£ Ca en tt ii ; Len. ee pe = Ce let ee > Le * Presented to the LIBRARY of the UNIVERSITY OF TORONTO by The Estate of Professor Kenneth May 4 x SA Ÿ | ne + ‘ ? à Re 4 VS , l 3 Ou Le 7 117.) \ , 7& Lo) LAN A #, TN VE aÈ AA OR "e 12 ZA ® , \ (K s =: 1 LES , Dh LA * & : A, 14 | « \ n le æ\, à 7 24 HAT - ÿ + V (A ED > / . = ! L PRÈS: TES fa «1 / % Sr, ) — ee CE QU b + . ,'e— + Le 1 4 P b = 1 À ec , = vs { q G Æ- é : 6 >» d'a N ÿ y à L TS en (0) | 782 TAN NON LD RQPT 2 A: 5 (@* > Re a SY ER gts Up \ (x fl ANNE un f à Ÿ AAONTEN :) d” RUMEUR LA) Le qu VA “ru ; DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS. - | Digitized' by the Internet Archive “© ! in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/dictionnairedess01luni DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS, CONTENANT L'ErvMoxociE, ZA DÉFINITION ET LES DIVERSES ACCEPTIONS DES TERMES TECHNIQUES UsiTÉs dans l’Anatomie, la Physiologie, la Médecine, la Chirurgie, la Pharmacie, la Chimie ; — la Zoologie, l’Ornithologie , l’Ychtiologie, l’Ertomologie, etc. — la Botanique, la Minéralogie; — les Mathématiques, la Métrologie ou le système des nouveaux poids et mesures; — l'Analyse, la Mécanique, l’'Hydraulique, la Statique, l’Hydrostatique, la Dynamique, l'Hydrodynamique, la Physique , l’Op- tique, l’Acoustique, la Pneumatique, l’Electricité, le Galvanisme ; — l’Astronomie, 1a Gnomonique, la Géographie, l'Hydrographie, la Navigation; — la Peinture, la Sculpture, la Gravure on la Glyptique, l’Imprimerie; l'Architecture ; la Marine, J’Art de la guerre ; le Blason, la Gymnastique , la Chorégraphie;— la Pêche, la Chasse ; — les Arts ct Méliers ou la Technologie ; —l’Economie domestique, l’Agri- culture, le Jardinage, le Commerce ; — l'Economie politique, les Titres d’honneur et de dignité, la Diplomatie; — la Lättérature, la Grammaire, la Rhétorique, la Poésie, l’Art dramatique ; — la Logique, la Morale, la Métaphysique, la Théolo- gie; — la Jurisprudence, la Pratique; la Bibliographie, l'Antiquité, la Diplo- matique ; l'Histoire, la Chronologie, la Numismatique, etc., etc. On y a joint le Tableau historique de l’origine et des progrès de chaque branche des connoïssances humaines, et une Description abrégée des machines , des instrumens et des procédés anciens et modernes empll oyés dans les Arts, PAR ML UNTER. TOM EST AURA LS. Che ,| Eniexxe GIDE, Libraire, rue Christine, n.° 3. à H. NICOLLE et Cie rue des Petits- Augustins , n° 353. 1805. ; “LME OA ! TA A ea T4 10 MAI NH Me x à à mo EMNO Aa, à LUS Res rare, een à ee pe at Morris th de Lei FR è ps 1e si DODTET £i nm" Se la: soigne ak vb 1. RAP T2 : w Pt aïgoleok tb : CEE où 40 Lo den etant À Fr MR sl be ATTUE me pre GL L'AVAIS “ré “Hg LRO cons id 4 épée ï a GR PRE ANRT 1 MOIS DORE 2 Fate ee A PR 114 M : si Latine AUS MINT A a sde it£ Ne 7 LEA CRT ss € a peer JE ; & NE ni r } raz Le sype nero" B MAT pr Te A2 2 oups date el à rerrnen Cr FR EN ART xt Lu “an I “ HE, CRE DTON AT PE Dire ri ri Len sl A or LA d 4. sl di iperesi je pont et zh pa EST onu nt 104 à Ne - ue Re reboge 22 as mel 230 uk ESt9 AE al are +31 : NEA dos Re Q es LUE 1 x ‘ “A ETN UN MIAAT M n d 4 ' r s Ê] * AS | É * tk AERNES Va Be Enr none gore UN ENT AP 1 a M (y ju ‘va — me m5 ARENA À SON ALTESSE SÉRENISSIME MONSEIGNEUR LE PRINCE MURAT, CRAND AMIRAL,MARÉCHAL DE L'EMPIRE, GRAND OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR , GOUVERNEUR DE PARIS, etc, MoxsEeicnEwRr, En demandant à VOTRE ALTESSE SERENISSIME la permission de faire paroître sous ses auspices cet humble fruit de mes travaux , je n’ai eu d’autre ambi- tion que celle de le présenter au public, accompagné de la recommandation d'un Prince qui donne tous les jours des preuves de son goût éclairé pour les sciences et les arts. En acceptant mon hommage, VOTRE ALTESSE SÉRÉNISSIME a donc comblé tous mes vœux; et st à l'accueil gracieux qu’elle a daigné faire à l'ouvrage elle a ajouté des choses infiniment trop flatteuses pour L'auteur, je dois les attribuer entièrement aux senti- mens généreux qui rappellent aux Princes qu'ils sont Les protecteurs nés des gens de lettres, qui permettent aux guerriers les plus illustres de sourire É leurs efforts , et qui commandent peut-étre aux hommes que leurs services ont portés à une grande élévation , de ne pas refuser cette sorte d'encouragement à leurs compositions les plus foibles. J'ai l'honneur d’être, MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE SÉRENISSIME, Le très-humble et trés-obéissant serviteur, LUNIER. PRÉFACE Lo RSQUE les Sciences et les Arts étoient ignorés ou dédaignés des gens du monde, on voyoit peu de Diction- naires , el ceux qui existoient ne passoient guère les bornes de la langue commune : mais aujourd'hui que tout le monde est instruit ou désire de le paroître ; aujourd’hui qu'il n’est point de brochure ou de feuille périodique qui ne renferme quelques termes scientifiques ou techniques, dont la nouveauté ou la bizarrerie peut arrêter le lecteur, les dictionnaires qui en donnent l'explication sont devenus d’un usage général et même indispensable. Quelque considérables quesoient déja ces sortes d'ouvrages, leur nombre doit encore s’accroitre , parce que leur nature est de ne jamais atteindre la perfection, et de ne pouvoir en ap- procher qu’en se multipliant. Il doit , en effet, arriver , de tems entems, des époques où ceux qui existent ne pouvant plus suffire, il faut nécessairement les renouveler ; et ces épo- ques sont marquées par les grands changemens quis’introdui- sent dans le langage des Sciences et des Arts, et qui sont une suite naturelle de leurs progrès. Mais s'il est une cir- constance où ce besoin se fait plus particulièrement sentir, c'est incontestablement celle dans laquelle nous nous trou- vons, où une foule de nouvelles idées ayant accru , dans l'espace de moins de vingt-cinq ans, les richesses de l'es- prit humain , il a fallu , pour les exprimer , créer une multitude de nouveaux termes, ou multiplier les accep- tions des anciens. Mais quelque favorable que soit le moment qu'on à iv PRÉFACE. choisi pour publier ce nouveau Dictionnaire, quelque soin qu’on ait pris pour le mettre en état de remplacer tous ceux qui l'ont précédé, et suppléer à leur défaut d’instruc- tion , on n’a pas la prétention de croire qu'il est plus à Vabri qu'eux de Ja destinée qui les attend tous; et il fau- dra bien que, dans un certain nombre d'années, il cède la place à un nouveau venu, qui, profitant de ses lumières et même de ses fautes, et se parant des nouvelles acqui- sions faites dans les Sciences et dans les Arts, le relé- guera dans un coin de bibliothèque , où lui-même ira le rejoindre à son tour pour servir l’un et l'autre, et ainsi que leurs prédécesseurs , de monumens plus ou moins fidèles de l’état des connoiïssances humaines au moment où is ont été composés. l'utilité des dictionnaires une fois reconnue, ainsi que la nécessité de les renouveler de tems en fems ; il est indispensable de dire quelque chose des motifs qui ont fait entreprendre celui-ci, du plan que l’aufeur à suivi, et de la manière dont il l’a exécuté. Parmi les dictionnaires qui traitent des Sciences et des Arts, les uns se sont bornés à une science en particulier ; les auires ont entrepris la description des arts qui ont entr'eux quelque analogie ; quelques - uns ont embrassé luniversalité des connoissances humaines, mais on ne trouve; ni dans les uns ni dans les autres, une instruction complète : ici, c’est une description des procédés et des instrumens d’un'art, sans aucune définition des termes qui composent son langage ; là, on trouve Fétymologie d’un mot, mais point d'explication de la chose dont ïl est le signe; par-tout de l'instruction , mais une instruction partielle, disséminée, et presque toujours insuffisante. Voila les motifs qui ont déterminé l’auteur à réunir, dans lé moindre espace possible, ce qu’on netrouveroit que diffei= lement età grands frais dans deux ou trois cents volumes ; en ÿ ajoutant, comme de raison , les termes dont les Seiences et PRÉFACE. v les Arts se sont enrichis depuis quelques années, et parti- culiérement ceux de la nomenclature chimique, du nouveau système des poids et mesures, et ceux en plus grand nowbre qui ont accru le domaine dela physique, de la minéralogie, de la botanique , ete, Voici maintenant le plan de l'ouvrage, Si la connoissance des choses dépend en grande partie de celle des mots, l’art qui donne une explication nette de ceux-ci; l'art qui apprend à remonter du connu à l'inconnu, des composés au simple, des dérivés au radical, des accep- tions métaphoriques au sens primitif; l’étymologie, en un mot, a dû être considérée par l’auteur comme le premier et le principal objet de son travail. L'art étymologique à, comme les autres arts, ses prin- cipes et ses régles ; mais il a aussi ses dangers et ses écueils. I existe dans la formation des mots d’une langue, dans leurs diverses applications, et jusque dans leur corruption, une suite , une génération d'idées, dontil n’est pas impossible de trouver le fil et l’enchaînement; il n’est pas non plus tres- difficile de reconnoître les termes qui nous viennent des lan- gues anciennes; et pour ceux que nous avons empruntés des langues modernes, l'histoire des guerres, des voyages, du commerce , montre suffisamment l’ordre des différens canaux par où ces termes ont pu passer jusqu’à nous: mais quand on a épuisé tous les moyens indiqués par l’art pour trouver l'origine certaine d’un mot dont les changemens con- sidérables et les acceptions multipliées ont fait oublier ou perdre la premiere imposition, vouloir aller plus loin, c'est justifier les reproches de frivolité et de pédantisme que l’on fait à la science et à ceux qui la professent, et il faut alors se contenter de l’étymologie qui paroït la plus probable, et même se résoudre à en adopter une qui “’asouvent d'autre mérite que de ne pas trop choquer la vraisemblance. Au reste, la science étymologique n’a pas besoin, pour être une science utile et même nécessaire , de cette exac- titude rigoureuse dont ses partisans lui font honneur, et vj PRÉFACE. que ses détracteurs lui refusent, les uns et les autres, trop légèrement peut-être : car, que l’étymologie d'un mot soit certaine, vraisemblable ou douteuse ; que les principes sur lesquels elle est fondée soient évidens, judicieux ou ab- surdes ; elle a toujours, même dans le cas le moins favo- rable , l'avantage insigne et incontestable de piquer la curiosité, d’exciter l'attention, de soulager la mémoire, de rappeler ,avee le mot , lidée de la chose qu’il représente, ou de suppléer à cette idée par celle d’une circonstance, d’une propriété, d’une date, d’un fait, d’un nom qui en facilite l'intelligence et en perpétue le souvenir. Il faut ajouter à cela que tous les hommes éclairés regardent l’art étymolo- gique comme une sorte d'analyse qui sert merveilleusement a la définition, si elle n’est pas la définition elle-même. À l’étymologie dumot, on a joint sa signification littérale et grammaticale, et a celle-ci ses diverses acceptions. Cela seul devroit suffire pour faire distinguer cet ouvrage des simples vocabulaires, et le mettre au rang des dictionnaires de notions ; mais l’Auteur s’est efforcé de lui mériter dou- blement ce titre , en plaçant, par -tout où les circonstances l'ont permis, une notice historique, contenant l’origine , les principes et les progrès des Sciences ; l’époque des décou- vertes importantes, les noms de leurs auteurs, les événe- mens qui les ont préparées, et les circonstances qui les ont accompagnées; la naissance de chaque art, ses perfectionne- mens, sa décadence, sa perte, sa renaissance, les noms de ceux qui s'y sont distingués, et les titres des ouvrages qui en ont traité ; s’il est question d’un usage, d’une fête ca- tholique, d'une cérémonie, on a indiqué le pays où il a commencé à s'introduire, l’occasion et la date de son éta- blissement ; s'il s’agit d’un titre d'honneur, de dignité où d'office, on a eu soin de faire mention de sa création, de l'étendue de ses fonctions, et des révolutions qu’il a éprou- vées par les changemens de mœurs et de gouvernemens. Quant à l’ordre à suivre dans la distribution des diverses PiRYERE A CIE: vij acceptions d’un même mot appliqué à plusieurs Sciences ou Arts, l’Auteur avoit à choisir entre le degré d'importance ou de prééminence dont telle science ou tel art jouit dans le monde savant, et entre l’ordre successif des dérivations du mot : l’Auteur a préféré ce dernier, comme le mode le plus naturel, le plus instructif, et le plus propre à marquer la progression des diverses significations du mot, en partant de son acception la plus simple, pour arriver à la plus com- posée, la plus étendue ou la plus éloignée de son acception primitive. Enfin, pour reposer la vue et faciliter les recher- ches, chaque article est précédé du nom (imprimé en italique) de la Science ou de l'Art auquel acception se rapporte. Tel est le Dictionnaire qu’on a l'honneur d'offrir au public. Son utilité fait toute son excellence; son autorité, et par conséquent son succés , ne reposent nullement sur le nom ou la capacité de celui qui l’a composé, mais uniquement sur le mérite et la réputation des savans illustres qui y ont contribué, chacun pour sa part. Quant au travail qui est particulier à l’Auteur , comme il se réduit à de légers soins pour rassembler ses matériaux, à un peu de patience pour les examiner , et à quelque dis- cernement pour les choisir, les classer et les réduire , ce travail peut, s’il est exécuté avec méthode , précision et clarté, le mettre à l'abri de la censure, mais il ne suflit pas pour lui donner part à des éloges qui ne sont dus qu’à ceux dont il a emprunté les lumiéres. Les auteurs de dictionnaires ne travaillent pas pour leur propre gloire : leur tâche est de préparer celle des autres, Condamnés par état à être les pionniers de la littérature , leur destinée est remplie lorsqu'ils sont parvenus à écarter les obstacles qui s’opposent à ses progrès, à aplanir et à net- toyer les routes qui doivent conduire les hommes de génie aux honneurs et à la fortune. Mais cet avantage, commun à tous les dictionnaires, n’est pas le seul qui distingue celui-ci : l'Auteur, en ménageant viij FR K\FIA COTES l'intérêt dés savans, en leur épargnant q'élquefois de lon gues et pénibles recherches, et en les mettant souvent à même de citer les écrivains originaux et les historiens con- temporains, comme s'ils les avoient lus, a encore eu l’am- bition d'être utile aux gens du monde, en les mettant en état, non pas de professer les Sciences et les Arts, maïs d'entendre léur langage, et de pouvoir rendre raison d’un terme scientifique ou technique qui aura p:ra dans une feuille du matin, et qui fera probablement le sujet de la conversation du soir. L'Auteur n’a rien négligé pour atteindre ce double but, mais si, malgré tout ce qu'il a pu faire, il lui est échappé quelques erreurs ou quelques omissions, il prie ceux qui s’en apercevront de vouloir bien considérer l'étendue de son ouvrage et le comparer avec le cadre étroit dans lequel il Va renfermé; de songer à l’immensité des matériaux qui lui ont été nécessaires, et dont quelques-uns lui ont manqué, par l'impossibilité de les réunir tous : et ils reconnoitront sans doute avec lui que si un ouvrage d’un volume un peu considérable reste presque toujours imparfait, c’est moins par défaut de soins, que parce que les soins les plus cons- tans et les plus multipliés ne sont pas toujours heureux : ils se convaineront qu'une recherche appelle une autre recher- che; qu'un livre ne sert souvent qu'a faire sentir le besoin d'un autre livre; qu’on ne trouve pas tout ce qu’on cherche, et qu'on n’est pas toujours satisfait de ce qu’on trouve; que la réflexion et l’idée du mieux viennent quelquefois trop tard ; enfin que, quelque chose que l’on fasse, il faut tou- jours qu’il reste une part à la critique, et de quoi fournir la matière d’une seconde édition. DICTIONNAIRE DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS. À, s. m. première lettre de ’al- phabet, et la première des cinq voyelles. ( Arithmét. )A étoit une lettre nu- mérale chezles Grecs et les Romains. Chez les premiers, À ne marquoit qu’une unité; chez les seconds, il marquoit cinq cents. ( Chronol. ) À, dans le calendrier Julien, est la première des lettres dominicales. C’étoit , avant l'ère chrétienne , la première des lettres nundinales, et ce fut, d’après cet usage, qu'on introduisit les lettres dominicales. ( Gramm. ) A ( privatif )} pre- mière lettre de l’alphabet des Grecs, que l’on nomme a/pha. Elle entre dans la composition de plusieurs mots français où elle marqne priva- tion. Elle répond , en général, à la préposition sans ou à une négation , et se place toujours au commence- ment d’un mot; comme acéphale , sans tète; achromatique , sans cou- leur. ( Monnoie ) À , au revers des mé- -dailles antiques , est la marque de la monnoie d’Argos. À , est la marque de la monnoie de Paris. AA , est la marque de la monnoie de la ville de Metz, ABACÇO ou ABAQUE , s. m. du grec @Baf ( abax ), buffet, table, crédence. ( Arithm. Géom. )Table sur la- quelle les premiers mathématiciens faisoient leurs calculs , où traçoient leurs figures, L’abaque de Pytha- gore est ce qu’on appelle aujourd’hui a table de multiplication, Tom. I. (Archit.) Abaque se dit aussi de la partie supérieure où couronne- ment du chapiteau de la colonne et du pilastre. ( Minér.) Abaque est encore une espèce d’ause dont on se sert dans les mines pour laver l’or. ABAISSEMENT , s m. du latin barbare , bassus , dont les Italiens ont fait basso , les Espagnols baxo, et les Français bas : diminution de hauteur. ( Algèbre) Abaissement d’une équation; c’est la réduction de cette équation à la forme la plus simple dont elle est susceptible. (Géom.) Abaissement d’une per- pendiculaire ; c’est l’action de me- ner une perpendiculaire d’un point placé hors d’une ligne sur cette ligne. ( Astron. ) Abaissement de l’ho- rizon visible ; c’est la quantité dont Vhorizon visible est «baissé au-des- sous du pôle horizontal qui touche la terre. Abaissement des planètes par l'effet de la parallaxe; c’estla quan- tité dont nous les voyons plus basses que si nous étions placés au centre de la terre où il faudroit être pour voir les mouvemens célestes plus uniformes. On ne peut faire aucune espèce d'observation qu’on ne la cor- rise par l’effet de cet abaissement. F.PARALLAXE. Abaissement du cercle crépus- culaire ; c’estla quantité dont le mervus, en grec veèpo, ( zeuron ), mér£. (Méd.) Sorte de fièvre dans la- quelle un principe contagieux a at- taqué les nerfs et glandes ; c’est ce qu’on appelle la peste ; ce terme est nouveau. ADENO-PHARYNGIEN, adj. et s. du grec &dw, (adén), glande, et de gcpuré , (pharugx}), pharynx. ( Anat.) Nom de deux muscles qui partent de la glande thyroïde , et vont s'unir de chaqne côté au thyro-pharyngien. ADENOTOMIE, s. f. du grec &fwr, {adén), glande , et de rous , ( tomé), 3ncision. = ( Anat. } Partie de l’anatomie , qui.a pour objet la dissection des landes. ADÉPHAGIE , s. f. du grec éd, {adén), abondamment , et de géo, {pagô ,) manger. ( Méd.) Appétit vorace, insatia- ble ; sourmandise. Ædéphage étoit 3e nom de la déesse de la gourman- dise, à laquelle les Siciliens rendoient un culte religieux. ADEPTE, s. m. du lat. adeptus, articipe d’adipiscor, obtenir. ( Alchimie) Nom se certains al- chimistes qui prétendent avoirtrouvé Ta pierre philosophale ; ou, dansleur langage , qui croyent être parvenus au grand œuvres ADH (Sciences et arts) Ce mot se dit aujourd’hui de tous ceux qui sont initiés dans les mystères d’une secte , ou qui sont profondément versés dans une science où dans un art quel- conque. ADEQUAT , TE, adj. du latin adequatus , foimé de ad, à ,:et d’æquo , égaler : rendre pareil , ren- dre ésal. ( Philos. schol. ) entier , total ; objet adéquat , idée adéquate. ADHERENCE , s. f. du latin ad- hœreo , composé de ad, à ,et d’hœ- reo, tenir, étre attaché. Union d’une chose à une autre. ( Physique) Propriété qu’ont cer- tains corps de s’attacher à d’autres, ou qu'ont les parties d’un même corps de demeurer attachées les unes aux autres , jusqu'à ce qu’une force su- périeure à cette adhérence, les con- traigne de $e détacher. L'eau , par exemple ; adhère à un grand nom- bre de corps ; les particules d’une même ooutte d’eau ont aussi entre elles une certaine adhérence : les particules d'huile en ont entr’elles une encore plus grande. I n'y a pas long-tems qu’on est convaincu de l’adhérence des corps à d’autres corps, et des parties de même corps entr’elles. Muschen- broëk a beaucoup éclairei cette ma- tière dans son traité de physique ; mais M. Carré et M. Petit, médecins; l’ont démontrée , le premier en 1709, pour les parties de l'air ,et le second pour les parties de l’eau. (Méd.) On dit, en médecine , l'adhérence de la peau, Padhérence des poumons au côté, l’adhérence de la pierre à la vessie. (Peinture) Adhérence siguihie, dans le langage des peintres , l'effet désagréable que produisent certaines. parties d’un tableau , qui paroïssent trop appliquées et comme collées à la toile. ADHÉSION , s. f. même origine qu'ADHERENCE. union , jonction. (Diplomatie } H se dit principa- lement d’un acte par lequel une puissance adhère à un traité qui lui est proposé : acte d'adhésion. ; ADHONORES , mot latin com- osé de ad , à, aux, et d’Aonores,, d’Aonor , honneur: pour les hon- HÇUXS, ADI -( Econ. polit.) Mot emprunté du Jatin , que l’on applique à ceux qui sont décorés d’un titre sans en faire les fonctions , ou sans en avoir les appointemens. ADIAPNEUSTIE, s. f. de P& pri- vat grec, et de J'rænvtw , (diapne), transpirer. Défaut de transpiration. ( Méd.)Transpiration supprimée. ADIARRHEÉE , s. f. de la privat. grec , de Ja, (dia), à travers , et de «, (rheo ,)couler: ce quine coule plus. (Méd.) Suppression générale de toutes les évacuations nécessaires du corps, et rétention de toutes les hu- meurs qui doivent être expulsées. ADIEU , s. m. façon de parler el- liptique ; dire adieu à quelqwun qui s’en va , c'est souhaiter que son dé- part soit au nom de Dieu. (Marine) Adieu-va; c’est un mot par lequel on commande à l’é- quipage et au timonier de virer de bord ; ilvient de ce qu’antrelois on a regardé lx manœuvre de virer de bord vent - devant comme dange- reuse, et qu’on croyoit nécessaire de se recommander à Dieu en la com- mencçant. Les équipages ponentais répondent à ce mot par adieu- veuille! et ceux du Levant, par Sancta-Maria n'adjudara ! ADIPEUX , EUSE, adj., dn la- tin adiposus, gras , dérivé d’adeps, adipis , graisse. (nat. )1l se dit de certains vais- seaux et de certains conduits qui se distribuent à la graisse. Les anato- mistes ne sont pas d'accord sur l'existence des vaisseaux adipeux, qu'ils regardgnt comme peu néces- saires à la secrétion de la graisse, laquelle peut, suivant eux, se faire au moyen des artères, dans les cel- fules adipeuses , de même que dans {es autres parties, d’où elle peut ensuite être reprise par les veines. ADIPOCIRE , s. f. , du latin adipus , gras, et du francais, cire : cire grasse, ou cire faite avec la graisse. ( Chimie ) C’est le nom que M. Fourcroi a donné à une matière grasse , analogue au blanc de ba- eine, et qui est une combinaison de lPammoniac, produit de la pu- tréfaction des matières animales avec la graisse. ADS 23 Les Anglois font, avec l’adipo-+ cire, des chandelles économiques d’une consistance beaucoup plus grande que le suif, et qui ressem— blent beaucoup aux bougies de cire. Leur procédé consiste à faire sé- journer les matières animales au fond de plusieurs bassins remplis d’eau, *on mieux en les exposant au courant d’une rivière. IL paroït qu'ils ont un procédé particulier pour mouler ces chandelles sans londre l’adipocire, car on n’a pu parvenir, à Paris, à obtenir la même consistance par le moyen de la fasion. > Cette fabrication offre de grands avantages, puisqu'on pourroit y em ployer une foule de matières qui ne sont d'aucun prix, et que l’on perd faute d’en connoître l’usage. ADIPSÉE ,s. f., de l’& privatit grec, et de fes , (dipsos), soif; dé- faut de soif. ( Méd. ) Défaut d'appétit pour les liquides. 5 ABIRER , v. a. , d’une origine in< certaine : quelques-uns ile dérivent de à dire, être à dire : masquer. ( Pratique) Ædirer uu titre, un papier; c'est l’égarer. ADITION , s. f., du latin adeo ; formé de ad, à , vers, et d’eo , al- ler, aller à, se porter vers; adire hœæreditatem, se porter héritier. (Pratique) Adition d’hérédité > c’est l’acceptation d’un héritage, V’acte par lequel on se porte héri= ter, ADJACENT, TE, adj. du lat: adjacens, formé de ad, auprés, et de jacio , être couché, être situé. Qui est situé auprès. . (Physique, géogr.) Parties ad- Jacentes, pays adjacens; ce sont des parties contiguës à d’autres par ties, des pays contigus à d’autres pays. Géométr. ) Angle adjacent ; c’est un angle immédiatement con« tigu à un autre angle , de sorte que les deux angles ont un côté com- mun. On se sert même plus particuliè- rement de ce mot lorsque leurs an- gles ont nou-seulement un côté com- mun , mais encore lorsque les deux autres côtés forment une même Li gue droite. 24 ADM ADIECTIF, adj. et s. même orivine qu'ADJACENT. ( Gramm.) se dit des noms que lon joint aux substantifs, pour les modifier ou pour les caracté- riser. ADJOINT , TE, participe d’ad- joindre , du latin adjungo , formé de ad, à, et de jungo , unir, ( Econom. polit.) Adjoint se dit d’un officier établi pour aider au principal officier dans les choses de sa charge, et pour la faire en son absence. ADJUDANT, s. m. du lat. ad- juvo , formé de ad, auprès, et de juvo , aider. (Art milit. ) Officier militaire ul est sous un autre pour l'aider de ses fonctions : adjudant-gé- néral , adjudant-major. ADJUDICATION , s. m. du lat. adjudicaiic, formé de ad, à, pour, et de Judico, juger: rendre un juge- ment, pour, en faveur de quel- qu'un. (Pratique) C’est en général la concession faite à quelqu'un de ses prétentions. Il s'emploie aussi pour sisuifer la vente qui se fait en jus- tce au plus offrant et dernier en- chérisseur. ADIURATION , s. f. du latin adjuratio, Fait de adjuro , protes- ter, comurer. L/acton de sommer quelqu'un , de déclarer, ou de faire quelque chose. ( Hist. ecclésiast.) C’étoit an- ciennement une formule dont l’église romaine se servoit dans les exor- cismes. ADMINICULE , s. f. du latin adminiculum , soutien, échalas. ( Pratique ) H se dit de ce qui aide à faire preuve dans une affaire civile ou criminelle. ( Méd. ) se dit aussi de tout ce qui peut servir à faciliter l’effet d’un remède. ADMINISTRATION ,s.f. du lat. administratio , formé de ad, vers, suwvant,et de m'ristro , gouverner, régler. Diriger vers, ou d’après une réole. (Econ. polit.) Manière d’exé- cuter ce qui est ordonné par le gou- vernement. « ( Pratique ) Toute gestion de ADO biens où d’affaires , comme cura telle, tutelle, minorité, ( Culte cathol. ) Administration des sacremens ; c'est l'action de conférer les sacremens. ADMODIATEUR. 7, AMODIA- TEUR MN | ADNE, ÉE , adj. du lat. adna- tus , formé de nascor, naître, et de ad , aupres. ( Botan. ) lmmédiatement atta- ché, en faisant ou paroissant faire corps. ADOLESCENCE, s. f. du lat. ad, signe d'augmentation ; et de cresco, croître, croître davantage. ({ist. natur.) Le premier âge après l’enfance , qui est depuis qua- torze ans jusqu'à vingi-cinq. ADONIQUE ou ADONIEN , adj. et s. d’Adonis , nom propre. ( Poésie) C’est le nom d’nn petit vers, grec et latin, composé de deux pieds seulement; un dactyle et un spondée, et qui se place à la fin de chaque strophe des vers sa- phiques. Un lui :a donné le nom de son inventeur. ADOPTION, s. f. du lat. adop- fio , contraction d’adoptatio , formé de ad, pour , en faveur , et de opfo, choisir. L'action de choisir quel- qu'un, ( Pratique) L’action de prendre, dans les formes prescrites par les lois, quelqu'un pour son fils où pour sa fille. L'adoption est permise en France depuis la révolution ; et ses formes etses elfets ont été réglés par le code civil. ( Hist. Orient.) T'adoption est fort commune chez les Turcs, et encore plus parmi les Grecs et les Arméniens ; 1l ne leur est pas permis de déléouer leurs biens à un ami ou à un parent éloigné; mais pour empêcher qu'ils n’aillent grossir le tresor du Grand-seioneur , ils choi- sissent, dans une famillé du com- mon , quelque bel enfant de Pun on de l’autre sexe, et l’adoptent pour leur enfant. Parmi les musulmans, la céré- mouie de l’adoption , consiste à faire passer l’adopté par dedans la chemise de Padoptant; c’est pour- quoi adopter, en langage turc , ADO &’est faire passer quelqu'un par sa chemise. ( Hist. anc.) A Rome, dn tems de la république, le peuple assem- blé, confirmoit Jni-même. l’adop- tion : les empereurs ont dans la suite remplacé le peuple dans lexer- cice de ce droit. ( Hist. du moyen âge ) Les an- ciens germains avoient une sorte d'adoption, dite par les armes: c’est ainsi que Childebert , et le roi des Huns , furent adoptés ; le pre- nier par Gontran, roi d'Orleans et de Bourgogne ; le second par Theo- dore , roi des Ostrogoths. ADORATION, s. f. du lat. adoro, formé de ad et d'os, oris , bouche, à la bouche ; littéralement. l’action de mettre Ja main sur la bouche ; c’étoit chez les anciens une marque de respect. ( Cour de Rome) On se sert du mot adoration, pour désigner la cérémonie qui se pratique à l'égard d’un pape nouvellement élu ; elle consiste à placer le pape sur autel, où les cardinaux vont lui rendre hommage ; et c’est là, ce qu'ils ap- pellent aller à l’adoration. On dit aussi dans le même sens, qu’un ape est fait par voie d’adoration, ie les cardinaux le vont recon- noître pour pape, sans avoir fait de scrutin auparavant, ADOUCIR, v. a. du lat. dulco ou dulcoro , fait de dulcis, doux. Rendre doux. ( Arts et métiers) La première acception de ce mot, a eu rapport au sens du toucher : adoucir un ou- vrage de métal ; c’est effacer avec une lime les traits de la grosse lime. Adoucir une glace , c’est la polir par le moyen du frottement. ( Econ. dom.) Adoucir , se rap- porte aussi au sens du goût, qui n’est qu'une autre espèce de toucher. Adoucir une sauce trop salée, c’est la tempérer avec de l’eau. Ædoucir l’acide du citron, c’est le tempérer avec du sucre. (Musique ) Adoucir, est encore appliqué par approximation d'idées aux sous; et l’on dit, adoucir la voix, adoucir les sons d’un instru- ment pour les rendre moins aigres et moins élevés, ( Peinture) Adoucir, se dit en- AUDI 25 core de l’action de modifier les cou- leurs en affoiblissant leur éclat, où en les accordant ensemble par des liaisons de tems , des passages , des couleurs rompues, des dégradations de nuances insensibles , parle choix même des couleurs qu’on approche Jes unes des autres, et que dans le langage de l’art, on appelle cou- leurs amies. $ (Archit.) Adoucir se dit aussi de l'opération qui consiste à lier un corps avec un autre corps ; au moyen d’une portion de cercle ou d’un conge. Adoucir un métal, ou donner le recuit àun métal ; lorsqu'un métal battu long-tems à froid s’est endurei et ne peut plus s’étendre en lames sans se fendre et se gercer, on lui rend sa ductilité en le chauffant jus- qu’à rougir ; ce qui s’appelleadoucrr le métal. ADULTE, adj. , du latin adul- tus , participe d'adolesco , croître. Quiest parvenu à l’adolescence. ( Anat. botan.) I se dit de tous les corps animés et des plantes dont toutes les parties touchent au der- nier état de leur accroissement. ADULTERATION ,s.f. du latin adulteror , formé de ad et de alter, mot à mot, faire une chose autre que ce qu’elle est , ou ce qu’elle doit être. Altération , falsificatuon, déguisement , mauvais mélange. Ü Monnoies ) Adultération des monnotes ; c’est l’action de mettre dans les monnoies une plus orande quantité d’alliage que la loi ne permet. (Pharmacie) Adultération des médicamens ; c’est l’action de fal- sifier, de sophistiquer , de déguiser, de eontrefaire des médicamens , de maniere à les faire ressembler anx médicamens vrais et naturels, mais sans lenr donner la même elficacite. ADUSTE , adj. du latin aduro, formé de ad et de wro , enflammer. (Méd.) I ne se dit que des hu- meurs du corps , lorsqu'elles sont brülées par une trop grande chaleur paturelle. Ædustion d’humeurs. ADVENTICE , adj. du latin ad- ventre , formé de ad ei de senio , survenir. (Physique) Matière adventice, cellg qui n'appartient pas propre- 26 ÆME ment à Un Corps, mais qui y est jointe Furtivement. ( Botan.) On donne ce nom aux plantes qui croissent sans avoir été semées, et aux racines que les jar- diniers forcent Les arbres de produire à la place de celles qu'ils leur ont coupées. ADVENTIF , IVE, adj., mème origine qu'ADVENTICE. ( Pratique ) Il se dit des biens qui arrivent à quelqu'un, soit par succession collatérale , soit par la libéralité d’un étranger : biens ad- ventifs. ADVERBE. ,s.m. de ad , auprès, et de verbum , verbe , auprès du verbe. ( Gramm. ) Partie indéelinable de V’oraison , qui se joint aux verbes et aux adjectifs , pour exprimer les manières ou Les circonstances. ADVERSATIF, IVE, du latin adversor, être contraire. ( Gramm. ) Particule adversa- iive ; c’estune particule qui marque quelque opposition, quelque diffé- rence entre ce qui la précède et ce qui la suit: mais est une particule adsyersative. ADYNAMIE, s.f., composé de V4 pnvat. grec , et de d'vauus , { dunamis ), force. Sans force. ( Méd. }Foiblesse occasionnée par une maladie. ADYNAMIQUE,, adj., même ori- gine qu ADYNAMIE. (Méd. ) Nom d’une espèce de fièvre , appelée autrement fièvre pu- tide , qui consiste dans un état d’atonie, ou relâchement de toutes les fibres musculaires. ÆGILOPS, s. m. du grec &f, {aix ), genit. d’«iros, ( aigos), chèvre, et d’id,(ops), œil; œil de chèvre. ( Méd. ) Petit ulcère qui se forme à l’angle interne de l’œil , et qui, Lorsqu'il devient calleux et sinueux, s'appelle fistule lachrymale. IL est ainsi appelé, parce que , suivant les uns , cette maladie est propre et commune aux chèvres , au , sui- vant les autres , parce que ceux qui sont attaqués de ce mal ont les yeux tournés , comme on le voit aux boucs. ÆMERE, adj. de l’4 privat. grec ALO et de wutpa ,( éméra), jour : sang jour certain. ( Culte cathol.) C’est le nom que dans l’église catholique on a donné aux saints dont on ignore le nom et le jour de la mort. ÆOLIPYLE, s.m. Voyez ÉO- LIPYLE. AÉRIEN , ENNE, adj. du latin aërius, dérivé du grec &p, (aër), l'air. (Optique) Perspective aërienne ; C’est une illusion d'optique qui change l'apparence des couleurs , des jours et des ombres dans les ob- jets , suivant les différens degrés de leur éloignement. Le comte Alga- rotti s’exprime ainsi en parlant des objets vus dans la chambre obscure : «Le tableau ’que nous offre la chambre obscure différencie à mer- veille les figures qui sont plus près ou plus loin du spectateur. Non- seulement la grandeur des objets y diminue , à mesure qu’ils s’éloignent de l’œil ; mais aussi leurs couleurs et leurs lumières s’affoiblissent, et leurs parties se confondent. Plus Péloignement est considérable , moins les objets sont colorés, moins on distingue leurs couleurs , et le jour étant plus foible ou plus éloi- gré , les ombres sont plus fortes. Au contraire , lorsque les objets sont plus près de l’œil et plus grands , les contours sont plus précis, les cou- leurs plus vives et les ombres plus éclatantes. C’est-là ce qu’on appelle la perspective aërtenne. AÉRIFORME , adj. du grec «ip, (aér), l’air , et du latin forma, forme, ressemblance. Qui a la forme, les propriétés de l’air. ( Physique ) HU se dit de tous les fluides qui ont les propriétés phy- siques de l'air. Le gaz inflammable est une substance aëriforme. AÉROGRAPHIE , s. f. du grec ap, ( aér ), l'air, et de ypavo , (graphé), décrire. (Physique) Partie de la physique qui a pour objet la descripuon de l’air. AÉOROLOGIE , s. f. du grec ap, ( aér), Pair , et de ao7os , de ) discours , traité. ( Physique - Médecine } Partie de la physique ou de la médecine AER qui traite de Pair , et de ses diffé- rentes propriétés. AÉROMANTIE , s. f. du grec ep, ( aëér ) Pair ; ‘et de parrtia , (manteia) , divination. ( Divination ) L'art de. deviner par le moyen de Pair et des phéno- mènes aëriens. AEROMETRIE , s. f. du grec ap, (aér), et de wépor, ( métron) , mesure. ( Physiqg.) L’aérométrie a pour objet de faire connoitre les pro- riétés et les accidens de l’air, c’esi- à-dire , son poids , son élasticité , sa raréfaction , sa condensation , son repos , son mouvement , Sa chaleur, sa froidure , son humidité , sa sé- cheresse , etc. Wolfest le premier qui ait formé des propriétés de l’air la science de l’aëérométrie. AÉROMÈTRE, s. m. même ori- gine qu AEROMETRIE. ( Physique ) Instrument propre à mesurer la condensation ou la ra- réfaction de Pair. AÉRONAUTE, s.m. du grec æxp ; (aér), l'air , et de ravrnc, (nautés), navigateur. Navigateur aërien. ( Physique ) Mot nouvellement créé , pour désigner celui qui par- court les airs dans un aérostat ou ballon. AÉROPHOBIE,, s. f. du grec «ke, { aér) , Vair, et de g°£os , ( pho- bos ), crainte. Crainte de Pair. ( Méd. ) L’aérophobie est un symptôme de phrénésie. Ælius Aurelianus dit qu'il y a des phréné- tiques que le orand jour effraie , et d’autres qui craignent Pobscurité. IL appelle ceux-là aérophobes. AEROSTAT , s. m. du grec &#p, (aér), l'air, et dis, (zstemi), élever. Qui s'élève dans l'air. ( Physique ) Machine capable de s’élever dans l’air à une hauteur con- sidérable , et eh soutenir des corps d’un grand poids. Cette machine est composée d’une enveloppe légère , mais d’un grand volame , remplie d'air dilaté par la chaleur, ou de quelque fluide aériforme , spécifi- ‘quement plus léger que l'air de Pat- mosphère. Les idées qu’on a eues ancienne- ment sur des machines de çe genre AFT 27 sont si informes , qu’elles ne valent guères la peine qu’on en parle, C’est aux frères Montgolfier qu'est due l'invention de P’aérostat. Ils y ont été conduits par un heureux hasard. Madame de Monteolfer ayant placé un jupon sur un de ces paniers d’o- sier à clan-voie dont les femmes font usage pour sécher leur linge , Pair de l’intérieur fut tellement ra- réfié par la chaleur , que le jupon fui élevé jusqu’au plancher. C’est de ce fait que MM. Mongolfer sont par- ts pour faire leur aérostat. AETHER ,s. m. Voy. ETHER. AETIOLOGIE , s. £. Foy. ETIO- LOGIE. AËTITE , s. m. du grec esse, (aétos, )aigle , et de xubse, (4i- thos ,) pierre. Pierre d’aigle. ( Minéral. ) Fer oxidé, rubigia- ceux , sphérique en géodes : on a appelé ce minéral pierre d’aigle , d’après la croyance ridicule que les Se en portoient dans leurs nids pour faciliter leur ponte. De-là , des empyriques ont vanté cette mine de fer comme un remède souverain dans les maladies es femmes. On les vend encore pour servir d’amu- lettes. Ces géodes ferrugineuses forment en divers endroits des amas consi- dérables , et il y en a qu’on exploite comme mine de fer : elles sont {or- mées de couches concentriques pour l'ordinaire , alternativement brunes et jaunâtres ; et comme , dans cet arrangement , les molécules similai- res se sont plus rapprochées qu’elles n’etoient d'abord , 1l en est résulté unyvide au centre de la géode , où se trouve quelquefois un noyau détaché. AFFALER , v. a. corruption du latin barb. asallare , pour adval- lare ,avaler, mettre à val, conduire à val, conduire en bas , abaisser. Voy. AVAL. ÉMärine) Affaler ; c’est abaisser quelque chose ;"comme manœu- vre , une vergue , etc. S’affaler , étre affalé sur une cote ; c’est, en parlant d’un vais- seau , se trouver trop près de terre , par un vent du large, ou par des courans dans un tems de caime , de manière qu'il a de la peine à s’em xstiver , et à gagner la pleine mer. Cette situation est également dan- 28 AFF gereuse, quand il y a trop de vent, ou lorsque dans un tems de calme parfait, les courans portent le vais- seau à terre. AFFAMER , v. a. du latin fa- mesco , dérivé de fames , faim. (Art milit.) Affamer une place, ou l’attaquer par la famine; c’est V’environner de tous les côtés , pour empêcher qu'il n’y entre ni secours ni provisions, et attendre tranquil- lement que la consommation des vivres et la faim la contraionent de se rendre. Ces sortes de blocus étoient au- trefois fort en usage , soit à cause de la situation des places , qui étoient bâties, pour la plupart , sur des montagnes , soit à cause du peu d'adresse qu'on avoit alors pour Faire des siéges. Mais aujourd’hui qu'on a trouvé l’art d’emporter , en peu de tems, par le canon, la bombe et les mines , ce que l’on ne gagnoit autrefois que par des longueurs et des dommages infinis, on trouve mieux son compte dans les attaques d’un siége en règle , quelle que soit d’ailleurs la sitation de la place. AFFECTER , v. a. du latin aff- eio, affectum , exciter , émouvoir. (Méd.) Affecter ; en termes de médecine , c’est faire une impression ficheuse. Ce remède peut affecter la poitrine. ( Physique ) WU se dit figurément de la disposition qu'ont certaines substances à prendre certaines fiou- res. Le sel marin , dans sa crys- tallisation ; affecte la figure cu- bique. AFFECTION, s. f. même origine qu'AFFECTER. (Méd.) Affection est un terme générique dont on se sert en méde- cine pour indiquer un grand nombre de maladies auxquelles le corps est sujet, en ajoutant un adjectif qui en détermine l'espèce. C’est ainsi qu’on dit les afféctions catarrhenses , fla- tulentes , rhumatisantes, psotiques , scorbutiques , etc. , pour indiquer les maladies qui participent du ca- tarrhe , du scorbut, etc. AFFÉRENTE, adj. du latin ad- Jeo, porter à, vers. ( Pratique ) Portion afférente , part afférente; c’est la part qui re- vient à chacun dans un objetindivis. ATF AFFETTO , on ATFETTUOS0, Mot purement iialien , fait du latim afficio , affecter. ( Musique) Ce mot écrit à la tête d’un air, indique un mouvement moyen entre l’andante et Vadagio, et, dans le caractère du chant , une expression affectueuse-et douce. AFFILIATION , s. f. dn latin barbare adfiliare, pour in filium adoptare, adopter pour fils. Adop- tion. (Hist. du moyen âge.) Afilia- lion étoit chez les anciens Gaulois, une sorte d'adoption militaire , qui avoit lieu parmi les Grands. Un père donnoit à l’enfant qu’il adop- toit , une hache , pour lui faire en- tendre qu'il devoit conserver par les armes , le patrimoine auquel il lui donnoit droit par sa tendresse. ( Econ. polit.) Affiliation v’est employé aujourd’hui que pour dé- signer l’action d’une communauté ou d’une corporation qui en a/lilie une autre, comme l'académie de Marseille étoit ailiée à l’académie francaise. AFFINAGE , s. m. du latin af Jfingo, formé de ad , et de fingo , façonner : donner le tour, l’action de purifier certaines choses. ( Métallurgie ) Ce mot s’appli- que en général à toutes les opéra- üons qui ont pour objet de purifier un métal extrait de la mine, qui a été triée , bocardée , lavée, grillée et fondue. Les pratiques d’afinage varient suivant les mines que l’on traite. Affinage de l’argent; on prend une coupelle sur laquelle on place l'argent renfermé dans une lame de D . plomb pesant le double du poids de VPargent. Le feu fond largent et le plomb ; ce dernier s’oxide et se vi- trilie peu-à-peu : on voit l’alliage s’agiter, tourner à la surface , pré- senter des taches d’une autre nuance de rouge , qui diminue à mesure que les métaux oxidables se subliment où pénètrent dans les pores de la coupelle. Quand l'opération approche de sa fin , l'argent pur qui commence à se montrer, brille de plus en plus d’un éclat plus vif que lalliage , et lors- que la dernière molécule de plomb s'en dégage, on voit une espèce AFF déclair , que l’on nomme corusca- tion : alors l’argent est afñné ; mais il peut contenir encore de Por, que J’on retire par l’opération du, dé- part. loy. DEPART. Affinage de l’or. Comme l'or est presque toujours paul dans sa mine, on le retire par le moyen du mer- cure, dans l’opération de l’amalga- tion. Quant à l’or qui est combiné dans les mines d’argent , de cuivre ou de plomb, on lextrait par la LIQUATION, la COUPELLATION ef ie DEPART. f'oy. ces mots. Afjinage du cuivre. Quand la mine a éte bocardée et grillée, on la fond à travers les charbons , et l’on appelle cette fonte , matte. On grille six ou sept fois cette mine , afin d’en dégager le plus de soufre ossible ; on la fond de nouveau, et Pon obtient Le cuivre noir ; on allie ce cuivre avec trois fois son poids de plomb , ce qu’on appelle le 7a- fraichir. On donne à cet alliage la forme de pains applatis , qu’on nomme pains de liquation ; on fond ces pains , et lorsque l’on juge par leur couleur , leur grain et leur ductilité , que le métal est pur, ou le coule en plaques ou en tables, où bien on le débite en lames arror- dies , qu’on nomme rosettes. C’est de la forme de ces lames que le cuivre du commerce a pris le nom de ro- sette. Voyez CUIVRE, ROSETTE. ( Manufacture ) L’aflinage du Jin , du chanvre , consiste à Le faire passer successivement par plusienrs peignes de fer , dont les dents vont ioujours en augmentant de finesse. Drap d’afjinage ; c’est celui qui a recu la meilleure et dernière tou- lure , avant d’aller à la teinture AFFINITÉ, s. f. du latin affni- tas , furmé de ad, auprès , et de Jines , limites , près des limites. Alliance, conformité, convenance, rapport entre diverses choses. \ Chimie ) Ce mot a signifié lons- tems la tendance qu'ont certaines substances à se combiner ensemble ; mais depuis que la nouvelle uomeu- clature chimique a donné plus de régularité au langage chimique , on prélère le mot ATIRACTIUN. F. ce iwmol. AFFLUENCE, s. f, du latin afa AFF 2 Jluentia , formé de ad, à, vers, et de fluo , couler : couler vers. (Physique ) Affluences électri- ques ; on appelle ainsi les rayons de matière électrique , qui arrivent à un corps actuellement électrisé de tous les corps qui l’avoisinent , et mème de l’air qui l’environne. C’est-là le nom que leur a donné l’abbé Nollet ; et il a nommé e/- Jfluences électriques , les rayons de lamème matièrequi sortent du corps actuellement électrisé ; et comme ces deux courans ont lieu dans le même tems , et toutes les fois qu’un corps est électrisé , 1l les a nommées affluences ou ejjiuences simulta nées. AFFOIBLIR , v. a. de l'italien, affabolire , rendre foible. ( Peinture) Affoiblir Le coloris, af/oiblir des tons trop frais ; c’est leur donner de la grâce, de Phar- monie , des agrémeus , afin de ne pas blesser les yeux tendres et dé- licats. . L’affoiblissement des couleurs, qui distingue particulièrement lPé- cole française, est regardé par les artistes d’un goût sévère , comme une imperfection qui tend à sacri- fier la vigueur , la sévérité du trait et le caractère , à ce qu'on appelle l'harmonie , la grâce et les agré— mens. AFFOURCHER , v. a. du latin Jfurca , fourche. ( Marine) Affourcher un vais- seau ; c’est mouiller une seconde ancre de façon que les deux cables forment une espèce de fourche, afin de mieux retenir le vaisseau. La règle est de s’affourcher suivant la direction dv vent ou du courant, c’est-à-dire , de placer Les deux an- cres sur une ligue perpendiculaire au venttraversier de la côte ; et, dans une rade où la marée est forte, de placer une ancre vers le côté de la marée montante , et l’autre du côté de la marée descendante, AFFRANCHIR, v.a. dulatin bar- bare francus , tranc : rendre franc ; et par exteusion , rendre libre. ( Pratique ) Affranchir un hé- ritage; c’est le décharser de quelque charge , de quelque rente. ( Comauerce ) Afranclur un pa: 50 A GA quet , une lettre ; c’est en payer le Jort. (Marine) Affranchir la pompe ; c'est la faire jouer de manière à tirer l’eau plus vite qu’elle n’entre par les voies, d’eau. AFFRETEMENT, s. m. du latin retum , détroit de mer , ou peut- être de Pallemand freten , qui veut dire charger. ( Commerce, navigat. } Conven- ton faite entre lé marchand et le ropriétaire d’un navire, pour le fie de son bâtiment. Le terme d’affrétement est particulièrement enusase dans l'Océan; celui de z0- Zisement , qui a la même significa- tion, est plus connu sur la Médi- terranée. 7. NOLISEMENT. AFFUSION , s. f. du latin fun- dere , verser sur. ( Pharmacie ) L'action de verser une liqueur chaude où froide sur certains médicamens, pour empê- cher la dissipation des parties vo- latiles. AFFUT , s. m. du latin fustis, bâton. (Artillerie) Machine de bois ser- vant à soutenir le canon et àle faire rouler. ( Vénerie) Affht se dit aussi, en termes de chasse , de l'endroit où Von se poste pour attendre le gi- bier à la sortie du bois , ou à la rentrée. Æffut, dans ce sens , vient de fuster', qui signifie dérober. AGA ,s.m. mot qui siguifie dans la langue des Mogols, seigneur, com- mandant. ( Hist. turque ) Aga des janis- saires. Capi aga, le capitaine de la porte du sérail. AGALACTIE, s. f. de l’& privat. grec, et de yæaz, ( gala ), lait. Sans lait. ( Méd. ) Maladie des femmes en couche , qui consiste dans un dé- faut de lait. AGAMIE, s.f. de l’&privat. grec, et de yæuoc, ( gamos ), noces. Sans noces, sans femme. C’est la même chose que CRYPTOGAMIE. 7. ce mot. AGAPE, s. m. du grec æyérs, { agapé), amour. ( Hist. ecclés. )Festin que fai- sotent entre eux les premiere chré- tiens, et dont l’objet étoit de ei- AGA menñter de plus en plus leur uniow mutuelle. AGAPEÈTES , s. m. même origine qu'AGAPE. ( Hist. ecclés. ) On appeloit ainsi des vierges qui, dans fa premiers siecles de l’église , vivoient en com- munauté , et qui s’associoient avec des ecclésiastiques par des motifs de piété ou de charité. Dès les premiers siècles de l’église, il y avoit des femmes qui choisis soient leur demeure chez des e clésiastiques , à qui elles rendoient tous les offices de charité confor- mes à la sainteté de leur minis= ière. Dans la ferveur des premiers commencemens du christianisme , il n’y avoit rien de scandaleux dans ces pieuses sociétés ; mais, dans la suite, elles dégénérèrent en liber- tinage , en sorte que St.-Jérôme en parloit avec indignation. AGATE,s. f. du grec æyarn, ( agatés ), en latin achates , nom d’un fleuve de Sicile. ( Minéral. ) pierre précieuse , ainsi appelée, parce que les premières ont été trouvées sur les bords du fleuve Ægathés. : L'agate est de la même nature que le silex, mais d’une pâte plus fine : son principal mérite est dans ses belles couleurs. Agate orientale, celle qui est d’une seule couleur , ordinairement laiteuse. On la trouve en Europe, et on ne lui a donné le nom d’o- rientale , que parce que les mar- chands appellent ainsi les pierres précieuses les plus belles. Agate jaspée, celle dont la pâte se trouvant mêlée d’acide de fer et de molécules argileuses, perd plus ou moins de sa transparence. Celle qui est tout-à-fait opaque prend le nom de jaspe-agate. Agate œillee , celle qui présente des cercles concentriques ;, qui, par Jeur réunion, ont de la ressem-— hlance avec la prunelle de lœil. Agates arborisées, celles qui offrent dans l'intérieur de lear pâte des dendrites, où des représenta- tions d'arbres ou de buissons. Agates mousseuses, celles qui représentent dans leur intérieur des objets qui ressemblent à des mousses. ÆAgate onyx, celle au présente AGE des couches de couleurs très-diffé- rentes et nettement tranchées. Les graveurs en pierre les emploient de manière que les figures sont faites avec la couche dont la couleur est la plus saillante. Celle dont la cou- leur est plus obscure sert de fond ; c’est ce qu’on nomme des camées. ( Orfévrerie) Les orfévres ap- ellent agate un instrument dans La est enchassée une agate, et qui sert à rebrunir l’or. AGE, s.m. anciennement aage, ou aige, du lat. ætas , où œævum ; la durée commune de la vie. ( Chronol. ) Age signifie aussi cer- tain nombre de siècles. Le monde est divisé en plusieurs âges. Premier âge du monde ; &epuis la création jusqu’au déluge. Second âge du monde ; depuis le déluge jusqu’à la vocation d’Abra- am. Moyen âge; ce sont les siècles écoulés depuis Constantin jusqu’à la renaissance des lettres. (-Astron. ) Age de la lune ; c’est le nombre de jours écoulés depuis que la lune étoit nouvelle. (Agricult.) Age d'un arbre; il se connoït aux cercles que pré- sente sa coupe transversale. Les bourrelets placés aux diffé- rentes tailles des arbres fruitiers, indiquent aussi leur âge. (Equit.) Age d'un cheval; il est indiqué par les dents, le sabot, le poil , la queue , les yeux. Cheval hors d'âge ; celui qui n’a plus les marques auxquelles on pourroit reconnoître le nombre de ses années, (Vénerie) Age , se dit de la connoissance qu’on a du tems et du cours de la vie des cerfs et autres animaux. ( Eaux et foréts) Age se dit aussi du tems qui s’est écoulé de- puis la dernière coupe d’un taillis. AGENT , s. m. du latin agens, participe d’ago , agir. ( Philos. ) Tout ce qui agit , tout ce qui opère. Agent naturel , agent surnaturel. ( Diplomatie ) Agent se dit de celui qui fait les affaires d’un prince, dans la cour d’un autre prince , sans caractère public , mais pourtant après avoir été reconnu, AGIT Zn ( Commerce ) Agent de changez ce sont des espèces de commission naires établis dans les principales villes de commerce , pour faciliter entre les banquiers, commerçans : gens d’affaires et de finances , le commerce d’argént et la nécociation de lettres et billets de change. La négociation des effets publics se fair aussi par des agens de change ; leux ministère n’est pas rigoureusement nécessaire, mais les particuliers ont un grand avantage à se servir d’eux. Les agens de change se réunis sent tousles jours à la bourse ; c’est-14 qu'ils exécutent les ordres des ban quiers ou capitalistes, de vendre ow acheter des effets publics. Il résulte de ce concours d’affaires entre ces agens, un cours des effets, c’est-à4 dire , un prix auquel ils sont vendus au plus haut et au plus bas. ! AGEOMETRIE, ou AGÉOME- TROSIE , s. f. de l’& privat. grec ; de y», (gé), terre , et de percer, ( metron |, mesure: défaut , igno- rance de la géométrie. (Mathém.) On désigne par ce mot le défaut ou ignorance de géo métrie, qui fait qu’on s’écarte en quelque chose des principes de cette science, AGERASIE, s. f. de V2 privati grec , et de y»pes, (géros), vieillesse, Exemption de vieillesse. (Méd. ) Etat d’un vieillard qui a toute la vigueur de la jeunesse. AGGLOMERATION , ou AGLO= MERATION , s. f. du latin agelo- meratio , fait de l’augmentatif ad, et de glomero, amasser encore, mettre en peloton. ( Physique } Etat de ce qui est aggloméré. On se sert de ce mot pour exprimer l’assemblage, l’a- moncélement des neiges, des sa bles , etc, AGGLUTINATION, s.f. du lat. agglutino, formé de l’angmentatif ad, et de glutino, coller, formé de gluten , colle. ( Méd. ) L'action de réunir, de joindre les parties du corps qui ont été séparées; de-là vient qu’ox donne aux topiques qui produisent cet effet, le nom d’agglutinans. AGIO , s. m. de l'italien agzro, surplus, différence, et d'aggugnare, > AGI ajouter, augmenter, Où d'agguinta , avomentauon. ( Commerce ) Ce mot particu- ditrement usité à Venise et en Hol- lande , désigne la diflérence qui se irouve entre largent courant, et l'argent de banque ou billet. Lors- que, par exemple, la différence de Varsent courant d'Amsterdam, à celui de la banque est de quatre et demi pour cent, ou que pour avoir cent florins en argent de banque, c’est-à-dire, en billets de banque représentant cent florins, on en paie cent quatre et demi, on dit alors que l’agio est à quatre et demi pour cent. Agio, se dit aussi du bénéfice qu'un vendeur fait sur une espèce dont le cours est fixé, ou sur les matières d’or ou d'argent dont le prix est déterminé. Un homme a besoin de louis d’or, pour voyager ou pour autre chose; il donne, ou ajoute trois ou quatre sols par louis; alors on dit que l’agio est de trois ou quatre sols par louis. AGIOGRAPHIE , ou HAGIO- GRAPHIE, s.f. du grec &y:0ç (agzos) saint, et de ypage, (graphô,), écrire. ('héol.) Traité des choses saintes. AGIOLOGIQUE, adj. du grec yes, ( agios,) saint, et deacycs, { Logos ,) discours. (Hist. ) Discours, traité qui con- cerne les choses saintes. AGIOSIMANDRE , s. m. du grec &yi0s A (agios) 5 saint et de TH[AGYTEOY, { Sémantron,) que les grecs mo- dernes prononcent simandron, si- gual. ( Iist. ecclés.) C’est le nom d’un instrument de fer dont les chrétiens grecs, qui sont sous la domination des turcs, se servent au lieu de cloches. AGIOTAGE ,s. m. d’agro. (Commerce ) On se sert de ce mot pour exprimer le trafic de ceux qui prennent du public des eflets de commerce, à un prix très-bas, pour le faire rentrer ensuite dans le pu- blic à un prix très- haut; depuis quelque tems , ce mot s’étend à tirer les objets de commerce qui ont pu faire la matière de quelque spécula- tion. Ilse prend presque toujours en mauvaise part. AGITATEUR , s. m. du latin, O1 AC agilo, fréquentatif d’ago , agir ÿ d’où l’on a fait agiter, pour faire agir , exciter à agir. ( Polit.) Agitateur se disoit an- ciennement de celui qui conduisoit un charriot, un cheval. Il a suivi, depuis les diverses acceptions, du mot agiter, dont il est dérivé; et lorsqu’agiter a signilié exciter es passions du peuple, et occasionner des troubles dans l’état, on a ap- pelé ag'tateurs ceux qui se méloient dans les assemblées politiques, et autres, pour exciter de la fermen- tation , et causer du désordre. Ægiter signilie aussi discuter, examiner, et c’est dans ce sens qu'on appelle agifateurs ceux qui sont chargés de discuter des ques- tions de politique ; tels furent les agitateurs que l’armée anglaise créa en 1645, et délégua pour veiller aux intérêts du royaume, agiter et discuter les intérêts de l’état. , AGONIE , s. f. du grec &yw, (agon, ) combat. WMéd.) Le dernier combat de la nature contre Ja mort. AGPAFE , s. £ du grec æype, ( agra ,) prise, ou de aœprafer, (arpazein , ) qui a produit les mots français haper, harper , agraper. ( Technol. ) Sorte de crochet qui passe dans un anneau qu’on appelle porte, et qui sert à attacher ensem- ble différentes choses. \ (Archit.) Agrafe se dit encore de tout ornement de sculpture , qui semble nr plusieurs membres d’ar- chitecture Les uns avec les autres. (Jardin. ) Agrafe, est encore un ornement qui lie deux figures dans un parterre. ( Botan. ) Agrafe est aussi le nom de certains poils plus ou moins rudes , ordinairement courbés en ha- mecon, qu'on rencontre sur cer— taines plantes. C’est par ces agrafes qu’elles s’accrochent, et qu’elles se lient aux corps voisins, pour soute- mir leur foiblesse. AGRÉABLE, adj. du latin gra- tus , qui a produit le mot barbare gratare, d'où lon a fait agréer, agrément et agréable; qui plait. (Peinture) Ouvrages agréables , tableaux agréables ; ce sont ceux dont les sujets sontsusceptibles, par leur nature , de présenter des objets, des AGR des actions, des sites, ete. , que l’on a du plaisir à voir ou à se rappeler. Genre agréable; Vagréable n’est pas proprement un genre , parce que tous les genres peuvent avoir ce caractère ; mais on estconvenu d’ap- peler genre agréable, ce qui est relatif à des objets de délassement , de fantaisie ; à des formes de ca- price ; à des expressions ; à des tours affectés , dont le caractère tient plus au maniéré qu'au simple et au noble, AGREGATION , s. f. du latin aggregatio, formé de ad, auprés, et de grex, gregis, troupeau : lit- téralement , l’action de réunir en troupeau. Amas de plusieurs choses. ( Physique ) Agregation est Vassemblage de plusieurs parties qui forment un tout. On dit que toute portion de matière, quelque petite qu’elle soit, et même quelque petite qu’on la conçoive » Est tou jours une agrégation de parties ; c’est pourquoi on regarde la matière en elle-même comme divisible à l'infini,quoiqu’elle ne le soit pas dans le fait, parce que nous manquons de moyens et d’agens pour cela. AGREGE , LE, adj. , même ori- gine qu'agrégation. ( Botan. ) Fleurs agrégées ; ce sont celles qui sont distinctement et simplement pédicellées,et naissantes plusieurs ensemble d’un même point de la tige. AGREEMENT , s. m. du latin gratus. (Musique) Agrémens du chant; ce sont certains tours de gosier , cer- taines notes ajoutées, que les per- sonnes d’un goût sévère condamnent comme plutôt PEopRe. à défigurer la belle simplicité du chant. AGRÈS , s. 5. de l'italien afredi ou arredi. (Marine) Agrès, se dit des cordages , poulies , et en général de toutes les manœuvres courantes et dormantes d’un vaisseau. Lorsque ce mot est joint à appa- raux , il signifie plus collectivement les eFets nécessaires à un vaisseau , pour le mettre en état de manœu- vrer et de faire voile. AGRICULTURE , s. f. du grec &yess ( agros), champ, dont les Latins ont fait ager, agri, et de écolo , cultum , cultiver : culture des Tom, I AGR 53 champs ; art de cultuver la terre. L'agriculture, le premier, le plus utile de tous les arts, est presque aussi ancienne que le monde ; foible dans lescommencemens pour ne pas avoir eu des instrumens propres au labou- rage , aussi parfaits que ceux qu’on a inventés depuis , elle fut plus ou moins pratiquée ou négligée, selon le sol, leclimat , le goût ou le génie de ceux qui s’y appliquoient. Les hommes les plus illustres de l'antiquité en firent leur occupa- tion. La culture des champs fut le premier objet de la législation de tout état policé ; elle fut en honneur dans les plus beaux jours de la Grèce et de Rome. Pline dit que les champs étoient cultivés par les mains mêmes des généraux romains; qu'il sembloit que la terre se plaisoit à se voir labourée par les guerriers qui avoient remporté les honneurs du triomphe. Un art si universellement pra- üqué n’a pas manqué d'écrivains : on aen latin, Caton, Varron , Colu- melia , Palladius, Constaniinus , Cé- sar, Baptista Porta, Heresbachius ; enitalien, Giov. Tarti; en espagnol, Alphonse Henera; en français, Char- les-Etienne et Jean Hebaut , le théä- tre d'agriculture d'Olivier de Serres, et de Pierre Croiscens, ditle bon mé- nager; en anglais, Arthur Young, et une infinité d’autres qu'a produits le précieux établissement des sociétés d'agriculture. Les premiers outils servant à l’a- griculture étoient peu commodes ; mais peu-à-peu on inventa des ins— trumens propres à défricher et à la- bourer la terre : chaque pays , cha- que climat à ses outils aratoires par- üculiers; on a même cherché à épar- gner la peine du laboureur en inven- tant des machines avec lesquelles on iaboure , on sème , et on couvre la semence tout à-la-fois. La profession du laboureur , cette profession aussi nécessaire, méritoit une protection particulière ; aussi em a-t-elle jou dans tous les tems. La loi divine défend de faire du dégât dans un champ on dans une vigne , et veut qu'on répare le dommage qu’on y aura fait. Les lois romaines ont ordonné que celui qui de nuit volercit le champ d'autrui, sereis € AGU battu de verges ; que sil avoit moins de quatorze ans, ilseroit livré au pro- priétaire du champ, et lui serviroit d’esclave , jasqu'au parfait dédom- masement; que celui qui mettroit le feu à un tas de blé, seroit brûlé vif sil l’y avoit mis exprès, et battu de verges à la discrétion du préteur, si c’étoit par sa négligence ; et que celui qui voleroit quelques outils d'agriculture seroit puni de mort. my, 24 Les Athéniens avoient tant d'égard pour la profession de laboureur , qu'ils ne permettoient pas qu’on tuât le bœuf qui avoit servi à la charrue ; ils ne vouloient pas même qu'on l’immolät en sacrifice. Ce n’eût pasété assez de veiller à la conservation des champs et aux cho- ses nécessaires au labourage, si l’on w’eût pourvu à la tranquillité et à la sûreté du laboureur. Constantin fit mes lois pour défendre à tout créan- cier de saisir, pour dettes civiles, les esclaves des laboureurs, les bœufs et les instrumens aratoires; et dans les tems oùules provinces étoient obligées de fournir des chevaux aux courriers , et des bœufs aux voitures publiques, ce prince excepta de ces corvées le bœuf et le cheval qui servoient au labour. Les empereurs Valère et Valen- tinien le jeune , condamnérent à un exil perpétuel et à la confiscation de leurs biens, les seigneurs des vil- lages , qui s’étant érigés en tyrans, mettoient le laboureur à contribu- tion, et le contraignoient à des cor- vées nuisibles à la culture des terres. Les mêmes lois qui protégeoient le Jaboureur, veilloient aussi à ce qu'il remplitson devoir. Les champs lais- sés en friche appartenoient à celui qui les cultivoit de nouveau; et le premier occupant étoit en possession des terres abandonnées, quand per- sonne ne les réclamoit pendant l’es- ace de deux ans, AGRONOMIE, s.f. du grec &ypes {Agros), champ ,et deu (romos), régle, théorie. ( Agricult. ) Théorie de l’agri- eulture, AGRYPNÉE, s. f., de lé privat. grec, et d’eypurves (agrupneo),veil- ler; privation de sommeil. (Méd.) Insomnie. AGUSTINE , s.f,, del’4 privat. AIG grec, etdu latin gus/us, soût, fait da grec ysbw (geu6), goûter : sans goût, sans saveur. ( Minéralogie) Nom donné par Tromsdorff, à nne terre qu'il a retui- rée du béril de Saxe , et qui lui a paru avoir des caractères qui la dis- tinguent des neuf autres. Son nom est tiré de la propriété qu’elle a de former avec les acides des sels sans saveur. AIDE, s. f., du latin adjuto ou adjuvo , Formé de ad, auprès, pour, et de juvare, secourir : aider, assister quelqu'un; secours , assis- tance. ( Finances ) Les aides étoient anciennement les droits levés sur les vins, les eaux-de-vie, et les bois- sons en général. Foy. OCTROI. ( Archit. ) Aides se dit des pièces qui servent de décharge aux cuisines , aux offices. ( Equit. ) Aides se dit des se- cours et soutiens que l’on tire des effets modérés de la bride , de l’épe- ron, de la voix, du mouvement des jambes , des cuisses et du talon. Ain- si, on dit : Ce cheval connoît Les aides, répond aux aides. (Art milit.) Aide - de - camp; c’est un officier attaché au général, qui reçoit et porte les ordres par- tout où il est nécessaire. Aide- major ; c’est un officier qui sert auprès du major, et qui en fait les fonctions en son absence. AIDOIA-GRAPHIE, s. f., dugrec œiSorx ( aiïdoia), les parties de la génération , et de ypægs , (grapho), décrire. (_Anat. ) Partie de l’anatomie qui a pour objetla description des parties de la génération. AIDOIALOGIE , s. f., gree œiSoc ( aïdoia), les parties de la génération , et de aavos ( logos), discours , traité. (Méd.) Partie de la médecme qui traite de ce qui concerne les parties de la génération. AIGLE, s. m., du latin aquila. ( Ornithologie ) Le plus grand et le plus fort des oiseaux de proie. Blason) Aiglese dit au féminin, des armoiries et devises. Ainsi, l’on dit : L’aigle impériale, les aigles TOMGINES, ( Papeterie) On appelle grand AIG aigle, le plus grand format des car- tons et papiers. j (-Astron.) Aigle est aussi le nom d’une des vingt - une constellations septentrionales. ( Culte cathol.) Aigle se dit en- core du pupitre de cuivre qui est au milieu du chœur d’une église , à cause qu'il représente un argle les ailes étendues. (Archit.) Aigle, en terme d’ar- chitecture, est un oiseau qui servoit anciennement d’attribut aux chapi- taux des temples dédiés à Jupiter. Il sert encore d'ornement à quelques chapitaux. (Minéral.) Pierre d’aigle. Voy. AËTITE. ( Numismat.) L’aigle sur les mé- dalles est la marque de la divinité et de la providente, selon M. Span- heim , et de l’empire, selon tous les antiquaires. jp AIGLEDON, corruption d'ÉDRE- DON. Voy. ce mot. AIGRE , adject., du latin acer, acris, acide ; piquant au goût. ( Musique et déclamat.) Aigre se dit des sons aigus de la voix d’un orateur, d’un acteur ou d’un chan- teur. Un son de voix aigre, un ton aigre. ( Peinture ) Couleurs aigres ; celles qui ne sont pas liées par des passages qui les accordent. ( Métallurgie ) Aigre se dit des métaux dont les parties ne sont pas bien liées, et se séparent facile- ment les unes des autres. AIGRETTE,, s. f., d’aigre. ( Ornithologie ) C’est le nom d’un oiseau du genre du héron , ainsi nommé à cause de sa voix aigre et rauque , et selon d’autres, à cause du beau parement de longues plu- mes soyeuses qu’il porte sur le dos, que l’on nomme aigrette , et qui ser- went à embellir et à relever la coif- fure des femmes. - + ( Botan.) Aigrette est aussi le nom d’une touffe de filamens simples ou plumeux, qui conservent les se- mences dans plusieurs senres de com- posées, et d’autres fleurs. (Jouaillerie) C’est par métaphore qu'on appelle aigrette certains bou- quets de pierres précieuses, disposées en forme de bouquets de plumes d’ai- &rattes. AIG 33 ( Pyrotechnie ) C’est par une mé- taphore encore plus hardie qu’on a donné le même nom à une pièce d’ar- üfice, qui fait jaillir un flux d’étin- celles imitant les aigrettes. ( Physique ) Aigrette se dit en- core des faisceaux de rayons lumi- neux , divergens entre eux, qu'on aperçoit aux extrémités etaux angles des corps actuellement électrisés. Si l’on électrise dans un lieu obs= cur , par le moyen d’un globe de verre, une barre de fer de quelques pieds de longueur, on verra sortir, par l’extrémité de cette barre , la plus éloignée du globe , une ou plu- sieurs azgrettes de matières enflam-— mées, Si l’on répand des gouttes d’eau sur cette barre suspendue horizonta- lement , et si l’on passe Le plat de la main à quelque petite distance, om verra sortir de toutes les gouttes d’eau , autant d’aigrettes Ilumi- neuses. AIGREUR , s. f., même origine qu'AIGRE : qualité de ce qui est aigre. { Gravure) On appelle aigreurs, en termes de gravure , des touches noires et trop enfoncées , causées par l’inésalité des tailles où l’eau-forte a trop mordu. AIGU , UE, adj. du latin acutuss qui se termine en pointe ou en tran- chant , et qui est propre à percer ou à fendre. ( Géom. ) Angle aigu; c’est um angle qui est moins ouvert qu’um angle droit, c’est-à-dire, qui est mesuré par un arc moindre que le quart de la circonférence, ou 90 de- gres. ( Musique ) Aigu se dit aussi d’un son perçant ou elevé par rap- port à quelqu’autre son. En ce sens, lemot azgu estopposé au mot grave. Plus les vibrations des corps sonores sont fréquentes , plus le son est azgu. Les sons , considérés sous le rapport d’aigu où de grave, sont le sujet de lharmouie. Ê ( Méd. ) Maladies aiguës ; ce sont celles qui se déclarent avec violence , et se terminent en peu de tems. On les distingue ainsi des ma- ladies chroniques, qui s’avancent avec moins de vitesse , et qui arri- vent plus lentement à leur terme. V. CHRONIQUE. C 2 56 AIG ( Botan. ) Aiguë se dit de toute parue plane terminée par un angle aigu ;, formé par la rencontre simple des deux bords, ou de toute partie solide, amincie insensiblement par son extrémiié supérieure, de ma- hière que sa coupe verticale revienne à la partie plane ci - dessus. Aigu n'est pas la même chose qu'ACU- MINE. 7. ce mot. ( Gramm. ) Accent aigu ; c’est celui qui indique que la syllabe doit se prononcer d'un ton élevé. ( Poësie ) Les Espagnols appellent vers aigus, des vers terminés par des mois qui ont l’accent a/gu sur la dernière syllabe. AIGUADE , s. m. du latin aqua, eau , que l’on a prononcé et que Von prononce encore dans le midi de la France azgue. (Marine) Aiguade est un endroit propre à faire de l’eau. On disoit aa- ciennement faire aiguade ; pour faire sa provision d’eau ; on dit au- jourd’hui faire de Peau. AIGUE MARINE, s.f. du latin agua marina, eau de mer. ( Minéral.) Pierre précieuse ainsi appelée , parce que sa couleur est assez semblable à celle de l’eau de mer. L'aigue marine a beaucoup de rapport avec l’émeraude : on Pap- pelle aussi bér:l ; elle a la propriété de causer aux rayons delumière une double réfraction. AIGUILLE, s. f. de l'italien agu- glia, fait du latin acicula, diminut. d’acus, pointe. ( L'echnol. ) Petite verge de fer, ou d'autre metal, pointue par un bout et percée par l’autre, pour y passer du fil, de la soie, et dont on se sert pour coudre, pour broder, our faire de la tapisserie, ete. On fabiiquoit autrelois des aiguilles à Paris, etil existoit même une com- munauté d’aiguilliers, ayant ses sta- tuts. Les aiguilles de Paris avoient beaucoup de renommée, et quoi- qu’on n’y en fabrique plus, on a con- tinué d'appeler arguilles de Paris, une espèce d’arguilles choisies et de bonne qualité , quise font à Aix- Ja-Chapelle. On a essayé à diverses époques ‘d'établir des manufactures d’az- guilles à VAïgle, département de AIG l'Eure , mais il paroît que ces essais n’ont pas eu de succès. Le comté de Lamark, soumis à la Prusse, fournit plusieurs fabri- ques d’aiguilles ; mais les aiguilles d'Allemagne sontinoins recherchées que celles d'Angleterre, connues sous la dénomination de White- Chapel needles , aiguilles de W'hite-Chapel. Les aiguilles d'Angleterre sont préférées, parce qu’elles sont ent générai d’un acier plus dur et moins flexible, ce qu permet de leur don- ner plus de longueur , relativement à leur grosseur, et parce que leur poli est plus parfait, Dans les pays nouvellement con- quis et réunis à la France, Liége offre une on deux fabriques d’ar- guilles ; mais celles d’Aix-la-Cha- pelle occupent dix à douze mille ou- vriers, On fait à Aix-la-Chapelle des aiguilles de toutes les sortes, et méme des aiguilles dites anglaises , qui Le cédent pe, pour la qualité et le poli, à celles faites en Angleterre. Quand on considère la simplicité d’une arguille, sa petitesse et son prix modique , on est naturellement porté à croire que la fabrication des aiguilles w’exige ni un long travail, ni une main-d'œuvre compliquée et difficile, et on ne peut se défendre d’un mouvement de surprise, quand on apprend que chacun de ces ins- trumens si simples, si petits, si communs, passe successivement par les mains de quatre-vingts ouvriers différens. Aiguille se ditaussi de différentes petites verges de fer ou d’autre mé - tal , qui servent à différens usages. Aiguilles à tricoter des bas ; aï- uilles d’oculiste, pour abattre Les taies des yeux ; aiguille de balance ; aiguille d'horloge ; ai- gutlle de graveur. ( Archit.) Aiguille se dit aussr d’une espèce de pyramide ,,soit de pierre de taille, soit de charpente, comme sont les clochers des églises, lorsqu'ils sont extrèmement pointus. ( Chimie) Aiguille d'essai ow touchaux ; c’est un alliage d’or où d’argent sous des proportions diffé rentes. (Hydraul.) Aiguilles est aussi le nom que l’on donne à des es- AIL pèces de vannes avec lesquelles on ferme Les pertuis. (Marine ) Aiguille aimantée ; c’est une lame d'acier trempée , longue et mince , immobile sur son pivot, par son centre de gravité > qui a été frottée contre un bon aimant, soit naturel, soit artificiel , et qui a par-là reçu la propriété de diriger ses deux bouts vers les pôles du monde, Aiguille de déclinaison ; c’est la même chose que l'aiguille annantée, mais qui est appelée azguille de déclinaison , parce qu’elle déciine du vrai nord, pour se porter de quelques degrés vers Fest ou vers l’ouest. Aiguille d'inclinaison; c’est tou- jours l’arguille aimantée , mais qui au lieu d'être portée sur un pivot, comme celle-ci, est traversée d’un axe , sur lequel elle est soutenue , ce qui lui donne la liberté de se mouvoir de haut en bas. Cette «z- guille, au moyen de. ce mouve- ment , est propre à mesurer lincli- maison de laimant. L’aimant a non seulement un mouvement horizontal qui Le fait décliner du vrai nord vers l’est on l’ouest , mais il a aussi un mouvement vertical, par lequel il fait un angle plus où moins grand avec lhorizon : l’erguille dincli- naison sert à mesurer cet angle. AIGUILLON , s. m. de l’italien aguglione , fait du latin aculeus, diminut. d’acus, pointe ; pointe : pi- quant ; dard. ( Agricul. ) Instrument avec le- quel on pique les bœufs. (Entomologie.) Arme forte et très- piquante, que les guèpes, les abeilles, etc. , tiennent cachée dans leur ven- tre , et que ces insectes font sortir à volonté. ( Botan. ) Pointe fragile qui tient ‘seulement à lécorce de certaines pui et qui paroïiten être une pro- ongation. Les rosisrs , les ronces, sont munis d’azgurllons. ( Ichtyologie ) Osselets aigus et d’une seule pièce , qui soutiennent les nageoires Er plusieurs poissons, AILE , 6. f. du laun ala, dont en a fait le , et ensuite aile. ( Ornithologie ) Les ailes sont les insirumens du vol des oiseaux. AIM 37 ( Fauconnerie } On dit qu'nn oi- seau z1onte sur l'aile , quand ül s'incline sur lune des ailes pour s’élever par le mouvementde l’auire. (Botan. } Ailes se dit de deux pétales latéraux de toute curolle papillonacée , parce que ces pétales ressemblent aux ailes d’un papillon. Ailes se dit encore des membra- nes Saillantes qui bordent la tige, les rameaux on les semences de quelques plantes. C’est dans ce sens qu'on dit: fige ailée, semences ailées. On appelle aussi feuilles ailées celles qui sont composées de plu- sieurs folhioles , communément Op posées sur le même pétiole. (Architecture ) Ailes d’un bäti- ment ; ce sont les parties d’un édi- fice, qu’on bâtit à droite et àgauche, pour accompagner le principal corps- de-logis, /zle , dans ce sens , et dans les acceptions suivantes, pourroit venir du latin axilla , aïsselle, par allusion aux parties du corps qui portent ce nom. Aile , dans les églises, se dit de ce qui est à droite et à gauche de læ croisée , les bas côtés ou les petites voütes qui sont à côté de la grande. (Art mzlit. ) Ailes, en termes de guerre , se dit des extrémités d’une armée rangée en bataille. Æile se dit aussi, en fortifications du flanc d’un bastion , et plus or dinairement des longs côtés qui ter minent à droite et à gauche un ouvrage à Corne où couronné. AILE , s. f. corruption de Plans glais ale, (Econ. dom. }- Espèce de bière anglaise faite sans houblon , et qut est le produit de la fermentation de la dréchequ’on a inise à infuser dans de l’eax bouillante. AIMANT ,s.m. du latin adamas, fait du grec &feues ( adamas), qui signifie une chose d’une dureté impéuétrable , par comparaison à celle du diamant auquel les anciens ont donné le même nom. Les An- glais désignent aussi quelquefois le diamant et l’aimant par le terme commun d’ademant. ( Physique) Substance ferrugi- neuse , connue par la propriété awelle a d'attirer Le fer , et d’avoir 58 AIM des pôles qui se dirigent vers les pôles de la terre. Les anciens n’ont connu de l’ar- mant , que sa propriété d'attirer le fer , et peut-être sa vertu commu nicative ; mais on ne voit mulle part dans leurs écrits, qu'ils aient rien soupçonné de sa vertu directive, On ignore absolument dans quel tems a été faite cette découverte , et on ne sait pas même au Juste l’époque à laquelle elle a été appliquée aux usages de la navigation. Il paroît au reste.que cette découverte est anté- sieure à l’an 1180. Les mines d’armant les plus con- nues sont en Sibérie , en Suéde , dans l’île d’Elbe, Les physiciens reconnoissent dans Vaimant les six propriétés suivan- tes : attraction , répulsion , direc- tion , déclinaison , inclinaison , communication. Attraction de l’aimant ; c’est la Faculté que possède l’aimant de s’at- tacher au fer par Le simple contact, et même de l’amener à lui d’une certaine distance. Répulsion de l’aimant ; c’est la répulsion qui a lieu enire deux ai- mans , lorsqu'on les présente lun à l’autre par Les pôles semblables ; an lieu qu'ils s’aturent réciproquement quand on les approche par leurs pô- les opposés. Direction de l’aimant ; c’est la propriété qu'ont les deux pôles de se diriger vers les pôles de la terre. Cette propriété de l’aëmant estin- comparablement la plus précieuse , et sa découverte a eu une influence considérable sur l’état politique des nations. Déclinaison de l’aimant ; quoi- que lPaiguiile ximantiée se tourne ioujours vers le nord, ce n'est pas par-tout dans une direction exacte ment perallèle au méridien du lieu où l’on sé trouve ; il y a , pour lor- dinaire , quelque déviation , soit à Vest, seit à l’ouest. À mesure que Von approche des pôles, l’aiguille aimaniée perd de sa situation hori- zontale , en s’approchant de la posi- tion verticale. #7. INCLIN AiSON. Communication de l'aimant ; c’est la faculté qu'a Parmant de transmettre an fer toutes les pro- priétés maguétiques qu'il possède AIR lui-même, et d’en faire ainsi nn ai- mant artificiel, Foy. ARTIFICIEL, Armure de l'aimant. Voy. AR- MURE. AINE, 8. f. du latin énguen. (.Anat.). On nomme arne les deux parties latérales de la région hypogastrique inférieure de labdo- men, AIR (façon) ,s.m. du latin adire, aller, dont on a fait ayr, puis arr, et enfin arr : l'aller , la façon d’al- ler , la démarche d’une personne. (Peinture) Un air de tête, des ars de tête ; cela signifie, en ter- mes de Part, l'attitude d’une tête , la manière dont une tête est dessinée. (Equitation) Air, en termes de manège, se dit des allures d’un cheval. AIR (chanson), du latin æra, qui sigmfie nombre , ou la marque du nombre , et dont les Italiens ont fait aria. ( Musique ) Chant qu’on adapte aux paroles d’une chanson, on d’une petite pièce de poësie propre à être chantée ; et par extension , l’on ap- pelle air la chanson même. ( L'héat. lyrique ) Dans les opéra Pon donne le nom d’azrs à tous les chants mesurés pour les distinguer du récitatif , et généralement on ap- pelle arr , tout morceau complet de musique vocale ou instrumentale formant un chant, soit que ce mor- ceau fasse lui seul une pièce entière, soit qu’on puisse le détacher du tout dont il fait partie, et l’exécuter sé- parément. Sile sujet ou le chant est séparé en deux parties, larr s'appelle duo; . si en trois, /r10, etc. . ces mots. AIR (fluide), s. m. du grec à&rp ( aër ). ( Physique) Substance maté- rielle, pesante , fluide, compressi- ble, élastique, transparente, sans couleur et invisible, Cette substance environne de toutes parts le globe terrestre , et lui sert en quelque ma- nière d’enveloppe; c’est Ja masse générale de ce fluide qui forme l’at- mosphere. On croyoit autrefois que l'air étoit une substance simple , un élément proprement dit; mais desexpériences exactes ont prouvé qu'il est composé de soixante - douze parties de gaz AIR nitrogène ou gaz azote , et de vingt- huit parties d'air vital, ou de gaz oxigène. L'air est un fluide d’une raréfac- tion extrême , qui obéit à la moindre impulsion, et dont l’équilibre sans cesse rompu, cherche sans cesse à se rétablir. L'air est environ huit cent fois moins dense que l’eau. On croyoit autrefois qu'il w’avoit nulle pesan- teur ; mais elle est aujourd’hui par- faitement counue : on sait qu’à la température de 10 degrés, dans un lieu médiocrement élevé au-dessus de la surface de la mer, un pied cube d’air pèse 1 once, 3 gros, 3 grains. L'air est singulièrement élasti- que, et ce sont ses vibrations qui nous transmettent les sons. On a des preuves manifestes de son élasticité, par des effets du fusil-à-vent, et de diverses machines qui sont uti- lement employées dans les arts. AIRAIN , s. m. du lat. œæramen. ( Métallurgie ) L’airain ,ou mé- tal des cloches, est un alliage de quatre-vingt à quatre-vingt-cinq parties de cuivre jaune, avec douze à quinze parties d’étain, et quelques parties d’antimoine. Le cuivre jaune qu'on fait entrer dans cet alliage , est Jui-même com- posé de cuivre jaune et de zinc. L’étain et l’antimoine qu’on y ajoute donnent à cet alliage de la roideur , de l’élasticité, et le ren- dent éminemment sonore. L’arrain est dur , aigre , cassant, et nullement ductile; on peut l’ai- guiser, et les anciens en faisoient toutes sortes d’armes et d'outils tranchans; ce qui avoit fait croire qu'ils avoient le secret de tremper le cuivre. L’airain diffère du bronze, en ce que celui-ci ne contient presque point d’étain, et conserve sa ducti- lité, tandis que celui-là en est to- talement privé. AIRE , s.f. du latin area, plan superficiel. Céomét.) Surface d’une fisure rectiligne , curviligne ou mixülione, comme l’arre d’une grange, l’arre d’un bâtiment, l’azre d’un marais salant, l'aire on le nid de eertains oiseaux, AIS 59 ( Architect.) Aire de pont ; c’est le dessus d’un pont sur lequel on marche. Aire d’un bassin ; c’est un mas- sif d’environ un pied d'épaisseur , fait de chaux et de ciment avec des cailloux, où un corroi de glaise, pavé par dessus, ce qui fait le fond d’un bassin. (Agricult.) Aire se dit aussi d’une place unie et préparée poux battre les grains. (Eaux et forêts.) A tire et à aire; cette expression s'emploie à l'égard des bois qui doivent être coupés à tire et à aire, c’est-à- dire, qu'ils ne doivent point être choisis çà et là, mais coupés entre les lisières marquées, pour faire un champ ou une aire, dans la- quelle on ne laisse que les arbres de réserve. ( Astron. ) Aires proportion- nelles; c’est une des lois de Keppler, qui ont lieu dans les mouvemens des planètes, et que ce grand homme découvroit, en méme tems que la figure elliptique de leurs orbites. Cette loi consiste en ce que le rayon mené du centre du soleil, au centre de la planète qui tourne autour de lui, parcourt des secteurs égaux, en tems égaux. Si la planète est deux fois plus éloignée du soleil , elle va deux fois plus lentement ; ensorte que le triangle du secteur parcouru , étant deux fois plus étroit, quoique deux fois plus long , la surface est toujours la même, (Marine ) Aire-de-vent ; c’est l’un des trente-deux vents que l’on distingue dans la circonférence de lhorizon, ou l’une des trente-deux divisions de la rose des vents. Ï ÿ a par conséquent 11 degrés 45 min. d’une aire-de-vent à l’autre. ( Ornithologie ) Aire est encore le nom du nid des grands oiseaux de proie; il est rond , applati, peu concave, et fort ample : des bran- ches et de jeunes rameaux forment son tissu ; et de la mousse , du poil, de la laine le garnissent. + AIS, s. m. du lat. axis , assis, ou asser, soliveau: planche de bois. ( T'echnol. ) Ce mot est employé dans plusieurs arts et métiers. Les imprimeurs ont des ais à tremper 40 ALA et à desserrer ; les relieurs des ass à rogner, à presser, etc. Les vi- tiers, des azs feuillés et à rainu- res, dans lesquels 1ls coulent lé- tain, etc. AISSELLE , s. f. du lat. axzlla. Anat. ) Parüe creuse du corps, qui est sous l’épaule , à la jonction du bras , et qui a ordinairement du poil. ( Botan.) Aisselle se dit aussi de l’angle formé par la base d’une feuille on d’un rameau avec la par- tie montante de la tige , où de ses divisions, AITIOLOGIE, s. f. du grec &irie (aitia), cause, et de acyes (logos), discours , traité. (Méd.) Partie de la médecine qui traite des causes des maladies, et de leurs symptômes concomitans. Quelques-uns écrivent æfiologie , d’autres , étrologie. AJOURNEMENT, s m. ancien- ment adjournement , du lat. bar. adjurnare , pour diem dicere , iu- diquer le jour. (Pratique) C’est ce qu’on ap- pelle ordinairement exploit ou assi- gnation. (Politique ) Ajournement d'une question; c’est en parlant d’une assemblée délibérante , l’action d’en remettre la discussion à un autre jour. Lorsqu'on dit qu’un corps dé- libérant s’est ajourné, cela veut dire qu'il a fxé sa prochaine séance à un ou plusieurs jours. AJUSTER, v. a. du laün ad, et de jJuxtà , adjustare , et adjusti- tiare , dont les Italiens ont fait ad- Jjustare , rendre juste. ( Métrol.) Ajuster un poids, une mesure ; c’est rendre un poids, une mesure Juste. (Equit.) Ajuster un cheval sur Les voltes ; c’est lui enseigner ses exercices , ou l’exercer à toutes sortes d’airs de manève. ( Monnoie) Ajuster les flans ou les carreaux recuits ; c’est les couper , les limer , pour leur donner le juste poids qu’ils doivent avoir. ALAMBIC, s. m. du lat. a/em-— bicum, fait du grec &vfi£(ambix), vase, pot, et de l’article arabe af, qui, loisqu'il se trouve au com- mencemeut d'un mot, signifie quel- # A LA que chose de grand, d’élevé ; comme qui diroit, vase par excellence. ( Chunie ) Vase de métal de terre ou de verre , destiné à distiller les liquides. La plupart des alambics sont formés de plusieurs pièces : ceux de cuivre sont COMpPOSÉS , AU MOINS , de trois parties ; savoir : une infé- rieure , espèce de chaudière nommée cucurbite, destinée à recevoir Îles matières à distiller, et FPaction im médiate du feu ; une autre que l’on appelle chapiteau , parce qu’elle recouvre la premiere , et qu’elle est faite en forme de cône; elie porte à sa base une rigole dans laquelle retombe la matière distillée , quf est conduite à l'extérieur par un tuyau soudé à l’un des côtés du chapiteau : cette pièce portoit autrefois le nom de téle de mort; elle est quelque- fois enveloppée par uu vase cylin- drique de cuivre , nommé réfrigé- rant, et destiné à contenir dé l’eau froide qui favorise la condensation. Comme toutes les matières que Pon veut distiller n’exigent pas la même température, et qu'il y a des subsiances auxqueiles on ne peut appliquer le feu directement , on adapte à la cucurbite un vaisseau de capacité moins grande, qui plonge dans l’eau de cette chaudière , et ne reçoit par cette disposition, qu’une chaleur de 180 degrés. Cette pièce, ordinairement d’étain,s’appelle bains marié. Enfin, pour que le liquide disulté parvienne froid dans le récipient, on ajuste, au bas du chapiteau , um tuyau disposé en spirale et envirou— né d’eau froide. Cette partie addi- tionnelle se nomme serpentin. Les alambics de verre sont faits dans les mêmes principes ; mais ils ne sont composés que d’une ou de deux pièces; ils n’ont ni bain-marie, ni réfrigérant, ni serpentin. Destinés à distiller des substances très-vola- tiles, ils n’ont pas besoin d’une grande chaleur; on les pose sur un bain de sable. Depuis plusieurs années on a per- fectionné re alambics, surtout en Vcosse. Voici comment s'exprime V’auteur d’un mémoire sur un nou vel alambic écossais , inséré dans les Annales des Auts et Manufactures: AL A «Les distillateurs Ecossais ont fait dans la forme de l’alarnbie des amé- livrations qui excitent l'étonnement des hommes instruits de ious les pays. Li seroit inutile et trop long de détailler les progrès qu'a faits depuis tuente-deux ans l’art de la distillation dans ce pays; mais cet objet a paru d’une telle importance à la chambre des communes, qu’elle chargea un comité de l’examiner et de lui en faire un rapport. C’estcerap- port, eu date du mois de juillet 1799, qui a fait connoître que les disul- lateurs Ecossais ont toujours trouvé le moyen d'améliorer la forme de leurs a/ambics , de manière à bra- ver Les impôts successifs du fisc, et à empêcher les distillateurs de Lon- dres de soutenir la concurrence avec eux. En 1786, le parlement, dans l’in- tention de soutenir les distillateurs ‘de Londres , imposa les-distiilateurs Ecossais à une somme évale av plus fort produit de leurs a/ambics , dans la supposition qu'on distilloit tout l’alcohol d'une charge , une fois en 24 heures , maximum de ce que pou- voient faire alors les disüllateurs de Londres. Bientôt les Ecossais leur envoyèrent des eaux-de-vie à si bas prix que l'affaire fut de nouveau portée au parlement, où il fut de- montré que les Ecossaisavoienttrou- vé le moyen de vider cmq ou six Lois l’alambic en 24 heures. On fut très-étonné , après les avoir imposés dans cette progression , qu’au bout de cinq années , ils avoient tellement perfectionné leur procédé , qu'ils vidoient vingt fois l’a/ambic dans les 24 heures. ; La taxe fut encore augmentée pro- portionuellement ; cependant on ne put réussir à limiter l’industrie des Ecossais qui trouvèrent , en 1797, le secret de vider l’a/ambic 72 lois en 24 heures. 1ls ne se sont pas bor- nés à cette amélioration, et le doc- teur Jeffrey a donné la description d’un alambic, construit par M. Millar , qu'on peut vider quatre cent quatre-vingt fois dans les 24 heures. Ce produit paroït impossible et tient du merveilleux ; mais il fau- dra bien se rendre à lévidence , lorsqu'on saura que le rapport en a été fait, en 1799, à la chambre A LB &1 des communes , et que cette éton- nante machine est depuis quatre ou cinq ans en pleine activite. Il paroi que M. Beaumé a quelque part dans J’honneur de cette invention. Le docteur Jelrey avoit dit a M. Millar, que M. Beaumé avoit imaginé un alambic avec plasieurs ouvertures dans le chapiteau , et que pius il {aisoit d'ouvertures , plus il obtenoit de célérité dans la distillation. C’est de ce trait de lumiere que le génie inventif de M. Millar est parti pour construire son a/ambic. » Le célèbre comte de Rumford a publié aussi un moyen d’échaufter un alambic, à laide d'une petite chaudiere à vapeurs qui consume peu de bois. ALAPGUER, ous ALARGUER, v. n. de l'italien a/larguar ov al- larguarsi. ( Marine ) C’est en parlant d'un cauot , s'éloigner d’une côte ; d’un uai, d’un vaisseau. ALARME, s. {. de l'italien all’ arme ; aux armes. (Art milit. ) Signal pour faire courir aux armes , Comine sonner l'alarme , donner l’alarme. Pièces d’alarme ; ce sont deux pièces de canon placées à la tête d’un camp, et toujours prêtes à tirer au premier commandement , SOLE pour donner l’a/arme aux troupes , soit pour les rappeler du fourrage. ALBATRE ,s. m. du grec éauBass rpsr (alabastron ), composé de la priv. et de xeulBaw ( lcmband de prendre , saisir: qu’on ne sauroit saisir, parce que les vases d’albâtre étoient si polis, si unis , qu'ils glis- soient entre les mains. ( Minéral. ) Dépôt calcaire qui s’est forme à la manière des stalac tites, dans les cavernes des mon- tagnes de marbre. L'Italie qui est La patrie des beaux marbres , est aussi celle des albâtres. Le seul territoire de Volterra, en Toscane , en offre pius de vingt belles variétés. Les albâtres les plus estimés sont ceux qu’on nomme albätre agathe et albätre onyx. On trouve à Malthe un albätre couleur de miel, presque transpa- rent et de la plus grande finesse. Le Musée des arts de Paris possède une Az ALB statue de Minerve , presque aussi grande que nature, faite d’un a/- bdaätre semblable. On donne le nom d’albätre orien- tal à celui dont les teintes sont vives , nettes, bien distinctes, et dont la pâte est fine et susceptible d’un beau poli. (Antiquités ) Comme l’albätre servoit, parini les anciens, à faire des vases à meitre les parfums, on nommoit en général alabasirites , les vases destinés à cet usage , de quelque mauère qu'ils fussent. ALBUGO , s. f. mot laun qui sionifie blancheur, d’albus, blanc. ( Anatomie ) Les oculistes ont donné ce nom à une tache blanche qui se forme à l’œil, sur la cornée transparente. Lesanatomistes l’appellent encore l'œuvre. D’Albugo on a fait Ælbugine, pour désioner une membrane mince et naiurellement blanche de Pœil, qui tapisse tout l’intérieur des pau- pières et la partie antérieure de la tunique de lœil, nommée cornée opaque, On dit aussi la membrane albuginée des testicules. ALBUM , s.m., mot purement latin , qui signifie blanc. ( Antiquités) Album étoit chez les Romains un tableau enduit de blanc , où s’écrivoient les délibéra- bons du préteur. C’est aujourd’hui un cahier que les étrangers portent en voyage , sur lequel ils engagent les personnes illustres à écrire leur nom , et ordi- nairement avec une sentence. ALBUMIN , s. m. du latin a/bu- men , blanc d'œuf, à cause de sa blancheur lorsqu'elle est coagulée par la chaleur. 5 (Botan.).Albumin, en botanique, estune substance qui, distincte du tégument propre de la graine et de l'embryon, accompagne où enve- loppe , soit en partie , soit en tota- lité . ce dernier. Cette même parue de la graine est appelée périsperme par L. de Jussieu. Foy. PERI- SPERME. ( Chimie) Les chimistes modernes appellent alburin , ou plutôt al- bumine , une sulstance semblable à celle du blanc d'œuf, qu'ils ont dé couverte dans différens liquides anis ALC mauxet vésétaux. Le serum du sang, l'humeur vitrée de l'œil, la lymphe , l’eau des hydropiques , la sinovie , les membranes biauches , les parois des viscères , contiennent de l’a/{bu- mune. Toutes les piantes vertes, le jeune bois , Les tiges vertes en four- issentaussi, ALCADE , s. m., mot arabe, formé de l’article al, et du verbe kada, gouverner ; gouverneur, chef, juge. Les Espagnois ont pris ce nom des Maures. ( Zust. d'Espagne) C’est le nom d’un juge espagnol. ALCAEST, ou ALKAEST , s.m. (-Æichimie ) Mot arbitraire forgé par Paraceise , pour exprimer un menstrue ou dissolvant umiversel , au moyen duquel il se vantoit de dissoudre et de réduire tous les corps en leurs premiers principes, et de ürer la substance sulfureuse de tous les mixtes. ALCAIQUE , adj. du grec æarauns ( alkaios) , Alcée , nom d'homme. ( Poësie anc. ) I1se dit d’un vers grec ou latin , composé de deux pieds et demi , suivi de deux dactyles. Le premier pied est un spondée ou un iambe , et le demi-pied suivant est toujours une longue. Il est ainsi ap- pelé du poëte Æ/cée, qui en fut Pin- venteur. ALCALESCENCE , s. f. d'AL- CALIT. Foy. ce mot. ( Méd. ) Putréfaction produite dans certaines substances par Les al- calis. On dit qu’une substance est al- calescente, lorsque , par la fermen- tation , il commence à s’y former de l’ammoniac, ou lorsqu'elle ver- dit les couleurs bleues des végétaux. ALCALT, où ALKALIT, s. m. de l'arabe £ali , soude , précédé de l'article al. ( Chimie) Ce nom a été premikre- ment donné par les Arabes au sel qu’on tire des cendres d’une plante qu'ils appellent £ali , en français soude. Les alcalis sont des substances so- lides au fluides très-recounoissables par leur saveur âcre, brûlante , uri- neuse ; par la propriété qu’elles ont de verdir les couleurs bleues végé- tales , et de former des savons avee les huiles ; par leur facilité d'union et leur force d'attraction pour les ALC acides avec lesquels elles forment des sels ; par leur énergie sur les ma- tières animales qu’elles dissolvent. Il y en a trois anciennement con- nues : la potasse , la soude , l’am- monmaque. M. Foureroy y a rap- porté depuis la baryte et la stron- tave. L ALCALIGENE , adj. de l’arabe al- kali, et du grec yeræw (gennao ), engendrer ; comme qui diroit : gérié- rateur de l’alcali. (Chimie )C’est le nom que M.Four- croy a donné à l’azote, qu’il suppose être un principe de tous les alcalis, et même des terres alcalines. ALCALIN ,INE , adj. d'ALCATI. (Chimie) Qui a quelques - unes des propriétés des a/calis. ALCALISATION ,s.f. d’alcali, et du latin ago , agir , faire : l’ac- tion d’alcaliser. ( Chimie } Opération par laquelle on communique à un corps des qua- lités alcalines, On le dit aussi de l'opération par laquelle on extrait d’un corps l’alcali qu’il contient. ALCALISER , v. a. d_A{/cali. { Chimie) Dégager par la vio- Jence du feu , d’un sel neutre, la partie acide qui y étoit contenue , de manière qu’il ne reste plus que la arte alcaline. ALCARRAZAS , s. m. , motespa- gnol , emprunté de Parabe. ( Poterie) On appelle ainsi en Espagne des vases de terre très-po- reux, destinés à faire rafraîchirl’eau que l’on veut boire, au moyen de l’évaporation continuelle qui a lieu sur toute leur surface. Ces vases ont été introduits dans ce pays par les Arabes , chez lesquels ils sont en usage , ainsi que dans l'Egypte , la Perse, l’Inde et la Chine. Foy. CRUCHES RAFRAICHISSANTES. ALCHIMIE, s.f. du grec xvuese ( chumeia ) , et de la particule arabe al , qui placée au commence- ment d’un mot , exprime une chose relevée, grande et excellente : la chimie par excellence. Les alchimistes ont qualifié leur art de véritable philosophie, ou philosophie des adeptes. Leur but étoit de faire de l’oret de trouver un remède universel, . On n’est point d'accord sur l’ori- gine de l’alchimie. Zozime ) qui vi- . dres subtiles. ALC 45 voit au commencement du cinquième siècle , est le premier qui ait parlé de faire de l’cr. Après Zozime , les auteurs les plus célèbres qui ont écrit sur cette science , sont Lemoine , Bacon , Lolle , Riplay, Jean le Hol- landais , Isaac le Hollandais , Ba- sile Valentin, Paracelse, Van Zueh- ten, Sendi Govius, Morien, Rhazes, Arlefus , le pape Jean XXIT, Fla- mel , Bexher et Olœus Borrichius. Quelques-uns de ces écrivains , guidés par l'ignorance et la fripon- nerie , ont justifié cette définition de Valchimie : Ars sinè arte , cujus principium est mentiri, medium laborare , tertium mendicare ; d’autres , comme Beccher , enthou- siastes de leur science , ont servi la chimie , en courant après une chi- mére qui fuyoit toujours devant eux. Aujourd’hui, lemota/chimien’est plus employé qu’en mauvaise part , et pour désioner le charlatanisme qui parle le langace de la science. ALCMANCIEN, adj. d'A/cman , nom d'homme. ( Poësie anc.) Terme de poësie latine. Les vers alcmanciens sont composés de trois dactyles et une césure , comme : Munera lætitiam que der. Ils sont ainsi appelés d’Æ4/cman 4 poëte lyrique , qui employoit sou - vent cette mesure dans ses poësies galantes. ALCOHOL , ou ALCOOL , ou AL- KOHOL , ou ALKOOL, s. m. mot arabe qui veut dire subtil. ( Chumie ) Les anciens donnoient le nom d’alcohol à plusieurs subs- tances volatiles, même à des pou- Les chimistes mo- dernes ont adopté ce mot-pour dé- signer ce qu’on appeloit autrefois esprit-de-vin. L’alcohol est un fluide transpa- rent, tres- mobile et très-léger , d’une odeur pénétrante et agréable, vive et chaude, On retire l’a/cohol de l’eau-de- vie par la voie de Ja distillation. L’alcohol ou l’esprit-de-vin rec- üfé, est celui qu’on a passé une où deux fois à l’alambic, pour le dé— barrasser , autant qu’il est possible , de toute sa partie flegmatique ou aqueuse, Foy. RECTIFICATION. 1 ALC Quand l’a/cohol est entièrement dépoullé de sa parue aqueuse , il orte le nom d'esprit ardent. Foy. ESPRIT ARDENT. On donne le nom impropre d'eaux distilées spiritueuses à l’alcohol , chargé de l’arome des plantes. Foy. AROME. Cequ’onappelle feintures, élixirs, baumes, quintessences , etc. (roy. ces mots ï. sont des composés de sucs huileux ou résineux, et d’a/- eohol. On emploie l’alcohol pur ou uni au camphre, pour arrèter les pro- grès de la oangrène. L'alcool uni à la résine copal, à Fhuile d’aspic, à celle de thérében- tine , forme des vernis qu’on nomme siccatifs. 7. VERNIS SICCATIF. ALCORAN, ou mieux, CORAN, s. m. Mot arabe, qui siemfie Zec- ture , précédé de la particule a! , qui, placé au commencement d’un mot, signilie quelquefois excellence: lecture par excellence. On croit communément que le Coran est l’ouvrage de Mahowet, aidé de l’érudition de Batiras, hé- rétique jacobite, du fanatisme de Servius , moine nestorien, et de la superstition de quelques juifs ; = = ? mais lesmahométans croient, comme uu arücle de foi, qu’il n’a point été composé par leur prophète, qui a été, disent-ils, un homme sans lit- térature. Ils sout persuadés que Dieu a donné le Coran à Mahomet, par le ministère de l’ange Gabriel, qui a employé 25 ans à cette communi- gathon. Le Coran a pour base la prédes- tination, et pour principe que la re- Ugion mahométane, devant être éta- blie sans miracle et sans contradic- tion , il faut punir de mort quicon- que refuse de l’embrasser. ALCOVE, s. f. de l’espagnol , al- eova ,emprunté de Parabe &/cobba , enfoncementpratiqué dans une cham- bre , pour y placer un lit. ( Architect ) Alcove, dont les architectes font un substantif mascu- lin, est la partie d’une chambre, séparée par une strade et quelques pilastres, colonnes ou autres orne - inens d'architecture. ALDERMAN , s. m. Motanplais, qui signifie échevin, officier muui- ALE cipal. Il est composé de e/der., an= cien, et de ma117,homme : un ancien, (£con. polit.) Les aldermen , pluriel d’a/derman, étoient autre- lois en Angleterre des magistrats , choisis, comme leur nom l'indique, à cause de leur âge et de leur expé- rience ; Ce sont awjourd’hui des off ciers munici paux et des adjoints du maire. ALEATOIPRE, adj. du lat. a/ea- torius, fait d’alea, jeu de hasard. ( Pratique ) I se dit de certaines conventions , dont l’objet consiste dans un événement incertain. Contrat aléatnire ; c’est une con- vention réciproque dont les effets , quant aux avantages et aux pertes, soit pour toutes les parties, soit pour l’une ou plusieurs d’entr’elles , dépendent d’un événement incer- tain. Tels sont Les contrats d’assu- rance , le prêt à grosse aventure , e jeu et le part, le contrat de rente viagère. ALECYRYOMANCIE, ou ALEC- TOROMANCIE , s. f. dugrec aac:- pur ( alektruôn ) , coq , et de parraiæ (manteia ), divination. ( Divinat.) L'art de prédire les événemens , par le moyen d'un coq. Cette espèce de divination étoit fort en usage chez les Grecs et chez les Romains. ALEUROMANCIE , s.f. du grec æheveor ( «leuron ), farine, et de mere (manteia ), divination. ( Divinat.) Sorte de divination qui se faisoit chezles anciens avec de la farine. ALEXANDRIN, adj. d’une ori- gine incertaine : suivant Îles uns, d'Alexandre Paris, qui, le premier, en fit usage ; et, suivant d’autres , d’Alexandre-le-Grand, dont plu sieurs poëtes ont chanté les exploits, en vers alexandrins. ( Poésie) Vers alexandrins; ce sont des vers francais de douze syl- labes dans les rimes masculines , et de treize syllabes dans Îles rimes fé- minines. Le vers alexandrin , qu’on ap- peile aussi vers héroïque , nous tieut lieu du vers hexamètre, et à sa place nous Pemployons dans 4 haute poësie; mais quant au nom bre et au mètre, c’est au vers asclé- piade que répond notre vers hé- ALE roïque : ilen a la coupe et Ie rhytme, avec cette différence que le premier hémistiche de l’asclépiade n’est pas essentiellement séparé du second , par uurepos dans le sens, mais seu- lement par une syliabe qui reste en suspens ; après le second pied; au lieu que dans le vers français, c’est dans ce sens que doit être marquée la suspension de Phémistiche. ALEXIPHARMAQUE , adj. du grec affa ( &lexo ), repousser, et de gepuaxs (pharmakon), venin, oison. ( Zéd. } Ise disoit anciennement des remèdes dont la vertu principale étoit de repousser ou de prévenir les mauvais effets des poisons pris in- térieurement ; mais depuis qu’on a découvert où cru découvrir qu’il existoit dans nos corps une espèce de poison qui affecioit les esprits ani- maux dans les maladies aiguës , le mot a/exipharmaque a changé de signification. Les modernes entendent mainte- nant, par remèdes alexipharma- ques, des remèdes propres à expulser par les ouvertures de ia peau, sous a forme de sueur , ce poison imagi- paire, qui trouble les fonctions des esprits animaux, dans les maladies aiguës; d’où alexipharmaque est devenu le synonime de SUDORI- FIQUE. Fo:. ce mot. ALEXIPYRETIQUE , adj. du grec æaA£'e( alexô ), chasser, re- pousser , et de ævper:c, ( puretos ), fièvre. ( Méd.) Il se dit des remèdes propres à chasser la lièvre. ALEXITERE , adj. ets. du grec ähcfw , ( alexo ), chasser, repousser, etde 8% ,(thér), bète venimeuse, bête féroce. (Méd. ) Ceterme , pris à la lettre et dans le sens d’Hypocrate , ne si- gnifie rien de plus que remèdes et secours en général ; mais les au- teurs modernes ont appliqué le mot alexitère à des remèdes contre la morsure des animaux venimeux , et méme aux amuleites et aux char- mes, en un mot, à tout ce que l’on porte sur soi, comme un préservatif contre les suites fâcheuses des poi- sons , des enchantemens et des ma- léfices. ALEZAN , s. m. de Pespagnol ALG 45 alezan , dérivé de l'arabe alhezan , qui signihie chevai courageux. ( Equit. ) Alezan s'entend en français d’un cheval qui a le poil fauve , tirant sur le roux. ALFONSIN , s. m. d’Alphonse Ferrier, nom d'homme. ( Chirurg. ) Instrument de cbi- rurgie qui sert à tirer les balles du corps ; ainsi appelé du nom de son inventeur , ÆÂ/phonse Ferrier , mé= decin à Naples. ALFONSINESouALPHONSINES d'Alpäonse X, roi d’Arragon. (Jurisprud.) Lois alfonsines ; c’est un code de lois rédigé par les soins ou sous les ordres d’Alfon- se X , roi de Castille, surnommé le Sage. (-4stron.) T'ables alplonsines ; ce sont des tables astronomiques ré- digées sous les ordres d’Alfonse X , roi de Castille, par les astronomes les plus renommés de son tems. C’étoit ce même Æ/fonse qui di- soit , en parlant du système de Pto- lomée , le seul connu de son tems, que si Dieu l’avoit consulté avant de créer Le. monde, il auroit pu faire quelque chose de plus raison- nable. ALFOS on ALPHOS, du grec anges ( alphos), blanc. ( Chirurgie ) Espèce de lèpre qui occasionne des taches blanches sur la peau. ALGALEE , s. f. mot arabe. ( Chirurgie ) Sonde creuse qui sert à faire pisser ceux qui ont une rétention d'urine, ALGARADE, s. f. de l'italien garada , fait de garrire, faire orand bruit. ( Artmilit. } Ce mot signifioit au- trelois course imprévue sur l’ennemi; cette course consistoit à faire un grand nombre de feux , et à pousser de grands cris, pour faire croire qu'il ya plus de gens qu'il n’y en a en effet, ALGEBRE , s. f de l’arabe a/- giabarat, rétablissement d’une chose rompue, où de Geber , mathéma- ticien célèbre , que l’on croit avoir été Pauteur de cette science. ( Mathémat. ) L’algèbre est pro- prement la méthode de calculer les quantités indéterminées ; c’est une sorte d’arithmétique au moyen de ALG laquelle on calcule les quantités in= sonnues, comme si elles étoient éonnues, Dans les calculs algébriques, on regarde la grandeur cherchée comme si elle étoit donnée , et par le moyen d’une où plusieurs quan- tités données, on marche de con- séquence en conséquence, jusqu'à ce que la quantité que l’on a supposée d’abord inconnue, où au moins quel- qu’une de ses puissances , devienne égale à quelques quantités connues, ce qui fait connoitre cette quantité elle- A même. On n’a rien de certain sur l’ori- gine de cet art ; on en attribue or- dinairementlinvention à Diophante, auteur qui en écrivit treize livres, dont il en reste six, que Kilander publia pour la première fois en 1575. Néanmoins, il semble que Palsébre Wa pas été totalement inconnue aux anciens ; suivant Théon, le commen- tateur d’Euclide , Platon est le pre- mier qui ait enseigné cette science ; mais il en est question plus an long dans Pappus , et encore davantage dans Archimède. Cet art a été fort cultivé par les Arabes , qui l’ont reçu des Perses, et ceux-ci des Indiens. Les Arabes lapportèrent en Espagne , d’où il passa en Angleterre, avant que Dio- phante y fut connu. Luc Paciolo, cordelier , est le premier , dans l’Eu- rope, qui ait écrit sur l'algèbre, en 1494. Vinrent ensuite Séfelius, Scipion , Ferrer, Tartaglia, Car- dan , et quelques autres qui pous- sérent cet art jusqu'à la résolution des équations cubiques; mais la France vit naître dans son sein un profond géomètre , François Viete, maître des requêtes sous Henri II, qui fit seul autant d’honneur à sa patrie, que tous les auteurs qu'on vient de nommer en avoient fait à l'Italie. Descartes est l’auteur de l’appli- cation de l’analyse à la géométrie , que le génie de Newton a perfec- üonnée. Depuis , on a appliqué l’al- £gèbre à la considération et au calcul des infinis, ce qui a donné naissance à une nouvelle branche , appelée la doctrine des fluxions , ou le calcul différentiel. 7, FLUXION , DIF- FEÉRENTIEL. 46 ALI ALGORITHME, s. m,mot arabe. (Mathémat. ) Plusieurs auteurs , et sur-tout les Espagnols, se sont servis de ce mot, pour sionifier la science des nombres. L’Æ/gorithme est l’art de bien et facilement suppu- ter. IL se prend aussi pour désigner la méthode et Ja notation de toute es- pèce de calcul; c’est dans ce sens qu'on dit, l’algorithme du calcul in- tégral, l'algorithme du calcul ex- pouentiel, l’algorithme du calcul des sinus, etc. ALGUAZIL, s. m. mot arabe composé de l’article al, et de gua- zir , ministre de justice, ( Histoire d’Espagne ) Les al- guazils sont en Espagne ce que les sergens et les huissiers sont en France ; ils exécutent les comman- demens de justice , et constituent les gens prisonniers. ALGUE, s.f. du latin a/ga. ( Botan.) Nom commun donné à beaucoup de plantes qui croissent dans la mer. Sur les bords de la Méditerranée , et même dans quelques endroits sur l'Océan, les paysans rasssemblent en monceau les aloues que la mer apporte sur le rivage, et les font sècher pour les brûler et extraire de leurs cendres l’alcali minéral , si utile pour les fabriques de verre et de savon, et connu sous le nom de soude. ALIBI , s. m. mot purement la- tin, qui signifie ailleurs ; formé de alio , et de :b2, autre part qu'ici. (Pratique) L’alibr est une ex- ‘ception qu'oppose l'accusé, quand il offre de prouver qu’il étoit dans Je tems du crime dont on le charge, si éloigné du lieu où il a été com- mis , qu'il ne peut en être l’au- teur. ALIDADE ou ALHIDADE, de l'arabe alidada , règle, bande. ( Géom. ) On appelle ainsi l'index ou la règle mobile qui, partant du centre d’un instrument astronomi- que ou géométrique , peut en par- courir tout le limbe , pour montrer les degrés qui indiquent les angles avec lesquels on détermine les dis- tances , les hauteurs , ete. Cette pièce porte deux pinnules élevées per- A LI pendiculairement à chaque extré- mité. ALIÉNATION , s. f. du latin alienatus , fait d'alieno , pour alie- num facio, faire une chose autre que ce qu'elle est, ; ( Pratique) Translation de pro- priété des biens d'une personne à une autre. Cette translation peut se faire par vente, échange, hypo- thèque , ameubhssement, donation, abandonnement, partage , transac- tion , prescription, etc. ALIGNEMENT , s. m. du latin linea , ligne, dont on a fait aligner, pour &d lineam ducere. (-Archit.) Ligne que l’on donne, que l’on tire , afin qu’une muraille s qu'une rue, qu'une allée aille en li- gne droite, ( Art milit.) Terme de comman- dement fait aux soldats pour les faire aligner. Sur la droite, sur lagau- che alignement. ALIMENT , s. m. du latin ali- mentum , fait d’alo, nourrir. (Botan.) Plantes alimentaires ; ce sont les plantes servant à la nourriture de l’homme. ( Méd. ) La médecine employe plusieurs sortes d’alimeus. Alimens simples ; ceux que l’on emploie tels que la nature nous les offre. Alimens composés ; ceux que Pon prépare. Alimens médicamenteux ; ceux que l’on prend non-seulemeunt dans la vue de nourrir , mais encore de corriger quelque vice. ( Pratique ) Pension alimen- taire ; ce mot comprend non-seule- ment la nourriture , mais encore l'entretien et Le iogement. (Anat. ) Conduit alimentaire ; quelques auteurs appellent ainsi la- partie du corps par où passent les ali- mens. A-LINÉA, mots latins employésen français comme une facon de parler adverbiale, quelquefois comme subs- tantif masculin; ils signifient à la li- gne. (Imprimerie ) C’est, dans un li- vre , le commencement d’un nouvel article qui ne continue pas la der- niére ligne de Particle précédent, mais en commence une nouvelle. Les a-linéa, communément, ren- ALK 47 tent un peu dans la ligne, ou sox- tent dans la marge. ALIPTIQUE, s.f. du grec æxcige (aléipho), oindre, frotter. ( Méd. ) L’aliptique étoit une partie de l’ancienne médecine ; elle enseignoit la manière de frotter et d’oindre les corps pour conserver la santé, procurer de nouvelles for- ces , et entretenir la beauté du teint. ALIQUANTE, adj. du latin a/i- uantum , formé de aliquis, et 4 quantus, quelque petite quan- tité. (Arith.) Parties aliquantes d’un tout; ce sont celles qui ne sont pas contenues, un certain nombre de fois juste , dans ce tout. Par exemple , à est une partie aliquante de 12; parce que à est contenu plus de deux fois, et moins de trois fois, dans 12. ALIQUOTE , adj. du latin al:- quotus, formé de ali, et de quot, certaine quantité. ( Arith.) Partie aliquote d’un tout ; c’est une partie contenue, un certain nombre de fois juste, dans ce tout. Par exemple, 3 est une partie aliquote de 12, pare que 3 est contenu juste quatre fois dans 12, ALISES , adj. du vieux mot fran- çais alis , qui signifioit autrefois uni, réoulier, uniforme; ou peut - être une corruption d’élisien , qui dési- gnoit parmi les anciens , certains vents d’est, qui régnoient constam- ment pendant un certain tems de l’année. { Marine ) Vents alizés ; ce sont des vents réglés qui règnent sur cer- taines mers, principalement dans la zône torride, oùilssoufflent constam- ment de l’est à l’ouest, seulement avec quelques petites variations pé- riodiques , occasionnées par les dif- férentes déclinaisons du soleil. It y a d’autres vents réglés et pé- riodiques, qui soufflent d’un point de l'horizon, dans un certain tems, et d’un autre point dans un autre tems. Telles sont les MOUSSONS. Foy. ce mot. 5 ALKERMES , s. m., mot arabe qui signifie écarlate, al est l’article: Kermès a produit kermoisi, et en- suite CrGMOISL. (Pharmacie )Le Kermès estune confection informe d’électuaire, 1n- 4s ALL ventée par Messié, et composée de plusieurs ingrédiens , dont entre- autres le suc du Lermés , qui lui sert de base. Toy. KERMES. ALLAH ,s. Mot arabe, qui signi- fie honorer, adorer, et que les Turcs ont emprunté du Coran. ( Culte mahomet.) Ce mot signifie Lieu chez les Turcs, les Arabes et tous les peuples qui font profession du mahométisme, quelque langue qu'ilsparlent. Æ{lah estune contrac- ton d'al-ilah, qui, ainsi que Pelvah des Hébreux, signifie par excellence, Pêtre digne du culte, l’être adorable. ALLANTOIDE, s.f. dugrec «xzäs (allas), ænxärros, génit. (allantos ), saucisse , et desc (eidos), figure k ressemblance : qui ressemble 4 une saucisse, à un bujar. ( nat.) Membrane qui fait partie de l’arrière-faix dans la plupart des animaux ; ainsi nommée, parce qu'elle ressemble à un long boyau. ALLEGE, s.f., du latir levis, léger, dont on à fait al/leviare, alle- giare, alléger et allège. ( Marine ) Bâtiment de moyenne grandeur , à fond plat, et tirant peu d’eau , fait pour charger et déchar- ger les vaisseaux , les Lester et les dé'ester, ou faire de très-petites tra- versées. C’est un terme générique plutôt qu'une division particulière etfixe de bâtiment. Il ya des a//èges qui vont à la voile; il y en a qui m'ont ni anâts ni voiles ; enfin elles sont diffé rentes dans chaque pays maritime. (Archit.) Allège se dit aussi d’un petit mur qui sert d'appui dans les croisées , ét qui est moins épais que Les pieds droits. ALLÉGEANCE, s. f. ( soulage- ment); même origine qu ALLEGE, ALLÉGEANCE, s. f. ( fidelité), du latin barbare adligantia, fait d’alligo; pour adligo, lier, enga- ger à quelqu'un. (Hist. d’Angl.) Les Anglais di- sent, serment d’allegiance , pour désigner l’acte de soumission et d’o- béissance au roi. Depuis Jacques I”, on distingue le serment d’allégiance du serment de suprématie ; le pre- mier se prête au roi, en qualité de roi et de seigneur temporel ; et le se- cond, comme au chef de l’église an- glicane, ALL ALLÉGORIE, s.f. du grec sans yep (allegoria), fait anse (allos), autre, et d’-:. (agora), discours, ( Llocut.) Figure par laquelle on dit une chose pour en signifier une autre. L’Allégorie n’est qu’une méta- phore continue, qui sert de compa- raison pour donner à entendre un sens qu’on n’exprime point. ( Peintue) L’Allégorie est , re- laüvement à la peinture, un moyen ingénieux employé par l'artiste pour faire naître et pour communiquer des pensées spirituelles , des idées abstraites, à l’aide de figures symbo- liques , de personnages tirés des my- thologies , d'êtres imaginaires et d’ob- Jets convenus. ALLIAGE, s.m. dulatin adligo , lier à : lier une chose à une autre. ( Chimie ) L'union naturelle ou artificielle des différens métaux. On forme des al/rages par la voie sèche , en fondant ensemble plu- sieurs métaux; on en forme par la voie humide , quand on précipite une dissolution métailique par un autre métal. Les alliages varient à l’infini , en raison des différentes proportions de leurs composans. 2 (Ariihmét.) Alliage se dit aussi d’un mélange que lon fait d’un cer- tain noinbre de choses de différentes valeurs, pour former un tout d’un même nombre de parties égales en- tre elles, et d’une valeur moyenne. Règle d’alliage ; e’est une règle qui sert à trouver où la valeur moyenne de l’une des parties du mé- lange , quand on connoît Ja valeur et fe nombre des choses dont il est compose; où le nombre des parties des choses qui doivent être alliées, quand On connoît la valeur de cha- cune de ces parües et celle du mé- lange. ALLIANCE, s. f. du latin ad- ligantia , fait d’adligo , lier à, avec. \ (Pratique) Taaison de deux per- sonnes où de deux familles par le mariage. ( Diplomatie) L'union et la con- fédération entre deux ou plusieurs états, pour leur intérèt commun. ALLITERATION , s.f. du latin alliteratio, composé d’allide, frois- ser, ALL ser, heurter, et de Zttera, lettre, mot : froissement de lettres, jeu de mots. (£locut. )Figure de mots qui con- siste dans la répétition affectée des mêmes lettres ou des mêmes syl- labes. ALLOCATION, s.f. d’allouer, vieux mot français quisiguifie agréer, et qui vient d’a/laudare, dont le simple /audare se trouve souvent dans la mème signification. (Pratique, Commerce ) I se dit d’un article qu’on passe en compie à l’état final , après qu’on l’a approuvé et alloué. ALLOCUTION, s. f. du latin alloquor , formé de ad et de loquor, parler à. ( Hist. rom.) Terme pur lequel on désigne les harangues que les géné- raax et les empereurs romains fai- soient à leurs troupes. ( Numismat.) Ilse dit, par ana- losie, des médailles sur lesquelles les généraux etles empereurs romains sont représentés sur un g'adin > par- Jant à des soldats. ALLONYME , s. m. du grec æxis (allos), autre, et d’évoux (onoma), nom : nom substitué à un autre nom. ( Bibliogr.) On appelle ainsi quel- quefois les ouvrages de littérature ubliés sous le nom d’un autre. 7. SEUDONYME, HETERONYME, CRYPTONYME. ALLURE, s.f. du mot a/ler. On a dit autrelois, un homme d’un bon aller, pour un homme qui a bon air, bonne contenance. ( Équit. ) Un cheval a de belles allures ; cela signifie qu’il a la mar- che belle. Ce cheval a l’allure froide ; cela veut dire qu'il ne lève pas assez Le genou ni la jambe, et qu’il rase le tapis. (Marine) Allure d’un vaisseau; c’est sa manière de marcher, ou la mauière de le faire marcher avec vitesse ; ce qui dépend de sa cons- truction , de sa mâture, de son arri- mage, etc. (Vénerie) Allures de cerf; ce sont les endroits par où il passe. ALLUSION, s. f., du latin a//u- do, fait de ad et de ludo , jouer avec, Tom, I ALM 4g (Elocut.) Figure de rhétorique qui à lieu lorsqu'on joue sur les pen sees et sur les mots, en représentant une idée pour en faire enteudre une autre ; ou Lorsqu’on fait sentir la con- venance , le rapport que deux choses ou deux personnes out l’une avec l’autre. ALLUVION , 5. f. du latin a/lu- v10 , formé de ad et de /uo arroser: couler sur, contre. ( Pratique ) Accroissement qui se fait d’un héritage à un autre hé- ritage par les terres que l’eau y apporte. Il yen a de deux sortes : l’ap- parente et la non - apparente. La première qui se fait par un dé- bordement, appartient à l’ancien propriétaire , si elle peut se recon- noitre ; sinon, au propriétaire de l'héritage auquel l’alluvion s’est faite. La seconde, qui se fait insensi- blement, profite au propriétaire ri- verain dont l'héritage se trouve ainsi accru par le tems. ALMADIE, s.f. du portugais Almadia. ( Marine ) Petite barque des nè- gres de la côte d'Afrique , faite or- dinairement d’écorces d’arbres, et longue d’environ 20 pieds, C’est aussi le nom d’un vaisseau des Indes, d’environ 80 pieds de long sur 6 ou 7 de large, ayant la forme d’une navette de tisse rand ALMAGESTE , s. m. de l’article arabe al, et du grec weyise, ( mégis= tos) , très-srand , superlat. de weyæs ( mégas ), comme qui diroit le Ou Age, l'ouvrage par excel- lence. (Astron.) C’est le nom du plus ancien livre d'astronomie qui nous soit resté. Il fut composé par Pto- lémée, vers lan 149. Maimon, calife de Babylone, le fit transcrire en arabe , et lui donna le nom d’Æ/ma- ghestz, dont nous avons fait a/ma- geste. Riccioli a donné aussi un grand ouvrage d’astronomie , intitulé : Almagestum novum , en 2 vol. in-fol., imprimé à Bologne , eu 1651. Collection immense et pre= cieuse de toute l’astronomie histo— rique et thécrique , et dont les astro D So ALG nomes font un usage continuel, ainsi que de l’almageste de Ptolémée. ALMANACH , s. m. Les étymo- logistes ne sont point d'accord sur origine de ce mot; mais lopinion la plus commune, est qu'il vient de l'arabe manah, supputer, compter, récédé de Particle al. (CArono!,) Calendrier ou table, où sout marqués les jours ou fêtes de Vannée, le cours de la lune pour chaque mois. Nos almanachs mo- dernes répondent à ce que les an- ciensRomainsappeloientleurs fastes. ALMANDINO ou ALABANDINE, s. {. d’une ville de Carie de ce nom. ( Minéral. ) Pierre d’un rouge oncé, ainsi appelée d’une ville de Carie, d’où on l’apportoit du tems de Pline. Les lapidaires la classent entre le rubis et l’améthyste , quoi- qu’elle n’en ait pas la dureté. Sa va- leur est la même que celle du grenat oriental ; quelques naturalistes pen- sent même que c’est le grenat syrien. ALMICUNTARAT ou ALMI- CANTARAT , s. f. de l’arabe a/mo- cantharat. , (_Astron. ) Les almicantarats sont de petits cercles parallèles à l’hori- zon, c’est-à-dire, dont tous les points sont à la même hauteur , au-dessus de l’horizon ; on les appelle aussi, cercles de hauteurs. .. Les passages de deux étoiles con- nues, par un même a/micantarat, peuvent faire connoître l'heure qu’il est. Si l’on a ces passages par deux almicantarats, on peut trouver la hauteur du pôle, et la déclinaison de deux étoiles. ALOI, s.m, même origine qu’al- Base , d’adligo , unir, lier. ( Monnoies ) Aloi est le titre que l’or et Pargent doivent avoir : c’est un certain degré de bonté, le- quel résulte du mélange de l’urron de plusieurs métaux qui ont quelque gonformité entre eux. ALOMANCIE, s. f. du grec &aç ( als ) ; sel , et de PAALETT ( Man- teia), divination. ( Divinat.) Espèce de divination ui se faisoit par le moyen du sel, ALOPÈÉCIE , s. f, du grec &rwmré ( alopéx ), renard. ( Méd. ) Maladie qui fait tomber les cheveux et le poil; elle est ainsi mommée , parce que Le renard , daus ALP sa vieillesse, a une galle qui lui fait tomber le poil. ALPES , s. f. du mot celtique a/, haut ,et de per, sommet d’une mon- tagne : haute montagne. ( Céogr. ) Montagnes qui sépa- rent la France de Italie. ALPHABET , s. m., contraction de deux mots precs &ag« (alpha), et £ira ( béta ), qui sont les deux premières lettres de la langue grecque. (Gramm. )L'alphabet n’est autre chose que la réunion des lettres d’une langue, ou des caractères qui ser— vent à peindre les sons divers qui composent les mots. Le premier essai de l’art d’écrire a été la représentation des objets. Vinrent ensuite les hiéroglyphes , auxquels succéda l’écriture sylla- bique , dans laquelle on n’employa qu’un seul caractère pour écrire chaque syllabe dont un mot étoit composé. Enfin , on imagina cette espèce d'écriture dans laquelle les voyelles et les consonnes sont ex- primées séparément par autant de caractères distincts et particuliers , et où, par le moyen d’un petit nom- bre de signes répétés et combinés diversement , on peut représenter et exprimer, avec autant de facilité que de précision, toutes les idées et les paroles. T'elles sont les lettres ou les caractères a/phabétiques dont presque toutes les nations font usage aujourd’hui. Différens peuples se sont disputés Ja gloire d’avoir inventé l'alphabet; mais les Assyriens ou les Égyptiens sont les seuls qui puissent raison-. nablement y prétendre. Platon dit que T'haut futle premier , en Ésypte, qui distingua les lettres en voyelles et en consonnes , en muettes et en liquides. Moïse s’explique sur lu- sage de l’écriture alphabétique dans des termes qui témoignent assez que, de son tems , cette invention ne devoit pas être absolument nouvelle, A lexception de l'Égypte et de quelques contrées de l'Asie , le reste des nations a long-tems ionoré un art si utile : Cadmus fut le premier qui l’introduisit dans l’Europe. ( Imprimerie ) Les imprimeurs et les libraires disent qu’un livre a un alphabet , deux a/phabets, lors: ALT qu’il a un nombre de feuilles, égal à celui des lettres de l’a/pAabet , ou au double de ce nombre. Ce nom vient de ce que chaque feuille est ordinairement marquée au bas de la première page par une lettre de l'alphabet. ( Graveurs et Relieurs ) Les gra- veurs sur métaux, et les relieurs appellent alphabet, les ferremens dontils se servent pour graver ou imprimer les différentes lettres que leurs ouvrages exigent. (Diplomatique) Alphabet se dit du double du chiffre que garde par devers soi , chacun des corres- poudans qui doivent s’écrire se- crètement. ( Commerce) Les négocians, les banquiers , teneurs de livres, ap- ellent aussi a/phabet , une espèce CA registre, composé de 24 feuillets, cotés et marqués chacun en gros caractère, d’une des lettres de la/- habet , suivant l’ordre naturel. ALQUIFOUX ou ARQUIFOUX, s. m. terme du Levant. (Minéral. )On appelle ainsi, dans le commerce et dans les arts, la galène vu sulfure de plomb natif. Les femmes d'Orient la réduisent en poudre subtile, qu’elles mêlent avec du noir de lampe , pour en faire une pommade dont elles se teignent les sourcils , les paupières , les cils et les angles des yeux. Les potiers la délayent dans l’eau , et y plongent les vases qu'ils veulent vernisser. La chaleur du four vitrifie ce sul- fure , qui, en se fondant , se com- bine et adhère à l’argile : ce vernis est dangereux. ALTERATION , s. f. du latin alteratio, fait d’altero, pour al- terum reddo, faire une chose autre que ce qu’elle est : changement dans l'état d’ure chose. ( Monnoie ) Altération se dit de la falsification des monnoies, par Vexcès d’alliage. ( Jardin. 3 Altération se dit d’une cessation de sève dans un vé- gétal ; sorte de maladie à laquelle il faut remédier promptement. ( Méd. ) Altération signifie Ia soif causée par la sécheresse du gosier et de la bouche , faute de sa- live pour Phumecter ; et l’on ap- pelle remèdes altérans, eus qui A LIT 51 apportent un changement avanta- geux dans le sang et dans les li queurs, Sans aucuue opérallon où évacuation apparente. ALTERNATION , s. f. du latin alterno, faire tantôt une chose , tantôt une antre. ( Mathémat. ) I se dit pour ex- primer le changement d'ordre qu’on peut donner à plusieurs choses , ou à plusieurs personnes, en les pla- çant successivement les unes auprès des autres, ou les unes après les autres, . ALTERNE. adj. du latin al- ternus , mis , placé lun après l’autre. ( Géométrie ) Angles alternesz ce sont les angles formés par une ligne droite des deux côtés de deux parallèles , coupés par cette ligne. ( Botan. ) Feuilles alternes ; ce sont des feuilles naissantes , seule à seule , de divers points de la tige, à des distances à-pen-près égales, et surtout si leur direction où leur position a lieu sur les deux côtés opposés de la tige. Ce mot est éga- lement applicable à toutes les autres parties qui observent cette mème disposition sur celle qui les porte. ( Cristallographie) Alterne se dit du cristal, lorsqu'il a sur ses deux parties, supérieure et infé— rieure , des faces qui a/fernen£ entre elles , mais qui se corres-: oudent de part et d'autre : tel est Fe quartz alterne. : ALTERNER , v. a. du latin a/- terno , faire tantôt une chose, tantôt une autre. ( Écon. polit. ) Faire une chose tour-à-tour entre deux personnes > 1 se dit particulièrement de deux of- ficiers , de deux employés , de deux fonctionnaires publics, qui exercent chacun à leur tour , et pendant un certain tems, la même fonction, le même emploi , etc. - ALTESSE , s. f. de italien a/- tezza. ( £con. polit. ) Titre d’honneur qui se donne à différens princes , en leur parlant ou en leur écrivant. Les évèques ont porté le titre d’altesse sous la 1.7° et la 2.° race des rois de France. Dans le 13, le 14.° et Je 15.° siècles , c’étoit le titre commun de tons les rois : ceux D 2 62 A LU d’Espagne l’ont porté jusqu’à Charles- Quint ; ceux de France jusqu’à François L®, et ceux d'Angleterre jusqu'à Jacques [.® Peu avant l’année 1630 , les petits princes d’Italie prirent le titre d’a/- tesse; en ce tems-là , il n’y avoit , en France, que le duc d'Orléans à qui on donnät ce titre. En 1651, ce prince se fit donner celui d’altesse royale pour se distingver des autres princes. Le prince de Condé prit ce- lui d’altesse sérénissime , laissant Valtesse simple aux princes natu- ralisés. ALTIMETRIE , s. f. du latin altus , haut, et du grec erper { métron), mesure. ( Géom. prat. ) Art de mesurer les hauteurs accessibles où inaces- sibles. C’est une partie de la géo- métrie pratique ou de la trigonomé- trie. ALUDEL, s. m. de V’A privat. grec, sans, et du latin /ufum : sans lut, ouvert, et qui n’est point lutté. ( Chimie) Les aludels sont des espèces de pois ou de chapiteaux ouverts par leur partie inférieure et supérieure, et qui peuvent s’em- boiter où s’appliquer exactement les uns sur les autres, ensorte qu'ils forment un tuyau plus où moins long , suivant le nombre d’aludels dont il est'composé. Le pot ou la- ludel qui termine ce tuyau par en haut doit être fermé par la partie supérieure , et wavoir qu’un petit trou. On emploie ces vases pour différentes sublimations, mais sur- tout pour celle du soufre. ALUMINE, s. £. du latin alu- men, alun. ( Chimie ) L’ane des neuf terres simples que la chimie connoît au- jourd’hui ; ainsi appelée, parce qu’elle est la base de l’alun. Elle est aussi la base des argiles, où elle entre communément pour plus de moitié ; elle est la base de toutes les poteries fines et grossières. L’alumine orme presque toute seule les pierres précieuses les plus parfaites : le rubis, le saphir et la topaze d'Orient, sont composés de 98 + centièmes d’alumine ; Je sur- lus n’est qu’un peu de rouille de Fer , et un atôme de chaux. Il semble mème que , toutes choses épales AMA d’ailleurs , les pierres précieuses dt- minuent de mérite à mesure que la quantité d’alumine y diminue. ALUNAGE , s. m. d’alun, en latin alumen. ( T'echnol. ) Opération des tein- turiers qui, pour fixer une cou- leur sur une étoffe , la plongent dans une forte dissolution d’alun. Cette opération est fondée sur l'attraction que l’alumine a pour les matières colorantes, ALUN , s. m. du latin a/umen. ( Chimie ) Alun , autrement sul- Jate d’alumine ; c’est un sel neutre formé par la combinaison de l’acide sulfurique avec la terre appelée alu- mine , et une petite quantité de po- tasse. , ALVÉOLE , s. m. du latin a/veo- lus, diminutif d’alveus, niche: loge. (-Anat. ) Cavité des os des mâ- choires où les dents sont enchassées par cette espèce d’articulation qu’on appelle somphose. ( Hist. nat.) Alvéole se dit de chaque petite cellule où chaque abeille se loge dans un rayon de miel ee ALVÉOLE, adj. du latin a/yeus, loge. (Botan. ) Réceptucle alvéolé ; c’est celui dont la surface est creusée à plusieurs trous anguleux , à bords élevés , amincis et mitoyer s. Le ré- ceptacle commun de la fleur compo- sée de l’ooporde , est alvéolé. AMALGAMATION, s. f. dugree œux ( hama ). ensemble , et de yauew (gamein), marier, join- dre , et du latin ago , faire : Paction de joindre ense ee (Métallurg. ) Procédé de métal- largie , qui consiste à retirer l’or ou l'argent des mines, en employant Le mercure. L'atelier d’amalgama- tion le plus curieuxest celui d’Ædel- fors , ou bien celui de Holstein , pres de Freyberg. AMALGAME, da grec au (hama), ensemble, et de yœutr ( gamein) , joindre. (Chimie , Métallurgie) Union d’an métul avec le mercure ou le vif- argeut Le mercure s’amalgame avec tous les métaux , même avec le fer et le platine , ce qui avoit été . regardé jusqu’à présent comme im possible, Foy. ALLIAGE, A MA ( Physique) Amalgame élec- +rique. C’estun mélange de mercure et d’étain, quia , à-peu-près , la consistance du beurre. On s’en sert our enduireles coussins avec les- quels on fait frotter le globe ou le plateau, pour leur communiquer sa vertu électrique; ce qui en augmente beaucoup l’énergie. AMANDE, s. f. du grec av- Jean ( amugdalé), dont on a fait amandula , et amande. ( Botan. ) Semence enfermée dans un noyau. Il se dit en particulier du fruit de l’amandier. ( T'echnol. ) Les lapidaires et les miroitiers donnent le nom d’arnan- des à des morceaux de cristal taillés en forme d’amande. AMARINER , v. a. de l'italien z2arinare. (Marine) C’est , en terme de ma- xine , prendre possession d’un vais- seau ennemi , y faire passer du monde, pour le conduire et le ma- nœuvrer. S’amariner, étre amariné; c’est s’accoutumer à la mer , être au fait du métier de la mer. AMARQUE, s.f. ou marque , ou balise | ou bouée , du latin marca. (Marne ) Objet visible , soit à flot sur l’eau , par le moyen d’une ancre , ou d’une corde qui le tient fixé au fond, soit un mât planté, etc., pour servir aux navigateurs à recon- noître un passage , un chenal , une embouchure de rivière , et éviter les banes de sable et rochers sur lesquels en risqueroit d’échouer. AMARRE , s.f. du bas - breton amarr , qui signifie lier : tout eor- dage servant à lier ou attacher quel- que chose. (Marine ) 11 se dit des cables, des orelins , des haussières et autres plus petits cordages qui servent à as- sujeltir un vaisseau à un corps mort, à unebalise , où à un autre vaisseau voisin. AMATEUR , s. m. de l'italien amatore , où amadore ; celui qui a beaucoup d’attachement pour quel- ue chose. (Musique ) se dit de celni qui, sans être musicien de profession , fait sa partie dans un concert peur AMB 55 son plaisir et par amour peur la musique. Amateur se dit encore de ceux qui, sans savoir la musique , où du moins sans s’y exercer, en ont le goût et s’y connoissent. ( Peinture) Amateur se dit de ceux que les académies de pein- ture s’attachent , non en qualité d'artistes , mais comme culüvant les arts par goût et amusement. ( Beaux-Arts) Use dit de ceux qui sont animés du sentiment des beaux arts, et qu'un heureux pen- chant porte à s’en occuper, ou ceux qui en ont la prétention. AMATIR, v. a. de l’allemand mat , qui signifie sans force , sans éclat. (Orfévrerie) Amatir, en termes d’orfévrerie, c’est ôter le poli de l’argent. ( Monnoie) Amatir est l’action de blanchir les flans , de manière que le métal soit #7at et sans poli, AMAUROSE , s. f. du grec auar- poors ( Amaurosis ), obseurité, ofe fuscation. (Méd.) Maladie de l'œil, qui, sans causer aueun défaut manifeste dans cette partie, prive entiérement le malade de la vue. On l’appelle communément goute sereine. AMBASSADEUR , s.m. de l’an- cien gaulois ambactus, ou de l’al- lemand ambacht , qui signifioient serviteur , ministre, agent , et dont on a fait ambasciator, ambaxator et ambassadeur. ( Diplomatie) Ce mot signifioit autrefois celui qui étoit chargé de faire quelque chose pour un autre, même dans les casles plus ordinaires, Peu-à-peu lFusage l’a élevé à une signifcation plus noble, et lesvilles, les corporations avoient des ambas- sadeurs pour défendre leurs intérêts respectifs. Aujourd’hui , ce mot est iranien consacré à désigner celui qni est envoyé en ambassade par un prince , Où par un état sou— verain , avec caractère de représenx tation. Il n’y a pas encore deux cent ci quante ans que les ambassadeurs ordinaires sont institués. Avant cette époque , il n’y avoit point d’ambas- sadeurs qui xésidassent habituelle 54 AMB ment dans les cours; ils les qnit- toient lorsqu'ils avoient rempli la mission dont ils étoient chargés. AMBE, s. m. du latin ambo, dérivé du grec auto ( ambô), deux. ( Loterie) Combinaison de deux numéros pris ensemble à la loterie , ou sortis ensemble de la roue de for- tune. AMBT ; subs. m. du grec &u£» (ambé), sommet : éminence en manière de soureil, (Chirurgie ) Instrument de chi- xuroie propre à réduire la luxation du bras , dans laquelle la tête de Phumérus est tombée sous Paisselle. Ilest ainsi appelé parce que son le- vier est taillé en rond, comme un sourcil , pour lPadapter à la cavité de lPaisselle. Cette machineinventée par Hipocrate , west presque plus d’ancun usage. Foy. LUXATION. AMBIANT,'TE, adj. du latin ambi , autour, et d’eo , aller : qui va autour , qui environne. ( Physique) Ambiant se dit de ce qui entoure , enveloppe quelque chose. Air ambiant ; c’est V’air environ- nant, le fluide qui forme l’atmos- phère , et qui enveloppe la terre de toutes parts. AMBIDEXTRE , adj. ets. du lat. ambidexter, dérivé du grec &u6w (ambo ), deux, etdu lat. dextra, la main droite : celui qui a deux mains droites, qui se sert également des deux mains. AMBIGÈNE, du latin ambi ou ambo , autour, et du grec yervew (genna6), engendrer : qui s’engen- dre autour. ( Géom. ) C’estle nom qu’on donne à une espèce d’hyperbole qui a une de ses branches infinies, inscrite , et Vautre circonscrite à son asymptote, c’est-à-dire, dont l’une tombe en de- dans , et l’autre en dehors de son asymptote. Newton paroit être le premier qu se soit servi de ce terme pour désigner certaines courbes hy- perboliques du troisième ordre. AMBLE, s.m. du laun embulare, promener ( Equitat. ) Certaine allure d’un cheval, entre le pas et le trot : un cheval va l’amble , lorsque les deux AMB jambes du même côté se menvent ensemble , et que les deux autres se meuvent ensuite , et alternative ment. AMBLYGONE, adj. da grec &u- Baux (amblus), obtus , et de yuvsæ (gônia), angle : angle obtus , ob- tusangle. ( Géom. ) On appelle triangle amblygone , où plus ordinairement triangle obtusangle , un triangle qui a un angle obtus. AMBLYOPIE , s. f. du grec &y- Lavs( amblus), émoussé, obtus, et de &{ (6ps) , genit. wx:, (pos), œil = œil émoussé. ( Méd. ) C’est un obscurcissement etun affoiblissement de la vue, sans aucun vice dans l’œil , auquel les vieillards sont très-sujets. AMBON , s. m. du grec &u£ur (ambôn), bouteille : tout ce qui a un ventre comme une bouteille, (-Anat.) On donne ce nom aw bord cartilagineux qui environne les cavités des os , ou qui en reçoivent d’autres ; tels sont ceux de la ca- vité cotyloïde des os des hanches. AMBOUTIR , du grec auêur (am Bôn), ventre, proéminence. ( Technol.) Rendre une pièce de- métal convexe d’un côté et concave. de l’autre. AMBRE, s. m. de l’arabéambar, dont les Espagnols ont fait ambar, et les Italiens ambra. (Hist. nat.) Ambre gris ; c’est une substance d’une nature de cire ou d’huile concrète , tenace, molle, flexible, très-aromatique, légère, d’une couleur cendrée. L’ambre gris est rarement pur; on y trouve des fragmens de becs de sèches, des arêtes de poissons, etc. H est quelquefois réuni en masses très-considérables ; on en a vu des: morceaux de cinquante , cent et deux cents livres. On trouve communément l’am- bre gris dans la mer, ou sur les rivages qu’elle baigne ; tous les ani- maux en sont extrêmement friands , et accourent à sôn odeur pour le dévorer. Hi n’est aucune substance sur l’o- rigine de laquelle on ait autant pro- posé d'opinions que sur celle de l’'ambre gris; mais le sentiment qui paroit prévaloir aujeurd’hui,est celui AMF qui l’attribne aux cétacées ,et par- ticulièrement aux cachalots qui four- nissent le blanc de baleine. £ Uni aux autres parfums, l’am- bre gris développe son odeur suave, et s'emploie comme un agréable cos- mélique ; il jouit aussi de propriétés médicinales assez marquées : c’est un bon stomachique , un puissant anti- spasmodique et calmant. Les Orien- taux en font un grand usage , comme aphrodisiaque. | Ambre jaune. V. SUCCIN. AME, s. f. dulat. anima, formé d'animus , dérivé du grec ærsmss ( anemos ), souffle : ce qui est le principe de la vie dans tous les êtres vivans. (Métaphysique) Ame raison- nable ; ce qui est le principe de la ensée et des mouvemens volontaires dans l’homme. ( Zoologie ) Ame sensitive; celle qui fait croître , nourrir et sentir les animaux. ( Botan.) Ame végétative ; le principe de la nutrition et de l’ac- croissement , et de toutes Les produc- tions des plantes. ( Physiol.) Nature et séjour de l'ame ; il y a de grands débats parmi les physiologistes , sar la nature de Pame , et sur le lieu qu’elle oc- cnpe ; la première de ces ques- tions n’en est pas une; le principe qui nous donne le mouvement et le sentiment , ne peut être qu’une subs- tauce active , spirituelle et distin- guée de la matière. 4 Descartes a prétendu que le siége de l’ame étoit dans la glande pi- néale ; M. de la Peyronie a cru prou- ver qu’elle résidoit dans le corps calleux ; quelques - uns la placent dans le cervelet; d’autres la croient répandue dans toutes les parties du corps ; cette dernière idée convient mieux à un esprit qu’on ne peut sup- poser borné dans un espace , sans cesser de le croire esprit. (Chimie) Ame des métaux, des minéraux, des végétaux ; les anciens chimistes appeloient ainsi ce qu'il y a daus ces substances de plus essentiel ; leurs esprits, leurs sels , etc. ( Peinture et sculpt.) On dit au figuré : Ce peintre, ce sculpteur a donné bien de l’AuE à ses figu- AME 55 res, pour exprimer que ses figures ont du mouvement, de l’action , et surtout une grande expression sen- timentale. ( Art dramat. ) Mettre de l’ame dans son chant , dans sa déclama- tion ; c’est exprimer avec chaleur et vivacité les choses que l’on repré- sente. ( Musique instrumentale) Ame se dit d’un petit morceau de bois droit qu’on met dans le corps d’un instrument ; sous le chevalet, pour soutenir la table. ( Technol.) Les cordiers appel- lent ame d’un cordage , certains fils que l’on met au milieu des différens tours dont le cordage est compose. — Dans les figures de stuc, l'ame est la première forme qu’on leur donne en les ébauchant. Les fon- deurs appellent ame les figures de plâtre où de terre qui servent à couler celles qu’on jette en bronze ou autre métal. — Dans l'artillerie, on dit l'ame du canon, poux désigner sa partie intérieure et concave. AMENAGEMENT ,s.m. du latin barb. mainagium | qu a signifié mansio, demeure : l’action de con- duire , de porter à son habitation. ( Exploitation et commerce des bois) Aménagement d’une forét ; c’est l’action d’en débiter les bois, en bois de chauffage , de charpente , ou autrement, pour l'usage. AMENDE , s. f. du lat. emer- da , pour emendatio j qui a produit amende et anender. (Pratique) Peine pécuniaire pour l'infraction de quelque loi. AMENDEMENT , s. m. du latin emendare,changer en mieux, corri- ger. (Législat.) Modification apportée à un projet de loi, d'arrêté, de ré- solution , pour le rendre plus précis, plus clair, plus significauf. ( Méd. ) Amendement se dit d’un changement par lequel le corps devient dans un meilleur état. On dit d’un malade qu'il n’y a aucun amendement dans son élat , quoi- u’on Jui ait fait bien des remèdes. ( Agnicult, ) Amendement se dit de toutes les choses qui, ré- pandues sur la terre, l’engraissent et servent à la féconder ; tels sont le fumier , le terreau , la marne » 56 AME les cendres, les terres nouvelles , et toutes les parties des animaux des- tinces à nous nourrir, qui, ne pou- vant être employées à d’autres usa- ges , sont jetées dehors, et contien- nent des parties volatiles propres à la vésétation , lorsqu'elles ont été décomposées par la putréfaction. AMENER , v. a. de l'italien am- mainare. (Marine) Amener signifie, en parlant de manœuvre , abaisser, Faire descendre les vergues et les mâts. Amener son pavillon, ou sim- plement'amener ; c’est , lorsqu'il est question de se rendre à un ennemi supérieur, annoncer que L'on se rend. Ce seroit enfreindre le droit des gens que de faire après cela aucun acte d'hostilité. ( Littérat.) Amener un épisode, un incident; c’est le ménager , le préparer avec art. Dans cette tra- gédie, il y a une reconnoissance bien amenée. (Pratique) Mandat d'amener ; e’est un ordre d’amener quelqu'un devant le juge. 7. MANDAT. AMENTACÉE, adj. du lat. amen- £um , lien , courroie. ( Botan. ) Plante amentacée ; celle dont les fleurs, ordinairement uui-sexées , sont disposées en cha- ton. , AMEÉTHYSTE , s. f. du grec 4y+- Burce (amethustos ) , formé de l’& privat. et de mew (methu6), être ivre, littéralement, sans ébriété: re- mède contre l’ébriété. ( Minér. } Pierre transparente , de couleur violette , que , dans le com- merce , on met au rang des pierres Péde Quelques anciens natura- istes la regardent aussi comme une pierre précieuse ; mais il est bien reconnu aujourd’hui,qu’ellen’est au- tre chose qu’un cristal de quartz ou cristal de roche, coloré en violet, plus onu moins foncé. ( Clyptique ) Les anciens fai- soient des coupes d’améthysies , parcequ’ils croyoient que cette pierre bannissoit ou prévenoit l'ivresse. Ils aimoïient à y graver Bacchus et ses suivans. Il existe une améthyste sur laquelle on voit une tête inconnue , qu’on dit être celle de Méçène, et AMI qui porte le nom du célibre graveur Dioscorides. ( Culte cathol.) Les évêques de l’église chrétienne portent une amé- thyste en anneau , comme signe ca ractéristique de leur dignité , ce qui a lait donner à cette gemme le nom de pierre d’évêque. | (Relig. juive) V’améthyste étoit une des douze pierres qui compo- soient. le pectoral du grand prêtre des Juifs. Elle occupoit Ja neuvième place , et l’on avoit gravé dessus, le nom d’Zssachar. AMEUBLISSEMENT , s. m. du latin mobilitare , rendre mobile , rendre meuble, ( Pratique j T’ameublissement est l’action d’ameublir , ou ce qui est ameubli. Clause d’ameublissement ; c’est une clause du contrat de mariage, par laquelle les époux ou l’un d’eux, font entrer en communauté tout ou partie de leurs immeubles présens ou futurs. L/effet de l’ameublisse- ment est de rendre l’immeuble ow les immeubles qui en sont frappés , biens de la communauté, comme les meubles même. .( Agricult.) Ameublir, se dit en termes d'agriculture , de l’action de rendre les terres plus légéres , plus meubles, plus mobiles , en les labourant , fumant, en brisant les mottes, en Ôtant les pierres , etc. AMEUTER , v. a. de meute, dérivé du latin r20ta , participe de moveo , mouvoir. ( Jénerie ) Ameuter des chiens, c’est les animer , les mettre en état de bien chasser ensemble. AMIANTE , s. f. du grec apiar— res ( amiantos ) incorruptible , inaltérable , formé de V’A privat. et de piww (miainô ), gâter , cor- rompre. ( Minéral. ) Substance de nature pierreuse, mais disposée en filets tiès-fins, souples et soyeux, ordi- nairement d’une couleur blanche et pacrée. Comme cette substance résiste au feu, on en fabriquoit autrefois le fameux /in incombustible, dont on enveloppoit les corps des person- nages d'importance , quand on les plaçoit ur le bûcher, afiu d’avoir AMI leurs restes exempts de tout mélange étranger. Pour travailler lPamiante et en former un tissu, on le mêle avec un peu de lin ordinaire ; et quand Ponvrase est fait, on le jette au feu qui consume le lin végétal , et laisse parfaitement intact le tissu d’a- miante. AMIDON ou AMYDON, s. m. du rec z"vTe ( amudon ), formé de FA privat. et de var (mulé), meule : farine faite sans meule. (Chimie) Espèce de fécule qu’on retire particuliérement du blé, et qui en séchant, devient une pâte blanche et friable, Suivant Pline, les habitans de l'île de Chio furent les premiers qui tirèrent l’amidon du blé; pour l'obtenir, ils ne faisoient point mou- dre le grain , c’est de - là que lui vient son nom sans meule:1ils le faisoient crever . et ils l’écrasoient. L'eau est le principal instrument de l’amidonnier. L’amidon est la partie la plus considérable et la plus nutritive de la farine. Il n’existe pas seulement dans le blé, mais dans presque tous les végétaux dont il est un principe, et dans lesquels il se trouve téut formé. Quelle que soit la plante dont Yamidon s’extrait , il offre toujours les. mêmes caractères; c’est une matière homogène dans la nature comme le sucre ; c’est à sa présence qu'on doit principalement attribuer Ja qualité nutritive des végétaux. AMIRAL , s. m. Les savans ne sont pas d’accord sur l’étymolosie de ce mot; mais l’opinion la plus commune est qu'il vient du grec œyrpes ( améras ), fait de l’arabe œrnir Où amir , qui signifie sei- greur. Quelle que soit l’origine de ce mot, ilest certain qu’il nous vient d'Orient, et dans les commencemens , c’est-à- dire, vers la fin du 12.° siècle, ila été donné 4 ceuxquicommandoient dans les provinces aussi bien que sur la mer. Grand-amiral ; c’étoit ancienne- ment en France un officier de la cou- ronne , et c’est aujourd’hui un des grands officiers de l’'Empire.! AMM 57 Amiral ; c’est le grade le plus élevé de la marine. Vice-amiral , le second officier d’une armée navale, le grade qui suit celui d’amzral. Contre amiral , le troisième offi- cier d’une armée, Je grade qui suit celui de v:ce-amiral. Vaisseau amiral; c’est le vais- seau que monte un amtral. Dans les ports, on donne ce nom à un vieux vaisseau, le plus souvent hors d’état d'aller à ja mer, qu’on tient à l’entrée du port, qui porte le pavillon amiral , qui fait raison- ner tous les bâtimens qui entrent dans le port, qui tire les coups de canon de diane et de retraite, qui veille à la sûreté du port, et qui rend le salntaux vaisseaux étrangers. AMMONIAQUE, s. f. du latin ammoniacum , formé d’ammon , surnom donné à Jupiter en Lybie. ( Chimie ) Sel ammoniac ou muriate d'ammoniaque ; c’est le sel neutre formé par la combinaison de l’acide marin avec l’alcali vola- üil, jusqu’au point de saturation. Le sel ammoniac natif, celui dont Pline et Dioscorides donnent la des- cription , étoit apporté de ces vastes auberges ou lieux de repos, fré- quentés par ceux qui alloient ou revenoient du temple de Jupiter ÆAmmon ; il étoit le produit de la sublimation naturelle de l'urine des nombreux chameaux qui-accompa- gnoïent ces sortes de pélerinages. On trouve encore du se/ ammo- niac matif dans quelques déserts des pays chauds , tels que ceux de Ja Lybie et de PAsie méridionale ; il s’en sublime aussi dans la fissure delalave des volcans presqueéteints, et pendant les tems de repos de ceux qui sont encore en acuvité. Le Vésuve et la solfatare de Pouzzole en pro- duisent une assez grande quantité. Le sel ammoniac du commerce, est un produit de l’art, et la plus grande partie nous vient d'Égypte ; dans cette contrée où l’on brüle des excrémens d'animaux faute de bois, la suie des cheminées est chargée des principes du se/ ammoniac. On met cette suie dans de grands vais— seaux de verre à col étroit, que l’on chauffe fortement , et le sel ammo-— niac se sublime dans la partie supés 58 AMO rieure du ballon, sous la forme d’un gateau de deux doigts d'épaisseur. On a établi en France de grandes manufactures de sel ammoniac. On fait brûler dans des fourneaux à longs tuyaux des matières animales, recueillies dans les grandes villes par des armées de chiffonniers. Ces ma- tières fournissent de l’alcali volatil auquel on mêle du sel marin et des substances vitrioliques qui dégagent son acide; celui-ci, en se combinant aussitôt avec l’alcali volatil, forme Le selammoniac , qui se dépose sur les arois des tuyaux. Une simple su- Ses sufät ensuite pour lavoir dans toute sa pureté. AMNÉSIE, s. f. de là privat. grec, et de veu ( mnaomai), se ressouvenir: défaut de mémoire. ( Aéd.) Affoiblissement extraor- dinaire de la mémoire. AMNIOS > S. M. du grec aviov (amnion ), dérivé d’aue (ama einai), être ensemble, (Anat.) Nom que les Grecs ont donné à la membrane interne qui en- veloppe immédiatement le fœtus : elle est ainsi appelée, parce que le fœtus s’y trouve tout ramassé. Les anciens tiroient un présage heureux des positions de cette mem- brane, quand elle enveloppoit la tête de l’enfant venant au monde. Delà Je préjugé qui existe encore parmi le peuple, et qui fait dire d’un homme heureux qu’il est né coiffé. AMNISTIE, s. f. du grec &uvesia (amnestia), formé de PA privat. et de wiæiu«s (mnaomai), se res- souvenir: oubli des injures passées. (Econom. polit.) Pardon que l’on accorde à des rebelles ou à des déser- teurs. AMODIATION , s. f. du latin barb. admodiare , fait de modius, boisseau : l’action delouer une terre, pour une certaine quantité de bois- seaux. (Pratique ) Bail à ferme d’une terre , en grain ou er argent. AMOGN'F, contraction du ad montem , vers la montagne, ( Géographie) Terme dont on se sert pour signifier le côté d’où coule un fleuve, une rivière. Ainsi le pays d’'amont est le pays situé vers la montagne ; il est opposé à AVAL. F7. ge moi. iv laün AMO AMORCE, 5. f. du latin admor- sare, fait de morsus , morsellus , morcean, (Chasse et Pêche) Amorce se dit d’un appât dont on se sert à la chasse ou à la pèche, pour prendre du gi- bier, des bêtes carnassières ou du 01880n, (Art militaire ) Amorce se dit de la poudre à canon fort fine qu’on met dans la lumière des pièces pour les tirer. Amorce est encore une méche soufrée qu’on attache aux grenades, ou à des saucisses avec lesquelles le feu prend aûx mines. AMORTISSEMENT, s. m. de main-morte, formé de main, qui signifie possession , et de 7zorte, qui veut dire inutile et sans fruit, parce que les possessions que les gens de main-morte acquéroient, étoientinu- tiles et sans fruits pour Les seigneurs dontelles relevoient. (Hist. de France) Les lettres d'amortissement furent imaginées du tems de S. Louis , pour empêècher les ecclésiastiques d'acquérir des fonds sans payer des droits au domaine, ou des indemnités aux seigneurs. ( Hist. rom.) La loi Papiria, qui vraisemblablement a donné l’idée des lettres d'amortissement , obli- geoit ceux qui avoient intention de consacrer des fonds à des usages re ligienx , d’en obtenir la permissiom du peuple. (Pratique) Amortissement signi- fe proprement la faculté que les rois de France accordoient aux gens de main-morée d'acquérir un héritage ou une rente foncière, moyennant une certaine finance , qu’on nommoit droit d'amortissement. Mais ce mot se prend en général pour l'extinction, l’anéantissement d’une rente ou d’un droit. ( Finances ) Fonds d’amortisse- ment ; c’estun capital placé dans les fonds publics, et dont les intérèts accumulés sont destinés à amortir ou à racheter des rentes et pensions. ( Architect.) Amortissement se dit de ce qui finit le comble d’un édifice, et, par extension, de tous les ornemens qui terminent les ou- vrages d'architecture. Une boule , un vase, un candelabre , etc., sont des amortissemens, AMP AMOUR , s. m. du latin amor: sentiment par lequel le cœur se porte vers ce qui paroît aimable , et en fait l’objet de ses désirs. (Peinture) Peindre, dessiner avec amour; €’est lorsqu’échauffé par un sentiment mêlé de désir et de satisfaction , l'artiste travaille avec un intérêt, une facilité et une grace qui semblent lui être inspirés, et qui restent attachés à son ouvrage. Un tableau fait avec amour se re- conuoît à l’aisance du crayon ou du pinceau, au caractère libre de la touche et à l’amabilité du coloris. On voit que l'artiste, entrainé par Vamour de son art, et inspiré par les beautés de la nature , n’a été ar- rêté par aucune difficulté du méca- nisme, par aucune incertitude d’in- tention. (Fauconnerie) Voler d'amour, se dit des oiseaux qu’on laisse voler en liberté, afin qu'ils soutiennent les chiens. ( Manufact.) On dit d’un drap quil est amoureux, lorsqu'il a beau- coup de maniement. (Agric. et Jardin.) La terre en- fre er amour , OU est eL GMOUT : cette expression est d'usage lorsque les pluies printannieres ayant com— mencé à tomber , et le soleil deve- nant fort, il s’établit dans la terre une espèce de fermentation qui fait monter la sève dans les végétaux. Lorsqu'une terre est trop maigre, et peu susceptible de fermentation, à cause de l’homogénéité de ses par- ties, les agriculteurs disent qu'elle n'a point d'amour ; et, par la même raison, ils appellent ferres amou- reuses , celles qui étant bien ameu- blies par des labours et par des en- grais, sont plus susceptibles de fer- mentation que les autres. ( Botan, ) Les amours des plan- tes ; tel est le titre de divers ouvra- ges, qui ont pour objet de décrire ou de célébrer le phénomène curieux de la génération des plantes. AMOVIBLE, adj. du latin amo- eo, formé de a , de, par, et de m0- veo, mouvoir , écarter, déposséder. ( Econ. polit. } Qui peut être ôté d’une place , d’un poste . qui peut être destitué. On dit aussi une place amovible. AMPELITE, s. m., da grec aurt= AMP avs(ampelus), vigne : terre à vigne. (Agricult.) Sorte d'argile mêlée de terre siliceuse de pétrole et de pyrite. Elle est appelée terre à vi- gne , parce qu’elle estemployée dans divers cantons comme un excellent engrais pour les vignes; ou parce qu’on croyoit jadis qu’elle avoit la pAPuéE de tuer les vers qui rongent es vignes. On l'appelle aussi crayon des charpentiers, parce qu’elle est tendre , friabie et noire. AMPHYARTROSE, s.f, du gree éuei (amphi), des deux côtés, et d’2p5per ( arthron) , article, join- ture: articulation mixte. (Anat.) On a donné ce nom à une espèce d’articulation qui tient de la diarthtrose par sa mobilité, et de la synarthrose par sa connexion; en sorte que, sans avoir un mOouve- ment manifeste, elle n’en est pas ab- solument privée. Telle est l’articula- tion de la première côte avec le ster- num; celle du corps des vertèbres entre elles. AMPHIBIE, adjec. du grec æp9t (amphi), des deux côtés, et de Éise ( bios), vie : qui vit de deux manières. (Hist. nat.) On donne cette épi- thète aux animaux qui vivent indif- féremment sur la terre et dans l’eau. ( Botan.) Plante amphibie ; c’est celle qui peut vivre également dans Veau ou hors de l’eau. AMPHIBIOLITE, s. f. du grec œugiBues (amphibios), amphibie, et de ai50c ( Lithos), pierre. ( Hist. nat.) On appelle ainsi des fragmens pétriliés d'animaux am- phibies. AMPHIBLESTROIDE, s.f. du grec éugi@resper ( amphiblestron) , filet de pêcheur; et d’ados (ezdos), forme , ressemblance: qui ressemble à un filet , ‘dont les Latins ont fait retiformis , et les Français, rétine. ( Anat.) Nom donné à une tuni- que de l’œil, blanche et glaireuse, parce que , si on la jette dans l’eau, elle ressemble à un filet. AMPHIBOLOGIE , s. f. du grec cugi (ampli), des deux côtés, de farro ( ballé ), jeter , et de xov06 { logos) , discours : discours ou pa- role à double sens. É ( Elocut. ) Discours ambigu, qui 59 6d AMP peut recevoir deux sens différens , et même contraires. Lorsqu'une phrase est énoncée de façon qu’elle est susceptible de deux inmterpréta- tions diflérentes , on dit qu'il y a amplubologie , c'est-à-dire, que le sensest équivoque , ambigu. L’ar- lubologie vient de la tournure de ra phrase , c’est-à-dire , de Parran- ement des mots, et non de ce que fs: termes sont équivoques. AMPHIBRANCHIE , ou AMPHI- BRANCIE , s. f. du grec æxgi ( amphi ), autour, et de Epoyxos (brogchos ), la gorge. (_Anat.) Espaces autour des glan- des , des gencives, qui humectent la trachée-artère et l’estomac. AMPHIBROQUE , s. m. du grec äuei (amphi), des deux côtés, et de Ppexv: ( brachus), bref : bref à ses deux extrémités. ( Poësie pr. et lat.) Pied de vers grec et latin, composé d’une longue entre deux brèves. AMPHICTYONS, s. m. du grec CAPES TT ( Amphiktuon ) , nom d'homme, (Hist. anc.) Amphictyon étoit le nom du fils de Deucalion , roi d'Athènes , qui institua les assem- blées des états de la Grèce qui por- iérent son nom. Les nouveaux .Æmphictyons qu'Acrisius institua sur le modèle des premiers , dans la vue de lier les Grecs par les nœuds de l'amitié , et de les porter à s’unir , dans toutes les circonstances , contre leurs en- nemis communs , s’assembloient deux fois l’année dans le temple de Delphes. Les premiers s’assemblè- rent aux Thermopyles, AMPHIDEON , s. m. du grec pp d'eor ( Amphidéon }. ( Anat. ) Nom donné à l’orifice de l'utérus , appelé en latin os ineæ. AMPHIMACRE, s, m. du grec aupyi (amphi) , des deux côtés , et de &>pos ( makros ) , long : long aux deux extrémités. ( Poësie gr. et lat. ) C’est le nom d’un pied de trois syllabes dont la premiere et Ja dernière sont longues, et celle du milieu brève , au con- traire de lAMPHIBROQUE. Voyez £e mot. AMPHIPROSTYLE, s. m. du grec auvi ( amphi ), des deux côtés, AMP devant et derrière , de rpe (pro), devant, et de svaos HR CUE y CO loune : double prostyle, (-Ærchut.) Les anciens appeloïient ainsi un temple qui avoit quatre co- lonnes à la face de devant , etquatre à la face de derrière. AMPHIPTERE , s. m. du grec aug: ( amphi), des deux côtés, et de mises ( ptéron) , aile. ( Blason) On appelle ainsi üm dragon à deux ailes , souvent repré- senté dans les armoiries. AMPHISCIENS , s. m. du gree äuçi ( amphi),autour , des re côtés , et de oxœ ( skia), ome bre. (Astron. géog.)Nom qu’on donne aux peuples qui demeurent entre les deux tropiques , et qui , par cette raison , jettent une ombre méri- dienne , en un tems de l’année , vers le midi , et en l'autre, vers le sep tentrion. Sous ce nom sont compris les habitans de notre globe qui de- meurent dans la zone torride , et qui n’ont pas 23 degrés 30 minutes de latitude. AMPHISMILE , s. n. du grec æuçi (amphi), des deux côtés , et de ous ( smilé), lancette. ( Chirurgie ) Sorte de scalpel ou bistouri tranchant des deux côtés. AMPHITHEATRE , s. m. dugree aum (amphi), autour , et de béaren (théatron), dérivé de fexo— pai (theaomaiï ), voir , considérer. (Archuit.) C’étoit anciennement un grand édifice circulaire , ayant plusieurs rangs de gradins élevés, les uns au - dessus des autres, qui servoient de siéges au peuple , et environnoient un espace où se don- noient les spectacles. Les premiers furent construits en bois; Auguste fut Le premier qui en fit faire un de pierres, dans le Champ de Mars, lan 725 de la fondation de Rome. C’est aujourd’hui , dans une salle de spectacle , un lieu élevé par de- grés , vis-à-vis du théâtre, d’où les spectateurs voient le spectacle plus commodément. - (Anatomie ) On donne ce nom à un lieu garni de gradins , où un professeur d'anatomie fait ses dé- monstrations. 7 (Jardinage) Amphithéâtre est une décoration de gazon , formée de AMP gradins , de talus, de palliers ou repos, d’où l’on peut voir de toutes arts. AMPHÈRE , s. f. du grec œuvi (amphi) , des deux côtés, et de gsw (phérô ), porter : qui peut se porter des deux côtés ; à anse double. (Antiquités) On appeloit ainsi chez les anciens , une espèce de vase ou mesure de capacité, parce qu’elle avoit de chaque côté une anse, pour étre portée plus facilement. AMPLEXICAULE, adj. du latin amplector , amplexus , embrasser, et de caulis , tige. ( Botan.) Feuille amplexicaule; c’est celle dont la base embrasse la tige. AMPLIATION , s. f. du latin am- plo, contraction d’amplifico , pour amplum facto , agrandir. ( Chancellerie rom. ) Bref d’am- pliation ; c’est un bref d’augmenta- uon. (Finances ) Ampliation se dit du double qu’on retient d’une quit- tance , ou d’un autre acte , pour pro- duire quand on en a besoin. Ampliations de contrats ; ce sont des copies des contrats , dont on dépose les grosses chez un notaire, pour en délivrer des expéditions ou æampliations aux parties, etc. AMPLIFICATION , s. f. même erigine qu'AMPLIATION. (Rhétorique ) Discours par le- quel on étend le sujet qu’on traite. L’amplification est un des prin- cipaux ressorts de l’éloquence ; c’est ane forme que l’orateur dontie à son discours, et qui consiste à faire paroître les choses plus grandes, ou moindres qu’elles ne sont en effet. ( Optique ) Amplification se dit de la propriété qu'ont les lu- nettes et les télescopes d’amplifier les images des objets, ou, ce qui est la même chose, de faire voir les images plus grandes qu’on ne pourroit voir les objets à la vue simple. Cet eflet consiste à faire voir l’image de la même grandeur que Von verroit l’objet sans ins- LE , S’1l étoit an certain nom- re de fois plus près qu’il n’est de l'observateur. L'amplification linéaire , ‘dans AMP 61 une lunette astronomique simple , à deux verres, est égale au nombre de fois que le foyer de lobjectif contient le foyer de oculaire. Amplification se dit encore de l'augmentation que les corps lumi- neux paroissent avoir, quand ils sont comparés à des corps obscurs, Ainsi, la lune, deux ou trois jours avant ou après sa conjonction , se voit à la vérité toute entitre ; mais la partie qui est éclairée par le soleil, paroît excéder et déborder le reste de la circonférence , qui (n’est éclairée que par la réflexion de Ja lumière de la terre. Les astronomes soupconnent que le soleil , mème dans les meilleures lunettes , est sujet à une espèce d'amplification de quelques secon- des , ou qu'il est environné d’une couronne d’aberration , qui aug- mente son véritable disque. AMPLITUDE, s. f. du latin am- pltudo, d’amplus , grand: gran- deur , étendue, ( Géomét.) Amplitude d’un are de parabole ; c’est la ligne horizon- tale, comprise entre le point d’où lon suppose qu’un arc ou une por- tion de parabole commence, et le point où cette portion se {termine. Ce terme est principalement en usage dans le jet des bombes ; et l'amplitude de la parabole s’appelle l'amplitude du jet. (Astronomie ) Amplitude se dit de l’arc de l’horizon , compté de- puis le vrai point d’orient ou d’occident , jusqu'à celui où un astre paroît se lever ou se coucher. Les navigateurs s’en servent pour trouver la déclinaison de l'aiguille aimantée , ou la variation du com=« pas. 7. AZIMUTH. AMPOULE, s. f. du latin am- pulla, bouteille qui a un cou long et étroit. De ) Petite pustule de la peau. Physique ) (Certaines petites bouteilles , ou enflures pleines d’air, qui se font sur l’eau quand il pleut, de même que dans toutes les auues liqueurs , quand elles sont agitées. ( Chimie) Ampoule se dit d’un vaisseau d’une capacité indétermi- née , mais qui doit avoir le ventre comme une bouteille, une burette ; c’est pourquoi on donne 6e nom 62 AMY aux vaisseaux qui ont un gros ven- tre , comme les cucurbites, les réci- iens , Les ballons , etc, AMPOULETTE, s. f. diminutif d’ampoule. ( Marine ) Horloge de sable à demi-heure, qui sert dans les vais- seaux à mesurer le tems et à régler les quarts. On la tient à côté des boussoles , et le timonier doit être trés-exact à veiller le moment où elle est écoulée, pour la retourner. AMPUTATION , s. f. du latin ampulo , formé d’ambo , autour , et de puto, tailler , couper autour : Jaction d’amputer. ( Chirurgie) Opération de chi- rurgie , qui consiste à, couper où à retrancher un membre avec le fer, comme un doigt, un bras, une jambe. ( Jardin. ) Ce mot s’emploie dans le même sens, dans le jardinage. AMULETTE, s. f. du latin anu- letum , ou plutôt amoletum, dé- rivé d’amolior, écarter , éloigner. ( Méd. préserv. ) Image ou figure qu'on porte pendue au cou ou sur soi, comme un préservatif contre Les les maladies, les enchantemens. AMURES, s. f, de l’espagnol ou du portugais amura. ( Marine ) Cordages servant à amarrer les voiles , c’est-à-dire, à assujettir , du côté de la proue , ou de Pavant du vaisseau , le point ou augle du vent de la voile , pour la disposer de manière à ce que sa surface intérieure soit frappée par le vent, lorsqu'il est oblique à la route. Lorsqu'on dit qu'un vaisseau a Les amures à tribord, à bäbord, cela veut dire qu’il reçoit le vent par le côté de tribord ou de bäbord,, et que toutes les voiles sont orientées en 0, ( brochos), lacet, nœud coulant. ( Chirurgie) Opération qui con- siste à arracher les poils, en les en- gageant dans un nœud coulant. ANABROSE , s. [. du grec ér«- ANA ana), au travers, et de Bçocxe brosk6) , ronger. ( Méd. ) Corrosion des parties so- Lides par une humeur âcre. ANACAMPTIQUE, adj. du gr. &rè (ana), de rechef , et de zeurre flé- chir : répétant les sons, réfléchissant. ( Optique ) Ce mot signifie la même chose que catoptrique. On s’en sert ordinairement en optique, en parlant de la réflexion des rayons de lumière en général. (Acoustique) Anacamptique si- gnifie encore des échos que l’on dit être des sons réfléchis. ANACATHARSE, s.f. du grec ra (ana), par en haut ,etde x2Sœrpesr { cathairein }, purger. ( Médw) Purgation par en haut. ANACEPHALEÉOSE, s. f. du grec &ra derechef , et de xégæan (kepha- 16), sommaire des principaux chefs d’un discours. ( Diction) Récapitulation ou ré- pétition courte et sommaire des prin- cipaux chefs d’un dicours. Cette ré- capitulation ne doit point être une répétition sèche de ce qu’on a déjà dit , mais un précis exact, en termes différens, orné et varié dans un style vif. Elle est nécessaire, soit pour convaincre davantage les auditeurs, soit pour réunir, comme dans un point de vue, tout ce dont on les a déjà entretenus , soit enfin pour ré- veiller en eux les passions qu'on a täché d’éxciter. ANACHOLUTHE , s. f. de l'A rivat grec et d’eroas3sç ( ako- has ; Compagnon : qui n’est pas compagnon. ( Gramm. ) Figure de mots qui consiste dans une espèce d’ellipse, ou dans laquelle on sous - entend le corrélatif d’an mot exprimé. ANACHORETE , s. m. du grec éræyugrruc ( anachoretés } | qui se retire fort avant , formé de la racine xwp Se É. du DT ayænoyie ( analogia ), formé de x576 (/ogos), raison , et d’éc(ana); égale ressem=— blance, rapport, proportion, ( Philosoph. dogm. ) Les scholas- tiques définissent l’analogie une re.— semblance jointe à quelque diversité. ( Langage ) Les mots nouveaux sont formés par analogie, c’est-à- dire, que des noms nouveaux sont donnés à des choses nouvelles, con- formément aux noms déja établis, et à d’autres choses quisont demême nature et de même espèce. ( Grammaire) L’analogie estun rapport de ressemblance ou d’ap- roximation qu'il y a entre une be et une autre lettre , ou bien entre un mot et un autre mot, ou enfin entre une expression , un tour, une phrase et une autre pareille. ( Elocut.) Analogie du style, c’est l’unité de ton et de couleur, le langage a différens tons ; celui du bas peuple ; celui du peuple cultivé ; celui du beau monde, qu'on appelle familier noble; celui de la haute éloquence , et celui de la poësie héroïque. ANALOGISME A N À ANALOGISME , s. m. du grec &rarsyisouas ( analogizomai ) com- arer. ( Didact. ) Comparaison des rap- ports et de l’analogie qu'il y a entre diverses choses. ( Hist. ) On dit, en parlant d’his- toire , qu'il y a entre deux récits, une grande analogie de tems et de girconstances. ( Botan. } Il y a des plantes, telles que le polype , qui paroissent avoir autant d’analogie avec le règne ani- mal qu'avec le règne végétal. ( Jardin.) En termes de jardi- nage, on dit qu'il y & de l’ana- logie entre une greffe de poirier ét une branche de coignassier ; mais il n'y en a pas entre une bran- che de pécher ou d’amandier, et celle d’un poirier ou d’un pom- 1er. ANALYSE , s. f. du grec à&ra- Aveis ( analusis) , dérivé de ve (ana ) et dede (26), dissoudre. ( Diction ) L'analyse sert à V’orateur pour suivre un raisonne- ment dans toutes ses parties, pour connoître la structure, la récularité et l’enchaînement des différentes arties d’un discours. ( Logique) L'analyse est la mé- thode de résoudre , qui remonte des conséquences aux principes , et des effets aux causes ; ou la méthode pour découvrir la vérité , et qui consiste à passer du plus composé au plus simple ; an lieu que dans la syn- thèse , on va du plus simple au plus eomposé. ( Chimie ) L'analyse est l’art de séparer des corps naturels, les principes différens |, ou les autres corps plas simples qu'eux, dont ils sont composés. La chimie distingue ensuite diverses sortes d'analyse , suivant les divers moyens qu’elle emploie pour obtenir cette sépara- tion : telles sont l’azalyse méca- nique ; l'analyse spontanée , ou naturelle ; Vanalyse par le fer ; l'analyse par les réactifs ; V'ana- lyse immédiate ou prochaine ; V’a- nalyse médiate ou éloignée ; V’a- nalyse simple ou vraie ; V'ana- lyse fausse ou compliquée ; Vana- lyse minérale ; Vanalyse animale, et l'analyse végétale. ( Botan. ) Faire l'analyse d’une Tom. I, ANA 65. plante , en botanique , e’est traw vailler à connoître le nombre, l& forme , la situation et les différens usages des parties qui la compo- sent. L'analyse chimique , au con— traire , est la décomposition et la séparation de leurs parties consti- tuantes , une opération , enfin, par laquelle on apprend à connoitre , d’après les principes constitutifs des plautes, de quelle utilité elles peu- vent être. ( Mathém.) L'analyse est pro- pr'ement la méthode de résoudre les problèmes mathématiques , en les réduisant à des équations. L’a= nalyse et l'algèbre sont souvent regardées comme synonimes, parce que la première emploie le secours de la seconde pour résoudre tous les problèmes. L'analyse est l'ins- tument où le moyen général par lequel on a fait, depuis près de deux siècles ,dans lesmathématiques, de si belles découvertes. Par le moyen de cetart, un grand nombre de vérités sont souvent exprimées par une seule ligne. Ainsi, par la seule étude d’une ligne de calcul, on peut apprendre , en peu de tems, des sciences entières , qui, autre ment, pourroient être à peine ap+ rises en plusieurs années. ANAMNESTIQUES, ad;. du gree œvaurnois ( anamnésis ) , ressou— venir. ( Méd, ) Epithète que l’on donns aux signes commémoratifs, c’est- à-dire , aux signes par lesquels on découvre l’état précédent du corps. Les signes démonstratifs in- diquent son état présent , et les si gnes prognostics, son état futur. Anamnestiques est aussi le nom qu’on donne aux remèdes qui réta- blissent la mémoire, ANAMORPHOSE , s. f, du grec èveuepyse ( anamorphoô ), former de nouveau , dérivé de pocgn ( mor- phé), forme, et de &x , de rechef. ( Peinture et Perspective ) Pro- jection monstrueuse où représen- tation déhgurée de quelque image sur um plan ou sur une surface courbe , et qui, néanmoins à un certain point de vue, paroît régu- lière et faite avec de Justes pro- portions, : ( T'echnol. } Ce nom est aussi E Lg ANA smployé dans les manufactures par veux qui chinent les étoffes, pour exprimer la projection d’un dessin. ANAPESTE , s. f. du grec &ra ( ana), une seconde fois, de re- chef, et de #xiw ( paiô) frapper. ( Poësie ) L'un des nombres ou pieds des vers grecs et latins, com- posés de deux brèves et d’une lon- gue. Les Grecs, dout l’oreille avoit une sensibilité si délicate pour le nombre , avoient réservé l’arapeste aux poësies lésères, comme le dac- ityle aux poëmes héroïques, On a remarqué que la langue française a peu de dactyles et beaucoup d’a- napestes; Lully semble être un des premiers qui s’en soit aperçu ; et son récitauif a le plus souvent la marche du dactyle renversé. ANAPÈTIE , s. f. du grec æ&é- célaw ( anapetaô ), ouvrir. ( Méd. ) Dilatation des vaisseaux qui donnent passage au sang ou aux liqueurs. ANAPHONÈSE , s. f. du grec &a (ana), par, et de gai (phoné), chant. ( Musique ) Exercice pour le chant , pour former les organes de la voix. . ANAPHORE , s. f. du grec aærè- ec ( anaphora), répétition, formé d’xravepr ane here), redire, dont la racine est gé;w (phéro), dire, parler. ( Diction ) Figure de diction, fort ordinaire dans le discours de ceux qui parlent avec chaleur ; elle consiste dans la répétition d’un même mot qui recommence une phrase. C'est ainsi qu'Hérode s’anime à faire périr Marianne, son épouse. ( Volt.) Vous serez répandu , sang de mes ennemis , Sang des Asmonéens dans ses veirles 1TANSMUS , Sang qui me haïssez, et que mon cœur déteste. ANAPHRODISIE , s. £ de l’A privatif grec,et d’sacefsrn ( Aphro- dite ) Vénus : privation de Vénus. ( Méd. ) Terme nouveau qui si- gn'fe abolition de l'appétit véné- rien. ANAPHRODITE, adj. même eri- grue que le précédent, ANA ( Méd. ) Qui n’est pas propre À la génération. ANAPLEROSE , s. f. du gree araxnrpon ( anapléroë) , remplir, compléter, ( Chirurgie ) L'art de rendre an corps quelque partie enlevée par accident, où que la nature a re- fusée. NA, ANAPLEROTIQUE, adj. même origine que le précédent. ( Méd. ) Epithète que l’on donne aux remèdes qui font revenir les chairs dans les plaies et les uicères, et qui les disposent à la cicatrice. C’est la même chose qu'incarnati}s, ou sarcoliques. ANAPNÈUSE , s. f. dérivé du grec œrznv ven (anapneucin), trans- pirer , respirer. ( Méd. ) Respiration ou transpi- ration. ANARCHIE, s. f. du gree &reç- xi« (anarchia ), composé de A priv. gr. sans, etdeæ x (arché)}, principauté, commandement : sans commandement. ( Polit. ) Etat sans chef, et sans aucune sorte de gouvernement. ANASARQUE, ( du grec aracarf ( anasarké ), formé de avz ( ana }), entre, et cœgé ( sarx ), chair; comme si l’on disoit entre les chairs. }) ( Méd. ) Hyldropisie de toute Fha- bitude du corps, dans laquelle la chair paroît bouflie et enflée, et cède à l'impression du doigt comme si c’étoit de la pâte. On nomme encore cette maladie aqua intercutem , ou aqua intercus , parce que l’eau est dans le corps adipeux entre la peau et la chair , et que la peau même en paroît abreuvée. L’anasarque est: le dernier période de l’hydropisie , comme la leucophlegmatie en est le commencement. ANASPASE , s. f. du grec ærcc- rax (anaspaô ), retirer, resserrer , dérivé de crxw (spaé), tirer, serrer. (Méd.) Contraction de l’estomac. ANASTALTIQUE, adj. du gree &vaserre ( anastellô ), resserrer. Cet Epithète que l’on doune aux remèdes styptiques et astrin- gens. ANASTASE, s. f. ( Mot grec dé- rivé d’arismu ( anistémr), élever. ( Méd.) Transport des humeurs d’uue partie sur une autre, ANA w " ANASTOMOSE, s. L ‘du grec res ouuu (anastomosis ), formé de æva( ana), à travers, er de seu (stoma) , bouche. ( Anui.) Les anatomistes se ser- ventde ce mot pour indiquer l’union ou jonclion de deux vaisseaux , qui se fait par leur extrémité ; par exem - ple , d’uue artère avec une artère, d’une veine uvec une veine , ou bieu d’une artère avec une veine. IL si- guihe encore l’ouverture d’un vais- seau sanguin , d’où résulte un écou- lement de sang, comme dans l’hé- morrasie du nez, le flux menstruel et les hémorroïdes , que lon dit se décharger par anasfomosin, par anastomose, c’est-à-dire, par l’ou- verture des orifices des vaisseaux , au lieu que lorsque la sérosité san- guinvleute se bltre à travers leurs parois , on ditqu'elle se Fait par dra- pedesin , ou par d'apedese. ANASTOMOTIQUE, adj. du grec arasaure ( anasto:no0 ) , élargir la bouche , ouvrir, formé d’. (ana), au travers, etde siux ( sfoma), bouche. ( Wéd.)1Il se dit des remèdes qui dilatent l’orifice des vaisseaux, et rendent la circulation du sang plus libre. ANASTROPHE , s. f. du grec draesçé.w ( anastréphô ) , composé d’&: , dans, et de sçcqo (strephô) ; tourner. ( Diction) Vice de construction daus lequel on tombe par des inver- sions coutre l’usage. ANATHËME , s. m. du grec #r2- Seuv (anathéma), exécrable, dévoué aux furies d'enfer, formé de zre{ana), de, loin desoi ; et de res (tcthémmi), lacer, poser. ( Relig.) Excommunication , re- tranchement de la communion de l'église. ANATOCISME, s. m. du grec dre (ana), préposition qui, dans la composition , signifie répétition , rénovation , duplication , et de r5xcc (tokos ), usure : usure de l’usure , intérêt de l'intérêt. ( Pratique) Ce mot signifie, en termes de pratique, conversion des intérêts en principal. C’est un con- trat usuraire, lorsque des intérêts d’uu principal on en fait un contrat de Sonstitution ; ou bien lorsqu'on ANA 67 joint les intérêts au principal , et que dans un même billet, ou autre acte , on comprend les intérêts avee le principal. L’anatocisme est sévèrement dé feudu par le droit romain, et le droit commun de toutes les nations. AN ATOM:IE, snif: du grec œix ( ana ) , à travers , et de reurw ( emno ), retrancher, couper. Dissecuon du corps ou de quelque partie du corps d’un animal. (Méd.) l’anatomie est la base etle fondement de la médecine; et dans ce sens, elle est proprement l’art de disséquer ; mais ce mot se prend aussi pour le sujet qu’on a dis- séqué et preparé : conme lorsqu'on dit qu'il y a de belles aratomies daus le cubinet de Buysch. Ce mot s'entend encore de la représentation en plâtre, en cire, etc., de la structure entière, ou de quelques-unes des par- ties d'un animal diss-qué; il y a au Muséum national de belles arato- muies eu cire. On faitremonter l’origine de l’ana= tomie aux premiers âges du monde, Apis, un des premiers rois d'E= gypte, passoit pour en être l’inven= teur ; et Athotis avoit même com posé des livres d'anatomie, dans lesquels il traitoit de la maniere de disséquer les corps. Le scrupule des Grecs les empécha de disséquer. Du tems d’Arisiote , qui vivoit plus de 80 ans après Hip- pocrate , on n’avoit point encore anatomisé de cadavres humains ; mais on passa bientôt dans une ex- lrémilé opposée. Suivant le témoi- gnage de Celse, Hérophite et Erasis- trate disséquoient , tout vivans , les criminels condamnés à mort. Leurs dissections étoient autorisées par les Antiochus et les Ptolémée, princes savans et protecteurs de ceux qui l’étoient. L’anatomie fut cultivée sous les empereurs romains, jusqu’à l’inva- sion des Barbares, où elle éprouva le sort des autres Sciences. Il s’écoula des siècles avant qu’il parût aucun anatomiste, etla dissection du corps humain passoit encore pour un sa- crilége, au commencement du règne de François I. L’empereur Cliarles- Quiut ft consulter les théologiens de Salamanque, pour savoir si l’on E 2 us] ANC pouvoit, en conscience, disséquer un corps humain , pour en connoitre la structure. Vesal, médecin fla- mand , mort en 1564, est le premier qui ait débrouillé cette science, Har- vey, médecin anglais, découvrit, en 1628, la circulation‘ du sang, sur laquelle on n’avoit, avant lui, que des notions très — obscures. En 2661, Jean Pecquet, de Dieppe, découvrit le réservoir du chyle ; un autre, deux ans aprés, découvrit les vaisseaux lymphatiques ; enfin l’ana- 1omie s’est perfectionnée en France, dans le dix-huitième siècle, par une infnité de découvertes qui ont porté 1e nom de nos savans chez les étran- gers , au plus haut degré de gloire et d'estime. L'invention de l’anatomie en cire esi due à M. Gaetano-Giulo Zumbo, de Syracuse , qui apporta à l’acadé- mie des sciences, en 1701 , une tête d’une certaine composition de cire, qui représentoit parfaitement une aête préparée pour une démonstra- tion anatomique. ( Arts du dessin) T’anatomie, lorsqu'il s’agit du dessin, de la pein- ture ou de la sculpture, comprend l'extérieur ou les apparences visibles du corps humain, et les causes les plus prochaines des effets que lar- iiste se propose de représenter. C’est de la connoissance des os, et des deux premières couches des museles, que dépendent, en grande partie , ‘la pondération, le monvement et Pexpression. Par cette raison, l’ana- +omie est une des bases positives de la peinture ; ellese lie naturellement à la pondération, ANCÈTRES , s. m. anciennement ancesseurs, contraction , du latin antecessores : CEUX qui étoient avant es aïenx, ceux de qui on descend. 1l ne se dit guère que de ceux qui sont au-dessus du degré de grand- ère. ANCHILOPS , s. m. du grecléyr { azchi), proche "et de 4 (ps), œil. {Méd. )Nom d’nne tumeur phles- monense, située à l’anole interne de l'œil, qui dégénère en abcès. Quand cet abeës s'ouvre , il prend le nom . d'œgilops, et se change souvent en fstule lacrymale. £NC ANCILLAIRE,, adj. du latin an cillor , servir : être officieux. (Chimie) Opérations ancillaires* on nomme ainsi en chimie et em pharmacie , les procédés prépara- toires qui disposent les substances à l’analyse où à des combinaisons nouvelles. La pulvérisation , læ lévigation, La tamisation , La so- lution dans l’eau, Le grillage des mines, la torréfaction , sont des opérations ancillaires. Vus ANCIPITÉ, adj. du lat. anceps, à deux faces. : ( Botan. ) Une tige gladiée ou ancipitée , est celle dont les deux côtés opposés sont anguleux et plus ou moins tranchans. ANCONE, adj. du grec aæyrus ( agkôn), le coude. ( Anat.) I] se dit de quatre mus- cles qui vont s’attacher à l’olécrane, ou éminence du cubitus , qui forme le coude. ANCRE , s. f. du lat. archora , dérivé du grec &yxvçe ( agkura), dont la racine est &yzvaos (agkulos), courbe , crochu. , ( Marine) Gros instrument de fer à deux crochets, auquel on attache un cable et qu’on laisse tomber an fond de l’eau , pour retenir le väis- seau aux endroits où l’on veut s’ar- rêter. Les vaisseaux de guerre et frégates ont ordinairement six an- cres à bord , dont la plus considéra- ble est appelée mnañtresse ancre, ancre d'espérance, ancre de mi- séricorde. Ancrer , jeter l’ancre , ou simplement mouiller ; c’est lais- ser tomber l’ancre au fond, lors- qu’on est arrivé dans un port , dans une rade. Lever l’ancre; c’est la retirer du fond ANCYLOMÈLE , s. f. composé du grec! æyxvrec (agkulos ), crochu, et de una» ( mélé), sonde. ( Chir. ) Sonde recourbée. ANCYLOTOME, s. f. composé du grec &yxtaos (agkulos), courbe, et de -euve ( femné ), couper. ( Chir.) Espèce de bistouri , ser vant à couper le ligament de la lan- gue. 4 ANCYROIDE , adj. du grec «æy- “pe (agkura), ancre, et de & (eidos), fioure , forme : qui res- semble à une ancre. AND { Anat.) Épithète que l’on donne & l’apophyse ra coi , ou l’émi- nence qui part de la partie supérieure äe Tomoplate, parce qu’elle ressem- ble à une ancre. ANDANTE, adv. mot emprunté de l'italien, participe du verbe an- dare, aller. (Musique } Ce mot écrit à la tête d’un air, désigne du lent au vite, le troisième des cinq principaux degrés de mouvement, distingués dans la musique italienne. Il caractérise un mouvement marqué, sans être gai , et qui répond à-peu-près à celui qu’on désigne en français par le mot gracieusement. Ce mot s'emploie aussi substantivement en parlant de Pair même : jouer un andanté d’'Hayden. Le diminutif Ærzdantino, indique un peu moins de gaieté dans la me- sure. ANDROGYNE, s.f. du gr. &rf;te (andros), gén. d’äsre (anér), homme, et de yurs ( guné ) , femme. ( Anat.) Ce terme est synonime à bermaphrodite. ( Botan. ) Une plante androgyne est celle qui est pourvue, tout-à-la- fois de fleurs mäles et de fleurs fe- melles sur le même réceptacle , et sur-tout entremélées. Tels sont les épis de quelques espèces de carex. ANDROIDE , s. m. du grec érdpis ( andros ), homme , etde des (eidos ), forme , figure. ( Mécan. ) Automate ayant figure umaine , et qui par le moyen de certains ressorts bien disposés , agit et fait d’autres fonctions extérieure- mentsemblables à celles de Phomme. Albert le Grand avoit, dit-on, fait un androïde ; tout Paris a été voir en 1758, le fluteur automate de M. Vancansn. ANDROMANIE, s. f. mot grec composé d’érdgs (andros), gén. d’&e ( anér), homme, et de para (mania), fureur, passion ; passion des hommes. ( Méd. ) Passion dont les femmes sont quelquefois atteintes. ANDROTOMIE ,s. f. compose du grec &rfeëc ( andros), génit. d’arre (anér), homme, et de roi (fomé), dissection. ( Méd. ) Dissection du corps hu- Main, en particulier ; comme la z90- ANT Cy tomie est la dissection des animaux. ANECDOTE,, s. f. de l'A privat.! grec , et desxderes( eldutos) , formé des (ek) , préposition qui emporte négation, , et de SiSor ( didômi), donper , publier : qui n’a pasété don- né, publié , mis au jour. (Hist.) Particularité secrète d’his- toire , qui avoit été omise ou sup— rimée. ANELECTRIQUE, adj. du gree ëre ( ana) , au travers , et de »At-rçov ( électron), électricité : qui reçoie lélectricité au travers , par commu- nication physique. ( Phys. ) On appelle ainsi les corps qui ne sont pas susceptibles d’étre électrisés par frottement, mais qui peuvent Pêtre par communi- cation ; tels sont les métaux, l’eau, et toutes les substances humides, ANÉMASE , s. [. composé de l’Æ priv.'orec , et de aîue ( aima), dés faut de sang. (Méd.). Maladie dangereuse oc casionnée par un manque de sang. ANEMOMETRE , s. m. du gree &rsuus ( anemos), vent, et de gexpsu ( rnétron), mesure. ( Physique ) Machine propre à marquer la direction , la durée et la vitesse , relative ou absolue , du vent. ANEMOCORDE, s. m. du grec areuss ( anemos ), vent , et de ces ( chcrdé),. dont les Latins ont fait corda, corde à vent. (Musique ) C’est le nom que l’on a donné à une espèce de clavecin nouvellement inventé, dont les cor- des sont mues par le vent, et qui imite tous les instrumens, et même la voix humaine. ANEMOSCOPE, s. m. du greé areuus (anemos ), vent, et de axvztv ( skopéo), regarder. (Physique ) Instrument qui in= dique les variations dans le poids de l'air ; cet instrument n’est autre chose, dans le fond, qu’un baros mètre, ANEPIGRAPHE, adj. de V’A pr va. grec , et de éxiyçag»(epigraphé), inscription : qui est sans titre , sans inscription. ‘ (Beaux arts) On dit d’un bas- relief antique, d’une médaille sans inscription qui indique ce qu'ils re- présentent,qu’ils sont anépisraphes. ANESTHESIE , s. f, de VA pniv. gr., et de x Sars/rai (aisthanomaï), sentir. ( ‘161. ) Espèce de résolution des nerfs, accompagnée de la privation de tout sentiment , ou impuissance de connoître les actions des objets extérieurs. ANÉVRISME, s. m. dn grec #r#- ge ( aneurun6) , relâcher, di- dater contre nature. ( Méd.) Tumeur contre nature , faite de sang , par la dilatation on par Pouverture de Partère. Ces deux causes l'ont distinoner l’arévr'sme en faux et en vrai; le vrai est celui qui se forme par la dilatation de quelque artère. Il jouit du même mouvement de diasto!e et de systole. LH cède à la compression des doïois , et revient! aussitôt au’on cesse de le comprimer. Le faux se fait par un épanchement de sans , en consé- quence de l’ouverture d’une artère, accident qui arrive quelquefois dans Ta saionée dubras. ANGE , s. m. du grec *vfearc( ao- gélos), messager , envoyé; dérivé d’2t:20 ( aggell6), annoncer une nouvelle. (Hiérarchie céleste) V’une des créatures qui composent le neuvième et le plus bas chœur de la hiérarchie céleste. L'écriture fait mention des Anges, VAnge gardien, l’'Ance exterminateur, V Ange des lumiè- res ; les Platonicieus croyoient de même que chacun étoit sons la pro- tection d’un génie particulier. Tontes es prières des Turcs finissent par le salut qu'ils rendent à leur 4nge Gardien. ( AÆrtillerie ) Ange ‘se dit d'un boulet fendu en denx, dont les deux moitiés sont attachées par unechaîne ou une barre de fer. On s’en sert sur mer pour désemparer les vais- geaux. ANGEIOGRAPHIE, s. f. com- posé dn grec 7-10 (aggeion), vase, vaisseau , et de ypæge ( graphô), décrire, ( Agric.) Description des poids, des vases , et des instrumens propres à l’acriculture. ANGEIO-HVDRO-GRAPHIE, s. f. composé du grec avr ( ag- geion), vaisseau , dé Swo (Awd6r) , sau ,&tde 7pœvu (graph), décrire. TAN G (Wéd.) Description des vaisseaux : Jymphatiqnes. ANGEIO-HYDRO-LOGIE, s. f. composé d’27f«: ( aggeion), vais- seau , de 5 Pvc ( Audir), eau, et de y: ( logos ), discours. (Méd.) Parue de la médecine, qui traite des vaisseaux lympha- tiques. ANGETO-HYDRO-TOMIE, s. f. composé d’ayfro (aggeion), vais- seau , de? w (Audô6r), eau, et de rer v ( temnf), couper. (Méd.) Anatomie des vaisseaux lymphatiqnes. ANGINE , s. f. du lat. angere, sufoquer , étrangler. ( Méd. ) Maladie de la gorge , qui rétrécit le larynx , et empêche de respirer et d’avaler ; c’est la même chose que squinancie. ANGIOLOGIE, s.f. du grec «7- fé (aggeion), vaisseau , et de aevoc ( logos), discours, ‘ ( Anat.) Partie de l'anatomie , qui traite de l’usage des vaisseaux. ANGIOSCOPE, s. m. composé du grec ave (aggeion), vaisseau , et de sxertu ( skopéé), examiner, con- sidérer. ( Anaf.)\nstrument propre à exa- miner les vaisseaux capillaires. ANGIOSPEPME , «adj. du grec ayleis ( aggeion ), vaisseau , et de creux ( sperma), sperme. (Potan.)\Plante dont la sraine ou les graines sont revêtnes d’nn péricarpe distinct, On n’emploie onère ce mot ‘que par opposition à gymnospeTme dont la graine est à déconvert. Les plantes angiospermes forment le se- cond ordre de la quatorzième classe, ou la didynamie du système sexuel de Tinné. ANGIO-TENIQUE , s.f. composé au grec zylerc (aggeion), vaisseau , etde reve ( feinn), tendre. (Méd. ) Espèce de fièvre marquée par une irritation des tuniques des vaisseaux sanguins. On l’appelle au- trement fièvre inflammatoire. Ce mot est nouveau. ANGLE , sm. du lat. angulus. { Géom.) L'ouverture de deux lignes qui se rencontrent ; un angle est appelé rectiligne, lorsque ses côtés sont des lignes droites ; cur#1- ligne , lorsque ses fcôtés sont des lignes courbes , et méxtiligne, lorsv ANG qu'un de ses côtés est une ligne droite, et l’autre une ligne courbe. La gran- deur d’un angle ne dépend point de la longueur de ses côtés, mais de l'inclinaison qu'un de ses côtés a par rapport à l’autre. L’angle droit est formé par deux lignes perpendiculaïres entre elles. L’angle aigu est moindre , et l’an- quren plus grand que l’angle roit. Les instrumens qui servent à me- surer les angles sont Les quarts de cercle, les théodolites où plan- chettes rondes, les graphomè- tres , etc. V. ces mots. ( Astron. ) Angle se dit dans plu- sieurs circonstances : Angle d’élongation; c’est la diffé- rence vue de Ja terre entre la lon- gitude d’une planète et celle du so- leil. Angle horaire; c’estun angle sphé- rique formé au pôle du monde , ou l'arc de l’équateur , compris entre Le méridien où le cercle horaire , ou un cercle de déclinaison qui passe par un astre. Angle d’azimuth ; c’est quelque- fois, dans le calcul des éclipses du soleil , l'angle formé au centre du soleil par le vertical et par la ligne qui joint les centres du soleil et de la lune. Cet angle dépend en effet de la différence d’azimuth entre les deux astres, et s’évanouit avec elle. Angle parallactique ; dans Vu- sage de Pastronomie , se dit de l’an- gle formé par le verücal, et par us cercle de déclinaison ou de latit. Angle de position, dans l’asiro- momie moderne ; c’est l’angle formé au centre du soleil ou d’une étoile, par le cercle de déclinaison, et le cercle de latitude: cet angle dépend en effet de ia position de l'axe par rapport aux pôles de l’écliptique et de l’équateur. (Gnomonique) L’angle horaire se dit quelquefois de l’angle formé au centre du cadran par une ligne horaire avec la méridienne. (Botan.) Angles, saillies mar- goals ; aiguës des corps plats, ou ormées lougitudinalement , sur les solides, par la rencontre des faces interposées : de là, on appelle ai- guillons angulaires , ceux qui nais- ANI 74 sent sur les angles d’une tige. On dit encore , {ge anguleuse , calice an= guleux; et lorsqu'on veut détermi - ner le nombre des angles, on dit : tige triangulée , calice quadran- gulé. ( Physique) Angle d'incidence, celui qui est formé par la direction d’un mobile, et le plan sur lequel il tombe, ou vers lequel il est dirigé, Le sommet de l’angle est au point du contact. Angle de réflexion, celui que forme la direction d’un mobile qui rebondit, après avoir touché une surface , avec cette surface mème. Angle de réfraction, celui qui est formé par la direction que suit un corps, après avoir passé obl- quemeut d’au milieu dans un autre plus où moins pénétrable pour lui, et par la perpendiculaire imagince au plan qui sépare ces deux mi- lieux. Angles de l’œil; ce sontles endroits où les paupières s’unissent. On les appelle aussi canthus , et lon done le nom de grand angle , d'interne, où de grand canthus, à celui qui est du côté du nez ; et celui de petié angle ou d’externe , où de petit canthus , à celui qui est du côté op= posé. Angles optiques ou angles vi- suels , ceux sous lesquels on voit ux ou plusieurs objets. Les objets que nous voyons sont d'autant plus grands que ces angles sont plus ou- vérts , et d'autant plus petits que ces angles deviennent plus aigus, ce qui arrive à mesure que lPobjet s'éloigne de l’œil : une avenue d’ar- bres semblera plus étroite et plus basse à son extrémite la plus éloi- gnée , quoique les arbres soient par- tout également hauts, et que les rangs soient bien parallèles entre eux. ANIMAL , s. m. du lat. arzsmal, dérivé d’animus , souffle, respira- tion. ( Hist. nat.) On donne ce nom à tout corps organisé, doué de vie , et locomobile , c’est-à-dire, qui a un mouvement volontaire, ou qui peut changer de place. Les philosophes ont imaginé différentes méthodes pour classer les animaux ; ils eut 73 ANT établi des caractères nombreux pour les distinguer et les décrire. ANIMALCULE , s. m. du latin animalculus, diminut. d'animal. ( Hist. nat.) Nom que les an- ciens naturalistes français ont donné aux animaux microscopiques des infusions : consultez l’ouvrage d’0- thon Frédéric Muller, intitulé : Animalia infusoria. ANIMALISATION , s. f. du lat. animal , et ago, agir, faire : l’ac- äion d’animaliser. (ist. nat.) Animalisation se dit de l’assimilation de la matière végétale à la substance animale ; substances que l’on tire des ani- maux ; elles sont dites appartenir au règne amimal, pour les distinguer de celles qui sont des règnes végétal etminéral. ANIMATION, s. f. du lat. ani- matio , dérivé d’animus |, ame, souffle. (Méd.) Animation se dit, en mé- decine , du tems où laine est infuse dans le corps de l’homme : l’anima- #ion du fœtus: (Ælchim.) Animation estun terme énigmatique dont se servent les al- chimistes dans la transmutation des métaux, lorsque la terre blanche foliée doit fermenter avec l’eau phi- Tosophique ou céleste du soufre. On dit que le mercure est ansmé , lors- qu’en le mélant avec un métal par- fait, on le réduit à une espèce cer- taine. Les alchimistes ont besoin d’un tel mercure pour travailler à la pierre philosophale. ANIME, du latin animus , ame, souffle. (Beaux-arts) On dit, dans le Jangage des arts, qu’une peinture est animée , que des figures de bronze sont animées, que ce marbre est animé ;, pour dire que l'artiste a su communiquer à son ouvrage le sen- timent particulier dont il a supposé que la figure vivante qu'il a voulu imiter , étoit aimée. ANISOTOME, adj. du grec &ricey (anison ), inégal, formé de PA priv. grec et d’isos ( zsos ), égal. ( Botan.) 11 se dit du calice ow de la corolle dont Les divisions al- ternes sont plus petites. ANKYLOBLEPHARON , s. m. mot grec composé d'æyxèan(agkulé). ANK resserrement, constriction , et de Bréqaper ( blépharon ) , paupière. (Méd.) Maladie des yeux dans laquelle les paupières sont jointes ensemble ou adhérentes à la conjonc- üve on à la rornée, ANKYLOGLOSSE , s. m. com- posé du grec æyriin ( agkulé ), res- serré, contracté, et de ya:eca (glés= sa), langue. ( Méd.) Vice du filet, ou liga= ment de la langue, qui, étant trop court, Ôte la liberté de parler. ANKYLOSE ,s. f. du gr. æyrdaos (agkulos ), crochn , courbé. Méd.) Maladie des jointures , qui les prive de leur mouvement, en les tenant téjours roides ,comme si les as n’étoient que d’une seule pièce dans leur articulation. C’est une espèce de concrétion des arti- cles. Il y a deux espèces d’ankylose : l’une est causée par l’épaississéement de la synovie dont les articles sont enduits : cette humeur s’endurcit quelquefois comme du plâtre, et colle les os ensemble ; l’autre vient de l’épanchement du suc nourricier des os, dans les fractures considé= rables des articles, ou en consé- quence d’une carie. Le suc, en s’endurcissant , soude les os ensem- ble. ANNALES, du lat. anus : his- toire qui décrit les événemens, année par année. : (Hist.)Quelques-uns ont défini les annales , le récit de ce que l’on n’a point vu , en opposition à l’histoire, qui est la connaissance de ce qu’on a vu ; etils s'appuient sur lautorité de Tite-Liye et de T'acite , dont les ouvrages sont partie histoire et partie annales, et notamment du dernier, qui a intitulé Annales la première partie de son ouvrage, où il parle des tems qui l’avoient pré- cédé, et Histoire , celle où il décrit les affaires de son siècle. On entend maintenant par annales une simple narration de ce qui s’est fait chaque année. 7. HISTOIRE. ANNEAU , s. m. du lat. amellus ou annullus. Cercle fait d’une matière dure, et qui sert à attacher quelque chose; une bague. ( Hist. anc. ) L'usage des anneaux ANN esfort ancien : les Hébreux les donnèrent comme des gages de leurs promesses. ‘lhamar en reçut un de Judas , fils de Jacob. Chez les Egyp- tiens , ils étoient tantôt une preuve. de bienveillance et une marque d’au- torité , tantôt ils contribuoient à faire respecter les ordres des souverains, À Rome, il y avoit des anneaux qui ne servoient que d’ornemens, et qu’on ortoit au doigt ; d’autres tenoient Écu de cachets ; 1l s’en faisoit aussi que l’on donnoit aux futures épouses lejour des bançailles. L’anneau épis- copal ou pastoral est du cinquième siècle : cet usage a passé aux car- dinaux. (Æstron.) Anneau de Saturne ; c’est une bande circulaire, large et mince , qui enyironne, à une cer- taine distance , le globe de Saturne , et qui paroit êlre située dans le plan de son équateur ; elle accom- pagne Saturne dans sa révolution , et reste toujours parallele à elle- même. Ce cercle , vu obliquement, parait sous une forme ovale ou el- liptique, et disparoît totalement , quaud il ne nous présente que son épaisseur. L’anneau de Saturne estune des choses les plus singulières qu’on ait découvertes par le moyen des lu- nettes d'approche. Depuis 1612 jusqu’en 1656, Ga- lilée , Gassendi et Hévélius , f- rent de nombreuses observations sur l'anneau de Saturne , sans pouvoir expliquer la cause des diverses ap- arences de cette planète. Ce fut rss qui découvrit ce qui a été démontré depuis, que c’étoit un anneau excentrique à Saturne , éga- lement éloigné de sa surface dans tous ses points, et soutenu par la pesanteur naturelle et simultanée de toutes ses parties , tout ainsi qu’un pont quu seroit assez vaste pour en- vironner toute la terre , et se sou- tiendroit sans piliers. Anneau astronomique où uni- versel ; c’est un instrument! com- posé de deux on trois cercles , qui Sert à trouver l'heure du jour , en quelque endroit que ce soit de la terre. C’est une espèce de cadran équinoxtal , fait à limitation des » armilles d'Érastothéne , qui étoient ANN 75 à Alexandrie 250 ans ayant Jésus- Christ. . ANNEE, s. f. du latin annus, qui signilie cercle , ou du grec ‘rraç (eanos)qui veut dire vieux et ancien, parce que l’année vieillit toujours en s’avançar. ( Asiron. ) L'année est le tems que la terre emploie à faire une révolution entière dans son orbite, pendant lequel tems le soleil nous semble parcourir les douze signes du zodiaque ou l’écliptique. Sa du- rée est de 365 jours , 5 heures , 48 minutes , 48 secondes : mais le nom d'année a été donné à toutes sortes de périodes servant à mesurer le tems ; armée. solaire , année lu- naire , année de Saturne , de Ju- piter, etc. Le mois lunaire étant très-remar- quable pour tous les yeux, fut la premiere période , ou la première année , chez presque tous les peuples du monde. Les variétés du cours de la lune étant plus fréquentes , et, par con- séquent mieux connues que celles des autres planètes , les Romains réglérent leurs aznées par la lune, jusqu’au tems de Jules-César. Quel- ques peuples ont eu des années d’un jour, d’autres de deux et de quatre mois. L’année solaire est donc la du- rée pendant laquelle le soleil nous paroïit parcourir les douze signes du zodiaque. L'année lunaire est composée tantôt de 12, tantôt de 13 mois Jlunaires, ou lunaisons , c’est-à-dire, tantôt de 354 jours , tantôt de 384, et quelquefois de 383 seulement ; savoir : lorsque le treizième mois ajouté n’est que de 29 jours. Années juliennes ; nom que l’on donne aux années écoulées depuis la correction du calendrier , faite par Jules-César , 46 ans avant Jésus- Christ : comme on appelle aznées grégoriennes, celles qui se sont écoulées depuis la réforme du ca- lendrier , faite par le pape Grégoire XHT , en 1582. ANNEE REPUBLICAINE FRAN- CAISE , de la même durée que l'année solaire , mais qui com- mence le 22 septembre , jour de léquinoxe d'automne. Cette année 78 ANKN est composée de 12 mois, chacun de 50 jours , et de 5 jours complé- mentaires dans les années com- munes , et de 6 jours complémen- tres daus les années sextiles, qui ont lieu tous les quatre ans. Les années qui suivent les années sex- tiles, commencent le 23 septembre, au lieu du 22. Dans ces années- Jà, l’éqninoxe d’automne a lieu le 23 septembre , de sorte que c’est toujours le jonr de cet équinoxe, que commence l’année républicaine. ANNELET , s. m. du lat. annu- lus, petit anneau. ( Archit. ) C’est un petit membre earré par son profil, sous Povo des chapiteaux des coionnes toscanes ou doriques. On les appelle filets aux chapiteaux de pilastres des mêmes ordres. ANNUELLE, adj. f. en latin a7- nua, d'annus. ( Botan. ) Plante annuelle , est celle qui nait et qui meurt dans le cours de la même année. ANNUITE ,s. f. mot emprunté de l'anglais annuity , dérivé d’an- aus, comme l’annate des Italiens. Revenu d’une année, ( Economie) Ce mot se dit d’une sorte d'emprunt par lequel Le débi- teur s'engage à faire annuellement , et pendant un certain nombre d’an- nées, un paiement qui comprend la rente du capital, et un rembour- sement d’une partie de ce capital, de sorte qu’au bout du terme in- diqué , le débiteur est entièrement libéré. L’annuité participe également du contrat, de l’action etde la rente tour- nante. Elle a, comme le contrat, un revenu fixe sur Les droits aliénés ; elle ä , comme l’action, la faculté d’être négociée de Ja main à la main, parce qu’elle est au porteur ; elle a , comme la rente tournante , un remboursement annuel, sur le ca- pital , jusqu’à extinetion. ANNULLAIRE, adj. du latin an- nus, en forme d’anneau. Ce mot ne s’emploie:ouère dans Je Janoage ordinaire que pour dé- signer le quatrième doigt , parce que c’est celui où l’on met le plus ordinairement l'anneau. (Astron. ) Éclipse annulaire ; œu appelle ainsi une éclivse de s0- ANO leil, dans laquelle la lune parôis- sant plus petite que le soleil , w’en couvre que le mieu, en sorte que la Inmière du soleil déborde tout autour de la lune. (-Archit. ) Voütes annulaires ; ce sont celles dont la figure imite les anneaux , én tout ou en partie. Telles sont les voûtes sur noyau, et dont le plan est circulaire où elliptique. ANODIN , adj. de VA privat. grec, et de :#:: ( oduné), douleur: sans douleur. ( Méd.) remède qui calme et adoucit les douleurs. Les Grecs donnent le nom d’hypnotiques ou d’anodins, aux remèdes qui pro- curent le sommeil et font cesser les douleurs , et celui de zarco- tiques où d’assoupissans , à ceux qui ont le plus de force dans le même genre. ANODYNIA , s. f. composé de VA priv. grec , et de 54 ( oduné), douleur : privation de la douleur. ANOMALIE, s. f. de VA priv. gr. sans, et d’ssœaoc (omalos), égal , uni : qui n’est pas égal ; irrégularité, “déviation de la règle commune. ( Gramm. ) Irrégularité dans la conjugaison ou la déclinaison : 74 y a bien de l’anomalie dans ce verbe, dans ce nom. ( Chimie ) On désigne par ce mot les effets variés, et en appa- rence contradictoires, que présentent les mêmes matières dans leur union et leur désunion. ( Botan.) On dit fleurs anomales pour fleurs irrégulières. ( Méd. ) On appelle maladies anomales , celles qui ne suivent point un cours régulier dans leurs périodes. ( Astron. ) Anomalie: est la dis- tance d’une plante à son apside, ou au sommet du grand axe de son orbite. Pour le soleil et la lune, l'anomalie est la distance par rap- port l'apogées dansles cinq planètes principales , c’est la distance à l’a- phélie. On distingue trois sortes d'anomalies : Vanomalie vraie , l’anomalie excentrique , Vanoma- lie moyenne. La première est l’an- ole formé au foyer de l'ellipse par le rayon vecteur , qui va du so- Jeil à la planète, et par la ligne ANS des apsides , ou le grand axe de Pellipse. Le seconde est l’angle formé au centre de l’ellipse par ke grand axe, et par le rayon d’un cercie circons- crit, mené à l'extrémité de l’or- donnée , qui passe par le milieu de la planète. La troisième est une distance à V'aphélie supposée uniforme et pro- portionnelle au tems ; c’est celle qui augmente uniformément et épale- ment, depuis l’aphélie jusqu’au pé- rihélie : ainsi une planète qui em- ploieroïit six mois à ailer de laphélie au périhélie, auroit, à la fin du premier mois , 30 degrés d’anomalie moyenne , 6o degrés à la fin du se- cond mois, et ainsi des autres. ‘ANONYME , adj. de VA privat. grec, sans, et de crue ( onoma), nom: sans nom. ( Bibliogr.) Qui est sans nom : il pe se dit que des auteurs dont on ne sait point le nom , et des écrits dont on re conroit point l’auteur. ANOREXIE , s.f. de l'A privat. grec , sans, et de ‘refis (orexis), appétit: sans appétit. (Méd.) L'anorexie est proprement un défaut d’appétit. Cependant quel- ques médecins la distinguent du dé- goût , disant que l’anorexie est une disposition dans laquelle on n’a au- cun désir pour les alimens ; au lieu que le désoût est une aversion pour : les mêmes alimens qu’on prenoit au- tefois avec plaisir. ANOSMIE, s. f. de l'A privat. ec , et de 2cz» fosmé), odeur, dé- fre d’ &w (026), sentir : sans odeur. ( Méd:) P ivation d’odorat. ANSE, .f., du latin azsa. (Ecy dom.) La partie de cer- taïns?ases, de certains ustensiles, #7 Naquelle on les prend pour s’en ‘servir, et qui est ordinairement cour- bée en arc. ( Géogr. et mar.) Une anse est encore la partie d’une côte où la mer forme un enfoncement circu- Jlaire peu profond. Les marins ap- pellent anses de sable , «elles qui sont formées par une plage de sable, et ordinairement bornées par deux pointes de rochers. (Géomét. archit.) L’anse de pan- nier se dit d’unescourbe composée de plusieurs arçs de cercle, qui sont ANT" 7 tous concaves d’uu mème côté, et qui, pris ensemble, valent 180 de- grés. Dans la pratique de l’architec- ture , on substitue souvent l’anse de pannier à Vellipse, pour former des ceintures de berceaux , parce qu’il est plus aisé de tracer des arcs de cercle que des arcs d'ellipse. (Astron.) Les anses sont les parties sensiblement éminentes de l’anneau de Saturne, qu’on aperçoit lorsque cet anneau commence à s’ouvrir, c’est-à-dire, lorsque sa partie anté- rieure.et sa partie postérieure com-— mencent à se distinguer à la vue: elles ont Ja forme de deux anses attachées à cette planète. ANSEATIQUE, adj., du teutoni- que anse, qui signifie alliance, confédération , société, On écrivoit autrefois, hanSatique. : (Commerce ) C’est le nom qne l’on donne à des villes de commerce si- tuées dans le nord de PAllemagne etsur la mer Baltique, qui sont unies par un intérêt commun, pour la pro- tection de leur commerce. ANTAGONISTE, s, m., du grec &rr: ( anti), contre, et d’éyo. {op ( agônizomai), agir : faire effort. Adversaire, celui qui est opposé à un autre, qui est son adversaire, qui lui dispute la supériorité dans quelque those. ( nat.) On donne ce nom à cer- tains muscles qui agissent dans une direction contraire à d’autres. Par exemple , les muscles abducteurs, et les adducteurs du bras sont anta- gonistes. ANTALGIQUE , adj., composé du grec &:r:{ énti), contre, et de &rves ( algos), douleur : sans don- leur. ( Méd. ) TN se dit des remèdes qui font cesser les douleurs. ANTANACLASE, s.f., du gree Grrdvey ao ( antanaklasis), com- posé de ärri (anti), contre,et de &re- xA cc (anaclasis), contrepercussiou, répercussion : l’action de lancer et de retirer alternativement. Diction) Figure qui consiste à répéter un mot dans une signification différente , et quelquefois douteuse ; comme : 11 vaut mieux acheter la paix par la paix, que de la conqné- dir par la pointe de Vépée. Laissez "6 ANT des dieux prendre la défense des dieux. ANTANAGOGE, s.f., composé du grec &ri( anti), contre , et de œrcro n(anagôgé), rejaillissement. (Diction) Figure de rhétorique, qui consiste à rétorquer une raison gontre celui qui s’en sert. ANTARCTIQUE , adj. du grec arr: (anti), contre , et de æpxros (ark- 405), ourse. (Astron. ) Le pôle antarctique ou pôle méridional , est l’extrémité méridionale de Paxe de la terre , et l’un des points autour desquels la âerre tourne. Cercle antarctique ou cercle po- Llaire antarctique ; c’est un des petits cercles de la sphère ; il est parallèle à l’équateur , et éloigné du pôle mé- ridional de 23 degrés 28 minutes. L’épithète d’antarctique lui vient de son opposition à un autre cercle, qui est aussi parallèle à l’équateur, et à la distance de 23 degrés 28 minutes du pôle septentrional : on l’appelle cer- cle arctique polaire. La partie de la surface du globe terrestre , com- rise entre Île pôle anfarctique, et Fe cercle polaire antarctique est ap- pelée zone glacée méridionale. ANTÉCÉDENCE, s. f. du latin { antecessio), l’action de devancer, de précéder. { Astronom. ) On dit qu’une pla- nète se meut ez antécédence, ou en précédence, lorsqu'elle paroît aller contre l’ordre des signes, comme du Taureau dansle Bélier ; au contraire, lorsqu'elle se meut du côté de PO- rient, en suivant l’ordre des signes, eomme du Bélier dans le Taureau, en dit qu’elle se meut en consé- quence. ANTÉCÉDENT , adj., du latin { antecedens), qui précède. ( Analyse) C’est le nom qu’on donne au premier des deux termes qui composent un rapport. (Méd.) Ce mot est communément appliqué aux causes des maladies. Les causes antécédentes sont entre autres, la mauvaise disposition du sang , qui cause une infinité de ma- ladies. ANTÉCIENS , ou ANT ÆÇCIENS, XN®P s. m. du grec œrri (anti), contre et d’éixco (oikéô ) , habiter. ( Géogr. ) Nom des peuples qui sont placés sous le même méridien, et sous une latitude opposée, mais égale... ANTÉMÉTIQUE , adj. composé du grec &yri (anti), contre et deueree. (émétos), vomissement : contre le vomissement ). ( Méd.) On appelle ainsi les remèdes contre Le vomissément ex- cessif, ANTENNE , du lat. antenna. ( Marine ) Vergue d’une voile latine, en usage dans la Méditerra- née. Les antennes sont beaucoup plus longues que le mât, et le sur- passent lorsqu'elles sont orientées obliquement; les bâtimens qui por- tent des antennes sont Les saleres, les chebecs, les tartanes, les pinques » les felouques , etc. ( Hist. nat.) On appelle aussi az tennes , des espèces de cornes mo biles , plus où moins longues, que. plusieurs insectes portent sur la tête, Ces antennes sont ordinairement au nombre de deux , rarement de qua- tre , et insérées au-dessus ou au-des< sous de l'œil, où sur l’œil mêmes Leur forme est extrêmement variée 3 eiles se terminent en masse , en crois- sant, souvent en crochet, quelque- fois en peigne, en prisme, en glo- bule, etc. ANTE-OCCUPATION , du latiæ (ante-occupatio ), préoccupation , anticipation. ( Diction ) Figure qu’on emploie lorsqu’on prévoit une objeetion qu’iE faut détrure. Un orateur qui a du talent sait bien profiter de cette fi- gure : il a soin de présenter ses ob- jections, de manière que , sans être soupçonné de les affoiblir, il se mé- nage les moyens de les détruire. ANTÉPENULTIÈME, adj. for- mé des trois mots latin ante, penè , ultimus ; avant, presque dernier ; par contraction, antépénultième. ANTEPHIALTIQUE, adj. du gr. ayTi (anti) , Contre, et d’iqrexrue (éphialtés), incubeouw cauchemar. ( Méd. ) HI se dit des remédes con- tre le cauchemar. Ÿ. EPHTALTE, ANTEPILEPTIQUE , adj. du gr: ayri (anti), contre , et d’emraudix (épilépsia), épilepsie, ANT 4 Méd.) Épithète que l’on donne aux remèdes contre l’épilepsie et les maladies convulsives. ANTERIORITÉ, s. f. du latin antè ire , aller devant: priorité. ({ Pratique ) Ce mot qui paroïssoit exclusivementconsacré à la pratique, s’est introduit, depuis quelque tems, dans le discours : Æntériorité d’hy- pothèque , antériorité de date. ANTES, s. m. du latin ( ant. ) ( Architect. ) Pilastrèes d’encoi- gaure d’un édifice. ANTESTATURE, s. f. composé de deux mots lat., antè, avant, devant; et de s{o, être placé, ce ui est placé en avant. ( Art milit. ) C’est, entermes de fortification , une traverse ou petit retranchement fait avec des palis- sades, ou des sacs à terre dont on se couvre à la hâte pour disputer ou conserver le reste du terrain dont lennemi a gagné quelque partie. ANTHELIX , s. m. composé du ec ærri (anti), contre, et de taf Célis ) , hélice ou circuit intérieur : opposé à hélice. (Anat.) Le circuit antérieur de l'oreille externe. ANTHELMINTIQUE , adj. du rec æyri (anti), contre, etd taus elmins), ver ( Méd.) Epithète que l’on donne aux remèdes contre les vers. ANTHÈRE, s.f. du grec er%ec (an- 2hos), fleurs, parce que les anthères ne paroïssent que lorsque les fleurs sont écloses. ( Botan. ) L’anthère est le som- met ou la partie supérieure de l’éta- mine ; les anthères sont regardées, dans le véoétal , comme les testicules le sont dans l’animal ; elles font à- peu-près les mêmes fonctions. Sitôt que l’anthère est parvenue au degré e maturité nécessaire, la petite ou- tre, dont elle à presque toujours la forme , s'ouvre spontanément; il s’en échappe souvent même , avec une pen explosion ,une poussière , pour ‘ordinaire jaune et rougeätre, qu’on nomme poussière fécondante,pous- siére prolifique (pollen). Cette pous- sière tombe sur les parties supérieures des pistils, qu’on nomme sfygmates ; et, soit qu’un simple contact suflise, seit qu'il faille qu'elle soit portée ANT 77 jusqu’à l'ovaire, c’est d’elle que dé pend la fécondation. Les anthères ne sont pas toujours distinctes, toujours constantes dans lear nombre , dans leurs proportions et leurs dispositions ; cependant elles fournissent à l’observateur des ca- ractères qui lui deviennent d’un grand secours. Le système sexuel de Lin- né, fondé sur la considération des étamines , est, avec raison, regardé comme un chef-d'œuvre , quoiqu’on soit encore loin d’en tirer tous Îles avantages qu'il semble offrir aux naturalistes. ANTHÈSE, s.f. dulatinanthesis, dérivé du grec «3% (anthos), fleur. ( Botan.) Le tems où la fleur s’ouvre, c’est-à-dire , où les organes d’une fleur sont dans leur parfait accroissement , ce qui est nécessaire- ment indiqué par l'émission du pollen. ANTHOLOGIE, s. f. du grec æSc ( anthos ),fleur, et de tre ( Leg6 ), cueillir : bouquet de fleurs, (Poësie) On appelle de ce nom un recueil de petites pièces de poë- sies choisies. Le premier ouvrage de ce genre que l’on connoisse, est un recueil d’épigrammes grecques tirées des ouvrages de quarante-six poëtes anciens , fait par Méléagre de Go« dare, en Syrie. ANTHRAX, s. m. du grec &:5z£ ({ anthrax ), charbon. ( Méd. ) Tumeur rouge , un peu dure , élevée en pointe, accompa- gnée d’une douleur vive, d’une cha- leur brülante , et d’une grosse pus- tule dans le milieu , ou de plasieurs petites qui se changent en une croûte noire et cendrée , comme si l’on avoit appliqué un fer chaud. Il y a deux sortes de charbons ou an- #hrax; V'un simple, l’autre malin ou pestilentiél, La douleur qui ac- compagne celui-ci, est plus vive, plus brûlante. 