GE A PA DE - LIBRARY of the Ÿd SES # © & as Ÿ # à Ÿ 0 Ÿ > @, L. 4 UNIVERSITY OF TORONTO The Estate Professor Kenneth May N° 4 + TE es à à à Me (4 \Ü & V/ * G- y ° « PE ie Es ES — £ Ÿ DJ NE: - NS - 2 el 4 \ No ne Ù LRO 2: N) DAT AUTEUR dE ” Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from vs University of Ottawa 1 http:/www.archive.org/details/dictionnairedessO2luni Po) Crée } ‘4 MANETLS QE SUR AA ds FAN ur DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS. Lu \ ve TA T4 A OT TOR en PS "1" Se | PUR ea ŒTA 15% 1 PEL AY 1 + OA a TR F4 L 2: & Fi 4 as ENABITT ES START ar BAAIPTRIIA arrete dir 34 mor Re me SEE L nf ane) nt toit si di maËn EEE al ELU. + hr. poltunntl L'inotoitty PL E of CN L .siyot Al Re x À Op PME 1 ni ta sEte MA i9É {siyelrran NC aies 4 MS PobIMEs MC ef . ou AG AT 2 Fragen 11 1 Ange PO Design here 9H el entr or iMEa E latmogron a + Lui oc el Eye AT E sept sagersr À ëf .— en tea 1.» LT © DD ATET 8 ame sl CALE fit Û «ie ee F1 Ô we DC TL nn mA RC HeCE er ale ste rrstarii PAR ENS 66 A1 Mod lene 2051 EN à £ VE 2 A arpitrsenon Parqion Lree saintes E dard se Dre nl snoitin à Siioéaittt - si 48 Dre" RTE QT ENS nées sa al pet 146 mt nStSENR Jortpiar Ge a sl sotete te ef cHrpisnt, nf 2 È F8 £ A2 13° as “da Dai) | ONE nent Lune | a iLde softs Syst 3 19 DES NE A | 6081 DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS. E E:v , s. £. du latin aguella, di- minutif d’aqua , d’où l’on a fait premièrement aigue, puis ayau, ayaue et eau. ENG : ( Physique ) Fluide insipide, vi- sible, transparent, sans couleur, sans odeur, presque incompressi- ble, très-peu élastique, qui adhère à la surface d’un grand nombre de corps, qui en pénètre plusieurs, et qui est capable d’éteindre les ma- tières enflammées , lorsqu'on en jette dessus en assez grande quan- tité. Cette définition ne convient qu’à l’eau parfaitement pure; ainsi, lorsqu'elle est opaque , colorée, odorante , ou lorsqu'elle a quelque goût, c’est qu’elle est mêlée avec quelque matière étrangère. L'eau n’est point un être simple, comme ou l’a cru pendant long- tems; elle est composée de deux principes distincts l’un de l’autre, savoir, d'OXIGÈNE ( /.ce mot }, qui est la base de l'air pur, et, d'HY- DROGENE ( 7. ce mot), qu est la base du gaz hydrogène. La pro- portion de ses pripcipes ‘consti- tuans est, suivant les belies expé- riences de Lavoisier , 85 parties d’oxigène et 15 parties d'hydrogène. (Rehg.) Eau bénite; c’est une cou- tume très-ancienne dans l’église de bénir par des prières, etc. de l’eau, dent elle fait une aspersion sur les fidèles et sur les choses qui sont à leur usage. Eusèbe dit que Paulin fit placer à l’entrée de l’église de Tyr Tome IL. une fontaine, symbole d ‘eXpiatior sacrée. < Saint Jean Chrysostome reprend ceux qui , en entrant dans l’église, lavent leurs mains et non leur, cœur. = £ (Hist. anc.) Eau lustrale; c’étoit une eau dont les anciens se ser voient pour se purifier dans Jeurs sacrifices, et qu’ils bénissoient à leur manière. Ovide parle de l’eau de mercure qui étoit auprès de la porte Capéne dont les marchands s’arrosoient , croyant effacer parlè toutes les frau- des qu’ils avoient exercées dans le commerce. , Eau, est un terme de jonaille< rie qui Sert 4 désigner la transpa- rence du diaraant, Ce diamant est d’une belle equ. Eau, eu termes de manufacture, est un aphrèt d’eau que l’on donne aux Canelots avant d’être lustrés. Camelot en eau. x Æau graduée ; c’est, en termes de saunier, une eau qui a coulé sur des fagots d'épine, dans des bâtimens appelés bâtimens de gra- duation ( Ÿ. GR ADUATION ), et que l’on conduit ensuite à la saline pour y être travaillée. Eau rose; les habitans du Midi nomment ainsi l’huile essentielle qu'ils retirent du suc résineux par le moyen de la distillation. F. PIN, RESINE. (Distillation) Eau-de-vie ; c’est une liqueur spiritueuse et infl1m- mable, qui se tire des vins e! autre; liqueurs fermentées par la distilla- + D: EAU tion. La meilleure de toutes est celle qu’on fait avec le vin. On peut voir au mot ALAMBIC les progrès étonnans que les Ecos- sais ont faits dans l’art de distiller les eaux-de-vie. Le tems n’est peut- être pas éloigné où les propriétaires de distilleries, dans les départe- mens vignobles de Ja France, sen- tiront la nécessité d'abandonner leurs anciennes coutumes, et de proliter des découvertesqui, depuis 25 ans, ont augmenté les produits de la distillation dans la proportion de 1 à 480. Avant l’année 1780, les Suédois et les Ecossais, les plus grauds distillateurs de l’Europe, employoient 24 heures pour dis- üller RÉresol d’une seule charge de leur alambic ; en 1786, les Ecos- sais étoient parvenus à vider cinq ou six fois l’alambic en 24 heures. de nouveaux impôts ranimèrent leur industrie,et en1700,1lsavoient feliement perfectionné leur instru- ment qu’ils vidoient vingt fois l’a- Jambic dans les 24 heures. La taxe fut encore augmentée , et cing ans après, le produit fut de 72 charges en 24 heures. Enfin, en 1798, le docteur Je reyÿ présenta à un comité de lachambire des communes un rap- port, d’où il résulte que M. Millar, écossais, avoit construit un alam- bic qu’onpouvoit vider 480 fois dans les 24 heures. Le premier pas vers le perfec- tionnement de cet instrument a été d'accroître son diamètre et de di- minuer sa profondeur, pour 6Xposer une plus grande surface à à action du feu, et conséquemment pour accélérer l’ébullition. On a imaginé depuis, afin d’éco- nomiser le combustible, et ce qui est infiniment au-dessus de cette économie, afin d’avoir des esprits ardens parfaitement exempts d’em- pyreûme, de chauffer la chaudière avec la vapeur de l’eau bouillante. M. Wiat, en Angleterre, et M. W. Stone , cultivateur à Mesly près Charenton, ont inventé un appareil pour la distillation à la vapeur. La machine du premier est une caisse carrée, langue , de cuivre étamé , partagée en trois parties distinctes ou vases distillatoires ; la première sert à la distillation des graines EAU fermentées ; la seconde , à la distil- lation des eaux foibles, et la troi- sième à la rectification. La chaudière qui fournit la va- peur est un carré long, muni d’un tuyau de décharge , d’un reniflard , d’un trou pour les réparations, d'une soupape de sûreté, d’un tuyau nourricier ayecses réservoirs, d’une soupape pour fournir l’eau néees- caire, et d’un gros tuyau pour four- uir les vapeurs dans les vases dis- tillatoires. La chaudière de M. W. Stone est ronde , afin d’exposer le plus de surface possible à l’action du feu, Son alambic estentouré d’une nappe d’eau de quatre pouces, et chauffée par un tuyau de vapeurs, qui, par- tant de la chaudière, gagne le pla- fond et descend perpendiculaire ment par des embranchemens, jus- qu’au fond de la cuve. Un des objets les plus intéressans de la brülerie de M. W. Stone est la méthode qu’il emploie pour ex- traire jusqu’à la dernière portion d'esprit ardent. Le résidu des réc- tifications est mêlé avec de l’eau qui fournit le tuyau nourricier du cylindre à vapeur ; ainsi l’esprit ar- dent qui pourroit s’y trouver passe de nouveau dans le premier alam- bic, et s’élève avec les premières eaux Foibles. L'art de la distillation a donné naissance à plusieurs espèces d’eaux- de-vie , telles que celles de vin, de bière, de cidre, de grains, de toute espèce de végétaux, de sirop, de sucre, de mélasse, etc. . SUCRE, TAFIAT, RHUM, GRAIN, CA- ROTTES, VAPEUR, ALAMBIC, DISTILLATION , SERPENTIN. ( Minéral.) Eaux minérales ; ce sont celles qui tiennent en dissolu- tion des substances étrangères, qui leur donnent des qualités qu’elles n’auroient pas sans cela. Les unes tiennent du fer, des sulfates, etc ; telles sont celles de Passy, de For- ges, de Cransac , etc. D’autres sont gazeuses ou acidulées ; telles sont celles de Russang, de Spa, de Pougues, de Chäteldon , de St.- Méon, de Seltz, etc. D’autres sont salines ;telles sont'celles de Sed/itz;, de Leydschutz, de Vals, de Con- trexeville, de Beuillon, de Balarue, EAU de Châtel. Guyon, de Bourhonne , les bains de Æ#ichy , de la Mo- thé, etc. D’autres sont sulphureu- sesou hépatiques ; telles sont celles d'Enghein, de Bonne, de Barège, de Cauterestz, de Plombiéres, etc. ; d’autres sont chargées de muriate de soude ou sel marin, comme à Salins: d’autres de sélénite, comme à Arcueil. Toutes ces sources doi- vent leurs qualités aux mines par lesquelles elles passent. Baux minérales artificielles ; Venel est un des premiers chimistes qui ait trouvé l’art d’imiter les eaux minérales gazeuses, en dissolvant dans des vases fermés du carbonate alcalin qu’il décomposoit à l’aide d’un acide ; mais tous les doutes sur leur nature ont été levés par la dé- couverte de Black sur l’air fixe ou acide carbonique, et par les re- cherches successives des chimistes. Graces à leurs travaux , les eaux acidulés , les eaux hépatiques où sulphureuses, sont maintenant aussi bien connues que les eaux miné- rales et les eaux salines. Consultez Duchanoï dans son raité sur les eaux minéralés. (Agric.) On na jamais révoqué en doute l’action de l’eau dans la végétation, quoiqu’on ne connoisse que ame peu de tems la manière dont elle y contribue. On a démon- tré qu’un tourne-sol pesant trois livres de 16 onces( 1,46 kilogr.) qui avoit été arrosé régulièrement chaque jour, avoit absorbé 22 onces d’eau (6, 72 hectogrammes ) pur ; qu’un choux pesant uné liv.o onces rh kilogrammes ), en avoit ab- sorbé Va moitié de son poids. Des expériences modernes ont fait voir clairement la manière dont l’eau peut contribuer à la nourriture des plantes, 1,° par elle-même; 2.° en servant de éfeue aux autres subs- tances nutritives. Les feuilles des plantes exposées au soleil, produi- sent un air pur. L’eau servant d’a- liment aux végétaux est décomposée ar l’action de la lumière; sa partie inflammable forme les substances huileuses, résineuses, gommeuses ; son air pur produit, en partie, l'acide végétal, et l’autre partie est choisie comme sécrétion. ( Jardin.) Eau , en parlant de EAU 5 uelques fruits, particulièrement & la pèche et de É poire , signifie suc. Ceite pêche, cette potre @ une belle eau, une eau fort agrea- ble, a bien de l’eau. ( Marine) Eau douce, par oppo- sition à eau salée ; c’est l’eau des rivières, des lacs, des fontaines, l’eau de pluie, et même celle de certaines mers, comme le golfe de Finlanée , etc. Marin d’eau douce; c’est ainsi qu’on appelle, par dérision, un ma- rin nouyeau et peu expérimenté. Faire de l’eau, ou faire son eau; c’est faire provision d’eau et en remplir des futailles. Faire eau , bien différent de faire de l’eau , se dit d’un vaisseau où l’eau entre par quelque ouver- ture que l’on appelle VOIE d'EAU: V. ce mot. Lignes d’eau ; ce sont des lignes horizontales que l’on imagine sur les plaus des vaisseaux, cernœmt touteleur carène, à distances égaies _les unes des autres, et partageant le vaisseau en autant de tranches ho- rizontales, à commencer de la ligne d’eau du vaisseau chargé, qui est la plus haute de ces lignes, jusqu’à celle où le vaisseau est soulevé hors de l’eau ou allégé , qui est la plus basse. Ces lignes d’eau servent aux cons- tructeurs à calculer les capacités du vaisseau, son déplacement d’eau. V. DEPLACEMENT. Eaux d'un vaisseau ; c’est la trace ou sillage que le vaisseau laisse après lui, et qu’on nomme plus proprement l'OUAICHE ( Y. ce mot); ainsi être dans les eaux d’un vaisseau, signifie se trouver droit de l’arrière et très-proche de lui. Eau montante signifie marée montante. Eaux vives ; c’est le tems où les marées augmentent , dans le 2. et 4 quartier de la lune, jusqu'aux tems des sysigies, c’est-à-dire , de la nouvelle et de la pleine lune, où les marées sont les plus fortes. Mortes eaux ou morte mer; ce sont les intervalles où les marées dimi- nuent entre le premier et le second quartier de la lune, et entrele 3.° et le 4.° À 2 Gi EAU ‘On appelle quelquefois, morte eau, mais mieux eau étale, où mer élale, le court moment où l’eau n’a aucun mouvement, ni pour monter nipour desceudre, à la fin de chique ma- rée , soit après le flot, soit après le jusant. Y. FLOT; JUSANT. Mettre un vaisseau à l’eau; c’est le lancer. 7. LANCER. Coup de canon à l’eau ; c’est un coup de canon qui perce le vaisseau dans la partie submergée. Etre en grande eau ; c’est ètre en pleine mer , après avoir dépassé les écueils, les basouds et les dan- gers qui avoisinent la côte. Avoir de l’eau à courir; c’est ètre suffisamment éloigné des côtes ou des rochers et bas-fonds, pour pouvoir courir ventarrière sans ris- que , dans un coup de vent. I ny a pas d’eau en cet endroit ; c’est-à-dire, qu’il y a trop peu d’eau dans cette partie d’une rade, d’un port, ete., pour tenir un bä- üment à flot. (Pratique) Eaux et forêts ; le droit public françois comprend sous le terme d'eaux, les forèts, les ri- vières, et tout ce qui ya rapport, comme les moulins , la pèche, le curage des rivières, etc. Le terme de forét désigne les bois, buissons, et tout ce qui y est relatif, comme la chasse, les droits de pacage, etc. (Jurisprud.) Eaux amères de ja- lousie ; dans le livre des Nombres, il est fait mention d’une eau qui servoit à prouver si une femme étoit adultère ou non. Epreuve de l’eau bouillante ; anciennement on faisoit la preuve des crimes par l'immersion du corps ou du bras dans l’eau chaude, avec plusieurs cérémonies ecclésiasti- ques. Celui qui étoit accusé, ou ui vouloit bien prendre la place e l'accusé, étoit obligé de mettre le bras nu dansune chaudière pleine d’eau bouillante , et d’en tirer une pierre qui étoit plus on moins en- foncée selon la qualité du crime : ensuite on enveloppoit sa main, le juge mettoit un scellé sur l’enve- loppe , et au bout de trois jours on venoit la visiter, et si elle se trouvoit sans brûlure, l’accusé étoit déclaré innocent. EAU Epreuve de l’eau vue spi qu’on avoit fait quelques prière, ou lioit l’accusé en peloton , et on le jetoit dans unerivière, dans un lac, ou dans une cuve pleine d’eau. S'il surnageoït, il étoit tenu pour coupable; s’il enfonçoitt, il étoit regardé comme innocent. (Physiol.) Eau, où phlegme se dit de quelques liqueurs du corps hu- main; elle forme la plus grande partie du gluten, des graisses , des sucs albumineux, muqueux, de la sérosité, etc. : elle pénetre les par- ties solides ; elle ne dissout pas les corps vivans , parce que les parties se réparent par l’action vi- tale, et éludent ainsi ses effets, et parce qu’elle demeure unie aux autres principes. Aprés la mort elle se dégage peu à peu, elle désunit les parties, elle entraine les autres principes, elle dispose aux mou- vemens spontanés, et produit ainsi la décomposition des corps, (Hydraul.) Conduire les eaux ; c’est les enfermer dans des tuyaux ou canaux, ou les détourner par un batardeau. Jet d’eau ; ce qui fait jaillir l’eau en l’air. Chute d’eau. V. CASCADE. Bouillon d’eau ; celui qui ne s’élève guère au-dessus du tuyau. Nappe d’eau ; quand l’eau s’é- tend comme une nappe sur une pièce d’où elle tombe. Soleil d’eau ; quand les jets se distribuent en rayons. Gerbe d’eau; quand il y a grand nombre de tuyaux près les uns des autres qui jettent de l’eau en- semble. Berceau d’eau ; quand :l y a des jets d’eau à droite et à gauche, qui se courbent en arc par dessusla tête. Pouce d’eau; c’est l’ouver- ture d’an tuyau que l’eau remplit en coulant , et dont la supertcie contient un pouce carré. #. tous ces mots à leur place, ainsi que HORLOGE d'EAU, MOULIN À EAU , etc. Jaugeage des eaux courantes. F.. JAUGEAGE. Force des eaux ; c’est l'effort que fait l’eau par son poids et sa vi- tesse, : EAU Les vitessessontentr’ellescomme les racines carrées des hauteurs. On évalue la force et la vitesse d’un courant, d’une rivière , d’un aqueduc , en déterminant sur son bord une base à discrétion , et par le moyen d’une boule de cire mise sur l’eau et d’un pendule à se- condes, on sait combien de tems la boule, entraînée par le courant, a été à parcourir l’espace de la base. Si l’on suppose que la base est de 4o mètres, que la boule a été 50 secondes dans sa course, que la profondeur du canal est de 2 mètres, et la largeur de 4 mètres, on multipliera la vitesse , ou 2 mètres par seconde, par lalargeur, ou #4 mètres, ce qui donnera 8 mètres carrés pour la superficie du canal ; puis on multiplierales 8 mè- tres par la profondeur de 2 mètres,ce ui donnera 16 mètres pour la so- lidité de l’eau qui s’écoulera dans l’espace d’une seconde, où 16000 litres d’eau. Eau bouillante. V, VAPEUR. { Chimie) Eau distillée ; Veau existe dans trois états : solide ( 7. GLACE ) ; liquide, c’est la forme la plus connue ; en vapeur ou en gaz, PV. VAPEUR, GAZ. L'art chimique de corriger les eaux impures , crues , dures, con- siste à les exposer à Pair, les agiter à son contact, les faire bouillir, les distiller et les combiner ensuite à Var. La plupart des corps étrangers qui altèrent la pureté des eaux, étant en général ou beaucoup plus volatils, ou beaucoup plus hixes que l’eau , la distillation est le moyen le plus sûr d’avoir de l’eau pure. Voilà pourquoi les chimistes emploient toujours de l’eau distil- lée dans leurs expériences. Eau aërée; c’est la même chose que l’acide carbonique, ou com- binaison du carbone avec l’oxigène. Eau de chaux ; c’est de l’eau commune , dans laquelle on a fait éteindre de la chaux, ou qui tient la chaux en dissolution. Il laut 600 parties d’eau pour dissoudre une partie de chaux. . Eaux gazeuses; ce sont des eaux impréguées d'acide carbonique, EAU 5 - Eaux mères , pour eaux æmères ; c’est un résidusalin déliquescent. Eau mercurielle ; c’est le nitrate de mercure en dissolution. Eaux acidules ; ce sont des eaux imprégnées d'acide carbonique. Eaux hépatiques ; ce sont des eaux sulfureuses ou sulfurées. Eau distilée des plantes; ce sont les eaux des plantes qu’on prépare avec l’eau simple. Lorsque les plantes qu’on a employées sont aro- matiques, on obtient en mème tems une huile qui surnage sur l’eau avec laquelle elle distille. On nomme cette huile HUILE ESSENTIELLE. VF. ce mot. L'eau qui passe avec les huiles essentielles estordinairement blan- che , laiteuse , et elle ne peut s’6é- claircir que dans un très-long es- pace de tems : cela vient de ce que cette eau tient dans un état de demi-distillation la partie la plus ténue et la plus fluide de l’huile essentielle , et de ce que ces par- tes extrèmement divisées ont une grande adhérence avec l’eau. Voy. les Elémens de Pharmacie de M. Baumé. Eau régale ; c’est un mélange de l'acide nitrique et de l’acide muriatique , elle est le dissolvant de l’or. Les anciens chimistes l'ont appelée ainsi, parce qu’elle a la propriété de dissoudre l'or, le roi des métaux. Eau forte ; c’est la même chose que l’acide nitreux, et celui-ci est la même chose que l’acide nitrique contenant moins d’oxigène. L'eau forte sert à dissoudre tous les métaux , à la réserve de l’or. ( Technologie ) Eau forte se dit de la lessive dans lequelle les boyaudiers mettent leurs cordes à boyau. Les savonniers appellent encore eau forte ure lessive extrèmement caustique. (Gravure) Eau forte, en termes de gravures , se prend en deux sens différens : dans le premier l’ean forte est une liqueur acide qui rouge l’airain ; il y en a de deux sor- tes : l'eau forte de départ, et l’ears forte à couler ; la première sert , 6 EAU pour Je vernis mou, et la seconde pour le vernis dur. #”. VERNIS. Sur sa planche vermissée, tracée et bordée de cire , le graveur verse l’eau forte affoiblie au degré convenable , jusqu’à ce qu’elle en soit couverte d’un travers de doigt. Quand il juge que l’eau forte a agi ‘suffisemment dans les touchesfortes, et qu’elle commence à faire son effet sur les touches tendres , il fait couler l’eau forte dans un pot de faience, et remet tout de suite de l’eau commune sur la planche pour éteindre ce qui peut rester d'eau forte dans la gravure. peer , dans un autre sens, se prend pour l‘estampe qui est le produit du travail que l'artiste a tracé sur le vernis, et qu’il a fait creuser par l’eau forte. C’est dans ce sens que l’on dit que les eaux fortes de Labelle sont pleines d’es- prit. Les eaux fortes prises dans cette dernière acception, sont de deux espèces. Les unes sont des- tinées par l'artiste à demeurer telles qu’elles sont; les eaux fortes des peintres sont en général de cette classe. Les autres sont seulement les ébauches d’estampes qui doivent être ensuite terminées au burin ; telles sont, en général , les eaux Jortes des graveurs. Cette différente destination exige des trayaux d’espèce différente. Le peintre n'ayant pas dessein de repasser sur les opérations de sa pointe avec un instrument plus inflexible , se permet tous les tra- vaux que son goût lui inspire; il fait jouer à son gré sur le vernis une pointe libertine, il épargne, il mélange ,il prodigue lestravaux , il en établit qu’il prévoit bien qui seront confondus et crevés par l’eau forte, et se promet d'avance, de ces accidens , des effets piquans et pittoresques. Cette heureuse au- dace est interdite au graveur : en opérant avec la pointe , il est oc- cupé des opérations qu’il doit faire dans la suite avec le burin; il ne permet guère à sa ie de tracer un chemin que son burin ne pourra finir. On sent qu’il n’use de sa li- b rté actuelle qu'avec le sentiment de son esclavage futur. L’eau forte du peintre sera donc libre 4 spiri- EAU tuelle ; l’eau forte du graveur sera froide , servile et peinée. Celui qui voudra sentir le mérite des eaux fortes doit considérer avec une sorte d'étude celles de Bene- dette, de Rembrandt, de Labelle, de Callot, de Leclerc, de Smidt, et de différens peintres. Les estam- é de Gerard Audran lui offriront e mélange le plus pittoresque de la pointe et du burin. Duchange et les graveurs de son école lais- soient badiner et brûler l’eaw forte sur les parties claires de leurs es- tampes ét sur les lointains; on a perdu cette pratique , et l’on ré- serve aujourd'hui ees parties pour le travail du burin pur. On se plaït à faire triompher le métier dans les parties mêmes qui auroient tant de grâce siellesétoient réservées à l’art, Aujourd’hui les graveurs ne se servent de l’eau forte que parce qu’ils ne sont pas assez familiers avec le burin pour ébaucher les:rs planches sans le secours de la pointe ; les grands maîtres en gra- vure se servoient de la pointe, parce qu’ils sentoient tout ce que le mélange de ses travaux avec ceux du burin, pouvoit ajouter de pitto- resque à leurs ouvrages. On a vu des graveurs plus sensibles à la va- riété des ressources de l’art qu'aux alléchemens du métier , donner à leurs travaux au burin le désordre pittoresque et la brutalité des tra- vaux à l’eau forte. ÉBARBER , v. a. composé de la particule extractive de, et de barba, barbe : raser , couper la barbe. ( Technologie) Ce mot se dit par analogie, dans les arts, pour Ôter les parties excédentes et su- perflues de quelque chose. Les graveurs en taille douce, ébarbent , lorsqu’avec le ventre de leur burin, ou un ébarboir, ils enlèvent la petite lèvre, ou barhe qui reste au bord de la taille, afin que le trait paroisse net. Les fondeurs de caractères ébar- bent , ou enlèvent avec un canif, les bavures qui s’échappent quel- quefois du moule. Ébarber, se dit, en termes de mounoyeurs, pour couper ou unir à peu-près les iames brutes, quand ÉBA elles sont refroidies et sorties des moules. Les manufacturiers emploient aussi ce mot, pour exprimer l'action de couper les longs poils qui excèdent les bords des l- sières. . Parmi les doreurs, ébarber, c'est ôter les parties superflues qui excèdent le relief d’un ouvrage. Ebarber, en termes de jardinage, c’est retrancher de menues bran- ches avec les croissans ou les ci- seaux par leur extrémité seule- ment. EBAUCHER , v. a. Ou a pro- noncé autrefois eboscher; ce qui a fait croire à quelques-uns que ce mot venoit de l’ancien mot bosce, bois , et de la particule extractive de, ôter le plus gros du bois. Les Espagnols disent depuzar, formé de pusa , qu’on a dit dans la signi- fcation de pustule, grosseur; les Italiens ont dit de mème sbszzare, de bLozzo, bosse : commencer gros- sièrement un ouvrage, lui donner les premières façons , la première forme, en attendant qu’on le f- nisse. ( Technol.) Ce mot a la même signification dans tous les arts -ù il est employé. Les formiers l’em- ploient dans sa signification propre et primitive, lorsqu'ils disent qu’ils ont ébauché, c’est-à-dire, dégrosst le bois encore en bloc pour lui donner la première apparence de formes; ensuite les sculpteurs ont dit ébaucher une statue, un bas- relief, pour donner les premiers traits. En termes de gravure, ébaucher, c'est préparer au premier trait de burin, et mettre par masses les objets qui doivent former l’es- tempe. Les lapidaires appellent ébau- cher, donner la première façon aux Pierres , aux cristaux bruts. ( Peinture) L’ébauche, en ter- mes de peinture, est le premier travail du tableau même. Elle doit être couverte dans la suite par d’autres travaux ; mais cependant elle doit subsister, et même, si elle est savamment faite, les cou- leurs en doivent servir et concourir a l’effet de celles qui les couvri- ÉBL 7 ront , sur-tout dans les ombres qui doivent toujours être légères de couleur. Tous les peintres ne suivent pas Ja mème méthode dans leurs ébau- ches : il y en a de qui l’ébauche offre déjà , mais d’une teinte plus foible , l’effet qu’ils se proposent de produire dans le fini. D’autres ne font qu’un léger lavis de cou- leur, et leur tableau ébauché ne présente qu’une grisaille, Rubens pensoit en ébauchant, à tirer parti, non seulement de son ébauche, mais mème des tons de l’impression de la toile. Eu effet, quand la disposition , le coloris, l’entente générale ont été bien observés dans la première couche de couleur qui forme ébauche, quand tout y a été le produit de la réflexion sur l'ouvrage qui doit suivre, l'artiste peut s’appliquer avec goût à la meilleure manière de faire ce qu’il a si bien indique, EBE, s. f. de l’anglo-saxon ebba, dont les Anplais ont fait ebb , et les Hollandais ebbe : reflux de la mer. (Marine ) C’est le descendant de la marée , ou le commencement du reflux, le moment après la pleine mer. {l y a ébe, c'est-à-dire, que la marée commence à descendre. EBENE, s. f. du lat. ebenus, formé du grec #Beyoc ( ebenos ), eu hebreu, keben, pierre. ( Hist. nat.) Bois étranger, dur, pesant "noir, qui prend un beau poli, et qu’on emploie dans les ouvrages de marqueterie. Il y a plusieurs sortes d’ébères des Indes; savoir : la noire, la rouge, la verte et la jaune, La première qui vient de Madagascar est la plus estimée , parce qu’elle est noire comme du jayet, qu’elle ma point d’aubier , c’est-à-dire, au’eile n’a pas sous l’écorce une *zinture de boiïs blanc imparfait, qu’on trouve plus ou moins épaisse, dans presque tous les arbres, et qu’elle est très-massive, c’est-à- dire , très-dure et très-solide. ÉBLOUISSEMENT , s. m. de l'italien abbogliamento, formé du latin lucetta, diminution de Lux , lucis. - 8 ÉCA (Méd.) Trouble qui se fait dans l’action de la vue soit par une lumière trop vive, qui vient du dehors, soit par quelques causes internes qui empêchent les fonc- bons. EBOURGEONNER , v. a. com- posé de la particule extractive ex, et de burrio, qu’on a dit pour burra, bourre : ôter les bourgeons. ( Jardin.) Supprimer les bour- geous surnuméraires , pour ne laisser en place que les plus néces- saires et les plus convenables. L’ébourgeonnement est pour le moins aussi nécessaire que la taille ; c'est de lui que dépend la belle figure de l'arbre, sa fécondité et sa santé, EBULLITION , s. f. du latin ebullitio, formé du lat. ebullio , ou ebullo, composé de la particule extractive ex, et de bulle, bulle: sortir, s’élever en forme de bulle. (Physique) Etat d’une liqueur exposée à l’action du feu, et dont quelques portions sont soulevées en forme de bouillons , à l’occasion de cette action. Les physiciens ne sont pas d’ac- cord sur la cause de l’ébullition. Les uns l’attribuent à l’air qui se dégage des particules de l’eau ; d’autres prétendent que l’ébulli- tion n’est autre chose qu’une por- tion de la liqueur réduite par Yaction du feu en vapeur très- dilatée. ( Méd. ) Ebulliion EA Sang ; c’est une maladie caractérisée par de petits boutons du volume d’un grain de millet, sur toute l’habi- tude du corps. Ces boutons sont rou- ges, causent beaucoup de déman- geaisons, et sont accompagnés d’une douleur âcre. L’ébullition recon- noîit pour cause la plus commune l’effervescence du sang. Voyez FERMENTATION , EFFERVES- CENCE. ÉCACHER , v. a. Ce mot pa- roît venir de l’espaguol escarchar, qui signihe le brut que l’on fait en marchant : écraser, froisser, briser. ( Technol. ) On écache du sucre, du sel, des minéraux, lorsqu’on les égruge, qu’on les réduit en ÉCA poudre, en les pressant par quel= que chose de pesant. . Les tireurs d’orappelleut écacher, applatir l’or en lames par le moyen d’une machine appelée moulin à écacher, on moulin à battre. Ce moulin est composé de deux roues d'acier très-poli , placées l’une au- dessus de l’autre, et très-serrées sur leur épaisseur, On les fait mou- voir par une manivelle qui étant at- tachée à l’une des deux roues, fait aller l’autre en sens contraire. Ces roues entrainent par leur révolu- tion le trait d’or ou d'argent qu’on ÿ a engagé par un de ses bouts, et elles le réduisent en une lame très-mince et très-flexible, qu’on file aisement ensuite, par le moyen du rouet, autour d’un fil de soie, si le trait est d’or ou d'argent fin, et sur un fil de chanvre, s’il est d’or ou d’argent faux. On dit que les ouvriers de Milan ont l’art de ne dorer que le côté du trait qui doit paroïître sur le filé, et par ce moyen ils ménagent près de la moitié de la dépense de Por. En termes de cirier, écacher, c’est pétrir la cire, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de parties plus dures les unes que les autres. ÉCAILLE, s. f. de l’allemand schale, dont les Italiens ont fait squaglia, les Anglais scale, et que nous avons nous-mêmes long-tems écrit schalle, puis escarlle, et enfin écaille. (Hist. nat.) Petite partie dure et ordinairement transparente, d’une figure ronde et plate , qui couvre la peau de certains poissons et de cer- tains reptiles. Il se dit aussi d’une espèce de co- que dure qui couvre la plupart des poissons appelés testacées. (Technol.) La tortue, et particu- lièrement l’espèce de tortue appe- lée caret, fournit cette belle écarlle dontonfaitdifférensustensileset des bijoux. Après l’avoir amollie dans l’eau chaude, on la met dans des moules, où on lui donne, à l’aide d’une forte presse de fer, la forme qu’on désire , et on la polit. \ Les sculpteurs et les ouvriers qui travaillent les métaux donnent le nom d’écailles aux pièces minces ECA “qui se séparent de la matière qu'ils travaillent. Ces écailles , en pièces minces de cuivre, servent aux émailleürs à faire le bleu turquin, mélées avec la magnésie et le soufre. ( Botan.) Ecaille se dit, en ter- mes de botanique , de toute partie laminée , qui, par sa petitesse, sa figure raccourcie , sa substance plus ‘ou moins sèche, son application ou sa tendance à s’appliquer sur ce qui la porte ou l’accompagne, paroit s'éloigner de la nature ordinaire de la feuille, qu’elle semble cependant remplacer. Les écailles recouvrent entière- ment ou en partie seulement les tiges, les rameaux, les pédoncules, les pétioles, les racines de plusieurs plantes; elles forment une ou plu- sieurs couches sur la bulbe écail- leuse ; elles servent d’enveloppe aux bourgeons des arbres et des arbris- seaux; ellestiennentlieu de corolle dans les graminées; on en trouve à la base des calices, des pétales, et quelquefois même parmi les organes sexuels. ( Peinture ) On dit qu’un tableau s’écaille, lorsqu'il s’en détache de petites parties qu'on appelle écail- Les. Les peintures à fresque sont su- jettes à s’écailler ; le stuc s’écaille aisément. ÉCARLATE, s. f. l’origine de ce mot est incertaine; mais on a dit dans la basse latinité scarletum et scarleta, d'où les Italiens ont fait scarlatto , les Anglais scarlet, les Allemands scarlaet ou scharlaet. Le mot arabe xkerlet, d’où les Turcs ont formé iskerlet, pourroit aussi avoir donné naissance au latin barbare scarletum. Quoiqu'il en soit de son origine, l’écarlaie est une couleur rouge et fort vive. ( Technol. ) L’écarlate , couleur de feu, connu autrefois sous le nom d’écarlate de Hollande, et aujour- d’hui sous celui d’écarlate des Go- belins , est la plus belle et la plus éclatante couleur de la teinture ; elle est aussi la plus chère et la plus difficile à porter à sa perfec- - tion. Le succès ne dépenà que du choix de la cochenille qui doit servir à la teinture, et de la ma- ECA () nière de préparer la dissolution de l’étain qui donne la couleur vive du feu au teint de la cochenille, qui , sans cette liqueur , seroit na turellement de couleur cramoisie. On emploie pour chaque livre de laine une once de la plus belle cochenille, deux onces de crême de tartre en poudre, et pour chaque livre de cochenille , on met dans le bassin deux onces de composition ; c’est le nom que les teinturiers donnent à la Latin d’étain. Ponr que cette composition soit bien faite, il faut se servir d’étain de mélas grenaillé. Cette belle tein- ture s’est faite d’abord en Hol- lande, d’où elle passa en France par les soins de M. Colbert qui Vétablit aux Gobelins. La recette enestdemeuréelong-tems secrette; mais présentement elle est connue, et nous avons aujourd’hui plusieurs manufactures où l’on fait de l’écar- late aussi parfaite et aussi belle que celle des Gobelins. On doit aussi s’attacher à l’eau qu’on emploie dans la teinture en écarlate : les eaux séléniteuses et bourbeuses gatent cette teinture. Ecarlate de graine ou écarlate de Venise. Cette couleur, qui a moins de feu, et qui est plus brune que l’écarlate à laquelle on est accoutumé , est faite avec le ker- mès , dit du chène vert, espèce de gallinsecte qui croît en plusieurs parties du monde. ECARLATINE. t. de méd. 7. SCARLATINE. ÉCART, s. m. autrefois ES- CART, de la préposition ex , et de scara , bande, troupe: action de s'éloigner de sa bande, de sa troupe, action de s’écarter. Hyppiatrique ) Séparation su- HA ere. a ee du cheval d'avec son corps. Les chutes, les efforts violens , l’écartement acci- dentel des jambes de l’animal peu- vent déterminer l’écart. (Danse ) Faire un écart; c’est por*er le pied à quartier , à côté. (Blason ) Evan se dit de chaque quartier de l’écu divisé en quatre, et sur=tout de ceux qui sont après le premier. ( Marine ) Ecart est le point de jonction de deux pièces de bois; et 10 EC C la manière de les lier ensemble dans la construction d’un vaisseau (Jeu) Boart se dit à l’ombre, au piquet et à d’autres jeux, des cartes qu’on rebute, et qu’on met à bas pour en reprendre d’autres au talon, si c’est la loi du jeu; car il y a des jeux où l’on écarte sans reprendre. ( Docimastique) On dit qu’un bouton d’essai s’écarte , pour dire qu’il s’en détache de petits grains qui sont poussés au loin. ECBOLIQUE, adj. du grec :x€4a- 20 (ekballô ), chasser, expulser , formé de ex ( ek), hors, et de Exrnœ ( ball ) , jeter hors. ( Méd.”) On appelle ainsi les re- mèdes qui hâtent l’accouchement ou qui tendent à causer l’avorte- ment. ECCANTHIS. 7. ENCANTHIS. ECCATHARTIQUE , adjec. du rec ex (ek) hors, et de xabarpe Pkathairé) , purger. ( Méd.) Epithète que l’on donne aux remèdes purgatifs ou expecto- raux. ECCHYMOSE, s. f. du grec éxyumeæocre (echumoôsis), épanche- ment , dérivé de ex (et), hors, et de yuuoc (chumos), suc,humeur. (Méd.) Efusion de sang dans les cavités ou intestins contigus aux vaisseaux, à la suite d’une contu- sion. Plusieurs auteurs donnent aussi lenom d’ecchymose aux verge- tures , aux flétrissures, aux taches rouges, livides, purpurines qui surviennent à la peau dans le scor- but , la grosse vérole , la rougeole, les fièvres rouges et les fièvres ma- lignes ; mais c’est improprement. ECCLESIASTE , s. m. du grec éyxanriæonc (ekklésiastés ) prédi- cateur, dérivé d’sxxaxéw (ekkaleô), prècher , haranguer une assemblée. ( Ecriture ) C’est un des livres de l’Ancien Testament; il a été ainsi appelé, parce que, suivant les uns , l’auteur y déclame comme un prédicateur , etsuivant d’autres, parce qu’on y a rassemblé plu- sieurs belles sentences sur la vanité des choses de la terre. Qüelques docteurs hébreux disent qu’il est ainsi nommé , parce qu'il a ramassé beaucoup de sagesse. ÉCH On n’est pas plus d'accord sur Pauteur de ce livre ; mais le sen- timent le plus commun est qu’il est de Salomon, qui l’écrivit sur la fin de sa vie, et pour donner des marques de sa pénitence. Quand on trouve dans les livres ecclé, c’est l’ecclésiaste qui est cité, et quand il y a ecclr, c’est l’ecclésiastique. ( Rel. réf) Quand Luther com- mença à répandre sa doctrine , il prit le titre d’ecclésiaste de Wit- temberg. Plusieurs ministres pro- testans se l’arrogèrent aussi. ECCLESIASTIQUE,, s. m. même origine qu’ecclésiaste. (Ecriture) Livre canonique de V’Aucien Testament, composé par Jésus , fils de Syrach. Ce livre, dit Mariana, fut d’abord iutitulé Para- boles, et ensuite Ecclésiastique, c’est-à-dire, prédicateur. ( Liturgie ) Ce mot se dit aussi adjectivement des personnes et des choses qui appartiennent à l’église. L'ordre ecclésiastique , électeur ecclésiastique , censures ecclésias- tiques... ECCOPEE ,s.f. du grec exxoms ( ekkopé ) entaille. ( Chirurgie) Fracture du crâne faite par un instrument tranchant. ECCOPROTIQUE, adj. du grec ex (ek), de, hors, et de x6@p06 ( Lopros), excrément. Purgatif doux dont l’action ne s’étend point au- delà du canal intestinal, et se borne à son évacuation. Il se dit aussi des remèdes laxatifs qui pur- gent doucement les humeurs. ECCORTHATIQUE, adj. du grec x (ek), hors, et de xopbuw ( kor- thu6 ) , amasser , entasser : qui ex- pulse ce qui est entassé. ( Pharm. ) H se dit des remèdes contre les obstructions ou de ceux qui, appliqués sur la peau, en ouvrent les pores. ECCRINOLOGIE , s. f. du grec éxxpive ( ekk in6 ), séparer, et de \oyos( logos), discours. ( Méd.) Partie de la médecine qui traite des excrétions, et de l’expulsion des excrémens hors du corps. ÉCEFAFAUD , s. m. du lat. bar- bare cadafalcus, dont les Italiens ont fait catafalco; ou peut-être de Ca / ECH d'allemand schauot, formé du verbe schäuen , faire voir, dont les Anglais ont fait sca//old. ( Archit. ) Assemblage de pièces de bois qui forme une espèce de plancher , sur lequel les ouvriers montent pour travailler aux lieux où ils ne peuvent atteindre autrement. (Jeux scéniques ) Il se prend aussi pour des ouvreges de char- penterie , élevés ordinairement par degrés pour voir plus commodé- ment des spectacles ou cérémonies publiques. (Jurisprudence) C’est aussi une espèce de théâtre de charpente dressé pour lexécution de quel- ques criminels. (Pêche) C’est encore un lieu bâti de bois que les pècheurs de morue font à dre , Où als accommodent la morue pour la sé- cher. ÉOHAMPIR, v. a. composé de la particule , et de rhump , comme qui diroit, tirer du champ. (Peinture) Terminer lescontours des objets , les détacher d’avec le fond. ÉCHANCRER , v, a. formé de cancer. ( Technol.) Terme usité daus plusieurs arts pour signifier tailler, vider, couper en dedans en forme de croissant , à la manière dont les cancers rongent la chair. ( Botan.) Echancré se dit des parties des plantes dont le sommet a un petit sinus ou angle rentrant. On dit aussi échancré par la base ; mais le mot seul échancré a toujours rapport au sommet. ECHANGE, s. m. composé de la particule &, et du latin excam- bium , troc d’une chose contre une autre. ( Pratique et diplom.) Use dit pour les terres , les personnes, tout ce qui est biens-fonds. L’on fait des échanges d'états , de charges et de prisonniers. ( Commerce) Ce mot s'emploie “eussi dans le commerce en parlant de marchandises, prie paloment de marchandises en gros. Quard l'échange se fait avec de l'argent, on dit vente. ECHANSON , 5. m. du lat, scan- BC tione , ablat, de scantio , qui a été dit pour p'ncerna. ( Econ. polit.) Officier qui pré- sente à boire aux rois, aux prin- ces. On ne se sert plus de ce mot qu’en parlant du grand échanson , officier de l’empire. Le roi de Bohème est grand échanson de l'empire. ÉCHANTILLON ,5. m. du latin cantillo, diminutif de canthus dans la signification de coin: petit mor- ceau de quelque chose que ce soit, qui sert de montre pour faire con- noitre la pièce. 2 ( Pratique et commerce ) Modèle déterminé par les règlemens , que l’on conserve dans un lieu public, et qui est destiné à régler tous les poids et mesures. ( Artillerie ) Aïs garni de fer par un côté que l’on arrête sur des chantiers , et qui sert à former les moulures des pièces de canon sur la terre molle qui couvre le trous- seau , en le tournant à mesure par un moulinet qui est au bout du trousseau. (Archit.) Mesure conforme à l’usage et aux règlemens pour le bois à batir, la tuile, l’ardoise, etc. ( Fondeur ) Calibre dont se ser- vent les fondeurs. ( Marine ) On exprime par le mot échantillon la grosseur et l’épaisseur des principales pièces de bois qui forment un vaisseau, mais principalement des membres ou couples. Ainsi on dit qu’un vais- seau a 13 pouces d’échantillon, c’est-à-dire, que ses couples et plu- sieurs autres pièces dont la gros- seur est semblable à la leur, ont 13 pouces d’écarissage. Un vaisseau fort ou faible d’é- chantillon ; c'est-à-dire , que la charpente en est plus ou moins épaisse. ECHAPPEMENT, s. f. du verbe échapper , dérivé de l’italien scap- pare, où de l’espagnol escapar. Tous ces mots pourroient avoir été for- més du latin barbare excampare , pour exprimer l’action de ceux qui, après une défaite, se répandoient dans les champs, ou abandonnoient le champ de bataille. ( Ilorlogerie ) Espèce de mécani- 11 12 ÉCH que par laquelle le régulateur re- çoit le mouvement de la dernière roue , et ensuite modère le mouve- ment de cette roue même pour ré- gler l’horloge, la pendule , ou la montre. Il n’est point de partie de l’hor- logerie sur laquelle l’industrie se soit plus exercée, que sur les échap- perrens, Les plus fameux horlogers de Paris inventent souvent de nou- velles espèces d’échappemens, mais celui de Graham a tellement pré- valu , que les horlogers du premier rang n’en font presque point d’au- tres dans les ouvrages d’un certain prix. C’est un cylindre creux dans son milieu , qui sert de tige au ba- lancier horizontal , avec une roue pareillement horizontale, dont les dentures ont une forme tout-à-fait singulière, ressemblante à des mail- lets très-petits, qui font mouvoir le balancier de deux côtés opposés , avec beaucoup moins de frottement et de violence que ne le fait la roue de rencontre dans les échappemens à réveil. Ÿ. PENDULE. ÉCHAPPER , v. n. de l'italien scappare. V. ECHAPPEMENT. ( Manége) Laisser échapper ; DER (Peinture) Echappée de lumière} lumière qu’on suppose passer entre deux corps très - proches l’un de l’autre , qui éclaire quelque partie du tableau, laquelle sans cela se- roit dans l’ombre ou dans la demi- teinte. ECHARPE, s.f, du lat. excarpta, ou plus vraisemblablement de l’ita- lien ciarpa, large bande detaffetas, d’étofle , etc. , que l’on portoit au trelois de la droite à la gauche en forme de baudrier, et qu'on a por- tée depuis en forme de ceinture. ( Architec.) Echarpes ; ce sont des ceintures de coussinet du cha piteu ionique antique, qui semblent serrer les volutes. ( Mécan. ) I se dit aussi des pe- tits cordages qui servent à attacher les fardeaux aux cables des ma- chines, pour les élever sur le tas. Une écharpe est aussi une ma- chine qui fait l’effet d’une demi- chaine, et qui sert à enlever de médiocres fardeaux. ( Artillerie ) Tirer en écharpe, battre en écharpe; c’est battre un corps obliquement, per bricoles, de travers ou de côté. ( Hydraul.)) Echarpes; ce sont c’est pousser un cheval à touteti des tranchées faites dans les terres bride, le faire partir ou échapper en forme de croissant, pour ramas- de la main. ( Jardin.) S’échapper, en parlant des arbres fruitiers, c’est pousser trop ou ne produire que de fortes branches qui ne fructiñient point. 11 faut ravaler ces branches £t ré- duirel’arbre demanière qu’il prenne une forir.e régulière. ÉCHAPPÉ, participe d’échap- er. (Manége ) I se dit d’un cheval engendré d’un étalon et d’une ca- vale qui sont de différentes races et de différens pays. Un échappé de Barbe, un échappé de chevaux d’Espagne, ; ECHAPPÉE, s. f. J. ECHAP- PEMENT. ( Architect.) Hauteur susante pour passer facilement sous larampe d’un escalier. ( Optique) Echappée de vue ; c’est une certaine vue resserrée en- tre deux montagnes, des bois et des maisons. ser les eaux dispersées d’une mon- tagne, et les recueillir dans une pierree. ( Chirurg.) Echarpe est aussi le nom d’une espèce de bandage dont on se sert pour soutenir le bras blessé, ÉCHARSETÉ, s. f. du vieux mot échars, du lät. ex pareus , en ita- lien scarso , qui siguhe chiche, trop épargnant. (Monnaie) Défaut d’une pièce de monnaie qui n’est pas du titre ordonné. ÉCHASSES, s. f, du lat. scalacia, diminutif de scala , échelle; deux longs batons , à chacun desquels il ÿ a une espèce d’étrier, ou un fourchon du bois même , dans le- quel l’on met les pieds , soit pour marcher dans des marais, comme font les patres dans les départe- ment de la Vendée, etc. et autres lieux, soit pour paroîitre plus ÉCH grand et divertir le peuple , comme font les bateleurs. ( Archit.) Echasse est une règle de bois qui sert à jauger la hauteur des pierres. Echasses d’échafaud, de lon- gues perches liées et entées les unes sur les autres pour dresser des échafauds. ) ÉCHASSIERS, s. m. d'ÉCHAS- SE. F. ce mot. ( Hist. nat.) Cinquième ordre des oiseaux, ainsi nommés à cause de la hauteur de leur tarse; ils paroissent en effet montés sur des échasses. On les nomme aussi oiseaux de rivage, parce qu'ils vivent habituellement sur les rives des eaux vives ou stagnantes. Le héron, la cicogne , sont des oiseaux échassiers. ÉCHÉANCE, s. f. d’échoir, et celui-ci du lat. excidere, tomber. (Commerce) Le terme où échoit, où tombe le paiement d’üne lettre de change ou billet à ordre. Dans le calcul du jour, relative- ment au paiement d’un effet de com- merce , le jour de l’acceptation ni celui de l’échéance ne se comptent point. L’échéance des lettres de change à jour préfix est le jour du paie- ment fixé par la lettre ; celle des lettres à vue, le moment même de leur présentation. ÉCHECS , s. m. directement de Vitalien scacchi, formé du persan schah , qui signifie roi; schah-mat, roi vaincu, que uous rendons par échec et mat. Le jeu des échecs est de tous les jeux où l’esprit a part, le lus savant et celui dans lequel Pétendne et la force de l’esprit du jeu peut se faire le plus aisément remarquer. Chaque joueur a seize pièces partagées en six ordres, dont les noms, les marches et la valeur sont différens. On les place en deux lignes de huit pièces cha- cuve, sur un échiquier divisé en soixante-quatre cases ou carrés. Chaque joueur a une pièce unique qu’on nomme le roi; de la conser- vation ou de la perte de cette pièce dépend le sort de la partie. Elle ÉCH 15 ne peut ètre prise, tant qu’il lui reste quelque moyen de parer les coups qu’on lui porte. La surprise n’a point lieu à son égard dans cette guerre; on l’avertit du dan- ger où elle est par le terme d’éckec, et par là on l’oblige à changer de place. S'il ne lui reste aucun moyen de l’éviter, alors elle tombe entre les mains de son ennemi , et par la prise du roi la partie est décidée , ce que l’on exprime par les mots d’échec et mat ou le r°1 est vaincu. Plusieurs savans ont cru qu'il fal- loit remonter jusqu’au siége de Troie pour trouver l’origine du jeu des échecs, et ils en ont attribué l’in- veniion à Palamède. D’autres se sont contentés d’assurer que ce jeu aycit été connu des Romains , sous le nom de /atrunculi, calculi, ou scrupuli; mais ces Jeux n’ont aucune ressem— blance avec celui des échecs, dans les choses qui en constituent l’es- sence , et qui distinguent les échees de tous les autres jeux de dames, de merelles , de jetons, avec les- quels ils le confondent. La princesse Anne Comnène , dans la vie de son père Alexis Comnène, empereur de Constantinople dans le onzième siècle , nous apprend que le jeu des échecs, qu’elle appelle zatri- chion, a passé des Persans aux Grecs. Ainsi, ce sont les écrivains orieu- taux qu'il faut consulter sur Pori- gine de ce jeu. Les Persans conviennent qu’ils n’en sont pas les inventeurs , et qu’ils l'ont recu des Indiens qui le portèrent en Perse , pendant le règne de Cosroës, dit le Grand , au commencement du sixième siècle, D'un autre côté, les Chinois, à qui le jeu des échecs est connu, et qui le nomment le jeu de l'éléphant , reconnoissent qu'ils le tiennent des Indiens, de qui ils l’ont recu dans le sixième siècle, sous le règne de Vouti, vers l’an 537 avant Jésus- Christ. Ainsi, on ne peut douter que ce ne soit dans les Indes que ce jeu a été inventé. On fait honneur de l'invention de ce jeu a un brame nom- mé Sissa , qui se servit de ce moyen pour rappeler à ses devoirs un mo- uarque égaré par ses flatteurs, et l’exciter à l'humanité, à la bienfai- 14 ECH sauce, par un tableau allégnrique des secours que , dans les circonstances {âcheuses , des sujets zélés peuvent prêter à leur roi. Des Indes il a été porté dans la Chine, dans la Perse, en Afrique, eu Espagne, et de-là duns le reste de l'Europe, Les Chinois ont fait quelques chan- gemnens à ce jeu; ils y ont introduit de nouvelles pièces sous le nom de canons et de mortiers. Tamerlan y fit encore de plus grands change- mens , par les pièces nouvelles qu’il inagina , et par la marche qu'il leur donna. Mais l’on a suivi en Europe l’ancienne maniere de jouer ; Fa seuls changemens qu’on y ait in- troduits, consistent dans les noms de plusieurs pièces qui n’ont plus le sens raisonnable qu'ils out dans les Jangues de l’Orient. La seconde pièce des échecs, apres le roi, est nom- mée reine, où dame ; mais elle n’a pas toujours porté ce nom : dans des vers latins du douzième siècle , elle est appelée fescia; l’auteur du ro- man de la Rose, la nomme fcerce, nom corrompu du latin fescia, qui fui - même vient du persan firz , qui est en Perse le nom de cette pièce, ét qui signifie un ministre d’éiat, un visir. La troisième pièce des échecs est le fou : chez les Orientaux, elle a la figure d’un éléphant, et elle en porte le non, fil. La cinquième pièce des échecs est appelée’ aujourd’hui four; on la nommoit autrefois rok, d’où ie terme de roquer nous est demeuré. Les Orientaux la nomment ro44, qui si- gnifñe chez les Persars et chez les In- diens , une espèce de chameau dont un se sert à la guerre , et que l’on place sur les ailes de l’armée, en forme de cavalerie légère. La marche rapide de cette pièce, qui saute d’un bout de l’échiquier à l’autre , con- vient d'autant mieux à cette idée, que dans les premiers tems elle étoit la seule pièce qui eût cette marche. Voyez le Traité théorique et pra- tique du jeu des échecs, imprimé à Paris, chez Stoupe , en 1779. (Art milit.) Echec, en termes de guerre , signifie ure perte cousité- able que font des troupes. Les crne- ÉCYH mis reçurent un grand échec dans cette occasion, Ce général reçut un échec en se retirant. L'enir une armée en échec ; c’est empécher une armée d'agir, de rien entreprendre, ÉCHELLE , s. f. du lat. scala. ( T'echnol.) Machine de bois com- posée de deux longues-branches tra- versées d'espace en espace par des bâtons disposés en sorte que l’on puisse sen servir pour monter et pour descendre. Echelle de corde ; ce sont des cordes disposées en forme d'échelle, avec un crochet de fer au bout d’en haut. Echelles doubles ; les échelles doubles sont composées de deux échelles qui s’élargissent par le ed, et dont les montans sont unis vers le haut par un boulon de fer. (Art nulit.) Les échelles dont on se sert dans l’architecture mili- taire , sont grandes ou petites. Celles+ ci servent pour descendre dans le fossé, s’il est profond , et celles-ià pour l'escalade. Pour avoir la véritable hauteur des échelles pour l’escalade, on a- joute le carré de la hauteur de la muraille au carré du pied qu'on donne aux échelles, qu est ordi- pairement le quart de Ia hauteur, et l’on tire la racine earrée de cette somme. Les échelles d'escalade les plus commodes sout composées de plu= sieurs petites échelles , dont la plus baute doû avoir à chaque extrémité supérieure une poulie bien graissée à l’essieu , et couverte de feutre tout autour, afin qu’elle ne fasse point de bruit. Ses deux bouts inférieurs ont une entailiure couverte de fer blanc, pour pouvoir y enchâsser le premier échelon de l’échelle sui- vante. Ce premier échelon et ceux des suivantes doivent être plus longs que les autres. Toutes les échelles qu’on veut mettre entre la plus haute et la plus basse doivent avoir de semblables entaillures aux deux bouts, etla plus basse doit avoir ses extrémités infé- rieures armées de deux grosses poin- tes de fer, pour les cmpècher de reculer, ECH Quand on veut les appliquer, on lève contre la muraille la premiére échelle où sont les poulies, on y joint l’autre, qui la p russe en haut, et à celle-ci une autre, et ainsi de suite. ( Marine ) Echelle se dit des esca- liers de bois par où l’on monte et descend pour communiquer entre les différens étages des vaisseaux. La plupart de ces échelles sont mo- biles, de façon à pouvoir s’ôter et se remettre à leur place facilement. ( Police municipale) Echelle à incendie. On s'occupe beaucoup , depuis quelques années , de machi- nes propres à sauver les malheureux menacés de devenir la proie des flammes. Un concours a été établi à Pinsutut; plusieurs auteurs ont été couronnés. Mais la machine qui pa- roît avoir jusqu’à présent le mieux rempli le but désiré, est celle de M. Tréchard. Déjà les corps-de- arde des pompiers de Paris en sont ournis , afin que l’expérience puisse ajouter un nouveau degré de con- fance aux essais qu’on en a faits. (Mathématiques ) Une échelle, en termes de mathématiques , con- siste en une ou plusieurs lignes, ti- rées sur du papier, du carton , du bois , du métal , ou toute autre ma- tière ; divisées en parties égales ou inégales. Ces échelles sont fort uti- les quand on veut représenter en petit , et dans leur juste proportion, les distances que l’on a prises sur le terrein. Il y a des échelles de différentes espèces , appropriées à différens usa- ges. Les principales sont : L’échelle des parties égales , qui n’est autre chose qu’une ligue di- visée en un nombre quelconque de parties égales; par exemple, cinq, où dix, ou davantage ; une de ces parties est ensuite subdivisée en dix, ou en plus grand nombre de par- ties égales plus petites. ( Géographie , Archit.) Echelle se dit d’une ligne divisée en parties égales, et placée au bas d’une carte, d’un dessin, on d’un plan , pour servir de commune mesure à toutes les parties d’un bâtiment, ou bien à toutes les distances, et à tous les lieux d’une carte. Les échelles dont ou fait ordinai- Ê CH 15 rement usage dans le dessin, on L plan d’un bâtiment, représentent des modules , des toises , des mètres , et autres mesures semblables. (Perspective) Echelle de front ; c’est une ligne droite, parallèle à la ligne horizontale , et divisée en parties égales, qui rep: ésentent des pieds, des décimètres, des centi- mètres, etc. Echelle fuyante ; c’est aussi une ligne droite verticale dans un dessin de perspective, et divisée en parties inégales , qui représentent des pieds, des pouces, des décimètres, des cen- lümétres, etc. : (Arith.) Echelle arithmétique ; c’est le nom qu’on donne à une pro= gression géométrique , par laquelle se règle la valeur relative des chif- {res simples, ou l’accroissement gra. duel qu’ils tirent du rang qu’ils oc- cupent entre eux. Voy. l’article ECHELLE de l'Encyclopédie mé- thodique, partie des mathématiques. Echelle de logarithmes , propor- tionnelle, échelleanglaise , échelle de Gunter; on trouve sur cette échelle les logarithmes des sinus et des tangentes , avec plusieurs autres lignes. On s’en sert pour faire des multiplications , et pour résoudre des triangles, en plaçant sur trois lignes les logarithmes des nombres, ceux de sinus et ceux des tangentes. ( Musique ) Echelle, se dit de la succession diatonique des sept notes de la gamme notée, parce que ces notes se trouvent rangées en manière d’échelons sur Les portées de notre musique. Cette énumération de tous les sons diatoniques de notre système, rangés par ordre, que nous appelons échelle, les Grecs dans le leur l’appeloient tétracorde, parce qu’en effet leur é- chelle w’étoit composée que de quatre sons , qu’ils répétoient de tétracorde en tétracorde, comme nous faisons d’octave en octave, Saint - Grégoire fut, dit-on , le premier qui changea les tétracordes des anciens en eptacorde ou système de sept notes; au bout desquels commencant une autre octave, on trouve des sons semblables , répétés dans le même ordre, Cette décou- verte est trés-belle, et il semblera 16 ECH singulier que les Grecs , qui voyoient fort bien Les propriétés de Poctave , aient cru, maloré cela , devoir rester attachés à leurs tétracordes, Saint- Grégoire exprima ces septnotes avec les sept premières lettres de lalpha- bet latin. Gui-Arétuin donna des noms aux six premières ; mais il néoligea d’en donner à la septième, qu’en France on a depuis appelée s7, et qui n’a point encore d'autre nom que B mu chez la plupart des peuples de l’Europe. Les modernes ont imaginé une au- tre échelle, qu’ils ont appelée éche'le semi-loniqueou chromatique, parce qu’elle procède par semi-tons. Son usage consiste à donner les moyens de moduler sur telle note qu'on veut choisir pour fondamentale, et de pouvoir non-seulement faire sur cette note un intervalle quelconque, mais y établir une échelle diatoni- que, semblable à l'échelle diatoni- que de Put. Comme au genre diatonique et au chromatique , les harmonistes en ajoutent uu troisième, savoir , lez- harmonique. Ce troisième genre doit avoir aussi son échelle , du moins par supposition; Car, quoique les intervalles vraiment enharmoniques n'existent point dans notre clavier, il est certain que tout passage enhar- monique les suppose, et que l'esprit, corrigeant sur ce point la sensation de l’oreille, ne passe alors d’une idée à l’autre qu’à la faveur de cet intervalle sous-entendu. Ÿ. EN- HARMONIQUE. ( Physilogie ) Echelles se dit des deux rampes ou des deux con- tours du limaçon de l'oreille. (Fondeur) Echelle campanaire ; les fondeurs appellent ainsi un ins- trument, dont ils se servent pour donner aux cloches la hauteur , lPou- verture et lPépaisseur convenables aux tons qu'on veut qu'elles aient. . CAMPANAIRE. ( Commerce ) Echelles , est aussi un nom qu'on donne sur la Méditer- ranée ou mer du Levant, aux ports ou aux villes de commerce qui sont aux côtes des îles d'Afrique et d'Asie. Ce mot siounifie proprement, lieu de trafic, comme on a appelé dans le Nord srlles d'étape , les ÉCH villes ou les ports qui servoient d’en- trepôt pour certaines marchandises. Les Latins se sout servis de scalæ dans la même sionihcation. I y avoit à Rome des échelles destinées à l’em- barquement er au débarquement des marchandises, et où se prélevoient des droits pour l’entretien des aque- ducs. Encore aujourd’hui à Constan- tinople , on appelle échelles les diffé- rens endroits où l’on s’embarque. Les Italiens disent scala , les Espagnols escala; nous avons anciennement ditescaielle, puis escale. On appelle encore dans certains ports, cale, l'endroit où l’on embarque et débar- que les marchandises. #7, ÉTAPE. Faire échelleou escale; c’est dans le langage de la Méditerranée, relä- cher, ou passer à un port, pour y prendre ou déposer des marchan- dises, etc. ÉCHEVIN, s. m. du lat. barbare scabinus, formé de l'allemand scha- ben ou sceben, qui se trouve sou- vent dans les Capitulaires, et dans les lois des Lombards, en la siguiti- cation de juge. ( Econom. polit. ) I paroît que l’usage des échevins nous vient des Allemands ; les Francs nous Fappor- tèrent , lorsqu'ils firent la conquête des Gaules : c’étoit vers le milieu du septième siècle. Vers la fin de la seconde race, et au commencement de la troisième , les ducs et comtes s'étant rendus propriétaires de leur gouvernement, se déchargèrent du soin de rendre la justice sur des officiers qui furent appelés baillis, prévôts, ete. Dans quelques endroits les éche- vins conserverent leur fonction de juges ; dans d’autres , ils furent ré- duits à la simple fonction d'officiers municipaux, c’est-à-dire, d’adimi- nistrateurs des affaires de la ville où de la communauté. Ces officiers étoient connus sous différens noms : on les appelloità Toulouse capitouls, à Bordeaux juräts, dans d’autres villes consuls, gouverneurs ; pars, etc. Les échevins sont aujourd’hui remplacés dans chaque commune paë un maire, un ou plusieursadjoints, et un conseil général. ÉCHINE , s. f. du grec éxivos ( echinos ), hérisson, châtaigne. ( Archit.} ECH { Archit. ) Ornement d’architec- ture, de figure ovale, sculpté en châtaiones où oves entr’ouverts , chacun desquels est séparé par des dards : il est placé au haut du cha- piteau de la colonne ionique, corin- thienne et composite. Il est ainsi appelé, parce qu'il ressemble assez à une châtaigne à demi enfermée , et dont l'écorce piquante a la forme d’uu hérisson. ÉCHINITES, s. m. du grec yves (echinos), hérisson. ( ist. nat.) Les échinites sont des oursins de mer pétrifiés , aiusi appelés à cause des piquans dont leur coquille est hérissée. ÉCHINOPTHALMIE , du grec :xivos ( eclunos ), hérisson, et de épars (ophialmia ), infiam- mation des yeux. ( Méd. ) Inflammauon aux par- tes de la paupière ; qui sont gar- aies de poils. ECHIQUIER ,s. m. du lat. sca- exarium; meme origine qu'ECHECS. Toy. ee mot. ( Jeu des échecs) Tablier dans lequel on joue aux échecs, et qui estdivisé en plusieurs carrés ou cases de deux couleurs. (Jurisprud.) Echiquierétoitaussi le nom de la juridiction des ducs de Normandie, L'échiquier ise tenoit deux fois par an pendant trois mois. 11 jugeoit en dernrer ressort et étoit ambulatoire. Louis XI] l’érigeaen 1499 en cour sédentaire de da wille de Rouen ; mais elle changea sa dénomination d'échigquier pourcetle de-parlement, que François I. lui donna en 1515. On donnoit aussi le nom d’échi- guier à d’autrestribunaux sonverains et indépendans de Féchrquier géné- ral de Normandie. Tel fut l’échi- quier d'Alençon; tel fut encore l’é- chiquier de Varchevèque de Rouen. ( Histoire d’ Angleterre } Cour de léchiquier; c’est un tribunal qui connoît de toutes les affaires con- cernant les finances et les revenus de l’Etat. Il est divisé en deux par- ties : dans l’une on décide toutes les contestations relatives aux re- venus de la couronne; et l’autre est proprement le trésor, où l’on reçoit, et où l’on paie, Tom, II. ECH 17 Livre de l’échiquier oulivre noir ; c’est un ouvrage fameux, composé en 1179. par Gervais de Tilbury , neveu de Henri II, roi d'Angleterre, Il contient Ja descripüon de la cour d'Angleterre de ce tems-là. — On y troure l’énumération de ses officiers , avec leurs rangs, leurs priviléges , leurs pages , leur juridiction, et le détail des revenus de la couronne. Le mot échiquier, dans sa signi= fication de tribunal ou cour souve- raine, vient de ce que le tapis de la chambre dans laquelle elle tenoit originairement ses séances , étoit dis- üingué enplusieurscarreaux , comme un échiquier, ou tablier sur lequel on joue aux échecs. (Blason) Echiquier , se dit aussi , et par la même raison, d'un écu divisé en plusieurs carrés, en forme d'échiquier. ( Péche) Eckiquier se dit encore d’un filet carré, dont on se sert pour la pèche da goujon. ( Marine ) Echiquier , en termes d’évolutions navales, se dit de l’or- dre de marche oblique d’une escadre ou armée naväle, dont tous les vais- seaux , suivant une même route ou direction , forment entre eux une ligne, qui, passant par le milieu de chaque vaisseau , fait un angle aigu d’un côté, et obtus de Pautre, avec Jeurs quilles. Une armée se met ordinairement en échiquier, suivant :la ligne du plus près, opposée à celle-sur la- quelle elle court, de manière que, dans cette disposition, si tous virent de bord ensemble . ils se trouveront sur la ligne du plus près de l’autre bord, et dans les eaux les uns des autres , en état de combattre , et formant ce qu’on appelle la ligne de bataille, Les vaisseaux peuvent être éga- lement en.échiquier, en faisant une autre route que le plus.près , moyen- nant que la Jigne qui les traverse soit célle du plus près sur l’un des deux bords, et.de façon qu’en se mettant au plus près, ils puissent for- mer à l’instant la ligne de bataille. ECHO;s.m. du grec yos(échos), son. ( Physique.) Son réfléchi où ren- voyé par un corps solide , et qui, 2 Le ÉCIT par-là, se répète et se renouvelle à l'oreille. Le son est répété par la réflexion des particules de Pair, mises en vibration; mais ce n’est pas assez de la simple réflexion de l’air so- more pour produire l’écho; car, cela supposé , il s’ensuivroit que toute surlace d’un corps solide et dur, seroit prapre à redoubler la voix et le son, parce qu’elle seroit propre à le réfléchir; ce que l’ex- érience dément. Il paroît done qu’il Ent , pour produire fe son, une espèce de voûte qui puisse le ras- sembler, le grossir et le réfléchir, à-peu-près comme il arrive aux rayons de lumière rassemblés dans un miroir concave. Les obstacles plans réfléchissent le son dans sa force primitive avec la seule diminution que doit pro- duire la distance. Un obstacle convexe réfléchit le son avec un peu moins de force et de promptitude qu’un obstacle plan. Un obstacle concave renvoie en général un son plus fort. Si on recule davantage le corps ui renvoie l’écho , il réfléchira plus de sons que s’il étoit plus voisin. Enfin, on peut disposer les corps qui font écho , de facon qu’un seul fasse entendre plusieurs écos, qui différent, tant par rapport au degré du ton , que par rapport à l'intensité ou à la force du son; il ne faudroit pour cela que faire rendre les échos par des corps capables de faire en- tendre, par exemple, la uerce, la quinte et l’octave d’une note qu’on auroit jouée sur un instrument. Telle est la théorie générale don- née par les auteurs de physique sur Les échos ; mais il faut avouer que toute cette théorie est encore vague, et qu’il restera toujours à expliquer pourquoi les lieux qui, suivant ces aègles, paroîtroient devoir faire écho, n’en font point; pourquoi d’autres en font , qui paroîtroient n’en devoir oint faire, etc. Il semble aussi que F poli de Ja surface réfléchissante , n’est pas aussi nécessaire à l’écho qu’à la réflexion des rayons de lu- mière ; il semble enfin que souvent des surfaces très-poliesne produisent point d'écho; çar quand elles réflé- ECH chiroient le son , il n’y a de véritable écho que celui qu’on entend. Echo se dit aussi du lieu où Ia répéution du son est produite et se fait entendre. On distingue les échos pris en ce sens , en plusieurs espèces : 1°. En simples , qui ne répètent la voix qu'une fois; et entre ceux-là, il yen a qui sonttoniques, c’est-à- dire qui ne se font entendre que lors- que le son est parvenu à eux dans un certain degré de ton musical ; d’autres syllabiques, qui font en- tendre plusieurs syllabes où inots. De cette derniére espèce , est le pare de Woodstrok en Angleterre, qui répète distinctement dix-septsyllabes le jour , et vingt la nuit. 2°. En multiples , qui répètent les mêmes syllabes plusieurs fois diffé- rentes. Dans la théorie des échos , on nomme le lieu où se tient celui qui parie , centre phonique , et l’objet, ou l’endroit qui renvoie la voix, cen- tre phonocamptique , c’est-à-dire , centre qui réfléchit le son. #. PHO= NIQUE , PHONOCAMPTIQUE , TAUTOLOGIQUE. (Archit.) Echos artificiels ; cer- taines fioures de voûte , qui sont or= dinairement elliptiques ou parabo- liques, et qui redoublent les sons. Vitruve dit qu’en divers endroits de la Grèce et de l'Italie, on ran- geoit avec art, sous les degrés du théâtre , en des espaces voûtés, des vases d’airam pour rendre plus clair le son de la voix des acteurs , et faire une espèce d’écho. Par ce moyen ,maloréle nombre prodisieux de ceux qni assistoient à ces specta- cles , tout le monde pouvoit entendre aisément. ( Peinture ) Echo de lumière ; on appelle ainsi métaphysiquement la répétition de la lumière, comme au sens propre on appelle la répéti- tion du son. On ne doit jamais répéter la lu- miére principale; mais il est impor- tant de la rappeler dans les diverses parties de Ja composition , à moins qu'on ne traile des sujets de nuit. Pour soutenir la lumière principale, il faut introduire des échos lumi- "neux qui appellent successivement ÉCH l'œil da spectateur, et qui, le pros meuant d'un bout à l’autre sur des lignes diagonales, lui fassent paroître le tableau plus grand que la toile. C’est à l'endroit où se passe le plus fort intérêt de l’action qu’il convient ordinairement de placer la lumière principale ; les échos doivent être distribués sur les circonstances les plus considérables. La lumière prin- cipale doit être liée avec tous les ob- jets qui l’environnent par ces échos, c’est-à-dire par des lumiéres secondes moins vives, et qui ne disputent avec elles ni par Péclat, ni parle volume. ( Musique ) Le nom d'écho se transporte en musique à ces sortes d’airs ou de pièces, dans lesquelles, à limitation de l'écho , l'on répète de tems en tems, et fort doux, un certain nombre de notes. C’est sur l'orgue qu’on emploie le plus ordinairement cette manière de Jouer, à cause de la facilité qu’on a de faire des échos sur le positif. Ce jeu s'exécute avec le cinquième cla- vier, qu’on appelle à cause de cela Le clavier d’écho. On peut aussi faire des échos sur le clavecin , au moyen du petit clavier. (Poësie)} Echo se dit d’une sorte de vers, dont les derniers mots ou les dernières syllabes ont un sens qui répond à la demande qui est con- tenue dans les vers ; et cette réponse semble être faite par un écho. Nous n’eu sommes pas les inventeurs ; cat artial nous apprend que cette in- vention venoit des Grecs , et qu'il y avoit des poëtes latins de son tems ui faisoient des échos. Ces sortes danfiages qui faisoient les délices de la cour de François If", sont au jourd’hui dans un décri général ; cependant, M. l'abbé Bañier cite, comme une pièce d’une naïveté char- mante, le dialogue composé par Joachim du Belloy , entre un amant qui interroge Écho et cette nymphe. En voici quelques traits : Qui est l’auteur de ces maux avenus? — Fénus. Qu'étois-je avant d’entrer en ce passage ? — Sage. Qu'est-ce qu’aimer , et se plaindre souvent ? — Vent. EUH 14 Dis-moi quelle est celle pour qui j'endure ? — Dure. Sent-elle bien la douleur qui me point ? — Point. ECHOMETRE , s. m. du grec ixos (échos), et de érpoy (métron), mesure : instrument qui mesure les sons. ( Musique ) Espèce d'échelle gra- uée ou de régle divisée en plusieurs parties, dont on se sert pour mesurer la durée en longueur des sons , pour déterminer leurs valeurs diverses ; et même les rapports de leurs inter- valles. Foy. CHRONOMETRE. ECHOUER , v. n. du latin bar- bare scopulare, dérivé de scopulus, écueil , en grec cxoæsnos (skopelos). ( Marine) Echoter, se dit d’un vaisseaiL qui a été porté sur un bang de sable , où sur un endroit près de la côte, où il n’y a pas assez d’eau pour le tenir à flot. Quoique ce soit un très-grand danger, cela n’em- pêche pas que quelquefois l’on ne s’échoue volontairement , lorsqu’om est poursuivi par des forces supé= rieures , et qu'on n’a pas d'autre moyen d'éviter d’être pris ; ou lors- que, par un mauvuis tems, où um vent du large, impétueux, on est affalé sur la côte, sans pouvoir s’en retirer. Alors on choisit an endroit où l’on ait espoir de sauver le vais- seau, une partie de la cargaison et son équipage. Dans certains ports , où il ne reste pas assez d’eau pour faire flotter un bâtiment , les vaisseaux marchands s’échouent chaque fois que la mer baisse. Le retour de la marée les re= met à flot, tout cela sans aucun danger. On a soin de construire les navires qui sont destinés à fréquenter de tels ports, par exemple, ceux de Hollande , avec des fonds très-plats, parce que dans cette position , qui est désavantageuse à un bâtiment fin , etayantles laçons hantes, toute la base du navire, et non pas seule- ment la quille ; porte sur la vase. L’ordonnance de la marine de 1681, aux principes de laquelle la loi du 18 août 1791 n’a point dérogé; règle la police qui doit tie observée pour la conservation des effets et marçhandises provenant des nau- B 2 20 EC L frages , bris et échouemeñs de tais- sceaux. l’oy. BRIS, NAUFRAGE. HCIMER , v. a. composé de la particule extract. ex, e, ei de cru, cime , sommet. (Agrec.)Couper la cime des plautes. ECLAMPSIE, s. f. du gr. éxxau- dis ( cklampsis ), lueur passagère, éclair, formé de turaæuts(éklampsé). éclaiér, reltire, dont la racine est aäuma ( lamp6 }, luire, briller. ( Méd. ) On appelle ainsi une ma- ladie, connne sous le nom vulgaire de convulsion des enfans. II désigne aussi uñe éspèce de maladie convul- sive, aiguë ou chrouique, avec perte de sentiment dans le paroxisme. ECLAIR , s. m. du laün clarus, clarare. , ( Physique ) Eclat de lumière vive et subite, qui s’élance d’un nuage entr’ouvert, qui disparoît dans un elin d'œil, et qui précède ordi- hairement le bruit du tonnerre. #. TONNERRE. Par l'intervalle de tems qui s’é- coule entre l'éclair et le coup de toûnerre, on peut juger , quoiqu’à la vérité assez grossièrement , à quelle distance est le tonnerre. Voici comment : On examinera sur une pendule à secondes, lin- iervalle qui se trouve entre l’éclair et le éoup ; et pour détermmer la distance où est le tonnerre , on pren- dra autant de fois 175 toises ( 337 mètres ) qu'il y a de secondes écou- lées éntre le coup ‘et l’éclair. Ce éaleul est fondé sur ce que la lumière de J’éclair vient à nos yeux presque dans uu instant , au lieu que le bruit du coup emploie un tems trés-sen- sible pour arriver à notre oreille ; le son ne parcourant que 179 toises { 337 mêtres ) par seconde : ceci suppose que le bruit du tonnerre vient toujours directement à nous, et non par réflexion; ce qui est rare: (Chimie) Faire éclair; expres- sion ‘dont se servent les essayeurs d’or et d’argent , lorsque le bouton fin d'argent paroît tout à coup , dans fa coupelle , vif, brillant et d’un beau luisant; ce qui arrive à l’ins- tant où Le métal étranger uni à l’ar- gent est absolument absorbé avec la litharge. ECL ( Péche) Eclair des harengs ; c’est un éclat de lumière, semblable à celui des éclairs qui précédent le tonnerre ; 1kparoit sur la mer lors- ue Les harengs sont en troupes. ECLAIRCIE, s. £. du lat. .clares- cere. ( Marine ) C’est l'endroit du ciel qui devient clair ct dégagé de nua- ges dans un tems nébuieux etchargé, ou bien le côté où , d’un tems de brume ,le brouiliard commence à se dissiper. {l se fil une éclaircie vers le 8-0, qui nous fit apercevoir la terre très-près de nous, et nous vi- râmes de bord. ECLAT , s. m. du lat. éclatum, participe passif d'ec/ero , mais for- mé directement de l’infiuitif barbare éclatare , dont on a fait éclater. (Phys. ) Eclat signifie la pièce, la partie d’un morcean de bois qui, est brisé, rompu en long. Il siguilie aussi le bruit qne fait cette partie d’un corps dur en se rompaut. I signifie encore les raÿons que jettent les corps lumineux, ou qui réfléchissent les corps polis. (Art milit. et Marine ) Eclat se dit aussi des pierres, de la brique, des bombes, du bois qui se sépare et vole à quelque distance par l'effet du déchirement, où du choc occa- sionné par un boulet de canon ou par lexplosion d’uce bombe. Ces éclats sont danoereux et blessent beaucoup de monde. (Peiniure ) Eclat , éclatant ; on dit qu'un tabieau a de l’éclat, lors- qu'il est clair presque par-tout , et que, quoiqu'il y ait trés-peu d’om- bres pour faire valoir les clairs, il est cependant extrèmemernt bril- lant. ÉCLATER , v. n. du lat. barbare éclatare , pour ecferre, doni le par- ticipe est ec{atum. ( Jouaill. ) Éclater, en terme de metteur en œuvre, c’est enlever l'é- mail de dessus une pièce d’or émail- lée. ( Jardin. ) Les jardiniers écla- tent, c’est-à-dire, rompent, font plier une branche , comme s’ils vou- loient la casser tout-à-fait ; et sitôt qu’elle a craqné , ils en rapprochent les parties disjointes et les lient. ÉCL Cette pratique est très-utile pour dompter les branches fougueuses ; sans les faire mourir. ÉCLECTIQUE , adjectif du grec tunélæ (& légé), choisir : qui choi- sit. (Philosophie) Diogène Laërce et Suidas disent que les éclectiques étoient ceux des philosophes qui, sans s'attacher à aucune secte parti- culiére , prenoient de chacune ce qu'ils y trouvoient de bon et de so- lide. Potamon d'Alexandrie , qui vi- voit sous Auguste et sous Tibère, fut le chef des éclectiques. (Méd.) Cinquante ans après la naissance de la secte des philosophes éclectiques , quelques médecins , entre lesquels étoit Archigènes d’A- pamée, en Syrie, firent précisément à l’égard de la médecine ce que Po- tamon avoit pratiqué à l'égard de la philosophie, et leur médecine fut apuelée médecige éclectique. ÉCLEGME,, s.m. du gr. 2xnxcryua (ekleigma) ,électuaire , formé d’£x- aziyo (ekléiché ), lécher. ( Pharmacie) Médicament d’une consistance de sirop épais , forme sous laquelle on donne assez ordinai- rement les remèdes pectoraux et bé- chiques. Il est ainsi appelé, parce qu’on le fait ordinairement sucer au bout d’un bâton de réglisse émoussé, afin qu'il demeure plus long-tems dans la 2orse, et qu'il humecte mieux la poitrine. C’est la même chose que LOCCH. F. ee mot. ECLIPSE , s. f. du grec Zxnsrbre ( ekleipsis ), défaut, privation , formé de x4mw ( leipé }, manquer, défaillir : défant ou privation de la- mière, parce que dans les éclipses le soleil ou la lune paroit nous manger. (-Astron. ) Phénomène qui arrive lorsqu'un astre disparoît , en tout ou en partie , soit qu'un autre astre mous en dérobe la vue, comme dans les éclipses de soleil ou d'étoile, soit qu'il cesse réellement d’être éclairé, comme dans les éclipses de June , ou Lis celles des satellites de Jupiter. Les éclipses ont été de tous les tems un spectacle frappant pour tous les hommes : elles sqnt aussi pour ÉCÉ 22 Vastronomie un objet d'utilité rela- tivement aux Jlongitudes. Les anciens et les peuples sauva- ges regardoient les éclipses comme des objets de superstition et de ter- reur. 3 Aujourd’hui , non seulement les philosophes, mais le peuple même est instruit de la cause des éclipses. On sait que les éclipses de lune viennent de ce que cette plamète entre dans l’ombre de la terre, et ne peut être éclairée par Le soleil , durant le tems qu’elle la traverse, et que %es éclipses de soleil vienpent de Pm- terposition de la lune , qui cache aux habitaus de la terre une partie du soleil, où même le soleil entier. Cause des éclipses ; Vorbite que la lune décrit en un mois tout au- tour du ciel, coupe l’écliptique en deux points diamétralement opposés, qu’on appelle nœuds. (#7. NŒUDS). Si dans le tems que la Inne passe dans un de ces rœuds, le soleil se trouve au même point de VPéclip- tique, la lune, qui est plus près de la terre , nous cachera Je soleil. Si la lune passe dans le nœud opposé, la terre se trouvera entre le soleil et la lune , interceptera par son ombre toute la lumière que la lune rece- voit du soleil, et nous cesserons de V’apercevoir. Les anciens n’etoient guères en état de prédire les éclipses, avant le tems d'Hipparque , 120 ans avant Jésas-Christ. Hérodote raconte , à la vérité, que Thalès avoit prédit aux loniens une éclipse de soleil, que l’on rapporte à l’année 585, ou 603 , ou 621 aus avant J. €: Le fait est douteux ; mais Ptolémée donna, en l’an 147 de J. C. , des règles pour le calcul des eclipses , et ee sont les plus anciennes dont on aiteonnois- sance. Ces méthodes ont été perfec- tionnées par Kepler, et dans le siè- cle dernier , par divers astronomes, pour réunir l’exactitude et la faei- lité. Les éclipses de soleil sont pro- daites par l’interposition de la lune, qui, dans ses conjonchong, passe quelquefois direelement entre nous et le soleil. Les éclipses totales sont celles où ie soleil paroït entièrement couvert par 22 ECL la lune , le diamètre apparent de la lune étant plus grand que celui du soleil, Les éclipses annullaires sont celles où la lune paroît toute entière sur le soleil ; le diamètre paroissant alors le plus grand , excède de tout co é celui de la lune, et forme au- tour d'elle un anneau ou uue cou- yonne lumineuse. Les planètes sont quelquefois assez proches pour s’éclipser mutnelle- ment. Mars parut éclipser Jupiter , le 9 janvier 1591 : il fut éclipsé par Vénus, le 5 pctobre 1590. On trouve aussi dans Et ouvrages des asiro- nomes , plusieurs exemples des oc- cultations des étoiles par les p'a- nètes. Les comètes convrent aussi quel- quefois des étoiles fixes. Ces sartes d'observations seroient très-curieu- ses pour la théorie des comètes, si l’on connoissoit parfaitement les po- sitions des petites étoiles. On peut regarder comme une autre sorte d’éclipses, le passage de Mer- cure et de Vénus sur le disqne du soleil , dans leurs conjonctions infé- rieures. Ÿ. PASSAGE. Usage des éclipses ; le principal usage EL éclipses de soleïl ou d’é- toiles consiste à trouver les longi- tudes des lieux où elles ont été ob- servées , et à corriger les tables as- tronomiques. Les éclipses des principales étoiles sont les plus utiles de toutes pour la théorie de la lune et la détermi- nation exacte des longitudes des villes. ÉCLIPTIQUE , adj.ets. du grec eunerlic ( ékléipsis), éclipse , parce que les éclipses n'arrivent que lors- que la Inne est dans où près du cercle qui porte ce no1a. {_Astron.) Ce mot se dit de ce ‘qui appartient aux éc/ipses. Touies les nouvelles on pleines lunes ne sont pas écliptiques, c’est-à-dire, qu’il n’ariive pas des éclipses à toutes les nouvelles ou pleines lunes. Termes écliptiques; ce sont les limites des éclipses, ou l’espace d’environ/15 degrés, à compter des nœuds de la lune , dans lequel, quand la lune se trouve en conjonc- ECL tion ou en opposition avec le soleil, il peut y avoir une éclipse de soleil ou de lune , quoiqu’elle ne soit pas précisément dans les nœuds. Doigts écliptiques ; ee sont les douzièmes parties du soleil ou de la lune , qui servent à exprimer la gran- deur d'une éclipse, écliptique, s. f, se dit plus particulièrement d’un cerele ou d’une ligne sur la surface de la sphère cé- leste , que le centre du soleil paroït décrire chaque année par son mou- vement propre, Dans le système de Copernic, qui est aujourd’hui démontré, le soleil est immobile au centre du monde ; ainsi, c’est proprement la terre qui décrit l’écliptique ; wais il revient au même, quant aux apparences , que ce soit la terre ou le soleil qui le décrive. L’écliptique est donc réellement l'orbite terrestre, l'orbite annuelle , ou le grand orbe % tant qu’on le regarde comme la trace que la terre décrit par son mouvement annuel. Elle est divisée en douze signes ou parties égales , et Ja terre parcourt environ un signe par mois. L'échip- tique à aussi un axe qui est perpen- diculaire à ce grand cercle , et qui est différent de l’axe du monde ou de l'équateur ; et lesextrémitésde cetaxe s’appellent les pôles de Pécliptique. On appelle z2œuds, les endroits où Vécliptique est coupée par les or- bites des planètes. L’écliptique-est ainsi nommée, parce que toutes les éc/1pses arrivent quand la lune est dans ou proche les nœuds, c’est-à-dire, proche de l’é- cliptique. L'écliptique est placée obli- quement, par rapport à l’équateur qu’elle coupe en deux points, c’est- à-dire , au cecmmencement du be- lier et de la balance, ou dans les points équinoxianx ; ains) , le soleil est deux Fois chaque année dans lé- quateur. Le reste de l’année , il est du côté du nord ou du côté du sud. Ces points équinoxianx ne .sont pas fixes, mais rétrogradent d’environ Bo sec. un quart par an. Ÿ. PRE- CESSION. L’obliquité de l’écliptique , ou Vangle qu’elle fait avec l'équateur, ÉCL est d'environ 23 deg. 28 min. Les points de la plus grande déclinaison de chaque côté s’appellent pornts solsticiaux ; ce sont ces points par lesquels passent les deux tropiques. L'obliquité de l’écliptique dimi- nue de 32 sec. par siècle. Ÿ. OBLI- QUITÉE, Elle a aussi un mouvement de uutation de g sec., que M. Bradley a observée. #. NUTATION. C’est sur l’écliptique que se comp- tent les lonoitudes des astres. Foy. LONGITUDE DES ASTRES; et c’est de ce cercle que l’on commence à compter la latitude des astres. #. LATITUDE DÉS ASTRES. ECLISSE , s. f Ménage fait dé- river ce mot de cratés , de cette ma- niere : crates, cratis , excrates, excraticus , eclaticia , éclisse. ( T'echnol. ) Eclisse se dit du bois de fente qui sert à faire des seaux , des minots , des tambours, etc. ; — du second étage que les charbonniers mettent sur le lit à charbon; — d’une forme d’osier , de jone , où d'acier, sur laquelle les laitières mettent à égoutter le lait caillé et le fromage ; — des pièces triangulaires qui forment les plis des côtes des soufflets de l’orgue , des côtes d’un luth, d’un violon, etc. — des bois dont les gainiers forment leurs gaîres ; — des plis d’un souf- flet ou des petits ais de bois, qui ser- vent à les former. ( Chirurgie ) H se dit encore d’un petit morceau de bois lort mince et fort délié, dont se servent les chi- rurgiens pour assujettir des mem- bres cassés. ÉCLUSE , s. f. du tentonique schluse, dont les Hollandais ont l'ait sluyse, les Flamands sluis , les An- glais s/zice , et les Italiens schlusa. (Hydraul.) Construction de pierre ou de charpente , qui sert à retenir ou à élever les eaux. Ce terme se dit plus particulièrement d’une es- péce de caval , enfermé entre deux portes , l’une supérieure , que Pon appelle porte de téte, etl’autre , in- férieure , nommée porte de mouille, servant , dans les navigations artifi- cielles, à conserver l’eau, et à ren- dre le passage des bateaux évalement aisé, eu mouiant et ep descendant. ECO 25 Il ÿ a diverses sorties d’écluses : écluse à tambôur ; celle qui s’emplit et se vide par le moyen de deux ca- naux voutés , pratiqués dans les join- tures des portes , dont l’entrée s’ou- vre et se ferme par le moyen d’une vanve à coulisse. ÆEcluse à éperon ; celle dont les portes, qui ont deux venteaux , se joignent en avant-bec du côté d’a- mont-l’eau. Ecluse à sannes; celle qui s’em- plit et se vide par des vannes à cou- hsse, qu’on pratique méme dans Passemblage des portes. Ecluse carrée ; celle dont les portes n’ont qu’un seul éventail, et qui se fermert carrément. Ecluse à vis ; celle dont l'eau sort par un ou par deux trous pratiqués dans le terrain, ou dans la mer qui est à côté ou aux côtés de la porte de lécluse. Dans le milieu de ce trou , où plutôt de ce petit chenal, il y a un trou rond qui descend du terrein dans le chenal qui est voûté. Ce trou rond est fermé par une vis, au lieu de vanne; et pour le faire ouvrir afin que Peau sorte, on tourne la vis : on la tourne de même pour la refermer. Les écluses à vis sont très-communes en Hollande. Ecluse de chasse ow de fuite ; celle qui sert à introduire l’eau de la mer dans les places de guerre, ou dans les ports de marée , et à la faire couler pour laisser le fossé à sec, ou nettoyer le port. Ecluse se dit aussi d’ane petite digue qui sert à amasser l’eau d’un ruisseau ou d’une fontaine , pour la faire tomber ensuite sur la roue d’un moulin. Les écluses ont été inconnues aux anciens. Les écluses de Flandres et de Hollande servent à retenir les eaux, pour empêcher qu’elles n’i- nondent les terres qui sont plus basses que le niveau de la mer. ÉCOBUAGE , où ÉGOBUAGE, s. m. L'origine de ce mot n’est pas connue. ( Agric. ) L'écobuage est une opération de l’agriculture qui con- siste à couper ou peler avec un ins- trument appelé écobue , espèce de pioche recourbée comme nne houe, les terreins couverts de Lroussailles ; ECO our les brüler ensuite, L'utilité de Pécobuage ést particulièrement de- montrée, lorsqu'il s’agit de défri- cher des terres incultes. On y trouve le grand avantage de mettre ces terres en état de culture, pour ainsi dire , dans l’espace d’un seul jour. On coupe ct on boule la terre ; on Jui donne une façon , etsur-le-champ on peut y semer des plantes fourra- geuses , comme des turneps , etc. Cette méthode est encore très-bonne pour détruire les bruyères et autres productions sauvages qui croissent naturellement; de même que pour faire périr Les vers et insectes mal- faisans. Si l’on considère l’écobuage comme une manière d’engraisser la terre, on y trouve une économie considé- rable de tems et d’argent. Il est cer- tains pays où l’on est dans l’usace, tous les huit ou dix ans, d’écobuer la terre, dans la seule intention de lPengraisser. ÉCOLE, s. f. du lat. scola , formé du grec syorù ( schol£), loisir, re- pos, relâche ; parce que l’étude de- mande de la tranquillité. ( Grammaire , réthor. ) Lieu où l’on enseigne les belles-lettres et les sciences. L'usage des écoles publiques pour l’éducation des enfans est très-an- cien. Elles étoient chez les Perses un des principaux objets des soins du gouvernement. Il y avoit des écoles publiques dans toute la Grèce. Athènes sur-tout se distingua par son goût pour Îles sciences et pour les arts. Les enfans , dès l’âge le plus ten- dre, avoient de petites écoles où ils apprenoient à lire et à écrire. En sortant dés pélites écoles, les enfans alloient étudier la grammaire, la poësie et la musique sous @es mai- tres publics, qui leur donnoient des leçons de ces artss, et leur faisoient apprend re en même tems leur langne par principes. 24 Après étude de la grammaire et de la musique, la jeunesse fréquen- toit les écoles des rhéteurs. Socrate et Platon furent les premiers qui donnèrent les principes d'une saine rhétorique. Ils furent suivis d’Aris: toie et d’Isocrate. L'école de ce der- ÉÊco nier devint la plus célèbre de tonte la Grèce, par le nombre et la quan tité des auditeurs. . À Rome, il se passa près de trois siècles , sans qu'il y eût d'écoles publiques pour les enfans, Quant aux écoles de grammaire, on n’en vit point avant l’an 550 de sa fondation, époque à laquelle les grammairiens grecs vinrent s’y établir, etouvrirent des écoles publiques , où ils ensei- gnoient à la jeunesse romaine l’art de parler et d'écrire correctement la langue grecque. Dans la suite, les Romains on- vrirent aussi des écoles de gram- maire latine pour les enfans, et où beaucoup de gens, comme le dit Horace , alloient chercher le frais , et entendre la lecture des poëtes. Les écoles publiques de rhéto- rique furent établies à Rome , peu après celles de grammaire, par des rhéteurs grecs , vers l’an 600 de sa fondation. Tous les exercices par lesquels on formoit la jeunesse ro- maine , se faisoient en grec ; tant parce que les maitres ne pouvoient trouver de modèles parfaits d’élo- quence que dans les orateurs grecs, que parce que n’entendant point le latin ,ilsauroint été hors d’état de cor- riger les compositions en ce genre. Ce ne fut que vers le tems de Ci- céron, que les Romains , piqués d’é- mulation , commencérent à avoir des rhéteurs latins qui ouvrirent des écoles publiques de rhétorique. L, Plotius Gallus fut le premier. En France, ce fut Charlemagne qui le premier établit des écoles pu- liques. Elles se tinrent d’abord dans les églises cathédrales , d’où est venn la dignité de scholastique, dans les maisons des évêques, dans les pa- roisses ; ensuite , elles se firent dans les monastères. Celles des abbayes de Furdes et de Corbie eurent beau- coup de célébrité. On y apprenoit aux enfans, la grammaire , l’arith- mMétique et lé chant de l’église. Dans le 12.° siècle, les colléces prirent la place des écoles. Robert, comte de Dreux, frère du roi Louis- le-Jeune, en fonda un à Paris , sons l’invocation de S. Thomas de Can- torberi; et c’est ce qu'on appelle au- jourd’hni Saint-Thomas-du-Lonvte. æ ECO La capitale de la France devint bientôt le centre des lettres; on y accouroit de toutes les parties de l'Europe, et le nombre des étudians y égaloit celui des citoyens : aussi, ce corps fut - il souvent redoutable dans les discordes civiles. Les colléges ont disparu à lépo- que de la révolution, avec toutes les anciennes institutions, et ce n’est qu'après un intervalle de dix ans qu'ils ont été remplacés par un sys- tème uouvean d'instruction publi- que, dont les premiers degrés sont appelés des écoles primaires , et des écoles secondaires , où l’on apprend à la jeunesse, à lire, à écrire, la grammaire et les élémens de mathé- matiques. ( Philosophie ) Ecole signifie en- core une secte , la doctrine de quel- ques particuliers , et le lieu où l’on l'enseigne. Les écoles de philosophie à Athè- nes furent les plus célèbres de tout Funivers. La plus ancienne s’appe- loit le cénosarge. Platon , disciple de Sccrate , fonda l’école dite académie, où les maî- tres et les disciples jouissoient de grands priviléves , et particulière ment de celui d’être gouvernés par des lois particulières, et d’être hors de la dépendance des magistrats. Aristote , offensé de ce que Platon ne l’avoit pas choisi pour son suc- cesseur à l’académie , ouvrit une nouvelle école , dans un lieu appelé le Zycée, où il enseigna une doc- trine différente de celle de Platon; ce qui forma deux sectes de philo- sophes à Athènes. A Aristote succéda Théophraste, qui eut une si prodigiense réputa- üor , qu'on lui comptoit jusqu’à deux mille auditeurs. Zénon , peu après, ouvrit une troisième école dans nn endroit d’A- thènes appelé le Portique, d’où ses sectateurs farent appelés sféiciens V, PORTIQUE ). Cette école ne ut pas moins célebre que celles de lacadémie et du Lycée. La philosophie fut absolument in- connue à Rome jusques vers l’an 560, où des philosophes grecs vinrent s’y établir , et y portirent avec eux le goût des arts et des sciences. Iis ECO 25 commencèrent alors à donner des leçons publiques aux jeunes romains, qui les recevoient avec une telle ardeur qu'ils renoncèrent à tous Les autres plaisirs , et à toutes les autres occupations. Mais des motiis de ja- Jousie frent renvoyer ces philoso- -phes dans leur pays , sous le consu- lat de Strabon et de Messala. Quelque tems après, Caton Pan, cien fit encore sortir de Rome quel- ques philosophes rhéteurs , qui y donnaient des- leçons en passant ; mais toutes ces contradictions ne purent empêcher que le goût pour la philosophie ne devint la passion de toute la jeunesse romaine. Philosaphie de l’école ; cette phi- losophie enfantée avec effort par la subtilité et l'ignorance , florissoit dans le douzième siècle. Les mots y étoient substitués aux choses , et les questions frivoles ou ridicules y oc- cupoient la place destinée aux objets intéressans de la vériiable philoso- phie. Descartes nous a délivrés de cette barbarie. ( Théologie ) Dans la primitive église , les écoles de théologie étoient Ja maison de l’évêque, et il expli- quoit lui-même l'écriture — sainte aux prêtres et aux élèves. Quelque- fois 1l confoit ce soin à un ecclésias- tique éclairé : de-là est venue la diguité de théologal dans les éolises cathédrales. Ces écoles subsistèrent jusqu’au douzième siècle ; alors les scholastiques parurent, et formërent peu à peu les écoles de théolosie, telles qu’elles sont aujourd’hui. Pierre - de - Lombard, Albert-le- Grand, S. Thomas, S. Bonaventure, Scot, etc. donnèrent des leçons pu- biiques de cette science : de-là les noms d'école angélique , pour dé- signer l’école de S. Thomas; ‘école éraphique , que prirent les frères mineurs, institués par S. François d'Assise, etc. Les écoles de théologie de la Mi- nerve et de la Supréme à Rome, sont très-célèbres parmi les catho- liques ; et celles de Sedan et de Sau- mur ont été les plus fameuses chez Les protestans. ( Jurisprudence ), I n'y avoit point d'école de droit sous les pre- miers empereurs. Ceux qui se con- 26 ECO sacroient à l’étude de la jurispru- dence , méditoient les lois, se péné- troient des ouvrages des juriscon- sultes, et puisoient dans leurs entre- tiens les lumières qu’ils ne trouvoient point dans leurs écrits. La première école de droit fut fondée à Berythe en Phénicie ; c’est de-là qu’elle est nommée nutrix le- gum dans la consutution de Justi- nien, On ne sait pas précisément en quel tems elle fut fondée; mais le premier qui en ait parlé est Grécoire Thaumaturge, en 222 ; elle étoit en- core célèbre dans le septième siècle. Les empereurs Théodose - le-Jeune et Valevtinien III, établirent, en 425, une école de droit à Constan- tinople , et une autre à Rome; la premiére subsista jusqu’en 1423, que Mahomet II s’empara de cette ville. Les incursions des Barbares en Italie furent cause que les livres de Justi- nien se perdirent presqu'aussitôt qu'on avoit commencé à les con- noître. Ces livres furent retrouvés vers l’an 1137, à Alhmañ , ville de la Pouille, dans le pilage qu’en firent les troupes de Roger, roi de Sicile, ls passèrent des mains d’un sol- dat, dans celles d'un bomme sage qui les répandit en France. On ne tarda point à en donner des lecons à Montpellier et à Toulouse. On voulut aussi l’enseioner à Paris, mais Honorius IT s’y opposa. Il défendit, par une décrétale de Pan 1258 , d’enscigner le droit civil dans Vuniversité de Paris, et Pailippe- le-Bel, conformément à cette dé- crétale , transféra l’école de droit ci- vil à Orléans. Haloander , jurisconsulte alle- mand , fut le premier qui , vers l’an 1500, mit en vogue l'étude des lois romaines daps sa patrie. L'étude du droit francais fut établi dans les éco- les de Paris, par une déclaration de l’année 1680. ( Médecine) Ecole de Salerne ; cette école a intitulé de son nom un beau livre en vers, du répime de vivre, composé par un médecin de Salerne , appelé Johannes de ZLe- diolano. Ecole vétérinaire ; la médecine vétérinaire , ou l'art de connoître la structure de tous les auimaux utiles, ECO comme chevaux, bœnfs , vaches, moutons , brebis, etc.; leurs diverses maladies, et les moyens de lesguérir, étoient très-connus des anciens : Aristote, Varron et Columelle n’ont pas cru s’avilir en cousignant dans leurs écrits Ja pratique d’un art aussi intéressant ; mais la négligence ou l’orgueil mal entendu de leurs suc- cesseurs , à fait tomber la médecine vétérinaire dans le mépris et dans l'oubli. M. Bourgelat l’a relevée, ent fondant à Lyon, en 1962 , une école vétérinaire ; et en 1767, il en a été établi une autre à Alfort, près Pa- ris. ( Peinture ) Ecole, en termes de peinture et des beaux-arts en géné- ral , signifie une classe d’artistes qui ont appris leur art d’un maître, soit en recevant ses lecons, soit en étu- diant ses ouvrages, etqui, en con— séquence , ont suivi plus où moins la maniere de ce maître, soit à des- sein de limiter, soit par l’habitude qui leur a fait adopter ses principes. Ainsi, l’on dit l’école de Raphaël, l’école de ÆCarrache , l’école de Vouet, etc. Comme on emploie le mot école, pour exprimer collectivement tous les élèves qui ont recu les leçons d’un même maître, on se sert aussi, par extension , de ce mot, pour rassem- bler sous une seule dénomination, tous les artistes d’un même pays: ainsi, tous les peintres que l’Europe a produits depuis la renaissance des arts, sont classés sous la division d'ECOLE FLORENTINE, ECOLE ROMAINE , ECOLE VENITIEN- NE, ECOLE LOMBARDE, ECOLE FRANCAISE , ECOLE ALLEMAN- DE, ECOLE FLAMANDE, ECOLE HOLLANDAISE, qui toutes ont un caractère particulier qui les dis- tingue. Ecole florentine ; cette école, dontles instituteurs sont Michel Ange et Léonard de Vinci, se distingue par la fierté , le mouvement, une certaine austérité sombre , une ex- pression de force qui exclut peut- être celle de Ja grâce , un caractère de dessin qui est d’une grandeur en quelque sorte gigantesque. On peut lui reprocher une sorte de charge ; mais on ue peul nier que ceite charge E CO W’ait une majesté idéale qui élève Ja nature humaine au-dessus de ia nature foible et périssable de lhom- me. Les artistes toscans , satisfaits d'imposer f’admiration , semblent dédaigner de chercher à plaire. Cette école à un titre incontestable à la vénération des amateurs des arts : c’est qu’elle est la mère de toutes les écoles d'Italie. Ecole romaine ; cette école, à la tête de laquelle figure Raphaël Sansio, brille éminemment par la science du dessin , la suprême beauté des formes, la grandeur du style, la justesse des expressions portées seulement jusqu'au degré où elles ne détruisent pas trop la beauté, les principes de l’art de draper, et ceux de la composition. Cette école s’est livrée tonte en- tüière aux principales parties de l’art, à celles qui en constituent sur tout le génie et la majesté, et ne s’est occupée du coloris, qu’autant qu'il le falloit pour établir une différence entre Ja peinture variée dans les cou- leurs, et la peinture en clair-obseur. Ecole vénitienne ; cette école, dont les frères Bellino ( Genül et Jean }) jetèrent les fondem-ns, est Vélève de la nature. Les peintres vénitiens n'ayant pas sous les yeux, comme ceux de Rome, des restes de l’art antique , manquèrent de le- çons, pour se faire une juste idée de la beauté des formes et de celle de Pexpression. Ils copièrent sans choix les formes de la nature ; mais ils furent sur - tout frappés des beautés qu'elle of- froit dans le mélange et la variété de ses couleurs. N'étant poirt dis- traits de cette partie si flattense, pour d’autres parties d'un ordre supérieur , ils y -donnèrent toute leur attention , et se distinguèrent par le coloris. 1{s ne se contentérent pas de caractériser les objeis par comparaison , en faisant valoir la couleur propre de Pun par la cou- leur propre de l’antre ; maisils cher- chèrent encore , par le rapproche- ment , l’accord ou l’opposition des objets colorés, par le contraste de Ja lumière et de sa privation, à produire une vioueur piquante, à appeler et à fixer le regard. ECO 27 Ecole lombarde; cette école, dont le Corrége est le père etl’orne- ment, se distingue par la gräce, par un goût de dessin agréable, quoiqu'il ne soit pas d’une grande correction, par un pinceau moel- leux et une belle fonte de couleur. L'école française est si différente d'elle-même dans ses diférens maïî- tres, et il y a eu, s’il est permis de parler ainsi, tant de différentes écoles dans cette école , qu'il est bien dicile de la caractériser. En- tre ses artistes , les uns se sont [or- més sur des peintes florentins on Jlombards ; d'autres ont étudié à Rome la manière romaine: d’autres ont cherché celle des peintres vé- nitiens; quelques-uns se sont distin- gués par une manière qu'ils parois- sent ne devoir qu’à eux-mêmes. Son caractère est de n’avoir ‘point de caractère particulier, mais de se distinguer par son aptitude à imiter celui qu’elle veut prendre. On pour- roit dire encore , en ne la considé- rant qu’en général, et laissant à part les exceptions, qu’elle réunit en un degré moyen les différentes par- ties de l’art, sans se distingner par aucuue partie spéciale , ni en porter aucune à un degré éminent. Le Poussin jeta les fondemens de l'éccle française, et Lebrun, son élève, acheva l'édifice. Ecole allemande; quelques pein- tres allemands se sont distinones dans le tems où l’art sorti de la barbarie de son berceau , commen- çoit à devenir florissant; mais, comme ils ne connoissoient ni l’an- tique, ni le petit nombre de chefs- d'œuvre que commencoit à produire Fliaïie, 1ls n’eurent pour maître que la nature, qu’ils copioient avec peu de choix, et ils conservérent ue'que chose de cette roideur qui Due le style gothique. C’est ce style que l’ou marque ordinairement pour caractère de l’école allemande. Cela est vrai, si l’on ne consi- dère que les premiers maitres de ceite école , tels que Alber Durer et Jean Hoibein; mais cela ne l’est lus, si l'on parle des ouvrages de Fe successeurs , dont les uns ont été élèves de la Flandre , et les au- tres de l’italie. Si, par exemple, 26 ECO on veut y comprendre Mengs, et Diétuich, on ne trouve rien eu eux du caractere par lequel on veut le distinguer, Ecole flamande ; cette école mé- riteroit la reconnoissance des arts, quand on ne lui devroit que l’in- vention dela peinture à l'huile. Ce procédé, qui donne aux tableaux un éclat que n’avoit pas la détrempe, fut trouvé par Jean Van-Eich, né à Maseÿk , sur Les bords de la Meuse, en 1970. {Ecole flamande, dont Rubens est le plus grand maitre, joint à l'eclat de la couleur et à la magie du clair-obscur , un dessin savant, quoiqu'il ne soit pas fondé sur le choix des plus belles formes, une composition qui a de la grandeur , une certaine noblesse dans les figures, des expressions fortes et naturelles ; enfin, une sorte de beauté natio- nale , qui n’est ni celle de l’an- tique, ni celle de l’école romaine ou lombarde, mais qui est capable et même digne de plaire. Ecole hollandaise ; tout ce qui n’exige qu'une imitation fidelle de la couleur et un pinceau précieux, est du ressort de cette école; si elle re choisit qu’une nature basse pour objet de son imitation , elle rend cette nature avec la plus grande vérité, et La vérité a toujours droit de plaire. Ses ouvrages sont de la plus grande propreté, du fini Île plus précieux; elle réussit à pro- dure , non les effets les plus savans et les plus difficiles du clair-0bs- cur, mais ceux qui sont les plus piquans : tels que ceux d’une lu- mière étroite dans un espace ren-— fermé et de peu détendue, d'une nait éclairée par la lune ou par des flambeaux, de la clarté que répand le feu d’une forge. Les Hollandais entendent bien l’art de la dégrada- tion de la couleur, celui des op- positions, et sont, par ce dernier moyen, parvenus à peindre la lu- mière elle-même. Ils n’ont pas de rivaux dans la peinture en paysage, considéré comme la représentation fidelle d’une campagne particulière; ils se distinguent aussi per la repré- sentation des perspectives , ces ciels, des marines, des animaux, ECO des fruits , des fleurs, des insertes, et par des portraits en petit. Ecole d'Angleterre ; une nou- velle école s’est formée de nos jours en Europe, elle réside dans l’aca- démie de Londres , instituée en 1766. Encore voisine de son ber- . ceau , elle s’annonce par de grands succès, et mérite d'autant mieux d'étreapplaudie , et d’exciter même l’émulation de ses ainées, que les parties qui la distinguent sont les plus nobles parties. de l’art, la sa- gesse de la composition , la beauté des formes, l’élévation des idées , et la vérité desexpressions.Cette école ne nous est encore Connue que par des e«tampes,mais les amateurs sont déja familiarisés avec les succès de MM. West etKopley,Gensborough, Brown , Reynolds. L’école an- glaise a sur-tout d’excellens pein- tres de chevaux. Ecole d°’ Athènes ; c’est le nom d’un tableau de Raphaël , d’une grande beauté , qui est au Vatican, et dont le carton est au Muséum central des arts à Paris ; il repré- sente des philosophes, des mathé- maticiens, et d’autres personnes attachées aux sciences. ( Manége) Ecole se dit aussi de la leçon que donne lécuyer , tant au cavalier qu’au cheval : Ce cava- lier n'a que trois mois d’école ;, pour dire , ïl n’a commencé ses exercices que depuis ce tems-là : Ce cheval a de l’école, pour dire qu’il a été bien dressé au manège. (Jeu de trictrac) Ecole, faire une école, c’est, en termes de trictrac , ne pas marquer exacfe- ment ce que l’on gagne; il ne faut marquer jui plus ni moins, et il faut le marquer à tems. Si un joueur ne marque pas ce qu'il gagne, ou s’il ne le marqgie pas à tems, son adversaire le marque pour fui. S'il marque trop, on dé- marque le trop et on le marque pour lui; s’il ne marque pas assez on marque pour lui ce qu'il a ou blié. On n’envoie point à l’école de l’école. F. TRICTRAC. ÉCONOMIE, s. f. du grec oo voutæ. ( oikonomia ) , formé d’ofzoc (otkos), maison , et de youos (m0- mos ), loi, règle. ECO : L'ordre, la règle qu’on apporte dans la conduite , le gouvervement d’une maison, d’une famille, ou bonne disposition de quelque chose que ce soit, Economie domestique ; c’est une juste dispensation du bien que l’on 2, un emploi convenable de ses fonds, un moyen iudustrieux de les perpétuer, pour être toujours à portée de ne pas diminuer sa dé- peuse, et mème de l’augmenter , en multipliant sans interruption le produit des sommes qu’on fait cir- culer avec honneur. Economie rurale ; c’est l’admi- nistration des biens de la campagne, et l’art d’en tirer le plus grand avantage possible. Economie politique ; c’est Ta science qui a pour objet de recher- cher les moyeus qui peuvent rendre les sociétés humaines heureuses et puissantes ; ces moyens sont la con- noissance des richesses territo- riales et industrielles , leur emploi, la population , le commerce , les fonds , leur circulation, et les lois et établissemens qui se rapportent à ces objets. C’est daus ce sens qu’on appelle économistes certains écrivains , tels que Quesnay, le marquis de Mirabeau, l’abbé Bau- deau, M. Dupont, etc., qui ont essayé, dans le siècle dernier, d’in- troduire àn nouveau système dans diverses brauches d'économie po- litigue , et particulièrement dans celle qui est relative à l’impôt. Economie animale; c’est le mé- cauisme , l’ordre, l’ensemble des fonctions et des mouvemens qui en- tretiennent la vie des animaux, dont l’exercice parfait constitue l’état de santé, dont le moindre dé- rangement est par lui-même une maladie , et dont la cessation est la mort. ( Botan. ) Economie végétale ; c’est l'harmonie , l’orgamisation proprement dite des diférentes par- ties qui composent les végétaux ; cet ordre merveilleux avec lequel les plantes naissent , croisent, vivent et se reproduisent, ECORCE , s. f. du lat. cortex, composé , suivant quelques-uns de corium, cuir, et de ego , couvrir, parce que l'écorce couvre le bois, ECO ‘29 comme le cuir couvre les animaux. ( Botan.) Enveloppe générale qui recouvre une tige , Ses rameaux et ses racines l'écorce est composte, 1.” de l’épiderme ; 2.° de l’ense- loppe cellulaire ; 3. de couches corticales ; 4° du tissu cellularre. Ce qu’on appelle le livret est l’as- semblage des couches les plus in- térieures de l’écorce, qui se dé- tachent assez ordinairement comme les feuillets d’un livre. On regarde les ca'ices comme un prolongement de l’écorce. (Jardin. )Ce mot se dit aussi de l'enveloppe de certains fruits, et on dit écorce d’orange , de citron, de melon. ( Tannerie) L'écorce de certains arbres, et particulièrement celle du jeune chêne, réduite en pou- dre , forme la principale matitre du tan. 7. TAN. ECOULEMENT , s, m. d’écozler, formé de la particule extractive ex, et de colare , couler, faire passer par un sas : le flux , le muu- vement de ce qui s'écoule. ( Iydraul. ) Ecoulement des fluides ou liqueurs ; on appelle aiusi les volumes de fluides ou liqueurs qui s’échappent par difié- rens trous. Ces écoulemens soxnt d'autant plus prompts, ont d'autant plus de vitesse, et font d'autant plus de dépense du fluide eu de la liqueur, que les trous sont plus grands , et que la hauteur verticale du fluide au - dessus du trou est plus considérable. La vitesse du fluide à la sortie du trou, est égale à celle qu’ac- querroit un Corps grave , en tom- bant de la hauteur verticale de la surface du fluide au-dessus de l’o- rifice. La liqueur , au sortir de lori- fice, a une vitesse capable de Ha faire remonter à une hauteur ver- ticale égale à celle de la surface da fluide , au-dessus de l’orifice. Les dépenses d’eau faitesien tems égaux par différens orifices sous nue mème hauteur de réservoir, sont entr’elles à peu de chose près, comme les aires des orifices. Les dépenses d’eau faites en tems égaux par une même ouverture, sous différentes hauteurs de réser- 8 ÉCP voirs, sont entr'elles ; à peu de chose près, comme lés racines car- rées des hauteurs correspondantes de l’eau dans le réservoir , au- dessus des centres des mêmes ou- vertures. Les quantités d’eau dépenstes pendant le niême tems, pr diffé- reutes ouvertures, sous différentes hauteurs de réservoirs, soit entre elles en raison composée des aires es ouvertures et des racines car- rées des hauteurs des réservoirs. Mais le frottement contre les bords de l’orifice diminue cette dé- pense, et-plus dans les petits ori- fices que dans les grands. ( Physique ) Ecoulement élec- trique ; où appelle ainsi la ma- tière électriqne tant efiluante qu’af- fiuente, actuellement en mouve- ment, et qui part, tant du corps électrisé, que des autres corps qi Vavoisinent, et mème de Pair qui l’environne. Ces écoulemens forment deux courans qui vonten sens contraires, et qu'on appelle courans électri- ques. Poy. COURANS ELECTRI- QUES. Ces écoulemens forment aussi une espèce d’atmosphère aux corps qui sont actuellement électrisés. ATMOSPHÈRE ELECTRIQUE. ECOUTES ;,s. f. plur. de l’ita- Hien scotte. ( Marine ) Cordages qui tiennent aux angles inférieurs de chaque voile pour l’assujettir en bas, ce Won appelle border une voile. ÉCOUTILLE , s. f. du lat. scu- tella, couvercle. ( Marine ) Ouvertures carrées faites à cliaque pout du vaisseau our communiquer d’un étage à Poe ou dans {a cale. Elles sont ainsi nommées, parce qu'elles sont faites en manière de targe. ECPHRACTIQUE, adj. du grec #uppallo (ekphratiô), désobstruer , déboucher, composé de la parti- cule extractive, £€x (ek), et de p4llw ( phrattô ), obstruer , fer- iner. ‘ ( Méd. ) Épithète que l’on donne aux remèdes qui ouvrent les con- duits et enlèvent les obstructions,. C'est la même chose qu'apéritif. ECPHYSESE, du grec expurnac EC R (ecphusésis ), formé de la parti - cule extractive, ex (-k), et de qurtw (phusad ), respirer. (Physiol.) Expiration ou expul- sion prompte de l'air hors des pou- mons. ECPIESME , s. f. du gréc éxaier= pa (ckpiesma), dérivé d'exmielo (ekp'éz0 ) presser, comprimer. ( Chirurgie ) Sorte de fracture au crane où il y a des esquilles d'os enfonctes en dedans qui compri- ment et blessent les membres du cerveau. ÉCRAN, s. m. du grec szipov, { skiron ) umbella ; parasol, ( Technologie ) Sorte de meuble dont on se sert l’hiver pour se pa- rer de l’ardeur dun feu. ÉCRIN, s. m. du lat. scrinium. ( Technologie) Petit coffre où l’on met des bagues, des pierre- ries. ECRITURE, s. f. du lat, scriptu- ra ; formé du grec yp29% ( graph6 ) écrire, où, selon d’autres, de cxa— pipoc (skariphos , style, instru ment avec lequel les peintres tra- çoieut les premiers traits de leurs tableaux. ( Diplomatique } Caractères écrits. L'écriture est l’art de former les caractères de lalphabet d’une Hangue , de les assembler et den composer des mots tracés d’une cer- taine manière claire, nette ; exacte, distincte , élégante et facile; ce qui s’exécute communément sur le p‘pier avec une plume et de l'encre. , De tous lestems, dans tous les pays on a cherché les moyens de couserver la mémoire des événe- mens importans; mais l’écriture , c’est-à-dire, l’art de peindre la pa= role et de parler aux yeux n’a été connue qu’assez tard. Lä tradition, aid'e de quelques monumens grossiers, est le pre-+ mier moyen qu'on ait employé pour transmettre le souvenir des faits remarquables. \ Ensuite l’art d'écrire a cousisté dans une représentation informe et grossière des objets corporels. C’est là l'écriture dont les Egyptiens ont d’abord fait usage. Les caractères dont les Chinois se servent encors ÉCR aujourd’hui dérivent de cette pre+ mière pratique. Les Mexicains n’empleyoient pas d’autres mé- thode pour conserver leurs lois * leur histoire. Cette écriture , que Devaines ap- elle l’écriture de pensées , expri- moit la totalité des choses, une action , un événement avec toutes ses circonstances, et quelquelois même, au moyen de quelques nuances , le jugement qu’on devoit en porter. Le même auteur dis- tingue cinq sortes d’écritures de pensées. La premiere est l’hiérogli- fique représentative, qui représen- toit les objets; la seconde est l’hié- roglifique imitative, par laquelle un cerclesignifoit le soleil, un crois- sant, la lune ; la troisième étoit l’Aé- roglifique caractéristique : aINsSi Phyppopotamesignifioit l’impuden- ce et la cruauté ; la quatrième étoit symbolique, emblématique ou al- légorique ; ainsi un soleil annon- çoit la divinité ; l’œil peignoit un monarque ; une sauterelle , un ani- mal que l’on croyuit alors sans bouche, représentoit un initié dans les mystères ; enfin la cinquième étoit éxigmatique. Cette écriture a été fort en vogue chez les Égyptiens et chez les Chinois qui s’en servent encore. L'écriture étoit dans cet état, lorsqu'un génie heureux* (on pré- tend que ce fut Thaït ou Thot, se- crétaire d’un des premiers rois d'Egypte ) inventa l'écriture des sons. Cette écriture, au moyen de deux douzaines de signes ou à-peu- près , auxquels on donna un son de convention , remplaça cette infi- nité de traits qui, étant isolés, avoient un seus propre et fort étendu , et qui ne pouvoient rendre toutes les pensées métaphysiques et intellectuelles. C’est par les di- vers: assemblables et les Mt combinaisons de ces signes sonores rapprochés, qu’on forma première- meut des mots univoques , expres- sifs pourtant, qui furent les racines de sieurs autres mots composés de ces monosyllabes qui servirent les uns et les autres à rendre les ensées et à les différencier selon Li degré d’approximation ou de disparité. ÉCR LT Telle est la marche graduelle de l'esprit humain dans l’inventjon de l'écriture. De toutes les écritures alphabé- tiques , la chaldaïque , égyptienne et la samaritaine ou la phénicienne sont les seules qui puissent entrer en lice pour disputer d’antiquité. Mais les savans ne sont pas d’acord sur le rang d’ancienneté qu’on doit assigner à chacune d’elles. Cicéron, Jamblique » Tertullien et Plutarque déferent la gloire de l'invention à Thot, secrétaire de Misraim en Égyp'e. Pline et Diodore de Sicile regardent les Phéniciens comme les pères de l’écriture. Parmi les mo= dernes , Kircher s’est déclaré pour les Égyptiens ; mais il a été savam= ment combattu par Renaudot, Buxtorf, Conringius, Spanheim, Meier, Morin et Bourguet se sont déclarés ouvertement pour l’écri- ture chaldzique, qu’ils regardent comme la langue primordiale d’où sortent toutes les autres; mais au rapport de Genebrerd , de Bellar- min , de Huet, de Monfaucon, de Calmet, de Renaudot , de Joseph Scaliger , de Grotius, de Casaubon, deWalton, de Bochard, de Vossius, de Prideaux, de Capelle, de Simon et de beaucoup d’autres, tout dé- pos exclusivement en faveur de la angue phénicienne. Par écriture phénicienne , on entend la sama- rilaine , c’est-à-dire , l’ancien hé- b'eu, diffèrent de l’Aébreu carré ou chaldaïque , que les juifs ont adopté depuis la captivité de Baby- lone. Cadmus qui, quoiqu’Éeyp- tien d’origine , étoit né en Phéni- cie , porta dans la Grèce la con- noissance de l’alphabet phéuicien. Les Peslages, premier peuple de la Grèce, portèrent leur écriture chez les Étrusques. Les peuples ayant reçû successi- vement la théorie de l’écriture , va- rièrent considérablement dans les formes de l’exécution , et sur-tout dans la disposition des lignes. On peut réduire à trois espèces celles qui ont été d’usage : l'écriture per- pendiculaire, l'écriture horizon- tale et l'écriture orbiculaire. Les Chinois et les Japonais écrivent de haut en bas ; mais ils n’observent pas la même manière de tracer leurs 52 EÉCR lignes. Les Chinois commencent leurs pages à l’angle supérieur à droite ,etles terminent à l’angle inférieur à gauche. Les Japonais, au contraire , tracent leurs lignes perpendiculaires en allant de gau- che à droite. Les Mexicains ,écri- vent de bas en haut. On ne conuoît guères que ces trois penples qui emploient l’écriture perpendicu- laire. On peut distinguer trois sortes d’écritures horizontales ; celle qui va de droite à gauche , comme le chaldéen, le samaritain, le syrien le turc, le persan, l’arabe, le tar- tare, etc.; celle de zeuche à droite “comme le grec , le romain, l’armé- nien , l’étiiopien, le géorgien, le servien, l’esclavon et toutes les écritures pratiquées en Europe ; en- fin celle qui va de droite à gauche pour la première ligne, et de gau- che à droite pour la seconde, et ainsi de suite. lle étoit en usage chez les anciens Grecs ,'et se nommoit Coëspotudov ( boustrophédon), ( V. BUSTROPHE ). Quant à l'écriture orbiculaire , elle 1e fut peut-être jamais d’un usage suivi chez aucun peuple ; il y en eut cependant qui l’employérent, suivant Pausanias et Maflei; mais La forme des vases, des monnaies, des houcliers y donna lieu quelquefois , sans que le gros dela nation en ait usé (#. ALPEIA- BET, LANGUES ). : ( Théol.) Écriture Sainte; ce mot se dit, par excellence, des livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les Hébreux appellent aussi les livres saints, écriture ; c’est d'eux que les Grecs ont pris cette expression, et Vont donnée aux Latins qui nous l’ont transmise. ( Pratique) Ecritures se dit au palais, de certaines procédures faites, et pour l'instruction d’une cause , d’une instence , d’un procès, Les défenses ; répliques , excep- tions, sont encore des écrilures ; mais on appelle plus communément ainsi celles qui sont fournies eu conséquence de quelque appointe- ment, ét qui ne sont point en forme de requêtes. On distingne en droit l’écrilure publique et authentique , et Pécrz- ECR fure privée. La première est ainsi appelée, parce qu’elle est reçue ur une ou plusieurs personnes bliques , qu’elle à une date cer- täine etqu’elle fait foi jusqu’à l’ins- cription de faux. Lorsque l’écri- ture privée est contestée , on pro- cède à sa vérification , tant par titres que par témoins, et par comparaison d’écrtiures. ( Banque) Ecritures en banque ; ce sont les diverses sommes pour lesquelles les particuliers, mar- chands, négocians, et autres se font écrire en banque. (Commerce) Ecritures se dit aussi de tout ce queles marchands, uégocians et banquiers écrivent concernant leur commerce, et par- ticulièrement de la manière de tenir les livres relativement aux monnaies qui ont cours dans ux pays. C’est dans ce sens qu’on dit qu’en Angleterre les écritures se tiennent par livres sous et deniers sterling. Ecriture abregée; V. TACHY- GRAPHIE. 