent avoir de l'excellent fourrage pour leur bétail, de ne s'attacher qu'à la culture de ces deux plantes, sans s'engager mal-a-propos dans des experiences incertaines. PATTE D’OYE. Voy, CHENo- PODIUM. PAULLINIA. Lin. Gen. Plant, 446. Serjana. Plum. Nov. Gen. 34. tab. 35: Cururu. Plum. Nov: Gen. 34 tab. 35. Caracteres. Le calice de la fleur est étendu, persistant, et composé de quatre feuilles petites et ovales ; la corolle à quatre pétales oblongs, ovales, et deux fois plus larges que le calice ; la fleur a huit étamines courtes, et terminées par de petites PAG antheres, avec un germe turbiné, et à trois angles obtus , qui soutient trois styles courts, minces, et cou- ronnés par des stigmats étendus. Ce germe se change dans la suiteen une grosse capsule à trois angles et à trois cellules, qui renferment cha- cune une semence presque ovale. La capsule du Serjana de PLUMIER a des semences attachées asa base, et celles du Cururu. croissent au som: met. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la huitieme classe de LINNÉE , avec celles dont les fleurs ont huit étamines et trois styles. Les especes sont : 1°, Paullinia Serjana , foliis ternas tis, petiolis teretiusculis, foliolis ovato- oblongis. Lin. Sp. Plant. 365. Jacq. Obs. 3.p. 11. t. 61. f.2 3 Paullinie avec des feuillesternées, des pétioles cylindriques, et des lobes oblongs et ovales. Serjana scandens triphylla et race- mosa. Plum. Nov. Gen. 34. Ic. 113. f: 25 Serjana grimpant, branchu’, et à trois feuilles. 2°. Paullinia Mexicana , foliis bi- ternatis , petiolis marginatis, foliolisova- tis, integris, Lin. Sp. Plant. 366. Jacq: Evc. t 61. f 53 Paullimie avec des feuilles à six lobes, ovales et en- tieres, et des pétioles ailés. Serjana scandens enneaphylla et race- mosa. Plum. Nov.Gen. 34 1ce.113-f.15 PAU Serjana grimpant et branchu , avec. des feuilles àneuflobes. Quauhmeati. Hern, Mex. 289. 3°. Paullinia cururu , folis terna- is, foliolis cunei-formibus , obtusis, sub- dentatis.Lin. Sp. Plant. 365; Paullinie avec des feuilles à trois lobes , en for- me detoin, obtus, et un peu dentelés. Cururu scandens triphylla. Plum. Nov. Gen. 34. Ic. 3. f. 23 Cururu grimpant et a trois feuilles. 4°. Paullinia Curassavica , foliis bi- ternatis , foliolis ovatis, Lin, Sp. Plant. 366 ; Paullinie avec des feuilles a six lobes , ovales. Cururu scandens enneaphylla, fructu racemoso, rubro. Plum. Nov. Gen. 34; Cururu grimpant a neuf feuilles, ayec un fruit rouge et branchu. Cordis indi folio et facie frutescens Curassavica, latifolia, Pluk. Alm, 120. 2.168. f. 6, 5°. Paullinie pinnata, foliis pinna- tis , foliolis incisis , petiolis marginatis. Hort. Cliff. 52. Roy. Lugd. - B. 464 ; Paullinie avec. des, feuilles aïlées, dont les lobes sont découpés, et les petioles bordés. Clematis pentaphylla , pediculis ala- tis , fructu racemoso tricocco, et coccireo. Plum. Amer.76. Pisum cordatum Sloan. Jam, Ill, Cururu- Ape. Marcgr. Bras. 22. Pis. Bras, 114. Raii Hist. 1347. Cururu scandens pentaphyHa, Plum. Nov. Gen. 37; Cururu grimpant, et à cinq feuilles, non vesicarium. PAU 477 6°. Paullinia tomentosa , foliis pin- natis ;tomentosis,, foliolis ovatis, incisis, petiolis marginatis ; Paullinie avec des feuilles ailées;etcotonneuses, àlobes ovales.et découpés! sur leurs bords, et postés. sur, des pétioles bordés. Cururu scandens, pentaphylla et vil- losa , fructu racemoso , rubro. Hoast, MSS.; Cururu grimpant, avec cing feuilles yelues:, et des.fruits rouges etrapprochés. en paquet, Toutes ces plantes croissent nayi- rellement en Amérique, ot lon en trouve encore plusieurs autres dont je ne fais pas mention ici ; elles ont des tiges grimpantes > et garnies à chaque nœud! de vrillés!, au: moyen desquelles elles s’attachent aux ar- bres voisins, et s’élevent à la hau- teur de trente ou quarante pieds. A chaque. nœud .de-_ces feuilles. sort aussi une feuille ,. qui, dans quel- ques especes , est composée de trois lobes , comme ceux du Treffle ; et dans d’autres de cinq; quelques- uns en ont neuf, et d’autres. un nombre plus où moins grand. Dans quelques especes , ces lobes. sont entiers ; dans d’autres , ils sont dé- coupés à la pointe, et quelques-uns le sont: sur leurs bords. Dans quel- ques-unes, leurs surfaces sont unies, et dans d’autres velues: les fleurs naissent en paquets ou grappes lon- gues, comme celles des Groseillers ; elles; sont petites , blanches et de peu d'apparence ; à ces fleurs suc=| cedent des capsules à trois angles et 478 PAE atrois cellules, qui, dans le Cururu de PLUMIER, contiennent des semences rondes 3° mais celles du Serjana ont des semences ailées , comme celles de l’Erable; ellés sont renversées , fixées à Vextrémité de la capsule, et pendent vers le bas. Ces plantes sont trop tendres pour pouvoir subsister en hiver dans ce pays sans le secours d’une sexe chaude : elles exigent beau- coup de pluie; mais on les cultive rarement en Europe, si ce n’est dans des jardins de Botanique; car leurs fleurs ont peu de beauté: On les multiplie par leurs graines, qu'il faut se procurer des pays où elles croissent naturellement, parce qu’elles n’en produisent point en Angleterre : on les seme dans de petits pots remplis de terre légere, aussi-tot qu’on les reçoit, et l’on place ces pots dans une couche de tan de chaleur modérée; si c’esten automne , on les plonge dans la cou- che de la serre, et alors il est pos- sible que les plantes poussent au printems suivant: mais si ces se- mences n’arrivent pas avant le prin- tems, elles ne pousseront pas dans la méme année. Ainsi, les pots dans lesquels elles sont placces , doivent être plongés dans une couche de chaleur modérée , sous un vitrage ou elles puissent rester pendant tout Péré: en automne, on les met dans P A V: la serre, où on les laisse pendant tout l’hiver ; on les arrose très-lége- rement de tems en tems, quand la terre est seche. Au printems suivant, on. ote ces pots de la serre, pour les plonger dans une nouvelle couche chaude sous un vitrage, où les plan- tes pousseront dans l’espace de six semaines , si les semences sont bonnes. Quand les plantes sont en état d’être enlevées , on les met cha- cune séparément dans de petits pots remplis de terre légere : on les plonge dans une couche chaude de tan; on les tient à l'ombre jusqu'a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; on leur donne ensuite de Pair tous les jours , à proportion de la chaleur de la saison, et on les meten automne dans la couche de tan dé la serre, où on les tiendra constamment , et où on les traitera comme les autres plantes tendres, PAVIA. Boérrh. Ind. Alt. 2. p. 260. Æsculus. Lin. Gen. Plant. 4293 Marronier d'Inde , écarlate et à fleurs. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, gonflé , et formé par une feuille découpée au sommeten cinq parties: la corolle a cinq pétales ronds , ondés, plissés sur leurs bords, et étroits à leur bâse, où ils sont insérés dans le calice; la fleur a huit étamines penchces , aussi lon- gues que les pétales , et terminées : SPeAt®y par des antheres érigées : son germe estrond , placé sur un style en forme daléne , et couronné par un stig- mat pointu; ce germe devient en- suite une capsule ovale, turbinée , coriace ; et atrois cellules ; qui ren- ferment une et quelquefois deux semences presque angulaires. Ce genre de planie devroit être rangé dans la premiere section de la huitieme classe de LINNEE , avec celles dont les fleurs ont huit éta- mines et un style ; mais il Pa placé, avec le Marronier d'Inde , sous le titre d'Æsculus, dans la septieme classe. Comme les fleurs de celle-ci ont huit étamines , et que celles du Marronier d'Inde n’en ont que sept ; la capsule de celle-ci étant uffie, et celle du Marronier d'Inde épineuse , on peut fort bien les séparer (1). Il ny a qu'une espece de ce genre; savoir : Pavia octandria. Boërrh. Ind.: Alt. 2. p. 260. 4. 260. Hort. Angl, $4. t. 19. Hort. Cliff. 143. Roy. Lugd.-B. 463. Trew, Ehret. f.. 15. Duham. Arb. 2. p. 983 le Marronier d'Inde écar- late. Le Docteur LINNÉE lui adonné le titre d'Æsculus. Floribus octandris. Sp. Plant. 344; Marronier dont les fleurs ont huit étamines. — —— —— (1) Nora. MiLzer a donné ci-dessus ; au titre Æsculus , cette même description; il la répete ici, sans doute pour contredire LinnEE , et en faite un genre séparé, PAV 479 Saamonna Pisonis ,.sive siliquifera Brasiliensis arbor, digttatis foliis , ser- ratis, floribus teucrii purpureis. Pluk. Alm, 326. t. 56. f. 4. +. Cette plante croit naturellement dans la Caroline et’ dans le Brésil; ses semences ont été envoyées de la Caroline en Angleterre, où les plantes ont été fort multipliées dans les jardins depuis quelques années. Dans la Caroline ; cet arbre s’éleve rarement au-dessus de huit ou dix pieds ; sa tige, quiest assez grosse et ligneuse , pousse plusteurs bran- ches qui s’écartenten-dehors de tous côtés , et sont garnies de feuilles en forme de main , composées de cing ou six lobes en forme de lance, qui se réunissent à leur base , où ils sont fixés au pétiole ; dun vert tendre ; et d’une surface rude 5 scices sur leurs bords, pla- cées sur de longs pétioles , et oppo- sées aux branches: les fleurs sont produites en épis laches aux extré+ mités des branches sur des pédon- cules nuds , qui en soutiennent cha- cun cing ou sfx; elles sont tubulées et ouvertes au, sommet; leurs péta- les sont irréguliers dans leur largeur et leur longueur , ce qui leur donne l'apparence d’une fleur labiée. Ces fleurs sont d’un rouge brillant, et ont huit étamines aussi longues que la corolle quand elles sont flétries, le germe se gonfle, et devient un fruit en forme de Poire, avec une 480 PAY écorce épaisse , brune, et à trois cellules, dont une et quelquefois deux renferment une semence glo- bulaire. Cet arbre fleuriten Juillet, et ses semences mirissent quelquefois ict en automne, On peut le muluplier par ses graines, que lon seme au printems sur une couche de chaleur tempérée , et couverte dune terre légere et sablonneuse. Quand les plantes commencent à paroitre, on les débarrasse avec soin de toutes mauvaises herbes; mais on ne doit les transplanter que année suivante. Comme ces plantes de semences sont trop délicates dans leur jeu- nesse , il est nécéssaire deles couvrir avec des nattes, lorsque les pre- mieres gelées de lautomne com- mencent à se faire sentir; car si leurs extrémités étoient détruites par ces premiers froids, elles périroientjus- qu’à terre, et deviendroient rarement belles par la suite. Ainsi, l’on doit les couvrir avec soin, au moins pen- dant deux ou trois ans; mais après ce tems, elles auront assez de force pour résister à la gelée: c’est alors qu’on doit lesenlever avant qu’elles commencent à pousser, et les placer en pépiniere, ou dans les endroits qui leur sont destinés, en observant de les arroser dans lès tems secs , jusqu’à ce qu’ellesaient formé de nouvelles ra- cines , etderépandredela terre meu- ble sur la surface du sol , pour empé- PAY. cher le soleil et les vents de le dessé- cher trop vite. A mesure que ces plantes font des pragrés, on taille leurs branches latérales, pour rendre leurs tiges régulieres. Tl ‘faut aussi observer de labou- rer la terre chaque printems près de leurs racines , tandis qu’elles sont jeunes, pour qu’elles puissent y pénétrer plus facilement. Avec ce traitement, ces plantes feront de grands progrès , et produi- ront, au bout de quatre ou cinq ans, des fleurs, et souvent des fruits’, qui, dans les années chau- des, müriront assez pour servir à les multiplier. On perpétue aussi cette espece par la grefle , que Pon applique sur le Marronier d'Inde commun, Cette méthode est celle que les Jardiniers de pépiniere pratiquent ordinaire- ment ; mais les arbres que Pon éleve ainsi n’ont jamais une belle appa- rence, parce que le Marronier d'Inde commun est toujours deux fois aussi gros que Vautre, et qu'il pousse souvent des rejettons au-dessus de la greffe , après dix années d’accrois- sement: mais ces tiges rendent les arbres plus durs, et d’un accroisse- ment plus considérable. PAVOT CORNU. Voy. CHELI- DONIUM GLAUCIUM. L. PAVOT ÉPINEUX , PAVOT DU MEXIQUE ox CHARDON Bent PED BENI DES AMÉRICAINS. Voyez AR- GEMONE. L. PAVOT DES JARDINS. Foy. PAPAVER SOMNIFERUM, L, PAVOT DU MEXIQUE. Foy. ARGEMONE. L. PAVOT ROUGE oz CoQuELrI- cor. Voyez Paraver Rueas, L, PECE oz Presse, Picea, Eptcra ou Faux Sapin. Voyez Apres Pr- CEA. PÊCHER. Voy. Persrca. L. PEDICULE (un) est cette partie d’une tige qui soutient une feuille, une fleur ou un fruit: on la nomme Petiole, lorsqu'elle estterminée par une feuille ; et Pédoncule, quand elle porte un fruit. PEDICULARIS. BARBE DE Cog, CRÈTE DE Cog ou L'HERBE Aux Poux. Il y a quatre especes différentes de cette plante, qui croissent natu- rellement dans les paturages de plu- sieurs parties de l’Angleterre, et dans quelques prairies basses, ou elles sont fort embarrassantes , sur- tout celle a fleur jeune , qui s’éleve aun pied et plus de hauteur, et se multiplie si considérablement , Tome V, PEG 481 qu’elle couvre bientôttoutleterrein. Cette plante est une fort mauvaise nourriture pour le bétail; et quand elle se trouve en grande quantité parmi le Foin, ce fourrage a peu de valeur. Comme les semences de cette plante mürissent toujours dans le tems de la fenaison , lorsqu’on re- cueille la graine des herbes pour la semer , il faut avoir soin que celle- ci n’en soit point mêlée. Je n’impor- tunerai point le Lecteur par la des- cription des autres especes. PEGANUM. Lin. Gen. Plant. 530. Harmala. Tourn, Inst. R.H. 257. tab. 133; Rhue sauvage d’As- syrie. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, et composé de cinq feuilles étroites, érigées, et aussi longues que les pétales; la corolle a cinq pétales ovales et oblongs, qui s'étendent en s’ouvrant : la fleur a quinze étamines en forme d’aléne , de moitié moins longues que les pétales , et dont les bases s’étendent dans un nectaire sous le germe; elles sont terminées par des antheres oblongues et érigées : son germeest long, a trois angles ; et, placé à la base de la fleur , il soutient un style mince, triangulaire de la longueur des antheres, et a trois stigmats, plus longs que le style. Ce germe devient ensuite une capsule ronde, triangu- Ppp 482 PEG laire , et à trois cellules remplies de semences ovales , et à pointe aiguë. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la onzieme classse de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont depuis onze jusqu'a dix-neuf étamines et un style. Nous n’avons qu’une espece de ce genre dans les jardins anglois. Peganum Harmala , foliis multifidis. Hort. Ups. 144. Gron. Orient. 165. Gmel. Sib. 4. p. 177. 1. 96. Fabric. Helm. p. 228. Blackw. f. 3105 l’Ar- mel, avec des feuilles à plusieurs pointes. Harmala. Dod. Pempt. 121. Ruta sylvestris , flore magno albo. Bauh. Pin, 336 ; Rhue sauvage, a grande fleur blanche. Cette plante croit naturellement en Espagne et en Syrie: sa racine, qui est aussi grosse que le petit doigt, devient ligneuse avec age: ses tiges périssent en automne , et les nouvelles poussent au printems ; elles s’élevent à la hauteur d’un pied, et se divisent en plusieurs petites branches garnies de feuilles oblon- gues , épaisses, découpées en plu- sieurs segmens étroits , d’un vert foncé, gluantes , et d’un goût amer : ses fleurs naissent aux extrémités des branches, et sont très-étroitement placées entre les feuilles; elles sont composées de cinq pétales blancs et ronds , qui s'ouvrent comme une PEG rose , et de quinze étamines en forme d’alène , terminées par des antheres oblongues. Dans le centre est situé un gérme rond et à trois angles , qui soutient un style trian- gulaire de la longueur des étamines, avec trois stigmats plus longs que e style. Ce germe se change dans la suite en une capsule ronde , a trots angles et à trois cellules, qui renfer- ment plusieurs semences ovales et à pointe aiguë. Cette plante fleurit en Juillet; et, dans les étés chauds, ses semences muürissent en automne. On la multiplie par ses graines, qu'il faut semer clair sur une plate- bande de terre légère , au commen- cement du mois d'Avril. Lorsque les plantes poussent, on les tient cons- tamment nettes de mauvaises herbes : cest en cela que consiste toute leur culture jusqu’à la fin d'Octobre ow au commencement de Novembre , que les tiges périssent; alors on couvre la plate-bande avec du tan, des cendres , de la sciure , ou quel- que autre chose, pour empêcher la gelée d’y pénétrer. Cette méthode est la plus sûre pour conserver les racines , qui, lorsqu'elles sont jeu- nes, sont un peu délicates. On peut les enlever au mois de Mars suivant, et les transplanter dans un sol sec et à une exposition chaude, où elles subsisteront pendant plusieurs an- nées. Cette plante est quelquefois d'usage en Médecine. PE pp RER PEIGNE ox L’AIGUILLE DE VE- NUS. Voy. SCANDIX PECTEN. L. PELECINUS. Voy. BrsERRULA. PELOTTE DENEIGE , OBIER A FLEURS DOUBLES ow Rose DE GUELDRE, /oy. VISURNUM OPU- LUs. PELTARIA. Jacq. Austr. t. 123. Lin. Gen. Plant, 806 ; Thlaspi de montagne. Caracteres. Le calice de la fleur est composé de quatre feuilles concaves, colorées, et quitombent; la corolle a quatre pétales placés en forme de creix, dont les onglets sont plus courts que le calice. La fleur a six €tamines en forme d’aléne, dont deux sont plus courtes que le calice , et qui sont toutes terminées par des antheres simples; son germe est rond , et soutient un style court , et couronné par un stigmat obtus ; il se change dans la suite en un légume comprimé , et à une cellule qui ren- ferme une semence ronde, ~ Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quin- zieme classe de LINNÉE, intitulée: Tetradynamie siliqueuse, avec celles dont les fleurs ont quatre étamines longues et deux courtes, et des se- mences renfermées dans des siliques courtes. Nous n'avons qu’une espece de ce genre, qui est la PEL 483 Peltaria alliacea.*Jacq. Vind, 260. Lin. Sp. Plant. 910. Jacq. Austr. t. 123. Scop. Carn. ed. 2. n, 784; Pelta- ria ou Thlaspi de montagne. Bohadschia foliis radicalibus cordatis, caulinis amplexicaulibus , lanceolatis. Crant;. Austr. p.5.t.1.f. 1. Clypeola perennis, foltis inferioribus petiolatis , cordato-angulatis superiori- bus amplexicaulibus, lanceolatis , silicu- lis unilocularibus. Ard. Spec. 26. f. 6. Thlaspi montanum, Glasti folio, ma- Jus. C. B. P. 106; Thlaspi de mon- tagne, à feuilles de Gaude. Thlaspi montanum. 1, Clus, Hise, 2. P+ 130. Cette plante croît naturellement sur les montagnes de Autriche et de PEs- trie; elle est bis annuelle , et périt gé- néralementaussi-totquesessemences sont mures: elle s’éleve à la hauteur d’envirgnunpied,avecune tige droi- te, branchue , et garnie de feuilles unies et en forme de cœur, qui ’em- brassent de leur base; les tiges sont terminées par des grappes de fleurs blanches qui croissent en ombelles : chaque fleur a quatre pétales placés en forme de croix, et produit une silique ronde et comprimée , qui produit une semence de la même forme. Cette plante fleurit en Mai, et ses semences murissent en Juillet, On la multiplie aisément par ses graines , qu’on peut semer en petites touffes dans les plates-bandes du pañterre , au commencement d’Avril, Pppi 484 PEN Quand les plantes ont poussé , on en laisse quatre ou cing dans chaque touffe , et on arrache les autres, afin de leur donner assez d’espace pour croitre , apres quoi elles n’exigeront plus aucun soin que celui d’être te- nues nettes de mauvaises herbes. PENSÉE oz Herse DE LA Tri- NITE. Moy. VIOLA TRICOLOR, PENSTEMON. Voy. ASARINA ERECTA. PENTAPETES. Lin. Gen. Plant, 757+ Alcea, Raii Supp. 523 ; espece de Mauve des Indes. Caracteres. La plupart des fleurs ont un double calice, dont l’exté- rieur est petit, ‘et composé de trois feuilles , et l’intérieur est découpé en cing parties réfléchies ; la corolle a cing pétales oblongs, qui s’éten- denten s’ouvrant: la fleur a quinze étamines étroites, et terminées par cing antheres, longues et colorées ; elle a un germe rond , avec un style cylindrique dela longueur des éta- mines , et couronné par un stigmat épais. Ce germe devient ensuite une capsule ovale , et à çinq cellules remplies de semences oblongues. Ce genre-de plantes estrangé dans la quatrieme section de la sei- zieme classe de LInN&E, qui ren- fleurs ont quinze étamines fixées au style par ferme celles dont les A PEN Jeur base ,et qui forment avec lui une colonne. Nous n’avons qu’une espece de ce genre dans les jardins anglois. Pentapetès Phenicea, foliis hastato- lanceolatis, serratis. Lin. Sp. Plant. 648; Pentipetès avec des feuilles scices, en pointe de hallebarde, et en forme de lance. . Alceæ Indice cognata. Pluk, Alm. 18,255 653. Trews Rare Fe f 5. Alcea Indica, lueido hastato folio, flore Blartariæ Pheeniceo. Raii Supple 523 3 Mauve des Indes, avec une feuille luisante et en forme de lance, produisant une fleur écarlate de bouillon blanc. Alcea fruticose pentaphylloïdes emu- la, floribus amænissimè rubellis , calice productô. Pluk, Phyt, 126, f. 4. Blattaria Zeylanica , flore ample coccineo. Comm. Hort. 1, p.11. fo 6; _Biattaire de Céylan. Flos impius. Rumph. Amb. $.p.288, t. 100. f. 1. Siamin. Rheed, Mal. 10, P- Life I. Cette plante croit naturellement dans l’Inde , d’où ses semences mont été plusieurs fois envoyées; elle est annuelfe, et périt en automne, aussi- tot queses branches sont mires; sa tige, droite et haute de deux ou trois pieds , pousse des branches latérales dans toute sa longueur ; celles du bas sont les plus longues, et les au- tres diminuent par dégrés , et for- PEN ment par-la une espece ‘de pyra- mide; elles sont garnies de feuilles de différentes formes; celles du bas sont les plus larges, et découpées vers la base en deux lobes latéraux , courts; celle du milieuse prolongede deux ou trois pouces au-delà de l’ex- trémité des autres; de sorte qu’elles ressemblent beaucoup à une pointe hallebarde ; elles sont légerement scices sur leurs bords, d’un vert lui- sant en dessus, mais plus pales en- dessous, et postées sur des pétioles assez longs: les feuilles du haut sont beaucoup plus étroites ; quel- ques-unes ont de petites dentelures sur leurs bords ; celles-ci sont plus rapprochées des tiges , et placées al- ternativement : les fleurs qui sortent aux ailes des feuilles , sont, pour la plupart, solitaires; quelquefois ce- pendant il en sort deux du même bouton, sur les côtés des pétioles des feuilles : le pédoncule de la fleur est court et mince ; son ca- lice extérieur est composé de trois courtes feuilles qui tombent bien- tot, et le calice intérieur est for. mé par une feuille découpée au som- met en cing segmens aigus, qui s’é- tendent en s’ouyrant, et sont pres- que aussi longs que le pétale ; la corolle est monopétale , et divisée presque jusqu’au fond en cing seg- mens obtus; mais comme ils sont joints et tombent en une piece, ils ne forment qu’un. pétale, suivant PEN 48$ Ray et Tournerorr. Dans le cen- tre de la fleur s’éleve une colonne courte et épaisse , à laquelle adherent | quinze étamines courtes , et termi- nées par des antheres longues et éri- gées, et entre chaques trois étamines est placée une autre étamine plus large avec une anthere oblongue , érigée; etd’un rouge foncé. Ces cinq larges antheres sont stériles, et ne sont point pourvues de poussiere fécondante : entre les étamines est placé un germe rond, qui soutient un style de la longueur desétimines, et couronné par un stigmat épais. Tout cet appareil étant réuni par sa bâse en une espece de colonne, dis- tingue l’espece de cette plante ; qui estune malyvacée. Et quoiqu’au pre- mier aspect cette fleur paroisse beaucoup ressembler à celle du bouillon blanc, cependantlorsqu’on examine ses caracteres essentiels, on reconnoit qu’elle appartient à la classe des malvacées. Ces fleurs sont d’une belle couleur écarlate ; elles paroissent en Juillet, et sont rem- placées par des capsules rondes et à cing cellules, un peu ligneuses , dont chacune renferme trois ou quatre semences oblongues,quimürisssent en automne, On seme les graines de cette es- pece au commencement de Mars., sur une bonne couche chaude. Quand les jeunes plantes sont en état d’ètre enlevées, on plonge dans * 486 P ENF une nouvelle couche chaude qu’on a préparéed’avance , quelques petits pots remplis de bonne terre de jar- din potager ; on en plante une dans chacun: on les arrose légerement , pour fixer la terre à leurs racines; on les tient à l'ombre, jusqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles fibres, et on les traite ensuite comme les au- tres plantes délicates et exotiques, en observant de leur donner de Pair libre chaque jour , suivant que la saison est plus ou-moins chaude, et de couvrir les vitrages tous les soirs, pour conserver la chaleur de la couche. Quand ces plantes ont fait assez de progrès pour remplir les pots de leurs racines , 1! faut leur en donner de plus grands, que Pon remplit avec la même espece de terre qui a été indiquée ci-dessus , et les plonger dans une autre couche chaude , où on les laissera aussi jong-tems qu’elles pourront y rester, sans toucher les vitrages; mais après cela, on les placera dans une serre chaude ou dans une caisse de vitra- ges , oùelles seront à l'abri du froid, etoù l’on pourra leur procurer de Pair dans les tems chauds. Au moyen de ce traitement , ces plantes commen- ceront à fleurir dans le commence- ment de Juillet, et leurs fleurs se succéderont jusqu’à la fin de Sep- tembre. Pendant tout ce tems, elles auront une tres-belle apparence. Comme leurs semences murissent PEN. successivement , il faut cueillirleurs capsules aussi-tôt qu’elles commen- cent à s'ouvrir au sommet. Quand ces plantes sont fortes, on les tire quelquefois des pots, pour les placer dans les plates-bandes à une bonne exposition , où elles fleurissentassez bien dans les années chaudes : mais comme leurs semences y murissent rarement, on ne peut les avoir dans leur perfection , qu’en les trai- tant comme il vient d’être dit ci~ dessus. PENTAPHYLLOIDES. Voyez POTENTILLA, L, - PENTHORUM. Gronow. Virg. 51. Lin. Gen. Plant. 580 ; espece de Sedum ou Joubarbe. Caracteres, Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille découpée en cing segmens égaux ; la corolle a quelquefois cing pétales étroits, situés entre les seg- mens du calice: la fleur a dix éta- mines velues , égales , de la lon- gueur du calice, persistantes , etter- minces par des antheres rondes, qui tombent ; elle a un germe coloré avec cing styles de la longueur des étamines , et couronnés par des stig- mats obtus. Ce germe se change dans la suite en une capsule simple, conique , à cing angles et a cing cellules, remplies de semences pe- tites et applaties, PEP Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la dixieme classe de LInNEE , intitulée De- candrie pentagynie , qui comprend celles dont les fleurs ont dix étami- nes et cinq styles. Nous navons qu'une espece de ce genre. Penthorum sedoides. Gron. Virg. 54. Lin. Sp. 620 ; Penthorum semblable au Sedum ou Semper-Vivum. Cette plante est bis-annuelle, et croit naturellement dans la Virginie ; ses tiges s’élevent à la hauteur d’un pied , et sont garnies de feuilles oblongues , alternes ; et terminées par des grappes de fleurs d’un jaune verdatre et de peu d'apparence ; à ces fleurs succedent des capsules co- niques, à cing angles, et remplies de semences petites et plates: ses fleurs paroissent à la fin du mots de Juillet, et ses semences mirissent en automne. Comme cette plante a peu de beauté, on ne la cultive gueres que dans les jardins de Bota- nique ; ceux qui veulent se la pro- curer doivent la semer à l’ombre et sur une terre humide. Lorsque les plantes ont poussé, elles n’exigent aucune autre culture que d’être éclaircies et tenues nettes de mau- vaises herbes. PÉPINIERE. On appelle ainsi une piece de terre dans laquelle on éleve toutes les especes d’arbres et PÉP 487 de plantes, que Pon transporte en- suite dans les jardins et les planta- tions. Il y a un grand nombre de ces pépinieres dans plusieurs cantons de l'Angleterre, et principalement aux environs de Londres , qui appar- tiennent à des Jardiniers dont le mé- ter est d'élever des arbres et des fleurs pour en faire commerce. Dans plusieurs de ces pépinieres , on trouve à présent la plus grande partie des plantes qu’on cultive dans toutes les autres contrées de l’Eu- rope, Les pépinieres de France, qui ne sont qu’en peut nombre en comparaison de celles de PAngle- terre ; ne contiennent gueres que des arbres fruitiers ; et c’est de-là que vient le nom de pépiniere. Dans ces dernieres, on ne trouve point d'arbres toujours verts, des arbris- seaux à fleurs, ni les arbres des fo- rêts. En Hollande , les pépinieres sont principalement remplies de fleurs ; mais aux environs de Lon- dres, on trouve tous ces objets réu= nis, et c’est de-la que presque tous les étrangers les urent, Je ne me propose pas de traiter ici de ces pépinieres étendues, ni @en donner une description; je me bornerat à celles qui sont absolu- ment nécessaires à tous ceux qui aiment à planter, afin qu'ils aient sous la main de quoi former tout de suite leurs plantations; car si ces plantations sont vastes, la dépense 488 PEP pour faire venir des arbres d’une grande distance , ne sera pas médio- cre, et on courra encore le risque de les voir manquer ; ce qui est presque inévitable , s ils ont été éle- vés dans une bonne terre, et replap- tés ensuite dans une médiocre. Il est de la plus grande importance, pour tout homme qui plante, de par établir une pépi- niere; mais il faut avoir soin qu’elle commencer ne soit pas attachée à un certain terrein , c’est-à-dire , qu'il seroit mal d’élever des arbres pendant un certain nombre d’années sur la même place ; car alors la terre en seroit tellement épuisée, qu’elle devien- droit hors d'état de servir de nou- veau à cet usage: aussi les bons Jardiniers de pépiniere changent de terrein de tems en tems; et lorsqu'ils ont arraché les arbres d’un canton, ils y plantent , pendant un an ou deux, desherbes potageres, où quel- ques autres plantes. Pendantcetems, au moyen de l’engrais et des fossés qu'ils y creusent , le terrein se réta- blit, et devient propre à recevoir d’autres arbres : mais les Jardiniers sont assujettis, par la nécessité , à planter toujours dans le même en- droit, étant bornés à une seule piece de terre; ce qui n'arrive pas aux Seigneurs qui ont à leur disposition une grande étendue deterrein. Ainsi, je conseille à ces personnes de faire leurs pépinieres sur les lreux memes PE® où ils veulent établir leurs planta- tions ; on y laisse une quantité suf- fisante d’arbres , et on retire les-au- tres, pour les planter ailleurs. Cette méthode sera la. plus avantageuse pour toute espece de gros arbres, et sur-tout pour les bois de charpente ; car tous les arbres qui viennent de semences , Ou qui sont transplantés fort jeunes dans les places qui leur sont destinées, font beaucoup plus de progrès et deviennent plus beaux que ceux que l’on transplante plus tard. Ainsi , il faut éclaircir les pé- pinieres de bonne heure , en Otant , dans leur premiere jeunesse, les ar- bres que lon destine pour d’autres plantations: au moyen de cela, on évite la dépense des soutiens et des arrosemens : mais quand on fait des pépinieres dans des situations expo- sées, il faut laisser les arbres sur pied plus long-tems , afin que ,CrOIS- sant serrés , ils puissent s’abriter mu- tuellement. On les éclaircit par dé- grés et en proportion de leur ac- croissement; car si l’on en enlevoit beaucoup à la fois , le froid retar- deroit le progrès des autres, Cepen- dant on ne doit pas se promettre que les derniers enlevés puissent réussir ; ilsera plus prudent de les brüler , que d’essayer de les trans- planter , quand ils sont devenus trop grands, parce qu’en voulant les ar- racher avec de bonnes racines, on endommage PEP endommage beaucoup les racines des arbres qui restent. Tout ce que nous venons de dire, doit s’entendre des grandes planta- tions qu’on fait dans les parcs ou dans les bois; mais les pépinieres qu’on ne destine qu’a élever des ar- bres toujours verts , des arbrisseaux à fleurs, ou d’autres plantes propres à Pornement des jardins, peuvent être bornées à un certain espace, et il n’en faut qu’un petit pour cet usage. Deux ou trois âcres de terre suffisent pourles plants les plus éten- dus , et un acre pour un d’une mé- diocre grandeur. On peut élever dans cetie piece de terre des plantes étrangeres , plusieurs especes de fleurs bis-annuelles et vivaces , qui sont destinées à être transplantées dans les plates-bandes du parterre, et y semer des graines de fleurs a racines bulbeuses, afin d’avoir par- là tous les ans une variété de diffé- rentes especes, ce qui dédomma- gera de la peine et de la dépense , et fournira un amusement agréable à tous ceux qui se plaisent au jardi- nage. Une pareille pépiniere doit être placée de maniere qu’on puisse y avoir aisément de leau. Si ce se- cours manque, on ne pourra s’en procurer autant qu’il en faut pendant les sécheresses , sans beaucoup de peine et de dépense : il faut aussi que cette pépiniere soit voisine , au- Tome V. PEP 489 tant qu'il est possible, dé lhabita- tion, afin de pouvoir la visiter fa- cilement dans tous les tems. Il est absolument nécessaire qu’elle soit sous l’œil du maitre; et si elle n’en fait pas le plaisir, il est à craindre qu’elle ne réussisse pas. Le sol de cette pépiniere doit être bon, pas trop lourd ni trop fort. Des terres de cette qualité sont moins propres à la plupart des semences ; car comme ces terres retiennent l’humi- dité au printems et en hiver, les semences des plantes les plus déli- cates , et sur-tout celles des fleurs y pourriroient, si l’on n’avoit pas le soin de les semer de bonne heure. Quand donc on estrestreint à de pa- reils terreins , il faut y mettre une grande quantité de sable, de cen- dres, et d’autres’engrais légers , afin d'en séparer les parties , et de les pulvériser. Il sera aussi très-avan- tageux d’en faire des levées, pour que la gelée s’y introduise en hiver, ainsi que de les remuer souvent ‘J avant d’y mettre les plantes, et après qu’elles y sont. Les avantages qu’on peut urer d’une pépiniere étantsensibles à tous ceux qui y réfléchissent, il est inu- tile en faire mention ici; je prie seulement qu’on me permetté de ré- péter ce que j'ai souvent ‘recom- mandé , quiest de tenir la terre nette de mauvaises herbes, parce que, si on les laissoit croitre , elles pri- Qqgq 490 PEP veroient les racines des jeunes ar- bres de leur nourriture, Il est encore essenuel de bécher la terre entre les jeunes plantes, au moins une fois par an , afin que leurs racines puis- sent y pénétrer; et si la terre est forte , on fera bien de répéter le labour deux fois par année, en Oc- tobre et en Mars; ce qui avancera beaucoup laccroissement des plan- tes , et préparera les racines à latrans- plantation. Plusieurs personnes aiment assez le jardinage pour vouloir élever elles-mêmes leurs arbres fruitiers, ce que je recommande à tous ceux qui désirent avoir de bons fruits ; car il est très-incertain si espece de fruit qu’on se procure dans les pépi- nieres , est celle qu’on demande, et plusieurs Seigneurs , qui en ont beaucoup planté, se sont toujours plaints d’avoir été wompés. En ou- tre, il y a un autre inconvénient, auquel, faute de connoissance , on ne fait presque pointattention ; C’est de prendre des greffes sur de jeunes arbres de pépiniere , avant qu'ils aient porté du fruit. Après avoir répété cette mauvaise pratique plu- sieurs fois , les arbres deviennent aussi luxurieux que des Saules. Ces arbres , en deux ou troisans, pous- sent des rejettons aussi hauts que les murailles, et sont très-rarement fertiles , même avec la culture la mieux entendue. PEP Quand on se détermine a former soi-même des pépinieres d’arbres fruitiers , il faut observer les regles suivantes: 1°, Le sol dans lequel on établit une pépiniere , ne doit pas être meil- Jeur que celui où Pon a envie de planter les arbres à demeure. Sans cette précaution , les arbres sont souvent arrêtés dans leur accroisse- ment, OU ne font que peu de pro- grès pendant trois ou quatre ans, après avoir été transplantés. C’est ce qui arrive communément à ces arbres qu’on éleve autour de Lon- dres , et qui, étant transportés dans les parties septentrionales de lAn- gleterre , et placés dans un sol plus pauvre, et dans une situation plus froide , réussissent rarement, Par cette raison encore, if vaut donc beaucoup mieux , lorsqu'on s’est procuré toutes les especes qu’on désire , établir une pépiniere de toutes les especes de tiges ou de su- jets convenables pour les différens fruits. On les greffe ou en écusson ou suivantla méthode ordinaire. Ces arbres , ainsi élevés dans le mêmesol et au même dégré de chaleur , réus- sissent mieux étant transplantés , que ceux qu’on apporte d’un lieu éloigné, et qui ont été élevés dans un sol plus riche. 2°, La terre d’une pépiniere doit être neuve, et non pas épuisée par des arbres ou de grosses plantes ; car, PEP -dans un pareil sol, tes sujets ne fe- roient que peu de progrès. 3°. l'emplacement de la pépiniere ne doit être nitrop sec ni trop hu- mide , quoiqu’un terrein sec soit p'éférable dans ces deux extremes. Les arbres n’y font pas tant de pro- grès que dans une terre humide ; mais ils sont généralement plus » sains et plus disposés à produire du fruit. 49.11 faut entourer la pépiniere, afin que les bestiaux et les animaux sauvages ne puissent y pénétrer ; car ils y feroient un dégât affreux , sur-tout en hiver , quand la terre est couverte de neige, et qu’ils n’ont rien à manger. Les lievres et les lapins sont les animaux les plus dan- gereux pour les pépinieres; ils dé- truisent pendant V’hiyer tous les jeunes arbres , en rongeant leur écorce, et il est absoiument néces- saire de la mettre à l’abri de ces en- nemis. Quand Penclos est fait, on creuse tout autour un fossé de dix - huit pouces ou deux pieds de profon- deur , si le terrein le permet. Cet ou- vrage doit étre fait en Aout ou Sep- tembre, afin que la pépiniere soit en état de recevoir les jeunes sujets dans la saison convenable, qui est vers le milieu ou à la fin d'Octobre. En creusant ces fossés, il faut avoir grand soin d’enlever les racines des plantes nuisibles, telles que celles TP ATP 40x du Chiendent , de POseille, etc., qui, si on les laissoit , pousseroient par- mi les racines des arbres, ne pour- roient plus être détruites , se répan+ droient dans tout le terrein, et cau- seroient un grand préjudice aux jeunes plants. La terre étant bien labourée à la béche, et la saison de planter étant venue, on rabaisse les élévations, et on nivelle le terrein aussi éxacte- ment qu'il est possible; on divise la piece de terre en carreaux pro- portionnés à sa grandeut, que l’on peut partager encore en planches, pour y planter des noyaux des fruits. Les meilleurs sujets pour les Pé- ches et les Brugnons , sont ceux qu’on éleve avec les noyaux de Prunes satt- vages et de Prunier blanc de Paris: mais jamais il ne faut planter les re- jettons de ces arbres, comme le font quelques personnes ; car ces rejet- tons ontrarement d’aussi belles tiges , et ne poussent jamais d’aussi bonnes racines: d’ailleurs ils sont trés-sujets à produire eux-mêmes une grande quantité de nouveaux rejettons, qui sont fortincommodes dans les al- lées et dans les plates-bandes des jardins, et nuisent beaucoup aux arbres. Ainsi, il yaut mieux semer des noyaux de chaque espece tous les ans , ou au moins chaques deux ans, afin de ne jamais manquer de sujets, Qqq i 492 PÉP On se sert, pour les Poiriers ; de uges élevées de pepins de fruits : on prend pour cela les mares de poirée, ou des pepins de quelque ë espece de Poires d’été , qui produisent ordi- nairement des tiges ‘fortes et vigou- reuses, comme la Cuisse-Madame ; mais quand on veut faire usage de ces ; pepins ,' il faut laisser le fruit:sur Varbre , jusqu'à ce qu'il tombe, et le garder ensuite, jusqu’à ce qu'il soit pourri; alors on dre les pepins, que ’onconserve dans du sable , dans un endroit inaccessible aux souris et à l’humidité, On seme ces pepins dans le commencement du printems, sur une planche de terre neuve et légere , dans laquelle ils pousseront au bout de six mois; et si lon a soin de tenir les plantes nettes de mauvaises herbes , elles se- ront assez fortes pour être enlevées au mois d’Occobre suivant. On pré- fere les tiges de Coignassier à celles de Poirier, pour plusieurs especes de Poires d'été et d'automne. On s’en sert aussi pour toutes lesespeces de Poires douces et fondantes ; mais elles ne sont pas bonnes pour les Poires cassantes ; les fruits qui vien- nent sur ces sortes de tiges sont su- jets à être pierreux. On muluplie assez souvent ces sujets, au moyen des rejettons qui poussent en abon- dance sur les racines de vieux ar- bres; mais ils ne sont pas , à beau- coup près, aussi bons que ceux qui PÉP ont été produits de boutures où de marcottes , lésquels ont de metl- ‘leures racines, ét ne donnent pas ‘dutant de rejettons que les autres; ‘ce qui est fort a désirer, parce que ces rejettons ne’ privent pas seule- ment les arbres d’une partie de leur nourriture, mais ils gatent encore tout le jardin , comme on ee deja dit. On greffe les Pommiers sur des tiges élevéés de pepins , que l’on ra- masse dans les pressoirs où l’on fait le cidre , ou de pepins de Pommes sauvages. Ces derniers sont plus esti- més, parce que les plantes sont d’une plus longue durée, et qu’elles sont sur-tout propres à former de grands Pommiers à haüt vent : on leséleve et les traite comme celles des Poiriers. Celles qu'on se procure de rejet- tons, ne sont point , à beaucoup près, aussi bonnes. On a fort recher- ché , pour les petits jardins , les tiges de Pommes de Paradis, pendantquel- ques années : comme cet arbre est bas, les especes qu’on greffe dessus, portent du fruit plutôt, et on peut les contenir dans un plus peut es- pace; mais ces arbres ne sont bons que pour de très-petits jardins, ou pour satisfaire la curiosité : ils durent peu, et ne s’élevent point assez pour produire beaucoup de fruits , à moins que la grefle ou Pécusson ne soit enterré , de maniere qu’il puisse pousser des racines , et devez | PEP nir par-là semblable à des arbres greffés sur des sujets libres , en ne re- cevant que peu de séve de son toc, On se sert, pour les Cerisiers , de ‘sujets élevés avec les noyaux de la Cerise noire commune ou de la Cerise sauvage mielleuse. Les uns et les au- tres deviennent forts, et produisent de plus belles tiges. Pour les Pruniers ; on prend des noyaux des especes qui croissent le plus vite. Ces tiges seront bonnes aussi pour les Aricoriers, qui y pren- nent bien plus aisément que les Pé- “chers et Brugnons ; mais on ne doit “point se servir de rejettons, pour les raisons que nous avons déjà ex- posées. Beaucoup de personnes recom- mandent les tiges d’Amandiers , pour plusieurs especes de Péches tendres ‘et délicates, qui prennent beaucoup mieux sur ces tiges que sur celles de Pruniers ; mais comme elles ont des racines tendres qui poussent de bonne heure au printems, et qui du- ‘rent peu, on doit les rejetter. Cepen- dant les especes délicates de Pêches qui ne prennent pas sur des Pruniers, peuvent être greffées en écusson sur des Abricotiers. Toutes les especes de Péchers plantées dans desterresseches, dureront bien plus long-tems, et se- ront moins sujettes a la nielle , si elles sont greffées sur des Abricotigrs. Ona observé que, dans les sols où PEP 493 les Péchers réussissent rarement, les Abricotiersy viennent bien; ce qui peut provenir de la force des Abri- cotiers , et du tissu compact de leurs vaisseaux, qui les met en état de mieux pomper leur nourriture que la tige du Prunier, et de se Passimiler. Comme les sols secs ne fournissent que très - peu de suc nutritif aux grefles , le Pécher étant d’une nature délicate etspongieuse, n’est pas aussi en état de Pattirer à lui; ce qui occa- sionne cette foiblesse qu’on observe communément dans ces arbres, lors- qu’ils sont plantés dans des endroits secs: aussi la pratique ordinaire des Jardiniers de pépiniere, est de gref- fer en écusson le Prunier avec l’Abri- cotier, ou avec quelques Péchers qui croissent librement ; et après une année , d’y grefler encore en écusson les especes délicates de Péches. Par ce moyen, plusieurs especes qu’on ne peut multiplier autrement, et qui périssent par toute autre méthode, réussissent très-bien. Les Jardiniers ‘appellent ces Péches , doublement travaillées. Depuis peu, quelques personnes ont greflé des Cerisiers en écusson et en fente sur des tiges de Cornouil- ler , etdes Cerises de Morelle: ce qui, à ce qu'ils prétendent , rend les ar- bres plus fertiles et moins luxu- rieux ; de maniere qu'ils peuvent être contenus dans un petit espace. Ces tiges produisent le même effet À 494 PELE sur les Cerisiers , que les tiges de la Pomme de Paradis sur la Pomme or- dinaire. Quand on est pourvu de jeunes tiges de toutes ces especes, qu'on a élevées dans le semis l’année précé- dente, on les transplante dans la pé- piniere au mois d'Octobre, en lais- sant entre chaque rang au moins trois pieds et demi ou quatre pieds de distance, si on les destine pour des hauts vents, et un pied et demi entr’elles dans les rangs ; mais si on veut en faire des arbres nains, trois pieds entre les rangs, et un pied de distance entr’elles dans les rangs, sufhront. En ôtant ces arbres de l'endroit où ils ont été semés, on les enle- vera avec une béche, afin de con- server leurs racines entieres, autant qu'il est possible; on coupera en- suite tous les peuts chevelus, et on taillera Jes racines, qui s’enfonce- roient perpendiculairement dans la terre. Après les avoir ainsi préparés, on tracera une ligne à travers le terrein dans lequel on veut les plan- ter : on fera avec la bêche une ri- gole à côté de cette ligne; on les y placera suivant les distances que nous venons de donner , en les po- sant droits; on pressera ensuite la terre autour de leurs racines, et l’on remplira la rigole, en comprimant doucement la terreavec le pied, sans déplacer les arbres de leurs rangs; PÉP ce qui les rendroit désagréables à la vue. Il ne faut pas couper la tête de ces arbres; car cette opération les affoibliroit, leur feroit pousser des branches latérales, et les gateroit. Si l'hiver se trouve froid, on ren- dra un grand service à ces jeunes plants , en répandant sur la surface du sol un peu de terre douce ou de terreau , pour empêcher la gelée d’y pénétrer , et de nuire aux tendres fi- bres qui auront poussé depuis la transplantation : mais 1l faut avoir soin de ne pas mettre ce terreau trop épais, près des tiges , ni de le laisser trop long-tems sur la terre, de peur qu'il ne communique trop d’humi- dité aux racines ; ce qui arrive sou- vent, quand on n’a pas l'attention de l’ôter aussitôt que les gelées sont passées. En été, il faut les houer avec exactitude , et arracher avec soin toutes les mauvaises herbes, qui affoibliroient beauconp les tiges, et en retarderoient l’accroissement , si on les laissoit pousser dans les pépinieres. Dans les années sui- vantes, on laboure la terre a la bé- che, au printems , entre les rangs, pour la rendre assez légere , de ma- niere que les fibres puissent s’éten- dre de tous côtés; les mauvaises her- bes , par ce moyen , seront aussi dé- truites : il faut encore observer de retrancher les branches latérales , afin de rendre les tiges plus droites et unies, PEP La seconde année après la trans- plantation , on pourra greffer en écusson les tiges dont on voudra faire des arbres nains. Celles qu’on destine pour les hauts vents, doi- vent rester six Où sept ans avant d’être grefftes. La méthode de gref- fer en fente et en écusson étant suf- fisamment expliquéea l’articlegrefe, je n’en parlerai pas ici; il nest pas non plus nécessaire d'expliquer la maniere de traiter ces arbres, après qu'ils sont greflés, parce qu’elle est assez détaillée dans les articles qui traitent des différentes especes de fruits; j’ajouterai seulement que les tiges greffées en écusson pendant l'été , et qui n’ont point réussi, peu- vent l’être de nouveau au printenis suivant; mais comme les Pêches et les Brugnons ne prennent jamais bien en fente , il faut toujours les greffer en écusson. Le terrein que l’on destine à une pépiniere de leurs, doit être bien exposé au soleil, et abrité de tous les grands vents par des plantations d'arbres ou des batimens ; la terre en doit étre légere et seche, sur- tout pour les fleurs à racines bul- beuses. La culture particuliere qui convient à chaque espece defleurs, est expliquée dans les différens arti- cles qui en traitent. C’est dans ces pépinieres qu'il faut planter les rejettons de fleurs à racines bulbeuses , où ils resteront PÉP 495 jusqu'a ce qu'ils soient en état de fleurir, pour les placer alors dans le parterre , en les y arrangeant, soit en planches , soit dans les plates- bandes , suivant la qualité de la fleur et la culture qu’elle exige. On peut aussi élever par semence, dans ce terrein, des plantes à racines bulbeuses, pour se procurer de nou- velles variétés; mais peu de per- sonnes ont le courage d’entrepren- dre cette méthode, à cause du tems considérable qu’il faut à ces plantes, pour être en état de fleurir. Cepen- dant quand ona une fois commencé, et que l’on continue à en semer tous les ans, on se procure une succes- sion continuelle de fleurs, qui rend cette méthode moins ennuyeuse qu'elle ne le paroit d’abord, L’Oreille d'Ours , la Tubéreuse , les Renoncules , les Anemones , les Œil- lets qu'on éleve de graines, doivent être semés dans cette pépiniere , où ils resteront jusqu’à ce qu’ils fleu- rissent ; alors on marquera toutes les plantes qui méritent d’avoir place dans le parterre, pour les y mettre dans une saison convenable. Il ne faut jamais élever ces plantes dans un parterre; car , quand elles com- mencent à fleurir , il y a toujours parmi elles un grand nombre de fleurs simples , qui font un très- mauvais effet. PEPO. Voyez Cucurzita. L, 496 PE.R PERCE-BOSSE , CHASSE- BOSSE ou CoRNEILLE, Voyez Ly- SIMACHIA, PERCE-FEUILLE ou OREILLE DE Lirvre. Voy. BUPLEVRUM Ro- TUNDI-FOLIUM. L. PERCE-MOUSSE. Voy. Muscus CAPILLACEUS MINOR. PERCE-NEIGE. Voy. GALAN- THUS. L. PERCE-NEIGE (Grand) Voy. LeEucoium, PERCE - OREILLES. Ce sont des insectes fort dangereux dans les jardins, sur-tout dans ceux ott Pon cultive les @illets ; car ils sont si friands de ces fleurs , que, si l’on ne prend pas un soin particulier pour les mettre à Pabri de leurs atteintes, ils les détruisent totalement, en man- geant la partie sucrée du bas des pé- tales. Pour prévenir cet accident , presque tous les Jardiniers dressent des baguettes autour desquelles ils adaptent un bassin de terre ou de plomb, qu’ils tiennent toujours rem- pli d’eau. Voy. article Draxraus, ŒILLET. D’autres mettent sur des baguet- tes des griffes de homars , et des onglets de moutons dans différentes parties du jardin; ces insectes s’y PER retirent pendant le jour ; de maniere qu’en les visitant souvent , on les dé- truit sans beaucoup de peine, et lon préserve ainsi non-seulement les fleurs, mais aussi les fruits tendres qu'ils attaquent volontiers. PERCE PIERRE, CrisT-MARINE ou FENOUIL Mari. Voy. CRITH- mum Maritimum, L. ™ PERESKIA. Plum. Nov. Gen. 37. tab, 26. Cactus Lin, Gen. Plant. 5393 Groseiller d'Amérique. Caracteres. La fleur est en forme de rose , et composée de plusieurs feuilles placées orbiculairement. Quand cette fleur est passée, le ca- lice se change en un fruit mou, charnu , globulaire, et garni de feuilles, Dans le centre de ce fruit sont plusieurs semences plates et rondes, renfermées dans un muci- lage. Nous n'avons qu’une espece de ce genre. Pereskia aculeata , flore albo, fructu flavescente. Plum. Nov. Gen. 37 ; Groseiller d'Amérique , ' épi- neux , à fleurs blanches et à fruits jaunatres, Cactus Pereskia. Lin, Syst. Plant, t, 2. ps 4.72. Sp. 24. Cactus caule tereti arboreo , spinosos foliis lanceolato-ovatis. Lin. Hort. Ups. 122; Cactus à tige épineuse, en ar- bre et en cierge cylindrique , avec des … PER des feuilles ovales et en forme de lance. 5 Cactussarmentosus, foliatus, spinosus, Spinis geminis recurvis , foliis mollibus , ovatis. Brown. Jam. 237. Malus Americana spinosa , Portula- cæ folio, fructu folioso, semine reni-formi, splendenti. Comm. Hort, x. p. 145. f 79. Portulaca Americana latifolia, ad fo- liorum ortum lanugine obducta , longio- ribus aculeis horrida. Pluk. Alm. 135. OLIS: 6. Grossulariæ fructu majore arbor spi- nosa , fructu folioso, viridi-albicante. Sloan. Jam. 165. Hist. 2. p. 86. Raii Dendr. 