11 est entouré d’an cercle livide , noirâtre , plombé ou violet : la ganzrenne y survient promptement ; il paroït en tems de peste. On a donné à cette tumeur le nom de charbon en français, car- bunculus en latin, antrhax en grec, soit à cause de sa couleur noire, comme celle d’un charbon éteint , Soit parce qu’on y sent une chaleur 33 "ANT pareille à celle que feroit un charbon de leu. ANTHRACITE ou ANTHRACO- LITE, du grec &r3paf (anthrax), charbon ; et de ares ( lithos ), pierre : charbon de piérre. ( Minéral.) Substance minérale dune couleur grise, noirâtre , com posée de feuillets flexibles. Les minéralogistes appellent an- thracite , ce que l’on appelie com- munément carbon de terre. Il est uoir et luisant, d’une combustion lente et difficile. ANTHROPOGRAPHIE , s. f. du grec «Sçwros ( anthrôpos ), un homme, et de y;2y» ( graphé ), description. ( Anat. ) Partie de l’anatomie qu à pour objet ia descripüou de l’homme. Les anatomistes divisent cette partie en deux autres, dont lune concerne la description des parties solides ; et l’autre, celle des arties fluides. ANTHROPOMANTIE, s.f., du grec ædçomes (anthrôpos), homme, et de poire ( manteia ), divina-’ on: divination qui se faisoit par inspection des entrailles d’hommes ou de femmes que l’on éventroit. ANTHROPOMETRIE , s. [. dn grec arèçeres (anthrophos), homme, et de were ( métron), mesure. (Arts du dessin ) Science qui a pour objet, les proportions du corps humain. ANTHPROPOMORPHE , adj. du grec avègurcec ( anthrôpos ), h mme, et de woçyn ( morphé ), forme : qui a la forme ou la fisure d’un homme. (HisE. nat. ) On donne ce nom à certains animaux qui ressemblent en quelque chose au corps de l’homme. ANTHROPOPHAGE, s. m. du grec érèçorcc ( anthrôpos), homme, et de give (phagô), manger, dévo- rer : mangeur d'hommes. (Fist. nat.) XI] se dit des hom- mes qui mangent de la chair hu- maine. ANTHROPOSOMATOLOGIE, s. £. du gr. >porec(anthrépos), homine de cmua (s‘ma), corps, et de Ars (logos), discours, traité. (Anat.) Terme créé par. Boer- hauve , pour désigner la descrip- ANT tion du corps humain , de sa struc= ture. ANTITROPOSOPHIE, s. f. du gr. ævïçures (anthrôpos), homme , et de coque (soplua), science, cun- noissance, ( Philos. ) Connoissance de la na- ture humaine. ANTHROPOTOMIE , s. £. du gr. ay çarrus (anthrépos ) ; homime , et de -:urw( temnû ), couper. ( Anat. ) Partie de l'anatomie qui a pour objet la dissection du corps huinain ; c’est la méme chose qu’AN- DRUTOMIE. 7. ce mot, ANTHYNOPTIQUE , adj. du gv. & ri ( anti), contre, et de 2rvos ( tpnos ), sommeil. ( Méd.) 1 se dit des remèdes qu’on donne contre un sommeil ex— cessil et non naturel. ANTI, prépos. Cette espèce de préposiion entre dans la composi- üon de plusieurs mots français, dans Ja signification d'avant, et dans celle de contre. Dans le premier cas, elle vient du latin arté, et désigne Pan tériorité de tems ou de lieu, comme dans antidate; dans le second , elle est dérivée du gr. « :(anti), contre, et elle signiiie opposition , alterna- tive, etc. , comine dans antipode. ANTiAPOPLECTIQUE , adject… du grec &ri ( anti), contre, et de ( apoplexta) , apopiexie. ( Méd. ) Epiihète que lou donne aux remédes coutre l’apoplexie. ANTIARTHRITIQUE, adj. du grec érri(anti), contre , et de æpà;e 164: ( arthrites ), la goutie. (Méd.) Ep:thète que l’on donne aux remèdes contre la goutte. ANTIASTHMATIQUE, adj. du orecavri (anti), contre, et de acèye asthma ), asthme. ( Méd.) Epithète que lon donne aux remèdes contre l’asthme. ANTICACHECTIQUE,, adj. ets., du grec &vri (anti), ccutre, et de xayttie ( kachexia), cachexie. (Méd.)IHse ditdes remèdes contre la cachexie. ' ANTICAUSOTIQUE , adj., da grec &ri( anti), contre, et de :aÿ- so: ( kausos), hèvre ardente. ( Méd.) Épithète que l'on donne aux reméues contre le causus où fièvre ardente, aTOTAÏITIE ANT … ANTICHRÈSE , s. f. du grec aicixpross ( antichrésis) , mutuus USuS. (Pratique) Convention où l’em- prunteur engage ou cède ses héri- tages , ses possessions pour l'intérêt de l’argent prêté. L’antichrése est proprement le uantissement d’une chose immobilière. ANTICHTONES, s. m. du grec &vri (anti) , contre, et de x3or (chthôn ), terre. (Astron. ) Peuples qui habitent dans les hémisphères opposés de la terre, mais à des latitudes égales ; Vun a J’été, tandis que l'autre a l'hiver. Ce nom est quelquefois don- né aux antipodes, quelquefois aux antisciens ; 11 est peu usité, parce que sa signification n’est pas assez déterminée. _ ANTICIPATION , s. f. du latin anticipatio, formé de ante, avant, et de capio , prendre : Paction de prendre d'avance. (Pratique ) Commission du juge d'appel, portant permission à l’im- pétrant de faire assigner l’appelant à certain jour, pour voir procéder sur l’appel. (Finances) Anticipation se dit des expédiens auxquels ont recours les administrateurs pour se procurer des fonds d'avance, par des emprunts secreis, hypothéqués sur des parties du revenu publie qui ne sont pas en- core reçues, et remboursables sur ces produits à mesare qu’ils rentrent. (Musique) Anticipation se dit en musique lorsque le compositeur fait entendre une note ou un accord avani le tems. ANTIDATE, s.f. du latin are data , dont on a fait anti-data, et antidate, - (Pratique) C’est une date fausse, antérieure à la vraie date d’un acte, d'un titre, d’un écrit, d’une lettre- de-change. ANTIDINIQUE , adj., composé du gr. æyr:(anti) , contre , et de Sires ( dinos }, vertige. ( Méd.) On désigne ainsi les re- médes contre les vertiges. ANTIENNE, s. f., du grec &rr:- gui composé de àrr: (anti), con- tre, et de qu ( phoné ) : voix, nd 0 réponse faite de l’autre sûté, ANT 79 ( Liturgie ) Dans l’ongine, les antiennes étoient chantées par deux chœurs qui se répondoient alterna- uvement. ANTIDOTE, s. f., du grec art (anti), contre, et de did'ou ( didé- mc), donner. Comme si on disoit : composition contre ce qui a été donné. ( Méd.) Remède interne pour pré- server ou pour guérir de la pesie, pour résister aux poisous et aux ve- nins, et pour corriger la dépravation des humeurs. ANTIEPILEPTIQUE, adj. et s., du grec &ri (anti), contre, et d’i1- Auto « ( épilépsia ), épiiepsie. (Méd.) Nom qu’oi donne aux remtdes contre l’éprlepsie. ANTIHECTIQUE, adj.ets., da grec crri(anfi), contre, et d’£:r::06 (ektikos ), hectique. ( Méd.) Epithete que l’on donne aux remèdes contre la fièvre Aecti- Le. ANTIHYDROPHOBIQUE , adj. ets., du grec &yz: ( anti), contre, et d’9 0 t12 ( hudrophobia ) , ,hor- reur de l’eau , rage. (Méd.) On donne ce nom aux re- mèdes contre la rage. ANTIHYDROPIQUE , adj. ets., du grec &r:: ( antr ), contre, et d’i- dre (audréps ), hydropisie. ( Méd. ) 11 se dit des remédes contre l’hydropisie. ANTIHYPOCONDRIAQUE, adj. ets., du grec #vr: (anti), contre , et d’orcycrdpee ( hupocondria ), les hypocondres. Üméd. ) On appelle ainsi les re- mèdes coatre les maladies 4ypocon- driaques. » ANTIHYSTERIQUE, adj. ets., du grec &r:(anti), contre, et d’ésé- g:( Austera) , la matrice. (Méd.) C’est le nom des remèdes contre les affections hystériques. ANTILOBE, s.m., du latin anti- lobium. (-Anat. ) Partie de l’oreilleoppo : sée au lobe. ANTILOGIE, st V du grec avri (anti), contre, et de xïyes (logos), discours. (Diction ) Contradiction de sens dans, un discours , ou discours con- traire à un autre, ou contradiction So ANT entre deux expressions, seulement dans le même ouvrage. ANTIMETATHESE, s. f., du grec avri ( anti), contre, et de pirSesis {metathesis ), changement , trans= position. (Diction) Figure de rhétorique qui consiste à répéter les mêmes mots , mais dans un sens opposé. ANTIMOINE , s. m., du gree dvri ( anti ) , contre, et de /cvos {r2onos), moine : contraire aux moines. ( Minéral.) Métal blanc , brillant et lrés-fragile. On ne sait pas précisément ce qui lui a fait donner le nom d’antimoine. On raconte à ce sujet le fait suivant: Un moine allemand, d’autres disent de Cantorbéry,quicherchoit la pierre philosophale, ayant jeté à des pour- ceaux de l’antimoine, s’aperçut que ceux de ces animaux qui en avoient mangé après avoir été purgés très- violemment, eu étoient devenus bien plus gras; ce qui lui fit penser qu’en purgeant de la sorte ses confrères, ils s’en porteroïent beaucoup mieux. Mais cet essai lui réussit si mal, qu'ils en moururent tous ; ce qui fut cause qu’on appela ce minéral , anti- moine, contraire aux moines. Quoi qu’il en soit de l’origine de l’'antimorne , ce minéral a causé les plus grandes disputes en médecine. Ses propriétés n’étoient point encore connues en 1966, et la faculté crut devoir alors en défendre l’usage; le parlement confirma son décret.: Ce ne fut que près de cent ans après, en 1650, que plusieurs médecins s'étant ouvertement déclarés pour Panti- moine , l’usage en devint très-com- mun ; et, en 1666 , le parlement ren- dit an second arrêt, qui permit aux docteurs en médecine de se servir d’antimoine , d'en écrire et d’en dis- puier. L’antimoine est un demi-métal si aigre et si cassant, qu'il se brise sous le marteau. L’antimornese trouve dans le com- merce sous deux formes ; l’azti- moine crud, qui n’est que l’anti- moine sulfureux, débarrassé de sa gangue ; et le récule d’antimoine. ( Méd.) L’antimorne est devenu un des principaux remèdes. Suivant la préparation qu’on en fait, àl est ANT tantôt vomitif, tantôt diaphorétique; purgatif, ou simple altérant. On en fait le kermès minéral , le tartre émétique , le soufre doré d’anti- moine , et beaucoup d’autres prépa xations. ( Chimie ) L’antimoine , gel qu’il est retiré de la mine , a pris, dans la nouvelle nomenclature , le nom de sulfure d'antimoine natif ; Vanti- moine crud , celui de sulfure d’an- timoine ; et Vantimoine diaphoré- tique , celui d’oxide d’antimoine blanc par le nitre. ANTINOMIE ,s. f. du grec érrt (anti), contre, et de roucs(nomos), loi. ( Prat.) Contradiction réelle om apparente entre deux lois, ANTIPARASTATE, s. f., du gr. arri (anti), contre, et de reépisamar (peristamat), se tenir. (Diction) Figure de rhétorique‘par laquelle un accusé cherche à prou- ver, que, sil étoit l’auteur de ce qu'on lui impute, il mériteroït plu- tôt d’être loué que blämé. ANTIPATHIE, s. f. du grec arrt (anti), contre, et de r«5e<(pathos), affection , aversion: répugnance na- turelle et non raisonnée que l’on a pour quelqu'un , pour quelque chose, ( Physique } Opposition ou répu= gnance qu'ont certains êtres pour d’autres êtres ; ou propriétés qu'oùt certains corps, lesquelles les em- péchent de se joindre ou de s’anir à d’autres, comme l’eau et l’huile , qui ne se réunissent et ne se mêlent que diMcilement. ( Méd.) L’antipathie est l'avei- sion que lon à pour nn objet, et qui est quelquefois si grande , que si les sens en sont frappés, on tombe en foiblesse , ou l’on est saisi d’hor- reur. Il y a des antipathies fon- dées , d’autres qui sont chimériques; les premières sont celles qu’inspi- rent les objets nuisibles, ou qui af- fectent les sens d’une manière dé- sasréable ; les autres sont toutes celles que l’on a pour des objets que l’on ne voit pas réellement , mais dont on a l’idée frappée. ANTIPÉRISTASE , s. f. du grec arri( anti), contre , et de rreise- pa ( peristamai) , ètre autour, résister : résistance à quelque chose qui entoure ou qui assiége. Didact.) ANT {Didact.) Action de deux qua- hités contraires, dont l’une augmente la force de l’autre. ANTIPHONIE , s. f. du grec &r- rique ( antiphonia), composé de ärri ( anti ), contre, et de qui (phôné), son: contre son. È ( Musique ) Nom que donnoient les Grecs à cette espèce de sym- phonie , qui s’exécutoit par diverses voix ou par divers instrumens à l’oc- tave où à la double octave, par opposition à celle qui s’exécutoit au simple unisson , et qu'ils appe- loient 4omophonie. ANTIPHRASE, s. f. du grec &rri (anti), contre, et de gpæsis ( phra- sis ), locution, facon de parler. ( Diction ) Figure par laquelle on emploie un mot ou une facon de parler dans un sens contraire à celui qui lui est naturel. ANTIPODES , s. m. du grec ri ( anti), contre , et de æës , æœodès (pous , podos ), pied. (Astron. Géomét.) Lieux de la terre qui sont diamétralement op- posés ; ceux qui sont sur des pa— ralléles à l'équateur , également éloignés de ce cercle , les uns du côté du Midi, les autres du côté du Nord , qui ont le même méridien, et qui sont sous ce même méridien à la distance les uns des autres, de 180 degrés, ou de la moitié de ce méridien , sont azfipodes , c’est- à-dire , ont les pieds diamétralement opposés. Les antipodes ont à-peu- rès le mème degré de chaud et de Froid ; ils ont les jours et les nuits également longs , et lorsque les uns out les jours Les plus longs, les autres ont les jours Les plus courts. Platon passe pour avoir imaginé le premier la possibilité des anti- podes , et pour être l’inventeur de ce uom , mais on n'a eu de cer- titude là-dessus que depuis que des navigateurs ont fait le tour du monde, Ayantcela, ceux qui les admettoient étoient regardés comme des fous, quelquefois même comme des hé- rétiques. Un évèque nommé 71- gilius Fat déposé , pour avoir sou- tenu les antipodes , contre Lac- tance , le précepteur du fils de Constantin. ANTIPRAXIE, s. f. du grec &rri Tom. I ANT 81 (anti), contre, etde rçasce (prassé), faire , pratiquer. ( Méd. ) Contrariété de fonctions et de tempérament dans les diffé rentes parties. A ANTIPTOSE, s. f. du grec &r} (anti), contre , et de Tec (ptôsis), chute , cas, terminaison, (Gramm.) Position d'un cas pour un autre. ANTIQUE , adj. ets. de l'italien antica , formé du lat. antiquus. (Beaux-arts) On dit l'antique , le bel antique, pour signifier ce que nous connoissons de plus dis- üungué en statues, en bas-reliefs, en médailles, en pierres gravées, restes précieux des siècles éloignés dans lesquels les arts ont atteint la plus grande perfection. Parmi les statues dont les beautés parfaites por- tent le caractère des tems où les arts fleurissoient , on distingue par- ticulièrement, l_Apollon, la Vénus- Médicis , le T'orse , le Laocoon, et le Gladiateur , qui, depuis qu’elles ont été découvertes dans les ruines des palais ou des temples , sont pro— posées, de génération en génération, à l’abservation , à l’étude , et à li mitation des peintres et des sculp= teurs. ANTISCIENS , adj. s. du gree &rri ( anti), contre , et oue (skra) ombre. (Astron., Géogr.) Nom que l’on donne aux peuples qui habitent de différens côtés de’ l’équateur , et dont les ombres à midi, ont des directions contraires. Ainsi , les peuples du nord sont antisciens à ceux du midi : ces derniers ont leur ombre à midi, dirigée vers le pôle antarctique , et les premiers Vont dirigée vers le pôle arctique. ANTISEPTIQUE , adj. ets. cu grec &rri ( anti) , contre, ct de curw ( sépé ), pourrir. ( Méd. et Chimie ) I se dit des remèdes , des substances qui ont la propriété d’empêcher la putréfaction, ANTISPASE , s. s. du grec arr} (anti), contre, et de rés (spaé), attirer. ( Méd. ) Révulsion, retour d’hu- meurs , cours qu’on leur fait prentdr > vers la partie opposée à celle sur laquelle elles se jetoient. On s’en sert à J’ésard des humeurs déjà en F 82 ANT mouvement pour les jeter sur une parue opposee. ANTISPASMODIQUE, ad}. et s. du grec ärri ( anti), contre , et de enaapses ( Spasmos ), spasme, ( Méd. ) On nomme ainsi les re- médes contre les convulsions ou mou- vemens convulsifs. ANTISPASTIQUE ,'adi. et s. du grec évri ( anti), contre , et de éruw ( spaô ), attirer. ( Méd.) I se dit des remèdes qui opérent par révulsion, c’est-à-dire, qi attirent les humeurs vers une autre partie du corps. ANTISTROPHE , s. f. du grec &rri (anti), qui marque opposi- tion ou alternative , et de spcqn ( strophé ), conversion, retour. ( Art dramat. anc. } C’étoit chez les Grecs, la stance que le chœur chantoit , dans les pièces drama- üques, en tournant sur le théâtre de gauche à droite, par opposition à la stance précédente , nommée Strophe , qu'il chantoit en allant de droite à gauche. ANTHITHESE , s. f. du grec avri ( anti ), contre , et de Sec ( thesis), position , dont la racine est rômu (lithémi), poser. ( Diction ) 1? Antithèse est une figure de rhétorique propre à orner et à embellir le discours : elle con- siste à opposer des pensées les unes aux autres, pour leur donner plus de jour. Les antithèses bien ménagées, plaisent infiniment dans les ouvrages d'esprit. On en trouve dans les plus grands maîtres ; elles font surtout un grand effet dans les portraits. Les antithèses expriment un rap- port d'opposition entre des objets différens , ou dans un mème objet entre ses qualités, ou ses façons d’agir : ainsi , tantôt elle réunit les contraires sous un rapport commun, tantôt elle présente la même chose sous deux rapports contraires. Cette sentence d’Aristote : Pour se passer de société il faut être un dieu, ou une bête brute; e mot dePhocion à Antipater : Tu ne saurois avoir Phocion pour aïni et pour flatteur en méme tems ; et celui-ci: Pen- dant la paix les enfans enseve- Zissent leurs pères , et pendant la guerre , les pères ensevelissent AOU leurs enfans,, sont des modèles d'antithèse. ANTONOMASE , du grec &rri (anti), qui signifie pour, au liet de, et de tou (onoma) , nom. (RAét. ) Figure de rhétorique par laquelle on se sert d’on nom ap- pellatif au lieu d'un nom propre, comme le philosophe , pour dire Aristote ; V'orateur, pour dire Ci- Gérops Lits ANXIETE, s, f. dulatin armxietas, perplexité : travail , peine et embar- ras d’esprit. ( Méd. ) Les médecins emploient ce mot, pour exprimer l’inquié- tude et l’agitation excessive qui ac- compagnent la plupart des maladies aiguës, et qui ne permettent point au!malade de demeurer long-tems dans la même situation ; mais qui Pobligent de remuer sans cesse pour trouver une posture qu'il a peine à rencontrer. AORISTE , qui se prononce ORISTE , s. m. du grec ses ( aoristos ), indéfini. ( Gramm. } Ce mot ne se dit que de ces sortes de prétérits des verbes qui marquent indéfiniment le tems passé. Les Grecs ont un premier aoriste, un second aoriste; les Latins n’en ont point. Dans la langue française , ce mot se dit du prétérit da verbe auxiliaire avoir ou étre, Je lus , je pensai , ete. , sont des &o- ristes, AORTE , s. f. du grec  ( aorté ), vaisseau , sac. ( nat.) On nomme ainsi la plus grosse des artères qui sortent du cœur, parce qu’elle est le tronc du- quel sortent toutes les artères comme de leur source , excepté l’ar- tère pulmonaire. AOÛT, s. m. (de l’empereur Zu- guste qui lui donna son nom : les Français disent par corruptionaoût), (Astron. ) Le sixième mois de l’année de Romulus, le huitième de celle de Numa, et de notre année moderne. Il étoit appelé sextilis , à cause du rang qu'il occupoit dans l’année de Romulus , et ce nom lui avoit été conservé dans l’année de Numa. Auguste lui donna son nom, parce que ce fut dans un pareik mois qu'il fut élu consul ; qu'il re- çut, pour ia troisième fois , les APA honneurs du triomphe ; qu'il se rendit maître de l'Egypte , et qu'il mit fin à la guerre civile. Ce mois et celui de juillet, dont le nom vient de Jules-César , sont les deux seuls qui aient conservé les noms que Les empereurs leur ont donnés : le mois d’avril a été ap- pelé pendant ‘quelque tems MWe- roneus, le mois de mai , Clau- dius , etc. AOÛUTER , v. a. d'août , mürir: accélérer la maturité. ( Jardin. ) On dit d’une branche qu'elle est aoûtée , lorsque la cha- léar du mois d'août l’a brunie, et qu’elle a acquis dans l’automne assez de cousistance pour supporter les gelées d'hiver. On dit la même chose des graines et de certaines productions de la terre qui ont été assez wûries par la chaleur du mois d'août, et assez formées pour être manoées. APAGOGIE!, s. f. du grec &ra— zur ( apagôgé \, déduction. ( Logique) Preuve d’une propo- sition par l’absurdité du contraire, APANAGE, s. m. du latin pa- nis, pain. (Econ. polit,) Terres que les sou- verains donnent à leurs puinés, ou revenus qu'ils Jeur assignent pour leur tenir lieu de partage. APANTHROPIE , s. f. composé du grec 2x: (apo }loin, et de étpuros (anthrépos), homme : aversion pour les hommes. ( Méd. ) C'est, en termes de mé- decine , la misanthropie causée par une maladie. APARTE, s. m. mot latin qui a été également adopté par les Italiens et par les Espagnols. ( Art dram. ) Ce qu'un acteur dit de manitre à être entendn des spes- tateurs , mais qu'on sappose n'être pas entendu des autres acteurs. APATHIE, s. f. de VA priv.srec, sans, et de r2>ç ( pathos ) passion : sans passion : insensibilité, ou dé- faut de passion; état d’une ame qui n’est susceptible d'aucune émotion, ( Hist.) Pline pense qu'il y a eu des hommes dont on à pu dire qu'ils étoient véritablement apathi- ques , et il cite entr’autres Crassus , le grand-père de celui qui fut tué APH €3 chez les Parthes , qui n’avoit jamais ri, et auquel on donna, par cette raison , le sürnom d’Æselastus. Les Athénieus donvoient aux hom- mes de ce caractère le nom d'apa- tes ; tels fnrent Diogène le Cynique, Pyrrhon, Héracliyte et Timon ; ce dernier étoit particulièrement sur nommé le Misanthrope. ( Méd.) Lorsque l’apathie est poussée à l’excès , elle ne manque point de dégénérer en mélancolie , et d’amener des suites funestes , telles que la rêverie , le délire , la päleur , la maisreur , une respiration lente et diffcile , etc. APÉCHÈME, s.m. composé d’&rà (apo), loin, et d’xe ( échos Je écho : son, retentissement , contre- coup. ( Chir.) On nomme ainsi une frac- ture du crâne, dans la partie op- posée au coup. APÉDEUTE , adj. de l'A privat. grec, et de rœifeuw ( paideu) , eu- Seigner , instruire : sans instruction ; ignorant par défaut d'instruction. APEPSIE, sf. de l’A privat. grec, et de -£l4e ( pepsis), coction , di- gestion ; dérivé de rer io ( peptô), digérer , cuire. ( Méd. ) Indigestion. APERITIF , adj. ets. du lat. cpe= rire, ouvrir. (-Méd.) On donne ce nom aux médicameps qui, considérés par rap- port aux parties solides da corps humain , rendent le cours des li- queurs plus libre, au travers des vaisseaux qui les renferment , en dé: truisant et en dissipaut les obsta cles qui pourroient s'opposer à la li- berté de leur cours. APETALE, adj. de l'A priv. grec, sans , et de r puisque celle-ci peut avoir lieu sans être accompagnée d’aphonie , etque l’a- plhonie ne sauroit exister sans la mu- tté. APHORISME,s. m. du grec’ &go- geuus (aphorismos), courtes maxi- mes. ( Littérat. ) Proposition qui ren- ferme , en peu de mots , unemaxime générale : les aphorismes d'Hip- pocrate. | APHRODISIAQUES , adj. du gr. &npolurn ( aphrodité ) , Vénus, déesse de la volupté , Pacte véné- rien. ( Méd.) C'est par extension que l’on appelle aphrodisiaques, tout ce ui peut exciter à Pacte vénérien. APHRODITE, adj. du gr. égçsdra (aphroditeé), Venus. (Hist. nat.) On donne ce nom aux animaux dont chaque individu reproduit son semblable par la oé- nération, sans aucun acte extérieur de fécondation. La plupart des vers et les insectes dont la reproduction se fait par la seule secuon de leur corps, sont aphrodites. On pré- sume que les polypes ne le sont pas. APO APIHPRONITRE, s. m. mot grec" composé d’e6r (aphros) , écume, et de viTG=) nitri Je qe ( Clim.) Sorte de sel'ou essence de nitre , que les chimistes modernes appellent nitrate de chaux, ou ni- trate calcaire , parce que ce sel'est formé par la combinaison de l'acide” nitrique avec la chaux. APRTHES, s. m. du grec &çôæs (aphihai), d’anrw ( ap), être enflammé. (éd. )Ce sont de petits ulcères superficiels qui'viennent dans la bouche , et qui sont accompagnés d’une chaleur brûlante : ils atta- quent ordinairement les enfans. A-PIC , adv. de l'italien a-picco, perpendiculairement. (Warine) Côte à-pic; c’est une côte sans talus du côté de la mer. — A-pic, en parlant de J’ancre, c’est-à-dire, que lon a viré le cable du vaisseau de façon que Pavant du bâtiment se trouve perpendiculaire sur l'ancre. On vire 4-pic pour ap- pareiller. APLESTIE , s. f. de VA privat- grec , et de rarûe ( pléthô ), rem plir. ( Méd. ) Insatiabilité, avidité. APLOTOMIE D 'SS f. du gr. ar æ)0g (apalos), mort, d’éæis: (aplous), simple , et de reur« ( femné ), cou- pers ( Chirurg.) Ample ouverture faite à une partie molle. : APNÉE, s. f. de l’A priv. grec, sans , et de mew ( pneG ), respirer, défaut de respiration. | ( Méd.) Etat dans lequel la res- piration paroit abolie , c’est-à-dire , qu’elle est, si petite ,'si rare et st tardive, qu’il semble que les ma- lades ne respirent plus et soient sans vie, comme il arrive quelque fois dans la passion hystérique , la syncope , l’apoplexie , la lé- tharoie. APOCALYPSE, s. f., du grec Az-- zaænvdis (apochalupsis), dont la ra- cine est amcxærvarn (apochalupté), révéler, découvrir. ( Relig. ) Ce mot, qui signifie ré- vélation , s'applique parnculière- ment au dernier livre du Nouveau- Testament. FM contientles révélations de S. Jean sur plusieurs mysteres. C’est le livre du Nouveau-Testament APO : gur lequel le sentiment des Pères et le témoigaage de l’Eghse a le plus varié ; mais le woisième, concile de Carthage, en 597, l’a mise dans, le canon des livres, sacrés, et de plus les Églises d’orienat et d’occident la lisent sous le nom de l’apôtre saint Jean. (apo) , loin, hors, et de 24100 ( no0 ), évacuer. ec É ( W£d. ) Sorte d’hémorrhasie où flux d’humeurs, qui n’est accompa- guée md'uritationnidelierre, APOCHYLIME, s. m. du grec àx2 ( apo ) Re reE de xvxss; ( chulos dE suc, ( Pharm. ) Sue végétal épaissi, qu'on appelle autremeut ROB. Foy. ce mot. HAPOCOPE , s. f. du grec 470 (apo), e, hors, et de xiœrw (Eopt6), couper, du TT) (.Crirurgie ) Sorté de fracture ou coupure dans laquelle une pièce de l'os est enlevée. ‘ (Granun.) Apocope est aussi une figure de graminaire , qui consiste à xetrancher quelque chose à Ja fin d’un mot. APOCROUSTIQUE, adij.,, com- osé dn grec ami (apo) 3 et de pêr Freud, repousser. ( Mz2d.) Reméde propre à réper- cuter ou détourner les humeurs. APOCRYPHE, adj., du grec &æs- CE € xpYg0 (aæpokruphos), secret : ‘caché, inconnu , resserré, mis à part , sup primé. (Hist.) Parmi les anciens Grecs, ce mot sisnifioit caché, et s’appli- quoit aux livres sacrés, auxquels Les prètres seuls pouvoient avoir accès ; mais , lorsqu’à l’époque de l’établis- sement du christianisme, l’on inter- dit aux chrétiens la lecture des livres des sybilles , etc. , où ce qui étoit la même chose , des livres apocryphes, ce mot reçut dès-lors une acception défavorable , et peu à peu l’on dé- signa par livres apocryphes, non- seulement les livres des sybilles , et autres écrits sacrés, étrangers à la religion chrétienne , mais ou comprit encore, sous cette dénomination, les livres qui traitoient de la religion chrétienne, mais qui n’étoient pas avoués par l'Eglise. Aajourd’hui le mot apocryphe s’é- APOCENOSE., sn: du, grec: 2m Àpo 85 tend aux histoires, aux historiens dont l’autorité est suspecte , et mème aux nouvelles auxquelles on n’ajoute pas grande. foi. C’est dans ce sens qu’on dit : Une histoire apocryphe, urmauteur apacryphe,un livre apo- cryphe, une nouvelle apocryphe. APODACRYTIQUE , ady., du er. ares axçue ( apodakrud ) , pleurer après. ( éd.) C'est le nom d’un remède qui fait d’abord verser des larmes par son acrimouie , et qui Les arrète casuite, en resserrantleurs vaisseaux excréloires. APODES, s. m., de lé privat. gr. sans, et de #äc (pous), æids (podos), pied : sans pieds. (Hist.nat.) Les apodes forment le troisième ordre des poissons dans le système des animaux de M. Cu- vier. Comme les nageoires, dans les poissons , ont été comparées aux pieds dans les autres animaux , où nomme apodes, ceux qui n’ont pas de nageoires inférieures. £’anguille et l'espadon sont compris dans Por- dre des apodes. APODICTIQUE , adj., du gr. ao d'exTixos ( apodeiktikos), convain- cant, démonstratif, dont la racine primitive. est Sexrve ( deiknud ), ire voir, montrer. ( Didact.) Démonstratif, évident. APODIOXIS , s. f., mot srec dé- rivé d’arsdissw ( apodiôko ), re- pousser, rejeter. ( Diction) Figure de rhétorique, par laquelle on rejette un argument comme absurde. APOGÉE, s. m. , du grec &r> (apo), loin de, et de yzix (gaia), terre : loin de la terre. (Astron.) L'apogée est le point daus lequel une planète est le ‘plus éloignée de la terre. Les planètes, tant du premier que du second ordre, se mouyant dans des courbes ellip- tiques , il s’ensuit qu’elles ne sont pas toujours à égale distance de leur astre principal. Ainsi, les astres qui se meuvent autour de la térre comme la lune, et même celui autour du- quel la terre se meut, comme le so- leil, sont tantôt plus, tantôt moins éloignés de la terre. Les autres pla- nètes sont aussi, tantôt plus , tantôt moins éloignées de la terre. Lors- qu’elles sont dans la plus pette dis< 85 APO' tance de la terre, on dit qu'elles sont dans leur périgée ; c’est ce qui arrive aux planètes supérieures, Mars, Ju- piter, Saturne et Herschell, Vors- qu’elles sont en opposition avec le soleil ; et aux planètes inférieures , Vénus et Mercure, lorsqu'elles sont dans leur conjonction inférieure ; mais lorsqu'elles sont dans leur plus grand éloignement de la terre, on dit qu’elles sont dans leur apogée ; c’est ce qui arrive aux planètes su- périeures, lorsqu'elles sont en con- jonction avec le soleil, et aux pla- nètes inférieures , lorsqu'elles sont dans leur conjonction supérieure. APOGRAPHE, s. m., du grec Amcypagos ( apographos), composé d'a (apo), a où ab, de; et de ypaqu (graphô), écrire. (Diplomatique) Copie de quelque ivre ou écrit, faitd’après un orremal. Æpographe est opposé à autogra- he, comme copie à original. APOLOGIE, s. f. dü grec éme Jœ (apologia) , défense, dont la racine est 2tyu (/égô), dire, parler. ( Elocut.) Discours par écrit ou de vive voix, pour la justification , pour la défense de quelqu'un , de quelque action , de quelque vuvrage. I se dit aussi , par extension, de tout ce qui est propre à justifier quelqu'un : Sa conduite, depuis quelque tems , j'ait bien son apo- dogie. APOLOGUE, s. m., du grec &mc- Ao7ec (apo/ogos), discours en faveur, composé d’azs (apo), de, et de xc= vw (légô ), parler, raconter. ({ Littérat.) Fable morale et ins- tructive ; espèce de petit poëme, dans Jequel on fait patler les animaux, ei même les corps inauimés, pour instruire les hommes. Ce venre de poësie nous vient des Grecs : c’est Æsope qui en est l'inventeur. APOMECOMETRIE, s. f. , du grec æmo{ apo), loin, et de p£#Tzer (métron), mesure. (Géomet.) L'art ou la manière de mesurer la distance des objets éloi- gnés. 3 APONEVROSE, s. f. du grec &=) (apo), de, hors, loin, et de ei gw (neuron), nert. (nat.) La partie tendineuse d’un muscle, qui , an lien d’être ramassée en rond, comme dans les tendons A'P,0 ordinaires , est étendue en forme dé membrane. Les anciens donnoient le nom de tendon aux nerfs, ét comme les apo= névroses sont ordinairement des épa- nouissemens de tendons , c’est pour- quoi 1ls avoient donné ce nom à ces artes, APOPHTHEGME, s. m. du grec amugS eue (apophthegma), mot 6 pensée remarquable de quelque per- sonne illustre: /es apophthegnes des sept sages de la Grèce; les apo= phthegmnes de Scipion , de Caton, ete. APOPHYGE , s. m. du pr. æx:- guyes ( apophugis), fuite, du verbe aTrupEvyé, bopfedhs ); s'échapper , sortir : naissance, (Archit.) Adoucissement qui naît du bord de la ceinture, au bas du ft d’une colonne ou d’un pilastre, APOPHYSE , s.f. du grec &mo- quais ( apophusis ), excroissance. (Ænat.) Protubérance d’un os, ow cette espèce d’éminence qui ne fait qu'un seul et même tont avec l’os., et à laquelle les Grecs donnent le nom d’apophyse , parce qu’elle est comme née et produite immédiate- ment de l’os même ; ce qui la dis- tingue de léprphyse, qui n’est qu’use éminence contiguë à l’os. APOPLEXIE, s. f. du grec &æc- rite (apopléxia), étourdissement du corps el de l'esprit, dérivé de shiecu ( plésso ), blesser , frapper , rompre. ( Héd.) Si Von s’en rapporte à l’étymolosie du mot apoplexie , toute maladie qui privera de la vie un homme qui étoit où paroissoit être , quelques minutes auparavant, en parfaite santé, sera crue apo- plexie ; mais il y auroit plus de mé- thode à n’étendre ce mot qu'aux ma ladies subites qui proviennent d’une afection quelconque du cervean , qui prive le malade de tout mouve- menti volontaire , et de l’exercice des sens fant internes qu’externes. Aussi défBnit-on l’apoplexte une privation subite du mouvement et du senti- ment de tout le corps, accompagnée d’un ronflemeut et de difficulté de respirer, et dans laquelle le poulx a coutume de se soutenir, jusqu’à ce ue la mort approche. APOREN ou APORISME , s m. APO du grecwwopes (aporos ), qui signifie auelque chose de irés-dillicile ; et qua est formé de l’A privat. grec et de æapes ( poros ), passage. . ( Géom. ) Quelques anciens géo- mètres appellent ainsi un problème dificile à résoudre, mais dont il n’est pas certain que la solution soit impossible. Tel est le problème de la quadrature du cercle. Lorsque lon proposoit une ques- ton à quelque philosophe grec , sur- tout de la secte des académiciens , s'il n’en pouvoit pas donner la solu- tion , st réponse étoit : Je re le coneois pas, je ne SUIS PAS capable de L’éclaircir. APOSCEPSIE, s. f. du grec æ76 (apo)de, et de exrxrw(sképlo)tomber. ( Méd.) Passage rapide des hu- meurs d’une partie du corps dans unesautre: 1074 APOSIOPESE ;s. f. du grec &# { apo }; de, contre, et de ciorer siôpai ), se taire ; passer sous si- lence. (Elocut:) Figure de rhétorique par laquelle l’orateur interrompt le fil de son discours, et passe brusque- ment à d’autres choses. + APOSITIE , s. f. composé du grec &ms (apoi), de, et de aires ( sitos ), vivres. (Méd.) Dégoût des alimens, c’est la même chose qu'énorexie. APOSTASIE, s. f. du gr. &œore- cie (apostasia’), désertion : aban- donnementdu parti qu'on avoit suivi pour en prendre un autre ; ayant pour racine @eirum ( aphistémi) , se retirer, s'éloigner, s’en aller; avoir aversion , abandonner son parti, et qui est dérivé d’2zi ( apo)., etisrn- me, (zstémr) ètre debout, se tenir ferme. ( Relig.) Abandon publie d’une religion pour une autres àl se dit plus paruculièrement de Ja religion catholique romaine; et en partant d’un religieux, il s’entend de l’ac- tion de renoncer à ses vœux et à son habit. Il se dit aussi, par extension , de la désertion d’an parti, d’une factice our en suivre une autre. AP ME, ou APCSTUME , s. m. du grec &mñseue ( apostéma), abcès ; dont la racine est egiswu (aphistémi )', diviser , se retirer, parce que Pabcës divise les parties, APO 57 (Méd.) Suppuration qui se fait à l’occasion d’une inflammation, et Pamas du pus qui s’est engendré en conséquence dans quelque partie du corps. APOSTILLE, s. f. du lat. barbare apostilla , dérivé de ad-posita, pla- cée contre, dont on a fait ad posta , adpostilla, et apostille. (Lattérat.) On a appelé d’abord apostille de petites notes sur Pé- eriture sainte. Ensuite on a appliqué ce mot à des notes faites sur un ou- vrage quelconque , soit pour le criti- quer , soit pour éclaircir , soit pour se rappeler plus aisément ce qu’on à voulu y observer. Il signifie aujour- d'hui un écrit suceinet que des ar- bitres mettent à la marge d’un me- moire, d’un compte, ect. Une ad- dition mise au bas d’une lettre, à laquelle on donne aussi le nom de posé-scriptum. Enfin , une recom= mandation écrite en marge d’un mé- moire, d’une pétition, d’une adresse. (Pratique) L’apostille est encore une note où renvoi mis à la marge d'umacte , et qui doit être paraphée. APOSTROPHE , s. f. du gr. «mec rpson ( apôstrophé), diversion, dé- tour; composé de ærs (apo), de, ét, de speyo ( stréphô.), verto tourner , détourner ; faive diversion, (Diction ) L’apostrophe est une figure de rhétorique propre aux pas- sions. Par cette figure , l’orateur in- terrompt son discours, pour s’adres- ser directement. et nommément, soit aux dieux, soit aux hommes, aux vivans et aux morts, Où à quelques êtres , même aux choses inanimees , ou enfin, à des êtres métaphysiques qu'on est dans J’usage de personni- fer. De ce dernier genre est Le trait de Bossuet davs son oraison funébre de lai duchesse d'Orléans. Hélas 1 LOUS RC POUVOIRS. arréier un moment les yeux sur la gloire de la prin- cesse, sans que la mort ne Sy méle aussitôt pour tout offusquer de-son ombre. © mort ! éloigne-toi de notre pensée , et laisse-nous tromper. pour un moment la s1o- lence de notre douleur par Le sou-- Lerir ide otre joie. APOTHEME ,s.m. dun gr. (-apo) , ab, de, et de réf { 15- then), poser, amener. ( Géom,) Perpendicuiaire menes ar 88 APO du centre d’un polygone régulier sur un de ses côtés. APOTHEOSE, s. m. du gr. &m (apo), de, et de 8e: ( théos ), dieu, trauslation parmi les dieux. ( Hist.\anc. ) L’apothéose étoit une cérémonie par laquelle les an- cieus mettoient les ovands hommes au rang des dieux. La première que l'on connaisse est celle d’Osiris, sui- vie peu après de celle de Bélus, Toutes les divinités des Grecs, Sa tuvne, Jupiter, tous les autres princes de la familie des Titans , sont beau- coup plus modernes. Le premier qu'on mit au rang des dieux à Rome, après sa mort , fut Romulus: Le temple de Tullie , consacré par Cicéron à sa fille, pré- para la voie aux apothéoses. La di- vinité des empereurs fat une insti= tution d’Auguste ; Tibère acheva de l’établir et en fit une loi. Ces apo- théoses devinrent un sujet de rail- terie et diminuérent le respect des peuples pour les dieux : Sénèque fit une satire contre celle de Claude. Vespasien, tombant en défaillance, dit : Je pense que je deviens dieu, ou peu s’en faut. APOTHICSIRE, s. m. du grec ämaiSixn ( apothéke }, boite, heu à serrer quelque chose, boutique ; de Tin | Hthémi), mettre, mors (apotithém:) , mettre à part , resser- rer. ( Pharmacie ) Celui dont la pro- fession est de préparer les drogues pour Ja suérison des malades. APOTHRAUSE , s. f. du gr. &=0 (apo }, de, et de Oçavw (#hrau6), riser. : (Chir.) Sorte de fracture avec sé- paration de quelque esquille de l’os. APOTRE , s. m. du grec &moscaoç ( apostolos), envoyé , dont la ra- cine æmostarw ( apostelld ) , en- voyer. : (Relig.) Envoyé disciple de Jésus- Christ, qui a emission pour prècher son évanaile, et pour le porter à toutes les nations de la terre. Le mot apôtre que l’on a d'abord prononcé apostoile, ensuite apos- tole, puis apostle, et eutin apôtre , siguifioit, dans son origine, délégué, ou envoyé ; on le trouve dans Héro- dote en ce sens. Les apôtres, chez les Juifs, étoient des oMciers qu’ils APP envoyoient dans les provinces pour veiller à Pobservation de la Loi, pour lever l'argent qu'on donnoit, soit pour les réparatiqns du temple, soit pour payer le tribut aux empereurs. St.-Paul , suivant quelques auteurs, a été l’un de‘ces apôtres. Dans les premiers tems du chris- tianisme, on donnoit Le nom d’apô- tres aux simples envoyés des églises, soit pour prêcher la foi, soit pour porter les aumônes aux fidèles des autres églises, ù On a encore appelé apôtre celui qui a le premier planté Aa foi en quelque endroit. Dans ce sens, saint Denis de Corinthe est Papotre de læ France, et saint François Xavier l’apôtre des Indes. Les évèques ont reçu des fidèles le nom d’apütres. à 2 4 Les protestans appellent apôtres de jeunes ministres qui ont été reçus par provision, en attendant qu'ils soient appelés au service de quelque éolise. APOTOME,, s. m. du gr: æweréure ( apotemn6), retrancher, dérivé de reurs ( temno ), couper, et'd’ers (apo), de, hors. Mathém.) Différence de deux grandeurs qui sont incommensura- bles entre elles , excès de l’une sur Pautre. ( Musique) Reste dan ton ma- jeur, après qu’on en a Ôté un limma, qui est un intervalle moindre d’un comma que le semi-ton majeur ; par conséquent lapotome est d’un com ma plus grand que le semi-ton ma- eur. APPARAUX , s. m. du lat. ap- paratus. ( Marine ) Agrès et apparaux : ces deux mots réunis servent à dési- gner toute la garniture, les manœu- vres, cordages et parties d’un vais— seau. On s’en sert aussi pour signifier assemblage de gros cordages blancs, et de poulies à caliorne destinées à faire dans le portune manœuvre con- sidérable , comme de virer, ou abat- tre un vaisseau en arène ge tirer un bâtiment à terre. APPAREIL, s. m. du latin appa- ratus, apprèt, préparauf de tout ce qui a de la pompe, de la solennité, du spectacle. ARP (Physique) Appareil, en physi- que , est une collection de machines ou instrümens négessaires pour faire une suite d'expériences sur une ma= tière déterminée. Par exemple, la machiue pneumatique et toutes les pièces qui en dépendent, ou qui sont destinées à son usage , composent un appareil pour Pair. b sic Chimée ) Appareil, en chimie, s’entend de la réunion ide plusieurs vaisseaux de verre où de métal, même de terre ou de bois , destinés à la distillation des différentes subs- tances, ou propres à recueillir et mesurer les gaz. Les appareils varient sans cesse suivant les opérations auxquelles ils sont destinés. Appareil de #olf; appareil pour lacide nifrique ; appareil pour l'acide. muriatique oxigéné. (Chirurg.) Appareil en chirurgie; ce sont les plumaceaux, les bour- donnets , les compresses, les bandes, les linges , les onguens , les emplà- tres et autres choses nécessaires pour panser les tumeurs, les plaies, les ulcères, les fractures, les disloca- tons, etc. On appelle encore appa- reil, la réunion de tous les instru- mens nécessaires pour l’exrcice de J'art , ou pour quelque opération particulière qu'on est sur le point de faire. Les /zthotomistes ont leur grand'et petit appareil , le haut ap- pareil et le latéral, qui sont autant de manières différentes de faire Po- pération de la taille, pour tirer la pierre de [a vessie, + \ Anat.*) Appareil se dit de dtlides parties qui en accompa- gnent d’autres plus considérables et d’un caractère Kifférent L'appareil ligamenteux de La membrane cap- sulaire de l'articulation de l’as- tragale, avec le naviculaire. L’ap- areil ligamenteux des tendons léchusseurs des doigts du pied. ( Jardin. ) Appareil est un on- gnent où emplätre qu’on applique sur les plaies des arbres , et qu’on enveloppe d’un linge entretenu avec de l’osier et de la ficelle. (Archit.) Appareil se dit de l’ar- rangement de la coupe et de l’assor- timent des pierres ; d’où l’en appelle appareilleur ouvrier qui est chargé de cette partie, APP Sy (Marine) Appareil ; préparatif pour caréner où pour faire une forte manœuvre quelconque , comme ap pareil de carène, appareil de mätu- re, apparerl pour lancer un vaisseau. APPAREILLER, v. n. du latin ou de l'italien apparare. ( Marine ) C'est faire toutes les dispositions nécessaires pour sortir un vaisseau d’un port où d’une rade où il est motullé, et pour mettre à la voile, On dit d’un vaisseau qu'il a fait un bon appareillage, lorsque les manœuvres nécessaires ont été bien exécutées. APPARENCE, s. f. du latin ap- pareo. ( Perspéctive ) Représentation où projection d’une figure, d’un corps où d’un objet quelconque , sur le plan du tableau. On se sert du terme d'apparence directe, pour marquer la vue d’un objet par des moyens directs , c’est- à-dire , par des rayons qui viennent de l’objet, sans avoir été ni réflé- chis, ni rompus. APPARENT , adj. du latin ap- pareo. (Perspective) Le lieu apparent d'un objet; c’est'celui où on le voit. Comme la distance apparente d'u objet est souvent fort différente de: sa distance réelle , le lieu appa- rent est souvent fort différent du lieu vrai. Il en est de même de la grandeur apparente, qui se dé- termine par la grandeur des angles optiques , sous lesqnels l’objet est aperçu ; comme le lieu apparent suitle degré de réflexion ou de ré- fraction qu'ont souffert les rayons de lumière qui apportent à l’œil l’image de l’objet. (4stron. ) La hauteur apparente d’un astre ; c’est celle qu’on observe, et qui est affectée par la réfractiôn et la parallaxe. Il y a conjontion apparente de deux planètes, lorsque leurs longi- tudes apparentes , vues de la sur- face de la terre | sont les mêmes. Horizon apparent ou sensible ; c’est le grand cercle qui termine notre vue, ou celui qui est formé par la rencontre apparente du ciel et de la terre. Diamitre apparent du soleil où de La lune ; c’est la quantité.de l'an- [ou A: POP gle soûs lequel un observateur, placé sur la surface de la terre, aperçoit ce diamètre : on le distingne du dia- mètre réel, quise compte en lienes où en toises, Les diamètres apparens des corps célestes ne sont pas tonjours les mê- mes. Le diamètre apparent du soleil n’est jamais plus petitque 51! 31, an commencement de juillet, et ja mais plus grand que quand ileest dans son périgée au commericement de janvier ‘il est alors de 32! 36’. Distance apparente; c'est celle que l’on observe en degrés ; ete., avant qu'on l'ait dégagée de la ré- fraction qui la fait paroitre trop pe- tite, et de la parallaxe qui change aussi ces distances. APPARTEMENT , s. m. da latin partimentum , âu verbe partior, diviser, partager. ( Architect.) Pièces nécessaires pour rendre un logement complet et commode. APPAT , s. m. du latin pasfus, pâture. Æppäts’est dit autrelois pour signifier Ja pâtée qu'on donne à la volaille pour Pengraisser. ( Chasse et Péche) Terme géné- rique sous lequel on comprend tous les moyens dont on se sert pour at- ürer et prendrelles animaux. Lesappétsvarientswvant la con- noissance que l’on à des habitudes , ét surtout des! appétits propres à chaque espèce. APPEL, da latin appello. (Prat.) Recours à un'autretribunal. ( Escrime ) Attaque qui se fait d’un simple battement du pied droit dans la même place. APPENDICE ; e. f. dulat: appen- dix. (Littérat.) Supplément qui se joint à la fin d’un ouvrage avec Le- quel il a du rapport. ( Anat. ) Une partie détachée , en quelque sorte, d’ane autre partie, à laquelle cependant elle est adhé- rente ou continue. Il ÿ a des appen- dices membranenses de différentes figures, dans la plupart des parties intérieures du corps. L'oreillette gan- che du cœur a une pêtite appendice, comme découpée dañs une grande portion de sa circonférence. L’ap- pendice vermiculaire où vermi- orne est un petit inteslin ertrème- AVE ment grêle, qui se trouve sur le côté du fond du cæcum. ( Botan. ) Appendice se dit aussi d’uve ‘espèce de prolongement qui âecompagne Ja pétiole , presque Jusqu'à son insertion sur la tige où sur les rameaux. De-là ôn a appelé plaute appendiculée, celle qui est garnie d’une ou de ‘plusieurs appeén— dices. APPENTIS , s: m. du lat. appen- dix , augmentation, accéssoire. ( Arelutect. )Toitappliqué contre un mur, et qui n’a de penté que d’un côté. ) dut APPLICATION , s. f. dn laün applicatio, dérivé de applico, formé de ad ei de plico , s’incliner, s’at- tacher , se plier à, ou vers quelque chose. | ( Diction) T’application est un nouvel emploi d’un. passage , soit de prose, soit de poésie. Plus le nouveau sens où le nouveau rapport que l’application donne au passage ; est éloigné dé son sens primitif, plus lapplicanon est ingénieuse, lors- qu’elle est juste. Madame Dudéfänt entendant raconter que Saint-Denis , après qu'on lui éût coupé la tête, la porta dans ses mains à déux lieues de distance : Je x'ai pas de peine à le croire , dit-elle, zl n'y à que lè premier pas qui coute. ( Bathémat.)On défnit le mon- vement ,. l'application successive d'un corps aux différentes parties de, l’espace. »T ( Géom. ) C’est par l'application ou superposition que l’on démontre plusieurs proposiuons fondamentales de la géométrie élémentaire. , L'application d’une science à ane: ‘autre ; est l'usage qu’on fait desprin- cipeset des vérités qui appartiennent à Vune, pour perfectionner et ang menter l’autre. C’est ainsi qu’on dit : l'application de l’alotbre ou de l'analyse à la géométrie, et récipro- quement; car quoique l’une soit plus: ordinaire que l’autre, il est cepen- dant des cas où l’on applique la géo métrie à l’algébre, ‘en représentant par des lignes les grandeurs numé- riques que des lettres expriment ;'ce qui est quelquefois nécessaire pour résoudre certains problèmes avec plas de facilité. APP L'application de la géométrie et de l’algèbre à la mécanique. L'application de Ja mécanique à Ja géométrie. L'application de la géométrie et de l'analyse à la géopraphie. L'application de la géométrie et de l'analyse à la physique. L'application de la méthode géo- métrique à la métaphysique. L'application de la métaphy- sique à la géométrie. -* L'application du pendule aux horloges. L'application de la cycloïde aux pendn:es. APPLIQUEE, s. f. du lat. appli- co , formé de ad et de plico. ({ Géom.) Ligne droite terminée par une courbe dont elle coupe le diamètre : on, en général , une ligne droite qui se termine par une de ses extrémités à une courbe , et par Vautre extrémité se termine encôre à la courbe même , ou à une ligne droite tracée sur le plan de cette courbe. Le terme appliquée est Sÿ- nonyme à ordonnée. APPOINT , s. m. corruption, du latin ad punctum ; salaire , récom- pense pour services rendus. ( Banque et Commerce ) Somme qui fait la solde totale d’un compte. Ce mot signifie aussi ce que l’on donne de petite monnoie, pour faire la to- talité d’une somme, dont la plus forte partie a été payée en grosses espèces ou en billets. APPORT, s. m. du lat. apporto, pour ad porto, porter vers. ( Commerce) Lieu publie ; espèce de marché où s’assembient les mar- chands de denrées. 1” Apport - Pa- ris , que le peuple de Paris appelle par corruption Porte de Paris. ( Fratique ) Apport se dit aussi des sommes ou valeurs que Îles éporx süpulent qu'ils mettent en communauté. APPOSITION , s. f. du lat. ap- positio, formé de ad et de pono, iettre sur. { Physique ) Ce mot se dit des corps qui prennent leur accroisse- ment par la jonction des parties voi- sines. La plupart des minéraux se font par apposition des partiq qui se jsiguent et s’attachent ensemble, AFF (3 { Rhét.) Figure par laquelle on joint deux substantifs , sans parti cüle conjonctive. Par exemple ,dans ces vers de Boileau : Sur un lièvre flanqué de six pou- lets étiques ; S’élèvent trois lapins, animaux domestiques. _ Ces mots animaux domestiques sont une apposition. APPRÉCIABLE, adj. du latin apprecio , estimer, évaluer, formé de ad et de pretio, mettre le prix à quelque chose. { ( Musique) Les sons apprécia- bles sont ceux dont on peut trouver ou sentir l'unisson , -et calculer les intervalles. M. Euler donne un es= pace de huit octaves , depuis le som le plus aigu jusqu'au son le plus grave ; appreciables à notre oreille ; mais, ces sons extrêmes n'étant guère agréables, on ne passe pas communément dans. la pratique les bornes de cinq octaves, telles que les doune Je clavier à ravallements H ÿ a aussi un degré de force au- delà duquel le son ne, peut plus s’apprécrer ; les sons d'une voix qui crie, cessent d’être apprécia- bles ; c’est pourquoi ceux qui chan- tent fort sont sujets à chanter fanx. A l'égard du’bruit , il ne s’appré- eie jamais, et c'est ce qui fait sa différence d’avec le son. APPRÉCIATEUR , s. m. du latin apprecio , formé de ad et de pretio, mettre le prix à qnelque.chose. ( Pratique } Celui qui met le prix lésiume aux choses , aux mar- chandises : il est souvent ordonné en justice que telles marchandises seront estimées et mises à prix par des experts et appréciateurs. ( Commerce ) Appréciateur se dit, en termes de douane, d'un ou plusienrs préposés chargés de faire les estimations où plutôt les évaluations et appréciations de marchandises, pour en régler les droits d’entrée ou de sortie, ad valorem. APPRENDRE, v. a. composé du verbe prendre , et de la préposition ab, de, dont la consonne s'est chancée en celle qui la suit, sui- 92 APP vant Ja régle des composés : prendre de , auprés de. ( Diction)Ona appliqué ce terme aux sciences et aux arts, tant li- béraux que mécaniques. J'ai ap- pris les mathématiques de , ou auprès de M. un tel. L'usage a consacré ce verbe non-seulement à la signiñication de puiser, recevoir des connoissances qu’on n’avoit pas , mais encore à celle de commu- niquer aux autres ces mêmes con- noissances, M...: m’apprend la lan- gue française’, pour dire, m’ensei- gné la länque française. APPRET ;'s. m. d’apprêéter, dé- rivé de l'italien apprèsture : pré- paratif, préparation, manière d’ap- prétér: na ( Littérat.) A pprêét se dit au figuré du style, de l'esprit , des manières, pour désigner un peu d’affectation: Un esprit plein d’apprét ; 1y a trop d’apprét dans son style ; l'ap- prêt de sès manières fatigue. ( Peinture’) Apprétest la couc de couleur dofit on enduit la toile, ] le bois , le plâtre , le cuivre , sur: lesquels on° entreprend quelque ou- vrave de peinture. Les peintres dé- terminent la couleur de Papprét re- Jativement à leur manière d'opérer. Ceux qui peignent facilement , et, pour ‘ainsi dire , au premier coup, préfèrent des appréts clairs , parce que les teintes destinées aux masses de lumière , et auxquelles ils’ con- servent unesorte de transparence, en les-employant légèrement sur un fond elair , se conservent plus brillantes. Les appréts bruns sont plus fa- vorables pour les ombres; mais ils ont l'inconvénient de les faire pous- ser, c’est-à-dire , de les rendre par leur influence , plus sombres qu’elles ne devroient être, et mème quel- quefois noires en vieillissant. I/ar- tiste a donc, en général , un intérêt bien grand : premièrement à veiller à la nature de l’appréf qu'em- ploie le marchand dont.il achète la toile , etc.; et secondement au choix de la teinte de cet apprèt, relativement à sa manière d'opérer. ( Technol. ) Apprét- se dit de Ja manière dont on apprète les cuirs, les étoffes, les toiles , Les chapeaux, les viaudes, etc, 1e APP APPROCHER , v. nu. du latin bar bare appropiare , formé de ad, ex de proximus ,ivoisin de. ( Marine ) Approcher; c’est ran< ger le cap. du vaisseau plus près da vent , c’est-à-dire , gouverner de facon que l’avaut. du vaisseau tourne plus du côté d'où vient le vent: c’est la même chose que venir au lof. , ( Monnoies ) Approcher ; c’est ôter le poids fort du flan en, le limant!, afin, de le mettre au poids de l’ordonnance. A! (Sculpture) On dit approcher à la pointe, à la double pointe, au ciseau , pour.exprimer les dif- férentes manières, de travailler la, pierre ou le marbre en fuisant quel- que figure. 6 APPROCHES , s.f. du latin bar- bare appropiare., ( Mécan..).La courbe aux ap-, proches. égales , demandée aux géomètres, par M. Leibnitz , est fameuse par la difculté qu'ils eu- reat à en trouver l’équation. Voici - la question : € Trouver une courbe le long de laquelle un corps des- cendant par Paction seule de’sa pe- santeur, approche également de l'horizon en tems égaux. », MM: Bernouilli , Varionon , Maupertuis , et-d’autres, en ont trouvé la so— lution. ( rt milit. ) Approches ; c’est le nom oéuéral sous lequel on com- prend tous les travaux que’ les'trou- pes qui assiécent une place font pour en approcher ; tels que les tranchées, les batteries , les sappes ;;r les logemens sur les glacis , les galeries pour le passage des fossés, les épaulemens , ete. { Optique) On appelle lunettes d'approche, un long tuyau, qui, au moyen des verres qui y sont lacés grossit et approche Les objets. ( Jardin.) Approche est une sorte de greffe qui se fait par Funion de deux branches de fruits diffé- rens. APPROPRIATION , s. f. du latin barbare appropriare ; formé de ad et de proprio ou proprior: action de rendre quelque chose à soi ou à quelqu'un, de s'approprier uue chose. ( Chimie) L'état où sont mis deux APP corps qui ne peuvent s’unir ensemble que par le concours d’un troisième corps qui dispose les deux premiers à s’unir. (.Physiol. ) L'action de chaleur naturelle ou-de la flamme vitale, en vertu de laquelle les humeurs et les esprits s'unissent et se joi- enent tellement avec les parües , qu'ils en sout inséparables ; Sans quevcelles-ci perdent la faculté de remphir leurs fonctions. (1#d.) On donne quelquefois aux remèdes l’épithète d’appropriés, lors- qu'ils sont destinés particulièrement à telles parties du corps, dans telles et telles circonstances déterminées. APPROVISIONNEMENT , s. m. du latin providere , uni à la pré- position ad : l’action de pourvoir à. ( Art nulit.) Toutes les muni- tions de guerre et de bouche, et les provisions nécessaires dans une place assiéoée. APPROXIMATION , s. f. du latin appropinquo , approcher , formé de ad et de: proximus , ad proximum tre, approcher. ( Alg. ) Opération par laquelle on trouve d’une manière approchée la valeur d’une quantité qu’on ne peut pas trouver rigoureusement. Cette opération est d'usage pour les racines des nombres qui ne sont pas des puissances parfaites, pour trouver la valeur approchée de l’in- connue dans une équation qu’on pe peut pas résondre exactement. ( Méd. ) Approximation se dit, en médecine , d’une méthode sin- gulière de guérir une maladie , en la transplantant , à la faveur du contact immédiat, dans'un animal ou dans quelque substance végétale, APPUI, s: m. du latintad et de podium , dont on a fait adpodiare, qui a produit appuyer. Podium est dérivé du grec zsdsr ( podion), diminuuif de 2, æofes ( pous , po- dos), pied, donton a étendu la sioni- fication à tout ce qui peut rem- placer le pied , comme bâton, ac- coudoir , etc. (Architect. ) L’appui est un petit mur élevé entre les piédroits d’une croisée. La tablette qui le couronne s’appelle aussi appui ou accoudoir. Les Romains appeloient podium , cppuui, une petite muraille qui ré- APP 95 gnoit autour d’un comble qui en- vironnoit le toit ou Ja plate-forme , et qui servoit de soutien à ceux qui vouloient regarder dehors. ( Statique ) Point d'appui; c’est, en parlant d’un levier , le point fixe autour duquel le poids et la puis- sance sont en équilibre. Le porné d'appui d’un levier , lorsque la puissance et les poids ont des direc- tions paralleles, est toujours chargé d’une quantité égale à la somme de Ja puissance et du poids. Ainsi, dans une balance ordinaire à bras évaux, Ja charge du point d'appui est égale à la somme des poids qui sont dans la balance , c’est-à-dire, au double d’un de ces poids. On voit par la même raison que l’appui est moins chargé daus la balance appelée ro- maine où peson ,car avec .celle-ct on peut peser le poids de six livres avec un poids d’une livre, et la charge de l'appui n’est alors que de sept livres. Foy. PESON , RO- MAINE,. ‘ (Equit.) Appui, en terme de manése, est le sentiment réciproque entre la main du cavalier et la bou- che du cheval , par le moyen de la bride ; ou bien, c’est le sentiment de l’action de la bride, dans la main’ du cavalier. (Peinture) Appui-main ; c’est une espèce de canne ou de bagnette dont les peintres se servent pour appuyer la main qui tient le pin- ceau. APPULSE, s. f. du lat. appulsus, d’appello , formé de ad et de pello, voco, appeler vers soi. (Astron.) Appulse se dit de la proximité de la lune à une étoile, soit qu'il y ait éclipse, soit que le bord de la lune passe seulement à quelques minutes de l'étoile , de ma- nière à être observée dans le même champ de la lunette; on observe les appulses avec soin pour déterminer les lieux de la lune , les erreurs des tables , et les longitudes des lieux. APPUYER, v. «. du lat. adpo- diare. V. APPUI. (Archat.) On dit appuyer une maison, pour la bâtir contre une autre maison, ou contre un coteau. (Escrime ) Appuyer une botte, pour appesanur le fleuret sur le gi APR corps de sonadversaire ; après l’a- voir touché. ( Equit.) Appuyer l'éperon à un cheval, pour appliquer lortement l’éperon. Appuyer des deux, pour appliquer les deux éperons en mème items. ( Vénerie) Appuyer les chiens ; c’est animer les chiens de la trompe et de la voix, en dirigeant leurs opé- 1ations. ( Marine ) Appuyer la chasse ; c’est poursuivre avec beaucoup d’ar- deur et d'attention un vaisseau que l’on chasse. APRE , adj. du latin asper, rude, raboteux, et désagréable au toucher; rude, piquant et désagréable au gout. ( WHéd,) Les médecins disent que la peau est äpre, lorsqu'elle res-— semble à celle de Poie , et qu'il s’y fait des frissonnemens, ( Anat. ) La ligne pre du fémar est une ligne saillante et inégale , si- tuée environ vers le tiers supérieur du corps du fémur , et donne attache à des muscles voisins. (Physique) L’apreté des corps est une chose relative : les corps qui nous paroissent avoir La surface la plus unie, étant vus au micros- cope , ne sont plus qu’un üssu de rusosités et d’inégalités. D’après ce que M. Boyle rapporte de Vermosen, aveugle, très-fameux par la déli- catesse et la finesse de son toucher, il paroitroit que chaque couleur à son degré ou son espèce particulière d’apreté. Le noir paroit être la plus rude, de même qu'il est la plus obs- cure des couleurs ; mais la plus rude m'est pas toujours celle qui est la inoins éclatante : le jaune est plus rude que le bleu , et Le vert, qui est la couleur moyenne, est plus rude que l’une et l’autre. ( Botan.) Une plante épre est celle dont la surface a sous le tact une aspérité qui, insensible en quel- que sorte à la vue, est due à de très- petits poils courts, roides , et ordi- pairement inclinés et recourbés, (Jardin. ) Apre se dit des fruits quand leur saveur est rude et âcre, faute de maturité, ou parce que Parbre est encore jeune. ( Chaufournier ) On dit, de la APY chanx , qu’elle est épre, quandelle a été faite pendant l'hiver. APRES , D’APRES , prép. de Pi- talien appressa. ( Gramn. ) Préposition de tems , d'ordre, et de lieu , qui s'emploie en parlant , soit des personnes , soit des choses , et qui sert à marquer celles qui suivent les autres. ( Peinture) On dit travailler, des- siner , peindre, modeler, d’après la nature , d’après l'antique , d’a- près Raphaël, etc. Cette manière de s’exprimer, com- sacrée aux arts, est imitée de l'italien, qui nous a fourni un trés-orand nombre de termes et de tours re- latifs à la peinture. APSIDES , s. m. ‘du grec &-4ie ( apsis ), courbure , ou tortue. (Astron.) On appelle ainsi les deux sommets d’une orbite ellip- tique. L’apsidesupérieure , la grande apside , s'appelle apogée , quand il s’agit du soleil et de la lune ; aphélie quaud on parle des planètes prin- cipales, et quelquelois apojore, quand il s’agit des satellites de Ju- piter. La petite apside est le pé- rigée ou le périhélie. La droite qui passe par le centre de l’orbite de la planète, et quijoint ces deuxpoints , s'appelle la ligne des apsides de ia planète. APTÈRES , s. m. de l’& privat. gr. et de miss (pteron) , aile : saus aile. ( Hist. nat.) Les aptères sont des insectes qui n'ont point d'ailes; ils forment le huitième ordre de la classe des insectes. APUREMENT , s. m. de l'italien apurare. Commerce et Finances)Reddition finale d’un compte, par laquelle toutes les souffrances d’un compie sont levées, et le comptable est re- connu quitte. On dit appurer un compte , pour dire, lefaire elorre , en payer le re- liquat, et s’en faire donner quittance et décharge finales. APYRE, adj. de l’& privat. grec, et de aùe( ur), feu: sans feu. ( Chimie } Ce mot se dit des corps qui résistent au feu, et qui n’eu éprouvent aucune altération, Le cris tal de roche est apyre, ARA k APYREXTE, s.f. de lé priv.gr., et de +wps oc ( purétos) , fièvre. ( Még. ) L'intervalle de tems qui se passe entre deux accès d’une fièvre intermittente ; ou même , c’est la cessation et l’extinction parfaite de la fièvre. AQUATILE, adj. du lat. aqua. ( Botan. ) Plante aguatile ; c’est une plante entièrement submergée ou flottante à la surface de l’eau. AQUATIQUE, adj. du lat. aqua, marécageux, plein d’eau, ( Hist. nat.) Ce qui croît , ce qui se nourrit dans l’eau ; ainsi l’on dit: Terres aquatiques , lieux aquati- ques , plantes aquatiques, ani- maux aquatiques, AQUEDUC, s. m. du lat. 'aquæ ductus. ( Architect.) Construétion de plu- sieurs arches qui servent à soutenir un canal élevé sur un terrein creux et inégal , pour conserver le niveau de l’eau, et la conduire d’un lieu à un autre. I] y a aussi des aqueducs souterrains, ( Anat. ) Les anatomistes ont ainsi nommé certains conduits aux- quels ils ont trouvé de la ressem- blance avec les aqueducs ; et par- culièrement un conduit osseux , long, étroit, et creusé dans l'os des tempes. Ce canal donne passage à la portion dure du nerf auditif. On le connoit sous le nom d’aqgueduc de Fallope, parce que c’est cet anato- miste qui lui a donné ce nom ; non pas par rapport à sa fonction , mais par rapport à sa ressemblance avec une espèce d’aqueduc de son pays. AQUEUX , adj. du lat. aguosus, d’aqua, qui est de la nature de l'eau, (-Anat.)Ondit : Le lait consiste en parties aqueuses Où Sséreuses ; des conduits ou des canaux aqueux; une humeur aqueuse. ( Jardin. ) Ou dit d’an frait qu'il est aqueux, lorsqu'il ne sent que l’eau , où qu'il en a beaucoup. ARABESQUES , adj. en lat. ara- bica ornamenta. ( Archit. ) Rivceaux d’où sor- tent des feuillages de caprice. On les nomme arabesques où moresques , parce que lon a cru , jusqu'à ces derniers tems, que les Arabes et ARA 95 les Maures avoient été les premiers qui les avoient mis en usage, ( Peinture) Les arabesques sont des ornemens composés de plantes , d’arbustes , de branches légères , et de fleurs dont l'artiste forme des ta- bleaux et décore des compartimens , des frises ou des panneaux. ARACK , ou RACK , s. m. Mot indien, qui signifie en général toute espèce de liqueur spiritueuse, ( Distillat. ) On a donné ce nom à plusieurs liqueurs spirituenses , mais ‘particulièrement à l’eau-de- vie urée du riz. Les Hollandais ap- peleut de ce nom l’eau-de-vie de riz, dans laquelle ils ont fait infuser des fruits de badiane, L’arack des Anglais est le produit de la distil- lation d’unsue végétal ,appelétoddi, tiré par incision du cacauyer. ARACHNIDES, s. £. du grec àpa- x» (arachné ), araignée, ( Hist. nat.) C'est le nom scien- tique donné par les naturalistes aux araignées, Les arachnides for- ment le troisième ordre des crusta- cés du système de M. Cuvier. ARACHNOIDES , en latin arack- noïdeus , formé du grec épars ( arachné), araignée, et de #idoc ( eidos ), forme, figure, ressem- blance : qui ressemble à la toile d’a- raisnée. (Anat.) La lame interne à la pie- mère, et aussi la tunique de l’hu- meur crystalline de l'œil. ARAICNEÉE, s. f. du grec épèyra ( arachné ). ( Art milit.) Une araignée est une galerie, un rameau, un retour, un conduit de mine avec chemin sous terre, qui sort d’un puits, et qui, par une ouverture de trois à quatre pieds de largeur, s’avance sous le terrain des ouvrages où l’on veut conduire des mines et des con- tre-mines, ( Vénerie ) Araignée, désigne une espèce de filet que l’on tend le long des bois et des haies, pour prendre les oiseaux de proie avec le duc. ARATOIRES , adi. dulat. arator, laboureur , peut-être du grec &psrus ( arotés). ( Agric.) Instrumens aratoires ; ce sont tous les instrumens qui ser- veut à l’agriculture. 96 ARB ARBITRAGE, s. m. du latin arbitratiumn. ( Pratique ) C’est la’ juridiction que des particuliers exercent sur les différends des parties en contesta- tion, en vertu du pouvoir qui leur est donné. (Commerce et Banque) Opéra- tion de calcul fondée sur la connois- sance de la valeur des fonds et du prix des marchandises, et du cours du change dans diverses places , à l’aide de laquelle un marchand où banquier fait passer des fonds , fait des achats où des remises, dans celle de ces places où il trouve plus de bénéfice. * ARBITRE, s.m. du lat. arbiter. ( Pratique ) Celui qui a un pou- voir des parties pour juger leurs dif- férends. Le pouvoir des arbitres est borné à la question marquée dans le compromis. ( Commerce) Il est assez généra- lement reçu que les actes de société contiennent la clause de se soumet- tre à des arbitres, pour les contes- tations qui peuvent survenir entre les associés ; et si cette clause étoit omise, un des associés en peut nom mer, ce que les autres sont également obligés de faire ; autrement les ar- Litres sont nommés par le juge, pour ceux qui font refus d’en nom- mer. Dans les contrats ou polices d’as- surances , 11 doit y avoir pareille ment une clause par laquelle les parties se soumettent aux arbitres , en cas de contestation. Les sentences arbitrales rendues entre associés, pour négoce , mar- chandises , ou banque ; doivent être homologuées au wibunal de com- merce. ARBORER , v. a. Mot nouveau dérivé d'arbre , arbor: planter, donner l’apparence d’un arbre. ( Marine ) Arborer un mât, dans les galères ou autres bâtimens dont les mâts se conchent en arrière, comme dans la Méditerranée, signi- fie le relever etle dresser; de-là ar- borer s’est étendu aux pavillons, aux flammes , et aux autres marques de commandement; et l’on a dit ar borer uu pavillon, pour le hisser et le déployer au vent, afin qu'il soit vu de loin, ARB : »” ARBORISATION , s. f. du latin | arbor, et d’ago , faire, dé 4 ÿ ] ( Minéral.) Dessins naturels Na tant des arbres ou des buissons , qu'on observe dans différentes pier-= res , sur-lout dans Îles agathes , et dans une variété de pierres de Flo- rence. Les arborisations diffèrent des DENDRITES (foy. ce mot), en ce que celles-ci ñe sont que superfi- cielles ; au lien que les autres pé- nètrent dans l’intérieax de la pierre, de manière qu’on peut scier et polir la pierre sans les faire disparoitre: Elles présentent seulement des for- mes plus ou moins différentes. ARBRE , s. m. du lat. arbor. (Botan. ) Les arbres sont des p'antes d’une consistance ligneuse , plus ou moins solide ; ils portent des bourgeons , s’élèvent à une grande hauteur, et vivent long-tems ; quel- ques-uns même plusieurs siècles. ( Agricult. et Jardin. ) Les agriculteurs distinguent les arbres sauvages qui viennent naturellement dans les bois, des arbres cultivés qui servent à former des avenues. Les jardiniers établissent une di- vision entre Les arbres fruitiers en plein vent, auxquels ils Jaissent toutes leurs branches , et les arbres fruitiers nains à l’élévation desquels ils s’opposent par différens procédés qui leurs sont connus; entre les ar- bres fruitiers qui portent des fruits à noyaux, etceux dontles fruits n’ont que des pepins. Arbre à basse tige, ou naïn; c’est celui dont on réduit la tige par la taille, à six où huit pouces de haut, et dont la greffe est près de terre : on ne Ja laisse point monter, mais seulement s’étendre, soit sur la tige, soit sur les côtes. Arbre de demi tige, celui qui a une tige plus haute que le précédent, ordinairement réduite à trois ow quatre pieds, tant en plein vent qu'en espalier. L'arbre à pain, ainsi nommé, parce que son fruit, d’un goût ex- cellent, peut suppléer le pain : ïl croit daus les Indes , et particuliè- rement dans les Îles de la mer paci- fique ou du sud. (Physiologie) 5 A BB {Physiologie) Arbre de vie du cérvélet ; substance blanche que lon observe dans le. cérvéiet, et quire- présente de chaqué côté une espèce d'arbre, lorsqu'il a été ouvert dans sa lonsueur. (Chimie) Arbre de Diane; cest uh mélange d'argent , de mercure et d'acide nitrique, qui sé sont cristal- lisés ensemble ,'sous la forme d’un petit arbre. On donne encore à cette cristallisation le nomtd'arbre philo- sophique ; les chimistes modernes la désignent par amalgame d'ar- gentreristallisé. j Arbre deSaturne;on appelle ainsi le résultat: d’une expérience fort añalosue, à lParbre de Diane, C’est uue espèce devégétation qui consiste en un-alliage de zinc et de plomb. {Warine) Arbre; cemot est d’u- sage dans les bitimens à voiles ia- tines de la Méditerranée, pour signi- fier un mât : aiasi l'arbre de mestre est.le, grand mit, et l'arbre de trin- quel signiñe le mat demisaine. C’est du inot Zrbre, pris dans ce sens, w’est dérivé le mot arborer. (Technologie) Arbre , dans di- véis arts , sigaufie toujours l’une des principales pièces d’une ffécanique quelconque ; elle est de fer où de bois, tautôt mobile, tantôt immo- - bile. Ainsi on appelle arbre, le Lu seau ou l'axe sur lequel une machine TORRENT ee L * (Pratique) On appelle arbre gé- nédlomique , une Houre tracée en forme d'arbre, d’où l'on voit sor- tr, comine d’an tronc, les diverses branches de cousanguinité, de pa- renté. L : : ARBRISSEAU , s m., du latin arbuscula. Se * (Botan.)les arbrisseaux ou fruc- tces ne différent des arbres que par leur élévation. Ils sont composés de même, porteut des bourscons comme eux; Maisiis prodnisent pins souvent | qu'eux des tiges de ja même racine : tels Sont les bisetiers, Les lauriers, les sureaux:1 1 ARBUSTE /s. m., du latin ar- bustum , qui signifie jardin plauté d'arbres fruitiers.” (Botan. ot Jardin.) Les arbustes on: suffutrices diffèrent des arbres et des crbrisseaux., non-senlement par leur élévation, mais encore par Ton. I. , tot: A RC 97 leur défaut de bourseons;.ce ne sont, pour ainsi dire, que des herbes dont les tiges ligneuses persistent pendant plusieurs hivers, comme /e rosier, le romarin, Le houx , Le chèvre: feuille , ete. | ARC, s. m. du latin arcus. (Géorn.)Portion queiconque d’ane ligne courbe , d’un cercle, d’une ellipse, ou de toute autre espèce de courbe. Arc du cercle ; c’est une portion de la circonférence, Tout cercle est supposé divisé en‘ 350 degrés, et ua arc est plus ou moius grand, selon qu'il coutient un plas grand ou un plus petit noinbre de ces degrés. Arcs concentriques , ceux qui ont un centre commun, \ ‘AFS égaux, Ceux qui contiennent le même-nombre de deorés d’un mème cercle ou de cercles égaux. Arcs szmblables, ceux qui con « tiennent Te mème nombre de desrés de cercles inégaux. (Astron.) Arc semi-diurne; c’est Parc du parailèie diurne. d’un aste qui est compris entre le méridien et l'horizon ; 1l règle le tems qui s’é- coûle depuis leléver jusqu’au passage du méridien, et depuis ce passage jusqu aû coucher. Arc d’émersion où arc de vision; c’est la quantité dont il faut que le soleil soit abaissé verticalement an— dessous de l’horizon, pour qu'un au tre astre soit visible à la vue sim ple ; on éstime ordinairement l’ure démersion de 18 degrés pour, les plus petités étoiles, de 14 degrés pour les étoiles de troisième gran- déur, et dé 11 à 12 degrés pour les étoiles de première grandeur, comme. pour #lars et Salurne ; de 10 degrés pour #ercure et Jupiter; et dé 5 de: grés pour //é7us : mais ce dernier varie beatcoup ; il arrive même quel- quefois que l’on voit Vénus en plein jour, le soleil étant très-élevé sur Pborizon, (Æ$trol.) Arc de position; c’est Parc de Péquateur comuptis entre le méridien et le cercle horaire , où cercle”de déclinaison qui passe par le pôie et par l’astre dont on s’oc- cupe. C’est {a mème chose que ce que les astronomes appellent aujour- d’hur angle horaire. (Physique | Arc conducteur; G e’est, en terme d'électricité, un gros fil de métal long d’environ 5 déci- mètres (:18 où 20 pouces), courbé eu arc, et ayant les deux extrémités tournées en volute , où terminées par des boules. Cet arc conducteur sert à établir la communication entre la surface extérieure de la bouteille de Leide,ou de la batterie électrique, et le premier conducteur, ou entre la surface supérieure du carreau de verre doré et la chaîne par laquelle sa surface inférieure communique au premier conducteur , lorsqu'on veut exciter l’étincelle qu’on nomme foudreyante. Arc-en-ciel, ou Jris ; bande semi- circulaire , ornée des sept couleurs primitives, et placée dansles nuées. L'on aperçoit l’arc-en-ciel , lors- qu'ayant le dos tourné au soleil, on regarde une nuée qui fond en pluie, et qui est éclairée par cet astre moins élevé que de 42 degrés au-dessus de l'horizon. L’arc-en-ciel ne paroît jamais que dans les endroits où il pleut, et où le soleil luit en même tems. On peut le former par art, en tournant le dos au soleil, et en faisant jaillir de l’eau , qui , poussée en l’airet dispersée'en gouttes, vienne tomber en pluie; car le soleil donnant sur ces gouttes , fait voir un arc-en- ciel à tout spectateur qui se trouve -dans une juste position à l’égard de cette pluie ‘et du soleil, surtout si l’on met un corps noir derrière les gouttes d’eau. Arc-en-ciel lunaire ; e’est un phé- nomène assez semblable à larc-en- ciel solaire , mais qu’on aperçoit ra- rement à cause de la foiblesse des rayons de la lune. Le 28 octobre 1801, ona vu, à Edimbourg, un arc-en-ciel lunaire très - blanc et très-éclatant : il a été visible pen- dant une demi-heure. ( Archit.) Les architectes appel- lent arcs ou arceaux tout ce qui est en Digne courbe , comme les voûtes des portes, celles des fenêtres cein- trées , etc. Arc —-'boutant ; c’est un are on portion d’un arc rampant, posé sur un mur solide , et qui bute contre les reins d’une voûte , pour en empé- cher la poussée et l’écartement. A4rc- bcutant vient d’arcus pulsans, arc pauisant, qui pousse, ARC ÆArc-doubleau ; espèce d'arcade qui a de la saillie sur le creux dure voûte. On en met de distance en dis- tance , en nombre égal à celui des co- lonnes ou pilastres, c’est-à-dire , que chaque colonne ou pilastre porte son arc-doubleau ; il en résulte une voûte qui paroit armée de bandeaux qui semblent la forutier et la soutenir. ÆArc-de-triomphe; en latin fornix; grande porte en arc, décorée d’ar- chitecture, de bas-reliefs, de tro- phées, inscriptions et autres sculp- tures, pour conserver la mémoire des grands hommes à la postérité. Le triomphe étoit une cérémonie qu’on. faisoit à Rome en honneur d’un gé- néral d'armée , à son retour d’une campagne glorieuse. On décoroit d’arcs, rnés de festons et de devises, les portes de la ville où le vainqueur devoit passer ; on l’accompagnoit , et son cortége étoit des plus magnifi- ques : ces sortes d'entrées ont été l’origine des ares-de-triomphe qui ont été érigés depuis. (Sculpture ) Arcs en arceaux ; ce sont des ornemens de sculpture com- posés de filets contournés en facon de trèfles. (Marine) Arc, en parlant d’un vaisseau, est une courbure que prend la quille, et qui produit un change ment de forme dans toutes les parties d’un vaisseau. Cette courbure est la suite d’un accident ou de la vétusté d’un vaisseau dont les membres 56 délient par la gravitation. Du mot are on a fait le verbe ar- quer, et l’on dit qu’un vaisseau est arqué de 18 pouces, par exemple, lorsque le vide formé par la quille et un cordeau tendu dans toute sa lon- gueur, est de 18 pouces. (Art milit.) L'arc est une sorte d'arme courbée en demi-cercle , et servant à tirer des flèches. L’arc étoitautrefois l’arme de tous les peuples; on ne l’a abandonnée en Europe que pour prendre la hal- lebarde , la pique et les armes à feu. La milice établie par Charles VIT portoit l’arc, ce qui donna lieu & l'établissement des compagnies bour- geoises et des compagnies de Parc. Louis XI, en introduisant les armes suisses, abolit en Frauce l'usage de Var. ARC ARCADE, s. f. d’arc, arcus, arcualio , ouverture en arc. (Archit.) Arcades «un bâti- ment ; ce sont les parties de ce bä- timent qui sont construites en forme d’arc. (Anat.) Arcade alyéolaire ; c’est le contour formé par toutes les al- véoles. Arcade des muscles de l’abdo- men, celle par où s'échappe quelque- fois une portion d’intestin ou d’épi- ploou, qui forme au haut de la cuisse une hernie appelée crurale, plus ordi- naire aux femmes qu'aux hommes. Arcade sourcilière ou orbitarré; c’est une avance qu'on découvre à l'os coronal , et qui est interrompue dans sa partie qui approche du nez, par une impression en forme de pou- lie qui donne passage au tendon d’un muscle de l’œil. ( Jardin. ) Arcade se dit aussi d’ane ouverture ceintrée que for- ment des arbres ou une palissade avec les branches les plus élevées. ARCANE, s. f. da latin arca- Zum , SeCrèêt. (Ælchimie) Ce mot a été emprunté du latin par les alchimistes, pour dé- signer les préparations qu’ils tenoient secrètes, pour en relever davantage le prix. -( Pharmacie ) Les apothicaires donnent aussi le nom d’arcane à plu- sieurs préparations chimiques. L’ar- cane corallin est une préparation de précipité rouge, adouci par le moyen de Pesprit-de-vin rectifñié, que les chimistes modernes appellent oxide de mercure rouge par l’a- cide nitrique. L’arcanum duplicatum est un sel neutre composé de l’acide vitrioli- que,uni, jusqu'au poiut de saturation, avec l’alkali fixe de tartre. On le trouve dans la nouvelle nomencla- ture sous le nom de sulfate de potasse. ( Arts et métiers) Arcane est, chez les étameurs, une drogue se- crète qu'ils mettent dans l’étamage des feuilles de fer- blanc. On pré- sume que c’est du cuivre. ARCEAUX , s. m. d'arc, arcus. (_4rchit.) Ce terme ne s'emploie qu'en parlant des voûtes. (Chirurgie) Arceau est une demi- caisse de tambour, dont ou fait un ARC 99 logement à la jambe ou au pied, dans les fractures ou autres maladies. ARCHAISME, s. m. du or. «yæisc ( archaios), ancien. ( Langage ) Ce mot signifie ex- pression antique, Lerme vieux et sur— anné. ARCHANGE , s. m. du grec A xafysnos (archazgelos ) , composé d'épxn ( arché), principe , princi- parté, primauté , puissance , et d’äyyexcs ( aggelos ), ange. ( Relig.) Les archanges sont les anges d’un ordre supérieur. ARCHEE , s. f, du grec apœn ( arché), principe. ( Ælchimie) Archée est un terme inventé par Basile Valentin , et que Paraceise et Vanhelmont adoptèrent avec enthousiasme. Selon eux, l’ar- chée est la nature où la puissance ordinaire des choses ; elle est le sé- grégateur des élémens ; elle arrange et fait tout dans la nature ; elle com- pose et décompose les choses, les ré- daisantà leurs derniers principes,etc, ARCHÆOLOGIE, s. f. du grec apxaiss (archaios),ancien , et de à0— 7: ( logos ), discours : la science des antiquités. L’archæologie comprend l’étude des monumens antiques et l’étude des anciens usages, Cependant on donne plus volontiers le nom d’archæo- graphie à la partie de cette science qui regarde particulièrement les mo numens ; tandis que l’archæologie proprement dite, embrasse tout ce qui a rapport aux monumens et aux usages des anciens. Pausanias, par= mi les anciens, a donné une des criplion des divers monumens de la Grèce. Depuis la renaissance des lettres, Dante, Pétrarque et quel- ques autres après eux, ont posé les premières bases de cette science. On a d’abord étudié les anciennes inscriptions ; le goût pour les mé- dalles antiques date du 16.° siècle. On commença à raisonner sur Ja théorie de la peinture dans le 14.° siècle ; ensuite les érudits examine- rentles pierres gravées et les statues ; mais il étoit réservé à Caylus d’ou- vrir la carrière de l’art, et à Wiu- keiman de Pagrandir. ARCHETYPE , s. m. du gr. äpyx (arché), principe, et de rvres ( tu z0s), modèle, type : premier type, G> ARC ( Didactique ) Original, palron, modèle sur lequel on fuitun ouvrage. ( Wonnoies) L'étalon primitif et général Sur lequel on étalonne les étalons particuliers. ARCHEVEQUE , s. f. dn grec ç- œusxionvmes ( archiépiscopos ), com- posé, d’épyn ( arché:)5: principe, commandement , et de (episcopos), évèque : supérieur à un évêque. ( {iérar. ecrlés. ) Ce, titre Fat in- connu à Lx primiive Eolise. On le donna vers le milieu du 4,° siècle à quelques évêques recommandables par leur piété et lenrs lumières; en suite à ceux des villes les plus dis- 100 ÉTITAITOS iinfuées , et notamment à l’évèque: d'Alexandrie, qui s’en servit pour Faire reconnoiître sa supériorité sur. les évêques de sa province. Depuis ce moment,.lelutre d’archeyèque, ses distinctions et ses prérogatives furent restreints aux métropolitains qui avoient des suffragans. L'Église d'Afrique avoit proscrit ce litre comme plein de faste et d’or- gueil; mais le tems, Gt disparoitre tout ce qu’il pouvoit avoir d’odieux, et les Eglises d'Orient et d’Occideut V’adoptérent, comme un terme pro- pre à exprimer le degré d'honneur ét de juridiction dans l’épiscopat, qu'ont les métropolitains sur leurs suffrasans. Cependant les Éolises de France n’avoient pas encore adopté ce litre au commencement du 7.° siècle , et il n’y devint familier que sur la fin du 0.°. ARCHI, du grec epà ( arché), . (Langage) Terme emprunté du grec, qui signifie principe, primauté, commandement , puissance. IL n’a, par lui-même, aucune sisuification déterminée; mais, placé au com- mencement d’un mot, il marque une primauté ,; une prééminence , comme dans grchevéque , archi duc, un tres "haut degré, où un grand excès, comme dans archi-fou, @rehi-fripon. 1 ARCHIATRE , s. m. du grec &exu( arché), premier, grand, et de sarçerr ( zatros ), médecin. ” (ATéd.) Ce mot a fait beancoup de bruit dans la médecine, et l’on a discuté long-tems et avec cha— leur sur la question de savoir si archiatre signihoit le prince des ARC médecins où le médecin du prince.’ Da question n’a pas été décidée ; mais 1l est résulté des raisons ap- portées de part et d'autre , qu'il y. ayoit des archidires du palais,, qui ne servoieut que dans la cour des, empereurs, et des archiätresan- pelés populaires, dans, les villes. de Rome et de Constañunople , salariés, aux dépens du public, et qui étoient obliges de voir indifféremment tôns les malades, sans rien exiger d'eux; de sorte que cette, dispute, oiseuse, dans son motif,.a an moins servi à. faire connoitre le but d’une excel lente institution. Ne. ARCHI-DIACRE , s. m. du srce. px dix composé dé yu (arc/ré),: principal , et de A&zas (dzakonos), diacre.r 45 (Uiérar. egclés.) Nom que l’on. dounoit autrefois au premier ou au. chet des diacres. St.—-Augustin fait remonter ce ‘titre. à, St. - Etienne, parce que, St.=Luc, le nomme le pre, mier des sept diacres. Il n'y AMOÏb, d’abord qu'un diacre qui :püt, le porter , et 1l le perdoit dès qu'il se laisoi! prêtre; mais dans la suite , on donna aussi çeititre à des prétruss, ARCHIDUC, s..m, du gtee gx, (arché ), principe, grand ,, supés rieur, et du latin dux , duc. ( Econ. polit,) Prééminence, sur. les autres ducs. Le. premier qui, crut augmenter le lustre de la qua- lité.de dyc par un nouveau titre, fut Bruno , archevèque de Cologne, qui, l’au 959, se décora ‘du titre.‘ d’archiduc. Ce jutre fat affecté à la maison d'Autriche , exclusive meut, par l’empereur Frédérie ILE, en 1499, RE La cour de Russie a adopté, de- puis quelques années , le titre'de grand duc pour désigner les princes. de la famille régnante. | lou “'ARCHI-MANDRITE ;s. m. du grec &xn ( arcñhé), principal ,. et de “arSpa ( mandræ), monastére. ({Tiérar. ecclés.) Supérieur d’un monastère dans l’église grecque, et” qui revient au mot abbé. ARCHIMIME , s. m. du grec ägxn ( arché ) , principal, et ,de gisas ( yzimos ), mime, dérivé de pigectar ( mimeomai), imiter, (Jeux scén.) Archimime estla même chose qu’archi - bouffon , ARC asaitre bouffon. Les archimimes étoient , chez les Romains, des sens qui contrefaisoient les mranières, les oestes, la parole des personnes mortes et vivantes ; ils ne furent d’abord employés que sur le théâtre. On les admit ensuite dans les fes- tins, et enfin dans les funérailles, où ils marchoïent après le cercueil , contrefaisant celui que l’on condui- soit au bücher. Suétone rapporte qu'aux obsèques de Vespasien, l’erchimime Favou, qui le contrefaisoit , ayant demandé ‘à ceux qui avoient soin de la céré- movie, combien elle eoûteroit, et ceux-ci Jui ayant répondu cent mille sesterces : « Donnez-moi, dit- il , cent sesterces , et jetez-moi dans le Tibre ». IL vouloit marquer la- varice du prince mort. Ce fut aussi un archimime , qui, sous Tibère, chargea un mort qu’il accompagnoit au bücher , d’aller dire à Auguste qu’on mavoit pas encore payé les legs qu’il avoit faits au peuple. Tibère l’a ÿant fait venir, lui fit payer sa part des legs d’Au- guste, et l’envoya au supplice, en lui ordonnant d’ailer dire à Au- guste qu'on payoit les Legs. L’archinime qui accompagnoit le cercueil, preuoit les habits du dé- funt, et se convroit Le visage d’un masque qui retracoit tous ses traits. Sur la musique luoubre qu'on exé- cuicit peudaut la marche , il pei- guoit , par sa danse , les actions les plus marquées du personnage qu'il représentoit, et dans ces oc- casions , il de faisoit grace ni en faveur des grandes places du mort, mi par la crainte du pouvoir de ses successeurs. ARCHIPEL , s. m. du grec &>x» { archëé), pringipal , et de riazyes (pelagos ), mer. ( Céogr. anc. ) Les anciens em- ployoieut ce mot pour désigner la mer Egée. ( Géogr. mod.) Archipel signifie maintenant une étendue de mer en- trecoupée de plusieurs iles : l’arczi- pel de la iediterranée ; Varchipel au Mexique, etc. ARCHIPERACITE ,s.m. du grec cexn ( arché }, principal, et du chaldéen perack , résoudre, expli- quer une question. ARC 101! ( Hist. juive ) nom d’un officier ans les académies des Juifs, qui étoit chargé d'expliquer la loi dans les écoles où académies des Juifs. ARCHPOMPE, s.f. da grec xx St ,. principal,” et de 7urx pompé ), pompe. ( Marine ) Principale pompe, ou plus exactement le puits de la pompe; espèce d’enceinte carrée, pratiquée au pied du grand mât , pour ren- fermer les pompes , les mettre à la- bri d’êtreendommagées ou dérangées par le: mouvement des effets dans la cale, afin de pouvoir la visiter quaud on en a besoin. ARCHIPRÈTRE, s. m. du gree äpx» (arché ), principal , et de mpesGèrepes ( presbutéros ) , prêtre supérieur aux autres prêlies. ( Hiérar, ecclés.) Les fonctions d’archiprètre sont très - anciennes. Ils veilloient dans les églises épis- copales sur la conduite du clergé, remplacoient l’évêque , et mainte- noient l’ordre et la discipline. il em existe encore en Itakie , et leurs fonctions sont les mêmes. ARCHITECTE , s. m. du grec apxn ( arché), principal, et de rexrer (tekiôn ), ouvrier :-principal ouvrier. (Archit.) Celui qui fait et qui exerce Vart de bâtir. Trophomus et #garmnèdes furent les premiers des architectes grecs dont on ait con- noissanee : ils étoxent His d’'Eginus, roi de ‘Fhebes , et vivoient l’an du monde 2600. ARCHTNFECTONIQUE , adj. du grec agxertarennes (arehitektonikos), qui appartient à l’architecture. ( Physique) Ce qui donne à quel- que chose une forme régulière , con- vepable à la nature de cette chose, et à l’objet auquel elle est destinée. ARCHITECIONOGRAPEHIE, s.f, du OÙ GCHETERTONAN (architektorilé), architecture , et de ja ( gra- phé), décrire. ( “rohit. ) Description dun édi- fice, d'un bâtiment. ARCHITECTURE , s. f. du grec apyirexrenxa (architektoniké) , l’art de bätir. C’est à la nécessité que l’archi- tecture doit sa naissance ; mais c’est du juxe qu'elle a recu ses embel- lissemens, ARC Les premières retraites des hom- mes furent des antres et des ca- vernes ; et lorsqu'ils voulurent avoir des habitations plus commodes, les roseaux, les cannes , les branches, les feuilles d’arbres , les écorces , les terres grasses , ont été les ma- tériaux dont ils firent d’abord usage: c’est ainsi que furent construites les premières maisons des Égyptiens, des peuples de la Palestine , et des premiers habitans de la Grèce. On a pu aussi consiruire les premières maisons de troncs d’arbres , élevés les uns sur les autres, et rangés carrément : on voit même aujour- d’hui les restes de ces pratiques originaires , dans quelques villages de l’Allemagne , de Pologne , de Russie, et dans plusieurs parties de l’Amérique septentrionale. Aux maisons de bois succédérent des maisons de briques , c’est-à-dire, de carreaux d'argile moulés et sé- chés au soleil , ou cuits sur des fourneaux. Le tems où l’on a com- mencé à construire des édifices de pierres de taille nous est absolu- ment inconnu. On en doit dire au- tant de l’invention du mortier, de la chaux , du plâtre , etc. Ces dé- couveries se sont faites insensible- ment et de proche en proche. La Chaldée, la Chine , l'Égypte et la Phénicie , sont les premières contrées où l’architecture propre- ment dite ait été en usage. Les Égyptiens faisoient honneur de la découverte de la taille des pierres, à Tosorthus, successeur de Monès, que toute l’antiquité s’est accordée à reconnoître pour le premier roi d'Egypte. La première architecture fut sans doute très-grossière ; mais les peuples s’étant policés, on songea à orner et à embellir les édifices. J'architecture alors appela plu- sieurs arts à son secours : à l’aide du ciseau , on substitna des colonnes de pierre où de marbre , aux po- teaux qui originairement servoient à soutenir le faite des cabanes. L’ar- chilecture ne consista plus unique- ment dans la main-d'œuvre et dans un seul travail mécanique ; il fallut joindre l’éléoance à la majesté , et A délicatesse à la solidité. Dans ce sens , ni l'Asie , ni l’Égypte ne peu- 102 ARC vent prétendre à Ja gloire d’avoir inventé , ni même counu les véri- tables beautés de l'architecture : c’est des Grecs que cet art a reçu cette régnlarité , cette ordonnance, cet ensemble , qui charment nos yeux. Les Romain: apprirent des Grecs l'excellence de l’architecture. Elle se trouva florissante sous Auguste ; négligée par Tibére, elle se releva sous Néron , et elle excella sous Trajan. Après ces empereurs, l’ar- chitecture ne fit que décheoir; elle suivit la décadence de lempire ro- main, ets’anéantit avec lui. Les Visisoths , dans le cinquième siècle , détruisirent les plus beaux ornemens de l’antiquté , et l’archi- tecture fut réduite à un tel excès de barbarie , qu’on népligea la justesse des proportions et la correction du dessin , dans lesquels consistoit le mérite de l'art. L'abus de ses prin- cipales règles fit naître une nouvelle manière de bâtir, que l’on nomma l'architecture gothique , et qui a subsisté jasqu'à Charlemagne qui entreprit de rétablir celle des an ciens. Hugues Capet et Robert son fils , qui avoient du goût pour cet art, encouragérent les artistes fran- çais ; l’architecture changea‘insen- siblement de face ; mais de grossière qu’elle étoit , on la porta à un excès opposé en la faisant trop légère. On fut redevable de ce goût aux Arabes et aux Maures , qui l’introduisirent en France et ailleurs , comme les Vandales et les Goths avoient ap- porté le pesant goût gothique. L'architecture me recouvra sa première shnplicité ,sa beauté et ses proportions que vers le commence- ment du 15°. siècle; et ce ne fut que sous les règnes de Louis XII et de Francois I®"., qu’on vit arriver en France des architectes d'Italie , qui, les premiers , donnèrent l’idée du bon dessin pour l'architecture qu’on venoit de déterrer des superbes rui- nes de l’ancienne Rome. On distingue plusieurs espèces d'architecture. Architecture civile ; c’est l'art de composer et de construire les bâtimens poux la commodité et les diférens usages de la vie ; tels sont les édifices sacrés, les palais des ARC rois et les maisons des particuiiers, les ponts, les places publiques , théâtres, arcs de triomphe , etc. Architecture militarre; c’est l’art de fortifier les places , en Les garan- tissant par des codstructions solides et bien disposées , contre l’efort des bombes , des boulets, etc. ; c’est ce genre de construction qu’on ap- pelle FORTIFICATION. Voyez ce mot. . L'architecture militaire est régu- lière ou irrégulière Architecture militaire régulière; c’est celle dont tous les angles qui la composent sont égaux entr’eux. Architecture militaire irrégu- lière ; c'est celle dont les angles ne sont pas tous égaux ni umiformes entr’eux. Architecture navale ; c’est Vart de bâtir les vaisseanx. On l’appelle autrement construction; mais ce mot s'entend plus particulièrement de la méthode de chaque nation , de cha- que espèce de bâtiment. Ainsi l’on dit: La COR ee MIE construction d’un tel vaisseau, la construction des chebecs. Cet art n’est point, comme l’urchitecture ci- vile , assujetti à des proportions et à des régles certaines. La construction d'un vaisseau exige des combinaisons singulières,afin de concilier plusieurs qualités qui se détruisent mutuelle- ment: par exemple , plus un vais- seau sera long et étroit, plus il sera propre à fendre le fluide et à sz/ler avec vitesse; mais il portera mal la voile, virera de bord diMicile- ment , sera plus dur à manœuvrer , et sujet à s’arquer. S'il est court et renfié dans ses fonds , il se compor- tera bien dans un gros tems , portera bien la voile , virera bien de bord ; mais il marchera mal, etc. Le ta- leat du constructeur consiste à con- cilier , le plus qu'il est possible , de ces qualités , et à préférer celles qui eonviennent le mieux, d’après l’es- pèce et la destination du bâtiment qu’il veut construire. Architecture hydraulique ; c’est l'application des principes de l’hy- drodinamique à la construction de tous les ouvrages mécaniques où l'action d’un fluide quelconque , eau, air, vapeur de l’eau, etc. , est em- ploÿée comme puissance motrice, ARC 103 soit eomme résistance à combattre ou à vaincre , soit de toutes ces ma- nières à la fois. ARCHITRAVE, s. f. de l'italien architrayve , formé du grec apr (arché), grand, principal , et da latin frabes, poutre , dont on a fait trabe , et ensuite trave , archi trave. ( Archit. ) Première partie de l’entablement qui pose sur les co- lonnes ou sur les pilastres. Ils sont différens , selon les divers ordres d’architecture. ARCHIVES , s. f. du latin ar- chivum , formé du grec ape ( archeion), ancien , ou du latin arca , coffre , ou arcus , voûte. (Diplomatique) Anciens titres, chartes , et autres papiers hmportans, et aussi le lieu où l’on garde ces sortes de titres. ( Hist. anc. ) C’étoit dans les tem- ples de Délos, de Delphes , de Mi- nerve, à Athènes; d’Apollon, de Vesta et du Capitole, à Rome; dansle temple et le tabernacle, à Jérusalem, que les Grecs, les Romains et les Juifs conservoient les traités de paix, les. limites des empires, les alliances, les annales de leurs républiques, les sources de leurs finances , ettous les actes qui étoient regardés comme les fondemens du repos , de la tranquil- lité et de la fortune de leurs compa- triotes. ( Hist. de Fr.) Les rois de France des deux premières races avoient deux sortes d'archives : les archives ambulantes qui les suivoient tou- jours , et les permanentes. 1l falloit bien que tôt ou tard les premières éprouvassent les suites funestes de leur instabilité. Au rapport du père Daniel , les papiers du roi et les registres publics furent pris par les Auglais, qui défirent notre arrière garde , l’an 1194. Le trésor de nos chartes actuelles ne peut donc re- monter avant Philippe-Auguste ; en core en est-on redevable au frere Guérin , religieux de l’ordre de St.- Jean de Jérusalem, évèque de Senlis, et chancelier de ce prince , qui formæ le premier recueil du trésor des chartes , mais où l’on ne trouve rie ue depuis Lows le jeune. ARCHIVOLTE , s. m. du latin arcus volutus, arc contourné. ARE ’ (.Archit.) Bandeau orné de mon- lures à la tête des voussoirs d’une arcade, qui nait sur les impostes , et qui varie suivant les ordres aux queis il est appliqué. ARCHONTEÉS , s. m. du gr. &pxur ( archôn ), défivé d’apzv ( arch6), commauder, (list. anc.) Titre des princi- paux mauistrgls des anciennes répu- biiques grecques , et particulière- ment de celle d'Athènes. Les archontes eurent d’abord leur d'onité à vie ; ensuite elle fut rendue décennale, et enfin annuelle. Médou la posséda le premier, lan du monde 2656 , apres la mort de Coûrus , le dérnier roi d’Athénes, ARCG , s. m. mot italien qui si- gnife archet. (#usique) Con l’arco ; ces mots marquent qu'après avoir pincé les cordes , il faut reprendre l’archet à l'endroit où ils sont écrits. ARCON , s. m. üu lat. arcus. (Équit. ) L’une des pitces de bois courbées en ceintre , qui servent à faire ie corps de la selle d’un che- ral, avec deux bandes de fer qui Îles joignent l’une à l’autre. Perdre les arcons , vider Îes arçons, sont des facons de parler par lesqueiles on entend qu’un cavalier est désar- çcouné, ou renversé de son che- val. (-Agric.) Arcon signifie le sar- ment long de six à huit yeux, et même plus, qu’on Jaisse sur le sep, lors de la taille, dans le pays où le sep et le sarment sont accolés contre des éclialas. (Z'ethrrol. ) Les chapeliers, les arconneurs et les marbriers stuca- teurs, donpeët le nom d’arcon à Vespece d’archet qui léur est pro- pre. ARCTIQUE , adj. du grec àprlos (arcios), ourse. ( Astron. ) Épithète que lon a donné au pôle septentrional où pôle arctique , parce que Ja dernière étoile, située daus la queue de la petite ourse , en est très-voisine. Le ceréle polaire arctique est un etit cercle de la sphère parallèle à deu , 2* éloigné du pôle arc- tique de 25 deg. 28min. H prend son mom du‘pôle arctique. ARCTITUDE, sf. du Jat. erc- 104 ARE titudo , arctatio , xesserrement , réirécisscment | dérivé du verbe arctare, presser , serrer, élrécir. .(-Znal. ) Ce mot s'applique par ticuliérement aux instestius, lors- qu'ils sont reésserres par quelque cause inflammatoire , où à un rélrécisse-. ment contre nature de l'ouverture des parties naturelles de la temme , ou de la matrice, ARDENT , adj. du lat. ardens, brûlant, lormé du verbe ardere, brûler. ( Méd. ) Fièvre ardente , fièvre très-violente. à { Chimie ) Esprits ardens ; es- prits qui étant tirés par la disüllar on d'un végetal fermenté , peuvent prendre feu et brüler ; 4els sont l'esprit de-vin et l’eau-de-vie. ARE, s. m. du lat. area, d’où on avait déjà fait aire, surface. ( Métrologie) Nouvelle mesure agraire , appelée vuloatrement FER- CHE CARRÉE, propre à déterminer l’étendue superficielle des petits ter- rains , Comme les prés, Îles jar- dins, etc. L’are , où la nouvelle perche car- rée, contient cent métres carrés; et, en mesures anciennes, nn peu moins de deux perches carrées de 22 pieds. : JE ARÉAGE, s: m. d’are, area , et de ago, agr. (-HMétrol. ) L'action de mesurer les superlicies : c’est la même chose que l’arpentage. ARÈNE, s. f. du latin arena, formé d’arens , aride ,Sec , brûlant. Sable, gravier dont la terre est couverte en certains endroits, et principalement aux . bords: de la mer et des rivières. (IHist. rom.) Ce mot se prend quelquefois pour lPamphithéâtre où se faisoient, à Rome, les combats des oladiateurs, ét ceux des bêtes farouches, parce qu'on les couvroit de sable. Û ( Diction) On dit fagurémentdes: cendre dars l'arène, pour se-présen- ter au combat. AREGLE , s. f. du latin areola, diminuuf d’area , surface. à (_Astron. ) Cercle lumineux qui paroit quelquefois autour de la lune, ARE (Anat.) Cercle coloré qui en- : toure les mamelles. AREOMETRE, s. m. du grec ataiss ( araios), subtil , léger, et de tres ( métron) , mesure. (Hydr.) Instrument qui sert à mesurer Ja deusité ou la pesanteur des flu des. L’aréomètre est ordinairement de verre ; il consiste en un globe rond et creux qui se termine en un tube long, cylindrique et petit. Onlerme ce tube - Bérmétiquement , après avoir fait en- ter dans le globe autant de mercure qu'il en faut pour fxer le tube dans - une position verticale, lorsque l’ins- trument est plongé dans l’eau. On divise ce tube en decrés ; et l’on es- time la pesanteur d’un fluide, par le plus ou le moins de profondeur à Iaquelle le globe descend ; ensorte que le fluide dans lequel il descend le moins bas est le plus pesant , et celui dans lequel il descend le plus bas, est le plus léger. AREOPAGE, s. m. du gr. aps (ares), génit. d’asrs (arés) , Mars, et, de —e>:< (pagos), roche; la Roche de Mars. ( Hist. anc.) Nom d’un tribunal d'Athènes, ainsi appelé du lieu où il tenoit ses séances. Cet ancien sénat d'Athènes fut établi neuf cent quarante-un ans avant Solon. AREOSTYLE » 5. M. du gr. dparrs (araios),rare, et de svacs (stulos), colonne. { Architect. ) C’étoit chez les an- ciens le om d’un édifice dont les colonnes étoient fort éloignées les unes des autres. En termes d'architecture moderne, c’est un entre-colonne de quatre dia- mètres et davantage. AREOTECTONIQUE ,s. f. du gr. agent (aréés) ; génit. dégue (ar s), Mars , combat , et de rerrur (tektôn, ouvrier, de rpær:ç ( kratos ), pouvoir, sou- vernement. ( Econ. polit.) Sorte de sonver- nement où le pouvoir souverain est exercé par un certain nombre de nobles ou de masistrats. ARITHMANCIE, s. f. mot grec composé d’épîues ( arithmos ), nombre, et de xarree (manteia), divination. ( Divinat.) Art de prédire l’ave- nir par le moyen des nombres. ARITHMETIQUE, s. f. du grec A BR 107 apisuwrixx ( arithmétiké), dont la racine est açôses ( arithmos ), nombre. ( Mathém.) L’art de démontrer, ou cette partie des mathématiques qui considère les propriétésdes nom- bres. L’arithmétique se divise en différentes espèces : L’arithmétique théorique ; ou la science des propriétés et des rapports des nombres abstraits , aves les rai- sons et les démonstrations des diffe- rentes règles. Arithmétique pratique ; c’est Part de nombrer ou de calculer , ou l’art de trouver les nombres par le moyen de certains nombres donnés , dont la relation aux premiers est connue. Arithmétique instrumentale ; c’est celle où les regles communes s’exécutent par le moyen d’instru- mens imagines pour calculer avec facilité et promptitude, comme la machine de Pascal. Arithmétique logarithmique ; c’est celle qui enseigne le calcul des nombres et des quantités abstraites , désignées par des chiffres ; on en fait les opérations avec des chiffres ordi- nares ou arabes. Arithmétique spécieuse ; c’est celle qui enseigne le calcul des quan- ütés dés gnées par les lettres de l’al- phabet. Arithmétique décimale ; c’est celle qui s’exécute par une suite de dix caractères, de manière que la progression va de dix en dix. Arithmétique politique ; c’est celle dont les opérations ont pour but des recherches utiles à l’art de gouverner les peuples ; telles que celles du nombre des habitans d’un pays ; de la quantité de nourriture qu'ils doivent consommer ; du tra- vail qu'ils peuvent faire ; du tems qu'ils ont à vivre, etc. L’Arithmétique politique peut se diviser en trois parties : la première est l’art de se procurer des faits pr<- cis, et tels que le calcul puisse s’y appliquer ; la seconde a pour objet de tirer de ces faits les conséquences auxquelles ils conduisent ; la troi- sième enfin doit enseigner à déter- miner la probabilité de ces faits et de ces conséquences. 108 ARM Il'y a lieu dé croire que les ah- ciens n'ont eu aucune idee de larc//i- 71e fique politiq ue. Elle n’a com- arencé à être une science que vers le mieu Qu dif-sepième si lé:,Vet 3} paroïw que c’est en Angleterre qu'elle a pris naissencé. Le cheva- lier Petuty, anglais, est le premier qui ait publié des essais sous ce titre. ARLEQUIN ; s.:m. Ce mot ,; que Jon a prononcé amtrelois Aarle- quino, vient d'un fameux comé- dien italien, qui vint à Paris sous Henri HE Comme il alloit souvent chez MM. de Harlay , ses com pa- gnons l’ap pelèrent harlequino, c’est- A-dire » petit Barlay , vom qui est demenré à ses successeurs , et qui, comme lui , firent le rôle de houflon à pour diverür le peuple par leurs plaisanteri 1es ARMATEUR , S. m. de l'italien armaiore. ( Marine el Commerce ) C’est en termes de marine marchande, le commandant d’un vaisseau armé pour croiser sur Îles bätimens des ennemis de PEtat ; AVEC UNE autori- sation légale. On appelle aussi armateurs , les nésocians , marchands, banquie: :s tautres, qui équipent on Vaisseau , dei pour Îa course , soit pour le commerce. ARMATURE, s. f: du latin ar- matum , lait d’armare , armer. ( Mécan.) Assemblage de diffé- rentes barres ou liens de métal, pour soutenir où contenir les partes d’un ouvrage de mécanique. ( Lithologi e) La croûte amétal- lique et ns qui couvre les pier- res figurées, (Art du fondeur ) L’assemblage de difiérens morceaux de fer FE nés à porter le noyau et le'mouie de potée d’un ouvrage de bronze. ARME , s. f. du lan ami, les bras , les € ‘paules. (Art nulit.) Tout ce qui sert dans le combat , soit pour attaquer, soit pour se défendre. On s’en sert an pluriel dans une siguiication plus Étroit e > pour mMmar- quer seulement les armes défensives d’un homme de guerre. Cef homme . est Lien sous les armes; il a des ARM armes à lépreuve; 1l reçut ‘ut cou) dars'ses armes. Lux armes, eri par lequel om avertit une loupe de gens de guerre de prendre 165 armes. "7" Farré passer quelqu'un par les armes ; Cest Je Faire mourir à à coups de fusils, par le jugement d’un con- seil de guerre. Armes, signifie la profession , le méuer d'un bomme de guerre. Ceé honme est né pour les armes; faire ses ROUGES arnLes. Suspension d'armes ; c’est la ces sation de toutes sortes d’actes d'hos- ülités entre deux partis opposés. On se sert du mot armes , pour sisniber Îles différentes espèces de troupes qui composent une armée. L’arre au génie , l'arme de la ca- valerie, ete.; : détachement composé de différentes armes. ( Escrime } Maitre d'armes ; ce- lui qui enseigne à rer des armes, Faire.des armes >; c’est s'exercer à escrimer. Lirer dans lesarmes, hcrs les armes, etc.. C’est allonger un coup d'épée, entre ou hors “és bras de Pennemi. ( Elason ) Les armes étoient des marques d'honneur, des devises, etc., que nos vieux guerriers à |” imitation des Romains , ”’faisoient peinüre sur leurs écus, d’où est venu le mot écussou, en termes de blason; comme les écus étoient l’arme la pius com- mutue aux gens de guerre, on appela particulicrement. armes les devi- ses , eic., représentées sur les écus. On appelle armes parianles ; celles où 1} y a quelques figures qui font allusion avec le nom de la la- mille, Voy. Blason. ( Éotan.) Les armes des plantes sont jes épines et les aiguillors. ( Hist. nat. ) Armes des. ani- maux; elles sont de deux espèces 7 es unes offensives sont exclusive- ment le partage des animaux car- nivores. Les autres défensives, com- me les cornes des animaux rumi- pans , servent à leur défense. ARMÉE, s. f. du latin arma. (Art malit. ) Corps de troupes avoué par un Etat ei envoyé par lui pour faire la suerre ; ou eucure, un ARM grand nombre de troupes assemblées sous la conduiie d'un général. ARMEMENT ; armämentun. ( Art mit. ) Appareil de guerre. (> Marine ): Larmemenf d’une floite., d’un vaisseau, est l’action d'équipes où depréparer et.de mu- nir, au où plusieurs, vaisseaux de guerre où autres, pour alier à la mer. Il se dit:par analopie des vais- seaux marchands. ARMIDLAERE ;: adÿdaslatin armilla , braceles se 2 cequiressem ble à «un: bracelet: ra ( stron. ) C’est ainsi qu’on ap- pelle june sphère « erbficielle ; com posée de plusieurs cércies de métal ou, de bois ; qui- représentent diffé- s. m. du latin rens cercles de la sphère du monde ,. mais. ensemble, dans leur ordre: ya tarel. La sphère armillaire sert à aider l imagination ‘pour concevoir Varrangement des; cieux etie mou- vement des corps célestes. ; APMILLES, s.f. du lat: armilla,- bracelet. Load Tes (Astron. )Les TT d'Alexan: drie, célébres par les obseryations de T'ymochares et d'Érasthotènes, con- sistoient en deux cercles de cuivre fixés dans le plan de l’équateur ;et, dur myri en, et peut- être, En jun trpi- sième cercle mobile , à-peu-près comme l’astrolabe que: Prolomée décrit dans Palmigseste. Pyebo-Bra- ché avwit aussi des drnilles où des cercles mobiles, les nns dans les autres , pour obsetver les positions des tien ; d ARMISTICE’, s: w. “du latin ar- MISELHIUNT,, contraction de aTnLis sistendis. (Art milit. )'Suspension ( d'armes. "ARMOIRIES, Voy. ABUMES. ARMURE , s: f;du laün arids (Art milit. ) Les, < armes défensives qui couvrent et joignent ‘le corps, comme la cuirasse, le casque , etc. (Physique) Armure de, ainant; garaiture d'acier qui au: omente la vertu de Vaimant ; ou RU ra fixe, et fa conserve. ( Technol. ) Armure, se dit du mélier sur lequel on fait le velours. Les moissonneurs appellent &r- mure en bois, quatre baguettes de bois, appliquées à à la lonsueur du AR O 109 fer d’une faux, pour recepbiA le blé fauché, : Aromates ; s.m, dugrec &wmx, (-ardma ) bone odeur. (-Mat.ntéd.) On comprend sons ce noin générique ;, toutes les mat 1e= res végétales odoriférantes à Pa li vues d'une huile.et d’un sel, dont l'union forme une substance sav vu neuse., qui.est le principe de Podeur et du goût de ces substances. AROME , S. M. . du SES sin (aroma), ‘bonne odeur, L 1 Chimie.) Terme de la nouvelle nomenclature, chimique, -qui.fem— place ce qu’on appeloitarant, lPes- prit recteur où principaodorant. -L'arome .est un principe .ou ux composésubtil et volatil quis ’exuale de lui-même des végétaux, etqui porté par Pair sur le nerf olfactil,de, l’homane et des animaux , produit en eux la sensation.dé l’odeur.:.r., ! IL y a aniant d’eromes que, de plantes différentes, et chaque arome varie dans.la même. plante, suiy ant les circonstances. On obtient FParome des, plantes. en les distiflant. à nne chaleur douce, et on les condense .dans J'eau qu prend Podeur de Ja plante ; j mais le, principe, de,, cette .lodenr est, sk subtil eten si petite quantité »3 AUS, si on, échauife ant. soit, peu, ceue can et sion aise seuJement ex posée à l'air, sal, se, dissipe.entière- ment, sans que, l’eau. perde SPRSIS mentde Son-poids. Le HUÉTETEES de. c meet l’'arome est del ’enchaine dans .d l'esprit-de-vin, ‘ou, dans! es. huiles essentielles. Si on fait digéfér l’es- prit-de-vinavec,uie, plante aroma- tique. il se charge e son aroné et de son huile essentiqlle. Si on enlève l'huile_à lesprit de-vin, en y ver- sant ‘de l’eau , .l aroue reste alors lié à V espril-de-vin, > qui en, conserve l’odenr. De même, si on distlle Pal cohol avec une eau aromatisée, il se charge de l’arome que l’eau con- tenoït , el elle devient inodute. C’est sur cela qu'est fondé tout l'art de faire les r: afafiats, Qui.ne sont qu'un esprit- de vin on alcohol éteidu d’eau, charcé de la partie NY tique d'une plante et adouci arec du sucre. On trouve toujours l'arome dans les huiles essentielles qui ent 110 ARQ Fodeux de la plante ; aussi, en dis- solvant ces huiles dans l’alcohol, on captive doublement l'esprit rec- teur. , ARPEGE, s. m. de l'italien ar- peggto, dérivé d’arpa, harpe , parce que c’est du jeu de la harpe qu'on a tiré Pidée de l’arpégement. ( Musique ) L’arpège est une ma- niére de faire entendre successive- ment et rapidement Îles divers sons d'un accord , au lieu de les frapper tous à-la-fois. On est contraint d’arpéger sur tous les instrumens dont on joue avec Varchet, parce que la convexité du chevalet empêche que l’archet ne puisse appuyersur toutes le. cordes. Il faut , pour arpéger , que les doigts soient arrangés, chacun sur sa corde, et que l’arpège se tire d’un seul et grand coup d’archet qui commence fortement sur la plus grosse corde, et vienne finir en tournant et adoucis- sant sur la chanterelle. Si les doiots pe s’arrangeoient sur les cordes que successivement , où qu'on donnàât plusieurs coups d’archet, ce ne se- roit plus arpéger, ce seroit passer très-vite plusieurs notes de suite. Ce qu’on fait par nécessité sur le violon , on le fait par goût sur le clavecin. Comme on ne peut tirer dé cet instrument que des sons qui ne tiennent pas , on est obligé de les refrapper sur des notes de longue durée; et pour faire durer un accord plus lonog-tems , on le frappe en ar- égeant, commençant par les sons He et observant que les doigts qui ont frappé les premiers, ne quittent point leurs touchés que tout lPar- pége ne soit achevé, afin que l’on puisse entendre à-la-fois tous les sons de l’accord. ARPENT, s, m. du celte ara, la- bouré, pen, un, et nerz, jour , la- bour d’un jour ; ou du lat. arpen- dium, corruption d’arvipendium : l’action de mesurer la terre avec une corde ; d’où lon a fait arvipens 7ium, aripennium et arpendium. ( Géom. ) Mesure ancienne de su- perficie , contenant cent perches car- rées , où 51 ares environ de super- ficie ; c’est aussi le terme vulgaire qui correspond à celui de are. . ARE ARQUER , v. n. d'arc, arcus. (Marin. ) S'arquer, c’est, en ARR parlant d’un vaisseau ou de ses pari ues, se courber ou changer de forme, par vétusté où par accident. ARRACHEMENT, s. m. du latin abradicare , ou eradicare. (Archit.) Les arrachemens sont es pierres qu'on Ôte d’un mur à distances égales, lorsqu'on veut y Joindre un autre mur , afin de faire liaison. Les arrachemens d’une voûte sont les endroits par où elle commence à se former en ceintre, ce qui est au- dessus de l’imposte. ARRASEMENT, ou ARASE- MENT, du verbe raser, passer ho- rizontalement, près et vite, par mé— taphore. ( Archit.) Dernière assise d’un mur arrivée à hauteur du couronné- ment, ou assise qu’on a laissée à cer- taine hauteur, pour quelque raison particulière. ( Menuiserie ) Il se dit aussi des pièces égales en hauteur unies et sans saillie. ARRERAGES, s.m. Corruption d’arriérases, formé du lat. ad retro, d’où les lialiens ont fait arretatro, et les Espagnols arredrar. ( Pratique ) Ce qui est dû, ce qui est échu d’un revenu, d’une rente, d’un loyer, d’une ferme. ARRET , s. m. du grec &fesor (areston), du verbe epeoxe (areskô), plaire ; d’oùle latin placituma pro- duit plaisir. De ce mot «aptezw ( areskô), vient aussi arrestare , latin barbare des derniers siècles , que les Français ont également adopté, et dont ils ont fait arrét, mais dans le sens de ce qui a été statué, décidé, et non de ce qui lait. De là vient que les mots: car tel est notre plaisir, qui se trouvent au bas des édits des rois de France , veulent dire, ce gus a été arrêté par nous , et non ce qux nous plait. ( Pratique) Arrêt est un juge- ment souverain et sans appel. D’ar- rét on a fait arrété, pour signifier le résultat dés délibérations d’une assemblée, ( Chasse) On appelle arrét l’ac- tion du chien - couchant, qui s’ar- rête quand il sent la perdrix ou le gibier. Le chien est en arrét, ARR ( Equit.) Arrét est la pause que fait le cheval en cheminant. Former l'arrêt du cheval; c’est l'arrêter sur les hanches. Demi-arrét ; c’est un arrêt qui n'est pas achevé, quand le cheval reprend et continue son galop, sans faire ni pesades , ni courbettes, ARRHES, s. f. du grec appzbur { arrabôn ), ou de l’hébreu arab , il a promis. ( Pratique et Commerce) Argent ou gage qu’un acheteur donne d’a- vance età-compte sur une marchan- dise , pour la retenir, et prévenir qu’elle ne soit vendue à d’autres. En droit, qui rompt le marché, perd ses arrhes, etsr le marché est rompu par celui qui a reçu les ar- rhes , il rend les arrhes doubles. ARRIERE ,s.m. dulat. adretro, dont les Italiens ont fait addretro. (Marine) La partie du vaisseau qui est du côté de la poupe; il est opposé à celui d'avant. Fent-ar- rière est synonyme de vent en poupe. Passer de l'arrière ,signiheunésard que l’'inférieur doit au supérieur, en passant du côté de la poupe, lorsqu'ils s’approchent , etque leurs routes se croisent. L’on suppose que la chose est possible , et qu’elle n’ex- se à aucun danger. ARRIERE , s. m. du latin ad retro. (Finances) Mettre à l’arriéré, mettre dans l'arriéré; c’est sus- pendre le paiement de certaines dettes , jusqu’à uue époque fixe où indéterminée, et cependant conti- nuer le paiement des autres dettes. ARRIERE-MAIN ; s. m0. du latin ad retro. ( Jeu de paume ) Coup de revers de la main : J’ai gagné la partie par un bel arrière-main. (Equit.) Nom que Von donne à tout le train de derriere du cheval. ( Chirurgie ) Arrière-faix; c’est ce qui sort de a matrice d’une femme après l'enfant; le placenta avec les membranes qui enveloppent l’enfant dans le ventre de sa mére. On l’ap- pelle ainsi , parce que c’est comme . un second faix dont la femme ne se décharge qu'après que l’enfant est hors de la matrice. #. SECONDI- NES, PLACENTA. ABRIMAGE, s. m. du latin bar- ARR 111 bare arrigare, disposer, ordon- ner. ( Marin.) L'action d’arranger le lest, les tonneaux, les munitions de guerre et de bouche, et en géné- ral tout ce qui se place dans la cale d’un vaisseau, de façon que Le bâ- timent soit sur l’eau dans lPassiette requise par sa construction , ét la lus convenable pour sa navigation. ARRIVER , v. n. de Pitalien ar- rivare, corruption du latin gdripere, approcher de la rive, ‘aborder. (Marine) Arriver; c’est ranger le cap ou la proue du vaissean plas loin de la ligne du vent qu'il w’étoit, ou autrement le rapprocher davan- tage de la route de vent-arritré. On arrive pour éviler un danger où l’abordage d’an vaisseau qui se trouve au vent, Lorsque deux vais- seaux courent l’un sur Pautre , si tous les deux tiennent le vent, c’est le plus petit où Pinférieur qui doit arriver ; et Si} n’y en a qu'un au plus près du vent, celui-là duit continuer de tenirle vent, et l’autre doit ärriver. Arriver sûr un vais- seau, c’est lorsqu'ayant un vaisseau sôuûs le vent, on met, tout-à-coup, la barre du gouveruail du côté du veut, pour alier à la réncontre de ce vaisseau , en se rapprochant da- vantage de la route de vent-arrière. ARRONDIR ,,v. a. du lat. rotun- dare, pour rctundum facere, ren- dre rond. (Equit.) Arrondir un cheval, pour dire le drésser à manier en roud, ou lui faire porter les hanches et les épaules , uniment et rondement, sans qu'il se traverse ou se jette de côté. ( Peinture) Arrondir un objet ; ce n’est pas seulement le faire paroi- tre de relief, c’est dégrader telle- ment la couleur par Peffet du clair- obscur que Ia rozdeur se fasse sen- tir aussi parfaitement que la réalité Foffre , et sur-tout en donnant bieu à connoître la nature de la substance qu’on fait paroïître arrondie. ARROSER , v. a. du lat. adro- rare , humecter : mouiller quelque chose, en versant de l’eau dessus. (Jardin. ) Donner de l’eau à une plante. On juge qu’une plante peut se passer d’eau , lorsque ses feuilles sont d’un vert obscur , bien étendues et fermes, etque leur pédicule n’est 112 ART pointincliné, Tout ce qui est non- velléement pladté, doit être fré- quemment arrosé, depuis que la sève se dispose à monter, jusqu'à la saison où elle diminue, Pline , en parlant du platane an- porté en Italie, dit que cet arbre étoit si estimé; qu'on l’arrosoit avec du vin, pour le faire croître; etil ajoute : Le vin est tres-salutaire aux racines; GinSL, NOUS AVONS appris mnméme aux arbres à s'abreuver de cette liqueur. ARSENAL , s. m. de l'italien ar- senale. (Art milit. ) Magasin d’armes et de toutes sories d’instrumens de guerre, soit pour la terre, soit pour Ja mer. ARSENIC s S. M, du SV. @pTEVIxOY ( arsenukon ). ( Zinéral.) Substance métallique aigre et cassante , qui a Ja propriété de se dissiper dans le feu, sous {a forme d’une fuinée dont Fodeur est semblable à celle de l’ail. C’est an poison.dangereux ;. onen connoît de plusieurs espèces ; le rézule d’arse- mic, aujourd'hui Parsenic .propre- ment dit. La chaux d’arsenic blanc, appelée maintenant l’oxide d’arse- zic; V’arsenic rouge , connu dans ia nouvelle, nomenciature , sous le nom d’oxide d’ursenic sulfuré rou- ge, et l’arseniate de potasse qui a conservé son nom. Arsenique ( acide ) ; c’est un acide formé du métal arsénique et d’oxigène, Sa terininaison en 2que ;. indique le second état des: acides , celui où ils contiennent plus, d'oxi- gène , où ils en sont ordinairement complétement saturés. La combus- ton ne réduit l’arsenic qu'eu oxide. L’acide nitrique où l’acide muria- tique oxigéné , ajoute à cet oxide la quantité d’oxigène nécessaire pour qu’il devienne acide arsénique. ARSENIEUX (acide); c’est l’oxi- de d’arsenic, uni avec différentes bases , telles que les terres , les al- calis , et les oxides métalliques. Sa terminaison en eux, indique le pre- mier élat des acides, celui où ils contiennent le moins d’oxigène pos- sible pour être acide. ART, s. m. du grec «pnrn(aréfé), vertu, industrie , ou de ages (aros) AM T ntülitésméthodede bien fairenn où vrage selon cértainésæeglég.t? #0 Arts libéraux ;\ceax "où Pésprit a plus de part que fatnain. * Arts mécaniques ; ceux qui dé pendent surtout de Ja main. : ( Liitérht. ) Artise diveh parlané de ce qui estcompasé etconduitaveet raisonnement , en lisant une jirste apphücationdes principes et des pré ceptes d’un certain vrt, Cette pièce de théâtre est conluite avéewrand art; umbon orateur doit cathèr SO ARE EMI 1 PE (Æichimie.) Le grand'art ; “én appelle ainsi Part de 1ransmutér les métaux: ü. Ù 1 ART "POËÉTIQUE. : Voy. POËS TIQUE. 0 129 ARÇ-MILITAIRE. 7. TAIRE, : ! « ' J1 103 ARTERE, s. £ du grec cp (aér), air , et üe r pcw ({éréo), conserver, parce qu'en effet la frachée-artère, conduit Pair dans les poumons, : (!Ænat. ). Les artères sout des par ties solides , ourées eu canaux mem- braneux , élastiques, qui ont la f- gure d’un.cône allongé, lisses_.et polis intérienrement sans valrules si de n’est daus le cœur, destinés ju recevoir le sans du cœur pour Le dis tribuer au poumon , et ärtoutesies parties du corps, en décroissaak à mesure qu'ils se divisent ea, urplus grand nombre ile rameaux, y ti (HU MATE" * à ARTEHRIPIOUTR,,S. m0 durgree agberus :( aréhrites-}r, :maladiessdes articles.rsii (éd.) lpithète donnée 4 4 ma ladie et,aux douleurstde la süntte , conne aussi aux remédes qui:sûnt propres à guérfh” les maladies delce genre. 6:85 ARTICLE, s:m. dudatin articu=z lus : jointure. 7 Maroihi) (-Ana!.) Jointare , articulation: assemblase de deux os pourle morn- vemeut de l’un et de l’antre: ; ( Botan.) La jornture.d’une par- tie d’une plantelavec une autre. (Diplomat. {ommerce, #} rances et Pra‘iqu:). Ce mot se ditdes pa = ües d’un écrit composé de divers chefs, tei qu'est un traité, uu con trat, uu compte, etc, plosf : (Grammaire) Article est une par= -ticule “18h: ART ticule qui précède ordinairement les noms appellatifs. ARTICULATION, s. f. du latin ariiculatio, formé d’articulus. (Anat.) Mariere dont les os sont naturellement assemblés les uns avec les autres. ( Botan.) Le lieu de la réunion de deux pièces mises bout à bout, ou encore des gonflemens et des étran- glemens qu'on rencontre alternati- vement sur plusieurs parties des plantes. ( Pratique) On dit articulation de faits, pour dire déduction de faits, article par article. ARTIFICE, s. m. du latin arli- ficium , composé de ars , art, et de facto , faire : maniere adroite et in- dustrieuse d’exécuter quelque chose. (Pyrotech.) Artifice se dit des feux préparés avec art, soit pour le diver- tissement, soit pour la guerre , de iaticres aisées à s’enflammer, etc. ARTIFICIEL , adj. d’at: quise fait par art. (Asiroxom.) Sphère arlificielle. J. SPHERE ARMILLAIRE. Jour artificiel ; c’est le jour que le soleil reste sur Phorizon. (Géom.) Lignes artificielles ; ce sont les lignes tracées sur un compas de proportion, lesquelles représen- tent les logarithmes des sinus, des tangentes, et peuvent servir avec la ligne des nombres, à résoudre exac- tement les problèmes de trigonomé- trie, de navigation, etc. Lesnombres artificiels sont les sécantes , les sinus et les tangentes. (Phys.) Aimant artificiel, froid artificiel. VF. AIMANT , FROID. ARTILLERIE, s.f. de l’ancien mot françois arliller, rendre fort par art. (Art mil.) Ce mot signifioit au- trefois les arbaletes, les arcs, les traits et les flèches. Aujourd’hui l’on comprend sous ce nom les canons , les mortiers, les bombes, etc. Il se prend aussi pour le corps de troupes ui sert V’artillerie. ARTIMON, s. m. de l'italien ar- limone, qui pourroit venir du grec apréuuy ( arlémon ), qui signifioit chez les Grecs la grande voile d’un navire. . ( Aarine ) C’est le nom distinctif de celui des mâts du vaisseau qui est Zome L. A S B 114 lacé le plus vers l’arrière et le plus petit de tous. La voile qu’il porte , et généralement , toute sa gar= piture porte le nom d’arlimon. ARTISTE, s. m. d'art; celui qui travaille dans un art, où le génie plus que la main doit concourir ; celui qui cultive les arts libéraux. ARYTENOÏDE , s. m. du grec äpÜüraivæ ( arulaina ), entonnoir, et de sidos (éidos), forme, ressem- blance : qui ressemble à un enton- noir, É ( Ænak.) Epithète que l’on donne à deux cartiiages qui, assemblés avec d’autres, forment l'embouchure du larynx. ARYTEME , s. m. de l'A privatif grec, et de éu8uoc (ruthmos), pro- portion, mesure : sans proportion , sans mesure. (Méd.) Irrégularité dans le mou- vement du pouls, AS, 5. m. du latin as, dérivé du grec és, un, où æfc à la dorique ,et as à la tarentine. ( Hist. rom.) Ce mota signifié un poids, comme la livre commune ; de à on l’a transporté à quelqu’au- tre chose que ce fût, et assignifioit un tout, la chose entière. Par as, on a entendu une monnoie ; il y a eu quatre sortes d’as pendant la répu- blique. La marque de Vas étoit une tète de Janus d’un côté, et de l’au- tre un bec de navire, rostrum, (Jeu de dés) As se dit du seul point quiest marqué sur une des faces du dé que l’on joue. (Jeu de cartes) On appelle as, les cartes qui n’ont qu’une seule f- gure placée dans le milieu. L’as vaut, aux cartes, un ou dix, ou mème onze, selon le jeu qu’on joue. ASBESTE, s. m. du grec 4c£ecoc (aEsoene incombustible ; formé e LA privatif , et de Cévvuu( sben- numi), éteindre ; parce que l’in- combustibilité de cette substance avoit fait croire aux anciens qu’elle étoit très-propre à faire des lampes perpétuelles, Minéral.) Substance minérale dun tissu fibreux ; c’est une espèce d'amiante solide; on en distingue plusieurs espèces: l’asbeste flexible, l'asbeste dur ou mür, Vasbeste cassé, l’asbeste liquiforme. On fait avec l’asbeste flexible du H A" SUC papier et des mèches qui ne se con- sument point. ASCENDANT , TE, adj. du lat. ascendere, formé de ad , etde scai- do , monter, grimper sur. (Généal.) Ligne ascendante, pour désigner les personnes dont on est né : le mariage est défendu entre les ascendans et les descendans en ligne directe. (Astron.) Le nœud ascendant d’une planète est le point où elle traverse l’écliptique, en passant du midi au nord, comme le nœud des- cendantest celui par lequel elle passe du nord au midi. Les signes ascen- dans sont les trois premiers et les trois derniers de lécliptique. Ils ont été appelés ainsi , parce que le soleil , en les parcourant, s'élève de jour à autre, au dessus de Phorizon dans nos régious septentrionales , et sem- ble monter vers notre zénith. (Astrol. ) Le point de l’écliptique que les astronomes appellent quel- quefois ascendant, parce qu’il est situé dans l'horizon oriental, est ap- pelé par les astrologues , horoscope ; et ils le calculoïent pour dresser le thème d’une nativité. La division du ciel en douze maisons commençoit dans ce point, et l’on disoit qu’une lanète dominoit à l’ascendant , lorsqu'elle répondoit à ce point de lécliptique situé dans lhorizon. C’est de là peut-être qu'est venue Pexpression, avoir de lascendant sur quelqu'un, par comparaison avec l'influence considérable que Pon sup- posoit dans l’horoscope sur la con- duite , les inclinations et le sort des hommes. (Géom.)Quelques géomètresnom- ment progression ascendante, celle dont les termes vont en croissant, Telle est la progression arithméti- que des nombres naturels 1, 2, 3, etc. (Anat.) Les vaisseaux ascen- dans sont ceux qui portent le sang en haut, eu des parties inférieures dans les supérieures, /’aorte ascenr- dante est le tronc supérieur de l’ar- tère qui fournit le sang à Ja tête. (Jardin.) Les branches ascendan- £es sont des branches ménagées de distance en distancesurlesdeux bran- chesmères; cellesqui montentgarnis- sent le dedans de l'arbre, et celles qui descendent garnissent le dehors, 174 ASC ASCENSION , du lat. ascendere, formé de ad, et de scando , monter vers : élévation. (Physique) L’action par laquelle un fluide monte dans les tuyaux ; telle est Pascension de l’eau dans les pompes, du mercure dans le ba- rométre. (Astron. ) L’ascension est l’are compris entre le point équinoxia}, et le point de l’équateur qui se lève avec une étoile. (Jardin.) Ascension se dit du mouvement de la sève , après qu’elle a monté jusqu’au faîte de larbre , elle descend par les fibres longitu- dinales de sa tige, durant les soirées fraîches de l'été , et dansles tems de rosée; le surplus s’évapore par les vaisseaux excrétoires des feuilles, L'époque de l’ascension de la sève est très-importante à connoitre, à cause des transplantations , mar- coîtes, giefles, etc. (Felig.) Ascension se dit de l'élévation miraculeuse du Sauveur , quand il monta au ciel en corps eten ame, en présence de ses apotres, 11 signifie aussi la fête qu’on célèbre en son honneur, quarante jow3 après Fâques, ASCETIQUE, adj. du grec zoxeïr (askeïn), s'exercer. (Religz.) On appelle vie ascé- tique , la pratique et l’usage de Po- raison et de la mortification , ou la vie passée dans ces exercices. Il se dit des personnes qui s’exercent dans la vie ascétique , comme les solitaires. (Bibliographie) Ascélique est une épithète que l’on donne aux li- vres de piété qui renferment des exercices spirituels , tels que les 4s- cétiques , ou Traité de dévotion de S. Basile, évêque de Césarée. Dans les bibliothèques, on range sous le titre d’ascéliques , tous les écrits de théologie mystique. ASCIENS, s, m. de PA privatif grec, sans, et de eux (skia), om- bre : sans ombre. (-Astron.) Nom des peuples qui habitent entre les deux tropiques, sous la zône torride. Ces peuples, en ‘certains jours de Pannée, n’ont point J ; d'ombre à midi; savoir, quand le so- leil se trouve précisément dans leur zénith. Ceux qui demeurent précisé - ment sous les tropiques ne sent 4s- ASP ciens qu’une fois l’année ; savoir : les uns quand le soleil entre dans le signé du Cancer, et les autres quand le soleil entre dans le signe du Capri- corne. Aucontraire, ceux qui demeu- rent en tout autre endroit de la zone torride , sont ascieris où sans ombre deux fois l’année. ASCITE , adj. ets. f. du gr. 4oxoc askos}) . outre. (Med) Hydropisie du bas-ventre , causée par des eaux séreuses ou lym- phatiques, épanchées dans sa capa- cité. Cette maladie est ainsi nom- mée,. parce que les eaux sont ren- ferméesdanslepéritoine comme dans une outre. .ASCIEPIADE,, du nom propre äunmiadus (usclépiadés ),. (Poésie) Vers latin, composé de quatre pieds : un spondée, deux co- riembeset un iambe, inventé par un poëte grec de ce nom. La pre- mière ode d’Horace, Mæcenas ala- vis. etc. est en vers asclépiades. ASILE, s. m. du grec äsurov (asu- lon), lieu de-sûreté, composé de PA priv. grec et de oux4w (sulao), ravir, enlever; parce qu'il n’étoif pas per- mis d’arracher quelqu'un d’unasile. Si l’on consultoit l’étymologie, on devroit écrire asyle, mais l'usage a prévalu. S ASODE ou ASSODE, adj. du grec &on (asé), dégoût , réplétion, envie de vomir. ( Méd.) On nomme ainsi une fièvre continue dont le symptome essentiel est une inquiétude si grande autour du cœur ou de Pestomac, qu'on ne peut demeurer dans une même place. ASPECT, s. m. du lat. aspectus, dérivé d’aspecto , formé de ad et de specto , regarder vers. (Astrologie) Situation des étoiles ou planètes ; les unes par rapport aux autres, C’est aussi une configuration ou relation mutuelle entre les planè- tes, qui vient de leur situation dans le zodiaque , en vertu desquelles les astrologues croient que leur puissance ou leurs forces croissent oudiminuent selon que leurs qualités actives ou passives se conviennent ou se con- trarient. è ASPÉRITÉ. F, APRE. ASPHALTE , s. m. du grec 4s- gare ( asphalios), bitume. A:S:$ 119 (Minéral.) Substance brillante , solide, pesante et fagile : d’une couleur noirâtre , d’une odeur bitu- mineuse , sx-tont quand la matière est échauffée ; elle s’enflamme et se fond aisément. Les Egyptiens en faisoient autre- fois beaucoup d’usige pour embau- mer leurs momies: et c’est pour cela qu’on lui donne quelquefois le nom de gomme des funérailles. ASPBYXIE , s, f. de LA priv. g. sans, et de squ£re (sphuzis), pouls : sans pouls. (/Hed.) Privation subite du pouls, de ja respnätion, du sentiment et du mouvement, ou un abattement considérable et subit de toutes les forces du corps et de l'esprit, en sorte qu’on reste comme si l’on étoit mort, Les symptomes par lesquels s'annonce cette maladie, ressem- blent beaucoup à ceux de la mort subite ; et c’est ce qui cause souvent. de fatales erreurs , et conduit dans la nuit du tombeau, des hommes qui eussent encore joui long-tems de la lumière et de la vie, ASPIRANT , TE, adj. du latin aspirare, formé de ad et de spirare, désirer, aspirer. (Physique) Ce mot n’est guère employé qu'en parlant d’une pompe. V. POMPE ASPIRANTE, ASPIRATION, s. f£, du latin as- pirare. F. ASPIRANT. (Ænat. ) L'action de ce qui res- pire, et qui tire son haleine ou Pair extérieur en dedans. On dit aujour- dhui inspiration par opposition à expiralion, qui est l’action par la- _queile-on presse ce même air en dehors. (Physique) L'action par laquelle on fait élever l’eau dans le tuyau d’une pompe aspirante. Ce terme quoique recu , est ici fort impropre ; car l’eau n’est point élevée par as- piration, mais par la pression de Pair extérieur. ASSAILLIR , v. a. du latin bar- bare ad-salire, corruption d’assi- lire, composé de ad et de salire , sauter dessus. Salire a produit saut, sauler, et Rad ue on à fait assaut , assaillir. (Art de la guerre ) Assaillir H 2 116 ASS signifie saillir à , ou vers quelqu'un, Pattaquer vivement. ASSAKI, s. f, mot ture. Titre de la sultane favorite du grand- seigneur. ASSAUT , s. m. Pour Porigine, Foy. ASSAILLIR. (Art. milit.) Attaque dune pièce de foitification, faisant partie d’une place. On dit Passaut dun réduit , d’un ouvrage à corne, à couronne , d’une contre- garde , d’une demi- lune, du corps de la place; mais on ne dit pas l’assaut d’une place , d’un camp, d’un poste, Escrime ) Faire assaut ; c’est se battre au fleuret pour s'exercer. ASSIÈGER,, v.a. du lat. obst- deo , formé de ab ou d’ob et de sedeo , s'asseoir autour, (Art milil.) Faire le siége d’une place. ASSIETTE, 5. f. d’asseoir, dé- rivé du lat. assideo, formé de ad , et de sedeo , s'asseoir auprès : situa- tion, manivre d’être assis, couché, placé. (Pratique) Le fonds sur lequel uve renfe est assise: Celle rente es£ en bonne et sûre assiette. Eaux et foréts ) Certaine éten- due de bois , désignée par les offi- ciers des forêts pour être vendue. Finances ) On dit Passiette dun droit, d’une contribution, pour la désignation des objets sur lesquels le droit , impôt ou la contribu- tion, sont assis, ou destinés à être prélevés. Ë (Archit.) La situation d’un corps solide , posé sur un autre. L’asszelle d’une pierre , d’une poutre, ( Ari. milit. ) La situation d’une ville, d’un camp , d’une forteresse , d’un corps de troupes. L’assielle de cette place est avantageuse. ( Marine) La situation la plus favorable à un vaisseau pour sa na- vigation et pour sa marche, relati- vement à sa ligne d’eau ou de flot- taison. L’assielle d’un vaisseau dé- pend beaucoup de sa charge et de son arrimage. (Equit.) Situation du cavalier sur la selle : Cei écuyer fait prendre une bonne assielle à ses écoliers. Lechnol. ) Les horlogers appel- lent assielle une pièce qui en sup- puite une artre. Les dereurs doznent ASS ce nom à une composition qu’ils cou- chent sur le bois, pour le préparer à recevoir la dorure, Les teinturiers désignent ainsi l’état d’une cuve où l’on a mis des ingrédiens, et que lon a disposée à recevoir des étoffes en bain. Pour les paveurs , c’est la surface intérieure du pavé. (Econ. dom.) Æssielte se dit en- core d’une sorte de vaisselle qu’on sert à table devant chaque personne. Ce nom lui vient de ce qu'autrefois elle servoit à désigner l’assielte, où la place que chaque convive dc- voit occuper. On disoit, par la même raison, l'assielle d'une table, pour l’ordre dans lequel chacun devoit être assis, ASSISES, s. f, du latin assisiæ , formé de ad, et de sedeo , s'asseoir auprès. ( Pratique) Les assises étoient les séances extraordinaires que te- noient les officiers des seigneurs de fief, pour faire rendie l'hommage , les aveux et dénombremens aux- quels les vassaux étoient tenus, et pour faire revenir les droits seigneu- riaux, et rendre la justice, Les assises étoient encore des au- diences que les baillis et sénéchaux tenoient dans les siéges royaux de leur dépendance. (Hist, d'Anglelerre) Ce mot se rencontre fréquemment dans l’his- toire d’Angleterre, où il désigne une assemblée de juges de paix, qui a lieu à certaines époques et dans cer- tains lieux , pour rendre la justice ; le jury; un statut; le lieu et le tems où les juges ambulans vont rendre la justice ; le prix , le poids, la mesure du pain et de la bière, (Archit.) Assise, au singulier , signifie un rang de pierres de même hauteur qu’on pose horizontalement pour construire nne muraille. (Arts et métiers) Les fabricans de bas appellent assise, la soie qu’on étend sur les aiguilles, et qui dans le travail forme les mailles du bas. ASSONANCE , s. f. du latin as- sono , formé de ad, et de sono, répondre à la voix comme un écho, ( Diction ) Propriété qu'ont cer- tains mots de se ferminer par le même son , sans néanmoins faire ce qu’on appelle une rime. Or et au- rorc , pour 6t heure sont des 4550- ASS mances. L’assonance est un défaut que les bons écrivains françois ont soin d'éviter en prose, ASSORTIR , v. a. de l'italien as- soriire. ( Commerce) Choisir des mar- chandises pour en former le fonds d'un magasin ; d’une boutique, afin d’avoir de quoi satislaire ceux qui se présenteroient pour acheter. Peinture) On dit par extension, que les couleurs d’un tableau sont bien ou mal assorties. ASSOUPLIR , v. a. du lat. sup- plex, souple : rendre souple, (Æquit.) Assouplir un cheval, c’est le rendre souple, lui faire plier le col, les épaules , les cotés et les autres parties du corps, à force de le manier, de le faire trotter et galoper. (Manuf.) Assouplir une étoffe, un cuir, c’est les rendre moelleux. De là est venue cette expression pro- verbiale, souple comme un gant, lorsqu'on veut dire que quelqu'un s’accommode à tout ce qu’on veuf. ASSOURDIR , v. a. du lat. sur- dus, sourd : rendre sourd, ( Peinture) Assowdir, c’est di- minuer la lumiere et les détails dans les demi-teintes. ( Gravure) Les graveurs disent dans le mème sens, assourilirlesre- flets, assourdir une taille, ASSURANCE , s. f. de l’italien assicuranz«. (Commerce) Contrat mercantile par lequel un particulier se rend propres, et met à son compte les pertes et dommages qui peuvent ar- river sur UN Vaisseau, OÙ aux mar chandises qui composent son char- gement , moyennant une certaine somme que lui paient ceux à qui appartiennent les marchandises, et à certaines conditions. Les assu- rances peuvent se faire sur le corps du navire , vide ou chargé, avant ou pendant le voyage , sur loutes les parties de son chargement , ou sur quelques-unes d’entr’elles ; pour Venvoi ou pour le retour ; pour un voyage ou pour un tems limité. Celui qui répond des marchandises s'appelle assureur. Assuré se dit du propriétaire ou quelquefois des objets compris dans l’assurance. La somme que lassuré paie à l’as- ANSE s'y sureur s'appelle prime d'assurance, parce qu’elle se paie d’avance , à moins d’une convention contraire ; eufin, le contrat entre l'assureur et l'assuré prend le nom de police d'assurunce. La loi romaine. si navis ex Asià venerit. paroit avoir prévu les as- surances ; mais leur origine est gé- péralement attribuée aux Juifs, chassés de France en 1182 , sous Philippe-Auguste , qui se servirent de ce moyen pour faciliter Le trans- port de leurseffets, Il y a encore des assurances sur les maisons et sur d’autres objets. En Angleterre , il y en a sur tous les objets possibles ,même sur la vie. ( Murine ) Coup de canon d'as- surance ; c'est un coup de canon qu'un vaisseau tire , en tems de guerre, pour assurer son pavillon. Le capitaine d’un vaisseau qui as- sureroit ainsi un autre pavillon que celui de sa nation , agiroit contre le droit des gens, ( Féucrie) Assurance se dit de la fermeté dans la démarche, Un cerf va d'assurance, lorsqu'il va au petil pas et sans crainte. (l'auconnerie ) Assurance se dit d’un oiseau de vol qui n’est plus at- taché par le pied, ce que l’on appelle hors de filicre. ASSURER , v. a. et récip. Foy. ASSURANCE. ( Equit.) Assurer la bouche d’un cheval , c’est l’accoutumer à souf- frir le mors. On dit d’un mulet qu’il est assuré des pieds, parce que c’est la meilleure monture , dans les chemins pierreux et raboteux. ASTER , s.m. du gr. äsip ( astér), étoile, ( Bolan. ) Genre de plantes dont la fleur est radiée, ASTÉREOMEÈETRE, s. m. dugree asp (astér),astre,etdew: :. mé- tron ), mesure. (rom) Instrument destiné à calculer le lever et le coucher des astres dont on connoit la déclinai- son et l’heure du passage au méri- dien. . ASTERIE , s. f. même origine qu'ASTER. . L (Minéral.) Pierre précieuse qui est une variété du saphir ou du xubis d'Orient. Il arrive quelquefois 118 AST que ces gemmes laissent apercevoir les lames dont elles sont composées; les plus apparentes forment des hexagones concentriques, qui s’em- boitent les uns dans les autres, de- puis les bords jusqu’au centre ; d’au- tres lames les coupent sous des an- gles de 60 et de 120 degrés; de manière que quand on taille la pierre en goutte de suif , elle offre toujours par ses reflets une éloile à six rayons, C’est cette propriété qui a fait don- ner à cette variété le nom d’astérie, On l'appelle encüre girasol, parce quil semble qu'on y voit un petit soleil, de quelque* coté qu’on la tourne. , ASTÉRISME , s. m. du grec zsùp ( astér), astre. (Astron.) Ce mot signifie la même chose que constellation. ASTERISQUE, s f. du grec zsàp (astér). astre. ( Imprimerie ) Petite marque en forme d’etoile, qui se met dans l’im- pression des livres, pour indiquer ua rénvoi ou quelqu’autre chose. ( AÆnat. ) Petite tache opaque, en forme d’étoile, qui vient à la cornée transparente ; on l'appelle aussi la EE ASTHENIE, s. f. de l’'A’privat. grec, et de évos ( sthenos ) , force, puissance : manque de force, (Méd.) Ferme nouveau qui si- gnifie débulité ou relèächement dans les fibres musculaires. ASTHME , s. m. du grec cu (asthma),formé d4w(a0), respirer, ou de d’240 (aazo),aspirer,souilier. (Héd.) Grande difficulté de res- pirer ,avec gonflement et sifflement, sans fièvre. On divise Pasthme eu humide, en sec ou convulsif , et en nocturne. /’oy. INCUBE, ASTRAGALE , s. m. du grec aspayaroc (astragalos ), falon. (Archit.) Petitmembre rond dont on orne le bas et le haut des colon- nes, des pilastres ,etautres membres d'architecture. ( Bolan. ) L’astragale est une plante légumineuse dont la racine est douce au goût, et que plusieurs nomment , pour cette raison, fausse réglisse. ( Anat.) L'astragal où lastra- gale est un os du tarse qui a une éminence convexe,aticulée par Gin- AST glyme , avec le tibia : il est le plus élevé de tous les os du tarse, Quel ques-uns appliquent le nom d’as- tragale aux vertèlres du col : Ho- mere , dans son Odyssée, emploie ca terme dans ce sens. ASTRE , s. m. du grec àshp ( astér). ( Astron.) Terme générique qui s'applique aux éloiles , tant fixes qu’erranfes, c’est-à-dire , aux étoiles proprement dites, aux planètes et aux comètes, On définit un asfre un corps lumineux , ou par lui même, ou par la réflexion de la lu- mière qui lui vient d’un autre astre. Les corps lumineux par eux-mèmes brillént de toutes part, et éclairent tout ce qui les environne, jusqu’à une certaine distance ; tels sont le soleil et les étoiles qu’on appelle fixes. Les autres élant des corps opa- ques, cominie la terre que nous ña- bitons, ne deviennent lumineux que par une lumiere empruntée , Cest- à-dire ,; en réfléchissant celle qui leur vient d’un. astre lumineux par lui-même ; telles sont les planetes du premier et du second ordre, et les comètes. l STRINGENT, adj. et s. du lat, adstringere , composé de ud et de slringo , resserrer. (/Héd.) Epithète que lon donne aux remèdes qui ont, la vertü de resserrer , de froncer lesfibres, et de réndie les pores plus petits; d’ar- retcr les hémorragies , les diarrhées et le cours immouéré des humeurs sur quelque partie. Les astriugens resserrent les fibres des vaisseaux en absorbant les humidités qui sé trouvent entre les chaïrs et les fibres des vaisseaux, HAUTE ASTROLABE , s. m. du gr. #5po- n2Cos ( astrolabos ), composé ce xshp (astér), étoile , et de xzu64ve (lambano ), prendre : prendre la hauteur des asfres, ; (Astron. ) Instrument d’astrono- mie dont se servoient les anciens pour les observations : 11 y en a eu de plusieurs espèces, où plutot le mène nom a été donné à plasieuxs espèoes d’instrumens tres-différens : on n’en fait plus usage maintenant ASTROLOGIE, sf, du gr æssov ASS T (astron) , astre , et de 15e (logos), discours : discours sur les astres. (Æstrol. ) Ce mot signifioit autre- fois ia connoissance du ciel et des astres; maïs sa signification a changé, et on appelle maintenant astrono- mie ce que les anciens appeloient astrologie ; de sorte que celle-ci, sous la dénomination d’astrologie Judiciaire, n’est plus que lart de prédire les évéuemens futurs, par les @spects, les positions et les in- fluences des corps célestes. L’astrologie passe pour avoir pris paissance dans la Chaldée , d’où elle pénétra en Egypte , en Grèce et en Italie ; quant à nous , c’est des Ara- bes que nous la tenons. L’astro- logie est un art chimérique , mais qui a été pendant long -tems beau- coup plus cultivé que l'astronomie. Le ciel, selon les astrologues , est divisé en douze parties égales; ces douze portions ont chacune un attri- but , comme les richesses, la scien- ce, etc. La portion la plus décisive est celle qui est prète à monter et à paroître sur lhorizon , lorsqu'un homme vient au monde. Les pla- uètes sont divisées en favorables, nuisibles et mixtes. Les aspects de ces planètes, qui ne sont qu’à cer- taines distances entrelles, sont aussi heureuses ou funesies. Saturne a sous son empire la mélancolie ; Jupiter , les honneurs; Mars , la colère; le Soleil, la gloire ; Vénus, Pamour ; Mercure , Péloquence ; la Lune , les choses qui sont d’un commun usage dans la vie. La France fut, comme toutes les autres nations , infectée de cette su- perstition. Sous le regne de LouisXT, vivoit Arnoult, astrologue du roi. Du tems de Catherine de Médicis, on n’osoit rien entreprendre d’im- portant sans avoir auparavant con- sulté les astres ; et sous les règnes de Henri II et Henri IV , il n’étoit question dans les entretiens de la cour, que des prédictions des as- trologues. Dans les dernières années de la vie de Henri le Grand, il n’y avoit point de mois qu'on ne fit courir quelque prédiction de sa mort. Is diront vrai à la fin, dit un jonr ce monarque au maréchal Bas- sompière , et on aura plus d'alter- tion à une seule fois qu'ils auront 4 AXSET 119 rencontré la vérité, qu'à tant d'autres occasions où ils se se- ront trompes. ASFRONOMIE , s. f. du gr. Zspoy (astron), étoile, et de véyi0e ( no- mos }, loi, distribution. (Astron. ) Science des mouve- meus célestes, des phénomènes qu’on observe dans le ciel. et de tout ce qui a rapport au astres. Cestsune partie des mathématiques mixtes , dans laquelle on apprend à connoi- tre les grandeurs, les mouvemens et les distances des étoiles, des pla- netes et des comètes , autant que l’industrie humaine, aidée de Vob- servation et du calcul , peut nous y faire pénétrer, Lesanciens appeloient cette science astrologie ; mais ce dernier. terme est réservé aujourd’hui à la science conjecturale dont il est question au mot astrologie. Ainsi ce qu'on sait de lorigine et des premiers progrès de astrologie, se rapporte à l’astro- nomie. Les Chaldéens passent pour avoir été les premiers astronomes : les Egyptiens leur disputent cetavan- tage, et prétendent avoir deviné les premiers le mouvement de la terre , appelé système de Copernic. Les Phéniciens ont découvert les pre- miers que l’observation des étoiles bozéales pouvoit leur être utile pour la navigation. Thalès de Milet fut le premier Grec qui fit des découvertes dans cette science, et Hypparque forma un catalogue des étoiles fixes. Vers lan 1230, l’empereur Fré- déric IT, ayant fait traduire de Pa- rabe P Almageste de Ptolémée, lEu- rope commenca à sortir de Pextrème iguorance où elle croupissoit depuis plusieurs ‘siècles ; et à s’instruire dans l'astronomie, qui, jusque-là, n’avoit été cultivée que par les Arabes. En 1330, Copernic établit l’im- mobilité du soleil , et le mouvement de la terre autour de cet astre. - Tycho-Brahé fut, après lui, le plus grand obsérvateur qui ait paru; les théories , les tables et les décou- vertes de Képler. sont fondées sur Pexactitude de ses remarques. Galilée introduisit peu après Pu- sage des télescopes , avec lesquels il découvrit les satellites de Jupiter , ARE les taches du soleil, et des monta- goes dans la lune, Enfin , tandis qu'Hévélius, Gas- sendi contribuoient aux progrès de Pastronomie, Huyghens inventoitles pendules astronomiques, et trouvoit J’anneau et un des satellites de Sa- turne; Cassini découvroit les quatre autres satellites de cette planète, et Newton s’ouvroit le chemin de l’im- mortalité. Les savans qui ont depuis parcouru la meme carrière y ont acquis de la célébrité, sans rien diminuer de la gloire de ieurs pré- décesseurs. ASYMETRIE, s. f. de l'A privat. grec sans , et de pérpoy (métron) , mesure : sans mesure. (Hath.) Défaut de proportion ou de correspondance entre les parties d’une chose. Ce mot est opposé de symétrie , et ce que Pon entend plus ordinairement par incommensura- bilité, 11 y a incommensurabilité entre deux quantités , lorsqu'elles m'ont aucune mesure. T'els sont le côté du carré et la diagonale, ASYMPTOTE , s. f. de PA priv. grec, sans, de oùv (sun), avec, et de rimrw (pipto), tomber : qui n’est pas coincident ou qui ne rencontre point. ( Géom.) Une ligne qui, étant indéfiniment prolongée , s’approche continuellement d’une courbe , ou d’une portion de courbe indéfini- ment prolongée, de manière que sa distance à cette ligne ne devient ja- mais Zéro absolu , maïs peut tou- jours être trouvée plus petite qu’au- cune autre grandeur donnée, ATAXIE, s. f. de LA privat grec, sans , et de Trafic (laxis), ordre: sans ordre , défaut d'ordre , irrégula- rité, con'usion. (Méd.) Ce mot est employé en médecine pour signifier un dérange- ment et une irrégularité dans les crises et les paroxismes des fièvres. ATECBNIE , s.f. de VA privat, grec, et de réyvn (lechné), art : sans art, défaut d’art. ATELIER , s m. Ce mot peut venir de ce qu’autrefois on donnoit le nom d’atelier à ces basses-cours , où plusieurs ouvriers travailloient ensemble. ({ T'echnol. ) Ce mot se dit du lieu r 530 APN où plusieurs ouvriers travaillent en- semble, et quelquefois de la réunion ou collection de ces ouvriers, On dit l'atelier d’un peintre , d’un sculp- teur, etc, ATELLANES , s, f. d’Atella, ville de F'oscane. ( Jeux scéniques ) Les atcllanes étoient chez les Romains des pieces comiques et sativiques, qui tenvient le milieu entre nos pièces boulfon- nes et la tragédie. Elles étoient &insi nommées, parce que ces pièces avoient été représentées , pour la première fois, à Æiella. ATÉMADOULET , s. m, Titre du premier ministre de Perse. ATERMOIEMENT , s. m, de terme : Vaction de donner , d’accor- der un terme. ( Commerce) Contrat passé à Pa- miable , entre un débiteur et ses créanciers , dont le but est de pro- longer les termes de paiement. Pour que ce contrat soit valable, il faut qu'il soit passé par devant notaire ; qu’il soit consenti par les trois quarts des créanciers , en somime , et qu’il soit insinué et homologué avec les créanciers qui n’ont point signé. ATBEE , s. m. de PA priv. grec, sans, et de 8ece ( théos ), Dieu : sans Dieu. Celui qui méconnoit l’existence de Dieu. Protagoras, Démocrite et Leuryppe, paroissent être les pre- miers qui aient professé ouvertement l’athéisme, à ATHENEE , s. m. de la ville d'Athènes , ville savante, ou du nom grec de Pallas 4ÿ4rn ( Athéné), déesse des sciences: comme si #{he- née signifioit un lieu consacré à Pal- las, ou destiné aux exercices aux- queis elle préside. (Arts et sciences) Lieu public dans lequel les professeurs des arts Bbéraux tenoient leurs assemblées , où les rhéteurs et les poëtes lisoient leurs ouvrages , et où l’on déclamoit les pièces. Ces lieux étoient dispo- sés en amphithéâtre, garnis de sié- ges, comme les amphithéätres pu- blics. Il y avoit des athénées dans les principales villes de Pempire ro- main. Mais les plus fameux ont été celui de Rome, fondé par Adrien, et celui de Lyon, construit par les ATM ordres de Caligula. Alexandre Sé- vère alloit souvent dans l’Athénée de Rome entendre les rhéteurs et les poëtes grecs et latins. Gordien s’y étoit exercé À déclamer dans sa jeu- nesse, On se sert encore aujourd’hui de ce mot, pour désigner les acadé- mies des savans, et les lieux où ils s’assemblent. ATHEROME , s. m. du gr. 20%px ( athéra), bouillie. ( Médecine) Tumeur sans cou- leur et sans douleur , enfermée dans une membraue qui contient une ma- tière purulente, épaisse , blanchä- tre , semblable à ée la bouillie. Sa mollesse la distingue du squirre , sa fluctuation et l’impression du doigt empêchent qu’on ne la confondeavec le sarcome. ATHLETE ,s. m. du gr. #banrc (athlétés), dérivé d’ä8nos (athlos), combat. (Antiq.) C’étoit chez les anciens Grecs celui qui combattoit dans les jeux solennels. ATHLANTE, s, m. du mot at- Las. F. plus bas. (Archi. ) Statue d'homme, qui soutient un morceau d'architecture, en guise de colonne ou de pilastre, ATLAS, s. m. nom propre, dé- rivé derar4w(talao),ou rr4x(tlao), soutenir; parce que, suivant la fable, ÆAilas soutient le ciel. ( Géogr.) Ce mot signifie, par analogie, un recueil de cartes géo- graphiques. ( Anal.) On Papplique aussi à la première vertebre du cou, celle qui supporte la téte. ATMOSPHÈRE, s. f. du grec arms ( almos ), vapeur ou exhalai- son , ét de sgzïpa (sphaira), sphère, globe : sphère de vapeurs. (Physique) La masse de vapeurs ou dair qui environne un corps quelconque , et qui participe de tous ses mouvemens; mais ce mot s’en- tend particulierement de cette masse d'air qui environne la terre de toutes parts , et qui lui forme une espèce denveloppe , que Pon appelle at- mosphère terrestre. L’atmosphère pèse sur le centre de la terre et sur sa surface ; elle participe à son mou- vement annuel, et à son mouvement ATR diurne : elle a beaucoup de part au mécanisme de la nature, Quelques savans prétendent que le soleil et la luneont aussi leur atmosphere, * Atmosphère électrique ; c’est le fluide subtil qui est actuellement en mouvement autour d’un corps élec- trisé. Cette atmosphere est formée par la matiere électrique elle-même, tant eftiuente qu’affluente ; et c’est cette matière qui est la cause imm£- diate des mouvemens connus sous le nom d’attraction et de répulsion, et de tous les autres phénomenes électriques. ATOME ,s. m. de VA priv. grec , sans, et de réuve (lemno), divi- ser, couper : indivisible. (Physique) Corpuscule très-petif, dune dureté parfaite , enticrement solide ou non poreux, et insécable, ou tout-à-fait indivisible., Démocrite et Epicure ont prétendu que le monde étoit formé de ces atomes, et que les corps se formoient par leur rencontre fortuite. Les physiciens modernes n’admettent ni la définition mi la chose. ATONIE, s. f, de PA privat. grec sans, et rôvoc (Lonos), tension, force, ressort : sans tension , sans force, ( Méd. ) Foiblesse , relâchement, langueur ; état dans lequel les mus- cles n’ont presque pas la force de se contracter, pour faire leurs mou- vemens , et les solides relâchés n°2- gissent sur les liquides que très-foi- blement. ATRABILAIRE , adj. et s. du latin atrabilarius , formé de alter ; noir, et de bilis, bile: qui a du rap- port avec la bile noire. ( Méd, ) Ce mot se dit des mélan- coliques, de ceux qui sont d’un tem- pérament où la bile noire domine, et lesrend tristes et chagrins. (Anal. ) Les anciens appeloient capsules atrabilaires les deux COrgs glanduleux , applatis, presque trian- gulaires, que l’on trouve au dessus des reins. Les modèrnes ont donné à ces glandes les noms de reins suc- cenluriaux, où glandes susrénales. l'usage de ces parties n’est pas en- core bien déterminé. ATROPHIE , s.f. de PA privat. grec, sans , et de spéou (trépho }, nourrir: sans nourriture, 721 ANTYE (-Méd,) Amaigrissement et con- somption de tout le corps, où de quelques-uns de ses membres. Lors- que l'atrophie est universelle , c’est- à-dire, lorsqu'aucune partie du corps ne prend de nourriture , et qu’elles tombent toutes dans une extrême maigreur , elle retient le nom d’a- trophie ; mais lorsqu'elle est parti culière , et que quelque partie seu lement se flétrit ct se dessèche, com- me un bras, une jambe, un œil ; elle prend alors le nom d’aridure. Dans latrophie , la graisse et la chair se consument, au lieu que dans la maigreur, ou l’aridure., la graisse seule se consumeé. L’airoplhie est une compagne inséparable de la fie- vre étique , de la phthisie, du tabis, de la chattre, Le marasme en est le dernier degré. ATTAQUES, s. f. de l'italien allacare. (Art niilit.) Tranchées et autres ouvrages dirigés contre une partie des fortifications d’une place assié- gée. On forme une ou plusieurs a:- taques, selon la grandeur de la place. Ce mot différe de celui d’ap- proches, en ce que celui-ci est gé- néral, et comprend les ouvrages et travaux de toutes les attaques d’une place. (Escrime) Une attaque est un où plusieurs mouvemens que lon fait pour ébranler son adversaire 2 afin de le frapper pendant son dé- sordre. … ATTERAGE, s. m. dérivé de terre : Paction d'aller vers la terre. (Marine ) Lieu où l’on vient re- connoïtre là terre, en revenant de la mer , après une longue traversée, pendant laquelle on a perdu la terre de vue. C’est aussi l’action et le mo- ment de reconnoitre la terre, On ap- pelle un bel atiérage, un endroit de la côte, facile à réconnoitre , re- marquable et exempt de dangers. aire un Lel atiérage ;*c’est recon- noitre la terre où l’on vient aborder par un beau tems, sans danger et sans méprise. re aux attérages ; c’est approcher de la terre, sans ce- pendant la voir encore ; lorsqu'on revient d’un long voyage, ATTERISSEMENT , s. m. de lérre : Vaction de porter sur la terre. (Physique) Awas de limon, de 122 ATT sable ; et de pierres roulées que les fleuves entrainent dans la mer, et qu'ils accumulent à leur embou- chure. La basse Egypte , la Hol- lande, sont des altérisséemens. Y. ALLUVION. ATTICISME, s, m.du grec àrri- “rue ( allikismos. ) ( ist. gr. ) Dans le langage, délicatesse, finesse de goût parti- culière aux Athéniens. ATTIQUE, s. f. du grec zrrmbe { altihos”), qui-est à la facon du pays d'Athènes, (Diction ) On appelle sel attique ce qui paroit avoir quelque rapport aux bons mots et à la raillerie five des Athéniens : Cet ouvrage cest plein de sel attique. ( Archi. ) Petit ordre d’archi- tecture qu'oh met au dessus d’un plus grand, pour le terminer et le couronner. Cet ordre n’a point de colonnes , mais seulement des pilas- tres dont les chapiteaux sont ornés dun rang de feuilles. Cet ordre a été ainsi nommé ; parce qu'on pré- tend qu'il a été inventé par les Athéniens. ATTITUDE , s.f. de l'italien alliludine, corruption du latin ap- tiludo , situation, disposition con- venable, ( Peinture ) La position que lar- tiste adopte pour représenter ceux qu'il peint , ou que ceux-ci se choi- sissent eux-mèmes. , ( Art dram. ) V’allitude d'un acteur est l’effet général d’une pas- sion sur toutes Îles parties de son corps , et le juste accord de cet effet avec la nuance de passion que doit avoir le personnage qu’il re- présente. à : ( Danse ) L’atiitude > dans un danseur , est un systeme raisonné de positions, suivant les divers catac- tères qu’il représente , et les passions dont chacun de ces caractères doit ètre affecté. ATTRACTION , s. F. du latin attractio , composé de ad, et de traho . tirer vers : action d’attirér 2 ou état de ce qui est attiré. ( Meécan.) Attraction ou trac- lion est Paction dune force mo- trice par laquelle un mobile est tiré où rapproché de la puissance ATTF qui le meut : c’est de cette manière qu'un cheval tire un chariot ou une barque. Mais lorsqu'on voit deux corps libres éloignés Pun ‘de Pautre, s'approcher mutuellement, sans que l’on apercoive la cause, on donne à ce phénomène le nom d’attrac- tion. Telle est lattraclion du fer par Paimant ; et c’est dans ce der- uier sens qu'il a été employé par les philosophes anciens et modernes. Anaxesore , Démocrite , Epicure et Plutaique, ont parlé de Paltrac- lion : Copernic'et Tycho l'admet- toient aussi; Képler, génie plus vaste et plus hardi, sentit qu’elle devoit être générale et réciproque dans tous les corps ; mais cette vertu ayant été regardée comme une vertu occulte , Descartes qui n’en vouloit reconnoitre aucune ; l’'avoit entière ment) bannie de la physique. New- ton Va rétsblie dune facon nou- velle. Après avoir remarqué que les corps se portent, ou tendent à se porter, les uns vers les autres, par une puissance qui lui étoit iuconnue, il a déduit de cette observation le principe. de J’éttraction ; ensvite , de Paction plus ou moins forte de cette. puissance , suivant Ja masse des corps , et leurs distances respec- tives, il a déduit les lois de Fatirac- Lori. : ( Physique ) Attraction magné- lique ou de l'uimant; cest une propriété qu'a Paimant attirer le lex et l'acier, et de sy attacher fortement. La force attractive de V'aimant est plus gravde lorsqu'il est aimé, 77 ARMURE : DE L’AI- MANT. Ailraclion chimique ; les chi- mistes eutendent par altraclion , l'impression FRERES 0 qui porte les corps. à se rapprocher et à sauir. L’atiraction chimique n’a lieu qu'entre des.corps d’un très -petit volume; elle esttres-puissante dans le point de contact, et presque nuile à des distances assez petites. On lui donne aussi le nom d'AXFINITE, F. ce mot. Bergman. la nommée attrec- lion éleclive, parce que cest par uré espèce, de, choix et de préfé- rencé que les molécules d’une subs- tance abandonnent celles à qui elles s’étoient jointes d’abord, pour voler AUD 125 à d’autres qu’elles semblent affec- tionner davintage. ATTRAPER , v. a. du latin bar- bare {rappa, qui à produit ad- trapare ; d’où lon a fait entraner j iulraper , et enfin atisaper : prendre à une trape, à un piége ; atteindre en courant, saisir. ( Peinture) On äit , dans le lan- gage de Ja peinture , at/raper une belie ressemblance , attraper Fair, l# maintien , la démarche , le ca- ractère , etc. Dans ce sens . il si- gifie saisir. Altraper ainsi que saisir est un fait d'adresse | de prestesse ,: quelquefois de hasard et de bonheur. L'adresse et la prestesse sont le fruit, lune de la sagacité de Partiste et de Phabitude ; et l’autre de Fexercice continuel de son talent ; mais ke hasard décide-plus souvent du succès, ATTRIBUT , s. m. du latin ar- tribulunt , foxmé de ad , let de éri- buo , donner à..: ce qui est propre et partitulier à chaque sujet. (/Helaph.) Propriété constante de Pcire, qui est déterminée par les propriétés essentielles. : ( Log: ) Ce qui s'affirme ou se nie d’un sujet : ainsi lorsqu'on dit : Dieu est Loui puissant, Dieu est le sujet, et tout puissanLest l’atiribut. (Peinture et geulpture) Sÿmbole qui sert à faire distinsuer une sta- tue, un-groupe: ete. +La foudre , laigle, sont les attributs de Jupiter ; le paon, celui de Junon ; le caducte, celui de Mercure ; ia imassue, celui d’'Hercule , etc. ; AUBIER , s. m. du latin albur- nunr., formé d'album, blanc. ( Botan. ) Le nouveau bois qui se forme ; chaque anñée, surde corps Hgueux : il se trouve sous l’écorce ; il est ordinairement blanc , plus où moins épais, d’une consistance beat coup moins dure que lereste du bois, parce awil est, cempesé des mem braves réticulaires du livret, qui ne sont pas encore converfies en un bois parfait, AUDIENCE , s.'f. du latin «u- dientia. DU 1 (Diplomatie } Ce mot se dit du tems que les rois, les princes, les minisires , les personnes constitutes en diguité , emploient à recexoir et x24 AUL à écouter les ambassadeurs ct ceux qui ont à leur parler, Il ya des audiences publiques et d'état, et des audiences privées et particulières, La première au- dience d’un ambassadeur et son au- dience de congé sont du premier genre, et celles que l'ambassadeur demande de tems en tems, pour V'intérèt du prince qu’il représente , sont du second genre. ( Pratique ) Audience est la séance des juges assemblés pour entendre et décider les contestations des parties. (Geogr.) Audience se dit des pays de Amérique soumis à PEspagne. Les Espagnols donnent le nom d'audience aux tribunaux de juas- üce qu'ils ont érigés dans l’Améri- que; de là on a appelé audiences, les provinces qui composent le ressort de ces tribunaux. AUDITIF , adj. du latin audi- Livus où audilorius , dérivé d'au- dire , écouter. ( Anat.) Le conduit auditif est cette portion de loreille externe qui commence à la conque, s'étend jus- qu'à la membrane du tambour, et {oime un conduit par lequel les sons arrivent à l’oreille. On appelle en- core auditif un nef qui, partant du cervelét, va se rendre, en se ramifiant, à différentes parties de l'oreille , et par le moyen duquel les impressions faites par les sons sur ces différentes parties, sont trans- nuses jusqu’au siége de l’ame. + AUGURE , s. m. du latin «u- gurium , contraction d’aviguriunt , ou davigarium ; chant des oi- seaux, (Hist. rom.) Ce mot s’entendoit, chez les Romains, du présage qu'ils tiroient du chant des oiseaux ; car Vobservation de leur volet de leur façon de manger, étoit appelée aus- picium , contraction davispicium , inspection des oiseaux. Les Romaïus avoient reçu cet art des Toscans, qui en attribuoient linvention à Tl'agbs. Parmi nous, ce mot se dit de tout ce qui semble présager, indiquer quelque chose que ce soit. AULIQUE , adj. du grec aûaumoe {aulikos) , courtisan, dérivé d’airÿ AUR (aulé), salle, cour d’une maison , cour où palais d’un souverain. (Æcon. polil. )H se dit d’une cour supérieure, d’un conseil qui a une juridiction universelle et en dernier ressort , sur fous les membres et sujets de lempire d'Allemagne, pour les causes qui doivent y ètre portées, 11 se dit aussi des membres de ce conseil. AUNE , s. f. du latin w/na. (Métrologie) Ancienne mesure de longueur égale à trois pieds sept pouces huit lignes , pour Paris, et aujourd’hui remplacée par le mètre , base du nouveau systeme des poids et mesures, et contenant environ trente-sept poures des mesures an- ciennes. 7, METRE. AURICULEE , adj. du latin au- rilum , auriculatum. (Botan.) Feuille auriculée, celle qui a à sa base deux petits lobes sé- parés du reste du disque par deux sinus latéraux opposés. AURCRE, s. f. du latin aurora, contraction de aurea hora, heure dorée, ( Astron. phys. ) Lumière qui paroit vers l'Orient avant que le soleil se lève , et qui va en augmen- tant jusqu’à ce qu’il soit levé. C’est la même chose que le crépuscule du matin , où le point du jour. Aurore boréale ; on appelle ainsi un phénomère lumineux , qui à coutume de paroître du côté du nord , où de la partie boréale du ciel , et dont la lumière, lorsqu’elle est proche de l’horizon , ressemble à celle du point du jour ou de Pau- xore. Ce phénomène n’a pas été inconnu aux anciens ; Arisfote , Pline et Sé- nèque en oùt fait la description. On appelle de même aurore aus- trale , un phénomène lumineux qui roduit vers le poleaustral les mêmes effets que produit l'aurore boréale. L'une et l’autre ont pour cause, sul- vant M. de Mairan, une portion de l'atmosphère solaire , qui descend , en certaines circonstances, dans les régions supérieures de notre atmos- phère terrestre , et qui, en consé- quence du mouvement diurne de la terre , ou de sa rotation sur son axe, AU T doit être repoussée de l'équateur vers les poles. AUSPICE , s. m. du lat. auspi- cium, contraction d’ayispicium ; inspeclion du vol et de la façon de manger des oiseaux. ( Hist. rom.) Terme générique qui désignoit, chez les Romains, di- verses manières de consulter et de reconnoitre l'avenir; mais qui signi- fioit particulièrement Part de consul- ter l'avenir, par Pobservation du vol et de la façon de manger des oiseaux. F. AUGURE. AUSTERE , adj. du grec &usmpoc (austéros), formé de zvos(auos), sec, et de la terminaison £er, commune à un grand nombre de mots grecs et latins : rigoureux, sévère, rude. (Peinture) Composition austère, manière auslère, sujel auslère, gezntre austere Le mot austère , lorsqu'il est rela- tif à l'art, s'entend de la correc- tion et de la fermeté dans le dessin, d’une grande simplicité dans la com- position, et d’une couleur vraie, mais sérieuse, sans manière et sans éclat. L'austère, envisagé comme ca- ractère de certains sujets, se rap- porte aux actions, aux expressions et aux événemens graves qui deman- dent peu de personnages ei le moins d'accessoires possible. (Physique) Austère est une es- pèce de saveur qui ne difière de l’'acerbe que par son exces, AUTAN, s. m. du latin altanus, formé d’allum , sous-entendu mare. ( Phys.) On appelle ainsi le vent du sud-est qui souffle de la Médi- terranée en France. Les babitans des cotes l’appellent le rnarin ou le MLarT, AUTEUR , s. m. du lat. auctor, formé daucto ou d’augeo, accroi- tre, agrandir, Celui qui est la pre- mière cause de quelque chose. Les Grecs wavoient point de mot parti- culier pour désigner l’auteur d’un ouvrage de littérature, d’art ou de science ; ils le nommoient marip (patér. ) AUTHENTIQUE , adj. du grec aBeyrixos ( authentikos ), dérivé de aùdevrns ( autheriés ), maitre de soi - mème, indépendant : so- ANUIE: 125 lennel, munide Pautorité publique, et revêtu de toutes les formes ; célè- bre, notable, certifié. (Jurispr.) Nom que l’on donne à certaines lois du droit romain, On dit aulhentiquer une femme, pour la convaincre d’adulfere , d’après l'authentique de Justinien : Si qua mulier, etc. AUTOCHTONES, s. m. du grec xBàr (chthôn), terre, et de aùrèe (aulos), soi-même : nés dans le pays mèênie. ( Géogr. anc.) Les anciens don- noient ce nom aux premiers habi= ans d’un pays, pour les distinguer de ceux qui étoient venus d’ailleurs s'y établir. AUTOCRATIE, s. f. du grec avrouparexz (aulocraleia), com- posé de æùroc ( aulos), soi même, et de xpæroc (kratos), puissance : puissance propre, puissance exercée par soi-meme, ( Econ. polit. ) Terme usité en parlant du gouvernement exercé par un monarque avec une autorité ab- solue, indépendante, qui n’est limi- tée par aucune loi. Tel est le gou- vernement exercé par l’empereur de Russie, qui s'intitule, à l'exemple de plusieurs de ses prédécesseurs, Alexandre premier, autocrale de toutes Les Russies. AUTO-DA-FE, s. m, terme espa- gnol, qui signifie acte de foi. ( Jurisprud. ) Exécution solen- elle du jugement rendu par l’inqui- sition. AUTOGRAPHE, s. m.adj. dugr. aÿros (autos), propre, soi-même , et de yp49% (grapho ), écrire: qui est écrit de la main même de Pau- teur, (Bibliologie) On appelle ainsi un traité écrit de la main meme de l’auteur , par opposition aux copies qui en ont été faites par d’autres. AUTOMATE , s. m. du gr. aùros (autos), soi-même, et de w2% (mao), désirer, chercher : ce qui vient de soi-melmre , ce qui se fait d’une ma- nière spontanée, (/Mécan.) On appelle ainsi une machine qui a en soi les principes de son mouvement ; comme une horloge, une montre, les sphères AVV0A mouvantes, les Lableayx mouvans. J'eis sont encore les aulomates du célebre Vauranson, et particuliere- nent son /aileur qui jouoit difiérens airsde la füteallemandeavecune jus- tesse surprenante, #7, ANDROILE. AUTOMNE, s. m.et f, du latin culumnus ; quelques auteurs font veuirce mot d’auclo . où d’augeo , accroitre, parce que c’est dans cette saison que se fait la moisson. (Astron.) Troisième saison de Parnnée; elle commence le 23 sep- tembre, tems où la hauteur méri- dienne du soleil se trouve moyenne ente la plus grande et la plus petite. AUTONOMIE, s. f. du gr. æûros (autos), soi-même ,-et de v6gcc ( aomos), loi : d’après ses propres lois. (Hist. anc.) Eat des villes grec- ques, et, sous l'empire romain , des villes conquises qui avoïent acquis où conservé le aroit de se gouverner par leurs propres lois. AVAL, s. m. du lat. ad valere, à vaioir : bon pour. 126 » ( Commerce ) Souscription qu’on met sur une lettre de change, ousur toutes autres promesses entre négo- ciaus, par laquel'e on s’oblige d’en piyer le contenu, dans le .cas où eiies ne seroieut pas acquitfées par celui qui les a souscrites. Ainsi, un aval est un cautionrement de laire valoir la lettre, le billet ou la pro- Taesse, AVAL (descente), s. m. du latin advallare, fait de ad et vallis, con- duire à val, aller en descendant , et dont on a fait avaler. (Marine et navig. inter.) Aval est un terme de navigation des ri- vières, qui est opposé au terme d’a- mont. Un bateau navigue d'aval lorsqu'il descend, et d’amont lors- qu’il remonte. Lorsqu’aval est em- ployé dans ce sens, ïl a pour oti- gine le latin advallis, d’où l’on a fait advallare, avaler, pour des- cendre, ÆAvaler à ensuite produif avalaison, pour une chute d’eau impétueuse, AVALAISON , 5. f. d'AVAL. F. ce mot, ( Phys.) Chute d’eau impétueuse AVA qui vient des grosses pluies qui se forment en torrens, AVALANCTHE, ou LAVANCHE, s. f. du vieux mot aval, Lomber en aval, PV, ce mot. (Physique) Masse de neige qui se détache quelquefois , et sur-tout à La fin de l'hiver, du sommet des hautes montagnes, et qui s’'augmente en roulant à un tel point , que , lors qu’elle arrive dans les vallées, elle peut ensevelir plusieurs maisons, et causer d’autres grands ravages, On a soin de se prémunir contre ceséyénemens, soit en laissant sub- sister quelque porlion de forèt eu dessus des villages, soiten construi- sant de forces murailles, situées de mapibre à pouvoir briser l'effort des ayalanches. AVANCER , v. n. du lat. baxbare abantiare, formé de ab et de are , qui a produit abantius et abantia , avance : pousser en avant, porter en avant. ( Peiniure) Une figureest trop , ou n'esi pas assez avancée; cette maniere de s’exprimer en peinture , regarde la couleur et la perspective aérienne, dans les rapports qu’elles doivent avoir l’une et Pautre avec la perspective linéale. La perspective linéale est ure science positive dont les obligations sont absolues, mais la couleur n’est pas soumise à des lois aussi sévères. Un air plus ou moins pur fait pa- roître à nos yeux les couleurs plus ou moins dégracées ; les couleurs, après cela, ne se dégradent pas toutes dans les mêmes proportions; lerouge, par exemple , perd moins que le jaune, par l'interposition d’un mème volume dair. Ainsi, uve figure vè- tue d’écarlate , avancera davantage qu'une figure vêtue de jaure clair , placée au méme point. C’est ainsi qu’un peintre fait avancer ou recu- ler une figure peinte dans lexacte dimension qui convient à son plan, en lui donnant une draperie dont la couleur fixe plus ou moins le regard. AVANIE, s. f. du grec. vulgaire aÇavia (abania) , affront avec su- percherie; ou de Parabe havan , opprohre.. (Commeree) Teimeen usage dans AY I le Levant , où il signifie proprement les vexafions que les gouverneurs et douaniers turcs font éprouver aux marchands chrétiens dont ils exigent des présens , et auxquels ils impo- sent des amendes considérables et souvent fort injustes, AVANT-GARDE , s. f, du latin antegarda. À (Art milit.) Détachement qui pré- cède une troupe en marche pour la garantir des surprises, AVARIE , s.f. Mot empruuté de l'italien avaria, dérivé probable- ment du lat. barb. averagium , dont les Anglois ont fair average , qu’ils définissent : déclaration vraie, ou e:timation juste des dédommage- mens que les intéressés , assureurs, etc. doivent payer pour les pertes oc- casionnéesaux vaisseaux où aux Mmar- chandises dont ils sont chargés. (Commerce) On entend en France par ce mot lesdommages arrivés aux vaisseaux, ou aux marchandises qui composent leur cargaison, On com- prend sous cette dénomination, les dépenses extraordinaires et impré- vues faites pendant le cours du voyage pour le navire , ou pour les marchan- dises de son chargement. AVENTURINE, s.f. d’aven: ture, fait du lat. adventitius, dérivé d’advenio : arriver, survenir. . (Chimie) Un ouvrier ayant laissé tomber, par aventure, de la limaiïlle Ge laïton dans une mafière vitreuse en fusion , donna le nom d’aventu- rine à ce mélange. (Minéral. ) C’est à cause de leur ressemblance avec la pierre factice appelée aventurine, qu'on a donné le même nom à ces pierres de la na- ture du quartz ou feld-spath , qui. sur un fond coloré et demi-transparent , offrent une multitude de petits points brillans , ordinairement de couleur jaune ou argentée. AVIS, s. m. de l'italien avviso, formé d’adyisare , aviser : opinion, sentiment , conseil. (Commerce) Lettre d'avis ; Cest une lettre missive par laquelle un négociant ou un banquier mande à son correspondant quelque affaire re- lative à leur commerce. AVISO , s.m. Mot emprunté de l'espagnol. (carine) Barque d’avis, corvette, AXE 127 ou autre batiment de l'État, dépêché uniquement pour porter desnouvelles ou des ordres pressés. AU-PLUS-PRES , adv. ( Marine ) Vaisseau au-plus- près , où au-plus-près-du-vent : cette expression désigue, en parlant de la route que fait un vaisseau , la direction la plus rapprochée de celle d’où vient le vent; celle qui fait l'angle le plus aigu avec la direction du vent. Cet angle, dans les vais- seaux à trois mâts, ou àtraits-carrés, est de six aires de vent ordinaire- ment, ou de 67 degrés trente minutes; mais les bâtimens à voiles latines ou euriques, portent leur avant, ou leur poupe, à cinq et même à quatre aires de vent, AYORTEMENT , s. m. du lat. ab orior, maitre avant terme, (Ænat.) L’avortementest la sortie du fœlus hors de li matrice avant le terme. (Jardin.) Ce terme s’emploie , par extension , à Pégard des fruits qui ne parviennent ni à leur grosseur ni à leur maturité. AVRIL, s. m. du latin aprilis, formé d’aperire , ouvrir. Varron dé- rive le mot aprilis du mot grec 260- dirn (Aphrodité), Vénus, parce que les Romains avoient consacré ce mois à cette déesse. (Astron.) Le quatrième mois de Vannée, ainsi nommé, parce que c’est dans ce mois que la terre sem- ble s’ouvrir pour nous enrichir de toutes ses productions. C’est le 19 ou le 20 de ce mois que le soleil entre dans le signe du Taureeu. 11 étoit le second de l’année romaine qui commençoit par le moisde mars. T1 a été appelé pendant quelque tems néronten , comme le mois de ner avoit été appelé claudien ; mais Pun et Pautre ont bientot repris leur an- cien nom. AXE, s. m. du latin axis , formé du grec ä£av ( axôn ) , dérivé d’430 ( ago ), agir. ( Mécan. ) Une ligne ou un long morceau de fer ou de bois, qui passe ar le centre d’un corps, et quisert à le faire tourner sur lui-même. C’est en ce sens que lon dit l'axe d'une sphère ou d’un globe ; l’axe ou l’essieu d’une roue, L’axe d'une 128 AZ balance est une ligne droite sur la- quelle elle se tourne et se meut. l'axe d’oscillation d’un pendule est une ligne droite qui passe par le cen- tre , autour duquel un pendule fait ses vibra!ions. ( Géom. ) L’axe de rotation est une ligne droite, autour de laquelle on imagine qu'une figure plane se meut pour engendrer une surface. On entend encore plus généralement par axe , une ligne droite tirée du sommet d’une figure , sur le milieu de sa base. ( Optique ) L’axe oplique ou vi- suel est un rayon qui passe par le centre de lPœil; ou cest le rayon qui, passant par le milieu du cone lumineux, tombe perpendiculaire- ment sur le cristallin, et consé- quemment passe aussi par le centre de l'œil, L’axe moyen où commun est une ligne droite tirée du point de concours des deux nerfs optiques, sur le milieu de la ligne droite qui joint Jes extrémités des mêmes nerfs. L’axe dune lentille ou d’un verre , est une ligne droite qui fait partie de l'axe du solide dont la lentille est un segment. (Dioptrique) L’are d'incidence est une ligne droite qui passe par le point d'incidence , perpendiculaire- ment à la surface rompante. L’axe de réfraction est une ligne droite tirée du point d'incidence ou de ré- fraction , perpendiculairement à la surface rompante. ( Botan.) Axe est toute partie srele et allongée sur laquelle sont fixées d’autres parties. (Jardin. ) La moëlle des arbres se trouve dans l'axe des branches ou du corps ligneux. ( Ana.) Axe est encore le nom de la seconde vertebre du cou. AXIOME ,s. m. du grec àfimuæ (aziôma), maxime recue, formé de àf16w (axioo) , estimer , établir: maxime, proposition générale re- ue et etablie dans une science. AZIMUTEH , s. m. Corruption de l'arabe al-sempt, qui signifie che- min, route : droit c:emin. Astron. ) Ce mot désigne actuel- lement l'arc de l’ho:izon compris entre le méridien et :n ver‘ical quel- conque , dans lequel se trouve le s0- leil ou une étoile. AZU L’azimuth, quand le soleil se lève ou se couche, est le complément de l'amplitude orientale ou occidentale, ou ce qui lui manque pour faire urt quart de la circonférence. L’asimulh magnétique est Varc de l'horizon compris entre le méri- dien du lieu et le méridien magné- tique: c’est , à proprement parler , la mesure de la déclinaison de l’ai- guille aimantée. AZOTE , s. m. composé de l’A privat. grec , et de Gœn (266), vie : sans vie. .: (Chimie) Les chimistes modernes donnent aujourd'hui ce nom à un corps simple contenu dans Pair de l'atmosphère, dont il forme les 722, et que les anciens appeloient air phlogistiqué , et auquel Lavoisier avoit donné le nom de mophète ou mofelle atmosphérique. On ne peut l'obtenir dans foute sa pureté ; il est toujours ou fondu en gaz dans le calorique , et alors il porte le nom de gaz azole; ou liquide et solide dans des combinaisons naturelles ou artificielles quelconques. AZUR, s. de Pitalien azurro , formé , ainsi que l'espagnol azul, de Parabe /azurd. ( Minér. ) Soite de minéral dont on fait un bleu fort beau et de fort grand prix. (Physique) Azur du ciel ; c’est la couleur bleue que présente la masse des divers fluides qui composent no- tre atmosphère, C’est un fait connu des physiciens que la couleur du ciel parait d’au- tant plus foncée qu’on se trouve à une plus grande élévation. Sanssure a inventé un instrument qu’il a nom- mé CYANOMETRE ( 7. ce mot), pour mesurer les différens degrés d'intensité de cette couleur. (Chimie) Azur-de-cobalt; c’est une couleur bleue qui est le produit de l’oxide de cobalt ou safre, mélé avec des fondans nitreux : c’esE l'azur dont on fait usage pour les poteries , les faïences et les porce- laines. Azur de cuivre ; c’est le carbo- nate de cuivre natif, connu sous le nom de bleu d'azur, bleu de mon- lagnie : il sert dans la peinture. AZURE, ÉE , adj. d'azur. : ( Physique ) BAC ( Physique ) Epithète que l’on onne à la couleur sous laquelle nous voyons le ciel , lorsqu'il est se- rein. ( Technol.) Les teinturiers don- nent le nom d'azur à l’indigo broyé. AZYGOS , s. f. mot purement grec, composé de l'A priv. grec et de £vyos (zugos), paire, sans paire. ( Physiol. ) Veine située dans le côté droit de la poitrine, ainsi appelée parce qu’elle est sans paire, c’est-ä-dire , qu’elle n’a point de com- agne dans le côté gauche. AZYME , adj. du grec avuos (azumos), composé de A priv. grec et de évur ( zumé ), levain : sans levain. ( Hist. des Juifs) Terme de l’é- criture sainte: les pains azymes étoient des pains sans levain , que les Juifs mangeoient dans le tems de leur pâque. Le même mot, em- ployé substantivement , désigne une fête que les Juifs célébroient sous le nom de la féte des azymes. B B FA SI, ou fa b mi,ou sim- plement B; nom du septiéme son de la gamme de l’Arétin , pour lequel les ltaliens et les autres peuples de l'Europe répétent le B, disant B mi, quand il est naturel, B fa, quand il est B mol; mais les Français l’appellent si. Foy. SI. BABORD , s. m. et adverbe de lieu ; de l’Italien basso bordo. (Marine) Côté gauche du vaisseau en regardant de la poupe à la proue. BACCHANALES , s. f. du grec Par (Bakchos), Bacchus dieu des buveurs. ( Hist. anc.) Les bacchanales étoient des fêtes que les Grecs et les Romains célébroient en l’honneur de Bacchus. (4rts du dessin ) On donne le nom de facchanales à des repré- sentations de danses de bacchantes et de satyres. BACCIFERE, adj. du latin bacci- fera, formé de bacca , baie , et de Jero , porter : qui purte une baie, Tom. I, BAC 129 ( Botan.) 11 se dit d’une plante dont le fruit est une baie, BACHA , s. m. du mot turc, basch, qui signifie tête. ( Hist. turque) Du mot basch les Turcs ont fait Bacha,pour signi= fier des personnes qui cominaudent où qui ont commandé dans des em- plois considérables , comme les sou- verneurs de province , ceux des grandes villes , Les visirs et les ami- raux. BACKGAMMON , $. m. terme anglais, composé, suivant Johnson, des deux mots gallois, back, petit, etgammon , guerre: petile guerre Jeux de table ) Espèce de jeu de table, qui se joue dans un trictrae avec des cornets et des dés, On l’ap- pelle en français foute-table. BACULAMETRIE , s.f, du lat, baculus , bâton, et du grec & reor (rnétron) mesure. (Géom.) L’art de mesurer, avec des bâtons ou des verges , les lignes tant accessibles qu’inaccessibles, BAGNE, s. m. de l'italien bagno, qui sigmufie bain. ( Econ. polit.) Les Italiens ont donné ce nom au bâtiment où l’om renferme à Constantinople les es claves du grand seigneur , parce que dans ce bâtiment il se trouve des bains. Ensuite, on l’a appliqué à tous les lieux de la même viile où l’on renferine des esclaves. le Cons- tantinople , il a passé dans les au- tres endroits oùles Mahométans sont établis , et enfin, dans les ports de l’Océan et de la Méditerrannée , où il y a des esclaves et des forçats. BAGUETTE , s f. du latin baculetta , diminutif de baculus, dont on a fait par suite bacchieta, baguette, verge, houssine, bâton fort menu. (Mécan.) Baguette divinatoire > on appelle ainsi uu rameau fourchuæ ou une baguette courbée en arc , que certains charlatans font tourner sur les doigts des deux mains, et qui tourne, disent-ils , en vertu des éma- nations d’une eau souterraine, d’une pièce d’or ou d’argent cachée , d’une mine , etc. Il n’est fait aucune mention de cette baguette avant le onzième siècle. Les premjers qui l'ont em I 130 BAI ployée ; prenoient pour cela un ra- xoeau fourchu de coudrier , d’aune, de hêtre , ou de pommier. On s’est aperçu dans ces derniers tems , qu'une baguette de matière quel- conque courbée en are produisoit be mêmemouvement, En eflet, ee mou- vement est purement mécanique, et les indications de la baguette divi- natoire, ne sont que des tours de passe-passe que tout le monde peut exécuter , en éloignant et rappro- chant alternativement les points d'appui dela baguette, où pour mieux tromper les yeux, en posant d’abord Ja baguette sur deux doigts de chaque main à même hauteur , puis levant et baissant alternative ment les deux doigts d’une même main , ou des deux mains, ce qui peut se faire avec un peu d'usage , d’une maniere presque impercep- tible. (Archit.) Baguettes, se dit de petites moulures sur lesquelles on taille certains ornemens dont on se sert en architecture et en menuiserie, qui représentent une bagueïte. ( Pyrotech.) La baguette estune petite pièce de bois qu'on attache à la fusée volante, pour lui servir de contre-poids. (Art de la guerre) Baguette sa- crée ; c’éloit autrefois une coutume parmi les Français,quand ils étoient ‘en guerre , d'envoyer vers leurs en- nemis des ambassadeurs avec de cer- taines baguettes qu'ils appeloient sacrées , parce qu’elles étoient les marques de leur commission, et les mettoient en sûreté, par le droit des gens , contre toutes sortes d'insultes ou de mauvais traitemens. BAHUT , s. m. de l’allemand behuten , qui signifie garder: sorte de coffre dont le couvercle est en voûte. (Architect. ) Bahut est le profil bombé de l’appui d’un quai, d’un parapet, ete. ( Jardin.) On dit qu'ane allée, ou une plate-bande est en dos de bahut, lorsqu'elle est bombée dans le milieu pour faciliter l'écoulement des eaux. BAÏI, IE, adj. du latin baius, dont les italiens ont fait baco , et les Espagnols bayo , tous également dérivés du greg Eur ( bazon), qui BAT signiGe un rameau de palme ; Va palme est de couleur baie : certaine couleur rouge-brun. (Equit.) Ce mot s'applique au poil de cheval, On dit qu'un che- val a le poil bai, bai-brun, baiï- obscur, bai-doré, bai-clair. W sé dit aussi ducheval lui-même : mon- ter un cheval bai. BAIE , s. f. du Jatin bacca. (Botan. ) Fruit indéhiscent, ou à péricarpe charnu , succulent, ne renfermant pas une noix ; ou pul- peux dans sa cavité séminifere , et qui , s’il est couronné ou infere ; n’est pas troué à $on sommet, On donne assez communément le nom de grains à de petites baies: on dit grains de raisin , ‘grains de sureau , au lieu de dire baies de raisin , etc, BAIE , s. f. de l’espagnol bakia, ou du teuton baeye. ( Géogr. ) Enfoncement de la mer dans les terres, plus large, ordi= nairement à son milien, qu'à son entrée. La bare est plus grande.que l’anse , et plus petite que le golfe, et son embouchure est plus étroite que celle de tous les deux. Le mot baie s'applique plus ordinairement en français, aux enfoncemens dans les terres , semblables à ceux que l’on vient de décrire , et qui ont en outre lavantace d'offrir un mouil- lage et un abri sûr aux vaisseaux ; telle est la baie de Cadix. BAIL , s. m. du latin barbare baila , ballium : vatelle , garde, ad- ministration, ( Pratique) Contrat par lequel on donne une terre à ferme , ou une maison à louage ; ou conven- tion par laquelle on transporte à un autre la jouissance d’une chose, d'un bien rural ; d’ane maison, d’un droit , pendant un certain tems , moyennant un certain prix pen= dant la convention. BAILE ,s. m. du latin bajulus. ( con. polit. C’est le nom qu’on donnoit aux ambassadeurs de Ve- nise, résidans à Constantinople. On les appeloit ainsi , dès le tems que lesempereurscommandoient en cette première ville. Autrefoïs en France on appeloit bailes, des juges royaux, des officiers chargés par les seigueurs, de recueillir leurs revenus. BAI BAILLEMENT ,s. m. du latin barbare badicare , diminatif de ba- dare , dont les Italiens ont fait ba- digliare , et les Français baailler , et ensuite bärller. ( Physiologie) Le bdillement est un écartement mécanique et non volontaire des deux mâächoires , qui fait ouvrir la bouche d’une manière désagréable. Il y a lieu de croire que le barl- lement dépend de la lenteur de la circulation dans le poumon, puis- qu'il n’a lieu que lorsqu'on est fa tigué par des travaux pénibles ; Lors- qu’on est pressé par le sommeil , après la digestion, pendant la fièvre, ou lorsqu'on est contraint d’écouter un discours ennuyeux. Les sens tombent alors dans une espèce de stupenr ; on s’endort et on se ré- veille avec tous les signes qui sui- vent le sommeil par fatioue ; l’on étend les bras , et l’on fait les mou- vemens nécessaires pour accélérer la circulation. BAILLEUL ou BAILLEU , s. m. { nom propre ). ( Chirurgie ) On appelle ainsi, à Paris, celui qui fait profession de remettre les os rompus ou disloqués, les côtes enfoncées où rompues. Ce nom vient d’un M. Nicolas Bailleul, qui s’est rendu célèbre , vers le mi- heu du seizième siècle , par sa dex- térité , et surtout par son humanité envers les pauvres , auxquels il pro— diguoit gratuitement ses soins et ses talens. BAILLT , s. m. du latin bali- vus , formé de bajulus , qui signi- foit anciennement le nourricier , celui qui étoit chargé de porter ( ba- julare) les enfans. ( Hist. de Fr.) Du nourricier, ce mot passa aux pédagogues , et sous la troisième race des rois de France, il fut appliqué aux juges. ( Pratique ) Avant la révolution, c’étoit un officier royal de robe lon- gue où d'épée, qui rendoit, on au nom duquel se rendoit la justice dans l’étendne d’un certain ressort, (ist. de Malte ) Daus l’ordre de Malte, un barll: est un che- valier revêtu d’une dignité qui le met au-dessus des commandeurs , et qui ni donne le privilése de porter Lx Srand'croix. BAI 194 BAIN, s. m. du latin balneum, ou balineurm , dérivé du gree :— aure.or ( balaneion), de Buxio: (bal- lon ), qui signifie ce qui chasse les douleurs , les anxiétés de l’ame. Eau ou autre liqueur dans laquelle on se met ordinairement nu, soit pour le plaisir, soit pour la santé. ( Méd.) Tous les peuples ont regardé les bains, comme un moyen de conserver la sanié. La loi de Moïse en faisoit une pratique re- lisieuse : les Mahométans suivent à cet égard les traces des Juifs. On distingue deux sortes de bains : les bains naturels et les bains arti- Jiciels. Parmi les premiers, on com- prend les bains domestiques froids ou tiédes , et les bains de rivière , les eaux thermales qui sortent des entrailles de la terre , et qui sont douées de quelque propriété médi- cinale, Les bains artificiels sont ceux dans lesquels on fait bouillir des médicamens détersifs , astrin- gens , aromatiques, où des bains e vapeurs d’eau bouillante , dont les peuples du nord, et particulie- rement les Russes, font un grand usage. ( Hist. ) L'usage des bains est venu des Orientaux . d’où il a passé chez les Grecs , et ensuite chez les Romains. Du tems de Pompée, les édiles furent chargés de faire construire des bains publics. Agrippa en fit élever cent-soixante et dix, pendant son édilité ; il y en avoit alors huit cents distribués dans les divers quartiers de Rome. Les Roz mainsintroduisirent l'usage des bains dans les Gaules. Grégoire de Tours nous apprend que de son tems il y avoit plusieurs bains publics, et l’on voit encore à Paris, rue des Mathurins, les restes des bains cons- truits par l’empereur Julien. (Archit.) Vituve a donné une description détaillée des bains des Grecs : il paroït qu'ils étoient com- posés de sept pièces différentes , la plupart détachées les unes des au- tres, entremélées de quelques pièces destinées aux exercices. Chez les Romains , le premier bain public d’une certaine étendue, fut cons- truit par Mécène , dans l’année de son édilité ; mais, dans la suite, Kéron, Vespasien, Titus , Domi- Lo 232 BAI tien, et presque tous les empereurs, firent bâtir des étuves et des bains avec le marbre le plus précieux, et dans les regles de la plus belle architecture. ( Chevalerie ) L'ordre du Bain est un ordre militaire, institué par Richard I], roi d'Angleterre , au 14°. siècle. Ce prince étant au b&n, fut averti que deux veuves venoient lui demander justice ; sur-le-champ il sortit du bain , en s’écriant que la justice envers ses sujets étoit un devoir préférable au plaisir du bain, et ensuiteil créa cet ordre, qui tomba en oubli, mais que George I. re- leva avec éclat. ( Chimie ) Bain-Marie ; corrup- tion de balneum maris. IL con- siste à placer une ou plusieurs cu- curbites dans un grand vaisseau rempli d’eau bouillante. C’est le moyen le plus sûr et le plus com- mode pour faire les digestions chi- miques , et cuire les viandes pour les consommés des malades. Bain de cendres ; lorsque la cu- curbiie est placée sur les cendres chaudes. Bain de sable ; lorsque le vase est placé sur du sable chaud. Bain de vapeurs ; il consiste à soumettre le vaisseau distillatoire à la vapeur de l’eau bouillante. On s’en sert pour distiller les huiles essentielles, les esprits ardens, et les eaux odorantes. Les anciens avoient deux autres sortes de bains : l'un qu'ils appe- loient bain de fumier, et Vautre bain de cheval. On mettoit la ma- tière en digestion dans du fumier, ou dans le ventre d’un cheval mort, ou dans du marc de raisin. Les modernes ne se servent plus que du bain de sable et du bain-Marie. ( Technologie ) Bain se dit tant des liqueurs employées à quelques préparations ,que des vaisseauydans lesquels se donnent ces prépara- tions. Parmi les maçons, maçonner à bain de mortier, c’est poser les pierres , jeter les moellons , et as- seoir les pavés en plein mortier. Les teinturiers appellent bain, la cuve qui contient l’eau et les dro- gues qui sont dans la cuve, comme un bain de cochenille. Les fon- deurs disent qu’ils ont mis urs mé= BAL tal en bain, quand ils l’ont rendu fluide ; les affineurs disent que La matière est en bain , lorsqu’elle est fondue. BAIRAM, s. m. mot turc. (Culte relig.) Fête des Tures, qu'ils célebrent après le jeûne du ramazan. Les Turcs célébrent deux baïrams tous les ans , l’un qui suit immédiatement le ramazan : c’est le grand barram ; Vautre qu'ils nom- ment le petit bairam, ne vient que soixante-dix jours après. Le bairam dure trois jours, pen- dant lesquels on ne travaille point. On se fait des présens Les uns les au- tres , et on se réjouit. Le bairam se termine par une prière solennelle, que les Turcs font contre les chrétiens , par laquelle ils demandent à Dieu qu'il lui plaise exterminer entièrement tous les'prin- ces chrétiens, et les armer les uns contre les autres, afin que par cette mauvaise intelligence, 1ls puissent étendre les bornes de leur loi et de leur empire. BAISER , v. a. du latin basiare. (Géom.) On dit que deux courbes ou deux branches de courbes se bai- sent, lorqu’elles se touchenten tour- nant leurs concavités vers le même côté, c’est-à-dire, de manière que la concavité de l’une regarde la con- cavité de l’autre; mais si les deux convexités se regardent , alors on dit simplement qu’elles se touchent : ainsi le point barsant et le point touchant sont différens. On emploie plus particulièrement le terme de baiser, pour exprimer le contact de deux courbes qui ont la même cour- bure au point de contact, c’est- à - dire , le même rayon de développée. Le baisement s'appelle encore alors osculation. BAL, s. m. du latin Dallare, pour saltare , dont on a fait baller, sauter, danser, et bal. Les Latins ont pris ce mot du grec Éæaaur (bal- AE ils l’ont employé dans la mé- me signification. (Chorégraphie) Assemblée pour danser. La danse simple, les grâces que donnent la bonne éducation, et un sentiment médiocre de la mesure; voilà tout ce qui fait le fond de cette sorte d’amusement. On distingue trois espèces de 2al/; BAL le bal simple, le bal masqué et le bal public. L'usage des bals simples est établi dans l'antiquité la plus reculée. So- crate est loué des philosophes qui ont vécu après Jui, de ce qu’il dan- soit dans les bals de cérémonie d’A- thènes. Le divin Platon mérita leur blâme pour avoir refusé de danser à un bal que dennoit un roi de Syracuse; et le sévère Caton , qui avoit négligé de s’instruire dans les premières années de sa vie, dans un art qui étoit de- veuu chez les Romains un objet sé- rieux, se vit contraint de l’apprendre à l’âge de 59 ans. Lorsque Louis XIT voulut donner aux Milanais une idée de sa magni- ficence, il ordonna un bal solennel où toute la noblesse fut invitée. Le roi en fit l’ouverture ; les cardinaux de Saint-Severin et de Narbonne y danserent. En 1562 , pendant la tenue du concile de Trente, le cardinal Her- cule de Mantoue qui y présidoit , en assembla les Pères, pour déterminer la manière dont le fils de l’empe- reur Charles-Quint y seroit reçu. Un bal de cérémonie fut arrête à la plu- ralité des voix. Le jour fut pris, et, après un grand fesüin, le cardinal de Mantoue ouvrit le bal, où le roi Philippe et tous les Pères du concile dansèrent avec autant de modestie que de dionité. La reine Catherine de Médicis, égaya les bals, et leur donna une tournure d'esprit qui yrappela le plai- sir ; mais rien n’égala lamagnificence de ceux donnés par Louis XIV. Les bals masqués semblent entiè- rement appartenir aux Romains. On s’amusoit dans la célébration des fêtes Saturnales sous mille déguise- mens différens. On garda les bals sérieux , pour les occasions de grande représentation, eton donna des bals masqués dans les circonstances où l’on vouloit rire. Les bals publics sont une institu- tion moderne et francaise, Une or- donnance du 18 décembre 1715, les permit trois fois par semaine. BALANCE, s. f. du latin brslan- cia , formé de bis, et de Lanx: deux bassins. ( Mécan. ) Machine qui se rap- BAL 155 porte au levier, et dont l’usage est de faire connoître l’égalité ou la dif- férence de poids de deux corps pesans. Il y a plusieurs sortes de balances: la balance ordinaire ou moderne, la romaine et le peson suédois ou danois. Tovt le monde connoît la balance ordinaire. La romaine , ainsi nom- mée , à cause du grand usage que les Romains en faisoient, sert à peser les marchandises de différentes pe- sauteurs, par le moyen d’un ul et même poids, qu’on éloigne plus ou moins du point d'appui. Le peson danois ou suédois, parce qu’il est fort usitéen Danemarcket em Suede , est une longue pièce de fer ou de bois, portant à l’une de ses extrémités une lourde masse, et à Pautre un bassin ou un crochet pour soutenir les. marchandises que l’on veut peser; elle est traversée par un anneau qui la soutient, et qu’on fait glisser suivant sa lououeur, jusqu’à ce qu’il y ait équilibre de part et d'autre. ( y drost.) Balance hydrosta- tique ; elle a été imaginée pour trou- ver la pesanteur spécilique des corps liquides et solides. Cet instrument est d’un usage considérable pour trou- ver les degrés d’alliage des corps de toute espèce, la qualité et la richesse des métaux ,mines, minéraux, etc.; les proportions de quelque mélange que ce soit de la pesanteur spécitique étant Fe seul moyen de juger parfai- tement de toutes ces choses. L’usage de /a balance Lydrosta- tique est fondé sur ce théorème d’Ar- chimède , qu’un corps plus pesant que l’eau , pèse moins dans l’eau que dans l’air, du poids d’une masse d’eau de même volume que lui. D’où il suit que si l’on retranche le poids du corps dans l’eau , de son poids dans l'air , la différence donnera le poids d’une masse d’eau égale à celle du solide proposé. (-Astron. ) Balance est le sep- tième signe du zodiaque, et une cons= tellation du même nom. (Commerce) Balance du com- merce ; c'est une comparaison éta- blie entre les achats annuels que font les négocians d’un pays, et leurs ventes dans les autres pays , pour BAL déterminer s’il y entre plus d’or et d'argent qu'il n’en sort, ou s’il en sort plus qu'il n’y en entre, Dans le commerce entre deux na- tions, on dit de celle qui reçoit l’ar- gent, parmi les articles de ses im- portations , que la balance est en sa faveur, et de celle qui donne, ou exporte cet article de commerce , que Ja balance est contre elle, (Peinture) Balance des peintres; c’est une balance morale, imaginée par Depiles, et dont le but est de faire connoître le degré de mérite de chaque peintre d’une réputation établie. Dans cette balance, on voit d’un côté, le nom du peintre , et de V’autre les parties les plus essentielles de son art, dans le degré qu'il les a possédées. Pepiles divise son poids en 20 de- grés. Les plus élevés marquent les peintres qui, à son jugement , ont le plus approché de la perfection, et les plus bas désignent ceux qui s’en sont le plus éloignés. Quatre colonnes portent en tête les parties les plus essentielles de la peinture ; savoir : La composition, le dessin, le co- doris et l’expression ; ét une cin- quième colonne contient le nom de chaque peintre. Pour donner une idée de ce ta- bleau , il suffira de faire connoître à auel degré , dans l’ordre de cette di- vision, il a mis Raphaël, Rubens et le Brun ; le premier est coité com- position 17, dessin 28, coloris 12, expres. 18; le second, compos. 18, dessin 13, coloris 17, express. 17; et le troisième , composit. 16, des- sin 16, coloris 8, expression 16. { Chorégraphie) De balance, les maitres de danse ont fait balancé, pour désigner un pas où l’on se jette sur là pointe du pied, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre. Ce pas se fait en place , comme la pirouette, c’est-à-dire, sans avancer ni reculer, mais restant en la même place. BALANCER , v. n. de balance. IT. ce mot. { Peinture } Ce mot s'applique dans la peinture à la composition et aux dimensions relatives que doi- vent présenter les objets, les figu- res, les groupes , soit dans leur élévation sur les plans des tableaux, soit daps les masses qu'ils forment ; 154 BAJZ de manière que si quelques parties principales attirent le regard , d’au- tres parties l’appellent à leur tour ; que d’autres le disputent à celles-ci ; et quentin l’œil ne soit jamais trop rapidement précipité d’une dimen— sion à une autre , mais que successi- vement appelé dans différens points, il se promène sur un tableau , comme on feroit dans un pays qui ne seroit ni trop uni, ni trop montagneux. Y. EQUILIBRE , PONDERATION. BALANCIER ,s. m. de balance. V. ce mot. (Mécan.)Toute partie d’une ma- chine qui a un mouvement d’oscil- lation , et qui sert où à ralentir ou à régler le mouvement des autres parties. BALDAQUIN , s. m. de l'italien baldachino , formé de baldano , qui a signifié une ville de Babylone où Pon fabriquoit des draps de di- verses couleurs , appelés babyloni- ca. Ce mot servoit autrefois à dési- gner un drap de diverses couleurs. (Ærchit.) Ouvrage d’architecture en forme de couronne portée sur plusieurs colonnes. ( Cérém. rel. ) Dais ou poile qu’on porte sur le $.