4) ÉCRIVAIN ,s. m. même originé qu'ECRITURE. Ce mot se dit de celui qui mon- tre à écrire, de celui qui écrit bien ou mal , d’un auteur qui com- pose quelquellivre. ( Diplomatique) La découverte de l'imprimerie a fait tomber l’é- criture dans le 16.° siècle. Cet art qui faisoit subsister plus de dix mille écrivains dans les seules villes de Paris et d'Orléans , fut insensi- blement négligé. Les manuserits de ce tems-là sont à peine lisibles ; tandis que ceux des siécles précé- dens sont tracés avec une préci- sion et une délicatesse qui égale, ou surpasse même la beauté de nos éditions les ples recherchées, Les écrivains étoient en même tems peintres et eulumineurs , et l’on admire encore dans nôs vieux ma“ nuscrits la légèreté du pinceau, la fraicheur et la richesse des cou- leurs variées avec des couches d’un or bruni, qui pendant une lon- gue suite de siècles ne _paroissent pes avoir reçu Ja moindre altéra- tion; le secret d'appliquer Por d’une manière si durable , est en- seveli ECR seveli avec ces anciens écrivains. On a en vain essayé de le renou- veler. Les ouvrages modernes n’ont ni le mème éclat, ni la mème soli- dité. ( Pratique) Ecrivains experts et jurés ; ce sont des maîtres d’é- criture dont l’age, l’expérience et la capacité sont des titres à la con- fiance des tribunaux qui leur ren- voient les vérifications d’écritures et de signatures ordonnées par jus- tice, afin qu’ils examinent les pièces contestées ou soupçonnées de faux. Une des parties les plus impor- tantes de l’art des écrivains ex- perts, est de pouvoir distinguer une écriture contrefaite. Ce fut sous Charles IX que cet art prit naissance, Un faussaire ayant eu la témérité de contrefaire la signa- ture du roi, le chancelier de lPHôpital, pour faire cesser un aussi criminel abus,,.forma ces corps d'écrivains qu’il chargea spé- cialement de s'appliquer aux prin- cipes de l'écriture , ét de recher- cher tous les effets de la plum:, pour être en état de confondre la mauvaise foi , et mettre la justice à portée de réprimer des fraudes si funestes au repos et à la tran- quillité des citoyens. Deux cents ans d'expérience , n’ont pu donner à cet art des règles assez certaines, pour que l’art et Vhabitude ne pussent tromper les plus habiles experts. Le partage de sentimens si fréquent parmi eux est nne preuve que cet art est sujet à tant d’erreurs, qu’on ne doit pas blâmer certaines nations d’avoir défendu à leurs tribunaux d'admettre la preuve par compa- raison d’écritures , dans les procès criminels. ( Marine) Ecrivain; c’est, à bord des vaisseaux marchands, un commis que mettent les négocians à qui ilappartient, pour tenir les comptes, et veiller à ce que rien ne soit détourné ni dissipé mal-à- propos. ÉCROU, s. m. de l'allemand schraube, dont les Hollandais ont fait scroeve. les Flamands scruebe ; et les Anglais screw. Tome II. ECS 33 ( Mécanique) Le trou dans les quel entre la vis en tournant. ( Pratique ( Ecrou se dit aussi du registre des emprisonnemens , contenant le jour et la cause pour laquelle on a mis quelqu'un en pri» son ; dans ce sens, il paroît avoir la mème origine qu’écriture. ÉCROUELLES, s. £. du latin scrophula , formé de scropha, truie , parce que ces animaux ont souvent des tumeurs écrouelleuses sous le cou. (Méd.) Tumeurs sphériques, dures, de la couleur de la peau, indolentes , entassées les unes sur les autres, et qui se terminent par suppuration. Le traitement des écrouelles est très-long, et exige beaucoup de patence de la part du malade et e son médecin. Lafsuperstition et lignerance ont fait proposer plu sieurs moyens ridicules pour les écreuelles. On venoit autrefois de tous côtés aux cours de France et d'Angleterre , pour y être guéris des écrouelles par l’attouchement des rois ECROUIR , v. a. de l'Allemand schrauben, pour forquere , tordre. ( Technol.) Battre les métaux à froid : par ce procédé on rend les métaux plus durs, plus roides ? plus élastiques , plus durables moins sujets à se bossuer, et sus- cepübles d’nn plus beau poli. IE n'y a point d'ouvriers intelligens en orfévrerie, en horlogerie, ex instrumens de mathématiques, qui manquent à écrouir leurs ouvrages. Les platines d’horlogerie et les ins trumens de mathématiques ac- quièrent par là plus de dureté et de solidité, La vaisselle d’argent devient par-là plus durable et re- çoit un poli plus brillant; car par l’écroui on rapproche les parties du métal , et l’on en rend les pores plus serrés. (Monnaie ) Ecroui se dit aussi des pièces de monnaie durcies à la sortie du moulia, et qu'il faut faire recuire. ECSARCOME, s. m. formé du grec ex (ek) de, hors, et de 5x2 ( sarx ) chair : chair saillante. (Chirurgie) Excroissance charnue. ECTHYMOSE , s. f. du grec :x- C 54 ECU Ouuons (eckthumosis), composé de tx (ek), de, hors, et de ruyos (tumos), animus, esprit. ù ( Méd.) Agitation et dilatation du saug, comme il en arrive dans un grand mouvement de joie que l'esprit ressent. EFCILLOTIQUE , adj. du grec éxrinræ ( ektillé), arracher, enle- ver de force, composé de la par- ticule extractive ex (ek), de, hors et de réanx (tullé }, arracher. ( Méd. ) Epithète que l’on donne aux remèdes dont on se sert pour dépouiller une partie des poils su- perflus qui la couvrent. ECTROPION, s. m. du grec &x- TpoTI0y { ektropion), renversement, formé de la particule sx ( ek), de, hors, et de tpm (trép), tour- ner , tourner en dehors. ( Méd.) Renversement de la pau- pière inférieure qui lempèche de couvrir l’œil avec la supérieure , en conséquence id’une excroissance de chair, d’une plaie, d’un ul- cère, d’une brülure, d’une cica- trice mal faite. L'extropion s'appelle ordinaire- ment érallement. Lorsque c’est la paupière supérieure qui est affec- tée , les auteurs grecs disent qu’il a LAGOPTHALMIE. 7. ce mot. ECTROTIQUE , adj. du grec sxvirpuwsxe ( ektitréské), faire avôr- ter, dérivé de rirpæauw (titrôskô), blesser. ( Méd. ) C’est ainsi qu’on nomme les remèdes qui procurent l’avor- tement. ECTYIOTIQUE, adj. formé de Ja particule extractive gr. «x (ek) de, hors , et de Tunes (tulos) , calus , duri!lon. ( Méd. } 11 se dit des remèdes propres à consumer les callosités ; ces remèdes paroissent les mêmes que les cathérétiques. À ECIYPE, s. £ formé de la parti- cule extractive :+ (24), de, hors, et de æumoc ( tupos),tyÿpe, {mage, copie. (Numisma'ique) Copie empreinte d’uve médaille, d’un cachet, ou copie figurée d’une inscription, ÉCU, s. m. autre fois escu, du Latin scutum , formé du grec cxuTos (skutos ), cuir, parce que an- ciennement les écus étoient cou- verts de cuir bouilli. EÇU ( Chevalerie) Les écus étoient de larges boucliers que les anciens chevaliers portoient äu bras gauche pour RUE les coups, à l’imitu- tion des Samnites qui en étoient les inventeurs. On peignoit sur les écus des armoiries ou des devises, dans les joûtes et dans les tour- nois. (Blason ) Ecu , en termes de blason, est le champ où l’on pose les pièces et les meubles des ar- moiries. (Monnaie) Ecu est encore une pièce de monnaïe, ainsi appelée dans son origine , parce se” e fut chargée de l’écu de France. 11 y a eu des écus d’argent, des écus d’or, qui out eu diverses valeurs selon les tems. ( Banque et Commerce) Ecu de change; c’est en France l’écu de 60 sous tournois ou le petit écu. C’est par l’écu àe change où de 60 s. tournois que la France règle son cours de change avec les places de l’Europe, Avec l’Angleterre, l’écu tournois est comparé avec des deniers ster- lings. Dans le change avec l’Espagne , c’est uue pistole d'Espagre qui est le terme de comparaison. Avec Amsterdam , Paris donne un écu pour un nombre de deniers de gros, 7. CERTAIN, INCER- TAÏN. ÉCUFIE, s. m. qu’on a dit autre- fois escueil, de l'italien scoglio, fait du latin scopulus, rocher : ro- cher dans la mer. ( Marine ) Les marins entendent par ce mot un banc de sable , ou de rocher, ou une roche isolée sous l’eau, hors de l’eau , où à fleur d’eau, située, en pleine mer, ou près d’une côte, contre laquelle les vaisseaux courent risque de se bri- ser et faire naufrage ; les écueils sont marquis par une ou plu- sieurs +. ÉCUELLE, s.f. du lat. scutella, diminutif de scutrum , vaisseau de cuivre, selon les uos, ou de scutum, bouclier, suivant d’autres : pièce de vaisselle. ( Mécan.) On donne ce nom à uve plaque de fer uu peu creuse sur laquelle pose un cjÿliudre E CU de cabestan, et sur laquelle il tourne. : Quelques géomètres ontaussi ap- pelé écuelle le solide formé par une partie de couronne circulaire, qui tourne autour d’un diamètre, parce qu’elle a en effet la figure d’une écuelle. On en trouve la solidité en cherchant celle des deux portions de sphère, formées par les deux segmens circulaires, et en retran- chant la plus petite portion de la plus grande. ÉCUME, s.f. du latin spuma , par le changement du p en c; espèce de mousse blanchâtre qui se forme et qui surnage sur l’eau, ou sur quelqu’autre liqueur agitée et échauffée. ( Hust. nat.) Ecume de mer; c’est une argile glaise qui contient une quantité de magnésie. Les Turcs en font des pipes qu’ils cuisent au soleil ou dans des fours, et qu’ils vendent fort cher. ÉCUMER , v. n. 7. ÉCUME. ( Fauconn. ) On dit que l’oiseau écume lorsqw’il passe sur le leurre, ou sur la proie sans s’arrêter ; qu’il écume la remise , lorsqu'il passe sur la perdrix qu’il a poussée dans le buisson. Il se dit aussi quand Poi- seau épie le gibier que les chiens levent pour courir déssus. ÉCUMEUR , s. m. V. ÉCUME. ( Marine ) Ecumeur de mer, ou Jorban; on appelle ainsi celui qui fait l’indigne métier de pirate ou voleur maritime , qui pille indiffé- remmentsur toutes Les nations sans être autorisé par aucune. 7. FOR- BAN , PIRATE, CORSAIRE. ÉCURIE, s, f. du latin barbare uria, fait de l’allemand sckeure: ieu d’une maison destiné à loger les chevaux. (Econ, dom.) I| signifie aussi train, équipage , écuyers, chevaux, mulets d’un prince, d’un grand sei- gueur. ÉCUSSON , du latin barbare scu= ticium , diminutif de scutum, écu : petit écu. ( Blason) Écu chargé d’armoi- ries; il seit particulièrement d’un petit écu , quand on en charge un plus grand. ECU 59 Urilécusson en abime; celui qui est seul au milieu d’un écu, ( Zechnol.) Les serruriers appel- lent aussi écussons, des platines de fer ou d'autre métal qui servent à orner les heurtoirs des portes, les boutons, les entrées des serru- res , etc. ( Marine ) I1 se dit aussi d’un cartouche sculpté , dans lequel on met le plus souvent le nom du vais- seau ; C’est un ornement de la pou- pe, dont l’emplacement est immé- diatement sous les fenêtres de la grand’chambre. ( Botan.) Les botanistes donnent ce nom à de petits tubercules ou petites coucavités que portent les lichens, qu’on dit alors étreen fruc* tification. (Jardin. ) On appelle écusson, en termes de jardinage, un œil levé sur un jet de l’année d’un arbre dont on veut multiplier l'espèce. Greffer en écusson ; c'est substi- tuer les branches d’un arbre à celles qui sont naturelles à un autre. ( Méd.) Ecusson se dit encore d’une espèce de sachet piqué, taillé en écusson, dans lequel on renfer- me des poudres cordiales et stoma- chiques, pour appliquer sur la ré- gion de l’estomac, dans l’intention de le fortifier, de l’échauffer, de faciliter la digestion, d’arrêter le vomissement. On fait aussi des écussons avec des emplâtres sto- machiques, ou avec des pâtes com- posées de thériaque, d’opiat de Salomon, de storax, d’huile de mus- cade , de canelle , de girofles , ete, ECUYER , s. m. du lat, scutifer, porte écu. ( Chevalerie) On donnoit autre- fois ce titre au jeune gentilhomme qui accompagnoit un chevalier dans ses expéditions, lui rendoit cer- tains services, et entre autres por- toit son écu et ses armes. Dans la suite, ce fut un titre d'honneur que prenoient les gentils- hommes et les nobles pour marque de leur roblesse, à la différence de la haute noblesse, qui avoit le titre de chevalier, pourannoncer qu’elle étoit ncieune extraction , et qu’elle descendoit de chevaliers. ( Hist, d'Anglet.) Ecuyer, et C2 56 EDE Angleterre, est un titre d'honneur iuférieur à celui de chevalier. Ceux qui ont le droit de le pren- dre sont, les fils puinés des lords ou seigneurs, et leurs enfans à per- pétuité; les fils aînés des baronets ; ceux des chevaliers du bain etleurs héritiers males, en ligne directe. Ceux qui occupent des emplois dans la maison du roi; quelques chefs d’anciennes familles qui le portent par prescription ; ceux qui rem- plissent des fonctions d’un ordre supérieur dans le gouvernement peudant leur vie; les juges de paix, tant qu’ils sont en fonction. ( Econom. polit.) Ecuyer signifie aussi celui qui a la charge, l’inten- dance de l’écurie d’un prince. (Manége ) 1 se dit encore de celui qui enseigne à monter à che- val, où qui monte bien à cheval. ( Jardin.) Ecuyer, en termes de jardinier, est un piquet mis à un arbre, pour le conduire dans sa crue. ( l’énerie ) En termes de vénerie, un jeune cerf qui en accompagne un vicux. ( Agric.) En termes d’agricul- ture, un faux boursgeou qui croit au ied d’un cep de vigne. Archit. ) En architecture , des bâtons qu’on met le long des escaliers , et qui servent à soutenir ceux qui les montent. EDDA, s.f.mot islandique. (Mytol.) C’est le nom dun livre qui contient les dogmes, la re- ligion des Scandinaves; ou plutôt c’est un recueil de mythologie, écrit en Islande, peu après l’abo- lition du paganisme. Ce livre con- tient les prédictions de la Sybille, et principalement sur la magie, les géants, et Odin, qui vint avec quelques Asiatiques s’établir dans Ta Scandinavie, à-peu-près vers le tems de Pompe. ÉDEN, s. m. mot hébreu qui signifie délices. (Ecriture sainte) Eden est le aradis terrestre dont il est parlé dans l'écriture. Ou convient assez de la significa- tion de ce mot et de sagualité, maison ne Convient pas de même de la situation du pays d’Æden.Les uns metteut le paradis terrestre ÉDI dans la Terre Sainte, habitée dans la suite par les Israëlites ; d’autres le placeut à Damas, ou vers Damas dans la Syrie; quelques-uns croyent qu’ £den étoit la partie la plus mé- ridionale de la Mésopotamie, en tirant vers le confluent de PEu- phrate et du Tigre. ÉDIFICE , s. m. du latin œædi- Jicium , composé d'ædis, et de fa- cio : maison construite, ( Arclutect.) Bâtiment considé- rable, tel qu'un temple, un palais, ou autre grand bâtiment public. EDILE, s. m. du latin ædilis, formé d’œdes, maison. (Hist. rom.) Magistrat chez les Romains qui avoit l’inspection sur les édifices publics et particuliers, les jeux, les bains, les aqueducs, etc. Les édiles furent créés la même année que les tribuns; mais ces édiles plébéiens ayant refusé , dans une occasioncélèbre, de donner de grands jeux , etles patriciens ayant offert de soutenir cette dépense, pourvuqu’on leur accoïrdât leshon- neurs de l’édilité, on créa, en 535 de Rome, deux nouveaux édiles pris d’entre les patriciens, que l’on appella ædiles curules ou majores, pour les distinguer des ædiles mi- nores ou plébéiens , et parce qu’ils avoient le droit de s’asseoir sur une chaise curule. César créa dans la suite d’autres édiles qu’il appella céréales, de Cérès qui présidoit aux moissons , et qui furent chargés de prendre soin des blés, ? L’édilité Etoit le premier pas qui conduisoit aux honneurs; pour par- venir aux charges les plus impor- tantes de la république, il falloit avoir rempli les moindres. ; ÉDIT, s. m. du latin edictum, formé d’edico, commander, com- posé de la particule e , et de dico, faire savoir. ( Jurisprudence ) Loi, ordon- nance , constitution du souverain , par laquelle il défend quelque chose ou fait quelque nouvel établisse- ment. { Edit de préteur ; le droit romain fait souvent mention dgl’édi! du préteur : c’étoit le mot consacré pour les ordonnances du préteur ; c'étoit un règlement que chaque EDI préteur faisoit pour être observé pendant sa magistrature. On a donné, en France, à quelques édits qui ont été plus célèbres, les noms des lieux où du mois où ils ont été portés; tels sont l’édit de Nantes et l’édit de Janvier : celui- ci, donné en 1992, ôtoit aux réftor- més l’exercice de leur religiou dans toutes les villes closes; et l’autre donné à Nantes en 1598, par Henri IV, leur accordoit le libre exercice de leur religion. ÉDITEUR , s. m du lat. edere, faire paroître, mettre au jour; com- posé de la particule extractive e, de , hors, et de do, donner. ( Bibliogr.) Ce nom appartient à celui qui publie, fait imprimer et dirige l’impression d’un ouvrage dont 1l n’est point l’auteur. Pour être bon éditeur , il faut réunir à beaucoup de goût des connoissances très-étendues ; bien choisir un ou- vrage ; le présenter dans son jour le lus favorable, le perfectionner , enrichir de bomnes réflexions et de savans com res s’il en a besoin ; tel est le mérite des illus- tres éditeurs des 16 et 17.° siècles , qui ont ressuscité les ouvrages des Grecs et des Latins. Tels furent Erasme , Scaliger, les docteurs de Louvain , Petau, Fronton, Duduc, Vigier , Sirmond, etc. EDITION, s. f. mème origine gu’ÉDITEUR. ( Bibliogr.) On entend par ce mot l'impression et la publication d’un manuscrit; et la quantité des exem- plaires que l’on en tire avec les mêmes planches, se nomme pre- mière édition. Lorsque tons les exemplaires d’une première édition sont épuisés, on le réimprime avec des changemens ou sans change- mens. Cetteréimpression se nomme seconde édition. Edition clandestine; celle qui se fait dans le secret et sans la par- ticipation de l’auteur. Ces sortes d'éditions que l’ounomme aussi cor1- tre-farons, ou contre - factions , sont ordinairement mauvaises ou présumtes telles, parce qu’elles sont toujours faites à la hâte et à peu de frais, pour satisfaire la cu- pidité du libraire qui les donne à bas prix. £EDI 37 Editions rares; 1° celles qui sont faites sur des manuscrits an- ciens, parce qu’elles représentent en quelque sorte les manuscrits qui leur ont servi de modèles; 2.9 Ja première édifion de chaque ville : on recherche ces sortes d'éditions , parce qu’elles peuvent servir à éclaircir différens points dé l’his- toire littéraire; 3.° les éditions fai- tes chez les plus célébres impri- meurs des 16, 17° et 18.° siècles, à cause de la beauté du type, de l’exé- cution typographique et de l’exécu- tion de l’ouvrase : telles sont celles de l'impression des Aldes,de Juntes, des Chryphes, des Rouilles, des Etienves, des Vascosans , des Tu- mètres , des Dolet, des Eizevirs, des Plantin, des Barbou, des Basker- ville, des Bodoni , des Tbarra , des Didot, des Crapelet, etc.; 4.° les éditions imprimées avec des lettres @u des caractères particuliers et extraordinaires ; telles que les édi- tions grecques, imprimées en Capi- tales , comme l’Anthologie, Calli- maque, Apollonius de Rhodes, Euripide, etc. Edition princeps ; celle qui pa- roit la première d’nn ouvrage. Editions incunables ; c’est-à- dire, qui touchent au berceau de l'imprimerie ; ce sont celles qui ont paru dans le 15.€ siècle ; tels a 2 ouvrages sortis des presses de Guttemberg, de Faust, de Schæf- fer. V.le 7. vol. de la Brbliogra- plie de Debure. “ ÉDREDON, s. m, le vulgaire dit aisledon, et les naturalistes, eder- don , corruption de l’allemand er- der-duck , oie à duvet, ( Hist nat.) Duvet qui se trouve sous la poitrine de l’eider, espèce d’oie qui se rencontre en Europe, en Asie et dans l’Amérique septen- trionale.La femelle pend cinq œufs d’un vert brillant, qu’on prétend qu’elle dépose entre les plumes qu’elle s’arrache de la poitrine , et qui sont ce duyet précieux dont on fait des matelas, des couvre-pieds et des doublures. EDULCORATION , s. f. du latin edulcors, rendre doux , adoucir. { Chimie) Adoucissement qu’on procure à différentes matières par 58 EFF des lotions réitérées, pour les dé- pouiller des sels âcres qu’elles con- tiennent et avec lesquels on les avoit préparées. ( Pharmacie )} Adoucissement qu’on doune à un remède liquide, en y mélant du sucre, du sirop, du miel, pous en rendre le goût plus agréable. RS EFFACER, v. a. du lat. barb. effaciare , pour faciem delere , dter la figure , l’image , le caractere, les couleurs, lestraits, l'empreinte de quelque chose. ( Gymnastique) Dans certains exercices du corps, comme l’escri- me , la danse, le manége , on dit effacer le corps, effacer une tpaule, etc. pour dire les tenir dans la po- sition qui donne le moins de prise et le plus de grâce. ( Technol. ) Les chapeliers disent efficer le poil ponr mèler chaque espèce de poil, de manière à ne as la reconnoître. (Marine) Effacer , en termes de marine, signihe présenter la proue ou l’avant du vaisseau à un fort ou à un autre vaisseau , pour avoir moius d'apparence. Les galères qui ont leurs canons sur l’avant, s’ef- facent ainsi pour canonner leurs ennemis. Il en est de mème des galiotes à bombes à la française. EFFECTION,s.m.dulat.ef/ectio, fait d’eflicio, achever , accomplir. ( Géom.) Construction des pro- blèmes ou équations. Ce terme commence à n’être plus en usage. EFFENDI , mot turc, qui signifie maitre. On donne quelquefois ce titre au mufti et aux émirs. Les secrétaires où maitres d'écriture le prentent aussi, et il semble dé- signer particulièrement leur office. En général tons ceux qui ont étudié, les prêtres des mosquées , les gens de lettres et les jurisconsultes ou gens de robe sont décorés de ce titre. On nomme le grand chan- celier de l’Empire, reis effendi. EFFERVESCENCE, 5. f. du lat. effervescentia , formé de la partie. extract.ex, et de férveo, où fervo, brûler, être animé. ( Chimie) Mouvement qu s’excite dans une liqueur dans laqueïle il se fait une combinaison de subs- tances, telle que des acides se ETT mélent et produisent ordinairement de la chaleur. Ceux qui ont écrit les premiérs de la chimie ont confondu lef- Jervescence avec la fermentation ; mais Boerrhaave a judicieusement fixé la signification de ces termes, La fermentation consiste, selon lui, dans un mouvement intestin des sucs des végétaux, , FER- MENTATION, par lequel il se fait un vin ou un vinaigre , et il appelle effervescence, toutes les autres ébullitions produites par le mélange des corps. (Méd.) Effervescence se dit en- core du sang et des autres hu- meurs qui se rartfient par uné chaleur contre nature, et qui gon- fleut extrèmement les vaisseaux » comme il arrive dans la chaleur de la fièvre. EFFET, s. m. On a dit autrefois effect, du lat. effectus , formé d’ef- Jicere , faire , achever : ce qui est produit par jue cause. (Jurisprud.N] mot s'entend en droit de ce qui résulte d’uné loi, d’ane convention, d’une action. Les actes nuls ne produisent au- cun efJet. Efjets civils ; ce sont les droîitset les avantages accordés au citoyen par Jes lois civiles et politiques de VEtat. Effet rétroactif ; effet qui re- Monte à uu tems antérieur à Ja cause qui le produit, Une loi ne doit avoir aucun effet rétroactif. Effet ; terme générique qui com- prend toutes sortes debiens,comme maisons , terres, rentes, obliga- tious, billets , meubles , argent comptant. (Commerce , Banque) Effet, ou plus ordinairement effets au plu- riel ; ce sont des billets, des lettres- dé-change, Ce négociant & plu- sieurs effets dans son portefeuille , pour dire qu’il a plusieurs lettres- de-change , billets de banque , obligations nationales, etc. ( Elocution ) Effets au plurier ; c’est un des lieux communs de la rhétorique propre à la preuve ; il faut s'assurer de l’existence des effets avant que d’en chercher les causes ; car 1l n’est que trop or- EFF dinaire à l’homme de prendre pour de véritables effets, de pures chi- mères. | Plutarque , ce philosophe si pro- fond , nous indique gue méthode excellente pour nous assurer de l’existence des effets. Voici comme il s’y prend pour résoudré cette question qu'il se propose : Poür- quoi les poulains qui ont été cou- rus par les loups vont-ils plus vite que les autres ? C’est peut- étre parce que les plus lents ont été pris par les loups ; c’est peut- être aussi la peur qui les aiguil- lônne et leur donue plus de vitesse; mais peut-etre aussi que cela n'est as vrai. ( Pésnture) Effet, dans le lan- gage des arts, signifie l’apparence qui tésulte d’un ouvrage. Il ‘se prenä en bonne où mauvaise part. Ce tableau est d’un bel effet ; cette lumière est d’un effet trop dur ; mais Quand il est seul , il se prend toujours en bonue part. L’éffet, pour celui qui considère un ouvrage de peinture, est la sen- sation ou le sentiment què cet ouvrage lui cause ; pour l'artiste, l’effet est ce qui doit résulter des dillérentes parties de l’art qu'il exerce. L'effet du dessin est d’imiter les formes; celui de la couleur, de donuer à chaque objet la nuance qui le distingue des aûtres; le clair- obscur imite les effets de la lu- mière , et ainsi des autres parties de l’art. La réunion de ces diffé- rens éfets particuliers cause une impression qu’on nomme l’ef/et du tout pe 774 L'effet du tableau d’histoire con- siste dans l’espression exacte des actions et des passions ; celui du portrait dans la ressemblance des traits, celui du paysage dans la représentation des sites ; et celui d’une peinture de marine , dans celle des eaux. « Si vous voulez avoir du plai- sir (on pourruit ajouter, du succès ) ea peignant, dit de Piles, sur le #12° vers du Poëme de la peinture de Dufresnoi , il faut avoir telle- ment pensé à l’économie de votre ouvrage , qu’il soit fait avant qu’il soit commencé sur la toile : il faut EFF 5q avoir prévu l’effet des groupés, le fond et le clair-obscur dechaique chose , l'harmonie des couleurs, l’intelligence de tout le sujet, ensorte que ce Gue vous mettrez sur la toile ne soit qu'une copie de ce que vous avez dans la pen- sée. » ( Musique) Effet, en terme de musique, Sigoihe l'impression ägréa- ble et forte que produit ute ex- cellente musique sur l’oreille et l'esprit des écoutans. Une longue pratique peut ap- prendre à esnnoitre té CHERS d'eflet, mais il n’y a que le génie quu les trouve ; c’est le défaut des mauvais compositeurs, d’eutasser parties sur parties, fnstrumens sur instramens, pour trouver l’effeb qui lés feit. Au contraire, l'œil cherche sur leS partitions des grands maitrés ces effets sublimes et ra- vissans que produit leur musique exécutée, ( Danse ) Effet, dans la danse, est l’impression que produit une belle danse sur les yeux et sur le cœur des spectateurs Pour pro- duire de l'effet dans les ballets, c’est peu de leur donner une forme nouvelle , de perfectionner les pas, et d’en inventer de nouveaux : ïl faut étudier et peindre les passions : en habituant son ame à les sen- tir, un danseur séntira diminuer tous les jours la diflculté de les exprimer , sa physionomie recevra toutes les impressions de l’apita- tion du cœur , elle se caractérisera de mille manières différentes, elle donnera de l’énergie aux mouve- mens extérieurs , et peindra avec des traits de feu le désordre des sens €t le tumulte qui régnera au-dedans de lui-même. EFFEUILLER, v. a. du latin exfoliare, composé d’ex et de folium : ôter les feuilles, dépouil- ler un arbre de ses feuilles. ( Botan.) Effeuiller une plante ou l’effaner, c’est la dépouiller de ses feuilles. 11 ne faut pas con- fondreefleuillaison avec DÉFEUIL- LAISON. 7. ce dernier mot. ( Jardin. ) Effeuiller ; c’est sup- primer habilement les feuilles qui peuvent nuire à la maturité 2 fruits ou à leur couleur. On né ETF doit pas les arracher, mais Îles couper avec l’ongle ou avec des ciseaux. Les jardiniers sont assez dans l'usage doter les feuilles au- tour du raisin pour le colorer ou l'avancer , de manière qu'il n’en reste que très-peu; ce fruit dé- garni cesse de profiter, se fane et se ride. Dès. qu'un melon ou un coucombre est noné, ils cou- pent pareillement les feuilles tout autour ; en voulant l’avancer ils le retardent , puisqu'ils suppriment ses mères nourrices. Il en est de mème pour les péches, elles se couronuent si l’on n’a pas soin de leur laisser des feuilles qui leur servent de parasol. EFFIGIE, s. f. du lat. efhigies, fait d’efingo , représenter au vif, peindre , portraire : figure , repré- sentation d’une personne. ( Monnaie ) Effigie se dit de l'empreinte des monnaies, de la représentation de la tète du prince qui la fait battre. À Rome, dans les beaux jours de la république , on ne mettoit aucune effigie sur les monnaies. Ce ne fut que vers la fin que les triumvirs s’avisèrent defaire graver sur quelques-unes les têtes d’an- ciens consuls dont la mémoire étoit chère à la patrie. Jules-César est le premier romain qui ait vu son effigie sur les espèces. Ce fut un exemple pour les empereurs, qui en firent même frapper quel- quefois à l'effigie des impératrices. ( Pratique } Exécuter en efligie ; c’est pendre à une potence un ta- bleau où est dépeint un criminel contumax condamné à mort. L'usage des exécutions par effigie tire son origine des sacrifices et des triomphes desanciens, lesquels au lieu de sacrifier la personne même, sacrifioient quelquefois seu- lement son efgie. L’exécution par effigie, en matière criminelle , vient particulièrement des Grecs, ed edquels on farsoit le pro- cès aux absens. On les exécutoit avec effigie, ou bien on écrivoit ieurs nos avec la condamnation sur des colonnes. { Sculpture) Les sculpteurs en médaille se servent souyent du 4o EFF mot efigie pour désigner les figures de médaille. CFFLEURER , v: a du latin efflorure, composé d’ex et de flos : ôter les fleurs. .(-Agricult®i) Ce terme a d’abord signifié en agriculture, ôter Îles fleurs d’me plante, d’un arbre. ( T'echnol ) Les arts l’ont depuis employé pour signifier ôter quel- que peu de la peau, de lPécorce, e la superficie de quelque chose ; c’est dans ce sens que les chamoi- seurs disent effleurer une peau, pour en enlever toute la super ficie du côté de la laine ou du poil, et que les gantiers disent effleurer une peau à la main, pour la rendre par-tout d’égale épais- seur. ( Littérat.) Effleurer se a quefois au figuré pour toucher lé- gèrement une matière sans l’ap- profondir. Jl n’a fait qu’effieurer la question, sans Far tin avant en matière, EFTLORESCENCE , s. f. du latin éflorescentia, dérivé d’efflo- resco , pousser des. fleurs, fleurir; composé a’ex et de floresco , pous- ser des fleurs du dedans au-dehors. ( Chimie) Changement qui arrive à une substance minérale lorsqu'elle est chargée de parties salines qui se montrent à $a surface, et y forment un enduit semblable à de la moisissure. ( Méd.) Les médecins appellent aussi eflorescence, des pustules ou des éruptions à la peau. EFFLUENCE, s. f. du lat. ex et fluo, couler au-dehors. { Physique ) Effluences électri- que ; on appelle ainsi les rayons e matière électrique , qui sortent d’un sante actuellement électrisé ; c’est-là le nom que leur a donné V’abbé Nollét, tandis qu’il a nom- mé a/fluences électriques, lesrayons de Ja même matière qui arrivent au corps actuellement électrisé. W.. AFFLUENCES ÉLECTRIQUES ; et comme ces deux coûrans ont lieu dans le même tems, et toutes les fois qu’un corps est électrisé soit par frottement , soit par com-— munication , il les a nomméés effluences êt affluences simultanées. Ÿ. MATIÈRE EFYLUENTE. EFF EFFLUXION, s, f. même origine qu'EFFLUENCE. .. {Méd.) Ce terme se dit, en termes de médecin-accoucheur , de l'écoulement d’un fœtus impar- fait dans les premiers jours après la conception. Quelques auteurs prétendent qu’il faut qu’un fœtus ait trois mois ayant qu'on puisse dire qu’il y a eu avortement; s’il sort auparavant , cela s’appelle ef- Jluxion. À EFFORT , s. m. du latin barb. efforcium, qui suivant Ducange a signifié effort , armée , forces mili- taires : action faite en s’efforçant, en employant beaucoup de force. ( Mécan. ) Ce terme est fréquem- ment usité parmi les philosophes et les mathématiciens, pour des. gner la force avec laquelle un corps en mouvement tend à produire un effet , soit qu’il le produise réelle- ment, soit que quelque obstacle empêche de le produire ; c’est dans ce sens qu’on dit qu’un corps qui se meut, suivant une courbe , fait effort à chaque instant pour s’échap- per par la tangente; qu’un coin qu'on pousse dans une pièce de bois, fait effort pour la fendre , etc. * ( Méd. ) Effort se dit , en termes de médecine, des douleurs de reins auxquelles on s’expose en s’effor- gant de soulever des fardeaux pe- sans; lorsqu'on fait de longues courses à cheval, etc. Méd, vétér. ) On appelle encore eflorts de reins , en termes de ma- réchallerie , les douleurs au’éprou- ve un cheval, après une exten- sion plus où moins violente des ligamens qui servent d’attache aux dernières vertèbres dorsales et lombaires ; après uue forte con- traction des muscles, des lombes , ou de quelques autres muscles. EFFRACTION , s. f. du latin effractura , formé d’effringo , rom- pre, briser, composé d’ex et de frango , mettre en pièces. (Pratique) Fracture, rupture que fat un voleur pour dérober, 1 y a eu vol avec effraction. . EFFUSION , s. f. du lat. effusio, formé d’effundo , verser , répandre, épancher. ( Culte relig.) On faisçit autre E GA [A fois des effusions de vins, et autres liqueurs dans les sacrifices que l’on faisoit aux dieux. { Physique ) Effusion se dit aussi, en parlant de la lumière. L’eflusion de la lumière vient des corns lumineux. (Méd.) On appelle effusion, en termes de médecine , un épanche- ment, un écoulement des choses liquides, qui se fait avec quelque pau Il faut craindre dans une plaie la trop grande efJusion de sang. L'effusion de la bile cause la jaunisse. ( Philos. hermét. ) Effusion, parmi les alchimistes, est la puri- fication de la pierre philosophale. Il y a autant de différentes effusions que de digestions. ÉGAGROPILE, où AGAGRO- PILE ou AGROPILE , s. f. du gr. ai£ ( aix ), génit. «iyoc ( aigos }, d’äypsoc (agrios), sauvage, et de æinos ( pilos ), balle de laine. (Jist. nat.) Sorte de boule sphérique qu’on trouve dans le corps des chamois, des chèvres, ou d’autres animaux ruminans ; c’est une pelotte formée de poils ou de crins que ces animaux ava- lent en se léchant. On a attribué pendant long-tems des propriétés merveilleuses à ce mélange , avant qu’on en connût la nature. Les poissons rejettent aussi de leur estomac des égagropiles, que l’on regardoit autrefois comme Île résultat de la décomposition des feuilles de l’algue de mer. ÉGAL, adj. du lat. æœqualrs : pareil, semblable , le mème, soit en nature , soit en quantité, soit en qualité. ( Géom.) C’est ur axiôme en éométrie , que deux choses égales a vne troisième sont égales entre elles. Cercles égaux; ceux dont les diamètres sont égaux. Angles égaux ; ceux dont les côtés sont inclinés les uns aux autres de la même manière, ou ui sont mesurés par des arcs égaux d’un même cercle , ou par des arcs semblables de cercles différens. Figures égales ; celles dont les 4 EG A aires sont égales, soit que ces figures soient semblables ou non, Solides égaux ; ceux qui tien- nent autant d’espace l’un que l’autre , c’est-à-dire, dont les soli- dités ou les capacités sont egales. Rapports géométriques egaux ; ceux dans lesquels la différence des deux plus petits termes sont de semblables parties aliquotes, ou aliquantes de leurs premiers termes. "Rapports arithmétiques égaux ; ceux dans lesquels fe différeuce des deux plus petits termes est égale à la différence des deux plus grands. (Mécan. ) Mouvement égal ou uniforme ; c’est celui par lequel un corps se meut en conservant toujours la même vitesse, sans être accéléré ni retardé. Y. MOU= VEMENT. e .(Méd.) Egalse dit, en méde- cine, de tout ce qui conserve tou- jours le même état, de tout ce qui est toujours le mème en soi et dans toutes ses parties. C’est en ce sens qu’on dit de la maticre puru- lente ou du pus, qu’il est égal, ou d’une consistance égale, lors- qu’il n’est point mélangé de sanie, et qu’il est par-tout le même. Le pouls est égal, quand ïl marche toujours de la mème ma- niere , lorsqu'on n’y remarque aucune variation, soit par rap- ort au tems, soit par rapport à È manière dout l’artère se dilate et se resserre. L’urire est égale, lorsqu'elle conserve toujours la même appa- rence, soit par rapport à la cou- leur et à la consistance, soit par rapport aux matières qu’elle con- tient. Une maladie est égale, lors- qu’il ne survient aucune révolu- tion dans les symptômes et dans Jes circonstances qui l’accompa- nent. Les Grecs désignent cet état par le mot Guanoc | omalos), éval; et les médecins donnent Pépithète d’égal aux médicamens qui conservent où qui réduisent les maladies à cet état. ( Botan.) Egal se dit de tout ce qui est de la même hauteur. Les stygmates sunt égaux entre eux FGL quand ils sont tous de la même longueur ; ils sont égaux aux éta mines, Quand ils arrivent à la même hauteur que les anthères, etc, ÉGALÉ , adj. du latin œæquatus. (Astronomie ) Anomalie égalée. C’est quelquefois l’anomalié vraie, quelquefois l’anomalie moyenne , corrigée par une partie des équa- tons. À EGALITÉ , s. f. même origine qu'ÉGAL. Conformité, parité, rapport entre des choses é. ales. ( Astron. ) Cercle d'égalité, où équant ; c’est un cercle dont on fait beaucoup d’usage , pour expli- quer l’excentricité des planètes , et la réduire plus aisément au calcul. (Géom.) Raison d'égalité ; c’est Ja raison ou le rapport qu'il y à entre deux quantités égales. Proportion d’égalité ordonnée ; c’est celle dans laquelle deux ter- mes d’un rang ou d’une suite sont p'oportionnels à autant d’autres térmes d’un autre rang ou d’une autre suite. Proportion d’égalité troublée ; c’est celle dans läquelle plus de denx termes d’un rang sont pro- portionnels à autant de termes d'un autre rang , dans un ordre renversé et interrompu. ÉGIDE, s.f. du gr. afyse ( aigis), peau de chèvre, dérivé d’as£ (aix), chèvre. (Mythol.) On nomme ainsi le bouclier de Jupiter, parce qu’il étoit couvert de la peau de Ia chèvre Amalthée. Jupiter fit dans la suite présent de son bouclier à Minerve , d’où vient que le bou- clier de Minerve, s’appelle aussi égide, dans Virgile. EGILOPS. V. ÆGILOPS. EGLISE, s. f. du gr. sxxaniæ (ekklésia), congrégation, assem- blée , dérivé d’sxxanew ( ekKkaléd), composé d’ex (ex ) de, hors, et de xarsw (Kkaleo), et par syncope xhcw ( AleG ), appeler, assem- bler. ( Culte cathol. ) Les catholiques romains entendent par ce mot, l’assemblée des chrétiens qui sont attachés à la communion de }’Eglise romäiue. EGL Eglise militante ; c’est l’assem- blée des fidèles qui sont sur la terre. Eglise triomphante; c’est l’as- semblée dés fidèles qui sont déjà dans la gloire. Eglise souffrante; c’est l’assem- blée des fidèles qui sont dans le purgatoire. Primitive église; ce sont les premiers chrétiens qui vivoient à la naissance de l’église. Eglise grecque; on comprend sons ce nom toutes les églises des pays qe avoient été soumis à l’em- pire des Grecs, et où ils avoient porté leur langue , c’est-à-dire, tout ce qui s’étend depuis la Grèce jusqu’en Mésopotamie et en Perse , et de-là jusqu’en Egypte. Eglise latine ; on comprendsous ce nom toutes les églises des pays où les Romains avoient établi leur langue. Eglise d’orient ; c’est la même chose que l’église grecque. * Eglise d’occident; \a mème chose qu’église latine. ni Eglise anglicane ; ce mot ne s’entend que de l’église schismati- que d'Angleterre. Eglise gallicane ; dès les pre- miers tems du christianisme , on désigna de cette manière l’éstise de France, pour distinguer, par cette dénomination, le diocèse des Gaules. Eglise se prend aussi pour un temple bä&ti ét destiné à l’honneur de Dieu , et ordinairement sous l’invocation de quelque saint. C’est dans ce sens qu’on dit fonder une église, bâtir une église, bénir une église, consacrer une église, ‘ Eglise primatiale, métropoli- daine , cathédrale ; c’est celle qui est sous la direction d’un primat, d'un métropolitain, d’un évêque. Eglise collégiale ; celle qui est desservie par des chanoines, sans siége épiscopal, Eglise paroissiale, qu’on a ap- pelée autrefois église cathédrale ; c’est celle où il ÿ a des prêtres ou un curé qui administre les sacre- mens au peuple. . Grande église; c’est l’église prin- cipale, la plus considérable d’une vi EGL 45 Eglise succursale ; celle qui sert à l’aide d’une paroissiale quand elle-ci est trop étendue. Eglise mère; celle à qui les au- tres obéissent. La première église bâtie publi- quement à Rome , a été, à ce que l’on prétend, celle de St. Laurent, fondée par Constantin. Eglise protestante d'Allema- gne ; c’est l’assemblée dés chré- tiens d'Allemagne, qui se sont sé-. parés de l’église universelle. C’est dans le même sens qu’on dit l’église luthérienne, l’église réformée , ete. ( Géographie) T’état ou Les terres de l’église : c’est le nom que l’on donne aux terres que le pipe possède en Italie, en qualité de souverain temporel et immédiat. ÉGLOGUE, s. f. du grec éxh0yn (eklogé), choix , pièce choisie. ( Poëstie } Sorte de poësie pasto- rale, où d’ordinaire on fait parler les bergers. La vie pastorale ést l’objet géné- ral de l’églogue. Ce sont des ber- gers qui y parlent, et souveut en dialogue. Les termes doivent, comme les pensées , être naturels et naïfs; le style moins orné qu’ex- pressif et élégant ; les images rian- tes ; les comparaisons tirées d’ob- jets communs et à la portée des bergers ; les sentimens tendres et délicats; les tours aisés et simples; la cadence mesurée, mais pas trop barmoônieuse. Il y a des églogues de Théocrite d'un caractère élevé ; et Virgile en a fait aussi d’un haut style. L'assemblée des Arcadiens., à Rome, dont l’établissement ne date que de 1690 ; a renouvelé enItalie le goût des églogues. ( Littérat.) Quoique nous ayons restreint la signification d’églogue aux poésies pastorales, on entend aussi par ce mot d’aûtres ouvrages que des pièces de poësie ; car on dit les ég/ogues de Diodore, de Polybe , de Ctésias , de Théo- phraste , de Strabon, c’est-à-dire, des collections, des exträits, des morceanx choisis de Diodore , de Polybe ; etc. ÉGOUT , s. m. du lat. exgufturm, formé de gutta, goutte. Les Alle- 4% EGR mands disent gosse, et les Tla- mands goot, dans la mème signifi- cation. (-Archit. ) Canal pour l’écoule- ment des eaux de pluie et immon- dices d’une ville. H se dit aussi du petit rebord qui pend au larmier d’une corni- che , comme aussi de l’extrémité inférieure d’un toit. Hugues Aubriot , prévôt de Paris, sous les règnes de Charles V et de Charles VI, entreprit le pre- mier d'y faire faire des égouts en plusieurs endroits , pour faire écou- ler les eaux dans les prés des en- virons. ÉGRATIGNER , v. a. du lat. barb. ingratignare , déchirer avec les ongles. Entamer et déchirer légèrement la peau avec les ongles, avec une épingle , ou quelque chose de sem- blable. (Technol.) Egratigner du satin ou une autre étoffe de soie, c’est faire des découpures, y former iverses figures en effleurant , avec une pointe, la superficie de ’étoffe. ( Graveur) On dit d’une planche w’elle n’est qu’égratignée, lorsque le cuivre n’a pas été coupé avec hardiesse et netteté. ( Peinture) Maniere égratignée ; c’est une espèce de peinture mono- chronée , ou si l’on veut une sorte de dessin que les Italiens nomment sgrafitto. Ce genre consiste dans la préparation d’un fond noir de stuc, sur lequel on applique un enduit blanc ; et en Ôtant cet enduit avec ume pointe de fer, on découvre par hachures le noir qui fait les om- bres, ce qui forme une sorte de clair-obscur imitant l’estampe. Polydore de Caravage, qui a exé- cuté la plupart de ses ouvrages à fresque et d’une même couleur , à limitation des bas-reliefs, s’est souvent servi, dans cette sorte de peinture, de la manière égratignée. André Cosimo , qui a le premier employé les ornemens dans les ou- vrages de peinture moderne, est aussi le premier, à ce qu’on croit, qui a travaillé le clair-obscur dans la manière égratignée Cette ma- nière a beaucoup de force et résiste ELA mieux aux injures du tems ; mais elle a un effet si dur et si désagréa= ble à la vue, que tout le monde a pris le parti de l’abandonner. ÉGRISÉE, s. f. Ce mot paroît ve- nir de l'Italien sfreggiare , polir. ( Lapidaire } Poudre de diamant qu’on obtient en frottant deux dia- mans l’un contre l’autre. C’est la seule matière qui puisse servir à polir et à tailler le diamant. On emploie aussi l’égrisée pour scier les autres pierres précieuses , qui exigent un tems considérable pour être scites par le moyen de l'émail ou de spath adamantin. ÉJACULATEUR , s. m. du lat. ejaculart , Vancer en haut. ( Physiol. ) I se dit de quelques parties qui ont rapport à l’éjacula- tion de la semence. Les deux con- duits éjaculateurs ont environ un pouce de longueur : ils sont larges près des vésicules et diminuent à mesure qu’ils approchent de l’urè- tre qu’ils percent ensemble. Les deux muscles éjaculateurs du clitoris viennent du sphincter de l'anus , se portent latéralement et s’insèrent à côté du clitoris. ÉJECTION , s. f. du latin ejicere, formé de e, de, hors, et de Jacio, lancer hors. (Méd.) Ejection des éxcrémens ; c’est la sortie de matières fécales, des urines et des crachats. . HU- MEUR, ÉLABORER, v. a. dulat. e/aboro, formé de e, de , hors, et de Labor: travailler avec soin , préparer et perfectionner graduellement les sens, les humeurs, ( Med.) On dit que le sang est élaboré, quand il est bien condi- tionné, quand le nature a pris soin de le perfectionner. ELAGUER , v. a. du Jat, barb. elaqueo , débarrasser, formé dé ex , de, hors, et de laqueus , lacet, filet, piége, embarras. (Jardin.) Abattre certaines bran- ches des arbres, qui les rendent trop touffus. C’est aussi ébrancher jusqu’à une certaine hauteur les arbres qu’on veut faire monter, pour qu’ils forment une belle tige. Ces opéra- ELA tions ne se pratiquent que lorsque les arbres sont dépouillés de leurs feuilles. ÉLANCEMENT, s. m. du verbe élancer, da lat. lancea, lance : l’ac- tion de lancer hors, en avant, comme on fait d’une lance. ( Méd. } Impression que fait en quelque partie du corps une dou- leur subite et de peu de durée pro- venant de quelque cause interne. (Marine) Élancement de l’é- trave ; on appelle ainsi la quantité dont l’étrave se projette en avant de la quille d’un vaisseau. Le grand élancement rend le vaisseau plus fin, plus propre à di- viser le fluide ; meilleur voilier de vent arrière et de vent largue ; mais aussi les vaisseaux qui ont beaucoup d’élancement peuvent moins supporter l’eHort de la voile, et ont le défaut de dériver plus que lesautres dans l’allure au hs près : aussi, à mesure que l’art de la cons- truction s’est perfectionné , on a considérablement dimiuué l’élan- cemnent. 4 . ELANS , s. m. même origine que ELANCEMENT. ( Marine ) On appelle ainsi les écarts que fait le vaisseau, tantôt à droite , tantôt à gauche , dans la di- rection de sa route, soit par l’effet de la mer, soit par toute autre cause, quelque attention que l’on mette à gcuverner. Ces élans doivent s’es- timer dans le calcul de la route; on dit : Les élans sont sur tribord, etc. ÉLASTICITE, s. f. du gr. #r25ùs ( élastés ), qui pousse, dérivé d’#- azspt0 ( élastréé), où #rauve (élau- nô ), pousser , agiter. ( Physique ) L’élasticité est l’ef- fort par lequel les corps comprimés tendent à se rétablir dans leur pre- mier état. Un corps parfaitement élastique est celui qui, après avoir été comprimé , se rétablit compléte - ment , avec autant de prestesse que celle avec laquelle il a été comprimé. Si Von en excepte la matière de la lumière et l'air, on ne connoît point de corps qui jouissent de cette per- fection d’élasticité. Aucun ne se ré- tablit complétement, et tous em- ploient à reprendre leur état plus de ms qu’ils n’en ont mis à le perdre. ELA 45 S'il y a des corps qui perdent leur élasticité, il y en a aussi dans les- quels on peut l’augmenter par dif- férens moyens employés dans les arts. Les corps sonores devant avoir un ressort très actif, op augmente l’élasticité des métaux dont on fait les cloches, les timbres, ete. , en les mélant avec d’autres métaux, ou demi-méiaux : ce que l’on appelle ALLIAGE. 7. ce mot. La plupart des métaux, même sans être alliés, acquièrent une plus grande élasticité, lorsqu’on les bat à froid ; ce que les ouvriers appellent ÉCROUIR. 7. ce mot. ; Quoiqu’on ait des procédés cer- tains pour augmenter ou diminuer la force du ressort de plusieurs corps, on n’en connoit pas mieux la cause de l’élasticité en général. Tout ce qu'on a imaginé jusqu'à présent pour en rendre raison, se réduit à des conjectures mal fondées, et souvent démenties par l'expérience. On a d’abord prétendu que c’étoit de l’air que dépendoit lélasticité des corps. On croyoit que l’air s’in- siuuant par les pores entre les par- ties des ressorts tendus , les poussoit de manière à leur faire reprendre leur première situation ; mais cela est démenti par l’expérience , puis- que lélasticité a lieu dans le vide de Boyle , comme en plein air. On a douc eu recours à un fluide beaucoup plus subtil que Pair gros- sier, et on l’a supposé lui - même élastique. Enfin, d’autres physiciens attri- buent l’élasticité à la force répul- sive qu'ont entre elles les particules des corps. Mais si l’on ignore la cause de l’élasticité des corps, on connoît assez bien les lois suivant lesquelles les corps é/astiques agis- sent les uns sur les autres. S’gave- sande s’est donné beaucuup de peine pour déterminer ces lois, Daniel Bernoulli a donné, dans son Hydro- dynamique , les lois de la compres- sion et du mouvement des fluides élastiques. I en tire la théorie de la compression de l'air et de son mouvement par différens canaux, de la force de la poudre pour mou- voir les boulets de canon; d’Alem- bert, dans son Traité de l'équilibre 46 EL et du mouvement des fluides, a aussi doané les lois de équilibre et du mouvement des fluides élastiques. ( Botan.) Le mot élasticité a, parmi les botanistes , une acception très-différente , et, en quelque sorte, upposée l’élasticité de certains fruits, tels que celui des tythimales, de la fraxinille, dela balsamine, etc, cuusiste dans une désunion subite de leurs parties, qui ne peuveut plus être rappelées à leur précédent état ; en sorte que cette espèce d’élasticité semble se perdre avec son premier effet, et être plutét une destruction par ressort, qu'une tendance à re- prendre un état naturel. À ce res- sort par contraction, on peut Op poser celui des étamines, particu- hérement de la famille des ortes, dont les filets d’abord infléchis dans le calice, s'élèvent par une érup- tion subite hors de celui-ci. Ces filets sont ordinairement faciles à recon- noître par certains plis sur leur Face interne. , ÉLATÉROMÈTRE , s. m. formé du grec sxærno ( elatér ), agitateur, et de werpov ( métron ) , mesure. F. ELASTICITE. ( Physique ) Instrument qui sert à mesurer à-peu-prés à quel poiut l'air est condensé dans le récipieut de la machine pneumatique. ELECTEUR,Ss. m.dulat. eligere, élire , composé de e, de, hors, et de lego, choisir d’entre. Celui qui élit, qui a droit d’élire. ( Escon. polit.) Ce mot se dit, par prééminence , des princes d’Alfe- magne qui ont Le droit d’élire lem- pereur. ÉLECTION, s. f. du lat. electro, formé d’eligere ( VF. ELECTEUR ): action d’élire , ou concours de suf- frages qui donne, à une personne une place dans l’État ou dans l’é- glise , ou la promotion d’une per- sonne à quelque dignité par ceux qui ont droit d’élire. ( Hist. ecclés.) L'élection la plus solennelle est ceile du pape, qui se fait par les cardinaux en quatre ma- nières : l’une par la voie du Saint- Esprit , quand le premier cardinal gui parle ayant donné sa voix à quelqu'un , 1l va à Padorauon , en ie proclamant pape, comme par une ELE inspiration subite du Saint - Esprit, Alors , il est élu , si tous les autres, où au moins les deux tiers de las— semblée y applaudissent. La se- conde , par celle du compromis, quand tout le collége convient de trois cardinaux auxquels il donne pouvoir de nommer le pape; et cette puissance cesse à la chandelle éteinte. La troisième par la voie de scrutin : (celle-läest la plus ordinaire) quand les cardinaux portent des billets ca- chetés où sont écrits leurs suffrages, dans un calice qui est sur l'autel. IL faut les deux tiers des voix pour l'élection par le scrutin. La qua- triéme est par la voie d’'ACCES ( F. ce mot), quand les voix étant ioujours trop partagées pour élire le pape , quelques-uns des cardinaux se désistent de leur premier suffrage, et accèdent, accedunt , c’est-à-dire, joignent leur voix pour la donner à celui qui en a déjà plusieurs par le scrutin. ( Pratique) Election de domi- cile; c’est Le choix que l’on fait dans les exploits, dans les contrats, d’un domicile momentané, ad hoc. ( Pharmacie ) Élection se dit aussi d’une partie de la pharmacie qui enseioue la manière de bien choisir les médicamens , et de dis- tinguer les bons d’avec les mau- vais. (_Arithmét. et Alg.) Election se dit encore de la différente ma- niére de prendre , dans les nombres et les combinaisons, quelques nom- bres ou quantités données , sans avoir égard à leurs places. Ainsi, les quantités a, b, c, peuvent ètre prises de sept façons différentes, 77. COMBINAISON, ALTERNATION, PERMUTATION. ÉLECTRICITÉ, s. f. du grec #asxrpoy ( élektron), dont les Latins ont fait electrum, ambre jaune. ( Physique ) Nom que l’on donne à l’acuion d’un corps que lon a mis en état d'attirer à lui et de repousser des corps légers qu’on lui présente à une cerlaiue distauce , comme on le voit faire à l’ambre. L’ambre est le premier corps qu’on ait reconnu électrique , et lorsque l’on fit de cette découverte un sujet de physique expérimentale , et qu'il fallut dési- ELE gner cette propriété par quelque nom , le mot ambre y parut peu propre ; sa signification grecque ou atine plat davantage; on la saisit, et on eu tira le mot électricité. Un corps électrisé a encore la propriété de faire sentir sur la peau une impression semblable à celle du coton cardé, ou d’une toile d’a- raignée qu’on rencontreroit flottante en l'air ; de répandre uue odeur com- parable à celle du phosphore d'urine ou de l’ail; de lancer des aigrettes d’une matière enflammée ; de pro- duire des étincelles brillantes ; de faire sentir des piqûres très-vives aux corps animés qu'on lui présente; de leur causer des commouous vic- lentes ; d’euflammer les liqueurs ou vapeurs spirilueuses; enfin , de com- muuiquer à d’autres corps la faculté de produire ces mêmes effets pendant un certain tems. On trouve, dans les plus anciens monumens de la physique , que les naturalistes ont connu de tout tems au sucçin, ou ambre jaune, la pro- priété d'attirer des pailles et autres corps légers. On s’est aperçu par la suite que les corps bitumineux ei ré- sineux , tels que le soufre , le jayet , la cire, la résine, avoient aussi celte propriété ; que le verre, les pieces précieuses, la soie, la laine, e crin, et presque tous les poils des animaux, avoient la même vertu; enfin que tous les corps de la na- ture peuvent devenir electriques , pourvu qu'ils soient auparavaut par- faitemeut séchés et frottés. Néan- moins les mélaux se sont constam- ment soustraits à cette épreuve : rougis , frottés, batins, limés, ils n’ont jamais donné le moindre sione d'attraction électrique. Les sentimens des physiciens sont partagés sur la cause de l’électri- ecté ; tous cependant conviennent de l'existence d’une matière électrique plus ou moins ramassée autour des corps électrisés. C’est ce fluide,selon eux , qui produit par ses mouremeus les eflets de l'électricité. Les premières observations de l'électricité sont de Gilbert, pby- sicien anglais , qui a si bien écrit sur l’aimant. Quelque tems après, Othonde Guérick, bourguemestré ÉLE &7 de Magdebourg, s’avisa de faire , avec un globe de soufre, des ex- périeuces qui donnèrent des connois- sances plus exactes sur eelte pro- priété des corps; ce fut la première machine de rotation qui parut. Ro- bert Boyle, et après lui, les phy- siciens de l’académie de Florence lirent sur ce sujet plusieurs observa- tions , dont les plus considérables roulent sur l’ambre ou le succiu. Enfin, Hauksbée imagina le tuyau er le globe de verre, qu'il fttourner sur un axe. Eu 1720, M. Gray publia ses dé- couvertes de plusieurs corps qu’on ne croyoit pas electriques; il easei- gna aussi les moyens d’électriser les métaux et les liqueurs, par la simple approche d’un autre corps électrique. M. Dufay a ranimé toutes ces ex- périences , et en a fait un sujet par- ticulier de physique fort curieux. Il a porté enfin l’électricité à une distance beaucoup plus grande que les Anglais. Mais l'électricité a produit des phénomènes qui sufhroient pour il- lustrer la fin du siècle dernier. Les principaux sont : La bouteille de Leyde, trouvée en 1746 par Cuneus; le clavecin electrique , imaginé en 1759, par le P. Laborde, jésuite ; J’aurore boréaleélectrique de M. Can- ton ; la balance électrique de Wen- kler; le drap à aigrettes électriques ; la roue, le carillon , le planétaire électriques ; les pluies de feu; les jets d’eau ; les cascades électriques, et mille autres jeux électriques, qui présentent un spectacle curieux , amusant , et moditié de mille ma- niéres différentes : tel étoit l’étai de la scieuce à lappariton du galva- rasme. Alors une nouvelle carrière s’est ouverte à l’avidité des physi- ciens. 7. GALVANISME. ( Méd.) Application de l’électni- cité à la médecine. Dès le tems qu’on n’employoit en- core que le tube de verre dans les expériences de l'électricité, quelques bysiciens avoient reche:che les ef- EE que la matière électrique actuel- lement en action , étoit en état de produiresur le corps humain. Les dé- couvertes furent très-boruées , parce 48 ÊT'E que le frottement du tube ne don- noit pas des résultats d’expérience assez sensibles ; mais à peine eut- on substitué le globe de verre au tube, que les merveilles de l’élec- tricité se développèrent plus sensi- blement dans une longue suite d’ex- périences. Les aigrettes lumineuses , les torrens de lumière qui sortirent des barres defer électrisées , répan- dirent une odeur de phosphorequ'on n’a pu méconnoitre. La salive lu- mineuse qui sort de la bouche d’une personne actuellement électrisée , le sang lumineux jaillissant d’une veine ouverte, la terrible commotion, la secousse que fait sentir l’éincelle foudroyante dans l’expérience de Leyde : ces faits principaux, sans parler des autres , frent conclure que le corps humain étoit un des plus amples magasins de matière électrique ; que cette malière étoit , comme dans les autres corps, d’une mobilité étonnante ; qu’elle y étoit capable d’une inflammation géné- rale et subite , où d’une sorte d’ex- plosion ; qu’étant ainsi mise en ac tion , elle parcoureroïit en un instant les. plus petits canaux ; qu’elle de- voit par conséquent produire des changemens sur le fluide nerveux. On s’est donc déterminé à appli- quer le globe électrique à la méde- cine ; on a tenté de guérir les para- lytiques. Tandis qu M. Privau s’oc- cupoit en Italie de cet objet, MM. Vabbé Nollet, Morand et Lasone avoient la même idée à Paris. Mais VFouvrage que publia le premier , le fit accuser d’enthousiasme ; et ses observations tombèrent dans le dis- crédit, lorsque son atelier demeura sans action devant M. l’abbé Nollet. En 1748, M. Jallabert annonça qu'il avoit guéri un paralytique, en l’électrisant. M. Sauvage préten- dit avoir eu le même succès à Mont- pellier. On ne réussit pas aussi bien aux Invalides à Paris. M. Gardane ublia en 1765, des recherches sur l'électricité médicale, danslesquelles ilrapporte plusieurs expériencesqu'il a faites en faveur de l’électricité. De tousles faits qu’on a pu re- cueillir, il résulte que, si la méde- cine n'a pas tiré jusqu’à présentun grand avautage des expériences de ELE électricité , on n’est cependant pas en droit d’en conclure lPinutilité absolue. Le pen de succès qu'on a eu doit suffire pour encourager à faire des tentatives nouvelles, non seulement dans les cas de paralysie, mais pour plusieurs autres maladies oùla réfraction des liqueurs du corps humain, leur accélération de vitesse dans les vaisseaux, l’ausmentation de la transpiration insensible, la fonte des humeurs , les vives se- .cousses , où l’ébranlement des parties solides pourroient être utiles. ÉLECTROMETRE , s. m. du gr: éxextpov ( électron ), ambre ( Foy. LLECTRICITE), et de gerpov (mé- tron ), mesure. ( Physique } Instrument propre à mesurer les différens degrés de la vertu électrique dans les corps. Un instrument qui mériteroit le nom d’électromètre , seroit celui qui seroit propre , non seulement à in- diquer si un corps est actuellement électrique , mais de combien il l’est plus qu'un antre, où plus qu'il ne l’a été lui-même dans un autre tems, ou dans des circonstances différentes: en un mot, ce seroit celui qui seroit ropre à faire connoître Le degré ab- solu de Pélectricité d’un corps. Il y a long-tems qu’on cherche un pareil instrument, sans pouvoir se flatter de l’avoir trouvé. Le plus in- génieux de ce genre est celui qui a été imaginé par MM. d’Acey et Leroy ; mais tout ce qu’on a offert jusqu’à présent ne vaut pas mieux que les deux bouts de fil qu’on laisse pendre à côté l’un de l’autre au corps qu’on électrise, et qui deviennent d'autant plus divergens entr’eux , que le corps auquel ils tiennent , de- vient lui-méme plas électrique. ÉLECTROPHORE, s. m. du gr. ë&xextpoy ( élektron ), ambre , pour ÉLECTRICITÉ ( 7. ce mot), et de péps (phéro ), porter. ( Physique ) Instrument qui con- serve pendant long-tems l'électricité qu’on fui a donnée. Cet instrument, imaginé et nommé ainsi par Volta , est composé de deux plaques rondes de métal, dont l’une est enduite, d’un côté seulement, d’une couche d’une matière résineuse , et l’autre attachée à des cordons de soie ou à 5 unc 2 LA LA ÊLE wne tigede verre, au moyen desquels on peut l'isoler. ÉLECTROSCOPE , s. m. du grec #rexTpoy ( élektron), ambre , et de sxomem ( skopéé ); considérer. ( Physique ) Instrument propre. comme l’électromètre , à déterminer la quantité d'électricité qui régne dans l’air. On l’adapte au paraton- nerre. ELECTRUM , s.m. mot purement latin. ( Minéral. ) Nom que les anciens ont donné à Pambre jaune, et en- suite à un mélange arüficiel d’or et d'argent. Les minéralogistes allemands ap- peilent ainsi uu mélange naturel d’or et d’argent natif, qui se trouve dans quelques mines. ÉLECTUAIRE, s. m. du latin electuarium , ou electarium , formé d’electio, choix, à cause que les par- ties qui le composent doivent être bien choisies. D’autres croient que le mot é/ee- tuarium vient du grec s2xn4xTa (ek- Eleikta ), dérivé de szw (eiko), Jécher , et qui servent à désiguer tous es remèdes que l’on prenoit par dé- lices. "5 (Méd.) On appelle ainsi toutes es préparations pharmaceutiques ch consisient à incorporer des pou- res dans des sirops, dans des con- serves , ou daus quelque liqueur mu- cilagineuse. Tout étoit presque élec- tuaire chez les anciens. Myrepsus a donné la formule de cinq cents é/ec- tuaires ; les Arabes en eurent encore un plus grand nombre; et ces for- mules eussent été portées à un nom- bre infini, si la chimie n’en eût enfin démontré linutilité: 11 n’en reste Pajonr din que quelques-uns dont on fait usage ; tels que le DIAS- CORDIUM , la THÉRIAQUE, le CATHOLICON DOUBLE, et le LÉ- NITIF. F, ces mots, ÉLÉGANCE , s. f. da latin ele- Bantia , formé d’eligo , choisir : choix, politesse de Jangage. ( Elocut. ) L’élégance du style suppose la correction , la justesse , Ja pureté de la diction , c’est-à-dire, la fidélité la plus sévère aux règles de [a langüe, au sens de Ja pensée , AO LT ÉLÉ 49 aux Jois de l’usage et du goût; mais tout cela contribue à l’élésance, et n’y suflit pas. Elle exige encore une liberté noble, un air facile et naturel qui, sans nuire à 1x correc- tion , déguise l'étude et la gêne. ( Beaux-Arts) Ce terme, em- ployé dans les beaux-arts en général, s'applique à des ubjets fort différens les uns des autres. Dar: l'architecture, on dit un bâ- timent élégant , une colonne élé- gante, des profils élégans. Dans la peinture, on dit un tableau élégant, l'élégance du Corrège. L'élégance dans les arts n’est pas Ja beauté ; elle offre une idée infé- rieure au beau , et plus voisine de lVagrément. Loin d’emporter avec elle l’idée d’une grande pureté, elle peut se trouver avec une sorte de néoligence qu’accompagne quelque imperfection. On ne dit pas que VA- pollon du Belvédère, que la Vénus de Médicis sont des figures élégautes; on trouveroit plutôt une certaine élé- gance dans la Vénus Calbpyge. La qualité d’élégantes*convient moirs aux figures du Corrège qu’à celles de Raphaël. L’élégance est pas précisément le contraire de la roi- deur, mais elle y est opposée, et suppose de la souplesse et de la flexi- bilité. Mengs a dit que l'élégance consiste dans la grande variété des lignes courbes et des angles ; car la flexibilité d’un contour ondoyant consiste dans cette variété, et cette variété semble constituer l’élégance du Corrèce , ou du moins contribuer pour beaucoup à produire cette élé- gance. ÉLEGIE, s. f. du grec #xefos ( élé- gos), complainte. ( Poësie ) Espèce de poësie qui s'emploie dans les sujets tristes et plaiuufs. Les pleurs , les plaintes, les dou- leurs, les chagrins, les craintes où les regrets qui suivent les amans , voilà les sujets eonsacrés à l’élégie. Le style doit être coulant . naturel et simple , tel qu’il convient à la douleur ; il doit même paroître né- gligé , mais le grand art est de don- ner cet air de négligence à des ou- vrages trés-soignés, Quant au choix de la mesure des vexs et à leur ar- $o ÉLE rangement , on ne souffre pas com- munément d’autres vers que les ale- xandrins, en rimes suivies, dans les pièces élégiaques. On peut diviser l’élégie en trois Fes : le passionné, le tendre et e gracieux. Eur En général, le sentiment domine dans le genre passionné ; c’est le ca- ractère de Properce : l'imagination domine dans le gracieux, e’est Le caractère d’Ovide. La passion re- jette la parure des Grâces; Les Grà- ces sont eflrayées de l’air sombre de la passion , mais uue émotion douce ne les rend que plus touchantes et plus vives; c’est ainsi qu’elles règnent dans l’élégie tendre, et c’est le genre de Tibulle. Les meilleures élégies modernes sont connues sous d’autres, titres Les idylles de madame Deshoulières aux moutons, aux fleurs, sont des modèles d’élégie dans le genre gra- cieux. L'invention du mot français élégie est due à Lazare de Baïf, dans le siècle de François 1°. ( Musique Ÿ L'élégie étoit aussi une sorte de nome pour les flûtes , inventé® dit-on, par Sacadas Ar- gien. ÉLÉMENT , s. m. du lat. ele- mentum. ( Physique ) Êtres simples , indé- composables ou supposés tels, et dont on prétend que tous les autres êtres sont composés. Les anciens physiciens comptoient quatre élémens , savoir : le feu, l'air , l’eau et la terre. Mais ces substances sont-elles réellement des élémens? Ne peut- ou pasles décomposer? Ne les a-t-on pas déjà décomposées ? Foy. FEU, AIR , EAU, TERRE. Les substances qu’on peut regarder comme élémens, et qui sont pour nous entièrement indécomposables , sont le calorique pur, l’oxigene, l'azote, l'hydrogène , le carbone, le soufre, le phosphore, les radicaux de l'acide muriatique , de l'acide fluorique et de l’acide boracique; et parmi les terres , la chaux, la ma- guésie, la baryte, l’alumine, la si- lice , la strontiane , la zircone et la glucine. . tous ces mots. ( Sciences et Arts) Elémens , au ELE£ plurier, se dit des princtpes d’üm art ou d’une science, (_Astron. ) Les astronomes enten- dent par élémens les prmcipaux ré- sultats des observations astronomi- ques , el généralement tous les num bres essentiels qu’ils emploient à la construction des tables du mouve- ment des planètes, Ainsi, kes élé- mens de la théorie du soleil, ou plutôt de la terre, sont les époques de son moyen mouvement et de celui de son aphélie. Les élémens de la théorie de la lune, sont son mouve- ment moyen, celui de son nœud et de son apogée, son excentricité , Vincliuaison moyeune de son orbite à l’écliptiqne, et la valeur de ses différentes équations. ( Géom. transc. ) On appelle élé- mens, daus la géométrie sublime, les parties infiniment petites ou dif- férentielles d’une ligne droite , d’une courbe , d’une surface , d’un solide. V. DIFFERENTIEL, FLUXIONS. ( Philos. hermét. ) Elément froid, c’est- à — dire , ‘eau, et par ce terme, les alchimistes entendent le mercure , à cause qu'il devient , pa sa préparation , semblable à eau. ( Relig. ) Quelques auteurs, et principalement les protestans, ap- pellent élémens , les matières que l’on consacre dans le sacrifice de la messe, ÉLEMENTAIRE, adj. même ori- gine qu'élément: qui appartient aux élémens. (Sciences et Arts } Ce mot se dit en parlant d’une science où d’un art, de la partie de cette science ou de cet art, qui en renferme les é/é- mens. Ainsi , on dit géomètrie élé- mentaire , mécanique élémentaire, etc. , pour les élémens de la géomé- trie, de la mécanique, etc. : ÉLÉCSACCHARUM , ou OLÉO- SACCHARUM , mot latin formé du grec #aæ1ov ( élaion ), huile , et de caxxap ( sakkar), sucre. ( Pharmacie ) Mélange d’huïle distillée avec le sucre. ÉLÉPHANT, s. m. du gr. sxtquc (éléphas ). ( Zool.) La plus grande des bètes à quatre pieds, qui a une trompe, et dont les dents principales, quand ÉLÉ elles sont détachées de la gueule de l'animal, s’appellent ivoire. Voyez CORNAC. ( Chevalerie) Eléphant est aussi le nom d’un des ordres militaires du roi de Dauemarck. On l’appelle ain- si, parce que ses armes sont un élé- phant. ÉLEPAHNTIASIS , s. m. d’élé- hant. , ( Méd. ) Espèce de lèpre, appelée lèpre des Arabes, et vulgairement ladrerie , ainsi nommée, parce que ceux qui en sont attaqués ont la peau dure, épaisse , inégale et ridée comine celle des é/éphans, Cette ma- ladie est Le dernier degré de la lèpre. ELÉPHANTIN , adj. qui a rap- port à l’éléphant, ( Bibliogr.) Livres éléphantins, dibri elephantin:, ou livres d'ivoire, parce qu'ils étoient faits de tablettes d'ivoire. Ces livres étoient ceux sur lesquels on inserivoit les actes du sénat , que les Empereurs faisoient conserver. ÉLÉVATION , s. £. du latin ele- vatio , fait d’elevo , lever, élever : exhaussement. ( Archit. ) Elévation se prend pour hauteur. Ce bâtiment a tant de mètres d’élévation, “4 ( Perspective ) Elévation se dit de la peinture ou de la description qu’on fait de la face d’un bâtiment, par opposition à plan. On dit aussi ORTHOGRAPHIE. F. ce mot. ( Physique ) Elévation, en ter- mes de physique , est le mouvement d’un corps qui va de bas en haut, ou l’action par laquelle un corps s’é- loigne continuellement du centre de la terre. Les péripatéticiens attribuent l’é- lévation spontanée des corps à un principe de légèreté qui leur est in- hérent ; les modernes soutiennent que tout ce qui monte, le fait en vertu de quelque impression exté- rieure, C’est ainsi que la fumée et d’autres corps raréfiés montent dans l'atmosphère , et que l’huile, les bois légers, s’élèvent au-dessus de l’eau, non pas par quelque principe inté- rieur de légèreté, mais par l'excès de pesanteur des parties du milieu où ces corps se trouvent. Ÿ. PESAN- TEUR , MILIEU, FLUIDE, ÉLÉ 51 Elévation des corps sur les plans inclinés. V. PLAN INCLINE. L’élévation ou l'ascension des fluides 5’entend particulièrement de l’action par laquelle ils montent au- dessus de leur propre niveau , entre les surfaces des corps qui appro- chent fort d’être contigus , ou dans les tuyaux des verres capillaires , ou dans les vaisseaux remplis de sable , de cendre , ou d’auires sem- blables substances poreuses. Cet effet arrive aussi bien dans le vide qu'en plein air, dans les tubes recourbés que dans les droits. Quel- ques liqueurs , comme l’esprit-de- vin et l’huile de térébenthine , mon- tent plus vite que d’autres liqueurs ; et quelques-unes s'élèvent d’une manière différente des autres. Le mercure ne s’élève point du tout au-dessus de son niveau; au con- taire , 1l descend au-dessous. (Arithm.) Elévation des puis- sances ; On dit qu’on élève un nom- bre au carré, au cube, à la qua- trième puissance , etc. , lorsqu’on en prend le carré, le cube , etc. Ainsi, 2 , élevé au carré, donne 4 ; au cube, 8, etc. (Hydraul.) Elévation se dit de la hauteur à laquelle montent les eaux Jaillissantes ; elle dépend de celle des réservoirs et de la juste proportion de la sortie des ajutages avec le diamètre des tuyaux de con- duite. 7. JETS D'EAU. (-Astron.) Elévation ou hauteur d’une étoile; c’est un arc de cercle vertical compris entre l’horison et l'étoile, ou le point observé. Elévation du pôle sur l'horizon d'un lieu ; c’est un arc du méridien compris entre l’horizon et le pâle. ( Méd.) Elévation du pouls ; c’est le mouvement du pouls ; lors- que le battement est plus fort qu’à l'ordinaire. S$e ( Musique ) L’élévation de la main ou du pied, en battant la mesure ; c’estce qui sert à marquer le tems foible. On l’appelle propre- ment levé, C’étoit le contraire chez les anciens. Elévation de la voix, en chan- tant ; c’est le mouvement par lequel ou la porte à l’aigu. ( Artillerie ) Elévation, en ter- ra £a ÊLE mes d'artillerie, s'entend de l'angle que le canou fait avec Phorizou. La plus grande élévation esi de 45 deorés. Plus le canon a d’élération sur l'horizon, plus ses coups sout foibles : moins 1l a d’élévation, on plus il estabaissé, et plus ilagitavee iorce. | ( Culte çathol. ) Elévation se dit encore d’une partie de la messe où le prêtre élève au-dessus de sa iète la sainte hostie et le calice, après les avoir consacrés , pour laire adorer Jésus-Christ au peuple. LA LA ELEVATOIRE, du latin elevo, lever, élever. ( Chirur. ) Instrument de chirur- gie dont on se sert pour relever les os, comme ceux du crâne, qui ont été. déprimés ou enfoncés par quel- que coup ou chute. L4 AJ ÉLÈVE, s. m. de l'italien a/lievo, fait d'allevare, en la signification de nourrir , élever : celui qui prend des leçons de la bouche du maître. Ce mot est particulièrement em- ployé en peinture , sculpture ou architecture. (Jardin. )bLes jardiniers appellent élève, une jeuve plante qu'ils cul- uvent séparément. ELEVER , v. a. du lat. elevare, hausser | mettre, porter pus haut. (Archit. ) H se dit en architec- ture, pour bâtir, dresser, ériger. Elever un bâtiment, un mur, des autels, une statue, une py- ramyde, un obelisque, des tro- hées. { Arithm. Algèbre ) Elever un nombre au carré, au cube , à La quatrième puissance , pour dire, eu preudre le carié , le cube, la quatriéme puissance, S'éleser, Verbe pron. ( Karine) Un vaisseuu qui s'élève dans le veni; c'est uu vaisseau qui fait un chemin rapide en allant au plus près, et qui s'approche de la source du veut, en courant des bords. "On dit qu'un vaisseau s'élève en latitude , lorsque sa route l’éloigne de l'équateur, et le porte vers une lautude plus élevée. On dit qu’ur vaisseau s'éleve sur la lame, lors- que, dans une grosse mer, 1] ne plonge paint, i n'est point appe- ÉLI sapti par les vagues, lorsqu'il les traverse et des franchit facilement. ELIMINATION , ‘s. f du latin elimino , composé de la particule e, ei de /imen, pour extra limen jacio, jeter hors des limites , chasser, éloi- guer. à (Algèbre ) On appelle ainsi une opération par laquelle, étant donné un nombre z d'équations, qui coa-. tüenne un nombre z d’incounues , on trouve une équation qui ne con- tieut plus qu'une seule inconnue ; de sorte que si l’on peut résoudre cette équalion , on connoîtra l’in- counue qu'elle contient; et en re- moutant on connoîtra Jes autres: inconnues. De-là, éliminer une quantité , signifie la même chose! que faire évanouir , faire disparoitre cetie quantité. ÉLIXATION , s. f, du lat. e/ixa- tio , formé de /1x0 , faire bouillir. ( Pharmacie) Coction des médi- camens dans l’eau , le vin, la bierre, le lait, on quelqu’auire liqueur , dans laquelle on les fait bouilbr, pour en extraire la vertu et en sé- parer les parties grossières : pour Les ramollir, les attendrir et les em- ployer à différens usages ; pour en: ôter la crudité, ou pour quelque autre intention. ÉLIXIR, s. m. de l’arabe a/kshir, essence , exirait artificiel d’une subs- tance. ; (Pharmacie) Liqueur spiritueuse extraite des parties d’une ou plusieurs substances. Ce mot signifie en général un re- mède préparé chimiquement; c’est par distinction qu'on Pa approprié à un teinture extraite, par le moyen : d’un menstrue, de plusieurs ingré- diens énergiques; car la seule diffé rence qu'il y a entre une teinture et” un élixér, c’est que la teinture est tirée d’un ingrédient seul, ou quet- quefois joint à un autre qui le pé- nètre, l’ouvre et le dispose à eéder au mensirue , au lieu que lPé/ixir est une teinture extraite de plusieurs ingrédiens à-la-fois, à quoi il faut ajouter que lélixir est un peu pius épais, et wa pas la Himpidité de à teinture. Elixir de propriété ; c’est un re- mède invente par Paracelse, com-. EL& posé d’aloës, de myrrhe et de safran, dont on tire la teinture par le moyen de l'esprit de soufre. ( Philos. hermét.) Dans le lan- gage des alchimistes, l’élixir est la pierre philosophale. Quelques sages d’entre eux l’appellent La force forte de toute force, et d’autres, élixir parfait au rouge. Elixir parfait au blanc ; c’est l'ouvrage de la pierre, projeté sur un métal imparfait fondu , qu'il con- vertiten argent, lui donnant le poids de l’or. ÉLIXIVATION, s. m. du latin Lixivium , lessive. ( Chimie ) Opération de chimie ar laquelle on fait une lessive de A cendre ou de la chaux des mixtes, en la faisant bouillir dans de l’eau, ou versant de l’eau bouillante par dessus , pour dissoudre et tirer le sel fixe qu’elle contient. Après que l’é- lixivation est faite, on filtre la dis- solution, et on lévapore jusqu’à Siccité. … ELLIPSE, s. f. du grec trade ( ellérpsis ), défaut, dérivé de a4- ææ ( Léipô) , manquer, êwe moin- dre. ; ( Géom. ) Une des sections co- niques , qu'on nomme vulgairement ovale. Les anciens géomètres lui ont donné le nom d’e/lipse, parce que, entr’auires propriétés , elle a celle- ci, que. les carrés des ordonnées sont moindres que les rectangles formés sous des paramétres.et les abscisses, ou léur sont inégaux par défaut, L'ellipse s’engendre dans le cône, en coupaut un cône droit par un plan qui traverse ce cône oblique- ment, c’est-à-dire, non paralitle- ment à Ja base , qui ne passe point par le sommet, el qui ne rencontre la base qu'étant prolongée hors du cône , où qui ne fasse tout au plus que raser cette base. Lä condition que le «cône soit droit ;; est réces- saive pour que la courbe, formée comme on vient de le dire, soit tuu- jours une ellipse; car si le cône est oblique, en coupant ce côge obli- quement , on peut quelquefois for- rer un cercle ; or, la nature de l'ellipse est d’être ovale, c'est-à- dire , d’avoir deux axes inézaux. ( Acoustique ) Lellipse sert à EE L b35 constrnire les vodies aconstiques , dont la propriété est qu’en parlant à voix basse dans un des foyers, ceux qui se trouvent dans l’antre foyer entendent distinctement &e que l’on dit, tandis que les personnes qui sont entre les deux foyers u'enten- dent rien. ; ( Grammaire ) L’ellipse est, en termes de grammaire , une figure de construction qui a lieu lorsque l’em- pressement de l'imagination fait sup- primer quelque mot qui devoit être exprimé seion la construction pleine. Par exemple , au lieu de dire, 17 est dans l’endroit où vous allez, on dit simplement, / est o4 vous allez. Ainsi, l'ellipse est une ficure par laquelle on sous-entend Je corréla- tif d’un mot exprimé, ce qui ne doit avoir lieu que lorsque l’e/lipse peut être aisément suppléée , et qu’elle ne blesse peint l'usage. Cette fignre n'est pas fort usitée dans les langnes positives. ; ( Technol. ) Les horlogers appel- dent ellipse , une grande plaque de laiton , dont la courbure irrégulière ressemble à-pea-près à celle de le- dipse, et qui est adoptée sur la rone annuelle d’ane pendule d’équa- tion, EBLIPTICITÉ , s. f. Voy. EL- LIPSE, ( Géom.) Nom donné par quèl- ques géomètres modernes à Îa Hrac- uon qui exprime le rapport de la différence des axes d’une ellipse, au grand ou au petit axe de cette ellipse, Plus cette fraction est gran- de, plus, pour ainsi dre , l’elfénse est ellipse ; c’est à-dire, plus elle s'éloigne da cercle par l'inégalité de ses axes. Ainsi, on peut, dire que le degré d'elhipticité d'umeel- lipse est représenté pur cette frac- üuon. Ù BELLIPTIQUE, adj. même origine qu ELLIPSE. (Geéom.) 1 se dit de ce qui apyar- tient à le//ipse. Kepler a avancé le premier que les orbites des planètes w'étoient pas circulaires, mais elliptiques ; hy- pothèse qui à été souténue ensuite par Bouillaud, Flamstad, New- ton , etc. , et d'autres astronomes modernes Font confirmé depuis, de 54 ELM façon que cette hypothèse, qu’on appeloit autrefois du nom d’Aypo- thèse elliptique , est maintenant uni- versellement reçue. Voy. ORBITE, PLANETE. Voûte elliptique. V. VOUTE. Compas elliptique. Voy. COM- PAS. . ELLIPTOIDE, ou ELLIPSOIDE, s. f. du grec ancre ( elléipsis ), ellipse , et de dos ( eidos ), forme, figure : qui a la figure d’une e/- Lpse. ( Géom.) Nom donné à une es- pèce d’e/lipse. Quelques séomètres ont aussi ap- pelé de ce nom le solide de révolu- tion formé par l’éclipse, contournant autour de l’un ou l’autre de ses axes. ( Botan.) Elliptique se dit aussi des corps plans ou fortement com- primés ou aplatis , dont la circons- cription est, pour ainsi dire, en cercles égalemeut comprimés par ses deux côtés opposés, et par cuu- séquent allongés, ensorte que les deux extrémités sont également lar- ges et arrondies. Toutes les coupes obliques d’un cylindre sont e//ipti- ques. Une feuille elliptique diffère donc d’une feuille ovale par l’éga- lité de ses deux bouts arrondis. ELME (feu st.) Corruption de st. Ermo ou Eramo par les matelots de la Méditerranée où ce saint est in- voqué contre les tempêtes et les autres dangers de la mer. (Physique) Le feu st. elme, que les anciens appeloïent hélène , quand il étoit seul, et Castor et Pollux quand ils en apercevoient deux à-la-fois ,n’est autre chose que quelques petites gerbes de feu que l’on apercoit en mer dans les tems d'orage aux extrémités des vergues et des mäts des bâtimens, et qui font quelquefois entendre des éclats semblables à des pétards. Depuis qu'on a reconnu que le tonnerre n’est autre chose qu'un phénomène d'électricité, on a re- connu aussi que-les feux dont il s’agit sont des feux électriques qui ne trouvent que peu d’issues par les différentes parties des vaisseaux ; qui sont ordinairement imprégnées et même enduites de goudron et d’au- "ELO tres matières résineuses , se dissipont sous Ja forme de petites gerbes par les extrémités des yergues et des mäts , qui se trouvent au-dessons d’une nuée orageuse , comme on en voit sortir des corps non isolés vis- à-vis des globes et des conducteurs électrisés. ÉLOCUTION , du lat. elocutio , formé d’eloquor , parler , discourir , s’énoncer. ( Rhétor. ) Manière de parler , de s'exprimer , de s’énoncer , soit rer- balement , soit par écrit L’élocution française est donc x manière de parler la langue fran- çaise ou de l'écrire. ÉLONGATION, s. F. du Jatin elongo , étendre, prolonger. ( Astron. ) Différence entre le lieu du soleil et le lieu d’une pla- nète , ou la quantité de degrés dont une planète s'éloigne du soleil par rapport à un œil placé sur la terre ; c’est l’arc ou l’angle apparent com- pris entre la planète et le soleil, vus l’un et l’autre de la terre. On #ap- pelle aussi angle à la terre. La plus grande distance d’une pla- nète au soleil est la plus grande élonzation ; elle est plus ou moins considérable , selon que les ellipses que ces planètes décrivent sont plus ou moins grandes, et s’éloignent plus où moius d’être des cercles. C’est sur-tout dans les mouve- mens de Vénus et de Mercure qu’on a égard aux élongations ou digres- sions. Elongation , daus l’ancienne as- tronomie, étoit la situation d’une planète sur le côté de son épicyle. On a aussi appelé élongation la différence entre les mouvemens des deux planètes, qu’on appeloit égale- ment szpeT@flONn. (Chirurgie ) Elongation se dit aussi d’une luxation imparfaite dans daus laquelle les ligamens d’une ar- ticulation sont distendus, et dans laquelle le membre est allongé, sans que le déboitement soit parfait. ÉLONGER ,+. a. du lat. e/ongo. ( Marine) Elonger un vaisseau, c’est se placer parallèlement à jui et côte à côte pour le combattre , ou dans d’antres vues, ELO ELOQUENCE, s. f. du lat. elo- quor , s’'énoncer. (Rhét.) L'art de toucher et de persuader. Voilà pourquoi elle n’est qu’images fortes et naturelles , que sentimens pathétiques , que raison- nemens frappans , qu'expressions vives, que traits enflammés qu’elle jette-dans l’ame de ses auditeurs. Il semble qu’elle seule connoïisse les ressorts qui peuvent nous ébranler , nous émouvoir. Toutes nos passions sont entre ses mains ; elle les irrite et les appaise à son gré. L'éloquence existoit avant la rhé- torique : celle-ci n’est autre chose que l’éloquence réduite en art, Les anciens avuient divisé l’élo- quence en trois genres , et la même division subsiste encore dans toutes les rhétoriques modernes. Le genre délibératif, le genre démonstratif et le genre judiciaire. Le genre délibératif est celui où l’orateur veut faire prendre une ré- solution ou détourner d’une résolu- tion qu’on a prise, Le genre démonstratif a pour objet la louange ou le bläme. Le genre judiciaire consiste dans la discussion contradictoire d’une chose où d’un fait, dans son rapport avec les lois, et à l’égard de cer- taines personnes, 6 La nature donne les premières règles de l’éloquence ; elle anime, échauffe, inspire les hommes qui soutiennent de grauds intérêts, ou qu’excitent de grandes passions, Ceux-là peuvent se passer des pré- ceptes de l’art. Lisias qui les a re- cueillis le premier n’a point travaillé pour eux, Platon exposa les lois de lélo- quence dans son Gargias,et Aris- ivte, dans son livre de la rhéto- rique, en creusa les sources. Alors la véritable é/oquence n’existoitque dans la Grèce. Elle commença à se montrer à Rome sous les Gracques , fut perfectionnée du tems de Cicé- ron , et périt avec la république. Dans les souvernemens modernes, où , si l’on en excepte l’Angleterre , l’éloquence w’a point de grands in- térêts publics pour objet, ni de grands honneurs pour récompense ; ELU 56 elle s’est retirée dans les oraisons funèbres et les panégyriques. ELUCIDATION, s. f. du latin elucidatio , formé d’elucido , éclaix- cir , commenter. » ( Didact. ) Eclaircissement , ex- plication. Ce mot a paru en français à l'occasion d’un traité fait avec la Suède et les Provinces-Unies, en 1650 , lorsque ces Provinces refu- sèrent de ratifier le traité d’Elbing. On donna le nom d’élucidation à ce traité, parce qu’il expliquoit quel- ques endroits du traité d’Elbing qui regardoient le commerce. Depuis ce tems là, quelqnes personnes, prin- cipalement les philosophes. se sont servis d’élucidation pour éclaircis- sement, ÉLUCUBRATION , s. f. du latin elucubratio , composé de lux, lucis lumière , et de ago , travailler. Les Latns appelèrent lucubratoria lec- ticula les his sur lesquels ils étu- dioient pendant la nuit, et /ucu— brum toute espèce de matière in- flammable susceptible d'éclairer les travaux nocturnes. ( Littérat.) Ce mot se dit d’un ouvrage composé à la Inmière de la lampe, c’est-à-dire, à force de veilles et de travail. ELUDORIQUE , formé des deux mots grecs #aæ4oy ( élaion ) huile , et de Jp ( hudôr ), eau : mélange d'huile et d’eau. ( Peinture ) La peinture éludo- rique ainsi appelée, parce qu’on n’y emploie que l’huile et l’eau, est une nouvelle manière de peindre en miniature inventée par M. Vincent de Montpetit. Avant cette découverte, on ne peignoit en miniature qu’en détrempe ou en émail; on n’avoit pas encore imaginé qu’ou pût employer la pein— ture à l’huile: ses touches larges, ses couleurs épaisses , la liberté de son pinceau, le vernis gras dont elle fait usage, sembloient ne pou- voir jamais s’allier avec le délicat, le gracieux et Le fini de la miniature. Après diverses expériences, M. Vincent de Montpetit est parvenu à peindre à l’huile les sujets les plus petits, et qui ont tout le fini et le moëlleux de la miniatnre en de- trempe. EMA Lés avantages que cêtté peinture a au-dessus de toutes lés attirés mé- thodes ont engagé beaucoup de pein- trés à limiter ; mais jusqu’à présent il ne paroît pas qu'ils ÿ aient réussi , vraisemnblablement parce qu’ils ipno- rent les secrets de l'inventeur, ÉLUTRIATION , s. (. du latin elutriätio , formé d’élutrio on eluo , verser d’un vase dans un autre. ( Chimie ) L’élutiial'on est une décantation ou action de transvaser une liqueur pour séparer son sédi= ment de la partie claire et fluide. ÉLYTRE , s. m.du grec Énvrpoy ( elutron), guîne , envelope, étui. 56 ( Hist. nat.) C’est ainsi que les: naturalistes appellent les ailes supé- ricurés des insectes qui en ont qua- tre, parce que souvent elles sont plus ou moins membranenses et même si coriaces qu'elles ne peuvent eervir que d’étuis. #7. COLEOP- TERES. , ELYTROIDE adj. du gréc &aurpor. (elutron) , gaîné , étui, et de edoc ( ezdos), forme , ressemblance : qui a la forme d'un étui. ( Physiol. ) Epithète que Pon donne à la tunique vaginale des testicules , parce qu'elle ressemble à une $ainé, j ELZEVIER, s. m. nom d'homme. ( Bibliogr.) C’est un Elzevier; cette expression, dans le langage des bibliographes , signifie un livre, tel qu'un Virgile où un Térence , etc. sorti des presses des Æ/zevrers. Les Elzeviers sont des impri- meurs dont les jolies éditions sont très-recherchées , et que lon achète à grand prix. Zowrs est le plus célèbre de cette famille indus- tieuse. T/agrément de.ses éditions consiste dans la clarté, la finesse et la parfaite égalité des caractères , et dans leur position tres-proche les uns des antres sur un papier solide et très-blane. ÉMAIT, , s. m. de l'italien malto. ( Thecnol. ) L'émail ésten péné- ral nne maliére vitriliée entre les parties de laquelle est distribuée une aniré malière qui ne lest point, L'émail , à la rausparence près, a tuutes les qualiié du verre, et EMA l’opacité ne lui vient que de ce mé- lance. La base commune de tous lés émaux est de là chaux de plomb et d’étain bien fin que Pon mêle et qué l’on fait fondre à An grand feu de verrerie avec de da fritte de eaillou blanc , broyée , tamisée , à laquelle on à ajouté du sel de tartre pour faciliter la fusion. Ce mélange forme une sorte de demi-vitrification; et étant réduit en poudre , il est la base de tous les émaux. Presque tons les é/n&ux se font à Venisé ou en Hollande, d’où on les importe en petits pains plats de différentes grandeurs et épais- seurs, (Peinture sur émail ) Cette pein- ture est très-ancienne, puisqu'on voit qu'elle étoit en usage du tems de Porsenna ; mais cet art ne com- mença à faire de vrais progrès en Italie que sous Michel-Ange et Ra- phaël , eten France sous le règne de François premier. Ce fut en 1632 qu’un orfèvre de Châteaudun parvint à trouver des couleurs métalliques auxquelles il méloit des fondans ; il les appliquoit sur un fond d’une seule couleur, et les éxposoit au feu pour les par- fondre. Cet orfèvre-péintre commu- niqua son secret à d’autres artistes qui perfectionnèrent et poussèrent la peintüre en émail jusqu'au point où nous la possédons aujourd’hui: C’est à eux qu’on doit l’art d’exécu- ter sur or des portraits aussi beaux, aussi vivans que s'ils avoient été peints à l’huile ou en miniatufe, et dont l’éclat est inaltérable. ( Emploi de l'émail) Pour em- ployer sur l’or les émaux transpa- rens et clairs , on les brise de ma- nière qu’on les sente graveleux sous le doigt; on en charge la plaque sur laquelle on a eu soin de tracer son dessin , et de former les figures en espèces de bas-reliefs, et on la fait sécher à l'air. On la met sous la moufle où elle demeure jusqu’à ce oue Îles émaux se soient fondus. Après ce premier feu, on la charge de nouveau aux éndroits où l’émail s’est trop, affaissé, On la met au feu ; on passe ensuite [a pièce sur du grès, et on Ja remet au feu qui EMA Panit, la polit et lui donne sa der- hière façon. Les émaux doivent être très-fu- . sibles. On les emploie à colorer où à peindre différens ouvrages qui se font au grand feu. Mais de tous les ouvrages qui se font par les émail- leurs , les plus amusans et les pius agréables sont ceux qui se font au feu d’une lampe , où l’on met pour huile de la graisse de cheval fondue qu'on nomume huile de cheval. Il est presque incroyable juqn’à quel point de délicatesse et de fi- nesse les filets d’émail peuvent se tirer à cette lampe. Ceux dont on se sert pour faire de fausses aigrettes sont si déliés qu’on peut les tourner et les plier sur un devidoir comme on feroit de la soie ou du fil. Les jais factices de toutes couleurs qu'on emploie dans les broderies sont aussi faits d’émail , et cela avec tant d’artque chaque petite partie à son trou pour y passer la soie avec la- quelle on brode, 11 n'y a guère de choses qu’on ne puisse faire ou représenter avec l'émail , et l’on en voit des figures si bien achevées qu’on les croiroit sorties des mains des plus habiles sculpteurs. On ne peut voir sans surprise cés beaux yeux d’émail ; is ont présque le brillant de Ja na- ture : on y observe toutes les ramifi- cations des vaisseaux avec toutes leurs nuances. L'art de faire les fausses perles est auësi du ressort des émaiileurs. ( Poterie ) Email où couverte de la poterié et de la vaisseile de fer et de cuivre; lorsque les vases oùt été convertis en biscuit par la ctusson , on les recouvre d’un en- duit vitreux qu’on nomme émail ou couverte, ‘La véritable poterie de grès s’é- mailloit au commentement du siècle lérnier par un procédé très-simple ét peu nuisible à la santé. Dans la composition des masses , on faisoit eutrer un pen de craie ( carbonate calcaire ): les vases-exposés eusnite dars le four À nne trés-haute tem- pératare se trouvoient enveloppés soudainement et à l'instane de la plus grande chauffe par les vapeurs placer. : EMA 57 du sel commun (muriate de soude), qu'on jetoit à plnsteurs reprises daus Vintériear du fourneau, et qui, vo- latilisé par la chaleur, vitifioit la surface de là poterie. Cette couverte n’étoit point nuisible à Ja santé, mais elle étoit dispendieuse par lim mensé consommation dé cémbus- tibles, et il falioit songer à Ja rem- C’est à un Anglais nommé Wedg- wood que l’on doit les couvertes jaunâtres couleur de crème , plus généralement connues sous le nom de poteries anglaises, et dont les bases sont du minium ou de la cé- ruse ( oxide de plomb), du sable ou pierre à fusil broyés et calcinés (silice), et une quantité sufBsante d’alkali quelconque pour servir de fondant. Mais le miniuam et la cé- ruse sont des préparations trop dis- pendieuses , et c’étoit un grand ser- vice rendu à l’art que la découverte d’une préparation de plomb cape de Les remplacer à très-peu de frais. C’est encore un Anglais, nommé Keeling, potier de Staffordshire, qui a découvert cette précieuse méthode. Elle consiste à prendre de la ga/ène on mine de plomb qu’on pile, et qu’on broie dans l’eau , en poudre , ex- trêmementfine. La masse séchée est jetée dans un four à reverbère où on la chauffe à une chaleur blanche, afin de la débarrasser de son miné- ralisateur, le soufre. La matiere étant refroidie , est retirée du four- peau ;, pilée, broyée, lavée, dé- cauiée et passsée dans un tamis de soie très-fin, pour être alors em- ployée en remplacement dé la cé- ruse et du minium dans les émaux ou couvertes. Email de la vaisselle de fer ou de cuivre ; les savans et lés artistes s’oceupent depuis long-tems de ga- ranlir la santé contre Îes dangérs qui proviennent de Femploi des vais- seanx de cuivre. M. Hikling de Bir- mingham est parvenu à émailler le fer et la vaisselle. La composition de cet artiste consiste principalement en plusieurs composés vitreux, tels que le silex, 6 p.; le feld-spath, 2; la litarge , 9 le borax , 6; la terre aroileuse ( alumine ),1;lenitre, 1; la potée d’étain ( oxide gris ), 6; la 58 } M'A potasse pure, 1, que l’on réduit à uue poudre impalpable, et dont on fait un mélange complet. On fond ensuite la masse dans un creuset ; on la retire , et on la jette dans l’eau pour faciliter la division. Cette cal- cinaton aide la trituration dans le mortier. La poudre qu’on obtient est passée à travers un tamis et por- phyrisée ensuite, On la mêle alors avec de la gomme ou un mucilage quelconque, afin de lemployer comme un ciment et en enduire la vaisselle. On chauffe un peu les casserolles et autres vaisseaux qu'on veut émail- der , et l’on couche , avec une brosse de blaireau un premier enduit vi- treux, jusqu'à ce qu’on ait obtenu l'épaisseur convenable. Les pièces étant séchées, on les introduit dans un mouflie ou fourneau , dans le- quel on élève la chaleur graduelle- ment, jusqu'à ce que l’enduit qui est très-{usible, soit dans une fusion parfaite. On baisse le feu très-leute- ment de manière à imiter la recuis- son du four de verrerie. Cette opé- ration doit durer quatorze à vingt beures. Sans ces précautions, la re- traite inéoale du metal et de l’émail feroit tressaillir ce dernier , ei l’em- pécheroit de servir aux vaisseaux culinaires. Mosaique en émail ; pour per- fectionner leur ouvrage, La artistes en mosaïque inventèrent sous le rè- gne d’Auouste , les verres et les émaux , afin de lessubstituer aux marbres dont les couleurs ne leur paroissoient pas assez variées pour représenter à leur gré toutes sortes d'objets sur la pierre. La mosaïque en verres et émaux se fait au moyen de diverses’teintes qu'on donne au verre, et de diverses couieurs des émaux , suivant les ouvrages qu'on a dessein de faire. Tes modernes ont négligé l'usage des verres et des émaux; et, pour enrichir leur ouvrage, iis n’ontvoulu mêler aux marbres les plus beaux que des pierres précieuses, comme le lapis. l’agathe, les cornalines , les émeraudes, les turquoises , les rubis , et ce qu'il y a de plus rare ei de plus estimé. F, MOSAIQUE. { Blanchisseur ) On donne ausa La É:M A le nom d'émarl à une espêce d'azur de Hollande, dont les blanchisseurs de toiles se servent pour donner à leurs toiles une couleur bleue ; ce qu'ils appèlent passer au premier bleu. (Art héraldique ) Email , se dit encore en termes de blason , des couleurs et métaux dout un écu est chargé. On distingue sept sortes d’'émaux : or, argent, gueule , azur, sable, synople etpourpre.Les émaux du blason sont venus des anciens jeux du cirque, qui ont passé d’abord aux tournois. ( Chevalerie ) Emaul se dit au f- guré , pour une sorte de bague mar quée de quelque devise, pendante du bas d’un ordre de chevalier, ou de quelqu’autre collier. ( Poésie) Email s'emploie, dans un sens fiouré, pour exprimer la di- versité , la variété de fleurs et de couleurs. (Anatomie ) Email des dents ; on appelie ainsi la superficie luisante qui couvre la partie osseuse des dents, L'émail de la dent est une ma- tière tout-à fait différente de los ; il est composé de petits filets qui sont attachés sur los par leurs ra- cines, à-peu-près comme Îles ongles et les cornes. Si l’érzail d’une dent se détruit, l’os se carie, et la dent périt. ÉMANATION, s. f. du latin cemanratio , formé d’enano, couler. ( Physique ) Acte par lequel les substances volatiles abandonnent, en s’évaporant, les corps auxquels elles appartiennent, ou du moins auxquels elles sont adhérentes. On donne encore le nom d’éma- nation, aux substances mêmes qui s’évaporent. Plusieurs auteurs, à la tête des- quels est Newton, veulent que la lumière soit produite par une éma- nation de crépuseules qui s’elancent du corps lumineux. Si ce système , qui estappuyé sur des preuves très- fortes étoit vrai , il serviroit à prou- ver combien les éanahons peuvent être subtiles, et à quelles distances énormes elles peuvent s'étendre #7. ODEURS , VAPEURS, TRANSPI- RATION , EXHALAISON. EB {Electricité ) Les émanations, en termes d'électricité , sont des im- pressions que l’on ressent sur la main et sur le visage , lorsqu'on les appro- che d’un corps actuellement élec- trisé. Ces impressions sont ä-peu- rès semblables à celles que pourroit Éted sentir du coton légérement cardé, ou une toile d’araignée qu’on ‘ rencontreroit flottante eu l'air. Ces impressions sont dues à l’action de la matière électrique effluente, qui sort du corps électrisé sons la forme de rayons divergens. ÉMANCIPATION, s. f. du latin emancipatio, formé d’emancipo , pour ex/re mancipium porno, met- tre hors de servitude, de tutelle , de l'autorité de ceux auxquels on étoit soumis. ( Pratique ) Acte qui met cer- taines personnes , comme Îles mi- neurs , les fils de familie dehors la puissance d'autrui. EMANER, v. n. du lat. emano , formé de ex, de, hors et de mano, couler, tirer son origine. ( Administrat. ) Ce mot désigne proprement la source d’où les choses sortent. C’est dans ce sens qu’on dit qu'un jugement est émané d’un tel tribunal, qu’un édit, ou qu'une loi est émanée de telle autorité. EMARGER , v. a. du lat. emar- gino, Ôter la marge, formé de la particule extract. ex, et de margo , marce. (Finances) Ce mot qui signifie pro- lie gi Ôter, couper la marge, le ord de quelque chose, s'emploie en finances , pour écrire sur la marge, ou porter quelque chose en marge d’uncompte: émarzerles différentes sommes d'une imposition. " EMASCULER, v. a. du lat. emas- culo, composé de la partie. extract. ex, et de masculus, jeune mâle : Ôter à un jeune mâle les parties de la génération. EMBALLER , v. a. de balle, paquet: mettre en balle ; d’autres le font venir du grec Bæanss , jeter. ! (Commerce) Empaqueter, mettre en balle. EMBARCADÈRE, s, m. motes- paguol. FE ni: B 5 ( Marine ) Eadroit où les canots, pyvogues et chaloupes peuvent abor- der, et où on embarque et débarque commodément les marchandises. Un embarcadère sert quelquetois dans les colonies, à tout un quartier de l'intérieur des terres. Il y a des habi- tations qui ont leur embarcadére particuher. Dans le conunent espagnol , c’est le lieu qui sert de port à quelque ville considérable , qui est plus avancée dans les terres. Ca/ao est l'embar- cadère de Lima , et Arica l’embar- cadère de Potosi. EMBARCATION, s, f. de l'italien imbarcare, embarquer, mettre dans la barque. ( Marine ) Nom générique de toutes espèces de bâtimens de mer. Il se prend le plus souvent en mau- vaise part: ainsi on dit mavvaise embarcation , pour exprimer un bä- timent qui a de mauvaises qua- lités, ou qui est pourri , et peu en état de soutenir la mer. EMBARGO , s. m. terme em- prunté de l’espagnol. (Murine) Arrêt du prince , ordre donné par le souverain, pour empé- cher qu'aucun navire de commerce ne sorte de ses ports, afin de les trouver prêts pour son service en cas de besoin , pour retenir les matelotis où pour quelqu'autre cause que ce soit. EMBARQUER , v. a. de l'italien imbarcare , mettre dans la barque. ( Marine) Embarquer des mar- chandises ou des munitions à bord d'un vaisseau ; c’est les charger dans un vaisseau, les y placer, et les arrimer. Einbarquer (s°), v. n.; c'est y entrer s0]-même. Embarquer un coup de mer ; c’est recevoir à bord, dans un gros tems , une forte vague qui entre dans le vaisseau par dessus le pont ou le gaillard. EMBARRURE, s. f. d'embarrer, pour 2n-barrer; vieux mot qui si gnifie enfermer , mettre entre des barres. ( Chirurgie ) Espèce de fracture du crâne, tu laquelle une esquille passe sons los sain , et comprime la dure-mère, Go, E M B EMBASEMENT , s. m. de l’ital. inbasamento , formé du lat. basis, base. (Archit.) Espèce de piédestal continue sous la masse d’un bâti- ment. EMPASE , s. f. terme dont les horlogers se servent pour désioner une assiette qu'ils réservent sur la ponte roue en laforgeant, Les tail- andiers, pour exprimer un ressort qui se trouve à certaines enclumes ; e’ les couteliers, la partie renflée du couteau à gaine. EMBASSURE , s. f. Il signifie dans les manufactures de glace, les parois du four, depuis le plan géo- métral, jusqu'à la naissance de !a voute. EMBAUCHEUR , s. m. d’embau- cher, formé de ex et de bauge; vieux mot qui sigmfe boutique, de- iseure, mettre en boutique : celui qui met en boutique. (Art milit.) C’est un vieux mot qui s’est conservé pour signifier ceux qui font trafic d’enrôler des hommes peur la guerre, EMBAUMEMENT , s. m. de baume, du lat. balsamum , en grec Caacauov ( balsamon ) : action ä éembaumer un corps mort. ( Pharmacie, Chirurgie) L’em- Eaumement estune préparation par- ticulière de plusieurs sortes de dro- £res qu'on met dans toutes les par- tes d’un cadavre, pour le préserver pendant long - tems de la corrup- ton, Cette préparation est nne com- position de diverses liqueurs spiri- tüueuses , de différens baumes, de gommes et de plusieurs plantes aro- iatiques mises en poudre. Cet art, qui doit son origine à Vextréme vénération que les anciens avoient pour les corps de leurs pa- rens défunts, a été pratiqué avec un si grand succès par les anciens Egypuüens , que leurs momies sont éncore un obiet d’admiration. Hérodote, qui nons a transmis Part des embaumemens , nous ap- prend que les Egyptiens se servoient de trois méthodes différentes pour la même fin, et que l’on emyployoit celle qui étoit la plus conforme à la dépense que lon étoit en état de EMB faire. Ÿ. le Mémoire de M. Rouelle, sur les embaumemens. j 11 5y a pas fort long-tems que la méthode actuelle des éembaumemens est connuüe en Europe. Dans le dou- zième siècle , l’art d'embaumer con- sistoit encore à faire de grandes in- cisions sur les cadavres, à Îes sau- poudrer, et à les envelopper dans une peau de bœnf tannée. Henri 1°, roi d’Anpleterré, fut ainsi embaumé à Rouen en 1135; et celui qui opéra, s’y prit si mal, que l’odeur infecte du cadavre le fit mourir. ( Hist. nalur. ) L’embaumement des animaux se fait de quatre ma- niéres : 1.° par la dessication, qui seule sufät pour produire des mo- mies naturelles, comme on en trouve dans les déserts del Afrique ; 2.° par la transformation des muscles de la chair en matière blanche, graissense, que les chimistes nomment: ADI- POCIRE. F. ce-mot. Tel est l’état des cadavres humains, plongés sous l’eau ou dans des terrains humides , ou privés du contact de l’air; 3.°par le tannage , on la dessication dans des poudres de plantes astringentes èt aromatiques; 4.° enfin dans les liqueurs , comme l’esprit-de-vin, ou les eaux charsées d’alun, de sel marin, où même de carbonate de soude en nature. EMBLAVER , v.a. du latin #m- bladare , composé de in et dé Dla- dum , blé. | (Ægric.) Semer une terre en blé. EMBLÉE, s.f. du mot embleo dans sa signiBcation de voler, dé- rober. | ( Art milis. ) Ce mot ne s’emploie qu'adverbialement, et signifie, en fort peu de terns, du premier assaut, et comme à la dérobée; c’est en termes de l’art militaire, une atta- que qui se fait, en se jetant tout-à- coup sur le chemin couvert, et sur les dehors, où l’on presse vivément l'ennemi qui ne s’y attendoit pas, l’obligeantde se retirer en confusion dans la place, où Fon tâche d’entre en même temsque lui, ét de s’en rendre maitre. sh EMBLÈME, s. m. du or. éu£nie (embléma }, ornement ajouté à un ouvrage, formé d’éufaraw (emballé), jeter par-dessus , ajouter. * EMB { Peinture ) L’embléme est un tableau énigmatique, qui, sous une ou plusieurs figures, renferme une allécorie , tantôt morale, tautôl ga- lante , tantôt historique , tantôt dé- vote, tantôt satirique , dont le sens est ordinairement: déterminé par quelques paroles sententieuses. ( Littérat. ) Lorsque la pensée est clairement exprimée parle tableau , Vermrbléme peutse passer des paroles, et c’est alors qu'il est parlait; mais lorsque le rapport de l'image à l’idée n'est pas assez sensible, on l’indique par quelques mots. Le mérite de l’embléme est d’être Jaconique , et de ne jeter qu’un trait de lumière sur la fgure dont il s’a- git d’éclairer le sens. La grande diffculté de lembléme, c’est qu'il doit dire quelgne chose d’ingénieux , et ne le dire qu’à demi. li n'aura plus rien de piquant, si la pensée est commune , ou complet- tement exprimée. Les Chaidéens furent les premiers qui mirent le ciel en emblémes, en donnant des noms et des figures aux constellations qu’ils destinèrent pour marquer la difrérence des saisons, la distinction des quatre parties du monde , etc. Les Egyptiens et les Arabes s’empressoient de s’en faire des divinités ; les Grecs en firent aussi le sujet de leurs fables. Py- tbagore, à limitation des Chaldéens, mit toute la philosophie en parabole énigmatique. Socrate fut plus heu- reux dans les emblémes qu'il fit de la morale, en la rendant par-là plus aisée et plus intelligible. Platon lorma sur ses emblémes le plan de ses idées; et, par ce moyen, le monde commença à se remplir de ces images ingénieuses , qui donnè- reut lieu à tant d’inventions poé- tiques. Les inscriptions dont on accom- pagna les statues , les bas reliefs et es peintures , fureut une antre oc- casion de l’origine des emblémes, aussi bien que les réflexions morales, politiques et civiles sur les événe- mens de Phistoire. Ces instructions agréables avoient été comme ense- velies dans l'oubli par lignorance de cinq on six siècles, lorsqu’Ala- ciat, célèbre jurisconsu!te de Milan, EM B Gi en releva le souvenir et la gloire, par le Recueil qu'il en publia, lan 1498. : ( Langues anc: ) Suétone rap- porte que Tibère fit rayer d’un dé- crei du séuat le mot emblême, parce qu'il étoit mendié d’une autre lan- que. Au reste , les Latins comme les Grecs, se servoient de ce mot pour signiger des ornemens , et ils appe- lérent euGrinuara ( emblémata), les ouvrages de marqueterie et tous les orneiens des vases, des meu- bles, des habits , eic. ; et jusqu’à os jours , les jurisconsultes se sont tou- jours servi du mot latin emblema, pour exprimer ces sortes d’ornemens, V. DEVISE , SYMBOLE. EMBOIRE , v. pron. du lat. 7m bibere, composé de 77 et de brbere, boire, recevoir, prendre dedans, s’imbiber. ( Peinture ) Embu se dit d’un tableau , lorsque les couleurs à l'huile , avec lesquelles on peint, deviennent mattes et perdent leur fuisant , au point qu’on ne discerne pas bien les objets. Lorsqu'on peint sur un fond de couleur qui n’est pas bien sec , les couleurs qu’on met dessus s’er2oi- vent en se séchant. Alors l’embu provient de Pimpulsion trop fraiche de la toile on du panneau. 1l peut aussi venir de ce qu’on repeint sur une préparation qui n’a pas eu le tems de se sécher parfai- tement, On remédie à cet inconvé- nient, en passant par-dessus la pein- ture bien sèche un blanc d'œuf batiu ou du vernis. 7/7. VERNIS. ( Lechnol.) On dit aussi que les toiles nouvellement imprimées font emboire les couleurs. Æ£r7nboïre se dit encore d’un moule de plâtre, lorsqu'on le frotte d’hvile on de cire fondue, avant d’y couler la matière dont on doit former les figures. I Jaut emboire ce moule de cire. Dans ce sens, ilest actif. EMBOITURE , «. f. de boëte, ou boîte : l'insertion d’une chose dans une autre ; et aussi l'endroit où les choses s’emboitent. ( Tecnol.) Les emboitures d’une porte sont les deux ais de travers, en haut eten bas, dans lesquels les ais sont emboités. — Emboïter des 62 E MP tuyaux, c’est mettre le bout d’un tuyau dans un autre tuyau, ( Anat.) Emboiture se dit aussi des os, quand l’éminence des uns est engagée dans Les cavités des autres. { Danse ) L’emboiture, en termes de danse , est la troisième des cinq positions du corps, nécessaires à la danse. On la nomme ainsi, parce que celte position n’est parfaite que lorsque les deux jambes sont bien étendues l’une près de l’autre; ce qui Fait que les jambes et les pieds étant bien serrés, l’on ne peut voir de jour entre deux ; ainsi elles se joignent et doivent se joindre comme dans uue boite. L’embofture est une position des plus nécessaires pour bien danser : elle apprend à se tenir ferme, à tendre les senoux, et assu- jetiit à cette régularité qui fait toute la beauté de cet art. EMBOLISME , s. m. du grec :u- Gorssuûs ( embolismos(, intercala- tion , formé du verbe euÇannery ( em- balléin), insérer , ajouter , mettre entre deux. { Chronol. } C’est aimsi aue les Grecs appeloient un treizième mois qu'ils ajoutoient, tous les deux on trois ans, à l’année composée de 554 jours , afin de l’approcher de Pannée solaire, qui est de 364, sans compter quelques heures de part et d'autre. D’embolisme les computistes ont fait embolismique , intercalaire , pour désigner les mois qu’ils insèrent pour former le cycle de 17 ans; car les 19 années solaires étant compo- sées de 6,959 jours et 18 heures, et et les 19 années Junaires ne faisant ensemble que 6,726 , il a fallu, pour ‘écaler le nombre des années lunaires aux 19 solaires, qui font le cycle lunaire de 19 années, intercaler et insérer sept mois lunaires de 209 jours ; par le moyen de ces sept mois ermbolismiques , les 6,939 jours et 18 heures des 19 années solaires sont entièrement employés dans le calen- drier. EMBONPOINT , s. m. composé de la prépos. e7, dont l’x se change en 7x devant à , de l’adj. bon , et du subs. point : en bon point. ( Aiéd. } Bon état ou bonne habi- _ÉME tude du corps. Il ne se dit que de ceux qui jouissent d’unepleinesan- té, accompagnée d’un peu trop de graisse. EMBOSSER , v. a. de l'italien imbocchiare. (Marine) Enz:osser un vaisseau; c’est l’amarrer de façon qu'il ne puisse éviter, ni au vent, ni à la marée , et qu'il présente toujours le mème côté vers le même point. On embosse un vaisseau devant nu fort ou une batterie pour les canonner. S’embosser; on s’embosse dans un port où l’on craint d’être attaqué par des forces supérieures, en pré- sentant le travers des vaisseaux vers l’enirée ou embouchure. D’embosser, on a fait embossure, pour exprimer toutes les prépara- tions , grelins ou haussières, qui sont frappés quelque part, où étalingués sur des ancres mouillés au fond, pour embosser un vaisseau. L’embossure passe toujours par un des sabords de l'arrière ou voisins de l’arrière, et se garnit au cabestan. EMBOUCHURE, s. f. d’embou- cher , du lat. barbare zmbuccare , mettre en bouche. ( Géogr. ) L'endroit où ane rivière se décharge dans la mer, ou dans une rivière; c’est proprement son entrée dans la mer ou dans une autre rivière. ( Musique instrum. } Cest aussi la partie d’un instrament qu'on met dans la bouche, qu'on embouche pour en jouer. Il se dit aussi de Ja manière d’emboæcher ces sortes d’iusitramens. ; ( Manége ) I] se dit encore de la partie du mors qui entre daus la bouche du cheval. EMBOUQUER , v. n. du latin barbare -{mbuccare ; mais plus di- rectement de l’espagnol emboccar. Il est opposé à déhbouquer, desem- bocear. F. DEBOUQUER. ( Marine ) Entrer dans un détroit ou passage resserré entre plusieyrs îles, ou entre les terres. EMBRASSER , v. a. de l’italien tmbracciare , serrer, étreindre avec les deux bras. ( Manége ) On dit qu’un homme embrasse bien un cheval, pour dire qu'il le serre bien avec les cuisses : CE MB pour être plus fermes On dit d’un cheval qu'il embrasse bien du ter- rein , lorque mamiant sur les voltes il fait de srands pas. C’est le con- traire de battre la poudre, qui se dit lorsque Le cheval ne sort presque point de sa place. 