27; Groseiller d'Amérique, épineux. ette plante croît dans quelques parues de l'Amérique Espagnole, d’où elle a été portée dans les Colo- nies Angloises, où l’on donne à son fruit le nom de Groseille. Les Hol- landois Pappellent Pomme d'Améri- que ; en anglois, Bladapple. Cette plante a plusieurs branches minces, qui ne peuvent se soutenir sans le secours de quelques bâtons, ou qu’en les attachant à toutes les plan- tes voisines. Les branches, ainsi que les tiges , sont garnies d’épines longues.et blanchatres , qui naissent en paquets ; ses feuilles sont rondes, fort épaisses , et succulentes : son fruit , qui est à-peu-près de la gros- seur d’une noix, est orné de petites Tome V, PER 497 feuilles en-dessus, et formé par une chair mucilagineuse. On peut multiplier cette plante par boutures pendant tout l'été : on place ses branches dans de petits pots remplis d’une terre frai- che et légere , et on les plonge dans une couche de tan de chaleur mo- dérée; on les tient à l’ombre pen- dant la chaleur du jour, et on les atrose chaques trois ou quatre jours. Lorsque ces boutures auront poussé de bonnes racines , ce qui aura lieu au bout de deux mois, on peut les enlever avec soin, et les mettre cha- cune séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraiche, pour les replonger ensuite dans la couche chaude , où elles peuvent rester pen- dant tout ’été ; mais à la Saint-Mi- chel , quand les nuits commencent à être froides , il fautles retirer dans la serre chaude , et les y plonger dans la couche detan, En hiver, ces plan- tes demandent à être tenues chaude- ment: on les arrose deux fois par semaine ; mais pendant les froids, on leur donne très-peu d’eau. En été, il faut leur procurer beaucoup d’air, et les arroser copieusement , mais en les laissant toujours dans la serre ; car, quoiqu’elles puissent suppor- ter le plein air en été, dans une su. tation chaude, cependant elles n’y font point de progrès, et elles ne réussissent pas si bien dans une Rrr 498 PER serre seche que dans la couche de tan. Ainsi, la meilleure méthode est de les placer au fond de la couche de tan , près d’un treillage contre le- quel leurs branches puissent être attachées , pour les empêcher de remper sur les autres plantes. Elles ont point encore produit de fleurs ni de fruits en Angleterre ; mais comme plusieurs ont assez bien prospéré dans différens jardins, nous pouvons éspérer d’en voir fleurir quelques-unes dans peu de tems. PERICLYMENUM. Tourn. Insr. 'R. HH. 608. tah.578. Caprifolium. Tourn, Fast. R. H. 608. tab. 379. Lonicera. Lin. Gen. Plant. 210; Chevrefeuille. Caractcres. Le calice de la fleur est petit, et découpé en cing parties situées sur le germe: la corolle est monopétale ; elle a untube oblong, et découpé au sommet en cing seg- mens tournés en arriere , et cing étamines en forme d’alêne , presque de la fongueur de la corolle, et ter- minées par des antheres oblongues 5 son germe, qui est rond, et place au-dessous du réceptacle, soutient un style mince et couronné par un stigmat obtus; €e germe devient en- suit> une baie omtelliquée, et a deux cellules qui rexferment cha- cine une semence ronde. Ce genre de plantes est placé, par le Docteny LiNNÉE , dans la premiere section de sa ciiquieme PER classe, avec celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style: ila joint celui-ci au Lonicera de PLU- MIER , etau Chamaæcerasus de TOUR- NEFORT : mais comme les fleurs de ce genre different beaucoup , par leur forme , de celles de ces plantes, jai cru devoir l’en séparer. Les especes sont: 1°, Periclymenum semper virens, flori- bus capitaris,terminalibus , omnibus con- natis , semper virentibus ; Chevrefeuille avec des fleurs disposées en têtes aux extrémités des branches , et des feuilles toujours vertes jointes autour de la tige. Periclymenum perfoliatum Virginia- num» semper virens et florens. H. L. 3 Ckhevrefeuille de Virginie , per- feuillé , toujours vert et fleurissant , ordmairement appelé Chevrefeuille à trompette. Lonicera semper virens. Lin. Syst. lant. t. x. p. 480. Sp. 2. 2°. Periclymenum racemosum , race. mis lateralibus oppositis , floribns pendu- lis, foliis lanceolatis,intégerrimis ; Che- vrefeuille avec des branches latérales et opposées , des fleurs pendantes, et des feuilles enticres et en forme de lance. Periclymenum racemosum , flore fla- vescente , fructu niveo. Hort. Elth.306. tab. 228; Chevrefeuille a fleurs jau- nes, rapprochées en paquets, avec. un fruit aussi blanc que la neige. Chiococca racemosa, fohis oppositiss Sic RE PER Lin, Syst. Plant. tom. x. p.479. Sp. 1. Jacq. Amer.p.68. Lonicera , racemis lateralibus simplici- bus laxis , floribus oppositis , pendulis , geniculis compressis. Lin. Sp. Plant. 1, p. 175. 2.12. Hort. Cliff. 496. Jasminum folio Myrtino , acuminato, flore albicante , racemoso. Sloan. Jam. 196. Hist. 2. p. 97. t. 188. f. 3. Raï Dendr. 64. 3°. Periclymenum verticillatum , co- rymbis tepminalibus, foliis ovatis , verti- cillatis, petiolatis ; Chevrefeuille avec des fleurs en corymbe placées aux extrémités des branches, et des feuil- les ovales , verticillées et pétiolées. Periclymenum aliud arborescens , ra- mulis inflexis , flore Corallino. Plum, Car. 17 ; autre Chevrefeuille enarbre, avec des branches courbées, et une fleur de Corail. 4°. Periclymenum Germanicum , ca- pitulis ovatis , imbricatis , terminalibus , foliis omnibus distinctis; Chevrefeuille avec des têtes ovales et imbriquées , qui terminentles tiges, et des feuilles détachées. Caprifolium Germanicum. Dod. p. 411 ; Chevrefeuille d'Allemagne. Lonicera Periclymenum. Lin, Syst, Plant. tom. 1. p. 481. Sp. 4. 5°. Periclymenum Italicum , floribus verticillatis , terminalibus , sessilibus, foliis summis connato-perfoliatis. Hort. Cliff. 45°; Chevrefeuille avec des Beurs verticillées et sessiles, qui ter- PER 499 minentles tiges, et dont les feuilles du hautisont perfeuillées et rappro- chées très-étroitement. Caprifolium Iralicum. Dod. pe41k$ Chevrefeuille d'Italie. Duham. arb.3. Lonicera Caprifolium. Lin. Syst. Plant. t. x. p. 480. Sp. 1. 6°. Periclymenum vulgare , floribus corymbosis, terminalibus , foliis hirsutis, distinctis , viminibus tenuioribus ; Che- vrefeuille dont les fleurs sont en corymbe, et terminent les branches, les feuilles velues et séparées, et les branches fort minces , ordinairement appelé Chevrefeuille. Caprifolium non perfoliatum. Kniph. Cent. 8. n. 61. 7°. Periclymenum Americanum, flori- bus verticillatis, terminalibus, sessilibus, foliis connato-perfoliatis, semper virenti- bus , glabris; Chevrefeuille avec des fleurs verticillées et sessiles qui ter- | minent les branches, et des feuilles — unies , toujours vertes, et disposées en anneau , OU , en autre terme, perfeuillées. Caprifolium perfoliatum semper vi- rens , floribus speciosis. Hort, Chels. ; Chevrefeuille toujours vert, dont les feuilles sont enfilées dans le dis- que, avec des fleurs dune grande beauté. Semper virens. La premiere espece; qui croît naturellement en Virginie, et dans plusieurs autres parties de PAmérique Septentrionale , est ; Rrr jj 9 yoo + GPREGR depuis long-tems, cultivée dans les jardins anglois, sous le nom de Chevrefeuille a trompette de Virginie. II y ena deux variétés, si elles ne sont point des especes distinctes; Pune est beaucoup plus dure que lautre. L’ancienne espece, qui vient de la Virginie , a des branches plus fortes, des feuilles d'un vert plus brillant, des paquets de fleurs plus gros, et d’une couleur plus foncée que la seconde qui vient de la Caroline. Ces plantes ont lapparence du Che- vrefeuille commun; mais leurs bran- ches sont plus foibles que celles d’au- cuneide celles ci, a l'exception de celles de Pespece sauvage appelée Woodbind ; elles sont lisses , et d’un rouge tirant sur le pourpre ; ses feuilles sont d’une forme oblongue etovale, d’un vertluisant en-dessus, et d’un vert pale en-dessous; elles sont renversées ; et environnent étroitement la tige: ses fleurs, qui sortent en paquets aux ‘extrémités des branches, ont des tubes longs, minces, élargis au sommet, et divi- sés'en cing segmens presque Égaux; l'extérieur des fleurs est écarlate et brillant, et l'intérieur est jaune; elles resser t beaucoup a celles du Chevrefenille commun: mais elles ne-sontpas siprofondément divisées, et leurssezmenssontmoinsrefléchis; elles nont point d’odeur: mats on conserve cette plante dans la plu- g PER part des jardins des Curieux, à cause de la beauté de ses fleurs, de leur longue durée, et de ses feuilles tou- jours vertes. Il faut placer ces plantes contre des murailles ou des palissades , auxquelles on fixe leurs branches, pour les soutenir, sans quoi elles tomberoient à terre ; caril n’est pas possible de les tenir en boule ; comme plusieurs Chevrefeuilles , parce que leurs branches sônt trop foibles, coulantes , et sujettes à étre détruites dans les hivers rudes : ainsi, on doit les planter à une ex- position chaude, où elles commen- ceront à fleurir vers la fin de Juin, et continueront à donner de nouvelles fleurs jusqu'a l'automne. On les multiplie , en marcottant leurs jeu- nes branches, qui prennent aisé- ment racine, et peuvent être trai- tées comme le Chevrefeuille ordinaire; Racemosum, La seconde espece est originaire de la Jamaïque ; elie pousse plusieurs branches minces qui ne peuvent se soutenir, et se répandentsur les buissons voisins ; elles ont huit ou dix pieds de lon- gueur, sont couvertes d’une écorce brune, et garnies de feuilles em forme de lance , de deux pouces et demi de longueur sur un de lar- geur au milieu , d'un vert luisant en- dessus , pales en-dessous , disposées par paires, et opposées : ses fleurs Ÿ LOG ER ne OR / DR ELLE LE PER naissent à chaque nœud sur les par- ties latérales des branches, et sont rangées , sur chaque côté du pédon- cule, en grappes aussi longues que le sont celles des groseilles. Ces grappes sont opposées , et ont trois ou quatre pouces de longueur: les fleurs sont petites, d’un vert jaunatre, et produisent de petites baies d’une blancheur de neige ; ce qui fait qu’en Amérique on donne à cette espece le nom de Buisson a baies de neige. Verticillatum. La troisieme, qu’on rencontre dans quelques Isles de PAmérique , s’éleve, avec une tige d'arbrisseau , à la hauteur de douze pieds, et pousse plusieurs branches minces , couvertes d’une écorce d’un brun clair , et garnies de feuilles ovales , de\deux pouces à-peu-près de longueur sur trois lignes de lar- geur, qui sortent au nombre de qua- tre à chaque nœud, et environnent la tige ; elles sont postées sur de courts pétioles » et ont une forte cote, de laquelle sortent plusieurs veines , qui.coulent de cette côte du milieu jusqu'aux bords. Les fleurs haissent en paquets ronds aux extré- mités des branches; elles sont d’une couleur de Corail foncé en-dehors , et d’un rouge pâle en-dedans. Cette plante a été trouvée à la Jamaïque par le feu Docteur HousTOUN, qui Fa apportéeen Angleterre. Ges especes sont trop délicates pour profiter dans ce pays sans cha- PER soi leur artificielle. On les multiplie par leurs graines, qu’il faut se procurer des contrées où elles croissent natu- rellement, parce qu’elles ne müris- sent point. En Angleterre, on les seme dans des pots, que l’on plonge dans une couche de chaleur modé- rée,ou on les laisse jusqu’à l’automne; car les plantes poussent rarement dans la premieré année: on tient ces pots dans la serre chaude pen- dant l’hiver ; etau printems , on les reporte sur une nouvelle couche chaude , qui fera paroitre les plan- tes. Quand elles sont en état d’être enlevées , on les met chacune sépa- rément dans de petits pots remplis de terre légere; on les plonge dans une nouvelle couche chaude, eton les tient à ombre jusqu'a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi on les traite comme les autres plantes tendres qui viennent® des contrées. A qu’elles se fortifient , on les conduit moins délicatement, en les exposant au plein air, dans une situation abri- te, pendant les deux mois les plus chauds de lété. On peut les enfermer en hiver dans une serre seche, et les tenir à une cha mêmes mesure odérée, où elles profiteront, e duiront des fleurs en automne. Germanicum. La quatrieme espece est le Chevrefeuille commun de Hol- lande et d'Allemagne, laquelle a été gé- néralement regardée comme étant la gor PER même que le Chevrefeuille sauvage d'Angleterre , nommé Woodbind : mais elle est certainement fort différente ; car ses branches sont beaucoup plus fortes, peuvent s'élever en tige, et former des têtes : ce qu’on ne peut faire avec l’espece sauvage, dont les branches sont trop foibles. Les branches de celle-ci sont lisses, de couleur pourpre , et garnies de feuilles oblongues , ovales , detrois pouces de longueur sur un pouce trois quarts de largeur, d’un vert luisant en-dessus, d’un vert pale en- dessous, portées sur de fort courts péuoles , et placées par paires sans être jointes à leur base : ses fleurs naissent en paquets aux extrémités des branches , et s’élevent au-dés- sus d’une enveloppe écailleuse , qui, après que les fleurs sont fanées, forme une téte ovale, dontlesécailles » sont disposées comme celles d’un poisson , et jaunatres en-dedans ; ce qui leur donne un coup -d’œil fort agréable. Les fleurs de cette espece sont rougeatres, et paroissent dans les mois de Juin, Juillet et Août, Il y a deux varictés de cette plante, June appelée Chevrefeuille a fleurs longues , et LE Chevrefeuille rouge. Iralicum. nquieme espece , à laquelle on donne ordinairement le nom de Chevrefeuille d’Italie, offre aussi deux ou trois varictés ; l’une est le Chevrefeuille blanc printanier, dont les fleurs paroissent les pre- PER mieres , et toujours dans le mois de Mai: ses branches sont minces , couvertes d’une écorce d’un vert clair, et garnies de feuilles ovales d'une texture mince, placées par paires, ct sessiles aux branches; mais celles qui couvrent l’extrémité des branches sont jointes à leur base, de maniere qu'il semble que les branches etles tiges passent au tra- vers: ses fleurs , qui sont disposées en paquets verticillés aux extrémités des branches , sont blanches, et ont une odeur fort agréable ; mais elles durent peu, et sont entierement passées au bout de quinze jours: bientôt après , les feuilles paroissent comme si elles étoient niellées et soyeuses; ce qui les fait paroitre dé- stgréables pendant tout l'été , eta contribué à faire moins rechercher cette espece que les autres. La se- conde variété est le Chevrefeuille jaune d'Icalie 3 ses branches ressemblent beaucoup à celles des précédentes , mais elles ont une écorce et des feuilles plus foncées en couleur : ses fleurs sont d’un rouge jaunatre , et paroissent bientôt après les blan- ches ; elles sont d’une courte durée, et produisent des baies rouges » qui contiennent une semence dure, ren- fermée dans une chair molle, et qui miurissent en automne, Vulgare. La sixieme espece est le Chevrefeuille sauvage commun d’ Angle- terre, qui croit naturellement dans eum Merwe a ri PER les haies : ses branches sont fort mins ceset velues ; elles se répandent sur les buissons voisins, et s’entortillent autour des branches des arbres : ses feuilles sont oblongues ; velues , distinctes , sans être jointes à leur base, et opposées : ses fleurs sor- tent en -paquets longs aux extré- mités des branches. Il y a deux variétés de cette espece , Pune à fleurs blanches , et l’autre à fleurs d'un rouge jaunatre; elles paroissent en Juillet, et se succedent jusqu’à Pautomne. On voit aussi une variété de celle- ci à feuilles panachées , et une autre à feuilles découpées, comme celles du Chéne ; mais comme elles ne sont que des accidens de semences, je ne les ai point mises au nombre des especes. Americanum, La septieme, qu’on regarde comme originaire de PAmé- rique Septentrionale , a des branches fortes , couvertes d’une écorce de couleur pourpre , et garnies de feuilles d'un vert lutsant, qui em- brassent les tiges , et qui conservent leur fraîcheur toute lPannée ; ses fleurs sont produites en paquets ver- ticillés aux extrémités des branches : il y a souvent deux, et quelquefois trois de ces paquets qui sortent l’un de Pautre ; elles sont d’un rouge brillant en-dehors , mais jaunes en- dedans , et d’un gout fort aromati- que. Cette espece commence à fleu- | et ig 503 rir en Juin; et comme ses fleurs se succedent jusqu’à ce que les gelées les détruisent, on en fait beaucoup plus de cas que des autres. Culture, Ces especes dé Chevrefeuil- les se multiplient par marcottes ou par boutures : pour les marcotter, on choisit les plus jeunes branches , que lon couche en automne. Ces branches auront poussé des racines pour la même saison de l’année sui- vante ; alors on les séparera des vieilles plantes , pour les placer à demeure, ou bien on les metira en pépiniere, pour les dresser comme on veut les avoir. Si l’on veut qu’elles soient à plein vent, on attache leur uge principale contre un poteau, et lonretranchetoutesles branches laté= rales jusqu’à ce qu’elles soient parve- nues à une hauteur convenable; alors onlesarréte , pour les obligera former une tête , qu’il faut tailler, pour em- pécher les branches de trop s’allon- ger. En répétant souvent cette opé- ration, à mesure que les branches naissent, on peut leur donner la forme d’un arbre à haut vent; mais si lon désire les voir fleurir , il n’est pas possible de leur former une tête réguliere; car, en aes. souvent les branches , on retranche les bou- tons, et l’on ne peut espérer que peu de fleurs. Ainsi, cette forme métant pas naturelle à cette espece d'arbre , il faut en avoir peu à haut vent; au-lieu qu’en les plantant près 504. PER des buissons, leurs jeunes tiges se couleront, ets’entreméleront parmi, fieuriront beaucoup mieux, et au- ront une apparence plus agréable que si elles étoient dressées régu- lisrement. Ainsi, il suffira d’en avoir dans la pépiniere deux ou trois dres- sées contre des poteaux , et l’on tien- dra les autres basses; elles seront en _état d'être transplantées dès lPau- tomne suivant dans les places qui leur sont destinées; car quoiqu’on puisse les laisser plus long-tems dans les pepinieres , cependant elles ne profiteroient pas si bien, si elles étoient enlevées plus vieilles. Quand on multiplie ces plantes par boutu- res, il faut le faire en Septembre , etles planter aussi-tot que la terre est humectée par la pluie: on leur laisse quatre nœuds ou boutons, dont trois doivent étreenfoncés dans la terre, et le quatrieme sera des- tiné à produire des branches. On peut les planter en rangs, à un pied de distance l’un de lautre, et à qua- tre pouces dans les rangs: on com- prime la terre tout autour, en la foulant avec les pieds. Comme le Chevrefeuille toujourt vert, et ceux qui fleurissent tard, sont un peu plus délicats que les autres, il faut cou- vrir ja terre où ils sont plantés avec du tan ou du terreau , pour empé- cher les gelées d’hiver , et les hales du printems d’y pénétrer. Cette pré- caution sera très-avantageuse aux PER boutures, qui prendront certaines mentracine , si l’ona laissé au basun petit morceau de bois de deux ans. Les plantes élevées de boutures sont préférables à celles qui sont multi- plices par marcottes, parce qu’elles poussent toujours de meilleures ra- cines : elles croissent dans presque tous les sols et à toutes les exposi- tions, à l’exception des dernieres, qui ne proiteroient pas , si elles étoient exposées au froid pendant l'hiver. Elles réussissent plus certai- nement dans une terre grasse, molle etsablonneuse, et leur verdure s’y conserve mieux que dans un solsec et graveleux , ou dans les tems chauds ; leurs feuilles se rétrécissent souvent, et pendent d’une maniere désagréable, Les especes qui fleuris- sent tard en automne, ne conservent pas long-tems leur beauté sur une terre seche , à moins que la saison ne soit froide et humide. Une terre grasse , douce, pas trop ferme, et humide , leur convient mieux. Il y a peu d’especes d’arbrisseaux qui méritent plus d’être cultivées que la plupart de ceux-ci ; car leurg fleurs sont très-belles , et parfument Pair agréablement à une grande dis- tance, sur-tout le matin , le soir, dans les tems. couverts, et lorsque l'activité du soleil ne dissipe pas leur odeur; de sorte qu’on ne peut pas en mettre un trop grand nombre dans les promenades solitaires , en les PER i les entremélant avec d’autres arbus- tes. J’ai vu de ces plantes produire Peffet le plus agréable dans des haiés d’Aulnes et de Lauriers; leurs branches étoient rangées de maniere que leurs fleurs se dispersoient depuis le bas de la hate jusqu’au haut, et se mé- loient délicieusement avec la ver- dure des autres plantes. Les meil- leures especes qu’on puisse employer à cet usage, sont les Cheyrefeuilles tou- jours verts, dont les fleurs conser- vent plus long-tems leur beauté. On peut aussi multiplier ces plan- tes par semences; mais ellesne pous- sent pas dans la premiere année , à moins qu’elles ne soient mises en terre en automne , aussi-tôt qu’elles sont mires. PERIPLOCA. Tourn. Inst. R. H. 93.-tab. 22. Lin. Gen. Plant. 267. environ ou autour, et de waco , nouer ou plis- ser , parce que cette plante s’entor- tille sur elle-même ou autour des autres plantes voisines ; Soie de la Virginie ou Apocin , Bourreau des Ar- Bresse Le calice de la fleur est persistant, petit, et découpé en cinq pointes ; la corolle est monopétale, unie , et divisée en cinq segmens étroits et dentelés à leur extrémité ; elle a un petit nectaire autour de son centre, avec cinq filamens moins longs que le pétale: la fleur a cing étamines Tome VF, — . Gipia an , de mipi y PER gos courtes, etterminées par des antheres érigées etréunies en une tête 3 son germe est divisé en deux parties; son style, qui paroit à peine, est couronné par deux stigmats simples. Ce germe se change dans la suite en deux capsules oblongues , gonflées , et à une cellule remplie de semen- ces couronnées de duvet, et dispo- sées les unes sur les autres comme des écailles de poisson. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la cinquieme classe de LINNÉE , qui comprend celles dont les fleurs ont cing étami- nes et deux styles. Les especes sont: 1°. Periploca Græca , floribus internè hirsutis. Lin. Sp. Plant. 2113 Peri- ploca dont les fleurs sont velues en- dedans. Periploca foliis lanceolato - ovatis. Hort. Cliff. 78: Roy. Lugd.-B, 410. Hort. Angl. f. 15. Duham. Arb, 2. fr 104. tab. 21. Periploca foliis oblongis. Tourn. Inst. R. H. 93; Soie de la Virginie, à feuilles oblongues ;: Bourreau des Arbres. Apocynum angustifolium. Clus. Hist, I: p« 125. 2°. Periploca Africana, caule hir- suto, Lin. Sp. Plant. 211 ; Periploca à tige velue. Cynanchum caule yolubilt ramoso, Sss 506 PLBPR foliis sub-ovatis cum acumine. Hort, Cliff, 79. Apocynum scandens Africanum, Vi- ne@ Pervinex folio , sub-incanum. Com. Plant, Rar. 18; Apocin d'Afrique, grimpant, avec une feuille blanche de Pervenche. Cynanchum foliis planis , sinuatis , flore pallidè viridi, fructu crasso, gla- bro, viridi. Burm. Afr. 34. t. 14.f. 2; Variété, 3°. Periploca fruticosa , foliis oblongo- cordatis, pubescentibus, floribus alaribus, caule fruticoso scandente; Periploca à feuilles oblongues , en forme de cœur, et garnies d’un poil follet, avec des fleurs qui naissentaux ailes des feuilles , et une tige grimpante d’arbrisseau. Periploca foliis cordatis , holosericeis , floribus parvis , albis, Campani-formi- bus. Houst. MSS.; Périploca avec des feuiiles en forme de cœur, et soyeuses, etdes fleurs petites, blan- ches , et en forme de cloche. Greca La premiere espece croît naturellement en Syrie; mais elle est assez dure pour profiter en plein air sous notre climat ; elle a des tiges d’arbrisseau torses , couvertes d’une écorce de couleur foncée, qui se roulent autour de tous les objets voi- sins , et s’élevent ainsi à plus de quarante pieds de hauteur, Ces tiges poussent latéralement des branches minces , qui s’entrelacent les unes PER avec les autres; elles sont garnies de feuilles ovales , en forme de lance, de quatre pouces environ de longueur sur deux de largeur au mi- lieu, dun vert lutsant en-dessus , d’un vert pâle en-dessous, et placées par paires sur de courts pétioles : ses fleurs , qui sortent en paquets aux extrémités des petites branches , sont de couleur pourpre, velues en- dedans, et composées d’un pétale dé- coupé presque jusqu’au fonden cinq segmens, qui s'étendent en forme d'étoile ; en-dedans estsitué un nec- taire velu ,quienvironnecinq courtes étamines, ainsi que le germe. Ce ger- me se change , quand la fleur est pas- sce ,enunesilique double , longue ;, cylindrique , etremplie de semences plates, placées en forme d’écailles de poisson, et couronnées au som- met d’un duvet mou. Cette plante fleurit en Juillet et*Août ; mais elle perfectionnne rarement ses semences en Angleterre. On la multiplie aisément par mar- cottes , qui poussent des racines dans Pespace d’une année: on peut alors les séparer de la.vieille plante, etles mettre dans les places qui leur sont destinées ; elles peuvent être transplantées en automne, lorsque les feuilles tombent, ou au printems, avant qu’elles commencent à pous- ser; on les place de façon qu’elles puissent avoir un soutien, sans quoi elles traineroient sur la terre, et s’at- te, D EE Mer em ” 2 BEAR tacheroieut à toutes les plantes du voisinage. Africana. La seconde espece croît naturellement en Afrique ; elle pousse plusieurs tiges minces , qui s’entrelacent les unes avec les autres, et se roulent autour des corps voi- sins; elles s’élevent à-peu-près à trois pieds de hauteur , et poussent quel- ques petites branches latérales etve- lues, ainsi que les feuilles, qui sont ovales , à-peu-près de neuf lignes de longueur sur six de largeur, et pla- cées par paires sur de forts courts péuoles : ses fleurs , qui sont pro- duites en petits paquets sur les côtés des tiges, sont petites, de couleur pourpre usée, et d’une odeur agréa- ble ; leur corolle est découpée en cinq segmens étroits presque jus- qu'au fond. Cette plante fleurit pen- dant tout l'été ; mais elle ne produit point de semences ici. Il y a une va- riété de cette espece à feuilles et à tiges unies, qui vient des mêmes contrées. Fruticosa. La troisieme , que le Docteur HousToun a découverte à la Vera-Cruz en Amérique, s’éleve à la hauteur de cinq ou six pieds, avec une tige forte, ligneuse, et couverte d’une écorce grise ; elle pousse plusieurs branches foibles , qui se roulent autour des objets voi- sins, et s’élevent, par ce moyen, à vingt pieds de hauteur ; ses bran- ches sontgarnies de feuilles en forme Le PER 527 de cœur , de trois pouces de lon- gueur sur deux de largeur près de la base, d’un vert jaunâtre, couver- tes d’un poil soyeux, douces au tou- cher , et opposées sur des pétioles assez longs : ses fleurs sortent en pe- tits paquets aux aîles des feuilles ; elles sont petites, blanches, en forme de cloche ouverte, et produisent des siliques gonflées , cylindriques, et remplies de semences, couronnées d'un duvet long et plumacé. Culture. La seconde espece est assez dure pour profiter dans ce pays, pour peu qu’on la tienne à Pabri de la gelée. Ces plantes réussissent et fleurissent assez bien, en les plaçant en hiver sous un chassis ordinaire , ou dans une orangerie , et en les exposant en plein air pendant l’été avec d’autres plantes exotiques et dures : mais comme toutes les plan- tes de ce genre sont remplies d’une séve laiteuse, elles craignent ’humi- dité, sur-tout dans les tems froids, et se pourrissent aisément. On les multiplie en marcottant leurs bran- ches, qui, dans une année, pous- sent d’assez fortes racines pour pou- voir être transplantées : on les place dans une terre grasse , légere , sa- blonneuse et pas trop riche ; leurs pots ne doivent pas être trop grands, parce qu’elles n’y profiteroient pas. La troisieme espece est trop dé- licate pour réussir _ sans le secours d’une serre chaude, On Sss ij 508 PER peut la multiplier par marcottes , comme la précédente, ou par se- mences , quand on peut s’en procu- ser des endroits où elle croit natu- rellement : on répand ces graines sur une bonne couche chaude ; et quand les plantes ont poussé , on les traite comme celles qui sont tendres et exotiques. Toutes ces especes font de grands progrès, ‘et fleurissent beaucoup, Jorsqu’on les tient constamment dans Ja couche de la serre chaude , qui leur convient mieux que toute autre situation; mais il ne faut pas leur donner trop de chaleur en hiver: ‘elles exigent beaucoup air en été, parce qué, si elles étoient trop ren- fermées , leurs feuilles se couyri- roient d'insectes , et les plantes se moisiroient en peu de tems. On regarde toutes ces plantes comme nuisibles aux ainsi que les Apocins, auxquels elles animaux, ressemblent beaucoup par leurs ca- ractéres et leurs propriétés. PERSEA. Plum, Nov. Gen. 44. tab. 20. Laurus. Lin. Gen. Plant. 4523 Poire d’Avocat. C’est la mêfe que celle qui est rappelée au mot Laurus Persea. Caracteres. La fleur n’a point de ca- lice ; mais elle est composée de six n pointe aigué, étamines qui ont environ la moitié de la longueur des pétales terminé et étendus, d Ph Ry pétales, ét sont terminées par des: antheres rondes, et d’un style court, et couronné par un germe pyrami- dal, qui devient dans la suite un fruit gros, charnu et pyramidal , dans lequel est renfermée une semence ovale et a deux lobes. Le Docteur LiNNÉE a joint ce genre de plante a celui du Laurus , et l’a placé dans la premiere section de sa neuvieme classe , avec celles dont les fleurs ont neuf étamines et un style. : Nous n’ayons qu’une espece de cette plante, qui est la Persea Americana. Poire d’Avocat. Laurus Persea, foliis ovatis, coriaceis, transverse venosis, perennantibus , flori- bus corymbosis. Jacq. Obs. 1. p. 37, Lin, Syst. Plant, tom. 2. p. 227. Sp.8. Laurus foltis oblongo-ovatis , fructu obovato, pericarpio butyraceo, Brown, Jam. 214, Clus, Hist. 3 Pyro similis fructus in nova Hispania, nucleo magno, Bauh. Pin. 439. Prunifera arbor, fructu maximo pyri- formi, viridi , pericarpio esculento , buty= raceo, nucleum unicum maximum, nullo ossiculo tectum , cingente. Sloan. Jam. 132. Hist.*!2:, pe 132.8, 429.) fo Rait Dendr. 48. Arbor Americana, amplissimis per- gamenis foliis, superficie nitidissimé , fructu pyriformi crustac:o , cortice co= riato. Pluk, Alm. 39. t. 267. fi x. Cetarbrecroit naturellement et en PER grande abondance dans P Amérique Espagnole , ainsi qu’à la Jamaïque, I] a été transplanté dans la plupart des établissemens anglois, à cause de ® son fruit, qui est estimé par Les habi- tans , non-seulement comme bon à manger dans les desserts, mais aussi ‘comme propre à leur fournir une partie considérable de leur nourri- ture. Ce fruit, en lui-même, est fort insipide ; mais on lassaisonne gé- néralement avec du jus de Limon et du sucre, pour lui donner un goût acide. Il est trés-nourrissant , et on le croit un grand aiguillon à la- mour : dautres‘le mangent avec du poivre et du vinaigre. ~ Dans les pays chauds, cet arbre s’éleve à la hauteur de trente pièds et plus ; son tronc est aussi gros que ceux denos Pommiers ordinaires; Pécorce en est lisse , et de couleur cendrée ; ses branches sont garnies de feuilles oblongues, unies, assez larges , comme celles du Laurier, dun vert foncé, et qui restent sur Parbre pendant toute Pannce ; ses fleurs etses fruits naissent, pour la plupart, vers l’extrémité des bran- ches ; le fruit est de la grosseur de ‘nos plus grosses Poires, et contient une grosse semence à deux lobes, renfermée dans une coque mince. Ceite plante est conservée'en Eu- ropé comme unecuriosité, par les personnes qui prennent plaisir à ras-- sembler les plantes rares-et.exoti- * PER $09 ques; et quoiqu’il y ait peu d’espé- rance de lui voir produire du fruit dans notre climat, cependant la beauté de son feuillage , qui conserve sa belle verdure pendant toute l’an- née , doit lui faire donner une place dans toutes les collections cu- rieuses. M. Jac@urn , Professeur de Bota- nique, et Directeur des jardins de l'Empereur à Vienne, dans ses Ob- servations de Botanique, part. I, pag. 38, dit qu’il y a long-tems que cette plante a été portée du conti- nent de PAmérique, dans les Isles voisines et adjacentes, où on laren- contre dans les villages , les villes, les jardins, et autres lieux cultivés; elle égale en hauteur les Poiriers les plus hauts de l’Europe ; elle est assez . garnie de feuilles’, et sa forme n’est point désagréable; son bois est cou- vert d’une écorce roussâtre ,.et ce bois est lui-même presque de cette couleur: elle produit une grande quantité de fleurs petites, blanches et peu odorantes, auxquelles suc- cedent des #fruits énormes pour ce genre , plus gros que le poing, de la forme d’un œuf, et dont le côté le plus: obtus se trouve en-bas: ils sont d'abord d’un vert agréable; mais ils deviennentd’un rouge brun, tirant sur le pourpre , lorsqu'ils sont murs. On connoit qu’ils sont parfai- tement murs , par le son que rend le noyau lorsqu'on Je remue: on $10 PER les garde cependant encore quelques jours avant de les manger , parce qu'ils en sont meilleurs et plus ten- dres ; la peau de ce fruit, qui n’est pas d’ailleurs fort épaisse, en de- vient plus mince , et on peut alors Ja séparer aisément de la chair, qui ure sur le vert, mais qui est d'autant plus blanche , qu’elle est plus éloi- gnée de l'écorce : elle est grasse au toucher , presque sans odeur , et d’une consistance butyreuse ; elle a une saveur qui lui est particuliere , fort agréable , et qui tent un peu de celle de l’Arrichaud et de l’Aveline. IL n’y a cependant point de fruits en Europe dont le gout puisse lui être exactement comparé. Le noyau se trouve dans le centre du fruit, sans y adhérer ; il est presque rond , inégal à sa superficie, blanc, et de plus d’un pouce de diametre : il n’est- point bon à manger; il est rempli d’un suc laiteux et blanc, que le contact de Pair fait un peu rougir. Ce noyau, tiré de son fruit, se couvre, dès le second jour, d’une pellicule déliée, membraneuse , et légerement humide. On sert jour- nellement le fruit de cet arbre sur les meilleures tables. Les François le mangent avec le bouilli , sans aromates , ni sel ni poivre : on le coupe ordinairement en longueur avec son écorce, autour du noyau, en morceaux que l’on offre à cha- cun des convives, IL fait non-seule- PER ment les délices des hommes, mais, ce qui lui est peut-être particulier parmi tous les végétaux, c’est qu'il ny a point d'animaux qui n’en soient friands, et qui ne s’en nour- rissent. Les poules , les vaches, les chiens, les chats l’aiment également, M. Jacquin ajoûte , qu’il n’a point trouvé en Amérique de fruit qu’il ait plus recherché que la Poire d’A- vocat, quoiqu'il ne lui ait pas plu la premiere et la seconde fois ; ce qui estassez ordinaire aux étrangers qui commencent à en goûter. Les Espa- gnols Pappellent Peral de Abogado; les Francois , Poire d’ Avocat; les An- glois Pear-Trée ou Alligator Pear- Tree, Poire de Crocodile. Ces fruits mont pu soutenir le transport en Europe. : Culture. On multiplie cette espece par ses noyaux, qu'il faut se pro- curer de son pays natal, aussi frais qu'il est possible. En les envoyant dans du sable, on sera plus certain de leur réussite. On plante ces noix ou noyaux dans des pots remplis d’une terre riche et légere ; on les plonge dans une bonne couche chaude de tan , dont il faut conser- ver la chaleur : on arrose les pots aussi souvent que la terre paroit se- che, pour en faciliter la prompte végétation ; mais on doit avoir soin de ne pas leur donner trop @eau à la fois , de peur de les faire pourrir. Cinq ou six semaines après , ils PER commenceront à pousser; alors on les traiteratrès-délicatement, en con- servant à la couche le dégré de cha- leur qui lui est nécessaire, et en sotlevant un peu les virages , pour donner de l'air frais aux plantes, quand le tems est chaud. Lors- quelles ont acquis environ quatre pouces de hauteur , on les trans- plante avec précaution. Sil y ena plusieurs dans un pot, on les sépare, en conservant une motte de terre à leurs racines ; on les met chacune séparément dans un petit pot rem- pli de terre riche et légere, et on les tient plongées dans une couche chaude detan, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; alors on leur donne de l'air frais à proportion de la chaleur de la sai- son ; et vers la Saint-Michel, on les plonge dans la couche de tan de la serre chaude, Pendant Vhiver, on Jeur procure une chaleur modérée, et on les arrose légerement deux fois la semaine; au printems, on leur donne de plus grands pots, et on renouvelle ensuite la chaleur de la couche avec du nouveau tan, pour faire pousser les plantes de bonne heure , et hater leurs progrès dans l’été suivant. On les tient cons- tamment dans la serre chaude; car elles sont trop tendres pour suppor- ter le plein air dans ce pays, en quel- que saison que ce soit; mais dans PER gir les tems chauds, il est nécessaire de leur donner beaucoup d’air. PERSICA. Tourn, Inst. R. H.624, tab. 402 , ainsi appelée de la Perse, Empire d’Asie , d’où cette espece de plante a été apportée dans notre cli- mat. Le Pécher. Amygdalus. Lin, Gen. 619. Caracteres, Le calice de la fleur est tubule, et formé par une feuille dé- coupée en cinq segmens obtus et étendus ; la corolle est composée de cinq pétales oblongs , ovales, obtus, et insérés dans le calice: la fleur a environ trente étamines minces , éri- gées, terminées par des antheres simples, et insérées aussi dans le calice ; elle a un germe rond et velu, qui soutient un style de la longueur des étamines, et couronné par un stigmat à tête. Ce germe se change dans la suite en un fruit rond , gros, cotonneux, et bon à manger, di- visé par un sillon longitudinal , et qui renferme un noyau, dont la co- que est à filet, et marquée de diffé- rens points. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la dou- zieme classe de LINNFE, qui com- prend celles dont les fleurs ont un style, et depuis vingt jusqu’à trente étamines insérées dans le calice. Il y a beaucoup de variétés de cette plante dans les jardins des Cu- s12 PER rieux ; qui se plaisent à rassembler toutes les especes qu’on cultive dans les différentes parties de l’Europe. Je commencerai d’abord par parler - de deux ou trois especes que l’on cultive pour la beauté de leurs fleurs; après quoi je donnerai les différen- tes variétés des meilleurs fruits qui sont parvenus à ma connoissance. Les especes sont: 1°, Persica vulgaris, flore pleno- Tourn. Inst. R. H. 625 ; Pécher commun , à fleurs doubles. Amygdalus Persica. Lin. Syst. Plant. tom.2.-p. 481. Sp. Te 2°. Persica nana Africana , flore incarnato , simplici. Tourn. Inst. R. FH. 625 ; Amandier nain, à fleurs simples, couleur de chair. 3°. Persica Amygdalus, Africana, nana , flore incarnato ; pleno. Tourn. Inst. R. H. 925 ; Amandier nain, à fleurs doubles, couleur de chair. Amygdalus pumila, Lin, Syst. Plant, bs Qf. A82. SPo Fe Vulgaris. Le premier de ces ar- bres orne beaucoup les jardins dans le commencement du printems ; ses fleurs sont grosses, doubles , et d’un beau rouge ou de couleur pourpre. On peut le planter à plein vent, et en lentremélant avec d’autres arbres à fleurs du même crû, parmi les- queis-il fera une variété très-agréa- ble: on le met aussi en -espälier contre une muraille du partetré ;-où PER il sera beaucoup mieux que toutes les especes de fruits choisis, qui s’y trouveroient exposés.au pillage des domestiques, et ne pourroient jamais acquérir une maturité parfaite. On multiplie cet arbre en le greffant sur Amandier où sur Prunier , et on le plante dans un sol frais, de bonne qualité , et pas trop humide, Nana. Amygdalus. Les deux autres especes sont d’un cri plus, bas , et s’élevent rarement au-dessus de trois où quatre pieds de hauteur : elles peuvent être grefices sur des Aman~ diers , ou multipliées par marcottes 5 leurs greffes prennent aussi sur des Pruniers : mais elles sont sujettes à se gâter quatre ou cinq ans après, SUr= tout celle à fleurs doubles , qui est plus tendre que l’autre, mais qu’on peut multiplier en abondance par les rejettons que sa racine pro- duit. Ces arbrisseaux font une variété” très - agréable parmi les arbres à fleurs, dans les petits quartiers dé- serts. L’espece simple fleuritau com mencement d'Avril, et la double ordinairement trois semaines plus tard. Je vais détailler à présent les, diffé- rentes especes de bons Péchers qui sont venus à ma connoissance : quoi-, qu'il y en ait peut-être un plus grand nombre dans des cataloguesde fruits; je doute si plusieurs ne sont pas les mêmes ; PER mêmes, répétées sous différentes dénominations ; car, pour détermi- ner la distinction des especes, il est nécessaire d'observer la forme et la grosseur des fleurs, ainsi que les dif- férentes parties du fruit, ce qui sert à caractériser quelquefois l’espece, quand le fruit seul ne suffit pas; d’ailleurs , il y a une grande diffé- rence dans la grosseur et saveur des Pêches Pune même espece, suivant Ja nature du sol et l’exposition où les arbres se trouvent placés ; de sorte qu’il est presque impossible , même aux personnes les plus exer- cées en ce genre, de distinguer ces fruits , quand ils ont été recueillis dans des jardins d’un sol différent. Le transport de ces arbres de France en Angleterre, a souvent oc- casionné de la confusion dans la romenclature de ces fruits; car ordi- nairement les personnes qui se char- gent de les transporter pour les ven- dre, ne connoissent point du tout la différence de leurs especes , et ils s’en rapportent à ce qui leur a été dit par les Jardiniers , qui font mé- tier de les multiplier en grande quantité, pour en fournir les mar- chés de France; ceux-ci les trans- 5 portent sur des charriots, etles ven-. dent par paquets à ceux qui les portent en Angleterre. Ilarrive aussi quelquefois qu’on les donne sous leurs vrais noms ; mais ces noms peuvent se perdre dans le trajet, et Tome, PER 13 les arbres parviennent à d’autres per sonnes , qui, ne sachant pas le nom véritable du fruit, lui en donnent un nouveau ;,ce qui produit une confusion qu'il est impossible de rectifier, et a fait placer dans les Catalogues un plus grand nombre d’especesqu’iln’enexisteréellement: d’ailleurs comme la plupart de ces variétés ont été obtenues de semen- ces, et que leur nombre peut être porté à l'infini par ce moyen , je me contenterai de démontrer ici les principales especes que nous con- noissons, et qui suffisent pour for- mer une collection capable de don- ner des fruits pendant toute la saison des Pêches. ‘ 1. L’avant-Pêche blanche. L’arbre a des feuilles sciées, et pousse tou- jours très-foiblement, s’il n’est pas greffé sur Abricotier : ses fleurs sont larges et ouvertes; le fruit est petit et blanc, ainsi que la chair; le noyau s’en détache aisément. Ce fruit est un peu musqué et sucré : il n’est ce- pendant estimé que parce qu’il estle plus précoce , et qu’il müritau com- mencement de Juillet; mais il de- vient bientôt farineux, Mel 2, L’avant-Péche-de Troyes, L'arbre qui la donne a des feuilles sciées: ses fleurs sont grosses et ouvertes 3 son fruitest plus gros et plus rond que lavant-Péche ‘blanche, et d’une couleur de vermillon brillant; sa chair est blanche, et fort rouge sur le Trg 514 PER noyau, dont elle se détache aisément, etson goût est musqué. Cette Pêche est fort estimée , et mürit vers la fin de Juillet. 3. La double Pêche où Mignonette de Troyes. L'arbre produit de petites fleurs rétrécies ; son fruit est d’une grosseur médiocre,rond, etfortrouge sur le côté exposé au soleil; sa chair est blanche , et se sépare du noyau, autour duquel elle est rouge ; son jas est excellent et vineux. Ce fruit mitrit à la finde Juiller où au com- mencement :d'Août, 4. L’Alberge jaune a des feuilles unies , des fleurs petites et rétrécies, un fruit de grosseur médiocre, et un peu long, une chair jaune , se- che , et rarement bien savoureuse. Fla peu de valeur , lorsqu'on le cueille avant sa parfaite maturité. Il murit dans le commencement du mois d’Août. 5. La Magdeleine blanche a des feuil- les scices et des fleurs grosses et ou- vertes ; son bois est généralement noir autour de la moelle ; son fruit estrond , d’une grosseur médiocre ; sa chair est blanche jusqu’au noyau, dont elle se détaché; son jus est rare- ment d’une grande saveur ; le noyau est fort petit. Ce fruit mürit de bonne heure en Août. 6. La Pourprée härive a des feuilles unies , des fleurs longues et ouver- tes, etun fruit gros , rond, et d’un beau rouge : sa chair est blanche et PiEIRI fort rouge autour du noyau: il est rempli d’un jus excellent et vineux. Cette Pêche est regardée, par tous: les connoisseurs , comme une des meilleures. Elle müûrit avant le mi- lieu d’Aoùt. 7. La grosse Mignonne françoise a des feuilles unies, des fleurs grosses et ouvertes , et un fruit um peu oblong , généralement gonflé sur un: côté, et d’une belle couleur; son jus est fort sucré, ‘et d’un gout relevé; sa chair est’ blanche, et fort rouge près du noyau, qui est petit, et se détache aisément. Cette Pêche, qui murit à la mi-Aout, est regardée comme une des meilleures. Cette espece est tendre, et ne réussit pas sur un sujet commun, Ainsi , il faut Ja grefler sur quelques Péchers vi- goureux ou sur Abricorier, C’est pour cette raison que des Jardiniers de pépiniere en augmentent le prix. La meilleure méthode est de greffer cette Pêche sur quelques vieux Abri- cotiers bien sains, et plantés à Pex- position du sud ou sud-est: on coupe PAbricotier , quand la greffe a pris et poussé de bonnes branches. J’at vu des arbres ainsi traités produire des fruits beaucoup plus beaux, de meilleur goût , et en bien plus grande quantité que de toute autre maniere; et les arbres étotent aussi beaucoup plus sains. 8. La Chevreuse ou Belle Chevreuse a des feuilles unies , des fleurs pe- P ER tites et rétrécies, un fruitde grosseur médiocre , un peu oblong, dun beau rouge , et dont la chair est blanche , mais fort rouge prés du noyau , quise détache aisément. Ce fruit est rempli d’un jus excellent et sucré ; il mürit vers la fin d’Aout, et est fort abondant : il peut être rangé parmi les meilleures Pêches. 9. La Magdeleine rouge, appelée par les François des environs de Paris , Magdeleine de Courson, a des feuilles profondément scies, des fleurs grosses et ouvertes, un fruit gros, rond, et d’un beau rouge; la chair blanche , mais fort rouge près du noyau , dont elle se détâche; un jus fort sucré , et d’un gout exquis. Cette Pêche mürit à la fin d'Août; elle est une des meilleures. 10. La Newington printaniere res- semble fort a celle que les Francois appellent le Pavie blanc ; elle a des feuilies sci¢es, une fleur grasse et ouverte, un fruit de grosseur médio- cre , et d’un beau rouge sur le côté exposé au soleil: sa chair est ferme etblanche , mais fortrouge près du noyau, dont elle se détache diffici- lement ; son jus est sucré. Ce fruit mürit à la fin d’'Août. 11. La Montauban a des feuilles sciées , des fleurs grosses et ouver- tes, un fruit de grosseur médiocre, dun rouge foncé , presque pourpre sur le côté du soleil, es pâle de l’au- tre côté ; sa chair est fondante et PER gis blanche autour du noyau, dontelle, se détache, et son jus est excellent. L’arbre est très - fécond, et son fruit mdrit au milieu d’Août. 12. La Péche de Malte ressemble beaucoup à la Péche a/talies ses feuilles sont scices, ses fleurs grosses et ouvertes , et son fruit d’une gros- seur médiocre, et d’un. beau rouge sur le côtéexposéau soleil; sa chair est blanche et fondante , mais rouge prés dunoyau , dont elle se detache. Le noyau est plat et pointu. L’ar- bre produit beaucoup de fruits qui miirissent à la fin d’Aout. 13. La Plus Noble a des feuilles scies, des fleurs grosses et ouveïtes, et un gros fruit d’un rouge brillant sur le côté exposé au soleil; sa chair est blanche, fondante, et se détache du noyau, où elle est d’un rouge pâle. Cette Pêche est fort bonne dans les années chaudes; elle marit à la fin d’Aout. 14 La Chanceliere a des feuilles unies , des fleurs petites , resserréesy et un fruit qui ressemble beaucoup, pour la forme, à la Belle Chevreuse, mais plus rond : sa chair, blanche et fondante, se détache du noyau, où elle est d’un beau rouge ; sa peau est fort mince , et son jus très-exquis, Cette Pêche murit vers la fin d’Aout; elle est du nombre des meilleures : Varbre qui la produit est fort déli- cat, et ne réussit pas sur un sujet ordinaire : ainsi, 1l faut le greffer Ebi S16 PER deux fois, comme la Mignonne. En le greffant sur un Abricotier , comme il a été recommandé pour cette der- niere espece , il profitera mieux que de toute autre maniere. 1s. La Galandé a des feuilles unies , des fleurs petites, resserrées, et un fruit trèsigros , rond , et d’un pourpre foncé sur le côté du soleil; sa‘chair est blanche, fondante , et de- _iachée ‘du noyau ,,0u elle est d’un ronge foncé ; son jus est très-exquis. Cette Péche müûrit au commence- ment de Septembre ; elle est excel- lente : mais elle n’est pas coin- mune, 16. La petite Violette hdtive a des feuilles unies, des fleurs petites et resserrées , et un fruit d’une grosseur médiocre , et d’un beau violet sur le côté tourné au soleil; sa chair est d’un jaune pale, et fondante , mais adhérente au noyau , où elle est fort rouge ; son jus est très-vineux. Cette Pèche mürit au commencement de Septembre. 17. La Bourdinea des feuilles unies, des fleurs petites et resserrées , et un fruit gros , rond, et d’un beau rouge sur le côté exposé au soleil; sa chair est blanche , fondante , et détachée du noyau , où elle est d’un beau rouge. Le jus de cette Pêche est vi- neux et exquis; elle mürit au com- mencement de Septembre, et les curieux en font beaucoup de cas. L'arbre en donne en abondance, et PBR il réussiroit aussi fort bien à plein vent, 18. La Rossanna a des feuilles unies, des fleurs petites et resser- rées ; et un fruit gros, etun peu plus long que l A/berge; sa chair est jaune, et détachée du noyau, où elle est rouge. Le goût de cette Pêche est exquis et vineux ; elle mürit au commencement de Septembre , et on la regarde comme une des meil- eures. C’est la méme que celle qu’on appelle la Pourpre ou l’ Alberge rouge, à cause de sa couleur pourpre, dont elle estteinte sur le côté exposé au soleil. 19. EL’ Admirable a des feuilles unies, des fleurs petites et resserrces, et un fruit gros , rond et rouge sur le coté exposé au soleil ; sa chair est fondante et détachée du noyau ; on elle est d’un beau rouge ; son jus est agréable et sucré. Cette Pêche mürit au commencement de Septembre. Quelques personnes la nomment V Admirable Printaniere ; mais c’est cer- tainement la même que celle que les FrançoisappellentŸ 4dmirable: ils en ont encore d’autres de ce nom , qui mürissent plus tard. 20. La Vialle Newington a des feuilles unies, des fleurs grosses et ouvertes, avec un beau fruit, gros, et d’un beau rouge sur le côté du soleil ; sa chair est bianche, fon- dante , etattachée au noyau , où elle est d’un rouge foncé; son jus esi PER exquis et vineux. Ce fruit estregardé comme un des meilleurs Pavies : il mürit vers le milieu de: Septembre. _ 21.La Rambouillette, qu'on appelle vulgairement la Rumbullion , a des feuilles unies, des fleurs grosses et ouvertes , et un fruit d’une grosseur médiocre , plutôt rond que long, profondément divisé par un sillon dans le milieu , d’un beau rouge sur le côté du soleil, mais d’un jaune clair vers la muraille ; sa chaif est fondante , d’un jaune brillant, et dé- tachée du noyau , où elle est d’un rouge foncé. Le jus de cette Pêche estexquis, et d’un gout vineux. Elle murit au milieu de Septembre , et Parbre qui la produit, en donne en abondance. 22. La Belle de Vitry a des feuilles sci¢es, des fleurs petites et resser- rées, et un fruit d’une grosseur mé- diocre, rond, et d’un fouge pale sur le côté du soleil; sa chair est blan- che et adhérente au noyau , où elle est rouge. Le jus de cette Pêche est exquis et vineux : elle mürit au mi- lieu de Septembre. 23.La Portugal a desfeuilles unies, des fleurs grosses et ouvertes , et un fruit gros, et d’une belle couleur rouge sur le côté tourné au soleil ; sa peau est généralement tachetée ; sa chair est ferme, blanche, et for- tement attachée au noyau, ou elle est d'un rouge pâle : le noyau est peut, mais profondément sillonné, P-E:R s17 Le jus de cette Pèche est agréable et vineux : elle mürit au milieu de Septembre. 24 Le Tetton de Vénus, ainsi ap- elé parce que l'extrémité de son fruit est en forme de mammwelon , a des feuilles unies, des fleurs petites et resserrées , et un fruit d’une gros- seur médiocre, semblable à l_44mi- rable, et d’un rouge pale sur le côté tourné au soleil ; sa chair est fon- dante, blanche , et détachée du noyau , où elle est rouge ; son jus est exquis et sucré. Cette Pêche mürit sur la fin de Septembre. 25.La Pourprée tardive a des feuilles fort larges, et sciées, des branches fortes, des fleurs petites et resser- rées , et un fruit gros, rond, et d’un beau pourpre; sa chair est blanche, fondante, et détachée du noyau, où elle est rouge; son jus est exquis et sucré. Cette Pêche mürit tard en Septembre. 26. La Miverte a des feuilles sciées, des fleurs petites et resserrées, etun gros fruit, un peu plus long que rond , d’un rouge brillant sur le côté exposé au soleil, et d’un jaune pâle vers la muraille ; sa chair est fon- dante, pleine d’un jus exquis, et fort rouge près du noyau dont elle se dé- tache. On met cette Pêche au nom- bre des meilleures : elle mürit au mi- lieu de Septembre. _ 27. La Royalea des feuilles unies, des fleurs petites et resserrées , et un g18 PoE fruit gros, rond, d’un rouge foncé sur le côté du soleil, et plus pale de Pautre ; sa chair est blanche, fon- dante, pleine d’un jus exquis , etdé- tachée du noyau, où elle est d’un rouge foncé. Cette Pêche mürit au milieu de Septembre; et quand l’au- tomne est favorable, elle devient ex- cellente. 