-Sacrement ou sur la tète du pape dans les grandes céré- monies. BALE ou BALLE, s. f. du grec anne (pallein), qui signifie Jeter. et secouer, dont les Latins ont fait palea , eiles Français bale. ( Agric. ) Ecailles ou paillettes qui se séparent du blé et autres grains , lorsqu'on les vanne. (Botan.) Les botanistes appel- lent bale ou gloume , les écailiss ou paillettes qui environnent ou renfer- ment les organes sexuels de chaque fleur des graminées. Les Linnéistes donnent le nom de calice aux plus extérieures de ces paillettes , et celui de corolle aux plus intérieures. Quel- ques modernes regardent ces der- niéres comme le calice , et restrei— gnent aux autres le nom de bale. D’auires botanistes prétendent qu'il n’y a véritablement ni calice , nt corolle dans ces plantes , et que les écailles de la bale ne sont que des bractées ou bractéoles embrassan- tes, analogues à celles de plusieurs autres monocotylédonées. BALLINE, s.f, du grec gaie BAL ( phalaina), dont les Lains ont fait balæna. ( Hist. nat.) Enorme cétacée de la classe des mammifères , dont le lard se convertit en une huile qui se mange, se brûle , ou sert à la pré- paration des cuirs , des draps , pour différentes peintures , et pour la fa- brication du savon. Ses tendons ser- vent souvent à laire des cordes et filets ; et avec ses os on façonne dit- férens ustensiles de pêche et de mé- nage. Les fanons coupés par lames, servent à faire des cannes , des pe- tits bâtons plians pour les corsets , les parapluies , etc. Le cachalot , qui est une baleine d’une espèce plus petite , a des dents au lieu de fanons. On retire de deux cavités du crâne du cachalot , une substance grasse et huileuse, employée dans les arts, sous le nom de blanc de baleine , et que l’on a improprement nommé sperma ceti, ou sperme de baleine. L'ambre gris se trouve dans ses in- testins , et paroît être le produit de sa digestion. ( Commerce ) Les Hollandais, les Anglais, les Suédois et les Danois s’adonnent particulièrement à la pé- che de la baleine proprement dite, qui se trouve dans le Spitzherg , et qui a depuis 90 jusqu’à 200 pieds de long. Quant au cachalot ou baleine appelee sperma-ceti, à cause du blanc de béeine renfermé dans son cerveau, les Américains et les An- glais sont presque les seuls qui s’oc- cupent de ce genre de pêche, pour lequel ils ne craignent pas de s’ex- poser à des voyages de deux ans et plus, lorsqu'ils vont dans la mer du sud. (Méd. ) Le blanc de baleine est d’un usage très-étendu en médecine. Il est adoucissant et anodin, pris à l'intérieur ; et un excellent topique pour les contnsions violentes , lors- qu'il est appliqné extérieurement. BALISE , s. f. du latin barbare palitius, palitia. (Marine ) Marque ou signal placé sur un banc de sable ou sur un écueil caché sous l’eau , afin d’avertir les vaisseaux de l’éviter, ou pour indi- quer une passe ou un chenal. Il y a des balises de plusieurs es- Era les plus ordinaires sont des ouées flottantes, peintes de diverses BAL 135 couleurs , pour les reconnoître et les distinguer les unes des autres, L'établissement des balises date du commencement du 16°, siéele ; mais depuis 260 ans , malgré leur importance et leur utilité, maleré les milliers d'hommes et ies valeurs immenses qui ont été perdus par leur imperfection , ce n’est que de- puis quelques années que lon a songé à améliorer leurs formes et leurs dis- positions, C’est à M. Logan qu'on doit cette invention inestimable , qui mérite la reconnoissance de toutes les puis— sances de l’Europe. La pyramide maritime ( c’est le nom que M. Logan a douné à sa nouvelle balise } a l'avantage de res- ter toujours dans sa position verti- cale ; quelque tems qu'il fasse , elle ne court aucun risque d’être sub- mergée , à cause de la résistance de sa base. Loin d’être rendue invisible par le poids ou par le mouvement de la chaîne d’amarrage, par la houle ou par les brisans , la grosse mer et les vagues augmentent au contraire son élévation. La pyramide maritime amarrée récemment à l’est de lentrée de la Tamise, a 22 pieds ( environ 7 mèë- tres) d’élévation au-dessus du ni- veau de la mer , et 10 pieds ( 3 mè- tres environ ), pour son plus grand diamètre. Son tirant d’eau est de 21 pouces de diamètre ; le poids de la chaine d’amarrage est de 952 livres , et celui de l’ancre de 1,000 livres. La pyramide maritime peut être surmontée d’un pavillon à deux dif- férentes Égures , et mobile sur des pivots , afin d’obéir à Pimpulsion du vent. Ces pyramides viennent d’être adoptées par le gouvernement du Bengale , dans les Indes , qui en a fait placer piusieurs à l’entrée du Gange. BALISTE , s. f. du grec £arw (ballé) , lancer. (Art milit. ) Machine de guerre usitée chez les anciens. On s’en ser- voit dans les siéges pour lancer des pierres, des torches allumées , et autres matières combustibles. La baliste est de l'invention des Syriens ; les anciens historieus La 236 BAL confondentsouventavec la catapnilte, et racontent des effets de ces machi- nes, qui paroissent iucroyables. BALISTIQUE ,s. £. du grec 2ar10 (bailo), lancer. (Artillerie) Science du mouve- ment des coïps pesans , et jetés en Pair, suivant une direction quel- coïque. Cette science out la théorie du jet des bombes est une partie con- sidérable , est redevable de ses pre- miers principes à Galiiée, qui le premier a fait des expériences sur la chute des corps ; depuis Galilée, elle a été traitée par Blondel , Beli- dor , et sur-tout, par Maupertuis, mais la plupart des auteurs qui ont écrit sur la balistique , Pont fait dans la suppesition que les corps se meuvent dans un milieu non resis- tant ; supposition qu est assez éloi- gnée du vrai. M. Newton a dé- montré que la courbe décrite par un projectile dans un milieu fort résis- tant, s'éloigne beaucoup de la para- bole ; et la résistance de Pair est assez grande, pour que la différence de ja courbe e projection des gra- ves, avec une parabole ,ne soit pas insensible. M, Robins, anglais, a traité du jet des bombes , et en gé- néral , du mouvement des projec- tiles , en ayant égard à la résistance de l’air, qu'il détermine en jcienant l'expérience à la théorie. M. Euler, a fait des remai ques sur cetouvrage; et le tout a été traduit par M. Lom- bard , en 1785, F. PROJECTILE. BALIVEAUX , s. m. corruption de bors vieux , que l’on a prononcé pendant Ionotems bois viaux, et dont on à fait bal/ivaux. (Eaux et Forêts) Certairs pieds d'arbres, dont le nombre est réglé ordinairement : les baliveaux con- servés doivent avoir au moins dix ans , et ne peuvent ètre coupes avant dix ans. Les baliseaux ont Pavantage de mettre les jeunes plans et les pousses des taillis abbattus à Vabri des ardeurs du soleil, ce qui en empêche la destruction. BALLADE , s. f. mot francais, auque! les étymologistes n’assisnent oint d’origine. Les Italiens enten- PE par le mot ballata, une chan- son chantée en dausant- Ballad, siguilie en anglais une chanson po- BAL pulaire , connue en France sousle uom de Font-Neuf, (Poésie) Espèce d’ancienne poësie française, composée de couplets faits sur les mémes rimes, et qui finissent tous par le même vers. La bailade, se rapporte au chant royal , comme le trioict au rondeau; elle n’a que trois couplets et l’envoi où l’on met quatre ou cinq vers , selon que le couplet est un huitain ou un dixain. BALLET , s. m. du vieux mot français baller, üanser , formé du lat. baliare, où du grec Hs (ballein) dans la même significa- uon. (Danse) Action théâtrale qui se représente par la danse guidée par la musique. Les Egyptiens donnèrent les pre- miers un caractere à leur äanse ; ils formoient des figures qui rendoient sensibles les mystères de leur reli= gion et les beautés de la naiure. Les Grecsintroduisirent des danses sur la scène, et suivirent les no- tions des Egyptiens. Batyle d’A- lexandrie inventa les ballets pro pres à la comédie , et Pilade ceux qui représentoient les actions graves, touchantes et pathétiqnes. Le ballet passa des Grecs chez les Romains ; les Italiens et tous les peuples de l’Europe en embellirent successivement leurs théâtres , et on Pemploya enfin pour célébrer les mariages des rois, les naissances des princes , et d’autres événemens heureux. En France , Quinault changea la forme des grands ballets, en cou- pant la danse par des morceaux de chant. Houdard de Lamotte osa da- vantage , 1l mit presque tout le récit en action , et donna , en 1697, l’'Eu- rope galante. Ballet de chevaux ; les Sybarites sont les inventeurs des espèces de danse que les chevaux exécutoient autrefois au son des instrumens , et qui ont été renouvelées dans ces der- niers tems, par Astley et Fran- coni. BALLON . s. m. du lat. palla, formé du gr. ræaro (pallé), jeter, lancer : de palla on a fait l’aug- mn cn , dont nous avons fait ballon , grosse balle. BAL On donne ce nom en général à tout corps dont la figure est sphé- rique ou à-peu-près , et qui est creux. (Gymnast.) Un Ballon est une vessie enflée d’air,etrecouverte d’un cuir , dont on joue en le frappant avec le poing ou le pied. ( Chimie ) Ballon est encore un trés-gros matras, ou une bouteille ronde de gros verre et à co! eonrt, qui sert de récipient en plusieurs distiilations ou opérations. ke ( Marine ) Ballon se dit aussi d’un bâtiment à rames du royaume de Siam , fort étroit et. fort lous, fait d’un seul arbre, dont le boid est à fleur d’eau vers le milieu. et relevé vers les extrémités. Au mi- lieu est une espèce de petit dôme, appelé par les Siamois CHIROLE , qui forme une chambre pour les pas- sagers ; quelques-uns ont encore par- dessus cette chambre une pyramide ou ciocher: le bord est orné de sculpture , de riches bélustrades, et d’ornemens très-recherchés en ivoi- re, en morceaux de nacre rappor- tés , etc. ; et le tout est peint, doré ou argenté , jusqu'aux rames. Ces ballons ont jusqu'à cent pieds de longueur , el à peine six de iar- geur. ( Physique ) On a, dans ces erniers tems , donné le nom de ballon à une machine sphérique, capable de s’élever en lPair, Foy. AËEROSTAT. -(Artillerie) Ballons de gre- nades, de bombes, de cailloux, etc.; ce sont des corps sphériques com- posés de grenades , de bombes ou de caillonx , et qui se chassent vers Fennemi , par le moyen d’un mor- ter. ( Pyrotechnie ) Les artificiers ap- RES ballon une sorte de bombe e carton qu’on jette en l’air comme une véritable bombe , par le moyen d’un mortier de métal, de bois on de carton. Ces bombes sont garnies de différentes espèces - d’artifices , comme serpentaux , saucissons , étoj- les, et autres, parmi lesquelles on répand de la composition pour faire crever la cartouche. ( Technol.) Dans les verreries , on appelle ballons des mottes de verre à pot , prêtes à étre mises en BAN 137 œuvre : les potiers de terre donnent aussi ce nom à des mottes de terre rêtes à être façonnées. BALLOTER , v. a. de l'italien baliotite ,diminutif de balle, comme les Vénitiens disoient ba/otar, dans le sens de faire des élections avec des bailes. ( Politique) Mode particulier de faire des élections , en usage autre- fois parmi les Grecs , et deruiére- ment parmi les Vénitiens. BALUSTRE , s. an. du latin ba- laustrum, äérive du or. ( valaustion ) , le calice de la fleur de grenade. (_Ærchit.) Espèce de petite co= lonne dout le chapiteau ei la base sont ornés de moulures ; ainsi ap- pelée parce qu'elle ressemble à la flenr de 2renade. BAL£SAMIQUE , adj. du gr. fe caps: (balsamon), baume : qui à les propriétés du baume. (Méd.) On nomme ainsi, en médecine , les snbstances et les remèdes qui ont la propriété du baume. BALZANE,, «. f. de l'italien bal- zana ,-qui a été fait du latin inu- sité balzus , formé du grec Lars (balios), luisant. ( Equit.) Marque blanche aux pieds d’un cheval. De balzane on “a fait balzan , pour désigner un cheval bai ou noir , qui a des mar- ques blanches aux pieds. BAMBOCHADE , s. f. de lital. bambocco, qui signifie homme man- ué. ( Peinture) Sorte de genre qui embrasse la représentation de la na- ture rustique, les habitations des villageois , leurs usages on leurs mœurs vulgaires; ainsi appelé de pierre de Laar , peintre hollandais, qui fut surnommé barmboche, par les Italiens, à cause de sa diffor- mité, et peut-être aussi parce que, dans ses tableaux , 1l se plaisoit à donner à ses figures l’empreinte de ses disgrâces. BAD , s. m. du vieux mot al- Jemand Lann , qui signifie propre- ment publication, mais qui a si- gnifié depuis proscription , bannis- sement ; parce que le bannissement se faisoit à son de trompe. ( Pratique ) Le ban est un man- À ŒUCTIOV BA 'Nt dement à eri publie, pour ordonner ou pour défendre quelque chose ; mais qui n’a plus guère d’applica- tion que pour la proclamauion qui se fait dans l’église | pour avertir qu'il y a promesse de mariage entre deux personnes, BANC, s. m. de l'italien banco, ou du latin barbare bancus. Long siége où plusieurs personnes se peuvent asseoir ensemble à côté June de l’autre : de banc on a fait banqueter , pour manger assis sur des bancs, banque , banqueroute. V. ces mots. (Marine) Banc de sable; il y en a de deux sortes : les uns qui font écueil pour les vaisseaux qui ne peuvent passer dessus sans s’échouer; les autres , sur lesquels on ne peut paviouer avec sûreté en tout tems ; mais qui sont remarquables par les diverses sortes de poissons qu’on y trouve en abondance; tels sont le banc. de Terre-Neuve , où autre- ment Le orand banc , pour la pêche de la morue; le dogger-bank, et les autres bancs de la mer d’Alle-’ magne , pour la pêche du maque- reau, du hareng , etc.Les ‘bancs de cette dernière espèce ont encore l'avantage d'indiquer par la nature de leur fond et par les brasses d’eau dont ils sont recouverts , la position du vaisseau. ÿ Banc de glace; on appelle ainsi de gros glaçons flottansqu’on trouve dans les mers placiales ; et dont la hauteur surpasse quelquefois celle des mâts du vaisseau, et qui res- semblent à des îles flottantes. (Pratique) Banc-du-roi ou curia domini regis ; c’est le nom! dan tribunal, en Angleterre , où l’on juge les causes criminelles , et celles qui intéressent la couronne. Il est ainsi appelé parce qu’autrelois Le roi le Dresdrt en personne. (Hist. nat.) Bancs de poissons; ce sont des multitudes innombrables de poissons , tels que les maquereaux, les harengs , les sardines , etc., qui fontsouvent de longs voyages, réunis en troupes immenses qu’on appelle bancs. BANDAGE ,s. m. de bander, formé du latin pandare, dans le sens de bander un arc , en le cour- bank. À IN ( Chirurg. ) Circonvolution de bande autour de quelque partie du corps , blessée, luxée ou fracturée , pour la maintenir dans un état na— turel, ou pour contenir les com-— presses et les médicamens qu’on ap- plique dessus, — Lorsque le ban- dage sert, dans les hernies, à re- temir les parties molles déplacées , comme les intestins , l’épiploon , le péritoine , il s’appelle aussi bayer. V, ce mot. (Jardinage } En terme de jar= dinage , un bandage est Papplica- tion d’une ou de plusieurs bandes autour d’une plaie ou d’une parue malade dans un arbre. : BANDE , s. f. du latin bandum ; où du bas grec £&rSo ( bandon ). (Art milit.) Ce mot, qui a d’a- bord été consacré à exprimer le dra— peau , l’étendard sous lequel mar- choit une compagnie armée , a été étendu à la compagnie elle-même, et ensuite au parti qu'elle servoit. Ainsi l’on dit bande, pour une troupe , et pour le parti à la solde duquel elle est. ) ( Z'echnologie) Par analogie avec sa première acception , bande signi- fie une sorte de lien plat et large qui sert à développer ou à serrer quelque chose ; un ofement plus long que large, comme une bande d’écarlate , une bande de toile, une bande de fer, une ‘bande de. cuivre. — Les côtés intérieurs d’un, billard.— En terme de blazon , une. des pièces de lécu qui va du haut de la partie droite au bas de la partie: gauche. -— Les marins l’emploient pour désigner le côté d’un vaisseau, le mord et le sud , l’est et l’ouest, et ils disent qu’un vaisseau est à la. bande , pour exprimer qu'il est sur le côté ; que le vent est de la bande du sud ou de l’est, pour dire qu'il souffle de la partie méridionale où occidentale du globe. — Les archi- tectes appellent bande de colonne le bossage dont on orne quelquelois. le nu des ordres rustiques , comme on voit aux galeries du vieux Lou- vre , du côté de la rivière. (Astron. ) Bandes de Jupiter ; ce sont des bandes obscures que Von aperçoit au moyen des lanettés sur le disque de Jupiter. On ne voit. pas toujours çes bandes en même BAN mombre : il en paroît quelquefois sept ou huit, près les unes des au- tes; d’autres fois on n’en distingue qu'une où deux; mais le plus sou- vent on en voit trois. Ces bandes ne sont pas également marquées dans toute la circonférence du globe de Jupiter; il y en a même qui sont iuterrompues. Quelques astronomes croient que ces bandes sont occa- sionnées par des changemens fré- quens , comme l’inondation des ter- res, et la formation de nouvelles mers. M. Herschel prétend que ce sont des nuages, BANNIÈRE, s.f. du lat. ban- dum , dont on a fait bande , ban- derole, bandière et banniere; les Italiens disent de même bandiera et banderuola: enseigne, drapeau , étendard. ( Rég.. féod.) C’étoit ancienne- ment l'enseigne du seïsneur de fief, sous laquelle se rangeoient ses vas- saux , lorsqu'ils alloient à la guerre, et l’on appeloit sezgneur banneret , chevalier banneret, celui qui avoit droit de bannière. (Marine) On ne s’en sert plus dams la marine que lorsqu'il est ques- tion d’une galere. C’est une espèce de grand pavillon , de forme allon- gée , et fendu en deux pointes. On dit encore , en termes de marine, mettre les perroquets en bannière, c’est-à-dire, larguer en même tems les deux écoutes , et laisser flotter la voile au oré du vent; c’est un signal à la mer. (Relig. ) L'usage de porter des bannières à la tête des processions , date de 1424; ce fut au concile de Constance , qu’on porta, pour la première fois, l’image de St. Roch, pour célebrer sa canonisation. Avant cetems-là, et pendant plus de. 600 ans , les rois de France faisoient por- ter la bannière du saint le plus cé- lèbre qu’on réclamätdans leurs Etats. Il,n’est mention dans nos histoires de la première et seconde race, que de la chape de St. Marim. Outre cette bannière , il y avait encore la ban- nière royale, que l’on attachoit au baut d’un mât planté sur un écha- faud , trainé par des bœufs couverts de housses de velours. Dix chevaliers veilloient jour et nuit auprès de cette baunière, autant de trompettes me BAN cessojent de jouer des fanfares , et un prêtre y disoit régulièremert Ja messe tous les matins. Les jours de combat, c’étoit là que se donnoient les plus grands coups, pour enlever la bannière royale, ou pour la dé- fendre; car on n’étoit point censé vainqueur si l’on ne s’en rendoitmai- tre, mi vaincu , qu'on ne l’eût per- due. BANQUE, s.f. de l'italien banca, formé de banco, banc sur lequel s’asseyoient ceux qui, dans les foires et dans les marchés , faisoient com- merce d'argent. 139 ( Commerce) Le lieu où se fait un commerce d'argent. Ce commerce consiste à recevoir en dépôt des sommes d'argent, pour lesquelles on donne en échange des billets où promesses payables au porteur; à prêter une partie du dépôt à des gens solvables qui en paient un intérêt; ou , sans toucher au dépôt, à émettre de nouveaux billets que l’on donne de même en prêt, avec intérêt. De- là les expressions , ouvrir un compte en banque ; pour inscrire celui qui y porte des fonds pour la premiere fois. Avoir un compte en banque, pour s’y faire crediter où débiter , selon que l’on veut recevoir ou faire des paiemeps. Banque de Venise ; c’étoit pro prement un bureau de dépôt public pour tous les marchands et négo- cians , établi par un édit de la répu- biique, qui portoit que les paiemens des marchandises et des lettres-de- change ne pouvoient se faire qu’en banque , à moins qu'il ne fût autre- ment spécifié dans ces letires. Les * débiteurs étoient obligés de porter leur argent à la banque , et les créan— ciers de recevoir leur paiement en banque. Banque d'Amsterdam ; cette ban- que fut établie le 31 janvier 1609, à-peu-près sur le pied de celle de Venise. C’est aussi une caisse per- pétuelle pour les négocians. Banque d'Hambourg ; cette ban” que a une grande réputation daus toute l’Europe. Le sénat n’y a au-— cune inspection. Les bourgeois et le corps de ville en sont les cautions. Eile futétablie en 1607, dans la vue de conserver la bonne monnoie de so BAN Fempire, et d’en soutenir le com- merce, Banque de Partis ; tout le monde gaonvit Le sort de cette banque , au- trement dite système de Law, établie es 1716, etsupprimée trois ans après. Banque d'Angleterre ; elle fut établie sous Guillaume HI , dans la vue de fournir par prêt d'argent aux besoins de l'Etat, moyennant huit pour cent d'intérêt. Le parlement en est garant, et c’est lui qui assigne les fonds nécessaires pour les em- prunts qu'elle fait pour PEtat. (Jeux de hasard) Banque se dit du fonds d'argent que celui qui tent le jeu , et qu’on appelle ban- er, à devant soi pour eeux qui jouent et qui gagnent contre lui. Le &arqguier a ordinairement, pour l’in- wrét de ses fonds, un avantage plus @éamoins considérablesur les joueurs, c’est-à-dire , que dans les différentes combinaisons dont le jeu est com- posé , il prend en sa faveur une où plusieurs de celles qui , dans l’ordre maturel du jeu , lui seroientcontraires ou indiflérentes. (Artset Métiers) Les imprimeurs, Bes tabletiers, les passementiers, les épinghers , se sont emparés du mot banque : les premiers, pour expri- mer le paiement qui se fait toutes les semaines , et les autres pour dési- gner quelque instrument propre à leurs professions respectives. BANQUEROUTE , s. f. de lita- Bien banco-rotto, bane rompu, parce que, dans ce pays , lorsqu'un né- gocrant, où plutôt un banquier, venoit à manquer, on rompoit le hanc dans le lieu où il faisoit son eommerce d'argent. ( Commerce ) Banqueroute sisni- fie le refus que fait un négociant où banquier de payer ses créanciers , eur cause d'insolvabilité vraie ou fente. La b&nqueroute ne doit pas être confondue avec la faillite. Voy. FAILLITE. BANQUIER , s. m. de l'italien Banchière, de banco , bane. (Commerce) Celui qui fait le com- merce d'argent, c’est-à-dire , qui né- goctie , commerce, trafique , fait des traites et des remises d'argent, donne des lettres-de-change pour faire tenir de place en place. L'origine des banquiers remonte BAP posqu’à l'invention des lettres-de# change , sous Philippe Auguste, Les Juifs , chassés de France, se rélu- gierent en Normandie. Là , 1s don- nérent aux négcocians étrangers et aux voyageurs des lettres secrètes sur ceux à qui ils avoient confié leurs ellets en France , et qui furent ac- quittées. Les Gibelins en firent au- tant, lorsqu'ils furent contraints de quitter l’Italie. Les premiers banquiers qui pa- rurent en France , vers le commen- cement du treizième siècle, étoient des Gibelins qui, ne voulant pas retourner dans leur pays où ils ne se croyoicnt pas en sûreté, obtinrent, moyennant une grosse somme qu'ils paÿerent au roi, la permission de seretirer à Lyon, ou dans telle par- tie de la France que bon leur sem- bleroit, pour y lever train de ban- ge On appeloit en chancellerie ettres lombardes , celles au’on ex- pédioit en faveur des Lombards et Italiens qui vouloient trafiquer où tenir banque en France. Il y a encore à Paris une rue des Lombards, qui a retenu ce nom des banquiers de cette nation qui y demeuroient. BAPTEME, S. M. du gr. Baxrisyzos (baptismos ), immersion, dérivé de Sarre (bapt6 ), laver , plonger dans l’eau. ( Relig.) Sacrement qui efface le péché originel, et qui nous fait chré- tiens, enfans de Dieu et de l'Eglise. De baptéme on a fait baptistère, pour désigner le lieu où s’administre le baptéme; c’étoit anciennement une église on une chapelle particu- lière appelée salle du baptéme , au- la baptismatis. Cette salle ou cette chapelle étoit fermée durant le ca-: rème, la porte en étoit scellée du sceau de l’évêque, et on ne Pouvroit que le Jeudi-Saint. Les haptistères n’ont commencé que sous Constan- tin; auparavant on conduisoit les cathécumènes à la rivière la plus voisine et on les baptisoit. Ces bap- tistères ainsi séparés ont subsisté jusqu’à la fin du sixième siècle; en- suite on les établit dans le vestibule intérieur de Péglise, mais seulement dans les grandes villes où résidoient les évêques , parce qu'il n’y avoit qu'eux qui eussent droit de baptiser. BAR Fonts baptismaux ; c’étoit un vaisseau de pierre , de marbre ou de bronze. Lorsque le baptème étoit administré par immersion , les fonts étoient en orme de bain; depuis qu'il s’administre par infusion , ïl n’est plus besoin d’un vaisseau d’une aussi grande capacité. Baptéme de sang; on a donné ce nom au martyre des cathécumènes ui mouroient pour la foi, avant avoir été baptisés , parce que dans l’origine on ne les baptisoit que deux fois l’année , à Pâques et à la Pentecôte. Robe baptismale ; c’étoit le nom de la robe blanche que , dans les premiers siècles de l'Eglise, la per- sonne qui venoit d’être baptisée étoit tenue de porter pendant huit jours. (Marine ) Baptème du tropique ou de la ligne ; c’est une cérémo- nie ridicule , mais très - ancienne armi les gens de mer , qui consiste mouiller ceux qui passent pour la première fois la ligne équinoxiale, et surtout à leur faire donner une certaine rétribution à l’équipage. Originairement, il n’y avoit de baptème que pour le passage de la ligne; ensuite, les matelots ontétendu . @et usage au passage des tropiques , du détroit de Gibraltar, et de quel- ques autres passages remarquables. Cependant, celui qui a subi le bap- tème de la ligne, est exempt de tous les autres. Un vaisseau qui passe pour la première fois en ces parages y est également soumis, et le capi- taine donne ordinairement une gra- tification à l’équipage. BARATERIE, s. f, du vieux mot français barat, qui signiñie vol, tromperie. ( Commerce ) Ce mot "désigne les larcims , déguisemens et altérations de marchandises que peuvent causer le maître et l’équipage d’un vaisseau, et généralement toutes les superche- ries et malversations qu’ils peuvent mettre en usage pour tromper le marchand chargeur. BARBARE , s. m. du gr. “apéæprs ( barbaros ), étranger. ( Histoire ) Les Grees appeloient barbares, ceux qui ne parloient pas leur langue ou qui l’estropioient. Les Romains comprenoient sous | cette dénomination tous les peuples BAR 151 étrangers, excepté les Grecs et ceux qui vivoient sous leurs lois. Les na— tions de l’Europe appellent mainte 4 nant barbares , plusieurs peuples de l'Afrique et de Amérique, mais dans un autre sens : ce n’est ni parce qu'ils sont étransers, ni parce qu'ils ne parlent pas leur langage qu’elles les qualifient de barbares,mais parce qu'ils vivent sans lois, sans mœurs et sans humanité. Delà le mot bar- bare a été étendu à tons ceux, de quelques pays qu'ils soient, qui ont un caractère féroce et inhamain , om même qui manquent de politesse #t de manières. BARBARISME, s. m. de bar- bare. ( Diction) Le barbarisme est ma des principaux vices de l’élocution. On appelle barbarisme toute 1a1co2 de s'exprimer qui est étrangère à fa langue dans laquelle on parle; par exemple, un Anglais qui diroit : je suis chaud , au lieu de dire ja chaud , feroit un barbarisme yar rapport au français. Il y a une autre espèce de bar- barisme ; c’est lorsqu’à la vérité 1e mot est bien de la langue , maisqu'l est pris comme mot dans un sens qui n’est pas autorisé par l’usage de cette langue : par exemple , nous nous servons an figuré du mot er trailles , pour marquer le sentiment tendre que nous avons pour autruz. Un étranger écrivant à Fénélou , li dit : Monseigneur , vous avez pour moi des boyaux de père ; boyauxou intestins, pris en ce sens, sont des barbarismes , parce que , selon l’a sage de notre langue, nous ne pre- nons jamais ces mots dans le sens figuré que nous donnons à entrailles. BARBE , s. m. ce mottire soæ nom de cette partie de l'Afrique connue sous le nom de Barbarie =: on l’appeloit autrefois Barbare. ( Equit.) Barbe est un cheval qui a la taille menue et les jambes dé- charnées ; il est ainsi appelé parce qu'il vient de Barbarie. On dit que les Babes meurent, mais qu'ils ne vieillissent jamais, parce qu'ils conservent leur vigueur jusqu’à la fin. Le barbe est fort aisé à dresser ; il apprend tout ge qu'on veut ly eu— 142 BAR seioner ; ila le jugement , la contep- üon et la mémoire excellente. BARCAROLLES , s. m. de l’ita- lien barcarolo où baccarrolo : ce- Jui qui conduit une barque , un gon- dolier. ( Musique ) Sorte de chansons en langue vénitienne que chantent les gondoliers à Venise. Quoique les airs des barcarolles soient faits pour le peuple, et sou- vent composés par les gondoliers eux-mêmes , ils ont tant de mélodie, et un accent si agréable, qu'il n’y a pas de musicien dans toute lP’Italie qui ne se pique d’en savoir et d’en chanter. Les paroles de ces chansons sont communément plus que naturelles , comme Les conversations de ceux qui Les chantent ; mais il est bon de re- marquer, à la gloire du Tasse, que la plupart des gondoliers savent par cœur une grande partie de son poëme de la Jérusalem Délivrée ; que plu- sieurs le savent tout entier ; qu’ils passent les nuits à le chanter alter- nativement ; que c’est assurément une belle barcarclle que le poëme du Tasse ; qu'Homère seul eut avant Jui l'honneur d’être ainsi chanté, et que nul autre poëme épique n’en a eu depuis un pareil. BARDES , s. m. de l’ancien mot gaulois baren, chanter. (Poësie-musique)Nom des poëtes musiciens, des chanteurs chez les Gaulois et les anciens Celtes. Ce mot , prononcé bardden Celtique , existe encore dans les montagnes d'Écosse, enlrlande, et dans le pays de Galles Les bardes des Gaulois alloient à la guerre, marchoïent à la tête des armées, et chantoient ceux qui s’y distinguoient par leurs exploits. is célébroient tous les événemens re- marquables, et jouissoient, après les Druides, de la plus haute considé- ration dans l’État. Ils chantoient en marchant au combat , dit Tacite de moribus German. ), et c’est là l’origine de cette coutume qui étoit encore en usage au commencement de la troisième race, de ne point donner de combat , que dix on douze grosses voix n’eussent chanté de tou- tes leurs forces la chanson dite de Roland, afin d'animer les troupes BAR par Le récit des hauts faits d'armes de ce héros. » 4 BAROMÈTRE , s. m. du grec Bapic ( baros ), poids, et de perpar ( métron ), mesure. ( Physique ) Instrament météo- rologique, destiné à faire connoître les variations qui arrivent à la pres- sion de lair. L On doit l’origine du barométre à Toricelli , disciple de Galilée, Celui- ci s’étant assuré que l’eau ne montoit qu'à trente-deux pieds dans les pom- pes aspirantes , soupçonna que ce phénomène dépéndoit d’une cause physique bien différente de celle à laquelle on lattribuoit. Ses soupçons furent confirmés par Toricelli, sou disciple , qui ; en travaillant sur les idées de son maître, fut le premier qui, en 1643, prouva évidemment qu'une, coionne d'air, prise dans l’atmosphere , se met en équilibre avec une colonne d’un autre fluide qui a la même base. Cette découverte, l’une des plus curieuses et des plus importantes du dix-septième siècle, se fit au moyen d’un tube de verre d'environ trois pieds de longueur, et fermé par un bout, dans lequel To- ricell fit couler du mercure bien . net , et forma ainsi le premier baro- métre. BARON , s: m. du latin baro, qui, parmi les Romains, signifioit un homme fortet vaillant, et qu'ils ont probablement tiré du grec Ezpoc (ba- 70S ), gravis, grave : qui a du oids. (Hist.) Baron se dit, dans la langue espagnole , d’un homme fort et vaillant. Les barons étoient ceux que, dans les jours de combat, on plaçoit près de la personne des rois, Quand le roi haranguoitses troupes, c'étoit aux barons qu'il adressoit la arole. Comme ils combattoient sous Ê yeux du prince, ils dûrent avoir, plus que les autres, part aux récom- penses, et dans la suite on appela baronnéesles terres qu’ils en avoient reçues et qui relevoient immédiate- ment de lui. Peu-à-peu tous ceux qui possédoient de grands fiefs, les prin- cipaux membres de PEtat, les grands vasseaux, les évêques et les princes du sang furent compris sous la dé- nomination de barons du royaume, BAR æt eurent seuls le droit de siéger dans le parlement de la nation. Mais, dès le milieu du treizième siècle, les ba- rons commencèrent à perdre de leur ancien lustre, et ce mot signifie maintenant, dans les Etats monar- chiques, le degré de noblesse au- dessous des dues, des marquis, des ARREAU, s. m. dimipnutif de barre. V. ce mot. ( Technol. ) Petite barre de bois, ou de fer, qui ferme à jour quelque passage. ( Pratique ) Les barreaux de fer ou de bois qui entourent Île par- quet , ou le lieu où se tiennent Îes avocats dans les tribunaux , ont donné leur nom au lieu même où Von rend la justice. Barreau se dit de endroit où l’on plaide, de la réunion de toutes les personnes qui composent une cour de justice, et même de la discipline qu'on y observe. En Angleterre, les gens de loi qui out obtenu leur icence ( £i- centiati } sont appelés barristers. BARRETTE, s. f. du latin bzrra, dont les Italiens ont fait beretta et baretta. ( Costumes } Sortie de petit bon- net en usage autrefois parmi les nobles Vénitiens. C’est aussi un bon- net carré rouge que le pape donne ou envoie aux cardinaux. BARYTE , s. f. du latin baryta, formé du grec £œps ( baros ), poids. < ( Chimie ) L'une des neuf terres simples ou élémentaires dont la chi- mie est actuellement en possession. La baryte avoit été regardée com- me une modification de la terre cal- caire , jusques vers l’année 1794, où Bergman reconnut que c’étoit une terre d’une nature particulière ; ce qui fit La cinquième des terres alors connues. La chimie en a depuis ce tems-là découvert quatre autres. Le mot baryte a remplacé celui de terre pesante , où de terre du spath pesant , ou de barate. BARYPHONIE, s. f. du gr. Zœpis ( baros ), pesant, difficile , et de geri ( phôné), voix. ( Méd. ) Difficulté de parler , d’ar- ticuler. BAS, adj. du latin bassus , dont les Italiens ont fait basso , et les Espagnols baxo , qui a peu de hau- teur ; ce qui est vil, méprisable ; ce qui est inférieur, on moindre en dignité ; ce qui est de moindre va- leur, de moindre prix. ( Diction } Le mot bas, appli- qué au caractère des idées et des BAS expressions, ne signifie pas la même chose. La bassesse des idées et des expressions tient à l’opinion et à l’habitude ; celle des sentimens est plus réelle , elle suppose dans lame de la fausseté, de la noirceur ou de la lâcheté. Le genre noble , soit d’éloquence, soit de poësie , n’exclut que la bas- sesse de convention , et admet, comme susceptible d’ennoblisse- ment, Ce qui n’est bas que de sa nature. Rien de plus bas, mora- lement, que le caractère de Nar- cisse , et poëtiquement , il a autant de noblesse que celui d’AÆgrippine , et que celui de Néron. Personne, au contraire , ne pourroit entendre aujourd'hui , sur nos théâtres , la fille d’//cinous dire qu'Ulysse l’a trouvée lavant la lessive, ou Aga- memnon dire que lorsque Briseïs sera vieille , il l’emploiera .& lux fuire son lt. s ( Peinture ) Caractère bas, genre bas, sont des expressions com- munes en peinture, pour désigner limitation d’un objet pour lequel l'esprit sent du dégoût , sur lequel le regard s'arrête avec une sorte de répugnance ; mais dont on est quel- quefois fort bien dédommagé par l’imitation savante de la couleur et des formes de cet objet. Tel est un tableau de Morillos, qui repré- sente un mendiant occupé du soin le plus dégoûtant que puissent né- cessiter la musère et la malpropreté, et qui a mérité, cependant, par la beauté du faire, par la vigueur , par l'effet, et par une vérite qu'on peut nommer courageuse pour l’ar- tiste, de passer successivement dans les collections les plus importantes. (Manufacture ) Bas au métier; les bas de chausse par opposi- üon aux zauts de chausse , comme on les appeloit autrelois , se sont fabriqués au tricot, ou au métier, en lune, en coton , en fil ou en soie. On ne parlera ici que du mé- tier 4 bas ; ce métier est la ma- chine la plus compliquée qui existe : on peut la regarder comme un seul et unique raisonnement dont la fa- brication de l’onvrage est la conclu- sion. Les Anglais se vantent d’en être les inventeurs, mais on sait aujour- d’hui qu'un Français ayant inventé cette BAS eette surprenante et utile machine, et trouvant quelques difficultés à ob- tenir un privilége exclusif, passa en Angleterre où sa machine fut ad- mirée, et il fut lui-même maoni- fiquement récompensé. Au reste , eette machine fut rendue à la France par un autre Français, qui, par un effet prodigieux de mémoire et d’i- magination ,fit, à Paris , au retour d’un voyage de Londres, le pre- mier métier sur lequel ont été faits tous ceux qui sont en France, en Hollande , etc. La première manu- facture de bas au métier qui se soit vue en France, fut établie en 1656, dans le château de Madrid , au bois de Boulogne. ( Marine) Bas-fond ; on donne ce nom aux endroits où la mer a peu de profondeur : c’est une ob- servation constante que les bas-fonds setrouvent dans le voisinage des côtes basses , dont ils ne sont que le pro- Jlongement ; les côtes escarpées, au eontraire , sont bordées d’une mer profonde. BASALTE, s. m. de l’éthiopien Basal , fer : pierre couleur de fer. Ps l) Substance amenée par le feu des volcans à un certain degré de vitrification. C’est, parmi les laves lithoïdes , celle qu'on ap- elle basaltique , parce que sa cou- A ressemble à celle du fer. Les basaltes présentent quelquefois des assemblages qui ont l’air d’une réunion ce colonnes , que le vul- gaire prend pour des fabriques dues à des êtres surnaturels ; telles sont la chaussée des géants , en Irlande, et la grotte de l'ingal , en Ecosse. Le basalte sert de pierre de touche, c’est-à-dire, que les métaux y lais- sent une trace, On appelle proprement basalte égyptien une roche dite cornéenne, noiraätre. dont les anciens ont fait - des statues. 7. Roche Cornéenne. BASCULE , s. f. du mot fr. bas, et du suédois Æulle , qui signifie tête : littéralement, l’action de mettre en bas ce qui étoit en haut. ( Mécan.) Une bascule est une pièce de bois qui monte, descend, se hausse et se baisse par le moyen d’un essieu qui la traverse dans sa Jongueur, pour être plus où moins en équilibre. C’est encore le contre- Tom. I. BAS 145 oïds d’un pont-levis où d’un mou- in à vent, pour en abattre le frein : elle a son axe ou œil par où passe un boulon qui se soutient sur un bäti de charpente. En général , la bascule est un levier de la première espèce , où le point d'appui se trouve entre la puissance et la ré sistance. BASE, s. . en latin basés, du orec Bu (basis ). (Géométrie) Base d'une figure ; c’est la plus basse partie de son circuit, Dans un triangle rectangle , la base est ordinairement le côté opposé à l'angle droit, c’est-4- dire , l’hypothénuse. La base d’un solide est la surface intérieure , ou celle sur laquelle toute la figure est appuyée ou peut être censée ap- puyée. . (Astron.) Base est une distance de deux ou trois lieues-que l’on me- sure avec Ja plus grande exactitude entre deux clochers ou autres ter- mes fixes pour établir les triangles qui servent à mesurer l’étendue d’un degré, et par conséquent la gran- deur de la terre. La plus céltbre base astronomique est celle de 5717 toises, ou 11123,14 mèétres , mesurée entre les centres des deux pyramides de Ville-Juif et de Ju- visy , sur le chemin de Paris à Fon— tainebleau. On à mesuré des bases semblables dans tous les pays où Von a voulu avoir la longueur d’un degré. ( Optique ) Base distincte ; c’est la distance où doit être un plan au-delà d'un verre convexe, pour que l’image des objets, reçue sur ce plan , paraisse d/stincte > c’est la mêine chose que le foyer. Elle est produite par la réunion des rayons partis d’un seul point d’un objet, et concuurant en un seul point de l’image ; c’est pour cela que les verres concaves , qui, au lieu de réunir les rayons , les écartent, ne peuvent point avoir de base distincte réelle. ( Chimie) On appelle bases , les corps salifiables, c’est-à-dire, ceux qui, n'étant pas combustibles , s’u— nissent avec les acides, et forment avec eux des sels dont les pro- priétés sont tout-à-fait nouvelles. K 146 B'A'S (lhysiologie) Base du cœur; c’est la partie supérieure et Jarge de ce viscère, g'où partent quatre ros vaisseaux , deux'artüres, l'aorte et l'artère pulmonaire , et deux veines, la veine cave, et la veine pulmonaire. La base de l’os hyoïde, est la partie principale de cet os. La pe de l’omoplate, grand côté de cet os. La base de L'étrier , os de Vouie, est sa partie principale. La base de La tête, est la partie inférieure de la tête. { Pharmacie ) Base d'une com- position médicinale; c’est lingré- dientle plus énergique, relativement à la maladie. ( Botan. ) Base se prend en botuique sous diverses acceplions ; tautôt il signife le lieu d’une par- tie, sur lequei est ajustée où sur lequel repose une autre parüe ; tantôt 1: sienilie l’extrémité inférieure d’une partie quelconque. De base on a fait basilarre, pour désigner ce qui appartient à la base d’une partie quelconque , qui y est fixé, ou qui y prend naissance. Ainsi on appelle style basrlaire, celui qui naît de la base de l’ovaire : appendice basilaïre , celui qui est fixé à la base d’an organe, etc. . ( Archit.) Base est la partie in- févieure d’une colonne où d’un pi- est le Jastre , qui, dans tous les ordres ; a un démi-diamètre de hauteur, BAS-FOND , s.m. 7. FOND. BASILIQUE ,s. 1. du grec fæo— aeuç ( basileios }, royal, dont la racine est ass ( basileus ), roi. . ( Cult. relig. } On appeloit basi- liques, dans origine , les habita- tions des princes; ensuite, ce mot fat appliqué aux lieux où l’on ren- doit la justice : enfin , lorsqne la re- lision chrétienne fat devenue la re- lision dominante , on appela de ce nom les églises qui surpassoient au- tit les autres églises par leur gran- deur et leur magnificence, que les palais des princes surpassent les maisons des particuliers. ( Pratique ) Basiliques ; c’est le noi qu'on donne à un recueil des lois romaiues, traduites en greg par BAS les ordres des empereurs Basile et Léon, Les Basiliques lurent le droit observé dans lempire d'Orient , jusqu'à sa destrnction. Ce’ recueil n'est point parvenu en entier jusqu'à nous. (_Anat.) Basilique , en ama- tomie , se dit d’üne partie qui pa- roît être plus utile qu’une autre, ow préférable à une autre. La veine basilique naît du rameau axillaire , et court dans toute la longueur du bras. 4 ; BASISTAN , BESESTAN ou B:- SISTAN ,s. m. nom que l’on donne dans les États du grand-seisneur, à des lieux où les marchands ont leurs boutiques et étaient leurs marchan= dises. Il ne faut pas les confondre avec les bazards. PF. ce mot, BASKERVILLE, s. m. nom d'homme. ( Bibliogr. ) Enprimeuar anglais , mort en 1779. Les éditions de Bas- kerville sont recherchées à cause de l’élégance et la grâce de sés ea- ractères , de la perfection du tirage, de la cduleur uviforme de l’encre $ et surtout de la beauté du papier, qui est d’un poli si parfait qu'il pa- roît être de soie plutôt que de chif- fons. Parmi les pres qu'il a don- nées, celles de son Virgile, et de sa Bible anglaise , sont les plus esti- mées. BAS-RELIEEF , s. m. de litalien Basso-relievo. (Sculpture) Ouvrage de senlp- ture, dans lequel ce qui estreprésenté a peu de’saillie. BASSE, s. f. de l'italien basso. (ffusique) La basse est celle des quatre parties de la musique, qu est au-dessous des autres; la plug basse de toutes, d’où lui vientlenom de basse. Il y a plusieurs sortes de basses: Dusse fondamentale ; c’est celle . qui n’est formée que de sons fonda- mentaux de i’harmonie ; de sorte qu'au- dessous de chaque accord, elle fait entendre le vrai son fon- damenial de cet accord , e’est-à-dire, celui duquel il dérive par les règles de l'harmonie. Basse continue ; elle est ainsi ap- pelée parce qu’elle dure pendant toutc la pièce. Son principal usage , BAS outre de répler l’harmonie , est de suutenir la voix etde conserver le ton. Ceite basse fut mise em usage , pour la première fois, au commencement du dix -septième siéele, par Lu- dovico Viana, qui en a laissé un iraité. Basse figurée , celle qui , au lieu d'une seule note , en partage la va- leur en plusieurs autres notes sous un même accord. . Basse contrainte, celle dont le sujet ou le chant , borné à uu petit nombre de mesures, comme quatre ou huit, recommence sans cesse , tandis que les parties supérieures poursuivent leur chant et leur har- monie , et les varient en différentes manières: | Basse chantante; c’est l'espèce de voix qui chante la partie de la basse. IL y a des basses récitantes et des basses de chœur ; des con- cordans ou Dbasse- tailles , qui üen- nent le milieu entre la taille et la basse ; des basses proprement dites, que l’usage fait encore appeler basse- tailles,; et enlin des basse-contres, les plus graves de toutes les voix, qui chantent la basse sous la basse même, et qu'il ne faut pas con- fondre avec les contre-basses, qui sont des instrumens. Basse est aussi l’instrumentsur le- quel on joue cette partie : c’est le p'us gros et le plus long de ceux qui forment le concert. (M@Mine) Passe-mer; ce mot se dit de la situation de la mer, lors qu'elle est retirée , et à son plus bas niveau, dans les pays de marée. Basses-voiles, ou voiles infé- rieures ; On entend par ce terme les deux voiles appelées la grande voile et lat misaine dans les vaisseaux. On les! appelle aussi voiles ma- jeures: Basse ou batture , fond de sable, de rochers ou de cailloux, qui est fort pres de la surface de la mer, et sur lequel on la voit briser : c’est par conséquent, un écueil pour les vais- seaux. Basse-terre ; ce mot est en usage dans plusieurs des îles Anülles, poux désigner le côté sous le vent de l’île, par opposition à cabesterre , qui veut dire Le eûté du vent d’une île BAS 147 dans ces mêmes parages. Ces noms sont ensuite restés aflectés, particu— liérement à quelques quartiers ou bouros, comme la Basse Ferre de lu Guadeloupe. BASSIN , s. m. du latin bacinus, dont anciennement on a fait bachi- non , puis bachun, et enfin bassin, (Optique) Les lunetiers se ser - veut de divers bassins de cuivre, de fer ou de métai, pour fabriquer les verres convexes. Les sphères qu’ou nomme autement des bouies servent pour les verres concaves , et le ron- deau pour ies verres dout fa super- ficie doit être plane ét unie. (Arcluit.) Un bassin estüun espace creux , en terre , de fisure ronde ou polygone , pour recevoir les eaux dans un jardin. (Marine) Un bassin est un en droit reulermé dans un port de mer et où les vaisseaux sont à Pabri des orages et de la grosse mer. Le mot bassin estici synonyme de darce ; un bassin où Jorme est encore un “espace creusé au-dessous du nivean de la pleine mer , pour y construire et sur-tout pour y radouber avec plus d’aisance les vaisseaux. . (PAysiol. ) Bassin, se dit d’un espace circonserit par los sacrum et les os des îles, qui contient la vessie , la matrice et une partie des iutestins. On donne le nom de Das- sin où de bassinet à la cavité des reins , qui reçoit l’urine , et la verse dans Îes urétères. (Jardin.) Bassin ,se dit d’un es- pace creusé en terre autour d’une fleur , ou autour d’un arbre pour l’arroser , y déposer du fumier . ou pour déscorger une greffe enterrée. De bassin , les jardiniers ont fait bassiner, pour arroser légtrement du plant de fleurs , avant et après la plantation. BASTILLE , s. f. de l’ancien mot bastile, formé de bastum, bâton. (Fortific.) Les bastilles étoient anciennement des tours de bois que l’on! élevoit devant les places ass.é- gées pour les battre. Ce nom a de- puis servi à désigner une citadelle de Paris détruite en 1780. BASTINGACE, s. m. dérivé de bastum , bäton. (Marine) Espèce de retranche- ment que l’on fait au dessus du plat- K 2 148 BAT bord pour mettre l'équipage un peu à l’abri de la mousqueterie , lors- qu'on fait branle-bas pour se pré- parer au combat. Ce sont des amas faits des hardes et des branles, ou hamacs des matelots,qu’on leur fait apporter dans des filets attachés à cet effet aux filarets ou lisses des batayoles , et aux chandeliers de bastingage. BASTION, s. m. du lat. bastum. (Fortific.) Ouvrage de fortifica- tion un peu avancé hors du corps de la place , ayant deux flancs et deux faces , et tenant des deux côtés à la courtine. BAT , s. m. du lat. bastum , Yormé du grec Bacris (bastos), qui signifie un bâton avec lequel on porte des fardeaux. (Econ, dom.) Selle pour les bêtes de somme. BATAILLE, s. f. du lat. batua- Zia , formé de battuere , battre. (Art milit.) Dans Porigine, le mot bataille sigmbhoit ke lieu où deux hommes s’exerçoient au com- bat ; il a signifié ensuite le combat “même ; aujourd’hui il ne se dit que d’un combat général de deux armées. On appelle corps de bataille, cette partie de l’armée qui est entre deux ailes, et qu'autrefois on appeloit Îa bataille. On ne donne, à proprement par- ler, le nom de bataille , qu'aux ae- tions qui se passent entre deux ar— mées rangées dans leur ordre de ba- taille, et qui combattent dans un ays assez ouvert, pour que les ne se chargent de front et en même-tems. Les autres grandes ac- tions, quoique presque toujours d’une longue durée , et même plus meur- irières que les batailles, n’out que le nom de combat ; F. ce mot. (Marine) Le corps de bataille, dans les combats sur mer , est le centre, ou la principale escadre, ou division d’une armée navale ; celle qui est commandée par le premier oMcier-vénéral. Le corps de ba- taille est placé entre l’arrière-carde et l'avant-garde. ( Peinture ) Tableaux de ba- #aulle ; ce sont des tableaux qui forment un geure particulier; ce sont des représentations qui ne plai- seut qu’en raison de l’horreur qu’ei- BAT Jes excitent, parce que les eurigux de ces sortes d'ouvrages , ne trou- vent jamais es hérits qu'on leur peint assez grands , et que de leur côté , les peintres qui n’ont pas vu seulement une escarmouche , s’ex- citent à renchérir sur les desirs des amateurs , et à exagérer les actions, les mouvemens et les expressions. BATARD , s. m. du grec £acaëræ (bassara), prostituée , femme per- due ; ou suivant quelques-uns, de l'Allemand, boes, bas, vil; et de art, naissance : de basse-naissance, qui n’est pas de la véritable espèce, mais qui en approche, et qui en est comme dérivé. (Marine) Voile bétarde; c’est une voile de galère , plus petite que la voile ordinaire , a on se sert lorsque le vent est fort. (Jard.) Bâtard est opposé à frane , il se dit de toute plante sau- vage, qui n’est point cultivée. On nomme encore bätards, les fruits qui ne’sont pas de la véritable es- pèce dont ils portent lenom. De b&- tard , les jardiniers ont fait batar- dière , pour désigner le lieu où l’on élève des arbres , lorsqu'ils sortent de la pépinière, c’est-à-dire , au bout de trois ans. La batardière fournit des arbres greffés , et qui font tout-à-coup leur effet quand on les transplante pour garmir des vides. (Pratique) Bätard se disoit an- ciennement des enfans né s ma- riage. D’après le nouveau code civil, les bätards ou enfans nés hors mariage, autres que ceux nés d’un commerce incesiueux ou adultérin, pourront être légitimes par le mariage subsé- quent de leurs père et mère, lors- que ceux-ci les auront reconnus avant leur mariage, ou qu'ils les reconnoîtront dans l’acte même de célébration. BATARDEAU, s. m. du lat. bas- tum , bäton; le batardeau étant une cloison de bätons. (Hydraul.) Espèce de digue faite de pieux, d’ais et de terre , pour détourner l’eau d’une rivière, (Ponts et Chaussées) Avant l’in- vention de la nouvelle méthode de construire les ponts, on appeloit batardeau , mne euceinte qui ren- BAT Fermoit deux ou trois piles, et qui étoit composée de plusieurs pieux battus dans le lit d’une riviere. (Fortification) Batardeau se dit d’un massif de maçonnerie , qui tra- verse toute la largeur du fossé , et qui sert à retenir l’eau , afin qu’elle ne s'écoule pas dans les endroits les plus bas du fossé, BATARDIÈRES, s. f. de BA- TARD. (Jardin) C’est le nom qu’on donne à un plant d’arbres greffés, qu’on élève dans des pépinières pour les transplanter dans les jardins. BATEAU , s. m. du latin bafel- lus, diminut. du lat. barb. batus. (Marine) On donne ce nom à di- verses sortes de bâtimens qui vont sur mer, ou sur les rivières, à la voile et à la rame. On appelle en général bateaux , sur les vaisseaux de guerre, tous les bâtimens à rames , chaloupes et canots, grands et petits, qui sont em- barqués dans le vaisseau pendant la navigation. ( Archit. nav. ) Bateau-porte ; c’est une espèce de bâteau étroit et profond qui , dans certains bas- sins , sert à fermer le passage à l’eau extérieure et à faire Poffice de porte. Cette invention ingénieusesa été employée aux bassins de Carls- crone , en Suède ; et depuis, par M. Groignard, dans son fameux bassin de Toulon. BATIMENT, s. f. du gree Bases (bastos), dont les Latins ont fait bastum , bâton ; les premiers bâti- mens ayant été construits avec des perches et des bâtons. (Archit.) Bâtiment s’est d’a- bord dit d’un ouvrage fait par des architectes où des maçons , comme des maisons, des palais, des églises. 1j s’est ensuite étendu aux ponts, aux aquéducs , et autres édifices pu- blics et particuliers. (Marine) Bâtiment se dit dans le langage des marins, de toutes sortes de vaisseaux , navires, bar- ques , etc. , qui naviguent sur mer; (Salines) Bätiment de gradua- tions; on appelle ainsi un édifice employé pour faciliter l’évaporation des eaux de source , peu salées ; c’est un hangard prodigieusement long , BAT 149 garni dans l'intérieur de beaucoup de charpente, sur laquelle on arrange un grand nombre de fagots d’épine. Ce bätiment-est aëré de toutes parts, et est couvert par un toit sous lequel on a pratiqué des réservoirs , de dis- tance en distance , pour recevoir les eaux salées qu’on y fait monter par le moyen des pompes : alors, on lâche les robinets pour faire couler l’eau sur les fagots d’épine. L'eau se divise, retombe en pluie , et dépose sur les bätons des fagots une grande partie de la sélénite, et y forme une incrustation très-agréable à la vue. Quand l’eau est vaporisée par ce moyen, au point de contenir treize ou quatorze livres de sel par cent livres d’eau , on la soumet à l’évaporation sur le feu, camme celle qui est natu- rellement chargée au même poiat. BATON , s. m. du grec Baxcrper bakstron) , dont les Latins ont fait astum, qui a produit béton, bas- tille, bätir, bastide, bastion, bâtiment, etc. Long morceau de bois qu’on peut tenir à la main , ser— vant à plusieurs usages. ( Hist. anc. ) Dans les siècles les plus reculés,les princes, les personnes considérables , telles que NE pères de famille, les juges , les généraux d'armée, etc., portoient , pour mar- que de distinction , un bäton fait en forme de sceptre. Quand un peue ple ou un souverain établissoit un officier pour le représenter dans le commandement d’une armée, dans quelque ambassade, ou dans lPadministration de la justice , cet établissement se faisoit par la trans- mission d’un bâton qui devenoit la marque de sa dignité. Les principaux magistrats romains portoient de ces bâtons : celui d’un consul étoit d'ivoire , celui du pré- teur étoit d’or. Les monarques fran- çais portoient autrefois le sceptre. Le bâton à la hauteur d’un homme étoit revêtu d’une lame d’or, à la- quelle ou substitua la main de Jus- tice, au commencement du 14° siècle, ( Relig. ) Bäton pastoral ou crosse ; c’est un bâton d’argent ou d’or, recourbé et ouvragé par le haut , porté par les archevèques , les évêques et les abbés réguliers, où qu’on porte devant eux dans les cérémonies. Le bâton pastoral est 150 BAT trés-ancien , mais il n'est pas fait mention de la crosse avant le on- zième siècle. Les premières crosses n'étoient que de simples bâtons de bois, qui d’abord eurent la forme d'un T, et dont on se servoit pour s'appuyer ; ensuite on les fit plus lououes , et peñ-à-peu elles ont is la forme que nous leur voyons. ( Marine ) Salon de flamme où de rommandement ; c’est un baton de pavillon de la tête des mâts, ainsi appelé, parce qu'il porteune flamme, un pavillon où marque de com- mandement, qui désigne le grade de l'officier général commandant, suivant le mât auquelil est placé. Büton d’enseigne ou de pavillon; c’est une longue perche dé bois de pin, qui sert pour arborer ie pa- villon. ( Mathém.) Bäton de Jacob ; on donne ce nom à une espèce d’ar- balète qui sert à prendre les hau- teurs ou les distances par les angles, Quelques-uns prétendent qu'il est ainsi nommé, parce que les divi- sions du montant ressemblent aux degrés de l’échelle mystérieuse que Jacob vit en songe , et qui alloitjus- qu'au ciel. ( Musique ) Un bâton est une sorte de barre épaisse qui traverse perpendiculairement une où plu- sieurs lignes de la portée , et qui, selon le nombre des lignes qu'il embrasse , exprime une plus grande on moindre quantité de mesures qu'on doit passer en ‘silence. Büton de mesure ; c’estun bâton fort court, où même un rouleau de papier dont le maître de musique se sert dans un concert pour régler le mouvement , et marquer la me- sure et le tems. ( Archit. ) Bäton est une me- sure usitée dans la base des co- Jonnes. ( Technol. ) Les orfèvres appel lent béton à dresser, un rouleau qui sert à mettre de niveau une plaque de métal mince. En termes de lapidaire, an appelle bäton à cimenter , un morceau de bois dans lequel on enchasse les cristaux et les pierres , par le moyen d’un mastic, pour les égriser. Bâton de semple et bâton de rame, dé- signent, chez les fabricans, deux BAT parties dn métier d’étoffes de soie, Les papetiers der bätonroyal, le papier de la petite sorte, BATONNIER ,s,m. du latin bas- tum , bâton. ( Pratique) C’étit, sous la mo- narchie, un avocat choisi parmi les anciens, pour présider pendant un an aux assemblées et dépntations de Pordre. H étoit le chef d’une con- frairie établie en la chapelle de St. Nicolas, dont il portoit le bâton, aux cérémonies qui se faisoient à la Sainte-Chapelle , d’où lui étoit resté le nom de batonnrer. BATTAGE, s. m. de battre, formé du lat. barbare battuere. (Manu. ) Enterme de manufac- ture , le battage est une prépara- tion qu’on donne à la laine et au co- ton , avant de l’employer. L'usagé en France est de battre le coton et Ja laine sur des claies de bois on de corde pour en faire sortir les plus grosses ordures , et de les livrer en- suite à des éplucheuses qui ont soin de la bien manier, pour en ôter le reste des ordures que les baguettes n’ont pu en faire sortir. Mais les dangers auxquels le bauttage, ainsi que le cardage ( Foy. ce mot) du coton et de la laine, exposent les ouvriers, par la quantité de pous- sière et de filamens, qui se detache dans ces deux opérations, s'envole, est aspirée par les ouvriers, entre dans les narines , ‘et forme souvent des dépôts funestes, ont fait imagi- ner des machines qui pussentles pré- venir, et M. Connop , de Sheñlield , en Angleterre , paroît avoir obtenu un succès complet. Sa machine est. tellement construite, que les ba- gueltes avancent où reculent vers la masse de laine ou de coton que l’on veut battre ; elles s'élèvent d'elles- mêmes, à des tems fixes et précis pour l'opération du battage, qui s'achève avec le concours d’un seul ouvrier , et sans aucun danger pour lui. BATTEMENT , s. m. debattre, formé du latin barbare battuere où baltuere. ( Médecine) Le battement du cœur, du poulx, des artères. ( Mécan. ) Battement se dit pour vibration. Foy. ce mot. BAT (Musique) Double cadence , tour de gosier. ( Danse) Mouvemens en l'air que l’on fait d’une jambe , pendant que le corps est posé sur l’autre. (£scrine ) Attouchement du foi- ble de l'épée au foible de celle de l'ennemi , pour l’obliger à quitter La ligne; où du demi-fori au foible , en passant ou en quartant, elen pous- sant de pied ferme. ATTERIE, s. F. du laiin bat- fuere dont on a fait battre et batte- rie, $ ? ( Marine) On entend par ce mot tous les canons qui portent sur le même pont de lony en long du vais- sean et des deux bords. Ainsi nn vaisseau à trois ponts a trois bafte- ries , où ranos de canons, les uns au dessus des autres. La première deces batteries, qui est la plus basse, porte les canons du plus fort calibre. On ne comprend pas, sous le nom de batterie, les petits canons qui sont sur les oaillards d’avantet d’ar- rièére, parce qu'ils ne forment pas une suite continue d’un bout du vaisseau à l’autre. ( Artillerie ) Une batterie est une suite de plusieurs pièces de ca- non et de morters, disposés pour tirer contre l’ennemi: bafterte se dit encore du lieu éù on les établit. Batterie élevée, celle q 1sert à découvrir et foudroyer dans les tra- vaux. Batterie en'errée ou ruineuse , celle dont la plate forme est au des- sous du niveau de la campagne. On fait des ouvertures dans la terre pour servir d’embrasures. Bâûtterie croisée , celle qui se fait de deux bhtteries assez éloionées Vune de l’autre, et qui tirent en uu même-.endroit, de manière qne les S:. f. du grec arc Suxn ( apothéké), en latin apothe- ca, lieu à resserrer, dont la ra- cine est ruSwu ( fithémi), mettre, placer. ( Commerce ) Lieu où les mar- chands étalent et vendent leurs marchandises. BOUTURE , s. f. du vieux mot francais bouter , qui signifie mettre. ( Jardin. ) Une bouture est la branche d’une plante ligneuse qu’on coupe en forme de com, et qu’on met en terre, debout ou pliée, pour s’y enraciner. Tels sont les rameaux des groseilliers , des sureaux, des jasmins , des giroflées jaunes qu’on sépare de la plante, et qui repren- vent lorsqu'on les plante. Ces bou BR À 181 tures poussent des feuilles et des bourgeons , et donnent ensuite des fleurs et des fruits, comme les bran- ches de vignes nommées crossettes. - Il faut que les rameaux dont on les sépare soient aoûtés. Ÿ. AOÛUTÉ, MARCOTE. BOYARD , s. m. mot russe qui sigrufie sezgneur. ( Econ. polit. ) C’est ainsi qu’on appelle les grands seigneurs en Rus- sie. L’empereur, dans ses diplômes, les nomme avant les WAIVODES. V. ce mot. BRACELETS, s. m. du grec £pæ- XiSix OÙ Éépayioriæ ( brachiolia ou brachionia ) , dérivé de £oayiur { brachiôn), bras, d’où les Latins des siècles barbares ont fait bra- chialettum , et les Italiens brac- ctaletto. { Costumes ) Ornement que les femmes portent au bras. Les peuples d'Orient portent des bracelets depuis le tems des pa- triarches. Parmi nous, cet ornement n’est plus qu’à l’usage des femmes. C'est sous Charles VIL qu’elles ont com- mencé à porter des bracelets et des pendans d'oreille. BRACHYGRAPHIE,s. f. du grez Epayus ( brachus ), court, abréoé, et de ze ( graphô ), écrire. ( Diplomatique ) L'art d'écrire en abrégé. BRACHYPNÉE , s. f. du grec Epezus ( brachus ), court, et de zroù noé ), haleine. ( Méd. ) Respiration courte et pressée , qu’on remarque dans les fièvres inflammatoires. BRACHYPTÈRES , s. f. et adj. du grec épæxve ( brachus ), court, et de ærr ( ptéron), aile: qui a les ailes courtes. ( Ornith. ) C’est ainsi que dans le système des animaux de M. Cu- vier , l’on appelle le troisième genre du sixième ordre des oiseaux , ou des palmipèdes , c’est-à-dire, qui ont Le doigts réunis par de larges membranes. Les palmipèdes brachyptères sont donc des oiseaux à ailes courtes, et avec des doigts réunis par de lar- ges membranes, Ce genre reuferms 182 BR A toutes les espèces de colimbes , V'alque et l'aptenodeste. BRACTEÉES ,s.f. du latin brac- tea, qui signifie une feuille, une lame très-mince , et qui vient pro bablement du grec Éépæyrea ( brach- tea), facile à déchirer à cause de sa ténuité. ( Botan.) Bractées ou feuilles flo- rales ; ce sont de petites feuilles qui naissent avec les fleurs, et qui sont toujours différentes du reste des feuilles de la plante, soit par leurs formes , soit par leur couleur , soit par leur substance. Les bractées fournissent au bo- taniste plusieurs caractères pour la distinction des espèces ; ils sont ti- rés tantôt de leur couleur, tantôt de leur forme, tantôt de leur si- tuation, tantôt de leur nombre , tantôt de leur durée, de leur dif- férence ou de leur ressemblance res- ective, etc. BRACTEATES, s. £. de bractea, feuille , lame mince. ( Numismat. ) Médailles brac- téates ; ce sont des pièces ou plu- aôt de simples feuilles de metal, charoées d’une empreinte grossière, La Suede a donné naissance aux monumens de cette espèce. BRADIPEPSIE , s. f. mot grec composé de Cpañès ( bradus ), lent, et de reroc ( pepsis ), coction , di- gestion. ( Med. ) Digestion lente et im- arfaite. L BRAMINES , on BRAMENES, ou BRAMENS , ou BRACMANES , s. m. du dieu hrama. ( Culte rel. ) Ce sont des prètres de la religion des Indiens idolätres , successeurs des anciens bracmares. Les bramines sont la première race des Banians , et sont tès-versés en astronomie. lis ont des livres an- ciens qu'ils appellentsacrés, et con- servent la langue dans laquelle ils ont été écrits. BRANCHE , s. f. du lat. #ranca, Tormé de brachium, bras, les bran- ches étant regardées comme les bras des arbres. ( Botan. ) Branches ourameaux; on nomme ainsi différentes pro- ductions que la tige ou le tronc jette de côté et d’autre, Les divisions et es subdivisions des branches ser- BR A vent à faire connoitre les individus auxquels elles appartiennent, On distingue les branches , en mères branches , où branches du premier ordre ; en branches moyen- nes , où branches du second ordre ; et en petites branches, où bran= ches du troisième ordre, On ap- pelle branches à bois , ceiles qui ne donnent ni fleurs ni fruits ; bran- ches à& fruits , celles qui portent des fleurs et des fruits. Ces bran- ches sont marquées à leur base par des rides ou des espèces d’anneaux : on les divise en brindelles et en lambourdes. VW. ces mots. Bran- ches de faux bois, celles qui per- cent à travers l’écorce, et qui n’ont pas été produites d’un æzl où bou- ton ; branches gourmandes , celles qui absorbent toute la nourriture des branches voisines ;- branches folles où chiffones ; celles qui sont grêles, maigres , mal constituées , et qui nuisent à l’arbre. : (Jardin. ) Outre ces diverses es- pèces de branches, les jardiniers de Montreuil divisent les branches des arbres en espaliers, en branches- mères , et en branches crochets ; parmi ces dernières , ils distinguent les branches fortes où gourmandes, les perpendiculaires et les obliques. V. ces mots. ( Physiologie ) Branches se dit des divisions des artères, des veines et des nerfs. Les artères principales se divisent en branches , et les branches en rameaux. L/on dit branches de la moelle alongée ; branches de l’is- chion et du pubis ; branches de Ll’étrier ; branches du scalène mus- cle ; branches des vertébres. V. cés mots. (Généal.) On appelle branches , au figuré , les families différentes qui sortent d’une même tige ( Commerce ) Branches se dit des différentes parties d’un commerce, ( Littérat. )On appelle branches, les divers objets d’une science. { Géom. ) On appelle branche in- férieure , une branche de courbe qui s'étend à l’infni, comme les branches infinies de l’hyperbole et de la parabole. ( Technol.) Les arts et métiers font presque tous usage de ce mot BRA pour désigner quelque partie de leurs travaux, ou quelque instrument né- cessaire à leurs opérations. BRANCHIES ,s. f. du latin bran- chiæ , formé du grec &zyx1e (brag- chia ), dont la racine est Gps yes ( brogchos ), gosier , parce que les branchies üennent heu de gosier. (Ichtyologie ) Lesouies des pois- sons, Ce sont des espèces de la- melles® disposées comme les barbes d’ane plume ou les dents d’un pei- ne. BRANDEVIN , s. m. de l’alle- mand Brandwein , composé de Brand , embrâsement , et de #ein, vin: vin brülé. ( Disthill..) Eau-de-vie on vin dis- tillé par la force du feu. BRANLE, s.m. du latin vibrare, ou de brandire , aller ou faire al- ler de côté et d’autre. ( Marine ) Lit dont se servent les matelots sur les vaisseaux. Les Ita- liens appellent ce lit branda. Faire êranle-bas ; c’est en général se préparer au combat. Ce mot vient de ce qu’alors on détend tous les branles , ou les lits des matelots, EE vider les batteries, et qu’on es leur fait porter avec leurs har- des dans des filets placés le long du plat-bord du vaisseau , pour for- mer le bastingage , qui est une espèce de retranchement contre la mousqueterie de l’ennemi. On fait aussi branle-bas par propreté, pour nettoyer , aérer et parfumer le vais- seau. BRAS , 6. m. du grec Cpaziur ( brachiôn ). (Ænat.) Partie du corps humain, qui se termine d’un côté à l'épaule , et de l’autre à la main. Chez les médecins et les anato- mistes , le bras signifie seulement cette partie qui est entre l’épaule et le coude ; le reste , depuis le coude jusqu’au poignet, se nomme l’avant- Éras. Le bras n’a qu’un seul os ap- pelé Aumerus, au lieu que l’avant- bras est composé de deux os, le radius et le cubitus. ( Géogr.) On appelle bras d’une xivière où d’un fleuve , un canal ou Fun des canaux d’une rivière, qui se sépare en deux ou en trois : on dit dans le même sens , un bras de BR A 155 mer, pour une partie de la mer qui passe entre deux terres assez proche Pune de Pautre. ( Mécan.) Bras de levier ; c’est la portion d’un levier comprise en tre Le point d'appui , et le point an- quel est appliquée la puissance ou la résiétance. (Marine) Les bras, en termes de marine , sont des cordages amarrés aux deux bouts de chaque veroue , our la mouvoir horizontalement, et lui faire faire différens angles avec Ja direction de la quille, selon le vent, afin de présenter la surface de la voile au vent. De-là, le mot bras- ser, pour manœuvrer les bras. BRASSARD , s. m. de bras. ( Jeu de Ballon } Instrument de bois dont on se sert pour jouér aw ballon : c’est une douille de bois de chène assez mince ,; de la longueur de l’avant-bras , qu’on y fait entrer de force avec des mouchoirs , ser— viettes , ou autres linges. On peut, avec le bras ainsi armé, recevoir le ballon et le frapper , si fort que lo veut, sans se blesser. La surface du brassard est taillée en grosses dents, afin que le coup ne glisse pas sur le ballon. Les anciens à qui le jen de ballon m’étoit pas inconnu , ont eu aussi leurs -brassards ; mais ils n’étoient pas de bois. C’étoient des courroies d’un cuir fort, dont ils faisoient plusieurs tours sur leurs bras. BRASSE , s.f. de bras. ( Commerce et Marine ) Mesure de la longueur de deux bras étendus, de cinq pieds (1624 millimètres ), On en fait usage à la mer pour le calcul de la profondeur du fond, et pour mesurer les cordages. BRASSER , v. a. du lat. braxare, qu'on a dit pour braszare , qui si- gnifie proprerñent brasser dela bière, et qui a été formé de brasium, bière: faire de la BIÈRE , F. ce mot. BRAUN-SPATH , s. m. composé de l’allemand braur, brunissant , perlé ; et de Spath, autre mot emprunté de l’allemand et qui signi- fie pierre feuilletée : pierre feuilletée erlée, ( Minéral) C'est une variété de Ja mine de fer, que quelques minéra- Jogistes ont cru devoir séparer, parce 184 BRE qu’elle se retranche fréquemment parmi les autres métaux, et parce qu'elle offre de forts grouppes cris- tallisés. Sa couléur en sortant de la mine, estordinairéement d’un blanc d’émail avec un chatoiement nacré, d’où lui est venue sa dénomination de spath perlé; mais lorsqu'il a été quelque tems exposé à l'air , sa cou- leur devient successivement jaunà- tre , brune et quelquefois noirâtre. BRAVE, s. m. et adj. du latin probus, qui siguihioit anciennement vaillant, et dont les fialiens et Les Espagnols ont fait bravo ; ou du gr. G:acec (brabeion), le prix de la victoire, dont la racine est épæbers ( brabeus ), celui qui donne le prix du combat. ( Langage ) Le mot brave à plusieurs significations parmi nous. 11 exprime un homme vaillant , un Lomme probe eg an homme bien vêtu. ‘ BRAVO, adv. mot emprunté de l'italien , et dont on se sert en fran- çais, pour témoigner son approba- uon. BRÈE ou BRAÏ , s. m. de brutia , colonie des Phéniciens , fertile en bonne poix. (Murine ) Matière résineuse , pro- venant des pins et des sapins, qui sert au calfatage des vaisseaux pour boucher le passage à l’eau , à en- duire les bois et les cordages pour les conserver, etc. Lorsque cette matière est grasse et liquide, on l'appelle communément goudron, J. ce mot. BRÈCHE , s. f. de l'allemand brechen , qui signifie rompre , et dont on a fait ébréckier : ruine, ou- verture faite par force ou autrement à ce qui sert de clôture , comme ue muraille, un rempart, une haie. { Artmilit. ) Battre en brèche ; c’est battre une muraille avec de l'artillerie pour y faire une brèche. BRÉCHE , s. f. quand ii se prend our une sorte de xnarbre , vient de Pitalien bricia , qui signifie par- celle, miette, fraoment. ( Minéral.) Les brèches sont des pierres composées et formées du de- tritus des montasnes primitives, et BRE des fragmens des roches de diverses natures , réunis ensemble par un ci- ment commun. Les variétés des brè- ches se distinguent par une seconde dénomination qui indique la naturë des substances dont elles sont com- posées , et celles du ciment qui lie ces substances. De-là , la brèche calcareo-calcaire , pour brèche à ciment et à fragmens calcaires; brè- che calcareo siliceuse, pour brèche à ciment calcaire et à fragmens si- liceux , etc. BREDOUILLE, s. f. du lat. redu- plare, répéter. ( Trictrac) On appelle ainsi le jetton qui sert à faire connoîire que les points qu’on a , ont été pris sans interruption, et que si l’on arrive de même jusqu'à douze points , on sera en droit de marquer deux trous , au lieu d’un. Celui qui mar- que les premiers points n’a pas be- soin de prendre la bredouille ; elle est sous entendue ; mais son adver- saire, en prenant des points après lui, doit accompagner son jetton, du troisième jetton appelébredouille, ets’ilarrive également à donze points sans interruption ; il est autorisé à marquer deux trous. S'il y a eu in- terruption de part et d'autre, dans la marque des points, celui des deux joueurs qui arrive le premier à douze points > ne peutmarquer qu'un trou simple ; parce que, suivant le lan— sase du jeu, il a été débrédouillé, S'il y a des trous bredouille, il ya aussi des parties bredouille ; la par- tie de trictrac est de douze trous; si on les prend tout de suite et sans interruption, on'gagne la hbredouille. I y a des joueurs qui la font payer double. BREF ; s. m. du latin brevis ow breve , pour chartula où libellus brevis. ( Chancellerie rom.) Dans les anciens tems et presque jusqu’à nos jours , les lettres , jussions , mande- mens , billets , tant des rois que des particuliers s’appellèrent breves et brevicoles. Aujourd’hui, ce nom est réservé aux lettres des papes , faites à l’occasion de quelque affaire publique. Leur forme a longtems varié; mais elle fut enfin fixée vers le milieu du XV. siècle ; les 2refs BRE we différent des bulles que par leur suscription et le caractère de l’écri- ture. BREGMA, s. m. du grec Épeynæ bregma ), dont la racine est C;exw tac ), arroser. ( Anat.) Partie de la tête qu’on appelle le szzciput ; le bregma est composé de deux os nommés Üregmo ou bregmatis ossa , qui sont les deux pariétaux. BRÈVE , s. £. du latin brevis. ( Musique ) Note qui passe deux fois plus vite que celle qui la pré- cède ; ainsi la noire est breve après une blanche pointée, la croche après une noire pointée. Les Italiens appellent breve, une vieille figure de note que nous ap- pellons carrée ; et ils nomment alla breve | la mesure à deux tems fort vites, dont ils se servent dans les musiques da capella. BREVET, s. m. de brevettum diminutif de breye, contraction de brevis libellus. (Administr.) Sorte d'expédition non scellée , par laquelle le prince ou le magistrat suprême , accordoit quelque grâce ou quelque titre de dionité. On dit laujourd’hui brevet d’in- vention, ou patente nationale, pour un brevet accordé aux inventeurs , aux auteurs de nouvelles découver- tes, pour leur en assurer la pro- priété et l’exercice exclusif, pen- dant un certain tems. ( Pratique ) Brevet se dit d’un acte pardevant notaires , dont il ne reste point de minute. (Marine et Commerce) On appelle brevet ou connoissement , un acte sous seing-privé, par lequel le maï- tre d’un navire reconnoît avoir char- gé certaines marchandises, qu’il s’o- blige de conduire au lieu convenu, sauf les risques de la mer. (Teinturier) Les teinturiers disent faire le brevet, pour mettre en- semble diverses drogues pour la tein- ture ; manter le brevet, pour exa- miner si le bain est bon ou assez chaud , ef ouvrir Le brevet, pour prendre de la liqueur, afin de con- noître la couleur du bain. BRÉVIAIRE , s. m. du lat, bre- viarium , abré.é. m BRI 185 (Culte cathol.) Dans l'origine , on nomma unbréviaire où abrégé, por- tifaria, parce que les leçons , les lé- gendaires , les homélies y étoient disposées en abrégé, et par petites parties pour la commodité de ceux qui alloient en voyage et ne pou- voient assister au chœur. Au reste, breviarium n'étoit pas entièrement consacré à exprimer un abrégé de l'office divin ; les premiers chrétiens ont trouvé ce mot daus’la langue latine, où il signifoit la même chose que sommarium. Pline, Suétone , et d’autres auteurs latins , l’ont em- ployé dans le sens d’abrégé lusto- rique. Bréviaire se prend plus parti- culièrement aujourd’hui pour l'office même que doivent dire chaque jour, ceux qui y sont obligés. BREVIPENNES ( GALLINA- CÉES ), adj. du lat. brevis, court, et de penna , aile : qui ont les ailes trop courtes pour le vol. ( Ornithol. ) Les gallinacées (T. ce mot) brevipennes formeut le second genre du quatrième ordre des oiseaux, dans le système de M. Cuvier. L’autruche est un galli- nacée bresipenne. BREVIROSTRES ( ECHAS=« SIERS) , adj. du lat. brevis , court, et de rostrum , bec : qui ont le bec court, (Ornithol.) Les échassiers ( F. ce mot) brevi-rostres forment le premier genre du cinquième ordre des oiseaux , dans le système de M, Cuvier. On les appelle ainsi, parce qu'ils sont comme montés sur des échasses , et parce qu'ils ont le bec fort et court. BRICOLE, s. f. corruption del’i- tal. fraboccolo, instrument deguerre ancien (espèce de fronde), avec laquelle on lançoit des pierres dans les villes assiégées. Comme ces bricoles étoient ordi- nairement faites avec des longes de cuir , ou à appliqué ce nom à cer- taines choses qui ont du rapport à la forme et à la matière de cet ins- trumeut. De-là la partie du har- nois des chevaux de carrosse, ap— pelée bricoles ; les longes de cuir dontseserventles porteurs de chaise. 186 BRI (Jeu de Paume et de billard) Bri- cole se disoit aussi de effet que pro- duisoient les pierres lancées après avoir frappé une muraille ; et l’on a depuis appelé bricole, au jeu de paume, le retour de la balle, quand elle a frappé un des murs de côté ; et au billard, l'effet que produit une bille après avoir frappé une des bandes, ( Vénerie ) Les bricoles sont aussi une espèce de rets ou de filet, pour prendre des cerfs, des daims, etc. ( Marine } On appelle bricoles , en termes de marine, les mouve- mens trop vifs que fait un vaisseau qui est en mer, pour reprendre son à-plomb ou sa situation verticale. La bricole est occasionnée par une mauvaise distribution des poids ; trop de ceux qui sont légers étant au fond du bâtiment, ettrop d’objets lourds dans ses hauts, au-dessus du centre de gravité. BRIGAND, s. m. du lat. brigan- tes, peuples de lForkshire, en Anoleterre, et des Alpes en Italie, qui , selon Cambden et Strabon , fai- soient le métier de voleurs ; ou plus vraisemblablement du latin briga, qui signihoit une troupe armée , et qui a produit brigantes, pour dé- signer les soldats dont elle étoit com- posée, et brigantirne pour expri- mer l’armure léoère dont ils étojent couverts. Brigand se dit aujourd’hui des voleurs de grands chemins; ce mot est pris dans un sens défavorable, depuis le qnatorzième siècle, où les brigands qui formoient une partie des armées de France et d’Angle- terre, ne laissérent pas, pendant la trève conclue en 1345 entre les deux puissances , de continuer les hosulités et tous les désordres de la guerre. BRIGANTIN , s, m. de brigand. ( Foy. ce mot.) (Marine) Bâtiment de bas bord, qui doit sou nom aux brigands écu- meurs de mer, qui se servoient de cette espèce de bâtiment, pour exer- cer leurs pirateries. Le brigantin porte un grand mât, un mât de misaine , et un mât de beaupré. Son grand mât est ordinai- BRI rement vers l’arriére , et son mât de misaine un peu sur l’avant. IE porte les mêmes voiles que les na- vires , excepté que le grand mât, au lieu d’une voile carrée, porte à sa place une voile aurique , appelée brigantino. V. VOILE AURIQUE. BRILLANT , TE, adj. de l’ita- lien brillare, formé peutêtre de berillen, pierre précieuse qui a beau- coup d’éclat. ( Peinture) On dit un ton bril- lant, une couleur , une lumière brillante ; on ditencore, ce tableau attire par le brillant de son co- Lloris. Les tableaux brillans appellent le spectateur ; dans une galerie on court vers l’ouvrage brillant , per- suadé qu'il doit répondre à l’idée qu’on s’en forme. Le tableau brzl- lant semble donc contracter l’obli- gation d’offrn à ceux qu'il a attirés plus de perfection que le tableau qui se laisse chercher ; obligation qu’il ne remplit pas touJonrs. Les tableaux, au moment qu'ils sont terminés, offrent souvent une sorte de brillant dans le coloris, qu'on peut nommer fraicheur de tons ; et si ce brillant paroit quel- quefois s’élever au dessus de l’ac- cord harmonieux qu'on desire , on doit supposer, s'il est peint d’une maniere franche et de couleurs so- lides, qu’il acquerra , avec le tems, ce qui peut lui manquer pour une parfaite harmonie. Plusieurs maîtres célèbres et savans dans leur art, ont prévu cet effet inévitable, et se sont permis un coloris plus brillant qu'il w’auroit dû lêtre, dans [a cer- ütude où ils étoient que le tems leur rendroit l'avantage dont’ ils vou- loient s’assurer pour la suite. L'art du peintre consiste , non - seule- ment à colorier de manière à con- tenter ceux qui jouissent de leurs ouvrages, lorsqu'ils viennent d’être produits, mais encore à faire une estimation anticipée des change- mens qui doivent s’opérer sur le co- loris. BRINDILLE, s. f. diminuuf de brin , formé de verga , verge > qu'on a prononcé vrige , vringe et bringe. ( Jardin.) Branche à fruit, tres- petite, ayant des feuilles ramassées BRI &ontes ensemble , au milieu des- quelles il y a un ou plusieurs bou- tons à fruit. Les fruits que portent ces brindilles sont communément les plus gros et les plus exquis. BRIQUE, s. f. du lat. smbricare, dont les écrivains des bas siècles ont fait brica. ( Arelut.) L'art de faire la brique est presque aussi ancien que le monde ; l’histoire sainte et l'histoire profane l’attestent, ainsi que ces mo- numens de l’antiquité la plus recu- lée qui subsistent encore aujour- d'hai, et qui prouvent en même tems combien la bâtisse en brique est solide et de longue durée. Le choix d’une bonne terre, sa prépa- ration , sa cuisson parfaite sont des articles très-essentiels pour faire des briques. La terre à brique est l’ar- gtle, et l'argile n’est autre chose qu'une terre vitrescible, unie à de l'acide vitriolique. Les briques an- eiennes éloient mêlées de paille, de roseaux hachés et eimentés de bi- tume , et séchées au soleil. Les Ro- mains, dans les premiers tems, se servoient de briques crues, seule- ment séchées à l’air pendant quatre à cinq ans. Aujourd’hui, Part du briquetier consiste à tirer la terre, à la détrem- per, à la battre, à la mettre en moule , à la laisser sécher, et à la faire cuire. E: Briques flottantes ; Pline fait mention de deux villes en Espagne, Massilua et Calenta, où l’on fa- briquoit une espèce de briques qui surnageoient dans l’eau. Suivant Possidonius ; ces briques étoient faites d’une terre argileuse, blan- che , et dont on se servoit pour net- toyer l’argenterie. Fabroni a tenté d'en fabriquer de semblable , et il a obtenu un plein succès. La terre dont il s’est servi se trouve près de Castel del Piana , sur le territoire de Sienne. Les briques qu’ila com- posées surnagent toujours dans l’eau, cuites ou crues. Les premières ne dif- Férent des autres que par leur qua- lité sonore ; elles résistent parfaite- ment à l’action de l’eau , et se réunissent très-bien avec la chaux dans la construction. BRIQUETÉ , adj. de brique. F. ce mot. BRI 187 ( Peinture ) Le mot briqneté dé- signe une couleur d’un rouge appro- chant de la brique ; quelques pein- tres rappellent trop généralement cette couleur dans leurs ouvrages ; cela provient de l’habitude que con- tracle un artiste d'employer trop fréquemment dans le mélange de ses teintes , dans ses passages et dans ses ombres, une couleur’qu'il a prise en affection. Quelquefois, c’est poux imiter un maitre qui a le même dé- faut ; souvent on est entrainé à faire entrer certaines couleurs par la fa- cilité qu’elles procurent d'accorder généralement un tableau ; enfin la couleur dont la toile a été couverte dans son apprêt, peut y contribuer. Il arrive en effet, quelquefois, que le ton de cet apprèt, qui a été long- tems d’un rouge brun, perce au travers de plusieurs des couleurs dont on le couvre, et alors le ta- bleau présente des tons briquetés , qui ne proviennent pas du système de colorer du peintre , mais de lap- prèt de sa toile. BRIS ,s. m. de briser, formé du laun briso, et probablement tiré du grec Gpr?er ( brisein ), fouler aux pieds : rupture avec violence. ( Pratique ) Violence avec ef- fraction pour sortir de prison. Bris de scellé ; rupture d’un scellé apposé par voie de justice. Bris de vaisseau ; terme de ju- risprudence, synonyme de naufrage, qui se dit des vaisseaux qui se per- dent ou se brisent sur les côtes. Les anciens Gaulois avoient éta- bli le droit de bris; c’est-à-dire que lorsque des vaisseauxéchouoient ou se brisoient sur les côtes , ils ap- partenoient, ainsi que les effets dont ils se trouvoient chargés, au seiogneur du lieu où s’étoit fait le naufrage. Les Gaulois en agissoient ainsi, parce qu’ils regardoient les étrangers comme leurs ennemis, et qu'ils les immoloient sur les autels de leurs dieux. Les Romains abo- lirent ce droit sur le déclin de l’em- pire ; mais ils le rétablirent pour se dédommager des pertes que leur oc- casionnoient les fréquentes incur— sions des peuples voisins. Le droit de bris n’a plus lieu cuer Les nations policées. 188 BRO BRISANS, s. m. de bris. Voy. ce mot. (Marine) Rochers qui s’élèvent jusqu’à la surface de Jeau ou au dessus , sur lesquels les vagues de Ja mer viennent se rompre ou se bri- ser. Is sont fionrés sur les cartes marines par de petites croix répan- dues suivant leur situation, BRISE, s.f. de l'italien brezza, lécer souflle de vent, dont les An- glais ont fait breeze. (Marine) Vent qui souffle régu- Jièrement dans certains parages , et dans certains tems de l’aunée, aux mêmes heures. On dit {a brise du large, et la brise deterre, pour dis- tinguer celle qui vient de la pleine mer, de celle qui vient de lPinté- rieur des terres; la brise du large souffle communément pendant le jour , et la brise de terre pendant la nuit. ñ BRISEES, s. f. de briser, rom- pre; dérivé du celtique brix, dans la même signification. (f'énerie) M se dit des marques fuütes aux arbres, sur les voies de la bête. BRISE-VENT, s. m. de bris, rup- ture. Ÿ’oy. ce mot. (Jardin.) Clôture faite ordinai- rement avec des paillassons de paille de seigle, et soutenue par des pieux de toise en toise. Les jardiniers et les maragers s’en servent pour en- tourer leurs melonnières, et les ga- Yantir des mauvais vents. C’est un pan de muraille élevé du côté des mauvais vents, et faisant l’équerre à l’extrémité d’un espalier. Cette sorte de brise - vent est fort commune à Montreuil, dont les ha- bitaus imitent, à l’égard dun ventet des diverses impressions de Pair, l’effet des digues et des vannes pour arrêter la trop grande rapidité des eaux. BRIZOMANCIE, s. f. du grec Epiéo (brizô), dormir, et de pœrreiæ (manteia ), divination. (Divinat.) L'art de prédire lave- nir, par le moyen des songes. BROCANTEUR , s. m. du latin recantare, se dédire. ( Commerce ( On appelle ainsi à Paris ceux qui font métier d'acheter pour revendre, Ce nom leur vient de 8h0 ce qu'autrefois ils avoient vingt-cua- tre heures pour se dédire d’un mar- ché qu'ils avoient fait. (Peinture) Les brocanteurs , la brocante ei le brocantage sont des termes familiers du langage de la peinture. Le brocanteur est , à l’égard de la peinture, ce que le cabaretier et le maquignon sont à l’épard du vin et des chevaux. Le brocanteur est donc taxé justement où injustement de vendre ou de troquer le plus adroi- tement et le plus avantageusement qu'il le peut, des marchandises sou- ven: déeuisées et frelatées. Au reste, le jugement et l’appréciation des ta- bleaux exige, de la part des ache- teurs , une finesse, une perspicacité et des connoissances qui sont le par- tage d’un bien petit nombre d’ama- teurs. Distinguer la manière des maî- tres est une de ces connoissances , mais le nombre de ces maitres est s2 considérabie qu'il est diflicile de con- server la mémoire et les caractères distinctifs de chacun. D'ailleurs, plu- sieurs sont élèves les ans des autres, et se sont ressemblés de maniere à faire tomber dans la méprise ; et ce qu'il y a encore de plus fâcheux, c’est qu'on les copie avec une telle adresse, qu’on y est aisément trompé. L’amateur novice est donc exposé à étre trompé dans la connoissance des maitres, et dans lx distinction qu'il lui faut faire entre l’original et la copie; mais il n’est pas encore à la fin des épreuves de son noviciat. Le brocanteur , expert dans tous les iwoyens de sa profession , sait re- toucher, repeindre , donner à propos au tableau Île caractère respectable de l’ancienneté, ou la fraicheur et l'éclat d’an âge moins imposant. IE ne se croit point obligé de répondre que ces caractères dureront au-delà du tems nécessaire au marché. IE doit encore avoir le talent d'exposer ses tableaux au jour le plus favora- ble , de le parer d’une bordure qui annonce un ouvrage distingué et pré- cieux. Il sait le vernir de manière à lui donner un éclat qui séduit même en éblouissant les yeux. (Antiquaire) Dans les principales villes d’Allemague , d'Italie, et dans les échelles du Levant , on rencontre des brocanteurs, qui, bien infor- BRO més de l’estime que les étrangers ont our. les uiouzes , les médailles, F5 statues et les vases antiques : tiennent magasin de toutes ces cho- ses-là , et sont particulièrement re marquables par une industrie qu'ils out introduite dans leur commerce , et qu'il est important de connoitre pour n’en point être la dupe. ; On sait que ce n’est ni le métal ni le volume qui rendent une médaille précieuse, mais son antiquité , sa ra reté, relativement à la tête, au re- vers , à la légende, et à la maniere dont elle est conservée. Les médailles grecques sont plus recherchées que les romaines , tant à cause de jeur antiquité, que par une plus belle correction de dessin. Les médailles de bronze augmentent encore de prix par la beauté du vernis que leur ont fait prendre certaines terres, dans lesquelles on les a souvent trouvées : enveloppées. Cette espèce de vernis que l’art jusqu’à présent n’a pu imi- ter qu'imparfaitement, donne à quel- ques médailles un beau vermillon , un bleu tuiquin , qui est comparable à celui de la turquoise : il répand sur d’autres un poli vif et une cou- leur brune très-éclatante. La couleur ordivaire est un beau verd qui s’é- tend sur la gravure, sans en dérober lés traits les plus délicats. Le bronze seul est susceptible de ce beau vernis verd, car la rouille verte qui s’at- tache sur l’argent ne sert qu'à le gâter. Les brocanteurs empruntent donc de différens acides un vernis sembla- ble pour cacher les défauts d’une médaille , ou les changemens qu'ils ont faits dans une légende ; mais ce vernis n’a Jamais la couleur , l’éclat et le poli de celui que donnent na- turellement les sels de la terre. D’au- tres les mettent dans la terre, pour leur donner cette couleur de rouille, mais qui n’en impose qu'à des ama- teurs novices. Quelques-uns contrefont les mé- dailles antiques par le moyen des moules de sable ; mais les grains qui s’impriment sur le métal servent à faire reconnoître la frande. On re- connoît celles qui ont été réparées, à de certains coups de burin trop enfoncés, à des bords trop élevés, à des traits raboteux et mal polis. BRO 189 Enfin, des artistes - brocanteurs ont fait des coins exprès sur les mé- dailles antiques etrares. Cette fraude réussit d'autant mieux , qu'il est vi- sible qu’elles n’ont eté ni moulées ni retouchées, Ceux qui se sont mon- trés les plus habiles dans ce genre d'industrie , sont le Padouan, le Parmesan et le Carteron , hollan- dais. Mais leurs médailles sont en trop bon état pour ne pas paroitre suspectes. BROCARD , s. m. d’un évêque de Worms , nommé Burchard, auteur d’une collection de Canons en forme de sentences et de maximes , auquel on donna le nom de Brocardus, ce- lui de Brocardica, à son ouvrage, ensuite à tous les ouvrages du même genre, et enfin à ceux qui dé- bitoient à tort et à travers ces sortes de propos , souvent mêlés de raille- ries et d’injures. Aujourd’hui brocard sisnifie une moquerie , une raillerie piquante. BROCART , s. m. du latin broca- re, qui signifie brocher, dont les Italiens ont fait broccato, ét les Es- agnols brocado. (Manufactures ) Le brocart étoit oridinairement une étoffe tissue d’or, d'argent, ou des deux ensemble, tant en chaîne qu’en trame; dans la suite on à donné ce nom à celles où il y avoit quelques profilures de soie, pour relever et donner de l’ombrage aux fleurs d’or dont elles étoient en- richies; enfin, ce nom est devenu commun à toutes les étoffes de soie , soit de satin , soit de gros-de-naples ou de tañletas ouvragés de fleurs et ee ri qui les rendent riches et précieuses, commele vrai brocart. BROCATELLE , s. f. de l’italien brocatello. ' ( Minéral.) On appelle ainsi upe espèce de marbre d’Italie , nuancé des plus belles couleurs. (Manuf.) Brocatelle est le nom d’nne étoffe brochée , à la manitre du brocart, mais de moindre va- leur. ù BRODERIE, s. Î. de border, par transposition de lettres. (Hist. anc.) L’antiquité fait hon- neur de cette invention aux Phry- giens, peuples très-anciens. La Dro- derie étoit connue de tous les peuples 190 BRO d'Orient. Homère décrivant les oc- cupations d'Hélène à Troye , ditque cette princesse travailloit à un mer- veilleux ouvrage de broderie. (Musique) Broderie se dit en mu- sique de plusieurs notes de goût que le musicien ajonte à sa partie dans l'exécution , pour vazier un chant souvent répété, pour orner des pas- sages trop *imples, ou pour faire briller la légèreté de son gosier ou de ses doigts. Les ltakens se donnent uue ampie carrière à la broderie : c’est chez eux à qui en fera davan- tage ; émulation qui mene toujours à en faire trop. Cependant l'accent de leur mélodie éjant très-sensible , ils n’ont pas à craindre que le vrai chant disparcisse sous ces ornemens que l’auteur mème y a souvent sup- posés. BROMOGRAPHIE, s. f. du grec Cewux (brôma) , aliment , et de yra;e (graphé) , décrire. ( Méd. )?artie de la médecine qui traite des alimens solides. BRONCHES , s.f., enital. bron- chi, et du grec &psrxes (brogchos), qui signifie, dans Hipocrate et dans Galien , le gosier ou trachée-artère. (Anat.) On appèle ainsi les petits tuyaux dans lesquels se divise la trachée artère à son entrée dans les poumoss, et qui sont distribués dans chaque partie des poumons , pour servir de passage à l’air de la respi- ration. BRONCHOCELE, s. m. du grec Epryxss ( brogchos), gorge , et de xx (Lélé), tumeur. {Med.) Goiïtre ou grosse tumeur quu se forme à la gorge , entre la au et la trachée-artere. BRANCHOTOMIE,, s. f. du grec Cpsrxes ( brôgchos) , gorge , trachée- artère , et de resà (fome), incision. dérivé de rexrw ( femn6), couper. (Chir.)Incision faite à la trachée- artère , pour en tirer quelques corps étrangers, ou pour faire entrer l’air dans les poumons. BRONZE, s. m. On disoit autre- fois frontis ; l'Italien dit bronzo , et l'Espagnol ronce. ( Métall.) Alliage de cuivre, d’é- tain et de zinc. C'est le metal dont on coule les plus BRO staines et les pièces d'artillerie. La qualité de ce métal consiste dans la juste proportion de ce mélange. IL faut qu'à beaucoup de fermeté il Joigne assez de ductlité pour n’ètre pas fragile. Foy. AIRAIN. (Numismatique) On dit, en par lant des médailles, Le grand bronze, le petit bronze, le moyen bronze, pour les orandes , les petites, les moyennes médailles de bronze. Mais le bronze dont on fabrique les mé- dailles, est tout uniment du cuivre de rosette , auquel on a donné le nom de bronze, parce qu'il a paru plus noble que celui de cuivre. BROSSE, s. f. du latin bruscus broussailles , dont les Espagnols ont fait brusco. (Econ. dom.) Sorte d’ustensile servant à nettoyer les habits, et fait de brins de bruyère fort fns, ou de poil de cochon et de sanglier. (Peinture) On se sert, en peignant à l'huile, de brosses et de pinceaux ; la brosse est une espèce de pinceau moins fin; elle est formée de poils ou de soies de cochon assez dures, médiocrement flexibles , et peu dis- posées à former fla pointe, en se réunissant à leur extrémité. C’est avec la brosse que le peintre, après avoir pris les couleurs ou les teintes qui sont disposées sur sa palette , les applique sur la toile, pour les éten- dre ensuite , les mèler ou les unir les unes avec les autres. Il paroiït que les peintres se sont servi des pinceaux avant de faire usage des brosses, parce qu'ils ont trouvé plus simple d’opérer avec la couleur comme avec le crayon bien aiguisé ou la plume. Is avoient besoin pour cela de pinceaux qui fssentla pointe : leurs grands ouvrages mêmes étoient péints ainsi. Cette façon d’opérer contribuoit , avec plusieurs autres causes, à la manière sèche qu'on re- marque dans leurs ouvrages. Leur trait étoit fin, la touche étoit mai- gre, et par-là son effet manquoit de la perfecüon que l’usage de la brosse a procurée , à cet égard , aux artistes. Cependant la brosse, plus favo- rable à l’effet , comme un moyeu plus POP et un outil qui peint arge et plus gras, n’exclut pas absolument lusage du pinceau, dont quelques artistes se servent en BRU &ere , Mais dans certains détails qui demandent une grande précision , et surtout dans ce qu’on appelle les pe-. tits genres , parce qu'ils permettent, et semblent mème exiger une préci- sion de trait indispensable ; mais plus les genres précieux se multiplieront, plus le publie reprendra le goût des petits détails, et plus aussi les pein- tres reprendroent l’usage des pin- ceaux , en les substituant à la brosse, ce qui les éloigne de la manière grande et savante d'employer la cou- leur. BROUILLARD, s. m. du latin &ruina, qui a produit bruine, brouir, dont les Italiens opt fait brina , dans la signification de gelée blanche. ( Physique ) Météore aquetx , €omposé d’une grande quantité de vapeurs répandues dans la partie de Patmosphère la plus voisine de la terre , et qui en troublent la trans- parence. BROUINE. ou BRUINE, s. f. du latin bruiëna, d’où les Italiens ont fait bréra , en la signilcation de gelée blanche. ( Phys. ) Météore aqueux , sorte de pluie extrêmement fine, dont les gouttes sont très-petites, en très- grand nombre , fort proches les unes des autres, et tombent lentement et avec une vitesse presque uni£or- me. La pluie demeure très - fine et forme de la bruine , toutesdes fois que la condensation des vapeurs qui la composent se fait lentement, on Lorsque ces vapeurs ne se réunissent et ne tombent que parce que l’air qui les soutient, les abandonne en se ra- rébiant, BROUIR , v. a. du lat. pruina, ormé de peruro, brûler. ( Agricult.) Ce terme se dit des feuilles, des fleurs, et des blés, lorsqu’après avoir été attendris par uue gelée blanche, il survient un coup de soleil qui les brûle , qui les grille ; alors les nouvelles feuilles se recoquillent , deviennent d’une cou- leur terne et rougeâtre , et tombent. BRUIT , s. m. du lat. rusitus., dont les Espagnols ont fait rwido. ( Physique ) mouvement irrégu- lier imprimé à l'air par des corps qui se tant ; C’est en cela que le BRU 101 bruit se distingue du son dont le mouvement est régulier et distinct, Le bruit peut être regardé comme un assemblage de plusieurssons qui font tous ensemble, sur l’organe de l’ouïe , leur impression, qui par-là devient confuse , au lieu que le son fait des irapressions distinctes et sé= parées les unes des autres. Ainsi, une muraille qui tombe, un tombe- reau de pierres qu’on décharge sur le pavé, et autres choses semblables, produisent un bruit qui ébranle l’or- gaue tout entier; mais une cloche que l’on frappe, où une corde que l’on pince, ne fait son impression que sur une seule partie de l'organe, sans ébranler en aucune facon les autres. ( Musique ) En musique, le mot bruit est opposé à s07?, et s'entend de toute sensation de louïe , qui n’est pas sonore et appréciable. On donne, par mépris, le nom de bruit à une musique étourdissante et confuse, où l’on entend plus de fracas que d'harmonie , et plus de clameurs que * de chant. Ce n’est que du bruit. Cet opéra fait beaucoup de bruit et peu d’effet. BRULER , v. a. du lat. bruscu- lare, dérivé du grec Épuaer ( bru- sein, purifier par le feu , consumer ar le feu. ( Antig.) La brutalité et la cu pidité des barbares qui, après Le combat, déterroient ceux qui avoient péri dans la mêlée, pour les insulter et les piller, introduisirent parmi les anciens lPusage de brüler les corps. Les Grecs l’adoptèrent long - tems avant la guerre de Troye ; et Sylla, craignant que les Romains n’en usas- ‘sent à son égard comme il en avoit agi envers Caïus Marius , ordonna, en mourant, qu'on mit son corps sur uu bûcher. Depuis cette époque jusqu’au tems de Théodose , le peuple a toujours brülé les morts. BRULOT , s. m. de brûler, 7° ce mot. ( Marine }Navivre qu’on garnit de poudre et de matières inflammables, pour le mener vers un vaisseau en nemi , afin d’y mettre le feu. L’exécution d'un brëlof est mine opération dangereuse et délicate , qui demande d’être conduite par le 192 BRU marin le plus habile et le plus in- tépide, Un vaisseau qui voit approcher un brülot ennemi, cherche à s’en ga- rantr, en tächant de le couler bas à coups de canon, en envoyant à sa rencontre des chaloupes bien armées, our faire mine d’enlever la cha- He du brülot , et d’ôter à l’é- quipage l'espoir de se sauver , et enfin, en évitant labordage, si on le peut. BRULURE, s. f. de brüler. V, ce mot. ( Méd. } Solution de continuité , ou division des parties solides du corps. faite par l'impression du feu , accompagnée d’inflammation , de tension et de douleur vive et ar- dente. Ce mot se dit aussi de la mar- que qui reste sur une chose qui a été brûlée. ( Jardin.) La brülure est une maladie qui attaque les bouts des branches et des racines, et les tiges des arbres en espalier, celles-ci sur- tout , lorsqu'elles sont exposées au midi. La brélure ‘est occasionnée par Valternative de congélations et de dégeis qui ont lieu en hiver, lorqu’il tombe de la neige, des gelées blan- ches, du givre, du grésil, ete. , et que le soleil vient ensuite fondre ces incrustations, et que ces accidens se répètent plusieurs jours de suite. BRUMAIRE , s. m. du gr. Rpiues ( bromos ), nom que l’on donrtoit à Bacchus, parce que les fêtes de ce dieu tomboient dans le tems des brumes. ( Chrono. \ Second mois de l’an- née républicaine française. Ce mois qui a trente jours , comme les onze autres, commence le 22 octobre, et finit le 20 novembre; mais dans V’année qui suitimmédiatement l’an- née sextile, ce mois commence le 23 ectobre et finit le 21 novembre. Le nom de brumaire lui a été donné comme à Bacchus, à cause des brn- mes où brouillards qui ont:assez ordinairement lieu dans ce mois. BRUME, s. f. du gr. Cpouoc (bro- mos ), nom qui a été donné à Bac chus, parce que ses fêtes tomboient dans le tems des brumes. ( J{arine) Brume est synonyme BUG de brouillard, mais les marins em ploient plus communément le pre- mier. La brume, à la mer, n’est dangereuse que lorsqu'on est aux approches de terre , ou lorsqu'on na- vigue en compagnie avec plusieurs vaisseaux. Dans le premier cas, on se tient au large; et dans le second , on fait battre le tambour, sonner la trompette , tirer des ‘coups de fusil de tems en tems, pour faire connof- tre sa position aux autres vaisseaux, de crainte de s’aborder les uns les autres, ou de se disperser et se sé parer. BRUNETTE , s. f. diminutif de brune, du latin brunnus, qui se trouve dans plusieurs écrivains du moyen âge. ( Poësie) On donne ce nom à une espèce de chanson, dont l'air est fa- cile et simple , et le style galant et naturel , quelquefois tendre , et sou- vent enjoué. On l'appelle ainsi, parce qu'il est arrivé souvent que , dans ces chansons, le poëte s’adres- sant à une jeune fille, lui a donné le nom de brunette , petite brune. Brunette, mes amours, Languirai-je toujours ? BRUSQUER, v. a. de l'italien brusco , être prompt et rude. (Art milit.) Brusquer une at- taque!, brusquer une place ; c’est lorsqu'au lieu d'ouvrir la tranchée de loin, on commence par les pre- miers travaux de la place, par se loger sur la contrescarpe, travail lant après en arrière, jusqu'à ce qu’on ait fini par la queue. Ces sor- tes d'entreprises ne peuvent réussir que lorsque la garnison est très-foi- ble; que les défenses de la place sont en mauvais état ; que le front attaqué est fort étroit; qu'il y a au- delà du olacis quelque haie, rideau, ravir, enfoncement, maison, jar- din, clos, fossés, etc. qui puissent faciliter les travaux et les commu- nications aux logemens du glacis. BUBON, s. m. du grec Cor ( boubôn ), qui signifie proprement laine, où les bubons et charbons qui viennent dans ces-parties-là. (Chirur.) Tumeur phlegmoneuse, ronde ou ovale , dure. accompagnée d'inflammation , de chaleur, de rou- geur, de pulsation et de douleur, qui BUC ui vient ordinairement aux glandes su aines, quelquefois à celles des aisselles et du cou. BUBONOCÈLE, s. m. du grec B2E€my (bouhôn ), aiue, et de xian (Kélé), hernie. ( Chirur.) Espèce de hernie causée par le déplacement et la chute de lépiploon , où d’un intestin, ou des deux ensemble , hors du bas ventre, et bornée au pli de l’aine. Ces par- ties peuvent sortir par ce qu’on ap- pelle les anneaux des muscles épi- gastriques, ou par-dessous le liga- ment de fallope ; dans ce cas, la descente prend le nom de hernie crurale. On nomme aussi la bubo- nocèle, hernie incomplète, par op- osition à celle qui descend jusque Res le scrotum dans les hommes, ou jusqu'aux lèvres des parties na- turelles aux femmes, et qu’on appelle hernie complète. BUCCIN , s. m. du latin bucci- zum , trompette. ( Hist. nat. ) Le buccin est un coquillage de l’ordre des mollusques, appelé ainsi parce qu’il ressemble à un cornet musical. ( Manufactures-) I y a une es- pèce de buccin sur les côtes d’An- gleterre , et les environs de la Ro- chelle et des sables, qui fournit la pourpre. C’est probablement cette espèce dont Pline a donné la des- cription ; et qui fournissoit la pour- pre counue des anciens. BUCCINATEUR , s. m. du latin buccinator , celui qui sonne de la trompette. ( _Ænat. }On donne ce nom à un muscle de la bouche , qui agit effecti- vement en gonflant les joues, lors- qu’on sonne de la trompette. BUCENTAURE , s. m. du grec Bouxiyraupse (boukentauros), com- posé de Bx ( bou), particule aug- menialive , dont on se sert pour marquer une grandeur extraordi- nâire ,et de xeyraupos (Kentauros ), centaure , nom d’un des vaisseaux de la flotte d’Enée. (Hist. de Venise } Nom du vais- seau que montoit le doge de Ve- nise , à la cérémonie qui avoit lieu le jour de l’Ascension , pour épouser la mer. L'origine de cette cérémonié se rapporte à l'an 1311. Tom. I, BUF 195 BUCEPHALE , s. m. du grec Bänearoc ( boukephalos ), composé de Bsc ( bous ), bœuf, et de x:$22ù (£ephalé), tête : tête de bœnf, ( Hist. anc. ) C’étoit la coutume chez les Grecs d'imprimer quelques marques aux chevaux ; une de ces marques étoit une tête de bœuf, et on donnoit le nom de bucéphale aux chevaux qui étoient marqués de la sorte. Cette tête de bœuf se mettoit sur la croupe du cheval ou sur som harnois. Bucéphale futen particulier le nom du cheval d'Alexandre, ainsi nommé parce qu'il étoit marqué de la tête d’un bœuf , et non , comme quelques-uns l’ont écrit, parce que sa tête ressembloit à celle d’an bœuf. On n’appeloit point ainsi les che- vaux à cause de leur forme ou de leurfioure , mais à cause de La mar- que qu’on leur imprimoit. BUCHE,, s. f. corruption du hol- landais buyss. ( Marine ) Les buches sont une sorte de bâtiment dont les Hollan- daisse servent particulièrement pour faire la pêche des harengs et des maquereaux , dans les mers de Hol- lande et d'Angleterre. Ces bâtimens portent des voiles carrées ; mais ils sont fort renflés de l’avant, afin de mieux résister aux coups de mer, parce qu'ils sont obligés de mettre en travers où à la cape , pour jeter leurs filets, et d’ameuer sur le pont le grand mât et le mât de misaine qui se replient par en bas sur des charnières. Les buches ont depuis cinquante pieds ( 16 mè- tres environ ), jusqu'à soixante et dix pieds de longueur , et de 13 à 16 pieds ( de 4 à 5 mètres ) de largeur. BUCOLIQUE, adj. du grec Bov- xonos (boukoloi ), bubulcr, armen- tarit ,''bergers, villageois, dont la racine est Boÿc '(bous ) , bœuf, et xénov ( Lolon) , nourriture : pas- toral. (Poësie ) Ce mot se dit des poësies qui regardent les bervers et leurs troupeaux. Voyez ÉGLOGUE, IDYLLE. BUFFLE , s. m. du latin bu- balus, formé du gr. Bou£2.0c (bou- balos) , dont la racine est Beëc (Gous ), bœuf. N 19% BUL ( Hist. nat. ) Espèce de bœuf qui a les cornes renversées en ur- rière. ( Technol. ) Buffle se dit par extension d’un cuir de buffle, ou du cuir d’autres animaux, préparé comme la peau du buflle. C’est au grand Colbert que la France est redevable de la prépa- ration des peaux de buffle : il y attira pour cet effet M. de la Haye, de Hollande , et ensuite M. Jabac, de Cologne, qui obtinrent un pri- vilége exclusif pour établir leur ma- nufacture à Corbeil. * BUISSON , s. m. du latin buxus, buis. ( Jardin. ) Ce nom signifoit ori- oinairemeut une clôture de jardin aite en buis ; ensuite on s’en est $ervi pour désigner une haie, un hallier , une touffe d’arbrisseaux sauvages , épineux. Maintenant on appelle de ce nom des arbres frui- tiers nains, quand on leur a donné da forme de buissons , en les tail- lant au dedans , et les laissant pous- ser en dehors de tous côtés. ( Fénerie ) Buisson se dit d’un bois de peu d’étendue et par op- position à forèt, où le cerf se re- üre pour refaire sa tête, quand ila mis bas : les veneurs appellent aussi Duisson creux , une enceinte dans laquelle. ils n’ont pu trouver un animal rembuché. BULBE , s. f. du latin bwlbus , Æait du grec Cor 606, racine ronde, ( Botan.) On donne le nom de dulbe, où d’oignon , à la racine d’une, plante, quand elle est com- posée d’un corps charnu, plus ou moins arrondi, dont la substance est tendre et succulente, recou- verte d’une où de plusieurs tuni- ques ; et lorsqu’à son extrémité in- férieure on trouve une excroissancé charnue , sur laquelle toutes les fi- brilles radicales ont leur point d’in- sertion. La bulbe proprement dite, telle que celle du lys, Poignon des cui- sines, etc., est un véritable bour- geon ( gemma ) analogue à ceux des plantes vivaces. De bulbe on a fait bulbeux pour tout ce qui à pour racine OU pour BUL bourgeon persistant , le corps ren= fé, qu’on appelle bulbe ; et bul- bifère, pour la partie ou la, plante qui porte hors de terre une on plu- sieurs bulbes ; et enfin bulbiforme , pour tout ce qui a la forme d’une bulbe. ( Anat.) Les analomistes em- ploient le mot bulbe au masculin, pour désigner les parties du corps humain qui en ont à-peu-près la figure. Bulbe des dents; c’est cette substance appelée troisième subs- tance de la dert , qui se trouve dans la cavité même de la dent, et qui est formée par l’épanouissement des vaisseaux qui entrent dans son in- térieur. Bulbe des poils ; c’est leur racine. Bulbe de l’urétre ; c’est une humeur assez saillante , for- mée naturellement dans la partie inférieure de lPurètre par le tissu spongieux , qui est plus épais en cet endroit. BULLE ,s. f. de bulla, nomque les écrivains de la basse latinité ont donné aux sceaux des actes des princes , parce qu'ils pendoient au bas de ces actes, comme ancienne- ment les bulles pendoient au cou des jeunes Romains de qualité. . ( Hist. anc.) Ce nom signifioit dans son origine un ornement que les jeunes Romains de qualité por- toient sur Ja poitrine. Il avoit été en usage chez les Egyptiens, et il n'y.avoit à Rome que les fils des magistrats curules qui le portassent. Suivant Pline , Tarquin l’Ancien fut le premier qui donna une bulle d’or à son fils , qui ayant pas en- core quatorze ans, {ua un enne- ini dans un combat contre les Sa- bips. (ist, mod.) Dans la suite ,le nom de bulle fut donné aux actes des princes qui étoient scellés d’un sceau d’or , d’argent ou de plomb, parce que ce sceau étoit semblable aux bulles que portoient les enfans. On appelle encore ainsi l’édit donné en 1506 par Charles IV, pour régler les droits de l’Empire. En 1348 et 1349, le même Charles IV-avoit rendu deux édits, pour établir ou con- firmer les prérogatives du roi de Bohème , et la consuiuuion des Bra- BUR bançons , qui portent tous les deux le nom de bulle d’or. ( Chancell. rom. ) Enfin , le nom de bulle est devenu particulier aux décrets solennels des papes , ou aux lettres qui s’expedient dans la chancellerie romaine scellées en plomb, qui répondent aux lettres patentes , édits et provisions des princes séeuliers. Ces lettres sont écrites en latin , sur du parchemin, d’un caractére qui ressemble aux caractères français, c’est-à-dire , d’un caractère rond ou gothique ; usage qui s'établit lorsque les papes tenoient leur siége à Avignon. (Physique) Bulle d'eau, ou bulle d'air ; c’est une petite boule d’eau qui contient de l'air , et qui s'élève sur la surface de l’eau. ( Méd. ) On donne le nom de bulles aux pustules qui s’élèvent dans l’æil, ou qui proviennent d’une brülure. ( Papeteries ) Les papetiers du Vivarais appellent bulle. et gros Bulle, les quatrième et cinquième qualités de leur papier. BULLETIN , s. m. diminut. de dulla, dont les Italiens out éga- lement fait bulletino , et les Es- pagnols boletin : petit billet , suf- frage donné par écrit. Bulletin se dit d’un billet par lequel on rend compte chaque jour de l’état actuel d’une affaire inté- ressante , d’une maladie, des opé- rations d’une armée. BULLEUSE,, adj. de bulla. ( Botan. ) Feuille dont la face su- périeure.est comme ridée par quan- -tité de petites éminences obtuses qui forment.autant de petites ca- vités à la surface inférieure. Les feuilles de la sauge officinale sont bullées , où mieux bulleuses. BUREAU , s. m. synonime de bure ét de burat , et formé de burra, sorte d’étoffe rude et com- mune. Ce mot a d’abord signifié une étoffle grossière ; et comme cette “étoffe servoit de tapis pour les ta- bles autour desquelles les juges tra- vailloient , et sur lesquelles ils met- toient les pièces, ces tables elles- mêmes ont été appelées bureau. Au- BUR 195 jourd’hui ce mot s’applique à tout établissement destiné à l'expédition de certaines affaires. (Pratique ) On dit qu'un pro- cès est sur Le bureau, pour dire qu’on commence à y travailler qu'on en fait le rapport. BURGRAVE, s. m. mot alle- mand composé de dur, ville, et de grave, comte, seigneur , gou- verneur. ( Econ. polit, ) Titre de dignité en Allemagne , qui veut dire sei- gneur d’une ville. BURIN , s. m. de l'italien bu- lino , dont les Espagnols ont fait buril. ( Gravure ) Le burin est un outil d'acier , taillé et aiguisé de manièrs à couper le bois, Por, largent , le cuivre et les métaux même les plus durs. Cet instrument est em ployé dans la gravure , et il est principalement destiné à opérer sur le cuivre rouge, qu'un long usage a fait regarder comme le métal le plus propre à l’art de graver. La gravure au burin est incon- testablement celle qui atteint le plus la perfection dont l’art de la ora- vure est susceptible. Cette manière de graver a été portée au plus haut degré par les Edelinks, les Drevets et autres artistes ; mais elle a con- sidérablement dégénéré dans le sièa cle dernier, parce que la gravure étant devenue d’un usage infiniment plus habituel et plus général qu’elle w'étoit, soit pour l'utilité, soit pour l'agrément , il en est résulté qu’un bien plus grand nombre d’artistes s’en sont occupés , et qu’ils ont chers ché avec une sorte d’émulation mer- cantile les moyens d’abréger le tra- vail ; d’épargner sur le tems , et de gagner davantage. On a donc eu recours plus que jamais à l’ean forte, à des outils, à des prépara- tions qui demandoient moins de tems , d’études et de soins que le burin: de-là les gravures imitant le lavis, les gravures imitant le crayon , les gravures en manitre noire , les gravures colorées , par le moyen desquelles on a voulu exé- cuter, et multiplier sous la presse, des tableaux. Voila les moyens dont l’abus a non-seulément nui au per- fectionnement de la gravure au bu. N 2 3 106 BUR rin , mais qui l’a fait presque ab- solument négliger , au détriment de l'art et à la honte du goût. Pour graver sur le cuivre au Du- rin, il faut peu d’apprêt et peu d'outils : une planche de cuivre rouge bien polie; un coussinet de cuir,rem- pli de son ou de laine pour la sou- tenir ; une pointe d’acier pour tra cer ; divers burins bien acérés pour inciser le cuivre ; un outil d’acier qui à d’un bout un brunissoir pour polir le cuivre ou réparer les fautes, et de Pautre bout un grattoir trian- gulaire et tranchant pour le ratis- ser ; une pierre à l'huile, montée sur son bois, pour affüter les burins ; enfin un tampon de feutre noirci , dont on frotie La plauche pour en remplir les traits et les mienx dis- tinguer à mesure que la gravure s'avance, sont tout l'équipage d’un graveur aû burin: le reste dépend d'un grand goût de dessin pour la dis- position , et d’une main sûre et lé- gère pour l’exécution. Voyez GRA- VURE, MANIÈRE NOIRE. ( Chirurgie) Les dentistes ap- appellent burin un insuwument d'a- cier dont ils se servent pour nel— toyer les dents. BURLESQUE, adj. de litalien burlesco, de burla ; moquerie avant de dire burlesco , les Italiens s’étoient long-tems servis du mot bernisco , d'un nommé François Bernia , qui le premier a fait usage de ce style. ( Poësie) Genre de style ou de poësie qui travestit les choses Îles plus sérieuses , les plus nobles , eu plaisanteries bouffones. La poësie burlesque paroît être moderne, et le P. Vavasseur (de ludicrä dic- tione ) assure que le burlesque étoit inconnu aux anciens. On regarde les Italiens comme les inventeurs du burlesque. Le premier d’entre ceux qui se signalèrent en ce genre , fut Bernia ; Lalli Caporali voulut Limiter, mais sans pouvoir obtenir les mêmes succès. Le burlesque passa en France , et il y devint tel- lement à la mode , qu'il parut, en 1649, un livre sous le tire de la Passion de N. S. en vers bur- lesques. Boileau dans son Art poë- tique, à frondé le burlësque dont il avoit vu Le règne , et qu'il ati BUS buoit à l’amour de la nouveauté, Scarron a mis l’Enéide en vers bur- Lesques , sons le titre de Virgile travesti, et d'Assouci , les méta- morphoses d'Ovide ,sous celui d'O- vide en belle humeur. Au veste, ce genre de poësie est peut-être celui qui demande le plus de verve, de saillie et d'originalité : rien de plat, rien de froid , rién de forcé n'y est supportable, par la raison que de tous les personnages , le plus ennuyeux est celui de mauvais bout- fon. BURSAL , adj. de bourse. F. ce mot. ( Finances) Ce mot ne s'emploie qu'avec le mot d’édit, en parlant des édits que le prince fait pour tirer de l’argent, dans une nécessité pu biique, ou pour quelqu’autre mo u£. BUSTE, s. m. de l’italien busto. ( Peinture et Sculpture) Le mot buste entre également dans le lan- gage de la peinture et de la sculp- ture. C’est toujours la représenta- tion des parties supérieures du corps bumain , c’est-à-dire, la tête, les épaules, une partie de la poitrine, et enfin les représentations de la fi- guré humains qui ne passent pas la ceinture. La représentation de la figure réduite au buste a plusieurs difi- cultés , dont une entre autres exige une attention particulière : la tête paroît presque toujours trop forte dans les représentations bornées aux épaules, parce que les yeux ac- coutumés à comparer la tête d’un homme à tout le reste de son corps, ne le comparent alors qu’à une très- petite partie: il arrive donc quel- quefois,sur-tout si l’origmal se trouve mal proportionné , et si la grosseur des épaules et du buste est plus forte qu’elle ne devroit l’être, qu'un artiste judicieux se permet quelques libertés, qui ne peuvent cependant être tolérées, qu'autant qu'il a eu soin de respecter les proportions gé— nérales , et qu'il a mis un grand jugement dans les modifications dont elles sont susceptibles. BUSTROPHE , s. f. mot grec composé de Goÿe (bous), bœuf , et de sito (stréphé), tourner. BYS (Diplomatique) Ancienne manière ’écrire de gauche à droite , et ensuite de droite à gauche , ainsi appelée parce qu’elle tournoit à la fin des lignes , à-peu-près comme fent les bœufs qi labourent. BUSTUAIRES , s. m. du latin bustum , bûcher : lieu où l’on brû- loit les morts. { Hist. rom.) Les Romains don- noient ce nom anx gladiateurs qui se battoient auprès des bûchers où Fon brûloit les morts pour célébrer leurs obsèques, et dont on croyoit que le sang appaisoit les dieux in- fernaux. Les his de Brutas furent les premiers qui honorèrent ainsi les funérailles de leur père. BUTIN , s. im. diminutif de l’al- lemand Beute , dont les Italiens ont fait bottino , et les Anglais booty : ce que les soldats pillent sur les ennemis. BYSSUS , s. m. du grec Cvoros ( bussos ), terme générique par le- quel les anciens désignoient les ma- tières précieuses qui se filoient, et particulièrement Vlespèce de soie qui provient de certains coquillages de mer, et surtout des pinnes marines. ( Manuf. ) Le byssus est une touffe filamenteuse qui attache les pinnes , les moules et autres co- quilles , aux rochers qui se trouvent dans la mer; mais le byssus des pinnes marines l’emporte de beau- coup par le nombre , la longueur et la finesse des filamens , sur ce- lui des coquillages des autres genres. On a de toute antiquité filé le byssus sur les bords de la Médi- terranée , ponr en faire des vête- mens ; c'est presque uniquement en Sicile et en Calabre qu’on le file aujourd’hui : on en fait des étoffes, des bas , des gants d’une finesse et d’uue beauté admirables, qui ,àrai- son de Ja fermeté de leur tissu , ga- rantissent du chaud et du froid, mieux qu'aucune autre espèce d’ha- billement. (® @ ; troisième lettre de l’alphabet. (Arithmét. ) Dans le chiffre ro- main, C exprime 100, ( Musique ) Cette lettre étoit \ CAB 107 dans les antiennes musiques, le si- ne de la prolation mineure , impar- faite , d'où la même lettre est restée celui de la mesure à quatre tems , laquelle renferme exactement les mêmes valeurs de notes. C-BARRE, signe de la mesure à quatre tems vites ou à deux tems po- sés. Il se marque en traversant le C, de haut en bas, par une ligne per- peudiculaire à la portée. C solut, € sol fa ut, ou simple- ment C; caractère ou terme de mu- sique, qui indique la premiére note de la gamme que l’on appelle ut. C’est aussi l’ancien signe d’une des trois clefs de la musique. CABALE , s.f. de l’hébreu Lab- balah, qui signifie proprement ré- bre par tradition ; du verbe kibbel , qui en hebren rabbinique veut dire, recevoir par tradition, re- cevoir de pére en fils, d'âge en A âge. (ist. juive ) Le mot cabale s’entendoit originairement d’un sen- timent , d’une opinion , d’une expli- cation de l’Ecriture, d’une coutume où pratique transmise de père en fils. Les Juifs croient que Dieu donna à Moïse, sur la montagne de Sinaï, non seulement la loi, mais encore l'explication de ja loi ; et cette ex- plication non écrite , ils l’appellent loi orale, ou cabale. C’est le sens propre et primitif de ce mot; apres cela, parmi les explications de la loi, il y en a eu de mystérieuses : on a donné à certains mots, etmême à des lettres de certains mots des si- gnifications abstruses , singulières et fort éloignées de ce que les termes. sembloient naturellement signifier ; c’est l’art d'interpréter ainsi Péeri- ture qui a été plus particulièrement appelé cabale, et c’est le sens le plus ordinaire de ce mot dans notre langue. “ ” (Philos. hermét. ) Dans la suite on a donné le nom de cabale , non seulement à cet art, mais à toutes les opérations dans lesquelles on sui voit les règles de cet art. De-là, la cabale hermétique , ou Part pré- tendu de connoïtre les propriétes les plus cachées des corps , et la raison des phénomènes les plus extraordi- maires, par un commerce immédia® avec les esprits, et par l’intelli- : 198 CAB gence de Teurs caractères mystiques. ( Polit. ) Cabale , se dit de Pin- trigue d’un parti ou d’une faction, formée pour travailler, par des pra- tiques secrètes , à tourner à son gré les événemens ou le cours des choses. ( Commerce ) On appelle caba- Liste à Toulouse, un marchand qui pe fait point le commerce sous son nom, mais qui est intéressé dans le négoce d’un marchand en chef. CABANE, s. f. du grec xam4vn (£apané), une crêche , une étable : les anciens Français disoient ca- panna ; les Italiens disent capanna, et les Espagnols cabana. ( Econ. dom. ) Petit: loge , petite maison couverte ordinairement de chaume. ( Marine ) petite logemens prati- qués à l’arriére du vaisseau , au-des- sus de la dunette, des denx côtés , dont l’un est destiné au maître de l'équipage, et l’autre au premier ilote. Ces cabanes ont six pieds de Leds et de hauteur, de facon qu'il n’y a que la place du lit, et qu'il faut y entrer courbé. CABESTAN, corruption de l’an- glais capstan , formé du saxon capstein. ( Marine ) Machine de bois, for- üifiée de fer , en forme à-peu-près de cylindre,posée perpendiculairement, etque des barres passsées en travers font tourner sur uu pivot ; ce cylin- dre, en tournant , fait aussi tourner un cordage qui l'enveloppe , et rap- pr'ocher par conséquent de la puis- sance le bout de ce cordage, auquel sont attachés les gros fardeaux qu'on veut mouvoir où enlever. Les ca- bestans sont d’un grand usage dans Ta marine pour exécuter les manœu- vres les plus fortes : les vaisseaux de guerre eu portent deux, appelés le grand et le peut cabestan. CABINET , s. m. du lat. cavi- netlum, diminutif de cavinum , diminutif de cavum. ({ T'echnol. ) Espèce de buffet à plusieurs layettes ou tiroirs ; lieu de retraite pour travailler ou conserver en particulier , ou pour serrer des papiers. Par extension , on a appelé omme de cabinet, celui qui aime Vétude, et cabinet, les papiers con- tenus , ou les affaires qui se font gars on cabinet. Après cela , on a CAB dit des cabinets de dessins , d’esi tampes , de médailles, d'histoire naturelle , de physique, etc. ( Peinture ) On dit , dans le lan- gage de la peinture , un cabinet de tableaux ; et l’on se sert de cette dénomination , même pour une col- lection qui rempliroit un palais. ( Musique ) On appelle cabinet d'orgue , une espèce d’armoire dans laquelle il y a une orgue. (Diplomatie) En parlant des rois, des princes, des souverains, il si- gnifie le conseil partitulier : Le se- cret du cabinet ; Le cabinet de Vienne , de Madrid , etc. (Physique) Cabinets secrets ; sorte de cabinets dont la construc- tion estätelle que la voix de celui qui parle à un bout de Ja voûte, est entendu à l’autre bout. Tout l’arti- fice de ces sortes de chambres con- siste en ce que la muraille , auprès de laquelle est placée la personne qui parle bas , soit unie et cintrée en ellipse. Les endroits fameux var cette pre- priété , étoient la prison de Denys, à Syracuse, qui changeoïit en un bruit considérable un simple chu- chotement, et un claquement de mains en un coup très-violent ; l’acqueduc de Claude , qui portoit la voix, dit-on , jusqu’à seize milles. Le cabinet de Denys à Syracuse étoit, dit-on, de forme parabolique ; Denis, ayant l'oreille au foyer de la parabole, entendoit tout ce qu’on disoit en bas, parce que c’est une propriété de la parabole, que toute action qui s'exerce suivant les lignes parallèles à l’axe, se réfléchit au foyer. Ce qu'il y a de plus remarqua- ble sur ce point, en Angleterre, c’est le dôme de Saint-Paul à Londres, où le baitement d’une montre se fait entendre d’un côté à l’autre , et où le moindre chuchc- temeut semble faire Le tour du dôme. Tous Les phénomènes de la même nature dépendent à-peu-prés des mêmes principes. CABLE , s. m. de l’hollandais cabel , ou de l'arabe chabel , dont les Anglais ont également fait cable. (Marine ) Grosse et longne cor- de, faite ordinairement de chanvre et deux fois commise, c’est - à — € À B: dire , composée de trois haussières, dont chacune est faite de trois torons commis et tortillés ensemble. Une corde faite de cette façon, est appe- lée cable , lorsque sa grosseur est au moins de douze pouces (0,32 mètres) de circonférence ; car celles qui sont plus petites de douze pouces (0,32 mètres) jusqu’à cinq (0,15 mè- tres ), sont appelées grelins , et de- puis cinq pouces (0,13 mètres )} en dessous , on les nomme cablots. On n’emploie proprement les ca= bles qu’à tenir les ancres des vais - seaux , et à les amarrer dans les ports : on les fait ordinairement de 120 brasses ( 194 mètres) de lon- gueur ; de sorte que, lorsqu'on dit qu'un vaisseau est à deux cables ou encablures de terre ou d’un autre vaisseau , on doit eutendre qu'il en est à 240 brasses ( 399 mètres ), On désigne un cable par sa circon- Sérence : ainsi, un cable de vingt- quatre pouces (0,64 mètres), est un cable de vingt-quatre pouces ( 0,64 mètres ) de circonférence, On rencontre souvent , dans les récits de mer , ces expressions : cou- per un cable; filer un cable par le bout. Couper un cable , c’est, dans un cas où l’on est forcé d’appareil- ler promptement d’un mouillage, soit par le mauvais tems , ou par la résence de l’ennemi, couper le ca- be qui tient l’ancre au fond de la mer , sans s’arrèter à lever l’ancre, ce qui feroit perdre trop de tems. Alors , on sacrifie son ancre , ou on y laisse une bouée attachée par un orin, afin de reconnoître l’endroit où on l’a laissée, et venir la repren- dre dans un autre moment. O7 file le cable par le bout, au lieu de le couper, lorsqu'on prévoit qu’on aura Voccasion de venir le reprendre, au moyen de la bouée qu’on a laissée sur l’ancre. CABOTAGE , s. m. de l’espagnol eabo où capo, cap : l’action de na- viguer de cap en cap. ( Marine ) On distingue le grand et le petit cabotage. Le petit cabotage , est le com- merce qui se fait d’un port à l’autre dans de petits bâtimens , sans sortir du même Etat, ou du moins, sans s’en écarter heauçoup-: ainsi, on CAC 19% appelle en- France petif cabotage, les voyages qui se font dans les ports: de l’Océan , depuis Bayonne jusqu’à Dunkerque, et dans les ports de la Méditerranée , depuis Monaco jusqu'au cap de Orentz. Le grand cabotage a une signi- fication plus vagne et plus étendue : on appelle ainsi le plus communé- ment, en France, les voyages qui se font dans l'Océan, sans s’écarter des côtes de France, d’Espagne , de Hollande, d'Angleterre, etc., depuis le détroit de Gibraltar, jusqu’à celui du Sund ; et dans la Méditerranée, ceux pour lesquels il ne faut pas passer le détroit: ou, pour mieux dire , on doit réputer grand cabo- tage , tous les voyages qui passent les bornes du petit cabotage , sans être cependant des voyages de long œours. CABRIOLE , s. f. de capriola, corruption de capreola , qui signifi saut de chevre. ( Danse ) Le saut d’un danseur qui s'élève agilement. On dit, en termes de danse , friser La cabriole, c’est-à-dire , agiter les pieds avec vitesse, tandis qu'ils sont en l’air. ( Equit.) Cabriole , se dit aussi d'une espèce de saut que lon fair faire aux chevaux. CACAO , s. m. mot indien ; l’om prononce caco dans les îles de l’A- mérique, (Botan.) Fruit d’un arbre d’Amé- rique appelé cacaoyer , qui contient ces amandes arrondies qui ,broyées, mèêlées avec du sucre , fournissent le chocolat. Lorsqu’en 1750 les Espa- gnols firent la conquête du Mexique, ils y trouvèrent l’usage du chocolat établi de tems immémorial. Ils fu- rent si jaloux de cette découverte , qu'ils en usèrent longtems avant d’en faire part aux autres nations. 7. CHOCOLAT. CACHALOT , s. m. espèce de baleine, de l’ordre des cétacés. ( Icthyologie) Le cachalot v’a point de fanons ; mais sa mâchoire inférieure est pourvue de dents. Les enveloppes de son cerveau contien— nent cette substance grasse et hui- leuse employée dans les arts sous le nom de blanc de baleine. L'am- bre gris se trouve dans ses intestins CAC et paroit être le produit de sa diges- tuon. ACHET, s. m. du verbe cacher, parce que le cachet ferme le contenu de la lettre, dit M. de Saumaise : petit sceau avec lequel on ferme des lettres , des billets. ( Hist. anc. ) Les cachets sont de la plus haute antiquité. Les ca- chets anciens étoient ordinairement gravés sur le chaton de Panneau qu'on portoit. Alexandre le Grand , après la défaite ei la mort de Darius, se servoit de l’anneau de ce prince pour cacheter les lettres qu'il en- voyoiten Asie, et employoit le sien pour celles qu'il envoyoit en Eu- rope. Numa défendit par une loi de graver sur les cachets les figures des dieux ; Pythagore fit la même défense à ses disciples : mais l'usage abrogea la loi de Numa, ei dans la suite , les Romains graverent sur leursi cachets leurs dieux et ceux des étrangers, des hommes, des ani- maux et des choses inanimées. Sur celui de Pyrrhus, roi d’Epire, étoit un Apollon avec sa lyre au milieu des Muses ; sur celui de César, étoit une Vénus ; sur celui de Pompée , un lion tenant une épée ; Sylla avoit sur le sien l’image de Jugurtha roi de Numidie, dont il avoit triom- phé ; les disciples d’Epicure, la tête de ce philosophe ; Pline le jeune, proconsul, un char atelé de quatre chevaux ; l’empereur Commode, une amazone. Les chrétiens avoient sur leurs cachets le monogramme de 3. C. que l’on trouve aussi sur plu- sieurs médailles des empereurs chré- tiens. Les premiers rois de la monar- chie française suivirent l’usage des Romains et des empereurs: quand Clovis envoya Aurelien négocier le mariage de sainte Clotilde , il remit à ce ministre un de ses anneaux , comme une marque suffisante qu’on pourroit ajouter Foi à tout ce qu'il proposeroit en son nom. Aujourd’hui les cachets sont dif- férens des anneaux , et représentent des armes ou des chiffres , quelque- fois un emblème , une tête ou quel- qu'autre figure. Quoiqu'on puisse dire du talent des modernes et des progrès des beaux arts, on auroit de 200 CAC la peine à tronver quelqué ouvrage comparable en ce genre au cachet connu sous le nom de cachet de Michel-Ange. On le voit au cabinet national : c’est une petite cornaline transparente, qui, dans l’espace de cinq à six lignes (135 millimètres ), contient quatorze figures humaines , sans compter des animaux, des ar- bres, des fleurs, des vases, etc. , et un exergue où l’on voit encore des monticules, des eaux avec un petit pêcheur. Les savans ne sont pas d’accord sur le sujet de cette gra vure ; quelques-uns prétendent que c’est une vendange, ou une espéce de fête que l’on célébroit ancienne- ment en l’honneur de Bacchus. CACHEXIE, s. {. du grecxxn (také), mauvaise, et de ££/c(héxts), habitude , disposition. (Méd.) Mauvaise habitude du corps, qui le fait dégénérer de sa couleur naturelle , et le rend pâle, lvide , plombé , mou et bouffi, par le ralentissement d’une lymphe, ou d’un suc nourricier aqueux , cru, indigeste, mal broyé, dont les pores des fibres sont plutôt abreuves que nourris. La cachexie est le fruit de la cacochymie ; et le premier degré de la leucophlegmatie. CACHOLONG , s. m.mottartares composé de chclon, pierre , et de carh, nom d’une fleur: pierre de cach. ( Minér. glyptique) Le cacho- long est un caillou sans transpa- rence , quoique de la nature et de la même pâte que lagathe et la chalcédoine, Les graveurs anciens ne l'ont pas distingué, mais ils l'ont fréquemment employé. Il est sus- ceptible d’un très-beau poli. On le trouve près d’un fleuve nommé Cach, près des Kalmouks de Buc- canie , chez lesquels cLolon veut dire pierre, d’où l’on a fait cacholong , pierre de cacñ. Tate CACO, mot gr. x2#0e, qui signifie mauvais. Dans la composition ce mot-emporte toujours l’idée de mau- vais, méchant, lâche. CACHOU, s. m. corruption de V'indien cat-che, ou du brésilien ca- ous. ÿ ( Mat. Méd.) Nom d’une subs- tance végétale que l’on retire du fruit CAC dan arbre qu'on nomme dans linde cat-che , et au Brésil, cajous, lequel est une espèce d’acide. Le cachou est sans odeur, d’un goût astringent, un peu amer d’a- bord, ensuite plus doux et d'une sa- veur agréable d’iris ou de violette. Eu France , on mêle le cachou avec du sucre, de l’ambre ou de la ca- nelle. On fait une pâte de ce tout, avec une dissolution de gomme adragante , et lon en forme des pastilles. Ce cachou rend l’haleine agréable. CACIQUE, s. m. terme du Mexi- ue. ( Hist. d’Amér.) Titre que l’on dounoit aux princes dans le Mexi- que et dans quelques régions de l’A- mérique. CACOCHYLIE , s. f. dugr. #xoc (£akos), mauvais, et de yuaoc (chu- Los), chyie. (Méd. ) Chylification ou digestion dépravée, action blessée de Pesto- mac, qui convertit les alimens en un chyle mal conditionné, propre à engendrer la cacochymie. CACOCHYME , s. f. du gr. xæxoc (kakos), mauvais, et de yumoc (chu- m0s) ,suc , humeur : rempli de mau- vaises humeurs. (Méd.) On appelle ainsi celui dont les humeurs sont dépravées , ou qui a la masse du sang remplie de mauvaises humeurs. (Jardin.)Ce terme estusité parmi les jardiniers, dans la même signifi- cation. CACOPHONIE, s. f. du or. æ#x0c (£akos) , mauvais, et de 6wvn (ph6- né), son. (Musique } Union discordante de plusieurs sons mal chosis on mal accordés. ( Diction ) C’est une rencontre vieuse de mots on de syllabes qui sonnent mal à l'oreille, ({ Méd. ) C’est en générabune voix viciée , dont les especes sont l’apho- nie, où privation de la voix, et la dysphonie, où la difficulté de la VOIX. CACOTROPHIE , s.f. du grec x2x0ç (kakos), mauvais , et de +s00n (trophé), nourriture , dérivé de gpigo (frephô ), nourrir. ( Méd. ) Mauvaise nutrition. OUAE 201 CADASTRE, s. m. du lat. capi- tastrum , dérivé de caput, tête ; parce que ce terme a été employé pour les impositions sur les 1èêtes, avant de l’être pour les impositions sur les biens. On écrivoit autrelois capdastre. CADAVRE, s. m. du latin ca- dere , choir , tomber. ( Anat. ) Corps mort ; il ne se dit que du corps bumain. CADENAT,, s. m. Ce mot, qu’on prononcçoit dütrefois cadena, vient du latin cafenatum , formé de ca- tena, chaîne; parce qu’ancienne- ment les serrures éioient attachées aux portes avec des chaînes. ( Technol.) Espèce de serrure mobile, qu'on attache et qu’on ôte quand on veut. CADENCE, s. f. du lai. cadens, parücipe de cadere , tomber. ( Musique ) Terminaison d’une phrase harmonique , sur un repos où sur un accord parfait; ou,pour parler plus généralement, c’est tout passage d’un accord dissonnant à un accord quelconque, parce qu’on ne peut ja- mais sortir d’un accord dissonnant que par un acte de cadence. La cadence est encore une qualité de la bonne musique , qui donne à ceux qui l’exécutent où qui lécou- tent, un sentiment vif de la me- sure , ensorte qu'ils la marquent et la sentent tomber à propos, sans qu'ils y pensent, et comme par ins- unct. ( Danse ) Cadence signifie la conformité des pas du danseur avec la mesure marquée par l’instru- ment: 1l sort de cadence ; ilest bien en cadence. (Diction) Cadence se dit de la fin ou de la chute d’une période ou d’un de ses membres ; qui a une cer- taine harmonie et un certain nom bre qui contentent l’oreille. 7, NOM- BRE. ( Poésie ) On entend par ca- dence, V'agréable mesure d’un vers bien tourné. (Equit.) En terme de manége , la cadence est la mesure que le che- val doit garder pour qu’il y ait de la justesse dans tous ses mouvemens : ainsi l’on dit qu'un cheval suit sa cadence, qu'il manie toujours de 202 CAD la mème cadence, pour dire qu'il observe régulièrement son terrain , et qu'il n’en embrasse pas plus dans l’un de ses tems que dans l’autre. CADENZA , s. f. motitalien. (Musique ) Ce mot indique un point d'orgue non écrit, etque l’au- teur laisse à la volonté de celui qui exécute la partie principale, afin qu'il fasse , relativement au caractère de V'air , les passages les plus convena- bles à sa voix, à son instrument ou à son goût. Ce point d'orgue s’ap- pelle cadenza, parce qu'il se fait ordinairement sur la première note d’une cadence finale , et il s'appelle aussi arbitrio , à cause de la liberté qu'on y laisse à l’exécutant de se li- vrer à ses idées et de suivre son propre goût. CADT, s. m. de l’arabe Kada, qui signifie définir , déterminer, or- donner , décider , et dont le parti- cipe est £adz , dont nous avons fait cad. é (Hist. turcque ) C’est le nom que Ton donne aux juges des causes civiles , chez les Turcs et les Sarra- gins. CADRAN, s. m. du latin qua- drum, carre, à cause de sa forme carrée. (-Astron. gnomon.) Cadran so- laire : c’est uu instrument propre à montrer l'heure qu'il est, ou une surface surlaquelle sont tracées des lignes qui mdiquent l'heure par l’om- bre d’un style où par un rayon so- laire. La science des cadrans s’ap- pelle gromonique. V. ce mot. Il y a plusieurs espèces de cadrans : L’anneau astronomique est une espèce de cadran équinoxial por- tatif ; et qui s'oriente de lui- meme. Le cadran sphérique est donné immédiatement par la nature et la direcuon du mouvement diurne. Le cadran horizontal est le plus commun etle plusfacile dans l’usage ordinaire. Le cadran méridional est un cadran vertical qni est tourné direc- tement vers le midi. Le cadran septentrional se trace sur la surface opposée du premier vertical qui regarde le nord, CAD Le cadran oriental est celui que Jon tourne sur le côté du méridien qui regarde l’orient. Le cadran occidental se tourne sur le côté occidental du méridien. Le cadran polaire est celui qu’on trace sur un plan incliné, qui passe par les pôles du monde, et par les points de Porient et de Voccident sur l’horizon. Il y en a de deux es- pèces : s'ils regardent le zénith, on les appelle polaires supérieurs ; s'ils regardent le nadir , ils sont ap- pelés polaires inférieurs. tite vertical déclinant, est celui que l’on pratique le plus sur les murailles. Cadran universel par les hau- teurs du soleil. . Cadran analemmatique où azi- mutal, Cadran cylindrique par les hau- teurs. Cadran aux étoiles. Cadran lunaire , est celui qui montre l’heure pendant la nuit, par le moyen de la lumière de la lune ou de l’ombre d’un style que la lune éclaire. Pour les méthodes à suivre pour l'exécution de ces divers ca— drans , voyez la GNOMONIQUE de- M. de Parcieux. CADRE, s. m. du laün quadrum, dont les italiens ont aussi fait ca- dro. ( Architect. ) Bordure carrée qui renferme un panneau , un bas-relief, un tableau, etc. ( Marine ) On rencontre souvent dans les récits de mer cette ex- pression : Nous avions cent hommes, deux cents hommes sur les cadres ; cela signifie qu'il y avoit cent , deux cents malades dans l'équipage. Le cadre, dans ce sens, est un carré long , fait de quatre tringles de bois, et garni d’une toile ou fd’un entre lacement de petites cordes; ce qui forme un châssis, sur lequel on met un matelas, pour se coucher à la mer. Il est suspenda par les quatre coins, ou porté sur quatre pieds ; et comme parmi les matelots, les ma- lades seuls sont eouchés. sur des. cadres, on compte les malades par le nombre des cadres qui sont oc- cupés. ; CADUC , adj. du latin cadere; tomber. CAF { Physiol.) Ce mot se dit d'an homme qui a perdu ses forces , soit par l’âge, soit par les maladies. Quand on a passe soixante ans, on est dans un âge caduc. ( Méd. ) On appelle en médecine, mal caduc, haut-mal , mal de saint Jean, l’épilepsie. #’. ce mot. ( Pratique ) Ce terme se dit d’un less, d’ane clause, et de toute autre disposition qui ne peut avoir son eflet. ( Botan.) Lorsqu'on a égard à la durée respective des différentes par- ties qui composent les plantes, on appelle caduque , une partie qui tombe avant une autre ; {ombante décidue , une partie qui tombe avec une autre; et persistante, une par- tie qui ne tombe qu'après une autre partie. Ainsi, le ca/zce qui tombe avant la corole, se nomme calice caduc; le calice qui tombe avec la corole, porte le nom de calice tombant ( deciduus ); et celui qui ne tombe qu’après les pétales, on qui persiste même avec le fruit, est appelé calice persistant. Le mot caduc s'applique, dans le même sens , à toutes les autres parties des plantes. CADUCITÉ, s. f. même origine que CADUC: état de ce qui menace ruine. ( Pratique) Caducité d’un less, d'une. disposition testamentaire , se dit lorsqu'un legs, ou une dis- position testamentaire devient cadu- que , où perd son effet par le pré-- décès de celui en faveur de qui elle est faite. Caducité se dit encore d’un con- trat de mariage , lorsque le mariage ne s'ensuit pas. CAFE, s. m. de l’arabe tañoueh, qui signifie ce qui donne de l’ap- étit. ( Botan. ) La graine de café est le fruit de l'arbre appelé caféier , très - commun dans l’Arabie-Heu— reuse. Cet arbre est recouvert d’une écorce blanchâtre. Ses branches et ses feuilles naissent deux à deux et opposées , de manière qu'une paire fait une croix avec une autre paire. Les flenrs ont une odeur agréable ; elles ressemblent à des fleurs de jas- min , dont elles ont la blancheur et CAF 203 l'éclat. Quand la fleur est tombée, l'embryon se change en un fruit de forme ovale , gros d’abord , comme un grain de millet, mais dont le volume augmente insensiblement et devient comme une cerise, de la grosseur d’un bigarreau. Cette baie sert d’enveloppe à deux coques ova- les étroitement unies , traversées d’un sillon à l’endroit où elles se tou- chent. Ces coques contiennent cha- cune une demi-fève d’un vert pâle c’est Le grain dont nous faisons un usage aussi étendu. Cette graine ne peut germer que lorsqu'on la plante aussitôt qu’elle est tombée de l’ar- bre. Ceci justifie Les peuples qui cul- tivent le café, du reproche qu’on leur faisoit , de tremper dans l’eau bouil- lante le café qu'ils veudent aux étrangers, pour l’empècher de ger- mer, au cas qu'on voulût le cul- tiver. Au milieu du neuvième siècle de Vésire, ou du quinzième de l'ère chrétienne, un certain Gémaleddin, qui demeuroit à Aden , ville et port fameux à l’orient de l’embouchure de la mer Rouge , faisant un voyage en Perse, y trouva des gens de son pays qui prenoient du café, et qui vantoient cette boisson. De retour à Aden, il eut quelque indisposition dont il se persuada qu'il seroit sou- Jagé s’il prenoit du café ; il en prit, et s’en trouva bien. Gemaleddin étoit muphti d’Aden , etavoit coutume de de passer les nuits en prières avec les dervis; pour y vaquer avec plus de liberté d'esprit, il leur proposa de prendre du café. Leur exemple mit le café en vogue à Aden. Les gens de loi, pour étudier; les voya- geurs , pour marcher la nuit; enfin, tous les habitans d’Aden en prirent. De là il passa à la Mecque, où les dévots d’abord, puis tout le monde en prit. De l’Arabie-Heureuse, il fut porté ‘en Egypte et au Caire; d'Egypte il passa er Syrie , et de là à Constantinople. L'Europe a Foblisation de la cul- ture du café aux Hollandais , qui, de Moka , l'ont porté à Batavia , et de Batavia à Amsterdam , dont uu pied apporté à Paris, en 1714, et cultivé au jardin des plantes, à fourni les plantes qui ont enrichi nos Îles. CAI (Mé1.) Le café contient beau- coup de principes salins ,sulphureux et volauls; il rauime les esprits foibies et languissans, excite dans le sang un léger mouvement de fer- mentalion el rend la circulation plus active. {1 fortifie lestomac, 1rrite légérement ses fibres , les porte à des contractions plus réitérées et plus Lortes sur la masse alimentaire , et c’est ainsi qu'il favorise la diges- tion. CAFILA, 5, m. nom indien; troupes de marchands et de voya- geurs , qui se réunissent pour tra- verser avec plus de sûreté les Etats du Mogol. C’est ce qu’on appelle caravane dans Îles Etats du grand- seigneur et en Afrique. CAGUE , s. f. du Koag. ( Marine ) Peut bâtiment hollan- dais servant pour le transport et le cabotage, et surtout pour naviguer sur les canaux etles eaux intérieures de ces contrées. Les cagues portent un mât incliné sur l’avant, avec une voile à livarde. ( Voy. ce mot. } Elles ont des semelles de dérive. CAIC , s. m. de l’italien caicco. ( Marine ) C’est le nom d’un petit bütiment à rames , à l’usage des ga- lères, et qui leur sert comme la chaloupe et le canot aux vaisseaux. Un caic se distingue d’un canot, en ce qu'ilest long et étroit , et tout à fait pincé de Parriere. Le caic reste posté sur les avi- rons en dehors du bord; lorsqu'on veut le mettre à la mer, on le fait couler le long des avirons , en abajs- sant ceux — ci doucement jusqu'à l’eau ; et lorsqu'on veut le rembar- quer, on abaisse dans la mer tous les avirons ; on approche le caïc , et relevant les avirons, on élève avec eux le caïc, et on le fait rou- ler sur les avirons jusque contre le bord de la galère. CAIEU , s. m. L'origine de ce mot n’est pas connue. (Botan.) Le caïeu, en latin balbulus, est un petit oisnon ou uue petige bulbe, produite par une yacine bülbeuse, par une bulbe pro- prement dite ; il devient bulbe à son tour , et donne naissance à de nouveaux caïeux qu doivent lui , 204% hollandais CAT succéder, On sait que la bulbe périé toujours , après avoir donné des fleurs un certain nombre de fois, et que c’est au caïeu que la nature con- fie le soin de Ja reproduction de l’es- pèce pour l’année suivante. CAILLETTE ,s. f, du verbe cail- ler, coaguler. ( PAysiol. ) On donne ce nom aw dernier des estomacs des animaux, qu’on appelle abomasus. Ce nom de caillette ui vient de ce que c’est dans le quatrième estomac des veanx et des agneaux que se fait la présure qui caille le lait. CAIMACAN , s. m. composé de deux mots arabes, £aim makäm , qui signifient lieutenant, vicaire , littéralement, locum tenens , ou stans in loco, celui qui tient la place d’un autre, qui remplit les fonctions d’un autre. ( Hist. turque ) Terme de dignité dans l’empire ottoman. Le caima- can est une espèce de lieutenant. Il y a deux caimacans : l’un est au- près du grand-visir ; il est son se crétaire d'Etat etle chef de son con- seil; l’autre réside à Constantinople , dont il est comme le gouverneur. CAIMAN , s. m. mot indien, transporté en Amérique par les Es- pagnols ou les Portugais. ( Hist. nat.) Espèce de croco- dile trés-commune en Amérique, CAISSE , s. f. du grec xadx (Æapsa), dont les Latins ont fait capsa , et les moines des siècles bar- bares cassia : espèce de eoffre de bois où l’on met diverses sortes de marchandises, de l’argent, etc. ( Technol.) Presque toutes les professions emploient ce mot pour désigner quelqu'un de leurs instru- mens ou de leurs ustensiles : les rafjineurs , un coffret de bois avec un rebord qui empêche le sucre qu’on gratte, de tember par terre ; les fondeurs, un coffre de bois où est le tableau dont on forme les moules ; lesanu/acturiers en sore, une sorte de coffret percé qui sert à recevoir le boulon qui enfle les marches; les artificiers, un coffre dans lequel on met un grand nombre de fusées volantes que l’on veut faire partir en même tems, et par caisse aérienne , ils entendent un ballon qui contient quantité depetites v* CAI Fasées; les batteurs d’or, une boîte de sapin qui couvre une partie su- périeure du marbre sur lequel on bat l’or, revètue en dedans d’un parchemin collé , qui s’élève jusque sur le marbre, et sur l’ouvrier au- quel il sert de tablier ; Les Zorlo- gers, ce qui renferme le mouve- ment des pendules et des montres ; ils disent aussi cage , cartel, boite ; les clavecinistes, la boîte ou l’ar- moire qui renferme le corps d’un clavecin , d’un orgue , d’un forte- piano ; les charrons , le corps d’une voiture ; les papetiers, les auges dans lesquelles ilsmettent leur pâte, jusqu’à ce qu'ils veuillent s’en servir. ( Marine ) On appelle , en termes de marine, casses flottantes, de grosses caisses de bois , carrées, dou- blées , goudronnées et calfatées , de manière qu’elles puissent toujours surnager. On place plusieurs de ces caisses dans une rade , où elles sont Hxées au fond de Rà mer par une ancre et une chaîne, À la face supé- rieure de la caisse est une grosse bague , ou anneau de fer , pour ser- vir à amarrer les bâtimens qui ar- rivent, et pour servir de point d’ap- pui pour touer les vaisseaux d’un endroit de la rade à l'autre. La ma- rine se sert encore d’autres caisses, faites à-peu-près comme les précé- dentes, pour acorrer les vaisseaux , et les empêcher de s’arquer , en les plaçant sous la poupe des vaisseaux. On appelle encore caisse de poulie, le bloc ou le billot de bois travaillé pour contenir le rouet de la poulie. -( Physique ) Caisse catoptrique ; c’est une machine qui représente les petits corps comme très-gros, et ceux qui sont proches, comme très- grands et répandus dans un grand espace. On, y voit aussi beaucoup de phénomènes amusans , par le moyen de divers miroirs qui sont disposés , suivant les règles de la catoptrique, dans une espèce de eursse. ( Anat. ) Caisse lu tambour ; c’est une cavité de l'oreille interne , dont la surface , qui est fort inégale , se trouve tapissée par une mem- brane que plusieurs anatomistes re gardent comme uve continuation de celle qui tapisse l’intérieur du nez, et qu’on nomme pituitaire. ( Commerce ) En termes de çom- CAL 205 merce , une caisse est le lieu où les nésocians etmarchands mettent leur argent. On appelle /ivre de caisse , le livre dans lequel on écrit en débit et en crédit, tout l'argent qui sor de la caisse, et tout celui qui y entre. Caisse de crédit, caisse d’em- Prunt, caisse d’escompte , caisse des comptes courans , ete.; ce sont des noms qui ont été donnés, par extension, à des établissemens qui ont été formés par des particuliers , dont le but ou le prétexte étoit de venir au secours des négocians , où de quelque classe de marchands , ou en leur avançant des fonds , sur la valeur de leurs marchandises , ou en escomptant leurs lettres -de-chan- ge , etc. (Art milit.) On appelle caisse militaire, la caisse qui contient l’argent destiné aux dépenses d’une armée , d’une troupe. CAISSON , s. m. de caisse. Voy, ce mot. (Art milit,) Les caissons sont destinés à porter les munitions et les vivres de l’armée. On ditles cais- sons de l’artillerie, les caissons des vivres, Les caissons des muni- tionnaires. ( Marine) On appelle caissons , des coffres attachés sur le revers d’an vaisseau. (Pontset Chaussées) Un caisson est une espèce de bateau plat, de la grandeur et de la forme d’une pile , dont la construction est telle qu'on peut l’en détacher facilement. CAL , s. m. du latin ca/lus, ou callum. ( Chirurgie ) Substance osseuse qui réunit les os fracturés. Le cal on calus se forme du suc nourricier qui coule des fibres rompues ; ce suc s’endurcit peu-à-peu , devient carti- lagineux , et enfin s’ossifie, en con- servant uné certaine direction de vaisseaux propres à y maintenir le commerce des liquides. CALAMINE, s. £ de cadmie, formé de Cadmus, que les anciens disent avoir découvert. le cuivre jaune. (Minér.) Espèce de mine de zine, ou plutôt l’exide de zinc ; la cala- CAL nine est une substance métallique, plus on moins compacte, et qui est ordinairement ou brune ou jaunâtre; elle paroît comme vermoulue ou décomposée par la nature ; mise dans le feu , elle donne à la flamme une couleur verte , et il s’en élève une fumée blanche. On mêle la ca- damine avec le cuivre rouge pour en faire le cuivre jaune ou laiton. CALANDRE, s. f. Lorsque ce mot sionilie une grosse grive ou grosse alouette , il vient Au oerecxznavdoz (£alandra), employé dans le même sens. (Manufac.) Lorsqu'il est pris pour une machine à presser el moirer les draps , les toiles et antres étoffes, 11 vient, à ce que l’on croit, de cylin- drus , dont on auroit fait celandra et calendre , parce que tout l'effet de la machine dépend d’un cylindre. C’est M. de Colbert qui a intro- duit en France les premières calan- dres, (£con. dom.) Les Anglais se ser- vent dans leurs ménages de calan- «res qu’ils appelient mangles, pour repasser le gros linge , comme les draps , les nappes , serviettes ete. , qui usent moins le linge et le Ius- trent infiniment mieux que les fers à repasser. >ALCAIRE, adj. de chaux, formé du lat. calex. ( Minér. ) Terre calcaire, ou terre absorbanie ; se dit des terres on pierres que l'action du feu peut changer en chaux , et qui se dissol- vent äans les acides, comme Ja sraie, le marbre , la pierre à chaux, des coquilles , ete. CALCANEUM, s. m. mot pure- ameni,latin qu'où a conservé en fran- gais. (Anat. ) C’est Vos du talon situé sur l’astragal, à la partie postérieure du tarse ; c’est lui qui soutient tout Le corps. CALCÉDOINE, s. f. de Calce- 206 donia , ville de Bythinie, aujour- : | - faire leurs supputations. d’hui Scutari. (Minér.) On appelle calcédoine , le quartz agathe, qui a une trans- - parence nébuleuse, bleue-ou blan- » châtre, d’un blanc mat. On l'appelle ainsi, parce que les premières ont été trouvées dans la Chalcide; mais CAL cette pierre est assez commune au— jourd’hui : on en fait des bijoux et des cachets. De calcédoine on a fait calcédonieux , pour désigner des pierres précieuses qui ont quel que marque , quelque tache blanche, CALCINATION, s. f. du lat. cal- cinatio, formé de calex, chaux. (Chimie) La calcination est Pac- tion de réduire les corps solides en chaux, soit par le feu ordinaire, soit par la chaleur du soleil. Cette opé- ration prend différens noms suivant les différentes manières dont on la fait, V. combustion , torréfaction, réverbération , décrépitation, cor- rosion , fumigation, détonnation, granulation, cémentation. La cal- cination philosophique, ou calcina- tion sans feu , a lieu lorsque quel- ques parties d'animaux , telles que les os , les cornes et les sabots , sont suspendues dans la distillation des eaux au chapiteau de lalambic ; afin qu'étant pénétfées par les vapeurs qui s'élèvent du fond de la cucur- bite , elles déviennent plus poreuses -et plus friables. C’est ainsi qu’on prépare la corne de cerf philosophi- que , le crâne hamain , les dents de sanglier et celles de cheval marin. (Physique) La calcination pro- duit des effets très-singuliers : elle Fe 2 donne aux différentes matières des - propriétés qu’elles n’avoient pas au- paravant , leur fait souvent prendre . différentes couleurs , et augmente quelquefois leurs poids, comme il arrive dans la calcination des ma- tières métalliques. La calcination produit encore un autre eflet singu- lier sur un grand nombre de subs- tances : elle les rend phosphoriques, c’est-à-dire, qu’elle leur donne la propriété de luire dans lPobseurité. La substance qui a été connue la première et qui a cette propriété dans un degré plus éminent est la fameuse pierre de Bologne. CALCUL, s.m. du lat. calculus pierre , parce que les anciens se ser- voient de petits cailloux plats, pour ( Mathém.) Supputation de plu- sieurs sommes ajoutées, soustraites, multipliées ou divisées. #. ARITH- MÉTIQUE. L'art de calculer en général ‘est ‘proprement l’art de trouver lexpress CAL, sion d'un raprort unique qui résulte de la combinaison de plusieurs rap- ports. Les différentes espèces de combinaisons donnent d'fiérentes rè- gles de calcul. Por. ALÇEBRE x DIFFÉRENTIEL , EXPONEN- TIiEL, INIEGRAL. à (Astron.) Calcul astronomique; c'est l’assemblage des règles ef des méthodes par lesquelles on calcule les mouvemens des astres , et Sur-tout les éclipses, avec les fractions sexa- gésimales , les logarithmes, les rè- gles de la trigonométrie. ( Hist. anc.) Les anciens se ser- voient de petits cailloux plats pour faire leurs supputations, soit en arithmétique , soit en astronomie , soit en géométrie. De là vient que nous avous donné le nom de calcul aux sciences des nombres , à Parith- métique, à l’algèbre. Les Romains se servoient encore des caleuls ou cailloux pour don- ner les suffrages dans les assemblées et dans les jugemens ; ils marquoient aussi les jours heureux avec une pierre blanche , et les jours maiheu- reux par une pierre noire. Îls avoient emprunté la premiere de ces coutu- mes des Grecs, qui nommoient ces espèces de jetons naturels Loos ; ces jetons furent d’abord des coquilles de mer , et ensuite des pièces d’airain de la même figure, appeiées spon- dyles. Deux choses distioguoient les calculs ; la forme et la couleur. Ceux qui portoient condamnation étoient noirs et percés par lemilieu ; les autres étoient entiers et blancs. La précaution de percer les noirs fut prise par les aréopagites qui jugeoient pendant la nuit. On se ser- voit aussi de culculs pour tirer les athlètes dans les jeux publics et les apparier. { Chirurgie) Le mot calcul est approprié à toutes les espèces de con- crétions pierreuses que lon trouve dans le corps de divers animaux , sur- tout dans la vessie de homme, On trouve des calculs dans toutes les par- ties du corps humain. On en a trouvé dans la substance du cœur , dans Par- ticulation du genou , sous la langue , dans le mésentére et dans les join- tures. CALE , s. f. du latin chalare, abaisser , faire descendre, caler, C A L dérivé probablement du grec x2a2» (kalan), qui a la méme significatior. (Marine) Intérieur du navire , dans sa partie la plus basse, On ap- pelle cale à Veau, la partie de la cale où on met l’eau; fond de cale, ja partie la plus basse de la cale. Cale se dit d’une punition en usage sur les vaisseaux de guerre, pour les matelots malfaiteurs. On distingue la cale ordinaire et la cale sèche. La premikre consiste à élever le patient, par le moyen d’un cor- dage, sur un auspect ou barre de bois, à une poulie placée au bout de la grande vergue; de là, on le laisse tomber dans la mer, en lä- chant tout à coup la corde; on le hisse de nouveau, et on le laisse re- tomber autant de fois que.la sentence le porte. Dans la cale seche, la corde est tenue plus courte , et le criminel ne tombe pas jusqu’à l’eau : le chä- timent est plus dur; c’estune espèce d’estrapade. Cale pour la construction des vaisseaux ; c’est un terrain préparé en pente douce, pour servir de base ou de local pour la construction des vaisseaux. Ïl est essentiel que ce terrain soit ferme et solide , afin que le poids du vaisseau que Von établit dessus ne l’affaisse pas dans quelque partie , ce qui causeroit de très-grands inconvéniens : c’est sur cette cale que l’on établit le chantier du vaisseau. 7. CHANTIER. Cale d'un quai; cest un lieu de débarquement , fait par Part, pour faciliter abord des chaloupes , des canots, et autres petits bâtimens , auprès d’un quai. CALENDES , s. f, du lat. calare, dérivé du gr. xænéw (kalec}), annon- cer, parce que le jour des calendes le petit pontife avoit coutume d’an- uoncer au peuple le jour où le crois- sant de la lune commencoit à pa- roitre. (Astron.) Nom que les Romains donnoient au premier jour de chaque mois. Dans chaque mois des Ro- Iuains, 1 y avoit trois jours remar- quables, le jour des calendes, le jour des nones, et le jour des ides : les autres jours prenoient leur dé- nomination de ceux-là, et se comp- toient en rétrogradant; de manirre que les jours.qui se tronvoient eulre * 2c7 CHAN: le jour des calendes et le jour des 208 nOrnLes , s’appeloient Jours avant les: zones, et ainsi de suite, Dans les années bissextiles, le mois de mars avoit dix-sept jours de calendes , au lieu de seize qu’il avoit dans les années communes; etcomme ce jour étoit immédiatement ajouté avant le 24février, qui étoit le sixième des calendes de mars, on comptoit dans cette année, deux fois ce sixième, ce qui Pavoit fait nommer bisserte , d’où est venu le nom de lPannée bissextile, Les Grecs ne comptoient point par calendes ; c’est ce qui faitdire, encore aujourd’hui, d’une chose qui ne se fera Fe , qu’elle est renvoyée aux calendes grecques. CALENDRIER, s. m. du latin calendæ , que l'on écrivoit ancien- nement en gros caractère, au com mencement de chaque mois, (-Asiron. ) Un calendrier est une distribution de tems, disposée pour les usages de la vie, ou bien c’est une table ou un almanach qui con- tient l’ordre des jours, des semaines, des mois et des fêtes qui arrivent pendant l’année. Le calendrier ro- main doit son origine à Romulus; mais depuis il a subi diflérens chan- gemens , d’abord de la part de Numa , ensuite de Jules-César, et enfin de Grégoire XII "en 1582. Quelque utile que fût ia réforma- tion faite par le pape Grégoire XII , les pays protestans refuserent pendant long-tems de s’y soumetire. La Hol- lande la reçut la premiere, les autres suivirent successivement; lPAngle- ierre, qui s’y étoit refusé le plus opiniatrement , s’y soumit en 1752, ct la Suède en 1753. Enfin, les cer- cles protestans en firent autant; et il futarrèté dans la diète de 1776 , que désormais la fete de Pâques seroit cé- lébrée par eux au méme jour où i église catholique la chôme. La tussie est Le seul pays où lon compte encore 12 jours de moins que dans les autres contrées de l'Europe, Calendrier républicain. Foyez ANNEE. Calendrier perpétuel ; on appelle ainsi une suite de calendriers relatifs eux divers jours où la fète de Pâques peut tomber ; et comme celte fête CAL n'arrive jamais plus tard que le 25 avril, où plutot que le 22 mars, le calendrier perpétuel est composé d'autant de calendriers vrtiliere qu'il y atle jours , depuis le 22 mars inclusivement, jusqu'au 25 avrilex- clusivemept; ce qui fait 35 calen- dricrs. Les auteurs de l’art de vé- rifier Les dates, édition de 1770, ont trouvé le moyen de réduire les 35 calendriers à 7. (Agriculture) Calendrier rusti- que; Cest le nom qu'on donne à un calendrier propre pour les gens de la campagne, dans lequel ils ap- prenuént les tems où il faut semer , planter, tailler la vigne , etc. ( Botan.) Calendrier de Flore. Si l’époque de la floraison des plan- tesne tenoit à une irfinité de circons- tances, telles que la diversité des climats, la nature des terrains, les degrés de température, le calen- drier de Flore seroit la méthode la plus simple, et peut-être en même tems la plus sûre , pour apprendre à connaitre les plantes. Les personnes quine s'occupent de la botanique que par récréation et sans vouloir en faire une étude approfondie , préférent avec raison cette méthode ; elles ont des herbiers où les plantes sont ran- gées selon l’ordre des saisons; et, avec un peu de patience , cela rem- plit assez bien leur ubjet. CALFATER , verb. act. de l’ital. calefatare, formé du grec vulgaire xanagarTuy ( kalaphalein ); les Arabes disent giaphalta et galpha- Le} La dans le même sens. (Marine) Boucher avec de l’étoupe ou telle autre matière filandreuse , les fentes ou interstices qui se trou- vent entre les bordages qui forment le revêtement d’un vaisseau ou au- tre bâtiment, entre ceux des ponts des gaillards et des dunettes ; en nn mot, de tous les endroits où Pon veut empêcher l’eau de la mer, où celle de la pluie de pénétrer. Dans les diverses parties de l'Inde, à Bantam, à la Chine, etau Japon, on remplit les coutures de différentes matieres filandreuses, que l’on re- couvre ensuite avec de la chaux mê- lée ou enduite de quelque matière visqueuse, et ces calfatages sont cités comme excellens, Pez CAL Par-dessus le calfatage, les nations maritimes d'Europe doublent quel- quefois les vaisseaux en cuivre, pour empêcher les vers de percer les bor- dages du franc bord. CALIBRE , s. m. de l’arabe calib, qui signifie moule. (Art milit.) La grandeur de l’ou- verlure de toutes sortes d'armes à feu. Il veut dire aussi la grosseur de la balle proportionnée à lou- verture du pistolet , du mousquet , du canon. ( Architect.) Calibre se dit d’un profil de bois , de tole ou de cuivre, chantourné en dedans pour trainer les corniches et les cadres de plâtre ou de stuc. Il se dit encore d’un ais qui a une entaille d’un angle ren- trant et droit. Il sert aux charpen- tiers , menuisiers , serruriers et au- tres ouvriers pour prendre des me- sures. ( Botan. ) Les botanistes enten- dent par ce mot le diametre des canaux destinés à contenir la sève, Suivant la disposition de leur eali- dre , la sève y coule plus ou moins, et y recoit différentes préparations. Telle est en partie la raison des con- figurations variées des plantes, de leur goût , de leurs qualités, de leurs couleurs et de leur odeur. CALICE,, s. m. du grec x0auË (Ku- lix ) où xaxu£ (kalix), tasse, verre ou godet, dont la racine est xvasw rouler ; soit, parce que quand on ferme un vase on tourne la roue, ou parce qu'ils sont creux et cour- bés. (Culte cathol.) Le calice est un vaisseau sacré qui a une petite coupe posée sur un pied assez haut, et assez large par le bas : il sert au sa- erifice de la messe; c’est dans ce : vase que se fait la consécration du vin. Les calices des apôtres et de leurs premiers successeurs étoient de bois; le pape Zéphirin, d’autres disent Urbain L.®%, ordonna qu’on se servit de calices d’or et d'argent, et défendit ceux d’étain et de verre. Les anciens calices avoient deux anses ; Bede assure que le calice dont notre seigneur se servit à la cêne, avoit eux anses et qu'il étoit d’argent. Les anciens calices étoient beau- coup plus grands que ceux d’aujour: Tom. I. CAL 209 d'hui, parce que le peuple commu nioit alors sous les deux espèces, au lieu que le calice ne sert présente ment qu’au prêtre. Lindanus , qui en avoit vu quel- ques-uns dans les églises d’Allema-— gne , dit qu'ils avoient deux anses, que le diacre tenoit lorsqu'il présen- toit le calice au peuple pour le communier sous l’espece du vin ; de plus, chaque calice avoit un tuyau ou chalumeau d’argent qui y étoit attaché fort proprement, de sorte qu'on suçoit plutôt qu'on ne buvoit. ( Botan. ) Ualice est une conti- nuation de la substance de l’écorce de la tige; presque tous les végé- taux en sont pourvus, Son emploi est d’envelopper , de défendre et de protéger les organes sexuels ; il est placé sur le pisül, dont la surface supérieure lui sert quelquelois d’épi- derme. Il est ordinairement vert, mais quelquelois vivement coloré 3 le calice survit à la eorolle, ow tombe avec elle ; il est simple où caliculé, c’est-à-dire , enveloppé d’un autre calice plus petit ; 1l est composé d’une feuille plus ou moins découpée , ou de plusieurs folioies qui affectent différentes dispositions. Sa figure est celle d’un fube, d’une outre , d'un'sabot, ou d’un erton- noir ; il est plus ou moins ouvert et plus ou moins régulier, caduc ou persistant. 11 prend aussi des noms différens dans quelques familles + c’est la coëffe des mousses , la so/ve des champignons , l’écaille ‘des amentacées, la spathe des lilhia- cées, la bulle des graminées. Les fleurs composées sout réunies dans un calice commun. Le calice a des vaisseaux lymphatiques et des vais seaux propres ; le tout est recouvert d’un épiderme. De calice on a fait calicé, pour dire environné du calice persistants Calicinal, pour désigner ce qua appartient ou ce qui tient au calice; Calicule, qui paroît d’abord si- omfier petit calice , mais qui n’est employé que pour désioner une ou plusieurs petites bractées environ- nant immédiatement la base ex- terne d’un calice; Caliculé, pour désignerun calice, une fleur munie d’un calrcule. Le calice de Vœillet est caliculé ; où 0 216 CAL dit qu'une argrette est caliculée , lorsque , outre les poils qui la com- posent , elle a en-dehors de ceux-ci une petite couronne membraneuse ; ressemblante à un petit calice ; telle est l’aigrette de la puliculaire, celle de l’znule dyssentérique. CALIFE, s. m. de l’arabe Æha- lifa, vicaire, successeur ; formé du verbe khalafa, qui signifie ve- nir à la place d’un autre, lui suc- céder. ( Hist. du mahomét.) C’étoit, chez les Sarrasins où Arabes musul- mans, le nom d’une dignité souve- raine, qui comprenoit un pouvoir absolu, tant sur les”choses de la relision, que sur le gouvernement politique ; ensorte que le calife étoit en même tems souverain temporel et spirituel, Ce nom, qui est arabe, étoit affecté aux successeurs de Ma- homet. Son origine vient de ce qu'_AÆAboubecre, après la mort de Mahomet, ayant été élu par les Mu- sulmans pour lui succéder, ne vou- lui pas prendre d'autre titre que celui de £halifah resous Allah , c’est-à- dire, vicaire de l’apôtre de Dieu ; mais Omar ayant succédé à Abou- becre , il représenta que s’il prenoit a qualité de successeur d’Æboube- cre, successeur de Mahomet, la chose , par la suite des tems, iroit à l'infini: c’est pourquoi il fut ré- solu qu'il prendroit le titre d’émr almoumenin, c’est-à-dire , com- mandant des fidèles. Cependant les successeurs de Hahomet n’ont pas laissé de prendre le titre de calife, sans y rien ajouter. CALLEUX , adj. du latin cal- losus , formé de callus, durillon , dérivé probablement de callis , che- min , sentier durci à force d’être frayé. (Méd.) Ce mot se dit en général de toute sorte de dureté de la peau, de la chair et des os; mais en par- ticulier on donne cette épithète aux bords durs d’une plaie et d’un ul- etre , tels que sont ceux des fistules et des ulcères malins, carcinoma- teux. On appelle aussi corps calleux , cette portion médullaire du cerveau qui est au-dessous de la faux , parce qu’elle est d’une substance plus £er- me que la substance cendrée. CAL { Jardin.) Calleux s'entend atss des semences qui n’ont qu’une enve+ loppe coriacée , et que renferment les fruits charnus et à pepin. CALLIGRAPHIE, s. f. du grec xannrypapia (kalligraphia),eompo- sé de xaanoc (Kallos), beauté, et de yp2pu (graph ), écrire : belle écri- ture. ( Diplomat.) L'art de mettre au net ce qui a été écrit en notes. Au trefois on écrivoit la minute d’un acte , le brouillon ou le premier exemplaire d’un ouvrage , en notes, c’est-à-dire, en abbréviations, comme les notes dites de Tiron. Cela se fai- soit afin de pouvoir suivre celui qui dictoit. Ceux qui écrivoient ainsi en notes, s’appeloient en latin r0- tarii; mais comme peu de gens connoissoient ces notes ou ces ab- bréviations, et que d’ailleurs ces pre: miers exemplaires ne pouvoient pas être assez nets ni assez propres , d’au- tres écrivains, qui avoient une belle main , les copioient pour les reven- dre, et ceux-ci s’appeloient ca/li- graphes, nom fort ancien , et qui signifie ceux qui écrivent pour la beauté, pour l’ornement. CALLIOPE, s. f. nom grec com- posé de x#x0c(£alos), beau, et de od (ops), voix. ( Musique ) Celle des neuf Muses qui préside à la musique et à la poësie héroïque. CALLIPÉDIE , s. f. mot grec, composé de x4r6ç (Ealos) , beau, et et de ac (pais), enfant : la manière d’avoir de beaux enfans, C’est le titre que Claude Quillet , et quelques autres après lui, ont: donné à un ouvrage dont le but est d'enseigner la manière d’avoir de beaux enfans., CALLOSITE , s. f. de callus. F. CALLEUX. (Méd.) Chair blanche, dure, sèche et sans douleur, qui couvre les bords et les parois des anciennes plaies et des vieux uleëres , au lieu d’une bonne chair. ( Jardin. )Matière dure et sèche qui se forme chaque année à la join- ture des pousses d’une jeune bran- che , ou aux insertions des racines, CALME ,s. m. du grec panaxoc (malakos ), d'où les latins ont fait CAL malaria, bonace, qui auroit pro- duit malacus, et par transposition de lettres, calamus, puis calmus, et enfin calme. ( Marine ) Manque de vent sur mer. Le calme plat ou le calme parfait est une cessation totale du vent, en sorte qu'on ne sent pas Île moindre souffle d'aucun côté. Les calmes sont très - fréquens dans les mers de la zône torride ; et lorqu’ils ont duré quelques jours , il arrive que la surface de la mer est aussi unie que celle d’un miroir. On pense assez généralement qu’un long calme est plus à craindre qu’une tempête , parce qu'il expose le vais- seau à manquer de tout. Il faut observer que, lorsque le tems est calme , la mer ne l’est pas toujours. Dans l'Océan, la mer reste plusieurs jours houleuse, après la cessation du vent, au lieu que dans la Médi- terranée , et dans les mers qui sont bornées en étendue, la mer s’aplatit peu d'heures après que le vent a cessé de soufller. (Méd.) De calme on a fait CAL- MANT, pour désigner les remèdes qui calment les douleurs, ou qui dissipent les sensations fächeuses causées par des humeurs ou par des remèdes trop âcres. CALOMEL, s. m. du grec x#06 (Æalos), bon, et de péaac (mélas), noir. ( Pharm.) Mercure bien mêlé avec du soufre, et réduit en une substance noirâtre ; ainsi nommé à cause de sa couleur et de ses pro- priétés. CALORIMÈTRE, s. m. du latin calor, chaleur , etdu gr. u:rpoy (mé: tron ), mesure : mesure de la cha- leur: ( Chimie ) C’est le nom d’un ins- trument dont les chimistes se servent pour apprécier le degré de calorique spécifique qui existe dans tous les ne de la nature. F. CALORI- CALORIQUE, s. m. du latin ca- or, chaleur. ( Chimie) C’est le nom que les chimistes modernes ont donné à ce que nous nommons chaleur , ou à ce que les anciens chimistes ont appelé suceessivement prircipe CAL 211 inflammable, principe de la cha- leur, matière de la chaleur. Le calorique pénètre tous les corps ; il en écarte les molécules , en se logeant entre elles; il dilate leg corps ; 11 fond les solides, et raréfie les fluides pour les rendre invisibles, pour leur donner la forme d'air, pour les convertir en fluides élasti- ques, compressibles, aërilormes. En écartant les molécules des corps les unes des autres , en di- minuant leur attraction pour elles- mêmes , le calorique augmente en même proportion leur attraction pour celles des corps voisins : c’est pour cela qu’on l’emploie avec succès pour faire les combinaisons, pour faciliter les unions réciproques. Chaque corps ayant une forme différente dans ses molécules , etun écartement différent entre elles, ad- met une quantité différente de calo- rique, pour arrivér à la même tem pérature. C’est là ce qu’on appelle capacité des corps pour le calori- que. I résulte de-là , que les diffé rens corps à Ja même température , et marquant le même degré au ther- momètre , contiennent réellement des quantités différentes de calori- que. Cette quantité diverse de calori- que, qu’on nomme calorique Spéct- Jique , ne pouvant pas être mesurée par le thermomètre ; on a imaginé de la déterminer par la quantité de glace que chaque corps , élevé à une température uniforme, est capable de fondre , pour descendre au même deoré. La différence dans cette quan- tité donne le rapport du calorique contenu dans les corps, et l'insiru- ment qui sert à l’obtenir est nommé calorimètre. F. ce mot. L’attraction du calorique pour quelques corps est telle, que très- souvent on l’emploie avec avantage pour séparer ces corps des composés qu'ils forment, et pour analyser et décomposer les substances compo- sées. C’est ce qui arrive dans les distillations, et dans toutes les dé- compositions opérées à l'aide du feu seul ou du calorique appliqué à des matières très-composées. On dissout peu-à-peu , et suivant leur ordre «le solubilité par le calorique, les diférens élémens de ces compo- Oz CAL sés, et on les sépare en vapeurs et en oaz. ii y a des corps qui absorbent beaucoup plus vite le calorique que d’autres. On appelle cette propriété conductrice du calorique. En gé- néral les corps les plus colorés sont les meilleurs conducteurs ; la cäuse de ce phénomène est inconuue. Il résulte de tous ces faits que le calorique est un corps particu- lier, et non une modification de tous les corps, comme l'ont cru quelques physiciens : il m’est pas démontré qu’il soit la même chose ue la lumière ; plus on avance dans l’état de la physique, plus on trouve de différences dans l’ac- tion de ces deux corps. CALQUER , v. a. de l'italien cal- gare , contre-tirer. (Arts du Dessin) Contre-tirer un dessin , le copier trait pour trait, en passant une pointe sur les traits, afin qu'ils s’impriment sur un pa- pier, une planche de cuivre, une toile, etc. ( Peinture } La manière la plus commune de calquer un dessin est de frotter Le revers sur lequel il est fait, de sanguine ou de mine de plomb en poudre ; d’essuyer légè- rement ce revers, pour ôter le su- erflu de la sanguine ou de la mine ; plomb ; d’assujettir, avec de la cire , le dessin sur une feuille de papier ; de manière que le côté em- preint de crayon rouge où noir, soit appliqué sur le papier blanc ; en- suite , avec une pointe de métal, fine sans être coupante, passer, en ap- puyant autant qu'il est nécessaire , sur le trait qu’on veut ca{quer. Alors l'empreinte du crayon, dont est cou- vert Le revers du dessin , se trou- vant pressée dans le passage de la pointe sur le papier blanc , y laisse une trace ou ce qu’on appelle un calque, et ce trait appliqué est plus ou moins exact, plus où moins spi- rituel, enfin plus ou moins utile, eu raison de ce que celui qui ca/- ue a de connoissance et même d'ha- Éileté acquise de l’art du dessin. Le calque est d’un grand usage dans les arts. Il se rencontre un assez grand nombre de circonstances dans lesquelles ceux qui pratiquent a peinture et Les branches des arts o12 CAL qui en dérivent , ont un grand js térêt à épargner où à méuager des instans précieux , et il en est où il est important pour eux de parvenir p'omptement à nue exactitude d'i- mitation qu'on pourroit appeler géo- métrique , ou précise autant qu'il est possible. La gravure en offre les plus fréquens exemples. ( Gravure ) La facon la plus usi- tee par les graveurs de calquer, ou de trausmetire sur les vernis dont leur planche est couverte , les traiis du dessin qu'ils doivent gra- ver, 6st de frotter, comme on l’a dit plus Laut, de sanguine ou de mine de plomb le revers du dessin: on applique le côté ainsi rouge ou noirci sur le vernis ; on ly main- tient avec un peu de cire. On passe ensuite avec une pointe d'acier sur tous les traits qu'on veut trans- mettre, et ils se dessinent ainsi sur le vernis. Pour empêcher que ces traits légers ne s’effacent lorsqu'on appuie Ja main sur le vernis en gravant, on expose Ja planche un instant sur un feu presque éteint où’sur du papier enflammé', et om la retire dès qu’on s’aperçoit que le vernis, rendu un peu humide , a pu imbiber Le trait du calque. Cette façon de calquer n’est pas sans in- eonvénient : les-objets dessinés ainsi sur Ja planche et gravés , se trou= veront , dans les estampes qu’on im= primera , placés d’une façon con- traire à celle dont ils étoient dis- posés dans le dessin. Il paroîtra conséquemment dans les estampes, que les figures feront de la main gauche les actions qu’elles faisoient de la main droite dans le dessin qu’on à calqué ; mais les graveurs out différens moyens pour éviter cet inconvénient , tels que ceux des contre-épreuves et du papier vernissé, etc., etc. CALUMET , s. m. du Jatin ca- lamus , roseau. Hist. des sauvages de l A mérique ) Espèce de longue pipe, ornée de poils de porc-épie, et de petits fils de peau de plusieurs cou- leurs , en usage parmi les sauvages de l'Amérique , et qu'ils présen= tent comme un symbole de paix. CALUS , s. m, du laun callus, F. CALLEUX. CAM { Aéd. ) Dureté qui se forme en quelque partie du corps par un travail continuel , en durcissant et en épaississant la peau. ( Jardin. ) Nœud qui vient aux exlrémités d’une branche cassée , ou à la jointure d’une branche ou d’une racine. CAMAÏIEU , s.m. corruption de camehuia , qui est un mot que les Orientaux donnent à Fonyx , lors- qu’en l’usant on y trouve une autre couleur: pierre de deux couleurs. (Gravure en prerres) Les jouail- liersetles lapidaresappeloient ainsi, autrefois , les onyx, les agathes, et autres pierres fines fijurées , soit en relief, soit en creux. ( Peinture et Gravure ) Aujour- d’hui l’on entead généralement par ce mot une imitation faite par le moyen d’une seule couleur, va- . xiée par le seul effet du clair-obscur, c’est-à-dire, plus claire ou plus om- brée ; mais on a aussi compris sous cette dénomination des peintures de deux et de trois couleurs, dans les- quelles, cependant, on ma pas pour bat d’imiter la couleur naturelle des objets. On ditun camaïeu bleu , vert, rouge , etc. : on dit aussi des pein- tures en camaïeu ; enfin , lorsqu'on veut critiquer ou désapprouver un tableau trop égal de couleur, on dit: Ce tableau n'est qu’un ca- mnateu. Les dessins faits à la sanguine , à la pierre notre, à la mine de plomb , aux différens crayons, au bistre, à l'encre, la plupart des gravures , des tontisses, des papiers teints , des éloffes travaillées où brodées, peuvent, à certains égards, être compris dans ce qu’on appelle camaïeu. Une grande partie des toiles pein- tes, les damas mêmes, ete., of- frent des camaïeux , et représentent plus ou moins bien , par nuances d’une, de deuxou de trois couleurs , les divers objets dont ils sout ornés. Les camaïeux ontété fort à lamode, il ya une cinquantaine d'années , et cette mode a enfanté une mul- ütude d'ouvrages plus barbares les uns que les autres , et qui ont beau- eoup nuit aux progrès des arts. La gravure qui porte Le nor de ca ‘ CAM 213 maïeu , et que les Italiens appel- lent czaro-scuro, a été inventée par Hugo da Carm. CAMEÉE, s. m. du lat. camœæus, dont les Italiens ont fait cameo. ( Pierres gravées ) C’est aiust qu’on nomme les gravures en re- hef, tandis que les gravures en creux se nominent szia&illes. Le mot camée s’estétendu aux tableaux d’une seuie couleur (7. CAMAIRU), à cause de leur ressemblance aveu les pierres gravées en relief. CAMERIER , s. m. du lat. ca- mera, chambre, qui a produit éga- lement camerlingue , camériste, camarade, qui couche dans la même chambre. ( Econ. polit. ) Le camérier est le premier officier de la chambre d’un pape ou d’un cardinal. CAMERLINGUE , même origine que camérier, ( Econ. polit. ) Cardinal qui régit J’Etat de l'Eglise, et qui administre Ja justice. Le siége vacant , cet of> ficier fait battre monnoie et publie des édits. CAMOUFLET, s. m. contraction de calamo flatus. Fumée qu'on souffle dans Île nez par le moyen d’un chaiumeau , pour éveiller les gens endormis. ( Art milit. ) Donner un eamou- Jflet est un terme de guerre, qui si gnife étouffer l'ennemi danssa mine, en faisant sauter à propos quelque fougasse , en enfonçaut sa galerie on en lui soufflant de la vapeur de soufre. CAMP ,s. m. du latin campus. { Art milit.) Le lieu où une ar- mée se loge en ordre: il se dit aussi de l’armée campée. Le camp est quelquefois retranché ; quelque- fois aussi il n’a d’autre force qu'une position avantageuse. La tête du camp est la partie qui fait face vers la campagne : on Ja reconnoit aux faisceaux et aux étendarts dont elle est bordée. Les Grecs environnnoïient leure camps d'un fossé ou tranchée. Ce ne fut qu'après la défaite de Pyr- ‘rhus , à la bataille de Bénévent, que les Romains commencèrent à fortifier leurs eurzps ; mais aussi 214 CAM depuis ce tems-là leurs camps fu- rent des forteresses d’une structure des plus solides, Les Français et les autres peu- ples destructeurs de l’empire ro- main, couservèrent l’habitude où ils etoient de ne se servir, pour la sûreté de leurs camps , que de ce qu'offroit le lieu où ils se trou- voient, comme des arbres dont ils formoient des abatis. Ainsi, peu-à- peu, la manière de camper à la romaiue fut néglisée et presque abandonnée. Ce ne fut que dans les guerres d'Italie que Pusage en revint ; mais depuis le rèoue de Louis XIV, l’art des campemens a éié porté à la plus haute perfec- bon. Camp volant ; on appelle ainsi un corps de troupes qui a la fa- culté de camper et de décamper , à mesure que l’occasion et la né- cessité le requiérent. Camp retranché ; la chose qu’on entend par ce mot est d’une inven- tion moderne. Un camp retranché se fait sous une place , bonne ou mauvaise, pour la protéger. M. le maréchal de Vauban estle premier, à ce qu’on pense, qui a fait sous Namur, sous Ath, sous Lauter- bourg et sous Dunkerque , des camps retranches, dont le but étoit de mettre l’ennemi hors d’éiat d’en en- treprendre le siége, ou du moins sans s’exposer au danger évident de ne pas reussir. CAMPAGNE , s. f. du lat. cam- pus, ou du teutonique £amps, qui veut dire combat. ( Art milit. ) Le tems durant le- quel les armées sont ordinairement en campagne. ( Marine ) Le tems que dure Pex- pédition d’un vaisseau de guerre ; ainsi on dit une campagne de trois znots , de quatre , de six mous , etc. On appelle aussi campagne, le service fait par un officier , un ma- telot , sur un vaisseau de guerre; et dont il est fait mention dans les états de service de chacun. CAMPANE, s. f. du latin cam- ana , cloche. ( Manu.) Ouvrage de soie d’or, d'argent filé , avec de petits orne- mens en forme de cioches faites aussi delsoie , , d'or, etc CAM ( Sculpture ) Ornement d'où pen- dent des houpes en forme de petites cloches. ( Archit.) Vase du chapiteau co- rinthien et composite. CAMPANULEÉ, adj. de cam- ane. ( Botan. ) I se dit de toute partie creuse dont la forme a plus ou moins de ressemblance avec celle d’une cloche , sans être manifeste- ment rétrécie et prolongée en tube par sa base. Le limbe d’une co- rolle peut être campanulé, sans que celle-ci porte ee nom. La forme campanulaire a des modifications qu’on exprime par des mots composés : court-campanulé, oblong-campanulé , etc. C’est de la forme de la corolle que le genre de plante appelé campanule a reçu son nom. CAMPECHE , s. m. nom propre de lieu. ( Botan. ) Arbre de l’Amérique, qui tire sou nom d’une petite ville de l'Amérique méridionale , dans la province d’Ucatan , audience du Mexique , et dont le bois sert dans les manufactures pour la teinture. ( Manuf. ) Le bois de campéche ou bois d’inde est d’un grand usage dans ce que les teinturiers appellent le petit teint, parce que la cou- leur que ce bois fournit perd en tés-peu de tems son éclat. On n’est pas dans l’usage, en France , d’employerle bois de cam- pêche pulvérisé ; mais en Angle- terre , où l’on a senti que les éclats et les rognures de ce bois ne peu- veut jamais produire une infusion aussi forte que lorsqu'ils sont réduits en poussière, et qu'il reste dans l'in- térieur du bois des molécules coh lorantes qui ne peuvent être mises à profit, on a imaginé un moulin propre à broyer les bois de tein- ture , et qui réduisent les plus grosses buches en une poussière aussi fine u’il est nécessaire. CAMPEMENT , s. m. même ori- gine que camp. ” (Art milit.) C’est, au propre, l’ac- tion de camper ; mais, en termes de guerre , on donne ce nom à certain nombre de troupes qui pré- cèdent l’armée , et dont l’emploi est de tracer et marquer le camp, CAN œ&’est-à-dire , de prendre les ali- guemens , et de distribuer le ter- rain pour les différens corps qui composent l’armée. CAMPHORATE , s. m. de cam- pre. V. ce mot. ( Chimie ) Sel formé par l’union de l’acide camphorique avec dif- férentes bases. Sa terminaison en ate indique qu'il appartient aux acides dont la terminaison en que annonce qu'ils sont complétement saturés d’oxisène. CAMPHORIQUE , adj. de cam- hre. V. ce mot. ( Chimie) Acide camphorique ; c’est l’acide nitrique disullé sur le camphre. Sa terminaison en que indique le second état des acides, celui où ils sont complétement sa- turés d’oxigène. CAMPHRE, s. m. de l'arabe cafur, dont les Italiens ont fait canora. ( Chimie ) Huile essentielle con- crète qu'on retire par sublimation d’un laurier qui croit à la Chine et au Japon. Les chimistes modernes regardent le camphre comme un principe im- médiat des végétaux, par l’union de Vacide camphorique avec différen- tes bases. #7. ces mots. -( Méd. ) Le camphre est un puis- sant alexitère , diaphorétique et antiseptique. Les Japonais en font le plus orand cas dans leur méde- cine ; ils disent que cette substance est comme un capitaine qui conduit ses soldats à l’ennemi pour les faire combattre avec lui. CANAL, s. m, du latin canalis, conduit par où l’eau passe ; tuyau de fontaine ; grandes pièces d’eau, plus longues que larges , qui servent d’ornemens aux jardins ; le lit d’une rivière ; certaines conduites d’eau artificielles, qui sont tirées d’un Leu à an autre, pour la commo- dité du commerce ; certains lieux où la mer se resserre entre deux rivages. (-Archit. ) On appelle canaux, en termes d'architecture , de petites cannelures sur une face ou sur un larmier, qu’on nomme aussi por- tiques ; ils sont quelquefois remplis de fleurons ou roseaux, Le même CAN 215 mot se dit aussi des cavités droites ou torses dont on orne les tigettes des caulicoles. Canaux se dit encore des creux du triglyphe, qui sont séparés par les cuisses. ( Archit. hydraul.) Un canal artificiel est un lieu creusé pour recevoir les eaux de la mer, d’une ou de plusieurs rivières , d’un fleuve etc. L'avantage des canaux est une chose très - anciennement connue, Dès qu'il y a eu des cavités de formées, on a commencé à rompre des isihmes et à couper des terres pour établir des communications par eaux. Plusieurs souverains ont essayé de joindre Ja mer Rouge à la Méditerranée; les Grecs et les Romains ont voulu pratiquer un canal au travers de. l’istime de Corinthe, pour pénétrer par là de 1 mer Indienne dans l’Archipel. Lu- cius Verus, un des généraux de l’armée romaine dans les Gaules, entreprit de joindre la Saône et la Moselle par un canal. Charlemagne forma le dessein de joindre le Rhia et le Danube, afin d'établir une communication entre l'Océan et la mer Noire, par un canal qui au- rait pris de la rivière d'Almutz qui se jette dans le Danube, et qui se seroit rendu à celle de Reditz, qui se jette dans le Mein. L’An- gleterre et la Hollande sont aujour- d’'hui entre-coupés de canaux. La France en compte plusieurs, dont le plus considérable est le canal! du centre, ci-devant de Languedoc, etils’en prépare d’autres non moins importans au commerce et à la navigation intérieure. ( Agricult.) Les canaux d'irri- gation ont été imaginés par les Égyptiens pour conduire les eaux du Nil dans les terres les plus éloi- gnées. Les Romains les ont imités en petit en Italie. Ceux que l’on a pratiqués dans le Midi de la France , contribuent beaucoup à répandre dans ce pays les agrémens dont on y jouit et les richesses qu’on lui envie. ( Marine ) Dans le langage des hommes de mer, un cazal est un espace de mer renfermé entre les terres, formant un bras de mer plus long que large. Le mot cqxal 16 CAK exprime ordinairement nne plus grande étendue que le détroit. ( Anat.) Les anatomistes font usage du mot canal pour dési- gner tous bes vaisseaux du corps , tels que les veines , les artères , ete. Mais ils distinguent particulière- ment par ce mot ie canal déférent qui porte la semence des testicules aux vésicules séminales. Il y en a un pour chaque testicule. Le canal de l’urètre. 7, URETRE. Le canal veineux , ou petit con- duit que l’on ne rencontre que dans le fœtus. Il est situé dans la partie cave du foie : son usage est de con- duire le sang de l'artère pulmo- maire dans l'aorte, sans qu'il passe dans les poumons , comme dans J'adulte. Ce canal s’oblitère quand l'enfant a respiré , et s’affaisse entié- rement à mesure qu'il avance en âge. Les canaux aqueux découverts par M. Nuck, par lesquels on croit que l’humeur aqueuse de l’œil est apportée dans l’intérieur des mem- bränes qui renferment cette liqueur. Les canaux demi-circulaires , ou des canaux osseux qui se trouvent à la partie postérieure de la roche de l’os temporal. C’est une des trois parties qui composent la portion la plus enfoncée de l'oreille interne, Jaquelle est connue sous le nom de labyrinthe. V. ee mot. On appelle eneore canal,la cavité qui traverse les vertèbres du cou , et donne passage à la moëlle épi- niere. ( Jardin.) On donne le nom de canaux aux vaisseaux qui servent à recevoir la sève et la porter dans chaque partie des végétaux; et l’on appelle canal direct de la sève , cette sorte de branches qui poussent d'ä-plomb à la tige, et qu'il faut supprimer pour avoir des arbres vigoureux, de belle figure, fructueux et de longue durée. CANALICULEÉ , adj. de canal. {Botan.) Partie de plante creusée ou pliée longitudinalement en gou- tière , sans cependant former un angle par-dessous ; en sorte que la soupe transversale d’une partie cana- licuiée doit offrir un arc où autre partie de cercle continue, c’est-à- tire, sans angle au milieu, CAN CANAPÉ. s. m. Corruption. de conopée, du latin conopeum , formé du grec xwvw} (Eôndps ), coussin. ( £con. domest. ) C’étoit ancien- nement un parillon formé de ré- seaux, inventé par les Égyptiens, pour se garantir des cousins : il signifie aujourd’hui un grand siége à dossier, où plusieurs personnes ensemble peuvent être assises , et dont on se sert quelquefois comme d’un lit de repos. JANCEL , s. m. du lat. cancellr, qui signifie un treillis de bois, de fer ou d’autre métal. ( Culte catholique.) C’est l’en- droit dn chœur d’une église qui est le plus proche du grand autel , et qui est ordinairement fermé d’une balustrade ; il n’étoit autrefois per- mis qu'aux écclésiastiques d’entrer dans le cancel. Les empereurs , les rois etles princes, eurent dans la suite la liberté de s’y placer. Main- tenant les plus simples particuliers veulent y avoir leur place, et sou- vent leur sépulture. Ce mot à produit cancellation, canceller, chancelier , chancelle- rie, etc. PV. ces mots. CANCELLATION.s. f. de cancel, action de canceller. CANCELLER , v. a. de cancel. ( Pratique ) Annuller une écri- ture en la barrant, en la croisant à traits de plume, c’est-à-dire , imiter sur le papier le frezllis , appellé en latin cancelli. * CANCER , s. m. du latin can- cer , écrevisse. ( Méd.) Tumeur dure, ronde, inégale, livide ou plombée, envi- ronnée de plasieurs vaisseaux gon- flés, visqueux, qui représentent à peu près les pattes d’une écrevisse, appelée en latin cancer , d’où cette tumeur a pris son nom. Quoique le cancer puisse attaquer toutes les parties du corps , il vient plus or- dinairement aux mamelles , aux aisselles, aux parotides, au nez; aux lèvres, aux parties naturelles, à la matrice, à lanus, et plas sou vent aux femmes qu'aux hommes. La maladie à laquelle on donne le nom de cancer, est la même que celle que les Grecsetles Romaisé appeloient egreinoina. CAN { Hypniatrique ) Les chevaux etles autres bêtes de somme sont aussi exposés aux cancers. Cette cruelle maladie commence ordinai- rement dans les animaux par un ou plusieurs boutons d’où suite une humeur lymphatique et ron- geante. Le mal gagne insensible ment , et acquiert un volume très- considérable , lorsque ceux qui soignent les chevaux ne s'opposent pont à ses progrès. ( Physique ) Cancer ou écrevisse, est le nom du quatrième signe du zodiaque , et de la quatrième par- tie de l’écliptique, dans laquelle le soleil nous paroît entrer, le 31 juin (35 messidor ). C’est alors que l’été commence pour les habitans de l’hémisphère septentrional ; et c’est au contraire l’hiver qui commence alors pour les habitans de l’hémis- phère méridional. Les Grecs avoient appelé ce signe æsxyoc, cancer ma- rinus, parce que le soleil sembloit, lorsqu'il étoit dans ce signe , re- tourner sur ses pas. Ce signe a donné son nom au tropique qui passe à son premier point, et qui s'appelle pour cela tropique du cancer. CANDELABRE , s. m. du latin candelabrum. Grand chandelier fait à l'antique. ( Architect.) Amortissement en forme de grand balustre. CANDIDAT , s. m. du latin can- didatus. ( Econ. polit.) Celui qui aspire à quelque emploi, à quelque digni- té. On appelait ainsi chez les Ro- mains ceux qui briguoient les ma- gistratures, parce que, lorsqu'ils se résentoient dans les assemblées pu- pe , ils portoïent un habit blanc fort éclatant , afin de se faire mieux remarquer de ceux dont ils vou- loient avoir 12 suffrage. CANEVAS , s. m. du latin car- navaceus, formé du grec erztis {kannabis), chanvre. (Manuf. ) Espèce de grosse toile claire, dont on se sert ordinaire- ment pour faire des ouvrages de ta- pisserie. ( Musique ) On appelle ainsi des paroles qu'on fait d’abord sur un air , sans avoir égard an sens, et pour représenter seulemeut la me- CAN 214 sure et le nombre des syllabes que Pair demande, et qui sert de modèle pour faire d’autres paroles suivies. (Littérat.) Canevas, se dit figu- rément du premier projet de quel- que ouvrage d'esprit, et l’on dit, par exemple , qu’une histoire , un pané- gyrique , ne sont pas encore achevés, que l’auteur n’en a encore fait que le canevas. ( Polit. ) Les anglais emploient ce mot pour exprimer les brigues , les visites , Les sollicitations, auxquelles ont recours les candidats qui aspi- rent aux magistratures , et particu— liérement à l’honneur de siéger au parlement , pendant les jours qui précédent celui de l'élection ; ils appellent cela canevasser, to can- VaSS. CANICIDE, s. m. en lat. cani- cidium , formé de canis ,chien, et de cœdere, occidere , tuer : l’acüon de tuer nn chien. (Anat.) C’est ainsi que les anato- mistes expriment la dissection d’un chien vivant. Il est très -utile, em anatomie , d'ouvrir souvent diffé— rens animaux, et de tenter sur eux diverses expériences relatives à l’art de guérir, afin d'acquérir par cette analomie comparée, et par les opé- rations qu'on peut tenter sur eux , les connoissances nécessaires pour le erfectionnement de la science. CANICULE, s. f. du lat. cani- cula, liitéralement petite chienne. (Æstron.) C’est le nom de la belle éioile du Grand-Chien, qu’on appelle simplement Pétoile du Chien ; les Grecs la nommoient ocsp06 (séirios). (Hist. anc.) Le jour où la cani- cule se lève , disoient Hippocrate et Pline, la mer bouillonne , le vi tourne , les chiens entrent en rage , la bile s’augmente et s’irrite et tous les animaux tombent en langueur et dans l’abattement. On sent bien que ce sont les effets de la chaleur qu’on atribuoit à l’astre qui annonçoit les chaleurs. C’est actuellement le 20 août qu'arrive le Lever héliaque de Sirius; et cependant alors, ce qu’on appelle les jours caniculaires , sont près de Biur. Les Romains étoiéent si persuadés de la malignité de la canicule, que pour eu écarter les influences , ile 218 CAN Jui sacrifoïent tous les ans un chien roux : le chien avoit eu la prélé- rence dans Le choix des victimes , à cause de la conformité des noms. CANNE , s. f. du grec xovva ou æavyæ en lat. canna , canne ou ro- seau , qui a produit canelle , can- xelille, cannule , cannelure. (Botan.) Canne est un terme gé- nérique, qu'on donne à différentes espèces de plantes qui ont entre elles quelque ressemblance, quoique le ca- yactère en soit très-différent. Tels sout : le roseau commun, la canne à sucre, la canne d'inde , la canne odorante , etc. ( Manuf. ) En termes de manu- factures de soie , on appelle cannes, certaines grandes baguettes que l’on passe dans les envergures des chai- mes, pour remettre ou fondre Les pièces. ( Fondeur ) Canne désigne un instrument de fer avec lequel on brasse les métaux en fusion. ( Verrier ) Une machine de fer en forme de canne , percée dans toute sa longueur , avec laquelle on souffle es bouteilles et autres ouvrages de verrerie ; et on appelle canne à res- sort, un outil qui sert à saisir une pièce de verre , pour la détacher de la canne dont on vient de parler. ® (Physique) Canne à vent; espèce de canne intérieurement creuse , et par le moyen de laquelle on pent, sans le secours de la poudre , chas- ser une balle avec violence, en y adaptant un réservoir qui contienne de Pair comprimé et une batterie propre à ouvrir ce réservoir pour un imstant. La construction de la canne à sent est fondée sur le même prin- cipe que le fusil à vent : la différence qu'ilya,c’est que la canne à vent est séparée de sa crosse et de sa bat- terie, et a la forme d’une canne ordinaire , au lieu que le fusil à vent porte Sa crosse et sa batterie et a vraiment la forme d'un fusil. F. FUSIL A VENT. CANNELLE, s.f. diminutif de canne, petite canne , ou peut-être du motindien cannama, quisigrifie bois odorant. ( Commerce) La cannelle est la seconde écorce du cannelier, petit arbre très- commun dans Pile de CAN Ceilan. Dans la saison où la sève est la plus abondante , et que les Canneliers commencent à fleurir, on en enlève l’écorce extérieure, qui est épaisse, grise et raboteuse : après quoi , on détache la seconde écorce de ceux qui n’ont que trois ans ; on la coupe par lames de trois ou qua- tre pieds de longueur ; on l’expose au soleil, on en forme un rouleau de la grosseur du doigt, semblable au pin dont on enlève l’écorce pour en fairesortir la résine. Le cannelier se revêt d’une double écorce , deux ou trois ans après qu’on l’a dépouillé de celle qu'il avoit, et on réitère l'opération , ce qui procure une nou- velle récolte. Tant que les Hollan- dais ont été en possession de lile de Ceilan , ils n’ont pas permis aux naturels du pays de cultiver Le can- nelier. Ils se sont d’abord emparés de tout le terrain qui produit de la canelle , et que l’on appelle cham de la cannelle, qui est situé sur le bord de la mer, depuis Negambo jusqu’à Gallières ; ils ont ensuite arraché tous les canneliers que le basard faisoit naître dans quelques districts de cette île, et que les ha- bitans auroient cultivés avec plaisir, pour en être les seals marchands : enfin ils se bornoient à une certaine récolte qu’ils savoient devoir suffire pour l’entretien de leur commerce. Les Anglais sont depuis trop peu de tems en possession de l’île de Cei- lan, pour pouvoir juger de la con- duite qu'ils tiendront dans l’exploi- tation de cette branche intéressante du commerce de l’épicerie. ( Méd. ) Outre l’huile qu’on re- tire de la cannelle, toute l’écorce a un sel essentiel qui approche du sel ammoniac ; c’est ce qui la rend échauffante , cordiale ; stomachale, et alexipharmaque. (Mat. méd.) La cannelle est em- ployée dans un très-grand nombre de remèdes officinaux. La pharma copée de Londres la fait entrer dans la teinture d’opium , Pesprit de la- vande composé, le vin chalibé, la teinture stomachique et celle du ca- chou , etc. La pharmacopée de Paris en fait usage dans le laudanum liquide , Pébxir de vitriol, l’eau thériacale , l’eau de mélisse compo sée, etc. CAN CANNELURES, s. f. de canna, F. ce mot. (drchit.) Demi-canaux creusés le long d’une colonne ou d’un pilas- tre : ils représentent les plis des vêtemens des anciens. Cannelures se dit de toutes au- tres cavités qui imitent les canne- lures des colonnes. CANNULE , s. f. diminuuf de eanne. V.ce mot. ( Chirurgie ) On donne ce nom à lusieurs instrumens de chirurgie ont la figure varie suivant les dif férens usages auxquels on les em- ploie. La cannule est un petit tuyau d’or , d’étain ou de plomb , et quel- quelois de fer, que l’on introduit dans Les ulcères , pour donner issue aux matières qui y croupissent , Où dans les plaies accidentelies ou arti- ficielles de la poitrine, du bas- ventre , etc. CANON , s. m. dans le sens d’ins- tument de guerre , vient de l’itatien cannone , augmentatif de canna , parce que le canon est creux, long et droit comme une canne; les lta- liens emploient le mot canna pour désigner un canon d’arquebuse, en y ajoutant d ferro. ( Artillerie ) Grosse et longue pee d'artillerie, faite de fer ou de onte , dont la forme est celle d’un cône fort alongé et tronqué, et dont la cavité est cylindrique. Les pre- miers canons furent formés de plu- sieurs cylindres de fer gros et courts, réunis les uns au bout'des autres, et fortement attachés ensemble avec des anneaux de cuivre : le calibre de ces carzuns étoit énorme, et l’on jetoit par leur moyen des boulets de ierre d’une grosseur et d’un poids considérable. On trouva , quelque tems après , l’art de faire des boulets de fer ; en conséquence on travailla à diminuer le calibre des carons® De-là vinrent les canons de bronze et de fonte, qui étoient plus forts, et malgré ceia plus aisés à manœu- vrer. Î L'usage des canons en France est très-ancien. Selon les registres de la chambre des comptes, on les con- noissait et on s’en servoit dès l’an- née 1338. ( Marine ) Les canons de mer CAN 219 sont plus courts et plus renforcés de métal que ceux de terre, alu qu'ils occupent moins de place dans le vaisseau, et qu'ils soient plus solides, en même tems qu’ils sont plus légers. Les canons sont placés dans le vaisseau sur les ponts et sur les gaillards. Le mouvement continuel de la mer oblise de les assujettir , chacun contre leur sabord respectif, par le moyen de plusieurs cordes et poulies, qui servent à les manœu- vrer et à les faire aller et venir dans un combat. ( Arts et métiers ) Dans l’art du balancier , le canon est une boîte cylindrique dans laquelle est ren- fermée la branche da peson à ressort. «Canon se dit du porte-plume du polygraphe. : Les zmprimeurs appellent gros canon , un corps de caractère par- ticulier , et petit canon , un autre corps de caractères. Les horlogers appellent canon , un petit cylindre percé de part en part, par le moyen duquel on fait tourner une pièce sur son arbre, sans qu’elle se berce. Les apothicaires donnent ce nom à certains pots de faïence dans lesqueis ils üennent diverses prépa- rations de pharmacie ; Les serruriers, la portée de la serrure qui reçoit la tige de la’clé ; Les rubaniers , un petittuyau de buis destiné à porter la soie de la trame. En termes de manége, le canon est la partie de la jambe da cheval qui s’étend depuis le genou jusqu’au boulet, et la partie du mors ou de l'embouchure du cheval qui entre dans la bouche et la tient sujette. Canons ,au plurier, se dit , en terme de tourueurs , de deux cylin- dres creux , traversés par une verge de fer carrée , qui joint la boîte au mandrin. CANON , s. m. dass le sens de règle , loi, vient du grec zx2vav (Kanén), qui signifie règle , lan- guette d’une balance , règle d’un architecte. _(Relig. ) Dans les auteurs eccle- siastiques , ce mot se prend en plu- sieurs manières : pour les lois de la discipline ecclésiastique et les décrets des conciles, parce que ce sont les * 220 CAN règles auxquelles on doit se confor- mer ; pour le catalogue des livres ‘sacrés, parce qu'il est comme une règle qui détermine quels sont les livres inspirés ; pour les paroles se- creties de la messe , depuis la pré- face jusqu’au Pater,au-milieu des- quelles le prètre fait la consécration, parce que ces paroles sont une règle qu'il faut observer en offrant le sa- crifice; pour le catalogue des saints reconnus dans l’Eplise, parce que c'est une régie qui apprend quels sout ceux à qui on doit rendre un culte public: de-là est venu le mot canoniser , parce que les noms de ceux que l’on reconnoît pour tels , sont inscrits dans le catalogue des saints. A (Jurisprud. ) Droit canon ; c’est Ja collection des règles tirées de l'écriture sainte, des conciles , des constitutions des papes,des sentimens des Pères de l’Église et de l’usage recu par la tradition. Elle a été faite, en 1191, par Don Gratien, béné- dictin. ( Musique ) Canon , en musique moderne, est une sorte de fugue qu’on appelle perpétuelle, parce que les parues, partant l’une après l’autre, répétent sans cesse le même chant. Autrefois , dit Zarlin, on mettoit à la tête des fugues perpétuelles , qu'il appelle fughe en consequenza , certains averiissemens qui mar- quoient comment il falloit chanter ces sortes de fugues ; et ces aver- tissemens , étant proprement les rè- gles de ces fugues , s'inütulérent ca- non , règles, canons. De-là, pre- nant le titre pour la chose, on a , par métonymie , NGOMMÉ CAO cette espèce de fugue. (Mathémat.) Canon, en termes de géométrie et d’algèbre , signifie uue règle générale pour la solution de plusieurs questions d’un même genre. Ce mot est aujourd’hui peu usité. On dit plus communément méthode et formule. On dit encore canon naturel des #riengles | canon artificiel des triangles : le premier est une table qui contient tout ensemble Les sinus, les tangentes et sécantes des angles, et qui est nommée de la sorte, parce qu’elle sert principalement à la résolntion des triangles ; le CAN second est une autre table où sæ trouvent lés logarithmes des sinng et des tangentes. F7, SINUS , TAN- GENTE , LOGARITHME. CANONISATION ,s f. de canon, dans le sens de règle, x#vwv(kandn). V., ce mot. ( Relig. ) La canonisation est uue déclaration du pape, par la- quelle , après un long examen et plusieurs solennités, il met au ca- talogue des saints un horame qui a mené une vie sainte et exem— plaire. ; Ce mot vient de ce que la ca- nonisation n'étoit d’abord qu’un ordre des papes on des évêques, par lequel il étoit statué que les noms de ceux qui s’étoient distin- gués par une piété et une vertu extraordinaires, seroientinsérés dans les sacrés distiques, ou le canon de la messe , afin qu’on en fit mémoire dans la liturgie. Alexandre III est le premier qui se soit arrogé le droit de canoni- ser , exclusivement aux autres évê- ques. CANONNIER , s. m. de canon. V. ce mot. (Marine ) Le maître canonnier est un officier marinier , ou sous- officier, qui, dans un vaisseau , est chargé de l'artillerie et de toutes les munitions qui la concernent ; ses fonctions consistent à faire tirer, manœuvrer et entretenir les cimons. CANONNIÈRE . s. f. #. CHA- LOUPPES CANONNIÈRES. CANOT , s. m. corruption de lindien canoe. (Marine) Petit bâtiment à rames, qui sert, dans l’intérieur des ports et des rades , à communiquer d’un endroit à l’autre ,‘ des vaisseaux à terre ; il y en a qui sont particn- lièrement affectés au service des vaisseaux pour servir à commu- viquer , dans Poccasion , en pleise mer, avec les vaisseaux que l’on rencontre ; à débarquer dans Îles ports où dans les rades. Ces canots ont depuis dix jusqu’à 36 pieds (5 mètres environ) : ils se placent pen- dant la navigation, le plas grand dans la chaloupe ; ceux de moindre dimension , les uns dans les autres, dans l’espace qui reste libre à cet CAN effet sur le pont, entre les deux gaillards. Les Indiens ont des canots creu- sés d’un seul tronc d'arbre, avec lesquels ils naviguent à la rame et à la voile, dans les rivières , au voisinage des côtes , eten mer , à la pêche , etc. II y en a de différentes dimensions ; ordinairement ils sont longs et étroits, et faits en façon de navette. Y. PIROGUE. CANTABILE , adj. Mot pure- ment italien , formé du latin cantus, chant, et qui signifie chantable, commode à chanter. (Musique ) Ce mot se dit de tous les chants dont , en quelque mesure que ce soit , les intervalies ne sont pas trop grands mi les notes trop précipitées, de sorte qu’on peut les chauier aisément, sans forcer ni gèner la voix. CANTATE , s. f Mot italien, dérivé de cantus, chant. ( Poésie-Musique) La cantate est un petit poëme lyrique qui se chante avec des accompagnemens, et qui, bien que fait pour la cham- bre , doit recevoir du musicien la chaleur et les grâces de la mu- sique imitatuve et théâtrale, Les cantates sont ordinairement com posées de trois récitatifs, et d’au- tant d’airs. Elles demandent pour sujet une morale appuyée de quel- ques exemples qui en fassent la preuve et l’ornement, on de quelque trait d'histoire ou de fable, suivi d’une ou deux réflexions qui en ré- sultent naturellement. Il faut sur- tout que les images en soient riches et expressives. Leur style est sem— blable à celui de Vode. Quant à la forme, il faut des récits courts , nobles et vifs, suivis d’airs élésans et bien places. Les récits sont en crands vers, ou en vers mélés d’alexandrins et autres ; mais les airs sont en stances régulières. É Le passage du récitatif à l'air, et de l’air au récitatif, doit être na- turel et bien ménagé. Les cantates ont passé de mode parce qu’elles exigent toujours un peu d’échafaudage, une sorte d’ex- position, pour mettre l'auditeur au Lait, et on leur préfére aujourd’hui, CAN 221 même dans les concerts , des scènes d'opéra. Les cantates nous sont venues d'Italie , et c’est l'Italie qui les a proscrites la première. Celies qu’on y fait aujourd’hui sont de véritables pièces dramatiques à plusieurs ac- teurs, et qui ne different des opéra, qu’en ce que Ceux-ci se représentent au théâtre , et que les cantates ou les pièces qu'on a substitutes aux anciennes caztates, ne S’exé— cuteut qu’en concert. La cantate est sur un sujet profane ce qu'est l’oratorio sur un sujet sacré. J. B. Rousseau a été le créa- teur de ce genre parmi nous. Ses cantates sont connues de tout le monde. CANTATILLE, s. m. diminutif de cantate. 