17 ( Botan.) On dit des feuilles et des stipules qu’elles sont embras- santes ou amplexicaules, quand elles enveloppent par leur base la tige ou les rameaux. EMBRASURES , s. f. corruption d’ébräsures , formé du verbe ébra- ser , élargir eu-dedans. ( Art milit. ) Ouvertures que l’on fait pour tirer le cauon, dans les batteries, dans les bastions , ou au parapet des murailles des places fortes. ” (Archit. )\ signifie aussi l’espace qui est en dedans aux ouvertures des murailles , à l’endroit des fenétres ou des portes. C’est encore le biais au’on donne à l’épaisseur des murs à l’endroit des fenêtres. EMBROCATION , s. f. du grec #uCpsyu ( embrech6 ), arroser, hu- mecter , formé de @£yw ( bréché ), qui signifie la même chose. ( Chirurgie ) Espèce de fomenta- tion , ou arrosement avec des eaux, deshuiles, des baumes, desonguens , sur une partie malade, quand on a lieu de craindre une inflammation. C’est ainsi qu'après l'opération de la taille ou du bubonocèle , on fait, sur le bas-ventre , une embrocation avec Phuile rosat. EMBRYON , s. m. du gr. #Couov ( embruon ), composé d’:»( en), et de vw ( bru6 ), croître, pulluler. ( Physiol. ) C’est le nom que les médecins grecs ont donné au fœtus, parce qu'il se forme et prend son ac- croissement ( pullule) dans la ma- trice. | Les médecins ne sont pas d'accord sur le tems pendant lequel on peut le désigner sous ce nom. Quelques- uns n’emploientle terme d’embryon, que pour exprimer les rudimens du corps d’un animal , renfermés dans un œuf dont ie placenta n’a pas en- core jeté des racines , pour l’implan- ter dans la matrice ; et des que le placenta y est attaché, ils donnent à l'anmalcule le nom de fœtus. EM PB 65 Mais il est certain qu'Hyppocrate appelle embryon l’enfant uu le fœ- tus contenu dans la matrice; et Mar- cellus ajoute que ce nom convient au f@tus pendant tout le tems de la grossesse. EMBRYOLOGIE, s. f. composé d'EéuCpuoy ( embruon ), et de 260 ( logos ), discours. (_Ænat.) Discours sur le fœtus, ou partie de l’anatomie qui traite da fœtus pendant son séjour dans la matrice. EMBRYOTHLASTE, s. m. formé d'Eu£ruov ( embruon ), et de 6120 ( thlaë), briser, rompre. ( Chirur. ) Instrument qui sert à rompre les os du fœtus, dans les accouchemens laborieux, pour faci- liter son extraction. . EMBRYOTOMIE, s. f, fait d’?u- Coucv (embruon ), et de réuy« (1em- n6 ), couper. ( Chirurgie ) Exsection du fœtus mort dans la matrice. Il y a cette différence entre l’opération césa- rienpne et l’embryotomie, que dans la première l’enfant est tiré entier par une incision faite à l’abdomen de la mtre, au lieu que dans la se- conde , lenfant est coupé et démem- bré dans la matrice, pour pouvoir en faire l’extraction sans blesser la mère. Ce mot signifie aussi la prépara- tion anatomique du fœtus. EMBRYULKIE, s. f. composé ‘d’éupucy ( embruon ), et de :14® (Lelkô ), tirer. ( Chir. ) Extraction de l’enfant du ventre de la mère dans un accou- chement contre nature. ( Botan. ) Partie interne de toute graine parfaite , la plante en mi- nialure : sa forme est cylindrique ou comprimée ; sa direction droite, circulaire ou en spirale ; sa situation est au centre ou au sommet du pé- risperme ou enveloppe de la se- mence. Il est ordinairement unique ; cependant quelques semences en con- tiennent plusieurs. Nul embryon sans fécondation , et par conséquent sans organes sexuels : nuls organes sexuels dans les espèces de plantes qui n’ont point d'em- bryon à former pour leur reproduc- üon. L'embryon étant le rudiment C4 EME d’une nouvelle plante semblable à celle dont il provient, doit être re- gardé come le plus essentiel des produits d’un végétal. C’est aussi la partie la plus généralement exis- tante dans les espèces sexiféres. (Jardin.) Les jardiniers appellent embryon la parue du pistil qui doit devenir un fruit. EMBUSCADE, s. f. du latin bar- bare zmboscata , où de Vlaucien mot bosc , qui signiñe forêt, bois : troupe de gens armés cachés dans un bois. (Art muilit.)Troupes cachées dans un bois ou en quelqu'autre lieu se- cret pour attaquer lPennemi quand il passe , ou pour l’enfermer et lui donner à dos. £Embuscade se dit aussi de l’en- droit où l’on se cache pour sur- prendre l’ennemi au passage. On dit Les ennemis sont tombés dans une embuscade , se mettre en eynbus- cade , faire une embuscade, sortir de l’embusrcade. ÉMENDER , v. a. du lat. emen- do , corriger , formé de la parüeule extractivee, er de z1enda, faute, pour menda purgo, OLer les défauts. ( Pratique ) Ce mot, qui n’est d'usage qu’au palais , signifie corri- ger , réformer , lorsqu'un juge d’ap- pel infirme la sentence d’un jugein- férieur , il se sert du terme émen- dant qui veut dire corrigeant la sen- tence dont est appel. Vient ensuite le jugement que rend le juge d’appel. ÉMERAUDE, s. f. du grec quæ- paydoc( smaragdos ), dont les La- tins ont fait smaragdus , les Ltaliens smeraldo , les Espagnols esmeral- das , et les Anglais emerald. ( Minéral.)Pierre précieuse trans- parente, dont la couleur est d'un vert plus où moins foncé : celles d’un vert clair sont les plus esti- mées. La dureté de l’éxeraude est un peu inférieure à celle du grenat et du béril : une lime bien irempée a un peu de prise sur elle. L’éme- raude , contre l’ordinaire des gem- mes, peut se foudre au chalumeau sans addition. Une émeraude expo- sée au foyer d’une forte lentille fut foudue en trois minutes de tems, et convertie en un globule de couleur bleue teme:avec quelques taches EME blanchätres. Quelques naturalistes ont dit que l’émeraude étoit phos- phorescente par la chaleur : d’autres ont nié je fait. Sa pesanteur spéci- fique est à cglle de l’eau distillée comme 27,729 est à 10,000. Cette pierre tause aux rayons de Jumière une double réfraction. Les éme-- raudes sont d’un prix tout-à-fait inégal ; c’est la couleur et la pureté qui en font touie la différence. Boëc et Boot estiment une émeraude par- faite, de quelque grandeur qu'elle soit, la quatrième partie du prix d’un diamant. Toutes les éeraudes qui sont maintenant dans le commerce vien- nent du Pérou. C’est principalement dans lé nouveau royaume de Gre- nade qu’elles se trouvent; et parmi les mines présentement exploitées, celles de Le juridiction de Santa- ‘Fé, et celles de la vallée de Tunca, sont regardées comme les plus abon- dantes. Lors de la découverte du Nou-" veau-Monde , les Espagnols trou- vérent une iminensé quantité d’ére raudes à Puerto-Viejo et à Mente, dans la province de Quito. Les mi- nes qui fournissoient ces émeraudes sont depuis long-tems épuisées, et les naturels du pays ont perdu la tradi- tion des lieux où elles étoient , quoi- que des provinces et des rivières conservent encore le nom d’esme- raldas. Comme les émeraudes qui venoient de ces anciennes mines, étoient plus parfaites, qu’elles réflé- chissoient un beau vert de prairie, dépuré, riche et bien avivé, ce qui west pas ordinaire aux pierres, des moderres découvertes, on les dis- tingue par le nom d'émeraudes de vieille roche. 1 Quoiqu'en général on regarde le Nouveau - Monde , et particulière- ment le Pérou , comme la patrie de l’émeraude , ceite gemme appartient aussi aux montagnes des anciens con- ünens. Anciennement l'Égvpte , la Scy- thie, la Bactriane en fournissoient ; maintenant , il s’en trouve eucore à Ceylan et daus différentes contrées de PAfrique et de l’Europe. Le mot émercude, ou un de ceux qui lui correspondent dans les dif- féreutes EME À féréntes langues , ont présenté l'idée d’une pierre précieuse, verte, dans les livres de la plus haute antiquité. On voit dans le livre d’Esther , que la salle d’Assuérus étoit pavée d’émeraudes ; mais la longue énumération que les natu- ralistes anciens font des différentes picrres qu’ils appeloient de ce nom;,le volume extraordinaire qu’ils supposent dans quelques-nnes de ces pierres, doivent faire croire que le mot éreraude étoit pour eux un nom générique, applicable à toutes les pierres vertes. L’émeraude étoit à un tel dé- ré d’estime chez les anciens , que Vrsque Lucullus , ce romain si célèbre par ses richesses et per son luxe, aborda à Alexaudrie, Ptolemée occupé du soin de lui plaire, ne trouva rien de plus précieux à lui offrir qu’une éme- raude sur laquelle étoit gravé le portrait du monarque égyptien. Les Romains respectoient telle- ment la beauté de cette pierre qu'on sembloit, dit Fline, être convenu de ne pas l’entamer avec le burin ; cependant ce naturaliste ajoute que les Grecs l’ont quel- quefois employée à cet usage. EMERGENT, adj. du lat.emergo, composé de la particule extract. e, de, hors de , et de mergo , plon- er; sortir d’où l’on étoit plongé. ( Chronol.) On appelle en termes de chronologie , année émergente, Vépoque dont on commence à compter le tems. É L Notre année émergente est quel- quefois celle de la création. Les Juifs comptoient depuis le déluge où depuis l’exode , c’est-à-dire , depuis leur sortie d'Egypte. + Les Grecs prenoient pour année émergenlte ; Passé du rétablisse- ment des jeux olympiques. L'année de la fondation de Rome étoit ‘Vunnée émergente des Romains. Les chrétiens comptent depuis la: naissance de J. C. ou environ, Les Musulmans depuis l’hégire , ou la fuite de Mahomet de la Mecque à Médine , qui arriva l’an 622 de J. C. L’annte émergente actuelle des Français est celle: de la fon- dation de la République, lan 1795 de J. C. L'ome 1f. EME 65 ( Optique) Emergent se dit aussi des rayons qui sortent d’un mi- lieu qu'ils ont traversé. ÉMERI ou ÉMERIL. s. m. du lat. smyris, fait du grec ouvpic ( smuris), que M. Lemery fait venir de quaw (smaô }, polir, nettoyer. Les Italiens disent smeriglio. ( Minéral.) Mine de fer en état de chaux , disséminée dans une roche dure ; elle sert à polir les pierres et à les graver. EMERITE, s. m. du lat. emeritus, fait d’emereo , mériter. ( Znstruct. publ.) Ce mot si- gmfoit ancienrement un homme de guerre, emeritus miles, qui avoit blanchi sous le harnois, et auquel on accordoit l’emeritum ( sous entendu stipendium ). La pension émérite se dit main- tenant d’un professeur qui a vingt ans d’exercice , et qui a quitté sa chaire pour jouir de la récom- pense due à ses services. ÉMERSION, s. f. même origine qu'ÉMERGENT., ( Hydrostat.) Élévation de quel- que corps solide au-dessus de la surface d’un fluide qui est devenu, ou qui étoit déja spécifiquement plus pesant que lui , et dans lequel il avoit été jeté ou plongé avec force. C’est une des lois connues de l’hydrostatique, qu’un corps solide, étant enfoncé avec force dans un fluide plus pesant, fait effort im- médiatement après pour remonter ; et cela avec un degré de force égal à l’excès du poids d’un pa- reil volume du fluide sur le poids du solide mème, (Astron.) Emersion se dit aussi, en termes d’astronomie , de, la réapparition d’une étoile qui étoit éclipsée , et mème de cellés de la lune et du soleil dansleurséclipses, pour marquer que le soleil, la lune ou quelque autre planète, recommencent’ à paroitre , après avoir été échipsés ou cachés par V’interposition de la lune, de la terre ou de quelque autre corps céleste ; il est opposé à IMMER- SION. F, ce mot. On se sert encore du terme émer- sion , lorsqu'une étoile ou planète \ 66 A: ll que le soleil cachoit, parce qu’il en étoit trop proc à reparoître , €ï he , commence sortant , pour ainsi dire , des rayons de cet astre. C’est le lever héhiaque. Scrupules où minutes d’émer- sion ; c’est l’arc que le centre d9 la lune décrit, depuis le tems awelle commence a sortir de l’om- bre de la terre ; jusqu’à la fin de Véchipse. EMETIQUE, s. m. et adj. du grec éMETILOS ( emettkos de vomitif; formé d'éemsw ( emeo ) ; VOUE- ( Méd. EÉmétique, où suivant les chimistes modernes , tartrite de potasse et d'antimoine , est un médicament qui provoque le vo- missement,, Où qui étant pris in- térieurément fait sortir avec effort par la bouche Îles matières Con tenues dans l’estomac et dans les premières voiles. Ce remède étoit encore peu conr nu en 1658. Un médecin d'Abbe- ville, nommé du Sausoi ,' lP’admi- mistra avec succès du premier méde Louis XIV, que , contre l'avis cin Vallot, à toit tombé dan- ereusement malade à Calais. EMÉTOCATHARTIQUE ;, adj. du grec eweTos (emetos), Vomis- sement , et de xafoprimcs ( kathar- tikos) , purgatif, dérivé de x40æ1pu ( kathairô ), purge excite le vomissem r: purgatif qui eut. (-Méd.) On appelle ainsi des remèdes qui purgent Par haut et par bas. Ce sont ausquels on Joint pour en adoucir des éméliques des purgatifs l’action et les précipiter en partie par les selles. ÉMÉLTOLOGIE , s. À. du grec Jueros (emetos ); vomissement , et de àcy0c Ne ), discours. ( Méd. Partie de la médecine qui traite des émétiques où du vomissement, MIGRATION , emigratio , forme s. f. du latin de la particule extract. 6% ,:de; hors, et de 71 gro 3 SOTUT ; changer de domicile : Âction de sortir de son pays our aller s'établir ailleurs. ( Oruithologie) Emigration des oiseaux; la différence des saisons oblige quelques o15 eaux à chercher à des époques fixes un ciel plus chaud , des jours P lus longs, une » EMI nourriture plus abondante, et tout ce qui peut ajouter aux plaisirs de l’amour. L'agriculteur observe le tems de leur départ et celui de leur retour : ils lui indiquent Pépoque où il doit entreprendre et termi- ner les plus importans travaux: Ces émigrations fournissent aussi sur l’état de l'atmosphère des ob- servations curieuses. ÉMINENCE, s. f. du lat. emi- nentia , fait d’emineo, s'élever ; paroitre au-dessus. ( Art mili. ) Petit tertre ou col- line qui est élevée au- dessus de la rase campagne; élévation qui commande des lieux plus bas. Une armée campée a l'attention de faire garder les éxinences qui la com- mancent, de peur de linsulte. ( Anatomie) Hminence se dit de toutes les portions des parties so- lides qui s'élèvent de manière à se faire distinguer du tout dont elles font partie. On leur a donné différens noms tirés de leur figure, de leur situation, de leur con- nexion et deleurs. usages. F. APO- PHYSE, EPIPHYSE. ( Econ. polit.) Eminence est encore un titre d'honneur que Pon donne aux cardinaux. Luc Hostein, dans un discours public , ayant traité le cardinal françois Barbe- rin , d'éminentissime ; Tous les autres cardinaux voulurent depuis être traités de même, ce qui don- na lieu au décret par lequel Urbain VIIT ordonna le 10 janvier 1630, que les titres d'éminence ct d’émi- nentissime seroient attribués aux cardinaux. On ne leur avoit donné jusqu’alors que le titre de sezgneu- rie, révérendissime et illustrissime. Ils prirent tous avec joie l’émi- nence ; il n’y eut que le cardinal Maurice de Savoie qui la refusa, et qui conserva toujours celui d’al- tesse sérénissime. Les électeurs ecclésiastiques et le grand maitre, de Malthe preu- nent aussi le titre d’éminence. ÉMIR , s. m. motarabe, dérivé du verbe amar , commander. (Hist. des Turcs ) Titre de di- gnité ou qualité chez les Turcs et les Sarrasins, qu’on donne à ceux EMI qui sont pareus ou descendus du ae prophète Mahomet, par sa Ile Fatime. Les émirs sont en grande véné- ration, et ont seuls le droit de porter le turban vert. Ce titre ne se donnoit d’abord qu'aux califes ; mais ceux-ci ayant pris , dans la suite, celui de sultan, ils donnèrent celui d’émir à leurs eufans , comme celui de César chez les Romains ; et par succession de tems, on a appellé érirs tous les descendans de Mahomet. L Enmnir est aussi un titre qui, joint à quelqu’autre mot, désigne sou- vent quelque charge et emploi, comme émir elomera , le comman- dant des commandans. C’étoit du tems des califes, le chef de leurs conseils et de leurs armées. Les Turcs donnent aussi ce nom à tous les visirs ou. bachas des provinces. ÉMISSAIRE, s. m. du latin emissarius , fait d’emitto, composé de la particule extract. e, de, hors , et de mitto, envoyer : celui qui est envoyé secrétement pour découvrir quelque chose , pour se- mer des bruits, donner des avis. ( Hist. nat.) Les Romains ap- peloient ainsi le sarment de la vigne, la jeune branche de pal- mier qui devoit servir à porter des fruits ; l’étalon qui n’étoit destiné qu'à couvrir des jumens, et le bouc qui servoit à féconder un troupeau de chèvres. ( Ecriture Sainte) Bouc émis- sare ; c’étoit un bouc que l’on chassoit dans le désert, chargé de toutes les malédictions que l’on vouloit détourner de dessus le peuple. ( Art militaire ) Emissaire se dit aussi d’une sorte d’espion en- voyé par quelqu'un pour obser- ver ce qui se passe dans un lieu, ou pour y agir secrèéement au nom d’un autre. ( Physiol.) Emissaire est encore le nom de quelque canal ou réser- voir qui évacue une humeur quel- conque. F. EMONCTOIRE. EMISSION , s. f. mème origine qu'EMISSAIRE : action d'émettre. ( Physique ) Action par laquelle EMM 67 un corps lance ou fait sortir hors de lui des particules de sa propre substance ou de quelqu’autre subs- tance qui lui est unie; c’est la mème chose qu'ÉMANATION, 7, ce mot. C’est une grande question en physique, et sur laquelle on n’est pas d’accord , ‘que de savoir si la propagation de la lumière se fait par pression ou par émission, c’est à-dire , si elle se communique à nos yeux par l’action du corps limineux sur un fluide perma- nent entre lui et nous, ou par V’émission des particules de la propre substance du corps lumi- neux lui-même, jusqu’à notre or- gane. 7, LUMIÈRE , PROPAGA« TION. EMMANCHEMENT , s. m. de manche, et de la prépos.ir, dans : l’action de mettre, d'entrer, ou de faire entrer dans la manche. Ce mot vient des manches an- ciennes , qui étoient fort larges d’un côté et étroites par l’autre. ( Dessin ) Emmianchement se dit des jointures des membres au tronc d’une figure , et de la jonction des parties d’un membre les unes aux autres. EMMANCHER , x. n. entrer en la manche, même origine qu’EM-—* MANCHEMENT. (Marine ) I] se dit d’un biti- ment qui entre dans la Manche, ou le canal qui sépare la France de l’Angleterre. EMMENAGOGUES, s. m. du grec éuunva ( emména ), menstrues, règles , formé de uny Lee) mois, et de äyw (ago), faire sortir. (Mat. méd.) On appelle ainsi les remèdes qui ont la vertu d’exci- ter l’écoulement des règles, des lochies; et de favoriser la sortie du fœtus. EMMÉNALOGIE,, s. m. du grec tumnva (emména), règles, et de xoyos (logos ), discours. (Méd.) Traité des menstrues , ou partie de la médecine qui traite de l’écoulement périodique des. femmes. 1 F EMOELIENT , adj. et subs. du lat. emolliens , partic. d’emollire, amollir. E 2 68 EMP ( Mat. méd.) Fpithète que l’on donne aux remèdes qui par une humidité tempérée et une douce chaleur , ramollissent les duretés, les tumeurs, les enflures , et re- lächent les fibres trop tendues. ÉMOLUMENT , s. m. du latin emclumentum , formé d’emolo , moudre, et qui sigmfie ce qu'un méguuier gagne à moudre du grain. (Econ. polit. ) Profit , avantage. Ce terme est particulièrement af- fecté aux charges et emplois, et se prend pour tous les revenant- bons , profits et avantages casuels qui proviennent d’une charge. Dans -ce sens , il est opposé aux revenus fixes , et ne s’empioie qu'au plu- rier. Fi EMONCTOIRE , s. m. du latin emunctorium, formé d’enungo, moucher, tirer dehors. ( Physiol.) Partie organique des- tinée à séparer et à évacuer les humeurs inutiles de la masse du sang. La peau est une émonctoire du corps; le nez est un éronctoire du cerveau; les reins et la vessie sont des émoncloires pour l’u- rine. ÆEmonctoires se dit aussi de cer- taines glandes aux aines, aux ais- selles, derrière les oreilles, etc., “servant à la décharge des humeurs superflues. On les appelle naturels, par opposition aux émoncioires artificiels, tels que les cautè- res, etc. | ÉMONDER, v. a. emundo , nettoyer. ( Agric. jardin.) Couper les me- nues branches d’un arbre, pour en ‘ôter le bois nuisible et su- perflu. On émonde les arbres frui- tiers quand ils jettent trop de bois. V. ELAGUER. EMPALER , v. a. du lat. barb, impalare, formé de la préposition in, en, dans, et de palus, piec. ( Hist. turque ) Ce mot exprime un genre de supplice usité chez les Turcs, et qui consiste à faire passer un pal, ou un piea aigu par le fondement, et le faire sortir par les épaules. C’est un supplice ‘qu’on pratiquoit du tems de Néron, et dont Juvénal fait mention. EMPASME, s. m. du grec u- du latin E MP maarw ( empass®), répandre , ar- roser, (Cosmét.) Poudre parfumée qu’on répand sur le corps, pour em- pêcher les sueurs inutiles. EMPATEMENT , s. m. de paite, pied. (Archit. milit. ) Un empâtement ou talus est la pente que lon donne aux élévations de terre ou de murailles , afin que les uues et les autres se soutiennent mieux. ( Archit. civ.) Empatement se dit aussi de l’épaisseur de maçon- uerie qui éert de pied à un mur ; ses foudemens, sa partic la plus baise. ( Mécan.) On appelle encore empätement où rainaux d’une grue, les pièces de bois sur, lesquelles elle est construite et élevée. EMPATER , v. a. de pâte, du lat. pasta: remplir de pâie. ( Peinture ) Empâter signife, dans le langage des peintres, met- tre beaucoup de couleur, soit en une fois, soit en plusieurs, sur ce quon peint. On dit, ce tableau est bien empâté, bien nourri de couleur. : Empüter se dit encore lorsqu'on met les couleurs sur un tableau, chacune à la place qui convient, sans les mêler ou les fondre en- semble. On dit, cette tête n’est qu’empétée: ( Gravure ) On dit pareillement, en gravure, que des chairs sont bien enpätées, lorsque le travail des tailles et des points rend le moelleux de la peinture. EMPECHEMENT , s. m. d'em- pécher, et celui-ci du lat. barb. impechiare. ({ Praiique ) Obstacle, opposi- tion. il y a des empéchemens qui proviennent du fait des personnes ; ily en a d’autres occasionnés par les circonstances. La parenté ‘en degré prohibé, par exemple, est une circonstance qui empéche qu'un mariage soit valablement contracté entre certaines personnes. On a distingué deux sortes d’erm- péchemens de mariage ; savoir, les empéchemens dirimans , W. DIRI- MANS, et les autres appelés em- péchemens, seulement, on empé- chemens prohibitufs. EMP EMPENNELLER , y. a. de l’ita- lien impennellare, fait de pen- nello , petite ancre;jeter, mouiller la petite ancre. # "” (Marine) Empenneller ; .c’est mouiller une petite ancre en avant d'use grosse à laquelle elle tient, pour partager son effort, et la retenir, en cas qu'elle vienne à chässer , ce qui se pratique lors- qu’on prévoit du mauvais tems et augmentation du vent. 1EMPEREUR, s. mi. du lat. :m- erare, commander. ( Hist. arc.) Les Romains don- noïent ce nom à tous les généraux d'armée, et particulièrement à celui qui avoit pris une ville im- portante, ou gagné uve bataille dans laquelle les ennemis avoient perdu dix mille hommes. DEEE Jules-César s'étant fait nommer dictateur perpétuel , l’an 708 de la fondation de Rome, doit être regardé comme le premier ‘empe- reur romain. Le peuple lui déféra ce. titre pour marquer l’attorité absolue dat il jouissoit dans la république Dès-lors le nom d’ems pereur fut un titre de dignité; néanmoins ses successeurs furent plusieurs fois salués empereurs , à la suite de quelque cxpédition - brillante ; et cet hommage qu’ils ne devoient ni à leur qualité, ni: à leur rang, étoit le prix de l’ha- bileté d’un grand général. Auguste fut vingt fois salué empereur por vingt victoires célèbres. L'armée de Titus l’accorda à ce prince après la prise de Jérusalem, et cet usage se conserva Jusques, sous Trejan. ! La dignité d’empereur fut héré- ditaire sous les trois premiers successeurs de Jules-César, Octave- Auguste, Tibère et Caligula; mais, après la mort de ce dernier, elle devint élective. Claude fut pro- ciamé empereur par les soldats de la garde prétorienne. Depuis ce tems, les armées s’arrogèrent le droit de se donner un maitre, et un simple soldat fut plusieurs fois honoré de leur choix. (Hist. mod.) Empereur est main- tenant an titre qu’on doune aux souverains de certains pays. Em- ‘pereur. de la Chine, empereur du EMP Ga Japon. On donne encore ce titre au sultan des Turcs. Le czar de Moscovie est maintenant appelé empereur de Russie. En Allemagne, ce titre désigne celui qui a été légitimement choisi par les électeurs pour être le chef de l’empire romain germa- nique, «+ L'empereur d Allemagne, comme archiduc d'Autriche, vient tout ré- cenment de prendre le titre d’ex- >ereur héréditaire d'Autriche, pour L distinguer du titre électif d’em- pereur d'Allemagne. ( Républ. franc.) Empereur est eujourd'hui le titre du chef su= prème de la république française. EMPHASE , s.f. du gr. iuoucre .( emphasis) , formé d’éugaive (em- pain6), faire briller : httérale- nient, action de mettre en évi- dence. ( Rhéior.)- Manière pompeuse de s'exprimer et de prouorcer. Ainsi, 1l y a rphase dans l’ex- pression , dans le ton de la voix et dans le geste. Ce mot se prend ordinairement en mauvaise part. ‘D’emphase on a fait emphatique, peur exprimer ce qui a de l’em- plase, et emphatiquement, pour désiguer une chose faite d’une ma- mière emphatique. EMPHRACTIQUE , adj. du sec Eumgpautiroc (emphraktitos), formé d'éspparlo (emphiattô }, obsiruer, boucher. ( Méd.) C’est ainsi qu’on appelle les topiques obstruans, on qui, appliqués au corps, s’y attachent, enduisent ‘et ferment les pores, comme font les graisses, les mflci- Jages, la cire; etc. c’est la même chose qu’emplastique. & EMPHRAXIE, s. f. du grec Epopaêis (emphraxis),. obstruc- On SE À ( Méd. ) On désigne parce-mot, une obstruction d’un canal, par la matière inhérente en dedans de ce canal, laquelle ne peut passer par son extrémité sans produire dans ce mème canal quelque change- ment. Te est le rétrécissement des cavités par des matières vis- quenses, épaissês , grumelées, in- flammatoires, calculeuses , plätreu: 70 EMP ses, purulentes, adipeuses , qui obstruent les cavités même des vaisseaux. Ÿ. STENOCHORIE , et THLIPSIE. | EMPHYSÈME, s. m. du grec EuqÜurnpa (ep ene à; formé d’é (em ), dans, et de œusaw >husaë ) , soufller. ( Méd.) Tumeur molle, blanche, duisante , élastique, indoleute , oc- casionnée par l'air répandu sous la peau dans Îles alé du coips graisseux. C’est une boufhssure , ou boursouflure semblable à celle des animaux qu’on soullle après les avoir tués. L’emphysème diffère de l'œdème, en ce que celui-là ne vetient point l'impression du dogt. k EMPHYTÉOSE, s. f. du grec smoûrevaus (emphuteusis ) ente, greffe, dérivé d’er (ez) dans, et de œuretw. ( pauteudÿ), planter, enter. (Jurisprud. ) Contrat par lequel le propriétaire d’un héritage en cède à quelqu'un la jouissance pour un tems, ou mème à perpétuité , à la charge d’une prestation ou redevance annuelle. Ce contrat est ainsi appelé d’en- ter, parce qu'arciennement il n’avoit lieu que pour les terres que Pon donnoit à défricher, comme on ente les arbres pour les amé- Lorer. É EMPHYTÉOTE, s. m. même origine qu'Emphytéose : celui qui a pris un héritage, à titre d’emphytéose. EMPHYTÉOTIQUE , adj. même origine que les précédens : ce qui appartient à l’emphytéose. EMPIRE , s. m. du lat. impe- rium , fait d’2mpero , commander : commandement , puissance, auto- rité, domination, étendue d’un pays sous la domination d’un em- pereur, durée de la domination d’un empereur. ( Hist. anc.) Empire des ASSY= riens; cet empire fondé par Nem- rod, l’an 1800 de la création du monde , a subsisté jusqu’en 5259, que mourut Sardanapale. d Empire des Mèdes ; Arbace jeta es fondemens de éet empire, Van du monde 3257, et Cyrus le réunit EMP en 3468 à celui des Babyloniens et des Perses. Empire des Perses; cet empire commença lan 3468, et finit 200 ans après la mort de Darius Co- domon, en 3674. Empire des Grecs; cet empire, à ne le prendre que pour la durée du règne d'Alexandre , commença Van du monde 3674, et finit à la mort de ce conquérant, en 5681. Empire romain ; Jules - César fonda cet empire, Van du monde 3956 , 48 ans avant la naissance de J. C., et Constantin en transporta le siége à Bysance , l’an 354 de J. C. 1190 ans après la fondation de Rome. Bas-Empire; on appelle aïusi les derniers tems de l’empire ro- main, qui se prennent ordinaire- mênt depuis Valérien. ; ( Hist. mod. ) Empire grec; l'Orient et l’Occident formèrent , sous Charlemagne deux empires séparés. Le premier, gouverné par les empereurs grecs, commença; l'an 802 de J. C., se soutint quel- que tems avec éclat, s’affoiblit ensuite peu-à-peu , et finit en la ersonne de Constantin Paléologue; ’an 1493. Empire romain, où empire d'Al lemagne , ou Saint-Empire ; c'est le second des deux empires séparés qui se formèrent sous Charlémägne. Cet empire west qu'une portion des Etats soumis à Charlemagne, et ne comprend actuellement que ce qu’on appelle l’Allemagne. Depuis l'extinction de la mai- son de Charlemagne, qui possé- doit l'empire par droit de succes- sion, ou selon quelques-uns, de- puis Henri IV, la dignité impériale est demeurée élective. Les empe- reurs prennent le titre de César , à l’imitation des anciens empereurs romains. Empire de Russie ; anciennement les souverains des pays prenoient le titre de czar, et de grand duc : Ivan Vasihewiez se fit couronner en 1547, en cette double qualité. Mais comme les interprètes de Moscou , et après eux les Moscovites, tradui- sent le mot czar ou zar, par celui d’empereur, Pierre L°* adopta ce dernier titre que lui donnèrent ses sujets ; et ses successeurs Se quali- EMP fient maintement d’empereurs au- tocrates de toutes les Russies. Empire britannique ; depuis la réunion de l'Irlande à l’Angleterre, les deux pays sont maintenant sous un_même parlement, compris sous la dénomination d’empire britan- nique. à”. Empire français ; c’est le nom qu'on donne maintenant à la répu- blique française, depuis que sonchef a été revêtu du titre d’empereur. EMPIRIQUE , s. m. du grec éumepinoc (emperrikos }, savant par expérience; formé de #£1p2 (peira), expérience , essai. ( Méd. } Celui qui dans la méde- cine né s’attache qu’à l’expérience, et qui ne suit pas la méthode ordi- naire de Part. Les -mécecins empiriques ont formé, vers l’an 287 avant J. C., une secte très-célèbre , dont Séra- pion d'Alexandrie fut le chef. Ils soutenoient qu’il est dangereux de raisonner dans la médecine, etqu’il faut s’en terir à l'expérience. Pline et Celse ont parlé des em- p'riques +t de leur professiou.Par la suite , le rom d’empirique a été pris en mauvaise part, et aujourd’hui il est synonyme avec charlatan. La méthode des empiriques où l’empirisme , consiste à médica- menter par de prétendus secrets , sans autre science de la véritable médecine. ( Astronomie) Equations emrti- riques j Où a noMMÉ ainsi des équa- tions trouvées indépendamment de toute théorie, et d’après les seules observations d’une plaiète ; et comme ellesreprésententavec exac- titude le mourement de cette pla-” nète pendant les révolutions ob- servées , on en conclut qu’elles pourront les représenter indéfini- ment. “Ainsi, les équations de Mars, telles que Kepler les détermina lorsqu’ii trouva moyen d'expliquer les irrégularités qu’il avoit obser- vées dans son cours , en supposant que son orbite étoit elliptique, étotent des équations empiriques. EMPLASTIQUE, adj. du grec éumrassw (cmplassé), enduire, boucher , obstruer : qui tient de. l’emplâtre. EMP 71 (Mat. méd.) Epithète que l’on donne aux médicameus topiques , obstruans , ou qui appliqués au corps , s’y attachent , enduisent et ferment Îes pores , comme font les graisses, les mucilages, la cire, etc. C’estlamême chose qu EMPHRAC- TIQUE. EMPLATRE, s. m. du lat. em- plastrum, formé du grec :umhacre® (emplassé), enduire , boucher, obstruer. (Mat. méd.) Médicament externe, de consistance solide etglutineuse, composé de différentes drogues cui- tes et unies en masse, dont on a coutume de former des magdaléons, et qu’on étend sur du linge ou @e la peau, pour appliquer sur quelque partie du corps. Emplätre se dit aussi d’un mor- ceau de cuir, de toile ou de taf- fetas, sur lequel on étend l’em- plâtre, pour l'appliquer ensuite sur quelque parte du corps. Ce raot , pris dans ce sens, est quel- quefois employé au féminin , et quelques auteurs prétendent que c’est pour n'avoir pas pris garde à ces deux différentes significations du mot emplâtre , que les plus habiles dans la langue re convier- nent pas de son genre ; mais l’usage le plus général le fait masculin dans l’un et dans l’autre sens. EMPLOI, s. m.dulat.zmpl:care: bon ou mauvais usage qu’on fait de queïque chose. - ( Commerce ) Emploi d’une som- me , en matière de compte, est Papplication qu’on en fait dans la recette ou dans la dépense. Dans ce sens on dit faux emploz , pour :m- ploi fait mal à propos ; et double emploi, pour un emploi fait deux fois de la même somme, ( Pratique ) Emplor se dit, en terme de palais, de la mention que l’on fait d’une pièce dont on tire quelque induction : on fait aussi l’emploi de faits que l’on regarde comme certains. ( Econ. poli.) Emploi signifie aussi l'occupation, la fonction d’une personne qu’on emploie. (Art: dramat, ) Emploi se dit encure , au théâtre, des rôles qu’un 72 E MP acteur est chargé de jouer ; et l’on dit tel acteur a l’emploi des vois, des valets, pour dire qu’il joue les rois, les valets , etc. EMPORE, s.m. du grec éumopsoy (emporion), dont les Latins ont fait emporium ; marché, foire , dépôt de marchandises. (Physiol.) Réservoir formé pour les fibres médullaires , qui partent des différentes glandes de toute la substance cendrée du cerveau, et où elles déposent les esprits ani- maux qui ont été filtrés. EMPROSTHOTONOS,s. m. mot grec composé d’éumsooîev (empras- then), en avant; et de zévoc({00s), tension , dérivé de rsivw (tein6), tendre. (Méd.) Espèce de convulsion qui fait pencher le corps en devant; en sorte que le menton touche à la poitrine, et que la tête est que!- quefois attirée jusqu'aux genoux, par la contraction des muscles mas- toïdiens, et des muscles antérieurs du tronc. | EMPORTE-PIECE , s. m. com- posé de pièce, et d’emporter, en- lever. ( Technol.) Fer aigu et tranchant dont se servent différens ouvriers pour enlever , d’un seul coup, des pièces de différentes matières qu’ils travaillent, pour découper et mème égratigaer des étofles EMPREINTE , s.f. du lat. zm- primere, imprimer impression , marque, figure de ce qui est em preint. Telle est l'empreinte d'un ca- chet , d’une médaille , etc. ( Glyptique )On appelle emprein- tes ou pâtes antiques des imitations des gemmes et des pierres gravées.Cet art a été restitué en Italie, et porté depuis à sa perfection par Clachant, Dehn, Reiflenstein, Lippert et Tas- sie. | On fait des empreintes en verre coloré, en cire d’Espagne, en soufre mêlé avec du vermillon ou en )lâtre. wi (Hist. nat.) Empreintes se dit aussi des pierres sur lesquellés on trouve des figures de plantes, de poissons, etc. ( Anat. ) Empreinte est encore le nom de l’endroit des os où s’insèrent . EM P les muscles et les ligamiens, On dit l’empreinte musculaire de tel os, les empreintes tendineuses de la pe- tite et de la grande tubérosité de là tête de l’humerus , ete. EMPRUNT ,s. m. du lat. bar- bare émprestare , emprunter. ( Prat.) Action par laquelle” on se procure Pusage d’une somme d’ag- gent ou de quelque autre chose dont on à besoin. e Emprunt à constitution de ren- te; c'est lorsque l’emprunteur se charge envers Le prêteux de lui payer jusqu'au remboursemeit âne rente pour lui tenir lieu des intéréis où fruits de la somme prêtée. EMPSYCOSE, s. f. du grec eu- duyosic(empsuchosis), formé d’éu- duy6w (empsuchoô ), animef, vi= vifier. . (Physiol.) Vaction d'animer , ou l'union de l'ame avec le corps. EMPYÈME, s. m. du gr. éwmbnuex (empuéma ) composé dela particule év( enr), dans , et de mucy ( puon), )us.. F (il. Chir.) Ce mot se prend pour une maladie ou pour une opé- ration de hwurgie. Comme mala- die , c’est eu général un amas de pus dans quelque cavité du corps, düns la tête, le bas-ventre ou ailleurs. Mais parce que cet amasse fait plus souvent dans la poitrine que dans toute autre cavité, on appelle par- ticulièrement erpyéme uñe collec- tion de pus dans la capacité de la poitrine, si Comme opération de chirurgie, c’est une ouverture qu’on fait au bas de la poitrine pour donner issue au pus , au sang ou à quelque autre liquide épanché dans sa capacité. EMPYOCÈLE, s. m. mot grec, composé de la particule & (ez), dans , de moy (puon ), pus, et ile xnan ( kélé), tumeur, hernie. ( Chirurg. ) Abcès dans le scro- tum oa dans les testicules; espège de fausse hernie. EMPHYOMPHALE, s. £ mot gr, composé de la particule y ( dans), de voy (puon), pus, et de 6upaxos (omphalos ), nombril. ( Chirurgie ) Espèce d’hernie on bilicale, qui contient du pus. EN C EMPYRÉE, s. m. de la particule recque # (ex), dans, et de cp ur ), feu : en feu. ( Théol. ) Le plus haut des cieux, le lieu où les saints jouissent de la vision béatifique. On l'appelle c'e/ empirée pour marquer son éclat et sa splendeur. EMPYREUME s. m. mot grec formé du verbe £:27v960 ( empuroô), enflammer , brüler. é Chimie ) Le goût et l'odeur dé- sagréable que contractent les snbs- tanceshuileuses qui ont été exposées > \ à l’action d’un feu violent. D'’empireume on a fait empyreu- malique pour signifier une substance qui sent l’empyreume. ÉMULGENT , TE, adj. du latin emulgere , ürer lelait, traire, épui- ser à force «le tizer. : ( Physiol.) C’est le nom qn'on donne aujourd’hui aux artères qui _portent le sang dans les reins et aux veines qui reportent le mê:.:e sang. ÉMULSION , s. f. même origine que le précédent. . ( Pharmacie) Reméde-liqnide or- *dinairement agréable , qui imite le lait par sa couleur et sa consistance , et qu'on prépare avec les meilleures substances laiteuses et oléagéneuses. ENHARTROSE, s. f. du grec érapOwsi: (enarthrôsis }, formé de év(en ), dans, et d’250pov( artAron), jointure , articulation. (_Ænat. ) Articulation ou espèce de diathrose dans laquelle ure ca- vité d’os profonde recoit une orosse tête ayec nu mouvément manifeste ertout sens : telle est l’articulasion de l’humérus avec l’omoplate, du fémur avec l’os innominé. ENCABLURE, s. f. de CABLE. ( F. ce mot) : Longueur d’un cable. ( Aarine) Ce terme qui exprime la longueur d'un cale , Sert aux marins à exprimer les distances esti- mées dans certains cas; par exem- ple: nous étions à&.deux encablures. de terre; la longueur d’un cable étant de cent-vingt brasses ou cent toises , (225 mètres) ; cela veut dire qu'on étoit éloigné de terre de deux cent quarante brasses ou 200 toises à- peu-près (389 metres ). ENCAISSEMENT , sub. masc. de MAN € 73 CAISSE. ( F. ce mot) : L’aetion d’en- caisser on l’effet de cette action. ( Ponts et chaussées ) Faire un grand chemin par encaissement, c’est y faire des tranchées qu'on rem- plit de cailloux. « Faire un pont par enccisse- ment ; c’estle construire sans épui* sement, en descendant les Jiiies toutes faites. ( Jardin.) Faire un jardin par encaissement; c’est y planter des arbres dans des trous remplis de bonne terre. ENCAN, s. m. corruption d'IN- QUANT , du lat. in quantum , pour combien. ( Pratique) Vente pubiique de meubles qui se fait au plus offrant et dernier enchérisseur. ENCANTEHHS, s. m. du gr. ?yx#v- Bic (egkanthis) , dérivé d'y (eg), pour év (en), dans, et de xavboc (kanthos ) , l'angle de l’œil. ( Chirurgie) Excroissance de chair ou tubercule qui vient au grand angle de l’œil. Cette maladie est de deux espèces; lune douce et bé- nigne qui n’est accompagnée ni de douleur ni de dureté; l’autre obsi- née et maliène, qui cause uue dou- leur piquante: celle-ci tient de la nalure du cancer. ENCAPÉ , ÉE, adj. de CAP. 7. ce mot. (Marine ) I se dit dun vais- seau qui est entre deux caps on qui a doublé ou dépassé un cap qui forme un point remarquable dans sa route. Ainsi on dit d’un vaisseau qui vient des-iles de l'Amérique à Bordeaux qu'il est encapé , lorsqu’i} a passé la hauteur du cap Finistère, Il est opposé à décapé. V. ce mot. ENCASTRER:, v.Ma. de l’ital, incastrare ; éhchässer , joindre. ( Architect. } C’estenchâsser par entaille où par feuillure une pierre daus une autre, ou un crampenu,. de son épaisseur, dans deux pierres ; pour Îles joindre, ENCAUSTIQUE , adj. ets. f. du grec eyrausiun (egkaustiké), sorte de peinture qui se fait avec de la cire brûlée ou fondue au feu, dé rivé d’iyxaiw ( egkaié.), brûler. ( Feinture ) L’encaustique , est une sorte de peinture qui se fait TE EN C avec des cires qui doivent être chauf- fées presque jusqu’au point de l’us- uon. On n’est pas d'accord sur Pori- gine de la peinture à l’escaustique ; li est pourtant démontré que les Egyptiens s’en servoient pour orner les dépouilles des morts : les ban- deaux et les enveloppes de leurs momies, peints de cette maniere, en sont des preuves incontestables. De l'Egypte elle passa dans la Grèce, où elle fut très-cultivée. Praxitéle, Polignote, Nicanor de Paros, Lysippe, et autres artistes céltbres, ont fait des tableaux à l’encaustique ; et le témoignage du charmant poëte de'Théos prouve que, de son tems , cetie manière étoit la seule en usage. Les Romains apprirent cet art des ‘ Grecs. À l'exception de quelques détails fournis par Pline, Varron et Vi- truve, aucun auteur de l’antiquité ae donne à ce sujet des notions cer- saines. Pline parle bien de la pein- ture avec la cire et le feu ; mais il se tait sur la manière dont on opé- roit. Il falloit que cette méthode füt bien simple , puisqu'on ne l’a pas jugée digne d’une explication plus étendue; et cette reflexion est d'autant mieux fondée , que l’art fut connu jusqu’au sixième siècle. De- puis celt@ époque , on ne trouve plus de traces de l’ercauslique. Le savant comte de Caylus a ré- veillé l’attenuon des peintres mo- dernes sur cet art perdu. Après lui, VPabbé Requino, Lorgna, Bache- lier, Muntz. Astori, elc., etc., ont fait des recherches sans nombre pour Île retrouver. La grande dif eulté étoit de reodre la cire assez fluide pour être mêlée avec les cou- leurs, et employée de la même ma- nière que lhuile dans la peinture ordinaire. Les uns ont voulu ajou- ter du masticet des gommes, pour la rendre plus solukle dans l’eau ; les autres de l’aleali qui en formoit un sayon ; mais toujours étoit-il douteax que ces procédés appro- chassent de celui des anciens. Fa- broni se flatte d’avoir résolu ce pro- blème, dans un Mémoire , publié en 1707, inttulé , Artichità van- ‘EN C taggi e metodo della pitlura in- causta. L’encaustique a un ayantage con- sidérable sur toute autre espèce de peinture. Elle réunit à Péclat, à: la fraicheur et à la force de la pein- ture en détrempe , l'harmonie et le moelleux de la peinture à l’huile. Elle a un ton mâle qui mauque à cette derniére, une vigueur et une solidité auxquelles Ia premiere ne peut jamais atteindre. Elle est la plus propre à résister aux ravages du tems et à l'influence de ces évé- nemens qui détruisent toute autre espèce de peinture. . Le point le plus important, est de savoir comment employer la cire à l’état de fluidité, et comment la faire couler sous le pinceau de Par- tiste. Pour liquéfier la cire, il falloit la combiner avec une huile essen- tielle tres-volatile, et qui ne laissât ni traces, ni le moindre résidu de corps gras. Le naphte est une huile bitumi- neuse minérale, d’une couleur blan- che, très-lésère et subule, et plus volatile même que l’éther sulfurique. Elles’évapore sans laisser le moindre vestige de son existence, et elle se combine parfaitement avec la cire. Fabroni, convaincu par les analyses qu'il avoit faites de plusieurs mo- numens de peinture à l’ercaustique, que les anciens n’employoient qu’une huile tres-volatile , invita son ami , Je célèbre peintre saxon Guttem- brunn, à faire un essai. 1] lui pre- para une solution de cire blanche de Venise dans du naphte tres-rec- tifé, qu'il méla avec ses couleurs ; le succès le plus complet couronna cette expérience. Ils furent étonnés du tou brillant que prirent les cou- leurs , et du Iustre agréable qu'elles acquirent, après avoir été légère- ment frottées avec un morceau de drap fin. Guttembrunn a fait depuis cette époque, p'usieurs tableaux , toujours avec le même succes. F. FRESQUE , HUILE, PEINTURE A L'ENCAUSTIQUE. ENCEINTE, s. f. ( dans le sens de clôture } du lat. szcincta, formé de cingere, entourer : circwt,tour, clôture. ENC (ÆArtmilit.) La commune enceinte consiste en un fossé, un rempart ; des bastions, dont le nombre donne le nom aux polygones. #. FORTI- FICATION. (Fénerie) Enceinte se dit aussi, en termes de chasse , lorsqu'on tend des toiles, ou qu’on poste des chiens ou deschasseurs autour d’un bois , ou d’un lieu où Pon veut chasser. On ditencore farre ses enceintes, prendre ses cernes, quand on fait divers ronds autour des plus fraiches voies et allures de la bête, pour s'assurer où elles aboutissent , et de- là conclure lendroit où elle est em- büchée. Enceinté | adj. ( dans la signifi- cation de femme grosse d’enfant ), du lat. ncinct& , pour 2oncincta , sans ceinture ; parce que les femmes EN ;, pourn’être pas génées dans eurs habits, ne doivent pas porter de ceintures. Ménage prétend réan- moins qu'erceintée , eu ce sens, vient du latin 22ciens , femme près d’ac- coucher. ENCENS , s. m. du latin z7cen- sum, brülé , en prenant l'effet pour la chose. ( Hist.natur.) L’encens estune espèce d’aromatique qui est le pro- duit du génevrier thurifère qui croît en Arabie. Encens de Thuringe; la Thu- ringe, et sur-tout le territoire de Saxe , abonde en forêts de pins , qui donnent beaucoup de poix. Les four- mis sauvages , en recueillent de pe- tits grumeaux , qu’elles enfouissent dans la terre, quelquefois jusqu’à quatre pieds de profondeur. Là , cette poix, par la chaleur souter- raine, reçoit un nouveau degré de coction , et se réduit en masse. On la üre ensuite de terre par gros mor- ceaux; c’est ce qu’on appelle ezcens de Thuringe. Encens rmadré, ou encens de vil- lage; indépendamment du suc ré- sineux qui sort par les incisions qu’on fait aux pins ( 7. RESINE), l'écorce des vieux pins en transsude . naturellement quelques gouttes dont la dessication forme une espèce de grain , qu’on nomme e7cens maûré, vuencens de village, parce qu'on ENC 75 s’en sert communément dans les églises de Ja campagne. x ( Culte relig.} On a brûlé de l’encens dans les temples de toutes lesreligions , pour faire honneur aux divinités qui y ont été adorées. Les Grecs, les Arabes , et presque tous les peuples en brüloient dans les sacrifices , et en parfumoient les temples. ( Culte catholique ) L’encens est resardé , parmi les catholiques , comme un hommage rendu à Dieu, et un symbole de leurs désirs, de ieurs prieres , de la bonne œuvre et du bon exemple qu’ils doivent don- ner par lenr conduite. On donne aussi de l’ezcens dans lee cérémonies ecclésiastiques, aux personnes que l’on veut honorer ; on en donne aux prélats, aux of- ficiers , au clergé , et même au peuple et aux morts. Le po exemple de cette oblation honori- fique aux princes de la terre et aux ministres des autels, eut lieu en faveur des empereurs de Cons- tantinople. ENCÉPHALE, adj. du grec £»(en), dans, et de xeoanñ ( Képhalé ), têleg qui est dans la tète. ( Téd. ) Terme de médecine que l'usage a particulièrement consacré à désigner certains vers qui s’engen- drent dans les différentes parties de la tête. Encéphale se dit aussi de toutes les substances cofftenues dans la TE Les ENCÉPHATITE, s. f. du grec \ A LA ëv (en), dans , de #:oæ2i ( Képhalé), tête, et de A590c( lithos ) , pierre. ( Minéral. ) Piekre figurée , qui a quelque ressemblance avec le cer- veau humain. ; ENCÉPHALOCÈLE, s. m. du grec év(en), dans, de x:@ænù ( Ké- phalé) tête, et de xnxn (kélé), hernie , tumeur. ( Médecine ) Hernie du cerveau, caractérisée par une tumeur formée par la substance même du cerveau, qui sort de la boîte osseuse qui le renferme. Cet accident est toujours l'effet d’un vice de conformation, ou d’une ouverture faite aux os du crâne. ENCHANTEMENT, s. m. du lat, EN C incantare , pour le simple canture , chanter , parce que les furmules des enichantemens étoient conçues en vers qui sonts faits pour être chantés. ( Magie ) L’eflet de prétendus charmes, de paroles magiques. Les ieuillages dont on couronua dans les premiers tems la tête d’Esis et d'Osi- ris, et les formnles de remerciement queprononçoientles prêtres, pour les récoltes aboudantes, fournirent aux premiers imposteurs l’idée de l’union de certainesplantes , et de quelques paroles devenues surannées et imin- telligibles, dont ils Grent une collec- uon et un art, par lequel ils préten- dojent pourvoir à tous ieure besoins. De-là les recettes mystérieuses pour faire descendre du ciel en terre la lune etles étoiles; pour nuire à ses ennemis, pour se garantir de cev- tains dangers. Dès les premiers siè- cles de l’église, les papes et Les conct- les se sont élevés avec force contre ces pratiques superslitieuses que Les premiers chrétiens adoptèrent , 0ù conservèérentcommeunancicnusage, Jusqu'au commencement du quator- zième siècle, on croyoit en France qu'on pouvoit-faire périr ses ennemis avec des figures de cire, appelées volt on voust, et des paroles que ioutes sortes de personnes ne pou voient pas prononcer eMcacement. ENCHASSER , v. a. du latin ;7- capsaré , Où 1HCassare , mettre en châsse. ( T'echro!. ) Entailler, mettre, faire tenir daus du bois, dans de la pierre, dans de l'or, de l’argent, ete.; on dit ezchässer un diamant, un yubis dars une bague; erchässer des perles, du corail dansde l’or, Enchässer des reliques, un mor seau de la vraie croix dans de l’or, de l'argent. ENCHÈRE: s. £ de cher, pré- cieux, d’une crande väleur. (Prat.) L'offre faite an-dessns dn prix qu'un autre & offert; et aussi 76 mise à prix, même celle qui est. faite la première, pour quelque men- ble où immeuble , ou pour un bail ou autre exploitation. ENCRIRIDION , s. m. du grec éyaesmidsov (egchétridion ); formé d'ey (eg), das, et de yep (cher): EN € main, manuel, ce qu’on peut porter à la main, poignard , mauche. ( Bibliogr. ) Peut livre portatif , contenant (les préceptes et des re- marques précieuses : manuel. ENCHYMOSE ou ENCHYMO- ME. s. du grec éyxiw ( egchéd), rénandre, introduire. ( Méd. ) Effusion soudaine de sang dans les vaisseaux cutanés , comine il arrive dans la joie, la co lére ou la honte, On l'appelle rou, geur dans le dernier cas. 11 ne faut pas la confondre avecl'ÉCIEY MOSE, ENCLAVE , s. f. du lat. clavus, clos, cu de 27 et de claudo , ven- fermer dedans : chose qui est en- fermée ou enclavée dans une autre. ( T'opogrüphie ) Enclave se dit originairement des bornes et limites d’un territoire ; mais il se dit plus ordinairemeut d’une portion où dé- pendance dont le territoire est en- tièrement détaché et enfermé dans un autre. C’est dans ce sens qu'on dit que l'Allemagne est pleine d’ex- claves, c’est-à-dire, de terres qui sont enfermées dans une autre terre, un autré pays, sansen dépendre. ( “rchitecture ) Éntlave se dit aussi d’une pierre engagée , enfer- mée dans une autre, ou d’un as- semblage retenu avec uue clavette.: ( fydraul. } Enclaves se. dit encore des enfoncemens qu’on a mé- nacés, en bâtissant les faces des bajoyers d’une écluse, pour y loger de crandes portes , lorsqu'on'est obli- gé de les ouvrir pour, le passage des bâtimens. l ENCLITIQUE , s. f. et adj. du grec #yxnrriuoc ( egklitikos ), formé de xafvw ( Kiné ) , incliner. # (Grammaire grecque) On appelle “enclitiques , dans la grammaire . orecque, certaines particules ;. qui s’inclinent et s'appuient si bien sur. le mot précédent, qu’eltes semblent s’y unir, et ne faire qu'un avec lui: Dans la langue latine, les conjonc- tions que ei ve, qui se mettent à la. fin de deux mots conjoints, sont des: espèces d’erclitiques. Quand on dit recte beatequevivere, que est un enclitique. Quand ncus disons en français aimai-je , sans séparer je de aime , je est alors un enclilique. ENCLOS , s. m: du latin éac/aus- EN C trum ; espace contenu dans une enceinte de maison, deghaies, de murailles , de fossés , et@, et l’en- ceinte méme. ( Agriculture ) Les agriculteurs français sont encore divisés sur les avantages et les inconvéniens des enclos. En Angleterre , on a i’expe- rience qu'il est impossible d’entréte: nir des bestiaux, sans un système. réoulier d’ezclos ; et qu'indépen- damment de amélioration desterres et des autres avantages des clôtures, les hœes dont elles sont fournies, sont , pour les pays où le bois est rare, une ressource abondante de combustible. ENCLOUER , v. a. du latin ?7- elaudere ou d’irclavare. ( Ærtill.) Faire entrer de force nu gros clou dans la lumière du cat non, pour le rendre inutile, ou bien, faute de clous, y mettre par force de petits cailloux. * ‘ENCLOUURE, s: f. Voyez EN- CLOUER. (Hyppiatr.)Plaie faite an pied d’un cheval , lorsque le maréchal, au lieu de faire traverser Ja corne du pied aux clous destinés à faire tenir le fer, les enfonce, au contraire, dans la chair vive. ENCLUME, s.f. du latin ircus , 2ncudis. ( Technol. ) Masse de fer , sur la- adelle on bat le fer, l’argent et au- tres mélaux. Les couvreurs appellent ezclume, une lame de fer ayant une auene pointue, qu'ils fichent dans une pièce de charpente , et qui leur sert à tail- ler l’ardoise. Les metteurs en œuvre appellent enclumette, une petite exclume de fer, montée sur une bûche qui lui sert de billot, et que l’ouvrier met entre ses jambes pour furger à pe- tites parties. : ( nat.) On à donné le nom d'enclume à un des quatre osselets renfermés dans le tambour de l’o- reille, qui reçoit les coups et les impressions d’un autre qu’on appelle marteau. ENCOLURE , s. f. du latin co- lu. ( Aanége } Tonte cette partie du cheval, qui s'étend depuis la tête Jasqu’aux épaules’ et au poitrail, ENC 77 ENCOMPBREMENT , s. m. du lat” ëncumbrare, fait de combre , qui sisuilie un abafiis de bois : l’action d’eucorbrer, c’est-4-dire d’embar- asser. j ( Marine ) C’est l’espace qu'oc- cupent , dans Îles vaisseaux, des raarchandises ou effets qui sout d’un gros volume, par rapport à leur peu de pesanteur. ENCRE , s: f. de l’ital. ÿn£h108- tro, ait du Jat. 2rcaustriwn, cor- rüption d’rcaustun. ( Diplomatique. ), toute ma- tière apparente de l'écriture. L’encre def anciens avoit pour base le noir de fumée ou le noir d’ivoire,et se faiscit au solcil etsans feu : la noix de gale, Ja conperose verte et la gomme arabiqne coin- posent celle des modernes. Encre d'imprimerie ; cette en- cre n’est autre chose qu’un mélange de noir de fumée et d’huile de noix ou de lin, réduite en vernis par la cuisson. L'huile de noix est sur-tout préférable. ; Encres de couleur; \orsqu’onveut faire des encres de couleur, au lieu de noir de fumée on met, pour le rouge ,.du vermillon en poudre ; bien sec, auquel on ajoute un peu de carmin ; Pour le vert, du vert de gris calciné et préparé ; pour le bleu, du bleu de Prusse ; pour le jaune , de l’orpin ; Pour le violet, de la laque fine calcinée , ainsi des autres couleurs, en y mêlant du blanc de céruse ; selon la teinte qu'on y veut donner. : ( Chrysographie) On voit dans beaucoup de bibliothèques , des manuscrits écrits en lettres d’or. Voici comment se préparoit cette encre : On pulvérisoit l’or que l’on mé- Joit avec l’argent : on Pappliquoit au feu, et or y jetoit dun soufre ; le tout, réduit en poudre sur le marbre, se mettoit dans un vase de terre vernissé ; on l’exposoit à un feu lent , jusqu’à ce que la matière devint rouge : onlarebrovyoit après ; on la lavoit dans plusieurs eaux pour en détacher toutes les ma- tières hétérozènes ; et la veille du jour qu’on devoit s’en servir, on jetoit de la gomme dans l’eau, et on la faiscit chauffer avec l'or pré 2 78 ENC paré, puis on en formoit les lettres ue l’on recouvroit d’eau gommée, mêlée d’ochre ou de cinabre. Encre rouge ; il existoit autre- fois une encre rouge ou de pourpre nommée er caustum, qui étoit une encre distinguée, puisque les em- pereurs d'Orient en avoient fait choix, et s’en servoient exclusi- vement pour souscrire leurs lettres et les diplômes dressés en leur nom. Cet usage n’eut pas lieu en Occi- dent. Encre de la Chine ; on a publié, par la voie des journaux, plusieurs recettes, comme celles dont les Chi- nois se servent pour composer leur encre. Les uns prétendent que les Chinois emploient du noir de fumée de graisse de cochon brûlée à la lampe, auquel ils mèlent de la gomme et quelques odeurs agréa- bles ; d’autres veulent qu’elle soit composée de noyaux brovés et calcinés, dont on lait une espèce de pâte avec de Ja comme drabique , étendue dans de l’eau, et à laquelle on joint un peu d'essence de muse; mais quelques naturalistes soupconnent aujourd'hui que Pencre de la Chine est préparée avec une liqueur noire que l’on trouve dans le corps d’une espèce de mollusque cé- phalé, nu, appelé poulperidé, et qui répand une odeur de musc. Quelque bien que lon contrefasse cette encre en France et en Hollan- de, il est aisé de reconnoitre la vé- ritable à l'impression des figures, et encore mieux à la couleur et à l’o- deur. La veritable est très-noire et d’une odeur agréable ; celle qui est contrefaite est grisâtre et d’une mau- vaise odeur. Encressympathiques ; on appelle ainsi des ligneurs avec lesquelles on trace des caractères qui, lorsque la liqueur est resséchée , n sont point visibles d'eux-mêmes, mais qui le deviennent par quelque moyen se- cret et surprenant pour ceux qui l'ignorent. On peut diviser en qnatre classes les encres sympathiques : la pre- mière comprend celles qui devien- nent visibles par l’addition d’une se- conde liqueur, ou de la vapeur de cette liqueur ; dans la seconde classe, sont celles qui deviennent visibles d’abricots - ENC en les exposant à l’action de l'air ou au soleil ; la troisième classe se compose & celles qui deviennent visibles par l’addition d’une matière colorée réduite en poudre subtile ; enfin, dans la quatrième classe sont celles qui deviennent visibles en les chauffant, ou en les exposant à l’ac- tion du feu. I y a tant de manières de faire ces sortes d'eucres sympathiques , que le détail en seroit trop long, sans être intéressant, Encre durable ; depuis qu’on a découvert le moyen de faire dispa- roître complétement les traces de l'encre ordinaire , par application de l'acide muriatique oxigéné , on a donné plusieurs recettes pour la fa- brication d’une encre propre à résis- ter à cet acide ; elles cousistent, pour la plapart,dans l’addition de substan- ces qui produisent une couleur fixe sur le papier : mais ces compositions sont sujettes à un grand inconvé- nient, puisque toute lécriture pent se détacher du papier, sison lave le manuscrit avec de l’eau; cependant, les anciens seservoient souvent d’une pareille encre. Comme une couleur permanente est incontestablement une qualité nécessaire , l’ancienne méthode doit être conservée; mais il faut Ia per- fectionner , en substituant au fluide mucilasineux ordinaire , la solution de qüelque gomme cu substance ré- sineuse , qui serviroit de véhicule, et qui ne seroit soluble que Gans un petit uombre de liquides. Après la dissipation de Ja partie la plus foi- ble d’un composé atramenteux con- venablement formé avec une pareille solution, la substance colcrante res- tera sur le papier, combinée avec une quantité de matière tenace suffi- sante pour l’empêcher de s’altérer par le frottement, et de céder à l’ap- plication d’un fluide quelconque, sans que le papier soit détruit La plupart des huiles volatiles peuvent servir à écrire quand on les amène à la consistance convenable par l'addition d’une gomme ou ré- sine. On peut faire une encre pas- sable, en dissolvant trente grains de résine ordinaire dans quatre-vingt- dix grains d'huile de thérébentine , et eg tempérant la solution avee dix- ENC sept grains et demi de noir de fumée, et deux grains et demi d’indigo.Seule, cette composition résiste à l’action de l’eau , mais non à celle de l’es- prit-de-vin ; et c’est ce qui arrivera avec toute composition dans laquelle la couleur est simplement suspendue dans le fluide , et attachée au papier par une substance aisément soluble. Le copal n’est susceptible de se dissoudre que dans peu de liquides. 11 paroîtroit propre à conserver une conleur permanente sur le papier, si lon pouvoit trouver un véhicule capable d’en dissoudre une quantité suffisante, et qui pût, après l’addi- tion de la matière colorante , être ssez fluide pour écrire. L'huile de lavande dissout parfai- tement le copal ; le seul inconvé- ment qui résulte de l’emploi du ce- pal dans la composition de l’encre, est sa solubilité à une température basse. L’ambre n’est soluble ni dans l’al- cohol , ni dans aucune huile essen- tielle; mais il peut se dissoudre par le procédé suivi pour faire le vernis d’ambre , en y mélaut, après Pavoir fait fondre , de très-bounne huile sic- cative, pour le rendre Lquide. Il ÿ a une autre substance qui conviendroit aussi parfaitement pour faire de l’encre , c’est l’asphalte ; cette substance est soluble dans l’es- prit dé thérébentine , à une chaleur basse, et quand elle est dissoute, elle coule sans peine d’une plume. Il est donc probable que si on fai- soit dissoudre de Pasphalte dans l’es- prit de thérébentine, et si l’on y ajou- toit de la solution d’ambre en quan- tité suffisante , pour l’amener à la consistance nécessaire , et du plus beau noir de fumée, pour lui don- ner la couleur conenable, on ob- tiendroit une encre parfaite, puis- que, même en supposant que les autres matières pussent être enlevées, la portion de couleur dépendante de l’asphalte seroit indélébile , excepté par les moyens qui détruiroient le papier lui-même. ENCYCLIE,, s. f. du grec év(en), dans, et de zuxos (Euklos), cercle : cercle renfermé dans un autre. ( PAysique ) C’est ainsi que les physiciens appellent çes cercles qui END 79 se forment dans l’eau , lorsqu'on y laisse tomber une pierre. ENCYCLIQUE , adjectif du grec éyaûmnos (egkuklios), circulaire , commun: qui arrive fréquemment. ( Administr. Commerce ) W se dit, en parlant des lettres qu’on écrit pour donner le même ordre, le même avis, à plusieurs personnes et dans plusieurs lieux. Lettres en- cycliques. , ENCYCLOPÉDIE, s. f. du grec éyruxroæaæidesa ( egkuklopaideia), formé d’:y ( eg ), dans, en, de xüxrcs ( kuklos ), cercle , et de maidux ( paideia), science, ins- truction , dont la racine est ac (pais), enfant : recual, enchai- nement de toutes les sciences. ( Didactique ) Les Grecs appe- loient de ce nom, la connoissance des sept arts libéraux ; c’est au- jourd’hui le titre d’un ouvrage fort connu , rédigé par une société de savans, et qu’on nomme, à cause de cela , Encyclopédie. ; ENDÉCAGONE, ou HENDÉCA- GONE, s. m. du grec £vdiza ( hen- déka), onze , et de yævia (gonia), angle. ( Géom. ) Figure composée de onze côtés, et d’un pareil rombre d’angles. L’angle , ou centre de l’er- décagone régulier , c’est-à-dire, dont tous les angles et les côtés sont égaux, est la onzième partie de 560 degrés , et ne peut se déterminer par la règle et le compas ; on ne peut décrire géométriquement l’erdéca- gone, qu’en résolvant une éqfation du deuxème degré. ENDÉCASYLLABE , s.m. du gr. évdexa ( hendéka ), on, et de runnaCn ( sullabé), syllabe : onze syllabes. F ( Poësie grecque et latine) 11 se dit d’une sorte de vers grec et latin , composé de onze syllabes. Ce vers est aussi appelé phaleuque , du nom de son inventeur. Les Italiens ont beaucoup de vers de cette espèce. ENDÉMIQUE, adjectif du grec évd'npuos (endémios), formé d’#y (en), dans, et de J'umoc (démos), peuple: qui appartient, qui est par— ticulier à un peuple , à une nation. ( Méd. ) On appelle maladies endémiques, celles qui sont famil- 8 END lières à certains pays, À cause. de Pair, de l’eau, de la situation et de la manitre de vivre ; comme les écrouelles en Espagne, la phthisie en Ancleterre, le goëtre dans les Al- pes, le scorbut dans les lieux mari- times et septentrionaux. filles diffé vent des EPIDEMIQUES ( Foy. ce mot), en ce que celles-ci ne récent qu'en certains tems, par un vice de l'air, au lieu que les erdemiques sont ordinaires, en tout tems, à certains peuples. ENDENTURE, s. f. du lat. :7- dentatæ ( chartæ ), formé de :n, en, et de dentatæ , qui a des dents : en forme de dent. ( Prat.) Les endentures étoient des contrats en parchemin que lon faisait doubles pour les deux con- tractans, mais sur une même feuille pliée, Pun sur un feuillet, et Fautre sur uu antre. Ensulte on les sépa- roit, et on découpoit le parchemin en forme de dent, afin qu'on ne pût ke falsifier. Celui qui vouloit se servir de son double , étoit obligé de faire voir que les erdentures se rapportoient à l’autre original, en les approchant l’un de l’autre, et les joignant par les dents, On les appeloit aussi chartæ parüilæ. Les Anglais appellent encore aujourd’hui indenture toute espèce de contrat qui oblige les deux parties, et qui est fait double ; quoique ces doubles ne soient plus découpés comme autrefois. ENDOSSEMENT , s. m. formé du latin iz, en, et de dorsum, dos. , ; ( Commerce) En termes de chan- gs, cest la signature qué le pro- priétaireoule porteur d’unelettre- de-change met au dos, soit pour faire le transport de cette lettre à quelqu'un, soit pour la renäre payable à l’ordre d’un autre, soit aussi pour servir de quittance. On peut faire plusieurs exdosse- mens à une lettre-de-change , ce qui siguifie que celui au profit de aui la lettre est endossée, peut mettre lui-même son edessement au profit d’un autre, © Tous ceux qui mettent ainsi leur endosseiment", sont appelés erados- seurs, et le dernier porteur d’ord:e END a pouf garans solidaires tous les endosseurs , lireurs et accepteurs. ENDUIT ,s. m. du lat. isndurtus, partic. d'inducio, erduire, cou- vrir. ( Archit.) Mortier clair ou antre composition de stuc on de plâtre dont on se sert pour blanchir uu mur. (Hydraul. ) Enduit se dit aussi d’un ciment de mortier fin, dont on enduit un bassin neuf, et qu'on frotte ensuite avec de l’huile, 7. CIMENT. A Ce mot est consa- cré à la peinture à fresque , qui ne peut s’exécuter que sur un en ! duit frais, en italien fresco, d’où ce geure de peinture a tiré son nom , et dans lequel les couleurs pénètrent et se fixent. Les murs destinés à être ornés dans ce genre , doivent être secs et préparés à recevoir la peinture à fresque par des opérations préa- lables. La première est une cré- pissure ou exduit de chaux, de tuiles pilées et de sable de rivière. Les grains de sable laissent sur cette surface assez d’aspérités pour tenir le second enduit , qu'on n’applique que iorsque le pre- mier est sec. On détruit l’aritité de cette première couche en l’hu- mectant d’eau, ce qui s'appelle donner de l’amour au fond, et on le couvre du dernier enduit, composé de chaux éteinte depuis très-long-tems , de sable fin lavé, et de pouzzolane. C’est sur cette coucie encore humide que l'artiste peint à fresque. IE ne doit faire enduire que la portion de mur qu’il pourra achever dans la journée ; il est essentiel que le maçon qui le précède soit d’une grande ha- bileié, tant pour polir les sur- faces sur lesquelles on peint, que pour éviter dans la promptitude de son travail les fenteset les ger- cures. 7. FRESQUE. À Dans Jes autres genres de pein- ture, on appelle ezduit ou vernis, une -préparation dont on couvre les tableaux qui donne de l’éclat, du brillautet de l’effet aux tra- vaux des arlistes, et qui garantit les couleurs de l’action destructive du l’atmosphtre.: Pour la compo- sition ÊNE sition de ces exduits, PF. VERNIS. ÉNÉORÈME, s. £. du gr. ivasé- prnuz (énaiôréma), formé d’:y(en) dans, et de xï&psiv (aiôrein), élever en haut, suspeudre : substance sus- pendue. ( Méd.) Les médecins ont don- né ce nom à une substance légère qui nage äu milieu de l’urine, comme une toile d’araignée : ils l’appellent aussi sublimamentum. ÉNERGIE , s. f. du gr. évépyesæ (energeta), force eflicace, 1im- pression, composé d’:v ( ez), dans, et de #pyoy ( ergon ], ouvrage, tra- rail, action. : ( T'héol. ) Terme dogmatique, qui signifie opération. Photin nioit la trinité, ne reconnoissant qu'une seule opération ou énergie, dans le père, le verbe et le Saint-Es- prit. C’est dans ce sens qu’on a donné le nom d’énergiques à quel- ques hérétiques du seizième siècle, parce qu’ils disoient que l’Eucha- ristie étoit l’énergie et la vertu de J. C., et ne conteuoit pas réel. lement son corps et son sang. ( Diction ) Energie, lorsqu'il s'applique au discours qui peint, au caractère du style, dit plus que force , et on peut dire d’un orateur, qu'il joint la force du raisonnement à l’énergie des ex- pressions, , ENERGUMEÈNE , s. m. du gr. évepyëuevos (energoumenos), possédé du démon, du verbe mi qui présente l'avant ou l’arricre, de manière que les boulets qu’on lui envoie le traversent dans le sens de sa FE 82 ENT Jongueur, et lui tuent et blessent beaucoup de mhde : c'est ce que l’attaqué doit soigneusement évitér, s’il le peut. ( Zrictrac ) Enfilade se dit d’un jeu tellement pressé par uñe suite de mauvais dés, et mis dans un tel désordre , qu’on ne puisse éviter de perdre le tour, où du moins plusieurs trous. ENFLÉCHURES , s.f. de l’ital. Jiessura, courbure. ( Marine ) Cordes qui traversent leshaubans et qui servent d’échelons pour monter aux hunes, au haut des mâts ; elles sont ainsi appelées de l'italien flessura , parce qu’elles se courbent sous le poids des hommes qui mettent le pied dessus. ENFONCEMENT , s. m, du lat. infundare , fait de fundus, dont les Italiens ont également fait affon- dare: l’action d’enfoncer,de rompre, de briser.--- Ce qui paroît de plus éloigné, de plus reculé dans un lieu enfoncé. { Archit. ) Enfoncement se dit de la profondeur d’un ms cequi fair que dans un devis, où aCoutume de marquer que les foüdations au- ront tant d’enfoncement. \ Archit.) Enfoncement d’un tableau ; comme un tableau n’est pas censé représenter une surface plane, il doit avoir de l’enfon- cement , et jusqu’à cet enfonce- ment qui borne la vue, il faut que le spectateur puisse croire qu’il tourneroit autour des objets qui sont représentés. On ne peut d’ailleurs rien éta- blir en général sur l’enfoncement que doit offrir un tableau ; quel- quefois son erfoncement n’a d’au- tres bornes que celles de l’hori- zon , et quelquefois il est limité par le mur d’une chambre peu profonde. Enfoncement se dit dans la pers- éctive et dans la peinture d’une décoration: on voit dans l’ez/on- cement de ce théâtre, un palais, une campagne , etc Enfoncement se dit encore des bruns sans reflets qui se trouvent dans le milieu des plis des draperies. (Art milit.) On dit, en termes de guerre, enfoncer un bataillon, er:foncéer uu escadron , pour dire, ENG le rompre, le renverser, en don- pant dedans. ENFUMER , v. a. do lat. énfu- mare , noircir par la fumée, ( Chasse ) Onenfume les renards, les bluireaux, les abeilles, pour les obliger à sortir de leurs ter- riers , de leurs ruches. ( Peinture) Enfumé sisnifie en peinture , noirci par la fuinte et par le tems. On dit d’un vieux tableau dont on ne distingue plus le travail ni les objets, et que le tems a couvert d’une saleté noire et épaisse, qu’il est enfumé. H est des personnes qui w’estiment les tableaux qu’autant qu’une forte couche de fumée leur donne un extérieur vénérable d’antiquité , aussi ne manqueént-ils jamais d’être servis suivant leur goût par des charlatans , qui sont toujours prêts à leur vendre fort cher des tableaux récens qu’ils ont eu soïn d’enfurner. Comme on connoît toujours l’âge des estampes , on a soin, au con- traire , de les laver ét de bien nettoyer la fumée dont elles peu- vent Être couvertes, pour leur donntr l’apparence d’une belle con- sérvation. On ne prend cette peine que pour les amateurs, car les ärtistes , au contraire, aiment assez que les estampes soient lé- gèrement enfumées, c’est-à-dire, qu’elles aient contracté une demi- teinte roussâtre , parce que ce ton détruit l’opposition tranchante du noir de la gravure avec la blancheur du papier. ENGAGEMENT , s. m. du lat. invadiare, fait de vadium , gage : l’action d'engager, ou l’effet de cette action. jp (Pratique) Engagement d’un bien; c’est dans le sens le plus étendu tout acte par lequel on oblige un bien envers une autre personne , soit à titre de- gage, soit ä titre d’hypothèque ; mais dans l’usage on ne comprend éommunément sous le titre d’érgdgement, que les antichrèses et les Contrats pigno- ratifs, ét. 7. ANTICHRÈSÉ. Engagement se dit encore de l'obligation dé faire ou de donner quelque chose. Les engagémens sont simples ou réciproques. Les prémiers n’obli- ENG gent que d’un côté, les autres des deux côtés : on a appellé ceux-ci CONTRATS SYNALLAGMATI- QUES. 7. ce mot. (Commerce) Engagement, en termes de jurisprudence de com- merce, se dit des actes notariés ou sous-seing privé, par lesquels des marchands , banquiers , négo- cians , armäteurs, s'obligent les uns eavers les autres. Ces engagemens, sur-tout par des marchands, négo- cians , armateurs emporteut de plein droit la contrainte par corps. ( Ari milit. ) Engagement s’en- teud quelquefois d’un combat, d’une bataille. (Escrime) Engagement de l'épée; c’est , en termes d'escrime , une att:que de jeu composé , lorsqu'on assujettit avec son épée le demi- fort ou le foible de celle de l’en- nemi, afin d’être maître de la ligne droite, et qu’il ne puisse agir qu’en deux ou plusieurs tems. ENGAGER, v. a. d’invadiare, fait de sadium. (Marine) Engager un combat ; c’est le commencer. Vaisseau engagé; un vaisseau est engagé de mauvais tems, et par uue grosse mer, par La force du vent, lorsqu'ayant été surpris pax un grain avec beaucoup de voiles dehors , ilincline , ou donne à la bande ,de manière à se trouver compromis et dans le cas de périr, une partie de son avant étant en- gazée sous l’eau. La ressource à employer en pareil cas, est d’ame- ner promptement toutes les voiles de arrière, si on en a le tems ; sinon , de couper le mât d’artimon, ei mème le grand mât, pour sou- lager le vaisseau , le faire arriver etle tirer de dessous ia lame. ENGALLAGE , s. m. du latin galla , noix de gale. ( Teinture ) C’est le nom d’une opération qu’on fait subir aux toiles aw’on veut teindre en noir: elle consiste à plonger les tissus dans ume décoction de noix de gale. ENGASTRILOQUE, s. m. du grec #v (en ), dans, de y2cù ( gas- tér), veutre, et du verbe latin HS parler : qui parle du ventre. Physiologie) Les engastri/o- ques , ou gastriloques , où encas- ENG es rimyihes, de puboc( muthos), ou VENTRILOQUES, 7: ce mot, sont des gens qui, en se serrant le gosier, et faisant uue certaine contraction dans les muscles du bas ventre, articulent un son de voix rauque et sourd, tel qu'a un ou deux pas, et mème à côté d'eux, en prétaut l’oreille , on croit en- te une voix tort éloignée. Hippecrate parle de cet art, comme d’une maladie: St. Chrysostome et Œcumenius font mention de ces hommes qu’ils appellent divins, de qui le ventre prophétique articuloit des oracles si fameux. ENGELURE, s. f. du lat. gelu, gelée. ( M£d.) Enflure qui vient en hiver aux mains, aux doigts des pieds , aux talons , quelquefois aux coudes, au nez, aux oreilles, accompagnée d’inflammation, de douleur, de démangeaison, et suivie très-souvent de solution de continuité. \ ENGENCEMENT, du lat. gens, genus, genre, race, espèce: l’ac— tion de disposer, d’ordonner, de rapprocher certaines choses, ( Peinture ) Ce mot n’est guères employé qu’en peinture, en par- lant des draperies et autres ajuste- mens. Les plis bien engencés, sont des plis bien disposés. Il se dit aussi d’un assemblage d’objets qui se trouvent rarement réunis, et dont la composition est à-la-fois singulière et piquante : Ces choses sont singulierement , sont pitto- resquement engencées. ENGENDRER,, v. a. du latin generare ( Hist. nat.) Produire son sem- blable, comme font les animaux. ( Théol. ) Les théologiens, en parlant des personues divines, di- sent que Le père engendre le fils de toute éternité. ( Géom. ) On se sert du mut engendré , pour désigner une ligne produite par le mouvement d’un nee une surface produite par e mouvement d’une, ligne, un solide produit par le mouvement d’ane surface , ou bien encore pour désigner une ligne courbe produite dans une surface courbe par la F 3 84 ENG section d’un plan. Ainsi, on dit que les sections couiques sunt e- >endrées dans, le cône. #. CONI- QUES, GÉNÉRATION. On dit aussi qu'une courbe est engendrée par le développement d’une autre. #. DÉVELOPPEE. ENGIN , s. m. Ce mot, très- ancien dans notre langue , vient du lat. ingentum. I] signihoit aucien- nement esprit et invention. Il a été appliqué ensuite aux machines et aux instrumens, comme étant les produits de l'esprit et de l’in- vention. Voy. GÉNIE, INGE- NIEURS. ( Mécan.) Le mot engin west plus guères en usage; celui de machine tout court a pris sa place ; on s’en sert pourtant quelquelois, pour désigner des machines sim-— ples, comme le levier. Autrefois or comprenoit Sous CE nom, toutes les machines propres à la guerre, comme les ballistes , les catapultes, les scorpions, les beliers, etc. ( Technol. ) Engin est encore employé, dans le langage de quel- ques arts et métiers, pour expri— mer certaines choses à leur usage. _ En termes de pêche, e7gin se dit de toutes sortes de filets. = Parmi les chasseurs , de léqui- page nécessaire en lets et autres instrumens pour la prise de quel- ques oiseaux. — Chez les mineurs, de toutes les machines employées à vider les eaux, à enlever les matières hors de la mine. — En architecture, d’une machine trian- gulaire, composée d’un arbre sou- fenu des arc-boutaus, et potencé d’un fauconneau par le haut, la- quelle sert à enlever des fardeaux par le moyen d’un treuil à bras ui dévide un cable. ENGORGEMENT , s. m. du lat. ingurgitare : embarras formé dans un tuyau, dans un canal. ( Hydraul.) Engorgement se dit de l’émbarras dans une conduite d’eau, occasionné par les ordures ui sy sont amassées. ( Méd.) 1 se dit dans le même sens des embarras qui se forment dans les vaisseaux du corps hu- main, par des fluides trop abon- dans ou trop épais, pour y couler avec facilité. ENH ( Jardin.) Lorsqu'on n’a pas soin de lächer la ligature d’une greffe , il s’y‘fait un engorgement , occasionné le plus souvent par la précipitation avec laquelle on pro- cède aux opérations du jardinage , par la mutilation des racines , et par le défaut d’attention que l'on apporte à l’affaissement qu’éprou- vent les terres remuées. ENGOUER , S'ENGOUER , v. a. du lat. angere,étrangler, suffoquer. ( Méd. ) Boucher le passage du gosier; ce qui arrive quand on mange goulument quelque mor- ceau de viande trop gras qu'on a de la peine à avaler. ENGRAIS , s. m, de gras, formé du lat. crassus. ( Agriculr.) Ce mot se dit des herbages où l’on met engraisser cer- tains animaux domestiques, pour la nourrriture de l’homme. Il se dit aussi de la pâture qu’on donne à des volailles pour les en- graisser. Il se dit encore des fumiers dont on amende les terres. ENGRENAGE, s. m. d’engrener, qu’on a écrit autrefois ezgréner, du latin crena, coche, cran, et de la préposition #7, dans , et qui signiñe s’insérer l’un dans l’autre. ! ; ( Mécan.) L’engrenage est une disposition de plusieurs roues qui s’engrènent, où s’insèrent les unes dans les autres, en sorte que l’une fait touruer l’autre. ( Anat.) C’est dans le même sens qu’ou dit des os unis ensemble par le moyen de leurs pointes , que celles-ci s’engrènent les unes entre les autres. ENGYSCOPE, s. m. du gr. #yyue (eggus), près, et de sxoméw (s£o- péô ), regarder : qni sert à regarder de près. ( Optique ) Machine plus connue sous le nom de MICROSCOPE (7. ce mot), qui sert à faire distinguer des objets fort petits qu’on ne ver- roit pas à la vue simple, et qu'on approche de l’œil, en la mettant entre deux. Ÿ. LOUPE, MICROS- COPE , TELESCOPE. ENHARMONIQUE , adj. du gr. ëvomovmoc (enharmonikos), etcom- posé d’ér (dans), et de dpmeviz ENH (harmonia), liaison, enchaine- ment, jointure, comme qui diroit bien lié, bien assemblé. ( Musique ) C’étoit le nom d’un des trois genres de la musique des ‘ Greés, qu’Aristote et ses sectateurs appeloient aussi très-fréquemment harmonie. Ce genre résultoit d’une division articulière du tétracorde, selon Ééelle l’intervalle qui se trouve entre le lichanos, ou la troisième corde , et la mèze, ou la quatrième, étant d’un diton ou d’une tierce majeure , 1l ne restoit pour achever le tétracorde au grave, qu’un semi- ton à partager en deux intervalles ; x savoir, de l’hypate à la perhypate, et de la perhypate au lichanos. Le genre ezharmonique étoit le plus doux des trois, au repport d’Aristide Quintilien; :l passoit pour très-ancien, etla plupart des auteurs en attribuent l’invention à Olympe , phrygien. Ce genre si merveilleux, si ad- miré des anciens ne demeura pas long-tems en vigueur. Son extrème difficulté le fit bientôt abandonner, à mesure que l’art gagnoit des com- binaisous, en perdant de l’énergie, et qu’on suppléoit à la finesse de l’o- reille par l’agilité ‘des doigts. Aussi Plutarque reprend-il vivement les musiciens de son tems d’avoir perdu le plus beau des trois genres , et d’oser dire que les intervalles n’en sont pas sensibles ; comme si tout ce qui échappe à leurs sens grossiers, ajoute ce philosophe, devoit être hors de la nature. Nous avons aujourd’hui une sorte de genreezharmonique entièrement différent de celui des Grecs; il con- " siste, comme les deux autres, dans une progression particulière de l’harmonie, qui engendre, dans la marche des parties, des intervalles enharmoniques , en employant à la fois ou successivement , entre deux notes, qui sont à uu ton l’une de VPautre, le bémol de l’inférieur, et le dièse de la supérieure, Mais quoi- que, selon les rigueurs des rap- ports ce dièse et ce bémol dussent ormer un intervalle entre eux, cet intervalle se trouve nul au moyen âu tempérament , qui, dans le sys- tème établi, fait servir le mème ENT 5 son à deux usages : ce qui n’empê- che pas qu’un tel passage ne pro- duise, par la force de la modulation et de l’harmonie, une partie de l’effet qu’on cherche dans les tran- sitions ezharmoniques. Le récitatif obligé est le vrai lieu de Perzharmonique. C’est dans une scène sublime et pathétique où la voix doit multiplier et varier les inflexions musicales , à l’imitation de l’accent grammatical , oratcire etsouvent inappréciable; c’est dans une telle scène que les transitions enharmoniques sont bien placées , quand on sait les ménager pour les grandes expressions, et les aermir, pour ainsi dire , par des traits de symphonie qui suspendent la parole et renforcent l’expression. Les Ita- liens , qui font un usage admirable de ce genre, ne l’emploient que de cette manière. On peut voir dans le premier récitatif de lOrphée de Pergolèse, un exemple frappant et simple des effets que ce grand mu- sicien sut tirer de l’ezharmonique, et comment, loin de faire une mo- dulation dure, ces transitions de- venues naturelles et faciles à en- tonner, donnent une douceur éner- gique à toute la déclamation. ENIGME, s. f. du grec aivwyux ( ainigma), discours obscur, dé- rivé d’aives (ainos), apologue, pro- verbe. (Rhétor.) Exposition d’une chose naturelle, ea termes obscurs et mé- taphoriques, qui la déguisent et la rendent difficile à deviner. C’est or- dinairement une petite pièce en vers où l’on peint une chose par ses propriétés, ses usages, ses effets, ses rapports, son origine, mais sans la nommer, Pour qu’une énigme soit bien faite, 1l est nécessaire que les traits qu’on emploie pour dési- gner la chose qui en fait le sujet, ne puissent convenir qwuà cette seule chose , étant pris tous ensem- ble, quoiqu'ils paroissent pouvoir s'appliquer à des choses toutes dif- férentes. C’est ce qui tient l’esprit en suspens. l'énigme n’a point de style propre : il doit être analogue à la chose qui en fait l’objet et au but qu’on se propose. Dans la plus haute antiquité où les connoissances étoicnt d'autant plus 86 EN estimables qu’elles étoient moins communes, les sages renfermoient toutes leurs instructions dans un style obscur et érigmatique. Les roiseux-mêmesmettoient leur gloi- re dans les propositions obscures, et se faisoient un mérite de compo- ser et de résoudre des ér7igmes. Un homme intelligent, dit Salomon, parviendra à comprendre un pro- verbe, à pénétrer les paroles des sages ct leurs sentences obscures : c’étoit chez eux l'usage , pour éprouver leur sagacité, de se pré- senter ou de s’envoyer les uns aux autres des énigmes , et d'y attacher des peines et des récompenses. On connoît l’énigme que Samson pro- posa aux Philistins. Les énigmes furent en vogue par- mi nous ds le tems de Charlema- gne ; elles étoient tombées ensuite dans l'oubli le plas profond, lors- qu’elles reparurent dans le dix- septième siècle. On les habilla pour lors avec plus d’art, de finesse et de goût, et on les soumit, comme tous es autres poëmes , à des lois et à des règles étroites, dont le P. Me- nestrier a publié un traité particu- lier. ENJAMBEMENT, s. m. de jJam- be, qu’on à dit gambe, du latin gamba : l’action d'étendre la jambe plus qu'à l’ordinaire, pour passer au-delà de quelque chose. ( Poësie) Enjambement des vers ; on dit qu’un vers enjambe sur uu autre , quand le sens de la phrase commencée ne finit pas dans le mê- me vers, et se porte jusque sur le suivant. A Mais le sens ainsi prolongé jus- que sur le vers suivant , peut se ter- miner à la fin de ce second vers, ou dans le cours et avant la fin de celui sur lequel on a enjambé; ce n’est que cette dernière espèce d’enjambement que l’on condamne dans notre poësie, et dont Boileau a dit: Enfin Malherbe vint, et le premier en France, Sut mettre dans les vers une juste cadence. Les stances avec grâce apprirent à tomber, ÆEt le vers sur le vers n'osa plus en- Jamber. ENL’ L'autre espèce d’erjarmbement est très-permise, et on peut, uou- seulemeñt enjamber dun premier vers à un second, pourvu que le sens remplisse tout A de ce- lui-ci, mais encore prolonger le sens jusqu’au truisième ou 'qua- trième, où cinquième, etc., pourvu que la phrase ne contracte ni obs- curité , ni embarras par cette lon+ gueur , et que le vers où la phrase hit, soit occupé tout entier à la compléter, « Les erjambemens de la premitre espèce sout néanmoius supportables dans les fables , dans les vers de dix sene en style marotique, et dans tous les sujets familiers, com= me comédies , contes, etc. Ce n’est pas uné faute non plus d'interrompre, au milieu d’un vers, le sens qui a commencé dans le vers précédent , quand on le fait par un emportement figuré, par une in- terruption que la passion inspire. La même exception a lieu aussi dans le dialogue, lorsque celui qui parloit est interrompu par un autre. ENKYRIDION. F. ENCHIRI- DION. 91 ENKYSTÉ, adj. du grec ëv (ex }, dans, et de xèsie ( kustis ), sac; vessie. (Méd) On appelle tumeursezlys- tées, abscès enkystés, des humeurs et des abcès enveloppés d’une membrane; tels sont l’ATHERO- ME, le MELICERIS , le STEA- TOME, la VOMIQUE. 7: ce mot, ENLÈVEMENT,s. m. d'enlever, fait du latin barbare levare, ravir, ôter : rapt, ravissement. ( Pratique) Action par laquelle une personne est enlevée, malgré elle, ou par laquelle une chose est enlevée malgré celui à qui elle appartient. (Art milit. ) I se fait à l’armée toutes sortes d’erlèvemens ; on en- lève des bagages , des convois, des Fourrageurs , des gardes et dGes quartiers. (Peinture) Enlèvement, ou enle- vage des vieux tableanx;ce terme, adopté nouveilement dans la pein- ture , exprime la partie de la res- tauration des vieux tableaux, qui consiste à enlever une peinture de LT ENL dessus un panneau, et à la reporter sur une toile préparée à la rece- For. Le désir de conserver les subli- mes productions de la peinture des 15°. et 16.° siècles, la plupart peintes sur boïs, excita, vers le milieu du siècle dernier, les re- cherches de deux restaurateurs de tableaux, MM. Picault et Haquin pères. Ils différèrent dansleurs mé- thodes. Le premier trouva le pro- cédé assez singulier d’ezlever une einture de dessus un panneau sans altérer ce panneau, opération qui, pour la première fois, eut lieu sur le tableau d'André Delsarte, représentant une Charité. Le se- cond, M. Haquin, exleva de son côté plusieurs tableaux de dessus leurs fonds de bois, mais ne s’as- treignit pas à conserver la plan- che du tableau, et plusieurs artistes préfèrent sa méthode. Le Gouvernement d’alors encou- ragea, par des pensions et des ré- compenses, ces deux hommes ingé- mieux qui procuroient aux arts un moyen de perpétuer des chefs-d’œu- vres prêts à s'anéantir; ils furent employés à la restauration des ta- bleaux de la couronne, et l:issè- rent chacun un fils qui suivirent leur carriere, et adoptérent les mé- thodes de lenrs pères. Plusieurs tableaux furent enle- vés. Le succès le plus complet cou- ronna constamment ces opérations diverses; mais on ne réfléchit pas que les détériorations des tableaux que l’on enlevoit étoient produites ou suscitées par les impressions à Ja colle , sur elles les peintres des 15.° et 16.° siècles peignoient, et lorsque le tableau étoit exlevé on le reportoit sur uue impression de colle de farine, qui, ayant le même principe de destruction, ne faisoit qu’atiéuuer momentanément un mal qui devoit se reproduire peude tems après, et par les mêmes causes. Cet inconvénient grave senti, il falluttrouver un moyen d’y remé- dier. S Parmi les tableaux arrivés de la Lombardie ,de Rome, de Florence, de Venise, il n’en étoit aucun qui re füt couvert de crasse , occasion- ENL 87 née par la fumée des cierges et de l’encens, et qui ne tombäât en écail- les; mais un de ceux qui fixa spé- cialement l'attention fut celui de Raphaël, connu sous le nom de la Vierge de Foligno. Ce tableau peint sur pee étoit fendu, courbé en deux endroits, écaillé dans plu- sieurs parties, et la peinture étoit piquée de vers. La surface a été rendue plane par un procédé très- ingénieux ; ce qui étoit plus difiicile encore , il falloit séparer le bois sur lequel ce tableau avoit été peint, et l’on y est parvenu, en en rédui- sant Pépaisseur à celle d’une feuille de papier , qui ensuite a été enlevée avec une lame de couteau. La pein- ture a été fixée sur une impression nouvelle; les parties recoquilléés ont été aplanies avec de l’huile et un fer échauffé, Cette partie de la restauration a été exécutée par M. Haquin. La partie pittoresque qui avoit pour but d’accorcer les teintes nouvelles avec les anciennes a été coufiéte à M. Roœser. #. RES- TAURATION. ENLUMINURE , s. f. du latin illuminare " ( Peinture } Ce mot est ancien dans notre langue : ou anpeloit ainsi les peintures dont on oruoit les manuscrits. C’est aujourd’hui une sorte de peinture faite sur des estampes avec des couleurs délayées à la gomme. Il y a aussi des papiers tepisseries qui sont erluminés, t’est-à-dire , dont la planche n’a fourni que le trait, et dont les couleurs ont été placées au pinceau. On enlumine avec plus ou moins de soiu des estampes représentant des vues, des intérieurs de temples, etc., qu’on destine à être regardées dans des machines d’optique. Quelquefois des curieuxsans goût ont pris plaisir à faire er/xminer de belles-estampes, croyant qu’elles acquéroient un nouveau prix et qu’elles approcheroient du mérite des tableaux, quand elles seroient barbouillées de couleurs. Tout le fruit de leur dépense a été de faire détruire le travail heureux du zra- veur par Île travail routinier des enlumineuses. Cependant l’erluminure faite 88 ENN avec soin etintelligence estfort uti- le à l’histoire naturelle. Des plan- ches d'oiseaux , de plantes, de co- quilles, instruisent fort imparfais tement, si elles ne sont pas accom- pagnées des couleurs propres à l’ob- jet. Enfin, l’ezluminure est utile toutes les fois qu'on doit montrer Uobjet colorié. Le graveur doit alors renoncer à l’ambition deplaire et consentir à voir les travaux de son art couverts par le travail des enlurnineurs. ENNÉADÉCATÉRIDE, s. £ du grec éyvéx ( ennea }, neuf, de d'éxa (deka), dix , et d’éroc(etos ), an- née : l’espace de dix-neui années. ( Chronol.) On appelle ainsi la période ou révolution de dix-neuf années, telle qu'est celle du nom- bre d’or, dont Méthon fut l’inven- teur, et qu'on appelle aussi cy vle Junaire , parce qu’au bout de dix- neuf ans solaires, la lune revient à-peu-près au même point; d’où vient que les Athéniens, les Juifs et autres peuples qui ont voulu accommoder les mois lunaires ayec Vannée solaire, se sont servis de l’ennéadécatéride, en faisant pen- dant dix-neuf ans, sept ans de 15 mois lun:ires et les autres de 12. _ ENNÉAGONE, s. m. du grec vy£a (ennéa), neuf, et de yœvrx (gonia ), angle. ( Géom.) Figure de neuf angles et de neuf côtés. Pour tracer dans un cercle l’en- néagone régulier, il ne s’agit que de diviser en trois parties Cgales l’angle au centre du triangle équi- latéral ; ainsi, ce problème se réduit à celui de la trisectiou de l’angle. ENNÉANDRIE, s. f, du grec £yvéx ( ennéa ), neuf, et d'ävrp { anér ), génit. xvdpoc (andros), mari, mâle. ( Botan, ) Cest le nom que £z7- rœus , dans 5a division systéma- tique des plantes, donne à la neu- vième classe, à cause qu’elle ren- ferme toutes les plantes dont la fleur a neuf étamines. Y. ETA- MINE. ENNEMI, s. m. du lat. z1m1- eus , composé de la particule priv. 2, et d'amicus ; celui qui hait EN Q quelqu'un, qui veut du mal à quel- qu'un. ( Art milit.) Ennemi se dit abso- lument d’une armée entière , d’un parti contraire. L’ennemi est aux portes ; l'ennemi tient la campagne; il est tombé entre les mains des ennemis. ( Peinture \ Ennemie, adj. cou- leurs ennemies ; ce sont les cou- leurs qui s'accordent mal, et qui ne peuvent subsister ensemble sans offenser la vue, ou sans se dé- truire en très-peu de tems. Le bleu et le vermillon sont des cou- leurs ennemies; leur mélange pro- duit une couleur aigre, dure et désagréable. Les habiles peintres se font quel- qe un jeu de vaincre les dif- icultés qu’on prétend résulter de l'association des couleurs e7nemies; ce qui seroit chez les ignorans une témérité qui ne produiroit que des effets maussades , devient Ré les habiles une hardiesse louable qui n’enfante que des prodiges. ENODÉ , ou ÉNOUÉ, adj. du lat. enodis, formé de e, pour sine , sans, et de modo, nœud: sans nœud. (Botan.\ N'ayant point denœuds, c’est le contraire de noueux. ENQUERRE , v. n. du lat. :n- quirere , de mème qu’erzquérir son synonyme. ( Blason) Armes à enquerre ; on dit que des armes sont à en- querre lorsqu'il y a métal sur mé- tal, ou couleur sur couleur, ce qui les fait soupçonner d’être fausses , et ce qui oblige de demander pour- quoi les hérants d’armes les ont ainsi données. ( Diction) Mots à enquerre; ïci le mot enquerre s'emploie substan- tivement pour signifier la recherche de l’étymologie, de l’acception d’un mot , l'éclaircissement d’un fait de littérature. MM. de lPacadémie, dans leurs délibérations, mettoient sur les mots douteux , mots à l’en-, uerre. ENQUÊTE, si f. d’enquérir, même origine qu'ENQUERRE. ( Pratique) L'enquête est la re cherche de la vérité d’un fait dans les dépositions des témoins de ec Pres ENS fait. Les enquêtes sont verbales ou par écrit. L'enquête verbale , que l’on ap- pelle aussi erquéte sommaire, est celle qui se fait sommairement à Vaudience et sans beaucoup de formalités. L'enquête par écrit est celle qui est ordounée par un jugement, en vertu duquel on la rédige avec toutes les formalité® prescrites par l’ordonnance de 1667: . Enquéte d'office ; c’est celle que “le juge ordonne de son propre LA mouvement pour connoître certains fäits relatifs à quelque affaire dont la connoissance lui appartient. ENSEIGNE , s. m. du lat: 77s1- grium ; dont on a fait sivne, in- signe ; marque , indice servant à faire reconnoître quelque chose. (Commerce) Enseigne se dit aussi du tableau , de la figure , que l’on pend, ou autre signe que lon attache à la maison d’un mar- chand , d’un artisan, d’un caba- retier, pour la désigner. ( Manuf.) Enseigne , en termes de manufacture de draperie, est une certaine mesure de drap, qui revient.à 5 aunes ( 3,565 mètres }. Une pièce de drap est ordinaire- ment de 15 enseignes , 45 aunes (10,619 mètres. ) ( Art milit. ) Enseignes mili- laires ; dans la première antiquité, rien métoit plus simple que Îles enseignes militaires. Des branches de verdure, des oiseaux en plu- mes, des têtes d'animaux, etc. aidoient les nations ou partis à se reconnoître dans les combats. Mais à mesure que l’art de la guerre se perfectionna, on inventa des enseiones moins fragiles ou plus brillantes, et chaque peuple voulut que les siennes fussent dis- tinguées par des symboles qui lui appartinssent. ù Chez les Juifs , les tribus d'Israël avoieut chacune une enseigne de la couleur qe lui étoit propre, et sur laquelle étoit la figure ou le symbole qui désignoit chaque tribu , selon la prophétie de Jacob, Les Egyptiens choisirent pour symboles de leurs ensergnes, le taureau , le crocodile, etc.Les As- syriens eurent des colombes, parec ENS que le nom de Sémiramis sisuilie colombe. Dans les tems héroïques un bou- clier, un casque , une cœuirasse au haut d’une lance, furent les enseignes militaires des Grecs. Au siége de Troie, Agamemnon prit un voile de pourpre pour servir de ralliement à son armée. T’usage des enseignes avec des devises ne S’introdusit que peu à peu. Celles des Athéniens étoient Minerve , un olivier et une chouette. Les Corinthiens avoient adopté un Pé- gase où chgval alé. Les Messéniens et les Lacédémoniens se conten- tèrent de la lettre initiale de leur nom. Les Perses avoient pour enseigne principale un aigle d’or au bout d’une pique. Les enseignes des anciens Gau- lois représentoient des animaux, et principalement le taureau, le lion et l’ours. Celles des Ripuaires uue épée qui désignoit le dieu de la guerre, et celles des Sicambres une tête de bœuf. Lorsque les enseigres grossières déplurent aux Romains , ils. eurent au lieu d’une botte de foin et de javelle , les figures du ioup, du chevel , du sanglier , du minotaure ; mais Marius y substitua l’aigle. A lexemple des anciens, les peuples quise sont établis en Eu- rope, sur les débris de Ja gran- deur romaine , se sont aussi servis d’enseignes militaires. En France, Pharamond, Clodion, Mérovée et Childéric son fils por- tèrent des crapauds dans leurs en- seignes ; mais quand Clovis eut reçu le baptème, il voulut que ses troupes prissent la bannière de Saint-Martin de Tours, et cette enseigne d'un bleu uni devint pour les Français ce que le l&barism avoit été pour les Romains, depuis la conversion de Constantin. Vers la fin du dixième siècle, la dévotion à Saint-Martin s’élant ra- lentie, et lessuccesseurs de Hugues Capet ayant fixé leur séjour à Paris, Ja France eut pour patrou celui de la capitale ; et après la réunion du comté de Vexin à la couronne, dont le comte étoit l’avoué de l’abbaye de Saint-Denis, Louis- 89 90 ENS le-Gros donna à la bannière ,de ce saint , le même rang et la même vogue dont celle de Saint-Martin avoit joui pendant plusdesix siècles, et il la nomma ort/lamme , à cause des flammes d’or dont elle étoit chargée. Il y a lieu de croire que l’ori- flamme fut pris en 1415 à la san- glante bataille d’Azincourt ; car, depuis cette époque , il n’en est lus fait mention dans l’histoire. Outre l’oriflamme , il y avoit encore dans les armées françaises deux enseignes principales, savoir : l’étendard de France , êt le peu- non royal. Sous Charles VII, les bannières et les pennons disparurent, et firent place aux drapeaux de l’infanterie, aux étendards , aux guidons de la gendarmerie, et aux cornettes de la cavalerie. L'usage de mettre des croix sur les enseignes avoit commencé au tems des croisades, et ces croix furent rouges dans les ersezgnes de France, jusqu’au tems de Charles VI; c’étoit alors la couleur de la nation. Mais les Anglais qui avoient jusqu'alors porté la croix blanche, ayant pris la rouge, à cause des prétendus droits qu’ils croyoient avoir sur le royaume de France, Charles VIF , encore dauphin , changea la croix rouge des ensez- gnes françaises, en une croix blan- cue , se donra à lui-même une e:1- seigne toute blanche, qu'on nom- ma cornetle , et la donna pour enseigne à la première es com- pagnies de gendarmerie qu’il créa. Depuis Charles VLI jusqu'à Fran- çois [.®", il n’y eut en France que deux enseignes royales blanches ; savoir : la cornette blanche et la cornette royale , qui étoit comme Vétendard du corps du prince, et qu'on portoit devant lui, soit dans les batailles , soit en tems de paix, dans les grandes solennités ; mais depuis les guerres du calvinisme, outre les corvettes blanches des généraux d'armée à qui le roi accordoit cette prérogative , 1l y eut en France, sur-tout sous Char- les IX. autant d’enseignes blan- ches qu’il y avoit de colonels gé- néraux des différentes milices. Cha: FNS que colonel mit son drapeau blanc dans sa compagnie colonelle, et par la suite, lorsque l'infanterie fut augmentée , le colonel général voulut avoir ue compagnie daus chique régiment, et que cette compagnie eut un drapeau blane, Enlbn, le droit du drapeau blanc passa de la compagnie colonelle géuérale à la compagnie colonelle, La première &yant été supprimée , chaque mestre-de-camp, ou colonel d’un corps particulier, s’arrogea à cet Cgard les prérogatives du co= lonel général. Depuis l'extinction de la monar- chie, les enseignes de la république française sont un drapeau ou pa- villon aux trois couleurs, bleue, blanche et rouge. ( Marine ) On appelle quelque= fois enseigne, le pavillon carré qui s’arbore au bâton de pavillon, pla- cé au haut de la poupe d’un vais- seau, et qui désigne la nation de laquelle à est. Enseigne de vaisseau; c’est un gra- de d’oficier dans la marine , subcr- donné au lieutenant de vaisseau. D’après les nouvellés lois rela- tives à la marine, tout capitaine de commerce est en mème-tems de droit enseigne de vaisseau non entretenu; et tout enseigne de vaisseau à l’âge de 24 ans, a droit de commander des navires mar- chauds , s’il en trouve l’occasion. ENSEL, du lat. ensis , épée. ( Chirurgie ) On appelle ensel, en termes de chirurgie, un cautère qui a la pointe faite comme celle d'une épée. ENSEMBLE, adv. et s. du lat. insimul, qu'on a dit pour simul : lun avec l’autre, les uns avec les autres. ( Technol. ) Ce terme usité dans plusieurs arts, s'entend gé- néralement de l’umion des parties d’un tout. a ( Architecture) L'ensemble d’un bâtiment ; c’est la masse et quel- quefois la proportion relative des parties d’un bätiment. ( Sculpture) Pour bien juger d’un ouvrage , d’une statue , il faut d’a- bord examiner si l’ensemble est bon, s’il existe une juste propor- tion des parties. ENS ( Peinture) L'ensemble d'un la- bleau ; c’est l’union de toutes les parties de l’art d’imiter les objets. L'ensemble d’une figure; c’est dans cette acception que le mot ensemble est plus communément employé par les artistes, et il signifie l’uuion des parties du corps et leur éorrespondance réciproque. On dit un bon, un mauvais en- semble; par conséquent le mot en- semble ne signifie pas précisément la perfection dans le dessin d’une figure , mais seulement l’assem- blage vraisemblable des parties qui la composent. L'ensemble de la composition dans un tableau d'histoire est de deux espèces , l’eusemble pitto- resque , et l’ensemble poëtique. L'ensemble pittoresque est le choixtqu’a fait l’artiste des com- binaisous que peureut éprouver entre eux les personnages essentiels et les objets qui composent son tableau. L'ensemble pittoresque est plus ou moins parfait, selon-qu’il a plus ou moins réussi à rendre les groupes vraisemblables , les attitudes justes, les fonds agréables, les draperies naturelles, les acces- soires bien choisis et disposés. L'ensemble poëtique consiste dans l'intérêt général, mais nuancé, que doivent prendre à un événement tous ceux qui L participent. 11 faut que les sentimens dont l'artiste a voulu les animer aient une liaison ,une conformite , une dépendance, enfin un ezsemble qui existe dans la nature. L'ensemble de la couleur dépend de son union, de son äccord, et de sa dégradation insensible. Le clair-obscur compose ‘son ensemble des groupes de lumière et d'ombre et de l’enchainement de ses masses. L'effet du tout ensemble est le résultat des ensembles dont on vient de parler, comme le mat effet géné- ral es le résultat des elfets par- ticuliers de chacune des parties de J’art de peindre dont on fait usage dans un tablezu. : ( Musique) Ce terme ne s’ap- plus guères qu'à lexécution , orsque les concértans sont si par- fiitement d'accord, soit pour l’in- ENS O1 tonation , soit pour la mesure qu'ils semblent être tous animés d’un même esprit, et que l’exé- cution reud fidèlement à Poreille cé que l’œil voit sur la par ition. L'ensemble ne dépend pas seulc- ment de l’habileté avec liquelle chacun lit sa partie , mais de l’in- telligerce avec laquelle il en sent le caractère particulier . et la Jiai- son avec le tout. Les maîtres de musique , conducteurs et chefs d'orchestre, doivent guider , re- tenir, ou presser les musiciens, pour mettre par-tont l’ersemble; et c’est ce que fait toujours un bon premuer violon , par une cer- taine charge d’exécution, qui en imprime fortement le caractère dans toutes les oreilles. La voix récitante est assujettie à la basse et à la mesure ; le premier violon doit écouter et suivre la voix; la symphonie doit écouter et suivre le premier violon: eufin le clave- cin qu’on suppose tenu gar Je compositeur, doit être le veritable et premier guide de tout. . En général, pius le style, les périodes, les phrases, la mélodie et l'harmonie ont de caractère , plus l’ezsemble est facile à saisir, parce que la même idée imprimée vivement dans tous les esprits, préside à toute l’exécution. Au contraire, quand la musique re dit rien , et qu'on n’y sent qu’ure suite de notes sans liaison , il n’y a point de tout auquel chacuu rapporte sa partie, et l’exécution va toujours mal. 9" ( Manége ) On dit en termes de manése, mettre un cheval bien ensemble , pour le mettre bien scus Jui, quand on lé met sur les han- ches ; l’obliger à rassembler Îles parties de son corpset ses forces, en les distribuant également sur les quatre jambes. ENSEMENCER ,, v. a. du laun serentis, semaiile. | ( Agric. ) Jeter de la semence dans les terres labourées , et en sai- son convenable pour les faire rap- porter. ENSIFORME , adj. du lat. emsi- Jormis, composé de forma , forme , et deensis, épée : qui a Ja £gure d’une épée. 92 ENT ( Physiol. ) On donue ce nom au cartilage xiphoïde. 7. XIPHOID”. ( Botan. )l'euille ensiforme. C’est une feuille allongée, aiguë, ayant une certaine rigidité tellement com- p'imée que ses deux côtés deviennent deux faces planiuscules, sa face interne un bord tranchant, resar- dant la tisce, et son dos un autre bord également tranchant, d’où ré sulte une forme à-peu-près sembla- ble à celle d’une lame d'épée à deux tranchans. ENSIMAGE, s. m. du saxon sem, ou de l'anglais sem , sain- doux. ( Manuf. ) L'action de mettre légèrement, avec la main , du sain- doux sur la superficie des étoffes , du côté de leur endroit , afin de les pouvoir tondre plus facilement ; le sain-doux aidant à faire couler les forces. ENTABLEMENT , 8. m. du lat. tabulatum , et de la préposition 1, eM. ( Architect. ) Partie d’un ordre d'architecture, composé d’un archi- trave , d’une frise, ou d’une cor- niche. C’est aussi la corniche entravée d’une édifice, sur laquelle pose le toit. ENTAILLE , s. f. du latin bar- bare tailia. ( Technol. ) Ouverture qu’on fait dans un corps qu’on taille en un certain endroit, pour y en emboîter ei y faire entrer un autre qu'on y veut joindre. ( Chirurgie } Espèce de fracture faite en dédolant ; fracture du crâne faite avec un instrument tranchant appuyé obliquement ou en dédolant, et dans laquelle il y a un éclat coupé, sans être détaché ni em- porté. ENTAMER , v. a. du lat. barbare entamare , fait du grec évrapeiy (entaméin), ou svropeis (entoméin), couper , dont la racme est zero (femné), couper, inciser : faire une petiteincision , une petite déchirure, ôter une petite partie d’une chose entiére ; commencer une matière. Entamer une pièce d’étoffe ; en- tamer un pain ; entamer un bateau de bois, de charbon; entamer la ENT peau; entamer un discours, une question , une négociation. ( Manège ) Entamer le chemin ; c’est commencer à galoper. Entamer du pied droit, du pied gauche, en parlant de la jambe qui précède, où qui embrasse la pre- mitre le terrein. » Entamer un cheval; c’est lui donner les premieres leçons de ma- nège. ( Art milit. ) Entamer un corps de troupes; c’est commencer à l’ou- vrir, à le rompre. ENTE, s. f. du latin 22s1a, ou de l'allemand inte, formé du lat. znsitum. à ( Agric.) Greffe , scion d'arbre , lorsqu'il est greffé sur un autrearbre. 11 se dit aussi de l’arbre même où l’on à fait une ente. PV. GREFFE. ( Archit. ) Énte , se dit aussi d’un pilastre carré que les anciens mettoient au coin des temples, et des jambes de force qui sortent un peu hors d’un mur. ENTÉLEÉCHIE, s. f._ du grec iyrencyuæ ( entelecheia ) , per- fection. ( Didactig. ) Perfection d’une chose. ENTENTE,, s. f. d'entendre ; fait du latin zr7tendere; dans le sens de s’attacher, considérer attentive- ment. ( Grammaire ) Entente se dit proprement de l’interprétation qu’on donne à un mot équivoque, et qui peut recevoir plusieurs sens. ( Zattérature et Beaux-Arts ) Il signifie aussi un certain ordre et une disposition qui donne de l’agré- ment aux choses. C’est dans ce sens qu'on dit d’un auteur dramatique, qu’il possède parfaitement Pentente de la scène ; en architecture , qu’un bâtiment est d’une belle entente ; en peinture, qu’un tableau est d’une belle entente, où qu'il est conduit avec beaucoup d'entente; qu'un groupe , qu’une figure est d’une belle entente de lumière; que le tout est d’une belle entente de cou- leur. ENTÉRADÈNES , s. f. du grec evrepad'evec (entéradènes), composé d’Evr:por (entéron) , intestins, et de adnr (adén ), glande. ENT ( Physiol. ) On a donné ce nom aux glandes intestinales. ENTÉRINER, v. a. du latin barbare integrinare , fait d’inte- grinus , dimiuutif d'snfeger, entier: rendre entier, douner à quelque chose son entier effet. On a dit anciennement entérin our entier , et enlérénéité pour Pérat d’une chose qui a toutes ses parties. ( Pratique) Entériner, est ap- rouver , confirmer un acte; et PR oment. ou l’action d’enté- riner est un jugemeut qui donne son entier effet, son entière exé— cution à uu acte, ou à des lettres de rémission, de rescision, qui, sans cela, n’auroient pu être pro- fitables à celui qui les auroit ob- tenues. , ENTÉRIN , s. m. du grec #yrspoy ( entéron ), formé d’évros (entos), dans, dedans. { Physiol. ) Intestin. ENTÉRITE , où ENTÉRITIS , s. f. du grec éyrepoy ( enféron), intestin. ( Médecine ) Inflammation des intestins. ENTÉROCÈLE , s. f. du grec évrepon ( entéron ), intestin, et de xnan (£élé), tumeur, hernie. ( Médecine ) Hernie intestinale, descente de boyau. Flle est dite compléte, lorsqu'elle tombe presque dans le scrotum, et incompléte, sielle ne descend que jusqu’à l’aine ; celle-ci s'appelle encore BUBONO- CELE. £ ENTÉROCYSTOCÈLE, s.f. du grec #rcpoy ( entéron ), intestin, de xüs1c, ( Kustis), vessie, et de xian (télé), tumeur. ( Chirurgie ) Hernie de la vessie compliquée d'ENTEROCELE. Foy. ce myt.. , : ENTÉROÉPIPLOCÈLE, s.f. da grec éyrépoy ( entéron ), intestin, d’émiænocy ( épiploon ), l’épiploon , et de xñan (£élé ), tumeur. (Chirurgie) Hernie , dans laquelle l'intestin et l’épiploon sont tombés ensemble. ENTÉROEPIPLOMPHALE, s. f. du $rec éyrsso ( eztéron ), intestin, d'émiænoey ( épiploon), l’épiploon, ENT 93 et d’éugaros ( Omphalos) , nombril. ( Chirurgie ) Hernie vmbilicale faite par la sorüe de l'intestin et de l’épiploon ensemble. ENTÉROGRAPHIE, s. f. du er. ÉvTepov 4 ), intestin , et de vP29% (graph), décrire : descrip- tion des intestins. ( Méd, ) Partie de l'anatomie qui a pour objet la description des in- testins. , à ENTEÉROHYDROCEÈLE , s. f. du gr. évrepoy(entéron), intestin, d'üdæp (Audôr), eau, et de z#an ( kélé) tumeur. ( Méd.) Hydropisie du scrotum compliquée avec une descente d’in- testin. ENTÉROHYDROMPHALE, s. f. du grec ëyrepoy (entérom), intestin, d'ifus , ( Audôr), eau , et d’ougante ( omphalos), nombril. ( Méd. ) Hernie de l’ombilie faite par la sortie de Pintestin et par un amas de sérosités. ENTÉROLOGIE, s. £. du grec ëvrepoy ( entéron ), intestin, et de noyos ( logos }, discours. ( Méd.) Partie de l'anatomie qui traite de l’usage des intestins. ENTYROMÉROCÈLE , s. f. du grec ?vrepoy ( entéron ), intestin, de pnpos (méros), cuisse, et de x#an ( kélé), hernie, tumeur. ( Chirur. ) Hernie crurale. ENTÉROMPHALE, s. f. du grec Eyrepoy ( entéron ), intestin , et éupanos ( omphalos), nombril. ( Chirurgie) Hernie ombilicale , faite par Pintestin seul. ENTÉRORHAPHÉ, s. f. du gr. £yrepoy «( entéron ), intestin, et de pan ( rhaphé ), couture. ( Chirur. ) Suture des intestins. ENTÉROSARCOCÈLE, s. £ da grec ëvr:pov ( entéron ) intestin , de oxp£ ( sarx), chair, et de x#an (Kélé), tumeur. ( Chirur. ) Espèce de hernie faite par l’intestin, avec excroissance de chair. , FE ENTEROSHÉOCELE , s. f, du grec évrmpoy ( entéron }, intestin, d'écyeoy ( oschéon ), le scrotum , et de zx#an ( Kélé ), tumeur. ( Chirurgie) Espèce de hernie, gt ENT dans laquelle Jes intestins tombent dans le serotum ; c’est une entéro- céle compleite. Voyez ENTERO- CELE. ENTEROTOMIE, s. [. dn grec évrepoy ( enféron), intestin , et de rouà (omé), incisiou, dérivé de reuve (lemmnd ), couper, inciser. ( Chirurgie ) Opération qui con- isie à faire une incision à l'intestin pour en tirer des corps étraugers. ENTHLASE , s. f. du gr. #04 (enthlasis), contasion, fracture, dérivé de 8aaw (1/la6 ), briser. { Chirurgie ) Espèce de fracture du crâne, faite avec un instrument coutondaut , et dans laquelle Pos est brisé en plusieurs pieces. ENTHOUSIASME , s. m. du grec ivbovrisauoc(enthousiasmos), formé d’sy8c0c ( entéos ), divin , composé d’:y (en), dans , et de O:oc(théos), Dieu, ea Dieu: qui a Dieu en soi, Mouvement extraordinaire d’es- prit, causé par une inspiration qui est où quiparoît divine, ( Prophétie ) H se dit proprement des prophètes, des sybilles, et de ceux qui prononcoient les oracles du paganisme. ( Zatiérature et Beaux Arts) Il signifie aussi un mouvement extraor- diuaire d'esprit, par lequel un poëie, en orateur, tout homme qui travaille de péuie ; s’élance en quelque sorte au-dessus de fui-mèmie. La ENTHYMÈME , s. m. du grec vue ( entiuméma), pensée, composé d’ey (en), dans, et de Écuos (thmmos), esprit, litéra= lemeut dans l'esprit. * ( Diclion ) L'eérthyméme est Pargument consacré à la rhétorique ; c’est un raisonnemeut composé de deux propositions seulement; uue troisième qui n’est point exprimée, péut se suppléer aisément. Ainsi, on peut dire que l’enthyméme est un syllogisme parfait dans l'esprit, et imparfait dans l’expressiou. L’enthyméme est l'argument fa- wori de l’orateur , parce qu’élañt pus court que le syllogisme, et moins méthodique , 1l est aussi pius vif, pius pressant, plus propre à persuader et à remuer les passions. k Quulien cite pour exemple ce ENT vers, le seul qui nous soit resté de la Médée d'Ovide ; Servare potui , pérdere an possim. rogas | Je l’ai pa conserver, etne pourrois-je le perdre ? Un Jopicieu auroit fait un syllo- gisme de ce raisonnement , et auroit dit Celui qui peut conserver, peut perdre; or ,je l’ai pu conserver, donc je pourrois le perdre. L’orateur supprime toujours quel- qu’une de ces trois propositions : c’est tantôt la premiére , tantôt la seconde , indifféremment. Il arrive même quelquefois qu’il renferme son raisonnement en une seule propo- sition , et cela pour lui donner plus de force, comme dans cet exemple: Mortel! ne garde pas une haine imnortelle. ENTIER ,5. m. du latin 2nfeger, composé de la préposition privat. in, et de tango toucher: qui est intact, complet, qui a toutes ses parties, ou que l’on considère dans toute sun étendue. ( Arith. ) Nombres entiers; ce sont les nombres qui contiennent un certain nombre de fois, et sans fraction, la quantité prise pour uaité principale. “és He)" “A (‘Botan. ) Feuille entière : une feuille est dite entière, lorsque son disque ne présente à son contour ni snuosités remarquables, ni in- cisions, mi denture queltorque. Calice entier : c’est un mono- phylie, dont Le bord ést tres-simple ét sans division. ENTITÉ , s.f. du latin erftas, fait de ens , éntis, être. ( Didactique } Ce qui constitue l’être, ou essence de quelque chose. (Scholast:) Vorme abstraitt quel- conque , générique, spécifique , In- dividuelle , propre , accidentelle, morale , ete. Ainsi, ils disent l’ertife de Pierre, sa corporéité, son ani- malité, sa rahonalité , sa pater= nité, sa pétréilé, pour siguiber Ja qualité par laquelle Pierre est être, corps, animal, raisonnable , père, Pierre. ( Chimie ancienne Les anciens ENT chimistes ont donné différentes s1- gnifications au mot latin es : dans Paracelse, il signifie le pouvoir, la vertu , et l’eflicagité que certains êtres déploient suruos corps. Il parle de l’ens astrorum , de l’ens veneris , de l’ens naturale, de l’ens de po- tentibus spéritibus, de lens iet ; il parle aussi de lens primum des miuéraux ; des pierres précieuses , des plantes et des liqueurs , par où il entend les parties dans lesquelles leur vertu ou leur efcacité résile, où même l’une et l’autre. ENTOMOZITHE, s. f. du grec evropoy (enlomon) , insecte , et Asoc (lithos), pierre, ( Minéral. ) Pierre schisteuse ou divisée par lames, dans laquelle on voit les empreig-es de divers in- sectes. ENTOMOLOGIE, s. f. du grec &vrouoy ( entomon ), insecte, et de acyos (logos), discours. ( Hrstoire naturelle ) Partie de l’histoire naturelle qui traite des insectes. ENŒONNER , v. a. du latin z7- tonare,. composé de 12, dans, et de tonus , ton: mettre eu ton. ( Musique) C'est dans l'exécution d’un chant, former avec justesse les sons et les intervalles qui sont marqués; ce qui ue péut guéres se faire qu’à l’aide d’une idée com- mune: à laquelle doivent se rappor- ter ces sôns et ces intervalles ; sa- voir, celle du ton et du mode où ils sont employés ; d’où viéntpent- être le mot entonner. On peut aussi l'attribuer à la marche diatonique , marche qui paroïtla plus commode et la plus naturelle à la voix. Il y a plus de difficulté à ertonner des antervallés plus grands où plus pe- tus,, parce qu'alors la oivtte $e modifie par des rapports trop grands déns le premier cas, ou trop com- posés dans le second. _£ntonner est encore commencer le chant d’une hyimie, d’un psean- me, d’une antieune, pour donner le lon à tout le chœur. 