28, La Pertsquea des feuilles sciées, des fleurs petites et resserrées , et un fruit gros, oblong, et d’un beau rouge sur le côté exposé au soleil ; sa chair est fondante, pleine d’un jus exquis, et détachée du noyau, autour duquel elle est d’un rouge foncé ; la tige a un petit nœud au- dessus ; l'arbre est beau et bon pro- ducteur. Cette Pêche mürit à la fin de Septembre. Plusieurs Jardiniers la nomment Nivette. 29. La Pavie rouge de Pompone a des feuilles unies , des fleurs gros- ses , ouvertes, avec un fruittrès-gros etrond, dont plusieurs ont jusqu’à quatorze pouces de circonférence ; sa chair est blanche , fondante , ‘et fortement attachée au noyau, ou elle est d’un rouge foncé; lextérieur est d’un beau rouge sur le côté du soleil , et de couleur de chair pale sur l’autre. Cette Pêche murit à la fn d'Octobre, et quand Pautomne est chaud , elle devient excellente. 30. La Catherine a des feuilles unies, des fleurs petites etresserrées, et un fruit gros, rond, et d’un rouge PER foncé sur le côté tourné au soleil ; sa chair est blanche, fondante, pleine d’un jus exquis, et fortement attachée au noyau , autour duquel elle est d’un rouge foncé. Cette Pé- che, qui murit au commencement d'Octobre , est excellente dans les années favorables ; mais comme elle miurit fort tard , il faut la placer dans les meilleures expositions, 31.La Sanguinole est une Péche d’une grosseur médiocre , d'un rouge foncé sur le côté tourné au soleil, et dont la chair est aussi d’un rouge foncé jusqu’au noyau; ce qui la fait nommer, par quelques Jardiniers , Pêche de Märier. Ce fruit müûrit rare ment en Angleterre: c’est-pourquoi on l’y cultive peu; mais quand il est cuit, 1lse conserve très-bien. Ainsi, tant pour cet usage que par curio- sité , on peut en planter un ou deux arbres , quand on a une suffisante étendue de muraïlles. Il y a encore d’autres especes de Pêches qu'on éleve dans quelques pépinieres ; mais celles dont il vient d’être question, sont les meilleures , et qui méritent le plus d’être culti- vées. On peut choisir dans cenom- bre celles auxquelles on croit de- voir donner la préférence. Je vais cependant donner les noms des es: peces que je n’ai point décrites , pour la satisfaction des curieux. Ces dernieres sont le Sion , la Bourdeaux , la Swalch ou Hollandoise , la Carlisle, PER PEato2, la Péche de Pau, ? Admirable * jaune, la Double Fleur. On culuve plutôt eette derniere pour la beauté de sa fleur, que pour son fruit. IL y a quelques années que des arbres de cette espece , a plein vent, ont pro- duit une grande abondance de fruits; mais cette Pêche mürit tard, et son jus est froid , aqueux et insipide. On plante aussi le Pêcher nain dans quelques endroits par curiosité. Cet arbre est délicat; il pousse des branches très-foibles et très-garnies de boutons à fleurs ; son fruit est moins gros qu’une Muscade , etn’est pas bon. Cet arbre n’est pas d’une longue durée, etne vautpasla peine d’être cultivé, Des trente-une especes ci-dessus mentionnées , il y en a au plus dix que je conseillerois de planter, parce qu’étant les meilleures de toutes , il est inutile de s’embarrasser des au- tres. Voici celles que je préfére- rois. La Pourpre printaniere , la Grosse Mignonne , la Belle Chevreuse , la Mag- deleine rouge, la Chanceliere, la Belle- garde, la Bourdine, la Rossanna, la Rambouillette et la Nivette; ce sont, de toutes les meilleures especes, celles qui méritent le plus d’être cul- tivées; elles murissent les unes après les autres, et peuvent fournir la table pendant toute la saison des Pé- ches. S’il reste encore un peu de place contre quelque muraille, à PER srg une exposition trés-chaude, i faut y mettre un ou deux arbres de la Péche Catherine, qui, dans les années favorables , devient excellente, Comme ces onze especes se suc- cedent dans leur maturité , elles suf- fisent pour fourni des Pêches à toute une famille, quelque considé- rable qu’elle soit, si on a une assez grande étendue de murailles bien exposées. Mais comme, dans quel- ques années , les Pêches se trouvent très-bonnes , et que, dans d’autres, elles sont médiocres , je conseille- rois , si l’on a assez de place dans de bonnes'expositions , de planter trois ou quatre especes, qui, dans quel- ques années, deviennent excellen- tes , quoiqu'en général elles ne soient pas aussi bonnes que celles ci-dessus détaillées. Ces dernieres sont la Montauban , la Lisle , la Vieille Newington, le Tetton de Vénus, la Ca- therine et la Persique. Les Francois distinguent cette es- pece de fruit en Pêches et en Pavies ; ils nomment Péches , celles qui se détachent du noyau; et Pavies, celles dont la chair y est adhérente. Celles- ci sont plus estimées en France que les Péches; et en Angleterre, quel- ques personnes les préferent aussi. Les Francois les distinguent en- core en male et en femelle ; ils font les Payies males, et les Péches fe- melles ; mais cette distinction est sans fondement, puisque les amandes 520 PER -de ces deux especes produisent éga- lement des arbres, et que les fleurs des Pêchers sont généralement her- maphrodites , et renferment en elles toutes les parties de la génération. Il est vraisemblable que cette distinc- tion se perpétue depuis long-tems , et qu’elle a été faite avant qu’on ait eu la connoissance de la différence des sexes dans les plantes, ou qu’on ait su comment les distinguer sépa- rément. Les Pavies, que les François ap- pellent Brugnons , different des deux autres especes , en ce qu’ils ont une chair dure et ferme, la peau tout- a-fait lisse et sans aucun duvet. Comme jai fait mention de cette espece à l’article Brugnons-Nectarins , auquel le Lecteur peut avoir re- cours , je n’en parlerai point ici. Je vais indiquer à présent en quoi consistent les qualités d’une bonne Pêche, afin que chacun soit en état de les apprécier. Une bonne Pêche doit avoir une chair ferme, une peau mince, d’un rouge foncé ou brillant sur le côté exposé au soleil, et jaunatre sur le côté opposé ; sa chair doitétre jaune, pleine de jus, et d’un gout exquis , le noyau petit, etla chair fortépaisse. Quand une Pêche a toutes ces qua- lités, on peut la regarder comme un excellent fruit. Toutes ces différentes especes de Pêches ont été originairement obte- PER nues de noyaux, comme il arrive à toutes les semences des autres fruits ; de sorte qu’on se procure toujours de bonnes especes , quand on a assez de place dans un jardin pour élever ces arbres parnoyaux: ceux-ci étant acli- matés , sont d’ailleurs préférables à ceux qu’on apporte des pays chauds. Tl est vrai que, dans le nombre, il s’en trouve très-peu de bons, comme il arrive pour la plupart des fruits et des fleurs produites par semences, parmi lesquelles il peut y en avoir quelques-unes estimables et supé- rieures à celles sur lesquelles les se- mences ont été prises , mais dont le plus grand nombre est toujours de peu de valeur : mais quand on ob- tient seulement deux outrois bonnes especes, on est amplement dédom- magé de ses peines. Lorsqu'on est curieux de planter les noyaux de ces fruits, on doit choisir avec soin les especes, et laisser les fruits sur les arbres, jusqu’à ce qu’ils tombent; alors les amandes , qui seront par- faitement formées, réussiront plus certainement. Les meilleures especes pour en planter les noyaux, sont celles qui ont la chair ferme, et qui se fendent jusqu’au noyau : parmi celles-ci, il faut choisir celles qui mürissent de bonne heure , et qui ontun jus exquis et vineux. I] faut planter ces noyaux en au- tomne , sur une planche de terre lé- gere et seche , àtrois pouces environ | de * PER de profondeur , et à quatre de dis- tance , et les couvrir en hiver , pour empêcher la gelée d’y pénétrer, et de les détruire. Au printems , lors- que les plantes poussent, on les dé- barrasse avec soin de toutes mau- vaises herbes ; et si le printems est fort sec, on les arrose de tems en tems , pour hater leur accroissement. On les laisse dans cette planche jus- qu’au printems suivant: alors on les enleve avec précauuon, pour les transplanter dans une pépiniere en rangs éloignés de trois pieds, et à un pied de distance entrelles dans les rangs ; on répand un peu de ter- reau sur la surface de la terre, au- tour des racines, pour lempêcher de se dessecher trop vite; et, sile prin- tems est fort sec , on les arrose légere- ment une fois par semaine, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines: après quoi on les tient cons- tamment nettes de mauvaises herbes, et on laboure avec soin la terre à chaque printems , pour la desserrer, et faciliter à leurs tendres fibres le moyen de s'étendre de tous côtés. On peut laisser ces plantes dans cette pépiniere un ou deux ans, sui- vant le progrès qu’elles auront fait; après ce tems, on les transplante à demeure dans les places qui leur _sont destinées, En enlevant ces arbres, on doit avoir soin, s’ils ont des racines qui Tome V. PER s21 poussent vers le bas, de les tailler fort courtes, et de retrancher toutes celles qui sont froissées , ainsi que toutes les petites fibres, qui se des- sechent toujours , et qui, si on les laissoit en plantant les arbres, se moisiroient , nuiroient beaucoup aux nouvelles fibres, et empêche- roient souvent l'accroissement des arbres; mais il ne faut pas tailler les têtes ; car les plantes produites de noyaux étant toujours d’une texture plus spongieuse , sont plus sujettes à périr, quand on des coupe , que celles qui sont grefftes: d’ailleurs ces arbres étant destinés à croître en plein vent, jusqu’à ce qu’on ait re- connu si leurs fruits-méritent d’être élevés en espaliers , on doit se bo:- ner à retrancher les branches fc- tries , et celles qui poussent régulic- rement sur les côtés ; car , en les taillant davantage , on leur nuiroit infiniment. La meilleure méthode est de plan- ter ces arbres séparément dans dif férens endroits du jardin potager, où ils profiteront , et produiront beaucoup plus de fruits que s'ils étoient rapprochés enrangs ; et étant ainsi dispersés , ils ne nuisent point aux plantes qu’on a semées aux en- virons. Lorsqu'ils ont produit du fruit, on juge bientôt de leur valeur: alors on peutarracher ceux quel’onn’aime P Vvv $22 PE R point, et multiplier par la greffe ceux qui se trouvent bons. Cette méthode étant la plus ordinaire, je vais en parler plus en detail, en donnant la maniere dont s’y pren- nent les Jardiniers de pépinieres; en- suite je proposerai mes propres ob- servations, pour perfectionner leur pratique en faveur des personnes qui veulent se procurer de bons fruits. D'abord il faut se pourvoir de su- jets des meilleures especes de Pru- niers, pour y grefler les Péches et les Pavies , ainsi que de sujets d’Aman- diers et d’Abricotiers , pour quelques especes de Pêches tendres, qui ne prennent pas bien sur le Prunier. Ces derniers doivent étre élevés de noyaux , comme il a déjà été dit à Particle Pépiniere , etnon pas derejet- tons. On transplante ces sujets après un an d’accroissement ; car plus ils sont enlevés jeunes, et mieux ‘ls réussissent : on les empêche par-là de pousser des racines trop profon- des; eten raccourcissant celles qui paroissent y être disposées , on leur en fait pousser d’horisontales. On plante ces sujets suivant les distances quenous avons déjà prescrites, c’est- à-dire , en rangs éloignés de trois pieds , eta un pied entreux dans les rangs. Les Jardiniers les rapprochent davantage ; mais je dirai bientôtpour- quoi je prescris de les tenir plus éloi- gnés, PER Après deux ou trois ans de séjour dans la pépiniere , ces sujets seront assez forts pour être grefés. La sai- son ordinaire pour cette opération, est à la Saint-Jean , ou pendanttouit le mois de Juillet, quand Pécorce se sépare aisément du bois : alorson choisitquelquesbonnes branches des especes de fruits que Pon veut mul- tiplier , en observant toujours de les prendre sur des arbres sains, et sur ceux qui produisent beaucoup de fruits de bon goût; car il est très-cer- tainque, sans cette précaution, tou= tes les especes de fruits dégénerent de façon ane pouvoir étrereconnues: d’ailleurs , toutes les fois qu’un arbre “est mal-sain, les greffes que l’on prend dessus en conservent le vice plus ou moins , suivant qu’elles sont plus ou moins imprégnées de ka sève altérée de Parbre. Un Pécher, par exemple, ou un Pavie, quiaura été fortement atta- qué de la nielle , dont les branches sont malades et les feuilles frisées, ne se rétablira qu’en employant beau- coup d'art , et qu'après plusieurs années de soins; encore, malgré tout cela et quoique les années sui- vantes soient favorables , il se res- sentira toujours de cette maladie, au point de faire croire qu’il est infecté d’une nouvelle nielle , pendant que, dans le vrai, ce n’est que la suite de sa premiere qui s’est étendue et me~ PER Iée dans toute la séve- de larbre: alors , si l’on prend des greffes sur un pareil arbre , il est certain qu’elles porteront avec elles le germe de cette maladie. Tout le succès dépend donc dur soin qu’on apporte dans le choix des greffes : ainsi, quand on est curieux d’avoir de bons fruits , on ‘ne peut y apporter trop d’attention. Des Jar- diniers de pépinieres, qui, en gé- néral , sont les plus industrieux pour multiplierles différentesespeces d’ar- bres fruitiers , ne se trompent pas sur les especes; mais il faudroit en- core qu'ils eussent l'attention de choisir les arbres les plus sains, sur- tout pour les Péchers et les Pavies. Si les greffes sont prises sur de jeunes plantes de pépiniere qui n’ont point encore produit de fruits , et dont les branches sont toujours très-fortes et vigoureuses , elles auront une dis- position vicieuse, que l’on corri- gera difficilement, pour les contenir en bon état. Elles pousseront plus à la maniere des Saules que comme des Pêchers, les boutons se trouve- ront à une grande distance les uns des autres , les branches deviendront très-grosses , et le bois fort moelleux. Ainsi, par-tout où Pon a l’habitude de prendre les greffes sur des arbres de pépiniere, on ne peut pas trop y compter, pour avoir de bons Pé- chers. Je conseille donc de se pro- PER ‘923 curer des greffes d’arbres âgés, par- faitement sains, et dont le fruit soit très-savoureux ; de ne jamais pren- dre les rejettons les plus forts et les plus vigoureux ; mais ceux quisont bien conditionnés , et dont les bou- tons sont assez rapprochés : quoi- qu’on ne puisse espérer de voir pro- duire à ces derniers, dès l’année sui= vante , des jets aussi forts que ceux que donnent les greffes prises sur des branches gourmandes ; cepen- dant les arbres en seront plus dis- posés à porter du fruit , et réussi- ront beaucoup mieux. On doit toujours séparer les grefles le matin ou le soir, ou dans un jour couvert de nuages; car si on les coupoit, quänd le soleil est très-chaud , lorsque les branches transpirent fort, les greffes seroient privées @humidité , et courroient risque de manquer. Plutôt elles sont placées sur les sujets, après avoir été séparées des arbres, mieux elles réussissent. La maniere de frire cette opération étant bien détaillée dans Particle Inoculation ou Greffe, je ne la répéterai. pas ici. Le traitement que ces arbres exigent dans la pépi- niere, étant aussi exactement décrit dans ce dernier article, je vais con- tinuer à donner quelques instruc- tions pour le choix de ces arbres, quand on les prend dans une pépi- - niere. 1 Vvvi s24 PER Le premier soin doit être de s’a- dresser à une personne de probité, sur laquelle on puisse compter, non- seulement pour avoir les véritables especes qu’on désire, mais aussi pour être certain que les grefles ont été prises sur des arbres fructueux : alors on va les prendre soi même, ou l’on envoie quelqu'un de sûr, parce que la plupart des Jardiniers de pépiniere s’arrangent les uns avec les autres de maniere que, sls n’ont pas l’espece qu'on demande, ils vont la chercher chez un autre, qui peut les tromper, s’il nest pas aussi honnête ni aussi soigneux qu'eux. Il faut aussi choisir les arbres en automne , avant que les meilleurs soient enlevés des pépinieres ; car ceux qui y vont les premiers, s'ils sont connoisseurs, marquent tou- jours les plus beaux plants. On doit observer, dans le choix des arbres, les sujets sur lesquels ils ont été grefics; si ce sont de véritables especes de Pruniers ou d’Abricotiers ; s’ils sont sains et jeunes ; sice ne sont pas des sujets greffés Pannce précédente et manqués ; s'ils ont été taillés 5 s’ils ne sont pas plus gros que le doigt; car ceux qui sont plus forts sont moins bons: onen ote a mousse et les chancres. Les greffes ne doivent avoir qu’un an d’accroissement, et ne doivent point ayoir été taillées au. PER ° e. printems; ce qui leur fait produire une nouvelle pousse. On ne doit pas non plus choisir ceux dontles bran- ches sonttrès-fortes et gourmandes , mais plutot ceux dont les jets sont nets, d’une grosseur médiocre, et dont les boutons ne sont pas trop sé- parés les uns des autres. Les arbres. qui sont hors des rangs et vers Pex- trémité , sont généralement les meil- leurs; car lorsqwils sont serrés dans la pépiniere , leurs branches filent en longueur , leurs boutons sont beaucoup plus éloignés , et leurs yeux plus plats. C’est ce qui m’a déterminé à conseiller ci-dessus de planter les sujets à une plus grande distance que ne le font ordinaire- ment les Jardiniers de pépiniere, Quand un Jardinier soigneux et in- telligent se donne les peines et fait la dépense élever ses arbres sui- vant cette méthode , il mérite qu’on lui paye ses Péchers trois schelings de plus par piece que ceux qui sont élevés suivant la routine ordinaire 3 car dès que l’on a fait la dépense de construire des murailles pour se procurer des fruits, ce n’est pas le cas d’epargner quelques schelings sur Pachat des arbres , parce que, s'ils sont mauvais , ou si l’on est trompé sur les especes qu’on désire, toute la dépense est en pure perte; et cet inconvénient est d’autant plus facheux , qu'on ne s’en appercoit 1e PER souvent qu'après trois ou_qiaire an- nées; c’est ce qui décourage bien des personnes, et les empêche de planter, dans la crainte d’un aussi mauvais SUCCÈS. Dès que les arbres sont choisis dans la pépiniere, on doit d’abord les faire enlever avecsoin , et de ma- niere que leurs racines ne soient point cassées ou déchirées, et que leur écorce ne soit point endom- magée; car ces arbres étant fort sujets à la gomme dans les endroits où ils sont déchirés, on doit en prendre le plus grand soin. S'ils sont desti- nés à ètre transportés à une certaine distance , 1l faut bien envelopper leurs racines avec des bandes de foin , de paille, ou du chaume de Pois, que l’on recouvre avec des nattes, pour empêcher Pair de les dessecher. Si les feuilles des arbres ne sont pas tombées quand onlesen- leve , on les ôte exactement avant de les empaqueter ; car, en les laissant, elles échaufferoient les arbres dans une longue route, et occasionne- roient du moisi , qui nuiroit beau- coup aux branches. Voyons à présent comment on prépare la terre dans laquelle on veut planter les arbres. Celle qui convient le mieux aux Péchers, est celle que lon prend dans un patu- rage, qui n’est ni trop ferme ni trop humide , ni trop sec, mais d’une nature douce , telle que celle qu’on P'EIRf S25. nomme ordinairement Marne de Noi- setier où de Coudrier : on enleve cette terre avec le gason, jusqu’à la pro- fondeur de dix pouces; on la tient en monceaux pendant huit ou dix moisau moins ; et celle qui est pré- parée un anet plus, avant de s’en servir, est encore la meilleure , parce qu’elle a le tems d’être ameublie par les gelées de l’hiver, et par la cha- leur du soleil en été. Pendant ce tems, 1l faut laremueret la retourner souvent , afin de consommer les ga- sons et de briser les mottes ; de cette maniere , onlarend fort légere, et aisée à labourer. Vers le commen- cement de Septembre, on la porte dans le jardin, pour en former les plates-bandes, que l’on enleve a une hauteur proportionnée à la se- cheresse ou à Phumidité du sol, Si la terre est fort humide, il sera pru- dent de mettre dans le fond des pla- tes-bandes quelques décombres , pour en absorber humidité , etem- pêcher les racines des’enfohcer vers le bas. Dans ce cas aussi, il sera uule de pratiquer dans le fond des canaux souterrains , pour faciliter Pécoulement de Phumidité , qui se- roit fort préjudiciable , si elle sé- journoit au pied des arbres : on éleve ensuite la terre de la plate- bande à un pied de hauteur , et dans un sol très-humide , à deux pieds au-dessus du niveau du terrein, afin que les racines puissent toujours être 526 PER seches ; mais si le sol est assez sec, on ne donne à la plate-bande que six ou huit pouces d’élévation au-dessus du terrein. Quant à la largeur de cetce plate- bande, elle ne peut être trop grande: mais elle doit êtreau moins de six ou huit pieds de large ; car lorsqu'elle est trop étroite, les racines des arbres sOMt gênées après quatre ou cing ans, et ne font plus ensuite que de très- foibles progres. La plate-bande doit aussi avoir au plus deux pieds et demi de profondeur ; car lorsque les terres sont préparées , les arbres s’en- foncent beaucoup, ce qui est une des causes de leur stérilité. Dès que les racines ont pénétré au-dessous de Vendroit où Pinfluence des pluies et du soleil se fait sentir, elles y pui- sent une grande quantité de sucs cruds , qui ne procurent aux arbres qu'un accroissement luxurieux , et qui s’opposent à leur fructification ; d’ailleurs les fruits que donnent de pareils arbres, mont jamais une sa- veur aussi exquise que ceux qu'on recueille sur des arbres dont les ra- cines sont près de la surface, et jouissent de l'influence du soleil, qui corrige et digere toutes les crü- dités de la terre. Lorsque le sol d’un jardin est bas , et que la craie , la glaise ou le gra- vier est près de la surface, il faut creuser la terre, et y faire des tran- chées, pour recevoir celle que lon : P ER a préparée, et ne pas se contenter d’y faire des trous, suivant l’usage de quelques Jardiniers : en effet cela ne vaudroit pas mieux que de planter les arbres dans des caisses où leurs racines seroient gênées ; car quand ces racines sont une fois parvenues aux côtés de ces trous, les arbres se niellent et périssent. Si c’est dans la glaise que Pon.fait ces trous, P’hu- midité y séjourne comme dans un bassin, et la terre de la plate-bande devient comme de la boue dans les tems très-humides, ce qui nuitbeau- coup aux racines des arbres. Ainsi , * toutes les fois que la terre se trouve avoir quelqu’une de ces mauvai- ses qualités, le mieux est d’élever les plates-bandes au-dessus du ni- veau jusqu’à une hauteur convena- ble, plutôt que de lenfoncer ; car lorsque les racines des arbres sont près de la surface , elles s'étendent à une grande distance pour y chercher leur nourriture ; mais si au contraire elles pénetrent au-dessous de la terre rapportée , elles ne peuvent y puiser que des sucs aigres et cruds, qui ne sont point propres à la végé- tation. Les plates-bandes étant préparées, on doit les laisser ainsi trois semaines ou un mois, pour qu’elles puissent bien s'établir ; et lorsque la saison de planter est arrivée (ce qui doit être aussi-tôt que les feuilles com- mencent à tomber, afin que les arbres : PER puissent pousser de.nouvelles ra- cines avant les gelées ), la terre étant en bon état, et les arbres postés avec soin sur la place, on les prépare, pour les planter , en raccourcissant toutes les racines, en coupant celles qui sont cassées ou froissées, et en retranchant toutes les petites fibres. Si quelques-unes de ces racines se croisent ou s’entrelacent , on Ôte les plus mauvaises, afin qu’elles ne puis- sent se nuire mutuellement, Les arbres étant bien préparés, on mesure les distances, qui ne doi- vent jamais être moindres que de douze pieds; et si la terre est très- bonne , on les marquera à quatorze. Je suis certain que bien des person- nes trouveront cette distance trop considérable, surtout la pratique actuelle étant fort opposée à celle-ci; mais l'expérience prouvera que cet intervalle n’est pas trop grand pour des arbres bien traités ; car s’ils réus- sissent , leurs branches garniront en peu d'années tout le bas des murail- les ; ce que Pon doit principalement rechercher , en n/’attachant pas les branches en hauteur, comme on le fait quelquefois; car, par cette ma- nœuvre, le bas des arbresreste desti- tué de bois, etquelques années après il ny a plus de fruit que surle haut. La même chose arrive aussi quand les: arbres sont plantés trop près les uns des autres, parce que, n’ayant point de place pour étendre leurs PER $27 branches latéralement, on est forcé de les diriger vers le haut ; ce qui produit le mauvais effet dont nous venons de parler. D'autres penseront peut-être aussi que cet espace est trop petit. pour ces arbres, parce que les Pruniers, les Cerisiers, et la plupart des autres especes d’arbres fruitiers en exigent davantage ; mais il faut faire atten- tion que les Péchers etles Pavies ne produisentleurs fruits que sur le bois de l’année précédente, et non pas sur fes rejettons, comme la plupart des Pruniers , Cerisiers et Poiriers , et que les branches de ces arbres doi- vent être raccourcies annuellement dans chaque partie , pour en obtenir * du bois productif ; ce qui est cause qu’on peut les contenir dans un plus petit espace que toutes les autres especes, et que toute la muraille peut être garnie constamment de branches à fruits ; mais si ces arbres sont plantés à une grande distance, on est obligé souventde donnertrop de longueur aux branches, et l’on dégarnit par-là le milieu des arbres 5 car jamais les vieilles branches de Péchers ne produisent de bons res jettons, Je ne puis m’empécher de relever ici une autre fanteessentielle que l’on commet tous les jours dans le traite- ment des arbres fruitiers en espalier, qui est de placer des arbres à hautes tiges entre les autres , afin de couyrix 528 PER le haut dela muraille, et de se pro- curer du fruit , en attendant que les arbres du bas soient devenus assez grands pour garnir tout le mur, afin de retrancher alors ceux a hautes uges : mais on neconsidére pas que plus on met d’arbres dans un petit es- pace, moins ils reçoivent de nour- riture, et que conséquemment ils deviennent plus foibles ; parce que le même espace de terre qui peut nourrir dix arbres, ne peut pas en entretenir également vingt; de sorte que, si les arbres à hautes tiges ac- quierent beaucoup de force , les nains seront à proportion plus foi- bles : d’ailleurs , comme il est prouvé que la plupart des arbres étendent leurs racines aussi loin sous la terre , que leurs branches au-des- sus , il est absolument nécessaire que ces deux proportions soient éga- les, si l’on veut avoir des arbres sains et vigoureux : c’est aussi pour cette raison qu’il est inutile d'élever les murs d’espaliers trop haut, à moins que ce ne soit pour des Poiriers ; cat dix ou douze pieds suffisent pour toute autre espece de fruit. Jai vu des jardins plantés en arbres fruitiers par des personnes réputées très-ha- biles dans cet art: ils avoient placé les Péchers et Pavies contre un mur exposé à l’est et à l’ouest; mais on ne voyoit jamais sur ces arbres au- cuns fruits parvenir en parfaite ma- surité ; ainsi , je conseillerai toujours PER de ne jamais suivre de pareils exem- ples, parce qu’il est bien connu que les dernieres Pêches mürissent mal contre les murailles les mieux ex- posées, et que le seul aspect quileur convienne est le sud, en inclinant un peu vers l’est : quelques especes peuvent aussi réussir au sud un peu incliné à louést. Dans la distribution des arbres, on fera bien de rapprocher les es- peces de Péchers dont les fruits mü- rissent à-peu-près dans le même tems;au moyen de quoi on sera à même de mieux préserver les fruits des attaques des hommes et des in- sectes, et l’on s’épargnera beaucoup de peine pourles cueillir; car lorsque Pon est obligé d’aller d’un bout du jardin à l’autre, et d’examiner toute là longueur des espaliers , pour ra- masser quelques fruits , on perd beaucoup de tems. Mais pour revenir à la plantation, après avoir marqué la place de cha- que arbre, on fait un trou avec la béche, assez large pour recevoir ses racines, ensuite on le place , en ob- servant de tourner la greffe au-de- hors, afin que la coupe ou partie blessée du sujet soit cachée a la yue, et de laisser la tige de l’arbre à quatre ou cinq pouces environ de la mu- raille; mais on incline son extrémité vers elle; on remplit ensuite le wou de terre avec les mains, en brisant les mottes de maniere qu’elle s’in- sinues PER sinue , et tombe entre les racines, et qu'il ny reste aucun yuide. Il faut aussi secouer légerement l'arbre avec la main, pour mieux fixer et arranger la terre autour; mais on ne doit pas la piétiner trop fort, ce qui est souvent une très-grande faute; car la terre étant naturelle- ment sujette à se resserrer, en la piétinant trop fort, on la rend sou- PER 529 qu’elle manque. Quand cette grefle a poussé , au printems suivant, une branche de la longueur de cing ou six pouces, on l’arrête en pinçant l'extrémité, pour lui faire produire des branches latérales, qu’on puisse attacher à la muraille : par ce moyen, on sera dispensé de couper latête, comme on le fait aux greffes d’une année dans les pépinieres ; car ces vent si dure , que les tendres fibres) amputations ne sont point favora- des racines ne peuvent y pénétrer ; l'arbre alors reste dans le même état, sans pousser pendant quelque tems , et il meurt à la fin, si la terfen’est pas desserrée ; de sorte que toutes les fois qwons’appercoit que la terre des plates-bandes est devenue trop dure, soit par les grandes pluies, soit par une autre cause, il faut la = labourer, pour la rendre plus meu- ble, en choisissant pour cela un tems sec , si c’est en hiver ou au printems ; ou un tems humide, si lon fait cette opération en été. -Quoiïqu’en donnant des instruc- tions pour le choix des arbres de pé- piniere,, suivant la méthode ordi- naïre de les planter, j'aie recom- mandé de prendre ceux qui ont poussé des branchesd’unan , cepen- dant je préférerois ceux qui ont été greffés l’été précédent , et qui n’ont point encore- pousssé ; car si la greffe est saine et gonflée, et que Pécorce du sujet soit bien serrée sur la grefle, il n’y aura point de danger Tome V. bles à ces especes d'arbres, et sur- tout à quelques-unes des plus déli- cates. Ainsi, par la méthode de plan: ter ces arbres avant que la greffe ait poussé , il n’y aura pas de tems perdu , puisque les poussées d'un an dans les autres doivent étre jettées bas, et qu'il est d’ailleurs incertain s'ils repousseront. La vérité de ce que j’avance m’a été démontrée par une expérience constante, Après avoir ainsi planté les ar- bres qui ont formé leurs branches dans la pépiniere , il faut attacher leurs têtes au treillage , pour les em- pêcher d’être secouées par le vent, qui dérangeroit leurs racines , et cas- seroit leurs tendres fibres , dés qu’el- les auroient commencé a pousser ; ce qui causeroit un grand préjudice aux arbres. On metaussi du terreau sur la surface de la terre autour des racines, ayant que les gelées com- mencent a se faire sentir; car elles seroient trés-nuisibles aux racines , et détruiroient peut-être les petites + Xxx 530 © ER fibres; mais onme doit pas répandre ce terreau trop, tot, afin qu'il -n’em- péche pas les pluies! d’automne: de détremper. et: d’'Humecter ces: ra- cines. * | if Toutes ces choses étant-exacte- ment observées, la-plantation n’exis gera plus aucun autre soin! jusqu’au commencement où au miliew-de Mars suivant que la saison sera plus ou moins avancée ;_ alors, on:cou perales têteMes arbres nouvellément plantés, -en ,ne laissann. quepquatre ou cinq iboutons au-dessus: de-la greffe. Quand on fait cette, opération, on doit avoir bien soin!:de he. pas dérangerles racines;:et,ipour éviter cet accident, on posesle pied tout près de la uge de Parbré;1on tient ferme avec une main la-partie de la tige qui estau-dessous dela greffe, et de l’autre on jette bas ila tête de l'arbre avec une serpette tranchante à lPendroit convenable , en laissant , comme il vient d’être dit, quatre ou cing boutons au-dessus de la grefe. Ceci doit toujours -étre-fait par un tems sec; car s’il'survenoit beau- coup de pluie immédiatemem après, il y auroit du risque, que l'humidité n’entrat dans fa partie blessée ,,,et ne fit tort à Parbre. IL ne faut pas non plus, par la même raison, choisir un tems de gelée , qui pénétreroit, dans la blessure , eten empécheroit la guérison. “deg Après avoir coupé.la tète des ar- PER bres , on laboure légerement [ès plates-bandes', pour ‘en desserrer la terre, et faciliter aux fibres le moyen de mieux's’étendre, en observant soigneusement dé né pas couper nt froisser les nouvelles racines. Lors- qué‘le terreau qu’on a répandu sur ces racines ‘en autornne est entiere- ment pourri , on peut lenterrer dans la plate-bande à quelque distance ic Varbre. Dans les tems de hale ou de” secheresse, on prend quelques gasons de pâturage, que lon met sur la surface de la plate-bande ‘au- tour des racines, en tournant Pherbe en-dessous ; ce qui conservera une légere humidité dans la terre beau- coup mieux qu'aucune espece de terreau , sans attirer les insectes nui- sibles aux arbres, comme le font la plupart des fumiers ou litieres. Les ‘arbres! que Pon plante eu greffe, et avant qu’ils aient poussé des branches , doivent avoir leurs ttes coupées précisément au-dessus de la grefle , qui pousse rârement avant cette opération ; et plus on les coupe près de la greffe, plusôt ils en sont recouverts: Car, quoiqu'il soit quelquefoisnécessaire de laisser une parties du: sujet ain: dessus de ‘la greffe ; afin :de pouvoir y‘attacher les’ : branches qu’elle peut’ avoir poussées pour les ‘empêcher d’être brisées parle vent dans les pépi- nieres ; cependant ceux-ci étant pla- cés auprès d’une muraille contre la- PER quelle on assujeuit les branches, il est inutile d’y laisser aucune partie du sujet. Quand on arrose ces arbres nou- vellement plantés (ice, qui n’a lieu qwautant que le printems est, très- sec), on doit le faire avec une gerbe placée sur Varrosoir , pour que, l’eau tombe ep gouttes ; car si elle sortoit en gros volume, elle serreroit rep la terre. Il sera aussi wès-avantageux d’arroser la tête de l'arbre. Ces arro- -semens ne doivent. point être répé- tés trop souvent , ni être trop co- pieux; car rien n’est plus nuisible aux arbres nouvellement plantés. Au milieu ou à la fin de Mai, quand les arbres auront poussé plu- sieurs branches de six ou huit pou- ces de longueur , on doit les palis- sader à la muraille , en observant de les diriger horisontalement, et de retranchertous lesrejettons qui pous- sent en ayant, et ceux qui sont foi- bles, au moyen de quoi ceux qui ont été conservés deviendront beau- coup plus forts: mais sila greffe n’a poussé que deux branches, et que ces branches soient très-fortes, en ce cas, on pince leur extrémité , pour leur faire produire’ chacune deux neuveaux rejettons , et même un plus grand nombre , pour mieux garnir la muraille Ii faut aussi con- tinuer à les arroser dans les tems secs , pendanttoute la saison, sans PER 53x quoiils soufiriroient, et leurs racines étant,encore, mal établies dans. la terre la premiere année, ils seroient infiniment retardés-dans leur accrois- sement. | Au commEncement d'Octobre , lorsque-la,séve des arbres est arrétéey u faut les tailler , et raccourcir les branches à proportion de leurs for- ces, Si elles sont fortés , on peut leur. donner huit pouces de longueur; mais quand. elles sont foibles , .on les, réduit a quatre ou, cinq, pouces; on. les fixe ensuite au treillage tosis sontalement, comme il a été dit cis dessus, de maniere que le milieu des arbres soit sans branches , parce que cette partie se garnira aisément dans la suite ; et si l’on attachoit les branches perpendiculairement, les plus fortes attireroient la plus grande partie de la séve, qui va tou- jours en montant; et les branches la- térales, setrouvant privées de nour- riture, deviendygient iplus. foibles, et périroient souvent. C’est ce qui est cause que nous voyons tant de Péchers avec une ou deux. branches droites dans le milieu » tandis que les côtés sont entierement dégarnis : dans ce cas , le: milieu de l'arbre ne peut produire aucun: fruit , parce qu'il n’a que du gros bois, qui ne pousse jamais de branches, Les deux côtés ne peuvent pas non plus être régulierement remplis de branches à Xxx ij PER fruit, quand l'arbre a un pareil dé- faut. Ainsi , il faut suivre exacte- ment la méthode que je viens de prescrire , en dressant de jeunes ar- bres; car lorsque , dans les com- mencemens , on.les laisse pousser en désordre , il est impossible de les réduire ensuite et de les rendre réguliers, le bois en étanttrop mou ettroprempli de moëlle, pour pou- voir être taillé comme les autres ar- bres fruitiers qui repoussent ensuité plus vigoureusement; au-lieu que les Péchers jeuent de la gomme par leurs blessures, et périssent entiere- ment en peu d'années. 532 Durant l'été suivant, lorsque les arbres commencent à pousser des branches, il faut les examiner avec soin, pour en retrancher tous les boutons extérieurs et ceux qui sont mal placés , et palissader horisontale- ment à la muraille les branches qui doivent rester, dans leur ordre natu- rel comme elles sont produites ; car Cest alors la saison où l’on peut le mieux arranger les arbres comme on veut les avoir: au-lieu que, s'ils étoient négligés jusqu’à la Saint- Jean , comme il arrive souvent, tine grande partie de leur nourriture se trouveroit absorbée par les bran- ches qui poussent en avant, ou par les rejettons inutiles, que lon est obligé de retrancher ensuite ; de ma- niere que les autres deviendroient PER plus foibles, et que quelque partie de lamuraille se trouveroit peut-être ainsi dégarnie de branches, tandis qu’on auroit pu en faire pousser de nouvelles dans le mots de Mai, en arrétant quelques branches fortes dans le lieu même où on auroit voulu en avoir d’autres : on auroit pu alors conduire ces nouvelles branches dans les places vuides, à mesure qu'elles auroient pris de la crois- sance. C’est ainsi que Pon garnit régu- lierement un espalier de bon bois; ce qui fait la plus grande beauté des arbres. On ne doit point arrêter les branches en été , quand on n’est pas dans fa nécessité de remplir un vuide. On ne peut pas faire une plus grande faute que d’augmenter le nombre des branches , au point de les rendre confuses ; car on ne les multiplie ainsi qu’aux dépens de leur vigueur ; et plus elles sont foibles, moins elles sont en état de produire de bons fruits : d’ailleurs quand elles sont trop rapprochées , la grande quantité de feuilles qui les couvrent, empêche la libre circulation de Pair entrelles , le fruit ne mürit ja- mais bien , etne devient jamais ausst bon que celui qu'on recuéille sur des‘arbres dont les branches jouis- sent de tous les avantages du soleil et de Pair. Après avoir montré comment 0 PER dresse les jeunes arbres , je vais don- ner à présent la mantere de les tatiler et de les traiter pour la suite ; etelle pourra servir aussi pour les arbres 4 plein vent. Quand on taille des Péchers et des Pavies , qui exigent le même traite- ment , on doit se conformer exac- tement aux deux regles suivantes , qui sont; 1°. Que chaque partie de Parbre soit également fournie de bois à fit. 29, Que les branches ne soient pas trop rapprochées Punede l’autre, par les raisons qui viennent d’être dites, et par d’autres que nous ajou- terons encore. Quant à la premiere regle, on doit observer que les Péchers pro- duisent leurs fruits sur le jeune bois , soit de lannée précédente, soit sur les branches de deux ans , et qu'après cet age, ils n’en donnent plus. Ainsi , les branches doivent étre raccourcies de maniere à leur en faire pousser de nouvelles chaque année dans toutes les parties de l’ar- bre ; ce qui ne peut s’effectuer par la maniere ordinaire de tailler. Les Jardiniers négligent leurs ar- bres dans lés saisons convenables, etles plus propres a les tailler. Ces Saisons sont les mois d'Avril, Mai et Juin: dans ce tems , on pourroit ar- réter les branches gourmandes , en les pinçant, et leur en faire produire PER $33 de nouvelles où il en manque. Ces nouvelles branches, produites en bonne saison, avroient assez de tems pour mürir et acquérir de la force avant l’automne ; au-lieu que toutes celles qui poussent après le milieu de Juin, sont foibles et plei- nes de moëlle ; et quoiqu’elles puis- “sent quelquefois produire des fleurs, cependant elles donnent rarementdu fruit, et font par la suite du mauvais bois : leurs vaisseaux étant trop lar- ges pour perfectionner la séve, ils donnent passage à une trop grande quantité de sues cruds. Ainsi , lors- qu’on n’examine les arbres en espa- liers qu’enideux saisons différentes , c’est-à-dire , pour la taille d’hiver et celle de la Saint-Jean , il n’est pas possible de les avoir en bon état; car , em laissant toutes les branches qui naissent au printems, Jusqu'au milieu ou à la fin de Juin, comme on le pratique ordinairement, quel- ques-unes des plus vigoureuses atti- reront la plus grande partie de la nourriture des autres , qui se trouve- ront trop foibles, après que les pre- mieres seront retranchées , pour pro- duire de beaux fruits: d’ailleurs les arbres seront épuisés , pour avoir nourri. une grande quantité de bran- ches inutiles. On ne voit malheu- reusement que trop d’arbres traités de la sorte: on se plaint alors de ce qu'ils ne produisent que peu de fruits , et on ne fait pas attention à 534 PER ces branches gourmandes, qui, ab- sorbant presque toute la séve, de- viennent très-fortes et ligneuses , au- lieu qu’on pourroit distribuer égale- ment cette séve dans toutes. les bran- ehes que leur. foiblesse rend sté- riles, Ii arrive souvent que de pa- reils arbres périssent avant quon ait retranche ces branches gourman- des , ou qu’au moins ils deviennent si foibles, qu'ils ne sont plus en état de produire du fruit. En affoiblissant ainsi les. branches ; on leur fait sou- vent produire un grand nombre de fleurs, comme onle voit quelquefois sur des branches d'automne; mats ces mêmes fleurs les Cpuisent de fa- con gu’elles donnent rarement du fruit, et que la plupart de ces bran- ches périssent fort souvent bientôt après ; effet qu'on attribue à là nielle, comme je lai dit ailleurs , tandis qu'il ne provient que du peu d'in- telligence du Jardinier. Il est par- conséquent de la plus grande con- séquence pour ces arbres en espa- lier, et sur-tout pour les Péchers, de retrancher toutes leurs branchesirré- gulieres deux outrois fois dans les mois d'Avril , Mai et Juin , et de pa- lissader en bon ordre les branches que lon réserye, de maniere qu'elles jouissent toutes également de l’in- fluence du soleil et de Pair, qui sont les deux agents propres à mürir le bois, et à le préparer à donner du fruit Pannée suivante, PER on En observant exactement cette pratique en été ; on diminuera les fréquentes tailles que l’on ne fait qué trop souvent sur les Péchers, à lear grand préjudice ; car les jeunes bran- ches à bois étant généralement mol- les, tendres, et remplies de moël- le, lorsqu'elles sont fortement bles- sées, elles nese guérissent pas aussi-, tot que dans d’autres especes d’ar- bres; l'humidité qui s’insinue dans ces blessures, occasionne des chan- cres, et détruit souvent les branches 5 - ce que l’on peut entierement éviter, en pinçant les branches , et en jettant bas avec le doigt les boutons mal placés, comme il a déjà été dit «par ce moyen , on ne fait point de bles- sure aux arbres , et l’on s’épargne un trés-grand travail ; car une seule per- sonne exercée repassera une plus grande quantité d'arbres en un jour,’ que trois ou quatre ne pourroient le: faire sur des arbres négligés, dans le même espace de tems : de sorte qu’en laissant croître des arbres na turellement et sans ces précautions pendant tout le printems , ils exi- geront six fois plus d’ouvrage pour les remettre en état, sans compter le tort que lon fait aux fruits , qui, lorsqu'ils ont cru à Pombre de ces branches et des feuilles pendant tout le printems jusqu’à la Saint- Jean, et qu’on les expose alors brus- quement au soleil et à Pair, en pas lissadant les autres branches contre là PER Muraille , sont non-seulement retar- dés dans leur accrôissement , mais devienneht mauvais , et acquierent une peau plus dure. La distance que l’on donne aux branches de ces arbres sur le treil- lage , doit ètre proportionnée à la grosseur du fruit et à la longueur des feuilles ; car si nous obseryons come ment les branches de ces arbres sont naturellement disposées à croître , nous trouverons qu'elles sont tou- jours placées à une distance plus ou moins grande , suivant que leurs feuilles sont plus grandes ou plus petites, ainsi que je lai déjà ob- servé à l’article Feuilles, Comme il n’y a point de guide plus sur, pour un Artiste curieux , que la Nature elle-même , un bon Jardinier doit toujours la consulter ‘dans toutes les parti®s de sa profes- SioN, parce, que son travail ne con- siste qu'à Paider à perfectionner ses productions ; et que , pour y parve- nir , il doit se De ses pro- pes principes. Mais , pour en revenit a ia taille de ces arbres , quand leurs branches Soft palissadées avec soin, comme il a été dit ci-dessus, pour le printems et Pété, il n’est plus question que de la taille d'hiver, qui s'exécute ordi- Nairement en-Fevrier ou en Mars; mais la meilleure saison est le mois d'Octobre, quand les feuilles com- mencent à tomber ; au moyen de b ER 535; quoi les blessures auront le tems de se guérir avant les gelées, et il ne sera point à craindre qu'ils en soient endommagés. Les branches des arbres étant proportionnées à la force des racines dans cette Saison toute la séve du printems ne sera employée qu'à nourrir les parties des AGE > branches utiles qu’on a laissées; au- lieu qu’en ne les taillant qu'au mois de, Fevrier, la séve qui. est alors en mouvement , comme on peut le voit par le gonflement des bourgeons, se porte aux extrémités des bran- ches, pour nourrir telles fleurs que Pon est obligé de jetter bas. On peur se convaincre de cette vérité , en ob- servant les plus fortes branches dans cete saison: on y verra les boutons des extrémités se onfler lutôt que P q ceux du bas; car n’y ayant point alors de.feuilles sur les branches pour arrêter la séve, elle se porte na- turellement aussi loin qu’elle peut aller , sans s’arréter au bas. Un principe constant parmi les Jardiniers, et fondé sur, une longue expérience , c’est qu'il faut tailler ales arbres foibles dans le commence- ment de Vhiver , et les arbres gour- mands fort tard au printen ns, pour arrêter leur trop forte croissance. A present, il est évident ING ce de faut ne yient pas de quel que perte considérable de séve qui s’est faite par les blessures de la taille, si ce nest dans quelques arbres qui 536 PER coulent naturellement , quand on les coupe dans cette saison, mais de toute autre cause , suivant les expériences du Docteur HALES,, qui, enfixant des mesures mercu- rielles aux tiges d'arbres nouvelle- ment taillés, a trouvé que ces bles- sures étoient toujours dans un état absorbant, excepté la vigne, dans la saison où sa séve est fort abon- dante. C’est-pourquoi, quand un arbre foible est taillé dès le commence- ment de l'hiver , les orifices des vais- seaux de la séve sontrefermés long- tems avant le printems ; et consé- quemment, lorsqu’au printems ou en été, les chaleurs commencent à se faire sentir, la force attractive des feuilles n’est pas affoiblie par beaucoup d'ouvertures ; mais elle est au contraire ranimée par la séve de la racine ; au-lieu qu’un arbre gourmand étant taillé tard au prin- tems, la force de ses feuilles, pour aturer la séve de la racine’, est beau- coup diminuée par les différentes ouvertures de cette taille tardive. D'ailleurs, quand même ce ne se- roit pas un avantage pour les arbres d’être taillés avant hiver , je ne crois pas qu'on puisse douter, d’après l'expérience, qu’au moins cette taille réussit aussi bien que celle du prin- tems ; cependant j'avoue qu'il est très-utile de la faire à la Saint-Jean, qui est une saison beaucoup plus BE R commode pour les Jardiniers, que le printems , parce qu'ils ont alors plus de tems pour soigner, leurs ar- bres, et que dans ce tems ils n’ont point d’ouvrages qui exigent d’être exécutés sur le champ; au-lieu qu’au printems ils ont à soigner le jardin potager et les couches chaudes , et qu'il seroit alors très - avantageux pour eux d’être débarrassés de la taille des arbres , sur-tout quand ils ont une grande étendue d’espaliers : on a aussi l’avantage , en taillant dans cette saison, de pouvoir labou- rer et nettoyerles plates-bandes avant le printems, et rendre le jardin pro- pre pour ce tems. Après avoir bien disserté sur les tems propres à la taille des arbres, je vais donner quelques instructions générales sur la maniere de la faire pour les Péchers et Pavies , qui exi- gent un traitement bien différent de celui qui convient aux autres arbres à fruits. En taillant ces arbres , on doit ob- server l'endroit où cette taille doit être faite, et couper toujours les branches au-dessus d’un bouton à bois, qu’on distingue aisémentdes boutons à fruits ,-en ce que ces der- niers sont plus courts, plus ronds et plus gonflés: car, si la branche tail- lée n’est pas terminée par un bouton à bois, elle est fort sujette a périr jusqu’au premier endroit où ily ena un; de maniere que tous les fruits qui PER qui se trouveroient au-dessus , se- roient à pure perte. Ainsi, il est tou- jours nécessaire que toutes branches taillées se terminent par un bouton à bois pour attirer la séve; car ilnesuñlit pas d’avoir un bouton à feuilles , -comme quelques personnes Pont imaginé ; celui-ci n’attireroit qu’une petite quantité de séve, le grand usage des feuilles n’étant que de transpirer lessucs cruds qui ne sont pas propres à nourrir le fruit. La lon- gueur qu’on laisse à ces branches doit être proportionnée à la force de Parbre. Dans un arbre fort et sain, on peut les tailler a dix ou douze pouces et plus; et dans un foible, elles ne doivent pas avoir plus de six pouces : mais on doit toujours se conduire, dans cette opération, d’a- près la position du bouton à bois ; car il vaut mieux donner à la branche trois ou quatre pouces de plus, ou deux ou trois de moins, pour se procurer un de ces boutons qui sont absolument nécessaires pour la réus- site à venir de l'arbre; il faut aussi retrancher toutes les branches foi- bles, quoiqu’ellessoient chargées de beaucoup de boutohsa fleurs , parce qu’elles n’auroient pas assez de force pour nourrir le fruit, et qu’elles affo1- bliroient les autres parties de l’arbre. En palissadant les branches au treil- lage, il faut avoir soin de les placer à des distances aussi égales qu’il est possible , de maniere que les feuilles Tome PV, PER 537 en sortant puissent avoir de la place pour croître sans donner trop d’om- bre aux arbres: mais on ne doit ja= mais les laisser droites, si on peut Péviter ; car alors les boutons du haut poussent plus vigoureusement, et le bas des branches se trouve nud. Rien n’a plus occupé les amateurs du jardinage, que de chercher com- ment on pouvoit préserver de la nielle du printems les especes ten- dres de Péchers , et cependant jat lu bien peu de chose d’utile sur ce sujet. Quelques-uns ont proposé de placer des paillassons devant les ar- bres en espalier pour les préserver de la nielle ; d’autres ont conseillé de fixer aux murailles des abris hori- sontalement placés , pour empécher la rosée ou la pluie perpendiculaire de tomber sur les fleurs des arbres fruitiers, parce qu’ils ont imaginé que cette pluie ou rosée est la prin- cipale cause de la nielle: mais tou- tes ces inventions sont bien éloi- gnées de répondre à ce que l’on at- tendoit de ces Savans qui les ont mises en pratique. C’est-pourquoi je ne crois pas inu- tile de rappeler ici quelque chose de ce que jai déjà dit à ce sujet, 1°. J'ai observé que les nielles dont on a tant à se plaindre, ne pro- venoient pas tant de quelque cause externe ou des mauvaises saisons y que d’une maladie ou foiblesse dans Yyy 538 PER les arbres ; car, en observant dans ce tems les arbres qui sont les plus sujets à ce qu’on appelle nielle , on trouve que ce sont ceux dont les branches sont fort petites, foibles, pas à moitié mires, et qui sont palissa- dées trop près les unes des autres. Ces branches sont, pour la plupart, chargées de boutons à fleurs , ce qui provient principalement de foi- blesse. Ces boutons s'ouvrent, et bien des gens peu expérimentés sur la connoissance des arbres frui- tiers, imaginent que c’est annonce d’une récolte abondante, tandis que ce n’est qu’une preuve de l’épuise- ment total de ces branches, qui ne sont en état que de faire épanouir ces fleurs. Ces mêmes fleurs tombent ensuite , ainsi que les boutons des feuilles qui n’ont plus de vigueur ; après quoi souvent une grande par- tie des branches périt. On appelle cela une grande nielle , tandis qu’en même tems on voit souvent des ar- bres de la même espece ou d’une es- pece différente , qui sont plus forts eten bon état , quoique placés dans le même sol, à la même exposition, ctexposés aux mêmes rigueurs de la saison , échapper à cette maladie. C’est donc une indication certaine que ce mal procede de quelque cause intérieure ,et non pas d’une nielle produite par Pinfluence de Pair, et qu'on peut y remédier , en suivant exactement les instructions que nous PER venons de donner sur la taille et fe traitement des arbres, en ne surchar- geant jamais trop les arbres de bran- ches, et en ne souflrant pas qu’une seule partie de l’arbre absorbe la tota- lité des sucs nutritifs que les racines fournissent; ce qui rend le reste très- foible : mais si lon répartitla séve également dans toutes les branches, de maniere qu’il n’y en ait point de trop vigoureuses, et si l’on retranche continuellementlesrejettonsinutiles, à mesure qu'ils paroissent, la force des arbres ne sera pas diminuée par la perte de la nourriture qu’ils au- roient du fournir à ces petites bran- ches, qui doivent être retranchées dans la suite. C’est cependant ce que l’on ne néglige que trop souvent dans le traitement de ces arbres. 