5 ( Musique ) La cantatille n’est qu’une cantale {ort courte , dont le sujet est, lié par quelques vers de récitatif, en deux ou trois airs en rondeau , pour l’ordinaire. d CANTHARIDE , s. f. du grec xayôapis (ÆKantharis) , diminutif de x2102p0c( tantaros), scarabée : petit scarabée, ( Insectologie ) La cantharide estun insecte aliongé, et d’un beau vert doré; ses étuis sont flexibles , ses antennes sont noires ; on le trouve sur le frêne, dañs le mois de messi= dor (juillet ). ( Mat. méd. ) Les cantharides contiennent un sel âcre-, très-caus- üque et très-volatil, On s’en sert pour faire des emplâtres vésica- toires. Les cantharides ont une ac- tion particulière sur les voies vri- naires : l’usage interne des cantha- rides demande donc la plus grande circonspection de la part du méde- cin qui le conseille ; des hommes ont été empoisonnés par une forte dose de la poudre de ces insectes , et des libertins qui avoient pris ce remède pour réveiller en eux je sen- timent de l’amour éteint par les excès , ont été exposés aux accidens les plus terribles et ont péri dans les tourmens les plus afreux. CANTHUS , s.m. du gr. xæyÿac (£anthos) , l'angle de l'œil. ( Anat. ) On appelle ainsi les angles formés par les deux pau- 222 CAN pières, dans les deux endroits où elles s’unissent, ( Chimie ) Canthus estaussi cette partie de l’ouverture d’une eruche, d’une aiguière ou d’un autre vais- seau , qui à un peu de creux ou de FU par où se verse doucement a liqueur ; de-là est venue l’ex- pression , verser par décantation , pour verser doucement par le can- thus. CANTIQUE , s. m. du lat. can- dus , chant. ( Poësie-Musique ) Hymne que Von chante en honneur de fa divi- nité. (Hist. anc.) Les premiers et les plus anciens cantiques lurent com- posés à l’occasion de quelque événe- ment mémorable, et doivent être comptés entre les plus anciens mo- nuiens historiques. Ces cantiques étoient chantés par des chœurs de musique , et souvent accompagnés de danses , comme il paroit par l’Ecriture, La plus grande pièce qu’elle nous offre en ce genre est le cantique des cantiques , ou- vrage attribué à Salomon, et qui semble être l’épiihalame de son ma- riage avec la fille du roi d'Egypte, mais que les docteurs et les pères de VEglise resardent comme une allé- gorie de l’union de Jesus-Christ et de l'Eglise. ( Culte catholique) Dans le nou- veau testament, il y ale cantique de Siméon , celui de Zacharie, et le magnificai appelé le cantique de Ja vierge. On appelle cantiques, les quinze pseaumes graduels ;1ls sont nommés ainsi parce qu'on les chantoit en montant les quinze degrés par où l’on parvenoit au temple. ( Hist. grecque) Les Grecs don- noient le nom de cantiques à cer- tains monologues passionnés de leurs tragédies , qu’on chantoit sur le mode Aypodorien où lAypophry- rien. PV. ces mots. (Culte protestant) Les protestans appellent cantiques tout ce qui se chante dans leurs temples , excepté les pseaumes qui ont conservé leur nom. CANTO, s. m. motitalien, du lat. cantus. ; ( Mus,) Ce mot, écrit dans une CAP partition sur la portée vide du pré mier violon , marque qu'il doit jouer à l'unisson sur la partie chantante. CANTON , s. m. du grec x2vÿog (£anthos), angle, coin de l'œil. ( Z'opogr. ) Division territoriale , certaine partie d’un pays ou d’une ville. ( Blazon ) Un quartier moindre que le quartier ordinaire de l’écu ; ou encore les parties dans lesquelles un écu est partagé par les pièces dont il est chargé. De canion on a fait cantonnade , cantonner. (Art théâtral ) Cantonade sert à exprimer, en termes de comédiens, le coin du théâtre ; parler à la can- tonade, c’est parler à un person- nage qui n’est pas vu des spectateurs. (-Architect.) Cantonné , en ter- mes d'architecture , se dit d’un bâ- timent dont l’encoisnure est ornée d’une colonne , d’un pilastre angu- laire, de bossages, ou de quelque autre corps qui excède Je nu du mur. ( Art milit. ) Cantonner se dit des troupes distribuées dans plusieurs villages, pour la commodité de leur subsistance , avant l’ouverture de la campagne ou l’entrée en quartier d'hiver. Se cantonner, c’estse retirer dans un canton pour y être en sûrêté , où s’y fortifier contre un plus grand nombre. CAP, s. m. du lat. caput , tête, pris directement de l'italien capo, tête ou chef. ( Marine ) Cap se dit de Pavant du vaisseau ; c’est le terme par le- quel on désigne la direction droite, en avant du vaisseau : il ne s’em— ploie en ce sens qu’en parlant de la route, \ ( Géogr. ) Cap , ou promontoire, est une pointe avancée et élevée de la terre dans la mer , formant quel- que point et reconnoissance remar— quable dans la navigation , comme le Cap-Finistère , le Cap-Lezard, le Cap-de-Bonne-Espérance. CAPABLE , adj. de capax, dé- rivé'de capio, prendre : qui a les qualités requises pour quelque chose, ( Pratique) Ce mot se dit d’um héritier , par rapport au tems de l’ouverture de la succession. /en- fant conçu lors de la mort du dé- . C'AP Jünt, est. capable de succéder comme s'il étoit né. ( Géom. ) On dit qu'un segment de cercle est capable d’un angle, lorsque ce segment est tel qu’on y eut inscrire cet angle; en sorte que pe deux côtés de l’angle se termi- nent aux extrémités du segment , et que le sommet de l’angle soit sur la circonférence du seoment. CAPACITÉ , s. f. même origine que CAPABLE : habileté , largeur , profondeur. (Pratique) Capacité , en parlant de contrats , s’entend de l’habileté à contracter. (Métrol.) Mesure de capacité: ce sont les mesures de contenance, celles qui ont une largeur et une profondeur. CAPE , s. f. du grèc rxammæ { Kappa ), parce que ce vêtement ressemble à un K , d’où est venu -xæmTmoA0Y, pour un vêtement de femme. (Costumes) Manteau à capuchon, comme on en portoit autrefois. De- là les expressions Cape de Béarn, parce que les Béarnais en avoient apporté la mode. Cet homme n'a que la cape et l'épée , pour dire qu'il n’a pas de bien. — Rire sous cape , pour rire en se moquant de quelqu'un et en tâchant de n'être pas apercu. Marine ) Par le mot cape on entend, en termes de marine, la situation d’un vaisseau qui , par un gros vent ou tempête, contraire à sa route , est obligé d'amener toutes ses voiles , excepté une ou deux des plus petites , se mettant presque au plus près et en travers du vent, avec la barre du gouvernail , toute sous le vent , pour lutter contre la grosse mer et le gros vent , en dé- rivant le moins possible. Il se tient dans cet état jusqu’à ce que le vent, devenant moins violent , lui per- mette de remettre en haut des voiles et de faire du chemin. On cape aussi dans le voisinage d’un port, lorsqu'on craint de faire trop de chemin dans la nuit et de le dépasser, ou lorsqu'on se croit près des côtes à l’entrée de la nuit, et qu'on veut attendre le jour pour ættaquer la terre. CAP 223 CAPELINE ,s. f. du latin capuf ( Chirurgie ) Espèce de bandage dont on se sert aux amputations des bras, de l’avant-bras , de la cuisse , de Ja jambe , et pour la fracture de la clavicule ; on Va appelé cape- line, diminuuf de caput, parce que ce bandage enveloppe la partie , comme une capotte fait la tête. CAPI-AGASON , CAPT-AGASSI, mot turc, composé de capt, porte, et de aga puissant : seigneur com— mandant, . (Hist. turque) Nom d’un offi- cier. turc qui est le commandant des portes du serrail, ou le grand maitre du serrail. C’est la première dignité des eunuques blancs. De capi on a fait capigi, qui signilie portier du serrail, et caprgt-bachi, le chef de ces portiers. CAPILLAIRE , adj. du latin ca- pillus , cheveu, dont la racine est caput ; comme qui diroit : délié com- me des cheveux. ( Botan.) On confond sous le nom de capillaire, trois ou quatre es- pèces de fougères, dont la frucui- fication est à la partie inférieure des feuilles : on en fait un sirop ectoral, On leur attribuoit autre- Pis tânt de vertus que c’étoit uns espèce de panacée. Capillaire se dit encore de tout ce qui, dans les plantes, a une forme grêle , alongée , qui approche de celle d’un cheveu. (Physique ) Tuyau capillaire ; on appelle ainsi les tuyaux menus qui n’ont qu’un petit diamètre. Ce qui arrive relativement aux {4yaux capillaires , paroît être une excep- tion aux lois de l’hydrostatique. Une de ces lois et que toutes les parties d’une méme liqueur sont en équilibre entre elles , soit dans un Seul vaisseau, soit dans plu- SIeUTS Qui communiquent ensem- ble , lorsque leurs surfaces supé- rieures sont dans un même plan- parallèle à lhorizon. Or , voici .ce qui arrive avec les fuyaux ca- pillaires. 1°. Si l’on plonge l’ex- trémité d’un fuyau capillaire dans un vase plein de liqueur , aussitôt la liqueur’s’élève dans le tuyau au-des- sus de son niveau. 1°. Si l’on plonge le même tuyau capillaire dans 224 CAP différentes liqueurs , toutes s'élèvent dans le tuyau au-dessus du niveau, mais à des hauteurs différentes : et ce ne sont pas toujours Jes moins pesantes qui s’élévent Le plus haut ; car Pesprit de vin s’y élève beau- coup moins haut que l’eau , l'esprit de nitre, l’eau salée, l’huile de vitriol concentrée, lurine , etc., et ce sont ces dernières qui s’y éle- vent le plus haut. D’où il suit qu’el- les ne s’y élèvent point en raison juverse de leur densité ; ce qui de- wroit être si leur élésation étoit an effet de lPéquilibre. 3°. Si l’on plonge dans la mème liqueur deu tuyaux capillaires de diamètres différens, la liqueur s’y élève au dessus de son miveau à des hauteurs qui sont en raison inverse des dia- mètres des tuyaux. 4°. Le contraire de tout cela arrive avec le mer- cure ; car si l’on plonge un {uyau capillaire dans du mercure , il s’y tient plus bas que son niveau, et d’autaut plus bas que le tuyau est plus étroit ; et ce plus bas est. en raison inverse des diamètres des tuyaux. Ïl y a longtems que l’on cherche la cause de ces faits, si opposés à ce que l’on connoit d’ailleursg mais on ne peut pas encore se flatter de l'avoir trouvée. (Anat.) Capillaire se dit en général de tout ce qui a rapport aux cheveux , mais sur-tout des ex- trémités les plus déliées des veines et des artères, parce qu’elles sont aussi déliées que des cheveux. CAPITAINE , s. m. du latin ca- put, chef. (Art milit.) Chef d’une compa- gnie de gens de guerre , soit à pied, soit à cheval. Capitaine se dit aussi d’un gé- néral d'armée , par rapport aux qualités nécessaires pour Île com- mandement. Capitaine général est employé aujourd’hui pour désigner ce qu'on entendoit autrefois par gouverneur dans une colonie. ( Marine ) Capitaine se dit de l'officier qui commande un vais- seau ou autre bâtiment de l'Etat ou de commerce. Capitaine de pavillon; on dé- signe par cette dénomination un ca- pitaine de vaisseau de l'Etat, qui CAP commande un vaisseau d’une e4- cadre ou d’une armée navale, qui est monté supérieurement par un amiral ou autre oficier-général , et qui porte en conséquence le pavil- lon de distinction du grade du gé- néral. Capitaine de port; c’est un of- ficier de marine , employé séden- tairement dans un port, pour veil- ler aux amarrages , à la propreté , entretien et conservation des vais- seaux désarmés, au lestage et au délestage , aux mouvemens des vaisseaux et autres bâätimens , dans l'intérieur du port, pour leur ca- rène , radoub , mâtage et démâtage ; il fait sortir du port les vaisseaux , lorsqu'ils sont armés , et les fait rentrer de la rade dans le port, pour étre désarmés , à la fin de la campagne. Ce nom est remplacé en France, actuellement dans les ports de l'Etat, par celui de chef des mouvemens maritimes. CAPITAL , adj. du latin caput, tête , principal. (Pratique ) Employé au substan- uf , il se dit du principal d’une dette, d’une rente. ( Commerce et Banque ) De ca- pital les négocians et banquiers ont fait capitaliste , pour désigner ce - lui qui a des capitaux ( des sommes d'argent ) considérables , et qui les fait valoir dans les places de com merce. { Matière criminelle) Capital , adj. se dit d’un crime pour la ré- paration duquel on inflige au crimi- nel une peine capitale, comme la perte de la vie naturelle ou civile: ( Technol.) Capital se prend au fiouré pour tout ce qu'il y à de prin- cipal et de plus important. On dit médecines capitales , pour certai- nes préparations remarquables par leurs propriétés ; couleurs capita- les, pour les couleurs naturelles dont on forme les autres, etc. ( Peinture ) On dit souvent en peinture : ce tableau est un tableat CAPITAL de tel maître. Selon le sens naturel de cette phrase, un tableau capital devroit être celui qu'un aruste distingué à composé dans le genre auquel il a été le plus véritablement appelé par la nature, gelui qu’il a fair dans instant de # la CAP la force de son talent , et qui s’est conservé ; mais lintérêt des bro- canteurs et la vanité des curieux ont attaché un sens différent à ce terme distincul. Le vendeur se sert de ce mot pour allumer le désir de l’acheteur, et le tableau capital , dans la bouche de l’un et aux yeux fascinés de Vautre , est souvent que le tableau le plus cher , le plus grand , le plus surchargé de figures , souvent le mieux verni ,et enfin celui qui a tenu, bien où mal-à-propos, sa place dans queique. cabinets fameux : tans dis qu’un amateur instruit voit sou- vent dans un tableau qui n’a pas eu ces distinctions , quelquelois même dans un {ragment d’un grand maitre , composé daus son meilleur tems , un /ouvrage qui mérite plus réellement l’honorable distinction de tableau capital. CAPITAN-PACHA , corruption du mot turc capoudan-bacha. ( Hist. turque ) C’est le nom de Pamiral turc ou du bacha de la mer. Ce mot ne vient point de capé ou capou , qui , en turc, signifie porte, mais de Vitalien capitano, formé du latin caput. La langue italienne a beaucoup de cours de- puis longtems dans la Grece et les Etais du Grand-Seigneur ; et le mot capitano y étoit en usage, avant que les Tures fussent maitres de Constantinople. Sous Les empereurs grecs, ce nom se donnoit aux gou- verneurs de province qu'ils en- voyoient en Îtalie. CAPITATION, s. f. du latin ca- pitatio , dérivé de caput , tribut payé par tête. ( Finances) On appeloit ainsi , en France , une imposition qui se levoit annuellement surf chaque per- sonne. Cette espèce de tribut étoit en usage chez les Grecs et chez les Ro- mains. La première capitation générale levée en France, fut celle que le roi Jean leva en 1355 sur tous ses sujets , sans excepter ni les priuces du sang , ni le clercé , ni la noblesse. La capitation est particulièrement en usage dans l’empire turc. CAPITOLE, s. m. du lat. capur, tète. Tom. I. CAP 225 : ( Hist. rom. ) Nom d’une colline de Rome, fameuse par le temple de Jupiter, et par la mention fré- quente qu’en ont faite les poëtes et les historiens, pour désigner la ville de Rome par l’une de ses plus im portantes parties. Le Capitole s’ap- peloit dans les commencemens mont saturnien ; ensuite , c’est-à- dire , durant la guerre des Sabins contre Romulus, il fut nommé T'arpeien , du nom de Tarpera, qui étant fille d’un Romain distin- gué, commis à la garde de cette montagne , la livra aux Sabins. {1 fut enfin nommé Capitole où mon£ capitolin, du motlatin caput, parce que sous le règne de Tarquin le Superbe, lorsqu'on y creusoit bien avant dans la terre pour jeter les fondemens de plusieurs édifices, on trouva une tête d'homme parfaite ment conservée. CAPITULAIRES , s. m. du fat. capitularia , formé de capitula , chapitres. ( Jurisprud. ) Ce mot signafioit anciennement les canons et les dé- crets des conciles. On s’en est servi depuis dans l’assemblée des états, sous les rois de la première et de la seconde race, pour désigner les ordonnances et les réolemens sur les matières civiles et ecclésiastiques rédigés par chapitres , d'où vient le mot capitularres. I] n’est main tenant d'aucun usage que dans ces phrases : les capitulaires de Char- lemagne , les capitulaires de Char- les-le-Chauve , pour les constiu- tons faites par Charlemagne, et par Charles-le-Chauve et les au tres rois de la seconde race, sur ces sortes de matières. CAPITULATION , s. f. du lat, capitulatio , formé de capitulaire. ( Politique et art de la guerre) Compositiog , traité qu'on fait pour la reddition d’une place ; transac- tion entre les électeurs de l'Empire, et celui qui a été élu Empereur , et qu'il signe avant que d’être re- connu. Ce mot vient de ce que les parties transigent sur un certain nombre d'articles , dont chacun fait un chapitre, un capitulaire. CAPITULE , s, m. de capitula, petit chapitre, P 26 CAP ( Relig. ) Verset tiré de l’écriture sainte, et relatif à Pofice du jour , que l’on récite après les pseaumes et avant l'hymne. ( Botan. ) On appelle capitule, en termes de botanique , un as- semblage plus où moins globuleux, et terminant des parties quelconques, eerrées les unes contre les autres, sans supports particuliers manifes- tes : ainsi on dit capitule de fleurs, de fruit, etc., etc. Il ne faut pas confondre la fleur aggregée on composée avec la ca- pitule, quoique leur différence soit purement dogmatique. De capitule Jes botanistes ont fait capitulées , pour désigner les fleurs ramassées en caprtule, ou pour par- ler plus vulgairement en féte. Ce mot est également applicabie à di- vers modes d'assemblage : ainsi l’on dit épi capitulé , ombellule capi- tulée, etc. Lorsqu'un corps solide, oblong et plus ou moins grèle, est terminé par un renflement subit, sous-sphé- oïdal, il est dit capitulé. De mème ei un stigmale , plus où moins ar- sondi , est mauilestement plus large que le sommet de l'ovaire ou du style qui le porte, on le nomme stygmate capitulé. CAPNOMANCIE, s.f. mot grec composé de xæmvos ( kapnos), fu- imée, et de uavreræ (manteta), di- vination : divination par la, fumée. ( Divin. ) Les anciens tiroient un bon augure quand la fumée qui s’é- Jevoit de l’autel où l’on faisoit un sacrifice, étoit légère , peu épaisse, quand elle s’élevoit droit en haut, sans se répandre tout autour de Vautel. Quand le contraire arrivait, ils le prenoient pour un mauvais présage. Il y à un autre caprnomancie, qui consiste à observer la fumée qui s'élève lorsqu'on a jeté de la graine de pavot ou de sésame sur des charbons allumés. CAPONNIERE, s. f. de l'italien capponuiera. (Archit. milit. ) Logement creusé en terre, que l’on fait d'ordinaire daus les fossés, et où il peut tenir 15 ou 20 fusiliers, qui ürent presque au rez-de-chaussée sans ètre vus. CAPOT , s. m. du latin cappa. CAP ( Costume Espèce de cape, où de grand manteau d’étoffe grossière où est attaché un capuchon. (Jeu de piquet) Faire capot ; c’est faire toutes les levées. Le ca- ot vaut 40 points. CAPRICORNE , s. m. du latin capricornus , composé de caper, bouc, et de cornutus, cornu. . (_Astron. ) Le dixième signe du zodiaque. On l'appelle aussi le boue, la chèvre amailthée , la porte du soleil : car on regardoit les deux tropiques comme les deux portes du ciel ; par l’une, le soleil montoit dans les régions supérieures ; par l’autre , il redescendoit dans la ré- sion la plus basse du ciel. Le ca- Pricorne est aussi la dixième partie de Pécliptique, daus laquelle le so- leil nous paroit entrer le 21 ou 22 décembre ( ou 2 nivôse }. C’ese alors que l'hiver commence pour les habitans de l’hémisphère septen- tional ; et c’est au contraire l’été qui commence alors pour les ha bitans de l’hemisphère méridional. CAPRIFICATION, s. f. du lat. caprificetio , formé de caprificus, figuier sauvage : l’art de mürir les figues domestiques au moyen des figues sauvages. ( Jardin.) La caprification est une pratique sinouliere du jardi- nage, en usage à Malte et dans l’Archipel.Cetart, dont Théophraste, Plutarque et Pline ont fait men- tion, consiste à procurer aux fioues domestiques , par lemoyen des figues sauvages , qui ne sont pas bonnes à manger , une maturité qu’elles n’ob- tiendroient pas sans cela. Voici comment les paysans de la Grèce procèdent à la caprification: Dès qu'au mois de juin et de juillet ( prairial et messidor ), les vers qui se sont métamorphosés dans les &- gues sauvages, sont prêts à sortir sous la forme de moucherons, ils ramassent des figues , et les portent enfilées à des brochettes sur les f- guiers domestiques qui sont alors en floraison. Alors ces moucherons sor- tent des figues sauvages, s’accou— plent, entrent dans Fombilic des fi- gues domestiques , et y déposent non- seulement la poussière fécondante des étamines des figues qu’ils vien- nent de quitter, ei dont ils sont en: CAP eore tout couverts, maisencore leurs œufs, qui, venant à éclore, produi- sent des insectes qui font grossir à vue d'œil et mürir les figues fran ches. Les figues ainsi caprifiées ne sont jamais aussi bonnes que les autres, mais les habitans de l’Archipel sa- vent, par expérience, qu'ils en ob- tiennent par ce moyen wne plus grande quantité. Un moûf plus im- périenx encore les oblige d'en agir ainsi: c’est que ce fruit fait leur principale nourriture ; ils prennent seulement la précaution de les faire sécher au four , afin de faire périr la substance vermineuse qui y est ren- fermée. Quelques naturalistes ré- voquent en doute l'utilité de la ca= prification, et la regardent comme un tribut payé à l'ignorance et aux préjugés. CAPSULE , s. € du latin cap- sula, diminutif de capsa, boite, cassette. ( Botan.) On appelle ainsi tout fruit sec , c’est-à-dire , à péricarpe, nullement charnu dans sa maturité, renfermant ou plusieurs graines, où une seule graine cohérente au péri- carpe , soit qu'il ne s’ouvre pas, soit qu'il s'ouvre d’une manière déter- minée, lors même que dans ce der- pier ças il seroit charnu. Les botanistes exceptent cependant de cette dénomination , 1°. quelques fruits secs qu'ils appellent grai- nes nues ; 2%. le follicule ; 39. la silique et la silicule ; 4° la gousse. Ÿ. ces mots. ( Jardin.) Parmi les jardiniers, la eapsule est une espéce de boite qui renferme les semences ; elle est com- posée de plusieurs panneaux secs et élastiques, qui, dans la maturité, s'ouvrent ogdinairement par leur sommilé. ( Anat.) Les anatomistes donnent le nom de capsule aux ligamens qui renferment les articulations , comme dans une boîte, comme les capsules atrabilaires. De capsule, on a fait capsulaire, pour désigner tout ce qui appartient à la capsules On dit le ligament capsulaire de Pavant bras avec l’os du coude, Le Ligament capsulaire du fémur. Le digament capsulaire où la tunique mucilagineuse de l'articulation de CAR 227, la tète de los du bras avec l’omo plate. ( Chimie ) Capsule est encore une demi-sphère creuse, où un segment de sphère qui sert à contenir les 1i— quides qu’on veut faire cristalliser ou évaporer. Il y en a en verre et erx porcelaine : ces dernières peuvent être mises à feu net ; les autres, au contraire , ne se chauffent qu’au bain de sable. < CARACHE, ou CARAG , s. m. de l’arabe £arat, qui signifie tribut. ( Finances ) Tribut que les juifs et les chrétiens paient au Grand-Sei- gneur. CARACOLE,, s.f. directement de l'espagnol caracol, formé de l’arabe carcara. ( Eqguit. ) mouvement en rond ow en demi-rond qu’on fait faire à um cheval, en changeant quelquefois de main. (Art milit.) I se dit aussi du mouvementde tousles cavaliers d’um même escadron , quand il tourne em même tems sur la droite ou sur la gauche. CARACORE, s. f. mot indien. ( Marine ) C’est un bâtiment léger des mers des Indes, dont les habi— tans de l’île de Borneo, des Molu- ques et de tout cet archipel , se ser- vent beaucoup. Les caracores sont de différentes grandeurs ; il y en a de très-petites, et d’autres du port de 10 tonneaux, qui peuvent porter Jusqu'à 150 et même 170 hommes, parce qu’en un tems calme on y emploie un grand nombre de rameurs. Ces bâtimens sont construits de mauière qu'au-dessus du plat-bord, qui n’est composé que de qnatre ou cinq planches, on peut établir de petites lraverses qui font saillie sur l’eau , d’une mesure proportionnée au bätiment etau nombre derameurs qu'on veut établir. Dans les grandes caracores, on établit, avec des bam- bons dont les traverses sont cou vertes , jusqu’à quatre rangs de ra meurs séparés les uns des autres par un espace suffisant pour le jeu et le mouvement des pagayes. Ainsi, en supposant douze hommes par rano, et quatre rangs de rameurs de chaque côté, on peut faire ramer pra CAR 96 hommes à-la-lois ; aussi leur vi- tesse est extraordinaire. Les caracores vont quelquefois à la voile, mais seulement lorsqu'il fait assez de vent pour voguer avec succès. 4 CARACTÈRE , s. m. du grec xapaurp (charaktér), dont la racine est yaparow (charassô) , imprimer, graver : empreinte, marque, fi- gure , etc. ({mprimerie) Les caractères d’im- prunmerie sont autant de parallélipi- pèdes, composés d’un mélange mé- tallique paruculier , à l’extrémité desquels est un relief, une lettre ou quelqu’autre figure employée dans l'impression des livres. La surface du caractère étant enduite d’encre noire ou rouge , et étant ensuite ap- pliquée fortement par la presse d’im- rimerie contre du papier préparé à cet effet, y laisse son empreinte. L'invenuon des caractères dans Vimprimerie est si importante que plusieurs villes ont revendiqué la gloire d’avoir donné naissance à ses premiers auteurs ; mais celle de Mayence a, suivant l’opinion com - mune , les prétentions les mieux fondées. Jean-Guttemberg, habitant de cette ville , est le premier qui aiteu l’idée de l'imprimerie : ayant fait , vers Van 1440, plusieurs tentatives qui n’eurent pas le succès qu’il eu espé- voit ,il eut recours à Jean Faust ou Fust, homme riche de la même ville. Leurs efforts réunis ne produisirent encore que des effets très-imparfaits, et leurs premiers travaux se rédui- sirent à graver des caractères sur des planches de bois; ce que les Chinois avoient fait avant eux. Ils s’associèrent ensuite Pierre Schæffer, domestique de Jean Faust, et qui devint depuis son gendre. Ce nouvel associé, beaucoup plus intelligent et plus industrieux, leur fit sentir l’a- vantage des caractères mobiles: 1ls Les firent d’abord en bois; puis, à force de recherches , Schæœffer ima- gina de graver des poinçons , avec fesquels il frappa des matrices qu’il surmonta d’un moule dans lequel il coula du métal fondu. Cette idée heureuse donna naissance à l’impri- merie, telle qu’elle est et telle qu’elle devoit être. Le premier ouvrage que 228 CAR Pon croit avoir été imprimé avec ces caractcres, est une bible latine sans date, en deux vol. in-fol. , exécutée entre les années 1450 et 1455, ( Serip- tura grandura. ) V. IMPRIME- RIE. Caractère romain ; voici l’origine et l’étymologie de ce caractère : Ni- colas Senson qui en est l'inventeur , prit lesgapitales latines , et choisit les majuscules dans les lettres la- unes, espagnoles, lombardes, saxo- nes, françaises ou carolines, aux- quelles il donna une forme plns sim- ple et plus sracieuse, Ce caractère fut appelé romain, à cause des ca- pitales romaines qui servoient de majuscules. Caractère italique ; ce caractère tire son origine de l’écriture de la chancellerie romaine , désignée par les mots cursivetos, où cancella- rios, écriture cursive , nom sous lequel ce caractère est encore connu dans beaucoup de pays. Il a été en- core appelé /ettres vénitiennes , parce que les premiers poinçons ont été faits à Venise, ou Lettres al- dines, parce que Alde Manuce s’en est servi le premier. Sa dénomina- tion de caractère italique a enfin prévala , parce qu'il nous vient d’Itahe. La proportion des caractères n’a pas toujours été de la plus grande exactitude. Les plus beaux modèles en ce genre sont les caractères de Firmin Didot , de Wafflard, de Gando, de Baskerville , etc. On compte 22 sortes de caractères, depuis l’œil le plus fin jusqu’à l’œil le plus gros. Voici leur dénomina- tion et leur rapport entre eux, d’a- près M. Didotpère: 1. perle; 2. pari- sienne; 3. nompareille ; 4 mignon- ne ; D. petit texte ; 6. gaillarde ( deux parisiennes) ; 7. petit romain (une nompareille et une parisienne); 8. philosophie ( une mignone et une parisienne ); 9. cicero ( deux nom- pareilles); 10. st.-Augustin ( un pe- tit texte et une nompareille ); 11. gros texte ( denx petits textes ) ; 12. gros romain ( un petit romain et un petit texte); 15. petit parangon (deux petits romains }; 14. gros parangon (une philosophie etun petit romain); 15. palestine ( deux ciceros ) ; 16. pe- üt canon ( deux saint-Augustins ) ; Î CAR 17. deux points de gros romain (deux gros romains ); 10. trismégiste; 19. gros canon; 20. double canon; 21. triple canon ; 22. srossenompareille. Une feuille d'impression in-4.® or- dinaire , justification de 11 centime- tres (un peu plus de 4 pouces), de 30 lignes à la page, contient ( de gros romain) 54 lettres à la ligne, et 5,160 à la feuille entière. Une feuille iu-8.2 ordinaire , jus- tilication de 75 centimètres ( 32 li- ones ), et de 42 lignes à la page, contient ( de petit romain ) 42 lettres à la ligne , et 2,824 à la feuille. Le prix ordinaire d’une feuille in-8.° , à 1,000 exemplaires , est de 28 francs, dont l’imprimeur dé- bourse, pour la composition, 10 fr. et pour le tirage 6 fr. En Angleterre les imprimeurs ne paient point leurs ouvriers {compositeurs ) à raison de la feuille, mais à raison du nombre de lettres que la feuille doit contenir, suivant le format et le caractère qu’on emploie. ( Mathém. ) Dans les mathéma- tiques , les caractères sont des signes dont on se sert pour abréger le dis- cours et pour simplifier les calculs. Tels sont le caractère arabe, le caractère romain , les caractères algébriques ; géométriques , de même que les caractères affectés au calcul différentiel, intégral, etc. V.DIFFERENTIEL,INTEGRAL, FLUXION , FLUENTE. De carac- rère les mathématiciens ont fait caractéristique , pour désigner une marque ou caractère par lequel on désigne quelque chose. Ainsi d est la caractéristique des quantités différentielles, suivant M. Leibnitz; et suivant M. Newton , la caracté- ristique des fluxions est un point, ( Astron. ) Caractères se dit de certaines marques par lesquelles on désigne les planètes et les signes du zodiaque. ( Chimie ) Caractères se dit de certains signes dont les chi- mistes se servent pour exprimer des substances ou des préparations, afin de rendre les formules plusabrégées, et aussi pour cacher aux personnes non instruites le secret des prépara- tons. (Botan.) Caractères des plantes; ce sont toutes les parties qui appar- CAR 229 tiennent naturellement aux végé- taux, et par lesquelles ils se ressem- blent ou différent entre enx ; les or- ganes de la fructification sur-tout sont les vrais caractères sur lesquels les botanistes fondent leurs prin- cipes de divisions, de méthodes , d'analyse, de systèmes, en considé- rant ces différentes parties, toutes les fois qu’elles paroissent cons- tantes sous trois attributs princi- paux : la forme, le nombre , et les proportions respectives. Les caractères des plantes sont nommés caractères classiques , ca- ractères génériques , et caractères spécifiques, quand ils sont employés à former les classes et leurs sections, les genres , les espèces. T'ournefort tira des fleurs ses ca- ractères classiques ; il tra des fruits ceux ide ses sections ; 1] employa tous ceux que purent lui fournir les parties de la fructification, pour for- mer ses caractères génériques , el il chercha dans tautes les parties étraugères à la fructification ses caractères spécifiques. Le chevalier Linnœus prit aussa dans ses fleurs ses caractères clas- siques ; mais il ne s'arrêta qu'aux étamines. Les pistils lui fournirent les caractères de ses ordres; la con- sidération de toutes les parties de la génération lui fournit ceux de ces genres; et toutes les parties visibles et palpables , quelquefois même les parties de la fructification, quand elles n’étoient pas nécessaires à la formation de ses genres, lui four- nirent ses caractères spécifiques. ( Peinture) Le peintre distingue dans chaque objet visible des carac- tères généraux et des caractères particuliers. Les premiers consis- tent dans les formes extérieures les plus apparentes au premier coup- d'œil. Les caractères particuliers sont : le caractère des sexes et des âges, le caractère des conformations prin- cipales , le caractère national. L'homme dans l’état de société est encore susceptible de recevoir divers caractères , comme les ca- ractères historiques , fabuleux , religieux , mythologiques , et enfin le caractère idéal ; tous ces caraec- 230 CAR #ères sont soumis à des règles ou à des convenances. ( Musique ) Caractères de must- que ; ce sont les divers signes qu’on emploie pour représenter tous les sons de la mélodie , et toutes les valeurs des tems et de la mesure. Les anciens Grecs se servoient pour caractères dans leur musique , des lettres de leur alphabet ; mais au lieu de leur donner une valeur numéraire qui marquât les inter- valles , ils se contentoient de les employer comme signes, les com- binant en diverses manières, les mutilant, les accouplant , les cou- chant , les retournant différemment selon les genres et les modes. Les Latins les imitérent, en se servant, à leur exemple, des lettres de Pal- habet, et il nous en reste encore la ettre jointe au nom de chaque note de notre échelle diatonique natu- relle. Gui-Arétin imagina les lignes, les portées , les signes parüeuliers qui nous sont demeurés sous le nom de notes, et qui sont aujourd’hui la langue musicale et universelle de toute l’Europe. CARAQUE, s. F. corruption du portugais caracca, augmentatif du latin carrus , voiture par terre. ( Marine ) Nom qne les Portugais donnent aux vaisseaux qu'ils en- voient au Brésil et aux Indes Orien- tales, Ce sont de très-oros bâtimens capables de porter une charge consi- dérable , armés en guerre , quoiqne plus propres au commerce que pour le combat. Il ÿ en avoit autrelois qui portoient jusqu’à deux mille ionneaux ; cette sorte de bâtimens m'est plus guère en usage. CARAT, s. m. de l'arabe a/kurat, Formé du grec xepæriov (keration), poids qui équivant, à la Mecque ,au vingt-quatrième d’un dénier. { WHétrol.) Certain titre , certain degré de bonté et de perfection dans Vor. Le carat , relativement à l’or est wne mesure idéale qui sert à distin- guer sa qualité de //77. Une masse quelconque d’or parfaitement fin, où supposé tel, se divise épalement en vingt-quatre parties qu’en nom me carats; l’or pur est par consé- quent de Por à vingt-quatre carats. CAR Le poids fictif de l'argent est ex deniers. En parlant des diamans et des perles, carat signilie un poids de uatre grains. CARATURE, s.f, de carat. (Docimasie) Mélange d’or et d’ar- gent ; ou d’or, d'argent et de cuivre, avec lequel on faitles aiguilles d'essai pour Por. CARAVANE , s. f. du persan Æervan ouskarvan , qui signifie un nombre de personnes qui voyagent ensemble. Commerce ) On donne ce nom à des réunions de pélerins et de mar- chands qui, de divers points de l’Asie et de l’Alrique , se rendent, soit à la Mecque , soit à Damas , soit au Caire etc., pour y vendre et acheter leurs marchandises. Cette manière de commercer est trés-ancienne , et la seule qui se pratique dans les vastes pays de la Tartarie, de la Perse et de l’Afri- que. Caravane se dit,en termes de commerce du Levant, d’un bäti- ment de mer qui, sans avoir aucune destination fixe , va à frêt, d’un port à l’autre , et d’une échelle à l’autre, suivant les occasions qui se présentent lorsqu'il se trouve sur les lieux. Ces sortes de bätimens restent jusqu'à deux aunées dehors, c'est-à-dire , jusqu'à ce que le sort leur ait produit de quoi rapporter un chargement pour leur propre compte. ( Histoire moderne ) Caravanes sionifie les campagnes que les che- valiers de Malthe sont obligés de faire sur mer, pour s’acquitter du service qu'ils doivent à leur ordre, et pour parvenir aux commanderies et autres dignités de Pordre. CARAVANSERAIL où CARA- VANSERAI où CARAVANSERA , s. m. mot persan et turc, COMPOSÉ de £ervan ou karvan, un nembre de voyageurs, et de Seraï, maison, hôtel, palais: maison destinée à recevoir les voyageurs. ( Commerce ) Espèce d’hôtellerie où les caravanes sont reçues gra- tuitement , où pour un prix modi- que; P.CARAVANE à I ya des caravanserails établis dans les principales villes de com- CAR merce d'Orient, et dans lesquels on trouvé une police et des réglemens établis pour la conservation des marchandises. CARAVELLE, s. f. de carabella, diminutif de carabus, bateau. ( Marine ) caravelle ou crévelle, est une sorte de bateau pêcheur de la côte de Normandie, de 25 à 30 tonneaux : ces bateaux font la grande pêche dans les saisons convenables , et résistent parfaitement aux mau- vais tems. On appelle caraveell,en Portugal, un petit bâtiment de 120 à 140 ton-- neaux. Caravelle est employé dans la Méditerrannée, pour désioner les plus gros vaisseaux de guerre turcs, fortmal construits et fort enhuchés. CARBONATES, s. f. du latin carbo, charbon , dérivé du grec xapoæe ( karphô ), faire sécher. Chunie ) Sels formés par lu- miun de l’acide carbonique avec différentes bases. Les carbonates tiennent le cinquième rang parmi les trente-cinq genres de sels com- posés. Leur caractère distinctif est de laisser plus ou moins saillans les Caractères de leurs bases , de faire avec tous les acides une ef- fervescence vive et sensible, jus- qu'au dégagement total de leur acide carbonique. Leur terminaison en ate indique qu’ils appartiennent aux acides complétement saturés d’oxi- gèue , et dont la terminaison est en que. CARBONE ,s. m. du lat, carbo, dérivé du grec x2p9w (carphé), faire sécher. ( Chimie ) Nom que les chimistes modernes ont donné à ce que les anciens appeloient charbon pur ; c’est la matière combustible des charbons , supposée pure et iso'ée d'avec les terres , les alcalis , les sels , et autres substances qui l’al- tèreut dans le charbon commun. Le carbone est regardé comme un principe simple et mdécomposable, au moins jusqu'ici. CARBONIQUE, adj. de carbone. Y. ce mot. ( Chimie ) Acide carbonique ; e’est un acide formé par la combi- saison du carbone avec l’oxisène. Cet acide est un des plus répandus CAR CLS a dans la nature ; il se tronve tout formé dans les craies, les marbres et les pierres calcaires; pour le dégager de ces substances , il suffit de verser dessus de l’acide sulfu- rique, ou tout autre acide qui ait avec la chaux plus d’afinité que n’en à l’acide carbonique. Sa ter- minaison en zgue indique le second état des acides, celui où ils sont complétement satnrés d’oxigène. YARBURE ,s. f. de carbone. VF. ce mot. ( Chimie) Nom que les chimistes. modernes ont donné à la combi- naison du carbone non oxigéné, avec différentes bases : tel est le carbone combiné avec le fer, com- binaison connue ci-devant sous le nom de plombagine , et que les modernes ont nommée carbure de fer. CARCASSE , s. f. du lat. arca, coffre, ou peut-être de l’allemand Karcasso, qui a la même siguw- ficaton. ( Marine ) On appelle ainsi le corps d'un vaisseau qui n’a pas encore été recouvert de ses bor- dages, où qui en a été dépouillé, Carcasse se dit encore des dé- bris d’un vaisseau échoué, dont la mer où la main des hommes ont enlevé les bordages , etc. On en- retient quelquelois ces carcasses pour tenir lieu de balises, telle que celle du vaisseau le Fougueux dans la rivière de Rochefort, la quelle sert à indiquer le rocher sur lequel s’est perdu ce vaisseau, et auquel il a donné son nom. ( Artillerie) Carcasse , en termes d'artillerie, est un boulet creux qui renferme des artifices. CARCINOMATEUX , adj. du er. xapzñyœua (karkinô6ma), cancer. (Méd.) Qui tient de la nature du cancer. CARCINOME, s. m. du grec kapriyæua ( karkiënôma ), cancer. ( Méd. ) cancer , humeur char- neuse. : CARDE , s. f. du latin cardus, qu’on a dit pour carduus, char- don, parce qu’on se servoit autre- fois de chardons pour cette opéra- tion , où parce que l’instrument qui sert à carder a la forme d’un char CAR don , et est encore appelé chardon par les bonnetiers. 232 ( Manuf.) La carde est une es- pèce d’instrument , ou plutôt de peigne composé d’un très - grand uombre de pointes de fil de fer tecourbées en crochets vers le mi- lieu, atiachées par le pied lun contre l’autre , par rangées fort pressées. Le cardage des lames et sur-tout des colons est ne opéra- tion dont les efféts sont funestes à la santé des ouvriers. Une quantité considérable de filamens se détache dans cette opération, est aspirée par les ouvriers , et forme dans les na- rines et dans les poumons, des dé- pôts dont ils deviennent presque tou- Jours Îles victimes. Voici la manière qu'on a adoptée pour éviter un inconvénient aussi grave et aussi dangereux : un in- génieur à Rothxus, en Ecosse, a imaginé , en 1795, le procédé de xenfermer les cardes et la ma- chine qui les fait mouvoir , dans un bâtiment isolé; au moyen des cordes qui traversent les parties qui donnent le mouvement aux cardes, les ouvriers placés en dehors font marcher la machine et l’arrètent quand bon leur semble. CARDIAQUES, adj. et s. m. sy nonyme de cordial, du grec xapdsæ- xoc dont la racine est xapd'ia cœur. (Méd.)Epithète que l’on donne aux remèdes qui fortihient le cœur, ré- tablissent le ressort des solides, raniment les esprits, facilitent la circulation. On se sert du mot cardiaque pour tout ce qui appartient au cœur. CARDINAL »s. m. et adj. du latin cardo, qui signifie un gond. ( Hust. eeclés. ) Cardinal sisnifie ce qui est le principal, le premier, ie plus considérable, le fondement de quelque chose, et qui est par rapport à elle , comme un gond relativement à une porte. Ainsi on dit les quatre parties cardinales, les quatre points cardinaux , les nombres cardinaux. Le mot car- dinal s'introduisit par la corrup- tion de la langue latine. On usa de ce mot pour signifier premier ou grand : les premiers officiers de CAR la cour de Théodose furent appe- lés cardinaux. Dés les premiers siècles du chris- tianisme , le titre de cardinal fut appliqué aux prêtres , aux évêques et aux diacres titulaires et attachés à une certaine église , pour les dis- tinguer de ceux quige desservoient que momentanément et par com mission. L'on disoit de même, église cardinale , pour l’église principale d’une ville; autel cardinal, pour le maître autel d’une église, et messe cardinale , pour la gramd’messe ou Je messe solennelle, C’est-là ce que ce mot sigmhoit selon l’ancienne in- terprétation. Le titre de cardinal demeura sur le même pied jus- qu'au onzième siècle. Mais le pou- voir et la orandeur des papes s’é- tant considérablement augmentés, ils voulurent avoir un conseil de cardinaux. L'ancien nom est de- meuré, mais ce qu'il exprimoit n’e- xiste plus. Aujourd’hui le titre de cardinal appartient exclusivement aux seuls cardinaux de l’église ro- maine , encore ces cardinaux n’eu- rent pas dés ce moment la préé- mineuce sur les évêques : ils ne s’é- levèrent au-dessus d’eux qu'après s’être arrogé le droit de nommer les papes. Ensuite vinrentles autres dis- ünctions : ils obtinrent le chapeau rouge et la pourpre. Urbain VIII leur accorda le titre d’éminence en 1631 ; jusque-là ïls étoient traités d’illustrissimes. Enfin, leur gran- deur commença sous Nicolas I, leur accroisseme nt sous Alexandre III et Philippe-Auouste ; leur préséance fixe sur les évêques , sous Innocent IV, du tems de St.-Louis , et leur égalité aux princes, sous Boniface VIII et Philippe-le-Bel. Le nombre des cardinaux a varié pendant très- long-tems. Le concile de Constance les avoit fixés à 24, mais aucun pape depuis n’observa ce règlement, sans pourtant riem établir de fixe à cet égard ; ce fut Sixte - Quint qui en fixa le nombre à soixante- dix, dont 6 évêques, 25 prêtres , et dix-neuf diacres. Ce règlement qui est de 1526, a été observé par ses suc- cesseurs. CAREME , s. m. contraction de quadragésime , à cause des 40 jours de jeûne dont il est composé. CAR ({ Culte cathol.) C’est, chez les catholiques romains, un tems d’abs- ünence qui comprend 46 jours en- tre le mardi gras et Le jour de pâque, pendant lequel on jeûne tous les jours, hors le dimanche, ce qui fait quarante jours. Du tems des apôtres la fête de pique étoit célébrée par des jours de jeûne , mais le nombre n’en étoit pas fixé : les fidètes ne consultoient en cela que leur zèle. Vers le mi- Leu du troisième siecle l’église en établit l'obligation , et régla que ce jeûne seroit de 36 jours. Dans la suite, pour imiter plus parfaitement le jeûne de quarante jours que Jésus- Christ souffrit au désert , le pape Grégoire 1 angmenta le caréme de quatre jours , et cet usage a été suivi dans l’Occident. Dans les premiers tems le jeûne consistoit à s'abstenir de viandes, d'œufs, de laitage, de vin, et à ne faire qu’un repas vers le soir. Le jeûne étoit encore plus rigoureux dans les églises d'Orient , où la plu- part des fidèles ne vivoient alors que de pain et d’eau avec quelques légumes. Avant l’an 800, on s’étoit beaucoup relâché de ces pieuses aus- térités, par l’usage du vin, des œufs et des laitages. Le jeûne consistoit alors à ne faire qu’un repas par jour, vers le soir, après vépres. id Vers l’an 1500 , on avancça Îles vêpres à l’heure de midi , et le diné fut avancé de même ; le carême se réduisit alors à s’abstenir de viande et à ne faire que deux repas , l’un plus fort , et l’autre plus léser; on appela ce dernier collation : mot emprunté des religieux, qui, aprés souper, alloient àla co/lation, c’est- à-dire à la lecture des conférences des SS. Peres , appelées en latin co/- lationes ; après quoi on leur per- mettoit de boire , les jours de jeûne, de l’eau ou un peu de vin, et ce léger rafraichissement se nommoit aussi collation. CARENCE,, s. f. du lat. carere, manquer, être en défaut. ( Pratique ) Procès verbal de ca- rence ; lorsqu'un homme décèdesans biens , sa veuve ou ses héritiers font faire un procès verbal de carence, pour constater que le défunt n’a CAR 255 laissé rien ou que des choses de vil puix, que l’ou détaille. CARENE, s. f. de l'italien ca- rena , formé du latin carina. ( Marine ) La caréne d’un vais- seau est proprement toute la partie submergée , ou l’œuvre vive du vais- seau , depuis la quille jusqu’à la hgne de flottaison : abattre où met- tre un vaisseau en carène , ©'esi le coucher sur le côté, pour le ca- réner , c’est-à-dire, pour le chauffer, l’enduire de goudron , et d’autres. compositions , afin de l’empêcher de faire de l’eau. (Botan.) En termes de botanique, carène se dit de la fleur ou de la corolle papillonnacée. C’est aussi l'angle ou la saillie longitudinale du milieu du dos d’une partie plus ou moins creusée ou pliée en gouttiére. De carène on a fait carené, pour désigner une partie de plante qui a longitudinalement sur le milieu du dos un angle manifeste , formé ar la rencontre des deux côtés. CARESSE , participe de caresser , v. a. du latin barbare carisciare, dérivé de carus , et dont les Italiens ont fait careggiare et carrezzare , dans la même signification. ( Peinture ) Un ouvrage caressé signifie un ouvrage remarquable par un beau fini. Un peintre caresse en passant et repassant souvent, avec légèreté , avec délicatesse, avec une sorte de plaisir et de volupté même , la brosse ou le pinceau, sur les teintes qu'il doit fondre les unes sur. les autres, sans les offenser, sans les altérer , avec la circonspec- tion et avec quelque chose des sen- sations de quelqu'un qui caresse un objet aimé. Un ouvrage caressé peut avoir un grand mérite relativement au faire ; il peut aussi avoir des dé- fauts qui naissent du trop grand désir de terminer. Ces défauts sont la froideur et la mollesse. On peut dire de Salvator-Rosa que dans plusieurs de ses ouvrages il est trop peu caresse, trop fier , trop heurté. Miéris et Vanderverf sont trop caressés dans leurs tableaux ; plusieurs de leurs compositions ont une froideur qui glace ; ceux de Grimou tombent dans la mollesse. Au reste, il est des ouvrages daus 234 CAR lesquels le mécanisme exclud ab- solument le caressé , et d’autres où si y entraine l’artiste. La fresque ne donne pas au peintre le tems de caresser son ouvrage ; tandis que l'émail et la miniature l'invitent à ètre précieux, en lui offrant les moyens de caresser ses productions. CARGAISON , 5. f. de l’espaonol carzazon, dérivé probablement du latin caricare, charger , dont les ltaliens ont fait carica , et les An- glais cargo. ( Comunerce marit. ) Mesure ou quantité de marchandises contenues dans un navire marchand. La car- gaison se prend aussi pour la fac- ture des marchandises qui se trou- veut à bord du navire. CARIATIDE, s. [. du grec xæpua- sides ( karuatices ) , peuples de Carie. ( Archit.) Figures de femmes vè- tues de longues robes ; on en a fait un ordre d'architecture appelé l’or- dre des cariatides , dont voici l’o- rigine. Û Les Grecs, après avoir terminé la guerre des Perses , prirent et sac- cagerent la ville de Carie , qui avoit po parti pour ces derniers, passerent es hommes au fil de l’épée , et em- mencrent les femmes captives. Ces dames de qualité n’eurent pas la permission de quitter leurs robes ac- coutumées, ni aucuns de leurs or- nemens , et furent condamnées à les porter pendant toute leur vie. <: leur côté, les architectes de ce ems-là, pour laisser un exemple éternel de la punition qu’on avoit fait subir aux cartates, et pour ap- prendre à la postérité quel avoit été leur chätiment, substituërent aux colonnes des édifices les statues des dames cariennes vêtues de leurs lon- gues robes , et s’en servirent pour faire le fût de la colonne ionique , afin que le poids de l’entablement dont elles étoient chargées , rappe- lät l'oppression qu’elles avoient souf- ferte pendant leur captivité. CARICATURE, s. f. de l'italien caricatura, formé du lat, caricare, charger. ( Peinture ) La caricature est dans la peinture ce que l’imitation burlesque, ironique et même sati- rique est dans là poësie. La cari- CAR cature ou la charge pittoresque est une accumulation de ridicules sous lesquels on fait plier les formes, les proportions , les traits qu’on veut soumettre à la dérision. La caricature est un miroir qui grossitles traits, mais elle ne doit, pas plus que la poësie, descendre à la satire personnelle ; et e’est l’u- sage que les artistes. font des cari- catures , et l'intention qu'ils ont eue en les faisant, qui les justifent ou qui les condamnent , de s’être livrés à un genre trop aisé pour pouvoir les excuser d’avoir offensé le goût , la morale , ou la réputation de quel- u’un. CARIE ,s. f. du latin caries, ver- moulure, ( AMéd. ) Solution de continuité dans les os , avec perte de substance: La carie est aux os ce que l’ulcère- est aux parties nobles. ( Jardin.) La carie est une ma- Jadie qui attaque le corps ligneux ; elle est l’effet d’une humeur âcre et mordante, causée par une sève vi ciée , qui altère et excorie l’écorce, le parenchyme , la partie ligneuse et la moelle. Semblable à la ma- Jladie qui produit dans les parties osseuses du corps le même effet que la gangrène, la carie cave toujours et s’étend : elle fait périr les bran- ches et souvent l'arbre. La carie est encore occasionnée par des plaies que les arbres ont éprouvées, et qui deviennent de plus en plus profondes, lorsqu'elles sont exposées aux pluies, aux rosées , aux gelées et au soleil. ( Agric.) La carie qui attaque le blé, est le résultat du passage subit de la chaleur au froid, et, vice- versa, et du plus où moins d’hu- midité , selon la nature du terrain. Les moyens de préventr la. carie sont tous ceux qui tendent à fortifier le blé sans lui donner une végéta- tion trop vigoureuse , eomme semer sur du défrichis de trèfle sur lequel on à répandu nn engrais composé de fumier de terre, ou de la marne ; labourer de façon à rendre la terre très-meuble , à moins qu’elle ne soit très-forte ou argileuse; faire brou- ter le blé par les bêtes à laine, am printems , s’il a trop poussé eu herbe ; passer le rouleau après avoir semé, CAR si le terrain est léger ; ne pas mois- sonner trop tôt. CARILLON , s. m. de l'espagnol guadrilla, diminutif de quadra , parce que les carillons se faisoient autrefois avec quatre cloches. Dans ceriains pays où il se faisoit avec trois cloches , on disoit fréseler. ( Musique) Sorte d’air fait pour être exécuté par plusieurs cloches accordées à différens tons. Comme tous les sons des cloches ont quel- que permanence, ceux qui fout des carillons sont obligés de maintenir uue sorte d'harmonie , avec le son qui précède et avec celui qui suit, afin que les sons qui durent ensemble ne dissonnent point à l’oreille. (Physique) Carillon électrique ; on donne ce nom à un assemblage de petits timbres de métal, sus- pendus à une plaque de métal ac- crochée elle-même au conducteur d’une machine électrique. Une par- tie de ces timbres communique avec le conducteur , et est isolée comme lui ; Pautre communique avec la terre par une chaîne. On pend de plus entre chacun de ces timbres, et à leur hauteur , une boule légère et un gobelet de métal attaché à la même plaque par le moyen d’un cordon de soie. Maintenant, si l’on électrise le con- ducteur , les timbres qui communi- quent avec lui , s’électrisent de mé- me, attirent les grelots qi les avoi- sinent, leur communignent leur élec- tricité , et les repoussent vers le tim- bre voisin qui n’est pas isolé. Celui- ci enlève l'électricité du grelotquiest de nouveau aitiré et repoussé par le timbre isolé et électrisé , et cette alternative dure tant qu’on entretient l'électricité du conducteur. Chaque fois que les grelots touchent les tim- bres , ils les font sonner ; c’est ce qui fait qu'on a donné à cet assem- blage le nom de carillon électrique. Si l’on suspend un pareil assem- #“blage à une barre de métal en plein air, etque cette barre devienne élec- trique par l'électricité de l'air , aus- sitôt les timbres se font entendre et avertissent du phénomène ; et les grelots se meuvent avec d’autantplus de vitesse que l’électricité est plus forte. On peut donc se servir utile- ment du curillon électrique, pour CAR 255 être averti de l’approche et de la force de l'orage. (Métallurgie) On appelle fer de carillon celui dont les lames sont carrses. CARISTIES, s. f. en latin caris- tia ,- du grec yæps512 dont la racine est yæpie , grace. ( Cérém. rel. ) C’étoit une espèce de fête chez les Romains qu’on cé- lébroit au mois de février à lhon- neur de la déesse concorde : on ins- titua les caristies pour rétablir la paix entre les familles qui étoient brouillées. On faisoit un grand repas où les parens et les alliés étoient seuls invités. La joie qu'inspire le res pas étoit seule regardée comme un moyen propre à réunir les esprits di- visés. CARMIN , s. m. du latin carmi- nare, daus la signification de tirer ce qu'il y a de grossier , rafliner ; ou tout simplement de litalien car- miniO. CARMINATIF , adj. de carmen, vers , enchantement. ( éd.) On donne ce nom auxre- médes qui dissipent les vents et les flatuosités de l’estomac et des ins- testins. Ils sont ainsi nommés parce, que telle est la vertu de ces remèdes, qu'ils semblent opérer comme par ertchantement. CARNATION, s.f. du lat. caro, cars , chair. (Peinture) La carnation est dans le langage de la peinture, l’apparence que nous offre dans la nature la couleur de la peau, et principalement celle du visage. . Le mot carnation signifie aussi limitation que les peintres en font lorsqu'ils peignent la figure hu- maine ; enfin , 1l désigne la manière qu’emploient les artistes pour imiter la couleur de la peau, et sur-tout du teint. Ainsi, l’on dit , d’après le sens le plus général: les femmes hollan- daises ont assez universellement une belle carnation ; ce qui veut dire quelles ont la peau et le teint blancs et aussi colorés qu'il le faut. On dit, en appliquant le mot carnation à la peinture : Rubens donna beaucoup d'éclat à ses carnations ; et lou pent dire aussi à son occasion : les carnations de ce peintre célebresout reconnoissables par les tons brillans CAR et les passages fins qu'il y mêle ; mais les tons brillans de Wandick, non moins recommandables, ont plus de vérité. ( Blason ) Carnation , en termes de blason , est la quatrième couleur pourpre employée par les Aérauts d'armes , où ceux qui composent les armoiries pour les parties du corps Bumain. CARNIVORE, s. m. du lat. caro, carnis , chair, et de #oro , manger: mangeur de chair. ( Hist. nat.) C’est le nom d’une division ou sous ordre de quadru- pèdes dans l’ordre des carnassiers. V. ce mot. Les carnivores n’ont aucun des pouces séparés, et leurs pieds n’ap- puient que sur les doiots. CARONADE, s. Î. de Caron,nom d'homme. ( Artillerie-marine } Espèce de canon gros et court , et portant à proportion de son poids et de sa longueur des boulets d’une énorme grosseur : ainsi appelé de M. Caron, écossois, qui en est l’inventeur. CARONCULE , s. f, du latin ca- runcula , diminutif de caro , petite portion de chair. ( Méd. ) Ce mot se dit spéciale- ment de quelques parties du corps : Les caroncules lacrymales sont de petits boutons rouges, situés dans l’angle interne des yeux. Les caron- eutes mytilormes sont quatre petites éminences charnues , environ de la grosseur d’une baie de myrte, situées à la place de l’hymen. Les caron- cules papiilaires ou mammillaires des reins, sont des tubercules de la substance du rein situées dans le Lassinet. On appelle de ce nom de petites excroissances charnues non natu- relles, anssi bien que ces petits mor- ceaux de chair que l’on rend quel- quefois par les selles dans la dyssen- terie , on par l’urine dans les mala- dies des conduits urinaires. CAROTTE , s. f. de Pitalien ca- rota , fait de crocata , dont la ra- cine est xpoxoræc , de couleur jaune. (Agric.) Les agriculteurs moder- nes considerent la carotte , comme la plante fourrageuse dont le pro- duit est le plus considérable. 256 CAR Caltivée sur un sol leger, gru- muleux et profond , binée et sarclée complétement, elle est excellente pour la nourriture en hiver de srands troupeaux de bétail, des bœuls, des vaches laitières, des chevaux et des. cochons. CAROTIDE , s. f. du gr. xæpors- des ( Karotides ), dérivé de #4poc (Karos), assoupissement. (Anat.) Nom de deux artères. qui conduisent le sang à la tête. Les anciens mettoient le siége de l’asson- pissement dans ces artères, de-là le nom qu'ils lui ont donné. CARPE, s. m. du grec xapæbs (Æarpos ), poignet. (-Anat.) La partie qui est entre la paume de la main et la partie inférieure de Vavant-bras, le poi- gnet. CARPOLITE ,s. m. du grec x2p- mos (karpos), fruit, et de x8oc ( lithos ), pierre. ( Minéral. ) On appelle ainsi les fruits péuifiés. CARRÉ, s. m. du latin guadra- um. ( Géom. } Figure à quatre côtés et à quatre angles droits. ( Arith. 3 nombre carré : celui qui résulte d’un nombre multiplié par lui-même. Racine carrée; le nombre qui multiplié par lui-même, produit un nombre carré. Carré carré , c’est la puissance iamédiatement au-dessus du cube ou la quatrième puissance. Carrés magiques ; ce sont des figures carrées , formées d’une suite ou série de nombres en proportion arithmétique , disposés dans des li- gnes parallèles on en des rangs égaux; de telle sorte que les sommes de tous ctux qui se tronvent dans une même bande horizontale, verticale ou dia- gonale soient toutes égales entre- elles. Les carrés magiques ont mé- rité leur nom par des opérations su- perstitieuses , telles que la construc- tion des talismans ; mais ils ne peu- vent être d'aucun usage sérieux ; Ce w’est qu'un jeu dont la difficulté fait le seul mérite. ( Diction) Période carrée ; une période de quatre membres , et par extension, toute période nombreuse CAR et bien soutenue , quoiqu’elle ne soit pas de quatre membres. (-Astron.) Carré se dit de trois constellations qui se font remarquer par quatre étoiles principales dispo- sées en quadrilatère. On dit le carré de la grande ourse, le carré de Pégase , et le carré d’Orion. (Jardin.) Un carré est un ue de terre en carré, dans lequel on plante des fleurs , des légumes, etc. (Marine ) Carré naval; c’est un carré parlait tracé sur le gaillard d’arrière d’un vaisseau de ligne qui navigue en escadre , en faisant par- tie d’une armée navale, pour ser- vir à prendre divers releveñhens et direcuons relatifs à la position res- pective du vaissean avec les autres. Trait carré; V. TRAIT.. ( Anat. ) Carré se dit d’un mus- cle couché transversalement le long de la p térieure et inférieure des qua niers os du métatarse dans l’e toü ils s’articulent aux orteils : on appelle aussi carré le second muscle des abducteurs de la cuisse, parce qu’il est quadrangu- laire. ( Papeterie ) On appelle carré double, carré simple , un papier de la moyenne sorte : carre fluant, une sorte de papier pour limpres- sion des livres de peu de consé- quence. CARREAU , s m. guudrellum , diminutif de quadratum , dont on a fait carreler, carrelage, carreleur. ( Archit. ) Pierre qui a plus de largeur que de queue dans le mur ; elle est posée alternativement avec la boutisse poar faire liaison. Carreau se dit du pavé des cham- bres, salles , églises, de quelque matière et figure qu’il puisse être, ( Jeux ) Franc-carreau ; sorte de jeu où l’on jette en l’air une pièce de monnoie, et où celui dont la pièce tombe le plus loin des bords du carreau , gagne le coup. On ap- pelle aussi carreau une des cou- leurs du jeu de cartes marquée par de petits carreaux rouges. (Artill. anc.) Carreau d'arbalète; c’étoit uue flèche dont le fer avoit quatre pans ; de-là sont venus ces expressions figurées , Les carreaux de La foudre. (Méd. ) On appelle carreau, une CAR 237 maladie qui consiste dans un gon- flement et une dureté extraordinaire du ventre; et à laquelle Les enfans sont sujets ; on l’appelle aussi CHAR. TRE. 7. ce mot. ( Jardin.) Carreau se dit de la planche oblongue d’un potager. Les jardiniers sont dans l’usage de plan- ter l'hiver leurs légumes dans un coin, tout près les uns des autres : ils appellent cela planter au carreau. (Physique) Carreau électrique ; on appelle ainsi un carreau de verre que l’on a enduit de quelque métal, de part et d'autre, et auquel on a laissé, à l’une et à l’autre surface, au moins deux pouces de bords sans ètre enduits. Ce carreau sert à faire une expérience semblable à celle qui est connue sous le nom d'expérience de Leyde ( F.ce mot), et la com- motion qu'il cause alors , est appelée coup foudroyant , V. ce mot. CARREFOUR ,s. m. corruption de quatre fourc, quadrifurcum , quatre angles ; fourc en vieux fran- çais, à signifié tout ce qui fait un anple aigu; on disoit le fourc d’un arbre, des doigts, d’un chemin, des rues ; et de -là est venu le mor ourchu. ( Architecture civile) L'endroit où se croisent deux ou plusieurs che- miss à la campagne , ou plusieurs rues dans les villes. ( Agrie. ) Place où aboutissent etse croisent plusieurs allées dans les bois et dans les bosquets. CARRIERE , s. f. dans le sens de voie, chemin, il vient de carrera, formé de carra , comme qui diroit le chemin des chars , des charettes. (Gymnastique) Çarrière se dit dans ce sens, d’une lice, d’un lier destiné à la course à pied , à cheval, ou en chariot. On emploie aussi fi- gurément ce mot, pour exprimer le cours de la vie, le tems qu’on exerce un emploi, üne charge, etc. CARRIERE , s. f. lorsqu'il sioni- fie le lieu d’où l’on tire la pierre , il tire son origine du lat. quadraria ou quadrataria, parce que les pier- res qu’on en tire sont ordinairement carrées ; à quadratis lapidibus ; Suger , traité de la consécration de l'éolise de St. Denis. ( Chirur, ) Les lithotomistes ap- 258 CAR pellent carrière , la production des nouvelles pierres dans la vessie. (Jardin.) Les jardiniers donnent le nom de carrière à cette partie des poires où s’amassent plusieurs petits nœuds pierreux qui semblent ne for- mer qu’une pierre vers le centre du fruit. Ces nœuds se forment aussi dans sa pulpe. CARROSSE, s. m. du lat. carruca ou plutôt de litalien carruccro, cor- ruption de carroroz2zo, char rouge, voiture à quatre roues, sur laquelle les italiens portoient leurs étendarts à la guerre. Les carrosses sont de l’inven- üon des Francais. Sous François premier lon n’en comploit encore que deux, jun à la Reine, et l’au- tre à Diane, fille naturelle d'Henri 11; mais lenombre des carrosses aug- menta considérablement sous Louis XIII et sous Louis XIV. Les pre- Miers carrosses étoieut ronds, et ne contenoient que deux personnes, Leur forme a beaucoup varié, on en fait présentement auxquels il ne manque rien pour la commodité et la masniticence. ( Marine } On appelle carrosse dans les salères , felouques, chebecs, etc. de la Méditerrannée , une cou- verture de toile peinte ou goudron- née qui met à labri la chambre de poupe ; dans les galères , cette cou- verture est quelquefois de damas €gramoisi. ( Corderie) Carosse se dit d’un instrument de corderie qui sert à porter le toupin ou couchoir à l’aide duquel les cables et autres cordes se tordent ou se commettent. CARTE ,s.f. du gr. y4prnç (char- tés) , ce sur quoi on trace des ca- racières, qui a produit cartes , cartel, carton , charte , pancarte, elc. (_Astron. géogr. ) Une carte est une figure prane qui représente la figure de la terre ou une de ses parties, suivant les lois de la pers- pecthive , ou encore une projection de la surface du globe , où d’une de ses parties, qui représente les figures et les dimensions, où au moins les situations des villes , des rivières , des montagnes, etc. On appelle cartes universelles, ou appemondes , celles qui repré- septent toute Ja surface de la terre; CAR cartes particulières celles qui représentent quelques pays particu= liers ou quelques portions de pays. Ces deux espèces de cartes sont nommées souvent cartes géogra- pl'uques où cartes terrestres, pour les distinguer des hydrographiques où marines , qui ne représentent que la mer, ses îles et ses côtes. Cartes marines où kydrographi« ques ; l'invention de ces cartes est louvrage du prince Don Henri de Portugal. 11 y avoit longtems que les cartes géographiques étoient connues , mais des cartes marines construites suivant lemême principe, eussent été inutiles dans la naviga— tion. Le prince préléra donc de dé- velopper la surface du globe terres- tre , en étendant les méridiens en lignes droites et parallèles entre elles. Telles furent les. premières cartes employées p teurs : on les nomm parce qu’elles sont en qu'élque sorte formées de la surface du globe ap- platie. Mais il y a dans ces sortes de cartes deux inconvéniens : l’un consiste en ce que la proportion des degrés des parallèles , et de ceux des méridiens n’y est point conservée, Le second et le plus essentiel est que le rhumb qu’eiles indiquent, en tirant une ligne d’un lieu à un autre, n’est point le véritable, ex- cepté lorsque ces lieux sont sous le même méridien, ou sous le même parallèle. Des le milieu du seizième siècle, on sentoit déjà la nécessité d’avoir une autre maniere de représenter la surface du globe terrestre qui fut exempte de ces délauts. Mercator, fameux géographe des Pays-Bas, en donna la premitre idée, en remarquant qu'il faudroit étendre les degrés des méridiens , d'autant plus qu'on s’éloigneroit davantage de lPéquateur ; mais il s’en tint là, et il ne paroît pas avoir connu la loi de cette augmentation. Edouard Wrioth la dévoila le premier, et publia en 1599 un ouvrage dans lequel il calcule l'accroissement des parties du méridien par l’addition continuelle des sécantes, de dix en dix minutes. Ces cartes remplis- sent parfaitement toutes les vues des navisateurs. À la vérité, les paities cÂRr de la terre y sont ‘représentées tou- jours en croissant du côté des pôles, et d’une manière tout-à-fait dif- forme; mais cela importe peu, pour- vu qu’elles fournissent un moyen facile et sûr de se guider dans sa route. Cartes célestes ; ce sont celles dans lesquelles on représente les constellations et les étoiles qui les composent. Carte militaire ; c’est la carte particulière d’un pays ou d’une por- tion de pays, où d'une frontière, ou des environs d’ume place, d'un poste , sur laquelle sont exprimés tous les objets qu’il est essentiel de connoître pour former et exécuter un projet de campagne ; telles que les marches qu'une armée peut faire ; les lieux où elle peut camper ; les divers postes qu’elle doit occuper ; les défilés et leur longueur ; les ri- yvières , les ruisseaux , leur largeur, leur profondeur, les gués , la na- ture du fonds , la hæuteur des bords, les ponts , les passages, les moulins, les canaux, les étangs ; les villages, les hameaux, les châteaux , les mé- tairies et autres lieux qui sont bons à occuper ; les montagnes, leur hau- teur , leur pente , leur escarpement, les vallons , les ravins, leur largeur, leur profondeur , etc. etc. L'usage des cartes militaires étoit connu des anciens : € Un général , dit Végèce, doit avoir des tables dressées avec exactitude , qu lui marquent non seulement la distance des lieux par le nombre des pas, mais la qualité des chemins , les routes qui abrègent, les logemens qui s’y trouvent , les montagues et les rivières. » (Jeux ) Cartes à jouer ; il ne paroît aucun vestige de ces cartes avant 1392 que Charles VI tomba en frénésie. Le jeu de cartes pré- sente une idée de la vie paisible, comme le jeu des échecs offre le tableau de la guerre, Ce qui pour- roit faire soupconner que ce jeu a Le naissance en France , ce sont es fleurs de lis qu'on a toujours re- marquées sur toutes les figures en Cartes. _CARTEL, s. m. du lat. chartella, diminutif de charte. CAR 259 Défi par écrit, pour un combat singulier. ( Art de la guerre ) Cartel est un réglement fait entre deux partis en- nemis , pour la rançon des prison niers. (Horlogerie) Cartel se dit d’une boîte de pendule qui s’attache contre le mur d’un appartement, et qui, par ses formes variées et enrichies , est propre à la décoration. CARTELLES , s, f. du lat. char- tella. ( Musique) Grandes feuilles de peau d'âne préparées, sur lesquelles ou entaille les traits des portées, pour pouvoir y noter tout ce qu'on veut en composant, et l’effacer ensuite avec une éponge. CARTESIANISME , s. m. de Descartes , nom d'homme. (Philos.) Système de philosophie imaginé par René-Descartes. Descartes a été l’un des plus beaux génies que le monde ait four- nis. C’est à lui que la vraie physique doit en quelque façon sa naissance et ses progrès ; avant lui, on étoit plongé dans les plus épaisses ténè- bres de l’ancien péripatétisme , et nous y serions peut-être encore ense- velis sans le secours de ce rare génie, La philosophie de Descartes a eu beaucoup de peine à être admise en France. Le parlement pensa rendre un arrêt contre elle ; mais il en Fat empêché par la requête burlesque, en faveur d’Aristote , qu’on lit dans les œuvres de Despreaux, et où l'au- teur sous prétexte de prendre la défénse de la philosophie ‘péripatéti- cienne , la tourne en ridicule. Enfin, lorsqu'on reçut en France la philosophie de Descartes, Néw- tou avoit déjà prouvé qu'on ne de- voit pas l’y admettre. On l’a aban- donnée depuis environ 70 ans, pour s'attacher à celle du philosophe an- glais ; réanmoins Descaries doit être regardé comme un génie sublime qui a fait sentir le vide de l’ancienne philosophie , qui a vu la nécessité de transporter la géométrie dans fa physique, et a fondé sa physique sur une géométrie qu'il tenoit presque entièrement de ses lumitres ; qui a changé le ton de son siècle , qui étoit celui d’une érudition dénuée des lu- mières de la philosophie ; et qui CAR d’un siècle qui n’étoit que savant , en a fait un siècle vraiment éclairé. Descartes, est né le13 mars 1596, à La haie en Touraine , et est mort le 11 février 1650 , à Stockolm , où Ia reine Christine l’avoit attiré. Son corps est resté dans cette dernière ville jusqu’en 1666, que M. dAlibert, trésorier de France, Île fit trans- porter à Paris, et enterrer avec la plus grande pompe dans l’église de Sainte-Généviève. 20 (Physique) Diables Cartésiens ; On appelle ainsi des petits plongeons de verre qui étant renfermés dans uu vase plein d’eau , descendent au fond , remontent , et font tels mou- vemens qu'on veut. Ces petits plon- seons sont de deux sortes ; les uns sont des masses solides de verre aux- quelles on attache en haut une pe- üte houle pleine d’air qui a comme une pelite queue ouverte, ce qui rend le total moins pesant qu’un égal volume d’eau; mais de manière que la différence est fort petite. Les au tres sont creux en dedans , et percés en quelque endroit d’un peut trou. Ces plongeons étant gnfermés dans un vase plein d’eau, dont le goulot soit étroit, si on presse avec le doigt la superficie de l’eau au goulot, l'air contenu dans Le plongeon où dans la boule est condensé; le plongeon de- vient plus pesant que l’eau , et des- cend. Si on retire le doigt, l’air se dilate , le plongeon devient plus lé- ger et remonte. CARTILAGE, s. m. du lat. car- tilago , dérivé de caro , chair: chair fibreuse. (Anat.) Le cartilage est une ma- tière blanchâtre , ou en quelque ma- nière de couleur de perle, qui revêt les extrémités des os joints par arti- culation mobile, augmente l’étendue de plusieurs, en manière d’épiphyse en unit quelques-uns fort étroite- ment, et n’a aucune adhérence où connexion immédiate avec d’autres. La substance des cartilages est plus tendre et mcins cassante que celle des os; néanmoins avec l’âge, elle s’endurcit quelquefois au point de devenir toute osseuse. Elle est sou- ple, pliante, capable de ressort ; Ce qui fait qu’elle se rétablit facilement après avoir été comprimée ou pliée, CAR jusqu'à un extrême degré, au-delà duquel elle casse. ( Botan.) Cartilagineux se dit, en termes de botanique , d’une subs- tance dure , sèche, et un peu flexi- ble ; d’une feuille d’une épaisseur notable , et dontles bords sout comme sphacelés , durs. CARTOMANCIE, s. f. dn grec xaprus (chartés), vartes, papier, et de gavreix (manteia ), divination. ( Divin.) Art de tirer les cartes ou de lire dans l’avenir par le moyen des cartes. De cartomancie , on a fait carto- mancien, pour celw qui tire les cartes. CARTON, s.f. du lat. chartone, ablat, de charto , augmentatuif de charta. (T'hecnol.) Carte grosse et forte, faite de papier haché, battu et collé. Le carton Jin est celui qui n’est fait que de plusieurs femiles de pa- pier collées ensemble. Le carton laminé est le carton fin, passé au laminoir. ( {mprimerie) Les imprimeurs appellent carton un feuillet d’im- pression qu’on refait, pour corriger une erreur ou pour faire quelques changemens. C’est de-là qu’on dit un livre cartonné. Us appellent aussi carton une maculature bien unie sur laquelle ils collent des hausses pour. remédier à lPinégalité du foulage qui se rencontre à presque toutes les presses. Dans le même langage , grand carton se dit des seize pages d’en bas dans l’imposition 22-12, et petit carton des huit pages qui forment le carton d’en haut, et qui s’insèrent entre les huit premières et Les huit dernières pages du grand carton. (Archit.) En termes d’architec- ture , un carton est un dessin en contour chantourné sur une feuille de carton on de fer blanc, pour tra- cer le profil des corniches et lever les panneaux de dessus l’épure. ( Peinture) On appelle cartons dans le langage de la peinture, des dessins de figures ou de compositions dont le trait est sur-tout rendu avec la plus grande correction sur des cartons plus où moins épais, plus ou moins étendus, relativement à Vusage que l'artiste a besoin d'en faire. CAR faire. Cet usage a été principalement destiné à la peinture à fresque, et voici en quoi il consiste : Pour exécuter la fresque , on en- duit d’un mortier fait de chaux et de sable la voûte ou la muraille que Von vear enrichir d’une peinture. Lorsque cet enduit est assez ferme pour ne pas céder au doigt qu’on ÿ applique à dessein de connioitre sa consistance , et qu'il conserve cepen- dant de la fraicheur et de l’humi- dité, l’on applique le carton, sur lequel se trouve dessiné et découpé très- correctement le trait d'une figuré où d’uu objet qu'on a le pro- jet de peindre. On trace avec une pointe de bois on d'ivoire aiguisée en forme de crayon le contour de la figure , en suivant exacteinent les bords duc arton : ce trait, léoèrement enfoncé dans l’enduit lorsqu'il est frais, guiûe Le peintre, qui ne pour- roit, comme sur la toile, dessiner avec le crayon ce qu'il doit peindre, Le carton découpé n’est propre que pour une fioare où un seul ob- jet; mais lorsqu'il s’agit de tracer une composition éntière , on pique le trait de tous les objets qui se trou- vent dessinés sur le carton ; alors on passe dessus , en appuyant, un sa chet rempli de charbon mis en pou- dre ; on fie eu sorte que la poudre passe au travers des trous d’épingle qui marquent-tous les contours de ces objets, ét le trait se trouve ainsi déssiné sur l’enduit frais qui est pré- paré pour recevoir la couleur , ‘et s’y conserver assez long-tems pour l'usage de l'artiste. De ces deux ma- nières d'employer les cartons, celle des cartons découpés a été le plüs en usage däns la peinture à fresque, parce que cette petite trace que lon forme en suivant les contours du ‘carton , quoique trés-légérement ap- profondie, se coiserve pins long- tems, et est plus sensible aux veux de l’artiste , qui n’a point à craindre de la perdre ou de l’altérer. CARTOUCHE, s. m. de lita'ien Cartozzo où carloccio, augmentatif de carta.. _.(Péïntüre, sculpture, archit.) Ornement de sculpture , peinture ou architecture, qui renferme üne ins- cription , quelque dessin on auel- ques armoiries, Tom. I. CAS 244 (Artificiers) Les artificiers em- ploient ce mot pour désigner une boite de carton dans laquelle ils ren- ferment leur artifice. (-Artillerie) Cartouche, au fém. se dit d’une charge de canon de fusil , ete. CARTULAIRE , s. m. du latiw charta , charte. ( Hist. ecclés.) Recueil d’actes, titres et autres principaux papiers concernant le temporel d’un monas- tère, d’un chapitre où de quelque église. CARUS, s. m. mot.latin formé du grec x4pos ( Earos), assoupisse- ment. (Méd.) profond assoupissement sans fièvre , joint à la perte du sen- timent, du mouvement volontaire et de lPimagination, mais avec li berté de respirer, avec un pouls plein et fort. Le carus est plus fort que la léthargie, et plus léger que Vapoplexie, mais il dégénère sou- vent en ceile-ci. On le distingue de la syncope par le pouls qui est grand , et par la couleur da visavé qui est vermeille. | CASCADE ,s. F. de l’ital. cascata, formé de cado , tomber. Chute d’eau naturelle où artifi- cielle. ( Archit. font.) Pour former une cascade artificielle, Partiste ouidé par des principes certains fait la recherche des eaux, les jauge pour en connoître la quantité, les amasse dans des piérrées pour les conduire dans un regard de prisé où dans ün réservoir ; il relève leur pente et les conduit au lieu destiné, ou il les distribue pour en former diverses cascades qui tombent en nappe, en soutteleties, en rampe douce, en buffeis, en chute de perrons , etc. (Mathém.) M. Roile, géometre de FPacadémie des sciences , a donné autrefois le nom de cascade à une méthode qu'il'avoit imaginée pour résoudre lés. équations, et qui con- -siste à approcher toujours de la va- leur de l’inconnue par des équations succes“ives, qui vont toujours en bais- saut où en tombant d’un degré ; et dé-là est venu le nom de cascades. CASE, s.f. du lat. casa ou capsa, formé du grec x#$cs-(Æapsos), xeges (kasos), ou 27506 (kassos), Q 25 CA5 que M. de Sanmaise explique par /0- culamenta:calculorum in tabula, petits espaces où lon place les dames au jeu de tricirac. ( Lrictrac ) Ce terme se dit de cha- cuue des places qui sout marquées par uue flèche, et, par extension, de deux dames posées sur la inême ligne ou flèche où l'on joue. Sal n’y a qu’une dame sur la flèche, elle fait la demi- case, ( Echecs ) Case se ditide chacun des carrés de l’échiquier: sur lequel on Joue. CASEMATE, s. f. suivañt quel- ques-uns , du gr. yz2suxrT2 (chasma- ta), ouverture de lg terre , zratus, dont la racine est y#1vw (charné), enuovvrir ; mais selon d’autres , et avecplus de vräisemblayce , de Vespagnol casamata, maison basse. *( Fortific. ) Cave, où lieu voñté sous terre pour défendre la courtine et les fossés. CASQUE , s. m. du lat. cassis, dont on auroit fait cassicus, cas- cus et casque. (Artmilit.) Arme défensive, sorte d’habillement de tête pour la guerre. Les casques vieanent des Lacé-— démoniens. Carès fut le premier qui les orna d’aigrettes et de plumes. Sur les anciennes médailles, les rois, les empereurs , les dieux même sont représentés avec des casques. Au- trefois, en France , les gendarmes porioient tous le casque. Le roi le portoit doré; les ducs etles comtes, argenté ; les gentilshommes d’an- cienve race , d’un acier poli , et les autres , simplement de fer. ( Blason ) Le casque étoit un or- nement et une marque de noblesse et de fief noble ; il en faisoit voir les différens degrés, selon sa nature et sa situatiou-sur les écus, ( Botan. ) Quelques botanistes ont appelé casque Ja lèvre supérieure des corolles Jahiées., qu’on nomme aussi fleurs en gueule. CASSATION , s. f£. du lat. qguas- sare, cassare, ébranler, rompre;, briser, casser. ( Pratique) Jugement de. cassa- tion ; c’est un jugement par lequel {a cour appelée, à cause de cela, Cour de cassation ; casse et an- nulle un acte ou une procédure, pour C'AS cause de nullité, ou de fausse inter prétauon de la loi. CASSER , v. a. du lat. quassare, cassare ; ébranler , rompre , briser, , ( Physique ) De casser on a fait casse-bouteille, qui signifie un ré- cipient de cristal ouvert, auquel on adapte une bouteille clissée , que le poids de l'air casse lorsqu'on fait -le vide sous le récipient. (Equitation ) casse - cou ; il se dit des maquignons et des gens em- ployés à monter les chevaux jeunes et vicieux. (Agriculture) Casse-motte ; une massue de bois dur et cerelée de fer, dont on se sert dans les terres fortes pour diviser les mottes. (Hist.des sauvages) Casse-téle ; une arme particulière aux sauvages de l’Amérique Septentrionale , fæite d’un bois fort dur. CASTAGNEÈTE , s. f. de l’espa- gnol castagnetta , petite châtaigne, parce que cette espèce d’instrument ressemble à deux châtaignes. | ( Musique ) Instrument composé e deux petits morceaux de bois creusé, que l’on tient dans la main et que l’on frappe en cadence , en mettant ies deux concavités l’une contre l'autre. CASTINE, s. f. corruption de l’al- lemand Xalkstein, quisignifie pierre calcaire. | ( Minéral.) Mélange de différentes terres qu'on ejonte au minérai de fer qu’on ietie sar Le haut fourneau our en faciliter la fonte. « CASTRAMETATION ,.s. f. du latin castrametatio, composé de castrum, camp , et de retior , me- surer. À 2 (Art milii. ) L'art d’asseoir un camp... hi .Cet art étoit oublié en Europe, lorsque Maurice , prince d'Orange, rétablit, vers la fin du seizième siè- cle, cette partie de discipline si pet- fectiouuée chez les Romains, pour opposer, avec une armée inférieure, des forces égales à celles des Espa- :gnols, qui menaçoient la Hollande e la punir d’avoir secouë leur joug. La castramétation est une des plus importantes et des plus difi- ciles opérations de Part militaire : il s’agit de bien choïsir le lieu où l’ar- mée doit camper, et il fant que ce ’ CAS lieu soit commode, et à couvert de toute insulte de la part de lennenw. Un camp oatareliement lorubé est celui que lon trouve couvert, et en dos , par une rivière, une forêt, un marais ou des montagnes escar- pées, On le fortibe, au contraire, ou par uu retrauchement de terre , ou par des abattis d'arbres. Les iois généraies de la castra- métation sout d'avoir suffisamment de terrain pour placer linfanterte , la cavalerie, l’artillerie, les vivres et les oMiciers de chaque corps avec tout Îe bagage , et que l’armée puisse coimmodément sortir du camp, pour se ranger en bataille à la vue des ennemis. Les lois particulières dé- pendent des vues du général ,qui les proportionne aux elconstances qui se présentent. CASTRATION ,s. f. da lat. cas- trare , xetrancher , qui pourroit ve- ur du grec 25906 (chestros ) , ins- trument tranchant. ( Chirurgie ) Opération de chirur- gie , retranchement des parties proz pres, à la génération. C’est une am- putation des iesticules, qu'on :est obligé de faire lorsqu'ils sont atta- qués de morufhcation ou de sarco- cèle qui n’a pu céder aux remèdes ordinaires ( Musique) On appelle castrato un musicien qu’on a privé, dans son enfance ,. des organes de la généra= tion pour lui conserver la voix ai- guë qui chante la partie appelée des- sus où soprano. Queique peu de rap- port qu'on aperçoive entre. deux organes si différens , il est certain que la mutilation de l’un prévient etempêche dans l’antre cette muta- tion qui Survient aux hommes à l’âgernubile ; et qui baisse, tout-à- coup leur voix d’une octave. IL se trouve en Italie des parens barbares, qui ; sactifant la nature à la, for- tune , livrent leurs enfans à cette opération , pour le plaisir des gens voluptueux et cruels qui osent re- chercher le chant de ces malheu- Fe, wii ; Au reste. l'avantage de la voix se compense dansles castrats par beau- coup. d’autres pertes. Ces hommes qui chantent si bien , maïs sans cha- leur et-sans passion, saut, sur le théatre ,'les plus mrussades acteurs CAT 243 du monde ; ils perdent leur voix de très-bonne heure, et prennent un embonpoint désoñtant. Ils parlent et prononcent plus mal que les vrais hommes, et il y a même des lettres, telles que V7 ,qu'ils ne peuvent point prononcer: ( Botan. ) La castration des plantes est une opération par la- queile on ôte à une plante la fa- culté de féconder ses graines, soiten luj enlevant les parties de l’un ou de l’autre sexe , avant que la fécon- dation ait eu lieu, soit en s’oppe- sant à ce que la poussière prolifique des anthères soit reçue par les sh maies , lorsque les étamines où pis- uls ont été rongés par quelque in- secte , ou altérés par des pluies de longue durée , par une gelée où par un coup de soleil. C’est une espèce de castration qui rend jes graines stériles , où quimême en détruit tous les embryons. CATA , du grec «#74 (kata) , pré- position qui, dans la composition , sigmfe en bas, et marque consis- tance , fermeté ; assiette , perfection, infériorité, opposition , méprise , condamnation, ete. CATACAUSTIQUE, s. f. du grec xaraxausi2cv(katakaustikon),com- posé de xzr2 (kata), préposition qui, dans la composition , signifie contre, en bas, dessous , et de xau- sixoy (taustikon), ce qui brûle, dont la racine est zx ( Kaïd), brûler. (Optique ) On appelle ainsi la caustique formée par des rayons réfléchis , pour la distinguer de la diacaustique, dont les rayons sont formés par réfraction. 7”. CAUS- TIQUE , DIACAUSTIQUE. ! CATACHRÈSE, s. f. du grec 4- Taxpness (Katachrésis), abus. (Diction.) Les grammairiens et les rhéteurs appellent ainsi l’exten- sion que l’on dopne à la signifcation d’une expression pour rendre une idée qui n’a point de termes propres. Ainsi l’on dit que les chevaux sont ferrés d'argent, lorsqu'on attache sous leuts pied; une armure d’ar- gent au lieu de fer. On se sert de même du mot feuille pour expri- mer des choses rainces comme des feurlles d’arbre. La cataçhrèse n’est proprement a JE CAE qu'une espèce de métaphore, puisque e’est le rapport de la ressemblance qui est Je fondement de lune et de Vauire. Ce qui les distingue, c’est qu'on n’a recours à là catachrèse que par nécessité; au heu que là métaphore est souvent un mouve- ment de l'imagination , mais qui a toujours la ressemblance pour objet. CATACOMBES, Auttelois CAT'A- TOMBES, s. f. du gr. xara (kata), en bas, et de xuuCos ( Kumbos ), tombe , tombeau: tombeau souter- rain. ( Culte cathol. } On appeloit ainsi en Jtalie des lieux souterrainis où sé gachoïent les premiers chrétiens , et où ils enterroient ceux d’entre eux qui avoïent souffert le martyre. CATACOUSTIQUE,, s. f. du grec Zaranssixa (Kkatakoustika), com- posé de xara ( Eata), contre , et de äxi% (akou6), entendre : contre- son , son réfléchi. (Acoustique) Cette science, qu’on appelle aussi cataphonique , a pour objet les sons réfléchis, ou cette par- üe de l’acoustique qui considère les propriétés des échos, ou en général les sons qui ne viennent pas direc- tement du corps sonore à l’oreille , mais qui ne la frappent qu'après qu'ils y ont été renvoyés par quel- qu'autre corps. Ÿ’oy. CATAPHO- NIQUE. CATADIOPTRIQUE , s. f. mot composé de catoptrique et de diop- trique. V. ces mots. ( Optique ) Science qui a#pour objet les effets réunis de la ‘catop- tique et de la dioptrique, c’est-à- dire , les effets réunis de La lumière réfléchie et de la lumiére#réfractée. Cette réunion sert principalement pour-les télescopes. On sait que les objets que repré- sente un miroir , en réfléchissant les fayons émanés de ces objets, pa- xoissent tous à contre-sens : ce qui est à droite se voit à gauche , ce qui est à gauche se voit à droite, et ce qui est en haut se voit en bas. Si les apparences de ces objets sont renversées par la dioptrique , le mi- roir , renversant ces apparences, re- met ces images dans une situation éonforme aux objets. On voit donc que la réunion de Ja catoptrique et de Ja dioptrique, ou, ce qui est la CAT même chose , la catadioptrique , est propre à redresser les images. CATADUPE où CATADOUPE, s. f. du grec saradumæ (kata- doupa ), pluriel de x#ræd'urroe Nm ), composé de zur £ata ), qui dans la composition si- guilie quelquelois tendance, incli- daltion vers Le bas, situation basse, et de d'uroc ( doupos), bruit que fait une chose en tombant. ( Géogr.) Nom que les anciens donnoient à ce que nous appelons aujourd’hui cataractes : les plus fameuses catadoupes Sont celles du Nil. Ils donmoient aussi le nom de catadoupes aux peuples qui habi- toient proche les catadoupes du Nil. CATADROMUS, s. f. du grec »x- rad pouoc ( Katadromos ), carrière. ( Danse) Ce mot, qui sigmfioit parmi les Grees un lieu destiné à la course, a été employé par les Ro- mains pour désigner une corde ten- due sur laquelle on dansoit. Un bout de cette corde étuit attaché an plus häut bout du théâtre, et l’autre étoit fixé à terre. L'adresse consistoit à descendre sur cette corde en cou- rant. C’est ce qu'exécuütàa un élé- phant, si l’on s’en rapporte au té- moignage de Xiphylin. CATAFAEQUE. s. m. de lit. catafalco, formé peut-être du latin barbare catafulcus, qu’on à Iong- téms proñoncé et écrit ainsi, pour échafaud. ( Cérém. relig.) Décoratioñ fu- ñébre qu’on élève au milieu d’une église, pour y placer le cercueil où la représéntation d’un mort à qui Pon veut rendre les plus’srands hon: heurs. CATAGMATIQUES , adj. du gr. karayua (Katagma), fracture. ( Chir.) Epithète que Fon donne aux remèdes propres pour les frac- tures ; et pour faire former plus promptement le cal; mais ces mé- dicamens ue font d’effét qu’en éloi- gnant les obstacles qui s’opposent à la formation du cal. C’est la nature elle-même qui fait la réunion des os par le moyen du suc nourricier. CATALECTE, où CATALECTI- UE , adj. du grec x#Ta\nxrimo (Lataléctikos), qui n’est pas finis qui est incompuet, Eu C'A TT" … (Poësie anc.) Ce mot se disoit , daus la poësie grecque et latine , des vers imparfaits auxquels il manquoit quelques pieds ou quelques syllabes, par opposition aux vers acalalep- tiques , auxquels il ne manquoit rien de ce qui devoit entrer dans leur structure. CATALEPSIE , s. f. du grec x2- ranndis ( catalépsis ), dérivé de xaranauCave (katalamkand), oc- cuper, détenir , saisir. ( Héd.) Congélaion, contempla- tion, On a donné ce nom à cette maladie, parce que les catalepti- ques restent fixes comme des sta- tues, ou comme s'ils étoient glacés. La catalepsie est une affection so- poreuse avec une convulsion toni- que de tout le corps, qui le retient dans la même posture où la maladie l’a surpris. Semblable à une statue, le cataleptique demeure les yeux ouverts, sans voir, sans sentir, sans entendre , sans faire aucun mouve- ment; mais quand on le pousse , 1} fat un pas ou deux, et reste dans la situation où il se trouve. Cette maladie attaque principalement les mélancoliques. CATALOGUE, s. m. du grec xz- Tarovyos ( tatalogos), recensement, formé de xarx (tata), en détail, et de xsy« (leg6 ), raconter: racon- ter séparément et en détail. (Bièliogr.) Distribution faite avec uu certain ordre , une certaine mé- hode , de personnes ou de choses, Les catalogues de livres servent de guides pour classer une biblio- thèque, pour juger de la rareté ou de la valeur d’un ouvrage, et pour connoître les différentes éditions ‘5 même ouvrage, etucelles qui sont le plus estimées. Ce n’est que vers le commence- ment du dernier siècle, que des h- braives instruits se sont occupés à faire des catalogués raisonnés , avec ’ des tables d'auteurs. Avant ce tems, les bibliothèques ne se vendoient point par catalogues ; des libraires s’entendoient pour acheter en com- mun ces collections , et se les distri- buoient ensuite an plus offrant, comme font aujourd’hui les colpor- teurs. Mais enfin les catalogues des Marchand , des Boudot, des Martin, des Barrois, des Puget, ont insen- CAT 245 siblement formé le goût du public pour les livres ; et l'ouvrage de M. Debure, intitulé : Z'raité dé# Livres rares , en faisant connoître les belles éditions et le prix que lo- pinion leur attache, a achevé de dégager le commerce de la librairie de lignorance et du vil intérêt qui le caractérisoient. Il existe mainte- nant un grand nombre d’excellens catalogues, dont on peut voir la liste dans le Dictionnaire raisonné de la Bibhologie de M. Peiguot. ( Bibliot. publ.) Les catalogues des bibliothèques publiques se sont ressentis pendant long-tems de l’état d’ignorance et d’avilissement auquel étoit réduit le commerce de la ii- brairie, c’est-à-dire qu'ils étoient pour la plupartincomplets, inexacts, et rédigés sans aucune méthode ; mais tela été, en moins d’unsiècle, le pro- grès dela bibliographie, qu'il existe aujourd’hui un nombre considérable d'ouvrages uniquement destinés à faire connoître la meilleure manière de former des catalogues, ou de classer les livres d’une bibliothèque. Parmi les catalogues les plus cou- nus , il est impossible de ne pas ci- ter celui de la Bibliothèque natio- nale. Cet ouvrage, unique dans son genre par le travail immense qu'il a coûté, est un monument précieux pour la littérature , et une ressource utile pour les gens de lettres, qui presque toujours ont besoin: de re- chercher les ouvrages écrits sur une même matière. ( Peinture ) Depuis que les pro- ductions des beaux arts sont des objets de faste pour une partie de ceux qui les achetent , elles ont dû devenir des objets de spéculation et de charlatanerie mercantiles pour ceux qui en font commerce. De -là ces catalogues de tableaux, dessins, estampes et autres ouvrages des arts qu'on expose en vente ; ces descrip- uons ampoulées avec les prix dé- taillés de chaque objet , composées de manière à exciter les désirs et à réveiller l’émulation des amateurs qui ont pour but la gloire de l’em- porter les uns sur les autres. On par- donneroit aux faiseurs de catalo- ues leurs énoncés ridicules et Fr éloges peu sincères , s'ils n’a— voient pas le double inconrément 46 GT de diriger 1e jugement du public, giron moius d'aprés les beautés réelles de Part et de la nature, que d’après ce qu’on nomme agrémens, Ja plupart arbitraires, onu sujets aux caprices des modes et des conven- tions , et de détourner les artistes du goût qu'ils pourroient avoir pour les premiers genres et pourles grands principes. C'est aux catalogues et au mauvais goût qu'ils répandent , que l’on doit ce penchant épidémique Jour les sujets qu’on nomme agréa- les, galans, où qui se distinguent par quelque singularité. C’est la foi qu’on ajoute aux catalogues ; ce sont les prix qu'ils établissent avec une sorte d'autorité, d’après les fan- taisies et les ruses des brocanteurs, qui ont interverti Les idées justes , les évaluations conformes à la raison et à l'importance des genres d'ouvrages qui demandent plus ou moins de génie, et qui ont plus ou moins de droit à intéresser le cœur et les- rit. (_Astron. ) Catalogue d’étoiles ; e’est la table des positions des difé- rentes étoiles par longitndes et Lati- tudes , ascensions droites et décli- maisons pour une certaine époque. Le plus ancien catalogue est ce- Jui qui nous a été conservé par Pto- Jémée dans son Æ/mageste , et qui renferme 1022 étoiles , dont les po- sitions sont à-peu-près pour l’année 63 de lPére chrétienne , quoiqu'il les ait appliquées pour l’année 137. On ne croit pas que Ptolémée en soit Vauteur ; il est plus probable qu’il ne fitque réduire à l’année 137 de J.- €. celui d’'Hipparque, qui étoit pour l’année 130 avant J.-C. , eu retran- chant 2’ 40’! de:toutes les longitudes. Copernic se contenta de même de ré- duire à son tems le catalogue de Ptolémée , sans faire à ce sujet de nouvelles observations. Parmi les Arabes, Albategnius et Ullugbes, et, parmi les Européens , Ticho-Brahé etHévélius firent des catalogues plus exacts et plus amples. Mais le plus grand et le plus fameux de tous est le catalogue britannique de Flams- teed , qi parut à Londres en 1712. M. de ja Caille a publié trois catalogues depuis 1757 jusqu'en 1762. Enfin , l'académie de Berlin fit pu- CAT blier en 1776 un catalogue de 4535 étoiles observées par Hévélius , Flamsteed , la Caille et Bradley. CATAPASME , s. m. du lat. ca- tapasma TON catapastum s qui y alusi que compersio diapasma , empasma et sympasma , ont tous la même signification , et viennent de xara(kata) , dessus, etde ma7w (passé ), répandre , saupoudrer. ( Méd. ) Les anciens médecins grecs donnoient ce nom à tout re- mède pulverisé, dont on saupou- droit le corps ou quelqu’une de ses parties. CATAPHONIQUE, s. f. du grec xara (kata), contre, et de on (phôné), voix ,son: son réfléchi. F. CATACOUSTIQUE. CATAPHORE , s. f. du grec x2- Tagopæ (calaphora), chute, dé- rivé de x4T74 (Ækata), en bas , et de g:pw (pherô), porter: porter en bas. ( MHéd. ) Sorte de maladie qui con- siste dans un profond assoupisse- ment. D CATAPLASME, s. m. du grec xaramraçue (cataplasma), com- posé de la préposition x1274 (£ata), dessus, et de œaæors (plassé), en- duire : appliquer dessus. (MHéd.) On entend par cataplas- me un topique ou reméde externe de consisiance molle, composé de différentes parties de plantes, d’a- nimaux, c’est-à-dire, de farines, de pulpes, d’onguent, de graisse , d'huile , de fleurs, de fruits, de gomme , de poudres et autres médi- camens. ( Jardin. ) Un cataplasme est un emplâtre de bouse de vache on de terreau gras qu'on applique sur les plaies des arbres. On l’appelle aussi onpgnent de St.-Fiacre. CATAPLEXIE, s. f. du grec x4- Tamaurw ( katapléssé ), lrapper . rendre stupide , hébêté, dérivé de mhaorm ( pléssé), frapper. ( Méd. ) Engourdissement subit dans une partie du corps, ou une privation de sentiment dans quel- que membre ou organe que ce soit. CATAPULTE , s. f. du grec x+- Taævarnc ( Fatapultés }, composé de xara, et de æxrrs (pallé}, lan cer. CAT ( Art milit. anc. ) Machine de guerre dont les anciens se servoient pour lancer des traits, des pierres , etc. Cette machine de guerre passe pour avoir été inventée par les Sy- riens. CATARACTE; s. f. dugrec xæ- Tapaurne ( kataractés ) , formé du verbe xarpozasei (Kkatarrassein), tomber avec impétuosité. (Hydrocynamique) Chute ou pré- cipice dans le canal ou lit d’une ri- vière , qui a pour cause des rochers , ou d’autres obstacles qui arrètent le courant , et font tomber l’eau avec beaucoup de bruit et une grande im- pétuosité. Telles sont les cataractes du fleuve Tornéo , que les gens du pays franchissent dans des na- celles fort minces ; les cataractes du Nil ; mais Strabon et les anciens appeloient cataractes ce que nous appelons cascades ; et ce que nous appelons présentement cataractes, les anciens l’appeloient catadoupes. V'. ce mot. La plus fameuse cataracte est celle de la rivière de Niagara, au Canada, qui tombe de cent cinquante- six pieds ( 4% mètres environ ) de hauteur perpendiculaire , comme nn torrent prodigieux , et qui a plus d’un quart de lieue de largeur. M. Newton a donné le nom de cata- ractes à la courbe que décrivent, selon lui , les particules d’un fluide qui s'échappe d’un vase par un trou horizontal. * ( Chirurg. ) Ce que les Grecs ap- peloient Æyppochysis où hyppo- chyma, les Arabes gutta obscura ou caliginosa , les latins suffusio, est une seule et même maladie con- nue vulsairement sous le nom de cataracte ; mot grec qui signifie herse ou conlisse qu’on fait tomber avec violence, et qui est dérivé du verbe x2Tapo253® , couler, tomber avec violence. Tous les auteurs , depuis le teims de Galien , jusqu’au commencement de ce siècle , disent que la cataracte. est un amas d’humeur superflue, lente et épaisse , qui se congèle et s’endurcit comme une pellicule dans Fhumeur aqueuse ; selon quelques- uos , entre la cornée et le cristallin, et, selon d’autres, entre l’uvée et le Gristallin , et qui empêche la vue. CAT 247 On estrevenu aujourd’hui de cette erreur. 11 est constant que la vraie cataracte est une altération entière du cristallin , qui change de cou- leur, perd tout ou partie de sa trans- parence , et devient plus solide qu'il n’étoit ; ce qui empêche les rayons de la lumière de pénétrer jusqu’à l'organe immédiat de Ja vue. 1] faut convenir cependant. qu'il peut se former une membrane dans l’hm- meur aqueuse devant Île enristallin et derrière l’uvée ; mais cet acci- dent ne prend que le nom de fausse cataracte , ou de cataracte mem- braneuse. On a regardé pendant long-tems Popération d’abattre la cafaracte en abaissant le cristallin, comme je vrai remède à cette maladie ; mais comme il est sujet à remonter, on trouve aujourd’hui qu’il est plus sûr d’extirper le cristallin. CATARRHE , s. m.dugrec x2- rapococ ( Latarroos), formé de 174 ( £ata) eu bas , et de ÿéæ ( rhcé), couler , découler. ( Méd. ) Fluxion et distillation d'humeur sur la gorge, ou sur quel- qu'autre partie du corps. Les sinus. frontaux, les grandes cavités situées dans les os maxillaires , toutes les cellules de l’os ethmoïde et les na- rines , sont tapissées d’une mem brane molle , épaisse, munie d’un nombre presque infini de vaisseaux artériels , de corps ronds glandu- leux et de vaisseaux excrétoires, d’où sort sans cesse une lymphe fort claire. Le gosier et la bouche sont pleins de glandes dont les conduits excrétoires s'ouvrent dans leur ca- vité. Lorsqu'il sort de toutes ces glandes, ou de quelqu’une d’elles, une trop grande quantité d'humeur séreuse , et qu’elle découle vers la gorge et la poitrine , on donne à la maladie qui en provient le nom de catarrhe , et plus communément celui de rhume ; et celui de fièvre catarrheuse quand elle est accoms pagnée de la fièvre, qui en est pres- que tgnjours inséparable. CATASTASE,, s..f. du grec xe- ra. sasis (tatastasis), constitution , dérivé de xarssnu ( katistémi) , constituer, L ( Poësie } C’est la troisième par- tie des tragédies ancienges dans la, 248 CAT quelle les intrigues qui se sont nouées dans lépitase ( VW. ce mot), con- tinuent et augmentent jusqu'à la catastrophe. CATASTROPHE , s. f. du grec xaraspagn (katastrophé), formé de xaTaçpepew ( katastrepñ6), renver- ser , bouleverser, terminer. (Art dram. ) C’étoit ancienne- ment le changement ou la révolu- tion qui se faisoit dans un poëme dramatique , soit comique, soit tra- gique ; le dénouement heureux d’une intrigue , ou la fin malheureuse d’un ou plusieurs des principaux person- nages : aujourd’hui, ce mot ne s’ap- plique qu'au dernier et principal événement d’une tragédie. Catastrophe signifie aussi au figuré une fin malheureuse , et Von dit : La vie de ce prince avoit été heureuse , maïs elle a fini par une cruelle catastrophe. CATEGORIE , s. f. du grec xxrn- yopia ( katégoria ), formé de x4T1- 70»: ( Latégoreo ), montrer , dé- clarer , manifester. ( Logique ) Sorte de classe dans laquelle on range plusieurs choses qui sont de différentes espèces, mais qui conviennent au même genre. De catégorie on a fait catégo- rique , pour une chose qui est dans Pordre et selon la raison ; catégo- riquement , pour pertinemment, à propos , selon la raison, d’une ma- mière précise. Ë CATECHESE , ou CATEÉCHIS- ME ,s. m. du grec xarnynesc (katé- chésis), instruction , formé de x4- Tuxew ( katécheo), instruire de vive VOIX. ( Hist. ecclés. } Instruction pour les principes et les mystères de la Foi chrétienne. Cette courte explica- tion de la doctrine chrétienne se faisoit aux catéchumènes , afin de les disposer au baptême. CATHEDRALE , s. f. du grec xaSéd'px ( Eathédra ), siége, formé de xa#/ouaxs (kathezomai), asseoir, être assis. ( Hist, ecclés. ) Eglise cgthé- drale ; la principale Eglise d’un évèché , celle où est le siége de la résidence d’un évêque. L'origine de ce mot vient de ce que les prêtres, qui composoient vec leur évêque l’ancien presby- CAT terium , étoient assis comme Île sont Les Juifs dans leurs consistoires, et présidés par l’évêque dans un siége plus élevé. Le nom d’Eslise cathédrale n’a été en usage dans l’Église Latine qu’au dixième sièele. "CATHERETIQUE, adj, motgrec formé de x2Suiptx ( kathaïreé ), détruire, enlever, compôsé de xa74 (£ata), etde aipew (aireé), ôter, em- porter. ( Méd. ) C’est ainsi qu’on appelle les remèdes qui rongent les chairs fongueuses des plaies. CATHETE , s. f. du grec xaMeroc ( £athetos ) , ligne perpendiculaire. ( Géom.) Ligne qui tombe per- pendiculairement sur une autre li gne , Ou sur une surface. Les deux petits côtés d’un trian- gle rectangle , sont deux cathètes. Ce mot est principalement en usage dans la catoptrique , ou dans la partie de l’optique , qui considère les propriétés des rayons de lumière réfléchis. Elle se divise en cathète d'incidence et en cathète de ré- flexion. La cathète d'incidence est une ligue souvent imaginaire , qu’on suppose partir du corps qui envoie les rayous de lumière sur le miroir, et aboutit perpendiculairement à ce même miroir. La cafthète de ré- flexion est supposée partir du point où se rend le rayon réfléchi, et tom- ber perpendiculairement sur le mi-: roir. (Archit.) C’est un axe ou une ligne qu’on suppose traverser per- pendiculairemeut le centre d’une colonne, d’un cylindre , etc. CATHETER ,5. m. motor. dérivé de xaBimu (kathiémi), introduire. (Chirur.) Sonde creuse et recour- bée, faite pour être introduite dans la vessie. On appelle cathétérisme l’opération faite avec le cathéter. CATHOLIQUE, adj. du gr. x+- Sorxoc ( Katholicos ), universel, dont la racine est &\0c (olos), tout. (Hist. ecclés.) Qui est universel, qui est répandu partout ; il ne se dit qu’en parlant de l'Eglise chrétienne, qui reconnoît le pape pour chef, et de ce qui n’appartient qu’à eile. Les meilleurs critiques pensent que le nom de catholique a été CAT donné à l'Eglise pour la distinguer des sociétés hérétiques qui s’étoient, séparées d'elle. (Hist. d’Esp.) On a fait du mot catholique un titre d'honneur pour les rois d'Espagne. Le troisième cou- cile de Tolède , en considération du zèle de Decarède , roi des Visi- gots, lui donna le titre de catho- lique , en 58g. C’est le premier roi d'Espagne qui en ait été décoré. Ce titre ne fut d’abord que personnel, et ne fut point une à tous les successeurs de ce prince. L'usage en étoit même perdu ; lorsqu’Alexan- dre VI le fit revivre en faveur de Ferdinand et d'Isabelle, après la prise de Grenade, en 1492. Jules II le rendit héréditaire en 1509 pour tous les rois d’Espagne. Dans plusieurs épitres des papes , ce nom est donné aux rois de France et aux rois de Jérusalem. ( Méd.) Catholique ou catho- licus , est encore une épithète fas- tueuse que l’on donne à quelques remèdes auxquels on attribue la vertu de guérir toutes sortes de ma-— ladies , et dont les chimistes anciens étoient très-libéraux envers les pré- parations qui leur étoient propres. CATOPTRIQUE , s. f. du grec xaromtoixa ( katoptrika ), formé de la prépos. xara (kafa), contre , et de 5wroues ( optoma), voir. ( OL. MRC de la vision réfléchie , ou la partie de l'optique qui enseigne les lois que suit la lu- mière réfléchie par les miroirs. La catoptrique traite non seule- ment de la reflexion des rayons de lumiere et des lois que suit cette ré- flexion ; elle traite aussi des phéno- mèues qu en résultent par rapport à la vision, et ceite partie est ex- trêmement curieuse. Cependant les principes n’en sont pas encore bien développés , particulièrement pour ce qui concerne le lieu de l’image et sa grandeur apparente. Les principaux auteurs qui ont traité de la catoptrique sont, parmi les anciens, Euclyde, avant J.-C. Alhazen et Vitellion, dans les on- zième et douzième siècles ; et, parmi les modernes, le P. Tacquet, le P. Fabri, Jacques Grégory , et sur- tout le célèbre Isaac Barrows. On appelle télescope catoptrique .de avrsiæ CAU 249 un télescope qui représente les ob- Jets par réflexion ; Cadran catoptrique , un cadran qui marque les heures par des rayons réfléchis ; Caisse catoptrique , une machine propre à grossir les objets. CATOPTROMANCIE, s. f. du gr. xaromrpoy (katoptron ), miroir , et manteïa ), divination. ( Divinat. ) Espèce de divination qui se fait par le moyen d’un mi- roir. CATULOTIQUES , adj. mot gr. dérivé de x2Tsr0w (katouloô), cou- vrir de cicatrices. ( Méd. ) Epithète que l’on donne aux remèdes qui emportent par leur vertu caustique les grosses cica- trices , et qui rendent luisans et po- lis les endroits où elles étoient. CAUCHEMAR, s. m. corruption de calca mala, mot de la basse la- unité , pour "2ala oppressio. ( Méd. ) Sorte d’oppression ou d’étouffement qui snrvient quelque- fois durant Le sommeil, en sorte qu’on croit avoir un poids sur l’estomac , et qui cesse dès qu'on vient à se ré- veiller 2 ee CAUDÉ, ÉE, adj. du lat. cauda, queue. ( Botan. ) Une graine caudée est une graine terminée par un filet grêle , long , flexible et velu , pro- venant de l'accroissement du style, après la fécondation. Telles sont celles de la pulsaulle. ( azemone pulsatilla. ) (Blason) Caudé se dit en par- Jlant des étoiles et des comètes qu ont une longue queue. | CAULESCENT , TE , adj. de caulesco, monter en tige. (Botan.) Plante formant tige; ce mot se dit par opposition à plante acaule. CAULICOLES , adj. du lat. cau- licus , petite üge, formé de cau- Lesco, se former en tige. { Arclut. ) Les architectes don- nentge nom,à de petites tiges qui ont la forme d’un cornet , et d’où naissent les volutes et les hélices du chapiteau corinthien ;: elles sont or- dinairement cannelées, et à Pendroit où sortent les feuilles qui soutien- nent les volutes et les hélices, elles ont un lien contre-fleuré. 250 C'ANU EAUSE , s. f. du lat, causa , principe, ce fui fait qu'une chose est motif, sujet, occasion, raison. ( Diction) La cause est an des lieux communs de la rhétorique, propres à la preuve. On entend par cause, en général , ‘ce qui produit un effet ; mais comme il y a diffé- rentes manières de produire un effet, on distingue diverses sortes de cau- ses : la cause finale, efficiente, matérielle et formelle. On appelle cause finale la fn pour laquelle une chose est. La cause efficiente est celle qui produit une autre chose. La cause matérielle se définit assez d'elle-même : c’est la matière dont les choses sont formées, comme l’or est la matière d’un vase d’or. La cause formeile est celle qui rend une chose telle , et qui la dis- tingue des autres. On explique les propriétés d’une chose par la con- poissance de sa forme ; lorsque la cause formelle s’unit à la maté- rielle , elle produit le corps ou le composé. ( Mécan. ) On appelle cause en mécanique tout ce qui produit du changement dans Pétat d’un corps, c’est-à-dire , ce qui le met en mou- tement s'il est en repos; ou ce qui le réduit au repos s’il est en mouve- ment ; ou ce qui altère son mouve- ment d’une manière quelconque, soit en l’augmentant , soit en le di- minuant , ou en faisant changer de direction au mobile, : ( Méd.) On nomme cause de ma- adie ce qui fait la maladie présente: c’est presque toujours une cause physique présente. Ou elle produit edectivement un nouvel état dans les fluides, qui est presque la mala- die même , ou elle détruit ce qui est tout-à-fait requis pour exercer la fonction. Si elle a existé en quelgne ma- nière dans le corps avant f’effet pro- duit, on l’appelle interne; mais si Pxistaut hors du corps, elle y est appliquée, et produit en conséquence ia maladie , elle prend le nom d’ex- terne. à (Pratique) Cause se dit d’une contestation portée devant le juge. Le-là, cause civile, cause crimi- nelle, catse d'audience, cause CAU appointée, cause sommaire, cau- ses et moyens d'appel. CAUSER , v. n. du lat. causare, pour causam dicere, plaider une cause, (Palais) Ce mot tire son origine du babil des avocats du tems passé, qui sappléoient au défaut du droit de leurs parties par une grande abondance de paroles oisenses. CAUSTIQUE, adj. et subst. du grec xt” brûler. ( Chirurgie) On donne ce nom aux remèdes qui ont la vertu de brûler , parce que, lorsqu'on les ap- plique sur quelque partie vivante du corps , ils la consument , et ils for- meut une eroûte dure ou escarre : c'est pour cette raison qu’on les ap- pelle encore escarrotiques. De ce genre sunt toutes les substances qui agissent comme le feu , et qui dé- truisent les vaisseaux de, la partie à laquelle ils sont appliqués. (Géomét. transcend.) Caustique est le nom que l’on donne à la courbe que touchent les rayons ré- féchis on réfractés par quelque autre courbe. Si une infinité de rayons de lamière infiniment proches tombent sar toute l’étendue d’une surface , et que ces rayons soient sUpposés ré— fléchis où rompus suivant les lois de la réflexion ou de la réfraction , la suite des points de concours des rayons réfléchis ou rogpus , infini- ment proches ; formera un poly- gone d’une infinité de côtés, ou une courbe qu'on appelle caustique , parce que les rayons étant ramassés sur cette courbe en plus grande quantité qu'ailleurs , peuvent y brü- ler , surtout si la caustique est d’une fort petite étendue, Dans les miroirs sphériques d’une étendue de 20 à 30 degrés, la caus- tique des rayons parallèles à l'axe est d’une très- petite étendue ; ce qui rend les miroirs sphériques ca- pables de brûler. I en est de même des miroirs paraboliques , dont la caustique est appelée foyer de la parabole. CAUSUS , s. m. mot lat. formé du grec xzÜowv (kausôn), chaleur , ardeur excessive , dont la racine est x&iw ( kaï6), brûler. (Médecine) Nom d’une fièvre ar deénte, continue, aiguél, hccompa CAU &nce d’une chaleur brûlante et d’une sf qui 1e peut s'étendre. CAUTERES 5. m. du grec xæuTn- pr0y (Eautérion) , formé de xaie ( orüler ). ( Chirurg. ) Remède brülant dont on se sert pour consumer prompte- ment quelque partie, détruire la ca- rie des os, emporter les chars cal- leuses, gangrénées ; baveuses ou su- perflues , arrêter les hémorragies. Cautère se dit aussi d’un ulcère rond qu'on fait à la nuque où au bras , à la cuisse, à la jambe, pour détourner les fluxions opiniâtres. La chirurgie ancienne faisoit un très-grand cas des cautères actuels, c'est-à-dire, du fer ronge, du moxa, où de l'esprit de vin allumé sur une partie. Les Orientaux, les Chinois, les Japonais et les Indiens n'hésitent point à brûler les parties où ils res- sentent de grandes douleurs, Ils se servent du fer rouge , où de leur moxa , qui est le duvet d’une espèce d’armoise. Ces peuples forment avec ce davet du linge très-fin, ou de Fétoupe ; de peuts cylindres longs d’un travers de doigt, et à-peu-près aussi larges à leur pied. Ils en atia- chent les bases à la peau avec un peu de gomme arabique , et mettent le feu au sommet. La flamme gagne insensiblement la peau, la brée , et détruit quelquefois sans retour les douleurs de goutte les plus cruelies et les plus invétérées. Si la pre- miére brâlure n’opère pas, on en fait une seconde , jusqu'à l’entière guérison. ( Jardin. ) Les jardiniers appel- lent aussi cautère une ouverture qu’ils font dans l’écorce d’un arbre ou d’une branche, afin de faire per- cer des boutons aux endroits où elle en est dénuée , de renouveler ou de purifier la sève. Cette opération diffère peu de la saignée et de la scarification. V. ces mots. CAUTION , s. f. du lat. cautio , formé de caveo, préserver , garan- tir, assurer. s ( Pratique } Celui qui répond en son nom de la sûreté d’un engage- ment fait par ua autre. l’ancien droit romain peérmettoit au créan- ier de s'adresser directement à Ja caution ; et de la faire payér sans CAV 254 discussion préalable du débiteur; et lorsqu'il y avoit plusieurs cauuons , elles étojent toutes oblisées solidai- rement. : L'empereur Adrien accorda dans la suite aux cautions le bénéfice de division , par le moyen duquel elles obliseoient le créancier à diviser son action entre les cautions, s'il y en avoit plusieurs , et chacun pouvoit s'acquitter en payant sa part de la dette principale. Jusunien joignit au droit de divi- sion celui de discussion. Alors les cautions cessérent d’être obligées au paiement avant la discussion imfruc- tueusement faite du principal débi- teur par le créancier. La loi de cet empereur est exécu- tée parmi nous, à moins que dans Vacte de cautionnement il n’y ait re- nonciation aux deux bénéfices qu’elle accorde. CAVALERIE ,s.f. de l'italien ca- valleria , gens de euerre à cheval. (Art milit. ) C’est en Égypte , si l’on s’en rapporte aux historiens pro- fanes , que l’équitation a été inven- tée. Orus , fils d’OUsiris , et ses suc— cesseurs s’appliquerent à entretenir -des chevaux ; mais Sésostris fut le premier qui imagina , vers l'an 1650 avant J.-C., de former un corps de cavalerie. LesGrecs, aux tems héroïques, ne conuoissoient point encore la mé- thode de faire servir des cavaliers à la guerre , et l’art d’en former des corps de troupes. Le terme de cava- lerie, si souvent employé dans Ho- mère, ne désigne autre chose que des chars tirés ordinairement ‘par des chevaux , et montés de deux hom- mes. Le tems et lexpérience firent connoître le désavantage des chars, et les nations policées leur substitué rent la cavalerie.La première guerre de Messène , dout l’époque tombe à Pan 745 avant J.-C., est la premiere occasion où lPhistoire fasse mention de cavalerie dans les armées grec- ques. Le sol de la Grèce , générale- ment parlant, n’étoit pas favorable aux chevaux; il n’y avoit que la Thessalie qui fût propre à les élever et à les nourrir ; aussi, à la bataille de Marathon et à celle de Platée , les Grecs n’avoient poiut de cavalerie, parce que la Thessalie étoit alors au 252 CAV pouvoir des Perses. Cepertdant , à la bataille de Platée, l’armée grecque étoit forte de cent-dix miile hommes. Les Romains, dans leurs premières guerres , ignoroieni les avantages de la cavalerte. Is Faisoient consisier toute ieur force dans l'infanterie , en Surte même que, dans le combat , ils ordonnoient à la cavalerie de met- tre pied à terre, etils ne reprenoient leurs chevaux que pour mieux suivre les ennemis quand ils étoient en dé- route. Pyrrhus et Annibal les firent changer de sentiment. Ce dernier surtout leur causa de si grandes frayeurs avec sa cavalerie, que ces inviucibles léoions romaines n’o- soient descendre dans la pläine. La meilleure cavalerie romaine étoit tirée des Gaules. César en fait l'éloge dans plus d’un endroit de ses Com- mentaires. Sous la première race des rois de France , la cavalerie française , si- tôt que l’armée étoit campée , aban- donauit ses chevaux, et les laissoit aller paitre dans les prairies , dans les campagnes et dans les bois d’a- lentour du camp, en leur attachant à chacun une sonnette au cou, pour les retrouver plus aisément.Lorsque, sous la seconde race, les fiefs furent devenus héréditaires , les armées de la nation n’étoient presque compo- sées que de cavalerie. Charles VII est le premier qui ait établi un corps réglé de cavalerte , sous le titre de compagnie d'ordonnance: CAVATINE, s. f. de l'italien ca- vatina. ! ( Musique ) Sorte d'air pour lor- dinaire a$sez court, quina ni re- prise ni seconde partie , et qui se irouve souvent dans des récitatifs obligés. Ce changement subit du ré- citati£ au chant mesuré , et le retour inattendu du chant mesuré au réci- tatif, produisent un effet admirable dans les grandes expressions, com- me sout toujours celles du récitauf ob'igé. CAVE , s. f. du laün cavus. (Physiol. ) Ce not se dit particu- Liérement de deux grosses veines qui se déchargent dans l’oreillette droite du cœur, On dit ordinairement a veine cave : alors on considere la réunion de ces deux veines comme une seule veise, CAV . (Métallurgie) Caves à air, caves à eau ; machines d ées à ali- menter d'air les hauts f8urneaux. 7. FOURNIAU , pour la réduction du minérai de fer. Un peut réduire à trois les diverses manières d'alimenter d’air les hauts fourneaux par des machines souf- flautes. Voyez MACHINE SOUF- PLANTE. La première consiste dans lem- ploi de cylindres soufflans, qui chas- sent l’air dans un réservoir commun cylindrique , dans lequel se trouve un pision soulenautun plateau char- gé d’an poids plus ou moins consi- dérable , et qui décide le degré de pression qu’on veut donner à la co— lonne d’air chassée par une tuyére- dans le haut fourneau. La seconde consiste dans l’emploi des pompes pneumatiques mues par une force quelconque, qui refoulent l'air dans un réservoir renversé dans l’eau , que l’on appelle cave à eau. Le troisième entin consiste à chas- ser l’ajr dans un réservoir, ou cave à air, composé de plusieurs voûtes de différentes grandeurs , et en pro= gression régulière, formant un en- semble de 1S,2880 mètres ( 60 pieds } de longueur, sur 9,1440 metres ( 30 pieds ) de largeur. La première , connue depuis long- tems, est sujette à de grands incon- véniens , occasionnés par le manque de capacité du réservoir , laquelle ne peut jamais être augmentée au point de diminuer les intervalles con- sidérables qui ont lien à différentes époques , et dont les effets sont ren- dus sensibles par l’ascension et la descente rapide et irrégulière. Dans les machines soufflantes avec des caves à eau , où l'air est poussé par trois où quatre cylindres dans, une caisse renversée sur l’eau, et ressé par le poids du fluide refoulé mb de cette caisse ,le courant main- tenu dans le fourneau est des plus réguliers. Les caves à eau ont d’ailleurs l’a- vaniase de maintenir nn courant très froid et continu. La seule chose qu'on leur oppose , c’est la tendance qu'a quelquelois Pair à dissoudre une certaine portion du fluide, et à l’introduire dans le fourneau; mais une disposionjudicieuse des tuyaux CAV ‘ pare à cet inconvénient , ainsi qu’à celui de l'introduction par la tayère d’un peu d’eau, qui pourroit pas- ser dans le fourneau : accident qui entraineroit Me ophe épou- Vantable. Les caves à &ir ont, pardessus les méthodes anciennes , l'avantage de contenir un volume considérable d’air , qui peut être condensé au de- gré qu'on veut , et dont 4’élasticité offre un moyen facile d’égaliser le vent etde rendre l’opération du souf- ler , aussi uniforme que possible: -Ilexiste en Angleterre plusieurs usines où l’on a fort heureusement combiné les effets LA caves & air avec ceux des caves à eau. _ CAVERNE, s. f. du lat. caverna, formé de cava. (Phys.) Les cavernes se trou- vent dans les montagnes, dans les îles, parce que les îles ne sont en général que des pointes de monta- gues. Les cavernes sont communes dans tons les volcans , dans tous les pays qui produisent du soufre , dans toutes les contrées sujettes aux trem- blemens de terre. Les plus fameuses cavernes sont celles de St. Patrice, en Irlande ; la grotte da Chien, près de Naples ; la caverne e Baumar, auprès de la Forêt Noire ; celle de la Carviole, où il y a un lac souter- rain fort spacieux ; la caverne d'An- #iparos , dont Tournefort a donné Ia description; Pantre de Tropho- nius, dans la Livonie ( l’Achaïe des anciens }; le fameux labyrinthe de Pile dé Candie ; la caverne de Maës- tricht, où l’on dit que 50,000 per- sonnes peuvent se réfugier, etc. CAVERNEUX,, adj. de caverno, formé de caro. (Physiol.) Ce qui est composé de petites cavernes ; de petites loges, comme une épouge; comme le corps caverneux de la verge ; le corps cavernëeux de l’urètre , etc. CAVIAR , 8. m. de lit. caviale, fait da grec moderne x2œr2p4 ( ka- diari ) , œufs de poisson marinés. (ÆEcon. dom.) On nomme ainsi en général les œufs de poisson sa- lé , et particuliérement ceux de l’es- turgeon. ; Les œufs marinés de lesturgeon forment une branche de commerce cousidérable : la seule ville d’Astra- CE D 253 can, sur les bords de la mer Cas— pienne , en exporte souvent quelques centaines de tonneaux. Ce furent des Italiens qui, les premiers , en apportèrent de Constantinople en France et en Angleterre, et qui leur donnerent le nom de caviale. Au- jourdhui , c’est la Russie qui fait le commerce presque exclusif du ca- viar. Voici comme on le prépare. On vide l’esturgeon femelle ; on sépare les œufs et on les nettoie en les faisant passer par un tamis très- fin , et en les frottant entre les mains; eusuite on les jette dans des baquets, en ÿ ajoutant une poignée de sel pour chacun ; on remue bien Le tout, et on les place dans un endroit chaud. Telle est la préparation da caviar salé. Le caviar mariné exige une grande quantité de sel, Une autre sorte de caviar est celui qu'on appelle caviar com- primé , parce qu'après avoir mis les œufs dans une forte saumure , et les avoir fait sécher au soleil, on les jette dans un tonneau où on les com- prime fortement. . Le caviar est fort recherché dans la Russie, la Turquie, une partie de l’Allemagne et de l’Italie ; mais on en apporte rarement en France. CAVITE, s. f. da latin cava. (PAysique ) Creux , ou vide dans uu corps; les cavités du cœur, du cerveau, des os, etc. On donne à ces cavités différens noms: ventri- cule, sinus, conduits ,canaux,etc. Les cavités condyloïdiennes ou articulaires de la machoire inte- rieure ; la cavité cotyloïde ou coty- loïdienne des os des îles ; les cavités sygmoïdes du cubitus ; la cavité glénioïde de l’omoplate. CÉDILLE , s. f. de l’espagnol cedilla ou cerrilla. (Gram.) Petite marque en forme de C tourné de droite à gauche, qu'on met sous la lettre € qéand elle précède un À , un O, ou un U, afin qu’on la prononce comme unS. Cette marque est de l’invention des Espagnols , qui en ont fait usage long-tems avant nous. CÉDULE, s. f, du latinsck-dula, petit billet, diminutif de sckedz, feuille de papier, dérivé du grec exidn ( schedé ), 25% CEL ( Pratique) On appéloit ainsi à Paris un billet ov reconnoissance de devoir sous seing-privé. Cédule se dit encore d’un acte de justice de paix. CÉLÉPRITE ,s f. du latin celeri- as , fait de celer, prompt, (Mécan.) C’est proprement la vitesse d’un corps en mouvement, ou cette affection d’un corps en mou- vement, par laquelle il est mis en état de parcourir un certain espace ans un certain tems. CÉLESTE, adj. du lat. cælestis, formé de cœlum, ciel. (Physique astron.) Epithète que lon donne à ce qui appartient au ciel, ou à ce que nous regardons comme faisant partie du ciel, en un mot à cæ qui est hors de notre at- mosphère. Aivsi , on appelle corps célestes tous ceux qui sont placés au- delà de notre atmosphère , comme les planètes, les comètes , les étoiles. On donne aussi cette épithète à des choses qui se passent même dans notre atmosphère. Par exemple, on appelle phénomènes célestes l’arc- en-ciel, les parhélies , etc. On nomme encore globe céleste un globe sur lequel on a figuré Les étoiles dans leurs posiüons respectives ,, et qui par-là représente le ciel étoilé. . CÉLIAQUE, adj. du lat. cælia- cus , formé: du grec x2fi# Où #orxin (koilia où koilré), ventre, etc. (Anat.) Ce mot a plusieurs si- gmifications différentes : il est pris pour uné cavité , dans queïque vis- cère que ée soit ; iPsignifie la même chose qu'alvus ; il se dit aussi de Vestomac, du bas -ventre, où du conduit intestinal; mais ici il est pris pour le’ conduit alimentaire, depuis le ventricule jusqu’à l'anus. {Méd.) On appelle aussi passion céliaque, flux céliaque ; un flux de ventre chyleux, dans lequel le chyle sort par les selles confondu avec les excrémens ; ce qui les rend cen- drés , grisätres où blanchätres. CÉLIBAT ,s. m..en lat. cœlebs, du gr. xoiT (koité), lit, et de ÀcrT eo { Lezpô ), quitter, manquer , ca7ens decto, qui a abandonné ou qui nest jamais entré dans le Lt conjugal. CEL L'état d’une personne qui west point mariée, _(Hist.) Les inconvéniens du cé- libat ont été reconnus dans tous le tems. Les Romaïlls ne recevoieut le témoignage que des gens mariés et les admettoient seuls au serment. Les anciens avoient le plus grand mépris pour les athlètes, les giadia= teurs, les musiciens, les danseurs et les teimturiers, parce qu'ils gar- doient Le célibat. La censure ne fut rétablie à Rome, après les guerres civiles , que pour remédier au mal qu'il causoit. César répandit ses bienfaits sur! les pères de famille : Auouste ft plus 1 imposa des pei- nes à ceux qui n’avoient point de femme. Lycurgue humilia et punit les célibataires. CELLULAIRE, adj. du lat’ cel- lula , diminutif de cefla, loge. ( Anat.) Qui a des cellules ;: ce mot se dit des parties du corps ani- mal qui contiennent plusieurs petites cellules. La membrane cellulaire , qu’on appelle anssi membrane adi= peuse , est d’un tissu vasculaire, et forme une multitude. innombrable de cellules qui communiquent les unes avec les autres. Cetle mem- brane envéloppe toutes les parties mobiles du corps; et c’est par son interposition entre a partie interne de la peau, et la surface extérieure des muscles, que la peau est capa- ble de se mouvoir , tandis que les muscles sont en repos. JÉLOTOMIE , s. f. du grec xnc- zouix (kélotomia), formé de xm», hernie, et de rene, doper, in- ciser, te FÉNT (Chirurg.) Espèce de castration qui se fait en liant la produétion di péritoine et les vaisseaux spermati- ques, pour guérir ceux qui sont atta- ués de-hernie. , , CELLULEUX , adj. de cellula , diminutif de cellæ:, loge. ; ( Botan.) On appelle fruit cellu- leux, celui dont Fintérieur est di- visé-en-plusieurs cel/ules.ou petites cavités mégales ; dans lesquelles des graines sont nichées; ces cavités n’é- tant pas formées par de vraies elois sons, mais par excroissauce désor- donnée du péticarpe. Ba silique du raiford, le fruit des cépriers ; ete. 7 sont célluleux. TE] > CE M CÉMENTATION , s. f. de l'ita- lien cermnentazione. (Chimie) Ce terme, emprunté des alchimistes qui l’employoient dans le sens de calciration, signifie, dans son acception moderne , une espèce de stratlication qui a pour objet de faire réagir une portion du cément, e’est- à-dire, de la poussière quel- conque qui enveloppe de toutes parts le corps qu'on cémente sur ce dernier. ( Métall.) La cémentation est un moyen d'affiner l'or; il consiste à mettre, couche sur couche, des lames d’or et du cément composé avec dela brique en poudre , du sel ammoniac et du sel commun, et à calciner le tout au feu; quelques-uns y ajoutent du vitriol, d’autres du vert-de-pris. La cémentation sertencore à faire l'acier, artificiel. Pour faire l'acier artificiel, on n’a point recours à ia fusion, comme pour l’acter naturel. Lorsqu'on. a Fa le fer le plus parfait, c’est-à-dire, le plus malléa- ble tant à chaud qu’à froid, on le forge d'aborden lames ou en bar- res,, plutôt {petites que grosses. On prend nn creuset cylindrique , plus haut.d’environ trois pouces que les barres deifer qu'il s’agit de transfor- mer en acier. On met au fond du creuset une couche d’une poudre ou mélange: qu'on nomme cément, dont la matière varie suivant les différentes manufactures, mais qui doit être composée LA charbons de substances végétales et animales, mêlés-aveg des cendres, des os cal- sings , des cornes, poils ou peaux d'animaux. On place ensuite les bar- reaux de fer verticalement dans ce creuset, en les éloignant les uns des autres et des parois du, creuset , d'environ, 1 pouce {2 centimètres ). On remplit ensuite exactement avec le cment tous les interstices, en sorte que ,le creuset en soit exacte- ment plein ,et que les barreaux en soient totalement couverts. On cou- vreeton lutte le creuset ; on l’expose dans, un fourneau à un feu écal, pendant huit on dix heures, après quoi le fer se trouve converti énacier. Dans cette opération, le fer ne Fait que se charger du principe in- flammable , qui métallise les parties de la terre martiale qui ne s'étoicnt CEN 255 point trouvées amétallisées ; imais si ce fer contenoit, avant la cémenta- tion, quelques parties terreuses non métalliques, elles n’en peuvent point être séparées par cette opération, parce qu’il n’y à point eu de fusion. De-là vient que l’accer artificiel par cémentation n’est pas aussi parfait que celui qu’on fait par la fonte. . ACIER. Le vitriol de cuivre , ou vitriol bleu , se fait aussi par la cérrenta- tion du cuivre avec du soufre ou des pyrites sulfureuses. CENDRE , s. f. du latin ezxere, ablat. de cris. } ( Chimie) Substance terreuse et saline , qui reste après que les corps ont été détruits par la combustion. (Mat. méd. ) Les sels des piantes et de tous les végétaux, qui. sont le résultat de la lessive des cendres mêlées avec l’eau pure, servent à purger tout aussi bien que les sels de séné, de rhubarbe, etc. Les cendres gravelées me sont autre chose que le marc ou la lie de vin calcinée et reduite en cendres. Elles sont apéritives et dissolvantes. (Plombier) La cendre de plomb est le plomb calciné et qui se réduit en une espèce de cezdre qui vient nager sur ja surface. C’est cette cen- dre plus où moins calcinée au four qui sert à faire le massicot jaune qu’on emploie dans la peinture , et dont on fait les vernis que l’on met sur les poteries de terre, et le m1- rium , employé par les peintres et par les apothicaires. - (Agrie.) Les cendres sont un ex- celient engrais : celles qui provien- nent de bois conviennent aux pätu- rages ; celles de tourhe sont d’un em- ploi avantageux pour le trèfle ; celles de charbon sont merveilleuses pour le sainfoin; celles de savonnerie, pour les terrains marécageux. (Hist.anc. )Céndres des morts ; lorsque Les Grecs et les Romains brû- loïent leurs morts, ils avoient soin d’en recueillir Les cendres daus des vases ; et de-là vient qu'on dit fous rément et poëtiquement la cendre des morts , les cendres des morts. (Relig.) Les cenüres furent chez plusieurs peuples une marque de douleur et de repentir. Les Hébreux s’en couvraient [a tète dans les ça- 256 CEN lamités publiques. Les habitans de Ninive expièrent leurs fautes avec Je sac et La cendre, Dans la primi- tive église, l’évêque marquoit de cendres le front dn pécheur au com- mencement de sa pénitence , et de- 1à vint la pratique ordonnée en 1091 par le concile de Bénevent , d’en aller recevoir le mercredi qui pré- cède le premier dimanche de ca- rême. CÈNE ,S. f. dulat. cœna, du gr. XO0IVOc , repas commun , souper. ( Hist. anc. ) Chez les anciens, cœna sionitioit le repas qu'ils fai- soient en commun ; leur usage n’é- toit pas de régaler au diner , et ce wétoit pas souper que de manger seul. ( Relig.) Le nom de cere a été spécialement donné au dernier sou- per que fit J.-C. avec ses apôtres rassemblés , la veille de sa mort, dans lequel il mangeéa la Pâque avec eux , et après lequei il institua Eu- charistie. L/église en célèbre la mé- moire le Jendi-Saimt., pour nous remettre sous les yeux l’humilité de J.-C. qui ; après la cère, lava les pieds à ses apôtres. Il est d'usage dans chaque église, et dans les cours de quelques Souverains , Princes ou Prélats , de laver les pieds à douze pauvres. CENOBITE, s. m. mot'grec com- posé de xosos commun, et de Gos Vie: qui vit en commun. (Hist. Ecclés.) Religieux qui vit dans un couvent où en commun, sous une certaine règle, en opposi- tion à Aerinite où ANACHORE- TE. . ces mots. CÉNOTAPHE , s. m. du gr. xeyo- ragior( kenotaphion), composé de xevos ( kenos), vide, et de raooc ( {aphos }, tombeau: tombeau vide. ( Cérém. fun.) Tombeau vide dressé à la mémoire d’un morten- terré ailleurs , où dont où n’a pu trouver le corps. CENS , s: m. du lat. cénsus, formé de censeo, qui signifie , entre autres choses, faire le dénombre- ment. (Ædministr.) C’étoit chez les Ro- mains une déclaration authentique que les citoyens faiso:ent tous les cinq ans de leur nom, de leur do- CEN micile et de leurs biens, aux ma gistrats préposés à cet effet. (Droits févd.) C’est, dans les pays où subsistent encore lés droits féo- daux , une redevance en argent que certains biens doivent annuellement aû seigneur du fief dont ils relèvent, CENSEUR , s. m. du lat. censor, formé de censeo , estimer , dire son avis, (Hist. rom.) C’étoit, à Rome , le nom de deux magistrats dont l'emploi étoit de faire le dénombre- ment des familles, l’état des for- tunes , etc., et de rechercher les mœurs ét Ja conduite des citoyens, (A{nstruct. publ.) Dans les um- versités on appeloit censeurs cer- tains officiers nommés pour exami- ner la capacité des récipiendaires. (Administr.) Censeurs de hivres; c’est le nom que lon donnoit en France , sous la monarchie , à des gens de lettres chargés par le chan- celier d’examinér les livres qui s’im- primoiïent. Anciennement , le droit de juger les Hvrés étoit attaché ‘en France à l’autorité épiscopale ; mais depuis l’établissement de la Faculté de théologie , les évêques se déchar- gérent de ce soin sur lés docteurs, Les liérésiés de Luther et de Calvin, ét divefses autres questions théolo- éiqhés, ayant partagé plus dune fois les docteurs et causé de grands scandales à la religion ‘et à l’État, les rois de France créerent à plu- sieurs reprises des cerzsetwrs, d’abord dans le sein de la faculté’, puis hors de son sem. Le nombre dés'éensetirs étoit cotisidérable à l’époque dé à révolution : encore arrivoït-il sou- vent que le grand nombre de livres qu'ils étoient chargés d'examiner , ou d’autres raisons, r'éduisoiént lés auteurs ou les libraires qui atten- dotent leur jugement à l’état dé ‘ces pauvres ames errantés sur le boid du Styx, qui supplioient tous les jours Caron de les passer dans les Champs-Elysées. CENTAURE , s. m: mot grec composé de x:yr:® , piquer, et de Tasoc , taureau , pique-tauréaux. ( Mythol. ) Animal fabuleux, moitié homme , moitié cheval.” ( Astron. ) Centaure est ane des constellations australes. CENT! , de centum. (Métrol.) CEN { Métrol. ) Annexe ou prénom des mesures nouvelles , qui he une uaité cent fois plus petite que l'unité génératrice. CENTIARE, s. m. du lat. cen- fum , cent, et de area, are , aire ou superficie. ( Métrol. ) Terme des nouvelles mesures ; superlicie égale à la cen- ticme partie d'un are , ( F. ARE ); c’est un mètre carré dont la surface, én mesures anciennes , est de 9 p. car. 83062. C’est la plus petite di- vision des mesures agraires, et la dernière dont il faille tenir compte. CENTIGRAMME ,s. m. du laun centum , cent, et du grec ypauma, gramme. ( Métrol.) Nouveau poids, la centième partie d’un gramme. ( F. GRAMME. ) En poids anciens , celui de centigramime est de o , gr. 18541. Ce petit poids est destiné à peser les pierres précieuses et les résultats des essais de l’orfévrerie et des monnaies, ainsi que les essais des mines, pour savoir s’il est avantageux de les exploiter. CENTILITRE , s. m. dudlatin centurn cent, et de litra, mesure cylindrique de corne , servant chez les Romains à mesurer lhuile et d’autres liquides. ( Métrol. ) Nouvelle mesure de capacité ; la centième partie d’un litron. (7. LITRE.}) En mesu- res anciennes Je centilitre contient 871 lig. cu. 987646 , c’est-à-dire , un peu plus de la moitié d un pouce cube. Cette mesure ne doit être em- ployée que pour mesurer des liqueurs très-précieuses. CEN'FIME , s. m. pour centième, du latin ceztum , cent. ( Monnaie ) Terme des nouvelles monnaies ; centième partie du franc, équivalent à deux deniers quarante- trois centièmes de Ja livre tournois. CENTIMETRE, s. m. du latin ceritum , cent, et du grec perpoy, (métron ), mesure. ({Métrol.) Nouvelle mesure li- médire ; la centième partie du mètre. ( F.METRE.) Le centimètre vaut dix rillimètres , et en mesures anciennes , sa longueur est de #, lig. 4344; cette mesure ne peut servir qu'à mesurer de petites choses. Centimétre carré ; c’est la dix Tom. I. BEN 257 millième partie du mèéfre carré. (-F. MÊTRE CARRÉ. ) En me- sures anciennes , la surface du cen- timètre carré est égale à 19 lig. car. 004076. Centimetre cube, c’est la mil- lième partie d’un mètre cube. ( F. METRE CUBE. ) En mesures an ciennes la capacité du centimètre cube est de 87 lig. c. 198765. Le poids d’un centimètre cube d’eau distillée est celui du gramme. ( F. GRAMME. ) CENTON , s. m. du grec xéyrpæy (Æenitrôn ), habit de divers mor- ceaux. (Zattérat.) Ouvrage composé de plusieurs vers où passages emprun- tés d’un ou de plusieurs auteurs. Proba Falconia a écrit la vie de J. C. en centons tirés de Virgile. Nous en avons aussi une en centons tirés des poésies d’'Homére. On dit, par extension , d’un ou- vrage rempli de morceaux dérobés que ce n'est qu’un centon. CENTRAL, s. m. du grec x:yrp0p (Eeniren), formé de z4y720 (£ented), piquer. (Mécan.) Ce qui a rapport au centre. Cest ainsi qu’on dit angle central, forces centrales, etc. Forces centrales ; ce sont des forces ou puissances par lesquelles un corps mu tend vers un centre de mouvement, ou s’en éloigne. C’est unc loi générale dela nature, que tout corps teud à se mouvoir en ligne droite : par conséquent, un Corps qui se meut sur une ligne courbe teud parfaitement à s’échap- per par la tanserte de cette courbe ; ainsi, pour l’empêcher de s’échap- per suivant cette tangente, il faut nécessairement une force qui l’en détourne , et qui le retienne sur Ja courbe. Règle centrale ; c’est une règle ou une méthode découverte par Thomas Baker, géomètre anglais, au moyen de laquelle on trouve le centre et le rayon du cercle qui peut couper une paralèlle donnée, dans des points dont les abscisses représentent les racines réelles du troisième ou du quatrième degré qu'on se propose de construire. CENTRE ; s. m. du grec xtrr209 F 258 CEN (-kentron) , formé de #evrie ( Keñ= teo ), piquer. ( Géom. )}Ce mot, pris dans un sens général , marque ün point éga- lement éloigné des extrémités d’une ligne, d’une figure, d'un corps ; où le milieu d’une ligne, ou un plan par lequel un corps est divisé en deux parties égales. Centre d’un cercle ; c’est le point du milieu du cerele , situé de façon que toutes les lignes menées de là à la circonférence sont égales. Centre d'une section conique ; c’est le point où concourent tous les diamètres : ce point, dans l’el- Lipse, esten dedans de la figure , et dans l'hyperbole , en dehors. ( Mécan.) Centre de gravité; c’est un point situé dans l’intérieur d’un corps, de telle mamière que tout plan qui ÿ passe, partage le corps en deux segmens qui se font équilibre , c’est-à-dire ; dont lun ne peut pas faire mouvoir l’autre. Centre de mouvement; c’est un point autour duquel tournent, ou peuvent être censés tourner plusieurs corps qui composent un même SyS+ tème. Centre doscillation ; on appelle endule composé Yassemblage de plusieurs corps liés solidement entre eux, et qui oscillent autour d’un même axe fixe, et centre d’oscil- ation le point de ce pendule, où il faudroit placer un petit corps, de masse insensible (qu’on appelle endule simple ), pour que ce der- nier perdule, oscillant seul et libre- ment, fit des oscillations dans le même tems que le pendule composé. Centre de pereussion ; on appelle ainsi un point dans lequel la masse d’un système de corps , élant sup- posée réunie 6t agissant perpendi- eulairement à l'extrémité d’un levier égal à la distance de ce point à Faxe , donneroit le plus grand coup possible à Fobstacle qu'on lui op- poseroit. Centre de conversion ; c’est ainsi que plusieurs auteurs appellent le point autour duquel un corps , libre d’ailleurs,tourne ou tend à tourner, Jorsqu’il est poussé inégalsment dans ses différens points , Où par une puis- sance dont la direction ne passe pas par son ceure de graviié. CEN Centre des corps pesans; c’est dans notre olobe , le même que le centre de la terre, vers lequel tous les corps graves ont une espèce de tendance. Centre d'équilibre ; c’est, dans un système de corps, Le point autour duquel ces corps seroient en équi- libre , ou ce qui est la même chose, un point tel que, sile système étoit suspendu ou soutenu par ce seul point ; il resteroit en équilibre. Le point d'appui d’un levier est son centre déquilibre. (Physiologie) Centre tendineux du diaphragme ; c’est la partie dans laquelle les queues des muscles du diaphragme se rencontrent. Ce cen- tre esttroué vers sa droite pour don- uer passage à la veine cave ; et vers sa gauche, en arrière, sa partie char< nue donne passage à l’œsophage, au tronc descendant de l’aorte , au ca- nal thoracique , et à la veine azy- gos entre ces deux piliers. CENTRER , v.a. de CENTRE. VF. ce mot. (Optique ) Centrer une lunette ; c’est faire eusorte que laxe opti- que passe par le centre de Pobjectif, de manière que toutes les parties du champ soient semblables et sembla- lement situées, par rapport à l’axe de la lunette. Le moyen L plus sim ple est de couvrir la lunette avec un diaphragme que Pon fait promener sur sa surface , en la présentant au soleil, de manière que la lämitre réfléchie par la partie convexe fasse un cercle concentrique et parallèle à celui de l’image formée par la surfacé concave. 1 CENTRIFUGE, adj. du gree xe7- zpoy ( Kentron), centre, et du laüm Jfuga , fuite, (Mécan.) Force centrifuge ; e’est celle parlaquelle un corps qui tourne autour d’un centre , fait effort pour s'éloigner de ce eentre. CENTRIPÈTE , adj. du grec xev- æpoy (kentron), centre, et du latin petere , tendre vers. (Mécan.) Force centripète ; c’est celle par laquelle un mobile poussé dansune droite, est continuellement détourné de son mouvement resrili- gne, et sollicité à se mouroir dans wuue courbe. CER CENTROBARIQUE ; adj. mot grec , composé de xeyrpov ( ken ‘rom: centre , et de Capoc (baros), poids, gravité : centre de gravité. ( Mécan. ) On appelle , en termes de mécanique , méthode centroba- rique , celle qui consiste à mesurer ou déterminer la quantité d’une sur- face où d’un solide , en les considé- rant comme formés par le mouve- ment d’une ligne ou d’une surface, et multiphant la ligne ou la surface génératrice par le chemin parcouru par son centre de gravité. CENTROSCOPIE, s. f. du grec xevrpoy ( Fentron), centre, et de sxomeæ ( stopeô ), considérer. ( Géom. ) Partie de la géométrie qui traite du centre des grandeurs. CEPHALALGIE, s. f. du grec tepæraxyia ( Kkephalalgia ) , com- posé de x:garn (kephalé), tête, et de æxyoc ( algos ), douleur : dou- leur de tête. ( Méd. ) Douleur de tête récente ét passagère , avec un sentiment de pesanteur et de distension à cet or= gane. Lorsque la douleur prend un caractère plus grave , et résiste aux premiers remèdes , on l’appelle cé- phalée, ce qui veut dire dans l’es- prit des auteurs qui ont établi cette distinction , douleur de tête, stable et chronique. La céphalée et la céphalalgie sont donc des affec- tions de tête qui ne diffèrent que par leur durée ét par leur intensité, De céplalalgie on a fait cépha- lique | pour désiguer les remèdes de sont propres à guérir les mala- dies de la tète. De ce nombre sont tous les aromatiques, les spiritueux, les anti-épileptiques , et générale- ment tous ceux qui ont la propriété de donner au sang plus de fluidité, aux nerfs plus d'action et de force, aux esprits une circulation plus ac- tive. CERAMIQUE , s. m. du grec x:= pauoc (keramos), tuile , brique, dont on a fait xepawimæs ( Keramikos ), lieu où lon fait. de la brique , ou peut-être heu construit en briques. (Hist, grecque ) Plusieurs lieux ont porté ce nom. Il y avoit à Athènes deux céramiques; l’un dans Veuceinte de la ville, ét l’autre dans un des faubourgs. C’étoit dans le céramique de la ville que l’on CER 259 faisoit aux frais du public les fn- nérailles de ceux qui avoient été tués dans la guerre, et que lon prononçoit leur oraison funébre. Le céramique du faubourg étoit le rendez-vous des femmes débau chées. CERAT , s. m. du grec xmpwroé ( kérôtos), dont les Latins ont fait ceratum ; et cera ; cire. ( Mat. méd. ) Espèce d’onguent , ainsi appelé , parce que la cire eu fait ordinairement la base et la con- sistance. CERATION , s. f. du latin ce- ratio , contraction de cerefactio , ou de cerificatio , l'action de faire de la cire , ou d’imiter la cire. ( Chimie ) Ce mot, emprunté des alchimisies , signifie , parmi les chi= mistes , la maniere de réduire une substance dans un état tel qu’elle puisse ensuite être mise en Îusion comme la cire. Les alchimistes en- tendent par le même mot la fixa= tiou du mercure ;, en sorte qu'il de meure en cet état. CÉRATOGLOSSE , adj. et s: du grec x:paroyrærroc (Keratoglôssos); composé de xepuc ( keras), corne, et de yaxorx ( glossa), langue. (-Anat. ) On appelle ainsi , en général , tout ce qui a rapport à la corne de l’os hyoïde , et à la lan que ; mais ©’est particulitrement le nom d’un muscle qui s'attache à la grande corne de los hyoïde, et se termine à la fangue. CÉRAUNIAS, s. m. du grec xepx= uyoc( keraunos), foudre. ( Minéral.) Nom que les aneiens donnoient à la pyrite martiale glo= bulense , où suilure de fer radié , qu’ils regardoient , et que dans des tems plus modernes on a encore regardée ; comme une pierre de foudre. CERCLE , s. m. du grec xuxroé (Ækuklos), dont les Latins ont fait cireulus , diminutif de céreus, qui ; ainsi que le grec , signifie un liew cireulaire, un cercle. (Géom.) Figure plane , renfermée par une seule ligne , qui retourne sur elle-mème , et au mulien de la- quelle est un point situé de manière que les lignes qu’on en peut tiret à Ja circontérence , sont toutes égales. À proprement parler , le cercle +53 k 3% CER l’espace renfermé par la circonfe- rence , quoique , fau l'usage vul- gaire , on entende par ce mot la circonférence seule. Tout cercle est supposé divisé en 360 parties égales, qu'on nomme degrés ; chaque degré en 6o minutes, etc. Cette division a été adoptée à cause du grand nombre de diviseurs dont le nombre 360 est susceptible. La proportion du diamètre d’un cercle à sa circonférence est à-peu- près comme 1 à 3, où 7 à 22, ou 115 2%3b5: L'espace que renferme la circon- férence d’un cercle s'appelle are du cercle. Si l’on veut connoître la va- leur de cette aire à-peu-pres , 1l faut multiplier la circonlérence du cercle par le quart de sou diamètre , ou la moitié de sa circonférence par son rayon , ou le quart de sa circonlé- rence par son diamètre entier ; on v’aura la valeur qu'à-peu-près, parce qu’on ne connoit point exactement le rapport du diamètre à la circon- férence. La quadrature du cercle , ou la manière de faire un carré dont ja surface soit parfaitement et géomé- triquement égale à celle d’un cercle, est un problème qui a occupé les mathématiciens de tous les siècles. Plusieurs soutiennent qu’elle est im- ossible ; elle est au moins d’une difficulté qui l’a fait passer pour telle jusqu’à présent. Archimède est celui des anciens géomètres qui a 260 approché le plus de la quadrature : du cercle. Le cercle a un grand nombre de propriétés et d'applications que l’on trouvera , chacune à sa place. #7. QUART DE CERCLE , DEMI- CERCLE , CERCLE DE REFLE- XION, CERCLES DE LA SPHÈRE, CERCLES CONCENTRIQUES , CERCLES DE DÉECLINAISON , CERCLES DE LATITUDE, CER- QOLES DE LONGITUDE, CER- CLES HORAIRES , CERCLES PA- RALLÈLES , CERCLES POLAI- RES , CERCLES VERTICAUX , CERCLES OSSEUX, etc. ; etc. ( Econ. polit.) Cercles d’Alle- mayne ; l’empereur Albert IT, dans une diète tenue à Nuremberg en 1458, divisa le Corps Germanique gu ques gereles ; Maximilien 1. CER ÿ en ajouta six en 1009 ,et 12 aus après il en établit quatre autres. lisisont maintenant réduits à neuf. Honneurs publics ) Cercles Lu- mineux ; les AL se servoient de boucliers ronds , et ce bouclier étoit attaché derrière Ja tête de celui qui tuomphoit. C’est-]à la véritable origine du z2mbe ou cercle lumineux dont on orne les images des Saints, pour marquer, dit St. Thomas , le triomphe qu'ils ont remporté sur les passions et sur tous les ennemis de Ja foi. C’est aussi de cet ornement du triomphe qu'est venue la coutume d’entourer du même cercle les têtes des empe- reurs. On voit encore avec le nzmbe, des monumens de Claude , de Tra— jan , d’Antonin Je Pieux, On a suivi cet exemple à Constantinople, où l’on mettoit le z2mbe aux images des Empereurs. Les premiers rois de France etoient aussi représentés avec le zz4mbe ou cerele lumineux. Clovis et ses quatre fils, dont on voyoit les figures au portail de Pé- glise de Saint-Germain - des- Prés, avoient tous la tête ornée du zmbe, CERF , s. m. du grec £aaooc (ela- phos), syne. d’é@oc (elphos), dont les Latins ont fait cervus , en chan- geant là en 7, et ajoutant le C pour esprit. (Listoire nat.) Espèce de bête fauve , la sixième espèce du hui- tième ordre de la classe des mam- mileres dans le système de M. Cu- vier. C’est par analogie qu’on a appelé cerf volant Vinsecte connu par les savans sous le nom de /ucane ; puis par une métaphore encore plus har- die, on a donné le même nom à ces machines de papier que les enfans font voler en l'air au bout d’une longue corde. ( Phys.) Cerf-volant électrique ; c’est une espèce de châssis formé de bois et de ficelle, plus long que large, arrondi par un bout, ter- miné par une pointe par l’autre, et couvert de papier, vers le cen- tre duquel on attache une longue corde ; cet instrument sert à souti= rer la matière électrique des nuages, Lorsqu'on soupconna pour la pre- miére fois, que la matière du ton- perre étoit la même que çelle de CES Pélectricité, on tenta, pour sen assurer, d’électriser des corps, en des isolant ea pleiu air dans un tems d'orage ; ce qui réussit. Ces pre- mières tentatives firent imaginer, afin de forcer les effets, de porter plus près des nuages le corps qu'on vouloit électriser par leur moyen. Pour cela, on se servit du cerf- volant des enfans, dont la corde devint le conducteur ; et afin de ren- dre l'effet plus sûr, on entoura cette corde d’un fil d’arehal , à-peu-près de la même manière que le sont les cordes filées des violons, ce qui fit donner à ce cerf-volant le nom de cerf-volant électrique. CEROMANTIE, s. f. mot grec composé de #nsos ( Héros), cire, et de gavrerx (manteia), divination. ( Divin.) Art de deviner par le moyen de ia cire. On versoit de la cire fondue gonite à goutte, dans un vase plein d’eau , et l’on tiroit de bons où mau- vais présages des figures que ces gouttes formoient en se figeant. CERTAIN , adj. du lat. certus, formé de cerno, voir, juger, dé- terminer: indubitable, vrai. ( Commerce, banque) On dit qu’une place de commerce donne le cerlain à une autre, lorsque dans le change, elle détermine ses paie- mens par une monnaie d’une valeur Bxe. à Ainsi , la France donne le certain à Londres , parce qu’elle donne tou- jours un écu de 3 !., qu’on appelle à cause de cela écu de change , contre une somme de deniers sterlings, qui varie de 26 à 30 et plus. Une ville donne quelquelois le certain à une place, et l’incertain à une autre. Ainsi Paris qui donue le certain à Londres, donne l’incertain à Ma- drid , c’est-à-dire , que contre la pis- tole de change espagnole qui vaut toujours quatre piastres de cinq cent douze maravedis, Paris donne tan- tôt plus, tantôt moins de 15 livres tournois. CERVEAU , s. m. du latin cere- brume. (Ænat.) C’est le nom que l’on doune à tonte la masse qui remplit le crâne, parce qu’en genéral elle paroit blanche comme de [a çire ; serebrum quasi cereu. | A N CcEs 61 Le mot cerveau strictement pris , n'indique ordinairement que la par- tie antérieure , la moyenne et la pos- térieure de toute la masse qui rem- plit le crâne ; car on donne le nom de cervelet à la partie qui occupe la région postérieure inférieure du crane, et de moëlle épinière à la porton qui s’étend dans l’épine, CERVELET , s. m. du lat. cere- bellum, diminutif de cerebrum , petit cerveau. (Anatomie) C’est la partie de la masse qui occupe la région posté- rieure inférieure du crâne. #7, CER- VEAU. CERUSE. s. f. du lat. cerussa , formé du grec xnpsarx (kéroussæ), semblable à de la cire. ( Métall.) La céruse est un oxide blanc de plomb , fait par lintermède de Pacide acéteux , et dont il reste toujours ume pétite portion combi- née avec elle. Les diverses opérations qu'exige cette connexion , le transport des matières et le battage font naître une poussière fine, qui couvre les ou- vriers, pénètre dans les poumons par le nez et par la bouche , et cause des maladies le plus souvent mor- telles. M. Ward, qui possède une grande manulacture de céruse à Derby, en Angleterre, a imaginé un moyen qui pare à ces Inconvéniens ; et ce bienfait qu'il a rendu à l’hu- manité à été_récompensé par une grande médaille d’or qui lui a été décernée par la société pour l’encou- ragement des arts à Londres. Au moyen de l’invention de Ward, toutes les opérations relatives à la séparation se font sous l’eau dans une grande caisse de bois. Les plombs sortant de l’étuve passent à travers les cylindres dans l’eau. La céruse tombe au fond de la caisse , et par ce moyen, aussi simple qu'ingénieux, on ne peut craindre aucun danger pour la santé d'es ouvriers. # CÉSARIENNE , ( Opération ). ( Chirurg. ) L’étymologie de ce mot vient de & cæso matris utero, de VPincision de la matrice ; ce qui fait qu’on appeloit ceux qui étoient ainsi nés , C@SATeS OU CŒæSONeS. L'opération césarienne est une opération au moyen de laquelle CET on tire l'enfant du ventre de la mère, en faisant une incision au-dessous du nombril, à côté de la ligne blanche ou du musele droit, ouvrant le pé- ritoine et ensuite la matrice. Cette opération se pratique peu sur la femme vivante, on tente toujours d’antres moyens pour l’accoucher. Mais si par un vice de conforma- tion la femme est barrée, selon le langage vuloaire , c’est-à-dire , que les 05 pubis soient si déprimés, et si près de l’os sacrum, qu'il soit impossible que l’enfant puisse pas- ser entre deux, l’opération césa- rienne est indispensable, CESSION, s. f. du latin cessro, formé de cedo , céder , aban- donner, ( Pratique) L'acte par lequel on transporte à quelqu'un ses droits et actions. ( Commerce ) Un abandonnement, un délaissement qu'un marchand fait à ses créanciers de ses biens pour se mettre à couvert de toute poursuite de leur part. CESTE , s. m. du grec xecroc ( Lestos }, qui signifie piqué , fait à Vaigunille ; dérivé de xevr£w ( Kenr- teô ), piquer. ( Gymnast.) Gantelet de cuir , garni de fer ou de plomb, dont les athlètes se servoient dans les com- bats du pugilat. CESURE , s. f. du latin cesura, formé de cædo, couper. ( Poësie ) La césure est un repos qui coupe le vers en deux parties dont chacune s'appelle #émistiche (7. ce mot), c’est-à-dire demi vers. Ce repos bien ménagé, contribue beaucoup à la cadence et au nom- bre oratoire des vers francais ; il y, est même nécessaire dans le cas où on l’emploie , car il seroit pé- nible de bien soutenir sa voix sur dix ou douze syllabes de suite, sans respirer, sur-tout dans une pro- nonciauon grave el majestueuse , où du moins bien'aruculée , bien sehtie, comme doit l'être toujours celle des vers. Cette parte de la poësie sonffroit autrelois bien des variations qu'on ne tolère plus; elle est aujourd hui fixée par des règles t'ès-sérères. CETACE , ad. du latin cefaceus, formé du grec zxäüros baleine ; qui "62 CET a rapport, qui ressemble À la ba- leine. ( Zchtyologie ) Les cétacés forment le onziéme et dernier ordre de la classe des animaux mammi- fères du système de M. Cuvier. Le caractère de cet ordre , dont la baleine et le cachalot forment les deux premières espèces, est de n'avoir point les pieds apparens, mais en forme de nageoires. Les cétacés ont sur la tête des évents au moyen desquels ils rejettent avec force l’eau qu'ils ont avalée, CHACONNE, s. f, de l'italien c1aCCona. ( Musique) Sorte de pièce de musique faite pour la danse , dont la mesure est bien marquée et le mouvement modéré. Autrefois il y avoit des chaconnes à deux tems et à trois, mais on n’en fait plus qu'à trois; ce sont pour l’ordinaire des chants qu’on appelle conplets, composés et variés en diverses ma- nières, sur une basse contrainte, de quatre en quatre mesures, com- mencant toujours par le second tems pour prévenir l’interruption, On s’est affranchi peu-à-peu de cette contrainte de la basse, et l’on n’y a presque plus aucun égard. La beauté de la chaconne consiste à trouver des chants qui marquent bien le mouvement , et, comme elle est souvent fort longue, à varier telle- ment les couplets qu'ils contrastent bien ensemble et qu'ils réveillent sans cesse l'attention de l'auditeur. La chaconne nous est venue des Italiens , et ceux-ci en font honneur aux Espagnols. CHAGRIN ou CHAGRAIN ,5. m. corruption du turc $ag7z, croupe. ( Manuf. ) On appelle chagrin ou chagrain , des peaux de che- vaux, dänes ou de mulets, que l’on convertit en chagrin, en les rendant grainées, c’est-à-dire, cou- vertes et parsemées de petites émi-1 nences. Dés que l’animal est écorché on réserve la partie de la peau qui couvroit la croupe : on l’expose pen- dant qnelques jours aux injures dy tems, on la tanne et on la passe de façon à la rendre aussi mince qu'il est possible. On la met ensuite A sous presse, après avoir semé dessus CHA de la graine de.chenopodium qui s'y imprime également partout." De toutes les fabriques de chagrin, celle de Constantinople est la meil- leure; celles de Tunis, d’Alger , de Tripoli, ne viennent qu'après. Celui qu'on fait en Pologne est top sec et n’est jamais bien teint. On fabrique en France du cha- grin ; mais les tanneurs qui ont essayé ce genre d'industrie, em- ploient des peaux de mouton on de chèvre, et se servent, pour leur donner le grain, de planches de cuivre gravées en grams,, et de presses semblables à celles dont se servent les imprimeurs en taille douce. Plusieurs poissons, tels que la Roussette, V Aiguillat, le Pore, le Sagro et le Mélandre ont la peau naturellementchagrinée. Aussi l’em- ploie-t-on dans les arts pour cou- vrir des étnis, des saines , des four- reaux, et pour polir le bois, Pivoire, etc. CHAINE , s. f. directement du latin catena, formé peut-être du grec x40nux ( kathéna ) qui assem- ble des anneaux un à un. Espèce de lien composé -d’an- neaux entrelacés les uns dans les autres. ( Marine ) Ce mot a plusieurs ap- plications dans la marine. On dit chaïnes de haubans pour des fer- rures qui servent à retenir les hau- bans, Chaînes de vergues ; ce sont des chaînes de fer qui se mettent aux basses vergues et portent sur les barres maïitresses de la hune ; elles servent , dans un combat, à sup- porter les vergnes, dans le cas où les drisses viendroient à être cau- ces, Chaines de gouvernail ; ce sont des chaînes que l’on fixe de chaque bord sur le gouvernail d’un vais- seau , par de bons pitons à la han- teur de Ja flottaison , et que Pon amaïre ensuite par l’autre bout contre le bord du vaisseau. Eéenr utilité est de retenir le gouvernail, sil étoit démonté par la mer. Chaïne de port ; ce sont plusieurs chaînes de fer, on quelquefois une seule que l’on tend à l’entrée d’un port, pour én fermer le passage aux CHA 265 bäumens. Lorsque l’entrée du port est grande , ces chaînes porténtsur des points d’appui placés d'espace en éspace. On ditaussifignrément une chaine de rochers , pour une suite non in- terrompue de rochers. (Manuf.)On appelle chaîne , en termes de manufactures, des fils tendus sur le métier. (Géom.) Chaïne d'arpentage ; c’est une mesure composée de plu- sieurs pièces de gros fil de fer où de laiton ,recourbées par les deux bouts, Ces chaines se font ordinairement de la longueur de la perche du lieu où l’on veut s’en servir. La chaïne actuellement en usage dans la République française, est appelée décamètre ( V. ce mot), ou la perche linéaire ; elle remplace l’ancienne chaîne d’arpentage , pour le mesurage des terrains et des chemins, Cette chaîne est formée par des chaînons d’un, de deux, ou de cinq décimètres de longueur, du centre d’un des anneaux qui les tient au centre de l’annean suivant. (Ces anneaux sont en fer, à l’exception de ceux qui marquent la longueur d’un mètre lesquels sout en cnivre , de manière que, si la quantité que l’on mesure est moindre qu’un déca- mètre , 11 suffi de compter les an- neaux de cuivre et les chaïnons, pour savoir combien on doit porter de mètres et de décimètres. Il y a aussi le double décamètre qui expédie plus vite, et le dems- décamètre qui est plus léger et plus ortatif. ( Archit.) Les architectes appel- lent figorément chaïnres, des jambes de pierre de taille placées aux en- coïguures des pavillons, corps-de- logis, aux murs de clôture et au tres. C’est ce que les Grecs appel- lent 50%oc4rnc , les Latins arrecta- rium , les Français un montant. ( Botan.) De chaïne , les bota- nistes ont fait chainé, concatena- tus , pour désigner les parties des antes attachées bout-à-bout. CHAINETTE , s. f. diminutif de chaine : petite chaîne. ( Technol.) Les bourreliers ap- pellent cha’nette la partie du hax- nois des chevaux de carasse qui 264 CHA sert à soutenir le timon du carrosse et à le reculer. Les rubaniers appellent chafnette un tissu de soie qu'on fait courir sur toute la tête de la frange. Les brodeurs appellent point de chainette, une espèce d'ornement courant qui forme une sorte de lacs continu, ( Géom. transcend.) La chat- neite est une ligne courbe dont une chaïne où une courbe prend Ja f- gure par son propre poids, lors- qu’elle est suspendue librement par ses deux extrémités ; soit que ces deux extrémités soient de uiveau dans une même ligne horizontale , ou qu’elles soient placées dans une ligne oblique à l’horizon. CHAIR , s. f. du lat. caro. (Anat.) Les anciens anatomistes donnojent le nom de chair à la par- tie du corps animal , qui est uni- forme , fibreuse , molle et pleine de sang ; celle que l’on peut regarder comme la composition et la liaison de la plupart des autres parties du corps. Mais les modernes n’admet- tent qu'une sorte de charr, celle qui forme les muscles et qui est compo- sée de petits tuyaux ou vaisseaux qui contiennent du sang. Ainsi les parties charnues et les parties mus- culeuses du corps sont la même chose selon eux. Quelquefois cepen- dant, ils donnent le nom de chair aux glandes ; en ce cas, pour la dis- tinguer, ils l’appellent chair glan- duleuse. (64. préserv.) Les chaïrs des animaux contiennent beancoup plus - d'huile subtile que les végétaux , de-là les maladies putrides qui rè- gnent pendant l’été. Parmi les ani- maux dont l’homme se nourrit, celle des animaux sauvages lui convient mieux que celle des animaux domes- tiques ; parce que ceux-là étant dans un mouvement contivuel, et jouissant de toute leur liberté, dise rent mieux les substances dont ils se nourrissent. Le mouton et le che- vreau se digèrent mieux qne le bœuf et le cochon ; tout le monde connoïît la différence des lièvres ou des la- pins nourris dans un grenier , ou dans une garenne étroite, d'avec ceux qu'un chasseur tue sur une colline escarpée, CHA ( Bolan.) Les botanistes appel- lent chair une substance plus ou moins ferme , qui compose certaines plantes comme les champignons et certaines parties des plantes, comme les fruits, les feuilles , fes racines. On dit que telle partie a la chair aqueuse , molle, ferme, cassante, spongieuse , subéreuse , blanche, noire , jaune , etc. (Jardin )Les jardiniers ontadopté ce mot pour exprimer la qualité des fruits. Ils disent que la chair des pêches est fondante ; celle de Mes- sire-Jean ,et de Martin - Sec, cas- sante; fine dans la bergamote, pâteuse dans le doyenné ; tendre dans le rousselet ; un peu &ere dans la crasanne , l’épargme et le Saint- Germain ; revéche dans les poires à cidre ; grumeleuse dans la bellis- siue et dans l’épine d'hiver qui n’a pu jaunir. (Peinture) On dit d’un tableau que les charrs sont admirablement peintes. Peindre les chaïrs est un des objets les plus importans et les plus difficiles ; les chairs sont sns- ceptibles d’une infinité de grada- tions , de finesses de tons, et de passages , qui exigent et une grande étude de la nature et une grande lésèreté de pinceau. La chair douce et élastique par sa nature laisse pénétrer les pores impercephbles par une partie de la lumière , jusques dans la première couche de la peau; de-là , réflétée et renvoyée avec mollesse , elle porte à l’ame par les regards qui la fixent l’idée de la vie et les sensa- tons de la volupté. Il faut encore observer que les courbures insensi- bles de la chaïr et sa transparence répandent sur les demi-teintes ou demi-lumiéres , des nuances légère- ment bleuâtres , qui conduisent par une douce gradation jusqu'aux tons les plus éclatans de la peau. 11 faut les veux les plus fins et les plus at- tentifs pour les démèêler; Le cor- rèxe , le Guide, Vandyck, Ru- bens , le Titien , l’Albane, ont observé tout cela ; ils ont peint les chairs , de manière à faire le dé- sespoir de ceux qui ont voulu Îles imiter, parce que le climat de la France , moins favorable que celui de la Flandre et de ka Hollande, CHA oîre peu de modèles , et qu’en gé- néral, on n’y trouve pas cet éclat, cette fraîcheur et cette finesse, qui pour le peintre constituent Les per- fectious de la carnation. CHAIRE , s. f. du grec uaBsdpa (tathedra), dont les Latins ont fait cathedra; sa racine est :d'pa (Aedra), selle ou siége ponr s'asseoir. | (Hiérarch. ecclés.) Charre épis- copale ; c’est une espèce de trône sur lequel sont assis les évêques, lorsqu'ils officient pontificalement. De-là est venu le nom d'église ca- thédrale , dans laquelle l’évêque réside à l'office divin. (Culte cathol.) Chaire signifie le lieu éminent d’où un prédicateur annonce la parole de Dieu au peu- ple. On dit chaire de Saint-Pierre , pour désigner une fète en mémoire de la translation du siége patriar- chal d’Antioche à Rome, par le prince des apôtres. (Instruct. publ.) Une chaire est une sorte de siége élevé d’où un rofesseur public parle à ses éco- iers ; c’est de là qu’on dit figuré- ment: Chaire de plulosophie , chaire de belles-lettres, etc: CHAISE , s. f. corrupuon de chaire , en changeant [7 ens, pour rendre la prononciation plus douce. Siége qui a un dos et quelquefois des bras. ( Hist. rom. ) Chaise curule ; c’etoit uue chaise d'ivoire dont les propasz magistrats de la répu- lique romaine avoient droit de se servir. On la plaçoit aussi sur le char de celui qui obtenoit les hon- neurs du triomphe. ( Marine ) Chaise marine ; c’est le nom d'une chaise proposée en Angleterre, vers 1660, par M.Irwin, pour suspendre un observateur dans up vaisseau par le moyen de deux axes; on pouvoit , par ce moyen, observer en mer des éclipses de satellites, La même machine a été proposée en France , par Besson, dans son Cosmolabe. On ne fait point usage de cette machine , parce que , quelque ing“nieuse qu’elle soit, elle participe toujours , même dans un tems calme , du roulis du vais- seau, CHA 265 CHALAND, s. m. du latin bar: bare chelandum ; espèce de ba- teau. ( Marine ) On donne ce rom dans les ports de mer et dans quel= ques rivières à de grands bateaux plats, qui servent à charger et à décharger les vaisseaux, et à trans- porter d’un endroit à l’autre des effets d’un grand poids, CHALASIE, s. f. du grec 724r2e relâcher , détendre. ( Méd. ) Maladie de l'œil, relä- chement des fibres de la cornée. Les bords externes de Ja cornée s’en- tretouchent dans leurs extrémités 3 mais dans la maladie appelée cha- lasie , ces deux membranes ne s’en- tretouchent point, le cercle de la cornée étant plus rehaussé, en sorte qu’on peut entrevoir le jour aux bords même où la cornée se joint à Viris. La vue est presque détruite, et cet accident est accompagné de la maladie oculaire que Îles grecs nomment Aippos , qui est une pal- pitation où nn trémoussement de l'iris. CHALCOGRAPHIE , s. f. du gree x2axvypagra(chalkographia), com- posé de yænzoc (rhalkos),airain , et de yp2912 ( graphia ), description: Vart de graver sur lairain. Ce mot veut dire , suivant son étymologie, gravure sur lairain ; mais on l'en- tend des gravures sur toute espèce de métaux. Mélan , Edelinck, Nan- teuil , étoient de fameux chalcogra- phes. Callot fut un des plus habiles chalcographes de son tems; mais le trésor des antiquités grecques et romaines de Piravesi, dont les plan- ches viennent d’être transportées eu France par ses deux fils, est le monument le plus parfait qui existe en ce genre. À ( Chancell. rom. } C'est àBome le nom de l'imprimerie du pape, où se publient ses ordonnances. CHALEUR , s.f. du latin calor, formé de caleo , brûler, être en- flammé : qualité de ce qui est chaud. (Physique) Ce que l’on nomme communément chaleur , les chi- mistes modernes l’ont nommé C&x lorique. ( V. ce mot.) CRA Les philosophes ne sont pas d’ac- card sur la chaleur, telle qu’elle existe dans les corps chauds : les uns prétendent que c’est une qua- khté, d’autres que c’est une subs- tance , et quelques-nns que c’est une affection mécanique. Suivant la nouvelle doctrine , celle ui a entièrement détruit toutes les : placo qui l’ont précédée, c’est la respiration qui entretient /a cha- deur animale , et qui répare con- ünuellement celle que perdent les animaux par le contact des corps environnans moins chands qu'eux, Les animaux inspirent l’air ; la par- tie de ce fluide qui est la seule propre à l'entretien de la vie, Pair pur on vital, en arrivant dans la poitrine s’y décompose ; une partie de son oxisène se combine avec le carbone qu’il y rencontre, et forme Vacide carbonique ; une autre par- tie se combine avec l’hydrogène et forme de l’eau, Pendant ce tems-là une partie du ozlorique de l'air pur porte l’acide carbonique à l’état de gaz, qui le moment d’après est expiré, et le reste de son calo- rique devenu libre, répare la cha- leur perdue par lPanimal, CHALOUPE , s. f. de l'italien scialuppa. (Marine ) C’est le plus gros des bâtimens à rames destinés au ser- vice des vaisseaux, Quoiqu'on se serve souvent d’avirons pour les conduire , elles vont aussi très-bien à la voile , et sont mâtées de dif- férentes facons. Pendant la navigation, la cha- Loupe est placée sur le pout entre le grand mât et le mât de misaine, Dans la chaloupe on place le srand canot , dans celui-ci, le second canot, ensuite le petit canat; ete. On assujettit le tout contre le rou- lis du vaisseau par des cordages , appéllés risses de chaloupe. La cha- loupe est mise à la mer dans les rades , et dans les occasions où on en a besoin, en l’éleyant de sa lace , par le moyen d’apparaux rappés aux bouts des vergues. Elle sert principalement à transporter les munitions ; le lest, l’eau, le bois, les vivres et autres choses pesanies , à porter les ancres et quelquelais à les lever, 266 CHA Chaloupe canonnière ; c'est une espéce de chaloupe trés-grande , qui porte à son avant un canon du calibre ordinairement de 24 ; elles sont très-utiles pour la défense d’un port, et pour inquiéter des vais- seanx ennemis quien approcheraient. Elles s’avancent sur un vaisseau , jusqu’à la portée de leur canon , font feu dessus , sans avoir beau- coup à craindre de son artillerie , parce qu’elles ne lui présentent que l'avant, qui, à cette distance, est un pointimperceptible, parce qu’elles ant trés-peu de bois hors de l’eau, et qu'il est, par conséquent, très- difficile de les atteindre ; elles vont à la voile et à la rame. CHALUMEAU , 5. m. du latin. calamellus , dimuputif de cala- mus, qui vient du grec xa4ræupoc (kalamos), voseau , canne, flûte, tuyau. ( Musique ) C'est un instru- ment à vent qui, dans l’origine, n'était qu'un roseau percé de plu- sieurs trous , et qui est aujourd’hni un instrument à anche comme le haut-bois , et qui se brise en deux parties, Le chalumeauw de la musette est composé de tuyaux d'ivoire per- forés d’un trou cylindrique dans toute sa langueur , et percé de plu- sieurs autres trous sur les côtés. IL s'attache au corps de la musette. ; (T'echnol.) Chalumeau à souder ; c’est un tuyau de verre ou de cuivre -dont se servent Îles orfèvres, les horlagers, émailleurs ; metteurs en œuvre, etc. , pour diriger la flamme de Leur lampe sur La pièce qu'ils ont à souder. (Chimie) Chalumeau de chinuste; ce chalumeau est d’un grand usage pour analyser les minéraux, pour connoître l’action du feu sur eux , ét les effets qu'il produit ; il doit être d’argent mêlé d’un peu de platine, pour le rendre plus dur. Il est com- posé de trois parties qui se séparent ; savoir, d’un manche qui entre dans l’ouverture de la seconde pièce, qui est une espèce de boîte formée d’üne lame elliptique courbée de manière que ses cÔlés apposés soient .paraHèles, et se réunissent à une égale distance du limbe, La turoi- sième pièce, qui s'adapte à celie-ci, CH A est a petit tube trés-fin. On en à plusieurs de rechange et de différens diamètres. On souflle à travers du tube , et on dirige le jet d'air sur la flamme d’une bougie, que l'on pousse sur la matière que lon veut éprouver. L CHAMADE, s. f. de l’ital. c21a- mata, formé de chtamare, quia été fait du latin clamare, crier, appeler. Art militaire }Signal que les as- siégés donnent avec la trompette ou le tambour, ou en arborant un drapeau blanc, pour demander à capituler. CHAMBRE . s. f. du grec x#2- px (kamara ) dont les latins ont fait camera , voûte , parce que dans l’origine , et jusqu'au quinzième siècle, tout ce qu’on appelloit chan bre étoit voûté. (Archit. ) Ce mot se dit de la plupart des pièces d’une maïson, et principalement de celles où l’on cou- che. ( Econ, polit.) Chambres des parlemens. Lors de Pétablissemert du parlement des pairs, les mem- bres qui la composoient se partagè - rent pour l’expédition des aMaires, en plusieurs sections qu'ils apyel- lèvent chambres , parce que les tienx où se tenoient les séances étoient voûtés. Chaque chambre prit une dénomination particulière , suivant Ja nature des affaires que l’on y traitoit. De là la grandchambre, la chambre carrée, la chambre des enquêtes, la chambre des requêtes , etc. En Angleterre , on appelle cham- bre haute , celui des deux conseils de la nation où siégent les pairs du royaume ; et cambre basse, celui qui est composé des députés des eommunes et des comtés. | Chambre Impérial&; c’est le premier tribunal du corps Germa- nique , créé en 1495 par la diète de Worms , présidée par l’empereur Maximilien. Chambre ardente ; on ugeoit au- téfois les criminels d’£tat d’une naissance distinguée , dans une chambre tendue de deuil , et uni- quement éclairée par des flim- eanx, Le public a donné depuis le nom nn” 2.0 7 C H A de chambre ardente à un tibenal créé par François Il, pour faire le proces aux luthériens et aux calvi- pistes , par allusion au supplice au- quel ils étoient presque tous con- damnés, celui du feu, ( Anat. ) Chambre de l'œil ; c’est un espace compris entre le cristal- lin et la cornée, lequel contient Phumeur aquense qui remplit l'œil ; et comme cet espace est divisé en deux parties par l’uvée, M. Bris- seau , médecin des hôpitaux du roi et professeur à PDouay , a donné le nom de première chambre à la par- tie antérieure comprise entre l'iris et la cornée, et de seconde chambreà l'espace compris entre le cristallin et l’uvée. Tous les anatomistes ont adopté cette dénomination , et disent unanimement , la chambre anté- rieure , et la chambre postérieure de l'œil. ( Optique ) Chambre obscure ; c’est une chambre exactement fer- mée de manière qu’elle ne recoive du jour que par une ouverture pra- tiquée à uu volet, à la hauteur des objets qu'on veut voir, À cette ou- verture Pon ajoute, l’un dans l’an- tre, des tuyaux dont le second est garni d’an verre objectif de huit, dix on douze pieds ( 6 mètres 66 centimètres ) de foyer. On tend un drap blanc au foyer de ce verre, et les objets qui se trouvent vis-à-vis sont représentés exactement avec leurs couleurs, sur le drap , dans une situation renversée, ou dans leur état naturel , si l’on met deux objectifs à 17 pouces ( 1 mètre 45 centimètres )} de distance l’un de l’autre. Le premier verre doit avoir six pouces ( o, 15 centimètres } de de foyer , et le second neuf à dix (27 centimètres ). Chambre noire, boîte d'optique ; c’est une machine par le moyen de laquelle on représenté sur un pa- pier, les images des objets exté- rieurs , revètues de leurs couleurs , et tracées suivant les règles de la perspective la plus exacte, dans une situation droite et non renversée. C’est nne boîte carrée , haute d’en- viron 2 pieds( 64 centimètres), noir- cie intérieurement, au-dessus de laquelle est placé extérieurement, à 45 degrés d'iuclinaison, uu miroir plan, étamé d’un eûté, dont les supports doivent être construits de façon qu’on ait la liberté de l’incli- ner un peu plus, unpeu moins , sui- vant la situation des objets que l’on veut voir. Entre ces supports est un tuyau qui renferme un objectif qui doit avoir un foyer de la gran- s'eur de la boîte ; il faut mettre dans Je fond de la boîte une feuille de pa- ner blane, sur laquelle l'image de Potier sera représentée. Il faut, ontre cela , que l’entrée de la boîte soit bien fermée par des rideaux noirs, pour exclure toute la lu- muere iuutile. Lorsque la lumière ne pénètre que par l'objectif, les objets en sont beauconp mieux ter- minés. { Marine ) On appelle chambres, diférens losgemens destinés au capi- tame et aux oMiciers dans les vais- seaux , pratiqués ordinairement vers l'arrière du vaisseau, sur Les diffé- rens ponts. Chambre du conseil ; c’est une chambre établie à l'arrière du gail- lard , sous la dunette ; c’est la plus ornée et la mieux meublée, parce gw’elle est destinée au logement du général, quand il y en a un à-bord; à temir les conseils de marine, à la réception des étrangers , etc. Elle à uve galerie qui tient tout J’ar- rière , et qui ( dans les vaisseaux francais ) fait quelque saillie en dehors. ( Artillerie ) Chambre de mor- icer ; c’est la partie de l’âme desti- née à contenir la poudre. On appelle plus proprement chambres , les con- cavités et défauis qui se trouvent quelquefois dans l’épaisseur du mé- tal des canons , en dedans de l’ame et qui les rendent sujets à crever en tirant. Toute pièce qui a des cham- bres doit être rebutée , même sans qu'il soit besoin d'en faire l'épreuve. (-4rt du mineur ) En termes de mineurs, une chambre est uu es- pace creusé au bout de la galerie , et suffisant pour contenir toute la poudre qui est nécessaire à l’enlé- vement de ce qui est au-dessus de cet espace. (Commerce ) Chambres d’assu- rance où compagiies d'assurance; les grandes villes maritimes ont des chambres d’assurence , t'est- C IT A à-dire , des nésocians réunis qui se rendent propres , et mettent à leur compte les pertes et dommages qui peuvent arriver à an vaisseau ou aux marchandises de son chargement. (F. ASSURANCE.) CHAMEAU , s. mr. du latin ca- melus ; qui vient du grec xzwma0c, (Æamélos), formé de l’hébreugamal, dans la même signification. ( Hist. nat.) Le chameau est un animal haut de jambes, qui a Le cou fort long et la tête petite, les oreilles courbes , et une espèce de bosse sur le dos. Cet animal est patient au travail ; il supporte long- tems la faim et la soif : il aime la musique ; il se plie sur ses genoux pour recevoir sa charge. (Marine) On a donné par analo- gie Jenom de chameau à une ma- chine inventée à Amsterdam, en 1688, par le moyen de laquelle on élève de cinq à six pieds un vais- seau , pour Le faire passer sur des en- droits où il ay apas assez d’eau pour de gros vaisseaux. Cette machine consiste en deux pontons de la lon- guear à-peu-près du vaisseau auquel ils doivent servir. Un de leurs côtés est droit, et l’autre est contourné en concavité, à-peu-près comme celui des vaisseaux l’est en convexité. On en place un à chaque bord ( côté ) du va'sseau. Ces pontons sont gar- nis de trous pour faire passer l’eau de la mer, d'autant de tampons ou soupapes pour boucher ces trous , et de pompes pour ôter l’eau qu'on y fait entrer lorsqu'il en est besoin. Lorsqu'on veut ajuster Les deux pon- tons aux côtés du vaisseau , on les coule bas en les remplissant d’eau, jusqu'à ce qu'ils soient assez en- foncés pour répondre aux tirans d’eau du vaisseau. Le vaisseau ame- né entre les deux chameaux porte sur eux, et sur douze cäbles qui passent de l’un à l’autre de ces pon- tons, et par dessous le vaissean qu’on veut enlever. Ces cables font dormant sur un des chameaux , et sont ridés sur l’autre avec un treuil. Après ces préparatifs, ou asseoit le vaisseau sur les deux pontons ou chameaux, an moyen de douze arc- boutans , ou boute-hors de chaque côté, contenus et assemblés chacun avec deux épontilles , moyennant CHA quoi Je vaisseau doit être soulevé sans inclinaison sensible. H ne reste plus qu’à pomper Peau contenue dans la capacité des cha- meaux, et qui a servi à les faire couler. On bouche les trous par où Peau étoit entrée , et on fait agir les douze pompes établies sur cha- que ponton. Lie À mesure que cette opération avance , les pontons se soulèvent etsoulèvent avec eux d’environ cinq pieds ( 1 mètre 6 décimètres ) le vaisseau le plus long ; car quoiqu'il my ait que 15 pieds ( 4 mêtres 1 décimètre ) d’eau sur la barre du pampus à Amsterdam , uu vaisseau ui tire 18 pieds lège ( 5 mètres 7 Létlinètres ) , Le manque jamais de la franchir à laide de cette machine. Les Russes ont aussi des chameaux à Pétéersbourg, pour mener à Crons- tadt, les vaisseaux qu’ils construi- sent dans l'arsenal de cette capitale, et qui ont à franchir le banc de la Neva, sur laquelle il n’y à que très-peu d’eau. CHAMP , s. m. du lat. campus. (Agric.) Etendue , pièce de terre labourable ; et au plurier , toutes sortes de terres tant labourables, que prés , bois , bruyères ; etc. pris tous ensemble. (_4rt de la guerre) Champ de bataille , se dit du lieu où se fait le combat de deux armées, ( Polit.) Champ de mars ou de mai; on désionoit ainsi les assem- blées générales de la nation , que les rois de France de la première race convoquoient chaque année, en mars où en mai, et dans lesquelles on dé- Bbéroit sur les affaires de l'Etat. ( Chevalerie ) Champ clos ; c’é- toit des lieux fermés de barrières et destinés pour les joutes, les tournois et les combats singuliers. (Arts du dessin) Champ , se dit du foud d’un tableau où il n’y a point de figure, et en général dun fond sur leqnel on peint, on grave , on représente quelque chose. ( Blason ) hamp, se dit du fond de l’écu , qui est chargé des diverses pièces dont se composent les ar- moiries, (Optique) Champ d’une lunette; c’est létendne des objets qu'on y peut voir à-la-fuis, ou l’espace que CI A 269 cette Innette embrasse, c’est-à-dire, ce que l’on peut voir en resardang dans la lunette. Le champ est dé- terminé par la largeur de l’oculaire, ou du diaphragme, que l’on met (au foyer de lobjectif. C’est une per- fection dans une lunette d’embras- ser beaucoup de champ, mais c’est souvent aux dépens de la netteté des objets; car les rayons qui tombent sur les bords du verre objectif, et d’où dépend le champ de la lunette, sont rompus plus inégalement que les autres, ce qui produit des cou- leurs et de Ja confusion. On remédie à cetinconvénientpar un diaphragme placé au-dedans de Ja lunette, quien interceptant ces rayons, diminue ! champ , mais rend la vision plus distincte. CHANCE ;,s. f. du lat. cadentia, formé de czdere, tomber , en par- lant des jeux de dez- { Jeux) Ce mot signifie en géné- ral, les événemens probables qui résultent d’un certain ordre de cho- ses ; de-là ces phrases : Vous avez beaucoup decHANCESs contre vous; cette cHANCE est la plus proba- ble; calculer les cHANcEs d’une loterie, se mettre à couvert de toute CHANCE. CHANCELIER, s. m. du latin cancellarius , formé de cancelli, treillis , ou barres à claires voies, qui environnojient le lieu où l’'Empe- reur rendoit la justice , et le garan- tissoit de la foule, sans pourtant empêcher qu'on ne le vit. ( Hist.) Ce mot a dans son ori- gine servi à désigner le treillis, cu la barrière à claire voie qui servoit à contenir le peuple et à empêcher la foule d’incommoder l'Empereur lorsqu'il rendoit la justice. Depuis , on l’a appliqué aux gardes mêmes qui dans ces occasigns se tenoient auprès de la persoune de l'Empe- reur. Dans la suite des tems , on a ap- pelé e/ anceliers, les officiers ou ma- gistrats qui étoient chargés par leurs fonctions de mettre le sceau aux ju- gemens , lettres, etc. des Empe- reurs , après en avoir rature , blé , ce qu'ils regardoient comme cou- traire à la justice où aux lois : et on les appeloit peut-être ainsi, parce que ces ratuyes ressembloient aux C HA treillis, cancelli, qui environnoient le lieu où se rendoit la justice. Quoi qu'il en soit de l'origine de ce mot, les chanceliers étoient partout en honneur dès le cinquième siéele, et chez les premiers Français établis dans les Gaules, les chanceliers étoient des hommes publies qui jouissoient déjà de quelque disince- tion. Au septième siècle , la charge de référendaire se confondoit avec celle de chancelier. Et en 852, ÆErkambolde ; lPun des chanceliers de Lothaire ; prit dans un précepte royal , la qualification de regiæ digritatis cancellarius. Sous Louis le jeune , le chance- lier assistoit au jugement des pairs, eten 1225 , frère Guérin, évêque de Senlis , fit joindre à la dignité de chancelier ; dont il fut revétu , le titre de premier officier de la cou - ronne , et enfin, en 1502 , Philippe- le-Bel, assigna au chancelier un rang immédiatement après Les priu- ces du sans. Dans ces derniers tems, le titre de chancelier a été étendu à un grand nombre dé personnes dont les fonctions ont quelque analogie avec celles des chanceliers d’un Empire ou d'un Etat. C’est presque toujours un homme revêtu de la confiance d’un prince, d’un ordre ; d’une cor- poraton , où d’un ofhicier chargé de quelque fonction importante. CHANCISSURE , s. f. ce mot pourroit venir du lat. canus, chenu, blanc de vreillesse. : ( Botan., ) Assemblage de petits filamens produits par du fumier de mauvaise nature ou par les racines de quelques plantes malades. On regarde cette espèce de moisissure comme le sione de l’épuisement, et comme l'effet de la décomposition des éorps qui la produisent ; et lon conclut mal-à-propos de-là , que Les champignons naissent de la pu- tréfaction, parce que le premier état de leur développement s’anronce sous Ja forme d’une espèce de chan- -cissure, connue sous le nom de blanc de champignon. CHANCRE ,s. m. du latin caz- éer, (Méd.) Petit ulcère malin dont tes bords sont calleux , qui jette un pus séreux, jauvâtre, verdäire ou 270 CHA grisätre , et qui est entouré de pétit# vaisseaux sanguins, gonflés, en- gorgés , et semblables aux pattes d’un petit cancre d’où il a pris son nom . (Jardin. ) Les jardiniers appel= lent chancre, une espèce d’ulcére ; formant une galle causée par une humeur âcre et mordante : cet wl- cère détruit peu-à-peu la substance imtérieure d’une branche et même des arbres, particulièrement quel- ques espèces de poiriers , comme les beurrés, les bergamottes , et les royales d'automne, CHANDELEUR où CHANDE- LEUSE , s. f. du latin candelosa ou candelor, à cause des cierges qu’on porte ce jour-là en procession et au service. db (Culte cathol.) Cette fête qui se célèbre Le 2 février dans l’Église romaine , en mémoire de la pré- sentation de J. C. au temple, et de la purification de la sainte vierge , fut instituée par le pape Gelase en 492, où par le pape Vioile en 556. Elle tire son nom des cierges bénis qu’on y porte en procession commé des symboles de la véritable lumiere qui venoitéclairer les Gentils ; etla coutume de porter ces cierges est foudée sur ce verset du cantique que fit Siméon, lorsque Notre - Dame porta le fils de Dieu au temple: Lumen ad revelationem gentium. CHANGE , s. m. du lat. barbare cambiare , changer, qui pourroit venir du teutonique £a, main, passer de la main à la main, ( Commerce ) Le ehange est une opération de commerce par laquelle en échange de largent à recevoir dans un lieu, contre de Pargent reçu on à recevoir dans un autre, L'objet de cette opération ‘est d'éviter aux parties les frais et ris- ques du transport de l’argent. Cet échange paroît plus compli- atr qué que les autres transactions de commerce , parce qu'il ne se con- elut pas directement entre les deux parties, mais le plas souvent par des intermédiaires que l’on, nomme banquiers: Ces banquiers peuvent être consi- dérés comme des marchands dont le commerce est de vendre on d’a- cheter dans une place, la faculté B il A de disposer d’un argent existant dans une autre, L'instrument qui sert à réaliser eet échange , est un acte qui lrans- porte à l'acheteur la faculté de dis- poser de l’argent dont le vendeur est propriétaire dans une place ; eet acte se nomme lettre-de-change. Par cet acte, le propriétaire de cet argent éloigné, mande à son débiteur où correspondant , de le payer à la personne qui lui a acheté cet argent, ou à telle autre indiquée ar celle-ci, et il reconnoit en avoir reçu d'elle la valeur. En style de commerce, ce veñ- deur se nomme #reur ; l’achetenr ou celui qui a ses droits se nomme porteur, Le porteur qui eède ses droits demeure garant envers son cessionnaire , et se nomme ezdos- seur, parce que ces sortes de ces- sions se font sur le dos de la lettre- de-change. Enfin, le débiteur cor- respoñdent à qui la lettre est adres- sée, etqui y met son acceptation , quand elle lui est présentée , est nommé accepteur. Si la somme totale des fonds que Vune des places a urée sur Pautre, est égale de part et d'autre ; alors , il n’y a pas de transport actif d’ar- ent à faire de l’une des places à he ; tout se consommera par le transport ficuf qu’opéreront les lel- tres-de-change ; tous les débiteurs de l’une des deux places , au lieu de payer à leurs créanciers de l’au- tre place, paieront entre les mains des personnes résidentes dans la même ville, qui leur auront été in- diquées par leurs créanciers : les lettres - de-change acquittées leur “waudront quittance ; et tout sera soldé sans autres frais que le salaire des agens de change. Quandil en est ainsi, on dit quele change est au pair ; parce qu'alors, la valeur d’une pièce de monnoie d’un pays est représentée dans l'an- tre par une piece de la même va- leur, Ainsi fe change est au pair -entre la France et lAngleterre , quand pour un éca de soisante sols tournois ; on a à Londres deux schellings et demi; ou trente de- mers sterlings. Ze denier sterling vaut deux sols de France, Mais il arrite souvent que l'une CHA 271 des places doit plus que l’autre, et a par conséquent plus de fonds à y faire passer, qu’elle n’en a à en retrer. Alors les débiteurs de cette premiére place, qui pour s’acquit- ter à moins de frais, et à moins de risques, cherchent à le faire pax le moyen des lettres-de-change , se pressent d’en acheter ; or, il y en a moins que lon uen demande ; doué, ceux qui ont de Pargent tout transporté dans la place créancière, exigeront un bénélice pour céder cet argent, ou tirer une lettre-de-change qui en transmeltra la propriété à un autre, Ce bénéfice se nomme prix du change, Le change prend naturellement un taux uniforme dans tous les traités de ee genre , qui se font à la même époque ; entre les mèmes places. Ce taux se nomme le cours du change: On dit que le change est en fa- veur d’une place ou pour elle, quand les lettres sur cette place gagnent un prix de change. Vans le cas con- taire, et quand onoîlre au rabais Les lettres-de-change sur une place, on dit que le change est contre elle, ou qu'il lui est défavorable, ( Vénerie ) Donner le change. Où dit, en termes de véuerie qu’un cerf donne le change lorsqu'il va en chercher un autre , pour le faire courir à sa place. CHANGEANTES ; adj. de chan« ger , cambiare. ( Æstron.) On désigne sous ce nom certaines étoiles qui sont su- jettes à des diminutions et à des augmentations alternatives de lu= miére, [l y a plusieurs étoiles dans lesquelles on soupçonne de sem blables variations ; mais il n’y en a que deux où elles aient été dis- cutées et observées avec assez de som pour qu’on puisse les prédire : l’une est la changeante du cygne, Les astronomes expliquent ees variations où par de grandes parties obscures , comme Riccioli ; où par une figure trés-aplatie ; comme Maupertuis , où par l’interposition d’une grosse planète , comme Goodricke. CHANGER ; v. a. du lat. barb, cambiare, quitter ; convertir, trans- muter, € Equit. j On dit, en termes de CHA manège, changer de main , pour touruer et porter la tête d’un cheval, d’une main à l’autre, c’est-à-dire, de droite à gauche. CHANOINE, s. m. du grec xa- voysyos ( kanonikos ), dérivé de xævov (kann), canon, règle , dont les Latins ont fait canonicus , cha- moine , et canonia , réunion de cha- noines. ( Hiérarchie ecclés. ) Ce mot si- gnifie proprement régulier. Quel- ques éiymologistes prétendent que le mot carzon, dans ce cas ci, doit être pris, dans le sens de pension, redevance où prestation annuelle, ce qui convient en effet beaucoup mieux à la vie moderne des cha- poines. Autrefois les chanoines aidoient l'évêque à desservir son église , dé- pendoient de lui en tout, vivoient de ses revenus , et demeuroient sous le même toit ; mais dés le onzième siècle, ils avoient déjà abandonné la vie commune, et les conciles de Rome de 1019 et de 1065 leur or- donnérent de la reprendre ; mais avant l’au 1200, ces ordres furent peu respectés, car on voit qu’en 120011sl’avoient presque tous quittée de nouveau, et qu’on les autorisa à partager les prébendes. Chanoinesses ; ce sont des filles qui possèdent une prébende, sans êire obligées de renoncer à leur bien , ni de faire aucun vœu. Cette institution telle qu’elle existe encore aujourd’hui dans quelques parties de l’Europe, a pris naissance en Al- lemagne , vers 790, mais elle ne fut reene dans le reste de l’Europe qu’en 1060. CHANSON, s. m. du lat. cantio, formé de cantus , chant, (Musique) Espèce de petit poëme Ayrique fort court, qui roule ordi- pairement sur des sujets agréables , auquel on ajoute un air pour être chanté dans des occasions familières. Dans les premiers tems , tous les convives chantoient ensemble d’ane seule voix les louanges de la divi- nité : ainsi ces chansons étoient de véritables cantiques sacrés. Dans la suite, les convives chantérent succes- sivement , chacun à son tour, te— pant une branche de myrthe , qui passoit de la main de celui qui ve- 272 CHA noit de chanter , à celui qui chan- toit après lui. Eafin , quaud la mu- sique se perfectionna dans la Grèce, et qu'on employa la lyre dans les festuins , il n’y eut plus que les habi- les gens qui fussent en état de chan- ter à table, Les autres , contraints de s’en tenir à la branche de myr- the , donnérent lieu à un proverbe grec , par lequel on disoit qu’un homme chantoit au myrthe , quand on vouloit le taxer d’ignorance. Les Romans,imitateurs des Grecs, ne reçurent les chansons que lors- qu'ils commencerent à cultiver la musique. Horace, le premier des La- üns qui ait imité Alcée et Anacréon, et dont les odes ne sont que des chansons bacchiques et salantes, nous apprend que ses compatriotes ne chanterent, jJusques vers la fin de la république, que les poëmes des Saliens etquelques cantiques gros- siers en l’honneur des dieux. Les modernes ont aussi leurs ckart- sons de différentes espèces, mais les Français l’emportent sur tous les peuples de l’Europe pour le sel et la grace de leurs chansons. Nos ancêtres n’alloient au combat qu’en chantant ia chanson de Roland, con- te romauesque composé pour ani- mer le soldat avant que d’en venir aux mains. On distribuoïit à la tête de l’armée une troupe de grosses voix, qui chantoient de toute leur force cette chanson de Roland : cet usage s’est pratiqué sous lés trois races, jusqu'à la bataille de Poi- tiers, que le roi Jean II, près d’en venir aux mains avec les Anglais, dit à un soldat qui la chantoit : ZL y à long-tems qu’il n'y a plus de Roland ; le soidat lui répondit à l'instant : {1 y a aussi long-tems qu'il n'y a plus de Charlemagne. On doit aux habitans du midi de la France la gloire d’avoir produit les trouveres ou troubadours , les premiers qui aient fait sentir à Po- reille les agrémens de la rime. La grande règle des chansons est de conserver une proportion entre les paroles, l’air et le sujet. Cet heu«, reux accord demande , outre le goût et la délicatesse dans l’esprit, une oreille au moins sensible aux diffé- rens tons de la musique. Quant au style, l'élégance et la naïveté sont la CHA Ja plas grande beauté d’une chan- son. La forme des vers y est libre ; le mélange des rimes dépend de l'air. La même chanson est le plus sou- vent composée de plusieurs couplets que l’on chante sur un seul air ; et comme il est très-difficile de donner exactement le même rhytme à tous les couplets , On est contraint, pour les chanter, d’en arrêter la proso- die. Les ftaliens, dont loreille est plus sensible et plus délicate que la nôtre à la précision des mouvemens, ont pris le parti de varier les airs de leurs chansons , et de donner à cha- cun dés couplets une modulation qui leur est analogue. CHANT , s. m. du latin cantus, fait de cano , chanter. (PAysiologie) Le chant dépend du résonnement produit par les par= ties de la bouche, de la flexibilité de la glotte, de la facilité de ses mouvemens , des inflexions de Ja voix , et de la justesse dans l’exécu- tion. Il y a dans l'exécution du czant un mouvement de tout le larynx, c’est-à-dire , de la partie de la tra- chée-artère qui forme comme un nouveau canal qui se termine à la glotte, qui en enveloppe et soutient les muscles. C’est, en d’autres ter- mes , le larynx suspendu sur ses at- taches, en action , et mu par un ba- lancement de haut en bas , et de bas en haut. (Musique) Le chant est une sorte de modification de la voix humaine, par laquelle on forme des sons va- riés et appréciables. 1 Le chant appliqué plus particu- lièërement à notre musique, en est la partie mélodieuse , célle qui ré- sulte de la durée et de la succes- sign des sons, celle d’où dépend x + expression , et à laquelle tout le reste est subordonné. Il ne faut que du savoir pour entasser des ac- cords ; mais il faut du talent pour imaginer des chants gracieux. IL y a dans chaque nation des tours de chant, triviaux et usés, dans les- quels les mauvais musiciens retom-— bent sans cesse ; il y en a de baro- ques qu’on n’use jamais, parce que le public les rebute toujours. Inveu- ter des chants nouveaux , appa- Tome I, Cr A tient à l’homme de génie ; trouver de beaux chants appartient à l’hom- me de goût, CHANT-ROYAL , s. m. .(Poëste ) Le chant-royal, sorte d’ancienne poësie , est composé de cinq couplets, chacun de onze vers, terminés par un envoi. Les rimes du premier couplet ré. glent celles des ‘couplets suivans , qui doivent être les mêmes , et dans le même ordre ; de sorte que toute la pièce , composée de 62 vers , roule sur cinq rimes différentes, dont les deux premieres sont employées dix fois , la troisième et la derniére 12 fois, et la quatrième 18 fois. Le dernier vers du premier cou- plet sert de refrain, ou d’interca- laire pour les suivans, qui doivent finir de la même manière. L’envoi est une sorte d'explication de l’allé- gorie ; il se fait communément en sept vers , quelquefois en cinq , sem- blables , pour les rimes , à un pareil nombre de vers pris à la fin des cou- plets précédens. Cet envoi com-— mençoit presque toujours par le mot Prince, par la raison que cette pièce étant regardée comme ce qu'il y avoit de plus majestueux parmi les petits poèmes, il paroissoit qu’on ne pouvoit l’adresser convenable. ment qu'aux rois, etc’est la cause pour laquelle on l’a appelé chant royal. CHANTERELLE, s. f. de l’italien cantarella. (Musique ) Celle des cordes du violon et des instrumens semblables, qui a le son le plus aigu. On dit d’une symphonie qu’elle ne quitte pas la chanterelle , lorsqu'elle ne roule qu'entre Les sons de cette corde et ceux qui lui sont le plus voisins. CHANTIER , s. m. du latin can- therius , on de l'italien cantiere. ( Marine ) C’es l’établissement fait sur un terrain en pente douce , appelé cale, pour la construction d'un vaisseau; en généralisant le mot, on l’emploie pour exprimer le sol , la cale mème et tout le local qui l’environne , et sur laquelle les char- peutiers travaillent à préparer les bois pour le vaisseau. Le chantier d'un vaisseau pro- prement dit, est composé d’un nom- S 275 by4 CHA bre de {ins ou billots de bois que Von met à cinq ou six pieds (1 mètre O centimètres ) les uns des autres , sur le grillage d’une cale de cons- tuction, pour porter la quille dans toute la longueur du vaisseau qu’on doit construire ; et comme cette quille doit être posée sur un plan in- cliné à l'horizon d’environ trois de- grés, pour faciliter la coulée du vaisseau de son chantier à la mer ÿ lorsqu'il est achevé , on ne forme le premier #in , du côté de la mer, que d’une seule pièce de bois de hauteur, et on en augmente graducel- Jement le nombre jusqu’à 6 ou 7, de même que leur dimension verti- cale. Lorsque le vaisseau est achevé et prêt à être lancé à la mer, on rem- plit de bois tous les intervalles qu’on avoit laissés entre les tirs, pour fa- ciliter le travail et le passage des ouvriers ; on recouvre le dessus de ce plan incliné avec des bordages trés-droits et très-lisses. 7. LAN- CER A LA MER. CHAOS , s. m. mot purement grec yaoc (chacs) , dérivé de xasvw ( chain ), s’entrouvrir , se fendre ; chaos signifie aussi un abime, une ouvertnre immense ou profonde où règne une obscurité affreuse: con- fusion de toutes choses avant la création. CHAPE , s. f. du grec exemn skepé), dont la racine est oxe7w s skepé), voiler. ( Cuiie cathol. ) Vêtement d’é- glise ou manteau , qui s’agraffe par devant, et va JuSqu'aux talons , et que portent les choristes où chan- ives, et même le célébrant dans certaines parties du service divin. Cet ornement d'église s’appeloit autrefois pluvial , parce qu’il ser- voiten hiver à garantir de la pluie et à conserver le rochet. Il y a des chapes de toutes cou- leurs ; mais anciennement il n’ap- partenoit qu'aux papes d’en avoir de rouges. Chape s€ ditencore de l’habit des cardinaux, qui a un capuee doublé d'hermine. ( Mécanique } On appelle c- pes ; des bandes de fer ou de cuivre, recourbées en demi cercles, entre Jesquelles sont suspendues et CHA tournent des poulies sur an pivot où une goupille qui les traverse et leur sert d’axe, et va se placer et couler dans deux trous , pratiqués l’un à une des ailes de la chape, et l’autre à Pautre aile : tout cet assemblage de la chapeiet de la poulie est suspendu par un crochet, soit à uve barre de fer, soit à quel- qu'autre objet solide qui soutient le tout. ( (Maririe ) On donne encore ce nom à un petit bouton creux , que l’on soude sur une aiguille de bous-- sole pour recevoir le pivot ‘sur 1e- nel elle tourne. CHAPEAU , s.m. du latin ca- pellum , diminut. de cappa , for- mé du grec oxemn ( skepé). (Costume) Coiffure des hommes, qui est ordinairement d’étoffe foulée de laine ou de poil, et qui a une forme avec des bords. On ne voit point de chapeaux avantle règne de Charles VI.On com- mença.de son tems à en porter à la campagne ; on en porta sous Charles VII dans les villes, en tems de pluie,etsous Louis XI en tout tems. Louis XII reprit le mortier ; mais François K, s’en dégoûta et porta toujours un chapeau. Cependant les chapeaux w’étoient pas trop com- muns sous Henri IV. Les princes et Ja noblesse commencèrent à porter cet ornemen#de tête , relevé de plu- mes et de franges, tandisÿque les bourgeois conservérent encore long- tems leurs caperons. On regardoit comme un très- graud désordre en 14095 que les ec- ciésiastiques commençassent , à la manière des séculiers , de porter des chapeaux sans cornettes. L'usage du chapeau vert pour les prélats a été apporté d’Espagne par Tristan de Salazar, archevêque: de Sens. ( Mécan.) Chapeau se dit, dans certains bâus de charpente, d’un assemblage de trois pièces de bois, dont deux posées verticalement et emmortoisées avec une troisième sur ses extrémités , üennent celle — ci horizontale. ( Æydraul. ) Le chapeau est une pièce de bois attachée avec des chevilles de fer sur les couronnes d’une file de pieux, soit dans un + CH À batardeau , soit dans une chaussée. (Imprimerie ) C’est une traverse de bois qui est au-dessus du som- inier d’en haut d’une presse. (Commerce) On appelle chapeau une gratification qui s’accorde par convention au capitaine , maître ou patron d’un bâtiment de commerce, pour ayojr remis à bon port et bien conditionnés les effets où marchan- dises à fret. (Musique) Chapeau se dit en- core d’un trait demi-circulaire dont on couvre deux ou plusieurs notes , et qu’on appelle plusommunément liaison. ( Botan. ) On donne le nom de chapeau à la partie supérieure d’un champignon , quand elle est évasée, et quand elle a plus de diamètre que le pédicule ou le pied qui la porte. CHAPELET , s. m. diminutif de chapel , où chapeau de roses , au- quel il a de la ressemblance, ( Culte relig.) les chapelets ont été aiusi appelés à cause de leur res- semblance aux couronnes de roses : g'esi pour cette raison que les Ita- liens disent corona pour chapelet , et les Espagnols rosarto. Pierre l’hermite passe pour être Vinventeur des chapelets. Les Orientaux ont aussi des es- pèces de chapelets qu'ils appeileut chaines , pour faire leurs prières , en disant le nom de quelqu’une des perfections de dieu sur chaque grain. Le grand mogol porte jusqu'à huit de ces chaines, les unes de perles, les autres de rubis, de diamans , de corail, etc. Les Turcs ont des chapelets qu'ils ortent à leur main, ou pendus à AG ceintures. Ils les divisent en trois parties , et ne disent , à chaque grain , pour toute prière, que ces paroles : Louange à dieu, ou cel- les-ci : Gloëre a dieu. (Hydrodinamique ) Le chapelet est une machine hydraulique, com- posée d’une suite de godets ou de clapets attachés à une corde, ou chaîne sans fin, qui trempent alter- nativement dans l’ean d'un pui- sard , et qui se remplissent où se chargent avant que d'entrer dans an tuyau , d’où ils sortent par l’autre bout, et se vident dans nn bassin CHA 275 ou creux quelconque destiné à re cevoir l’eau. (ERapererie ) Les papetiers ap- pellent aussi chapelet une espèce de papier de grande sorte, CHAPELLE , s. f. du latin ca- ella, diminutif de cappa, chappe ( de St.-Martin ), parce qu’ancien- nement , lorsque les rois de France alloient à la guerre , ils portoient avec eux la chappe de St.