7. INTONA- TION. | ENTONNOIR, s. m. du lat. 27- fonnare , formé de in, dans, ét Zonna ; tonne, meitre daus une ENT 95 tonne : instrument avec lequel on eutonne une liqueur. ( Technol. ) Vaisseau plus où moins grand, fait en forme de cône, avec un cou qui sert à verser les li- queurs dans un muid, dans une bou- teilie, tete. À ( PAysiol. ) On a donné le nom d'entonroir à une cavité ou fossette assez protonde, qu’on découvre dans la partie inferieure du troisième ven- tricule du cerveau, et dont l’ouver- ture évasée se relroussant insensible ment, aboutit à la grande pituitairé qui est logée dans la cavité de ia selle turcique. ( Art du mineur ) Entonnoir ; c’est, dans les mines, la profondeur ou l’espèce de trou qu’elles laissent aprés avoir Joué ou sauté. ENTORSE , s. f. du lat. irtortus, fait d'entorquere. ( Chirurgie) Distension subite et violente des tendons ou des ligamens d’une articulation , sans qu'il y ait déplacement sensible des parties of- fensées. P. LUXATION- ENTR AILLES , s. f. du lat. 27- tralia, fait du grec vrepoy (entéron), intestun. ( PAysiol.) H se dit généralement de toutes les parties enfermées dans le corps des animaux , comme le cœur , le poumon, le foie, la rate, les intestins , etc. Mais il se dit plus particulitrement des intestins, des boyaux. Les autres parties sont or- dinairement appelées VISCERES, V. ce mot. ENTRAVES, s. f. composé des deux mots latins 77 et frabes. * ( Manége) Ce qui sert à lier les jambes, d’un cheval, où pour le dresser à l’amble, on pour l’empê- chér de s'éloigner trop du lieu où Pon reut qu'il paisse, | ( Diction ) IL signifie figurément obstacle, empêchement. Cet homme s'est mis des entraves à lui-méme. ENTRECHAT , s, m. de l'italien intrecéialo ; n sous — entendant salto , qui signifie saut entrelacé À croisé. ( Danse) L’entrechat est un saut dans lequel on passe les jambes l’une par-dessus l’autre, trois fois pendant que le corps est en l’air. T Il y à un éntrechat en tournant 96 ENT un entrechal en avant, et un ertre- chat de côté. ENTRECOLONNEMENT., s. mr. du lat. 22tercolumnum. (-Archit.) Espace entre deux co- lonnes ; il y en a de cinq sortes , se- lon Vitr. Pycnostyle , systyle, diastyle, custyle, arcéostyle. V. ces mots. F #0 ENTRÉE, s. f. du verbe entrer, fait du lat. antrare, pour £ntra ire, aller dedans ” ( Archit. ) Taeu par où l’on entre, la porte , le passage d’un bâtiment. ( T'echnol. } Hse dit aussi de l’ou- verture qui se trouve à plusieurs choses : entrée de serrure , entrée de chapeau. (Marine ) Entrée d'un port ; c’est le passage par lequel on arrive dans un port. Enirée d'une rivière ; c’est son embouchure. Avoir l’entrée; c’est, en ter- mes de santé, avoir permission de débarquer et de communiquer dans les lieux et dans les pays où Jon craint la peste, et où la qua- rantaine a lieu ; les bâtimens qui viennent des lieux suspects de peste , où qui ont la PATENTE BRUTE (77. ce mot), n’obtiennent l'entrée qu'après une quarantaine plus ou moins Jongue. ’oy. QUA- RANTAINE. ( Econ. polit. ) Entrée se dit du droit d'entrer en quelque endroit. On dit de celui qui entre sans payer à la comédie, à l'opéra , qu'il a ses erttrées à la comédie, à l'opéra. Ce prince a entrée à la diète de l'empire. , C'est aussi le privilége d'entrer chez les rois , les princes et les srands seigneurs, dans certains tems et à des heures marquées. Gracchus et Livius Drusus'; tri bus du peuple, furent les premiers qu: iiroauisirent cette coutume à Rome; mais elle fut interrompue : Auguste ne se soucia point de la ré- teblir Tibère la remit en vigueur ; sou successeur l’abolit ; d’autres em- pereurs la renouvelèrent, et elle se fortifa tellement sous Constantin, qu'elle s’est toujours conservée de- puis. Entrées se dit encore de ces ré- ENT ceplions Tennetles que l’on fait aux rois ; aux princes , aux gouverneurs, ambassadeurs , légats, etc. , la pre mière fois qu'ils entrent dans une ville, ou qu'ils sont admis dans une cour , etc. Ces sortes de cérémonies varient suivant le tems , les lieux et les nations ; mais elles sont toujours un monument des usages des diffé- reus peuples. (Finances) Entrée, en termes de finances, est un impôt qu’on lève sur les marchandises qui entrent dans une ville, dans un port, dans un pays. à ( Commerce ) Entrée du grand livre ; les teneurs de livres en par- ties doubles appellent ainsi l’état des débiteurs et créditeurs portés par la balance ou le bilan du livre précédent. (Æaux et forêts) Bois d’entrée; on appelle ainsi les bois qui com- menceut à donner quelque sigue de dépérissement. k ET ( Cuisine ) Entrées de table ; ce sont les mets qué l’on sert au com- mencement du repas. dE. Eu (Danse) Entrée se dit, en par- lant des ballets, d'un ou plusieurs quadrilles de danseurs, qui par leurs pas, leurs gestes, leurs attitudes, représentent la partie de Pactiongé- nérale dout ils.sont chargés. Entrée se dit encore de f’espèce de symphonie par laquelle débute un ballet, CAE ( Musique ) Entrée se dit, en musique , du moment où chaque partie qui en suit une autre çoin- mence à se faire entendre. ©! (-Astron. ) Entrée se dit, en as- wonomie, du moment où le soleil ou la June commence à parcourir un des signes du zodiaque. Ainsi on dit, l'entrée du soleil ou de la lune dans le belier', dans le taureaw, etc. #16q0 en (ORNE ARTE On:se sert aussi du mot entrée dans ces phrases: l’exirée de la lune dans l'ombre, dans le pé- nombre. VF. OMBRE, PENOMBRE, ÉCLIPSE., ENTRE-LACS , s. m. du verbe entrelacer, du lat znter plicare : plusieurs cordons de chiffres enla- cés l’un dans l’autre. (-4rchit. ) Ornemens de listels ; «eg ENT de fleurons liés et croisés les uns avec les antres, qui se taillent sur les moulures ou dans lès frises. ( Sculpture ) Ornement à jour de pierre où de marbre, qui sert quel- quefois , au lieu de balustre, pour remplir les appuis évidés des tri- bunes, balcons et rampes d’esca- lier. | k ENTREMETS , du lat. 2nfrom1s- sum, dont les Italiens ont fait fra- mmEsso. (Cuisine) Ce mot désignoit ancien- nement un spectacle muet, accom- pagné de machines, dans lequel des ommes etdes animaux exprimoient ordinairement une action , et ou quel- quefois des bateleurs faisoient leurs tours, Ces divertissemenus furent imar ginés pour occuper les convives dans l'intervalle des services d’un festin, dans l’entre-deux d’un meis, ou ser- vice à un autre mets. C’est ce qui a fait nommer entremets, dans les, tables, le service qui est entre le rôt et le fruit. : ( rt dramat. ) On appeloit au- trefois entremets, dans les pièces de théâtre , ce que l’on appelle au- jourd’hui INTERMEDES. Foy. ce mot, ENTRE-MODILLON , s. m. de la prépos. lat. inter, et de l’italien modislione. ; (Ærchit. ) Espace entre deux 710- dilions. ENTRE-NŒUDS, s, m. du lat. inter , et de nodus. (Botan.) Espace entre deux nœuds d’une tige. ENTRE-PILASTRE , s. m. du lat. inter, et de l’ital. pilastro. (Archit.) Espace entre deux pilas- tres. Il y en a de cinq sortes, et ils sont semblables aux entre-colonnes. ENTRE-PONT , s. m. du latin inter , et de pons , pontis. (Marine ) L’entre-deux des ponts d'un vaisseau , dans les vaisseaux de ligne, ou l’espace compris entre ke premier et le second pont. Dans les vaisseaux du premier rang , ou à trois ponts, il y a deux entre-ponts, dont l’un est entre le premier et le second pont, et l’autre, entre Le se- cond pont et le troisième. Les frégates , les flûtes ou galères, et Les plus gros vaisseaux marchands Tome. ENU 97 qui n’ont qu’un seul pont et une seule batterie , ont cepeudant un entre-pont. Dans cette espice de bâtiment , c’est l’espace compris entre le pont et le faux pont, où cale. Ces entre-ponts sont bas et des- tinés à loger l'équipage, ENTRÉPOT , s. m. du lat. znter, et de porno , locus interpositus. ( Commerce ) Lieu de réserve où l’on fait magasin de quelques mar- chandises, pour les venir reprendre au besoin. Villes d’entrepôt ; ce sont des villes ou des ports auxqaels les lois du prince permettent de reçevc r du dehors des marchandises d’une cer- taine nature, pour les réexporter sous certaines conditions; ENTRESOL., s. in, (Archit. ) Ainsi nommé, de ce qu'il est entre les pièces du sol ow rez-de-chaussée , et celles du pre- mier étage. ENTRETAILLE , s. f. du latin inter, er de talio. ( Gravure en bois } Taille légére quion glisse entre des tailies plus fortes , pour représenter les corps qui ont du luisant. ENUCLEATION , s. f. du lat enucleatio, composé de la particule extract.e, de, hors, et de nucleus, amande. L’action de tirer l’amande ou le noyau d’un fruit. Ce terme n’est employé qu'en chimie ei em pharmacie. ENUMERATION,, s. f. du latin enumeratio, composé de la partie. extract. e, de, hors, et de numero, compter : compte de plusieurs cho- ses dont on fait mention en détair, . dénombrement. (Diction) Enumération des par- ties ; c’est un des lieux communs de la rhétorique , propre à la preuve. Elle consiste à parcourir les’ diffé rentes parties d’un tout, les princi- pales circonstances d’un fait. Ce lieu commun est d'une grande ressource pour l’éloquence : il met sous les yeux les traits les plus frappans d’un objet qu’on veut dépeindre, afin de persuader , d’émouvoir et d’entrai- ner. É ÉNURÉSIE, s.f. du grec 2votrs@ (énouré6 ), perdre son urine : in- contineuce d’urine, 98 ENV ( Méd. ) Les médecins entendent par ce mot un écoulement involon- taire des urines, qui n’est sollicité par aucune irritalion de la vessie, ei qui arrive le plus souvent sans qu’on y pense. ENVELOPPE, s. f. du lat. bar- bare ervolpare , corruption d’ex- volrere : &e qui sert à envelopper queique chose. ( Botan. ) Ce mot est synonyme, tantôt d’involucre , tantôt de tégu- ment. F. ces mots. (Jardin.) En termes de jardinage, c’est la tunique où membrane dont les bulbes des oignons sont cou- vertes, ( Moulage du fer fondu) Enve- loppe se dit de la choppe qu doit retenir le métal, et donner la forme extérieure à la pièce que l’on moule. ( Art milit. ) Enveloppe se dit aussi d’une élévation de terre que l’on fait quelquefois dans le fossé d’une place, queïquefois au-delà du fossé, souvent en façon d’un sim- ple parapet. ENVERGURE, s.f. du lat. virga. ( Marine } Ce mot se dit de la longueur des vergues du vaisseau , télativement à ses mâts et à son zang. Ainsi, on dit qu’un vaissegu a une grande envergure, où beaucoup d'envergure, pour exprimer que ses vergues sont longues , proportion- nellement à sa mâture ; ce qui est Le cas des vaisseaux dont on a augmenté la longueur. /. VERGUE. ( Ornithol. ) Envergure se dit aussi de l'étendue qu’il y a entre les deux extrémités des ailes déployées d’un volatile. IL y a des volauies qui ont jusqu’à 8o décimétres ou palmes d'envergure. ENVIE, s. f. du lat. zzvidia. ( Méd.) Envie, dans le sens de désir, est un appétit dépravé , qui est toujours un signe du mauvais élat de l’estomac et des humeurs. Foy. ANOREXIE , APPÉTIT , DE- GOUT. On donne encore le nom d’envies à des taches naturelles, à certaines marques que portent quelques en- fans , et que l’on attribue ordinaire- ment à des désirs violens de la mère, dans les premiers tems de sa gros- gesse, » EOL I est aussi difficile d’assigner une cause certaine à ces tâches, que d’en acer Île traitement spécifique. On recommande contre celles que l’on appelie lentilles , lPextrait de sa- turue , dont on doit souvent se la- ver. ENVIES, s. f. du lat. reduwia. _ ( Méd.) Petites pellicules qui se détachent quelquefois des doigts. Il ne faut pas arracher les ervies avec les dents, mais les couper avec des ciseaux : le panaris est quelqüetois la suite de Parrachement de ces pe- tites portions de peau. ENVOYÉ, s. m. du lat inviare, mettre en chemin. ( Diplomatie ) Ministre envoyé d’un prince souverain ou d’une ré- publique, dans la cour d’un autre prince. La qualité d’envoyé extraordinaire est très-moderne , et mème moins ancienne que celle de résident; c’est un grade inférieur à celui d’ambas- sadeur. Les envoyés tant ordinaires qu’extraordinaires jouissent de la protection du droit des gens et de tous les priviléges des ambassadeurs. Mais quant aux honneurs, on les traite de la même manitre que les résidens ordinaires. Ÿ. RESIDENS, MINISTRES , AMBASSADEURS. ÉOLIEN ou ÉOLIQUE, adj. du grec aicnsra , dérivé d’xforoc(arolos), Eole. ( Géogr. anc.) Pays d'Asie habité par les Éoliens , appelé auparavant Mysie. ( Grammaire ) Un des cinq dia- lectes de la langue grecque. Il fut d’abord usité dans la Béotie , d’où il passa en Zolie. Sapho et Alcéeont écrit dans ce dialecte. (Musique) Leton ou mode éolien, ainsi nommé de l'Éolie, oùil fut premièrement en usage , étoit un des cinq modes moyens ou principaux de la musique grecque, et sa corde fondamentale étoit immédiatement au-dessus du mode phrygien. Le mode éolien étoit grave, au rapport de Lasus. Je chante, ditil ; Cérès et sa fille Mélibée, ép use de Pluton, sur le mode EOLIEN, rempli de gravité. ÉOLIPYLE, s. m. du grec «ions ÉOL (aiolos), Éole , dieu des vents , et de müan (pulé), porte, passage : porte d’Eole. ( Physique) Vase de métal creux ayant la forme de boule ou de poire garnie d’un bec ou tuyau reconrbé qui n’a qu’une ouverture trés-étroite. Cette boule ou cette poire étant en partie remplie d'eau, et exposée sur un feu de charbon bien allumé, produit par son bec un souflle très- violent. Quelques auteurs attribuent ce souffle à l’air dilaté par Facuon du feu. Une preuve que cela n’est pas, c’est que si on plonge le bec de l’éolipyle dans un verre d’eau, on ne voit aucune bulle d’air traverser Ja liqueur. On entend seulement un sifflement qui ressemble beaucoup au bruit que fait de l’eau jetée sur un corps trés-chaud ; ce qui fait juger avec plas de raison que ce souffle est occasionné par l’eau du vase ré- duite en vapeur très-dilatée. C’est cette même vapeur qui, par son ex- pansion, chasse l’eau en forme de jet, lorsqu'on renverse l’éol/ipyle, le tuyau en en bas, et qu’on conti- nue de le tenir sur le feu, Si au lieu d’eau on a mis de Pesprit-de-vin dans lPéolipyle , on peut produire un jet defeu , en présentant uu flam- beau allumé à quelques centimètres du bec de Véolipyle. C’est par la comparaison de ces éclipyles que Descartes explique la cause naturelle des vents. Eole , d’où cet instrument tire son pom , étoit astronome et physicien. 11 prédisoit les vents, en observant le cours des nuées et de la fumée qui sortoit de l’ile de Vulcain. Ses avis ne furent pas inutiles à Ulysse, qui le consulta en passant, et qui apprit de lui les vents qui devoient réoner pendant son voyage. C’est ce qui a donné lieu à la fable ingénieuse dans laquelle Homère feint que cet Eole étoit le roi des îles Eo/iennes ; qu'il tenoit les vents dans des ca- chots , et qu’un jour il les enferma tous dans une outre dont il fit pré- \ sent à Ulysse. ( Fumistes ) Les fumistes ap- pellent éolipyle une machine qu’ils emploient pour former un courant ÉPA 09 d’air dans les cheminées , et les em- pêcher de fumer. EPACTE, s. f. du grec émaxrèc ( épaktos ), étranger, sur-ajouté, formé du verbe ëræys ( épagé ), ajouter , introduire , intercaler, ( Astronomie ) Les épactes sont les nombres des jours , d'heures, de minutes et de secondes dout les ré- volutions lunaires diffèrent des so- laires. Il y a aussi des épactes dont les astronomes ont des tables, et qui leur servent à préparer le calcul des éclipses. Les épactes astronomiques dont on se sert pour trouver les nouvelles lunes moyennes ne sont autre chose que l’âce de la lune au commence ment de l’année , ou le nombre de jours qui restent depuis la dernière conjonction moyenne de l’année pré- cédente, jusqu'au commencement de l’année actuelle, si elle est bis- .sextile ; ou à la veille, si c’est une année commune. EPAGNEUL , s. m. du latin spa“ gnolu:,dont nous avons d’abord fait espagnol puis épagneul. Les An- glais disent spanzel. (Hist. nat.) Race de chiens à tête petite et arrondie, à longs poils , à queue touffue et relevée , et à jambes sèches et courtes, Ces chiens sont ainsi appelés, parce qu’ils sont originaires d’Espagne. Les épagneuls conviennent pour la chasse dans les cantons ouverts, et sont propres au poil à et la plume ; de quétent ordinairement le nez as. LA A ÉPAGOMÈNES ; adj. du gr. éraæ- yéusvos (épagoménos ), sur-ajouté, dérivé d’ir2yw ( épagé), ajouter. ( CAronol. ) Les astronomes grecs appelojient ainsi les cinq jours que les Égyptiens et les Chaldéens étoient obligés d'ajouter à l’année de Nabo- nassar , dontchaque mois n’avoitque 30 jeurs ; ce qui complétoit les 365 jours que le soleil emploie à parcou- rir son orbite. ÉPANCHEMENT, s. m. du latin barbare expansare , d’expansum , supin d’expando , répandre: eflu- sion. (Méd. ) ba de la be 2 100 EPA Voy. EFFUSION, EXTRAVASA- TION. _{ Jardin. ) Ce terme, s’emploie aussi dans le jardinage en parlant de l’effusion de la séve. ÉPANORTHOSE ;s. f. du grec érravop0wac (épanorthésis), correc- tion, lormé du verbe érav0p86a (épa- nothoé ), redresser, corriger. ( Diction) Figure de rhétorique convenable à la preuve par laquelle on feint de rétracter ce qu’on avoit dit comme trop foible ,et l’on ajoute quelque chose de plus fort. 7. COR- RECTION ÉPANQUISSEMENT , s. m. du verbe épanouir, qu'on à dit an- cieunement esbanoyer , ou du latin explangÿiere. ( Botan.) Epanouissement des fléurs ; lorsque toutes les parties d’une fleur sont parfaitement dé- ployées , on dit que la fleur est épa- nouie, On compare l’épanouissement d’une fleur à l’état d’un animal qui veille, et l’état opposé à celui d’un animal qui dort. ÉPAULE ,s. f. dn latin spalla, diminutif de spatula où spadula. Les Italiens disent encore spalla. ,- (-4nat. ) Partie double du corps humain, située à l’extrémité supé- rieure , et qui est composée de deux pièces osseuses , l’une antérieure ap- pelée CLAVICULE, et l’autre pos- térieure, dite OMOPLATE. 7. ces deux mots. (Portificat,) Epaule du bastion ; c’est l’espace renfermé par l’angle de l’épaule, c’est-à-dire, le terrein qui est à l’endroit où concourent la face et le flanc. ÉPAULEMENT, s. m. même ori- gine qu'ÉPAULE. ( Fortificat.) Travail que Pon fait pour se couvrir de côté par des élé- vatious de terre, par des sacs à terre, par des gabions ou par des fascines chargées de terre. Les épaulemens des places d’ar- mes pour la cavalerie , quand elle a la queue de La tranchée, ne sont ordinairement que des fascines mé- lées de terre. Epaulement où orillon carré se dit aussi d’une masse de terre à- peu-près de figure ciurée et rerêtue EPA de muraille pour couvrir le canon d’une casemate, Epaulement se prend encore pour un demi-bastion qui est un travail composé d’uue face et d’un flanc qui se met ordinairement à la tête d’une corne, d’une couronne ou d’unequeue d'ironde. ( Cliarpenterie ) Les charpentiers appellent épaulement d’un tenonune partie et un des côtés du tenon qu'on diminue moins que l’autre, afin que la pièce de bois en ait plus de force. ÉPAULER , v. a. dans le sens de fortifier , appuyer des épaules , sou- tenir , vient de spalla. ( Fortific.) Épauler ; c’est faire un épaulement. EPAULER , v. a. dans le sens de disloquer une épaule , est une contraction de désépauler. (Zool.) On le dit particulière - ment du cheval et des autres bêtes à quatre pieds : Ce cheval s’est epaulé. ( Jardin.) On dit dans le même sens d’un arbre qui n’a plus qu’un côté, qu'il est épaulé , c’est-à-dire, estropié. ÉPAVES , s. f. et adj. du latin expavefactæ , effrayées , égarées. ( Agric. )Ce mot a signifié, dans Porigine , des bêtes effrayées, éga- rées, errantes, sans garde et dont le propriétaire n’étoit pas connu. ( Pratique ) La signification de ce mot s’est multipliée ; car on le dit aussi des choses inanimées et per- dues, dont on ne connoït pas le légitime propriétaire. Les seigneurs haut-justiciers avoient autrefois le droit de s’emparer des épaves après quarante jours et les publications faites. IL y avoit des épaves foncières où immeubles échues au seigneur à titre d’épaves pour droit de bâtardise ow de déshérence,, Epaves maritimes ; ce sont les effets que la mer a jetés sur le rivage et qui s’y trouvent sans être récla- més par aucun légitime propriétaire, ÆEpaves mobilraires; ce sont celles qui consistent dans quelques effets mobiliers. Epuyçs de rivières ; eBeis trouvés, EPE délaissés sur les rivières, soit par naufrage , débordement, inonda- tion, chute de pont, ou autres ac- cidens , qui ne sont réclamés par aucun légitime propriétaire. Epaves se disoit anciennement , dans certaines parties de la France, de toutes sortes d’effets perdus ; ce qui a donné lieu à quelques hommes superstitieux d’invoquer St, Antoine de pade , qu’on appelloit St. Antoine de pave , pour recouvrer les choses égarées. ÉPEAUTRE, s.m. dulat. spelfa, dont les Grecs modernes ont fait œéxroy (pelton) ; les Italiens disent aussi spelta , et dans le midi de la France speute. (Agric.) Sorte de blé-froment fort commun en Allemagne. Théophraste dit que l’épeautre se change en froment la troisième an- -née. Les anciensen faisoient ce qu'on appelle la fromentée , qui étoit une bouillie fort vantée. Les Allemands en font du pain Pr n'est pas moins blanc que le roment ; mais qui n'est pas aussi nourrissant ni aussi facile à digérer. Quelques-uns appellent l’épeautre blé Zocular ou locur. I y a encore une autre espèce d’épeautre, qu’on nomme seigle blanc. EPÉE , s. f. du grec ox28», dont les Latins ont fait spata , les Italiens spada , les Espagnois espada. ( Art milit.) Arme offensive et défensive que l’on porte à son côté. Il seroit aussi fastidieux qu’inu- tile de rechercher l’origine de l'épée. Elle doit être aussi ancienne qne Vintérêt et l'ambition des peuples qui cherchèrent à s’agrandir-ou à faire des esclaves. En parlant de l'antiquité la plus reculée , les his- toriens s'accordent à dire que les épées étoient de cuivre et du poli Le plus parfait. L’épée des Grecs étoit plus courte que celle des Romains ; ils la por- toïient sur la cuisse droite , sans doute pour laisser plus libre le mou- -vement du boucler qu'ils avoient an bras gauche. Un Lacédémonien disoit que ceux de son pays por- toient des épées fort courtes , pour en Frapper de ‘plus près leurs ennemis, Les épées dans les temps de la EPE \ fOL troisième race des rois de France , devoient être larges; fortes et d’une bonne trempe , pour ne point se cas- ser sur les casques etsur les cuirasses. Il y avoit des épées courtes, nom- mées braquemars , qui avoient dela pomte et étoient à deux tranchans. Il y en avoit de larges nommées stocades. Il y en avoit dont on ne pouvoit se servir qu'avec les deux mains et qu’on nommoit espadons, La mode des épées courtes sub- sistoit encore en France du temps de St. Louis : elles avoient de la pointe et étoient à deux tranchans. Les Mexiquains avoient des épées de bois garnies de pierres , qui n’é- toient pas moins dangereuses que les nôtres® En Espagne, les épées doi- vent avoir une certaine longueur. (Escrime) Les maîtres d’armes divisent l’épée en haute, moyenne et basse; en fort , mi-fort et forble. Le fort est la partie la plus proche de la garde ; le mi-fort, au milieu et aux environs de la lame ; et le foible est le reste qui va jusqu'à la pointe. - (Manége) La main de l'épée où de la lance ; c’est la main droite. - Epée romaine ; c’est une marque ou suite en forme d’épi ; qui vient à l’encolure du cheval vers la cri- nière , et qui est faite de poils re- levés et redressés , représentant une lance d'épée. # ( Philosophie hermét. ) Epée se dit du feu, qu’on appelle épée des philosophes, On donne le mème nom à la pierre au blanc parfait. ( Cérémonie publ.) Epée d'état; c’est une épée qui se porte devant le roi d'Angleterre dans les céré- monies. \ ÉPERON , s. m. du latin barb. sperones ou sporones , dont les Ita- liens ont faitsperone, les Allemands sporen où sporn , et les Anglais spur. ere ( Manége ) Petite branche de fer ou d’autre métal , qui se met autour des talons , et du milieu de laquelle sort un petit morceau à plusieurs pointes, en foyme d'étoile , appelé molette , et dont on pique son che- val afin qu'il aille plus vi'e. Les anciens se sont très-certaine- ment servi d’éperons. Virgile, Si- 102 ÉPE lius Italiens , en parlent ; et si l’on n’en voit point dans les monumens que le temps a respectés À c’est que cette armure m’étant alors qu’une petite pointe de fer, on a négligé de la représenter sur le marbre et le bronze. Dans le moyen âge, les éperons étoient une marque de distinction : les chevaliers les porioient dorés , et les écuyers argentés, Le plus grand affront qu’on püt leur faire , étoit de les leur ôter ; aussi cet acte d’infamie supposoit-il un crime énorme. Les gens de cour furent jaloux de cette distinction, et à leur exemple, plusieurs ecclésiasti- ques voulurent porter des Fa En 816, Louis le Débonnairetrut de- voir supprimer cette vanité puérile. On dit au manége, qu’un cheval ma ni bouche ni éperon, pour dire qu'il n’est pas fort sensible et qu’il a la bouche forte. ( Hist. nat.) Eperon se dit aussi d’une espèce d’ergot qui vient en pointe aux jambes des coqs et des chiens. (Marine) L’éperon d’un vaisseau est proprement assemblage de ton tes les pièces mises eu saillie en avant de l’étrave et à ses côtés, soit pour terminer agréablement cette partie, soit pour y former un point d'appui au beaupré, pour amener la misaine, etc. (-Archit. milit.) Eperon se dit encore d’une fortification en angle saillant ; qui se fait au milieu des courtines et au-devant des portes, ou sur le bord des rivières, pour empêcher qu’on n’entre par-là, dans la place. (Archit. Lydraul.) On appelle éperons des massifs, en forme d’ares- boutans, que l’on construit au-devant des piles d’un pont pour préserver ces piles du choc! des bois, des glaces, et autres corps étrangers que l’eau charrie avec elle. ( Archit. civile) On donne encore ce nom à des piliers arcs-boutans, ou contre-murs dont on appuie une terrasse , et généralement tout ou- vrage de maçonnerie , terminé en pointe , Fait en dehors d’un bâtiment ou d’une muraille pour les soutenir. (Botan.) Eperon se dit; en termes Térence et Cicéron EPH de botanique , d’une espèce de corne formée par le prolongement posté- rieur de la base d’un calice ou d’une corolle , au-delà de son point d’at- tache ; et l’on appelle éperonné tout ce qui ést pourvu d’un éperon : tels sont la corolle de la linaire vul- gaire , de l’utriculaire , ete ; les pé- tales de l’ancolie , le calice et les petales du delphinier , etc. ÉPHEÉBE , s. m. du grec 2nCos (éphébos }, composé d'émt ( épi}, dans, vers , et d'nCn ( hébé) , pu- berté : jeunesse. ( Æntroposophie ) Jeune homme arrivé à l’âge de puberté, c’est-à-dire, à l’âge de 14 ans. . EPHÉDRANE, s. f. du grec #@:- Joavx (éphedrana), formé d’ige- dponar ( éphedromai ) s'asseoir. ( Anat.) Ce mot signifie les fesses. , Pas ÉPHELIDES , s. f. du gr. ‘once (éphélis), formé d’éri (épr), qui a ici la signification de par, etde fnuos ( hélios), soleil. (Méd.) Häle , taches solaires, lentilles , taches larges, rudes , noi- râtres , qui viennent au visage par Vardeur du soleil ou par quelque inflammation. On donne aussi ce nom à certaines taches du visage qui naissent aux femmes grosses , et qui leur rendent .la peau noire et ridée ; elles! sont larges , ordinairement brunes et quelquefois rouges. L'accouchement les fait dissiper. Les filles qui sont sur le point d’avoir leurs regles, y sont aussi sujettes ; elles s’effacent lorsque leurs menstrues, paroissent ; elles renaissent lorsqu'elles sont sup- ‘primées. ÉPHÉMÈRE, adj. du grec #9» pepoc ( éphémeros ) , composé d’èri (épi), dans. et de furpa (héméra), jour : qui ne dure qu’un jour. (Méd.) On a donné ce nom à une fièvre de courte durée, et qui se ter- mine ordinairement dans 24 heures. ( Botan.) C’est aussi le nom de plusienrs fleurs qui s’épanouissent au lever du soleil, et qui se flétris- sent entièrement à son coucher. Telle est la fleur connue sous le nom de dent de lion. ( Entomol.) Ephémère est aussi un insecte qui ne vit qu'un seul jour , EPH wu du moins dont la vie est d’une très-courte durée après qu'il a ac- quis sa dernière forme ; car on assure que les insectes qu'on appelle éphé- méres , vivent beaucoup plus qu’un grand nombre d'insectes , sous la forme de larve et sous celle de nymphe. ÉPHÉMÉRIDES , s. f. du grec tonuspoic (ephémerts), journal, formé d’émi (épi ), dans , et de suipa ( hé- mera), jour: livre qui contient les événemens de chaque jour. (Astron.) Ephémérides en astro- pomie , signifie un livre quicontient, pour chaque jour , les lieux des pla- nèles et les circonstances des mou- vemens célestes. Les plus anciennes éphémérides dont il soit parlé dans l’histoire de astronomie , sont celles qui furent calculées par Régiomantanus, et qui s’étendent depuis l’année 1475 jus- qu’à 15931. Il y en a de plus an- ciennes, et notamment celles deMon- terigio, qui portent la date de 1400, mais elles sout si informes et si peu connues , que l’on n’en à faitaucune mention. Les plus célèbres calculateurs d’é- Phémérides, après Régiomantanus, sont Siofller , Stadius, Leovitius , Origan et Argoli, dont les travaux s'étendent, à quelques lacunes près, depuis 1482 jusqu’en 1700. Noe! Duret, de Montbrison, fut le premier Français qui calcula des éphémérides , pour les années 1637- 1700. ÿ La Hire fils continua celles d’Ar- goli, qui finirent en 1700 ; il fut suivi par Desforges, Lieutaud, Des- places , Bomie, l’abbé de la Caille , et Lalande, jusqu’en 1792. La connoissance des tems est un livre analogue aux éphémérides, et que l’académie des sciences à fait calculer, depuis l’année 1679, jus- qu’à sa suppression. Cet ouvrage est maintenant con- tinué par une commission , établie par le gouvernement, sous le nom de commission des longitudes. Mais ces divers ouvrages ne peu- vent être comparés mi pour l’exacti- ütude ni pour lPutilité, à celui qui se publie à Londres depuis 1767, sous le titre de Nautical Aima- É:P H 103 rac, Almanac nautique, pour Vusage de la marine. 1l est vrai qu’on a pris, pour rendre ce livre vérita- blement utile , des soins qui ne sont point au pouvoir des parüculiers, C’est l’état qui entreuent des cal- culateurs répandus dans différens endroits de l’Anpgleterre , et qui sou- mettent leurs calculs à un vérifica- teur à Londres. On y trouve les dis- tances de la Jane au soleil et aux étoiles , de trois en trois heures, tous les jours, soit à lorient, soit à l’oc- cident de la lune ; de sorte qu'avec celte immense quantité de calculs, on peut espérer d’avoir la longitude sur mer, à un demi- decré près, toutes les fois qu’on aura observé avec le quartier de réflexion la dis- tance de la lune au soleil ou à une étoile. Cette sorte d’éphémérides , pour l’usage de la marime, avoit été pro- jetée en France par Morin, sous le cardinal de Richelieu , et les tables lanaires qui concoururent pour le prix proposé par le roi d'Espagne à celui qui découvriroit la longitude en mer, sont regardées, même par le savant astronome royal d’Angle- terre, M. Maskelyne . comme le germe de tout ce qui a été fait depuis dans ce genre. L’académie royale de marine de Brest fit d’abord réimprimer les cal- culs du Nautical {lrnanac. M. De- lalande les inséra dans sa Connois- sance des T'ems ; M. Jeaurat a con- unué; et l’ou publie ces éphémé- rides plusieurs années d'avance pour lutiiité des navigateurs. ( Bibliogr. ) Ephémérides poli- tiques, littéraires et religieuses ; c'est le titre dan ouvrage très- curieux , qui a pour objet de pré- senter, pour chacun des jours de J’année, un tableau des événemens remarquables qui datent de ce mème jour dans l’histoire de tous les siècles et de tous les pays, jus= qu'au 1° janvier 1805. EPHIALTE,s. m. du gr. éoréarne ( éphialiés), formé d’irs (épi), sur, etd 4romeas (kallomai), sauter. ( Médecine ) Incube , cochemart ; maladie ainsi nommée, parce que ceux qui en sontattaqués s’imaginent, en dormant, qu'une personne s’est L EP.I ctée sur leur poitrine pour les étouf- Êr , où qu'ils sont accablés par un )oids très-pesant. EPHIDROSE , s. f. du grec :gr- dpnric ( éphidrôsis }, sueur exCes- sive , fait 'iesdpo® ( éphidroé ), suer abondamment (.Méd. ) Sueur morbifique. EPHIPPION , s. m. du gr. éprr- may ( éphippion }, selle. ( Anat.) On appelle ainsi la selle du turc de l'os sphénoïde. ÉPHODE, s. m. du grec égcdoc ( éplodos ), formé d’éms ( épi ), sur, et d’odoc ( Aodos ), chemin. ( Physiol.) C’est le nom qu'on donne aux conduits, vaisseaux ou passages qui servent d’essor aux excrémens du corps. EPHORES , s. m. du grec #ocpoe (éphoros ), surveillant, mspecteur , formé d’£rs ( épz ), sur, et d’opaw ( Aoraë ), voir, surveiller. ( Rép. de Sparte) Magistrats qui étoient établis à Sparte , pour servir de frein à l’autorité royale ; Les uns disent, par Lycurgue ; d’autres, par Théopompe. EPI, prépos. da grec ms (épi). ( Grammaire ) Ce mot entre dans la composition de plusieurs mots français qui viennent de la langue grecque, et qui, dans cette langue, commencent par la préposition épr. C’est, en général, un augmentatif ; quelquefois il signifie sur, dans, par, vers. EPT , s. m. du latin spica. { Botan.) La tête du tuyau du blé dans lagnelle est le grain, ou, scientifiquement, lPassemblage alon- gé de fleurs, etc. , ou sessiles, on courtement pédiculées , attachées le long d’un axe commun simple, dont ils sont comme les rameaux. Epi digité ; c’est un assemblage de plusieurs épis naissant à-peu-près d’un même point. ( Chirurgie ) Epz est une espèce de bandage, ainsi appelé ;, «parce qu'il représente , par ses tours de bande et de doloire , les rangs d’un épt de blé. ( Archit.) Ept est l’assemblage de plusieurs chevrons, qui se fait dans an comble circulaire, avec des liens autour du poinçon. Les architectes appellent ençore 304 . ŒPI épis , des crochets de fer qu'on met sur les balustrades ponr empêcher qu'on n’y passe. ( Hydraul. )On donne quelquefois indifféremment le nom d’epis àtoutes les digues dont l’objet eside conserver les berges d’une rivière ; et c’est en ce sens qu’on appelle épis Le long du Rhin , les revétemens en fascinage, construits sur les bords de ce fleuve. Mais les épis proprement dits , sont des bouts de digues, destinés à mo difier le cours d’une rivière, de sorte qu’elle se rétablisse comme d’elle- méme dans son premier état, en détruisant les atterrissemens , et en remplissant les affouillemens que l’irrégularité de la rapidité du cou- rant y a formés. ( Astron. ) Epi de la vierge; c’est une éloile de la première gran- deur, qui est dans la constellation de la vierge. EPIAL - LE, adj. du gr. xmsanoc ( épialos ). ( Méd.) On appelle fièvre épiale, ou simplement épralus , une espèce de fièvre quotidienne continue , dans laquelle on sent une chaleur répan- due par tout le corps, et en même tems des frissons vagues et irrégu- liers. ; Selon Paul Eginette , le mot épial est formé par métaphore d’uzsoc, et de àas, ænce ( alos), la mer, parce qu’ainsi que la mer, cette fièvre paroît tranquille, mais elle est fort à craindre quand elle est irritée; ou, suivant Eustachi, d’émsoe, doux , et de än:x ( aléa ), chaleur , comme qui diroit modérée , parce que la chaleur de cette fièvre n’est pas considérable. ÉPIAN, s. m. terme usilé par les naturels de Saint-Domingne. ( Méd.) Maladie fort commune dans l’Amérique ; c’est la même que celle que nous appelons en France vérole. ÉPICARPE , s. m. du grec £71- xaproc ( épikarpos ) , formé d’ixs (épi), sur, et de xæproc (Earpos), poignet. ( Méd. ) Topique ou médicament externe qu'on applique au poignet, sur Le pouls. Tels sont les emplâtres, les onguens, Les cataplasmes febri= fages composés d'ingrédiens âçres EPI et pénétrans ; par exemple, d'ail, d'oignon , d’ellébore , de campbre , de poivre , de thériaque, qu’on at- taché au poignet pour guérir la fièvre. V. PÉRICARPE. ÉPICAUME , s. m. du grec irr- xæyux ( épikauma ), formé d’i7s ( épi), sur, et de xäim ( kaï6), brüler. ( Chirur. ) Espèce d’ulcère qui se forme sur le noir de l'œit , à la pru- nelle. LA — . . ÉPICE , s. f, du latin spectes, dont les Latins se sont servi en gé- néral pour drngues. (Commerce ) Sous le nom d'épices ou d’épicertes, on comprend toutes les substances végétales étrangères qui ont une saveur où une odeur propre à les rendre d’un usage utile ou agréable. Tels sont parmi les fruits, la muscade , le girofle, le café, les différentes espèces de poi- vre , le cacao, les pistaches , les dattes, le citron, la bergamotte ; parmi les fleurs, celles du safran du Levant, celles du grenadier, appelées balaustet , et celles de l’o- ranger ; parmi les feuilles , celles des différentes espèces de thé, celles du dictame et du laurier; parmi les graines ou semences, celles des dif- férentes especes d’anil, de fenouille, de carvi, de cumin; certains bois, certaines tiges, quelques écorces, et même quelques racines sont aussi comptées au nombre des épices. Ce n’est que depuis l’invention de la boussole, et sur-tout depuis que les Portugais ont ouvert de nouvelles routes pour aller aux Indes , en dou- blant le cap de Bonne-Espérance , que les épices sont devenues d’un usage plus familier en Europe; elles passoient même dans les commence- rgens pour être si précieuses , qu’elles faisoient un des principaux événe- mens des grandes fêtes; dans les fes- tins des noces , l’épouse en présen- toit à toute l’assemblée, et l’on croyoit que rien n’étoit plus propre à pouvoir étre présenté avec bien- séance aux magistrats, après Ja dé- cision d’un procès; de-là est venu le nom d'épices du Palais. ( Pratique) Epices se dit aussi des droits on rétibutions en argent que Les juges des tribunaux étolent EPI 105 autorisés , avant la révolation, à recevoir des parties, pour l’examen des procès par écrit. Les épices consistoient autrefois en fruits, en confitures , en aromates, que celui qui avoit gagné son procès présentoit aux juges, comme une marque de sa reconnoissance. L’u- sage où l’on étroit de recevoir ce don, le fit bientôt regarder comme un droit. Ces épices avoient été con- verties en argent dès l’an 1369, et n’entroient point encore en taxe. Ce ne fut que par un règlement de 1502 qu’ii fut ordonné qu'elles entreroïent en taxe. Aujourd’hui que les juges sont salariés par l’Etat , il n’est plus question d’epices. ÉPICÈNE, adj. du gr. émixorvoe (épikoinos), commun , formé d’érs ( épi ),.eñ , dans, et de xowoc (kor- nos), commun : en commun. ( Grammaire ) Nom que lon donne aux mots communs aux deux sexes. Les mots enjans , parens, sont épicènes. ÉPICÉRASTIQUE , du gr. 2m épi), sur, an-dessus, et de x:pavyupes Kérannumi ) , tempérer. ( Med.) On appelle ainsi les mé- dicamens qui ont la vertu de corri- ger ou d’émousser l’acrimonie des humeurs, et qui appaisent la sensa- tion incommode qu’elles causent dans les parties. ÉPICHANTIDES , s. m. du grec émixavôidec ( épikanthides). (-Physiol.) Les deux angles, les deux coins des yeux. ÉPICHÉRÈME, s. m. d’émyer- pnua (épicheiréma), preuve, argu- ment ;.raisONNemEnt OUT prouver, formé de imiysipem ( épichéiréé }, ayoir sous la main, dérivé d’£r: (épi), dans, et de ysp ( cheir ), main : dans la main. { Dialact.) Syllogisme dans le- quel chaque prémisse est accompa- gnée de sa preuve. L’épichéréme est d’an grand asage dans l’éloquence, sur-tont quand la proposition pourroit révolter ceux El qui on parle. Il faut donc joindre à la majeure, la preuve , et même à la mineure , s’il est nécessaire. Le chef-d'œuvre des oraisons de Cicé- ron, la Milonienne, est un épiché- réme perpétuel. 106 EPI EPICHOLE, adj. du grec érry#- à0€ ( épicholos), formé ds ( épi), dans, et de yoan (cholé ), bile, (Méd.) Qui est bilieux. EPICHORDE , s. im. ‘dn grec émixopdie, formé dire ( épi), dans, et de > 099» (chordé) ,eorde ,intestin. (Physioli.) C’est Le nom qu’on a donné au mésentére. EPICRANE , s. m. du grec ès (épi), auprès, et de xpayiov (Era zuion ), crâne. ( Physiol,) Ce qui environne le crâne. EPICRASE , s. f. du grec èrr- apasie, dérivé d'éinesvvupi (épi- Kerannumi ), tempérer. (Méd.) Une cure , avec dés alté- rans, par degrés et avec des remêdes tempérans, est appelée une cure par épicrasin, par épicrase. EPICYCLE, s. m. du grec éri (épi), sur, et de xuxxdc ( Luklos), cercle : cercle placé sous un autre cercle, (-4stron. ) Cercle dont le centre est dans la circonférence d’un autre cercle qui est censé le porter en quel- que manière. Les anciens astronomes em ployoient un cercle excentrique pour expliquer les irrégularités appa- rentes’du mouvement des planètes, et leurs différentes-distances de la lune; et'ils faisoient usage dun petit cercle pour expliquer la seconde imégalité, ou les stations et les rétro- gradations des planètes. Ce cercle, qu'ils appeloient epicycle , avoit son centre dans Îa circonférence ‘du plus grand, qu’on appelle défé- rent. Quoique les phénomèues des sia- tions et rétrogradations des planètes s’expliquent d’une manière bien plus naturelle dans le système de Coper- nic, onne peutdisconvenir que la ma- nière de Ptolémée nesoit ingénieuse ; mais à mesure qu’on découvroit des inégalités , il falloit mettre épr- cieles sur épicycles , des épicycles variables , sujets à des augmentations et à des décroissemens perpétuels, et -différemment inclines à l’écliptique. Cela étoit utile, lorsqu'on ne con- noissoit point les causes de ces-iné- galités, et qu’il ne s’agissoit que de FP1 les représenter ; mais aujourd’hui il m'en est plus question. Cependant quelques astronomes modernes se sont servi des épicy- cles pour expliquer les irrégulari- tés du mouvement de la June; mais ils ont point prétendu que la lune parcourût en effet la circonférence d’un épicycle. Hs ont seulement dit que les inégalités apparentes du mouvement de la lune étoient les mêmes que si cette planète se mou- voit dans un épicycle. EPICYCLOIDE;,s. f. du grec #74 (épt), sur, de xuxnoc (kuklos), cercle, et de sidoc ( erdos), forme, espèce de cercle qui se meut sur un auire,, ( Géom. ) Ligne courbe qui est engendrée par la révolution de la circonférence d’un cercle ; lequel se meut en tournant sur la parlie con- vexe ou concave d’an autre cercle. Pour les propriétés de l’éprcycloide, V’. les infiniment petits de M. de l'Hôpital. ÉPIDÉMIE, s.'f. du grec ëst, (epi}), dans, parmi, et de dipros (demos), peuple: répandu parmi le peuple. ( Héd:) Attaque générale où po- pulaire de quelque maladie qui dé- pend de quelque cause accidentelle comme de l’altération de l’air où des alimens. Ces maladies règnent in- différemment dans tous les pays, en quoi elles différent des maladies e7-— démiques qui sont d’un même carac- tère , Let propres: à certaines con— trées , et des sporadiques , dont la malignité n’affecte que certaines per- sonnes. #. ENDEMIQUE, SPO- RADIQUE. | On appelle remèdes épidémiques des médicamens ulexipharmaques ; propres à guérir les maladies épidé- miques. ÉPIDENDRE , adj. du grec mi, { épi), sur, etde d'evdpoy(dendron), arbre. : ( Botan. )Quelques botanistes ont donné ce nom aux plantes parasites qui croissent sur des arbres. 2 ÉPIDERME, s. m. du grec £m (épi) ; sur, et de Jépua (derma), au : sur peau. ne Anat. *Epilliiine est cette pel- licule fine, transparente et insen- L == ÉPY sible , qui recouvre extérieuremeut toute la peau à laquelle elle est étroitement attachée. ( Botan.) Epiderme se dit aussi de cette peau mince qui sert d’enve- loppe géncrale et extérieure anx “différentes parties des plantes; elle est assez ordinairement lisse sur le tronc et les branches des jeunes arbres; elle devient rabotense et crevassée à mesure qu'ils avancent en âge. ÉPIDÈSE, s. f. du grec iridemc ( épidesis), fait d’ir:d 4 (épideé ), Lier , arrêter. ( Chirurgie ) L'action d’arrêter le sang en iermant une plaie. ÉPIDIDYME , s. m. du grec 7} Ce , sur, et de didumoc ( didu- m10$ ) jumeau , testicule. … (PAhysiol.) Petit corps rond qui -est couché sur le. dos de chaque testicule , et ressemblant à une ar- _cade posée sur son cenire. On l’ap- pelle aussi parapate. L'usage des -épidydimes est de perfectionner la semence, et de la porter des testi- cules dans les vaisseaux déférens auxquels ils sont continus. ÉPIGASTRE , s. m. du grec #7 Cépi),sur, et deasip( gastér.), ventre. k c ( Physiol. ) La région supérieure du bas-ventre, ou la répionu épi- Hi I?épirgastre commence immédiatement sous la pointe xipho- ide par un petit gonflemeut superfi- ciel appelé le creux de l'estomac, ret se termine pour f’ordinaire daus ‘Vadulte au-dessous du nombril à la hauteur d’une-ligne transversale qu’on tireroit depuis l’extrémité des 1dernières fausses côtes du côté gau- che. ne ; n EPIGASTRIQUE , adj. .7. EPI- -GASTRE : qui appartient à l’éps- gastre. ( Physiol.) Artères épigastri- ques; ce sont desbranches des muscles ‘que l’on nomme ainsi, pai ce qu’elles s'étendent sur le ventre. Muscles épigastriques ; is sont au nombre de dix, cinq dé chaque “côté ; Savoir : le grand oblique , le ‘petit oblique, le droit transverse et le pyramidai. Celui-ci manque quelquefois. Verne épigustrique ; cette veine LPI 197 naît de l’iliaque externe immédiate ment avant qu’elle sorte du bas- ventre; elle monte ensuite tout le long de la face interne'des muscles droits, et s’y ramifie de côté et d'autre ; puis rencontrant les rami- fications de la veine mammaire, elle communique avec elle par autant de petites ramifications, et accompa- gne artère épigastrique. . ÉPIGÈNESIE, s. f. du grec ?7r (épi), et de yéreuc ( génésis), naissance , dérivé de yervopeas (gei- nomat), nailre. ( Didactique’) Doctrme qui en- seigne que les corps organisés crois- sent par Juxta-position. ÉPIGINOMÈNE, adj. du grec 2m (épi ), sur, et de yewouas ( geino- mai ), uatre. ( Méd.) Nom qu’on donne aux sympiômes ow accidens qui sur viennent dans une maladie, qui proviennent, non pas de la mala- ladie, mais du changement d'air, des inattentions de ceux qui assistent le malade’, ete. Par exemple la pé- ripneumonie qui survient dans une fièvre ardente après avoir bu de l’eau froide n’est pas un effet de la mala- die, mais celui d’une erreur com- mise. Ÿ. ÉPIPHÉNOMENE. ÉPIGLOTTE ;'s. f. du grec-èrs ( épi}; sur ,-etde yhwrrie (gléttis), glotte, dérivé de 5AGox ( gléssa ), langue : petite langne ; languette. (Physiol.) L’épiglotte est une languette cartilaginense qui défend l'entrée du larynx qu’on nomme la glotie , d’où lui est veuu le nom d’épiglotte où sur la glotte. ÉPIGLOUTE ,'s: f. du grec £7s (épi }, sur, et de yrouroc, fesses. ( Physiol. ) la résion supérieure des fesses. EPIGONATE, s. f. du grec ès (épi) , sur, et de yovu ( sonu) , ge- nou. (.Anat. ) La rotule du genou. (2 EPIGRAMME, s. m. du grec éri- veuve (épigramma), inscription, formé d’ixs ( épi }, sur, et de yp26% (graphé ); écrire, écrire sur : sus- cription, ( Littérat. anc.) Les épigrammes étoient ainsi nommées , parce qu'en 108 ÉPI effet elles n’étoient originnirement qu'une inscription qui se gravoit sur les monumens publics ; elles consis- toient même quelquelois en un mo- nogramme où chiffre. On les étendit peu-à-peu , et on les mit en vers pour qu'on les retint plus aisément, ar lasuite, les épigrammes chan- gérent d'objet sans changer de nom, On y raconta des faits, on y peignit des caractères. Les épigrammes des Grecs étoient de six ou huit vers au plus. Les La- tins ont souvent passé ces bornes , et les modernes ont encore pris plus de licence. C’est Lazare Baif qui, dans le 17. siècle, enrichit la langue fran- çaise du mot épigramme. ( Poësie franç.) Lépigramme est une petite pièce de vers qui, comme le madrigal , ne renferme ordinaire- ment qu’une seule pensée ; elle n’en diffère qu'en ce que la force et le sel de la pensée ne s’y trouvent que dans les derniers vers. . ÉPIGRAPHE , même origine qu'EPIGRAMME. ù (Hist. anc.) Épigraphe étoit, chez les anciens , une inscription, le titre d’un ouvrage , la désignation d’une loi, d’un impôt; le résultat ou dénombrement des biens d’un ci- toyen., Ce fut ensuite une: inscription qu’on mettoit sur un bâtiment pour en marquer l’usage , pour indiquer le tems de sa construction. (Littérat.mod.) Epigraphe s’en- tend maintenant, de ces sentences ou devises que quelques auteurs mettent au frontispice de leurs ou- vrages , et qui en indiquent l’objet. ÉPIGYNE, adj. du grec és (épi), sur, et de yuvn ( guné), femme. Botan.)Terme employé dans la methode naturelle de Jussieu pour désigner les étamines , les pétales et autres parties qui sont insérées sur le sommet de l’ovaire. ÉPILATOIRE , adj. P. DÉPI- LATION , qui sert à épiler : pâle , onsuent dépilutoire. EPILEPSIE, s. f. du grec 2rrandie (epilépsia }, formé d’?r1( épi),sur, et de nauÇäva ( lamband ( prendre, saisir, surprendre. EPI (Méd. )L'épilepsie est un genre de maladie convulsive , caractérisée par linterruption subite de tous les sens, par lagitation des muscles, ar Ja difficulté de respirer, écume à la bouche, ronflement, écoule- ment involontaire des urines, des excrémens et dé la semence, On lui donnoit à Rome le surnom de comitialis morbus , maladie co- mitiale, parce que s’il arrivoit que dans lPassemblée des comiées un homme fut attaqué d’épilepsie, on se séparoit promptement pour éviter les accidens,que cet augure sembloit annoncer. ’ On l’a appelé Laut-mal, parce que la tête est la première attaquée ; mal caduc, du latin cadere, tom- ber ; mal sacré, mal de saint, mal divin, parce que les malades pa- roissent frappés par une main invi- sible ; mal de St. Jean, pour faire allusion à la tête de ce saint qui fut décapité par ordre d'Hérodote. Hoffman dit qu’on appelle cette ma- ladie héraclienne, à cause de sa violence , et parce que tout l’art dont l’homme est capable ne sauroit la surmonter, ÉPPILLET s. masc. diminutif d'ÉPI. V. ce mot. ( Botan.) Epi partiel de lPépi composé. ÉPILOGUE, s. m. du grec èr- xoyoc(épilogos), formé d’ër: (épi), sur , après, ét de aoyoc (logos), discours. ( Diction )La dernière partie d’un discours, d’un traité où l’on fait d'ordinaire une récapitulation de c qu'on y a dit de plus fort. (Tragéd. anc.) L’épilogue étoit dans l’ancienne poësie dramatique ce qu'un des acteurs adressoït aux spectateurs après la pièce , de rela- uf à la pièce même ou à son rôle. ÉPIMANE, s. m. du grec irua- vas ( épimanés) , inseusé, furieux. ( Méd. ) On appelle ainsi les in- sensés qui deviennent furieux dans leurs accès de folie. ÉPIMÉTRIQUE, adj. du grec tros (épos), vers, poësie, et de perpoy (métron.), mesure. ( Poésie) Ce mot est employé dans le système bibliographique de EPI M. l'abbé Girard pour désigner toute. poésie qui ne se chante pas , qui ne consiste que dans une certaine quaït- tité de syllabes, dans le nombre et la différence des pièces, par ge position à la poësie /yrique ou à la oësie qui se chante, ÉPINE , s. f. du lat. spina. ( Botan..) Les épines sont des productions dures et pointues qui sont continues ou font corps avec les différentes parties des plantes qui en sont pourvues , de manière qu'on ne peut les en séparer sans les casser. (Anat.) Epine se dit figurément de quelques éminences des os qu’on a cru ressembler à une épine. On dit l’épine du dos; les épines des iles , l’épine palatine de l'os du palais , l’éprne de l’omoplate, etc. L’épine du dos se dit des os ou vertèbres qui soutiennent le reste du corps, et auxquelles sont atta- chées les côtes. ÉPINETTE, s. f de l'italien spinetla ; fait du latin spina, épine. (Mus. instrum.) Espèce de demi- clavecin à une corde par chaque touche. Cet instrument a été ainsi nommé à cause des petites pointes de. plumes qui tirent le son des cordes , et qui ressemblent à des épines. ÉPINGLE, s. f. du lat. spini- cula, diminut. de spinula , dimi- nutif de spinu, épine, parce qu’an- ciennement on se servoit d’épines au lieu d’épingles, ( Technol.) L’épingle est un bout de fil de laiton tiré à la filière, coupé d’une certaine longueur, qui a une tête d’un côté et une pointe de l’autre La perfection d’une épingle exige bien des opérations, et la célérité avec laquelle elles s’exécutent est surprenante. Les épingles qui sont réputées les meilleures sont celles d’Angle- terre ; celles de Bordeaux suivent, et ensuite celles qui se font à Rugle ( départ. de l'Eure), ou à Aigle :{ départ. de l’Orne. ) n anglais nommé Timothey Harris, de Waltham-Abbey, dans le comté d’Essex, a obtenu en 1797; une patente pour l'invention d’une E P Ï 109 méthode perfectionnée de fabriquer les épingles. Clous d’épingle ; ce sont de petits clous de fer ou de laiton, dont un bout est aiguisé en pointe, et l’autre refoulé ou aplati. Pour les blanchir, on les laisse séjourner uelque tems dans une dissolution M tartre ou de cendre grenelée èt d’eau commune. Quand on veut les étamer, on fait fondre de l’6— tain fin avec du sel ammoniac qu’on met dans un vaisseau plus étroit, et on les agite jusqu’à ce qu'ils soient devenus suflsamment blancs. Les meilleurs ouvriers font par jour jusqu’à dix ou douze mille de ces petits clous, dont les layetiers , les sculpteurs, les gaïniers se ser- vent ordinairement, Epingles de diamant ; celles qui ont de petits diamans au lieu de tête. ‘ ( Pratique) Epingles au plurier, se dit du présent qu’on fait aux filles , ou aux femmes, lorsqu'elles ont rendu quelque service, ou qu’on achete quelque chose où elles ont part, pour leur tenir lieu de ce qu’on appelle entreles hommes pot de vin. Les épingles sont réputées faire partie des loyaux- coûts, lors- qu’elles sont mentionnées et liqui- dées par le contrat. Le retrayant est tenu dans ce cas de les rendre à l’acquéreur. Ce présent est dé- signé par plusieurs auteurs sous le terme de secalia ou monilia. EPINGLETTE , s, £. diminutif d'EPINGLE. ( Artillerie) Espèce de petite aiguille de fer, dont on se sert pour percer les gargousses , lors- qu’elles sont introduites dans les pièces, avant que de les amorcer. EPINYCTIDES , s. f. du grec ëmi (épi), dans , et de yu£ (zux), génit. vuxroc ( muktos ), nuit, ( Méd.) Pustules livides, noirä- tres, rouges ou blanchâtres, grosses ordinairement comme une fève, accompagnées d’inflammations et de douleurs, et qni s’élèvent la nuit sur la peau. Paul et Ætius nous apprennent qu’elles causent beaucoup plus de douleurs la nuit que le jour, et que c’est à causé ÉPI de cette circonstance qu’on leur a donné le nom qu’elles portent. ÉPIPHANE, s. f. du grec émigavis (epiphanés), illustre, fuit d’émi (épi), sur, au-dessus, et de œaww (phaind), paroitre, briller. ( Hist. anc.) Surnom donné à uelques princes grecs, successeurs Ale dans l'Orient. Presque tous les Antiochus , rois de Sÿnie, ont porté le titre d’épiphanes. ÉPIPHANIE , s.f. du grec èms- œavesa ( épiphaneia ), apparition, apparence , extérieur, superficie, formé d’imi ( épi), sur, au-dessus, et de oaivæ (phainé ), paroitre, se montrer. ( Relis.) Fète des rois, qu’on célèbre le 6 janvier en l’honneur de l’apparition de Jésus-Christ aux trois rois qui le vinrent adorer, et qui lui apportèrent des pré- sens. Cette fète, en sa première ins- ütution parmi les Grecs, avoit pour objet la naissance de Jésus- Christ, qu'ils nommoient t.éo- phanie et épiphante. Les . Le pape Jules est le premier qui 110 ait appris à distinguer les fêtes de la: nativité et de l’épiphanie, et qui en ait réglé le jour. ( Méd. ) Le médecin Théon s’est servi du mot épiphanie, pour dé- signer l'habitude extérieure du corps. ÉPIPHÉNOMÈNES , adj. du gr. Tri (épi j , après, et de oxfvorxevoy {phainomencn,, phénomène, dé- rivé de oasw ( phaind )ÿ paroitre. ( Méd.) Symptômes äccidentels qui ne paroissent point ayant qe Ja maladie soit tout-à-fait forme, et qui semblent être les mêmes que ceux qu'on appelle ÉPIGINOME- NES. 7. ce mot. ÉPIPHONÈME, s. m. du grec éTidaynee LEP Rene ), excla- mation, faut du verbe ëmiparso { épiphôneé ), s’écrier sur quelque éhose. (Duction) Vigure de rhétorique propre aux passions. C’est une espèce d'exclamation qui produit beaucoup d'effet ; c’est comme le dernier coup dont on veut frapper EPPIX l'attention: Tout le monde sait ce vers de Boileau : Tant de fiel entre-t-il dans l’ame des dévots ! EPIPHORE , s. f. du gr. émipopæ (épiphora), violence, impétuo- sité ; fait d’érsocow ( épipheré), entrainer avec force. (Méd.) Maladie dans laquelle les larmes ne sortent point, comme elles le devroient, par les points lacrymaux , mais coulent des yeux sur les joues, de telle manière welles produisent à-la-fois des Alatts et une difformité. On ne doit pas confondre cette maladie avec la fistule lacrymale, dans la- quelle les larmes ne coulent point pures , mais mêlées avec une ma- tière purulente, qui sort d’un ulcère caché dans le sac lacrymal. ÉPIPHYSE, s. £ du gr. èmsque ( epiphusis), composé d’êmi ( épi), sur, et de ,/ovw, naître, croître, d’où l’on fait eriquæ (epiphuô ), croître dessus. ( Anat.) On nomme ainsi cer- : taines éminences des os, parce qu’elles paroïssent des pièces ajou- tées ou des appendices distingués du reste de l’os par une autre subs- tance moins dure, appelée carti- lage, dont l’épaisseur diminuant avec l’âge, devient presque insen- sible, et même s’efface souvent, de manière que ce qui étoit épi- physe dans la jeunesse, prend vé- ritablement la forme d’apphyse dans un âge avancé. 7. APOPHYSE. ÉPIPLÉROSE, s. f. du grec èmimanpæaic (épiplérôsis ) , composé d’éri (épi), sur, au-delà, et de rampasie ( plérésis ), réplétion; dérivé de mañpns ( plérés ), plein: sur-réplétion. (Méd.) Maladie qui consiste dans une réplétion excessive des artères ; cette maladie a lieu, lorsque les artères se remplissent, dans le tems de leur dilatation, de l’esprit que le cœur leur envoie, et qui occasionne leur distension. ÉPIPLOCÈLE , s. f. du gr. èmi TÀGOV ( epiploon ), l’épipiaon, et de x#an ( Lélé), tumeur, hernie. rares Espèce de hernie, EPA causée par la chute de l’épiploon daus l’aine ou le scrotum. D'épiploun on a fait épiploïque , our exprimer tout ce Qui a rapport à l’épiploon. « ÉPIPLOMPHALE ou ÉPIPLOOM- PHALE, du grec émimaooy (-épi-" ploon ), l'épiploon, et d’opogznoc (omphalos), le nombril, en lat, urmbilicus. ( Chirurgie MHernie ombilicale , causée par la sortie de l’épiploon. ÉPIPLOON, s.m. mot grec qu’on a retenu en latin et en français, composé d’iri ( épi), sur, et de mheo ( pléd ) flotter : lomentum ou la coiffe, - ( Physiologie) Membrane grais- seuse qui flotte librement sur les intestins; elle va mème dans leurs sinuosités. On l’appelle aussi omen- lum, quasi opertüinenium ; parce qu’elle sert de couverture aux in- testins. EPIPLOSARCOMPHALE , s. f. du grec émimaooy ( épiploon ), Vé- piploon, de 72p£ (sarx(, chair, €t d’ouganoc ( omphalos), nombril. ( Chrrurgie) Tumeur aunombril, formée par l’épiploon et une ex- croissance de chair. ÉPIPLOSCHIOCÈLE , s. m. du grec émemnccy ( épiploon ), l’épi- ploon, d’éxyso (oscheon), le scro- tum, et de x#n1n ( télé), hernie. ( Chirurgie ) Espèce de hernie, accompagnée de la ch'ite de l’épi- ploon dans le scrotum. ÉPIQUE , adj, du grec #roc épos ), parole, vers, dérivé d’?rw épô), dire, parler. ( Poësie ) Il se dit d’un poëme eù l’on célèbre une action héroïque u’on embellit d'épisodes , de hc- tions et d’événemens merveilleux. Le joëme épique diffère de la tra- gédie , en ce que dans celle-ci le poëte fait agir les personnages, et que dans celui-là il raconte seulement les actions. Si l’on n’avoit égard qu’à l’éti- mologie du mot épique, tous les poëmes où le poëte parle lui-même, raconte des choses , et ne fait par- ler les personnages de son poëme qu’en rapportant ce qu’ils ont pu dire dans lesoccasions où il les sup- BIP'T ose, et dans les situations où il es met , seroient des poëmes épiques ; mais l’usage ne permet de donner ce nom qu’à un poëme dout le sujet est grand, instruc- tif, grave, sérieux, qui ne ren— erme qu’un seul événement prin- cipal, auquel tous les autres doi- veut se rapporter, et cette action principale doit s’ètre passée dans un certain tems, qui est à-preu- près celui d’une année. #, EPO- PÉE, EPISCOPAL, LE, adj. du gr. émisaomec (épiscopos) , formé d’2ri épt); sur, €t de sxomew (sko- péô ) , voir, regarder , surveiller, inspecter : qui appartient à l’é- vèque. (Religion) Gouvernement épis- copal ; celui d’un diocèse , où un seul homme légitimement consa- cré, préside sur tout un clergé, et sur touie une église, en qua- lité de pasteur et d’inspecteur, etc. Siége épiscopal; celui qui est élevé à la droite du chœur. Fonctions épiscopales ; la prin- cipale est de faire souvent des visites dans le diocése. ( Hist. d’'Angl.) Episcopaux ; c’est le nom qu’on donne en An- gleterre, depuis Jacques 1%, à ceux qui adhèrent aux rits de l’église anglicane , par opposition aux presbytérienus qui condamnent l’ordre épiscopal comme un éta- blissement humain que l’ambition a produit. Les épiscopaux ont des évêques, des prètres, des chanoines, des curés, et une liturgie que le parlement au- torisa sous Edouard VI, et con- firma sous Elisabeth. Les ministres épiscopaux peu- vent se marier , etils le sont pres- que tous. Leur église est dominante en Angleterre et en Irlande ; mais on les regarde comme non confor- mistes en Ecosse, où les presby- tériens et les puritains sont les plus nombreux. (Physiol. ) Fpiscepales se dit aussi des valvules qui terminent les oreillettes du cœur , parce qu’elles ont la figure d’un orne- ment épiscopal, appeié mitre : on 111 112 EPI les appelle aussi mitrales, ou tri- lochines , ou triscupides. EPISODE , s. m. du gr. èmsrodiov (épeisodion) , composé d’éri ( épr }, par-dessus, et de #z4dios( éisodios), qui arrive, qui survient, formé d’ést (eis ), dans , et d’odoc (Aodos), chemin , d’où l’on a fait ésodoc ( éisodos }), entrée. ‘ ( Zragédie anc.) Les épisndes n’étoient d’abord que des récits ui se faisoient eutre .les chants du chœur dans l’ancienne tragédie, pour délasser le chœur et désen- nuyer les spectateurs. Ainsi, C’é- toient des pièces ajoutées à la pièce principale, dont ils ne _faisoient point une partiétnécessaire; c’est pourquoi on les appeloit épi- sodes. Mais ces pièces hors d’œu- vre, qui d'ordinaire n’étoient point liées eusemble , qui pouvoient être tirées d'autant de sujets différens, ou être prises d'autant de sujets, ou d’'incidens que lon vouloit mettre d’intervalles pour laisser reposer le chœur, devinrent enfin le principal de la tragédie. Les meilleurs poëtes les tiroient d’une seule action, en sorte que ces ré- cits partagés par les chants du chœur, étoient des membres dé- pendans les uns des autres. ï] s’en- suit de-là que les épisodes devin- rent des membres naturels et né- cessaires de la tragédie, et que ce n’étoient plus des pièces étran- gères , et insérées , comme le si- gnifie le terme d’épisode. ( Poësie mod. ) L'épisode est une partie ou une circonstance de l’ac- tion étendue, et amplifiée d’une manière vraisemblable, 11 faut qu'il soit propre, c’est- à-dire , qu’il soit lié tellement avec la fable , qu’on ne puisse l’en re- trancher , sans qu’il manque quel- que chose; qu'il conviénne telle- ment aux acteurs, qu’il soit étran- ger, dès qu’on change leurs noms ; il faut enfin que les épisodes nais- sent les uns des autres, ou né- cessairement , ou vraisemblable- ment , et qu’ils amènent naturel- lement la révolution du bonheur au malheur, ou du malheur au bonheur , si l’on veut soutenir et augmenter l'intérêt et le pathéti- que du poëme. ‘rent fortement les EPI ( Peinture) Le mot épisode a passé du langage de la poésie dans celui des arts. Les peintres en tendent par épisodes , des repré- sentations d’objets animés , des figures ou des groupes qui sont liés au sujet principal, mais qu’on peut en détacher sans détruire ce sujet. Il est de l’essence de l’épésode de n’être pas absolument néces- saire à l’action principale ; mais il est défectueux sil n’yest pas lié ; sil est d’une expression qui la contrarie , s’il est bas, lorsqu'elle est noble ; s’il est ridicule, lors- qu’elle est grave ; s’il est. comi- que, lorsqu'elle est attendrissante. etc. . ÉPISPASTIQUE, adj. du grec émiotasinos ( épispastikos ), qui a la force d’attirer ; composé d’imi (épt), au-dessus , et de raw (spad ), tirer, d’où est venu émiom 4 ( épispaô ), attirer. (Pharmacie) On appelle ainsi les médicamens topiques qui atti- humeurs en dehors , par leur acrimonie. ÉPISPHÈRIE , s. f. du grec ëmiopaipsa ( épisphairia ), formé d’émi (épi), sur, au-dessus, et coupe (sphaira ), sphère : littéra- lement au-dessus de la sphère. ( Physiologie) Ce mot signifie les circonvolutions et les sinuosités de la substance extérieure du cer- veau. ÉPISSURE, s. f. de l’allemand spliessen , dont les Anglais ont fait splice , que Johnson dérive du lat. lico, entrelacer. (Marine) Les épissures sont des enlacemens pratiqués pour joindre ensemble les bouts de deux cordes, en entrelaçant leurs tours et cor- dons l’un avec l’autre , sans faire de nœuds, ni de grosseur appa- rente , et de manière que les deux semblent n’en plus faire qu’une. ÉPISTAPHYLIN , adj. du grec emicaquaivoc ( épistaphulinos } for- mé d’ri (épi), sur , et de saguan (staphulé), la luette : sur da luette. ( Physiol.) Nom que lon donne à deux muscles de la luette. ÉPISTASE, s.f. du gr. émisasie (épistasis ), EPA ( épistasis ) , composé d’émi ( épi), sur, et d’isnpu ( histémi), poser, lacer. ( Méd. ) Substance qui nage sur la superficie de Purine, par op- position à l’hypostase ou sédiment. V. HY POSTASE. ÉPISTATE , s. m. du grec émiçarns (épistatés), dont lori- gine est la même que celle d'EPIS- TASE. 7. ce mot. Celui qui est au-dessus des autres , qui com- mande. ( Hist. d’ Athènes ) L'épistate étoit le sénateur d'Athènes , en jour de présider. On ne pouvoit l'être qu’une fois en sa vie. Y. PROEDRE , PRYTANÉE: EPISTEMONARQUE, s. m. du gree émisapar ( épistamai), être savant , et d’æpyn(arché), comman- dement. (Eglise grecque) Nom de di- gnité dans Péglise grecque ; c’étoit celui qui étoit préposé pour veil- ler sur la doctrine de l’église. ÉPISTOLAIRE, adj. du grec &misonn ( épistolé ), épitre , lettre, missive , dérivé d'émistnnw ( épis- tellé envoyer : qui appartient à Vépitre , qui regarde [a manière d'écrire les lettres.: ( Rhétor. ) Il n’est guère d’usage qu’en ces phrases : style épisto- laire, genre épistolaire. On l’emploie aussi snbstantive- ment en parlant des auteurs dont les lettres ont été recueillies, O7 le trouve parmi les épistolaires. ÉPISTROPHE , s. f. du grec ëæispo® ( épistrophé ), conversion, circuit , répétition. ( Diction ) Figure de diction nommée aussi COMPLEXION. F. RÉPÉTITION. ( Physiol. \ Epistrophe se dit aussi de la seconde vertèbre du cou , à cause de son apophyse odon- toïde. ÉPISTYLE, s. m. du gr. ri D = ), sur, et de suxoc ( stulos ), colonne. (ZArchit.) C’est ainsi que les Grecs nommoïient ce qu’on nomme maintenant ARCHITRAVE, F. ce mot, c’est-à-dire , la pierre ou la pièce de bois qui pose sur le cha- piteau des colonnes. Tome Il. EPI 113 EPISTOMIUM, s. m. mot latin formé du grec émiséuoy ( épisto- mion), bouchon , bondon , d’où est venu le verbe érisouuiern ( épisto- misein ), boucher. ( Hydraul. ) Instrument par l’ap- plication duquel l’orifice d’un vais- seau peut être fermé , et rouvert ensuite à volonté; tels sont les pistons des pompes, des seringues , qui remplissent leur cavité, et qui peuvent à volonté être tirés et repoussés. EPITAPHE, s. f. du gr. érsréouoy (épitaphion ) , formé d’iri (épi), sur , et de +4goc ( taphos), tom- beau. ( Cérémon. funèbres ) On don- noit anciennement le nom d’épi- taphe , aux vers que l’on chan- toit en l’honneur des morts le jour de leurs obsèques, et que l’on répétoit tous les ans à pareil jour. Il s’est pris depuis pour lPinscrip- tion qu’on met sur les tombeaux, pour conserver la mémoire des défunts. Les Grecs mettoient simplement le nom de celui qui étoit mort, QUE 2H de bon homme , bonn@femme. Les Athéniens met- toient seulement celui du mort, celui de son père, et celui de sa tribu. Les Romains ajoutoient au haut de leurs épitaphes, diis ma- nibus. À Lacédémone , on n’accor- doit d’épitaphe qu'a ceux qui étoient morts à la guerre. Une épitaphe est communément parmi nous , un trait de louange, ou de morale. ou de l’un et de l’autre. Les Anglais n’ont mis sur le tom- beau de Dryden , que ce mot pour tout éloge, DRYDEN ; et les Ita- liens, sur le tombeau du Tasse, LES OS DU TASSE ; mais il n’y a guères que les hommes de génie qu’il soit possible de louer ainsi. ‘ ÉPITASE, s. f. du grec im/rams ( épitasis ), accroissement, dérivé d’emireivo (.épitéin6 ), étendre, dé- velopper. ( Art drämat. anc.) L’Epitase étoit, parmi les Grecs , la seconde partie du poëme dramatique, celle qui suivoit la protase, et dans la- quelle se faisoit le progres de l’ac- tion , avec tous les incidens qui ÉPI faisoient le nœud de la pièce. C'est proprement ce que les modernes appellent nœud et intrigue. ( Méd.) Epitase se dit aussi de l'augmentation et du commence- ment de l’accès de quelque ma- ladie, particulièrement des fièvres. ÉPITHALAME, s. m. du grec &miÿanéu:ov ( épithalamion) , chant nuptial, composé de: ( épi), sur, et Üxrauos (thalamos), Lit nup- tial. ( Poësie) Sorte de poëme qui se fait à l’occasion d’un mariage, et à Ja louange des nouveaux mariés. l’origine de cette espèce de poësie est de la plus haute anti- quité : les Hébreux l’ont conuu dès le tems de David. L'épithalame fut aussi en usage chez les Grecs, dans les tems héroï- ques; mais il consistoit alors en une acclamation d’'Hymen , d'Hy- ménée. Dans la suite, cette acclamation ne fut que l'accessoire du poëme , ou l'intervalle où l’on fit un ré- frain qui servoit à exprimer les vœux des chœurs. L’épithalame latin a une dfigine peu différente de l’éprthalame grec. Tous deux commencèrent par des acclamations : le grec par l’accla- mation d’'Hyménée , le latin par celle de Z'alassius. Ce Talassius avoit épousé une très-belle femme d’entre les Sabi- nes enlevées par les Romains, et cette union formée par le hasard avoit été si heureuse qu’il ne se faisoit point à Rome de mariages un peu considérables, sans qu'on souhaitât aux nouveaux époux la destinée de Talassius. A cette acclamation dont l’usage duroit encore du tems de Pompée, et n’étoit pas entièrement elacé du tems de Sidonius, se méloient des pièces de vers très-grossiers , appelés fescenniens. Tel fut l’épithalame des Latins, jusqu’à ce que Catulle, marchant sur les pas de Sapho, mit au jour des poëmes charmans en ce genre, et dans lesquels l’acclamation d’'Hyménée fut substituée à celle de Talassius, 114 EPA Parmi nous, c'est l'Amour, l'Hymen, Lucine et le Destin qui font leur partie dans les pièces de vers que les poëtes compo- sent à J’occasion d’un mariage, et dans lesquelles i]s ne manquent jamais de précomiser les belles qualités des époux, la douceur et les agrémens de leur union. | L’épithalame n’a pas de forme bien fixée pour le choix et l’arran- gement des vers, et l’on peut em- ployer les vers alexandrins, les vers de huit ou dix syllabes , selon que l’on traite le sujet en style sérieux, gracieux ou badin. ( Gravure) Les graveurs de Hol- lande appellent épithalames , cer- taines estampes faites en l’honneur de quelques nouveaux mariés, dans lesquelles on les représente avec les attributs allégoriques, conve- nables à leur état et à leur qua- lité; on y joint aussi quelques vers à leur louange. Bernard Picard est le premier qui ait fait de ces sortes d’estampes allégori- ques. ÉPITHÈME, s. m. du grec éme (épi), sur, et de ru (dithému), appliquer. -( Méd.) Remède topique qu’on applique sur la région du cœur, de l’estomac, du foie, de la rate, pour fortifier ces viscères , ranimer les esprits, résister à la malignité, corriger les intempéries froides ;, c'est-à-dire , donner du ressort aux fibres , refondre les humeurs ralen- tes, et faciliter leur circulation. On distingue les épithèmes , en solides et en liquides. ÉPITHÈTE, s. f. du grec èæ1- deroc (épithetos) ,'ajonté, du verbe mitiBnus ( épitithémi), ajouter , imposer. l Grammaire ) Terme adjectif qui étant joint à un substantif, y dé- signe, y marque, y fait connoître quelque qualité. Quoique le mot épithète signifie nom ajouté, ce qui revient tout- à-fait au mot adjectif, il y a pour- tant cette différence entre épithète et adjectif, que celui-ci marque les propriétés physiques et communes des objets, et que l’autre désigne ce qu'il y a de particulier et de EPI @stinctif, dans les personnes et dans les choses, soit en bien, soit en mal. Ainsi dans Henri-le-Grand, le Grand est une épithète. Par la mème raison, un adjectif devient épithète , lorsqu’étant joint à un nom commun, 1l le fait de- venir nom propre, par la marque de distinction qu’il lui attache. Urbs magna, la grande ville, signifioit chez les Romains , La ville de Rome. ‘ De même, tous les adjectifs qui sont pris dans un sens figuré sont des épithèles : la fièvre ardente a la marche inégale. ÉPITOGE, s. f. du grec ii (épi), sur, dessus, et du latin toga, toge : toge de dessus, sur- toge. ( Costumes) Espèce de manteau que les Romains mettoient sur la {oge, qui étoit leur habillement distinctif, Epitoge s’est dit aussi , depuis, d’une espèce de chaperon ou de fourrure que les présidens à mor- tier, et le grefher en chef du par- lement, portoient autrefois sur la tète dans les grandes cérémonies , et qu'ils portèrent ensuite sur l'épaule. ÉPITOME, s. m. du gr. émsrouà (épitomé ), abrégé, dérivé d’irt (épi), dans, et de rsuvœ ( temnd), couper. ( Littérat. ) L’abrégé, le précis, le principal d’un livre, et particu- liérement d’une histoire. On disoit autrefois épilomer, pour dire, faire un abrégé. EPITRE , s. f,. du grec icscoad (épistolé) , formé d’iris:anœ ( épis- tellé ), envoyer. ( Littérature) Lettre missive, Il ne se dit maintenant que de petites lettres en vers qu'on écrit à ses amis , Ou des épifres préliminaires ou dédicatoires, qu'on met à la tête des livres. Quand il s’agit des lettres des modernes, on ne se sert point du nom d’épitres : on dit les lettres du cardinal d’Ossat, les lettres de Voiture; mais quand il s’agit des lettres des anciens , et particulièrement des parties de la Sainte-Écriture qui sont en forme EPI 115 de lettres, on dit épitres ; épitres de S. Paul, de S. Jean. ( Culte cathol.) ÆEpitre, se dit aussi de la leçon tirée de l’Écriture Sainte , et particulièrement des épitres de S. Paul , qui est chantée pe le sous-diacre , un peu avant ’évangile. Les Juifs faisoient lire dans leurs synagogues , principalement le jour du sabBit, quelques endroits de la loi et des prophètes. Les chrétiens adoptèrent cette coutume , et dans les premiers tems , avant la célé- bration de l’eucharistie, on lisoit les Saintes-Ecritures. De-là est venu l’ordre des lecteurs, dont les fonctions ont cessé par l'institution des sous-diacres. { Poësie ) Epitre , en poësie, est une lettre en vers adressée à un être réel ou imaginaire. Comme le style des éprtres peut varier à l’infim, selon les sujets, les personnes, et les circonstances, il s’ensuit qu’on peut les mettre en toutes sortes de vers, alexan- drins et suivis, pour les sujets élevés ; communs, pour les sujets satiriques ; de huit syllables, pour des sujets gracieux ; enfin, libres, pour différens genres moins no- bles. Les ouvrages de Boileau, de Rousseau, Chaulieu , Lafontaine, Voliaire, de Bernis fournissent des modèles de ces différentes sortes d’épitres. EPITRITE, s. m. du gr. rérpiloc (épitritos), formé d’éxt (épi), sur, au-dessus , et de +psloc (tritos), la troisième partie : la troisième partie en sus. ( Géom. anc.) Proportion con- tenant un uombre et le tiers de ce nombre , comme 5 et 4. ( Musique anc.) ÆEpitrite étoit aussi le nom d’un rhythme de la musique grecque , duquel les tems étoient en raison sesquitierce , ou de 5 à 4. ( Poësie anc.) Les poëtes et les grammairiens appeloient encore épitrites, un pied composé de quatre syllabes, dont les deux premières sont en effet aux deux dernières , dans la raison de 5 à 4. On distinguoit l’épitrite prenuer ; H 2 . à 116 ETI Second, troisième et quatrième. L’épitrite premier est composé d’une brève et de trois longues, comme salutantes ; Vépitrite se- cond est composé d'une longue, d’une brève et dé deux longues, comme concitanti; 1@ troisième est composé de deux longues, une brève et une longue, comme com- municant ; enfin ; ma, Ÿ qua- trième est composé de troï"longues et une brève, comme expectare ; les épitrites sont opposés aux PEONS. F. ce mot. ÉPITROCHASME, s. m. du grec ëmirpoyaauoc ( épitrochasmos ); formé d’éèms (épi), qui est ici particule augmeutative, et de 7po- xarouas (trochasomat ), marcher, Marcher vite : course rapide. ( Diction) Figure de rhétorique, propré aux passions ; elle consiste à parcourir rapidement plusieurs objets, afin d’émouvoir ceux à qui Von parle; Virgile : State viri: quæ causa viæ ? quive eslis 1n armis ? quove tenetis iter ? ÉPITROPE , s. f. du gr. ëmirpem (épitropé ), procuration, tutelle, concession , dérivé d’émsrp:m& ( épi- irépô ), permettre, accorder. Woy. CONCESSION. ÉPITROPE, s. m. du grec sms- æpomos ( épétropos ), tuteur, pro- curateur. ( Hist, ane.) Les Grecs appe- loient épitropes , Ce que les Ro- mains ont appelé procuralores, c’est-à-dire, un commissaire, un intendant commis à quelque fonc- tion. Ainsi, les commissaires des vivres dans les armées des Perses sont appelés épitropes par Héro- dote et par Xénophon. | ( Grecs modernes ) Epitrope est une sorte de juge, ou plutôt d’ar- bitre que les chrétiens grecs, qui vivent sous la domination des Turcs, choisissent dans plusieurs villes , our terminer les différends qui s'élèvent entre eux, et pour éviter de plaider devant les magistrats turcs. ÉPIZOOTIE, s. f. mot formé du grec ms (épe), sur , et de £&wov (zoom), animal : sur les animaux, parmi les animaux. ( Art vétérin. ) L'épizootie est EP O une maladie contagieuse qui règne parmi Jes animaux. Les maladies épizootiques sont de plusieurs es pèces : il en est de propres à certains pays, relativement à leur sol, aux pacages, aux pâturages, etc. [l en est d’autres qui sont adventices où passasères. Les médecins se sont oc- cupés de tout tems à observer les maladies épizootiques ; mais les anciens , excepté Columelle, n’ont donné sur ces maladies que des re- cettes vagues qui ne sauroient être utiles que dans des cas particuliers. Ramazzini est le premier qui soit entré dans les détails nécessaires. Plusieurs académies en ont fait de- pus l’objet de leurs soins, etleur zèle n’a pas été infructueux. L'ou- vrage de M. Vitet, sur la médecine vétérinaire, est un ouvrage intéres-— sant, qui fait honneur à son au- teur. P ÉPODE , s. f. du grec #modoc ( sm ), formé d’érs (épi), au- deésus , après , et d’&d (dé), chant, dérivé d’zsrde ( aéidô ), chanter : chant par-dessus ou à la suite. ( Poësie lyrique anc. )$L’épode étoit, dans la poësie épique desGrecs, la troisième partie ou la fin de Pode, c’est-à-dire, du chant divisé en strophe , anti -strophe et épode. Ainsi, ce mot signifioit proprement la fin du chant; et comme dans les odes, ce qu’on appelle épode ren- fermoit tout le chant et le fimissoit, on appela épode un petit vers qui, étant mis après un grand , fermoit Ja période, et renfermoit tout le sens qui étoit suspendu dans le premier vers. C’est de-là que le V.f livre des odes d’Horace est intitulé, Livre des vers Epodes, ou livre où chaque grand vers est suivi d’un petit qu finit le sens. On a étendu encore plus loin la signification de ce mot, car on ap- pelle en général épodes toutes sortes de petits vers qui sont après un ou plusieurs grands , de quelque nature qu'ils soient, ÉPOME, où EPOMIDE , s. £. du grecéms ( épi), dessus, et d'&- moc (6mos ), épaule : au-dessus, de l'épaule. ( Anat.) La partie du corps située EPO entre J’articulauon de l’humerus avec l’omoplate et le cou. EPONGE , s. f. du grec omoyfia ( spongia ) , dont les Latins ont fait Spongia. ME ( Hhst. nat.) L’éponge est un polype de l’ordre de ceux que M. Lamarck appelle polypes coral- ligènes. Leurs masses informes ou leurs tiges branchues , ordinaire- ment fixées par leur base, et Pex- iensiôon de leurs tentacules , qui leur doune l'apparence de fleurs, les avoient fait autrefois classer parmi Jes végétaux ; mais on sait aujourd’hui que ce sont de véritables animaux. L’éponge a une tige fi- breuse , flexible , et sa superficie est couverte d’une glaire peu sensible, La plupart des espèces habitent les mers. 1 ) On appelle aussi VIS = . = éponge ce qui forme le talon des animaux. : (Maréchallerie) Eponge se dit encore de” l’extrémité de chaque branche d’un fer de cheval , et d’une tumeur située à la tête ou à la pointe du coude du cheval. ù EPONYME , s. m. du grec im: sur , et de ëyoua (onoma) nom: sur- nom... et . (Hist. d'Athènes) Les Athéniens donnoient ce nom au premier des archontes , parce que l’année étoit désignée par son nom. ÉPONTILLES, s. f. de l'italien puntello. LL PTE (Marine ) Epontilles se dit en général de toutes les pièces de bois placées verticalement pour suppor- ter quelque choses, . - EPOPÉE , s. f. du gr. roc (épos), parole, vers, dérivé d’éæa (ép6) dire, raconter ,.et de æc1& 5 faire. | (_Poësie) L'épopée est l’histoire , Ja fable ou le sujet qu’on traite dans un poëme épique. . I se preud aussi quelquefois pour la poësie héroïque, et en ee cas, Jatonée est uue imitation où récit une action intéressante et mémo- rable. ’ EPOQUE, s. Ê. du or. «mo xù (épo- che), action d'arrêter, de fetenir, du verbe iréyw (épéchô ), arrêter, et s’arrêter. » (poréé), EPO 117 ( CAronol.) Point fixe dans Phis- toire, dont on se sert dans la chro- nologie, où dont on peut se servir pour US AS à compter les an- nées , et qui ordinairement est mar- qué par quelque événement considé- rable. Voici les époques les plus re- marquables : Epoque des Olympiades; le tems de l'institution des jeux olympiques que les Grecs célébroient taus les quatre ans en l’honneur de Jupiter. Cette époque a commencé au mois de juiliet de la 3938.° de la période julienne , 776 ans avant J. C. Epoque de la fondation de Rome, ou époque Varonnienne ; suivant Varron , on en féta les fondemens au printems de la 25° année, après l’établissement des Olympiades, c’est. à-dire, au mois d'avril de la 3961.° année de la période julienne ; 757 ans avant J. C. Epoque de Nabonassar ; cette époque te son nom de Nabonassar, roi de Babylone ; on ignore à quelle occasion elle a été établie; on ne sait pas même le nom de celui qui Va introduite. Ce qui l’a rendue cé- lébre, c’est que Piolémée y a fixé ses observations astronomiques. Elle est datée du mois de février de l’an- née, 5967 de la période julienne, 467 ans avant J.. C. L’époque de Nabonassar porte aussi le nom d’ére.des Babyloniens , parce que c’est de cette époque qu'ils coms Mmençoient à compter leurs années. Epoque des Séleucides ; c’est V’é- poque dont se servoient les Macé- domens , et qu’on appeloit en Orient les années des Grecs. dont il est parlé dans le livre des Machabées; elle est datée de la 3402.° année de la période julienne, 312 ans avant EX DA Epoque julienne ; c’est le tems de la correction du calendrier ro- main} sous l'empire de Jules-César, Les Egyptiens n’évaluoient l’année que 365 jours ; mais comme elle est composée de 363 jours et environ six heures, on reconuut dans la suite que les équinoxes reeuloient tous 0 quatre ans d’un jour, à peu de chose près. Pour remédier à cet in- convémient , on convint d'employer ces six heures excédentes en faisant 118 EPO tous les quatre ans une année com- posée d’un jour de plus queles autres; de sorte que cette quatrième année est de 566 jours ; c’est ge qu’on ap- pelle l’année bissextile. Cette cor- rection se fit dans Pannée 4668 de la période julienne, 46 ans avant J, C. Epoque chrétienne ; les sentimens destchronologistes sont partagés sur le commencement de cette époque. Plusieurs ont composé des traités particuliers , touchant la véritable anuée de Ja naïssance de J. C. Ce- pendant, après avoir lu tout ce que ces savans ont écrit sur ce sujet, on est obligé de convenir qu’on ne sait point précisément sous quelle année J.-C. estne, ou combien d'années se sont écoulées depuis sa naissance jusqu'aujourd’hui. I’époque chré- tienne suivant laquelle nous comp- tons , commence dans la 4714.° an- née de la période julienne. On à commencé à se servir de cette époque dans les actes publics ; en Italie, vers l’an 590; en Hot lande , Pan 620 , eten France, l’an 780. Epoque dioclétienne, où du règne de Dioclétien ; ce règne a commencé le 17 septembre de lan- née 4097 de la période julienne , c’est-à-dire, 285 ans après Jesus- Christ. Cette époque est connue par les chrétiens sous le nom d’ére dés mar- 1yrs, à cause des grandes persécu- üuons qu’ils ont souflertes sous cet em- pereur. Elle est d’un usage fréquent dans l’ancienne histoire de l’Eglise. C’est de cette époque que les pre- miers chrétiens commençoient à compter leurs années. Les Maures s’en servent encore aujourd’hui. Epoque de Mahomet, ou des Arabes ; c’est le tems de la fuite de Mahomet de la Mecque à Mé- dine. Cette époque tombe à l’année 5335 de la période julienne, c’est- à-dire , 621 ans après J. C. On l’ap- pelle encore l’êre de l'éghire. Elle est en usage parmi les Fures et les autres peuples de la relision maho- métane. Epoque de la correction grégo- rienne; c’est le tems auquel le ea- Jendrier fut corrigé par ordre du EPO pape Grégoire XIII La correction qui avoit été faite au calendrier, sous l’empire de Jules-César, au- roit sufñ pour toujours ,.si les six heures dont l’année solaire est com- posée de plus que 565 jours, et qu'on couvint alors d'employer à former un jour tons les quatre ans, étoient complétés ; mais 1l s’en faut d’envi- ron 11 min. Cette quantité employée de top tous les ans, quoiqu’elle soit très-petite , élant répétée pen— dant un grand nombre d'années, devint enfin si considérable | que vers la fin du 16.° siècle, les équi- noxes se tronvoient avancés de dix jours. Cet avancement, qui auroit toujours été en augmentant, auroit pu causer beaucoup de dérangement dans l’office ecclésiastique. C’est ce qui engagea le pape Grégoire XII à ordonnæ, par une bulle du 24 février 1582, que ces 10 jours de trop seroient retranchés , et que le 5 oc- tobre suivant seroit compté pour le 15 dn même mois. C’est-Jà ce qu’on appelle correction grégoriennée.Plu- sieurs nations adoptérent cetté cor— rection ; d’autres refusèrent de l’ad- mettre ; c’est ce qui a donné lieu à la distinction du vzeux et du zouveaw style. é Le pape Grégoire XIII ne se con- tenta pas de remédier aüx erreurs passées ; la même cause subsistant toujours, il voulut prévenir celles que l’avenir devoit infaïlliblement causer. Pour cela, les astronomes qu'il avoit employés, ayant sup- puté que les 11 minutes employées de trop chaque année formorent un jour entier , au bout de 133 ans, on convint d’omettre trois bissextes dans le cours de 400 ans; ce qui a déjà commencé à être suivi ; car les années 1709 et 1800 n’ont point été bissextiles ; l’année 1000 ne le sera point encore , mais l’année 2000 ie sera , et ainsi de suite. 7 Epoque de la république fran- çaise ; c’est l’époque où les Fran- çais ont commencé à s'établir en république. Le 22 septembre 1792, de Père chréiienne , jour de Péqui- noxe d'automne , est aussi le jour où le convention a décrété que l'Etat seroit désormais république ; et c’est de ce jour-là que lea EPR Francais commencent à compter Jeur ère. On met encore entre les époques les plus remarquables, le déluge de Noé , l’an du monde 1656. La nais- sance d'Abraham , l’an 20309. La sortie des Israélites, lan 2544. La ruine de Jérusalem, lan 70 de J'CiLetc: ( Astron. ) On appelle encore époque , ou racine des moyens mouvemens d’une planète, le lieu moyen de cette planète, déterminé pour quelque instant marqué, afin de pouvoir ensuite, en comptant de- puis cet instant, trouver le lieu moyen de la planète pour un autre instant quelconque. Les époques des tables astro- nomiques sont pour le midi qui précède le premier Jour de l’année; à moins que l’année ne soit bissex- tile, c’est-à-dire, pour le 31 dé- cembre de l’année précédente ; en sorte qu’à midi du 1.* janvier, on compte déjà un jour complet de 24 heures écoulées. Ainsi, quand on trouve dans les tables astronomiques, au méridien de Paris , l’époque de la longitude moyenne du soleil, en 1700 , de 9 signes 10 deg. 7 min. 19 sec. , cela signifie que le 51 décembre 1699 ; à midi moyen à Paris, la longitude moyenne du soleil, c’est-à-dire , sa distance au premier point d’uries , en n’ayant égard qu’à son mouvement moyen , étoit de 9 signes 10 deg. 7 min. 19 sec., et ainsi des autres. EPREINTES, s. f. du lat. expri- mere , exprimer. ( Méd. ) Envies fréquentes , mais wutiles, d'aller à la selle. Ÿ. TE- NESME. EPREUVE , s. f, de proba, fait de probare , essai, expérience que lon fait de quelque chose. (Jurisprud.) L'épreuve étoit un moyen employé , dans les siècles d’ignorance , pour recoennoitre la vé- rité ou la fausseté des accusations a criminelle, Il y avoit plu- sieurs espèces d'épreuves , qui pour- roient Se rapporter à trois princi- pales : savoir , le serment , le duel , et l’ordalie on épreuve par les élé- mens. Les épreuves par les élémens ont été reçues en France dans le EPR 119 neuvième , le dixième et le onzième siècles , et plus long-tems dans cér- tains pays. A mesure que les lu- mières de la raison se sont répan- dues , les moyens superstitieux de s'assurer de la vérité ont été abolis. Voy. ORDALIE. (Art nulit.) Epreuve des pièces d’artillsrie ; Ves pièces de canon, pour én faire l’épreuve , sont mises appuyées seulément sous la volée , près les tourillous , sur un morceau de bois ou chantier ; elles sont tiréés trois fois de suite avec des boulets de leur calibre : la premitre fois chargées de poudre à la pesanteur du boulet, la seconde aux trois quarts, et la troisième aux deux üers, On éprouve également les mor- uers , les fusils , etc. ( Imprimerie) Epreuve se dit aussi de la première feuille qui sort de dessous la presse. Lorsque la pre- mière épreuve est corrigée , On passe à une seconde, et à une troisième si le cas Pexise : cette séconde et cette troisième sont lues et corrigées par VPauteur ; ensuite les imprimeurs met- tent en train, et la première épreuve tirée après la mise en train , se nomme fzerce. C’est sur celle-ci que se fait la dernière correction | et celle à laquelle il faut prêter la plus grande attention. ( Gravure) Epreuve est encore un terme employé dans la gravure , mais dans divers sens. Un graveur, à mesure qu'il avance sa planche , en fait tirer des essais par l’imprimeur en taille-douce , pour voir l’effet que le travail qu’il en fait sur le cuivre , produit sur le papier. Ce sont ces essais qu’on nomme , en général, épreuves. Quand le travail trace sur Le vernis dont on couvre d’abord le euivre , a été mordu par l’eau forte , on en fait ordinairement tirer quelques es- sais qu’on nomme épreuves de l’eau forte. Quand ensuite le graveur a entièrement ébauché sa planche , et qu'il y a établi presque tous les tra- vaux qu'il se propose d'y mettre , mais sans leur donner la vioueur et l’accord qu’ils doivent avoir dans le fini , il faut encore tirer d’autres essais qu'il appelle premières épreu- yves ; et poux désigner le point où if EPR eu est de son travail, 1l dit qu’il en est aux premières épreuves. Le nom d'épreuves se donne par extension à toutes les es:ampes , lorsqu'on les considère comme le produit d’une planche gravée. Dans cette nouvelle acception , le terme de premières épreuves ne signilie plus les premiers essais , mais 11 dé- signe les premieres estampes qu’on a urées de la planche terminée : on dit : J’aiunedespremières épreuves de la famille de Darius Une épreuve est boueuse , quand la planche a été mal essuyée , qu'il y est resté trop de noir, et que les travaux ont été confondus. Elle est ñette et brillante , quand la plan- che a été bien encréeet bien essuyée ; en sorte que tous les travaux sont bien distincts , et que chaque taille est restée suffisamment nourrie de noir. Elle est grise, quaud les tra- vaux de la planche , étant en partie usés, ne retiennent plus le noir dans leur continuité ; en sorte que les tailles sont interrompues par des taches blanchäâtres. Ces défauts peu- vent aussi provenir de la maladresse de l’imprimeur ou du travail du graveur. Epreuves avant la lettre ; quoi- que l’airain , ou cuivre rouge , qui forme la planche gravée , n’éprouve que des frottemens très-doux de la main de Pimprimeur , la gravure se Fatigue et s’use par ce frottement plus vite qu’on ne le penseroit , si on n’en avoit pas l’expérience. Sa durée dépend en partie du travail de l'artiste, en partie de la fermeté du cuivre , et en partie de l’adresse de l’imprimeur. Des amateurs se sont donc ima- ginés que le plus sûr moyen d’avoir de bonnes épreuves , étoit de se rocurer une de celles que l'artiste foi tirer avant de graver l’ins- cription qui indique le sujet, etc. C'est-là ce qu'on appelle épreuve avant la lettre. Comme le graveur ne faisoit tirer de ces épreuves que pour se bien assurer que son tra- vail étoit absolument terminé , elles étoient en fort petitnombre, et la ra- reté en augmentoit la valeur idéale ; car d’ailleurs il étoit possible qu’au- çune de ces épreuves ne valüt quel- 120 EPR ques-unes de celles qui étoient tirées dans la suite avec la lettre. Il pou- voit tès-bien arriver que lPimpri- meur, même sans sayoir comment , eût mis plus d'adresse à encrer et essuyer sa planche la centième fois que la première , et que la centième épreuve für la plus belle ; car il y a une sorte de hasard qui préside au tirage des éstampes , et quand le cuivre est bon , une planche peut tirer plusieurs centaines d'épreuves d’une égale beauté. Mais les amateurs , au lieu de faire cette réflexion , s’obstinèrent à rechercher les épreuves dont la pri- mauté et la rareté sembloient as- surées par l’absence de la lettre, Tous voulurent en avoir, et les graveurs , les marchands trouvèrent un moyen facile de les contenter : ce fut de faire tirer cent, deux cents, trois cents épreuves , et même da- vantage, avant de faire graver la lettre. Que ces épreuves soient belles ou médiocres, peu importe , elles sont avant la lettre, et l’amateur est content. Le marchand l’est encore davantage, parce qu'il retire promp- tement de trois cents épreuves avant la lettre , plus que ne lui au- roit procuré plus lentement le double avec la letire. On a aussi l'adresse d’en cacher un certain nombre, et de ne les livrer à l’avidité des ama- teurs que lorsqu'elles ont acquis une valeur nouvelle par leur prétendue rareté. L’avarice de Rémbrandit lui avoit inspiré une autre charlatanerie : c’étoit de faire quelques changemens à la planche, après en avoir fait tirer un certain nombre d'épreuves , et même d'y donner un effet dif- férent quand elle étoit presque usée. On vouloit avoir l’épreuve avant le changement , celle avec le change- ment, celle avec l’effet nouveaa. On imite cette charlatanerie à moins de frais ; tantôt en laissant d’abord subsister une faute dans l'inscription, et la faisant ensuite corriger ; tantôt en faisant tirer des épreuves avênt que quelque faux trait de la marge soit effacé, et faisant ensuite polir cette marge. Quelquefois ces acci- dens ne sont pas prévus, mais la cu- pidité mercantile sait en tirer parti ; EPYT car c’est un sujet d’émulation entre les. amateurs de se ptocur(tr une épreuve avec ce qu’ils appellent la remarque. ÉPROUVETTE , s. f. diminutf d'ÉPREUVE , instrument avec le- quel on éprouve da qualité de cer- taines choses. (T'echnol.) Les potiers d’étain appellent éprouvetie une euillièr de fer dans laquelle ils fondent leur étain , pour en connoître la qualité, avant que de l’employer. — Eprou- vette estiencore , en termes d’artil- lerie, un petit instrument dont on fait usage pour connoître la qualité et la force de la poudre. — Les savonniers apellent éprouvette une petite ewiller de cuivre ou de fer avec laquelle on prend la pâte de savon dans la chaudière , pour s’as- surer de son degré de cuisson, — Les Sauniérs donnent encore ce nom à ua petit vaisseau qu'ils remplissent d’eau, pour savoir.si elle est assez chargée de sel , et juger de la quan- tité qu’elle en contient. EPTACORDE , sub. m. du grec ira (eptæ)., sept, et de yopun ( chordé ), corde : à sept cordes. (Musique) Lyre où cythare à sept cordes, qui , au dire de plu- sieurs , éloit celle de Mercure. : . Les Grecs donnoiïent aussi le nom d’eptacorde à un système de mu- sique, forme de sept tons , tel qu'est aujourd’hui notre gamme. L’epta- corde synnéménon , qu’on appeloit autrement lyre de Ferpandre , étoit composé des sons exprimés par ces lettres de la gamme: E,F, G,a, B,c,d. L’eptacorde de Philolaüs substituoit le bécarre au bémol, et toit chaque corde à une des planètes. #2" EPTACONE, s. m. du gr. ëmra (epta), sept, et de ywvie (gônia), angle : sept angles. ( Géom.) Figure composée de sept angles et de sept côtés. Quand tous ses cotés sont égaux, on l’ap- pelle éptagone régulier. (Anithimét.) Les nombres epta- gones sont des nombres polygones où la différence de la progression arithmétique est 5, Entre plusieurs proprictés, le Es PIU rombre eplagone en a une assez remarquable, c’est. que , si on le multiplie par 40 et qu'on ajoute 9 au produit, la somme sera un nom- bre carré. LT x La EPTAMEÈERIDES, s. f. du grec tmra (epla), sept, et de pis ( méris ), dérivé de weipr (méir6 ) , partager , diviser : division en sept parties. ' ( Musique ) Nom donné par M. Sauveur, à l’un des intervalles de Son système exposé dans les Mé- moires de l’Académie , année 1702. Cet auteur divise d’abord l’oc- tave en 43 parties ou mérides; puis chacune de celles-ci en 7 eptamé- rides , de sorte que l’octave entière comprend 301 eptamérides qu’il subdivise encore. EPTAMÉRON, s. m. du gr. ira (epta) , sept, et de i£pa (héméra), Jour : sept Journées. ; . (Bibliogr. ) Ouvrage composé de parties, divisées en sept jéurnées. EPTANDRIE, s. f. du gr. ÉGTA (epta) sept, et de av ( anér), génit. àyd pas, mari. ( Botan.). C’est le nom: que donne Linnée à la septième classe de son système sexuel des plantes, qui comprend celles dont les fleurs ont sept étamines distinctes, EPTAPETALEÉE, adj. du grec sta (epta), sept, et de œéraroy ( pétalon ), feuille, . dérivé de æ:raw ( pétaô) , ouvrir, étendre, éclore. He { Botan. ) Corolle qui a sept pé- tales. EPTAPHYLLE, s. f. et adj. du grec éæra (epta), sept, et de qurnoy (phullon), feuille. ( Botan. ) A sept folioles.. . EPULIE , s.f. du grec tai (épi), sur, et de cùxon (oulon), gen- cive. ( Chirurgie ) Tubercules ou ex- croissances de chair, qui se for- ment aux gencives. ÉPULOTIQUES, adj. et s.-m. du grec iæi ( épi}, sur , et de can (oulé), cicatrice. ( Chirurgie) On appelle aïusi les médicamens topiques, qui étant appliqués sur les plaies et les ul- cères, en dessèchent l'humidité 121 122 EQU superflue, en dissipent les chairs fongueuses, et les disposent à cica- triser. ÉPURE, s. f. apparemment du verbe épurer, rendre pur, clair, net, facile à comprendre. (Archit.) Dessin fait en grand contre une muraille, ou sur des lanches, pour servir de modèle à RTE HE de quelque ouvrage. On fait aussi des épures séparées de chaque partie : dès que l’appa- reilleur a entre ses mains le plan de l’architecte, il trace sur l’en- droit qui lui estle plus commode, la figure et les proportions de chaque pièce qu'il doit faire , ce qu’on nomme l’épure; c’est d’après cette épure, tracée par panneaux ou par équarissement qu’il donne la coupe de chaque pierre, etc. ÉQUANT ,s. m. du lat, æquans, partic. d’œquo , égaler. ( Astron. anc.) On appelle ainsi, daus l’ancienne astronomie, le cer- cle qui est placé de manière que Je mouvement d’une planète soit uniforme autour du centre de ce cercle. C’est donc un cercle que Pon imagine décrit du point d’éga- hité, ou du centre des moyens mouvemens , qui, dans l’hypothèse dés anciens, étoit au-dessus du ceutre du déférent, autant que le ceïtre de la terre étoit au-dessous. Ou n’en fait plus d’usage aujour- d’hui , depuis que Kepler a banni les éxcentriques, et a démontré que les planètes se mouvoient dans des éllipses dont le soleil occupe le foyer. . ÉQUARRISSAGE, s. m. Voy. ÉOUERRE. ÉQUATEUR, s. m. du latin æquator, formé d’œquo, égaler. (_Astron. géogr.) Grand cercle de la sphère autour duquel se fait le mouvement diurne; il est éga- lement éloigné des deux pôles du monde , et ses pôles sont les mèmes que ceux du monde. On le nomme équateur ou équi- noxial, parce que, quand le soleil est daus ce cercle , 11 y a égalité entre les jours et les nuits ; quand il est tracé sur les cartes géogra- phiques, on l'appelle la ligne équinoxtale, ou simplement Ja ÉQU ligne. V. TERRESTRE, HAU- TEUR, TEMS, MOBILE, HO- RAIRE > SOLEIL , ROTATION. ÉQUATION, s. f. du lat. æquo, égaler. ( Algèbre) Equation, en ter- mes d’algèbre, signifie une expres- sion de la même quantité pré- sentée sous deux dénominations différentes. On peut définir l'équation ; un rapport d’égalité entre deux quan- tités de différentes dénominations : ainsi mettre des quantités en égua- tion, c’est représenter, par une double expression, des quantités réellement égales et identiques: La résolution des problèmes par le moyen de leurs équations est l’objet de l’algèbre. Membres d’une équation; ce sont les deux quantités qui sont sépa- rées par le signe —( est égal a). Termes d’une équation; ce sont les différentes quantités ou parties dont chaque membre de l’équation est composé , et qui sont jointes entre elles par les signes+ (plus), — ( moins). Racine d’une équation ; c’est la valeur de la quantité inconnue de l'équation. Les équations, eu égard à la puissance plus où moins grande, à laquelle l’inconnue y monte, se divisent en équations simples, car- rées , cubiques, etc. Equation simple, ou du premier degré; c’est celle dans laquelle linconnue ne monte qu’à la pre- micre puissance, au premier degré. Equation carrée, ou du second degré ; c’est celle où la plus haute puissance de l’inconnue est de deux dimensions. Equation cubique, ou du troi- sième degré ; c’est celle où la plus haute puissance de l’inconnue est de trois dimensions. Si la quantité inconnue est de quatre dimensions, l’équation est appellée biquadratique, ou plus communément du quatrième degré; si l’inconnue a cinq dimensions , l'équation est nommée surde- solide , ou du cinquième degré, etc. Y. PUISSANCE. On peut considérer les égualions EQU sous deux points de vue : ou comme les dernières conclusions aux- uelles on arrive dans la solution ü problème , ou comme les moyens par lesque!s ou parvient à la solu- tion finale. Les équations dé la première espèce ne renferment qu’une quan— tité inconnue mêlée avec d’autres quantités donnéés ou connues; cellés de la séconde espèce ren- ferment différentes quantités in- connues, qui doivent être com- Pare et combinées ensemble , jus- qu’à ce que l’on arrivé à uné nouvelle équation qui né renferme plus qu’uné inconnue mèlée avec des connues. . Pour trouver la valeur de cette inconnue, on prépare et on trans- forme l'équation de différentes ma- nières , qui servent à l’abaisser au moindre degré, et à la rendre la plus simple qu’il est possible. La théorie et la pratique dés équations, c’est-à-dire , la solu- tion des questions par les équations, a plusieurs branches ou parties. 1.9 La dénomination qu’on doit donner aux différens quantités, en les exprimant par les signes ou symboles convenables. 2.° La ré- duction du problème en équation. 5° Jæ réduction de l'équation même au degré le plus bas, et à la forme la plus simple. 4:° On peut y ajouter la solution de lPéquation, ou la représentation deses racines par des nombres ou des lignes. Equations différentielles ; Poy. DIFFERENTIEL. Equations exponentielles. Foy. EXPONENTIEL. ( Géom. mécan. ) On appelle quelquefois équation | en géomé- trie et en mécanique, ce qui n’est w’une simple proportionnalité in- iquée d’une manière abrégée. Constructeur universel d’équa- tions ; c’est le nom d’une machine qui sert à trouver leS racines de quelque équation que ce puisse étre. 3 Equations linéaires ; Voy. LI- NEAÏIRE. Equations empiriques ; V. EM- PIRIQUE. ( Astronomie) Equation sécu- Zaire; on appelle ainsi en astro- EQU 125 pomie une équation qui augmente continuellement avec le tems. Toute équation ou rayon vecteur , d’une plante proportionselle , soit au tems ou à ses puissances, soit à l’angle du mouvement moyen et à ses puissances , est une équa- tion séculaire. 11] en est de mème de toute équation du moyen mou- vement, qui seroit proportionnelle au carré du tems, ou à ses puis- sances supérieures , ou de toute équation, pour le tems propor- tionnel au carré, ou aux puis- sances de l’angle du moyen mou- yement. Equation se dit encore , en ter- mes d'astronomie , de la différence, entre le tems ou les degrés sup- posés uniformes, et ces mêmes quantités réelles et inégales. Equation du tems ; c'est la dif- férence entre Je téms vrai solaire ou apparent, et le tems moyen ou umforme , c’est-à-dire, la réduc- tion du tems inégal, indiqué par le soleil , à un tems égal! marqué par uné peudule bien régiée. Le tems ne se mesure que par le mouvement , et le mouvement du soleil est celui dont on s’est toujours servi pour la mesure du tems, parce que c’est celui qu’on observe le plus facilemeut ; cepen- dant le soleil n’a point la princi- pale gere nécessaire pour me- surer le tems, c’est-à-dire, l’uni- formité. En effet, son mouvement apparent n’est pas toujours égal ; tantôt 1l s'accélère, tantôt il se ralentit ; il faut donc avoir égard à ses inégalités. Ainsi, le tems mesuré par le mouvement du soleil, et qu’on ap- pelle le tems vrai ou le tems appa- rent, est différent du tems moyen et uniforme , suivant lequel on me- sure et on calcule tous les mouye- mens des corps célestes, Le tems moyen ou égal est celui que marqueroit à chaque instantnne horloge absolument parfaite, qui, dans le cours d’une année, auroit continué de marcher, sans aucuze irrégularité , en marquant à midi un certain Jour de l’année, et le même jour de l’année suivante, au même instant où le soleil est dans le méridien, sauf la différence de 124 E QU six, heures qu’il y a entre l'année commune et l’année solaire. Cette horloge n’a pas dû marquer égale- ment midi, à tous les autres Jours intermédiaires avec le soleil; car il 2 Lee cela que Je soleil eût été tous les jours avec La même vi- tesse , ce qui n'arrive point. Quand Île soleil qutte le méri- dien, et retourne le lendemain , il a décrit 360 degrés en apparence ; mais véritablement il a parcouru un degré de plus, qui est la quan- tité dontil s’est avancé vers l’orient parmi.les étoiles fixes, dans linter- valle de son retour au méridien par un mouvement propre , OU MOUYE— ment annuel. Pour que tous les retours du so- leil au méridien fussent égaux, il faudroit que ce mouvement propre du soleil vers l’orient , fut tous Les jours de la mème quantité, c’est- à-dire , de 59 minutes 8 sec. ; mais à cause des inégalités de ce mouve- ment ( W. ANOMALIE ), il arrivé qu'au commencement de juillet, il ne fait que 57 min. 13 sec. par jour vers lorient, et qu’au commence- ment dé janvier, 1l fait 61 minutes 11 sec., c’est-à-dire, 4 min. de plus qu'au mois de juillet, le long de lécliptique par son mouvement propre. l’on compte toujours 2+h. d’un midi à Pautre; mais ces 21h. seront plus longues quand le soleil aura fait 61 min. 11 sec., que quard il n’aura fait que 57 minutes 41 seg. vers l’orient, parce qu’il sera obligé de parcourir 4 deg: de plus, etque pour faire 4 minutes de deg., il lui faut 16 sec. de tèms. À cette cause il s’en joint une autre qui dépend de la sitnation même de l’écliptique. 7. ECLIP- TIQUE. l'équation du tems étoit con- nue et employée même du terms de Ptolémée ; mais les astronomes va- rièrent beaucoup sur lés moyens de l’employer; ce n’est qu’en 1672 que fut connue, d’une manière précise et généralement adoptée, l’équa- tion dn tems , telle qu'on f’emploie aujourd’htu. La théorie de Vléguation. des jours naturels est en usage, non- seulement dans les calculs astrono- miques, mais aussi pour régler les EQU horloges et lesmontres, Par-là,.on connoit pourquoi une pendule ne s'accorde pas avec le soleil qui me- sure le tems vrai , pourquoi elle wa quelquefois avant et quelquétoi après Jui ; c’est pour cela que les ca dranssolaires etles horloges nesont jamais parfaitement d'accord. L’équation du tems est la plus grande qu'il est possible , ou de 16 minutes 14 secondes, wers le 1°". ou le 2 novembre; la pendule re- tarde alors de cette quantité. Des ce moment la pendule retar de moins en moins, jusqu'au 23 dé- cembre , qu’elle s’accorde à très- peu près avec le soleil. Delà jus- qu'au 19 avril, elle avance sur. le soleil ; du 15 ayril jusqu’au 15 juin, elle retarde; du 15 juin jusqu’au 15 août, elle avance ; et du 31 août jusqu’au 25 décembre, elle retarde. Equation de l'orbite : c’est la différence entre le mouvement imé- g&l d’une planète dans son orbite, et le mouvement moyen égal et uniforme qu’on Jui suppose, pour calculer plus facilement son lieu vrai. L Equationséculaire:c’estlaquau- tité dont une planète, au bout de quelques siècles, est plus ou moins avancée qu’elle le seroit, si,ses ré- volutions avoient été» toujours de la même durée. EQUATORIAL , 15.1 m. origine qu EQUATEUR. ( Astron. ) Instrument destiné à suivre le moavement diurne des as- tré$, par le moyen d’un axe paral- lèle à l'axe du monde, et ä mesurer Vascension droite et la déclinaison , par le moyen de. deux cercles qui représentent l’équateur, et le cercle de déclinaison; on y ajoute un quart de cercle : dirigé dans le méridien; qui sert à élever l'équateur pour Ja latitude du lieu. Cet instrument est semblable, à certains égards, au cadran équinoxial, et même aux astrolabes des anciens, ; ÉQUERRE, s. f. du latin barbare exquadra, corruption de quadra. {Ge m.) Instrument de bois ou de métal, qui sert à tracer et me- surer des anoles droïts; Péquerre est composée de deux règles où jambes, qui sont jointes ou attachées per- même EQU endiculairement , sur l’extrémité l’une ‘de l’autre. Quand les deux branches sont mobiles à un point, on lappèle biveau où fausse équerre. ere d’arpenter ; c’est un cercle de cuivre d’une bonne con- sistance , de #, 2 ou 6 pouces de diamètre. On le divise en quatre parties égales, par deux lignes qui s’entrecoupent à angles droits au centre. (Hydraul.) Equerres , en termes d’hydraulique, sont des coudes qu’on est obligé de faire à une conduite , lorsque le dessin d’un jardin assu- jettit à des angles indispensables. Equerre , se dit aussi de grosses plates-bandes de fer, dont on gar- nit les angles des réservoirs de plomb élevés en lair, pour soutenir la poussée et l’écartement des côtés. ( Astron. ) ÆEquerre, se dit encore d’une constellation méridio- nale, introduite par la Caille , sous le nom de z07ma , et qui est jointe avec la règle et le triangle austral , en forme de niveau. .( Gnomonique ) Double équerre ; c’est un instrument composé d’une planche étroite, au bout de laquelle s’emboîte à angle droit une autre planche qui forme avec la première deux anglesdroits ; ettriple équerre, uue planche un peu large , au mi- lieu de laquelle est fixée, à angles droits, une autre planche de la même hauteur : l’un et l’autre instrument servent à placer le style des cadrans verticaux. ÉQUESTRE , adj. du latin eques- tris , formé d’eques , chevalier. ( Chevalerie ) Ordre équestre ; c’étoit chez les Romains, l’ordre des chevaliers, nommés eqguites, et le second ordre de l’Etat ; c’est encore aujourd’hui le titre de la noblesse du second rang en Pologne. ( Sculpt.) Statue équestre ; c’est une statue représentant un homme à cheval. Pline attribre aux Grecs l’origine des statues équestres. Elles étorent élevées en l’honneur dés cavaliers qui avoient remporté la victoire dans les jeux sacrés. Les Romains ne tardérent pas à adopter ce genre de statues ; is en élevèrentune à ‘ EQU 125 Clélie, ou à la fille du consul Va- lérius-Publicola. Quoique les anciens aïent fait un grand nombre de s/atues équestres, ilne reste qu’un petit nombre de che- vaux antiques en sculpture , et que deux s/atues équestres;celle deNon- mius Balbns, et celle de Marc-Aurèle, qui est d’un tems où l’art commen- çoit à dégénérer. Peut - être eette perte ne doit-elle pas exciter des regrets fort vifs, car il ne semble pas bien prouvé que les anciens sculpteurs aient eu, pour l’imita- tion des chevaux, et des animaux en général, les mêmes talens que pour celle de la figure humaine. Les chevaux du palais des Tui- leries, malgré leurs têtes ignobles, le vice de leur encolure , et celui de leur pas qui , au jugement d’un artiste dont on doit admettre la décision dans cette partie de l’art, est faux et impossible, ont été at- tribués par les uns à Lysippe, et par d’autres à Zénodore ; ceux de Monte-Cavallo, à Phidias et à Praxi- tèle. Les centaures de la ville de Borghèse, ceux du palais de Fu- rietti, et sur-tout le cheval de la statue équestre de Marc-Aurèle ont réuni l’admiration des amateurs et des artistes, qui long-tems ont né— gligé l’étude de la nature, pour celle de ces antiques défectueuses. Mengs témoigne que les Italiens modernes ont eu peu de succès dans la représentation des chevaux en sculpture, et il en attribue la cause à la préférence qu'ils ont donnée aux chevaux antiques sur la nature. Quand les sculpteurs français eu- rent des chevaux à faire, ils ne purent prendre pour modélele che val de Marc-Aurèle, ni les autres chevaux antiques qu'ils n’avoient pas sous les jeux , et dont ils n’a- voient conservé , depuis leur retour de-Rome ; qu'un confus souvenir ; ils fürent donc obligés d'étudier la nature : aussi doit-on dire que c’est à des Français que la sculpture doit les plus beaux chevaux qu’elle ait produits; ceux des deux frères Marsy aux bains d’Apollon, dans le parc de Versailles ; ceux placés à l’entrée du‘ jardin des Tuileries, par les deux frères Coysevox, etc. Quaud 116 EQ U la Sutde, le Danemarck, la Russie voulurent consacrer , par des s{atuces équestres, la mémoire de leurs plus grands souverains , ces nations ap- elèrent MM. Larchevaque, Saly, ‘alconet,. ÉQUIANGLE, adj. composé du latin æquus, et d'angulus, angle égal. ( Géom.) Ce mot se dit des fi- gures dont les angles sont égaux. Un carré est une figure éguian- gle; un triangle équilatéral est aussi équiarrgle. Quand les trois angles d’un trian- gle sont égaux aux trois angles d’un autre triangle, on appelle ces trian- gles éguianoles entre eux. Le mot équiangle s'emploie dans ce dernier sens relatif, lorsqu'on compare les angles d’une figure à ceux d'une autre, plus souvent qu’il ne s’emploie dans le premier sens, lorsqu'on eompare entre eux les an- gles d’une seule figure. ÉQUIDIFTÉRENT , adj. du lat. œque, également , et de differens , différent , également different. (Arithmét.) Si, dans une suite de trois quanttés, il y a la même différence entre la première et la seconde, qu'entre la seconde et la troisième , on dit alors que ces quan- tités sont continuement équidiffé- rentes; mais si, dans une suite de quatre quantités , il ÿ a la même différence entre la première et la seconde , qu'entre la troisième et la quatrième, on appelle ces quantités discrétement égridif{érentes : ainsi 3,6 ,7, 10 sont discrétement équi- différentes ; et3,6 , 9, continue- ment équidiférentes. : EQUIDISTANT , adj. composé du laun œæquè, et de distans, égale- ment distant, ( Géom. ) Ce terme, en géomé- trie, exprime la relation de deux choses, en tant qu'elles sont à la 1nème ou à une égale distance l’une de l’autre. Ainsi on peut dire que les lignes parallèles sont équidistantes , parce que ni l’une ni l’autre ne s’éloigne pi ne s'approche. On peut néanmoins remarquer quil y a cette différence entre équr- LIQ'U distant et parallèle , que le dernier s’applique à une étendue continue, ou considérée comme telle, et le premier à des parties de cette éten- due, isolées et comparées. ÉQUILATÉRAL, adj. composé du latin œquus , égal , et de latus , côté : côté égal. ( Géom. ) I se dit de tout ce qui a les côtés égaux : ainsi un trian- gle équilatéral est celui dont les côtés sont d’une égale Jongueur. Dans un triangle équilatéral , tous les angles sont aussi égaux. Tous les polygones réguliers, et tous les corps réguliers sont équi- latéraux, EÉQUILIBRE ,s.m.dulat. æquus, Sgal , et de /ibra, balance : balance gale. $ ( Mécanique ) Egalité de force entre deux corps qui agissent l’un contre l’autre. Une balance est en équilibre, quand les deux parties se soutiennent si exactement, que ni l’une ni l’autre ne monte ni ne descend, mais qu’elles conservent toutes deux leur position parallèle à J’horizon : c’est de-là que le mot équilibre tire son origine ; c’est pour- quoi aussi on se sert souvent du mot L'alancer , contre - balancer, pour désigner l'équilibre. La partie de la mécanique qu’on appelle statique a pour objet les lois de l’éguilibre. V. STATIQUE. Le principe de Péquilibre est un des plus essentiels de la mécanique. La mécanique de Varignon , équi- libre des fluides. 7. HYDROSTA- TIQUE. (Danse ) En termes de danse, le corps est en équilibre, lorsqu'il n’est supporté que sur nn seul pied. Dans cette position, il faut étendre le genou , et approcher la jambe gauche ; il faut que les deux jambes soient bien tendues , que le danseur soit élevé sur la pointe du pied , et qu'il laisse poser le talou à terre; ce qui termine le pas et donne la faci- lité d’en faire autant de l’autre pied, en observant les mêmes règles. ( Méd.) On se sert, en médecine, du mot équilibre, pour marquer la juste proportion qui-doit régner entre les solides et les fluides du corps, afin que les différentes fonctions ®, © EQU soient bien exécutées , et que la ma- chine entiere soit daus un état par- fait de santé. (Peinture) Le mot équilibre s’en- tend principalement , dans Île lag gage des peintres, des figures qui, par elles - mêmes, ont du mouve- ment, comme les hommes , les ani- maux; mais on se sert aussi de cette expression pour la composition d’un tableau. Voici ce que dit Mengs sur l'équilibre de composition : « L’é- uilibre , ou pondération , est l’art e distribuer É objets avec discer- nement, de manière qu'une partie du tableau ne reste pas libre , tandis ue l’autre est trop chargée ; mais il faut que cette distribution paroisse naturelle , et ne soit jamais affectée.» Sur l'équilibre des corps en par- ticulier, écoutons Léonard de Vin- ci : « La pondération, dit-il, ou l'équilibre des hommes se divise en deux parties ; elle est simple ou com- posée. L'équilibre simple est celui qui se remarque dans un homme qui est debout sur ses pieds, sans se mouvoir. Dans cette position , si cet homune étend les bras, en les éloi- gnant diversement de leur milieu , ou s’il se baisse en se tenant sur un de ses pieds, le centre de gravité tombe par une ligne perpendiculaire sur le milieu du pied qui pose à terre ; et s’il est appuyé également sur ses deux pieds, son estomac aura son centre de gravité sur une ligne qui tombe au point milieu entre l’es- pace qui se trouve entre les deux ieds. L'équilibre composé est celui qu'on voit dans un homme qui sou- tient, dans diverses atütudes, un poids étranger. Par exemple, dans Hercule étouffant Antée, qu'il sus- pend en l’air, et qu'il presse contre son estomac. Il faut, dans cet exem- ple, que la figure d’Hercule ait au- tant de son poids au-delà de la ligne centrale de ses pieds, qu'il ÿy a du poids d’Antée en -deça de cette même ligne. » ÉQUIMULTIPLE, adj. du latin æquus, égal, et de multiplex , de plusieurs sortes : multiples écaux. (_Arithmét. géom. ) Ise dit des grandeurs multiples également , EQU 127 c’est-à-dire, par des quantités ou des multiplicateurs égaux. Si on prend À autant de foisque B, c.