2°. Il arrive quelquefois que les ra- cines de ces arbres sont ensevelies trop profondément dans la terre, et qu’elles setrouvent dans un sol froid et humide, ce qui est un des plus grands désavantages qui puissent arriver à ces arbres délicats; car la séve contenue dans les branches, étant mise en mouvement de bonne heure au printems par la chaleur du so- leil, s’épuise pour la nourriture des fleurs, et se perd par les pores des branches à bois; de maniere qu’elle est entierement dissipée avant que la chaleur ait pu atteindre aux ra- cines, pour leur procurer une pa- reille émotion , et les mettre à même PER de puiser de nouveaux sucs, qui puissent remplacer ceux qui ont été dispersés : faute de ce secours, les fleurs tombent , et périssent ; les branches paroissent être malades, jusqu’à ce que la chaleur ait pénétré jusqu’aux racines : alors à cetie lan- gueur succede une vigoureuse végé- tation; et avant la fin de l'été, les arbres se trouvent garnis de bran- ches beaucoup plus fortes que ne sont celles des arbres qui jouissent de tout l’avantage du soleil: mais ces derniers ont conservé leurs fleurs, et sont beaucoup plus sains et plus fructueux. Dans ce cas , le désordre ne peut être attribué qu’à la grande quanuté de sucs cruds et humides que larbre attire , lesquels, quoi- que propres à produire beaucoup de bois , sont néanmoins très-nuisi- bles aux fruits. Ainsi, on ne peut se mettre à l’abri de pareils accidens, qu’en soulevant les arbres , s’ils sont jeunes; mais s'ils sont trop vieux pour être dérangés, iln’y a d'autre remede que de les arracher, de re- faire les plates-bandes avec une nou- velle terre fraiche , et d’y planter de jeunes arbres : car c’est se don- ner bien des peines inutiles , et s’oc- casionner beaucoup de dépenses su- perflues , que de s’assujettir à tailler et traiter des arbres, sans avoir ja- mais la satisfaction d’en tirer quel- qu’avantage; ce qui arrive certaine- PER ment quand ils sont plantés. 3°. Le mal procede quelquefois de ce que les arbres manquent aussi de nourriture ; ce qui rive souvent, quand ils sont plantés dans un sol dur et graveleux : Pu- sage commun étant de creuser les plates-bandes de trois ou quatre pieds de largeur, sur trois de pro- fondeur, dans une roche ou dans un sol graveleux , et de remplir ces fos- sésavec une bonne terre fraiche, dans laquelle on plante les arbres, ils y profitent assez bien pendant deux années ; mais lorsque leurs racines ont atteint le gravier, quelles se trouvent gênées comme si elles étoient renfermées dans une caisse, et que la nourriture qu’elles ÿ pui- sent n’est plus suffisante , arbre dé- périt, et les branches périssent an- nuellement. On ne peut remédier à cet inconvénient, si les arbres ont déjà quelques années de croissance, qu’en les enlevant totalement, qu’en otant tout le gravier qui gène les ra- cines, et qu’en mettant en place une plus grande quantité de bonne terre, qui pourra leur procurer un supplé- ment de nourriture , pour quelques années de plus ; mais ces arbres, plantés dans un aussi mauvais sol, ne pourront jamais se conserver sains , quelque art qu’on y emploie, Si la stérilité des arbres ne pro- Yyy jj 559 aussi mal ar- 4 540 PER ee ’ : vient d’aucune des causes ci-dessus , mais qu’elle soit effet des mauvaises saisonsetde l’intempériede lair, alors la meilleure méthode qui soit con- nue est; en tems sec et lorsqu'il tombe peu de rosée, d’arroser légè- rement avec la gerbe les branches des arbres, aussi-tot après la saison des fleurs , et tandis que le jeune fruit est tendre. Cette opération doit toujours être faite avant midi, afin que l'humidité puisse se dissi- per avant la nuit; et si l’on couvre encore ces arbres pendant ja nuit avec des nattes , des canevas, etc. on leur fera beaucoup de bien. Ce- pendant quand les arbres sont forts et vigoureux , ils ne sont pas si su- jets à souffrir des petites intempé- ries de lair, que ceux qui sont foi- bles; de sorte qu’il y a peu d’années dansiesquelles on ne puisse leur faire produire une quantité modérée de fruits, quand même on ne feroit point usage de couvertures : car lors- que l’on emploie ce moyen, si Pon n’y apporte pas beaucoup de soin, et la plus grande intelligence, on fait plus de tort aux arbres qu’en les abandonnant à Pair et aux sai- sons. Si l’on place ces couvertures trop près des arbres , sion les y laisse trop long-tems, ou si l’on expose ces arbres trop subitement a Pair, après les avoir tenus couverts pendant quelque tems , ils souflrent beau- PER coup plus que si on les avoit livrés à eux-mêmes. Cependant il faut que je rappelle ici ce quia été dit dans un autre article , sur un moyen quia été généralement suivi avec succès : il consiste à pratiquer une espece d’a- vant-toit au-dessus des arbres avec des planches de sapin jointes en- semble , par le moyen duquel on garantit les arbres de toute l’humi- dité quitombe perpendiculairement; on attache cet avant-toit à famuraille, au-dessus des arbres, quand ils com- mencent à fleurir, et on le laisse jusqu'à ce que le fruit soit bien formé ; alors on l’enleve , pour lais- ser jouir les feuilles et les branches des rosées et des pluies. Lorsque la muraille a beaucoup détendue, et qu’elle est exposée à un courant de vent, on dresse quelques haies de roseaux croisés à quarante pieds de distance l’une de l’autre , et à dix pieds environ de la muraille, pour rompre la force du vent, et lempé- cher de détacher les fleurs; mais on les ête aussitôt que le danger est passé. Par-tout où l’on s’est servi de ces moyens, on en a éprouvé d’ex- cellens effets ; etcomme il n’y a plus de soins à avoir, quand une fois le toitest fixé sur les arbres, on n’a plus rien à craindre des négligences qui ont souvent lieu lorsque l’on est obligé de répéter souvent la même opération. PER Quand le fruit est établi, et qu’il est parvenu à la grosseur d’une pe- tite noix , il faut examiner les ar- bres, et l’éclaircir, en donnant au moins cing où six pouces de distance entre chacun ; car si on laisse ces fruits en paquets, la nourriture, qui he devroit être employée que pour un certain nombre, se trouvera ab- sorbée par la totalité , dont une grande partie doit être ensuite retran- chée ; de sorte que plutôt cette opé- ration est faite, mieux le fruit qui doit rester s’en trouvera. S’il arrive quelquefois qu’une partie des fruits vient à périr par certains accidens, alors celui qui reste sera beaucoup plus gros et de meilleur goût; d’ailleurs les arbres en acquerront plus de force. Ainsi , une quantité médiocre de fruits est toujours pré- férable à une grande récolte. Quand il ÿ a peu de fruits, ils sont plus gros, de meilleur goût, et les arbres sont mieux disposés pour l’année sui- vante ; au- lieu que, quand ils sont fort chargés , les fruits sont petits , sans saveur, etles arbres sont si affoiblis, qu'ils sont hors d’état . d'en produire de deux ou trois ans. Ainsi, une récolte modérée estavan- tageuse pour le fruit et pour les ar- bres. On ne doit jamais laisser sur un arbre en pleine vigueur plus de cinq douzaines de Péches, et trois ou quatre douzaines sur un arbre médiocre, PER 54a - Sila saison est chaude et seche, il’ sera prudent d'enlever de la terre autour de la tige de chaque arbre, pour former un bassin d’environ six pieds de diametre; de couvrir la sur- face de ce bassin avec du terreau, et une fois la semaine ou tous les quinze jours, suivant la chaleur et secheresse de la saison, d’y répan- dre quinze ou vingt pots d’eau, en se servantd’une gerbe pour disperser Peau en gouttes fines , comme celle de la pluie. On peut aussi arroser de même les branches des arbres ; ces précautions tiendront les fruits dans un accroissement suivi, et les empécheront de tomber, comme cela arrive toujours quand on né- glige cette précaution ; par-là le fruit recevra une nourriture continuelle, qui lui procurera une saveur beau- coup plus agréable, et conservera. les arbres en vigueur, Je puis recom- mander cette pratique , d’après une longue expérience , comme étantla plus utile ; mais on ne doit en faire usage que tandis que le fruit croît ; car, après ce tems , ces arrosemens seroient trés-nuisibles aux arbres et aux fruits. Un automne sec mürit mieux le bois et le fruit, qu’une arriere-saison humide, Quand les Péchers sonttraités avec soin au printems, suivant les regles qui viennent d’être prescrites, toute Ja séve que les racines peuvent four- nir, est émployée utilement, tant $42 PER pour la nourriture des branches qui doivent rester, que pour celle de la quantité de fruits que chaque arbre doit porter : mais, sans ces soins, les arbres dépérissent bientôt, et ne sont jamais proprement garnis de branches ; les unes sont très-foibles, d’autres sont trop vigoureuses, et cet assemblage mal assorti rend les ar- bres fort désagréables à la vue, mal- sains , et les empêche d’être fruc- tueux pendant beaucoup d'années. En palissadant les branches contre la muraille , à mesure qu’elles pous- sent, les fruits sont toujours exposés à Pair et au soleil: si au contraire, suivant la méthode commune, on laisse les branches telles qu’elles sortent naturellement pendant tout le printems , les fruits se trouvent privés de ces deux avantages ; en outre, en jettant bas avecle pouce, au printems, les rejettons inutiles et gourmands, on s’épargnera beau- coup de travail : Pon ne sera pas obligé de faire usage de la serpette en été; ce qui nuit beaucoup aux arbres. Lorsqu'on suit exactement ces re- gles, et qu'on laisse une distance convenable entre les branches , on n’est pas forcé d’ôter les feuilles des arbres , pour exposer les fruits au soleil, comme on le fait trés-souvent. Si Pon faisoit attention que les feuil- Jes sont absolument nécessaires pour nourrir les boutons a fleurs qui sont PER toujours formés aux ailes des pétio- les, on verroit qu’en les tant avant qu’elles aient exécuté ce qui leur est prescrit par la Nature, on fait beau- coup de tort aux arbres. Ainsi, j'a- vertis tous Cultivateurs de ne jamais suivre cette pratique. L'opinion commune , que les Péchers ne subsistent pas long-tems , a prévalu depuis quelques années, même parmi des personnes de bon sens, et l’on a prétendu, par cette rai- son, qu'il étoit nécessaire de les re- nouveler tous les vingt ans: mais ceft une grande erreur ; car j'ai mangé de très-belles Péches de diffc~ rentes especes, qui avoient été re- cueillies sur des arbres âgés de plus de cinquante ans; etje suis convain- cu , par l'expérience , que des arbres greffés sur des sujets convenables , plantés et traités avec soin, se con-~ servent sains et fructueux pendane plus de soixante années. Les fruits: de ces vieilles tiges sont bien su- périeurs , pour le goût, à ceux qui sont produits par de jeunes arbres. Je crois que cette opinion mal fon- dée nous vient des François, qui greffent généralement leurs Péchers sur des tiges d’Amandiers , qui sont d’une courte durée , et ne subsistent gueres plus de vingt ans : mais on suit rarement cet usage en Angle- terre, et nous aurions grand tort de prendre. en aucune maniere cette Nation pour modele , puisque leurs PER Docteurs en l'Art du Jardinage sont au moins d'un siecle plus jeunes que les An- glois, et ils ne paroissent point à présent disposés à vouloir les attein- dre; car ils s’écartent de la Nature dans presque toutes leurs opérations de jardinage , et ils aiment mieux introduire leurs petites inventions , pour émonder et traiter leurs arbres fruitiers suivant leurs fantaisies , que de puiser leurs instructions dans la Nature même, qui seule doit nous servir de guide. Les Jardiniers ne doivent donc gueres s’en écarter, si ce n’est dans quelque circonstance où Part vient à leur secours, pour en urer plus d'avantages , comme pour se procurer plusieurs especes de plantes et de fruits beaucoup plutèt, et pour leur donner un dégré de per- fection auquel ils ne pourroient at- teindre autrement; mais en cela les François sont encore bien éloignés du but, parce qu’ils se fient trop à la Nature, et ne font aucun usage de Art. Dans un Ouvrage d’un des plus célèbres de leurs Auteurs, qui traite particulierement des Arbres à fruits, on recommande de planter les Pé chers à douze pieds de distance, et les Poiriers à neuf ou dix piedsseule- ment. Cependant il y est dit qu’un Poirier en bon état étend chaque année ses branches à trois pieds de chaque côté. Ainsi, cet Auteur ne leur donne de Pespace pour croitre, PER 543 que pour deux ans avant de se ren- contrer : 1l exige aussi positivement de ne jamais mettre de fumier sur les plates-bandes des arbres à fruits, parce que ( dit-il) cet engrais donne un mauvais goût au fruit. Cette opi- nion a top généralement pris en Angleterre; mais elle a été réfutée par un autre auteur du même pays, qui afirme, que depuis plus de vingt ans il a constamment mis du fu- “nier dans ses plates-bandes, et que ses arbres ont non-seulement pro- duit les fruits les plus délicieux, mais se sont encore entretenus dans la plus grande vigueur. Le même Auteur cite la pratique des Jardi- niers de Montreuil , près Paris, qui, depuis plusieurs générations, se sontrendus célebres par la culture des Péchers, et qui ont grand soin de mettre dufumier chaques deux ans dans leurs plates-bandes , comme on le pratique dans les jardins pota- gers pour les legumes. Je puis assurer l’efficacité de cette méthode, d’après une longue expé- rience ; car j'ai goûté des fruits dans quelques jardins particuliers , où les Péchers ont toujours été fumés cha- ques deux ans. Ainsi, je recom- mande cette pratique à tous les cu- rieux , en observant cependant de ne jamais se servir pour cela que de fumier très consommé , et de Penterrer en Novembre , afin que les pluies en fassent descendre les sels $44 PER ayant le printems suivant. Dans les terres légeres et sablonneuses , on doit donner la préférence au fumier de vache, parce qu’il est plus frais et plus compact que celui de che- val , etréserver ce dernier pour les terres fortes et froides. Onrendra grand service aux ar- bres , en labourant exactement la terre chaque année, et même deux ou trois fois par an, si lesol est su- jet à se serrer beaucoup : on doit aussi ne pas surcharger les plates- bandes de plantes d'un grand cra, parce qu’elles priveroient les arbres de leur nourriture : c’est-pourquoi on n’y met que de petites herbes de cuisine, que l’on enleve de bonne heure au printems , et qui non-seu- lement ne feront aucun tort aux ar- bres, mais encore leur procureront des labours plus fréquens, occasion- nés par ces petites récoltes , lesquels n’auroient pas été faits, si les plates- bandes éioient restées vuides. Si, dans le traitement de ces ar- bres, on se conforme aux regles que nous venons de prescrire , on aura non-seulement de bons fruits, mais les Péchers conserveront leur vi- gueur pendant un grand nombre d'années. PERSIL COMMUN. 7, Apium. PETROSELINUM. L. PERSIL BASTARD, V, Cauca- LIS, PET PERSIL DE MACEDOINE GROS ou LE MACERON. /. Smyr- NIUM. ZL, À PERSIL DE MACÉDOINE. Voy. Buzon Maceponicum. L. - PERSIL DE MARAIS ou Lar- TEUX. Voy. SELINUM PALUSTRE. PERSIMON. Voy. Diospyros VIRGINIANA. PERVENCHE, Voy. ViNEA. L. PERVENCHE DE MADAGAS: CAR. Voy. VINEA RosEA. L, PERVINCA, Voy, VINEA. L. PESSE oz LA PECE ox PICEA. Epicra où FAUX SAPIN. Voy. ABIES PIcEA, PET D’ASNE oz EpPiNE BLAN« CHE. Woyez ONOPORDUM ACAN- THIUM. L, PET DU DIABLE ow SABLIER, Voy. Hura CREPITANS. PET DE LEOPARD. Poy. Do: RONICUM. PÉTALE. Ce sont des feuilles co lorées qui composent les parties les plus visibles de la fleur, ou la corolle. Qn BES] On les appelle en latin petala, pour les distinguer des feuilles ordinaires, que l’on nomme folia. PETASITE, Voy, TussiLaGo, L. PETIVERIA. Plum, Nov. Gen. $o. tab. 39. Lin. Gen. Plant, 417 ; ?Herbe aux Poules de Guinée. La Petiver. Caracteres, Le calice de la fleur est persistant , et composé de cing feuilles étroites, obtuses et égales ; la corolle a quatre petits pétales blancs, placés en forme de croix, et qui tombent en peu de tems ; la fleur a six étamines érigées en forme d’aléne, et terminées par des antheres simples. Dans son centre est placé un germe oblong et com- primé , avec quatre styles en forme dalène, et couronnés par des stig- mats obtus et persistans, Ce germe se change dans la suite en une se- mence oblongue , cylindrique , étroite par le bas, mais large au- dessus, où elle est comprimée, dé- coupée au sommet, semblable à un bouclier recourbé, et armée d’un style aigu et réfléchi. Ce genre de plantes est rangé dans la quatrieme section de la sixieme classe de LINNEE, qui comprend celles dont les fleurs ont six étamines et quatre styles. Les especes sont : 1°. Petiveria Alliacea, floribus he- Tome V, PET $45, sandriis. Hort. Cliff. 141. Hort. Ups. gt. Act. Stockh. 1744. p. 287. fi 7. Trew. Ehret. 33. f. 67. Mat. Med. 100. Kniph. Cent. 2. n. 533 la Peuver, avec six étamines dans les fleurs. Petiveria foliis oblongo-ovatis, spicis longioribus , terminalibus. Brown, Jam. 274. Verbenæ aut Scorodoniæ affinis ano- mata , flore albido , calyceaspero, Allu odore. Sloan, Hist. 1. p. 172, ordinai- rement appelé Herbe aux Poules de Guinée. 2°, Petiveria octandra , floribus oc- tandris, Lin, Sp. Plant, 486. Jacq. Amer. 201. Petiveria Solani foliis , loculis spino< sis. Plum. Nov. Gen. 50. Ic. 219; la Petiver , avec des fleurs à huit éta- mines, des feuilles de Solanum , et des godets épineux. Letitre de ce genre luia été donné par le P. Prumrer, en l’honneur de Jacquss PETIVER , Apothicaire de Londres et Botaniste curieux: il l'a découverte en Amérique. Alliacea. La premiere espece est une plante fort commune ala Jamai- que, à la Barbade, et dans la plu- part des Isles de l'Amérique, où elle croit à ombre des bois et dans les prairies découvertes, Comme cette plante supporte bien la secheresse, elle se conserve verte, tandis que les autres sont brulées par lardeur du soleil ; ce qui fait que le bétail s’en nourrit : mais, son odeur étant forte, Zzz $46 PET et son goût à-peu-près semblable à celui de PAil sauvage, le lait des vaches quien mangent, a la même qualité , et les animaux qu’on égorge lorsqu’ils s’en sont rassasiés, ont un gout désagréable, et leur chair ne vaut rien. Les racines de cette es- pece sont fortes, et pénetrent pro- fondément dans la terre; ses tiges ; qui s’élevent à la hauteur de deux ou trois pieds, sont noueuses, de- viennent ligneuses vers le bas, et sont garnies de feuilles oblongues, ‘de trois pouces.de longueur sur un ‘et demi de large’, d’un vert foncé, veinces , alternes, et placées sur de ‘courts pétioles : ses fleurs naissent en épis minces aux extremités des branches ; elles sont fort petites , et ont peu d'apparence: elles parois- sent en Juin, et sont rempiacées par de petites capsules en forme de bou- clier, recourbées , et quirenferment une semence oblongue, qui murit en automne. Octandra. La seconde espece res- semble fort à la premiere, dontelle ne differe qu’en ce qu’elle a une tige plus courte et plus étroite ; ses Heurs ont huit étamines: mais ces distinctions ne peuvent être faites que par un observateur exact; car toutes deux peuvent passer pour la même, Culture. On conserve ces plantes ] en Europe dans les Collections de Botanique ; mais elles ont peu de PET beauté, et d’ailleurs leur odeur est si forte, quand on les touche , que c’est une raison de plus pour n’en pas faire beaucoup de cas. On les multiplie par leurs graines, qu'il faut semer sur une couche chaude au commencement du printems. Quand les plantes ont poussé, on les met chacune séparément dans un pot, que l’on plonge dans une cou- che de chaleur modérée, pour häter leurs progrès : lorsqu’elles ont ac- quis beaucoup de force , on les ac- coutume par dégrés à supporter le plein air , auquel on les expose vers la fin de Juin, en les plaçant à une exposition chaude, oùelles peuvent rester jusqu’à l’automne ; alorson les transporte dans la serre chaude, et on les y tient pendant lhiver à un dégré de chaleur modérée , sans quoi elles ne subsisteroient pas dans ce pays. Elles produisent des fleurs et des semences chaque été, et se conser- vent plusicurs années : elles gardent leurs feuilles toute l’année, et peu: vent etre muülupliées par bouturess PETRÆA. Aust. Gen, Nov. Lim Gen, Plant. 682. La Petre. Caracteres. Le calice de la fleur est en cloche, et formé par une feuille découpée presque jusqu’au fond en cinq segmens larges , obtus, colo- rés , étendus et persistans ; la corolle, PEST qui est monopétale, aun tube court, et divisé au sommet en cing seg- mens presque égaux et étendus ; la fleur a quatre étamines courtes et placées dans le tube , dont deux sont un peu plus longues que les autres , et qui sont toutes terminées par des antheres simples; elle a qua- tre germes, qui soutiennent un style mince et couronné par un stigmat obtus : ces germes se changent dans la suite en quatre semences renfer- mées dans une enveloppe à franges. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la quatorzieme classe de LINNÉE , avec celles dont les fleurs ont deux étamines longues et deux courtes, et dont les semen- ces sont renfermées dans une envé- loppe. Le Docteur HousTouN a ainsi nommé ce genre en l’honneur du Lord PETRE, grand Protecteur de la Botanique , qui possédoit une belle collection de plantes exoti- ques. Nous n'avons qu'une espece de ce genre. Petræa volubilis, frutescens , foliis lanceolatis , rigidis , flore racemoso, pen- dulo ; la Petre en arbrisseau , avec des feuilles en forme de lance, et des fleurs en paquets longs et pen- dans. ‘ _ Petræa. Hort. Cliff. 319. Jacq. Amer. 180. f. 114. . Cette plante a d’abord été décou- PAT. 5. 547 verte, par le Docteur Housroun, à la Vera-Cruz, dans la Nouvelle- Espagne , en 1731 ; mais depuis, elle m’a été envoyée de I’Isie des Barbades , où elle croît sans culture: elle s’éleve à la hauteur de quinze ou seize pieds, avec une tige d’ar- brisseau couverte d’une écorce d’un gris clair , et de laquelle sortent plu- sieurs branches longues, dont Pé- corce est plus blanche que celle de la tige, et quisont garnies de feuilles a chaque nœud. Sur le bas des bran- ches, ces feuilles sont placées autour par trois , et plus haut par paire ; elles ont environ cinq pouces de lon- gueur sur deux pouces et demi de large au milieu, etsont presque ter- minées en pointe à chaque extré- mité ; elles sont roides , d’un vert clair, etrudes; leur côte mitoyenne est grosse , foncée en couleur, et donne- origine à plusieurs nervures transversales , qui s'étendent vers les bords, qui sont entiers. Les fleurs naissent aux extrémités des bran- ches en paquets clairs de neuf ou dix pouces de longueur ; chaque fleur est postée sur un pédoncule mince , d’un pouce environ de long; le calice est composé de cing feuiiles étroites, obtuses , d’ä-peu-près un pouce de longueur , et d’un beau bleu, ce qui les rend plus visibles que les pétales, qui sont blancs , et n’ont que la moitié de la longueur du calice, Quand la fleur est passée , Zzz ij $48 PET les quatre germes du centre se chan- gent en autant de sernences oblon- gues , qui sont renfermées dans une enveloppe à franges. Le Docteur HoustToux a trouvé une variété de cette plante à pétales bleus, d’une couleur aussi brillante que celle du calice, et d’une belle apparence , et dont chaque branche est terminée par vin long cordon de ces fleurs; ce qui l’a engagé à ran- ger cet arbre dans la premiere classe des plus beaux de l'Amérique. Autant que jai pu en juger , d’a- près des échantillons dessechés , ap- portés par ce Docteuren Angleterre, il paroit que les fleurs mâles et les fleurs femelles naissent sur des par- ties différentes du même arbre, ou sur différens pieds; car une grappe de ces fleurs m’a paru être entiere- ment composée de fleurs mâles, et une autre de fleurs femelles ; mais le Docteur n’en a point fait men- tion dans son manuscrit, Culture, On multiplie cette plante par ses graines ; qu’il faut faire venir de son pays natal : mais dans le nombre, ily en atrès-peu de bonnes; car de celles que le Docteur avoit envoyées en Angleterre, on n’a puen élever que deux plantes, quoique les semences aient été distribuées à c’est ce qui me confirme dans l’idée que les grappes de fleurs sont de différens sexes , et que les semences recueil- plusieurs personnes : PEU lies par le Docteur ont été prises, soit sur des arbres femelles , éloignés des plantes males , soit sur des par- ties de l'arbre écartées des fleurs ma- les. On répand ces graines dans une bonne couche chaude. Quand les plantes ont poussé , on les met cha- cune séparément dans de petits pots remplis dune terre légere et mar- neuse ; on les plonge dans une cou- che chaude de tan , et on les place ensuite dans celle de la serre chaude, où on les laissera constamment, en les traitant comme les autres plantes qui viennent des mêmes contrées. PETROSELINUM. 7. Arrum. PEUCEDANUM. Tourn, Inst. R. H. 318, tab. 169. Lin. Gen. Plant. 302; Fenouil de Porc ou l’'Herbe au soufre ; Queue de Pourceau. Caracteres. Les fleurs sont dispo- sées en ombelle ; lombelle princi- pale est composée de plusieurs au- tres, longues , étroites et étendues 3 l'enveloppe de la grande ombelle est formée par plusieurs feuilles linéai- res et réfléchies. Le calice de la fleur est petit et découpé en cinq parties 5 les corolles de la grande ombelle sont uniformes ; chaque fleur est composée de cinq pétales oblongs, recourbés en-dedans , égaux et en- tiers 3 elles ont chacune cing étami- nes semblables à des poils, et ter- minces par des antheres simples, PEU avec un germe oblong placé sous la fleur ,et qui soutient deux styles cou- ronnés par des stigmats obtus. Ce germedevient ensuite un fruitovale, canelé sur chaque côté, et divisé en deux parties, dont chacune est une semence convexe d’un côté , et comprimée de l’autre , à trois sillons érigés, avec une bordure large, membraneuse, et dentelée à son ex- trémité. : Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la cinquieme classe de LINNEE , où se trouvent celles dont les fleurs ont cing éta- amines et deux styles. Les especes sont : 1°. Peucedanum officinale , foliis quinquiès tripartitis, linearibus. Lin. Sp. Plant. 358. Pollich. pal. n, 280; Queue de Pourceau , à feuilles di- visées en cinq parties, dont chacune est sous-divisée en trois segmens linéaires. Peucedanum. Bauh. Hist. 3. p. 36. Raï Hist. 416. Peucedanum Germanicum. €, B.P, 149. 2°, Peucedanum Italicum , foliis tri- partitis, fili-formibus , longioribus ,um- bellis difformibus ; Queue de Pourceau d'Italie, dont les feuilles sont divi- sées en trois parties minces et plus longues, produisant des ombelles difformes. Peucedanum majus Italicum.C.B.P. 149. PEU 549 3°. Peucedanum Alpestre , foliolis linearibus ramosis. Hort, Cliff: 94. Koy. Lugd.- B. 983 Queue de Pourceau , a feuilles branchues, dont les lobes sont trés-minces, Ferula foliis Libanotidis brevioribus , A lpestris, umbellis amplissimis. Boërrh, Ind, Alt. x. p. 65. 4°. Peucedanum minus , foliis pin- natis , foliolis pinnatifidis | laciniis linearibus, oppositis , cauleramosissimo, patulo, Fl. Angl. 101; Queue de Pourceau, avec des feuilles ailées , dont les divisions sont linéaires et opposées, et une tige étendue et branchue. Selinum montanum pumilum Clusii, flore albo. Bauh. Hist. 3. p. 17. 5°. Peucedanum nodosum, foliolis alternatim multufidis, Hort. Cliff. 94. Roy. Lugd.- B. 98; Queue de Pour- ceau, avec des feuilles a plusieurs pointes , et alternes. Silanum , quod Ligusticum Creticum, folio Feniculi , caule nodoso, Tourn, Cor. 23. Boërrh. Lugd.-B. 1. p. 51. On prétend que la premiere es- pece croît en Angleterre ; mais je n'ai pas été assez heureux pour ly trouver, malgré toutes mes recher- ches , dans les endroits indiqués, Je crois qu’on la rencontre dans des prairies marécageuses de plusieurs parties de Allemagne; sa racine est vivace , et divisée en plusieurs fortes fibres qui pénetrent profondément dans la terre : de cette racine sortent $50 PEU des pétioles nuds, canelés vers le bas, et divisés à quatre ou cing pouces de la racine en cinq pétioles plus petits , lesquels sont sous-divisés chacun en trois, qui soutiennent chacun trois feuilles étroites, et d’une odeur semblable à celle du soufre, quand on les froisse. Les tiges , qui s’éle- vent à deux pieds de hauteur, sont canelées , et divisées en deux ou trois branches , terminées chacune par une ombelle de fleurs jaunes, régulieres , etcomposée de plusieurs petites ombelles circulaires. Ces fleurs paroissent dans le mois de Juin , et produisent des semences comprimées et profondément sil- lonnées , qui mürissent en au- tomne (1). Italicum, La seconde espece se trouve en Italie sur les montagnes, et dans les vallées près des rivages des rivieres ; sa racine est vivace , et pénetre plus profondément dans Ja terre; les pétioles des feuilles sont RE SEN (1) Cette plante est apéritive, incisive , dimétique, emménagogue , etc. On em- ploie quelquefois sa racine en poudre ou en décoction dans les engorgemens glaireux de la poitrine, les affections catharrhales, l’asth- me humide , la suppression des urines, des regles et des vuidanges, etc.: on sén sert aussi extérieurement pour mondifier les plases et les wiceres. Cette racine entre dans la composition de Vélectuaire lithontriptique, et dans la poudre d'Iaprassu, PEU gros et sillonnés ; ils se divisent en trois petites branches, qui se sous- divisent en trois autres, terminées par trois lobes longs et étroits , ou petites feuilles beaucoup plus lon- gnes que celles de lespece précé- dente ; les tiges qui soutiennent les : ombelles, s’élevent à près de deux pieds de hauteur, et se divisent au sommet en plusieurs petites bran- ches qui soutiennent chacune une ombelle composée de plusieurs plus petites, ou rayons postés sur de forts petits pédoncules, qui s'étendent en-dehors irrégulierement : les fleurs sont jaunes, et de la même forme que celles de la précédente, mais plus larges ; les semences sont aussi plus grosses, quoique semblables à celles dela premiere. Cette espece fleurit et perfectionne ses semences vers le même tems que la précé- dente. Alpestre. La troisieme espece croît naturellement dans la forêt de Fontai- nebleau et dans quelques autres par- ties de la France ; sa racine est viva- ce, etpousse des pétioles quise divi- sentetse sous-divisent; chaque sous- division est garnie de cinq feuilles courtes et étroites ; les tiges sont rondes , et moins profondément ca- nelées que celles des précédentes; ellessoutiennent chacune une grande ombelle de fleurs jaunes, semblar bles à celles des premieres ; ses.se- mences sont plus courtes , mais de . P-E-U Ja même forme que celle des autres. Cette plante fleurit-dans le mois de Juin, etses semences mirissent au commencement de Septembre. Minus. La quatrieme espece croît naturellement sur le rocher de Saint- Vincent, près de Bristol. Cette plante est bis-annuelle, et périt après avoir perfectionné ses semen- ces; ses feuilles sont courtes, fort étroites , etcouchées sur la terre ; ses tiges s’élevent à un pied de hauteur, et se divisent en branches presque depuis le bas: ces branches sont à- peu-près horisontales , et garnies de quelques feuilles courtes, étroites, et d’un vert luisant; chaque tige est terminée par une petite ombelle de Heurs , d’un jaune herbacé, petites, et qui produisent des semences pe- utes et canelées. ~ Nodosum. La cinquieme espece , qui est originaire de l'Isle de Can- die, n’esf pas d’une longue durée en Angleterre, et ses semences n’y muürissent pas bien: ses tiges s’éle- vent à un pied et demi dehaut; elles ont des nœuds assez gros , et à cha- que jointure sort une feuille décou- . pée en plusieurs divisions; ses tiges sont terminées par des fleurs en om- belle , qui paroissent au commen- cement de Juillet, et qui, dans les années favorables , donnent des se- mences mitires en automne. Culture. La premiere espece est du nombre des plantes médicinales ; Pe BLU. sÿr mais elle est à présent de peu d’us: sage ; ses racines sont la seule partie dont on se serve : on la croit propre à débarrasser les poumons des fleg- mes acres et gluans; elle soulage dans les vieilles toux etdans l'asthme; elle fond aussi les obstructions du foie et de la rate, et dissipe la jaus nisse. On conserve les autres especes dans les jardins de Botanique, pour la variété ; ellesse multiplient toutes par semences , qu’on répand en au- tomne, aussitôt qu’elles sont mûres : car sion les conserve jusqu’au prin- tems, il est rare qu’elles réussissent 5 et quand elles poussent, ce n’est, pour lordinaire, qu'après une an- née. Lorsqueles plantes paroissent, il faut les tenir nettes de mauvaises herbes ; et, à ’automne suivant, on peut les transplanter dans les places qui leur sont destinées : elles se plai- sent dans un sol humide, et à une situation abrité ; mais elles ne profi- tent pas sous l’égout des arbres. Les racines des trois premieres especes subsistent pendant plusieurs années , et produisent toujours: des fleurs et des semences, La quatrieme perfectionne rare- mentses graines dans un jardin; jai toujours été obligé de les faire venir des endroits où elles naissent sans culture, PEUPLIER BLANC, MASLE on $52 PH A FEMELLE. Voy. PopuLus ALBA. L. PEUPLIER NOIR , mAsLe ou FEMELLE. Voy. POPULUS niGRA. L. PHACA, Lin. Gen. Plant. 798. Astragaloides. Tourn. Inst. R. H. 399. tab. 2233 Vesce de lait batarde ou Astragaloïde. Caracteres. Le calice est tubulé, et formé par une feuille découpée sur ses bords en cinq petites dente- lures ; la corolle est papilionnacée ; elle a un étendard large, ovale et érigé , avec deux ailes plus courtes que letendard, et obtuses; la ca- rène est courte et obtuse : la fleur a dix étamines, dont neuf sont jointes en un corps, et autre est séparée , et qui sont toutes terminées par des antheres érigées. Dans le centre est placé un germe oblong , qui soutient un style en forme d’alène , et cou- ronné par un stigmat simple : ce germe devient ensuite une silique oblongue et gonflée, dont la suture supérieure est abaissée vers l’infé- rieure; de maniere qu’elle forme presque deux cellules , qui renfer- ment plusieurs semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix-sep- tieme classe de LINNEE, qui com- prend celles dont les fleurs ont dix étamines jointes en deux corps. Les especes sont ; PHA 1°. Phaca Betica, caulescens, erectas pilosa , leguminibus tereti-cymbi-formi- bus. Lin. Sp. Plant. 7553 Vesce de lait, avec une tige droite et velue, et des légumes cylindriques et en forme de bateau. Phaca leouminibus Lugd. - B. 300. Astragalus Bœticus lanuginosus , ra- rectis. Roy. dice amplissima, Bauh. Pin. 351. Astragalus Beticus. Clus. Hist, 2. P: 234+ Astragaloides Lusitanica. Tourn. Inst. R. H. 399 ; faux Astragale de Portugal. 2°. Phaca Alpina ,caulescens, erectay glabra , leguminibus oblongis , inflatis y sub-pilosis, Lin. Sp. Plum. 10643 Vesce de lait , avec une tige droite et unie, et des légumes oblongs 5 velus et gonflés. Phaca leguminibus pendulis, semi-ova- tis. Gmel. Sib. 5p. 25.f. 14. Phaca frigida. Fl. Suec. 2. n. 657. Astragalus caule erecto, ramosissimo g foliis ellipticis , hirsutis , siliquis vesica- ris, Hall. Helv. n. 401. Astragaloides elatior , erecta , Vicia fo- liis , floribus luteis , siliquis pendulis. Amen, Ruth, 148 3; Astragaloide droit , et trés-clevé , avec des feuilles de Vesce, des fleurs jaunes, et des siliques suspendues. Betica. La premiere espece croît naturellement en Espagne eten Por- tugal ; ses racines subsistent plusieurs années, et pénetrent très - profon= dément PHA dément dans la terre ; mais ses tiges périssent chaque automne ; elles s’é- levent communément à près de qua- ‘tre pieds de hauteur, et deviennent ligneuses: ses fleurs sont rappro- chées en petits paquets ou épis aux ailes des feuilles; mais elles parois- sent rarement en Angleterre, à moins que l’année ne soit très- chaude : c’est-pourquoi ces plantes sont peu estimées, avec d'autant plus de raison, que leurs fleurs ne parviennent pas, une fois en sept ans, à une certaine perfection, et qu’elles ne produisent jamais de se- mences en Angleterre; de maniere qu’on est obligé de les faire venir d’ailleurs, quand on est curieux de multiplier cette espece. Alpina. La seconde a des tiges unies et moins hautes que celles de la précédente : ses fleur sont plus petites, et les légumes, qui sont beaucoup plus courts , pendentvers le bas. Culture. Ces deux especes se mul- tiplient par semences : la premiere doit être semée à demeure , parce que ses racines pénetrent très-pro- fondément dans la terre , et qu’il est par conséquent fort difficile de les transplanter avec sûreté, sur-tout si elles ont demeuré un tems considé- rable dans le semis : on laisse envi- ron six pieds de distance entre ces plantes , afin de pouvoir labourer aisément la terre enu’elles au prin- Tome Vy PHA S53 tems ; on les tient nettes de mau- vaises herbes, et c’est en cela que consiste toute la culture qu’elles exigent. PHALANGIUM. Poy. ANTHE- RICUM. L. PHALARIS, Lin. Gen. Plant. 743 Bled ou Graine d’Oiseau. Caracteres. Cette plante est dunom- bre de celles dont la fleur est ren- fermée dans le calice , et qui ont deux petites valves comprimées et en forme de bateau ; la fleur est plus petite que le calice; la valve extérieure est oblongue , en pointe, et roulée; lintérieure est plus pe- tite; elle atrois étamines en forme de poils, terminées par des antheres oblongues , avec un germe rond, qui soutient deux styles comme des poils, et couronnés par des stigmats velus; ses semences sontrenfermées dans les pétales de la fleur, qui en contiennent chacun une ; elles sont pointues à chaque extrémité. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la troisieme classe de LiNNÉE, intitulée Trian- drie Digynie , avec celles dont les fleurs ont trois étamines et deux styles. Les especes sont: 1°. Phalaris Canariensis , panicula sub-ovatd, spici-formi , carinatis_glumis. Lin, Sp. Plant, 79. Hort. Ups. 19% Aaaa 554 PHA Mat. Med. p. 46; Bled d’Oiseau, avec des panicules ovales , en forme d’épis, et une bale en forme de ba- teau. Phalaris radice annud. Hort. Cliff. 23. Roy. Lugd.-B, 63. Dalid. Paris. 20. Phalaris major, semine albo. C. B. P. 28 ; Bled d’Oiseau de Canarie, à semences blanches, Alpiste. 2°. Phalaris Arundinacea, paniculd oblonga, ventri-os4. Lin. Sp. Plant. 80; Bled d’Oiseau , en forme de roseau , avec une panicule oblongue et gonflée. Gramen Arundinaceum , acerosA glu- ma Jerseianum. D. Sher. Arundo foliis planis , paniculd spi- catd , spiculis confertis, Hort. cliff. 26. Roy. Lugd.-B. 66. Il ya plusieurs autres especes de ce genre, que l’on ne cultive jamais pour Pusage: ainsi, il n’est pas né- cessaire d’en parler ici. Canariensis. On multiplie la pre- miere dans quelques cantons de PAngleterre , et particulierement dans l'Isle de Thanet en Kent, où on la regarde comme une récolte très-abondante, sur-tout pour ceux qui peuvent faire transporter cette graine par eau jusques sur les mar- chés de Londres, où elle a beaucoup de débit. On en seme trés-peu dans les environs de Londres , encore n'est-ce que quelques curfeux qui la cultivent en petite quantité, pour PHA leur amusemenc. Jai cultivé, pen dant plusieurs années , cette graine, pour essai; mais, commeje n’en ai jamais semé au-delà de quelques ar- pens, je ne puis donner beaucoup dinstructions à ce sujet: cependant je vais rapporter un détail succinct du succès que jar eu dans ces es- sais. Ma premiere expérience, en se- mant cette graine sur une grande piece de terre, n’a pas été heureuse, et la récolte en a été mauvaise , pour lavoir semée trop épaisse , et c’estce qui arrive ordinairement à presque tous les Fermiers. Ces semences avoient bien poussé ; mais les mois de Mai et de Juin s’étant trouvés trop humides, les plantes filerent , et ne produisirent que des tiges ten- dres et foibles ; une forte pluie, qui survint au commencement d’Aoit , abattit toute la récolte , qui resta couchée, après des pluies consécu-. tives, et fut totalement perdue. L'année suivante, je semai une piece de terre avec cette graine , en rangs éloignés d’un pied les uns des autres ; mais elle fut semée si épaisse dans les rigoles, que les plantes fi- lerent , et qu’une grande partie en fut abattue par les ‘pluies du mois d'Août; quelques-unes , quise trou- verent hors desrangs, devinrentbeau- coup plus fortes que les autres , res- terent droites , et produisirent une bonne quantité de semences, qui PH cA parvinrent à une parfaite maturité, Cette circonstance m’encouragea à faire un autre essai: depuis, j’ai semé cette graine très-claire dans des ri- goles, à un pied de distance Lors- que les plantes ont poussé, je les ai éclaircies où elles étoient trop ser- rées, de maniere qu’elles se trou- voient à un pouce l’une de Pautre dans les rangs. La saison ayant été favorable , ces plantes produisirent des tiges fortes , et capables de se soutenir jusqu’à la parfaite maturité des semences : on tint la terre nette, en détruisant les mauvaises herbes, dans les intervalles , par trois houa- ges; et la récolte fut si abondante, que je suis convaincu que cette culture seroit une des plus avanta- geuses pour les Fermiers, s’ils étoient assurés du débit, qu’on ne peut gueres se procurer que dans la ville de Londres ; mais elle seroit peu lucrative dans des terres situées a une certaine distance de cette Ca- pitale , où l'on n’a pas la commodité de eau pour en transporter la graine. J'ai reconnu , d’après plusieurs autres essais , que trois gallons de semences (mesure qui contient quatre pintes de Paris) suffisent pour un âcre de terre, et que la meilleure mé- thode est de se servir d’un semoir dont les ressorts soient bien arrangés, et ne laissent sortir la graine qu’à des distances égales, En arrachant avec PHA 555 soin toutes les mauvaises herbes, on améliorera la récolte, et la terre en sera mieux préparée pour l'avenir. Quand la graine est mire, il faut la recueillir sans perdre de tems, sans quoi il en tombe bientôt une grande quantité : on la retourne deux ou trois fois, pour la secher ; et quand la saison est bonne , elle est en état d’être battue ; ce qu'il faut faire le plutôr possible , afin d’en perdre moins. PHASEOLOIDES. Voyez GLy- CINE. L, PHASEOLUS. Tourn. Inst. R. H, tab. 232.: Lin: Gen: Plant. 777. Cette plante prendson nom de gas# Avy un bateau oblong et léger , parce que la cosse de cette plante ressem- ble à un bateau. Haricor, Phaseole. Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille à deux leyres, dont la supérieure est dentelée au sommet, et inférieure est divisée en trois parties; la fleur est papilion- nacce ; l’étendard est en forme de cœur , obtus, penché etréfléchi sur les côtés ; les ailes sont ovales etde la longueur de Pétendard ; la carène est étroite, en forme de spirale, torse et opposée au soleil ; la fleur a dix étamines, dont neuf sontjointes en un corps, et l’autre est séparée; elles sont en spirale en-dedans du Aaaa ij 356 PHA calice , et terminées par des antheres simples ; le germe, qui est oblong , comprimé , et velu, soutient un style mince, en spirale, réfléchi, et couronné par un stigmat obtus et velu. Ce germe se change dans la suite en une silique longue, épaisse , terminée en pointe obtuse , et dans laquelle sont renfermées des semen- ces oblongues, comprimées, et en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme sectioù de la dix- septieme classe de LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs ont dix étamines jointes en deux corps. fla divisé Ies plantes comprises autre- fois dans ce genre en deux especes 5 les unes sous le nom de Dodichos , et les autres sous celuide Phaseolus, Ces dernieres different des premieres , en ce que les partiesdela génération dans les fleurs sont tordues en spirale. Il sera inutile de rapporter toutes les variétés de ces plantes ; car PA- mérique nous en fournit chaque année une si grande quantité , qu'il seroit impossible de connoitre tou- tes celles qui nous viennent, tant de ce pays , que d’autres contrées : d’ailleurs comme il n’est pas vraisem- blable qu'on les préfere jamais à quelques-unes des anciennes espe- ces , qui sont bien meilleures que toutes ces nouvelles tés, pour Pusage du jardin pota- ger , je me contenterai de parler d’a- bord de quelques nouvelles especes, varié- PHA que lon cultive pour leurs fleurs, ou par curiosité , et je ferai ensuite mention de celles qui sontles plus estimées pour la table. Les especes sont: 1°, Phaseolus alatus , volubilis , flo- ribus laxè spicatis, alis longitudine vexilli, Lin. Sp. Plant. 1017; Hari- cot, avec une tige tournante , et des fleurs en épis laches , dont les ailes sont aussi longues que létendard, Phaseolus flore purpureo, alis am- plis longe protensis. Hort. Elth, 314. tab, 235. f- 3033; Haricot a fleur pourpre, dont les ailes sont larges et tès-étendues en-dehors. 2°, Phaseolus Caracalla, volubilis , vexillis carindque spiraliter convolutis. Lin. Sp. Plant. 1017. Trew. Rar. 14. f- 103; Haricot avec une tige tour- nante , dont l’étendard et la carène sont en spirale. j Phaseolusradice perenni sub-rotunda, leguminibus folio longioribus, teretiuscu= lis, glabris. Roy. Lugd.- B. 367. Phaseolus Indicus , cochleato flore. Triumfer. Obs. 93. f. 94. Raï Hise. 1890; Haricot des Indes , avec une fleur en forme d’escargot, ordinaire- mentappelée en Portugal, Caracalla. La Caracolle. 3°. Phaseolus vexillatus , vexillis re- volutis, patulis , leguminibus linearibus, strictis, Lin. Sp. Plant. 1017. Jacq. Hort. f. 102; Haricot avec une tige tournante , un étendard étendu et tordu en arriere , et des siliques étroites et serreess PHA Phaseolus radice annud , Leguminibus Strictis, erectis , torosis , linearibus ,caule hirsuto. Roy. Lugd. - B. 367. Phaseolus flore odorato , vexillo am- Plo, patulo. Hort. Elth. 313. t. 234, f. 302. Haricot à fleurs odorantes , dont Pétendard est large et étendu. 4°. Phaseolus farinosus , volubilis , pedunculis sub-capitatis , seminibus te- tragono-cylindricis, pulverulentis. Hort. Upsal. 214; Haricot avec une tige tournante , et des fleurs rassemblées en têtes et sur des pédoncules, ayant dessemencesquarrées, cylindriques, et de couleur de poussiere. Phaseolus Indicus , Hederæ folio an- guloso, semine oblonge , lanuginoso. Rati Suppl. 348. Phaseolus peregrinus , flore roseo , se- mine tomentoso, Niss. Act. 1730. p. 577-f 423; Haricot étranger , dont la fleur est de couleur de rose, et la semence cotonneuse. Le Pois velu. 5°. Phaseolus vulgaris , volubilis, floribus racemosis, geminis bracteis calyce minoribus , leguminibus pendulis. Lin. Sp. Plant. 724. Mat. Med. 1771 ; Hari- cotavec unetige tournante, des fleurs branchues et disposées par paires, des bractées plus courtes que le ca- lice, et des siliques pendantes. Le Haricot. Phaseolus radice annua , caule volu- bili, leguminibus pendulis, compressis, to- rosis. Roy. Lugd.- B. 367. Hort. Ups. 293. Smilax hortensis , sive Phaseolus ma- jor. Bauh. Pin. 339. PHA $97 6°. Phaseolus Indicus , flore cocci- neo sive puniceo, Mor. Hist. 2. p. 693 Haricot des Indes, à fleurs écar- late ou pourpre , ordinairement appelé Haricot écarlate. Phaseolus coccineus, volubilis , flori- bus racemosis geminis, bracteis calyce brevioribus , leguminibus penduliss Kniph. cent.12. 