-Martin. Cette chappe étoit mise à couvert sous une fente, que l’on nommoit à cause de cela chapelle, et ceux qui veilloient autour d’elle, étoient, par la même raison, appelés cha- pelains. | ( Culte cathol. )On entend main- tenant par ce mot une petite église, un petit édifice consacré à dieu. Différens lieux pratiqués dans une église, pour y dire la messe \ et que les canonistes appellent sb tecto. Un lieu pratiqué dans la maisom d’un souverain, d’un prince, d’un particulier, pour y dire la messe. C’est dans ce sens qu'on dit la chapelle de l’empereur, la sainte chapelle, avoirune chapelle dans sa maison. On dit par extension que Le pape tient chapelle , lorsqu’étant accom— pagné des cardinaux, il assiste à loffice divin , soit dans la chapelle de son palais , soit dans uné ésiise. On dit la même chose des autres souveraius de l’Europe, lorsqu'ils assistent en cérémonie à l’office di- vin. On appelle figurément chapelle ardente , l'appareil fanébre qui en- vironne le corps ou la représenta- üon d’un défunt, avec un très grand nombre de cierges allumés. ( Poterie } Enfourner en cAa- pelle, se dit, dans le langage des manufacturiers de faïence , d'une manière d’enfourner les piéces sans étuis et à nu, ou des espèces de ta— blettes de terre cuite. ( Tisserand. ) Chapelle se dit de certains morceaux de bois qui sou tiennent la chasse et le porte-lamé d’an métier de tisserand. (Marine ) Faire chapelle ; c'est prendre vent devant maloré soi , ce qui arrive ou par la faute du timo- nier, ou parce que le vent saute tout d’un coup, etse range de l’a= S 2 CHA vant, ou encore par Ja force des courans. On est fort attentif à la mer, à ne pas faire ete à , parce que l’on s'expose , si le vent est un peu fort, on la mer un peu grosse, à démäiter. CHAPERON , s. m. du latin cap- perone, ablat. de capparo, fait de cappa. ( Costume ) Coiffure de tête autre- fois commune aux hommes et aux femmes , de tout âge et de tout rang. Pendant plus de mille ans , on ne s’est couvert la tête en Franæ que d’aumuces et de chaperons. On commença sous Charlemage à les fowrrer d’hermine et de menu noir. Le siècle d’après, on les fitde peaux, et on leur donna le nom d’aumures, pour les disünguer des chaperons qu’on faisoit d’étofles, et qui étoient beaucoup plus grossiers que les au- anuces.Sous Charles V on rabatit sur Les épaules laumuce etle chaperon, et on commença à se couvrir d’un bonnet qui représentait une espèce de bourrelet dont on se servoit au- paravant pour contenir le chaperon sur la tête. Depuis le règne de Charles VIT, es chanoines, les magistrats et les gradués , ont seuis conservé l’usage du chaperon ; mais au lieu de Île porter sur la tête ,ils le portoient, les premiers sur le bras , et les au- tres sur Pépaule, et plutôt comme une marque de leur dignité que comme un vêtement utile. Le chaperon porté sur lépaule est encore aujourd’hui une marque distinctive des premiers magistrats de la République Francaise. ( Technol.) Chaperon se dit , en termes de vénerie, d’une coiffure de cuir dont on couvre la tête d’an viseau de proie, afin qu'il n’y voie pas. Les architectes appellent chaperon, le haut d’une muraille de clôture fait en forme de toit. Les éperon- niers donnent ce nom au euir qui couvre les fourreaux de pistolets, pour les garantir de la pluie ; les horlogers, à une plaque ronde qui a un canon, ét qui se monte ‘ordi- nairement sur lextrémié du pivot d’une roue ; les primeurs, à une 276 CH A certaine quantité de feuilles ajou- tées à celles que l’on veut faire imprimer, et qui servent pour les épreuves, et pour remplacer Îles feuilles défectueuses. CHAPITEAU , s. m. du Jat. ca- pitellum , diminutif de caput , tête. (Archit. ) On appelle aimsi Ja partie supérieure d’une colonne ou d’un pilastre, Le chapiteau toscan a un gor- gerin , un annelet, un ove et un tailloir. Le chapiteau dorique a un gor- gerin , trois amnelets, un ove , un abaque couronné d’un talon et d’un filet. Il y a un chapiteau dorique qui n'a qu'un annelet ; d'ailleurs , il estsemblable au précédent. Le chapiteau zonique antique à une échine, des volutes , et un aba- qne formé d’un talon couronné d’un filet. Ces volutes représentent sur le côté un coussinel que quelques-uns appellent balustre, à cause qu’il limite par sa forme. Le chapiteau dorique moderne a des volutes an- gulaires, un échine, et son aba- que a ses faces échancrées. Lé chapiteau corinthien a deux rangs de feuilles d’acanthe, des cau- licoles , huit volutes ‘angulaires , huit hélices , deux au milieu de chaque face; son abaque est en adoucissement , et se termine en un filet couronné d’un ove; ïl est échancré , et chacune de ses faces a une rose qui prend sur les hélices. Le chapitean composite a deux rangs de feuilles de persil, ou au- ires feuilles, des volutes qui naissent au-dessus de l’échine, et son abaque est assez semblable à celui du cha- pitean corinthien. Vitruve assure que Callimaque est Pinventeur du chapiteau corin- thien. Ce fameux sculpteur grec avant vu en passant près d’un tom- beau , un panier que l’on avoit mis sur une plante d’acanthe, fut frappé de l’arrangement fortuit et du bel effet que produisoient les feuilles naissantes de cette plante qui en— vironnoient le panier’, et il en imita Ja manière dans les colonnes qu’il fit depuis à Corinthe, en établissant et en réglant sur ce modele les pro- portions et les ornemens de l’ordre crinthien. CH À Le chapiteau composite a été inventé par les Romains, d’après limitation des chapiteaux zonique et corinthien. ( Chimie) Chapiteau , en termes de chimie, est un vaisseau placé au- dessus d’un autre appelé cucurbite, et dans lequel s’élèvent les vapeurs ou liqueurs que le feu fait monter dans la disullation. C’est dans la concavité intérieure de ce vaisseau que vont s'attacher les vapeurs qui s’élévent des matières que l’on a mises dans la cucurbite ; c’est là où elles se condensent ensuite par la fraîcheur de l’eau qu’on met dans le réfrigérant ; et lorsqu’elies sont ramassées en gouttes assez grosses pour que leur pesanteur soit supé- rieure’à leur adhérence aux parois intérieures du chapiteau , elles cou- lent le long de ces parois, se rendent dans une rigole qui règne tout au- tour du chapiteau , et arrivent à un tuyau oblique auquel communique cette rigole, et que l’on appelle le bec du chapiteau, et de-là tombent dans le récipient. Les chapiteaux qui n’ont point de bec ou d’issue, ou dontle bec est bouché hermétiquement , sont appelés chapiteaux aveugles ; ils servent dans cet état à la sublima- tion des fleurs et des sels volatils, Lorsqu'on veut s’en servir pour les disüiliations , on les ouvre en rom- pant l’extrémité du bec. ( Botan. ) Les botanistes appel- lent chapiteaux certaines parties des fleurs et des fruits qui ont des rapports avec le chapiteau de l’ar- chitecture, (_Artillerie ) Les canonniers don- neut le nom de chapiteau , à une espèce de petit toit qu'ils mettent sur la lumière du canon. CHAR , s. m. du latin carrus, _inité du celtique carr, et employé dans les commentaires de César. (Arts mécan.) Toutes les voitures avoient autrefois le nom de char ; encore aujourd’hui en irlandais et eu breton , on appelle carr une espèce de voiture que les Italiens et les Espagnols appellent carro , les Allemands £arr,les Flamands terre, les Suédois £ærra. Les premiers chars étoient à deux roues, les Phrygiens en rent à qua- CH A 257 tre roues, et les Scythes à six roues. Pour les cérémonies d’éclat on les ornoit d’or, d'argent et d'ivoire. Pour les combats , on les garnissoit de longues faux et de lames tran- chantes et aiguës. Les Grecs tiroient va nité de con- duire parfaitement un char; ils avoient établi des jeux pour y dis- puter d'adresse en ce genre, et fondé des prix pour le vainqueur, Les courses de char passèrent de la Grèce à Rome , où elles devin- rent un magnifique spectacle du cir- ue, CHARBON , s. m. du lat. carbo, dérivé du grec x2p90 ( karphé }, faire sécher. ( Chimie ) Le charbon tel qu'il est considéré par les chimistes, n’est pas celui que l’on obtient en brû- lant des branches entassées sous des mottes de terre , et que Mon emploie dans Les cuisines, Le charbon des chimistes existe tout formé dans la nature ; c’est ua des principes des végétaux ; on ne faitque Le séparer des plantes qu’on distille ; au lieu que le czarbon des bois n’est pas pur , il contient des seis et de la terre. Les chimistes modernes appellent carbone, ce que les anciens appellent charbon pur, c’est-à-dire , la matière charbon- neuse pure et séparée des substances étrangéres qui laltèrent dans le charbon commun. (Charbon de bois) La maniere de carboniser le charbon de terre est connue depuis longtems en An- gleterre ; mais ce n’est que depuis quelques années que M. Brune à appliqué la méthode anglaise à la conversion du bois en charbon. L'avantage de Ja méthode de M. Brune sur la méthode ancienne, est de ne laisser ni fumerons ni cendres dans la fabrication. Suivant l’ancien mode , une corde ( deux stères ) de bois, ne rend que deux ä trois sacs de charbon , cha- cun de huit pieds cubes ( 274 déci- mètres cubes ) ; huit jours suffisent à peine pour cette confection im- parfaite. D’après le procédé de M. Brune, la corde ( deux sières ) rend jus- qu'à six sacs ; le feu porté en mè- me lems , el propagé sur tous les 278 CHA points et dans toute la capacité du récipient, opère partout à-la-fois, le même effet sur la substance par la suflocation , sans qu’il se trouve mi cendres, ni fumerons. Trois jours sufhsent à cette confection. Enfin il réunit l’avantasce de la qualité de l’espèce à celui de la quantité ; çar . au lieu de cinquante-quatre paniers de charbon qu’il consom- moit chaque jour dans un seul feu d’afinerie , il ne lui en faut plus que quarante-six. La différence entre l’ancien et le mouveau procédé consiste principa- lement et presque uniquement dans un plan de tôle , sur fequel est cons- äruit l'appareil; d’où il arrive qu’au anoyen de la propriété conductrice du calorique dont jouit la tôle, la base du fourneau entre en combus- tion presque instantanément, et que la combustion continue graduelle- ment et uniformément jusqu'aux parties supérieures du fourneau. Dans l’ancien procédé , au con- traive , la combustion commençant au centre et se communiquant lente- ment , le bois qui se trouve dans celte partie est brülé avant même que celui qni se rapproche de la ‘surface du fourneau , et sur-tout celui de la base, soit entré eu com- bastion. La méthode des Anglais pour car- boniser ie bois qui entre dans la composition de la poudre à canon, consiste à le disülier, pour ainsi dire, dans des cylindres de fonte, ou dans des fourneaux construits en plaques de métal, au moyen des- quels on le débarrasse de l'acide pyro-ligneux. Le bois est entassé par morceaux d'environ 2% centimètres dans Île cylindre, dont l’ouverture sur le devant est fermée hermétiquement , tandis que l’autre extrémité com- munique par un tuyau avec des tonneaux où l’on reçoit l’acide gé- néré. Des-que le cylindre est rouge, Vacide pyro-ligneux passe dans la cuve, accompagné d’un peu d’hydro- gène carbonné , qui s'échappe dans un second tonneau au moyen d’un appareil hydro - pneumatique. On entretient le feu sous le cylindre , jusqu'à ce qu'il ne passe plus d'acide CHA ni de gaz, et le résidu est du chars bon pur. ( Minéral ) Charbon de terre ; autrement la HouiLLe ; on le divise généralement en quatre espèces : le charbon commun , que l’on nomme encore le charbon de poix ou le charbon de forge , parce qu'il est principalement employé à cet usage, Le second et le troisième n’ont point de noms particuliers, mais on re- connoît l’un à son feu clair ; à la facilité avec laquelle il se réduit en cendres, et parce qu’il est propre à échauffer les appartemens : le qua- trième est beaucoup plus léger que les précédens , renferme très-peu de souffre,et donne un feu vif, ardent et apre. On pent dépouiller le charbon de terre d’une partie de son bitume par une première combustion, lui faire perdre ainsi de son odeur , et le rendre plus propre aux usages aux- quels le charbon est généralement destiné. Cette découverte est de la plus grande importance pour les pays où les bois commencent à devenir ra res. L'opération dont le but est de procurer au charbon de terre toutes les qualités du charbon de boïs, con- siste dans une disullation per des- cenisurt , pour en extraire le bitume, et dans une évaporation , pour en séparer le souffre. Cette double opé- ration a lieu en même-tems. Au bas d'un four construit d'un mortier très-réfractaire, on formé une ri- sole garnie d’un long tuyau de cui- vre incliné , d’où le bitume s’écêule dans une marmite de fer fondu à moitié enterrée; et l’on place un. autre tuyau de cuivre , implanté perpendiculairement sur le tuyau descendant , et qui sert à l’évapo- ration des vapeurs du souffre. Qn mêle le charbon avec du bois pour l’allamer, on rougit médio- crement le four , afin que le degré d’une chaleur modérée fasse couler le bitume dans la marmite de fer, et que le souffre s’évapore par le tuyau de cuivre posé verticalement. Le charbon perd pendant cette opération un huitième de son poids; il n’exhale pas la moindre odeur en brûlant; il dure au fen deux fois plus de tems que le char CHA bon de bois, et l’huile et le bitume qu'on en retire défraient à-peu-près de la dépense, #. COARS. ( Méd.) On entend par charbon ou anthrax une tumeur rouge , un peu dure , roude , élevée en pointe, accompagnée d’une douleur vive, d’uue chaleur brûlante, et d’une grosse pustule dans le milieu, ou de plusieurs petites qui se changent en une croûte noire ou cendrée, commé si l’on y avoit appliqué un fer chaud, Il y a! deux sortes de charbon , l’un simple et l’autre pestileniiel : la douleur qu'accompagne celui-ci, est plus vive, plus brûlante ; il est entouré d’un cercle livide , noirâtre, plombé ou violet, la gangrène y survient promptement ; il paroit en tems de peste. (Médec. préserv.) Tous les végé- taux soumis à l’action du feu , éteints ensuite ou étouffés , se chan- gent en carbon. Ce charbon remis au feu , s’em- brase trèes-aisément , et se consume sans fumée ; mais 1l s’en exhale une vapeur subtile qui cause les accidens les plus funestes à ceux qui la respi- rent dans des appartemens clos et étroits. L'histoire romaine nous apprend que l’empereur Jovinien fut étoulfé par cette vapeur , et que Marius fit périr Quintus-Catulus par ce genre de mort. Les symptômes qui attaquent d’a- bord ceux qui ont respiré la vapeur du charbon, sont les anxiétés, l'oppression , l’engourdissement des membres, un sommeil catalepti- que , la perte de sentiment et de connoissance. Le moven le plus efficace de rap- peler à la vie ceux que la vapeur du charbun a affectés, est de les exposer au grand air, et de leur faire avaler et respirer du vinaiore : les acides, et sur-tout le vinaigre paroïssant avoir la propriété de fixer et de brider en quelque sorte }’ac- ton du phlogistique et des matières inflammables très-volatiles réduites en vapeur. On fera respirer en mê- me-tems les liqueurs les plus spiri iueuses, ahn d'irriter un peu lesys- tème nerveux que la vapeur duchar- bon a jeté dans un état de stupeur. CH A 279 1 CHARGE , s. f. du lat. barbare cargare , corruption de carricare , formé de carrus, char, dont les Anglais ont fait carry, porter , et cargo, charge , les Espagnols carga et cargazon, dans la mème signiti- cation: faix, fardeau , ce que peut porter une personne , un auimal, un vaisseau , une voilure , etc. Dans sa premiére signification, le mot charge ne se disoit que des charges que l’on mettoit sur les chars et les charettes, conformé- ment à son étymologie ; mais on l’a étendu depuis à toutes sortes de far- deaux , au propre comme au fiouré, ( Marine ) Charge , chargement, cargaison , se diseut également de ce qni est contenu dans la capacité d'un vaisseau , avec cette différence que charge se dit plus particulière ment d’un vaisseau de guerre, et s'entend du poids, de l’encombre- ment et de larrimage; et que car- gement ou cargaison , s'applique à ce qui à rapport au profit et à la spéculation de commerce. On dit en termes de commerce, qu'un vaisseau marchand prend sa charge où charge en cueillette, pour dire que le capitaine reçoit des imarchandises de différèns particu- hers pour composer par petites par- ties la charge entière de son vais- seau. Vaisseau chargé à couler bas ; c’est un vaisseau chargé à trop forte charge , et enfoncé au-delà de sa ligne de flottaison. Vaisseau chargé par un grain ; c’est Mn vaisseau qui reçoit sous voile un grain de vent violent, qui le fat plier et incliner. Vaisseau chargé en côte; c’est lorsqu’étant près de la terre , un vaisseau est pris par un vent violent du large qui le porte vers la côte sans qu'il puise s’en éloigner. ( Technol.) Les architectes ap- pellent charge la maconnerie que l’on met sur les solives et ais d’en- tre-voux, ou sur le hourdi d’un plancher, pour recevoir l'aire de plâtre ou de carreau. En termes de forge, on donne le nom de charge à l’entonnoir su- érieur d’un fourneau. ; Le doreur appelle charge , l'ac- CHA ton d'appliquer des fenilles d’or ou d'argent sur un autre métal. Les jardiniers emploient le mot charge , pour exprimer ce qu’un arbre peut ou doit perter. Un arbre est trop chargé, lorsqu'on lui a Jaissé trop de bois ou trop de fruit ; en lui laissant trop de bois on lé- puise, en lui faisant porter trop de fruit, on n’en a que de petits. Le talent, est d'observer un juste milieu entre l’une et l’autre extré- mité. (Art. milit.) Charge signife , en termes de guerre , le choc de deux troupes qui en viennent aux mains. On dit encore la charge d’un-canon, d’un fusil, pour la quantité de pou- dre nécessaire pour charger un ca- non, etc. ( Econ. polit. ) Charges s’em- ploie au figuré pour signifier les dé- penses de l'Etat, les offices pour esquels on paye une finance où un droit ; les fonctions onéreuses, com- me la tutelle, etc. (Pratique ) On appelle charges, en matière criminelle , les preuves etindices qu'il y a contre un accusé. ( Poésie ), peinture) Charge se prend pour exagération ; en poësie on charge un ridicule ; en peinture on charge les traits, l’expression, les contours , etc. CHARITÉ, s. f. du latin cha- rilas. ( Culte cathol.) L'une des trois vertus théologales, amour par lequel nous aimons dieu , comme notre souverain bien ; et l’amour qu’on a pour le prochain en vue de dteu. ( Hospices ) Filles de la charité, ou servantes des pauvres malades; Saint-Vincent de Paul est le fon- dateur de cette utile et pieuse con- grégation, Ce ne fut d’abord qu’une espèce de confrérie établie à Chatil- lon-les-Dombes , en Bresse, et dont les soins devoient se borner à secou- rir les malades de la campagne ; mais mademoiselle Lesras, fille de Louis de Marillac , obtint de Saint- Vincent de Paul la permission d’en établir une autre à Paris, dans la paroisse de Saint-Nicolas dæ Char- donnet sa paroisse. En 1651, elle obtint de M. de Gendi , archevêque de Paris , l’approbation et l’érection de sa compagnie, dont il lui fit expé- 280 CHA dier des lettres par le cardinal de Retz, son coadjuteur , qui lérigea quatre ans après en congrégation , sous Île titre de servantes des pauvres, et sous la direction du supérieur — général de la mission. Cette congrégation fut ensuite auto- risée par lettres-patentes , en 1657, et confirmée en 1660 , par le car- dinal de Vendôme, légat en France, sous Clément IX. Saint-Vincent de Paul en fit les statuts et les règle- mens. CHARLATAN , s. m. de l'italien crarlatano, formé de ciarlare par- ler beaucoup. Vendeur de drogues, d’orviétan , et qui les débite dans les places pu-. bliques et sur des théâtres , ou sur des tréteaux. (Wéd.) La charlatanerie est très- ancienne. Les Egyptiens et les Hé- breux étoient entourés d’imposteurs qui, abusant de la foiblesse et de la crédulité, se vantoient de guérir les maladies les plus graves par des amulettes , des divinations et des charmes. Il y avoit des charlatans eu tout genre chez les Grecs et chez les Romains. Les premiers qui dans les siècles modernes ont fait revivre le charlatanisme, étoient des ayan- turiers de Cæretum, bourg d’ftalie, situé dans le voisinage de Spolette, d’où est venu Ceretano , qui enita- lien signifie la même chose que ciar- latano. Ces hommes sans science et sans aucun titre exercent la mé- decine et la chirurgie , et trompent le public par l’appas de leurs pré- tendus secrets. On ne sauroit être assez en garde contre ces insectes dangereux , et trop se méfier des sachets , des antidotes, des spécifi= ques, des opiates , des poudres, des elixirs etc., que l’on dit être des remèdes à tous maux, et qui sont la source de mille infirmités, Les ba- teleurs , les charlatans modernes ne différent point des anciens pour le caractère : c’est le même génie qui les gouverne , le même esprit qui les domine, le même but auquel ils tendent , celui de gagner de l’argent et de tromper le public. ( Jardin. ) Le jardinage a aussi ses charlatans. En 1751 , un nommé Vitry se fit annoncer dans un jour- nal comme médecin des arbres ; il €H À leur faisoit, disoit-1l, prendre mé- decine, en leur donnant des pur- gatifs pour leur procurer des éva- euatious copieuses. ( Peinture ) La peinture propre- ment dite devroit se défendre con- tre les prestiges des charlatans ; car la représentation on limitation de la nature est soumise à être con- frontée avec elle ; mais comme cette représentation n’est que feinie, qu’il faut par conséquent que ceux qui en jugent, eutrent dans quelques counoissances des parties qui cons- tituent l’art de peindre, ceux qui Vexercent peuvent emplover et em- ploient quelquelois des artifices con- traires à la justesse des idées qu’on doit avoir, par conséquent, nuisi- bles au goût et aux arts en général. Parmi les artifices les plus nui- sibles à la peinture , sont les prépa- rations , les vernis et les procédés mystérieux auxquels on attribue des avantages le plus souvent exagérés, ou qui étant peu durables, alte- rent les ouvrages ; et par conséquent font un tort réel aux arts et aux artistes. (Gravure ) La gravure simple et franche n’a obtenu des succès aussi brillans , qu’à force d’études , de soins, de tems , et par une lon- que habitude des outils connus de tout le monde ; il falloit , pour ren- dre , à l’aide du burin , un tableau de grand maître , qu’un artiste eût passé [a moitié de sa vie à couper le enivre d’une main intelligente et sûre. Il employoit des années en- üères à terminer une planche dont le succès tournoit bien plus an pro- fit de sa oloire que de son imérét. L'industrie multiplia l’usage de Veau-forte, qui, mordant et creu- sant en peu d'heures le cuivre , ren- doit plus promptement sans doute , mais avec moins de précision et sur-tout moins d'accord , le dessin ou le tableau. Cette manitre l’em- porta sur l’usage du burin , et les artistes l’adopièrent avec d’autant plus d’empressement , que ce pro- cédé qui demande une pratique moins difhcile à acquérir, procure un gain plus prompt. Le burin, sans prévoir le tort que lui devoit faire cette invention , se préta à réparer les défauts de l’eau-forte et CHA 284 les négligences de la pointe ; mais la gravure devenue ingrate envers lui par l'attrait du gain , employa toute son industrie à se passer des moyens qui demandoient trop d’é- tude , de soins et de tems. L'on re- garda et l’on fit envisager au publie les nouveaux procédés , comme des perlectionnemens de l'art , parce qa’ils imitoient ou singeoient tontes les différentes manières de dessiner des maîtres , et même la peinture, à laide des planches multipliées et imprimées en couleur. Le peu de connoiïssances pratiques que ie public a des opérations avec lesquelles on produit ces ouvrages, les soms qu'on prend de lui en eacher les procédés , lui font igno- rer combien on lui survend les pe- tites illusions auxquelles il se com- plaît, et combien il s'éloigne de la connoïissance des arts, lorsqu'il pense que des estampes coloriées sont l’équivalent des tableaux. CHARME , s, m. du lat, carmime, ablat. de carmen. ( Divinat. ) Ce qu’on suppose superstitieusement fait par art ma- gique, pour produire un effet extraor- dinaire. Les vieux contes disent qu'il y a des charmes pur empêcher l’effet des armes , et se rendre invulné- rable, pour se faire aimer, pour fake mourir les arbres , les bestiaux , etc. Certains animaux ont été in- ves{is , par l’isnorance et la crédu- lite, du pouvoir de charmer : tel est le pouvoir attribué an crapaud et au serpent-sonnette , de fasciner les animaux. Les Iumières de la philosophie ont dissipé une grande partie de ces préjugés, et d’habiles naturalistes ont démontré que Les autres n’étoient qu'une illasion. CHARMILLE, s. f. diminutif de charme , arbre, du latin car- ERUS. (Jardin. ) La charmille est un jeune plant de charmegque l’on tire des pépinières, et qui fait les plus belles palissades. .Par exten- sion lon donne aussi ce nom aux palissades mème formées de char- Les. CHARNU, ad;. du lat. cernosus, de earo ,gen. carnis, chair. CHA (Anat.) se dit en parlant d’un homme où d’un animal qui est bien fourni de chair. ( Botanique ) Un fruit carnu est celui dont le péricarpe est d’une épaissenr notable , d’une subs- tance un pen ferme qui se laisse facilement entamer , et qui est suc- culente. Charnu se dit aussi des tigès et des feuilles qui ont les qualités de ke \ ce péricavpe. CHARPENTIER , s. m.:du lat. carpentarius ; formé de carpen- funr , chariot; celui qui fat des chariots. (T'echnologie) Les Latins appel- lvient carpentari ceux qui faisoient les chariots; mais depuis on a appelé de ce nom tous ceux qui faisoient des ouvrages d'architecture et au- tresétravaux en bois. (Æist.) Autrefois Charpentier a été le surnom ou le sobriquet d’un vaillant homme qui dans les com- bats frappoit en vrai charpentier. Guillaume, vicomte de Melun, qui étoit avec Hugues-le-Grand à la première expédition de Jérusalem, {ut ainsi sarnommé le Charpentier, à canse des grands coups d’épée qu'il déehargeoit sur les ennemis. CHARPIE, s. du lat. carpia ou carpita , fait de carpare , amas- ser, recueillir. { Chirurg. ) Filets de vieille toile, qui servent à faire des plumaceaux, des tentes et des bourdonnets sur lesquels les chirurgiens mettent leurs poudres ou étendent leurs onguens , pour les appliquer sur Les parties malades , où pour absorber les hu- meurs superfines des ulcères. CHARREE, s.f. du latin cezerata, cendrée. ( Agric. Jardin. ) Cendre qui a servi à faire la lessive, et qui a perdu Île feu on plntôt le sel qu’elle gonservoit en sortant du bois. Elle esttrès-propre , non-seulement dans le jardinage, à mettre au pied des arbres , mais encore dans l’aoricul- ture , à répandre dans les prés pour faire. périv la mousse et les mau- vaises herbes ; pour, engraisser la terre et faire avancer les végétaux. CHARRUE, s. f. du lat. carruca, qui pourroit venir de scaro , qui si- gaifie un soc de charrue, 282 CHA Machine à labourer la terre, 1( Agric.) La fabrigne des pre mières charrues. étoit très-simple. Cette machine assez compliquée dans cerlains pays , étoit composée ori- ginairement d’un seul morceau de bois trés-long et courbé de manière qu'une partie enfonçoit dans Ja terre , et l’autre servoit à atteler les bœufs. Il n’y avoit point de roues ; on y avoit seulement ajouté un manche pour que le conducteur de la charrue püt la diriger et la faire tourner à sa volonté. Il n’y entroit ni fer, ni aucun autre mé- tal. Telles étoient les charrues dont les Grecs se servoient. On en trouve encore anjourd'hui le modèle dans celles dont se servent les habitans de la Concepuüon au Chili. Leurs charrues ne sont faites que d’une seule branche d'arbre , crochue, tirée par des bœufs. On en vint ensuite à les faire de deux pitces , l’une longue, où l’on atteloit les bœufs , l’autre plus petite, et adaptée de manière qu’elle servoit de soc et entroit dans la terre. Ces charrues étoient encore irés-simples et n’avoient point de roues. l'usage en subsiste encore aujourd’hui dans certains cantons de Ja Haute-Egypte. Les Latins n’en ont pas connu d’autres pendant fort long- temps ; telles sont aussi à-peu près celles dont on se sert dans les dé- partemens méridionaux de la Répu- blique française , et généralement dans tons les pays chauds. Depuis que l’on s’occupe sérieu— sement de l’agriculture, on a ima- giné des charrues de toutes les for- mes et de toutes Les dénominations : des charrues à double oreille, à tourne oreille , à semoir ; des char- rues doubles, à double soc. On a proposé des prix pour ceux qui dé-- termineroientdes principesfixes pour la construction des charrues. On a calculé la force nécessaire pour tirer les charrues; on a même. inventé des instrumens pour mesurer cette force. (Jurdin. ) Les jardiniers se ser— vent d'une charrue composée de deux braneards, deux traverses de bois, d’un fer tranchant d'environ neuf décimètres (trois pieds) de long un peu incliné pour mordre d’un CHA pouce dans les allées. Un cheval traine cette charrue, et son con- ducteur appuie dessus par derrière, afin d'avancer l’ouvrage. On fait aussi de petites charrues montées sur une roue où sur deux, qu’un homme pousse devant lui. Celles-ci ne peuvent s’employer que dans un terrain léger et sablonneux. CHARTRE , ou CHARTE, s. f. dans la signification d’ancien titre, vient du grec xæorns (chartés), dont les Latins ont fait charta ; papier, lettre, écrit. ( Diplomatique ) Ce mot se dit communément des titres fort anciens et antérieurs au moins au quinzième siecle. Parmi les anciennes cÆartres, il yen a de totalement supposées , et d’autres qui ne sont que falsifiées ; l'art de reconnaitre les unes et de vérifier les autres , s’appelle art diplomatique. Les règles à suivre pour l'exercer avec jugement, sont: 1.° d’avoir des pièces authentiques , pour servir de pièces de compa- raison ; 2.° d'examiner la différence da style d’une pièce à l’autre, c’est- à-dire , de quelle manière les princes ont:commencé et terminé leurs di- lômes , et de quels termes particu- 2 ils se sont servis ; 3.° d’exa- miner La date ou la chronologie des autres; 4° de faire attention aux signatures des personnes , pour sa- voir si elles existoient alors ; 5.° d’a- voir une connoissance certaine de la pation , de ses rois, des mœurs du tems , des coutumes et des nsages du peuple; 6.° de comparer les mo- nogrammes et les signatures des rois, celles de leurs chanceliers ou ré— férendaires, avec celles des actes qu'on croit être véritables ; 7.° de s'assurer que les sceaux sont sains et entiers, qu'ils n’ont point été traus- portés d’un acte véritable, pour être appliqués à un acte faux et supposé ; 8.° de bien savoir quelle étoit la matière sur laquelle on écrivoit dans chaque siècle: si c’étoit du papier d'Egvpte, des peaux de poisson, de parchemin , ou du papier moderne ; quelle a été la marque de celui- ci, dans telle et telle année ,-et quels sont les caracières qui attestent l'antiquité de celui-là ; 9g.° faire at- tention à l'encre dont on s’est servi à diverses époques ; aux caracières CHA 283 que l’on a employés , à la forme de ces cracières, etc. , etc. Quand on saura tout cela , on n’aura, en- core qu’une science Pen es, 2 et incertaine, parce gn’aucune des ré- gles de cet art n’est fondée sur des principes incontestables, que lon s’en sert également pour prouver le pour et le contre , et qu'il mexiste point encore depratiques assez cer taives pour enMañge des régles cons- tantes et indubitables. Les principales .charies sont la charte normande, ou le titre par lequel Louis X, die Hutin, ac- corda divers priviléges à la ei-devant Normandie , et que Philippe de Va- lois augmenta encore. La charte anglaise, appelée la grande charte , magna charte, parce qu’elle contient un certain nombre de lois passées sous Henri IT, confrmées par Edouard}, ei que ces lois soni la base des droits et des libertés de la nation anglaise. (Commerce) Charte-partie , en latin charta-partita ,gparce que cet acte étoit autrelois écrit plusieurs fois sur un morceau de parchemin , que l’on partageoit ensuite enireles coutractans. C’est ce qu'on appelle affrétement dans. les ports de fO- céan , et zolissemsnt dans ceux de la Méditerranée. Ces termes sign:- fient un acte onu convention écrite pour le jouage d’un vaisseau , entre le patron et le marchand. La charte-partie n’est guère d’u- sage que dansles cas d’un affréte- ment entier ou assez considérable pour occasioner l'armement d’un na- vire. + CHARTRE ,.s: f. pour prison, vient du latin carczre , ablatif de carcer, par le changement du C en :D, et du Den T. St.- Vincent de la chartre, pres le château du Loir, est appelé carcer, dans la chroniqne de S.- Aubin d'Angers et dans Geoffroi, abbé de Vendôme. L'éghse de St-Denis de ia chartre -en la cité a été ainsi appelée, parce que l’on croit qu’elle a servi de pri- son à ce Saint. ( Pratique) Chartre privée; ce mot signifie prison sans autorit de justice. Il est défendgde terit personne eu charire privée, € est 284 CHA à-dire, en un lieu autre gne la prison publique. (Médec.) Chartre en la sisni- fication de prison , a été employé pour maigreur , tristesse , dépérisse- ment,parce que la prison est ordinai- rement une cause de langueur et de tristesse. La cartre , en termes de médecine , est donc une maladie chronique à laquelle les enfans sont sujets, et qni M te dans une Jangueur et une maigrear eonsidé- rables de tont le corps , excepté la tête qui est fort grosse, et le ventre gonflé et dur. CHASSE , s. f. dans le sens de caisse. vase , vient de capsa. (Culte cathol.) Vaisseau où sont renfermées les reliques de quelque Saint. (T'echnol. ) Ce mot est employé par un grand nombre d’artisans pour exprimer en général ce qui sert à te- nir une chose enchassée. CHASSE , s. f. dans la significa- tion d'action de chasser , de pour- suivre, vient de l'italien caccia, formé du latin barb. caciare , qui se trouve dans les capitulaires de Char- Jemagne. ( Vénerie) Le mot chasse s’ap- plique particulièrement à Part de chasser les bêtes. Cet art a sa théo- rie et sa pratique ; sa théorieest , en quelque sorte, une dépendance de l’histoire naturelle, puisqu'elle con- siste dans les observations qu’on a pu faire sur diverses qualités physiques des animaux dont on a voulu faire la chasse , comme par exemple , de distinguer l’âge des cerfs à l’inspec- üon du pied, juger et démèler les traces du sanglier et du loup, dis- tinouer Le loup d’arec la louve ; sa- voir les tems où les animaux sont en chaleur, conuoîtreles lieux qu'ils habitent, leurs ruses , leurs ressour- ces , soit pour se cacher, soit pour fuir. Ÿ, pour les détails, VENERIE, FAUCONNERIE, CHIENS, MEU- TES, FAUCON, etc. etc. Quant à lPhistoire de la chasse, on assure que le premier royanme connu, celui du Sennaar , fut fondé parle chasseur Nemrod. Diane étoit la patrone des chasseurs et partageoit avee Apollon leur encens et leurs hommages, Chez es Romains , au tems de Salluste, la chasse étoit tombée dans CHA le mépris , et ces peuples guerriers, loin de croire que cet exercice füt une image de la guerre capable d'entretenir l'humeur martiale , n’y employoient que des esclaves. Eu France , dans le comiwence- ment de la monarchie , les princes et la noblesse faisoient leur amuse- ment de la chasse. lorsqu'ils n’é- toient pas occupés à la guerre. Le goût de la chasse s’est conservé jusqu'à ce jour parmi les Francais , et le droit de chasse , après avoir été plusieurs fois défendu , ou res- treint, a été définitivement rendu aux propriétaires, chacun sur leur terrain. ( Jeu de paume ) Une chasse est , au Jen de paume , la distance qu'il ya entre le mur du côté où l’on sert, et l’endroit où tombe.la balle du second bond. Cette distance se me- sure par les carreaux : quand Ja chasse est petite, on dit une chasse à deux , àtrois carreaux et demi. ( Marine ) Donner la chasse à un vaisseau , c’est le poursuivre et faire force de voiles pour l’atteindre. Prendre chasse, au contraire, c’est forcer de voiles pour éviter un ennemi qui poursuit. CHASSE-MAREE ; c’est une es- pèce de bâtiment de la côte des dé- partemens maritimes du Nord et de l’Ouest ( de la ci-devant Bretagne }. Jlest fin et taillé, en général bon boulinier, c’est-à-dire, d’une grande marche au plns près, lorsque la mer est belle. Il porte aäeux mâts avec chacun une voile, de F’espèce de celles qu’on appelle voile de bour- cet, ou voile au tiers. ( Commerce ) Chasse - marée se dit aussi des voitures qui transpor- tent le poisson , par terre , des ports de mer à Paris. ( Musique ) On donne le nom de chasse à certains airs , ou à certai- nes fanfares de cors ou d’autres ins- trumens qui réveilient l'idée des tons que ces mêmes cors donnent à la chasse. (T'echnot. } Les ouvriers en fer appellent chasse-carrée une espèce de marteau à deux têtes carrées dont l'une est acérée, et l’autre ne l’est pas. CHASSER , v. a. du lat. barb. ca- ciare , mettre dehorsavec violence, contraindre, forcer de sortir de quel- CHA que lieu. Mener , faire marcher devant soi, pousser quelque chose en avant. ({mprimerie) Les imprimeurs disent qu’une sorte de lettre , de ca- ractère, chasse plus qu'une autre, pour dire qu’ils occupent plus d’es- pace. ( Fénerie ) Chasser , pris abso- lument , signifie poursuivre toute sorte de gibier. 7. CHASSE. ( Marine ) Chasser sur son an- cre, Ou sur ses ancres, se dit d'un vaisseau au mouillage , qui est em- porté , soit par la violence du vent, soit par l'effet de la mauvaise tenue du fond , et qui dérive , en traînant après soi ses ancres qui labourent le fond. d CHASSIE , s. f. du latin cæcare ayeugler, dout les Espagnols ont fait ceeujoso , pour chassieux. (Méd. ) Humeur visquense et sul- fureuse , qui suinte des bords des paupières , et qui sert à les lubréfier. Quand cette humeur est épaisse «et âcre , elle colle les paupières et les enflamme : c’est ce qu’on appelle lippitude. F.ce mot. CHASSIS, s. m. du latin capsi- cium , formé de capsum, qu’on a dit par métaplasmx pour capsa, cassette. ( Technologie ) Chassis se dit généralement de tout assemblage de fer ou de bois assez ordinairement carré , destiné à environner un corps et à le contenir. Il v a peu d’arts et même assez peu de machines consi- dérab'es , où il ne se rencontre des chassis ou des parties qui en font la fonction sous un autre nom. . (Jardin. )Des chässis, enitermes de jardinage , sont un assemblage de pièces de bois jointes par des rai- nures, et où l’on menage des feuil- lures pour y faire entrer des pan- neaux de vitres. On poseces chdssrs inclinés sur des pièces de bois sou- tenues par des murs construits en brique ; on les échauffe par un four- neau placé dans l’intérieur , et dont les conduits de brique portent la cha- leur tout autour entré deux murs. Ces chassis servent à élever des ana- nas, etc. Cette invention est due aux Anglais et aux Hollandais ( Peinture) Le chässis d'un ta- bleau est un assemblage de tring'es CHA 285 de bois sur lesquelles on assujettit et lon tend la toile qui doit servir à peindre. (Gravure) On appele encore chäs- sis un assemblage de trinoles de bois sur lequel !e sraveur étend et assu- jettit un papier huilé ou vernissé, des- tiné à adoucir l’éclat que Le jour où la lumière produisent sur le cuivre, soit qu’on grave au burin , ou bien à l’eau forte. CHASUBLE,, s: f. du latin casu- Lula , diminuuf de casula, peute case, parce que le prêtre, couvert de cet ornement , a l’air d’être en- fermé dans une boïñe, ( Culte cathol.) Ornement d’é- glise , que le prétre met par-dessus son aube quand il va dire la messe. Les chasubles des anciens étoient toutes rondes et fermées de tous cô- tés , excepté à l’endroit par où l’on passoit la tête pour les vêtir; ainsi elles enfermoient Jes bras comme les autres parties du corps, et lorsqu'on vouloit faire agir les bras, on la re- troussoit snr lépaule , au lieu que mainteuant elles sont fendues par les côtés, Tous les papes des douze premiers siècles sont vêtus de ces sortes de chasubles. Honorius IF. est le premier que l’on voie orné d’une chape. Les Orientaux , lorsqu'ils céle- brent la messe dans nos églises ,.se servent plutôt de chapes que de chasubles. Dans les commencemens du christianisme , les prêtres ne se servoient ni de chapes ni de cha- subles ; ils celébroient les mystères avec les mêmes habits qu’ils avoient coutume de porter ; seulement on gardoit les plus propres pour la çcé- lébration des mystères. CHAT , s. m. du latin cafus , que quelques-uns croient formé de ca- tare, voir clairement ; et d’autres du grec xarss ( Latis ), furet. (Iist. nat.) Animal domes- tique mammifere, de Fordre des animaux carnassiers, carnivores. (-Artill.) On appelle chat un instrument de fer à plusieurs griffes, dont on se sert pour voir s’il n’y à pas de chambres ou d'inégalités dans l'intérieur d’un canon. ( Marine) Un chat est une sorte de vaisseau marchand, en usage chez les Danois et les autres nauons dy 386 CHA Nord et de la mer Baltiqne. Ces bà- timens construits pour la charge ont quelque rapport avec les flûtes hol- landaises; ils portent trois mäts à pible, c'est-à-dire, d’une seule rièce , et deux voiles à chaque mât, Chatte ; c’est le nom d’une au- tre sorte de bâtiment , gabarce ou al- lège:, propre à charger et décharger les vaisseaux dans le port de Roche- Yort. On appelle aussi chatte une sorte de bâtiment gros et renforcé dans sa charpente ,qui est fait pour porter quelques canons de 24, alin de défendre lentrée d’un port. Quel- ques-unes de ces chattes ont été construites avec succès dans le même port de Rochefort , et expédiées pour des missions lointaines. ( Mineral.) Argent de chat; or de chat; c’est ainsi qu’on nonune l: mica , lorsqu'il est d’un blanc ægentin, où d’un jaune doré. HATON , s. m. du latin cas- trone , ablatif de castro , dont les Italiens ont fait castone , enchàs- sure. ( Lapid. ) La partie d’une bague, d’un poincon, dans laquelle une pierre précieuse est enchassée. (Botan.) On appelle chaton , en termes de botanique , un assem- blage de petites feuilles ou d’écailles Horales , fixéestsur un axe commun, sréle , et ordinairement pendant; chacune d’ellés recouvrant un ou plusieurs organes du mème ‘sexe, fixés sur sa base interne, à une dis- tance notable de lPaxe commun ; de manière que chaque écaille ar- rachée emporte avec elle ces mêmes organes. Cetie sorte de disposition de fleurs s’observe sur le saule , le peuplier, etc. (Jard.) Les jardiniers donnent le même nom à certaines fleurs at- tachées par groüpes le long d'un hiet commun. Lorsque ces chatons ñe contiennent que des fleurs mâles, ils ne donnent point de fruit. Quel- quelois ils n’en renferment que de femelles : souvent ils en contien- pent des unes et des autres. Le chaton est encore l’enveloppe qui renferme certines graines , et qui se fend pour les laisser se répandre, quand elles sont mûres. CHATOUILLEMENT , «. m. de éhatouiller, ançgiennement catiller, cn A du latin cafullire, qui exprime l4 prurit et la démangeaison des chiens lorsqu'ils sont en chaleur, et que Von a étendu à toute sorte d’ani- maux, ( Physiol.) Espèce de sensation : hermaphrodite, qui tient du plai- sir; quand elle commence, et de la douleur quid elle est extrême. Le chalouillement occasionne le rire ; il devient insupportable , s’il est poussé trop loin; 1] peut même être mortel , si l’on en croit plu- sieurs historiens. 1! faut donc que cette sensation cousiste dans un ébranlement de l’orgaue du toucher , qui soit léger , comme l’ébranlement qui fait toutes les sensations voluptueuses , mais qui soit cependant assez vif pour jeter l’ame et les nerfs dans des agi- tauons , dans des Mouvemeñs plus violens que ceux qui accompagnent d'ordinaire le plaisir, etpar-là cet ébranlemént approche des secousses ui excitent la douleur. CHATOYEMENT , s: m. de CHAT: $ . (ATinéral.) Reflet, tantôt blanc, tantôt coloré : celte expression a été composée avec le mot chat, parce que l’œil de cet animal offre diffé- rentes couleurs , selon le côté par où la lumière le frappe. La nacre de perle , le burgos , la pierre de Labrador, lopale, quelques feld- spaths chatoyent et présentent les couleurs de Vliriss On dit d’une pierre qui offre ces sortes de reflets, quelle est chatoyante. x CHAUD ,; adj. 7.!/CHATEUR. CHAUFFER, v. du lat. calefare, contraction , de calef&cere , rendre chaud, : (Marine) Chauffer un vaisseau ; c’est, lorsqu'on lé carëne , brûler sur des plates-formes flottantes, appel- Jées rats de carène , ou ponts flot- fans , placés le long de sa quille à fleur d’eau , des branches menues de pin, où d'autre bois , faisant un feu clair comme un feu de paille, afin de dissiper la partie submergée du vaisseau , de détruire par le feu Vancien enduit, les herbes et les coquillages marins qui s’y étoient attachés , de mettre les bordages et coûtures à nud, pour les mieux visiter, et y appliquer ‘ensuite ua CHA nouveau corroi. V. CORROT, CA- LÈNE. CHAUME , s m. du laun ca- lamus. ( Botan. ) Espèce de tuyau ordi- nairement fhstuleux , garni de plu- sieurs nœuds ou articulations : c’est la tige des graminées qu’on nomme vulgairement paille : le chaume du blé , le chaume du seigle, De chaume , on a fait culnufère, pour désigner les plantes qui ont pour tige un chaume. CHAUSSEE, s. f. du laün cul- cata , formé de calcare , marcher, Fouler anx pieds. ( Architecture ) Levée de terre que l’on fait au bord de l’eau , pour soutenir, pour retenir l’eau d’une rivière où d’un étang. C’est encore une levée qui se fait dans des lieux bas , humides et ma- récageux , pour servir de chemin , de passage. Les horlogers donnent le nom de , chaussée à une pièce de la cadra- ture d’une montre. ( Histoire nat.) Chaussée des géants ; le vulgaire appelle ainsi un assemblage de basaltes qui res- semble à une\réunion de colonnes, et que les habiians de l’Irlande re- ardent comme une fabrique due à es êtres surnaturels. CHAUSSURE , s. f. du latin ca/- cearium. ( Costumes) Les Grecs et les Ro- mains Ont eu des chaussures de euir ; les Egyptiens de papyrus; les Espagnols de genet tissu ; les In- diens , les Chinois, et d’autres peu- les, de jonc, de soie, de lin, de hos ; d’écorce d’arbres , de fer, d’airain, d’or, d’argent. Chez les Romains , les magistrats et les Em- pereurs portèrent des chaussures de soie rouge , et aussi de toile de lin fort blanche, brodée et enrichie de perles et de diamans. Telle étoit la chaussure d’Antonin surnommé le Philosophe, et de ses successeurs jusqu'à Constantin. Les Romains de la classe ordi- naire portoient{des chaussures noi- res , et leurs femmes des chaussures blanches. On distinguoit celles des Sénateurs, des patriciens et de leurs enfans par un croissant fait en for- me de €, ce qui donnoit à connaître \ CHA 28} qu'ils descendoient du nombre des cent sénateurs où palriciÿns que Romulus institua avec sa nouvelle ville. Ces croissans étoient les’ uns d’or, les autres d'argent ou d'ivoire, tous ornés de diamans et d’autres pierres précieuses. Les grands magistrats et les géné- raux , aux Jours. de cérémonies et de triomphes , portoient des souliers rouges ; les esclaves marchoïent nus pieds. Les anciens Français ayoient des chaussures ‘dorées en dehors et or- nées de courroies et de lanières lon- gues de trois coudées. ‘Telle étoit la chaussure de Charlemagne et de Louis-Le-Débonnaire. Sous le règne de Philippe-Le-Bel, on vit s'établir une chaussure bi- ‘zarre , qu’on nommoit souliers à la poulaime, du nom de Poulain, son inventeur. lille finissoit en pointe plus ou moins longue , selon la qua- lité des personnes, Elle étoit de deux pieds ( six décimèires }, pour les princes et les orands seigneurs; d’un pied (trois décim. ) pour les riches ; d’un demi pied (seize centimètres), pour les sens du commun.€’est delà qu'est venu le proverbe: {7 est sur un bon pied. Cette {chaussure at- üra l’attention des évêques, des magistrats et des conciles qui fulmi- nérent longtems contre elle, mais inutilement. | Cette mode fut suivie d’une autre aussi ridicule: on fit des pantoufles qui avoient plas d’un pied ( trois décimètres }, de large. Les dames vénitiennes ont porté pendant un tems une chaussure extrèmement élancée ; il y en avoit qui étoient montées sur des souliers hauts de trois pieds ( neuf déa- mètres, CHAUX , s. f. du lat. calx, formé de caleo , être chaud , enflammé. ( Chimie) La chaux est une des neuf terres simples, où du moins qui sont regardées comme telles. Elle est très-répandue dans la na- ture , et entre dans la plupart des corps. La Chaux est de toutes les terres la seule qui ait une saveur âcre, chaude , presque caustique ; elle verdit fortement le sirop de violette: elle attire l'eau atmosphérique dans 288 CHA son extinction à l’air ; elle s’échaufte beaucoup avec l’eau , et la solidifie avec elle , en dégayeant une très- grande quantité de calorique dans son extinction à sec. Elle donne, en se dssolvant , une lueur phos- phorique , et devient fusible , mêlée à d’autres terres. ( Agric. ) Quoique l’emploi des terres caleaires soil eu usage depuis très-longtems dans tous les pays où l’agriculture est florissante , on est encore bien éloigné de connoître à quelle eause on doit attribuer leur effet. IL y a peu de questions rela- tives à cette nature d’engrais qui méritent plus d’être examinées , que celles qui ontrapport à la causticité, à la matière carbonique de la chaux, et à la variété qui existe dans les différentes pierres calcaires. Les uns prétendent qu'avant d’em- ployer la’chaux, il faut l’éteindre ; d’autres qu'il faut la mêler avec la terre le plutôt possible , afin que son effet ne diminue pas en restant ex- posée à Pair; mais tous convien- nent que la terre calcaire est de la plus grande importance pour le pro- cédé de la végétation, et que la découverte de sa manière d'opérer feroit connoître le meilleur moyen de l’employer, et les causes qui peuvent suspendre ou empècher son action ou la favoriser ; et cette dé- couverte contribueroit infiniment aux progrès de l’agriculture. (Matière médic.) Chaux signifie parmi les apothicaires tout ce qi a subi une calcination où corrosion chimique. Comme terre absorbanie , la chaux convient dans les maladies qui ont pour cause le developpe- ment et l'abondance des acides dans les premières voies, et générale- ment dans tous les cas qui dépen- dent de linertie, du relâchement et de la foiblesse des fibres de lesto- mac. Elle est un excellent remède détersif : on la donne avec succès .dans les ulcérations des viscères, même du poumon. CHAVIRER, v. a. composé de caputf , tête, et de virer, renverser. (Marine ) C'est l’action de se renverser, en pariant d’un bâtiment à la voile , lorsqu'ayant trop de voiles an vent et trop peu de lest dans son fond, la force du vent le CHE fait tourner sur le côté, de façon que la quille reste hors de l’eau, et sa mâiture avec ses agrès horizon - talement sur la surface de la mer. Uu bâtiment en cet état est ordinai- rement perdu sans ressource, si c’est en pleine mer. CHEBEC, s. f. de l’arabe ou de l'espagnol Xebeque. (farine) Espèce de bâtiment de la Méditerranée , destiné ordinaire- ment pour la guerre et portant de 14 à 22 canons en une seule batterie. Ces bätimens vont à voiles et à ra- mes ; leur construction les rend propres à naviguer avec une grande vitesse, CHEE , s. f. da grec xepaan ( Ke hulé), qui sionifie caput , tête. (Astron. ) Chef de l’épycicle, ou apogée de l’ényricle ; c’est la parte la plus éloignée de la terre. (Législat.) Chef , se dit des dis- positions d’un édit , d’une loï, etc. (Pratique) Chef d'accusation ; c’est un des objets de la plainte ou de Pacte d'accusation. — Chef de demande , un des objets d’une demande formée en justice. — Gref- j, ? Û h » Jier en chef, c’est le premier gref- fier d’un tribunal. — En parlant de biens, d’un héritage , d’une succes- sion , de son chef veu dire de son côté., ( Econom. polit.) Chef se dit fiaurément de celui qui est à la tête &'an corps , d’une armée, d’une as- semblée , d'une corporation, etc. (Harine } Ciief d’escadre ; c’est ce qu'on entend aujourd'hui par contre-amiral: W. ce mot. ( Chirurgie ) On appelle chef le rouleau d’une bande. Lorsqu'on la roule par les deux bouts, on la nomme bande roulée à deux chefs. Le bandage à 18 chefs est com- posé de trois morceaux de linge appliqués les uns sur les autres et coupés par les côtés en deux en- droits, pour faire 18 chefs, d’où vient son nom. (Z'echnol.) Chef-d'œuvre; c’est un ouvrage que faisoient autre- fois les ouvriers pour faïre preuve de capacité dans le métier où ils vouloient se faire passer pour maitres. (Sciences et arts.) Chef-d’œuvre k se cHE sé dit figurément d’un ouvrage par- fait, en quelque genre que ce puisse être.” : CHEIROPTÈRES , s. m. com- posé de deux mots grecs x£19, main, et de ærspov, aile: mains ailées, ( Hist. nat.) Quelques natura- lisies ont donné ce noïn à un genre d'animaux mammilères dont les doigts antérieurs très - longs, for- ment un angle très-ouvert, et dont l'intervalle est rempli par une am- ple membrane qui leur sert de voile pour partager avec les oiseaux l’em- pire de Par. C’est la ressemblance de leurs pattes membraneuses avec des ailes qui leur a fait donner ce nom. La chauve-souris est un cAei- roptère. CHEMIN , s. f. de l'italien ca- mino, formé de campinare , dimi- tiutif de campare , qui pourroit veuir du grec ;2427+, jambes, parce que les jambes servent à marcher : voie , route, espace par où l’on va d’un lieu à un autre. (Architect. civile) Les règte- mens des premiers peuples eoucer- nant les grands chemins sont in- connus, ceux d'Athènes, de Lacé- démone et de Thèbes étoient très- sages : c’est aux Carthaginoïis qu’on attribue l’honveur d’avoir , les pre- miers , fait paver les grands cAe- mins, Les Romains suivirent leur exemple, et, comme presque tous les imilateurs , ils renchérirent sur Jeurs modeles. Des chemins spacieux, solides et ornés, de mille en mille, de colonnes de marbre , s’étendoient de tous côtés, depuis les extrémités occi- dentales de l'Europe et de 1 Afrique, jusques dans l’Asie -Mineure ; et faisoient environ 40 mille lieues ( 15592 myrianètres ) de France. Maloré une si prodigieuse étendue ; ils étoient entretenus avec autant de soin que le permeitoit la situation de l’Empire. Eu France, on ne s’est point occupé des chemins publics, avant le règne de Charlemagne ; c’est le premier des rois de France qui y ait fait travailler ; mais ils urent ensuite négligés pendant près de 400 ans. Philippe-Auovste, après avoit fait paver la ville de Paris, nomma des officiers pour veiller aux ponts et chaussées, Henri IV eréa Æom, I: CHE 289 l'office de grand-voyer en faveur de Sully. Chemins militaires ; c’étoient /@ chez les Romains , des chemins pra- tiqués pour envoyer les armées dans lés provinces de l’Empire. Chemin double ; un chemin pout les charrois , à deux chaussées, l’un pour aller, l’autre pour venir, Ces deux chaussées étoient séparées en forme de bunquettes , et pavées de briques pour les gens de pied. Chemin ferré; un chemin pavé d’une pierre extrêmement dure, On appelle aujourd’hui ‘ckemin ferté , un chemin dont le sol est de vive roche , ou forme d’une aire de cail< loutage. Chemin de fer; on appelle ainsi des chemins nouvellement prati- qués en. Angleterre et ax Mont- Cenis en France, pour le transport des minerais et des charbons. Le principe pour la construction de ces chemins est de les [ormer de barres où gueuses de fonte paral- lèies , placées et scellées dans des soubassemens de pierre , en laissant entre les barres paralleles une voie de quaire pieds deux pouces (1,34 mètres ) de largé. Il faut que le chemin ait une pente d’au moins un pouce (2,70 ceütimètres ); que les parallèles aient une pente égale\ et que le cherin soit rendu sec de chaque côté par des saignées, pour éviter les dégradations des eaux plu- viales. Un cheval passablement visgou= reux à traîiné facilement sur an chemin de fer d’une pente moindre que celle indiquée ci-dessus , vingt- un chariots accrochés les uns à læ suite des autres , et chargés de houille , pesant en tout 70 milliers. (Art milit. ) Chemin couvert ; c’est une espèce de rez-de-chaussée sur le bord du fossé , du côté de la campagne, large de trois à quatre toises ( 7 mètres environ ), couvert d’un parapet qui règne tout au tour du fossé, Chemin de rondes ; c’est l’espace qu’on laissoit anciennement pour le passage des roudes , entre le tafüs extérieur du parapet du corps de louvrage d’une place et la muraïile du revêtement eshaussée à hauteur d'appui, : CHEÈE ( Marine ) Chemin , en terme de marine, est la quantité ou mesure ae l’espace que parcourt un vais- seau dans un tems limité ; de là ces expressions : Nous avons fait beaucoup de chemin ; nous avons ait 7o lieues de chemin pendant Les 24 heures. CHEMINÉE , s. f. du lat. barbare caminata, Formé de caminus, qui vient du grec xapvoc. (Architect. civile) L’endroit où Von fait Le feu dans les maisons , et où il y a un tuyau par où passe la fumée. Quelques écrivains préten- dent, contre l'opinion de plusieurs autres , que les cheminées ont été en usage chez les anciens, et ils se fondent sur l'autorité de Virgile : Et jam summa procul villarum culmina fumant. Sur celle d’Appien-Alexandre, qui, racontant de quelle mamière se ca- choient ceux qui étoient proscrits par les tiumvirs , dit qu'il y en avoit qui se cachoient sous les toits et dans les cheminées. Aristophane , dans une de ses comédies , introduit Le vieillard Po- lycléon enfermé dans une chambre d’où il tâcha de se sauver par la cheminée. Suétone nous apprend que la chambre de Vitellius fut brûlée, parce que le feu avoit pris à la cheminée. Cependant le peu d'exemples qui nous en reste des ancieus , et l’obs- curité des préceptes de Vitruve sur ce sujet, font juger que les étuves, dont ils avoient des appartemens entiers échauflés comme par des poëles , leur laisoit négliger cette partie du bâtiment que Le froid de notre climat nous a contraints de rendre un des principaux ornemens de notre habitation. CHEMISE , s. £f. du lat. bar- bare camisca » vêtement de linge que l’on porte sur la chair , et qui prend depuis le cou et les épaules jusqu'aux genoux. ( Fondeur ) Chemise se dit de chaque couche de potée qu’on em- ploie pour faire la chape d’un moule. ( Fortification) On dit la che- mise d’un bastion où d’un autre ouvrage, pour Ja muraille de ma- 240 CHE çonuerie dont un ouvrage est re- vetu. ( Commerce ) Les marchands appellent chemise un morceau de toile dont ils enveloppent des mar- chandises précieuses. ( Marine ) Ou appelle chemise à feu soufrée un morceau de vieille toile à voile trempée dans un mé- lange de soufre, d'huile, de cam- phre et d’autres matières combus- tibles, destinée à être clouée contre un vaisseau ennemi auquel on veut mettre le fev. Cette opération, qui doit se faire de nuit et avec une chaloupe , demande beaucoup d’a- dresse, de sano-froid et d’mtrépi- dité. CHEMOSIS , s. f. par corruption CHYMOSIS, formé du grec yasv , ( chain ), bäiller. ( Chirurgie ) C’est une maladie des yeux qui procéde d’une inflam-— maton par laquelle le blanc de l'œil s’élève au-dessus du noir, et déborde de façon qu'il forme une espèce de bourrelet ou d’hiatus , d’où cette maladie prend son nom. Cette maladie se termine quelque- fois par la suppuration de l’æil, et alors la cécité est pnévitable , on tout au meins ‘il reste une taie sur l’œil. Les symptômes soutun poids au-dessus de l’orbite , des douleurs cuisantes dans toute la tête, l’in- somnie, un pouls élevé, fort et fré- quent. CHENAL, s. m. du latin cana- lis, dont les Italiens ont fait ca- nale , et les Anglais channel. ( Marine ) Passage étroit et tor- tueux entre desterres , ou entre des bancs de sable ou des écueils, par où un vaisseau peut passer , Mmeÿen- nant un pilote, ou quelqu'un qui soit pratique du lieu ; mais où il ue pourroit s’aventurer sans danger. (Navigation intér.) Le cheral est aussi le courant d’eau le plus profond et le plus navigable d’un fleuve ou d’une riviere. De chenal on a fait chenaler , pour passer entre des îles ou des écueils , en variant sa route , sui- vant leurs gisemens. CHEPTEL . s, m. dérivé, sui- vant quelques-uns , de capitale, fonds. (Pratique) Le cheptel, où chep- CHE feil , est un bail par lequel le pro- riélaire de bestiaux les donne pour un tems à son fermier , afin d'améliorer le domaine qu'il lui a loué, ou , plus ordinairement, pour en partager le profit avec lui. Dans ce dernier cas , c’est uue espece de société entre le maître du troupeau et le pâtre. On a dit autrefois c4ap- tel, chatel et chetel. Les Anglais appellent cattel, caitle, le bétail lui-même ; ce qui pourroit jeter quelque lumière sur la véritable éty- mologie de ce mot. CHERCHE, s.f. du v. chercher, dérivé du latin circare , dont les Italiens ont fait cercare ; parce que ceux qui cherchent quelque chose, sont dans l’usage de tournoyer , ou de courir autour des lieux où ils croient la trouver. (Architect. mécan,) Ce nom a plusieurs applications en mécani- que : on le donne, 1°. aux différen- tes courbes , selon lesquelles on pra- tique le renflement léger qui fait tant à l’élégance des colonnes. C’est en effet cette conrbe qu’on suit pour les ioniques et les corinthiennes ren- flées à la manière de Vignole, 2°, Au trait d’un arc surbaissé où rampant , déterminé par plusieurs points ou intersections de cercles , ou d'autres courbes , ou de droites ou de courbes. La cherche , où cerce que l’on dit aussi dans ce cas, est surbaissée quand elle a moins d’élévation quela moitié de sa base, et surhausséef quand le rapport de la hauteur à la base est plus grand que celui de 2 à 1. 3°. An développement de plusieurs circonférences fait selon quelques li- gnes verticales; pour cet effet, 1l faut concevoir un fil élastique courbé c1r- culairement, de manière que toutes les circonférences on tours tombent les ans sur les autres: si l’on fixe à terre la première circonférence, et qu’en pressant Le bout du fil élas- lique on le tire en haut, on aura le développement appelé cherche , et l’on donnera à ce développement l’épithète de ralongé , et autres, selon le rapport qu'il ÿ aura entre la circonférence la plus basse, et celles qui s’éléveront en spirale au- dessus de cette circonférence. 4°, Au profil d’un contour courbe, CHE 29€ découpé sur une planche même, pour diriger le relief et le creux d’une pierre , en indiquant au tail Jeur Les parties qu'il doit evlever. Si la pierre doit être concave, la cher- che est convexe ; si au contraire, la cherche est concave , c est la pierre qui doit être convexe. CHERCHEE , adj. de chercher, du latin cércare. ( Alg. géom.) Les algébristes et les géometres appellent ainsi la quantité qu'il s’agit de découvrir, quand on propose un problème. On distingue dans chaque problème les quantités connues et la quantité où les quantités cherchées. L'art des équations consiste à comparer et à combiner les quantités connues ét les quantités cherchées , comme si les unes et les autres étoient. con- nues ; et à découvrir, par le moyen de cette combinaison , les quantités cherchées, c’est-à-dire , à parvenir à une équation où la quantité cher- chée soit exprimée sous une forme qui ne renferme que les quantités connues. CHERCHEUR , s. m. de cher- cher , du latin czrcare. ( Astron.) Petite lunette que l’on adapte aux télescopes ou aux fortes lanettes gachromatiques , dont le champ est petit, et cela pour trou- ver plus facilement les astres. Le chercheur à un très-grand champ, et l’on y met l’astre fort aisément ; on le fait venir sur les fils qui se croisent au foyer du chercheur ; et si son axe est exactement parallèle à celui du télescope , l’astre se voit au milieu du champ du télescope. CHÉRIF , où SCHERIF , ou SHERIF ,s. m. Les Arabes écrivent scherif, formé du verbe sckarafa , exceller en noblesse et en gloire. ( Econ. polit.) C’est le titre que portent différens princes arabes , comme le prince de la Mecque , le prince de Médine ; c’est celui qui doit succéder an calife. Le roi de Maroc se qualifie de chérif des ch£- rifs , c’est-à-dire , le premier et le pus puissant des successeurs de Mahomet. On appelle gén/ralement chérifs tous ies descendans de Mahomet. Cette race des enfans du prophète tire son origine de Fatime , fille de 4 CHE Mahomet, épouse d’Aly, laquelle eut deux fils, Hassan et Hussein, -qui ont fondé deux grandes maisons dans le mahométisme , et qui sont les pères de tous les chérifs ; ou descendans de Mahomet. CHERSONEÈSE , s. f. mot grec composé de yépz0s (chersos) , terre, et de vñsoc (nésos), ile , c’est-à- dire , île qui tient à la terre ferme : presqu'ile. NT) ( Géogr.) Ce mot signifioit autre- fois presqu'île , péninsule , ou par- tie du continent , presque environ- née des eaux de la mer ; ainsi, les anciens ont donné ce nom à plu- sieurs contrées entourées de la mer, telles que le Péloponèse , l’'Helles- pont: ilnya aujourd’hui que la Chersonèse Taurique , ou la Cri- mée ;, qui ait retenu cette dénomi- pation. CHERUBIN , s. m. de l’hébreu Keroub , doute pluriel est £eroubum. ( Culte cathol.) Esprit céleste, qui dans la hiérarchie est le pre- mier après Îles séraphins. Moïse mit l’arche d’alliance sous les ailes des-chérubins qu'il fit éle- ver dans le sanctuaire. C’étoient des figures humaines qui avoient des aï- les , et qui représentoient des anges. C’est de là que ce nom æété donné au second ordre des anges. (Peinture, Sculpture ) Un ché- rubhin est un ouvrage de sculpture ou de peinture , qui représente une tête d'enfant avee des ailes. CHEVAL , s. m. du latin cabal- lus , dérivé du grec xæÇananc ( Ea- ballés), une bête de somme. (Hist. nat.) Le cheval est rangé dans le tableau méthodique de M. Cuvier , dans le neuvième ordre des animaux mammifères ; celui des so- lipèdes à un seul doigt, un seul sabot, Le cheval ordinaire existe encore sauvage dans quelques contrées de PAsie ; mais sa domesticité remonte à la plus haute antiquité. Les de- grés successifs de ses dents incisi- ves indiquent son âge pendant les huit premières années de sa vie ; passé ce tems , il est hors d'âge ,il ne marque plus ; mais il rend en- core des services importans. Exé- cuteur docile de tous les mouvemens qui lui sont commandés , l’homme le dresse pour la course et pour les combats. Il partage avec le bœuf, 1292 CHE les occupations du labourage et da transport des denrées. Il vit ordi- nairement 26 ans. Il dort debout, ou sur un lit de paille sur la li- üère. Malgré sa force et sa beauté , il est délicat et facile à blesser. Ou- tre les services nombreux qu’il rend pendant sa vie, il est encore utile après sa mort: sa chair se mange dans des tems de disette, Le lait de jument est la seule boisson de plusieurs peuples de PAsie; son cuir sert à faire des harnois ; avec le poil de sa crinière et de sa queue, qu’on appelle crén , on fabrique des boutons , des tamis, des toiles, des cordes , des archets d’instrumens, différens tissus ; on en bourre des selles, des coussins et des matelas; enfin , de sa graisse on tire une huile dont se servent les émailleurs pour brûler dans leurs lampes. 7. HA- RAS , ETALON , JUMENT , POU- LAIN. S (Equitat.) Cheval de bois, se dit d’une figure de bois àpeu-pres faite à la ressemblance d’un cheval, sur laquelle on apprend à voltiger. ( Discipline milit.) Cheval de boss se dit aussi d’une pièce de bois sur des tréteaux ; laquelle est taillée en arrête , ayant une tête de cheval. On s’en servoit autrefois pour pu- nir des soldats. (Art militaire) Cheval de fri- se ; machine de guerre qui est une grosse pièce de bois traversée de longues pointes qu’elle présente de tous côtés. On met des chevaux de frise à l'entrée d’une brèche pour arrêter les assiégeans. L’infan- terie sé sert aussi de chevaux de frise plus légers, pour arrêter la cavalerie en campagne. Cette ma- chine a été ainsi appelée, parce qu’elle a été inventée par les Hol- landais de la province de Frise, à Groningue. CHEVALET ,s. m. du lat. cu- bulletus, diminutif de cubullus ; instrument employé dans plusieurs arts pour soutenir quelque chose, (Archit.) On appelle chevalet une pièce de bo*s assemblée en tra- vers sur d’aut :s pièces à - plomb pour soutenir des planches , des solives, etc. ( Imprimerie ) C’est ee qui sou tient le tympan lorsqu'il est ouvert. (Relieur) Le bois sur lequel Le re- CHE lieur ratisse les peaux dont il se sert. (Peinture) Machine qui sert à soutenir les tableaux à une cer- taine hauteur ; c’est de là qu’on ap- pelle tableau de chevalet un petit tableau qu’on a travaillé et fini avec soin. ( Luthier) Morceau de bois qui soutient les cordes de violon dans une élévation convenable. ( Coutelier) Planche de 3 ou 4 pieds de longueur , sur laquelle est couché le coutelier lorsqu'il aiguise ses outils, ( Artificier ) Poteau à mettre les fusées , dont la partie supérieure a la figure d’un rateau. CHEVALIER ou CAVALIER ,: s. m. du lat. caballarius où ca- ballaris, dont les italiens ont fait casalrere, (Economie politique ) Les che- valiers Romains tenoient Le second rang dans la république. Ils por- ioient un anneau d’or au doigt pour marque de leur dignité, Dans le tems de la fondation de Rome , toute la milice de Romulus consistoit en 3000 hommes d’infan- terie et 300 hommes à cheval. Ces trois centuries à cheval furent la premiere origine des Chevaliers ro- mains, En France, jusqu’au règne de François 1‘, la chevalerie étoit une dignité et un des principaux titres d'honweur que les militaires pussent acquérir. On les distinguoit en deux classes , Les bannerets et les bache- Liers. Ce prince créa une troisième classe composée de magistrats et de gens de lettres, que l’on nomma chevaliers-ès-lois ; et qui parve- noient à cette dignité par leur mérite et leur capacité. ( Jeu d'échecs) On appelle che- valier où cavalier une des pièces du jeu, dont la marche est d'aller du blanc au noir et du noir au blanc, en sautant obliquement. I] faut que le roi se déplace quand le cheva- Lier lui donne échec , et l’on ne cou- vre point l’échec du chevalier. On dit le chevalier du roi ,le chevalier de la dame, CHEVAUCHER, v. 0. du latin barbare caballicare , dont les Es- pagnols ont fait cabalgar, et les Italiens cavclcere, ( Equitat. ) Ce mot signifoit an- CHE 293 ciennement aller à cheval, Il n’est ! guères d'usage aujourd’hui que dans ces phrases: chevaucher court, che- vaucher droit, pour se servir d’é- triers courts ou longs. ( Fauconnerie ) On dit d’un oi- seau de proie qu'il cherauche le vent , quand il se roidit contre le vent. (Znprimerie ) Chevaucherse dit encore des lettres qui sortent de La ligne à laquelle elles appartiennent. (Botan.) De chevaucher, les bo- tanistes ont fait chevauchantes ( equitantia ), pour signifier les euilles qui, étant pliées comme en gouttières aigues on angulées par le dos, sont appliquées les unes sur” les autres. Le chevauchement ne diffère de l’ëmbrication qu’en ce: que celle-ci a lieu entre des parties ou planes ou seulement convexes ar le dos. CHEVETRE , s.m. du latin ca- pisium, composé des mots cpu, tête , et de claustrum , lien , licou, (Chirur.) Bandage dont on se sert pour la fracture et la laxation de la mâchoire inférieure ,ainsi nommé à cause de sa ressemblance à un licou. CHEVEU, s.m. du lat: capillus , contraction, de capitis pilus, poil de la tête. e (Anat. ) Les cheveux sont les poils les plus longs du corps hu- main ; ils occupent la plus grande partie de la tête dont ils font Por- nement. En toute autre parüe on les nomme poils. Chaque cheveu est un filament cylindrique et creux où circule une humeur qui est filtrée par une petite bulbe ou oignon que forme la racine de ce filament. Ces bulbes tiennent aux houpes nerveuses, et c’est ce qui sert à expliquer pourquoi on ressent de la douleur quand on arrache un cheveu. Les nœuds que Pœil , armé du microscope , dé- couvre de distance en distance , dans le trajet des cheveux, sont peut-être d'autres bulbes on la liqueur nu- tritive de ces filets se purifie de plus en plus. ( Pérruquier ) Faux cheveux. Quoique les faux cheveux fussent connus des anciens Romains , l’u- sage en est cependant très-moderne eu France. L'année 1620 vit éclorg à Paris les premières perruques à 209% CHE elles étoient composées de plusieurs cheveux passés, un par un, par le moyen d’une aiguille , au travers d’un léger canepin , pour mieux imiter la nature; pour lors elles étoient toutes à calottes. Ensuite fut inventé l’art de tresser les cze- veux, et on passa dans une autre extrémité. Les perruques tressées que l’on portoit sur la fin du règne de Louis XIV, étoient d’un volume et d’un poids considérables. + (Hist.) Les longs cheveux étoient, chez les anciens Gaulois, une marque d'honneur et de liberté. César, qui leur ôta la liberté, leur fit couper les cheveux.Chezles premiers Fran- çais la longue chevelure fut parti- culière aux rois et aux princes du sang ; les autres portèrent les che- veux coupés courts autour de la tête. On prétend qu'il y avoit des coupes plus ou moins hautes , selon le plus ou le moins d'infériorité dans les rangs ; mais les longues cheve- lures furent principalement défen- dues à ceux qui embrassoient l’état ecclésiastique. Autrefois on juroit sur ses che- veux, et c’étoit un raffinement de politesse! de s’arracher un cheveu en rencontrant son ami, et de le lui offrir. Vers l’an 1116 , les cheveux Tongs parurent un Inxe et une mol- lesse. Quatre-vingts ans après , un canon exclut de l'entrée de l'Eglise quiconque en porteroit ; et le jour de Noël , à la messe, Godefroi, évèque d'Amiens, refusa , à Saint- Omer , en présence de Robert comte de Flandre , les offrandes de ceux qui les avoient conservés. François 1. porta les cheveux tourts à cause d’une plaie qu’il avoit à la tête; les courtisans suivirent son exemple , et le peuple imita les eourtisans. Aujourd’hui les gens du monde portent sans conséquence les cheveux longs ou courts. (Botan) Les botanistes appellent chevelure , capillamentosa une ra- cine chargée ou formée d’un grand nombre de fibres ou ramilles dé- liées et groupées de manière à avoir quelque ressemblance avec une ce- selure. Ks appellent encore graine, chevelure , semen comatum , celle qui est terminée par un amas de CHI poils longs et naissans de son téou- ment propre. CHEVRE , s. f. du lat. capra, formé de carpere, brouter, ou de crepita crurum , les sauts et les bonds de ces animaux : la femelle du bouc. (Hist. nat.) Le lait de la chèvre est excellent; sa chair est moins mauvaise que celle du bouc ; sa peau s'emploie comme celle du mouton ; son poil est plus dur que la laine ; on en tisse cependant plusieurs étoffes , et on en fabrique du galon et des boutons. La chèvre aime sur- tout les pays montagneux ; elle pa- roit souvent suspendue sur la cime des rochers. (Mécan.) Chèvre est uue ma- chine mobile qui est d’un grand usage , particulièrement dans Îles ports, pour mouvoir divers fardeaux. Elle est composée de trois pieds , dont deux sont joints solidement en- semble ; l’autre sert de support aux deux premiers ; au sommet est un palan, et en bas un cric servant de treuil , sur lequel on manœuvre le garant du palan par le moyen des barres dont on le garnit. CHEVROTER , v. n. de chèvre. (Musique) C’est, au lieu de battre nettement et alternativement du go- sier les deux sons qui forment la ca- dence ou le trill, en battre un seul à coups précipités , comme plusieurs doubles-croches détachées et à l’a- nisson ; ce qui se fait en forçant du poumon l'air contre la gloite fer- mée , qui sert alors de soupape ; en sorte qu’elle l’ouvre par secousses pour livrer passage à cet air, et se referme à chaque instant par une mécanique semblable à celle du tremblant de l'orgue. Le cheyrotte- ment est la désagréable ressource de ceux qui, n'ayant aucun trill, en cherchent limitation grossière ; mais l’oreille ne peut supporter cette substitution, et un seul cherrotte- ment , au milieu du plus beau chant du monde , sufät pour le rendre in- supportable et ridicule. dt CHIAOU , s. m. mot turc qui signifie ezvoyé. s Écon. polit. ) C’est un officier de la Porte du Grand Seigneur, qui fait l'office d’huissier. il assigne les particuliers pour accommoder CHI leurs différens; et les prisonniers de distinction sont mis sous sa garde. Le Grand-Seigneur a coutume de choisir quelqu'un de ce rang our l’envoyer en ambassade vers Fe autres princes. Les chiaous ont un chiaous, baschi, qui marche à leur tête, et qui assiste au divan , où il intro- duit ceux qui y ont des affaires. CHICANEUR , s. m. du grec aixavec (stanos) , qui a signifié d’a- bord un Sicilien , et ensuite fourbe, trompeur , parce que les Siciliens passèrent pour tels. Celui qui chicane , qui conteste, qui vétille sur les moindres choses. ( Marine ) Chicaner Le vent; c’est lorsqu'un vaisseau est au plus prés , gouverner de facon à en approcher le plus qu'il est possible , et ne don- ner aux voiles que l’obliquité abso- lument nécessaire pour que le vent pisse frapper la surface postérieure des voiles, C’est une mauvaise pra- tique que de chicaner le vent; on va de cette manière plus lentement, et on risque de prendre vent devant. JL vaut mieux faire porter un peu plein , parce qu’alors on fait plus de chemin , et la dérive est moins considérable ; ce qui dédommage suffisamment de la direction un peu lus déviée de la route. CHICOREE, s. f. du laun cicho- rea , c’est un mot égyptien, dont les Grecs modernes ont fait x/yæp10v ( Eichôrion. ) ( Mat. méd.) Les feuilles, les tiges et la racine de la chicorée sauvage fournissent un suc blan- châtre , et d’une saveur amère, dont l’usage est tès-recommandé dans tous les cas où il faut diviser les humeurs épaisses et visqueuses , les rendre fluides , et rendre les sécré- tions plus abondantes, (Méd. diét.) 11 existe en Alle- magne des manufactures de poudre de chzcorée, que l’on substitue ou que l’on mêle avec le café. La France en fait déjà une assez grande con- sommation. ( Agric. ) Dans l’agriculture mo- derne la chrcorée est devenue une paie fourrageuse , excellente pour es bêtes à laine et à cornes, et sa culture donne des produits consi- dérables dans un terrein humide. CHI 295 CHIEN, s. m. du gr, xüwv (un), du latin canis. (Hist. nat.) Le chien est un ani- mal carnassier , carnivore , que M. Cuvier a rangé dans le troisième ordre de ses mammiferes. Le chien de berger a les oreilles droites, l’extrémité de la queue flo- connée. Il n’est pas beau , mais utile. C’est le gardien vigilant de nos troupeaux et le compagnon fidèle du berger. Le barbet a les oreilles longues et pendantes, le corps et la queue couverts de longs poils. On s’en sert pour la chasse des animaux aqua- tiques. L’épagneul a les oreilles soyeuses, longues et pendantes. Le bichon est couvert d’un poil long et soyeux. Le dogue a les oreilles larges et pendantes , il garde les maisons avec autant de courage que de vigilance. Le danois est porté sur des pattes longues et grêles. Ses oreilles sont courtes , pointues et pendantes. IL se plait avec les chevaux dans les écuries. Le chien courant est blanchätre ; ses oreilles sont pendantes. On l’em- ploie principalement à la chasse du lièvre, du cerf et des animaux dont la course est rapide. Le basset a les jambes courtes ; il est utile pour la chasse du renard et du blaireau, qu'il force jusques dans leur terrier. Ces différentes variétés du chier ordinaire s’emploient, selon leur instinct, à des usages parüculiers. L'un poursuit jusque dans sa retraite la proie qu’il doit atteindre; l’autre va la chercher au milieu des eaux ; d’autres, l’œil fixé sur elle, la tiennent en arrêt , et l’empêchent de fuir , jusqu’à ce que le chasseur s’en soit emparé ; ils attaquent en masse et par divisions les gros animaux , et obéissent attentivement au chet qui les commande. Le chien est sujet à plusieurs maladies ; la plus dangereuse est la rage , qu'il communique aux autres animaux qui s’exposent à sa mor- sure. ( Astron. ) Chien est le nom que l’on donne à deux constellations de la partie méridionale du ciel, et CHI dont l’une s'appelle /e grand chien, et l’autre le petit chien. H y a dans la constellation du grand chien une étoile de la première grandeur , qui est placée à la gueule du cluen, et qui est connue sous le nom de Syrius. Où lPappelle aussi la cant- cule. C'est la plus belle et la pius brillante de toutes les etoiles fixes. CHIFFON, s. m. de larabe scA1f foun , qui signifie un linge mince gt usé. ( Papeterie) Vieux morceaux de inve. Vers le huitième ou le neuvième siècle le papier d'Égypte commença à être moims en usage, et il fut entiérement abandonné pour un papier d’une meilleure étoffe, qui se laisoit alors avec du coton broyé et réduit en bouillie, puis séché dans des formes où il prenoit la consistance d’une légère feuille de feutre. Les Européens qui n’avoient pas la matière et qui ne pouvoient s’en procurer que par de grosses sommes d'argent qu'ils envoyoient en Asie, essayérent d'en faire avec leur fil de Jin et de chanvre. Ces filamens leur parurent d’abord intraitables ar l’excès de leur longueur et de LEE dureté ; mais enfin on s’aper- gut que quand ils avoient été em- loyés en toile et assouplis par pue , ils se trituroient parfaite- ment. L'invention du papier de chiffons attira chez nous, vers le treizième et le quatorzième siècle, cette branche importante de com- merce, et le papier dont on se sert aujourd’hui n’est qu’un com- posé de chiffons et de vieux linge, qui ne sont plas propres à rien. ® Les chiffonniers vont acheter et ramasser dans les villes et villages ces vieux ciffons ; après les avoir bien lavés, nétoyés et séchés , ils les vendentaux labricans de papiers. Ceux-ci préferent la toile blanche et fine de lin à toutes les autres. Les chiffons de laine et de soie ne sont propres qu’à faire du papier gris. lt Lorsque le chiffon est bien lavé, séché, délissé et divisé, on Île met au pressoir , puis au découpoir , pour RE RApEr BR petits morceaux , bi ERStIe AU 206 CHI appliqué en Van 2, au blanchis sage des chiffons Vart de blanchir les toiles écrues, au moyen de l’acide muriatique oxigéné, créé par M. Bertholet, après quoi on le réduit en pâte trés-claire , au moyen des moulins à pilous ou à cylindres. Les moubns à pilons sont ceux dont la roue est mue parun courant d'eau, comme dans les moulins or- dinaires : l'arbre qui traverse cette roue est garni de 72 moutonuets lacés de distance eu distance, de Fu qu’à chaque tour de roue, ils élèvent quatre fois chacun des mail- lets où pilons , et les laissent retom- ber autant de fois dans des espèces de mortiers , qui portent différens noms , suivant qu'ils sont destinés à hacher, à broyer, ou a délayer la pâte. Dans les moulins à cylindre l'arbre de la roue fait mouvoir les cylindres , au lieu de maillets et le travail de la pâte , an lieu de se faire dans des mortiers, se fait dans des cuves oblongues , partagées dans leur milieu par une cloison qui laisse à chaque extrémité une com- munication libre à la matière dans les deux parties de la cuve. L'une de ces deux parties est garnie dans son fond d’un massif qui forme deux plans inclinés en sens contraire , aë sommet desquels est une platine sil- lonnée en vives arrêtes, et au-dessus de cette platine un cylindre de bois armé de barres de fer de distance en distance , ce qui le fait assez res- sembler à un tronçon de colonne can- nelée. Quand le cylindre est mis en mouvement, les chiffons se broient entre les vives arrêtes et la platine, retombent ensuite par le plan in- cliné opposé au côté par lequel on les a fait entrer, et se répandent dans toute l’étendue de la cuve ; mais on a soin de les ramener avec de longues perches daus le courant qui doit les conduire sous le cy- lindre. 11 y a trois espèces de cylindres, comme il y a trois espèces de pi- lons , qui servent à couper, à broyer et à délayer les chzfjons. Lorsque la pâte est suMisamment délayée, on la porte dans des caisses de dé- pôêt pour l’employer, V, PAPIER. " CHIFFRE, s. m, de l'italien g7- lavoir. M. Loysel à fera qu cifra , les Italiens l’ont em- CHI pranté des Espagnols, qui Pontrecu des Arabes; ceux-ci l’ont pris de lhébreu se/er, dont la racine est saphar, nombrer, (_Arith.) Caractère dont on se sert pour désigner Les nombres, Les dif- férens peuples se sont servis de dif- féreus cuffres. Lorsque lécriture étoit encore rare , les Grecs comp- toieut avec des clous attachés de di- verses manières. [i se servirent en- suite des cinq letrres 1, V,X, L, €. Chez les peuples d'Orient toutes les lettres étoient numérales. L’orioine du cAiffre romain vient de ce qu'ils ont commencé à compter par leurs doigts. Il n’y en avoit d’a- bord que cinq; on leur a ajouté dans la suite le D et l'M. Les chiffres arabes tirent leur origine , selon quelques-uns, des In- diens qui les communiquèrent aux Arabes , d’où, par le moyen des Maures ils sont venus en Europe, vers Le treizième siecle. On ne s’en servit d’abord que dans les livres de mathématiques, d’astronomie , d’arithmétique et de géométrie : ensuite on en fitusage dans les chro- niques , les calendriers et pour les dates'des manuscrits seulement. Ce m'est que depuis le règne de Heori III que l’on commença en France à se servir, en écrivant, de ces chiffres. Les Russes ne s’en servent que depus les voyages du cezar Pierre-le-Grand. On dait regarder les chiffres com- me uue des inventions qui fait le plus d'honneur à l'esprit humain, après ou avec celle de l’alphabet, (Stéganographie) On appelle en- core chiffres , certains caractères in- connus , déguisés et variés, dont on se sert pour écrire des lettres qui contiennent queique secret, et qui ne peuvent être entendues que de ceux qui sont d'intelligence, et qui soutcouyenus ensemble de s2 servir de ces caractères, 7. STEGANO- GRAPHIE. ( Archit., Sculpt., Gravure ) Un cAiffre est un entrelacement de lettres feuronnées en bas-relief, in- crustées ou à jour, dont on orre quelques dés de piédestaux , tym- pans de frontons, panneaux, cu- shets , ete, ( Musique ) En termes de mu- CHI 207 sique, les chiffres sont des carac- tères qu'on place au-dessus ou au- dessous des notes de la basse, pour indiquer les accords qu'elles doï- vent porter. Quoique parmi ces ca- ractères , 11 ÿ en ait qui,ne sont pas des chiffres, on leur en a gé- uéralement donné le nom, parce que c’est la sorte de signes qui s’y rencontre le plus fréquemment. CHILIADE , s. f, du yruac ( chi- lias), mille, (Arith.) Assemblage de plusieurs choses qu’on compte par mille, ainsi une cuiliade où un mille c’est ia même chose, CHILIOGONE, s. m. composé de deux mots grecs yratac , mille, et de yœvrz (wonia), angle : mille anoles, mille côtés. ( Géom. ) C’est une figure plane et régulière de mille côtés , et d’au- tant d’angles, Quoique l'œil ne puisse pas s’en former une image distincte , on peut néanmoins s’en faire une idée claire , et démontrer aisément que Ja somme de tous les angles est égale à 1996 angles droits, parce que les angles internes de toute figure plane sont égaux à deux lois autant d’angles droits moins quatre qu’elle a de côtés. CHIMERE , s. f. du grec yrwaipæ ( chrmaira ), qui sisnifie chèvre, et aussi une montagne de Lycie, ( Mythol,) Chimæra étoit pro- prement un mont de Lycie qui je- toit du feu. Au sommet il y avoit des lions, au milieu, où il étoit plein de pâturages , se trouvoient des chèvres , et au bas des serpens. C’est ce qui a donné lieu à la fable, qui représeute la chiméère comme un monstre qui jette le feu par la gueule , qui a la tête et le poitrail d’un lion, le ventre d’une chèvre et la queue d’un dragon ; et parce que Bel'érophon, fils de Glaucus , rendit cette montagne habitable, on feint aussi qu'il tua la chimère. (Scu/pt.) Ouvrage de sculpture qui représente ua monstre ayant la tête d'un lion , le corps d’nne chèvre et la queue d’un dragon, CHIMIATRE,, s. f. V. JATRO- CHIMISTE, CHIMIE , s: € 7. CHYMIE. CHIOUBRME.,s, f, du l'italien czxr- 268 CHI ma , formé du latin turma , com- pagnie, foule, multitude. Marine ) On appelle ainsi la troupe de forçats ou dans la Médi- terranée de bonavoglios ( V. ce mot), qui rament dans une galère ; et dans nos ports où il n’existe pas de galères, on continue d’appeler la chiourme ou les chiourmes, la troupe des galériens ou forçats. L'hôpital des chiourmes est l’hô- pital des forçats malades, CHIRAGRE, s. f, du grec yerparypæ (cheiragra),composé de x<:p(cherr), main, et de äypa (agra), prise, capture : la goutte aux mains. ( Méd. ) Goutte qui atiaque les mains. On appelle aussi chiragre celui qui en est attaqué, et alors il eut être masculin. CHIROGRAPHAIRE , s. m. du gr. xcip (cherr), main. etypapo (gra- phé), écrire : écrit sous seing-privé. ( Pratique )} Ce mot se dit des dettes et des créanciers qui ne sont fondés que sur un billet ou pro- messe sous signature privée et non reconnue en Justice. Ces dettes où créances n’emportent point hyÿpo- thèque , ce en quoi elles diffèrent des actes passés devant notaire où sur un jugement, et que l’on appelle hypothécaires. CHIROLOGIE, s. f. du grec y:1p (cheir), main, et aoyoc (logos), discours : art d'exprimer ses pensées par des mouvemens et des figures qu'on fait avec les doigts. CHIROMANCIE , s. f. du grec sp (cheir) , main , et de gayrssx (manteia), ,divinauon : l’art pré- tendu de deviner, de prédire par Pinspection de la main. CHIRONIEN , adj. du grec yz1p0oy (cheiron) , nom propre. (Chirurgie) On donne cette épi- thète aux vicères malins et invétérés dont les bords sont durs, calleux et gonflés, qui jettent une sanie claire , sans pourriture, sans in- flammation et sans grande douleur ; mais qui se cicatrisent difficilement ; ou , quand ;l survient une cicatrice , elle est si müre qu’elle se déchire facilement, et l’ulcère se renou- velle. Ces sortes d’ulcères attaquent les pieds et les jambes; on les ap- pelle chirontens du centaure CAr- ron ; ancien médecin qui , à ce CHI qu'on prétend, est le premier qui les ait guéris et qui s’en guérit lui- même, On les nomme aussi #élé- phiens , de Télephe qui fut blessé par Achille, et dont la plaie dégé- néra en ulcère de cette espèce. CHIRONOMIE , s. f. mot grec composé de yap (cheir), main, et de vouos (nomos) , loi : la règle des gestes. . (Danse) La chironomie est l’art de faire avec grace les gestes et les autres mouvemens du corps. On fait remonter cet art aux tems héroïques : Socrate l’approuva , Pla- ton le mit au rang des vertus civiles, et Erisippe en fit un précepte dans l'éducation des enfans. I semble que la chironomie con- sistoit originairement à faire seul , sans mesure et sans cadence , les mêmes gestes et les mêmes mouve- mens des bras et des mains que l’on faisoit dans les véritables combats et dans les danses militaires, telle que la pyrrhique; mais ilparoît que dans la suite la chironomie s’in- troduisit , non-seulement dans les danses militaires, mais encore dans celles de théâtre et dans presque toutes les autres, puisqu’elle*faisoit la meilleure partie de l’art des pan- tomimes. Juvénal , dans sa 5°. satyre, fait mention de cette danse au sujet d’un maître-d’hôtel, ou plutôt d’un écuyer tranchant, qui dansoit en servant sur table , et qui exerçoit une espèce de chironomie , en coupant les viandes avec tant de légèreté et d'adresse qu’il sembloit faire voler le couteau dont il se servoit. CHIRURGIE , s. f. du grec ye#r- poupysæ (cheirourgia), composé de xp, main, et de Epyov (ergon), travail, ouvrage : opérauon ma- nuelle. La chirurgie est la science qui apprend à connoître et à guérir les maladies extérieures du corps hu- main qui ont besoin , pour leur guérison, de la main ou de l’appli- cation des topiques. Les maladies chirurgicales sont ordinairement rangées en quatre classes, savoir : les tumeurs , les ulcères , les fractures et les /uxations. Originairement la médecine , la chirurgie et la pharmacie n'étaient CHI pas des professions séparées ; elles se trouvoient réunies dans la même personne ; mais Ce/se donne à la chirurgie le pas pour Pantiquité sur toutes les autres branches de la mé- decine. 11 ne nous est rien resté sur la manitre dont'on exerçoit la chki- rurgie dans les premiers tems; on sait seulement que les instrumens dont se servoient les premiers cAr- rurgiens , étoient très-imparfaits ; c’étoient des cailloux tranchans , des os puintus ou «les arêtes de cer- tains poissons. Les embaumeurs Egyptiens se servoient d’une pierre d’Ethiopie très-aiguisée pour ou- vrir les cadavres , et en ôter les intestins. Après Apis et Esculape , que l’on regarde comme les inventeurs de la cArrurgie , les philosophes se firent un honneur d’exercer cette honorable et utile profession; tels furent Pythagore, Empédocles, Parménides ,"Démocrite, Chiron- eon et Cleombruntus , qui guérit ‘œil d’Antiochus. Au rapport de Pline, Ærcagathus fat le premier chirurgien qui s’éta- blit à Rome. Les Romains furent d’abord très-satisfaits de ce vulne- rarius , comme ils lappeloient ; mais la cruauté avec laquelle il leur sembloit qu'il coupoit les membres, lui attira bientôt le sobriquet d& car- nifex. Depuis l’époque de la renaissance des lettres, la chirurgie a éprouvé pt révolutions : elle fut d’a- ord exercée en Allemagne et en Italie par les mêmes hommes qui exerçoient la médecine ; mais dans la suite la science et l’art d'opérer furent divisés. En 1660, les chirur- giens Français reçurent, par une association honteuse avec les bar- biers, une humiliation qui auroit dû être fatale à l'art qu'ils profes- soient , si l'amour de l’étude et de humanité qui console des plus grands revers , ne leur eût fait en- trevoir le moment où ils seroient rendus à leur état primitif : ce mo- ment arriva en 1724. Cinq démons- tateurs furent établis pour ensei- gner la théorie et la pratique de leur art. Sept ans après , l’Académie de chirurgie fut fondée , et des mé- CHI moires intéressans en justifièrent bientôt l’insütution ; enfin, une loi de l'Etat cessa de confondre les chi- rurgiens avec les barbiers, et le su- perbe monument qui fut élevé bien- tôt après au sein de la ville de Paris, donna la mesure de lopinion pu- blique à leur égard, en même tems qu'il fut un bienfait envers l’huma- nité. Depuis cette époque la chirurgie s’est avancée par les progrès les plus rapides et les plus étonnans vers le degré de perfection où elle est an- jourd’hui. La conuoissance parfaite de la structure du corps humain, et linvention d’une foule d’instru- mens plus ingénieux les uns que les. autres, sont les moyens par lesquels la chirurgie est parvenue à se pla- cer au premier rang de toutes les sciences modernes, ou au moins à obtenir un accroissement de gloire qu'aucun autre art n’a Jamais ac- quis dans le même espace de tems. CHLAMYDE, s. {. du grec yaæ- pus (chlamus), manteau. (Costumes ant.) Espèce de man- teau des anciens , retroussé sur l’e- paule droite. C’étoit Phabit mili- taire des anciens romains, qui étoit pour les patriciens pendant la ogner- re ce que la toge étoit pendant la aix. CHLOROSE ,s.f. du grec yAmp0c (chlôros), verdätre, couleur d’herbe. ( Méd.) La chlorose est une fie- vre lente et irrégulière , presque in- sensible , accompagnée d’une bou- fissure et d’une couleur pâle, livide et verdàtre , avec un cercle violet au-dessus des yeux, d’une inquié- tude et d’une tristesse sans sujet , d’un pouls petit, inégal et chan- geant. C’est proprement cette mala- die dont les filles et les veuves sont attaquées ; lorsque l’écoulement menstruel se fait mal ou ne se fait poiut , et que pour conserver l’a- nalogie du mot grec à la couleur de ces malades, on appelle p&les couleurs , fièvre blanche , ictère blanc , jaunisse blanche , fièvre amoureuse, CHOC , s. m. du teuton sckuc- ken, dont les Allemands ont fait Schocken, les Anglais shake , et espagnol cocar. ( Physique ) Rencontre de deux 208 J Soc CHO corps qui se heurtent , soit que l’un des deux soit en repos, où qu'ils soient tons deux en mouvement, H ÿ a des corps élastiques, ét des corps non élastiques, I y a deux sortes de chocs : le choc direct et le choe oblique, Quand un corps en repos est choqué par un autre Corps, la vitesse du corps choquant se par- tage entre les deux selon le rapport des masses. Quand deux corps quise meuvent du wième sens avec des vitesses iné- gales , viennent à se choquer, soit que leurs masses soient égales ou non, ils continuent à se mouvoir en- semble, et dans leur première direc- tion , avec une vitesse commune, moius grande que celle du corps choquant, mais plus grande que celle du corps choqué, avant la per- cussion. Si les deux corps qui doivent se . choquer, se meuvent en sens direc- tement contraire , le mouvement pé- rit dans l’un et dans l’autre, ou du moins dans l’un des deux; s’il en reste après le choc, les deux corps vont dans le même sens ; et la quan- üté de leur commun mouvement est éoale à l'excès de l’un des deux sur Pautre, avant le cAoc. Quand un corps à ressort va frap- per un autre corps à ressort qui est en repos, ouqui se meut du même sens que lui, celui-ci, après le choc, se meut dans la direction de celui qui l’a frappé, avec une vitesse com- posée de ceile qui lui a été donnée omédiatement, ou par communi- cation de celle qu'il acquiert par sa réaction après le choc ; et le corps choquant dont le ressort aoiten sens contraire , perd, en tout ou en par- tie, ce qu'il avoit gardé de sa pre- mière vitesse. Il rétrograde pendant la valeur de cet excès. Quand deux corps äressort égaux ou inégaux en masse, viennent se heurter avec des vitesses propres , ui soient égales ou inégales , après le choc ils se séparent, et leur vi- tesse respective est la même qu’a- vant le choc. CHOCOLAT , s, m. mot indien que nous avons reçu des Espagnols. ( Rég. diétét. ) Le chocolat dont le cacao est la base , est une espèce de pâte faite avec ce fruit légère- CHO ment torrefié , le sucre et quelques aromates, le tout bien amalgamé, dont on fait une boisson alimentaire fort nourrissante, j Lorsqu’en 1520 les Espagnols fi- rent la conquète du Mexique , ils y trouverent l’usage du chocolat éta- bli depuis un tems immémorial, Ils furent si jaloux de la découverte de cet aliment, dont 1ls reconnurent la salubrité, qu'ils en usèrent long- tems avant d’en faire part aux autres nations. Depuis qu'ils en ont publié le secret, le chocolat est devenu d’un si grand usage dans toute l’Europe , que la vente du cacao forme une branche considérable de commerce entre l'Amérique et notre continent. CHŒUR , s. m. du grec yopoc (choros), formé de z1pœ (chaird), se réjouir. (Art dram.) Chez les anciens le chœur étoit une partie essentielle des ièces dramatiques. Avant Eschyle, il faisait seul ou presque seul une tragédie , qui, dans ce tems-là , n’é- toit autre chose que des hymnes et des danses en l’honneur de Bacchus. T'hespis fut le premier qui Joignit au chœur un personnage qui décla- moit. Eschyle y en ajouta un second, Sophocle et Euripide y en mirent autant qu’ils jugérent convenable , pour donner à la tragédie le degré de LPS dont elle étoit suscep- üble. Les chœurs ne chantèrent plus que par intervalles, etils prirent un caractère propre à donner de l'inté- rêt à l’action, 3 ( Musique ) En termes de mu- sique , un chœur est un morceau d'harmonie complète , à quatre par- ties ou plus,chanté à la fois par toutes les voix, et joué par tout Porchestre. Il y a des musiques à deux ou plu- sieurs chœurs qui se répondent et chantent quelquefois tons ensemble, ( Culte cathol,) Le chœur, dans nos églises, est un espace situé ou derrière l'autel , ou entre l’antel et la nef, dans lequel est placé le clergé pour chanter l'office divin, Dans Po- rigine, c’est à-dire, lorsque lon construisit les premières églises , le chœur étoit un terrain élevé, où une espèce de théâtre , pratiqué derrière l'autel où l’on exécutoit, dans les fêtes solennalles, des chœurs de chants et de danse. On voit encore CHO dè ces sortes de chœurs dans les églises de St.-Clément et de St.-Pan- crace, à Rome. CHOLEDOQUE , adj. du grec xonn (cholé), bile, et de deycs (dochos), qui reçoit , formé de d'e- ous ( dechomaiï), recevoir. ( Méd. ) Epithète que l’on donne au canal commun delabilequi com- muvique avec le duodenum. CHOLERA -MORBUS,s. m. du rec yon ( cholé), bile, de pew Ÿ rheé ), couler , et du lat. morbus, maladie. ( Méd. ) Le cholera - morbus est une maladie très-aiguë de l’estomac et des intestins, dans laquelle on rend avec beaucoup d’effort, par le vomissement et par Les selles, des humeurs bilieuses , äcres , acides , corrosives , jaunes, vertes, noires, et qui est accompagnée de cardialgie, de douleurs considérables , de co- lique, de défaillance, d’oppression ; d’un pouls fréquent , petit, inégal ; de sueur froide au front et aux ex- trémités , d’une soif pressante , sou- vent de convulsions , et d’autres symptômes fächeux qui font quel- quelois périr les malades dans l’es- ace de 24 heures. CHOLÉRIQUE, ajd. du grec c- 205 ( cholerichos) , composé de x (cholé) , bile , et de px (rhed), couler. ( Méd. ) I se dit de ceux qui sont sujets à des effusions ou épan- chemens de bile. CHONDROGRAPHIE , s. f. da grec xovdpos ( chondros), carti- lage, et de yp29® ( graph ), dé- crire. - (Méd. ) Partie de l’anatomie qui a pour objet la description des car- tilages. ; | CHONDROPTERYGIENS, s. m. composé de trois mots grecs yovd pos (chondros), cartilage, k mTepoy (pté- ron), aile ou nageoire, et de sy 3uc (ichthus), poisson : poissons dont les nageoires sont cartilagineuses. * { Ichtyologie ) Les chondropte- rygiens forment le premier ordre es poissons, dans la méthode de M. Cuvier. On les appelle ainsi, arce qu’au lieu d’avoir les mem- raues des nageoires soutenues par les os épineux, comme les autres poissons, is n’ont que des çartilages. CHO Bo1 La lamproie et la raie sont des pois- sons de l’ordre des chondroptéry= Lens. CHOREGRAPHIE , s. £. com- posé du grec ycp06 (choros), danse, et ypage (graph ) décrire: des- criptüon de la danse, (Danse ) L’art d'écrire la danse à l’aide de différens signes , comme on écrit la musique à l’aide de f- gures où de caractères désignés par la dénomination des notes. Thernet - Arbean , chanoine de Langres , est le premier qui ait écrit sur cet art ; son ouvrage est intitulé : Orchesographie , com posé du grec cpynsis , saltation , danse, et de yp29®, décrire : des- cription de la danse. Beauchamps donna ensuite une forme nouvelie à la choregraphre , et perfectionna Fé- bawche imgénieuse de Thernet- Ar beau : il trouva le moyen d'écrire les pas par des signes auxquels il at tacha une sisnificalion et une va- leur différentes , et 1l fut déclaré Pinventeur de cet art, par arrêt du parlement. Feuillet vint ensuite; les ouvrages qu'il a écrits sur cette ma- tière, et auxquels on a fait les chan- gemens indiqués par Dupré, sont généralement adoptés par les profes- seurs de l’art. Dans la danse on se sert de pas, de pliés, d’élévés, de sauts , de cabrioles , de tombés , de glissés, de tournoiemens de corps, de caden- ces, de figures , etc. On connoît par la lettre À, placée ordinairement à la tête du pas , quelle est sa durée. Si elle est Étisele , elle équivaudra à une blanche de l’air sur lequel on danse ; si’elle est noire, elle aura la même valeur qu'une noire du mé- me air; si c’est une croche , la tête n’est tracée qu’à moitié , en forme de CG.” On pratique , en faisant les pas, plusieurs agrémens, comme plié, élevé ,sauté , cabriolé , ete. ; le plié se marque sur le pas, par un petit üret pneché du côté de la tête du pas. La danse , de même que la mu- sique , est sans agrémens , si la me- sure n’est rigoureusement observée: les mesures sont marquées dans la danse par de petites lignes qui cou- pent le chemin ; les intervalles du chemin compris enwe çes lignes ; CIO soni occupés par les pas, dont la durée est déterminée par les têtes {anches , etc. Quand il fautlaisser passer quel- ques mesures de Pair sans danser, soit au commencement , OÙ au mi- lieu d’une danse , on les marque par une petite ligne qui coupe oblique- ment. * Les figures des danses sont régu- lières ou irrégulières : Les fioures ré- gulières sont celles où les chemins des deux danseurs font symétrie ; er les irrégulières , celies où ces che- miusne font pas symétrie. La sy- métrie est une ressemblance de fi— gure , et une dissemblance de posi- tion ; telle est la contre - épreuve d’une eslampe , relativement à la planche qui a servi à Pimprimer. I y a encore dans la danse des mouvemens des bras et des mains ménagés avec art. Le caractère qui représente la main droite est placé à droite du chemin , et le se- cond caractère à gauche; lorsque ce signe est tranché , il annonce nil faut quitter la main ; on con- uoit que les deux bras agissent en même terms par uue liaison qui unit les deux signes : ces signes sans liai- son annoncent que les deux bras doi- vent agir lun après l’autre. En voilà assez pour entendre com- ment on déchiffre les danses écrites. M. Favier a publié un système de chorégraphie , dans lequel l'air est écrit au-dessus de la danse, ensorte qu'au premier coup-d’œil une danse écrite de cette*maniere paroit un duo ou un trio, ete., selon que deux où plusieurs danseurs dansent en- semble ; mais l’on s’en tient à celui de Feuillet, où la figure des chemins est représentée avec les change- mens indiqués par Dupré. CHORION ,s.m. du grec yopoc, chœur. (Anat.) Membrane extérieure qui enveloppe le fœtus, ainsi ap- peié à cause de la distribution des vaisseaux qui l’arrosent 22 choro, en troupe. CHOROGRAPHIE , s. f. com- posé de yæpos ( chôros ), lieu, et de ypa00( graphô ), décrire : des- cripüon des lieux. La chorographie est la descrip- tion d'un pays , comme la géogra- 302 CHO phie est la descriplüon de la terre, et la topographie est la descripion d’un lieu particulier, CHOROIDE, adj. et s. f. composé de yopsoy ( chorion ), et de sidos (etdos), forme , ressemblance : qui ressemble au chorion. (-Anat. ) C’est une épithète que l’on donne à différentes membranes qui ressemblent au chorion par la multiiade de leurs vaisseaux san- guins. Ainsi le plexus choroïde est une production des membranes du cerveau chargée d’un assemblage de veines et d’ariéres. On donne encore ce nom à une portion de la pre- miére, et à la tunique interne de lœil, qui est sous la cornée, au- trementi cavée. CHOSE , s. f. du latin causa pris pour res dans la basse latinité. Ji se dit indifféremment de tout ; la signi- fication se déterminant par la ma- üére dont on traite. (Pratique) Les jurisconsultes comprennent sous ce mot lout ce qui est distinct des personnes et des actions; ils en ont fait un des trois objets du droit. Les choses sont corporelles ou in- corporelles, mobiliaires où immo- biliaires ; elles sont dans notre pa- trimoine , ou elles sont communes on publiques ; elles sont sacrées ou profanes, fongibles ou non fonpi- bies, possibles ou impossibles, On appelle choses fongibles celles qui peuvent être remplacées par d’autres de même espèce, comme /’argent monnoyé , du grain , des liqueurs ; les non fongibles, au contraire , ne peuvent se remplacer par d’autres semblables ; elles gissent en estime tion , comme une maison , un che- val, etc. s Chose jugée ; c’est ce qui a été décidé par un jugement dont il n’y a point d'appel, ou dont l’appeln'est pas recevable. L'autorité de la cose Jugée est si grande qu’elle passe pour une vérité constanle. ( Méd. ) On considère en méde- cine trois sortes de choses : 1.° les choses naturelles , ou selon La na- ture ; 2. les chosèsnon naturelles; 5.° Les choses contre nature. Les choses naïturelles sont celles qui par leur union et leur usage cons- ütuent la nature de l’homme. On CHR en compte six : les élémens, les tem- pérameus , les humeurs, les es- prits, les parües et les fonctions. Les choses non naturelles sontcelles qui n’entrent point dans la compo sition du corps humain , mais qui entretiennent la vie et la santé , par leur bon usage et leurs conditions requises, ei qui les détruisent par leur abus et ieurs mauvaises qua- lités. Elles sont au nombre de six: l'air, les alimens tant solides que liquides , ie mouvement et le repos , le sommeil et la veille , les ma- tières ou bameurs retenues ou éva- cuées , les passions de l’ame. Les choses contre nature sont celles qui sont contraires à la nature de l’hom-— me , et qui tendent à la détruire, Il y en a trois : la maladie , la cause de la maladie , les symptômes. CHOUX , s. m. du latin caulis, formé du grec xau.0c ( £aulos ). ( Agric. ) Ce végétal est devenu , depuis quelques années un objet im- portant dans lPagriculture. Les choux ont une récolte assurée sur laquelle les agriculteurs mo- dernes comptent pour la nourriture des troupeaux les plus nombreux. Cette nourriture est supérieure à celle des turneps ; elle engraisse mieux et plus promptement les ani- maux. Les choux ont encore l’avantage de préparer la terre pour les mars, beaucoup mieux que les turneps, ou même qu'une jachère. Woyez ce mot. , CHRÈME , s. m. du grec yp'oux { chrisma) , huile , onction, dérivé de yp10 ( chrio ) , oindre. Ce mot a produit christ, chrétien, chris- tianisme , chrétienté. Ô ( Culte cathol.) Le chrème est une huile consacrée par l’évêque, qui sert à administrer Les sacremens de baptème , de confirmation , d’or- dre et d’extréme-onction, On fait le saint chrème le Jeudi-Saint , avec de grandes cérémonies. Il y en a de deux sortes, l’un qui se fait avec des l'huile et du baume , qui sert aux sacremens de baptème, de coufir- mation et des ordres ; l’autre qui est d'huile simple, consacrée par l’é- vêque , qui servoit aux cathécu- menes , €t qui sert encore pour le sacrement de l’extrème - onction. CHR 305 Cette cérémonie est fort ancienne et même d’insiitution apostolique. CHREIEN , ( 7. CHREME. } ( Culte cathol ) Qui est baptisé et fait profession de la foi de Jésus- Christ. Ce fut à Antioche , vers l’an 44 de l’ère chrétienne, que lon com- mença à donner le nom de chrétiens à ceux qui professoient la religion de J. C.; auparavant on les nom- moit disciples, élus, frères, saints, croyans, fidèles , nazaréens. Hist. fr.) L’origme du titre de roi très-chrétien , que portoient Les rois de France, remonte, dit-on, à Childebert. Ce qui est certain, c’est que Charles Martel et Pepin le Bref l’ont porté. CHROMATIQUE, adj. et subs. du grec xpœua ( chrôma ) couleur. ( Musique ) genre de musique qu procède par plusieurs semi-tons consécutifs , ainsi appelé, parce que les Grecs marquérent ce genre par des caractères rouges ou diverse- ment colorés; ou parce que ce genre varie et embellitle dratonique par les semi-tons, qui font dans la mu- sique le même effet que la variété des couleurs fait dans la peinture. Boëce attribue à Timothée de Milet l'invention du genre cAro- matique ; mais Athénée en fait hon- ueur à Epigonusas. Quoiqu'il en soit de son inventeur , et du sens que les anciens attachèrent à ce mot, aujourd’hui, le genre chroma- tique consiste à donner une telle marche à la base fondamentale , que les parties de Fharmonie, ou du moins quelques-unes, puissent pro- céder par semi-tons , lant en mon- tant qu’en descendant ; ce qui se trouve plus fréquemment dans le mode mineur, à cause des altéra- tons auxquelles la sixième et la septième note y sont sujettes par la nature même du mode. Le genre chromatique est admi- rable pour exprimer la douleur et l’afliction. Ses sons renforcés, en montant , arrachent l’âme : ii n’est pas moins énergique en descendant, on croit alors entendre de vrais gémissemens. Chargé de son har- monie , ce même genre devient pro- pre à tout; mais son remplissage, en étoufant le chant, lui Ôte une 504 CHR partie de son expression, et c’est alors au caractère du mouvement à lui rendre ce dont le prive la lénitude de son harmonie, CHROME, s. m. du grec ypœou (chréma ), couleur. ( Minér. ) Métal nouvellement découvert par Vauquelin , an 5 de la République (1795), et sur la nature et la propriété duquel om n’a encore que peu de connoissances. M. Haüy l’a appelé cAréme , parce qu'il a la propriété de colorer di- verses substances minérales dans lesquelles il se trouve. Vanquelin a trouvé ce demi-mé- tal à l’état d'acide, dans la subs- tance connue ci-devant sous le nom de mine de plomb rouge de Sibérie, CHROMIQUE, adj. de CHROME, V. ce mot. ( Chimie ) Acide chrômique ; c’est l'acide qui a pour radical le chrome. VW. ce mot. Sa terminai- son en zque indique le second état des acides, celui où 1ls sont com- plétement saturés d’oxigène. Cet acide qui se trouve tout For- mé dans la mine appelée rune de plomb rouge de Sibérie, a des propriétés que n’a aucun autre acide métallique: il a une couleur rouge de rabis ; il communique à toutes ses combinaisons des couleurs rou- ges ou jaunes plus ou moins fon- cées. Les sels formés par l'acide cAro- mtque sont appelés chrémates. Ces se! sont formés par la combinaison de l’acide cArémique avec les alca- de i CHRONIQUE , s. € du grec xoovixos (chronikos) ; qui appar- üent au tems , dérivé de xpovos {chronos), tems. ” ( Chronol. ) Histoire dressée selon Pordre des tems on la durée du tems. I y a des Mémoires de la vie de Louis XT, que l’on appelle CAro- nique scandaleuse , et l’on appelle figûrément chronique scandaleuse , les wauvais bruits , les discours médisans. ( Méd. ) On donne , en médecine, cette épithète aux maladies qui sont de longue durée , qui ne sont point ordinairement accompagnées de fiè- vre, et qui ne cèdent que difBei- Runent et leutement à tous kes re CHA médes les mieux indiqués. Elles sout opposées aux maladies aiguës ; mais quand celles-ci passent le qua- rantiéine Jour Sans se terminer , elles prennent le nom de maladies chroniques. CHRONOGRAPHE, ou CHRO- NOGRAMME, s. m. du grec Ypovog ( chronos ), tems, de yo2œn (és. plié), écriture , ou de Vetppua (gramma }), lettre. ( Jeux d'esprit ) Inscription dans laquelle les Lletires numérales for- ment la date de lPévénement dont il s’agit. Dans l’église de Saint-Pierre , à Aire, on lit ce chronographe bis sepieM præbendas VhaLiue, dedisti, où l’on voit que les lettres numé- rales imprimées en gros caractères , et rangces selon Fordre dû nom- bre qu'elles signifient, marque l’an M LVII, ou 1062, le D n'étant devenu lettre numérale que plus de 400 ans après, Ces misérables jeux d'esprit ont été fort à la mode en France, pendant deux où trois cents ans; mais on en a connu le ridicule, On n’en fait plus qu’en Allemagne , et dans quelques autres pays. On y fait des cronographes, pour un mariage, pour une naissance , pour Pinanguration d’un prince , pour une prise de bonnet, ete. Comme on fait des sonnets en Italie. CHRONOGUNEÉE , s: F. composé du grec ypovee( chronos ), tems, et de yuri (guné ), lemme. ( Afé, 5) Rèoles des femmes , maladie qui arrive aux femmes, à des tems marqués. CHRONOLOGIE, s. f. du grec xpovos ( chronos ) , tems, et de Aoyoc ( logos ), discours. Doctrine des tems , science des époques. E CHRONOMÈTRE ,s. nr. du oreé xpovos ( chronos ), tems , et de g:Tpov ( métron ), mesure. { Mécan. ) Nom générique des nstrumens qui servent à mesurer le iems. On dit en ce sens que les montres , les horloges sont des cAro- nomeètres. ( Musique) On a donné en par- ticulier le nom de chronomètre à quelques instrnmens destinés à dé- terminer exagiement les mouvemens er CHR en musique. On a fait plusieurs es- sais en ce genre qui n’ont pas eu de succès ou qui ont été abandonnés. Plusieurs prétendent cependant qu'il seroit à souhaiter qu’on eût un tel instrument pour fixer avec précision le tems de chaque mesure dans une pièce de musique. On conserveroit, par ce moyen, plus facilement le vrai mouvement des airs, saus le- quel 1ls perdent leur caractère . et qu'on ne peut connoître, après la mort d’un auteur , que par une es- pèce de tradition fort sujette à s’é- teindre ou à s’altérer.. La musique italienne tire son énergie de cet asseryvissement à la rigueur de la mesure. CHRONOSCOPE ,'s. m. du grec xpavos (chronos ), tems, ét de sto7:« (s£opeé ), considérer , observer : observateur du tems. (Mécan.) Pendule où machine pour mesurer le tems. C’est la même chose que chronomètre. CHRYSALIDE , s f. du grec ousarte (chrusalis), couleur d’or, formé de ypuroe (chrusos ), or. ( Insectol. ) Nymphe , état d’un insecte renfermé dans une coque, sous la forme d’une espèce de fève, avant de se transformer en papillon, &omme la chenille , le ver-à-soie. CHRYSOBERIL , s. m. composé de ypusic(chrusos), or, et de Brpuxr.de (bérullos), béril, minéral , pierre précieuse : espèce de béril d’un vert pâle , tirant sur la couleur d’or. CHRYSOCOLLE , s. F. composé du grec youssc ( chrusos ), or , et de xoAaa ( kolla ) , colle. ( Minéral. ) Matière qui sert à souder l’or et les autres métaux. On a douné aussi ce nom au borax. CHRYSOGRAPHE , s. m. du grec ypucos, or , et de yp29œ ( gra- D'é), écrire : écrivain en lettres d’or. ge ET) C’est ainsi que s’ap- peloient les écrivains en lettres d’or. L'usage des lettres d'or étoit com- mun dans les 4°, et 5°. siècles; mais il s’est insensiblement perdu, et l’on ne sait plus attacher Por au papier. CHRYSOLITE , s. f. du grec Xpurse { chrusos), or , et de 21806 Ciithos), pierre : pierre couleur d’or. . (Minéral. ) Pierre précieuse d’un Jaune d’or , mêlé d’une légère teinte de vért. Les naturalistes ont donne autre- fois le nom de cArysolites à un Z'om. I CHAR 580$ grand nombre de substances. On 4 appelé chrysolites , le saphir jaune ou la topaze d’orient , lorsqu’eilé üresur le vert, et toutes les pierres, quelle que fût leur nature, pourvu que leur couleur fût d’un jaune ver= dâtre ; mais aujourd'hui qu'il est reconnu que la couleur n’est plus un caractère des semmes, on ne recon= noîit plus que deux sortes de c4ry- solites ; la chrysolite des joualliers et la chrysolite du Brésil. La pre- mière estd'unjaune clair méléde vert, la seconde est d’une belle couleur d’or tirant tant soit peusur le vert La chrysôlite n’est pas recher- chée ; elle vaut tont an plus 4fr. le karat lorsqu'elle esthaute en couleur, CHRYSOPEE, s.f. du grec ypuvoc (chrusos),or,etdercreu(poied) faire. ( Alchimie ) C’est lart ou la science de faire de l'or , ou l’art dé transmuter les autres métaux en or. CHRYSOPRASE, s. f. du grec Xpuros (chrusos), or } et de TPLSOY (prason), vert de porreau. 16 { Mineral. Pierre précieuse d'u vert clair , mêlé d'une nuance de jaune ; c’est un quartz-agathe demi: transparent, On trouve la chryso- rase àKosmitz,dans la hauteSilésie.: CHRYSULÉE , s. f du grec ypusoë (chrusos), or, et de fo (alizô ), purifier , épurer. ( Chimie ) Nom donné à l’eau té- gaie, parce qu'elle dissout lor, qui est regardé comme le roi des mé taux. + CHUTE, s. f. de choir, formé de cadere , dont on a fait caër et choir. (Mécan.) La chute des corps est le mouvement par lequel les corps tombent en vertu de leur pesanteur, Les corps ne tombent pas avec üñe vitesse uniforme , mais ayéc une vitesse accélérée , ét cette actéléra= üon suit la progression arithmétique des nombres impairs 1, 5,5 ,7, etc. de manière qu’à la fin de chaque tems , la somme des espaces par- courus par le corps qui tombe , est comme le carré des tems. C’est Ga- lilée qui a le premier démontré cette vérité; Riccrolt, Grimaldi , Hiy- ges Desaguillier, Newton, etc., ’ont ensuite confirmée. Voilà la théorie ; mais dans la pratique éela n'arrive pas ainsi ; la résistance de l’air apporte de grandes différences à cette règle, et ces différences va- rient suivant le rapport de La masse ÿ CHY au volume du corps qui tombe , et suivant les diférens degrés de den- sité des milieux résistans. (Hydraul.) Chute d'eau ; on dit qu'un ruisseau , une rigole, un courant d’eau quelconque ;, forme une chute d’eau au- devant d’un moulin ou d’une machine hydrau- lique qu'il fait mouvoir. ( Astrol.) Chute d’une planète, ou déjection ; c’est le signe où elle a le moins d'influence ; il est op- posé à celui de l’exaltation. CHYLE , s. m. du grec yvros ( chulos), suc. (Anat.) Le chyle-est une hu- meur alimentaire, douce, blanche, laiteuse , semblable à une crème fine d'orge , préparée dans l’estomac et dans les intestins gréles par la digestion des alimens , séparée des excrémens par le moyen des vais- seaux lactés , et conduits par le canal thorachique à la masse du sans , dans la veine sous-clavière gauche. ( Jardin.) En terme de jardinage on appelle cyle les parties les plus épurées de la sève. CHYMIATRIE , s. f. du grec Jxvmsia (chumeia ), et d’iarpera (1a- tréia ) , guérison. ( Méd.) L'art de guérir par des remèdes chimiques. CHYMIE ou CHIMIE, s. f. du grec yvmos(chumos), suc ; ou de y £w ( chéô ) , fondre. L’orthographe de ce mot a été le sujet de plusieurs controverses. Ceux qui le dérivent de xyumoc, suc, l’écrivent par un y grec , tan- dis que ceux qui le font venir de xcæ, fondre, l’écrivent par un z simple. Les chimistes modernes , en écrivant chimie par un 2, semblent avoir adopté cette dernière étymo- logie. La chimie est une science qui apprend à connoître l’action intime et réciproque de tous les corps de la nature les uns sur les autres. On appelle chimie philosophi- que, celle qui établit les principes et fonde toute la doctrine de la science ; chimie météorique , celle qui s'occupe spécialement de tous les phénomènes qui se passent dans Pair, et que l’on connoît sous le nom de météores; chimie miné- rale , celle qui a pour objet l'ana- lyse ou l'examen de tous les 306 CH Y fossiles ; des eaux , des terres, des pierres, des métaux, des bitumes . etc.; chimie végétale , celle qui traite de l'analyse des plates et de leurs produits ; chimie animale , celle qui s'occupe des corps des animaux ; chimie phar- macologique , celle qui a pour ob- jet tout ce qui tient à la connois- sance , à la préparation et à l’ad- ministration des médicamens ; chr- mie manufacturière , celle qui s'applique à découvrir, à rectilier , à etendre, à perfectionner on à simplihier les procédés chimiques des manufactures ; chimie écono- mique, celle qui a pour but d’eclai- rer , de simplifier et de régulariser une foule de procédés économiques qu'on exécu e sans cesse dans toutes nos demeures, pour les assainir, les chauffer , les éclairer, pour pré- parer les vètemens , la nourriture , les boissons. 3 I y a peu d’arts dont les com- mencemeus soient plus obscurs que ceux de la chrmie ; jusqu’au troi- sième siecle , l’histoire de la chimie n'offre aucun monument important, et le nom même de l’art ne se trouve dans aucun auteur avant cette épo- que. Geber est proprement le pére de la chimie écrite, le premier qui ait rédigé en cotps de doctrine ce qu’on savoit avant lui. Les Arabes conti- nuerent de cultiver la chzmie après Geber : ce sont évidemment leurs médecins qui les premiers ont ap- pliqué les préparations chimiques aux usages de la médecine. Cet art fut ensuite cultivé par les Grecs, pendant quelques siècles, jusqu’à ce que les lettres et les arts furent chassés de parmi eux par la prise de Constantinople par les Turcs. Vers Le treizième siècle la chimie pérétra enfin en Europe ; Albert- le-Grand et Roger-Bacon sont les plus distingués de ses premiers sec- tateurs ; Paracelse, qui vivoit au commencement du seiziëme siècle , agheva de l’établir irrévocablement, en répandant parmi les médecins le goût pour les remèdes préparés par le secours de la chimie. Vanhel- mont qui le suivit, attaqua le péri- patétisme qui e’étoit glissé dans la physique, et se proposa de fender celle-ci sur des expériences. Glau- bert enrichit la chimie d’une foule CIB de découvertes , et particulièrement de deux sels qui portent son nom. Enfin parurent Becker, Boyÿle, Kunckel et Stahl; ce dernier opéra dans la chimie une révolution sem- blable à celle que la doctrine de Newton opéra dansla physique. A côté de Stahl doit être placé l’im- mortel Boerhaave, dont le tems et la dernière révolution que vient d’éprouver la chimie, n’ont pu vieillir les écrits. CIBATION , s. f. du lat. c:batio, formé de c60 , nourrir. ( Chimie ) C’est l’action de don- ner de la solidité à une substance ui n’en a point. CIBOIRE , s. m. du lat. cihorium, üré du grec x1Cwpsoy , sorte de vase chez les Egyptiens. ( Culte cathol. ) Les Egyptiens désignoient ainsi des espèces de fèves , dont la gousse s’ouvroit par le haut quand le fruit étoit mûr , et cette gousse même dans laquelie ils buvoient. Les Grecs et les Romains appel- loient czhotres , tous les vases pro- pres à contenir des liquides, et en particulier les coupes dont ils se ser- voient dans les repas L'église romaine a retenu ce nom pour le calice couvert, où sont renfermées les hosties destinées à la communion des fidèles. On gardoit autrelois le cihoire dans une colombe d’argent , sus- peudue dans les baptistères sur les tombeaux des martyrs, ou sur les autels ; il est placé aujourd’hui sous la croix qui est sur l’autel , confor- mément à la décision du second concile de Tours. ( Archit. ) De ciborium les Ita- liens ont fait ciborio , pour signifier une espèce de fabrique carrée de pierre ou de marbre , soutenue par quatre colonnes , qui couvre le des- sus du grand autel dans les plus an- cienues églises ; au haut de laquelle est une armoire dé quatre galeries ornées de balustrades. On en voit encore dans quelques églises de Rome, CICATRICE, s. f. Quelques éty- mologistes dérivent ce mot de circa cutem ; d’autres, et c’est Le plus grand nombre , font venir le mot Tatin cicatrix , d'où est formé céca- trice , du verbe sœcare , aveugler , fermer , dont on auroit fait rœ- * CIC 307 cafrix , et par la suite crcatrix. ( Chirurgie ) La marque des pis et des ulcères qui reste après eur guérison. C’est une nouvelle peau plus dure, plus blanche , plus irrégulière , moius sensible ct moins poreuse que la premiére. ( Mat. méd. ) De crcatrice les médecins ont fait cicatrisans, pout désigner les remèdes propres à fa+ voriser la consolidation des plaies. Tels sont les dessicatifs , comme la céruse, la tulhie , le bol d'Arménie, Fosterocolle , la poudre de tormen- tulle , la gomme adragant , etc. ( Jardin. ) On dit de la plaie d'un arbre qui se guérit , qu’elle se cicatrise, c'est-à-dire, que la sève fait un petit bourrelet jus- . qu’à parfait recouvrement. C’est un Mauvais signe quand la plaie se sèche et que la peau ne se recouvre point, CICATRICULE, s. f. diminutif de cicatrice. V. ce mot. ( Hist. nat.) Tache blanche qui paroît sur la membrane du jaune d’un œuf où se fait la fécondation; elle est le véritable germe dans le- quel existe le vermisseau. CICERO , s. m. eg er E caractère d'imprimerie , entre celui appelé phuloscphie et le petit-ro- main ; ainsi nommé de l’édition de Cicéron de Rome, faite en 1458, par Ulbertus-Gallus ; les italiens l’appellent antico comune. V. CA- RACTERE. CICERONE , s. m. du nom de Vorateur romain Cicero. ( Beaux arts } C’est le nom qu’on donne en Italie à ceux qui se char- gent de couduire les étrangers, dans la visite des monumens antiques, des chefs-d’œuvre des sciences et des arts qui existent dans une ville. CICERONIEN , adj. même ori- gine que cicerone. (Littérat.) On entend par ce mot un scrupuleux imitateur du style de Ciceron. On a vu autrefois, dit Erasme, les c'céroniens , secte ridicule, se croire des Czcérons , lorsque avec des expressions élégantes et les tours harmonieux de l’orateur ro- main , ils avoient réussi à former un discours dépourvu de sens et de raisonnement. ..,. CIDRE, s. m. du gr. s1xspa(sikera), qui signifie Wute liqueur enivrante, hors le vin ; dont les Latins ont fait Y 2 808 CIE cicera ; pour la biqueur extraite du fromeut et des pommes. On croit que tous ces mots ont pour origine l'hchreu , secar, enivrer. (Æcon. dom, ) Le cidre est une liqueur faite de jus de pommes ou de poires pressurées. Cette beisson est très - ancienne ; elle étoit connue des Hébreux , d’où elle passa chez les Grecs et Les Ro- mains. Il y a deux espèces de cidre, le doux et le paré. Le premier est ce- Jui qui n’a point cuvé , ou qui est nouvellement fait. Le second, celui qui a été gardé et qui a acquis par la fermentation une force et un goût qui le fait ressembler à certains vins blancs. Le meilleur est celui qui a la couleur d’ambre. On compte or- dinairement trente — six boisseaux anciens (4b décalitres), ou bois- seaux nouveaux de pommes, pour un muid de cent soixante-huit C156 tres) ou pintes nouvelles. On fait de cette liqueur une véri- table eau-de-vie ; on la fait aigrir comme le vin , et on la fait aiors servir aux mêmes usages que le vi- naigre. Les cidres anglais sont les meilleurs de tous; ceux des dépar- temens qui composent l’ancienne Normandie viennent après. ( Méd. préserv. ) Le cidre fait avec des pommes douces, est lépè- rement échauffant ; 1l est nourris- sant et convient aux estomacs dé- biles, aux personnes qui ont des dispositions à la phtisie, où à Phy- pocondriacisme. Celui qui est fait avec des pommes un peu acides est plus rafraichissant : son usage est salutaire à ceux qui sont ordinai- rement fort échauffés, et sujets à des débordemens de bile. C’est une boisson très-salntaire pendant les chaleurs de lété. CIEL, s. m. du grec xoiov ( Lor- lon ), formé de xoñoc ( koclos), creux, concave , dont les Launs ent fait cœlum. La partie supérieure du monde , qui environne tous les corps, et dans laquelle se meuvent les astres. (_Astron. } Dans l'ancienne astro- momie , le mot céel signifie plus particulierement un o7be, où une région circulaire du ciel éthéré. Les anciens astronomes admet- toient autant de cieux différens gu’ils remarquoient de mouvemens CITE différens dans les astres. Ainsi où comptoit sept ceux pour les sept planètes. Le huitième qu'ils nom- moient Le lirmament étoit pour les étoiles fixes. Quelques-uns ont ad- mis beaucoup d’autres cieux, selon leurs différentes vues où hypothèses. Eudoxe en a admis 23; Caliippus, 50 ; Regio-Montanus , 23 ; Aristote, 47, et Fracastor, 70. Ces astronomes ne se mettoient pas fort en peine de savoir si tous ces cieux étoient réels où non; il leur suflisoit qu'ils pussent servir à rendre raison des mouvemens célestes, et qu'ils fussent d'accord avec les phénomènes. - Parmi plusieurs rêveries des rab- bins, on lit daus le Talmud, qu'il y a un lien où les creux et la terre se joienent; que le rabbi Barchana s’y étant rendu, il posa son cha- peau sur la fenêtre du cze/, et que layant voulu reprendre un moment après, il ne le retrouva plus, les cieux Vavoient emporté; il faut qu'il attende la révolution des orbes pour le ratiraper. (P'ysique ) Il arrive souvent que le ciel ou l’espace occupé par les astres nous paroït bleu , quoi- qu'il n'offre à nos yeux aucuns corps ni éclairés ni éclairans , etque, dans ce cas-là, il dût nous paroïtre par- faitement noir, comme nous paroît un trou très-profond , d’où il ne vieut aucune lumière. Cela vient, dit l'abbé Nollet, de ce que ce n’est pas cet espace que nous voyous alors ; mais la concavité de notre atmosphère, qui nous renvoie les rayons bleus et violets qui n’out pu percer son épaisseur ; car Ja lamiére telle qu’elle nous vient des asires , est composée de rayons de différentes couleurs ( Fay. COU- LEUR ) , qui étant réfléchies par la terre, se jettent dans l’atmosphère en reprenant la route du czel. De ces rayons 1l n’y a que les plus forts , tels que les rouges , Les oran- gés, les jaunes , etc. qui puissent traverser entièrement l’atmosphère. Les bleus et les violets trop loibles pour cela, sont réfléchis une se- conde fois vers la terre, par lat- mosphère qu’ils n’ont pu percer entiérement, et uous font voir sa concavité sous la couleur qui leur est propre ; et comme les rayons violets sont trop foibles, Les bleus CIE plus forts qu'eux, font sur nos yeux une impression qui se fait sentir davantage : voilà pourquoi nous voyons le ciel bleu. CIERGE , s.'m. du latin cerius, que l’on a dit pour cereus, et dont on a fait ensuite cerjus. ( Culie catholique. ) L’usage des cierges est de la plus haute anti- quité. Les Grecs et les Romains se servoieut de flambeaux dans leurs sacrifices , sur-tout lorsqu'ils célé- broient les mystères de Cérès , et ils mettoient des cierges devant les statues de leurs dieux. Mais il n’est pas besoin d’avoir recoursaux payens pour expliquer l’origine de Pusage des cierges prmi les chrétiens. On sait que réduits à s’enferimer dans ds lieux souterrains , pour se sous- traire à la persécution et pour vaquer à leurs exercices de piété, ils ne pouvoient se passer de czerges ou de flambeaux. Ils en eurent encore besoin , depuis qu’on leur eut permis de bâtir des églises ; car elles étoient construites de façon qu'elles ne recevoient que très-peu de jour, afin d'inspirer plus de respect par lobscurité. Mais il y a déja loug-tems que cet usage, intro- duit par la nécessité, est devenu une pure cérémonie. Saint-Paulin, qui vivoit au commencement du cinqnième siècle, observe qne les chrétiens de son tems, aimoient tant les cierges, qu'ils en repre- seutoient en peinture dans leurs églises. , » Cierge pascal ; quani! le concile de Nicce eut réglé le jour auquel on célébreroit la Päque , il chargea le patriarche d'Alexandrie d’en faire faire tous les ans le canon et de lenvoyer au pape. Toutes les autres fêtes se regloient sur celle de Pâques, et l’on faisoit chaque année un ca- talogue que l’on écrivoit sur un cterge que l’on bénissoit solennel lement dans l’église. Ce céerge n’étoit point une chandelle de cire, faite pour brûler ; il m’avoit point de mèche ; c’étoit seulement une co- lonne de cire sur laquelle on écri- voit la liste des fêtes mobiles , et qui sufhsoit pour cela pendant un an. Dans la suite , on écrivit les fètes mobiles sur &u papier ou sux an tableau ; mais on attachoit tou- jours l’un ou l’autre au cierge pascal , ce qui se pratique encore C ] FE 304 dans plusieurs églises, et dans cer- tains ordres monastiques. ( Hydraul.) On appelle cierges, des jets élevés et perpendiculaires , fournis sur la même ligne , par le même tuyau , qui étant proportion- né à leur quantité, à leur souche et à leur sortie , leur conserve toute la hauteur qu'ils doivent avoir. CIL , s. m. du latin czlium , for- mé du verbe szere , mouvoir. (Anat.) Le poil qui sort des cartilages situés aux extrémités des paupières. On lPemploie plus ordi- nairement au pluriel : les cils son de petits poils recourbés en arc; ils gardent toujours la même gran- deur, et empêchent que les choses lécéres ne pénètrent dans Pœæil. ? ( Ectun.) Les cils, en termes de botanique , sont des poils nais- sans du bord même d’une partie quelconque, rangés distinctemeni sur une seule ligne , et ordinairement étalés sur le même plan que les fa- ces de la partie czlicée. Pour qu’une partie velue d’ailleurs porte ce nom , il faut que les ez/s se distinguent fa- cilement du reste de la pubescence par leur longueur et leur série. CILICE, s. m. du latin célrcium , formé de cilix , nom propre d’un phénicien qui régna en Cilicie, et qui donna son nom à ce pays. ( Hist. ancienne ) Les Ciliciens avoient inventé une sorte d'étolfe, faite de poil de chèvre, dont om faisoit des habits pour les matelots ct les soldats. Comme elle étoïit grossière et d’une couleur sombre etnoire , les Hébreux s’en servoient dans le deuil et dans la disgrace. ( Art de la guerre ) Les anciens appeloient encore czlices de oros draps tissus de crin de eheval et de poil de chèvre, piqués et rem- plis de bourre où d’herbe marine ; entre deux étoffes, que les assiégés tendoiïient et suspendoient devant Jes parapets , sur les brèches, pour rompre la violence des flèches et des traits lancés par les balistes où les catapultes-balistes. ( Culte cathol. ) Les anciens moines alloient souvent vêtus de eilices ; mais de ces cilices avti- ques, c’est-à-dire, d’habits grossiers, rudes et d’une couleur obscure , et fort différens de eeux que la fer- venr de la jpénitence a fait imagi- uer depuis, et qui sont enliere= 310 CIM ment composés de crin. Ces der- niers sont faits en forme de petite camisole que l’on porte sur la peau. CIME , s. f. du latin cima , Lor- mé du grec xuvnua ( kuëéma ), dont la racine est xuew (Eued), produire. Le sommet, la partie la plus élevée d’une montagne, d’un arbre, d’un rocher. ( Botan.) La cime est une dis- position de fleurs , telle que les pé- doncules communs , partant d’un même point (,comme dans l’om- belle ), ont leurs dernières divi- sions naissantes de points différens ; les fleurs de chaque groupe, ou même de tous les groupes élevées ord'nairement sur un même plan. es fleurs de sureau sont en cime. CIMENT , s. m. du latin cœmen- dum , formé de cœdo , casser , broyer. ( T'echnol. ) On donne en géné- ral le nom de ciment à toutes sortes de matières glutineuses, te- naces , propres à lier, unir et faire tenir ensemble plusieurs pièces dis- iinctes : il y en a de plusieurs es- pèces. Ce que les anciens architectes entendoient par cement, étoit tout différent du nôtre. Ils désionoient sous ce nom toutes les espèces de maçonneries relatives à la qualité des pierres ou à la mantère de les poser: le mortier, la soudure , la glue, le bitume du Levant, tel que celui dont on fit usage dans la cons- truction des murs de Babylone , un mélange égal de verre en poudre, de sel marin, limaille de fer, mélés et fermentés ensemble , le mortier dont on se sert pour unir ensemble des briques ou des pierres, pour faire des moulures , des cordons, des chapiteaux ou des blocs de briques. Un ciment doit être dur, solide et imperméable, Pour obtenir les deux premières qualités , on a em- loyé, dans tous les tems, les dif- Eu corps qui , par leur agré- gation avec la chaux dissoute dans Veau , absorbent promptement les eaux surabondantes , et fournissent aux partienles de chaux répandues dans le ciment , l’acide carbonique nécessaire pour la rendre solide et la régénérer en terre calcaire. Les laves vitrifiées , les pouzzo- Tanes naturelles et arüficielles , les scories pilées, la terre des os , ont été la base de tous lés cimens. CIM Les cimens ainsi composés, ont parfaitement réussi dans les parties méridionales de l’Europe, peu ex- posées à la pluie, et où la gelée n’a pu dilater leurs pores et rompre leur agrégation. Mais dans des climats pluvieux, exposés à des gelées très fortes , la dureté et la solidité du ciment ne suffisent pas , il faut encore qu'il soit imperméable à l’eau. Or , les cimens composés de corps poreux ne peuvent avoir cette qualité. Les pluies de l’automne les pénètrent peu-à-peu d’une humidité insensible, Viennent ensuite les gelées qui rédui- sent en poudre cette masse qui peu de tems auparavant offroit l’appa- rence de la plus grande dureté. M. Casimir-Puymaurin a cru re- médier à cet inconvénient en em ployant les résineux , et particuliè- rement le soudron liquide , qui pé- ètre les pores du ciment et les rend imperméables à l’eau. Le ciment romain, ainsi nom- mé par son auteur M. Smith, parce qu’il réunit toutes les qualités du ciment des anciens , provient des galets qu’on trouve en grande quantité sur les bords de la mer, et que l’on fait calciner et réduire en poudre. Le ciment des orfèvres, des gra veurs et des metteurs-en-œuvre n’est autre chose que de la brique mise en poudre , bien tamisée , de la résine et de l’acide amalgamés ensemble ; ils s’en servent pour tenir en état les ouvrages qu’ils ont à travailler, ou pour remplir le creux de ceux qu'ils veulent ciseler , afin qu'ils ne se bossuent pas. Le ciment des chimistes est une masse composée , ou une poudre mouillée dont ils se servent pour purifier l’or et en séparer les mé- taux impurs qui y sont mêlés. CIMETIÈRE , s. m. du latin cæmeterium , formé du grec xo1- purnioy (koimétérion), qui si- gnifie dortoir , lieu de repos , et dont la racine est xomwaw ( Loimaé), dormir, se coucher : lieu destiné à enterrer les morts. (Culte catho!) Chez les Romains les cimetières étoient placés sur les grands chemins. Les cimetières ont toujours été en grande vénération parmi les chré- üens, parce que, dans les premiers CIN siècles, ils y tenoient leurs assem- blées ; que les martyrs y furent en- terrés , que dans la suite ce fut sur leurs tombeaux qu'ils bâtirent leurs premières églises : de là vient sans doute la règle qu'on observe encore aujourd’hui de ne consacrer aucun autel saus y mettre des reliques de martyrs. CIMIERS , s. m. da latin cima , parce qu’on les met à la cime des casques qui sont sur l’écu. ( Art milit. ) Ornement qu’on porte au haut du casque. ( Blason ) C’est la figure d’un ani- mal ou de quelqu’autre chose qui se met au-dessus du timbre. CIMOLITE , s. m. de l'ile de Cimola, l'une des Cyclades, et du grec x4oc ( lithos), pierre: pierre de cémola, ou pierre cimolée. ( Minéral. ) C’est le nom d’un argile d’un blanc grisätre qui rougit à l'air. Les anciens employoient cet argile pour blanchir les étoffes, CINABRE , s. m. dugrec xrv2Bpa, qui signifie mauvaise odeur, et dont les launs ont fait cennabarium. (Minéral.) Espèce de mine de mercure qui n’est autre chose qu’un mercure nasnrellement minéralisé avec le soufre. Le cinabre est rouge ; très-pesant ; le cénabre factice a les mêmes pro- priétés que le crabre naturel : c’est avec’ lui qu’on fait le vermillon. La préparation s’en fait avec de l’urine où de lesprit-de-vinm. On se sert encore du cenabre factice pour pein- dre le verre , teindre la cire d’Es- pagne, colorer les émaux et les cartes à jouer. ( Mat. méd. ( Plusieurs méde- cins ont regardé le cinabre comme un remède tempérant et anti-spas- modique ; mais l'usage le plus fré- quent que l’on fait du cinabre est en fumigation pour les maladies vé- uériennes , lorsque lon ne peut ab- solument employer d’autre méthode. On le fait brûler à feu ouvertsur des charbons ardens ; le malade, en- veloppé jusqu’au cou dans une cou- verture , recoit le mercure qui s’é- vapore et pénètre dans le corps du malade par les pores de la peau. Cette méthode a été en usage lors- qu'on n’en connoissoit pas de meil- leure, de plus douce et de moins dangereuse. CINERATION , du latin cinera- CIN 311 Ho, composé de cinis, cineris , cendre, et de ago, faire : l’action de réduire en cendres. (Chimie) Ce mot est particuliè- rement employé en parlant des vé- gétaux qu’on réduit en cendres pour en tirer des sels fixes alcalis, que l’on appelle sels par cinération ow v zncinération. CINETHMIQUE,, s. f. du gree xiwmôuocs ( kinéthmos), dérivé de xseæ (kine6), mouvoir. ( Mécan. ) La science du mouve-+ ment en général. CINTRE,, s. m. du latin czr2trum, selon quelques-uns, et de cinctura selou quelques autres, ( Archit.) Trait d’un arc, ou figure courbe qu’on donne à une voûte. Cintres an plurier se dit d’assem- blages de pianches et autres pièces de bois dont on se sert pour la cons- tuction des voûtes. CIRCONCISION , s. f. du latin c'rcumcisio , OÙ CiTCÈM SCISSUTU , composé de cercum , à l’entour, et de cédo , couper ; couper autour. ( Céremon. relig. ) Cette céré- mouie religieuse chez les juifs et les mahométans , fut ordonnée à Abra- ham par Dieu lui-même, lan du monde 2108, comme le sceau de l’alliance qu’il venoit de faire avec hui. Elle fut aussi prescrite à Moïse. La circoncision se pratique encore chez d’autres peuples, sans néan- moins y être un acte de religion. Les Hébreux et leurs descendans n'ont jamais circoncis que les enfans mâles ; mais les Egyptiens, les Ara- bes et les Perses , soumettent égale- ment les filles à la czrconcision. ( Culte cathol.) La circoncision est une fête quise célèbre dans l’E- glise romaine le 1.°* jour de janvier. Autrefois on célébroit cette fête l’octave de la Nativité ; elle ne fut établie sous le nom de Circoncision que dans le septième siècle, et seu- lement en Espagne. En France, le premier janvier étoit un jour de pénitence et de jeûne, pour expier les superstitions et les déréglemens auxquels on se livroit ce jogr là, et qui étoient un reste du paganisme. À ces divertissemens profanes abolis en 1444, on substitua une fête so- lennelle qui est actuellement célé- brée dans toute l'Eglise, et qui est aussi la fête du saiut nom de Jésus. #12 CIR CIRCONFÉRENCE , s: f. direc- tement de litalien ciréonferenza , formé du latin cirewmfe entia ; composé de cr um , aulour , et de êTo 4 porter 4 porter autour. ( Géom ‘) On appelle ainsi la ligne courbe qui renferme un cercle ou un espace circulaire, et qu’on nom- ane aussi quelquelois périphérie. (F. CERCHE.) Circonférence se dit aussi, en général , du contour d’une courbe quelconque. CIRCONLOCUTION :, s..f.1du Yatüin cireumlocutio. ( PF) PERI- PHRASE. ) CIRCONPOLAIRE ; adj. com- posé du latin creum , autour, et de polaris, polaire: qui est autour du pôle. (Astron. ) Les étoiles circonpo- laires sont celles qui sont près dn pôle buréal,, qui tournent autour de lui, sans se coucher jamais par rapport a noûs, c’est-à-dire , sans s’abaisser jusqu’au dessous de notre horizon. On trouve lheure qu'il est la puii par le moyen:des étoiles cir- conpolair s. CIRCONSCISSE, adj. du latin circumscissus, formé de circüum, autour, et de scizdo, couper, tran- cher , diviser, couper autour. (Botan.) Ce mot se dit d’un fruit qu s’ogvre tranversalement en deux parties , à-peu-près comme une boîte, à savonnetie. La capsule du Pourpier est circonscise près de sa base. Celle da mouron l’est parle milieu; celle de la jusquiame , près de son sommet. CIRCONSCRIPTION, s. f. dulat. ctreumscribo ,-décrire autour : ce qui borne, ce qui limite la cir- conférence des corps. { Géom.) C'est l’action de cir- conscire un cercle à, un polygone, ou un polygone à un cercle, où à toute figure courbe. La circonscription des polygones ne cansiste que dans l’art de tirer des tangentes; car tous les côtés d’un po- lygone circonserit à une courbe sont des tangentes de cette courbe, L'aire de tout polygone qui peut ètre inscrit dans un cercle , estmoin- dre que celle du cercle ; ex celle de tout polygone qui y peut être cir- oonscrit , est plus grande. Le péri- mèire du premier de ces polygones, £st plus petit que celui du çercle, CR et celui du second est plus grand, C'est de ce principe qu’Archimède est parti pour découvrir la quadra- ture du cerele., qui ne consiste en effet qu’à déterminer l'aire eu la sur- face da cercle: ( Botan: ) On dit que la circons- cription d'une feuille simple et in divise est réellement formée par le bord même; que celle d’une feuille diversement divisée, est rationelle et consiste. dans une ligne censée parcourir tout le contour ; en pas- sant, sans intérruption mi flexuo- sité, par les sommets des princi- pales divisions, Ainsi une feuille lobée , palmée , eic., peut être réniforme , ovale, etc., par sa cir- cOonsSCrLpÉLOI. CIRCONVALLATION , s.f, du latin céreumvallo , fortifier autour, (Art milit.) C’est une ligne ou un fossé que les assiégeans fout à la portée du canon de la place , et qui rèone autour du camp, pour en as- surer les quartiers. Une ligue de circonvallation bien faite, ferme entierement les environs de la place, ayant les angles tournés de son côté. Elle est faite en forme de redans, avec un parapet à l’épreuve du ca- non ; elle a une ou deux banquettes derrière un fossé de deux toises de largeur, autant de profondeur par- devant , avec des demi-bastions , redoutes et autres ouvrages, qui la flanquent , et dans lesquels on pose des corps- de - garde suffisans pour fournir des sentinelles partout. L'on y place aussi de l’artllerie pour dé- fendre contre les assiépés, en ças de sortie , jusqu’à ce que le piquet de Varrière vienne au secours. Plusieurs auteurs grecs, comme Hérodote, font honneur à Harpage, l’un des généraux.de Cyrus , de lin- vention des circonvallations. et contrevallations ; mais ces sortes de lignes étoient en usage long- tems avant Moïse , et les premières dont l'écriture fasse mention n’ont rien qui sente l’ignorance des pre- miers tems : elles sont à peu de chose près les mêmes qui furent faites mille ans après, et ces dernières ne different guère de celles que l’on fait aujourd’hui, CIRCONVOLUTION, s. f, du latin cérconvolutio , composé de circäm et de volyere , tourner ; s’ens tortiller autour. CIR Plusieurs tours faits autour d’un centre commun. (Géom.)On dit quelquefois qu'une surface est produite par la czrcon- solution d'une ligne , qu’un solide est produit par la cérconvolution d’uve surface , au lieu de due par ka révolution. (_4rchit. } Ce mot se dit encore des trous de la ligne spirale de la volute ionique et des autres vo- lutes. CIRCULAIRE, adj. du lat. crr- eumire , aller autour. Ce mot se dit de tout ce qui est rond , et qui appartient au cercie. (Géom. ) On appelle arc crrcu- lair: ua arc ou une portion de la circonférence du cercle ; mouve- ment circulaire, le mouvement d’un corps dans la circonférence d'un cercle. (_Arithmét.) Les ‘arithméticiens donnent le nom de circulaires aux nornbres dont les puissances finis- sent pay le caractère mème qui mar- que la racine, comme cinq, dont le carré est vingt-cinq, et Le cube cent vingt-cinq. CIRCULATION , s. f. du latin circulafio dérivé de czrcumure , aller autour: l’action d’aller avtonr. ( Géom. ) Le P. Guldin jésuite , appelle: soie de circulation, la ligue droite ou courbe que décrit le cemre de gravité d’une ligne où d’une suviace , qui par son mouvement produit une surface où un solide. La méthode du père Guldin , quoi- que très - ingénieuse , n’est plus en usage depuis la découverte du cai- cul intégral , qui fournit des métho- des plus aisées pour résoudre tous les problèmes de cette espèce. o ( Uh1m1e ) En termes de chimie , la circulation;est une opération par laquelle les vapeurs ou liqueursque la chaleur a fait monter , sont'obli- gées de retomber perpétuellement su» la substance dont elles ont été dégagées. { Physiologie ) La circulation estce mouvement par lequel le sang va dau cœur aux extrémités du corps, au moyen des artères , et revient par les veines. Cette importante fonction soupçonnée et même entrevue par Hypocrate , Sevrvet, Colombus , Cesalpin, Frapaolo et Fabrice d’A- quapendente , a été pleinement con- Lrmée par le célèbre Harvey, méde- CTR 315 cin de Charles I, roi d'Angleterre, dans sa dissertation de czreulatione sanguinis , publiée en 1628. CIRCULATOIRE da lat. cércum- ire, ambulare, aller autour. (Mécan.) Les mécaniciens disent mouvement circulatoire | vitesse circulatoire , pour désigner le mou- vement où la vitesse d'un corps qui tourne autour d'un point. ( Chimie) Circulatoires se dit des vaisseaux qui servent à la dis- üllation par circulation. CIRCULER , v. 0. du lat. cireum ire ; aller autour. (Mécan.) Ce mot se dit propre- sent du mouvement d’un corps ou d'u point qui décrit un cercle; mais on a appliqué ce mot au mouvement des corps qui décrivent des courbes non circulaires ; par exemple, au mouvement des planètes qui ne dé- crivent point des cercles autour du soleil , mais des ellipses. #. PLA- NETE. On l’a appliqué au mouve- ment dusang. En général , ce mot peut s'appliquer par analogie au mouvement d’un corps, qui, sans sortir d’un certain espace , fait dans cet espace un chemin quelconqne , en revenant de tems en tems au même poiut d’où il est parti. CIRE , s. f. du grec xnpoc (Léros), dont les'Latins ont fait cera. ( Hist. nat. ) Matiére molle et jaunâtre , qui reste du travail des abeilles après qu’on! en a exprimé le miel. Les abeilles vont chercher dans les fleurs la matière de la cére. Elles se roulent sur les étamines , se cou- vrent de leur poussière , se frottent avec leurs pattes , la mettent en boules avec les brosses , la rassem— blent dans les palettes triangulaires de leurs pattes postérieures , et l’ap- portent. à la ruche. D’autres abeilles reçoivent cette substance , l’avalent, l’élaborent dans leur estomac, qui est fort , ridé, et musculeux, d’où elle transsude à travers les jointures des anneaux du bas-ventre , où les abeilles la recueillent de nouveau, et la dégorgent par la bouche ; à Pai- de de leurs pattes et de leurs man- dibules , elles forment des alvéoles hexagones pressés l’un contre l’au- tre. Quand les alvéoles sont cons truits , il faut les emplir de murel : c’est dans les fleurs que les abeilles le pompent avec leur wompe; elles 314 CIR le dégorgent dans les cellules , où il est fecouvert,par une pellicule de cire. Les abeilles consomment du miel l’hiver, pour leur propre nour- riture , AA à elles n’en trouvent plu: dans les champs. Les cellules sont destinées à dif- férens usages. Les unes sont vides , les autres contiennentla czre brute, qui , dans les momens d’une récolte abondante , a été mis en dépôt , et recouverte d’un peu de miel. La plupart sont occupées par les œufs ; d’autres couvertes de calottes plus élevées, renferment des chrysalides. La réunion de ces alvéoles compose les gateaux ou rayons. Les produits qu’on retire de l’é- ducation des abeilles sont considé- rables ; la csre et le mel sont les principaux. Pour obtenir le miel. ( Foy. MIEL }), on pose les rayons sur des claies d’osier ; on les égoutie ; quand ils ont été égouttés, pressés et la vés , on les foud et on passe la czre à travers un linge pour la débar- rasser de tous les corps étrangers. On la fait tomber dans l’eau ; elle surnage en lames minces qne Fon sèche sur des toiles à la rosée qui la blanchit. Cette opération de la fonte et du blanchiment de la cire se répète trois fois , et elle a acquis alors toute la blancheur dont elle est suscepuble : on la nomme cire vierge. La cire chauffée à un feu doux, forme un fluide huileux et trans- parent ; elle redevient solide par le refroidissement ; lorsqu'on la chauffe ar le contact de l'air , elle s’al- PU et se volaulise , c’est l'effet de la mêche dansla bousie. La cire vierge , outre cet nsage , sert dans la parfumerie et dans la pharmacie, pour la préparation des pommades , des onguens , des em- plâtres , et des cérats. La cire jaune sert à cirer les appartemens , et à faire des bougies grossières ; on co- lore la blanche , en la mêlant avec de l’huile , et en la broyant avec des couleurs. La poix grasse la con- serve dans un état de mollesse qui Ja rend uule pour l’application des scellés. La cire mêlée au sucre can- di , forme une pâte propre à prendre l’empreinte des pierres gravées. On modele en cire des statues, des fi- gures d'anatomie ; où enduit de ezre CIR des étoffes de toile et de soie , pour les rendre impénétrables à la pluie ; mais 1l faut y ajouter de l'huile À afin que cet enduit ne soit pas cas- saut. ( Commerce.) Plusieurs départe- mens de la République française fournissent de la czre , et motam— ment ceux qui composent les an- ciennes provinces de Champagne , d'Anjou, d'Auvergne, du Borde- lais , de Normandie , de Bretagne , de la Sologne. Mais on est encore obligé d’en urer du Levant et du Nord. On reconnoit que la cire jaune en pain a été sophistiquée par le mé- lange de graisses, ou à la saveur, ou en la mettant sous la dent Il y a quelques célèbres manufac- tures on l’on fabrique la cire sans aucun alliage; mais dans les au- tres on ajoute d'ordinaire une petite quantité de graisse dans la fonte de la cire jaune. Les pratiques em- ployées pour blanchir la czre jaune sont par-tout à peu près les mèmes. S'il y a des cires plus sèches les unes que les autres , c’est parce que ceux qui les blanchissent les allient avec moms de suif, ou qu'ils y en mettent point du tout; s’il y en a de plus blanches, de plus transparentes , c’est que les blan- chisseurs entendent mieux leur art, et aussi parce qu'il y a des cires qui blanchissent mieux les unes que les autres ; celles des pays vignobles blanchissent difficilement, et elles ne blanchiroient pas du tout si l’on n’y méloit vingt-cinq à trente livres de suif sur un quintal de czre. On achète les bougies faites de cette cire à meilleur marché , mais elles ne font pas le même profit, parce qu’ellesse consument plus prompte- ment. La bonne cire doit être d’un blane clair, un peu bleuâtre ; et sur-tout transparente. Les cires alliées de graisse peuvent être lort blanches, mais elles sont toujours d’an blanc mat et farineux; elles n’ont point au toucher la sécheresse de la czre pure; elles ne sont point aussi transpa- rentes. On les reconnoît encore au goût, à leur mauvaise odeur, et Jorsqu’on lesmet sons la dent. ( Cire à cacheter) On fabrique des cires àcacheter de plusieurs cou- leurs, Qu fabrique la rouge en fai CIR sant un mélange de gomme laque , de térébentine , de colophane, de cinabre et de minium; si on veut qu’elle soit odoriférante , on ajoute un peu de musc. Celle ap- pelée jaune d’or se fait avec un mélange de poix résine blanche , de mastie , de saudaraque , de succin et de gomme gutte. Pour la cire noire, ou substitue au cinabre le noir d'Allemagne. ( Botan. ) Plusieurs végétaux donnent de la cire ; le sapium ce- referum legale, le myrice cérifère ; le péla de la Chine , les chatons mà- les du bouleau , de l’aune , du peu- plier, du pin , fournissent une cire plus où moins semblable à celle des abeilles, ( Peinture ) Les anciens em- ploient la czre dans la peinture ; soit en la colorant , soit en Pappliquant sur des couleurs. Ÿ’oy. ENCAUS - TIQUE. ( Mat. méd. ) Beurre de czre, huile de cire ; quand on soumetla etre à la disuillauon , elle rend un phleome légèrement acide, et qui contracte plus d’acidité, à mesure que l’on augmente le degré du feu. C’est ainsi qu'on en extrait une huile dont l’odeur est vive et pé- nétrante ,qui se condense dans Île récipient , et prend la consistance du beurre : après plusieurs rectifica- üons ce beurre devient aussi liquide que L'esprit de vin, et dans cet état on l'appelle Auzle de cire. Le-beurre de cire est un puissant résolatif : 1] résout Les tumeurs froi- des , calme les douleurs de goutte et de rhumatisme, convient admira- blement sur les angelures écorchées et les crevasses du sein ; on le donne intérieurement par gouttes, pour appaisser les coliques néphrétiques, et entraîner les graviers hors des yoiesurinaires, ( Physiologie) Cire des oreilles ; Ja membrane qui revêt intérieure ment le conduit auditif, est parsemée de petites glandes, où aboutissent les dernières ramifications des ar- tères carotides ; chacune de ces glan- des a un conduit excréieur qui laisse échapper dans oreille externe une bumeur jaunâtre, épaisse , onc- tueuse , et d’une saveur amère. La viscosité et l’'amertame de la oire des oreilles écartent les insectes, qui nemanqguerojent pas d’ent:er sou- CIR < 515 ventdans le conduit auditif; lorsque VPébranlement de l'air est trop fort , cette cire en estle modérateur ; en- fin , elle sert à humecter la mem- brane du tympan, et à la metre à couvert de l'acidité de l'atmosphère. — Cire des yeux ; matière qui s’amasse sur les bords des paupières, et qui est lournie par piusieurs pe- tites glandes sébacées, logées dans l’épaisseur des cartilages, nommés tarses , et dont les conduits excré- teurs s'ouvrent aux bords des pau- jères. | CIROENE , s. m. composé du grec zxmpas (kéros), cire, et de oëos (oinos), vin. (Pharmacie) Emplâtre résolu- tif, où il entre de Îa cire et du safran, dinsi appelé, parce qu’on détrempe avec du vin. la cire et les antres drogues qui le composent, CIRON, s. m. du grec yep (cheir), la main, suivant quelques-uvus , et selon d’autres de xxpoc ( Æéros }, cire , parce que ce petit animal res- semble à celui qui s’engendre dans la cire. ( Méd. ) Petit insecte qui s’en- gendre entre cuir et chair , sur-tout aux mains , et y cause des déman- geaisons incommodes. Les pustuies qu’il occasionne portent aussi le nom de cirons. CIRQUE, s. m. formé du grec xipxos ( Lirkos ), cercle , à cause de la forme des cirques. ( Gymnast.) Lieu destiné chez les anciens Romains pour les jeux pu- blics , et particuliérement pour les courses de chevaux et de chariots. CIRPHE , s.m. du lat. eyrrhus, formé du grec xepac(Kéras), cornu. ( Botan. } Ou appelle ainsi un Blament simple ou rameux , ou di- versement recourbé , roulé, tortil- lé, au moyen duquel certaines plan- tes s’attachent à d’autres corps : teis sont ceux qui naissent des tiges de la vigne, en opposition à ses feuilles. De cirrhe les botanistes ont fait cirrhé , pour désigner ce qui affecte la forme ou qui remplit les fonc- tions du cirrñe, comme la pointe grêle et prolongée des feuilles de certaines plantes , le pédoncule com- mun de quelque paullinies , le pé- tiole commun de la rimose , ow de Ja polystache. — Cirrheux , pour ce qui est terminé en véritable eirrhe : tel est le pétiule commun 316 CIR de beanconp de papillonacées. — Cirrlufère ; pour désigner les plau- tes où parties de plantes qui portent un où plusieurs cgrhes, distincts d’eiles-mêmes, comme la tige de la tigre, du concombre, de la gre- radille , ete. les péuoles de quel- ques smilaces, le pédoncule du cardiosperme. CIRSOCÈLE, s. f. ou VARIO- CELE , du grec xsproc ( Eirsos), varice, et xnan( télé ) , hernie. { Méd.) C'est une tumeur des testicules où du cordon des vais- seaux spermatiques ; causée par des varices , qui y forment des espèces de nœuds ; c’est une fausse hernie. CISEAU , s. m. du latin secilum ou sicila , formé de sicilire, cou- per, retrancher. On disoit autre- fois cisel. { T'echnol.) Ferrement plat, qui tranche par un des bouts, et qui sert à travailler le bois, le fer, la pierre, elc. On appelle particulièrement ou- vrage de ciseau un ouvrage de sculpture, et lon dit d’un sculp- teur qu'il a le ciseau admirable , savant, délicat. Ciseaux, au pluriel, est un ins- trument composé de deax branches trarchantes en dedans et jointes eu- semble par ün clou. Tels sont les ciseaux des tailleurs , des jardi- niers , etc. CISELER , v. n. de cisel , que Pon a dit autrefois pour czseau. VW. ce mot. ( Technol. ) Ciseler , c’est enri- chir et embellir les ouvrages d’or et d’argent et d’autres métaux, par queique dessin ou sculpture que le eiseleur y représente en bas-relief. L'histoire sacrée et profane four- millent de témoignages qui attestent Pancienneté de la ciselure dans VAsie et en Eoypte. Cet art ayant passé dans la Grèce, s’y perfec- iionna en peu de tems. Zopire gra- va les aréopages et le jugement &Oreste, sur deux coupes estimées douze grands sesterces. Acragas ci- sela sur des coupes les bacchantes et les centaures. Pythias grava et eisela, avec une délicatesse achevée, sur une pelte phiole, Diomède et Ulysse ayant le palladium de Troyes. Le même Pythias grava sur deux petites aiguières toute une batterie de cuisine avec Jes cuisi- CIS niers occupés à leur travail, d’une manière si vive et si parlante que pour rendre cette pièce, unique em son espèce, on ne permettoit pas même «d'en tirer une copie. Stlra- tonique, représenta sur une coupe um satyre endormi dans uné attitude si naturelle ; qu'il sembloit qu’il n’eût fait qu'appliquer cette figure sur le vase. . La ciselure est peut-être Part qui se soitle plus perfectionné en France. Balin et Thomas Germain , deux célébres artistes du commencement du siècle dernier , ont évalé tout ce que les anciens ont de plus beau en ce genre. La bijouterie de Paris s’est acquise, depuis, tant de réputa- ton, que c’est dans cette ville que se fabriquent lés ouvrages en ce genre pour toute l’Europe. Pour céseler les ouvrages creux et de peu d'épaisseur, on commence par dessiner sur la matière les su- jets qu’on veut représenter, et on leur donne le relief, en frappant le méial, et eu le chassant de dedans en dehors pour relever et former les fioures où ornemens que l’on veut faire en relief sur la surface exiérieure du métal. On a pour cela plusieurs outils, appelés bigor- nes , sur les sommets desquels on applique l’intérieur du métal, ayant soin qu'ils répondent précisément aux lignes auxquelles on veut don- ner du relief; puis, avec un petit marteau, on bat le métal que sou- tient la bigorne ; le métal céde aux coups de marteau , et la bigorne fait en dedans une impression ow creux qui forme en debors une élévation sur laquelle on césèle les fisoures et les ornemens du dessin. Pour travailler avec sûreté, et pour tenir en état son ouvrage, lPartiste: a eu la précaution de remplir toute la capacité intérieure avec un ciment composé de résine, de cire et de brique mise en poudre et bien ta- misée. On czsèle aussi les pièces de relief; mais cette manière exige trop de matière et trop d'épaisseur : l’autre est iufiniment plus commune. ( Manuf. ) On se sert encore du terme ciseler pour réparer les pièces qui ont été moulées , mais dont les dessins sont sortis dau moule im- parfaitement marqués. On nomme encore ciseleurs, en termes de manufacture , ceux qui CIS avec des fers chauds gravés, font ûne espèce de velours ciselé, ou plutôt de velours sauffré , en apla- üssant le poil du velours, à l’en- droit qui doit servir de fond, sans toucher à celui qu’on réserve pour le dessin et les façons. CISSOIDE , s. f du grec 17706 { kissos ), lierre, et de sid'os ( eidos), forme, figure : qui a la figure du lièrre. ( Géom. ) Courbe algébrique , qui a été imaginée par Dioclèes , ce qui l’a fait appeler plus partüculière- ment la czssoïde de Diociès. Les problèmes pour la solution desquels jes anciens faisoient usage de la cissoïde , se résolvent main- tenant par le calcul intégral. Y. CALCUL et INTEGRAL. CISTOPHORE, s. m. composé du grec xien (Eisté), corbeille , et de épæ porter : porte-corbeille. ( Numism. ) Les antiquaires ap- pellent ainsi les médailles sur Les- quelles on voit des corbeilles. CISTRE Ms: m.' 77 'SISTRE. CITADELLE , s. f. directement de litalien citadella, qui est pro- bablement un diminutf de civitas, eivitatella , citadella. Une citadelle est une petite for- tilication construite dans Île dessein de contenir les habitans d’une ville , dont on a lieu dese défier, ou pour se défendre contre l’ennemi, s'ils demeurent fidèles. La situation des cztadelles doit être toujours dans le lieu le plus élevé, afin qu’elles commandent au reste de la ville, dans laquelle on Ja fait entrer en partie. La figure qui leur convient mieux est la pen- tagonale. Une citadelle w’a ordinairement que deux portes , Pune du côté de la place, et l’autre du côté de la campagne ; celle-ci ne s’ouvre que LS ÿ faire entrer du secours et es vivres, ce qui la fait appeler orte de secours. La citadelle doit être mieux forti- fée que la ville, parce qu’autrement Vennemi ne manqueroit pas de lattaquer avant que d’assiéger la ville , qui ne pourroit plus tenir après la prise de la citadelle. CITERNE, s. f. du grec ee { cheë), renfermer , d’où a été fait esta, Gore. Selon quelques-uns, QUE 317 ce mot viendroit de cis-ferram , sous-terre. ( Archit. ) Réservoir souterrain d'eau de pluie , que l’on constrnit dans un lieu où l’on ne peut avoir de l’eau qu'avec difficulté. Les citernes que l’on construit en Hollande, où les eaux de fon- taine et de rivière sont très-rares, procurent des eaux excellentes , parce qu’elles sont moins chargées de substances étrangères. La ylusk elle céterne qu'il y ait au monde, est à Constantinople. Les voûtes portent sur deux ranos de 212 piliers chacun; ces piliers qui ont deux pieds ( 55 centimètres } de diamètre , sont plantés cireulai- rement , et en rayons qui tendent à celui qui est au centre. (Art de la guerre) Les citernes sont d’un grand usage dans les places de guerre; qui sont sujettes à manquer de bonne eau dans les tems d'orage ou de sécheresse , qui altèrent ou tarissent les sources ordinaires. , (Marine) Citerne flottante; c’est je nom qu’on donne dans certains ports à des barques ou chalouppes qui ont dans leur capacité une es- pèce de citerne ou reiranchement bien clos et callaté pour contenir de l’eau douce, et la porter à bord des vaisseaux. ( Physiologie) Citerne se dit de certaines parties du corps; comme le quatrième ventricule-du cerveau , ou plutôt du cervelet, et le concours des vaisseaux lactifiés dans les mam- melles des femmes pour former le mamimelon. CITRATE , s. f. de cifreum, citron, formé du grec xérpsa (Kitria). (Chymie ) Sel formé par la com- binaison de lacide du citron avec différentes bases. Ce genre de sel n’avoit point de nom dans l’ancienne nomenclature. Sa terminaison en afe indique qu'il appartient aux acides com- plètement saturés d’oxigène et dont la terminaison est en ique. CITRIQUE, adj. même origine que CITRATE. ( Chimie ) Acide citrique ; e’est Pacide en liqueur qu’on retire du citron par expression. Sa terminai- son en zque indique le secoud état des acides, celui”où ils sont com plétement saturés d’oxigèue. 318 CIT CIVADIERE , s. f. de l'espagnol cebadera (Marine ) Voile du mât de beau- ré ; elle a la forme d’un quarré Rue Cette voile est d’un très-petit usage ; elle ne se porte guères qu'a- yec le vent arrière , ou le vent largue, et en aucun cas avec une grosse mer. CIVETTE , s. f. de l’arabe zebed ou zebad, qui signifie écume , et eu particuher la liqueur épaisse et odoriférante que l’on tire de cet animal, et qui a donné son nom à l'animal même. (Hist. nat.) La civelte estun animal carnassier-carnivore, qui tient du chien, du renard et du chat, et qui a vers lanus une poche qui contient une secrétion très -odoriférante. La récolte de la civette où la matière contenue dans cette poche , est très-pémble ; à peine les habitans de l’Inde qui se vouent à cette occupation , en ramassent- ils quelques dragmes en un jour. Les Hollandais dont l’industrie em- brasse toutes les branches de com- merce, sont venus à bout d’accou- tumer à leur climat une quantité de civettes qu'ils nourrissent dans des cages, avec beaucoup de soin. Quand ils veulent en tirer le muse, ils les mettent fort à l’étroit , les saisissent par la queue , et les assu- jelüssent à une situation immobile par le moyen d’un bäton qu’ils passent à travers les barreaux de la cage , sous le ventre de Panimal. Ils font ensuite entrer une cuiller dans le sac qui contient le parfum ; on en racle les parois avec soin, et l’on met la matière dans un‘vase que l’on bouche bien. Cette opé- ration est répétée deux ou trois fois ar semaine , et l’on obtient chagne Lis un gros où un gros Et demi ( cinq décagrames ), de substance odorante. À CIVILISER, v. a. du lat. civifas: rendre civil, polir les mœurs à Pins- tar des habitans des villes ; de civc- tas sont également nés les mots civil , civilité , ancivil, civique, eic. ( Pratique ) En termes de palais , civil se dit par opposition à cri- minel; et civiliser une affaire , c’est convertir em un procès ordi gaire une procédure qui avoit d’a- bord été instruite criminellement. CIV CLAIR , adj. du latin clarus , éclatant , lumineux, ( Physique) adjectif relatif à la quantité de rayons de Jumière qu’un corps réfléchit vers nos yeux , et quelquefois à la quantité des par- es solides qu’il coutient. Ainsi on dit des couleurs claires, une eau claire , un verre clair, vue étoffe claire. Une étoffe est d’autant plus claire, qu’elle contient moins de parties solides , et qu’elle est percée d’un plus grand nombre de jours. Une couleur est d'autant plus claire que sa teinte est plus foible, plus voisine du blanc ; ce qui fait que la quantité de rayons est plus grande, CLAIR-CBSCUR , s. m. de l’ita- lieu chraroscuro. ( Peinture ) Ce que les peintres nomment clair-obscur, est l’effet de la lumière considérée en elle- même, c’est-à-dire, rendant les objets qu’elle frappe plus ou moins clairs, par ses diverses incidences, ou les laissant plus où moins obs- curs lorsqu'ils en sont privés. Le clarr-obscur comprend donc les dégradations de lumière et d’om- bres et leurs divers réjaillissemens qui occasionnent ce qu’on nomme reflets. Le peintre qui , pour bien rendre ces dégradations et ces rejaiilisse- mens de lumière , est astreint aux lois positives et exactes de l’inci- dence et de la réflexion des rayons lumineux, est libre de fixer, dans chacune de ses compositions , le point d’où il suppose que la lumière se répand sur les objets de son ta- bleau ; il lui présente les surfaces qu'il veut éclairer, et interpose à son gré des objets pour occasionner des privations de lumière plus ou moins favorables aux effets harmo- uieux qu'il est tenu de produire. Ainsi, la science du claër-obscur, consiste dans l’exactitude à se con- former aux lois physiques que suit une lumière fixe, d’après les sup- positions qu'on se permet de faire pour l’avantage du sujet qu’on traite. Cette liberté de suppositions n’est pas indéfinie; car , si elle consiste comme il est le plus ordinaire , à ne pas offrir au spectateur le foyer de la lumière dont on éclaire le ta- bleau , il faut cependant que le spectateur instruit et sévère , puisse se démontrer que Île peintre ñe fait CLA saillir la lumière que d’un point, et même qu'il puisse découvrir dans quel endroit, hors de la composi- tion , peut être ce point. Un moyen d’apercevoir d’un coup- d'œil l’eflet général du clair-obscur dans un tableau , est de s’en éloi- gner à une distance telle que les objets particuliers , éclairés subor- donnément, chacun d’après les sup- positions établies, n’attachent plus trop les regards , et que les lumières et les ombres principales se présen- tent à la vue , comme par masses, par enchainement ou par groupes, qui subordonnés entre eux, satis- fassent les regards par un accord , une harmonie et un repos , auxquels se complaît le sens de la vue. Le tableau qui produit cet effet, presque absolument physique , à la distance d’où l’on peut en juger, est bien combiné quant à cette partie. Le tableau qui, à quelque distance qu’on le regarde , ne présente aux yeux que des lumières éparses , in- cohérentes , est l’ouvrage d’un ar- tiste qui ignore à-la-fois la science et l’art du c/air-obscur. CLAIRET , du jat. claretum. (. Mat. méd.) On entend généra- lement sous ce nom, une infusion de poudres aromatiques dans du vin, que l’on édu!core ensuite avec du sucre ou du miel. ( Econ. dom. ) On appeloit au- trefois claret toute espèce de vin rouge ; les Anglais et les Italiens nous ont emprunté ce mot. CLAN,s. m. d’origine écossaise ; klaan en écossais signifie enfans, (£Econ.polit.) Une famille , une tribu , quelquefois un terme de mé- pris, pour désigner une secte , une association. CLAPOTAGE , s. m. du saxon clappan , ou de l’'Hollandais klap-- pen, qui sigmifient lun et l’autre un certain bruit aigu et éclatant, occasionné per le choc vif et irré- gulier de plusieurs corps. |A C’est un mouvement vif de la mer, lorsqu'elle se lève en petites lames courtes et serrées les unes contre les autres ; de ma- nière qu’elles se succèdent vivement en venant des côtes, et donnant des mouvemens désagréables aux vais- seaux. On éprouve ordinairement du clapotage , où une mer clapo- CLA 519 teuse, sur les acores des bancs, dans les endroits où il y a des courans , et sur une côte qui forme un enfon- cement où le vent du large accu- mule les vagues. CLARIFICATION, s. f. du latin clarum facere , vendre clair. (Pharmacie) Opération qui con- siste à rendre une liqueur claire, nette , limpide, par ébullition , la despumation , et la colature ou fil- tration. On clarifie les sirops et les miels , et quelquefois les sucs, les décoctions , le petit lait, et autres liqueurs, en y mélant des blancs d’œuts battus , les faisant bouillir un bouillon ou deux, et les passant par la chausse ou le blan- chet; car cette substance par une suite de la qualité gluante, s’atta- che aux particules les plus gros- sières du liquide , dont on les sépare en les filtrant. La clarification se fait aussi en filtrant les liqueurs par le papier gris. CLARINETTE , s. f. de Pespa- gnol clarin. ( Mus. instrum. ) Instrument à hanche de la longueur à-peu-près du haut-bois, mais d’un diamètre beaucoup plus fort et égal partout. L’anche des clarinettes w’est pas comme celle des bassons ou haut- buis ; ce n’est qu’une mince platine de canne attachée avec de la ficelle à Ja partie supérieure de lPembou- chure , qui animée par le souffle, donne à cet instrument un son sin- gulier. Dans le bas, c’est le son du chalumeau , et dans les hauts , qui ne sont point des octaves , comme dans les autres instrumens à vent, mais des quiates au-dessus des octa- ves, il a le son d’une trompette adoucie. . Les clarinettes sont venues d’Es- pagne , où elles faisoient partie de la musique militaire ; mais cet ins- trument joué avec goût et avec in- telligence fait un bel effet dans les symphonies. CLASSE, s. f. du lat classis, ui pourroit venir du grec #A4915 (Elaris) ; fraction. L'ordre suivant lequel on range diverses personnes , on distribue di- verses choses. (Hist. nat.) On a divisé les trois règnes de la nature en classes, en ordres , en genres , en espèces et en variétés ; ces distributions en grou- CLA pant les êtres qui ont entre eux des rapports constans, servent à les faire reconnoitre avec plus de facilité. En assant de la classe à l’ordre , et de CREER au genre, on arrive facile- ment à l’espèce. ( Marine ) Classes au pluriel , sionifie l’enrôlement des marelots et gens de mer. Les classes lurent éta- blies pour la première fois en France, sous le règne de Louis XIV. CLASSIFICATION, s. f. de classe: l’action de classer, motnonveau em- ployé en matières d’administra- ton et d'histoire naturelle: on dit classification des lois ; classifica- dion des minéraux , des végétaux. CLASSIQUE , adj. de classe. ( Littérat. ) Ce motest privcipa- lement d’usage en cette phrase : au- teur classique, c’est-à-dire, un auteur ancien approuvé , et qui fait autorité dans une certaine matière. Piaton, Aristote, Homère, Cice- ron, Virgile, Tite-Live, etc. , sont des auteurs classiques. On dit aussi terre classique, en parlant de Rome et de Fitalie, d'Athènes et de la Grèce, parce qu'on y trouve à chaque pas des lieux, des sites, des objets, des monumens, des usages qui rap- pellent ce qu'on a lu dans les au- teurs anciens et classiques. CLABSE , s.f! du lat. clausula, parce que c’est un énoncé court et précis. ( Pratique ) C’est dans les con- trats une condition particulière qui anomente ou restreint la convention générale et principale. CLAVE , ou CLAVIFORME, ou MASSETÉ, du lat. clavatus, for- mé de clava, massue. ( Botan. ) On dit qu’une racine est clarée, pour dire qu’elle va en grossissant de la base au sommet ; ou littéralement qu’elle est faite en massue. CLAVECIN , s. m. du lat. cla- vicymbalum. (Mus. instrum.) Le clavecin est ua instrument à Cordes composé d’une caisse de bois de six pieds et demi de long sur laquelle sont ten- dues des cordes de métal. Les cordes du dessus sont de fil de fer très-fin, et celles des basses qui sont plus grosses sont de fil de laiton. I y a sur Le devant du cla- vecin un clavier, qui a autant de = 920 CEA touches que l’instrament à de” cor des. Quand on applique le doigt sur l’extrémité antérieure de l’une de ces touches , son extrémité pos térieure s'élève er fait élever dans la même proportion une lame de bois, nommée sautereau, qui est ar- mée d’une petite pointe de plume de corbeau. Ce petit morceau de plume concentre La corde ; il la frappe et lui fait rendre un son, comme si elle étoit pincée avec l’on- gle; V’oy. EPINETTE , MONO- CORDE , CLAVICORDE, FORTE- PIANO. ( Optique) Clavecin oculaire ; le père Castel jésuite est l’inventeur d’une espèce de clavecin qu'il a nommé oculaire , analogue au ela- vecin auriculaire, et composé d’au- tant d’ogtaves de couleurs par tons et demi tons, que le clavecin auri- culaire a d’octaves de sons, par tons et demi tons. Cet insirument extrêmement curieux et d’un travail immense, est destiné à donner à l'âme , par les yeux, des sensations de mélodie et d'harmonie de cou- leurs aussi agréables que celles de mélodie et d'harmonie de sons que le clavecin auriculaire \ui com- munique par l'oreille, CLAVICORDE ou MONO- CORDE , s. m. de l'italien , clavr- cordio. ( Mus. instrum. ) Cet instrument très-rare en France , mais très- commun dans la Haute-Allemagne , est fort agréable quand on le joue seul ; le son en est extrêmement doux , parce que ce n’est pas le pin- cement d’une plume, comme au clavecin , qui fait frémir la corde, mais une petite lame de laiton fichée dans la partie postérieure du cla- vier, qui en élevant la corde , la fait souner, CLAVICULE ,s. f. du latin cla- vicula, diminatif de clavis. (Anat.)Les clavicules sont deux os situés transversalement , et un peux obliquement, vis-à-vis l’un de l’au- tre , à la partie supérieure et anté- rieure du thorax , entre les omo- plates et le sternum. Elles sont ainsi nommées à cause de la ressemblance qu'on a cru leur trouver avec les an- ciennes clés; ou parce qu'on a ima- giné qu'elles en faisoient la fonction à la partie supéricure de la poi- uiue. CLAVIER CLE CLAVIER, s. m. formé de cla- vis, clef: réunion de plusieurs clefs. ( Musique. ) Portée générale où somme de sons de tout le système qui résulte de la position relative des trois clefs ; cette position donne une étendue de douze lignes, et par conséquent de vingt-quatre degrés , ou de trois octaves et une quarle. Tout ce qui excède en haut ou en bas cet espace , ne peut se noter qu’à l’aide d’une ou plusieurs lignes posüches on accidentelles , ajoutées aux cinq qui composent la portée d’une clef. CLEE , s. f. du latin class, formé du grec #asse ( Eleis }: ins- trument fait ordinairement de fer ou d'acier , pour ouvrir et fermer une serrure. \ (Architect. )On appelle ainsi par métaphore la dernière pierre qu'on met au haut d’une voûte. C’est aussi un voussoir qui partage en deux parties égales un bandeau ou archi- volte, etc. ( Musique ) Clef est un earac- tère de musique qui se met au com- mencement d’une portée, pour dé- terminer le deoré d’élévation de cette portée dans le clavier général , et indiquer les noms de toutes les notes qu’elle contient dans la ligne de cette clef. : CLEIDOMANCIE , s. f. com- osé du grec xnssc (Klers ), gen. xasidoc(kleidos), clef et de mavreas ( manteia ), divination. ( Divin. ) Sorte de divination qui se pratiquoit par le moyen des clefs ; on iguore commentellese faisoit. . CLEISAGRE,, s. f. composé de xass (Æleis ), clef , clavicule ; et d’xyo2 (-agra ), prise, capture. ( Méd. ) Goutte à larticulation des clavicules avec le sternum. CLEPSYDRE ,s. f. du grec xne- ætw ( kleptô ), se dérober , et de üd'æp (Audér), eau, parce que * Peau s’y dérobe. ( Hydrol. ) Horloge d’eau dont les anciens se servoient pour mesu- rer le tems. On donnoit à ces horloges diffé- rentes figures ornées et variées , soit pou en imposer aux yeux, soit pour ormer un spectacle agréable. La uestion réduite aux principes d’hy- rodynamique,est de savoir mesurer Tome I. CLE 321. le tems que la surface d’un fluide employe à s’abaisser d’une hauteur proposée,dans un vase d’une certaine furme ; c’est par l'écoulement de l’eau que les Egyptiens avoient cher- ché originairement l’art de mesurer le tems ; l’usage de la clepsydre a subsisté chez eux pendant un grand nombre de siècles. C’est aussi par le moyen des hor- loges d’eau qne les astronomes chi- nois supputoient les intervalles de tems qui s’écoulent entre le passage d’une étoile par le méridien, le cou- cher ou le lever du soleil, la gran- deur des jours , etc. ( Chimie ) On doune le nom de clepsydre à un vaisseau dont se servent les chimistes. ( Méd. ) Clepsydre est encore un instrument dont il est parlé dans Paracelse , et qui sert à conduire les fumygations dans l’uterus. CLERC, s. mn. du latin clerus ou clericus , formé du grec :xAaïpoc (Eléros), sort : ce qui est écha par le sort. ( Hist. ecclés. ) Ce mot signifie proprement en grec le sor£, ou la marque que l’on met dans un vais- seau pour tirer au sort; on Pa ap- pliqué ensuite à ce qui est échu par le sort, comme le partage, l’héri- tage ; de là il s’est dit de ceux qui sont attachés à Dieu d’une mawière particulière ; et c’est en ce sens que dans l’Ancien Testament la tribu de Lévi est appelée le sort, le partage , l'héritage du Seigneur , et que Dieu est appelé réciproquement sou par- tage ; parce que cette tribu étoit en- ticrement consacrée au service de Dieu , et qu’elle vivoit des offrandes que l’on faisoit à la divinité , sans avoir rien en fonds de terre comme les autres tribus. Daus les premiers siècles de l’é- glise, le titre de clerc étoit commun à tous les ministres des autels , soit qu'ils fussent évêques , prêtres ow diacres. Dans la suite ce mot a signi- fié un homme lettré ; parce que les gens d’église ont été pendant long- tems les seuls qui fussent lettrés et savans, ou supposés tels. De là vient qu'on appeloit grand clerc un ba- bile homme , et mauclerc un igno- rant. On a donné aussi le nom de clerc à quiconque exerçoit un ofice, une 522 CLE commission ,où qui remplissoit des fonctions relatives à l'administration de la justice. Depuis long tems le mot clerc ne se dit plus que de celui qui écrit sous un autre, qui lui sert de se- crétaire ; et comme un copiste est sujet à se tromper , on appelle vice de clerc, pas de clerc , les fautes commises par ignorance ou par inex- érience. , CLERGE , s.m. dérivé de clerc en grec æaüpoc ( kléros ), sort. ( Iist. eccles.) On appelle ainsi l’ordre ecclésiastique , Le corps ec- clésiastique d’un Etat, d’une viile, d’une paroisse. CLERGIE , s. f. du grec xhñpoe ( Æléros). Dans les tems où le mot clerc signiioit un homme /eftré, clergie exprimoit la littérature. Les membres de la /iftérature jouis- soient , dans certains pays , de très- grands priviléses , entr’autres de celui d’être renvoyés devant un tribunal ecclésiastique , lorsqu'ils étoient traduits devant le juge sé- eulier pour quelque crime capital ; ces priviléges ont été détruits ; mais il existe encore en Angleterre une loi qui , quoiqu’elle ait subi des changemens considérables , rappelle au moins l’importance que l’on at- tachoit anciennement à la qualité de clerc où d'homme lettré. Tout in- divida qui est convaincu d’un délit susceptible de lPapplication de cette loi, peut invoquer le priviléve du clergé, the benefit of clerzy ; alors on lui présente un livre dontail lit quelques lignes à haute voix ; et le 5 € juge après avoir prononcé ces mots : Legit ut clericus, il lif comme un clerc, et lui avoir fait appliquer un fer chaud sur la paume de la main, le renvoie en liberté ; si le malheureux ne sait pas lire , il subit Ja peine infliote par la Loi, et dans beaucoup de cas, c’est la peine de mort. CLEROMANCIE , s. f, du grec x\üpoc (Eléros), sort, et de panrerx (manteia), divination parle sort, ou par les dés. (Divination) Cette sorte de divina- tion , per le jet des dés ou osselets , est fort ancienne. Ce fut ainsi qu’on consulta le sort avant de jetter Jonas dans la mer ,: pour connoître quel étoit celui qui, par ses crimes ; CLE avoit attiré l’orage prêt à submer- ger le vaisseau. F CLIMAT , s. m. du grec xx fuclinaison du ciel , échelon , dérivé de xxsvæ ( klind ), incliner, ( Géogr.) Espace de terre com- pris entre deux cercles parallèles à l'équateur, et dans lequel la durée du plus long jour , au solstice d'été , diffère en plus où en moins de celle au plus long jour des deux autres espaces entre lesquels 1] est placé. On distingue des climats d'heure et des climats de mois. Les climats d'heure sont ceux dont la durée du plus long jour differe d’une demi- heure de celle du plus long jour des climats qui les avoisinent, Et les climats de mois sont ceux dont la durée du plus long jour differe d’un mois de ceile du plus long jour des climats enire lesquels ils sont placés. On compte 24 climats d'heure et 6 climats de mois , de- puis léquateur jusqu’à lun des poles , et autant de l’autre côté. Les anciens ne comptoient que sept climats, qui s’étendoient jus- qu'au parallèle, où le plus long jour d’été est de 16 heures ; car ils connoissoient peu de terres à de plus grandes lautudes. Les géographes modernes ne comptent plus par climats mais par dégrés dartede, CLIMATÉRIQUE. adj. du grec xxsmarupemoc ( klimatérikos ), for- mé de xammaf ( Klimax ), échelle, gradation , qui monte par certains degrés, comme de sept en sept, ou de neuf en neuf. { Astrol. ) Les anciens astro- logues appeloient années climate- riques , les années remarquables auxquelles ils attribuoïent une sorte de vertu pour des changemens et des révolutions quelconques. Les Chaldéens passent pour être Îles premiers qui aient accrédité cette opinion. Suivant quelques-uns , chaque septième année est c/imaté- rique ; mais d’autres ne regardent comme telles que celles qui donnent le produit de la multiplication du nombre 7 par les nombres impairs 3, 5, 7, et 9. Ces années , à ce qu'ils prétendent, amènent avec elles quelque changement remarquable par rapport à la santé, la vie ou la fortune. La grande climatérique Co C est la soixante-troisième année. Les autres années climatériques vemar- quables , sont la septième , la vingt unième, la quarante-neuvième , et la cinquante-sixième. Auouste se félicitoit, en écri- vant à son petit-fils , de ce qu'il avoit passé sa soixante-troisième année , qu'il appréhendoit beau- coup et qu'il appeloit sa grande climatérique. CLIN , adverbe de l’anglois 40- clinch , formé du saxon clyricta , doubler. \ ( Marine ) à clin , border à clin. On appelle ainsi une façon particu- lière de border extérieurement un bâtiment , usitée surtout parmi les Auglais et les Hollandois, pour les canots , cutters , sloops , et autres petits bâtimens. Cet usage consiste en ce que chaque bordage supérieur recouvre d’un pouce , ou plus, celui qui est au dessous. CLINIQUE, adj. du grec xx (Eliné), lit. (Méd.) Médecine clinique; c’est la méthode de voir ét de traiter les malades au lit, pour examiner plus exactement tous les symptômes de la maladie. Ce mot se dit aussi des médecins qui visitent les malades , par oppo- sition à ceux que l’on consulte et à ceux qui écrivent. Médecins cli- niques, CLITORIS , s. m. du grec xxss- Topic ( kleitoris ), dérivé de xx:10 {£/eié), lermer. (-Ænat. ) Portion externe des par- ties naturelles de la femme, placée dans l’angle que les nymphes for- ment entre elles. Il paroit comme un petit gland , excepté qu'il n’est pas percé. a une érection de même que la verge de l’homme, à quoi il a quelque rapport, et passe pour être le principal siége du plaisir vénérien. CLIVAGE, s: m. de l'anglais eleave, où du saxon cleoven , ou de l’allemand kleven , fendre. ( Lapidaire) L’actüon de fendre un diamant avec adresse , au lieu de le scier. CLOCHE , s. f. du latin barb. cloca, qui pourroit venir de l’an- cien verbe téntonique k/ecken, frap- per, dont les Allemands out fait cloke, etles Anglois clocke : instru- Coc 325 ment de métal qui sert pour faire quelque assembice où convocation. (ist. anc, ) On attribue aux Egyptiens l’origine des cloches ; ce qui est certain, c’est qu’elles an- nouçoient toujours les {êtes d’Osiris. Chez les Hébreux le grand prêtre poïtoit dans Îles cérémonies une tunique garnie de clochettes d’or. À Athènes les prêtres de Pro- serpine et de Cybèle s’en#servoient pendant leurs sacrifices, et elles ætroient pour quelque chose dars leurs mystères. Les cloches ont été également connues des Perses , des Grecs et des Romains. ( Culte cathol.) Le pape Sabi- nien, etSaint-Paulin de Nole en ont iutroduit usage dans l’église, pour appeler les fidéles à l’office divin. En Gio, J’armée de Clotaire , qui assiégeoit Sens , fut si eflrayce du bruit des cloches de Péglise de Saint-Etienne, que Loup, évêque d'Orléans , fit sonner , qu’elle leva le siége , et prit la fuite. Vers le commencement du siècle suivant ; l’église voulut que les cloches fussent consacrées et bap- tisées. La forme en -est prescrite dans le pontifical romain : après plusieurs prières , le prêtre dit : Que cette cloche soit sanctifiée et con- sacrée, au nom du Père , du Fils et du Saint-Esprit; puis , il lave la cloche en dedans et en dehors avec de l’eau béxite ; il fait sept croixavec de l’huile sainte , et quatre en dedans avec le saint-chrême sal l’encense , et il la nomme, La plus grosse cloche qui soit en Europe, est celle de Moscou, qui pèse soixante et six mille livres. Le père Lecomte , jésuite, parle dans ses Mémoires de deux cloches de la Chine , l’une à Pékin, et autre à Nankin, qui pèsent, la première cent-vingt miliiers, et la seconde cinquante milliers ; mais qui pour la matière et le son ne peuvent être comparées à celles d'Europe. ( Marine ) Il y a ordinairement à bord des vaisseaux de guerre deux cloches, dont l’une est placée au fronton du gailiard derrière , et Vautre à celui du gaillard d'avant. Leur usage est d'appeler l'équipage sur le pont, à la prière, aux repas; CLO et dans des tems de brume ; à pré- venir les abordages des vaisseaux qui naviguent de conserve. ( Physique ) On a donné le nom de cloche du plongeur à une ma- chine dans laquelle un homme peut demeurer quelque tems sous l’eau. Elle peut servir à retirer les choses qui sout tombées au fond de la mer, ‘soit par naufrage où autrement. Plusieurs physiciens célèbres se sout appliqueS à perfectionner cette utile machine, mais jusqu'à présent il m'en existe aucune qui soit parfai- tement à l'abri de tous les incon- véniens. ( Chimie ) Cloche se dit, dans les laboratoires de chimie ,; d’un vase de verre cylindrique , fermé par uu côté et ouvert par l’autre. Les cloches servent à taire des ex- éviences sur les gaz, à les recueil- Es à les transvaser, à lessoumettre aux différens réactifs. L ( Méd. ) On appelle cloches , des ampoules ou vessies pleines de séro- sités, qui viennent aux pieds et aux mains par trop de travail ou de marche , ou aux autres parties, quand elles ont souffert le Fete ( Jardin. ) En termes de jardi- nage, une cloche est un vase de verre [ait en forme d’une celocfe de fonte , et qui sert lhiver à cou- vrir les plantes délicates qu’on fait avancer sur couche avec des faumiers chauds ; on les élève sur des petites fourchettes de bois afin d’y laisser pénétrer Pair. ( Botan.) Cloche. V. CAMPA- NULE. CLOISON , s. f. du lat. claudere fermer. (Archit.) Espèce de muraille dans œuvre , faite de charpente et de macçounerie, ou de planches seu- lement. 524 ( Physiol.) On donne le nom de cloison à différentes parties du corps humain , qui font l’office de mur mitoyen. La faulx et le pressoir d’'Héro- phise tiennent hieu de deux cloisons, dont la première sépare les deux hémisphéres du cerveau , et la se- conde , le cerveau du cervelet. Les deux sinus sphénoïdaux et les deux frontaux sont séparés, cha- eun par une cloison osseuse. Les Losses nasales sont séparées CL O par une cloison formée par l'os vos mer , la lame verticale de l’os éth- moïde , et un cartilage. Les deux ventricules du cœur sont distingués par uue cloison charnue. Le diaphragme fait l’ofice d’une cloison qui sépare la poitrine d'avec le bas-ventre , etc. ( Botan. ) Une cloison est une lame plus où moins mince , qui par- tage la cavité séminifère d’un Ri en plusieurs cavités partielles , com- plétement distinctes. Cloison se dit encore d’une membrane qui traverse entière- ment où en partie la cavité du péricarpe, CLOIÏTRE, s. m du latin claus= trum , formé du grec »Asbpov, dérivé de xnc:œ( Éleiô ), claudere , fermer. (Archit. ) Cette partie d’un mo- nastère ou d'une église qui est faiteen forme de galerie , ayant quatre cô- tés avec un Jardin ou une cour au milieu. ( Jardin. ) Les jardiniers donnent ce nom à nne sorte de bosquet formé par une enceinte de palissades dou- bles , autour de laquelle on tourne , comine dans les cloîtres des couvens. Le cloitre de Meudon est un des plus beaux morceaux qu’on connoisse en ce genre. CLONIQUE, adj. du grec xAovos, (klonos), mouvement tWumultueuxet irrégulier. (-Méd) Epithète que l’on donne aux mouvemens convulsifs , lorsque la contraction est inégale , irrégulière et successive. CLOROPHANE , s. f. du grec xhwp0s ( chéros), vert, et de qasveæ (pain ), briller : lueur verte. (Minéral. ) Substânce phospho- rescente, d’une couleur violette, qui a beaucoup d’analogie avec la chaux fluatée. Elle est ainsi appelée , parce qu’elle répandune lumière d’un beau verd d’émeéraude. CLOTURE , s.f. du latin elau- sura , on plutôt claustrum , qu’on a écrit clostrum. (Agrie. ) Les clôtures sont peut- être ce qu'il y a de plus recomman- dable pour Favancement de Pagri- culture dans,tous les pays oùle droit de parcours , et d’autres obstacles non moins pernicieux ;, ne s’0ppo- seut point à leur établissement; où CLO doit mème les regarder comme une base fondamentale de l’économie rurale. a Sur des champs ouverts, le culti- vateur le plus intelligent ne peut ti- rer aflcun avantage de ses connois- sances. Il est forcé de s’assujettir au plus mauvais système de culture pratiqué dans son canton ; gêné dans toutes ses opérations, il est encore contraint de régler sa marche sur celle d’un voisin lent et paresseux. En Angleterre, les avantages qui résultent des clétures sont si bien sentis , que les fermiers anglais s’oc- cupent constamment à enclore leurs champs ouverts. Outre qu’un fer- mier à un très-grand intérêt à ce que les troupeaux de bétail étranger ne traversent pas ses champs , il lui importe encore beaucoup que les siens ne passent pas d’un pâturage dans un champ de blé, etc.; mais ce n’est pas là le seul avantage qu’il retire des clôtures , le principal est d’avoir la liberté de sémerses champs alternativement en pâiurages , en plantes charnues eten grains, CLOU , s. m. de clavus, d’où a été fait le latin barbare clavare , qui a produit le mot français clouer, et clou. (Arts et Mét. ) Peüt morceau de fer où d'autre métal , qui a ordinai- rement une tête et uue pointe , etqui sert à attacher ou à pendre quelque chose. La manière de fabriquer les c/o par des moyens mécaniques , estas- sez généralement pratiquée en An-— gleterre ; comme il n’existe pas en France de fabrique de ce genre , il n’est pas inutile de donner une idée de Ja manière dont nos voisins s’y rennent poux cela- Ils se servent de aminoirs dont les cylindres portent empreint sur leur surface le profil exact des clous qu’ils veulent fabri- quer , suivantles différentes dimen- sions qu'ils exigent pour être mis dans le commerce. En gravant le cy- lindre du laminoir , ils disposent les clous de manière à ce que la tête d’un clou se trouve à côté de la pointe d’an autre, afin de tirer le plus grand parti possible des barres de fer lamimées spécialement à la grosseur des clous de la plus forte espèce , et de la longueur de l’en- taille pratiquée dans le laminoir. CL'O 325 Les barres chauffées dans nn four à réverbere sont introduites entre les cylindres, et elles sortent sous la forme d’un nombre considérable de clous attachés quelquefois ensem- ble par un petit diaphragme de fer, mais que des enfans enlevent facile- mentavec des cisailles. ( Hist. anc.) Les cloux ont été chez les Grecs , avant l'invention de l'écriture , le moyen dont ils se ser- voient pour compter les années; et dans la suite, La manièfe de les atta- cher a fait partie des cérémonies de leur religion. Les premiers Romains attachoient des clous aux murs du temple de Mi- nerve , pour se rappeler les événe- mens dont ils avoient à cœur de con- server le souvenir. Depuis qu'ilseu- rent des archives , ils gardérent en- core quelque chose de cette coutume. Lorsque la patrie étoit en danger, ils nommoientun dictateur, qu en- fonçoit un clou , que l’on appeloit sacre , dans la muraille du temple de Jupiter. Manlius Capitohnus fut le premier chargé de cette fonction. (Méd.) Clou histérique ; dou- leur de tête qui se fait sentir en un seul endroit , ordinairement au- dessus des yeux . ou 4 la tempe, de manière que le malade ressent autant de mal que si on lui enfonçoit un clou dans la tête, ( Chirurg. ) Le clou est une petite tumeur phleomoneuse , douloureuse, d’un rouge vif, et s’élevant en pointe. On donne encore ce nom à une es— pèce de staphylome qui rend la vi- sion impossible , et est incurable. Cette maladie arrive ordinairement, après un ulcère de la cornée, qui offrant alors moins de résistance à l’avée , cède enfin à l’effort que fait cette ‘humeur et se jette en dehors. Cette petite tumeur se dessèche , et paroît ensuite sur l'œil comme un clou. (Mat. méd. ) Clous de giroffle ; aromate qui vient des Indes, et qui a la figure d’un clou. C’est le Fruit d’un arbre que les Indiens appellent TsiNKA , dont le tronc est de la gros- seur. d’un homme ordinaire. Les clous nouvellement cueillis soutd’un roux foncé ; ils sont noirätres lors- qu’on nous les apporte , parce qu'on les a exposés pendaut quelque terms à la fumée et ensuite au soleil. 526 COÀ Les clous de jirofle sont un des remèdes les plus vantés pour corriger la puanteur del’haleine. Les femmes indiennes en mâchent tous les jours, pour se conserver une haleine agréa- ble. Ils fournissent une huile essen- tielle qui a la vertu de faire cesser le mal de dents. ( Zpiceries ) Le clou de girofle entre encore au nombre des épices , el joue un très-granid rôle dans nos cuisines. CLYSTERE, s. m. du grec æauc- +up( Elustér), dérivéde xa0/«(Kluzô) laver, nettoyer. ( Méd.) Remède ou injection li- quide qu’on introduit dans les intes- tins par le fondement, avec une se- ringue , où quelquefois avec une vessie: 1° COACHIS , où COUADGIS, s. m. On ne connoît pas l’origine de ce mot, à moins qu'ilne vienne du la- tin coago, agir de concert avec un autre. (Commerce) On appelle ainsi dans le levant des facteurs ou commission- naires chargés de pouvoirs où com- missions de maisons de commerce, pour vendre, acheter et transiger en leur nom en matière de commerce. Chaque nation a ses coachis attitrés. COAK , s. m., mot aupglais dérivé de coq , coutraction du latin coguo , cuire, dessécher: charbon de terre carbonisé , ou ce qu’on appelle vul- gairementcharbon de terre desséché. { T'echnol.) Dans plusieurs par- ties de l’Angleterre , Ia houille ou charbon de terre est carbonisé en plein air, On choisit un endroit uni , on bat la terre et on la recouvre d’un peu d’aroile délayée dans l’eau. On trace un carré long pour former un foyer an milieu dugnel on place de gros morceaux de charbon appuyés les uns contre les autres , en conser- vant un nombre d’évents qui péne- trent du haut en bas. C’est dans ces ouvertures qu'on in- troduit le combustible allumé , qui est recouvert aussi-tôt avec du char- bon, même battu fortement. Cette opération empêche le feu de monter, et le force de chercher nne issue par le fond. Alors le feu de chaque évent se rencontre , et après s'être réuni , il s’éleve prodigieusement et se dé- reloppe sur tous les côtés à-la-Fois. Le tems nécessaire pour produire COA de Son coak , dépend de la houille, et de l’état de l’atmosphère. Cin- quante , Soixante , et soixaute-dix heures suffisent ordinairement; après quoi les coaks couverts et garantis de tout accés de l’air par des ceudfes de houille qu’on a eu soin de garder des précédentes opérations, se refroi- dissent graduellement, et peuvent être retirés des fourneaux en douze au quatorze jours, Mais par ce mode de carbonisa- tou , la houille perd considérable- ment, et le produit en coaks est rarement proportionné à la quantité de carbone contenue dans la houille : un procédé qui empêcheroit le con- tact de l’oxigène avec les combusti- bles destinés à être carbonisés, seroit donc préférable , sous le rapport de la perfection et de l’économie. C’est ce qu'a fait M. Mushet en appliquant à la carbonisation de la houille , le procédé qu'il avoit imaginé pour la carbonisation du bois. Ÿ. CHARBON. COAGULATION , s. f. du latin coagulatio , formé du verbe cogere, assembler , rassembler. (Physique ) Acte par lequel un corps liquide passe en tout ou en par- ue à l’état de solidité. Il y a plusieurs espèces de coagu- lations qui ont la plüpart des noms particuliers ,commela congélation, l’évaporation , la cristallisation. 7. ces mots. Les coagulations proprement dites sont celles du lait, du sang , de cer- tains sucs végetaux , comme celui de la bourrache et du cochléaria , etc. Celle du blanc d’œuf et des autres limphes animales par un degré de chaleur répondant au centcinquante- sixième du thermomètre de Farein- heit. La coagulation des matières huileuses , par le mélarige des acides , par les alkalis et par les esprits fer mentés , celle des matières mucila- ginaires ou farineuses délayées par les alkalis . etc. Les physiciens sont forcés d’avouer que la théorie de la coagulation spontanée du lait, du sang et des sucs sélatineux des végétaux est en- core pour eux un profond mystère ; et qu'ils n’en savent pas davantage sur la coagulation des limphes ani- males par le moyen du feu. COALESCENCE ou COALITION s. f. formé du latin coalere , coales CLA gere , composés de la préposition cum, avec, et de aleo , alesco, croître , se fortilier, se confondre ensemble. ( Physique ) Ce mot signifie pro- prement la réunion de plusieurs pariies ,qui avojent été auparavant séparées. ( Polit. ) Par une acception nou- velle , ce mot se dit aujourd’hui de l’action de plusieurs personnes , qui, mues par un interèt commun , se réunissent pour soutenir un parti, une opinion , pour attaquer ou ré- sister, De là, on a formé le verbe pronominal se coaliser. (Anat.) Coalescence se dit de quelques os du corps qui sont séparés dans l’enfance , et qui s'unissent ensuite , ou de l’union morbifique des parties qui seroient naturelle- ment séparées, Il se fait, par exem- ple , une union des parois de la matrice , de l’anus , des narines, des paupières , des doists , des or- teils et de plusieurs autres parties. COBALT , s. m. de l'allemand kobalt , être malfaisant. ( Minéralogie ) Métal, d’un blauc d'argent , ainsi nommé à cause de la vapeur d’arsenic qui l’accompagne , et qui a fait croire aux mineurs qu'un génie malfaisant les tourmentoit. Il se convertit en un oxyde gris, appellé safre , qui, fonda avec de la poudre de caillou, forme le verre bleu noramé snalr, dont on fait, après l'avoir réduit en poudre , le beau bleu d'azur, ou bleu de Saxe, qui sert à colorer les émaux , les porcelaines , les faïences. En le mélant à l’amidon il forme l’empois bleu. La disso- lution de safre donne une encre sympathique invisible, mais qui verdit au feu. COCARDE , s. f. corruption de coquarde , touffe de plumes de coq que lés Croates , et autres milices ailemandes , hongroises ou polo- noises portoient sur leur bonnet, (Art milit. ) Nœud de rubans qui se met au retroussis du chapeau, et qui a rempiacé les coquardes en plumes de coq. COCCIX , s. m. du grec xoxxv£ (Æokkux ), concon. (Anat.) Os situé à l'extrémité de l'os sacrum , dont il est comme l’ap- peadice , ainsi appelé -parce qu'il CLT 327 ressemble an bec d’un coucou. On a vu des sujets à qui le coccix étoie si allongé , qu'il faisoit l’ofice de queue ; Îa queue des animaux n’est u’un coccix allongé. COCHENILLE , s. f. de l’Espa- gnol cochniila , qui est peut-être un diminutif du latin coccus ou coccum, graine d’écarlate, formé du grec zoxx0c ( kokkos ), qui signifie La même chose. ( Hist. nat.) Petit insecte vivi- pare désséché. Pendant leur vie, ces petits animaux montent et cherchent leur nourriture sur les feuilles de diverses plantes dont le suc leur couvient , et les Indiens les y ra- massent pour les transporter sur une plante qu’on appelle indifférem- ment figuer d’'Înde , raquette, cardosse , nopal ou opuntia. Ils ÿ multiplient prodigieusement. Dans la vue d’avoir une récolte sûre de cochenille, les habitans du Mexique cultivent avec soin, au- tour de leurs habitations, beaucoup de figuiers d’Inde sur lesquels ils trausplantent et sèment , pour ainsi dire , ces insectes. On fait tous les aus trois récoltes de cochenille : dans la première , on enlève avec beaucoup de pré- caution , par le moyen d’un petit pinceau, des méres qui sont mortes dans les nids après avoir fait leurs peuts. Trois ou quatre mois après, lorsque la première couvée est en état de se reproduire , on procède à la seconde récolte. Trois ou quatre mois encore après, on travaille à la troisième récolte par l'enlèvement des petits de la seconde couvée. Ces insectes pourroient vivre pen— daut quelques jours ,quoique séparés des plantes , et faire leurs petits ; mais alors ils se disperseroient , s’échapperoïent du tas , et seroïient perdns pour le propriétaire. Pour éviter cet inconvénient , les Indiens ont soin de les faire périr dans la seconde récolte , en les plongeant dans de l’eau chaude, et les faisant sécher ensuite au soleil , ou en les mettant dans des /emascoles ou pe- tits fours exprès , ou enfin sur des comales on plaques qui ont servi à faire cuire les gateaux de maïs. Ces trois différentes manières de les faire mourir donnent à la co- chenille trois didérentes couleurs. 528 cop Celle qu’on a mise dans l’ean chaude prend une teinte d’un beau roux pa la perte qu’elle a faite dans eau du blanc extérieur qu'elle avoit étant vivante. Les espagnols Pappellent cochañilli, renegrida ; celle qui a été jetée duns les fours devient d’un gris cendré ou jaspé, avec des marques de blanc sur un fond rougeätre , on la nomme gas- peada. Celle qu'on a mise sur les plaques qui sont quelquefois trop échauffées ,; devient noire , aussi porte-t-elle le nom de rigra. La plus estimée est celle qui est d'un gris tirant sur l’ardoise, qui est poudrée de blanc, et mélée de rou- geatre. La cochenille tire sa couleur du suc de fouier dont elle se nourrit ; en effet le fruit de cet arbre est d’une couleur rouge foncée , et a cela de particulier , que sans faire de mal à ceux qni en mangent, il rend leur urine rouge comme du sans. 1Î y a encore une autre espèce de cochenille qui vient dans la Po- logne , et qu'on nomme le Lermes du nord ; lorsque cet insecte est plein de son suc purpurin, les pay- sans polonais le ramassent , tous les ans, après Le solstice d’été , sur la racine d’une espèce de fenurie ou de centunole : ils se serveut pour cela d’une petite bêche creuse, faite en forme de houlette, D'une main , ils tiennent la plante qu’ils ont ar- xachée de terre , et de Pautre ils détachent , avec cet instrument, cés insectes qui sont ronds, ei remettent la plante dans le même trou pour ne pas la détruire. Comme la cochenille de Pologne ue fournit que la cinquième partie de celle du Mexique , on ne s’en sert presque plus, et le commerce de cette drogue est entièrement tombé. CODE , s. m. du lat. ‘codex, formé de caudex , tonc d'arbre ; parce que Îles anciens écrivaient sat des tableites qu'ils appeloient saudex plusieurs tablettes réunies en recueil. f ( Législat.) Les premiers recueils auxquels on a donné ce nom, sont les compilations des lois romaines. CODICILE , s. m., diminutif de codex. V. CODE. (Pratique } Disposition à cause de COH mort, etsans institution d’héritier, Le codicile estun acte moins solennel que le testament , et par lequel on ne peut faire que des dispositions parüculières , et non pas disposer de toute une succession. CŒNOLOGIE , s. f. , mot grec composé de xoswoc ( Loënos ), eom- mun ,et de 20foc (logos), discours. (Medecine) Consultation de mé- decins. CŒUR , s.m. , du lat. cor, formé du grec xexp , «np ( kear, kér ) or- gane musculeux enfermé dans le péricarde et placé dans la cavité de la poitrine entre les poumons. Ce corps a en quelque manière la forme d’un cône applati par deux côtés, arrondi à la pointe, et ovalaire à la base ; c’est de lui que les troncs des vaisseaux sanguins tirent leur orisine , et ceux-ci lui fournissent à leur tour , et conduisent dans les différentes parties du corps les hu- meurs qui serveni à son entretien. COFFINER , v. pron., de coffin, en latin cophinus , que Von a.dit pour coffre ; prendre la forme d’un coffin , sorte de panier haut et rond. ( Jardin. ) Il se dit des feuilles qui se frisent au lieu de rester éten- dues , et des fruits qui deviennent mous. Les mauvais vents, le défaut de santé, la trop grande sécheresse font coffiner les feuiiles ; elles se coffinent encore quand elles se pré- parent à tomber , aux approches de l'hiver. COGNATION , s. f. du lat. coz- natio , composé de con , et de rascor , naître ensemble. Lien de parenté entre tous les descendans d’une même souche. ( Pratique) Le cognation ren- erme en soi l’agnation , qui n’en est que la différence ; c’est pourquoi l’on dit communément que tous les cognats sont agnats , mais que tous les agnats ne sont pas cog7ats. COHESION, s. f. du lat. cohæsio, cohærentia , composé de con et de hœreo, ètre joint, être attaché avec, (Physique)On appelle ainsi la force qui unit les parties des corps , qui fait qu’elles sont attachées les unes aux autres, qu’elles constituent une même masse. De tout tems, la cause de la cohé- sion a embarrassé les philosophes COIT dans tous les systèmes de physique. la matitre doit être supposée ori- ginairement composée de particules où atômes indivisibles, c’est-à-dire, qu'aucune force ne peut diviser. Quant à la manière dont ces par- ticules se joignent les unes aux au- tres, et forment de petits systèmes où assemblages particuliers et aux cau- ses qui les font persévérer dans leur état d'union, c’est une des difü- cultés des plus embarrassantes qui se reucontreut en physique , et c’en est en même tems uue des plus importantes. | Cohésion électrique ; c’est une puissance par laquelle des corps électrisés adhérent les uns aux au- res , de facon qu’on ne peut les séparer sans effort. Cette cohésion est produite par lPimpalsion de la matière affluente, qui vient anx corps électrisés , des autres corps qui les avoisinent , et même de l'air qui les environne. COHOBATION , s. f. de l’arabe cohoph , dont on a fait cokob , co- hobinm cohobatio. ( Chimie) L'action de répéter plu- sieurs fois une disüllation, en re- versant dans l’alambic, ou dans la cornue, sur le résidu , le produit de l’opération , et en continuant le feu. Les alchimistes pratiquoient la cohobation avec une patience et un zèle infatigables : il en est qui ont distillé plusieurs milliers de fois le méme liquide, dans les mêmes Vaisseaux. COHORTE , 5. f. du lat. cohors, qui pourroit venir de coortor , s’é- lever ensemble. ( Art militaire. ) Division d’une lésion romaine , forte de 500 hommes et la dixième partie d’une lésion. Les cohortes prétoriennes étoient lus fortes. COIFFE ; s. f. du latin cfa, formé du grec xougra ( kouphia), velu etorossier. Les Toscans disent cuffia , et les Vénitiens scuffia dans la méme signification. ( Costume ) Espèce de couverture de tête. 11 se dit principalement des ajustemens de tête des femmes. (Architect. hydraul.) Coiffer les Pieux ; c’est, dans l’art de cons- truire les ponts , metttre par dessus un grillage de fortes pièces de bois. ! COI 329 ( Relieur. ) Un livre est coiffé, lorsque le relieur y a mis la tranche- file. (Anat.) On appelle coiffe une petite membrane qu’on trouve à quelques enfans , qui enveloppe leur tète au moment de leur naissance: Ce n’est qu’un lambeau des enve- loppes du fœtus , qui se crève pour Pordinaire dans cette occasion. Les anciens regardoient cette coiffe comme un heureux présage pour l’enfant , et l’on dit encore aujourd'hui, d’un homme heureux, qu'il est né corffé. Lampridins as- sure que les sage-femmes de son tems vendoient très-cher cette corffe à des avocats , qui croyaient qu’en la portant sur eux ils auroient une force de persuader à laquelle les juges né pourroient résister. ( Botan.) Coiffe , en terme de botanique , est une enveloppe mince et membraneuse, qui recouvre l’urne dans laquelle sont renfermés les organes de la fractification des mousses ; eile a communément la forme d’un éteignoir. Linnæus met cette coiffe au rang de la sixième espèce des calices. ( Marine } Vaisseau coiffe ; c’est celui qui recoit le vent sur la sur- face antérieure de ses voiles , de facon qu’elles portent sur les mäts, ce qui arrive le plus souvent par un soudain changement de vent, ou.par la faute du timonier. On le pratique quelquefois à dessein, pour faire culer subitement le vais- seau , afin d'éviter l’abordage d’un autre , ou de s’éloigner d’un danger imprévu. €e que l’on vient #e dire des voiles d'un vaisseau général , s'applique à chaque voile en par- ticulier ; un Aunier coiffé , est celui qui a le vent dessus, COIN , s. m. du latin cuneus, formé du grec ywvræ (gônia), an- gle, ou de yevos ( kônos ), figure Fr va en pointe, l’endroit où se ait la rencontre des deux côtés de quelque chose. ( Mécan. ) Le coin est une des six machines simples employées en mécanique. C’est nn corps dur com- posé de trois plans qui terminent deux triangles. La théorie du coin est contenue dans cette proposition : La puis- 530 COI sance doit être à La résistance , en cas d'équilibre, comme La moitié de la base du coin est à sa hau- leur. Si le coin tend à écarter les par- ties d’un corps dur, et qui ont beau- coup d’adhérence entr’elles, comme cela arrive le plus souvent , son avantage va toujours en augmen-— tant à mesure qu’il s’enfonce entre ces parties. On a rapporté an coin tous les instrumens à tranchans et à pointes, comme couteaux, haches, épées, poinçons, etc. ( Art milit. anc.) Le coin, cu- peus on éembolos des anciens, est un ordre de bataille que M. le che- valier F'olard regarde , non comme un triangle , mais comme un corps sur beaucoup de profondeur et peu de front. Cet auteur ajoute que les Grecs n’en ont pas été les inventeurs, et que les peuples de l’Asie , et par- tüculiérement les Juifs, le connois- soient avant eux. (-Artillerie) Coin de mire; on s’en sert pour élever la culasse da canon , à pointer les pièces , c’est-à- dire, à les élever à la hauteur où on les désire. . ( Monnaie) Coin d'écusson , coin d'effigie; morceau de fer trempé etgravé, dont on se sert pour mar quer de la monnaie , des médailles, ( Numismat. ) Coin s'entend de la matrice en carré d’une médaille, (Jeu de trictrac) Coin de repos ; la onzième case en partant de la pile, On l’appelle le coën de repos, parce que le joueur est moins exposé lors- qu'il s’est emparé de ce cozn. Une des régles les plus sûres , c’est d’abaitre Me distribuer son bois de manière à le prendre le plus prompte- ment possible. On prend son coin par puissance lorsque l'adversaire n’a pas le sien, etque, du dé que l’on amène, l’on peut mettre deux dames dans son coin. Ce corne se prend et ne se quitte qu'avec les deux dames en- semble, COINCIDENCE,, s. f. formé du latin coëncido, formé de con , avec, et d’incido , tomber, tomber en- semble. ( Géom.) Il se dit des figures , lignes, etc. , dont toutes les parties se répondent exactement , lors- CcoL qu’elles sontposées l’ane sur l’autre, ayantles mêmes termes ou les mêmes limites. Euclide et presque tous les autres géomètres, à son exemple , démon- trent un grand nombre de proposi- tons élémentaires par le seul prin- cipe de Ja coïncidence , ou super- position. W, ce mot. (Physique ) On dit les rayons de umière coëncidens, pour désigner les rayons qui tombent à-la-fois sur une surface. (Jardin.) Les jardiniers emploient ce mot pour exprimer que le Liber de l’écorce de lægreffe doit répondre exactement , coincider au liber du sujet. COIT , s. m. du latin coïtus, formé de coeo , aller ensemble. ( Hist. nat.) Accouplement da mâle avec la femelle pour la géné- ration. COL ou COU , du latin collum, terme dont on se sert dans différentes phrases, par analogie à la partie da corps humain qu’on appelle COU. ( Anat.) On appelle le co! de la vessie, le col dela matrice, ce qui est comme l’embouchure de ces parties, ( Topographie ) Col se dit en parlant d’un passage étroit entre denx montagnes , comme le co! de Pertuis , le col de T'ende , etc. COLATURE , s. f. du latin co/a- tura, formé de colare , couler, pas- ser par létamine , par la chausse. ( Pharmacie) Séparation d’une liqueur d'avec quelque matière im- pure ou grossière ; c’est une filtra- tion moins exacte que celle que lon fait en chimie. Colature se dit aussi de la liqueur filtrée. COLÉOPTEÈRES , s. m. du gree xonsomrepoc ( koleopteros ) composé de xoxeoc(koleus ) étui, et de sTepor ( pteron) , aile: dont les ailes sont renfermées dans un étui. ( Hist. nat. ) Ce nom est appliqué à tous les insectes dont les ailes su- périeures sont ordinairement dures et coriaces, et servent d’étui aux ai- les inférieures. COLIQUE , s. f. en latin colicus dolor, du grec xwnov( kélon) , co- lum , colon , intestin , le siége de la colique. ( Médec.) On donne ce nom à une douleur plus oumoins violente qu’on sent dans le bas-ventre , particuliè+ COL yemént dans le colon, d’où cette maladie a pris son nom. Comme les cellules de cet intestin donnent occasion aux matières de s’y arrêter plutôt que dansles autres, le colon est le siége le plus ordinaire de la colique. ll y a plusieurs sortes de colique , pax rapport à sescauses. La plus remarquable est la colrqgue de Poitou , ainsi appelée , parce que cette maladie , qui fit de si terribles ravages, depuis 1572 jusqu’en 1606 , avoit commencé dans le Poitou. On l'appelle aussi co/ique des peintres, parce qu’elle est occasionnée par des vapeurs ou des exhalaisons métal- hques , mercurieiles , arsénicales , qui s’échappent des couleurs que fes peintres sont obligés d'employer. Cette co/ique est accompagnée de convulsions, non-seulement dans Les intestins , mais aussi fort souvent dans toutes les parties du corps. COLLATERAL, s. et adj. du latin collateralis, qui vient de /atus, G latere , de côté. ( Pratique) Parent de quelqu'un & latere , c’est-à-dire , de côté et non en lioue directe. Les frères, les oncles , les consins sont des collaté- vaux ; ils forment la ligne co{latérale qui est opposée à la ligne directe. Les collatéraux ascendans sont ceux qui nous tiennent en quelque sorte lieu de père et de mere , tels que les oncles , les tantes , lesgrands- oncles et granûes-tantes. Les collateraux descendans sont nos neveux, petits-neveux , petits- cousins. Les successions collatérales sont celles auxquelles les collatéraux sont appelés. Elles sont toujours distin- guées des successions directes. COLLATION , s."f. du lat. co!