-à-d., siou les muluplie également, il y aura toujours le même rapport entre les grandeurs ainsi multipliées qu'il y avoitentre] ; grandeurs pri- mitives avant la multiplication. Or ces grandeurs ainsi multipliées sont nommées équimultiples de leur pri- mitive À et B; c’est pourquoi l’on dit que les éguimultiples sont en raison des quantités simples. En arithmétique , on se sert géné- ralement du terme équimultiple pour exprimer des nombres qui contiennent également un égal nor bre de fois des sous- multiples. Ainsi 12 et 6 sont éguimultiples de leurs sous-multiples 4 et2, parce que chacan d’eux contient son sous multiple trois fois. #. SOUS-MUL- TIPLE, MULTIPLE. ÉQUINOXE,, s. m. formé du lat. æquus, égal , et de nox , nuit ; nuit égale. : (Astron. ) Tems auquel le soleil passe par l'équateur , et par un des points équinoxiaux. Les équinoxes arrivent quand le soleil est dans l’équateur, Les jours sont pour lors égaux aux nuits par toute la terre, sauf la petite diffe- reuce qui vient des réfractions. Cela arrive deux fois par an. Le 30 ven- tose ou le 1°. germinal (le 20 ou 21 mars), et le 17, vendémiaire (le 22 ou 25 septembre ). C’est delà que vient le mot équinoxe. On trouve, par les observations, que les points des équinoxes et tous les autres points de l’écliptique se meuvent continuellement d’orient en occident contre l’ordre des signes. Ce mouvement MEME des que équinoxiaux est appelé PRÉCES- SION DES ÉQUINOXES. 7, ce mot. EQUINOXIAL, s. m. et adj. même origine qu'ÉQUINOXE. (-Astron.) C'est la même chose que léquateur. Il y a cependant des auteurs qui entendent par équi- noxial le grand cercle immobile de Ja sphère, sous lequel l’équateur de la terre se meutdans son mouvement journalier. Selon eux, Péquateur est mobile ; la ligne éguinoxiale ne l’est pas; l’équateur est supposé 128 E QU tracé sur la surface convexe de la sphère: la ligne équinoxiale est ima- ginée dans la surface convexe de la sphère céleste. 4 On conçoit la ligne équinoxiale en supposant un rayon dé la sphère prolongé par delà l'équateur , et qui, par la rotation de la sphère sur son axe , décrit un cercie sur la surface immobile et concave du grand orbe. Equinoxial s'emploie adjective- ment dans les phrases suivantes. Ligne équinoxiale pour désigner l’équinoxial sur la terre. Points équinoxiaux ou les deux points dans lesqnels l’équateur et l’écliptique se coupent VPun lPautre. Cadran équinoxial , celui dont le plan est parallèle à l’équateur. Orient équinoxial, le point où Vhorizon d’un lieu est coupé par l'équateur vers lorient ; il en est de mème de l’occident équinoxial. Ce sont les vrais points d’orient et d’occident. Ces points sont le levant etle couchantau tems des équinoxes. France équinoxiale ; c’est le nom que quelques auteurs ont donné aux pays qui appartiennent à la France et qui se trouvent sous l’équi- noxial, ou fort près de ce grand cercle. L'ile de Cayenne qui est à 4 degrés de l’équateur , fait La plus grande partie de la France équ- noxiale. ÉQUIPAGE, s. m. de l'italien equipaggio, ou de l'allemand scArf, navire : tout ce qui est nécessaire pour faire uue chose avec facilité, avec succes, ( Chasse ) Il se dit de tout ce qui est nécessaire pour la chasse , che- vaux , Chiens, valets , etc. (Art milit.) Les équipages , en. terme de guerre , comprennent la provision de toutes les choses utiles à la guerre , comme chevaux , har- nois , tentes, et généralement tous les ustensiles que les officiers por- tent avec eux ; ce qui forme le ba- gage. Les gros équipages sont les chariots , les charrettes; les pe- tits sont les chevaux , les mulets. ( Artillerie) Equipages d’artille- rie; ce sont les chevaux, les cha- riots charèés d’affüts, d’avant-train, armes , pièces , boulets, mortiers, FOR ; poudre , plomb , grenades, EQU méches, fusées, outils, comme hoyaux, pic-hoyaux, bêches, pelles ferrées, haches, serpes, etc. ( Marine }On comprend , en ter s de marine , sous la dénomina- K.* générale d'équipage, tous les hommes qui sont embarqués pour le service d’un vaisseau , Officiers ma- riniers, canouniers , matélots, sol- dats , «mousses , ouvriers, etc. On a coutume de compter à part les offi- ciers qui forment ce qu’on appelle l’état-major. : L’équipage des vaisseaux, entem de guerre, est à-peu-près de di hommes par canon. h ÉQUIPEMENT , s. m. même ori- gine qu'ÉQUIPAGE. | (Marine) Action d’équiper où de préparer un vaisseau pour la mer, et de le munir de tous les objets qui lui sont nécessaires. Equipement dif- fère d'armement, en ce -que celui-là s’emploie plus particulièrement lors- qu'il est question de vaisseaux mar- chands et d’expéditions paisibles, et que celui-ci se dit en parlant des vaisseaux de guerre et des corsaires. ÉQUIPOLLENT, adj. composé du lat. œquè, également, et de puolleo , valoir , avoir beaucoup de pouvoir , de vertu: qui vaut, qui peut autant l’un que l’autre. ( Logique ) Propositions équi- pollentes ; ce sont celles dont le sens est le même. ( Pratique ) Actes équipollens , Ceux qui, sans être qualifiés de vente , opèrent néanmoins le même cet. (Physiol.) Equipollent se dit substantivement de la force avec la quelle les muscles antagonistes meu- vent la même partie selon les direc- tions différentes des muscles dont ils sont les antagonistes. ÉQUIPONDÉRANCE , s. f. du lat. œquus, égal, et de pondus , poids : égalité de poids. { Physique ) Egalité ou tendance de deux ou plusieurs corps vers un centre commun. L’équipordérance diffère de l’é- quilibre en ce que équilibre résulte d’une égalité de forces qui agissent en sens contraires, et que l’égui- pondérance vient de l'égalité de la gravitation EQU gravitation des corps comparés. Un corps est équipondérant avec l’eau, lorsqu'il se soutient dans ce fluide , indifféremment , en tel endroitqu’on le place. ÉQUISONNANCE , s. m. du lat. œquus, égal, et de sous, son : égalité de son. ( Musique) Les anciens distin= guoient par ce nom les consonnances de l’octave et de la double ociave, les seules qui fassent PARAPHO- NIE. ÉQUITATION , s. f. du latin equitatio , formé d’equitare , pour equo iter facere, voyager à che- val. ns: L’art de monter MANEGE. ( Méd.) L’équitation est consi- dérée en médecme comme un exer- cice. Sydenham fait un si grand fond sur la course à cheval , qu'il la croit capable de guérir non-seule- ment les consomptions les plus é- gères , mais même les marasmes les plus désespérés, et il ne croit pas que le mercure soit plus efcace “dans fes maladies vénériennes , ou le quinquina dans les fièvres inter- mittentes , que l’est l’exercice du cheval dans la phthisie. ÉQUITÉ , s. f: da latin œquus, égal, juste, raisonnable : justice, droiture. ( Jurisprud. ) Equité , en termes de jurisprudence, s’entend de la vertu-qui consiste à rendre à chacun ce qui lui appartient, suivant la loi naturelle toujours supérieure à Ja loi écrite. Il ne faut donc pas confondre l'équité avec la justice. La justice est l’action de rendre à chacun ce que le droit ou la loi tui donne, L’équité est la loi naturelle qui connoît moins les règles de con- vention que le sentiment intime qui nous invite à agir envers les autres comme nous voudrions qu'on en usät envers nous. Cour d'équité ; c’est en Angle- terre un tribunal appelé autrement cour de la chancellerie, dont la ja- risprudence consiste à tempérer la sévérité’ de Ja lettre de la loi, et à envisager. les affaires sons le rap- port de l’équité et de la conscience. Tom. IL. k cheval. Voy. ERA 129 ÉQUIVALVES , adj. composé du lat. œquus, égal, et de valvus, cosse , coquille. ( Conchyliol. ) On appelle ainsi, en terme de conchyliologie, les mol- lusques acéphales qui ont les valves égales. Les coguilles de ce genre sont garnies d’une soie qui se tisse et se travaille comme celle de la phalène ‘du mûrier: telle est la prnne, appe- “lée valgairement pinne marine. ÉQUIVOQUE, adj. et s. £ du latin œquus ; égal , et de vox , mot, VOIX. À ( Grammaire } Cequi a un double sens, et peut recevoir plusieurs interprétations qui conviennént à différentes choses. ( Méd.) Signes équivoques; on appelle ainsi les signes qui parois- sent dans plusieurs espèces de ma- ladies. 7. SHMÉIOLOGTIE. (Peinture ) I y a plusieurs sor- tes d’éguivoques en peinture. Equivoque sur l’action de la gure ; marche-t-elle , ou est-elle en repos ? Est-ce une figure qui tire ou qui pousse, qui pèse ou qui enlève ? Equivoque sur le ton de là cou- leur; lorsque le ton d’un objet perce avec le ton du fond ou avec celui d’un autre objet. Equivoque sur les formes ; \ors- qu'un membre étant couvert eh partie , la portion qui paroit peut ressembler à celle d’un autre mem- bre , ou lorsqu'une portion de dra- petie peut ressembler à quelqu’au- tre chose. Equivoquesur l'expression; lors- que les traits ou l’action, d’une figure peuvént convenir à une autre passion que celle dont cette figure doit être affectée. -Equivoque sur le plan ; lorsque le’ spectateur ne peut juger du plan qu’occupe un sujet, ect., ete. ÉRABLE , s. m. du lat. acéra- bulum, diminutif d’acer, dur. ( Botanique ) On distingue plu- sieurs espèces d'érable ;, mais la ne utile est l’érable à sucre, dont etronc fournit, par incision, une li- -queur qui,rapprochéeet cristallisge, .devientun sucre abondant et absolu- -ment semblable à celui de la canne On en distingue au Canada où cet ERT arbre est très-multiplit , deux es- pèces : l’érable de plaine, ou dés terreins bas et humides , et l’érable des collines, oul’érable veiné,parce qu'il croit sur les terreins élevés, ou parce que son bois est remar- quable par une infinité de petites veines de différentes couleurs... Le prémier fournit plus de suc que le second ; mais en revanche, une égale quantité de suc de celui- ci produit une quantilé presque . double de sucre. Un érable de 20 poucés ( 54 centimètres) de diamètre, donne chäque année assez de Suc, pour produire cinq livres de sucre, ét cela péndant vingt , et quelquefois trente ans. Lorsque le sucre d'érable a été afiné, il ne le cède ni pour Ja blancheur , ni pour la force, ni pour le goût, au plus beau sucre des colonies. Mais on a eu, jus- qu’à présent, beaucoup dé peine à persuader anx Canadieñs , que leur sucre étoit susceptiblé d’être rafliné ; et malgré les nombreuses expériences qui ont été faites sous leurs yeux par des chimistes an- glais, il.n’e été fait de leur part aucun effort pour établir üne raf- finerie dans ce pays. ÉRADICATION, s. £. du latin “eradicatio , formé d’eradico, arra- cher jusqu'à la racine, déraciuer : Vaction de déraciner. £e terme n’est d'usage qu’en azriculture , dans le jardinage et dans la physique. (:Méd..). Les médecins disent éradicatif de certains remèdes vio- 1cns Qui emportent la maladie et toutesses causes. Ils appellent aussi guérison éradicafive, celle qui non seulement remédie au présent, mais qui, en ôtant les racines -du mal, et allant à la cause, em- pèche qu'il ne reviénne. 150 ÉRAILLEMENT , s. 1m. dulat.. erradiare. V. ECTROPION. ÊRE, s m. On ne connoît pas bien l’origine de ce mot ; l’opinion commune est que les Espagñols -sgut les premiérs qui, à Pocca- sion de la pièce d'argent, æs,, œris , ‘qu’ Auguste imposa ‘par tête sus tous les sujets de PEmpire,, ERO l’ont employé, pour marquer, en général, le commencement de quel- que changement extraordinaire , et en particulier lére d'Espagne , de 58 ans plus ancienne ie chrétienne , et abolie en 1550 , par Pierré IV, roi d’Arragon , : dans ses Etats. D’autres veulent que les trois lettres qui composent le mot ére, era , soient les initiales des 18 premiers mots qué l’on mettoit dans les actes publics : annus erat Augusti, et dont l’ignorance des siècles barbares a fait un Seul mot. ( Chronol. ) Point fixe d’où Pon commence à compter les années. V. EPOQUE. ÉRECTEUR, adj. ét $. m. dulat. erector , formé d’erigo , erécium , élever , dresser. (Physiologie \ On appelle ainsi les muscles qui servent à étendre certaines parties. Lés muscles érec- teurs de la verge , du clitoris. ÉRÉTHISME, s.m. du gr. épique éréthisma), irritation | formé d’ipebiêw ( éréthizÔ), ixriter. ( Méd. ) Irritation et tensidn violente des fibres, qui surmontent le mouvement naturel de leurs oscillations. ERGOT, s. m. du gréc #py (eirgé), repousser, se défendre, suivant les uns; d’autres le dérivent du lat. erigo, se drésser ; Ménage croit que ce motest tout simplé- ment une corruption d’articulus. ( Hist. nat.) Espèce de petit ongle pointu qui vient au derrière du pied de quelques animaux. Les ergots d'un coq; d’un chien: On appelle aussi ergot, une es- èce de corne molle qui se trouve derrière le boulet d’un cheval, et qui est recouverte par le poil du fanon. ( Botan.) Espèces de cornes plus ou moins alongées, qu’on rencontre sur les épis de plusieurs grami- nées et plus communémentsurceux du seigle , ét qu’on nomme ergots, à cause de leur ressemblance avec les érgots du coq: ÉROSION , s. f. du lat. térosio, fait d’erodo, ronger : l’action de rongér, mahgér'en rongéant. pafticipe d’errare, ERR { Méd.)}T se dit de l’action des humeurs âcres ou acides ; qui ron- gent, mangent ou déchirent les chars et autres substances. ( Botan.) L’érosionlesbotanistes ont fait par métaphore, ÉRODÉE , po désigner les feuilles dont le ord est très-légèrement et très- inégalement denticulé, de manière qu’il a quelque ressemblance avec celui qu'uve chenille a rongé. ÉROTIQUE , adj. du gr. peine r' érétikos ), qui a rapport à l’amour, ormé d’ipwc (érôs), génit. d’ipo- ros (érôlos ), aniour , dérivé d’és20 (éraô ), aimer. ( Poësie } On appelk chanson érotique, une espèce d’ode ana- créontique dont J’amour et la ga- lanterié fournissent la matière. ( Méd. ) Délire érotique ; on ap- pelle ainsi un délire ou une es- pèce de mélancolie, causée par un amour excessif. r : ÉROTOMANIE, s. f. du grec towc ( érôs ), amour, et de pavé (mania), délire, folie. ( Méd.) Délire amoureux; c’est la même-chose que délire érotique ; cétte maladie se guérit à-pen-près comme les autres mélancelies. ERPÉTOLOGIE, où mieux HER- PÉTOLOGIE, 5. f. du grec æ+ros . herpetosr) reptile, et de aoyoc logos) , discours, traité. _(Hist. natur.) Nom donné par quelques auteurs à la partie de l'histoire naturelle, qui a pour objet la connoissance des reptiles, ERRATA, $. m. mot emprunté du latin, le plurier d’erratum , se tromper, errer. (Bibliogr: )'Liste des fautes sur- venues dans l'impression d’un ou- vrage. Lorsqu'il ne s’agit que d’une seule faute à relever , on dit erra- um. ERRATIQUE,, adj. du lat. errv, errer , ne tenir aucune route cer- taine : vague , itrégulier, déréglé. ( Méd.) On appelle fièvre erra- tique une fièvre qui ne garde au- cun ‘ordre , aucune régle dans ses types et dans le’ rétour de ses accès. ! ) ERREMENS , 5. m. du latin ÊERR arrhœæ, arrhes , aires, erres , aire mens , erreémens. .( Pratique) Procédures , produc- tions. Les procédures et les produc- tions qui se font dans un procès, peuveut, en effet, être régardées comme des appuis d’errhes .ow de gages ,-que les parties se donnent mutuellement pour la décision. du procès. On procède suivant les dermiers erremens ,lorsque l’on prend une contestation dans le même état et avec les mêmes qualités dans les- quelles on procédoit auparavant ; mais il faut ponr cela que l’ins- tance ne soit pas périe. ERREUR , s. f. du fat error, fausse ‘opinion : faute, méprise. (Pratique) Méprise dars laqueïle nous jette l’ignorance d’un fut ou de la loi. L’ignorarce des faits est présumée , lorsqu'il n’y a point de preuves contraires ; l’erreur de droit n’est point excusée à l’égard des majeurs. (Méd.) Erreur de lieu; Boërrhaave est le premier qui se soit servi de cette expression ; cet auteur dit pie y a dans le corps une suite e vaisseaux qui vont toujours en diminuant , c’est-à-dire, qne les plus gros vaisseaux reçoivent les- globules rouges du sang; les se- conds, qui sont plus petits, le serum ; les troisitmes , la lymphe ; et les plus petits enfin, les fluides les plus'subtils. ‘Lors donc que les globules rouges du sang sont pous- sés dans les vaisseaux qui sont des- tinés à recevoir le serum , ou que celui-ci entre dans les vaisseaux qui ne servent qu’à la circulation des fluides les plùs subtils , il ap pelle cela une erreur de lieu. -( Astron.) Erreur se dit aussi, en terme d'astronomie, de la dit- férence entre le calcul et l’obser- valions ainsi l'erreur des tables de la lune cest la quantité dont les tables donnent la longitude calcu- lée , “différente de ‘la longitude: observée, Erreur d'un quart de cercle ; c’est la quantité qu’il faut ajouter aux hauteurs qu’il indique. Erreur d'une lunette méridienne; c’est la qnantité dont elle s’eloigne | 1 2 18: 13. RU en diflérens points du véritable méridien. ERRHINE, s.f. du gr. 4 (em), et de pic( rhis), génit. pevoc ( rh nos), uez, nariue : dans les na- rines, ( Méd.) Remèdes qu'on attire ou qu’on introduit dans le nez pour faire éternuer et moucher , pour purger le cerveau , et qnel- quefois pour arréter l’hémorragie du nez: les premiers sont appelés tarmiques ou sternutatoires; et es autres sont des médicamens estringens. V.PTARMIQUE,STER- NUTAROIRE , ASFRINGENT. ÉRUCTATION, s. f. formé du lat. eructo , exhaler, jeter dehors, roter. ( Méd.) Excrétion de rots, ou éruption des vents de l'estomac par la bouche, avec un bruit dé- sagréable. ÉRUDITION, s.f. du lat. exzu- dire , inswuire , enseigner : grande étendue de savoir, connoissance fort étendue dans les belles-lettres, et dans toute sorte de littérature. ( Hist. littér.) L’érudition n’a as été extrèmement cultivée par es anciens, parce que les Grecs ne faisoient cas que de leur his- toire et de leur langue, et que les Romains n’étoient qu’orateurs et philosophes. Il se trouva néan- moins à Rome, sur la fin de la sépublique, et ensuite du tems des Empereurs, un petit nombre d'érudits. tels que Varron, Pline le naturaliste, et quelques autres. Là translation de l’Empire à Constantinople , et ensuite la des- truction de l’empire d'Occident, anéantirent bientôt toute espèce de connoissances dans cette par- tie du monde : elle fut barbare, jusqu’à la fin du quinzième siècle. L’Orient se soutint un peu plus Jong-tems; la Grèce eut des hommes savans dans la conuoissance: des livres et dans l’histoire. À la vérité, ces hommes savans ne lisoient et ne connoissoient que les ouvrages grecs; ils avoient hérité du mépris de leurs ancêtres pour tout ce qui m'étoit pas écrit en eur langue ; mais comme sous les empereurs 1omains et mèine long-tems aupa- ERU ratant , plusieurs auteurs grecs, tels que Polybe, Dion, Dal de Sicile, Denis d'Halicarnasse,avoient écrit l'Histoire romaine et celle, des autres peuples, lPeérudition historique et la connoïssance des livres, même purement grecs ; étoit dès-lors un objet considé- rable d’étade pour les gens de lettres de l'Orient. Constantinople et Alexandrie avoient deux biblio- thèques considérables ; la première fut détruite par ordre d’un em- ereur inseusé, Léon l’Isaurien ; Fe Sarazins brülèrent la seconde eu 640. Photius qui vivoit sur là fin du neuvième siècle , lorsque lOcci- dent étoit plongé dans l’ignorance et la barbarie la plus profonde,nous a laissé , dans sa fameuse Bzbliothé- que , un monument immortel de sa vaste érudition. On voit par le grand nombre d’ouvrages dont il Juge , dont il rapporte des frag- mens, et dont une grande partie est aujourd’hui perdue, que la barbarie de Léon et celle d'Omar. n’avoient pas encore tout détruit en Grèce. Ces ouvrages sont au nombre de deux cent quatre-vingt. Il y eut encore long-tems après Photius, et jusqu’à la prise de Constantinople par. les Turcs, en 1453, des sayans instruits et versés ( du moins pour lé tems ) dans l’histoire et dans les lettres, Psil- Jus, Suidas, Eustate, commen- tateur d’Homère , Tzetzès, Bessa- rion, Gemadius , etc. ÉRUGINEUX, adj. du lat. ærugo, rouille de métal, et particulièrement rouille de cuivre , formé d’æs, æris, dirain 0 gt ( Méd.) On applique cette épi- thète aux matières verdätres que l’on rend par le vomissement ; et on ap- pelle bile érugineuse , une bile verte et äcre, de couleur de verd-de-oris. ÉRUPTION ; s.f. du lat. eruptio, formé de la particule extractive é, Bors, et de rumpo , rompre: sortie. prompte et avec effort. É (Physique ) Eruption se dit du vomissement qui se fait, en de,cer-, tains tems, de la fumée, des flam-: mes, des cendres, des pierres et des torreus embrasés de matières! fon- ESC dues et vitrifiées ; telles sont les éruptions du Vésuve, de l Elna , etc. F. VOLCAN. (Méd.) Eruption signifie deux choses en médecine : 1.° une éva- cuation subite et abondante de quel- que matière liquide, comme de sang, de pus , de sérosité, de vents; 2°. une sortie de taches, de pustules , de bou- tons où d’autres exanthèmes à la peau. Telle est l’éryplion de la rou- geole, de la petite vérole, du pour- pre, de la gale, etc. ERYSIPELE, s. m. du grec ipusi- æéhas (érusipélas), composé d’ipér Qu » atürer, et de mas ( pé- as), proche : qui attire , qui s’éteud de proche en proche; selon d’autres, dugrec épupcc ( éruthros ), rouge, et de œsnas ( pélas), noir, noirâtre, qui est la couleur ordinaire de cette maladie. ( Méd. ) Tumeur superficielle in- flammatoire , étendue, “ se répand en peu de tems sur la peau, avec une chaleur âcre et brülaute, une rougeur éclatante, qui dans la suite tire sur le jaune. Elle est ordi- hairement parsemée de petites pus- tules qui se changent bientôt en pe- tites vessies, et en se desséchant, tombent en manière de farine on de pelites écailles furfuracées. Cette maladie es! aussi appelée rose, rosa, Jeu sacré , ignis sacer, feu-def$aint- Antoine. : i ÉRYTHROIDE , adj. du grec 8pos ( eruthros), ronge, et de 2:Jos (éidos), forme: apparence rougeätre. ( Physiol. ) On appelle ainsi Ja tunique intérieure des testicules , parce qu’elle est rougeñtre. ESCADRE , s. f. du lat. barbare esquadra , corruption de quadra , dont lés Italiens oùt fait syuadra, les Espægnols esquadra, et les An- glais squadron. (Marine) Certain nombre de vais- seaux de, guerre, réanis sous un même chef. Dix ou douze vaisseaux au plus, avec un nombre propor- tionné de frégates et bâtimens légers, forment nue escadre respectable. Escadre se dit aussi de l’une des divisions d’une armée navale qui est partagée en trois escadres , dis- 1inguées chacune par une couleur et au pavillon. ESC Tonte l’armée navale d’Angleterr: est partagée en trois escadres ; la blanche , la bleue et la rouge, à chacune desquelles sont affectés ses amiraux, vice -amiraux et contre- amjraux. Escadre légère ; c’est dans une armée navale, un détachement de vaisseaux de guerre et de frégates, choisis parmi les meilleurs mar- cheurs, pour aller en avant à la découverte, et se porter avec cé- lérité par-tout où le besoin l’exige, Fscadre d'évolution; c'est une escadre armée, en tems de paix, dans le dessein d’exercer les oMciers aux évolutions navales et à la tac- tique, pendant un court espace de la belle saison, et au voisinage des ports. ESCADRON, s. m. de l'italien squadrone , fait du lat. squadro, qu’on a dit pour guadro. (Art milit.) Froissart est le pre- mier qui se soit servi de ce terme, pour désigner une troupe de cava- lerie mise en bataille. Le mot escadron est affecté à la cavalerie, comme celui de batail- lon à l’infanterie. Avant le règne de Henri 11, la gendarmerie et même la cavalerie légère française ne se rangeoient pas en escadrons comme aujourd’hui, c’est-à-dire, en plu- sieurs petits corps qui ont au moins trois rangs dans leur profondeur;mais elles ne formoient que de longs et de simples rangs. L’usage des escadrons passa en France de chez les Espa- gnols et les Allemands, qui s’en ser- voient avant nous. Les . premiers escadrons étoient aussi gros et aussi pesans que ceux des Perses, qui combattoient sur 12 Bles, et même au-delà : mais l’ex- périence apprit dans la suite qu’en faisant les escadrons moins gros , on pouvoit rendre leurs évolutions plus aisées, et leurs manœuvres plus sûres. ESCALADE , s. f. du lat. sca!a, dont on a fait scalatare , pour esca- lader, (Art milit. ) Attaque brusque , contre les formes et les précautions, avec des échelles, pour insulter une muraille ou des remparts. Avant qu'on eüt inventé les armes 135 134 ESC à leu, on se servait de l'escalade dans proue tous les siéges : c’est ce que es anciens appeloient monter à l'assaut ; mais aujourd'hui, on we la pratique que lorsq@’on veut sur- prendre quelque place , dans Le tems qwelle s’y attend le moins. ESCALE , s. f. de scala, échelle. ( Marine ) Terme de la Méditer- ranée qui réponû à ECHELLE. 7. ce mot. : ÿ ESCALIER , s. m. du lat. ésca- lariurr. ( Archit. } De bétument qui sert cendre, Le célèbre Palladio est le premier qui ait décrit les choses les plus cu- rieuses que nous ayons sur les on- vertures, la situation , la grandeur, les formes et la construction des escaliers. ({ Hydraul. ) On pratique, dans la construction des cascades, des éscaliers de pierre, dont la plupart sont en fer-à-cheval, avec nn bas- sin qui en occupe Îe milieu; quel- dnefois ces escaliers sont de ga- zo. ESCAMOTER , v. a. de l’espa- gnol escamotar, Fait du lat.commu- ‘éare , changer; éscamotätor , en es- pagnol , est un jouear de gobe- lets. ( T'echnol.) Les brodeurs au mé- tier se servent de ce terme, en par- lant de l’action de faire disparcitre les bouts d’or, de soie, etc, , en les ürant de dessus l’ouvrage en des- sus. ESCARBOUCLE , s. f. du latin carbunculus, charbon ardent, qu'on a dit ervcurbunculus. (Minéral.) Pierres précieuses ; ep , dont Pline et plusieurs autres ont dit beaucoup de mer- veilles, 7. GRENAT. ESCARMOUCHE,, s. F. de lital. scaramuccia , fait de l'allemand schirmen, le velitari des Latins. (Ari milit.) Peut choc de quel- ques soldats détachés de Fun et de l'autre parti, lorsqu'ils se mêlent sans en venir à un combat réglé. Quelquefoislesescarmonuchess’en- gagent maloré le général ; quelque- sois aussi élles ont des vues consi- Cérables. On fait cesser Le plus &ili- la partie du gré ; à monter et à des- E 3,07 gemment possible , celles qui s’en- gagent mal-à- propos, Les escar- mouches qu'on engage à dessein, sont pour reconnoître an terrein, pour amuser l'ennemi , pour lui ca- cher un travail, pour lai ôter la connoissance d’un mouvement, pour P’arrêter dans sa marche, et donner le tems au gros des troupes d’ar- river, Ou simplement pour faire des prisonniers et avoir des nouvelles. ESCARPE, 6. f. de l'ital. scarpa, fait de carpere, ( Archit. ) Partie d’un mur en talus, depuis le bas jusqu'au eor- don. ( Forlificat.) Le talus on la pente du fossé qui regarde Ja campagne, et qui est au-dessus du rempart, Il est opposé à CONTRESCARPE. V. ce mot. ‘ ESCARPÉ , adj. de l’allemand scarff , où de l'anglais sharp , aigu, coupé aglomb , ou avec peu de ta- lus : rocñer escarpé , montagne es- carpce. ESCARPOLETTE , s. f. de lital. scarpolletta, diminutif de scarpola, diminutif de scarpa , écharpe. ( Jeux champêtres } Espèce de siége suspendu sur des cordes ; sur lequel on est balancé dans l’air. JL est ainsi appelé, parce qu'autrefois on se faisoit balancer sur une é- charge. VA ESCARRE ou ESCHARRE,;; s. f. du grec éçyapa (eschara),#Aoyer, croûte. ( Chirurgie ) Croûte noire qui se forme sur la peau , sur la char, sur les plaies et les ulcères, par l’apph- cation de quelque caustique. C’est une chair morte , une chair qui a été brûlée par un cautère actuel ou po- eutiel, et qui se détache au bout de quelques jours d’elle- même, ou par le moyen de quelque onguent ptphique. ESCHARROTHIQUES , adject. même origine qu'ESCHARRE., Pro- pres aux escharres, ( Chirurgie ) On appelle ainsi des médicamens caustiques qui, étant. appliqués extérieurement , bre té la peau ou la chair, et font des crod- tes ou estharres. ESCLAVONS, adj. d’esclasor, ou sclaron, ou sclare; nom d’un ESD mcien peuple de la £cythie euro- véenne , qui ravagea la Grèce sous laipereur Justinien , et abolit le royaume de Pologne et celui de Mo- ravie, et s’etablit dans l’Illyrie, qui prit de là le nom d'Eselavonie. ( Imprimerie ) Caractères escla- sons ; les caractères esclavons ont été été inventés, en 598, par Metho- dias de Thessalonique. Il a traduit la Bible en esclavon, pour les Bul- gares. Les Russes se servent de cette Bible. ESCOMPTE , s. m. de l'italien Scortto. ( Commerce, Banque ) C’est, en général , la remise que l’on fait sur une lettre de change , ou sur quel- qu'autre papier que ce soil, pour que le débiteur , ou celui qui accep'e Peffet , en avance le paiement. H y a deux manières d’énoncer Pescompte : on dit qu’il se fait à ant pour cent par fan, par mois ; ou à tel denier, comme au denier vingt, au denier vingt-cinq , €’est- à-dire ; 5 pour cent, 4 pour cent. ESCORTE, s. f. de l'ital. scorfa , qui pourroit venir du latin cokors, cohorte. {Art mulit.) Les escortes sont des détachemens poyr garantir d’in- sultes les trésors, équipages, çonvois, fourrages, etc. (Marine ) Esçorte. Voy. CON- OI d ESCRIME , s. f. de l’ital. scher- ma, schermire , escrime ; dériyé de Vallemand schirmer. (Gymnastique) L’escrime est un art qui enseigne à pareravec l'épée les bottes ou les coups que yotre adver- saire pourroit vous donner , et à xous mettre dans une position si sue , qu’il ne trouve ancun moyen de vous approcher de la pointe de sonépée. Joy. PARADE , TIERCE, QUARTE,, etc. ESDRAS;ou EZRA , nom d’hom- me ; enhébreu, £zer; en chaldéen, Eyra, et qui signihie aide , secours. (Æcriture sainte) C'est le nom de deux livres canoniques de lAn- cien Testament , dont l’un fut com- mr Esdras , et l'autre par Né- émie. Le premier contient l’histoire du retour de la gaptivité ; Le second, celle du rétablissement de Jérusaleuw, ESP 155 lamendement du peuple après son retour en Judée, la discipline et la religion ramenées à leur première pureté. Esdras Fat grand-prêtre des Tuils pendant la capiivité de Babylone, particulièrement vers le tems où ils retournérent en Palestine, sous le règned’Artaxerxès, ou Longuemain. Il étoit très-sayant : il recueiltit les livres secrets , Les pnroea des fautes qui s’y étoient olissées , et les distin- gua en autant de livres qu’il y a de lettres hébraïques ; il substitua même aux caractères samaritains dont les Juifs faisoient usage , les chaldéens, avec lesquels 1ls s’étoient familia risés, durant la servitude. ESPACE, s. m. du latin spa- tium , étendue de lieu , depuis un certain terme jusqu'à un autre. ( Géom. ) Espace, en termes de géométrie, se dit de l’aire d’une figure renfermée ou bornée par les lignes droites ou courbes qui termi- nent cette figure. j Espace parabolique; celui qui ést renfermé par la parabole. Espace elliptique , espace con- choidal , espace cissoidal; ceux qui sont renfermés par l’ellipse par la conchoïde , par la ciSsuide, etc. : HHcer-) space, en mécanique, est la ligne droite que l’on .conçoit qu’un point mobile décrit dans son mouvement. (Physique) Espace se dit aussi du chemin que parcourent les corps qui se meuvent. Quand deux corps arçourent des lignes cgalement ongues, on dit qu’ils parcowrent des espaces égaux. (Musique ) Espace se dit encore d'un intervalle blanc, ou distance qui se trouve daus la portée entre uue ligne et celle qui la suit immé- diatement au - dessus ou au-des- sous. ( Art milit.) Espace se dit, à la guerre, des intervalles réglés qui sont entre les rangs et les files de soldats rapgés en bataille. ( Typagraphie ) Espaces , en termes d'imprimerie , se dit de pe- tites pièces qui servent à séparer les mots. ESPACEMENT, s. m. de spa- 136 ESP aces. ( Archit. ) Distance ; intervalle égale qu'on laisse entre un .corps etunautre. Les Latins disoicnt /7- iercolumnum, entre-colonnement: ( Zypographie) Les imprimeurs se servent aussi de ce terme , pour l'action d’espacer , c’est-dire, de régler , de placer les espaces. ESPADON , s. de l'italien mn. spadone, augmentatif de spada ; épée. ( Escrime ) Grande et large épée, qu'ontenoit autrefois à deux mains, de-là- le mot espadonner, pour jouer de lespadon. ESPALIER , s, m. de l'italien spalliere, dit pour spalliera. (Jardin: ) Rangée d’arbres frui- tiers, plantés le long d’une muraille, et dont les branches sont assujetties à un treillage ou palissées à la loque. La disection des espaliers est un des chefs-d’œuvres de ce jardinage. ESPÈCE, s. £. du lat. species , formé de specio, voir, envisager. {( Hist. nat.) La multitude des êtres rendroient l’histoire naturelle incertaine et coufuse, si l’on n’a- voit un fil pour se conduire dans cet immense labyrinthe. On a donc imaginé les méthodes ; ces distribu- tons, en groupant les êtres qui ont entre eux des rapports cons- tans, servent à les faire connoître avec plus de facilité. On nomme ces différens groupes ,-classes, ordres, genres, espèces ; en passant de la classe’ à l’ordre, et de l’ordre au genre , on arrive facilemeat & l’est péce. V: METHODE. ( Botan. \ Les: botanistes ‘appel- lent espèce chaque série d'individus qui se ressemblent tellement par toutes leurs parties, et leurs -géné- rations comparées entre elles, que sil y existe quelque différence, elle cousiste seulement dans. cer- taies affections accidentelles que Ja reproduction par graines peut faire disparoïître. Ainsi, cent plantes qui ont entre elles unegtelle res- semhlance , sont cent individus de Ja même espéce. ( Pharmucie ) On appelle espèce, en pharmacie, les poudres compo- sées, comme celles de la confection tium: Vaction de régler les es- ESP hyacinte, la thériaque , la poudre diamargaritum ; diarrhodon abba- is ,'etc. On nomme encore espèces la réunion ‘de plusieurs substmces coupées menu et mélées ensemble. On fait; avec ces espèces, desinfu- sions en forme de thé , et que l’on prend de la même manière : on en: enferme aussi dans de petits sacs de toile pour appliquer sur certaines pires malades. ( Arithmét.) Xl y a, en arithmé= tique , des grandeurs de! même es- pèce, et.des grandeurs de diffé rente espèce. À es grandeurs de même espèce sont définies par quelques-uns ; celles qui ont une même dénomis nation : ainsi ,.2 mètres et 8 mètres sont des grandeurs.de mème espèce. Les grandeurs de différente espèce, selon les mêmes auteurs, ont des dé: nominations différentes ; par exem- ples, 5 mètres et 3 décimètres sont des grandeurs de différente, es- êce. LIN 200 Il ë L ( Géom. On dit, en termes de géométrie, qu’un triangle est donné d'espèce, quand chacun de ses an= gles estdonné; dans.ce cas, le rap- port des côtés est donné aussi ; car tous les trianfles équiangles sont semblables: Pour qu’uné autre fi- gure rectuligne quelconque, soît donnée d’espêce , il faut non-seule, ment que chaque.angle soit donné, mais aussi le rapport des côtés. On dit qu’une courbe est donnée d'espèce, 1°. dans un sens plus étendu, lorsque la nature de la courbe est connue, lorsqu'on sait, par exemple, si c'est un cercle, une parabole , etc.; 2.° dans un sens plus déterminé, lorsque Ja nature de la courbe est connue, et que cette courbe ayant plusieurs para- mètres, on connoît le rapport de ces paramètres; ainsi une ellipse est donnée d’espêce, quand on con- noît le rapport de ses axes; il en est de même d’une hyperbole. ( Pratique) Cemot ; dans la pra- tique, a plusieurs acceptions. Il désigue le fait et les circonstances qui ont précédé -ou ‘accompagné quelque chose: Ainsi, l’on dit l’es- pèce une question qu d’un juge- ment, TE ES P Espèce se dit aussi pour la chose même qui doit être rendue et non our une autre semblable. L'argent, Le grain, le vin, ét autres choses fungibles, peuvent être remplacées > d’autres, mais les choses non ungibles, comme un cheval, un bœuf, doivent étre rendues en es- péce; ce qui sighnilie qu’il faut ren- dre le même bœuf, le même cheval prêté. Espèces se dit encore de l’argent comptant. On stipule quelquefois qu’un paiement sera fait en espèces sonnantes , c’est-à-dire, en argent et non en billets, «( Elocution) L'espèce est un des lieux communs dela rhétorique pro- pre à la preuve. #. SOURCES DES PREUVES. ( Relig.) Les catholiques appel lent, dans le sacrement de l’eucha- ristie, espèces , les, apparences du pin et du vin, après la transubs- tantiation. ( Philosophie scholastique) Es- pèces se dit des images, des repré- sentations des objets sensibles, les- quelles sont reçues dans le sens, et de-là portées dans l’imagination. De-là, les espèces visuelles, clai- res, distinctes, confuses, embrouil- lées , impresses ,intentionnelles. ESPHLASE , s. f. du gr. écrase ( esphlasis }, rupture avec enfon- cement, et de œa4æ (phlao), briser , rompre. ( Chirurgie) Sorte de fracture du crâne, dans Jaquelle l’os est brisé en plusieurs pièces, et en- foncé. xé Ve s ESPLANADE , s. f. de l'italien Spianata. L'9b 'Uirgs + ( Fortific.) Ce mot signifoit au- trefois le glacis de la contrescarpe ; mais il ne se prend plus que pour le terre-plein qui règne entre le -glacis d’une citadelle, et les pre- mières maisons de la välle, afin de Par découvrir de tous les côtés" ( Jardin. ), Esplanade se dit aussi d’un lieu élevé et découvert Pour jouir de la vue de la cam- Pague. ESPRIT, s. m. du lat. spiritus, soufle , vent subtil. - ( Grammaire grecque ) Esprit, dans la grammaire grecque , est ESP 137 un signe particulier destiné à mar- quer laspiration ; il y en a de deux sortes, le rude -qu’on pro- uonce toujours , et le doux qu’on ne prononce jamais. Le premier est marqué ‘par nn pelhtlc;tour- né, de gauche à droite, en cette sorte p, ete second de droite à gauche. ( Grammaire franc.) Esprit rude se dit aussi, en termes de gram- maire françoise, de l'aspiration , ou espèce de rudesse que l’on doit donuer à la proronciation de cer- taines syllabes, comme la première dans héros. Cet esprit se marque par un 4, dans les syllabes où il doit se sentir. 7, ASPIRATION. (- Métaphysique ) Esprit, en métaphysique, est un être pensant, etaintelligent dans ce sens: l’esprit est incréé, tel que Dieu seul; ou il est. créé, sans être uni à un corps, comme les anges; ou créé et uni à uu corps comme l'esprit humain. ( Théologie } Saint-Esprit se dit par excellence de la troisième per- sonue de la Sainte-Trimité., . ( Ecritures) Esprit, en style d'écriture se dit par opposition à chair; l’esprif est prompt et la chair est foible;. marchez selon L'esprit; et non selon la chair. Il se dit aussi de la puissance et de la vertu divine , et de la ma- nière dont elle se communique aux hommes, L'esprit de Dieu éloit porté sur les eaux. (Musique) Les musiciens em- ploient le mot esprit pour mar- quer le caractère propre des ins- trumens. IL ne faut pas sortir de l'esprit du jeu-de l'instrument, (Beaux Arts ) Oa pourroit dé- finir l'esprit, dans le langage des arts, le, talent d'indiquer savam- ment ce qu’on n’exprime.pas. : L'esprit seroit donc une qualité de la main plutôt que de la peasée. Un peintre a de l’esprit dans sa touche, un dessinateur dens son crayon, et un graveur. dans sa pointe. On loue un peintre en grand, en disant qu’il a une touche imnäle, ferme, juste; ou loue un peintre eu petit, en disant qu’il a. une touche spirituelle. 158 ESP On trouve de lesprit dans la manière d'exprimer, sans le rendre, le feuillé des arbres, de faire sentir des formes qu’on se contente d’in- diquer. Dans le petit, où la proportion trop inférieure à celle de la nature oblige d'indiquer les choses plutôt que de les rendre, l'artiste est obligé d’avoir recours aux moyens qu'on appelle de l’esprit. Le petit seroit de mauvais goût si Fon y vouloit mettre le rendu à la place de l’esprit. Dans une figure de quelques pou- ces qui doit rappeller à Pidée eelle d’un homme de queiques pieds, c’est par des indications abrégées, par des touches spirituelles , qu’on peut représenter, non seulement une partie des formes, mais encore les affections de lame, car le petit même est susceptibie d'expression. L'esprit est tellement consacré dans 4 arts à donner de simples indications , qu’il est plus particu- lièrement aflecté à des croquis, à des esquisses légères. On dit Cette esquisse est spirétzelle ; ce dessin «est spirituellement croqué. On dit de même, en parlant de la maquetté d'un sculpteur, qu’elle est pleine d'esprit. La peinture colossale doit être ‘fière, exagérée ; la peinture (de grandeur naturelle doit êtxe juste et précise : la peinture en petit doit être spirituelle. (Physiol.) Esprits” animaux ; : Popinion reçue est qu’il se sépare du sang porté dans-Ja substance cor- ticale du cerveau ,et dansla moëlle de Vépine , par les arteres, am fluide très-subtil et extrèmement mobile, qu'on nomme csprits ani- maux où suc nerveux. Ces esprits passent de la substance corticale dans la médullaire, et delà dans les nerfs qui les portent de ila tête dans toutes les parties du corps, et les rapportent de toutes les parties du corps à la tête. Il:y a néanmoins des philosophes qui nient l’existence des esprots animaux, et qui pensent que Îles nerfssont des cordes tentlues à-peu- près comme celles des instrumens. Ceux qui soutiennent les esprits animaux ne sont pas même -d'ac- ESP cord sur leur nature : sont-ils d’une nature saline, aërienne , huileuse, aqueuse ou ignée ? c’est ce qui les embarrasse, La finesse des vaisseaux qui se distribuent au cerveau prou- ve que la liqueur qui s’y sépare du san, est fort subtile, et la prompti- tude avec faquelle nous exécutons nos mouvemens, dès que nous le voulons, démontre , non-seulement son extrème mobilité, mais que c’est du cerveau que vient cette liqueur. ( Chimie) On appeloit esprits, dans l’ancienne chimie, toutes les substances subtiles et volatiles qui s’exhaleïñt d’un corps, au moyen d’uu degré de chaleur donné. En ce sens, on disoit que l’on tiroit l'esprit de soufre, et de sel , et de tous les autres corps, quand on en uroit l’essence par la distilla- tion ou autrement. Pe-là, L'esprit acide du bois, que deg chimistes modernes appellent acide pyrolrgneux. L'esprit alkalin volatil, gaz am- moniaque où ammoniacal. L'esprit ardent , où esprit de sin, alcool. L'esprit de menderus , ou acétite Ginmoriacal. , L’esprèt de nitre, ou acide nitri: | que étendu d'eau. L'esprit denitre fumant,ou acide aitreux. L'esprit de nitre dulcifié, ou al- cohol nitrique. é L'esprit de sel, ou acide muria- tique. L'esprit de sel ammoniaque ; où ammonmiaque. L'esprit de vitriol, ou acide sul- furique étendu d'eau. À L'esprit de Venus , ou acide acétique. ra” l'esprit recteur . ou arome. Les esprits acides ou acides éten- dus d'e&u. L'esprit de sel ammomiaque, où € ammoniaque étendu d’eau. P. tous ces mots à leur place. ( Botanique) Esprit séminal c’est la substance contenue dansle pollen des fleurs qui traverse ‘le style,.et parvient jusqu’au germe , our féconder la semeng./7. POL- LIEN , STYLE,GERME, ETAMI- NE ; PISPIL, STIGMARE. ÉSQ ( Philosophie hermétique) Es- prit universel ; c'est, en termes du grand art , une substance subtile et rare , distinguée de sou total pre- mier créé, qui, diveérsement réunie à son solide, qu'on nomme sel, constitue avec lui toute Ja variété spécifique et individnelle de la na- ture , la régit et la vivifie, moyen- nant les accidens qui les font pa- roitre au-dehors. Esprit des philosophes ; c’est ainsi que les sages appellent leur magistère. #. MAGISTERE. £sprit fugitif; c'est Vesprit du mercure, les alchimistes l’appellent - aussi esprit de vie. ESQUIF, s.: m. directement de Pitalien schiffo, fait du latin sca- pha, dérivé du grec cx2on{skaphé), petite barque ; les Allemands di- “sent s#iff, les Flamands sckip , les Anglais ship , les Islandais skip , les Suédois skepp. Marine } On donre ce nom à un très-petit batiment à rames, tel qu'en ont les petits bâtimens marchands pour- leur servir de canot. ESQUILLE , s. f ,de schidilla, diminut. de schidia , dans le même sens. : ( Chirurgie ) Vetit éclat d’un os où il se fait une fracture. | ESQUINANCIE, s. £ du grec auvayyn (sunagché), dérivé d’&y 7e { agchô ), serrer, suffoquer. ) Méd ) L’esquinancie , ou squi- nancie, est une inflammation des parties connues sous le nom géné- ral de fances, le gosier, suivie dune douleur vivlente, de l’en- dure, de la rougeur, de la difficulté de respirer £t d’avaler, ‘et de la fièvre. (Jardin. ) Les jardiniers donnent SOIT el aliérant une pièce qui étoit véri- table. TAUSSER , v. a, dans le sens de Fire pler, faire courber un corps solide, du latin falrare formé de alx, faux : faire prendre la forme d'une faux. Fausser une cutrusse, Jausser une serrure. (Art milit. j C’est dans le même sens qu'on dit, en termes de guerre, se fausser, pour dire que les rangs ne forment plus une ligne droite. FAUSSET , s. m. du lat, falsus, Jaux, selon les uns; ou suivant Rousseau, de faux, faucis, la gorge, et alors il faudroit écrire faucet. ( Musique ) Espèce de voix per laquelle un homme, sortant à l’aigu du diapason de sa voix naturelle, imite celle de la femme. Un homme fait , à peu-près, quand il chante le Jausset, ce que fait un tuyau d'or- gue quand il octavie. FAUTE, s. f. du latin fa!lere, tomber , dont les Espagnols ont fait faltar , etles Anglais falter, dans le mème sens: manquement contre 1e devoir, contre la loi. Le (Pratique) Action ou emission faite mal à propos, soit per Igno- rance, ou par impéritie Où négli- ence. On a distingué en droit. les . grossières, légères et très- légères. Lata culpa, levis culpa, devissima culpa. I y a des fautes ossières qui approchent bezucoup de dol; cest pourquoi, dans Îles matières civiles, on applique com- munément à la faute grossière la mème peine qu’au dol. ( Hydräul.) On appelle fautes les accidens qui arrivent dans les conduites ou tuyaux qui amènent les .ezux dans les bassins et pièces d’eau. Quand les tuyaux conduisent des eaux forcées, la faute se décou- yre d'elle-même par la violence de Veau; mais dans les eaux roulantes et de décharge, il faut quelquefois découvrir toute une conduite pour connoître la faute. Te moyen de coupoitre une /aute daus un bassin FAU de glaise, est de mettre sur Yexuune feuille d'arbre, de la paille ou du papier , et de suivre le côté où il se rénd. FAUTEUILS, 8. m, corruption de Jaudesteuil , en latin faldisterium , dérivé du saxon fald , pliant, et de stut, siège : siége pliant, parce que les auc.ens fauteuils étoient des s16- ges plians, l'AUVE, adj. et subst. du latin Jlavus, dont on a fait fu/vus, et fauve : couleur qui tire sur le roux. ( Fénerite) Bétes fauves ; c'est ainsi qu'on appelle les cerfs, les bi- ches, les däims et les chevreuils, Cha ser à la béte fauve. FAUX, s. f. du latin falx. ( Agric. ) Instrument dont on se’ sert pour couper l'herbe des prés, et qui consiste en une grande lame d’a- cier , large de trois doigts ou envi- ron, un peu courbée et emmanchée au bout d’un long bâton. ( Physiol.) Faux de la dure- mere ; on appelle ainsi un repli de lame interne qui s'étend depuis le bord de la crête de l'os ethmoïde, lelong de la suture sagittale, jusqu’à la partie moyenne de la cloison transversale. (Astronomie) Faux, ou faux, est une des phases des planètes, qu'on appeile communément croës- sant. Les astronomes disent que la lune, ou toute autre planète , est en Jaux, falcata, quand la partie éclaireie paroît en forme de faucille ou de faux. La lune est en cet état depuis la conjonction jusqu'a la quedrature , ou depuis la nouvelle lune jusqu’à ce qu’on en voie lamoitié, et depuis la quadrature jusqu'à la nouvelie lune, avec cette diflérence que de- puis la nouvelle lune jusqu'à la qua- drature , le ventre ou le dos de la faux regarde le couchant, étant nécessairement tourné vérs le soleil, et que, depuis la qûadrature jusqu’à la nouvelle june , le ventre regarde le levant. FAUX , adj. et subst. du latin falsus , de failo, tromper, qui n’est pas véritable. (Pratique) Faux(crime de); sup- position frauduleuse faite pour ca- cher ox altérer la vérité au préju- dice d'autrui. Ce crime se commet par FAU par paroles, par écritures, ou par actions. Par paroles ; en faisant de faux sermens en justice. #. PARJURE. En donnant sciemment de fausses déclarations. WW. STELLIONNA- TAIRE. $ En déposant contre la vérité. W. FAUX TÉMOIN. Par écriture; En fabriquant de faux jugemens, contrats, testamens, obligations ; etc., en altérant une pièce véritable. Par fait ou action; en vendant ou achetant à fuux poids où à fausse mesure ; en altérant la valeur de l'or et de l'argent ; en contrefaisant le sceau du prince; en prenant le nom d'un autre; en fabriquant de fausses clefs. 7. INSCRIPTION DE FAUX. Faux emploi; somme portée dans la dépesse d’un compte pour des choses qui n’ont point été Fites, W. EMPLOI. Faux énoncé; exposition fausse d’un fait dans un acte, par erreur ou par mauvaise foi. + Faux frais; dépenses que font les CE ’ ? A p'aideurs sans espérance d’en être remboursés, attendu qu’elles n’en- trent point dans la taxe des dépens, V. FRAIS. Faux témoin; celui qui dépose ou atteste quelque chose contre la vérité. Ÿ. TEMOIN. ( Art milit. ) Fausse braie ; che- min couvert qui règne tout autour de l’escarpe. Y. BRAIE,. Faux Pie: ce sont certains si- gnaux que l’on fait avec des amorces de poudre. 7. FEUX. ; Fausse attaque; une att2que faite pour dérober à l'ennemi la connois- sance de la véritable, et pour l’o- bliger à diviser ses forces. F, AT- TAQUE. ( Marine ) Faux baux. Voyez BAUX. Fausses lances, ou faux canons ; canons postiches &e bois, que Von place à quelques bâtimens mar- Chands, pour leur donner de Pappa- rence, et en imposer à l'ennemi. Y. LANCE. » Fausse quille ; on donne ce nom à une pièce de bois qui se place quelquefois aux vaisseaux sous la uilte, dans toute sa longueur : son Lume IL. amer FAU 193 objet est de préserver la quille de la piqüre des vers, ou de soutenir le vaisseau contre la dérive. Foyez QUILLE. Faux sabords; ce sont des ou- vertures figurées sur le côté d’un vaissean marchand, en façon de sa- bords à canon, pour en imposer à l'ennemi, F. SABORD. Fausse ‘route ; on fait fausse route ,en tenant pendant quelque tems une route différente de celle du lieu où l’on a dessein d'aller, pour dérober à l'ennemi la conniois- sance de son dessein. Ÿ, ROUTE. ( Phisiol.) Faux germe; matière informe qui provient d’une concep- tion défectueuse. C’est une concep- tion imparfaite d’un fœtus, qui ne prenant pas autant de nourriture que le placenta, en est sepre et se consomme dans son parenchyme. 7. GERME. (_Arith.) Fausse position; il y a en arithmétique une regle que l’on appelle régle de fausse position. Elle consiste à partager un nombre en parties proportionnelles à des nombres que l’on détermine relati- vement à l’état d’une question, Pout faire ce partage , on n’a besoin quel- quefois que d’une seule supposition de parties proportionnelles à celle du nombre qu'il faut diviser ; quel quefois il faut faire deux supposi- sitions. #7, POSITION. (-lgèbre) On appelie quelque- fois racines fausses , les racines négatives d’une équation. Ÿ. NE- GATIVE , RACINE. ( Musique ) Faux; ce mot est opposé à juste. On chante faux quand on n’entonne point les intervelles dans leur justesse, qu’on forme des sons trop hauts où trop bas. Il y a des voix fausses , des cor- des fausses, des instrumens faux. Fausse quinte ; intervalle diffé rent , dont les deux termes sont dis- tans de quaire degrés diatoniques, ainsi que ceux de la quinte juste, mais dont l'intervalle est montre d’un demi-ton. #. QUINTE, AC- CORD. o FAUSSE RELATION, intervalle diminué ou superflu. 7. RELA- TION. L'aux accord ; accord discordant, on 194 FAU soit parce qu'il contient des dis- sonuances proprement dites , soit parce que les consonnances n'en sont pas Justes. #. ACCORD. l'aux-bourdon ; musique à plu- sieurs parlies , mais simple et sans mesure , dont les notes sont pres- que toutes égales , et dont l’har- monie est toujours syllabique. C’est la psalmodie des catholiques ro- mains , chantée à plusieurs parties. ( Peinture ) l'aux-jour; on dit qu'un tableau n’est pas dans son jour, ou qu'il est dans un faux- jour , lorsque , du lieu où ou le voit , il paroit dessus un luisant qui empêche de bien distinguer les ob- jets. 7. JOUR. ( Archit. ) Faux - comble. Le petit comble qui est au-dessus du brisé du comble de la mansarde. Faux plancher ; un rang de so- lives ou chefrons lambrissés de plâtre ou de menuiserie , et desti- nés à diminuer l’exhaussement d’une pièce d'appartement. Fausse coupe; c’est dans la coupe des pierres, la direction d’un joint de lit oblique à l’are du cintre, auquel il devoit être perpendicu- laire pour être en bonne forme. VF. COUPE. ( V’énerie) Faux marcher ; il se dit de la biche qui biaise en mar- chant, ou du cerf après qu'il a mis bas. Faux-rembuchement; le mouve- ment d’une bête qui entre dans une forèt, et en sort tout-à-conp après y avoir fait quelques pas pour rem- bucher ailleurs. Faux - fuyant; c’est un sentier dans les bois. ( Joaillier) Faux - rubis ; celui fait avec la fluate de chaux , ou la chaux carbonatée rouge, comme la fausse améthisle, avec la vio- lette ; la fausse émeraude, avec la verte; le faux saphir, avec la bleue ; la fausse topaze , avec la jaune. (Jardin. ) Fausse fleur; celle qui est dénuée de pistil, et qui n’offre aue les parties mâles. W. FLEUR, PISTIL. Faux bois; branche qui a cru dans un endroit où elle ne devoit pas étre, el qui devient sur-tout FMEC plus longue et plus srosse que Îles autres, dont elle s'approprie la nourriture, Faux bourgeon ; pousse qui n’est pas née d’un œil, mais qui a percé directement de lécorce. Le faux bourgeon devient quelquelois pré- cieux pour garnir un vide où re- nouveier un arbre, FAVEUR , s. f. du latin favor, grace , bienfait. ( Commerce ) Jours de fuveur ; c’est le nombre de jours que le dé- biteur d’une lettre de change échue a encore pour la payer. FEBRICITANT , adj. du latin febricito , dimin. de fébrio , avoir la fièvre. (Méd.) Qui a la fièvre. I se dit paticuliérement de ceux qui ont des fièvres lentes , ou des fièvres intermittentes , quilaissent au ma lade quelques bons iutervalles. FÉBRIFUGE, s. m. adj. com- posé du lat. febris, fièvre , et de Jugare,chasser : qui chasse la fièvre. ( Méd.) Epithète que l’on donne aux remeédes propres à guérir les fièvres intermittentes , et mème celles qui sont continues avec des redoublemens. Le quinquina est le plus sûr de tous les leébrifuges. FÉBRILE , adj. du lat. febrius, formé de febris : qui a rapport à la fièvre. ( Méd.) On dit qu'il y a dans | le pouls un mouvement fébriie, pour dire qu'il y a un mouvemeut de fièvre, On dit encore l’humeur fébrile, pour dire l’humeur de la fièvre. L4 . FECALE,, adj. du lat. ex, fecis, lie, excrément. ( Méd.) Ce mot ne se dit jamais qu’en y joignant celui de matiere, et ne s'emploie que pour siguiher les excrémens de l’homme. FECES , s. f. du lat. fex, lie: ( Chim.) C’est proprement le sé= | diment , la liqueur qui a fermenté ; il sisnifie aussi le dépôt que font | les liqueurs filtrées et clariliées. | FECONDATION , s. f. formé du! verbe fecundo , fertiliser , Pactuicn | de fertiliser, l’action par laquelle | une chose est rendue fertile. Ha | ( Botan.) La fécondation , en FEE€ botanique , est l’action de l’organe sexuel mâle sur l’organe sexuel fé- minin, par laquelle un ovaire ac- quiert la faculté de devenir fruit. Le phénomène de la génération des plantes , a été l’objet d’une foule d'observations. Le calice est la continuation de l'écorce ; la corolle, celle du liber ; le pistil, celle de la moelle; les étamines environneut le pistil; le filet s’incline et s’approche du styo- mate ; l’anthère qui s'ouvre , y verse le pollen dont elle est rem- plie; l’esprit séminal , sortant des globules qui composent le pollen, traverse le pistil , et descend jusque dans le germe : le fruit gonfle , grossit , mürit , se sèche, s’ouvre , et laisse tomber ses semences, La fécondation a pour but la for- mation de l’embryon. C’est l’acte le plus important de la végétation, dont tous les autres ne sont que le prélude , les accessoires , la consé- quence. Sans la fécondation, les fleurs ne seroient pour les plantes qu'une vaine parure. Toutes les par- ues qui, dans une fleur épanouie, accompagnent ou environnent les sexes , peuvent être considérées comme l'appareil nuptial , par le- quel une plante manifeste sa nu- bilité. L’élégante peinture que Pline fait de la fécondation des palmiers fe- melles par les mâles , prouve que cette opération des végétaux est fort anciennement connue. FÉCONDITÉ , même origine que FECONDATION : qualité par la- quelle une chose est féconde. La fécondité des animaux, la fécondité de la terre, la fécondité de l’esprit. FÉCULE , s.f. du lat. Jecula , dimin. de féces, fex. ( Chim.) La fécule est une ma- tière pulvérulente , sèche , blanche, insipide, combustible , dissoluble dans l’eau bouillante , formant une gelée avec ce liquide. La fécule existe dans toutes les matières blan- ches et cassantes des végétaux, par- tieulièrement dans les racines tu- béreuses et les graines des grami- aées. C’est la fécule qui forme la FEM 10ù base de la nourriture des animaux ; elle est la qualité nutritive des plan tes alimentaires. | Les naturalistes ont donné à cette substance le nom de fécule amy- lacée , du latin arnylum, AMIDON. V. ce mot. Fécule d'indigo. V. YNDIGO. FEINTE, s. f. du latin fingere, dissimulation , déguisement. ( Musique) Altération d’une note ou d'un intervalle par un dièse, ou par un bémol. C’est proprement le nom commun du dièse et du bémol accidentels. Ce mot n’est plus en usage, mais on ne lui en a point substitué. FELD-SPATH, s. m. mot alle- mand , qui signifie ferre des champs. .( Minéral.) Matière pierreuse qui forme un des principaux ingrédiens du granit et de plusieurs autres ro- ches primitives. Le feld-spath joue un grand rôle daus les produits vol- caniques ; il forme la majeure por- tion de la plupart des laves graniti- ques et porphyriques. Le feld-spath est moins dur que le quartz; néanmoins il fait feu sous le briquet. FELONIE ; s. f du saxon fello, traître, cruel ; on a dit dans la basse latinité /elo, dont les Italiens ont fait fellone , les Anglais felon. (Jurisprud.) C’étoit ancienne- ment le crime du vassal qui offensoit grièvement son seigneur, ou du sei- gneur qu commettoit contre son vassal quelque forfait ou déloyauté notable. Aujourd'hui ce mot se prend, particulièrement en Angle- terre, pour toute espèce de crime capital. FELOUQUE, s. £ de l'italien fe- luca, qui pourroit venir de l’arabe Jolkon , navire. ( Marine ) Bâtiment de la Médi- terranée qui va à voiles et à rames, qui, pour la forme et le grément, a quelque rapport avec une galère, avec cette différence qu’il est beau- coup plus petit. FEMELLE ,s. f. et adj. du latin Jemina, femme : animal destiné par la nature à concevoir et à produire son semblable par sa conjonction avec le mâle. (Botan.) Plante ou fleur fe= N 2 196 FEN melle ; celle qui dépourvue d’éta- mines n’a que l'organe sexuel fémi- nin, c’est-à-dire, un ou plusieurs pistils. FEMUR,s. m. mot purement la- tin dérivé, suivant quelques-uns, de ere, porter : parce que cet os sup- porte tout le corps. (_Anat. ) Vos de la cuisse. C’est le plus grand de tous les os du corps humain. FENÊTRE, s. f. du lat. fenestra, formé du grec oive:v ( phaënein ), luire , être diiphane. (Archit.) Luverture frite dans une muraille pour douner du jour, et le bois et le vitrage dont elle est garnie. ( Horlogerie \ Fenétre est le nom d'une petite ouverture faite dans une platine, au-dessus d'un pignon, pour voir sison engrenure a Les con- ditions requises, ( Physiol. ) Fenétres se dit aussi de deux ouvertures du labyrinthe de l'oreille, dont l’une s'appelle fenétre ovale. et l'autre fenétre ronde. . ( Botan.) De fenétre, les bota- nisies ont fait férestré, pour dési- gner les parties des plantes qui sont percées à jour La feuille du cracon- tium pertusum , la tige‘applatie de quelques bauhinies , le fruit du pa- vot au-dessus de son disque stigma- tique , etc, sont fénestrés. FENIL, s. m. du lat. fœrnile. ( Agric.) Le lieu où l’on serre le foin dans une ferme, FENTE, s. f. du lat. fndo, ou Jindor, fendre : petite ouverture en long, ( Jardin. ) Crevasse qui se fait à Vécorce des arbres dont l’épiderme se déchire par le gonflement du üssu cellulaire , et l'augmentation du volume de la sève. Entre les fentes naturelles , il en est d'artificielles que l’industrie met ‘en pratique, comme la saignée, le tautère, la grefle en fente. Voyez GREFFE, ( Hydraul.) Fente se dit, dans une gerbe d’eau , de plusieurs ou- vertures circulaires opposées lune à l’autre, que l'on appelle portions decouronnes; ce sont souvent des ouvertures en long, formant de pe- Uts parallélogrammes. FER ( Physiol.) On dit les fentes: sphénoïdes, les fentes orbitaires, les fentes spheno-maxillaires, etc, c’est-à-dire, petites ouvertures lon- gues et étroites. (Minéral.) Fentes se dit ausst de certaines solutions de continuité qu'on observe dans les montagnes et dans les couches pierreuses ; et que les naturalistes attribuent, les uns au desséchement des matières qui les composent, les autres à des affaissemens. FER , s. m. du lat. ferrum. (Minéral.) Le fer est un métal blanc. où d’un gris-clair, très tenace, très— dur à fondre, très-combustible, le seul desmétaux attirablesà aimant, ayant la propriété de décomposer Veau, et de s'unir au charbon qui le convertit en acier. | Le fer est le plus utile de tous les métaux, et celui qui intéresse plus les arts. Le fer, ainsi que les autres mé- taux, se trouve dans la terre, le plus souvent combiné avec des ma- tières hétérogènes, les unes ferrugi= neuses etvéritablement métalliques; les autres, ou sulfureuses, ou sa» lines ou terreuses. On met toute cette masse en fusion par lemoyen du feu ; et parce que les parties mé- talliques , plus pesantes que les au- tres, tombent alors au ‘fond des vaisseaux dans lesquelles elles sont contenues , on sépare aisément ce qui les surnage et n’est pas de leur natnre. On coule le fer fondu dans un canal ouvert, et il prend cetté mème figure en se refroidissant. De longues pièces de fer, ainsi condi- tionnées s'appellent gueuses# Comme il s’en faut bien que la séparation des parties hétérogènes soit parfaite, on afline ce fer enlle. fondant de nouveau; opération se peut renouveler tant qu’on le juge à propos. Fer fondu, ou fonte de fer ; la fonte est un métal aigre et cassant, résultant de la fusion du minérai réuni à une certaine portion de car= bonate calcaire qui sert de fondant, le tout en contact avec du charbon de bois, ou du COAK, ( 7. ce mot.) Les principes constitutifs sont du er, dun carbone et de l’oxigène. Le combustible DOUCE à la re= a Tr FER duction de lamine donnele carbone; V'oxigène est communiqué de deux manières : il se trouve toujours, en certaine quantité, combiné avec la mine, et, à l’état concret , ayant servi à la minéraliser ! il se réunit au fer avant sa réduction. Une autre portion est transmise par la.com- pression de l'air employé pour exci- ter le degré de chaleur nécessaire à Ja fonte du minérai. Ii y a plusieurs espèces de fontes dont les qualités, bonnes où mau- vaises , dépendent de la quantité des mélanges et de leurs proportions relatives. Si la fonte est tenue en fusion pen- dant Jong-tems, pour qu’elle ab- sorbe du carbone , et si elle est en même tems garantie de l’oxidation , elle recevra ce principe à excès, & formera un véritable carbone de er. L’oxigène combiné avec la fonte au plus haut degré possible, donne une substance métallique /grossière, dont la cassure est poreuse , qui ne se fond qu'à une température bien supérieure à celle des usines ordi- paires ; qui, chaude, reçoit quelques Impressions du marteau; et qui, froide , est extrêmement fragile. Pour les détails sur l'art de torréfier la mine et décharger les fourneaux, sur la quantité et les qualités du carbonate calcaire qu'il faut y ajouter pour faciliter la réduction, sur la préparation du charbon de bois, du coaks, P. FOURNEAU , HAUT FOURNEAU , MACHINE SOUFFLANTE , CARBONATE CALCAIRE. Fer malléable; malgré les diffé- rentes méthodes adoptées en divers pus pour fabriquer du fer malléé, € principe de Vopération est tou- Le le même; savoir: de priver a fonte du carbone et de l’oxigène qu peuvent sy trouver. Des four- neaux de plusieurs formes ont été construits à l’effet de perfectionner la fabrication; car, dans les usines les mieux conduites, on éprouvé une perte considérable de parties métalliques : 1a quantité de fonte étant toujours proportionnée à son aptitude à devenir malléable , à Pin- telligence des ouvriers, à la bonté du procédé qu’on a suivi, et à la FER 197 quantité du fer malléé qu’on désire obtenir. Deux arfistes anglais se sont oc- cupés des moyens de diminuer ces pertes considérables dans la fabrica- tion du fer, ils ont substitué aux grosses aflineries , aux grosmarteaux et aux martinets de nos forges , des laminoirs, dontles cylindres en fonte douce sont mus par de l’eau, ou par une machine à vapeur. Ces laminoirs ont l’avantage de donner un er pur d’un tissu plus homogène que celui qui provient du travail des affine- ries ; de produire une économie con- sidérable dans la dépense de la fa- brication : toute la crasse, les sco< ries, et les matièreshétérogènes qui ont pu résister aux opérations pré— liminaires, au lieu d’être envelop- pées dans la COUPE ( 7. ce not) 5 et comprimées dans la masse par les coups ds martinet pendant la fa- çon, se trouvent, au contraire, dé- gagées du /er, et le métal pur passe seul X'travers les cylindres ; ils ren- dent le fer plus nerveux et plus duc- tile, et lui donnent un finietuneéga- lité déchantillon qu’il est impossi- bie d'obtenir par aucune aufre ma- nière. Lorsque le fer est forgé, battu, afliné ou laminé et mis en barres, on le convertit en acier. 7, ACIER, ( Technologie) Les ochres ou oxi- des fer, nommés terre d'ombre , ht- matite, ect. , servent à faire des cou- leurs et des émaux; celle appelée sanguine à faire des crayons. Les matières végétales astringen- tes , telles que la zoix de gale , ow l'acide gallique, Yécorce de ch£ne , etc, précipitent le fer en poudre noire; cest cette dissolution qui forme la base de l’encre et de la teinture noire. Ÿ. ENCRE. Le fer, décomposé par un alkäli et combiné avec du sang de bœuf , fournit à la teinture un précipité d’une autre couleur ,'appelé bleu de prusse. F. BLEU DE PRUSSE. L’air et l’eau convertissent le fer en une rouillé qui sert à imprimer les toiles. 7, ROUILLE, LIQUEUR DE FER, Le for, combiné avec beaucoup de charbon, produit dans la na- ture, une espèce de métal appelé plombagine où fer carburé, dont 198 FER on fait des crayons, en l’intro- duisant dans des tubes de bois, Cette substance sert aussi à enduire les rouages des machiues, à dé- fendre le fer de la rouille, à noir- cir les poils, les cheveux des per- ruques ; elle entre dans la com- position que l’on met sur les cuirs à rasoir, et dans la couverte: de quelques poteries ; on la nomme vulgairement mine de plomb. L’émail ou fer oxidé, sert à polir les pierres et à les graver. Les acides ont tous sur le fer une action plus ou moins mar- quée. L’acide sulfurique, étendu d’eau, produit sur le /er une vive effervescence; l’eau se décompose, son oxigène oxide Île fér, et son hydrogène passe sous forme ga- zeuse, l'acide dissout alors le fer ainsi oxidé, sans rien perdre et sans changer de nature. C’est par ce procédé qu’on extrait le gaz hy- drogène. F. GAZ HY DROGENE, Le fer peut s’allier avec plusieurs substances métalliques; mais son alliage le plus en usage dans les arts, est avec l’étain pour former le fer-blanc. Fer-blanc; le fer destiné à être converti ea fer-blanc, est sous la forme de petits barreaux, ductile, doux,, et capable de se forger bien à froid. Après avoir été chauffé, on le chauffe, on l’aplatit un peu, et on le coupe en petits morceaux qu’on appel'e seme.les. La semelle peut fournir deux feuilles de fer blanc Lorsque les fguilles ont été chaufftes, battnes, au point d’a- voir acquis leur dimension, et qu’elles ont été équaries, décapées (nettoyées), on les porte à l’étuve pour être étamées. L'atelier d’étamage est composé d’une chaudière de fer fondu, pla- cée dans le milieu d’une espèce de table composée de plaques de fer , inclinées Iéoèrement. Dans le massif qui soutient ceci, est pra- tiqué un four semblable à celui d’un boulanger, et dont la bouche est opnosée au côté de l’étameur. J/étameur met son étain à fon- dre ; il le laisse six heures en fu- sion, puis il y introduit l’arcane, TER (arcanum), ainsi nommé, parce que les ouvriers en font un secret; mais 1l est à présumer que c’est du cuivre ,; et on fonde ce soupçon sur ce que la matière qu’on ajoute doit servir à souder létain avec le fer: or, le cuivre peut avoir cette qualité, puisqu'il est d’une fusibilité moyenue entre le fer et V’étain. L’arcane est mis en très- petite quantité dans l’étain. On fait fondre Pétain sous une couche de suif de quatre ou cinq pouces d'épaisseur, parce que lPé- tain fondu se calcine facilement, lorsqu'il est en fusion et qu’il a communication avec l'air. Ce lit de suif fondu empèche cette com- munication. , Lorsque l’étain a le digré de chaleur convenable , on le trempe düns la chaudière; d’abord par pa- quets, qu’on appelle frousseaux; ensuite par parties, et enfin une à une. Cela fait, on les met à égouter; puis on les distribue 2 des filles qui les frottent avec de la sciure de bois et de la mousse pour les dégraisser ; après quoi ,il ne s’agit plus, pour les reudre parlaites, que d’em- porter une espèce de lisière qui s’est formée à l’un des côtés de la feuille, tandis qu’on les met- toit à égouter, On fait des plaques de différentes largeurs;, longueurs et épaisseurs, pour les différens usages auxquels elles doivent être employées par le ferblautier qui les met en œuvre. Fer corroyé; c’est le fer qui, après avoir été forgé, est ensuite battu à froid pour le rendre moins susceptible de se casser. Voyez CORROI. Fer aéré; terme de l’ancienne chimie, que les chimistes moder- nes appellent maintenant carbo- nate de fer. V. CARBONATE Fer d’eau ; c’est encore une autre terme de l’ancienne chimie, auquel on a substitué celui de phosphate de fer. V. PHOSPH ATE: Fer à chesal; c'est le demi cercle ou la sole de fer dont on garnit la corne du pied des che- vaux. La nouvelle manière de fa- briquer le fer , au moyen des la- miuoirs, a donué l’idée à un An FER glais d'appliquer cet usage à la fabrication des fers à cheval. Un autre a trouvé un moyen plus ex- péditif, celui de les frapper sous un balancier, avec des matières où les deux surfaces et la forme exacte d’un fer sont parfaitement gravées , ainsi que les positions respectives des traits. (Archit.) Fer à cheval se dit d’une terrasse dont la montée en pente douce a deux rampes cir- culaires, et imitant par ce plan le fer d’un cheval. ( Méd.) Fer chaud, ferrum ca- Lidurn ; espèce de maladie qui con- siste dans une chaleur insuppor- table que l’on sent monter à l’es- tomac, le long de l’œsophage, jus- qu'à la gorge; ceux qui fout un grand usage de bierre y sont prin- cipalement sujets. Les yeux d’écre- visse, pris en poudre, appaisent cette douleur sur le champ, FÉRIES , S. Ê. du lat. feriæ. ( Hist. rom.) Les Fomains don- nèrent ce nom aux jours pendant lesquels ils s’äbstesoieat de tra- vailler. Les féries étoient différen- tes des fétes. La simple cessation de travail constituait les premiè- res ; les secondes étoient célébrées par des sacrifices ou par des jeux. ( Culte cat/ol.) Férie dans l’ori- gine signifioit un jour férié ou fété. Constantin ayant ordonné de fèter toute la semaine de Pâques, le dimanche se trouva être la pre- mière férie, le lundi la seconde, et ainsi de suite. Ces noms dans la suite furent adaptés aux antres semaines, et leur sens changea; férie, en terme de rubriques, si- gnifie un jour non fèté et non oc- cupé par l’effice d’un saint. Il-y a des féries majeures, comme le jour des cendres et les trois derniers jours de la semaine sainte , dont l’office prévaut à tous autres ; des fér'es mineures qui n’excluent point l’office d’un saint, mais desquelles, il faut faire mé- moire. Les simples féries n’ex- cluent rien, tout autre office pré- vaut à celui de férie. FÉRINE, adj. du lat. ferinus, formé de ferus, sauvage , brutal. (Méd. ) Ce mot siguife en mé- rÉR 199 decine, nuisible, malin, et il s’ap- plique aux maladies remarquables par leur malignité, autant qu’elles procèdent de la dépravation ex- traordinaire des humeurs. On ap- pelle la toux férine, une toux sèche, si opiniätre, qu’elle ne cède presque point aux remèdes les mieux indiqués. FERLER , v. a. corruptirn de l’ancien mot français fréler, qui signihoit plier, détendre. Les An- glais disent furl , dans le même sens. ( Marine ) Ferler Les soiles; c’est les serrer, les rouler et replier sur la vergue. Il est opposé à déferler, qui signifie détendre les voiles pout les tenir prêtes à servir. W. DÉ- FERLER. FERME, s. f. dans le sens de conductio, est dérivé du lat. firma, ( Pratique) Convention par la- quelle le propriétaire d’un héri- tage, d’une terre, d’une rente, d’un droit, abandonne la jouis- sance de son héritage , de sa terre, de ses droits à quelqu'un, pour un certain tems, et pour un cer- tain prix. Ferme se dit aussi de la chose donnée à ferme, et dans ce sens, 11 se dit des métairies et des autres héritages. FERME, adj. dans le sens de stable, du lat. /rmus. (Physique) Epithète que l’on donne aux corps dont les parties ont entre elles ne adhérence telle, qu’elles ne se déplacent pas aisé- ment par Île toucher, Les corps de cette espèce sont appelés corps fermes, et plus ordinairement corps solides. ( Art milit.) Faire ferme, atten- dre son ennemi de pied ferme, combattre de pied ferme : cest combattre avec résolution et sans reculer. On dit encore tenir ferme, en parlant des actions et des com- bats qui se soutiennent avec effort. (Archit.) Ferme se dit aussi substantivement d’un assemblage de pièces de boïs, pour soutenir les autres pièces de charpente qui portent le toit. Son diminutif fer- mette, S’'applique à la petite forms d’un faux comble, d’une lucarne. Dans les ponts de bois ou de fer, en appelle fermes ia réunion, le 08 TER système , ou l’assemblage des piè- ces de fer ou de bois sur lesquelles est établi le plancher. Y. PONT DE FER. FERMÉ, adj. de fermer, du lat. fermare ; qui a d’abord signifié for- tilier et ensuite clrre. ( Marine) Ce mot s'emploie dans la marine, en parlant des gise- meus des objets vus à terre, l’un par rapport à l’autre, qui servent a diricer les vaisseaux à l’arrivée des côtes, ports et mouillages. Fermer , en ce cas, signihe ame- ner par le rayon visuel, l’un sur l’autre , et cacher l’un par l’autre, deux objets qui étoient auparavant séparés et ouverts, FERMENTATION, s. f. du lot. ermentatio , formé de ferreo, échauffer, arimer, ( Physique) Mouvement intes- tinal qui s’exécuie entre les par- ties constituantes et intégrantes de certains corps, ou à l’aide d’un degré de chaleur et d’une fluidité convenable, où par le mélange de différentes substances, et d’où il résulte de nouvelles combinaisons des principesæde ces mêmes corps. Lorsque les végétaux et les aui- maux sout privés de la vie, ou lorsque leurs produits sont enlevés anx individus dontils faisoient par- tie, 1l s’excite en eux des mou- vemens qui en détruisent le üssu et en altèrent Ja composition; ces mouvemens constituent les diverses espèces de fermentation, Ces espè- ces sont au nombre de trois : la fermentation vineuse, la fermen- ‘tation acéteuse et la f:rmentation utride. La fermentation vineuse estceHe que produit le viu ou l’alcohol. La matière sucrée est la seule qui Pé- prouve, lorsqu'elle est étendue d’une certaine quantité d’eau. La substance sucrée est si abondante et si généralement répandue dans les matières végétales, mème dans les matières animales, qu’il y a un grand nombre de corps suscep- tibles de donner du vin, ou de former de l’alcohol. La fermentation vineuse s’an- nonce dans les sucs sucrés par une augmentation de volume, la for- FER mation d’une écume abondante qi en couvre latsurface, l’{évalion de la température , le dégagement de beaucoup de gaz acide carbo- nique, la conversion d’une liqueur douce , en une liqueur âcre , chaude et piquante, La cause de cette fermentalion paroit êlre due à une décomposi- tion de l’eau, dont une grande par- tie de l’oxigène se portant sur le carbone du sucre , le brüle et Je convertit en acide carbonique; en méme temps l’hydrogène de l’eau se porte sur le sucre de carbone, et en s’y combinant donne nais- sance à l’alcohol. La fermentation acide ou acé- Leuse est le second mouvement na- turel qui contribue à réduire les composés végétaux à des états de composition plus simple. Cette fer- mentation qui donne naissance au vinaigre, n’a lieu que dans les li- queurs qui ont d’abord éprouvé la fermentation sineuse. On a remar- qué que le contact de l’air étoit nécessaire pour la production du vinaigre ; On a vu même l’air être absorbé par le vin qui tourne à l’aisre, et il paroït qu’une cer- taine proportion d’oxigène atmos- phérique est nécessaire à la for- mation de l’acide acéteux. Enfin , après que les liqueurs végétales ou leurs parties solides humectées ont passé à l’état d’a- cide, leur décomposition, en se continuant par Îles circonstances favorables, c’est-à-dire, par une température douce ou chaude, par l'exposition à l’air et par le con-* tact de l’eau, les conduit à une putréfaction qui finit par en vo- ltiliser, sous la forme de gaz, la plupart des principes. Il se dégage de l’eau, de l’acide carbonîque, du gaz hydrogène carboné et mème sulfuré , de l'huile volatile en va- peur, quelquefois même du 557 azote et l’ammoniaque ; il ne reste plus après cela qu’un résidu brun ou noir, connu sous le nom de terreau formé de carbone un peu huileux et gras, dont l’eau extrait encore quelques substances salines et un peu de matière extractive. La putréfaction des animaux con- siste dans une espèce de fermen- FES tation, de déconiposition lente des substances liquides ou solides : leur ordre de conposilion plus compliqué que celui des matières végétales, les rendt encore plus susceptibles de la .décomposition putride. #. les Traités de Chimie de Lavoisier, de Fowurcroy. TERMETÉ , s.f. du lat. firmi- tas , forteresse , fait de firmare : état de ce qui est ferme , solide. { Peinture ) La fermeté, en peinture , est le contrañre de la mo- lesse , et est opposée à l’indécision. Le savant artiste sait où 11 doit po- ser sa tonche ; il a donc une touche ferme et décidée. Celui qui n’a pas uue Connoissance assez profonde de son art et de la nature , fait en tà- tonuant ce que l’autre exécute avec sürelé , et sa touche est indecise. Il voudroit dissimuler soi igno- rance , il craint en quelque sorte de prononcer ce qui ne sera peut- être qu'une erreur, et sa touche est molle. On établit les masses avec fermeté , quand on possède bien la théorie des effets; on hésite sur l’é- tablissement des masses, quaud on n’a sur les effets qu’une théorie in- certaine. FERTILE , adj. du lat. fertilis, formé, de fero, produire tecond, qui produit, qui rapporte beau- coup. É ( Botan.) Plante ou fleur fertile; celle qui est susceptible de feconda- tion , et pouvant par couséquent perfectionner son fruit. Æeréile se dit aussi d’une plante qui se régé- pére , ou se propage abondamment de toute autre manière. ESCENNIN , adj. de Fescennia, ville de Toscane. ( Litt. ans. ) Les vers fescennins étoicent une espèce de vers libres et grossiers, qu’on chantoit à Rome dans les fêtes et les divertissemens, principalement dans les noces. Ils sont ainsi appelés de Fescernia , ville de Toscane, d’où l’asage s’en introduisit à Rome. Ces vers n’a- voient point de mesure juste , et tenoient plus de la prose cadencée ue des vers. Ils furent admis sur le théâtre de Rome , et tinrent long- temps lieu de drame aux Romains. FESTON , s. m, de fastus , cor- FEU 201 rnption de fascis, d’où l’on a fait Jasto, fastonis et feston. Les Ita- iiens disent fastellino et fustel- lone. ( Archit. Sculpt. ) Ornement de sculpture qui représente des fleurs et des fruits lies ensemble. FÊTE , s. f. J-stum , formé de feriari. (Antiqg. ) Les fêtes étoient ovi- ginairement des jours de réjouis- sance établis pour honorer les prin- ces et les héros, ou pour remercier les Dieux de quelque evénement favorable. Ces jours-fà , on ne ren- doit point la justice ; le négoce et le travail des mains cessoient ; on faisoit des festins et on célébroit des jeux. ( Culte cathol.) La première féte que Dieu ait instituée, est celle du sabbat. Les apôtres insütuèrent celles de Ja naissance , la mort. la résur- rection et l’ascension de leur divin maître. Aux fêtes de Jésus-Christ , suc- cédérent celles des martyrs, qui ont été les premiers saints du chris tianisme , et ensuite celles des au- tres fidèles , dont la vie péuitente et morüfiée n'avoit été qu'un loug martyre. FETFA , s. m. mot turc. ( Hist. turque.) Mandement da mufti, très-respecté, même du grand- seigneur. FÉTICHE , s. f. C’estun mot en usage parmi les nègres, ( Fist. de la Nigrilie) nom qu’on donne anx diff‘rens objets du culte superstitieux des nègres. Ces objets sont un arbre , des pierres , des animaux, elc. FEU , s. m. du lat. focus , et de lalismand Feur, dont les anglais ont fait fire. j ( Chim.) Matière très - subuile , qui, par sou action , produit du moins la chaleur, et souvent l’em: brasement, Les anciens chimistes regardent le feu comme une matière simple ;, imaltérable , et destinée à produire la chaleur et Pembrasement ; les chimistes modernes y distinguent deux objets : le calorique et la lu- miere. Un corps peut être Inmineux FEU sans être chaud ; il peut émettre de la chaleur sans être lumineux ; mais la réunion du calorique et de la lumicre simultanément sensi- bles , constitue ce qu'on doit aypeler feu. Les chimistes emploient, pour faire leurs opérations , les feux de sable , de limaille de fer , de cendre, de réverbère , de roue , de fusion, de lampe, de bain-marie , de bain de vapeur, le feu de suppression. Ils emploient mêine plusieurs au - tres espèces de chaleurs , qu’on peut mettre au rang des feux, comme l’insolaüon , le bain de fu- mier , le bain de marc de raisin, la chaleur de la chaux vive. Fey. tous ces mots, ( Méd.) I y dans la pathologie un grand nombre de maladies aux- quelles on a donné le nom de jeu; comme le feu S. Antoine, ou feu sacré , que le vulgaire appetle éry- sipèle ; le feu persique, autre es- pèce d’érysipèle où de dartre qui entoure Île corps comme une cein- turc. Quelques-uns nomment aussi Jeu persique , le charbon ou an- thrax. V, ces mots. (Jardin. ) Jeter son feu, se dit d’un arbre qui pousse d’abord vi- goureusement , et qui se ralentit ensuite. On fait jeter son feu à un arbre , quand on le charge amplement en bois et en fruiis, quaud on lui laisse beaucoup de bourgeons surnuméraires à dessein de le rendre sage. Lorsqu'il a jeté son few , on chance de méthode , et on le tient pus découvert. Ÿ. AMUSER LA SÈEVE. ( Art milit.) Faire feu c’est foire des décharges des armes à feu. Feu de courine, ou second flane; c’est la partie de la courtine com prise entre le prolongement de la face du bastion , et de l’angle du flane. Il ne s’emploie que dans les iortifications où la ligne de dé- fense est fichante. Feu rasant ; c’est celui dont les coups sont tirés parallèlement à la campagne , à a disiance seule- ment de trois ou quatre pieds de son niveau, 202 FEU On appelle aussi feu rasant, ce- lui qui »st fait par des coups tirés paraliélement aux faces des ouvrages de la lorufication. ( Marine) Feu , en termes de marine , Seutend ordinairement de Vaction de canonner : Faire feu ; Jeu bäbord, feu tribord, feu vif, Jeu roulant, feu bien serve. Donner Le jeu à un bâtiment ; c’est le chaufler, #, CARÊNER. L'eux ; on se sert de ce terme pour expiiiner les fanaux ou lanternes allumés la nuit dans un vaisseau , comme aux bunes, ‘aux bouts de vergue, dans les haubans , à la tête des mäts , pour faire des siguaux daus une escadre. #7, SIGNAL. On appelle aussi feux , des phares , des tours et autres éta- blissemens faits le long des côtes, pour y allumer des feux dans la uuit, aln de guider les vaisseaux aux approches des côtes. li y a des Jeux en grand nombre sur les côtes de la Manche , sur-taut du côté de l'Angleterre. ( Art du dessin} Ce qu’on ap- peile feu dans les arts, est souvent ce qu'on devroit appeler prestesse de composition, facilite d’exécutrow, absence de reflexiou et de jugement. Le feu est toujours vif, mais la vivacité nest pas loujours du feu; elle peut n'être qu’uue turbulence puérilie, uue pétujance inseusee. Raphaël, qui se représentoit les personnages tels qu'ils devorent être dans l& situaüon où il voulait les peindre, qui se péuétroit de l’af- fection intérieure dont 1is devoient ètre animés , avoit un fey bien plus vrai que tant de peintres dont on a vanté la chaleur, parce qu'its éprouvoient des mouvemens désor- donnés , et les faisoient passer dans leur composition. ! Les mots feu, enthousiasme, ont perdu bien des artistes, qui ont cru que le désordre, l’absence, la raison , de mépris des principes et des convenances , étoieut de l’erz- thausiasme , du feu. (Peunt. sur verre) Feu d'atteinte ; c’est un leu vifet àpre que l’on donne au fourneau des le commencement de la cuisson du verre peint. ( Feux d'artifice } On comprend FEU sous ce terme tous les feux artif- ciels et composés , où 1l entre géné- ralement du salpètre, du soufre et du charbon , et souvent du pétrole, de la poix résine , du camphre , de la chaux vive, de la coiophane, du vif-argent, etc. Il y en à à la guerre qui servent à incommoder lPennemi et à éclairer ses travaux et ses démarches ; d’autres qui ne sont que pour les spectacles. Les Chinois donnent aux feux d'artifice toute la variété des formes, des couleurs et des effets dont l’art est susceptible ; mais quant aux combinaisons des figures , des mou- vemens et des contrastes au feu , il n'est point de nation qui l'emporte sur les Moscovites. Feu grégenis; parmi les feux artificiels , le feu grégeois, ou le feu des Grecs, doit tenir le pre- mier rang. Les Grecs s’en servirent les premiers , et ils furent en pos- session , pendant plusieurs siècles, e brüler toutes les floties de leurs ennemis , sur-tout celles des Ara-— bes, qui venoieut d’Afriqne et de Syrie les attaquer jusqu’à Cons- tantinople. Ce feu fut mis au rang des secrets de l'Etat ; cependant les Turcs vin- rent à bout de découvrir sa com- position , puisqu'ils s’en servirent au siége de Damiette , en Egypte, Pan 1249. L'invention s’en est per- due au moyen de la poudre à canon qui lui a succédé , et qui. par le secours de l’artillerie , fait bien d’autres ravages que ceux que pro- duisoit un feu souflé dans des tuyaux de cuivre , et lancé avec des ma- chines à ressort. (Physique) Feu central ; c’est le feu que l’on suppose au centre de la terre. Quelques physiciens avoient placé au centre de la terre un fu per- pétuel nommé central, à cause de Sa situation prétendue ; ils le re- gardoient comme la cause eficiente des végétaux , des minéraux et des animaux, Comme la chaleur du soleil ne pénètre jamais plus de dix pieds (troisquarts de mètre ) en avant en terre. ils attribuoient à ce feu toutes Les fermentations et pro- (1 FEU 203 ductions qui sont hors de la portée de l’action de cet astre. Le feu central, qu'ils appeloient le soleil de La nature, concouroit , dans leur système, avec le soleil du ciel , à la formation des végé- taux. Gassendi a chassé ce feu du poste qu’on lui avoit assioné , en faisant voir qu’on Pavoit placé , sans raison , dans un lieu où l'air et l'aliment lui manquoient , et que tout ce que l’on pouvoit conclure des feux qui se manifestent par diverses irrupuons etautres signes,c’est qu'il y a effectivement des feux souterrains renfermés dans diverses cavernes à. où des matières grasses , sulfurenses et oléagineuses les entretiennent. Feu électrique ; où appelle ainsi tous les phénomènes d'électricité qui sont accompagnés de lumiere. Telles sont les aigreites lumineuses qu’on voit souvent briler aux angles des corps isolés qu'on électrise , ainsi qu'aux extrémités et aux angles des corps mon isolés et électrisables par communication , qu'on présente à des distances convenables des corps actuellement électrisés. 7. AIGRET- TE LUMINEUSE , ETINCELLE. Feu follet ; c’est un météore en- flamme , semblable à une flamme légère qui voltige dans l’air , à peu de distance de la terre, et qu’on aperçoit principalemeut pendant les nuits d’été, dans les cimetie- res et les endroits marécageux. Ces feux sont dus au gaz hydro- gène que fournissent toutes les ma- titres putréfiées , et qui s’enflam- ment par l'électricité de l’air quand elle & assez d'activité pour cela. Feu Saint- Elme , appelé aussi Castor et Pollux. C’est le nom que Von a donné à de petites gerbes de feu que l’on aperçoit en mer, dans les tems d’orage, aux extrémi- tés des vergues et des mâts des bà- timens, et qui font quelquefois en- teudre des éclats semblables à des pétards. Ce sont des feux électriques , qui re trouvant que peu d’issue par les différentes parties des vais- seaux Qui sont ordinairement im prégnées et même enduites de goudron et d’autres matières re #04 FEU sineuses , se dissipent sous Ja forme de petites serbes par les ex- trémités des veroues et des mäts, qui se trouvent au-dessus d’une nuée orageuse, Comme on en voit sortir des corps non isolés vis-à- vis des globes et des conducteurs électrisés. FEUILLADE,s. f. F. FEUILLE. ( Botan. ) Expansion lamince ou foliacée , ou feuillage particulier des plantes comprises dans la cryptlo- gamie de Linnœus PV, CRYPTO- GAMIE.. FEUILLAGE, s.m. de FEUILLE, ( Botan. } Ensemble des feuilles ‘une plante. Un feuillage beau Par sa disposition et se netteté ; plante d’un vilain et triste feuil- lage. (Arts d'imitation) Hse dit aussi de certaines représentations capri- cieuses de feuillages , soit en seup- ture, soit en ouvrages de tapisse- rie , ou autrement, FEUILLAISON , s. f. Voyez FEUILLE. ( Botan.) Tems où une plante vivace ou ligneuse commence à dé- velopper de nouvelles feuilles. Les plantes entrent en fenillaison à des époques différentes qu'il est ntile d'observer. La feuillaison est un des moyens de comparaison entre divers climats. FEUILLES , s. f. du lat. fo- lium. ‘( Botan.) Les feuilles sont les organes de la respiration ; quel- ques végétaux n’en ont point, mais la plupart en sont parés. Les feulles sont sessiles ou sou- tenues par un pétiole 74 ou ailé, simple où commun ; selon qu'il porte une on plusieurs fezr!les. Les feuilles sont quelquefois ap- osées sur des écailles sous mem AE appelées stipules , pla- cées sur Îles feuilles, sur le pé- tiole, ou qui les engaîvent. Les différences qu’on observe dans les formes et dans la position des feuilles , sont innombrables. Les feuilles , considérées selon leur insertion , Uennent à la ra- cime , à la tige, aux rameaux ou à la fleur. . Leur direction vaxie comme leur FEU insertion ; elles sont droiles, Hka= rizontales , inclinées , rapprochées de la tige , ou formant avec elle un angle plus où moins ouvert. Quant à leur durée, elles tom- bent tous les ans , on résistent aux risueurs de l’hiver et conservent leur verdure, Leur structure est sur-tont va- riée ; elles ont la forme d’une clène. d’un fer de lance, de hailebarde ou de flêche , d'un cœur, d’un rein, dun orbe ; elles sont {r'angulaires ou en lostnge ; leur bord est en- lier , denté , crénelé ,scié, accom- pagné de cils ou défendu par des piquans , etc. La couleur des feuilies est ordi- nairemen: d’un verd .différemment nuavcé ; mais quelquetois elle est d’un jaune doré, d’un blanc ar- genté , ou elle est rougeâtre. Leur expansion est plane, con- vexe, concave , pliée > Crépue ; ondulée, creusée en gouttiere. Leur substance est membraneuse, coriace où charnue , mince ou epaisse, pleine ou creuse. Voilà pour les feurlles simples. Les feuilles composées sont for- mées de plusieurs RE à fixés sur le même péiole. Elles sont conjuzuées, ternées ou quaternées ; selon que ces folioles sont au nom- bre de deux , de trois ou de quatre. L'usage des feuilles est très- utile ; elles servent à la vie du vé- gétal , le vêtissent, pour ainsi dire. Elles donnent de l’oxigène , et ré- parent les pertes que l’atmosphère fait de cette substance , par la com- bustion et la respiration. Plus'eurs servent à la nourriture des hommes et de certains asitmeux. Les fibres de quelques - unes serveui à la fa- biication du panier. Celles du mû- rier , élaborées et digérées ‘par les larves de la phalène bombyx , ap- pelée ver à soie, produisent cette substance précieuse ; d’autres don- nent des fils pour les cordons. Lorsque le froid arrête ia cireu- lation dans leurs trachées, elles se ferment , tombent , et alors con- verties en Aumus ; on terre végé- tale, elles servent à la végétation. La surabondance de feuilles est FEU wne maladie appelée PHYLLO- MANIE ( V. ce mot. ) dont le re- méde est dans la tonte de l'arbre et lémondation de ses branches. ( Technologie. ) Feuille est aussi d'un grand usage dans les arts, pour signilier des ornemens , des Outils , des instrumens ou des par- ües de leurs travaux. Les sculpteurs ajpeilent feuilles d’acanthe les ouvrages qui font l’ornement d’an chapiteau corin- thien. En terres d'imprimerie , on appelle feuille d'impression une Jeuille de parer qui est pliée en deux , en quatre , en huit , selon la grandeur du volume auquel elle doit servir. On met au bas de la première page de chaque feuille, une lettre de alphabet appelée sé- &/alure , pour désisner et indiquer l'ordre qu’elle doit avoir dans le volume. Au bas aes feuillets de la première moitié d’une ‘euille , On répète la même lettre , accompa - guée dun chiffre arabe ou romain , atin de faire connoître l’ordre que les feuillets doivent avoir entr’eux ; et au bas de fa dernière page de la feuille, on met le premier mot de la feurlle suivante , que l’on appelle RECLAME,, pour faire con- noïtre la liaison de l’une à l’autre. V. FORMAT, SIGNATURE, RE- CLAME. Les imprimeurs disent encore que la feuille est en train, Jorsque toutes les corrections sont faites ; et qu'ils n’ont plns qu'à rouler, ou à tirer jusqu'au nombre déter- mine. Parmi les batteurs d’or, feuilles se dit de l'or , de lVarsent , du cuivre, lorsqu'il est battu exlrême- ment mince. ” Les Joailliers appellent feuille, la petite lame de métal qu'ils met- tent sous les pierres précieuses pour leur donner plus d'éclat. En termes de chirurgie, on nomme eutlle une pete superficie qui se détache quelquefois d’un os , lors- qu'il a été offensé. On appelle aussi Jeuille de myrte un petit instru meut qui sert à nettoyer les bords des plaies ulcérées. Les étameurs appellent feuilles vus souche d’étaia qu'on applique "FIA 205 derrière une olace , pour qu’elle ré- fléchisse l’image des objets. Feuilles de corne. V. CORNE. FEUILLET , 8, E/de feuille. Une partie d’une feuille de papier pliée, et qui contient deux pages. FEUILLE , adj. de feuille. ( Botan.) Pourvue d’une ou plu- sieurs feuilles. 11 est, opposé à APHYLE. V. ce mot. (imprimerie) Feuillet se dit avssi d’une réglette de bois de l’é- passeur à-peu-près d’un quart de ligne. ( Hist. nat. ) Feuillet est en- core le nom d’un des quatre esto- macs des animaux ruminans. Les alimens | après être entrés de la pense dans ïe-bonnet , reviennent dans Ja bouche , où ils sont mäâchés de nouveau; de-là ils passent dans le feuillet , et ensuite dans la cail. Lette. ( Botan.) On dorne le nom de Jeuillet à ces espèces de lames qui tapissent la surface interne des cha- peaux des agarics de Linnæus. FEUILLURE ,}s. f. de feuille. (Archit.) Petite ciselure en angle rentrant entre le tableau et l’em= brasure d’une porte ou d’une croi sée , ou ailleurs , ainsi nommée. parce que sa concavyité imite une fa S= it qutre- feuille. FEUTRE , s. m. du lat. trum où filtrum. On a d lois feautre où feaultre. ( Manuf. ) Éspèce d’étofe non tissue , qui se fait en foulant le poil ou la laine dont elle est com- posée, ( Chapelier ) Dresser le feutre ; c’estie mettre sur une forme de bois, pour lui donner la figure d’un cha peau. FEVRIER , s. m. du lat. e- bruarius , formé de Jebria , déesse des purifications, ( Chronol. ) Nom du deuxième mois de l’année , y. st., qui ré- pond au mois de pluviôse, FIACRE , s. m. dans le sens de voiture publique, vient de l’image de S.-F'acre , qui servoit d’ensei- gue à un hôtel où ces voitures ont pris naissance. C’est le nom des voitures de louage qui sont sur la place en certains eudroits de Pis, 206 FI1B:72 et qu'on loue tant par heure , ou pour une course. Les Anglais disentque c’est d’eux que Paris a emprunié l'usage des Jracres; ce qu’il y a de certain, c’est qu'il n’y en avoit point en- core au commencement du régné de Louis XIV. FIANÇAILLES , s. f. du lat. fi- dentia ; assurance dans ja fidélité de queiqu'un. ( Culte cat/:ol.) Promesse de ma- riage en présence d'un prêtre. Ce mot se disoit autrelois de tout ce qu'on promeitoit sur sa foi. FIARNAUX , s. m. ancien mot français, qui. lors des guerres &e la Palestine , signiioit ceux qui arri- voient d'outre-mer dans la Terre- Sainte. (Ordre de Malte.) On appelle ainsi, dans l’ordre de Malte, les derniers chevaliers qui ont fait pro- fession dans l’ordre. FIBRE ,s. £ dulat. fibra, fila- ment. ( Physiol.) On appelle ainsi cer- tains hlamens déliés dont différentes arties du corps sont composées. On A : Les fibres des muscles, la fibre motrice , la fibre musculaire , la fi- bre nerveuse. Les fibres sont des corps longs et gréles, qui, par leur arrangement et leurs différentes connexions, for- ment toutes les parties du corps, et qui prennent, selon quelques-uns, Jeur origine dans le berceau. Les fibres ont un ressort élasti- que.cest-à-dire, qu'après avoir été alongées par quelque cause, cette cause cessant, elles se remettent dans leur état naturel. La matrice des femmes grosses, le ventre des hy- dropiques, le gonflement des glan- des, etc., fournissent des preuves de cette élasticité. { Botan.) Fibre se dit aussi de lougs filamens qui entrent dans la composition des plantes. FIBREUX , adj. de FIBRE : qui a des fibres, qui ressemble à des fibres. à ( Botan.) Fruit fibreux ; c’est ce- lui dont la chair ou le péricarpe rest rempli ou traversé de filamens lus ou moins tenaces , ou difiici.es a rompre. ° . FAC On dit aussi 70ix fibreuse, racine Jibreuse. FIBRILLE, adj. de fibrilla, di- minutif de /bra. ( Physiol.) Vetite fibre , filament. FIC , s. m. du lat. ficus, figue. ( Méd. ) Espèce de condylome ou excroissance charnue. C’est une pe- tite tumeur indolente, ronde , qui pend en manière de figue , d’où elle a pris son nom, ainsi que de sa substonce interne ; composée de quantité de petits grains qui la font ressembler à la chair de ce fruit. FIBRINE, s. f diminut. de FIBRE. ( Clumie) Terme mis en usage par les chimistes modernes, pour désigner la dernière des trois subs- tances, dans lesquelles se sépare spont:nément le sang , et distinguée des deux autres par sa concrescibi- lité spontanée, et sa dissolubilité dans les alkalis. FICHE , s. £ du lat. fixa, formé de figere, planter , ficher. - Technol.) Petit morceau de fer ou d'autre métal servant à la pen- ture des portes, des fenêtres, des armoires. (Jeux) C’est aussi une marque que l'on donne au jeu. ( Art milit. ) H se dit encore des bâtons ou piquets dont on se sert pour marquer les différentes lignes d’un camp. FICHÉ, participe de FICHER. ( Blason) Il se dit des croix et des croisettes qui ont le piedaiguisé, FICHET , s: m. de FICHE. ( Trictrac) Petit morceau d'ivoire ou d'autre matière qu'on met daus les trous d’un trictrac, et qui sert à marquer les parties à mesure qu'on les a gagnées. é FICTIF , ou FICTICE , adj. de fictitius , formé de fingo , feindre , dissimuler : qui est faux, qui n'existe que par supposition. ( Pratique ) Les rentes ne sont point des immeubles réels ; mais fc- tifs ; un héritage , au contraire ; est un immeuble réel. il y a des propres Jictifs qui sont des deniers stipulés propres: La fiction a été permise par la loi, añn d'attribuer à une personne ou à une chose une qualité qu’elle n'a point par elle-même, et établir FID en conséquence une disposition. Mais. comme les fctions sortent du droit commun, elles doivent etre restreintes dans leur cas particulier. FICTION , s. f. du litin ficko, formé de fin so, feindre , dissimi'er. (Arts d'imitation) Production des arts qui n’a point de modèle complet dans la nature. On distingue quatre genres de f£c- tion : le parfut , Vexagéré, le monstrueux et le fantastique. La fiction qui tend au parfuit est l'assemblage régulier des plus belies parties dont un composé nature! soit susceptible ; et dans ce sens étendu, la fiction est essentielle à tous les arts d'imitation. 7. BEAU. On a senti, d ns tous les arts, combien peu intéressante devoït être l’imitation servile d’une nature défectueuse et commune; mais on a trouvé plus facile de lexa gérer que de lembellir. De-là le second genre de fiction , qu'on appelle exagéré. La fiction qui produit le mons- trueux, semble avoir eu la supers- tition pour principe, las écarts de la nature pour exemple, et l’allé- gorie pour objet : considéré comme symbole, ce genre de fiction a sa justesse et sa vraisemblance ; mais il a aussi ses difficultés, et l’ima- ginetion #’y a pas été affreuchie des règles, des proportions et de l’ensemble toujours prises dans la nature. Pour passer du monstrueux au fantastique , le dérèglement de Vimagination, ou si l’on veut, la débauche du génie, n’a eu que la barrière des convenances à franchir. Le premier étoit le mélange des espèces voisines, le second étoit l'assemblage des genres les plus éloignés et des formes les plus disparates , sans progressions, sans proportions et sans nuances. FIDÉI-COMMIS ; S. M. confrac- tion du lat. fidei comnissum : ce qui est commis à la foi d’autrui. ( Pratique) Disposition particu- lière par laquelle un testateur prie sou héritier , ou quelqu’autre per- sonne, de remettre à quelqu'un Vhérédité entière ou une partie, ou quelque cliose en particulier. FIDE-JUSSEUR, s. m. du lat. FIiE 207 fide-jussor, formé de ide jubere: cautionver, se rendre garant. ( Pratique) Celui qui s’oblige pour la dette d’un autre, et pro- met de payer pour lui, au cas qu’il ne satisfasse pas à son créancier. Il y a cette différence entre le Jfidé-jusseur et le co-obligé, que celui-ci entre directement dans Pobligation principele avec les au- tres obligés, au lieu que le dé- jusseur ne s’oblige que subsidiai- rement au cas que ie principal obligé re satisfasse pas. FIDÉLITÉ, s. f. du lat. fides, foi, loyauté : régularité à remplir ses engagemens. Préier serment de fidélité. (Feinture) La fidélité äans les arts, est une vérité d'imitation. La fidélité la plus minutieuse devient un devoir quand on des- sine ou peint quelques objets de la nature pour servir à l’étude de l’histoire hatureite; mais le pein- tre, lorsqu'il est libre, ne doit à la nature qu’une fidélité loua- ble, c’est-à-dire, qu’il lui sut de rappeler, par l’imitation qu’il en fait, les principales sensations qu'il eccasionne, les printipaux eHets qu’elle nous transmet, et par conséquent les formes les plus caractéristiques. FIEF, s. f. du lat. fides, foi, suivant les uns , et selon d’autres, de fædus , traité, alliance. Domaine noble, qui relève d’un autre domaine. ( #. Lefebre, de l’Origine des fiefs ). I n’y a plus de fiefs en France. FIEL, s. m. du lat. el, fellis, formé de follis , sec. (FPhysiol.) Humeur jaunâtre et amère, contenue dans un vaisseau rond et un peu long, qui a la figure d’une petite poire, et qui est situé à la partie concave du grand lobe du foie. Ce mot signifie aussi la Oile, mais plus ordinai- rement celle des animaux. (Peinture) Pierre de fiel ; les peintres appellent ainsi une subs- tance dure qui se trouve dans les fiels de bœuf et dont ils font un beau jaune doré, Son plus grand usage est pour |: miniature. FIENTE, s. f. du lat. Jimelum. 208 FIG ; ( Hist. nat.) C’est le nom qu’on donne aux excrémens de plusieurs animaux. J/ammoniaque d'Egypte est le produit de la suie donnée dans la combustion de la Jiente du chameau. FIER , adj. du lat. ferus, dont les Italiens ont fait fero. Ce mot, dans l’origine , signifoit féroce, cruel : mais il a été détourné en- suite de sa première acception, pour signifier audacieux , et expri- mer l’estime qu’on a de soi-même. ( Peinture) On dit en peinture, une touche fière, fierté de pinceau. Cela signifie un pinceau hardi, une touche expressive, et ces qualités appartiennent au génie de lar- tiste, d’où elles se communiquent à sa main, et aux moyens qu’elle emploie pour rester empreinte dans ses ouvrages. On emploie plus ordinairement ces expressions, en parlant du genre de l’histoire, que des au- tres; en parlant de la représen- tation des êtres vivans, que de ceux qui, étant sans mouvement, sont incapables d'énergie. ( Blason) Fier se dit d’un lion dont le poil est hérissé. FIÈVRE, s. f. en lat. febris, du verbe fervere, bouillir. (Méd.) Mouvement déréglé de la masse du sang avec fréquence permanente du pouls et lésion des fonctions , accompagnée le plus souvent d’une chaleur excessive. Ce n’est point sans raison que les plus célèbres médecins ont ap- pelé la fièvre un assaut, un combat de la nature contre la maladie et contre sa cause. Entre les moder- nes, personne ne s’est déclaré plus hautement pour ce sentiment que Sydenham, qui 2 regardé la fièvre comme un effort et un instrument de la nature, institué pour séparer le pur de ce qui ne lest pas, et pour détruire la cause morbifique et la faire sortir du corps. * Pour les difiérentes espèces de fièvres, Ÿ. les mots qui indiquent les divers caractères qui les dis- tinguent : TIERCE, QUARTE, AÏGUE, PUTRIDE , etc. FIGURABILITÉ , s. f. du lat. FIG Jigurabilitas, formé de figura, hgure. ( Physique) Propriété qu'ont les corps d’être figurés, ou d’avoir une figure quelconque. Il n’y a point de corps qui n'ait une f£gure, car il n’y en a point dont le volume ne soit terminé par des surfaces qui ont nécessairement un certain arrangement entr’elles; et c’est là ce qu’on appelle figure. FIGURANT ,s. m. #. FIGURE. (Jeux scéniques ) Danseur, dan- seuse : qui figure aux ballets dans les corps d'entrée. FIGURATIF, adj. 7. FIGURE: qui est la réprésentation, la figure, le symbole de quelque chose, (Pratique) Le plan figuratif d’une maison , est celui qui en pré- sente le relief en petit; il diffère du plan géométral qui ne figure que l’emiplacement de la maison par des lignes. Les plans figura- tifs sont quelquefois nécessaires pour l’instruction des procès où il est question de connoitre le local d’un emplacement. FIGURE, s. f. du lat. figura. ( Fhysique) La forme extérieure d’üne chose matérielle. ( Géom.) Figure, en géometrie, se prend dans deux acceptions dif- férentes : dans la première, il signi- Ée un espace terminé de tous les côtés, soit par des surfaces, soit par des lignes. Dans la seconde, il signifie une représentation faite sur le papier de l’objet d’un théorème, d’un pro- blème , pour en rendre la démons- tretion ou la solution plus facile à concevoir. Figure de la terre; la terre n’a pas une figure sphérique, comme on l’a cru pendant long-tems, mais celle d’un sphéroïde aplati par les pôles, comme l’a prouvé la mesure des différens degrés de Ja terre , prise à différentes lati- tudes, Les observations faites sur la longueur du pendule, et par les lois de l’hydrostatique , suivant les recherches faites par Huyghens, Newton, etc. #, l’Astronom. de M. Lalande. (Peinture), Peindre la figure, ou faire l’image de l’homme , c’est imiter toutes Les formes ne ç FIG de son corps; c’est le rendre avee toutes Jes nuances dont il est sus- ceptible , et dans toutes les com- binaisons que l’effet de la lumière peut opérer sur ces nuances; c’est enfin faire naître, à l’occasion de cette représentation corporelle , V’idée des mouvemens de l’ame. Voy. EXPRESSION , PASSION : HARMONIE, PROPORTION , LU: MIiËRE, COULEUR. ( Sculpture ) Figure s’emploie quelquefois comme synonyme de Statue ; quelquefois aussi ces deux expressions ont un sens différent. Le mot statue convient aux figures qui sont debout ; mais ii ne con- vient pas à celles qui sont assises où couchées. Ainsi l’Antinoüs est une sfatue, et le Gladiateur une Jigure. (Rhétor. ) Figure se dit, dans un sens métaphysique et par imi- tation, de certaines manières de parler fines et délicates, distin- guées des façons ordinaires de s’ex- primer, qui font une beauté, un ornement dans le discours. Ces tours figurés tombent sur l'expression ou sur la pensée. Ce qui caractérise chaque figure , c’est le tour paticulier qu’elle donne, soit à une expression, soit à une pensée. Les figures sont un des princi- Paux ornemens du discours; elles sont en quelque sorte, la jangue propre de l’imagination et des pas- sions. La poësie et Péloquence s’en servent, non seulement pour laire, mais aussi pour persuader, ’un autre côté, comme il nest point de figure qui ne tire son ori- gine et son mérite de la nature, c’est elle qu’il faut consulter sur le choix; car quelque éclat que les figures communiquent au dis- cours , elles déplairoient placées sans discernement. (Musique) Les musiciens ap- pellent F7 un assemblage de notes qui résultent de la décom- position d’une note longue en plu- {sieurs de moindre valeur , dont les uns entrent dans l’harmonie de la mote longue, les autres non. Figure se dit encore d’un certain nombre de notes, qui forment , pour ainsi dire, un sens musical ; Zom, II. | | | | L T1G 209 Mais moins marqué que celui de la phrase, qui est elle-même com- posée de fivures. | ( Danse) On appelle Jigures de ballet, les diverses situations où plusieurs personnes qui dansent une entrée de ballet, se mettent, les unes à l’égard des autres, dans les différens mouvemens qu’elles font. Figure se dit aussi de différentes ligres que l’on décrit en dansant. FIGURE, participe de fgurer. (Pratique) Copie figurée ; c’est a copie qu’on a prise d’un écrit, en le copiant trait Pour trait, jus- qu'aux ratures et Jusqu’aux ren- Vois. ( Minéral.) On appelle pierres Jigurées, les Pierres sur lesquellez il y a des figures d'animaux, de plantes, etc., empreintes natu— rellement, On donne aussi ce nom à des pierres qui ont la Jigure de quelque objet, (Arithmét. Alg.) Nombres Jfigu- rés; ce sont des suites de nombres formés suivant une certaine loi. M. Paschal, M, PHôpital et d’au- tres, ont traité avec beaucoup de détail des propriétés des nombres Jigurés. (Géom. prat.) Figuré se dit, au substantif, de la représentation des différens objets que renferme un terrein dont on lève le plan, OZ un pays dont on lève la carte, soit à linstrument, soit à yue. FIGURINES, s. f. diminutif de figure , emprunté de l'italien Jigu- Tine. (rt du dessin ) On donne ce nom à de fort petites figures en peinture, en sculpture, en fonte. Il reste plus de figurines antiques que de statues, FIGURISME, s. m. de figure. ( Théologie) On appelle figures , les mystères qui nous ont été an noncés et représentés obscurément Sous certains types ou certains faits de l’Ancien Testament ; et Jigu- risme ; l'opinion de ceux qui re- gardent les événemens de l’ancien Testament, comme autant de figures de ceux du nouveau. FIL, s. m. du lat, {£/rm. ( Technol. ) Petit corps long et délié, qu'on fait en CESR: des 210 FIL matières molles et douces, comme du chanvre, du lin, du coton, de la laine et de la soie. ( Marine ) Fil à voile; fil rond, égal et uni, fait avec la meilleure espèce de chanvre, qui sert aux voi- liers à coudre et à assembler les toiles à voile. Fil de carret; celui qui entre dans la composition des cordages, et qui en forme les élémens. ( Fondeur ) Fil se dit du jet d’un méial en fusion. (Tireur d’or) Fil trait; celui qui est réduit à la grosseur d’une épingle , et qui a passé par les vingt- cinq trous du prégaton. a ( Tisserand ) Fil de chaïnelte ; Je gros il en petite ficelle, dont ils forment ia partie de leur métier qu'ils nomment chaïnetlte. ( Coutelier) Fil se dit aussi da tranchant d’un instrument qui cou- pe : le fil d’un rasoir, le Jil de l'épée. Astronomie) Fil d’un micro- mètre ; ce sont les fils que l’on tend au foyer d’une lunette, pour me- surer les diamètres apparens des astres. Il y a ordinairement un /£/ fixe, et un f£/ mobile, où censeur, qui tient à un chôssis mobile par une vis. Ces fils sont faits communément des brins de soie de cocon. Quand ou se sert de fils d'argent, on est obligé de calculer avec soin leur épaisseur , et d’en tenir compte dans toutes les mesures. ( Horlogerie } Fil de pignon; c’est un /£/ d’acier cannelé en forme de pignon , et qui abrège considéra- blement l’exécution des pignons. ( Ferblantier) Fil d’archal , où fil de fer, ainsi appelé en France , parce que Richard Archal inventa la manitre de le tirer. . FILAMENT,, s. m. du lat. fila- menta, terme de médecine , d'ana- toinie , de botanique, de physique, qui se dit des menus filets qui com- posent le-tissu des chairs , des nerfs , des plantes , des racines, eic. Oa l’applique aussi à ces concré- tions visqueuses qui paroisseut dans l'urine comme des cheveux ou des filets. FILASSE , s. m. de f£/. { T'echnol.) Filament que l’on tire FIL de l'écorce du chanvre, du lin, etc. FILATURE ;, sf. de fil. ( T'echnol. ) On appelle ainsi les établissemens où l’on file la laine ou le coton. FILE , s. f. du lat. inusité Jila, fait de filum , suite ou range de choses où de personnes disposées en long et l’une après l’autre. (Lydraul. ) File de pieux ; c’est un rano de pieux équarris , ét cou- rounés d’un chapeau arrêté à tenons et mortaises, ou attaché avec des chevilles de fer, pour retenir les berges d’une rivière, d’unétang , ou pour conserver les chaussées d’un grand chemin. ( Art milit.) File se dit aussi de la ligne droite que font les soldats placés lun devant l’autre, ce qui détermine la hauteur du bataillon. FILER , v.a. de file: faire du fil. (Musique) Filer un son ; c’est, en chantant, ménager sa voix, en sorte qu'on puisse le prolonger saus reprendre haleine. Il y a deux ma- nières de fier un son : la première en le soutenant toujours également ; ce qui se fait pour l'ordinaire sur les tenues où l’accompagnement tra- vaille ; la seconde , en lerenforçant, ce qui est plus usité dans les pas- sages et roulades : la première de- mande plus de justesse , la seconde a | las d’éclat. (Marine) Filer du cable; c’ést lâcher une partie du cable qui tient le vaisseau à l'ancre. On emploie ce moven dans un gros vent, lorsque le vaisseau fatigue beaucoup sur ses ancres; parce que plus il y a de longueur de cable, et moins Le vais- seau fait de force sur Pancre. Filer le cable par le bout, ou bout pour bout; c’est laisser aller tout le cable par l’écubier , et aban- donner son ancre , lorsqu'on est pressé d’appareiller , et qu’on n’a pas le tems de lever l'ancre. | On file le cable par le bout, at lieu de le couper, lorsqu’o1 a l’es= poir de venir le prendre avec son ancre, par le moyen de la bouée qu'on y hisse, pour la retrouver dans un moment plus favorable. ! Filer des nœuds ; c’est, en termes de pilotage et de navigation, faire du chemin en milles. Nous filons FIL six nœuds; c’est-à-dire, nous faisons six milles, ou deux lieues de chemin par heure. F. NŒUDS, FILET, s m. de filetum , dimi- nut. de fi/um: petit jil ; /il délié. ‘ ( Pêche, Chasse) Filet se dit d’un rets pour prendre du poisson ou des oiseaux. ( Jeu de paume } I signifie aussi les reis d’un jeu de paume , qui sont au-dessus des murs , pour retenir les balles, ( T'ecanol. ) Les tireurs d’or ap- pellent fief, un trait d’or où d’argent battu et dévidé sur de la soie. Les orfèvres dounent ce nom à un trait qu'on exécute le ons des cuillers et des fourchettes. Les horlogers l’ap- pliquent à une petite partie saillante qui règne ordinairement tout autour d’an corps. — Il se dit encore du pas d’une 15 : vis à double filet. En termes d'imprimerie, les /£/ets sont des règles de métal qui servent à séparer les chapitres et les colon- nes dans les tableaux de chiffres ou de lettres. Les luthiers appellent {lef, une petite élévation qui empêche que les cordes d’un violon n’appuyent sur la touche, — Parmi les biondiers, filet est une soie mise en quatre , cinq ou six brins. ( Marine ) Filets de bastingage. JT. BASTINGAGE. (Archit.) Filet, estune petite mou- lure carrée , qui fait partie des cha- piteaux des pilastres. C’est aussi une moulure moindre que le liste}, dont on se sert pour séparer les grandes moulures des corniches , archivol- tes , etc. ( Botan.) Filet commun; nom imyproprement donné au tube , à la colonne , etc., qui résulte dé Ia réu- nion partielle on totale des f£/ets des étamines d’une fleur. ( Physiol.) Filet est un liga= ment membraneux qui est sous la langue : il est quelquefois si long aux enfans nouveaux-nés, qu'il s’étend presque jusqu'à l’extrémité de la langue , ce qui les empêche de la remuer avec liberté, et: de teter avec facilité. 