2.75. Phaseolus puniceo flore, Cornut. Cae nad. 184. Alatus. La premiere espece est une plante annuelle, dont les se- mences ont été apportées de la Ca roline, où elle croît sans culture; ses tiges s’accrochent à tout ce qui les environne , comme celles des Haricots ordinaires; elles sont ve- lues, et s’élevent à la hauteur de qua- tre ou cinq pieds; ses feuilles res- semblent à celles des Haricots com- muns, mais elles sont plus étroites : ses fleurs naissent en épis lâches sur de longs pédoncules ; elles sont grosses, et d’une couleur de pour- pre, qui se change en bleu ayant que les fleurs soient fanées ; elles paroissent en Juillet, et quand l’au- tomne est chaud , elles sontrempla- cées par des siliques longues et étroi- tes , qui renferment des semences pe- tites et ovales , qui mürissent en Octobre. Cette espece doit étre plantée dans une plate-bande chaude vers la fin du mois d’Avril ; lorsque les plantes commencent à monter, on les soutient ayec des baguettes, ou 558 PHA en les attachant à des treillages, pour les empêcher de remper sur la terre, et on les tient constamment nettes de mauvaises herbes. Si elles sont pla- cées contre une muraille ou une haie bien exposte , elles perfec- tionneront leurs semences en Angle- terre; sans cette précaution , eiles manquent fréquemment , quand Yannée n’est pas favorable. Caracalla. La seconde espece croit naturellementau Bresil, d’où ses se- mences ont été envoyées en Europe. Cette plante est vivace ,et a des tiges tournantes, qui s’eleventà la hauteur de douze ou quatorze pieds ; ses feuilles ressemblent a ceiles des Ha- ricots communs , mals elles sont pius courtes : ses fleurs, qui naissent en épis minces , sont de couleur pourpre et d’une odeur agréable ; elles produisent des siliques minces etcomprimées , qui renferment plu. sieurs semences dures et ovales. On multiplie cette plante par ses grai- nes, qu'on répand sur une couche de chaleur modéree, au printems ; lorsque les plantes ont poussé , on les met avec soin dans des pots rem- plis de terre fraiche et légere; on les plonge dans une couche chaude, pour les aider à prendre racine, et on les accoutume ensuite par dégrés à supporter le plein air, auquel on Jes exposera entierement au mois de Juin ou au commencement de Juillet, en les plaçant dans une si- tuation abritée ; lorsqu'elles ont fait PHA assez de progrès pour remplir les pots de leurs racines, on leur en donne de plus grands, qu'on rem- plit avec la même terre fraiche et lé- gere. Elles exigent d’être fréquemment arrosées pendant l'été ; mais en hi- ver, quand elles sont retirées dans Porangerie, on ne leur donne que trés-peu d’eau : elles sont tendres et délicates, tandis qu’ellessontjeunes et jusqu'après le premier hiver ; mais ensuite elles n’ont plus besoin que d’être tenues APabri des gelées, et de jouir de beaucoup d'air, autant qiela saison Je permet; car, sans cela, leurs feuilles se moisiroient, et leurs tendres rejettons se fléui- roient. Cette plante p oduit ses fleurs dans les mois de Juillet et Août; mais elle perfectionne rarement ses semences en Angleterre : eile est fort commune en Portugal, où les habitans la cultivent pour couvrir des loges de jardins; car ses fleurs sont belles, et ontune odeur douce et agréable: d’ailleurs ces plantes profitent très bien en plein air dans ce pays. Vexillatus. La troisieme espece croît naturellementen Amérique; onla cul- tive dans quelques jardins, pour la variété , quoiqu’elle ne soit pas d’une grande beauté; on la multiplie par ses graines , qu’on place au printems sur une couche chaude ; lorsque leg plantes ont poussé, on les trans- plante dans des pots , et on les waite PHA comme celles delaprécédente. Cette plante produit ses fleurs en Juillet, et perfectionne ses semences en Sep- tembre. Farinosus: La quatrieme , qui a été apportée de l’Amérique , est ad- mise dans nos jardins, à cause de la durée de sa fleur, Cette plante est vivace , et veut être traitée comme Ja précédente ; mais on ne peut la conserver en hiver, qu’en la tenant dans une serre chaude. Vulgaris. La cinquieme , qu’on cultive dans les jardins anglois, a cause de la beauté de ses fleurs écar- late , a une tige rempante, qui, lorsqu’elle est soutenue , s’éleve ala hauteur de douze à quatorze pieds; ses feuilles sont plus petites que celles des Haricots communs : ses fleurs naissent en gros épis ; elles sont beaucoup plus larges que celles des Haricots communs, et d’une couleur écarlate foncée ; ses siliques sont grosses et rudes, et ses semences sont d’un pourpre tacheté de noir. : Celle-ci n’exige point un traite- ment different de celui qui convient a Pespece commune ; mais il faut en soutenir les tiges avec de longs bâtons , sans quoi elles remperoient sur la terre , et se pourriroient bien- tôt. Quoiqu’on ne cultive cette espece que pour la beauté de ses fleurs, je pense cependant qu’elle produit les PHA 559 meilleurs Haricots pour manger, et je suis assuré qu’ils seront préférés à tous les autres par ceux qui en au- ront fait essai. Coccineus. La sixieme , étant ori- ginaire des contrées méridionales de PAmérique , ne peut profiter en An- gleterre sans le secours d’une serre chaude; et comme sa plus grande beauté consiste dans ses semences, moitié de couleur écarlate , et moi- ué noires ; on doit plutôt se procu- rer les plantes des pays où elles crois- sent naturellement, que de les élever icis Je vais parler à présent des diffé- rentes especes de Haricots que l’on cultive pour lusage de ja table: celies-ci sont bien moins nombreu- ses que les autres; et quoique plu- sieurs ne soient pas fort estimées, cependant comme on les multiplie, à cause du peu de soin qu’elles exi- gent, je les comprendrai dans le nom- bre des especes nutritives. Les trois especes que l’on cultive ordinairement pour les récoltes pré- coces, sont les petites blanches, dont la plante estnaine , ainsi que les noires, appelées Féves des Negres, et les Haricots bruns ou couleur de foie. La tige de ces especes n’est ja- mais longue ; elles peuvent être plantées beaucoup plus serrées que les plus grandes, et elles exigent peu de soutien: ainsi, on les place sur des couches chaudes à vitrage, ou s60 PAA, dans des pots que lon tient dans la serre, pour les faire pousser de bonne heure au printems ; ce qui les fait préférer , pour cet usage; mais leur saveur rapproche pas de celle de plusieurs autres : cependant comine elles peuvent donner des ré- coltes beaucoup plus précoces que les autres, on les cultive générale- ment dans les jardins. Si l’on n’a point de serres ni de chassis pour les éle- ver , on les plante dans des plates- bandes chaudes contre des haies, des murailles , ou des palissades , atin de les avoir quinze jours plutôt que les autres, Les premieres , après celles ci, sont les Haricots de Battersea ou de Cantorbéry , quis’étendentau loin, et produisent leurs fleurs pres de la racine : ainsi ils donnent unerécolte qui dure long-tems. Le Haricot de Battersea vient plu- tôt que celui de Cantorbéry, et ce dernier continue à produire plus long-tems. Ces deux especes ont une meilleure saveur qu'aucune des trois précédentes ; mais elles deviennent filandreuses et coriaces, quand elles commencent à grossir, Il y a deux ou trois especes d’Ha- ricots à tiges droites et érigées, qui mont pas besoin de soutien , parce qu’elles ne poussent point de bran- ches rempantes; ce qui engage les Jardiniers 4 en cultiver beaucoup: d’ailleurs leur récolte est très-abon- P'HiA dante; mais elles sont inférieures en qualité à toutes les autres, et parti- culisrement à celles dont les semen- ces sont blanches et noires , parce qu’elles ont un goût fort, et q:elles deviennent molles et farineuses lors- quelles sont bouillies: ainsi, les personnes de bon goût ne doivent pas les multiplier. La meilleure es- pece pour latable est le Har:cot écar- late , dont on a parlé ci-dessuss ainsi que le Haricot blanc, de la même forme et grosseur, qui paroit être une variété de écarlate, parce qu’il n’en differe que par la couleur de ses fleurs et de ses semences, etqu'il Jui ressemble par sa grosseur et sa saveur. Après ceux-ci, viennent les gros Haricots de Hollande , qui croissent aussi hauts qu'aucun des précédens 3 aussi faut-il les soutenir avec des ba- tons , sans quoi leurs tiges traine= roient et se gateroient. L'espece à fleurs écarlate est pré= férable à celle-ci, pour la qualité: elle est aussi plus dure; et, quoi- qu'elle ne pousse pas d’aussi bonne © heure que les petitesespeces, cepen- dant, comme elle continue à produire jusq'aux gelées de lautonme, elle mérite le premier rang sur toutes les autres, d'autant plus que ses légu- mes, quoique vieux , sont rarement filandreux , et ontun meilleur goût que les jeunes légumes des autres ese peces ; ils deviennent plus verts étant PHA étant cuits; et si on les plante ala méme exposition que les Haricots de Battersea, on ne les attendra pas quinze jours aprés que les autres au- ront paru. Culture, Toutes les especes de Ha- ricots se multiplient par semences, qui sont trop tendres pour être mises en terre avant la fin d'Avril, en plein air; car si le tems devient froid et humide , après qu’elles sont semées, elles se pourrissent en peu de tems, ou s’il survient quelque gelée après qu’elles ont poussé , elles en sont en- tierement détruites. Ainsi , la meil- leure méthode pour avoir des Hari- cots printaniers, quand on n’a pas de couches vitrées pour les élever, est de les semer en rangs très-près les uns des autres , sur des couches d'une chaleur modérée, à la fin de Mars ou au commencement d'Avril. Si la chaleur de la couche est suff- sante pour faire pousser les plantes , elles réussiront, On garnit cette cou- che de cercles, afin de pouvoir la couvrir de nattes pendant les nuits et les mauvais tems. Les plantes peu- vent y rester jusqu’à ce qu’elles aient poussé leurs feuilles à trois lobes ; alors on les enleve avec précaution, et on les transplante dans des plates- bandes chaudes contre des haies , des palissades ou des murailles : si alorsla saison est seche, onlesarrose légerement, pour les aider à former de nouvelles racines; on les traite Tome V, PHA 564 ensuite comme celles qui ontété éle- vées en pleine terre. Ces Haricots , transplantés, ne croissent jamais aussi bien que ceux qu'on laisse en place , et ils ne pro- duisent pas aussi Jong-tems ; mais leurs légumes sont bons à manger, au moins quinze jours plutôt que ceux de pleine terre. Les especesque l’on met en pleine terre pour la premiere récolte , doivent être semées en Avril, dans une terre seche, à une exposition chaude , sans quoi ces semences pourrissent dans la terre; ou, si le tems est assez favorable pour les faire pousser promptement, les plan- tes courront risque d’être détruites par les gelées du matin, qui sur- viennent souventau commencement du mois de Mai. Les Haricots destinés à la seconde récolte doivent être une des trois grosses especes ci-dessus mention- nées. En les semant vers le milieu du mois de Mai, ils commencent à pro- duire avant que les printaniers soient passés; et si l’on a choisi les écarlate, ils fourniront de nouveaux légumes jusqu'aux gelées de Pau- tomne. La meilleure facon de les planter, est de tracer des sillons creux avec la houe, àtrois pieds et demi de dis- tance, dans lesquels on jette les se-- mences à-peu-près à deux pouces les unes des autres; on les recouvre - Bbbb 562 PHA avec le rateau ; et lorsque les plantes ontp ussé, on tire doucement la terre auprès, lorsqu’elle est seche, pour les préserver des vents forts, et les faire tenir droites , mais ce- pendant sans couvrir de terre les feuilles séminales , qui se pourri- roient, si on le faisoit , et retarde- roient beaucoup l'accroissement des plantes: après cela, elles n’exigent plus aucun soin que d’être soute- pues , lorsqu'elles commencent à monter, et d’être tenues nettes de mauvaises herbes , jusqu’à ce que les légumes paroissent ; alors il faut les recueillir trois fois par semaine ; car. si on les laissoit un peu trop long-tems , les féves deviendroient trop grosses, et les plantes s’épuise- roient beaucoup. Les grandes especes de Haricots doivent être plantées en rangs fort éloignés les uns des autres ; car co nme elles s’élevent beaucoup, si les rangs étoient rapprochés, Pair ne pourroit point circuler entr’eux , et les rayons du soleil ne pourroient y pénétrer : ainsi, il faut laisser au moins quatre pieds entre chacun. Lorsque les plantes ont atteint à-peu- près quatre pouces de hauteur , on leur fournit des soutiens, auxquels elles s’atacheront , et s’éleveront ainsi jusqu'à la hauteur de huit à dix pieds ; elles produiront une grande quantité de fruits depuis le bas jus- qu'au sommet, Les Hollandois et les PHA Francois conservent , pour Phiver, beaucoup de féves de Hollande , avec lesquelles ils font de bons ra- gouts. Il y a des personnes qui éle- vent cette espece sur des couches chaudes, pour en obtenir une ré- coke printaniere : alors le seul soin que ces plantes exigent, est de leur donner de la place et de lair , lorsque le tems est doux, et de ne leur procurer qu’une chaleur modé- rée, parce que, si les couches étoient trop chaudes, elles brüleroient , ou feroient filer les plantes de maniere qu’elles ne seroient plus propres à rien. La méthode que l’on doit suivre pour établir ces couches chaudes, étant la même que celle qui a été prescrite pour les couches de Con- combres, je n’en parlerai point icis jobserverai seulement que, quand Je fumier est également placé, il faut le couvrir de terre de quatre ou cinq pouces d'épaisseur , et en lais- ser dissiper les vapeurs avant d’y planter les féves. Le teins de faire ces: couches dépend de celui où lon dé- sire avoir de ces légumes; mais le plus favorable est dans le commen- cement de Fevrier. On se procure de bonnes semen- ces , en laissant plusieurs rangs sans y toucher; car si Pony prend quel- ques légumes , ceux qui resteront ne seront ni aussi beaux ni aussi bons. En automne, lorsque les féves sons ‘ Pi HW mures , on arrache les plantes dans un tems sec, et on les étend à Pair, pour les faire secher, après quoi on les bat, pour entirer les semences, que l’on conserve dans un lieu sec: (1): PHELLANDRIUM. Ciguë aqua- tique. Nous connoissons deux especes de ce genre, dont l’une croît natu- rellement dans les eaux stagnantes et dans les fossés profonds de plu- sieurs parties de l’Angleterre ; et autre se trouve sur les Alpes : mais comme on ne les admet point dans les jardins, il est inutile de les dé- crire. | PHILADELPHUS. Lin. Gen. Plant. 540. Syringa. Tourn. Inst. R. H. 617. tab, 389; Syringa ou Se- ringa. Caracteres..Le calice de la fleur est persistant, et formé par une feuille découpée en cing parties aiguës, et placées sur le germe ; la corolle est composée de quatre ou cinq pétales ronds, unis et étendus : la fleur a au-delà de vingt étamines, en forme d’alêne, insérées dans le calice, et terminées par desantheres érigées, et (1) La farine de ces légumes est une des quatre résolutives, dont onse sert dans les cataplasmes, pour résoudre, amollir et pré- parer les tumeurs à la suppuration. PHI 563 sillonnées par quatre rainures; le germe, qui est placé sous la fleur, soutient un style mince, divisé en quatre parties, dont chacune est couronnée par un stigmat simple. Ce germe se change dans la suite en une capsule ovale , à pointe aiguë, et à quatre cellules remplies de se- mences oblongues. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la douzieme classe de LINNÉE , avec celles dont les leurs ont environ vingt étamines fixées, soit aux pétales, soitau calice de la fleur. Les especes sont: 1°, Philadelphus coronarius , foliis sub-dentatis. Lin. Sp. 671. Hall. Helv. 2.1100, Duham, Arb. 2. f. 83. Kniph. cent. §.n. 65. Manch. Hass. n. 401; Syringa a feuilles dentelées. Philadelphus. Hort. Cliff: 188, Hort. Ups. 122. Syringa alba, sive Philadelphus Athe- næt, C. B, P. 399; Syringa blanc. Frutex coronarius, Clus. Hist. 1. p. 5S: 2°, Philadelphus nanus , foliis ovatis, sub-dentatis , flore solitario , pleno; Sy- ringa a feuilles ovales et un peu dentelées, et à fleurs solitaires et doubles. Syringa nana, numquam florens. Cat, Hort, Angl. ; Syringa nain, qua fleurit rarement. 3°. Philadelphus inodorus , foliis in- tegerrimis. Lin. Sp. Plant. 6723 Sy- Bbbb ij 564 PHL ringa a feuilles éntieres, avec des fleurs sans odeur. Philadelphus flore albo majore, ino- dora. Catesb. Carol. 1. p. 84.tab. 84; Syringa à plus grande fleur blanche, et sans odeur. Coronarius, La premiere espece est, depuis long-tems, cultivée dans les jardins anglois comme un arbris- seau à fleurs; mais on ne sait pas bien où celle croit naturellement: elle pousse un grand nombre de ti- ges minces , et couvertes d’une écorce grise, qui produisent un nombre de branches courtes, laté- rales, et garnies de feuilles ovales et en forme de lance : celles des jeu- nes branches ont trois pouces et demi de longueur sur deux de large au milieu ; mais elles sont plus étroi- tes vers les deux extrémités, termi- nées en pointe aiguë, et dentelées sur leurs bords; leur surfaceest rude, d’un vert foncé en-dessus , et d’un vert pale en-dessous , et elles ontun gout de Concombre frais; elles nais- sent opposées sur de fort courts pé- tioles : les fleurs, qui croissent en paquets laches sur les parties latéra- les et aux extrémités des branches, ont chacune un pédoncule court et distinct , quatre pétales ovales , éten- dus , etun grand nombre d’étamines qui environnent le style. Ces fleurs sont blanches ; elles répandent une odeur forte, et presque semblable a celle de Ja Fleur d'Orange , que PSE bien des gens ont peine à soutenir de près ; elles paroissent à la fin du mois de Mai, et se succedent durant une grande partie du mois de Juin: mais elles produisent rarement de bonnes semences en Angleterre. Cet arbris- seau s’éleve à la hauteur de sept à huit pieds. Il ya une variété de cette plante, a feuilles panachées , que Pon con- serve dans quelques jardins : mais ce panache disparoit généralement, quand les plantes sont en bon état et vigoureuses. Nanus. La seconde espece s’éleve rarement an-dessus de trois pieds de hauteur ; ses feuilles sont plus cour- tes que celles de la précédente, pres- que ovales, et seulement un peu dentelées sur leurs bords : ses fleurs sont solitaires , et sortent sur les par- ties latérales des branches ; elles ont un double et triple rang de pétales de la même grandeur que ceux des autres, et ont la même odeur : mais comme cette espece fleurit très-rare- ment, on n’en fait pas beaucoup de cas. Ces deux especes sont dures, et profitent dans presque tous les sols et à toutes les expositions ; maiselles s’élevencà une hauteur plus considé- rable dans un sol fertile et léger, que dans une terre forte. On les multi- plie ordinairement au moyen de re- jettons que leurs racines produisent en grande abondance ; on les sépare PHI des vieilles plantes en automne, et on les met en pépiniere, dans la- quelle on les laisse un ou deux ans, pour leur donner le tems d'acquérir de la force , après quoi on les trans- plante à demeure dans les quartiers déserts, parmi d’autres arbrisseaux du même cri. Inodorus. La troisieme espece croît naturellement dansla Caroline; mais elle est encore très-rare en Eu- rope: elle s’éleve en tige d’arbris- seau à seize pieds environ de hau- teur, et pousse latéralement des bran- ches minces , opposées, et garnies de feuilles unies , de la méme forme de celles du Poirier, ‘entieres , pos- tes sur des pétioles assez longs , et opposées : les fleurs sortent aux ex- trémités des branches ; elles sont grosses , et ont chacune quatre pé- tales ovales et étendus , avec de gros calices , composés de quatre feuilles à pointe aiguë ; les pétales sont blancs , et renferment un grand nom- bre ne: » terminées par des antheres jaunes. Ces fleurs sont rem- placées par des capsules ovales , remplies de petites semences. Cet arbrisseau n’est pas commun en Angleterre, parce qu'il est diffi- cile de élever de semences, J’ai semé deux ou trois fois de ces graines qui m’avoient été envoyées de la Caro- line par le Docteur HALES, mais toujours sans aucun succès ; ce qui est aussi arrivé à d’autres personnes: PBS 565 mais qnand on possede quelques- unes de ces plantes, on peut les mul- uplier par marcottes. Le même Doc= teur HALEs n'a aussi envoyé un de ces arbrisseaux , qui a prospéré dans le jardin de Chelséa pendant près de deux ans: quelques-unes des branches qui avoient été marcottées, pousserent des racines ; mais elles furent totalement détruites par le froid de 1740. PHILLYREA. Tourn, Inst. R. H, 596. tab. 367. Lin. Gen. Plant, 163 Phillyrea. Filaria. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, persistant , et formé par une feuille divisée en cinq segmens sur ses bords; la corolle, qui est mo- nopétale, a un tube fort court, dé- coupé en cinq parties, tournées en arriere : la fleur a deux étamines courtes, opposées , et terminées par des antheres simples et érigées ; son germe est rond , etsoutient un style mince , aussi long que lesétamines, et couronné par un stigmat épais, Ce germe se change dans la suite en baie, globulaire, et à une cellule grosse et ronde. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la se- conde classe de LINNÉE , avec celles dont les fleurs ont deux étamines et un style. Les especes sont: 1°, Phillyrea latifolia, foliis ovato- 566 PHI lanceolatis , integerrimis ; Filaria avec des feuilles ovales , entieres et en forme de lance. Phillyrea latifolia, levis. C. B. P. 476; Filaria à feuilles larges et lis- ses , ordinairement appelé Le vrai Fi- laria, 2°. Phillyrea media, foliis ovatis , sub-integerrimis. Lin, Sp. 10; Filaria avec des feuilles ovales et presque entieres. . Phillyrea folio leviter serrato. C. B. P.; Filaria à feuilles légerement sciées , appelé Filaria à feuilles moyennes. Phillyrea tertia. Clus. Hist. 1, p. 52. 3°. Phillyrea spinosa , foliis cordato- ovatis, serratis. Hort. Cliff. 4. Hort. Ups. 4. Roy. Lugd.-B. 398; Filaria à feuilles ovales , en forme de cœur, et scices. Phillyrea latifolia spinosa. C. B. P. 4763 Filaria épineux , à larges feuilles. Phillyrea latifolia. Lin, Syst. Plant. t.1.p. 18. Sp. 3. 4°. Phillyrea Ligustri-folia , foliis lanceolatis , integerrimis. Hort. Cliff. 4 ; Filaria avec des feuilles en forme de Jance , et entieres. Phillyrea folio Ligustri.C. B. P. 476; Filaria a feuilles de Troéne. 5°. Phillyrea Oleæ-folia , foliis lan- ceolato-ovatis, integerrimis, floribus con- fertis axillaribus ; Filaria ayec des PHY feuilles ovales , entieres et en forme de lance , et des fleurs rassemblées en paquets sur les cotés des bran- ches. Phillyrea Olee Ephesiace folio. Pluk. Alm. 295. Phyt. tab. 310. fig. 3; Fila- ria à feuilles d'Olivier. 6°. Phillyrea angustifolia, foliis li- neart-lanceolatis , integerrimis , floribus confertis axillaribus. Hort. Cliff 4, Roy. Lugd. - B. 398. Kniph. Orig. cent. X. n. 69; Filaria à feuilles étroites , en- tieres, et en forme de lance, avec des fleurs rassemblées en paquets sur les côtés des branches. Phillyrea angustifolia prima. C. B. P. 476; le premier Filaria, à feuilleg étroites. Phillyrea, 4. 5. Clus. Hist. 1. p. 52+ 7°. Phillyrea Roris marini folio, foliis linearibus , integerrimis ; Filaria avec des feuilles fort étroites et entieres, Phillyrea angustifolia secunda. C, B. P. 476 ; le second filaria , à feuilles étroites, ordinairement appelé Fila- ria a feuilles de Romarin. Latifolia. La premiere espece est la plus commune dans les jardins anglois, où elle est connue sous le nom de vrai Filaria, pour la distin= guer de PAlaterne, appelée simple- ment par les Jardiniers , Filaria. Elle s’éleve à la hauteur de dix-huit ou vingt pieds, avec une tige forte, droite , et divisée en plusieurs bran- ches couvertes d’une écorce lisse et EE grisâtre , et garnies de feuilles ova- les, en forme de lance, opposées, enueres, fermes, d’un vert clair, d’un pouce et demi de longueur sur un de largeur, et postées sur de courts pétioles : ses fleurs sortent des ais- selles de la tige à chaque côté ; elles sont d’un blanc herbacé , et dispo- sées en petits paquets : elles parois- sent dans le mois de Mai ; mais comme elles sont petites, elles n’ont pas grande apparence; elles sont remplacées par des baies globulai- res , et à une cellule qui renferme une simple semence de la même forme. Media. La seconde espece s’éleve à la même hauteur que la premiere : mais ses branches s'étendent davan- tage, et sont couvertes d’une écorce foncée en couleur ; ses feuilies sont ovales , d’un vert plus foncé , lon- gues de plus de deux pouces , larges d'environ un pouce et demi, un peu scices sur leurs bords, placées sur de courts pétioles , et opposées: ses fleurs, qui sortent des aisselles des branches, sont d’un blanc herbacé ; elles paroissent vers le même tems que les précédentes , et produisent des baies de la même forme, M Spinosa. La troisieme s’éleve avec une tige droite à la même hauteur que les deux premieres, et pousse plusieurs branches érigées , couver- tes d’une écorce grise , et garnies de feuilles ovales , en forme de cœur , PHI s67 d’un pouce et demi environ de lon- gueur sur un de large, fermes, dun vert luisant, et divisées sur leurs bords en dentelures, dont cha- cune est terminée par une épine. Les fleurs et les semences de cette espece ressemblenta celles des deux précé- dentes. Ligustri-folia. La quatrieme est d'un crû plus bas qu’aucune des pré- cédentes; car elle ne s’éleve gueres qu’à huit ou dix pieds de hauteur: ses branches sont plus foibles, et s’é- tendent davantage ; elles sont cou- vertes d’une écorce brune et lisse, et sont garnies de feuilles roides en forme de lance, à peine de deux pouces de longueur sur six lignes de largeur au milieu, terminées en pointe à chaque extrémité, d’un vert clair , sessiles aux branches, et opposées: ses fleurs sont produites en petits paquets aux aisselles des branches; elles sont petites, et plus blanches que celles des especes pré- cédentes ; elles paroissent vers le même tems , et produisent de petites baies qui murissent en automne. Olez-folia. La cinquieme s’éleve à-peu-près à la même hauteur que la quatrieme : ses branches sont plus fortes , et s’étendent plus loin; leur écorce est d’une couleur plus claire; les feuilles sont roides, unies, en- tieres, postées sur des pétioles fort courts , et opposées ; elles sont d’un vert luisant, et terminées en pointe; 568 Pint les fleurs , quisortent en paquets sur des pédoncules assez longs aux ais- selles des jeunes branches , sont pe- tites et blanches; elles paroissent en même tems que celles des autres es- peces , et produisent des baies ron- des , qui mürissent en automne. Angustifolia, La sixieme s’eleve avec une tige ligneuse, à la hau- teur de dix à douze pieds, et pousse des branches opposées, couvertes d’une écorce brune , tachette de blanc , et garnies de feuilles unies, roides, étroites , en forme de lance, entieres , sessiles, d’un pouce et demi environ de longueur sur six lignes de large au milieu, terminées en pointe à chaque extremité, d’un vert clair, ettournées vers le haut: ses fleurs sortent en gros paquets à cha- que noeud des branches , auxquelles elles sont sessiles; elles sont placées comme des fleurs verticillées , et en- tourent presque la tige ; elles sont petites et blanches ; elles paroissent en même tems que celles de la pré- cédente , et produisent de petites baies qui mürissent en automne, Roris marini folio. La septieme est d’un cru plus bas que les précéden- tes; car elle ne s’éleve gueres qu’à quatre ou cinq pieds de hauteur: ses branches sont plus minces, op- posées, et disposées séparément ; ses feuilles sont d’un vert foncé, roides , entieres, d’un’pouce environ de longueur sur une ligne et demie P He de largeur, et sessiles aux branches ; ses fleurs sont petites, blanches, et disposées en paquets sur les parties. latérales des branches. Les baies de cette espece sont fort petites , et müû- rissent rarement en Angleterre. Culture. Toutes ces plantes crois- sent naturellement dans la France méridionale , en Espagne et en Italie ; mais elles sont assez dures pour proliter en plein air en Angle- terre, et ne sont jamais endomma- gées, à moins que les hivers ne soient trés-rudes ; souvent alors leurs feuilles tombent, et quelques- unes des branches les plus foibles périssent: mais leursracines repous- sent de nouveaux rejettons dans l’été suivant ; de sorte qu’il y a peu d’ar- bres verts plus durs que ceux-ci, et qui méritent davantage d’être culti- vés pour agrément. On plantoit autrefois ces arbres ou contre des murailles’, auxquelles on les palissadoit , pour les couvrir, ou on les plaçoit à plein vent, en taillant leurs têtes en boule ou en py- ramide , comme la plupart des ar- bres toujours verts : mais l’ancien gout étant rejeté, on a générale- ment aboli les arbres verts, et on n’en a conservé que quelques espe- — ces; ce qui est cause que plusieurs de ces arbres toujours verts ont été presque entierement perdus en An- gleterre pendant plusieurs années, et qu’on a eu beaucoup de peine à s¢ PED se les procurer depuis; mais, sui- vant la méthode actuelle de dispo- ser les arbres et arbrisseaux toujours verts, ils font un très-bel effet dans les jardins, sur-tout en hiver , quand les autres arbres sont destitués de feuilles. Il y en a d’autres qui croissent na- turellement en Espagne et en Italie ; mais ceux-ci sont les seuls qu’on cultive dans les jardins anglois, et même plusieurs de ces derniers ont été regardés comme n’étant que des variétés accidentelles, produites de semences. Je suis cependant porté a croire qu'ils sont spécifiquement différens ; car je les ai élevés pres- que tous avec des graines qui m'a- voient été envoyées d'Italie, où les especes avoient été soigneusement distinguées en les recueillant, et je ne les ai jamais vu varier; ce qui me fait croire que les semences qui ont produit deux ou trois especes diffé- rentes , et que l’on a prises pour des varietés , avoient été recueillies sans aucun soin sur différens arbres. Les trois premieres especes sont fort propres à être entremélées avec d’autres arbres toujours verts du même crû , dans des pieces infor- mes de parcs, ou sur les bords des bois remplis d'arbres qui perdent leurs feuilles ; Pombrage épais de ces arbres toujours verts y produira un effet wes-agreable , ainsi que le vert de leurs feuilles, plus brillant Tome V. PHI 569 que celui des autres. En hiver , lors- que tous les autres arbres seront dé- pouiilés , ceux-ci produiront un bel effer, et fourniront une retraite aux oiseaux. On peut les dresser en tiges de maniere qwils soient hors de la portée du bétail: on les éleve dans des endroits enfermés ; et lorsqu'ils sont devenusassez forts , on les place a demeure. Les autres especes sont d’un cri plus bas, et doivent être placées dans des jardins, ou dans quelqu’autre lieu fermé , pour y être à Pabri des attaques du bétail, des lievres, la= pins , etc. , qui les détruiroient bientôt. On multiplie ces plantes par se- mences ou par marcottes. Cette der- niere méthode est la plus prompte et la plus généralement pratiquée en Angleterre. Le meilleur tems pour les marcotter , est l’automne. On laboure la terre autour des tiges des- unces à être couchées , pour la ren- dre meuble : on choisit ensuite une partie lisse de la branche dans la- quelle on fait une fente en montant, comme si on marcottoit des Gillets ; on la courbe ensuite doucement vers: la terre, où l’on fait un creux avec la main pour la recevoir ; on y place la partie entaillée de maniere que la fente soit ouverte; on Passujettit avec un baton fourchu , pour qu’elle ne puisse se déplacer ; on recouvre cette partie de terre jusqu’à trois Cccc $70 Pi Ha pouces d’épaisseur, et on tient l’ex- trémité érigée, On arrache exacte- ment les mauvaises herbes au prin- tems et durant l'été suivant, parce qu’elles empécheroient cesmarcottes de prendre racine, si onles laissoit croitre. Presque toutes ces plantes seront enracinées pour l’automne suivant ; alors on pourra les enlever et les placer dans une pépiniere, où on les dressera pendant trois ou quatre ans dans la forme qu’on voudra leur donner , en observant de labourer la terre entre les rangs, de couper chaque année les racines autour des plantes , pour leur faire pousser de fortes fibres, etles rendre plus faci- les aenlever en mottes : on aura soin aussi de supporter leurs tiges avec des piquets, pour les dresser , et em- pêcher qu’elles ne se courbent; car, sans cela, elles deviendroient fort désagréables à la vue. Quand les plantes ont été ainsi traitées pendant trois ou quatre an- nées, on peut les transplanter à de- meure. Le tems le-plus favorable pour cette opcration , est la fin de Septembre ou Je commencement d'Octobre; mais pour les enlever , il faut creuser la terre autour de leurs racines , et couper toutes celles qui sont fortes, et qui s'étendent à une grande distance, atin de pou- voir mieux les enlever en motte; car, sans cela, elles courent risque Pi HGF de périr. Lorsqu’elles sont placées à demeure, on répand du terreau sur la terre , pour la tenir fraiche, et on fixe leurs tiges contre des piquets, jusqu’à ee qu’elles soient bien éta- blies , afin qu’elles ne soient ni dé- terrées ni déplacées par les vents; ce qui romproit les fibres nou- vellement poussées ; et endomma- geroit beaucoup les plantes. Ces arbres se plaisent dans un sol médio- cre, ni trop humide , nitrop ferme, ni trop sec. Ce dernier est cepen- dant préférable au premier, pourvu qu’il soit frais. Comme les especes des marcottes à petites feuilles ne prennent racine qu’au bout de deux ans, il ne faut pas les remuer avant ce tems; car on les retarderoit beaucoup , si on les sortoit de terre sansracines. Lorsqu’on veut les multiplier par semences , il faut mettre ces graines en terre en automne , aussi-tot qu’el- les sont mûres ; car elles ne croissent pas dans la premiere année, si on ne les seme qu'au printems. Elles réussissent mieux dans des pots ou des catsses remplies de terre légere’ et marneuse ; on les place sous un chassis de couche , où elles soient à Pabri de la gelée , et où l’on puisse leur procurer de Pair dans les tems doux. En les semant de bonne heure en automne, les plantes paroitront au printems ; mais si elles ne pous- sent pas dans ce tems, on plonge 2 PHL les pots qui les contiennent dans une plate-bande , à Pexposition du le- vant, oùelles puissent jouir seule- ment du soleil du matin, et on les y laissera durant tout Pété suivant: pen- danttout ce tems, on tiendra tou- jours les pots nets de mauvaises her- bes; en automne , on les remettra sous un châssis, pour ies abriter des froids; et au printems suivant, les plantes pousseront certainement, si les semences sont bonnes, Versle milieu d'Avril, on replonge les pots dans une plate-bande , à l’ex- position du levant, pour empêcher la terre de se dessecher ; ce qui ar- rive ordinairement quand on se contente de les poser sur le sol ; et dans ce cas, on est obligé de les ar- roser souvent, quoique cela soit contraire aux plantes. A la Saint- Michel suivante, on tire avec soin ces plantes hors des pots, et on les met dans une pépiniere, dont on couvre la surface avec du vieux tan, pour les préserver de la gelée. Si Phiver est rude , on les couvre de nattes , et on les traiteensuite comme les plantes de marcottes. PHILLYREA DU CAP. Voyez MAUROCENIA PHILLYREA, PHLOMIS. Tourn. Inst. R. H. 177. tab. 82. Lin. Gen. Plant. 642. gai, ainsi appelée de gaie , brûler, parce que, dans l’ancien tems, les paysans PEL s71 se servoient de cette plante pour s’é- clairer ; Arbre de Sauge ou Sauge de Jérusalem ; Bouillon Sauvage OÙ Sauge en iia ip Caractzres. Le calice est persistant, et formé par une feuille ;ila untube oblong et à cing angles ; la co- rolle est monopétale et papilionna- cée ; son tube est oblong; la levre supérieure est ovale , fourchue et réfléchie ; l’inférieure est découpée en trois segmens, dont celui du mi- lieu est bee et obtus: la fleur a qua- tre étamines cachées sous la levre inférieure, dont deux sont plus lon- gues que les autres , et qui sont tou- tes terminées par desantheres oblon- gues ;son germe , qui est divisé en quatre parties , soutient un style aussi long que les étamines , et cou- ronné par un stigmat aigu , divisé en deux parties : ce germe se change dans la suite en quatre semences oblongues, quarrées , et renfermées dans le calice. GE genre de plantes est rangé dans la premiere section de la quator- zieme classe de LINNÉE, qui com- prend celles dont les fleurs ont deux étamiies courtes , et deux plus lon- gues, et dont les semences sont nues , et postées dans le calice. Les especes sont : 1°. Phlomis fruticosa , foliis sub-ro- tundis , tomentosis , crenatis, involucris lanceolatis , caule fruticoso. Lin. Sp, 818. Kriph, cent, 1, n. 61. Sabbar, Ccccij 572 PE Hort. Rom. 3. f. 15 3 Phlomis avec des feuilles presque rondes , coton- -neuses , et crénelées, ayant des en- veloppes en forme de lance, et une tige d’arbrisseau. Verbascum latis Salvia foliis. Bauh. Pin. 240. Phlomis fruticosa , Salvie folio la- tiori et rotundiori, Tourn. Inst. 177; Phlomis en arbrisseau , à feuilles de Sauge , plus larges et plus rondes ; Bouillon sauvage ou Sauge en arbre. 2°. Phlomis angusti-folia , foliisova- to-lanceolatis , tomentosis ,integerrimis 3 caule fruticoso 3. Phlomis avec des feuilles ovales, en forme de lance, entieres et cotonneuses , et une tige @arbrissemt. Phlomis fruticosa, Salvia folio , lon- giori et angustiort. Tourn. Enst.197)3 Phlomis à feuilles de Sauge, plus longues et plus étroites, 3°. Phlomis latifolia , foliis oblongo- ovatis, petiolatis, tomentosis, floribus ca- pitatis , caule fruticoso ; Phlomis a feuilles oblongues , ovales, pério- Ices et cotonneuses , à fleurs rappro- chées en tête, et à tige d’arbris- seau. Phiemis latifolia, capitata, lutca, grandiflora, Hort. Elth. 316. 1, 237, f. 306 ; Phlomis.a feuilles larges, avec de grandes fleurs jaunes qui croissent en têtes. AS Phlomis herba venti , involucris setaceis , hispidis , foliis ovato-oblongis , scabris 5 caule herbaceo, Hort, Ups.171. PHL Sauv. Monsp. 152. Pall. It. 1. p. 154, Sabb. Hort. 3. f. 173 Phlomis avec des enveloppes garnies de piquans, et velues , des feuilles ovales, oblon- gues et rudes, et une tige d’arbris- seau, Phlomis Narbonensis, Hormini fclio, fore purpurascente. Tourn. Inst. R. H. 178; Phlomis de Narbone, à feuilles VOrmin, et a fleur pourpre. Marrubium nigrum longi - folium, Bauh. Pin. 230. $°. Phlomis tuberosa, involucris his- pidis, subulatis , foliis cordatis , scabris, caule herbaceo. Hort. Ups.17 1. Gmelvlt. 2. præf.p. 6. Pall, Is. 1.p. 3x9, Kriph. cent, 4. n. 61 ; Phlomis avec des en- veloppes velues et en forme d’alène, des feuilles rudes et en forme de cœur, et une tige herbacée. Phlomis Urtice foliis, glabra. Amen. Ruth. 49. Phlomis à feuillesd’Ortie , et unie. Galeopsis maxima , foltis Hormint, Buxb. cent. 1. p. 4. f. 6. ) 6°. Phlomis lychnitis, foliis PAPA tis ,tomentosis , floralibus ovatis , invo- lucris setaceis, lanatis, Lin. Sp. Plant. 5853 Phlomis avec des feuilles ea forme de lance, et cotonneuses ; les florales étant ovales , etles enve- loppes garnies de piquans, et lait neuses. , Phlomis lychnitis. Clus. Hist. 27 3 Phlomis à feuilles étroites. Verbascum angustis Salvia jolie Bauh, Pin, 240. 7°. Phlomis purpurea , flee ovato- — PHE lanceolatis, crenatis , subis tomentosis’, involucris setaceis; Phlomis avec des feuilles ovales, en forme de lance, crenelées , et cotonneuses dessous, et des enveloppes garnies de BP quans. Verbascum sub-rotundo Salvia folio. Bauh, Pin. 240. | Phlomis fruticosa Lusitanica , flore purpurascente , foliis acutioribus, Tourn. Inst. 178 ;, Phlomis de Portugal en arbrisseau, avec une fleur pourpre, et des feuilles à pointe aiguë. Salvia fruticosa , Cisti folio haud incano , floribus purpureis. Pluk. Alm, 329. 1: §7-fe 64 ; 8°. Phlomis Samia, foliis cordatis , acutis, subtzs tomentosis, involucris stric- tis tripartitis ;Phlomis avec desfeuilles en forme de coeur , termmées en pointe aigué , et cotonneuses en- dessous, et des enveloppesrappro- chées , et divisées en trois patties. » Phlomis involucris , radiis, subulatis , strictis. Hort. Cliff: 315. : Phlomis Samiaherbacca; folio Luna- rie, Tourn. Cor: 103 Phlomis de Sa- mos, hetbacé , à feuilles de Lu- naire. 9°. Phlomis Orientalis , foliis corda- tis, rugosis, subtus romentosis, involucris danatis , cauleherbaceo ; Phlomis avec ides, feuilles en forme de cocui,, rudes et cotonnelises en-dessous ; ayant des enveloppes. fineuses ; ei une tige herbacce., i - PhlomisOrientalis lutea; herbacea; la- PRLA 573 tifolia, verricillata. Phil. Trans, vol. 343 Phlomis Oriental, jaune et herbace, avec de larges feuilles, et des fleurs verticillées. 10°. Phiomis flavescens , foliis lan» ceolatis, crenatis, subtus toméntosis , in- volucris lanatis , caule fruticoso ; Phlo» mis avéc des feuilles crenelées , en forme de lance , et cotenneuses en+ dessous , des enveloppes laineuses , etunetige d’arbrisseau. Phlomis ‘angustifolia lutea, cymis TEESE Sherard. Phil. Trans. n°. 3763 Phlomis jaune , à feuilles étroites , avec des sommets jau- natres. à © 117, Phlomis Nissolit ; foliis radica- libus cordatis, utringue tomentosis, villo- sis. Lin. Sp. Plant. 585; Phlomis ‘dont les feuilles radicales sont en forme de cœur, cotonneuses ét vé- lues sur chaque face. > : © Phlomis Orientalis 5 foliis auricula~ tis , incanis ; flore luteo. Nissol. ; Phlo- mis Oriental , avec des feuilles oreil- Iées et yelues , proc duisant une. Feux jaune. 12°. Phlomis pees > involucris lanceolatis, foliis cordatis, subis tomen- tosis, caule fruticoso ;Phlomis avec des enveloppes en. forme, de lance,.des feuilles, en, cœur , cotonneuses en- _dessous, et une tige d’arbrisseau. Phlomis Hispanica, fruticosa, -can- didissima., flore ferrugineo. Tourn. Inst. 178 5Pblomis.d’Espagne , en arbris- 574 PHL seau , et trés-blanc , avec tne fleur couleur de fer, 13°. Phlomis rotundifolia , involucris subulatis , foltis cordato-ovatis, subtus tomentosis , caule fruticoso ; Phlomis avec des enveloppes en forme d’a- léne, des feuilles en forme decœur, ovales, et cotonneuses, et une tige d'arbrisseau. Phlomis fruticosa , flore purpureo , fo- liis rotundioribus. Tourn. Inst. 178 3 Phlomis en arbrisseau, avec une fleur pourpre , et des feuilles rondes. 14°. Phlomis laciniata , foliis alter- natim pinnatis , foliolis laciniatis, caly- cibus lanatis.. Lin. Sp. Plant. 5853 Phlomisavec des feuilles ailées alter- nativement, et dont les lobes sont découpés , et des calices laineux aux fleurs. | Phlomis Orienta lis, foliis laciniatis. Tourn. Cor. 10; Phlomis Oriental, à feuilles découpées. Fruticosa. La premiere espece croit naturellement en Espagne et en Sicile; elle a une tige d’arbrisseau assez épaisse, couverte d’une écorce desserrée , de cinq ou six pieds de hauteur , et divisée en plusieurs branches irrégulieres , cotonneuses et quarrées, lorsqu'elles sont jeunes, mais qui deviennent ligneuses en- suite : leurs nœuds sont assez éloi- gnés, et sur chacun sont deux feuil- les rondes, opposées, postées sur de courts pétioles, et cotonneuses PHE en-dessous : les fleurs sortent autour des tiges en têtes épaisses, et verticil- Iées ; elles sont jaunes, et ont deux levres, dont la supérieure est four- chue et penchée sur celle du bas, qui est Givisée en trois parties, dont celle du milieu est large, et s’étend au-delà des deux petits segmens de. côté. Ces fleurs paroissent dans les mois de Juin , Juillet et Août, et produisent rarement des semences en Angleterre. Angustifolia. La seconde espece a une tige d’arbrisseau , comme la premiere ; mais elle ne s’éleve pas aussi haut; ses branches sont plus foibles; ses feuilles sont ovales , en forme de lance, plus longues, plus étroites , et plus rondes aux deux extrémités que celles de la précé- dente : ses têtes de fleurs sont verti- cillées et plus petites ; mais les fleurs sont de la méme forme et couleur, et elles paroissent dans le même tems, Ces deux especes sont , depuis long-tems, cultivées dans les jardins anglois sous le nom d’Arbre de Sauge ou Sauge de Jérusalem. On con- servoit autrefois ces plantes dans des pots, que lon enfermoit en hiver avec les autres plantes exotiques ; mais, depuis quelques années, on les met en pleine terre, où elles ne sont pas souvent endommagées par le froid, à moins que les hivers ne soient fort rudes, et elles aug- PAHiL mentent la variété dans les lieux écartés, d’un jardin , quand elles y sont entremélées avec d’autres ar- brisseaux du même crû : car, comzne elles conservent pendant toute l’an- née leurs feuilles blanches et velues, elles produisent un bel effet pendant Phiver ; d'autant plus que leurs fleurs jaunes se succedent durant une grande partie de Pété. Ces plantes exigent un sol sec et une situation chaude et abritée , sans quoi elles ne subsisteroient pas en plein air. On peut les placer parmi les Cistes de différentes especes: le Treffle en croissant le Cistertoujours vert, l'Absinche en arbre, et quel- ques autres arbrisseaux exotiques des mémes contrées, auxquels il faut une exposition chaude etunsol sec, étant trop tendres pour des lieux ou- verts et exposés aux vents froids et impétueux 5 pas de longue durée , il vaut mieux les tenir séparés de ceux qui subsis- et comme ils ne sont tént plusieurs années. Ceux-ci ne durent gueres que douze ou qua- torze ans dans une terre seche , etau plus la moitié de ce tems dans un terrein froid , humide , et peu abrité. On les multiplie par boutüres, qui poussent de bonnes racines dans Pespace de deux mois ou six semal- nes, si elles sont plantées en Avril, dans une terre légere , avant que la végétauon commence dans les plan- PHL S75 tes sur lesquelles elles ont été prises 3 on les tientalombre avec des nattes, eton les arrose legerement quand la terre est seche ; on les enleve en- suite avec précaution, eton les place dans une pépiniere , où elles pour- ront rester pendant un an, pour être transplantées après ce tems dans les endroits qui leur sont destinés ; car elles ne souffrent pas d’être dépla- cées , lorsqu’elles sont plus âgées. Latifolia. La troisieme espece a une tige d’arbrisseau comme la pré- cédente, mais beaucoup plus basse 3 car elle ne s’éleve gueresau-dessusde trois pieds et demi de hauteur ; elle pousse de tous côtés des branches garnies de feuilles blanches , plus larges que celles des précédentes, d’une forme oblongue et ovale, postées sur des petioles assez longs ; et plus blanches que celles de la se- conde: ses fleurs croissenten grosses têtes , qui terminent toujours les branches’; elles sont plus larges que celles des especes précédentes ; leur ‘levre supérieure est fort velue, et elles paroissent en méme tems que les autres. Ces plantes sont égale- ment dures, et peuvent être multi- pliées par boutures, suivant la mé- thode qui vient d'être prescrite. Herba venti. La quatrieme espece croît naturellement dans la France Méridionale et en Italie; elle a une racine vivace, et une tige annuelle qui s’éleve à la hauteur d'environ $76 PHL deux pieds, et périt en automne. Quand les racines sont grosses , elles poussent un grand nombre de tiges quarrées , couvertes d’un duvet velu, et garnies de feuilles rudes, oblon- gues, ovales , opposées et sessiles. Les fleurs, qui croissent en têtes au- tour des tiges, ont des enveloppes velues et piquantes; elles sont d’un pourpre brillant, et font un bel effet. Elles paroissent dans le même tems que celles de la précédente; mais elles ne produisent point de semen- ces. On peut multiplier cette espece, en divisant ses racines en automne, quand les tuges commencent à périr , parce qu’alors elles ont le tems de bien s'établir dans la terre , avant que les gelées commencent ; mais il ne faut les diviser que cha- ques trois ou quatre ans , si l’on veut avoir beaucoup de fleurs. Cette plante est dure , et peut être placée dans des lieux découverts, pourvu que le sol n’en soit point humide. Tuberosa. La cinquieme espece est. originaire de la Tartarie; elle a une racine vivace; ses tiges sont de cou- leur pourpre à quatre angles , de cinq ou six pieds de hauteur, et garnies de feuilles en forme de lance, opposées, de six pouces de lon- gueur sur trois de large à leur bâse, terminées en pointe aiguë, et pro- fondémentdentelées sur leurs bords : ses fleurs croissent en têtes autour PA des tiges ; leurs enveloppes sont en forme d’aicne, et garnies de poils piquans : elles paroissent dans les mois de Juin et Juillet, et produi- sent des semences qui murissent en Septembre : bientôt après , leurs ti- ges périssent; mais les racines durent _ plusieurs années, On muliplie cette espece par ses graines, qu'il faut semer au printems sur une plate- bande à l’exposition de l’est. Quand les plantes poussent , on les tient nettes de mauvaises herbes; et en automne , on les place à demeure, où elles produiront des fleurs et des semences dans l'été suivant. Cette plante est fort dure, et profite dans presque tous les sols et à toutes les expositions, Lychnitis. La sixieme , qui croit naturellement dans la France méri- dionale , en Espagne et en Italie, pousse de ses racines des feuilles longues , étroites , cotonneuses, en toufles, enveloppées a leur base par une couverture commune , douces au toucher , etcouchées sur laterres ses tiges sont minces, de deux pieds de longueur, et chargées de nœuds éloignés les uns des autres, dont chacun produit deux feuilles ovales et opposées, qui embrassent la tige de Jeurs bases : les têtes des fleurs sont entourées de ces feuilles, et en-dedans est placée une enveloppe velue et rayonnée, qui couvre les fleurs. Ces fleurs sont jaunes, et de la Pi Bu la méme forme que celles des autres especes; elles paroissent en Juillet, et ne produisent pas souvent des se- mences en Angleterre. Les tiges pé- rissent en automne ; mais les feuil-_ les radicales se conservent toute Pannée. On peut multiplier cette plante par boutures au printems ; elle exige un sol sec et une situa- tion chaude. Purpurea. La septieme se trouve en Portugal et en Espagne ; elle a une tige d’arbrisseau de quatre ou cing pieds de hauteur, qui pousse des branches minces, à quatre an- gles , couvertes dune écorce blan- che, et garnies de feuilles ovales, en forme de lance, de quatre pou- ces environ de longueur sur un et demi de large à leur base , crenelées sur leurs bords, cotonneuses en- dessous , et supportées par de fort courts pétioles : ses fleurs sortent en têtes à chaque nœud ; elles ont des enveloppes couvertes de poils, et sont d’un pourpre foncé. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et Juillet ; mais ses semences ne mt rissent pointen Angleterre. On peut la multiplier par boutures , comme les trois premieres , et la traiter de même. Samia. La huitieme, que le Doc- teur TOURNEFORT a découverte dans le Levant, où elle croit naturelle- ment, a une racine vivace et une tige annuelle ; ses feuilles sont en Tome V, Pinte 577 forme de cœur ; les radicales ont trois pouces de longueur sur un et demi de large à leur bâse; elles sont terminées en pointe aiguë; cotonneuses en-dessous , et ont cing fortes veines; les tiges s’élevent à la hauteur d’un pied et demi, et sont gernies à chaque nœud de deux feuilles opposées , de la même forme que celles du bas , mais plus petites: les fleurs croissent en tétesautour des tiges ; elles sont d’un pourpre usé, et leurs enveloppes sont décou- pées en deux segmens bien fermés. Cette espece ne produit jamais de semences en Angleterre ; et comme ses racines ne font que des progrès fort lents , elle est à présent fort rare en Europe. Avant le gros hiver de 1740, ces plantes subsistoient en plein air, dans des plates-bandes chaudes, où on les conservoit de- puis plus de vingtans, sans qu’on en gardat aucune dans des pots; mais le froid rigoureux de cette an née les a toutes détruites. Orientalis. Les semences de la neu- vieme ont été envoyées de Smyrne par le Consul SHERARD, au jardin de Chelséa, où elles ont produit des plantes; elle a une racine vivace et une tige annuelle ; ses feuilles radi- cales ont près de trois pouces de longueur sur un et demi de large ; elles sont postées sur des pétioles longs et cotonneux, et sont rudes en-dessus , cotonneuses en-dessous, Dddd 578 PHL en-forme de cœur , et entieres ; les. üges s’élevent à la hauteur d’un pied, et sont aussi fort cotonneuses : les fleurs, qui croissent en têtes autour des tiges, ont des calices fort longs, tubulés., et couverts de duvet ; elles sont fort larges , d’un jaune brillant , et ont une belle apparence. Cette plante fleurit à la fin de Juin et en Juillet ; mais elle ne perfecuonne jamais ses semences en Angleterre. Cette espece a résisté pendant plu- sieurs années en plein air dans le jardin de Chelséa ; mais en Pannce 1740 , elle a été entierement dé- truite. Flavescens: Les semences @e la di- xiemes! qui ont aussi ÉTÉ envoyées de Smyrne par le même Consul SHE- RARD, ont produit plusieurs plantes dans: le jardin de Chelséa. Cette es; pece a des tiges d’arbrisseau d’envi- ron trois pieds de hauteur’, couver- tes d’un duvet jaunatre , et qui pours- sent plusieurs branches minces , 1r- régulieres., et garnies de feuilles étroites en fornie de lance , et cou- vertes d’un duvet jaunâtre en-des- sous: les fleurs sont produites en têtes aux extrémités des branches ; leurs enveloppes sont fort coton- neuses , plus petites qu’aucunes des autres , et d’un jaune sale. Cette espece ressemble presque à la se- conde ; mais ses feuilles sont beau- coup plus petites, ses branches sont plus minces, et couvertes d’un du- PRET vet jaune , sur-tout vers l'extrémité; les têtes des fleurs sont moins gros- ses, ct sortent généralement aux sommets des branches. On peut la multiplier par boutu- res, comme les trois premieres es- peces, et la traiter de même, avec la seule différence que celles-ct exigent une situation chaude , parce qu’elles sont plus sensibles aux froids. J’en ai cependant vu quel- ques-unes dans le jardin de Chel- séa, qui ont subsisté plusieurs an- nées en plein air dans une plate- bande chaude. Nissokii. La onzieme espece croit naturellement dans l’Archipel et en Espagne, d’où ses semences m'ont été envoyées. Cette plante a une tige annuelle ; mais sa racine , ainsi que les feuilles du bas, sont vivaces. Ces feuilles ne s’élevent pas immédiate- ment de la racine , mais elles sont disposées en grappes ou paquets sur ‘des branches courtes , trainantes et laineuses, supportées par des pétio- les fort longs et cotonneux, et pla- etes sans ordre ; elles sont'en forme de cœur, couvertes de duvet sur les deux faces, et de quatre pouces en- viron de longueur sur deux de large à leur base ; les tiges sont minces dun pied de hauteur, et garnies de feuilles ovales, en forme de lance, mais plus étroites par dégrés jusqu’au sommet, où elles n’ont au plus que six lignes de largeur. Ces tiges pous- ‘ PHL “sent généralement des branches la- térales et opposées vers le bas : de- puis la premiere division - jusqu’au sommet , elles sont garnies de fleurs jaunes , verticillées, et très-rappro- chées. les unes des autres , comme dans les autres especes, chaque fleur étant cependant séparée et distincte; leurs calices sont ovales, laineux et bien fermés. Ces fleurs paroissent dans les mois de Juin et Juillet, et sont rarement suivies de semences en Angleterre. Cette plante peut être multipliée par boutures, comme la sixieme espece, ettraitée de la même maniere. Ferruginea, La douzieme, qu’on rencontre en Espagne et en Portu- gal , a une tige presque en arbris- seau , un peu ligneuse, de deux pieds ‘et demi de hauteur , et cou- verte dun duvet blanc et épais ; de la même racine sortent plusieurs ti- ges - ornées de feuilles en forme de cœur , d’enyiron deux pouces de longueur sur un de largeur vers leur base; de chaque nœud, qui garnis- sent la bâse de ces tiges, naissent deux courts rejettons opposés, qui produisent quatre ou cinq petites feuilles de la même forme que les au- tres, mais couvertes d’un duvet fort blanc: les fleurs , qui sont disposées en petites têtes vers le haut de la tige, ont des enveloppes cotonneuses et en forme de lance; elles sont cour- tes , etde couleur de fer; elles parois- PH E 579 sent dans les mois de Juin et de Juil- let : mais elles ne produisent point de semences en Angleterre. On multiplie cette espèceen divi- santses racines rempantes chaques deux ans. Le meilleur tems pour faire cette opération est vers le m1- lieu de Septembre , afin que les re- jettons puissent prendre racine avant les gelées; mais il faut mettre du ter- reau autour, pour empêcher la gelée -de pénétrer dans la terre: on la multiplie aussi de boutures, comme les trois premieres especes , au prin- tems et en été : elle exige le même traitement que la dixieme ; car elle est moins dure que les trois premie- res, On pourra la conserver en cou- yrant ses racines avec du tan en hi- ver; et, s’il survient des froids rigou- reux qui en fassent périr les tiges, il en repoussera de nouvelles au printems suivant. Rotundifolia. La treizieme croît naturellement en Espagne et en Por- tugal ; elle s’éleve, avec plusieurs ti- ges d’arbrisseau , à la hauteur de trois Où quatre pieds, et se divise en plusieurs branches quarrées, cou- vertes dun duvet laineux , et gar- nies de feuilles en forme de cœur vers le bas des tiges, mais ovales, en forme de lance , cotonneuses vers le haut, opposées, et postées sui de courts pétioles : ses fleurs sortent en têtes rondes autour des tiges ; elles ont des enveloppes en forme Ddddij 80 PES Waléne , terminées en pointe aiguë, et couvertes de duvet. Ces fleurs sont d’un pourpre brillant ; elles pa- roissent en Juin , et ne produisent ja- mais de semences dans ce pays. On muluplie cette espece par boutures, comme les trois premieres, et elle doit être traitée comme la dixieme. Laciniata, La quatorzieme a été découverte par le Docteur TOURNE- FORT , dans le Levant, d’où il ena envoyé les semences au Jardin, Royal, à Paris , où elles ont réussi, Cette espece a une racine vivace et une uge annuelle, qui périt en au- tomne; mais les feuilles du bas sub- sistent toute Pannée; elles sontaïlées alternativement, etles petits lobes sont découpés sur leurs bords; les tiges s’élevent à un pied et demi de haut, et sont garnies de feuilles de la même forme que celles du bas, mais plus petites : les fleurs sortent en tètes rondes des tiges comme celles des autres especes, ayant des calices laineux ; elles sont d’un pour- pre usé , et paroissent en. Juin ; mais leur semences ne mürissent jamais ici. On multiplie cette plante comme la huitieme espece, au moyen des rejettons que ses racines produisent; elle pousse aussi lentement, et exige le même traitement. Cette espece est à présent fort rare en Angleterre, parce que les fortes gelées de 1740 en ont détruit toutes tes plantes, PH dont plusieurs cependant subsise toient , depuis plus de vingt ans, en plein air. : Toutes les especes de ce genre font un bel ornement dans les jar- dms, quand elles y sont distribuées avec gout: ainsi , elles méritent d’y occuper une place, avec d’autant plus de raison, que leurs fleurs se succedent pendant deux ou trois mois ,et que leurs feuilles, qui sont blanches et cotonneunses, étant en- treméêlées parmi d’autres plantes à feuilles vertes, fontune agréable va- ricté. Les feuilles des deux premieres especes ont été fortementrecomman- dées , comme proptes à guérir les maux de gorge, en les prenant en infusion, comme le Thé. PHLOX Lin. Gen. Plant. 