- latio , qu vient de confero , part. collatus ; comparaison , coffronta- tion d’un écrit, d'une pièce avec son original. — Repas léger qu’on fait entre le diner et le souper. COLLE , s. f. de l’italien colla, tiré du greç xoxa2w ( kollaé). coller. ( Technol. ) On distingue deux sortes de colle : Za colle de poisson et la colle-forte. La première est faite des parties mucilagineuses d’un poisson appelé ichtiocolle, poisson à colle, qui res- semble beaucoup à l’esturgeon. La malière qui fournit la colle est dé= COL 331 posée le long du dos aux cartilages. On la rassemble dans un linge , on la péirit jusqu’à ce qu’elle ait de la consistance , et on en forme des pains. C’est à l’abondance de colle qu'il fournt que ce poisson doit son nom. (C’est en Russie qu'on le pêche, et qu’on en prépare la colle. Elle sert à clarihier les li qaeurs. On l’emploie aussi dans les ouvrages de marquetterie , pour coller différentes pièces de rapport en bois on en métaux. Il y en a qui en font des médailles , et qui se precurent ainsi, à peu de frais, des collections complettes. On reconnoit la bonté de cette colle à sa blancheur et à sa trans parence. La colle-forte nnit et joint plus fortement qu'aucune autre espèce de colie. On la fait avec les nerfs , les cartilages , les rognures de peau, et les pieds de bœuf qu’on fait macé- rer, bouillir et dissoudre dans de Pean sur le feu , jusqu’à ce que le tout devienne liquide ; apres quoi on presse la matitre avec un gros linge ou tamis , et lorsque ce sue est assez épaissi , on le verse sur des pierres plaies où des moules, pour le couper ensuite par morceaux , auxquels on donne la forme qu'on juge à propos. Ensuite on met ces morceaux sur des réseaux de corde, pour les faire sécher. 6 Eu Angleterre et en Flandre , ce sont les taneurs qui font eux-mêmes la colle-forte ; aussi y est-elle meil- leure que par-tout aiileurs. La bonne cofle-forte doit - être dure , sèche , transparente, de cou- leur vineunse , et sans odeur. COLLECTE, s. f. du lat, colligo, amasser , rassembler, reéueillir (Finances) Leyée de deniers pour les imposiüons. ( Culée cath.) Ce mot a d’abord exprimé la quête que l’on faisoitdans les premiers siècles de l’églige pour le clergé et pour les pauvres. Jl a été employé eusuite pour les impôts que les souverains mettoieut sur les peuples afin de subvenir aux frais de quelques entreprises pieuses. Il a si- griñé aussi l’assemblée des chré- üens, puis le sacrifice de la messe : enfin , on le prend pour la prière que le prêtre dit immédiatement avant Vépitre, eteu général pour toutes es COL oraisons qu'on dit à la messe on à Voffice. L'explication qu’onen donne, c’estque le prêtre parle au nom de tout le peuple, dont il ramasse, pour ainsi dire , les sentimens et les desirs. On attribue l’origine des collectes aux papes Gelase et Saint Grégoire-le- Grand. COLLEGE , s. m. du latin colle- gium , formé de collega, collègue, composé de con ,et de lectus, par- ticipe de /ego, choisir, élire, être élus ensemble. (Econ. polit.) Certain corps ou campagnie de personnes notables qui sont en même dignité. Les Romains usèrent indifférem- ment de ce terme pour désigner col- lectivement les ministres de la reli- gion, ceux qui gouvernoient l'Etat et ceux qui formoient une corporation dans les arts libéraux et mécaniques. Les Romains d’aujourd’huiappeilent ‘encore de se nom la réunion des car- dinaux , ou le sacré collége , com- posé des cardinaux - évêques , des cardinaux-prêtres et des cardinaux- diacres. Le corps germanique est également divisé en trois coliéges : le collége des électeurs, le collége des prin- ces, etle collége des villes impé- riales. Dans la plupart des villes anséa - tiques, on donne le nom de collége à l’endroit ou les négocians s’assem- blent pour les affaires de leur com- merce. Les Hollandais appellent co/lége l’assemblée des membres de l’ami- rauté dans un département parti- eubier. Il y en a cinq , dont l’uu ré- side à Amsterdam , un à Rotterdam , uu dans l’Ost-Frise, à Hoorn ou à Encknisan, un à Middelbourg, et un à Harlingen. On trouve à Londres un collége des hérauts d'armes créé par Ri- chard II. En France , il y avoit sous la mo- narchie un collège des avocats au conseil , un grand et un petit col- lége des secrétaires du roi. (Instruc. publ.) Collége se dit aussi d’un lieu destiné pour ensei- guer les lettres , les sciences, Jes langues , etc. Les plus anciens établissemens de ce genre qui ont porté le nom de co/- Lége ontété fondés par les Romains, 532 COL déns le tems de la décadence de leur Empire. Les plus remarquables de ceux qui furent établis dans les Gau- les étoient ceux de Marseille , de Lyon et de Bordeaux. Sous le règne de Charlemagne , il y euten France presque autant de colléges que de cathédrales et de monastères. Cet empereur leur en- joint , dans ses Capitulaires , d’éle- ver les jeunes gens et de leur ensei- gner la musique , la grammaire et arithmétique. Dans {a suite , les chanoines et les moines trouvèrent que l’éducatiou de la jeunesse les dé- tournoit des exercices de leur profes- sion , et l’on donna la direction des colléges à des personnes qui n’eurent point d’autre occupation. COLLERETTE. (Botan.) F.IN- VOLUCRE. COLLET , s. m. du latin colle- tum , diminutif de collum , col, cou. L ( Costumes ) Partie de l’habille- ment qui est autour du cou. ( Chasse) Sorte de lacs à prendre des lièvres, des lapins , des oiseaux , etc. ( Botan.) Espèce de petite cou- ronne qui termine intérieurement la gaine des feuilles de graminées. On appelle collet ou aaneau , cette espèce de couronne membraneuse qu'on trouve attachée à la partie supérieure des pédicules des agarics. On donne aussi le nom de col/let à une espèce d’étranglement ou de re- bord qui sépare nne tige d’avec sa racine. ( Jardin.) Collet s'emploie pour désigner le haut des plantes pota- geres, On ditqu’en metiant es choux en terre , il fautles planter jusqu’au collet c’est-à-dire , le plus bas pos- sible. La même chose s’observe pour les laitwes , chicorées, melons , con- combres et autres, qui se déchaus- sent toujours et sortent de la terre en poussant. COLLIMATION , s.f. du latin collimo ,. mirer , viser droit ; pour limis oculis adspectare , regarder du coin de l'œil. ( Astron. ) Ligne de collimation ; c’est celle par laquelle on vise à un objet , par les deux pinules d’un graphomètre. Dans une lunette , c’est laligne qui passe par le centre des verres,ou l’axe optique de la lunette. €OL COLLIQUATION , s. f. du latin colliquatio , formé de colliqueo , se fondre , se dissoudre , devenir li- uide , se résoudre. ( Médec. ) Ce motse dit du sang qui a perdu sa constitution ou son état balsamique. Il est encore em- ployé pour signifier la dissolution et la décomposition des humeurs , ou la dépravaton des parties solides. COLLISION , s.f. du latin co7- Lido , froisser , heurter choquer. V. CHOC. COLLOCATION , s. f. du latin colloco , composé de con etde loco, ranger , disposer , placer avec. ( Prat.) Rang que l’on donne aux créanciers pour être payés chacun suivant le privilége ou lancienneté de sa créance. On appelle co/location en sous- ordre , celle qui se faitau profitg’un créancier de celui qu est opposant dans l’ordre. COLLUSION , s. f. du latin co/- ludo, composé de con et de ludo , se jouer ensemble. , s'entendre avec quelqu'un. ( Prat.) Accord secret , intelli- gence secrète entre deux ou plusieurs parties, au préjudice d’un tiers. Dans les actes judiciaires , il y a cotlusion , lorsque deux parties qui feignent d’être opposées passent des -jugemens de concert, ce qui est con- traire aux lois , spécialement en ma- tière criminelle , à cause de l’intérèt public qui veut que les déhits ne res tent point impunis. COLLYRE, s. f. du grec #9rau- psov , composé de xoxn«, colle, et de oupæ, queue , parce que les anciens collyres étoient faits comme la queue d’un rat , et qu'on les préparoit avec des poudres etdes matières gluantes. ( Pharm. ) Collyre signifoit an- ciennement une composition médici- pale réduitesous une certaine forme ; aujourd’hui on entend communé- ment parce motun remède externe destiné pour les maladies des yeux. COLOMBIUM , s. m. de Chris- tophe Colomb. ( Minéral.) Nouvelle substance métallique découverte par M. Hat- chet dans l'Amérique - Septentrio- nale , et ainsi appelée en mémoire de Christophe Colomb qui a dé- couvert le nouveau-monde. Le colombium est pesant, d’un COL 353 gris sombre , et paroît être , d’a- près l’analyse qu’on en à faite, un métal acidifiable , d’une difficile ré duction , et différent des métaux connus. COLON, s. m. dans le sens de cultivateur , vient de colo , cultiver. ( Agric.) Celui qui cultive une terre ; on donne particulièrement ce nom aux habitans des colonies. COLON, s. n., terme d’anatomie, du grec xwnoy (kôlon), fait de xwruw (kôluô ) , arrêter, retarder. ( Anat.) On donne ce nom au se- cond des gros intestins qui est entre le cæœcum etle rectum , et dans les replis duquels’arrêtent et se figurent les excrémens. C’est de lui que la colique a pris son nom. COLONEL , s. m. de l’ital. colo- nello, formé de columna ; colonne. ( Artmil. ) La dignité de colonel dans l’infanterie française , fut éta- blie lan 1514, à l'instar des Ia liens ; François I.® permit alors au ‘premier capitaine de chaque légion de porter ce nom. Lorsqu'en 1544, la charge de colonel général de Pin fanterie française fut instituée , les colonels prirent le nom de mestre- de-camp. Mais depuis la suppres- sion de cette charge , arrivée en 1750, ils reprirent le titre de co/onels de leurs régimens , qu'ils ont con- servé jusqu’à l’époque de la révolu- tion , où les régimens ont pris le nom de brigades, et les colonels le titre de chefs de brigade. Ce titre vient d’être rétabli, COLONIE,, s. f. de colon , formé du laiin colo , cultiver. ; ( Zcon. pol.) Nombre de per- sonnes de lun et de l’autre sexe , que l’on envoie d’un pays, ou qui en sor- tent d’eux-mêmes pour en habiter un autre. Les anciens formèrent souvent des colonies. Lorsque la population étoit trop nombreuse dans un pays, les moins riches de ses habitans , ras— semblés sous un chef, alloient s’em- parer d’une contrée et s’y établis- soient. Les Phéniciens ont conquis de cette manière une partie des villes qui bordent Ja Méditerranée.’ Car- thage elle-même étoit une colonie de ce peuple. Argos, Thèbes et Athènes furent ainsi fondées par Inachus , Cadmus et Cécrops ; mais auçune nation n'a 35% CoL fait d'émigrations plus heureuses que les Romains , et aucune n'a mieux entendu la manière de fournir des colonies. COLONNE, s. f. du lat. columna, dérivé de columen , faitage ; parce que la colonne soutient le toit d'un bâtiment. ( Archit. ) Sorte de pilier de forme ronde pour soutenir et pour orner un bâtiment. La colonne a trois partes , une base, un füt, et un chapiteau. Il y a cinq espèces de colonnes : la toscane , la dorique , Pionique , la corinthienne et la com- posite. La colonne toscane a sept diamè- tres de hauteur ; la dorique , huit”, Fionique, neuf; la cormthienne et la composite , dix. Des troncs d’arbres soutinrent les toits des premières habitations , et furent les premières colonnes. On imagina ensuite de régler la propor- tion de la colonne sur celle du corps de l’homme relativement à son pied, et la raison étant de six à un , on la fit six fois aussi haute qu’elle étoit grosse. Telles furent les colonnes du temple que Dorys fit élever à Argos en l’honneur de Junon. Les architectes chargés de la cons- truction du temple de Diane, vou- Iurent donner aux colonnes plus de délicatesse et d’élégance. Pour rem- plir leurs vues, ils suivirent la pro- portion du corps de la femme , et firent le diamètre de la colonne de la huitième partie de sa hauteur. Cette dimension rendoit la colonne trop svelte , e’étoit un défaut : on y rémédia en lui faisant une tête , ou plutôt une chevelure qui remplit la partie supérieure. On inventa donc les moulures imitant les boucles des cheveux. Ces ornemens produisirent tant d’efet , que l’on crut devoir en mettre de semblables aux pieds des colonnes, et pour embellir les corps, on y fit des canelures , dont les plis des robes des femmes ont fourni Vidée. On est redevable aux Grecs des co- donnes dorique , ionique et corin- thienne. La colonne toscane et la composite sont de linvention des Romains. Dans l'antiquité, les colonnes tin- rent lieu de monument. Les enfans de Seth en érigèrent sur lesquelles COL ils gravkrent les connoissances qu'ils avoient acquises dans l'astronomie et Les instruinens propres à différens arts, dont ils craignoient que le dé- luge , prédit par leur père, ne fit oublier Les élémens, Chez les Hébreux , elles servirent de bornes aux héritages ; elles mar- quérent , en Perse , les limites des provinces. Les Grecs écrivoient sur des co - lonnes les événemens mémorables , les lois , les coutumes , les traités , les alliances , et 1ls en plaçoient sur les tombeaux. Les Romains en élevoient aux vain- queurs et aux bieufaiteurs de la atrie. ( ydraul.) Colonne se dit d’une cerlaine quantité d’un fluide , qui a un volume d’un diamètre et d’une hauteur déterminées, L'eau , par exemple , contenue dans le tuyau montant d’une pompe , est une co- lonne d’eau , qui , lorsqu'elle a en- viron 32 pieds ( dix mètres un tiers) de hauteur, est en équilibre avec une colonne d'air de même diamètre et de toute la hauteur de Pathmos- hère. ( Art milit. ) Colonne s'entend d’une longue file de troupes , ou des bagages d’une armée qui est en marche. Marcher en colonne ; c’est mar- cher en faisant une longue file au lieu de faire un grand front. On marche sur une colonne, sur deux ou trois, selon lamature du terrein, qui est quelquefois ouvert, plat et libre , quelquefois couvert, et coupé par des défilés , des ravins , des bois ou des montagnes, Combatire en colonne; c’est com- battre avec un où plusieurs corps d'infanterie, serrés et pressés , c’est- à-dire , rangés sur un carré long dont le front est beaucoup moindre que la hauteur. Ces corps ne sont pas moins redoutables par la pesanteur de leur choc que par la force avec laquelle iis percent et résistent éga- lement par-tout, et contre toutes sortes d’efforts. (Marine) Une colonne , en termes d’évolutions navales, est une partie des vaisseaux d’une armée navale, marchant dans la même direction et en ligne. Marcher sur trois colonnes ; t'est COL marcher sur trois lignes parallèles les unes aux autres , faisant par con- séquent tous la même route , ou sui- vant le même air de vent. Dans cet ordre de marche, le vaisseau amiral est à la tête de la colonne du milieu , et chacun des commandans de la se- conde division et de la troisième di- vision, marche à la tête de sa divi- sion , le premier à tribord , et le second à Labord du vaisseau ami- ral ; les vaisseaux de chaque division à des distances réglées et beaupré sur poupe. ( Physiol. ) Colonne ou Les co- lonne charnues, columnæ cordis, sont plusieurs petits muscles des veutricules du cœur , qui sont comme détachés de leur parois , et joints par des extrémités tendineuses aux val- vules da cœur. COLOPHANE , s. f. du lat. co- lophone , ville d’'Ionie d’où cette substance fut apportée d’abord. (Huist. nat.) Résida de la résine, apres qu’on l’a distillée pour faire une huile essentielle , appelée eau rose. Fourcroy prétend que c’est la poix blanche du sapin , picea , sé- chée à un feu doux. Les joueurs d’instrumens se servent de cette sub- tance pour frotter les crins de l’ar- chet. On devroit dire colophone , mais les musiciens s'étant obstinés à prononcer colophane , V'Acadé- mie française s’est vue obligée, dans ce cas-ci, comme dans beaucoup d’au- tres , de céder à l'usage. Les Italiens continuent de dire colofonia , et les Anglais colofony. COLORE, adj. du latin color, couleur. (Botan.) On applique quelque- Fois ce mot ,sans désignation de cou- leur , à une partie qui en présente une qui n’est pas ordinaire à sa na- ture. Ainsi on dit feuzlle colorée , de celle quia une autre couleur que la verte, sans cependant que cette couleur soit due au duvet. COLORIS ,s. m. de celor , cou- leur. ( Peinture.) Le mot coloris a dans le langage des peintres un sens moins général que le mot couleur. Assez ov- diuairement on se sert du mot co/o- T1S pourexprimer certains caractères parüculiers de la couleur des objets et sur-tout des objets agréables à la vue. On dira , le coloris de ces fleurs COL 555 est admirable , le coloris de la tête de cette nympkhe a toute la fraîcheur de la jeunesse ; mais l’on ne dira pas, le coloris de ce désert, de cette côte aride, de cette mer orageuse ; de mème on ne se servira pas du mot coloris, à l’occasion d’une vieille, d’un homme de peine, d’un ma- lade , etc. è Lorsque Von parle d’estampes auxquelles des couleurs se trouvent adaptées , si ces couleurs sont appli- quées par le mécanisme de Ja gra- vure , ou plutôt de l’impression , on se sert du mot co/2ré , plutôt que du mot colorié ; mais lorsqu'il s’agit d’une estampe sur laquelle on a ap- plique , après coup , des couleurs , ce qu’on appelle vulgairement image enluminée, on dira : cette estampe a été colortée ou enluminée. COLOSSE , s. mn. du latin colos- sus , formé dn grec zonoz7oc ( Kolos- sos), statue d’une immense étendue et qui affoiblit tellement les yeux, qu'ils ne peuvent la vofr d’un pre- mier coup-d’œil. (Arclut.) Siatue d’une grandeur démesurée. Le colosse de Rkodes avoit cent — cinq pieds ( environ trente-quatre mètres ) de hauteur, Les navires passoient à pleines voiles entre $es Jambes. Elle avoit été faite par Charès de Lindo , discipledu fa« meux Lysippe. ( Pernture, Sculpture) De co- losse, on a fait colossal , pour de- siguer dans les arts d'imitation ce qui excède les dimensions des objets naturels. Les dimensions qu’exprimele mot colossal , n’entrent point @ans les idées simples de l’art regardé comme limitation exacte de la nature; mais il peut arriver que la place où lon doit poser une statue de grandeur na- turelle, soit à telle distance on äàtelle élévation , que cet ouvrage de Part ne pourra pas être vu de maniere à satisfaire ceux qui le regarderont : alors il est nécessaire d’en augmen- ter les dimensions jusqu’au degré nécessaire , c’est-à-dire, jusqu'à ce que les traits du visage , le caractère et l'expression , puissent étre apper- çus et distingués. Ainsi, les altéra- tions des dimensions ne doivent être autorisées que par les relations de l’art avec le sens auquel ses produc- uous doiventéire offertes , et rien me 566 coL peut justifier les réductions trop pe- ütes, et les dimensions trop gigan- tesques qui n’ont ordinairement pour principe que Pamour personnel , ouunesorte d’émulationimdustrieuse mal raisonnée du peintre ou du sculpteur; ou bien enfin leur con- descendance à des ordres où à des désirs qui manquent de lumières, et auxquels la raison et le bon goût. n’ont point participé. Telle est l’idée de la statue proposée à Alexandre, et que Partiste vouloit faire d’une montagne enticre. COLASTRE, 5. m. du latin colus- drum. (Physiol.) Le premier lait qui sort des mammelles après l’accou- chèment. (Méd.) De colastre les méde- . @ins ont fait colastration , ponr dé- signer la maladie qui vient quelque- fois aux enlans , pour avoir tété le premier lait. COLUMELLE, s. f. du latin co- lumella ,cogruption de col{umnula , petite colonne. ( Eotan. ) Axe vertical matériel de quelques fruits , qui persiste après la chute de leurs autres parties , aux- quels il servoit de point de réunion. Quelquefois cepeudant cet axe re- tient les valves du fruit, par le moyen des cloisons. COBURES , s. m. du grec x0x#p0s {kolouros), composé de xoxoc(kolos), coupé , tronqué , mutilé , et de px (oura ), queue, comme paroissant avoir la queue coupée , parce qu’on ne les voit jamais entiers dans l’ho- rizon, ( Aséron. ) Les colures sont deux grands®ercles , passant par les pôles du Monde, l’un par les équinoxes , l’autre par les soistices. Le premier s’appelle coluredes solstices, parce qu'il passe par les pôles du Monde , ou par l'équateur et les points solsti- ciaux ; et l’autre, colure des équi- noxes , parce qu’il passe par les pôles du Monde et ies points équinoxiaux. Tous les astres placés sur ce dernier ont zero on 180 degrés d’ascension droite, mais leurs lonoitudes va- rient. Tous les astres placés sur l’au- tre ont 90 degrés ou 270 degrés d’as- cension droite. Le soleil arrive à ces deux cercles à tous les renouvelle- mens de saisons ; lorsqu'il se trouve sur le colure des équinoxes , au premier poiul du belier, notre prin- CoM tems commence ; lorsqu'il est sur le même colure , au premier point de la balance , c’est notre automne qui commence. Mais lorsque le soleil se trouve sur le colure des solstices , au premier pointde l’écrevisse, notre été commence ; et lorsqu'il se trouve sur le même co/ure , au premier point du capricorne , c’est le commence- ment de notre hiver. COMA, s.m. du grec xwwa(Kéma), sommeil profond , formé du verbe xwpaÇo ( kémaz6 ), manger et boire avec dissolution , parce que ceux qui sont adonnés à la crapule , sont su- jets à tomber dans cette maladie. Suivant d’autres, l’on diroit x&wax par syncope, pour xowwx, som meiller, assoupir. (Médec.) Le coma est une ma- ladie soporeuse. On le distingue entre coma somnolentum , et coma vigil , parce que, dans Te premier, les malades sont ensevelis dans un profond sommeil, et que dans l’au- tre ils veillent quoiqu’ils semblent dormir. COMBAT , s. m. de l'italien combattere, forme du lat. barbare battnere, et de cum avec, se baître avec. (Art. milit.) actions générales ou particulières d’ane armée contre une autre. C’est moins qu’une bataille, qui est une action entre deux armées rangées dans leur ordre de bataille, de manière que les lignes se char- gent de front , ou au moins parce que la plus grande partie dela lignese bat, tandis que l’autre partie reste en présence par des difheultés qui Pem- pêchent d’entrer sitôt en action , par un front égal à celui qui pourroit lui être opposé. Au lieu que combat se dit des autres grandes actions , qui, quoique souvent plus longues et plus meurtrières , n’ont pas eu pour principe la même disposition dans les armées , et dont les suites n’ont pas été d’une aussi grande im- portance. COMBINAISON , s. f. du latin combinatio, formé de combino, composé, de conet de brnos, mettre, assembler deux à deux , accoupler. ( Analyse) Ce mot , d'après son étymologie, ne devroit se dire que de l'assemblage de plusieurs choses deux à deux ; mais on l’applique dans les mathématiques à toutes les mauIcres com manières possibles de prendre un nombre de quantités données. La doctrine des combinaisons consiste. (le nombre des quantités étant donné avec celui des quan- tités qui doit entrer dans chaque combinaison ) à trouver le nombre des combinaisons. Une seule quantité, comme il est évident, n’admet point de com- dinaison ; deux quantités donnent une combinaison : trois quantités combinées , deux à deux , donnent trois combinaisons ; quatre en don- neroient six; cinq en donneroient dix, etc., etc. Le père Mersenne a donné les combinaisons de toutes les notes ettons de ia musique au nombre de soïixante-quatre ; la somme qui en vient ne peut s’exprimer , selon lui, qu'avec soixante chiffres ou figures. É * (Chimie) Combinaison s'entend en chimie, de l’union intime de plusieurs corps, qui forment un composé dont les propriétés sont tout-à-fait différentes de celles de ses composans. COMBLE , s. m. du latin cumu- lus , formé de cumulare , combler. Ce mot se dit proprement des me- sures des choses sèches, comme le blé , le seigle , la farine. (_Archit.) 1 se dit aussi par ex- tension du faite d'un bâtiment ; mais alors il pourroit venir de cul- mus, chaume, parce que dans l’ori- gine les maisons étoient couvertes de chaume. - COMBUSTION , s. £ du latin combuslio, formé de comburere, bruler. ( Physique ) La combustion est la combinaison de l’oxigène ou base de l’air pur avec le corps com- bustible. On croyoit autrefois qu’en faisant brüler les corpss on les dé- composoit ; c’est précisément le contraire : on forme alors une nou- velle composition du corps com- bustible avec l’oxigène , et ce corps acquiert plutôt que de perdre. En effet , si l’on prend les précautions nécessaires pour retenir et con- server tout ce. qui s’exhale dans les combustions, on trouvera que le corps qu’on a mis à l’épreuve a acquis beaucoup de poids, et que Tome I. COM ce poids est parfaitement égal À celui de l'air pur qui a été employé à sa combustion. Dans toute combustion, il y a donc de L'air pur décomposé, du calorique dégagé et devenu libre, et par conséquent de la chaleur produite; mais une chaleur plus où moins grande, suivant la nature du corps qui brûle, Les corps combustibles sont donc ceux qui ont plus d’aflinité avec l’oxigène , que w’en a ce dernier avec le calorique ; et plus cette aflinité, cette disposition à-se com- biner avec l’oxigène est grande, plus les corps sont combustibles. Ce n’est donc point, comme on V’avoit cru , le calorique combiné avec eux qui lés rend tels; il est même probable que les corps les plus combustibles en contiennent très-peus ou même point du tout , tels que le soufre et le phosphore. ( Astrol.) Quand une planète est en conjonction , les astrologues, et les anciens astronomes disoieut qu’elle.étoit en combustion , parce qu’elle paroît passer sur le disque du soleil ou derrière ‘le corps de cet astre, et par conséquent se plonger, pour ainsi dire, dans ses rayons , et en ètre comme brülée. Une planète est en combustion quand elle n’est pas éloignée du soleil de plus de huit degrés trente minutes, à l’orient ou à l’occident; alors , disent les astrologues , celui qui est sous son influence, este proie à des alarmes , ou accablé par uelque homme puissant. | - COMEDIE, s.f. du grec xœuwdix t kômédia-), composé de xwu Kômé), rue, village , et de 2dw ( adô ), chanter, faire ou réciter des vers; parce que les poëtes alloient autrefois de village en vil- lage chanter leurs comédies. ( Art dramat. ) La comédie dont l’objet est d’adoucir les mœurs , de corriger les ridicules, de détruire les défauts et de réprimer les vices, naquit après la tragédie. Ce ne sont pas les différens âges de la comédie, mais les diverses manières dontgelle a reinpli son but , qn l fait diviser en comédie ancienne, moyenne et nouvelle. L'ancienne n’offroit rien COM de feint dans le sujet ni dans les acteurs. La moyenne présentoit des sujets véritables et des noms sup- posés; tout étoit de pure inven- tion dans la nouvelle , les noms et le sujet. Elles furent toutes en vogue à Athènes. Eupolis, Cratinus et Aristophane se distinguèrent dans les deux premières ; Ménandre excella dans la troisième. Parmi les Romains, Plaute cher- cha à imiter Aristophane , Térence se traïna sur les pas de Ménandre. Depuis la renaissance des lettres en Europe, le caractère des na- tons a hu celui de la co- médie sur tous les théâtres. Un peuple qui aflectoit dans ses mœurs une gravité FADÉTUE à et dans ses sentimens une enflure romanes- que, a du servir de modèle à des intrigues pleises d’incidens et de caractères hyperboliques ; tel est le théâtre espagnol ; et Lopès de Vega, malgré ses exagérations for- cées et un rafinement de plaisan- terie souvent puérile , occupera toujours une des premières places parmi les poëtes comiques moder- nes , par son heureuse sagacité dans le choix des caractères, et une force d'imagination que le grand Corneille admiroit Iui-mème. Les Italiens dont la jalousie et Ta vengeance cruelle en amour for- ment le caractère distinctif, ont dû fournir des intrigues périlleuses pour les amans, et capables d’exer- cer la fourberie des valets. Un Etat où chaque citoyen se fat gloire de penser avec indé- penadance a dû fournir un grand nombre d’originaux à peindre. Telle est la source du comique anglais. Mais une nation douce et polie, où chacun se faisoit un devoir de conformer ses sentimeus et ses idées aux mœurs de la société; cette na- tion ne deroit présenter que des caractères adoucis par les égards, et que des vices palliés par des bienséances; tel a été le comique français. Dans ce genre, Molière est au-dessus de tous ceux qui Pont précédé ou qui l’ont suivi. COMETE , s. f. du grec xouñsncs (hpmérss) , toile chevelue , formé de xiux (k£omé]), cheveux, perru- que. te 0920 COM: ( Astron.) Les comèles sont des corps célestes , à-peu-près sembla- bles aux planètes , qui ne sont point lumineux par eux-mêmes, et qui ne deviennent visibles que par la lumière qu’ils reçoivent du soleil, et qu'ils réfléchissent vers nous. Toutes les comètles tournent au- tour du soleil par un mouvement qui leur est propre, dans des ellip- ses fort excentriques, mais en sui- vant toujours les mêmes lois que les planètes. Leur mouvement se fait, tantôt de l’occident vers l’o- rient, comme celui des autres pla- nètes et contre l’ordre des signes ; quelquefois le long de l’écliptique et du zodiaque ; d'autrefois dans un sens tout-à-fait différent, et per- pendiculaire à l’écliptique , c’est- à-dire, du nord au sud, ou du sud au nord. De sorte qne les orbites des comèles ne se trouvent pas tou- jours renfenmées daus l’étendue du zodiaque, comme le sont celles des autres planètes, mais elles se por- tent souvent bien au-delà, vers dif- férentes parties du ciel. Ces orbites étant très-alongées , et ayant par conséquent une fort grande excentricité, il arrive delà que les comètes dans leur aphélie, sont dans un très-grand éloigne- ment du soleil. Aussi Ja lumière qu'elles en reçoivent alors est très- foible , et elles sont trop éloignées de la terre,pour de nous puissions les apercevoir : elles ne deviennent visibles pour nous que lorsqu'elles approchent de leur périhelie. La partie la plus lumineuse d’une comète est assez ordinairement en- veloppée d’une espèce d’atmos- hère qui jette une lumière moins Éillaneds Pour distinguer ces par- ties l'une de l’autre, on bare la remière le noyau, et la seconde a chevelure, en grec x6u», c’est-à- dire, astre chevelu. I} arrive encore souvent que la comète est accompa- gnée d’une trainée de lumière, qui est quelquefois très-longue, et tou- jours opposée au soleil ; c’est ce qu’on appelle sa queue. Les Catdéens regardèrent les co- mèles comme devéritables planètes; Sénèque a même écrit qu’ils en con- noiscoient les retours; mais la plus grande partie des philosophes au- CoM ciens , AE Sénèque , et même les philosophes modernes, jusqu’au chancelier Bacon , les ont regardées comme des illusions, des météores, ou des corps d’une existence pas- sagère. Descartes fut le premier qui eut des comètes une idée plus juste que les astronomes les plus célèbres ; et les découvertes de Newton mirent fin à toutes les dis- putes qu’il y avoit eu jusqu'alors sur les cométes. COMICES, s. f. du latin comi- ia, formé de comeo , pour coeo, s’assembler. (Polit.) Assemblée du peuple romain dansle Champ-de-Mars, ou pour élire des magistrats, où pour traiter des affaires les plus im- portantes de la république. Les co- mices prenoientleur nom du magis- trat dont on faisoit l’élection', d’un consul, d’un tribun, ect. On dis- tinguoit trois sortes de comices : comitia curiala , centuriata, tri- buta, selon que le peuple opinoit ou donnoit son suffrage , par curies, par centuries où par tribus. À la diète de Ratisbonne, on appelle délibérations comiciales , celles qui se font en commun. COMIQUE , adj. du latin comi- cus, formé du grec zœun (kômé). F, COMEDIE. ( Art drem. ) Qui appartient à la comédie. Ce mot est aussi substantif, et alors il signifie le style comique, le genre comique. Cet auteur est un bon comique; cette scène est d’un comique excellent. COMITÉ ou COME, s. m. de l'italien comito , formé du latin comes. ( Marine ) Bas officier de galère gui commande les matelots et la manœuvre ; et dont l’état et l’em- loi dans les galères armées répond à celui de maitre d'équipage sur les vaisseaux de guerre. À présent que les galères de France ne vont plus à de mer , et ue les forçats sont logés à terre Fa” des édifices nommés bagnes , les comes ou comites n’ont plus d’autres fonctions que de veiller à la police et au bon ordre de la chiourme. , COMITÉ, s. m. de langlais COM 369 commitlee , formé du latin com- mitto, commettre , confier, ( Polit.) Ce terme emprunté de l'anglais signifie un bureau com- posé de plusieurs membres d’une assemblée , commis pour examiner une affaire et en faire ensuite un rapport. Dans les affaires importantes , la chambre des communes du parle- ment d'Angleterre se forme en comité général, c’est-à-dire, un comité composé de tous ses mem- bres : alors les étrangers sortent, les formes de la délibération sont moins sévères , et la discussion de- vient une espèce de conversation 5 l’orateur (président ) cède le fau- teuil à celui que la chambre choisit pour le remplacer momentanément; chaque membre peut parler et ré- pliquer tant qu’il lui plait, ou que cela plaît à la majorité ; et lors- she l’affaire a été suffisamment discutée, l’oraieur reprend sa place; onu ouvre les portes, et le membre qui a présidé pendant la durée du comité , rend compte à la chambre, et fait le rapport de ce qui s’est assé , comme si le comité n’avoit été composé que de quelques mem- bres, et qu’il eût tenu sa séance dans un lieu séparé. { Théätre ) Les comédiens ap- pellent comités les assemblées qu’ils tiennent pour délibérer sur leurs affaires communes, COMMA ,5. m. du grec xouux (Komma) , segmen incisum , in- cise. ( Grammaire) Terme de gram= maire ancienne que l’on a étendu à l'imprimerie et à la musique. ( Imprimerie ) Espèce de ponc- tuation qui se marque avec deux points l’un sur l’autre. Son usage est de distinguer dans le discours des membres qui se suivent, sans dépendre les uns des autres, en sorte que ce qui précède les deux points est fini, et que ce qu’on ajoute n’est que pour l’étendre et l’éclairair, ( Musique) Le comma est un petit intervalle qui se trouve dans AA cas entre deux sons pro- uits sous le même nom par des progressions différentes. Le comma mineur est la différence du semi- NZ com ton majeur où semi-ton moyen. Le comma majeur où le comma ordi- naire est la différence du ton ma- jeur au ton mineur ; enfin , le com- ma maxime ; où comma dé Pytha- gore , est l’excès du sc diéze pro- duit par la progression triple, comme douzième quinte de l’ut sur le même ul élevé par ses octaves au degré correspondant. Les musiciens entendent encore par comma la huitième ou la neu- vième partie d’un ton, mais un si petit intervalle n’est appréciable que par le calcul. COMMANDANT , s. m. du latia commandare ; employé souvent pour mandare , commander. (Art militaire ) Celui qui com- ande en chef dans une place. ( Marine ) Cominandant des armes dans un port ; celui qui di- rige toutesles opérations mililaires. Commandant d'une escadre ou d'une division, celui qui com- mande une escadre ou une divi- sion. Vaisseau commandant , vaisseau monté par le commandant. COMMANDE , mème origine que COMMANDANT. ( Commerce ) Ce terme n’est en usage que dans ces phrases: ouvrage de commande ; secrétaire de com- mande; bureau de commande. Les manufacturiers disent qu’on leur a fait une commande consi- dérable , pour signifier qu’on leur a commandé une quantité consi- dérable d'articles de leur manu- facture. ( Marine ) Commande , est un mot que l’équipage d’un vaisseau répond au coup de siflet qui a été donné par le maître d'équipage, pour l’avertir qu’il va faire quel- que commandement, L’équipage lui fait connoitre par cette réponse qu'il est prèt à l'entendre et à Jui obéir. On donne encore ce nom à une sorte de garcette ou tresse courte, servant à un amarrage. ( Pratique ) Commande est un contrat par lequel on donne à un berger ou à un laboureur un trou- peau de bestiaux pour en parta- ger après un certain temps le œoit ou le profit. F, CHEPTEL, Fr 24+0 com COMMANDEMENT, s.m, même origine que COMMANDANT.Ordre que donne celui qui commande. ( Pratique) Injouction expresse faite à quelqu'un de la part de la justice. Exploit fait par un huissier, en vertu d’un titre revêtu des for- malités requises pour exercer une contrainte , et qui précède toujours une exécution de meubles. (Art milit. ) Ce mot a plusieurs significations parmi les gens de guerre : ilse dit des paroles que En de l'officier qui fait faire ’exercice , où qui ordonne une manœuvre; du droit de commander les armées, des corps détachés, des corps de troupes réunis, dans une place ou en campagne, etc. ( Marine ) Commandement d'un vaisseau, d’une escadre , d’une armée navale. Bäion de commandement ; c’est un bäton de pavillon, placé à la tête des mats et qui porte un pa- villon ou marque de commande- ment, qui désigne le grade de l’oflicier général qui commande, suivant je mât auquel il est placé. ( Fortification) On appelle com- mandement une éminence ou élé- vation de terre , qui a la vue sur quelque poste ou sur quelque place lorte. (Relig.) Commandement se prend aussi pour précepte : c’est dans ce sens qu'on dit les dix commande- mens de Dieu. ñ COMMANDERIE, s. f. du lat. commenda , que les auteurs de la basse latinité ont dit pour com- mendalum , pour depositum. Com- mendare , pour deponere. ( Ordre de Malte ) Avant Hugues de Revel IX, grand maitre de l’ordre , les biens de la religion étoient administrés par des reli- gieux comptables; et comme dans les obédiences ou commissions, on se servoit de ce mot commenda- nus , NOUS VOUS CONfions, nous déposons cesbiens entre vos mains, on a appelé commendatoria , les chef-lieux de chaque administra- tion. Depuis, ces biens ont été donnés pour un temps, puis à vie, à certains chevaliers ; mais ils ont toujours retenu le nom COM : de commendaioria , d’où est veuu commanderte , et commandeur , pour celui qui est revètu de l’un de ces bénéfices. ne COMMANDITE , s. f, mème origine que COMMANDANT. ( Commerce) Sociélé en com- mandite ; c’est une société de com- merce dans laquelle lun des as- sociés n’étant point dénommé dans la raison où signature, n’est en- gagé solidairement avec les autres intéressés , que jusqu'à la con- currence d’une certaine somme portée par l’acte. C’est cette res- triction qui forme la commandite, ainsi appelée , parce que celui qui met ses fonds entre Îles mains d’un associé qui n’a souvent que son industrie , est en quelque sorte le maitre de commander et de faire la loi à cet associé. COMMÉMORAISON ou COM- MEMORATION , s. f. du latin comentoratio, ( Culte cathol. \Le premier s’em- ploie, particulièrement en parlant de la mémoire que l’église fait d’un saint ou d’une sainte , le jour qu'on célèbre une autre fête. -— Le second. sert à: désigner lejour que l’église a ordonné que l’on prièt pour tous les morts détenus en purgatoire , et que l’on appelle communément le jour des Torts. Cette fète fut instituée dans le onzième siècle, par Saint-Odilon, abbé de Luéy, sur la révélation faite à un hermite de Ja Pales- tine, que ce saint abbé avoit le crédit de délivrer les âmes des peines qu’elles souffrent en l’autre vie. COMMEMORATIF , adj. du lat. commemoro ; faire ressouvenir , remettre en mémoire. (Médec.) On donne cette épi- thète aux signes qui font ressou- venir de ce qui s’est passé tant en santé qu’en maladie. Ces signes conduiserit à une connojssance par- faite de la maladie , de ses causes, et de l’issue qu’elle, peut avoir, et indiquent. conjointement avec les diagnostiques Îles remèdes convenables. COMMENDATAIRE , s. m., mème. origine que COMMANDE- RTE. COM 54x { Droit canon) Les commenda- taires étoient originairement des économes qu’on mettoit en pos- session d’un bénéfice pour le ré- gir , en dftendant qu’on l’eût pour- vu d’un titulaire, et auquel on permettoit de subsister du revenu de l’église qu’il administroit, Un conurendataire ttoit en France , sous la monarchie, un ecclésiastique séculier, nommé par le roi, et pourvu par le pape d’une abbaye ou d’un prieuré , avec per- mission de disposer des fruits à son profit pendant sa vie. COMMENCEMENT , s. m. de l’italien comminciare, formé du latin cum initiare : ce par où cha- que chose commence. (Pratique) Commencement Ce preuves par écrit; c’est un écrit qui forme une forte présomption contre la personne qu’on attaque , sans néanmoins faire une preuve suflisante. COMMENSAL, adj. du latin commensalis, de cum, et dernensa, qui mange à la même table. (_Econ. polit. ) Les commensaux étoient sous la monarchie, des officiers civils ou. ecclésiastiques du roi, de la reine, des enfans de France et des princes du sang, qui avoient une maison en titre d’oflice , couçhée sur l’état du roi. Les commensaux jouissoient de plusieurs priviléges. *. COMMENSUR ABLE, ‘adj. du latin barb. commensurabilis , formé de cum,.:et de metior, me- surer. ( Math£m.) Les quantités com- mensurables sont celles qui ont quelque partie aliquote commune, ou qui peuvent ,6tre mesurées par quelque mesure commune, sans laisser aucun reste dans l’une ni dans l’autre. Les nombres commensurables sont ceux qui ont. quelqu’autre nombre qui les mesure ou qui les divise sans aucun reste. Commensurable en puissance ; on dit que des lignes droites sont commetsurables eu puissance , quand leurs carrés sont mesurés exactement par un même espace ou une même surface , au ce qui revient au mème, quand les carrés #42 COM de ces lignes ont entre eux un rapport de nombre à nombre. Les nombres sourds commen- surables sont ceux qui étant ré- duits à leurs plus petits termes , sont entre eux comme une quan- tité rationnelle est à une autre quantité rationnelle, COMMENTAIRE, s. m. du latin commentarius , formé de commen- tor, pour comminiscor, méditer, composer , expliquer. ( Littérat.) Eclaircissemens, ob- servations etremarquessuvunlivre, pour en faciliter l'intelligence. La glose est plus littérale et se fait presque mot à mot; le commen- taire est plus libre et moins scru- puleux à s’écarter de la lettre. Ce mot employé au plurier est particulièrement affecté aux Mé- moires que César nous a laissés ; quelques écrivains modernes ont donné le même titre à leurs ou- vrages : les Commentaires de Mont- duc, les Commentaires 4e Mars, de Kepler. COMMERCE, s. m. du latin com- mercium , contraction de merciurmn commutatio , échange de marchan- dises. Le commerce pris dans son sens le plus général, est l’échange que 1eshommes font entre eux deschoses qui sont propres à leur usage. La description du commerce d’un Etat doit embrasser les sources, les matières, les lois, les moyens et les effets du commerce. * Les sources du commerce sont l’agriculture , l'exploitation des mi- nes, la pèche et l’industrie qui façonne les divers produits que ces sources donnent. Les matières du commerce sont les productions de Pagriculture , des mines , des pêches et des manu- factures. Les lois du commerce compren- nent l’administration du commerce et les établissemens qui y sont re- latifs, Les moyens de commerce sont le roulage , la navigation intérieure ct extérieure, les foires, les marchés, les bourses , etc. Les effets de commerce sont les richesses nationales, les revenus publics, etc, COM Le commerce doit son brigine aux besoins réels des hommes et à leurs commodités superflues, dont quelques-unes sont devenues des nécessités, L/Asie a été Je premier théâtre du commerce des grands empires; et les Phéniciens sont les PÉRDIES qui aient osé franchir la arrière que la mer opposoit à leur cupidité, et s'approprier les denrées de tous les peuples , afin d'acquérir ce qui en faisoit la mesure. Après que le commerce se fut ré- pandu de l’Asie dans la Grèce, et de là dans toutes les nations de l’Europe , il s’anéantit , comme les autres arts , par l’invasion des Nor- mands et la chute de l'empire d’Oc- cident. Les Italiens le ranimèrent dans le onzième siècle , et à-peu- près dans le même tems il se forma en Allemagne une associa- tion entre les principales villes (7. ANSEATIQUE), dont le pria- cipal but étoit de se défendre contre les pirateries de la noblesse et des pe uces qui habitoient les bords de a mer et des grands fleuves qui y aboutissent. Leur commerce fleurit jusques vers la fin du quinzième siècle; mais alors la division qui s'établit parmi elles, la jalousie des grandes puissances, et plus encore la découverte du Cap de Bonne-Espérance , fit tomber à la- fois le commerce des Italiens et des villes Anséatiques. La nouvelle république de Hol- lande attira par sa sagesse et ses eucouragemens le commerce d’An- vers, dont une grande partie a depuis passé en Angleterre, où la multitude de ses ports et l’indus- trie de ses habitans l’ont fixé d’une manière qui alarme aujourd’hui toutes les nations de l’Europe. C’est à la grandeur de Louis XIV et aux soins de Colbert que la France est redevable des sages institutions qui l’ont mise en ctat de rivaliser avec les nations les plus favorisées par leurs richesses ou leur in- dustrie. COMMINATOIRE , s m. et adj. du latin comminalorius, formé de Comminart , menacer. ( Pratique) Peine comminatoire: on nomme ainsi une peine pro- noncée par un jugement Où par un COM eontrat, contre ceux qui contre- viendront à quelques clauses ou conditions, sans que cette peine soit néanmoins exécutée à la ri- gueur. à Les peines sont comminatoires,; lorsqu'elles sont exprimées en ter - mes trop généraux, ou lorsqu'elles sont trop grandes pour la contra- vention, Mais si l’une des parties a souf- Fert un dommage sensible du défaut d'exécution, l’amende ou autre peine comminatoire stipulée en sa faveur , doit lui ètre adjugée, sauf à modifier cette peine suivant les circonstances. COMMINUTION, s. f. du latin comminutio , formé de comrunuo , briser , casser , mettre en pièces, rompré par morceaux. ( Chimie-Pharmacie } L'action dé réduire en corps solide des particules éxtrèmement pétites par quelque moyen que ce soit. COMMISSAIRE, s. m. du latin commissarius , formé dé committo , confier, Celui qui est commis par une autorité légitime pour exercer une fonction que sans cela il n’auroit pas le droit d'exercer. (-Administr.) Commissaire de police; officiér qui a soin de faire observer les règlements ét les ordon- nances de la police. (Art milit.) Commissaire des guerres; ofhcier préposé pour avoir soin de la policé des troupes dans la marche, leur faire faire la revue et les faire payer. (Marine) Commissaire de ma- rine , Où commissaire des classes ou commissaire à l'inscription ma- ritime ; officier chargé dans an port de tenir registre des marins , et de veiller à l’exécution des lois rela- tives aux classes de la marine dans l’étendue de son département. ( Hist. d’Allem. ) Commissaire se dit en Allemagne d’une personne députée par l’Empereur pour pré- sider à la diète de l’Empire. COMMISSION, s. f. même ori- gine que commissaire. ( Administ. ) Mandement du prince ou une ordonnance du ma- gistrat, ou de quelque autre per- COM 345 sonne ayant autorité de commettré, de députer. On appeloit, sous la monarchie, commissions extraordinaires des chambres ou des juridictions qui ne devoient durer que quelques tems, et auxquelles on attribuoit le pouvoir de juger d’une affaire dont la connoissance étoit enlevée à ses juges naturels. ( Pratique) Commission roga- tore, est celle adressée par un juge à un autre juge, sur lequel il n’a point de pouvoir , par laquelle il le prie (rogat } de mettré à éxé- cution quelque jugement , où de faire quelqu'autre acte juridique dans l’étendue de son ressort. (Art milit.) Commission mili- taire est un pouvoir expédié par le ministre de la guerre, par lequel celui à qui il est accordé peut exer- cer la charge militaire à laquelle il a été promu. En général, les offi- ciers prenrent leur rang d’ancien- neté de la date de leur commission. (Marine) Commission en guerre ; permission par écrit, où patente signée et scellée, qui autorise le capitaine d’un vaisseau appartenant à des particuliers , à courir sur les ennemis de l'Etat. Sans cette com- mussiont, 1l seroit traité comme un pirate ou forban. ( Commerce) Un commerce par commission est celui qui se fait pour le compte d’autrur. Le droit de commission est évalué à tant pour cent du prix des marchandises vendues ounon, suivant la conven- tion. En matière de banque, on se sért, pour l’ordinaire, du mot dé provision, en place de ce que les négocians appellent droit de com- mLISSION. On appelle commissionnairer , ceux qui font le commerce par commission. — Les commission- naires exercent une profession ex- trémement délicate, et dans la- quelle il se glisse des abus qui, trop souvént, portent un grand préjudice an commerce. Les com- missionnaires prennent de longs délais pour des paiemens qu’ils pourroient faire tout de suite, et qu'ils né retardent que pour mettre à prolit l'argent qui leur est contié ; ét, dans 66 ças, il arrive souvent COM que l’emploi qu'ils en ont fait n'ayant pas reussi, ils font ban- queroute , et occasionnent la ruine des personnes qui ont eu trop de confiance en eux. D’autres prètent de l’argent à des particuliers, et reçoivent l’escompte d’un argent qui ne leur appartient pas. Les lois devroient remédier à de semblables abus. COMMISSURE , s. f. du lâtin commissura , Jointure. ( Anal.) Ce mot se dit du point d'union de quelques parties, et quelquefois du moyen qui sert à en unir ensemble quelques autres. Où dit la conmunissure des lèvres, pour dire les endroits où elles se joignent ensemble du côté des joues : la comnussure des pau- pières , etc. (-Arclut.) Ce mot peu usité s’entend de la ligne suivant la- quelle deux corps appliqués sont unis ensemble, lesjoints des pierres. COMMMODAT , s. m. du latin commodatum , prèt. { Pratique) Contrat par lequel on prête à quelqu'un un corps cer- lain , pour un temps et ur usage limité. COMMOTION , s. f. du latin commotio , iormé de cum et de mnoveor, se mouvoir ensemble. ( Méd.) En langage de médecine et de chirurgie, on donne le nom de comamotion aux effets qui résultent de l’ébranlement subit et violent d’une partie , à l’occasion d’une chute où d’un coup, Le désordre des commotions est plus dangereux et plus sensible dans le cerveau que partout ail- leurs ; mais c’est mal à propos que plusieurs auteurs ont regardé ses effets comme particuliers à la tête, La moëile épinière, tous les viscères et les parties appuyées sur des corps durs, éprouvent des commo- tions , lorsque l’on tombe de haut ou que l’on est violemment frappé. ( Electricité ) On donne le nom de commolion à une secousse vio- lente que l’on ressent.en différen- tes parties du corps, en faisant l'expérience de Leyde. Cette commotion est plus ou moins violente, suivant la gran- eur de l’appareil dont on fait LE a COM usage, suivant le degré actuel de l’éuergie de la vertu électrique, et suivaut le degré de sensibilité de la personne qui fait l'expérience. COMMUER , v. a. du lat. com- mutare, changer. ( Pratique) Changer une peine en une autre moins grande. Cette commutalion est une faveur du priuce; mais elle n’ôte ni l’infa- mie, ni la mort civile. COMMUN , adj. du latin commu- nis , formé de con et de munmia, plurium munium , ce qui est à l’a- vantage de plusieurs. Dans son acception la plus géné- rale, ce motse dit des choses à quoi tout le monde participe ou a droit de participer. (Géom.) Commun s'entend d’un angle , d’une ligne , d’une surface où de quelque chose de semblable qui appartient également à deux higu- res, etqui fait une partie aécessaire de l’une et de l’autre. s Les parties communes à deux figures servent à trouver souvent l'égalité entre deux figures diffé rentes, comme dans le théorème des parallélogrammes sur mème base et de meme hauteur, dans celui de la quadrature des lunules d’'Hippocrate, etc. V. PARALLE- LOGRAME , LUNULE. ( Physiologie. ) Ce mot se dit de ce quiest propre à plusieurs par- ties. Les tégumens communs, les Lisamens communs. (Botan.) Calice commun. V. CA- LICE. ( Rhétor.) Lieux communs ; on appelle ainsi les propositions ge- nérales , les principes généraux, d’où l’on prend les argumens et les preuves. On emploie aussi lieux communs, dans l’usage ordinaire, pour sigui- fier des matières triviales et rebat-. tues. Un livre, un discours rem- pli de Lieux communs. { Poësie. ) En termes de poësie française, commun se dit des vers de dix syllabes. Les vers communs s’emploient dans les épitres, les bällades , les rondeaux, les contes. Leur repos doit se trouver à la quatrième syllabe, quand elle est masculine , et à la cinquième, quand elle est terminée par un « COM muet, qui se perd dans la syllabe suivante. É COMMUNAUTÉ, s. f. même origine que COMMUN. (Pratique) Société qui se forme . expressément entre mari et femme, par le contrat de mariage, ou tacitement par la loi du pays. COMMUNE , s.f. du latin com- mune : république , le corps des habitans d’un état, d’une ville, d’un village. ( Hisi. ) On a donné vers le com- mencement du treizième sièclé le uom de commune à une espèce d’as- sociation que les habitans d’une mème ville, d’un même bourg, formoient entre eux, pour être en état de se maintenir contre la tyrannie des seigneurs, les vio- lences et les brigandages de la no- blesse, Les communes furent , dans quelques parties de la France, le seul résultat de ces grauds mouve- mens qui agitèrent toute l’Europe pendant deux ou trois siècles, et qui donnèrentnaissance aux petites républiques d'Italie, au tribunal secret et aux associations de tous les genres en Allemagne , aux er- mandades en Espagne, etc., et dont le motif ou le prétexte fut partout la nécessité de suppléer par un gou- vernement populare ; fortement organisé , à la foiblesse et à l’inha- bileté de ceux qui tenoient en ce tems-là les rènes du gouvernement. Suger, qui sé trouva placé à cette époque à la tête des conseils de Philippe-Auguste et de Louis-le- Jeune , eut l’adresse de s'emparer de ce mouvement ; il ft confirmer les communes qui s’étoient établies de Leur propre autorité, et offrit le mème privilége aux villes qui jus- ques là avoient résisté à la conta- gion de l’exemple. Par cette conduite politique, le monarque acquit à-la-fois desamis, uue armée et del’argent. Les villes le soutinrent contre les prétentions de ses grands vassaux ; elles lui fournirent des troüpes qui furent appelées communes du nom de la nouvelle autorité qui les avoit levées , et lui donnèrent en outre de l’argent pour un bienfait forcé qu'ileut grand soin de leur vendre le plus cher qu'il put, COM 545 Par l'établissement des com- munes Jes villes étoient deve- nues presque indépendantes; elles formèrent chacune un corps sé- aré dans l'Etat, où elles avoient fe droit de s’assembler et de nom- mer leurs ofbciers; un tribunal dont les membres étoient choisis parmi les habitans, jugeoit les 2f- faires civiles, et conpoissoit de tous les délits qui intéressoient la sûreté publique. Aussi, dès que les grands seigneurs furent réduits, lesrois ne tardèrentpas à dépouiller peu à peu les villes de tous leurs riviléges. (Zist. d’ Angleterre) Communes sert encore à désigner la seconde chambre du parlement d’Angle- terre , appelée chambre des com- munes, et composée des députés des provinces, des villes et des bourgs. ‘ ( Pratique ) Communes se dit aussi des terres qui appartiennent à des villes ou à des villages où les babitans envoyent paitre leurs bes- tiaux, couper du bois pour leur usage , etc. Ê (Empire fr.) Commune se ditmein- terant du corps des citoyeus d’une ville , d'un village , de l’assemblée des officiers municipaux et du lieu uü ils se réunissent. COMMUNICATION , s. f. du la- tin communicatio', cornposé de commune et de facio, l’action de rendre commun. Action de communiquer, ou l’ef- fet de cette action. ( Pratique ) Communication est la remise qui se fait au ministère public ou à l’avoué de la partie ad- verse, des pièces par original ou par copie. ( Mécan.) Communication du mouvement ; c’est l’action par la- quelle le mouvement passe d’un corps à un autre. C’est dans le choc des corps et dans le mourement du contact quese fait ce’passage où cette communicalion du mouve- meént d'un'/corps à un ‘autre. 7° CHOC DES CORPS. L'expérience nous fait voir tous les jours que les corps se commu niqueut du ‘mouvement lés ‘uns aux aântres. Les /phiioSôbhes ont enfndécouvert les lois Suivant les- 546 COM quelles se fait cette communication, après avoir long-tems ignoré qu’il y en eût, et après s'être long- tems trompé sur les véritables. Mais la raison métaphysique , et le principe primitif de la communica- tion du mouvement sont sujets à beaucoup de difficultés. Plusieurs En lécennes ont imaginé les mots de force, de puissance , d’ac- lion, etc. qui ont embrouillé cette matière au lieu de l’éclaircir. J1 faut donc s’en tenir au simple fait , et avouer debonne-foi qu’on ignore la cause première. ( Physique) Communication de l’aimant ; c’est la propriété qu’a l’aimant de communiquer sa vertu au fer et à l’acier. Lorsqu'on frotte un morceau de fer ou d’acier sur un aimant, sur un de ses poles ou sur un des pieds de son armure , ou même lorsqu'on le place proche d’un fort aimant, sans le toucher , ce fer ou cet acier acquiert la vertu magnétique > CI reçoit toutes les propriétés , et de- vient aimant lui-même. IL a des poles ; il attire le fer et l’acier ; il repousse un autre aimant ou une aiguille aimantée qui se présente à un de ses poles par le pole du mème nom ; il dirige l’un de ses oles vers le nord , et l’autre vers É sud ; il décline vers l’orient ou Voccident, selon le lieu dans le- quel il se trouve ; il incline un de ses poles à l’horizon , savoir d’un pole-nord dans l’hémisphère sep- tentrional , et d’un pole-sud dans Vhémisphère méridional ; enfin, il est capable de communiquer toutes ses propriétés à un autre fer ou à un autre acier, de même que le pourroit faire un aimant lui-même, Ce fer ou cet acier aimanté s’ap- pelle un aimant artificiel. V. AT- MANT. Communication de l'électricité ; procédé par lequel on donne la vertu électrique à un corps sans le frotter ni le chauffer. Il y a une grande quantité de corps qui s’électrisent lorsqu'on les frotte ou qu’on les chauffe ; mais il en est d’autres qui ne reçoivent que très-peu d'électricité , ou même point du tout, par cette voie ; tels sont les corps animés , les métaux CcOoM parie ou imparfaits, l’eau, toutes es matières humides, etc. Les corps de cette dernière espèce reçoivent très-bien l’électricité par commu- nicalion. Mais il faut pour cela les placer à une très-petite distance d’un corps qu’on a électrisé par frottement. Il fautles isoler, c’est- a-dire , les empècher de communi- quer à tous les corps qui pour- roient comme eux s’électriser par Communication. Si l’on manquoit à cette précantion, on ne verroit autour d’eux aucuns des signes ordinaires d'électricité ; sans doute, parce que ce qu’ils recevroient de cette vertu, passeroit anssitot dans les corps contigus, et s’y dissi- peroit. (Art milit. ) Lignes de commu- micalion ; ce sont des fossés pro- fonds pour passer d’un fort à un autre , d’un quartier à un autre, d’une attaque à une autre , et s’en- tresecourir praticulièrement dans les siéges. Communication d’un camp; ce sont des rues assez larges et assez faciles pour que cinquante maitres au moins puissent y passer de front. ( Marine) Avoir communication ou communiquer se dit ,en termes de marine , du commerce ou pra- tique avec des pays ou des vais seaux qui ont pu être soupçonnés d’être infestés de la peste ; cette circonstance met un vaisseau dans le cas de la quarantaine. ( Piciion ) Commiünication est une figure de rhétorique conve- nable à la preuve ; quelquefois l’o- rateur plein de confiance en son bon droit, ou pour se concilier l’at- tention et la bienveillance de ses auditeurs , leur adresse la parole , leur commnnique ses raisons, s’ou- vre à eux et les prend pour juges, On se sert de cette fgure, lors- que per des questions étudiées, on fait tomber dans son sentiment des esprits qui en étoient fort éloignés, comme fait Cassius dans le conseil qu’il donne à Brutus. Tragédie de César. Cassrus. Si dès Is même jour que ce grand criminel ( Catilirra.) Dut à la liberté porter le coup mortel ; COM Si lorsque le sénat eut condemné ce traitre, Catilina pour fils ’eût voulu re- connoitre , Entre ce monstre et nous forcé de décider , Parle , qu’aurois-tu fait ? Brurus. Peux-tu Îe demander ? Penses-tu qu’un moment ma vertu démentie , Eût mis dans la balance un homme et la patrie ? Cassrus. Brutus, par cet arrêt , ton devoir est dicté. L COMMUNION , s. f. du latin communio, association, Union, par- ticipation mutuelle , jouissance commune d’une mème chose. (Relig.) Croyance , unité de doc- trine, umiformité dans la même foi, dans la même société. ( Culte cathol.) Communion sous les deux espèces; cette communion avoit encore lieu dans le neuvième siècle. On donnoit l’espèce du pain trempée dans celle du vin. La com- munion sous une seule espèce a commencé en Occident , l’an 1090, sous le pape Urbain II. Communion paschale ; c’est pour satisfaire au précepte du quatrième concile général de Latran, tenu eu 1215, sous le pontificat d’In- nocent III, que Îles catholiques reçoivent le sacrement de l’Eu- charistie pendant la quinzaine de Pâques, ( Liturgie) Communion ; c’est la partie de la messe où le prêtre prend et consacre , sous les espèces du pain et du vin, le corps et le sang de Jésus-Christ. Ce terme se dit aussi de l’antienne que récite le prêtre, après avoir pris les ablutions, et avant les dernières oraisons que l’on appelle post-com- muniorz. COMMUTATION ; s. f. du lat, commutatio. F. COMMUER. ( Pralique) Commutation de peine. .F. COMMUER. ( Astron,) Commutalion en as- tronomie, est la distance entre le Lieu dela terre vue du soleil, com 347 et le lieu d’une planète réduit à l’échiptique. Copernic appelloit commutaliom ce que les astronomes modernes appellent parallaxe annuelle , ou la différence qui servoit à trou- ver le lieu d’une planète ou de la terre par le moyen du lieu vu du soleil. Kepler appeloit anomalie de commutation, la différence entre le lieu de la planète vu du so- leil et le lieu moyen de la terre. COMPACTE , adj. du lat. com- pingo, formé de cum et de pan- go , attacher , serrer, joiudre en- semble. ( Physique ) Ce mot sert à dé- signer un corps dense, pesant, dont les parties sont fort serrées et laissent fort peu d'intervalle entre elles; dont par conséquent les pores sont ou très-petits ou en petite quantité ; tout cela du moins comparativement à un autre corps. Le ER ds n’est pro- prement qu'un terme relatif ; car il n’y a point de corps compacie d’une manière absolue , parce qu’il n’y en a point dont le volume ne renferme beaucoup plus de pores que de parties solides, beaucoup plus de vide que de plein, au moins de sa propre substance. Les métaux les plus pesans , comme l'or et le plomb, sont les plus compactes, c’est-à-dire , sont ceux qui ont le plus de matière propre sous un volume donné ; et cependant, suivant Newton, il y a dans l’or plus de vide que de lein, COMPAGNIE, s. f. du latin cor et panis , qui mange le même paiu. Nom collectif, qu se dit de plusieurs peronnes assemblées en un mème lieu, ou avec mème dessein. ( Commerce) Compagnie , en termes de négoce où d’affaires, se dit d’une société de marchands, qui se fais pour établir un grand négoce ou une grande manufac- ture , pour entreprendre et con- duire des opérations quelconques de commerce. On le dit de même d’une société de gens d’affaires. Telles sont les compagnies des Indes, anglaise, hollandaise; les COM compagnies d'Afrique, des Indes occidentales , ‘etc. (Art nuilitaire) Compagnie est un petit corps de troupe, com- maudé par uu capitaine, dont le nombre est plus ou moins grand, selon les diverses occasions de la paix ou de la guerre. Compagnies franches ; ce sont des compagnies qui ne font point partie d’un régiment ; elles sont ordinairement plus nombreuses que les compagnies enrégimentées. ( Marine) Afler de compagnie, se dit de plusieurs vaisseaux qui naviouent et font route ensemble. Vaisseau de compagnie; c’est un vaisseau de guerre qui, sans avoir une marche supérieure, na- vigue assez bien pour se tenir avec les autres dans une escadre. (Arith.) La règle de compa- gaie est une opération par laquelle plusieurs marchands ou eñtrepre- neurs ayant mis ensemble des fonds pour un même EN "A partagent 515 fe gaia ou la perte proportion nellement à leurs mises. La règle de trois répctée plu- sieurs fois est le fondement de la règle de compagnie, et satisfait pleinement à toutes les questions de cette espèce. #. REGLE DE TROIS. COMPARAISON , s. f. du lat. comparatio, formé de cor , de par ét de facio, l’action de mettre en parallèle des choses semblables. Discours par lequel on marque la ressemblance qu'il y a entre deux personnes, entre deux choses, { Dict.) La comparaison est un des lieux communs de la rhéto- rique, propre à la preuve et à Pornement du discours. Pour ren- dre une comparaison juste, :l faut que les images qu’on emploie soient tirées de choses plus con- nues'et plus aïsées À concevoir que celles qu’on veut faire con- foître ; il faut en outre qu'il y ait un juste rapport entre les unes et les autres. Les comparaisons doivent” être Justes, courtes et rares ; si elles sont trop prodi- guées, elles blessent et impor- tunent. ‘ ( Pratique) Comparaison d’é- criture; C’est la vérihation qui Com se fait d’une écriture on d’uns signature. La comparaison d'écri- ture est usitée tant en matière ci- vile qu’en matière criminelle. La déposition même uniforme des experts , ne fait jamais seule une preuve complète , à cause de lin- cemtitude de leur art pour la vé- rilication des écritures. COMPARUTION, s. f. du lat. coinpareo , Composé de coz et de Jareo ; paroitre , avec, ensemble. ( Pralique) Présentation en jus- tice ou pardevant notaires et au- tres personnes publiques, pour soutenir les conclusions prises par son exploit. H faut comparoiître en personne en malière criminelle; mais on peut comparoitre par procureur en matière civile. COMPARTIMENT , s. m. du lat. compariior , partager ensem- ble. ( Arts du Dessin ) Assemblage de figures disposées ayec symé- trie > pour orner un parterre, ux plafond , des panneënx, les pavés d’un plancher, etc. COMPAS, s. m. du latin com- passus, dont les Italiens ont fait compasso , les Espagnoïs compas , et ‘les Allemands compalz , à cause de l’égalité de ses pas ; d’au- tres le font venir de compes ; à deux pieds. ( Géom.) Instrument de mathé- matiques dont on se sert pour décrire des cercles et mesurer des lignes , etc. Compas ordinaire ;ilest composé de deux jambes de métal , pointues par en bas et jointes en haut par un rivet sur lequel elles:se meu- vent comme sur ull centre ; ON ei attribue l’inveution à Talaüs , ne- veu de Dédale, par. sa sœur. Fa- laüs en conçut une telle jalou- sie qu’il le tua. : Compas à trois branches ; ces compas ne diffèrent des compas ordinaires , qu’en ce qu'ils ont une branche de plus; ils servent à prendre trois points à la fois, et ainsi à former des triangles, à placer trois positions à la fois d’une carte qu’on veut copier, etc. Compas à verge; il consiste en une longuë branche ou verge portant COM deux curseurs ou boîtes de laiton ; Vune fixée à un bout , l’autre pou- vant y glisser le long de la verge avec une vis pour l’assujettir sui- vant le besoin. On peut visser à des curseurs des pointes de toute es- pèce, soit d'acier ou de quelque autre chose semblable. On s’eu sert pour décrire de grands cercles ou prendre de grandes longueurs. Le compas d’artisan est fort et solide , son usage ordinaire étant de servir à couper le carton, le cuivre , etc. Il est traversé par un quart de cercle, afin qu’on puisse l’arrèter fivement à une ouverture, en serrant une vis qui appuie Sur le quart de cercle. Le compas à l’allemande a des branches un peu courbées , en sorte que les pointes ne se joignent que par ses bouts. : Compas à pointes changeantes ; on appelle ainsi des compas qui ont différentes pointes que l’on peut ôter et remettre selon 18 besoin. Ils sont fort utiles dans les dessins d'architecture , où il s’agit assez souvent de faire destraits bien for- més , distincts et très-déliés. Compas à ressort ; ce compasest fait tout d’acier trempé, et sa tête est contournée de manière qu'il s'ouvre de lui-même par son res- sort. Il RAR pour prendre de petites mesures et faire de pe- tites divisions. Compas à pointes tournantes ; avec ce compas on évite l’embarras de changer de pointes ; son corps est semblable au compas ordinaire; vers le bas et en dehors on ajoute aux pointes ordinaires deux autres pointes dont l’une porte un crayon et l’autre sert de plume; elles sont ejustées toutes les deux de maniège qu’on puisse les tourner au besoin. Compas de proportion ; cet ins- trument que les Anglais appellent secteur , est d’un grand usage pour trouver des proportions entre des quantités de même espèce , comme tre lignes et lignes , surfaces et faces, etc. C’est pourquoi on appelle en France compas depro- portion. Le grand avantage du compas de preportion sur les échelles com- munes, consiste en ce qu'il est fait COM 5ig de telle sorte qu’il convient à tous les rayons et à toutes les échelles. Par les lignes des cordes, des sinus , etc. qui sont sur le compas de proportion , on a les lignes des cordes, des sinus , etc., d’un rayon quelconque, comprises entre la lon- gueur et la largeur du secteur ou compas de proporlion, quand il est ouvert. Le compas de‘proportion est fon- dé sur la quatrième proposition du sixième livre d Euclide, où il est démontré que les triangles sem- blables ont leurs côtés homologues proportionuels. Le compas de proporlion sert paruculièrement à faciliter la pro- jection tant ortographique que sté- rcographique. #. PROJECTION, STERECGRAPHIE. Compas à coulisse ou compas de reduction ; il consiste en deux branches dont les bouts de chacune sont terminés par des pointes d’a- cier. Ces branches sont évidtes dans leur longueur pour admettre une boïte ou coulisse que l’on puisse faire glisser à volonté daus toute leur longueur ; au milieu de la coulisse il y a une vis qui sert à assembler les branches et à les fixer au point eù l’on veut. Sur l’une des branches du com- pas, il y a des divisions qui servent à diviser les lignes dans un nombre quelconqne de parties égales, pour réduire des figures , etc.; sur l’au- tre ,il ya des nombres pour ins- crire toutes sortes de polygones ré- guliers dans un cercle donné. Il y a des compas de réduction auxquels on a adapté les lignes du compas de proportion. Sur la pre- mière face sont les lignes des cordes jusqu’à soixante , et 1a ligne des lignes divisée en cent par- ties égales, numérotées de dix en dix. # Sur l’autre face sont la ligne des sinus jusqu’à 90 degrés , et la ligue des tangentes jusqu'à 45 degrés. Sur le premier côté l’on trouve les tangentes depuis 45 jusqu’à 71 de- grés 34 secondes ; sur l’autre , les secantes deprus zéro jusqu’à 70 de- grés 30 secondes. Compas sphérique ou d'épaisseur; un se sert de cet instrument pour COM pendre les diamètres, l’épaisseur ou le calibre des corps ronds ou cy- lindriques , tels que les canons, les tuyaux, etc. Ces sortes de compas consistent en quatre bran- ches assemblées en un centre, dont deux sont circulaires, et les deux autres plates un peu recour- bées par les bouts. Pour s’en servir on fait entrer une des pointes plates dans le ca- non, et l’autre par dehors, les- quelles étant serrces , les deux pointes opposées marquent l’épais- seur. Compas elliptiques; ils servent à décrire toutes sortes d’ellipses ou d'ovales. On en a imaginé de plu- sieurs espèces dont la construction est fondée sur différentes proprié- tés de l’ellipse. Géométrie du compas ; c’est le Lifre d’un ouvrage nouveau de L. Mascheroni, officier du génie , dont le but est de résoudre les pro- blèmes de géométrie élémentaire parle moyen du compas , sans faire usage de la règle. C’est en consi- dérant que le compas est suscep- tible par sa forme d'une plus grande exactitude que la règle, sujette à beaucoup de défauts dans sa construction , et à de grands in- convéniens dans son usage , que M. Mascheroni a été conduit à chercher des constructions géomé- triques qui pussent s’exécuter par le seul moyen du compas, et ilen a trouvé d'assez simplespour toutes les questions qui se présentent fré- quemment. Cet ouvrage offre en- core aux facteurs d’instrumens de mathématiques et aux géomètres, lusieurs moyens très-utiles pour {a construction et la vérification des instrumens propres à mesurer les angles, ( Marine) Compas de route ou compas de mer; c’est la mème éhose que la boussole. F. ce mot. L'habitacle est partagé en trois tases vitrées ; on met une bous- sole ou un compas de route dans chacune des cases extérieures, et une Jampe dans celle du milieu our les éclairer pendant la nuit. ÿ. HABITACLE. Compas de variation où de dé- clinaison ; c’est une boussole sus- *r 500 COM pendue comme les boussoles ordi- naires ou les compas de route, mais ordinairement un peu plus grosse, Cette boussole est établie dans uue boïte carrée avec un cou- vercle qui ne s’enlève que lors- qu'on veut faire usage de ce compas pour observer la déclinai- son de l'aiguille aimantée. Elle est garnie à l’intérieur d’un cercle de cuivre parfaitement bien gra- dué, et la boite de la boussole porte deux pinules à l’aide desquelles on tire un rayon visuel au soleil, au moment de son lever ou de son coucher ; pour voir de combien il s’écarte de l’est ou de l’ouest du compas. L'objet de cette observa- tion est de cemparer la Géclinaison apparente de l’astre, donnée par le compas, avec sa déclinaison réelle, le jour de l’observation, du vrai est ou du vrai ouest du monde , et de connoïtre par conséquent le nombre des degrés dont la boussole s’écarte dans ses points cardinaux , des vrais points cardinaux dumonde. F AMPLITUDE,DECLINAISON , VARIATION. : On se sert aussi du compas de va- riation pour observer l’angle de la dérive, en examinant à l'arrière du vaisseau la direction de la trace que laisse après lui le vaisseau ou le sillage. Y. DERIVE. Compas azimuthal ; c’est un com- pas de variation , auquel on ajoute un cercle de bois et une alidade en équerre, pour pouvoir observer l’azimuth, ou l’amplitude du soleil ou des astres, lorsqu'ils sont élevés au-dessus de l’horizon. Ce genre de compas est peu usité, parce que les observations faites à l’horizon sont beaucoup plus sûres. ( Technol.) Compas brisé ; les doreurs sur tranche se servent de ce compas pour placer lor en feuilles sur l'assiette dont ils couvrent la tranche du livre qu’ils veulent dorer, Coripas RE c’est un compas dont chaque branche ton- gue d'environ deux pieds , est plate et droite avec une pointe. IL sert aux appareilleurs et tailleurs de pierre ; il sert aussi à prendre la mesure des angles gras et maigres ; COM on l’appelle communément fausse (querre. à Compas à verge; c’est un instru- ment propre à tracer de grands arcs de cercle, qu’on ne peut faire avec le compas d’appareilleur. 1 con- siste en une longue règle qu’on fait au travers de deux morceaux de bois ou de fer , qu’on appelle pou- pées , qui peuvent s’approcher ou s'éloigner comme l’on veut , et ètre fixées par le moyen des vis. Chacune de ces poupées est ter- minée à un bout par une pointe de fer qui sert , l’un à fixer au centre, et l’autre à tracer l’arc. Cet instru- ment vaut mieux qu’un "cordeau À parce qu’il ne peut ni se ralonger , ni se raccourcir , dès qu’il est une fois réglé à la lougueur. Compas de cordonnier; c’est nn instrument de bois avec lequel on prend la mesure du pied pour faire des souliers. 11 est marqué de plu- sieursdivisionsqu’onappelle points, Compas de tonnelier ; c’est un compas de bois pointu par en bas, et rond par en haut, qui s’ouvre et se serre par une vis , pour marquer les fonds leurs tonneaux; les vis sont tournées les unes à droite", les autres à gauche , afin de pouvoir ouvrir et fermer l'instrument des deux côtés. Compas de tourneur, est un com- pas dont les jambes sont courbées pe rendre les diamètres des glo- es , les épaisseurs des corps. Les sculpteurs et les graveurs se ser- vent aussi de cet instrument. Compas de bijoutier; c’est un ins- trument qui sert à prendre les an- gles des pierres à mesure qu’on les taille ; il consiste en un fût de bois ou de laiton, comme le fût d’un rabot, fendu par-dessus jusqu’à moitié de sa longeur , et d’une pe- tite règle de laiton qui tient par un bout dans le milieu du rabot, en- sorte qu’elle se meut comme une équerre phante. ( Manufact.) Compas est aussi un terme de manufacture qui si® gnifie modèle, mesure. On dit faire une étoffe sur le compas d’une au- tre , pour dire la faire de la même largeur avec le mème nombre de fils, autant de portées que celle qu'onprend pour modèle, COM 551 De compas, on a fait compassef pour prendre ses mesures avec un compas. Les marins compassent la carte, lorsqu'ils s’occupent de trou- ver sur la carte le lieu où peut être le vaisseau. Le mineur a compassé ses feux , lorsqu'il les a placés de manière à ce qu’ils prennent tous ensemble. Compasser un livre, c'est , en terme de relieur , le me- surer avec le compas , añn de le bien rogner. COMPASSION, s. f. du lat. com- passio, formé de compatior, com- pâtir , souffrir avec , ensemble : mouvement de l’gme qui compatit aux maux d'autrui. { Nosologie ) Compassion est ce que souffre une partie en consé- quence du mal dont une autre est affectée ; c’est ce qu’en appelle souffrir par sympathie. ( Culte cathol. ) Compussion de la Sainte-Vierge ; c’est une fète que l’on célèbre dans l’église ro- maine , le vendredi de la semaine de la passion, en mémoire des douleurs dont la Vierge fut pé- nétrée à la vue du crucitiement de Jesus-Christ, son fils. COMPENSATION , s.f. du lat. compensatio, formé de con et de enso , peser ensemble. ( Pratique) Confusion d’une dette avec une autre dette. La compensation tient lieu de paiement , ou plutôt c’est un paie- ment réciproque ; mais pour que la compensation ait lieu, il faut que les dettes et créances soient de part et d’autre de mème na- ture, et également claires et li- quides. Compensation de délits ; elle n’a lieu ge l’égard des injures et autres délits légers qui ne méritent point de peine afllictive. ( Diction ) La compensation est une figure de rhétorique qui met à coté l’une de l’autre deux choses ou deux personnes, pour faire juger de leur différence ou de leur res- semblance. Cette figure fait dans le discours un effet d'autant plus beau, qu’elle procure à l'esprit l’exercice agréable de voir les rap- ports ou la différence des deux objets qu’ou lui présente. COM ® On rapporte à la compensalion le parallèle, qui n’est autre chose que la comparaison de deux hom- mes illustres. COMPEÉTENCE , s. f. du latin cormpelentiæ , proportion, conve- nance , Justesse. (Pratique ) C’est en général le droit d’ua tribunal, pour instruire et juger certaines affaires. Quand un juge entreprend de juger une aflaire dont la connoissance ne lui est point accordée, on appelle de son jugement au tribunal de cassation. Ou appelle aussi partie compé- tente une partig capable de con- tester en Justice. On dit encore qu'un garçon est en àäge compélent de se marier, de jouir de son bien. Il v a des délais compétens éta- bis pour se présenter, pour dé- endre , pour produire. Compélent signifie encore ce qui peut appartenir à quelqu'un en quelque chose où il a noel On a partagé un héritage, on a donné à chacun des enfans leur partie compétente. COMPILATION, s. f. du latin compilatio , formé de con et de prie, amasser, entasser, presser eusemble. (Littérature) Recueil de plu- sieurs choses d’un ou différens au- teurs , mises en corps d’ouvrage. COMPLAINTE, s. f. du latin cormplancius , formé de con et de plangere, se plaindre avec gémis- semens , lamntation. ( Pratique ) La complainle est uxe action pétitoire par laquelle le possesseur d’un héritage , d’un droit réel, troublé dans sa pos- session, se plaint en justice de ce trouble , et demande contre celui qui eu est l’auteur, d’être maintenu dans sa possession, et que défenses soient faites de l’y troubler. COMTPLANT , :s. m. du latin complantare, planter de concert avec quelqu'un. ( Agricul. ) Ce mot qui signi- foit autrefois une concession que Von faisoit à quelqu’uv, d’un champ, d'un héritage, à Ja charge d’y faire quelque plantation de vignes , er 992 # COM d’aibres fruitiers, moyennant la redevance d’une portion des fruits, s’entend maintenant d’une planta- tion quelconque , et même de la chose plantée. COMPLEMENT , s.rm. du Jaf. complementum , formé de con et de pleo , remplir avec. (Mathém.) Ce mot se dit en général d’une partie qui, ajoutée à une autre, formeroit un tout ou naturel on artificiel. (Arithm.) Le complément aril- mélique d’un logarithme est ce qui manque à un logarithme, pour être égal à 100,000,000 , en sup- posant les logarithmes de neuf caractères. (Géométrie) Le complément d'un angle ou d’un arc est ce qui reste d’un angle droit ou de qua- tre-vingt-dix degrés , après qu’on en a retranché cet angle ou cet arc. On appelle complément d’un angle à 180 degrés , l'excès de 180 degrés sur cet angle ; ainsi le compleinent à 180 degrés, d’un angle de 100 degrés est 8o degrés; mais complément tout, court ne s’entend que du complément à 90 degrés. Les complémens d’un parallèlo- gramme sont deux parallèlogram- rues que la diagonale ne trans- verse pas, et qui résultent de la division de ce parallélogramme par deux lignes tirées d’un point quel- conque de Ja diagonale paralièle- ment à chacun de ses côtés. ( Artmilitaire ) Complément de la ligne de défense ; c’est le reste de la ligne de défense , après avoir Ôté l’angle du flanc. Complément de la courtine; c’est Je reste de la courtine , après avoir Ôté son flanc jusqu’à l’angle de la gorge. (Astron.) Complément de la hau- teur d’une étoile ; c’est la dis- tance d’une étoile au zémith, ou de l’arc compris entre le lieu de l'étoile au-dessus de l’horizon et le zénith. ( Navigation ) Complément de route ; c’est le complément de l’an- gle que la route ou le rhumb que l’on suit, fait avec le méridien du lieu où lon est, c’est-à-dire, la différence COM diflérence de cet angle à go de- grés. (Musique) Complément d’un intervalle ; c’est la quantité qui lui manque pour arriver à l’octave. Ainsi la seconde et la septième, la tièrce et la sixte, la quarte et la quinte, sont complément l’une de l’autre. Quand il n’est question que d’un intervalle, complement et renversement sont la mème chose. Quant aux espèces, le juste est complément du juste, le majeur du mineur , le superflu du dimi- nué , et réciproquement. Ÿ. IN- TERVALLE. COMPLÉMENTAIRES ,, adjec. , même origine que COMPLEMENT. (Rép. franc.) Jours complémen- taires ; ce sont les cinq ou six jours que l’on ajoute aux douze mois de l’année républicaine fran- çaise , pour compléter les 565 ou 366 jours dont est composée l’an- née solaire. L’année républicaine française est composée de douze mois, chacun de 50 jours, ce qui fait 560 jours. Après ces douze mois écoulés, on ajoute cinq jours dans les années ordinaires , et six jours dans les années sextiles : ce sontces cinq ou six jours qu’on appelle complémentaires. COMPLET, adj. du latin com- pletus , participe de compleo, ache- ver, remplir, perfectionner : en- tier, achevé, parfait, à qui il ne manque aucune des parties né- cessaires. ( Art militaire ) On dit d’un ré- giment qu’il est complet, ou ( subs- tantivement ) qu'il est au grand complet, au c mplêt de guerre, selon qu'il est porté au nombre d'hommes prescrit par les ordon- nances, dans le cas de paix ou de guerre. ( Botan. ) Ce mot n’a point en botanique un sens absolu, mais seulement relatif à l’idée que les botanistes se sont faite de la per- fection de telle ou telle partie. Une fleur est regardée comme complète , lorsqu'elle a un calice, une corolle et les deux sexes ; et cette fleur-là seule est véritable- ment incomplète qui, n’ayant qu’un seul sexe, est incapable par elle- Tome I, COM 353 mème de fécondation et de répro- duction. Un fruit pourvu d’un pericarpe manifeste, dont la cavité simple ou multiple renferme une ou plu- sieurs graines parfaites , est géné- ralement regardé comme complet ; et un fruit est appelé i7complet lorsqu’il lui manque quelques grai- nes , qu'il devroit naturellement avoir. Cette zrcomplétion est assez souvent annoncée à l’extérieur par une défectuosité plus ou moins sensible dans la forme ordinaire du péricarpe. COMPLEXE , adj. du latin com- plexus , formé de complector, em- brasser : qui embrasse plusieurs choses. ( Algébre) Une quantité com- plexe est une quantité comme a x b—c, composée de plusieurs parties a b c jointes ensemble par les signes X et —. ( PAysiologie ) Complexe et plus généralement complexus, se dit de quatre muscles de la tète , dont deux ont été appelés les grands complexus et les autres les petits complexus. Ces muscles servent à étendre la tète ou à la porteren arrière. ( Logique ) Complexe , se dit par opposition à simple, des proposi- tions, des termes qui les com- osent et des idées exprimées par Fe termes. L’idée complexe est celle qui renferme plusieurs idées simples, comme Dieu juste. Le terme complexe est celui qui comprend plusieurs idées. La proposition complexe est celle qui a au moins un de ses termes complexe ou qui est composée de plusieurs membres. ( Pratique ) On appelle, en ma- tière criminelle, question complexe une question propowe aux jurés, qui comprend plusieurs faits, ou plusieurs circonstances indépen- dantes les unes des autres. Le juge ne doit pas soumettre à la déci- sion des jurés des questions com- lexes. COMPLEXION , s. f. du latin complexio , union, liaison , con- cours de choses qui se joignent. ( Physiologie ) pré à dis= 354 COM saturelle du corps : c’est Josition | TEMPERA- a mème chose que MENT, W. ce mot. COMPLICATION , s. f. da lat. complicatio ; formé de con et de plc, plier , envelopper plusieurs choses ensemble. { Pratique) Complication, en matière criminelle, se dit lorsque l’eccusé est prévenu de plusieurs crimes. Une proccdure compliquée est celle où ily a un grand nombre d'objets et de demandes respectives ui se croisent mutuellement. ( Méd. ) Complication est un mélange ou jonction de deux ma- ladies dans un même sujet. COMPLICE, adj. ét subs. du lat. complice , ablat. de complex ; formé de complicare , compliquer, impliquer aus le même crime : qui a part au crime d’un autre. ( Pratique ) Complice est celui qui a participé au crime de quel- qu’un. Quand on parle des complices d'un accusé, on ajoute ordinaire- ment ces mots: fauteurs, parti- cipes et adhérens , ce qui com- rend toutes les différentesmanières dont les complices peuvent avoir eu part au délit. COMPIIES, s,. f. du latin com- letæ , sous entendant koræ. ( Culte cathol.) C’est ainsi qu’on nomme les dernières heures de L'office divin. Saint Benoît est le premier auteur ecclésiastique qui ait parlé des complies. 1 a éta- bli daus sa règle que sur le soir les moines s’assemblassent, qu’ils fissent en commun une lecture spi- rituelle, et ensuite quelques prières poux terminer la journée ; c'est de cette pratique des moines qu'est venue la coutsme de réciter com- plies. COMPORTER, (se) v. récip. du lat. comporto , porter ensem- ble. ( Marine ) On dit d’un vaisseau qu'il se comporte bien à la mer lorsque, par sa bonne construction, l'excellente disposition de sa char- ge, et autres circonstances, il na- vigue bien , marche vite, résiste aux coups de mer, a les mouve- com mens doux , gouverne facilement et porte bien la voile, COMPOSE , s. m. du latin com- ponere, formé de con et de ponere, mettre ensemble, arranger, aCCom- moder. (Arith.) On dit qu'un nombre est composé quand il peut être me- suré ou divisé exactement et sans reste, par quelque nombre différent de l’unité. Tel est le nombre 12, qui peut ètre mesuré ou divisé par RME 0 Les nombres composés entre eux sont ceux qui ont quelque mesure commune différente de Vl’unité, comme les nombres 12 et 15, dont l’un et l’autre peuvent être exacte- ment divisés par 5. La raison composée est celle qui résulte du produit des antécédens de deux ou de plusieurs raisons, et de celui de leurs conséquens. Ainsi 77 esta 10 en raison composée de Tà2,et de 11 à 5. ( Algèbre) Quantités composées; c’est l’assemblée de plusieurs quan- tités liées ensemble par les signes X et —: ainsi, a x b—eet bb — Æ == ac sont des quantités composées ou COMPLEXES. 7. ce mot. ( Mécan.) Pendule composé est celui qui consiste en plusieurs poids consérvant constamment la même position entre eux et la mème dis- tance au centre du mouvement autour duquel ils font leurs vibra- tions. Mouvement composé est le mou- vement résultant de l’action de plu- sieurs puissances concourantes ou conspirantes, Dans un fiouvement composé uniforme , la puissance unique pro- duite par les puissances concou- rantes est à chacune de ces puis- sances séparément, comme la dia- gonale d’un parallélogramme dont chaque côté exprime la direction et l'énergie de chaque puissance, est à chacun de ses côtés. COMPOSITE, s m. et adj. du latin compositus , fait de compono, mettre eusemble. ( Architect.) Un des cinq ordres d’architécture inventé par les Ro- maivs, ainsi appelé, parce que ses proportions et ses ornemens sont tirés de l’ionique et du corinthien. com COMPOSITEUR , s. m. du latin compositor, forné de con et de po- nere, mettre ensemble. ( Musique) Celui qui compose de la musique ou qui sait les règles de la composition. Il en est du compositeur comme du poëte, si la nature ne l’a pas formé tel, S'il n°a reçu du ciel l'influence se- crête , Pour lui Phébusest sourd et Pégase est rétif. Quelque effort qu’il puisse faire, quelque me qu’il puisse avoir, s’il n’a pas le gènie, c’est-à-dire, ce feu intérieur qui brüle, tour- mente, inspire des chants nouveaux et toujours agréables, une harmo- nie pure, touchante, majestueuse, il n’est pas né pour cet art, et il n’y fera jamais rien que de mé- diocre. x ( Imprimerie) Compositeur est aussi le nom d’un ouvrier impri- meur : ses fonctions ont pour objet la composition proprement dite, l’emposition, la correction et la dis- tribution , c’est-à-dire, d’assembler les lettres, suivant une copie don- née , de placer les pages dans l’or- dre qui leur convient, de corriger les épreuves , et de replacer dans les casses les lettres qui ont servi aux premières feuilles d’un ou- vrage. ( Pratique ) on appelle amiables compositeurs des espèces d’arbitres qui accommodent une affaire à des conditions équitables , et auxquels il est permis, sans trop s’arrèter à la rigueur de la loi, de se relächer, et d’écouter des considérations d’é- quité. COMPOSITION , s. f. même ori- gine que les précédens. Action de composer quelque cho- se; l’ouvrage qui résulte de cette action. On dit d’un homme qu’il est occupé à la composition d’un ou- vrage ;.et de l'ouvrage, que c’esé une savante composrtior. (Grammaire) Composition se dit de la jonction de certains mots qui en change ou en modifie la signifi- cation ; comme chef-d'œuvre. ( Collége ) On appelle aussi com- position \e thème que fait un éco- lier sur le sujet qui luiest donné par son régent, ur thème de com- CcoM 355 position ; des vers de composition. ( Rhétor. ) Composition est V’ar- rangementetla disposition des par- ties du discours. ( Logique) Connoître par com- position ; c’est joindre ensemble plusieurs idées pour se représenter une chose qui est différénte de ce que ces idées présentent naturelle- ment. (Arithim.) La rroportion de com- position de raison est une compa- raison de lantécédent et du consé- quent pris ensemble , au seul con- séquent dans deux raisons égales : comme sil y a même raison de 2 à 5 que de 4à 6, on conclut aussi qu’il y a mème raison de 5 à 3 que de 10 à 6. ( Mécan. ) Composition de mou- vement est la réduction de plusieurs mouvemens à un seul. La composi- tion du mouvement a lieu lorsqu’un corps est poussé ou tiré par plu- sieurs puissances à la fois. ( Art milit.) Composition s’em- ploie quelquefois pour les conven- tions que fait une place qui veut se rendre ou capituler. Se rendre par composition. ( Histoire) Composition se ren- contre dans l’histoire , où il signifie pacte, traité , convention. L’abon- nement des Artésiens avec le sou- verain s’appeloit anciennement composition d’ Arras. ( Pratique) Composition est sou- vent pris pour aceord , transaction, remise, divinütion, accommode- ment dans lequel ‘une des parties ou toutes les deux ensemble se re- lächent de leurs prétentions. (Musique ) Composition est l’art d'inventer et d'écrire des chants, de les accompagner d’une harmonie convenable, de faire une pièce complète de musique avec toutes ses parties. ; On appelle.aussi composition les ER mème de musique faites dans es règles de la composition. ( Peinture) La composition est l'art d'inventer et de disposer les objets, les personnages, les grou- pes, ornemens , toutes les parties d’un tableau. De grands peintres, entre lesquels on compte le Pous- sin et Paul Véronèse , modelojent en cire les figures de leur sujet , les Z 2 35 com grouppoient convenablement, et tournant ensuite autour de cette composition en relief, ils en choi- sissoient l’aspect le plus pittores- que. Cette méthode est encore utile our établir avec certitude les om- pes et Ja lumière, pour s’assurer que dans le tableau tout sera con- forme à la nature. Si l’on excepte le grand principe de l’unité de sujet et d’intérèt, toutes les règles, de la composition ne sont que des conseils qu’il est bon de se rappeler souvent, mais qu’on ne s’astreint pas à suivre tou- jours. Un précepte utile seroit de u'admettre dans un tableau que les groupes qui sont essentiellement nécessaires au sujet, et qu'autant de groupes qu’il en faut pour con- courir à l’effet de l’action. Tous les amateurs connoissent les règles triviales de la composition : aussi c’est sur la composition qu’ils se rejettent pour faire briller leurs connoissances, et qu’ils s’élè- vent avec un ton magistral contre celles des compositions modernes qui ne pyramident pas bien, qui groupent mal, qui out des trous, etc. Il est très-vrai que les règles sur lesquelles ils appuient avec un pé- dantisme qui les rend si ridicules aux yeux des hommes modestes et véritablement instruits, sont des règles fondées sur l’expérience et Vobservation du bou eflet que pro- duisent les ouvrages qui les ont fait naître, mais elles ne sont pas absolues; et elles doivent quelque- fois céder à des raisons supérieures, à uu autre genre de convenance. (Imprimerie) Composition se dit de l’arrangement des lettres, des caractères pour en former des mots, des lignes , des pages. , ( Technol.) Les arts et les manu- factures emploient le mot composi- dion pour désigner divers mélanges, certaines préparations que l’on fait pour imiter certaines choses. On fait des compositions pour imiter l’argent , l’or , les perles, les pier- reries. Les drogues sont des compo- sitions de diverses substances ani- males, végétales ou minérales, etc. COMPRESSEUR ,s. m. du latin comprimo, composé de con 6t de com premo, presser, foulér ensemble. ( Anatomie ) Le compresseur de la prostrate ; c’est le muscle pros- tatique supérieur dans l’homme. COMPRESSIBILITE, s. f. du latin comprimo, Foy. COMPRES- SEUR : qualité d’un corps qui peut ètre comprimé. (Physique) La compressibilité suppose que les parties qui compo- sent les corps ne sont pas aussi près les unes des autres qu’elles pourroient l’ètre ; qu’il reste entre elles des interstices ou absolument vides, ou remplis seulement d’un fluide qu'on peut en faire sortir ; que les parties des corps sont flexi- bles. Ces deux suppositions sont vraies , puisque tous les corps sont poreux , et qu’il n’y en a point qui ne puisse céder à une force finie, La compressibilité est donc une propriété générale des corps qui leur appartient à tous, mais non pas au même degré; sar les liqueurs, quoique peu compressibles, le sont pourtant assez pour transmettre des sons: ce qui prouve qu’elles sont élastiques ; et l’élasticité ne peut exister sans la compressibilité. COMPRESSION, s. f. même ori- gine que les précédens : l’action de comprimer,ou l'effet qui est produit dans ce qui est comprimé. ( Mécan, ) Action de presser ou de serrer un corps, de Éne il résulte qu’il occupe ou tend à oc- cuper un moindre volume ; la com- pression diffère de la condensation en ce que celle-ci est l’état d’un corps qui , par une cause quelcon- que, est réduit à un moindre vo- lume , tandis que celle-là est pro- prement l’action de serrer un corps, soit qu'il soit réduit ou non à oc- cuper un moindre volume. #. CON- DENSATION. ( Physique ) La compression de ’air par son propre poids est très- surprenante ; mais on peut , par le secours de l’art, le comprimer en- core davantage ; et il paroït par les expériences de Boyle , que l’es- pace que l’air remplit dans sa plus plus grande dilatation est à celui qu’il occupe dans sa plus grande compression, comme 190,000 est al . (Chirurgie ) La compression est COM un des moyens que la chirurgie em- ploie pour arrêter les hémorragies , pour remettre les parties dans leur état naturel , et pour empêchef que d’autres ne reprennent un nouvel accroissement. ( Méd.) Compression s'emploie aussi dans la A édeéine interre pour désigner un état de gêne dans le- quel un viscère quelconque perd sa torce et son ressort, ne pouvant surmonter la résistance du poids qui l’opprime. Telle est la compres- sion du cerveau , occasionnée après une longue maladie, par la matière morbifique, et dont les symptômes sont un engourdissement d'esprit qui ne disparoit quelquefois qu’a- près plusieurs mois de convales- cence. COMPROMIS, s.m. du latin com- promitto , formé de con et de pro- milto , promettre, s’engager en- semble. COMPTE, s. m. du latin compu- tus , calcul , nombre. ( Commerce ) Compte ; c’est le papier, l’écrit où l’on a fait le cal- cul et la supputation de ce qu’on a mis ou de ce qu’on a reçu, ou de les tous deux. Compte de clerc à maître ; celui où le comptable porte en recette et dépense tout le bénéfice , tous les frais et toutes les pertes qu’il a pu faire dans sa commission. Compte par colonne ; celui dans lequel la recette et la dépense, quoique liquidées à la fin de chaque année ÿ ne sont compensées qu’à la la fin de la dernière année seule- ment , ou de trois ans en trois ans, Compte par échelette ; celui dans lequel l’imputation de la dépense se fait sur la recette année par année. Compte de capital; celhu qui rer- ferme tous les effets d’un négo- ciant, tant meubles qu’immeubles, déchargés de toutes dettes et hypo- thèques. Compte de bilan; celui quine s’ouvre au grand livre que pour la clôture des livres. Bordereau de compte ; l'extrait d’un compte dans lequel on com- prend toutes les sommes d’un compte , tirées hors de ligne , tant de la recette que de la dépense. COM 357 Débet de compte; la somme dont la recette excède la dépense. Solde de compte ; la somme dont le débit excède le crédit. ( Banque) Avoir un compte en banque ; c'est se faire créditer dans une banque, comme celle d'Amsterdam , de Hambourg , etc. ou s’y faire débiter, selon qu’on veut faire des paiemens à ses créan- ciers , ou eu recevoir de ses débi- teurs , en argent de banque , c’est- à-dire, en billets ou écritures de banque. On a encore un compie en banque lorsqu'on y porte des fonds pour la première fojs. (Manuf.)] Un compte, en parlant de toiles, est le nombre de cent fils,en sorte qu’une toile en compte de singt contient deux mille fils de chaine , ou vingt comptes , de cha- cun cent fils. La manière de com- parer les divers comptes des toiles est d’exprimer avec leur largeur le nombre réel de leurs fils de chaîne. (Pratique, Finances et Commerce) De compte on a fait comptable pour désigner ceux qui ont une gestion dont ils doivent rendre compte comme tuteurs , Curateurs, rece- yeurss eic. Comptabilité , pour signifier Vo bligation de rendre compte ; Et comptoir , pour un bureau ou une factorerie de marchands ou d’une compagnie de négocians, par- ticulièrement dans les Indes. COMPULSOIRE , s.m. du latin compulsum , participe de compello, compulser. ( Pratique ) Acte de justice por- tant ordre à l’oficier public de communiquer ses registres. On prend la voie du compulsoire pour parvenir à se faire délivrer des ex- péditions de pièces nécessaires, parce que les personnes publiques ne peuvent etre contraintes que par cette yoie de montrer les actes dont elles sont dépositaires, à ceux qui n’y sont point parties. COMPUT ,s.m. du datin com- putus , calcul , nombre. ( Chronol. ) Ce mot ne s’emploie qu’en parlant des supputations qui servent à régler le calendrier ecclé- siastique 4 COMTE , 5, m. du mot latin co- 358 COM mes , formé de comitare ; accom- pagner. (£con. polit.) Les comtes étoient dans l’origine des seigneurs qui étoient à la suite de l’empereur. Au temps de la république, on appeloit comtes, chez les Romains, tous ceux qui accompagnoient les proconsuls et les propréteurs dans les pro- vinces. Sous les empereurs , les comtes étoient tous les ofliciers de la maison de l’empereur. Il semble qu'on peut faire commencer les comtes dès Ie temps d’Auguste, qui prit plusieurs sénateurs pour être ses comtes , c’est-à-dire, pour l’ac- compagner dans ses voyages. Jus- que-là c’étoit le titre d’un emploi; Constantin en fit une dignité. Dans la suite, on donna le titre de comte à ceux qui avoient bien servi le public, ét mème à des avocats, à des professeurs en jurisprudence qui avoient servi 20 ans. Lorsque les Français passèrent dans les Gaules , ils y trouvèrent la dignité de comte établie par les Romains, etils ne voulurent point y apporter de changement. Ainsi, jusqu'a Charlemagne, les comtes furent tout ensemble des juges or- dinaires et des gouverneurs des villes. Ces comtes rendirent leur dignité héréditaire sous les derniers rois de la seconde race, qui étoient trop foibles pour se faire obéir ; ils usurpèrent mème la souveraineté, et lorsque Hugues Capet parvint à la couronne, son autorité n’étoit ni assez reconnue , ni assez affermie pour s'opposer à ces usurpations. Mais peu à peu les rois ont reunices comtés à la couronne , et avant le règne de Charles IX ,ce n’étoit plus qu’un titre que le roi accordoit en érigeaut une terre en comté. Les Allemands appelientuncomte, ein graf. Il y a des landgraves ou des gou- verneurs de provinces ; des mar- graves, originairement des comtes où marquis,qui présidoient à la sû- reté des frontières; des burgraves du gouverneurs de villes ou de chà- teaux ; et des pfalzgrafou comtes palatins. En Angleterre , la dignité de comte (earl) étoit, comme ailleurs, la première de toutes ; elle est au- CON jourd’hui placée entre celle de marquis et celle de baron. Le titre s’éteignoitavec celui qui le portoit, ma Guillaume-le-Conquérant le rendit héréditaire. Indépendam- ment des comtes créés par le roi ,et introduits en cette qualité dans la chambre des pairs, on donne par courtoisie le titre de comte au fils ainé d’un duc; mais ce n’est qu'une simple dénomination qui ne donne aucune prérogative. COMTE, s. m. du latin comi- latus. ( Econom. polt, ) Titre d’une terre en vertu duquel celui qui la possède prend le titre de comte. (Géogr.) Comté (en anglaisshire, du saxon sciran,quisignifie diviser); c’est une division territoriale : l’An- gleterre proprement dite est par- tagée en quarante comtés ou s/ures ; l’Ecosse en vingt - quatre , et le pays de Galles en douze. CONCASSER , v a. dn lat. com- quassare, composé de con et de quasso, mettre en pièces: briser ensemble, ( Pharmacie) MBriser , réduire en petites parties , avec le marteau ou le pilon , des racines, du bois, ou autres choses dures, afin d’en extraire plus aisément les sels , les sucs, les huiles, etc., dans les infusions que j’on fait ensuite. CONCAVE , adj. du latin con- cavus. ( Géom. et Opt.) Concave se dit de la surface intérieure d’un corps creux, particulièrement s’il est cir- culaire. \ Lorsque les surfaces concaves sont susceptibles de réfléchir les rayons de lumière , elles en dimi- nuent la divergence, et en augmen- tent la convergence ; mais lorsque ces surfaces concaves appartien- nent à des corps transparens, qui donnent passage à la lumière, ces corps deviennent par-là propres à augmenter la divergence et à dimi- nuer la convergence des rayons. Concave se dit donc particuliè- rement des miroirs et des verres optiques. Les verres cozcaves sont ou concaves des deux côtés, qu’on appelle simplement concares ; ou ils sont concaves d’un côté et plans de l’autre, qu’on appelle plans- CON concaves, ou concayes = plans ; enfin, concaves d’un côté et cou- yexes de l’autre. Si , dans ces der- niers, la convexité est d’une moindre sphère que la concavité, on les appelle ménisques ; si elle est de la mème sphère, sphériques-concaves; et si elle est d’une sphère plus grande , convexo-concaves. Les verres concaves ont la pro- priété de courber en dehors, et d’écarter: les uns des autres les rayons quü les traversent, au lieu que les verres convexes ont celle de les courber en dedans et de les rapprocher, et cela d’autant plus qüe leur concavité ou leur “con- vexité sont des portions de moin- dres sphères. C’est pour cette raison que les objets vus à travers des verres co»- caves paraissent d'autant plus petits 4 les concayités des verres sont es portions de pluspetites sphères. Les miroirs concaves ont un eflet contraire aux verres convpexes : ils réfléchissent les rayons qu’ils reçoi- vent, de manière qu’ils les rappro- chent presque toujours les uns des autres, et qu’ils les rendent plus convergens qu'avant l’inci- dence; ét ces rayons sont d'autant plus convergens , que le miroir est une portion d’une plus petite sphère. Il faut dire, presque toujours ; car cette règle west pas générale : quand l’objet est entre le miroir et son foyer, les rayons sont rendus môins convergens par la réflexion ; mais quand les rayons viennent d’au-delà du foyer , ils sont rendus plus convergens ; et c’est pour cela que les miroirs concaves, exposés au soleil , brülent les objets placés à leur foyer. 7. MIROIR CON- CAVE, VERRE CONCAVE. ( Botan.) Concave se dit de toute partie tellement creusée par sa face interne ouverte, qu’elle ne peut être réduite à J’état de plancité, sans plissure ou fracture. CONCENTRATION , s. f. mot nouveau dont larucine est centrum, centre : l’action de rapprocher du centre. ( Chimie) Opération qui consiste à condenser, par l’action éyapo- rate du feu, des liquides salins ou CON 334 autres, pour rendre leur dissolu- tion plus dense , plus rapprochée, plus concentrée , ea un mot plus active. CONCENTRIQUE , adj. du lat. corcentricus , formé de coz et de centrurm , centre commun : qui a le meme centre. ( Géom. et astron. } On donne ce nom à deux ou plusieurs cercles ou courbes qui ont le mème centre. On Papplique principalement aux corps circulaires ou elliptiques ; mais on s’en sert aussi pour dé- signer les polygones dont les côtés sont parallèles et qui ont le même centre. Concentrique est opposé à excentrique. CONCEPTION, s. f. du latin concipere ; CONCEvoir. ( Physiol.) Le mécanisme de la conception est un des mystères les plus secrets de la nature. Les ana- tomistes et les physiologistes se perdent dans lessystèmes qu’ils ont enfantés sur cette opération. Sui- vant l’opinion des anciens , la con- ception ne se fait que dans la ma- trice. Mais les observations des modernes ont démontré qu’elle se faisoit aussi dans les ovaires. (Culte cathol.) La conception immaculée de la Sainte-Vierge est une fète qui se célébroit en Orient dès le huitième siècle, et que les Eglises d'Occident ont adoptée, après le concile de Bâle, en 1450, le concile de Trente, dans son dé- cret du péché originel, déclare qu'il n'entend point y comprendre la Sainte-Vierge, qu’il appelle ire- maculée. Ib y a des gens qui prétendent que Saint-Thomas à été contraire à cette opinion. Ce qu’il y a de certaiu, c’est que les Jacobins, ses disciples , out autrefois sou- tenu avec beaucoup de fermeté, que c’étoit une erreur de croire que fa Sainte-Vierge eût été conçue sans péché originel ; comme, d’un autre côté , les chevaliers des trois ordres de Saint-Jacques de l’Epée, de Calatrava et d’Alcantara font vœu de tenir, défendre et soutenir, eu public eten particulier, l’rmma- culée conception de la Sainte- Vierge. CONCERT , s, m. du lat. cons 560 CON centus , formé de concino, chanter ensemble. ( Musique ) Assemblée de musi- ciens qui exécutent des pièces de musique vocale et instrumentale. On ne se sert guères du mot con- cert que pour une assemblée d’au moins sept ou huit musiciens , et pour une musique à plusieurs par- ties. Quant aux anciens, comme ils ne connoissoient pas le contre- point, leurs concerts ne s’exécu- tèrent qu'a l’unisson ou à l’oc= tave; et ils en avoient rarement ailleurs qu’aux théâtres et dans les temples. CONCERTO , s. m. ( mot em- pruuté de l’Italien.) ( Musique } Ce mot signifie gé- néralement une symphonie faite pour être exécutée par tout un or- chestre; mais on appelle plus par- ticulièrement concerto, une pièce faite pour quelqu’instrument par- ticulier , qui joue seul de temps en temps avec un simple accom- pagnement , après un commence- ment en grand orchestre ; et la pièce continue ainsi toujours alter- uativement entre le mème instru- ment et l’orchestre en chœur. CONCESSION, s. f. du lat. con- cedere, céder, accorder, donner: action d’accorder. ( Econ. Polit.) Don, octroi que le souverain fait de quelque titre ou privilége. Ce mot se dit encore desterres que le souverain accorde, soit à des compagnies, soit à des articuliers dans une nouvelle co- Le , à la condition de les défri- cher et cultiver. ( Diction } La concession est une figure de rhétorique convena- ble à la preuve. Par cette figure, V’orateur se fiant sur la bonté de sa cause , semble accorder quelque chose à son adversaire , mais pour er tirer sur-le-champ avantage contre lui. «Je vous passe qu’il soit honnête homme : cela le rend-il capable de son emploi ? » Il faut prendre garde de rien accorder dont l’adversaire puisse tirer quelqu’avantage. CONCHOIDE , s. f. du gr. xoy- xosd'nc (kogchoidés) , fait de xcyy0c { cogchos ) , coquille , et d’ados CON Ceidos) ,forme , ressemblance : qui : ressemble à une coquille. ( Mathém. ) C’est le nom d’une courbe géométrique avec une asymp- tote , inventée par Nicomède. MM. de la Hire et de la Conda- mine ont fait plusieurs recherches sur les conchoïdes ; mais on a re- marqué avec raison que l’espace conchoïdal, c’est-à-dire , l’espace renfermé par la conchoïde . et son asymptote , étoit infini et non fini, comme quelques auteurs l’ont pré- tendu. CONCHYLIFERE, s. et adj. du grec x6yxh ( kogché |, coquille, et de oépw (phéré) , porter : porte- coquille. ( Hist. nat.) On donne ce nom aux festacés, parce qu’ils sont cou- verts d’une enveloppe osseuse, nommée {est ou coquille. Tes mol- Jusques qui habitent ces coquilles tiennent par un ou plusieurs mus- cles à cette enveloppe, qui les ga- rantit de toute espèce de choc, et dans laguelle ils se renferment au moindre danger. #. MOLLUSQUES TESTACÉS. CONCHYLIOLOGIE , s. f. du grec xéyxn ( kogché) ; coquille , et de 10y0c :( logos ), discours: traité des coquilles. : (Hist. nat.) Partie de l’His- toire .naturelle qui traite des co- quilles de mer, d’eau douce et de terre. CONCILE, s. m. du latin con- cilium , assemblée. ( Hist. ecclés. ) Assemblée d'évè- ques catholiques , légitimement convoquée pour décider les ques- tions de foi, ou régler ce qui con- cerne la discipline. Un concile provincial est V’as- semblée des évêques d’une pro- vince sous leur métropolitain. Un concile national est l'assemblée des prélats d’une nation sous un pa- triarche ou un primat. Un concile général ou æcuménique est une assemblée de tous les évêques de la chrétienté. CONCILIABULE , du latin con- ciliabulum, diminutif de conci- lium, petite assemblée, ( Hist. anc.) Ce mot signifoit parmi les Romains l’endroït d’une province où les préteurs , les pro- CON prêteurs, les proconsuls faisoient assembler les peuples pour leur rendre la justice. ( Hist. ecclés. ) On s’en est servi ensuite pour désigner dans les pre- miers siècles de l’Eglise une assem- blée de prélats, irrégulière, illi- cite, tumultueuse. Aujourd’hui on le dit ironique- ment d’une assemblée de gens occu- pés de quelque mauvais complot. CONCLAVE , s. m. de l'italien conclave , formé du latin concla- vium , appartement séparé et fermé à clef. ( Hist. ecclés.) Assemblée des cardinaux pour élection d’un pape. L'origine du conclave n’est pas fort ancienne ; c’est le successeur de Clément IV, mort à Viterbe, en 1268, qui y a donné lieu. Les car- dinaux assemblés depuis deux ans ne pouvant s’accorder sur son élec- tion , avoient formé le projet de se séparer et de quitter Viterbe … 0 les habitans informés de cette réso- Jution , fermèrent les portes de la ville par le conseil de Saint-Bona- venture, et annoncèrent aux car- diuaux qu'ils ne sortiroient pas que le pape ne füt nommé. Cette conduite détermina le concile de Lyon, qui setint en1274, à éta- blir le conclave , et à en fixer les règles dans une constitution qui est observée à quelques change- mens près. Le lieu du conclave est à Saint- Pierre au Vatican, on en mure toutes les portes et les fenêtres en hiver, excepté un panneau qui y porte une lumière fort sombre. En êté, toutes les fenêtres sont ou- vertes , on ne ferme que la première porte , mais elle l’est de quatre ser- rures et de quatre verrous , avec une seule ouverture par où l’on sert à manger aux cardinaux enfer- més. On dresse dans les salles qui sont fort amples, autant de cellules qu'il y a de cardinaux présens à l'élection; après trois jours d’as- sembiée , on ne sert plus que d’une viande, et après cinq autres jours , on ne sert que du pain et du vin. Cette règle ne s’observe pas à la rigueur. ® CONCLUSION, s, f. du latin CON 561 conclusio, formé de concludo , com- posé de con et de claudo , fermer avec : fin d’une affaire, d’un dis- cours. (Logique) La dernière partie d'un argument ; la conséquence qu’on tire d’un raisonnement. ( Diction ) Le logicien finit ton- jours par la conclusion qu’il a dé- montrée être reufermée dans sa ma- jeure et daus sa mineure ; l’orateur ne s’asservit point à cet ordre: il commence quelquefois par la con- clusion pour veuir ensuite à la se- conde proposition et finir par la première. Le logicien établit seulement trois propositions, de la manière la plas méthodique , la plus simple et la plus sèche. L’orateur , au con- traire , les étale avec pompe et magnificence, en les ornant des plus briilantes figures. ( Pratique ) Conclusions au plu-, rier , sont les fins auxquelles tend une demande formée en justice. il y en a d’alternatives, de condi- tonnelles, de préparatoires, de principales et de définitives. Le ministère public donne aussi ses conclusions dans les causes qui in- téressent le public ou le Gouver- nement. CONCLUSUM , s. m. mot latin formé de con et de claudo , fermer avec. ( Eccn. polit. } Ce mot exprime en Allemagne un décret de la diète germanique, ou du conseil auli- que. CONCORDANT , s. m. de con- cordo, formé de concors, con- cordis, contraction de conjunclw cordis , union du cœur , qui a pro- duit concorde, concordance , et concordat. ( Musique ) Celle des parties de la musique qui tient le nuilieu entre la taille et la basse. Le con- cordant est proprement Ja partie qu’en Italie on appelle feror. CONCORDAT , s. m. même ori- gine que CONCORDANT : transac- tion , accord, convention. ( Diplom.) On appelle abso- lument concordat , le traité {ait à Bologne en 1516, entre Léon X et François premier touchant les 362 Con bénéfices consistoriaux du royaume de France. Concordat germanique ; c’est Vaccord fait le 16 mars 1448, entre le légat du Saint-Siège, l’empereur Frédéric II , et les princes d’Alle- magne, pour raison des églises, monastères , et autres bénélices de l'Empire. CONCOURS , s. m. du latin con- £ursus , formé de car et de curro , courir avec, en même tems: action par laquelle on concourt. Mettre au concours une chaire de droit, de médecine , d'histoire etc. , ur monument public, un tableau aational , ete” ( Géom.) Point de concours de plusieurs lignes ; c’est le point dans lequel elles se rencontrent, où dans lequel elles se rencontre- roient, si elles étoient prolongées. (Mécan., ) Puissances concou- ranles ; celles dont les directions concourent, c’est-à-dire, ne sont point parallèles ; soit que les direc- tions de ces puissances concourent eflectivement, soit qu’elles ten- dent à concourir , et ne conçourent en effet qu’en étant prolongées. Ou appelle aussi puissances con- courantes , celles qui concourent à produire un effet, pour les distin- guer des puissances opposées, qui tendent à prodnire des effets con- traires, ë CONCRETION , s. f. du latin cancretio , formé de con et de cres= cere , croître ensemble. ( Physique) Action par iaquelle es corps mous et fluides devien- ment durs. Dans ce sens on dit in- différemment CONDENSATION , COAGULATION. F. ces mots. Concrétion se dit aussi quelque- fois de l’union de plusieurs parti- cules, pour former une masse sen- sible , en vertu de quoi cette masse acquiert telle ou telle figure, et a telles ou telles propriétés. ( Mineral.) Concrétion s’entend encore de substances terreuses ou minérales, dont les parties après avoir été désunies ou décomposées, se sont réunies ou rassemblées pour former un nouveau corps. (Jardin) Les jardiniers appel- lent concréions des molécules réu- ries en une masse solide qu'on CON trouve dans le coignassier et dans un grand nombre de poires? les loupes et les excrescences qu’on voit sur les arbres, sont de même appelées concrétions ligneuses. Clumie ) Les chimistes donnent le nom de concrétion à des choses Hixées , endurcies , épaissies et coa- gulées ; ‘ils appellent sel volatil concret , un sel volatilisé par quel- que acide qui l'empêche de s'élever et de se sublimer à la chaleur, ou de se fondre à l'humidité. ( Chirurgie ) En termes de chi- rurgie , concrétion est l’adhérence des parties qui doivent être natu- rellement séparées ; telle est la cou- crétion des doigts, les uns avec les autres, des narines,; des pau- pières., etc. CONCUSSION , s. f. du lat. con- cussio , formé de concuteo , ébran- ler , secouer , vexer. ( Administr. ) Vexation , action par laquelle un fonctionnaire pu- bligexige au-delà de ce qui lui est dû, ou retient des deniers de l’Etat dont il est comptable. CONDAMNATION , s, f. du lat. condemnatio , formé de condemno , composé de cor et de damnum , avec perte, dommage, préjudice. ( Pratique ) Jugement par lequel on condamne, ou l’on est con- damné. Condamnation solidaire ; celle qui s'exécute solidairement contre plusieurs condamnés, Condamnation contradictoire : celle que l’on a prononcée contre un défendeur qui a été oui, par lui ou par son défenseur ; ou en ma- tière criminelle contre un accusé présent. M { Condamnation par corps ; celle qui emporte la contrainte par corps. Condamnation par défaut; celle qu'on prononce en matière civile contre le défendeur qui ne paroit pas en justice, où qui ne fournit point de défenses sur l’assignation qu’on lui a donnée. ( Marine ) On dit en termes de marine qu’un vaisseau est con- danné lorsqu'il est jugé par des experts hors d'état de naviguer plus long-tems,sans dangerde couler bas. CONDENSATION , s, £, du latine CON condensatio , formé dé con et de denso, épaissir ensemble, con- denser. \ ( Physique ) Action par laquelle un corps diminue de volume , par la perte qu’il fait d’une portion de la matière du feu qui le pénétroit, et qui tendoit à écarter ses parties; de là on appelle condensibilité , la propriété qu'ont les corps de pou- voir être condensés, ou réduits à un moindre volume par le refroi- dissement; ce qui leur arrive toutes les fois qu’ils passent d’un lieu plus chaud dans un lieu moins chaud, ou qu’ils sont entourés d’un air moins chaud que celui qui les envi- ronnoit auparavant, ou qu’enfin ils se trouvent voisins de corps moins chauds qu'eux. On donne le nom de condensa- teur à une machine qui sert à con- denser l’air dans un espace donné, ( Electricité ) Volta a donné le nom de condensateur à un instru- ment électrique, composé de deux plateaux circulaires , dont l’un est métallique , et porte à son centre une colonne de verre qui sert à l’isoler ; l’autre plateau est formé d’une matière qui n’isole qu’im- parfaitement, Cet instrument sert à rendre sensibles de très-petites quantités d'électricité, formées par des corps environnans , en les dé- terminant à s’accumuler sur la sur- face qu’il présente à son action. ( Méd.) Les médecins appellent condensation une contraction des pores de la peau occasionnée par des remèdes rafraïchissans, astrin- gens ou dessicatifs ; ils donnent en- core ce nom à l’épaississement de quelque fluide , soit dans le corps, soit hors du corps. Les médicamens condensans sont des remèdes qui condensent ou épaississent les hu- meurs. - ; ( Distill. ) Les distillateurs sué- dois appellent condenseur un ap- areil qui remplace le serpentin de l’alembic, qui a sur celui-ci V’avantage d’exposer une assez grande surface à l’eau, pour que la vapeur puisse hui ba oi de le calorique combiné avec elle, et se condenser immédiatement. CONDIT, s, m. du lat, condire, assaisonner, CON 363 ( Pharmacie ) I se dit de toutes sortes de confitures, tant au miel qu’au sucre; 1} y a un conduit sto- machal , purgatif et corroboratif, qui diffère des opiats, en ce qu’il y a plus de sucre, moins de poudre, et plus de conserve et de sirop. CONDITION, s. f. du latin con- ditio, formé de condo , instituer , établir, fonder, ( Pratique ) Clause, charge ou obligatiou qu’on stipule en toutes sortes de contrats. Il y a autant d’espèces de conditions qu'il y a de clauses qu’on peut insérer dans les actes. De là des conditions de droit ou légales, qui n’ont pas be- soin d’être exprimées. Conditions de fait, celles qui ont pour objet des faits exprimés dans l’acte. Conditions de futur, qui se rap- portent à un objet à veuir. Condition expresse , exprimée dans l’acte. Condition tacite, non exprimée, mais qui résulte. de lafnature du contrat ou de la loi. Condition résolutive, celle qui par l’événement d’un cas prevu anéantit l’acte qui avoit déjà eu son exécution. Condition suspensive ; celle qui suspend la convention, jusqu'a ce que la condition soit arrivée. Condition, sine qua non, celle dont rien ne peut dispenser, etc. CONDOLÉANCE, s. f. ce mot paroîit venir de litalien condo- lenza , ou condoglienza , formé du latin condoleo, composé de con et doleo, souffrir, se plaindre avec quelqu'un. Ondisoit autrefois, dans le même sens, condouloir , se con- douloir. ' ( Diplom. ) Ce mot est particu- lièrement employé dans la diplo- matie pour exprimer les témoigna- es de douleur et de sensibilité que (ee princes se donnent entre eux, par l’entrem'se de leurs ambassa- deurs, à l’occasion de la mort d’un fils, etc. On s’en sert aussi dans ces phrases, lettres de condoléance , compliment de condoléance ; il est opposé à félicitation. CONDUCTEUR , s m. du latin conduco, mener ensemble, con- # | CON duire : celui qui conduit des gens, des aHaires , un travail. ( Electricité) Les physiciens ap- pellent conducteur un corps par lequel la matière électrique se di- rige et se transmet d’un point à un autre sans se disperser. Ils nomment encore conducteur de la foudre, une verge pointue de métal , élevée et isolée sur un bi- timent afin de le garantir des ef- fers de la foudre. { Chimie ) On dit'aussi de cer- tains corps et de certaines subs- tances qui sont connus pour con- tenir une quantité plus ou moins grande de calorique, qu’ils sont de bons ou de mauvais conducteurs de la chaleur; dans ce sens, l’ar- gent est un très-bon, et l’eau un îrès-mauvais conducteur de la cha- leur. ( Chirurgie ) Les lithotomistes ont donné le nom de conducteur à deux instrumens qui servoient à conduire les tenettes dans la ves- sie, pour ên retirer la pierre. La chirurgie moderne , plns familia- risée avec l’opération de la taille, n’admet plus le conducteur dans son arsenal que pour faire voir les progrès que la taille a faite entre leurs mains. ‘ (Art milit.) Conducteurs des équipages d'artillerie ; ils accom- pagnent l'artillerie | s’attachent particulièrement aux équipages, aux chevaux, prennent soin de leur faire donner les choses néces- saires, et veillent à ce qu’il n’y ait point de confusion dans les mar- ches. CONDUIT, s.m. même origine que le précédent. ( Physiol. ) Tuyau, canal qui donne passage à quelque partie. Conduit cystique ; un conduit biliaire de la grosseur d’une plume d’oie, à deux pouces de la vesi- cule du fiel , au conduit hépatique, ettous deux ensemble forment le conduit commun orscholioque. Il y a d’autres conduits qui rennent différens noms, et que ’on trouvera à leur place. ( Rolan ) Les botanistes ap- pellent conduits excréteurs certains corps glanduleux de différentes formes, que l’on rencontre sur plu- r O0+ CON sieurs parties des plantes. Ces con? duits excréteurs ne sont pas ce qu’il y a de mieux connu dans l’écono= mie végétale. Déjà l’on a reconnu que les étamines , que Tournefort regardoit comme des conduits ex- créteurs , ont des fonctions autre- ment importantes à remplir ; il ne seroit donc point étonnant que cer- tains poils, certaines éminences, certaines cavités auxquelles on donne aujourd’hui le nom de con- duits excréteurs, fussent destinés par la nature à d’autres usages. CONDUITE , s. f. même racine que conducteur. ( Hydraul. Suite de tuyaux de plomb , de fer, de bois, de terre cuite ou de pierre , qui sert à con- duire des eaux d’un lieu à un au- tre. Il est nécessaire que le lieu où l’on veut conduire l’eau soit un peu moins élevé que celui d’où elle vient, afin de ‘vaincre les frot- temens ; on donne ordinairement au moins une demi-ligne de pente par toise. CONDYLE, s. m. du grec xoydu- 106 (Kondulos) , jointure, article. ( Anat.) Ce mot servoit parti- culièrement à désigner la jointure des doigts, mais on l’a étendu à toutes les éminences des os qui saillent à-peu-près de mème dans toutes les articulations. CONDYLOME , s. m. du grec xoydunouac ( kondulomas ) , formé de zxovd'uaoc ( kondulos ). ( Anat.) C’est en général une excroissance charnue qui vient aux doigts des mains et des pieds, et principalement autour de Panvs, au périnée et aux parties naturelles de l’homme et de la femme ; mais on entend plus particulièrement par condylome , ces excroissances qui se forment à l’anus, au périnée, à la partie interne et supérieure des cuisses , aux parties naturelles de l’un et l’autre sexe, et qui sont ordinairement des symptômes de la vérole. CONE, s. m. du grecx&vos (kônos), pomme de pin, à cause de sa res- semblance avec ce fruit. ( Géom.) Corps solide dont la base est un de , et qui se ter- CON mine par le haut en une pointe que l’on appelle sommet. On appelle en général axe du cône, la droite tirée de son som- met au centre de sa base. Quand l’axe du cône est per- pendiculaire à sa base , alors ce solide prend le nom de cône droit. Si cet axe est incliné ou oblique, c’est un cône SCALÈNE. F. ce mot. Un cône tronqué est une partie d’un cône coupé par un plan pa- rallèle à sa base. (Physique) Cône de lumière ; c'est un faisceau, ou assemblage de rayons de lumière , qui, partant d’un point quelconque d’un objet visible , vont en divergeant tom- ber sur la prunelle, ou sur la surface d’un verre ou d’un miroir, de sorte que la prunelle, ou le verre de ce miroir deviennent la base de ce cône de lumière. ( Botan.) Cône ou strobile ; c’est un assemblage arrondi ou ovoïdal d’écailles coriaces , ou ligneuses, imbriquées en tout sens, d’une: manière plus ou moins serrée, autour d’un axe commun allongé et caché par elles. Chacune d’elles portant sur sa base interne les organes d’un seul axe. CONFECTION , s. f. du latin conficio , achever, terminer , fi- nir : . Action par laquelle on fait, on achève quelque chose. ( Pratique ) Confection d’un pa- pier terrier , confection d’un in- ventaire , etc. ( Pharmacie) Confection est af- fecté à quelques préparations phar- maceutiques , les plus parfaites qu’on ait pu faire. Les confections ont une consistance plus épaisse que le miel cuit. Il y en a de fortifiantes et de purgatives. Les confections fortifiantes ou cor- diales, sont la confection d’hya- cinthe , d’alkermès , d'anacardes , etc. ; celles qui purgent sont la confection hamech, et le catho- Licon double. 11 y a ensore des confections thériacales , qui sont alexipharmaques et calmantes. CONFEDER ATION , s.f. du lat. confederatio, formé de con avec, de fedus , alliance st de ago, faire, CON 365 mot à.mot l’action de faire nue al: hauce avec quelqu’uu : ligue , al- liance. ( L'olit. ) Alliance entre des princes ou des États. IL se dit encore des ligues que font entre eux , dans quelquesétats, les sujets mécontens. C’est aux confédérations des nobles et des grands de la Pologne, plus qu'a Pambition de ses voi- sins, que ce pays doit attribuer la perte de sa liberté et de son indépendance. CONFÉRENCE, s. f du latin confero , rapprocher , assembler , comparer. ( Littérat.) On a donné ce nom à plusieurs ouvrages qui ont eu pour objet de conférer , compa- rer deux ou plusieurs choses entre elles , pour voir le rapport qu’elles ont ensemble , en quoi elles con- viennent , eu quoi elles différent. Telles sont la conférence des or- donnances ; les conférences d’édi- tions faites par plusieurs critiques du dix-septième siècle , etc. ( Diplom. ) Conférence se dit aussi des entretiens qu’ont ensem- ble des ministres, des princes, des ambassadeurs, pour négocier des aflaires d’État. CONFESSEUR, s. m. du latin confessor, formé de confiteor, com- posé de con et de fateor, avouer devant , en présence de quelqu'un. ( Hist. eccl.) Dans l’usage de la primitive église , un confesseur étoit un chrétien qui avoit pro- fessé hautement et publiquement la foi de Jrsus-Curisr , et qui étoit prêt à souffrir le martyre pour la soutenir. Depuis on a appelé con- Jesseur un saint qui w’étoit ni apô- tre, ni martyr, ni prélat, ni docteur. Confesseur est aussi un prètre qui a pouvoir d’ouir les chrétiens dans le sacrement de pénitence, et de leur donner l’absolution. CONFESSION, s. f. même origine que CONFESSEUR ; aveu , dé- claration que l’on fait de quelque chose , de la vérité. ( Hist. eccl.) La confession des seuls péchés publics et très-griefs, se faisrit autrefois publiquement ; à l’égard de la confession auricu- 566 CON laire , quelque ancienne qu'elle soit dans l’opinion des Pères grecs, ce n’est que depuis le concile de Latran, tenu en 1215, que les fidèles d’occident qui ont atteint VPâge de discrétion , sont tenus de se confesser , au moins une fois Pan. ( Lithurgie ) Confession étoit un lieu dans les églises , et ordinai- rement sous le grand autel, où reposoient les corps des saints mar- tyrs. On appelle encore la con- Jession des saints apôtres, le lieu où reposent à Rome les corps de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Confession signifie sussi la prière du conjfiteor , que le prêtre dit debout , au pied de l’autel, au commencement de la messe , et le lieu où le prètre récitoit autre- fois cette prière avant de com- mencer la messe. ( Culte prot. ) Confession d”’Aus- bourg; c’estle nom qu’on donne aux 28 articles de croyance, ré- digés par Mélancton , et présentés à l’empereur Charles-Quint, à Aus- bourg, en 1530. , ( Pratique ) Confession ; c’est la déclaration d’une personne in- terrogée sur un fait. Confession judicielle ; celle qui estfaite en jugement : elle a lieu dans les déclarations que le juge xige d’une partie à l’audience , ou dans les interrogatoires , soiten matière civile , soit en matière cri- minelle. Confession extrajudicielle; c’est une déclaration faite hors juge- ment , comme lorsqu'elle est faite daus un acte devant notaires. Elle sert de commencement de preuve. CONFIDENTIEL, adj. du latin confido, composé de con et de fido, se fier à quelqu'un. ( Administr. et diplom. ) Tout cequise ditous’écriten confidencé, par opposition à ce qu’il se dit ou s'écrit oMciellement. CONFIGURATION , s. f. du la- tin configuro ; racine figuro , fa- conner : Forme extérieure , où surface ‘qui borne les corps, et leur donne une figure particulière. ( Chimie et physique )} Ce mot s'emploie parüculièrement en phy- CON sique et en chimie , en parlant des parties tenues et insensibles qui échappent à la vue. La configura- tion des cristaux salins. (Astron.) Les astronomes en- tendent par configuration , a si- tuation des planètes , les unes Le rapport aux autres ; mais ils ‘appliquent particulièrement aux satellites de Jupiter, que l’on ne pourroit distinguer l’un de l’autre, sans le secours d’une figure où leurs situations respectives sont marquées. (Astrol.) Configuration ou as- pect des planètés ; c’est parmi les astrologues une certaine distance que les planètes ont entre elles dans le zodiaque, par laquelle elles s’aident ou se nuisent les unes aux autres, (Anat.) On dit en termes d’ana- tomie, que le fætus acquiert peu-à< peu sa parfaite configuration ; que la vue courte ou la vue longue viennent de la diverse configura- tion du cristallin. CONFIRE , v. a, du latin con- dire , assaisonner. ( Confiseur ) Confire ; c’est don- ‘ner aux fleurs , aux fruits, aux herbes , aux racines certaines pré- parations en les infusant dans du sucre , du sirop , de l’eau-de-vie, pour les rendre plus agréables au ‘goût , ou pour les conserver plus loug-tems. Les confitures sont li- quides ou solides: tous les fruits ne sont pas propres à former les premières , il faut qu’ils soient un peu mucilagineux comme les poires, les pommes, le verjus ; les coings, les groseilles , les abri- COfs etc. Les fruits qui entrent plus ordi- nairement dans les confitures sè- ches , sont les écorces de citron et d’oranges, les prunes, les poires, les cerises , les abricots , les amandes et les noix. Ces substances doivent être tellement pénétrées par lesucre , qu’elles soient sèches et presque friables. Le sucre dont on se sert pour les confitures , est cuit à la petite plume , à la grande plume où au caramel, selon la na- ture et Ta qualité des confitures. Les dragées fines , appelées pra- lines , doivent ètre composées de CON sucre cuit à la grande plume; les pastilles transparentes sont faites avec du sucre clarifié cuit jusqu’au caramel. CONFIRMATION , s.f. du latin confirmatio , formé de firmo, rendre fort, et de l’augmentatif con : l’action de rendre encore plus fort. ( Pratique ) Confirmation d’un acte ; c’est l’action de le déclarer ou de le recunnoître véritable. Un testament, une donation sont con- firmés par l’acquiescement donné à leur exécution , ou par un paie- ment quien prononce la validité. Le juge supérienr confirme un jugemeut dont l’appel n’est pas fondé. Lorsqu’un acte est nul de soi, la confirmation ne le rend point valide, ( Culte cathol.) La confirmation est un sacrement de l’église, le se- cond en ordre , et l’un des trois qui imprime caractère ; ainsi il ne peut être réitéré, Dans les commen- cemens, l’évèque la donnoit immé- diatement après le baptème dont elle étoit la perfection. L’évèque seul a le droit de donner la con- Jirmation. (Diction ) La confirmation est en rhétorique la troisième partie du discours dans laquelle l’orateur doit prouver par lois, raisons , au- torités, titres , témoignages ou autres moyens , la vérité des faits qu’il a annoncés, soit dans la narration , soit dans sa division. Si la confirmation w’est pas la par- tie la plus difficile du discours ; elle estla plus essentielle. Toute la force de l’art y est renfermée , il s’agit de convaincre. L’orateur doit partir de principes lumineux, descendre aux conséquences par des liaisons naturelles , en sorte que l'auditeur le prévienne pour en tirer les conclusions. CONFISCATION , sf. du latin confiscatio , composé de con, de Jfiscum et de ago , comme qui diroit l'action de faire entrer dans le fisc. ( Pratique ) Adjudication aui se fait d’une chose au profit du fisc. La confiscation s’est établie chez les Romanis avec la tyrannie. Sylla est le premiér qui l'ait ordonnée, CON 367 Quelques empereurs l’étendirent à une infinité de circonstances 3 mais Trajar ne voulut jamais pro- fiter du bénéfice de ces lois. An tonin-le-Pieux remettoit les biens confisqués aux enfans du coupable. Justinien restreignit cette peine au seul cas de lèze-majesté au pre- mier chef. Eu France , sous la monarchie , il y avoit des provinces où la coz- Jiscation n’étoit admise que pour crime de lèze-majesté divine et hu- maine ; d’autres où elle suivoit la condamnation de mort naturelle ou de mort civile. Dans quelques- unes , elle n’avoit lieu que pour les meubles; mais par-tout le con- damné perdoit la jouissance et la propriété de ses biens , et s’ils ne passoient point au fisc ,ils étoient dévolus à ses héritiers naturels. D’après les nouvelles lois de la ré- poblique française , la confiscation n'a plus lieu ; le condamné ou ses héritiers sont seulement tenus de payer les frais du procès. , Confiscation de marchandises ; c’est l’adjudication au profit du fisc des marchandises de contre- bande. CONFLIT , s. m. du latin co- flictus, composé de con et de flego, choquer ; heurter avec , ensemble : choc, combat , contestation. ( Pratique) Conflit de jurisdic- tion ; c’est la contestation entre di- vers tribunaux,ou entre les ofhiciers de différentes jurisdictions qui pré- tendent respectivement que la con- naissance d’une affaire leur appar- tient. Le tribunal de cassation et le conseil d'état sont juges dans ces contestations ; le premier pour les affaires judiciaires,et le second pour les affaires qui regardent l’admi- nistratiou. CONFLUENT, s. m. du latin con/fluere, couler ensemble. ( Géogr. ) Le lieu où deux ri- vières se joignent et mêlent leurs eaux. ( Méd.) Confluent , confluente, terme dont se servent les méde- cins, en parlant de cette espèce de petite vérole, dont les pustules se confondent les unes dans les autres, pour la distinguer de la dis- 368 CON crête, dont les pustules sont dis- tnctes et séparées. CONFORMATION, 5.f. du lat. conformatio, composé de con et de formo , former , mettre enseimn- ble: manière dont une chose est formée. ( Physique ) Conformation s’en- tend, parmi les physiciens, de la différente contexture des corps , et de la consistance particulière des parties dont ils sont composés. Les corps , disent les Newtonuiens , ré- fléchissent les couleurs , suivant leur diflérente conformation. ( Méd.) On appelle, en méde- cine, maladies de conformation celiesqui proviennent du mau- vais arrangement des parties. CONFERICAÏION , s.f. du lat. con avec, et de rico, frotter avec les doigs. { Chimie-pharmacie } L'action de pulvériser, d'exprimer le jus avec ses doigts. CONFUSION , du latin confusio, formé de con et de fundo , meler ensemble : mélange confus, em- brouillement. (Ari milit.) Confusion signifie désordre , lorsque les rangs sont perdus. Tout est perdu, quand la retraite se fait en confusion. ( Pratique ) Confusion de droits et d'actions ; c’est la réunion des droits actifs et passifs qui con- cernentunmème objet. Alorsl‘obli- gation est éteinte par ce concours de la créance et de la dette en une même personne. - ( Méd. ) Confusion est une ma- Hdie des yeux qui a lieu lorsque les membranes internes qui enve- loppent les humeurs, venant à se rompre, ces humeurs se confondent les unes avec les antres. ( Peinture) Confusion, dans le langage des peintres, s'entend de la mauvaise disposition ou de la multiplicité des objets qui compo- sent un tableau. Les objets sont confus dans un tableau quand ils y sont mal-adroi- tement multipliés , quand le spec- tateur ne peutse renare compte du plan qu'ils occupent ; quand les lu- mières, mal-entendues, mal dis- tribuées, mal dégradées, égarent la vue sur toutes les parties du ta- CON bleau, sans l'appeler à l’objet dont elle doit principalement s’occu- per ; quand enfin , le ton de ce qui doit s’avancer ne se détache pas de ce qui lui sert de fond. Ainsi , la confusion peut être quel- quefois uu vice de composition , et quelquefois un vice de clair-obscur et de couleur. CONGÉ , s. m. du latin com- meatus, formé de con et de meo, aller , passer d’un lieu à un autre: permission d’aller, de venir, de se retirer , dispense de s’acquitter du devoir auquel on étoit obligé. (Art milit. ) Congé; permission dome à un soldat par son chef ou par le ministre de s’absenter ou de se retirer, tout-à-fait. Dans le pre- mier cas, c’est un congé limité ; dans le second, c’est un congé ab- solu. { Marine ) Congé ; passe-port ou permission de naviguer, délivrée par le commissaire des classes, au nom du Gouvernement , pour au- toriser le capitaine d’un bâtiment de commerce à naviguer au lieu de sa destination, et à faire son re- tour. ( Pratique) Congé d’adjuger ; c’est un jugement obtenu par la partie qui poursuit uu décret con- tre la partie saisie. Congé faute de se présenter ; c’est un acte délivré à l’avoué du défenseur contre le demandeur qui ne se présente pas dans les délais prescrits. Congé faute de venir plaider ; cest un défaut qui se donne à l’audience au défendeur contre le demandeur qui ne comparoit pas en personne, ni par procureur. Ce défaut emporte décharge de la de- mande. Congé pour la résolution des lo- caiions ; c’est la déclaration faite par celui qui a douné, ou par celui qui a pris à loyer, pour résoudre et faire cesser une location. ( Douanes) Congé se dit de la permission que les commis des bar- vières des villes donneut pour en- lever et laisser entrer des marchan- dises dont on a payé les droits. ÿ {Diplomat.) Audience de congé ; c’est la dernière audience publi- que CON que donnée à un ambassadeur avant son départ. CONGEÉLATION , s. f. du latin congelatic, formé de con et de gelo, geler énsemble. ( Physique ) Passage de l’état de Ja fluidité d’une substance à l’état de fixité ou de solidité par le re- froidissement. Lorsqu'une substan- ce fluide se refroidit jusqu’à un certain point, elle perd la mobilité respective de ses parties, en quoi consiste sa fluidité , et elle prend une forme concrète, solide et dure. ( Méd. ) Les médecins ont donné le nom de congélation à l4 catalep- sie , parce que ceux qui en sont at- taqués ont les membres roides et sans mouvement comme s'ils é- toient gelés. CONGÉNÈRE , du latin conge- nery formé de con , avec, et de ge- nus genre : d’un seul genre , d’un mème genre, ( Anat. ) On appelle muscles congénères Ceux qui concourent à un mème mouvement. Ils sont op- posés aux antagonistes, qui font un mouvement contraire. ( Botan.) On dit qu’une plante est congénèere d’une autre plante lorsqw’il y a entre elles la somme et la qualité des rapports sur a- quelle est fondé le caractère des genres analogues. CONGESTION , s. f. du latin congestio, formé de con et de gero, amasser ensemble. ( Méd. ; Amas d'humeur qui se fait dans quelque partie du corps. On dit qu’une maladie s’est faite par congestion lorsque la matière morbifique s’est fixée lentement sur une partie. Les congestions sont internes ou externes : il est aisé d’apercevoir celles-ci ; mais celles-là sont plus difficiles à dis- cerner. i CONGLOBE , adj. du latin con- globatus , formé de con et de glo- bor, se former en rond. ( Anat.) Les anatomistes moder- nes ont réduit les glandes du corps en deux espèces; savoir, en glandes conglobées , et en glandes conglo- mérées. V. ce mot. La glande conglobée est un petit corps continu et um, enveloppé -Pune tunique déliée qui le sépare Tome I. CON 369 de toutes les autres parties , et qui donne entrée à une artère et à un nerf , et laisse sortir une veine et un vaisseau excrétoires. De ce nom- bre sont les glandes qui servent à perfectionner la lymphe. Ainsi, les glandes des aïnes , des aisselles , et celles du mésentère, qui n’ont point d'autre fonction , sont des glandes conglobées. ( Lolan. ) Conglobées se dit des feuilles et des fleurs ramassées en boule. ot CONGLOMERE, adj. du latin conglomero, formé de con et de glomus , glomeris, peloton, dévi- der en peloton. ( Anat.) On appelle glandes con- glomérées celles qui sont composées de petits corps sporigieux ou grains glanduleux joints ensemble, et dE peut regarder comme autant e glandes conglobées. De ce nom- bre sont les glandes qui séparent du sang quelque liqueur particu- lière. Ainsi les reins qui séparent J’urine du sang, les parotides qui séparent la salive , le foie qui sé- pare la bile, sont des glandes con- lomérées. CONGRES , s. m. du latin con- gressio où congressus, formé de con et de gradior, aller, marcher ensemble: approche, entrevue, fréquentation, assemblée. (Eraque) Ce mot a signifié uné épreuve de la puissance ou de l’im- puissance des Eh mariés, autrefois ordonnée par la justice, lorsqu'on prétendoit à la nullité du mariage our cause d’impuissance. Cette | A se faisoit en présence de chi- rurgiens et de matrones nommés par l'official. L’indécence d’une telle preuve, et même le peu de certi- tude que l’on en pouvoit tirer, ont porté le parlement de Paris à la proscrire par arrèt du 18 février 1667. Cette singulière jurispru- dence a été pratiquée en France pendant cent vingt ans. Elle s’in- troduisit vers le milieu du seizième siècle, à l’occasion d’un jeune homme qui, accusé d’impuissance , eut la témérité de demander le congrès : le juge, surpris de la nou- veauté de cette demande, ne crut pas qu’elle pût être refnsée , re- gardant cette épreuve comme un À a CON moyen infaillible de découvrir la vérité. ( Polit.) Congrès se dit aussi d’une assemblée de plusieurs mi- nistres des différentes puissances qui se sont rendus dans le même endroit pour traiter, discuter, con- cilier les intérèts de leurs cours respectives, conclure un traité, la paix. Le congrès de la Hate, d'U- trecht, de Cambrai , de Soissons , de Rastadt , etc. On appelle encore congrès Vas- semblée des représentans des Etats- Unis de l'Amérique. CONIFERE , ad]. du grec x&yos (kénos ), pomme de pin, et de @cpa ( phéré ), porter : qui porte des pommes de pin. ( Botan. ) Epithète que l’on donne à certaines plantes , dont la disposition des fleurs, ou quelque partie, ressemble ea quelque sorte au cône ou strobile. CONIQUE , adj. du latin coni- eus, contraction, de comt/acius , fait en forme de cône. 7, CONE. ( Botan.) On appelle ainsi les plantes, les fleurs ou quelques-unes de leurs parties qui ressemblent à un cône ou à une pomme de pin. Lorsque le cône est renversé, on dit GRARTAQUE » et lorsque la forme se rapproche de la forme comique plus que de toute autre, on dit co- zoidale. à (Géom.) Conique se dit en géné- ral de ce qui a rapport au cône, ou qui lui appartient , ou qui en a la hgure. à Sections coniques ; lignes cour- 370 bes que donne la section d’un con} par un plan. s Les sections coniques sont l’el- lipse , la parabole et Phyperbole, sans compter le cercle et le trian- gle, qu’on peut metire au nombre des sections coniques. En effet , le cercle est la section d’un côue par uu plan parallèle à la base du coue,_ et le triengle en est la section par un plan qu passe par le sommet. F. pour les propriétés des sections coniques , Voy. ELLIPSE , PARA- BOLE , HYPERBOLE. Les sections coniques sont des £ourbes qui toutes ensemble font un système de figures régulières, tellement Jiçes les unes gux autres, CON que chacune peut , dans le passage a l'infini, changer d’espèce et de- venir successivement de toutes les autres, Le cercle , par exemple, en changeant innniment peu le plan coupent , devient une ellipse ; et l’ellipse , en reculant son centre à l'infini, devient une parabole, dont la position étant ensuite un peu changée , elle devient la pre- mière hyperbole : toutes ces hy- perboles vout ensuite en s’élevant jusqu’à se confondre avec la ligne droite , qui est le côté du cône. Dans le cercle , le paramètre est double de la distance du sommet au foyer du centre ; dans l’ellipse, le paramètre de tout diamètre est , à Peru de cette distance , dans une raison qui est entre la double et la quadruple; dans la para- bole , cette raisun est précisément le quadruple, et dans l’hyperbôle la raison passe le quadruple. Tous les diamètres des cercles et des ellipses se coupent au centre et en dedans de la courbe ; ceux de la parabole sont tous parallèles entre eux et à l’axe ; ceux de l’hÿ- perbole se coupent au centre, aussi bien que ceux de l’ellipse, mais avec cette différence que c’est eu dehors de la courbe. « Les sections. coniques , en 7% comprenant le cercle, composent tout le système sur le second ordre, ou courbes du premier genre, la ligne droite étant appelée ligne du premier ordre. CONIROSTRES , adj. du grec xwvos (Künos ), pomme de pin, cône , et du latin rostrum, bec: qui a le bec conique. ( Ornythologie ) Tel est le nom que les ornythologistes donnent à une famiile de passereaux dont le bec a la forme conique. CONSECTURE, s. f. du latin conjectura, formé de conjicio , lancer, exposer , augurer , inter- préter. ( Didact.) Jugement fondé sur des probabilités, des preuves qui n’ont qu’un certain degré de vrai- . sémblance. La médecine , La phy- sique, l’art de vérifier les écri- tures , etc. sont des sciences con- jecturales. CONJONCTION , 5, f. du lat. CON conjuriclio , formé de con “if joindre ensemble, mettre sous le mème joug : union. ( Grammaire) Il se dit des par- ticules qui lient les parties d’un discours. La conjonction est la hui- tième en ordre des parties de l’orai- son. Êt, car, mais sont des con- jonctions grammaticales. ( Astron.) Ou appelle conjonc- tion la rencontre apparente de deux ästres où de deux planètes au même point du ciel, ou plutôt au même signe du zodiaque : pour que deux astres soient censés en conjonction , il faut qu’ils aient Ja mème longitude. Les astronomes se servent assez généralement du mot de co7jonc- tion pour exprimer la situation de deux astres dont les ceutres se trouvent, avec le ceutre de la terre, dans un même plan per- pendiculaire avec le plan de lé- cliptique. à Les observations des planètes dans leurs conjonctions sont très- importantes pour l’astrouomie : ce sont autant d’époques/qui sérvent à déterminer les mouvemens des corps célestes, les routes qu'ils tieunent et la durée de leur cons. Les conjonclions de Vénus sont les plus importantes. Les planètes inférieures; savoir, Vénus et Mercure , ont deux sortes de conjonctions: l’une; arrive lors- que la planète se trouve entre le soleil et la terre, et par consé- quent plus près de la terre : on la nomme conjonction inférieure; l’autre arrive quand la planète est le plus éloignée de la terre qu'il est possible, c’est-à-dire que le soleil se trouve entre la planète et la terre : on l’appelle conjonc - tion supérieure. La lune se trouve eu conjonction avec le soleil tous les mois. On appelle ces conjonc- tions et ces oppositions du nom général de ZIZIGIES. 7. ce mot. 11 n’y a jamais d’éclipse de soleil que ne sa conjonction avec la lune se fait proche les nœuds de Pécliptique, ou dans ces nœuds mêmes. fe retour des planètes à lenrs conjonctions s'appelle ré- volution synodique, CON 371 CONJONCTIVE, 5... mème.ori- gine que CONJONCTION. ( Anat.) Tunique extérieure de l'œil, qu’on appelle aussi ALBU- GINÉE. 7. ce mot. Elle couvre tout le globe de l’œil, excepté la partie autérieure qu’on appelle la cornée ; elle est ainsi nommée, parce qu’elle renferme toutes les autres, ou parce qu’elle attache l'œil dans lPorbite : elle est d’une sensibilité exquise , et elle abonde en veines et en artères , qu’on aperçoit aisément dans l’inflamma- tion des yeux. CONJUGAISON ,s, f. du latin conjuso, mettre sous le mème joug. ( Grammaire ) Distribution, par ordre , de toutes les parties des verbes, ou arrangement suivi de toutes leurs terminaisons , selon les voix , les modes , les tems , les nombres et les personnes , c’est- à-dire , selon que le verbe , par ses temminuisons,est déclaré être à l’ac- tif ou au passif, à l'indicatif ou à l’impératit, au subjonctif ou à l’infinitif, etc. (Anat.) Ce mot se dit aussi de certains nerfs qui ont la même origine et qui concourent en- semble. (Botan.) Feuille conjuguée; c’est celle qui est composée de deux folivles fixées au sommet d’un pétiole commun, comme dans le courbaril, ou sur deux points op- posés de ce même pétiole , comme dans la gesse odorante. (Mathém.) Diamètres conjugués 3 ceux qui dans les sections coniques sont réciproquement parallèles à leurs tangentes au sommet. Axe conjugué ; le plus petit des diamètres, ou le plus petit axe d’une ellipse. Ovale conjugué ; c’est, dans la haute géométrie, une ovale qui ap- partient à une courbe , et qui se trouve placée sur le plan de cette .courbe , de manière qu’elle est comme isolée et séparée des au- tres branches ou portions de la courbe. Hyperboles conjuguées ; on ap- pelle ainsi deux hyperboles oppo- sées que lon décrit dans l’angle vide des asymptotes des hyperboles opposées, et qui ont les mêmes À a 32 33% CON asymptotes et le même axe que ces hyperboles, avec cette seule différence que l'axe transverse des opposées est le second axe des conjuguées , et réciproquement. CONJURATION ,s +. du laïin conjuralio, formé de cer et de juro, jurer ersemble. ( Hist. arc.) Ce mot signifoit, parnu les anciess Romains , une cérémonie qui se pratiquoit dans les grands dangers de la répu- blique. Le peuple, assemblé au capitole, juroit de défendre la république , ét marchoit sous les ordres du éuéral, ( Hist. ecel.) Conjuration signifie aussi exorcisme. Lorsqu'il s’agis- soit de chasser un démon du corps d’un possédé, ce qui s’appeloit exorciser , le prêtre n’en venoit a bout qu'après plusieurs conju- rations. On faisoit encore des conjura- tions toutes les fois qu'il falloit renouveler l’eau bénite. ( Nécromancie) Conjuration s’est dit ensuite des paroles , caractères ou cérémonies magiques, par les- quelles les magicieus prétendoient évoquer ou chasser les esprits ma Lins, et détourner les choses nui- sibles, ( Polit.) Ce mot, qui dans sa sigmfication primitive n’étoit em- ployé que dans un sens favorable, ne se prend plus qu’en mauvaise part, pour exprimer un complet &e gens mal intentionnés coutie le prince,onu contre PÉtat. CONNEÉES , adj. du latin con- nalæ , formé de connato, veger énsemble , suivre le même dessein, courir après le même objet. ( Botan. ) Parties connées ; se dt des parties des plantes qui font immédiatement corps entre elles Feuilles connées, celles qui étant opposées et sessiles se réunrssent par la base de leur disque , en con- tournant la tige: telles sont ceiles du chèvrefeuille, Anihères connées, celles qui sont réunies par leurs bords ou leurs côtés en une espèce de petit tube , telles que celles de presque toutes les plantes dites à fleur com- posée, ou faisant immédiatement CON corps eutre elles de toute autre ma nière , comme daus l1f. CONNETABLE , s. m. corrup= tion de comestable, comes stabuli. ({ist. L'origine de ce mot vient de ce qu’autrelois cette charge à été exercée par le grand écuyer,qui étoit un des ofhciers de la cou- ronne , ayant l’intendance des écuyers du roi. Cet oflicier fut en- suite établi chef de toute la gen- darmerie et , sous Louis-le-Gros, on voit le connétable de Verman- dois prendre le commandement des armées. On crut la dignité de con- nétable ensevelie avec le conné- table de Saint-Paul , qui fut exé- cuté à mort en 1475 ; mais Fran- çois 1 la fitrevivre en faveur de Charles de Bourbon. Enfin elle a été supprimée en 1627, après la mort du connétable de Lesdiguières, La juridiction du connétable dans les contestations qui concer- nent le pue d'honneur, a subsisté iusqu’à l’époque de la révolution : elle étoit exercée par les maré- chaux de France , et présidée par leur doyen , qi , comme représen- tant du connétable, avoit une garde particulière , etc. Le titre de connétable a été réta- bli en France par le même séna- tus-consulte qui à nommé Napo- léon Bonaparte empereur de la Ré- publique {rançaise. En Angleterre , le grand conné- table étoit aus:i un officier de la couronne , créé par Guillaume-le- Conquérant , et dont la dignité fut héréditaire jusque sous le règne de Hemi VIT , qui la supprima, parce que sa puissance lui étoit deve- nue insupportable, C’est d’après ces connélables d'Angleterre , qui avoient été si puissans que furent créés, sous Edouard I, des connétables d’un raug très-inférieur , qui sont en- coreanjourd’hui distribués dans les villes qui ont droit de corpora- tion , et qui dans chèque hundred ( division territoriale composée de cent familles},sont chargés d’ymain- tenir la paix et la tranquillité. On les po grands connétables pour les distinguer d’autres con- nétables subalternes que l’accrois- sement de population et la corrup- CON tion des mœurs ont excessivement multipliés, et que l’on apelle vul- gairement petits connétables. Il y a encore en.Angleterre , ainsi qu’en Espagne et ailleurs, des connéiables d'un rang plus élevé ;, mais dont le titre est toujours ac- compagné du nom de quelque lieu où ils exercent leur autorité. Tels sont en Angleterre le connétable de latour de Londres, le conné- table du château de Douvres , etc. et en Espagne le connétable de Castille, Le connétable de Na- varre. CONNIVENCE , s. f. du latin conniventia, formé de con et de ni- geo où nivo, qui signifie propre- menflizner de l’œil ,et , figuré- ment , dissimuler , être de conni vence avec quelqu'un. ( Pratique) C’est la dissinula- tion d’un mal qu'on peut rt qu'on doit empècher. La conmivence des magistrats est un crime. ( Botan. ) De connivence les botenistes ont fait connivent , pour désigrer quelques parties des plantes, comme le calice, etc., dont les divisions sont rappro- chées pir leurs sommets ou en to- talit ; ox qui teudeat manifeste- ment à ce repprochement , soit par incourbure, soit par inflesion ; ou eufin quaud le bord indivis du limbe est contracté d’une ma- nière remarquable. ( Physiol. ) Valvules conni- ventes : ce sont des plis en forme de cellules qui s’observent sur les parois internes du canal intestinal. CONNOISSANCE, s. f. du latin cognilio , formé de cognosco, com- posé de con et de gnosco, où n0sc0 , savoir, entendre, discerner plu- sieurs choses : idée, notion qu’on a de quelque chose, de quelque ersonne. ( Philos.) Les connoissallles en matière de philosophie, et sü=tout d’algébre , ne s’acquierent que par trois voies , l’une qu’on appelle synthétique lorsque d’une chose connue on descend à une moins connue dont on tire une consé- quence ; la seconde , analytique larsque de laconclusiononremonte aux principes sur lesquels elle est fondée ; la troisième s'appelle d’in- CON 375 quisition lorsque , sans avoir pro- posé aucune conséquence à démon- trer , on examine avec attention les principes, et on regarde avec attenz tion quelle conséquence on en peut tirer. + ( Pratique) Connoissance signi- fie aussi jurisdiction , droit qu’on a de juger quelque chose. Connoissance charnelle ; \a cou- jonction de l’hommeet de }a femme, de la connoissance charnelle pro- vient l’afinité charnelle , qui est une proximité sans aucune parenté natureilé. (Yénerie) Connoissances , en ter- mes de chasse, s2 dit de certai- nes marques imprimées par le ed da cerf, et auxquelles on re- connoit son âge et sa grosseur, On dit qu'un cerf 4 une connois- sance quand il se peut faire distin- guer des autres par queiques mar- ques. ( Art. milit. ) Connoissance du pays; une des grandes attentions d'un général d'armée est de con- noitre le local dû pays où il va faire la guerre. Il a recours à des cartes topographiques, mais qui ne sont pas toujours exactes à moins qu’elles n'aient été levées nouveïlement et par des ingénieurs du pays. Foy, CARTES MILITAIRES. ( Marine ) Connoissance des côtes ; ce sont des descriptions des côtes, selon la situation de leur terrein , selon la couleur des terres, selon leur figure et la nature du fonds de chaque parage, à quoi l’on ajoute les vents et les couvans qui y peuvent régner en certaines sai- sons, les poissons et les oiseaux qu’on y voit paroitre, etifin tous les indices qui peuvent donner connoissance au pilote du parays où il est arrivé. Avoir connaissance d'une terre, d'une île, d'un vaissean , d'une escadre ; c’est les voir, les distin- guer , les reconnoîtes avec certi- tude, du vaisseau où Fon se trouve. ( Astronom.) Connoissance des tems ; c’est le titre d'un ouvrage publié chaque année par l’académie des sciences et, depuis sa suppres- sion , par le bureau des longitudes , et dont le but est d'annoncer, pour l'usage des astronomes et des navi- 574 CON gateurs les mouvemens célestes: ( Peinture ) Connoissance , dans le langage des arts, se prend pour la faculté de s’y connoitre. IL y a deux sortes de connoissances, l’une intellectuelle , et lautrématérielle. La première sert à faire apper- cevoir si l’ouvrage est bon, et la seconde quel en est l’auteur. La connoissance intellectuelle s’acquiert en partie par l’étude de Vart; la connoissance matérielle dépend d’une longue comparaison d’un grand nombre d’ouvrages de différens maitres : celle-là appar- tient à l’homme instruit, et celle- ci est particulièrement recherchée par les marchands de tableaux. Ce n’est pas de juger Le tableau lui- même que ceux-ci se piquent, c’est d'y attacher le nom d’un artiste ; aussi s’appliquent-1ls à savoir dis- tinguer la manière générale qui caractérise chaque école , et la ma- uière particulière qui caractérise chaque maitre. CONNOISSEMENT , s. m. de connoître. V. CONNOISS ANCE. ( Commerce maritime ) C’est une espèce d’acte ou de reconnoiïssance sous signature privée , que le maitre ou capitaine d’un navire donne à an marchand, des marchandises et effets qu’il a fait charger dans son bord, avec soumission de les porter au lieu de leurdestination, moyen- nant un certain prix. Le connoissement ne se fait que pour une partie de la marchandise chargée dans un navire ; car lors- qu’un négociant charge tout Le bâ- timent pour son compte personne}, on appelle, dans ce cas, charte- partie Vacte qui se fait entre lui et le propriétaire du b£timent. Voy. CHARTE-PARTIE. CONOIDE, s. m. du grec xwvoc kônos ) cône , et de s1d'oc (exdos), Forme, ressemblance: qui a la figure d’un côve, ( Géom.) Corps solide formé par la révolution d’ure courbe quelcon- que autour de son axe; on doune encore -ce nom à d’autres solides qui , au lieu d’être composés, comme celui-ci , de tranches circu- laires, perpendiculaires à l’axe, sont composés d’autres espèces de tranches. CON Le conoide prend le nom de Ja courbe qui l’a produit par sa révo- lution. Un conoïide parabolique , qu'on appelle aussi un paraboloïde, est le solide produit par la révolu- tion de la parabole autour de son axe, ete. ( Physiol. ) On appelle conoïde , une glande qui a la forme d’une pomme de pin, et qui se trouve vers le troisième ventricule du cer- veau , autrement la sado pinéale du cerveau. CONQUASSATION , 5. f. du lat, conquasso , agiter, ébranlers ( Pharmacie) L'action de ré- duire en pulpe par le broiement. CONQUE , s. f. du grec 46% ( kogché ), dont les Latins ontfait concha. ( Conchyliologie) Les anciens naturalistes donnent ce* nom aux coquilles bivalves. ® Ja conque de Vénus étoit ainsi appelée à cause de sa ressemblance avec la nature d’uue femme. (_Anat. et acoustique) Conque se dit de la cavite de l’oreille ex- terne, qui se trouve placée entre les deux éminences formées par le cartilage de l’aile de l'oreille; le fond de cette cavité répond à la partie antérieure du conduit audi- tif. Sa figure , qui ressemble à-peu- près à un entonnoir , favorise l’en- trée d’une plus grande quantité de rayons sonores, où de parties d'air mises en vibration par les corps sonores , et est propre à les trans- mettre ensuite au conduit auditif; et sa composition cartilagineuse fait que ces vibrations de l’air sont msintenues dans toute leur force, On appelle aussi conques supé- rieures et inférieures des narines la partie inférieure de chaque por- tion latérale de l'os ethomoïde. ( Ipture, Archait.) Conque est ene un ouvrage de sculpture, de bre ou autre matière, en forme de grande coquille. CONQUETS, s. m. de lPancien mot français conguester, formé du latin barbare conquæstare , acqué- rir , conquérir. ( Pratique ) Ce sont les biens ac- ge par le mari et la femme pem- ant la communauté. CONSANGUIN , adj. du latin o CON consanguineus , d’un mème sang. ( Pratique ) Les frères consan- ins sont ceux nés d'un même père; les frères utérins, au con- triire, sont ceux issus d’une même mère. Lorsqu’ils sont tous procréés d’un même pére et d’une même mère , on les appelle frères ger- MAINS. ® ® CONSCRIT, s. m. du latin cons- criptus , formé de con et de SCrip- tus , inscrit avec , au nombre de (Hist. rom.) Pères conscrits ; On appeloit ainsi les sénateurs romains dont les noms étoient ins- crits dans le registre ou catalogue des sénateurs. Ce nom fut d’abord appliqué à ceux qui étoient ajoutés aux anciens, et que l’on créoit nouvellement; mais ensuite tous les sénateurs furent appelés indis- tinctement pères conscrils. { Rép. fr. ) On appelle sinsi ce- Jui qui est sujet à la conscription militaire. CONSECRATION , du lat. con- secralio , formé de con et de sacro, dévouer à. ., . ( Hist. rom. ) Consécration d’un pontife romain ; on le faisoit des- cendre dans une fosse avec ses ha- bits pontificaux, puis on couvroit la fosse d’une planche percée de plu- sieurs trous : alors le victimaire et les autres ministres servant aux sa- crifices amenoient sur la planche un taureau orné de guirlandes de fleurs, et lui enfonçoient le cou- teau dans la gorge. Le sang qui en découloit tomboit par les trous de la planche sur le pontife, qui s’en frottoit les yeux, le nez, les oreilles et la langue. Après cette cérémo- rie, on le tiroit de la fosse tout couvert de sang. On le saluoit par ces paroles : Salse pontifex, et après lui avoir fait changer d’ha- bits, on le conduisoit chez lui ,où il y avoit un magnifique repas. Le mot consécraliomservit en- suite à exprimer la cérémonie de Vapothéose des empereurs et des . impératrices. Ÿ. APOTHEÉOSE. (Numismatique) Les médaillistes appellent consécration V'apothéose d’un empereur exprimée sur une médaille: d’un côté est la tête de l’empereur , couronnée de lan- riers et souvent voilée,etdans l’ins- x CON 575 cription on lui donne le titre de De- vin. Au revers , il y a un temple, ou un autel , ou un bûcher , ou un aigle sur un globe, et qui prend son essor pour s'élever au ciel. D’autre fois l’empereur paroït dans les airs porté par un cle qui l’en- lève au ciel , et pour inscription : toujours , CONSECRATIO. Au lieu d’un aigle , les impératrices ont un paon. ( Culte Se ch La consécration est l’action par laquelle le prêtre qui célébre la messe consacre le pain et le vin. L'opinion la plus commune et la plus reçue dans l’église latine est que la consécration du pain et du vin consiste en ces mots : CECI EST MON ,CORPS, CECI EST MON sANG. L'Église grecque , au con- traire , attribue le changement du pain et du vin au corps et au sang de notre Seigneur , à une certaine prière qu’ils appellent l’Insocation du St.- Esprit. Dans cette prière, qui se fait immédiatement après les pa- roles CECI EST MON CORPS, CECI EST mom SANG , le prètre dé- mande à Dieu qu’il envoie son St. Esprit sur le pain et le vin , et que par sa présence il les sanctife , et les change en corps et en sang de Jésus-Christ. Consécration se dit aussi de l’im- osition des mains de l’évèque , de É dédicace d’une église , etc. CONSEIL , s. m. du latia consi- lium , formé de consulo , composé de con et de salio, saillir ensem- ble, de plusieurs avis en former ua seul. (Econom.polit.) Conseil d’État ; C’est, en France, un corps poli- tique chargé , sous la direction de l’empereur,de rédiger les projets de loi et d'administration publique, et de résoudre les difficultés qui s'élèvent en matière d’administra- tion Conseil aulique ; ce tribunal n’a- voit d’abord été établi que pour juger les contestations qui s’éleve- roiïent entre les sujets de l’empe- reur d'Allemagne ; maintenant :1l exerce sajuridiction sur tous les su- jets de l’Empire, et connoit de so) différens. Conseil privé ; c’est en France et 1.6 CON Angleterre un conseil présidé par l’empereur ou par le roi, où se traitent les affaires d'Etat. ( Art milit, ) Conseil de guerre ; c’est l’assemblée des chefs d’une armée pour délibérer des affaires qui 5e présenteat, selon les occa- sions , Comine entreprise de sièges, retraites , batailles , etc. C’est aussi un tribunal militaire, composé d'officiers de tout grade, pour juger les délits contre la dis- cipline militaire. ( Marine ) Conseil de guerre ; c'est, à la mer, l’assemblée des chefs d’une armée navale ou d’uue escadre pour délibérer, dans les 0e- casions importantes, d’un combat , d'une retraite , d’une relâche , etc. On dit prorerbialement que les vents sont au conseil lorsqu’après un calme il paroiît venir quelque souffle de vent, tantôt d’uu côté, tantôt de Pautre , et qu’il n’est pas décidé à quelle aire de vent ii se fixera. ( Pratique )* Conseil est Pavis qu’on donne sur une affaire. C’est encore le titre que prend un juris- consulte lorsqu'il donne une con- sultation par écrit. Le conseil sous- signée , etc. Onappelle aussi conseil un avoué ou jurisconsulte chargé de diriger uïe personne dans ses affaires. CONSENTEMEN i!, s.m. du lat. consensus Où Consentro, accord gé- néral, ce que les Grecs appellent symphonie, acquiescement à quel- que chose; acte pir lequel on agrée et l’on permet ce que les autres veulent, (Pratique) Le commencement de fa volonté de parties sur un fat dont eiles oùt connoissince et qu’elles approuvent. ( éd.) Consentement des par- ties; ce mots’entend d’une certaine relation , par le moyeu de laquelie, lorsqu'une partie est immédiate- ment affectée, use autre, à une distance, se trouve affectée de la mème sorte. Ce rapport où ce conseatement des parties est sans doute produit par la commumecation des uerfs, et par leur distribution et leurs xa- mifications admirables par tout le corps. CON (Marine) Les marins se servent du motconsentir, dans le sens de céder, obéir , lorsqu'ils parlent d’un mât, d’une vergue , etc. qui a plié, cédé, consenti à la violence du vent; etc. et qui reste forcé dans une mau- vaise situation ; les fibres du bois étant cassées et dérangées, sans que la pièce soit tout-à-fait rompue. No- tre grand mât, notre grande vergu consentit.Onremédie à cet accident par des jumelles, etc.; mais ce n’est qu’en attendant une reläche où l’on puisse changer la pièce. CONSEQUENT , adj. du latin consequens , formé de consequor , suivre, aller après. (Arith.) Le dernier des deux termes d’un rapport , ou celui au- quel l’antécédent est comparé. ( Logique) La seconde partie d’un argument appelée enthyméme, dont la première est l’antécédent. CONSEQUENCE ou CONSE- QUENTIA, s. f. mot en usage dans l'astronomie, et qui a la même ori- gine que CONSÉQUENT. ( Astron. ) On dit qu’une étoile, une planète, une comète située en quelque point du ciel , se meut ou paroit se mouvoir en con- séquence où in consequentié , lors- qu’elle se meut ou paroit se mou- voir d’occident en ortent , suivant l’ordre des signes du zodiaque. IL est opposé à ANTECEDEN- CE. 7. ce mot. CONSERV ATEUR, s. m. du la- tin conservator, formé de con- serro , défendre , garantir, con- server. ( Econ. polit. } On nommoit au- trefois des conservateurs des trai- tés de paix qui se faisoient entre des princes, et ces conservateurs étotent ordinairement choisis par- mi les feudataires et les propres sujets de ces princes, qui s’enga- geoient souvent à se déclarer contre eux , dans le cas où ils romproient le traité. Aujourd’hui on s’adresse our cela à des princes étrangers. (Pratique)On appeloiten France, sous la monarchie, juges conser- vateurs ,des magistrats chargés de conserver les privilèges accordés à certains corps , ou de juger leurs contestations. Telsétoient les ;4es _conserralteurs des universités. CON Conservateur des hypothèques ; c'est une personne commise pour recevoir les inscriptions aux hy- pothèques , c’est-à-dire, l’expé- dition authentique de l’acte qui donne naissance aux priviléges ou à l’hypothèque. Foy. HYPO- THEQUE, INSCRIPTION. ( Rép. fr.) Sénat conservateur ; c’est un corps politique dont les membres sont inamovibles et à vie, chargés du maintien de la consti- tution, de lélection des législa- teurs , des tribuns, des sénateurs , des juges de cassation , et de f:ire des lois organiques de la constitu- tion, sous la dénomination de sé- natus-consulles. CONSERVATION , s. f. du lat. conservo , garantir, conserver. ( Commerce ) C’étoit, avant la révolution , le titre d’un tribunal célèbre , établi dans la ville de Lyon pour la conservation des priviléges des foires de cette ville , et géuéra'ement tont ce qui con- cernoit le commerce qui s’y fai- soit. La conservation de Lyon a été remplacée par un tribunal de commerce tel qu’il en existe dans toutes les autres villes de la République qui en ont été jugées susceptibles. ( Agnic.) Greniers de conserva- tion. On donne ce nom à des gre- niers qu’on a établis dans divers pays, dans lesquels on renferme une grande: quantité de froment ; on empèche qu'il n’y fermente, qu'il ne sy échauffe et qu’il ny contracte un mauvais goût. On l'y garantit de la rapine des rats, des souris , des oiseaux, sans l’expo- ser à être endommagé par Les chats; on les préserve des mites, des tei- gues, des charansons , et de toute espèce d’insecte; enfin on Fy con- serve aussi Jlong-tems qu'on veut, sins presque aucuns frais, et sans embarras de la part des cultiva- teurs. CONSERVE , s. f, mème origine que CONSERVATEUR. (Confiseur) Conkitures sèches qui se font de plusieurs pâtes on fruits, ou fleurs ou raciues , qu'on mêle avec du sucre pour les rendre plus agréables au goût. ( Pharmacie) Les pharmaciens CON 377 2 font les conserves de la mème manière que les confiseurs , mais dans l’intention de conserver la vertu des plantes, fruits, fleurs, ete. Telle est la conserve de longue vie. (Optique) On appelle conserves des verres plans, un pen colorés en vert, et disposés en forme de lunettes. Ces verres ne sont point destinés à grossir les objets , mais seulement à affoiblir la lumière, dont la trop grande énergie pour- roit blesser des yeux sensibles.C’est de cette propriété que leur est venu le nom de conserves: mais les lunetiers donnent également ce nom aux lunettes qui sont moins convexes que les autres. (Marine) Ce mot se dit par extension, en termes de marine, d’un navire qui navigue de com- pagnie avec un ou plusieurs au- tres : Nous allions de conserve avec la frégate l’Aurore; nous perdi- mes A vue notre conserve dans une brume. Conserver un vaisseau ou une escadre ; c’est les garder à vue, pour les mieux reconnoitre ou pour observer leurs mouvemens. Conserver deux marques ou deux amayes ; c’est, lorsqu'en entrant dans une rade ou un port, un vaisseau se trouve dans la mme ligne avec deux objets remarqua- bles à terre, appelés marques ou amayes , faire toujours la mèmé route, dans la même direction, de manière à continuer de réunir ces deux objets sur la même ligne visuelle. CONSIDENCE , s. f. formé du latin con et sedeo, se reposer, s’aaisser ensemble. ( Didact. ) Affaissement, abais- sement des choses appuytes les unes sur les autres. Lorsque les parties de l’eau qui sont élevées par les vagues s’abaissent à leur miveau , on dit que cela se fait par considence. CONSIGNATION , s.f. du lat. consignare , cacheter. ( Pratique ) Dépôt juridique de quelque argent ou d'autre chose en main tierce. L'origine de ce mot vient de ce qu'anciennement on ne donnoit pas pat compte Pargent qu’on déposoit, mais däns 3:8 CON des sacs où l’on apposoit son cachet. Cet usage n’a pas été reçu, mais on n’en à pas moins continné à appeler consignalion tout dépôt juridique. La consisnation se fait pour se libérer envèrs celui auquel Îles deniers sont dus, soit parce qu’il ne veut pas les recevair, soit parce qu'il woffre pas de remplir les conditions nécessaires. L'effet de la consignation est de libérer le débiteur , et de faire cesser le cours des intérèts ; mais il faut qu’elle ait été précédée d'offres réelles, qu’elle ait été crdonnée en justice, et qu’elle soit réellement effectuée. Consionation d'amende; c’est le dépôt de l’amende qui peut être encourue , par l’événement d’une contestation, en cas d’ap- pel , etc: CONSIGNE , s.f. même origine” que CONSIGN ATION. (Art mulit. ) Ordre verbal ou par écrit, déposé, confié, con- signé à un commandant de poste, à une sentinelle , et que celle-ci transmet mot à mot au soldat qui la relève. Il se dit encore, dans les places de guerre, d’un homme qui se tient aux portes et qui tient un registre exact des étrangers qui entrent dans la ville. CONSISTANCE , s. f du latin consisto , soutenir , résister, être ferme. À ( Physique) Etat d’un corps dont les parties ont entre elles une cer- taine adhérence qui fait qu’elles résistent plus où moins à la sépa- ration les uues des autres. Plus la consistance d’un corps est grande, et plusil y a de difficultés à en sépa- rer les parties. Boyle appelle corps de consistance ce que l’on entend ordinairement par corps fixes et sotides , par opposition aux corps fluides. ( Jardin. ) Les jardiniers se ser- vent aussi de ce mot pour dési- gner l’âge au-delà duquel les ar- Lres ne croissent plus , et où néan- moins ils ne commencent pas en- core à décliner. CONSISTOIRE , s. m. du lat. CON consistorium, locus ubi consistitur, lieu où l’on s’assemble. , ( Hist. des Emp. ) Ce mot se di- soit autrefois du conseil des em- pereurs, et on le dit encore en parlant de ce tems-là. Constan- tin fit venir le donatiste Cécilien et ses accusateurs dans son con- sistoire. { Hust. ecel ) I] s’est dit depuis du lieu où les évêques et les prêtres s’assembloient pour délibérer sur les affaires importantes. ( Chancell. rom. ) Enfin, on l’a appliqué au conseil du pape, ou à l'assemblée des cardinaux convo- qués par le pape. On distingue le consisloire pu- blic et le consistoire secret. Le pre- mier se tient dans la grande salle du palais apostolique. Le pape pré- side sur un trône fort élevé, cou- vert d’écarlate et sur un siége de drap d’or. Il a à droite les cardi- naux et les prêtres, et à gauehe les cardinaux -diacres. Les ambassa- deurs des rois sont au côté droit du pape ; les protonotaires , et les au- tres ofliciers sont sur les degrés du trône ; les courtisans sont assis à terre. Le consistoire secret se tient en une chambre plus secrète, qu’on appelle lachambre des papes-gays, où le pape , pour tout trône, n’a qu'un siège élevé de deux degrés. Il n’y entre que deux cardinaux, dont le pape recueille les opinions: en ce sens, on dit que le pape a tenu consistoire. ( Droit rom. ) Dans le droit ro- main , consistoire s'entend du lieu où l’on traite des affaires publi- ques , ou du lieu où l’on rend la justice. (Relig. réform.) Parmi les protes- tans , consistoire se prend pour un conseil ou une assemblée composte des ministres et des anciens de leur culte pour régler leurs affaires, leur police et leur discipline. CONSOLE, s. f. du latin conso- lidare , aHfermir , soutenir , conso- Lder. { ( Archit.) Pièce en saillie qui sert à soutenir quelque buste, quel- que vase, ou qui sert de clef à une arcade. CONSOLIDATION, s. f. même CON origine que CONSOLE : action par faquelle une chose est consolidée. ( Pratique ) On dit,en termes de ratique, la consolidation de l'usu- fruit à la propriété ,+pour Ia réu- nion de l’usufruit à fa propriété. (Chirurgie ) Consolidation se dit de ia réunion deslèvres d’une plaie quand elle commence à se cica- triser. ( Jardin. ] Les jardimers s’en servent dans le mème sens pour ex- primer la guérison des plaies des arbres. CONSOMPTIF, du lat. cozsumo, consumer , user , détruire. ( Méd. ) Epithète que les méde- cins donnent aux remèdes qui ont la vertu de consumer les chairs: les pierres à cautère, l’eau phagédéni- que sont des remèdes cozsomptifs. CONSOMPTION, s. f. mème origine que CONSOMPTIF. ( Méd.) La consomption est une maladie de langueur fort commune en Angleterre, et qui est la mème que la PHTHISIE, l'HECTISIE. 7. ces mots. CONSONNANCE, du latin con- sonantia , formé de con et de so- AUS, un même son. ( Grammaire ) Conscnnance se dit des cadences semblables, de la ressemblance des sons, des mots dans la même phrase. Y. ASSON- NANCE. ( Musique ) La consonnance, en musique , est en général l’effet de deux ou plusieurs sons entendus à la fois; mais on restreint commu- nément la signification de ce terme, aux intervalles formés par deux sons dont l’accord plait à l'oreille. Decette infinité d’intervalies qui peuvent diviser les sons, il n’y en a qu'un très-petit nombre qui fas- sent des consonnances : tous les au- tres choquent l’oreille, et sont ap- pelés pour cela dissonnances. On distingue les consonnances en parfaites ou justes, dont l’inter- valle ne varie point, et en im- parfaites, qui peuvent être ma- jeures ou mineures. Les consonnances se divisent en- core en simples et composées. Le caractère physique des con- sonnances se tire de leur produc- tion dans un même son, ou du CON frémissement des cordes. De eux cordes bien d'accord formant en- semble un intervalle d’octave, si Pon fait sonner la plus grave, l'autre frémit et résonne. CONSPIRANT, TE, adi. du latin conspiro , formé de cnn et de spiro , soufller , désirer eu- semble. (Mécan.) Puissances conspi - ranltes : ce sont celles qui n’aoissent pas dans des divections opposées ; les puissances sont d'autant plus cons - pirantes que leurs directions sont moins opposées, et l’on peut même dire qu'a proprement parler :l n’y a de puissances véritablement conspirantes que celles qui agissent suivant la même direction. CONSTANTE, adj. du latin consto , formé de con et de sto, être debout avec un autre, être ensemble , être évident, certain, durable. ( Géom.) Quantité constante ; c’est une quautité qui ne varie point par rapport à d’autres quau- tités variables. Ainsi, le paramè- tre d'une parabole, le diamètre d’un cercle, sont des quantités constantes, par rapport aux abs- cisses et ordonnées qui peuvent varier tant qu'on veut. Enalgèbre, on marque ordinairement les quan- tités constantes par les premières lettres de l’alphabet, et les va- riables par les dernières. CONSTELLATION , s.f. du lat. constellatio , assemblage , amas de plusieurs étoiles. L’assemblage de plusieurs étoiles exprimées et représentées sous le nom et la figure d’un homme, d’un animal, ou de quelque autre chose. On l’appelle aussi un &s- térisme. ( Astron. ) La division des cieux en constellations est fort ancienne, an moins a-t-elle été connue des plus anciens auteurs qui ont écrit sur J’astronomie. Les douze constellations du zo- diaque ont toujours occupé spé- cialement les observateurs. Ainsi, le ciel étoilé a trois parties prin- cipales : celle, du milieu apprlée zodiaque , renferme toutes Îles étoiles qui se trouvent dans les environs de la route des planètes, 579 380 CON pendant leur révolution, et le zodiaque s’étend de plus jusqu’à 8 où 9 degrés, au-delà desquelles les planètes ne sauroient s’écarter de Pédptious. Cette zone, ou bande du zodiaque , separe les constellations de la partie boréale qui est au nord da zodiaque, de celles de la partie australe qui est au midi. Ptolémée, qui est le premier qui ait dressé un catalogue d’étoiles, cu forma 48 constellations , dont 12 autour de lPécliptique, 21 dans la partie septentrionale du ciel, et 19 dans la partie méridionale. À ces 21 constellations , Tycho- Brahé en a ajouté deux autres; sa- voir , la chevelure de Bérénice et Antinous. Les voyages que les astronomes modernes ont fait vers l’hémis- hère méridional leur ont donné tés d’en observer les étoiles, et d’en former de nouvelles constel- lations. Jean Boyer en a ajouté 12 autres, et l’abbé de la Caille 14. Le premier a rendu un grand service à l’astronomie , en publiant des cartes célestes, dans lesquelles les étoiles de chaque constella- tion sont désignées chacune par uxe lettre de l’alphabet grec ou latin ; ce qui a été recu de tous les astronomes qui l’ont suivi, et particulièrement par les Anglais, dans le grand Atlas de Flamsted et dans le planisphère anglais, dont on se sert journellement. COSTIPATION , s. f. du latin constipo , formé de con et de stipo, remplir, boucher, serrer ensem- ble , entasser. ( Méd.) Rétention des matières fécales dans les intestins , au-delà du terme où la nature a coutume de s’en débarrasser. CONSTITUANT , partic. du lat. constitiens , formé de constituo, composé de con et de staluo, statuer , établir avec. ( Pratique ) Ce mot se dit de la personne ou de la chose qui constitue pouvoir constituant , et dans les actes où l’on constitue un procurateur ; on dit le cors- titzant a donaé à N. pouvoir de poursuivre , etc. (Physique) Hse dit, en phy- CON sique , des corps , de ce qui cons- titue les parties constituantes d’un corps. La dissolution des parties conslituantes de l’acide nitreux. CONSTITUT , 5. m. même ori- gine que, CONSTITUANT. ( Pratique ) Clause par laquelle celui qui possède un bien meuble ou immeuble reconnoit que c’est sans aucun droit de propriété , et que la jouissance ne lui en a été onnée ou laissée qu'a titre de conslitut. Les effets de cette clause sont, 1.9 de conserver au donateur ou au vendeur Pusufruit de la chose donnée ou vendue ; 2.° de trans- férer en la personne du donataire ou de l'acquéreur une possession feinte et civile, qui est.équipol- lente à une possession réelle et actuelle. CONSTITUTION , s. f. même origine que CONSTITUANT. ( Pratique) C’est en général l'établissement de quelque chose. Constitution de dot ; c’est l'acte ou la clause d’ua acte qui établit ce que les futurs époux apportent ea dot. ( Polit. ) Constitution se dit aussi du corps de lois fondamentales qui constituent le gouvernement d’un peuple : la constitution ger- manique ; la constitution de la République francaise ; la constt- tution de l’ Anoleterre ; la cons- titution des Etats-Unis de l’_Amé- rique. (Méd ) On dit qu'un homme est de bonne constitution lors- qu'il est bien composé, qu'il est sain et robuste , qu'il endure le froid , le chaud , la fatigue, sans être incommodé. >ONSTRICIEUR, s.m. du lat. constrinoan , composé de cen €ek de sfringo , serrer avec. ( Physiol. ) Ce mot se dit de différens muscles qui rétrécissent certaines parties. Les muscles cors- tricteurs de l’isthme du gosier, soüt les glosso-staphylins. Les muscles grand et petit cozs- tricteurs du jarynx. Le muscle constricteur des pau- ières , appelés l’orbiculaire ; etc. CONSTRUCTION, s.f du latin consiructio ; Composé de con et CON de struo, élever, composer avec. ( Géom.) Ce mot exprime en géométrie les opérations qu’il faut fire pour exécuter la solution d’un problème. Il se dit aussi des ligues qu’on tire, soit pour par- veuir à la solution du problème, soit pour démontrer quelque pro- position. ; La construction d’une équation est la méthode d'en trouver les ra- ciues par des opérations faites avec la règle et le compas , ou en géné- ral par la description de quelque courbe. Voy. EQUATION , RA- CINE. (_Archit. ) Construction se dit de l’action par liqueile on construit, et de la manitie de bâtir. Marine Construction signifie PHRASE l’art de construire es vaisseaux et autres bätimens destinés à naviguer sur mer; mais on l’étend à l’action de construire des vaisseaux, à la manière de les coustruire , et à leur forme. Dans le premier sens, on dit que la cons- truction est ua art très-compliqué; dans le second, qu’un tel homme travaille à la construction @e V Al- cide ; dans le troisième, que la construction française est fort esti- mée; que la construction d’un che- bec diffère de celle des frégates ; que la construction de tel ingé- nieur est excellente; que la cons- truction d’un tel vaisseau est dé- fectueuse. ( Diction ) Construction s’entend de l’arrangement des mots dans le discours. On distingue deux sortes de constructions : la construction simple , primitive, naturelle ou grammaticale , et la coxstruction £gurée ou oratotre et poetique. CONSUBSTANTIEL , adj. du latin consubstantia, composé de con et de substantia, une mème substance : identité de substance. ( Théol.) Ce terme a eté choisi et adopté par les pères du concile de Nicée pour fure entendre que les personnes de la Trinité wout qu'une seule et même nature, pour exprimer la doctrine de l'Eglise avec plus de précision, et pour servir de barrière et de précaution contre les erreurs et contre les sur- prises des Ariens, CON 381 CONSUL, s. m. du latin consul , formé de consulo , dans le sens de prendre soin , veiller. ( Hist. rom.) L’un des magistrats qui avoit la principale autorité dans Rome. Les Romains, depuis l’expulsion de Tarquin , le dernier de leurs rois, qui arriva lan 245 de la fondation de Rome, furent gouvernés par des consuls. Il y eut encore des consuls du tems des empereurs, mais ce n’é- toit plus, sous eux, qu’un titre ho- norable, qui s’éteignit eatièrement sous Justisien, en l’année 51 de l’ére chrétienne. ( Hist. de l’Emp. d'Or ) Les em- pereurs d'Orient prient, pendant quelque tems, le titre de Consuls perpétuels, mais ce titre ayant été adopté par les empereurs français, ceux d’italie et les Sarrasius qui commandèrent en Espagne , ils l’a- bandonnèrent comme une chose qui étoit devenue trop commune ( Hist. du moyen ôge) Consul s’est dit aussi, dans le moyen äge, pour comte, et proconsul ou si- ce-consul pour vicomte , et dans la suite , pour les principaux officiers d’un bourg ou d’une petite ville. ( Hist. mod.) En lannée 1563 Charles IX établit une juridiction consulaire à Paris, pour juger som- mairement les différens qui sur- viennent entre marchands ; les an- nées suivautes , il en établit de pa- reilles dans les principales villes du royaume. Les tribunaux Ges consuls ont été remplacés à l’épo- que de la révolution par des tribu- naux de commerce. ( Commerce ) On a appelé aussi consuls francæis dans les pays étrangers, des ofhciers établis en vertu de commissions on de lettres de provisions dans les pays étran- gers où la ration française fait commerce. Leur fonction est de maintenir les privilègesde la nation française , d’avoir inspection et ju- ridiction sur les individus de la nation française , et de conuoître principalement du commerce et des affaires des négocians français. A l’époque où le titre de Consul fut donné , par la constitution de l'an 8, aux premiers magistrats de la République française, ces of- 382 CON ciers ont été appelés commissaires des relations commerciales dans les pays étrangers. La plupart des autres puissances ont aussi des Consuls à-peu-près clans les mêmes lieux et avec les mèmes fonctions, mais dont le titre a été changé au moins par plusieurs d'entre elles en celui de commis- saires ou &gens COMIRETCIAUX ; DAT considération pour le premier cr. sul de la République française. ( Républ. frang.) Par la Consti- tution de lan 8, on appela'consuls les trois magistrats auxquels fut confié le Gouvernement de la Ré- publique française. Premier Consul, second Consul, troisième Consul. Le premier Con- sul avoit des fonctions et des attri- butions particuhères. Le second et le troisième Consuls avoient voix consultative dans les actes du Gou- vernement qui ne faisoient pas par- tie des fonctions et des attributions du premier Consul. * et ordre de choses aété changé par ie sénatus-consulte du 28 prai- rial. Le premier Consul a reçu le titre d'ÉMPEREUR. Y. ce mot, CONSULAIRE, adj. de CONSUL. ( list. rom. ) Qui appartient à la charge de consul. I] se disoit aussi de celui qui avoit été Consul, et Pon appeloit province consulaire ; uue province gouvernée par un homme eonsulaire ; famille consu- laire, celle où il y avoit eu un Consul ; âge consulaire celui où lon pouvoit parvenir am con- sulal. ( Numismatique) Médailles con- sulaires ; on n’entend point par ce mot des médailles frappes par ordre des Consuls dans le tems où ils gouvernèrent Rome, puisqu'il est certain que Pon n’a frappé des mounvoies d'argent, et par Consé- quent des médailles à Rome que sur la fin du cinquième siècle de sa fondation. Presque toutes les médailles dites consulaires ont été frappces vers le tems de Marius, de Sylla, de Jules-César, et sur-tout du triumvirat , par les monétaires romains, Qui comimentérent vers cetie époque à rappeler sur Îes mounaies les sctons mémorables CON de leurs ancétres, qui pouvoient donner un nouveau tp à leurs familles, Comme les victoires, cor. quêtes, triomphes, sacerdoces, con- sulats, dictatures, etc., les mé- dailles consulaires sont ainsi appe- lées pour les distinguer des mé- dailles impériales. On les appelle encore, et avec lus de raison , familles romaines. CONSULTATION ,s.f. du latin consultatio, formé de consulo, dans le sens de demander, ou de donner un avis, ( Pratique ) Avis qu’un juriscon- sulte donne sur un point de droit, de coutume ou d'ordonnance. Consultations de charité , celles ue donnoient gratuitement à Ja bibliothèque des avocats, un jour de la semaine , six avocats nom- més pour cela, et qui avoient au moins dix ans de palais, et un plus jeune pour faire le rapport des questions, et rédiger les consul- tations. Stauislas, roi de Pologne, avoit établi à Nancy une pareille cham- bre, composée d’avocats qui don- noient £ratuitement leur avis aux appelens des sentences de première instance. CONTACT , 5. m. du latin con- tactus , formé de contingo , com- posé de con et de tango, toucher avec. | Attouchement de deux corps. ( Géom. ) Point de contact; ces lui où une ligne droite touche une ligne courbe , ou dans lequel deux lignes courbes se touchent. Angle de contact on de contin- gence. V. CONTINGENCE. ( Physique) Contact; c’est Île nom que l’on donne à deux parallé- lipipèdes de fer doux, par le moyen desquels on réunit deux barreaux magaétiques pour conserver plus long-tems leur vertu. CONTAGION , s.f. du lat. con- tagio ou contages , formé de cor et de fago pour tango, toucher, avec. ( Méd. ) Communication d’une : maladie maligne. Les maladies sont contagieuses de plusieurs manières: l’air chargé de miasmes putrides est capable d’affecter tous ceux qui le respirent, La corztagion se pro- CON page aussi par le contact immédiat, c’est-à-dire, lorsqu'un homme sain porte les habits d’une personne qui aura été précédemment affectée ; losrqu’il a couché avec les mala- des ; lorsqu'il mauge des mets aux- quels il aura touché , etc. Souvent la contagion est exportée d'un pays à un autre avec des marchandises, comme en 1720 , lors de la peste de Marseille. ÿ L'inoculation de la petite vérole est un exemple dela con!agion communiquée par l’introsusception de la maladie. Le mot contagion se prend aussi pour la peste mème, parce que c’est de toutes les maladies mali- gnes celle qui est la plus conta- gieuse. CONTEMPORAIN , adj. du lat. contemporaneus, composé de con d'unum, et de tempus, mème tems, qui est du meme tems. ( Hist.) On appelle historiens contemporains ceux qui ont écrit les choses qui se sont passées daus leur tems. CONTENTIEUX, adj. et subst. du latin contentiosus, formé de contendo, dans le sens de débattre, disputer ; qui est en débat , qui est disputé , ou qui peut ètre disputé. Un droit contentieux ; une afjaire contentieuse. ( ministrat. ) Contentieux ; c’esflfun terme usité en matière d'administration, pour désigner les objets qui sont ou qui peuvent être l’objet d'une contestation. CONTESTATION , s. f. du lat. contestatio , formé de contestor, rendre à témoin. ( Pratique) La vraie significa- tion de ce mot ne s'étend pas au-delà des choses débattues en justice , et des preuves par témoins. On l’a étendu ensuite au régle- ment ou appointement sur les de- mandes ou défenses en matière civile , et l’on dit qu'il y a con- testation en cause lorsqu'il est intervenu un jugement non déf- nitif, mais préparatoire. CONTENU , s. m. du latin 607- tentum , formé de contineo, com- posé de con et de teneo, tenir, occuper avec, comprendre. (Physique) Çc terme est sou- CON 383 vent employé en physique et en didactique en général, pour ex- primer la capacité d’un vaisseau où lPair d’un espace, ou la quan- tité de matière que contient un corps. CONTEXTURE, s. f. du lat: contextura , formé de con et de texo , faire untissu , tresser avec. ( Didact.) Enchainement de plu- sieurs parties qui forment un corps, un tout, (.Anat.) On dit contexture des fibres, des chairs, du cerveau , pour la disposition et l’arrange- ment de leurs parties. ( Physique ) C’est la différence dans la contexture , ainsi que dans la figure, des parties des corps, qui fait que les uns paroissent d’une couleur et les autres d’une autre, parce qu’ils réfléchissent différentes espèces de lumières. #. COU- LEURS. (Litiér.) On dit au figuré la contexture d’un discours , d’un poëme , en parlant de la suite, de l’arrangement, de la disposi- tion de ses parties. CONTIGU , ad;. du lat. conti- guus , formé de con et de tango, toucher avec, être en contact. (Géom. ) Contigus se dit de deux espaces , ou solides, placés im- médiatement l’un auprès de l’autre. Les angles contigus sont ceux qui ont un côté commun; on les appelle autrement angles adja- cens. V. ADJACENT. ( Physique) On appelle corps contigrs deux ou plusieurs corps qui sont près les uns des autres, äu point de se toucher. © ( Botan.) Des parties contigues , en botanique , sout des parties qui se touchent , mais ne se tiennent pas, ou qui, si elles se tiennent, sont susceptibles d’être désunies sans déchirement seusible : dans ce sens , les aiguillons sont con- tigus avec les tiges. CONTINGENCE , s. f. du lat. contactus , formé de con et de tango , ètre en contact. ( Géom. ) Depuis que les géo- mètres se sont appliqués à exa- miner une infinité d’autres cour- bes que le cercle , ils ont nom- mé en général angle de conkinz 353% CON gence Vangle compris entre Varc d’une courbe quelconque et la ligne qui touche cet arc à son extrémité. On a beaucoup disputé sur Ja nature de l’angle de contingence. Où peut consulter là-dessus Wal- lis qui a fait un traité particu- Lier de l'angle de la contingence. CONTINU, adj. du latin con- tinuus , formé de contineo , com- posé de con et de teneo, tenir avec : renfermé dans les mêmes limites, dont les parties s’entre- tiennent. ( Physique) Ce mot se dit des psrties qui sont placées les unes auprès des autres , en sorte qu’il soit impossible d’en placer d’autres entre deux, sans en roupre la continuité. Continu différe de contigu, en ce que dans celui-ci la non adhé- rence des parties est actuelle , et que dans celui-là elle n’est que essible. ( Botan. ) Continu se dit de deux parties de plantes qui sont si bien adhérentes entre elles qu’on ne peut les désunir sans les cas- ser. Les aiguillons sont centigus avec les tiges, etles épines sont conirnues. ( Méd.) On appelle fèvre con- tinue celle qui est accompagnée de redoublemens et de légères rémissions , Mais sans aucune in- termission. Y. SYNOQUE. CONTINUATION , s. f. même origine que CONTINU. L'action par laqueile on continue , et la durée de la chose continuée. ( Physique ) Continuation de mouvement, est un mouvement qui ne cesse pas : tel est celui des corps célestes ; ou qui ne doit pas cesser de fui-mèême : tel est celui des corps terrestres. C’est une loi de la nature que tout corps, une fois mis en mouve- ment par quelque cause que ce soit, doit continuer de mouvoir uniformément, à moins. que quel- que cause ne Ven empèche. W MOUVEMENT. CONTONDANT , adj. du latin coniundo, piler, broyer, écraser, briser , froisser. -{ Chururgie } On appelle ainsi les CON instrumens vulnérans, ronds , ob= tus, et qui ne sont point tranchans, qui froissent et qui ne coupent pas, comme sont les marteaux, les mas- sues , les bâtons, etc. CONTORNIATE , adj. de l’ita- lien cotrone, pour médaille con- torrmiate. ( Numismat. ) Ce mot, emprunté de Pitalien, sert, parmi les anti- _quaires, à désigner des médailles de cuivre , terminées dans leur cir- conférence par un cercle d’une ou deux lignes ( deux ou quatre milli- mètres ) de largeur , continu avec le métal, quoiqu’il semble en être détaché par ure rainure assez pro— fonde , qui règne à l’extrémité du champ de l’un et l’autre côté de la médaille, CONTOUR, s. m. formé de con , la proposition avec, et de tour, ou tout simplement de l'italien contorrio. (Arts du dessin ) Ce qui ter- mine une figure ou les parties d’une figure, et leur donne le tour qu'elles doivent avoir. Dans les figures vivantes ou de rondes bosses, contour signifie l’ex- trémité des surfaces apperçues dans un point de vue fixe où l’on est placé pour les observer et les étu- dier. Le contour d’une figure, d’un membre , d’une partie de quelque objet naturel ou d’une imitation en ronde bosse, varie au moindre déplacement de Fobjet fixé par le regard , ou de l'œil qui le fixe. Dans la figure tracée, dessinée ou peinte, le contour est fixe , in- variable, par conséquent plus fa- cile à apprécier. La justesse , la correction, la noblesse , l’élégance , la grace, la force , l’énergie sont des caractères différens par lesquels on désigne le contour ou les contours des figures, soit dans les dessins, soit dans les tableaux ; mais les contours de cha- que objet que représente la sculp- ture doivent avoir à lœil, qui se promène autour d’une figure re- présentée, toutes les perfections auxquelles le dessinateur etle peinr- tre ne sont astreints que pour le seul point de vue sous lequel ils représentent l’objet qu'ils dessi- nent CON nent ou qu’ils peignent. Si le pein- tre a réussi à rendre ce contour exact, correct ; s’il n’a rien omis des beautés qui lui appartiennent, ce succès sufht : le spectateur, en changeant de point de vue, n’en exgige pas davantage. $ _.Le statuare , eu contraure, est obligé de promener, pour ainsi dire, la correction, la beauté ,'la grace , dans tous les poiuts de vue de son ouvrage, où l’observateur peut s’arrêter , eu tournant autour de sa figure. On dit d’un contour qu'on veut louer , qu’il est juste, exact, cor- rect, pur, décidé, ferme, sévère, simple, grand, prononcé, arti- culé , Rhant , ondoyant ; etc. On exprime les défau scoutraires à ces beautés par les épithètes de faux , inexact, incorrect, sans pureté, indécis, mol, libre, ou libertin ,maniéré , pehit, mesquin ;, hésité , sans caractère , heurté, etc. . CONTOURNE , «adj. de contour. -(_4rts du dessin ) Ce terme, dans le langage des arts, est toujours pris en mauvaise part : alsignitie , affecté dans les contours; ets’em- pioie également pour les ouvrages de peinture, de sculpture et d’ar- ciecture.Un architecte contourne le plan et les détails d’un édifice our rompre la ligne droite ou la igne circulaire. Un peintre ;, un sculpteur contourne une figure , c'est-à-dire, lui donne une posi- tion, uve attitude peu naturelle, pour éviter la froïdeur. Toutes les fois qu'une figure fait plus de mouvement, plus d'effort que n’eu exige l’action qu’on lui suppose , elle est contournée. Un peintre tombe dans ce défaut lors- que , pour représenter un général qu commande , il lui fsit porter la tête en arrière avec eMcrt, éten- dre’et roidir le bras droit, ployer le poignet en l’arrondissaut avec unesorte de contraction, ettendre violemment le doigt index. L'ac- tion du commandement doit être d'autant, plus simple, que celui qui «commande est plus élevé; moins il fait de mouyemens, plus ilmontte de grandeur: Jupiter, pour ébranler Olympe, ne fait que remuer le;sourcil, Tome I. : CON 385 ‘On coniourrne les figures pour leur douner de la grace, parce qu'on oublie que la grace ne se trouve qu'avec la nature. {/homme dans quelque situation qu’il se trouve, prend toujours l'attitude la moins pénible, celle daus 14 quelle il est le plus à son aise Contourner une figuie par dés mouvemeus vivlens , lorsqu'elle ne fait qu'une action simple et aisée, c’est commettre le même contre- sens que si on lui faisoit ouvrir vio- ‘lemme-t la bouche pour indiquer qu'elle parle. CON “RACTION , s,. f: du latin contractio , formé de cor et de trahño , resserrer , trausiger , amas- ser , etc. (Physique ) Sorte.de mouvement par lequel un corps se raccourcit. C’est par le mouvement de contrac: tion, ainsi que par celui d’exten- sion, que les muscles devieunent les principaux agens des mouvemens du corps; c’est aussi par le moyen de ces deux sortes de mouvemens que la plupart des vers et quelques reptües ont le mouveineat pro- gressif. ( Physiol.) Les physiologistes out appelé contraction l'effort que font les fibres müscuiaires pour se raccourcit. Pour que cette action ait lieu ,, il ne faut pes que le mus- cle soit raccourci, mais Qu'il fende À se raccouÿcir. Pour reudre raison de la manière dént s’opère la coz- traciion , on «été fircé de ‘recoû@rir a des hypoth'ses qui n’ont rién de satisfaisant. On ne connoît point encore parfaitement le mécanisme de cette opération de la nature : tout ce que l’on sait, c’est que la contraction déperd du fluide qui circule dans les neris, autant, pour le moins , que du sang. * Onreconnotl! trois espèces de con- tractions , Vune purement mécani- que, tel est le mouvement du cœur ; l’autre volontaire, comme les mou- vémens: de la tête, ‘du bras, des Jambes; «ete.; la troisième espèce est mixie, composée de celle qui est volontaire et de celle qui est mécanique: tels sont les niouve- mens des paupières, des muscles et de la respiration. . ( Æydraul.) Contraction de la Bb 366 CON veine fluide : on appelle ins ‘le resserremeutqu'éprouve la colonne iluide qui sort d'un vase par un orifice ; cette contr&æchon diminue le produit que lornifee devroit donner, si tous les points fluides sartoieut perpendiculairement au plan de Poriice. Ce produit, qu’on peut appeler produit théorique, diminue dans l'écoulement de la veine iluide por des oriñätes percés dans de menues parois, dans la pro- portion de 8 à 5 ;et, dans les écou- leniens par des tuyaux addition- sels , dans le rapport de 16 à 13. CONTRACTURE , s. f. mème origine que contraction. { Chirurgie ) Maladie qui consiste dans la rigidité des muscles arri- vée lentement et par degrés. La contrarlure diffère de lANKILO- SE'( 7. ce mot), én ce que ceîle- ci rend les articulations immobiles ar le contact des os, et que ceile- là n’est que dans les muscles, Îles ligamens ou les tendons. La contracture pent être l’effet d’une paralysie invétérée, de abus des liqueurs spiritueuses et de fortes contusions. La goutte ou le rhumaetisme laissent aussi quel- quefois après eux des coutraclures tres-douloureuses. ( Architect.) Les architectes ap- pellent aussi contracture Ve retré- essement ou diminution d’une co- lonne en sa partie supérieure, CONTRADICTOIRE adj. du latin contra et dicere, dire contre: qui contredit. ( Pratique) Actes contradic- doires ; où appelle ainsi les actes faits en présence des parties iaté- 1csstes. Jugement contradictoire, celui qui ést prononcé en présence. de la partie ou de lP’avoué chargé de sa défense. : Les actes par défaut sont opposés aux actes contradictoires. CONTRAINTE, s. f. formé du fatin con et sfringo, serrer avec : violence qu’on exerce contre quel- qu'un pour lui faire faire que:que chose malgré lui, Pratique ) Ce terme désigne les différentes voies permises que l’on end pour forcer quelqu'un de CON faire ce à quoi il est obligé ot condamné. Où nomme encore contrainte le titre même qui l’autorise, Contrainte par corps ; c’est un acte eu vertu duquel on peut con- traindre un homme , en son corps c’est-à-dire, son emprisonnement , jusqu’à ce qu’il ait satisfait à sa dette. La contrainte par corps pour dette , abolie er France par le dé- cret du 9 mars 1795, a été rétablie par leCode eivil, pour le stellionat, pour le dépôt nécessaire et pour les effets de commerce. CONTRAIRE , adj. du lat. con- trarius , qui est opposé. ( Diction) Les contraires sont un des lieux communs de la rhéto- rique propres à la preuve. Par les contraires on entend des choses qui ne peuvent résider en. même temis , dans un seul ét même sujet. ous On eu distingue de quatre sortes : Les relatifs ; comme père, fils, maitre, serviteur. Les opposés, comme le blanc ct le noir , la paix et la guerre. Les privali's, comme la vie, la mort , la science , l’ignorance. Les contradictoires | comme voir et ne pas voir. Dans les contraires, on se sert de Pun pour nier l’autre. Les contradictoires ont ceci de particulier, qu’en Ôtant l’un on élablit Pautre. (Pratique ) Faits contraires ; ce sont des faits opposés les uns aux autres. On dit que les parties sont appointées en faits contraires, quand on leur permet de faire preuve respective de leurs faits. Contredits en faits contraires , les écritures qui contiennent ces preuves, Défenses au contraire ; quand on se réserve à alléguer en tems et lieu des raisons contraires aux pré- tentions d’une autre personne. CON TRASTE , s. m. de Pitalien contrasto, formé du latin contre stare, qu'on a traduit ancienne- ment par corntre-ester. ( Archit.) Variété dans les arne- mens d’un édihice , d’une façade , comme Jorsque lon couronne les CON éroisées de fronteaut cintrés et tridngulaires , alternativement. {Peinture ) 11 y à plusieurs sortes de contrastes ; contraste des om- bres et de la lumière , d’où résulte Ve clair obscur; contraste dans Pâge , le sexe, lés passions des per- sonnages ; contraste dans les mou- vemens des différentes figures ; con- trasle das lé mouvement des parties d’une seule figure, C’est à ces deux derniers objets que le mot contraste est plus particulièrement consacre. Si, dans ün groupe de trois Hgures, l’une se moutre de face, Vautre de profil, ét la troisième par le dos, il ÿ aura un bn con- traste. Ainsi chaque figure , et cha- que mémbre doit être eh contraste avec les autres du même groupe, comme les ‘iférens groupés dan tableau “doivent contrastér entre Eux. | ( Musique ) Contraste, opposi- tion de caractères. 11 y a contraste dans une piècé dé musique lors- tue le mouvement passe du lent an Fite ; lorsque le diipazon de Ia mé- Yodie passe du grave à l’ga, où de l’argu au grave; lorsque le chant passe du doux au fort, Ou du fort üu doux; lorsque l’étcomp:éne- ment passe dir Simple au Boureé, où du figuré am simpie; enfin lorsque Pharmonie à des jours et des pleins alternatiis ; et lé contraste Ve plus parfait est celui qui réunit à la fois toutes ces oppositions. CONTRAT, s. mi. du latin cori- Fraclus, formé de cCon-traho, se éerrér lés uns avec les antres , sè Kér réciproquement. { Pratique ) Le contrat ést ume tonveation par laquelle ane où plu- Sieurs personnes s’obligeñt envers aie où plusreurs autres à donuer, à faire 6a à né pas faire quelque those. Contrat Syÿnallagmatique, où bi- latéral ; c'est célui où les contrac- fans s’obligeat réciproquement les vas envers les autres. Côritrat mnilatéral ; c’est celui ëù üne où plusieurs persotmes sout obligées euvers uhé dt plusieurs autres, sans que, de la part dé ces dernières, il y ait d’éngagement. Contrat comintitatif ; c’est celui üù chavuné des partrés S’engage à CON 38; donnér ou à fire une chosé qui ést regardie comme l'équivalent de æ qu’on lui donné ou de ce qu’on fait pour elle. Contrat de biènfaisance; celui dans lequel l’une des parties prô- cure à lautré un avantagé pure- ment gratuit. Contrat à titré onéreux ; celui qui assujettit chacune &és parties à donner ou faire quelque chosé. Coritrat aléatoire ; c’est uné con- vention réciproque, dont les efféts quant aux avantages , $dit pour toutes lès partiés, soit pour l’une où plusieurs d’entré ‘elles, dé- pendent d’un événement incértain. Tels Svnt le contrat d'assurance, le prèt à grosse aventure, Je jeu et le pari; lé contræt dé rènte via LT HS { Commerce) Contrats mariti- mes ; On appelle siusi Fes contrats pour argent placé à la grosse aven- ture, chartés parties, contrats d'as- surante , d'éngagemens où loyers des gens de mËr, pour vente et achäts de navire ; pOur fret et nau- lâgé de nolis , et tons actes concer- nant le commerce et la pêclie de mer. CONTRE-AMRAL , s. m. com- pe de contre, contra... qui-dans a composition signihie quelquefois opposition, quelquefois aüprès, à coté, et de AMIRAL. 7 ce mot. (Marine) Le contre-amiral est le troisième officier d’une armée navale , celui qui commande la di- vision de l’arrière garde. Ce grade aremplacé celui de chef d'escadre ; le contre-cmirelest immédiaten:ent après le VICÉ-AMIRAL. F, êe mot, CONIRE-AFPROCHES ;, s f. composé de contre ; contra ;et de italien cpprocéi. 1 ( Art. mil) Ce sont des lignes oudes travaux faits par des assiégés, quand is vienneut par tranchées rencontrer les lignes d'attaque des assiégeans. CONTREPBANDE, s. f. de l’itai en contrabardo , qui signifie con- tre : maléré lé ban ; ét publicatiot dés défenses. ( Côrrmerce) C’est 1ë commerce de marchandises prohibes, ou la frindé qui éludé le paiement des Bb 2 388 CON droits imposés sur les marchandises nationales ou étrangères. (Blason) Bañde divisée en deux arties, de différens métaux , dont rs doit être de métal et l’autre de couleur. CONTRE-BASSE , s. f. de l’i- talien contrabasso. ( Musique ) Grosse basse de vio- Jon sur laquelle on fixe ordinaire- meut la partie de la basse, une octave plus bas que sur la basse de violon , commune. CONLRE-COUP, s. m. composé de contra, et du latin barbare col- pus : répercussion d’un corps sur un autre. (Chirurgie) Fracture, ou fente du crâne dans la partie opposée au coup, . ou hors.ge sa portée. Dans les blessures du crâne il faut sur- tout prendre garde-au contre-coup, parce que c’est-là où se forment les abcès. 6 CONTRE-DANSE, s.m. du latin contra, contre, et densare, qui exprime l’ection du foulon qui tré- pigne et bat des pieds sur le drap ; ou de l’italien danza , ou de l’alle- mand {anzen. (Danse) Sorte de danse qui s’exé- cute à quatre et à huit personnes , et qu'on danse ordinairement après les menuets, comme étant plus gaie et occupant plus de monde. : ( Musique) contre-danse , sous le rapport de la musique , est un air le plus souvent à deux temps, bien cadencé, brillant et qui doit avoir $ur-tout beaucoup de simpli- cité. CONTRE-EPREUVE, sf. du latin contra, contre , et de proba- tio , Épreuve. é (Dessin et'gravure) Pour faïre une contré-épreuveoncouvre d’une feuille de papier blanget mouillé, le dessii mouillé (lui-même, ou l’épreuve d’une gravure encore frai- che , et on les passe sous la presse d'un imprimeur en taille - douce ; alorsle dessin oul’estampesetrouve répttéen sens contraire sur lafeuille de papier. De cette manière, le dessin est fixé , et l’on ne craint plus qu’il s'eface par le frottement, Ce n’est pas par la même, raison quel’on tirelacontre épreuve d’une estampe, puisque de noir, à l’huile CON qu'on emploie pour l’imprimer en assure Îlui- mème la fixité; mais cette opération est utile aux gra- veurs parce qu’elle leur montre l’estampe à laquelle ils travaillent dans le même sens quelle dessin ou le tableau qu'ils copient, et qu’elle leur fait voir plus aisément , s'ils s’en sont écartés, CONTREFAÇON , s. m. com- posé de contre et de faire , imiter, copier. Commerce) te mot se dit en gé- néral de la fraude qu’on fait en con- trefaisant un objet de commerce ou de manufacture au préjudice de ceux qui en ont eu le droit ; mais il s'applique plus particulièrement à l’impressiou d’un ouvrage, faite en fraude et sans le consentement de l'auteur, du libraire ou imprimeur, seuls antorisés à le publier. La contrefaçon est un vol ma- mifeste coutre lequel les lois ne se prouoncent pas assez fortement, parce que de toutes les propriétés les propriétés littéraires sont celles dont la nature etles droits sont les moins connus et les moins res- pectés. pes Avant la Révolution ilr?y avoit guère que Rouen et Lyon où: l’on vit des contrefaçons, encore les faisoit-on très-secrètement ; main- tenant on ne se fait nul scrupule ; à Paris comme ailleurs, de se li- vrer à ces spéculations fraudu- leuses. Dans l’état actuel des choses, si un auteur ou un éditeur veut avoir le droit de poursuivre un con- trefacteur , 1l doit, conformément à la loi du 19 juillet 17095, (an 2 de la République) déposer à la bi- bliothèque nationale deux exem- plaires de son ouvrage, et en pren- dre un reçu signé par le bibliothé- caire; alors les contrefacteurs pour- suivis et convaincus, seront tenus de payer au véritable propriétaire uue somme équivalente au prix de trois mille exemplaires de l’édition originale , et les débitans non con- trefacteurs seront condamnés à une somme équivalente au prix de cinq cents exemplaires. CONTREFAIT, TE, adj. même origine que CONTREFAÇON. ( Numismat,) médailles contre- fautes ; on nome ainsi les mé- CON dailles qui sont fausses où imitées. CONTRE-FUGUE, s.f.de l'italien contra-[uga. "12 ( Musique) La contre-fugue , ou fugue renversée , est une sorte de fugue dont la marche est contraire à celle d’une autre fugue qu’on a établie auparavant dans le mème morceau. Ainsi, quand la fugre s’est fait entendre en montant de la tonique à la dominante , ou de la dominante à.la tonique , la contre- fugue doit se faireentendre en des- cendant de la dominante à la toni- que , ou de la tonique à la domi- nante , et sice vers&. Du reste , ses règles sont entièrement semblables a celles de la fugue. 