11 faut le couper de bonne henre; et la meilleure ma- nière est de se servir de ciseaux PIL 211 bien pointus et bien tranchans; après quoi, la nourrice passsera doucement son doigt trempé dans le miel rosat , sous la langue de l’enfant , afin d'empêcher la réunion qui ne man- queroit pas de se faire d’abord, On donne eucore ce nom à la membrane qui attache le prépuce au gland. FILIATION ,s. m. du lat, flius. ( Pratique ) Descendance de père en fils. Filiation se dit aussi des degrés de généalogie. Ces degrés se prouvent en justice par des registres en bonne forme , tels que ceux de baptême, de mariage, etc. FILIÈRE, s. f. du lat. f£/um , fil. ( Technol. ) Machine de fer où il y a différens trous par lesquels on fait passer les métaux dont on veut prolonger étendue. Les serruriers et les arquebusiers appellent f/ière, un instrument qui sert à faire des vis. FILIFORME , adj. de félum , fil, et de forma, forme. ( Botan. ) On désigne ainsi les parties des plantes qui sont déliées, cylindracées , et flexibles comme un fil. FILIGRANE. s. m. de l'italien filigrana , composé de flum, fil, et de granum, grain : filet à grains. { Orfévrerie) Ouvrage d’orfévre- rie travaillé à jour , et fait en forme de petits filets. FILIPENDULE, adj. de filum et de pendens : qui pend comme par ua fil. ( Botan. ) Racine filipendule ; c’est une racine composée de tuber- cules charnus , attachés au bas de la tige , ou entr’eux. Fz/rpendule se dit encore d’une graine pendante hors de sa loge, par le cordon ombilical. Telle est celle du genre magnolre, TILON, s. m. de l'italien f/one, augmentat. de /£/o , 81. ( Minéral.) Veine métallique. Quand on ouvre une mine , on aper- çoitau premier coup-d’œil le miné- ral comme dispersé et confondu avec les matières pierreuses et terreuses ; mais en examipant avec plus d’at- tention , on observe dans cette con- fusion apparente, un ordre général. Le minéral est presque toujours ran- gé par lits qui se Ni à des 2 212 FIL distances différentes : c’est ce qu’on nomme veines où filons. Les filons se présentent dans toutes sortes de situations, depuis la ligne horizontale jusqu’à la ver- ticale, et leurs difiérens desrésd’in- clinaisou les font désioner sous difié- rens nOMS. Filon perpendiculaire ; celui qui ait avec l’horizon , uu amogle de 70 à go degrés. “filon incliné ; celui qui fait un «an:le de 60 à 75 degrés. Frion oblique ; celui qui fait un angle de 45 à 6o degrés. Filon plat ou couché; de 19 à 45 degrés. Filon horizontrl; celui qui ne s’écarte pas plus de 15 degrés de ja Bone horizontale. Direction du filon; e’estsa situa- tion relativement aux quatre points cardinaux de la bonssole. Les mi- peurs! désignent cette direction par ‘les heures où ie soieil setrouve di- ‘rectement au - dessus du point de Phorizon où abouitda lionequi tra- verse Le Jon , suivant sa longueur. Ainsi, un filon de douze heures est celui qui se dirise du nord au sud. Uu filon de neui heures va'du N. ©. au $..E. Celui de rois heures va du N.E. au s.E. Les mineurs se servent d’une bous- sole dont les divisions sont marquées par deux séries de douze heures cha- une, placées. à rebours, c’est-à- dire, de droite à gauche; et l’ai- guille indique la mème heure par ses, deux extrémités. ‘La manière ‘dont les mineurs se servent de la boussole , et qui consiste à présenter sarallèlement à la longueur du 2/07, de côté marqué nord sur la boîte, exige que l’est et l’ouest soient éga- lement placés à rebonrs, et trans- posés l’un à la place de l’autre. Les filons prennent ençore diffé- rens noms, suivant leur degré de ‘bonté. Filon noble ; celui qu’on exploite avec avantage. Filon igroble; celui qui ne donne point de profit. ; Filon stérile ; celui qui ne contient que des matières pierreuses où sans valeur. 7. GANGUE, MINERAIÏ, &ALBANDE, NIDOROGROROQ. FIN Pour l’orisine et la théorie des {+ lons, consultez l’ouvrage de Werner, intitulé Z'Acorie des filons. FILTRATION, s. m. du lat. fel- trun, feutre ; parce que ceile opéra- üou se faisoit avec des feutres: de feitrum on a fait filtrum , filtre, ( Chumnie ) La feltralion est le pas- sage d’une liqueur à travers un corps destiné à Ja purifier des immondices qu'elle contient, Elle se fait par le papier gris, la chausse ou manche de drap, le blanchet, Je linge, les mèches de coton, les languettes de drap blanc , le verre pilé , Les pierres poreuses. ( 7. ALCARRAZZAS ) ; mais la f/{ralion purge les liqueurs de ce qu’eiles contiennent de grossier, et point de ce qu’elles tiennent en dissolution. (PAyswl.) Filtration, ou secré- tior , est une fonction dela nature, par laquelle les différentes humeurs du corps, comme la bile, urine, Ia salive, eic. se séparent de la masse du sang. PILTRE ,:s, m. du lat. filirum , formé de feltrum , feutre. (Chimie) Papier, étoffe, linge,'etce. , au travers de quoi on passe une ft: queur. Ÿ, PIL'URATION. (Physiol.) Filtre se dit par ana- logie des organes du corps qui fil- trent et séparent quelque liquear de la masse du sang. FIN, s.f. du lat. ff#rs, corrup- tion de funis , corde, limite, terme : ce qui termine, ce qui achève. (Pratique) Fin, en termes de pa- lais , signifie but, objet, exception, prétenuon, Fin civile ; c’est ce qui résulte d’une procédure dirigée au civil. Jin de nullité; démande tendante à faire déclarer nulle quelque pro- cédure ou autre acte. ‘" Fins de non payer; moyens par lesqueis un débiteur cherche à éluder le paiement deice qu'il doit. J'ins de non recevoir; exceptions péremptoires , qui empêchent, d’en- trer dans la discussion du fond. FIN , FINE , adj. du teuton , en, dont les Anolais ont fait fre, les Allemands feyn, les Flamands fyn, les ltallens et. les Espagnols ÿ£no : qui est délié et menu en son genref qui est excellent, subül , délicat, FIN { Orfévrerie) Pierres fines, se dit des pierres précieuses, par op position aux pierres fausses. , ( Monnaie) Denters de fin, grain de Jin, bouton de fin; c’est aïmsi qu'on désigne une portion d’or où d'argent, dans laquelle il n’y a point d'alliage ou de substance étrangère au métal fn. 7. AFFINEUR , COU- PELLE, ESSAI , CARAT, TITRE. ( Marine ) Vaisseau fin; c’est un vaisseau dont les extrémités sont plus pineées et plus taillées , étroites, et d’un contour plus adouci, qui a les facons plus élevées, moins de longueur de varangue et plus d’ac- culement. Ainsi, plus un vaisseau est fin, et moins 11 a de capacité. Fin voilier ; c’est ainsi qu’ou ap- pelle un vaisseau qui marche avec vitesse, FINALE, s. f. de fenis. ( Musique ) Principale corde ou mode qu’on appelle aussi tonique , et sur laquelle Ja pièce doit finir. Il se dit aussi du morceau d'ensemble qui termine un acte dans les pièces italiennes. FINANCE, s. f. du lat. fus, dont on a fait f£rer , pour finir, ache- ver , bailler par force ; dont les An- glais ont fait fire , les Allemands inden , et les Suédois /inne. ( Administr. ) Deniers publics de l’état; tout ce qui compose le trésor national. Il signifie encore l’art d’assurer , de réoir et de percevoir les imposi- uons , etc. FINESSE , s. f. de l'italien f- nezza : qualité de ce qui est fin, délié. ( Peinture ) Finesses de ton, {inesses de touche ; ces manières de s'exprimer ont rapport à ce qu’on appelle en peinture le précieux, le terminé ; enfin au soin que met l’ar- üste dans son travail , et à sa pro- preté dans l’exécution. La finesse des passages et des tons demande qu’on empioie les couleurs avec précaution, et qu’eilesne soient salies, ni par les objets extérieurs, ni De Hinlaieoe ou par la fatigue du faire. La finesse suppose une étude mé- ditée des eBets de la couleur , de ceux de la lumière, de la valeur FIO 213 juste des tons, de leurs mélanges, de leurs dégradations , qui sont les bases de harmonie pittoresque. Une main légère , une vue juste, un sentiment délicat, déterminent et opèrent la firesse de la touche. FINT, partic. de finir, finire, ter- miner , achever. ( Peinture ) Ce tableau est bien fini, d’un grand fin: , d’un féns pré- cieux. Un tableau est fi: quand il est parvenu au point d’imiter la na- ture. Dans la peinture , tout est men- songe jusqu’au fért. Ainsi, un ou- yrage est terminé, quand il paroît l’être de la place où il doit être vu. Un plafond peint à fresque par grandes masses établies au premier ccup, peut être aussi f/n1, relative— ment à son objet, qu’un petit tableau de Metzu ou de Mieris. Il faut dis- tinguer le 72 du léché : le léché est froid , il est sec ; le f£rt n'exclut pas la chaleur, il l’exige même , puisque c’est en finissant que le peintre éta- blit les touches fortes et mäles qui donnent la vie à un ouvrage de l'art. { Géométrie) Grandeur finie, celle qui a des bornes. Nombre finr, tout nombre dont on peut assigner et exprimer la valeur, Progression Jinte, celle qui n’a qu’un certain nombre de termes par opposition à la progression infinie , dont le nombre de termes peut être si grand que l’on voudra, FINITEUR , s.m. de férir. ( Astron.) Cercle finiteur ; c’est le nom que les astronomes donnent à l'horizon ; il est ainsi appelé parce qu'il finit et borne la vue ou Paspect. IOLE , s. f. du lat, phiala, fait du grec +142n (phialé ) ; petite bou- teille de verre. ( Pharmacie ) Petite bouteille à col long et d’un verre très-mince, dans laquelle les apothicaires en- voient leurs médecines. ( Chimie ) C’est aussi un peut matras d’un grand usage dans les laboratoires de chimie, par la fa- cilité qu'ont ces fioles d’aller au feu sans se casser. ( Hydrostatique ) fiole des qua- tre élémens ; c’est une fiole ou tube cylindrique de verre, rempli jus- FIS qu’à sept ou huit pouces de hauteur de quatre liqueurs différentes ; sa- voir : de mercure , d'huile , de tartre par défaillance, d’alcool et d'huile de pétrole, Si l’on agite la fiole , Les liqueurs se mêlent ; mais ‘en les laissant ensuite reposer, elles se séparent et se placent les unes au-dessus des autres, dans l’ordre de leur pesanteur spécifique, ( Hydraulique ) Fiole sedit aussi des trois tuyaux de verre que lon met dans les tuyaux d’un niveau, et que l’on ajuste avec de la cire et du mastic, afin que l’eau colo- rée renfermée dans le gros tuyau horizontal, puisse monter dans les Jioles , et découvrir la ligne de mire. FIRMAMENT,, s. f. du lat. f£r- mamentum ; le ciel , ainsi appelé parce que ceux qui lui ont donné ce nom l'ont cru d’une matière so- lide. < (_Astron. ) Nom que l’on donnoit autrefois au huitième ciel, ou au ciel des étoiles fixes. C’étoit un axiôme de la philosophie ancienne, que les cieux devoient être solides ; cependant comme il falloit que la lumière passät au travers , cela obligeoit à faire les cieux de cris- tal ; et voilà l’origine de tous les cieux de cristal de lastronomie ancienne. Aujourd’hui on ne donne plus le nom de f7mament qwà cette voûte céleste et de couleur bleue , où les étoiles paraisseut attachées. Foyez BLEU, ÉTOILES. ( Théol. } Quelques théologiens appellent frmament le ciel étoilé , pour le distinguer du ciel empirée qu’ils imaginent être au - dessus , et dont ils font la demeure des bien- beureux. FIRMAN , sm. du latin frmo, confirmer , rendre authentique par sa signatnre. ( Econ.polit. ) C’est le nom qu’on donne dans les Indes orientales , et particulièrement dans les Etats du Grand Mogol,anx passe-ports ou permissions de trafquer que l’on accorde aux marchands étrangers. 214 FISC , s. m. du latin fiscus, pa- nier d'osier , formé du grec gicuos FIS (PASFON) ; qui signifie la même chose. ( J'inances) Panier dans lequel les anciens mettoient de l’argent. On distinguoit chez les Romains le trésor du prince du trésor de l'Etat, œrartum. Le fisc appartenoit au prince , et le trésor, @rarium , au peuple. De fisc, on a fait CONFIS- QUER , CONFISCATION, 7. ces mots. FISSICULATION , s. f. du lat: Jissiculatio, action de couper, formé de fissiculare, découper, dérivé de Jindo , ouvrir , fendre , séparer. ( Chirurgie ) L'action de décou- per ; dissecuion anatomique, et pro- prement , ouverture faite avec le scalpel. FISSIPÉDE , adj. du lat. fssus, fendu, et de pes, pedis , pied : pied fendu. ( Zoologie ) On appelle ainsi les quadrupèdes qui ont le pied divisé en plusieurs doigts. Tels sont les chiens, les chats , les loups , etc. par opposition à SOLIPEDE. F. ce mot. FISSURE, s. f. du lat. fissura, fente , de findere , fendre , séparer : fente, crevasse , ouverture, rupture. ( Chirurgie ) C’est, en termes de chirurgie , une espèce de frac- ture ou de solution de continuité, longue et très-étroite. Les fissures ou fentes sont na- turelles , où proviennent de mala- dies. Les fissures morbifiques ar- rivent au crâne , OU aux autres 05, ou à la peau, et alors ce sont'des gerçures. FISTULE , s.f. du lat. fstula, formé de fusula , parce qu’elle coule , ou de fistula , parce qu’elle a une cavité longue etétroite comme une flûte. ( Chirurgie.) La fistule est un ul- cère calleux, profond, sinueux, dont l'entrée est étroite etle fond large, Elle vient imdifféremment sur toutes les parties du corps. Son siége est toujours dans la membrane adi- peuse , et dans les membranes cel- luleuses. La fistule qui se forme à l'angle de l'œil, dans Je sac de Vœil, se nomme jistulelacrymale. Celle qui vient au fond du fonde- ment se nomme /istule à l'anus, FLA De fistule on a fait FISTULEUX , qui se dit des plaies et des ulcères où il s’est formé des fisules. ; ( Botan.) Fistuleux se dit aussi des parties des plantes qui sont allonoées , plus ou moins cylindria- cées , et creuses intérieurement , mais ‘loses par les deux bouts. Le chanvre des graminées est sou- vent fistuleux. Les feuilles et la tige de quelques espèces d’ail , sont fs{uleuses. FISTULAIRES , de fistula. ( Minéral.) Il se dit des stallac- tites, quand elles ont un canal iu- térieur. 7. STALACTITE. FIXATION, s. f. du lat. fxatio, de figere , planter, ficher : Vaction de ficher. ( Céimie ) Opération de chimie par laquelle un corps volatil ou faciie à dissiper , est rendu fixe. ( Commerce ) I] signifie encore la détermivation du prix d’une mar- chandise que ce soit. FIXE , adj. de fixus , participe de figere, planter, ficher : qui ne se meut point, qui ne varie poiut. (Chimie. ) On entend par sub- tances fxes , celles qu'une chaleur considérable ne fait point monter au haut du vaisseau, et s’évapo- rer , comme Je sel fixe. (Astron.) On sesert de ce mot en astronomie, pour distinguer les étoi- les qui n’ont ancun mouvement pro- pre, d'avec les planètes appelées étoiles errantes. FIXITÉ , s. f. même origine que FIXE. ( Physique) C’est la propriété qu'ont quelques corps de n'être point dissipés par l’action du feu, tels que l'or , le platine, Var: sent, etc. | ( Astron. ) Quelques astronomes ont aussi employé ce mot , pour désigner la propriété qu’ont les étoi- les fixes de n’avoir aucun mouve- ment propre. FLACGEOLET , s. m. du grec mhayiauroc ( plagiaulos), flûte tra- xersière , composé de rhéysoe ( pla- £10s ) oblique , et d’zurcc (ares) » iüûte , outout simplement de f{are, J'atum , souffler , dont on à fait J'aticicare , flaticioletum ; qui est le mot latin de f'ageolet. FLA 215 ( Musique instrum. ) Espèce de petite flûte dout le son est clair et aigu. Flageolet organisé ; instrument qut recoit son vent par des souf- Îlets, et que l’on touche comme Poroue sur un clavier. FLAGRANT, adj. de flagro, brü- ler, étre allumé. ( Pratique.) Flagrant délit : c’est le moment même où le coupable vient de commettre le crime ou le dom mage dont on se plaint. FLAMBEAU ,s. m. du lat. fla- meilum , diminutif de f/amma , flamme : espèce de torche de cire dont on se sert la nuit par les rues. Il se dit aussi des chandeliers dans lesquels on met des chandelles de stif ou de cire. ( Rafjinerie de sucre) Dans la fabrication än sucre , on appelle Jiambeau ,une chaudière dans la- quelie on fait bouillir le sucre à un feu s1 violent , que la masse du fluide semble étinceler ; ce qui a fait donner à cette chaudière le nom de flambeau. (Hist. anc.) Les flambeaux des euciens n’étoient pas de cire comme les nôtres ; ils étoient de bois séché au feu, ou autrement. Pline dit que, de son tems, ils étoient de charme et de coudrier; mais on a employé à cet usage le chêne, l’orme , et plus ordinairement le pin. FLAMEBER , v.a.du lat, famma, en changeant M en B, passer par le feu, ou par dessus le feu. ( Artillerie ) Flämber un canon; c’est y mettre un peu de poudre dans l’intérieur, pour faire la pre- mière épreuve. ( Marine) Flamber un saïs- seau; C’est lui faire un signal, en le désigrant par la flamme dont on est convenu dans l’ordre des signaux. Lorsque le vaisseau com- mandant flambe un vaisseau parti- culier de l’escadre , dans une évo- lution, c’est pour lui marquer qu’il n’est pas à son poste. ou qu’il n’exécute. pas. bien la marœurvre qui lui est ordonnée ; et c’est une espèce de reproche fait au, capi- laine de ce vaisseau. f’oy., pour 216 FL'A l’origine particulière de ce mot, FLAMME DE VAISSEAU. FLAMME, s. f, du lat. flamma. ( Physique) Fluide subtil et lu- mineux quiémane de certains corps qui brülent, La flamme est la partie du feu la plus brillante et la plus sub- tile ; elle paroît n’être autre chose que les vapeurs ou les parties vo- latiles des matières combustibles extrèmement raréfñées , et ensuite enflammées ou échaufltes jusqu’à être ardente. La /lamme ne sauroit subsister dans un autre milieu que l'air; tout autre corps qui l’entoure la suffoque ; tous les corps pulvéru- lens, mous et liquides, et mème les plus combustibles, jetés en masse sur un Corps enflammé étei- gnent la flamme, de la même ma- nière qu’un corps solide qui sup- prime l’abord libre de Pair. La flamme ne subsite pas non plus dans un air rare , encore moins dans le vide parfait. Les mofettes et toutesles vapeurs qui prennent la place de l'air, éteignent aussi la f/amme. (Architecture , Sculpt., Broderie) Flamme se dit aussi des représen- tations de flammes qui se font sur des ouvrages de broderie, de sculp- ture etc.; telles sont les f/ammes des ornemens funéraires, de cer- tains vases d’architecture, etc. (Marine) C’est encore à cause de sa ressemblance avec la figure de la flamme, qu'on appelle de ce nom une banderolle longue et étroite, que l’on arbore au haut du grand mât, comme la marque du commandement , où aux autres mâts, et au bout des vergues, pour les signaux. C’est dans ce sens qu'on dit flamber un vaisseau, pour lui faire un signal avec la flamme qui doit le désigner dans l’ordre des signaux. FLAN, s. m. corruption de flaon, du lat. flo, fondre. ( Monnaie) Petite pièce de mé- tal taillée en rond, pour en faire de la monnaie. FLANC, s. m. de l'italien fZanco, formé du lat. latus, ou peut-être du grec aayav (lagôn), dans le pme senf. FLA (Anat.) Parties latérales de 1a région ombilicale , nomme autre- ment lesiles. . (Art milit.) Flanc se dit, par analogie, du côté d’un bataillon, d’une armée, Les ennemis nous prirent en flanc. Il faut couvrir le flanc de l'infanterie par des ailes de cavalerie. ( Fortific.) Flanc est aussi la partie d’une fortification qui décou- vre lesautres parties de côté ; ainsi , le /lanc du bastion, est la distance comprise depuis l’angle de la cour- tine jusqu’à l’angle de Pépaule. (Marine) Flanc du vaisseau ; c’est la partie du vaisseau qui se présente à la vue de l’avant à l’ar- rière, dans toute sa longueur, ou de la proue à la poupe. On prête, on présente le flanc à un vaisseau ennemi lorsqu'on veut ui lâcher sa bordée ou le canonner. FLANQUER ; v. a. de FLANC: ( Arclut. milit.) C’est défen- dre, faire feu de côté, pour prendre l’ennemi en flanc. Tout ouvrage de guerre qui n’a que la défense de front est défec- tueux, et pour lui donner sa per- fection , il: faut qu’une de ses parties flanque Vautre, et que réciproquement, il en soit f/anqué. La courtiue est toujours Pendroit le plus fort d’une enceinte de place, parce qu’elle est f.anquée ou vue de côté par les deux fancs ui la terminent. FLATTER , v.a de flatare, formé de lactare, nourrir de lait: louer excessivement dans le dessein de laire, de séduire. (Peinture) Flatter se dit des peintres de portraits , quand on suppose qu’ils font les représen- tations plus belles que les ori- ginaux. Faire de grands yeux sans ex- pression, de petites bouches sans mouvement, un sourire sans finesse, des joues arrondies sans être belles, des fronts comme la mode veut qu'on les ait, abandonner enfin la nature pour des conventions pas- sagères ; tels sont les moyens gros- siers qu'emploient bien des pein- tres dans l'intention de flatter. Saisir, autant qu’il est possible à l'art, l'expression de la nature; FLE en supprimer les petites formes qui ne marquent que sa dégra- dation, en adoucir les défauts, ce n’est pas /latter; c’est conuoitre le devoir de l’artiste , qui sait qu’il y a, même dans l’art de faire le portrait , quelque chose d’idéal. L'ouvrier en peinture de por- traits, qui charge toutes les for- mes défectueuses de Poriginal , et le fait reconnoitre de loin à ses défauts , est, ce qu’on appelle sou- rent dans le monde, un peintre qui ne latte pas, et qui attrappe les ressemblances ; mais, aux yeux des vrais connoissenrs, ses ouvre- ges ne ressemblent réellement à rien. FLATUOSITÉ, s. £. du lat. fla- fus, vent. (Méd.) Vents qui s’engendrent dans le corps, qu’on rend par le haut ou par le bas, ou qui res- tent dans les intestins, et qui pro- duisent des borborygmes. FLEAU , s. m. du lat: f'agel- lum , dont les Anglais ont fait flail, les Allemands f/egel. Nous avons dit anciennement f/uel et ensuite féel. (Agricult.) Instrument qui est composé de deux bâtons d’inégale longueur , attachés l’un au bout de Vautre avec des courroies , et qui sert à battre le blé. ( Mécanique ) Fléau se dit d’une sorte de lévier, qui fait la partie principale d’une balance. Le ee dans une balance, est le lévier Su premier genre partagé par Vaxe en deux bras égaux et aux extrémités duquel on suspend les bassins. C’est encore, dans la balance ro- maine , le lévier du premier genre, partagé par l’axe en deux bras ivé- gaux, sur le plus long desquels glisse le poids, tandis qu’on atta- che le corps qu’on veut peser à l'extrémité du bras le plus court. FLECHE, s. f. de FPallemand flitsch ou flitz; trait quise dé- coche avec un arbalète. (Art milit.) Les flèches sont de petits ouvrages qu’on élève quel- quefois sur les angles saillans et rentrans. Les assiégeans détruisent Pelfet de ces flgches ; en Jabou- FLE 217 rant leur intérieur par des batte- ries à ricochet, ou par des bom- bes tirées aussi à ricochet, ou en incommodant l’ennemi dans ses flèë- ches par des pierriers qui y font ordinairement beaucoup de mal. On appelle encore flèches des pièces de bois attachées les unes aux autres par des anneaux de fer. A la dernière de ces pièces qui est armée de fer, on met le pétard. Ces fléches se mettent sur des roues que l’on pousse comme les ponts volans , dont on se sert pour en- trer dans la place quand lou- verture est faite. Flèches de pont ; cest ainsi qu’on nomme les pièces de bois assemblées dans la bascule , qui tiennent par les deux bouts de devant les chaînes de fer qui en- lèvent le tablier du pont. Flèches ( armes) ; l'usage des arcs et des flèches n’est pas aboli partout. Les Turcs s'en servent encore dans leurs armées aussi bien que les Afri- caïns , les Américains, et la plupart des Asiatiques ; mais il n’y en a point de si «droits que les Tartares, pour tirer de l’arc en avant et en arrière. Flèches à feu ; Ce sont des flèches que l’on tire avec des arbalètes, et qui sont faites de la même manière que les dards à feu. Elles se jettent, pour découvrir les travailleurs des assiégeans , dans le plus fort de Vobscurité. ( Marine } Flèche se dit de la par- tie de l’avant d’un vaisseau. Flèche de mäüt ; c’est la partie su— périeure ou pointe des mäts de per- roquets et de la perruche qu'on laisse nue au-dessus du capelage. Dans les vaisseaux de commerce, cette flèche n’est que de deux ou trois pieds, pour donner un peu de grâce à la mature ; mais dans les fré- gates et vaisseaux de guerre, elles ont douze et jusqu’à vingt pieds, suivant la grandeur du bâtiment. Elles servent dans les beaux tems à piacer les perroquets volans; et d’ailleurs, elles sont nécessaires pour l'établissement des pavillons et au- tres marques de commandement , ou pour les signaux. (Archit.) Flèche se dit aussi d'une sorte de clocher fort menu et point commg une fleche. 218 FLE ( Géom. ) Flèche est encore Île nom que quelques géomètres ont donné à ce que lon nomme autre- ment le sinus verse d'un arc, parce qu'il ressemble à une flèche qui s’ap- puie sur la corde d’un arc. (_Astron.) Flèche se dit encore de la constellation boréale située au-dessus de Paigle, et qui contient 18 étoiles. Cette constellation est diflérente de la flèche d'Antinoüs, qui, avec Varc , forme une constellation dans Hévélius, LA FIÉCHISSEUR, adj. du latin flexor , formé de flectere , léchir , courber. .(PAysiol.) Nom commun à plu- sieurs muscles, dont les fonctions sont de fléchir les parties auxquelles is appartiennent. FLÉGMAGOGUE, adj. du grec QAÉyHa Dre ), flegme , pi- tuite. et de 4yw ( agô ), chasser. ( Méd.) Nom des médic:mens qui purgent de la pituite, pris par anti- phrase du verbe oxéyx, brûler ; comme si lon disoit, humeur non brûlée. FLEGME , s.m. du grec oxfyua (phlegma ), pituite. ( Med.) Humeur aqueuse qui existe dans le corps de animal. ( Chimie ) Flegme se dit aussi de la partie aqueuse et insipide que la distillation dégage des corps. FLEGMON, s. m. du grec o1ey- porn (phlegmoné ), inflammation , formé de gaéyæ ( phlégô ) brûler , euflammer. ( Méd.) C’est, en général, une inflammation, c’est-à-dire, une chaleur immodérée etcontrenature, universelle ou particulière, avec tu- meur ou sans tumeur. Le phlegmon, en particulier, est vue tumeur inflammatoire, dure, élevée, circonscrite , accompagnée de rougeur , de douleur et de pulsa- tion, et qu s'étend autant en lar- geur qu’en profondeur, causée par une abondance de sang arreté et accumulé par fluxion dans une par- tie et qui occupe non secuiement Jes tégumens, mais aussi les mus- cles. FLÉTRISSURE, s. £ de Jltrir., corruption de lancien mot Jlätre JA er 2 TLE fleutrer ,; pour marquer d'un fer chaud. (Pratique) Impression d’une mar- que faite, en conséquence d’un jugement, par l’exécuteur de la haute - justice sur la peau du cri- minel convaincu d’un crime qui mé- rite cette peine afllictive. Cette mar- que se faisoit autrefois sur la face mème du criminel. Aujourd’hui, elle se fait sur l'épaule. Flétrissure se Mt aussi au figuré , pour toute condamnation qui em porte infamie de fait ou de droit. FLEUR, s. f. du lat. flos , fait du grec ga6ç ( phlos), fleur. (Botan.) Produit temporaire d’une plante, par le parfait développement duquel celle-ci indique, et le lieu de ses organes sexuels occupent ou evroient occuper, et le tems de la fécondation, après lequel ce produit tombe , où bien persiste, en s’alté- rant ou en changeant de nature. Quatre parties principales peuvent entrer dans la Composition d’ure fleur, savoir : le CALICE , la CO- ROLLE, PETAMINE , le PISTIL: V. ces mots. (Archit. Pointure , Sculpt.) Fleur se dit des ornemens qui imi- tent les fleurs naturelles. ( Chimie) Fleurs se dit aussi des parties les plus subtiles des corps, sous une forme sèche, séparées des lus grossières, qui se subliment par e moyen du feu : telles sont les fleurs * ammoniacales cuivreuses ,, queles chimistes modernesappellent muriate ammoniacal de cuivre su- bliné. Fleurs ammoniacales martiales , où muriale anmoniacal de fer su- blimé. Fleurs argentines de régule d’an- timoine , où oxide d’antimoine su- blimé. Fleurs d’arsenic, ouoxide d’ar- senic sublimé. Fleurs de benjoin , ou acide ben- zoique sublimé. leurs de bismuth, ou oxide de bismuth sublimé. Fleurs d’étain , ou oxide d’élair sublimé. Fleurs métalliques, ou oxides métalliques sublimés. . Fleurs de soufre, où soufre su blimé. FSE Fleurs de zinc , ou oxide de zinc sublimé. . ( Méd.) Fleurs blanches ; on en- tend par fleurs blanches une maladie cachectique, qui consiste en un écoulement irrégulier d’une humeur impure , mucilagineuse et ordinai- rement blanchâtre, par les parties naturelles de la femme. Fleur, en ce sens, est une cor- ruption de flueurs , fait du latin uor, dérivé de fluere , couler. FLEURAISON , s, f. de eur. ( Botan.) Tems auquel une plante commence à épanouir ses f'eurs. Il se dit aussi de l’espace de tems pen- dant lequel une plante reste en leur. La fleuraison est le second moyen végétal de comparaison entre les divers climats qui nourrissent des plantes semblables. FLEURISTE, adj. de fleur. ( Botan.) Jardinier - fleuriste ; c’est celiu qui occupe particulière ment de la culture des fleurs, et aussi de celles des arbustes à fleurs et à fruit. Les fleuristes, par leurs soins et par leur art, sont parvenus à multi- pr en Europe les fleurs les plus elles et les plus estimées, qui pres- que toutes, comme les tuhpes, les renoncules, les anémones, les tubé- reuses , les jacinthes, les narcisses, les lys, etc,, viennent originaire- ment du Levant, Indépendamment de la connois- sance des terres meubles. légères, dont ils ont besoin pour leur végé= tation, les flesristes ont encore des secrets pour panacher les fleurs et les chamarrer de diverses couleurs. Fleuriste artificiel; c’est celui qui représente la nature dans toutes ses perfections par le moyen des fleurs, des feuilles et des plantes artifcielles. Cet art, très-ancien à la Chine et en Italie, n’est pas encore très-avan- cé en France. On ignore de quelle manière les Chinois composent leurs fleurs ar- tificielles. Nos dames s’en servoient autrefois pour orner leur toilette ; mas comme elles exigeoient beau - coup de précautions, qui devenoient _ souvent inutiles , elles n’en font | presque plus d’usage. | FLE 219 Les fleurs d'italie se soutiennent mieux que celles de la Chine, aussi en fait-on une grande consomma- tion. Ces fleurs, qui sont fabriquées de coques de vers à soie, de plumes, et d’une toile teinte, gommée et très-forte , sont supérieures à celles qu'on fait ailleurs, parce ee sont plus solides , et que par la tour- nure et la couleur qu’on leur donne, elles représentent mieux des {leurs naturelles. FLEURON , s. m. diminutif de fleur. + ( Botan.) Fleurs à fleuron ; cha- que petite fleur dont le limbe de sa corolle s’elève ou s'étale également, ou à-peu-près, en tout sens, est nommée f/euron ; et on appelle de- mi-fieuron, celle dont ce mème limbe se prolonge d’un seul côté extérieur pour former ce qu'on appelle lan “guette. On appelle fleur radiée celle qui est composée tout à-la-fois de J{leurons et de demi-fleurons. ( Archit.) Fleuron se dit aussi d’une espèce de représentation de fleurs, servant d’ornemens d'archi- tecture. FLEUVE, s.m. du latin f/umen, formé de fluere , couler. (Géogr.) Amas considérabled’eau, qu , à vous de queique source, coule dans un lit vaste et profond , pour aller se jeter dans la mer. FLEXUEUX, adj. de /lectere, fléchir. ( Botan. 11 se dit des parties des plantes qui forment plusieurs cour- bures ou flexions sur un même plan. : FLEXIBILITÉ, s. f. de flectere, fléchir : qualité de ce qui est flexi- ble. (Physique) Propriété qu’ont les corps de pouvoir céder aux puissan- ces qui lescompriment. On ne con- noït point de corps qui ne puisse céder à une force finie; car tous les corps sont compressibles, ce qui sup- pose nécessairement la flexibilité. Le diamant, le corps le plus dur que Jon connoisse , est lui-même flexi- ble; et la preuve qu'il est flexible, c’est que, si on le laisse tomber sur un corps dur, il rejaillit ; or ce mou- vement réfléchi ne lui vient que de son ressort. Lesliqueurs ellesmêmes doivent Ctre regardées comme /lexi- FLO bles ( quoiqu’elles le soient très- peu), puisqu'elles rejaillissent et qu’eiles tränsmettent les sons. FLEXION , s.f. du lat. flexio, formé de flectere, fléchir : état de ce qui est fléchi. ( Anat.) Mouvement des parties des corps qui fléchissent ; opéré par les muscles fléchisseurs, dans les 08 dont les extrémités éloignées peu- vent se rapprocher en formant un angle. Astron.) Flexion se dit aussi des grands instrumens , dont on at- tend une grande précision, et dont la flexion occasionne des inconvé- niens considérables. FLIBOT, s. m, corruption de l’an- glais fly-boat , bateau léger: bateau volant. ( Marine )Sorte de bâtiment hol- landais à fond plat, à gros ventre , et à culrond; c’est une petite flûte ordinsirement au-dessous de cent tonneaux de port. FLIBUSTIER , s.m. Ce mot pa- roit être une corruption de lPanglais Jfree-booters, francs-pilleurs. ( Marine ) Un appeloit ainsi au- trelois les corsaires où aventuriers qui s’associoient dans les colonies françaises et anglaises de l'Améri- que, pour aller piller les Espagnols. FLINT-GLASS ; terme anglais qui signilie verre de cailloux. (Optique) On a conservé ce nom dans notre langue, pour exprimer le beau cristal d'Angleterre, ou de beau verre blanc dont on fait des gobelets et des caraffes. Il est devenu remarquable pour les astronomes , depuis que M. Dollond, le père, a découvert, en 1798, la propriété qu'il a de disperser beauconp les rayons colorés, et de produire un spectre prismatique plus grand que le verre ordinaire , dans le rapport de 3 à 2. C'est le minium , ou la partie mé- tallique employéedans lafäbrication du flint-glass, qui lui donne cette propriété. On s’en sert avec succès pour composer les objectifs des lu- nelies achromatiques. FLORAL, adj. de feur. ( Botan.) Qui appartient à la leur eu qui l'accompagne. FLORAUX, adj. de la déesse Flore, 220 FLO . (ist. anc.) Jeux floraux; €es jeux furent institués, en ’honneur de Flore , lan de Rome 513. Académie des Jeux floraux ; les Jeux floraux furent fondés à Tou- louse, par sept hourgeois de cette ville |, amateurs des belles-Jettres , qui , vers Ja Toussaint de lan 1323 , invitérent , par une lettre cir- culaire , tous les troubadours ou poëtes de Provence à se trouver à Toulouse, le 1. mai de l’année suivante , pour y réciter les pièces de vers qu’ils auroient faites, pro- mettant une violette d’or à celui dont la pièce seroit jugée la plus belle. Les capitouls trouvèrent ce dessein si utile et si beau, qu'ils firent résoudre au conseil de ville, qu’on le continueroit aux dépens de la ville. Arnaud Vidal, de Castel- naudari , remporta le premier prix ; en 1324. Vers l’an 1540 , une dame de con- dition, nommée Alcemena Isaure, légua la meilleure partie de son bien à la ville de Toulouse, pour éter- niser cet usage , et faire Les frais des prix, qni sont des fleurs d'or ou d’argent de différentes espèces. FLORE, s. f. du lat. f/ora ; nom de la déesse des fleurs. ( Botan. ) On nomme ainsi un ouvrage qui traite des plantes d’un pays déterminé. À des époques fixes et constantes , les plantes germent, les feuilles sor- tent des bourgeous, se déploient et tombent. Les fleurs montrent leurs belles corolles et produisent des fruits succulens. L'observation de ces époques sert à calculer le ca/e- drier de Flore. L'’Aorloge de Flore est réglée sur l'heure déterminée à laquelle les plantes s’onvrent ou s’éveaillent, et. se tournent vers le soleil, qui les échauffe, ou bien celle à laquelle elles se ferment et paroissent .s’en- dormir. FLORÉAL,,s.m. de Flore. (Chronol-) Le huitième mois de l’année de la République française. Ce mois commence le 20 avril, et finit le 19 mai; on lui a donné le nom de floréal, parce que c’est dans ‘ce mois que la plupart des végétaux fleurissent. | FLO TLORIN,s. m. de la ville de F7o- rence, où de la fleur des lys qui étoient les armes de Florence. ( Monnarïe , Commerce ) Quelque sont l'étymolosie de florin , il est certain que les premiers //lorins fu rent fabriqués à Flerence , et que tous les florins d'Europe ont pris leur dénomination des //orims de Fiorence ; car tous les princes de l’Europe ont fait battre de ta mon- naie sous ce nom. Aujourd’hui les f/orins sont que'- quelois monnaie de compie seule- ment, et plus souvent monnaie de compte et réelle. Ils ont différentes valeurs suivans les pays où iis ont cours. FLORIPARE, adj. du lat. flos, fleur et de parere , produire. {( Botan, ) H se dit des plantes et des parties des plantes qui ne pro- üuiseut que des fleurs. Bourgeon Jloripare. FLOT, s. m. de fluctus ; les An- glaiïs disent flood: ( Marine ) C'est ainsi que les ma- ris appellent l’elévation de la mer dans les marées, ou le flux; par opposition à ébe, qui signifie l’a- baissement des eaux, ou le reflux. (F.FLUX ; REF LUX.) On dit qu'il y a flot, lorsque la marée moute ; demi-flot, lorsque la moitié du tems de la marée est écoulée. On dit également quart de flot, 1rois quarts de flot ,à flot ,étre à flot, c’est-à- dire. assez de profondeur d’ean, pour que le navire ne touche pas le fond, ei se soutienne sur l’eau. Mettre un vaisseau à flot; c’est le retirer d’an endroit où il touchoit le fond , et le mener dans un autre où il a suffisamment d’eau pour flotter. FLOTTAISON , s. f. du lat. f/uc- fus, dont on a fait dans la basse latinité , fluctare , fluitere et flie- tere pour flatter. { Marine) On appelle flottaison d’un vaisseau, la partie qui se trouve à fleur d’eau quand il est chargé. - La ligne ARR ou ligne de charge, est la ligne que marque- roit, autour du corps du vaisseau , la surface de l’eau supposée parfai- tement calme lorsque le vaisseau est charge. FLO 191 FLOTTE, s. f. de flotta; mot normand, pris vraisemblablement de l’ancien saxon flota , dont les Espaguols ont fait flotta , les Anglais fleet. ( Marine ) C'est le nom qu’on onne à une Compaonie , Où assem-— blage de vaisseaux marchands, qui se réunissent et naviguent ensemble ; il arrive souvent que l’on coufond le mot de flotte avec celui d’escadre ou armée navale , ce qui est mal, parce que flotte ne doit point s’eu- tendre d’un armement en guerre. FLOTILLE , dimin. de flotte. ( Marine) Petité flotte, flotiille de galères , Jlottille de chaloupes carionnières. FLOU, adi. et adv. ancien mot français dont flouet on fluet est le diminutif : ce mot peut avoir été formé du lat. fluo, qui signifie quel- quefois s’eRéminer. : ( Peinture ) Flou est un terme de peinture, qui n’est guère entendu que des gens de l’art , et qui ne sort pas des ateliers : il signifie la douceur , le goût moelleux , tendre et suave, qu’un peintre met dans son ouvrage. il n’est pas synonyme du mot /ozdu, quoiqu'il exprime un pinceau qui fond les couleurs et les noie les unes dans les autres. La différence entre ces deux mots est, 1.° que le mot flou exprime l'excès du fondu ; 2.° qu’il suppose une grande légèreté de couleurs sur-tout dans les om- bres. Ainsi plusienrs peintres des différentes écoles d’ftalie , les Alle- mands en général , et en France, le Bourdon, Louis Boullogne, Carle Vanloo fondoient toutes leurs cou- leurs; mais ce n’étoit ni avec cet excès ni avec cette lésèreté de ton dans les ombres qu’on pouvoit ren- dre par le mot f/ou. Carle Vanloo, et chez nous Alexandre Grimou, Laoux, ont vraiment peint flou. Les Italiens rendent très-énergiquement ce genre de pinceau par le mot sfumato, Ce genre de peindre a beancoup de partisans dans le public, parce qu'il rend la couleur lisse, saus nulle touche , ni épaisseur de cou- leurs, et qu’il produit ( comme ou dit) une pesnture bien douce ; mais ce flou si flatteur à l’œil n’est ordi- TLU Wairement que le fruit de J’habi- tude, et jamais celui du savoir ni du sentiment. 11 décèle souvent , au contraire , l’ignorance qui lPadopte pour se cacher dans l’ombre d’une exécution aimable. L'LUATE, s. m. de fuere, couler. ( Chimie ) Nouveau terme de chimie, qui exprime un sel formé par l'acide fluorique combiné avec différentes bases ; sa terminaison en ate annonce que l’acide qui le cons- ütue n’est connu que dans son état de saturation complète avec l’oxisène. FLUCTUATION, s.f. de fluctus, Îlotter, être flagité par les flots : agi- tauon. { Chtrurgie ) Agitaïon d'humeur épanchée dans quelque cavité du corps, ou dans un abscès. FLUENTE, s.m. de f/uere, couler. ( Géom. transe.) Newton et les Anglais appellent ainsi ce que Leib- nitz appelle rntégrale. :V. IN TE- GRALE, FLUXION. FLUEUR, s. f. du lat. fluor, flux, écoulement. (-Héd.) Nom donné par quelques auteurs aux règies des femmes. FLUIDE, s. m. du lat. fluidus , formé de fluere, couler. ( Physique) Substance dont les parties sont mobiles entr'élles , n’ont point Où presque point de co- hésion les unes aux autres, et se meuvent 4ndépendamment. les unes des autres.'Fels sont, par exemple, un tas de blé, du sablon ,1a fumée, l'air, etc. Toutes Les liqueurs sont aussi des fluides, mais tous les fluidesne sont ‘pas nécessairement liqueurs. Pour qu'un fluide soit liqueur, il faut que ses molécules puissent se mou: voir, indépendamment les unes des autres, avec assez de liberté pour que celles de la surface supérieure se placent toutes dans un plan pa- ralléle à l'horizon ; tel estie vin ou l’eau, etc: IL/ensemble forme un côue plus on moins écrasé ; suivant qu'il aproche plus ou nroins dela parfaite fluidité. Le fluide dont la fluidité égale celle ‘des liqueurs, se comporte comme elles dans leur équilibre: La théorie de l’équilibre et du mouvement des fluides esten géuc- 22% FLU ral l’objet de PHYDRODYNAMI- QUE. ( #. ce mot, ) La pression et la pesanteur des corps plongés dans les f/vides, et l’action des fluides sur les corps qui y sont plon- gés ; sontle sujet de lHYDROS-+ TATIQUE. F, ce mot. Le mouveraent des f/uides, et particulièrement de l’eau, fait la matière de ?HYDR AULIQUE, 7. ce mot, Sur l’ascension des fluides dans les vaisseaux capillaires , Voyez TUYAUX CAPILLAIRES. Fluide électrique. Voyez MA- TIERE ÉLECTRIQUE. Fluide magnétique. Voy. MA- TIERE MAGNETIQUE. Fluide élastique. On donne ce nom à J’air de l’atmosphére et à tous les fluides qui ont sa forme, et qui en ont les apparences. Ca convoît aujourd’hui un grand nombre de fluides élastiques qui diffèrent essentiellement entr’eux , et qui , malgré cela, au premier aperçu , avoieñt été pris pour de VPair , parce qu’ils lui resssmblent à bien des écards. Il est bien vrai qu'on leur avoit remarqué des pro- priétés qui n’appartiennent point à V’air ; mais on jes attribuoit à quel- ques substances étrangères , qu’on supposoit s’y être mélées ; c’est pourquoi on Îles appeloit air gdié, air iclé; mais on s’est assuré par des expériences décisives, que ces substances dièrent essentiellement de l'air et entr’elles , par les prin- cipes qui les constituent. Parnu Les fluides élastiques, les uns sont permanens, et les autres non perriareris. Les fluides élastiques permanens sont ceux dans lesquels le CALO= RIQUE { 7. ce mot) est dans l’état de combinaison. Ceux-ci conser- vent leur état de fluide élastique à quelque température et à quelque desré de pression qn’ils soient ex- posés ; c’est pour Cela qu'on les appelle pernanens : tels sont l’air et. les 247.47. AIR , GAZ ; OXI- GÈNE, HYDROGÈNE, ds Les fluides élastiques non per- manens sont ceux dans lesquels une grande quantité de calorique est dans l’état de liberté. Ces der FLU niers ne peuvent conserver leur état de fluides élastiques, qu’au- tant qu'ils sont peu comprimés, ou qu'ils se trouvent à une tempéra- ture élevée , et plus ou moins éle- vée , suivant leur nature et leur densité. Telles sont toutes les va- peurs, comme l’éther, l’alcool, Veau. (Physiol.) On entend par fluides, le sang, la lymphe , la sérosité et les autres humeurs du corps. La doctrine des f/uides est prin- cipalement due aux recherches des médecins modernes. Si les liqueurs du corps humain métoient qu'une eau pure, et ses vaisseaux des tuyaux métalliques résistant à l’infini , les lois hydros- tatiques sufhroient pour expliquer les fonctions de l’économie animale ; mais nos fluides sont composés d'huile , de sel, de terre et d’eau, “et nos vaisseaux sont faits de fibres solides, mais flexibles, élastiques et susceptibles d’une extension et d’ane contraction réciproques. C’est pourquoi les liqueurs humaines ne suivent point exactement les lois hydrostatiques ; elles doivent natu- rellement s’en écarter à proportion de la diversité qui se wouve entre elles et l’eau. FLUIDITÉ , s. f. de fluere, cou- leur : qualité de ce qui est fluide. ( Physique ) Propriété par la- quelle les parties d’un corps sont mobiles entielles, et se meuvent indépendamment les unes desautres. La principale cause de la f/uidité des corps , est l’action du ca/origue, ou matière de la chaleur : c’est par cette action que les parties des corps s’écartent , se séparent les unes des autres, perdent leur adhérence, et reçoivent enfin cette mobilité res- peclive , en quoi consiste leur f/ur- dité. C’est par le ralentissement de cette action , on par son absence , que les parties se rapprochent , adhèrent les unes aux autres , se lient , et reprenuent enfin la consis- tance qu’elle leur avoit fait perdre. FLUOR, s. m. du lat. f?uere, couler , parce que cette substance est trés nsible. V. ELUATE. (Minéral.) Le fluor minéral, ou spath-fluor | se trouve fréquem- ment dans Les pays à mines, et il ee 229 FLU en indique même la présence. Les couleurs qu'il affecte le plus gé- néralement, sont Le blanc, Le jaune. le rougeâire, le vert pâle , le violer, le veri. 7. CHAUX FLUATEES. FLUORIQUE , adj. de FLUOR. V. ce mot, (Chimie. ) Acide {luorique; c’est un acide tout formé dans le fluate de chaux ou spath fluor. C’est à Maroraff que l’on doit la première connoissance de cet acide. M. de Liancourt , sous le nom de Bou- langer, a beaucoup étendu nos con- noissances sur les propriétés de Pacide fluorique. Enfin , Scheele semble y avoir mis la dernière main. Cet acide a la propriété de ronger le verre , et de dissoudre la terre silicée. ( 77. GRAVEUR SUR VERRE. ) Sa terminaison en ique indique le second état des acides : celui où ïls sont complétement saturés d’oxigène. FLUTE ,s. f. du lat. barb. fZa- tita , lait de flare , flatum , ‘dont on a fait flater, pour un flûteur, _( Musique ) Instyument de mu- Sique creusé en forme de tuyau , et percé de quelques trous ; des= quels on tire différens tons par le souffle de la bouche , et par le re- muement des doiots sur les trous. Les flûtes traversières se font ordinairement de buis; on en fait aussi de bois de Rhodes, de bois de violette , et même d'ivoire. Les six trous qu’on onvre et qu'on ferme avec les doigts , ainsi que la clef de re-dièse, doivent êire partagés et percés non seule ment selon les brincipes de l’art 3 mais eucore selon la'jnstesse de l'orcille , pour que chaque ton dans le bas, ainsi que dans le haut, se termine dans son vrai point; mais cela est d’une si grande difficulté, que les plus célèbres joueurs de ilûte avouent qu’ils n’ont jamais W'ouvé un de ces instrumens par- faiteiment juste dans tous les tons, lis sont obligés d'y suppléer par le plus ou moins de vent. FLUTE , s. f. (terme de marine) du saxon fete , et ensuite f/eute. ( Marine Gros navire de charge. On donne aussi en France le nom de flüte , on de vaisseau armé en 91 FLU fläte, à tons les bâtimens que l’on fait servir de magasin à la suite d’une armée navale, ou de bitimeut de transport , quoiqu'il soit cons- truit en frégate où en vaisseau, Lorsqu'on arme en flüte un vais- seau de fiune, on supprime tous les canons de sa batterie basse, et Von n'y laisse même qu'une partie de ceux de Ja batterie haute. Les vaisseaux destinés à ce service sont ordinairement ceux qui sont les moins pr'ep'es au combat. FLU VIATILE, adj. qui croît dans les fleuves. ( Conchyliolozte ) On appelle ainsi les coguilléges qui croissent dans l’eau douce. ( Botan. ) Il se dit aussi des plan- tes qui croissent dans les rivières ou dans les fleuves. FLUX, s. m. du lat. fluxus, formé de fluere, couler. ( Physique) Mouvement jour- malier, régulier et périodique, qu’ou obseive dans les eaux de la mer. K Dans les mers vastes et pro- fondes, on remarque que l’Océan moute et descend alternativement deux fois par jour. Pour le détail et les ciuses du flux et reflux. Voyez., MARE® SYSIGIES , QUADRATURES, EBE, FLOT, JUSANT. (Métallurgie) Flux ou fondant, se dit des matières qui facilitent la fusion des métaux; c’est surtout Ja pierre calcaire ct l’argile qu’on emploie comme fondans; la pre- mière s'appelle CASTINE, l’autre HERBUE. ( Docimasie ) Dans les opéra- tions docimastiques, on se sert de plusieurs espèces de flux. Flux cru ; c’est un mélange de trois parties de tartre cru et d’une partie de nitre. Flux noir; c’est le même mé- lange, calciné et réduit eu charbon dans des vaisseaux clos. Flux blanc ; il s’obtient en fai- sant détonner le nitre au moyen du tartre qu’on jette des:us. (Méd.) Flux se dit encore d’un écoulement d’humeurs, qui prend différens noms, suivant l’endroit FOR par où il se fait, et l'humeur qui en découle® Flux de bouche, la salivation ow ptyalisme. V.ce mot. ; Flux de ventre, V.DIARRHÉE , LIENTÈRIE, CŒLIAQUE , DYS- SENTERIE, Flux menstruel. L’écoulement qui se fait tous les mois chez les femmes et les filles. : FLUXION, s. f. du lat. fluxie, de fiuere , couler. (Méd.) Chute, écoulement ou dépôt d’humeurs qui se fait promp- tement sur quelque partie du corps. Tels sont le catarrhe, Vépiphore, le coryza, l’asthme humide, le rhume, la toux humide, les flu- «ions sur les joues, les dents, les oreilles, et celles qui engendrent des tumeurs inflammatoires. Toutes ces fluxions sont produites par la lymphe, la sérosité, ou le sang. ( Géom. transe.) Fluxion est eu- core un nom dont Newton s’est servi dans largéométrie de liu- fini, pour désigner ce que Leibuitz appelle différence. Voyez DIFFE- RENCE , HIFFERENTIEL. Newton s’est servi de ce mot fluxion, parce qu’il considère les quautités mathématiques comme engendrées par le mouvement : il cherche le rapport des vitesses va- riables avec lesquelles ces quan- tités sont décrites, et ce sont ces vitesses qu’il appelle fuxions des quantités. FOC, s. m. de l’ital. focco. ( Marine) Voile triangulaire qui s'oriente entre le mât de misaine, et le beaupré, ou, dans les bâti- menus qui mont point de mât de misaine , entre le grand mât et le beaupré. Les vaisseaux de guerre portent ordinairement quatre focs: le grand foc; le second foc où faux Joc, le troisième foc, où contre- Joc, le petit foc ou la trinquette, ou le fourmentin, parce qu’il est uelquefois la seule voile qui se débléie dans les tempêtes. FOTUS, s. m. mot latin qui signifie le jeune auimal contenu dans la matrice. ( Physiol.) On donne ce nom aux petits de tous les vivipares , tant qu'ils sont contenus dans la ma- ice, et à ceux des ovipares avant qu’ile FOI qu’ils soient éclos; mais on donne lus particulièrement ce nom à Rene qui n’est pas né, ou qui n’est pas à terme. Il le conserve jus- qu’à sa naissance. FOI ,s.f. du lat. fides, consen- tement de lesprit. ( Relig.) La première des trois vertus théologales, celle par la- quelle on croit fermement les vé- rités que Dieu a révélées. ( Pratique ) Foi pleine eten!ière ; preuve complète que fait un acte authentique de ce quiyestcontenu. Foi provisoire ; créance donnée par provision à un acte authen- tique argué de faux. Cet acte fait foi , jusqu’à ce qu’il soit détruit. Foi publique ; créance accordée par la loi à certainespersonnes pour ce qui est de leur ministère, FOIBLE , adj. du latin f/ebilis, déplorable. ( Marine ) Un vaisseau foible d’échantillon ; c’est celui qui a les membres et les autres pièces cor- respondantes qui composent sa car- casse, moins forts et moins épais qu’à l'ordinaire, et qui par là est moins en état de résister au combat et à la grosse mer. (Pernture) Foible ne se ‘prend, dans un sens absolu, qu’en parlant de l’effet et de la couleur. Ce tableau est foible, c'est-à-dire, que la cou- leur en est peu piquante, que l’effet n’en est pas visoureux. Si J’on veut parler de quelque au- tre sorte de forblesse, il faut la spé- citer. Ce tableau est forble de des- sin, Joible de composition, foible d'expression. … FOIBLESSE, s. f même origine que FOIBLE. (Méd.) Débilité, abattement : il ‘signifie la mème chose qu’ADYNA- MIE, 7. ce mot... (Art milit.) Foiblesse d’une place; C’est lorsqu'une place a de grands dehors, commandés par des lieux Circonvoisins et mal flanqués de Ja place, avec des ‘fossés étroits et à demi-comblés, des remparts ébou- lés, des parapets ruinés, et des bastious petits et mal terrassés. » FOIE, s. m. contraction de foyer, parce que, suivant le sentiment des anciens , c’est le foyer où se cuit et | se prépare le sang. | | Torne IL. | FOL 235 ( Physiol } Viseère du bas-ven- tre, composé de différentes glandes propres à séparer de la masse du sang une liqueur jaunâtre que l’on momie bile, | ( Chimie ) Les anciens chimistes donnoient le nom de foie à certaines combinaisons, qui, par leur aspect, ressemblent au foie des animaux. D’après la nouvelle nomenclature, ces combinaisons ont pris lenom de sulfure; ainsi, le foie d’antimoine, est appelé aujourd’hui oxide d’an- timoine sulfuré ; le foie d’arsente, oxide arsénicalde potasse ; les foies de soufre | sulfures alcalins , etc. FOIRE, s. £ du latin Jorum, marché, ou bien @ feriis ; parce qu de tout tems les fosres se sont te- nues dans les lieux où l’on célébroit des fêtes. ( Commerce ) Grand marché pu- blic où l’on vend toutes sortes de marchandises, et qui sé’tient, en certains tems , une où plusieurs fois l’année. Les foires furent établies en France daus le septième siècle, pour r’ouvrir les canaux du eom- merce qui étoient engorgés depuis dlong-tems. Les négocians jouis- soient , dans ces marchés annuels et périodiques, d’un certäin nom- bre d’immunités attachées au tems et au lieu. Cet usage commenca à St-Denis, et s’étendit bientôt dans le reste de la France, En considtration des privilèges et franchises accordés eu France, tant aux nationaux qu'aux £trangers, les autres puissances de l’Europe en créèrentde semblables, et insti- tuèreut des foires, avec des juges pour le maintien des privilèges gwelles leur avoient accordés, FOL , vu FOU , adj. du latin bar- bare follus, dont on a fait follitia, pas folie: qui a perdu Île sens, _ d'esprit. (Pratique) Fol appel ; c’est celui qui est interjeté témérairement et sans cause m1 moyens valables. Folle enchère ; celle qui est faite pär un enchérisseur insolvable. Folle intimation ; c’est lorsque l’on prend à partie un juge, en sou nom ; quoiqu'il n’y ait pas lieu de le faire ; ou,qu’on intime un parti- ctülier, quoiqu'il wait aucun intéret FOL dans la contestation, et qn'il ne doive être partie, FOLIACE, adj. de folium, feuille. ( Botan.) Ce qui est de la nature la plus ordinaire des feuilles, c’est- à-dire, miuce , menbraneux , vei- neux ou nerveux, vert. Une partie d’une plante est dite foliacée, lorsqu'elle est manileste- ment d’une nature analogue à celle de ses feuilles. FOLIAIRE, adj. de folium, feuille. ( Botan. ) Appartenant ou teuant à la feuille. Aiguillons foliaires , qui nas- sent sur la feuille. Les stipules peuvent être considérées comme des appendices foliaires. FOLIATION, s. f. du fat. foliatio, de folium , feuille. { Botan. ) Ou appelle foliation la manière dont les feuilles sont dispo- sées, pliées ou roulées dans le bout, et la manière d’être de leur disque. Lianœus a établi dix sortes de fo- Liation. FOLIE, s. f. du latin barb. folli- cia, de follus , fou. ( Méd.) PDémence , aliénation d'esprit. La folie appartient à plusieurs sortes de maladies, comme à un AMOUR DÉSORDONNE, à la ME- LANCOLIE, à la FRENESIE, au DELIRE, à VIVRESSE , aux VIOLENTES CEPHALALGIES ou MIGRAINES, aux VIOLENTES DOULEURS DE DENTS , etc., qui toutes produisent l’égarement de V’esprit. Ÿ. ces mots. Ÿ. aussi MA- NIF. ‘ FOLIÉ, adj. de folium , feuille, ( Chimie) Ce qui est réduit ou préparé en petites feuilles. Le tartre folé , est le tartre pre- aré avec du vinaigre distillé. La terre foliée de tartre, est l’al- cali de ce ‘mixte impregné d'esprit de vinaigre et d’esprit de vin. FOLUFORME, adj. de foltum, feuille, et de forma, forme : qui ressemble à une feuille. ( Botan.) Les stipules de plu- sieurs plantes légumineuses sont oliiformes. FOLLPARE, adj. du lat. folium, 226 FON feuille , et de parere, produire , en- gendrer. ( Botan.) Ce mot se dit des bour- geons qui ne produsent que des feuiiles. FOLIO, s. m. mot emprunté du latin. (Bibliographie. ) Un livre in-fo- lio , ou seulement un 2#-folio ; c'est un livre dont les feuilles ve sont pliées qu’en deux. 7. FORMAT. On appelle folio recto la première page du feuiliet, et folio verso, le re- vers. ( imprimerie) Folio se dit aussi du chiffre qui se met au haut de cha- que page. FOLIOLE, s. f. de foliolum , di- minuti{ de folium. ( Botan.') Feuille partielle de la feuille composée. Chaque pièce d’un calice polyphylle est ausi nommé oliole. FOLLICULE, s. m. du lat, folli- | culus, diminutif de fullis , sac de ! Cuir. . | ( Botan.) Enveloppe dans laquelle sout contenues les graines des plan- tes. Il se dit encore d’un jiruit ge- miné, ( Anatomie ) Follicule ou follé- cule, est encore une membrane qui enferme une cavité d’où part un conduit excrétoire. FOLIUM, s. m. nom latin qui si- gnifie feuille. ( Géométrie ) Folium de Descar- tes ; on appelle ainsi une courbe du second genre, ou ligne du troi- sième ordre , dont une partie res- semble à-peu-près à une feuille, ce qui lui à fait donner le nom de fo- Liu. VOMENTATION, s. f. du latin fomentatio, fait de fomentum , \ë- nitif, dérivé de fovere, caresser, bassiner. : ( Méd. } Médicament qu’on appli= que ordinairement en forme liquide sur quelque partie du corps, pour ramollir, rafraichir, calmer , rés soudre. fortifier, échaufler, resser= rer, suivant l'indication. - | FONCIER , adj. de fonds. {| ( Pratique ) On.le dit de tout ce} qui est HU PA au fonds de terre, à la directe ou propriété. Rente - foncière ; vente assiguée sur un fonds de terre. 1 TON FONCTION , s. f. du lat. functio, dérivé de fungor, s’acquitter : ac— tion qu’on fait pour s'acquitter des obligations d’une place, d’un em- ploi. Pratique de certaines choses attachées de droit à une place, à un emploi. (PAysiol.) Fonction. V. AC- TION. . ( Analyse) Les anciens géomè- tres ou plutôt les anciens analystes ont appelé fonctions d’une quantité quelconque x , les différentes puis- sauces de cette quantité ; mais au jourd’hui on appelle fonctions de x, ou en général d’une quantité quel- couque , une quantité composée de tant de termes qu'on voudra, et dans laquelle x se trouve d’une ma- nière quelconque, mêlée, ou non ; avec des constantes, Fonction homogène ; c’est une fonction de deux où plusieurs varia- bles, x ,y, etc., dans laquelle les dimensions de x, y ; étc., sont les mêmes. Fonctions semblables ; celles dans lesquelles les variables et les cuns- tantes entrent de la même menière, FOND, s.m. du fatin Jundus, où fundum : Vendroit le plus bas d’une chose creuse. ( Manuf.) Fond , en matière d’é- tofle , est la première ou plus basse tissure, sur laquelle on fait quelque ur ou quelque nouvel ouvrage. (Marine, Fond, qualité du fond; c’est la matière dont le fond de la mer est composé, de vase, sable , ro- che , etc. hd de sable , fond va- Seux, fond d’argile, fond de co- quillages , fond mélé de sable et de coquillages, fond de roches ; fond de gravier. * Bon fond, ou fond de bonne te- Aue ; c'est un fond bien uni sans roches ni corail, qui n’est ni trop r ni trop mou, et où l’ancre en- tre assez aisément et tient bien. Les meilleurs fonds sont les fonds de vase dure et de sable blanc. _ Ondit qu'il y a fond, dans un arage de la mer, lorsqu'on + peut rouver le fond avec la sonde. F. SONDE ; + On dit qu’il n°y & point de fond, pour exprimer que 1 profondeur irop grande pour qu’on puisse | | | | TON 227 trouver le fond avec une ligne de 150 à 200 brasses. 1l'y a grand fond par-tout , C’est- à-dire, en parlant d’une ‘côte où d’une rade, qu'il y a par-tout assez d'eau Pour toutes sortes de bätimens. Bas-fonds; c’est l’endroit de la mer où le fond est peu considérable, et où les vaisseaux risquent de s’é- chouer. Hauts-fonds ; c’est un endroit de la mer où ilya un fond peu élois gné de la surface; mais sur lequel il Y a cependant suffisamment d’eau pour le passage des vaisseaux. Couler à fond. V. COULER. Fond de cale; c’est la partie la plus basse de l’intérieur du vais- SEau , etproprement, c’est la même chose que la cale. Bütiment à fond plat ; c’est ce- lui qui a le dessous plat. (Peinture) Fond, en peinture , signifie ou Les derniers plans d’une composition, ou le champ qui entoure un objet peint, Ce dernier sens comprend les pré- Parations sur lesquelles on ébauche un tableau , c’est-à-dire » l’apprét ou les premitres couches de cou- leurs dont on couvre la toile, le buis , le cuivre ou la muraille sur laquelle on veut peindre. Voy, IMPRESSION. Fond , lorsqu'il signifie les der- niers plans d’une composition , re= çoit plusieurs modifications : On dit d’un tableau de paysage qui représnte un site tres-étendu , dans lequel une dégradation de plan, insensible et multipliée , se fait apercevoir, que le fond de ce tableau est un fond vague. L'artiste qui peint l'étendue des mers, doit par nn ford aérien , faire sentir cette immensité de lieu, dont la distance n’est pas désignée par des objets successifs. Un fond agréable est celui qui nous offre l’image d’un lieu où nous souhaiterions nous trouver. Un fond devient piquant par le choix de la couleur du ciel et de l'instant du jour. - Un /ond est frais, s’il représente le ton de l'air au matin; il est P 2 +28 TON chaud , si le coucher du-soleil lui donne une couleur ardente, Fond pittoresque ; c’est celui dans lequel un choix ingénieux ras- semble des ‘objets favôrables au eintre et agréable au’spectateur. Ji faut dans certains sujets d'h}s- toire, des fonds riches. Ce choix convient à uue partie des actions ürées de la Fable, à ceux que four- nissent les histoires asiatiques , aux triomphes, aux fêtes, etc. Cependant toutes ces qualités dif- férentes , que la raison el le goût distinguent, sont renfermées dans celles-ci : les fonds doivent ètre toujours convenables au sujet. ( Pratique) Fond , en tant qu'il est ‘opposé eu mot forme, signifie ge qui est de la substance d’un acte, gu ce qui fait le vrai sujet d’une gontestation. Là forme emporte le fond; cela yeut dire que les moyens de forme prévalent souvent stur Ceux du fond. Ceci arrive, lorsqu'on a laissé pas- ser le tems de se pourvoir contre un jugement ; alors k fin de non- recevoir prévaut sur 1es moyens de cassation que l’on auroit pu avoir. Conclureau-fond ; c’est s’arrèter aux conclusions quitenoïent à faire décider définitivement la eontesta— tion, et qui sont différentes de celles qui ont seulement pour objet de faire ordonner quelque inter- locutoire. FONDAMENTAL, ‘adj. du lat. undamentum , fondement , dérivé de fundare , fonder , établir : qui sert de base , de fondement à tout le reste. ( Anatomie) On a donné ce non à Los sacrum, parce qu’il sert de base à Pépine. On la aussi donné à l'os sphénoïde , parce qu'il est situé à la base du crâne. * (Musique) Son fondamental ; est celui qui sert de fondement l'accord. Basse fondamentale , celle qui sert de fondement à l'harmonie. Accord fondamental , celui dont la basse est fondamentale , et dont Jes sons sont arrangés selon Pordre de leur génération; mais comme cet ordre écarte extrèmement les pties, on les rapproche par des © à a FON comhinaisons ou renversemens ; et pourvu que la basse reste la même, l'accord ne laisse pas pour cela de porter le nom le fondamental. ._FONDANT, adj. et subst., de Jfunde, Jusum , foudre. ( Mat. médicale ) On appelle fondant tout remède qui divise et atténue les humeurs du corps épaissies, et les rend propres à cir- culer. Fondant déparacelse , fondant de rotrou. (Métallurgie) Fondant se dit de toutes les substances qui servent à accélérer Ja fusion des mines: Voy. FLUX. ( Emailleur ) Fondant, chez les émailleurs, est un verre tendre; que l’on mêle avec les couleurs que l’on veut appliquer sur les mé- taux. FONDATION ; ss. f. du latin funtlatio, "de fundo, fundare , fonder, établir. (Archit.) Creux ou tranchée qu'on prépare pour la construction d'un bêtiment.: . ( Chronol. ) M s’emploie aussi au figuré, pour désigner le com- mencement d’une ville , d’un Em- pire. Les PRomaïas comptoient les années depuis la fondation de Ronte. ; FONDEMENT, s.m. du latin fundamentum , de fundo ; fun dare, fonder, établir. ( Archit.) Masse de pierre enfers mée dans la terre, qui porte tout un édifice. d ( Physiol.) Fondement se dit aussi de lorifice de l'intestin rec tum , par tequel se déchargent les excrémens hors du ycorps. Les vens de l’art, disent aus. W. ce mot. | FONDERIE, s. f. du lat. fxndor, undere, fondre: lieu où Pon fond du métal F. FONTE DES STAr! TUES. À] Il se dit aussi du lieu où lon! fond les caractères d'imprimerie. V. YONTE DES CARACTERES D'IMPRIMERIE. | FONDRE, v. a. du lat. fxndo } fundere , liquéfier. ( Peinture) Fondre les couleurs; c’est les unir les unes avec les au- tres , de manière que cette union} FT ON agréable à l'œil , s’accomplisse comme insensiblement. Ceite opération , par laquelle on méle ensemble les parties de deux couleurs qui se touchent, se fait en promenant doucement la brosse de lune à lautre , jusqu'à ce qu’elles n’offrent aux extrémités où elles s’avoisinent , rien de dur , rien qui blesse la vue , en altérant lPhar- monie. La dégradation de la lu- mière , l’interposition de l'air, et sur-tout les reflets opèrent à nos yeux cette fonte dans la nature co- lorée. FONDS , s. m. du lat. furdus, Je sol d’une terre, d’un champ, d’un héritage. (Pratique) Biens-fonds ; ce sont les biens réels, comme les fonds de terre et les maisons. Fonds perdu ; c’est une somme d'argent employée de telle sorte , que celui auquel eîle appartenoit , est dépouillé entièrement de son principal , et ne s’en est réservé qu’un revenu sa vie durant. (Commerce, Finances) Fonds se dit aussi d’une somme considérable d'argent, destinée à quelque usage ; de toutes les marchandises ‘d’un marchand ; des effets publics en cir- culation , etc. FONDRIÈRE, s. f. de fond. (ist. nat.) On donne ce nom aux terreins dont la surface paroît ferme et solide, mais dont l’inté- rieur est tellement imbibé d’eau, que les hommes et les animaux qui marchent dessus, risquent d’être englontis. FONGIBLE , adj. du las. funci- bilis, de fungor ; s'acquitter. Ce qui peut être remplacé, ac quitté, donné, payé par quelqne autre chose, ( Pratique ) Ce mot se dit d’une chose qui ne formant point un corps certain ; mais qui, pouvant être suppléé par une autre de même nature et de même qualité, consiste en quantité , et se règle par poids , nombre ou mesure, comme du blé du vin , de l'huile. ” FONGUEUX, adj. du lat. fin- gus , où fongus ; champignon : qui jest de la nature da champignon. En. ——_— en — F ON 239 (Chirurgie) On appelle chairs Jongueuses , des chairs mollasses , baveuses , superilues , qui s’éléveni en manière de champignons, dans les parties ulcérées. ( Physiol.) La langne a aussi des papiiles, appelées fongueuses. Les corps caverneux de la verge sont également fappelés corps fon SuEeEux. FOXTAINE , s.f. du lat. fon- tana , formé de fons. ( Physique.) Eau vive qui sort de terre , et qui est reçue dans un bassin , soit naturel, soit aruüficiel, ou qui coule par-des canaux , qui deviennent l’origine des rivières et des iisuves. . Ce qu'il y a de plus intéressant ä connolire sur cette matière , c’est Ja cause et l’origine des fontaines ; mais c’est une question sur laquelle les physiciens ne sont point d’ac- cord , et qui fait depuis long-tems Vobjet de leurs recherches. L'opinion la plus commune est que les pluies, les neiges , les brouil- lards, et généralement toutes les vapeurs qui s’élèvent tant de la mer que des continens et desiles, sont les principales causes qui font naître, et qui entretiennent les fon taines , les puits, les rivières, et, en général, toutes les eaux cou- rantes, et qui se renouvellentcon- tinuellement. Pour établir cette opinion, il suf- Bt de constater que les vapeurs qui s'élèvent de la mer, et qui se ré- solvent en pluies, sont suffisantes pour fournir d’eau la superficie des continens , et le lit des fleuves , et que l’eau pluviale peut pénétrer les premières couches de la terre, s’y rassembler et former des réservoirs assez abondans pour entretenir les fontaines. Pour mettre la première propo- sition dans tout son jour, il ne faut que déterminer par le calcul la quantité d’eau qui peut s’élever de la mer par évaporation , celle qui tombe en pluie , en neige ; etc. et enfin celle que les rivières dé- chargent dans la mer; et au cas que les deux premières quantités surpassent la dernière , la question est décidée< LR ——— — 230 TON Fontaines artificielles ;"on ap- pelle ainsi des machines par “A moyen desquelles l’eau est versée ou lancée. De ces machines , les unes agissent par la pesanteur de Veau , les autres, par le ressort de l'air. Du nombre des premières , sout les jets d’eau, qui, tirant l’eau d’un réservoir plasgélevé, et la re- cevaut par le moyen des tuyaux pratiques sous terre ; élevent cette eau à une hauteur à-peu-près égale à celle du réservoir. Pour les fontaines qui agissent ar le ressort de Pair, consultez e Cours de Physique de M. Mus- chembroëk. FONTANELLE, s. f. du laün fontanella , diminut. de fontana, etite fontaine. ( Anat.) Espace wiangulaire et membraneux, situé dans les enlans, à la rencontre des sutures coronule et sagitiale, et qu'on appelie fons ulsatilis, parce qu’en ÿ mettant L main, on seut le battement des artères de la dure-mère el da cer- veau. FONTE, s. f. du latin funtfa, qu'on a dit dans la basse latinité, our signifier l'action de fondre. Fer fondu, composition de métaux dont le cuivre fait la base. ( Statuaire) Fonte des statues ; Pline, dans le 44°. livre de son Histoire de la Nature , nous a fait connoître les plus beaux bronzes employés par les anciens , et leurs différens mélanges. Il auroit été plus à désirer qu'il nous eût trans- mis les procéués des anciens dans la fonte des statues. Son silence , et celui de tous les auteurs grecs et romains, dont les écrits nous sont parvenus, à fait perdre un art que les modernes ont été obli- gés de créer de nouveau. Mais si les procédés des anciens ont été perdus, plusieurs de leurs ouvrages ont été conservés , Et ren- dent témoignage à Leur habileté dans Vart de la fonte. La fonte de la statue équestre et colossale de Marc-Aurèle a été si heureuse , que les ciseleurs n’ont eu à réparer que les places des jets et des évents ; le reste est venu aussi pur que pouvoient l’ètre Les cires FON de l'artiste. L’épaisseur de la fonte est par-tout égale, et ne surpasse pas celle d’un écu. A une lieue de la Haye, dans un village nommé Waorbourg , etqni ; du tems des Romains , se nommoit Forum Adriani, a été découverte uue statue anlique , qu'on n’a pas encore fait les frais de déuerrer , quoiqu’elle ne soit ensevelie que de huit pieds, Une main de cette statue en étoit détachée ; si elle étoit éten- due , elle auroit un pied de long , ce qui suppose une figure de neuf pieds ; elle n’a qu'une ligue d’épais- seur, et est de la plus belle fonte. Un grand nombre de bronzes anti- ques témoigne la même intelligence de la part des anciens fondeurs. Les fondeurs modernes n’ont donc pas retrouvé toute la perfection de l’art antique, puisqu'ils ne savent fondre que très- épais IL est nécessaire que l'atelier qui doit servir à la fonte , Soit spacieux , puisqu'il doit contevir le fourneau et le moule qui recevra le métal en fusion. On ensevelit ordinairement le moule dans une fosse profonde; ce- pendant on peut construire le four- neiu de manière qu’il domine le moule. C’est ainsi qu’a été exécutée la fonte de la statue équestre de Girardon ; et le terrain marécageux de Pétersbourg a obligé d'opérer de même pour la statue équestre de Pierre. Après la construction du four- neau , on procède à la formation du moule sur le modèle de la statue fait en plâtre. Ce moule est construit par pièces détachées , qui peuvent se séparer et se réunir. Mais le bronze de la statue ne doit pas être massif, il ne doit avoir qu'une épaisseur déterminée , et il est même bon que cette épaisseul soit aussi légère qu’il est possible il faudra done, avant de procéder É la fonte , établir un noyau qui rem- plisse la cavité du moule, en lais sant seulement, entre lui etce moule un vuide égal à l’épaisseur que doi avoir le bronze. C’est par le moye de cires appliquées an moule di plâtre, qu’on ménage ce vuide. Ce cires seront fondues, quand ie noya | . | | | FON et le second moule qui doit recevoir le métal, et qu’on appelle moule de potée seront laits. Alors, par leur Îusion , elles laisseront vuide la place que doit occuper Le bronze, Il ne reste plus qu’à fondre le métal et à le faire couler dans l’é- cheno , ou bassin. Quand le bronze est refroidi , quand on l’a dégagé de l’enterrage et du moule, il se pré- sente tel que doit rester la statue, si la fonte a eu un succès accompli; mais il est encore embarrassé d’une forêt de cylindres de bronze, parce que le métal liquide a rempli tous les jets et tous les évents , et s’y est con- solide. I! faut scier ces cylindres, et accorder avec le reste de la fonte les places qu'ils occupoient. Pour les détails de la fonte des statues, J’oyez l’ouvrage de M. Fal- conet. Fonte des canons ; l'invention de fondre les canons ne monte pas plus haut, selon quelques-uns, qu’en l’année 1358, ou selon quelques autres , à 1380. — Quoiqu'il en soit de cette époque , il est certain que nos fonderies françaises ne se sont distinguées , en ce genre , que depuis le milieu du dix-septième siècle. On n’est pas encore d'accord sur la quan- üté proportionnelle des métaux qui doivent entrer dans la composition destinée à la fonte des canons. On fait aussi des canons de fer qui n’ont pas la même solidité que ceux de fonte; mais comme ils coûtent beau- coup moins on s’en sert pour les vaisseaux. Lorsqu'on met fondre un canon, on commence à former le modele avec de la terre grasse, détrempée avec de la poudre de brique. On ap- plique ensuite une autre couche de terre grasse détrempée, bien battue avec de la fiente de chevai et de la bourre , pour garnir le modèle. Lorsque la dernière terre appli- quée est encore toute molle , on ap- proche du moule qui est brut, ce que l’on appelle l'échantillon. C’est une planche de douze pieds ou envi- ron, dans laquelle sont entailices toutes les différentes moulures du canon. Le moule tourné contre ectte pue avec des moulinets, prend "pression des moulures, ensorte FON 231 qu'il ressemble à une pitce de ca- non finie dans toutes ses parties. Lorsque le modèle du canon est formé avec les moulures, on lui pose les anses, les devises , le bas- sinet et les ornemens ; ce qui se fait avec de la cire et de la térébenthine mélées ensemble, On travaille ensuite à la chappe. Cette chappe se commence d’abord par une couche ou chemise de potée: lorsque cette couche est sèche, on en applique une autre, et ainsi de suite, jusqu’à l’épaisseur de quatre pouces. Quand le 1out est bien sec, on vuide le moule par dedans , et on le porte dans la fosse où le canon doit être fondu. Comme on a ôté tout “intérieur du moule , il ne reste plus que la chappe , qui dans son in- térieur a conservé l’impression de tous les ornemens fa:ts sur le moule. Autrefois on fondoit les canons avec un noyau ou un vuide dans le milieu ; mais invention d’une ma- chine à forer les pièces, après les avoir coulées pleines , a fait aban- donner cette méthode. Fonte des cloches ; la fonte des cloches est de bien des siècles pos- térieure à celle des statues; mais elle a été pratiquée onze ou douze ceuts ans avant celle des canons. Les matières nécessaires à la cons- truction du moule d’une cloche sont: 1.9 La terre; la plus liante est toujours la meillenre, 2.9 La brique ; on n’en fait usage que dans le noyau et pour le four- neau. 3.° La fiente de cheval , la bourre et le chanvre, employés par mé- lange avec la terre, pour prévenir les crevasses, et pour donner au ciment une plus forte liaison. 4.° La cire; matière dont on forme les inscriptions et les autres figures. 5.” Le sutf, dont on se sert pour rendre la cire plus maniable. Ce qui a été dit de la fonte des statues, convient en grande partie à celle des cloches. Voici ce qui est particulier à celles-ci, Premièrement , le métal est difé- rent pour les proportions de cuivre, d’étain et de zinc , qui entrent dans sa composition. En second lieu , le noyau et la cire des cioches, du FON moins si c’est un accord de plasieurs cloches qu'on veuille fondre , ne se font pas au hasard ni au gré de l’ou- vrier, mais doivent se mesurer par le fondeur sur la brochette ou échelle campanaire, qui sert à donner aux cloches, la hauteur , l’ouverture et l'épaisseur convenables, suivant la diversité des tons qu'on veut qu’elles aient. Fonte des caractères d'imprime- rié ; les caractères d’imprimerie sont autant de petits paralléliprpè- des, composés d'un mélange métal- hque parüculier, APestrénité des- quels est, en relief, une lettre ou quelqu’autre figure employée dans l'impression des livres. On peut distribuer l’art de l'impri- merie en trois parües, 1.° l’art de graver les poinçons ; 2.° l'art de fondre les caractères ; 3.° l’art d’en faire usage. On parlera seulement ici de l’art de graver les poinçons et de celui de fondre les catrac- téres. Avant la découverte des carac- tères mobiles , on gravoit ce que l’on vouloit imprimer surune planche de bois, dont une seule pièce faisoit une page ou une feuille entière ; mais la difficulté de corriger les fautes qui se glissoient dans les planches gra- Yées , jointe à l’embarras de ces planches qui se multiplioient à Pin- fini , inspira le dessein de rendre les caractères mobiles , et d’avoirautant de pièces séparées qu'il y a de figures différentes dans l’écriture. Cette découverte fut faite en Alle- mwagne, vers lan 1440 , où plusieurs personnes s'étant réunies d'intérêt avec l'inventeur, qu'on dit commu- nément être Jean Guttemberg , s’oc- cupèrent en même tems de perfec- uonner cette invention. Les graveurs en caractères sont incontestablement ceux auxquels on doit les progrès de l'imprimerie : ils sont peu connus, parce qu'on les confond ordinairement avec les fon- deurs er caractères, quoique leur travail soit bien différent. La première opération du graveur en caractères est de faire le calibre, gui est un petit morceau de laiton, de tôle ou de fer blanc carré, pas plus épais qu’une carte, etsur lequel 2392 FON itaille la hauteur que doivent avoit ses lettres. Ceite premiere opération faite, il y contorme ses poincons, après avoir commencé par le conte- poinçon qui est Ja ‘figure exté- rieure de la lettre à laquelle il ne donne pas trop de talus, de crainte qu’elle ne devienne trop épaisse par le long usage. La gravure des caractères se fait en relief sur un des bouts d’un mor- ceau d'acier d’environ-deux pouces géométriques de long ; et de grosseur proportionnée à la grandeur de Pob- jet qu'on veut y former. On fait les poinçons dn meilleur acier qu’on peut'choisir. On commence par ar- rèter le dessin de la lettre: c’est une affaire de goût; et l’on a vu en difft- rens tems les lettres varier, non dans leur forme essentieile , mais dans les rapports des différentes par- tes de cette forme entre elles. Pour former les pafties creuses, on travaille un contre-poincon d’a- cier qui a la forme des parties blan- ches: ce contre-poinçon étant bien formé, trempé dur, et un peu re- cuit, afin qu'il ne s’égrène pas, sera tout prêt à servir. Le contre-poinçon étant fait, il faut faire le poincon; pour cela, on prend de bon acier, on en dresse un morceau de grandeur’ convenable , que l’on fait rougir an feu , pour le ramolir; on le coupe par tronçons de la longueur que lon a dit plus haut ; on arrondit un des bouts qui doit servir de tête, et l’on dresse bien à la lime l’autre bout , ensorte que la face soit bien perpendisalaire à l’axe du poinçon. Lorsqu'on prépare le poinçcon , on le fait rougir au fen quand il est très-gros ; s’il est petit, il suf- fit que l’acier soit recuit. Pour re- cevoir l'empreinte dn contre-poin- | çon, il faut, après lavoir bien assujetti , présenter le contre-poin- çon à Ja face snpérieure , et l’en- foncer, à coups de masse, d’une ligne ou environ dans le corps du poinçon , qui recoit ainsi l’em- preinte des parties creuses de la lettre. On dégrossit ensuite le poincon, on le dresse sur la pierre à lhuile FON avec l’équerre à dresser, puis on le trempe pour le dursir. Les poinçons étant faits , passent entre Les mains du fondeur. Les premiers fondeurs étoient graveurs , fondeurs et imprimeurs, c’est-à-dire , qu'ils travailloient les poivcons , frappoient les matrices, tiroient les empreintes des matrices , les disposoient en formes , et im- primoient ; mais l’art s’est divisé en trois branches , par la difficulté qu'il y avoit de réussir également bien dans toutes. Lorsque le fondeur s’est pourvu de bons poinçons , 41 travaille à former des matrices. Pour cet effet, il prend le meilleur cuivre rosette qu'il peut trouver ; il en forme à la lime de petits parallélipipèdes , lons de quinze à dix - huit lignes , et d’une base et largenr propor-- tionnées à la lettre qui doit être for- mée sur cette largeur. Ces mor- ceaux dressés et recuits , sont posés l’un après l’autre sur un tas d’en- clumes. On applique dessus , à l’en- droit qui convient, l’extrémité gravée du poinçon , et d’un ou plusieurs coups de marteau, on !’y fait en- ter à uue profondeur déterminée , depuis une demi-ligne jusqu’à une ligne et demie. Par cette opération , le cuivre prend exactement la forme du poin- çon , et c’est par cette raison qu’on lui a donné le nom de matrice, Le nom de moule a été réservé pour un assemblage dont la matrice n’est que la partie principale. Après avoir justifié ces matrices, et après les avoir parées ; aprésavoir formé le talus et les crans , le fon- deur construit et dispose son moule , pus il prépare la matière dont les caractères doivent être fondus. Cette matière est composée de plomb et de régule d’antimoine fon - dus séparément, et mélés ensuite dans Ja proportion &e quatre cin- quièmes de plomb et d’an cin- quième de régule. Quand le métal est fluide , le fondeur prend de la main gauche le moule de la ma- tice, et de la droite , une petite cuiller de fonte qui doit tenir de métal juste ce qu'il en faut pour une lettre. Il verse à l’orifice du FON moule la entiler pleine de fonte, en baissant et élevant subitement la main gauche , afin que le métal se précipite au fond de la matrice , et en prenne la figure : ce mouve- ment, qui doit être fait avec vi- tesse ; est d'autant plus nécessaire que le métal se mouleroit mal, parce qa’il se fige dès qu'il touche le fer. La lettre étant formée , on ap- wie le pouce de la main droite sur e haut de la matrice , afin qu’en faisant la bascule , elle se détache de Ja lettre ; on referme le moule dès que la lettre en est sortie , et on réitère cette opération jusqu’à deux et trois mille fois par jour. Les opérations qui suivent ont pour but de séparer du corps de la lettre une éminence de matiere , qui est l’excédent de ce qui étoit nécessaire pour formerle caractère , de frotter sur une meules de créner et de ratisser les caractères , de les ranger sur le composteur , de les couper, etc.; après quoi ils sort en état d’être livrés aux impri- meurs. Ÿ. pour les diverses sortes de, caractères , lg mot CARAC- TÈRE. Fonte de petit plomb. N y a deux manières de fondre le petit plomb, ou à l’eau , ou au moule. Le petit plomb, ou dragée fondue À l’eau , est sujette à être creuse, et par con- séquent à perdre la vitesse qui lui est imprimée, beaucoup plus promp- tement que ne la perd la dragée coulée au moule ; mais d’un autre côte , elle est plus belle, plus exac- tement sphérique,et se fabrique plus facilement et plus vite. Pour réduire le plomb en dra- gées par je moyen de l’ean , on le fait fondre dans une chaudière de fonte. Lorsque le plomb est dans une fusion convenable , et telle qu'une carte jetée dans la malière s’enflamme presque subitement , on y met de lPorpin , environ une livre sur 120 livres de plomb. On reconnoît que le plomb a eu assez d’orpin pour ètre bien réduit en dragées , lorsqu’en le prenant dans une cuiller de fer, et le faisant couler dans de l’eau par le filet le plus menu et le plus lent possible, 253 254 FON 3] se réduit , en tombant dans l’eau, en dragées rondes; si, an contraire, il ny a pas eu assez d’orpin, les gouties s’alongent et prennent une figure de larmes ou d’aionilles. Pour réduire le plomb en dragées, on place au-dessus d’un tonneau rempli d’eau , une passoire de fer ou de tôle, mince, percée de trous d’une ligne de diametre , et écartée les uns des autres d’un demi pouce. On verse dans cette passoire le plomb fondu qui tombe dans le ton- neau en dragées de différers échan- tillons. Lorsqu'on veut fabriquer de la dragée mouiée , on fait fondre le plomb , comme ci-dessus ; ensuite, on prend un moule, composé de deux parties qui se meuvent à char- nière. Lorsque le moule estfermé , ces parties forment , en se reunis- sant , de petites chambres conca- ves : c’estlà le lieu où le plomb se moule en dragées. Ces chambres sphériques communiquent à la gout- üère pratiquée le long des bran- ches , par des espèces d’entonnoirs, qui sont formés , moitié sur une des chambres , moitié sur l’autre. Ces petits canaux ou entonnoirs , servent de jet au plomb que lon verse à un des bouts de la souttière, Ils se répandent sur toute sa lon- gueur , enfilent , chemin faisant, tous les peuts jefs qu’on lui a mé- nagés, el va remplir toutes les pe- tites chambres sphériques, et former autant de dragées où de grains qu'il se trouve de chambres. Le plomb étant refroidi, on ouvre le moule , et on en tire une bran- che de plomb , qui porte sur toute sa longueur les grains ou dragées attachées. Ces branches tirées du moule,passent entre les mains d’une coupeuse , qui, avec une tenaille, sépare toutes les dragées. Les dra- gées coupées , passent au moulin, où elles se polissent et perdent les inégalités qu’elles avoient conser- vées de la coupe des Jets. La fabrique des balles et celle des lingots ne diffère de celle des dragées que par la grandeur des moules dont on se sert pour les fondre. Fonte de fer. V. FER. FOR FONTICULE , s, f. du lat: fon- licula, dinun. de fontana : pelite lontaine. ( Chirurgie ) Quelques chirur- giens appellent les cautères des Jonticules , à cause qu'il découle toujours quelque chose d’un cau- tére , come d'une fontaine, foy. CAUTERE,. FONTS ( BAPTISMAUX), s. m. en lat. fontes baptismales. (Culte cathol.) Vaisseau de pierre, de marbre ,de bronze , placé dans les églises paroïssiales et succursales , dans lequel on conserve Peau bé- mite pour baptiser. Autrelois ces fonts étoient placés dans un bäti- ment séparé , que l’on nommoit le bapuüstère ; à présent on les met dans l’intérieur de l'église, près de Ja porte où dans une chapelle. Lors- que le baptème étoit administré par zmmersionm , les fonts étoient en forme de bain ; depuis qu’ils s’ad- ministre par fusion, il n’est plus besoin d’un vaisseau de grande ca- pacité. FOQUE ,s. m. ”. FOC. FORAIN , adj. du lat. barbare foranus , fait de foras , dehors, ( Pratique ) On le ait des per- sonnes et des choses qui viennent du dehors ; mais on entend plus communément par Ce nom , ceux qui ne sont pas du lieu où 1l s’a- git, comme les débiteurs /orains que le créancier peut faire arrêter dans les villes d'arrêt, ( Commerce ) On appelle /orain où marchand /orain, un marchand qui n'a point son domicile dans le leu où 1] fait son commerce. Quelques personnes appellent aus- si, mais improprement , /O7GNS , les marchands qui ne fréquentent que les foires. ( Marine) Rade foraine ; c’est un mouillage où les vaisseaux sont au large d’une côte, qui a peu d’en- foncement , et où, par conséquent , ils n’ont d’abri que d'un côté , Vautre étant entièrement ouvert au vent et à la mer. FORBAN , s. m. abréviation de for banni, formé du lat. foras, dehors , et de barnio , bannir. ( Pratique ) Ce mot étoit em- ployé par quelques coutumes , pour EE — FOR bannissement ; for-banni étoit celni qui avoit été banni d’un certain lieu. ( Marine }) On appelle forbans ceux qui courent les mers sans com- mission d’aucan souverain , et qui pillent indifféremment tous les bà- timens qu'ils rencontrent. Il ne faut pas confondre les corsaires et les forbans : les premiers sont auto- risés par uue commission de leur souverain , et ne courent que sur les ennemis de PEtat ; les forbans, au contraire , sont gens désavoués de toutes les nations , et punis comme voleurs publics , par la na- tion qui s’en saisit. Ils sont appelés forbans , parce que les premiers étoient des pirates de lAmérique qui, pour la plupart, étoient des scélérats bannis de leur patrie. FORÇAT , s. m. de l’italien for- zato. On disoit autrefois forcé dans le même sens. ( Marine ( Homme qui a été con- damné aux galères , et aux travaux publics dans les ports, etc. FORCE , s. f. du latin barbare forcia où fortia, qui se trouve dans jes Capitulaires de Charle- magne. ( Mécanique ) On donne ce nom, en général, à tout ce qui est capa- ble de faire un effort. On distingue piusieurs espèces de forces. Force accélératrice ; e’est une puissance qui ajoute de la vitesse au mouvement d'un corps. Telle est, par exemple , la pesanteur qui donne à chaque instant une nouveile impulsion aux corps qui tombent, et ajoute ainsi de la vi- tesse à leur mouvement. Telle est encore la poudre, qui s’enflamme dans une fusée , et qui ajoute à chaque instant une nou- velle impulsion à la fusée qui monte. Force centrifuge ; c’est une force par laquelle un corps qui circule autour d’un point comme centre , tend à s’écarter du centre, en ten- dant äs’en aller par une tangente à la courbe qu'il décrit. La valeur de Ja force centrifage d’un corps qui circule , est déterminée par le produit de sa masse, multiplié par le quarré de sa vitesse , divisé par FOR 255 sa distance au centre de Ja cir- culation. Force centripète ; c’est une force par laquelle un corps qui circule autour d’un point comme centre , tend continuellement à se rappro- cher de ce centre. La valeur de la force centripèle d’un corps qni circule , ou la quantité dont ce corps se rapprocheroit,dans un tems donné , du centre de sa révolution, si la force centripète aoissoit seule sur lui , est égale au quarré de la portion de la courbe qu'il décrit dans le mème tems, divisé par le diametre apparent, Force des eaux; c’est l’effort que fait l’eau par son poids et sa vi- tesse. La force, la dépense et la vi- tesse des eaux sont souvent cons fondues chez les auteurs ; c’est l'effort que fait l’eau pour sortir et s’élancer contre la colonne d’air qui résiste et pèse dessus : elle dé- pend donc de deux choses, de la colonne d’eau et de la coloune d'air. Les vitesses sont entre elles comme les racines quarrées des hauteurs, ou en raison sous-dou- blée des hauteurs. On évalue la force ou la vitesse d'un courant, d’une rivière, d’un ruisseau, d’un aqueduc, en déter- minant sur son bord une base à discrétion;-et par le moyen d’une boule de cire mise sur l’eau, et d’une pendule à secondes, on sait combien de temps la boule en- trainée par le courant, a été à parcourir l’espace de la base , sup- posée de 4o mètres. Si la boule a été 20 secoudes dans sa course, ce seroit deux mètres par seconde : on multipliera cette vitesse de deux mètres par la largeur du ruisseau , qu’on suppose de quatre mètres; ce qui donnera 8 mètres quarrés par seconde, pour la su- erficie du canal. Prenez la pro- Los don de ce canal, qu’on suppose de deux mètres, que l’on multi- pliera par les 8 mètres quarrés de la superficie ; ce qui donnera 16 mètres cubes pour la solidité de Veau, qui s’“coulera dans l’es- pace d’une seconde. 256 FOR I y a une autre méthode que Ja boule de cire, pour connoître la vitesse d’une rivière. On la trou- vera dans les Mémoires de l’Aca- démie des Sciences de l’année 1755, F 563. Torce d'inertie ; c’est la force par laquelle tout corps résiste à toute variation d'état, c’est-à-dire, par laquelle, lorsqu'il est en re- 05, il résiste au mouvement; hronol est en mouvement, il résiste an repos, ou à un mou- vement plus prompt ou plus lent. La force d'inertie, est ainsi que la pesanteur, proportionnelle à la riasse où à la quantité de matière prepre de chaque corps. Quoique la force d'inertie ait de commun avec la pesanteur d’ètre proportionnelle à la masse on à la quantité de matière propre de chaque corps, ces deux forces sont cependant essentiellement dis- tinctes l’une de lautre. La pesan- teur n’exerce son action que dans un sens, de haut en bas : toutes les fois qu’un corps tombe libre- ment, il tombe perpendiculaire- ment à J’horizon; mais la force d'inertie résiste dans quelque sens qu’on fasse effort pour changer Péiat d’un corps. Fcrce expansive ; c’est l’effort par lequel un corps élastique tend à s'étendre, et s’étend en efet, sitot que la puissance qui le com- prime, cesse d’agir sur Jui. La force expansive est cellegdont jouissent tous les corps à ressort, Ër ressort qui est tendu et retenu ans cet état par une force quel- conque, fait un continuel effort pour ne plus l’être, et c’est en quoi consiste sa force expansive. Force motrice ; c’est celle d’un ou de plusieurs corps, employée pour en mouvoir d’autres. Telle est une impulsion donnée à un corps pour le faire avancer dans une direction quelconque. La force expansive doit être évaluée , com me la quantité de mouvement , par Te produit de la masse du moteur multipliée par sa vitesse. Force morte; c’est celle qui agit contre un obstacle invincible , ‘qui consiste par conséquent dans une -éinple tendance au mouvement, FOr et qui ne produit aucun effet sur l'obstacle sur lequel elle agit. Telle est la force d’un corps pesant qui tend à descendre, mais qui est posé sur une table, ou suspeuda à une corde, Force mouvante; c’est à propre- ment parler, la même chose que la force matrice ; cependant on ne se sert guère de ce mot que pour désiguer des forces qui agissent avec avautage , par le moyen de quelque machine, Ainsi, on ap- pelle parmi nous forces mouvantes, ce que d’autres appellent puis- sances mécaniques; ce sont les machines simples dont on fait men- tion dans les élemens de statique, et de la combinaison desquelles on compose toutes les autres machi- nes, savoir : le lévier , le treuil, la poulie, le plan incliné, la vis, le coin. Force projectile ; c’est celle par laquelle un corps est lancé dans une direction, soit perpendicu- laire, soit parallèle, soit oblique à l’horizon , et avec une vitesse proportionnelle à la force qui le lance, ct à la raison inverse de Ja masse du corps lancé. Tel est l’eflort de la poudre à canon, qui chasse une bombe ou un boulet; tel est encore l’effort du bras qui jette un corps quelconque. Force résultante; c’est ainsi que quelques auteurs ont nommé la force unique qui résulte de l’action de plusieurs autres. Cette force résultante se trouve par le prin- cipe de la diagonale du parallèlo- gramme. #, COMPOSITION DE FORCES. ; Force retardatrice ; c’est celle qui retarde le mouvement d’un corps; telle est la pesanteur dun corps qu'on jette de bas en haut, et dont le mouvement est conti- nuellement retardé par lPaction que sa pesanteur exerce sur lui, dans une direction contraire, c’est- à-dire , de haut en bas. Force vive ; c’est celle d’un corps naturellement en mouve- ment, qui agit contre un obstacle qui cède, et qui produit un effet sur lui. Telle est la force d’un corps qui, par sa pesanteur, est tombé d’une certaine hauteur, et EE FOR choque un obstacle qu’il rencontre. Telle est encongla force d’un res- sort qui se débäfde contre un obs- tacle qu’il déplace. On a toujours pensé, jusqu’à Leibnitz, que la force vive devoit être évaluée, ainsi que la force morte par de produit de la masse multipliée par la simple vitesse; mais Leibnitz a pensé autrement, et a cru qu’il falloit l’estimer par le produit de la masse multiplite par le quarré de la vitesse. Quelque opposée que fût cette opiniou aux principes connus et adoptés de tout tems, elle a ce- pros trouvé des déienseurs qui ont appuyée sur des -expérien- ces et par des raisonnemens tres- spécieux. Les pièces pour ét contre de ce fameux procès littéraire se trouvent consignées en plusieurs ouvrages, et sur-tout dans le 24° et dernier chapitre d’un ouvrage in- titulé : Institutions de Physique, qui est de la marquise du Châtelet, où elle a rassemblé tout ce qu'on peut dire en faveur des forces vies, et dans un autre ouvrage intitulé : Dissertation sur l’estima- lion et la mesure des forces mo- trices des corps, par de Mairan, ans lequel il a fortemeut com- battu l’opinion de Leibnitz. . Force uniforme; c’est celle qui est capable de produire à chaque instant le même effet, et qui le produiroit réeilement sans les obs- tacles qui s’y opposent, et qui sont inévitables dans l’état naturel des choses. Dans cet état naturel il n’y a donc point de forces uni- formes; on peut cepeudant les re- garder comme telles, en faisant abstraction des obstacles dont on vient de parler; cela rend plus facile le calcul des effets de ces sortes de forces. ” Forces centrales ; ce sont les orces par lesquelles un corps, qui circule autour d’un point comme centre, tend, d’une part, à s’é- carter de ce centre, et d’autre part à se rapprocher de ce mème centre. La première de ces deux forces, est celle que l’on appelle force centrifuge; et Vautre est appelée Jorce centripète, et toutes deux Prises ensemble, sont nommées FOR 25 forces centrales. Lorsque ces deux Jorces sont égales, le corps con- tinue dé circuler, sans jamais mi s’approcher ni s’éloigner du centre, Les corps célestes sont en proie aux forces centrales : leur or: centrifuge tend à tous les instars à les écarter du centre de leur mouvement , et leur force centri- pète tend directement à les en approcher. De ces deux forces oppo- sées nait un mouvement composé en ligne courbe, par lequel chäque planète décrit son orbite qui et une courbe relative à lanature de forces qui l’animent. ( Archit.) Jambe de force; cest une pièce d’une forme d’assem- blage qui sert de jambe à l’entrait, et le porte ainsi que les autres pièces d’un comble , d’où elle a pris son nom de jambe de force. (Art milit.) Force d’une place; elle consiste dans la bonté de ses dehors, lorsqu'ils sont bien flan- qués de défenses de la place, et qu’ils ne sont point commandés des lieux circonvoisins; que les fossés sont larges et profonds, les bas- tions solides, grands et bien dé- fendus, de casemates et des cava- liers, avec des parapets capables de résister à la violence du canor. (Marine) Faire force de soiles; c’est Géployer au vent toutes les voiles que le vaisseau peut porter, pour marcher avec plus de vitesse ; ce qui ne se fait que dans un cas très-pressant, lorsqu'il vente granil frais, parce qu’on s’expose que!- quefois par là à rompre sa mâture, ses vergues, ou à avarier le gré- ment , mème à chavirer ou se rer verser, $1 le bâtiment étoit mau- vais où mal Jesté. Faire vent arrière forcé; c’est, dans un fort coup de vent ou une tempête, être obligé , pour la sûret: du vaisseau, de courir vent arrière, quoique cela dérange le vaisseau de sa route; ce qu’on ne doit fairs ue lorsqu'on ne peut pas tenir Ma cape F CAPE, HS (Musique) Force se dit d’une qualité de son , appelée aussi que}- quefois intensité, qui le rend ‘plus sensible et le fait entendre de plus loin. Les vibrations plus fréquentes du corps sonore, sont ce qui rend 238 For le son aigu ou rave; leur. plus graud où moindre écart de la ligne de repos, est ce qui le rend ort ou foible : quand cet écart est trop grand, et qu'on force l'instrument où la voix, le son devient bruit et cesse d’ètre appréciable. ( Peinture) Force, Jort, noble, grand, Jier, une figure dessinée fortement, un tableau fort de cou- leur, des ombres fortes , une touche orle, Toutes ces manières de s’ex- primer ont rapport à Vénergie, et l'énergie appartient à l’ame; un ensemble lourd, une figure musclée avec affectation ne suffit pas pour représenter Hercule, il faut que la hgure de ce héros fasse penser que sa /orce cousiste plus eacore dans $on ame que dans sa charpente et dans ses formies. La force de la touche ne con- siste pas non plus datis son appa- rence très-prononcée; mais il laut sur-tout qu’elle soit prononcée dans sa juste place. Le coloris à son tour n’est pas fort pour être outré ; mais 1l a toute la vigueur qui lui convient, lorsqu'il approche de celui que présente la neture, et qu’il est accordé, suivant une juste har- monie. Les ombres noires ne sont pas des vmbres fortes ; ce sont des ta- ches obscures et déplaisantes. La véritable force dans la pein- ture est donc la vérité de limi- tation seutie et exprimée par un artiste qui a une ame vigoureuse; ce n’est donc pas la force qu'un peintre doit représenter, mais Ja vigueur de la nature, qui a tou- jours celle qui convient aux Cir- constances, et qui la lui commu- nique libéralement, lorsqu'il a ce qu'il faut pour la sentir et pour la rendre. ( Pratique) Force majeure ; c’est celle à laquelle il n’est poiut en notre pouvoir de résister, Personne ens général n’est tenu des, cas for- tuits et des forces majeures, à moins que cela ne soit expressé- ment. stipulé. ï \ Force de chose jugée; c’est ce ui a été décidé par un jugement dont il n’y a point d'appel, ou FOR dont l’appel n’est point recevable. L'autorité de la chgse jugée est si grande , qu’elle Passe pour une vérité constante. FORCE, adj. de FORCE. ( Peinture) Ce mot se prend tou- jours en mauvaise part, et signifie exagéré. Un ouvrage de l’art ne doit être forcé ni de dessin, nf de mouvement, ni de ton, ni d’ex- pression. FORCEPS, s. m. mot latin. ( Chirurgie ) Mot latin qu’on a re tenu en français, et quisiguifie pince ou lancette. C’est uu instrument de chirurgie fort connu. Il y en a de différentes sortes pour les différentes sortes d'opérations qu’on a à faire. On s’en sert pour embrasser queïque chose et le ürer hors du corps, comme , par exemple, la tête d'un enfant mort dans le ventre de sa mére, FORCLORRE, v, a. composé du lat. forum barreau , et d’excludere , exclure: exclure du barreau. ( Pratique ) Ce mot n’est plus d’u- sage qu’au palais, où il signifie ex= clure de faire quelque acte, quelque production en justice, parce que le tems préfix en est passé. Ceux-là sont dits forclos, qui ont laissé pass ser le tems de produire ou de con- tredire ; ils en demeurent forclos, c’est-à-dire déchus. De forclore on a fait forclusion pour signihier dé- chéance ou exclusion, etc. FOLET, s. m. du lat. barbare foresta, formé de VPallemand forst, qui nous a été apporté par les Nor- mands: srande éteudue de terre cou- verte de bois. ( Eaux et forêts) Le terme de forét comprenoit anciennement les eaux ainsi que les bors. On trouve dans de vieux titres forét d’eau, pour vivier où l’on garde le poisson. C’est pourquoi on n’avoit établi sous l’ancien régime qu'une même Juris= diction pour les eaux et foréts. _ FORET , s. m. du lat. forare, ercer. ( Technol..) Petit instrument de fer avec lequel on fait des trous. Les forets ont différentes formes, selon les différens usages auxquels onles destine. FORTAIRE , v. n. composé .du FOR lat. facere , faire, et de la particule barbare, for, fur ou far, qui dans ses composés marque souvent le vice de l’action; ainsi forfacere, c’est mal faire. Les Anglais fout un grand usage du mot for dans le même sens. Fare , nourriture; for fare, mau- vaise nourriture; id, ordonné , for bid, défendn. ( Pratique ) Délinquer , faire quel- que chose contraire aux règles on à Ja loi. FORFAIT , même origine que for- Jarre , mauvais fait , méfait. ( Pratique ) Crime énorme qui in- téresse la vindicte publique. ( Commerce ) Forfait signifie un traité, une vente de plusieurs droits et recouvremens qu’on fait à qnel- qu'un, moyennant un certain prix, sans entrer dans aueun détail. Dans ce sens, il vient de feur, ou feurre, vieux mot français qui signihioit prix et taxe des denrées. FORFAITURE, même origine que Jorfaire. Pratique)Transgression de quel- que loi pénale ; mais plus commu- nément on entend par ce mot une prévarication commise par un ofüi- cier public dans l’exercice de son emploi , de ses fonctions, et pour laquelle prévarication , il encourt la peine d’étre destitué. FORGE, s. f. du lat. fbricia. ( T'echnol. ) Lieu où l’on fond le fer quand il esttiré hors de la mine. Ferge se dit aussi du petit four- neau où tous les ouvriers qui tra- vaillent sur les méiaux, les font chauder, pour les mettre en œuvre. FORGER , v. a. du lat fabricare, dont on a fait fabriciare. ( Technol.) Donner la forme au fer où au métal, par le moyen du feu et du marteau. ( Manége) Forger se dit aussi d’un cheval qui avance trop les pieds de derrière , et porte leurs pinces _contre l’éponge des fers des pieds de devant. FORJETTER , v. n. l’Académie écrit forgeter , du lat. foras, hors, et de facere , jeter en dehors. (Archit.) Ou dit qu'un mur se Jorjette, pour dire qu’il est hors d’alignement , qu'il surplombe. FORMALITÉS, s. m. de forma, FOR forme, dont on fait formalis, suivant les formes; et formalitas , manière formelle. ( Pratique ) Certaines clauses où conditions que doivent avoir les actes pour être valables. FORMAT, s. m. du lat. forma, forme. ( Bibliographie ) Ce qu’un volume a de hauteur et de largeur ; ce qui se suppute par la quantité de fewi- lets dout chaque feuille est com- posée , lorsqu'elle est pliée. [1 existe différentes sortes de for- ma!s dont la plupart se connoissent à la simple vue. Un format dépend de la manière dont une feuille est pliée. Ainsi, la feuille pliée en deux, désigne lin-folio ; en quatre l’in- quarto, en huit, l’ën-octaso; ete. ; mais comme dans les petits formats il y a quelquefois du doute, il faut avoir recours aux rayes qui traver- sent le papier , qu’on appelle, en terme da métier, pontuseaux , et dont la direction indique le format. Les éditions en papier vélinn’ayant pas de pontuseaux, on prend garde aux réclames et aux signatures. F7, RÉCLAME, SIGNATURE. L’in-folio a la feuille pliée en deux , contient quatre pages , et ses pontuseaux, où rayes sont perpen- diculaires. L’in-quarto est plié en quatre ; il a huit pages , et ses pontuseaux sont horizontaux. L’in-octavo est plié en huit; il a seize pages, et ses pontuseaux sont perpendiculaires. L’rn-douze est plié en douze; il a vingt-quatre pages, et ses pontu- seaux sont horizontaux. : L’in-serze est plié en seize ; il a trente-deux pages, et ses pontu- seaux sont horizontaux, etc. FORME, du lat. forma. Ce qui détermine la RARE être telle ou telle chose. (#rts et Sciences ) Forme se dit aussi de la figure extérieure d’un corps. C’est dans ce sens que dans les arts du dessin, on emploie le mot forme, pour signifier l’idée gé- nérale des surfaces, des contours. Un vase d'une belle forme, la beauté, l'élégance des formes, les formes antiques. 234 FOR ({Paptier) Forme se dit d’nn châssis de la grandeur d’une feuille de papier et garni de petits fils de laiton trés-serrés. 210 ( inprimerie ) Forme se dit aussi d’un assemblage de la moitié des pages qui composent une feuille d’im- pression. L'onvrier, après avoir composé une feuille, doit l’émposer ( Foy. IMPOSITION }, c’est-à-dire, placer les pages dans Pordre qui leur cou- vient, les entourer des différentes pièces de bois qui formeront la mar- che de ces pages , et serrer fortement fe tout dans un châssis de fer, qu'on appelle forme : chaque feuille est composée de deux formes. (Raffinerie ) Forme se dit encore des moules de terre cuite uù on coule le sucre. ( Marine ) Forme , en termes de marine, est un bassin à construire et à radouber les vaisseaux. C’est un espace ou chantier creusé de plu- sieurs pieds pius bas que la pleine mer , et entouré de mäçonnerie, adapté à la forme des plus grands vaisseaux, avec l’espace nécessaire sout autour pour les travailleurs. Ces espaces ou chantiers, dont les ports et arsenaux de marine offrent toujours un certain nombre, sont destinés à y construire ou même à y radouber des vaisseaux. Leur sol étant beaucoup plus bas que le miveau de la pleine mer, et mème plus bas que la basse mer, ils sont dirigés en longueur, et dans la figure à-peu-près d'une ovale vers a mer où la rivière qui forme le port. Du côté de la mer est une porte à deux batians, fermant bien parfaitement le passage à Peau lors- qu’elle est close. UE Lorsqu'on veut entrer un vaisseau ‘pour Le radonber dans le bassin (ce qui est beaucogp plus commode pour ea visiter toutes les parties submer- “ées ), on prend le moment dé la ‘pleine mer; les portes du bassin étant ouvertes, et Ce bassin étant rempli d'eau au niveau de la pleine mer, on y entre le vaisseau; on Vassure ou accore Lout autour; on ferme les portes du bassin à basse ner , ét on pompe par le moyen de machines ou pompes à chapelets FOR l’eau qui resie encore dans le bassin. Par ce-moyen, Île vaisseau étant à sec , mis en chantier , bien accoré, on peut avec aisance traVailler à toutes ses parties, les démolir, les remplacer, et lorsque le travail du radoub est fait, on ouvre les portes du bassin, et remettant par-là le vaisseau à flot , on Le fait sortir. ( Pratique) On comprend sous le nom de forme , les termes, clauses, conditions, formalités, qui servent à constituer J’acte. Le mot forme dit plus que for- malite; Va forme embrasse tout ce qui sert à donuer l’essence à Lacte ; les formalités, au contraire, ne s'entendent que de certaines condis tions nécessaires à remplir pour la validité de l’acte, comme: l’enre- gistrement, le contmole, : Forme est quelquefois wpposé au mot fond. La forme se prendalurs pour la procèdure , et le fondrest ce qui en fait l’objet, Fun Forme ‘authentique ; c’est. celle qui fait pleine foi, tant en justice que dehors. Forme exécutoire , celle qui donne à l’acte l’exécution parée, c’est-à-dire , le droit de mettre un acte directement à exécution, par voie de contrainte, sans èLre , obligé d'obtenir pour cet effet au- cun jugement ni commission. Forme judiciaire ; sous cette dé- nomination , l’on comprend l’ordre et le style qui s’observent dans la procédure ou instruction, et dans les jugemens. | Forme probante | celle qui pro- cure à l’acte une foi pleine et en- tière , et le rend authentique ; aussi sépare-t-on rarement ces mots, forme probante et authentique. (Elocution) Formes de preuves ; on donne différentes formes aux preuves que l’on emploie pour per- suader ou dissuader. De là, les différens. raisonnemens employés par les orateurs ; comme le syflo- gismée, mais bien différent de celui du logicien; l’erthyméme , le di- lemme , .le storile, Vinduckon, Les argumens appelés à minor a majus ,, à majori ad miuus., à vari, d'argument conditionnel eë Varsumenk vers Pan 660. FOR largument personnel. F. tous ces mots. ; FORMIATE , s. m. du latin fermica, fourmi. Do ( Chimie ) Nouveau terme de chi- mie, qui signifie un sel formé par la combinaison de l'acide formique avec différentes bases. Sa terminai- son en ale, indique que c’est un sel du geure de ceux qui appar- tienvent aux acides saturés d’oxi- gène, terminés en Zque. Ce genre de sel n’avoit point été nommé dans l’ancienne nomeucla- ture. Les formiates sont très-peu con- nus, et seulement reconnoissables par leur acide. FORMIQUE , adj. du latin for- mica, fourmi. (Chimie) Acide formique ; terme de la chimie moderne , qui signife un acide tiré des fourmis par la distillation , ou l’expression avec Peau. Sa terminaison en zque, in- dique le second état des acides, celui où ils sont complétement saturés d’oxigène. Cet acide n’a été connu que dans le siècle dernier. Samuël Fisher est le premier qui *’ait obtenu , en distillant des fourmis ; Margraff a suivi cetravail; Ardwisson et Ochen ont encore ajouté. L’acide formique se tire d’une gras fourmi rousse qui habite les ois. L’acide form'que se combine avec différentes bases salifiables ; -et les sels qu’il forme sont appelés FOR- MIATES. 7. ce mot. FORMULE, s. f. du lat. for- mula, faitsde forma, forme. (Pratique) Termes dans lesquels un acte doit être conçu , ou un ser- ment doit être fait. Les formules des actions chez les Romains, ou les formules romaines, consistoient dans un style dont les termes devoient être suivis scru- puleusement ef à la rigueur. Formule de Marculfe ; modèles d’actes et de procédures, recueillis par le moine Marculfe , qui vivoit e recueil , qui est divisé en deux livres, contient les formules des lettres qui s’expédioient aux palais des rois, et de celles Tome IT, FOR 241 s VE PR A . qui étoient données devant le comte ou les juges des lieux. (Matière méd.) Formule est aussi la maviére de dispeuser les drogues , tant simples que compo - sées, relativement à leur consis- tance, à leur quantité et à leurs qualités. “ (Algèbre) Formule se dit en- core d’un résultat générai tiré d’un calcul. algébrique, et xenfermant nne infimté de cas; eusorle qu’on v’a plus à substituer que des nom- bres particuliers aux lettres, pour trouver le résultat paräculier , dans quelque cas proposé que ce soit. Une Formule est donc une mé- thode facile pour opérer ; et si on peut la rendre absolument générale , c’est le plus grand avantage qu’on puisse lui procurer; c’est souvent réduire à une seule ligne toute une science, FORT , TE, adj. du lat. fortis, robuste , vigoureux. ( Musique ) Fort , adv. ; ce mot s’écrit dans les parties, pour mar- quer qu’il faut forcer le son avec véhémence ,ymais sans le hausser 5 chanter à pleine voix, où bien tirer de l’instrument beaucoup de son ; ou bien il s'emploie pour détruire leffet du mot doux ; employé pré- cédemment. Les Italiens ont le su- perlatif forirssimo. (Art milit.) Fort, subst.; un fort est distingué d’une citadelle , en ce que celle-ci, fortifiée de bas- tions , commande à une ville, et que le fort construit aussi avec des bas- ions, est bâti dans des plaines, sur des rivières, ou sur des hauteurs éloignées de la place. FORTE-PTANO, s. m.motitalien composé des mots doux et fort : comme qui diroit {antot doux, tan- tôt fort. ( Musique ) Le forte-piano est l’art d’adoucir et renforcer les sons dans la mélodie imitative, comme on fait dans la parole qu’elle doit imiter. : Le forte-piano est une espèce de clavecin dont chaque clavier fait lever une espèce de marteau de car- ton enduit de peau , qui frappe contre deux cordes uniformes, ou sontre ue seule si l’on veut, Ilsout FOS cet avantage que l'appui du doigt plus fort où plus foible détermine la force ou la foiblesse du sun, d’où vient son non,de /orte «piano. FORTLRESSE, s. f. qu’on croit venir de /ortalicium. ( Art mulit. ) Lieu fort par la naturg, où par l’art, ou par tous les deux. FORTIFICATION , s. f. du lat. fortificatio , composé de fortis et de facere: l’action de rendre fort. * ( Art mmilit. ) Ce mot, pris dans sa signifcation la plus’ étendue , est la scienre de construire, d'attaquer et de défendre les places. La fortification se divise en for- tification offensive , et en fortifica- tion défensive. à La foriification offensive est Vart îe couduire un siége , de sorte que l’on se rende maître de la place qu’on attaque. La fortification défensive, qui comprend lParchitecture militaire, est l’art de mettre une place à cou- xert, et de la défendre contre toutes les attaques de l’enuemgi. FORTEN ,s. m. dimin. de fort. ( Art milit. ) C’est un petit fort fait en étoile à cinq, six ou sept pointes , pour assurer enceinte d’une ligne de circonvallation ou autre travail. FORTUNE, s. f. du lat. foriuna, sas fortuit, hasard. ( Commerce) Fortune de mer ; en entend par 1 tous les accidens et avaries qui peuvent arriver à un waisseau par fa tempête , la grosse mer, le mauvais lems et autres gauses semblables. (Marine ) Voile de fortune ; les sloops, les goëlettes et autres bäti - mens à voiles auriques, ont des voi- les quarées appelées ainsi, parce qu'elles serveut essentiellement poûr aller avec un gros vent, et pour fuir vent arrière dévant uue tempête. Mät de fortune ; c’est un mât employé accideutellement et pro- visoirement, pour remplacer celui qui a été rompu dans un manvais tems, où par fortune de mer. FOSSE ,s. f. du lat. fosse, creux large et profond dans Îa terre, fait ar Ja nature ou par l’art. ( Karine ) Fosse aux lions, 242 FO corruption de fosse aux liens, Cette fosse sert au maitre d’équi- page pour y mettre les. cordages de rechange et divers menus us- tensiles. ( Anatomie ) Fosse est un creux dans les os , large et plus ou moins profond. On donne à ces fosses différens noms, par rapport à leur usage. Ainsi l’on dit /es fosses orbs- taires, nasules , palatines, tempo- rales ,z) gomatiques, ete. Le milieu dn cervix , ou partie postérieure du col , se nomme la fosse, ou la nuque. FOSSETTE , s. f. dimint. de fosse : petite fosse. ie ( Anat. ) Eu parlant des os , on appelle ainsi toute petite cavité qui a une ouverture un peu large et évasée. Le menton a dans son centre un enfoncement dans quel- ques personnes , qui porte le nom de fossette du menton. On donne le nom de fossette du cœur à la cavité qui se trouve au milieu de la partie intérieure de la poitrine. FOSSILE , s. f. du lat. fossi- lia , formé de fodio, fouiller: ce ui peut être retiré de la terre, ( Hinéral,) Substances terreuses, pierreuses et minérales, que lon trouve où à la surface de la terre ôu dans son sein. À On a donvé plus particulièrement le nom de fossiles à toutes les co- quilles ou autres corps marins pé- triliés où non pétrifiés qui se trou— vent en terre , ainsi qu'à tous les noyaux de coquilles ,. c’est-à-dire, à la substance pierreuse ou miné- rale qui s’est moulée dans les co- uilles. FOUDRE, s. f. de fulgure, ablat. de fulgur. (Physique ) Feu très - vif qui éclate contre quelque objet ter- restre , qui est capable de suffo- quer les animaux et de les faire périr dans un instant ; qui renverse les édifices les plus solides ; qui brise , qui brûle et qui fond les corps les plus durs. à Fa foudre dont'on a si long- tems cherché , sans succès , la cause ! physique , est reconnue aujourd’hui pour un phénomène d'élestricité, rer Fou €e m'est autre chose que, l'éclair lui-même , qui , semblable, quant au fond , mais três-différent , quant à la violence , à une étincelle élec- trique , éclate entre une nuée ac- tueilement électrisée et quelque ob- jet terrestre. 