1974 Lychnidea. Dill, Hort, Elh. 166; Lychnide ou Lychnis batard. Caracteres. Le calice de la fleur est cylindrique , persistant, et formé par une feuille découpée au som- met en cing parties aiguës; la co- rolle , qui est infundibuliforme , improprement dite , ou hypocraté- - riforme , a un tube cylindrique , étroit à sa base, où il estrecourbé, uni au sommet, et divisé en cinq segmens égaux , ronds et étendus. Cette fleur a cing étamines placées au-dedans du tube, dont deux sont plus longues que le tube , et qui PRL sont terminées par des antheres ren« fermées dans les cavités de la co- rolle ; son germe est conique, et soutient un style mince de la lon- gueur des étamines , et couronné par un stigmat aigu , divisé en trois parties. Ce gerine devient ensuite une capsule ovale, placée sur le germe, et a trois cellules, dont cha- cune contient une simple semence. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNÉE, qui ren- ferme celles dont les fleurs ont cinq étamines et un style; mais, sans s’ar- rêter au nombre des étamines , il.au- roit mieux valu la placer parmi les” plantes personnées où en masque, qui sont comprises dans la seconde section de la quatorzieme classe , . la forme de la fleur étant la même. Les especes sont : 1°, Phlox glaberrima , foliis lineari- lanceolatis, glabris | acuminatis , caule erecto , ramoso ; corymbo terminali. Lin, Sp. 217. Hort. Cliff. 63. Roy. Lugd.-B. 423. Gron. Virg. 21. Kalm. It. 3. p. 1533 Phlox avec des feuilles unies, étroites , en forme de lance, et ter- minées en pointe aiguë , et une tige droite et branchue , terminée par des fleurs en corymbe. Lychnidea folio Melampyri. Dill, Elth. 203 t.166.f. 202. Lychnidea Virginiana , Holostei am- pliori foo, floribus umbellatis , purpu- reis, Rand, Phil, Trans, vol. 34; Lych- PHE s8s nis bâtard de la Virginie , à larges feuilles d’Holosteum , avec des fleurs pourpre en ombelle. 2°. Phlox Caroliniana, foliis lanceolas tis, levibus , caulescabro ,corymbis sub- fastigiatis, Lin. Sp. 216 ; Phlox avec des feuilles en forme de lance , etlisses , une tige rude, et des fleurs croissant en corymbe , terminées en pointe. Lychnidea Caroliniana , floribus quasi umbellatèm dispositis, foliis lucidis, crassis , acutis, Martyn. Dec. 1; Lych- nis batard de la Caroline, avec des fleurs presque disposées en ombelle, et des feuilles épaisses , luisantes et aiguës, 3°. Phlox maculata, foliis lanceolatis, lavibus , racemo opposite corymboso. Lin. Sp. Plant. 216. Mant. 335.Kalm, It.3.p.153. Jacq. Hort. f. 127; Phlox avec des feuilles en forme de Jance, et lisses, et des fleurs branchues , op- posées et en corymbe. Lychnoides Marylandica, foliis binis, oppositis , basi et auriculis caulem utrin= que amplexicaulibus, Raii Supp. 4893 Lychnis bâtard de Maryland , avec des feuilles par paires, et opposées , dont les bâses et les oreilles em- brassent la tige des deux côtés. 4°. Phlox divaricata , foliis lato- lanceolatis | superioribus alternis , caule bifido , pedunculis geminis. Lin. Sp, Plant, 217; Phlox avec des feuilles larges et en forme de lance, dont celles du haut sont alternes , ayant 582 PHL une tige fourchue et des pédoncu- les à deux branches. Lychnidea Virginiana , Alsines aqua- tice foliis , floribus in ramulis divarica- tis. Pluk. Mane. 121 ; Lychnis bâtard de Virginie, a feuilles de Mouron aquatique , avec des fleurs produites en rameaux écartés les uns des autres. 5°. Phlox paniculata , foliis lan- ceolatis, margine scabris, corymbis pani- culatis, Lin, Sp. Plant. 216; Phlox avec des feuilles en forme de lance, et a bords rudes , produisant des fleurs disposées en corymbes pani- culés, Lychnidea folio Salicino. Dill, Elth. 205.¢.166.f. 203. Lysimachia Virginiana umbellata , maxima, Lysimachie luteæ floribus am- plioribus. Pluk. Mant, 121 ; Lychnis batard de Virginie , ombellée et très-grande, produisant des fleurs plus grandes et jaunes. «| 6°. Phlox pilosa , foliis lanceolatis , villosis , cauleerecto , corymbo terminali. Lin. Sp. Plant 216 ; Phlox à feuilles velues et en forme de lance , avec une tige droite, terminée par un corymbe de fleurs. Lychnoides Marylandica , calycibus danuginosis , foliis angustis, acutis. Rait Supp. 490 ; Lychnis batard de Mary- land , avec des calices laineux aux fleurs , et dés feuilles étroites, et a pointe aiguë. Lychnidea umbellifera Blattarie acce- PHL dens Virginiana, major, repens. Pluk, Alm. 133. 1, 98. f. I. 7°. Phlox ovata, foliis ovatis , flort- bus solitartis. Lin. Sp Plant. 152; Phlox à feuilles ovales et à fleurs so- litaires. Lychnidea fistulosa Marylandica , Clinopodii vulgaris folio’, flore amplo singulari, Pluk. Mant. 122, t. 348. f 43 Lychnis bâtard fistuleux du Maryland, avec une feuille de Basi- lic des champs , et une grande fleur solitaire. Glaberrima. La premiere espece, qui croit naturellement dans la Vir- ginie et dans quelques autres par- ules de l'Amérique Septentrionale , est, depuis plusieurs années, assez commune dans les jardins anglois ; elle a une racine vivace , qui poussé plusieurs tiges en nombre propor- tionné à sa grosseur ; ces tiges ont près d’un pied et demi de hauteur » et se divisent vers le sommet en trois ou quatre petites branches , termi- nées par des fleurs en corymbe ; les feuilles du bas des tiges sont oppo- sées , de trois ‘pouces environ de longueur sur près d’un pouce et demi de largeur à leur base ,. termi- nées en pointe longue et aiguë , unies et sessiles ; les feuilles du haut sont alternes : les fleurs croissent au sommet des tiges en corymbe court, ou plutôt en forme d’ombelle ; plu- sieurs sortent du même point sur de courts pédoncules ; leurs calices » . PE sont tubulés , à dix angles ousillons, et découpés au sommet en cinq segmens ronds et étendus. Ces fleurs sont d’un pourpre clair ; elles pa- roissent en Juin, et ne produisent point de semences en Angleterre, à moins que l'annég ne soit très- chaude. Caroliniana. La seconde espece croît naturellement dans la Caroline; sa racine est vivace , {et pousse plu- sieurs tiges rudes de deux pieds de hauteur , et garnies de feuilles roi- des , luisantes , opposées , sessiles , en forme de lance ,entieres , et réflé- chies sur leurs bords : Je sommet de la tige à généralement deux bran- ches latérales , minces , etterminées par une tête de fleurs verticillées au- tour des tiges, mais placées’ si prés les unes des autres , qu’elles parois- sent n'être qu’un corymbe à quel- que distance ; le calice de lafleur est court, et profondément découpé en cing segmens aigus ; le tube de la fleur est long, et divisé au sommet en cinq parties rondes et étendues ; elles sont d’un pourpre plus foncé que celies de la précédente, et pa- roissent quinze jours plus tard. Maculata, La troisieme espece est originaire du Maryland; elle a une racine vivace, de laquelle sortent plusieurs tiges droites, de couleur de pourpre ; et toutes couvertes de taches blanches, de trois pieds en- vion de hauteur , et garnies de PHL 533 feuilles blanches , unies, en forme de cœur , de trois pouces environ de longueur sur un de large à leur base, et terminées en pointe aiguë. Vers le haut des tiges naissent de petites. branches opposées, dont chacune est terminée par un petit paquet de fleurs; mais la tige principale pro- duit à son extrémité un épi de fleurs long, lâche, et composé de petits paquets qui sortent des aisselles de la uge à chaque nœud ; chaque pa- quet a un pédoncule commun d’un pouce de longueur , et chaque fleur est soutenue par un pédoncule par- uculier et court. Ces fleurs sont d’un pourpre brillant, et paroissent sur la fin de Juillet. Si le sol dans lequel elles se trouvent est humide , et si la saison est pluvieuse, elles conser- vent leur beauté durant une grande partie du mois d’Aout ; mais elles ne produisent pas souvent des se- mences en Angleterre. Divaricata. La quatrieme espece , qui nait sans culture dans l’Améri- que Septentrionale, a une racine vivace, de laquelle s’élevent plu- sieurs tiges minces , qui sont sujettes à pencher vers la terre si elles ne sont pas supportées , et divisées en plusieurs petites branches écartées les unes des autres; le bas des tiges est garni de feuilles larges en forme de lance; alternes et sessiles; mais celles qui naissent sur les petites branches , sont plus étroites , et 5 84. PHL opposées : les fleurs croissent en pa- quets laches aux extrémités des bran- ches ; elles ont des calices courts, et divisés en cing segmens étroits et aigus; le tube de la fleur est long et mince ; les segmens du sommet sont larges, en forme de cœur, et renversés. Ces fleurs , qui sont d’un vert clair, paroissent à la fin du mois de Mai ou au commencement de Juin ; mais elles produisentrare- ment des semences en Angleterre. Paniculata, La cinquieme espece, qu'on rencontre dans Amérique Septentrionale , a une racine vivace et une tige annuelle , lisse, d’un vert tendre, et de deux pieds de hauteur, qui pousse quelques brariéhes laté- rales, garnies de feuilles en forme de lance, opposées , de trois pouces environ de longueur sur un de lar- geur au milieu, terminées en pointe à chaque extrémité, et sessiles aux uges ; elles sont d’un vert foncé, et leurs bords un peu rudes: les fleurs, qui sont disposées en corymbe au sommet des tiges , sont compo- sées de plusieurs petits paquets de fleurs qui ont chacune un pédon- cule distinct ; le calice de la fleur est court, et découpé presque jus- qu’au fond en cing segmens étroits et aigus ; son tube est long, mince, et divisé en cinq segmens ovales et étendus. Ces fleurs sont d’un pour- pre pâle; elles paroissent sur la fin de Juillet , et produisent souvent des PHL semences qui miurissent en au- tomne. Pilosa. La sixieme espece croît sans culture dans la Virginie ; elle a une racine vivace, de laquelle sor- tent quelques tiges d’un pied de hauteur , et garnies de feuilles étroi- tes, en forme de lance, terminées en pointe aiguë, sessiles, et un peu velues : ses fleurs naissent en co- rymbe lâche au sommet de la tige; leurs calices sont découpés en seg- mens aigus presque jusqu’au fond; le tube de la fleur est mince , assez long, et divisé sur ses bords en cinq segmens ovales etétendus. Ces fleurs sont d’un pourpre clair; elles pa- roissent à la fin de Juin; mais elles produisent rarement des semences en Angleterre. Ovata. La septieme espece se trouve au Maryland et dans dau- tres parties de PAmérique Septen- trionale ; elle a une racine vivace, de laquelle sortent deux ou trois tiges minces , de neuf pouces en- viron de hauteur , et garnies de feuilles ovales, rudes , velues , d'un pouce et demi de long sur en- viron neuf lignes de large au mi- lieu , postées sur de courts pétioles , et opposées : les fleurs sortent seu- les sur le sommet de la tige, leurs tubes sont fort minces , et découpés en cing segmens ronds et étendus ; elles sont d’un pourpre clair; elles paroissent en Juillet, et ne pro- duisent PHL duisent jamais de semences en An- gleterre. Culture. Toutes ces plantes sont dures, et profitent en plein air en Angleterre : elles se plaisent dans un sol riche, humide , et pas trop ferme, dans lequel elles deviennent hautes, et produisent des paquets de fleurs beaucoup plus gros que dans une terre seche; car lorsque le sol est sec et mauvais, elles pé- rissent souvent en été, si on ne les arrose pas constamment. On les multiplie toujours en di- visant leurs racines, parce qu’elles produisent rarement des semences dans notre climat, Le meilleur tems pour faire cette opération est Pau- tomne, quand leurs tiges commen- cent à se flétrir; mais il ne faut pas les diviser en trop petites parties, si on veut qu’elles fleurissent fortement dans l'été suivant, et lon ne doit re- nouveler cette opération que cha- ques deux ans ; parce qu’en les di- visant plus souvent, on les affoiblit, et elles ne poussent plus ensuite qu'un petit nombre de tiges si foi- bles, qu’elles ne peuvent s'élever à leur hautéur ordinaire, et qui ne donnent que de très-petits paquets de fleurs. | Après que ces racines sont trans- plantées , il est prudent de répandre du vieux tan ou du terreau sur la terre autour des plantes, pour em- pêcher la gelée d’y pénétrer ; car Tome VP. PHL 58s comme elles poussent de nouvelles fibres avant l'hiver, si le froid est vif, ces fibres périssent : ce qui fait beaucoup de tort à la plante , et sou- vent même entraîne sa destruction. Les premiere , seconde et cin- quieme especes se multiplient assez promptement par leurs racines rem- pantes , et les autres très-lentement de cette façon ; de maniere qu'il vaut beaucoup mieux en faire des boutures : si lon veut se procurer les trois premieres en abondance , on peut se servir de cette méthode. Le metlleur tems pour planter ces bou- tures , est à la fin d'Avril où au com- mencement de Mai. Quand les re- jettons des racines ontenviron deux pouces de hauteur, on les coupe tout près de la terre; on en raccour- cit les sommets; on les plante sur une plate-bande de terre légere et marneuse ; on les tient à l’ombre, jusqu’à ce qu’elles aient pris racine; et en les mettant très-près les unes des autres, en les couvrant de clo- ches, et en les tenant à l’abri des ayons du soleil, elles produiront des racines en cinq ou six semai- nes; mais quand elles commencent à pousser, il faut soulever les clo- ches par dégrés, pour. leur donner de Pair, sans quoi elles’ fileroient, et s’affoibliroient bientôt. Quand elles sont bien enracinées, on ôte les cloches qui les couvroient, pour lés accoutumer au plein air; et Eeee $86 PHY bientôt après , on les met en pé- piniere sur une terre fertile, en les plantant à six pouces de distance entrelles. Il est nécessaire de les te- nir à l'ombre , et de les arroser cons- tamment, jusqu'à ce qu’elles aient formé entierement de nouvelles racines ; après quoi il suffira de les tenir nettes de mauvaises herbes : eten automne, on les placera à de- meure dans les plates-baades du parterre, On met quelquefois ces plantes dans des pots, etonles tient sous un chässis de couche chaude en hiver : par ce moyen, elles fleurissent for- tement dans l'été suivant, On peut les placer autour d’une habitation, pendant qu’elles sont dans toute leur beauté. En les mélant avec d’autres fleurs , elles produisent un très-bel effet... PHYLICA. Lin. Gen. Plant. 236. 4 laternoïdes. Com. Hort, Amst. 1. p. 13 Alaterne batard. Apalanchine, Thé du Cap de Bonne-Espérance. Caracteres. Les fleurs sont recueil- lies dans un disque, sur un récep- tacle commun; chacune a un calice persistant , composé de trois feuilles étroites et oblongues; la corolle est monopétale , et percée a travers avec un tube conique , érigé, découpé au bord en cinq parties, ayant une écaille aiguë à chaque division , qui se joignent ensemble en-dedans, et Pew - cing petites étamines insérées sous les écailles, et terminées par des an- theres simples ; le germe , qué est placé au fond de la corolle, sou- uent un style simple , couronné par un stigmat obtus. Ce germe devient, quand la fleur est passée, une capsule ronde à trois lobes et à trois cellules, dont chacune renferme une simple semence ronde, bossue d’un côté, et angulaire sur l’autre. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LiNNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont cing éta- mines et. un style, : Les especes sont. 1°. Phylica Ericoides , foliis lineari- bus, verticillatis. Lin. Sp. Plant. 195. Fabric. Helmst. 233. Kniph. cent, 1, n, 62 ; Phylica à feuilles linéaires et verticillées , qui ressemble à la Bruyere. Alaternoides Africana , Ericæ foliis, floribus albicantibus et muscosis. Hort. Amst. 2. p, 1. tab. 1; Alaterne bâtard d'Afrique , à feuilles de Bruyere, avec des fleurs blanches etmousseu- ses. Bruyere du Cap de Bonne-Espé- rance, 2°. Phylica plumosa, foliis lineari- subulatis , summis hirsutis. Prod. Leyd. 199 ; Phylica à feuilles linéaires en forme d’alène, et velues au som- met. Ricinus arborescens Africanus, to- mento sis capitulis, Seb. Thes, 1. p.384 Pui ¥ Alaternoides Africana, Roris marini datiori et pilosiori folio. Comm, Prelud. 63. t. 13. Chamalæa foliis angustis , subis in- canis, floribus capitatis, muscosis. Burm, Plant. Afr. 117. tab. 43; Camelée à feuilles étroites et blanches en-des- sous , avec des fleurs recueillies en têtes , et mousseuses. 3°. Phylica Buxifolia, foliis ovatis, sparsis. Lin. Sp. Plant. 195$ ; Phylica à feuilles ovales et éparses. Chamelea Africana, foliis sub-ro- rundis. Herm. Afr. 6. Chameælæa folio sub-rotundo , subtus incano, floribus in capitulum collects. Burm. Plant. Afr. 119 ; Camelée a feuilles presque rondes, et blanches en-dessous, et à fleurs rapprochées en têtes. Ericoides, La premiere espece croît naturellement au Cap de Bonne- Espérance , d'où elle a d’abord été portée dans les jardins de Hollande ; mais on la trouve aussi dans les en- yirons de Lisbonne , où il y a de vastes terreins qui en sont couverts , comme on voit les Bruyeres en An- gleterre. Cette plante, basse et en buisson , s’éleve rarement à plus de trois pieds de hauteur ; ses tiges sont ligneuses , irrégulieres , et divisées en plusieurs branches étendues, qui se sous-divisent en d’autres plus pe- tites , dont les plus jeunes sont fort garnies de feuilles courtes , étroites, terminées en pointe aiguë , et verti- Poo 587 cillées autour des tiges, auxquelles elles sont sessiles ; elles sont d’un vert foncé, et se conservent .toute année; ses fleurs sont disposées en petits paquets aux extrémités des branches, et postées tout près des feuilles ; elles sont d’un blanc purs commencent à paroitre en automne ; se succedent pendant tout Phiver, ce qui fait estimer ces plantes : elles périssent au printems , et elles ne produisent point de semences en Angleterre. Plumosa. La seconde espece est aussi originaire du Cap de Bonne- Espérance, d’où elle a été envoyée dans les jardins de Hollande ; elle a une tige d’arbrisseau érigée , d’envi- ron deux pieds de hauteur, cou- verte d’une écorce de couleur tirant sur le pourpre, et chargée çà et là d’un duvet blanc; ses feuilles sont émoites , courtes , terminées en pointe aiguë , sessilesaux branches, alternes sur chaque côté , épaisses, nerveuses, d’un vert foncé en-dessus, et blanches en-dessous: ses fleurs sont recueillies en petites têtes aux extrémités des branches ; elles sont blanches, laineuses , ornées de fran- ges sur leurs bords, et découpéesau sommet en six segmens aigus. Elles paroissent au commencement de l’hiver, et conservent long-tems leur beauté; mais elles ne produisent jamais de semences en Angleterre. Buxifolia, La troisieme espece se Eeeci 588 PHY trouve encore dans le méme pays quela précédente ; elle s’éleve droite en tige @arbrisseau jusqu’à la hau- teur de cinq ou six pieds: quand elle vieillit, elle est couverte d’une écorce rude de couleur pourpre; mais les plas jeunes ont un duvet laineux : elle est garnie de feuilles épaisses, ovales, de la même lar celles du Buis, veinées, unies , d’un vert lutsant en-dessus, et blanches en-dessous, portées sur de courts pétuoles, et placées sans ordre sur les branches: les fleurs, qui sont recueillies en petites têtes aux extrémités des branches, sont d’une couleur herbacée , et ne sont pas fort belles : elles paroissent en même tems que celles de la précédente. geur que Culture. Comme ces plantes ne produisent point de sentences en Angleterre, elles ny peuvent étre multipliées que par boutures, qui prennent aisément racine quand elles sont bien traitées. On peut les planter en deux saisons ; la premiere est la fin de Mars , avant que les plantes commencent à pousser: on les met dans des pois, que Pon plonge dans une couche de chaleur ès-modérée ; on les couvre exacte- ment avec des cloches ; on les uent à Pabri du soleil au milieu du jour, et on les arrose légerement, Au moyen de ces précautions, elles prendront racine dans Pespace de deux mois: on les accoutumera en- PEN suite à supporter le plein air; et quand elles auront acquis de. la force, on les mettra chacune sépa- rément dans de petits pots remplis d’une terre molle et marneuse: on les tiendra à l’ombre , jusqu'à ce qwelles aient formé de nouvelles fibres, et on les placera dans une situation abritée , où on les laissera jusqu’à Pautomne. La seconde saison pour planter ces boutures , est vers le commen- cement d’Août; on les place dans des pots , que l’on plonge ou dans une: vieille couche chaude, ou en pleine terre : on les couvre exacte- ment avec des cloches , comme il vient d’être dit, et on les traite comme les premieres. Au moyen de cela , elles pousseront des racines dans lespace d'environ deux mois: mais comme alors la saison sera trop avancée pour les transplanter , il faudra “les laisser dans les mémes pots jusqu’au printems suivant, et les placer sous un chassis de couche en automne, ou elles puissent être à l'abri des gelées, et exposées er plein air dans les tems doux. Au moyen de ce traitement, ellesréus- siront mieux que si elles avoient été soignées plus délicatement. Ces plantes étanttrop tendres pour pouvoir subsister ict en plein air ; il faut les tenir dans des pots , et les mettre à couvert pendant lhiver 3 car, quoique la premiere espete PHY, puisse se conserver dans une situa- tion chaude et abritée dans les an- nées favorables , cependant elle est infailliblement détruite lorsqu'il sur- vient de fortes gelées: mais comme ces plantes n’ont besoin d’aucune chaleur artificielle, on peutles con- server en hiver sous un châssis de couche, tandis qu’elles sont encore jeunes; et quand elles sont devenues plus fortes, on les place dans une orangerie, de maniere qu’on puisse leur procurer de Pair dans les tems doux ; on les traitera comme les autres plantes dures qui viennent des mêmes contrées ; et en été, on les trendra en plein air dans une situa- tion abritée. Avec ces attentions, elles profiteront, et subsisteront plu- sieurs années. Comme ces plantes fleurissenten hiver , elles produisent un bel effet dans l’orangerie , durant cette saison. PHYLLANTHUS. Lin Gen, Plant, 932 ; Laurier maritime. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et des fleurs femelles sur le même pied; le calice dela fleur, dans les deux sexes, est persistant, en clo- che , et formé parune feuille décou- pée en six parties étendues et co- lorées. Quelques personnes pré- tendent qu’elles n’ont point de co- rolle , et d’autres soutiennent qu’elles n’ont point de calice : les fleurs ma- les ont trois étamines courtes réu- P. H 4W 589 nies à leur base , écartées ay sommet, et terminées par des antheres ju- melles ; les fleurs femelles ont un nectaire angulaire qui entoure le germe. Ce germe est rond, et atrois angles ; il soutient trois siyles éten- dus , et couronnés par des stigmats obtus, et devientensuite une capsule ronde, à trois sillons et A trois cel- lules qui renferment chacune une semence simple et ronde. Ce genre de plantes estra ngé dans la troisieme section de ta vingt- unieme classe de LINNEE, dans la- quelle sont comprises celles qui ont des fleurs males et femelles sur le même pied, et dont les fleurs males ont trois étamines. Les especes sont : 1°. Phyllanthus foliis lanceolatts, serratis, crenis floriferis. Hort. Clif: 439. Roy. Lugd.-B. 209; Phyllanthus avec. des feuilles en forme de lance, et sciées, sur les bords desquelles croissent les fleurs, Phyllanthus Americana planta, flores è singulis foliorum crenis proferens. Hort. Amst. 1. p. 199.-f. 102. Seb. Ehes. Te ps 21» 8,136 f. 2.Catesb, Car. 2. p. 26. f.263 Phyllanthus d’Amc- rique, dont les fleurs naissent sur chaque dentelure des. feuilles, Phyllanthus foliis latioribus, utrinquè crenatis, Epiphyllanthus , acuminatis , apicem versus Brown. Jam. 188. Filici-folia Hemionitidi affinis Ame- ricana Epiphyllanthos , angustiori et $90 PHY longiori folio , ramosa, caulescens. Pluk. Alm. 134.t.247.fi 4. et 1, 36. f. 7. Xylophylla latifolia, foltus lanceo- latis, ramis teretibus. Lin, Syst. Plant. tom. 1, p."741. Sp. 2. Syst. Veget. Mur- ray. ed. 14. pag. 296. Sp. 2. Mant. DES | 2°. Phyllanthus Nirurt , foliis pinna- tis, floriferts, caule herbaceo, erecto. Flor. Zeyl, 331. Hort. Ups. 282 ; Phyllan- thus à feuilles ailées, produisant des fleurs, avec une tige droite et her- bacée. — Phyllanthus foliis alternis, alternatim pinnatis , floribus dependentibus ex alis foliorum. Hort. Cliff. 440. Urinaria Indica, erecta , vulgaris. Burm. Zeyl. 230. t. 93. f. 2. Herba mæroris alba. Rumph. Amb. Op: 4T. 2.17. Le Fruticulus capsularis We caperaies 5 Casiæ Poetarum foliis brevioribus. Pluk, Alm, 159. t. 183. f.5. Niruri Barbadense , folio ovali, sub- tus glauco , petiolis florum brevissimis. Martyn. Cent, 9. tab. 9; Phyllanthus des Barbades, dont les feuilles sont ovales, et d’une couleur grise en- dessous , avec de courts pédoncules aux fleurs. Bois à enivrer. Kirganeli Rheed. Mal, 10, p. 29. f. 15. Raw Dendr. 29. 3°. Phyllanthus Emblica, foliis pin- natis , floriferis , caule arboreo , fructu baccato. Flor, Zeyl. 233. Mat. Med. 199, Phyllanthus avec des feuilles ailées , qui produisent des fleurs, PHY unetige d'arbre , et un fruiten a de baie. Myrobalanus Emblica. Bauh. pin. Rheed. 445. Rumph. Amb. 7. p. HAT Blackw. t. 400. Nelli-Carmarum. Rheed. Hort. Mal. Te p. 69. t.38. Raï Hist.-1156. Nellika. Zan. Hist. 159. t. 61. La premiere espece croit naturel- lement sur des rochers qui bordent la mer dans toutes les Isles de l’A= mérique, où les habitans lui don- nent le nom de Laurier Maritime. On ne la trouve pas souvent dans les campagnes, ce qui fait qu’elle est très-rare en Europe; ses racines s’enfoncent si profondément dansles crevasses des rochers, qu’il est pres-" que impossible de les transplanter, et il est trés-difficile de les multi- plier par semences. Si elles ne sont pas mises en terre aussi-tôt qu’elles sont mûres , elles ne levent point , et la plus grande partie avorte. Il y avoit autrefois une de ces plantes dans les jardins de Hampton-Courr (Maison Royale de plaisance , a dix milles de Londres); mais elle y a péri avec beaucoup d’autres, par ’igno- rance des Jardiniers. J’en at aussi vu une dans les jardins d'Amsterdam. Cet arbre s’éleve, avec une tige ligneuse , à quinze ou seize pieds de hauteur ; ses feuilles sont placées sans ordre; elles ont cing ou six pou- ces de longueur, et sont unies et épaisses ; les fleurs sortent sur le 5 P Hi: ¥i bord des feuilles , et principalement vers le haut, où elles sont placées très-près les unes des autres ; de mag niere qu’elles font une espece de bordure qui produit, avec le vert Juisant des feuilles , un très-bel effet. Ces feuilles conservent leur verdure toute l’année, ce qui rend ces plan- tes plus estimables et plus précieu- ses. Il faut les terir en hiver dans une serre de chaleur modérée , sans quoi on ne pourroit les conserver en Angleterre. On peut les laisser en plein air, pendant l'été , dans un abri chaud : enlestraitant ainsi, on les a tenues en grande vigueur dans le jar- din de Botanique d'Amsterdam (1). Niruri. La seconde espece est originaire de la Barbade , où elle est tès-commune. Je Vai vu pousser trés-souvent dans des caisses rem- plies de terre qu’on m’envoyoit de cette Isle: elle est annuelle, et ses semences sont lancées ‘au loin par Pélasticité de leurs capsules: elle se multiplie aussi de cette maniere-en Angleterre ; car ses semences étant tombées dans quelques pots placés dans la serre chaude , elles pousse- rent sans aucun soin, Cette espece a une tige herbacce, d’un pied et demi de hauteur , et divisée en plusieurs branches garnies de feuilles longues, (1) Nota. Cette espece est donnée dans le Système Végétal , sous le titre de Xylo- phylla latifolia. PY 59% ailées ; et composées d’un grand nombre de lobes ovales, d’une cou- leur grise en-dessous , et d’un vert brillant en-dessus. Ces lobes se rap= prochent et se rétrécissent chaque soirée ; ils ont leur partie inférieure tournées en-dehors: les fleurs sont produites en-dessous dans la lon- gueur dela côte du milieu, et pen- chent vers le bas ; quelques-unes sont mâles, et d’autres femelles , et elles sont entremélées sur la même plante. Ces fleurs sont. découpées sur leurs bords en six segmens colo- rés. Quelques personnes donnent à ces segmens le nom de pétales ou corolles , et d’autres regardent ces fleurs comme à pétales. Les fleurs males ont chacune trois étamines : les femelles ont un style simple, qui soutient un stigmat divisé en trois parties ; elles sont remplacées par des capsules rondes, et à trois cel- lules, qui renferment chacune une semence. La plante fleurit ordinaire- ment depuis le mois de Juin jus- qu’en Octobre , et ses semences mürissent successivement, Emblica. La troisieme espece est le Nelli-Camarum de l'Hortus Mala- baricus , et la Nux Emblica des Apo- thicaires; elle croitnaturellement sur la.cote de Malabar, où elle s’éleve en tige d’arbre a la hauteur de douze ou quätorze pieds ; mais en Europe, elle ne parvient qu’à la moitié de cette hauteur; elle pousse plusieurs $92 PES branches latérales, garnies de feuilles étroites et ailées; mais comme elle n’a encore produit ni fleurs ni fruits en Angleterre , je ne puis en donner une plus ample description. Cette troisieme espece SE multi- plie par semences : quand on peut s’en procurer des contrées où elle croit naturellement, on les répand sur une couche chaude ; et, lorsque les plantes qui en proviennent sont en état d’être enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere; on les plonge dans une couche chaude de tan; on les tient à l'ombre , et on les arrose jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : après quoi on les tient constamment dans la couche de tan de la Serre chaude, où on les traite comme les autres plantes quiviennent des mêmes con: trées ; au moyen de cela, on les conserve plusieurs années : mais elles font peu de progrès. Les autres especes dont on à fait mention dans’ plusieurs éditions de cet ouvrage , et qui ont été jointes à ce genre , sont actuellement placées sous le titre Andrachne. PHYLLIS. Lin. Gen. Plant. 296. Buplevroides. Boërrh. Ind. Alt, 71. Valerianella. Dill. Hort. Elth. 405. Simpla Nobla; la Belle-Feuille, Caracteres, Le calice est fort petit, ét composé de deux feuilles pos- PHY tées sur le germe; la corolle a cing pétales obtus, en forme de lance, et tournés en arriere: la fleura cinq étamines courtes , et semblables à des poils, foibles, etterminées par des antheres oblongues; le germe, qui est placé sous la fleur , n’a point: de style , mais il est couronné par deux stigmats en forme d’aléne, ré- fléchis et velus, Ce germe se change dans la suite en un fruit oblong et - angulaire, qui contient deux semen- ces paralleles , courbées en-dehors , plates en-dedans , et larges au sommet. . Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la cinquieme classe de LINNÉE, avec celles dont les fleurs ont cing étamines, deux styles ou stigmats. Nous ‘navons à présent qu'une espece de ce genre dans les jardins anglois. Phyllis Nobla, stipulis dentaris. Prod. Leyd. 92. Hort. Cliff. 87. Hort. Ups. 57. Kniph. cent. 5.2.66 3 Belle- Feuille avec des stipules dentelées. Valerianella Canariensis frutescens , Simpla Nobla dicta. Dill, Elth. 405. t. 299. f. 386, Buplevroides , qua Simpla Nobla Ca- nariensium. Pluk, Boérrh. Ind. Alt. 1. p. 72 ; Oreille de Lievre ou Simpla Nobla des La Belle- Feuille. Buplevroides que arbor umbellifera. Watth. Hort. 11. f. 6. Canaries, Cette PHY Cette plante croît naturellement dans les Isles Canaries, d’où ses se- mences ont été autrefois envoyées en Angleterre ; elle s’éleve à la hau- teur de deux ou trois pieds, avec une tige molle Warbrisseau , gueres plus grosse que le doigt, d’une cou- Jeur herbacée, et remplie dé nœuds ; vers le sommet de cette tige sortent plusieurs branches latérales, garnies de feuilles en forme de lance, de quatre pouces environ de longueur sur presque deux de large au milieu, mais plus étroites , et terminées en pointe à chaque extrémité, d’un vert luisant en-dessus, d’un vert pâle en- dessous, et fortifiées par une grosse cote qui en occupe le milieu, etde laquelle partent plusieurs veines profondes qui coulent vers les bords. Ces feuilles sont, pour la plupart; placées par trots autour des branches, auxquelles elles sont sessilés : les fleurs , qui naissent en panicules lé- ches, sont petites d’abord , d’une couleur herbacée ; mais d’un brun foncé ou usé avant de se flétrir, dé- coupées en cing parties à leur base, ot elles sontjointes , et qui tombent sans se séparer; ce qui fait qu'on doit les regarder comme monopé- tales ; leurs segmens sont réfléchis en arriere, de maniere qu'ils cou- vrent le germe, qui est placé sous la fleur, et qui devient ensuite un fruit court, turbiné, obtus, angulaire, et divisé , lorsqu’il est menu , en deux Tome FV. et ‘993 parties , dont chacuhe forme une semence convexe en-dehors, et an- gulaire. Cette plante fleurit en Juin, ét ses semenees mirissent en au- tomne, On la multiplie par ses graines, qu'on: répand sur une plate-bande de terre fraiche et légere vers la fin de Mars. Les plantes poussent au commencement de Mai; et quand elles sont en état d’être enlevées , on les met dans des: pots séparés, et on les tient à Pombre, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, après quoi on les place dans une situation abritée, et -exposée au soleil du matin, En été, on les arrose souvent; et en hiver , on les met a l’abri des gelées, en leur pro- curant autant d'air qu'il est possible dans les tems doux. Ces plantes fleu- rissent au printems de las seconde année. On peut en placer quelques- unes efi pleine terre, où elles perfec- tionnent leurs semences beaucoup mieux que si elles étoient restées en pot. Comme ces plantes ne se conser- vent gueres en bon état que quatre ou cing ans, il sera prudent d’en élever a tems une bonne quantité de jeunes, pour remplacer les anciennes. Elles conseryent pendant toute l’année leurs feuilles, qui sont larges , d’un vert Iuisant, et qui ont une belle apparence en hiver. C’est en cela que consiste toute leur beauté ; cag FF£f 594 PHY leurs fleurs n’ont rien de remar- quable, PHYSALIS. Lin. Gen. Plant. 223. Alk:kengi, Tourn. Inst. R. H. 150. tab. 643 Cerise dhiver. Alkekenge. Co- queiet. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, gonflé, persistant, et formé par une feuille a cinqangles,etdécoupée au sommet en cinq pointes aiguës ; la corolle est monopétale , et en forme de roue elle a un tube court, avec un large bord acing angles, etplissé. La fleur a cinq petites étamines en forme d’alêne, jointes ensemble, etterminées par des antheres ¢rigées ; son germe est rond, et soutient un style mince , et couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change dans la suite en une baie presque globulaire , à deux cellules, et ren- fermée dans un calice large et gon- flé; chaque cellule est remplie de semences applaties et en forme de rein. Ce genre de plantes estrangé dans la premiere section de la cinquieme classe de LiInNEE , qui renferme celles dont les fleurs ont cing étami- nes et un style. Les especes sont: 1°. Physalis Alkekengi, foliis geminis, integris., acutis, caule herbaceo , infernè sub-ramoso. Lin, Sp. Plant. 262. Mar. Med. p. 65; Alkekenge avec deux feuilles à pointe aiguë, placées sur PH ¥ chaque nœud, et une tige herbacée qui produit des branches depuis sa base. : Alkekengi officinarum. Tourn. Inst. R.H.151 ; Cerisier d’hiver ou Alké- kenge des boutiques , ox Co- queret. Physalis Halicacabum. Scop. Carn. ed, 2. n. 286. Solanum Vesicarium. Bauh, Pin, 166. Dod. Pempt. 45 4. 2°. Physalis viscosa , foliis geminis », repandis , obtusis , sub-tomentosis , caule herbaceo , supernè paniculato. Lin, Sp. 261. Jacq. Hort. f. 136 ; Physalis avec des feuilles placées par paires, ob- tuses et un peu velues, et une tige herbacée, et terminée par une pa~ nicule. Alkekengi Bonariense repens , bacca Alkekenge de Buenos, rempant, produisant des: baies visqueuses et turbinées. 3°. Physalis Pensylvanica , radice perenni , caule procumbente , foliis ova- turbinata viscosa 3 tis , acute dentatis , petiolis longissimis 3, Physalis avec une racine vivace , une tige trainante , etdes feuilles ovales , sciées en dentelures aiguës, et pos- iées sur de très-longs pétioles. Alkekengi Virginianum , perenne » majus, flore lutee amplo , fructuminimo» Rand. Ace. Phil. n. 399; le plus grand Alkékenge de Virginie , vivace ; avec une grosse fleur jaune, et un peut fruit. 4°, Physalis Virginiana , caule ker~ PHY baceo, foltis ovato-lanceolatis , acute den- tatis. Tab, 206. fig. 1 3 Physalis avec une tige herbacée , des feuilies ova- les, en forme de lance, et à dente- lures aiguës, 5°. Physalis Curassavica, caule suf- fruticoso , foliis ovatis , tomentosis, inte- gerrimis. Vir. Cliff. 16. Roy. Lugd.-B. 426; Physalis avec unetige d’arbris- seau, et des feuilles ovales , coton- neuses et entieres. Alkekengi Curassavicum , foliis Ori- gani , incanis , flore fusie sulphureo , fundo purpureo, Boërrh. Ind, Alt. 2. Pr. 66; Alkékenge de Curacao, à feuilles blanches d’Origan, avec une fleur d’une couleur de soufre rouillé, eta fond pourpre. Solanum Vesicarium Curassavicum , Solano antiquorum simile, foliis Origani sub-incanis. Moris. Hise. rH a 27e Pluk. Alm, 352. 6°. Physalis somnifera, caule fruti- coso , ramis rectis , floribus confertis. Lin. Sp. Plant. 1803; Physalis à tige d’arbrisseau , avec des branches éri- gees, et des fleurs rassemblées en paquets. Physalis caule fruticoso , tereti, foliis oputis , integerrimis , floribus confertis. Hort. Cliff. 62. Roy. Lugd, - B. 426. Alkekengi fructu parvo , verticillato. Tourn. Inst, 151; Alkékenge à petits fruits verticillés. Solanum somniferum , verticillatum. Bauh. Pin. 166, Pan Sos - Solanum somniferum. Clus. Hist. 2. p. 85. 7°. Physalis flexuosa , caule fruti- coso , ramis flexuosis , floribus confértis, Lin. Sp. Plant. 182; Physalis avec une tige d’arbrisseau , des branches flexibles, et des fleurs rassemblées en paquets. AT Baccifera Indica , floribus ad folio- rumexortus , fructu sulcato, decapyreno, Raï Hist. 1632; Plante des Indes, produisant des baies avec des fleurs qui sortent des feuilles , et un fruit sillonné’, qui renferme dix se- mences. Pevetti, Rheed. Mal. 4. p. 113. f 55. 8°. Physalis arborescens, foliis ovato= lanceolatis, integerrimis , oppositis, caule fruticoso , tab. 206. fig. 2 5 Physalis à feuilles ovales, en forme de lance , entieres et opposées , et à tige d’ar- brisseau. Alkekengi Americanum arborescens , fructu spherico rubro, vesicé atro-pur- pure. Houst. MSS. ; Alkckenge d'Amérique en arbre, avec un fruit rouge et sphérique , et une vessie d’un pourpre foncé. 9°. Physalis ramosa ramosissima , foliis villoso- viscosis , floribus pendu- lis, Lin, Sp. Plant. ; Physalis le plus branchu , avec des feuilles velues et visqueuses, et des fleurs pendantes, Physalis pubescens. Lin. Syst, Plant, tom. 1. p. §09. Sp. 10. Alkekengi Virginianum fructu luteos à F fff ij $96 PHY Tourn. Inst: 151 ; Alkékenge de Vir- ginie , a fruit jaune. Solanum Vesicarium Virginianum : procumbens, annuum , folio lanuginoso. Moris. Hist, 3. pa 527.9. 13 13 1. 34: 210% Physalis Dir ramosisst- ma , ramis angulatis, glabris , foliis ova- tis, dentatis, Lin... Sp.» Plant. Kniph. cent. 7. n, 72; Physalis le plus branchu, avec des branches unies et angulaires, et des feuilles ovales et dentelées. Solanum Fesicarium Indicum, Bauh, Pin. 166, | Alkekengi Indicum majus. Dast. V5 1 3 Indes. Halicacabum. sive, Solanum Indicum, Cam. Hort. 70. t..17. Tourn. grand Alkckenge des 11°. Physalis minima, ramosissinid, foliis ovatis , acuminatis, sub-dentatis , petiolis longioribus ; Physalis fort petit et branchu, avec des feuilles ovales, à pointe aigue , un peu dentelées, et postées sur de plus longs péuoles. Alkekengi Indicum minimum , fructu virescente. Tourn, Inst. 151; le plus petit Alkckenge des Indes, à fruit verdatre. Solanum KE lieu minim mum. Herm. Lugd, - 9. fe 57% Sabb. Hort, 2. fi 64 . Pee-Inota-Inodien, Rhe:d. Mal, 10, £, 140. f. 71. 12°, Physalis patula, ramosissima patula , ramis angulatis , glabris , foliis 262+ PHY lanceolatis , pinnato-dentatis ; Physalis branchu et étendu , dont les bran- che sont lisses et angulaires, les feuilles en forme de lance , et dé- coupées en especes de lobes, 23°. Physalis villosa , ramosissima , ramis villosis , foliis ovatis , acuminatis, serrato-dentatis ; Physalis très-bran- chu, avec des branches velues, des feuilles ovales, à pointe aiguë , et dentelées en forme de scie. Alkekengi Americanum annuum , ra- mosissimum ; villosum , fructu rotunda , è luteo virescente, Houst. MSS, ; Alké- kenge d'Amérique, annuel ;. très- branchu , et velu, ayecun fruitrond, et d’un jaune verdatre. | 14°. Physalis cordata, caule erecto , ramoso , foliis ovatis, serrato-dentatis , petiolis pedunculisque longissimis ; Phy- salis avec une uge érigée et bran- chue , des feuilles ovales , dentelées et scices , des pétioles et des pédon- cules tres-longs. Alkekengi Americanum annuum’, La- mit folio , fructu cordato. Housr. MSS,3 Alkékenge d'Amérique, annuel, à feuilles d’Ortie morte , avec un fruit en forme de cœur. 15°. Physalis maxima , caule erecto , ramoso , foliis ovato-lanceolatis , visco« Physalis avec une tige droite et branchue , des feuilles ovales en forme de lance, et visqueuses, et un gros fruit en s, fructu maximo , cordato ; forme de cour. Alkekengi Americanum annuum y EH Y¥ maximum , viscosum, Houst. MSS. ; “Alkékenge d'Amérique 3 âne} ; tres-grand’, et visqueux. 16°, Physalis Peruviana , erecto , ramoso, ramis angulatis, foliis cattle sinuatis , calycibus acutangulis ; Phy- salis avec une tige érigée et bran- chue, des branches angulaires » des feuilles sinuées , et des calices à an- gles aigus. 2 Alkekengi amplo flore violaceo. Feuill, Obs. 724; Alkekenge avec une grosse fleur violette, 2 La premiere espece est lA/ke- kenge commun, dont on fait usage en Médecine ; elle ‘croît naturelle: ment en Espagne et enltalie ; et on la cultive depuis long-tems dans les jardins anglois : ses racinés sont vi- vaces, et rempent à une grdnde 'dis- tance au-dessous de la surface de la terre , si'elles ne sont pas résserrées ; elles poussent au printenis plusieurs tiges de plus d’un pied de hauteur, et garnies de feuilles de différentes formes’: quelques-unes sont angu- laives et obtusés 5 d’autres” oblongues et à pointe aiguë ; mais elles sont toutes! d’un vert fonce: sont elles sortent généralement par pai- res du même nœud sur le même côté de la tige; et' sont supportées par de longs pétioles. Les fleurs paissent aux aisselles des tiges, sur de minces pédoncules; elles ont un pétale blanc, dont le tube est court et découpé sur ses bords en cing an- P HY 597 gles ‘étendus: dans le centre du tube est placé un germe rond , que soutient un style mince, couronné par un stigmat obtus ; ce style est accompagné de cinq étamines de la mème longueur, et terminées par desantheres jaunes , oblongues , éri- gces et jointes ensemble. Ces fleurs paroissent en Juillet, et produisent des baiés rondes à-peu-près de la même grosseur d’une petite cerise , et renfermées. dans une vessie gon- fée, qui devient rouge en automne, et qui s'ouvre MS son extré- mité , et laisse voir ie oe rouge , molle , charnue, et remplie de se- mences plates eten forme de rein; bientot après la maturité du fruit, les tiges périssent jusqu’à la racine. ‘Cette plante se multiplie aisément par semences, ou par la division de ses racines. Cette derniere mé- thode , quest Ia plus prompte, est généralement pratiquée, Ces racines peuvent être divisées et transplan- tées en tout tems , cepts que les tiges sont Hétries , jusqu’à ce que les racines commencent à repousser au printems. Elles doivent être placées à l'ombre, et resserrées ; sans quoi elles s’étendroient à une grande dis- tance de la premiere année: et , lors- que les uges sont éloignées les unes des autres., elles n’ont point d'appa- rence; elles ne deviennent belles qu’en automne, lorsque leurs ves- sies et les fruits sont devenus rouges, 598 PHY Les feuilles de ces plantes sont rafraichissantes , et de la nature de celles dela Morelle commune ; ses baies sont diurétiques , et particulierement propres contre la gravelle et la pierre. Plusieurs observations ont prouvé qu’elles ont la propriété de chasser une grande quantité de gravier, et qu'elles réussissent souvent dans des circonstances où d’autres remedes ont été sans succès. Ces baies, bouil- lies dans du lait avec du sucre , gué- rissent les chaleurs d’urine , qu’elles teignent alors en rouge; elles font aussi cicatriser les ulceres des reins et de la vessie (1). Viscosa. La seconde espece se trouve à Buenos-Ayres: elle a une racine rempante , au moyen de la- quelle elle se multiplie considéra- blement; elle pousse un grand nom- bre de tiges lisses, d’un pied environ de hauteur, et divisées vers le som- met en petites branches rempantes, et garnies de feuilles en forme de cœur , ou ovales, de trois pouces environ de longueur sur deux de largeur à leur base , entieres, rudes (x) Les baies de l'Alkékenge sont regar- dées comme apéritives, et comme très-diu- rétiques : on en prépare un vin qui a une grande réputation pour chasser les graviers des reins et de la vessie, et pour faire écou- ler les eaux des hydropiques. Ces fruits entrent dans la composition du Syrop de Chicoreé de Charas. P HOY au toucher, d’un jaune pale et ver~ datre, alcernes, et postées sur des petioles assez longs et rudes : ses fleurs sortent des aisselles des tiges vers le sommet, sur des pédoncæ les longs et nrinces ; elles sont d’un jaune sale avec un fond, pourpre : elles paroissent dans les mois de Juin et Juillet, et produisent des baies visqueuses , à-peu-près de la mème grosseur que celles de l’espece commune , d’un jaune herbacé 4 et renfermées dans des vessies gon- flées et d’un vert clair. Cette plante se multiplie aisément, en divisant ses racines au printems ow en automne ; mais comme elle est trop tendre pour subsister en plein air pendant l’hiver en Angteterre , il faut la planter dans des pots, et la tenir à l’abri sous un châssis de cou- che en hiver , où elle puisse jouir de Pair dans les tems doux. Pensylvanica. Les semences de la troisieme espece m’ont éte envoyées dela Virginie, où elle croit naturel- lement : elle a une racine vivace et une tige annuelle ; mais ses racinesne rempent pas dans la terre comme celles des deux précédentes : ses tt- ges , longues de deux pieds , restent couchées sur la terre, si on ne leur fournit pas un soutien ; elles sont garnies de feuilles ovales , de trois pouces de longueur sur deux et demi de large, alternes , portées par de longs péuoles, d’un vert pâle, et PHY sciées à dentelures aiguës sur feurs bords: ses fleurs sortent aux aisselles de la tige sur de fort longs pédoncu- les ; elles sont plus larges que celles de l’espece commune , et d’un jaune pale: elles sont remplacées par de fort petites baies jaunâtres , qui mu- rissent en automne , quand Pannée est chaude; mais dans des étés froids, et humides , elles acquierent rare- menttoute leur perfection. On multiplie cette plante par ses graines , qu'il faut semer'sur une plate-bande chaude vers la fin de Mars. Quand les plantes poussent, on les éclaircit dans les endroits où elles sonttrop serrées, et on lestient nettes de mauvaises herbes jusqu’en automne, pour les transplanter alors dans une situation chaude , où elles résisteront à des hivers doux : mais les fortes gelces les détruisent , si elles ne sont pas abritées. Virginiana. Les semences de la quatrieme espece m'ont été envoyées de Philadelphie par le Docteur BEx- SIL, qui Pa découverte dans ce pays; elle a une racine vivace , composée de fortes fibres , de laquelle sortent deux ou trois tiges velues, de neuf ou dix pouces de hauteur, et divi- sées en plusieurs branches garnies defeuilles ovales, en forme de lance, dun vert pâle, velues, d’environ deux pouces et demi de longueur sur un et demi de large, sciées en dentelures aiguës sur leurs bords, PHY 599 postées sur de courts pétioles, etal- ternes: les fleurs , qui sortent sur le côté des branches, à la base des pé- uoles des feuilles , ont des pédoncu- les longs et minces; leurs tubessont fort courts, mais plus élargis que ceux de la plupart des autres especes de ce genre: ces fleurs sont d’une couleur de soufre , et marquées d’un pourpre foncé dans le fond; elles paroissent en Juillet, et sontrempla- cées, dans les années chaudes , par des baies ovales et jaunatres, qui mûrissent en automne. Cette espece peut être multipliée par semences , comme la troisieme , et les plantes quien proviennent, exigent leméme traitement. La cinquieme espece, quiest ori- ginaire de Curacao, en Amérique, a une racine vivace et rempante, qui produit plusieurs tiges minces, dun pied environ de hauteur , un peu ligneuses , mais qui durent rare- ment plus de deux ans: ses feuilles sont alternes , et placées sur de courts pétioles; elles ont deux pou- ces de longueur sur un et demi de large : les fleurs sortent des aisselles de la tige vers le sommet, sur des: pédoncules courts et minces ; les co- rolles sont ovales, cotonneuses , pe- tites , et de couleur de soufre , avec un fond d'un pourpre foncé ; elles paroissent en Juillet et Aout, mais elles produisent rarement des baies en Angleterre, 600 P HAY. Onnemultiplie gueres cette plante qu'en divisant ses racines au prin- tems. Comme elle est trop tendre pour subsister pendant l’hiver en Angleterre, sans le secours d’une chaleur artificielle, il faut la tenir, durant cette saison, dans une serre tempérée ; mais pendant les mois de Juillet, Août et Septembre, on peut Pexposer en plein air dans une situation chaude. Somnifera, La sixieme espece , qui croit naturellement en Candie, en Sicile et en Espagne, s’éleve , avec une tige d’arbrisseau , à. pres de trois pieds de hauteur , et se divise en plusieurs branches érigées, cou- vertes d’un duvet laineux , et garnies de feuilles ovales, en forme de lance, de trois pouces à-peu-près de lon- gueur sur, un et demi de large au milieu , cotonneuses, et postées sur de courts pctioles : ses fleurs sortent en paquets des parties latérales des branches ; elles sont petites, d’un blanc herbacé , très-sessiles , et pro- duisent des baies presque aussi grosses que celles de la premiere espece, et qui deviennent rouges en mirissant. Cette plante fleurit dans les mois de Juin et Juillet, et ses baies mürissent en tomne. On la multiplie par ses graines, au- qu'on peut semer sur une terre le- gere au commencement d'Avril, Quand les plantes sont païvenues à BEA la hauteur de deux ou trois pouces, on les enleve avec précaution ; on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre de jardin potager: on les tient à l’om- bre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les place ensuite dans un endroit où elles puis= sent rester jusqu’au commencement d'Octobre , pour les renfermer alors dans lorangerie ; car elles sont trop tendres pour subsister en plein air pendant l'hiver, Ainsi, on doit les traiter comme les autres plantes de lorangerie, en observant de les arroser très-légerement en hiver. Elles subsistent plusieurs années , si elles ne sont pas conduites trop déli- catement. Flexuosa. La septierne espece naît sans culture sur la cote du Malabar et au Cap de Bonne- Espérance $ elle s’éleye à la hauteur de cing où six pieds , et produit des branches longues , flexibles, couvertes d’une écorce grise, et garnies de feuilles oblongues , ovales, et souvent op- posées, quelquefois placées par trois autour des branches , et sessiles: les fleurs sortent en paquets aux ailes des feuilles ; elles sont petites, dun jaune herbacé , et produisent des baies rondes, purpurines, et à dix cellules, quirenferment chacune une semence. Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et Août; mais ses baies ne muürissent point en Angleterre 3 PH W Angleterre, à moins que la saison ne soit très-chaude. On muluplie cette espece par ses graines, qu'il faut semer sur une couche de chaleur modérée, en ob- servant de les tenir à l'ombre jus- qu’à ce qu’elles aient poussé ; alors on leur donne de lair chaque jour dans les tems chauds, pour les em- pécher de filer, et on les traite comme les autres plantes exotiques. Quand elles ont atteint la hauteur de trois ou quatre pouces, on les enleve avec précaution; on les met chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre I¢gere et marneuse ; on les place sous un vitrage de vieille couche, et on les tient à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; en- suite on les accoutume par dégrés à supporter le plein air, auquel on Jes expose tout-à-fait en Juillet, en les plaçant dans une situation abri- tée, où on les laissera jusqu’à la fin de Septembre, pour les transporter alors à labri, Durant le premier hi- ver, on les tiendra dans une serre de chaleuf modérée ; mais quand elles ont une fois acquis de la force, elles peuvent subsister pendant Phi- ver dans une bonne orangerie. Arborescens. La huitieme espece a été découverte a Campeche par le Docteur Housroun, qui a envoyé ses semences en Angleterre ; elle a que tige d’arbrisseau de douze pieds Tome V. PH ¥ 604, de hauteur , et divisée vers son som- met en plusieurs petites branches , couvertes d’une écorce grise et ve- lue , et garnies de feuilles ovales et en forme de lance, dont celles du haut sont opposées, et celles du bas alternes , et de trois à quatre pouces de long sur deux de large au milieu, terminées en pointe à chaque extré- mité, d’un vert pale et cotonneux: ses fleurs sortent des aisselles des tiges vers l’extrémité des branches, quelquefois seules , et quelquefois deux ensemble sur le même nœud, opposées , et postées sur des pédon- cules courts et penchés; elles sont petites, d’un jaune pale, salé et pourpre au fond , et sont rempla- cées par de petites baies rouges, sphériques, ei enfermées dans une vessie ovale, et d’un pourpre foncé, Ces fleurs paroissent dans les mois de Juin et Juillet ; mais elles ne pro- duisent des baies que dans les an- nées très-chaudes. . On peut multiplier cette espece par semences, comme la précé- dente, et les plantes exigent le même traitement: mais comme elles sont moins dures, il faut les tenir en hi- yer dans une serre médiocrement chaude, et au milieu de Pété, les placer dans une situation abritée, où on les laisse pendant trois mois : car, si on les tenoit toujours renfer- mées dans la serre , elles fileroient, et ne fleuriroient point, On peut Gggg 602 PHY aussi en faire des boutures, qui prennent aisément racine , en les plantant dans des pots au printems et en été, et en les plongeant dans une couche de chaleur tempérée. On les traite comme celles de la sixieme espece. Ramésa. La neuyieme est une plante .annuelle qu’on rencontre dans la Virginie : elle pousse des branches près de la terre, qui s’é- tendent fort loin, et se couchent souvent; elles sont angulaires, rem- plies de nœuds, et sous-divisées en plusieurs autres plus petites , garnies de feuilles velues , visqueuses, pres- qu’en forme de cœur , postées sur des pétioles assez longs , de trols pouces enyiron de longueur sur presque deux de large , et hachées en dentelures aiguës sur leurs bords > les fleurs sortent des parties latérales des branches sur des pédoncules courts, minces, et penchés ; elles sont d’un jaune herbace , et ont une tache foncée dans le fond ; à ces fleurs succedent de grosses vessies gonflées , et d’un vert clair, quiren- ferment des baies aussi grosses que des Cerises ordinaires , et jaunatres lorsqw’elles sont mûres. Cette plante fleurit dansles mois de Juin et Juil- let, et ses baies mürissent en ‘au- tomne. Quand on permet à ces graines de se répandre , elles produisent au printems des plantes qui n’exigent PEN aucun autre soin que d’être éclair- cies et tenues nettes de mauvaises herbes. Si on les seme au printems sur une plate-bande ordinaire, les : plantes leveront fort bien, et n’au- ront besoin d’aucun autre soin. Angulata. La dixieme espece est aussi une plante annuelle, qui croît ‘sans culture dans les Isles de ’ Amé- rique : elle s’éleve avec une.tige droite et branchue à la hauteur de deux ou trois pieds ; ses branches sont lisses, angulaires, et garnies de feuilles en forme de lance , termi- nées en pomte aigue , et fortement dentelées sur leurs bords : ses fleurs naissent vers l'extrémité des bran- ches, sur des pédoncules courts et minces; elles sont fort petites , d’un blanc sale, et produisent des baies aussi grosses que des Cerises ordi- naires, etrenfermées dans une vessie angulaire. Ces baies deviennent d'une couleur jaunätre en muüris- sant. On multiplie cette espece par ses graines , qu’il faut semer sur une couche de chaleur tempérée ; quand les plantes ont fait assez de progrès , on les transplante sur une nouvelle couche chaude , pour les faire avan- cer, et on les traite ensuite comme le Capsicum. Lorsqu’elles sont de- venues fortes et assez dures pour supporter le plein air, on peut les enlever en mottes, etles placer dans une plate-bande chaude, en obsex= P Hoy vant de les arroser , et de les tenir à Pombre jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi elles n’exigeront plus aucun autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Minima. La onzieme espece , qui est aussi originaire de l'Amérique, est une plante annuelle, dont les tiges sont fort branchues, et qui s’é- leventrarement à plus d’un pied de hauteur ; ses feuilles sont ovales, d'un vert foncé, et postées sur de longs pétioles : ses fleurs sont peti- tes, blanches , et placées sur de courts pédoncules ; ses baies sont petites et vertes , lorsqu’elles sont mires. Patula. La douzieme a été décou- -verte à la Vera-Cruz par le Doc- teur Housroux.:Cette plante, qui est basse et annuelle , pousse une uge fort branchue jgétendue et gar- nie de feuilles en Me de lance, cotonneuses , et dentelées profondé- ment sur leurs bords. Ces dentelures sont opposées, et placées réguliere- ment en forme de feuilles aïlées; les branches sont lisses etangulaires; les fleurs sont petites et blanches , et le fruit petit et jaunâtre , lorsqu'il est mur. Villosa. La treizieme espece a été également découverte par le Doc- teur HousToun Cette plante est annuelle, et pousse une tige fort brañchue et velue ; ses à la Vera-Cruz. PHY 60; feuilles sont ovales , à pointe aiguë, et scices sur leurs bords ; ces feuilles sont petites et d’un jaune pale; le fruit est rond, de la grosseur d’une Cerise, et d’un vert jaunâtre lors- qu’il est mür. Cordata. La quatorzieme , que le Docteur HoustToun a aussi décou- verte ala Vera-Cruz, est une plante annuelle, qui pousse une tige droite, branchue, de deux pieds environ de hauteur, et garnie de feuilles ovales, dentelées sur leurs bords en forme de scie , portées sur de longs pétioles, et de couleur pourpre en automne: ses fleurs sont petites, blanches, et soutenues sur de fort longs pédoncules ; à ces fleurs suc- cedent des baies presque aussi gros- ses et de la même forme que les grosses Cerises noires , appelées Ce- rises en coeur, et d’un vert jaimatre, avec quelques rayons pourpre. Maxima, La quinzieme espece 2 encore été trouvée par le même Doc- teur HousToun dans le même pays que la précédente. Cette plante, qui est annuelle , pousse une tige lisse, érigée, branchue, de treis piedseu- viron de hauteur , et garnie de feuilles ovales , en forme de lance, “visqueuses ,,et supportées par de longs pétioles : ses fleurs sont d’un - jaune pâle , et petites; elles sont rem- placées par de gros fruits en forme de cœur, et d’un jaune pale, lors- qu’ils sont murs. Ggegg ij 604 PHY ' Les cing dernieres especes ci-des- sus se multiplient par semences$ comme la dixieme, et elles exigent le méme traitement. Peruviana. La seizieme est origi- naire de la Perse, d’où le jeune DE Jussizu ena envoyé les semences. Cette plante est annuelle, et s’éleve à la hauteur de quatre ou cinq pieds, avec une tige forte, angulaire , her- bacce, de couleur tirant sur le pour- pre, et divisée en plusieurs bran- ches angulaires, qui s'étendent beau- coup de tous côtés, et sont garnies de feuilles oblongues, profondément sinuées sur leurs bords , et d’un vert foncé ; les pédoncules des fleurs sont courts; le calice est large, en forme de cœur, et profondément découpé en cing segmens: les fleurs, qui sont larges , en forme de cloche ouverte, et d’un bleu clair , produisent des baies à-peu-près de la grosseur d’une Cerise ordinaire, et renfermées dans une grosse vessie gonflée , et à cinq angles aigus. Cette plante fleurit en Juillet, et ses semences murissent en automne. Si l’on donne à cesgraines le tems de se répandre, elles produi- sent des plantes au printems suivant; et, en les semantau printems sur une terre riche , elles leveront aisément. Ces plantes peuvent être placées dans les plates-bandes du parterre, où il» faut laisser assez d’espace entrelles ; car, si la terre en est bonne, elles y deviendront très-grosses, PAY Le Pere FEuILLÉE, qui le prei mier a trouvé cette plante en Perse , en a donné la figure et description , et a beaucoup vanté ses propriétés 5 il dit que les Indiens font un grand usage de ses bates, pour chasser le gravier et soulager dans les réten- uons d'urine ; il donne la maniere d'en faire usage , qui consiste à broyer quatre ou cing baies dans de Peau commune ou dans du vin blanc, que l’on fait boire au malade. Il as- sûre que le succès de ce remede est étonnant. | PHYTOLACCA. Tourn. Inst. R. H. 299. tab. 154. Lin. Gen. Plant. y21. Cette plante est ainsi appelée de qu, une plaiteet aque cou- leur, parce qu’on en fait un rouge couleur de laque ; Morelle ou Raisin d'Amérique. Caracteres. Lay fleur n’a point de pétales, suivant quelques-uns , et point de calice, suivant d’autres, parce que l’enveloppe des parties de la génération étant colorée , ces der- niers la regardent comme la corolle. Cette enveloppe est composée de cinq feuilles ou pétales ronds , con- caves, étendus et persistans ; la plu- part des fleurs ont dix étamines aussi longues que tes pétales, et termi- nées par des antheres rondes; elles .ont dix germes comprimés , orbi- culaires, joints ensemble en-dedans, mais séparés au-dehors, et sur les: # PH" quels sont situés dix stylesfort courts, réfléchis et couronñés par des stig- mats simples. Ces germes se chans gent, quand la fleur est passée, en une baie comprimée, orbiculaire, sillonnée par dix rainures profon- des, et à dix cellules quicontien- nent chacune une semence simple , lisse, et en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans, la cinquieme section de la dixieme classe de LINNEE, qui ren- ferme celles dont les fleurs ont dix étamines et dix styles. Les especes sont: 1°. Phytolacca vulgaris, floribus de- candriis decagynis, Hort. Cliff. 177. Hort. Ups. 117. Gron. Vire. 161. Roy. Lugd.- B. 222. Mar. Med. 118 ; Rat- sin d'Amérique , dont les fleurs.ont dix étamines et dix styles. Phytolacca degandria. Lin. Syst, Plant. tom, 2. p. 406. Sp. 2. Phytolacca Americana , majori fruc- tu. Tourn, Inst, 229 ; Morelle d’Amé- rique avec un gros fruit, ordinai- rement appelée Poche de Virginie. Solanum racemosum Americanum. Pluk. Alm, 353. 1. 225. f. 3. 2%, Phytolacca Mexicana , follis ova- to-lanceolatis , floribus sessilibus ; Phy- tolacca avec des feuilles ovales, en forme de lance, et des fleurs sessiles. Phytolacca octandria. Lin. Syst, Plant. tom. 2. p. 406. Sp. 1. Phytolacca Mexicana , baccis sessi- libus. Hort. Elth. 3183; Morelle du PHY 6o$ Mexique, dont les baies sont ses- siles. Jamma goba. Kemph. Amen. 828, f. 829. 3°. Phytolacca Icosandria, floribus Icosandriis , decagynis. Lin. Sp. 631 3 Phytolacca avec plusieurs étamines fixées au réceptacle. Phytolacca spicis florum longissimis, radice annua. tab. 207 ; Raisin d’A- mérique , avec les plus longues grappes de fleurs , et une racine an- nuelle. 4 Phytolacca dioica, floribus dioicis, caule arboreo , ramoso ; Raisin d’Amé- rique, avec une tige en arbre, et des fleurs males et femelles sur dif- férentes plantes. Vulgaris. La premiere espece croit naturellement en Virginie, en Espa- gne et en Portugal ; elle a une ra- cine fort épaisse , charnue , aussi grosse que latjambe , et divisée en plusieurs fibres épaisses et char- nues , qui pénètrent profondé- ment dans la terre. Quand elles sont devenues grosses, elles poussent trois ou quatre tiges herbacées, de la grosseur d’un gros baton, de cou- leur pourpre , de six ou sept pieds de hauteur, et divisées au sommet en plusieurs branches garnies de feuilles de cinq pouces environ de longueur sur deux et demi de large, rondes à leur base , terminées en pointe , placées sans ordre sur de courts petioles, et d’un vert foncé, 606 P HY qui, en automne, sechange enune couleur de pourpre; les pédoncules sortent aux nœuds des brañches et à leurs divisions; ils ont environ cinq pouces de longueur , sont nus vers la bâse ; et depuis leur milieu jusqu’à l’extrémité ils soutiennent un nombre de fleurs rangées sur chaque côté, comme celles de la groseille commune : chaque fleur, qui est postée sur un pédoncule par- ticulier d’un demipouce de lon- gueur, est composée de cinq pé- tales de couleur purpurine , qui renferment dix étamines et dix styles. Quand ces fleurs sont fanées, le germe devient une baie comprimée à dix sillons et à dix cellules rem- plies de semences lisses. Cette plante fleurit dans les mois de Juil- let et Août; et quand l’année est favorable, ses baies mürissent en automne. 1 On peut la multiplier par ses graines , qu'on seme au printems sur une terre Legere. Quand les plan- tes ont poussé , on les place dans les plates-bandes des grands jardins , en leur donnant beaucoup d’espace pour croître. On ne doit*pas les mettre trop près des plantes, de peur quelles ne les ¢touffent et ne les détruisent , parce qu’elles devien- nent très-grandes, sur-tout dans une bonne terre. Quand elles ont pris racine, elles n’exigent plus aucun autre soin que d’être débarrassées PHA des mauvaises herbes: elles fleuris- sent et produisent leurs fruits en au- tomne ; leurs tiges périssent aux premieres gelées : mais leurs racines subsistent dans la terre , repoussent au printems suivant , ét durent plu- sieurs années, sur-tout quand elles sont plantées dans un sol sec ; car si l'humidité de lPhiver séjournoit autour d’elles , elles seroient bientôt attaquées de pourriture. Comme les fortes gelées les détruisent quelque- fois, il est nécessaire de les cou- vrir avec du terreau ; quoique nos hivers ordinaires ne leur fassent'au- cun tort. PARKINSON prétend que les ha- bitans de l’Amérique Septentrionale font usage du jus de cetre racine , comme d’un purgatif ordinaire, et que deux cuilleréesde ce suc operent et font beaucoupäd’effer. Quelques Charlatans , en dernier lieu, vou- loient guérir des chancres avec les feuilles de cette plante ; mais je ne les ai jamais vu réussir. Les habitans du nord de l'Amérique font bouillir les jeunes rejettons de cette espece , et les mangent en guise d’'Epinars. Le jus des baies teint le papier'et le linge en une belle couleur pourpre; mais elle ne dure pas long-tems. Cependant , si l’on trouvoit le moyen de fixer cette teinture, elle pour- roit devenir très-utile. En Portugal, les Vignerons ont fait usage, pen- dant plusieurs années, du suc ex- PLA primé des baies de cette plante, en le mêlant avec leur yin rouge pen- dant la vendange , pour lui donner une couleur plus foncée ; mais s’ils y en mettoient une trop grande quantité , le vin prendroit un goût fort désagréable. On en a porté des plaintes au Roi de Portugal, qui a ordonné de. couper et détruire les plantes de Phytolacca , avant qu’elles aient produit des baies,afin d’en empêcher lusage à l'avenir , et de rétablir par-la la réputation des vins du pays. J'ai bu de ces vins sans mélange, et les ai trouvés dun gout plus agréable ; mais je ne puis assu- rer que cette prati ait absolu- ment cessé dans ce pays Mexicana. La seconde espece naît sans cuiture dans l'Amérique Espa- gnole. Le feu Docteur .Housroun Va trouvée en grande abondance à la Vera-Cruz, où les habitans en font usage pour la table. Cette plante est bis-annuelle, et ne subsiste gueres plus‘de deux ans. Quand elle fleurit et produit une grande quantité de semences dans la premiere année, elle périt souvent au printems sui- vant: elle a une tige herbacée, de deux pieds de hauteur , de la gros- seur d’un doigt , et divisée au som- met en deux ou trois branches cour- tes, etgarnies de feuiiles ovales en forme de lance, d'environ six pou- ces de longueur sur presque trois de large, et terminées en pointe à PHY 607 chaque extrémité. Leur cote du mi- | lieu est forte, et donne origine à plusieurs nervures transversales , qui se prolongent jusqu'aux bords ; elles sont d’un vert foncé, portées sur des pétioles d’un pouce et demi de longueur, et placées sans ordre sur la tige. Les pédoncules , qui sor- tent sur les côtés des branches op- posés aux feuilles , ont sept ou huit pouces de long; leur base est nue dans la longueur d'environ deux pouces, et le reste est garni de fleurs blanches marquées d’un pourpre rougeatre au milieu, sessiles, et dé- coupées en cinq segmens presque jusqu’au fond: elles ont depuis huit jusqu'à quatorze étamines, et dix styles, et sont remplacées par des baies plates , sillonñées par dix rai- nures profondes, et divisées en au- tant de cellules qui contiennent cha- cune une ou deux semences lisses. « Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et Août , et ses semences murissent sur la fin de Pautomne. Icosandria. La troisieme espece nait spontanément au Malabar, d’où ses semences m'ont été envoyées. Cette plante est annuelle , et périt toujours aussi-tot que ses semences sont mires ; de sorte .qu’en cela elle differe beaucoup de la premiere ; elle s’éleve à la hauteur de deux ou trois pieds, avec une tige herbacée , silonnée par plusieurs rainures dans toute sa longueur ,- et qui prend une 608 PH couleur de pourpre sur la fin de Pété. Cette tige se divise au sommet en trois ou quatre branches garnies de feuilles en forme de lance, de six ou sept pouces delongueur sur presque 3 mers : trois de largeur au milieu, termi-. nées en pointe à chaque bout ; dun vert foncé, postées sur de courts pé- tioles, quelquefois alternes, d’autres fois opposées , et souvent placées obliquement sur les péuioles., Les pédoncules sortent sur le coté des branches opposé aux feuilles; ils ont neuf ou dix pouces de longueur ; leur partie basse est nue, comme dans les autres especes, et le reste est garni de fleurs plus grosses que celles des précédentes , blanches en- dehors , de couleur herbacée sur leurs bords, purpurines en-dedans, et postées sur de courts pédoncules; elles n’ont pas toutes le même nom- bre d’étamines ; quelques-unes men ont que huit , et d’autres neuf ow onze, qui sont terminées par des antheres rondes. Les fleurs sont rem- placées par des baies molles, com- primées , orbiculaires , divisées en- dehors en dix sillons profonds , et en-dedans en autant de cellules , dont chacune contient une semence lisse et d’un noir luisant. La grappe de fleurs est fort étroite au sommet, où elle estordinairement inclinée. Cette plante fleurit dans les mois de Juillet et Août; ses semences murissent en automne, et Ja plante périt bientôt après. PAU Les baies de cette espece sont fort succulentes, et leur suc teint le pa- pier et le linge en une belle cou- leur de pourpre, mais qui n’est pas durable. Ces deux especes étant moins du- res que la premiere, il faut les se- mer au printéms sur une couche de chaleur tempérée. Quand les plan- tes sont en état d’être enlevées, on les place sur une autre couche chaude , pour les faire avancer ; on les tient à l’ombre jusqu'a ce qu’elles aient formé de nouvelles ra- cines, et on les traite ensuite comme les autres plantes tendres et exoti- ques. Au conymencement de Juillet, on peut les transplanter dans une plate-bande chaude ou dans des pots remplis d'une terre riche et légere, et les abriter du soleil jusqu'à ce qu’elles aient pris racine; après quoi elles m’exigerout que d’être constamment arrosées dans les tems secs , et d’être tenues nettes de mau- vaises herbes. Comme ces pläntes perfectionnent leurs semences cha- que automne, on peut aisément en conserver Pespece. Dioica, La quatrieme se trouve au Mexique , d’où ses semences ont été envoyées à Paris il y a quelques annces, et depuis plus long-tems en Espagne, où lon trouve, dans plu- sieurs jardins, de ces arbres qui onta présent plus de vingt pieds de hau- teur , et dont quelques-uns ( d’après le PER le rapport de plusieurs personnes di- gnes de foi) produisent des fleurs mâles, et d’autres des fleurs femelles ; mais comme les plantes du jardin de Chelséa n’ont point encore donné de fleurs entierement épanouies , je n’en puis parler que d’après mes propres observations. Cette plante a une tige forte , li- gneuse , et aussi grosse que la jambe, qui pousse plusieurs branches gar- nies de feuilles ovales, en forme de lance , de six pouces de longueur sur presque trois de largeur, sépa- rées dans leur milieu par une forte côte, et de couleur pourpre quand elles sont parvenues à leur grandeur ordinaire : ses fleurs sont produites a la base des pétioles des feuilles dans un rameau semblable à celui des autres especesg mais comme les plantes du jardin de Chelséa n’ont produit des fleurs que forttard , elles sont tombées avant de s’ouvrir. ‘On peut multiplier cette espece par boutures, pendant tout Pété ; il faut les planter dans des pots rem- plis de terre légere, les plonger dans une couche de chaleur tempérée , les couvrir avec des cloches de verre, pour en exclure Pair, et les tenir à l'ombre : cing ou six semaines après , elles auront poussé des ra- cines : alors on les mettra chacune séparément dans de petits pots, que Pon plongera dans la couche; on les tiendra à l’ombre jusqu’à ce qu’elles Tome V. PATTE 609 aient formé de nouvelles fibres, et on les accoutumera ensuite par dé- grés au plein air, auquel on les ex- posera entierement jusqu’à la fin de Septembre , pour les remettre alors dans une serre de chaleur tempé- rée, où elles doivent passer l’hiver ; car elles ne résisteroient pas .dans Porangerie , à moins qu’elle ne fut bien chaude. PICEA , LA PESSE ou PECE oz Eprcra ou Faux Sarin. Voy, ABIES Picea. L. PIED D’ALOUETTE oz Herse aux Poux. Voy. DELPHI- NIUM CONSOLIDA. L. PIED DE CANARD ou Pomme DE Mar. Voy, PODOPHYLLUM. L. PIED DE CHAT. Voy. Gna- PHALIUM DIOICUM. L. PIED D'ÉLÉPHANT. Voy. Exz- PHANTOPUS SCABER. PIED DE GRIFFON oz ELté- BORE NOIR. Voy. HEDLEBORUS Fe- TIDUS. L. PIED DE LIEVRE. Voy. Tre FOLIUM ARVENSE. L, -PIED DE LION DE CANDIE, Voy. CATANANCHE. L, Hhhk 610 PI:E: PIED DE LION. Voy. ALCHE- MILLA VULGARIS. L. ET LEON- TICES Ls i PIED D’OIE, Voy. CHENOPO- DIUM. T. PIED D’OISEAU. Voy. ORNI- THOPUS PERPUSILLUS. L. PIED DE PIGEON. Voy. GE- RANIUM ROTUNDIFOLIUM. L. GE- RANIUM PERENNE. L. PIED DE POULIN ou Pas D’AsneE. Voy. TUssiLAGo. L. PIED DE VEAU. 7. Arum. L. PIERCEA. Solanoides. Tourn. Act. Par. 1706. Rivina. Lin. Gen, Plant. nov. ed, n, 174, Plum. 39. Caracteres. La fleur n’a point de pétales; le calice, qui renferme les parties de la génération, est com- posé de quatre feuilles oblongues, ovales, et colorées ,auxquelles quel- ques-uns donnent le nom de pé- tales: la fleur a quatre étamines éri- gées , postées l’une près de Pautre , et terminées par de petites antheres; dans son centre est placé un germe gros et rond, qui soutient un style court , et couronné par un stigmat obtus. Ce germe se change-dans la suite en une baie ronde, postée sur le calice réfléchi, et à une cellule qui renferme une semence rude et de la même forme, Pus J’ai pris la liberté d’adresser ce genre de plantes au Duc de Nor- thumberland , qui non-seulement encourage beaucoup létude de la Botanique, mais qui est aussi lui- mcime fort habile dans cette science. TournerorT l’a d’abord placé avec le Phytolacca , et n’en a fait qu'une espece de ce genre ; mais comme les fleurs du Phycolacca ont cing pctales ou feuilles au calice, et dix étamines , et que les fleurs de celle-ci n’ont que quatre pétales et huit étamines ; que les baies du Phytolacea ont dix cellules, et que: celles-ci n’en ont qu'une , elles ne peuvent être réumes. TOURNEFORT en acontinué un nouveau genre, sous le titre de Solanoides , dont il a publié les caracteres dans les Mé- moires de PAcadémie, en l’année 1706; mais comme tous les titres dont la terminaison est en oides , ont été changés par les derniers Bota- nistes , je joindrat celui-ci à la pre- miere section de la huitieme classe de LiNNÉE , qui l’a supposé être le même que le Rivina ; ce qui l’a en- gagé à appliquer ce titre à cette plante, croyant que PEUMIER s’étoit trompé, quand il la dessinée avec huit étamines : mais le Rivina de PLUMIER est tout-a-fait différent, et les fleurs de celle-ci ont effective- meut huit étamines , comme PLu- MIER l’a représenté. Les especes sont ; PE f°. Piercea glabra , foltis ovato-lan- ceolatis ,"glabris ; Piercea avec des ‘feuilles'ovales, lisses, et en forme de lance. Solanoides Americana, Circææ foliis glabris. Tourn. Act. Par. 1706; Sola- noïde avec des feuilleslisses d’Herbe des Magiciennes. ‘ Rivinalævis. Lin, Syst. Plant, tom. 1. P 346. Sp. 2. 2°. Piercea tomentosa , foliis corda- tis , pubescentibus ; Piercea à feuilles cotonneuses et.en forme de coeur, Solanum Barbadense racemosum , mi- nus, tinctorium., Pluk, Alm, 333.2 112. f. 2. Solanoides Americana, Circææ foliis canescentibus. Tourn. Act, Par. 1706 ; Solanoïde d'Amérique , à feuilles blanches, comme celles de l’'Herbe des Magiciennes. Amaranthus baccifer, Circee foliis. Comm. Hort. 1, p. 127. t. 66. Rivina humilis. Lin. Syst. Plant. tom. 1. p. 346. Sp. 1. Glabra. Ces plantes croissent natu- rellement dans la plupart des Isles de FAmérique; mais la premiereespece y est la plus commune; elle s’éleve à trois ou quatre pieds de hauteur , avec une tige mince et herbacée, qui devient un peu ligneuse vers le bas en vieillissant, et se divise en plusieurs branches herbacées , an- gulaires , et garnies de feuilles ova- les, en forme de lance, de quatre pouces environ de longueur sur PEE 614 deux de large au milieu, d’un vert clair , etSupportées par des pétioles minces , et d'un pouce et demi de longueur. Les pédoncules sortent de côté sur les branches , à la base des petioles des feuilles: ils ont quatre a cing, pouces de longueur , et soutiennent un grand nombre de fleurs petites et blanches, rangées des deux côtés vers leur partie haute. es fleurs produisent de petites baies rouges , remplies d’un suc de même couleur, et dans chacune des- quelles est renfermée une semence dure de la même forme. Les fleurs se succedent sur la même plante durant la plus grande partie de l’année, et sont rempla- cées par des baies qui mürissent Les unes après Jes autres; de sorte que les plantes en sont rarement desti- tuées ; et, quoique les fleurs n’aient que peu d'apparence , cependant leurs longues grappes de baies d’un rouge brillant, qui pendent après toutes les branches, durant une grande partie de l’année, font un agréable effet, Tomentosa. La seconde espece s’É- leve plus haut que la premiere, et ses branches sont plus érigées ; ses feuilles sont plus petites, en forme de cœur, et couvertes d’un duvet court et velu : les grappes de fleurs sont moins longues, et les fleurs sont plus éloignées les unes des au- tres; elles sont placées sur de plus Hhhh 2 | #12 PEE longs pédoncules, se succedent, et produisent des fruits murs durant la plus grande partie de Vannée, comme la précédente. Culture. On multiplie ces plantes par leurs graines, qu’il faut mettre enterre aussi-tot qu’elles sontmures 5 car si on les conserve long-tems , elles croissent rarement dans la même année: on les seme dans des pois remplis de terre légere , et on les plonge dans une couche de cha- leur modérée. Quand les plantes poussent, on les tient nettes de mauvaises herbes; on les arrosele- gerement, à mesure que la terre se esseche ; et lorsqu'elles ont atteint la hauteur de deux pouces, on les transplante chacune séparémentdaris de petits pots d’un sou, remplis de terre légere ; on les plonge dans une couche de chaleur modérée ; on les uent à Pombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les traite ensuite comme les autres plantes exotiques ; en leur donnant de l'air chaque jour, à pro- portion de la chaleur de la sat- son, et les arrosant toutes les fois qu’elles exigent. Quand ces plan- tes ont acquis de la force, on les place sur les tablettes de la serre chaude, et on les y laisse constam- ment ; car elles sont trop tendres pour profiter en plein air dans ce pays , même pendant le tems le: plus chaud de l'année. PIM Le suc de ces baies teint le pa- pier et le linge en un rouge brillant. Je m'en suis servi plusieurs fois pour colorer des fleurs, ce qui n’a bien réussi: jai exprimé le suc de ces baies ; j’y ai ajouté une certaine quantité d’eau commune, et après Pavoir mis dans une phiole et Pa- voir bien secoué, pour méler l’eau avec la teinture, j’y ai plongé des tiges de Tubéreuses et de Narcisses blanches et doubles, fraîchement cueillies ; et dans l’espace d’une nuit, ces fleurs ont été agréablement pa- nachées de rouge. PIGNON D'INDE ow Rrcinoï- DES. Voy. JATROPHA CURCAS. PIGNON D'INDE ou RICIN ox . MepiciniEr. Vov. RICINUS. PILOSELLA. Voy. HiERACIUM, PILOSELLE ou OREILLE DE Rat. Voy. AURICULA MURIS. PIMENT ou Borrys VULGAIRE, Voy. CHENOPODIUM Botrys. PIMENT ROYAL ou Gates, Voy. Myrica GALE, PIMENT ox Toute-Epice. Voy. CARYOPHYLLUS PIMENTA. PIMPINELLA. Lin. Gen, Plant, PIM 328. Tragoselinum. Tourn. Inst. R. H. 309. tab. 1633 Pimpreneile, Bou- cage, Bouquetine ,, Pimprenelle blanche oz Pimprenelle-Saxifrage. Caracteres. La fleuresten ombelles Pombelle principale est composée de plusieurs rayons ou petites om- belles, dont aucune des fleurs n’a d’enveloppe , et dont les calices sont presque invisibles: Ja plus grande ombelle est uniforme; les corolles ont cinq pétales en forme de cœur, courbés , et à-peu-près égaux : la fleur a cing étamines-plus longues que les pétales, et termi- nées par des antheres rondes. Le germe , qui est placé sous la fleur , soutient deux styles courts, et cou- ronnés par des ‘stigmats obtus. Ce germe se change dars la suite en un fruit oblong, ovale, divisé en deux parties, et dans lequel sont renfer- mées deux semences oblongues, unies sur un côté, conyexes et sil- lonnées sur autre. Ce genre de plantesest rangé dans la seconde section de la cinquieme classe de LrnnEE, qui comprend celles dont les fleurs ont cinq étami- nes et deux styles. Les especes sont: 1°. Pimpinella major , foliis pinna- tis ,foliclis cordatis , serratis , summis simplicibus, trifidis ; Boucage avec des feuilles ailées prés de la racine , dont les lobes sont en forme de cœur , et sciés , et des feuilles simples à trois 7 7 eM 613 pointes au sommet de la tige. _ Punpinellamagna, Lin, Syst. Plant, Es le Pa 7230, SP: 2e Tragoselinum majus ; umbellé can: didä, Tourn, Inst. R. H. 309 ; le plus grand Boucage, avec une ombelle blanche, Persil. des bois. Saxifraga magna. Dodon. Purg. 494. Pempt. 3153 la grande Pimpre- nelie-Saxifrage: Pimpinella Saxifraga major, umbelld rubente. Bauh, Pin. 159. Riu. f. 60 5 Pimprenelle-Saxifrage , à fleurs rou- ges 5 pece. 2°. Pimpinella Saxifraga , foliis pin: natis , foliolis radicalibus , sub-rotundis, variété de cette premiere es- summis linearibus. Lin. Sp, Plant. 263. Pollich. pal. n. 305. Jacq. Austr. 4. fo 305. Gmel, Sib. 1.,p. 220, Mattusch. Sil. n. 213. Blackw. f. 472; Boucage avec des feuilles ailées , dont les lobes , dans les feuilles radicales, sont presque ronds , et linéaires dans celles du haut. Tragoselinum alterum majus, Tourn. Inst. R. H, 309 ; un autre plus gra and Boucage. 3°. Pimpinella hircina , foliis pinna- tis, foliolis radicalibus pinnatifidis , summis linearibus , trifidis ; Boucage avec des feuilles ailées , dont les lo- bes des feuilles radicales sont à poin- tes ailées, etceux des feuilles du haut linéaires, etdivisés en trois parties, Tragoselinum minus. Tourn. Inst, R, H. ; le plus peut Boucage. 614 pray 4°. Pimpinella nigra, foliis pinnatis, hirsutis, foliolis radicalibus cordatis , in æqualiter serratis, summis lineari- bus-quinquè fidis ; Boucage à feuilles ailées et velues , dont les lobes des feuilles du bas sonten forme de cœur, inégaux et sciés, et ceux des feuilles du haut linéaires et à cing pointes. Tragoselinum radice nigré Germani- cum, Jussieu, Hort. Chels. Cat. 100; Boucage d’Allemagne , à racine noire.” 5°. Pimpinella Austriaca , foltis pin- natifidis, lucidis , foliolis radicalibus lanceolatis , pinnato-serratis | summis linearibus , pinnatifidis ; Boucage a feuilles luisantes et ailées, dont les lobes des feuilles du bas sont en forme de lance , et sciées, et ceux des feuilles du haut linéaires et a pointes aïlées. Tragoselinum Austriacum maximum, folüs profundissimè incisis. Boërrh. Chels. Car. 100; le plus grand Bou- cage d'Autriche , dont les feuilles sont profondément découpées. 6°, Pimpinella peregrina , foliis radi- calibus pinnatis , crenatis , summis cu- nei-formibus , incisis. Lin. Sp. Plant. 164. Jacq. Hort. f. 131; Boucage dont les feuilles radicales sontailées, et crénelées sur leurs bords , etcelles du haut en forme de coin, et ‘dé- coupées. Anisum foliis radicalibus pinnatis. Hort. Cliff. 107. Hort. Ups. 67. Roy. Lugd.- B. 115, Sauv. Meth. 231. PIM Apium peregrinum , foliis sub-rotun= dis..C. B. P. 153 3 Persil étranger, à feuilles presque rondes. Daucus tertius Dioscoridis. Column, Ecphr. 1. p.108. f. 109. 7°. Pimpinella Anisum , foliis radi- calibus trifidis , incisis. Lin. Sp. Plant, 264. Mat. Med. 86. Blackw. f. 374. Kniph, cent. 2, n. 57% Pimprenelle dont les feuilles radicales sont dé- coupées en trois parties. Anisum Herbariis. Bauh. Pin. 159. Anisum vulgare. Clus. Hist, 2. pe 202; Anis commun. Cuminum semine rotundiori et mi= nori. Bauh, Pin. 146. Rati Extr. 63 3 Variété. Major. La premiere espece croît naturellement dans les bois et dans les haies de plusieurs parties de l’An- gleterre, sur-tout dans les terreins de craie ; ses feuilles radicales sont ailées:, et composées de trois paires de lobes en forme de cœur, que termine un lobe impair. Ces lobes sont fortement sciés sur leurs bords, et sessiles à la côte du milieu ; ceux du bas, qui sont les plus grands, ont deux pouces de long sur un et demi de large à leur base, et sont d’un vert foncé ; les tiges ont plus d’un pied de hauteur , et se divisent en quatre ou cinq pétioles branchus; la partie basse de la tige est garnie de feuilles aîlées , semblables à celles du bas , mais plus petites. Celles qui couvrent les branches sont courtes PIM et divisées én trois parties, Les bran- ches sont terminées par de petites ombeliles de fleurs blanches, com- posées d’autres ombelles plus petites ou rayons : cés fleurs ont cinq pétales en forme de lance , tourr'és en-de- dans ; elles sontremplacées par deux semences étroites , oblongues et ca- nelées. Cette plante fleuriten Juillet, et ses graines mürissent en automne, On en connoit une variété à. fleurs rouges, qu’on trouve souvent parmi les autres , et qui provient des mé- mes semences. Saxifraga. La seconde espece se ‘trouve aussien Angleterre dans des paturages secs ; ses feuilles radicales sont composées de quatre paires de lobes , terminés par un impair; ils sont ronds: ceux du bas de la feuille ont environ un demi-pouce de lon- gueur sur une largeur égale , et sont dentelés sur leurs bords; les tiges, qui s’élevent à près d’un, pied. de hauteur, poussent trois ou quatre branches minces , garnies de feuilles fort étroites ; les ombelles des fleurs sont plus petites que celles de la pre- miere , ainsi que les fleurs et les se- mences. Cette plante fleurit aussi dans le méme tems. Hircina.-La troisieme, qu’on ren- contre dans des pâturages secs et graveleux de plusieurs parties de. l'Angleterre, a ses feuilles radicales composées de cing ou six paires de lobes, terminés par un lobe impair ; PIM 61$, ils sont profondément, découpés presque jusqu'à la côte du milieu en forme d'ailes : ses tiges. sont minces et de plus d'un pied de hauteur 5 elles poussent quelques petites bran- ches , garnies à chaque nœud d’une feuille étroite, divisée en trois par- ties , et sont terminées par de petites ombelles de fleurs blanches , com- posées de plusieurs rayons, et pla- cées sur des pédoncules assezlongs : les fleurs sont petites, et paroissent dans lemeéme tems que celles de la précédente (1). Nigra. Les semences de la qua - 1 (1) On se sert en Médecine des racines de ces trois premieres especes; mais on emploié de préférence:celles de la troisieme, parce que ses principes sont plus actifs. Ces racines n’ont aucune odeur ; mais quand on les froisse, elles exhalent une vapeur très-subtile , qui picote les yeux, et fait couler les larmes; Teur saveur est Acte etirritante. Cette Âcreté fie réside pas seulement dans la substance fixe, résincuse et gommeuse; mais elle se fait beaucoup plus fortement remarquer dans un principe phlogistico-salin qu’on y découvre. La racine de Pimprenelle blanche agace , ir- rite, et divise fortement ; elle produit des effets très-marqués et’ salutaires dans toutes les affections catharrales et Pituiteuses , les écrouelles, la fausse squinancie, Vengorge- ment des glandes salivaires, le relachement de la luette , les maladies: soporeuses , etc. : on Ja prépare en infusion froide, vineuse ; on s’en sert fréquemment dans les gargaris- mes , en machicatoires , et on! Ja fait quelque- fois entrer dans les lavemens, mais à fcible dose, 616 PIM trieme m'ont été envoyées de Paris pat M. BERNARD DE Jussteu ; les feuilles radicales de cette plante sont composées de six ou septpaires de lobes , et d’un lobe impair, en forme de cœur, presque de deux pouces de longueur sur un et demi de large près de la base, velus , et ann vert pale; la tige s’éleve à pres de deux pieds de hauteur, et se di- vise en plusieurs branches, garnies à chaque nœud d’une feuille étroite eta cing pointes, et terminces par des ombelles de fleurs blanches sem- blables à celles de la premiere espece. Austriaca. Les graines de la cin- quieme espece, m'ont été envoyces d'un jardin particulier , près de Leyde, sous le titre d’ Austriaca, et comme étant originaire de l’Autri- che ; ses feuilles radicales ont cinq paires de lobe, terminés par un im- pair, et placés à une plus grande dis- tance les uns des autres, que ceux des autres especes ; leur longueur est d'environ neuf pouces sur neuf li- gnes de large au milieu : ils sont ter- minés en pointe à chaque extrémité, et sont divisés profondément en dentelures régulieres et opposées en forme de feuilles aïlées; ces feuilles sont d’un vert luisant, et supportées par de longs pétioles: les tiges s’élevent à la hauteur de deux pieds, et sontdivisces au sommet en deux ou trois branches minces, et PIM gainies à chaque nœud d’une feuille étroite, à pointes aîlées. Les om- belles des fleurs ressemblent beau- coup à celles de la premiere espèce. ‘Culture. Toutes ces plantes ont des. racines vivaces, et se multiplient par semences. Si on met ces graines en terre en automne, elles réussis- sent plus certainement que si on les conservoit jusqu'au printems. Les plantes qui en proviennent n’exi- gent aucun autre soin que d’être éclaircies où elles sont trop épais- ses , et d’être tenues nettes de mau- vaises herbes ; elles fleurissent , et perfectionnent leurs semences dans la seconde année: leurs racines se conservent plusieurs années, et continuent à produire des fleurs et des graines, si elles croissent dans une mauvaise terre. La premiere espece est d'usage en Médecine ; mais les Vendeuses d'herbes portent, en place de celle- ci, sur les marchés, la troisieme, ou même le Boucage de prairie; elle entre dans le Pulvis Ari compositus , et on la regarde comme ayant la propriété de chasser le gravier des reins. Anisum, La derniere espece est l'Anis commun ; elle est annuelle , et croit naturellement en Egypte: on -la cultive aussi à Malte et en Espa- gne, d’où lon apporte ses semences en Angleterre. On en extrait, par la distillation , une eau et une huile pour PIM pour l’usage de la Médecine. Les Patissiers en font grand usage, pour donner a leurs ragouts une odeur et une saveur aromatique. Les feuilles radicales de cette plante sont divisées en trois lobes profondément décou- pés sur leurs bords ; sa tige s’éleve à la hauteur d’un pied et demi, et se divise en plusieurs branches min- ces, garnies de feuilles étroites et découpées en trois ou quatre seg- mens étroits; ces branches sont ter- minées par des ombelles peu épais- ses, assez larges, et composées de plusieurs plus petites ombelles ou rayons postés sur de longs pédon- cules ; les fleurs sont petites , et les semences oblongues et gonflées. Cette plante fleurit dant le mois de Juillet, et perfectionne ses semences enautomhe, danslesannées chaudes. Les graines de cette espece doi- vent être semées à demeure au com- mencement d'Avril, sur une plate- bande chaude. Lorsque les plantes ont poussé, on les éclaircit, et on les tient nettes de mauvaises herbes ; c’est en cela que consiste toute leur culture :*mais comme cette espece est trop délicate , on ne peut la cul- tiver en Angleterre pour le com- merce (1). (1) L’Anis est la premiere des quatre se- mences chaudes majeures, et a à-peu-près les mêmes propriétés que les graines de Fe- nouil; son activité réside uniquement dans Tome V. PIN Cry PIMPRENELLE , BOUCAGE ou BOUQUETINE. Voy. SANGUI- SORBA OFFICINALIS. L. PIMPINEL= LA. L. et POTERIUM. L, PIMPRENELLE AQUATI- QUE , a feuilles rondes. Voy. SAMO- LUS. L, PIMPRENELLE D'AFRIQUE ou MELIANTHE. Woyez MELIAN- THUS. PIN. Voy. Pinus. L. PINASTER. Voy. Prunus. L. PINGUICULA. GRASSETTE, HERBE GRASSE ox HUILEUSE. Cette plante se trouve sur des terres marécageuses de plusieurs patties de l'Angleterre ; mais comme on ne la cultive jamais dans les —_————— son huile essentielle et dans son principe ré- sineux , qui sont trés-abondans. Ces graines ont une odeur agréable et pénétrante , et une saveur chaude, douceatre et aromatique; elles sont propres à fortifier l’estomac, à fa- ciliter les digestions, à dissiper les vents , et à soulager , dans l’asthme humide , la toux invétérée , la néphrétique pituiteuse , etc. On les prescrit en infusion vineuse ; on en forme des dragées, et on les fait entrer dans la composition des liqueurs stomachiques ; elles sont aussi un des ingrédiens du syrop dArmoise , du syrop anti-asthmatique de Charas , etc. Ÿ Tiii 618 PIN jardins , je n’en dirai pas"davantäge. On lui attribue beaucoup de vertus en Médecine, : | PINGUIN. Voy. KARATAS. PINUS» Tourn. Inst. R. A. Raï Meth, Plant. 138. Lin. Plant. 9563 le Pin. Caraéteres. Les fleurs males sont s 35: Gen. recueillies dans, une grappe écail- leuse ; elles n’ont point de pétales, mais seulement plusieurs étamines réunies à leur base; divisées au som- met, et terminées par des antheres érigces ; elles sont renfermées dans Jes écailles qui servent de pétales et de calice ; des fleurs femelles sont aussi recueillies dans un cône ovale et commun, et sont placées à quel- que distance des fleurs mâles sur le même arbre. Sous chaque écaille du cone naissent deux fleurs qui n’ont point de pétales , mais quisont pour- vues d’un petit germe qui soutient un style en forme d’aléne , couronné par un stigmat simple. Ce germe de- vient ensuite une noix oblongue, ovale , couronnée d’une aïle, et renfermée dans lécaille rigide du cône. Ce genre de plantes est rangé dans la neuvieme section de la vingt- quatrieme classe de LINNEE , avec celles qui ont des’ fleurs males et femelles sur le même. pied, «et : dont les étamines sont jointes en un PEN corps. À ce genre il ajoute le Larix et Abies de ToURNEFORT. Les especes sont. . 1°, Pinus sylvestris, foliis geminis , primordialibus solitariis , glabris. Hort. Cliff. 450. Flor. Suec 788. 874. Mat. Med. 204. Roy. Lugd.- B. 89. Dalib- Paris. 295. Gmel. Sib. 1. p. 178. Trew. in nov. Act. A.N. C. UI. App. p.452 ; Pin avec deux ‘feuilles dans chaque gaine, dont les: premieres sont solitaires etdisses. Pinus foltis geminis , conis pyrami- datis , squamis oblongis , obtusis. Du Roi Harbk. 2. p.13. Pinus sylvestris. C. B.P. 4913 le Pin sauvage ou le Pin de Geneve: 2°, Pinus Pinca, foliis geminis, primor- dialibus solitariis , ciliatis. Hort. Cliff: 450. Hort. Ups. 288. Mat. Med. 205. Roy. Lugd.- B. 89. Gouan. Monsp. 494. Scop. Carn. 2. n. 1197. Regn. Bot. ; Pin avec deux feuilles grises sortant de chaque gaine, mais dont les premieres sont solitaires et ci- hées. » Po Pinus sativa, C.B. P. 491. Blackw. t. 189. Duham. Arb. 2. f. 27; le Pin cultivé, ordinairement appelé Pin de Pierre. Pinus. Cam. Epit. 93. 3°. Pinus rubra , foliis geminis brevio- ribut, glaucis, conis parvis , mucronatis 3 Pin avec deux plus courtes feuilles grises sortant de chaque gaine , et un cone petit et pointu. Pinus sylvestris, foliis brevibus, glau- PEN eis, Conis parvis, albicantibus, Rau Syn. 2.288. Duham. Arb. 5. Hort. Angl. f- 17; Pin sauvage’, avec de cour tes feuilles grises, et de ‘petits cônes blanchatres , appelé ‘Pin d'E- £osse, 4°, Pinus Tartarica ,’ foliis geminis breviortbus, latiusculis , glaucis , conis minimis; Pin avec deux plus cour- tes feuilles , larges et grises, dans chaque gaine , etde trés-peuts cones , communément appelé Pin de Tar- tarie, 5°. Pinus montana, foliis sepius ter- nis, tenuioribus, viridibus, conis pyrami- datis, squamis obtusis ; Pin ayant sou- vent trois feuilles étroites ‘et vertes dans chaque gaine, des cônes en pyramide, et des écailles obtuses. Pinus sylvestris montana altera,C. B. P. 421 ; autre Pin sauvage de mon- tagne , appelé Mugho. 6°. Pinus Cembra , foliis quinis levi- bus. It, Scan. 32. Lin. Gen, Plant. 1000; Pin avec cinq feuilles, lisses dans chaque gaine. Pinus folis quinis , cono erecto , nu- cleo eduli. Gmel, Sib. 1. p. 179. f. 39. Duham. Arb. 2. t. 32. Pinus foliis quinis triquetris. Hall, Hely $n. 1659. Pinus foliis quinis, conis ovatis, erec- tis , squamis ovalibus , concavis , nu- cibus cunei-formibus , ala membranaced destitutis, Du Roi Harbk. 2. p. 51. Pinus sativa, cortice fisso , foltis se- PIN 619 tosis, sub-rigidis | ab und vagina quinis. Amm, Ruth, 178. Larix sempervirens, folits. quinis, nucleis edulibus, Breyn. Eo N. C, cent. 7. Obs. 2, Pinus sylvestris montana tertia. C. B.P. 4913 le troisieme Pin sauvage de montagne, appelé Ceinbror. Pinus sylvestris Cembra. Cam\Ep.42. Pinaster, ‘Bell. Conif. 19. Mich. Gen. 223. 7°. Pinus maritima, foliis geminis longioribus , glabris , conis longioribus tenutoribusque ; Pin avec deux feuilles plus longues , et unies dans chaque gaine , et des cônes plus longs et plus minces. Pinus maritima secunda. Tabern. Icon. 937; second Pin maritime. Pinaster latifolius, julis virescentibus, sive pallescentibus. Bauh. pin. 492. 8°. Pinus Alepensis, foliis geminis tenuissimis, conis obtusis , ramis patu- + lis. Tab. 2083; Pin avec deux feuilles étroites dans chaque gaine, des cô- nes obtus, et des branches éten- dues. ; » Pinus Alepensis , foltis tenuibus , læiè viridibus. Rand. Hort. Chels. Cat. 158; Pin d'Alep, avec des feuilles fort étroites et d’un vert foncé. 9°. Pinus Virginiana , foliis geminis brevioribus , conis parvis , squamis acu- tis ; Pin de Virginie avec deux plus courtes feuilles dans chaque gaine, de petits cones, etdes écailles aiguës, Pinus Virginiana, foliis binis, bre- Tiii yj 620 PEN vioribus et crassioribus setis , minori cono singulis squamarum capitibus aculeo do- nats, Pluk, Alm, 297; Pin de Virgi- nie, avec deux feuilles plus cour- tes et plus épaisses dans chaque gaine, et un plus petit cone, dont chaque écaille est terminée par une pointe ; communément appelé Piz de Jersey. 10°, Pinus rigida , foliis ternis , conis longioribus , squamis rigidioribus ; Pin avec trois feuilles, et de plus longs cones , dont les écailles sont roides, ordinairement appelé Pin de Virginie a trois feuilles. 11°. Pinus Teda , foliis longioribus , tenuioribus, ternis, conis maximis, axis Pin avec trois feuilles plus longues et plus étroites, et des cônes très- gros et desserrés. Pinus foliis trinis. Gron. Virg. 152. Pinus foliis ternis , conis pyramida- tis, squamis oblongis, obtusis , reflexis. Du Roi Hartk. 2. p. 48. Pinus foliis longissimis ex und theca ternis. Cold. Noveb. 230. Pinus Virginiana tenui-folia , tripilis, scilicet ternis plerumgue ex uno folliculo setis, strobilis majoribus. Pluk. Alm. 297. Raii Denar. 8 ; Pin atrois feuilles plus longues et plus étroites , et des cones desserrés, et les plus gros de tous , appele Arbre a Encens. 12°. Pinus echinata , Virginiana, prælongis foliis , tenuioribus , cono echi- nato , gracili, Pluk. Alm, 297 ; Pin de PIN Virginie , avec des feuilles très-lon- gues et plus étroites, et un cone mince et piquant, appelé Pin ba- tard, à trois feuilles. 13°. Pinus Strobus , foliis quinis sca- bris. Lin. Sp. Plant, 1001 ; Pin avec cinq feuilles rudes dans chaque gaine, ordinairement appelé Pin du Lord Weymouth. 