7. FUGUE. CONTRE-HARMONIQUE, adj. du lat. contra, contre , et du gr. 4p- por:a (karmonia), dontla racine est äpæ ( ar ), adapter, proportionner. ( Géom. ) Trois nombres sont en PAM Race contre - harmonique , orsque la différence du premier et du second est à Ja différence du second et du troisième comme le troisième est au premier. Ainsi, 3, 5 et6 sont en proportion contre- harmonique ; car 2 est à 1 comme 6 est à 5, Pour trouver un moyen proportionnel contre - harmonique entre deux quantités données, la règle est de diviser la somme des deux nombres carrés par la somme des racines, le quotient sera un moyen proportionnel cortre - har- monique entre les deux racines.t CONTRE - LETTRE, s. f. du latin contra, et de littera. Voy. LETTRE, ( Prat.) Acte secret par lequel on reconnoit qu’un acte précédent ou quelques-unes de ses clauses sont simulées. CONTRE - MARCHE, s. f. du latin contra, contre, et du cel- tique march, cheval, dont on a fait marcher, pour : monter à che- val , et ensuite, marcher à piêd. ( Art milit.) Marche contraire ou opposée à celle qu'une armée a commencée , Où paroissoit vou- loir faire. + C'est aussi un changement de face par un bataillon , qui se fait par rangs » par files , etc. ( Marine ) Virer de bord par la contre-marche; c'est lorsque les . d'argent, CON 389 vaisseaux d’une armée ow d’une division qui sont en ligne, vont tous virer de bord, l’un après Pau- tre, au même endroit où a viré le chef de la ligne | de façon à se trouver, après avoir tous viré de bord, dans la même situation, les uns à l’égard des antres, c’est-à- dire , à des distances égales, dans le même ordre et sur une. même ligne droite, CONTRE-MARQUE, s. f. du lat. contra, contre, et de marca, ou de jallemand merken. ( Commerce) Seconde, marque qu'on fait sur un ballot de mar- chaudises, quand plusieurs per- sonnes ont intérêt à la chose, afin qu’elle soit ouverte en présence de tous. ( Orfévrerie ) Ce mot se dit aussi de certaines marques qui sont né- cessaires aux pièces de vaisselle d’or ou d’étain , pour marquer qu'on en a fait Pessai, Les orfèvres mettent leur marque sur leurs ouvrages, et ils sont con- tre-marques du poinçon de Paris. ( ae LE ed) Contre-marque se dit encore d’une marque ajou- tée par l'autorité publique à une médaille, long-tems après sa fabrication. Elles servent à indi- quer aux savans le changement de prix des médailles. CONTRE-MINE , s. f, du latin contra , et de l’allemand ne, veine de métal. . MINE. (Art milit. ) Un puits ou un en- foncement sous terre, d’où sort une galerie ou un rameau qui est aussi conduit sous terre pour aller chercher la mine de l’ennemi et l’éventer. La contre-mine , jointe par plu- sieurs petits rameaux, traverse les terres d’un bastion en telle sorte que , de quelque côté ‘que le mi- neur ouvre les terres ou le mur, il voit par-tout des fentes et des cheminées capables :d’éventer la poudre, et d'en empêcher les ef- fets. C’est par ces fentes , qui vont jusqu'aux fondemens , et qui ont partout des issues en arrière et des soupiraux, que l’on tue souvent le miveur, et qu’on mouille avec de l’eau tout ce qu’il à mis de poudre dans sa mine. 390 € Q CONTRE: PARTIE, s. $ de l'1- talien coxtraparte. ( Musique) Ce terme ve sem ploie, en musique, que pour si- gnifer une des parties d'uu duo xelativement à l’autre ; ik se dit plus ordinairement de la partie qui sert de second dessus. ( Commerce et Banque) Contre- partie d'un compte ; t'est un re- gistre dans lequel sont enregistrées toutes les parties dont le teneur de livres charge le sien. CONTRE-POIPS , du lat. æqui- perdus. P POIDS. { Mécan. } Force quisert à dimi- nuer et quelquefois à égaler l'effort d'une force contraire. “Le contre-poids a lieu dans une infinité de machines diff’rentes : tantôt il est égal à la force qui lui est opposée, tantôtil est plus grand ou plus petit. Tout Je calcul de FOR rapQids se réduit à celui du kevier. F. LEVIER. CONTE £-POINT, s. m. de Lita- lien contrapunte. ( Musique) C’est à-peu-près la mème chose que composition , si ce n’est que composition peut se.dire des chäuts et d’une seule partie, et que contre-point ne se dit que de l’harmonie et d’une composi- tion en deux ou plusieurs parties différentes. Ce mot de contre point vient de. ce qu’anciennement les notes ou, signes des sons étoient de simples points, et qu'en composant à plu- sieurs parties, on plaçoit ainsi ces, points l’un sur l’autre , ou lun contre l’autre. On a Jong-tems disputé si les anciens avoient connu le conire- pont ;. mais , par-tout ce qui. nous reste de leur musique et de leurs écrits;on voit clairement qu’ils n’en. eurent jamais la moindre notion. £CONTRE-ESCARPE, s. f. de l'italien contrascarpa. (Art mulit.) C’est, à propre- ment parler, le talus ox la pente du fossé qui regarde la place ; mais souvent sous ce même nom lon comprend ce même talus, le che- ain couvert et le glacis. C’est dans ce dernier sens qu’on dit : On at- taque la contre-escarpe ; oninsulte TON La contre-escarpe ; an s'est lo sux la contre-escarne. CONTRE-SENS , s..m. du latin contrarius , et de sensus, (Diction ) On peut. distinguer deux sortes de contre-sens : le con- tre-sens d'expression est la faute que commetteñt ceux qui emploient ua mot dans un sens contraire à sa vraie signibcation; le conire-sens de traduction, celui par lequel on fut dire à l’auteur que lon tra- duit, ce qu'il ne dit réellement pas, ( Musique) Cantre-sens; c’esk le vice dans lequel tombe le mu- sicien quand il rend uue autre pen- sée que celle qu’il doit rendre. « La musique, dit M. & Alembert, » n'étant et ne devant être qu'une » traduction des paroles qu’on met » en chant,ail est visible qu'on y » peut tomber dans des coutre- sens. Contre-sens daus Pexpression , uand la musique est gaie au liew ’être triste, triste au lieu d’ètre gaie, légère au lieu d’être grave, grave au lie d’être légère, eto. Contre - sens dans la prosodie , lorsqu'on est bref sur des syllabes longues, long sur des syllabes brè- ves, qu'on n’observe pas l’accent de la fangue, etc. Contre-sens dans la déclamation., lorsqu'on y expri- me, par les mèmes modulations, des sentimens opposés ou différens;: lorsqu'on y rend moins les senti- mens que lés mots; lorsqu'on s’y ap- pesantit sur des détails sur lesqueis on doit glisser ; lorsque les répéti= tions sont eutasséeshors de propos. Contre - sens dans la ponctuation, lorsque la phrase de musique se termine par une cadence parfaite dans les endroits où le sens est suspendu, ou forme un repos im- parfait ; quand le sens est achevé. « Je parle ici, continne d’'Alem- bert des conire-sens pris dans la ri- gueur du mot ; mais le manque d'expression est peut-être le plus énorme de tous.J’aimeencore mieux que Ja musique dise autre chose que ce qu’elle doit dire, que de parler et ue rien dire dutout. » CONTRE-TAILLE , s. f. du lat. contra , contre , et de #eliere, couper. ; à CON { Gravure) Seconde taille dont on coupe la première que l’ou a tracée. Si l’on veut imiter la pierre, on coupe le premier rang de taille de manière que les contre-tailles ÿ forment des carrés; mais, pour imr ter dela chair ou des draperies, on secte d'approcher plutôt du lo- zange que du carré. Cependant le lozange outré devient désagréble , parce que les sections que les con- tre-lailles font avec les tailles, pro- duisent un noir qui ne s'accorde pas avec le reste du ton. Les-gra- veurs disent que ce travail maaue- ratte. Le travail le plus agréable est celui qui tient le nulieu entre le carré et le lozange. CONTRETEMS, s. m. composé du latin contra et tempus, dont les Italiens ont fait contratempo. (Musique) Mesure à contrelems;, c’est une mesure où l’on pause sur le tems foible, où l’on glisse sur le tems fort , où le chant sem- ble être en contre-sens.avec la.me- sure. " ( Banse ) On sppelle contreiems, en terme de danse , un certain.jias, lorsque le pied qu'on doit puser étant en l’air, on saute sur l’autre pied avant de Je poser. On distingue le contretems en avant , le contretemps de:côté, le contretems ouvert, le contrelems balonné. (Manége). Le contreitens est une mesure ou cedence interrom- pue; en maniant , soit par la malice du eheval,, soit par le peu de soin du cavalier , lors e cheval con- tinue des ruades lieu qu'il de- vroit lerer le devant. (Escrime ), Contretems se dit lorsque les deux ennemis s’allon- gent en mème tems,. ce qui pro- duit le coup foùrré. ’ CONTRE-VALLATION:, s: f. de l'italien rontra-vallazione , formé du lat. contra, contre ,.et de salle, tortifier. (Art milit.) Vossé bordé d’un parapet que l’ässiégeant fait pour “couvrir contre, lessorties de ceux de la place : elles sont utiles prin- cipalement aux siéges. des places dont Ja garnison est forte , et l’ar- mée.assiégeante peu nombreuse. : CONTRIBUTION, s. f. du latin COX 3nt comiribulio, composé de con et de tribuo:, donner Rata nu ( Adminastr.) Paiement que cha- cun fait de la part qu’il dôit porter d'une inposition ou d’une dépense commune Contribution foncière, celle qui est répartie par égalité propor- tionnelle sur toutes les propriétés foncières, à raison de leur revenu net. Contribution direele ; Ya cor4ri- bution payée par chaque: départe- ment. Contribution mobiliaire , celle qui est levée à raison des salaires publies et privés, des revenus d’in- dustrie et des fonds mobiliers. ( Pratique) Comrbution se dit de ja répartition qui se fait d'une chose-eutre plusieurs pérsounes,, comme d'une somme qui se doit partager entre des: créauciers:,. Qu de la:répartition d’une charge sur plusienrs personnes, comme des dettes de. succession, qui doivent ètre payées par les cohéritiers: Contributien: ax mare le livre, larépartition dune somme mobi- liaire entre plusieurs créanciers, à roportionde leur créance, lorsque les biens du: débiteur ne sont pas suffsans pour acquitter ses dettes. (Art rulitaire ) On appelle. en terme de guerre , contribution , ce que l’on paie eux ennemis pour s& garantir du piilage ,et se rédimen des exécutions militaires. (Commerce marit.) Contribution est la répartition qui se fait sur le corps d'un vaisseau, sa cargaison et son frét , du püir de Ha valeur des choses qui ont été jetéesà la mer our éviter un péril pressant. CONTROLE ,s. mt contraction deCONTR E-ROLE, formé da latin cowtre, contre , et de rolula , rou- lsau Ge parchemin sur lequel on écrivoit anciennement. Y. ROLE. ( Adminmistr. ) Registre qu’on tient pour la vérification d’un antre registre , d’un rôle, etc. ( Orfévrerie } C'est aussi une mar- que où pornçon que les orfètres et autres. sont obligés de faire appli- quer sur tous les ouvrages d’or et d'argent, avant que de Jes mettra eu ventes (Firenze) Contrôle est encore 592 CON un droit qu’on paie pour la marque ou coutréle qu’on applique sur des actes , des marchandises , etc. CONTROVERSE, s.f. du latin controversiæ ; composé de contra, contie , et de verto , tourner : dé- bat, dispute, contestation sur des questions où il s’agit d'opinions gui peuvent étre soutenues de part et d'autre. ( Religion) Ce mot qui s’appli- quoit autrefois aux sciences et aux arts ; ne se dit plus maintenant que des disputes sur des matières de relision. CONTUMACE, s. f. du latin contumax , opimitre , rebelle. ( Pratique ) Terme de procédure criminelle , refus de comparoitre , de se présenter au tribunal du juge pardevant lequel on est appelé our crime. Chez les Romains on appeloit contumax celui qui n’avoit pas comperu après trois citations con- sécutives, ou une seule citation péremptoire ; mais on ne lui fai- soit pas son procès dans la pre- mière année onse contentoit d’an- moter ses biens ; et s’il mouroit dans cet espace de temps, il étoit regardé comme innocent, ‘mais au bou! de l’année il étoit réputé coupable. D'ailleurs on ne con- damnoit jamais le contumax quand 1] étoit question d’uue peine ca- oitale: CONFUSION, s. f. du latin con- tusio, formé de contundere,broyer, écraser , meurtrir. ( Chirurgie ) Blessure pro- duite par l’impulsion subite de quelque cause externe , sans perte de substance , et sans solution de continuité à la peau. CONVALESCENCE, s. f. formé du latin convalescere , prendre des forces, se fortifier. ( Médecine) Le recouvrement de la santé après une maladie. CONVENANCE, s. f.° du latin converuientia , formé de con et de venio,venirensemble, serapporter, être conforme, séant, sortable:rap- port, conformité , bienséance, dé- cerice. è (hé!or.) Rapport du langage du poëte et de l’orateur , du ton de sa poésie où de sonéloquente au sujet CON qu’il choisit'ou qui lui est donné, et aux circonstances actuelles du temps, dulieu et dés personnes, Y. BIENSÉANCE. ( Peinture) Les convenances , c’est-à-dire le choix des parties d’un tableau, et l’accord dé ces parts entre elles n’appartiennent point à l’essenice de l’art, mais elles eu sont une des plüs importantes dépendances. Un tableau dans le- quel les parties essentielles sont d’une grande beauté , restera tou- jours un excellent ouvrage de pein- ture , quoique le peintre y ait man- qué aux convénances d'histoire , de costume , etc. ; mais en jouissant de ses talens, on regrettera qu’il v’ait pas observé les convenances. Les täbleaux vénitiens sont rem- plis d’anachronismes , de fautes contre l’histoire et contre le cos- tume , et quoique en mème temps ils ne soient pas d’une grande cor- rection de dessin, on leur pardonne, toutes ces défectuosités , en faveur du pinceau, de la couleur et de limitation des plus riches étoffes. Rembrandt dessinoit encore plus incorrectement que les Vénitiens , il étoit encore plus bizarre et beau- coup moins riche dans le costume; maisilréuuissoit à un si haut degré les qualités de peintre, qu’on est captivé par l’admiration quand on veit ses ouvrages, et qu’il ne reste plus assez de liberté pour lui faire des reproches. Mais cette indul- seuce pour des ‘défauts que lon doit attribuer , moins à Pignorance de certains peifres, qu'au goût de leur école et à meur capricieuse de ceux qui les employèrent, man- queroit certainement à ceux qui. sortiroient d’une écolé où ils ont appris les convenances en même temps que les règles de leur art, et qui vivroient dans un siècle où la facilité de s’instruire rend l'i- gnorence iniexcusable , et qui ne leur p:rdonneroit pas d’avoir cédé * à des considérations étrangères. CONVENANT , s. m. terme fait de l’anglôis consenant , formé du latin conventum , composé de con et de wexire , s'associer, faire un acte, üne alliance. (Hist d’ Angel.) ce mot quisiguifie toute espèce de convention en gé- CON péral, a été particulièrement ap- liqué à la confédération qui fut Bite en Ecosse en 1658, pour chan- ger les cérémonies de la religion. Le parlement d'Angleterre signa le convenant en 1643. CONVENTION, s. f. du latin consentio , formé de con et de venio, venir ensemble , être d’ac- cord , s’assembler. (Pratique) Consentement mu- tuel de deux personnes sur une même chose. Ily a des conventions verbales et par écrit : les premières ne don- nent point de sûreté, les autres obligent ceux qui les signent. Conventions mairimoniales ; ce sont les avantages stipulés en fa- veur de la femme. ( Politique } Les Anglois ont denné ce nom à l’assemblée ex- traordinaire du parlement, faite en 1683 , lorsque le roi Jacques IL se fut sauvé de Rochester avec le duc de Berwick son fils naturel, et eût passé en France; le prince et la princesse d'Orange furent ap- pelés au trône, et aussitôt le prince d'Orange convertit la convention en parlement. Convention nationale, c’estle ti- tre qu’a pris en 1792 l’assemblée des représentans du peuple français qui succéda à l’assemblée dite lé- gislative. CONVERGENCE , s.f. du lat. con , avec , et de vergo , déclinert: état de deux higres qui vont tou- jours en déclinant l’une vers l’autre, en se rapprochant, de manière qu’é- tant prolongées elles se rencontre- ForntuS ( Algébre ) On dit qu’une série est convergente lorsque ses ter- mes vont toujours en diminuant. ( Géom.) Droites convergentes, celles qui s’1pprochent continuel- lement, ou dont les distances dimi- nuent de plus en plus, de manière qu’étant prolougées elles se ren- contrent en quelque point ; au con- traire des lignes divergentes sont celles dont les distances vont tou- Jours en augmentant. Les lignes qu sont convergentes d’un côté, sont divergentes de l’autre. 7. DI- VERGENCE, CON 393 Hyperb le converrente ; c’est une hyperbole du troisième ordre, dont les branches tendent l’une vers l’autre, et vont toutes deux . vers le même côté. ( Dioptrique) Rayons de lumière convergens ; Ce sont ceux qui ea passant d’un milieu dans un autre d’une densité différente, se rom- pent en se rapprochant l’un vers lestre, tellement que, s’ils étoient prolongés, ils se rencontreroient en un point au foyer. Tous fe verres convexes rendent les rayons parallèles consergens, et tous les verres concaves les rendent divergens ; c’est-à-dire que les uns tendent à rapprocher les rayons, et que les autres les écartent; et la convergence où divergence des rayons est d'autant plus grande que les verres sont des portions de plus petites sphères. C’est sur ces propriétés que tous les effets des lentilles, des microsco- es, des télescopes, etc. sont fondés. ‘ Voy. LENTILLE , MICROSCOPE. ( Physique) Convergence élec- trique : on appelle ainsi la direc- tion que prennent entre eux les rayons de la matière électrique aflluente , qui partent des diffé- rens corps qui avoisinent un Corps actuellement électrisé, et même de Pair qui l’environne ; car tous ces rayons de mitière tendent au corps électrisé , comme à un foyer com mun : c’est la raison pour laquelle ua corps électrisé semble attirer de toutes parts les corps légers qui sont dans son voisirage et qui sont libres de se mouvoir ; car ces attractions apparentes ne sont autre chose que l’effet de l’impul- sion de cette matière aflluente. CONVERSE, s. et adj. du lat. conversus , formé de converto , changer, 4 ( Céom. ) Quand on met en sup- position une vérité que l’on vient de démontrer pour en déduire le principe qui a servi à sa démons- tration ; c’est-à-dire, quand Ja conclusion devient principe, et le principe , conclusion , la proposi= tion qui exprime cela s'appelle la converse de celle qui la pré- cède. Par exemple, on démontre en 594 CON éométrie que si les deux côtés d'un triangle sont égaux, les deux angles opposés à ces cotés Je sont aussi; et par la prôposition con- verse , si les deux angles dun triangle sout égaux, les cotés op posés à ses angles le seront aussi. CONVERSION , s. f. même ori- gine que CONVERSE. ( Arithmét. ) Proposition par conversion de raison : cette expres- sion signilie , en arithmétique , la comparaison de l’antécédent et du conséquent, dans deux raisons éga- les. Par exemple, y ayant mème raison de 2 à 3 que de 8 à 12, on en conclut qu’il y a aussi même raison de 2 à 1 que de 8 à 4. ( Algèbre) Conversion des équa- tions : c’est une opération qu'on fait lorsqu'une quantité cherchée ou incoupue , où une de ses par— ties, étant sous la forme de frac- tion, on réduit le tout à un même dénominateur, et qu’ensuite, omet- tant les dénominateurs , il ne reste dans l’équation que les numéra- teurs. Voy. ÉQUATION, FRAC- TION. ( Astron.) Conversion des de- grés : c’est une opération par la- quelle on convertit les degrés en tems et les tems en degrés , en prenant 15 degrés pour une beure pour le tems vrai, et 15 deg, 2 min. 28 sec. pour le temps moyen. Fay. TEMPS VRAI, TEMPS MOYEN. ( Pratique) Conversion. est, en droit, le changement d’un acte en un autre. ( Art milit.) Conversion est un mouvement militaire qui fait tour- ner la tète d’un bataillon du côté où ctoit le flanc. Ce mouvement a eu lorsque l’ennemi attaque une des ailes du bataillon, ou lorsqu'on veut attaquer l’ennemi par un de ses flancs. CONVEXE, adj. du, latin cen- vexus, formé de cozteho, porter, par allusion à l’espèce de cintre ou éminence circulaire des corps destinés à en porter d’autres. ( Géom.) Ce mot se dit de la sur- face extérieure d’un corps rond, par opposition à la surface inté- rieure , qui est creuse ou concare. (Diopirique et catoptrique) Con- gexe s'applique aux miroirs et aux CON lentilles. Un miroir convexe repré- sente les images plus petites que leurs objets ; un miroir concave les représeute souvent plus grandes. Un miroir convexe rend divergens les rayons qu'il réfléchit : c’est ourquot il les disperse et affoiblit fee effet; un miroir concave, au contraire , les rend presque tou- jours convergens par la réflexion : de sorte qu'ils concourent en un point , et que leur effet est aug- menté, Les verres coenvexes des deux côtés s’appellent lentilles. F. CON- CAVE , LENTILLE, VERRES. CONVOL, 5. m. du latin con- siare, aller ensemble, accom- pagner. ( Cérémon. rel. ) Convor se dit de l'assemblée qui accompagne un corps mort ire porte à La sépul- ture avec les cérémonies furè- bres. (Art milit.) Convoise dit aussi d’un secours de troupes , de muni- tions, et d’argent que l’on jette dans une place ou dans un camp. ( Marine ) Convot est encore un nombre de vaisseaux marchands conduits et escortés par un ou plu- sieurs vaisseaux de guerre pour les protéger contre les ennemis. En cas de rencontre d’ennemi, même de force supérieure, le commandant doit faire aux marchands signal de sauve qui peut, et se battre jus- qu'à la dernière extrémité, sesacri- fier même pour le salut des bâti- mens du commerce. Il est honorable en pareil cas d’être pris, pourvu qu'on ait fait une belle défense, et qu'on ait donné lieu au convoi d'échapper. Mais le chef du convoi pra ct doit même éviter le com- at quand. il n’est pas nécessaire à la sûreté du convoi, dont il ne doit se séparer, s’il n’y est forcé, qu'après l’avoir fait entrer dans le ort de sa destination. CONVOLUTÉ , adj. du lat. con- volutum , formé de convolvo , rou- ler, envelopper, entortiller. { Botan.) Feuille convolutée; celle qui est roulée en dedans par un côté , sur lequel l’autre s’appli- ue en s’incourbant, ou même en l’enveloppant ; en sorte que cette feuille , avaut son partait déyelopr. Cow pement, fait le cornet ou lenton- noir. On trouve des exemples de cet enroulement dans le balisier , le banauier, et beaucoup d’autres genres MONOCOTYLEDONES, F. æ mot. CONVULSION , s. f. du latin convulsio, formé de convello, tirer avec vivleice , secouer. ( Méd. ) Contraction. violente et involontaire de tout le corps ou de quelques-unes de ses parties. Quand la contraction est ivrégulière et successive , on appelle mouxe- ment convulsif. Lorsque la contrac- on des muscles est continue et permanente , on la nomme simple- ment convulsior. COPAL, s. m. mot mexicain. ( Hist. nat.) Les Mexicaus don- nent ce nom à toutes les résines et ommes odoranies , dont ils distin- guent les différentes espèces par un surnom particulier ; mais On aÿ- elle particulièrement copal une résiné apportée de la Nouvelle- Espagne, qui est très-blinche et &ransparente Les Indiens s’en ser- vent dans leurs sacrifices au lieu d’encens. ( Peinture) On prépare aujour- d'hui le vernis de copal pour être employé dans la peinture , en imi- tation de l’école de Venise. On sait que tous les tableaux exi- gent un enduit qui donne de Péclat, du brillant et de l'effet aux travaux des artistes, et qui garan- tisse les couleurs de l’action de l'atmosphère , ou qui détruise MBU. F.ce mot. es vernis sonten général com- posés d’une substance dessicative, telle qne les gommes, les laques, les mastics, l’ambre jaune , ke san- diraque et le copal, et la manière de les préparer est assez conoue des artistes; mais un Anglais, nom- mé Sheldräke, a publié, en 1700, üne méthode particulière pour dis- soudre le copal ans l’essence de térébenthine et dans Palcook. Ce vernis est beau et transparent, et a l’avantige de ne point affiler le ton des tableaux sur lesquels on l’applique ; par sa compesition , il esttres-périétrant , et lorsqu'il est sec , il est aussi solide et dure au- tent que les sutyes reruis, L4 COr 395 COPERKIC , nom d'homme. (-Astron. ) Système de Copernic; c’est un systéme dans lequel on suppose que le soleil esten repos au centre du monde, et que les planètes et la terre se meuvent au- tour de ui dans des ellipses. . Ce système a été soutenu par plu- sieurs anciens , et particulièrement par Pythagore et par Archimède ; mais après ce dernier, il fut ex- trèmement négligé et mème on- blié pendant plusieurs sièeles, En- fin, Copernic le fit revivre en 1530; et adoptant l’opinion des pythage- riciens , 1l observa, calcula, com- para , etc. et trouva qu'il pouvoit, non seulement rendre compte de tous les phénomènes et de tous les mouvemens des astres, mais encore fire un système du monde fort sunple. Ce système est anjourd'hui gé— néralement suivi en France et en Angleterre , sur-tout depuis que : Descartes et Newton ont cherché Fun et lPautre à l’affermir par des explications physiques. Lorsque Copernic proposa son système, les lunettes d'approche n’étoient pas inventées, et on lui obiectoit la non existence des pha- ses de Vénus et de Mercure; 11 prédit qu'on les découvriroit un jour , et les télescopes ont vérifié sa prédictiom® Copernic est encore le nom d’un instrument astronomique proposé par Whiston , pour calculer et re- présenter le mouvement des pla- rètes. COPHOSE, «. f. du grec soçcme (Æphosis), dont la recme est xwoon ( kGphoë) , rendre sourd. ( Méd. ) Surdité, COPIE, 5. f du latin barbare co- pia, dans la mème sigmfication. Ecrit qui a été transcerit d'après un autre. ( Pratique} Transcriplion d’un acte. Copie collationnée ; c’est la co- pie qui a été relue et reconnue conforme à l’acte dont elle est ti- née. s Copre figure ; celle où Pon re- présente l’original , Lel qu’il est, mot pour mot, ligse pour ligne avec ses, renvois, ses ratures , Ses 396 cop signatures, etc. Ces copies sont ordinairement ordonnées lorsque l'original est soupçonné de faux ou d’altéretion. Copie signifiée; celle que l’huis- sier laisse à une partie ou à son procureur. ( Imprimerie) Copie, en terme d'imprimerie , a un sens tout op- posé à celui gw’on lui donne ordi- nairement : il signiñe le manuscrit d’un auteur, le premier ouvrage même sur lequel on imprime. ZL faut envoyer à l’auteur demander de la copie. ( Pratique ) Les avocats appel- lent aussi copie la première minute de leurs écritures. ( Peinture ) Dans le langage des arts on appelle copie un tableau fait d’après un autre tableau. Le même mot se dit des statues, des- sins, estampes, etc. Quand e’est le maître lui-même qui s’est copié; le second tableau s'appelle un double, . . I y a des copies faites avec tant d'art qu'il est dificile de les dis- tinguer des originaux. Il y a des ta- bleaux qui ne sont en quelque sorte ni de vrais originaux , ni de véri- tables copies ; tels sont la plupart des tableaux de chevalet de Ra- haël : il en faisoit les dessins, les Taiccoit peiidre par ses élèves, et y mettoit la dernièré main. Les plus habiles artistes convien- uértmodestement qu’ils pourroient être trompés à des copies ; les mar- chands sont loin de faire le mème aveu , et l’on trouve des amateurs qui s’expriment à cet égard comme les marchands, fidèles Les ;copies , quelques qu’elles. soient, sont dédaignées par la vanité des amateurs : ils les rejettent avec mépris, quand ils sout avertis ; 11s les révèrent comme des originaux , quand ils sont aban- donnés à leurs propres connois- sances,: - Vasari , témoin oculaire, raconte un fait capable de rendre circons- pects les connoisseurs qui préten- dent ne pouvoir être trompés par des coptes. Raphaël avoit fait le por- trait de Léon X , Jules Romain y avoit travaillé Le duc de Mantoue ebtint ce tableau du pape Clé- CoQ ment VII; mais Octavien . de Mé+ dicis différa d'envoyer le portrait, sous prétexte de l’orner d’une bor- dure plus riche , et en fit faire une copie par André del Sarte. Ce fut cette copie qui fut envoyée au duc: Personne ne soupçonna la super- cherie. Jules Romain lui-même } qui étoit à Mantoue, fut trompé comme les autres, et crut recon- noître l’ouvrage de sa main. Il ne put être désabusé que par Vasari qui avoit vu faire la copie, et qui lui montra les marques qu’on y avoit faites pour la reconnoitre. La copie et l'original sont maintenant au Muséum national. COQUE, s. f. du latin concha, formé du grec x6ya0s ( cochlos ). ( Botan.) Coque se dit de l’en- veloppe de certains fruits. Ces co- ques sont quelquefois plusieurs en nombre : de-là les expressions dico- que ou bicoque , tricoque , etc. Maïs on a singulièrement abusé de ces épithètes en les donnant à divers fruits très-diflérens entre eux par d’autres qualités plus essentielles que la forme. ; Gærtner définit ainsi la coque : fruit pluriloculaire , oligosperme, columellé, déhiscent,ordinairement par les cloisons en autant de loges distinctes, et renfermant exacte ment une ou deux graines renver- ses: la paroi interne gireuse ow osseuse de ces loges se fendant et se rompant ordinairement avec élas- üicité, en se dépouillant plus où moins de la partie extérieure du péricarne. ( Marine ) Coque se dit du ue. : du navire , sans mâts , cordeges ni apparaux. Coque se dit encore, en parlant des cordages, pour désigner un nœud où grosseur qui se formé par lélasticité du cordage qui se rephie: sur lui-même. COQUELUCHE , s. f. espèce de toux qui attaque principalement les enfans, et ainsi appelée, parce que ceux qui en étoient attaqués por- toient une coqueluche ; ou capu- chon , pour se tenir chaudement.. COQUILLE , s. f. du lat concha, d'où lon a fait conchylia, co- quille. ( ist. nat.) Couverture ou co- COR: que des limaçons et des poissons que les naturalistes appellent TES- TACES : ou .CONCHYLIFÈRES. F. ces mots. La substance de la coquille est analogue à celles des os des ani- maux. Elle est formée de deux substances différentes ; l’une mem- braneuse , l’autre crétacée , unies par juxta-position. Les coquilles sont univalves , bi- valves oumuitivalves , c’est-à-dire, d'une , de deux ou de plusieurs pièces. Toutesles coquilles de terre sont univalves, celles d’eau douce - sont univalves ou bivaives ; les co- quilles de mer sont des trois es- pèces. : Coguille se ditæussi des coques d'œufs et de noix, principalement uand elles sont rompues , cassées. _ ( Anat. ) Coquille se dit encore de la partie de l’oreille interne. - (Archit.) Coquille est un orne- ment de sculpture, imité des con- ques marines, ( Art milit. ) Coquille à boulet ; ce sont des moules dont on se sert pour faire des boulets. _ ( {mprimerie) En terme d’im- gaie on appelle coquille une ettre déplacée de son cassetin et mèlée parmi d’autres lettres de la même casse : on le dit aussi d’une lettreemployée pour uneautre dans la composition. Cet ouvrier est su- jet à Juire des coquilles. COR ,s. m. du latin corpus, qu’on a dit anc:ennement pour ver- TiLca&. (Méd.) Durillon ou tubercule blanc, dur et calleux, qui vient aux pieds, le plus souvent par la compression des souliers. COR, ( instrument), s. m. de corru ; un ancien concile déferd aux ecclésiastiques de chasser cum cornu ef clamore , à cor et à cri. … ( Musique-vénérie) Trompette de chasseur. CORACOIDE , adj. mot grec composé de 262%, Lorax, corbeau, et de soc ( eidos ) forme, figure : quia de la ressemblance avec un bec de corbeau. ” (Anat.) Nom d’une des apo-. hyses de l’omoplite. CORATE, s. m. dulatin coralim, formé du grec xosæna0r (Eorallion) COR 307 dérivé, dit-on , de xopræ, Orner, let: de àxs, mer, comme s’il étoit la plus belle production de la mer, ( Hist: nat.) Le corail rangé par les naturalistes parmi les polypiers flexibles ,a une tige cornée , bran- chue, formée de couches concen- triques ,. couverte à l'extérieur d’une enveloppe poreuse, vascu- leuse où friable , et parsemte de cellules , dont chacune contient uu polype. Ces polypes, en éten- daut leurs tentacules , ressembient à des fleurs, et cette propriété, ainsi que leurs tiges , les avoit fait classer parmi les végétaux. On sait aujourd’hui que ce sont de vérita- bles animaux. ( Commerce) On pèche le corail en grande abondance dans la médi- terranée , sur les côtes des dépar- temens du Var, et des Bouches du Rhône {la ci-divant Provence }; mais plus particulièrement au Bas-— tion de France , petite place aux côtes de Barbarie , dépeudante du royaume d'Alger, où les Français ont un établissement. Pour la pêche qui se fait sur les côtes de France, on emploiecom-— munément des plongeurs, qui, pour mieux arracheg le corarl qui est at- taché à la surface des rochers cou- verts par la mer, jettent al’endroit indiqué par les plongeurs une grande croix de bois , au centre de laquelle est attaché un poids assez pesant pour Le précipiter au fond de la mer , et à chacune de ses ex- trémités un filetorbiculsire destiné à embarrasser le corail. Lorsque les branches-e la croix poussées par les plongeurs dans les creux des rochers, ont engagé le corail dans les filets , ceux qui sont à bord de. la felouque , vulgaire- meut appelée coraline, détachent le:corail de dessus le rocher , et le- tirent hors de l’eau au moyen d’une grosse.corde attachée au centre de la croix. Mais, comme {a quantité de co- rail, pèchée per les plongeurs ne suflroit pas aux besoinsducommer- ce, ily.a à Marseille une com- paguie qui en fait faire la pêche à ses dépens , @ Pasiion de France. Cette compagnie dout les traraux ont été suspendus pendant la Révo» #93 Cor lution , et qui vient d’être réta- blie , fournit aux covai/leurs les cvralines , autréniént sd/teaux , espèces de felouques ou barques destinées à cet usage, avec tout gce ui est nécéssaire pour cette pè- the. La pêche de chaque satteau est estimée , anute commune, à vingt ciuq quintaux ; elle se divise en treize portions , dont quatre pour le patron , deux pour le projet (ce- dui qui est le plus exercé à jeter dans la mer la machine qui sert à tirer le corail); une pour chacun des six autres corailleurs ( l’équi- page est composé de huit hommes); et la treizième , pour là compagnie gui fait faire la pèche et qui four- mi les saiteoux. Les anciennes pè- chéries dé corail étoient la mer persique , la nier rouge, là mer de Sicileet de Naples. ( Matière médicale) On tire du corail une teinture et un syrop astrinmgent ; mais ces préparations m'ont pas une efficacité bien mar- uée ; le oorail en substance a plus d vertu, il agit plus sûrement comme astringent et absorbant , lorsqu'il n’est altéré par aucune manipulation. On donne le corail en poudre depuis quinze grains (8 grammes nouveaux), jusqu’à un gros, o , 58 décagramimes. CORAISCHITE, s.m. de arabe coraisch ,; dont la racine est Lara- sezæ, il a recueilli, amassé. { Mahomet ) Nom d’une famille ou tribu principale de la ville de la Mecque, de laquelle on uüroit, avant Mahomet , les administra- teurset gardiens du temple. Mäiho- met toit coraïschite , et eut néan- moins les gens de cette famille pour ses plus grands'ennemis. On a don- né dans la suite ce nom à tous les anciens Arabes, compagnons €t contemporains de Mahoinet. CORBAN,, s m. de kourban, qui en hébreu, en chaldéen eten syriaque, signifie offrande;oblation, sacrifice. ( Culte mahomét. ) Cérémonie que les mahométangfont au pied de la montagne Arafat en Aräbié, ès de la Mecque : elle consiste £ inmoôlér nn grand nombre de COR brebis , dont ils distribuent 14 chair aûx pauvres. CORBEAU , s. m. du lat. cor- vus , formé du grec x6p4£ (KLorëx), dérivé , suivant quelques-uns, de Fhébreu oreb, que les Arabes pro= noncent gorab. : ( Hist. nat.) Le corbeau , classé par les naturalistes parmi les passereaux PE Le , C’est-à+ dire à bec droit, fort et compri- mé: c’est un oiséau carnassier , voleur , criard et mportun, mais très-utile pour débarrasser la terre des charognes infectes. ( Divination } Le corbeau étoit parmi les Romaïns un oiseau fu- neste et de mauvaise auguré , Surx tout lorsqu'il péréissoit à la droite et du côté de l’Oriént: il étoit con- sacré à Apollon comme au diex de la divination, ( Marine ancienne } Les anciens avoient plusienrs machines de ce non : lé corbeau dù consul Duillius qui remporta la première victoire sur mér contie les Carthagiuois, étoit ue machine assez semblable à la grue dont on sé sert pour enlever dés fardeaux, et ce cor- beau avoit dés griffes de fer pour accrocher lé bortase. Le corbeau des Tyriens étoit composé de faulx attachtes a l’extré- mité des vérgues de leurs galères ; avéc lesquelles is coupoient les gros câbles, au bout desquels les béliers étoient suspendus. Le corbeau d’'Archimède ser- voit à harponner et enlever Îles vaisseaux. É ( Art milit. ant. ) Le corbeau démolisseur de Diades étoit uné machine qui servoit à accrochet et à tirer les pierres d’une muraille en bas; celui à tenailles servoit à accrocher et à attirer le belier ; le corbeau double en abaïssoït la tèté ét en rompoit le coup ; le corbeau à lacs courants et à pinces étoit formé de lacets attachés à des co7- beaux dont on se servoit contre les eMorts du belier. (_Archit. ) Corbeau est uñe grosse pierre de taille en saillie pour soutenir une poutre, et ainsi nom- mée parce qu’elle imite en quel= que sorte l'oiseau de ce rom, h fait aussi des corbeaux de COR fér qui servent au mème usage. CORBEILLE, du lat. corbicu- la, diminutif de corbis, panier. _( Modistes ) On appelle corbeilles de petits paniers propres et ga- lans où l’on met des fleurs, ou daus lesquels on envoie des pré- sens à l’occasion d’un mariage, de la naissance d’uu fils, etc. ( Art milit.) Corbeilles se dit de petits gabions remplis de terre, que l’on met sur le parapet pour faire feu sur l’ennemi sans en être vu. ( Archit. ) On appelle aussi cor- bezlles des vaisseaux que l’on met d'ordinaire sur la tête des CARIA- TIDES (/7.ce mot), et qui sont chargés de fleurs, de fruits ou d'autres ornemens. CORBILLARD ;, s. m. de Ceor- beil, ville à 7 lieues ( 2.72 myria- mètres ) de Paris. Navigation intérieure) Ce mot a d’abord signifié un coche d’eau qui venoit de Paris à Corbeil; puis on a appelé ironiquement corbillard certaines grandes voitures à huit personnes où l’en étoit fort pressé, ( Sépulture ) Ce nom désigne particulièrement un chariot drapé ou peint en noir, sur lequel on transporte les morts. CORCELET , s. m. diininutif de corcet , fait de corps, qui a pro- duit aussi corsage. ( Entomologie ) On désigne or- dinairement par ce mot la partie du corps des insectes qui se trouve éntre la tète et l’abdomen. ( Conchyliologie) Corcelet se dit aussi de la face antérieure de quel- se coquilles, qui est séparée du isque par une carène saillante , ou par une ligne enfoncte, CORDE, s. f. du latin ckorda formé du grec ycpdh ,qui a signi- fé originairement intestin , et en- “suile uue corde d’instrument à Musique, à cause que ces sortes de cordes sont faites d’intestins d’ani- maux, ( Manuf.) Tortis fait ordinai- rement de chanvre , et quelque- fois de coton , de laine , de soie, d’écorce d'arbres, de poil, de erin , de jonc , et d’autres matières pliantes et flexibles. - blancs , c’est-à- COR 50ÿ * Corde, en parlant du drap, se dit des fils dont il est tissu. (Jeu de paume ) Corde se dit d’un hlet teudu au milieu du jeu, et qui va jusqu’à terre pour ar rêter les balles. ( Anat.) On appelle cordé &’hyppocrate le tendon d'Achille; La corde du tambour, un filet de nerfs qui fait la membrane du tam- bour. (Mécan.) Résistance des cordes; M. Amontons a remarqué qu’une corde est d'autant plus difhcile à couwrber , 1.2 qu’elle est plus roide et plus tendue par le pords qu’elle porte, 2.° qu’elle est plus grosse, 2.9 gelle est plus courbée , c’est- à-dire qu’elle enveloppe un plus etit cylindre: d’où il s’ensuit que [e résistance des cordes doit entrer dans le calcul des machines, Vibration des cordes; si uné . corde teudue est frappée en quel- qu'un de ses points par une puis- sance quelconque , elle s’éloignera jusqu’à une certaine distance de sa situation, reviendra ensuite, et fera des vibrations comme un pendule qu'on tite de son point de repos: Les géomètres ont trouvé les lois de ces vibrations ; Taylor et Jean Bernoulli ont démontré ces lois. _(Géom.) Corde est une ligne droite qui joint les deux extrémités d’un arc ( Ÿ. ARC ), ou bien c’est une ligne droite qui se términe par chacune de ses extrémités à la cir- conférence du cercle, sans passer par le centre, et qui divise le cercle en deux parties inégales qu’on ap- pelle segment. V. SEGMENT.,. ( Marine ) de corde les marins ont fait cordage, pour exprimer toutes sortes de cordes et de cables ui sont employés dans les agrés dun vaisseau. 1 À a des cordages ire, qui ne sont point goudronnés; Cordages noïrs, ceux qui sont goudronnés, soit à - mesure que le fil est divisé, soit au moment où ils sont achevés. Cordages de premier brin, faits du premier brin du chanvre, Cordages de second brin, fabri- qués avec le second brin duchanvre, Cordages refaits , ceux qui sont composés de &l de caret et des &oo Cor torons d’un cordage qui a déja servi. Cordages en trois , composés de trois torons. Cordages en quatre, fermés de quatre torons. Cordages deux fois commis , ceux composés de deux, de trois où de quatre cordons ou cordes, que lon assemble de nouveau pour en faire un plus gros et plus iort cordage : tels sout les CABLES , les GRE- LINS , les ETAIS. Vi ces mots. Fabrication des cordages ; de- puis dix ans le nord jet l’Angle- terre ont fait plusieurs améliora- tions dans l’art de la corderie. M. Belfour , d’'Elseneur en Dane- marck , a inventé , en mars 1705, une machine où chaque fil est tour- né sur un dévidoir ou touret sé- paré , et tellement construit qu’il ne délivre les fils qu’autant qu’ils sont appelés dans l’opération du commettage, à former, par une ten- sion égale, leur part dans la con- fection d’un toron. Le principe de cette machine est fondé sur l’observation faite par M. Belfour, que dans la fabrica- tion ordinaire des cordages, tous les brins ne sont pas dans un degré égal de tension ; que tous les filsne tendent pas également à soutenir l'effort qui agit sur la corde fabri- aute , et que plusieurs de ces fils se roulent , se replient et sont en- veloppés dans les torons , faute d’avoir été tendus dans une même proportion. Les cordages faits avec 1: machine de M. Belfour, ont donc un plus grand-degré de force, sout moins sujets às’allonger , sont plus compacts, moins sujets à casser que les curdages fabriqués d’après les anciens principes. ( Botan.) Les botauistes em- ploientle mot cordé, du latin cor- datus , formé de cor, cordis, cœur, our désigner lespartiesdes plantes qui ont là figure d’un cœur , et qui sont planes ; à l’égard de celles qui sont solides, ils se servent du terme cordiformes, qui ont la forme d’un cœur. ( Musique) Corde sonore ; plus une corde fait de vibrations dans un temps donné, plus le son qu’elle rend est aigu; moins elle fait de vibrations , plus le son est grave. COR Il y a trois moyens de changer le son d’une corde ; en changeant son diamètre , c’est-à-dire la gros- seur de la corde , ou sa longueur , ou sa tension. Ce que ces altérations produisent successivement sur une méme corde , on peut le produire à la fois sur diverses cordes, en leur donnant différens degrés de grosseur, de longueur et de ten- sion. C’est cette méthode combinée que l’on met en usase dans la fa- brique , accord et le jeu du ela— vecin, du piano , du violon, de la basse, de la guittare , et autres pareils instrumens composés de cor- des de. différe tes grosseurs, et dif- féremment tendues , lesquelles ont par cénséquent des sons différeus. Le mot corde se prend figurément en compusition pourles sons fonda- mentaux du mode, et l’on appelle souvent cordes d’harmonie les no- tes de basse, qui, à la faveur de certai .es dissonnances, prolongent la phrase, varient et entrelacent la modulation. Cordes vocales ; c’est un nom que Ferrier, de l’Académie des scien-— ces, a donné aux cordons tendineux qui forment’ les bords des deux lèvres de la glotte. Ces cordons sont attachés à des cartilages qui servent à les tendre, et suivant Ferrier, ils sont frottés par l'air, comme uue corde l’est par un archet; de sorte qu’au moyen des différens degrés de tension qu'ils reçoivent de la part des cartilages, ils sont susceptibles de rendre les différens tons. De-là cette expres- sion: Cefle cantatrice a de belles cordes dans la voix. CORDEAU , s. m. diminutif de CORDE. 7. ce mot. (Architect. Génie et Arpent.) Corde longue et menue dont les ingénieu.s, les architectes les ar penteurs, les jardiviers etc. se ser vent pour régler un campement, lever Îles plans, pour tracer des dessins de bâtimens , de parterres, jardins, etc. CORDIAUX ; adj, du. latin cor- dialis, où cordiacus, qut appar- tient au cœur. ( Méd.) Epithète que lon doune aux remèdes qui fortihent le cœur et rétablissent les forces. COR CORDON , 5. m. dimin. de corde. (7. ce mot). Ce qui sert à lier ou à eutourer quelque chose. \ + ( Chevalerie) C’est quelquefois un ruban , une marque de cheva- lcrie. ( Blason ) En matières de blason, cordon est une marque qui atcom- pague lPétnsson des armes des car- dinaux, prélats etc. , et descend du chapeau qu'ils portent pour cimier. Ce cordon se termine en se divi- santet sesubdivisant en ua nombre de houpes plas cu moins grand, selon leur dipuité. Le cordon des caväinaux est rouge, terminé, de chaque côté de Vécusson, par quinze houpes de la même couleur. Celui des archevé- ques est de sinople , ainsi que les houpes, au nombre de dix. Celui des évêques est aussi de sinople avec six houpes. ( Physiol. ) Cordon se dit de différentes parties du‘corps humain qui ontcette fisure. Le cordon sper- matique , le cordon ‘ombriical, les cordons ligamenteux des apo-: physes épineuses des ver:ébres. .( Botan. ) Cordon ‘ombical se dit d’une saillie formée par le re- ceptacle d’ane graine. Jardin. ) Cordon de gazon ; c’est une bande de gazon qui règne le long de quelque plate-bande, (Art milit.) Cordon est une bande e pierres, qu'on met où finit ia muraille, et où commence Île para- pet ; ilrègne tout autourde la piace; ou autrement c’est une saillie cintrée de dix à douze mètres qui règne tout à l’entour des pièces de fortitication à la hauteur du rempart, Cordon se dit aussi d’anesuite de postes , qui sont en état de se donner la main, soit pour empécher la con- trebande , soit pour prévenir La com- munication d’une maladie conta- gieuse , etc. (Archit.) Cordon, rang de pierres arrondies en forme de tore, qui termine un mur de terrasse , etc. ( Hydraul. ) Cordon est un tuyau que l’on fait tourner au- tour d’une fontaine , pour former une suite de jets placés au milieu ou sur les bords. - ( Monnaie ) Cordon se dit aussi Tome I. COR 40% du petit bord façonné qui est au- tour d’aue pièce de monnaie. ( Hust. des Turcs) Mander le cordon ; c’est euvoyer des muets munis d'une’patente impériale. qui les autorise à etraugler la personne à qui elle est adressée. Les muets présentent la ‘patente à celui qui est condamné ; celui-ci la baise, se met à genoux, fait sa prière , et lorsqu'elle.est finie , les deux muers lui présentent le sacré cordon de soie , lequel il baise aussi. Après quoi , ils fontiun nœud coulant, le lui passent au.col , ét tuent les bouts, l’un d’un côté , et l’autre de l’autre. L'homme mort ,ils {ui cou- pent la tête, l’empaillent, et_la melient dans un magnifique sac de velours vert : c’est ainsi qu'ils la présentent à l'Empereur. CORDONNIER, s. m. corruption de cordouanter, formé de cordouan, espèce de cuir qui vient de Cordoue, en Espaone, et dont les Anglais ont fat cordwainer , dans la même Sipuification. , (T'echnol. } Artisan dont le mé- tier est de faire des souliers, des pan toufles, des bottés et autres pareilles chaussures. La chaussure qui est la partie de Phabillement qui couvre le pied, à beaucoup varié, soit pour la forme, soit pour fa matière. Les Egyptiens ont eu des chaussures de papyrus, les Espagnols de genét tissu , les Indiens , les Chinois et d’autres HAE ; de jonc, de soie , de lin : é bois, d’écorce d’arbre , de fer, d’airaiu , d’or et d'argent : le luxe les a quelquefois couvertes dé pier- reries. Les Grécs et les Romains avoient des chaussures de cuir ; nous faisons usage de la même matière , et nous employons aussi pour la chaussure des femmes diverses sor- tes d’étoffes ; mais au lieu de suivre la nature, nows leur donnons le lus souvent , une forme qui gène es divers mouvemens des os du pied, dont l’entière liberté faisoit Le prin- cipe des chaussures anciennes. CORIACE, adj. du lat. coriaceus, dur comme cuir. (-Botan. ) Ce mot se dit des parties des plantes que leur dureté, leur tissu tenace, leur flexibilité , etc. , rapprochent de la nature du cwur, Ce 4o2 COR COPIAIRE , adj. du lat. coria- rius : qui sert à préparer les cuirs. ( Botan. ) Les botanistes appellent coriaires , les plantes ou les parties des plantes que lon emploie, ou qui peuvent être employées à la tannerie des cuirs. £'corce coriaire du chêne , dn rhisophore, etc., fruit coriaire de plusieurs légu- mineuses. etc. CORINDON ; s. m. corruption de l’Indien, Corund. ( Minéral.) C'est le nom que porte à la Chine le spath adamantin. La couleur de cette pierre , lors- qu’elle est pure, est d’un blanc grisâtre. On le trouve dans le granit à la Chine et aux Indes. On prétend qu’ou le réduit en poudre pour en polir les pierres précieuses. CORINTHIEN , adj. du lat. Co- rinthius, Cerinthiacus, de Corimthe. ( Archit.) Ce mot sert à désigner le quatrième ordre d'architecture , et ce quia rapport à cet ordre. Voici comme Vitruve rapporte l’origine de cet ordre. « Une jeune fille de Co- rinthe prête à marier , étant morte , sa nourrice posa sur son tombeau, quelques petits vases qu’elle avoit aumés pendaut sa vie ; et afin que le temps ne les vtt pas si-tôt, étant à découvert, elle mit une tuile sur le anier.Cette tuile ayantété posée par Far sur la racine d’ure plante d’acanthe , il arriva, lorsqu'au prin- tems les fetulles et les tiges commen- cérent à sortir , que le panier qui étoit sur le milieu de la racine, fit élever le long de ses côtés Les liges de la plante , qui , rençontrant les coins de la tuile , furent contraintes de se recourber en leur extrémité, et faire le contournement des vo- lutes. » rt | Callimaque, célèbre sculpteur de ce tems-là , passant près de çe tom beau, fut enchanté E merveilleux effet de ces feuilles ; 1l les dessina avec le panier , et en inveuta le cha- piteau corinthien. L'ordre corinthien est le plus dé- Bicat etle plus riche de tous les ordres d'architecture. Son chapiteau est orné de deux rangs de feuilles, de huit grandes volutes et de huit pe- tites, qui semblentsoutenirletailloir, La colonue, avec sa base et son cha- COR pitean, a dix diamètres de hanteur et sa corniche des médaillons, Depuis Vitruve, on a changé quel- que chose à l’ordre corinthuen ; et, sans parler du corinthien moderne , qui est une espèce d'ordre composé, on ne trouve point, dans tout ce qui nous reste d’ancien corinthien fait depuis Vitruve , les pr'portions exactes qu’il marque dans son-livre. CORNAC , s. m. mot indien. (ist. nat.) C’est le nom que les Indiens donnent à celui qui est char- gé de la conduite d’un éléphant, qui le dresse à tout ce qu’il juge à- p'opos , et qui en est comme le sou- verneur. Lorsque le cornac exige de V’élé- phant qu’il gouverne quelque travail pénible et auquel il n’est pas accou- tumé, il n’a qu'à lui promettre de le régaler de quelque chose qu’il aime, et l’animal se prête volontiers à ce qu’on exige de lui ; mais il devient furieux lorsque son corzaclui man- que de parole , et plusieurs ont été victimes de leur infidélité. Lorsqu'un cornac veut conduire l'éléphant qu'il a dressé, il se met sur son cou, tient à la main une grosse verge de fer, dont un bout est terminé par un crochet poiutu , et l’autre par une pointe, Celle-ci Li sert d’éperon , et le crochet sup- plée à la bride. Avec cet instrument il dirige la marche de Panimal , en le piquant aux oreilles et au museau; mais plus communément au front, ce qui y entretient une plaie qui est pes ne toujours Gaverte , etquirend ‘éléphant plus sensible à la piqûre. CORNALINE, s.f. du lat. caro, carmis , chair; couleur de chair : ou de coralium, corail , auquel on aura ajouté un z : couler de corail. ( Minér. ) La cornaline est une variété dun qnartz-agetae qui appro- che :e plus de la couleur des clairs. Les anciens ia nommojent sarda. Soir nom moderne vient de ce que sa couleur approche de celle de la ehaiz ou du corail. ( Glyphique) La cornaline est la pierre sur daquelle les graveurs anciens et modernes ont le plus sou: vent fait des intailles où gravures ea creux. Les modernes l’ont souveni employée pourgraver des armoiries. Qu appelle corigline d'ancienne COR roche celle dont la transparence est la plus pure. CORNE, s. f. en latin cornu ben grec x:pac(keras), en hébreu keren , en chaldéen keran , en arabe £arn , en gothique kaum ; en anglo-saxon, en anglais , en allemand et dans les autres dialectes teutoniques Aorn. ( Hist. nat.) Partie dure qui sort de la tête de quelques animaux , et qui leur sert de défense et d’orne- ment. ( Mat. médic. ) Les cornes les plus propres à fournir des secours à la matière médicale , sont celles du cerf et du daim. Ces cornes partici- peut de lanaturedes os, parce qu’elles contiennent une plus grande quantité de terre osseuse que Les cornes des autres animaux.On emploie comme absorbant, et on la donne comme telle pulvérisée , passée au tamis et incorporée dans les bols ou les élec- tuaires. ( T'echnologie ) Corne artifi- cielle ; on appelle ainsi des pièces de gaze métalliques formées de fil de Jaiton et plongées plusieurs fois dans üne décoction de colle de poisson , et dont la transparence obtenue par ce procédé, égale celle de la plus belle corne , devenue depuis long- tems trop rare pour suppléer aux be- soins de la marine dans la fabrica- tion des fanaux (Physiologie) Corne se dit, dans un sens figuré , de portions qui res- semblent à des corzes , ou par leur forme, ou relativement au tout dont elles font partie. Les grandes et les petites cornes du cartylage thyroïde. Les grandes et les petites cornes de l’os hyvïde. Les cornes d’Ammon on les cornes de belier, éminences placées dans les enfoncemens des ventricules tra cés dans les hémisphères du cerveau. On les appelle aussi Aippocampus. L'os sucrum a deux éminences nommées cornes, qui ressemblent à celles du coccix, avec lesquelles elles se joignent par le moyen de deux lisamens. | Les cornes de la matrice sont les trompes. Daps quelques animaux £e viscère est divisé de façon à furmer des espèces de cornes. cor 405 ( Archit. ) Corne , le coin du tailloir et de l’abaque. Corne d'abondance ; ouvrage de sculpture en forme de corne , d’où sortent des fruits, des fleurs, des bijoux et autres richesses. Cet orne- ment tire son origine de la Fable, Jupiter ayant été nourri par la chèvre Amalthée , la plaça dans le ciel au rang des astres , et donna une de ses cornes aux uymphes qui en avaient eu soin, avec la vertu de produire tout ce qu’elies souhaiteroient. ( Agricult. ) Corne se dit des lens ou attaches que produit ja vigne, et qui sont fourchues à leur extré- . mité. ( Art milit.) Qusrage à corne ; C’est un dehors ou une pièce déta- chée, dont la tête est fortifiée de deux demi-bastions onu épaulemens joints par une courtine et fermés de côté par deux ailes, qui sont pareilles l’une à l’autre , et qui vont se ter- miner à la gorge de l’onvrage. Cornes de beliers; ce sont des flancs bas qui tiennent lieu de te- vailles pour défendre le fossé. Ces ouvrages sont faits en portion de cercle, et sont de l'invention de M. de Belider. ( Marine ) Corne d'artimon ; c’est une vergue à corne placée à l’ar- timon , et à laquelle on hisse le pa- villon, dans les circonstances où il n’est pas possible de le hisser au mât de pavillon. CORNE, adj. de corne. ( Botan. ) Plante ou partie de plante d’une substance dure , très- compacte ; ni fibreuse , ni grenue. Ce mot s'emploie aussi pour desi- gner la couleur , la transparence d’une partie. CORNÉE , s. f. de corne. ( Physiol. ) L'une des tuniques de l’œil la plus externe, la plus épaisse et la plus forte. On l’appelle encore la PU ( W. ce mot.) La cornée , ainsi appelée parce qu’elle ressemble , par sa couleur et par sa dureté, à de la corne , renferme toutes les autres parties dont le globe de Pœil est composé. On la divise en deux portions , une grande appelée cornée opaque , etune pe- tite nommée cornée transparente, qui nest qu'un petit sept de = F È qe sphère, situé à la partie antérieure. C'e 2 COR ( Chimie) Lune cornée, ou ar- gent corné ; terme des anciens chi- mistes ; c'est ce que les modernes appellent murtate d'argent. Voy. MURIATE. CORNET ,; s. m. cor. V. ce mot. ( Art de la guerre anc. ) Cornet étoit un instrument de guerre des anciens. Les fégions avoient des cornets, dés trompettes et des buccines. Lors- que les corzets sounoïent, Wuwy avoit que les enseignes qui obéis- soient , et non les soldats. Quand les enseigues devoient marcher seules sans les soldats , on ne sennoit que des cornets, comme on ne sonioit que des trompettes quand il étoit question de faire marcher les soldats seuls ; sansles drapeaux, pour quüél- qu'ouvrage particulier. C’étoit les cornets et les buccines quisonnoient la charge et la retraite ; et pendant le combat les trompetiées et kes cor- nets sonnoient ensemble. ( Musique.) Cornet est aussi un ‘dés principaux jeux de Porgue. I y à le grand et le petit cornet. ; (Mornaie) Cornet d'essai d'or; c’est un bouton d’or tiré des cou- pelles , que l’on bat sur le tassau ou enclume , afin de l’étendre et de le reudre mince, de la grandeur d’un grand sou , et roulé ensuite en'ma- nicre de corret, sans le presser. ( Chirurgie ) Cornet à ventousées ; un cornet dont on se sert pour appli- uer les veutouses. ( Acoustique ) Cornet 'acous- tique ; instrûment à l’usage de ceux qui ont l'oreille dure, Le son se conserve dans cetinstrument , par- ce qu’en traversant ses parois , 1t ne peut se répandre circulairement’, et Le son ainsi ramassé, frappé l'organe avec plus de force. On ‘augmente encore Peffet du son-en donnant à cet instrument une forme parabo— Hique, parce que le son est réfléchi ét comme ramassé en un seul point appelé foyer, où l’oreille est pla- cée. ( Papeterie) Cornet de La petite sorte , petit cornet ; deux sortes de papiers que l’on fabrique daus les "rs du Mont-d’Or et de la 404% diminutf de } nie, CORSETTE , s. f, dans le sens cor de chaperon , ancienne marque de magistrature ; il vieut du latin coro- nuba, parce que le thaperon qu'on a depuis porte sur l'épaule droite , étoil anciennement porté sur la tête et lié avec une bande de soie appelée cornette , on parce que ce ruban fai- soit l’effet d’un petit bandeau , ou enfin parce que les deux bouts fai- soient les cornes. Coruette , dans la sisnifcation d’étendart , a été emprunté de l’ita- lien cornctta , formé de corne qui signifie la pointe , laile d’une ar- mée. (.Artmilit. et Marine) Cornette, en termes de guerre , signifoit un étendart de cavalerie , et celui qui le portoit, Maintenant c’est, dans la marine , une marque de commande- ment , qui Cousiste en une espèce de pavillon fendu en deux pointes , por- tant dans sa partie supérieure les couleurs du pavillon de la nation. 11 y en a de deux espèces distinguées seulement par la manière dont elles sont arborées. La cornelte où gni= don à la tête du grand mât, en guise de pavillon, est la marque de com mandemeut d’un capitaine de vais- seau qui a sous ses ordres trois bâti- mens de guerre où plus. La même cornette ou guidon enverguée sur un bâton, comme une flamme , sert de marque de commandement à un officier de grade inférieur à celui de capitaine de vaisseau, qui a sous ses ordres trois bâtimens de guerre de la nation ou plus, soit à la mer, soit dans ane rade. | CORNICHE, s. f. éorruption de coronis : fin, perfection d’un ou- vrage. ( Ærchit. ) Partie en saillie , com- posée de plusieurs moulures qui re- présentent les extrémités des pièces de charpente qui forment les plan- chers. Les corniches terminent les enta- blemens , etil ÿ emma d'autant d’es- pèces qu'il y a d'ordres d’arehitec- {ure. On appelle corniche architiravée un entablement dontla frise est sup- rimée, CORNUE,, s: f. ‘de corne , dont cet ustensile à la figure. ( Chimie ) Vaisseau qu'on emploie pou les dstillations. C’esvune bou COR teille à cou long et recourbé de ma- nière à faire un angle avec la partie renflée de la bouteille. Cette partie reuflée se nomme le ventre de la cornue , Sa partie supérieure eit la voûte , et la yartie recourbée le col. On emploie le plus souvent les cornues pour Les distitlations qui exigent un degré de chaleur supé- rieur à celui de l’eau bouillante, et pour distiller les matiéres pesantes qui pe pourroient pas s'élever jusque dans le chapiteau d’un alambic. Y. ALAMBIC. COROLLAIRE , s. m. du latin coroilariurn, de corolla , petite cou- ronne Ge laines minces d'argent ou d’oripeau , qu'on donuoit aux ac— teurs , aux athlètes , aux gladia- teurs dont le publie étoit content. C’est de -là qu’on a appelé corol- larium tout ce qu’on donne au- delà de ce qui est dû , le par-dessus, l'excédent du poids et de la me- sure. ( Didact. ) Les savans se sont emparés de ce terme pour ex- primer ce qu’on ajoute par surabon- dance , pour augmenter la force des raisons dont on s’est servi pour prou- yer une proposition , etquisufhsoient par elles seules. Ainsi l’on dit: 4 toutes les raisons qu'on vient de détailler on peut ajouter pour co- roilaire , etc. ( Mathém.) Les mathématiciens ont été plus loin ; corollaire a par- mieux une signification parüculière: c'est une conséquence tirée d’une proposition qui a déjà été avancée ou déinonirée. Ainsi , lorsque de cette proposition : Un triangle qui a deux côtés égaux a aussi deux angles, égaux , iis tirent la consé- quence qu’un triangle qui a les trois angles égaux, à awssi les trois côtés égaux ; cette conséquence est ce qu'ils appellent un corollaire. ._COROLLE, s. €. du laün corolla, contraction de coronula, diminutif de corona., petite couronne. (Botan.\ Wa corolle estun organe floral, laminé on tubulé, simple ou multiple, qui, placé en dedans du calice , enveloppe intérieurement les organes de la fructification , les pro- tégeetles défend. Elle marque Ne _les fleurs complétément femelles ; mas {outes les autres en sont pour COR vnes : elle périt ordinairementaprès la fécondation. Elle est placée au dessus , au-dessous , ou autour du pisul; elle est composée d’an ou plusieurs pétales. Au milieu de la corolle sont les organcés générateurs, pour lesquels tous les autres sem blent avoir été formés. F. PISTIL , PETALE , CALICE. CORONAIRES , adj. du latin roronarius , lormé de corona , cou- ronne : qui a du rapport à la cou- ronne. ( Physiol. ) C'est ainsi qn’an ap- pelle deux artères qui partent de l'aorte, vis-à-vis ses valvules, avant qu’elle soit hors du péricarde , et qui servent à porter le, sang dans toute la substauce du cœur. On les appelle coronaires à cause que par leurs ramifcations elles environnent la base du cœur comme une espèce de couronne ou de guirlande. I y a encore les artères coro- naires des lèvres ; V’artère coro- naire stomachique , qui est ane branche de la céliaque ; la veine coronatre Stomachique , qui se dé- charge dans le trone de la veme splénique , et qui en s’unissant avec la mésentérique , concourt à la for- mation de Ja veine-porte ; le liga- ment coronaire du radius, quest un lisament qui unit le radius avec Je cubitus ; eufn le ligament coro- naïre du foie. CORONAL , adi. du lat. corona- Lis , formé de corona. : (Ænat.) On donne ce nom à l'os du erâne et à sa strustare. Il est aiusi nommé, parce qu'il répond à l’endroit où se place lacouroune, On l'appelle encore os frontal. CORONER , s, m,. du laun, coro- na, couronne. # ( Hist. d’'Angl. ) C’est, en An- gleterre, un ofücier de justice qui est chargé de faire , au nom de la couronne et avec l’assistance d’un jary , des informations sur les causes de toute espece de mort violente, Si c’est un suicide , et qu'il n’y ait pas des preuves évidentes qu'il ait été prémédité , la déclaration du jarÿ s'exprime ainsi: Lunacy, dérange- ment d'esprit; si c’est nn meurtre accidentel : Manslaughter , homi- cide ; si c’est un crime prémédité, Murder , assassinat, par N. ou par 405 406 COR des personnes inconnues ; enfn , s’il n'y à poiut dé cause apparente ; on se sort de cette formule: Par la visitation de Dieu;by thevisitation of God. CORPORATION, s. corpus ; e0rps. ( Econ: pôlit On désignoit ainsi, avant la révolution, les commu nautés , les congrégations , les eorps dé métiers et toutes les compuonies qui prennetit le nom de corps, et qui ont été supprimées par les nüû- velles lois de la République fran- çaisé. Ce mot a ëté emprunté de l’anolais. ( Hist. d'Angl. ) Une corpora- tion est, en Angleterre , uñ corps politique auquel une charte ou pa- tente royale a donné le droit d’avoir un sceau commun , d'agir, de con- céder et d'acquérir, de poursuivre, et d’être cité en justice , en un mot, de faire, dans l’étendue du territoire quai jui est assigné par sa charte, tout ce que la loi permet ou ne dé- fend pas de faire à chaque particu- lier, CORPS , s.m. du lat. corpus. ( Phys. ) Substance étendue, rmpénétrable , purement passive d'elle-même et indifférente au mou- vement où au repos , mais capable de toute sorte de mouvement , de fi- gure et de forme. Les corps ont des propriétés géné- f. du latin rales où particulières. Les premières” sont l’étendue , la divisibilité, la f- gurabilité , la solidité , où pour mieux dire, l’impénétrabilité , la porosité , la raréfracuübilité, la con- densabilité , la compressibilité , l'é- lasticité , la dilatabilité , la mobilité et linertie. Les propriétés particu- liéres sont celles qui n’appartienuent qu’à certains corps ; exclusivement aux âutres, telles sont: la dureté, la mollésse , la transparence, l’opa- éité, la liquidité, ete, 7. ELAS- TICITE , COMBUSFION , pour les corps combustibles. ( Géom.) Corps, en géométrie , signifie la même chose que solide. P.SOEHIDE. Les corps géométriques différent des corps physiques en ce que ceux-ci sont impénétrables , au lieu que ceux-là ne sont autre chose qu'une portion d’étendue fiourée , c’est-à-dire , ane portion de F'espace CÔoR terminée en tout sens par des bornes intellectuelles. Les corps réguliers sont ceux qui ont tous leurs côtés, leurs angles et leurs plans égaux et semblables, et par conséquent leurs faces régu- lières. 1 n’y a que cinq corps réguliers, le tétraëdre , composé de quatre triangles équilatéraux , Poctaèdre de huit, l’icosatdre de vingt , le dode- caedre de douze pentagonesréguliers, et le cube de six carrés. Quand on ditici composé , cela s'entend de la surface ; les figures dont on vient de parler reuferment où contiennent la solidité et composent la surface de ces corps, V7. RÉGULIER , IRRE- GULIER. (Anat.) On se sert, en anatomie, du mot corps pour désigner quelque partie du corps de Panimal que l’on désigne alors par des épithètes par= ticuliéres ; telles que , Les corps bordés, les corps olivaires, Len corps cannelés , les corps caver- neux, Le corps pyrarridal, le corps réticulaire ; le corps pampini- Jorme ( VW. ces mots. ) ( Chimie ) Corps simples ; on ap- pelle ainsi Les sabstancés que le chi- miste n’a pu encore décomposer. Corps combustibles ; ce sont les corps qui ont la propriété d’absorber Voxioène et de devenir ou acides où oxides. Corps composés ; Ce sontles corps dont on connoît les principes et dont on peut combitier Les élémens avec ceux d’autres corps, par le jeu des attractious chimiques. On dit des corps , qu'ils sont des composés bz- nätres , ternaires , quaternaires , ete. , selon qu’ils contiennent un plns grand nombre de substances diffé- rentes. (PAysiol.)Le corps inmain. Coms posé de solides et de fluides, étant considéré par rapport aux différentes motions volontaires qu’il est capable de représenter, est nm assemblage d'une infinité de tuyatx et de ma— chines bydrauliques. Enfin , si onle éousidère par rapport à la généra- tion de ces mêmes fluides , c’est un autre assemblage d’instramens et de vaisseaux chimiques, comme filtres, alambies , récipiens , serpentines , etc, Le tout est un composé que l’on COR peut seulement admirer, et dont la plus grande partie échappe même à notre admiration. ( Chirurgie ) Corps étrangers ; c'est, en termes de chirurgie, tout ce qui n'entre point davs la compo- sion de notre corps, On partage les corps étrangers en deux classes : on met dans la premiere tous ceux qui se sont formés au-dedans de nous ; daus la seconde ceux qui sont venus du dehors. Les uns et les autres peu- vent être animés ou inanimés ; telles sont la pietre , dans les reins, dans les urètres où dans la vessie; la mole dans la matrice ; les vers et d’autres insectes dans les intestins ou dans quelqu’autre partie du corps; un enfant mort dans la matrice ; les esquilles d’os ou escarres. Ceux ve- nus du dehers soût un dard, une balle de fusil, un éclat de bombe, de la bourre; enfin ceux qui s’intro- duisent , sans division ni violence, dans les ouvertures naturelles, dans les yeux , dans le nez, dans le go- sier, dans les oreilles , dans l'anus, dans l’urètre , dans la vessie , etc. ( Archit.) Corps ; c’est, en ar- chitecture , toute partie qui par sa saillie excède le nud du mur et sert de champ à quelque décoration ou ornement, Corps-de-losis; étendue d’un bâ- tüiment compose de plusieurs pièces et cousidéré séparément des ailes et pavillons. ( Amprimerie ) Corps de carac- tères ; en termes d'imprimeur et de fondeur de caractères ; se prend ponr une seule sorte de caractères Sen blables , avec sa garniture. Corps de la presse; la partie entre liquelle se fait le foulage. “Corps de lettre ; la distance qui se trouve dans Pintervalle qu'il ÿ à d’ane ligne à l’autre. { Art ilit.) Corps dé bataille ; s'est Le pros de l’armée ; qui marche entre Parant et l’arrière-garde. Corps dé réserve ; partie dé l’ar- mée que le général fait poster der- rire Les liënes ,.aü jou du eoimbat, pour secourir les postés Les plus foibles. Corps de garde ; posté qüélque- fois coutert ; qhelquefois découvert, destifé 4 veiller à I consérvalon COR 407 d’une ville , d’une place , d’un poste considérable, Corps de la place ; c’est la place considérée sans ses dehors. Corps de garde avancé ; Petits corps d'infanterie et de cavalerie , postés à la tête d’un campement pour en assurer les quartiers , ou sur les avenues ou places pour observer tout cè qui se présente. Quand les quar- tiers d’un camp sont retranchés et couverts d’une ligne, les corps de garde de cavalerie sont au &ehors de la ligne , et chaque quartier a son grand et son petit corps de garde ; le erand est toujours à la vue de la mème ligne , à moins que les em- barras du terrain n’y mettent obs- tâcle. Pour le pétit corps de garde, il est plus avancé , et se poste , si faire se peut , à la vue du grand , et la vedetie est au-delà du petit pour assurer tous les deux, ( Marine ) Corps de bataille ; c’est la partie de l’armée qui est lacée au milieu de la ligne , ou qui ARR la colonne du milieu dans l’ordre à trois colonnes : c’est encore la première division, ou celle que commande le général de l’armée. Corps du vaisseau ; c’est le bois où la coque du vaisseau tout ras, sans y comprendre ses mâts, ni ses agrès et apparaux. Corps de voiles , on les quatre corps de voiles ; la grande voile, la misaine , le grand et le petit hunier, parce que ce sont les quatre voiles principales. Ceite expression ne sert que pour exprimer la manière dont üun vaisseau est orienté. Ce vaisseatt Repose que ses quatre corps de voiles. Corps de pompe ; on entend paï- Ià le tuyau d’une pompe de vaisseau, muni de ses ustensiles : ainsi on ap- pelle les quatre corps de pompe , celles qui sont établies au pied du grahd mât. Corps-morts ; grosses pièces de boïs |, ancres , canons , où autres corps solides , enfoncés fortement en terre ét bien assujettis , qui ser- vent à amarrer les cordages, pour tenir ou häler les vaisseaux. ( Musique ) Corps sonore ; oh ap- pelle ainsi tout corps qui rend où pêut rendre immédiatement du son. Il ne suit pas de cette définition qué 408 c'OR tout instrument de musique soit un corps Sonore ; on ne doit donner ce nom qu'à Ja partie dé l'instrument qui sonne elle-même , et sans la- quelle il n’y auroit point de son. Ainsi dans un violoncelle où dans un violon chaque corde est un corps sonore ; mais la caisse de l’instru- ment qui ve fait} que répéreuter et réfléchir le son, n’est point le corps sonore et n’eu lait point partie. Corps de voix ; les voix ont divers degrés de force et d’étendue. Le nombre de ces degrés que chacane embrasse, porte le nom de corps de voix, quaud 1l s’agit de force , et de volume quaud il s’agit détendue. Ainsi de deux voix sémblables , for- mant le même son, celle qui remplit Je mieux l’oreille et se fait entendre de plus loin . est dite avoir plus de corps. En Italie , les premières qua- Btés qu’on recherche dans les voix, sont la justessé et La flexibilité ; mais en lrance on exige un bon corps de Voix. ( Pratique ) Corps de délit ; ce soft plusieurs prenves ou plusieurs fortes présomptrions qui concourent à établir nn délit. 1 Corps de droit ; c’est la collection des différentes parties du droit, soit civil , soit criminel. (Sciences ) Corps de doctrine ; c’est l’ensemble des principes et des conclusions qui EE ce qui se peut dire et ce qu’on doit savoir sur une question. (Numismatique) Corps s'entend, en numismatique, de toutes les fgnres qui sontempreimtessur les médailles, ( Économie politique ) Corps se dit encore en un seus figuré de l’u- viou de plusieurs personnes quivivent sous le même gouvernement et sui- vent les mêmes lois , les mêmes cou- tumes. Un Etat est un corps poli- tique. L'Eglise esi un corps dont Jé- sus-Christ est le chef invisible , et dont nous sommes les inembres. (Rép: Franc.) Corps législatif; on appelle ainsi dans fa constiauon de l’an 8 un corps politique com- posé de trois cents membres, dont les fonctions cousistent à faire des Tois , en statuant par un scrutin secret sur les projets de loi débaitus levant lui par les orateurs da tribn- wat et du Gouve;nement, Cook D'après le sénatus-consulte orga- vique de la constitution, tous les membres du corps législatif appar- tenant à la mème députation , sont nommés à-la-fois, Les départémens de la République sont Livisés en cinq séries. Les députés sont classés dans les cinq séries : ils sont re- nonvelés dans l’année à laquelle appartient la série où est placé le département auquel ils ont été at- tachés, Le tems de la durée au corps législatif est de cinq années. Le Gouvernement convoque, ajourne et proroge le corps législatif, dont la durée de la session n’est que de uatre mois par année. CORRECTION , s. f. du lat. cor- rectio , formé de corrigo , composé de con et de 7-fo , gouverner avec, amender , corriger : action de coni- ger. ( Grammaire ) Correction s'en- tend de lobservation scrupuleuse des règles de la grammaire. '£/exac- titude tombe sur les faits, la cor- rection sur les mots. ( Critique ) I se dit anssi des ou- vrageside la nain et de l’esprit , où Pon change quelque ghose pour les perfectionner, {/ y a des choses dans cet ouvrage qui ont besoin de cor- rection. Ce critique veut qu'on lise ce passage d'une autre sorte , et Je trouve sa correction bonne. 5 É da ( Rhétor. ) La correction estunñe figure de xhetorique convenable à Ja prenve. Elle consiste à rétracter ou expliquer une pensée qu’on vient de proposer. Je l’aime ; que dis-je aimer ! je l'adore. Comme cette figure annonce ordi- nairement ou le trouble de lame, ou empire de l'imagination qui en- traine l’orateur , on est charmé qu'il revienne sur ses pas ; mais où est agréablement snrpris, lorsqu'on voit que cette rétractation est une occa— sion ponr dire des choses plus fortes on plus frappantes , et quelquefois uae adresse pour s’'insinuer dans Pes- prit de l’anditeur et pour le désar- mer. . ( Pratique) Un père a droit de correction envers ses enfans. . Maisons de correction; on ap- pelle ainsi des maisons où sont enfer- mées, par autorité de justice , des personnes de mauvaises mœurs, €OR -( Mat. médic.) Correction, par- mi les pharmaciens , est la prépara- tion des médicamens , de manière à démuire les qualités nuisibles des drogues qui entreut dans une for- mule , sans en diminuer la vertu. ( Astron. ) Correction du midi, ouwéquateur du midi ; c’est la quan- tité qu'il faut Ôter du midi conclu des hauteurs correspondantes du so- leil , ou ajouter pour avoir le midi vrai. Ÿ. HAUTEUR. 4 ( Marine , Navigation } On ap- elle correction, le résu ai des véri- lications de diverses «sprces que Pen fait sur la route du vaisseau , pour obtenir un point plus exact et mieux déterminé du lieu où 1l se trouve. Pour ces corrections , on a priuci- palement égard à la latitude obser- vée , qui dilière queiquelois de celle qu’on à obienne par estimation. Cette difference résulte des courans, de la variauon de l’aiguilie aimantée , de la dérive qui peut avoir été mal ju- gée , des erreurs des timoniers, de la mesure du loc, ou de la manière de le jeter, des inégalités causées à la marche par les orains ou raflales. Les traités de navigation donnent des renseisnemeus sufüsans sur les mé- thodes qu’on doit employer pour cor- riger le point ; mais lorsqu'on peut avoir des observations de-longitude, on parvient à un bien plus grand eoré de certitude. ÿ ( {mprimerie ) Correction d’é- preuves ; on appelle épreuve la pre- miére feuille qui sort de dessous la presse , ou de dessous le rouleau , et correction, ce que l’on éerit à la marge ou à l’interligne d’une épreuve pour la corriger. Toute correction se désigne qe un petit trait perpendi- culaire dans l'endroit de la ligne où elle doit se faire , et par un trait sem- blable en marse , à côté duquel est Le signe indicauf de la correcticn. Toutes les fautes, omissions , etc. que l’on a pu prévoir ,, oùt un caractère indicatif particulier, dont on trouve l’'énumération etia fioure dans le troisième volnme de la bi- blioibèque des artistes et dans le ma- nuel de l'imprimeur de Momoro, etc. ( Dessin) Correction du dessin. C’est l'observation exacte des justes proportions du corps; coufurmé- COR 404 ment à l’indication qu’en donnent les ouvrages des grands maîtres, les chef-dœuvres de l'antique , et le beau choix de la nature. Donner à une figure plus ou moins de noblesse, de sveltesse, de grandeur , suivant l’âge et l’état, le sexe et le caractère du person- nage ; en travailler toutes les par- ües ; en ressentir ou en passer légè- rement les contours et ies muscles relativement au genre de son action , reformer sur les beautés de l’antique les insipidités du modèle rarement parfait, et ajouter à ces beautés les beautes de la nature; voilà ce qui constitue nn dessin correct. : COPRREGIDOR , s, m. terme espagnol, formé de corrégir qui sionife corricer, ( is. esp. ) Nom d’uu officier de Justice en E*pagne et dans les pays soumis à lEspagne. C’est fe premier officier de justice d’une ville ou d’une province, d’une juris- diciüion; le corrégidor est encore ie chef de la justice dans les terres d’Amériqne soumises au roi d'Es- pagne. . CCRRELATION, s. f. du lat.cor- relatio , formé de con et de relafio rapport avec ; etc. ( Didact. ) Relation commune et réciproque entre deux choses. La na- ture de Ja correlation consiste dans le ra: port de deux qualités dont l’une ne peui se conceyoir sans l’autre ; il y a corréiation entre le pére et le fils , entre la lumiëre et les ténèbres. CORRESPONDANCE , s: F. com- posé de con et de respondeo , ré- pondre de sa part , faire réciproque- ment ce que l’on doit: conformité, accord entre deux personnes pour certaines choses. ( Commerce ) Pelation que des népocians ont ensemble poux leur comimerce. ( Pernture ) Correspondance est, en peinture , l'accord des difté- reutes parties d’une figure. Le pein- te peut choisir uue proportion haute ; courte médiocre , forte, svelie ; mais, son choix fait , il faut que toutes les parties de la figure soient exactement proportionucées entre elles. CORPIDOR , s. f. de l'ital. cor- ridore ou de l'espagnol corredor. COR ( Archit.) Passage étroit et long qui conduit à plusieurs chambres ou petits appartemens séparés l’un de l’autre. CORROBORANTS, adj. éts. du lat. corroborare , formé &e con et de roboro , fortitier avec. ( Méd. ) Epithèie qu’on donné aux remèdes qui donnent des forces , ou qui lés augmentent. CORRODANTS , adj. et s. de côrrodo, ronger , manger. #. COR- ROYER. ( Méd. ) On appelle ainsi ce qui est capable de ronger , de corroder , de consumer les parties solides par des molécules salines , âcres ou aci- des. Tels sont le sublimé corrosif, la pierre infernale , le beurre d’an- timoine, et tous les autres caus- üques. CORROYER. v. a. composé de corium, cuir et de rodere , ronger : ronger le cuir , le parer, etc. ( Technologie ) En termes de corroyeur , c’est donner la dernière préparation au cuir , après qu'il est sorti de la tannerie. , Ce mot a été étendu à la prépa- ration qu'on donne à la térre glai- se, eu la pétrissant et la remuant our la rendre propre à retenir Ps , quand on en fait des batar- deaux ou des bassins de fontaines , et l’on dit en ce sens , creuser un bassin , un canal, pour y faire un massif de terre glaise pour retenir l’eau. #10 Corroyer V'argile ; c’ést la prépa- rer pour faire des briques. Corroyer le mortier ; c’est agiter long-tems Parène ou le sable avec la chaux pour les bien mêler en- semble. Corroyer le sable à fondeur ; c’est le passer à plusieurs reprises sur uue planche avec un cylindre de bois, et le recouper avéc uu couteau apres l’avoir passé plusieurs fois sur le eyliudre. Corroyer un fourneau ; c’est le battre avec une palette de bois, pour rendre la terre plus com- pacte. CORRUGATEUR, s. m. du latin corrugo , formé de con et de rugo , rider, froncer ensemble. (Ænat.) Muscle du front, Con ainsi appelé , parce qu'il sert à rider lé froni entre les sourcils, comme il arrive Jorsque nous produisons ce mouvement qu'on appélle froncer les sourcils. CORRUGATION , $. f. même origine que le précédent.* Physiol.) Froncement ou fide de la peau, où de quelque autre partie du corps. CORRUPTION , s. f. du lat. corrumpo , formé dé con et de rummpo, corrompre , infecter, al- téver avec , eusemble : Altération dans les qualités principales, dans là substance de la chose, (Physique) Les physiciens dé- finissent la corruption une espèce de décomposition d’un corps par là désunion de ses principes , occa- sionnée par la fermentation putride. Cette décomposition ne peut avoir lieu que dans Pair : ce fluide étant absolument essentiel à la corruption, où du moinsil faut une substance qui puisse fournir l'oxigèue. Les anciens croÿoient que plu- sieurs insecles s’engendroient par corruption. On regarde aujour- d’hui cette opinion comme une er- réur. Îl est vrai que ce qui se cor- rompt produit toujours des vers; mais dés expériences faites avec soin ont démontré que cela arrivé parce que d’autres insectes y ont déposé lears œufs, et qu’il ne paroïträ atcün insecte, lorsqu'on aura eu soin de fermer toute communica- ion au dehors , excepté avec air extérieur. (Jurisprud. angl.) Corruption du sang;c’estune tache impriméeà celui qui s’est rendu conpable de felonié ou de crime de haüte trahison, et qui s’étend à ses héritiers. L'effet de la corruption du sang, est dé rendre les enfans du coupable igno- bles et inhabiles à Hhériter ‘des biens de leur pére ( qui sont con- fisqués au profit de la couronne , et des successions qui pourroietit leur écheoir en vertu du même droit. (Langage) Ün mot se dit par corruption , lorsqu'il estaltéré. Dans cette phrase : & beau précher à qui wa cœur de bien faire. Cœur ést là une corruption de crire, envie. CORSAÏRE, s. m. deJ'italiencor cor saro , ou corsare , formé de corso, course. ( Marine ) On appeloit ainsi , dans l’origine , un pirate, un écu- meur de mer , celui qui eouroit les mers avec un vaisseau armé , sans aucune commission ;, pour voler in- différemment les vaisseaux mar- chands. Aujourd’hui un corsaire est un bâtiment armé, appartenant à des particuliers, équipé pour courir sur les vaisseaux marchands des enne- mis de l’État, et pourvu d’une com- mission du prince à cet effet. Les prises que les corsaires font sur les ennemis, leur sont allouées comme légitimes, etle profitleur en revient, en se couformant aux lois relatives aux prises. Les corsaires , dans le sens qu’on ‘ attachoit autrefois à ce mot , sont maintenant désignés par le nom de Jforbans ou de pirates ; ils ne sont autre chose que des écumeurs de mer , aussi peu autorisés que les vo- leurs de grand chenun le sont sur terre. 7. FORBAN. CORTEGE , s. m. de l'italien cortegg:0. ( lérémon. publ.) Ce mot, em- prunté de litalien, signifoit origi- ginairement en Italie la suite de quelque grand. Il s’est dit ensuite abusivement de la suite et du train de qnelque seigneur que ce soit, dans un jour de représentation ou de fonc- tion publique. Il $’entend mainte- shit At train , de la suite qui accom- pagne les fonctionnaires publics dans une cérémonie , ou quelque citoyen distingué par sa dignité où par ses vertus , pour lui faire honneur. CORTES , s. m. Mot purement es - pagnol. ÜIist. d’Espag.) C’étoit l’assem- blée ües états en Espagne; avant que les cortès fassent supprimés. CORTICAL , adj. äu latin cortex, écorce , formé de corium et de teso, parce que l’écorce ‘couvre le bois comme avec Uf cuir. ( Botan.) Les botanistesappellent ainsi tout ce qui appartient à l’e- oorce. : Couches corticales ; ce sont les differentes couches qui forment le LIBER ( .cemot. } On les appelle COR 414 corticales , parcequ’ellesromposent proprement l'écorce. F, ÉCORCE. ( Physiologie ) Corticale se dit d’une substance qui environne une partie ,; comme l'écorce fait de l’arbre. La substance corticale du cerveau est la partie extérieure du cerveau et du cervelet , ou cette partie qui est immédiatement au-dessous de la pie-mère , ainsi appelée , parce qu'elle entoure la partie intérieure ou médullaire , comme l’écorce eu- toure l’arbre. La substance extérieure du rein s’appelle aussi corticale. CORVETEE, s. f. de l’italien cor- vetta. ( Marine ) C'étoit originairement le nom d’un bétiment léger, à un seul mât, qui alloit à voiles et à rames , et dout on se servoit dans la Méditerannée pour porter des nou- velles et aller à la découverte. Lorsqu'on voulut faire usage des corveites dans l'Océan ; on s’apper- çut bientôt que leur grément n’étoit pas le plus avantageux ; et on leur donna celui d’une frégate , à la ré- serve qu'on les lit plus petites ; mais en changeant ainsi leur forme et leur grément , on oublia de changer leur nom , et l’on à continué d'appeler corvettes, de petites frégates depuis six jusqu’à vingt canons , esseutiel- lement construites pour la marche, et légères &e bois. : Les Anglais nous ont imités où prévenus dans cette conduite , et les bätimens qu’ils appellent aujour- d’hui s/oops of war ( sloups de guerre ) étoient originairement des bitimens à ün seul mât , appelés sloops ( sloups ) et auxquels ils donuérent le nom de s/0ops of war pour les distinguer de ceux qui étoient et qui sont encore empioyés dans la marine marchande. [ls eu ont, comme nous , changé la forme et le grément , et, comme nous, ils leur oût conservé leur ancienne dé- nomination. CORYMBE , s. m. du grec xepuu- Css (Eorwmbos), proprement, tuuffe de cheveux , que les Grecs ont eu- suite appliqué âu lierre , aux gräppes de raisin et aux baies d’arbrisseau, ( Botan.) On appelle ‘ainsi une disposition de ficurs ou de fruns , &ri cos telle que les rameaux on pédoncules qui les portent , naissans de points différens , s'élèvent à-peu-près à la même hauteur. CORYMBIFÈRE , adj. composé de xopyy£os et de gepe , porter: ( Botan. ) Où nomme ainsi les plantes dont les rameaux portent des fleurs terminales ; qui, par leur réuhion, formentun plan horizontal. CORIPHÉE , s. m. du grec xepu- ezxscc ( toruphaios ) chef, premier, principal, dont la racine est xopuoi, (£oruphé), le haut de la tête. ( Art dram. ) Terme emprunté du grec et qui siguifñe celui qui, dän5s l’ancienne tragédie , étoit à la iète du chœur. C’étoit lui qui par- loitquand le chœur se méloit à l’ac- tion pendant le cours des actes, pour faire les fonctions d’un des personnages de la piece. IE battoit aussi Ja mesure dans leur mu- sique. . Il'se dit aussi, dans nos opéra, d'un acteur principal qui chante des morceaux avec les chœurs. ( Langage ) On l'emploie fignré- ment pour désigner celui qui se dis- tingue le plus dans une secte , dans upe société, dans une protession. CORYZA ou CORYSE , s. m. du grec xopu£a ( koruza), humeur de la tête. : ({ Médec. ) Mot grec que les Latins ei ies Français ont retenu , et qui signifie une disullation d’humeurs crues de Ja tête sur les narines. Cette maladie est accompagnée d’une dou- leur de tête très-pesante , ce qui fait qu’on l’appelle en latin gravedo. Le coryza est une fluxion &’humeurs sé- reases et âcres sur Les tuyaux excré- teurs des slandes dont la membrare pituitaire est parsemée , qui s’écou- lent par le canal nazal et par les conduits des sinus frontaux, sphenoï- daux et maxiflaires ; à cet écoule- ment ‘succède mürve de différentes couleurs. COSAQUES , s. m. du polonais cosa., quisienifie chèvre. ( Hist. de Polog. ) Ce nom fut d’abord, donné à qnelques Russes hardis -Qui, tousles ans au priniems, Formoient un rassemblement dans les îles qui sont à l’embouchure du Borysthène , d’où ils faisaient des ue évacuation de cos nreursions sur toute la mer Noireet daus lPAnatolie, Depuis que les cosaques sont passés sous la protection de la Russie, ils se sont établis dans les plaines in- cultes entre le grand et le petit Jngne. La Russie y entretient toujours um régiment d'infanterie régulière, dont le chef est comme le surveitlant des démarches et des actions de cette tu- multueuse milice. Les armées de Russie se font tou= joursprécéder par un corpsnombreux de Cosaques, qui servent ordinaire- ment à discrétion sur les pays enne- mis. COSÉCANTE, s. f. contraction de sécante du compiément. W. ces deux mots. ( Géomét. ) C’est la secante d’un arc qui fait le complément d’un autre : ainsi la cosécante d'un angle de 50 deg. est la sécante de 60 deg. COSINUS , s. m. contractipn de sinus du complément. #. SINUS, COMPLEMENT. ( Géom. ) C’est le sinus droit d’un arc qui est le complément d’un autre ; ainsi le coszaus d’un angle de 30 deg. est le sirus d'un angle de 60 des. COSMETIQUE, adj, du grec xoc- merixoc ( kosmetikos), formé de xoc- piw ( kosmeë ), orner , embellir. ( Pharmacie, Toilette) On ap- pelie ainsi les préparations qui ont pour objet l’embellissement du corps, de combattre la laideur ou d’en dimi- nuer les défauts. L’athénien Criton a épuisé la matière des cosmétiques de son tems, dans un traité de la composi- tion des médicamens. Gallien , qui le cite souvent avec éloge , assure que tout ce qu'Héraclite de Tarenie! et la reine Cléopâtre avoient dit avant Criton sur cette matière, étoit peu de chose, parce que les femmes n'avofent pas encore porté dans cette partie Pexcès du luxe où elles par vinrent depuis. à La plupart des cosmétiques les, plus vartés , comme ceux qui dé- truisent Le hàle , les tâches de rous- seur , les rougeurs du visage , etc... pe sont qu'un pur charlaianisme , parce quil m’est pas possible de changer la grosseur du teint ; la cou COS leur nœurelle de la peau , et de re- médier aux rides. Ill ya, à la vérité, des remèdes innocens dont on peut se sérvir sans danger pour décrasser, polir et adou- cir la peau , comme des simples fvictions, des lotions , des liqueurs spiritueuses et onctuëuses , comme Peau de fraise, de lavande , l’eau disuillée des féves , le suc des fleurs de l'oreille d’ours , l’huiie de mirrhe par défaillance , celle d'amandes douces , de citrouille , de graines de melon, de noisettes, de graines de pavot blanc , de semence de ca- meline ; l’huile de fien , de cacao tiré sans feu ; la cire de canelle ; jes ommades" dans lesquelles entre le lanc de baleine ; Pouguent de ci- tron fait avec le camphre et les émul- sions des substances tarireuses ; l’eau de tale ; le fiel de bœuf distillé; le baume de la Mecque et la teinture de Benjoin : mais il faut prendre garde de se servir de ceux qu’on compose avec du plomb, de la cé- ruse, du vinaigre de saturne , de magistère , des fleurs de bismuth , et autres de cette nature, qui, à la vérité, sont les plushlancs du monde , mais dont les parties salines , véne- neuses , arsénicales , indélébiles , altérent et gâtent le téint de manière à ne pouvoir jamais le réparer. Il en est de même de la fumée de souffre , dont on a eru mal-à4-propos pou- voir seservir pour blanchir la peau , parce qu’elle blanchit les hyacinthes as ; son effet est de pälir les joues et les lèvres et de les rider en même tems. On ne peut donc saus danger user de tous ces fards cosmé- fiques qui plombent la peau, la dessèchent et la minent insensible ment. Le rouge seul n’a aucun de ces inconvéunieus. COSMIQUE , adj. du grec rocu- x07 ( kosmikos), dérivé de kOTIAG , le moude ou le ciel, qui regarde le monde, ui suit l’ordre établi. ( Astron. ) Ce mot se dit du lever’ et du çoucher d’ane étoile , quand il arrive Le matin, Une étoile se lève cusmiquement , quand elle se lève avec le soleil ou avec le degré de l’é- cliptique où est le soleil ; le coucher cosmique axrive lorsqu’ une étoile cos 413 se couche en même tems que le so- leil se lève, COSMOGONIE,, s. f. du orec x07- poc ( Kosmos ), univers , et de 6v05 £onos ), génération, production. (Physique ) science ou système de Îa forination de l’univers. COSMOGRAPHIE , s. f. du grre xisuos (kosmos), univers ,et de yraom ( graphé ), décrire. .{ Physique) Description de Y u- nivers. COSMOLOGIE,, s. f. du gr. xt oc( xosmos), univers, et de Acyos discours | truité. ( Phys.gén.) Science des lois gé- nérales par lesquelles le monde de sique est gouverné. La cosmogonie est proprement une physique géné- rale et raisonnée , qui , sans entrer dans les détails trop circonstanciés des faits , examine du côté méta- physique les résultats de ces faits même , fait voir FPanalosieet l'union qu’ils ontentre eux, et tâche par-là de découvrir une partie des lois gé- nérales par lesquelles l’univers est gouverné. vant M. Wolf, ce nom étoitin- connu dans les écoles . aucun méta- physiciéu ne sembloit même avoir pensé à cette partie. M. Wolf a in- titalé son ouvrage : Cosmogonie gé- nérale et transcendante | parce qu’elle ne referme qu’une théorie abstraite , qui est, par rapport à la physique , ce qu’est l’onfhologie à l’égard du reste de la philosophie. COSMOPOLITE , s. m. du gree xocuoreritns ( kosmopolités), com- posé dexxocuoc( Kosmos ), univers , et de ons ( polis), ville : an homme dont tout le monde est la ville on la patrie, cztoyen du monde.Un ancien philosophe étant interrogé d’où il étoit , répondit :-« Je suis cosmopo- lite , c’est-à-dire, citoyen de l’uni- vers. » COSTUME,, s. m. terme emprun- té de l'italien et qui signifie les nsages des différens tems , des diflérens lieux. ( Peinture.) Le costume est l’art de traiter un sujet dans toute Ja vé- rité historique. C’est lPobservation exacte de ce qui, suivant le tems, fait reconnoître le génie, les mœurs, les lois, le goût, les richesses, le 4t4 ET caractère etles habitades du pays où l’on place la scène d’un tableau. Le costume renferme encore tout ce qui constitue la chronologie et la vérité de certains faits connus de tout le monde ; enfin tout ce qui concerne Ja qualité , la nature et la propriété essentielle des objets qu’on repré- sente. On comprend encore dans le cos- Lunze tout ce qui concerne les bien- séauces , le caractère et les conve- nances propres à chaque âge , à cha- que condiuon , etc. Le Poussin et Lebrun ont été fi- dèles observateurs du costume. L’é- cole lombarde s’est plus attachée à la couleur qu'au costume : tous les anciens tableaux de l’écriture sainte sont faits en ce genre. (Art dramat. ) On a vu dans le siècle dernier Les femmes des consuls romains et des héros grecs paroiïtre avec des habits français , et ne dif- férer des petites-maîtresses du jour , que par une coiffure de mauvais goitt que le caprice de l'actrice ima gincit. On a vu les consuls romains et les héros grecs couverts de la oxi- rasseantique et chaussés de coihurne, porter des chapeaux français sur- montés d’un panache, C’est made- moisclle Clairom et Le Kan qui, éciairés et conduits par l’amour de leur art, ont les premiers intro- duit Le costume sur nos théâtres. Maintenant le costume est observé rigoureusement , même sur les pe- tits théâtres, et nos plus célébres peintres se sont fait une gloire de concourir à cette réforme , en dessi— naut d’après Pantique tous les ha- bits. des héros grecs, romains, ete , qui figurent dans nos chels-d’œuyre dramatiques. COTANGENTE, s. f. contraction de tangente du complément. Vey.. £OMPLEMENT et TANGENTE. ( Géom.) C’est la tangente d'un arc qui est le complément d’un autre, Ainsi la cotangente de 30 deg. est la tangente de 60 deg. COTES , s. f. du lat. eosta. ( Anat. ) Les otes sont ainsi nominées , dit M. Monro , pour si- qe qu'elles sont les gardiennes des principaux organes de la machine animale (le cœur et les poumons }), Ce sont de longs os courbés , placés COoT sur les côtés du thorax, dans ane di- rechon oblique et inclinée par rap= port à l’épine. ( Botan.) On donnevulgairement ce nom ou à ia nervure moyenne d’une feuilie simple , ou au pétiole commun d’une feuille composée. C’est une protubérancelongitudinale, trop considérable , relativement au volumedu corps observés, pour pren- dre le nom de strie. (Marine ) Côtes du vaisseau; ce sont les membres, les couples, les pièces qui sont jointes à la quille et qui montent jusqu'au plat-bord pour composer le corps du vais- seau. Côte de la mer ; c’est le rivage ou les terres qu'on aperçoit en reve- nant de la pleine mer. Côte saine, celle où les vais- seaux peuvent approcher partout, sans crainte de dangers , d’écueils, de rochers ni de bancs de sable, Côte de fer , une côte de rochers escarpés perpendiculairement sur la mer , de facon qu’on ne peut y abor- der. & L Côte écore ou acore , une côte escarpée ou à pic , comme un mur. Côte basse , une terre qui s'élève peu au-dessus du niveau de la mer et qu'on n’aperçoit pas de loin. ( Archit.) Côtes se dit des pleins entre les cavités des cannelures. Côtes se dit aussi des saillies qui excèdent le nu de la convexité d’un dôme et la partagent également ; comme aussi de plusieurs autres saillies que soutient l’intrados d’une voûte sphérique , d’un plafond , ete. ( Manufact. ) Côtes de Soie ; c’est une soie de médiocre qualité , et qu'on nomme communément du capiton ou du fleuret. ( Topograph. ) Côte se dit pour le penchant d’une montasne , d’une colline. On dit, wre belle côte, une côte fertile et agréaile. Une maison sur le baut, au Pas de ‘a côte ,à mi-côte. ( Agricult.) Côte rôtie ; colline de France , connue par les bons vins w’elle produit. ( Conchyliol. ) Les côtes sout des élévations plates et alongées que l’on voit sur certaines coquilles. COTE, s.m. du lat. cosfafum , COT formé de costa : qui est composé de côtes. ( Hist. nat.) Partie droite ou gauche de l’animal, depuis l’aisselle jusqu’à la hanche. } ( Géom. ) Le côté d’une figure est une ligne droite qui fait partie de son périmètre. Le côté d’un angle est une des lignes qui forment l'angle. { Marine) Côté du vaisseau , c’est le flanc. On distingue le côté droit etle côté gauche en suppo- sant qu'on revarde de la poupe à la proue , par les noms de T'RIBORD et de BABORD. ( J. ces mots ). On les distingue, aussi par rapport au vent qui souffle, en côté du vent, et côté sous le vent. Préter le côté & un vaisseau ennemri , c’est présenter Je flanc du vaisseau à un autre vaisseau ennemi , pour le combattre , ou à une forteresse qu’on veut ca- nonner. Mettre un vaisseau sur le côté : c’est le faire pencher sur un côté, pour le radouber. Cela peut se faire en passant de ce côté, le plus grand gembre des poids”, ou bien par ja manœuvre expliquéeau moi ABA- TRE. ( F. ce mot ). s Vaisseau qui a un faux cété ; e’est Mn vaisseau qui na pas ses deux côfés exactement semblables. Cc qui vient de vieliesse, où quelque- fois parce qu’un de ses cétés s’est déjeté sur le -chantier, étant plus exposé au soleil que Pautre , ou encore parce que Fun a resté plus long-tems exposé à la pluie que Fautre , étant amarré dans Je port ; ou enfin lorsque les bois employés à sa construction ne sont pas de la même pesanteur spécifique à ba- bord comme à tribord. Le cété sur lequel le vaissean plie le plus en courant des bords est appelé Ze faux edté, c’est-à-dire, Ê côté le lus foible, COFIER , ( pilote } adj. et s. de die , costa. V. PILOTE. COTHURNE , s m. du 2Bopyoc ( Fothornos, ) ( Art. ram. ) Sorte de chaus- sure élevée par des semelles de liége , dont se servoient les anciens acleurs de la tragédie, pour pa- roïtre de plus belle taille. C’est de- là grec COT 415 qu'on dit figurément chauser le : e s < cothurne”, pour dire » faire des tra- gédies. On dit aussi d’un écrivain qu'il chansse le cothurne >» pour dire qu'il prend un style, un ton élevé ei pathétique dans une occasion qui ne le demande pas, COTIERE, s.f. de côte , coslæ. :(Jard. ) Terme de jardinase qui signi£e uue planche qui va en pente, qui est exposée au midi, et qui est abwitée pour y semer des nouveautés. V. ABRI, ADOS. COTON, s, m. de l’arabe a/coton formé de l’article al et de coton x dont les Espasuols@nt fait 47 £9= don , les Italiens cu L ( Fist. nat. ) Espèce de bourre qui environne la semence du coton- nier. _ Si lon s’en rapporte à la descrip- üon que Pollux et Philostrate font du byssus, l’usage du coton est trés-ancien ; il étoit connu long-tems avant Moïse, puisqu'il paroît , par le récit de cet écrivain sacré ; que Péicffe dont Pharaon fit revétir Jo- seph éloit de coton. ( Manuf.) L'industrie humaine nous présente une même matière sous des formes bien différentes et presque contraires , ainsi qu’on le voit dans lemploi du coton. Les wmoussetnes les plus fines , les plus délicates , avec des tapisseries , des couyertures , de la futaine , sont des résultats qui paroissent extraordi- aires, mais dont l3 diversité ne dé- pend qu« du choix de la matière et de la 3»amière de l’employer. Outre les prodédés qui ont rapport a Ja culture du coton et à sa prépa- ration avant de le mettre dans le commerce, 1] Y a encore une multi tude d’autres opérations , telles que celles qui cousistent à ouvrir, à dés tricher , à carder , à filer et à tein- dre Le coton, qui se faisoient péni- bleraent et lentement, et dont la mé- canique çt la chimie ont simplifé les procédés à an degré qui auroit paru yn rêve de limagipation il ÿ a envixon quarante ans. / F.BATTAGE,CARDAGE, DE- TRICHAGE , FILATURE , TEIN- TURE. Les mousselines fines sont bien les 16 C'OT ouvrages les plus délicats et les plus beaux qui se fassent avec'le coton lilé ; mais ce ne sont pas Îles seuls qu'on en fabrique : on en fait des bas , des oilets, des tapisseries, des couvertures , des futaines ; il y a une infinité d’étofes où cette matière se trouve tissue avec la soie, le fil et d’autres matières. Il nous vieut des Indes grand nombre d’espèces différentes de mousselines., les unes unies , les autres brodées. En Hollande et en Suisse on brode beaucoup de mous- selines , qui se vendent comme où- vrages des Indes ou de Perse; on y fabrique , ainsh qu’en Angleterre , es mousselinés qui ne sont guères inférieures à celles des Indes, ( Jardin. } On appeile encore coton ie duvet qui se fait apperce- voir sur quelques fruits et quelques lantes , tels que les coins et les bontscans de Ia vigne. COTYLE , s. m. du grec xoruan ( cotulé}, cavité, écuelle, mesure antique pour les liqueurs. ( nat. ) Nom d’une cavité de Pos des îles, à cause du rapport de sa figure avec le vase attique auquel les anciens donnent ce nom. COTYLEDONS , s. m. du grec xarun ( cotulé ) , mesure antique our les liqueurs , cavité. : (Physiol.) Nom que l’on donne à de petites glandes répandues sur toute la membrane externe du fetus, appelé le chorion. Elles servent, suivant quelques auteurs , à séparer Lesuie qui sert de nourriture au fœtus. H ny a que les chèvres, Les brebis er quelques autres animaux qui aient des cotyléelons. Le placenta supplée à leur défaut dans les matrices des femmes. D’autres donnent le nom de coty- fédon à orifice des veines qui fa- pissent fa surface interne de la ma- érice. { Botan.) C’est par analogie que Von appelle cotylédons , deux es- pèces de lobes charnus qu’on re- marque dans la plupart des se- mences prêtes à germer, et dent la tunique propre est enlevée. Les cotylédons servent à épuret et à atténuer les sucs de la terre ; .3ls deviennent les fenillesséminales de la plante, dès que la plantule COU est assez forte pour pomper les sucs de la terre. Les cotylédons manquent dans les acotylédones , elles sont uui- ques dans les monoco!yledones , et au nombre de deux dans les dico- tylédones : ils servent de base aux trois grandes divisions dans la mé- thode naturelle, dout le système se divise eutre les plantes qui n’ont point de co!ylédons, celles qui z’en ont qu’un, etcelles, en bien plus grand nombre , qui en ont deux. COU ,s. m. ,ou COL, dulatin collurn, ( Anat.) Partie du corps qui est situte entre la-tète et la poitrine: On donne fisurément ce nom à l'endroit de diff-rentes parties qui est à la partie à laquelle il appar- tient, ce que.le cou est à la tête. On dit, par exemple , le col de la vessie, le col de l’utérus. 1 paroïit que le terme de cou est plus enusage pour désigner cette partie du corps entre la tête et la poitrine, et que, celui de col est empliyé plus par- ticulièrement pour marquer la par- tie la plus étroité d’un os, de la vessie, de la matrice, etc. COUCHANT!, adj. du verbe cou- cher , formé du lat: co/locare. ( Astron: ) Couchant,. ou oc- cident , est l’endroit du ciel où le soleil paroît se coucher, Le mot d’occident est proprement celui que les astronomes emploient; le mot d'ouest, celui des marins ; et le mot de couchant est plus usité dans le discours ordinaire. Quoiquele vrai point du couchant change tous les jours, selon la si- tuation du soleil, cependant on a pris pour point fixe du couchant, celui où le soleil se couche aux équinoxes, et qui partage en deux parties égales le demi - cercle de l’horizon qui est entre le midi etie nord. COUCHE , 5. f du latiu eulca , d’où le diminutif clcita, couchette, lit, couche nuptiale, couche royale. ( Géologre) couches de La terre ; ce sont des lits, des amas de ma- titres, etc. On en distingue de trois sortes : Couches primitives; ce sont les grarits , les gneiss ; les trapps, etc. Couches COU Couches secondaires ; ce sont le calcaire ancien , Le calcaire coquil- lier, l'argile, etc. Couches volcaniques ; ce sont les laves , les basaltes , etc. Couches tertiaires; ce sont en gé- néral des amas de matières de trans- ort, qui ne sont point un produit immédiat de la nature , mais l’ou- rage puremeutimécanique des eaux courantes : lelles sont les poud- dingues , les sables mélangés, Les argiles impures, etc. ( Botan. ) couches eorticales, On appelle ainsi Les différentes couches du LIBER, (7. ce mot), parce qu’elles composent proprement l’é- corce. ( Jardin.) Couches , élévation de fumier chaud et entassé qu’on cou- vre de six pouces de terreau pour y semer certaiues fleurs qui viennent de graines des melons, concombres, laitues et autres légumes. Couche chaude, celle qui estnou- velle et qui conserve toute sa cha- leur. On la suisse diminuer sept ou huit jours avant d’y rien semer. Couche froide ; ainsi nommée parce qu’elle est enfoncée en terre, et qu’elle nese fait qu’au printems; elle sert de pépinitre pour les plan- tes qui doivent être mises en pleine terre. Couche tiède , celle dont la cha- leur a besoin d’être renouvelée. ( Médecine) couche se dit aussi du tems pendant lequel les femmes demeurent au lit à cause de l’en- fantement. Il se prend aussi pour l’enfantement et les linges dont on enveloppe les petits eufans. ( Anat.) Couches des nerfs op- tiques , C’est le nom de deux émi- nences du cerveau , ainsi appelées parce que les nerfs optiques y prennent naissance. ( Peinture) Couche se dit, en terme de peinture , d’un enduit de couleur qu'on met sur des treil- lages, des trains de carosses, des auvents, etc., sur des planches, sur des murailles. On met aussi une ou plusieurs couches de couleur sur une toile avant de peindre dessus, et l’on dit d’une toile qu’elle n’a eu qu’une couche de couleur. On dit bien encore cou- cher la couleur : avant de fondre Tome 1. ù COU 41 les couleurs , il faut qu’elles soient couchées ; mais on ne pourroit pas dise d’uu tebleau qui aëvoit été peiut trois fois sur l’ebauche , qu’il a reçu "rois corches de couleurs. | Archut.) Coucie est un euduit de plâtre pour rendre une muraille unie. ( Zechnol.) Couche s'emploie fré- quemment dans les arts et métiers pour exprimer quelques parties d’une opération analogue au sens de ce mot. Parmi les brasseurs, c’est la dis- position du graiu dans le germoir , en un tas carré, et d’une épaisseur convenable, pour le faire germer. Les boulangers s’eui servent pour désiguer des toiles ou autres choses étendues sur une table pour y mettre le pain afin de le faire lever. Les tanneurs, chamoiseurs et mé- gissiers «ppellent couche une cer- taine quantité de peaux qu’ils met tent sur le chevalet pour les qui- Ossen, etc>,1ele. COUCHER , s. m. du lat. collo- care. ( Astron. ) C’est le moment où le soleil, une étoile , ou une planète disparoitouse cache sous l'horizon. ( Physique) Comme la réfrac- tion élève les astres et nous les fait paroître plus haut qu’ils ne le sont réellement , le soleil, les étoiles et les planètes nous paroissent encore sur l’horizon lorsqu'ils sont réelle- ment dessous; ainsi la réfraction fait que les astres nous paroissent se coucher un peu plus tard qu’ils ne le font réellement , et au con- traire se lever un peu plutôt, 7.RE- FRACTION. pe COUCHER. ACRONIQUE. 7. ACRONIQUE. COUCHER COSMIQUE. F. COS- MIQUE. COUCHER HÉLIAQUE. F. HÉ- LIAQUE. COUDE, s. m. du grec #uC4ToY y dont les latins ont fait cubitus. (Anat.) L’angle extérieur formé ar la flexion du bras avec l’avant- ras. Coude, se dit encore de l'os de l’avant-bras, qui va depuis le coude jusqu’au poignet. ( Hydraul ) Le A en d'une D 418 COoU conduite de fer ou de grès, un bout de tuyau de plomb coude , our raccorder ensemble les tuyaux de fer. ( Jardin.) Coude se dit de l’angle ae fait une branche d'arbre taillée ÿmmédiatement sur un autre, et si court qu’il n'y reste pasle moindre ergot. ares) Coude est un angle fort obtus que fait une muraille, un chemin , et qui l’éloigne un peu de Ja ligne droite. ( Lei hnologie ) Faire coude, ex- pression usitée dans les arts et mé- tiers pour exprimer un angle où un retour , soit par lignes droites , soit par lignes courbes. (Art du mineur ) Coude signifie généralement la mème chose que retour, maisilse dit plus parti culièrement du dernier retour fait pour loger les poudres. COULÉ , s. m. et part. de couler, formé de colare , dérivé de colum , passoire, come qui diroit transmis par un passoir. ( Musique ) Le coulé se fait lors- w’au lieu de marquer en chantant chaque note d’un coup de gosier ;, où d’nn coup d’archet sur les ins— trumens à corde , ou d’un coup de langue sur les instrumens à vent, on passe deux ou plusieurs notes sous la même articulation , en pro- longeant la mème inspiration, Où en continuant de tirer ou de pous- ser le mème coup d’archet sur toutes les notes couvertes d’un coulé. Le coulé se marque par une liaison qui eouvre toutes les notes qu’il doit embrasser: Peinture ) Coulé se dit des pre- mières teintes que l’on met sur Îles ébauches ; ce coulé se fortifie en- suite par de nouvelles teintes cou- chées largement et bien empätées. ( Technol.) Dans les salines , coulé se dit desissues par lesquelles s’enfuit l’eau qui tombe dans les pers En terme d’orfèvre , de fon- eur, etc., il se dit de tout ou- vrage jeté en moule. Les brodeurs appellent coulé un assemblage de deux points faits séparément sur une mème ligne. COULÉE, s. f, etpart., de couler. F. COULE. COU ( Ecrit. ) Caractère d'écriture penchée , dont toutes les lettres 5€ tiennent, ( Marine) Coulé se dit d’un adoucissement qui se fait au bas d’un vaisseau , entre les, genoux et la quille. ( Forges ) Coulée est, en terme de grosses forges, deux tuyaux de terre grasse qui se réunissent en un seul à l'endroit où ils s’insèrent dans la chape, et par où le métal est introduit dans le moule. (Gravure) Les graveurs appellent taille coulée, une taille qui suit na- turellement la diectiou qu’elle doit avoir pour exprimer un con- tour, ou autre effet qu’on en attend. La taille coulée est celle qui forme les tournoiemens irrégubers. COULER , v. a. de colare. F. COULÉ : fluer. ( Fonderie ) Couler une pièce de canon , couler une statue , etc. c’est la jeter en moule. ( Technol. ) Couler une glace ; c'est en faire couler la matière fondue sur une table préparée exprès. ( Agricult.) Couler se dit des fruits qui ont fleuri et qui mont pas noué, qui tombent et se des- sèchent. La vigne a coulé. ( Jardin.) Couler se dit aussi de l’action de palisser une. branche le long d’une branche voisine qu’on sera obligé de couper à la taille suivante. On voit, par exemple, une grosse branche qui ne pousse point , et près d'elle un gourmand ou une branche à fruit; on coule celle-ci le long de la première, qui, l’année suivante est retranchée et remplacée par la branche qu’on aura eoulée. Cette opération sup— pose du génie, de la réflexion et de La prévoyance dans le jardinier. ( Marine) Couler bas, couler à Jond ; on coule bas un vaisseau ennemi lorsque dans un combat on lui tire assez de coups de canon vers la flottaison pour y faire entrer une grande quantité d’eau, et le faire enfoncer. Un vaisseau coule bas , lorsqu'on ne peut pas remé- dier à la quantité de ses voies d'eau , c’est - à - dire lorsque la pompe ue peut pas affrauchir. On C OU a vu des vaisseaux couler bas pour avoir laissé les sabords de la batte- rie basse ouverts , en virant de bord dans un gros tems. On dit qu'un vaisseau coule bas d’eau , pour exprimer qu’il y entre beau- coup d’eau par ses fonds , et que la pompe suffit à peine pour l’en af- franchir. On dit encore qu’un vais- seau est chargé à couler bas, pour dire qu’il est trop chargé. COULEUR, s. f. directement du latin color , dérivé du grec pow ( choor ) colorer: impression que fait sur l’œil la lumière réfléchie par la surface des corps. ( Physique-optique ) La couleur, suivant les physiciens , est une pro- priété de la lumière , par laquelle elle produit , selon les différentes configurations etvitessesde ses par- ticukes , des vibrations dans Le nerf optique, qui étant propagées jus- qu'au sensorium , affectent l’ame de différentes sensations. La couleur peut être encore dé- finie, une sensation de l’âme exci- tée par l’action de la lumière sur la rétine , et différente , suivant le degré de réfrangibilité de la lu- mière et la vitesse ou la grandeur de ses parties. 7. LUMIERE, REFRANGIBILITÉ. Il y de grandes différences d’o- pinion sur les couleurs, entre les anciens et les modernes, et entre les différentes sectes de philosophes d’aujourd’hui. Suivant Aristote , la couleur est une qualité résidante dans les corps colorés, et indépen- dante de la lamière. Les Cartésiens , peu satisfaits de cette définition , ont dit que , puis- que le corps coloré n’étoit pas im médiatement appliqué à l’organe de la vue pour produire la sensation de la couleur, et qu'aucun corps ne sauroit agir sur nos sens que par un contact immédiat, il falloit donc que les corps colorés ne con- tribuassent à la sensation de la cou- leur qu’à l’aide de quelque milieu, lequel étant mis en mouvement par leur action, transmettoit cette ac- tion jusqu’à l’organe de la vue. ia REFRACTION. ( 7. ce mot ) que donne une seule surface réfrin- geute, produit la séparation de la COoU 419 lumière en rayons de différentes couleurs; mais cette séparation de- vient beaucoup plus considérable, et frappe d’ure manière tout-à-fait sensible lorsqu'on emploie la dou- ble réfraction causée par les deux surfaces d’un prisme ou d’un mor- ceau de verre quelconque , pourvu que ces deux surfaces ne soient pas parallèles. 7. ROUGE, JAUNE, VERT, BLEU, VIOLET, RÉ- FRACTION , REFLECTION. Couleurs accidentelles ; on ap- pelle ainsi les couleurs qui ne pa- roissent jamais que lorsque l’or- gane est forcé , ou qu’il a été trop fortement ébranlé. Couleurs des corps naturels ; ce sont les couleurs que nous font sentir lés corps en réfléchissant la lumière vers nos yeux. Couleur azurée du ciel. F. BLEU. ( Technologie — Teinture) Les substances colorantes employées dans la teinture peuvent être divi- sées en deux classes : celles qui possèdent une couleur par elles- mêmes, et celles qui n’en possé- dant pas ont la propriété d'arrêter la transmission des rayons de la lu- mière, et font produire au mélange de couleurs différentes de celles qu’il auroit montrées naturelle- ment. Quoique les couleurs primitives d’un rayon, ou , comme dit New ton , du spectre solaire , soient au nombre de sept, les teinturiers n'ont que cinq couleurs originales , le bleu, le rouge, le jaune , le brun et le noir; peut-être mème doit-on ranger les deux dernières parmi les composées: toutes les au- tres nuances, de diverses dénomi- nations , sont formées par des com- binaisons variées de ces couleurs originales. Les substances qui contiennent de la matière colorante et qu’on emploie danslateinture , sont prin- cipalement des produits du règne végétal , quelquefois du règne ani- mal, et très-rarement du règne minéral : ces dernières sont tou- jours des oxides métalliques, et sur-tout des oxides de fer et de cuivre, Dans la description que Pline fait des toiles peintes que fabri- D d 2 420 COU quoient les Egyptiens, il assure que ce peuple commençoit par en- daire de certaines drogues une toile blanche qu'on jetoit ensuite dans uve chaudière pleine de teinture bouillante ; qu'après y avoir lais- sée quelque tems, on la retiroit peinte de diverses «couleurs , quoi- qu'il n’y eût qu'uue sorte de li- queur dans la chaudière, ce qui ne pouvoit provenir que de la di- versité des mordans dont la toile étoit enduite; que ces couleurs étoient si adhérentes qu'aucune lo- tion ne pouvoit les en séparer; et que ces toiles s’alfermissoient et deveuoient meilleures par la tein- ture. Si la préparation dont se ser- voient les anciens, pour fixer la couleur sur les étofles , s’est per- due , on en est bien dédommagé par les nouvelles découvertes qui, étant beaucoup plus sûres et plus commodes , out fait disparoître in- sensiblement les pratiques an- cientues. I/art de la teinture est trés- récent en Europe; c’est de l’O- rient que sont venus la plupart de nos procédés. La teinture des étoffes de laine et de soie a atteint en France un grand degré de perfection, tandis que les teintures du coton, par le peu d’afhnité de cette substance pour la matière colorante, est res- tée'en arrière. Les Anglais ont peu écrit sur cet objet iutéressant : Hellot: Macguer, d'Apligny, Berthoilet, Chaptal, etc. , nous ont, au con- traire , fourni des ouvrages du plus gravd mérite. Le Mémoire de Henry de Manchester est ce qu’il y a de mieux, en Angleterre, à ce sujet; mais ilreste encore un vaste champ à défricher pour l’amélioration de cet art, qui ne peut être periec- tionné que par des chimistes. . MORDANS , NITRIQUE { acide ), MURIATIQUE (acide), SULFATE d'ALUMINE, ÉTAIN, PLOMB, BISMU£TH , ZINC , CUIVRE, FER (oxide de}, etc. ( Peinture) Couleur, dans la laigue des peintres, a plusieurs accéptions différentes : il signifie, comme dans la langue ordinaire ; cOoU l'apparence que les rayons lumi- neux donnent aux objets; il signifie les substances minérales ou autres que les peintres emploient pour imiter la couleur des objets qu’ils représentent ; enfin, 1l signifie le résultat de l’art employé par le peiutre pour imiter les couleurs de la nature , et c’est dans ce dernier sens que la couleur est particuliè- rement considérte en parlant d’un tableau. Le peintre, comme le teinturier, wa , pour imiter l’innombrable va- riété des couleurs offertes par la nature , que trois couleurs primi- tives : le rouge, le jaune et le bleu, dont le mélange produit toutes les autres couleurs et toutes leurs nuances. Les anciens peintres Ont long-tems opéré avec ces seules couleurs ; si on en emploie aujour- d’hui un nombre plus considérable, c’est qu’on a trouvé, dans diffé- rentes substances , tout préparés par la nature, des mélanges que les anciens étoient obligés de faire sur leur palette; mais quel que soit le nombre de ces substances colo- rantes , et celui des tons que pro- duit leur mélange, on sera toujours réduit, en derrière analyse, aux trois couleurs primitives auxquelles on joint le blauc pour exprimer la lumière, et le noir pour en expri- mer la privation. La couleur ou le coloris , car ces deux mots se prennent souvent l’un pour l’autre dans le langage de l’art, se considère relativement à l’ensemble d’un tableau, et relati- vement au détail de ses parties, Relativement à l’ensemble, 1l consiste dans une conduite de tons liés ou opposés entre eux, et qui soient dégradés par de justes nuan- ces en proportion des plans qu’oc- cupent les objets. Il en est de la disposition des couleurs comme de celles des figures dans la composi- tion : il doit y avoir dans ua ta- bleau une figure principale ; il doit y avoir aussi une couleur domi- nante , un ton général, sans lequel il n’y auroit point d'harmonie. Relativement aux détails, le co- loris consiste dans la variation des teintes, variation nécessaire pour parveur à l'arrondissement des COoU eorps. Ce principe est fondé sur ce que la couleur est subordonnée au * CLAIR OBSCUR. F.ce mot, parce que c’est le clair obscur qui donne l'échelle des tons que doivent sui- vre ces teintes différentes. Les teintes principales se distin- guent en cinq nuances: le ue Clair , la couleur propre à l’objet, la demi-teinte, l’ombre et le reflet. Des teintes intermédiaires, et bien pe nombreuses dansla nature que ‘art ne peut exprimer , forment le passage du clair à la couleur pro- re, et de celle-ci à la demi-teinte, a l’ombre et au reflet. Tous ces principes résultent encore de la théorie du clair obscur , ou ce qui est la même chose, ils sont fondés sur l’étude de la dégradation de la lumière et de l’ombre. Le premier ton d’un tableau est arbitraire ; il n’a de valeur que celle qu'il reçoit des contrastes qu’on lui oppose. Le ton le plus simplesur la palette peut devenir très-brillant ; une couleur par elle-même très- brillante peut devenir lourde, sèche et discordante. Les couleurs maté- rielles sont mortes, c’est l’art du peintre qui les anime. Les matériaux colorans, qu’on ap - pelle aussi couleurs, ne s’emploient guères par les artistes tels que la nature les produit , ou tels qu’ils ont résulté de diverses opérations chimiques, Laviveenluminure d’un beau rouge, d’un beau jaune ne charme que les regards du peuple ; c’ést à l’artifice des couleurs rom- ues, c’est-à-dire mélangées, que ‘art doit sa séduction. De ces mélanges résultent les couleurs tendres et les couleurs fiè- res. Les premières sont formées des eouleurs les plus douces et les plus amies , c’est-à-dire , de celles qui ont entre elles le plus parfait ac- cord ; les autres sont le produit des couleurs fortes, et quelquefois dis- cordantes , et forment des nuances vigoureuses. Les couleurs tendres se réservent pour les-plans reculés, les couleurs vigoureuses ont leur place aux premiers plans. Les unes et les autres doivent être si bien uuies qu’elles ne produisent en- semble qu’une nuance générale qui torme lharmonie, COU Lai Les couleurs transparentes sont ainsi nommées parce qu’elles ou- vrent un passage à la lumière, lais- sent voir la couleur qui est au-des- sous d'elles, et ne font que lui prêter le teinte qui leur est propre; elles conviennent donc moins à peindre qu'a glacer. Le glacis unit et accorde les tons en leur donnant une teinte géuérale, et prête de la sympathie aux couleurs les plus anthipatiques. L'empätement ou la belle pâte des couleurs consiste à les coucher successivement sur la toile d’une manière large et facile. Des cou- leurs tourmentéessont celles quiont été altérées parun frottement timide de pinceau trop souvent répété, Peindre à pleine couleur ; c’est travailler avec un pinceau chargé de couleur, et ne pas trop l’éten- dre ; cependant , les tournans , les ombres, les lointains ne doivent pas être aussi chargés de couleurs que les clairs et les ébjets des pre- miers plans. Les écoles les plus célèbres pour le coloris sont celles de Venise et de Flandre. Si l’on pouvoit douter que des plus grands efforts des co- loristes 1l ne résulte que des men- songes imposans, on en trouve la preuve dans lacomparaison de leurs ouvrages. Si l’on met à côté l’un de l’autre les plus beaux tableaux du Titien,de Paul Véronèse,du Bassan, de Rubens ,on reconnoitra que ces tableaux, tous bien colorés, sont d’une couleur différente: Ensuite, si l’on compare école à école, et l’un des chef-d’œuvres de l’école vé- nitienne à un chef-d'œuvre de l’école Flamande , on verra deux tableaux d’une belle coulêur, mais on reconnoitra aussi que la couleur de ces deux tableaux porte sur des principes tout-à-fait différens, d’où l’on peut conclure que , puis- qu'aucun des artistes de ces deux écoles n’a eu lamême couleur qu'un autre , tous m’oat fait que mentir d'une manière séduisante , et qu’ils doivent tous leur gloire au plaisir que nous cause cette innocente sé- duction. (Blason } Couleurs est une des principales désignations des pièces de l’écu. On n’en admet que cinq : B22 COU ueules, c’est le rouge ; azur, le Éleu ; sinople, le vert ; le sable , le noir; le pourpre est mélangé de gueules et d'azur. C’est une maxime qu’il ne faut point mettre couleur sur couleur , ni métal sur métal. COUP, s. m. du latin colpus, formé de colaphus, dérivé du grec xoxæmlo , frapper : impression que fait un corpssur unautre en le frap- pant,enleperçant,ouenle divisant. (Méd.) Coup de sang; terme populaire, qui signifie la même chose qu’apoplexie ; c’est l’épan- chement qui se fait dans le cerveau par la rupture subite de queïques vaisseaux sanguins. Coup de soleil ; impression su- bite que fait un soleil ardent et violent sur la tête d’un homme ou d’un animal qui y est exposé. Cet accident arrive lorsque le soleil, obscurci par des nuages, vient à se découvrir tout d’nn coup. ( Chirurgie) Coup de feu; c’est une blessure faite par une arme à feu. (Hydraul.) Coup de niveau; ce mot se dit d’un alignement en- tier pris entre deux s'ations d’un mvellement: (Art mulit.) Coup de main ; c’est une attaque subite , imprévue et qui réussit. On dit qu’une place a été prise d’un coup de main, pour dire qu’elle a été prise sans canon; qu'une place est & l’abri d’un coup de main, pour dire qu’elle ne craint pas d’être empor- tée par une attaque subite et im- prévue. RE Coup-d’œil militaire ; c’est sui- vant M. le chevalier Folard, l’art de connoître la nature et les diffé- rentes situations du pays où l’on fait etoù l’on veut porter la guerre, les avantages et Fee désavantages des camps et des postes que l’on veut occuper, comme ceux qui peu- vent être favorables ou désavanta- eux à l’ennemi. C’est par la connoiïssance de tout un pays où l’on porte la guerre, qu’un grand capitaine peut prévoir les événemens de toute une cam- agne , et s’en rendre pour ainsi he le maître ; car jugeant par ce qu’il fait de ce que l’ennemi doit Cou nécessairement faire, obligé qu'il est par la nature des lieux à se ré- gler sur ses mouvemens, pour s’op- poser à ses deseins , il le conduit ainsi de camp en camp, et de poste en poste, au but qu'il s’est pro- posé pour vaincre. Philopæmen, un des plus grands capitaines de la Grèce, qu’un illus- tre Romain appela le dernier des Grecs , avoit un coup-d’œil admi- rable, qu’on ne doit pas considérer en lui comme un présent de la nature, mais comme le fruit de l’étude et de son extrème passion pour la guerre. Le Grand Condé, Turenne etle comte de Saxe avoient aussi ce coup-d’œil militaire qui voit tout et qui a tout prévu. (Marine) Coup de canon de par- tance ; c’est, en termes de marine, un coup de canon à poudre que le commandant d’un vaisseau fait ti= rer , pour avertir les gens de l’é- quipage et autres de se rendre à bord pour partir. On déferle en même tems le petit hunier, et c’est ce qu’on appelle le signal de partarce. Coup decanon d'assurance. F. ASSURER. Coup de canon à l’eau ; ce sont les coups de canon qu’un vaisseau recoit dans un combat à sa partie submergée, c’est-à-dire, au-des- sous de la ligne de flottaison. Coup de canon en bois ; ce sont des cours de canon qui frappent la partie du vaisseau qui est hors de l’eau. Coup de vent; c’est un vent très- violent qui oblige à serrer la plus grande partie des voiles du vais- seau. Coup de mer; c’est une vague qui, dans un gros tems, vient frapper avec violence contre le corps du vaisseau. Il se prend ordi- nairement en mauvaise part ; et on dit alors que le timonier a donné un faux coup de gouvernail. ( Peinture ) Coup-d’œil ; c’est , dans le langage des peintres , l’ha- bitude de saisir, à la simple vue, la figure , la grandeur et les pro- portions avec tant de précision qu'il s’en forme ur tableau exact dans l’imagination. Le coup-d’œil est le premier et Ie plus indispen- COU sable des talens, dans les arts du dessin. Ni la règle, ni le compas . ne peuvent suppléer au défaut du coup-d’œil. 1 faut, comme s’ex- primoit Michel-Ange , que le des- sicateur ait le compas dans les yeux et non dans la main; et l’un des plus grands peintres, le célèbre Mengs , veut que la première tâche de l’élève soit de se rendre l’æil juste au point de pouvoir tout imi- ter. C’est, selon lui, au coup- d'œil que Raphaël mème devoit une grande partie de ses succés. Le coup-d’œl ne fait pas simple- ment qu’on puisse imiter chaque objet, mais il met encore dans cette imitation un si haut degré de vérité , que l’ouvrage en acquiert une magie frappante. Coup de pinceau, coup de brosse, au premier coup ; peindre à grands coups , sont encore des expressions ei usage parmi les peintres. Le coup de pinceau ou de brosse est l’action par laquelle, après avoir changé la brosse ou le pin- ceau de couleur , on l’applique sur la surface sur laquelle on peint. L'on ne peint à grands coups que des objets considérables, qui comportent cette manière de pein- dre, mais tout ouvrage de pein- ture , pourroit à la rigueur être peint à grands coups. Peindre au premier coup un ta- blesu, une figure, un paysage, c’est peindre de manière à ne point revenir sur ce qu'on a fait ,età ne pas retoucher. (Physique) Coup foudroyant ; on appelle ainsi la violente com- motion que l’on ressent en faisant Vexpérience de Leyde , sur-tout si Von se sert pour cela d’un carreau de verre, enduit de quelque métal de part et d’autre , et auquel on laise à l’une et à l’autre surface au moins 65 centimètres (2 pouces) de bords qui ne soient point en- duits. Ce carreau est placé sur une platine de métal qui communique au conducteur par une chaîne ne queile platine est isolée sur nn gà- teau de résine , et fait par consé- quent partie du conducteur qu’on électrise avec un globe de verre. 1l est bon d’avertir qu'il seroit fort imprudent de servir soi-mème E€OU 425 de communication , car la commo- tion qu’on ressent est si violente, qu’elle est capable de tuer des ani maux ; Ceux qui périssent ainsi se trouvent, après leur mort, dans l’état de ceux qui sont foudroyés par le tonnerre. C’est delà qu’est venu le nom de coup-foudroyant. (Art diam.) Coup de théâtre; on appelle ainsi un changement subit de décoration , ou une scène à laquelle on ne s’attend pas, et ui frappe l’esprit. ( Polil.) Coup d'Etat ; ce mot se dit des actions et des entreprises hardies , des complots ou des des- seins extraordinaires, soit en bien, soit en mal ; mais qui déterminent le sort d’un Etat, d’une grande affaire , etc. -COUPE (vase), s. f. du latin cupa , formé du grec 40CCa. (Archit.) Espèce de vase de sculpture moins haut que large; il sert d'amortissement à quelque édifice ou d’attribut à une figure, à une statue. , (Astron.) Constellation méri- diona e placée sur Phydre, conte- nant trente -une étoiles dans le ca- talogue de Flamstead. COUPE, s. f. (séparation) , de couper, du lat.copare. (_Arclut.) Coupe des pierres; c’est l’art ou la façon de les tailler; c’est aussi la direction d’un lit où d’un joint perpendiculaire à la surface droite ou courbe de la douelle ou de la tête d’un voussoir, mais oblique au plafond dans les platte-bandes. C’est encore l’inclinaison des joints des voussoirs d’un arc et des claveaux d’une plate-bande ; on dit dans ce sens, donner plus ou moins de coupe. Coupe se dit encore de la repré- sentation d’un édifice, d’un bâti- ment de terre ou de mer pour en découvrir Pintérieur, et en mar« quer Jes hauteurs, largeurs et épaisseurs. Coupe perpendiculaire d’une église , d’un corps-de- logis, etc. Administ. forest.) Coupe se dit aussi de la quantité de bois qui est destiné à ètre coupé, et du tems propre à couper. ( Marine) Coupe des manœw- 424 COU sres ; c'est l’art et l’action de cou- per dans leurs justes longueurs et proportions toutes les monœuvres dormantes et courantes qui compo- sent le grément de chaque vais- seau. ( Jardin.) Coupe des arbres ; fiçcon dout on taillé les branches d'arbres. La coupe régulière est courte , ronde et près de l’œil. L'irrégulière ou la fausse est trop tirée et trop alongée , d’où s’en- suit la difficulté du recouvrement de la plaie , souvent la mort de la branche , et presque toujours l’a- vortement du bouton. COUPELLE, s. f. diminutif de coupe, du lat, cupella. ( Chimie) Petit vaisseau en forme de tasse , fait avec des cendres la- vées, ou des os calcinés. On s’en sert pour purifier par l’action du feu l’or et l’argent des autres mt- taux auxquels 1ls sont alliés. La grande coupelle sert à faire en grand, ce qui se fait en petit dass la petite coupelle. Le fourneau qui sert à ces sortes d'opérations, s’appelle fourneau de coupelle. On dit coupeier et passer à la coupelle. La grande coupelle s'appelle casse, et n’a de commun avec la petite que les matières dont elle est faite. Sa cou- verture et son fourneau ne ressem- blent point à ceux de la petite. Or de coupelle, argent de cou- elle ; c’est l’or et l'argent du plus rs titre Il y a lieu de croire que l’essai à le coupelle a été inventé vers l'an 1300, sous Philippe-le-Bel, peu de tems apres que le titre des ouvrages d'argent eut été amé- lioré, L'opération de la coupelle est un des plus beaux et des plus ingé- mieux travaux de la métsllurgie. Le plomb a la propriété de dé- truire tous les autres métaux, de les calciner et de les vitrifier, à l'exception de l’or, de l’argent et du platine. Ainsi donc lorsqu’ou veut connoitre le titre de l’ar- gent par la Fr Cap , On prend uue masse ou lingot d'argent que Von divise par supposition , quel qu’en soit le poids, en douze par- Hes parfaitemeut égales qu’on ap- COU pelle deniers : le lingot d'argent est d’une once; chacun de ces deniers par conséquent un dou- zième d’once ; et s’il se trouve un douzième d’alliage, on dit alors que l’argent est à onze deniers de fin. On choisit deux coupelles de gran- deur et de poids. On place ces cou- pelles dans un fourneau d’essai sous un moufle ; ou allume le fourneau et on Îles fait rougir au rouge- blanc ; après quoi on y met le lomb qui doit servir à scorifer es métanx étrangers alliés avec l’argent. Lorsque le plomb est bien fondu, rouge, fumant et agité d’un mouvement de circulation , et que sa surface est unie et nette, il est tems d'y mettre l’argent du lingot exactement pesé et coupé en petits morceaux. {/iustant où le métal étranger est absolument absorbé avec la litherge, est celui où l’on voit la surface du bouton de fin qui est au milieu, n’ètre plus recou- verte d’une pellicule de litharge, mais devenir tout d’un coup vive, brillante, d’un beau luisant, ce u’en termes de l’art on appelle Püre l’éclair. Si V'argent est bien aflné , on voit sur la surface de ce bouton de fin les couleurs de l'iris, qui ondulent, et s’entre-croisent avec rapidité. Lorsque le tout est refroidi, on détache les boutons de la coupelle, on les pèse, et la quantité de poids qu’ils ont perdue désigne le titre de la masse ou du lingot d'argent que l’on cherchoit à connaitre. La coupellation , pour l’essai du titre d’or , se fait de La même ma- nière que pour l’argent, mais le poids fictif est différent. 7. CA- RAT ; et elle est suivie d’une se- conde opération. #. DÉPART. ( Artillerie \ Coupelle se dit aussi d’une espèce de pelle de fer blauc ou de cuivre , qui sert aux canon— niers pour mamier la poudre quand ils remphssent les gargousses.- COUPER, v. a. Même origine que COUP Fitailler,fendre: trancher,sé- parer,diviser un corps continu avec quelque chose de tranchant. ( Art milit.) Couper les voies & une arinée, à une ville assiégée ; c’est fermer les avenues pour em- COU pêcher qu'on ne lui porte des vivres. Couper les eaux à une place assiégée; c’est couper les canaux , les conduits des fontaines qui por- tent de l’eau à la ville. Couper les ennemis; c’est se mettre entre une partie de leur armée et une autre partie ; entre leur armée et une place assiégée. (Equit.) Couper un cheval ; c’est le châtrer. On dit aussi qu'un cheval se coupe , lorsqu'il s’entretaille des pieds de devant, ou des pieds de derrière. (Topographie) Pays coupé ; un pays traversé de fossés, de canaux et de rivières. ( Diction ) Style coupé ; un style dont les périodes sont courtes et peu liées. ( Poésie) On dit d’une stance- qu’elle est bien ou mal coupée selon que les repos y sont bien ou mal observés. ( Sculpture) Bien couper le bois, le couper tendrement ; c’est tra- vailler une figure ou un ornement avec goût, de sorte qu’il ne pa- roisse dans le travail n1 sécheresse ni dureté. ( Escrime ) Couper sous le poi- gnet ; c’est dégager par-déssous le poignet de Padrersaire , au lieu de dégager par-dessous le talon de sa lame. Couper sur pointe; c’est porter une estocade à son adversaire en dégageant par-dessus la pointe de son épée. ( Pharmacie ) Couper une li- queur, un fluide par un autre ; c’est les tempérer l’un par l’autre. ( Archit. } Couper du trait ; c’est faire un modèle en petit avec de la craie ou du plâtre, ou du bois facile à couper pour voir la figure des voussoirs, et s’instruire dans Vapplication du trait de l’épure sur la pierre, par le moyen des instru- mens , comme cherches, panneaux, biveaux et équerres, dont on se sert en grand. ( Blason ) Couper un écu ; c’est le diviser en deux parties égales, diamétralement par une ligne pa- rallèle à lhorizon, et en même sens ou disposition qne Ja face, COU 4 Cet écu étoit coupé de gueules et de sable : c’est delà qu’on dit que deux couleurs se coupent, lors- qu’elles sont fort différentes et fort vives, et qu’elles n’ont aucune nuance ou couleur: douce qui les joigne. ( Marine ) Couper le câble ; c’est couper le cable qui tient l’ancre au fond de la mer : ce qui a lieu dans un mauvais tems, lorsqu'on est mouillé près d’une côte où l’on craint d’être affalé ; où bien lors- que voulant appareiller prompte- meut pour poursuivre un vaisseau ennemi, on craint de perdre un tems précieux, si on levoit l’ancre de la manière ordinaire. Il est mieux, pour éviter de perdre le cable, en le coupant, de le filer par le bout, et d’y attacher une bouée, qui sert de marque , pour venir ensuite retrouver l’ancre et le cable qu’on a été obligé d’aban- donner. Couper un mût; cette opération est quelquefois nécessaire dans des circonstances extrèmes , où le vais- seau chargé par la tempête , par la force du vent et la grosse mer, est incliné de façon à courir un très- grand danger de chavirer , ou de s’engager sous l’eau Couper la ligne; c’est dans un combat naval traverser la ligne de l’armée ennemie, en en séparant une partie d’avec l’autre, de façon qu’elles ne puissent se soutenir mutuellement. Couper chemin à un vaisseau ; c’est le croiser et se mettre à son avant, soit pour le combattre, soit pour lobliger à changer de route. Couperterre à un vaisseau ; c’est se porter entre la terre et un vais- seau ennemi que l’on chasse, pour l'empêcher de s’y réfugier. ( Musique) Couper une notes c’est Iorsqu’au lisu de la soutenir durant toute sa valeur , on se con- tente de la frapper au moment qu’elle commence, passant en si- lence le reste de sa durée. Ce inot ne s'emploie que pour les notes qui ont une certaine longueur ; on se sert du mot détacher pour celles qui passent plus vite. (Danse) Coup<; c’est le nom d’uu pas, Le coupé ordinaire est &26 COU composé de deux pas, savoir un demi-roupé et un pas glissé. ( Géom. ) Coupée ; c’est la mème chose qu'ABSCISSE. Y. ce mot. COUPEROSE, de l’hollandais kcpperose , eau de cuivre, dont les Anglais ont fait copperas ; ce mot est une traduction du latin agua eupri; Cuprum vient du grec zumpoç (kupros ), dans la sigoifi- cation d'ile de Chipre, parce que c’étoit delà que les anciens tiroient leur cuivre. F7. VITRIOL, CUI- VRE, ZINC. ( Chimie) Couperose étoit le nom que les anciens chimistes avoient donné aux vitriol : on dit maintenant sulfate de zinc, de cuivre , de fer, 7. SULFATE. ( Méd,) Couperose, corruption du latin guttarosa, se dit d’une rougeur livide du visage, accom- pagnée souvent de boutons et de pustules, quelquefcis de petits ulcères, qui prend trois noms dif- férens , selon les degrés d'intensité de la maladie. COUPLET , s. m. du latin copu- letum, dimivutif de copulum, qu’on a dit pour copula, couple. ( Poésie ) Division de vers qui se fait dans une hymne, dans une ode, dans une chanson. A légard des odes et des stances, ces divisions sont plutôt appelées strophes. ( Musique ) Couplets se dit aussi des doubles et variations qu’on fait sur un même air, en le reprenant plusieurs fois avec de nouveaux changemens ; mais toujours sans défigurer le fond de Pair. Chaque fois qu’on reprend ainsi l’air en le variant différemment, on fait un nouveau couplet. COUPOLE, s. f. de l'italien cupola , formé du latin barb. cup- pula, pour #holus et formx. ( Archit.) Ce terme emprunté des Italiens, signiñe une voûte sphérique , ou le, haut du dôme d’uve église, ronde, faite en forme de coupe renversée. C’est aussi l’intérieur , la partie concave d’un dôme. COURANT , s. m. du v. courir, formé du latin curro, dérivé du grec yaæipæ ( chairô ). ( Marine-hydrogr. ) Mouvement progressif que l’eau de la mer a en COoU différens endroits, et qui peut accélérer ou retarder la marche du vaisseau. Les courans sont réglés et géné- raux, ou accidentels et particu« liers. Les courans réglés et généraux sont produits, ou par le mouve - ment journalier de la terre autour de son axe , ou par l’action du so- leil et de la lune, ou par les vents réglés qui règnent en certains en- droits du globe, et sur-tout vers la zone torride. Tels sont les cou- rans qui règnent dans presque tous les détroits, à Gibraltar, dans le Sund, etc ; près de la Guinée, depuis le Cap-Verd jusqu’à la baie de Fermandopo, d’occident en orient ; auprès de Sumatra, du midi au nord ; entre la terre de Magellan et l’île de Java, dans la mer Paci- fique du midi au nord; entre l’Afri- que et l’ile de Madagascar , et sur- tout depuis le Cap de Bonne-Espé- rance jusqu’à laterre de Natal ; sur les côtes du Brésil, depuis le Cap Saint-Augustin jusqu'aux iles An- tilles ; des côtes du Brésil et de la Guyane, dans l’ouest et le nord- ouest, ensuivant les côtes du grand continent de l'Amérique; du golfe du Mexique, par le détroit de Bahama, et autres passages, au nord-est et à l’est-nord-est, er suivant les côtes de l Amérique septentrionale , ou à peu-près jus- ques vers Terre-Neuve ;'de Terre- Neuve vers la Manche, presque continuellement à l’est. Les courans accidentels, parti culiers et variables sont causés par les eaux qui sont chassées par le vent, vis-à-vis les promontoires , ou bien poussées dans les golfes et les détroits, où n’ayant pas assez de place pour se répandre, elles sont obligées de refluer; en un mot, par la propriété qu’ont les fluides de chercher touours le niveau, { Physique) Courans électri- ques ; on appelle ainsi la matière électrique tant eflluente qu’af- fluente , actuellement en mouve- ment. Elle forme alors deux cou- rans , qui ont lieu dans le même tems, et dont les directions sont opposées, Celui de la matière COU effluente s’élance du corps actuel- lement électrisé , et se porte pro- gressivement aux environs , jusqu’à une certaine distance ; celui de la matière aflluente, partant des corps ui sont dans le voisinage du corps électrisé , et même de l’air qui l’en- vironne , vient à ce corps actuelle- ment électrisé, remplacer la ma- tière eflluente qui en sort. Ce sont ces deux courans simultanés qui sont la cause immédiate de tous les phénomènes électriques. Courans magnétiques ; on ap- pelle ainsi la matière magnétique actuellement en mouvement autour d'un aimant. Tous les physiciens conviennent qu’il y a constamment autour d’un aimant une matière très-subtile et invisible, qui cir- cule d’un pôle à l’autre, et qui est la cause prochaine des phénomènes magnétiques. C’est elle qui fait prendre à la limaille de fer dont on saupoudre un aimant, une espèce d’arrangement qui se trouve cons- tamment le même. COURBATURE, s. f. du latin curvatura, formè de curvare, courber. ( Hyppiat. ) Maladie de cheval occasionnée par des travaux vio- lens, et quelquefois par la faim , et caractérisée par le battement des flancs, par la fièvre et la difficulté de respirer. On l’appelle ainsi, parce qu’elle fait courber les che- vaux, ( Méd.) Courbature se dit aussi en parlant des hommes, pour ex- primer une maladie très-commune parmi les gens qui sont assujettis à des travaux pénibles, ou qui font des exercices violens. Elle est ca- ractérisée par un sentiment de dou- Jeurs sourdes dans les bras, les jambes et le dos ; par l’abattement des forces , une lassitude extrême , et un engourdissement de toute la machine. : COURBE, s. f. et adj. du latin curvus. ( Géom.) Quelques géomètres ont défini la ligne courbe , la ligne menée d’un point à un autre, et qui n'est pas la plus courte, par opposition à la ligne droite, qu’ils COU 427 définissent le chemin le plus court d’unpointàäunautre.Selon d’autres, la ligne courbe estune ligne dont les différens points sont dans diffé rentes directions, ou sont diflé- remment situés les uns par rap- port aux autres; mais ce seroit embrouilier des notions aussi sim- ples, que d'entreprendre de donner de la ligne _. , une idée plus élémentaire que celle que ces deux mots présentent d'eux-mêmes. Les figures terminées par des lignes courbes sont appelées figures curvilignes, pour les distinguer des figures qui sont terminées par des lignes droites, et qu’on appelle figures rectilignes. La théorie générale des courbes et des figures qu’elles terminent , et de leurs propriétés, constitue proprement ce qu'on appelle la aute géométrie , ou la géométrie transcendante. On donne sur-tout le nom de géométrie transcendante, à celle ui dans l’examen des propriétés de courbes emploie le calcul dif- férentiel et intégral. Pour déterminer la nature d’une courbe, on imagine une ligne droite tirée dans son plan à volonté, et par tous les points de cette ligne droite, on imagine des lignes tirées paral= lèlement et terminées à la courbe. La relation qu’il y a entre chacune de ces lignes parallèles et la ligne correspondante de l’extrémité de laquelle elle part , étant exprimée par une équation, cette équation s’appelle l’équation de la courbe. Descartes est le premier qui aït pensé à exprimer les lignes courbes ar des équations. Cette idée sur Ê uelle est fondée l'application de l’algèbre à la géométrie, est très- heureuse et très-féconde. Les courbesse divisent en algébri- ques, qu’on appelle souvent avec Descartes, courbes géométriques , et en transcendantes que le mème auteur nomme mécaniques. Les courbes algébriques ou géo- métriques, sont celles où la rela- tion des abscisses aux ordonnées, est, ou peut être exprimée par une équation algébrique. Les courbes transcendantes on mécaniques, sont celles qui ne y 428 COU peuvent être déterminées par une équation algébrique. - Les anciens ont guères connu d’autres courbes que le cercle, les sections coniques, la conchoiïde et la cissoïde. La raison en est qu’on ve peut guères traiter des courbes sans le secours de l’algèbre, et que Valgébre paroit avoir été peu con- nue des anciens, Les modernes ont ajouté aux courbes des anciens les paraboles et hyperboles cubiques,, et le trident ou parabole des Des- cartes. Voilà où on en est resté jusqu’au traité des lignes du troi- sième ordre de Newton. Points singuliers et multirles des courbes ; on appelle point mul- diple d’une courbe, celui qui est au nombre de 24, les unesblanthes les autres noires et avec lesquelles on joue sur un échiquier. “#iler à dame , c’est pousser une pièce jus- qu'aux dernières cases du côté de celui contre qui l’on joue. (Tricirac) Cn appelle encore daine, chacune des pièces avec les- quelles on joue ; chaque joueur en a quinze d’une couleur différente. Damme couverte où case, est une dame , qui n’est pas seule sur ss flèche. Dame découverte où demi- case, est une dame qui est seule. Dame passée est une dame qui ne peut plus servir à faire le plein. ( Echecs) Dame | ou la seconde pièce du jeu, autrement reine; elle est la principale pour le mouve- ment, car elle a celui du fou et de la tour. On dit à tous jeux dame touchée, dame jouée, pour dire que ; lors- qu’on a touché une dame, on est obligé de la jouer. DANGER, s. m. du lat. barbare damniarium , dont on a fait dam- Jartum et danger : péril, risque, Le es est ordinairement suivi d’un malheur , ou qui expose à une perte, à un dommage. ( Marine) Dangers, en termes de marine, sont toutes'sortes de bancs de sable ou écueils sur les- quels un vaisseau peut s’échouer et se briser. Les dangerssont marqués sur les cartes marines par de’ pe- tites croix parsemées dans toute leur étendue. Aux euvirons des ports et des rades les plus fréquen- tés ,ils sont désignés par des ba- lises, des bouées , ou des pavillons, pour les faire connoïtre de jour aux vaisseaux. DANSE, s. f. de Pallemand dantz, ou de l’arabe anza; les Italiens disent danza, les Espagnols dança, etles Anglais dance : mouvement du corps qui se fait en cadence, et DAN 4: ordinairement au son des iustru- mens où de la voix. Il y a naturellement dans la voix des sons de plaisirs et de douteur , de colère et de tendresse , d'afilic- tionet de joie. 11 y a de mène dans les mouvemens du visège et du corps des gestes de tous ces cärac= tères ; c’est l’expression de ces ges- tes qu’on nomme danse où l’art des gestes. Danse sacrée ; e’est la plus an- cienne de toutes les danses et la source dans laquelle on a puisé toutes les autres. Le peuple juif la pratiquoit dans les fètes solen- nelles. Les Egyptiens , les Grecs et les Romains instituèrent, en l'honneur de leurs dieux, des dan: ses semblables à celles qu’on pra- tiquoit dans la primitive Eglise. Les hommes qui d’abord s’étoient servi de la danse dans leur culte, l’employèrent dansleurs plaisirs, et peu aprés l’introduisirent au théä- tre. Les Grecs furent les premiers qui assujettirent cet art à des lois certaines : une exposition cleire et sévère devoit offrir l’idée de l’ac- tion qu'elle devoit peindre; ua nœud ingénieux en saspendoit la marche sans s’arrèêter, et elle arri- voit ainsi graduellement par un développement agréable à un dé- nouement bien amené quoiqu’im- prévu. Lorsque les Romains commencè- rent àmontrer du goût pour les arts, des danseurs de la Grèce accouru- rent en foule à Rome. Pylade et Batyle, les deux hommes en ce genre les plus surprenans , vinrent y développer leurs talens sous Pem- pire d’Auguste. Le premier ima- gina les ballets tendres, grâtes et pathétiques , tandis que l’autre se livroit à des compositions vives, gaies et légères. Un danseur nommé Memphir, qui étoit un philosophe pythago- ricien, exprimoit persa danse toute lPexcellence de la philosophie de Pythagore, avec plus d'élégance, de force et d'énergie que n’auroit pu le faire le proiesseur de philo- sophie le plus éloquent. ÿ La danse , portée chez les Grecs et chez les Romains à son plus haut point de perfection , eut le sort 4Go DAP de tous les arts; elle disparut à l’ap- perse des barbares, Mais aprés une ougue suite desiècles, La voix d’uu Médicis la rappela. La fête donnée à Tortone, à Galeas , duc de Mi- Jan ,et à son épouse, par Pergonce le Batta, donna l’idée des carrou- sels, des opéras et des ballets à machines. La mort tragique de Henri II ayant fait perdreen France le goût des tournois , les ballets, les mascarades et les bals furent l’unique ressource de la gaieté française, La danse étoit au berceau, en France , lors de l’établissement de l'opéra. Quinault fonda un nouveau théâtre parmi nous , et voulut par- ler à l'oreille par les sons modulés de la voix, et aux yeux par les pas, les gestes et les mouvemens me- surés de la danse. La danse est portée aujourd’hui à un degré de perfection dont on n’auroit pu concevoir l’idée, du tems de Quinault, et ce que les Romains ont vu faire à Pylade et à Batyle pourra être un jour exécuté ar nos danseurs. (Médec.) Danse de St.-Vit; espèce de convulsion à lixquelle sont sujets les enfans de l’un et de l’autre sexe, sur-tout depuis l’âge de dix ans jusqu’à quatorze. Cette maladie est ainsi appelée, parce que les symptômes dont elle est accom- pagnée ressemblent à une danse qui a Leu-dans le cercle de Souabe, en l'honneur de St. Gui ou de St. Vit, dans laquelle les femmes, les filles et les jeunes gens de ces contrées se livrent sans réserve à la vénération mélée d’enthousiasme qu'ils ont pour leur saint, par des contor- sions , des danses , des grimaces de toute espèce. DAPHNOMANCIE , s. f. com- posé du grec d'agrn ( daphné), lau- rier, et de mavrsix (manteia), divination. ( Divinat. ) Sorte de divination qui se pratiquoit avec une branche de laurier. DAPIFER , s. m.mot latin com- posé de daps, dapis , mets, et de fero, porter : porte-mets. "( Econ. polit.) Nom de dignité et d'oflice däus la maison impériale , et dont l’empereur de Constantino- DAR ple conféra le titre au czar ou roi de Russie , comme une marque de faveur. Cet office fut autrefois ins- titué en France par Charlemagne , sous le tite de dapiferat et sént- chaussée. La dignité de dapifet subsiste encore aujourd hui en Al- lemagne. [/électeur palatin l’a pos- sédée jusqu’en 1623, mais à cette époque l’électeur de Bavière a pris le titre d’archi-dapifer de l’Em- pire : son office est, au couronne- ment de l’empereur, de porter à cheval les premiers plats à sa table. DARCE, ou DARSE, s. f. de l'italien darsena. ( Marine ) Ce terme, usité dans les ports de la Méditerrannée , si- gaie la partie du port la plus fer- mée , dans laquelle on tient les vaisseaux et autres bâtimens désar- més , et où ils sont en sûreté. Les darces n’ont qu’une entrée fort étroite que l’on barre par une chai- ne ou autrement. DARD , s. m, du grec &pdue ( ar- dis }, pointe de la fleche ; ou plutôt du lat. barbare dardus, formé du celte dar , qui signifie pointe. ( Art milit. ) Les dards, les flé- ches et les javelots, si en usage parmi les anciens peuples , si con- nus des Ganlois et des premiers Français, ne sont aujourd’hui, pour ainsi dire, que les armes des sauvages; cependant, il y a encore des peuples qui s’en servent, et principalement les Maures, qui donnent à leurs dards le nom de zagaies. Les anciens avoient des dards de plusieurs espèces auxquels ils don- noient différens noms. Ceælicles est le plus ancien des dards ; haut d’une coudée et de- mie’, à double pointe, il s’attachoit au poigiet avec une courroie , Ou avec uue ficelle que l’on tiroit aus- sitôt qu’on en avoit frappé quel- qu’un. Ancile étoit encore un dard, et ceux qui s’en servoients’appeloient ancilistæ. Ansatæ étoient d’autres dards qni se jetoient avec des anses. Spara étoit un dard fort petit, ainsi dit à spargendo. ( Artillerie de la marine) Dards DAT & feu ; c’est une sorte de feu d’ar- tiice qu’on a quelquefois tenté de lancer dans les vaisseaux ennemis, soit avec le fusil, soit avec le ca- non , pour incendier les voiles. C’est une mauvaise pratique, et dangereuse seulement pour celui ui l’emploie. ( Archit.) Dards sont des orne- mens de sculpture, en forme de fer de dards. On en met aux cor- niches ionique et corinthienne, mêlésaltérnativementavecdesoves. On en orne aussi quelques ouvrages de serrurerie. ( Jardin. ) Les jardiniers appel- lent dard la partie des fleurs que les botanistes appellent pistil. Ce dard se sèche dès que le fruit est noué ; il disparoît dans les graines, lors- qu’étant formées, il leur devient inutile. Si le dard est sain et droit, on augure bien de la fleur ; s’il est fiétri ou penché avant le tems, la fleur tombe, et le germe avorte, V. PISTIL. DARTOS, s. m. pu grec d'apros dartos ), écorché , dérivé de d'epo der6 ) , excorier. ( Pysiol.) Membrane commune des testicules, ainsi nommée , parce qu’on l’a crue charnue. DARTRE , s. f. même origine que DARTOS. ( Méd. ) Tumeur érésypélateuse, moins rouge que l’érésipèle, ac- compagnée de petites pustules qui rongent la peau et la rendent iné- gale ; elle est ainsi nommée, parce qu’elle fait paroiître la peau rouge et comme écorchée. ÿ. HERPE, DASIMETRE, s. m. du gr. J'acue { dasus) , épais, dense, et de we- Tpov ( metron ), raesure. (Physique) Instrument propre à mesurer la densité de chaque cou- che de l’atmosphère. DATAIRE,, s. m. de DATE, YF. ge mot. ( Chanc. rom. | Officier le plus considérable de Ja chancellerie ro- maine , qui préside à la daterie. Cet oflicier est ordinairement un prélat ; mais quand c’est un cardi- nal, on dit prodataire, C’est par ses malus que passent tous les bénéfices vacans, hors les consistoriaux, les- auels il confèxe de plain droit. Il DAT 46% est ainsi appelé, parce qu’il mettoit autrefois lui-même la date à toutes les suppliques , datum Rome, etc. LS a une infinité d’ofliciers sous u1. DATE ,s.f. du latin datum ou data’, en sous-entendant epistola, ou charta , où edictum, où diplo- ma , tali die, tali loco, donué en tel lieu, tel jour : formule dont on se servoit et dont on se Sert encore dans les déclarations, ordonnen- ces , etc. ( Chronol.) Ce qui marque le tems et le lieu où une lettre a ét6 écrite, où un acte a été passé, etc.; ou indication du tems précis dans lequel un événement s’est passé, à l’aide de laquelle on peut lui assi- guer dans la narration historique et successive , et dans l’ordre chro- nologique des choses, la place qui lui convient. (Diplomatique) Les dates se di- visent en quetre classes : dates de tems , dates de lieu , dates de per- sonnes, dates de fait. On peut con- sulter , sur cette matière, le savant ouvrage intitulé , l’_Art de vérifier les dates. ( Pratique) Date est dans un acte, un contrat, l’indication du mois, du jour. Il est bon qu’un acte sous seing privé ait une date ; mais en général elle est regardée comme incertaine pee qu’il dépend des particuliers e les antidater. Lorsqu'il est né- cessare de leur en donner une , 1 faut les faire enregistrer. DATION , s.f. du latin datio. ( Pratique ) Acte par lequel ox donne quelque chose ; la dation SE de la donation, en ce que celle-ci est uue libéralité , et que celle-là consiste à donner quelque chose , saus qu’il y ait aucune li- béralité. Telle est la dation da tuteur , la dation en paiement, etc. Dation de tuteur et de curateur , c’est l’acte par lequel le juge nom- me un tuteur ou curateur. DATTES , s. f. du grec d'axrunoc ( daktulos) doigt, parce que les dattes, que l’on devroit écrire dactes, ressemblent au bout du doigt , étant rondes et oblongues. (Hist. nat.) La datte est un fruit oblong, gros comme le pouce 4Ga DE B et d'un tiers plus long, qui rient dans les pays chauds sur une espèce de palmier qu’ou appelle palnuer dattier. 1/arbre sur lequel vient ce fruit se trausplante , ou-vient de se- meuces. Celui qui est transplanté produit au bout de quatre ans, et l’autre au bout de six ou sept ans. Les palmiers qui viennent de se- mences, cest-à-dire, qui ont été lantés en noyaux, sont toujours mâles et femelles; mais ceux qui sont transplantés sur: des racines suivent nécessairement le sexe de V'arbre qui les a produits. Lorsque ces jeunes plantes sont en état de porter des fleurs et des fruits, les cultivateurs attentifs s’occupent à en accélérer la fécondité. Pour cet effet, ils coupent , sur la fin de février ( veutôse) toutes les spathes miles ou branches de palmier qui se trouvent au sommet de l’arbre , et qui sont chargées de fleurs fé- coudantes ; 1ls partagent ces bran- ches en petites baguettes fourchues, et les fixent transversalement sur le milieu des branches à fleurs des arbres femelles, afin qu’elles soient fécondées plutôt et en plus grande quantité, par la poussitre sémi- nale des petites fleurs mâles qu’on a mises par dessus. On fait sécher les daftes ,onen extrait un qui est gras et doux , qui tient lieu de beurre ,; et qui sert de sauce et d’assaisonne- ment dans les alimens. On fait aussi des dattes une liqueur spiritueuse qui est défendue par la loi de Ma- homet, mais qu’on fait passer sous le nom d’un remède , et à laquelle les personnes riches font ajouter avant la distillation , de la squine , cle l’ambre et des aromates. Les daites qu’on sous apporte ont été müries et séchées au soleil où elles se durcissent de manière à m'avoir plus à craindre qu’elles moisissent ou qu’elles deviennent aigres. ( Mat. médic.) On emploie les dattes avec succès , pour diminuer la grande chaleur qui se fait sentir dans les bronches , et pour faciliter l’expectoration. DÉ (à jouer }s. m. du latin bar- kore decius, ou dadus, DEB (Jeux ) Petit morceau d’or -ou d'ivoire , de figure cubique, ou à six faces, dont chacune est mar- quée dun différent nombre de points, depuis un jusqu’à six, et qui sert à jouer. Ayoir le dé; c’est jouer le pre- mier. Rompre le dé; c’est arrêter les dé , avant qu’on ait vu les points qu'il porte , afin de rendre le coup nul. Chances des dés; avec deux dés on peut amener trente-six coups diffé- rens ; car chacune des six faces du dé peut se combiner six fois avec cha- cune des six faces de l’autre. Donc il yatrente-cinq contre un à parier qu’on ne fera pas rafle de 1,de 2, de 3 , avec deux dés; maison trou- veroit qu'il y a deux manières de faire5, 3 de faire 4, 4 de faire, 5 de faire 6, 6 de faire 7, 5 de faire 8, 4 de faire9, 3 de faire 10, 2 de faire 11, 1 de faire 12. ( Archit.\ Dé se dit d’un piédes- tal entre sa base et sa corniche. Dé se dit encore de tout cube ui sert à différens usages. ( Jouaillerie) Dé à amboutir ; c’est un cube de cuivre sur chacune des faces duquel sont pratiqués des trous dans lesquels s’amboutissent les fonds des chatons, en frappant dessus avec des morceaux de fer appelés Louteroles. DEALBATION , s. f. du latin dealbatio, composé de la particule négative ou extractive de, à quo, et de albatio : l’action de rendre blanc ce qui étoit d’une autre couleur. ( Alchymie ) Ce mot se trouve souvent employé dans les ouvrages de ceux qui ont écrit sur la pierre philosophale, où il siguifie l’action de changer en couleur blanche ce qui étoit en couleur noire, par le moyen du feu. (Cosmetique) La déalbation con- siste à entretenir ou à donner de la blaneheur aux dents et aux ci- catrices qui s’éloignent de la cou- leur naturelle, DEBACLE, s. f. du latin deba- culare , composé de Ja particule négativelou extractive de, ab ,ex, et do baculare, Ôter les batons,, DEB les liens qui servoient à retenir quelque chose. A. ( Marine) C’est l’action par la- quelle on débarrasse les ports des vaisseaux vides, pour en faire approcher les vaisseaux chargés. -(Navigut.) Débacle estencore un terme qui se dit de la rupture su- bite des glaces qui sont entrainées par le courant d’une rivière, DEBARQUEMENT , s. m. per opposition à embarquement , qui signifie l’action de mettre en bar- que , in barcam imponere. (Marine) Débarquement est l’ac- tion de sortir , de faire sortir de la barque, du navire , ê nay1 egredi. Lieu de débarquement ; c’est un endroit de la côte où des chaloupes et canots peuvent aborder, et y mettre à terre des hommes et des effets, sans craindre d’être brisés ou endommagés par la houle ou le ressac dela mer. * Troupes de débarquement ; ce sont des troupes d'infanterie em- barquées sur un vaisseau ou dans une escadre ou convoi, pour être débarquées sur un pays ennemi où. l’on a intention de faire une des- cente et du ravage. DEBARQUER , v. a. et n. sortir ou faire sortir de la barque, egredi é barca. | ( Marine) Mettre hors du vais- seau les effets, les marchandises , ou les hommes, et les transporter à terre dans les chaloupes ou canots. Débarquer un officier ; cest changer sa destination après l’avoir embarqué , ou lavoir destiné à s’embarquer sur un vaisseau, DEBAT, s. m.de débattre , com- posé de battre , et de la particule augmentative de. V. BATTRE. Différend , contestation , dis- cussion. ( Politique ) Débat se dit en par- lant d’uu eorps délibérant , de la discussion des objets qui font la matière de la délibération ; 2/ y @ eu de violens débats dans le par- lement d’ Angleterre ; le journal des débats est un journal qui rend compte des discussions qui ont lieu dans les assemblées politiques de la nation. ( Pratique) Débats de compte ; DE 463 ce sont des contestations que forme celui auquel le compte est rendu , sur quelques articles de dépense mis dans le compte, ou qui au- roient été omis au chapitr: des re- cettes ,; demandant qu'ils soient rayés , modérés et rélormés, ou aJoutes, On, appelle encore débats de compte , des écritures intitulées débats, qui contiennent les obser- vatious et moyens tendans à dé- battre le compte. DEBAUCHER , v. a. composé de la particule négative de, et de baucñe , vieux mot français qui signihe boutique, formé de lita- lien bofteza, qui est lui-même une corruption d’apofheca. ( Technol.) Débaucher, dans le langage de ceux qui exercent des proiessious mécaniques, signifie ti- rer quelqu'un de la boutique où il travaille, pour le placer dans une autre : comme embaucher si- gnifie mettre quelqu'un en bouti- que ; et embaucheur , la personne qui se charge de placer ceux qui cherchent de lemploi. ( Art milit.) On dit par exten- sion , en termes militaires, débau-. cher un soldat, pour l’engager à quitter sa compagnie, son régi- ment, pour passer dans une autre compagnie , un autre régiment , une armée étrangère ; c’est un délit qui est ordinairement puni de mort par les loïs militaires. DEBET, s. m. mot purement latin. ( Finance) Ce qu'un comptable doit après l’arrêté de son compte, le débet d’un compte. Payer en débets ; c’est payer en se chargeant de payer les dettes de celüi qui vend. Débet de clair ; c’est la même chose que dette liquide. DEBILITATION , s.f. du latin debilitatio, action par laquelle on devient foible : affoiblissement. . ( Médec. } 11 sefait une débili- tation insensible, causée par la vieillesse, les bains, le vin, les saignées. ( Physiol. } Ce mot se dit encore des fibres dont le corps humain est composé , et qui sont affoiblies par le relâchement de leur tissu, par 46% DEB la trop grande diminution ou le défaut de leur ressort. DEBITER , v. a. de debitor, comme qui diroit se faire des dé- biteurs, en vendant à crédit; ce qui est le vrai moyeu de vendre beaucoup et promptement. ( Commerce ) La première sipni- fication de ce mot a été de vendre à crédit; puisil a signifié vendre promptément , et éusuite vendre en détail. Débiter une partie , un article : c’est, en terme de banque et de commerce , le porter à la page du livre de raison qu’on appelle le côté du débit. ( Exploit. des forêts) Débiter se dit du bois abbatu que l’on coupe de longueur pour en faire du bois d'ouvrage , tels que des planches, des maidriers , du merrain , des lattes, etc. ( Techinol.) Débiter son bois ; c’est, parmi les menuisiers, le couper à la scie, selon la mesure convenable aux ouvrages qu'ils veulent faire. ( Monnaies) Débiter; c’est cou- per les flancs avec l'instrument ap- pelé coupour. ( Archit.) On dit dans le même sens débiter du marbre , des pier- res , etc. DEBITTER , v. a. terme de ma- rine , composé de la particule né- gative dé, et de bitte, emprunté de VPitalien bitta ; retenue ; comme qui diroit ôter les retenues. (Marine) Débitter le cable, c’est défaire les tours du cable sur les bittes, et l’en détacher. Voy. BITTE, et BITTER LE CABLÉ. DÉBLAYER , v. a. du lat: barb. debladare, moissonner. (Agric.) Déblayer a signié dans l’origine, moissonner un champ , en ôter, on couper le blé; comme on a dit ablayer ou embla- ver, pour ensemencer une terre en blé. Il s’est dit ensuite, pour débar- rasser un grenier du blé’ qui y étoit rerfermé, (Art milit.) Déblayer un camp ; e’est le vider , le nettoyer. Déblayer un champ de bataille ; c’est en enlever les morts et les blessés. DEL (-Archit.) Déblayer ; c’est trans porter les terres qui proviennent des fouilles qu’on fait pour la cons truction d’un bâtiment. DEBORDER, v. a. composé de la particule augmentative de, et de bords ; passer pardessus les bords, sortir Lors du bord. I se dit particulièrement des rivières, des fleuves ; quand les ueiges fondent, les rivières se dé- bordent. (Art milit.) Déborder; c’est, en parlant d’une ligue de troupes, avoir plus de frontet plus d’étendue que la ligne qui lui est opposée. L’ennemi nous débordoit à La droite. ( Wéd.) Déborder se dit en par- lant de l’épanchement ou de l’effu- sion des humeurs du corps humain. Le débordement de bile , le débor- dement du cerveau , pour une effu- sion de pituite qui coule du cer- veau par le nez et par la bouche. DEBOUCHER, v.a. et n. composé de la particule négative de, et de bouche, bocca : sortir des bou- ches. (Art milit.) Déboucher; c’est sortir des endroits serrés et des défilés. On dit , l’infanterie a dé- bouché avtc peine par les défilés. Les troupes débouchèrent dans le lus bel ordre. Débouchée, employé activement, signifie aussi percer une parallèle de la tranchée devant une place assiégée, pour cheminer par sappe, ou-par zigzags sur la capitale de l’ouvrage opposé. DÉBOUILEI, s. m. de débouillir, formé de la particule extractive de, et du lat. bullire, bouillir. ( Teinture) Opération de l’art du teinturier. Elile consiste à ex- poser une toile ou étoffe teinte, à l’action de l’eau bouillante pure , ou tenant quelques substances en dissolution, telles que des savons. Cette opération a pour objet de s’assurer que les mordans ont bien fixé les couleurs, et qu’eltes sont assez solides pour résister aux les- sives ordinaires. DEBOUQUER , v. n. même ori- gine que DEBOUCHER , dont il ne diffère que dans la prononcia- tic DEB tion espagnole que les marius ont conservée. ( Marine ) Terme usité aux iles Antilles pour exprimer la sortie, ou le Pod benient d’un passage formé par plusieurs îles, où dan- gers , entre lesquelles les vaisseaux sont oblisés de passer. Ce mot s’ap- plique particulièrement aux diffé- rens passages qui sont entre les îles situées au nord de Saint-Do- mingue, entre lesquelles il y a plu- sieurs débouquemens , comme ceux de Megano, des Caïques, de Crooked, des îles Turques. On va chercher ces passages pour aller de Saint-Domingue en France, etc., à cause des vents d’est qui règnent presque continuellement dans cette partie ; et on tient le plus près du vent, quelquefois jusques vers le graud banc de Terre-Neuve, pour trouver des vents variables qui puissent mettre le vaisseau en route, DEBOUT', adv. pour sur le bout, sur pied; bout vient du celtique dod , qui signihe extrémité. ( Marine ) Ce mot , dans le lan- gage des gens de mer, siguifie direc- tement opposé. * Vent debout ; e’est vent tout-à- fait contreire. Debout au vent ; c’est lorsqu'une chäloupe ou un bâtiment à rames présente l’avant ou la proue direc- tement coutre le lit du vent ; c’est- à-dire , vers le côté d’où le vent soutlle Debout à la lame ; c’est lors- qu'un bâtiment quelconque pré- sente la proue directemeit contre le séns des vagues ou James de la mer. Aller debout au corps sur un s'uisseau , ou sur un danger ; C’est courir droit dessus: : ( Archit. ) Bois debout ; c’est un bois mis de sa hauteur. Oa dit encore d’un ancien bâti- ment, qu’il est encore debout,pour dire qu'il est encore sur pied. DEBOUTER , y. a. du lat, barb. butiare, bouter, d’où l’on a fait debuttare , pour débouter. ( Pratique ) Déclarer que quel- qu'un est déchu de la demande qu’il a faite en justice. DERREDOUILLER , v. a. com- Tome I. : DEC 465 posé de la particule négative de, et de BREDOUILLE. F. ce mot. (-Zrictrac ) Débredouiller ; c’est ôter la dredouille. Cela arrive au tictrac, lorsqu'un. des. joueurs gagne des points, après que son adversaire à marqué la bredouille : alors on lui Ôte Ja marque qui ser = voit à marquer Ja bredourlle, où il se débredouille lui-même > Sans attendre qu’on le lui dise. ( Langage) Débredouiller se dit dans Je langage ordinaire, pour n'avoir rien fait de ce qu’on s’étoit proposé de faire. C’est dans ce sens qu’on dit, qu’une dame est revenue du bal, sans débredouiller, c’est- à-dire ; sans avoir dansé. DEBRULER, v. a. compos. de Ja particule négative ou extrective dé et de brûler, fait du latin brulare. ( Chimie) Terme nouveau em- ployé par quelques chimistes, pour exprimer l'opération par laquelle on enlèvé à un corps oxigéné, Poxigène qu’il a absorbé peñdant sa combustion, On dit que la lu- mière débrüle, parce qu’elle dégage Poxisène des végétaux vivans : qu'elle réduit quelques oxides, ét qu’elle enlève l’oxigène à quelques acides. à DÉSNSQUE. v.a. du Jat. barb. eboscare, faire sortir ? de son bois. Sue aa (Art anilit.) Chasser un parti ennemi d’un lieu qu’il occupe, d’un poste avantageux, DEBUTER , v. n. composé de la particule négative dé, et de but , comme qui tirer partir du bwé. (Langage) Commencer une par- tie, jouer le premier coup; et au figuré , faire lés premières démar- ches dans un genre de vie, dans une profession , dans une entreprise. DECA , du grec deux (deka), dix. ( Métrol.) Terme employé dans le système métrique de la Répu- blique française, et qui dans la composition désigne une unité de mesure ou de poids dix fois plus grande que l’unité génératrice. DECADE,, s. f. du grec deuxe, gen. d'éxad'es (dekas, delados), dixaine, dérivé de d'sxa (deka), dix. L»4 G 8 466 DEC (_Arith. ) On s’est autrefois servi de ce terme pour signifier dixaine. { Hist. ) Décade se dit aussi d’une histoire dont les livres sont partagés en dixaine. Les Décades de Tite- Live. ( Chronol.) Ce terme a encore été employé dans la révolution française pour exprimer une durée de dix jours, que l’on avoit nom- més suivant l’ordre de nombres, primidi, duodi, tridi, quartidi, uintidi , sextidi, septidi, octidi, nonidi ; décadi. Le mois étoit com- posé de trois décades. Cette partie du système chronologique de la République française a été suppri- mée par le dernier concordat ; et l’on n’a conservé di nouveau sys- tème que la division de l’année républicaine en douze mois de trente jours chacun, plus cinq jours complémentaires , et six jours dans les années bissextiles. 7. ANNÉE REPUBLICAINE , MOIS. DECAGONE, s. m. du grec d'éxæ ( deka), dix, et de ywvsa (génia pe angle. ê ( Géom.) Figure plane qui a dix oôtés et dix angles. Si tous les côtés et les angles du décagone sont égaux, il est appelé pour lors, décasone régulier , et peut être inscrit dans un cercle, et coupé en moyenne et extrème raison. ( Art milit.) Décagone est aussi ie nom d’une figure comprise par dix côtés, qui forment dix angles , capables chacun d’un bastion. DECAGRAMME , s. m, composé üu grec d'éxa ( deka)\, dix, et de voapua ( sgramma ), gramme, an- cien poids grec. ( Métrol.) Poids nouveau, vul- gairement appelé gros. Le. déca- gramme est le décuple du gramre, c’est-à-dire, qu'il a la valeur de dix grammes ; en poids de marc, il est égal à 2 gros anciens, 44 graius à peu-près. Ce poids sert à peser de petites quantités, ou à faire les appoints de poids plus grands. DECAGYNE, adj. composé du grec d'éxa ( deka ), dix , et de yurn ( guné ), femme. TA { Botan. ) Plante qui a dix par- ties femelles , c’est-à-dire , dix pis- tils, ou dix stigmates sessles. DEC DÉCAGYNIE, s. f. même origine que DECAGYNE,. ( Botan. | Ordre de plantes dé- cagynes, dans le système sexuel de 1,innée, DÉCALITRE , s. m. composé du grec d'exa (deka ), dix , et de afrpæ (litra), litre: sorte de mesure grecque pour les liquides. ( Métrol.) Nouvelle mesure de capacité pour les matières sèches, vulgairement appelée boisseau. Le décalitre est le décuple du litre; et en mesures anciennes contient 504 po. 6, environ, un peu plus des trois quarts du boisseau ancien ,12 litrous un tiers. Cette mesure sert à mesurer les grains. Décalitre est encore une nouvelle mesure pour les liquides , appelée vulgairement velle. DECALOGUE , s. du grec d'éxæ ( deka ) dix , et de xoyoc (logos ), arole , digcours : les dix paroles, ke dix discours. ( Écrit. sainte) Les dix com- maudemens de Dieu, gravés sur deux tables , donnés à Moïse sur le mont Sinaï. DECALQUER , v. a. composé de la particule négative dé , et de calquer, formé de italien calcare. V. CALQUER. (Peinture et grav.) Tirer une contre-épreuve d’un dessin, Voy. ÉPREUVE. DÉCAMERIDE , s. f. du grec d'éxa (deka ), dix, et wepic ( me- ris }, partie , dérivé de peipw ( mei- rÜ ), partager, diviser. ( Musique ) C’est le nom de l’un des élémens du système de M. Sau- veur, Après avoir divisé l’octave eu 43 parties, qu’il appelle mé- rides , et subdivisé chaque méride en sept parties, qu’il appelle epta- mérides, cet auteur divise encore chaque eptaméride en dix autres parties auxquelles il donne le nom de décamérides. l/octave se trouve ains: divisée en 5010 parties égales, par lesqrelles on peut exprimer, sans erreur sensible, les rapports de tous les intervailes de la mu- sique. DECAMERON , s. m. composé du grec d'éxa ( deka), dix, et de pipe ( hémera ), jour. ( Bibliogr. ) Ouvrage dans lequel DEC on raconte les événemens , ou les entretiens de dix jours. Le Déca- méron de Bocace contient cent nouvelles racontées en dix journées. DECAMETRE , s. m. composé du grec d'éxz ( deka) , dix, et de pérpo (amétron) , mesure ou metre. ( Métrol.) Nouvelle mesure li- néaire, vulgairement appelée perche linéaire, par analogie avec la per- che ancienne , qui dans plusieurs parties de la France , étoit la base des mesures de terrains. Le déca- mètre est décuple du METRE. (7. ce mot ) ; et en mesures anciennes, ilest de 50 pieds envirou ; cette mesure est destinée aux arpen- tages. DECANDRE, adj. composé du rec d'éxa ( deka), dix, et de ävp Her) » gén. àvdpoc ( andros ), mari. ( Botan.) C’est ainsi que Linnée appelle les plantes dont la eur a dix parties mâles ou dix étamines, DÉCANDRIE , s. m. mème ori- gine que DECANDRE,. ( Botan.) Ordre des plantes dé- candres. DECANTATION , s. f. composé de la particule négative ou extrac- tive de, et de canthus , ouverture d’une cruche, d’uue aiguière ou d’un autre vaisseau qui a un peu de creux ou de pente. ( Pharmacie) L'action de ver- ser doucement et par incliuaison une liqueur claire qui surnage pour la séparer de ses féces, ou du marc qui s’est précipité au fond sans qu’il soit besoin de la cou- ler ou de la filtrer : de-là l’ex- pression verser par décantation ou décauter. DECAPER, v.a.et n. composé de la particule extractive dé, et de capa, coïffe, habillement de tète, couverture : comme qui di- roit découvrir. ( Technol. ) Décaper les métaux ; c’est en général les nettoyer , dter la rouille dont ils sont couverts. Les doreurs, avant de dorer le métal, le décapent avec de l’eau forte affoiblie avec de Peau; cette opération s'appelle aussi dérocher. Décaper le fil de laiton; c’est en termes d’épinglier , le zettoyer atec du tartre, DEC 467 Les ferblantiers décapent aussi les feuilles destinées à être mises en fer-blanc , c’est-à-dire qu’ils les nettoient d’abord grossièrement au grès, pour leur enlever la crasse de forge qui les couvre, et qu’ils les mettent ensuite dans des cuves d’eau sûre où elles achèvent de se décaper. . ( Marine) Décaper, en termes de marine ,\ c’est sortir d’entre les caps. #. CAP, On dit qu’un vais- seau qui va de Bordeaux à La Marti- nique a décapé lorsqu'il a passé le cap Finistère. DECASTERE , s, m. composé de d'éxx ( deka) dix, et de oœrepsoc ( stéréos) solde. ( Métrol.) Nouvelle mesure de solidité égale à dix stères, et qui équivaut à deux cordes et demie , ou à cinq voies. DECASTYLE, s. m. formé de d'exx (deka) et de sunos (stulos ) colonne. (_Archit.) Edifice décoré d’un ordre d’architecture de dix colon- nes de front. Le temple de Jupiter olympien étoit décastyle. DECASYLLABE ou DECASYL- LABIQUE , adj. formé de dexx ( deka ) dix, et de avxa2€n (sul- labé ) , syllabe. ( Poésie) On nomme ainsi les vers françois de dix syllabes. DECEMBRE, s. m. formé du lat, decem , dix, et de la terminaison latine ber ; quoique quelques-uns prétendent que der est là pour zmber, pluie , à cause des pluies qui sont communes dans cette sai— son. Quoi qu’il en soit, il signilie le dixième mois. { Chronol.) C’étoit le dixième mois de l’année romaine qui com- mençoit par le mois de mars. Ro- mulus lui donna 50 jours , Numa le réduisit à 29, et Jules-César lui en assigna 31. Dans le christianisme, ce mois a 31 jours. L'année, chez plusieurs peuples, a commencé dans ce mois. Le soleil entre dans le signe du capricorne le 21 ou le 22 décembre, c’est alors que nous avous Je plus court jour et la plus longue nuit. DÉCES , s. m. du latin decessus; dernier , fait de decidere, se retirer. ( Pratique) Ce mot est priuci- FAT «F 2 Le] 468 DEC palement en usage au palais , et s’entend de la mort naturelle d’une personne, #. MORT, TREPAS. DECHARGE , s. f. composé de la particule négative ou extractive dé , et de carricatio, l’action de mettre sur une charrette.F.CHAR- GE: action par laquelle on ôte un fardeau du lieu où il étoit, (Hydraul.) Décharge se Ait de tout tuyau qui conduit l’eau su perilue d’un bassin dans un autre, ou dans ua puisart. ( Arclut.) Décharge est un pétit réduit proche une chambre, un ca- binet, uvre garde-robe, etc. { T'echnol.) On se sert aussi de ce mot en charpenterie , serru- rérie, pour signifrer certaines pitces qui servent à en souteuir d'autres, En termes d'imprimerie, c'est une feuille de papier un peu humectée qu’on met sur le timpan. Les jardiniers disent décharger, our couper à un arbre quelques ÉtaicHes , quand il est trop chargé de bois, ou lui ôter une partie des fruits qui s’y trouvent en trop rande quantité. C’est encore , ne leur langage , ôter de la terre du pied d’un jalon. ( Marine ) Décharger un vais- seau; c’est en Ôterles marchandises ou effets. Décharger une voile ; c’est lors- w’une voile est coëfée, la changer e situation , en lui faisant pren- dre vent de rechef, c’est-à-dire, recevoir le vent sur sa surface in- térieure. Lorsqu'on a pris vent - devant, dans la manœuvre de virer de bord, On crie : Décharge d'avant; c’est un com- mandement à l’équipage d’orienter les vergues d’avant sur l’autre bord, äfin que le vent donne dans la voile de misaine et dans le petit hunier, Décharge le petit hunier, dé- charge derrière ; c’est dans la même manœuvre, orienter le petit hunier ét les voiles de derrière, de manière à recevoir le vent sur l’autre bord, après qu’on a pris vent devant. #. VIRER DE BORD VENT DE- VANT ( Pratique ) Décharge est en gé- etral un acte par lequel on tient DEC quitte quelqu'un de ce qu'il avoit promis de faire ou de douner. En matiere criminelle , décharge est un jugement qui déclare un ac- cusé absous du crime qu’on lui im- putoit. DECHAUSSER , v. a composé de la particule extractive de et de calceare , chausser. ( Jardin.) Oter de la terre au pied d’un arbre, soit pour y met- tre du fumier, soit pour dégorger sa grefle, soit pour visiter ses ra- cines, soit pour hâter la maturité de ses fruits. (_Archt.) Déchausser se dit en architecture des murailles dégra- dées par les eaux. (Chirurgie) Déchausser une dent; c’est la séparer des gencives avec un instrument d’acier appelé dé- chaussoir. DECHPEANCE , s. f. de la parti- cule extractive de, et de chotr , en latin cadere : perte d’un droit. DECIDU , UE, du lat. deciduus, formé du verbe decidere , tomber, ({ Boïan. ) On dit d’un calice qu’il est decidu, lorsqu’il tonibe après la fécondation ; une partie du tube peut persister , et Le limbe être dé- cidu. Il se dit dans le mème sens de toutes les autres parties, mêmé accessoires de la fleur, On le dit des feuilles qui tombent avant la nouvelle feuillaison. On ditp{antes à feulles décidues, par opposition aux plantes toujours vertes, DECT, du grec d'éxa ( deka ) dix. ‘( Métrol. ) terme des nouvelles mesures ; annexe ou prénom qui dans la composition désigne une unité de mesure dix fois plus petite ue l’nuité génératrice. DECIGRAMME, s.m. composé de déxx (deka), et de ypaupua ( gramma ) grame. ( Hétrol.) Poids nouveau, vul- gairement appelé grain, égal à la dixième partie d'un gramme. En poids de marc, Île poids du déci- gramme est d'un grain sept hui- tièmes.{lest destiné à peser des ma- tières précieuses. DECILITRE, s. m. formé du grec d'éu x (deka), et de xirpa (litra), litre. ( Métrol.)\ Nouvelle mesure de ‘ DEC capacité pour les liquides , vulgaï- rement appelée verre ,. contenant la dixième partie du litre ou de la nouvelle pinte, et en mesures an- ciennes, les sept huitièmes du poisson. Décilitre est encore une nouvelle mesure de capacité pour les matiè- res sèches, contenant un dixième de litre; et eu mesures anciennes, près d’an huitième de litron. DECIMAL, LE , adj. du latin decem, dix. ( Arith. ) On appelle parties dé- cimales, ou PH el décimales, des fractions dont l’unité est conti- nuellement sous-décuple de l’uuité principale. Quelquesauteurs appellent arith- métique décimale a partie de l’a- rithmétique qui traite des frac- tions décimales. De même que dans le système de V’arithmétique ordinaire, en ajou- tant ensemble dix unités, on forme uue dixaine ; en ajoutant ensemble dix dixaines, on forme une cen- taine ; en ajoutant ensemble dix centeines, on forme un mille , ainsi de suite. Semblablement , si l’on conçoit que l’unité soit partagée en dix parties égales, chacune de ces parties formera un dixième ; que chaque dixième soit partagé en :, parbes égales, chacune de ces par- tes vaudra un centième ; que cha- que centième soit partagé en dix parties égales, chacune de ces par- ties vaudra un millième , ainsi de suite : d’où l’on voit qu’à partir de l’unité , les dixaines , les cen- taines , les mille, etc. , forment une suite ascendante de gauche à droite : et les dixrèmes ; les cen- tièmes, les millièmes, etc. , for- ment une suite descendante de droite à gauche. Les nombres dont ces suites sont composées peuvent donc être exprimés par les mêmes chiffres, en faisant occuper à ces chiffres des places convenables. Alors les fractions décimales ne se présentent plus sous la forme des fractions ordinaires, et les opéra- tions que l’on fait pour le calcul des unités principales , ont égale- ment lieu pour le calcul des parties décimales. Pour distinguer les parties déci- DEC 465 males des unités principalés, on écrit après celles-ci une virgule # ensuite, aprés cette virgule, en allant de gauche à droite, on écrit les parties décimales. Suivant cet ordre, et les parties décimales étant toujours prises comparative- ment à l’unité principale, le pre- mier chiffre , après la virgule , ex- prime des dixièmes, le second des centièmes , le troisième des milliè- mes, ainsi de suite. DÉCIMATION, s. f. du latin dé« cimatio , action de décimer. ( Discipline nulit. anc. )On ap- peloit ainsi, chez les Romains, la peine infligée au dixième d’un corps où d’une légion qui avoit failli. Foie des soldats avoient aban- donné leur poste, excité quelque émeute dans le camp, ou s’étoient comportés iächement dans le com- bat, le général assembloit toutes les troupes; alors le tribun lui amenoit les coupables et leur repro- choit leur perfidie, leur Licheté en présence de toute l’armée. En- suite , mettant leurs noms dans une urne ou dans un casque , il en ti- roit cinq, dix ou vingt, suivañt leur nombre, et les faisoit passer au fil de l’épée; le reste étoit sauvé, La décimation est encore en usage dans les armées européennes, pour un corps qui a lâché le pied ou qui s’est révolté. DÉCIME, ou DÉCIMES , en lat, derimus , dixième. ( Hist. eccl. ) Ce que les ecclé- siastiques payoient au roi pour les besoins de l’Etat. ( Monnaies ) Nouvelle monnaie; la dixième partie du franc, et de la valeur de 2 s. 2 dixièmes de denier tournois. DÉCIMETRE, s. m. formé du grec d':xa ( deka), dix , et de wsrpov (metron), mesure , mètre. ( Métrol.) Nouvelle mesure li- néaire , vulgairement appelée pal- me , nom que les anciens donnoïent à une mesure de quatre doigts, parce que c’est en effet une ligne à-peu-prés égale à la largeur de quatre doigts de la main d’un homme de stature moyenne , à l’endroit de leur naissance. DEC Le dérimètre est égal à la dixième partie du mètre, et, en mesures anciennes , à 3 pouces 8 ligues. Décimètre carré , ou, en termes vulgaires , le palme carré ; mesure de superficie égale à un centiène de mètre carré , et, en mesures an cieunes, 4 13 pouces deux tiers carrés. Décimètre cube , on palme cube; mesure de solidité, égale à un mi- lième de s{ère ou mètre cube, et, “en mesures anciennes , à 90 pouces cubes environ. DÉCISTÈRE, s. m. du gr. d'éxx { deka ), dix, et de ærepeoc (stéréos), solide , d’où l’on a fait stère. #. ce mot. ( Métrol.) Le décistére, et, en termes vulgaires, la solive, nom qui étoit précédemment consäcré à désigner une mesure de solidité à- peu-près semblable pour le mesu- rage des bois de charpente, est une nouvelle mesure de solidité, égale à la dixième partie du stère , et, en mesures anciennes ; presque égale à la solive de trois pieds cu- bes. Elle est destinée à mesurer le bois de chauffage et de charpente. DECLAMATION ,s. f. du latin declamatio , formé de la particule auvmentative dé et de clamo, par- ler à haute voix : l’action de parler à haute voix, de déclamer. ( Diction ] La déclamafion est ’art de rendre le discours. Ciaque mouvement de l'ame, dit Cicéron, a son expression naturelle dans Les traiis du visage, dans le geste et dans la vcix. Il y a autant de sortes de décla- mations que de passions différen- tes : la déclamation est relative à notre caractère et à notre situation; enfin, elle dépend des lieux, Le barreau , la chaire, le théâtre ont leur déclamaltion propre. Déclamation se preud quelque- fois en mauvaise part pour expri- mer une fausse éloquence , une af- fectation de termes pompeux et figurés dans un ouvrage , dans un sujet qui ne le comporte pas. fl se dit aussi pour inv ective , et Von dit dans ce sens, qu’un F'acium ou Mémoire ne contient aucune rai= son solide, que c’est une déclama- tion continueile contre sa partie. 470 DEC (Musique) Déclamation se prend en musique, pour l’art de rendre, par les inflexions et le nombre de la mélodie, l'accent grammatical et l'accent oratoire. Voy. ACCENT, RECITATIF. DÉCLIN , 5. f. du latin declino . formé du grec exxruverv ( ekklinein), décliner , décheoir , baisser, dérivé de zrsyæ ( klin6}, incliner : Vétat d'une chose qui penche vers sa fin. ( Méd.) Le tems d’une maladie en général, ou d’un paroxisme en particulier, dans nee Ja nature gagne le dessus sur Ia maladie , et où il se fait une rémission des symptômes à la suite du plus haut période de la maladie. ( Jardin.) Etat de la sève lors- qu'elle cesse d’être abondante. Cer- taines greffes ne doivent ètre faites wau déclin de la sève. (Astr.) Déclin de la lune. W. DECOURS. DÉCLINAISON ,s f. même ori- gine que DECLIN. ( Astron.) Distance dun astre à l'équateur , soit vers le nord, soit vers le sud. La déclinaison est boréale, si V'astre est dans l’hémisphère boréal, et australe , dans l’hémisphère aus- tral. La déchnaison se mesure sur un grand cercle, qui, passant par les pôles du monde et, le centre de l’astre , est perpendiculaire à lé- üateur, et le coupe en deux points darétralemioge opposés. Les cercles sur lesquels on me- sure la déclinaiso: d’un astre quel- conque ne peut pas être plns grande que de go degrés, d’où il suit qu’un astre qui se trouve dans l’équateur wa point de déclinaison, et que celui qui seroit précisément au pôle de l'équateur en auroit go de- gres. + La déclinaison, en astronomie , est la même chose que la latitude en géographie. Parallaxe de déclinaison ; c’est Vare du cercle de déclinaison qui mesure la quantité dont la dédie naison d'un astre est augmentée ou diminuée par la parallaxe de hauteur. p. PARALLAXE. DEC Réfraction de déclinaison ; c’est un arc du cercle de déclinaison qui mesure la quantité dont la réfrac- tion augmente ou diminue la dé- clinaison d’une étoile. #. RE- FRACTION. (Gnomonique) Déclinaison d’un plan MR An c’est l’arc de l’ho- xizon , compris entre le premier vertical et la section du plan du cadran avec l’horizon. (Physique) Déclinaison de l'ai- mant ; c’est une propritté qu'a l’aimant de ne pas se diriger tou- jours exactement au nord et au sud, mais de s’écarter toujours un peu de ces deux pointsde l’horizon, en se portant, soit du côté de l’est, soit du côté de l’ouest : c’est cet écart qu’on nomme déclinaison de l’aimant. Cette déclinaison n’est pas constante ; elle varie conti- nuellement, soit pour le tems, soit pour le lieu, et sa variation ne suit aucune loi connue. Plusieurs grands physiciens ont tenté de donner des raisous physiques de cette décli- naison, mais 11 n’y a dans leurs ex- plications rien de démontré, ni même rien de satisfaisant. DECLINATOIRE , s. m. méme origine que DECLIN. Géométrie pratique ) Instru- meut dont on se sert pour orienter une planchette sur laquelle on a tracé la direction de l’aiguille ai- mantée ; le déclinatoire ne porte point , comme la boussole, ur cer- cle divisé par degrés : il n'indique que les points nord et sud. ( Pratique ) Déclinatoire, en termes de palais, est une excep- tion que donve le défendeur, et par laquelle il refuse de procéder en la juridiction où il est assigné , et demande son renvoi devant un autre juge. DECOCTION , s. f. du latin de- coctio , formé de decoquere , faire cuire en bouillant. ( Pharmacie ) Cuisson d’une ou plusieurs drogues qu’on fait bouilir dans de leau-de-vie, du lait , ou dans quelque autre liqueur , pour enextraire la vertu, ou pour les ramollir , en sorte qu'on en puisse tirer les prlres. * Décoction se dit aussi de la li- DEC 471 queur imprégnée de la vertu des médicamens qu’on y a fait bouillir, DECOMPOSITION , s. f. com- posé de la particule négative dé, de la préposition cum , avec, et de ponere , mettre: séparer les parties dont on s’est servi pour faire un mélange. ( Chimie ) Dissolution , résolu- tioù d’un corps mixte dans ses prin- cipes. ( Mathémat.) L'action de divi- ser un tout en plusieurs parties. (Mécan.) Décomposition des forces; c’est l’action de transformer uue puissance qui agit sur un Corps, en deux autres puissances. Quand une puissance ne peut exercer toute sa force , à cause d’un obstacle qui V’arrête en partie , il faut la décom- poser en deux autres , dont l’une soit entièrement anéantie par l’obs- tacle, et dont l’autre ne soit nul- lement arrêtée par l’obstacle ; ainsi, quand un corps pesant est pusé sur un plan incliné, on décompose la pesanteur en deux forces ; l’une perpendiculaire au plan , que le plan détruit entièrement ; l’autre parallèle au plan , que le plan n'empêche nullement d'agir. Quand plusieurs puissances agissent de quelque manière que ce puisse être, et se nuisent ei partie , il faut les décomposer en deux, ou plusieurs autres , dont les unes se détruisent tout à fait, et les autres ne se nui- sent nuilement. C’est-là le grand principe de la dynamique. DECONFITURE , s. f. de l’ita- lien $Sconfitta, déroute, défaite. ( Art milit. ) Ce mot exprimoit anciennement la déroute générale d’une armée. Il n’est plus d'usage que dans le style familier. ( Pratique } C’est l’état où se trouve un débiteur dont les biens saisis sout insuflisans pour payer tous ses créanciers. DECORATEUR, s. m. de lita- lien decoralore. ( Peinture- Architecture) Un dé- corateurest un artiste qui s'occupe de certains monumens intérieurs des palais, des maisons, des appa- reils de fêtes publiques, et de ce qu’on appelle proprement décora- tion de théitre. 22 DEC Les Tialiens qui ont un goût na- tional très-marqué pour les fêtes, les speetacles, les décorations , comptent un assez grand nombre d'artistes qui se sont distingués en ce genre. Servandoni peut etre cité comme un de ceux qui ont le plus illustré parmi nous le double talent de peintré-décorateur et d’archi- tecte-décorateur. L’art du décorateur des théâtres et dès lieux renfermés et embellis par l’architecture, est fondé sur la perspective ; il ne peut réussir à roduire quelque illusion , sans être versé dans les régles de La pers- pective linéaire et aérienne. Le décorateur trace par des opé- rations géométriques et certaines , des lignes inclinées, que , du point d’où elles doivent être aperçues, l’œil du spectateur prendra pour des lignes horizontales ; il emploie des dimensions graduelles de plans qui donneront l’idée d’une étendne, d'une distance qui n'existe pas. Enfin, dans quelques toises aux- quelles il est borné, il fait par- courir aux regards trompés , et à l'imagination dont il s’empare, et qu'il conduit à son gré, des es- paces quelquefois indéfinis. La science de la perspective aë- rienne , sans offrir des régles pra- tiques absolument aussi positives , s’appuie cependant sur des prin- cipes exacts :ses moyens sont les couleurs en détrempe , et la lu- mière , on plutôt les lumières dont l'artiste dispose. L’une de ces lu- mières est celle que le peintre-dé- corateur suppose éclairer les objets qu'il représente ; la scène entière est un tableau ; cette lumière feinte présente donc les mêmes régles de clair-obscur qu’un peintre doit sui- vre dans queique ouvrage de son art que Ce soit. L'autre espèce de lumière est celle dont le peintre - décorateur éclaire réellement ses décorations; il dispose , pour ainsi dire, d’un astre , ou d’une infinité d’astres lu- mineux, par le moyen desquels il imite la véritable lumière, celle du jour , autant qu’il est possible à l’art d’imiter la vérité. DECORTICATION , s. f. com- posé de la particule dé, et de cor- DEC Lex, écorce : action d’ôter l'écorce. ( Fharmacie ) L'action d’ôter lé corce ou la peau d’une racine , d’un fruit , d’une semence, ou de télle autre chose semblable, DECOUPER, v. a. composé de la particule extractive dé, et de couper , formé, dit-on, du grec xorew ( Kope6) , couper : couper en petites parties. ( Technol.) En termes de manu- factures, découper des étoffes, c’est les couper à petites taillades , soit qu’on eulève la pièce, soit qu’on ne l’enlève pas. Decouper une estampe ; c’est, parmi les marchands de gravures , séparer les figures du fond, pour les placer sur un autre fond. Les fabricans de blonde appellent découper , V'action de diviser à la main les centaines qui composeut une écale , en tournant la matière autour de deux tournettes. Les jardinie:s disent découper un parterre en différentes pièces , pour dire y former différens des- sins. Parmi les boulangers , découper la pâte, c’est la bien diviser. Pêche) Découper la baleine ; c’est débiter par morceaux les gran- des pièces de lard qu’on enlève du corps de la baleine. ( Peinture) Un objet découpé, uue figure découpée, un groupe découpé , sont des manières de par- ler qui désignent dans un ouvrage de peinture, une sécheresse de con- tours , ou bien une crudité de ton, par l’effet desquelles un objet , une figure , un groupe se détachent du fond du tableau , plus qu’ils ne paroîtroient s’en détacher dans la nature. La sécheresse du trait provient ou d’une mauvaise habitude de des siner et de peindre , ou quelquefois aussi du désir qu'a l'artiste & faire paroîitre la connoissance qu’il a des formes et des contours. Sil s’at- tache trop à se montrer dessinateur exact, il n’est plus ni assez peintre, ni assez Juste observateur des effets du clair-obscur et de l’harmonie. Si les objets d’un tableau parois- sent découpés par l’effet du rap- prochement et du contact de cer- taines couleurs trop tranchantes , IDEC c’est un défaut que l'artiste peut éviter, et qui tient aux connois- sances plus où moins réfléchies de Pharmonie colorée. pu La troisième cause qni fait pa- roitre les objets d’un tableau dé- coupé , est l'obscurité trop forte et trop égale des ombres. La nature des couleurs qu’on emploie pour imiter l’ombre , contribue le plus souvent à ce défaut. Les bruns et les noirs dont se sert le peintre , poussent. (V. POUSSER }), c’est-à- dire , deviennent de plus en plus opaques et foncés : le défaut s’ac- croit avec le temps, et les objets peints avec les couleurs qui se changent moins, ou qui quelquefois s’affoiblissent , deviennent plus dé- coupés qu'ils ne l’auroient été sans cette négligence. DECOURRANT, TE , adj. formé de là particule négative dé, et de currere , Courir. A set Feuille décourrante, celle dont les deux bords se pro- longent avec saillie sur la tige au dessous de son point d’attache. I! se dit aussi de toute partie qui forme un pareil prolongement sur celle qui la porte. : DECOURS, s. m. du latin dé- cursus, formé de la particule né- gative dé, et de cursus, cours, dérivé de curro, courir. (_Astron.) Nom que l’on donne au tems qui s'écoule depuis la pleine lune jusqu’à la nouvelle lune, parce qu’älors la portion de son hémisphère éclairé que la lune nous présente , va toujours en dimi- nuaut, jusqu à ce qu’enfin cet hé- misphère nous soit entièrement ca- ché. Décours est opposé à croissant. DECOUVERTE, s. f. composé de la particule négative dé , et de couvrir, cooperire : action de dé- couvrir, d'inventer, où la chose même qu’oua découverte, qu’on a inventée. (Sciences et Arts) il se dit au figuré de tout ce qu’on trouve de nonveau dans les arts et dans les sciences ; l’on dit: On a fait de grandes découvertes en médecine , en physique , en chimie , en astro- nomite ; etc. La découserte des Indes ; la découverte d'un nouveau continent. DEC 473 (Art milit.) Aller à la décou- verte, c’est, en garnison, aller eu- viron à une lieue de la place pour voir ce qui se passe dans la cam- pagne , et y arrêter tout ce qui pa- roit suspect , soit espions ou partis ensemis, si l’on en peut être le maitre. À l’armée , aller à la découverte, c’est aller apprendre des nouvelles de l’ennemi; c’est observer si , entre les différens postes exté- rieurs , lés postes de jour et ceux de nuit, il se trouve des bois , des haies, des fossés, des gués , des défilés ou autre terrein Éiffeile où il poutroit y avoir quelque em- buscade , de détacher deux officiers avec quelques cavaliers, pour y fouiller à fond, à droite et à gauche. (Marine ) Etre à la découverte ; c’est ètre en sentinelle au bout du mât. Envoyer un bâtiment à la dé- couverte ; c’est l’envoyer pour re- connoître la flotte ennemie. On dit d’une roche qu’elle dé- couvre , lorsqu’étant cachée sous les eaux , au tems de la pleine mer, elle se montre hors de l’eau toutes les fois que la marée redescend. DÉCRÉPITATION ,s. f. com- posé de la particule négative dé, et de crepito, craquer, pétiller : faire un bruit ou rendre un son éclatant. ( Chimie) 1 se dit du bruit ou du pétillement que le sel fait pen- dant qu’on le calcine, ou plus exac- tement, c’est la prompte sépara- tion des moléenles constituantes d’un corps, avec bruit ou pétille- ment. Ce phénomène est dû à la prompte expansion et vaporisation de l’eau de cristallisation, qui, pour s'échapper , brise les lames du cristal, La marque du sei marin est de décrépiter sur le feu. Foy. CRÉPITATION, qui est la même chose. DÉCR EPITUDE , s: f. formé dn lat. decrepo , reudre le dernier souffle, jeter son dernier éclat : par allusion à une chandelle qui décrépite en s’éteignant. nt ( Physiologie) Terme de la viril- lesse , ou état de desséchemeut «| tout le corps, dans lequel tous les vaisseaux acquièrent un tel degré 474 DEC de solidité, de rigidité, qu'ils font une résistance presque invincible aux fluides qui sont pressés dans leurs cavités, en sorte qu’ils se contractent et se resserrent , pour la plupart, au point que tout le corps devient aride et sans suc ; effet naturel de la constitution du ve , dont les parties ayant perdu la flexibilité requise pour entre- tenir le mouvement qui fait la vie, restent dans l’état de repos. DÉCRET , s. m. du latin decre- tüm, formé de decernere, décerner, régler , ordonner. ( Hist. ecclés.) Ce mot s’est dit d’abord, chez les jurisconsultes , de tout ce qui avoit été ordonné par le prince en connoissance de cause. Mais depuis , 1l a été appli- ue aux réglemens et ordonnances es papes, comme on a donné le nom de canons à ce qui a été ordonné par les conciles. L’on a encore appelé décret , une compilation de canons , faite par Burchard de Worms, par Yves de Chartres, par Grotius. ( Pratique ) Décret se dit d’une ordonnance du juge , qui porte or- dinairement prise de corps ou sai- -sie de biens. On appelle décret d’adjudication, un jugement qui autorise la vente que l'or fait en justice d’un héritage saisi réellement. Décret volontaire est une pour- suite de saisie et adjudication faite par décret, qu’un acquéreur par contrat fait faire sur lui ou sur son vendeur, pour purger les hypo- thèques que quelqu'un pourroit prétendre sur le bien acquis. ( Polit.) Décret s’est dit, pen- dant la révolution, des lois ren- dues par les assemblées consti- tuante et législative, et par la con- vention nationale ; par la constitu- tion de l’an 8, on a appelé décret un projet de loi, adopté au scrutin par le corps législatif, selon Îles tormes constitutionnelles ; mais de- puis les changemens apportés à cette constitution, décret est exclu- sivement consacré à désigner les actes émanés du conseil privé de l'Empereur. DECRETALES:, adj. et subst., mème origine que décret. DEC (Dre canon.) Lettres décré- tales, où simplement Décrélales ; ce sont des lettres écrites par les souverains pontifes, et qui sont ainsi appelées, parce qu’elles dé- cident des points de doctrine, et que leurs résolutions ont force de loi dans l’église. DECRUSEMENT , s. m., pour déc ustation, formé de la particule extractive dé, et du latin crusta, croûte : enduit , vernis , enve- loppe. ( Manuf.) Action de débarrasser la soie de son vernis. Cette opéra- ton consiste à la faire bouillir dans du savon pour la dégager, à la laver et à la laisser tremper ensuite dans un bain froid , avant de la mettre à la teinture. DECUPLE, s. m. du latin decu- plus. ( Arith. ) Relation on rapport entre une chose et une autre,qu’elle contient dix fois : ainsi 20 est dé- cuple de 2. Il ne faut pas confondre décuple avec décuplé: une chose est à uve autre en raison décuple lors- qu’elle est dix fois aussi grande; et deux nombres sont en raison décu- plée de deux autres nombres , lors- qu’ils sont comme la racine dixième de ces nombres : ainsi2està1, en raison décuplée , de 2 dixièmes à 1 ; car la racine dixieme de 2 dixièmes est 2. J. RACINE. DECURIE , s. f. formé du latin decem , et de curia. ( ist. rom.) On appeloit ainsi chez les Romains une troupe de dix soldats, ou de dix autres hom- mes, sous un ofhicier qu’on nom- moit décurion. La cavalerie ro- maine étoit rangée par décuries. Romulus divisa chacune des trois tribus du peuple en dix centuries, et chaque centurie en dix décu- ries , à laquelle commandoit un dé- curion. ( Instruct. publ.) On a aussi ap- elé décuries, dans certains col - bas des troupes de dix écoliers qui avoient chacun un écolier nom- mé décurion à leur tête. DECURSIF , adj. du laf. decur- sivus , composé de la particule né- gative dé, et de curro, courir. ( Botar.) Siyle décursif; ceiui qui paroissant partir du sommet DED même de l’ovaire . descend en ram- pant sur un de ses côtés, jusqu’au point correspondant au hile de l’o- vule. La rivinie a un style décursif. DECUSSATION , s. f. formé du lat. decussis, dixaine, ou plutôt la figure X, qui représente la dixaine en chiffres romains, autre- ment sautoir; l’action de œiviser en forme d’X ou en sautoir. (Optique ) Croisement des rayons de lumière. On appelle point de décussation le point où plusieurs rayons de lumière se croisent, tels que le foyer d’une lentille, d’un nuroir , etc. Il y a aussi une dt- cussation des rayons, au-delà du cristallin , sur l'organe de la vue, quand la vision est distincte. DEDICACE, s. f£. formé du latin dedicare, composé de la préposition de, èt de dico , offrir de bouche, dédier. = {Cérém. relig.} Consécration d’un temple , d’un autel , d’une statue, etc. en l’honneur de quelque divi- nité. L’usage des dédicaces est de la plus haute antiquité. Nabucho- douosor fit la dédicace de sa statue; Pilate dédia dans Jérusalem des bou- cliers dorés à Tibère. Tacite parle de la dédicace du Capitole rebäti par Vespasien. … ( Culte juduïque) Les Juifs cé- lébrent tous les ans la dédicace du Temple , faite par Judas Machabée, ceutsoixante-quatre ans avant l’ère chrétienne. { Culte cuthol. ) Dans le chris- tianisme , dédicace ne se dit que d’une église. Les chrétiens se voyant en liberté sous Constantin, bâtirent partout de nouvelles églises, à la place de celles qui avoient été dé- truites. Leurs dédicaces étoient des fètes magnifiques. On rassembloit plusieurs évêques pour rendre la cérémonie plus auguste, et on pro- -nonçeit des discours sur le but et 12 fin de cette cérémonie, On appelle aüssi dédicace, la fète annuelle qui se fait en mémoire de la consécration d’une église. (Littérat.) Déditace se dit aussi de l’adresse d’un livre qu’on fait à quelqu'un par une épitre ou par une inscription qu’on met à la tête de l'ouvrage, et qu’on appelle dé- dicatoire. On dit que l’Arioste et le DEF 475 Tasse ont été très-malheureux en épitres dédicatoires. DEFAILLANCE, s. f. formé de la particule dé , et du lat. fallire, ou fallere, dont les Aublate ont fait fail: foiblesse, évanouisse- ment. ( Médecine ) Foiblesse , manque de force , soit par le défaut de vivres , ou par l’épuisement que cause une grande maladie, soit par l’âge, ce qu’on appelle dé- Jailiance de nature. ( Chunie ) Résolution d’un sel ou de quelqu’autre matière sem- blable en liqueur, par l'humidité de l'air; ce qui se fait en l’expo- sant à la cave , ou dans quelque lieu frais et humide. Le sel de tartre se résout ainsi à la cave en une li- queur qu’on appelle huile de tartre par défaillan. €: { Pratique) Les gens de palais appellent défaillant celui qui se laisse juger par défaut en matière civile, DEFALQUER , v. a. de l'italien defalcare, formé de falx , et de secare : couper avec la faulx, dont les Espagnols ont fait defalcar. ( Calcul) Rabaïtre d’une somme, déduire : ce marchand a beaucoup de biens, mais il faut en défulquer ses dettes. DEFAUT , s. m. du lat. deficio, manquer: non perfection, priva- tion , abseuce de"quelque chose. ( Pratique) Omission de quel- que chose , et le jugement qui eu donne acte. ( Vénerte) On dit que Les chiens sont en défaut, pour dire qu'ils ont perdu les voies de la bête ; et qu’ils ont bien relevé le defaut, pour dire qu’ils sont bien remis sur les voies. DEFECTIF, adj. du lat. defi- cere, manquer. ( Grammaire ) On appelle verbe défectif, celui qui n’a pas tous ses tems ou tous ses modes. ( Arith. ) Nombre défectif est la même chose que zornbre défi- cient. V. DEFICIENT. {Géom.) Hyperboles défectives ; ce sont des courbes du troisième ordre, ainsi appelées par Newton, parce que n’ayant qu’uneseule asymptote droite, elles en out une de moins 1 476 DEF que Phyperbole conique ou appol- lonienne : elles sont oppostes aux hyperboles redondantes du même ordre. " DEFENSE, s. f. du lat. defen- do, défendre , formé de la prépo- sition négative dé, et de fendo, (inusité): tuer, protection, soutien, appui qu’on donne à quelqu'un contre ses ennemis, à quelque chose contre ceux qui l’attaquent. ( Art milit.) étre en défense; c’est être en état de se défendre et de résister. On dit dans ce sens : cette redoute est en défense ; on a nus ce frontin en défense ; le loge- ment n’est pas encore en défense. Défenses d'une place ; ce sont les parties d’une enceinte qui flan- quent d’autres parties, comme les parapets , les casemates ou les fiusses braies qui regardent ou défendent les postes qui leur sout opposés. Ligne de défense, celle qui part de l’extrémité du flanc joignant la courtine, pour vaser la face du bas- tion opposé au flanc, lorsqu'il y a une partie qui découvre la face. Feet Défenses ; où ap- pelle ainsi nue pièce d'écriture si- gnifiée par uu avoué, et dans la- quelle il fait usage des moyens de fait et de droit qu'il croit devoir proposer en faveur du défendeur , contre la demande formée contre lui. ( Histoire nal.) Défenses se dit aussi des deux deuts canines qui sortent de la gueule du sanglier, et dont il se sert pour se defeudre et attaquer ses ennernis. DEFENSIF , adj. mème origine que DEFENSE. L'art défensif, etc. ; c’est le com- mencement du titre d’un ouvrage de M. de Montalembert, dont le but est de démontrer que l’art défensif est supérieur à l’offensif, par une nouvelle manière d’em- pioyer l'artillerie, et par la sup- pression totale des bastions, comme étant la principale cause du peu de résistance des places de guerre. ( Méd.) Remèdes défensifs ; ce sont les topiques astringens , forti- fans, RADUEEe , qu'on applique au- tour d’une tumeur, d’une plaie, DEF d’un ulcère , ou sur le mal même en fomeutation , en liniment, en onguent, en cataplasme et en em- lätre, pour empécher le dépôt des A de , en arrêter le cours , cal- mer la violence de la douleur , et défendre la partie coutre l’impres- sion de l’air. DEFEQUER , v. a. du lat. de- fecare, formé de la particule extrac- tive dé, et de fex, fecis, lie. ( Chimie ) Otér les féces, les im- puretés d’ane liqueur. DEFERENT , adj. du latin de- ferre, formé de la particule extrac- ticule dé, et de fero, porter : por- ter d’un lieu dans un autre , trans- porter. ( Astron.) Un cercle déférent étoit, dans l’ancienne astronomie, un cercle qui portoit l’épicycle d’une planète , ou la planète elle- mème. Kepler a depuis changé ces cer- cles ea ellipses, dont le soleil oc- cupe le foyer, et Newton a fait voir, par la gravitation univer- selle ; que les planètes devoient en eflet décrire des ellipses autour du soleil. Déférent des nœuds ; c’étoit un cercle où un orbe qu’on imaginoit daus le ciel pour expliquer la révo- lution des nœuds de la lune en dix- huit ans. ( Physiol.) Les canaux déférents sont des vaisseaux qui portent dans les vésicules sémivales la semence quiaété séparée dans les testicules. DEFERLER , v. a. l’opposé de ferler; les Anglais disent furl, pour ferler, et unfurl, pour déferler. Quant à l’origine de ce mot, les Français et les Anglais s’en font honneur réciproquement. ( Marine) Déferler les voiles ; c’est les délier de dessus la vergué, lorsqu’elles sont serrées ou ferlées, en larguant les garcettes, afin de les tenir prêtes à servir. Déférler le petit hunier; c’est larguer les garcettes du petit humier our le tenir prèt à être déployé. On déferle le petit Aunier, en tirant un coup de canon, pour faire signal de partance , et on le laisse ainsi déferlé jusqu'au momeut du dé- part. DEF DEFEUILLAISON , s.f. du lat. defoliatio. ( Boten. \ Chute, ou tems de la chute des feuilles des plantes h- neuses où gemmipares. L’époque de la défeuillaison n’est pas la mè- me pour les mêmes plautes dans les climats diftreas. DÉFICIENT, adj. du lat. deficio, manquer , avoir faute. ( Arithmét.) Les nombres dé- ficiens sont ceux dont les parties aliquotes ajoutées ensemlle , font une somme muindre que le tout dont elles font partie. Tel est le uombre 8 dont les parties aliquotes 1,2,4, prises eusemble, ue font ue 7. #. ABONDANT, DEFICIT ,s. m. mot emprunté du lat, déficio et qui signihe ce qui 2nanque. ( Pratique, banque et finances } Une pièce d’un inventaire est en déficit. Une somme est en déficit dans la caisse d’un banquier. 