7: TONNÈRRE. Chaque coup de tonnerre seroit la joudre, sil frappoit quelque objet terrestre. La foudre et le ton- netre sont la méme chose ; mais on nomme foudre le coup de ton- nerre* qui éclate couire quelque corps terrestre. FOUDROYANT, adj. de FOU- DRE. 7. COUP FOUDROYANT. FOUGADE ou FOUGASSE , du lat. focata. ( Art milii. \ Pelit fourneau fait en forme de puits , large à-peu- rès de huit où dix pieds , pro- ond de dix à douze , qu’on charge de barils ou de sacs de poudre , et qu'on prépare sous un poste qu’on veut enlever. Après que le puits est couvert de:terre, où y met le feu avec une sancisse , qui va répondre à quelqu’autre poste. La /fougade diffère du fourneau en ce qu'elle est beaucoup moins enfoncée en terre. FOULON , s. m. du lat. fullo, dont on a fait ensuite /ullare, pour fouler les draps. ( Z'hecnol.) Ouvrier qui foule des draps. On appelle ferre à foulon une sorte de terre qui sert à dégrajisser les draps , et moulin à foulon, un moulin qui sert à fouler les draps. Avant que les Romains eussent l'usage du linge , ils jugeoient d’une si grande importance le métier à laver, nettoyer et mettre les draps en élat de servir , qu’ils avoient fait des lois pour prescrire la manière dont les foulonniers devoient exécu- ter leurs ouvrages. . FOULURE,, s. f. du Hit. fullare, fouler. ( Chirurgie) La foulure connue des médecins grecs sous le nom d’exarthrème , est une luxation qui se faït subitement aux articulations 4 raison de quelque effort vio- ent. . FOURNEAU, s. m.du lat. f&- FOU 215 mellus ou de formilia , vaisseau ropre à content du feu, et à Faut aux substances sur les- quelles on veut opérer. ( Chimie ) Les chimistes distin- guent sept sortes de fourneaux , se- Ton Les différentes opérations aux- quelles ils sont destinés. Ces four- veaux sont connus sous les noms de fourneaux de calcination , de sublimation , de distillahion par ascension .ou par descension, de Jusion, de dissolution et de fixa- Lion. * Les chimistes appellent encore fourneau simple ; une espèce de tour creuse, cylindrique ou pris- matlique , à laquelle il y a deux pois , ou principales ouvertures , une en bas , qu'on appelle la porte du cendrier ; Vautre au- dessus , qui s'appelle porte du foyer. Fourneau de lampe , on fcur- neau daus lequel la chaleur est produite et entretenue par la flamme d'une lampe qu'on introduit dans son intérieur. Fourneau de réverbère ; c’est le fourneau simple , dont le foyer est surmonté d’une troisième cavité qu'on nomme laboratoire , parce qu’elle est destinée à contenir les cor- nues qui renferment la matière sur laquelle il s’agit d’opérer. Fourneau de fusion, où four- neau à vent ; un fourneau qui pro- duit le plus grand degré de cha- leur possible , sans le secours des soufilets. Fourneau polyçghreste (VW. ce mot) ; celui qui est construit de ma mère qu'il peut servir à plasieurs usages. Fourneau d’ess&, ou de coupel- le; c’estun fourneau de figure p-is- matique , quadrangulaire , dont on se sert pour faire les essais ou ütres de Pargent, #. ESSAI. ( Métallurgie) Fourneau de li- quation. Oy nomme ainsi le four- neau qui sert à fondre les masses de mélange métallique , composées de plomb, de cuivre , d’or et d’ar- gent, pour les séparer les unes des autres. À Haut fourneau ; fourneau desti- jiué à Ja fonte dE mine de fer, 2 À, 244 tTOU Dans l'enfance des fabriques de fer, on a dü fondre le minerai avec des FLUX (#.ce mot), dans dés creusets placés dans un fourneau à vent ; mais cette méthode devint insullisante, quand Paccroitsement des arts demanda un accroissement de matière. On bâtit de grands creu- sets de brique, où l’on jetoit pêle- mêle Le minerai et le fondant , en animant le feu par le vent d’un ou deux souflleis. Progressivement , on exhaussa les parois , et on obtint une tour creuse très-élevée , à la quelle on donne le nom de haut Jjourneau. V, SOUFFLET, MA- CHINE SOUFFLANTE , CAVES À AIR, CAVES À EAU, COAKS, CHARBON DE BOIS , ÉTALA- GES , TUYERES. Haut fourneau à vent; c’est un fourneau destiné à réduire le mine- rai de fersans soufflets , ni machine soufllante, M. de Buffon paroît être le premier qui ait aflirmé qu’on pou- voit tirer de l’acier de toute mine de fer sans la faire couler en gueuse. Cet habile naturaliste avoit même fait quelques essais que des circonstances particulières ne lui ermirent pas de poursuivre; mais L comte de Sternberg, en Suède, est le premier qui ait construit un haut fourneau à vent, dont les avantages consistent à donner une fonte pure et très-douce, à épar- guer une quantité considérable de charbon de bois, à produire une bonne qualité de métal avec la première fonte, et enfin à four- nir des fontes de toute espèce, et du fer en bare de la meilleure qualité. Le haut fourneau à vent du comte de Sternberg, est composé d’un haut fourneau et de Heux fourneaux à réverbère, adossés au premier, Le feu de ceux-ci est ali- menté avec du charbon de terre, et pac un volume d’air au moins aussi grand que celui que four- iussent les soufllets ou les machines soufilantes. La grande quantité de calorique dégagée de la houille est portée dans la cave du laut fourneau, our agir sur le charbon de bois, É minerai et Îa castine , et opérer la réduction du métal. FOY C’est particulièrement à l'effet produit par Je feu de ces deux fours à réverbère, qui se trouvent réunis vers la base du Aaut four- neau , que M. le comte de Stern- berg attache le principal mérite de son invention; et si M. de Buffon a conçu la première idée de cette amélioration dans Vart de fabriquer le fer, on ne peut refuser au métallurgiste suédois la justice d’avoir imaginé les moyens de la mettre à exécution. Fourneau d’évaporation; c’est un fourneau à dessécher les substances ‘salines, et à évaporer l’humidité des mélanges qu’on veut concen- trer. N M. Henri Browne, anglais, est l’auteur de ce fourneau. Une longue expérience, les soins multiphés que nécessitent les procédés ordi- naires pour l’évaporation, les dan- gers qui résultent pour la santé du voisinage des ateliers, lui avoient fait sentir la nécessitè de substituer à l’ancienne méthode une invention dont l’avantage le plus important est de rendre l’air qui balaie la surface de la liqueur, d’une température presque égale à celle de la liqueur elle-même, et de s’en servir comme d’une éponge qui se sature rapidement de la vapeur, et facilite par con- séquent la’ promptitude de l’éva- poration, En effet, il suffit pour en être convaincu de considérer la marche de la chaleur, I/aix chaud , après avoir traversé la sur- face du fluide échaulfé, descend au-dessous du vase, et après avoir entretenu la combustion dans le foyer, passe à chaque côté de la” chaudière , et une seconde fois au dessus d’un diaphragme qui le sé- pare de la sbes de la liqueur, avant d’enfler la cheminée, de ma- nière que toute la chaleur est em- ployée à l’évaporation. Pour la description de ce fourneau , voyez le n°. 31 des Annales des Arts et Manufactures du cit. O’reilly. FOYER , s. m. du lat./focarium, formé de focus : âtre, lieu où se fait le feu. ({ Géom. ) Ce mot s’emploie prin- cipalement en parlant des sections ‘ coniques. On dit: le foyer de la FRA arabole, les foyer de l’ellipse, es foyers de l’hyperbole. Voyez CONIQUE. On a appelé ces points foyers, pe la propriété qu’ils ont de réunir es rayons qui viennent frapper la courbe suivant certaines directions. Voyez ELLIPSE, HYPERBOLE, PARABOLE. Les points qu’on appelle aujour- d'u foyer , S’appeloient autrefois ombilies ou nombrils , parce qu’on Per les regarder comme les points es plus remarquables qui se rap- portent à la courbe, et qu’on peut même déterminer l’équation de la courbe par des rayons tirés à ces points. e (Optique) On appelle foyer le point où se réunissent les rayons de lumière, réflechis par un mi- roir concave , ou rompus et re- fractés par un verre conyexe, un oijectif de lunette, etc. Dans un miroir concave, ce point est éloigné du miroir d’une dis- tance à peu près égale au quart du diamètre de la concavité. Le foyer d’un verre convexe de courbures égales de l’un et de l'autre côté ,est, à-peu-près, à l’ex- trémité du rayon de sa convexité. Sur les propriétés des différentes espèces de foyers, Voy. la diop- trique de Descartes et celle d’Hui- ohens, ( Méd.) Le foyer d’une maladie, focus morbi, est la partie qui en est le siége principal, et d’où elle répand au loin ses funestes in- fluences. FRACTION, s. f. du lat. fractio, formé de frangere , rompre, briser. ( Arith. Alz.) Partie d’un tout: Unité fractionnaiïre ; c’est une partie de l’unité principale, sup- posée partagée en plusieurs parties égales ; et nombre fractionnaire, la collection de plusieurs de ces parties. Pour exprimer une frection, on emploie deux nombres : l’un qui _ marque en combien de parties éga- les l’unité principale est divisée , et qu'on appelle dérominateur ; V’autre qui marque combien on prend de ces parties, et qu’on appelle zumérateur. Une fraction est conerèls ou TR A 245 abstraite, selon que l'unité prin- cipale est concrète ou abstraite. V. CONCRET, ABSTRAIT. Fractions de fraction; de mème que les fractions ordinaires se for- ment de parties de l’unité prin- cipale , si l’on conçoit une frac- ton partagée eu plusieurs parties égales, le nombre qui exprimera une ou plusieurs de ces partiesl, sera une /raction de nouvelle espèce, qu’on appelle fraction de fraction. Fractions liitéraies où algébri- ques ; ces fractions sont comme fes fractions numériques, les quo- tiens des numérateurs divisés par les dénominateurs. : Fractions continues ; c’est au lord Brounker qu’est due l’invention de cette espèce de séries. 11 donna par ce moyen une valeur appro- chée du rapport de la circonfé- rence du cercle au rayon. Huyghens a perfectionné cette théorie, qu'il vouloit appliquer à la mécanique pratique. MM. Euler et de la Grange s’en sont occupés depuis avec succès, et le dernier Va très-heureusement employée, soit aux méthodes d’approximation pour les équations déterminées , soit aux problèmes indéterminés. M. Waring s’en est aussi servi pour le même objet. #7. les Ædditions à la traduction française des Elé- mens d’Algèbre de M, Euler, par M. de la Grange. Fraction rationelle ; c’est le nom que l’on donne à des fractions algé- briques qui ne renferment point de radicaux. M. Euler, dans sen Analyse des Fnfinis, et dans son Calcul intégral, ne laisse rien à désirer sur tout ce qui est relatif au calcul des fractions ration- nelles. FRACTURE, s, £ du lat. frac- tura , de frangere ,xompre, briser, (Chirurgie) Solution de conti- nuité ou division faite subitement dans les os , ou les cartilages durs , par la violence de quelque cause externe. Les fractilfes sont transversales, obliques ou longitudinales ; elles sont simples, composées ou com- pliquées ; :complètes ou incom- plètes. 7. le Manuel du jeuxe chirurgien. 216 FRA FRAGILITÉ, s. f. du latin fragi- litas, fait de frango, rompre, bri- ser : disposition à étre facilement cassé. ( HR he On appelle fragiles les corps dont les parties se séparent facilemént les unes des autres par le choc ; mais on ne connoiît pas plus les causes de la fragilité de certains corps , qu'on ne connoît celles de Ja dureté, de la fluidité, de la mol- lesse et de lélasticité de certains autres. FRAÏI,s.f. de frayer, du latin frico, frotter : action de frayer. ( Hist. nat.) Ce mot se dit de Vaction propre aux poissons pour la multiplication de leur espèce. L’opi- nion la plus commune , touchant la génération des poissons , est qu’à une certaine époque, appelée Le tems du frai, les femelles déposent leurs œufs dans différens lieux , les mâles viennent ensuite répandre sur les œnfs une liqueur appelée lutte. Ta chaleur du soleil fait éclore ces œufs,, et les petits poissons en sortent après avoir rompu leur enveloppe. Ces œufs sont ordinairement très- petits, mais si nombreux, qu’on en a compté 542,144 dans une carpe de quatre décimètres. Cette prodi- gieuse fécondité empêche la des- truction entière des poissons, qui , dans leurs différens états et dans Jeurs différens âges, sont exposés à une foule d’accidens. ( Monnaie) Frai se dit encore , en arlant de la diminution de poids, que le toucher successif et le tems apportent à la monnaie. Monnaie frayée, moneta fricata. FRAICHEUR, 5. f ou FRAIS, s. m.et adj. du lat. friscum, fait de frigeo , avoir froid. ( Marine) Vent frais; c'est un vent Téglé et pas trop fort, Petit frais; diminutif de vent frais. Bon frais exprime un vent un peu plus fort que le vent frais. Grand frais ; c'estgn vent réglé et très-fort. ( Peinture ) Frafcheur, frais ; ces mots expriment une qualité toujours relative au ton général d’un ouvrage de peinture. 1 Le mérite d’un ton frais consiste Ê , 3 FRA dans la peinture à lPhuile, à user des tons et des teintes les plus pré- cis par le rapport et lopposition qu’il doit y avoir entre eux; à les composer du moins de couleurs pos- sibles ; à les choisir tels qu'il attei- gnent l’éclat de la plus vive lumière, saus être ni fades ni blancs, sans rien perdre de la couleur locale ; il consiste enfin à poser chaque ton avec légèreté, et à le savoir fondre avec celui qui le touche, sans rien altérer de sa fraicheur. Voici quelques exemples pris dans les grands maitres : les Bassans, quoi- que très-grands coloristes , sont ra- remént frais ; Rottenhamer, Verf}, Rubens même sont crus; Jordeens, Lafosse , sont dorés; les tableaux de Claude Gelée, de Velde, de Backui- soni, sont frais : les tableaux du Ti tien sont purs ; les beaux portraits de van-Dick et de Rembrandt ont cette qualité au plus sublime de- gré; 1ls sont brillans. FRAIS ( de justice), s. m. du lat: barbare fredum. qui se trouve dans la loi des Lombards et dans celle des Frisons, pour l’amende qu’on payoit à l'Empereur, auroi, aux comtes et autres seigneurs , lors- qu’on avoit rompu, violé la paix, par cetle sorte de petite guerre, appelée procès ; de fredum on forma le mot /reds, que l’ou écrit mainte- nant frais. ( Pratique ) Dépenses que l’on est obligé de faire pour parvenir à quel- que chose; dans la pratique , on le dit de la dépense et du coût d’un procès. Il y a des frais qui entrent en taxe , et d’autres qui n’yentrent pas. Les premiers sont communé- ment appelés dépens. Les frais qui n’entrent point en taxe, ou les faux frais, sont certaines dépenses qu’on est obligé de faire, sans cependant qu’elles puissent être portées dans la déclaration de dépens. FRAISE, s. f. de l'italien fregro, ornement. ; ( Costume) Fspèce de collet qui avoit plusieurs doubles et plusieurs plis, et qui tournoit autour du cou. (Art mulit. ) Fraises se dit aussi de pièces de bois longues de six à sept pieds dont on enfonce à-peu- près le tiers ou la moitié dans la TRA muraille des places de guerre, ur peu au - dessous du cordon; elles sont destinées à empêcher l'escalade et les désertions dede garnison. Bataillon fraisé ; € est un batail- lon qui préseute la pique où la baïonnette. FRANC, s. m. du latin francs, nom d’un peuple libre de la Germa- nie inférieure : libre. (ist. d’'Orent) Nom que les Turcs et les Levantins donnent aux Européens occidentaux , et dont on se sert mème parmi nous en parlant des affaires du Levant. ( Monnaie ) Franc se disoit aussi ‘une monnaie de compte que l’on coufondoit quelquefois dans le lan- $age avec la livre tournois. , Dans le nouveau système moné- taire, le franc a une autre accep- tion : il désigne une valeur d’un peu plus de üo grains d'argent fin. Il se divise en 100 centimes, cha- que centime valant 2 den. 45 cen- tièmes de denier tournois. Il y a aussi des frarcs d'argent, monnaie réeile ; des pièces d’or de 20 francs, de 40 francs. * ( Agric..) On appelle terre franche, celle qui a toutes les qua- lités requises pour la végétation des piantes. ( Jardin. ) Arbre frenc ; c’est ce- lui qui produit du fruit doux sans avoir été greffe, comme le noise- tier franc. Il est opposé à sauva- geon. Franc sur franc ( greffer }; c’est greffer un arbre sur un sauvagéon de même espèce ou sur un sauva- geon du même genre, mais d’une espèce différente ; par exemple, un poirier sur un poirier sauvage, Ou un pommier sur un sauyageon de pommier. ( Peinture.) Franc où franchise ; ces mots expriment communément un mérite de mécanisme de la pein- ture, mécanisme qui consiste dans la touche, soit que l'artiste use de ses couleurs ou de ses crayons. La franchise du pinceau suppose toujours la netteté, la légèreté ; mais elle doit être le fruit du savoir de artiste, et du vifsentiment de la forme qu’il exprime. La franchise de la toucho se con- fond souvent avec la netteté sans | FRE 27 justesse , avec la dureté et soûrent même avec la sécheresse, qu'une main conduite par l'ignorance et Paudace , ose mettre dans sa touche, Cette assurance de main, qui n’est qu'on métier, peut tromper même l'homme instruit dans le premier moment qu'il regarde un ouvrage. On peut encore appliquer ce mot au coloris et à l'effet, quand le ton a été choisi avec justesse sous ce double rapport, et posé sans être fondu ni ssh. On dit alors , telle par- tie est d'un ton bien franc , d’une couleur bien /zanche. Rubens étoit très-fra1c de teintes, etc. FRÉGATE, s. f. de l'italien fre- gata , dont des Espagnols ont fait fragata , les Anglais frigate , et les Turcs fargata. . { Marine }) On appeloït ainsi dans: la Méditerranée de longs bâti- mens à voile et à rames, dont le bord , beaucoup plus haut que celui des galères, avoit des ouvertures comme des sabords pour passer lés rames. Maïs l'embarras du pont et des œuvres mortes qui rendoient ces jrégates pesantes à la voile et à la rame, en a peu à peu fait négliger la construction. Les Anglais ont été les premiers quitont appelé fégater, sur l'Océan , des bâtimens longs ar- més en guerre, ayant un pont beau- coup plus bas que celui des galions et des navires ordinaires. Ainsi, peu à peu, parmi les autres nations, on a nomiré /régale un vaisseau de guerre peu chargé de bois, et léger à la voile. Dars l'état actuel de la marine, une frégate estun navire de guerre gréé de même que les vaisseaux de ligne, qui leur ressemble en tout ans ses manœuvres, et qui ne dif- fère d'eux qu’en ce qu'il est plus petit, et qu'il n’a qu’une batterie de long en long. Les /régates ont le plus souvent, depuis 56 jusqu’à 4o canons, dont les calibres sont de 12 et de 18, pour ceux en batterie , et de 6 ou de 8 sur les gaillards. On a construit dans ces derniers tems, en France, d'excellentes’ fié- gales portant du 24 en batterie, Les bâtimens de guerre à 20 ca- nons et au-dessous, ne sont plus des fréga'es, mais des COKVETITES 248 FRE (7. te mot). Les frégales ne peu- vent passe battre en ligne dans une escadre ; mais elles y sont très-utiles pour aller à la decouverte, pour donner la chasse, pour donner des avis, pour donner des secours et protéger les vaisseaux désemparés. De frégate on a fait frégalé pour désigner un vaisseau de guerre ou autre dont la construction se rap- porte à celle dés frégates, par la finesse de ses fonds, la hauteur de ses façons, une plus grande lon- gueur , beaucoup de rentrée, et un Accastillage ras, qualités qui peuvent rendre un vaisseau plus propre à la marche et bon boulinier, mais qui nuisent aux capacités de la cale, aux logemens, à la stabilité et à la durée du bâtiment FREIN, s.. m. du latin frerum , mors, (Manége ) La partie de la bride qu'on met dans la bouche du cheval pour le gouverner. * ( Physiologie ) Frein est aussi le nom d’un ligament membraueux qui bride , qui retient une partie : le frein de la langue, le frein du pré- puce, le frein de la verge. Foy. FILET, FRÉNÉSIE , s. f. du grec opévaots {phrenésis), délire , fureur violente, de œpàv ( phrén), génit. gperoc esprit. ( Aéd. ) Inflammation des mé- ninges, qui cause une fièvre aiguë et un trouble dans lesprit. On entend par frénésie un délire continuel et furieux, accompagné de fièvre aiguë, d'insomnie, et d’inflammation du cerveau et de ses membres. FRESQUE, s.f. de l'italien fresca; on écrivait anciennement fr@isque , du mot frais , qui exprime la même idée que l’italien fresca. ( Peinture ) La peinture à fresque est un genre qui s'exécute Grdirai- rement sur un enduit encore frais de chaux et de sable combinés. De toutes les manieres de peindre, la fresque est la plus ancienne ,‘la plus durable, la plus prompnte , la plus digne d’orner les grands édi- fices. Les murs du temple des Dios- eures ( Castor et Pollux }, à Athènes, avoient été peints à fresque, par Polygnote et par Diognète, pendant FRE la guerre dn Peloponnèse, Pansanias remarque que ces peintures s’étoient bien conservées jusqu’à son tems, c’est-à-dire, près de six cents ans aprés Polygnote. Il paroït que Les fragmens de pein- tures antiques qui nous viennent des Romains sont tous à fresque. Les figures colossales peintes dans les palais et dans les temples d'E- gypte , sur des murs de quatre- vingt pieds de hauteur # paroïssent encore avoir été peintes à fresque. La peinture à fresque, parmi les modernes, est un genre inventé par les Italiens. Les murs destinés à être ornés dans ce genre, doivent êlre secs et préparés à recevoir Ja peinture à /resque par des opérations préalables, La première est une cré- pissure ou enduit de chaux , de tuiles pilées, et de sable de rivière. Les grains de sable laissent sur cette sur- face assez d’aspérités pour tenir le second enduit qu'on n’applique que quand le premier est assez sec. Foy. ENDUIT. Comme tout dépend de la célérité que le peintre mettra dans l’exécu- tion , il faut qu’il fasse d'avance tous ses préparatifs. Ses dessins doi- vent être tracés sur des cartons assez épais pour résister à humidité et à l’effort d’une pointe avec laquelie on calqne assez proféndément sur l’enduit. I doit aussi avoir de grands godets où tontes ses teintes se trou- vent préparées d’avance et en asséz grande quantité. Tel est à-peu-près l'aperçu de l'opération. Il n’est pas aussi facile de décrire la sublimité et la magie de l’effet. La peinture à fresque, large et fière dans ses dessins , fraîche et brillante en conleurs , hardie en effets, piquante de tons , paroît avoir été créée pour célébrer l’héroïsme et les vertns, et émouvoir les ames sensibles. Malheur au peintre vulgaire qui entreprend ce genre de travail! Les grâces de la peinture à l’huile ne s'accordent point avec le sublime, qui règne dans la peinture à fresque. Ses teintes fondues et ses touches dé- licates-disparoissent à vue d'œil sur l'enduit avide qui les déyore : nul FRE moyen ponr revenir; il faut qu'à mesure que le génie compose ; ses brillantes conceptions soient fixées sur le mur aussi promptement que la pensée ; une lois tracées elles res- teront à jamais comme monument de sa gloire ou de son impéritie. La peinture à fresque exige un talent supérieur. Raphaël s’est plus immortalisé dans ce genre que par ses tableaux à Phuile. Michel Ange et Jules Romain la préférèrent comme le genre le plus difficile et le plus propre à soutenir leur réputation. Quand il fut question de peindre dans la chapelle Sextine , le frère Sebastiano, peintre vénitien, con- seilla an pape de forcer Michel Ange à le faire à l’huile ; et le mur fut préparé à ceteffet Le grand homme arrive et fait dégrader cet apprèt, disant fièrement & que la peinture à l'huile n'’étoit bonne que pour les dames, les personnes lentes et qui se piquent d'adresse , comme le frère Sebastiano » ; et l'ouvrage fut fait à fresque. - Aussi , est-ce par l'éclat, la fraï- cheur et la force que la peinture à fresque a donnés aux ouvrages de ces grands maîtres, qu'ils ont atteint la hauteur du grand art de peindre. Leurs attitudes sont fières , leurs formes savantes, bien senties et propres à chaque caractère ; leurs mains ne s’occupoient qu'à expri- mer ;, le métier ne s’y apercevoit jamais. Ce genre exige un caractère vif et une couceptiou prompie. L’éloigne- ment des objets force l’artiste à une exapération savante qni doit paroïtre cependant comme renfermée dans les bornes du vrai. Il faut qu'il étonne le spectateur , et que le sen- timent du plaisir soit mêlé à la sur- prise. FRET, s. m. de l'allemand fret- ten, charger , d’où les anglais ont fait freight. ( Commerce maritime) Le prix des transports par mer des marchandises d’un lieu à un autre. Ce qu’on ap- pelle fret sur l'Océan se nomme . nolis sur la Méditerranée. Le marchand qui prend le navire à Jouage, moyennant un fret de ” LA * tant, est appelé f'éteur où affré- ERT 240 tèur, Lorsqu'un navire est freté en entier, on passe erdinairement uno convention authentique qui contient toutes les conditions faites entre les propriètaires du vaisseau et Le mar- chand freteur ; cet acte ou contrat se nomme charte- partie. Mais lors- qu'un vaisseau n’est freté qu’en par- tie, on se contente d’une reconnois- sance sous signature privée , appelée CONNOISSEMENT. 7. ce mot. FRIABLE,, adj. du lat frrabilis , formé de frio, réduire en poudre: qui peut être réduit en poudre. (Physique, Chimie) Épithète que Von donne aux corps tendres qui se divisent ou qui se réduisent aisément en poudre entre les doigts; ce qui vient sans doute de ce que la cohé- sion qu'ont leurs parties entr’elles, est si petite, qu’elle ne s’oppose que très-foiblement à leur désunion : tel est le sucre , Le plâtre, les os calci- nés, etc. FRICHE, s. f. du lat. friscum. (Agric.) Terres en friche; ex- pression adverbiale, pour des terres qu'on a laissées quelque tems sans les cultiver. FRICTION , s. F. du lat. fricéio, formé de frico, frotter : l’action de frotter le corps où quelques-unes de ses parties. ( Méd. } WU y a deux sortes de fric- tions ; de sèches et d’humides. Les sèches se font avec les mains ou avec des linges ou des morceaux d’étofle chauds. C’est une partie de la gym- nastique , dont les anciens faisoient beaucoup de cas , non -seulement pour la conservation de la santé, mais aussi pour la cure des maladies, pour ouvrir les pores de la peau, faciliter la transpiration , accélérer le mouvement du sang, et dissij:er les humeurs ralenties à l’habitude du corps. Les frictions humides se font avec des huiles, des linimens, des onguents, pour le soulagement ou la guérison de quelque maladie ; telles sont les frictions qu’on fait avec l’onguent mercuriel , pour gué- rir les maladies vénériennes. (Pharmacie galénique, chimique) Friction se dit aussi d'une espèce de coction ou -d’assation des médica- mens qu’on fait frire seuls ou avec addition de quelque liqreur onc- TRE imeuse , eomine huile, graisse, en- guent, pour en consumer l'humidité superflue ; mais dansce cas, friction vient du verbe frigere, frire, fri- casser, FRIGORIFIQUE , adj. du lat. frigus, froid, et de facto , faire : qui cause le froid, (Physique) Quelques philosophes, rincipalemeut Gassendi pient que Fe froid soit une simple privation ou absence du feu ; ils soutiennent qu’il y a des RACE réelles anssi bien que des parties ignées ; et selon eux, c’est de ces parties que viennent le froid et le chaud. FRIMAIRE , s. m. de frimafs. ( CAronol. | Troisième mois de l'année de la République française. Ce mois qu à 50 jours, comfne les onze autres, commence le 21 no- vembre, et finit le 20 décembre ; mais dans l’année qui suit imimédia- tement l’année sextile, ce mois fri- maire commence le 22 novembre, et finit le 21 décembre , parce que l’an- née sextile a six jours complémen- taires, ce qui retarde d’un jour le commencewent de l’année suivante. Ce nom fui a été donné à cause des frimats qui ont communément lieu dans ce mois. ; FRISE , s. f. de l'italien freggta, fait du fat. fregium. ( Archit. ) Plate-bande entre la eorniche et l’architraye d’un ordre d'architecture : elle représente la açonnerie qni éloit sur les portraits des anciens édilices. La frise toscane est toute urie sans aucune mouiure, La frise dorique se distingue par les triglyphes et ies métopes. * La frise ionique ‘est le plus sou- vent aussi unie que la toscane ; quel- quefois elle est ornée de bas-reliefs, La frise composite naît par un doucissement du bord du listel qui couronne l’architrave. Sa partie stû- périeure se termine comme la co- rinthienne. Frise se dit aussi d’une petite fasre qi fait partie des corniches des pié- destanx corinthien et composite, et des impostes des mêmes ordres. As milit.) Trise. Vs CHEVAL DE PRISE, 200 rRo FRISSON,, 5. m. du lat, frigifiæ, formé de frigus , froid, ( Méd. ) On définit le frisson un froid subit et violent ; où comme dit Galien , un refroidissement doulou- reux de la chaleur naturelle, ac- compagné d’une secousse et d’une agitation inépale de tout le corps. [e FRISSONNEMENT ,s. m. dimis. de frisson. (ATéd. }) Maladie qui consiste dans un mouvement inéval, ou une con cussion générale de la peau, ainsi que le frisson dans une agitation inégale de tout le corps; mais ces deux affections sont distingnées , en ce que le /rissonnement est un mou- vement léger , et le frisson est un mouvement srand et violent. FRITTE , s. f. du lat. frigere. ( Métall. ) On appelle ainsi dans les verreries et dans les manufactures de porcelaine , les substances ter- reuses mélangées avec des substan- ces salines, qui soni destinées à for- mer le verre , et auxquelles on a fait éprouver un commencement de fu- sion, pour les priver des matières étrangèrés qu’elles contiennent , et pour bien opérer la combinaison. FROID , s. m. contraction de froz- dure, formé du latin barbare fridor, pour frigus : qualité opposée au chaud. | ( Physique ) Les physiciens mo- dernes définissent le froid , une dimi- nution de chaleur plus ou moins grande, d'où l’on voit qu'ils repar— deut le froid comme une qualité né- gative. Le froid n’est en effet qu’une moiudre chaleur; car il n’ÿ à point de corps qui en soient totalement privés, et les corps ne sont froids que relativement à d’autres corps plus chauds qu'eux, auxquels on les compare. F. le Dicion. de Phy- sique de Brisson. Pa Froid ar!iftciel, on appelle froid artificiel, celui que les hommes occasionnent par différens moyens Ces moyens sont de deux espèces: 1.° L'application d’un corps moins chaud à un corps plus chaud, qu’on veut refroidir ; 2.° le mélange in- time de différentes substances, soit, . solides , soit fluides. Le premier de ces moyens est le plus simple et le plus en usage FRO Puisque la chaleur tend, autant qu’elle. peut, à se répandre uni- lormémeut ; le corps le plus chaud doit se relroidir , en communi- quant une partie de sa chaleur tu corps moins chaud. C’est ainsi que pour xrafraîichir de l’eau, du vin, ou d’autres liqueurs, ou les met dans de l’eau bien froide , ou dans de la glace ou de la neige. À l'égard du froid qui résulte des différens mélanges , il est oc- casionué -par la pénétration mu- tuelle des substances que l’on mêle dans les pores l’une de l’autre ; lquelle pénétration chasse pour un tems une portion de l& matière de feu qui résidoit daus ces pores : d’où résulte une moindre chaleur ou du froid. Par exempie , les chimistes ayant reconnu que tous les sels solubles produisoient du froid en se dissolvant, ils ont trouvé les moyens d’abaisser à volonté la température d’un corps quelconque , en le plongeant dans un vase où s’opère une dissolution saline , et depuis quelques années, ils sont parvenus à produire Ja congélation des substances qui ré- sistoient au plus grand froid na- turel. (Peinture) Un ouvrage de l’art peut être froid de dessin, de cou- leur, de touche, de composition, d'expression. Le dessin est froid, quand les hgnes n’en sont pas varices. La couleur est froide, quand elle est foible et peu, appelante. La touche est fro:de, quand elle elle est timide et peu prononcée, La composition est froide, quand elle manque*de mouvement. L'expression est froide, quand les figures ne semblent animées pär aucune affection intérieure. FRONDE, s. £ du Jat. funda; il ny a pas plus de deux siècles qu’on discit encore fonde : tissu de cordes avec quoi l’on jette des pierres. «1 (-Artmilit.) L'usage de la “ronde n’est pas aussi ancien que celui de Varc et de la flèche. Job est le seul écrivain des tems reculés, où il en soit parlé. Pline croit que l'invention en étoit due aux Phé- niciens. FRO Les habitans des îles Baléares, aujourd’hui Majorque et Minorque, ont été très-fameux chez les an- ciens , par leur habileté à se servir de cette arme. , Parmi les Grecs, les Acarra- niens passoient pour d’excellens frondeurs ; cependant les Achéens les surpassoient , selon Tite-Live. Les Rom:ins, dès le tems de Servius-fullius, avoient des fron- deurs dans leurs armées. Dans la suite, ils employérent beaucoup les habitans des iles Baléares, Ils se servoient de la fronde en trois occasions : aux escarmouches qui précédoient les batailles; pour écarter les ennemis de dessus les murailles, tandis qu’on avançoit les travaux, ou qu’on se disposoit à donner l'assaut; et sur les mu- railles pour répondre aux fron- deurs et aux archers des assié- geans, et pour incommoder les travailleurs. Les Français ont aussi fait usage de la fronde dans leurs armées ; ils ont même continué Ce s’en servir long-tems après l'invention de la poudre. Outre les frondes dont on se servoit pour jeter des pierres avec la main, on usoit sous la seconde race d’une autre sorte de /ronde , attachée au bout duue espèce de lévier, que fasoit jouer une machine avec laquelle on jetoit une grande quantité de pierres , soit du camp sur les mu- railles , soit des murailles dans le camp. Enfin, cette arme qui n’est plus. en usage chez les peuples de l'Eu- rope, a été après l’arc et la flèche une des premières armes dont l’homme se soit servi, et une de celles qui ont été généralemeut connues de toutes les nations. 251 ( Chirurgie) Fronde est aussi Îe nom d’un bandage à quatre cheë, ainsi appelé parce qu'il représezte une fronde. On l’emploie sur dit- férentes parties du corps, comme à la tète, au nez, aux lèvres, au menton, au genou et ailleurs. FRONT, s. m. du lat. frons. ‘(Anat.) La partie antérieure de la tèle. qui est située au-dessus des yeux, qui est nue et saus ehs- 252 FroO veux, et qui s'étend jusqu'aux tempes. (Art milit.) Front d’un batail- lon ; c’est le premier rang ou chef de file. Ce balaillon est à soixante hommes de front, gt à six de hauteur; celui qui a le front égal à la hauteur, forme un quarré. Voilà un bataillon qui fait front de*tous côtés. Front de bandière ; c’est la ligne d’an camp sur laquelle sont placés les drapeaux et les étendards des troupes, et qui détermine la lon- gueur de la face ou du front du camp. ( Arcthit. nulit.) Front, en terme de fortification, est l’espace com- ris entre deux bastions voisins Lun de l'autre. (Marine) Aller de front ; c’est en parlant d’une escadre ou armée navale, marcher, tous les vais- seaux étant en ligne, et par le travers les uns des autres. Ligne de front; c’est Vordre de marche dans lequel les vais- seaux marchent ensemble en ligne ve faire route, per le travers es uns des autres. Dans cette si- tuation , ils sont ordinairement vent arrière ou vent largue , et sux la perpendiculaire du vent, les uns par rapport aux autres. Cet ordre n’est pas convenable à une armée, parce qu’il occupe trop de terrain; c’est ce qu’on appelle aussi quelquefois front de ban- dière. FRONTAL, adj. du lat. fron- talis, de frons, front: ce qui a ‘du rapport au front. (Physiol,) L’artère frontale est située aux parties latérales du front. PV. TEMPORALT. Les muscles frontaux sont deux plans charnus, situés imméäiate- ment après la peau, et la mem brane adipeuse sur les parties exté- rieures du front. Le nerf frontal est ie rameau supérieur de la branche ophtal- mique de la cinquième paire. La veine frontale, répond à l’ar- tère du même nom. ( Anal.) L'os frontal. Voy. CO- RONAL. j (Mat. méd.) Frontal est aussi le nom qu’on donne à un topi- FRO que ou reméde extérieur qu’om applique sur le front. FRONTEAU , s. m. de frons, front. ( Artillerie) Fronteau de mire; c’est une espèce de petite planche ou taille de bois que lon taille suivant la courbure de la volée de la pièce , en sorte qu’elle puisse se poser au bout, et que sa hau- teur réponde à celle de la culasse , c’est-à-dire, que la ligne qui passe pe la partie supérieure de la cu- asse , et par celle du fronteau de mire, se trouve parallèle à l’ame de la pièce. Au moyen de cet instrhment, on aligne ou l’on pointe le canon de la mème ma- nière que si le métal étoit égale- ment épais partout. (Archit.) Fronteau se dit aussi d’un ornement qu'on met quel- quefois au-dessus des niches des croisées. { Archit. nav.) Fronteau est aussi le nom d’une pièce de sculpture, en guise de balustrade, qui termine les extrémités des gaillards d'avant et d’arrière , et de la duxette. FRONTIÈRES, s. f. du lat. fron- taria, de frons , front. ( Topographie ) Les limites, les confins qui séparent les Etats, ap- elés ainsi, parce qu’ils sont comme e front qui fait face à l’ennemi. FRONTISPICE, s. m. du latin frontispicium , pour frontis hominis zispectio , selon Ducange. Aïrchit.) Principale face d’un édifice considérable, Il est peu d’u- sage aujourd’hni.. ( Bibliogr.) I] se dit aussi de la première page qui està la tète d’un livre. FRONTON, 5. m. de frons, front. (Archit.) Partie d'architecture en saillie, de forme triangulaire ou circulaire pour terminer un àvant corps, un pavillon, etc. Les fionltons représentent les bouts d’un pignon, d’un toit. FROTTEMENT, s. m. du latin fricare, frotter, dont les Italiens ont fait fregare. ( Mécan ) Collision de deux cho- ses qui se frottent, ou passage d’une surface d’un corps sur celle d’un au- tre corps. FRE 1] y a deux espèces de froltément : Torsque les corps glissent l’un sur Pautre, le /oltement se .nomme celui de la première espèce ; lorsque - Vun roule sur l’autre, le frottement se uomme celui de la seconde es- pèce. Voici ce quel’expérience prouve de certaiu relativement aux /rotle- mens : 1.0 Le frottement de la première espèce cause une résistance-beau- coup plus grande que celle que cause le frotiement de la seconde espèce. 2.° La résistance des frotlemens augmente par l’augmentation des surfaces frottantes ; 3. La résistance des frotiemens augmente par l’augmentation de la pression ; 49 A proportions égales, la ré- sistance des frotlemens augmente beaucoup plus par l’augmentation de la pression, que par l’augmenta- tion des surfaces frottantes. Il est très-diMicile, et peut-être même impossible, de déterminer au juste la valeur des frottemens et d’en connoitre les lois, parce que cette valeur dépend tenjours de l’état actuel des surfaces frottantes, lequel n’est jamais assez connu. Le moyen le plus simple , et le moins sujet à équivoque est de se servir du plan incliné, auquel on donne une inclinaison telle quele /rottementdu plan et la pesanteur du corps soient précisément en équilibre. L’incli- naison du plan fait connoitrela force qui seroit nécessaire pour retenir ce corps sur un plan parfaitement poli qui n’occasionneroit aucun rottement. De cette façon, le frot- tement qui tient lieu de cette force, seroit connu sans équivoque. Cette méthode a été suivie par quelques mécaniciens, mais il ne paroît pas qu’on en ait tiré un grand parti FRUCTIDOR , s. m. du latin ructus , fruit. ( Chronol.) Douzième mois de l’année de la République française. Ce mois qui a trente jours, comme les onze autres, commence le 18 août et finit le 16 septembre. On lui a douné le nom de /ructidor , parce que, dans ce mois, on recucille beaucoup de fruits. FRU 25% FRUCTITÈRE, adj. composé du latin fructus, fruit, et de fero, por- ter : qui porte des fruits, ( Botan. ) I se dit de toutes les plantes qui portent, qui produisent ou qui peuvent produire des fruits. Les plantes à fleurs mâles ne peu- vent étre fructifères. FRUCTIFICATION , s. f. du lat. fructificatio, formé de fructus, fruit, et de ago, agir, faire : l'acte de produire des fruits. ( Botan.) Tems auquel une plante perfectionne son fruit. Parties de la fructifica'ion ; ce sont les parties constituantes de la fleur et du fruit. De lu fleur : le calice, la corolle, l’étamine ,etle pistil. Du fruit: le péricarpe, et la graine. , r FRUCTIFORME, adj. du latin fructus, fruit, et de forma , forme: quts la forme ou apparence d’un ruit. ( Botan. ) Le pédoncule de l’a- cajou, le disque fructifère du quas- st, l'enveloppe hérissée du cha- targnier , le réceptacle commun des graines du fraister ,etc., sont fruc- tiformes. FRUGAL, adj. ce mot pourroit venir St D fruit : pro- duction de la terre, ( Méd. préserv.) Qui se contente de peu pour sa nourriture, qui vit des productions de la terre, qui sont la plus simple ; ia plus same, et la plus ancienne nourriture de l’homme. FRUGIVORE, adj. du lat. frux , frugis, production de la terre , vé- gétaux , et de voro, dévorer, man- ger : celui qui se nourrit de végé- taux. Les animaux frugivores. FRUIT, s. m. du lat. fruclus, dérivé de frux, frugis. ( Botan.) Le fruit d’une plante n’est que son ovaire, qui, par la fécondation et son accroissement, a plus ou moins changé de volume, äe forme et de nature. Tout fruit parfait est essentiglie- ment composé de deux parties prin- cipales ; savoir: le péricarpe et la grariie. . La maturité du fruit est essen- tiellement indiquée par celle de la TUL graine , et celle de la graine par la parfaite formation de l’embryon. Linnœæus a établi huit especes de fruits ; mais il y a une innité de fruils qui ne peuvent être rapportés ‘à aucuue des espècesttablies par cet habile naturaliste. Plusieurs bota- nistes en ont augmenté le nombre; d’autres se sont occupés de refaire les définitions des diférens fruits; mais la plupart ont échoué dans ce double travail. Gœrtner lui - mê- me, tout en préparant la ‘yoie à d'utiles améliorations, n’a pas été heureux dans l’établissement et les définitions des espèces primaires et secoudaires de fruit qu’il a propo- sées. ( Jardir.) Mettre à fruit ; c’est, en termes de jardinage ,seco:der la nature , en taillant l’arbre le moius possible, et évitant cependant la confusion. ( Pratique) On appelle fruits, au palais, les émolumens qui naissent et renaissent du corps d’une chose, comme les fruits de la terre. Ce nom à encore été donné à cer- tainsémolumens qui ne proviennent pes de la chose même, imeis qui sont dus à cause de la chose; tels que les loyers des maisons, les arrérages de rente. De-là la distinction entreles fruits naturels et les fruits civils. FRUMENTACÉ, ÉE, adj. du lat. frumentaceus, formé de fru- mentum , froment. ( Bolan. ) Quelquès botanistes donnent cette épithète aux plantes qui ont quelque analogie avec le froment , par leurs fruits, leurs feuilles , leurs épis ou autres par- ties. FRUSTRATOIRE , adj. du latin frustratorius, dérivé de frustror : ‘frustrer , tromper, abuser. ( Pratique ) I se dit d’un acte ou d’une procédure qui tend à sur- prendre quelqu’un , à lui faire per- dre son dû, à éluder un jugement, FRUTICULEUX, adj. diminut. de frutiqueux, du latin fruticosus, fait, de frulex , arbrisseau. | (Botan.) Qui est petit et ligneux, et forme par conséquent un très- etit arbrisseau. FRUTIQUEUX, adj. du lat. f7u- tieosus , fait de frulex , arbrisseau. 254 FUL ! ( Botan.) Qui est ligneux et gs- sez grand pour mériter le nom d’ar- brisseau ; ainsi, plante à lige fruti- queuse, est synouyme d'arbrisseau. _FUGACE,. adj. du lat. fugax , Jusacis , passager , qui dure pèu. FUGUE, s. f. du lat. fuga, fuite. (Musique) Pièce ou morceau de musique où l’on traite, selon cer- taiues règles d'harmonie ou de modulation, un chant appelé sujet, en le faisant passer successive- ment et alternativement d’uñe par- tie à une autre. Elle est ainsi appelée, parce que les parties, partant ainsi successivement, sem lent se fuir, et se poursuivre l’une l’autre. Il y a plusieurs espèces de ju- gues, comme les fugues perpé- tuelles , appelées canons; les dou- bles fugues; es contre fugues ou fugues renversées, dont la ré- ponse se fait par mouvement cou- traire à celui du sujet. FUIR, v. n. du lat. fugere, courir pour se sauver d’un péril. ( Marine) Fuir, en termes de marine, exprime une marche for- cée des vaisseiux, et une grande vitesse, comme fuir vent arrière, fuir devant le tems , ce qui wa lieu que daos un coup de vent. (Peinture) Fuyani d'un corps, les fuyans d’un tableau ; ces ter- mes de l’art sont consacrés à la partie du c'air-obscur. Les per- sonnes peu iustruites l’employent souvent pour les mots lointains, dégradations de ton, de teinte, etc. La partie fuyante d'un corps est celle qu échappe à Pœil, qu’il ne voit qu’en raccourci, avec- laquelle énfin les rayons visuels forment un angle très-aigu. FUITE, s. £ du lat. /üga: action de fur. À ( Pratique) Füite signifie, en termes de palais, détour employé par une partie, pour éloigner: un Jugement. FULGURATION.,Ls. f du lat Jfulgur, brillant éclat, lueur,” éclair , foudre : l’action de faire des éclairs. ( Chumie ) Les chimistes et les essayeurs appellent fulouration, l'instant où dans l'opération de TUL la coupellation, Ja surface du bouton parfaitement nettoyée , de- vient tout-à coup nette et extraor- dinairement brillante, et fait l'éclair. FULIGINEUX, SE, adj. du lat. fuliginosus, formé de /uligo:, suie: qui est de la nature de la suie. ( Physique) Vapeurs fuligineu- ses ; ce sout des vapeurs grossières, qui portent avec elles comme uue éspéeegle crasse et de suie. FULLOMANIE, s. f. formé du grec. qurror (phullon), feuille, et de p#152 (mania), folie : abou- dance excessive de feuilles. ( Botan.) Sorte de maladie des plantes qui consiste dans une mul- tiplication prodigieuse de feuilles qui nuit à la floraison et à la fruc- tification. FULMINATION , s. f. du lat. fulminatio, fait de fulmen , foudre, ‘et de ago faire : l’action de fou- droyer , foudroiemenut. { Droit canon) Fulminaiion, en termes de droif canon, signifie la sentence d’un évêque, où autre délégué du pape, par laquelle il ordonne que les balles seront exé- cutées. On appelie plus particu- lièrement fulmination, Vexécu- tion ou la dénomination d’une sentence d’anathème, faite publi- uement et uvec solennité. © (Chimie) Fulmination, en chi- mie, est une opération par la- uelle le feu fait écarter avec bruit es parties d’un corps. La fulmination est, l’effet du _ dégagement de l'hydrogène en gaz hydrogène , qui a lieu toutes les fois que l’eau est décomposée par un corps combustible. Or fulminant ; or dissous dans Pacide nitro-muriatique , et pré- cipité par l’ammoniaque. * Si sur une dissolution d’or par Vacide nitro-muriatique, on verse se dégage, au bout de quelque tems, de petits floçons, qui se colorent en jaune de plus en plus, et qui tombent peu-à-peu au fond du vase. Ce’précipit# desséché à l'ombre, est ce qu’on appelle or fulminant. En effet, une petite portion de çe précipité, exposée de lammoniique en liqueur, ül, FUM 55 su* la lamel d’un couteau, et chauf fée sur la flamme d'une bougie, Julmine comme la poudre à canon; mais sans avoir besoin, comme elle, du contact. d’un corps embrasé. Poudre fulminante ; on donne ce nom à une composition faite de trois parties de salpètre bien pu- rifié eë séché sur une pelle chaude , de deux parties de carbonate.dé po= tasse et d’une partie de soufre, bien broyées et incorporées ensemble, Si l’on met une petite quantité de cette poudre, par exemple , un gros dans une cuillèr de fer, sur un {eu médiocre , pendant 12 à 15 minut. : on verra le mélange, à mesure qu’i s’échauffera, se roussir, ensuite se noircir par les bords, se Liquéfier et fumer un peu.On verra ensuite quels ques petites flammes s’élever, etun instant après le mélange s’enflam- mer ,se dissiper subitement et totas lement, en faisant une détonation égale à celle d’un canon, ce qui lui a fait donner le nom de poudre ful= nunan'e. ( Minéral.) Exhalaisons fut minantes ; en travaillant aux mi- mes , les ouvriers rencontrent sou vent des feux et des exhalaisons , dont quelques - unes sont appelées Jfulminantes ; parce qu’elles pren- vent feu dès qu’on en approche un corps enflammé. Il y a de ces exhalaisons qui sont suspendues eu forme de ballon , au haut des vo. tes des houllières , et ‘qui , lors- qu'elles s’ouvrent, étouffent tout ce qui respire dans le voisinage. Pour Poe uu accident aussi funeste , es ouvriers crèvent ces ballons de si loin qu'ils le peuvent , avec un baton , et font, dés qu’ils sont cre- vés , un grand feu pour purifer l'air. Ces accidens arrivent parii- culièrement dans tes mines où les travaux ont été suspendus pendant quelques jours. FUMÉE, s. f. du lat. fümata, fait de /umus. ( Physique) Vapeur plus ou moins sensible, et'plus ou moins épaisse , qui s’élève des corps qui brülent. La fumée ést composée des par- ties les plus grossières qui servent à l’alsmeut da feu, daas le corps 256 FUN combustible ; savoir : des parties terreuses, oléagineuses , aqueuses et salines , par conséquent elle n’est pas fort différente de la flamme , et peut se convertir en flamme dès qu'on y joint un peu de feu : c’est pour cela qu’on peut faire prendre flamme avec très-penu de feu, à du bois qui fume beaucoup. Voyez POELE FUMIVORE ; PHLOS- COPE. ( Vénerie) Fumée se dit aussi des fentes des bêtes fauves : elles sont les indices que les chasseurs consultent, pour connoître la na- ture du gibier. FUMIER , s. m. du lat. barb. Jfimarium , qu'on a dit pour fime- turn. °( Agric, ) On entend par ce mot la paille qui a servi de litière aux chevaux , aux bestiaux, et qui est mêlée avec leur fiente , et im- bibée de leur urine. On confond mal à propos le fu- mier avec l’engrais. Tout /wrnter est engrais, mais tout engrais n’est pas Linier. On dit qu'un fumier est consom- mé , lorsqu'il est bien pourri; en° sorte qu’on n’y voit plus aucnn ves- tise de paille. Il ne faut Pemployer que quand la fermentation est gé- uérale. FUMIGATION, s. f. de furnigo, action de parfumer. É L'objet des fumigations est de remédier à quelque maladie du corps , ou de corriger un air im- pur , et de préserver de la conta- gion. ( Méd.) On fait recevoir à une personne la vapeur du cinabre ou de quelqu’autre préparation mercu- vielle, pour résoudre et dissiper les tumeurs , elc. Les fumigations qui ont pour objet de purifier l’air , sont faites de substances céphaliques et cardia- ques. L'usage est de jeter ces sub- stances en poudre sur des charbons ardens , et d’en recevoir la fumée dans Ja chambre ou sur les ha- bits. P. MURIATIQUE. FUNGUS, s. m. mot lat, qui si- nifie champignon. ‘ ( Méd.) Les médecins ont con- sexvé ce mot dans la langue , pour FUrR désigner les excroissances qui vien nent sur les membranes , sur les tendons , et qui s'élèvent en forme de champignons. FUNAMBULES , s. m. du lat Junambuli, composé de funis , corde, et d'ambulare , promener, marcher : danseurs de corde. ( Danse ancienne ) C’est le nom qu'on donnoit à Rome à ceux qu dansoient sur la corde. Les Grecs les nommoient SCHENOBATES, V. ce mot. 3 : Les Grecs eurent des funambu= les dès l'institution de leurs jeux scéniques , que Thésée établit à Athènes. Isfurent introduits à Rome sous le consulat de Sulpicius-Pétus et de Licinins-Stolon, dans les jeux scéniques établis dans VPile du Ti- bre. Ersuite Messsala er Cassius les firent paroître sur le théâtre. Il parut uu funambule à la re- présentation de lPHécyre de de Té- reuce , et ce poëte se plaint de ce que ce spectacle empêcha le peuple de faire attention à sa pièce. Sué- tone rapporte que dans les jeux flo- raax , du tems de Galba, on vit des éléphans funambules. Néron en fit paroïtre de même dans les jeux qu'il institua en l’honneur de sa mère Agrippine. FUNICULAIRE, adj. du lat. fu- nis, corde : composé de cordes. ( Mécan.) Où appelle machine funiculaire , un assemblage de cor- des, par Je moyen desquelles deux ou plusieurs puissances soutiennent ou enlèvent un ou plusieurs poids. Variguon a mis cette machine au nombre des forces mouvantes, et elle est regardée comme Ia plus simple. FUREUR , s. f. du lat. fzror. ( Méd.) Fureur utérine; c’est une espèce de délire mélancolique , qui provient du désir déréglé du coït , dont les filles, les veuves , et mème les femmes mariées sont quel- uefois atteintes, À FURONCLE,, s. m. du lat. furun- culus, pour fervonculus , fait de Jervor, ardeur. e ( Méd. ) Tumeur ou tubereale its flammatoire, qui se forme daes la graisse sous la peau, et qui se ter- mine par un apscés. FUSAROLLE FUS FUSAROLLE , s. f. de l'italien fusajuola. (Archit.) Astragale taillé en for- me de collier ou de chapelet, dont les grains oblongs sont couchés et entremélés de grains ronds. La fusarolle se place dans love des chapiteaux derique , ionique et composite, et quelquelois aussi sur l’ove de la corniche corinthienne. FUSEAU , 5. m. du lat. /usus : petit instrument qui sert à filer et à tordre le fil. ( Géom. ) Quelques géomètres ont appelé ainsi le solide que forme une courbe en tournant autour de son ordonnée , comme le fuseau parabo- lique. . D'autres ont appelé, fuseau le so- lide que forme une courbe , en tour- nant autour de sa tangente au som- met ; d’autres le solide indéfini que forme une courbe de longueurinfinie, comme la parabole ou l’hyperbole, en tournant autour de son axe. ( Astron. ) Fuseau de globe ; c’est un segment de’sphère pour être collé sur une boule. FUSÉE, s. f. du lat. fusus, fait de Jundere , fondre. ( Pyrotechnie ) Pièce de feu, feu d’aruifice. ( Wénerie) Les chasseurs appel- lent quelquefois ainsi une partie du terrier du renard. FUSIBILITÉ, s. f. du lat. fun- _ dere , fondre. ( Physique) Propriété qu’ont plu- sieurs corps de se fondre par l’action du feu. ( Métallurgie ) Le degré de cha- leur nécessaire pour opérer la fusion des substances métalliques qui en exigent un fort degré, a été mesuré par le pyromètre de Wedgword à pied d’aroile, dont zéro répond à 478 d., 66 au-dessous du zéro du thermoméëtre de mercure , divisé en 80 degrés, depuis la température de la glace fondante jusqu’à celle de l’eau bouillante ; et dont chaque de- gré équivaut à 97 d., 775 de ce même thermomètre de mercure. F. PROPRIÉTÉ DES MÉTAUX. FUSIL , de l'italien focile ou fu- cile : petite pièce d'acier avec la- quelie on bat un caillou pour en tirer du feu. Tome IT. ait iii GAB 257 ( Art milit. ) On appelle aussi Jusil la pièce d'acier qui couvre le bassinet de certaines armes à feu. : Fusil signifie aussi l’arquebuse en- tière quand elle est à fusil. ( Physique ) Fusil à vent ; espèce de fusil, au moyen duquel on peut chasser des balles avec une assez grande violence , sans le secours de la poudre ; et en n’employant que le ressort de l’air. V. /es Essais de Physique de Muschembroëck. FUSION, s. f. de fundere , fondre, ( Chimie ) Ecartement des molé- cules d’un corps, par le moyen du calorique que l’on introduit entre ces molécules ; laquelle introduction du calorique fait passer le corps , de l'état solide à l’état fluide. EUT , s. f. du lat. fustis, bois, dont les Italiens ont fait fusto. (_Archit.) Tronc d’une coloune ou d’un pilastre. FUTAIE ; s. f. de fustis, bois : forèt composée de grands arbres. ( Administr. des forêts) Bois de Jutaie; celui dontla coupe n’est point réglée, et qu'on laisse croître jusqu’à ce qu'il ne profite plus. Un bois est communément qualifié de Aaute fu- taie, lorsqu'il a l’âge de 30 ans. A cet âge il porte le nom de futaie sur taillis; entre 40 et60 ans, c’est demiz Jutaie : après ce terme, il est Aaute- futare ; et quaad il a passé 200 ans, on l’appelle ordinairement vreille Jutaie. L'Etat prend un soin particulier de conserver et de perpétuer cette espèce de bois ; c’est pour cela que les propriétaires ne peuvent le faire abattre qu'avec des permissions don- nées en connoissance de cause, et après des visites. G. LI GABARE, s. f. Gu lat. carabus, petit bateau. ( Marine ) Espèce de grosse barque ou batean de charge, des- tiné à charger et décharger [es vais- seaux dans l'intérieur des ports , ou à de très-petites traversées. On appelle aussi gabarre , dans les ports du Ponent , de gros navi- R 255 G AG res de charge à u'ois mäts , ou es- pèces de flûtes. GABARIT , s. m. mot escla- van. Les ltaliens disent garba , dans le même sens. (Marine) Modèle fait avec des planches urès - minces, jointes les unes au bout des autres, que l’on taille exactement sur le contour et les dimensions des membres d’un vaisseau , où d’autres pièces prin- cipales de la construction , pour servir aux charpentiers à former ces pièces avec exactitude. GABIER , s. m. de l'italien ga- biere , hune , cage. ( Marine ) Matelot destiné à se tenir sur les hunes pour veilier aux manœuvres hautes , examiner le grément et y travailler, faire le guet , et donner avis de ce qu'il dé- couvre en mer. : GABIONS, s. m. de l'italien ga- bia, cage. ( Art mäilit, ) Paniers de cinq à six pieds de hauteur sur une lar- geur de quatre , qui est égale tant à La base qu'au sommet. On les remplit de terre pour se couvrir contre l’ennemi , tantôt en se ser- vant de merlons pour des batteries, tantôt pour faire des logemens sur quelques postes, ou bien enfin pour servir de parapet à des lignes d’ap- proches , quand on craint de con- ‘duire les attaques par un chemin pierreux et semé de rochers, ou qu’on veut avancer extraordinai- rement le travail. *fGabion farci; gabion de cinq à six pieds de longueur et d’environ quatre à cinq pieds de diamètre, rempli ou farci de branches ou de piquets , servant à recevoir la tête d'ane sape , par la facilité que ‘trouve le premier sapeur à fane rouler ce gabion, derrière lequel il est à couvert, lui tenant lieu de mantelet. Ÿ. SAPPE., GADOLINÎLE, s. f.de Gadoli, matunraliste suédois. ( Minéral:) Nom d’ane pierre découverte par M. Gadoli, à Yt- terby en Suède , et qui a beaucoup de ressemblance avec la lave qu’on ‘appelle pierre obsidienne, , GAGE ,s. m. du let. vadium. {Pratique ) Effet que donne l’o- « GAI bligé pour sûreté de son engage ment. Un immeuble hypothéqué à une dette est regardé comme le gage du créancier hypothécaire ; mais Le gase proprement dit , et le contrat de gages apppelé aussi rantisse- ment , seutendent d’ane chose mo- biliaire dont Ja possession réelle et actuelle est transférée au créancier , pour assurance de la dette ou autre obligation, GAGERIE , s. m. 7. GAGB. ( Pratique ) Simple saisie et ar- rèt de meubles, saus déplacement ni transport. #.SAISIE-GAGERIE,; GAGNER , v. a. de l'italien guadagnare, fairé un gain: tirer un profit. à i . ( Marine) Gagner le vent à un vaisseau où à une escadre, c’est manœuvrer de façon à prendre le dessus, ou l’avantage du vent. 7, VENT. | Gagner au vent, ou gagner dans le vent ; c’est ; en parlant d’un vaisseau , naviguer au plus près du vent avec avantage : c’est la même chose que s’élever dans le vent. Gagner un vaisseau, où gagner SuT un vaisseau ; C’est avoir la- vantage de la marche sur lui, en faisant même route. Gagner un port où un mouil- lage ; c’est arriver. | GAILLARD , s. m. de l'italien gagliardo, dans le sens de chäâteau- fort. : (farine ) Les garllards, appelés autrefois château d'avant et châ= teau d’arricre , peuvent être regar- dés comme le pont le plus élevé des vaisseaux,interrompu entre le grand! mât etie mât de misaine;ce qui forme deux demi-ponts au niveau l’un d l’autre. Ces gac/lards ‘portent un certain nombre de canons d’un plus peut cahbre que ceux du deuxième pont. f TT 1% mn ( imprimerie ),,Gazllartle ; om nomme ainsi un, caractère d’impris merie qui est entre le petit-romain et le petit-texte. ,,, 100 GAINE , s.f. de vaginæ. Onta dit gaëna dans la basse latinité : étui. , # res we, (-rchit.) Païtie d’un terme,ainsi nonunée à cause de sa resséme GAL blance à une gaine dont le terme semble sorti. ' ( Botar. ) Expansion ordinaire- ment membraneuse de la partie in- férieure d’une feuille , par laquelle celle- ci embrasse ou enveloppe plus ou moins la tige. La gaine tent lieu de pétiole dans les graminées, les cypéroïdes et autres monocoty- lédonées. ; On donne aussi ce nom à certai- nes parties de plantes embrassantes, engainantes ou faites en gaine , etc. ( Physiol. ) Gaïne se dit aussi de plusieurs païties du corps qui en embrassent étroitement d’au- tres. La gaine des tendons fléchis- seurs dés doigts, etc. ( Armurier ) Les fourreaux des épées avoient ci-devant le nom de gaine : de-là sont venus les termes dégatner et rengainer. GALA , s. m. mot italien et espagnol , qui signilie un ornement, un habit magnifique. Jour de gala , en termes d’éui- quette , est un jour de réjouissance, de fête, dans les cours d'Allemagne et d’ftalie. | GALA , s. m. du grec yæxa( ga- la), lait. 7. LAIT. GALACTES , s. f. du grec 2x2, ( gala), lait: sels de lait. Voyez LACTATES. GALACTITE , du grec y4a4 (gala , , dont le génitif est y4- aaxroc( salattos). ( Lithologie ) Sorte de pierre de couleur cendrée , ainsi nommée parce qu’étant mise dans l’eau , elle lui donne une couleur lai- teuse. GALACTODE, adj. du grec yaraurédue (galaklôdés ) , couleur de lait, forme de y4ax (gala), lait. ( Méd.) IL se dit des excrémens et de l’urine. GALACTOGRAPHIE , s. f. du grec yénz (gala), laits et de ye4su ( graphô ), décrire. (Anat. ) Partie de Panatomie qui a pour objet la description des sucs laiteux. : . GALACTOLOGIE , s. f. du grec ähæ (gala), lait , et de xoyoc logos ) , discours. J (Med) Pare de la médecine qui traite de l’usage des sucs lai- teux, GALACTOPHAGE , s. m. du gr. yéra ( gala) ; lait, et de ç4,w p'ago ) , manger : quise nour- rit de lait. ( Méd. } On donne ce nom à ceux qui ne vivent que de lait. On a donné ce nom à des peuples en- uers, qui font du lait ieur princi- pale nourriture, GALACTIPHORE , adj. y4ra ( gala) + Tait ; (phéro ), porter. (PAysiol. ) Il se dit des vaisseaux ou conduits qu'on suppose porter le lait aux mamelles, ou pluiôt à de petits tuyaux, qui partant de la substance glanduleuse des :ma- melles , vont aboutir au mam- melon. Il se dit aussi des médicamens qui engendrent beaucoup de lait ; et le déterminent vers les ma- melles. ; GALACTO-POIESE , ou GA- LACTO POËTIQUE , s. f. du gr. yara ( gala ),glait, et de oréo ( porté É faire : qui fait du lait. ( Physique ) Faculté qu'ont les mamelles de servir à l’élaboration , à Ja sécrétion du lait. GALACTOPOSIE, s. f. du gr. yara (gala) , lait, et de #0 (pinô) , boire , dont ésc (posis), boisson. j ( Méd.) Méthode de gvérir cer- taines maladies, comme la goutie , la phthisie , par la diète de tait. GALACTOSE , s. f. du grec yéna (gala), lait , gen. yærazros (galaktos ) , qui se chance en lait. ( Physiol.) C’est ainsi qu’ondé- signe le changement des alimens et du chyle en lait. GALAXIE, s. f. dugr. yara£iac ( galaxias), de la nature du lait. (Astron. ) Voie lactée, trace blanche et lumineuse, qui fat tout le tour du ciel. Les Grecs lappe- loient yaxaËias xhxnoc ( galaxias kuklos ) , cercle lacté, d'ou est venu le mot galaxie : les Latins disent #ia lactea, dont nous avons faitaussi voie lactée. Cette dernière dénomi- nation est aujourd’hui plus enusage. GALEBE ,s. m, de l'italien garbo , R 2 du grec et de 964% 260 GAL bonue orâce; on a dit anciennement carbe dans le même sens. (_Archit.) Membre d'architecture qui s’élargit en adoucissement par en haut, de même que les feui.les d’une tulipe ou autre fleur. On dit qu'il se termine en galbe, qu'il a beau galbe. GALE ,s. f. du lat. calla ou galla. À ( Méd. ) Éruption de petites pus- tules parsemées sur Ja peau , par- ticulièrement aux poignets, eutre les doigts, aux mains , aux bras, aux jarrets et aux cuisses , et même souvent par tout le corps ;, excepté au visage. Ces pustules sont preécé- dées et accompagnées d’une grande démangeaison , sans chaleur , sans rougeur et sans fièvre. ( Jardin. ) La gale est une mala- die qui corrompt la peau des arbres sur laquelle ellé produit des chan- cres. Son principe est une humeur âcre d’une sève crue et mal digés rée , qui ronge la peau. GALÉACE , s. f. ou GALÉASSE, de litalien galéassa. ( Murine) Nom d’un gros bâti ment qui n’est plus d'usage à pré- sent. Son nom semble signifier une grosse galère. 1] ressembloit eu effet, en quelque chose , aux galères. Les galéasses avoient trois mâts, un artimon, un mestre el un trin- quet, qui étoient fixes , c’est - à- dire, qui ue s’abattoient pas comme ceux des galères. Elles avoient 92 bancs , et 6 à sept forçais à cha- cun. L’équipage étoit de mille ou douze cents hommes. Elles avoient huit rangs de canous sur lavant ; Je premier étoit de deux canons de 36 , le second de deux pièces de 24, et Le troisième de deux pièces de 18. Elles avoient à poupe deux batte- vies de trois canons chacune par baude, de 18 livres de balle. Les Vénitiens avoient autrefois des galéasses , dont le commande- ment ne pouvoit être donné qu'à un noble, qui s'obligcoit, par ser- ment, de ne pas refuser le combat conire vingt-cinq galères ennemies. GALÉANTROPIE ,.s. f, du grec nn (galé), chat, et d’ävbpamos ( anthrôpos ), homme. ( Méd. ) Sorte de délire mélan- GAL colique , dans lequel le malade croit être métamorphosé en chat ,et veut en imiter les actions. LA GALEÉE , s. f., terme d’impri- merie ; espèce de planche carrée avec un rebord , où le compositeur met les lignes, à mesure qu’il les compose , avaut de les diviser en pages et de les imposer. GALÈNE, s..f., emprunté de Pallemand. ( Minéral.) La galène est la mine de plomb la plus commune. Il est peu de pays où on n’en trouve. Dans la galène, le plomb est miréralisé par le soufre ; mais rarement ces deux substances y sout seules. IL est peu de galène qui ne con- tienve uve portion plus où moins considérable d’argeut. GALENISME , s. m. de Ga- lien , célèbre médecin de f’anti- quité. ‘( M4.) On-se sert de ce terme pour désioner la doctrine de Ga- lien , qui fut le plus célèbre des médecins après Hipocrate, et qui eut encore plus d’autorité que lui dans les écoles. Galien naquit à Pergame, dans PAsie-Mineure , lan 151 de J., C: Ceux qui suiventles principes de Galien , s'appellent gulénistes ?, et sa méthode est agpelée galeni- que. Dans ces derniers temps , on a divisé la pharmacie en galénique eten chimique V. PHARMACIE. GALERE , s. f. autrefois galée, du latin galea , casque , ou du gr. yaréarrs ( galéôtés), lésard, on du poisson appelé lPempereur , ou de galléon, mot syriaqne qui si- gnibe les geus qui vont sur mer. ( Marine.) C'est le premier des bâumens latins, celui d’où déri- vent les autres, qui ont tous quel- ques rapports avec lui. Les galères du premier rang avoient 166 pieds de long , sur une larseur de 52 à 35 pieds ; leurs ra- mes , au nombre de 26 par bandes, s’appuyoient sur un apostis ; OÙ SU une lisse qui étoit établie en sail- lie au-dessus du pont, et portant sur Jes têtes. d’un nombre de cour- bes verticales appelées bacalas, et GAL éoit corps de lattes En avant, une coulisse dans laquelle on pla- coil un canon de 24 livres de balles, ct aux deux côlés de ce canon , il y en avoit deux autres plus pe- üts ,-le plus souvent du calibre de buit ; de sorte qu’elles tiroient par l’avant et en s’effaçant devant l’en- nemi. ( Distillation ) Galère estaussi le nom d’un fourneau long et étroit , dont se servent les distillateurs. Son nom lui vient de ce qu'il a une forme alongée , avec des ouver- tures latérales tes unes à côté des autres , qui lui donnent quelque res- semblance avec les ga/éres. GALERIE, s. f. de l’allemand saller, promener, par le change- auent du # en g. (_Archit.) Pièce plus longue que large , à la suite d’un grand appar- iement, ( Marine ) Long balcon qui oc- cupe, en saillie , toute la longueur de la poupe du vaisseau. ( Art milit. ). Galerie à passer un, fossé ; c'est une petite allée de charpente ; dont les pieces de bois sont posées dans le fond du fossé, et couvertes de planches chargées de terre pour passer le mineur, Ces corps de galeries ne se font plus actuellement. Le mineur parvient au corps aliaqué , ou par une £a- lerie souterraine qu'il pratique sous le fossé, ou à la faveur de l’épau- Jement qui couvre le passage du fossé. Lorsque le fossé est plein d’eau, et que son passage est fort avancé, le mineur fait en sorte de gagner le pied de la brèche, soit à la nage, soit par le moyen d’un radeau ; dès qu'il y est arrivé, il s’enterre tres- promptement sous les décombres de la brèche , et pousse sa be- sogue. Galerie de communication ; ce sout des galeries-souterraines qui servent à lassiéoé, pour commu- niquer du corps de la place , où de Ja coutiescarpe , dans les ou- virages détachés. Galerie se dit encore d’un ra- meau , d’une branche , d’un caual, d’un retour, araignée ou conduit d’une mine, ou enfin d'un chennn G A 1e 201 sous terre qui sort d’un puits, et qui , par une ouverture de trois à quatre pieds, s’avance sous le ter- rain des ennemis goù l’on veut con- duire des mines et des contre- mines. ( Peinture) Calerie se dit en peinture , non d’une partie de pa- ais, où d'appartement, dont la proportion est un parallélosramme très-alongé , mais pour désioner les ornemens dont on la décore. Quelquefois aussi , une galerie est destinée à refermer ure col- lechüion rassembiée de tous les pays et de toutes les écoles. Ces dernitres galertes doivent êire éclairées par eu haut : les tableaux dont elles sont composées , doivent tre assor- üs de manière qu'ils ne se nuisent pas Les uns aux autres par des op- positions de genre , de maniere et sur-tout de couleur. CALION , s. m.du lat. galeo, au pluriel ga/eones, augmentatif de galea , galère. F7. GALERE. ( Marine ) Ce nom n’est plus en usage qu'en parlant des vaisseaux espaguols : Îles ga'ions sont des vaisseaux oYdinairement à deux ‘ponts, appartenant au roi d'Espa- pue, el qui sont envoyés dans des temps.réglés, à Lima , aux îles Phi- lippines , et autres licux de la domi- nation espagnole dans les Indes orientales ct occidentales , pour en rapporter les. matières d’or et d'argent , et les marchandises pré- cieuses que le roi et le commerce r e tirent de ces colomes. GALIOTE , s. m. du latin ga- liota, dimin. de galea, galère : petite palère. { Marine ) C’est, dans la Médi- terranée , une pelite galère propre à aller en course. Les barbaresques sont maintenant les seuls qui fas- seut usage de ces bâtimens pour faire la course. Galioie hollandaise ; c’est un bâtiment fait pour la charge, qui porte depuis 00 jusqu’à 500 ton- neaux. Ces sortes de galiotes ont le côté fort plat, et sont absolu- ment rondes en avant et en arrière ; quelques-unes sont garnies d'ailes ou semelles de cuivre , nécessaires sur- tout à celles des Hollandais , o6® G ÂÀ É qui ont@le fonds plat et qui tirent peu d'eau , pour pouvoir entrér-plus tacilement dans leurs ports , où assez généralement le fénd est peu con- sidérable , et pour la navigation in- térieure. Galiote à bombes ; petit bâtiment de guerté , dont l'usage est de lan- cer des bombes sur une place en- nemie. La constraction en est très- matérielle , ‘et renforcée d’un plus graud nombre de pièces de liaison. On leur donne autant d'échantillon qu'à un vaisseau de 50 canons, pour les mettre à même de résister à Veffet considérable du mortier. Les galiotes & bombes francaises m'ont qu'un grand mât, vers Le mi- lieu de leur longueur , et un mât d’artimon. Elles portent en outre plusieurs focs en avant, qui s’a- marrent sur un bout de beaupré fort long et peu relevé. . Les deux mortiers sont placés en avant du grand mât, sur ur fort établissement de charpente, avec un massif très - épais de vieux cordages, destiné à amortir la pres- sion du mortier lorsqu'il üre. IL y a , outre les mortiers, ordinaire- anent’quatre canons par bande , placés en arrière du graud mat. Lorsqu'une de ces £@/10!es à bom- bes eut lancer des bombes , elle fait tète au vent , et avec le per- roquet de fougue sur le mât on dépouille Pavaut de ses cordages , ét on n’y laisse que le grand étai, qui est une chaîne de fer , afin de résister au feu de la poudre. De celte manière , on présente la proue et une face étroite à l’ennemi, au lieu que les galiotes à bombes an- glaises , qui sont mâtées à trois mâts, ürent par le travers , et présentent à l'ennemi toute la longueur du bä- timent. Les Anglais répondent à cette objection que la portée des mortiers étant plus longue que celle des canons, on n’a rien à craindre des batteriesqu’on veut détruireavec une galiote à bombes. Cette réponse est juste pour les lieux où il ne se trouve point de mortiers pour ri- poster des bombes à la galiote. Mais un avantage bien précieux des galiotes à bombes anglaises , est de pouvoir bombarder en louvoyant: GAL lcurs mortiers , à cet effet, sont à pivot, afin de pouvoir présenter la bouche à babord et à twibord. GALLATE, s. m. de galle( noix lle) , excroissance qui vient sous les chênes, ( Chimie ) Sel formé par l’acide GALLIQUE ( F’.ce mot) avec dif- férentes bases. Sa terminaison en alé indique qu'il appartient aux acides saturés d’oxigène ; ainsi les gallates sont des sels formés par l'acide ya/lique. | GALLICISME , s. m. du latin gallicismus , formé de gallica , sous-entendu /2ngua , et de 705, propre à la lanoue française. ( Diction \ Construction propre et particulière à la langue fran- aise , contraire aux règles ordi- paires de la grammaire , mais au. torisé par l’usage. Les bonnes gens sont aisés à tromper ; se bätire avec quelqu'un ; il va venir; ul vient demain , sont des gallicis- mes. k Les gpallicismes , dit M. l'abbé d'Olivet, pourroient bien n'être au: tre chose qu’uge ellipse , où plu- sieurs ellipses combinées, qui ‘ont fait disparaitre peu à peu divers æots , diverses liaisons, qu’un long usage rend faciles à sous-entendre , quoiqu'il ne soit pas toujours facile de les suppléer, ni même de les deviner. ’ On appelle aussi gallicismes les façons de parler de la langue française. transportées dans nne autre langue. Lorsque , dans un livre écrit en italien , on trouve beaucoup de phrases et d’expres- sions qui ne sont point du tout ‘ita- liennes , et qui semblent tirées du français , on juge que cet ouvrage a été fait par un Français ; et l’on dit qu'ilrest plein de ga/licismes. GALLIQUE , adj. même origine que GALLATE, ) ( Chimie) I se dit d’un acide particulier qu’on tire de la noix de galle. Sa terminaison en ique an-" nonce qu’il est dans le second état des acides, c’est-à-dire, qu'il est complétement saturé d’oxigène. L'acide gallique se tire de la noix de galle , soit par la simple infusion où décoction dans l’eau, GAL soit par la distillation à un feu très-doux : son radical est absolu- ment inconnu. GALOP , s. m. du lat. calupare ; ou calpare , formé peut-être du or. xanmay ( Ka/pan ). ( Manége ) La plus élevée et la plus diligente des ailures du che- val , qui n’est proprement qu’une suite de sauts en avant. : Grand galop ; galop étendu ; c’est une course de vitesse à toutes jambes. Pelit galop; c’est celui qui est plus lent. Galop à l'anglaise; c’est un galop près de terre , Ou qui rase le tapis. On dit aussi galop raccourci, ou galop à la main ; galop écouté ; galop d'école; galop de casse, etc. GALVANISME , -s m. de Gal- sant , célèbre physicien italien. ( Pysique ) Propriétés qu'ont des substances animales d’éprou- ver , dans certaines positions , une irritation qui se mamifeste par des mouvemens très — sensibles. Cette propriété tire son nom de Galvani, HR de physique à Bologne, qui en a fait la découverte. Ce fut «en 1792 que Galvani, ayant remarqué que des grenouilles écorchées et placées près d’une ma- chine électrique , éprouvoient des convulsions , toutes les fois qu’on soutiroit une étincelle , conçut l’idée d’exciter l’irritation de cesanimaux, en leur appliquant des métaux aux nerfs etaux muscles. Ayant ensuite obtenu des contractions par le con- tact des métaux, sans employer de machine électrique , il en conclut qu’il existoit une électricité animale différente de celle qu’on obtient par le frottement du verre et de la ré- sine. Ces phénomènes furent à peine connus des physiciens , que ceux- ci s’occupèrent d'en déterminer la cause. Les uns , tels que Vaili , Filier, Humbolt , crurent y voir, avec Galvani , un phénomène dé- pendant essentiellement du système animal , et sapposèrent , pour l’ex- pliquer , l’existence d’un fluide par- ticulier inhérent aux parties ani- males | auquel ïls donnèrent le GAL 263 nom de fluide galvanique, ou d’éléctricité animale ; les autres, parmi lesquels on trouve Volta, Psaff, van Marum , ont considéré l’action galvanique comme un phé- nomène général de la nature, in- dépendant de la force vitale , et se manifestant uniquement par Pirri- tation de la fibre, excitée par le fluide électrique. Volta , pour soutenir son opinion , imagina plusieurs appa- reils , avec lesquels il angmenta les eFets galvaniques , et particulière- ment la fameuse pile qui porte son! nom , et avec laquelle il obünt di vers phénomènes, dont le plus remarquable est la décomposition de l’eau. Tandis qne Volta ramenoit ces phénomènes de la pile à celui que présente le développement de lPé- lectricité animale par le simple contact de deux métaux, Wollaston, de l’académie royale de Londres, imiioit les phénomènes de la pile, et même celui de la décomposition de l’eau , avec les appareils ordi- maires , et établissoit, par des moyens différens de ceux qne Volta mettoit en usage , l'identité des fluides qui animent la pile de Volta , et les machines électriques. Les physiciens sont anjou'd’hui parfaitement d’accord sur l'existence de Pélectricité métallique, qui a dévoilé la cause des phénomènes ce la pile. Ce qui les divise , c’est que, les uns wegardent , avec Volta , les phénomènes de la pile comme des phénomènes galvaniques , et rap- portent à l'électricité métallique ces deux classes de phénomènes. Les autres prétendent que les con- tractions musculaires sont indépen- dantes de l'électricité métallique ; qu’il existe une autre sorte d’élec- tricité , qui donne naissance aux phénomènes ga/saniques, et qu'ils nomment électriciié animale. Tel est l’état actuel de la science galvanique. On a construit dernië- rement des piles avec des substances sèches , d’autres avec des substan- ces entièrement humides ; mais leur eMicacité paroît encore équivoque, et jusqu’à présent ces appareils n’ont offert aucun avantage réel à la science. 26% GAM Les médecins allemands emploient le galvanisme dans le traitement de plusieurs maladies , et l’ou cite déjà des cures merveilleuses opérées à la faveur du galvanisme ; mais 3! esthon de se tenir en garde contre l’enthousiasme qui accompagne pres- que toujours les découvertes nais- samtes ; il est sur -tout important de se rappeler ce qui arriva à l’é- poque où l'électricité fut appliquée, pour la première fois, à l’économie animale. L'Europe savante ne tar- da pas à retentir d’un grand nom- bre de guérisons miraculeuses , dont V’ltalie venoit d’être le théâtre , et tout le monde sait que l’influence de lélectricité, réduite à sa juste valeur. se borne aujourd’hui à oMir quelque soulagement à ceux qui sont aflligés de rhumatismes , de paralysies , et en général de maladies qui ont pour cause la stag- nation des humeurs et lengourdis- sement des parties. #7. ELECTRI- CITÉE, GALVANOSCOPE , s. m. de GALVANISME , et du gr. cxoméw ( stopeé ), considérer. } ( Galvanisme ) C’est lé nom d’un instrument destiné à faire connoître la force du galvanisme. GAMME, s. f£. du caractère grec > , appelé garnma. ( Musique ) Gamme, gammut , ou gamma-utf , est le nom d’une table ou échelle inventée par Gui Aretin , en 1026 , sur laquelle on apprend à nommer et à entouner juste les degrés de l’octave de la musique ,ut,re, mt, fa, sol, la, suivant toutes les dispositions qu'on peut leur donner ; ce qui s’appelle solfier. Cette échelle est appelée gamme, parce que Gui Aretin ajou- taun y, ou le gamma des Grecs, aux premières lettres de l’alphabet qui lui avoient servi à coter ses tous ou intervalles , pour témoigner que les Grecs étoient les premiers auteurs de la musique , et parce que cette lettre se trouve à la tête de l'échelle , en plaçant dans le haut les tons graves , selon la méthode des anciens. . On l’appelle* aussi main har- monique, parce que Gui se ser- GAR vit d'abord de la figure d’une main, pour expliquer ce qu’on a réduit en cette table, ou gamme. On s’est servi du point et des lettres, pour marquer le degré de gravité ou de hauteur qu’on devoit donuer à chaque son, jus- qu'en 1550 , qu’un nommé de Mœurs, parisien , inventa les fi- gures ou caractères que l’on a appelés notes. Vers 1684, un nommé Lemaire, français d’origine, iuventa la note si. Son utilité la fit généralement adopter en France et en Italie. GAMOLOGIE , s. f. du grec yauos ( gamos ), mariage , ‘et de 16yos (logos), discours : traité sur le mariage. GANGLION , s. m. du grec yayyior ( gagglion ), petit nœud. (Anat.) Plexus, ou assemblage de plusieurs nerfs qui se rencontrent en différens endroits du corps, se joignent, s’entrelacent , et forment des espèces de pelotons, d’où par- tent plusieurs branches qui se distri- buent de côté et d'autre à plusieurs parties. ( Chirurgie ) Tumeur enkystée, dure, indolente , sans changement de couleur à la peau. GANGRÈNE, s. f. du grec y4/- yaiva ( gaggraina), mortification, formé de yp4w ( graô), manger, consumer. ( Méd. ) Mortification totale de quelque partie du corps, qui est causée par le défiut des esprits ani- maux , et qui se communique aisé ment aux autres parties voisines. GANGUE, s. f. de l’allemand gangen, dout les Anglais ont fait gang. matières étrangères dont les mines sont toujours mêlées. Une mine avec. sa gaïgue. GARANCAGE,s. m. de garance, du lat. barbare garantia, corrup- tion de varanlie , qui étoit déjàune corruption de ve/antia , pour verus color , couleur véritable : l’art de teindre avec la garance. ( Teinture) La garance est une plante zubiacée qui porte des fleurs Jaunes , remplacées par des baies noiräâtres. On la cultive à cause de ( Minéral. ) On appelle ainsi les À GAR sa racine , qui sert pour la teinture rouge. L'eau et le soleil n’altèrent point sa couleur ; elle procure aussi de la solidité aux autres couleurs. On l’emploie pour fixer celles déjà imprimées sur la toile de coton. Cette racine teint en rouge les os des animaux qu’on en nourrit. La garance que l’on vend dans le commerce, pour l’employer à la teinture, s’appelle ga/ance grappe; elle est sous la forme d’une poudre rougeâtre , d’une odeur un peu for- te’; elle est, én quelque sorte , grasse etonctueuse, et elle se pelote sous les doigts, lorsqu'on la manie. Tels sont les caractères d’une bonne garance; car lorsqu'elle est trop vieille , elle perd son onctuosité, et elle est en poudre sèche. La garance grappée se distingue en deux espèces ; savoir : en garænce robée et en garance non robée, se- lon qu’elle n’a plus où qu’elle con- serve encore son épiderme, laquelle ne contient point de parties colo- rantes. La garance robée est donc la lus précieuse, parce qu’elle donne Fa meilleure teinture. (Mat. méd.) La racine de ga- rance est astringente, résolutive , apéritive , tonique et même vulné- raire; on en recommande l’usage dans le traitement de l’hydropisie , de la jaunisse ; de la cachexie, dans les päles couleurs et la suppression des règles. On l’emploie aussi dans les contusions pour en prévenir les suites , et après les chutes. GARANT,s. m. du bas lat. war- rens , tiré de l’allemend waere. ( Diplomat. ) Dans le moyen âge, tous Les traités que faisoient les rois étoient garantisréciproquement par des chevaliers qui faisoient serment de veiller à leur observation. Les principaux barons de France et ceux de Normandie se rendirent cautions de la paix que Philippe- Auguste conclut en 1200 avec Jean, roi d'Angleterre. Aujourd’hui , ga- rans politiques, entre les souve- rains , se dit de ceux qui garantis- sent l’exécution d’un traité. Il ne se fait guère de traités de paix qu’il n’intervienne quelque garant. GARANTIE, s. f. du lat. barb. swarrantia, de l’ailemand waren, voir , considérer , prendre garde. GAR 265 ( Pratique ) Obligation de faie jouir quelqu'un d’une chose, ou de l’acquitter et indemmiser du trou- ble ou de l’éviction qu’il souflre par rapport à cette même Chose. ( Commerce ) Obligation par la- quelle on se rend garant de la chose que l’on a veudue ou cédée. GARDE, s. £ du lat.barb. #arda, de l’allemand #aen, guet : action par laquelle on observe ce qui se passe pour n’ètre point surpris. ( Ast milit.) Ga:de se dit de la fiction ou le service qui se doit faire avec vigilance , pour s’assurer contre les eftorts et les surprises de l'ennemi. Graïd- garde ; c’est un corps d'infanterie ou de cavalerie qu'on détache hors des lignes, à la portée du canoû, pour découvrir de loin, détachant d’autres pétites gardes devant elle, avec des vedettes de tous cotés pour l’avertir, et préve- unir les surprises. ( Pratique ) Garde, défense, conservation. 1] s’applique aux per- sonnes et aux choses. Il ya, pour les personnes, la garde des enfans mineurs, c’est-à- dire, Padminstration de leurs per- sonnes pendant un certain tems, avec le droit de jouir de leurs biens, ou d’une partie d’iceux , sans en rendre compte. ( Escrime) Garde, manière de tenir le corps et l’épée, telle que l’on soit à couvert de l’épée de son ennemi, et que l’on puisse aisément le frapper ou lui porter une botte. ( Administ.) Carde-champétre ; oflicier de police chargé de la garde des fruits des champs. (Marine) Carde-côte ( vaisseau), on appelle ainsi un batiment de guerre destiné à croiser le long des côtes pour les défendre de toute en- treprise hostile, pour empêcher le commerce illicite , saisir les inter- lopes. Ces vaisseaux sont très-mul- tipliés dans nos colonies et danses colonies espagnoles. ( Commerce ) Gardes du com- merce; Ce sont des wfficiers publics chargés de mettre à exécution les contraintes par corps en matière de commerce. GARE, s, f. de l’ancien mot fran 266 GAR çais garer, se conserver, prendre garde à soi. (Navigation) Lieu destiné sur les rivières pour y retirer les bateaux , de manière qu’ils soient en sûreté et qu'ils n’embarrassent point la navigation, GARENNE, s. £ même origine que gare, et qui pourroient Pun et Vautre venir de l'allemand waran- de , défense , conservation : lieu à La campagne où il y a des lapins , et où l’on prend soin de les conserver. GARGARISME , s. m. du grec vapypiéw ( garzurizô ), se laver la bouche , dérivé de yxpyapsèr , la luctte. ( Méd.) Remède liquide dont on se lave la bouche et la gorge, sans vien avaler. On s’en sert pour les maladies de la bouche, des gen- eives , de la luette , du gosier. GARGOUSSE, s. f. corruption de cartouche, de V’italien carteccia. ( Artillerie ) Poche ou sac de pa- pier, de parchemin, ou de toile, qui contient la charge de, poudre d'un canon, suivant son,çalibre. On les fait actuellement d’une sorte de papier qu'on est parvenu à rendre iucombustible. GARNISON , s. f. du lat. barb. garnisio , formé de garnir. (Art milit.) Corps de soldats aw’on met dans une place forte ou frontière, poûr la défendre contre lesenxemis, ou pour tenir le peuple dans le devoir. ( Pratique) Garnison se dit aussi des: gens armés que l’on met chez un homme dont les meubles sont saisis , et qui ne veut point donner de gardien. RAR (_Administ. ) 1 se dit encore des gens armés que l’on met chez les contribnables en retard Ces gens s’appellent pour cela garnisaires. GARUM, s. m. du grec yaæpou ( garon ), d’un poisson appelé y4pe fgaro), qu’on croit ètre le ma- quereau. ( Cuisine ) Le garum , chez les Romains , étoit une sauce de très- grand prix, composée avec Ja sau- raure du poisson appelé maque- reau , et destinée à l'usage des grands ; au lieu que le muria, qui étoit fait avec de la saumure de thon, étoit destiné pour le peuple. GAS GASTER, s, m. mot emprunté du grec yzsnp (gastér), ventre. ( it ) L’abdomen. Il se dit aussi de l’estomac et de Vutérus. GASTRILOQUE, adj. ets. m. du grec yasip ( gastér ), ventre, et du lat. loquor, parler : qui parle du ventre. ( Méd. ) I se dit de ceux qui parlent en inspirant, de manière qu’il semble que la voix se fasse entendre dans le ventre. #. EN- CASTRIMYTHE où VENTRILO: QUE, c’est la même chose. GASTRIQUE, adj. dû grec yasp ( gastér ), ventre : qui concerne le ventre ou l'estomac. t ( Physiol.) C’est un nom qu’on, donne à plusieurs parties relatives à l’estomac. ' Les artères gastriques sont des branches de l'hépatique et de la splénique, qui se distribuent à ’es- tomac. j Les glandes fastriques sont de petits grains glanduleux qui tapis- sent l’estomac. La veine gastrique droite vient du tronc iuferieur de la veine- porte, et souvent d’un rameau qui part d’une branche de la veine mo- séraique. Les deux veines gastriques gau- ches formeut , avecla gastrique su- périeure droite, le coronaire sto machique qui éntoure le ventricule. GASTRITE où GASTRITIS, s. f. du grec 725% ( gastér), ventre. ( Méd. } Inflammation de lesto- mac. Les signes de cette inflamma- tion sont une vive douleur causée par un coup reçu , des plaies faites à ce viscère, des poisons ou des” médicamens âcres que l’on a ava- lés , etc. d GASTROCÈLE , s. f du grec yasto (gastér), estomac, et de x han ( kélé), hernie, Méd. } Hernie de l’estomac. GASTROCNEMIENS, s. m. du grec ya (gastér \, estomac, ventre, et de zvhun ( Enémé ), jambe: ventre de la jambe. ( Physiol. ) C’est ainsi qu’on ap pelle les muscles de la jambe, nom- més autrement jumeaux. GASTRO - COLIQUE , adj. du grec yaris (gastér), ventre, et de GAT x&rov ( kélon }, le colon: qui a rapport à l’esiomac et au colou. ( Physiol.) Ondit Pépiploon gas- tro-colique, c'est-à-dire , la parue de lépiploon qui s'étend de la grande courbure de l’estomac vers l'intestin colon. GASTRODYNIE , s. f. du grec yasap (gastér ), estomac, et de oduvé (oduné ), douleur : douleur d'estomac. : { Méd. ) Colique d’estomac. GASTRO-ÉPIPLOIQUE, adj. du grec yxsnp ( gastér ) , estomac , et de émimnooy (épiploon), Vépiploon : qui a du rapport à l’estomac et à Pépiploon. .( Physiol.) On appelle ainsi les artères et les veines qui se distri- büent dans lPestomac et dans l’épi- ioon. GASTROMANIE, s. f. du. grec yæsio (gastér),ventre ;'et de aviæ (mania), manie. - ( Cuisine J*Friandise , passion pour la bonne chère. GASFRORAPHIE,, s. f du grec yæsip (gastér ), ventre , et de pæon ( rhaphe }, suture , couture. ( Chirurgie ) Suture que l’on fait pour réunir les plaies du bas-ven- tre, qui pénétrent dans sa capacité. GASTROTOMIE , s. f. du grec ya sup ( gastér ), ventre, et de rouà { tomé ), 1acision, formé de +£pvw ( temnd ), couper : incision du ventre. + ( Chirurgie) Ouverture qu’on fait au bas-ventre par unerincision qui pénètre dans sa capacité , soit pour y faire rentrer quelque partie qui en est sortie, soit pour en ex- traire quelque corps. L’opération césarienne ; et la lithotomie par le haut appareil, sont des espèces de gastrolomie. 2 GATEAU ;:s: m. du lat. barb. +astellum, diminutif de vastum, à cause de son étendue, étant plus aplati que les autres pains : espèce de pâtisserie faite ordinairement vec de la farine , du beurre et des œufs. .( Chirurgie ) Gâteau se dit d’un petit matelas fait avec de la char- pie, pour couvrir la plaie du moi- gnon dans les pansemens , après V’amputation des membres. = ( l'ondeur ) Il se ditaussi des por- GAU tions de métal qui se figent dans le fournean après avoir été fondues. ( Sculpture ) Il se dit encore des morceaux de cire où de terre apla- tie dont ils rempiissent lés'creux et les piéces d’un moule où ils veu- lent mouler les figures. ( Emailleur) C’est aussi la masse formée par émail de la farence qui est fondue , et qui se trouve aa fond du four. ( Abeille) Gâleau de cire ; c’est ce qui dans les ruches à miel con- tient des deux côtés une quantité d’aivéoles. »* (Peinture) Géteaux de couleurs; on connoit les gateaux de couleurs à l’eau ; douit les bâtons d’encre de la chine ont donné l’idée. Il re$toit à obtenir le même résultat pour la préparation des couleurs à l’huile. Un artiste auglais, Blackmau, a composé des g@ eaux de couleur. & l’Auile, qui ont l'avantage de pou- voir être travaillés sur la palette aussi aisément que les couleurs con- servées dans les vessies, sans avoir l'inconvénient de former une peau en se séchant. Pour la maniere de les préparer, J. les Annaies des Artsetdes Mañufac. de M, O’reilly. Nbr IbOITS. ( Eleciriciié) On appelle géteau, en termes d'électricité, une assez grosse masse de résine , de poix ou autres matières semblables, dont on se sert pour isoler les corps qu’on veut Clectriser par commu nication, Il ne faut donc pas que la per- sonne placée sur le gé/eau touche à aueun des corps voisins, soit par elle-même, soit par ses habits ; l'électricité ne manqueroit pas de se dissiper par-là au moins en artie. Ê GAUFRER , v. a. de gaufre, en lat. crusiulum, et daus la basse la- timié gafrum. ( Technol.) Gaufre étoit un ins- trameñt avec lequel les pâtissiers faiscient uue sorte de pâtisserie ap- pelée pour cela gaufres. De la ressemblance avec cet ins- trument, les perruquiers ont ap- pelé ; aufre une espèce de fer à friser. Et du mot gaufre on a fait le verbe gaufrer, pour friser, em- 267 268 G'ANZ preindre, imprimer cerluines fi- gures sur des étofles avec des fers faits exprès. GAZ, 5. m. mot inventé par Van- Jlelmoat, pour signifier un esprit incapable de coagulation. ( Chumie ) Gaz est le nom que Von donne à des fluides aériformes, compressibles, élastiques , trans- parens , sans couleur, invisibles, incondensables en liqueur par le froid, miscibles à l’air en toutes proportions , et ayant toutes les apparences de l’air sans en pouvoir faire les fonctions. : La counoissance générale des gaz est très-ancienne : elle est anté- rieure à Paracelse. Les chimistes de ces tems-là, sans en distinguer les espèces, les désignoient eu général sous le nom de spiritus sylvestre , esprit sauvage. Van-Helmont subs- titua le nom de gaz à celui d'esprit, et conserva l’épithète sylvestre: Boyle , Hales, et plusieurs autres qui l’ont suivi, leur ont donné le nom d'air. La distinction de leurs différentes espèces, et la connois- sance de plusieurs de leurs pro- priétés, sont dues sur-tout à Priest- ley , qui à fait sur cês gaz un très- granduombre de belles expériences. Gaz acide aréteux , c’est l’acide du vinaigre sous la forme gazeuse ct aérienne f. ces trois mots à leur place. On l’obtient de l’acide du vinaigre bien fort et bien concentré par l’action de l’acide sulfurique. Comme toutes les autres espèces de gaz, il sufioque les animaux et les fait promptement périr ; il éteint les corps embrasés. Gaz acide carbonique ; ce gaz est de tous le plus anciennement connu. Paracelse et les anciens le nommérent espril sauvage, Spiri- tus sylvestris, Van Helmont l’ap- pela ensuite gaz sauvage, gaz syl- vestre. Il fut après cela nommé air fixe, par Block, Boyle, Hales, Priestley, Lavoisier, etc.; acide méphitique, par Burley; gaz méphilique ; par Macquer ; ace- de aérien, par Bergman; enfin La- voisier l’a appelé oaz acide crayeux, et en dermier lieu gaz acide carbo- nique , parce qu’il est composé d’oxigène combiné avec une ma- tière charbonneuse qu’il tient en “ GAZ dissolution, et daus la proportion d'environ 72 parties d’oxigène (générateur de lacide) F. OXI- GENE , et 28 parties de matière charbonueuse, appelée carbone par les modernes. Le gaz acide carboniquese trouve naturellement dans plusieurs sou- terrains , comme dans la grotte du chien en Italie, dans les galeries des mires; et c’est ce gaz qui rend ces eaux spiritueuses et acidules : telles sont les eaux de Pyrmont, de Saint-Mion, de Seltz, de Pou- gues, de Chäteldon, de Bussang, de Spa, etc. Ce gaz est fourni par les liqueurs spiritueuses fermentantes, par la combustion des corps. Le gaz acide carbonique fait pé - rir les animaux, et en tiès-peu de tems, ceux qui ont deux ventri- cules au cœur, comme les hommes, les quadrupédes, les cétacées et les O1SGaUX. ° Gaz aride fluorique, ci-devant connu sous le nom de gaz acide spathique. Ce gaz ne s’obtient que par le secours de l'air, en chauffant dans une cornue de l’acide sulfuri- que, pendaut qu’il agit sur du spath fluor pulvérisé. Alors , Pacide sul- farique, en se combinant avec la base du spath fluor, en dégage un autre acide , qui, en se combinant avec le calorique , passe sous la forme d’un fluide élastique, auquel on a donné le nom de gaz acide fluorique. Le gaz aride f luorique corrode et perce le verre ; c’est en conséquence de cette propriété que Puymorin a imaginé de graver sur le verre avec l'acide f luorigne , comme on grave sur le cuivre par le moyen de l’a- cide nitreux, Le gaz acide f luorique éteint les corps embrasés , et sufloque les ani- maux qu’on y plonge. Gaz acide muriatique ( Foy. ces mots à leur place) ;ce gaz, connu ci - devant sous le nom de gaz acide marin, n’est que le produit de l’art. Ou lobtient en chauffant un mélange de sel marin et d'acide sulfurique. Le gaz acide muriatique suffo- que les animaux qu’on y plonge. Il éteint la flamme des bougies, mais nt ram nm GAZ en l’agrandissant d’abord, et en donnant à sou disque une couleur verte ou bleuûtre. Gaz muriatique oxigéné; Ce gaz connu ci-devant sousle nom d’acide marin déphlogistiqué , de Scheele , sous la forme gazeuse, est la même chose que le gaz acide muriatique V. plus haut ), mais surchargé d’oxigène et déflegmé. On Pobuent en faisant chauffer et évaporer l’a- cide muriatique , pendant qu’il agit sur une substance qui tient Poxi- gène , comme l’oxide natif de man- ganèse. Il s’excite alors une vive eHervescence , pendant laquelle l’a- cide muriatique passe en gaz, mais surchargé d’oxigène , qu’il enlève à V’oxide de manganèse, parce qu’il a avec lui une graude afhnité, Le gaz murigtique oxr5;én6 déco- lore les étoffes teintes, les fleurs, etc., et réduit tous ces corps au blanc; ilest sur-tout très-utile pour désinfecter Pair. #. MURIATI- QUE. Le gaz muriatique oxigéné est soluble dans l’eau jusqu’à un cer- tain point, et il forme alors ce qu’on nomme improprement l’aci- de muriatique oxigéné en liqueur, qui est le vrai dissolvant de l’or, du platine , etc. - Gaz acide nitreux ; ce gaz est une des parties constituantes de l'acide nitreux, ou l’acide nitreux lui-même , mais privé de la plus grande partie de son oxigène. Le guz nitreux a été découvert par Hales; mais Priestley a fait counoître la plupart de ses pro- priétés. On ne peut l’obreuir sans {e secours de l’art. On dégage le gaz nitreux de l’acide nitreux que Von fait agir sur des matières com- bustibles. On l’extrait encore du | même acide nitreux par le moyen de l’esprit-de-vin , des éthers , des huiles, des résines, des gommes, des charbons, du sucre, ete. Mais | c’est par le moyeu des métaux qu’on | en obtient le plus : on emploie pour cela le fer, le cuivre ronge, le | cuivre jaune, l’étain , l’argent, le mercure , le bismuth et le nickel. Le gaz nitreux éteint les corps | enflammés ; il fait promptement 1fos les plantes et les animaux 1 qu'on y plonge : on peut aussi, par l : | | GAZ le moyen du gaz acide nitreux , juger de la silubrité de Pair, en le mélant dans un tube avec de l’air atmosphérique ; car, comme il ne se combine qu'avec la base de la partie respirable , on jugera que cette partie respirable est d'autant plus abondante dans Pair, qu'il en a un plus graud volume d’ab- sorbé. Gaz acide sulfureux ; ce gaz, connu ci-devant sous le nom d’ar acide vitriolique, ne se trouve point naturellement ; il n’est que le pro- duit de l’art. On l’obtient en chau£- fant de l’acide sulfuriqne pendant qu'il agit sur des corps combus- übles , tels que de l’huile, du charbon, du mercure, etc. Le gaz acide sulfureux éteint les corps embrasés , et tue les ani- maux qu’on y plonge. 11 détruit beaucoup de couleurs végétales, Gaz ammontacal; ce gaz, ap- pelé ci-devant gaz alcalin, air al- calin , gaz alcali volatil , ne peut être produit que par le secours de l’art. Pour obtenir ce gaz, on met dans une cornue garnie d’un tube recourbé , une certaine quantité d’ammoniaque ; on échauffe le fond de la cornue avec de l’esprit-de- vin; on laisse sortir d’abord l'air du vaisseau et du tube, et on ne recueille le 2az dans des cloches leines de mercure, que quand l’ébullition du liquide est bien établie. Le saz ammoniacal a une odeur pénétrante, et une saveur âcre et caustique ; il verdit promptement et fortement les couleurs bleues des végétaux ; 1l suffoque les ani- maux ; il est promptemeut absorbé et dissous dans l’eau ; si l’eau esten état de glace , il la fait fondre sur- le-champ en prodnisant du froid ; si, au contraire, l’eau est en état de liqueur , il produit de la chaleur en se dissolvant. Gaz azotique ( V. AZOTE }); ce gaz connu ci-devant sous les diffé- rens noins d'air vicié, d'air gâté , d’air phlogsistiqué, de gaz phiosis- tiqué , de mofète aimosphérique , est composé d’une base appelée azote( privatif de la vie) combinée avec le calorique. Le £az azotique est tout formé 209 270 GAZ dans l'atmosphère dont il forme-à peu près les trois quarts ; il est le résidu de la respiration des ani- maux, de la combustion des corps, et de la putréfaction ; parce que dans tous ces cas Pair pur est ab- sorbé ou détruit. Le gaz azolique éteint subite- ment les corps embrasés; il tue avec beaucoup de prompfitude et d'énergie les animaux qu'on y plonge ; il se rétablit et devient respirable par la végétation de la verdure , parce que les végétaux fournissent de l’air pur en absor- bant l'hydrogène de l’eau qui sert à leur végétation, laissant l’oxigène libre. : N Gaz hydrogène ( F. HYDROGE- NE ); la base du gaz hydrogène est une des parties constituantes de Veau, dans les proportions de trois parties contre dix-sept d’oxigène: c’est pourquoi on a donné à cette base le nom d’Lydrogène, c’est-à- dire générateur de l'eau. (W. EAU.) On obtiendra donc du gaz hydro- gère de l’eau toutes les fois qu’on mettra en contact avec cette eau un corps sur lequel on fera agir un acide, et qui aura avec l’oxigène une plus grande affinité que ce dernier n’en a avec l’/ydrogène. Le fer et le zinc, ainsi que le char- bon et les huiles sont de cette es- pèce. Si l’on met dans un flacon garni d’un tube recourbé, du fer ou du zinc en limaille, et si l’on verse pardessus de l'acide sulfurique très- affoibliavec de l’eau, il s’excitera une fermentation accompagnée de chaleur. Après qu’on aura laissé échapper l'air du vaisseau, on enga- gera Le, bout du tube recourbé sous une cloche pleine d’eau , placée sur l'appareil pueumato-chimique , et l’on verra passer unfluide élastique, qui est du gaz hydrogène pur. Le gaz hydrogène pur est le plus léger de tous les fluides élastiques. Sa pesanteur spécifique est à celle de l’air comme 8 est à 100 à peu près. Il suffoque les animaux, mais en leur causant de vives convul- sions. Le gaz hydrogène est le plus in- flammable de tous les êtres; mais il ne s’enflumine que daus l’endroit > AY oùilest en contact avec l'air, et son inflammation est d'autant plus prompte et plus complète que ses contacts avec l’air Sont multipliés. Si dans une bouteille on met une ptitie de ce gaz et deux parties d'air atmosphérique , et qu’on pré- sente au goulot de la bouteille une bougie allumée , le gaz s’enflamme dans l’instant avec une rapidité in= croyable , ea produisant une déto- nation vive, semblable à celle de la poudre à canon. Le gaz hydrogène pur est devenu un fluide intéressant pour les phy- siciens et sur-tout pour les aéro- nautes , depuis qu'on s’en est servi pour remplir les ballons aérostati- ques. Sa légèreté respective est a cause de l’ascension de ces ballons. M Le gaz hydrogèng prend encore difltrens noms, selon qu’il est mêlé de différentes substances, ou qu'il en tient quelques-unes en dissolu- tion ; tels sont le gaz hydrogène sulfuré , qui tient du soufre en dis- solution ; c’est ce gaz qui minéra- lise les eaux sulfureuses , telles que M les eaux d'Enghien, de Bonne, de Barèse, de Cautereiz, etc. Le gaz hydrogène carboné, "qui tient du charbon en dissolution ; ce gaz brüle avecune flamme bleue, et lance pendant sa combustion de pe- tites ctincelles blanches ou rougeä- tres. Le oaz hydrogène carbonique; qui est simplement mêlé de gaz acide carbonique , mais sans combinaison; il brûle difficilement. Le gaz hydrogène des marais; ce gaz appelé par Volta, air ou gaz trfiammable des marais, est celuis qui est simplement mêlé de la m0=Ù fète ou gaz azotique. Il se dégage des eaux bourbeuses des marais, des, mares , des étangs , des égouts, des! latrines , et de tous les lieux où des matières anunales pourrissent dans l'eau. : 10 Le gaz hydrogène est donc. produit de la putréfaction de quel= ques matières végétales, et de press que toutes les substances animales: Les £az hydro gènes sont la matière des feux follets qu’on voit au-dessus des marais, Avec ces gaz on fait des feux d'artifice ‘fort agréables , :sans fumée etsans bruit. On en à ñ -G AZ des vessies garnies de robinets de cuivre, et de-là dans des tubes cy- Tindriques différemment contournés et percés d’un grand nombre de pe- tites ouvertures. En pressant ces vessies plus ou moins fort, suivant le besoin, les gaz hydrogènes pas- sent dans les tubes , sortent par les ouverturesqui y sont pratiquées; on les enflamme avec une bougie allu- mée , après quoi , ils continuent de brûler, jusqu'à ce qu’on en inter- rompe le cours en fermant les ro- binets. Le gaz hydrogène phosphoré est celui qui tient du phosphore en dis- solution : ce gaz a une odeur très-fé- tide ; il s’enflamme par le seul con- tact de l’air, en produisant une ex- plosion qui seroit très-forte et peut- être mème dangereuse, si l’on ens présentoit à l’air ane grande quan- tité à la fois; pendant qu’il brüle, il en part une fumée qui, dans Vair éalme , forme une espèce de couronne qui augmente de Éiètro en s’élevant. : Gaz oxigène ( V. OXIGÈNE j); c’est le nom que les chimistes ont donné à l'air pur ; à cette partie de Vatmosphère qui est capable d’en- trenir la vie des animaux, et la combustion des corps. #. AIR PUR. GAZE ,s, f. du latin barb. gaz- Zolum. ( Manuf.) La gaze est un tissu léger très-clair , ou tout fil, ou tout soie, ou fil et soie, travaillé à clai- res voies, et percé de trous comme un tissu de erin dont-on fait les cri- bles. Il y en a d'unies, de rayées, de brochées ; les unes et les autres servent aux ornemens et habille "ment des femmes. ( Hist. anc. ) Les anciens fai- soient aussi des gazes très — fines : celle qui étoit connue sous le nom de gaze de cos étoit si déliée, si transparente , qu’elle laissoit voir le corps comme à nu; c’est pour- quoi Publius Syrus appeloit ingé- nieusement les habits qui en étoient faits venium textilem ( du vent tis- su) Cette gaze avoit été inventée . par une femme nommée Pamphile , au rapport de Pline, qui dit qu'il ne faut pas frustrer cette femme de 12 gloire qui lui est due pour avoir GAZ trouvé le merveilleux secret de faire que les habits montrent les femmes toutes nues. à On faisoit la gaze de cos d’une soie très-fine qu’on teignoiten pour- pre avant de l’employer, parce qu'après que la gaze étoit faite, elie n’avoit pas assez de corps pour souffrir la teinture, GAZETTE, s.f. du mot vénitien gazelta , petite monnaie. ( Hist.) Cahier , feuille volante qu'on donne au public à certains jours de la semaine, et même tous lès jours , et qui contient des nou- velles de tous les pays. Le mot gazelta signifioit origi- nairement une sorte de petite mon- naie de Venise qui étoit le prix or- dinaire de la feuille des nouvelles ; on a transporté ensuite le nom de la monnaie à la feuille mème. Ce fut au commencement du 17.° siècle que cet usage fut établi à Venise, dans le tems que l'Italie étoit encore le centre des négocia- tions de l’Europe. Cet exemple fut ensuite imité dans toutes les gran-— des villes de l’Europe. La gazetle de France, dont le médecin Théophraste Renaudot ob- tint le premier privilége, parut pour la première fois, à Paris, en 1651. Ê Les gazettes sont établies à la Chine de tems immémorial. On y imprime tous les jours la gazette de l’Empire par ordre de la cour. ( Manufactures de porcelaines ) On appelle gazettes ( corruption de casseites), en termes de manufac— ture de porcelaines, des étuis de térre cuite ; ou des espèces de creusets destinés à garantir les pièces, en cuisant, des gouttes de verre et de la flamme du bois qui ternit la blancheur de la porcelaine. 27L CAZIFÈRE, adj. composé du mot gaz, et du grec @tpw ( pher }, por- ter: porte-gaz. : ( Chimie) Instrument ou appareil qui sert à faire le gaz inflammable pur et entièrement dégagé de l'air atmosphérique, GAZOLITRE , s. rm. composé du mot gaz , et du grec Aérp2 (litra }, ancienne mesure grecque pour Les liquides. 272 GEL Chimie ) Appareil destiné à cal- culer jüste et en peu de tems les parties gizeuses contenues dans un corps quelconque, et à indiquer la pressioi. G AZOMÈTRE, s. m, composé du motovz,et du grec wérpov(métron), mesure. (Chimie) Instrument qui fait con- noitre la quantité de gaz employée peadant Popération, et avec lequel on fait passer à volonté une quan- tité quelconque de gaz, d’un grand réservoir dans un autre vase, afin d’en régler lafllux. GAZON , s m. de l’ailemand wase:r. (_Agrie. ) Terre couverte d’herbe courte et menue. De gazon on a fuit gazonner, pour plaquer du gazoz daus un parterre, autour d’un bassin. (Archit. nulit.) Gazonner, en termes d'art militaire, c’est revêtir de gazon les ouvrages de terre pour en soutenir la masse et en empécher Péboulement. GAZONNEUX , ou GAZON- NANT, adj. de gazon. ( Bo'an. ) Plante gazorreuse , c’est-à-dire , qui fait gazor , par le grand nombre de tiges courtes, rapprochées etfeuiilées. GÉANT, s. m. du grec yiyas (gt- gas ), fait de yx( gé), terre, et de y4w ( gaô), naître : fs de la terre; parce que , selon la fable, les géans étoient üls de la terre: celui ou celle qui excède de beaucoup la stature ordinaire des hommes. GÉLATINE, s. f. de celo, conge'er. ( Ciimie) La gélatine est une des substances qui composent les ma- tières solides des divers organes des animaux; elle est susceptible d'en être séparée et dissoute facilement par l’eau bouillante, à laquelle eîle donre la forme de gelée en refroi- dissant. Comme la géla'ire fait la base ou la p'us grande partie de tous les organes blancs en général ; ceux- ci sont susceptib'es de se dissoudre lus ou moins complétement dans Feu bouillante , et de former des gelées transparentes par le refroi- dissement de ces dissolutions. geler, GEL . GÉLATINEUX , adj. de GÉLA- TINE: qui a du rapport , qui res- semble à de la gelée. ( Phisiol. ) Le suc gélatineux , daus l’homme , est une liqueur vis queuse contenue dans la masse du sang , dont elle fait partie, (Lo'an. ) Gela'ineux se dit aussi de certaines plantes ou parties de plantes , qui ont la consistance d’une gelée : le nostoc , quelques conserves , elc , sont gélatineux, LA GELÉE, s. f. du lat. Gelus, ( Phisique ) Acte par lequel l’eau et les liquides passent de l’état de liquidité à celui de glace. Lorsque , dans un pays déter- miné , l'air est assez refroidi pour enlever à l’eau une portion du calo- ‘rique qu’elle contient, et qui est la principale cause de sa fluidité , de manière qu'il ne lui en reste plus assez pour entretenir la mobilité respective de ses parties, élle se gèle naturellement , etse convertit en un corps solide qu'on nomme glace : c’est le premier et le moin- dre degré de gelée. Ce degré est constant, et pour les temps, et pour les lieux. Le degré de froid nécessaire pour la gelée, pour la formation natu- relie de la glace, est celui auquel s’arrête la liqueur d’un thermomètre dont on a plongé la boule dans de la glace ou de la neige , qui com- mence à se fondre , ou même qui est au quart ou au tiers fondue : c’est le dégré marqué zéro sur le thermomètre de Deluc, sur celui de Réaumur etsur celui de Newton; 52 sur celui Farenbit, et 150 sur celui de Delisle. F, THERMOME- TRE , GLACE. ( Jardin.) Jamais une forte gelée ne produit de plus funestes effets sur les plantes et sur les arbres , que quand elle succède tout-ä-coup à un dégel, à de longues pluies, à une fonte de neiges ; car, dans ces circonstances , toutes les par- ties des végétaux se trouvent im- bibées d’eau , qui, venant à se gla- cer daus les petits tuyaux où elle s’étoit glissée, écarte les fibres et toutes les parties organiques des arbres même dont le bois est le plus dur, y cause une violente dis- teution, s | | | | | | | f | GEM tension , et le rompt. Ce phéno- mène a donc pour cause la {oree expausive de la glace ( #. ce mot). 11 en est de même des fruits : ils perdent leur goût, et lorsque le dégel arrive , on les vit le plus souvent tomber en pourriture, Les parties aqueuses que ces fruits con- üuennent en grande quantité , étant changées en autant de petits gla- çons dont le volume augmente, brisent et crèvent les petits tuyaux qui les renferment: ce qui détruit organisation. ai Gelée blanche; on appelle ainsi les petits glaçons fort menus et très- proches les uns des autres, qu’on aperçoit le matin sur la surface de la terre en eertains tems de l’année, Ces petits glaçons sont produits par les gouttes de rosée qui , tombant sur la terre et sur les corps qui sont à sa surface , les trouvent assez refroi- dis pour les geler. La gelée blanche m'est donc qu’une rosée gelée. La gelée blanche cause quel- quelfois de très- grands dommages aux plantes et aux fruits. Cela arrive lorsque l’évaporation est la cause du refroidissement , et sur- tout lorsque cette évaporation et ses effets sont augmentés per la chaleur qui se ranime dans Pair , et la remière action du soleil ; car alors Roc tion étant plus considé- rable , le refroidissement en de- vient aussi plus grand. GÉMEAU, s. m. du lat gemellus. { Astron.) Les gémeaux ; c’est, en astronomie , un des douze signes du zodiaque, représenté par Castor ‘et Pollux. GÉMINÉ. adj. du lat. geminatus, partic . de geminare , doubler. ( Botan. ) {l se dit des parties des plantes, comme des feuilles qui naissent deux ensemble du même lieu, sur le même rapport, ou rap- dits deux à deux. Les feuilles e plusieursmorellessont géminées, et dans ce cas une des deux feuilles est ordinairement plus petite que ’autre. GEMMATION, s. f. du lat. gem- to, formé de gemmare , bour- eonuer : l’action de bourgeonner, Ourseonnement, Tome II. Li GEM 273 ( Botan. ) On comprend, sous le titre général de genmation tout ce qui concerne le bourgeonnement des plantes vivaces et ligneuses. C’est aussi l’époque où leurs bour- geons entrent eu action de dévelop- pement. .BOURGEONS, BULBE, PROPAGINE, TURION. GEMME , s. f. du lat. gemma, pierre précieuse , ou le bouton des fleurs. ( Minéral.) Les gemmes ou pier- res précieuses sont des cristaux co— lorés par des oxides métalliques. 11 y a eu une grande confusion, jusque dans ces derniers tems, dans la no= menclature des pierres précieuses. Chaque auteur a suivi une marche différente , et donné différens noms à telle ou telle pierre. On a distin- gué particulièrement les pierres d’o- rient et les pierres d’occident ; Ce pendant cette distinction ne paroît nullement fondée. Un vrai diamant et un vrai saphir,sont toujours les mêmes, n'importe oùils setrouvents c'estsans doute ce qui fait queparmi les joailliers eux - mêmes le ter- me orientale exprime la perfection d’une pierre, plu'ôt qu’il n'indique le lieu d’où elle vient. D’autres naturalistes, mais sur- tout les commerçans classent les gemmes d’après lenr couleur ; mais des observations récentes ont fait voir que le diamant n’est pas tou= jours blanc, le rubis toujours rouge, 1 topaze toujours jaune, etc., et qu’eufin différentes gemmes ont la même couleur. Les naturalistes modernes ont donc cherché d’autres caractères plus sûrs, Ces caractères sont leur cassure, leur pesanteur , leur phos- phorescence , leur propriété plus ou moins électrique, leur cristal lisation, leur action sur les subs- tances qu’elles attaquent en les rayant , et la forme de leur molé- cule intégrante. Sel gemme ; on appelle ainsi le sel qui se tire des mines à cause de sa ressemblance avec les cristaux emmes. GEMMIPARE , adjec. du latin gemma , dans la signification de bourgeon et de pario , engendrer, pote : qui porte ou produit es bourgeons, - 274 GE N ( Botan.) 