14°. Pinus palustris , foliis ternis longissimis ; Pin dontles feuilles sont plus larges , et qui naissent par paires dans chaque gaine. Pinus Americana palustris trifolia foliis longissimis. Duhamel.; Pin d'A- mérique à trois feuilles, qui croit dans les marais, et dont les feuilles sont les plus longues. Il y a en Amérique quelques au- tres especes de ce genre, qui n’ont point été suffisamment examinées pour en connoitre la différence. II est probable que plusieurs especes de l’Europe, qui ne sont regardées à présent que comme des variétés de celles dont il vient d’être ques- uon , peuvent cependant en être distinguées ; mais comme je n’ai pas eu occasion de les voir, je nai pu en faire mention ici. Sylvestris. La premiere espece est le Pinéastre où Pin sauvage qui croit naturellement dans les montagnes de Plialie et dans la France méridio- nale , où il forme des forêts entieres. Il s’éleve à une très-grande hauteur, quand on lui donne le tems de PIN croitré; mais dans la Suisse, on en coupe une grande quantité, pour en faire des lattes dont on se sert pour couvrir les maisons , et pour en ex- traire la poix. Dans la France mé- ridionale, on fait, avec ces jeunes arbres , des pesseaux pour les vi- gnes. Cette espece s’éleve droite , et a une grande hauteur; ses bran- ches s’étendent de tous côtés, à une distance fort considérable ; et tandis que les arbres sont jeunes, ils sont entierement garnis de feuilles, sur-tout quand ils ne sont pas assez serrés pour que fair ne puisse cir- culer entr’eux : mais à mesure qu’ils avancent en âge, les branches de- viennent nues , “et toutes celles du bas, après quelques années, sont désagréables à la vue ; ce qui est cause que, depuis quelque tems, ils ne sont pas fort estimés. On leur a préféré les Sapins d’Ecosse, dont le bois est meilleur , et dont les bran- ches sont généralement mieux gar- nies de feuilles ; aussi ces «derniers ont-ils été plus mulupliés que le pré- cédent. Les branches du Pin sauvage s’é- tendent à une plus grande distance que celles du Pin d’Ecosse, et sont plus horisontales ; ses feuilles sont beaucoup pluslarges , plus épaisses, plus longues et plus droites ; elles ont une surface plus largeen-dedans, où elles ont un sillon qui coule lon- gitudinalement ; elles sont d’un vert PIN 621 plus foncé , et leurs pointes: sont ob- tuses. Les cônes de cette espece ont. sept ou huit pouces de longueur ; leur forme est pyramidale, et ils ont des écailles pointues: ses semen- ces sont oblongues , un peu appla- ties sur leurs côtés, et ornces d’ailes étroites à leur sommet, Pinea. La seconde espece , à la- quelle on donne généralement le nom de Pin de Pierre, est fort com- mune en Italie; mais j'ignore dans quel pays elle croit naturellement ; car, suivant ce que j'ai entendu dire, tous les arbres de cette espece qu’on trouveen Italie, y ont été plantés, ou ont été produits par les semences écartées des autres. J’aisouventreçu des semences d’un Pin dela-Chine, dont les cones. ressembloient à ceux de cette espece, de maniere à ne . pas les distinguer; mais elles n’ont jamais réussi, soit parce qu’elles étoient trop. vieilles , soit parce qu’elles avoient été dépouillées: car lorsque ces graines sont conservées dans leurs cônes , elles levent jus- qu’a l’âge de dix à douze ans; au- lieu “qu’étant mises à nud, elles se conservent bonnes rarement au-delà de deux années, et quelques especes méme ne levent pas ‘apres un-an. Les feuilles de celle-ci ne sont pas tout-à-fait aussi longues que celles de la précédente; elles sont d’une couleur grisatre ou de vert de mer ; les cones n'ont pas plus de cinq 622 PIN pouces de longueur ; mais ils sont fort épais , ronds , et terminés en pointe obtuse ; leurs écailles sont plates ,‘et les semences sont plus de deux fois plus grosses que celles de la précédente. On sert les amandes de cette espece sur les tables, en Italie, pendant Phiver. Autrefois on en faisoit usage ici en Médecine; mais depuis plusieurs années, on leur a généralement substitué les amandes de pistaches. Le bois de cet arbre est blanc, et moins rempli de résine que celui de plusieurs au- tres especes : aussi ne le cultive-t-on pas pour son bois, mais seulement pour la beauté de son feuillage , et pour ses fruits, dont on fait beau- coup de cas dans la France Méri- dionale et en Italie (1). Rubra. La troisieme espece , que lon connoit ici sous le nom de Pin @ Ecosse , parce qu’elle croît naturel- lemeni dansles montagnes de ce pays, est aussi commune dans la plupart dés contrées de l’Europe. M. Du- HAMEL , de l'Académie Royale des (1) Les Pignons ou fruits du Pin ne diffe- rent gueres des pistaches et des amandes douces: quant à leurs propriétés médicinales, mais ils sont plus sujets à se rancir, et doi- vent être employés frais. Au reste , on s’en sert rarement aujourd'hui comme remede; mais on en fait un fréquent usage pour la cuisine, dans les provinces méridionales de France et en Italie. PIN Sciences de Paris, dit avoir recu des cônes de cet arbre de Saint-Do- mingue ; d’où il conclut qu’il croît indifféremment dans les zônes tor- ride, glaciale et tempérée. Cette es= pece a été décrite par Jean Bau- HIN, sous le nom de Pinus sylves: tris Genevensis vulgaris; desorte qu’on la trouve aussi dans les montagnes qui enyironnent cette Ville, en Da- nemarck, dans la Norvége , et en Suede. Le bois de cet arbre est le Sapin rouge ou jaune, qui dure plus que celui de toutes les especes jus- qu'à présent connues; ses feuilles sont beaucoup: plus courtes que celles des précédentes, plus larges, d’une ‘couleur grisatre, roulées et réunies en paires dans chaque gaine ; ses cônes sont petits , en pyramide; terminés en pointe, et d’une cou- leur claire ; ses semences sont pe- tites. Cette espece réussit assez bien sur, presque tous les sols. J’ai planté un grand nombre de ces arbres dans des creux de tourbe, où ils ont fait un grand progrès; jen ai aussi placé dans des terres-glaises , où ils ont : réussi au-delà de mon espérance ; ainsi que dans le sable , le gravier et la craie. Ils ne croissent pas aussi vite dans le gravier et le sable, que sur une terre humide : mais le bois en est bien meilleur ; car les arbres coupés sur des terreins humides, où ils ont fait de grands progrès , ne IP I'N donnent que du boisblanc et d’une texture molle ; au-lieu que ceux qui croissent dans des terreins secs etrem- plis de gravier, ont été trouvésà-peu- près aussi bons que les meilleurs Sa- pins étrangess : aussije ne doute pas que les plantations quien ont été fai- tes depuis quelques années, ne soient trés-prolitables, dans un siécle, à leurs possesseurs, et très-avantageu- ses à la nation. C’est aussi espece que je conseille de cultiver: de pré- férence sur des terreins stériles. Tartarica, La quatrieme espece croit naturellement en Tartarie, d’où j'en ai recu les semences ; elle res- semble beaucoup au Pin d’Ecosse; mais ses feuilles sont plus larges, plus courtes, et leurs pointes sont plus obtuses : elles répandent une odeur balsamique , quand elles sont froissées; les cones sont fort petits, ainsi que les semences , dont quel- ques-unes étoient noires , et les au- tres blanches : mais j'ignore si elles avoient été recueillies sur différens arbres ou sur le même, On a tiré les semences des cônes; mais dans le paquet , il ne s’en est pas trouvé un seul entier. Montana. La cinquieme se trouve sur les montagnes de la Suisse; ses feuilles sont fort étroites, vertes, quelquefois disposées par paires, et d’autres fois au nombre de trois dans chaque gaine ; elles sont géné- ralement érigées ; les cônes sont PIN 623 d’une grosseur médiocre, et en py- ramide; les écailles sont’ plates, et ont chacune une, petite élévation obtuse ; elles sont fort comprimées » jusqu’à ce que la chaleur du soleil les ait fait ouvrir au second prin< tems ; leurs semences sont beaucoup plus petites que celles du Pinéastre, mais plus grosses que: celles du Pin @ Ecosse, Cembra. La sixieme , qui est ori- ginaire de la Suisse, est regardée comme. étant la même que celle de la Sibérie , ce dont je doute fort: car les cônes de celle-ci sont courts et ronds, et leurs écailles sont ser- rées ; au-lieu que ceux du Pin de Si- bérie sont longs et plus serrés ; leurs feuilles se ressemblent beaucoup, autant que j'ai pu lobserver sur des échantillons ; mais les plantes qui ontété élevées avec des semences en- voyées de la Suisse, ont fait un plus grand progrès que celles de Sibérie 5 qu’on peut,à peine conserver en An- gleterre : les feuilles de cette espece sont longues, étroites, lisses, d’un vert léger , et sortent au nombre de cing de la même gaine ; ses bran- ches en sont fortement garnies ; les cônes ont environ trois pouces de longueur, et leurs écailles sont très- serrées ; les semences sont assez grosses, et l’on brise aisément leurs enveloppes. Maritima. La septieme espece, qu'on rencontre dans les parties ma- 624 PIN riumes de l'Italie et de [a France méridionale , a des feuilles longues, lisses, réunies par paires dans cha- que enveloppe; ses cônes sont fort longs et minces ; ses semences sont à-peu-près de la grosseur de celles du Pinéastre. * Alepensis. La huitieme se trouve dans les environs d'Alep, et dans plusieurs autres parties de la Syrie. Cet arbre est d’un crû médiocre dans son pays natal; et en Angle- terre il ne parvient point a une grande hauteur. La plupart de ceux qui ont été plantés avant 1740, ont été détruits par le froid de ce rude hiver. Les deux plus grands que jai vus, se trouvent a Goodwood en Sussex, dans les terres du Duc de Richemond. Comme ils ayoient été transplantés dans l'année qui a précédé ce terrible hiver , qu'ils avoient à peine réparé les torts oc- casionnés par le changement de situation , et qu’ils n’avoient point poussé de branches durant Pété,, ils ont échappé au froid plus aisément que les arbres en grande vigueur, dont la plupart ont été détruits. Cet arbre pousse de tous côtés , depuis sa racine, des branches d’abord di- rigées horisontalement, mais dont les extrémités se tournent ensuite vers le haut; ses feuilles ont leur surface supérieure lisse et d’un gris foncé ; elles sont disposées par pai- res dans chaque gaine, et répandent PET-N une odeur forte et résineuse, quand elles sont froissées ; les cônes sortent sur le côté des branches; ils ont à peine la moitié de longueur de ceux du Pinéastre ; mais ils sont aussi gros à leur base; leurs écailles sont appla- ties, et ’extrémité du cône est ob- tuse ; leurs semences sont beaucoup plus petites que celles du Pineastre, mais de la même forme, V'rginiana. La neuvieme espece croît sans culture dans la plus grande partie de l'Amérique Septentrionale. Cet arbre ne s’cleve pas à une grande hauteur , et est le moins estimé de ce genre dans ce pays, Lorsque ces arbres sont jeunes, ils ont une assez belle apparence ; mais quand ils parviennent à la hauteur de sept à huit pieds, ils se chiffon- nent, et sont désagréables à la vue : ainsi, ils ne méritent pas d’être cul- tivés. Rigida. La dixiéme espece nait spontanément en Virginie et dans d’autres parties de PAmérique Sep- tentrionale , oùelle s’éleve à une fort grande hauteur; et, autant que nous pouvons en juger par les progrès des arbres qui sont à présent ici , ils paroissent devoir devenir fort grands en Angleterre. On en voit plusieurs qui croissent à présent dans la belle plantation d’arbres toujours verts du Parc du Duc de Bedford à Wood- burn. Ils ont déjà vingt pieds de hau- teur, quoiqu’is ne soient pas plantés depuis PIN depuis long-tems , et croissent aussi promptement que les autres especes de Pins et de Sapins qui se trouvent dans laméme plantation. Les feuilles de cet arbre sont longues, et sortent toujours par trois de la même enve- loppe; leurs cônes, qui naissent en paquets autour des branches, sont aussi longs que ceux du Pinéastre; leurs-écailles sont roides, et leurs semences ailées, et presque aussi grossés que celles du Pinéastre. Teda, La onzieme espece croitnatu- rellement dans l'Amérique Septen- trionale ; ses feuilles sontfort longues et étroites, et sortent par trois de cha- que gaine ; les cônes sont aussi gros que ceux du Pin de Pierre ; mais leurs écailles sont plus desserrées , et les cones plus pointus. Les écailles de cette espece s’ouvrent horisontale- ment, et jettent leurs semences. Cet arbre a été envoyé de l'Amérique à M. Batt, d’Excester, etau Docteur Compton , Evéque de Londres, sous le titre de Pin d’Encens, Echinata. La douzieme espece est originaire dela Virginie ; ses cones ont été portés en Angleterre , il ya quelques années , sous le nom de Pin bitard a trois feuilles ; ses feuilles sont longues et étroites ; quelquefois il y en a trois qui crois- sent dans chaque gaine, et d’autres fois seulement deux; les cônes sont long , minces, et leurs écailles sont Tome V. _ PIN 625 terminées en pointe aiguë ; ils sont plus longs que ceux du Pinéastre , Mais moins gros, Strobus. La treizieme espece se trouve dans la plus grande partie de PAmérique Septentrionale, où elle est connue sous le nom de Pin blanc. Cet arbre est un des plus élevés de ce genre; car il parvient souvent à la hauteur de cent pieds, dans son pays natal ; son écorce est fort lisse et tendre , sur-tout lorsqu'il est jeune; ses feuilles ; longuesiet étroi- tes , sortent par cinq de chaque enveloppe, et les branches, qui en sont assez garnies, ont une belle ap=- parence: les cônes sont longs, min- ces, très-desserrés , et s’ouvrent à la premierc chaleur du printems ; de sorte que s'ils ne sont pas recueillis en hiver, les écailles s'ouvrent, et laissent tomber les semences. Le bois de cette espece fait de trés-bons mats de vaisseaux ; on lappelle ,en Angleterre, Pin du Lord Weymouth , ou Pin de la Nouvelle-Angleterre. Comme ce bois est d’un grand usage dans la Marine , on a’fait une loi, dans la deuxieme année du regne de la Reine Anne, pour la conserva- tion de ces arbres , et en encourager la culture en Amérique. On a com- mencé , il y a plus de quarante ans, à en planter beaucoup en Angleterre. Il y en avoit cependant quelques- uns de fort gros , qui avoienr été Kkkk 626 MP TN plantés dans deux ou trois en- droits, long-temps auparavant , particulierement chez le Lord Wey- MOUTH et le Chevalier WyNDHAM KNATCHBULL, en Kent. Cesont ces arbres dont les semences ont produit la plus grande partie des autres qu’on voit en Angleterre; car quoiqu’on en apportat annuellement de PAmé- rique, cette quantité étoit peu de chose en comparaison de celle qui fut recueillie sur les arbres de Kent. Lesnouveaux arbres qui en sont provenus, produisent eux-mêmes aujourd’hui beaucoup de graines, sur-tout ceux qui se trouvent dans les jardins du feu Duc D’ARGYLE, à Whitton , qui a généreusement distribué à tous les curieux un grand nombre de cones, Cette espece et le Pia d’Ecosse méritent d’être cultivés, pour la qualité de leur bois, de préférence à tous les autres qui peuvent être plantés ; ils feront un très-bel effet en hiver, par leur feuillage toujours vert. Culture. On multiplie toutes les espe- ces de Pins , au moyen des semences que contiennent les cônes durs et li- gneux qu’ils produisent. Pour en tirer les semences, on met ces cônes de- vant un feu léger, qui en fait ou- vrir les cellules, et donne h facilité den détacher les semences. Comme ces graines conservent leur qualité PIN végétative pendant plusieurs annéess lorsqu'on les laisse dans les cônes, la meilleure méthode est de ne les détacher qu’au moment où on veut les mettre en terre. Si l’on tient ces cônes pendant lété dans un endroit chaud , ils s’ouvriront, et laisseront sortir les semences; mais en ne les exposant pas à beaucoup de chaleur , ils resteront entters plu- sieurs annces de suite, sur-tout ceux qui sont serrés et compactes. J’ai eu de ces cônes dont on n’a ôté les se- mences qu’au bout de septans, et cependant ces graines ontbienréussis de maniere qu’on peut les transpor- ter à quelque distance que ce soit, pourvu que les cônes soient bien mûrs et bien emballés. | Le meilleur tems pour semer les graines des Pins , est vers la fin de Mars ; mais on ne doit point négli- ger de couvrir la terre où elles se trouvent , avec des filets, pour en défendre l'accès aux oiseaux, qui détruiroient les sommets des plantes, lorsqu’elles commenceroient à pous- ser? Quand on n’en seme pas beau- coup , il vaut mieux se servir de caisses ou de pots, que lon remplit d’une terre légere et marneuse ; au moyen de quoi, on peut les trans- porter par-tout où lon veut , sui- vant la chaleur de la saison: mais est se lorsque la quantité de semence PIN ‘considérable , et qu’elle exige un grand terrein , on Ja répand sur une planche de terre, à exposition de Pest ou du nord-est, de maniere qu’elle puisse être abritée du soleil , dont la chaleur estfort nuisible à ces plantes, quand elles commencent à sortir de terre. Celles qui sont semées dans des caisses ou des pots, doiventaussi être placées à Pombre , mais pas sous des arbres, et on fera bien de tenir les plantes àl’ombreavec des nattes, lorsqu'elles commenceront à pous- ser. Presque toutes lesespecesleveront bien six ou sept semaines après qu’elles auront été semées; mais les graines du Pin de Pierre cultivé, et celles de deux ou trois autres dont les coques sont fort dures , restent souvent une année dans la terre; de sorte que, si les plantes ne poussent pas la premiere année, il ne faut pas remuer la terre, mais la tenir nette de mauvaises herbes, et atten- dre jusqu’au printems suivant. Ce retard a lieu souvent dans les années seches, et quand les graines se trou- vent dans des endroits un peu trop exposés au soleil. Pour éviter cet inconvénient , 1] sera bon de faire tremper les semeñces dans l’eau pen- dant vingt-quatre heures, avant de les mettre en terre. Lorsque les plantes paroissent, on les tient constamment nettes de PIN 627 mauvaises herbes, et on les arrose lé- gerement de tems en tems dans les tems très-secs , mais avec beaucoup de précaution : car, sion les arrosoit avec trop de promptitude, onlesdé- terreroit , et on les coucheroit sur la terre ; ce qui feroit souvent pour- rir leurs tiges. Le même accident ar rive quand on les arrose trop souvent; de sorte qu’il vaut mieux ne pas les arroser du tout, que de le faire sans soin; mais il faut toujoursles tenir à lombre. , Si les plantes sont trop serrées , il faut les éclaircir au commencement de Juillet : celles qu’on arrache , peu- vent être transplantées sur des plan- ches qui doivent ètre préparées et prêtes à les recevoir; car elles doi- vent être placées aussi-tot qu’on les enleve , parce que leurs tendres racines sont bientôt desséchées et gâtées dans cette saison de lannée. On fait cet ouvrage, s’il est possible, par un tems couvert et pluvieux, parce qu’alors on enleve les plantes avecde meilleures racines, et qu’elles repoussent bientôt de nouvelles fi- bres ; mais sile tems est clair et sec, il faut les tenir a lombre chaque jour avec des nattes, et les arroser légerement de tems en tems. Lors- que l’on enleve ces plantes , on doit avoir grand soin de ne pas déranger les racines de celles qui restent dans le semis ; et quand la terre est dure, Kkkk jj 628 Pin on l’arrose copieusement quelque tems avant de faire cette opération , + pourla desserrer, Quand ces plantes sont enlevées, on arrose encore une fois celles qui restent dans le semis, pour affermir la terre sur leurs ra- cines ; ce qui leur fera beaucoup de bien: mais il faut faire cette opéra- tion avec dextérité , pour ne pas dé- terrer les racines et abattre les tiges. Celles que lon a enlevées doivent être plantées a quatre ou cing pou- ces de rang en rang, et à trois pou- ces dans les rangs. Ces plantes peuvent, rester dans ces planches pendant un an, et jus- qu'au printems suivant : alors elles seront en état d’être mises dans les places qui leur sont destinées; car plus elles sont transplantées jeunes, et mieux elles réussissent. Quelques especes souffrent la transplantation dans un âge beaucoup plus avancé ; mais celles qu’on enleve plus jeu- nes et dans le même tems, surpas- seront les grosses , et les devance- rontdans leur accroissement. En les plantantjeunes, ona aussi Pavantage dépargner les tuteurs, qui leur sont inutiles, et la peine de les arroser ; ce qui est absolument nécessaire aux grosses plantes. J'ai souvent vu des plantations de plusieurs especes de Pins, faites avec des arbres de sept à huit pieds de hauteur, entre lesquels on en PLAN plaçoit en même tems d’autres qui n’avoient qu’un pied d’élévation ; et j'ai constamment observé que ces derniers ont toujours formé de meil- leurs arbres que les vieux, et que leur accroissement étoit beaucoup plus vigoureux. Cependant, si la terre qui doit les recevoir , ne peut être préparce pour le tems fixé, alors on met ces jeunes plantes en pépi- niere, où elles pourront rester deux ans, mais pas au-delà; car il seroit trés-dangereux de les transplanter plus tard. La meilleure saison pour trans- planter toutes les especes de Pins, est vers la fin de Mars ou au com- mencement d'Avril, avant qu'ils commencent à pousser 3 Car, quot- qu’on puisse transplanter en hiver le Pin d’Ecosse et quelques autres des plus dures , sur-tout quand ils crois= sent dans une terre forte, où ils peu- vent être enlevés avec des mottes à leurs racines , cependant je ne le conseillerai jamais , en ayantéprouvé souvent de mauvaises suites , d’au- tant plus que ceux qu'on transplante au printems manquent twès-rare- ment. Lorsqu'on place ces arbres dans un lieu exposé ausvent , il faut les mettre assez près les uns des autres pour qu'ils puissent se protéger récl- proquement; quelques années après, on peut en couper une partie, pour PIN donner de Pair aux autres; mais il faut le faire par dégrés , de peur qu’en ouvrant la plantation tout d’un coup , lairn’yentre avec trop de vio- lence, et n'arrête le progrès de ces arbres. ‘ Quoique plusieurs personnes mé- prisent ces arbres toujours verts, à cause de leur vert foncé pendant Pété, cependant ils font un très-bôn effet en hiver, quand ils sont entremélés avec une quantité d’autres dans le voisinage d’une maison de campa- gne; eten été, ils diversifient la dé- coration, par le mélange de diffé- rentes teintes, Par-tout où l’on veut en faire des plantations , la meilleure méthode est d'élever des plantes de semences, soit sur une partie du terrein même où elle doit être placée, ou sur une piece de terre voisine et de la même qualité. Une petite piece de terre suffira pour élever assez de plantes pour plusieurs acres; mais comme elles exigent d’abord quelques soins, il fant s’assurer de quelque Villa- geois du voisinage , qui ait un petit enclos près de sa cabanne, ou quien fasse un exprès pour élever les plan- tes. On peut lui confier les semen- ces , en lui donnant toutes les ins- wuctions nécessaires pour les semer, et la maniere de traiter les plantes, jusqu’à ce qu’elles soient en état d’é- tre transplantées. Les femmes et les PIN 629 enfans peuvent être employés utile- ment à cet ouvrage , et en leur pro- mettant de leur payer un certain prix pour chaque plante , quand elles pourront être enlevées, on les encou- ragera à avoir soin de la plantation , lorsqu'elle sera faite, et on les em- péchera de la détruire, Le Pin d'Écosse, comme il a été dit ci-dessus, étant le plus dur de tous, et son bois étant d’un meil- leur usage, mérite d’être cultivé. Cet arbre profite sur les sables les plus stériles , où à peine le Genét et la Bruyere peuvent croitre; et comme il ya plusieurs milliers d’acres de pareille nature , situés convenable- ment près des rivieres , Quine sont daucun rapport à présent aux pro- priétaires, ils pourroient les em- ployer utilement par des plantations de ces arbres, et faire ainsi le bien de la Nation. Le Gouvernement s’est déja occupé de cet objet; car ila donné quelques loix pour encotira- ger ces plantations , ainsi que pour leur conservation et leur sûreté ; de maniere qu’on peut espérer que les possesseurs de pareils terreins en- treprendront de les planter dans tou- tes les parties du Royaume, avec courage et émulation : et, quoiqu’ils ne puissent en tirer beaucoup de bénéfice eux-mêmes , cependant Pidée du grand avantage qui en ré- sultera pour leurs héritiers, et le 630 PIN plaisir d’embellir ces contrées , qui sont affreuses a présent, doivent les récompenser en quelque maniere de leurs peines et de leur dépense : d’ail- leurs ils peuvent occuper les pau- vres à ce travail , et diminuer ainsi les frais de main-d'œuvre, Beaucoup de personnes craignent de s’engager dans la dépense de ces plantations; mais la plus forte est celle de faire des enclos pour en écarter le bétail , etc. ; le surplus est une bagatelle, parce qu’il ne sera pas nécessaire de préparer la terre pour recevoir les plantes, et la dé- pense pour planter un acre de terre, n’excédera pas vingt ou trente sche- lings; et, si le labour est cher, les plantes pourront valoir quarante schelings de plus. J'ai planté de ces arbres dans plu- sieurs acres de terre qui étoient couvertes de Bruyere et de Genét, en me contentant d'y faire creuser des trous entre ces plantes inutiles , et j'ai ensuite fait entasser ces Bruye- res et ces Genéts qui avoient été cou- pés, autour des racines des arbres, pour conserver l'humidité dela terre. Peu de ces arbres ont manqué , quoi- qu'ils eussent presque tous quatre années de semence ; on n’a pris au- cun soin de nettoyer la terre en- suite ; et malgré cela, ces Pins ont fait assez de progres dans l’espace de cing ou six années , pour surmonter PIN les Bruyeres et les Genéts, qu’ils ont détruits totalement. La distance que j'ai constamment donnée à ces plantes dans toutes les situations ouvertes , a été de quatre pieds environ, mais toujours irré- gulierement, en évitant, autant qu’il est possible, de les placer en rangs. Lorsqu'on plante des arbres, il faut avoir grand soin de ne les enlever de la pépiniere qu'à mesure qu’on les meten place, en employant au premier travail assez d'ouvriers, tan- dis que d’autres sont occupés dans la plantation. Il faut aussi faire en sorte de ne point déchirer leurs ra- cines , ni blesser leur écorce en les arrachant. On couvre les racines dès qu’elles sont à lair, de peur qu’elles ne se dessechent , et on les place dans leur nouvel établissement le plutôt qu’il est possible. On doit avoir grand soin , en les plantant, de faire les trous assez larges pour que ces racines y soient à l'aise , de briser les mottes autant qu’il est possible, de mettre toujours auprès de Parbre la terre la plus meuble , et de presser ensuite cette terre légerement avec le pied. Si lon observe exactement toutes ces précautions , et si l’on choisit pour cela une saison convenable , cette plantation réussira presque toujours, J'ai vu quelquefois employer des arbres envoyés de loin, qui étoient ; PIN si fortement emballés, qu'ils en étoient beaucoup échauffés, et que la plus grande partie de leurs feuilles étoient devenues jaunes ; aussi ont- ils presque tous manqué : ce qui a dégoûté , mal-à-propos, plusieurs personnes de planter de ces arbres. Quand les plantations sont termi- nées, le seul soin qu’elles exigent pendant cing ou six ans, est de pré- server les plantes du bétail, des lie- vres et des lapins : car, si ces ani- maux peuvent en approcher, ils y fontun grand dégât en peu de tems, en rongeant les branches ; ce qui en retarde beaucoup les progrès , et quelquefois les détruit. Cinq ou six années après qu’ils sont plantés ; les branches des jeunes arbres se rencontrent, et s’entremé- lent les unes dans les autres; alors il est nécessaire de les tailler : mais il faut le faire avec beaucoup de précaution. On se contente d’abord de couper seulement les branches du bas; ce qui s’exécute en Septem- bre , parce qu’alors il n’y a point de danger que les blessures coulent trop. La térébenthine se durcit sur les blessures à mesure que la saison devient froide , et elle empêche Phu- imidité, d'y pénétrer. Ces branches doivent être coupées tout près de la uge.des arbres, et on doit prendre garde, en faisant cette opération, de casser aucune des branches restan- tes, On recommence cet ouvrage PIN G2r chaques deux ans; et à chaque fois, on ne retranche que la rangée des branches du bas ; car si l’on faisoit à ces arbres beaucoup d’entailles, on retarderoit beaucoup leurs pro- grès , comme il arrive dans pareil cas à tous les autres arbres : mais comme ceux-ci ne poussent jamais aucuns rejettons dans lendroit de la taille, ils en souffrent davantage. Dans les parties de la France où il y a des forêts de ces arbres, les propriétaires donnent toujours les fagots à ceux qui taillent leurs jeunes arbres la premiere fois , pour les payer de leurs peines , et afin qu'il ne leur en coûte point d’argent ; à la seconde taille , le pro- prictaire a un tiers des fagots, et les ouvriers les deux autres tiers ; et en- suite, dans les autres émondages, ils se partagent par moitié entre les ouvriers et les propriétaires : mais il faut avoir grand soin qu'ils ne coupent pas au-delà de ce qu’il est nécessaire de jetter bas. Douze ou quatorze ans après, ces arbres auront besoin d’être en- core pius fortement émondés; car les branchessupérieures , en privant d’air celles du bas, les font bientôt périr. Quelque tems après, si ces plantes ont fait un grand progrès, il sera peut-être nécessaire de les éclaircir ; mais cette opération doit se faire par dégrés, On commence d’abord au milieu de la plantation, 632 PIN en laissant le dehors serré, pour abriter les arbres du centre, et peu- à-peu on parvient à ceux de l’exté- rieur: par ce moyen, les premiers qui auront été éclaircis auront eu le tems de se fortifier , et n’auront point souffert des gelées. Quand on éclair- cit ces plantations , il ne faut pas ar- racher les arbres, mais les couper tout pres du sol; car leurs racines ne repoussent jamais , et périssent en terre : ainsi il ne peut en arriver aucun inconvénient en les laissant , et les plantes restantes n’en seront point endommagées. Les arbres que Yon retranchera seront propres à plusieurs usages ; les plus droits serviront à faire de bons boulins pour les Briquetiers, et des montans d’é- chaffauds ; de sorte qu’en les ven- dant, on pourra s’indemniser , non- seulement de ce qu’il en aura coûté pour les frais de plantation, mais aussi de l'intérêt de Pargent, Comme le principal mérite de ces arbres consiste dans leurs tiges droi- tes, on doit les laisser assez près les uns des autres, pour qu’ils s’élevent plus aisément, et qu’ils parviennent à une grande hauteur. J’en ai vu quel- ques-uns dont les tiges nues avoient plus de vingt pieds de haut, et qui étoient aussi droits que des cannes. Un de ces arbres a fourni assez de planches pour parqueter une cham- bre de près de vingt pieds quarrés. fl suffit de donner à ces arbres huit PIN pieds de distance en tous sens. Ainsi, si l’on en coupe d’abord une qua- trieme partie, les autres pourront rester douze à quatorze ans sans y toucher; alors ils auront acquis une hauteur suffisante pour faire des échelles, des soutiens d’échaffauds , et plusieurs autres choses, et la vente qu'on en fera, paiera non-seulement le restant des frais de la plantation , mais aussi le produit de la terre ;: avec intérêt. Les arbres qui resteront en place seront un fonds considéra- ble pour les enfans ou héritiers. Tout ceci peut être démontré à larigueur, par des exemples récens , qui ont prouvé que le bénéfice est toujours plus considérable que nous ne Pa- vons dit. La cinquieme espece est connue en Suisse sous le nom de Pin de Torche, Les Paysans de ce pays se servent du bois de cet arbre en guise de torches à brüler. Cet arbre , qui s’éleve à une grande hauteur dans son sol naturel , est bien garni de branches ; son bois est fort rempli de résine ; et aux premieres tailles , if est d’une couleur rougeatre. Les ha- bitans de la Suisse en fontusage dans leurs bâtimens. La sixieme espece de Pin croît lentement en Angleterre , excepté sur le sommet des montagnes sep- tentrionales ou dans les marais. Celle- ciet le Pin de Sibérie paroissent y réussir beaucoup mieux que dans aucune PIN aucune autre partie de la Grande- Bretagne; car ils croissent naturelle- ment dans la neige. ‘6 La huitieme ne devient jamais un grand arbre, même dans son pays natal ; eten Angleterre, elle ressem- ble plus à un arbrisseau qu’à un ar- bre. Les froids de l’hiver lendom- magent souvent, et quelquefois les fortes gelées la détruisent ; de sorte qu’on ne la conserve dans les jardins anglois que pour la variété. Les neuvieme et dixieme espe- ces sont employées par les habitans del’Amérique Septentrionale , pour leurs batimens , et aux mêmes usages que toutes les autres especes de Pins. ef Ilyaen Amérique quelques autres variétés de ces arbres , sielles ne sont pas des especes distinétes. Quelques- unes murissent leurs cones dans la premiere année ; d’autres sont deux ans à les perfectionner , et quelques- unes trois ans ; mais comme celles- ci n’ont pas.été assez bien observées par les personnes qui résident dans le pays, et que nous avons peu deces especes assez grandes pour produire des cônes, je ne puis encore rien dire sur les differences qui les distin- guent. Les onzieme et douzieme especes sont, ace que je crois , indifférem- ment appelées Pins rouges, dans l’A- mérique Septentrionale, où leur bois Tome V, Pein 633 est très-estimé, Les Prancois du Ca- nada ont construit, avec ce bois seul , un vaisseau de soixante ca- nons , appelé le Saint-Laurent. Yen ai reçu un peu de l’Amérique ; il ma paru ressembler beaucoup à ce- lui du Pin d'Ecosse ; mais il contient plus de résine. Il n’y auroit point de mal de faire essai de quelques-unes” de ces especes dans nos plantations, pour s'assurer si elles valent la peine d’être multipliées; car elles réussis- sent fort bien dans quelques en- droits : mais elles ne font pas autant de progrès dans une terre seche que sur un sol humide. La treizieme estappelée Pin blanc dans plusieurs parties du nord de PA- mérique; je crois qu'il y en a deux variétés, qui ne sont point des es- peces distinctes : mais comme elles mont point été examinées par des personnes habiles, nous n’en pou- vons rien dire , parce que la descrip- tion qu'a donnée M. GAULTIER d’une espece, est fort différente de celle du Pin de Weymouth. Cependant il a donné à toutes deux le nom de Pin blanc. Cette espece mérite d’être culti- vée pour sa beauté, qui surpasse celle detous les autres Pins que nous connoissons en Angleterre. L’écorce des jeunes arbres, ainsi que celle qui couvre leurs branches, est par- faitemeñt lisse ; les branches sont Lill 634 BEN bien garnies de feuilles longues, et d'un vert agréable , qui se distingue en été, mais qui n’a pas en hiver meilleure apparence que celui des autres especes. Le bois de cet arbre est d’un bon usage, sur-tout pour des mats de vaisseaux. Comme ces arbres crotssent droits , qu’ils s’éle- vent beaucoup, et qu’ils sont d’ail- leurs flexibles, ils sont moins sujets a être brisés par le vent: c’est ce qui a engagé le Gouvernement à publier une loi pour la conservation et la culture de cette espece en Améri- que ; mais comme elle réussit bien en Angleterre , elle peut y être mul- tipliée dans les cantons où le sol lui convient. Elle réussit mieux dans un terrein léger et humide, sans être cependant trop rempli d’eau, que par-tout ailleurs : elle prospere aussi sur un sol marneux, s’il ne tient pas trop de la glaise, On doit semer les graines de cet arbre avec un peu plus de soin que celle du Pin d’Ecosse, parce que sestiges étant moins for- tes, elles sont plus sujettes à s’abat- tre, tandis qu’elles sontjeunes. Ainsi, lorsqu'on les seme en pleme terre, i! faut les tenir à ombre avec des nattes , et les éxposer aux rosées tou- tes les nuits. On traite les plantes qui en proyiennent, suivant la mé- thode qui a été prescrite pour le Pin d'Ecosse ; et pour les conserver , il sera bon de les transplanter toutes PIN dans des planches au mois de Juilletz mais comme ces plantes croissent plus vite que celles du Pin d’Ecosse » il faut les mettre à une plus grande distance , en laissant un intervalle de six pouces entre les rangs, et de quatre entre elles dans les rangs : au moyen de cela, elles auront assez de place pour croitre jusqu’au prin- tems de année suivante ; alors on pourra les transplanter à demeure ou dans une pépiniere , où on les lais- sera deux ans, pour qu’elles puis- sent y acquérir de la force : mais plutôt elles sont placées dans les lieux qui leur sont destinés, mieux elles réussissent, et plus elles font de progrès : car quoiqu’on puisse les transplanter dans un âge plusavancé, cependant, quand elles sont dépla- cées jeunes, elles deviennent plus fortes, et s’élevent davantage. Le sol dans lequel cette espece d'arbre profite le mieux , est une marne molle de Noisetier , pas trop humide , dans laquelle jai souvent va des branches dun an pousser de deux pieds et demi de longueur, et continuer à croître ainsi pendant plusteurs années. Elle exige une situation abritée 5 car j'ai observé que les arbres fort exposés au vent du sud-ouest, ne faisoient pas des progrès aussi rapides que ceux qui croissent dans un emplacement abrité ; et dans les plantations , ceux ; PIN de ces arbres qui se trouvent à l’ex- térieur, ne poussent pas aussi bien «que ceux du centre , et leurs feuilles n’y conservent pas une aussi belle verdure. Palustris, La quatorzieme espece croît naturellement sur des marais, dans plusieurs parties de PAmérique Septentrionale , où j’ai appris qu’elle +s’éleve à la hauteur de vingt-cinq ou trente pieds : ses feuilles ontun pied et plus de longueur , elles sortent en touffes aux extrémités des branches ; ce quiieur donne une apparence sin- guliere : mais je nai pas entendu dire que son bois soit bon à d’autre ‘usage que pour brûler. Ilya ici quel- ques endroits où cette plante réussit “bien : maisles fortes gelées détruisent souvent ses jeunes branches, et dans un terrein sec , elles ne profitent “pas ; de sorte qu’il est inutile de la planter dans un sol qui ne lui est pas convenable. Le Pin sauvage où Pinéastre pro- duit la térébenthine , dont les Maré- chaux font un grand usage: on en ‘distille aussi huile de Térébenthine; la partie la plus subtile et la plus es- timée sort la premiere, et est ap- pelée Esprit ; ce qui reste au fond de Palembic est la résine commune. © Les amandes du Pin de Pierre sont dune nature balsamique et nourris- ‘sante ; elles produisent de bons effets ‘dans la consomption , la toux , l’en- rouement, et rétablissent les forces PIP 635 épuisées, après de longues mala- dies. ‘ a PIPER. Lin. Gen. Plant. 42. Sau- rurus, Plum, Nov. Gen. 51. tab. 12; Poiyrier-ou Queue de Lézard. Caracteres. Les fleurs sont forte- ment fixées a une simple tige, et mont point de gaine complete ; elles n’ont m pétales ni étamines, mais seulement deux antheres ron- des, et opposées à la racine du germe ; elles ont un germe gros, ovale, sans style, et couronné par un stigmat triple et piquant. Ce germe devient dans la suite une baie ronde à une cellule qui renferme une semence angulaire. Ce genre de plates estrangé dans la troisieme section de la. seconde classe de LINNÉE, qui comprend celles dont les fleurs ont deux par- ties de géneration males, et trois femelles: _ Les especes sont: 1°. Piper obtusi-folium , foliis ob-ova- tis , enerviis. Lin. Sp. Plant. 30; Poi- vrier avec des feuilles presque ova- les, obverses , et sans veines. Saururus humilis , folio carnoso, sub- rotundo, Plum. Cat. 53. f.703; Queue de Lézard, avec une feuille presque ronde et charnue. 2°. Piper pellucidum , foliis cordatis pétiolatis , caule herbaceo. Lin. Sp. Plant. 30, Jacq. Obs. 1. p. 16. Kniph, Orig. cent. 10.2, 703; Poivrier avec Lulij 636 Pui des feuilles en forme de cœur, pla- cées sur des pétioles,, et une tige herbacce. * Piper foliis cordatis , caule procum- bente. Hort. Cliff. 6. tab. 4. Roy. Lugd.-B. 8 ; Poivrier avec des feuilles en forme de cœur, et une tige trainante. Saururus minor procumbens , botryi- tis , folio crasso, cordato. Plum. Amer. 54 f. 72. 3°. Piper Amalago , foliis lanceolato- ovatis, quingue-nervils, rugosis, Lin. Sp. Plant, 29; Poivrier à feuilles rondes, ovales , en forme de lance, et gar- nies de cing veines. Saururus foliis lanceolato-ovatis , quingue - nervüis, rugosis. Hort. Cliff. 140; Queue de Lézard, avec des feuilles rudes , ovales, et a cing veines. Piper longum , arboreum altius , fo- lic nervoso minori , spicd gracili et bre- viore, Sloan. Hist. 1. p. 134. t. 87. Fo Me Piper frutex , spicd longd gracili. Pluk. Alin. 297. €. 215. fi 2. Piper longum. Rumph. Amb. $. p. 333. & 116:f. 1. 4°. Piper humile, foliis lanceolatis , nervosis , rigidis, sessilibus ; Poivrier avec des feuilles roides, en forme de lance , nerveuses et sessiles. Piper longum humile , fructu à sum- mitate caulis prodeunte. Sloan. Cat. Jam. 45; Poivre long et nain, avec PIP un fruit sortant à Pextrémité de Ja tige. 5°. Piper peltatum , foliis peltatis s orbiculato-cordatis , obtusis , repandis, spicis umbellatis. Lin. Sp. Plant. 305 Poivrier à feuilles en forme de bou- clier, orbiculaires , obtuses , cour- bées, eten forme de coeur, avec des. épis en ombelles. Saururus arborescens, foliis amplis 5 rotundis et umbilicatis. Plum, Amer. 56. f 743 Queue de Lézard en arbre, avec des feuilles larges , rondes et en forme de nombril. Lomba Rumph. Amb. 6. p. 133. La SP Ben 6°. Piper Lauri-folium, foliis lanceola- to-ovatis, nervosis , spicis brevibus ; Poi- vrier avec des feuilles ovales, nér- veuses, et en forme de lancey-et des épis courts. Saururus frutescens , Lauro-Cerasi fo~ lio , fructu breviore et crassiore. Houst, MSS. ; Queue de Lézard en arbris- seau, à feuilles de Laurier-Cerise , avec un fruit plus court et plus épais. 7°. Piper tomentosum , foliis ovato- lanceolatis , tomentosis , caule arbores- cente; Poivrier avec des feuilles ova- les, en forme de lance , et coton- neuses, etune tige en arbre, Saururus arborescens , latifolia, vil losa , fructu gracili, Houst. MSS.; Queue de Lézard en arbre , avec des feuilles larges et velues, et un fruit mince, PER 8°. Piper aduncum , foliis ovato-lan- ceolatis , nervis alternis , spicis unci- Bratis. Lin. Sp. Plant. 29 ; Poivrier avec des feuilles ovales et en forme de lance, des veines alternes , et des épis courbés. Piper longum , folio nervoso , pallidé viridi, humilius. Sloan. Hist. 1. p.135. t, 87. f. 2. Saururus arborescens , fructu adunco. Plum, Cut, 51 3 Queue de Lézard , avec un fruit courbé. | Saururus foliis ovato-lanceolatis , nervis alternis. Hort. Cliff. 140. Roy. Lugd,- B. 8. 9°. Piper decumanum, foliis cordato- ovatis , nervosis , acuminatis , spicis Te- flexis ; Poivrier à feuilles ovales, ner- veuses, à pointe aiguë, et en forme de coeur, avec des épis réfléchis. Saururus frutescens Plantaginis fo- lio ampliori , fructu breviore , graciliore , adunco. Houst. MSS. ; Queue de Lézard , avec une large feuille de Plantin, et un épi courbé, plus court et plus mince. Sirum decumanum, Rumph. Amb. 5. P: 45: f- 27. 10°. Piper Siriboa, foliis cordatis , sub-septi-nervits, venosis. Flor. Zeyl, 293; Poivrier avec des feuilles en forme de cœur , veinées , etayec sept nerfs. Siriboa, Rumph. Amb. 5. p. 340. bs DIT. fa 2s Betela, quem Siri boa vocant ; Be- tele , Bewe ou Temboul, PIF 637 11°. Piper reticulatum , foliis corda- tis , Septem nervis reticulatis, Lin. Gens ‘Plant, 29 ; Poivrier avec des feuilles en forme de cœur , en filets, et a sept nervures. Saururus botryoides major , arbores~ cens , foliis Plantaginis. Plum. Amer. 57-f. 75 ; la plus grande Queue de Lézard enarbre, et à feuilles de Plan- tin. Jaborandi. Marcgr. Bras. 37. Pis, Bras. 97. 12°. Piper glabrum, foliis ovato-lan- ceolatis, acuminatis, glabris, tri-nerviis ; Poivrier avec des feuilles ovales, unies, à pointe aiguë, en forme de lance , et à trois veines, Saururus racemosus , seu Botryoides minor. Plum. Cat. 51. 13°. Piper racemosum , foliis lanceo- lato-ovatis , rugosis , nervis alternis ; Poivrier avec des feuilles ovales, rudes , en forme de lance , et forti- fiées par des veines alternes. Saururus racemosus , seu Botryoides major. Plum. Cat. 513; La plus grande Queue de Leézard , branchue. Obtusi-folium. La premiere espece croit naturellement dans plusieurs des Isles de PAmérique; sa racine pousse quelques tiges succulentes , herbacées , presque aussi grosses que le petit doigt, noueuses , et divisées en plusieurs branches; elles ne s’é- levent jamais à plus d’un pied de “hauteur; mais elles s’étendent géné- ralement près de la terre ; les feuilles 638 PIP: sont fort épaisses , succulentes , de trois pouces environ-de longueur sur deux de large, fort lisses et en- tieres ; les pédoncules , qui soutien- nent les épis, sortent aux extrémités des branches, et sont aussi fort suc- culens ; ils ont, y compris l’épi, environ sept pouces de longueur : Pépi, quiest droit, érigé, et de la grosseur à-peu-près d’un tuyau de plume d’oie, est fortement couvert de petites fleurs qu’on ne peut dis- tinguer qu'avec une loupe : aussi n’ontelles point de beauté; mais l’épi entier ressemble à la queue d’un lézard ; ce qui a engagé PLu- MIER à lui donner ce nom, Les épis. paroissent durant une grande partie de l’année ; mais ils produisent rarement quelques se- mences en Angleterre. Aureste, on multiplie facilement ces plantes , par les rejettons qui sortent de leurs racines. Cette espece exige une serre chaude , pour être conservée en An- gleterre , et il ne faut lui donner que très-peu d'humidité , sur-tout en hi- ver. En tenant les plantes dans la couche de la serre , elles pousseront dans le tan des tiges qu’on pourra couper pour en faire de nouvelles plantes, Pellucidum, La seconde espece, qui est origiuaire de PAmérique, est une plante annuelle, dont les ti- _ges sont herbacées, succulentes , et de sept ou huit pouces de hauteur; PiT ses feuilles sont en forme de cceur, de la longueur d’un pouce et demi sur neuf lignes de large ; les épis qu’elles forment sortent aux extré- mites des tiges ; ils sont minces, droits, et d’un pouce à-peu-près de longueur; ces fleurs sont fort petites, et sessiles au pédoncule.ouaxe com- mun; elles paroissent en Juillet, et sont suivies par de fort petites baies, qui renferment chacune une petite semence semblable à de la poussiere. Si on laisse tomber ces semences dans des pots placés ex- près au-dessous des plantes , elles pousserontsans peine. On peutaussi les recueillir , pour les semer au printems sur une couche chaude, où elles leveront aisément. On met les plantes qui en proviennent , cha- cune dans un pot séparé , qu'on plonge dans une couche chaude de tan, et on les traite ensuite comme ‘lesautres plantes délicates ; mais ilne faut pas leur donner trop d'humidité. Amalago. La troisieme espece, qu’on rencontre à la Jamaïque et à la Barbade , a plusieurs tiges cour- bées , de douze ou quatorze pieds de hauteur, noueuses , creuses , rem- plies de moëlle , et divisées en plu- sieurs petites branches, garnies de feuilles ovales, en forme de lance, de trois pouces et-demi environ de longueur sur un et demi de large, rudes, et fortifiées par cing veines longitudinales ; les épis, qui sortent PtP des extrémités des branches , sont minces, de trois pouces à-peu-près de longueur , et garnis de plusieurs petites Heurs, sessiles au chaton , et qui produisent de petites bates, Humile. La quatrieme espece croît naturellement à la Jamaïque; sestiges minces, et souvent trainantes , pous- sent des racines de leurs noeuds, comme celles de la premiere espece; elles sont garnies de feuilles roides , en forme de lance, de cing pouces de longueur , sur deux de large au milieu , terminées en pointe à cha- que extrémité, fortifiées par une grosse côte au milieu et par plusieurs veines au dos, qui s’étendent depuis cette côte jusqu'aux bords : lépi de fleurs est fort mince , de cinq pouces de longueur, et de la même forme que ceux des especes précédentes. Peltatum. La cinquieme, qui se trouve encore à la Jamaïque , a une tige épaisse , spongieuse, de quinze pieds de hauteur , et divisée en plu- sieurs branches noueuses et rem- plies de moélle: ses feuilles sont presque rondes , et les péuoles y sont attachés en-dessous ; de sorte que la surface supérieure est en forme de nombril dans l’endroit qui se joint au pétiole : de ce centre par- tent des veines qui se prolongent sur les côtés ; ces feuilles ont en- viron un pied de diametre; leur parue basse est découpée en forme de cœur, et l’autre est ronde ; la tige PrP 639 est fixée vers le milieu; les feuilles ont l’apparence d’un bouclier ; les épis sont petits , et croissent en forme @ombelles. Lauri-folium. La sixieme espece nait spontanément a la Vera - Cruz en Amérique ; elle a des tiges noueuses d’arbrissseau , qui s’élevent à neuf ou dix pieds de hauteur , et se divi- sent en plus petites branches, gar- nies de feuilles ovales , en forme de lance , de sept pouces de longueur sur trois de large, et terminées en pointe aiguë , rudes , veinées, et de la même consistance que celles du Laurier: les épis de fleurs sortent des nœuds des branches sur le côté opposé aux feuilles; leur longueur est d’un pouce et demi ; ils sont à- peu-près de la grosseur d’un petit tuyau de plume, et fortement garnis de fleurs semblables à celles des au- tres especes. Tomentosum. La septieme, qui a été découverte parle Docteur Hous- TOUN à la Vera-Cruz, a des tiges minces , et remplies de moélle, qui s’élevent à la hauteur de douze ou quatorze pieds , et se divisent en plusieurs branches courbées, divi- sées par des nœuds gonflés, et gar. nis de feuilles ovales, en forme de lance , de cinq pouces environ de longueur sur trois de large, fortifiées par plusieurs nervures, et couvertes dun duvet laineux: les épis des fleurs sortent sur le côté des bran- 640 PIP ches’, et sont opposés aux feuilles ; ils sont minces, de trois pouces de longueur , et tourn’s vers le ba:. Aduncum. La huitieme espece croît sans culture à la Jamaique; elle a plusieurs uges creuses, et de cinq pieds environ de hauteur : leurs nœuds sont assez rapprochés les uns des autres, et gonflés; elles se divi- senten plus petites branches, gar- nies de feuilles ovales , en forme de lance, de sept pouces de longueur surtrois de large au milieu, rudes et veinées. Ces veines sortent alter- nativement de la côte du milieu, se divergent sur les côtés, et se rejoi- gnent aux bords de la feuille vers le sommet, Les épis de fleurs sont pro- duits vers le côté des branches op- posé aux feuilles ; ils sont minces , de cinq pouces de longueur, cour- bés , et fortement garnis de petites fleurs dans toute leur lougueur. Cette plante est appelée Sureau dans ies Indes Occidentales. Decumanum. La neuvieme , qui m’a été envoyée de Carthagène par le Docteur Wizcram HousTouN, s’éleve , avec quelques tiges d’arbris- seau , à la hauteur de quinze pieds, et se divise en plusieurs branches minces, avec des nœuds gonflés , et garnies de feuilles ovales , en forme de lance , de cing pouces de fongueur sur trots de large, termi- nées en pointe aigué, unies, et fortifiges a leur base par cinq ner- PIP vures , dont les deux extérieures se joignent sur -les bords au haut des feuiiles, et les trois autres coulent au sommet , celle du milieu en ligne droite , et les deux de côté en se divergeant, pour se rejoindre vers le haut. Ces feuilles sont d’un vert foncé en-dessus, et d’un vert pale en-dessous; les épis de fleurs qui sortent aux cotés des branches, sont fort minces, d’un pouce et demi de long , et réfléchis à l'extrémité comme la queue d’un scorpion. Siriboa, La dixieme espece n’a été envoyée par M. RorerT Mrc- LAR, de Panama, où elle croît na- turellement; elle a des tiges creuses d’arbrissean , d'environ quatre pieds de hauteur, et divisées en plusieurs petites branches , garnies de feuilles en forme de lance , de cing pouces environ de longueur sur qiatre de large près de leur base, terminées par une pointe longue et aigue , et sillonnées à leur bâse par sept ner- vures , dont les deux extérieures coulent jusqu’aux bords , et les cing autres s’étendent presque dans toute sa longueur , en s’écartant de la cote du milieu vers les côtés , et s’unis- sant au sommet. Les épis sortent la- téralement sur les branches’; ils sont minces, de quatre pouces environ de longueur , penchés dans le mi- lieu en forme d’arc , et fortement garnis de petites fleurs herbacées, auxquelles succedent de petites baies 5 PTE baies, quirenferment chacune une petite semence. Reticulatum. La onzieme espece , qui croit naturellement à la Jamai- “que, s’éleve avec une tige d’arbris- seau moélleuse , à cinq pieds en- viron de hauteur , et pousse plu- - sieurs branches latérales, garnies de nœuds protubérans, et de feuilles “en forme de lance, de six pouces de longueur sur cing de large près de la base: elles ont cing veines, qui sortent du pétiole ; celle du mi- lieu monte à la pointe en ligne droite , et les deux de côté s’écartent sur les bords vers le milieu de la feuille, et se rejoignent au sommet; “toute leur surface est remplie d’au- tres petites veines , entremélées-en forme de filets: les épis sont pro- duits sur le côté des branches op- posé aux feuilles yils sont minces, de cinq pouces enviror de longueur, un peu courbés dans le milieu, et fortement garnis de très-petites fleurs herbacées. Glabrum. La douzieme espece se trouve à Campéche , d’où elle n’a été envoyée par le Docteur Hous- TOUN ; elle a plusieurs tiges, d’ar- brisseau , qui s’élevent à la hauteur d'environ dix pieds , et se divisent vers le sommeten plusieurs branches courbées, divisées par des nœuds gonflés , et garnies de feuilles ovales en forme de lance , de quatre pou- ces environ de longueur sur deux Tome V, PTE 641 et demi de large, terminées en pointe aiguë, lisses, d'un vertluisant, et forti- fiées par trois grosses veines longitu- dinales : la côte du milieu est droite, et les deux autres s’écartent vers les côtés ; mais elles se rejoignent à la pointe: les épis sont placés sur le côté des tiges op posé aux feuilles; ils sont longs , minces, et un peu courbés ; les fleurs et les semences ressemblent à celles des ‘autres especes: Racemosum. La treizième est ori- ginaire de Campéche; elle a une uge d’arbrisseau de dix ou douze pieds de haut, et divisée vers son sommet en un grand nombre de pe- tites branches creuses , couvertes de nœuds gonflés, et garnies de feuilles rudes, ovales, en forme de lance, de cinq pouces environ de longueur sur deux et demi de large , dont quel- ques-unes ont des petioles longs, ét d’autres fort courts ; elles sont d’un vert foncé en-dessus , d’un vert pale en-dessous , et sont terminées en pointe aiguë : les épis, qui parois- sent sur le côté des tiges opposé aux feuilles , sont longs , minces, et for- tement garnis de petites fleurs sem- blables à celles des autres. Culture. Les onze dernieres espe- ces sont des plantes vivaces , que lon peut multiplier parleurs graines, qu'il faut se procurer fraiches , des pays où ces plantes croissent natu- rellement : on les répand sur une M mmm 1642 PIT TP bonne couche chaude au p'intéms ; et quand les plantes qui en provien- nent sont en ctat d’être enlevées, on les met chacune séparément dans de petits pots remplisd’une terre fraiche et légere y on les plonge dans une couche chaude de tan ; on les tient à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les traite ensuite comme les autres plantes tendres et exotiques. On leur donne de Pair tous les jours à pro- portion de la chaleur de Ja saison, pour les empêcher de filer; et quand les nuits sont froides, on couvre les vitrages de la couche avec des nattes, pour en conserverlachaleur. Comme les ciges de la plupart de ces plantes sont tendres lorsqu’elles sontjeunes , il ne faut pas leur donner trop d’hu- Foire ~midité, qui les pourriroit, et on lés arrose avec précaution , pour ne pas les abattre ; car une fois couchées , - elles se relevent rarement. En automne , on place ces plantes dans la couche de tan de la serre chaude , et on leur donne peu d’eau en hiver ; elles exigentla même cha- leur que le Caffier ; et pendant les chaleurs de l’été , il faut leur donner beaucoup d'air : mais il faut les tenir constamment dans la serre chaude; car elles sont trop délicates pour supporter la rigueur de notre climat, même dans la saison la plus chaude de Pannée. PIROLLE, Voy, PYROLA Ro TUNDI-FOLIA.L, Fin du Tome cinquieme. ap ae : fon 42 > EME