11 a on déficit dans les revenus de l'Etat. DÉFILE, s. m. de file, parce que l’onnepeut y passer qu’à la file. ( Art nulit.) Chemin si serré que des troupes qui sont en marche n’y peuvent passer qu’en faisant uu petitiront; ce qui donne moyen à l’ennemi de Îles arrêter facile- ment ,et de Les charger avec d’au- tant plus d'avantage que celles de da tête et de la queue ne péuvent se secourir. DEFINITION ,'s. f. du latin definire, composé de la préposi- tion de et de finis , limite ; ce qui signifie proprement marquer les bornes et les limites d’une chose. (Logique) Définition, en logique, est l'explication de la nature d’une chose , par son genre et par sa différence. ( Mathém.) Définition , en ma-. thématiques, est l’éexplicatior du seus ou dé la signification d’un mot, ou d’une énnumération de certains caractères qui suflisent our distinguer la chose définie à toute autre chose. + ( Histore natur. ) En histoire naturelle, définition est l’expo- sition courte et précise des prm- cipales qualités propres et dis- tactives d’une chose qu'un veut DEF faire connoitre toute autre. ( Diction ) En rhétorique, la défirition est un lieu commun propre à la preuve ; elle consiste à expliquer là nature du sujet que l’on traite. L’orateur ne se borne pas , comme le philosophe , à ex- pliquer strictement le genre et la diffrence de Ïa chose qu'il définit, il n'ometaucenn des traits essentiels qui la caractérisent, et il en par- courtles principales circonstances. C’est ainsi que Cicéron défiuit L'his- toire , la luinière des tems, le dé- positaire des événemens, le témoin Jidèle de la vérité, la source des bons censerts et de la prudence, la règle de la conduite et des mœurs. DEFLAGRATICN, s. f. du latin deflagratio, formé du lat. deflagro, bruler. ( Chimie ) Iuflammation d’un corps minéral avec un sulphureux qui se fait dans un creuset, pour le purifier de ce qu’il a de plus gros- sier. DEFLEGMATION , du latin de- phlesmatio , formé de la perticule extractive dé , et de phlegma, Îlezme, eau. ( Chimie ) Rectification par la- quelle on dégage les liqueurs, particulièrement les esprits, de tout leur flegme ou eau, en les distillant ou les cohobant. DEFLEXION, s. f. du lat. de- flexus , dérivé de deflecto, cour- ber. ( Physique ) Action par laquelle un corps se détourne de son che- min,en vertu d’une cause étran- gere et accidentelle, ou, si lon veut, déflexion se dit du détour mème. Déflexion des rayons de lumière; c’est cette propriété des rayons que Newton a nommée inflexion, et d'autres diffraction. Elle consiste en ce que les rayons de Jumitre , qui rasent un corps opaque, né continuent pas leur chemin en droite ligne, mais se détournent en se pliant, et se plient d'autant plus qu'ils sont plus proches du corps. Il paroït que le père Gri- maldi , jésuite , est le premier qui ait remarqué cette propriété ; mais k7T et discerner de ‘ 478 FER Newton l’a examinée beaucoup lus à fond. DEFRICHEMENT, s. m. du lat. defricare, ouvrir, ou de defruti- eare , arracher des fruits. ( Agric. ) Le défrichement est ce qu'on fait pour mettre en valeur une terre inculte. On a beaucoup écrit sur les dé- Jfrichemens, sur la meilleure ma- nière de les faire, et sur les avan- tages et les inconvéuiens qui en ré- suitent. Ceux qui ont le plus d’ex- périence dans ce genre de culture prétendent que le défrichement des terres incultes présente plus de ressources , des bénéfices plus con- sidérables et plus assurés qu’une culture ordinaire et réglée. La ma- üière la plus avantageuse de défri- cher est de commencer par diviser les terres, les clorre , les nettoyer, les fumer; de bâtir et de cultiver chaque année un nombre déter- miné d’arpens, et de finir par les donner à ferme après un certain cours de culture. Les dificultés dans ces sortes d'entreprises proviennent ordinai- rement de ce qu’en beaucoup d’en- droits les landes sont commu- nes en totalité ou en partie, et qu’il est impossible de les clorre, Les baux trop courts sont encore uu obstacle presque insurmontable au succès des défrichemens ; il ny a point de fermier qui se livre de bonne foi et sans réserve aux soins et aux travaux qu’exige un défri- chement , s’il n’a pas l’assurance de jouir pendant un long terme. Les avantages sont très-grands et au-dessus de ceux de la culture ordinaire. Dire les calculs les plus exacts, 1l est démontré que les défrichemens faits avec intelli- gence ont rendu, au bôut de trois ans , leurs premières dépenses, et que la rente a été toute entière en bénéfice. » DEFTECDAR , s. m. mot ture, composé de defier , livre, caluer, némoire , registre, suivi vraisem- blablement du grec dighep , peau, parchemin , et de dar, mot turc et persan, qui siguife celui qui tent, capiens, {enens; mot à mot celui qui tient les livres de recette et de dépense du grand-seigneur, DEG ( ist. turque ) Grand - trésorier ou intendant des finances de l’em- pire ottoman. C’est le defiecdar qui reçoit les revenus du grand- seigneur , qui paye ses troupes , et qui règle toutes les dépenses nécessaires pour les affaires publi- ques ; il a séance au divan; ses ordres sont exécutés comme ceux du sultan, et la suite de ses of- ficiers n’est guères moins considé- rable que celle du grard-visir, dont il est ordinairement la créature. DEGEL, s. m. composé de la particule négative dé, et de gelo, geler. . (Physique ) Fonte de glace qui, par la chaleur qui se ranime dans l’air, reprend l’état de liquidité , de même que la perte que l’eau fait d’une portion de la matiére du feu qui la pénètre , la fait pue de l’état de liquidité à celui de glace, de même aussi une nouvelle intro- duction de la matière du feu dans la glace, la fait passer de l’état de solidité à celui de liquidité. Les causes générales de cette chaleur ranimée , sont le retour du soleil vers notre hémisphère , ses rayons plus directs , une moindre épaisseur d’atmosphère, et des vapeurs qu’ils auront à traverser, les vents chauds ou tempérés et humides qui vien- nent des régions du Midi , et, plus que tout le reste , le relâchement des parties extérieures du terrein, par une sortie plus abondante des vapeurs intérieures, qui émanent du fond de la terre , ou du centre du globe. DEGLUTITION , s: f. du latin deglutire, avaler , engloutir. ( Physiol.) Action par laquelle on avale les alimens. C’est ne fonction de l’œsophage qui reçoit les alimens , et les conduit promp- tement dans l’estomac. DEGRADATION , s. f. composé de la particule négative dé, et du lat. gradatio : l’action de monter par ee l’action de descendre, de décroitre par degrés. ( Peinture ) La dégradation des couleurs et des lumières est le fine moyen qu'employe l’art de a peinture lorsqu'il imite les ob- jets visibles, pour peindre le re- lief qu'ont ces objets dans la ua À DEG ture, pour marquer les distances qui les séparent , pour indiquer les plans sur lesquels ils se trouvent placés, et enfin pour donner l’idée de l’air même qui les environne, et qui, bien qu'invisible , en mo- difie sensiblement les apparences. Les lois et le procédé de la lu- mière exigent qu'il ny ait véri- tablement, dans un objet éclairé, qu’un point où cette lumière frappe plus directement : en partant de ce point , la lumiére, ainsi que la couleur qui reçoit d’elle ses modi- fications , se dégradent ou se gra- duent en raison des plans, mais par des progressions multipliées et si inappréciables à notre organe vi- suel, que les regards les plus atten- tifs et les plus perçans ne peuvent fixer les limites de chacune d’elles. Les peintres occupés à les obser- ver, parviennent insensiblement à les distinguer , non pas avec une précision géométrique , ce qui est impossible ; mais assez sensible- ment pour les imiter , autant que l’art l’exige et le comporte. ( Pratique) Dégradation , dans le sens de destitution ignominieuse est également formé du lat. gradus, mais dans le sens figuré de grade, dignité, emploi. - Les plus anciens peuples étoient dans l’usage d’ôter aux personnes consacrées au culte divin toutes les marques extérieures de leur carac- tère , lorsqu'elles étoient condam- nées à des peines efflictives ou in- famantes. Chez les Romains, les Vestales n’étoient point condam- nées à mort, que les pontifes ne les eussent dégradées , en leur arra- chant les bandelettes et les autres ornemens du sacerdoce. Parmi les Juifs, on dégradoit les prêtres qui avoient commis quelque crime. Autrefois, en France, on ne fai- soit pas mourir un ecclésiastique , sans qu’il eût été dégradé per un ou plusieurs évêques ; mais les dé- lais qu'’entrainoit cette dégradation étant préjudiciables à la vindicte publique, on commença à en né- gliger la formalité au commence- ment du dix-septième siècle La dégradation dun oflcier, d’un homme en place se faisoit chez les Romains, eu privant les délin- DEG 479 quans de leur grade, et en leur en donnant un plus éloigné. En France la dégradation d’un ofi- cier, d’un gentilhomme étoit an- ciennement accompagnée de cu- beaucoup de cérémonies, La plus rieuse est celle qui fut pratiquée, du tems de François I. contre le capitaine Frauget , qui avoit rendu lächement Fontarabie. DEGRE, s. m. du latin degres- sus, formé de degredior, des+ cendre. ( Archit.) Escalier, partie d’un bâtiment qui sert à monter et à descendre ; degré se dit aussi de chaque marche d’un escalier, (Physique) Degré de chaleur; ici le mot degré s'emploie au figuré pour exprimer l’augmentation ou diminution de chaleur marquée par une des divisions du thermomètre appelées degrés. On appelle aussi degrés les dif- férentes divisions du baromètre, de l’hygromètre , etc. qui servent à mesurer la pesanteur, l’humi- dité , etc. de l’air. ( Chimie) On dit, en chimie, savoir donner le degré de feu, c’est- à-dire , savoir à quel point il faut que le feu soit ardent, pour bien {aire l’opération qu’on se propose. Les anciens chimistes divisoient le feu en quatre degrés : aujourd’hui les divisions du thermomètre ser- vent à régler les degrés de cha- leur. ( Méd. ) Les médecins galénistes se servent encore du mot degré pour exprimer une certaine exten-— sion des qualités élémentaires des alimers et des médicamens, savoir ; le chaud, le froid, le sec et l’hu- mide. Ils divisent cette extension en quatre degrés, et ils disent que les médicamens et les alimens sont froids ou chauds, secs ou humides, au premier, au second, au troi- sième , au quatrième degré. ( Géom. ) Degré , en géométrie, siguihe la 56v.° partie d’une circon- férence du cercle. 7. CERCLE. Il y a apparence qu’on a pris 560 pour le nombfe des degrés du cer- cle , parce que ce nombre, quoi- qu’il ne soit pas fort considérable, a cependant beaucoup de divi- seurs. 480 DEG Degré s'emploie aussi en parlant de la mesure LP angles ; et ia rai- son pourquoi on mesure un angle quelconque par les degrés au par- ties d’un cercle, c’est que la cour- bure du cercle est uniforme et par- faitement la mème daus toutes ses parties, ensorte que des angles égaux dont le sommet est au centre d'un cercle, renferment toujours des arcs parfaitement égaux de ce cercle. Degré de la terre; un degré de la terre serait la 560.° partie de la circonférence , si elle étoit parfai- tement sphérique , et dans ce cas- là tous les degrés seroient égaux ; car les deux rayons tirés des deux extrémités de chacune de ces 360.° parties au centre de la terre, y feroient un angle d’un degré. Mais la terre étant un sphéroide aplati vers les pôles, on n’a aucun moyen de mesurer par observation sur la surface de la terre , l’étendue d’un arc compris entre ces deux rayons, qui font un angle d’un degré; c’est pourquoi l’on regarde comme un degré de la terre , la portion de sa circonférence qui répond à un degré du ciel. Or, un degré, ainsi mesuré, est un angle qui n’a point son sommet au centre de la terre, mais au point de concours des ver- ticales tirées des deux extrémités du degré perpendiculairement à ia terre. Le degré du sphéroïde ter- restre est donc l’espace qu’il faut parcourir sur laterre , Et que la rés verticale ait changé d’un degré. Mais cet espace dans le sphéroïde aplati, doit être jee ou moins grand, suivant les différens degrés de latitude : il doit être d'autant plus court que 1a convexité ou ba -courhure de laterreestplus grande ; et dans les endroits les plus aplatis de la terre, cet espyce doit être plus long. En effet, les degrés que lon a mesurés à différentes lati- tudes se sont trouvés d'autant plus courts qu'ils étoient plus près de l'équateur , et d'autant plus longs qu'ils étotent plus près des pôles, ce qui 1 prouvé démonstrativement Vaplatissement de la terre vers ses pôles: Le degré de Ja terre auprès de l’équateur a été trouvé DEG de 110,577 mètres ua quart (.56,753 toises ); celui qui a été mesuré entre Paris et Amiens, à 49 degrés 25 min. de latit. moyenne, a été trouvé de 111,198 metres uu quart (57,072 toises); celui qui a été mesuré sous le cercle pélaire à 66 degrés 20 minut. de laut., a été trouvé de 111,880 mètres 3 quarts ( 57,422 toises ). (Système nouveau métrique ) C’est par la valeur d’un degré du méridien qu'a été fixée la nouvelle mesure {pançaise qui sert de base à tout le système métrique. Toutes les mesures du système métrique , adopté par Ja République sont rap- portées à une base unique prise dans la üature , le quart du méri- dien terrestre , et les divisions de ces mesures sont toutes assujeties à l’ordre décimal employé dans notre arithmétique. Le degré géographique est divisé en 10 myriamétres. Le cercle s’y devise en 100 degrés , et le degré en 100 minutes. Le degré métrique vaut , en ancienne division , 54 mi- nutes ; le degré terreste, ou degré décimal, est une nouvelle mesure Jinéaire égale à la centième partie de la distance de l’équateur au pôle , ou du quart du méridien ter- restre. Ce degré a pour longueur 100,000 mètres, et contient 307,949 pieds 8 dixièmes de pied. Cette mesure est destinée à mesurer les très-grandes distances itinéraires, V. MESURE. (Musique) On appélle degré, eu termes de mnsique, la différence de position ou d’élévation qui se trouve entre deux notes placées dans une même portée, sur la mème ligne, ou dans le ruûme espace; elles sont au mème degré; etelles ÿ seroient encore quand même une des deux seroit baissée ou baussée d’un semi-ton, par un dièse ou par un bémol. Au contraire elles pourroient être à l’umisson,, quoique poséessur différens degrés, comme l’ut bémol et le 52 nature}; le /a dièse et sol bémol , etc. (Jurisprud. ) Degré &e parenté ; c’est la disiance qui se trouveientre ceux qui sont joints par les liens du saug. Il y a deux manières de compter les degrés de ne ’une DEG l’une enseignée par le droit civil, l’autre par le droit canon. La pre- mière est observée pour les suc- cessions , la seconde pour les ma- riages. à Dans l’une et l’autre manière, la parenté est composée de deux lignes, la directe et la collaté- rale. La ligne directe comprend tous les ascendans et tous les descen- dans. On y compte autant de de- grés qu'il y a de générations, dont on en retranche toujours une. Ainsi le père et le fils sont au premier de- gré; V’aïeul et le petit-fils au se- cond degré ; le bisaïeul et l’a- rière-petit-hils, au troisième de- gré» Etco 1, Î Pour compter les degrés en ligue collatérale , suivant le droit civil, il faut toujours remonter , de part et d'autre, à la souche commune, de laquelle les parens dont on veut trouver le degré sont descendus, compter autant de degrés qu'il y a de personnes, à l’exception de celui qui fait la souche commune, qui ne se compte Jamais. Degré d'affinité ; c’est la dis- tance qui se trouve entre deux personnes alliées par mariage , ou par une conjonction illicite ; l’af- fnité suit la parenté pour la com- putation des degrés ; de sorte que tous les parens du mari sont tous alliés de la femme au même de- gré qu'ils sont parens du mari, et vice versa. L’aflinité en ligne collatérale em- pèche le mariage aux mèmes degrés que la parenté ; mais le pape peut en accorder la dispense. Degré de jurisdiction; c’est la supériorité qu’une jurisdiction a sur une autre. ( Chevalerie) Degré de noblesse; c’est, daus les pays où l’on con- noît la noblesse, la distance qu’il y a d’une généraüon à l’autre , de- puis le premier qui a été ermobli. On ne compte ces degrés qu’en li- gne directe, ascendante ou descen- dante, L’ennobli fait, dans sa li- gne , le premier degré ; les enfans le second , les petits enfans le troi- sieme , etc, DEGREER , v. a. contraction de désagréer, composé de la parti- d'eme I. DEH 482 cule négative dé, et de agréer , en lat. adcratare. ( Marine ) Dé gréer un vaisseau ; c’est eu ôter Îles agrès pour le dé- sarmer. On dit qu'un vaisseau est dégréé, lorsqu'il est dépouillé de tous ses cordages ; on le dit aussi d’un vaisseau qui, dans ün combat où dans une tempête, a perdu quel- ques-u:s de ses principaux grès, DEGUERPIR , v. a. composé de la particule négatige dé, et de guer- pir, qui pourroit venir de werpir, en allemand, werp, qui signifie mettre en possession, et auquel , ayec la préposition dé, on auroit donné un sens opposé ; ce qui est ordinaire dans la langue fran çaise. : Pratique ) Abandonnér ou dé- laisser un héritage à celui auquel on est redevable de quelque charge foncière , pour s’exempter de cette charge. L'effet du déguerpissement est qu’à l’instant le détenteur cesse &à- tre propriétaire de l’héritage, et que la propriété en retourne au bailleur. ff DEHISCENCE, s. £. formé du latin dehisco , s’entr’ouvrir, s’épa- nouir. ( Botan.) C’est, en parlant d’une plante, la manière dont s'ouvre une partie close de toute part DEHORS, adv. composé. de la particule de, et du latin foris. Les Languedociens disent defore : hors de, opposé à dedans. (Marine) Dehors, en parlant des voiles, exprime la situation des voiles, ditnd elles sont étendues au veut, déferlées ou appareillées. Toutes voiles dehors ; c’est la po- sition d’un vaisseau qui a mis au vent toutes les voiles qw’il peut ap- pareiller, Dehors signifie encore, hors du port , ou en pleine mer. Mettre dehors; c’est sortir du port , et faire roûte pour la pleine mer. (Art milit.) Dehors, au subs- tantif, signifie, en ermes de for- tification , des pièces détach‘es, des ouvrages extérieurs, ou des tra- vaux avancés, » Les dehors sont “= Hu ne qui 482 DEL couvrent le corps de la place, du côté de la campagne, comme les raävelins , les demi-lunes , cornes, tenailles, couronnes , queues d’hy- ronde, enveloppes, et sembla- bles. DE-INCLINANT, ou DE-IN- CLINÉ , adj. formé de la particule négat. dé, et de INCLINER. V,. ce mot. ( Gnomonique ) Cadrans qui dt- clinent et inclinent, ou réclinent tout à la fois, c’est-à-dire, qui ne passent ni par la ligne du zénith, ni par la commune section du mé- ridien avec l’horizon, ni par celle du premier vertical avec horizon. Ges cadrans sont peu en usage. DEÉJECTION , s. f. composé de la particule extractive dé, et de jacio ; jeter : l’action de lancer, jeter dehors. (Méd.) Evacuation des ‘excré- mens par Janus. Il se dit aussi des excrémens même. ( Astrol. ) Déjection, ou la chute d’une planète, est ,'en astrologie, le signe opposé à celni où elle au- roit le plus d'influence. DELAI, s. m. dû lat. dilätum , qu’on a dit pour dilatro. ( Pratique ) Tems accordé par la loi, ou par le juge, où par les par ties, ponr faire ou donner quelque chose. Délai fatal ou péremptoire; c’est celui qui est préfix, sans espérance de prolongation. : Délai de grâce; celui qui est accordé par le juge ou par les par- ties, au-delà du délai ordinaire. DELAISSEMENT, s. m. com- osé de la particule dé, et du lat. EC laxare , laisser. ( Pratique) Abandonnement de quelque He , d’un héritage ; etc. On ibaue plusieurs sortes de délaissemens ; la renonciation à une succession OU à une commu- nauté de biens:le désistemeut d’un héritage ;'le déguerpissement, etc. ( Commerce maritime) Délais- sement se dit aussi de l’abandon que les propriétaires font eu jus- tice des effets qu’ils ont fait assu- rer sur un vaisseau, ou du vais- seau lorsqu’il est perdu, ou qu'on n'en a pas de nouvelles après un #ertain tem. DEL L'acte de délaissement est celhi par lequel un négociant, qui a fait assurer des marchandises sur quel que vaisseau, ou le vaisseau en entier, abandonue à l’assureur les cHets pour lesquels l'assurance a été faite , avec la sommation de lui payer la somme qu’il avoit fait as- surer. DELEGATION, s. f. composé de la particule extractive dé, et de, leso , léguer , transporter : l’ac- tion de déléguer, céder, trans- porter quelque chose à un autre, ou substituer un autre à sa pläce. ( Pratique ) Délégation est, en ME ; FAN PE lequel celui: ui délègue , substitue quelqu’un à L place. 4 EN En parlant d’un débiteur, c’est la cession ou transport qu’il passe au profit de son créancier, en lui donnant à prendre le paiement de son dû sur une autre personne. DELESTAGE , s. m. composé de la particule extractive ou négative dé , et dé lestage, formé de lalle- mand /ast , charge, fardeau, dont les Hollandais ont fait lastagie , et les Anglais /asla ge ou ballast, pour le lest d’un vaisseau, 7. LEST, LESTAGE. ( Marine ) L'action de décharger lé lest d'un vaisseau. Le lestage èt ” délestage sont assujettis à des rè- gles dont le but est la conservation des ports. : On appelle bateau délesteur, un bateau employé à transporter le lest hors du vaisseau. DELIBATION , s. f. du latin de- libatio., formé de délibo , entamer, diminuer, amoïindrir : l’actiun de diminuer quelque chose, ( Pratique) Distraction; Île legs appelé delibatio hereditatis, est celui qui se prend sur La masse des biens de la succession. DELICATESSE, s. f. directe- ment de l'italien delicatezza ; on disoit ancieunement deleitança , our délicatesse, et délicteux pour délicat : tous ces mots ont été for- més du latin deliciæ , délices : qua- lité d’une chose délicieuse, exqui- se, agréable au goût. ( Diction) La délicaïesse du sentinieut et de l'expression appaï- DEL tient à la sagacité-de l’ame , comme la finesse appartient à la sagacité de l'esprit. La délicatesse de l’ex- pression consiste à imiter celle du sentiment, et pour cela, il suffit quelle soit naïve et simple. Rien n'est plus ingénieux que le naturel de cette épigramme de l’antholo- gie , si bien traduite par Voltaire; Laïs déposant son miroir dans le temple de Vénus: Je le donne à Vénus puisqu’elle est toujours belle. 11 le trop mes ennuis . Je ne saurois me voir dans ce mi- roir fidèle , Ni telle que j'étois, ni telle que je suis. ( Technologie} Te mot délica- esse, appliqué aux arts, signifie quelquelois ce qui est composé de parties fines, deliées et fragiles, travaillées avec peine , et rappro- chées avec adresse par l’ouvrier. Quelquefois, sans désigner en aucune facon la foiblesse ou la fra- gilité des parties, on le dit des ou- vrages qui demandent dans l’ou- vrier une grande adresse, une gran- de légèreté de main. Et l’on dit dans ce sens sculpture, ciselure , gravure délicate. ( Peinture ) Délicatesse peut se dire d’un petit tableau qui doit être considéré de fort près,et dans lequel Vauteur s’est proposé de plaire par un pinceau délicat. On loue un ta- bleau de fleurs , en disant qu'il est peint délicatement , que la touche en est délicate. Dans ce genre, le mérite de l’artiste est d'exprimer la délicatesse des objets qu’il repré- sente, Il ne faut pas confondre soi- gné avec délicat. Le soigné n’est pas toujours délicat, mais le délicat “est toujours soigné. DFLINEATION, s. f. composé de la particule extract. dé, et de Zr- nea, ligne: l’action de tirer des lignes. ( Archit. Mécan.) Description faite avec de simples lignes, de simples traits, (e plan n’est pas encore en sa perfection, ce n’est ue sa première déliné tion. DELIQUESCENCE , 5. f. du lat. deliquesco , se liquéfier , devenir + liquide. DEL 485 ( Chimie ) Propriété qu'ont cer- tains corps de s’emparer de l’humi- dité de l’air qui les environne, et de se résoudre en liqueur, au moyen de cette humidité, C’est la même chose que DF- FAILLANCE ; on dit aussi dans le même sens, délique, déliquium. DELIRE ,s. m. formé du latin deliro, composé de la particule extractive dé, et de Liro, sillonner : mot à mot s’écarter du sillon. ( Méd.) Aliénation d’esprit, ima- gination et raison dépravées , avec fièvre et sans fièvre. Il y a plusieurs espèces de délire : ]a phrénésie, la léthargie, la manie , la mélancolie, la stupidité ou démence, la fureur utérine , la misantropie , la cynan- thopie , la rage , le tarentisme. DELIT, s. m. du lat. delictum, ( Pratique) faute commise au préjudice de quelqu'un Les délits peuvent offenser l’in- térêt public ou celui des particu- Liers ; de là les delits publics et les délits privés. ( Archit.) On emploie par mé- taphoré le mot délit, pour dési- gner le côté d’une picrre différent de celui qu’el'e avoit dans la car- rière, pour dire qu’elle est hors de son assiète ordinaire; de là l’ex- pression déliter, pour poser une pierre hors de son lit, ne pasla mettre de plat, telle qu'on la pose ordinairement. DELITESCENCE, s. f du latin delitescere , se cacher. (Méd ) Reflux subit de l’humeur morbifique, de dehors en dedans, qui fait disparoiïtre tout d’un coup une tumeur. 2 DELTA, s. m. du grec déxre, nom de la quatrième lettre de l’al- phabet grec , et qui a la forme d’un triangle. ( Géogr.) Les Grecs ont donné ce nom à la partie de la Basse- Egypte, qui est renfermée entre les sept bouches du Nil, depuis sa séparation jusqu’à la mer, parce qu’elle a larfigure de la lettre delta, A , ou d’un triangle. Quelques gto- graphes modernes ont étendu ce nom aux terres comprises entre les diverses branches d’un même fleu- ve, depuis J’endroit où il se se- H h 2 48% DEL pare, jusqu’à la mer : ils disent le delta du Gange, le delta du Rhône. DELTOIDE , adj. et s. m., de Astra, la quatrième lettre de l’al- phabet grec, et de «doc, forme, figure, ressemblance : qui a la forme ou la figure d’un delta. ( Physiol. ) Nom d'un muscle fort et épais, qui couvre le haut du bras, et forme ce qu’on appelle le moignon de l’épaule, Il est large en haut, et étroit en bas, en ma- nière d'angle. Il est ainsi appelé à cause de sa ressemblance avec la lettre majuscule grecque, dexre. DEMAGOGUE, s. m. formé du grec d'iuoc ( démos ), peuple, et afafos (agégos ), conducteur, dont la racine est 2[w ( ago ), mener, conduire : conducteur du peuple. RE ) Chef d’une faction po- pulaire. IL se dit aussi de ceux qui forment cette faction. DEMARCATION, s. f. formé du lat, barbare marca, ou de l’allemand march, qui signifie frontière, et quelquefois province frontière : Yaction de tracer les frontières. F. MARCHE. ( Géogr. ) Limites d’un terrain, d’un empire, d’une contrée. Il s’emploie ordinairement avec le mot ligne : ligne de démarca- tion. On appella ligne de démarca- ion, le méridien des Açores, qu’ A- lexandre VI, choisi pour arbitre entre le Portugal et l’Espagne, donna pour limites en 1495, lais- sant aux Espagnols toutes les dé- couvertes faites à l’occident de ce méridien , jusqu’à 180 deg. de lat. Cette fameuse ligne, avoit pour objet de prévenir les démêlés qui pourroient naitre entre les Espa- guols et les Portugais, au sujet des nouvelles découvertes; mais cela n’empècha point ces deux peuples de se brouiller bientôt après. DEMARRER , v. a. pour désa- marrer, formé de la particule né- ative dé, et de anarre, mot bas- Éésron , Qui signifie lien , attache. ( Marine) Détacher, rompre les amarres. On dit qu’un vaisseau a démarré d’un port, lorsqu'il a été ‘forcé d’en sortir par un mauvais tems qui a rompu les amarres, DEM DEMATER , v a. et n. eomposé de la particule négative dé , et de mât , Kérivé du teuton mast. (Marine) Démäier un vaisseau c’est en Ôter les mâts pour le dé- sarmer. Démäter un vaisseau à coups de canon ; c’est rompre et faire tomber ses mâts à coups de boulets dans un combat. Démäter, v. n.; c’est avoir ses mâts cassés et mis bas par la tem- pète, par des coups de boulets dans un combat, ou par une mauvaise manœuvre. On dit qu’un vaisseau a démäté de son grand mât de hune, de ses mâts de perroquet, de son petit mât de hune , de son mât de misaine, et de son mât de beau- ré. è DÉMENCE, s. f. du lat. demen- Ha, composé de la particule négat. de, et de mens, esprit : aliénation, privation d’esprit. { Méd.) Perte de raison et de mémoire, sans fièvre et sans fureur, comme 1l arrive aux vieillards dé- crepits. C’est une espèce de délire, que Willis appelle stupidité. Le mot grec uæpwsss ( m6r6sis) répond à ce que nous appelons stupidité,, qui est une maladie que la plupart des gens regardent comme incu- rable , quoique les médecins les plus fameux assurent qu’on peut la guérir parfaitement , ou du moins en partie, au moyen des remèdes convenables. DEMI - IE , ad). du latin demi nium , qui contient une des poi- tions d’un tout divisé en deux par- ties égales. ( Gramm.) Quand ce mot entre dans la composition des mots, il est déclinable. DEMI - AMPLEXICAULE, adj. JV. AMPLEXICAULE. ( Botan. ) Il se dit d’une feuille sessile , dont la base embrasse no- tablement une partie de la tige. DEMI-BAIN , s. m. V. BAIN. ( Méd.) Les demi- bains sont ceux qui sont pris de manière que l’eau ne monte pas plus hant que le nombril ; ils sont propres à cal- mer les inflammations des parties génitales , à résoudre les embarras du ventre, à combattre la colique néphrétique, etc. DEM DEMI-BASTION , s. m. Voyez BASTION. (Art milit.) Travail composé d’une face et d’un flanc, qui se met ordinairement à la tète d’une corne , d’une couronne, ou d’une queue d’hyronde. DEMI-BOSSE, s.f. 7. BOSSE. ( Sculpt. \ Bas -relief qui a des parties saillantes et détachées. DEMI-CASE, s. f. F. CASF. ( Trictrac) La flèche sur laquelle il n’y a qu’une dame d’abatue. DEMI-CERCLE , s. m. Voyez CERCLE. ( Géom.) La moitié d’un cercle, ou l’espace compris entre le dia- mètre d’un cercle et la moitié de sa circonférence. ( Arpent. ) Le demi- cercle est encore un instrument d’arpentage que l’om appelle quelquefois GRA- PHOMETRE. F. ce mot. DEMI-COLONNE, s. f. Voyez COLONNE. ( Archit. ) Celle qui ne paroît qu’à demi hors du mur,qui n’est pas en plein relief. DEMI - CYLINDRIQUE , V. CYIAINDRE. ( Botan. ) Partie d’une plante solide , oblongue, d’une grosseur à peu près égale dans toute sa lon- gueur , et ayant une face bombée, opposée à une autre plus ou moins aplatie. DEMI - DIAMETRE , s. m. 7. DIAMETRE. ( Géom.) Ligne droite tirée du centre d’un cercle ou d’une sphère à sa circonférence. C’est ce que l’on appelle autrement un rayon. DEMI-GORGE, s. f. 7. GORGE. ( Art nulit.) Distance comprise depuis l’angle de la courtine jus- gw’à l’angle de la figure. DEMI-JEU , s. m. 7. JEU. ( Musique) Terme de musique instrumentale qui répond à l’ita- lien so'to voce, ou mozza voce, ou mezz0 forte, et qui indique une manière de jouer qui tienne le mi- lieu entre le fort et le doux. DEMI-LUNE, s.f. Y. LUNE. ( Art milit. ) Dehors compris sous deux faces qui font un angle saillant ;: et dont la gorge cst ad). DEM 485 tournée en arc comme un crois-= sant. Ces sortes d'ouvrages , sin- ventés par les Hollandais , ont été trouvés défectueux, parce qu'ils sont mal flanqués. Aujourd'hui, l’on appelle demi- lunes des ravelins qui se construi- sent devant la courtine. Les demi- lunes servent à couvrir la porte d’une ville et les batteries du bas- tion. Il y a deux sortes de demi- lunes , des simples, qui n’ont que deux faces; des doubles, qui en ont une autre renfermée dans leur enceiute , qui leur sert de retran- chement. Denui-lunes détachées; ellessont faites comine des bastions; de ma- niére que leur gorge qui regarde toujours le fossé de la ville, soit vide et fermée d’une simple mu- raille , et qu’elles ne soient pas éloignées des premiers dehors plus que de la portée du mousquet. (Archit.) Une demi-lune est aussi une place ou un édifice dont le plan représente un demi- cercle. DEMI-MESURE, s. f. V. ME- SURE. DEMI-MÉTAUX , s. m. Voyez METAUX. ( Minéral. ) Dénomination très- impropre que les chimistes don- noient autrefois aux métaux fra- giles , très-oxidables ou acidifia- bles, qui n’étoient ni ductiles ni malléables. Ils supposoient que ces métaux étoient imparfaits, et que la nature n’avoit pas eu le tems de les élaborer suffisamment pour les rendre propres à nos usages. Cette erreur étoit la suite de l’opinion où ils étoient que les métaux se convertissoient les uns dans les autres. Les substances qu’ils appeloient demi-métaux, étoient les suivan- tes: l’arsenic, le tungsiène , le mo- Ivhdène , le cobalt, le uickel, le manganèse, le bismuth, l’antimoine, le mercure ; ils y auroient ajouté, sans doute, le chrome, le titane, et le tellure, s'ils les avoieut connus. Depuis qu'on a reconnu que la ductilité m’est poiat une qualité absolue , qu’elle varie considéra- blement entre lesmétaux, et qu’elle west pas tout-à-fait nulle dans les 486 DEM demi-métaux , on a penèé qu’il étoit inutile de conserver cette distinc- tion. } DEMI-ORDONNÉE, 8. f. Voyez ORDONNEÉE. ({ Géom. } Ce sont les moitiés des ordonnéés ou des appliquées, Les demi + ordonnées sont terminées d’un côté, à la courbe, et de l’au- tre, à V’axe de la courbe, ou à son diamètre, ou à quelqu’autre ligne droite. On les appelle souvent or- données tout court. DEMI-PAUSE , s.f. PV: PAUSE. { Musique ) Caractère de mu- sique qui marque un silence dont la durte doit être égale à celle d’une demi-mesure à quatre tems, ou d’une blanche. Comme il y a des mesures de différentes valeurs, et que celle de la demi-pause ne varie point , elle méquiveut à ja moitié d’une mesure, que quand la mesure entière vaut une ronde; à la différence de la pause entière qui vaut toujours exactement une mesure grande ou petite. DEMI-PETALOIDE, adj. Foy. PETALOIDE. ( Botan. ) On appelle calice demi- pétaloïde celui dont les divisions alternes ressemblent à des pétales, par leur plus grande ténuité et leur coloration. DEMI-REVÈTEMENT, PV. REVÊTEMENT. ( Art milit.) Revétement de ma- connerie ; ce qui soutient les terres d’un rempart, seulemerit depuis le fond du iossé jusqu’au niveau de la campagne , Où un pied au-Gessus, DEMI - SOUPIR, s. m. Woyez SOUPIR. ( Musique ) Caractère de musi- que qui marque un silence dont la durée est égale à celle d’une croche , ou de la moitié d’un sou- DL r« DEMI-TEINTES , s. f. Voyez TEINTES. ( Peinture ) Le mot demi-teinte est dans la peinture un terme pu- rement relatif, et qui peut sap- pliquer à toute espèce de passage ou de lisison entre deux couleurs qui sembleroient dures, si elles se touchoient. Toutes les couleurs, en ellet, peuvent être rompues ou Ss, in. DEM modifiées dansdiverses proportions, et une teinte, une coule enticre peut prendre le nom de demtteinte, suivant emploi qu’en fait Partiste, Jorsqu’elles servent dans l’harmo- nie du tableau de passage d’un ton aunautre, DPMISSION , s. f. composé de Ja particule dé, qui est là pour deor- sum, et de millo, envoyer : lac tion d'envoyer en bas. Dénussionest en général un acte par lequel on quitte quelque chose: (Aeone polit.) I se dit parti- culièrement de l'acte par lequel où se dépouille d’un emploi , d’une fonction publique. ( Pratique ) Démission est aussi un acte par lequel un père, une mère se démet , et se dépouille de son bien en faveur de ses enfans, Dans ce sens, démissionçest une succession anticipée. DEMOCRTIE , s. f. du grec d'euoc (démos) peuple , et de aparor (kratos ), force , puissance: puis- sance du peuple. ( Econ. polit. ) forme de gou- vernement où le peuple a toute l'autorité. DEMON , s.m. du grec d'aigav, (daimén ). (Ecrit.)Le diable ou l’esprit malin. { Hist. anc.) Dieu , génie, intel- ligence. DEMONSTRATION, s. f. du lat. démonstratio. À ( Philosophie) Preuve évidente, convaincante. ( Hist. nat.) On appelle démons- tration les leçons que donnent les professeurs des diverses parties d'histoire naturelle , en faisant voir la chose même qu’ils expli- quent. $ + ( Pratique) Démonstration ; en termes de palais, est l’indication que l’on donne de différens acces- soires , ou de diverses circons- tances , pour mieux faire connoître la personne ou la chose que lon veut juger. (Diction) Démonstration est aussi une figure de rhétoriqne , propre à orner et à embellir le dis- cours; on peut l’employer aussi avec succès pour exciter les pas- sions. C’est une exposition d’un DEN fait particulier , la relation d’un événement. DEMONTER , v, a. composé de la particule extractive dé, et du lat. barb. montare : ôter à quel- qu'un sa monture. À ( Marine) Démonter un capi- taine ; c’est lui ôter le commande- ment de son vaisseau, pour quel- que cas grave , et le douner à un autre officier. Démonter un gouvernail ; c’est le soulever de ses gonds , et le dé= placer. Canon démonté ; e’est un canon dérangé de dessus son affüt, par le boulet, où par quelqu’autre évé- nement. DENDRITE, s. f. du gr. d'éyd'poy { dendron ), arbre. ( Hist. nat. ) Pierre sur laquelle on trouve des accidens de ramifi- citions qui représentent des plan- tes, des buissons, des arbrisseaux formés naturellement. DENDROIDE, adj. et s. m. du grec d'yd pose ( dendron ), arbre , et de e1doc (eidos), forme , ressem- blance : qui a la forme d’un arbre. ( Hist. nat.) Plante qui croit comine les arbres. Ilse dit aussi des fossiles ramifés. DENDROLITHE, adj. composé de déydpsor ( dendron), arbre, et de Axf8oçs (thos ), pierre: arbre- pierre , bois pétrifié. ( Hist. nat.) On nomme ainsi une espèce de quartz PSEUDO- MORPHIQUE, F.ce mot, lorsque sa substance s’est moulée dans les fibres d’un bois, qu’on nomme aussi bois agathifié, bois pétrifié. DENDROMETRE, s. m. du grec SEyd'poy ( dendron ) , arbre , et de æérooy (métron), mesure. ( Géom. prat. ) Instrument ingé- nieux et utile par lequel on réduit la science de la trigonométrie rec- tiligne à une simple opération mé- canique. Il est construit d’une telle manière que lon connoît exac- tement , par la seule inspection , la hauteur et le diamètre, d’un arbre et de ses branches. Quoique ce soit un grand avan- tage de pouvoir mesurer les arbres sur pied par un moyen aussi simple DEN -4e7 que celui aus fournit cet instru- ment, il a celui d’être appliqué à des usages encore plus importans. On peut s’en servir pour mesurer les hauteurs et les distances acces- sibles et inaccessibles, sur leur propre plan ou sur celui de l’hori- zon. Les ingénieurs Sur-tout peu- vent l’employer pour connoître la distance où ils sont d’une place, pour élever leurs batteries, sans être obligés de reconnoitre Île ter- rein , ou de s’exposer au feu de l’ennemi. Son utilité dans l’arpen- tage consiste en ce qu’on connoit par son moyen l’élévation ou la chute perpendiculaire d’un terrein, l’hypothénuse et la base sans le secours du calcul. En un mot, cet instrument a le double avantage de faciliter le toisé des arbres, de mème que les opérations du génie et de l’arpentage. DENEB , s. m. terme arabe qui signifie queue. ( Astron.) Terme dont les astro- nomes se servent dans la dénonni- nation de différentes étoiles fixes. Ainsi , denebelecet, ou denebola est l'étoile B de la queue du lion; denebadigege , ou 1digege, celle de la queue du cygne ; denebalgedr, l'étoile x du capricorne. DENT, s. m. du latin deneso, refuser , dénier : refus d’une chose due. ( Pratique ) Déni de justice ; c’est, de la part des officiers pré- posés pour rendre la justice, un refus formel de faire ce qui dépend d’eux pour l’expédition de quelque afFaire. DENIER , s. m. du latin dena- rius, qui comprend le nombre de dix, parce que le denier étoit divisé en dix portions. CHéroe) Mesure en poids ; Je denier est la même chose que le gramme , dans la nouvelle nomen- clature vulgaire. Le denier, est comme le gramme, dix fois contenu dans le déca- gramme , 100. fois dans l’hecto- gramme, 1,000 fois dans Je kylo- gramme, et 10,000 fois dans le myriagramme. En poids anciens, ou poids de marc, le denier nouveäu pe pèse que 18 grains 7 huitièmes ; 488 DEN ilest destiné à peser des matières précieuses, ou à fuire les appoints de plus grands poids. ( Essai de l'or et de l'argent ) Le denuer est encore une division ima- ge quisert à marquer le titre de l’argent, comme le carat sert à maïquer celui de l’or. Pour con- noître le titre de l’argent, par la COUPELLA'TION, F. ce mot, on prend une masse ou lingot d’ar- gent, que l’on divise , idéalement , quelqu’en soit le poids , en douze parties égales, qu’on nomme de- niers. Le lingot d'argent est d’un hectogramme (3 onces 2 gros, poids de marc), chacun de ces deniers par conséquent sera un douzième d’hectogramme ; et s’il se trouve une douzième partie dalliage, on dit alors que l’argent est à onze deniers de tin. (Mé!r.) Dans le nouveau système métrique, le titre de l’argent s’esti- me par millièmes et non pardeniers. Un denier répond à 41 millièmes, 7 dixièmes de millième. Ainsi, au lieu de dire que le premier titre légal pour les ouvrages d'argent est à 11 deniers Q grains 7 dixièmes , on dit qu’il est à obo millièmes ; et pour le second titre légal, au lieu de dire qu’il est à o deniers 14 grains 2 cinquièmes, on dit qu’il est à 800 millièmes. #. TITRE, MILLIEME. ( Banque) Denter de gros ; c’est une monnaie de compte en usage en Hollande et en Flandre. Le denier de gros de Hollande varie suivant le change ; il vaut communément 1 sol 1 den. tour- nois. Denier sterling ; ‘c’est la dou- zième partie du sol sterling, la- quelle varie de valeur, relative- ment au dernier tournois, suivant que l’once d'argent hausse ou baisse dans le commerce , ou suivant que Je change avec les pays où le denier sterling est en usage , varie. ( Pratique) Deniers au pluriel est aussi un mot générique qui dé- signe une somme d'argent, en quelque espèce ou monnaie que ce soit. Deniers ameublis, ceux que la femme met en communauté; ils sont appelés ainsi, par opposition DEN aux deniers stipulés propres qui rentrent point en communauté. Deniers à découvert, axgent dont on fait exhibition et que l’on offre de compter; ce qui est nécessaire pour la validité des offres réelles. Deniers réalisés, denvers offerts réellement et à découvert. Deniers comptans , deniers payés actuellement, Deniers clairs, sommes liquides et qu’on peut recevoir sans contes- tation. Deniers dotaux, ceux que la femme se constitue en dot. Deniers pupillaires, sommes d'argent qui appartiennent à des pupilles ou à des mineurs. Deniers immobilisés , deniers ré- putés immeubles par fiction. Foy. FROPRES FICTIES. Denier [ort, ou fort denier, les modiques fractions qui excédent une somme. Deniers francs, ou francs de- niers, les sommes exemptes de toute déduction. Denier-à-dieu, pièce de mon- naie que celui qui achète ou loue quelque chose, donne au proprié- taire ou vendeur , comme une mar- que de son acquiescement à l’en- gagement contracté verbalement, Cette pièce de monnaie étoit autre- fois fixée à un denier, dont on fai- soit une aumône, origine du denier- à-dieu. Le denier-à-dieu diffère des arrhes, en ce que celles-ci sont un à-compte sur le prix convenu, et que celui-là étant ordinairement une pièce de monnaie fort modique, ne s’impute pas sur le prix de la vente ou de la location. DENOMINATEUR, s. m. da lat. denonuno, douner un nom, dénommer. ( Arithmét. ) Terme d’arithméti- que, dont on se sert en parlant des fractions ou nombres rom- pus. Le dénominateur dune fraction est le nombre ou la lettre qui se trouve soys la ligne de la fraction , et qui marque en combien de par- ties l’entier ou lunité est sup- posée divisée. Ainsi dans la fraction 7 douzièmes ; sept douzièmes ; le DEN mombre 12 est le dénominateur, et apprend que l’unité est divisée en 12 parties égales. Le nombre 7 qui est au-dessus de 12, est appelé NUMERATEUR. F. ce mot. Pour réduire deux fractions à un même dénominateur, la règle géné- rale est de multiplier le hautet le bas de la première par le dénomi- nateur de la seconde , et le haut et le baside la seconde , par le déno- de la première. DENRÉE, s. f. àu lat. denerata, ou denariata , ou denairada , de- miérées : tout ce qu’on peut avoir pour un denier. ( Commerce ) Aujourd’hui ce mot signibe tout ce qui se vend pour la pourriture, et pour la subsistance des hommes et des bêtes. DENSITE , s. f. du lat, censitas, formé de denso , épaissir , serrer, condenser. ( Physique) Le rapport de la masse d’un corps à son volume, ou, ce qui est la même chose, la quantité de matière que contient un corps, dans un volume déter- miné ; par exemple , la quantité de matière que contient un pouce cube de verre , un pouce cube de chêne, un pouce cube d’or, un pouce cube d’étain , un pouce cube d’eau, etc. Un corps a d’autant plus de den- sité, que sa masse ou son poids est plus considérable , et son volume plus petit. La densité des corps est ce qui détermine leur pesanteur spécih- que. V. PESANTEUR SPECIFI- QUE. - Pour connoître la densité res- pective des corps, on les pèse hy- drostatiquement, c’est-à-dire qu’on les pèse dans l’eau, après les avoir pesés dans l’air. Ÿ. BALANCE HY- DROSTATIQUE. Pour cela on procède ainsi : on a une balance, sous chacun des bassins de laquelle est un crochet. On attache avec un crin ou un fil délié à un de ces cro- chets, un des corps dont on veut _connoïtre la densité. On met des poids dans l’autre bassin, pour con- noitre son poids absôlu ; ensuite on le plonge dans l’eau : l'équilibre se rompt; pour le rétablir , on ajoute DEN 439 des poids du côté du corps, et les poids ajoutés désignent la portion de son poids qu’il perd dans l’eau. On fait la même épreuve sur les autres corps. Celui 1 ces Corps qui perd daus l’eau uue moindre por- tion de son poids, est celui qui a le plus de densité. V. AREOME- TRE, PESE-LIQUEURS. (.Astron.) La densité des pla- nètes se trouve d’après la loi de l'attraction , en comparant le vo- lume ou la grosseur d’une planète avec sa masse, ou sa quantité de matière, indiquée par la force attractive. La découverte des densités est uue suite naturelle de la loi de l’attraction, la force attractive étant un indice certain de la quan- tité de matière. Voici l'esprit de la méthode par laquelle Newton a calculé les masses et les densités des planètes. On prendra pour terme de com- paraison, la masse ou la force attractive de la terre, dont les effets sont connus et familiers , et l’on cherchera la masse de Jupiter , par rapport à celle de la terre. Le pre- mier satellite de Jupiter fait sa ré- volution à une distance de Jupiter, qui est la même que celle de la lune à la terre (à un douzième près ); si ce satellite tournoit autour de Jupiter dans le même espace de tems que la lune tourne autour de laterre, il s’ensuivroit évidemment que la force de Jupiter pars retenir ce satellite dans son orbite, seroit égale à celle delaterre pour retenir la lune, et que la quantité de matière dans Jupiter , ou sa masse, seroit la mème que celle de la terre; dans ce cas-là, il faudroit que la densité de la terre fut 1281 fois plus grande que celle de Jupiter ; car la grosseur ou le volume de Jupiter contient 1281 fois la gros- seur de la terre ; or, si le poids est le mème, la densité est d’au- tant plus grande que le volume est plus petit. Ainsi la densité de Ju- piter serait 1281 fois moindre que celle de la terre. Mais si ce satel- lite tourne 16 fois plus vite que la lune , il faut pour le retenir 256 fois plus de force (16 fois 16—256), car la force centrale égale le esrre DEN de la vitesse. Une vitesse double exige et suppose une force centrale quadruple à distances égales; et la vitesse du satellite 16 f is plus grande que celle de la lune, quoi- que dans une orbite égale, suppose dans Jupiter une énergie ou une masse 206 fois plus grande que celle de la terre. D’un autre côté, Von trouve un volume 1281 fois plus grand que celui de la terre; donc le volume de Jupiter, consi- déré par rapport à celui de la terre, est cinq fois plus grand que la quantité de matière réelle et eflec- tive, par rapport à celle de la terre ; donc la densité de la terre est cinq fois plus grande que celle de Ju- piter. En calcuiant plus exacte- ment, on trouve un peu moins, mais cela est plus que suflisant pour faive connoïtre lesprit de la mé- thode de Newton. DENT, s.f. du grecod'eus (odous), ou du lat. dens, pour edens. (_Anat.) Les os les plus blancs et les plus durs du corps, destinés à broyer les alimens , et à favo- riser l’articulation de la voix. Les dents sont joinies aux mächoires par une espèce de synarthrose ap- pelée gomphose , c’est-à-dire, qu’elles setrouventenchassées dans les alvéoles par leurs racines, où elles sont affermies par les genci- ves qui s’attachent immédiatement au coliet de la dent. On les dis- tingue en incisives , qui sont au nombre de huit; en canines, qui sont quatre ; et en molaires, qui sont vingt. On donne le nom de dents de sagesse aux dernières dents parce qu’elles poussent dans les adultes. Les naturalistes examinent avec la plus scrupuleuse attention, le nombre, la forme et la disposi- tion des dents, parce que cette connoissance leur sert à distinguer les mammiléres. ( Mécan:) On appelle dent d’une roue , des parties saillantes placées à sa circonférence , et par le moyen desquelles cette roue pousse les dents d’une autre roue, et lui transmet l’action qu’elle à reçue d’une manière quelconque , de la force motrice. ( Technol. ) Dent se dit, dans les arts et métiers, de plusieurs choses 40 DEN qui ont des pointes et qui sont faites à peu prés en forme de dents. Les relieurs ont une dent pour bru- nir l’or de dessus la tranche des livres. Les serruriers appellent dents les divisions ou refentes qu’on voit sur le museau du panneau de la clef:et dents de loup , une espèce de clou fait en coin, ou plutôt en clavette , et dont ou se sert dans la charpente pour arrèter les chevrons. DENTÉ, adj. du lat. dentatus , formé de dens , dent. ( Botan. ) Ce mot se dit des par- ties des plantes dont le bois offre de petites et courtes saillies ; ou aiguës , et à peu près verticales'au plan de leur base ; ou obtuses , soit avec ou sans sommet. Racine dentée , celle qui étant articulée, présente à chaque arti- culation une ou deux éminences la- térales, en forme de dents. DENTELLE , s. f. de DENT, dens , parce que les premières den- telles étoient faites en forme de dents. ( Manufactures) La dentelle on passement est un ouvrage composé de fil de lin ou de soie , même d’or et d’argent fin ou faux , entrelacés les uns dans les autres. Le point de Bruxelles est la pre- mière de toutes les dentelles, et la plus chère , parce qu’elle exige uu travail plus long, plus recherché, qui rend la main d'œuvre extrème- ment couteüse. Les Anglais sont parvenus à imi- ter, quoique très-imparfaitement, la dentelle de Bruxelles. Le point d’ Argenian , qu’on ap- pelle par excellence Le point de France, est celui qui donne la plus belle dentelle. Le point d’ Alençon qui s’exé- cute à l’aiguille, comme celui de Bruxelles , lui est izférieur pour le goût et la délicasse de l’exécu- tion. Il pèche sur-tout par le cor- dou des fleurs, qui est fort gros, et qui grossit encore à l’eau et em- porte la dentelle. On attribue à plusieurs catises toutes plus absurdes les unes que les autres, la supériorité des den- telles de Bruxelles sur les dentelles de tous les autres pays ; la vérita- DEN blé et la seule qu'ou puisse reison- nablement alléguer, c’est que dans les fabriques de Bruxelles la main- d'œuvre se partage entre plusieurs mains , et que les ouvrages s’exé- cutent avec d'autant plus de vitesse et de perlection qu’ils sont faits par des mains toujours occupées du même genre de travail. I’ou- vrière qui doit exécuter les fleurs, recoit du fabricant le dessin tout préparé, c’est-à-dire, dont les con- tours sont piqués et tracés par une multitude d’épingles ; en sorte que l’ouvrière n’a qu'a suivre les traits. Les unes travaillent le réseau , les autres exécutent les fonds : cha- cune est occupée à un travail uni- que et perpétuellement le mème. C’est le fabricant qui fait la dis- tribution des différentes parties de J’ouvrage, qui donneles qualités de fils les plus propres pour l’emploi qu'on en doit faire; c’est lui qui indique les fonds qu’on doit pré- férer pour donner à l’espèce de ta- bleau qui s'exécute sous ses yeux, et dont lui seul possède l’ensemble, une certaine nuance fine , délicate et assez difficile à saisir. (Diamantaire) Dentelle se dit en termes de diamantaires, d’un bril- laut en menu , dont les arêtes des biseaux ne sont rabattues que par uue facette simple. DENTELURE , s f. de dent. . ( Technol.) 11 se dit des façons de découpures faites en forme de dents , à quelque chose que ce soit; mais on appelle plus parti- culièrement ainsi un ornement de sculpture, une entaillure faite en forme de dents. DENTICULE, s.f. du lat. den- ticulus , diminutif de dens, dentis. ( Archit.) Membre des corniches dorique, ionique , corinthienae et composite. C’est une moulure cer- rée qui le plus souvent est taillée en forme de dents. Le denticule ou les denticules re- préseutent les bouts des chevrons qui sortent dans l’entablement. DENTICULE, adj. du lat. den- ticulatus, diminutif de dentatus, denté, formé de dens, dent. ( Botan.) On emploie ce dimi- nuütif pour désigner les parties des DEP 49% plantes dentées, mais dont les dents paroissent très-petites , rela- tivement à la grandeur de la partie dentée. DENTIFRICE , s. m. du latin dentifricum , formé de dens, dent , et de fricare , frotter. ( Médec.) On appelle ainsi les remèdes dont on se sert pour frot- ter et nettoyer les dents. DENTIROSTRES , adj. et s. for- mé du lat. dens, dent, et de ros- trum , bec : bec dentelé. ( Hist. nat.) C’est ainsi qu’on distingue en termes d’ornyÿtholo- oie, une famille de passereaux dont e bec a les bords dentelés, Le calao est un dentirostre. DENTITION,s.f. du lat. dentitio, formé du grec cd'oymiasis ( odontia- sis ), dérivé d’od'oyrsaw (odonttai ), ousser les dents. ( Médec.) la pousse des dents dans les eufans , leur sortie hors des gencives. DENTURE, s. f. de dent. ( Anat ) Ordre dans lequel les dents sont rangées. ( Technol.) Les horlogers appe- lent denture le nombre des dents que l’on donne à chaque roue : c’est fe nombre des dents de la graude roue qui règle la denture des autres. DENUDATION , s. f. du lat. de- nudare , dépouiller , mettre à nud. ( Chirurgie ) I se dit des os qui paroissent à découvert dans les frac- tures ou dans quelqu’autre acci- dent. DEPART , s. m. du verbe dé- partir, dans sa signification de sé- parer , partager, et départir , vieut du latin partiri, avec la particule augméntative dé. { Chimie ) Le départ est une opé- ration qui consiste à séparer l’or et l'argent mèlés ou fondus ensemble. Le départ est fondé sur la pro- priété que l'or a de ne pouvoirètre dissous par aucun autre acide que l’eau régale, tandis que l’argent est dissoluble par l’eau forte simple ou esprit de nitre. Si dans un lingot, ou masse d’or et d'argent, l’or se trouve en plus grande quantite que l'argent, on fait le départ par l’eau régale, qui est un mélange d’acide nitreux et ki «DEP de sel ammomac, ou suivant la nouvelle nomenclature de muriate emmoniacal, L'eau régale dissout lor , et laisse Pargent en une es- pèce de poudre que les chimistes anciens nommoient lune cornée et que les modernes appellent muriate d'arcent. Si au contraire, c’est l'argent qui domine , on fait cette opéra- tion par l’eau forte, ou esprit de nitre, ou acide vitrique étendu d’eau , qui dissout l’argent sans at- taque: l’or Cette d-rnièreopération est la plus ordinaire , parce qu’il arrive rarement qu’on ait des mé- langes où la quantité de l'or soit plus grande que celle de l'argent. D'ailleurs, lorsque cela arrive I est d'usage d'augmenter la quan- tité d'argent dans la proportion né- cessaire , pour pouvoir faire le départ par l’eau forte. L’essai ou l’affinage de l’or par la voie du départ, n’a été mise en usage que plus de deux cents ans après la COUPELLE 7. ce mot. Les premières expériences faites à Paris | sont de l’an 1518 ; SOUS François 1%, où le titre des ou- vrages d’or fut porté à 21 carats de fin, au lieu de 19 carats un cin- ve qu'ilétoit auparavant ; mais 31 y avoit déja plus d’un siècle que les acides minéraux étojent æéonnus, et qu’on s’en servoit à Venise pour l’opération du départ. VF. DOCIMASIE. DEPARTAGER , v. a. composé de la particule négative dé , et de Partager, en latin partiri. ( Pratique) On se sert de ce terme au palais pour exprimer l’ac- tion d’ôter le partage, logsque , dans le jugement d’un procès , les juges ont été partagés, et se sont trouvés en nombre égal d’avis dif- férent. Le mode de départager les voix n’est pas le même dans tous les tribunaux, ou dans toutes les procédures. DEPARTEMENT , s. m. du lat. partiri, diviser, distribuer : par- tage, distribution. ( Administr.) En parlant des dif- férentes affaires d'état, on dit: département de la guerre , dépar- hement de la marine, etc, DEP Département se dit aussi des lieux départis, et dans ce sens 1 il est une division territoriale : /& République française est divisée en départemens ; Le département de la Seine, le département des Pyrénées-Orientales , etc, DEPASSER , v. a. composé de la particule augmentative dé, et de passer, formé du lat, barb.passare, aller au-delà. ( Marine) Dépasserun vaisseau, c’est aller plus vite que lui , et le laisser de l’arrière. Dépasser un port , une fle, une partie de côte, un cap, etc., c’est passer au - delà du point, ce qui est quelquefois dangereux, et don- ne de la difficulté à le rattraper, sur-tout dans les parages où les vents sont ALISES, F.ce mot, et ou les courans sont forts , et dans le même sens que le vent. Dépasser le lit du vent , en abat- tant pour virer de bord; c’est , lorsqu’on vire de bord vent devant, la position qui suit celle où le vaisseau a été debout au vent, c’est- à-dire, présentant la proue droit dans la direction d’où le veut souflle , avec ses voiles coiffées ; position où il commence à tourner sa proue vers un autre point de l’horizon , et où il se dispose, en continuant ce mouvement, à rece- voir le vent dans ses voiles, par le bord opposé à celui sur lequel il étoit orienté. DÉPÉCHES. st 6) (du te barb. depediscare , composé de la particule augmentative dé , et de pedesco, aller vite. ; (-Adninistr.) Dépéches se dit des lettres concernant les affaires publiques. Dans l’origine , et sui- vant l’étymologie du mot, il ne se disoit que des lettres et des affaires qui demandoient une prompte ex- pédition. à C’est dans cet esprit que le conseil des dépêches avoit été établi ; on y traitoit les affaires des provinces, et les conseillers .se tenoient debout; un secrétaire d'état, seul, étoit assis, et pre- noit note des résolutions, pour les envoyer sur-le-champ à leur des- fiaation, DEP DÉPENDANT (en), terme de marine , dérivé de dépendre, dans sa signification de détacher quelque chose de l’endroit où elle étoit pendue. S’approcher, en dépen- dant ; c’est s'approcher peu-à-peu d’un vaisseau, en se mettant insen- siblement sur la ligne qui conduit sur lui. k DÉPENS , s. m. du latin déspen- dium , fait de déspensare, ou dis- pendere , donner , dépenser. ( Pratique ) Les frais qui se font dans la poursuite d’une affaire. Anciennement en France, dit l’au- teur de l'Esprit des lois, il n’y avait point de condamnation de dépens en cour /aïe. La partie qui succom- boit étoit assez punie par des con- damnations d'amende envers le seigneur et ses pairs : la manière de rocéder par le combat judiciaire Éaoit que dans les crimes, la partie qui succomboit, et qui per- doit la vie et les biens, étoit punie ‘autant qu’elle pouvoit l’être ; et dans les autres cas du combat judi- ciaire , il y avoit des amendes quel- uefois fixes , quelquefois dépen- dastes de la volonté du seigneur, qui faisoient assez craindre les évé- nemens des procès. Il en étoit de même dans les affaires qui ne se décidoient que par le combat. Comme c’étoit le seigneur qui avoit les profits principaux, c’étoit lui ‘aussi qui faisoit les principales dé- penses, soit pour assembler ses pans, soit pour les mettre en état de procéder au jugement. C’est l’usage des appels qui a dû naturellement introduire celui de donner les dépens ; et lorsque par le fréquent usage de ces appels d’un tribuual à un autre, les par- ties furent sans cesse transportées “hors du lieu de leur séjour ; quand Tart nouveau de la procédure mul- tiplia et éternisa les procès ; lorsque la science d’éluder les demändes les plus justes se fut raffinée , 1l fallut bien arrêter les plaideurs par la crainte des dépens. C’est pour- quoi Charles-le-Bel fit en 1324 une ordonnance par laquelle il est en- joint aux séculiers de condamner aux dépens la partie qui succom- kera. DEPENSE, s. f. de dépenser, DEP £05 qu'on à écrit autrefois dépendre, fait de dispendere ou de dispen- sare. (Econ. dom.) Fmploi de son bien, argent que l’on emploie à quelque chose que ce puisse être, (Administr. ) Dépenses publi- ques, celles qui sont faites des deniers que la trésorerie nationale fournit aux ministres pour les be- soins de l'Etat. Dépenses ordinaires , les appoin- mens , frais, etc. qu’on regarde comme fixes. Dépenses extraordinaires, celles qui sont imprévues, et dont le mon- tant n’a pu être fixé. Dépenses secrettes , cel'es qu’un ministre ou un général est autorisé à faire, et dont il n’est pas tenu de rendre compte, du moins sur- le-champ. (Hydraulique) Dépensedes eauxz c’est leur écoulement ou leur dé- bit dans un tems donné. Il: y a deux sortes de dépense , la naturelle et l’effective. La dépense naturelle est celle que les eaux jaiilissantes feroient, suivant les régles établies par les expériences, si leurs con- duites et ajutages n’étoient pas sujets à des frottemens. La dépense effective est celle que l’expérience fait connoître, laquelle est tou- jours moindre que celle donnée par le calcul: il faut toujours compter la dépense des eaux par la sortie de l’ajutage , et jamais par la hauteur des jets. Les dépenses des jets qui vien- nent d’un réservoir de même hau- teur, mais dont Jes ajutages ont différentes sorties, sont les uns aux autres en raison doublée des dia- mètres de leur ajutage, c’est-à- dire , en raison des carrés des dia- mètres de ces ajutages. Les jets d’eau venant de réser- vours de différentes hauteurs, dunt les ajutages ont 14 même sortie, sont les uns aux autres , en raison sous-doublée des mêmes hauteurs, c’est-à-dire, comme les races carrées de leurs hauteurs. DEPERDITION , s. f. du latin deperdere , perdre. (Didactique) Perte qui cause âc# DEP dépérissement, déperdition de subs- tance. ( Chimie ) En chimie, lors- qu'après avoir fait dissoudre Por , Vargeut, etc., on ne retire pas toute la matière qu’on avoit mise , et qu'il s’y trouve quelque déchet , on dit qu’il y a déperdition. DEPHLOGISTIQUE , adj. com- posé de la particule privative dé , et du grec œaoyssos( phlogistos ), brülé, enflammé. ( Chimie) Air déphlogistiqué ; c’est le nom que l’on avoit donné, lors de sa découverte , au gaz OXI- GENE, V. ce mot, ou air vital, et qui signifie privé ou dégagé de tout principe inflammable. DEPILATION, s. f. du latin depilatio, formé du grec miwzis { pilôsis }, action ou effet de dé- piler. ( Méd.) Action de faire tomber le poil avec des remèdes appelés dépilatoires ; il se dit encore de la chute des cheveux ou def poils DEPITER , (se) v. a. du latin dispectus: se livrer à un mouvement de colère et de mépris; car dépiter, a signifié mépriser, se fâcher, se mutiner, agir par dépit. { Fauconnerie ) On dit que Poi- seau s’est dépité, lorsqu'il s’est enfui pour ne plus revenir. DEPLETION, s. f. du lat. depleo, formé de la particule extract. dé, hors, et de émpleo, emplir : l’action de désemplir. ( Med. Action de la saignée qui désemplit les veines. DEPORTATION , s. f. du latin deportatio, formé de la particule extractive dé et de porto, porter, transporter, ( Hist. rom.) C’étoit dans l’an- rienne Rome, un’ bannissement perpétuel, avec interdiction du feu et de l’eau. Dans les derniers tems, la dépor- jalion ne se bornoit pas toujours au bannissement; elle emportoit auelquefois la peine de la déten- {ion dans une colonie lointaine, ou dans quelque ile voisine ( Rép. franc.) Ce mot introduit dans la langue depuis la révolu- tion, signifie une mesure de sureté générale par lequelle le Gouverte- DEP ment est autorisé à déporter dans les colonies , les persounes dont il juge la présence nuisible à la tran- quilité publique. DEPOSITAIRE , s. m. du latin depositarius , formé de depositum, participe de deponere, déposer, mettre en dépôt. ( Pratique ) Celui qui est chargé d’un dépôt. DEPOSITION, s. f. du lat. depo- nere, déposer, déplacer, mettre bas , se défaire. ( Econ. polit.) Privation , desti- tution d’une charge , d’un emploi, d’une dignité. ( Pratique) Déclaration qu’un témoin fait en justice. DEPOT, s m. du lat. depositum, formé de deponere, déposer. ( Pratique } Contrat par lequel une chose est donnée en garde à quelqu'un; il se dit aussi de la chose même déposée. Le dépôt doit être purement gra- tuit; il doit être rendu au lieu où il a été déposé, et daus le même état qu’il a été reçu. Lorsque le dépôt est fait sous le sceau du secret, les héritiers, créanciers, ou autres PAR inté- ressées, ne peuvent obliger le dé- positaire à déclarer l’usage qu'il eu a fait; il lui suffit de déclarer qu'il a rempli, ou qu’il remplira les intentions de celui qui lui a confié la chose déposée. Dépôt nécessaire, celui qui est fait de un cas où l’on n’a pas le tems de délibérer ni de choisir un dépositaire. Ce dépôt est plus sacré que le conventionnel; les lois en sont plus rigoureuses, et les frau- des y sont punies plus sévèrement. Dépôt judiciaire, celui qui est ordonné par justice. Dépôts publies , Vieux destinés à mettre les dépôts ordonnés par jus- tice. (Art nulit.) Le dépôt , en ter- mes de guerre, est l’endroit marqué à la queue de la tranchée , hors de la portée du canon de la place, où s’assemblent ordinairement les troupes commandées pour l’assaut de quelque ouvrage ou pour sou- temir celles de la tranchée, lors- qu'on est averti que les assiégés DEP méditent quelque sortie vigou- reuse. (Chirur.) Dépôt se dit d’un amas d'humeurs qui se jettent sur quelque partie et y forment des tumeurs, des abcès. — Les dépôts arrivent en conséquence d’une contusion , d’une plaie, d’une fracture , d’une saignée, d’une piqüre ; d’une mor- sure , ou quand 1l se fait quelque métastase. ( Méd.) Dépôt se dit aussi de Pépaisseur et du marc qu’on voit au fond des urines. DEPOUILLE , s. f, du latin spo- lia , dont on a fait dispoliare ,pour dépouiller. (Art milit.) Dépouilles , au plu- rier , se prend pour butin. Parmi les Crecs, les dépouilles se partagoient également entre tous les soldats de l’armée; mais chez Jes Romains, c’étoit Ia république qui en prohtoit. Dans les victoires que les pre- mièrs Français remportoient , tous étoient obligés d'apporter, dans un endroit désigné per le prince ou le général, toutes les dépouilles , et on en faisoit divers lots qu’on tiroit au sort. 7. BUTIN. ( Droit canon ) Dépouille étoit ün droit que les archidiacres le- voient sur les biens meubles des curés décédés. ( Agric.) Dépouille se dit aussi de la récolte des fruits de l’année. DEPOUILLEMENT, s. m. mème origine que DEPOUILLE. ..{ Pratique, Commerce } I se dit du relevé d’uu régistre, d’un in- veutaire , d’un compte ; et faire le dépouillement d’un. livre, d’un journal, d’un registre, c’est en extraire les parties, les sommes ou les articles dont on a besoin pour son commerce ou pour ses affaires. DEPOUILLER ,v.a. du lat. dis- poliare At . ( Agric.) Il se dit des arbres lorsqu'ils perdent leurs feuilles. «: (Philosophie hermétique ) Dé- pouiller est la première opération des alchimistes, et qui consiste à réduire en mercure le féminin, et Se autres matières assemblées avec ai. { Technol.) Dépouiller les pièces CON 495 de cuivre ; c’est , en termes de fon- deur , les tirer du sable dans le- quel on les a fondues. Les seulp- teurs et mouleurs en plâtre, ap- pellent depouiller une figure , ôter toutesles pièces du moule dont elle est environnée , et qui ont servi à la former, DEPRAVATION,s £ de depra- vare , dépraver, composé des Le mots pravum facere : l’action de rendre une chose corrompue : cor- ruption, dérèglement du goût, des mœurs ou de la doctrine. ( Méd. ) Il se dit, en médecine, de l’altération des humeurs ou de toute lésion notable des fonctions naturelles du corps humain. DEPRECATION ,s. f. du latin deprecor, prier, supplier, conjurer: priére laite avec soumission pour obtenir le pardon d’une faute. ( Diction ) C’est aussi une figure de rhétorique propre aux passions. Par cette figure, l’orateur demande une grâce avec empressement. [art cousiste à préseuter à ceux qu’on veut flchir, tous les objets les plas capables de les attendrir, mais avec une noble fierté, accompagnée d’une modestie naturelle. DEPREDATION , s. f. du latin deprædatio, composé des mots prædam facere: V’action de piller. Vol , ruine, pillage. ( Pratique’) Malversations com- mises daus l’administration d’une sucéession , d’une société, dans la régie d’une terre, dans l’exploita- tion dun:bois. DEPRESSION, s. f, du lat. de- rimere , abaisser. ( Chirurgie) Il se dit des bles- sures du crâne , dans lesquelles l’os fracturé est poussé en dedans vers les méninges. DEPRESSOIRE, s. m. mème ori- gine que DEPRESSION. ( Chirurgte ) C’est le nom d’un instrument qui sert pour abaisser la dure-mère, après l’opération du trépan. DEPRIMÉ, partic. mème origine que DÉPRESSION ( Botan.) On dit qu’un corps est déprimé, lorsque son sommet se rapproche de sa base , de maniÿre 406 DER que sa largeur excède notablement sa hauteur. Il se ditaussi du sommet ou de la base mème d’un pareil corps, lorsqu'elle forme un enfoncement plus ou moins concave, DEPURATION , s. f. du latm depuro , dépurer , épurer, rendre ur. ( Pharmacie) Clarification ou puritication des liqueurs , sépara- ton de leurs sucs ou de leur ma- tière épaisse, grossière , impure , qui se précipite au fond du vaisseau ar résidence. (Méd.) I se dit aussi de la masse du sang, qui se purilie au moyen des sécrétions dans certaines mala- dies auxquelles les médecins ont donné , à cause de cela, l’epithète de dépuratoire. Les remèdes connus pour avoir la vertu de purifier le Sang , Sont appelés dépuratifs du sang , ou simplement dépuratfs. DEPUTATION , s. f: du latin deputatio, composé de la particule extractive dé, et de puto, couper, séparér: mot à mot, l’action de séparer un ou plusieurs membres d’un corps. ( Polif. ) Envoi de quelques per- sonnes choisies dausun corps, dans use assembite, avec commission spéciale. Il se dit aussi du corps même des députés. Députation signihe , en Allemagne , une sorte d’assemblée des Etats del’Empire, dans laquelle se discutent et se règlent certaines affaires que la diète y renvoie. DEPUTE , s. m. même origine que DEPUTATION. (Polit.) Celui qui est envoyé par une nation, par un prince, par une compagnie, pour s’acquitter de quelque commission. Député, en anglais deputy , se prend plus ordinairement pour le substitut, commis, agent, vice- agent, lieutenant de quelqu’autre dontil exerce les fonctions en vertu d’une commission spéciale. DERADER , v. n. composé de la particule extract. dé, et de RADE, F. ce mot : sortir de la rade. (Marine) Dérader se dit d’un vaisseau qui, étant mowillé dans we rade , est emporté par un coup DER de vent qui le fait chasser sur ses ancres , et le fait mettre au large. DERIVER , v. n. composé de la particule extractive dé, et du latin rivus : s'éloigner du rivage. ( Marine ), Dériver se dit pro prement d’un vaisseau qui s’écarte du rivage. Il se dit aussi par exten- sion, d’un vaisseau qui est porté sous le vent desa route apparente, ou dont la route réelle fait un an gle avec sa route apparente. Un vaisseau dérive lorsqu'il est orienté près du vent. Il est tres-essentiel de détermi- ncr l’angle de la dérive, et de le faire entrer dans le calcul de la route d’un vaisseau. Les marins ex- périmentés connoissent la dérive, à très-peu de chose près, au coup d'œil. On a coutume d’ailleurs de placer sur l’appui de la galerie un demi-cercle gradué, au moyen du- quel les pilotes relèvent l’angle que fait. la trace que le vaisseau laisse deriière lui sur la surface de l’eau, avec la direction de la quille. 2 On dit qu’il y a un quart de dé= rive, lorsque la route du vaisseau s’écarte de la direction de la quille de la quantité d’un quart de vent, ou d’une aire de vent, c’est-à-dire, de 11 degrés 15 minutes. dns Aller en dérive; c’est flotter aw gré des vents et des vagues, et tom- ber peu à peu sous le vent. : ( Méd. ) On dit que les humeurs dérivert où sont en dérivation , lorsqu'on leur fait préndre ün dé= tour, qu’on les attire vers les par- ties voisines d’une partie noble, vérs laquelle elles couloient , et qu’ou les détermine à s’évacuer par-là. DERME , s. m. du grec d'eux ( derma ), peau : formé de dep ( dérô ), écorcher le cuir ou la peau de l’homme. . PEAU. DERMOGRAPHIE , s. f. com posé du grec d'eoux ( derma ), et de fr2@« ( graphô ), écrire. td ( Physiol, ) Partie de l'anatomie qui a pour objet la description de la peau. DERMOLOGIE, s.f formé du grec d'eux ( derma), peau, et de olos (logos), discours. HA Qu ( Physiol.} DER [ Physial. | Partie de l’anatomie, qui traite de la peau. DERMOTOMIE , s. f. du grec d'épprz [derma|, peau gt de sur [ femnd | inciser, di Mucr. ? [ Anat.] Préparation anatomique de la peau. DEROBER , v. a. du latin bar- bare deraubare , pour raubare, daus la signification de voler , ôter la robe. . ROBE. Faire un larcin , prendre en ca- chette ce qui appartient à un autre. { Art mulit. | On dit, en termes militaires, dérober une marche à l'ennemi , pour : lui souffler une marche, faire une marche sans que l’armée ennemie s’en soit a- perçue. [{ Marine | Dérober le vent à un vaisseau ; c’est passer si près de lui et du côté du vent, de façon que celui-ci lui intercepte le vent, ee qui diminue sa vitesse. [Manége | Se dérober, se dit d’un cheval qui, par un mouvement irré- gulier , s'échappe ou se dérobe de dessous l’homme Dérobé s'emploie , dans sa signi- fcation propre , en parlant Eine cheval dont le pied manque de corne pour le ferrer ; on dit alors qu'il a le pied dérobé, privé de sa robe, nudatus. ( Archit.) Escalier dérobé, celui par lequel on peut s’échapper sans être vu. ( Danse) Dérobé est encore un terme de danse. Pas dérobé. ( Econ. rurale ) Féves dérobées, se dit au propre,des fèvesauxquelles on a Ôté leur robe. DEROGATION , s. f. du latin derogatio , formé de la particule négative de, et de rogo, demander ; parce qu’à Rome, lorsqu'il étoit question de porter une loi on de- mandoit le consentement du peu- ple : ainsi rogarelegem, étoit por- ter une loi ; abrogare legem, anéantir les effets d’une loi, ou prier le peuple de retirer son con- sentement à une loi ; derogare le- gem, demander au peuple quil annulât un ou plusieurs articles d’une loi. ( Pratique) Dérogation signifie maintenant un acte contraire à un Zen. L. DES 497 précédent, un acte par lequel un souverain déroge à une loi, à un édit, ou un particulier à un contrat qu'il a fait. La dérogation à une loi diffère de V'ABROGATION ( F.ce mot), en ce que celle-ci l’annulle absolu meut , et que celle-là la laisse sub- sister , en révoquant expressément ou tacitement lesclauses auxquelles la nouvelle loi est contraire. DEROUTE , s. f. du lat. barb. disruta ; formé de ruptura , dérivé de rumpo, rompre , mettre en pièces : les Italiens disent rotta, pour déroute, et il n’y a pasencore deux siècles que nous disions route dans le même sens. ( Art milit. ) Fuite et désordre géuéral d’uve armée , après la perte d’une bataille. Déroute v’est pas la même choce que défuite ; une armée peut être battue et perdre le champ de ba- taille sans être mise en déroute. DERVIS ou DERVICHE, s. m. mot persan dont les Turcs se sont emparés , et qui signifie un pauvre, un gueux qui wa rien. (ist. turque ) Religieux turc, espèce de moines qui font profes- sion de pauvreté , et mènent une vie fortaustère. Les dervis ont pour fondateur un certain Mévélava, d’où ils ont aussi pris le nom de Mévélavites ; ils sont fort nom- breux. Les dervis se piquent d’une genes modestie, de patience , ‘humilité mème, et de charité; ils vont toujours les jambes nues et la poitrine découverte. La plu- part sont de grands charlatans : les uns s’exercent à faire des tours de souplesse et à jouer des gobelets pour amuser le peuple ; d’autres donnent dans la sorcellerie et dans la magie. Tous, contre le précepte de Mahomet , boivent beaucoup de vin , d’eau-de-vie, et autres li- ueurs spiritueuses. DESAFFOURCHER, v. n. V.AF- FOURCHER. ( Marine) Lever l’ancre d’af- fourche , et rester sur une seule ancre , pour être plus tôt prèt à ap- pareiller. DESARMEMENT , s. m. F. AP MEMEXT. : i F8 DES : (Marine) Action de désarmer un vaisseau, c’est-à-dire, d’en ôter les agrès, mumitions, mäts, ver- gues, poulies, etc. - On entend encore par désarme- ment , le décompte d’un homme au désarmement du vaisseau, ou la somme qui revient à chaque officier ou matelot , etc., pour finir de solder les appointemens ou salaires de la campagne qu’il vient de faire. (Art milt.) Désarmer se dit aussi en parlant d’une puissance en guerre , ou disposée à la faire, pour poser les armes, congédier les troupes, etc, DESAVEU , s. m. formé de la particule négative de ,et de are, adveu, qui vient du lat. advocium , dénégation. ( Pratique) Acte par lequel on refuse de reconnoître une personne en sa qualité , ou par lequel on dénie qu’elle ait un droit de faire ce qu’elle a fait, - C’est encore la déclaration qne fait une partie , qu’elle n’a pas donné pouvoir à un avoué , à un huissier, de former certaines demandes , de signihier certains actes qu’elle croit lui être préju- diciables , ou que son avoué a ex- cédé son pouvoir. DESCENDANCE, du latin des- cendo , formé de la particule né- ative de, et de scando, monter, Fe contraire de monter, descendre. ( Généal.) Extraction, suite de générations relatives à uue souche commune, . DESCENDANS, même origine que DESCENDANCE. ( Pratique ) La postérité de quel- qu'un, ceux qui sont issus de lu, ses enfans , petits-enfans. Le terme de descendans est opposé à celui d’ascendans ,. qui comprend père , mère , aieux, aïeules, bisaieux, etc. F. ASCENDANT. Les descendans forment ce qu’on appelle la ligne directe descen- dante. Il y a les collatéraux as- cendans , et les collatéraux descen- dans. ( Physiol.) Descendans se dit des fibres ou des muscles que l’on supposé prendre leur origine dans une partie et se déterminer dans DES une autre, en s’éloignant dA plan horizontal du corps : l’aorte des- cendante , l’oblique descendant ; la veine-cave descendante. ( Astro Le nœud descendant, est le point où une planète quel- conque coupe l’écliptique , en pas- sant de l'hémisphère séptentrional à l'hémisphère méridional. Woy. NŒUD. On dit encore signes descendans, en parlant des signes du zodiaque par lesquels le soleil paroit des- cendre, comme on dit signes as- cendans pour les signes par lesquels il paroïit monter. ( Mécan.) Descendant se dit en- core de tout ce qui tombe, ou qui se meut de haut en bas. DESCENSION, s. f. même ori- gine que DESCENDANT, (Astron.) Ce mot n’est plusguère en usage ; mais lorsqu'on s’en. ser- voit, on distinguoit l'ascension droite de l'ascension oblique. La première se disoit de la distance entre le point équinoxial et le point de l’équateur, qui descend avec ue étoile sous l'horizon de la sphère droite ; et la descension obli- que se terminoit au point de l’é- quateur qui descend sous l’horizon, en même tems que l'étoile dans la sphère oblique. Ainsi, les descen- sions tant droites qu’obliques, se comptoient du premier point d’a- ries , Ou de la section vernale , sui- vant l’ordre des sigres , c’est-à-di- re, d’occident en orient, le long de l’équateur. On ne se sert plus que du mot ASCENSION DROITE (7. ce mot ), le seul véritablement nécessaire. aujourd’hui, où l’onse sert des arcs de l’équateur pour déterminer la position des étoiles. DESCENTE, s. f. 7. DESCEN- DANT. (Mécan.) Mouvement ou ten- dance d’un corps vers le centre de la terre, soit directement , soit obliquement. On a beaucoup dis- puté sur la cause de la descente des corps pesans ; mais si l’expérience mwa pu encore nous Ja découvrir entièrement , elle nous a fait au moins connoître suivant quelle loi ils se meuventen descendant , et c’est au célèbre Galilée que lon DES doit cette découverte. F7. l’ourrage de Riccioli. Ligne de la plus vite descente ; c’est une ligne par laquelle un corps qui tombe en vertu de sa pesanteur , arrive d’un point donné à un autre point donné, en moins de tems que s’il tomboit par toute autre ligne passant par les mêmes points. Il y a long-tems que l’on a démontré que cette courbe étoit une cycloide. ( drive Descente des planètes vers le soleil; c’est le tems qu’elles émploiercient à tomber par une li- gne droite , si la force de la projec- tion qui amime les os et leur fait décrire des orbites, étoit dé- truite. La force centrale les précipi- teroit vers le soleil, dans les tems suivans , calculés , en supposent les orbites circulaires et les planètes à leurs moyennes distances. Tercure y arriveroit en 15 jours et 13 heures ; Vénus, en 39 jours 17 heures; la terre, en 64 jours 10 heures ; Mars, en 121 jours ; Ju- piter, en 766 jours ; Saturne , en 1902 jours. La lune tomberoit sur la terre en 4 jours 20 heures; les satellites de Jupiter tomberoient sur leur planète en 7 heures, 15 heures, 50 heures et 71 heures; ceux de Saturne en 8 heures, 12h, 19 heures , 55 heures, 336 heures, respectivement. Une pierre tombe- ruit au centre de la terre, si le pas- sage étoit hibre , en 21 min. 9 sec. La règle qui sert à faire ces cal- culs consiste à dire : la racine carrée äu cube de 2est à 1, comme la demi-durée de la révolution d’une planète est au tems de sa chute jusqu’au centre de l’attraction. L'opération seroit beaucoup plus simple , si l’on pouvoit supposer que les planètes descendissent par un mouvement umiforme; mais il est évident que cette chute doit étre extrèmement accélérée. On demande aussi quelquefois le tems qu’il faudroit à un boulet de canon pour arriver jusqu’au soleïl , en faisant 200 toises par seconde ; on trouve douze ans et demi, mais on néglige l’accélération. ( Art mulit.) Descente on pas- sage dans le fossé; ce sont des tailades ou enfoncemens qu’on fait DES 49ÿ par des sappes dans les terres de la contrescarpe , au-dessous du che- min couvert , et que l’on couvre de madriers et de claies , avec des ter- res dessus, pour empêcher l’eflet des feux d'artifice. ( Marine ) faire une descente ; c’est l’action de débarquer des trou- pes dans un pays énnemi , pour Le ravager Ou en faire la conquête. ( Praiique) Descente sur les lieux ; celle qui se fait par le juge ; pour s’instruire par lui-mème de l’état des lieux contentieux, les visiter, et rendre en conséquence son jugement. DESCRIPTION , s. f. du latin descriptio , formé de la partic. de, et de scribo, écrire: représentation au naturel , par des figures ou par le discours. ( Philosophie) En logique, on appelle description une défiuition superficielle et imparfaite qui don- ne seulement quelque connoissance de la chose par les accidens qui lui sont propres, et qui la déterminent assez pour en donner quelque idée qui la discerne @es autres, sans pour- tant en expliquer la nature. ( Géométrie ) Description, en termes de géométrie, est l’action de tracer une ligne, une surtace, etc.; décrire un cercle , une ellipse, une parabole, c’est construire @u tracer ces figures. On décrit les courbes de deux manières, Où par un mouvement continu , on par plusieurs points. Le cercle estpresque la seule courbe: qu’on trace commodément par un mouvement continu , au moyen de- la pointe d’un compas. La descrip- tion par plusieurs points se fait, en. cherchant par des opérations géo- métriques , différens points de la courbe assez prèsles unsdes autres, pour qu’on puisse les joindre par de petites lignes droites qui imitent suffisamment , pour la pratique, la courbe que l’on veut tracer. ( Botan.) Les botanistes regar- dent la description d’une plante ,. comme la peinture verbale de tou- tes les parties qui la composent. De-là , la nécessité où ils ont été de créer des mots qui , par leur choix, leur distribution et keur valeur con- venue, traçent les nie moulenut 12 Là ui 506 DES les formes, les lient et assignent à chaque partie comme au tout, le nom qui lui convient. Après cela, pour mettre le moins de confusion possible dans une science aussi com- pliquée, ils ont adopté une formule de description qui ne permet pas, mème aux commençans, d'oublier aucune des parties d’une plante qui leur tomberoit par hasard sous les yeux. ù Dans cette formule, les diverses parties qu’une plante peut présen- ter, sont rangées dans l’ordre selon lequel il convient de les observer et de les décrire; et toutes ces par- ties sont considérées , quant à leur figure ou forme, leur position rela- tive ou insertion , leur nombre et leur proportion. DESEMPARER , v. a. de l’espa- gnol desemparar. ( Marine ) Désemparer un vais- seau ; c’est, dans un combat, abat- tre au vaisseau ennemi ses mâts, et couper ses manœuvres , tuer une artei de son monde ; en un mot, e mettre en désordre et hors d’état de mauœuvrer. DESHERENCE,, s. f. de la par- ticule extract. ou négat. dé , et du latin 2œredare, pour Aæredem scri- ere , instituer un héritier : défaut d'héritier. ( Pratique ) C’est ainsi qu’on ap- pelle un droit qu’a la nation de s’emparer , dans certains cas, d’un bien situé sur le territoire de la ré- publique. DESINENCE , s. f. du latin de- sino, finir , terminer. ( Grammaire ) Chute, terminai- son d’un mot. DESISTEMENT, s. m. du latin desisto, composé de la particule négative de, et de sisto , arrêter , soutenir, cesser de soutenir, se dé- sister. ( Pratique ) Renonciation faite à quelque chose. On se désiste d’une pe d’une procédure , d’un éritage. DESMOGRAPHIE, s.f. du grec d'ésuos ( desmos ), ligament , et de yp290 ( graphô ), décrire. (_Anat.) Partie de l’anatomie qui a pour objet la description des Li- gamens. DES DESMOLOGIE, s. £. du gr. demo desmos ), ligament , et de xcyoc logos ) , discours. ( Anat.) Partie de V’anatomie qui traite de l’usage des ligamens. DESMOTOMIE , s. m. de d'ecoe (desmos ), ligament , et de rcxive (temné) couper , inciser, dissé- quer. ( Anat.) Partie de l’anatomie qui a pour objet la dissection des liga- mens. DESOPILATIFS , adj. et sub. de la particule négat. dé, et du latin oppilo, boucher , fermer. Méd.) On appelle ainsi les re- mèdes qui ont la vertu de débou- cher les conduits du corps humain où il y a quelque obstruction. Ces remèdes ne différent point des apt- ritifs. a DESOXIDATION, de la parti- cule extract. dé, etd'OXIDATION, V.ce mot. ( Curie) Opération par laquelle on prive une substance de Poxi- ère qu’elle contient. DESPOTE, s, m. du gr d'eororua ( despotés ), maître , seigneur. (Écon. polit.) Ce mot, dans sa première origine , siguifoit ce que marque eu latin le mot herus, et en français celui de maitre, par rapport aux serviteurs, Il devint dans la suite un titre d'honneur, que les empereurs grecs donnèrent à leurs fils ou à leurs gendres. Ce fut l’empereur Alexis, surnommé l’Ange , qui créa la dignité de des- pote, et qui lui donna le premier rang après l’empereur. Les despotes de Sparte étoient des fils, des frè- res , ou des gendres des empereurs auxquels on avoit donné la ville de Sparte en apanage ; et le despotat étoit le pays qui dépendoit du des- pote. 11 y a eu aussi des despotes de Servie , et on donne encore aujour- d’hui le titre de despote au prince de Valachie. On entend maintenant par despote celui qui exerce un pouvoir arbitraire et sans bornes. DESPUMATION , s. f. composé de la particule extractive dé, et de spuma , écume , l’action d’ôter l’é- cume, (Chimie, Pharmacie) Action par lequelle on ôte l’écume et les im DES puretés des sucs, des gelées, des sirops, des miels qui en ont été séparés par l’ébullition. DESQUAMATION , s. f. com- posé de la particule extractive dé N et de squama, écaille : l’action d’ôter les écailles. ( Chirurgie ) Séparation des par- ties qui se détachent par écailles, DESSECHEMENT, s. m. de l’i- talien dissecamento, formé du latin dissecare , dessécher. (Agricult.) L'action de dessécher, et quelquefois la chose desséchée. Tous les agriculteurs ne sont pas d'accord sur les principes qui doi- vent diriger les desséchemens ; mais tous conviennent des grands avantages qui en résultent, tant pour l’intérèt public que lPintérèt articulier. Tout le monde sait que fE desséchemens augmentent les produits de la terre; qu’ils pré- viennent une foule de maladies fu- nestes aux bêtes à laine; que les eaux auxquelles on a donné un cours régulier, peuvent servir à la végé- tation, à faire mouvoir des mou- Lins , des usines , à former ou à en- tretenir des canaux et à servir à irrigation des terres pendant l’été. On sait qu’un canton desséché peut souvent donner de l’eau à un autre qui en manque , et qu’il est plus sain pour les hommes et pour les animaux. L’humidité de la terre provient du séjour des raux de pluie à sa surface , ou des sources qui sont cachées dans son sein. Dans le pre- mier cas, des tranchées profondes et bien ordonnées sont suffisantes ; mais dans le second, il faut s’appli- quer à déconvrir les sources , et à connoître la nature des couches de terre dont elles sont couvertes. IL faut diriger la tranchée de manière à arriver au réservoir principal, parce qu’en donnant une issue à cette source, on est assuré d’at- tirer l’eau de toutes les autres. DESSICATIFS , adj.et s. même origine que D ESSECHEMENT,. ( Chirurgie) Epithète que l’on donne aux remèdes qui ont la vertu de dessécher, de conserver l’humi- dité superflue des plaies et des ul- tres. DES 50% ( Méd.) Les médecins s’en ser- vent aussi pour désiuner les remèdes qui absorbent ou qui font dissiper les humidités trop abondantes de la masse du sang et des parties solides. L * DESSIN , s. m. de l'italien d- segno ; dérivé du latin designare, tracer , marquer , faire un modèle, former un plan. (Arts du dessin ) L'art du dessir consiste à imiter, par des traits avec la plume, le crayon ou Le pin- ceau, la forme des objets que la nature offre à nos yeux. Les parties de l’art du dessin étant moitié théoriques et moitié pratiques, 1l est nécessaire que le raisognement et la réflexion con- tribuent à faire acquérir les pre- mières , et qu'une habitude cons- tante etsouteuue aide à renouveler continuellement les autres. Lorsque l’on est au fait de copier fidèlement et avec intelligence les dessins tracés sur une surface plane, on doit essayer de dessiner d’après la nature, dont toutes les produc- tions sont de relief; mais comme ce travail est beaucoup plus difficile, on a trouvé un milieu qui aide à passer de l’un à l’autre. C’est ce qu’on appelle dessiner d’après la BOSSE. (7. ce mot). La bosse n’est autre chose qu’un objet modelé en terre, ou jeté en moule, ou taillé en plâtre d'après nature. Ces objets ont la même rondeur que ceux qne la nature nous offre ; mais comme ils sont privés de mouvement , et qu’on peut les tenir parfaitement immobiles sous le même poiat de vue, l’artiste voit toujours sa figure sous le même espect, au lieu que lorsqu'il travaille d’après nature, le moindre mouvement dans le mo- dèle vivant, embarrasse le dessina- teur encore novice, en lui présen- tant des effets de lumière différens, et des surfaces nouvelles. Tous les moyens qd’on emploie pour dessiner sont bons, lorsqu'on pérvient à bien remplir l’objet qu’on s’est proposé ; mais les crayons les plus usités sont la san- guine., où Crayon rouge, la prerre notre, la mine de plomb, l'encre de la Chine, qui s’emploieaveclaplume pour dessiner et avec le pinceau 602 DES our ombrer. Les pastels par leurs différentes couleurs servent à indi- uer les tons qu'on a remarqués An la nature. On fait aussi des dessins plus ou moins rendus, plus ou moins agréables sur des papiers où des toiles colorées : on choisit pour cela les fonds qu’on croit les plus propres à l’objet qu’on veut représenter. Tous cés dessins prennent des dénominations particulières, sui- vaut qu’ils sont différemment tra- cés. Dessin au trait; c’est celui qui, sans avoir aucune ombre, est fait au crayon 6u à l’encre. Dessin haché ; c’est celui dont les ombres tracées avec la plume, le crayon ou le burin, sont expri- mées par des lignes sensibles, et le plus souvent croisées. Dessin estombé. V. ESTOMBE ; celui dont on frotte le crayon qui a tracé les ombres, afin qu’il n’y pa- roisse aucune ligne, Dessin grené ; celui où l’on voit les grains du crayon , et où l’on ne frotte point les lignes qu’il a for- mées. Dessin lavé ; celui dont les om- bres ont été faites an pinceau avec de l'encre de la Chine, ou quel- que autre LES Desein colorié ; celui qui est fait avec des couleurs à peu-près sem- blables à celles qui sont dans l’ori- ginal. Pour que tous ces dessins soient estimés , il faut qu’ils réunissent la correction, le bon goût, l’élégances Îe caractère, la diversité, l’expres- sioe et la perspective. La correction dépend de la jus- tesse des proportions, et de la cou- noissance de l’anatomie. Le bon goût est une idée ou ma- nière de dessin qni a sa source dans linclination et les dispositions ra- turelles du dessinateur, et de l’édu- cation qu'il a reçue sous d’habiles maitres. l'élégance donne aux figures quelque chose de délicat qui frappe es gens d'esprit, et un certain agrément-qui plaît à tout le monde. Le caractère est ce qui est propre à chaque chose. La diversité est ce qui distingue DES chaque espèce de chose par un ca- ractère particulier ; la natureseule, qui est une source inépuisable de variété, peut donner des leçons sur cette partie de Part du dessin. L'expression est lareprésentation d’an objet , selon son caractère , et selon lé tour que le dessinateur a voulu lui donner dans les circons- tauces où il le suppose. . La perspective est la représenta- tion des parties d’un tableau ou d’une figure, selon la disposition où elles sont entre elles par rap- port au point de vue. IL seroit aussi difficile qu'inutile de chercher dans l’obscurité des tems l’origine précise du dessin. On attribue à l’emour le premier essai que la Grèce ait vu de l’art de dessiner et äe mouler en terre les objets. Une jeune fille vivement éprise d’un amant, dont elle devoit ètre séparée pour quelque tems, cherchoit les moyens d’adoucir les rigueurs de l’absence ; occupée de ce soin, elle remarqua sur une mu- raille l’ombre de son amant, des- sinte par la lumière d’ure lampe. L'amour reud ingénieux ; 1l inspira à cette jeune personne l’idée de se ménager cette image chérie, en traçant sur l’ombre une ligne qui en suivit et marquât exactement le contour, L'histoire ajoute que notre amante avoit pour père un potier , nommé Tibutade; cet homme ayant considéré l’ouvrage de sa fille, ima- gina d'appliquer de l’argile sur ces traits, en observant les contours tels qu’il les voyoit dessinés ; il fit par ce moyen un profil de terre qu’il fit cuire dans son fourneau. Tel fut, suivant l’ancienne tradition , l’ori- gine du dessin et des figures en relief, dans la Grèce. Mais cet art ne commença à y faire des progrès suivis, que depuis l’arrivée des colonies conduites par Cécrops , Cadmus, etc.; ces princes sortoient de l'Egypte et de la Phénicie, pays où les arts du dessin étoient connus de tems immémorial. | Ardicès, natif de Corinthe, qui florissoit en Grèce, avant la guerre de Perse, fut, dit-on, le premier ui inventa le dessin ou la mänière de profiler , et de contretirer avec le crayon et le simple trait, sans DES mélange de couleurs ; ce qui n’étoit, à la vérité , qu’un ouvrage fort im- parfait. Les Grecs avoient établi des éocles de dessin, dans la plupart de leurs villes, où les enfans de condition libre, qui avoient des dispositious pour la peinture, la sculpture et Les autres arts du dessin étoient instruits. C’étoit sur des planches de bois que ces élèves s’exerçoient à dessiner des objets , le plus souvent de grandeur natu- relle, et dont Les traits irréguliers, pouvoient aisément s’effacer avec une éponge. Ces écoles, au rapport de Pline , étoient conduites par les plus habiles maîtres. ( Peinture) Il s’est élevé dans plusieurs tems des disputes assez vives, sur la question de savoir lequel est plus essentiel à la pein- ture, du dessin ou du coloris. Pour réduire cette question à sa juste valeur, il sufñt d’envisager que limitation de la nature visible, qui est le but de la peinture , unit indissolublement limitation des formes des objets et l’imitation de leur couleur, et vouloir décider d’une manière abstraite quelle est de ces deux parties la plus essen- tielle à l’art, est la mème chose que de vouloir décider si c’est l’ame ou le corps de l’homme, qui est le plus essentiel à son existence. C’est par le dessin qu’on com- mence à s'initier dans les mystères de la peinture ; et ceux qui s’y des- tisent où qu’on y dévoue , doivent commencer à dessiner, dès leur remière Jeunesse, parce qu’alors Fa main docile acquiert plus aisé- ment la souplesse et les différens mouvemens qu'exige ce genre de travail. C’est pour acquérir cette sou- plesse, et la justesse du coup-d’œil qui conduit à dessiner correcte- ment, que Gerard Lairesse et Ra- pheël Mengs voulurent que les maîi- tres commençassent par faire des- Siuer aux élèves des figures géo- métriques, sans le secours de la règle et du compas. On ne pourroit assurer que les maitres de Räphaël aient com- meucé , suivant cette méthode, son éducation pittoresque ; mais il est DES 5o3 certain du moins qu'ils lui appri= rent à dessiner avec une correction si précise qu’on peut même l’appe- ler servile. Elle Qui douna d’abord un goût sec, mais comme elle lui avoit fait acquérir la justesse du coup-d’æœil et l'habitude d’une imi- tation sévère, elle lui procurala facilité de prendre une belle ma- nière de dessin , lorsqu'il eut vu les ouvrages de Michel-Ange et les chef-d’œuvres de l’antiquité. ( Archit.) Dessin se dit aussi du plan d’un bâtiment, d’un ouvrage d'architecture , soit au crayon, soit à la plume. { Technol.) Impressions de des- sins ; un Allemand a pris dernière- ment un brevet d'invention à Lon- dres, pour une méthode d’obtenir des impressions de dessins ou décrits. Elle consiste à prendre uné pierre calcaire d’un graïn fin, d’une surface unie, sans être polie , et d’une téxture spongieuse. Sur la surface plane et unie de cette pierre on trace le dessin avec une plume fini, dans une encre particulière, sur laquelle l’encre à l’huile des imprimeurs se fixe très-prompte= ment et à laquelle l’eau ne peut s’at- tacher ; mais lorsque le dessin est fni, ou humecte bien toute la sur- face sur laquelle on n’a point des- siné, puis on étend l’encre de la manière accoutumée sur toute la surface de la pierre ; cette encre s'applique sur les figures qui ont été tracées avec l’encre particu- lière , sans se fixer sur la partie hu- mide de la pierre. Si maintenant on étend du papier humecté sur la surface de la pierre, et qu’on lui fasse éprouver une bonne pression, on aura une impression du dessin très-pure et très-vive, exactement semblable à l’original. On peut de même obtenir du même dessu plusieurs centaines d’impressions. L’encre particulière est une solu- tion de gomme laque dans l’eau, par le moyen de la soude, et d’un eu de savon. DESSOLER , v. a* du lat. soleo avoir coutume, et de la particule négative dé : changer de coutume. ( Agriculture ) Sole ou saison , se dit d’une étendue de terre destinée à une certaue culture. , DES Assoler ; c'est partagerdes terres d’une ferme en soles, ordinaire- ment au nombre de trois, dont l’uve se sème en froment , l’autre en menus grains, qu'on nomme mars , et la troisième reste en ja- chère. Dessoler ; c'est dessaisonner ou déranger les soles , changer l’ordre des soles. Dans la plupart des baux, il est défendu aux fermiers de dessoler les terres, sous prétexte que ces changemens peuvent les épuiser , ou au moins les fatiguer. Cette pra- tique funeste aux progrès de l’agri- culture, et dont la première cause est dans la courte durée des baux , commence à faire place au systeme mieux raisonné des agriculteurs modernes, qui consiste à varier la culture , à bannir les jachères abso- lues, par l'introduction des tur-— neps, des fèves, des pois, des vesces , du trèfle, etc, #. COURS DES RECOLTES. DESSUS, adv. ets. du lat. sur- sum , dont on a fait susum, dans la basse latinité. ( Archit.) Dessus de porte ; c’est tout ce qui sert à couvrir, à revêtir une corniche de placard, comme le lambris, le cadre, les bas- reliefs , etc. (Mus.) Dessus ; c'estla plus aiguë des parties de la musique; celle qui règue au-dessus de toutes les autres. C’est dans ce sens qu'on dit dans lamusique instrumentale, des- sus de violon, dessus de flûte ou de hautbois , et en général dessus de symphonie. i Dans la musique vocale, le dessus s'exécute par des voix de femmes, ,d’enfans, et encore par descasfrats, dont la voix, par des rapports difli- ciles à concevoir, gagne une octave en hant , et en perd une en bas. _J. CASTRAT. Le dessus se diviseordinairement eu premier et second, et quelque- fois même en trois. La partie vo- cale qu’exécute le second dessus , s'appelle bas dessus, et l’on fait aussi des récits à voix seule pour cette partie. ( Marine) Dessus du vent, où evartage du vent 04 DÉT PESTITUTION , s, f. du latin destitutio , composé de la particule négat. de, et d statuo , établie : l’action de défaire ce qu’on a fait. ( Econ. polit. Déposition , pri vation d’une charge, d’un em- ploi. x ( List. rom.) Chez les Romains, du tems de la république , les ofli- ces étoient annuels; mais si pen- dant leur exercice, les titulaires se comportoient mal, on les desti- tuoit sur-le-champ. La destitution n’était pas toujours fondte sur l’in- conduite ; quelquefois elle étoit occasionnée par les événemens les plus simples , mais auxquels la su- perstition attachoit de l’impor- tance. DESUDATION , s. f. du lat. de- sudatio , formé de desudo, suer de peine et de travail. ( Méd. ) Les médecins entendent par ce mot une sueur abondante et excessive , qui n’est point critique , mais symptomatique, à laquelle succède ordinairement une érnp- tion de pustules appelées suda- mina. V. SUETTE, ECHAUBU- LURE. DESULTEUR , s. m. du latin desultor, formé de desilio, sauter. Jeux scéniques ) Sauteur qui passe d’un cheval sur un autre. Les Scythes , les Indiens et les Nu- mides avoient des cavaliers qui menoient avec eux au combat, au moins deux chevaux, et qui sau- toient avec beaucoup d’agilité et d'adresse sur le cheval de main, quand celui qu’ils montoient étoit fatigué. Les Greos et les Romains prirent cet usage de ces nations barbares, mais ils ne s’en servirent que dans les jeux et dans les courses de che- vaux. Quelquefois ils avoient , non pas deux, mais quatre ou six che- vaux de front; ils sautoient du premier sur le quatrième ou sur le sixième, et cela passoit pour uue chose très-difficile. DETACHEMENT, s. m. de l’ita- lien distaccamenta (Art milit.) Corps particulier de gens de guerre, tiré d’un plus grand corps, ou de plusieurs autres, soit pour les attaques d’un siège , soit pour tenir la campagne. D'ET Les détachemens servent pour escorter un convoi , pour avoir des nouvelles des ennemis, pour gar- der des postes éloignés d’une place ou de l’armée, pour des partis , pour couvrir les fourrageurs , pour garder les travailleurs , ou pour travailler eux-mêmes, alors ils sont sans armes, etc. dat DETACHÉ , partic. et subst. même origine que détachement. ( Musique) Genre d’exécution par lequel, au lieu de soutenir les notes durant toute leur valeur, on les sépare par des silences pris sur cette mème valeur. Le détaché tout-à-fait bref et sec, se marque sur les notes par des points al- longés. DETACHER, v. a. de l'italien distaccare. ( Peinture ) Détacher, en termes de peinture ; c’est donner de la rondeur aux objets d’un tableau, et en faire apercevoir les contours. Les objets d’un tableau sont bien détachés, ou se détachent bien, lorsqu'il n’y a point de confusion entre eux, qu’ils paroissent bien de relief, et qu’ils semblent quitter leur fond et venir au specta- teur. Le peintre doit détacher les fi- gures ; les objets se détachent par le plan, par la couleur propre, par la perspective aërienne, par le clair- obscur. L'art de détacher tient à celui de distribuer. On détache un objet clair, en le distribuant de manière qu’il soit opposé à un objet brun ; on détache deux objets clairs, deux objets bruns, l’un de l’autre, par la diversité de leurs nuances. DETAIL, s. m. composé de la particule extractive dé, et du latin taleo, pour incido, couper en petites parties, dont les Italiens ont fait tagliar, dans le même sens, et dont nous avons fait tailleur d’'habits. Division d’un tout en plusieurs parues. { Technol.) Les bouchers sont maintenant les seuls qui emploient ce mot dans son sens propre. Lors- qu’ils coupent leur viande par mor- ceaux , ils appellent cela détailler la viande. DEF 505 (Commerce) Détail s’entend , en arlant de marchandises, non-seu-— ement de celles qui se coupent par petites parties, pour être divisées et vendues, suivant le besoin des acheteurs, mais de toutes celles qui se vendent par le menu, au poids, au mètre, à la petite me- sure. ( Art dramat.) On dit au figuré d’une pièce de théâtre, qui n’a ni plan , ni conduite, qu'elle est rem- plie des plus jolis détails, pour dire que l’auteur a cousu une où deux scènes plaisantes, quoique étrangères au sujet, et a répandu sur le tout des fleurs, des bons mots, des jeux d'esprit, des cou- plets de trait, en nombre suffisant our en masquer les défauts, et ui assurer un succès de plusieurs Jours. ( Peinture) Les petits détails, c’est-à-dire, les petites parties des objets, doivent être négligées par Vart, parce qu’elles ne sont pas même aperçues dans, la nature. Comme l'artiste doit se tenir assez éloigné de soft modèle pour l’em- brasser en entier d’un seul coup- d'œil, il ne doit pas représenter ce qu’il n’a pu voir lui-même, sans changer de place et sans trop se rapprocher. Les peintres, dans l’enfance de leur art, copioient avec soin les détails ; c’étoit le premier elort d’un art qui n’osoit abandonner un instant la nature , et qui l’imitoit sans principes et sans choix. 1/art dans sa force ne s’attache qu’au grand , et néglige tout ce qui pour- roit l’en écarter ou l’en distraire , et si l’on en revient à l’imitation des petits détails, c’est un signe de décadence que l’on peut com- arer à l’enfance des vieillards. DETENTEUR , s. m. du latin detineo, tenir , être en possession. ( Pratique) Tout possesseur ;, soit propriétaire, usufruitier, ou autre qui tient en ses mains un hé- ritage, c’est-à-dire, qui a la posses- sion réelle et actuelle. Ceterme est principalement usité en matière de rentes ou charges foncières ou hypothécaires, et lors- qu'il s’agit de déguerpissement et délaissement par hypothèque. DET ‘ DETERGER , v. a. du latin de- lergo , composé de la particule ex- tractive de , et de tergo , nettoyer. ( EE Nettoyer, mondifier les pas et les ulcères, entrainer les humeurs glutineuses qui y sont adhérentes, De déterger ôn a fait détersif ou déiergent pour désigner les remèdes externes qui mondilient les plaies et les ulcères. Ils se disent aussi des remèdes internes qui possèdent fa mème qualité. . DETERMINE, adj. du lat. de- terminare , limiter , mettre des bor- nes. ( Géom. )On dit d’un problème qu'il est déterminé, quand il n’a qu'une seule solution, ou au moins qu'un certain nombre de solutions, pär opposition au problème zrdé- terminé, qui a une infinité de solu- tions. DETONNER, v.u.sortir du ton, de la particule extractive dé , et de ion, ou tout simplement de l’ita- lien stuonare. ( Musique) Détonng, c’est sortir de l’intonation, c’est altérer mal à propos la justesse des intervalles, et par conséquent chanter faux, Chanter sans clavecin, crier, for- cer sa voix en haut ou en bas, et avoir plus d'égard au volume qua la justesse, sont des moyens presque surs de se gâter l’oreille et de dé- donner. DETONATION, s. f. de l'italien defonazione , formé du latin de- tons , tonner , faire grand bruit. ( Chimie) Bruit ou explosion que font les minéraux lorsque, par l’ac- tion du feu, leurs parties aëriennes, volatiles, sulphureuses , se raré- fiaat, se dégagent, et sortent avec impétuosité, DETORSE, du latin disiorqueo, détourner , tordre. ( Chirurgie ). Distension violente et subite des tendons et des liga- 1295 d'un article , en conséquence d’un coup, d’une chute, ou un ef- fort, La détorse est quelquefois :ccompagnée et suivie de Juxation, de diastasis. L'articulation soufre tant de violence, que les os peuvent sortir de leur situation naturelle ou s’écarter. La détorsela plus fré- quente est celle du pied; elle ar- £ _» 200 DET rive quelquefois au poignet, à l’6- pine et à plusieurs autres parties da corps. La détorse est la même chose que l’entorse, et celui-ci est le plus usité. Y. ENTORSE. , DETREMPE, s. f. du latin dis- lenperare, composé de temperare , tremper, mélanger. : ( Peinture) Couleur délayée evec de l’eau et de la gomme , et dont on se sert pour peindre. On appelle aussi détrempe une peinture en dé- trempe. (Doreur} Dorer en détrempe ; c’est une manière employer l’or avec de la colle faite avec des ro- gnures de parchemin ou de gants. La dorure en détrempe exige plus d’art que la dorure à l'huile; mais elle ne peut résister autant que celle-ei , ni à la pluie, ni aux im- pressions de l’air. DETREMPER , v. a. du lat. dis- temperare. V. DETREMPE. ( Technol.) Détremper l'acier ; c’est le ramener à la condition de simple fer. Dans le commerce on trouve de l'acier tout frempé , parce que dans plusieurs aciéries on est dans l’usage de le tremper aussitôt qu’il est fait, apparemment afin que les acheteurs puissent mieux juger de sa qualité, Quand on veut se servir de cet acier, on est obligé de le dé - tremper pour pouvoir l’étendre , lelimer, et lui faire prendre la forme de l’outil qu’on en veut faire, après quoi l’ouvrier le retrempe à sa manière. On peut détremper l'acier par une manœuvre semblable à celle par laquelle on le fait par la CE- MENTATION (7. ce mot); mais ‘alors, au lieu de composer le cé- ment avéc des matières charbon- neuses ,; capables de fournir du phlogistique , il faut au contraire que .le cément ne soit composé que- de matières exemptes de principe inflammable , et propres à l’ab- sorber, comme sont les terres cal- caires et les chaux. En le cémentant pendant huit ou dix heures avec ces matières, on le ramène à Ja condition de fer. DETRITER, v. a. du lat, de- DET Yerere, partic. detritum, broyer, briser. ( Huile d’oÿve ) Détriter les oli- iers ; c’est passer les olives sous la meule, Pour donner à l’huile une qua- lité douce , limpide , et qui ne soit point sujette à la rancissure , ilfaut avoir la précaution, en la détritant, d'en séparer la chair d’avec le noyau , et de n’extraire que l’huile des chairs; mais pour cela il faut s’écarter de l’ancienne méthode qui consiste à écraser sous la meule le noyau et l’amande de l’olive avec sa chair, et se servir du détritoir de - M. Sieuve, qui est un fort madrier cannelé eu dessous, qui sépare les noyaux des olives sans les casser. DETROIT, s. m. du lat. distric- um , composé de la particule dis, salde , fort, très, et de sérictum, étroit, très-étroit. ( Géogr.) Certain endroit où la mer est serrée entre deux terres. Il se dit aussi des passages serrés entre deux montagnes. | Le détroit de Gibraltar, le dé- troit de Magellan , le détroit de lu Sonde. Les détroits de La Cilicie; les T'hermopyles; les portes Caucasien- nes, aujourd'hui Demircapi. DETTE, s. £. du lat debitum. ( Pratique ) Ce que l’on doit à quelqu'un, et quelquefois ce qui nous est dû. La confusion qui pourroit naître de ces diverses acceptions a fait distinguer les dettes en actives et passives. Les deties achiyes sont celles dont on a droit de se faire payer, les dettes passives sont celles qu’on est.obligé d’acquitter. Comme les dettes varient dans leur cause, dans leur effet, dans leur nature , on a cherché à les dis- tinguer par des dénominations dif- férentes ; de là: Les dettes anciennes ; les dettes annuelles ; les dettes caduques; lés dettes chirographaires (V. ce mot.) dettes civiles; dettes claires et li- guides ; dettes communes ; dettes ) Opération par laquelle on trouve un troisième nombre qui, multiplient le second, ou étant multiplié parle second , donne un point égal au premier. ( Géom. )La division géométrique consiste à diviser le produit de deux lignes par une Hgne, ou le produitde trois lignes par celui de deux lignes ; ou le produit de qua- tre lignes par celui de trois lignes. (Æstron. ) Division des instru= mens d'astronomie. V1. INSTRU- MENS, QUART BE CERCLE, TRANSVERSALES. (Art milit,) Division, en ter- mes de guerre, se dit des parties d’une armée entière qui est campée en ordre de bataille. La division de La droite , la dr- vision de la gauche, la division du ceritre, DIV Général divisionnaire ; celui qui commande une division. (Marine) Division se dit, en ‘termes de marine, d'un certain nombre de vaisseaux et frégates formant une subdivision d’une ar- mée composée de trois escadres. Le nombre de vaisseaux dont est composée une division, dépend du nombre des vaisseaux de l’armée, Dans une armée navale de vingt- sept vaisseaux, chacune des trois escadres est de neuf vaisseaux, et chaque division d’escadre est de trois. On appelle aussi division, une petite escadre destinée à une mis- sion particulière. ÿ. ESCADRE. On appelle chef de division, dans la maïine de France, un officier d'un grade supérieur à celui de capitaine de vaisseau, et subor- donné à celui de contre-amiral. ( Pratique ) En termes de palais, division est le partage d’une chose commune entre plusieurs per- sonnes. Bénéfice de division ; c’est une exception par laquelle lun des fidé-jusseurs ou certificateurs de caution, poursuivi pour toute la dette, oppose qu'il n’en est tenu que pour Sa part et portion. DIVORCE, s.m. du lat. divor- tium , fait de diverto , éloioner, séparer. ( Jurisprud.) Séparation de deux époux par la rupture légale du mariage. ( Jurisprudence ) Le divorce fut autorisé chez les Juifs par la loi de Moïse, et ils usent encore du bénéfice qu’elle leur accorre. IL étoit aussi permis cbez les .Grecs.avec cette circonstance, que les femmes avoient, comme jes hommes, le droit de réputier. Les Romains rapportèrent d’Atlhiènes cette loi judicieuse , et la mirent dans la loi des douze Tables : ‘de sorte que, nonobstant le réglement de Romnlus, qui avoit permis au seul mari de provoquer le divorce, les femmes eurent aussi le droit de répudier. S. Justin nous apprend que, sous Maic-Aurèle, une femme ré- pudia hautement son mari; ce qui _gères, même D O 554 fait connoître qu’alors le divorce avoit lieu parmi les chrétiens, L'usage du divorce passa de Rome dans les Gaules ; il fut encore ob- seryé pendant quelque tems, de- puis l'établissement de la monar- chie françoise , et on en trouve plu- sieurs exemples sous la première et la seconde race. Jusqu’a la révolution, le ma- riage parmi nous a été regardé comme un lien indissoluble; on pouyoit néanmoins attaquer un mariage par voie de nullité, ou par appel, comme d'abus ; mais dans ce cas, on ne dissolvoit pas un mariage valablement contracté; on déclaroit seulement qu'il n’y avoit point eu de mariage, ou que le prétendu mariage n’avoit pas été valablement contracté. A l'époque de la révolution, le divorce fut permis pour les causes les plus lé- our inCompatihl- lité d'humeur. Aujourd’hui, est soumis à des épreuves et à des conditions qui doivent le rendre beaucoup plus difficile, et par conséquent plus rare. DIVULSION, s. f. du lat, divel- ere , composé de la particule di, qui exprime séparation, etde velo, arracher : séparation, axrachemen!. ( Chirurgie) Séparation causée par une tension violente ; il se dit en parlant des membres , des fibres, et du corps. DIX , adj. et s. du latin decem, formé du grec J'éxa (deka). (Arith.) Le premier où le moin- dre des nombres qui ont deux chit- fres. 11 s'exprime par l'unité, suivi d’un zéro. (Econ. polit.) Conseil des dix ; c'é- toit , dans ja république de Venise, untribunal composé de dixnobles, qui avoit été créé en 1310, pour ap- paiser lestroubles qui y régnoïient, y rétablir la sûreté , et s'opposer anx nouveautés que le doge Gradenigo avoir introduites dans le gouverne- ment, Les avantages qu'il procura à Ja république, le fitent rétablir en diverses Circonstances. Enfin , il fut confirmé pour toujours, 25 aus aprèssa création , et al a subsisté depuis, jusqu’à l’anéantissement de cette république. DO ( musique) SyWabe que les 652 D O C Italiens substituent, enr solfiant, à celle d’Ut dont ils trouvent le son trop sourd. Le même motif a fait entreprendre à plusieurs person- nes, et entr'antres à M. Sauveur, de changer les noms de toutes les syllabes de notre gamnie ; mais l’ancien usage a prévalu parmi nous. DOCIMASTIQUE, on DOGI- MASIE, s. f. du grec d'oxasia ( dokimasia) épreuve , examen, es- sai ; de d'oxmalo ( dokimasô ), éprouver , essayer s CXAMIREr. ( Chimie) L'art des essais, Part d'essayer en petit les mines, pour savoir les métaux qu’elles con- tiennent. Elle diffère de la mé- tallurgie qui s'occupe du travail des mines en grand. Ces essais doivent être faits avec beaucoup intelligence et de fidé- lité, puisque c’est d’après eux qu’on se détermine à entreprendre le travail en grand. W. ESSAI. Les principales opérations de Ja docimasie sont le lotissage, le la- vage, le grillage, la fonte, l’af- finage, le départ, etc. On distingue en chimie deux sortes de docimasie, celle par la voie sèche, c’est-à-dire, par la fu- sion, et celle par la voie humide, c’est-à-dire, par les acides et les autres réactifs. DOCTEUR, s.m. du lat. doc- tor , formé de doceo, enseigner : maître, celui quiinstruitun autre, ( Hist. des Juifs) Docteur de la doi ; c'était un titre d’hoïneur ou de dignité chez les Juifs. Les Juifs ont aussi, et ont eu, dès avant J. G., le titre de docteur en usage parimieux; ils les appelèrent Reb- bi, dont nous avons fait Rabbin ; ils en donnoient l'investiture en mettant dans la main une clef et des tablettes. ( Hist:\ Ecclés.) Dans l'Eglise grecque, docteur estie litre d'une dignité ou office ecclésiastique. Il y en a de trois sortes; le docteur de l'évangile, ou celui qui est chargé d’interprêter l’évangile; le docteur de Apôtre, ou celui qui est chargé d’expliquer Les épitres de S. Paul; et le docteur du pseau- tier, celui qui est chargé d’inter- préter le pseautier. DOC Docteurs de l'Eglise. On nom- me aiusi ceuxdes 88. Pères qui ont le plus écrit ,et dont la doctrine a été plus autorisée dans l'église ,et plus généralement suivie, fl yena quatre de l'Eglise grecque, et au- tant de l'Eglise latiae. Les pre- miers sont $, {thanase, S$. Basile le Grand , $. Grépoire de Naziance} S. Jean-Chrysustome ; les autres sont $. Ambroise ;, $. Jérôme, S: Augustin, $. Grégoire, le Pape, surnommé le Grand. Le titre de docteur a été créé vers le milieu du douzième sièele , pour succéder à celui de maître qui étoit devenu trop commun au- paravant, On disait Pères de Pé- glise, pour désigner ceux qui avoient illustré la religion cbré- tienne par leurs écrits. F. PERES DE L'EGLISE ; mais on a fait une exception pour les huit dont on a parlé plus PE Les théologiens scholastiques auxquels on a, depuis le douzième siècle, donné le titre de docteur , avec une épithète spécifique” qui marque particuliérementsen quoi consistoit leur mérite, sont Æ/e- xandre de- Hales, docteur irré- fiagabie ; P. Thomas , docteur angélique ; $. Bonaventure, doc- teur séraphique; Jean DunsouS$cot, docteur subtil; Raimond Lulle, et Jean Thaulère, docteurs illumi- nés; Koger Bacon, Cordelier an- glois, docteur admirable; Guil- laume Ockam, docteur singulier ; Jean Girson et Le Cardinal de Casa, docteurs très-chrétiens ; Denys Le Chartreux , docteur extatique. Û (Instruct. publique )} On attribne l'établissement des degrés du doc- torat, tels qu’on les voit aujour- d’hui dans les pays où il y a des universités, à Jrnerius, qui en dressa lui-même le formulaire. La première cérémonie sc fit à Bou- logne en la personne de Bulgarus , qui commença à professer le droit romain, et qui fut promu solen- nellement au doctorat. Cette cou- tume passa de la faculté de droit à celle de théologie, et PUniver- sité de Paris la pratiqua, pour la -première fois, vers:lan 1140, en créant docteuren théolooïe Pierie Lombard et Gilbert de ja Porée, DOD qui étaient les principaux théolo- giens de l’université de Paris, en ce tems-là. Depuis la suppression des uni- versités, le titre de docteur na plus lieu en France que pour les médecins, en faveur desquels il vient d’être rétabli. DOCUMENT , s. m. du lat. do- cumentum, de doceo, enseigner , donner à connoitre. ‘ (Pratique) Ce mot se dit de tous lestitres , pièces et autres preuves qui peuvent donner queique con- noissance d’ime chose. DODÉCAËDRE, s.m. du grec d'ùd'era ( dôdéka) douze, et de £dpa, (hédra ) siége ou base. ( Géom.) Nom qu’on donne à un des cinq corps réguliers qui .a sa surface composée de douze pen- tagones égaux et semblables. (: Cristallographie) C'est aussi le nom d’un cristal dont la surface est composée de douze faces trianeu- laires , quadrangulaires ou. peuta- gones, toutes égales et semblables. DODÉCADACTYLON ; s. m. du grec d'œd'enx ( dédeka ), douze, et de d'éssunos ( daktulos ) doïgr, douze doigts. ( Physiol.) On a donné ce nom à l'intestin duodenum, parce qu’il a environ douze travers de doicts de longueur. # DODECAGONE, s. m. du grec d'ud'exa ( dôdéka ) , douze , et de yavix (gônia ), angle. ( Géom.) Polygone régulier qui a douze angles égaux etgijouze cô- 1és égaux. Le Dodécagône se trace aisément quand l'hexagône est tracé ; car il n'y a qu’à diviser en deux égale- ment chaque angle au centre de l'hexagône , et on sait que le côté de lhexagône inscrit estun cercle égal anrayom - DODÉCAGYNEÉE, s. f. du grec Jod'txx ( dodéka), douze , et de yuvh (gune) , femme , femelle ; qui a douze parties femelles. ( Botan.}) Il se dit d’une fleur , plante, ayant douze pistils, styles ou stigmates sessiles. DODECAGINIE, L'ordre ow la section de plantes dodécagyres. DODÉCANDRIE , 8. f. du grec Jod'exx ( dôdeka ), douze, ei de DCG 555 avdpoc(andros), génit, d’zyno (anér, mari, mâle; qui a douze païties mâles. (Hotan.) C'est le nom de la douzième classe du systême sexuel de Linné, quirenterme toutes les plantes dont la fleur a douze par- ties mâles ou douze étamines. DODECAPARTI, IE, adj. for- mé du grec d'afexa (dôdéka) douze, et du latin partitus , divisé: qui a douze divisions. (Botan. ) Ce mot se dit des par: ties de plantes, des feuilles, des épines, partagées en douze inci- sions aiguês presque jusqu'a la base. ! : PER DODECAPETALE, ÉE , adj. formé du grec d'üdexx ( dôdéka) douze, et de œéranoy ( pétalon), pétale, qui a douze pétales. ( Botan. ) On appelle ainsi ur corolle composée de douze pièces distinctes, jusqu'a leur insertion , et dont chacune porte le nom de pétale. V. PÉTALE. DODÉCATEMORIE, s. f. du grec d'hdinxros ( dôdékatos) dou- xième:et de wopsoy (morion), par- tie , particule: la douzième partie äe quelque chose. . ( Géom.) La douzième partie d’un cercle. (-Æstron. ) Quelques Auteurs avoient donné ce nom aux douze signes du Zodiaque , par la raïsou que chicun de ces signes contient Ja douzième partie du Zodiaque, ou 50 degrés ; mais ce motest hors d'usage ; il servoit à distinguer les douze signes d'avec les douze cons- tellations qui ne leur correspon- cent plus, quoique les signes aient conservé les mêmes noms: la cons- tellation des poissons étant actuel- lement dans le bélier, V. PRECES- SION. : DOGE,s. m. Mot italien formé du latin dux , duc. ( Rép. de Génes) C'est le pre- mier magistrat de la république de Gènes. C'était aussi, avant l'invasion des François, le premier inagis- trat de la république de Venise. Cette république n’est plus, et son territoire Lit maintenant par- tie des états héréditaires de la maison d'Autriche, 554 DOG DOGRE, s.m. de l’hollandoïs, dogre-bots, bateau à pêcher le ha- reng. (Marine) Espèce de bâtiment des mers de Hollande, et de la mer Germaunique, dont on se sert pour la pêche du hareng. Il est ainsi appelé , parce que les Hol- Handoïs l'ont employé les premiers pe pêcher sur le doggersbank , le anc des chiens. DOGMATIQUE, adj. du grec d'oymatiros ( dozmatikos ) , qui ap- partient au dogme. ( Théologie) Il se dit de ce qui appartient aux dogmes &e la reli- gion. Jugement dogmatique, celui qui roule sur des dogmes, ou sur des matières qui concernent le dogme. € Philosophie ) Mogmatique se dit aussi de ce qui est instructif, qui appaïtient à quelqu’opinion, où à quelque principe établi en matière de philosophie. Ce mot m'est bon que dans le dogmatique. Catégorie est un terme dogmatiqgue. Un philosophe dogmatique est celui qui établit des dogmes dans La phi- losophie. Ton dogmatique , style dogmatique. (Méd.) Dogmatique étoit le nom d’une secte d'anciens méde- cins , nommés autrement logiciens, parce qu’ils employoient les règles de la logique , pour traiter ce qui étoit de leur profession. La méthode de ces médecins s'appelle médecine dogmatique. Har- ris la définit une pratique rai- sonnée de la médecine. Les dog- matiques sont distingués des mé- thodiques et des empiriques. V.ces mots. DOGME, s. m. du grec déyuz ( dogma), formé de d'oxéw ( dokeô) penser, être d'avis. (Didact.) Point de doctrine , en- seignement recu etservant de règle. 11 se dit principalement en matière de religion ou de philosophie. DOGUE , s. m. de langlois dop, formé du saxon doc. ( Hist. nat. ) Ce mot, enanglois, signifie toute sorte de chiens, mais en françois , le dogue est une es- pèce de chien qui a les oreilles larges et pendanies. Il est propre C2 DOI à garder les maisons, en qnoi il se fait remarquer par sa vigilance. DOIGT , s. m. du latin digitus, (-Ænat.) Les doigts sont les ex- trémités des mains et des pieds. Ils sont au nombre de cinq, nommés le pouce , l'index, le long doigt, ou le doist du milieu, l’ennullaire, l’auriculaire ou le petit doigt. (Astron.) On appelle doigt, la - douzième.partie du diamètre du soleil ou de la lune. On se sert de ce mot, quand il s’agit d'exprimer la quantité dont un de ces astres est éclipsé. Pour mesurer cette quantité, on suppose qu'on a di- visé en douze parties égales, qu’on appelle doigts, celui des diamètres de lastre qui coupe l'ombre, ou qui étant prolongé, la couperoit par son centre au moment même du milieu de l’éclipse. Puis, en comp- tant combien de ces parties sont couvertes par lombre, on déter- mine la quantité dont l’astre est échipsé. Ainsi, s’il y a six de ces parties d’obscurcies, on dit que l'éclipse est de six doigts. Voy. ECLIPSE. BOIGTER ; v. n. de doigt, di- lus. ( Musique ) Doigter ; c'est faire marcher d’une manière conve- nable et régulière les doigts sur quelqu’'instrument, et principale- ment sur l’orgue et le clavecin, pour en jouer le plus facilement et le plus nettement qu’il est pos- sible. Sur les insirumens à marche , tels que le violon et le violoncelle, la plus grande règle du doigter, consiste dans les diverses positions de la main gauche sur le manche ; c’est par-làa quelles mêmes passages peuvent devenir faciles ou diiki- ciles, selon les positions et selon les cordes sur lesquelles on peut rendre ces passages. C’est quand un Ssymphoniste est parvenu à pas- ser rapidement, avec justesse et précision, par toutes ces diffé- rentes positions, qu'on dit qu'il possède bien son manche. DOIT , du lat. debitum. (Commerce) Doit, en termes de commerce , est l'intitulé des livres d’un négociant, qui se tiennent en débit et en crédit, les pages 4 DOL main gauche où est porté le dé- bit, sont intitulées DOIT', je co- té opposé, qui est celui du crédit, est intitulé AVOIR. : DOL, s,m. du greo d'énce ( do- Los) , dont les Latins ont fait dolus. ( Pratique ) Vieux mot qui n’est p'us en usage qu’au palais, où il signifie tromperie, superchérie, subtilité, mauvaise manœuvre em- ployée pour tromper quelqu'un. Le dol est personnel ou réel. Le do? personnel est celui qui est du fait de la personne, lors- que, par exemple , de vendeur, pour mieux vendre son héritage, fait paroître un baïl simulé, et à lus haut prix que le bien n’étoit oué en cftet. Le dol réel, au contraire , ap- pes en droit dolus re ipsà , est ce- lui qui vient de la chose même ; quaud, par exemple, la chose vendue nest pas aussi bonne et d’une valeur égale à celle que l’ac- quéreur lui croyoit. DOLCE. Mot italien qui signifie doux. (Musique) Ce mot, ou seule- ment la lettre D, signifie dans la musique italienne la même chose que la Tettre P dans la musique francçoise. Dolce est opposé non - seule- ment à fort, mais à rude. DOLIMAN , s. m. mot turc. ( Costume ) C’est une espèce de longue soutane que les Turcs portent, qui leur descend jus- qu'aux pieds, et dont les manthes étroites se boutonnent sur le poi- gnet. Les Turcs mettent d’abord un caleçon sur leur corps nu, tant les hümmes que les femmes ; par dessus le calecon ils ont une che- mise, et sur la chemise le däcli- man. En été, il est destoile ox de mousseline ; en hiver, ïl est de satin ou de quelqu'autre étoffe. DOLLAR , s. m. de lhollandois Daler. ( Commerce) Monnoie d'argent qui a cours dans divers cCtats. Le Dollar de Saxe, Holstein, Léipsick, Kell, Vismar, etc. vaut 32 gros des mêmes endroits, ou 5 livres 125. tournois. Le Dollar est une monnoie de DOM 553 compte des Etats-Uuis d'Amé- rique. Quelquefois il prend le nom de piastre ; et alors, c’est une monnoie réelle, qui vaut 5 liv. 8 sols tournois. }. PIASTRE. DOLOIRE , s.f. du lat. dolato- ria, dont ona fait do/abra, ( Technologie ) Instrument de tonnelier , ayant la forme d'une hache qui sert à doler, cest-à- dire , à dégrossir les douves. (Chirurgie ) Doloire est aussi le nom d’une espèce de bandage ob- lique , avec lequel on fait des cir- convallations autour d'une partie en biaisant, de manière que chaque tour couvre les deux tiers de celui qui est immédiatement au dessus ou au dessous. On l’emploie à la luxation du coude , du poignet, du enou, etc. DOLOMIE, s.f, de Dolomieu , nom d'homme. (Minéral) Marbre primitif, de couleur blanche et à grain fin, qui a la propriété d’être phospho= risque, quand on le frotte avec un corps dur. Il est ainsi appelé du célèbre naturaliste /olomieu, qui le premier en a fait connaître les propriétés. DOM ou DON, du lat. barb. domnus, contraction de dominus, (Æcon. polit.) Titre d'honneur en usage parmi les Espagnols et les Portugais, et qui signifie sieur ou seigneur. C'étoit autrefois un titre d'honneur , en Espagne, ré- servé à la haute noblesse; mais 1l est devenu presque aussi commun que celui de Monsieur en France. Ce titre ne s’est pas encore avili en Portugal , et personne ne peut prendre le titre de Dom, qui est une marque de Ja noblesse , sans en avoir obtenu la permission du roi. Les Espagnols écrivent Don, et les Portugais om, parce qu’au- cun mot portugais ne se termine par une ». Onuphre assure que le titre de domnus Ou don se donna d’abord au Pape , ensuite aux Archevêques, Evèques, Abbés, et autres per- sonnes élevées en dignité dans l’é- glise. Aujourd'hui ïl n’y a plus que certains moines qui le portent. DOMAINE, s. m. du lat. barb. domanium, corruption de dominium, 556 DOM (Pratique) Biens-fonds, héritage, propriété acquise à juste titre. Il signifie quelquetois un corps d’hé- ritage » biens de campagne, lerme, métarie. Domaine national, comme on di- soit domaine du rot. DOME, s.m du lat. doma, fait du préc J'œux ( dôma ), toit. (-Archit.) On donne, en France, le nom de dôme aux couvertures rondes, telles que le dôme desS. Pierre à Rome, le dôme des In- valides, le dôme du Panthéon. C’est ce que les Italiens appellent cupola ; car, parmi eux, domo s’est dit autrefois pour cathédrale. ( Métallurgie) Dôme, est aussi le nom d’une pièce qui teriuine le haut fourneau, et qui a la forme d'une demi-sphère creuse. On ap- pelle encore cette pièce réverbère, parce qu’elle affa propriété de faire réfléchir laflamme sur les matières contenues, dans le fourneau, F. REVERBERE. DOMESTIQUE, adj. du latin domesticus ; fait de domus: qui ap- partient à la maison , apprivoisé. (Zoolugie.) Les Naturalistes distinguent les animaux domes- tiques apprivoisés ou privés, des animaux sauvages. Les animaux domestiques sont ceux que l’homme a su dompter, pour les rendre les compagnons de ses travaux , OU CEUX qui, sans évi- ter l’homme et sans le servir, souf- frent sa compagnie ou son ap- proche. ( Botan. ) Les Botanistes ap- pellent plantes domestiques les plantes qui sont cultivées dans les jardins. .( Pharmacie ) Remèdes domes- tiques, ceux que l’on fait chez soi , qu'on prépare soi-même et qu’on prend, lorsqu'on croit en avoir besoin , sans consulter le médecin. DOMICILE , s. m. du lat. domi- cilium, pour domi colium , formé de domus et de colo: habiter une maison. . (Pratique) Le lieu où chacun fait sa demeure, où il a fixé son établissement, sa place et le centre de ses affaires. Domicile de droit, celui qui est £tabli de plein droit parla loi, à DOM cause de quelque circonstance qui le fixe nécessairementdans unlieu. Domicile de fait, le lieu eù on demeure réellement et actuelle- ment, Domicile de fait et de droit ; le véritable domicile cest celui qui est établi par la demeure de fait, et par la volonté de demeurer dans le même lieu, ou par l'autorité de la loi qui l’etablit dans ce heu. Domicile élu, domicile choisi par un exyloit, par un ajourne- ment, à l’effer de valider la signi- fication des actes qui pourroient ire faits à ce domicile , relative- ment à l'exploit signifié. DOMINANT, adj. du lat. do- minor, lait de dominus : seigneur , maitre , quidomine, (Musique) Accord dominant ou sensible ; c’est celui qui se pratique sur la dominante du ton, et qui an- nonce la cadence parfaite, Tout accord parfait majeur devient do- minant ; sitôt qu'on lui ajoute la septiéme mineure. Note dominante ; c'est des trois notes essentielles du ton, celle qui est une quinie au dessus de la to- nique, La tonique et la dominante déterminent le ton; elles y sont chacune la fondamentale d’un ac- cord particulier ; au lieu que la médiante , qui constitue le mode , n’a point d'accord à elle, et fait seulement partie de celui de la to- nique, (Astrol. ) astre dominant ; c’est celui qui est l’ascendant , le plus fort, celui qui domine dans un ho- roscope. DOMINATION, s. f. du latin dominatio, fait de dominus, sei- gneur, maitre: empire, puissance, autorité souveraine. ( Théolog.) domination; on ap- pelle ainsi les Anges du premier ordre de la seconde hiérarchie, parce qu’on leur attribue quel- qu'autorité sur les Anges infé- rieurs. DOMINICAL, LE, adj. du lat. dominicus , qui vient du Scisneur. ( Hist. ecclés.) dominicales ; c’é- toit le nom qu’on donnoit, dans la primitive église, aux instructions qui se faisoient tousles dimanches, et qui étoient tirces de l’ancien et DON du nouvean testament, et princi- palement des évangiles et des épi- tres des Apôtres. On appelle aujourd’hui domini- cale, au subst., un cours de ser- mons pour les simplés dimanches de l’année. (Calendrier) Lettres dominicales ; tes lettres qui sont les premières de Palphabet, furent introduites dans le, calendrier, par les pre- miers chrétiens, à la place des lettres nundinales du calendrier romain. Elles se succèdent par un ordre contraire et rétrograde ; par exemple, si À est la lettre domi- nicalè pour une année, la sui- vante est G, ensuite F, en remon- tant toujours, jusqu’à ce que l’on révienne à l'A, Mais l’année bis- sextile change le rang , et comme elle revient tous les quatre ans, et qu'il y a sept lettres domini- celes , le même ordre de lettres ne peut se retrouver qu’au bout de 28 ans: ce qui forme la durée du cycle solaire. J. CYCLE SOLAIRE. DOMTER ,; ou DOMPTER, Y. a. du lat, domito, diminutit de doc, fait du grec Jauxx ( da- maô), réduire, subjuguer. Voy. VAINGRE, SURMONTER. (Eguit.) Il se ‘dit particulière- ment des chevaux que l’on dresse dans un manége, (Agriculture) Il se dit aussi de tous les an:maux que l’on accou- tume au travail. Où l’emploie en- core, äu fiouré, en parlant des arbres fousueux que l’habile Jar- dinier sait ren.lre sages. DONATION, s. f. du lat. dona- ti0 , fait de dono , donner. ( Pratique) Libéralité faite vo- lontairement par une personne à une autre, Donation entre-vifs ; ‘c'est un acte par lequel le donateur se des- Saisitactue lement ct pour toujours êu faveur du donataire, de ce qui fait objet de sa libéralité. _ Donation à cause de mort ; c’est celle qui est faite en vue de la mort, ét pour avoir lieu. seule- mentaprès le décès du donateur. _… Donation en avancement d’hoirie; celle que les père et mère et autres ascendans font à leurs eufans et autres descéntlans, - DON 557 Donation entre conjoints ; c’est celle qui est faite par un des con - joints au profit de lautre, pen- dant le mariage. Donation mutuelle : c'est une donation réciproque qui se fait entre deux ou plusieurs personnes, au profit du survivant, ou du moins d’une certaine espèce de biens. Doration par contrat de mariage > celle qui est contenue dans ce con- trat et faite, soit par un des fu- turs conjoint à l’autre, soit par un de lsurs parens ou alliés, ou par un étranger. Donation réciproque ; celle par laquelle deux personnes se donnent chacun quelqne chose. Toute do- nation mutuelle est réciproque , mais toute donation réciproque west pas mutuelle, parce que celle-ci suppose l'égalité, au lieu que la donation réciproque peut être inégale de part et d’autre. Donation rémunératoire ; celle qui est faite pour récompense de services. , DONNE, adj. V. DONNER. ( Mathém.) Terme dont se ser- vent souvent les Mathématiciens pour marquer ce que l’on suppose être connu. Ainsi, quand une grandeur est connue, où .quand on en peut as- signer une autre qui lui est égale , on dit qu’elle est donnée de gran- deur. V. GRAN DEUR. Quand on suppose que la posi- tion d’une ligne est connue, on dit qu’elle est donnée de position. On dit la même chose d'un point dont la place.est donnée. Quand lespèce de quelque f- gure est donnée , on dit qu’elle est donnée d'espèce. Quand on connoît la proportion qu'il y à entre deux quantités , on dit qu’elles sont données de propor- tion. } DONNEES , adj. ets. Y. DON- NER. ( Mathém.) Ce mot signifie cer- taines choses ou quantités qu'on suppose être données ou connues , et dont on se sert pour en trouver d’autres qui sont inconnues et que Von cherche. Un problème ou une question renferme, en général, deux sortes de grandeurs, les dure 553 DOO nées et les cerchées: data et quæs- ta, V. PROBLEME. DONNER, v. a. du lat. dono, faire un don. ( Arithmétique ) Donner, se prend pour produire. On dit dans la règle de trois, si 15 donnent 30, com- bien donneront 40 : ilsdonneront 120. (Agriculture) Les fruits n'ont pas donné cette année; Les petits blés ont mieux donné que les grands. ( Art milit.) Donner, c'est com- mencer je combat; c’est, en par- lant d’un corps , prendre part à l'action. Tel corps a bien donné, tel autre n’a pas donné du tout. ( Marine ) Donner à la bande; c’est, en parlant d’un vaisseau, pencher plus d'un côté que de ’autre, soit par le vent ou par un chargement inégal. Donner chasse ; c’est chasser un vaisseau. /. CHASSER. Donner à la côte; C’est s'échouer à terre par le mauvais tems ou pour éviter d’être pris par l'en- nemi. Donner dedans ; c’est lorsqu'on est auprès d’un port, d’une rade ou d’un passage étroit , faire route pour y entrer, et enfiler l'embou- chure. Donner La remorque: :c’est re- morquer. /. REMORQUER. ( Chimie ) Donner le feu par de- gré , feu doux , feu de chasse ; c’est- a-dire appliquerun feu convenable aux operations. ( Wénerie ) Donner Les chiens ; c’est lâcher la meute après la bête. ( Conzmerce en détail ) La vente a mal donné; la y nte a bien donné, pour signifier que la vente des marchandises a été considérable ou n’a pas été bonne. (Péche ) Le maquerèau wa pas donné cette année ; pour dire qu'il n’a pasété abondant. DOOM'S-DAY-BOOK. Mot an- glois, composé de book , livre ; de day, jour, et de doom , jugement. ( Hist. d Anglet.) 1] est souvent fait mention , dans l'Histoire d’An- gleterre, du /J0oom’s-Day-Book, c'est-a-dire, d'un cadastre que Guillaume le couquérent fit faire a l’imitation d’Alirea le Grand, DOR Pun de ses prédécesseurs, de tous les biens de ses sujets. Doom’s - Day - Eook , est une corruption du saxon /Jom-PBoc, qui siguilie registre authentique , des- tiné à servir de règle aux juges dans les Contestations concernant les propriétés territoriales, DORER , v.a. de l'italien do- rare, dérivé du lat. aurare. (Thecnol) Etendre, appliquer de l’oren feuilles , ou moulu. L'or est une matière si précieuse etsirare que les arts ont dù re- chercher tous les moyens de la multiplier en apparence , en cou- vrant d’une couche légère de ce riche métal, des métaux plus com- muns. Telle est l’origine dela do- Ture, . Pour dorer, on couvre immé- diatement le métal d’une feuille d’or, ou bien l’on forme un amal- game d’or et de vil-argent dont on frotte le métal; après quoi on volatilise le vifargent au moyen de la chaleur. Le succès Ge l'opération dépend en grande partie du soin que lon met à bien nettoyer la surface du métal qui doit s’allier à l'or , parce qu'alors leur union est plus in- time. L'argent, le cuivre, le Jai- ton, le sinnlor se dorent facile- ment par les deux manières que l’on vient d'indiquer; mais le fer etl'a- cier présentent beaucoup de diff- cultés, et ne peuvent recevair une dorure durable par aucun des procédés connus jusqu’à ce jour, parce que leur surface ne peut pas Se conserver parfaitement nette pendant l’opération. Si l’on veut appliquer l'or en feuilles sur ie fer et sur l'acier, ce procédé exige que l’on chauffe le métal , et alors Partiste se trouve placé entre deux écueils : le risque de ne chaufter pas assez et de pro- curer ainsi peu d'adhérence, et celui de chauffer trop, et de don- ner au inétal un Comméncement d’oxidation, et de recuire la trempe des armestranchantes , telles que les épées, les poignards, etc. S'il s’agit de dorer avec l'amal- game et le nitrate de mercure, la difficulté de lopération s'accroît encore , parce que le métal DO KR n'ayant pas d’affinité avec le mer- cure , il faut un intermède pour disposer la surface à le recevoir. Quelques-uns humectent les par- nues qu'ils se proposent de dorer avec une dissolution de mercure dans l'acide nitreux ( l’eau forte ) ; d’autres appliquent avec un pin- ceau de poil de chameau une so- lution de sulfate de cuivre (vitriol bleu ); maïs dans ces deux pro- cédés la surface du fer demeure altérée par FPaction de l’un ou l’autre acide, et on est également obligé de chauffer la pièce pour volatiliser le mercure. Ces incon- véniens ont déterminé la plupart des artistes à suivre le premier procédé qui consiste à appliquer la feuille d’or sur le métal chaud, et à ly fixer par l'action du bru- nissoir. Voici un procédé perfectionné, très-peu connu et qui peut être utile à ceux qui sont appelés à dorer le feret Pacier. Ou commence par verser sur une solution d'or dans l'acide nitro-mu- riatique (eau régale) environ le double d’éther. On secone en- semble les deux liquides , et aussi- tôt que le mélange est en repos, on voit l’éther se séparer de l’a- cide nitro-muriatique, et flotter à la surface. L’acier se décolore, et l’éther prend une couleur, parce qu'il enlève l’or à l'acide. On verse les deux liqueurs dans un enton- noir de verre , dont le bec qui doit être assez fin demeure fermé, jus- qu'à ce que, par le repos, les deux fluides se soient complette- ment séparés l’un de lPauire. On l’ouvre alors, l'acide comme le plus pesant et occupant le dessous, passe le premier; on ferme dès qu’il a coulé en entier , et l’enton- noir ne contient plus alors que la dissolution d’or dans l’éther. On bouche la fiole. Lorsqu'on veut dorer le fer où Pacier, il faut, après en avoir bien poli la surface , appliquerdes- sus avec une petite brosse ou pin- ceau, l’éther aurifère; le liquide s’évapore promptement, et l'or demeure. On chauffe ensuite et on passe le brunissoir. On peut tra- €er à la plume ou au pinceau tou- DOR 559 tes sortes de figures sur le fer, et il est probable que c’est là le pro- cédé qu’on emploie pour dorer les lames de Suhlinger. L'art d'appliquer l’or sur une infinité de corps ne fut point en- tièrement ignoré des anciens. Les Hébreux avoient couvert de lames d’or l'arche d'alliance et la table des pains de proposition. Les Grecs et les Romains surent étendre l’or par feuilles très-minces. Ils l’ap- pliquèrent sur le marbre avec des blancs d'œuf, et sur le bois avec une Composition nommée leuco- phœum , faite deterre glutiueuse. C’est de cette dernière manière que l’on dora la statue de Minerve que Phidias fit pour les Platéens. Cet art fut reçu à Rome, l’an 671 de la république, où Aulius Glabrion, duumvir, fit dorer la Statue de son père. Fline marque lépoque de la dornre, sous la censure de Lucius Mummius.Les particuliers commencèrent alors à donner aux voûtes et aux murs de leurs appartemens un ornement qui jusques-là avait été réservé aux seuls lambris du Capitole. Le secret de peindre à l'huile, trouvé dans les derniers siècles , a fourni nne manière de dorer, in- connue aux anciens, et après bien des essais et des tâätonnemens , on est parvenu dans le dernier siècle à appliquer le mate et le bruni sur le boiïs et sur le plätre sans aucune espèce de blanc dapprêt , de sorte que, par ce moyen, la beauté des profils, la finesse et l'esprit de la sculpture ne sont aucunement altérés comme ils l’é- toient nécessairement auparavant, par une douzaine de couches de blanc dapprêt, pour mettre l’or en état de recevoir le bruni. DORIEN, adj. du grec depre ( déris) , la doride. (Musique ) Le mode Dorien étoit un des plus anciens de la musique des Grecs, et c’étoit le plus grave ou le plus bas de ceux qu’on a depuis appelés authentiques. Le caractère de ce mode étroit sérieux et grave, mais d’une gra- vité tempérée, ce qui le rendoit propre pour la guerre, et pour les sujets de religion. il 560 D OR Platon regarde la mmajosté du mode Dorien comme très-propre à conserver les bonnes mœurs, et cest pour cela quil en permet usage dans sa république. Ce mode sappelcit Dorien, parce que c’étoit cliez les peuples de ce nom qu'il avoit été d’abord en usage ; on en allrioue l’inven- tion à Thamiris de Thrace, qui ayant eu le malheur de défier les uses et d’être vaincu , fut privé par elles de la lyre et des yeux. DORIQUE , adj. même origine que DORIEN. : | (Grammaire) Dialecte Dorique; Ce dialecte fut la mfnière particu- lière de parler des Doriens. Il a été en usage parmi les Lacédémoniers et ceux d'Argos; ensuite il passa dans PEpire, dans la Lybie, la Sicile , les îles de Rhodes et de Crète. Les auteurs qui ont écrit dans le Dialecte Î)orique , sont Ar- chimède , Théocrite, Rincare, Axchitas de Tarente, Bion, Cal- nus , Cypselas, Alcman ct So- )hron. (Archit.) Ordre Dorique ; c'est le second ordre d'architecture , qui se met entre le Toscan et Plo- nique. La colonne Dorique a huit dix- mètres; son chapiteau et, sa base sont un peu plus riches de mou- lures que la colonne toscane. Le Norique a pour ornemens les mé- tupes et les triglyphes. . ME- TOPES, TRIGLYPHES. Cet ordre est ainsi appelé, parce qu'il a été inventé par les Doriens, peuple grec. DORMANT', TE, adj. du lat. dormire , dormir. ( Technologie) On appeile ainsi un pannean de meényiserie, en frise , scellé dans la feuillure d’une porte. k C’est aussi la partie du châssis d'une croisée qui tient dans la feuiilure dela baie et qui soutient le châssis et les volets. PDormant se dit, en serrurerie, d’un panneau de fer, place au dessus des ventaux d'uue porie , et qui est évidé pour donner du jour. Ces choses sont ainsi appelées per métaphore, parce qu'elles sout DOS placées à demeure et non mobiles, (Marine ) Marœuvres dormantes ; ce sont les manœuvres qui sont fixées à demeure par les deux bouis, comme les haubans, les étais, etc. Elles sont appelées ainsi par opposition aux 1anœu- vres courantes qui agissent, et qu’on fait aller et venir dans des poures, DORSAL ,. adj. ets. dorsum, dos. (Physiologie) Dorsal se dits en général , de ce qui est relatif au dos; mais on a donné particur lièrement ce nom à deux muscles appelés, lun le grand dorsa!,, et l'autre le Long dorsal, à cause. de leur situation sur le dos. ( Botan.) On appelle arréte dor- sale, celle qui ne naît pas du som- imet même de la valve ou paillette, maisplus ou moiusau dessous. DORSIFERE , adj. composé du lat. dorsum, dos, et defero ,.por- ter: qui porte sur le dos. (Botan.) On appelle ainsi les plautes qui portent sur le dosiles parties de la fructification., Les feuilles des fougères sont dorsi- fères. DOS, s. m. du latin dossum , aw’on a dit dans la basse Jatinité pour dorsum, ( Lnat. ) Le derrière delanimal, qui est depuis le cou jusqwaux, fes- ses. Les Anstomistes appeilentipre- p'ement le dos, laseconde division ie l'épine qui contient douze ver- tèbres , situées entre celles du cou et celles des lombes, et où sont attachées les côtes. Dos se dit aussi figurément du dessus du pied ,"de [à main, cu nez DOSE, s. f. du grec, décsc.( do- sis), dérivé.de d'id'eui ( didémi),, donner. $ LICE (ÂHatière médicale) Quantité d’un remède qu'il est à propos de faire prendre en une seule fois. J1 se dit aussi du poids ou.de la mesure des drogues, qui doivent entrer dans un médicament. ,Cet:e opération exige la plus igrande du latin prudence de la part du médecin, et une attention. scrupul-use aux. forces de sonmalade!,, à la foiblesse ou à. la yigucur de son tempéra- ent DOU ment, à son âge, à'son sexe , à ses habitudes, à la saison où il est, au climat sous lequel il vit, au sol qu'il habite. DOSSERET , s. m. du latin dos- sum, qu’on a dit pour dorsum , di- minutif de dos. ( Archit. ) Espèce de pilastre qui sert à soutenir des voûtes. Il se dit aussi d’un dossier pour soutenir une souche de cheminée. DOSSIER , s. m. du lat. dossum. V.DOSs. ( Technol ) Partie dun banc, d’une chaise qui sert à appuyer le dos. On dit aussi le dossier d'un lit, tant des planches qui sou- tiennent le chevet, que de la gar- niture d’étofte qui les couvre. (Pratique ) Il se dit encore d’une feuille de papier qui couvre une liasse de pièces concernant la même aflaire , et quelquetois de toute la liasse de pièces. Il est souvent or- donné à l’audience que les parties, leurs avocats ou leurs avoués se communiqueront leurs dossiers , ou w’ils lesremettront entre les mains du juge , ou sur le bureau. DOT , s. f. du latin dos, dotis, fait du grec dc ( dés. ) ( Pratique ) Ce sont les biens qu'une femme apporte à son mari. Il se dit aussi de ce que les père et mère et autres ascendans don- nent à leurs enfans , soit mâles ou femelles, en faveur du mariage, DOUAIRE , s.m. du lat. dota- rium , dont on a fait doarium. ( Pratique ) Sorte de pension ali- mentaire accordée à la femme sur les biens de son mari prédécédé. Le douaire est aussi une espèce de légitime pour les enfans qui survivent à leurs père et mère, et renoncent à la succession de leur père. Les Romains n’ont pas connu le douaire ; c’est ce qui fait que dans les parties de la France appelées pays de droit écrit , il n’avait lieu qu’en vertu d’une stipulation expresse ar le contrat de mariage. DOUANE, s.m. de l'italien dua- na Où doyana ; qui pourrait venir du grec d'oxæ ( doka), qui signifie recette. ( Finances ) Lieu où lon est L'ome I, DOU 56 obligé de porter les marchandises pour acquitter certains droits. Ce droit fut établi, selon quel- ques-uns, sous le règne de Louis XI, et, selon d’autres, sous ce- Jui de Charles IX, DOUBLAGE , s.m. dulat. du- plio ou duplitio: l’action de dou- bler. ( Marine) On appelle ainsi une seconde couverture de planches de chêne , de sapin , ou de feuilles de cuivre, mises par-dessus les bordages du franc-bord, depuis la quiile jusqu’au dessus de la flot- taison, afin de garantir les bor- dages de la piqûre des vers. F Ce sont les Anglois qui ont ima- giné , depuis quelques années , de doubler leurs vaisseaux avec des feuilles de cuivre. Ils en ont fait l'épreuve avec succès, d’abord sur quelques frégates, ensuite cet usage est devenu général, et est adopté aujourd’hui par toutes les nations maritimes. En France et en Angleterre on applique sur la carène du vaisseau, avant de doubler, une ou plusieurs couches de suif, et par dessus ce suif du papier brun, ou de la toile grise ou serge légère ; mais en Hollande, et particulierement à Amsterdam , on pose les feuilles de cuivre à nu sur le franc-bord, sans l’interposition d'aucune toile ou papier, et les constructeurs prétendent que le doublage s’a- dapte mieux ; que ne laissant ainsi point de jeu , ni d'intervalle, l’eau demer, qui bat sans cesse contre les feuilles de cuivre , trouve moins de moyens de s’introduire entr’elles et Je bois, et par conséquent le doublage tient mieux. À Doublage de gouvernail ; on re- couvre quelquefois le gouvernail d’un doublage de planches, pour le préserver de la piqûre des vers, Doublages ou renforts des voiles; ce sont des morceaux de toile que Pon coud sur certains endroits des voiles, pour les fortifier. ( Manuf.) Doublage , se dit en- core, en termes de manufactures ; de laction de joindre deux fils, pour en faire un fil composé. DOUBLE, adj. ets. du lat, du= plum, Nn 562 DOU (Géom.) Une quantité est dou- ble dune autre, lorsqu'elle la con- tient deux fois; elle est sous-dou- ble, lorsqu'elle en est la moitié, Une raison est double , quand l’an- técédent est double du conséquent, ou quand l’exposant du rapport est double ; ainsi le rapport de 6 à 3 est une ruison double. La raison sous-double a lieu, quand le conséquent est double de l'antécédent, ou que Pexposant du rapport est +. Ainsi 3 est à 6, en raison sous-double. ( Houte Géom. ) Point double, terme fort en usage dans la haute * géométrie, lorsqu'une courbe a deux branches qui se coupent, le point où se coupent ces branches est appelé point double, On trouve des points doubles dans les lignes du iroisième ordre, et dans les courbes d’un genre plus élevé. Il n’y en a point dans les sections co- niques. , DOUBLE, adj. même origine ue double. (Arithmétique et Algèbre) Rai- son doublée ; c'est le rapport qui est entre deux carrés ; ainsi la rai- son doublée de a à b est le rapport de aa a bb, ou du carré de az au carré de b. ; Dans une progression géomé- trique , le premier terme est au troisième en raison doublée du premier au second, ou comme le carré du premier est au carré du second. Ainsi dans la progression de2, 4, 8,16, le rapport de 2 à 8 est doublé de celui de 2 à 4, c’est- à-dire, que 2 esta8, comme le œarré de 2 est au carré de 4. Souvent l’on confond la raison doublée avec la raison doxble. Quelques Auteurs même se servent indifféremment de ces expres- sions; rien n'est cependant plus différent. La raison de 8 à # est une raison double , parce que 8 est double de 4; la raison de 16 à 4 est doublée de celle de 42, c'est- à-dire , est la raison du carré de 4 au carré de 2 ; laraïson de 4à 8 est sous-double ; celle de 2 à 4 est sous-doublée de 4 à 16, c’est-à- dire, comme la racine carrée de 4 æst à celle de 16. { Pratique) Double écrit, écrit D OU sous signature privée, dont il y 4 deux originaux conformes lun à l'autre, et tous deux signés des parties qui s’y engrsent. ( Imprimerie ) {)ouble canon, corps de caractère peu usité. Double signature, La signature est une lettre de l'alphabet qu’on met au bas de la première page de chaque feuille pour désigner et inciquer l'ordre qu’elle doit avoir dans le volume; on metaussi la même lettre accompagnée d'un chiffre arabe ou romain, au bas des feuiliets de la première moitié d'une feuille (aïnsi À ,Aïj, Aïñij; etc. ), afin de faire connuître l’orure que les feuillets doivent avoiren- tr'eux.L’alphabet donne 23 lettres, et on recommence après ces 23 let- tres en les doublant comme a;c'est ce qu’on appelle touble signature. ( Musique ) Intervalles doub'es ; ce sonttous ceux qui excèdent lé- tendne de Poctave, En ce sens, la sixième est double de la tierce , et la douzième double de la quinte. Quelques-uns dcnnent aussi le nom d’intervalles doubles à ceux qui sont composés de deux inter- valies égaux, comme la fausse quinte qui est composée de deux tierces mineures. Double-corde, manière de jeu sur le violon , laquelle consiste à toucher deux cordes à la fois, faiï- sant deux parties différentes. Double-croche , note de musique q'â ne vaut que le quart d’une noire; Ou la moitié d’une croche, Il faut par conséquent 16 doubles. croches pour une ronde, ou po une mesure a quatre tems. Double-crochet ; signe d’abré: viation qui marque la division des notes en doubles-croches, comme le simple crochet marque leur divi- sion en croches simples. F Double-octave, intervalle com- posé de deux octaves, qu’on ap- elle autrement quinzième , et que Fe Grecs appeloient disdiapason. ÿ. ce mot. La «ouble-octave est en raison doublée de Poctave simple, et c’est le seul iutervalie qui ne change pe de nom , en se composant avec ui1mernne, ( Marine ) Manœuvre double ; DOU c'est celle qui, passant dans une poulie, se replie parallèlement à elle-même. (Jardin) Fleurs doubies; celles qui, par Part et la culture oôntac- quis un plus grand nombre de feuilles que la nature ne leur en a donnéts. ( Théâtre) Double est encore un mot employé, dans le langage des comédiens, pour désigner les ac feurs en sous-ordre qui remplacent les premiers acteurs dans les rôles que ceux-ci ne peuvent ou ne veu- lent pas jouer. DOUBLEAU , s. m. même ori- gine que DOUBLE. (Archit.) Arc-Doubleau ; cest une voûte qui joint un pilier à un autre. DOUBLEMENT, s. m. même origine que DOUBLE. (Art milit.) Doublement d’un bataillon ; c'est un mouvement de soldats, qui de deux rangs n’en fait u'un, ou qui de deux files n’en ARE a ct doubler lesranss, c'est meitre deux rangs Pun avec l'autre, ce qui augmente le front des hommes d’un bataillon, et en diminue la hauteur. Doubler les fiies, c’est mettre deux files lune avec l'autre, ce qui augmente la hauteur des hommes du bataiilon, et en diminue le front, DOUBLER , v. a. même origine que DOUBLE : Mettre le double, mettre une fois autant. ( Marine) Doubler, est un terme d’évolutions navales. - Doubler Les vaisseaux ennemis ÿ c'est mettre une partie de leurs forces entre deux feux et les ca- nonner sur les deux côtés. Cette manœuvre s'exécute ordinaire- ment par l’armée la plus nom- breuse , dont l’avant-oarde ou l’ar- riére-garde , profitant des avan- tages que le vent ou autres cir- constances de la mer peuvent don- acr, vire de bord en arrondissant Pavant-garde ou l’arrière-garde de VPennemi, qui est alors dans le cas d’être mise dans le plus grand désordre. Doubler un cap ; c’est passer au- delà, en navigant; ce qui se dit surtout, lorsque le vent étant contraire , ON n'a pu pay consé- DOU 563 quent passer ce cap qu’avéc peine , en louvoyant , en faisant route au plus près du vent. DOUBLETS , s. m. même ori- gine que DOUBLE. ( Verrier ) Doublets; ce sont de fausses pierreries faites avec deux crystaux taillés, joints ensemble , entre lesquels on renferme une feuille ou des couleurs empâtées de mastic et de térébentine. Ces doublets imitent si parfaite- ment les pierres précieuses, qu’on peut facilement s'y méprendre. Pour les reconnoître, il suffit d’ine terposer un des angles de la pierre entre l'œil er le jour ; si c'est une véritable pierre précieuse, elle paroïit colorée par-tout; au lieu que si C’est un doublet, on voit que la pierre est blanche ettrans- parente. Jeu de trictrac ; Doublet, estun jet de dés, par lequel on amène le même point des deux dés, comme deux as, deux 4, deux 3, etc. DOUCHE, s. m. de l'italien doc- ciz, qui peut avoir été formé de duco, conduire. ( Mat. méd.) La douche est une espèce de bain qui consiste a Jais- ser couler de haut par une fontaine neturelle ou factice , un certain volume d’eau thermale ou froide, On donne des douches avec l’eau commune ou avec les eaux miné- rales qu’on a soin de varier , sui- vant les différens cas. Les douches d’eau thermale sont très-efficaces contre la roideur et la distorsion des membres , contre les ankiloses et les paralysies ; contre les tumeurs qui, jar leur aureté, résistent aux remèdes or- dinaires. Les douches d’eau froide sont souvent adiministrées avec succès aux maniaques. l’impression vive etinattendue qu’elles leur causent, produit souvent une révolution heureuse, qui les ramène à leur bon sens. DOUCINE, s. f. de doux, dulcis, - (Ærchit.) Moulure moitié con- vexe , moitié Concayve , qui ter- mine le haut d’une corniche. On la nomme aussi cymaise, DOUELLE, s. f. du lat, do- gella , diminutif de doge. Nna 564 DOU ( Archit, ) Coupe de pierres propres à la construction des voù- tes. Il y a la douelle intérieure, ou lintrados , etla douelle extérieure, ou l’extrados. DOULEUR , s. f. du lat. dolor , formé de doleo , souffrir. ( Med.) Sentiment triste et fà- cheux qui atflige, qui blesse quel- ques parties du corps, €t qui cât ennemi de la nature. Ilya des douleurs de différentes sortes : l’une est accompagnée d'un sentiment de pulsation , l'autre de pesanteur ; celle-ci de tension, celle-là d’érosion , d’incision , de ponction et de perforation. Ces der- nières sont toutes comprises avec leurs différences, sous le nom d’aiguës. DOUX, adj. du latin dulcis; qui fait une impression agréable sur nos sens. ( Méd.) Purgation douce; celle qui ne fatigue point le malade. ( Métallurgie ) Mine douce; celle qui est aisée à fonére , par 0p- position à la mine rebelle. Métal doux; celui qui est duc- tile, non-cassant ; il est opposé à aigre. { Gravure ) T'aille-douce ; on ap- pelle ainsi une gravure faite sur une planche de cuivre avec le bu- rin ou avec l’eau forte. (Musique) Doux, adv. est op- posé a fort , et s'écrit au dessus des portées pour la musique f'ançoise, et au dessous pour la musique ita- licnne, dans les endroits où l’on veut faire diminuer le bruit, tem pérer et radoucir l'éclat et la véhé- mence du son,commedansles échos, et dans les parties d’actompägne- ment. Les Italiens écrivent dolce, et plus communément piano dans le même sens; mais leurs puristes en musique soutiennent que ces deux mots ne sont pas synonymes, et que c’est par abus que plusieurs auteurs les emploient comme tels. Ils disent que piano signifie sim- p'ement une modération de son, une diminution de bruit; mais que dolce indique , outre cela, une manière de jouer pit soave, plus douce ; plus liée, et répondant, à DOX peu près, au mot louré des Fran ço1s. Le doux à trois nuances qu'il faut bien distinguer. Le demi-jeu, le doux , et le très-doux, Quelques voisines que paroïissent être ces trois nuances, un orchestre en- tendu les rend irès-sensibles et très-distinctes. ( Peinture ) Doux se dit encore de l'effet d’un tableau. L'effet d’un tableau est doux, quand des passages insensibles con- duisent des clairs aux bruns; quand toutes. les couleurs sont amies; quand on ne passe d’une couleur à uneautre que pardes nuances.L’ef- fet très-doux ne peut être très-pi- quant. Le doux et le piquant sont deux moyens différens de plaire. le doux est opposé au vice de la dureté et à la vertu de la fierté. Le mot doux s'emploie aussi en parlant des affections de l'ame. On dit une expression douce. Les affec= tions douces sont les plus ‘diffi- ciles à rendre, parce que les traits caractéristiques en sont bien moins prononcés que ceux des passions fortes. C'est l’art d’exprimer les affections douces qui met Raphaël et un petit nombre d’autres pein- tres fort au dessus de Jeurs rivaux; elles sjoutent un nouvel intérêt à la beauté qui est altérée par les passions violentes. DOUZIEME, adj. fait du lat. duodecim. (Musique) Une douzième , aus, f. est unintervalle composé de onze degrés conjoints, c’est-à-dire , de douze tons diatoniques , en comp- tant les deux extrèmes. C’est l’oc- tave de la quinte. Toute corde so- nore rend, avec le son principal, celui de la douzième, plutôt que celui de la quinte; parce que cette douzième est produite par une ali- quote de la corde entière qui est le tiers, au lieu que Îles deux tiers, qui donneroïient la quinte, ne sont pas une aliquote de cette même corde. DOXOLOGIE, s. f. du grec J6£a ( duxa ) gloire, et de x6yos (Logos), discours. ( Culte -cathol.) Les Grecs ont donné cenom à l'hymne angélique ou cantique de louange que les la de douze, DRA tins chantent à la messe , et qu’on nomme communément le Gloria in excelsis, parce qu'il commence engrec par le mot d5£x (doxa), gloire. Lis distinguent dans leurs livres liturgiques la grande et la petite doxologie. La grande est celle doat il vient d'être question ; la petite est le verset G/oria Patri et Filio , etc. par lequel ou termine la récitation de chaque pseaume dans l'office divin. DOYEN , s. m. du lat. decanus , formé du grec dix (deka ), dix. On a prononcé autrefois déan, et on écrit encore aujourd’hui en An- gleterre dean. ( Hist. Rom.) On appeloit deca- nus, chez les Romains, l'officier qui présidoit à dix soldats ; et un juge inférieur qui avoit dix vil- lages dans sa jurisdiction. ( Hist. ecclés.) A l’imitation des Fomains, les prélats établirent des juges pour faire des visites dans une partie de leur diocèse ; Ils les appellèrent d’abord archi- prêtres, archi-diacres, et ensuite doyens. Dans les anciens monastères, le doyen étoit un supérieur établi sous l'abbé, pour le suulager, et pour avoir soin de dix moines. On à appelé, depuis, doyens ru- raux, Ceux qui avoient droit de visite sur les curés de la campagne, dans les diocèses divisés en doyen- nés. ( Econ. polit. ) Doyen signifie aujourd’hui celui qui est le plus ancien en réception dans une com- pagnie. DRACHME, s. f. du grec dpay un ( drachmé. ) (Monnoie) Ancienne monnoie d'argent dont se servoientles Grecs, et qui pesoit la huitième partie d’une once. ( Métrol.) On s’en sert présen- tement pour signifier un gros ou la huitième partie d’une once. DRAGÉE, s. f. du lat. tragea, formé du grec spéynuz ( tragé- ma, dont la racine est rpæya ( tragÔ ) manger, (Confiseur) Amande, pistache, axeline, et autres peuts fruits ccuyerts de sucre doré. DR A 565 Les drazées de bonne qualité doivent être fraîches, couvertes d’un sucre pur, sans mélange d’a- midon, dures, sèches, et aussi blanches dedans que dehors. DRAGEON , s. m. du lat. tra- ducio , long sarment. (Botan. ) Les drageons des bran- ches enracinées qui accompagnent le pied on le tronc de l'arbre qui les a produites, et dont on peut les détacher sans leur ôter la faculté de reprendre racine, en les trans- plantant. DRAGONS, s.m. du lat. dracos narii, ou de l'allemand tragen ou dragkhen. ( Art milit.) La véritable ori- gine des dragons n’est pas bien connue : il y avoit dans les armées romaines des draconarii qui por- toient des figures de dragons au haut d’une longue lance, et qui passoient pour des hommes telle- ment courageux, que le surnom de dragon devint un titre d’hon- neur, et Constantin Paleologue , empereur grec, en fut revêtu. Les Allemands ont eu aussi des arquebusiers qu’ils ont nommé tra- gen ou draghen ,etil y a grande ap- parence que c’est la l’origine de nos dragons. Quoi qu’il en soit, les premiers corps de dragons, qui ont servi dans les armées françoises, n’'é- toient point entretenus: ce n’est que sous Louis XIV qu’ils ont reçn l'existence dont ils ont joui jusqu’à ce jour. DRAGUE , s. f. de langlois drag , formé du saxon dragan, trai- ner quelque chose avec peine. (Marine) Cordage attaché par ses deux bouts aux côtés de deux chaloupes, et auxquels sont sus- pendus des boulets de canon, pour le faire plonger au fond de l’eau, Les chaloupes qui se présentent à flanc , marchent en avant, en- traînent la drague qui, raclant le fond de la mer, accroche une ancre perdue, ou quelqu’autre ob- jet que l’on chercke. (Pêche) Drague se dit encore d’un filet joint à un rateau de fer quia un long manche de bnis, et qui sert a pécher des coaquillazes, 566 DRA DRAME, s. m. du grec dpiux ( drama ), action, dérivé de dpae ( dra6 ), agir. (Art dram. ) Pièce en vers ou en prose, qui consiste, non dans un simple récit, mais dans la repré- sentation d’une action , Soit CO- mique , Soit tragique. Dans une acception moderne ét moins étendue , drame se dit d’une espèce particulière de pièces de théâtre, qui n’est ni tragédie, nicomédie, nitragi-comédie. De drame est dérivé le mot dra- matique , qui se dit des ouvrages qui sont faits pour le théâtre, et qui représentent une action tra- gique ou comique. Dramatique se dit aussi d’autres ouvrages qui ne sont pas faits pour le théâtre, et où l’auteur quitte le récit, pour faire parler les per- sonnages qu'ilintroduit, (Musique) Dramatique se dit encoie de la musique imitative, propre aux pièces de théâtre qui se chantent, comme les opéra. DRAP, s. m. ancien mot gau- lois, dont on a fait trappus ou drappus, dans la basse latinité; les Anglois disent drap, et les Espa- snols trapo. ( Manuf.) Ce mot employé seul désigne une étoffe de laine; mais on dit aussi drap d’or, drap de soie, drap de coton. (Manuf.) L'usage des habits est dû à quelqu'autre cause qu’a la simple nécessité d’adoucir les in- jurés dé l'air. Il y a des climats où cette précaution seroit presque en- tièrement inutile; cependant, ex- cepté quelques peuplades absolu- ment sauvages, toutes les nations ont été et sont encore dans l'usage de se couvrir d’habits plus ou moins élégans, et qui, en cou- vrant le corps, ne gênent pas la liberté de ses mouvemens. La peau des animaux paroit avoir été la matière la plus univer- sel'ement employée dans les pre- miers tems., On saperçut bientôt après qu’on pouxoit faire un meil- leur usase de la dépouiile des ani- maux, et On trouva le moyen den : séparer la l&ine ou le poil, et d’en foriner des vêtemens aussi solides el aussi chauds , mais plus soupes DR A que les cuirs et les fourrures. Léa premières étoffes ont été des es- pèces de feutres. C’étoit quelque chose d’avoir imaginé de séparer le poil et la laine de la peau des animaux; mais on n’eût pas tiré un grand avantage de cette in- yention , Si on n'avait pas trouvé le secret de réunir, par le moyen du fuseau, ces différens brins et d'en faire un fil continu. " La tradinion de presque tous les peuples donne à des femmes la gloire d’avoir inventé lartde filer, de tisser les étoffeset de les coudre. Avant de trouver le tissu à chaine et à trame , il est probable qu’on aura fait bien des essais avec les matières filées, et composé diffé- rens Ouvrages , comme des tresses , des réseaux, etc., jusqu’à ce qu’en- fin et par degrés, ou ait trouvé le tissu à chaine et à trame. .À considérer la quantité et la diversité des machines que nous employons aujourd’hui dans la fa- brication de nos étoftes, on ne se persuaderoit pas facilement que, dans les premiers siècles, les hommes aient pu se procurer rien de semblable , où qui ait pu en approcher ; il est aisé cependant de le concevoir, en réfléchissant aux métiers qui sont encore an-, jourd’hui en usage chez plusieurs peuples, à la simplicité etau nombre des outils dont on se sert encore présentement dans les Grandes- Indes, en Afrique, en Amérique, etc. Quoique privés de la plus grande païtie des connoissances dont nous jouissons, les ouvriers de ces pays exécutent des étoftes dont on ne peut se lasser d'admirer la finesse et la beauté ; etcependant, une navette et quelques morceaux de bois sont les seuls instrumens qu’ils emploient. Les draps des anciens avoient même un avantase sur les nôtres ; c'est qu’on ponvoit les laver et blan- chur tous les jours; au lieu qu’une semblable opération gäteroit la plu- part des nôtres: sans doute qu'ils avoient quelque secret particulier pour la préparation de leurs draps, qui nest point parvenu jusqu'a nous. les poils des animaux sont la matière da plus abouvante et 1& DRA plus généralement employée à couvrir l’homme. Le duvet du castor, le ploc de lPautruche , Je poil des chameaux, celui des ché- vres d'Asie et wAfrique , la toison® de la vigogne, n'étant que la plus petite partis de cette riche provi- sion ; c’est la laine de notre brebis commune qui fait, avec les cuirs, la plus sûre de nos défenses contre les attaques des élémens. DRAPEAU , s, m. du lat. dra- pellum , diminutif de drapum , et dont les Italiens ont fait drapello : haillon, vieux morceaux de linge ou d’étotfe. (Art militaire.) Drapeau, en termes de guerre, signiñe éten- dard , et se dit généralement de toutes les enscignes. On dit figurément se ranger sous Les drapeaux d'un Prince, pour signi- fier, prendre , embrasser son parti. (Chirurgie) On donne le nom de drapeau à une excroissance composée d’un entrelacement de vaisseaux sanguins et variqueux , qui forment sur le globe de l’œil un voile qui intercepte les rayons de la lumière, et les empêche d'arriver à larétine. Cette maladie commence ordinairement au grand angle de l’œil, et s'étend insensi- blement sur la cornée. DRAPÉ, adj. même origine que DRAP. ( Botan.) Il se dit des feuilles, des fleurs et des tiges qui sont re- couvertes de poils courts et telle- ment serrés, qu'il en résulte un tissu plus ou moins semblable à celui du drap. DRAPERIE, s. f. mémeorigine que DRAP. (Peinture) Raphaël, dit Mengs, découvrit, par les principes des an- ciens, que le nu estla partie prin- cipale; que les draperies doivent être seulement regardées comme une partie accessoire , et qu’elles sont destinées à le couvrir, et non a le cacher ; qu’elles doivent être nécessaires, et non de caprice ; que ‘par conséquent le vêtement ne doit être ni trop étroit, parce qu'il gèneroit les membres , ni trop ample , parce qu’il les embarrasse- roit; mais que l'artiste doit le con- former à la grandeur et à l'attitude DRA 567 de la figure qui doit le porter, Il comprit que les grands plis doivent éire placés sur les grandes parties du corps, et ne doivent pas être hachés par de petits plis su- bordonnés ; que quand la nature dut vêtement exige ces petits plis, il faut leur donner peu de saillie , afin qu’ils cèdent toujours à cenx qui indiquent les parties ‘principales. Il ft donc ses draperies amples , sans plis inutiles, avec des cour- bures à Pendroit des articulations. Ce fut la forme du nu qui lui in- diqua celle des plis de la draperie ; et, sur de grands muscles, il for- moit de grandes masses.Quand une partie s’offroit en raccourci , ïl la couvroit du même nombre de plis qu'elle eût eu, si elle avoit été droite; mais il présentoit ces plis en raccourci comme la partie qu’ils couvroient. Il se garda bien de donner à une draperie volante, et qui ne couvroit rien, la forme ou la grandeur de quelque parue du corps, il y éta- büssoit des yenx grañds et pro- fonds, et donnoïit aux plis des formes qui ne pouvoient faire d’é- quivoques avec celles d’aucun membre. Il ne cherchoit pas à placer des plis élégans, mais des plis néces- saires à bien représenter la partie qu’ils couvroient. Lesformes de ses plis sont aussi différectes que le sont entre elles celles des muscles; jamais elles ne sont ni rondes mi carrées. Il a donné aux parties saillantes de plus grands plis qu’à celles qui fuitnt, et n'a jamaïs placé de grands plis sur une partie raccourcie . ni de petits plis sur une partie déve- loppée, C'éioit sur les inflexions qu’il plaçoit les grands yeux et les coupes profondes. Il eévitoit que deux plis d’une même forme , d’une même grandeur, se trouyassent à côté l’un de l’autre. On voit que l'air est la cause gé- nérale de ses draperies volantes ; elles ne sont pas comme les autres draperies tirées et applaties par leur poids. - Il à laissé apercevoir quelque- fois les bords de ses draperies , pour montrer que sesfisures ne sont pas 568 DRE habillées d’un simple sac, La forme des paities principales et le poids spécifique de Pair, sont Les causes de ses plis. On reconnoît par les plis de ses draperies , quelle étoit, l'instant d’auparavant, l'attitude de la fi- gure; et si, par exemple, un bras étoit étendu ou replié avant lPac- tion actuelle, c’est une expression qu'il a toujours cherché à rendre, parce qu’elle est dans la nature ; c’est aussi dans la nature qu’il faut l'étudier ; on ne la trouveroit pas dans le repos parfait du manne- quin. Quand les draperies ne couvrent les membres qu’a demi, et qu’elles ne couvrent, par exemple, qu’im- parfaitementune jambe ou un bras, 1l a eusoin qu’elles coupassent obli- quement le membre qu’elles lais- sent en partie découvert, Ses plis sont de forme triangulaire. La cause de cette forme est dans la nature : toute draperie tend à s’élar- girets’étendre ; et comme en même tems son propre poids l’oblige à se replier sur elle-même, elle s'étend d'un auire côté , ce’ qui forme des triangles. Il a reconnu que les mou- vemens du corps et de ses membres sont les causes de la situation ac- tuelle de la draperie et de la for- mation de ses plis. Toute sa pra- tique n’est qu’un développement et une démonstration de cette théorie, ettoute manière de draper contraire à cette observation sera vicieuse. DRASTIQUE, adject. du grec dpasinos (drastikos), actif, formé de dpaw ( draô), agir, opérer. ( Méd.) On appelle ainsi, en général , les remèdes qui agissent promptement et avec force ; mais ce mot est particulièrement consa- cré aux purgatifs violens. DREGE , ou DREÉCHE, s. f. du saxon dregzen , qu: signifie marc, lie. (Brasserie ) La drèche est le marc d'orge moulue dont les brasseurs se sont servi pour en extraire la bière. (Agric.) Le marc de drèche est un excellent engrais ; mais sa ra- reté le rend d’un usage extrême- ment borné. DRESSER , v. a de litalien DRO drizare , formé du lat, directum ; droit : lever , tenir droit, (Archit. ) Dresser une pierre; c’est la mettre d’alignement , de niveau , l’ébaucher, l’écarrir. (Artillerie ) Dresser une batterie de canons ; c’est mettre une batterie en état, (Pratique) Dresser un contrat , une obligation , La minute d'un acte ; c’est mettre les articles d’un contrat , d’un acte , etc. par écrit. (Zechol.) La plupart des arts et métiers emploient ce terme dans la signification d’écarrir, mettre de niveau, polir, etc. (Marine) Dresser la barre du gouvernail ; c’est la ramener vers le milieu du vaisseau, (Botan.) Dressése dit, en termes de botanique, de tout ce qui est perpendiculaire au plan de sa base, T'ige dressée ; celle qui s’élève de la racine perpendiculairement à l'horizon. Feuille dressée ; celle dont la direction approche plus ou moins de celle de la tige ou du rameau qui la porte. Calice dressé ; c’est celui dont les divisions s’élèvent à peu près pa- rallèlement à laxe rationel de la fleur. DRISSE, s. f. de l'italien dirigza. (Marine ) Les drisses sont, en énéral , des cordages servant à asser ou à élever à sa place une voile ou une vergue. Les pavil- lons et les flammes ont aussi leurs drises. DROGMAN, ou DROGUEMAN, s. m. directement de litalien dra- gomano, dont les Grecs modernes ont fait dpæysuavoc ( dragouma- nos ), emprunté du turc terdgru- men, Ou de l’arabe tordgerman, ou tardgeman, formés l’un et l’autre du chaldéen targem , qui signihe expliquer, interprêter. donnée) On nomme ainsi dans le Levant les interprètes que les ambassadeurs des nations chré- tiennes, résidens à la Porte, entre tieñnent près d’eux pour les aider dans leurs négociations avec les ministres du grand-seigneur. (Comnrerce) Les consuls ont aussi des drogmans entretenus, tant pour leur propre usage que pour celui DRO des négocians de leur nation, qui trafiquent dans les échelles du Le- vant , ou des étrangers qui y vie:- nent sous la bannière de cette na- tion. DROGUE, s. f. de l’ital, droga , ou droche. Ménage dérive ce mot de langlo -saxon druggs; mais Johnston et Bailey avouent fran- chement que Panglois druggs n’est qu'une corruption du françois drogue. ( Commerce ) Sorte de marchan- dise que vendent les épiciers, et dont la plus grande partie sert à la médecine. Sous le nom de drogues , on com- prend principalement celles des substances des trois règnes de la nature, qui sont employées pour les usages de la médecine et des arts , ei qui nous viennent , pour la plupart, des pays étrangers , sur- tout du Levant et des Indes orien- tales. 7. EPICERIE, DROGUIER, s. f. de DROGUE. (Hist. nat.) On appelle droguier, dans les cabinets d'histoire natu- elle, la réunion d’une certaine quantité d'échantillons des pro- duits animaux ou végétaux qui sont employés dans la médecine ou dans les arts, et qui sont des- tinés a servir de point de compa- raison aux objets de même nature qui se trouvent dans le commerce, et dont on veut faire usage. DROIT, s.et adj. du latin bar- bare drictum , corruption de drrec- tum , partic. de dtrigo, diriger F composé de la particule di, qui exprime séparation , et de rego, conduire d’un lieu à un autre. Ce terme , dans le sens propre le plus général, et auquel tous les autres doivent se rapporter, signi- fie tout ce qui dirige, et tout ce qui est dirigé. (Mathémat. Géom.) Droit, adj. se dit de ce qui ne se fléchit ou ne s'incline d'aucun côté. Ainsi, une ligne droite est celle qui va d’un point à un autre par le plus court chemin , sans se fléchir. Droit pris dans ce sens est opposé à courbe. V. COURBE. L’angle droit est celui qui est for- mé par deux lignes perpendicu- jaires l’une à l’autre, c'est-à-dire, DRO 569 qui ne s’inclinent d’aucun côté, F., PERPENDICULAIRE. Le mot droit ans ce second sens , est opposé aoblique. . ÜBLIQUE. On dit d’unefigeure qu’elle est rec- tangle, lorsque ses côtés sont à an- gles droits, c’est-à-dire , perpendi- culaires les uns aux autres. Quelquefois une figure est entiè- rement rectangle, c’est-à-dire, a tous ses angles droits, comme le carré et le parallélogramme ; quel- quefois elle n’est rectangle qu'en partie seulement, comme le trian- gle rectangle. x Cône droit. V, CONE. Sinus droit. V. SINUS. ( Astron. ) Sphère droite. V. SPHERE. Ascension droite. W. ASCEN- SION. (Ærchit.) Droit, en termes d’ar- chitecture , signifie pe:pendicu- laire, et est opposé à incliné ; ainsi on dit un arc droit, quoique cet arc soit courbe, parce que lon veut dire que son plan est perpen- diculaire a la direction d’un ber- ceau. On dit aussi une descente droite, pour signifier que sa direction n’est pas oblique à son entrée horizon- talement. On appelle encore pied droit , le rang des pierres qui fait chacun des côtés d’une porte cochère. (Wénerie) Le droit en termes de chasse , est le vrai chemin quetient la bête, et lorsqu'on a redressé le change. Quand on a connoissance du droit, on sonne deux mots pour appeler les piqueurs. Droit signiñie aussi la part de la bête défaite qui appartient aux ve- neurs ou aux chiens. Le pied droit du cerf est celui qu’on offre au maître de la chasse. Le droit des chiens est celui dont on leur fait leur curée. ( Fauconnerie.) Le droit de l’oi- seau , c’est la tête, la cuisse, le cœur, le foie de la perdrix ; Paile de la corneille , etc., lorsqu'on le paît de ce qu’il a volé. ( Physiolozie) Dreit, droite, se dit des parties dont la direction est telle, et de haut en bas ou de bas en haut, lorsque le corpsest debout. Les muscles droits de l’abdomen, 579 DRO le muscle droit antérieur de la jambe, les deux droits iatéraux fléchisseurs de la tête , etc. (Botan.) Droit se dit en kotani- que de ce qui n’a dans toute sa lon- gneur ni courbure, ni flexion qui altère la direction uniforme de sa masse, Une tige couchée sur terre put être droite, mais n’est pas dressée, Ces deux mots ne dcivent pas êtie confendus. (finances ) Droit se dit aussi de toutes sortes d'inpositions établies pour soutenir les charges de PEtat. (Pratique ) Droit s'entend en général de tout ce qui est conforme aux lois, aux c utumes qui servent aux peuples à répler leurs intérêts ct leurs différens. La jurisprudence est la science üu droit. Droit se prend quelquefois pour la décision du juge. C’est en ce sens qu'on dit ouir droit, ester à droit, faire droit. Droit se dit aussi de la puis- sance accordée par le droit. Un majeur est une personne jouissante de ses droits. Droit est quelquefsis opposé au mot fait. Il y a possesion de droit et possession de fait. On distingue le droit naturel, le droit des gens, le droit civil, le droit public, le droit privé, le droit canonique , le droit écrit, et le droit coutumier t2 Droit canonique ; c’est une col- lection de préceptes tirés de lécri- ture sainte, des conciles , des dé- crets et constitutions des papes, des sentimens des pères de l'église, et de Pusage approuvé et reçu par la tradition. Le droit civil est le droit parti- culier de chaque peuple. Le droit coutumier est le droit fondé sur des coutumes qui, dans leur origine , n’étoient point écri- tes. Il est opposé au droit écrit, qui a pour base des lois écrites dès le items de leur établissement. Droit des gens; ce sont des rè- gles d'équité que la raison natu- relle a dictées à tous les hommes sur Certaines matières , et qui sont observées chez toutes les nations. Droit écrit ; ce mot peut s’en- tendre de toutes les lois et de tous les usages qui sont redigés par DRO écrit; mais on appelle plus com- munéiment droit écrit , le droit ro- main; parce qu'avant la rédaction des coutumes, il était en France la seule loi écrite. Droit maritime ; ce sont les lois, règles et usages que l’on suit pour la navigation et le commerce ma- ritime. Droit naturel ; c'est dans sa si- gnification la plus étendue, celui que la nature seule enseigne à tous les animaux. L'union du mâle et de la femelle, la procréation des enfans , leur éducation, l'amour de la liberté, la conservation de son individu, le soin de sa propre défense , sont les premières lois de ce droit naturel. On entend plus ordinairement par droit naturel, certaines règles de justice et d'équité que la seule raison a établies entre tous les hommes,ou, pour mieux dire, que Dieu a gravées dans nos cœurs. Vivre honnêtement, r’ofienser per- sonne , rentre à chacun ce qui lui est dû, sont des préceptes géné- raux de ce droit, préceptes d’où dérivent beaucoup d’autres règles particulières. Droit positif, celui qui est fondé sur une loi dépendante de la volonté de celui dout elle est émanée, Droit public, celui qui a pour objet Putilité commune des peupies considérés comme corps politique. Droit romain ; c’est une collec- tion de lois civiles et criminelles faites pour le peuple romain. Le droit romain a toujours été regardé par les nations policées, même par celles qui ont des lois particulières, comme un corps de te fondés sur la raison et ’équité; c’est pourquoi on y a re- cours lorsque les lois du pays gar- dent le silence, On remarque dans cette multitude de décisions que renferme le droit romain, une telle sagesse et une telle solidité, qu’elles semblent avoir été dictées par une raison plus qu'humaine. C’est cette profondeur de jugement qui a frap- pé d’admiration la plupart des na- tions, et a fait en quelque sorte la fortune de ce droit dans toute l'Eu- rope. 3 Droits, au pluricl, s'entend des DUA facultés qu'ont les particuliers de faire quelque chose ou d'en jouir. Droits acquis ; ce sont des droits apparteuans à quelqu'un avant le fait vu Pacte qu’on lui oppose. Droits féodaux ; F. FÉGDAT.. Droits honorifiques ; p'éémiuen- ces, honneurs, prérogatives atta- chées aquelque qualité, office, com- mission , place. Droits immobiliers ; droits répu- tés immeubles par fiction, en ver- tu de la loi, tels sont les offices, etc. Droits incorporels ; ceux qui con- sistent simplement dans la faculté accordée par la loi ; ils sont oppo- sés aux choses corporelles , ou que Pon peut manier. Droits mobiliers ; ceux qui con- sistent dans quelque chose de mo- bilier , ou qui tendent à recouvrer une chose mobiliaire, Droits , noms , raisons, actions ; ces termes comprennent tous les droïts et toutes les prétentions d’une personne. Droits personnels ; ceux qui sont attachés à la personne , comme la liberté, les droits de cité, ja majorité, pour les distiuguer dés droits réels. Droits successifs ; ceux d’un hé- titier dans une succession, Droits utiles ; ceux qui produi- sent quelque profit ou émolument. Ils sont, par cette raison, distin- gués des° droits honoriiques, qui mont pour objet que de procurer des distinctions etdes prérogatives, DROSSART ou Drossaart; c’est en Hollande et dans la Basse-Saxe, un bailli ou un officier qui rend la justice et veille au maintien des lois dans une certaine étendue de territoire, DROUPE , 5.f. du latin druppa , fait du grec dovæsmus (drupepés), olive, fruit à noyau. (Botan.) Fruit charnu, renfer- mant une seule noix, comme la cerise, la pêche, l'olive, etc. DROUSSAGE, s. m. terme de manufacture, dont l’origine n’est pas connu. rare ) C’est l’action d’en- graisser la laine avec de l'huile et de.la carder. DUALISME , s.m. du grec d'uxs (duas), génit. duado; (duzdos), DUC 57x dont les latias ont fait dualis, duel. (Philusophie) Opinion de ceux qui admeïtent deux principes , deux êtres indépendans l’un de Vautre , l’un bon , l’autre mau- vais; le premier, principe du bien, Vauire principe du mal; c’est la même chose que DITHÉISME , fait de Jrc ( dis), deux, et de 8:0ç (théos), dieu: deux dieux, DUBITATION , s. £f. du latin dubito , douter : l’action de douter. (Diction) Figure de rhétorique propre aux passions. Ceux qui s’a- bandonnent à leurs passions sont dans une perpétuelle incertitude : ils veulent, ils ne veulent pas; iis prennent un dessein, puis üls le quittent. La dubitation est la fgure qui représente les agitations, les incertitudes, * DUC, s. m. du lat. dux , ou du grec moderne J'uxzs ( ducas), dars la même sigaification. (Hist.) Du tems de l’empereur Probe, en 276, les généraux des divers corps de troupes étoient di- signés sous le nom de ducs, duces. C’est l’origine des ducs qui furent quelque ïems après gouverneurs de provinces. Les titres et les fouc- tions de ces derniers n’étoient que des commissions. Les empereurs les déposoient quand ils vouloient. L’invasion des Barbares ne chan- gea rien à ces titres, Au sixième siècle, les ducs étoient chargés du gouvernement des provinces, eties comtes de celui des villes. Dès le huitième siècle , la succession héré- ditaire des duchés commença à se manifester ; mais ce ne fut que sous les derniers rois de la seconde race qu'elle se réalisa par usurpa- tion. Depuis ce moment, les gou- verneurs de provinces cessèrent d'être appelés ducs, et ce nom ne fut plus qu'un titre de dignité. Les duchés furent héréditaires en France jusqu’en 1566, que Char- les IX ordonna qu'ils seroient re- versibles à la couronne, au défaut de mäles. Jusqu'au règne de ce prince, les créations de duchés ne s’étoient faites qu'en faveur des princes du sang ,.et ce fut lui qui commença à ériger par brevet les terres de quelques particuliers en duchés-pairies. DUE En Angleterre , la dignité de duc ne remonte pas au-delà du 14e. siècle, Ce fut Le roi Edouard INT qui créa son fils Edouard, duc de Cor- nouailles. Les ducs tiennent, parmi les pairs du royaume, le premier rang après les princes du sang. Le nom de duc, en Allemagne , emporte avec soi une idée de sou- veraineté , comme dans les ducs de Deux-Ponts, de Wolfembutel , de Brunswick, etc. . Le titre de duc est aussi fort mul- tiplié en Italie , sur-tout à Rome, et dans le royaume de Naples. Les princes du sang de la maison d'Autriche ,et ceux de Russie, por- tent le titre d’archiduc. En Espagne, on appelle duc-duc , dux iterum , un grand de la maison de Sylva, prrce qu’il réunit en sa personne plusieurs duchés, etiieux maisons considérables. DUCAT, s. m. de l’ital, ducato. .(Monnoie) L'origine des ducats vient d’un Longinus, gouverneur @talie, qui se révolta contre Justin le jeune , empereur, se fit duc de Ravenne, se nomma Exarque, c’est- à-dire, sans seigneur, pour marquer son indépendance, Il fit fabriquer à son empreinte et en son nom des monnoies d'or très-pur, et à 24 ca- rats, qui furent nommées ducats , du nom de sadignité. Après lui, les Vénitiens ont été des premiers qui en aient fait fabriquer, Le ducat est maïntenant une monnoie d’'Hollande, d’Allema- gne , etc. qui a différentes valeurs, Suivant les endroits, DUCTILITE, s.f. du lat. duco, conduire. ( Minéral.) Propriété que possè- dent les principaux métaux de s’é- tendre sans se rompre, soit qu’on les frappe à coups de marteau , soit qu'on les tire ou qu'on les com- prime fortement. On donnoit au- trefois le nom de demi-métaux à ceux qui sont privés de cette fa- culté ; mais depuis qu'on areconnu que la plupart des métanx connus peuvent êire rendus ductiles, On a abandonné cette dénomination comme impropre. DUEGNE , s. f. de l'espagnol duepna, À ({ Econ. dom. ) Gouvernante, sui- CE 572 DUL vante , femme de chambre; vieille femme chargée de la conduite d’une jeune personne ou d’une Jeune fernme, DUEL , s. m. du latin barbare duellum pour duorum bellum. ( Jurisprud.) Combat singulier entre deux personnes. Anciennement, cette sorte de combat étoit autorisée: la justice même l’ordonnoit quelquefois com- me une preuve juridique. Cette coulume nous avoit été apportée par dés nations du nord, Louis VII fut le premier roi en France qui commença à restreindre l’usage des duels. S. Louis alla plus loin: il défendit absolument les duels dans ses domaines, tant en matière ci- vile que criminelle. Une malheu- reuse expérience a prouvé qu'il est plus difficile d’abolir les duels pour des querelles particulières. Un pré- jugé cruel, inconnu aux Grecs et aux Romains , les peuples les plus vaillans de la terre, a toujours fait regarder en France le combat sin- gulier comme un moyen honorable de tirer vengeance d’une injure per- sonnelle. DUEL , s. m.( terme de gram- maire) du latün dualis, en grec duixcs (duïkos), qui appartient à deux. Nombre dont on se sert dans la langue grecque pour marquer deux personnes, deux choses, dans les noms et dans les verbes. Dans la langue srecque , les noms ont des terminaisons fixées pour les cas où l’on ne parle que de deux choses; c’est le nombre duel, En françois nous n'avons point ce nombre ; le plurier le comprend. DULCIFICATION , s. f. formé du latin dulcis et d’ago : l’action de rendre doux. ( Chimie ) Opération par laquelle on cherche à tempérer la violence des acides minéraux. DULIE , s. f. du grec d'uxsiæ ( douléia ) , service, servitude, for- mé de Juxtiæ ( douléi6 ), servir. ( Culte cathol.) C’est ainsi que l'église appelle le culte quelle rend aux anges et aux saints ponr le distinguer de lHYPERDULIE. (-V. ce mot ), qui est le culte qu'elle rend à la Sainte Vier- 15 203 0 à ge, et de la LATRIE ( 7. ce hot } , qui est le culte qu’elle rend à Dieu. DUNE, s.f. du flamand dune, dérivé du vieux gaulois ou celtique dun, qui signmihe lieu élevé, et dont les Anglois ont fait downs. ( Géogr. marit.) On donne ce nom aux monticules arides de sable qui bordent assez fréquem- ment les côtes de la mer dans les ays de marée, Il paroît que c’est non du flux et dureflux réitérée pendant une longue suite de siècles qui forment ces amas de sable. DUNETTE , s. f. diminutif de dune. V.ce mot. ( Marine ) C'est par analogie que les marins ont donné ce nom au plancher ou pont le plus élevé du vaisseau , qui occupe, au dessus du gaillard, la partie de l'arrière, depuis quelques pieds en avant du mät d’artimont jusqu’au couronne- ment, et sert de couverture aux chambres établies pour les officiers dans cette partie, lesquelles sont, dans les vaisseaux de ligne , la chambre du conseil, le iogement du général et du capitaine, etc., et dans les frégates, la tuguê, la chambre du capitaine et celle du premier lieutenaut. C’est sur la du- nette qu'on poste, dans un com- bat, la plus grande partie de la mousqueterie du vaisseau DUO, s. m. mot purement latin. ( Musique ) Ce nom se donne en général à toute musique à deux parties; mais On en restreint au- jourd’hui le sens à deux parties ré- citantes, vocales ou instrumentales. Le duo est, de toutes les sortes de musique , celle qui demande le plus de goût , de choix, et la plus diff- cile à traiter sans sortir de l’unité de mélodie. DUODENUM , s. m. terme latin composé de duo et de denus , deux et üix. ( Paysiol.) Le premier des intes- tins grêles, ainsi appelé, parce qu’il a environ douze travers de de doigt de longueur. DUPLICATA, s. im. mot latin formé de duplico, doubler, faire double, (Pratique) Autrefois qu’il étoit d'usage de rédiger tous les actes DUR en latin, chaque acte avoit sa dé- nomination latine, et on appeloit duplicata | une double expédition tirée sur la minute. (Ædministrat.)Ce terme est prin- cipalement en usage pour les secon- des expéditions que les ministres font des brevets, des dépêches, et autres actes semblables, DUPLICATION , s. f. du lat, duplico , faire double : l’action de doubler, (Arithmét. et Géom.), cest Paction de doubler une quantité , c’est-à-dire , la multiplication de celte quantité par le nombre 2. La duplication du cube con- siste à trouver le coté d’un cube , qui soit double en solidité d’un cube donné ; c’est un problème fa- meux que les géomètres connoissent depuis deux mille ans. On prétend qu’il fut d’abord pro- posé par l'oral: d’Apollon à Del- phes, lequel étant consulté sur le moyen de faire cesser la peste qui désoloit Athènes , répondit qu’il fal- loit doubler l'autel d’ Apollon. Eratosthènes donne à ce problè- me une origine plus simple, Un poète tragique, dit-il, avoit intro- duit sur la scène Minos, élevant un monument à Glaucus ; les entrepre- neurs donnoient à ce monument cent palmes en tout sens. Le prince ne trouva pas le monument assez digne de sa magnificence , et or- donna qu’on le fit double, Cette question fut proposée aux géomètres, qu’elle embarrassa beaucoup , jus- qu’au tems d’Hippocrate de Chio, le célebre quadrateur des LUNULES. (#7. ce mot. ) IL leur apprit que la question se réduisoit à trouver deux moyennes proportionnelles , entre le coté du cube et le double de ce côté: la première de ces moyennes pro- portionnelles seroit le côté du cube double, M. Montucla a publié un ouvrage intitulé: Æistoire des.recherches sur la quadrature du cercle, etc. avec une addition concernant les problémes de la duplication du cube, et de la trisection de l'angle. Cousult. L'Histoire des mathémati- ques du méme, 575 C74 : DUR (Musique) Intonation par du- plication ; c’est, en termes de plain- chant, une intonation qui se fait en doublant la pénultième note du mot qui termine l’intonation ; ce qui n’a lieu que lorsque cette pé- uultieme note est immédiatement au dessous de la derniere. Alors la duplication sert à la marquer da- vantage , en manière de nole sen- sible. DUPLICATURE, s. f. même origine que DUPLICATION. (Physiol.) fl se dit des mem- branes ou d’autres parties sembla- bles qui se replient sur elles-mèê- mes, ou de lendroit où elles sont doubles. Telles sont les duplicatu- res du péritoine, de Pépiploon, de la plèvre , etc. DUPLIQUES, s. f. du lat. duo , deux, et de plico, réflèchir,renvoyer. (Pratique) C’étoitanciennement ‘des écritures fournies par le défen- deur, pour répondre aux répliques données par le demandeur, contre les premieres défenses à sa demande. Elles ont été abrogées par l’ordon- nance de 1667. On appelle maintenant dupliques la réponse que le défenseur ou layoué du défendeur fait verbalement à l’au- dience contre la réplique du deman- deur, DUR , adj. du lat. durus : ferme, solide, difficile à pénétrer, à enta- mer. (Physique), épithète que lon donne aux corps dont les molécule insensibles ont entr’elles une adhé- rence ou cohésion capabie de résister, jusqu’à un certainpoint , à une puis- sance qui tendroit à les séparer. . On dispute depuis long-tems sur la cause de la dureté des corps, mais cette question n’a pas encore été ré- solue d’une manière satisfaisante. Les Newtoniens rendent raison de la dureté des corps par attraction de cohésion, «’esi-à-dire, par une attraction qu’ils disent agir en raison inverse des cubes des distances. Les Péripatéticiens regardent la dureté comme une qualité secon- daire, prétendant qu’elle est l'effet de la sécheresse, qui est une qualité première, Les causes éloignées, sui- DUR vant ces mêmes philosophes , sont le froid ou le chaud, selon la diverstié du sujet. Ainsi, disent-ils, la cha- leur produit la sécheresse, et ; par conséquent , la durelé dans la boue ; et le froid fait le méme effet sur la cire, Les Epicuriens et les Corpuscu- laires expliquent la dureté des corps par la figure des parties qui les com- posent, et par la manière dont s’est faite leur union, Les Cartésiens prétendent que la dureté des corps n’est produite que par le repos de leurs parties. Enfin, d’autres physiciens attri- buent la dureté des corps à la pres- sion d’un fluide environnant , qui ne Seroit pas l’air atmosphérique , maïs un fluide beaucoup plus subtil, qui agit à l’extérieur des corps, et pres- sant leurs parties les unes contre les autres , cause leur adhésion ; qui agit aussi à l’intérieur des corps, et plus ou moins fortement, selon la figure des parties qui se touchent, la gran- deur des surfaces, le plus ou le moins d’exactitude des contacts; ce qui fait, selon eux , qu’il y a des corps de dif- féréhs degrés de dureté. ( Peinture. ) Un tableau est dur, lorsque les choses sont marquées par des lumières et des ombres trop for- tes et trop voisines les unes des au- tres. Un dessin est dur, quand les par- ties du contour ou de l’intérieur sont trop prononcées, et que la peau re recouvre ni les muscles, ni les atta- ches , ni les jointures ; cequiestsou- vent arrivé à d’habilesartistes , pour avoir trop affecté de montrer leur science en anatomie. Le dessin peut aussi être dur, comme un tableau, par le défaut de passages qui condui- sent doucement de la lumière aux ombres. Il peut encore être dur de crayon, si les hachures trop fortes ne sont pas adoucies par un grené qui leur serve de fond. (Sculpture) On dit qu'un sculp- teur a des manières dures , pour dire que ses ouvrages manquent d’une cer- taine tendresse que l’on remarque dans les chefs-d’œuvres. (Archit.) On dit d’un morceau d'architecture, qu’il est dur, pour DUR dire qu’il est travaillé d’une manière grossiere. (Musique } On appelle dur tout ce qui blesse l’oreille par son âpreté, XL ÿ a des voix dures et glapissantes , des instrumens aigres et durs, des compositions «dures. La dureté du béquarre jui fit donner autrefois le nom de B dur. Il y a des intervalles durs dans la mélodie ; tel est le pro- grès diatonique des trois tons , soit en montant, soit en descendant , et tel- les sont, en général, toutes les faus- ses relations. [l y a dans l’harmonie des accords durs , tels que letriton, la quinte superflue, et, en général, toutes les dissonnances majeures, La dureté prodiguée révolte l’orei le , et rend üne musique désagréable ; mais, ménagée avec art , eile sert au clair obscur , et ajoute à l’expression. ( Grammaire) Un style dur et ferré est un discours composé de mots qui s’entre-choquent d’une maniere désagréable. y (Diction) En rhétorique, c’est un discours remph d’expressionséner- giques , mais barbares et inélégantes, Tertuilien et la piupart des Afri- cains ont un styie dur et ferré, ( Poésie) Des vers durs , une versification dure , pour dire des vers peu coulans , peu faciles , et peu na- turelles. En ce sens, dur ne regarde point les pensées, mais l'expression , les mots, la cadence. (Equitation) On dit d’un cheval qu'il est dur à l’éperon , quand il n’a point de sensibilité. DUREE , s. f. du lat. duro, du- rer, subsister, se conserver, L’es- pace de tems qu’une chose dure, (Botanique) Ce mot semploie en botanique pour désigner l’espace de tems pendant lequel une plante végète ou subsiste, Plante annuelle, plante bisannuelle, plante vivace, plante ligncuse.Voy. ANNUELLE, BISANNUELLE, VIVACE, LI- GNEUSE. DUREMERE , s. f. du lat. dura mater. (Physiol.) Membrane épaisse qui enveloppe immédiatement la subs- fance du cerveau, qui l'accompagne dans tous ses enfoncemens, s'étend sux toutes les inégalités osseuses, et DYN 6;5 paroït dès qu'on a enlevé los du crâne. On la nomme ainsi À cause de son épaisseur et de sa dureté , et parce qu’on la regarde comme une des principales membranes du Corps. DURILLONS , s. m.diminutif de dur: petits corps durs. (Médecine) Duretis calleuses qui se furment aux picdset aux mains par un exercice fréquent et violent, Les durilions viennent d’un endur- cissement de la peau trop comprimée, Les fibres qui ia composent se 1ap- prochent tellement les unes des au- tres, qu’il ne reste plus de passage pour les liqueurs. La lymphe s’y ar- rete peu à peu, s’y desseche et aug- mente l'épaisseur, Les durillons fout de ja nature des cots. DUVET ,s. m. du lat. tufelum , fait de {ufa, qui est une herbe qui croit dans les marais, qui est velue , et dont les anciens se servoient pou garnir leurs lits. (HisL. nat.) La plume des ofseaux la pius douce, la plus molle et la plus délicate, qui vient à leur cou et à leur estomac. (Botan.) Espèce de coton qui vient sur cerfains fruits comme les peches et les coings. Le duvet des plantes nées dans les lieux secs paroit destiné à leur communiquer lPhumidité de l'air dont i! s’imbibe, DYNAMEÈTRE , s, m. du grec d'uvauas(durnamai), pouvoir, valoir, et de puerpoy ( metron) mesure : mesure de la puissance. (-Astron.) C’est le nom qu’on a donné à un instrument destiné à mesurer amplification du télescope, DYNAMIQUE, s.f. du grec dÜyx= pus ( dunamis), force , puissance , formé de dévauai (dinamai), pou- voir , avoir autorité , la puissance, ( Hathém, RSA ARS Ce mot signifie proprement la science des puissances ou causes motrices, c’est à-dire, des forces qui mettent les corps en mouvement. M. Leibnitz est le premier qui se soit seryi de ce terme pour désigner la partie la plus franscendante#ce la mécanique, qui traife du mouve- ment ces corps, en tant qu’il est causé par des forces motrices actuel- lement et continuellement existas- # \ 576 DYN tes, Le principe général de la Dyna- nuque, prise dans ce sens, est que le produit de la force accélératrice ou rétardatrice par le Fems est égal à Pélément de la vitesse, La raison qu'on en donne est que ‘la vitesse croit ou décroît à chaque instant, en vertu de la somme des petits coups réitérés que la force motrice donne au COrpS pendant cet instant. Le mot Dynamique est fort en usage depuis quelques années parmi les Géométres, pour signifier en par- Hiculier la science du mouvement des corps qui agissent les uns sur les autres, de quelque manière que ce puisse être, soit en se poussant, soit en setirant par le moyen de quel- que corps interposé entr’eux , et au- quel ils sont attachés, comme un {:4, un levier inflexible, un plan,etc. Suivant cette définition, les pro- biêmes où l’on détermine les lois de la percussion des corps, sont des problèmes de dynamique. J. PER- CUSSION , OSCILLATION. M. d’Alembert a fait un excellent traité de dynamique, dans lequel il donne un principe général pour résoudre toutes les questions de dy- Lamique , par une même méthode fort simple et fort directe, laquelle pe consiste que dans la combinaison des principes de Péquilibre, et du iouvement composé. & DYNAMOMETRE , s. m. du grec d'uvagus ( dunamis ), puissance, force, et de perpov, mesure. ( Mécan. ) Machine qui sert à faire connoitre et à comparer la force relative des hommes et des bêtes de trait. On peut aussi, à Paide de cette invention, juger la résistance des machines et estimer les puissances motrices qu’on veut appliquer. C’est un ressort dont les degrés de tension sont exprimés et indiqués par un cadran, au moyen d’une aiguille. DYNASTE,s. m. du grec d'uyæone ( dunastés )_ formé de düvapai, avoir l'autorité. (Hist.) Petit souverain , C’est à-dire, prince dont les états étoient peu considérables , ou qui ne ré- gnoit qu’à titre précaire; ou sous le DY'6 bon plaisir des grandes puissähcés , telles que les Romains, DYNASTIE , 5. f. du grec Juvactiæ ( dunasteia) puissance, autorité, empire, dérivé de dJüvapas ( du- namai), avoir Pautorité, la puis- sance, ( Hist. ) Suite de rois d’une même race, qui ont régné dans un pays: on fait souvent mention des dy- naslies des Perses, des Assyriens , des Mèédes. Manethon a laissé une chronologie historique d'Egypte , divisée en trente dynasties. On Pemploie encore poux dési- gner une succession de souverains d’une même famille. La révolu- Lion d'Angleterre de 1688 , a amené un changement de dynastie. DYSANAGOGUE , adj. du grec dusavayoyue ( dusanagogus) , formé de dus (dus ) difficilement , et de ävayæ (anago ), porter en haut : qui est difficile à expectorer. (/Héd.) On appelle ainsi la ma- tiere épaisse et visqueuse logée dans les bronches. DYSCINESIE , s. f. du grec duoivncsæ ( duskinésia), formé de dise ( dus), difficilement , avec peine , et de ave ( kinéin ), Wouvoir. (Méd.) Difficulté de mouvoir. DYSCOLE , adj. et quelquefois s. du grec duaxoroc ( duscolos ), formé de déc diflicilement et de x6n0y, nourriture : difficile à con- tenter dans sa nourriture, (Discipline ecclés.) Ce mot, dans son acception primitive , si onifie un homme qui rejette avec dédain les alimens qu’on lui pré- sente, Il a été employé ensuite poux désigner un homme fâcheux ; dit- ficile à vivre. Il ne s'entend main- tenant que de celui qui sécarte d’une opinion reçue , et particulié- rement en matière de doctrine. DYSCRASIE , s. f. du grec duc- xpäce (duskrasis), composé de due (dus) mauvais, difficile, et de upaats ( krasis ), tempéra- ment, constitution: mauvais tem- pérament. (Méd.) Mauvaise constitution ; intempérie ,; mélange des fluides dans D Y dans le corps, incompatible avec la santé. 77. INTEMPERIE, DYSECEE, s. f. du grec dus dus), difficilement, et de 505 échos ) son; comme qui diroit son iffcile à entendre. Méd.) Dureté de Vouïe. DYSENTERIE ou DYSSENTE- RIE , s. f. du grec d'useyrepia (dusen- éria), composé de dus (dus), diffici- lement , avec peine ; et de #yrepoy (ert- éron) , entrailles, intestin ; comme qui diroit difficulté des intestins. (Méd.) Flux de ventre fréquent Pt sanguinolent , causé par une éxulcération des intestins , accom- bagné de douleurs et de tranchées dans les intestins grèles ou gros, pu dans les uns et les autres. DYSEPULOTIQUE , adj. formé u grec duc (dus, difficilement , Nec peine , et de à (oulé), cica- rice. ( Chirurgie) I se dit des bles- dres qui se cicatrisent diflicilement. DYSESTHESIE , s. f. formé du rec dus ( dus), difficilement, et le æjbnoic ( aisthésis ) sentiment, érivé du verbe as94vouas (aistha- omai), sentir. (éd) Affoiblissement ou pri- ation du, sentiment. DYSMENORRHEE , s. f. du ec Jüs ( dus), difficilement, avec eine , de pny ( méên ), mois, et de w (rhéô ), couler. (/Héd.) Ecoulement difficile des gles chez les femmes. DYSODIE , s. f. du grec ducwdiæ usodia) , fait de dés, mauvais, dif- cile , et d’6gæ ( 020 ), sentir. (/Héd.) Puanteur, exhalaison matières fétides du corps, DYSOREXIE , s. f. du grec die dus) , difficilement , et d’opefse 4 , appétit. (/Zed.) Diminution de Pappé- ; de goût. DYSPEPSIE , s. f. du grec ds us }, difficilement , et de re7r% épto ) cuire , digérer. (Héd,) Digestion pénible, ou mvaise, DYSPERMATISME, s. m. du Tome 1, D YS 577 grec déc, difficilement, et de +mipua sperma ), semence. ( /Héd, ) Emission lente, difiicile ou nulle de la liqueur séminale. DYSPHAGIE , s. f. du grec Jée dus ), difficilement , et de @4y" phago ) . manger. (/Héd. ) Difficulté de manger. DYSPHONIE,, s.f. du grec Jÿe dus), difficilement , et de oui phône), voix. (Héd.) Dificulté de parler. DYSPNÉE , s. f. du grec déc dus), difficilement , et de myéw néo ), respirer. ( Med.) Difficulté de respirer : c’est le premier degré de l'asthme, DYSTHYMIE , s. f. du grec due (dus ) , qui fait entendre ici le mal- aise, et de Ouuoc, ({humos), es- rit, : Méd.) Anxiété, mal-aise ou abattement d'esprit. DYSTOCÉE , s. f. du grec dés dus), difficilement, et de téxoe tokos ), accouchement, dérivé de Tixrw ( Hkto ), accoucher. (/Héd.) Accouchement difficile et laborieux. DYSURIE , s. f, du grec dés (dus), difficilement, avec peine, et de %poy ( ouron ), urine, dé- rivé d’oùpéw (ouréo), uriner. (Méd.) Maladie dans laquelle on rend les urines avec douleur et avec une sensation de chaleur. On Vappelle aussi ardeur d'urine, parce qu’il semble que lurine, en pas- sant , brûle le'col de la vessie et lu- rètre, On distingue la dysurie de la STRANGURIE ( . cemot}, en ce que, dans cette dernière , lurine ne vient, pour ainsi dire, que goutte à goutte, quoiqu’avec dote leur; et de PISCHURIE (# ce mot), en ce qu’il y a presque sup- pression totale d’urire ; au lieu que dans la dy-surie, elle coule sans in- terruption , lorsqu'on à commencé à la rendre. Les grandes douleurs se font principalement sentir au com- mencement et à la fin de l’excré- tion. FIN DU TOMEPREMIER. 90 1e mn ya sut st | À } aie ne: L'UT na M PA ” tn 186 à CRU (RAA rte à AA HONOR EN N. vif Een re | | | | are dk +. ti, 14 A, DV ‘LA l va) A "al Nu LYON “ [ - Û 0 E . ” nl « Le . ? À = 4, . De à + L : : : DRE = É ; - , + e = + f t LL * d , [2 t 2 sl - a = ce * LT” E * — è - s< : An E "A ÿ . À 2 : + È j « = A 7 ; . Te = A “ * LE = ” _ 2 2 e ‘# ne « ‘ - » > d rs fe f : : F 3 « L = é , ; . » N - LUCE #, = k = 4 = = É ’ K " = « = k à = x à 1 = 4 - £ 4 “ La F d € - j 2 £ ss # : + # 4 = , - … Re CO =. À : e- £. 2 T4 } # … we 2 r | £ e - de y , > P 4 . { a ; È + so 5 : à j } = L A = « ‘ ; ” r > : L #d ; L t" > * r, f # + L - w “ « + J de * s F 4 = ' = > 1 1 ONPERECTEE & Ç (AE! k x LS A 1, *e ENORME AS T “AIN V'EPARER #8 | F\) HN es? ? F 1 ges 2 y 28 PAT] “ ‘ TE Ftpe] î . ® Ô ? 2 — ee 4 .” » Mu VE): « 18 à AÈ * s' : * A s - = «7 À / rs PEN < . s 2e \ » e7t A 3e # D . 72 à « De . 2) F 12e . 2: \H 64 #] à SJ n@ [D e, 2 AN _0 IENEE