11 se dit des plantes ui produiseut où peuvent produire a bourgeons. Les plantes annuel- les ne sont pas gemumipares, non plus que la plupart des plantes li- gneuses de la zône torride. ÉNALE, adj, du lat. gena, joue : qui appartient aux joues. La glande génaie est une glande con- lomeérée , dont le canal s’insère FRE celui de la parotide. GENCIVE, s. f. du lat. gengiva. ( Physiol.) Chair ferme et immo- bile, qui occupe le dessus des al- véoles, dans lesquelles les dents sont enchäâssées. GENDARME , s. m. pour Lomme d'arme. ( Art milit. ) C’étoit autrefois un cavalier armé de toutes pièces, c’est-à-dire, qui avoit pour armes défensives le casque, la cuirasse, et toutes les armures nécessaires pour couvrir toutes les parties du corps. Le cheval du gendarme avoit Ja tête et les flancs aussi couverts d’armes défensives. Les cavaliers ainsi armés furent d’abord appelés honwmes d'armes, et ensuite gen- därmes. Charles VIT, se voyanttranquille, rédiuisit toute la gendarmerie à 19 compagnies, À l'imitation du roi, les princes et les ofliciers de la cou- ronne formérenut des compagnies, qu'on nomma, à cause de la disci- pline sévère introduite par le mo- narqne, compaguies d'ordonnance. Ces compaguies subsistèrent Jus- qu’en 1059, que Lonis XIV sup- prima celles des seigneurs , et resta seul capitaine de toute la gendac- merie. On a depuis donné le nom de gendarmes de la garde à une com- pagnie formée par Henri IV, à son avènement à la couronne. Aujourd’hui les gendarmes, ou la gendarmerie nationale, est une troupe qui a remplacé la maré- chaussée , et qui, comme elle, est établie pour veiller à la sûreté in- térieure de la République , et sur- tout des campagnes. ( Jouaillerie) Gendarmes se dit aussi de certains points qui se trou- vent quelquefois dans les diamans, qui ressemblent à la félure d’un GEN diamant , et qui en diminuent le DIX. GENDRE, s. m. du lat. gener, formé de genus , race , parce qu’on prend us gezdre pour perpituer sa race. ( Rélat.) Beau-hls, celui qui a épousé la fille de quelqu'un, et à qui on douue ce nom, par rapport au père et à la mère, dout l’un s’ap- pelle Leau - père, et l’autre belle- mère. GÉNÉALOGIE, s. f. du grec veysancyie (généalogia ), formé de yves ( génos ), race, Famille, et de Aoyoc ( logos }, discours : dénom- bremeat d'aïeux. Histoire sommaire des parentés et alliances d’une per= sonne ou d’une famille , tant en ligne directe qu’en ligne collaté- rale. Arbre généalogique ; on appelle ainsi uue ligne placte au milieu de la table généalogique, qu’elle divise en d’autres petites lignes qu’on nomme branches, et qui marquent tous les descendans d’une famille. | GÉNÉRATEUR , s. m. du latin generator, formé de generare, en- gendrer , et d’agere, agir, faire, produire. ( Géom., Ce qui engendre par son mouvement, soit une ligne, soit une surface, soit un solide. Ainsi, on appelle cercle générateur de la cycloïde le cercle qui dans son mouvement trace la cycloïde par un des points de la circonfé- rence. On appelle ligne génératrice d’une surface la ligne droite ou courbe qui par son mouveinent en- gendre cette surface. GÉNÉRATION , s. f. du lat. ges nerare, engendrer , et de agerex l’action d'engendrer. { lAysiol. ) Production de son semblable , qui se fait par le se- cours de la semence de l’homme après la copulation. La génération est précédée de la conception, qui est le premier instant auquel Ja semence est mise en action pour la production du fœtus. #, CONCEP- TION. La génération est un mystère aussi impénétrable qu’admirable! Les anciens ont cru qu’il y avoi! trois espèces de généralions, ce qu GEN leur a fait diviser les animaux en trois classes; savoir, en pu/ripares, c'est-à-dire, formés par la pourri- ture; en vivipares ; c’est-a-dire , formés seulement du mélange de la semence des deux sexes ; et en ov1- pares , c’est-à-dire, formés d’un œuf. Les modernes conviennent tous que la pourriture ne peut pee for- mer d'animaux, mais qu’elle peut seulement faire éclorre les œufs de certains insectes. Ils reconnoissent tous qu’il n’y a point d'animal qui. ne vienne d’uu œuf; mais comme il y enl a certains qu'on peut appe-er vi vipares , parce qu'ils sont vivans en sortant du ventre de la femelle, et d’autres qu’on peut appeler ovi- pares, parce qu’ils sont encore ren- fermés dans l’œuf lorsque la femelle les produit, ils ne disputent entr’eux que sur deux questions : la pre- mière , si l’animal est contenu dans la semence , ou s’il est conteuu en abrégé dans l’œuf avant l’approche du male et de la femelle ; la se- onde , qu'elle route tient la se- mence pour parvenir à l’œuf. Quant à la première question, les uns pensent que chaque œuf con- ient originairement l’animal qui en doit sortir, et que la semence ne sert qu'à le vivifier. Les autres ne regardent les œufs que comme de Jétits nids destinés à recevoir l’ani - nal qui dot y être porté par la emence. Par rapport à la seconde ques- ion , les uns soutiennent que la mence reçue par la femelle se êle avec le sang , et ne parvient à œuf que par la circulation. Les tres assurent qu’elle passe de la atrice dans une des deux trompes, uw dans toutes les deux, et de là ovaires. mence est parvenue aux ovaires, s trompes se contractent, que s pavillons s'appliquent à des aires ; qu'ils les embrassent pour voir l’œufvivihié par lasemence, "dans lequel l'animal est entré, que l’œuf se gonfle, se détache et send par une des trompes dans matrice. Lorsque l’œuf fécondé dans le matrice, il y augmente »rolume et s’y attache: ses parties Tous conviennent que dès que la . GEN 275 se développent ,et le fœtus se forme avec se, dépendances, ( Géom.) Génération, en termes de géometrie , est la formation qu’on imagine d’une ligne, d’un plau ou d’un solide, par le mou- vement d'u point, d’une ligne ou d’une surface : par exemple , on peut imaginer qu’une sphère est for- mée par le mouvemeut d’un demi- cercle autour de son diamètre : de même on peut regarder un parallélo- gramme comme engendré par le mouvement d'une ligue droite qui se meut toujours parallèlement à elle-même, et dont tous les points se meuvent en ligne droite. A GENÈSE » £. du grec yéveae ( génésis), origine, génération, naissance , dérivé de yasvouzs ( gés- nomaë), naître. ( Ecriture-Sainte \, Premier li- vre de la Bible, où Îa création du monde et l’histoire des premiers patriarches sont écrits. Les F6 breux l’appeilent Beresith , parce que dans leur langue elle commence parce mot, qui signifie, au com- mencement, in principio. Ce sont les Grecs qui lui ont donné le nom de Genèse, parce que ce livre côm- meuce par l’histoire de la généra- tion, de la création de tous les êtres. L'auteur de ce livre est Moïse. GENETHLIAQUES , s. f. du grec y:1#an ( généthlé ) , origine A naissance , dérivé de yaivouzs ( géi- nomar ),naïître. ( Astrol.) Fspèce d’astrolocues qui dressent des horoscopes, et pré- teadent tirer de l’état du ciel, an moment de la naissance d’un enfant, des prédictions sur les événemens de sa vie, ou sur son sort dans l'avenir. (Poësie) Ce mot s'emploie aussi adjectirement, ea parlant des poë- mes ou des discours composés sur la naissance d’nn prince , où de quelque personnage illusts e,auquel on promet de grands.avantages, de grandes prospérités. La quatrième églosue de Virgile , adressée à Pollion , est un poëme généthlia= que. GENETEHALIOLOGIE , s. £. du grec y£r20an ( généthlé), naissance, à 2 GEN et de xoyos (logos ), discours : discours sur la naissance. ( Astrol. ) Art de prédire l’a- venir par le moyen des astres, en les comparaut avec 14 naissance ou a conception des hommes. GÉNIE , s. m. dans la significa- tion d'esprit on démon, vient du jat. genius ; formé de génération , engendrer ; produire. {Mythol.) L'esprit ou le démon soit bon, soit meuvais , Qui ; selon l'opiuion des anciens ; aCCOMpPa— rne les hommes depuis leur nais- sance jusqu’à leur mort. Ilse dit aussi de ces esprits ou démons qui présidoient à de certains lieux, vil- les , etc. GÉNIE, s. m. dans la significa- tion de faculté de l’ame , du latin LISeTLUR i 276 talent , inclination ou disposition naturelle pour quelque chose d’estimable etqui appartient à l'esprit. Llocution) Le génie , à l'égard des lettres, est une sorte d'inspi- xatiou fréquente,mals passagère ; et Sox attribut est de créer : le génie Here dutalent,ence qe celui- ci est une disposition particulière et babituelle à réussir dans une chose ; une aptitude à donner aux sujets que Pon traite et aux idées qu’on exprine, une forme que l’art approuve ; et dont le goût soit satisfait. Le mérite du talent est dans Pindustrie ; celui du génie est dans l'invention. ( Musique. ) « Le génie du mu » sicien, dit J. J. Rousseau, soumet » l'univers entier à son art. Il peint » tous les tableaux par des sons ; il » fait parler le silence mème;il rend » les idées par des sentimens, les » sentimens par des accens ; et les » passions qu'il exprime » il les » excite au fond des cœurs. La vo- » lupté, par lui, preud de nouveanx » charmes; la douleur qu'il fait gémir arrache des-cris :il brüle » sans cesse et n6 5e consume ja » mais. Il exprime avec chaleur les » » ŸY frimats et les glaces ; mème en peignant les horreurs de la mort, y ii porte dans l’ame ce sentiment y de vie qui ne Pabandonne point ; ÿet qu'il communiqué aux cœurs ptaits pour le sentir. Mais , hélas ! GEN »il ne fait rien dire à ceux où som » germe n’est pas, et 565 prodiges » sont peu sensibles à qui ne les » peut uiter. » ( Peinture. ) La définition du a ,en peinture, va 5€ trouver ans ce que dit Mengs du génie de Raphaël : GA étoit( Raphaël } doué, » sans doute, d’un génie supérieur ; » non de celui qu’on croit en gé- » néral propre à la peinture, €t » qui mest qu'une immagination » brillante , mais d’un génie réflé- » chi, vaste et profond. Car , pour » devenir un grand peintre, il n’est » pas tant nécessaire d’avoir une » grande vivacité d'esprit ; qu'un » discernement juste » capable dé » distinguer le bon du mauvais » » avec une ame tendre et sensible » sur laquelle tous les sentimens 5 font une prompte impression » » comme sur une cire molle, mais » qui cependant n6 change de forme » qu’au gré de l'artiste. Tel doit , être le génie du peintre, tel a été” » celui de Raphaël ; car pour donner 5 cette vivacitéique nobÿ remar— » quons dans ses compositions Ai: filloit nécessairement qu'il pût » modifier à l'infini ses propres » sensations ;, puisque, sans avoit 5 bien conçu Île mouvement que doit faire un homme dans la si » tuation déterminée où nous le, » supposons ; on ne sauroit le ren-W » dre sur la toile. L'esprit préside | » à toutes 1105 actions ; par consé- | » quent celui qui ne sait pas se re? | » présenter vivement une chose ; | » saura bien moins encore la pein= dre; et si Vou y parvenoit paf » quelque moyen artüñciel , on n€ » feroit aucurte impression sur l’es® » prit du spectateur. » Art milit.) Génie; c’est l’art de fortifier, d'attaquer ; de défeu- dre un camp, une place , un posté; Le maréchal de Vauban et Fe marquis de Louvois ont élevé le Enie au point où il est, en ap pliquant à avancer les officiers qui ont marqué du goùt pour Ge ser- vice. 1 ( Archit. ) Génies, du latin genius » esprit ; enfans ailés de bronze, de marbre où d'autre mar tière, qui servent dans Les .vrtie- GEN mens à représenter des vertus et des passions. ( GÉNIQGLOSSE , s. m. et adj. du grec y£::21(généion) ,menton, et de yao7rx ( glossa ), langue. ( Physiol.) Nom de deux mus- cles situés immédiatement au des- sus des génio-hyoïdiens. ( Voyez ce mot. ) Lis sorteut charnus de la partie antérieure interne de la màâ- choire inférieure ,et vont s’insérer à la racine @e la langue : lorsque ces muscles agissent, ils tirent la langue hors de la bouche. GÉNIO-HYOIDIEN, s. m. et adj. du grec yévssey( généion), menton, et de vosdée ( huôeides ) , Vos hyoïde. { PAysiol. ) Nom de denx mus- cles épais et charnus , qui sortent de la face interne de l’os de la mâchoire inférieure , un peu au- dessus du menton; ils s’élargissent ensuite , et se rétrécissent aussitôt aprés pour aller s’insérer à la ps supérieure antérieure de l’os yoïde. GÉNIOPHARINGIEN , s. m. et adj. du grec yevssov ( généion ), menton, et de o4puy£ (pharynx ), le pharynx. ( Physiol. ) Nom de deux mus- cles qui partent du menton, et vont s’insérer au pharynx. GÉNITAL, adj.dulat.genitalis, du verbe engendrer ; qui appartient ou qui a dû appartenir à la géné- ration. Vertu , faculté génitale ; esprit génital ; parties génitales. GÉNITOIRES , s. f. du latin geo , pour g:gn0 , engendrer. … ( Physiol.) Testicules , parties qui servent à la génération dans les mäles. Il se dit aussi des hommes et des animaux. Couper les géni- doires. ” GÉNITURE.s. f. du latin geno, our g:9710 , engendrer. ( Physiol. ) C’est la semence ou Vœuf fécondé dans le sein de la mère , lorsqu'il n’est encore qu’une musse informe , et qu’il ne paroït aucun vestige d'organisation. Hippocrate étend ce mot jusqu’au ixième jour , après lequel La gé- tture prend le nom d'enbryon , tensuite celui de fœtus, (GEN 57y GENOU , s. m. du grec ycvu (goné), dont les Latins ont fait enu. ( Anat.)Partie du corps humain, qui joint la cuisse avec la jambe, pardevant. ( Mécan. ) Boule de cuivre , ou d'autre matière, emboitée de telle sorte , qu’elle peut tourner sans peine de tous côtés comme on veut. Le genou simple d’un quart de cercle est un axe vertical, por- tant une ouverture horizontale à sa partie supérieure. L’axe tourne dans une cavité du pied de l’instrument, et l’ouver- ture supérieure reçoit le cylindre qui est lixé au centre du quart de cercle , et qui y tourne à frotte- ment. Le genou double contient une autre pièce semblable qui tourne dans la précédente, el qui sert à incliner ie plan d’un quart de cercle. - On se sert dans les grapiomètres, les boussoles et autres instrumens légers, d’un genou plus simyle, qui ne consiste qu’en une boule fixée par une tige à la partie infé- rieure de l’instrument , et qui est reçue dans une concavité du pied ou du’support , où elle tourne à frottement : on rend le frottement plus ou moins dur en serrant avec des vis les deux calottes on hémis- phères qui forment cette concavité, GENOUILLÉ , adi. de genou, en latin genu. ( Botan) Articulé et fléchi, ou susceptible de flexion; il est quel- quefois synonyme de roueux. On dit encore qu’une plante est genoutllée , lorsqu'une de ses par- tiss a une flexion très-notable et qu’elle forme comme un angle. GENRE, s. m. du latin gezus, generis, de geno , pour gigno,en- gendrer. Collection d'objets réunis sous un point de vue qui leur est commun et propre. ( Logique ) enre, en logique, désigne ce qui est commun à di- verses espèces , et qui a sous soi plusieurs espèces différentes. On diten logique , que la définition est composée du genre et de La dif- férence. GEN Grammaire ) La grammaire latine divise les noms eu trois gen- res , le masculin , le féminin et le neutre. La langue française n’a oiut de genre neutre. ( Rhétor. \ Argumenter par le genre, argumenter par l'espèce ; c’est observer dans Pordre des idées un enchaîinement par lequel on descend par degrés de l'idée la plus générale à la plus particulière, et on monte de la plus particulière à'la plus générale. On arguente par le genre lors- que, pour soutenir une proposition particulière, on commencera par établir le principe général qui con- tient cette propputse particulière , har exemple, Cicéron voulant prou- ver que Milon a pu sans crime tuer Clodius, remonte à cette proposi- tion générale : {l est permis de tuer un ennemi qui MeniCe ROS JOUrS ; et il le prouve par des exemples, par la loi naturelle, par la loi écri- te, et par l’usage où l’on est de porter des armes d’où ilconelut que Milon a pu et même dû tuer Clo- dius qui en vouloit à sa vie. ÆArgumenter par l'espèce ; c’est lorsque voulant établir, par exem- ple, qu’il n’y a point de vertu à se donner la mort, on commence à ‘prouver qu’il n’y a dans cette action ni courage, ni prudence, ni justice, Courage , prudence et justice sont des espèces comprises sous le terme générique, vertu. Les orateurs argumentent par le genre, les philosophes par l’espèce, Le philosophe , qui cherche la vé- rité, aime mieux partir des idées les plus simples ; il court moins de risque de se tromper : l’orateur , au contraire ; gagne souvent , non ne à se tromper , mais à tromper es aulres, ( Géom. Ale. ) Les lignes géo- métriquessont distinguéesen serres ou ordres , selon le degré de l’é- quition qui exprime le rapport qu'il y a entre les ordonnées et les abscisses. ' 1 Les lignes du second ordre ou sections coniques sont appelées courbes du premier genre ; lignes du troisième ordre, courbes du se- cond serre, et ainsi des autres. Le mot gezre s'emploie aussi 278 GEN quelquefois en parlant des équa< tions et desquantités différentielles, ainsi, quelques uus appellent équa- tions du second, du troisième genre, etc. ,ce qu’on appele aujourd’hui plus ordinairement équations du second , du troisième degré, etc; etonappelle aussi quelquefois diffé- rentielles du second, du troisième genre, etc., ce qu’on appelle plus communement d/fférentielles du second , du troisièine ordre. ( Méd.) Genre nerveux , mus- culeux , membraneux , vasculeux ; c’est une expression dont les mé- decins se servent fréquemment pour signifier tous les nerfs, les muscles , les membranes , les vais- seaux du corps en général. ( Botan. ) Genre est, à l’égard des plantes, un assemblase d’es- pèces connues ou à connoître , qui conviennent entr’elles parles prin- cipales affections des parties de la fructificationt. Uneseule espèce connue et même existante peut constituer un gerre lorsqu'elle ne peut-être justement rapportée à aucun des genres con- nus; ce qui semble confirmer l’exac- titude de la définition ci-dessus. Un genre de plante n'existe pour la science que lorsque le caractère en a été convenablement établi et publié , et qu’on lui a imposé uu nom. Les espèces existent dans la na- ture , au lieu que les genres ne sont que des abstractions de l’esprit, des points d’appuiimaginaires pour se= courir la mémoire , et pour rendre les observations plus fondées et moins incertaines. ( Musique ) La musique moderne a, comme l’ancienne musique des Grecs , le genre diatonique , le chromatique et V’enharmonique (Foy. ces trois mots }; mais nous considérons ces gerressous desidées fort différentes de celles qu’ils en avoient. C’étoient pour eux autant de manières particulières de con= duire le chant sur certaines cordes prescrites. Pour nous;ce sont autant de manières de conduire le corps entier de l’harmonie , qui forcent les parties à suivre les intervalles! prescrites par ces genres : de sorte! que le genre appartient encore plus | GEO à l'harmonie aui l’engendre , qu’à la mélodie qui le fait sentir. ( Peinture ) On nomme perntres de genre , les artistes qui se sont consacrés particulièrement à repré- senter plusieurs objets, GÉOCENTRIQUE, adj. du grec y (gé), terre, et de 2evrpoy( ken- tron a centre. ( Astron. ) Il se dit du lieu d’une planète, eu tant qu’on la considère par rapport a la terre. Le mot g-ocentrique n’est en usa- ge, dans [a nouvelle astronomie, que pour signifier la longitude géo- centiique d'une planète, c'est-à- dire , le lieu de l’écliptique auquel répond la planète vue de la terre ; et pour la latitude géocentrique, c’est l'angle que fait une ligne qui joint la planète et la terre avec le plan de l'orbite terrestre , qui est la véritable écliptique ; ou , ce qui est la même chose , c’est l’angle que la ligne qui joint la planète et la terre forme avec une ligne qui aboutiroit à laperpend'culaire abais- sée de la planete sur le plan de lé- cliptique. GEOCYCLIQUE, s. m. du grecy” (gé),.terre, et de +éxrx0c(Huklos\, cercle : cercle de la terre. - ( AÆshon.) On nomme ainsi une machine propre à représenter le mouvement de la terre autour du soleil; et sur-tout linégalité des saisons , par le parallelisme cons- tant de laxe de la terre, On trouve une machine de cetle espèce décrite par Nicolas Muler , dans l'édition qu’il a donnée en 1617 du livre de Copernic. Il y en a une dans Fergusson ( as’ronomy exp'ared 1764): il n’est pas difli- | de d'en imaginer de d'fférentes es- pèces; mais il sufit, pour repré- senter le parallélisme de la terre, que son axe soit placé fixement sur une poule, et qu’au centre du so- leïl 11 y ait une poulie égale à l’au- tre, avec un cordon sans fin qui passe sur ces deux poulies, et qui serre l’une et l’autre: alors on pourra fire tourner la terre tout autour du soleil, sans que son axe { cesse d'être incliné et dirigé vers la même région du cjel, et parallèle à Jui- même. GEO 274 GÉODE , s. f. du grec yudis (géodés ), terrestre. ( Minéral. ) Coques pierreuses d’une forme ovoïde , et tapissées in- térieurement de diverses cristallisa- tions. GEODESIE, s. f. du grec ## (8€), terre , et de cas ( aid }, diviser. ( Géom.) Partie de la géométrie qui enseigne à mesurer et à diviser les terres et les champs entre plu- sieurs propriétaires. Pour les mé- thodes. V. la Géométrie de M. le Clerc, sur le terrain. Le mor géodésie s'entend aussi quelquefois des opérations géomé- triques ou trigonométriques néces- saires pour lever une carte, soit en petit, soiten grand. C’est pour cette raison que quelques auteurs ont ap- pelé opérations A , celles qu'on fait pour trouver la longueur d’un degré terrestre du méridien, ou, en général, d’une portion quel- conque du méridien de la terre. Ils les appellent ainsi pour les distin- guer des opéralions astronomiques que l’on fait pour trouver l’ampli- tude de ce même degré. LA GEOGNOSIE , s. f. du grec à (gé), terre, et de yrwric (grôsis), connoissance. ( Minéral.) Mot adopté par les minéralogistes allemands pour dé- signer la science qni appfénd à connoitre la structure, la ation et la nature des grandes n'ässes de matières pierreuses,ou d’autres subs= tances minérales quientrent dans la composition de lécorce de la terre. Les minéralogistes françaisse servent du terme GÉOLOGIE F. ce mot ; mais dans un sens plus étendu. GÉOGRAPHIE, s. £ du grec à (gé), terre, et de y»+9x(s-aplé), décrire : description de la terre. Science qui enseigne la position de toutes les régions de la terre, les unes à l'égard des autres et par rzpport au ciel , avec la description de ce qu’elles contiennent de prin- cipal. Ondistingue lagéographie en uni- verselleet particulière. La première considère toute la terre en général, sans entrer dans le détail perticu- lier des pays; la seconde décrit la situation et la constitution de cha 8e GEO ue pays séparément ; et on subdi- ivise cette dernière en chorogra- phie,qui décrit des pays d’une éten- due considérable; et en topogra- phie, qui n’embrasse qu'un fes ou une petite portion de terrain. La géograplie, née en Egypte, comme les autres beaux-arts, oc- cupa successivement l’attention des Grecs, des Romains, des Arabes et des peuples occidentaux de V’Eu- xope. La première carte géographique dont parlent les auteurs anciens est celle de Sésostris, le premier et le plus grand conquérant de l'Egypte. Mais quelque ancienne que l’on uisse supposer la géographie , elle ut long-tems à devenir une science fondée sur des principes certains. Les Grecs asiatiques furent les pre- miers qui, aidés des Iumières des astronomes chaldéens et des géomè- tres d'Egypte, commencèrent à for- mer différens systèmes sur la nature et la figure de la terre. Les uns la croyoient nager dans la mer comme une balle dans un bassin d’eau ; d’autresluidonnoient la figure d’une surface plate entrecoupée d’eau ; mais Thalès le milésien fut le pre- mier qui construisit un globe ter- restre, et représenta sur une table d'airain la terre et la mer. Lefgoût de la géograplie ne tarda pas #. avec les arts, de la Grè Rome. Scipion - Emilien _donna des vaisseaux a Polybe pour reconnoiître les côtes d'Afrique, d’Espagne et des Gaules. Sous le consulat de Jules-César et de Marc-Autoine , le sénat conçut le dessein de faire dresser des cartes de l'Empire plus exactes que celles qui avoient paru jusqu'alors. Zé- nodore , Théodore et Polyclète fu- rent les trois ingénieurs employés à cette grande entreprise. Sous le règné d’Auguste, la des- cription générale du monde , à la- quelle les Romains avoient travaillé pendant deux siècles, fut enfin ache- vée sur les mémoires d'Agrippa, et mise au milieu de Rome sous un grand portique bâti exprès. L'amour des sciences et des arts . chassé d’Furope par la barbarie qui suivit la décadence de l’empire ro- main, se réfugia en Asie, et trouya GEO chez les Arabes un accès favoras ble. Almamon, calife de Babylone, fit traduire du grec en arabe le livre de Ptolemée , intitulé la Grande Composition, où |’ Almageste, et mesurer, au travers des plaines de Sénnaar , un degré du grand cercle de la terre. Ce ne fut que dans le 16.° siècle de la géograpliie commença à pren- re vigueur en Europe. J/Allema- gne , l'Angleterre, Vitalie , l'Espa+ gne , la Suède, la Russie et la France ont procuré un grand nombre de travaux précieux. La géographie doit être distin- güée principalentent en géographre ancienne ; qui est la description de la terre conformément aux connois- sances que les anciens en avoient jusqu’à la décadence de l’empire romain; € Éd A du moyen âge , depuis la décadence de l’em- pire romain jusqu'au renouvelle- ment des lettres; et en géographie | moderne , qui est l’état actuel de nos connoissances depuis le renou- vellement de la géographie. GÉOHYDROGRAPHIE , s. f. composé du grec y (gé), terre, d’ud æp ( hudôr), eau, et de yp21# ( graphô), décrire: description de la terre et des eaux. î GÉOLOGIE, s. f. du grec. yà (gé): la terre, et de xoycs ( logos}, discours , traité. ( Hist. nat.) Science qui a pour objet la connoissance de l’histoire niturelle du globe terrestre. GÉOMÉTRAL , adj. ( 7. GÉOZ METRIE), qui appartient à la géo- métrie. 1 ( Optique) On appelle ainsi la re= présentation d’un objet, faite de ma= nière que les parties de ces objets aient entre elles le mème rapport qu’elles ont réellement dans l’objet tel qu’il est : le plan géométral est opposé à plan perspeclif, parce que dans celui-ci les parties de } ob jet sont représentées dans le tablean avec les proportions que la perspec- | tive leur donne. . PLAN GÉO- METRAL. L GÉOMÈTRE , s. m. ( 7: plusbas | GÉOMETRIE, * | | Il GEO ( Mathém. ) I se Dhprensenent d’une personne versée dans la géo- métrie; mais on applique en géné- ral ce nom à tout mathématicien, puisque la géométrie étant une par- tie essentielle des mathématiques, et qui a sur presque toutes les autres une influence nécéssaire , 1l est dif- licile d’être versé profondément dans quelqué point des mathémati- quesque ce soit, sans l’ètre en même tems dans la géométrie. Ainsi, on dit de Newton qu’il étoit grand géomètre pour dire qu’il étoit grand mathématicien. GÉOMÉTRIE, s. f. du grec 3% {gé), terre, et de w:rp01 { mélron), mesure : mesure de la terre. La géométrie est la science des propriétés de l’étendue , en tant qu'on la considère comme simple- ment étendue et figurée. Il y a apparence que la géométrie, comme la plupart des autres scien- ces , est née en Egypte. Selon Héro- dote et Strabon, les Egyptiens ne pouvant reconnoître les bornes de leurs héritages, confondues par les inondations du Nil, inventèrent Vart de mesurer et de diviser les terres, afin de distinguer les leurs par la cousidération de la figure gwelles avoient, et de la surface qu’elles pouvoient contenir. De l'Egypte, la géométrie passa en Grèce, où l’on préteudque Thalès la porta, et l’enrichit de plusieurs propositions de son invention. Après lui vint Pythagore, à qui on attribue la fameuse proposition du carré de Phypothénuse. Les philosophes qui succédèrent à Pythagore continuèrent à cultiver l'étude de la géoméirie. Plutarque nous apprend qu’'Anaxagore de Clo- zomène s’occupa du problème de la quadrature du cercle , dans la prison où il avoit été renfermé, et qu'il ‘composa même un ouvrage sur ce sujet. Platon, qui donnoit à Anaxagore de grands éloges sur son habileté en géométrie, en méritoit aussi beau- coup lui-même On sait qu'il donna une solution très-simple du pro- blème de la duplication du cube, Enire Anaxagore et Platon, on doit placer Hyppocrate de Chio, GEO 28: l'inventeur de la fameuse quadra- ture de la lunule. Euclide recueillit ce que ses pré- décesseurs avoient trouvé suf les élémens de géométrie, et il en com- posa un ouvrage que bien des mo- dernes regardent comme le meil- leur en ce genre. Dans ses é/émens, Fuclide ne considère que les pro- priétés de la ligne droite et du cer- cle ,et celle des surfaces et des so- lides rectilignes et circulaires; ce n’esf pas néanmoins que du tems d’Euclide il ny eût d'autre courbe connue que le cercle; les géomètres s’étoient déjà aperçus qu’en cou- pant un cône de différentes maniè- res, on formoit des courbes diffé- rentes du cercle, qu'ils nommèrent sections coniques. Les différentes propriétés de ces courbes , que plusieurs mathémati- ciens découvroient successivement, furent recueillies en huit livres par Apollonius du Perge, qui vivoit en- viron 250 avant J. C. Ce fut lui, à ce qu’on prétend, qui donna aux trois sections coniques les noms qu’elles portent, de parabole, d’el- Lipse et Do ile. À peu près en même tems qu’A- pollonius, fleurissoit Archimède, dont il nous reste de si beaux ou- vrages sur la sphère et le cylirdre, sur les coxaïdes et les sphénoïdes, sur la quadrature du cercle qu'il trouva par uue approximation très- simple et très-iIngénieuse, et sur celle de la parabole qu’il détermiua exactement. Les Grecs continuèrent à cultiver 1. géometrie mème après qu’ils eu- rent été subjugués par les Romains. La géométrie et les sciences en général ne furent pas fort en hon- neur chez ce dernier peuple, comme on peut le voir par la légèreté avec laquelle Cicéron parle d’Archimède, et par le nom de mathématiciens donné à tous ceux qui se mêloient de deviner. Les Grecs eurent, depuis Vère chrétienne, et assez long-tems après Ja translation de l’empie, des géomètres habiles. Ptolomée vi- voit sous. Marc-Aurèle : nous avons encore les ouvrages de Pappus d’A- lexandrie, qui vivoit du tems de Théodose-P roclus qui fleurissoitvers lecommencement du sixième siècle, "92 GEO qui démontra les théorèmes d'Fu- clide , et se rendit fameux par les miroirs ( vrais ou supposés ) dont il se servit, diton, pour brüler la flotte de Vitalien qu assiégeoit Constantinople. L'ignorance profonde qui couvrit YOccident depuis la destraction de Jempire romain par les barbares, nuisit à la céomé!rie comme à toutes les autres connoïssances; mais les siècles d'ignorante chez les chré- tiens furent les siècles de lumières chez les Arabes : cette nation a pro- duit, depuis le neuvième jusqu'au uatorzième sièc!'é, des as/roricmes, 486 géomètres, des géograplies, des chimistes , etc. Il y a apparence qu'on doit aux Arabes les premiers élémens de l'algèbre ; mais leurs ou- vrages de géomélrie ne sont point parvenus jusqu'à hous, ou sont en- core manuscrits. A la renaissance des lettres , on se borna presque uniquement à traduire et à commenter les ouvra- ges de géométiie des anciens; et cette science fit d’ailleurs peu de probe jusqu’à Descartes. Ce grand iomme publia en 1657 sa géomé- trie et la commença par la solution d’un problème où Pappus dit que les anciens mathématiciens étoient restés. Mais ce qui est plus précieux encore que la solution de ce pro- blème, c’est l'instrument dont il se servit pour y parvenir, l’epplica- tion de Pt à la géomélrie. C’étoit là le plus grand pas que la géométrieeüût fait depuis Archimède, et c’est l’origine des progrès surpre- nans que cette science a faits dans la suite, On doit à Descartes non seule- ment l'application de Palgèbre à la géométrie, mais les premiers essais de l'application de la géométrie à la physique, qui a été poussée si loin dans ces derniers tems. L'analyse a renversé, depuis , ses hypothèses et ses calculs ; mais ce grand homme n’en a pas moins la gloire d’avoir appliquélepremier avec quelque suc- cès la science de la géométrie à la science de la nature , commeïil ale mérite d'avoir pensé le premier qu’il v avoit des lois du mouvement , AR se soit trompé sur ces ois. , GEO Tandis que Descartes ouvroit dans la géométrie une carrière nouvel- le, d’autres mathématicieris sy frayoient des routes à d’autres 6- gards , et préparoient , quoique toi- blement, cette géométrie de lin- fini, qui, à l’aide de l’analyse, devoit faire dans la suite de si grands progrès. Deux ans avant la publica- tion de la géométrie de Descartes, Bonaventure Cavalieri avoit donné sa géométrie des indivisib'es. Gré- goire de Saint - Vincent, mais sur- tout Paschal qui vint après, adop- tant l’idée de Cavalieri, la rendit plus exacte , en appliquant le calcul à la géométrie de Dal: . qu'il ren- dit beaucoup plus facile. Fermat imagina le premier la méthode des tangentes par les différences ; Bar- reau la perfectionna; Wallis, Me- naton, Brouncker, Jacques Gregori, Huyghens, etc. , se signalèrent daus la recherche de l’arithmétique des infinis. Leibuitz publia en 1684 les règles du calcul différentiel que M. Newton avoit, assure-t-on, trouvé de son coté; enfin Jean Ber- nouilli y ajouta, quelques années après , la méthode de différencier les quantités exponentielles, M. Nenton n’a pas moins contri- bué aux progrès de la géométrie pure par son ouvrage sur Ja qua- drature des courbes , par celui qui apourtilre, Enumération des lignes du troisième ordre; mais ces écrits, quelqu’admirables qu'ils soient , ne sont rien en comparaison de l’im- mortel ouvrage du mème auteur, intitulé : Phulosophiæ naturalis principia mathematira, qu'on peut regarder comme l'application la plus étendue, la plus admirable , et la plus heureuse qu ait jamais été faite de la géométrie à la phy- sique. L'édifice élevé par Newton à cette hauteur immense, n’étoit pour- tant pes encore achevé le calcul intégral a été depuis extrèémement augmenté par Bernoulli, Cotte, Mac-Laurin , et par les mathémati- ciens qui sont venus après eux. On a fait des applications plus subtiles, plus henreuses, et es exactes de la géométrie à la physique. On a beaucoup ajouté à ce que Newton avoit commencé sur le système du GEO monde. Consultez l'Histoire des Ma- thématiques de M. de Montucla. On divise la géométrie en élé- mentaire et en transcendante, La géométrie élémentaire ne con- sidère que les propriétés des figures rectiligues ou circulaires, et des solides terminés par ces figures. La géométrie transcendante est proprement celle qui a pour objet toutes les courbes différentes du cercle, comme les sections coni- ques et les courbes d’un genre plus élevé. On divise aussi la géométrie en ancienne et en moderne ; etc: On entend par géométrie ancienne, ou celle qui n’emploie point le ral- cul analytique, ou celle qui emploie le calcul analytique ordinaire, sans se servir des calculs différentiel et intégral. Par géométrie moderne, on en- tend, ou celle qni emploie l’ana- lyse de Descartes dans Îa recherche de la propriété des courbes, ou elle qui se sert des nouveaux cal- culs. Géométrie souterraine ; on ap- pelle ainsi Papplication des prin- cipes de la géométrie ordinaire à des problèmes qui ont pour objet l'exploitation des mines , tels que la recherche des dimensions des filons, de leur inchnaison à l’horizon , de leur direction relativement aux qua- tre points cardinaux du monde. Géométrie du compas. Voyez COMPAS. mn. GEOPONIQUE, adjec. du grec Yemevimas ( géponrikés ) fait de ye (gé ), terre , et de mevze ( poneé \, travailler : qui a rapport au travail de la terre. ( Agric. ) Il se dit de tout ce qui concerne l’agriculture, en grec +2: Toyia ( gééponia ). GÉORGIQUE, s. f. du grec +? (Sé); terre, et d’éyo (ergon )? travail. ( Agric. ) Il ne se dit que des Ouvrages qui traitent de la culture de la terre , comme les Géorgsiqu:s de Virgile. GÉOSCOPIE, s. f. dn grec yà (gé), terre , et de 072& (stupéô ), con- sidérer. (ist. nat.) Sorte de cornois- GER 283 sance que lon tire de la nature et des qualités de laterre, en les ob- servant et en Les considérant. GEOSTATIQUE,, s. f. du grec y4 (ge), terre, et de ‘ssmges ( histémi), ctre en repos. ( Hécan ) C’est la même chose que statique. Ce mot signifie la par- ue de la mécanique qui traite de l'équilibre des corps solides. Far cette dénominetion on la distinguoit de ln drostatique , qui traite de l’équilibre des fluides, Ainsi , On représentoit les solides, en général, par la terre, et les fluides par l’eau. Le mot Aydros'atique est resté ; mais le mot géostalique a été changé en celui de STATIQUE. F. ce mot, GERBE,, s.f. du lat. barb. garba. ( Agric. ) Faisceau de blé coupé. (Hydraul.) Gerbe d’eau ; c’estun assemblage de plusieurs jets d’eau, qui en s’élevant forment une espèce de cerbe. (Pyrotechn.) Gerbe, on gerbe de Jeu ;'c'est un assemblage de plu- sieurs fusées, qui, partant toutes ensemble , représentent une espèce de gerbe. GERCER , v. a. de gerce, insecte qui ronge les terres, suivant Îles uns, et , selon Ménage, de Carpis- care, dans la Signification de dé- couper. ( Chirur. ) Canser nne petite feute ou crevasse aux lèvres, au vi- sage, etc. k GERÇQURE ; s. f. (7. GERCER }), Crevasses, fentes, ou fissures qui arrivent aux lèvres, aux mains, aux mamelles, etc. ( Mines de diimant ) Gercures se dit aussi des glaces ou félures qui arrivent aux diamans, lorsque, pour les séparer des rochers auxquets i:s sont attachés, les mineurs les frap- pent et les éfonnent avec leurs lé- viers de fer. { Peinture ) On dit d’un tableau qu’il est plein de gerçures , ou qu'il est gercé , lorsque la couleur s’en- lève par écaille. GERMAIN, s. et adj. du let. ger- manus. (Pratique) Qualité que l’on donne à certains parens , et qui a deux si- gnifications différentes, Les frères et sœurs conjoints des CER deux côtés, c’est-à-dire , qui: sont Procrées des memes père et mere, sont appelces frères et sœurs ger- mains. On a nommé cousins germains les enfans de frères et sœurs. Les cousins issus de germain sont les cousins de second degré. Lorsqu'un cousin germain et un cousin 1ssu de germain se trouvent ensemble, on dit que le premier a le germain sur l’autre; et c’est ce gu’on appelle oncle à la mode de Bretagne. GERME, s. m. du lat. zermen. ( Botan. ) La partie de la semence dont se forme la plante. { Physiol. ) La partie de la se- mence qui commence à produire V’animal. Faux germe; c’est une concep- tion imparfaite dans laquelle la plaute et ses dépendances prennent accroissement sans l’embryon, qui, par quelque cause que ce soit, n’a jamais joui de la vie, ou en a été bientôt privé : en sorte qu’elle ne subsiste que par une sorte de végé- tation dans les organes qui viennent d’ètre mentionnés. GERMÉE, participe de germer. F. GERME. ( Botan.) On dit qu’une graine est germée lorsque sa radicule come mence àse montrer. GERMINAL, s. m. de germe. ( Chronol.) Septième mois de l’an- née de la République franç:'se. Ce mois qui a trente, jonrs, comme les ouze autres , commence le 21 mars, et fuit le 19 avril. On lui a donné le nom de germimal, parce que c’est dans ce mois que les germes se di- veloppent. GERMINATION, 5. f. composé du lat. germen, et de agere, agir: l’ac- tion de germer ; action par laquelle les semences germent dans la terre. ( Botan ) C’est le premier déve- *oppement des parties contenues dans la graine , le premier signe de l’accroissement d’une plante. Le premier degré du développe- ment d’une plante s’annonce par un gonflement sensible de’ sa graine ; se tunique proprese déchire ; la ra- ficule s’enfonce dans la terre; les 28% € lobes s’écartent, livrent passage à GES Ja plantule, et la jeune tige con= tinue de s’accroïtre jusqu’au mo- ment où les fluides cessant d’être en juste proportion avec les solides, la plante décroït, pour aïasi dire, au lieu de croître. É GEROCOMIE , s. f. du grec yepor ( geron ), vieillard, et de xou:t (foméü ), preudre soin. ( Méd. ) Partie de la médecine qui traite du régime que doivent observer les vieillards. GÉSINE , s. f de Jacina , fait de jacire , qu’on a dit pour jacere : ètre eu couche. ( Pratique) Vieux mot qui n’est plus usité qu’au palais pour signi- lier l’état d’une femme en couche. GESTATION, s. f. du lat. ges- tare , porter. ( Méd. \ Exercice en usage chez les Romains pour le rétablissement de la sante. Il consistoit à se faire porter en chaise ou en litière, à se faire trainer rapidement dans un chariot , ou dans un bateau, afin de dopner au corps du mouvement et de la secousse. Cet exercice’ étoit régardé comme très-salutaire, parce qu'il ne proeuroit point de fassi- tude , et qu’il agitoit le corps de la même manière que les exercices les plus violens. Gestation se dit encore de la grossesse d’une femme , et en géné- ral du tems qu’une femelle porte son fruit. GESTE,s. m. du lat.gestus, fait de gerere , faire, exercer: mouvement u corps, qui consiste particulière- ment dans l’action des bras, des mains. :. ; ( Élocut. ) Le geste est une des principales parties de l’orateur .et de l’acteur. Avoir le geste beau, le esie noble. ( Danse) Les vestes, dans la dan- se, sont tous les mouremens du corps qui expriment les sentimens et les passions qui animent un dan- seur. Le geste puise son principe dans la passion qu’il doit rendre ; les rè- gles positives deviennent inutiles c’est un trait qui part de l’ame ; il doit faire un prompt effet, et tou- cher au but lorsqu'il est lancé par le sentiment, Les anciens étoient de a ms GIN grands maîtres à cet égard , et c’est dans cette partie sur-tout de la danse qu’ils l’emportoient sur les modernes. GESTION, s. f. du lat. gerere, dans la signification d’exercer , con- duire, gouverner. ( Pratique ) Administration, La gestion des affaires d'autrui, sans son ordre, forme un quasi-contrat qui produit une action directe et une action contraire, au profit de celui dont on a géré les affaires, pour obliger celui qui a géré à rendre compte de sa ges{ion ; et la seconde au profit de celui qui a géré pour répéter ses impenses. GIBBOSITÉ, s. f. du lat g'bba, bosse , formé du grec xiocsic ( kipho- sis }, courbure. ( Méd.) Bosse, courbure de lé- pine du dos, dans laquelle les ver- tèbres s’inclinent contre nature, et proéminent en dehors. GIGANTESQUE , adj. du latin giganteus , fait de gigas, géant: qui tient du géant. (Elocut.) Style gigantesque, ex- pressions gigantesques , pour dire, style outré, excessif. ( Peinture ) Figure gigantesque, figure d’une grandeur outrée. Quoique le colossil soit d’une pro- portion bien supérieure à la nature, sa destination n’est pas de paroître gigantesque , mais de présenter d’un pont de vue éloigné les proportions e la nature. Un colosse doit être vu de loin dans une grande place sur un édifice élevé, ou sur un socle qui l’éloigne de l'œil du spectateur. Posé sur le sol dans un lieu étroit, il devien- droit gigantesque et blesseroit la vue, GINGLYME , s. m. du grec yry- vVauuos ( gigglumos ), gond d’une porte, charnière. ( Anat. ) Espèce d’articulation avec mouvement, par laquelle deux os se joignent ensemble par une ou par plusieurs tètes reçues dans au- tant de cavités; et le mouvement qui en résulte est borné à deux sens seulement, comme on le voit dans la jonction de l’humérus avec l’os du coude, dans celle du fémur avec le tibia , dans celles des phulanges des doists entr’elles , etc, GIR 285 GIRANDE, s. f. de italien g:- ranto , fait de go , tourner. ( Artificier ) C’est la principale caisse d’un feu par laquelle on ter- mine ordinairement le spectacle. On nomme ainsi à Rome une caisse de huit à dix mille fusées, qui termire le feu d’artifie de Saint-Pierre; et c’est d’où en est venu le nom. ( Fontainier) Amas de tuyaux où Veau jaillit. GIRANDOLE, s. £. diminutif de gtrande. ( Artificier ) Cercle garni de fu- sées,et chez les artificiers modernes un soleil tournant horizontalement. ( Joaiïllier) Girandole se dit aussi d’un assemblage de diamans, ou d’autres pierres précieuses, qui sert à la parure des femmes. GIRASOL, s. m. corruption du lat. sol gyrans, composé de gyro, tourner, et de so/, soleil, parce que cette pierre, tournée au soleil re- présente l’image de cet astre. ( Minéral ) Pierre précieuse , transparente, blanche , qui a une légère teinte de rouge, et ure de Lleu encore plus légère. Cette pierre est peu connue : on ignore quelle est la forme de ses cristaux. Sa pesanteur spécifique est très- grande ; elle ressemble à celle des pierres orientales : elle est à celle de l'air distillé , comme 40,000 est à 10,1000. Elle paroît tenir le mi- lieuentre le rubisetle saphir orien- taux ; comme eux, elle ne cause aux rayons de lumière qu’une ré- fraction simple. Ce que les joailliers appellent girasol n’est autre chose qu’une chalcédoine qui differe beaucoup du vrai girasol par sa transparence et sur-tout par sa pesanteur : la pe- santeur du girasol étant à celle de la chalcédoine comme 8 est à 5. GIROUETTE , s. f. du latin gyrulta, diminutif de gyrus, tour , dérivé de gyrare , tourner. ( Archit. ) Pièce de fer-blanc ou d’autres métal fort mince , et tail- lée en forme de banderolle , mise sur un point en un lieu élevé, en sorte qu’elle tourne au moindre vent, et par le mouvement de la- quelle on connoît le vent. (: Marine ) Petite bande d’éta- mine , plecée ordinairement à la 286 GLA tête d’un mât, pour marquer la direction du vent. . GISEMENT , s. m. de l’ancien mot gésir, jacere , être couché, (Marine) On distingue par ce mot la manière dont une cote est situce , par rapport aux rhumbs de vent de la boussole, On dit {a côte de Portugal git au nord et sud; ce qui veut dire qu’elle s'étend du nord au sud, Le gisement de ces côtes est inconnu. ( Minéral. ) Gisement , se dit aussi de la position du minerai dans la terre. Le minéralogiste examine le lit, le gîte du métal qu’il ren- contre , et les substances dont il est entouré. Ces observations éta- blissent ce qu’ils appellent le gise- ment, GLABELLE, 5. f. du latin gla- bellus, formé de glabreo, ètre sans poil, qui est sans poil. (Physiol.) Nom que les Latins donnent à l’espace qui est entre les deux sourcils, parce qu'il n’y croît point de poil. GLABRE, adj. du lat. glaberus, formé de glabreo, ètre sans poil. ( Botan.) il se dit des parties des plantes qui ne sont nullement pubescentes, c’est-à-dire , sans duvet, sans poil. G LABRINSCULE » ad}. dimi- nutif de glabre. ( Botan. ) Presque glabre, ou dont la pubescence est peu mani- festée. GLACE, 5. f. du latin glactes. ( Physique ) Corps solide, formé ar le passage d’un corps liquide à Pétat de solidité par le refroidis- sement. On voit, par cette définition, que la glace n’est autre chose que ce corps liquide même, devenu concret et sojide par le simplere- froidissement. Ainsi, lorsque l’eau serefroiditjusqu'à un certainpoint, elle devient glace. Ce passage d’un état à l’autre s’appele congeiation. F. CONGELATION. Il arrive dans la formation de la glace des phénomènes assez singu- liers pour mériter d’étre observés ; mais celui de l’augmentation du volume de l’eau est de tous ces phénomènes celui qui est le plus important. GL À Si après avoir mis del’ean dans un long tuyau , et marqué l’eudroit où se trouve sa surfice , on expose ensuite le tout à la gelte, on verra d’abord l’eau descendre sensible- ment , s'arrêter à l’approche de la congélation, et s’éleyer ensuite au- dessas de l’endroit où elle étoit d’abord. C’est cette augmentation de vo- lume , causée par un fluide parfai- tement élastique , qui donne tant de force à la glace , et qui lui fait casser les vaisseaux qui la contien- nent , enlever les pavés , crever les tuyaux de fontaine , etc. ( Mat. méd. ) L'on a observé, depuis qu’on fait usage de la glace tant en santé qu’en maladie , que dans les lieux les plus chauds on est moins sujet à tant de périlleuses maladies , et aux lèvres malignes pendant l’été. d La glace ou les boissons à la glace calment le mouvement in- testin trop violent des parties du sang , et de la chaleur qui en est la suite ; elles resserrent et rap- prochent les fibres des solides , diminuent le calibre des vaisseaux et augmentent le mouvement des liqueurs. ( T'echnol.) Glace, se dit anssi d’une plaque de cristal, dont on fait des miroirs , des vitrages, etc. Une glace est un verre ou cristal dont les deuxsurfaces étant dres- sées , parallèlement polies et enfin étamées , servent dans les apparte- mens à réfléchir la lumière , à re- résenter fidèlement et àmultiplier le objets. Lorsque cette glace éta- mée est disposée par miroirs ou par panneaux , on en fait des lambris de revêtement. Il se fabrique aussi des glaces sans fain ( non étamées }fqui ser- vent aux carosses , aux pendules , et pour couvrir des estampes, etc. On est parvenu à donner aux glaces toutes sortes de courbures , suivant les usages auxquels on les destine. Venise a été long-tems seule en possession de fourair des glaces à toute l’Europe. Ce fut Coïbert, qui, le prenier, conçut le dessein de dérober aux Vénitiens un art qui | « 0 TR GL À étoit devenu en quelque sorte leur patrimoine. ’ Il se trouvoit beaucoup d'ouvriers francais dans la manufacture véui- tienne ; on les rappela à force d’ar- gent, et le mimstre accorda en 1065 un privilége exclusif aux entrepreneurs, On ne co noissoit alors que les glaces soufllées ; les grandes glaces , ou glaces coulées, ne furent imaginées que plusieurs années après, en 1055. La matiere des glaces et de verre en général est cumposée de deux substances principales : de sable et d’alcali fixe. Les environs de Creil fournissent le sable , et la soude ou V’alcali nous vient d’Espagne. Cet alcali est sujet à donner une cou- leur verditre ; on corrige ce défaut par une petite quantité d’autres matières , ordinairement de ma- gnésie , que l’on fait entrer dans la composition, Les glaces d’un petit diamètre se font par le moyen du souffiage. Un ouvrier prend au boutd'une canne de fer , percée dans sa longueur, une masse de verre qu’il échaufTe et souffle à d:fférentes reprises, jus- qu'à ce qu’elle soit réduite en um cylindre long et mince. On porte ce Re dans un fourneau, où le egré de chaleur convenabie l’amollit et l’aplatit sur le plancher du four- neau. Le cylindre devient, par cette opération, une plaque carrée, unie et droite. Tirée Le ce fourneau, elle passe à celui de recuisson, où elle reste jusqu’à ce qu’elle soit refroidie. L'opération du coulage 2 lieu pour les glaces d'un grand velume : on les appelle, pour cette raison, glaces coulées. Cette opération est à peu _près la même que celle qui s’observe pe le plomb dans la manuficture e plomb laminé. Lorsque. par le jeu des machines, le pot qui contient le verre en fusion a fait couler sur la table préparée à Le recevoir ce torrent de feu, on détermine la largeur et épaisseur que lon veut donner à la glace, en faisant avancer plus ou moins deux tringles de fer qui retiennent par leur bord le flot de verre. À l’ins- tant, deux hommes font rouler sur cette matière enflammée un cylindre de fonte, qui pose par les estré- GL À mités sur les tringles, et amène le verre en fusion à une Éépa:sseur uni- forme. Les principaux défauts des glaces sont les mauvaises couleurs, l’obscu= rité, les houillons, les filandres, la rouille. Une belle glace doit avoir l'éclat et la couleur de Veau. Les bouillons sont de petits points ronds occasionnés par les bulles d’air qui s’introduisent lorsque li matière est fortement agitée par la vio'ence du feu : dans ce cas, on coupe la g'ace à l'endroit où se trouve le bouillon. Les filandres procèdent du mélange de queiques -parties de matières moins disposées que les autres à la vitrifcation. On doit considérer la rouille comme une espèce de tache ou de-nuage grisâtre dans le prin- cipe, et qui, avec le tems, se colore des couleurs de l’arc-en-ciel ; elle provient de la trop grande quan- tité d'alcal: dont la £/ace est char- gée, et que l'humidité saigit. Un autre défaut auquel les glaces peuvent être sujettes, ces) d’être fausses, ou de changer la propor- tion des objets; ce qui vient d’une surface inégale, qui réfléchit diffé- remment les rayons de Inmière. Les glaces se vendent en France suivant le prix marqué par un tarif qui est imprimé. Poliment des glaces ; la glace, au sortir du four à recuire, n’a plus besoin que du poliment, et ensuite d'être mise au fuin. V. POLIMENT, TAIN. (Joaïllier) Glaces de diamant ; ce sont des fèlures qu’on fait aux dia maus, en lesséparant, dansla mine, des rochers auxquels ils sont atta- chés. GLACIÈRE, s. f. de glace. ( Fechnol.) Grand creux fait en terre, et ordinairement maçonné et recouvert de paille pour y con= server de l1 glace ou de la neige. GLACIERS , s. m. de glace. ({ Physique) Amas de montagnes de glaces qui se trouvent en quel- ques endroits de la Suisse, de la Savoie et du Dauphiné, au sommet des montagnes. GLACIS, s. m. de glare. (rchif. milit.) Penté douce ct unie qui règne depuis le parapet 227 2: 258 G L À chemin couvert jusqu'au rez-de- chaussée du côté de A campagne. (Arcluil. civile) Glacis se dit aussi d’unepente peu sensible pôur faire des raccordemens de terrain. Glacis de corniche ; c'est une petite pente sur la cymaise d’une corniche pour faciliter écoulement des eaux de pluie. Les «ppuis des croisées sont aussi en glac:s pour la mème raison. ( Jardin. ) Pente de terre fort douce, ordinairement revètue de azon. ( Peinture ) Glacis signifie, en terme de peinture, l’eflet que pro- duit une couleur transparente qu’on applique légèrement, et en en frot- tant une autre qui se trouve déjà lacée et sèche. La couleur avec la- quelle on glace doit laisser aper- cevoir celle qui se trouve dessous , et lui donner, pour le choix qu’on enafait, un ton plus brillant, plus coloré, plus fin que celui qu’elle avoit, et qui contribue par là à la vigueur de l'harmonie. On ne glace qu'avec des couleurs qui ont peu de corps, qui ne sont pas propres à empâter, qui sont transparentes , telles que les /aques , Jes stils de grain. Mais les effets du glacis ne sont que passagers, et les avantages qu’on en retire ne balancent pas les dan- gers que font courir lescouleurs qu’on est obligé d'employer : c’est princi- palement à lusage fréquent des glacis que beaucoup d’excellens ou- vrages doivent la teinture noire qui les gate. Il y a des peintres qui peignent en glaçant, même au premier coup , comme Rubens et son école : alors l'impression du tableau sert à la teinte que prend le glacis, et fait partie de la manière de peindre de l'artiste qui lemploie. Les g/acis placés ainsi sur des fonds bien secs sont durables, légers et puissans de teinte. x GLADIE, adj. du lat. gladiatus, de gladius. ( Botan. ) I signifie la même chose qu’ersiforme, qui a la forme d’un glaive. #. ENSIFORME. GLAIRE, s. f. de l’allemand g/aer. ( Médec.) Humeur visqueuse et gluante qui ne se détache ct-ne se GEA vide qu'avec peine, et qui est en* gendrée dans le corps humain par quelque cause morbifique. GLAISE, 8. f. du lat. glrs, glites. (Agric.) La glaise est une terre grasse et tenace, dont on fait usage pour engraïsser les terres légères. On tire la glaise deux ans avant de la répandre sur les terres légè- res, afin que les impressions du soleil, des pluies, des gelées com- mencent à la diviser, On la répand sur les terres avant l’hiver, afin que les gelées achèvent la division, et lorsqu'elle est bien sèche, elle se pulvérise en partie, et étant en- suite humectée par les pluies , elle donne du corps à la terre trop lé- ère. ( Archit. ) Ta glaise est dun grand usage pour plusieurs cons- tructions. On en fait de la brique et de la tuile ; on s’en sert dans les batardeaux, pour les puits, pour les bassins. Sa propriété est de con- tenir l’eau, et d'empêcher qu’elle n'entre et ne s'échappe. GLAND , s. m. du lat. glans, glandis. (po Espèce de fruit dont le chêne , le hêtre , le noisetier, etc. oflrent des exemples. | ( Physiol. ) Gland est aussi le nom de la tête de la verge, parce qu’elle ressemble au fruit du chêne. GLANDE , s. f. du lat. g/andula, diminut. de glans, gland, à cause de sa ressemblance avec ce fruit. ( Physiol.) Les glandes sont des molécules formées par l’entrelace- ment des vaisseaux de tout genre, recouvertes d’une membrane, et destinées à séparer de la masse du sang quelque liqueur particuliere , ou seulement à perfectionner Ja be Celles qui séparent du sang quelque liqueur particulière sap- pellent conglomérées: ainsi les reins qui séparent l'urine du sang sont des glandes conglomérées. Celles qui servent à perfectionner la lymphe s'appellent glandes conglobées telles sont les glandes des aines, des ais- selles, et celle du mésentère, qui n’ont poiut d’autres fonctions. ( Botan. ) Les glandes, en bota- nique, sont de petits corps vésicu= leux qu’on rencontre sur différentes parties des plantes, et pariculiè= xement GLA rement sur les feuilles , les calices et autres onglets des pétales : on les regarde comme des organes des- tinés à quelque sécrétion. On les nom- me vésiculées , squammeuses , glo- Lulaires, lenticulaires, capsulaires, utriculaires , selon qu’elles ressem- blent à des vessies, à des écailles, à des globules , à des sodets, à des outres , etc. Quand elles sont por- tées sur des pieds, on dit qu’elles sont pédiculées, et dans le ces con- traire , sessiles. GLASS, s. m. mot angliis qui signifie cristal , et que l'os a adopté en français pour exprimer une ou deux sortes de cristaux qui se fa- briquent en Angleterre, ou dout les Anglus sont les inventeurs, comme Le flint -glass, ou cristal de caillou ; cristal blanc, dont on fait à Lon- dres les verres et les caraffes. Ce cristal avant plus de densité que le verre ordinaire , à aussi un pouvoir réfractif plus grand. On s'en sert ayec succès pour composer les ob- jectifs des lunettes acromatiques. Il a de plus la propriété de disperser beaucoup les rayons colorés, et de roduire un spectre plus grand que ne le font les autres sortes de verre. C’est le mininm , où la partie mé- tallique employée dans l1 composi- tion du fnt-glass qui lui donne cette propriété. Crown-glass | verre - couronne, dénomination qui n'indique rien autre chose, sinon que ce verre est de la plus belle espèce de ceux qui servent à faire des vitres. Le crown-glass , combiné avec le flint-glass, fut employé avec suc- cès, en 1729, par Dollond père, pour les lunettes achromatiques. I] remédie à la dispersion des rayons colorés qui forment des iris au Boyer En lunettes ordinaires, la disper- sion de ce verre, ou l’étendie du spectre coloré qu’il produit n'étant e les deux tiers de celle qui a lieu dans le /lint-glass. GLAUCOME, 5. m. du ec Yhaürœux ( glaukô6ma), formé de PAhauxoc Fret ), vert de mer (Méd.) Le glaucome est une alté- ration toute particulière du cris- ‘tallin, par Peu il se dessèche , ! diminue de volume , change de cou- leur, et perd sa transparence en | Tome LI, | | | | GLO 289 conservant sa figure naturelle et en devenant plus solide qu'il ne doit être naturellement ; et la suite de cette altération est la perte, ou du moins une notable diminution de la vue. GLAUQUE, aj. mème origine que glaucome. ( Botan. ) Vert et comme chargé d’une vapeur blanchâtre ; ou bien vert blanchâtre , cette dernitre cou- leur n'étant due à aucune espèce de duvet. GLENE, s. £. du gr. yx#yn (gléné) = emboiture ou cavité d’un os. ( Anat. ) Cavité de moyenne SR creusée dans un os, et ans laquelle un zutre os s’emboîte, GLENCIDALE, adj. de glène, ( Anai.) Nom par lequel on dé- signe p«rticulièrement la cavité de lomoplate qui recoit la tête de l'humérus. GLETTE, s.f. mot allemand. (Métall.) Ce mot, emprunté de P:llemand , sert dans l’afinage pour désigner la chaux de plomb ou la Ltharge. GLEUCOMETRE , s. m. du grec Pros ( gleukos), moût, vin doux, suc doux, et de mérpoy ( métron } mesure : mesure des sucs doux, (Æcon. dom.) C’est le nom d’un instrument qui sert à mesurer la force du moût de vin dans la cuÿe, V. OENOMETRE, GLOBE, s, m. du lat. elobus ; corps sphérique , corps tout rond. ( Géom. ) Soïide produit par la révolution d’un demi-cercle autour de son diamètre. C’est la même chose qu'une sphère. ( Géosiarhie) Globe terrestre ? si l'on a tracé sur la surface d’un globe les PS à lieux des quatre parties du monde, ainsi que les mers, suivant la longitude et la la titude qui conviennent à chacun d'eux, avec les cercles de la sphère, on le nomme globe terrestre. ( Astron. ) Globe céleste; quand on a peint sur la surface d’un globe les images des constellations et des étoiles fixes, avec les cercles de la sphère, on l'appelle globe céleste. (Physique) Globe de feu ; ce sont des météores enflimmés qui paroissent tout-à-coup dans les ré gions les plus élevées de l’atmos- D 290 G L O hère, où ils se meuvent en ligne Hotabtitale avec beaucoup de rapi- dité, et disparo ssent ordinairement sans bruit , et quelquefois, dit-on, avec explosion, en laissant une trai- née lumineuse qui subsiste pendant quelques secondes. Ces météores paroïissent être de la mème nature que les OILES TOMBANTES (ce mot), dont ils ne différent que par leur volume et leur éclat, ( Électricité } Globe électrique ; c’est un globe de verre que Von fait tourner sur son axe, et que l’on frotte en y tenant les mains 4ppli- quées. Ce globe ainsi frotté devient électrique , et communique sa vertu à tous les corps qu’on en approche et qui sont susceptibles de la rece- voir par comm imication. Pendant long-tems on n’a em- ployé que le tube pour communi- quer l'électricité aux autres COrpS ; mais la grande fitigue quessuie ce- dui qui frotte le tube ,ne lui permet pas de soutenir long-tems cet exer-— cice ; c’est pour quoi on a cherché des moyens plus commodes. Vers l’année 1740, Bo7e, profes- seur de physique à Wittemberg, es- saya de substituer au tube des slobes de verre, avec lesquels on opère avec plus de facilité , et qui servent à pousser les effets beaucoup au-de- là de ce qu'on avoit pu faire avec ce tube. ( Art milit.) Globe de compres- sion ; c’est, en termes de mineurs , une compression OÙ une meurtris- sure sphérique qui arrive à la terre, lorsque la poudre vient à s’enflam- mer dans un fourneau établi dans time terre homogène. Alors la pou- dre agit à la ronde, et la terre se trouve pressée et meurtrie jusqu’à une certaine distance. GLOBEUX ; adj. de globe. * ( Botan.) Partie d’une plante ar- rondie en globe. GLOBULE , s. m. diminut. de lobe. (Physique) Nom que donnent des Doors à tout petit corps rond ; par exemple, les petites par- ticules d'air qui se trouvent renfer- mées dans la glace, et qui n’ont pu s’échapper, parco que la congéla- GLO tion a commencé par la surface, s'appellent globules d'air. GLODULEUX, adj. de globule ; diminut. de GLOBEUX. 7, cemnot. GLOIRE, s. f. du latin glorta, honneur , estime, éclat, splendeur , drgueil. ( Peinture) Cloire est aussi la représentation du ciel ouvert, avec les personnes divinés, les anges et les bienheureux. Gloire se prend aussi pour AU- REOLE. F,'ce mot. (_Artificier ) Gloire se dit encore d’un soleil fixe, d’une grandeur ex- traordinaire. GLOSE, s f du grec yaüszszxr M ( glôssa ), langue. ( Bibliographie) Explication de quelques mots obscurs d'une langue, par d’autres mots plus iatelligibles de lamème langue. Glose, se prend aussi pour un commentaire, ou pour des notes servant à l’éclaircissement d’un texte. La glose du droit civil, du droit canon. >LOSSAIRE, s. m. mème origine que GLOSE. ( Bibliogr. ) Dictionnaire ou re- cueil de termes difficiles, obscurs ou barbares d’une langue , accompa- gnés de leur glose où explication. Les auteurs de ces sortes d’ou- vrages se nomment glossaleurs. GLOSSALGIE,s. f. du gr.yra&sox ( gléssa ), langue, et d’'aayos (al- os ). douleur, algie. ( Méd. ) Douleur de la langue. 0" GLOSSOUATOCHE , s. m. du gr yrnüsra ( glôssa ), langue, et de LA xariyo (kalech6), arrèter, retenir : ui retient la langue. | (Chirurgie) Instrument de chi- rurgie, espèce de speculum orisst ou de püicette dont on se sert pour abaisser la langue et la coller , pou ainsi dire, contre les parties infé-1 rieures de la bouche et du gosiers# afin de découvrir jusque dans sont fond les maladies qui peuvent y survenir , y appliquer les remèdes, et y pouvoir opérer. >LOSSOCOME, 3. m. du gree rare (gléssa), langue, et.de z0=# pi£a ( komizô ) , prendre soin. ( Chirurgie) Instrument de chi= rurgie, fait én manière de coflre dont on se servoit autrefois pou® réduire les fractures et les luxations: GLO des cuisses et des jambes. Il signifie proprement un petit coffre où lon serroit des languettes, des courroies et autres choses semblables. ( Mécan.) Glossocome est aussi le nom donné par Héron à une ma- chine composée de plusieurs roues dentées, garnies de leurs pignons, et qui servoit à élever de grands fardeaux. GLOSSOGR APHIE . s. f. du grec VAüara (glôssa ) , langue, et de ve4oow graphô), décrire : descrip- tion de ja langue. ( Physioloste ) Partie de l’anato- mie qui a pour objet la description de la langue. GLOSSOLOGIE , s. f. du grec VAüra (glôssa ), langue, et de A5yos ( logos ), discours : traité sur la langue. GLOSSOPALATIN , adj. du grec vA@rra ( glôssa), langue, et du lat. palatum, palais. ( PAysiol. ) Nom de deux muscles qui ont leur origine au palais, et vont s’insérer à la langue. GLOSSO-PÊTRES, s. f. du grec vhwsra (glôssa), langue, et de mérpoc( pétros), pierre : langues étrifiées. ( Hist. rat. ) Les dents du requin se trouvent souvent fossiles; leur figure triangulaire , qu'on croyoit être celle de la langue des serpens, les a fait nommer glossopètres. GLOSSO-PHARYINGIEN, s. m. du grec ya&rrz ( glôssa ), langue, et de ozpuy£ (pharugx), le pha- rinx. (PAysiol.) Nom de deux muscles qu} ont leur origine au pharynx, et se terminent à la langue. GLOSSOTOMIE, s. f. du grec Vüara (gléssa), langue , et de Tépevw ( temné ), couper, disséquer. ( Anat.) Préparation anatomique de la langue, dissection de la lan- ue. GLOTTE,, s. f. du grec yawrris ( ‘mi languette , diminutif de YAwrrz (gléssa ), langue. ( Physzol. ) C’est la fente ou l’ou- xerture qui s’observe au milieu du larynx, par où lair passe dans la trachée artère, Éruelle sert à for- "mer la voix, GLY GLU , s. f. du latin glux, ( Climie) Sorte de composition visqueuse et tenace avec laquelle on prend les oiseaux. GLUANT, adj. de glu. (Botan.) On désigne ainsi les plantes ou parties des plantes qui sont recouvertes d’une liqueur vis- queuse qui s’attache aux doigts. GLUCINE, s. f. du grec ÿauxdc ( glukus ), doux. ( Cfimie ) Espèce de terre récem- ment découverte par M. Vau- quelin, dans l’aigue-marine on bé- ril, et dans l’'émeraude , et qu’il a ainsi appelée, parce qu’entr’autres propriétés, elle a celle de faire des sels sucrés avec les acides. MU mot latin qui signifie olu. ; (Chimie) Le gluten est défini par les chimistes modernes , un corps élastique , ductile, comme fibreux ou membraneux, indissoluble dans l’eau, légèrement soluble dans l’al- cohol ; donnant beaucoup d’ammo- niaque à la distillation putrescible comme une matière animale; se colorant en jaune comme elle par le contact de lacide nitreux; se convertissant en acide oxalique par cet acide ; faisant la différence de la farine de froment d’avec les autres farines; lui donnant la pro- priété de faire une pâte. Sa confor- mité avec la matière animale l’a fait nommer substance végéto-animale. (Minéral.) On donne aussi ce nom aux ciments naturels qui lient les parties de certains agrégats pré- cieux; ainsi l’on dit du gluten de poudingue d'Angleterre , qu’il est quartzeux; du gluien du grès de Fon- tainebleau , qu’il est calcaire , etc. GLUTINATIFS, ou AGGLUTI- NATIFS, adj. du latin glutinare, coller. ( Chirurgie) On appelle ainsi les remèdes qui procurent la réunion des parties séparées ou divisées. Ces sortes de remèdes sont composés de parties rameuses, visqueuses , tena- ces , balsamiques, propres à conso- lider les lèvres des plaies. GLYPHE, s. m. du grec yAaugñ Rte ), entaille, gravure , dérivé e yAiou { gluph6 ), graver, creu- ser. ( Architecture) Petit cawal creusé T2 29% 202 GLY en anglet on demi-rond; il sert d'ornement dans la frise dorique et sur quelques moulures, GLYPTIQUE , s. £. du gr yaush (gluphé), gravure. ( Gravure) La glyptique est l'art de graver des images sur des pierres dures , à l’aide d’mstumens parti- culiers. ‘ Les anciens ne nous ont point laissé de traités sur les procédés de la glyptique; on en trouve seule- ment quelques traits épars dans les ouvrages de Pline. Comme c’étoit principalement pour faire des anneaux et des ca- chets que les anciens gravoient les pierres précieuses, leurs graveurs se nommoient indistinctement li- thoglyphes, graveurs en pierres , ou dactylioglyphes, graveurs d’an- neaux. é Il paroît que chez les Romains les mots scalptores et cavatores avoient la même acception. Les instrumens employés par les graveurs sont la pointe du diamant, dont les anciens connoissoient aussi Vusage, et qui entame toutes les pierres , tandis qu’il ne se laisse en« tamer par aucune; une espece de tour appelé touret, également connu des anciens; la bouterolle, petit rond de cuivre ou de fer émoussé propre à user la pierre et à l’entamer, et que les Romains appeloient fer- zum œtusum; enfin, la tarrière nom- mée par Pline £erebra. Les anciens et les modernes ont employé, pour la gravure, les mè- mes procédés. On met, à l’aide du touret , la bouterolle ou la tar- rière en mouvément, et On use ainsi les pierres à l’aide de poudres et de liquides différens, Les anciens employèrent d’abord le naxium , espèce de poussière de grès du Levant ; ils lui préférèrent ensuite le schistes d'Arménie, et enfin , l’éméril tel qu'on lemploie aujourd'hui, et qu'ils appeloient “smirris ; il paroît qu'ils ne se ser- voient point de la poudre de dia- mant , dont on fait aujourd’hui un grand usage. On humecte ces poudres avec de l'huile ou de l’eau. La finesse des traits de certaines £gures a fait présumer que les an- CLY ciens se servoient de verres grossis= sans; mais ils n’avoient aucune con- noissance de la dioptrique; ils se contentoient de se récréer la vue avec lémeraude ou d’autres pierres vertes ; l'invention de la loupe a été très-utile aux graveurs modernes. Avant de graver les pierres, on les taille et on polit leur surface. Si cette surface est bombée, la pierre s'appelle cabochon. Les pier- res concayes procurent l'avantage de pouvoir raccourcir les objets avec plus de facilité. Les graveurs ancienschoisissoient souvent des pierres qui, par leur couleur , avoient des rapports avec les sujets. Ainsi , ils gravoient Pro- serpine sur une pierre noire ; Nep- tune et les Tritons sur l’aigue-ma- riue; Bacchus sur l’améthyste ; Marsias écorché sur le jaspe rouge, etc. Les procédés sont les mêmes pour les gravures en creux et les gravures en relief. Les gravures en creux se nomment éntarlles ; les gravures en relief camées, et ce nom a passé aux tableaux monochromes , ou d’une seule couleur , à cause de leur res- semblance avec les pierres gravées en relief. C’est ordinairement la sardoine qu’on emploie pour faire des camées. Après avoir fait une gravure, il faut lui donner le poli. Les graveurs anciens prenoientce soin eux-mêmes, ce qui fait que le poli le plus parfait est un des caractères des pierres an- tiques. Les modernes abandonnent souvent ce soin à d’autres mains. Ce poli se donne avec du tripoli et de petits instrumens de bois, , ou avec une brosse mise en mouvement par letouret. 7, INTAILLE,CAMEE, GRAVURES, PIERRES GRA- VÉES. La glyptique, comme tous les autres arts, se réfugia dans lOrient après la destruction de Pempire ro- main par les barbares , et rentra en Italie après la prise de Constanti- nople. On l’y vit fleurir dans le seizième siècle , décliner dans le dix-septième, et refleurir dans le dix-hutième. à Ce fut WMatheo del Nassaro qui en apporta le goût en France, quand il y vint à la suite de François 1°". — ct GLY Le premier graveur français qiu £e soit illustré dans la glyptique a été Coldoré , qui a vécu dans le 16.° siècle jusqu’à Louis XIIT ; Jacques Guay,qui a fait une suite d'ouvrages pour Louis XV, est le dernier qui ait pratiqué la gravure en pierres fines avec quelque succès. Dans ce moment, la France ne possède qu’un seul graveur en pierres f- nes, M. Simon dernièrement arrivé d’Espagne , où il a exercé son art avec distinction. Les Allemands le cultivent encore ; l'Angleterre pos- sède quelques artistes qui ont du mérite en ce genre, mais c’est tou- jours en Italie que l’art de la g/yp- tique est le plus et le mieux cultivé. GLYPTOGRAPHIE, s. f. du grec yruogù (gluphé( gravure, et de ye490 ( graphô ), décrire : la con- noissance des gravures en creux et en relief sur des pierres précieuses. Les naturalistes classent les pierres récieuses d'aprés leur nature , les Joailliers d'aprés leur rareté, et le gyptographe d’après leur degré de ureté. Les anciens ignoroïient l’art de tailler et de polir le diamant, ils ne l'ont par conséquent point gravé : en général, ils faisoient un très- grand cas des pierres précieuses ; et ils ne gravoient que très-rarement sur les gemmes, parce qu’ils crai- gnoient de leur faire perdre leur prix en diminuant leur volume. Les anciens se servoient des pier- res gravées pour en faire des orne- mens et des anneaux. Avant l’usage des cachets on se servoit, pour cel. ler, de morceaux de bois vermoulus. Les pierres gravées nous retracent une multitude de signes et de sym- boles intéressans pour l’histoire des mœurs et des usages de l’anti- quité. On y voit les images des dieux et des héros ; les caractères alphabétiques les plus anciens : les noms d’un grand nombre d'artistes célèbres, etc. Pour juger d’une pierre gravée , relativement à l’art, il faut avoir seulement le goût et le sentiment du beau ,et quelques connoissances du dessin. La distinction des pierres anti- ques d'avec les pierres modernes est bien plus difficile. Les plus fins GNO 205 connoisseurs y sont eux - mêmes trompés. On examine d’abord siles pierres dont il s’agit étoient con- nues des anciens , s’ils les travail- loient, si les bons artistes en fai- soient usage. Les autres caractères sont un tra- vail bien fini, un fond parfaitement poli , le méplat que les modernes anitent si dificilement, Les pierres qui offrent une perspective ne peu- vent être antiques, et les camées sont, en général, plus suspectés que les intailles. L’âge des pierres gravées qui of- f:ent des têtes inconnues ou mytho- logiques , ne peut être facilement déterminé : en général, les sujets mythologiques dont l'explication est difficile , sont un indice d’anti- quité. Les graveurs ne représen- toient point de sujets pris LE l’'his- toire de leur tems. L'idée que la cire s’attache moins facilement aux pierres antiques, est fausse. Pour bien expliquer les pierres gravées , 1l faut connoître la /itho- logie , afin d'en déterminer la na- ture; savoir l’histoire de l’art, pour juger du style; la mythologie et l'his- toire, pour découvrir le sujet. En un mot, 1l faut les considérer sous le rapport de l’art et de l’érudition. V. l’Introduction à l'étude des pierres grayées de M. Millin. GNEISS, s. f. mot saxon. (Minéral.) Roche primitive com- posée des mêmes dinete que le anit. GNOME , s.m. du grec yvéuev ( grémôn ), connoisseur, pru- dent , habile , du verbe ys#œ740 ( ginôskô ) vonnoître. ( Cabale ) Nom donné par les ca- balistes à certains peuples invisi- bles,qu'ils supposent habiter dans la terre, et la remplir jusqu’au centre. GNOMIQUE, adj. du grec yvéun nômé ), sentence. ( Poësie) Ilse dit des poëmes qui contiennent des maximes et des sentences. Les quatrains de Guy Dufour, sieur de Pibrac, sont un poëme gromique. GNOMON , s. m. mot purement grec , qua signifie indice , et qui est st GNO formé de ynérxw ( ginésk6 ), con- noitre. ( Astron. | Instrument qui sert à mesurer les longueurs des om- hres et les hauteurs du soleil. Le gromon paroïît avoir été fort en usage chez les Egyptiens, les Chinois et les Péruviens ; il a dû être en effet le premier instrument astronomique qu’on ait imaginé , parce que la nature lindiquoit, pour ainsi dire, aux hommes. Les montagnes, les arbres, les édifices sont autant de £70rm0ns natureis qui ont fait naître l’idée des g770- mnons artificiels qu’on a emploÿés presque par-tout. Sous l’empire d’Auguste, un ma- thématicien nommé Manlius, pro- fita d’un obélisque que ce prince avoit fait élever dans le Champ-de- Mars pour en faire un 9720m0n ; Pline dit qu’il avoit 116 pieds trois- quarts (105 pieds trois-quarts de France, ou 313, b1 décimètres. W. MERIDIENNEYE. Gnomon étoit aussi le nom donné par les anciens au style d’un cadran solaire, parce qu’il indique ou fait connoître les heures. #. STYLE, CADRAN. GNOMONIQUE , de gomon : science des cadrans solaires. #. GNOMON. (Astron.) Cettescience comprend aussi la manière de traçer les ca- drans par. la lune et par les étoiles. Gromonique réflexe, eu gnomont- que rompue; c’estia gnomoniquequi enseigne à construire des cadrans, per réflexion ou par réfraction. Colonne gromonique ; ici g20mo- niquese prend adjectivement, pour signifier une colonne qui sert de grLomon. ï Polyèdre gnomonique; c’est un polyèdre sur les différentes surfaces duquel on a tracé des cadrans. GNOSTIQUE, s. m. du gr. 7vos- ride ( gnôstikos ), savant , éclairé , formé de ywwoxw (ginôskô), con- noître : nom générique de plusieurs sectes de chrétiens qui étoient ou qui se faisoient passer pour les seuls hommes éclairès dans la véritable connoïissance du christianisme. fl y avoit des vrais et des faux grrostt- ques ; les #rais étoient ceux qui gvoient vielli dans l’étuge de PEcri- GOT ture-Sainte ; les autres étoient des hérétiques. COBELINS, de Gilles Gobelin, teinturier en laine. (Manuf.) C’est le nom d’une manufacture fameuse de tapisseries établies à Paris, dans le faubourg S. Marceau. Les frères Gobelins, célèbres teiuturiers et possesseurs de la belle teinture en écarlate, firent les pre- miers frais de cette manufacture. Comme ces dépenses étoient trop considérables pour des particuliers, leur projec échoua, et pendant plu- sieurs années, cet établissement qui devoit honorer la France, fut appelé la folie des Gobelins. Colbert vint au secours de ces nouveaux artistes ; 1l ne se contenta pas d'encourager les inventeurs de la nouvelle écarlate, 1] voulut en- core reconnoitre leurs services par des distinctions, En 1667, la quali- fication odieuse donnée à cet éta- blissement fut abolie, et reçut le nom d'hôtel royal des Gobelins. Peu de tems après le roi acheta cet hôtel , en fit une école des arts , et lui accorda le titre de Manufacture royale de la couronne. Beaucoup d'artistes et de dessinateurs des pays voisins y furent appelés. Lun d'eux, Jans, fameux tapissier de Bruges, exécuta les premières tapisseries de haute et basse lisse qu’on y ait fa- briquées. C’est-là que se font les plus belles tapisseries de l'Europe ; les plus grands peintres de l’école française en composent les cartons, GOELETTE, s. £ en anglais scooner. ( Marine) Petit bâtiment de char- ge et ordinairement léger à la mar- che, fort usité parmi les Anglais et dans les ports des Etats-Unis de l'Amérique. Les goëlettes sont de 50 à 100 : tonneaux , et quelquefois plus ; À . 4 elles portent deux"mâts inclinés sur l'arrière , et chacune a une voile x e 4 en forme de trapèse, et pareille à celle des s/oops ou cutters; la voile : d'avant ou de misaine est de même forme, mais avec moins de bordure, et sans gui. Ÿ. GUI. GOITRE, s. m. du lat. guiteria, formé de guttur , gosier. ( Méd.) Tumeur fort grosse qui a GOOM vient à Ta gorge. 7. BRONCHO- CELE , c’est la mème chose. GOLFE, s. m. de l'italien golfo , ou du latin barbare gulphus. ( Géogr.) Bras ou étendue de mer qui eutre ou qu avance dans les terres. ( Physiol.) Golfe de la jugu- laire ; c’est une fosse du temporal , où les sinus latéraux se dilatant, forment le commencement des ju- gulaires internes. GOMME, s. £. du latin gummi, fait du grec xéuus ( Kommi). ( Botan.) Excrétions qui suintent niturellement par des filtres desti- nés à cet usage, qui se répandent sur les différentes parties des plantes, qu s’y épaississent avec le tems, se dur- cissent à l’air, et sont plus ou moins transparentes, Les gommes diffèrent des résines ea ce qu'elles ne sont pas suscepti- bles de s’enilammer , et qu'on peut les disssoudre dans l’eau simple, comme la gomme de cerisier, de prunier. | Gonmes résines ; celles qui sont composées de parties gommeuses et de parties résineuses qu’on ne peut dissoudre,entièrement dans l’eau, et qui ne sont pas non plus entière- went solubles dans l’esprit-de-vin: Gomme du Sénégal ; c’est un suc végétal concret, qui suinte naturel- lement par les gerçures de l’écorce d’un arbre qui appartient au genre des acacias. Voici de quelle manière les Maures récoltent la gomme. Lorsqu’après la saison des pluies, les eaux commencent à s’écouler , alors commence à suinter des troncs et,des principales branches des ar- bres gommiers , un suc gommeux qui d'abord n’a päs beaucoup de consistance , et qui bave le long des arbres; mais, au bout de quinze jours ce suc s’épaissit , et reste atta- ché près de la gerçure qui lui a donné passage, quelquefois entor- tillé sur lui-mème, sous une forme vermiculaire , mais bien plus com- munément en gouttes rondes ou oblongues , blanches, quand elles découlent des gommiers blancs , ou vercek, et d’un jaune orangé quand elles sortent du gommier rouge on GOM. 29) Ces écoulemens gommeux son# naturels, et les Maures ne les solli- citent par aucun artifice, par au cune sorte d’incision. Ces précau- tions seroïent superflues, parce que les variations de l’ätmosphère, dans la saison qui suit immédiatement celle des pluies, multiplient infi- niment les gerçcures des gommiers, et ces nombreuses gerçures donnent à la gomme un écoulement nature} et facile. Quinze jours après, dans les pre- miers jours de décembre, les Maures quittent leurs résidences et se met- tent eu marche vers la forêt des gommiers. Le travail de la récolte dure six semaines, et lorsque la gomme est ramassée et chargée sur des chameaux, dans de grands sacs de cuir , les Maures la transportet sur les bords du Sénégal où les Français les attendent pour l’échan- ger contre des pièces de toile de coton , dites gurnées, fabriquées dans l'Inde. La gomme éstemployée daus plu- sieurs arts et métiers; elle est in- dispensable dans presque toutes les manufectures et les fabriques de toiles peintes ; elle entre dans Pap- prêt des gazes, des linons, des ru- bans, des soieries, des batis'es et des chapeaux. On s’en sert dans les préparations de la médecine et dans celles des çonfiseurs. Les Peiutres en font usage ainsi que les doreurs; elle a l’avantage d'être une nourri- ture très-saine et très-substancielle ; enfin , la gomme du Sénégal a rem- placé les £ommes de lOrient et mème de l'Arabie dans une infinité opérations; et dans quelques arts et métiers aucune autre gomme n6 peut la suppléer. ( Méd. ) Gomme, ou iumeurs gommeuses ; c'est un nom qu'on donne à des tumeurs vénériennes qui ont Ja consistance de gomme. GOMEHOSE, s. £ du grec y6u- ousic ( gomphôsis), formé de yéugoe ( gomphos }), clou. (Anat.) Espèce de synarthrose ou d'articulation immobile, par la- quelle les os sont emboités l’un dans l’autre comme un clou ou une che- ville dans un trou. Telle est la jonc tion des dents avec la mächoire, 206 GON au moyeh des cavités nommées al- véoles. GONAGRE , s. f. du grec yévu { gonu), genou, et d'àypz (agra), vise, Capture. ( Méd. ) Goutte qui attaque les enoux. GONARGUE , s. m. du gr. yæviæ (gônia ), angle. ( Gnomonique) Espèce de cadran solaire pratiqué sur les surfaces dif- férentes d’un corps anguleux, GONDOLE, s. f. de l'italien gon- dola. (Marine) Petite barque fort plite, longue et étroite, qui se meut avec des rames; les gondoles moyennes ont 32 pieds de long { 103 décimè- tres), et 4 pieds (12 décimètres à peu pr'è:) de large; elles finissent insen- siblement aux deux bouts par une pie très-aiguë. Ceux qui mènent es gondoles se nomment gondo- Ziers: ils ne sont jamais que deux dans la gondole, mème dans celles des ambassadeurs , excepté lorsque Von va à là campagne ; alors ils se mettent quatre. On appellé aussi dans nos ports de la Méditerranée, gondole ; une es- pèce de canot ou bateau qui ne res- semble cependant en rien aux gon- doles de Venise. GONFANON ou GONFALON, s. m. du teutonique gurd, guerre, et fane, étendard : étendard de guerre. ( Blason ) Bannière d'église, à trois ou quatre fanons , qui sont des pièces pendantes. GONFALONIER , de gonfalon. ( Econ. polit. ) Celui qui porte le gonfalon. On appela d’abord con- + Jfaloniers , les protecteurs que les papes établirent dans les principales viiles du patrimoine de Saint-Pierre, depuis que les Empereurs, en s’éle- vant contre le chef de l'Eglise , avoient perdu le titre de piotec- teurs de ces villes. Ce titre est resté aux chefs de plusieurs républiques d'Italie. On dit le Gon/falonier de la République de Lucques. GONGRONE , s. f. du grec yof- roovn goggrôné , fait de y6yypos ( goggros ) , tubercule rond qui se forme sur le tronc des arbres. ( Chirurgie ) Tumeur ronde et dure des parties nerveuses, mais GOR articulièrement le bronchocèle. F. RONCHOCELE. GONIOMETRIE , s. f. du gree yaovix ( géra ), angle , et de pérpov (métron ), mesure. ( Muthém. prat.) V’art de me- surer Jes angles. Foy. ANGLE, DEGRÉ. 1 GONORRHEE, s. f. du grec yovoÿ- jo ( gonorrhoia ) formé de yovà {roneN semence , et de ;éw ( rhéé ), couler. 6 ( Héd. ) Ecoulement involontaire de semence ou d’une humeur lym- phatique et visqueuse. C’est aussi le nom d’une maladie vénérienne. GONGALGIE , s. f. du grec ycvu { gonu ), FRUTE , et de äxyos ( al- os }, douleur , etc. ( Méd. ) Douleur au genou ; c’est la mème chose que GONAGRE. F. ce mot. GORGE , s. f. du lat. gurges, gorge. ( Physiol.) Partie antérieure d’un animal , entre la tête et les épaules, dans laquelle est le gosier. On comprend sous le mot de gor= ge , tout le creux ou toute la cavité que l’on peut voir quand une per- sonne ouvre la bouche fort grande. On donné quelquefois ce nom aux mamelles ; c’est en ce sens qu’on dit d’une femme qu’elle a une belle orge. ( Botan ) Gorge se dit aussi de l'orifice de la partie tubulée d’un calice, d’une corolle. (Topographie) On appelle gorges de montagnes, un détroit, un pas- sage entre deux montagnes. ( Archit. Rs t Gorge est l’en- trée qui conduit dans le corps ou terre-plein d’un ouvrage. Il y a différentes sortes de gorges : la gorge d’un bastion qui est formée par deux lignes, tirées de part et d'autre, de l'angle de la figure jus- qu'à l’angle de la courtine et du flanc. La gorge dun bastion plat, qui est une ligne droite , qui détermine la distance comprise entre deux flancs. La gorge d’une demi - lune ou d’un ravelin, qui est l’éspace com- pris entre les extrémités de leurs deux faces du côté de la place. GOT La gorge des autres dehors est Vintervalle entre leurs ailes, du côté du grand fossé. ‘ (Archit. civile) Gorge se dit aussi ’une espèce de moulure dont le rofil représente un talon renversé, étant plus large et arrondie vers la partie inférieure. Cette moulure sert aux bases des piédestaux, aux ca- dres , etc. GORGERIN ,s. m. diminutif de orge. (Archit. civile } Petite frise des chapiteaux toscan et dorique, dont la partie supérieure se termine en adoucissement. GOTHIQUE, adj. ets. m. de go- thi, formé de joet, grande taille : qui appartient aux Goths, qui est »* à la manière des Goths. ( Diplomatique) Ecrilure gothi- que ; écriture ancienne dont on at- tribue les caractères auxGoths. L'écriture gothique ne diffère point au fond la romaine; mais elle a beaucoup d’angles et de tor- tuosités, sur-tout au commencement et à la fin des jambages de chaque lettre. A Ulpilas, évèque des Goths , passe our en être l'inventeur. (Archit.) Architecture gothique ; on distingue deux sortes d’architec- ture gothique, Vune ancienne et Pautre moderne. La première, mas- sive, lourde et grossière, est un pré- sent des Goths ; ils l'ont apportée du Nord dans le cinquième siècle. La seconde est plus délicate, plus déliée , moins pesante ; mais elle est chargée d’ornemens qui n’ont ni goût ni justesse. Néaumoins, cette architecture fut en usage, principalement en Italie, depuis le treizième siècle jusqu’au seizième , c’est - à -dire , jusqu’au rétablisse- ment de l'architecture antique. (Peinture, Sculpture) Sculpture, pernture gothiques ; la roideur, la maigreur des formes constituent le caractère de cette manière dans la sculpture ; 1l faut pour la peinture ajouter à ces vices celui des tors cruds , des couleurs entières; et pour les deux genres, l’abandon ab- solu de la nature. . On peut voir dans beaucoup d’an- ciennes ‘villes des exemples de la sculpture gothique, On aperçoit en- GOU 297 core quelques restes du caractère gothique en peinture dans les ou- vrages de Léonard de Vinci, dans ceux du Perugin , et ième dans les premiers tableaux de Raphaël. Mi- chel Ange est le premier qui l’ait entièrement abandonné dans son dessin ; mais pour s'éloigner de la maigreur gothique , il a chargé les formes ; et pour vaincre l’inflexibi- lité gothique, il a outré les mouve: mens. GOUACHE , ou GOUASSE , s. f. de l'italien guazzo. Peinture où Von emploie des couleurs détrem- pées avec de l’eau et de la gomme. (Peint.) La gouache est une des plus anciennes manières de peindre que l’on connaisse ; l’eau est sans doute le moyen le plus facileetle plus naturel de donner à des matiè- res colorées, mises en poudre, la flui- dité nécessaire pour qu’on puisse les étendre sur des surfaces et les y rendre adhérentes. Mais comme l’u- sage a fait voir que lorsque l’humi- dité de ces couleurs étoit totale- ment dissipée , elles n’étoient plus retenues, et quittoient trop aisé- ment les corps sur lesquels on les avoit employées, on a cherché à leur donner plus de consistance par des mélanges de matières visqueu- ses ; alors les gommes que certains arbres fournissent abondamment , qni se dissolvent aisément dans l’eau , et qui par leur transparence, n’altèrent pas les couleurs, se sont offertes naturellement pour cet usa- ge. La gouache n’est autre chose que cet apprèt simple de couleurs broyées et délayées dans de l’eau, ue l’on charge plus ou moins d’une sol a de gomme. VW. PEIN- TURE. GOUDRON, s. m. de l’espagnol alquitran , fait de l'arabe Æitran. { Marine ) Résine liquide, et de couleur obscure, qui découle des pins et des sapins, soit naturelle- ment, soit par des incisions que l’on fait au pied de Parbre. Le gou- dron vient principalement du Nord; Dantzick en fournit beaucoup ; mais le plus estimé est celui de Finlande, qui se charge ordinairament à Sto- ckholm. On en tire aussi de queïques parties montagneuses des départe- mens méridionaux de la France. 208 Got Le goudron s'emploie dans la ma- rine , à enduire les bois, pour les AE de l’eau et des injures de fair, et pour les conserver: à empreindre également les coidages pour les garantir : on lPapplique chauil sur les bois, et tiède sur les cordiges. Goudron minéral, ou goudron extrait du charbon de terre ; il y a plusieurs années que le lord Dun- donnald, écossais, a inventé une méthode pour extraire du goudron du charbon de terre. À en juger par l'apparence et par les principes physiques, on doit croire que ce goudron provenant du minéral, a une qualité plus hui- leuse, qu'il est plus impénétrable à Veau aue le goudron végètal, qu’il a un grain plus fin, que son enduit est plus tenace et plus durable. GOUSSE, s. . de l'italien guscio. ( Lotan) L’enveloppe qui couvre certaines graines. Toutes les plantes a corolle papillonnacte, telles que le karicot , le pois, le trèfle, etc., ont une Sousse pour fruit. ( Archit.) Gousses se dit de cer- tains ornemens du chapiteau ioni- que antique ; il y en a trois à chaque volute : elles sortent dune même Uge, qui naît proche les oves, s’é- tendent de leur hauteur, et en ca- chent une partie. Ces ornemens ont été ainsi nom- nés, de ce qu’ils imitent la gousse des féves. GOUSTOSE, adj. de l'italien gus- do5so , plaisant, divertissant. ( Beaux-Arts) Ce mot indique un faire badin et facile. GOUT, s. m. du lat. guslus. (Anal. ) Le sens par lequel nous apercevons et nous distinguons les saveurs. L’organe du got est, suivant les anatomistes , principalement d?ns Ja bouche , sur-tout dans la langue et le palais. Y. le Traité des Sens de Lecat. ( Littérature ) Le goût est devenu piesque ifdéfinissable à force d’a- voir été défini. Le goût est un objet mixte, com- posé d’une qualité de l'esprit et d'un sentiment du cœur : or tout ce qui tient au sentiment ne peut se définir. Cor Le go! renferme une qualité de l'esprit, le facilité à voir d’un coup- d'œil, et à saisir dans l’intant lé point de beauté qui convieut à chaque sujet que l’on traite, ou qui se trouve dans chaque expression qu’on lit ou qu’on entend. Cette qualité est habituelle; par consé- quent elle se forme par la lecture , s’épure par la comparaison que l’on fait entre divers ouvrages, se forti- lie par les réflexions, s'étend par les exemples, et s’affermit par l’imi- tation des endroits choisis. Le goût , considéré dans le cœur, ne se définit pas , puisque c’est ui sentiment ; il ne s’acquiert pas, c’est une qualité que donne la na- ture ; sentiment du vrai, droiture de raison , voilà ses principes , jus- tesse de pensées, netteté RTE sions, voilà ses règles ; souplesse de l'esprit à la loi des bienséances, sagesse de détail qui adopte le né— cessaire et l’utile en rejetant le superflu, économie dans l’ordon- nance , voilà ses qualités. ( Musique ) De tous les dons na- turels , dit J. J. Rousseau, le go4f est celui qui se sent le mieux et qui s'explique le moins. Il y a dans la mélodie des chants plus agréables que d’autres, quoi= qu'également bien modulés; il y a! dans l'harmonie des choses d’effet et des choses sans effet, toutes égale- ment régulières ; 1] y a dans lentre- lacement des morceaux un art ex- quis de faire valoir les uns par les autres , qui tient à quelque chose de plus fin que la loi des contrastes, Il y a dans lexécution du même morceau, des manières différentes de le reudre , saus jamais sortir de son caractère : de ces manières les unes pleiseut plus que les autres, et: loin de les pouvoir soumettre aux: règles, on ne peut pas mème les déterminer. Lecteur, rendez--moi: raison de ces différences, et je vous dirai ce que c’est que le goût. » Goût du chant; c’est aimsi qu’on appelle en l'rance l’art de chanter ou de jouer les notes avec les agré- mens qui leur conviennent. Ont trouve à Paris plusieurs maîtres de’ goût du chant, et ce goût a plu- sieurs termes qui [ut sont propres. J. AGREMEN F. GOT ( Feinture ) Le goût dans les beaux-arts, et par conséquent dan la peinture, est un sentiment dé- licat et souvent très - prompt des convenances. Le dessin sera d'accord avec les convenances générales , s’il est con- forme à un beau modéle choisi dans la nature ; mais il peut marquer à la convenance du sujet; si, par exemple, une figure d’'Hercule est d’un dessin svelte , ou celle d’Apol- lon dun dessin musclé , alors le dessin Jlui-méme sera de mauvais goût relativement au sujet. La couleur sera de mauvais got’, si elle inspire la gaieté dans un sujet qui ne doit inspirer que de la tris- tesse, de la pitié, de l'horreur ; ou si elle est triste quand le sujet exige de la gaieté. Tout ce qui dans la composition peut offenser les convenances géné- rales, ou les convenances partielles da sujet, constitue une composition de mauvais gott. Le bon goût dans les arts peut se trouver dans les genres inférieurs , lorsque les convenances y sont bien observées. La représentation d’une féte champêtre, d’un bouquet de fleurs , d’une corbeille de fruits, peut être de bon goût. Des imita- tions de scènes ignobles sont de mauvais goût par rapport au choix du sujet; mais elles peuvent être de bon goût, si le sujet une fois admis, le reste s’accorde avec les conve- nances. Le grand goût suppose un grand genre , le got mesquin s'occupe des petites parties. On confond souvent le goût avec la manière. C’est dans ce sens que pour désigner lamanière d’une école Où d’un artiste, on dit le goët de telle école , de telle nation, de tel x 2 > Œ matre, ; , 11 est une partie de la manœuvre de l'art que les artistes appellent ut, et qu’on désigne aussi par om de goët. Cette partie est une sortdkle coquetterie, une recherche de moyen de plaire, par un manie- ment badin de pinceau, par des laissés , par des touches piquantes ; par des agencemens d'accessoires qu, groupés ensemble, plaisent à œil, et qu'on appelle quelquefois, GOU 209 en langage d'atelier, un fouiilis ragoütant. Comme ces moyens sout petits, on sent qu’ils ne convien- nent pas aux grandes choses. Ils donnent du prix à de petits ou- vrages; mais, loin d’être le goût, ils sont le témoignage d’un mauvais goût , quand ils se trouvent em-— ployés dans des sujets où ils ne con- vieunent pas. GOUTTE 6. f. du lat. gu#ta. ( Physique ) Petite portion de fluide séparée du reste. Une goutte de fluide peut etre plus ou moins grosse ; suivant l’adhérence où la cohésion des particules du fluide entr’elles. À proprement parler, on appelle goutie d’un fluide, la por- tion de ce fluide qui peut demeurer suspendue, par exemple, au bout du doigt, dont par conséquent lad- hérence des particules fait équilibre à leur poids. La forme sphérique que prennent les gouttes des-fluides a été attri- buce , par quelques physiciens, à la pression égale et uniforme du fluide environnant ou de l’air qui oblige les gouttes à prendre cette figure. Les philosophes newtoniens lat tribuent à l’attraction, laquelleétant mutuelle entre les parties du fluide, les concentre, pour ainsi dire, et les rapproche les unes des autres, aussi près qu’il est possible, ce qui ne sauroit arriver sans qu'elles pren- nent uve forme sphérique. ( HMéd:) Goutte, articularis mor- bus, gut'a. Le mot latin gutia signifioit fluxion chez les médecins qui ont vécu en Europe, avant le renouvellement des lettres. La goutte est une douleur violente dans les artères , le plus souvent sans fièvre, ordinairement accom- pagnée de rougeur et de tumeur, quelquefois sans l’une et l’autre. Cette variété d’accidens a donné lieu de distinguer la goutte en chau- de et en froide. La goutte chaude est celle à la- quelle ilsurvient une enflure phleg- moueuse très-douloureuse , avec des élancemens , des battemens et des picotemens très-vifs. La goutie froide est sans chaleur , sans rougeur et sans tumeur, ou s'il provient une enflure , elle est légère, œdémateuse ou emphysé- 300 Go mateuse, et il n’y a qu’une douleur de tension sans pulsation et sans élancement. La goutte prend aussi différens noms suivant les parties qu’elle oc- cupe ; celle des pieds se nomme po- dagre ; celle des genoux, gonagre ; celle des hanches, sciatique; celle des mains, chiragres, etc. On appelle gouite nouée ; celle qu est accompagnée de nœuds dans les jointures, remplis d’une matière gypseuse , semblable à de la craie ou à de l’amidon. Goutte remontée ; celle dont l’hu- meur reflue dans la masse du sang , etse jette sur toute autre partie que sur les articulations, particuliére- ment sur les parties nobles. Goutte sereine ; maladie de l’œil, appelée ainsi, parce que les organes paroissent beaux et sans aucune tache. Elle consiste en ce que la rétine, selon quelques-uns, ou la choroïde , selon d’autres, qui est le rincipal organe de la vue, est para- ysée; ce qui fait que la lumière qui la frappe n’y produit aucune sensation. L’æœil qui a cette maladie, ne paroît nullement altéré, et ce- pendant il ne voit point du tout. Goulte-rose ; rougeur au visage , accompagnée de boutons. Cette ma- ladie est ainsi appelée à cause de petites gouttes où tubercules rou- geatres qui sont dispersés sur tout le visage; c’est de-là qu’on a fait goutle-rose, ct par corruption cou- perose. (Matière méd.) Goutte, en phar- macie, est la plus petite mesure des liquides évaluée à peu près à un grain. On prescrit par gouttes, les baumes , les huiles, FE teintu- res, etc. C’est pour cela qu'on a donné le nom de gouttes à quelques liqueurs composées qui se prennent ainsi : telles sont les gouttes d’Ho/ff- man , les gouttes anodynes de Si- denham ; les gouttes céphaliques d'Angleterre, etc. (_Archit.) Gouites se dit aussi de petits ornemens de forme pyramy- dale , ou conique, sur l’architrave de l’ordre dorique , qui pendent d’une petite tringle au nombre de six , sous chaque triglyphe. I y a aussi des gonttes sous le plafond du larmier de la corniche ’ COU dorique ; elles répondent aux six des triglyphes. On en met dix-huit ensemble, lorsque l’entablement a des denticules ; mais s’il a deux mu- tules, il doit y avoir trente - six £outles.On les nomme gouttes, parce qu’elles imitent les’ gouttes d’eau qui couloient au long de la corniche et des plaques de mastic, ou tri glyphes, des anciens édifices. ( Monnaie ) Goutte se dit encore d’un petit morceau d'argent qu’on tire du creuset pour en faire l’essai. ( Fondeur ) Gouttes de métal ; c’est ce qu’on fond après coup dans un ouvrage, pour réparer les dé- fauts qui arrivent lorsque le métal en fusion n’a pas été bien versé. GOUVERNAIL, s. m. de l'italien governale, fait du lat. gubernacu- lum , dérivé de gubernare , gouver- ner. ( Marine ) Pièce de charpente longue et plate, suspendue vertica- lemeut sur des gonds à l'arrière de tout bâtiment de mer, pour servir, en la tournant à droite ou à gauche, a diriger Ia route du navire, en forçant la proue à se porter d’un côté ou de l’autre, suivant le be- soin , ou à le tenir dans la même direction , résistant par l’effet de cette machine , à l’effort du vent et des voiles, ou à celui des eaux agi- tées qui travaillent continuellement à le déranger de son droit chemin. En deux mots, le gouvernail agit dune manière fort analogue à la queue du poisson, pour régler sa direction ; 1l produiroit également l'effet de le faire marcher, s’il étoit possible qu’il fût agité avec la même vivacité. Y. BARRE, ROUE DU GOUVERNAIL, AXIOMETRE. On äit qu’un vaisseau est sensible àson gouvernul, lorsqu’il est facile à gouverner, ou qu’il gouverne fa- cilement. GOUVERNER, v. a. du lat. gu- bernare. { Marine) Conduire et diriger route du vaisseau à l’aide du go vernail. Gouverner à la lame ; c’est, dans. un gros tems et par une grosse mer; avoir attention d'éviter les grosses lames ou vagues qui pourroient en- dommager le vaisseau. Gouverner Sur son ancre; c'esé. GRA se servir du gouvernail ponr tenir le cap du vaisseau dans la directiou du cable de l'ancre sur laquelle il est mouillé ; ce qu’on doit observer sur-tout dans les rivières où il y a un courant rapide, qui pourroit faire rompre l’amarre, par l’eHort que lui feroit essuyer le vaisseau en présentant le travers au courant. GRACE , s. f. du lat. gratia , dont les Italiens ont fait grezia. (Beaux-Arts) La grâce est une des branches du goût par laquelle l’art parvient à plaire à l’ame, de la manière la plus douce et la plus agréable. à Le talent de donner de la grâce ne s’acquiert ni par la faveur, ni par la plus grande pratique , ni par les meilleures leçons. La seule et la sûre manière d’ex- pliquer la gräce dans l’art , c’est d'indiquer où elle se tronve. Le Corrège est présenté comme le maître des grâces , sur-tout dans l'exécution. L’Aibane passe pour avoir atteint la grâce des attitudes dans le plus haut degré. Il n’y prétend jamais, et tout la respire dans les mouve- mens simples et naïfs de ses fi- gures. La Vénus de Médicis , la Vénus eccroupie, l’ Apollon du Belvédère, l’ermaphrodite, sont de vrais mo- déles de grâce , que nous avons dans Fanuque. François Duquesnoi dit le Flam- mand , le Puget, dans quelques- unes de ses statues , sont les sculp- teurs modernes qui aient le mieux senti les grâces. Parmi nos peintres français , Sébastien Bourdon les a counues. Pour exprimer que la grâce se trouve quelquefois dans diverses par- ties de Part, on dit : Ce ‘cbleau est peint avec grâce ; ce peintre met beaucoup de gräces dans les formes ; cette compositionest pleine de grâces ; cette statue estexécutée avec grâce ; mais la grâce , propre- ment dite, ne réside que dans Île choix des attitudes et du caracière des formes. GRACIEUX , adj. de GRACE. ( Beaux-Arts ) Cet adj. a, dans les arts , une signifcation plus GR A 301 vague que le subtantif d’où il dérive. On désigne dans la peinture une sorte de grâce par le mot gracieux, et on comprend dans ce genre tous les ouvrages de F’art qui sont plus susceptibles d’agrémentque de force. On dit d’une pastorale où rien n’est simple et vrai, que c’est un ou- vrage dans le genre gracieux ; on dit, par opposition , d’une compo sition où tout est exagéré, qu’elle est du genre terrible ; mais ces dis- tinctions tiennent à nos recherches modernes , et elies sont plus nui- sibles aux arts qu’elles ne leur sont avantageuses. Jl n’y a que deux genres principaux dans les beaux- arts , ie bon et le mauvars. L'artiste qui cherche à être gras cieux , iombe souvent dans lat fectation. Dans le portrait , l'air qu’on appelle gracieux est presque toujours une grimace. Le mauvais peintre croit rendre ses têtes gra- creuses , en relevant les coins de la bouche, Il pense leur donner du seutiment, en alongeant et rap- prochant un peu les paupières , et en soulevant la prunelle. Ces moyens ridicules expliquent la manitre dont il conçoit le sens du mot gra- cieux. Les artistes les plus habiles sont d'autant plus en garde contre ces ridicules , que l’on rencontre trop souvent dans la société de ces physionomies de commande, ( Littérature ) Le sens du mot gracieux en littérature,n’est pas plus souvent analogue à celui degrace , qu'il ne Vest dans les arts. Gra- cieux signifie ce qui porte à l’es- prit, à l’imagination, à l’ame des idées , des peintures, des sentimens doux et agréables. Le gracieux se compose de l’élésant, duriantet dn noble. Une scène du Pastor fido , ou de lÆminte, est gracieuse ; nue scène de Molière est plaisante ; une scène de Corneille est sublime, On trouve dans l’Ærioste |, dans le Tasse, dans Télémaque, des pein- tures gracieuses ; on en Voit peu dans Hemèére , si ce n’est l’allésorie de La ceinture de Vénus. GRADATION , s. f, de l'italien gradatione , fait du latin oradatio, formé de gradior, avancer pas- 202 GR À à-pas ; l’action d’avancer pas-à- as. (-Archit.) Disposition de plu- sieurs parties d’un édifice , rangées par symétrie et par degrés. ( Rh‘torique) La gradalion est unc fisure de rhétorique propre aux passions. Par cette figure , l’ora- ur s'élève de pensée en pensée, comme par deorés , jusqu'à ce qu’il ait atteint le degré d’elévation où il veut parvenir. Le second chant du Lutrin de Boileau , finit par une gradation qui forme un tableau parfait. . . . . La mollesse oppressée , Dans sa bouche , à ce mot , sent sa Janoue ojacée ; Ei lasse de parier, succombant sous Peffort, Soupire , étend les bras, ferme lœil et s'endort. ( Peinture ) La gradation , dans Part, est l'expression des différens degrés qu'il est nécessaire de par- courir , afin d'atteindre au plus haut degré , dans chacune des par- ties qui le composent. Ainsi , par rapport à la peinture, il faut de la gradation dans la disposition, dans les formes . dans les caracteres, dans les expressions, dans les mou- sgemens, dans les plis des drape- ries , dans les teintes , dans les #0nS , etc. En général, la gradation, dans les diverses parties de Part, sert à faire valoir un point par un autre point , non pas par un eflet qui réponde à des oppositions, mais en conduisant par degré au but d'in - térêt que veut produire l’auteur de Vouvrage ; en cela bien différente de la variété , qui admet tout, pourvu que rien ne se ressemble. £a gradation n’a d'effet que par Paccord qui se trouve entre des ob- jets différens. Elie est mesurée, et ce n’est que par des intervalles pro- portionnés , qu'elle s’avance à la perfection dans les grandes parties de l’art, qui en sont toutes suscep- tibles. GRADE, s. m. du lat. gradus. (-Astron. ) Grade ; on degré dé- eimal du méridien ; c’est le nom donné 4 la centième partie du quart du méridien , dont ia fonsueur a GRA servi de base à la nouvelle divi- sion des poids et mesures. Le grade contient 100,000 mètres, où 41,924 toises, 1 pied g pouces 7 ligues un neuvième. 3RADUATION , s. f. de gradus, division en degrés. ( Maihém. prat.) On se sert de ce mot, pour marquer l’action de graduer ,'oùu de diviser une gran- deur quelconque en desrés. Le mot degré signifie des parties égales, qui sont marquées où séparées par de petites lignes , comme les de- grés d’an quart de cercle , les degrés d’un thermomètre, les degrés d’une échelle quelconque. Lorsqu'il est question d’instru- mens de mathématiques , on se sert plus ordinairement du mot divr- sion que du mot graduation, et Von dit : ce quart de cercle est mal divisé. ( Saunier ) Bâtiment de gradua- tion ; c’est le nom d’un hangard prodioieusement long , garni , dans l’intérieur, de beaucoup de cbar- pente, sur laquelle on arrange un grand nombre de fagots d’épine, sur lesquels on fait pleuvoir, par des robinets , l’eau des fontaines salées, pour en faire évaporer une parüe , tandis que celle qui reste, et qui est la plus chargée de sel, est portée dans les chaudières, pour y Qtre travaillée. GRADUEL , s. m. du lat. gra- dus, degré. ( Rubrique) On appelle graduels certains versets de l’écriture qui se chantent à la messe après lé- pitre. Ils ont éié nommés de la sorte, à cause des degrés de l’am-. bon sur lequel on les chantait au-. trefois. On a aussi donné le nom de gra- duel au livre qui renferme tout ce qui se chante par le chœur à la messe. Enfin , les quinze pseaumes que les Hebreux chantoient sur les deorés du temple , se nomment, pseaumes graduels. GRAIN , s. m. du lat. granum petit corps , ou parcelle d’un corps pulvérisé. ( Agric. ) Le fruit de la semence du froment , du seigle , de l’erge, de Pavoine, etc. D CRA { Bo!an. } Le.fruit de certaines plantes, de certains arbrisseaux. (Technol.) Grain se dit aussi en parlant de certaines étoffes, de certains cuirs , et même des pierres. Murbre d’un beau grain; de la sose d’un beau grain. ( Métrologie ) Graindésigne aus- si la neuf mille deux cent sixième partie de la livre , ou la quatre mille six cent huitième partie du marc, ou la cinquante soixante- sixième partie de l’once, ou la soixante- douzième partie du gros, ou la vingt - quatrième partie du denier, ou la dix-huit mille huit cent quarantième partie du kilo- gramme. Ÿ. KILOGRAMME. (Essayeur ) Grain désigne en- core La vingt-quatrième partie d’un denier de fn , pour estimer le titre de largent. Ainsi on dit que les piastres sévillanes sont au utre de 10 den. et 21 grains. Ÿ. TITRE , DENIER , FRANC. ( Gravure) Grain s’enteud', en termes de graveur, de Pelfet que produisent les tailles d'féremment croisées entre elles. Ces tailles for- ment un bon, un mauvais grain. ( Phisiol.) Grain glanduleux : ce sont de petits corps ronds qui ne sont point environnés de mem branes, et dont les vaisseaux, lors- qu'on les décharne , ont la figure de pinceaux très-déliés. ( Marine) On appelle grain, en termes de marine , un nuage qui arrive précipitamment , et qui passe de mème , mais qui produit, pen- _ dant le peu de tems qu'il dure , un . coup de vent très-violent, ordinai- .… rement accompagné d’une pluie très- _ abondante. Ces grains sont sur-tout _très-fréquens dans les mers de la zône torride , et particulièrement auprès des côtes ; 1ls seroient très- dangereux , surprenant un vais- ceau avec toutes ses voiles au vent, si les marins expérimentés ne con- noïssoient leur approche , même la puit, par une noirceur qui paroît à l'horizon , et s’ils ne prenoient des précautions pour déventer tout de suite les voiles et les carguer , lorsque le grain charge le vaisseau. On appelle grain blanc , celui qui s'annonce par ua nuage blanc; GRA 305 grain pesant, celui qui, accompa- oné d'un vent très - violent , qui charge et fait sncliner lewaisseau ; grain sec, celui qui est sans pluie. GRAINE , s. f. du lat. granum. ( Botan. ) Pare du fruit reafer- mant, sous un tégument propre, l'embryon d’une nouvelle plante semblable à celle qui l’a produite ; c'est pourquoi la graine est regar- dée comme l'œuf végetal. La graine est composce de deux parties principales ; le tégument propre et l’amende. Le point par lequel la graine étoit aiiachée au filet, est appelé Aële. Le tégument propre est toujours unique , ei toute enveloppe qui est en dehors de celui ci , appartient au péricarpe. Ce tégument n’a de communication Fas- culaire avec le péricarpe, que par le hile. L’amende est formée par l’em- b:yca nu ou albuminé. #, EM- BRYON. GRAISSE, «. f. du lat. barbare crassies , contraction ,. de cras- seties. ( Physiol.) La graisse est une huile auimale , contenue dans la membrane adipeuse, ou dans la membrane celiulaire, comme Boër- haave l’appelle. Ce n’est pas une membrane seule ; mais un tissu de plusieurs feuillets membraneux , at- tachés inégalement les uns aux au- tres , de distance en distance ; de sorte qu’ils forment quantité d’inters- tices plus ou moins étendus, qui communiquent ensemble. On donne à ces interstices le nom de cellules, et à ce qui est composé de telles cellules , tissu celluiaire, Ces in- terstices cellulaires sout comme au- tant de petits sacs ou sachets rem plis d’uu suc huileux , onctueux et plus où moins ferme où coulant, que l’on appelle graisse , et dont le plus ou le moins de fermeté dé- pend non-seulement de la consis- tance particulière de ce suc, mais aussi de l’étendue onu de la peti- tesse des cellules plus ou moins di- visées ou subdivisées. GRAMINEÈES , s. f. et adj. du lat. gramen. ( Botan.) Famille très-naturelle des végétaux ,qui comprend le D/é, le segle ,Vaxoise le riz ,ett ei toutes 304% GRA les autres plantes analogues à celles- ci. Ainsi le blé est une graminée, le chiendent est une graminée. La floraison des graminées dif- fère des autres plantes ; leur tige mince et Iéoère , souvent creuse et articulée , se nomme chaume. L'épi qui la termine est formé de plu- sieurs pelites fleurs, ordinairement à trois élamines et à deux styles. Leur corolle et leur calice sout or- dinairement composés de deux bat- tans qu'on nomme balles. Les feuilles simples , longues et étroites embrussent Ja tige à leur base ; aux fleurs succèdent des semences qu’on appelle graines, et dont la forme varie, On nomme céréales les grami- nées qui servent à faire du pain, parce que les poëtes les ont regar- dées comme un présent de Céres. GRAMMAIRE , s. f. du grec vpapuarin ( grammatiké ), formé de ypaupa, lettre, derivé de yp4æo ( graphô ), écrire : la science des lettres, l’art qui enseigne à parler et à écrire correctement, ét aussi le livre où sont renfermés les pré- cep'es de l’art. Epicure passe pour être le pre- mier parmi les Grecs qui ait donné des régies de grammaire , sur les- quelies Platon fit ensuite des ré- flexions et des découvertes, À Kome ce fut Haüs de Mallante, ambas- sadeur d’Attale , qui en fit le pre- mier des leçons , entre la seconde et la troisième guerre punique. Avant lui, on ne savoit à Rome ce que C'éloit que grammaire. GRAMME ,s. m. du gr. ypéuua (gramma ) , qui étoit la vingt qua- trième parie de l’once chez lesGrecs et le plus petit poids dont ils eussent J'asase. Les Romains le nomimoient scrupulum , scriptulum. ( Métrol.) Poids nouveau. Le gramine est l’unité des nouveaux poids. Il est contenu dix fois dans le décagramme , cent fois dans l’hectogramme , mille fois dans le kilogramme ; et dix mille fuis dans le r#yriagramme. V. tous ces mots à leur place. Le gramme égale un centimètre cube d’eau disuillée, et pèse 18 grains 5 du poids de marc. GRA CRAND , DE, adj. du lat. gran dis. ( Physique ) Qui est fort étendn eu longueur, en largeur où en profondeur. ( con. polit.) Grand est aussi un titre de certains officiers qui en out d’autres sous eux dans la fonction de leur charge:grand-juge, grand d'Espagne , Grand - Sei- gneur, Grand-Kan , Grand-Mo- gol, grand maître de Malte. ( Beaux-/Aris) Le grand, dans le langage des arts , appartient de bien piès au sublime. Le grand est simple , et tend principalement à une uuité d'effet comme le su- blime. Homère est grand dans l’Iliade, par la simpliciié de son sujet, de son action , de ses détails, même par son raisonnement qui est juste, ses expressions qui sont nobles sans recherche , et par la propriété des mots. Un ouvrage d’architecture vaste , ou d’une dimension bornée , offre un grand caractère, lorsque ses masses sont simples , ou que des détails bien proportionnés , placés à propos et point chargés d'orne- mens, ne nuisent point à ce pre- mier effet d'unité qui a été l’in- tention de l’auteur , en disposant ses masses d’une manière grande. En peinture on dit un grand caractère de composition ; une grande manière , pour dire qu'une simplicité noble et l’unité, ont im primé à la composition dont on parle , le sceau de la majesté et de la grandeur. GRANDESSE , s. f. de l’espagnol grandezza. ( Econ. polit.) Qualité d’un grand d’Espagne. La grandesse prit naissance dans le commencement de la domina- tion des Goths en Espagne. Elle étoit principalement attribuée à ceux qui avoient voix déhibérative pour élire au trône. La grandesse devint par la suite un titre d’autant plus précieux, que pen de familles en étoient ho- norées. On ne compte , depuis Al- phouse X jusqu’à Charles-Quint que GRA que vingt-neuf maisons décorées de cette dignité. GRANDEUR , s. f. du lat. gran- ditas : éteudue de ce qui est grand. ( Géom. ) Tout ce qui est sus- ceptible d'augmentation et de di- minution, Ainsi, une lisghe, une surface, sont des grandeurs, par- ce qu’elles sont susceptibles d’être auginentées ou diminuées. D'autres mathématiciens trou- vant cette définition peu exacte , définissent la orandeur , ce qui est composé de parlies. î Il y a deux espèces de grandeurs : la grandeur concrète et la grandeur abstraite. La grandeur abstraite est celle dont la notion ne désigne aucun sujet parlüculer. Elle n’est autre chose que les nombres , qu’on ap- pelle aussi grandeurs numériques. Ainsi le nombre 5 est une grandeur abstraite’, parce qu'il ne désigne Le plus trois mètres que trois eures. La grandeur concrète est celle dont la notion renferme un sujet . particulier. Elle peut être compo- sée ou de parties co-existantes, ou de parties successives, et sous cette idée elle renferme deux espèces : l'étendue et letems. V. ÉTENDUE, TEMS. L’étendue est une grandeur dont les parties existent en même tems ; le tems , une grandeur dont les parties existent l’une après l’autre. (Optique) Grandeur apparente : la grandeur apparente d’un objet, est celle sous laquelie il paroît à nos yeux. La grandeur apparente , ou le diämètre apparent du soleil, de la lune ou d’une planète, est la quan- tité de l’angle sous lequel un ob- servateur placé sur la surface de la terre , aperçoit ce diamètre. Les diamètres apparens des corps célestes , ne sont pas toujours les mêmes. Le diamètre apparent du soleil n’est jamais plas petit , que quand le soleil est dans le cancer, et jamais plus grand que quand il est dans le capricorne. Quand les objets sont fort éloi- gnés de l’œil , leurs grandeurs ap- parenies sont proportionnelles aux Tom, IT. , GRA angles sous lesquels ils sont vus. Ainsi, quoique le soleil et la lune soient fort différens l’un de l’autre pour la grandeur réelle ; cepen- dant, leur grandeur apparente est à-peu-près la même, parce qu'on les voit à-peu-près sous le même anole. Il y a une différence très - sen— sible entre les grandeurs apparen- les, où diamèires apparens du so- leil et de la jure à l'horizon , et leurs diamètres apparens au méridien. Ce phénomène a beaucoup exercé les physiciens. Le P. Mallebranche est celui qui paroît l'avoir expli- qué de la manière la plus vraisem- blable. \ GRANDIOSE, adj. de l'italien an d1020. ( Beaux-Arts) Ce mot , employé parmi les artistes d’ftalie, se dit d’ane composition , d’une figure, même d’une seule tête , et désigne l'apparence du grand. On dit: cette esquisse , ou ce tableau , a quel- que chose de grandiose ; cette tête , à peine indiquée , paroit grandiose. On dit, dans le paysage , un site grandiose. GRAND-OEUVRE , s. m. (Alchimie ) C’est la pierre phi- losophale : travailler au grand- œuvre. GRANIT , où GRANITE, s. m. de lital. granito. ( Minéral. ) Pierre fort dure , composée d'un assemblage d’autres pierres de différentes couleurs. Les substances les plus abondantes dans les granits , sont toujours le quartz, le feld-spath et le mica. Parmi les granits composés de ces trois substances , est le granit égyptien , dont étoient fabriqués Les beaux obélisques , et quelques statues et colonnes antiques. Le granit prend un trés - beau poli : 1 édifices qu’on en bâtit sont d’une très-srande solidité. GRANITELLE , s. m. de Vital. granitello, dimin. de granello. ( Minéral.) Le granitelie estun granit à très- petits grains. Il est ordinairement blauc ou gris, avec des points noirs de mica. GRANULATION, ï f. du lat, 505 306 GRA granulatio, formé de granum : V’ac- tion de former les grains. ( Chimie ) Opération par laquelle ou réduitles métaux eu petits grains, que l’on nomme grenaille. Elie con- siste à verser un métal fondu dans de l’eau froide , soit vouite à goutte, soit en le faisant passer dans un couloir de fer, où au travers d’un balai de senêt ou de bouleau tout peul. GRAPHIE, s. f. du grec yp49e (graphô), décrire. Ce mot entre dans Ja composition de plusieurs mots français, où il signilie des- cription , peintnre , maniere d’é- crire , comme géograp'ue, hydro- giant , tachygraplue , eic., que on trouvera à leur place. GRAPHIOIDE , adject. du grec yp400 ( graphô), écrire, et d’eidoc ( eidos), forme , ressemblance: qui ressemble à un stület. ( Anat.) C’est le nom de Papo- hyse styloïde. à GRAPHIQUE , adject. du grec page ( grapho }, décrire , tracer , dessiner, Il se dit particulièrement des descriptions , des opérations qui, au lieu d’être simplement énon- cées par le discours , sont don- nées par une figure tracée sur Île papier. | ESP Opération graphique ; c’est celle qui consiste à résoudre des problèmes d'astronomie sphé- rique , par le moyen d’une où de plusieurs fignres tracées en grand eur un papier. Ces opérations ne donnent pasune solution très-exacte; mais elles donnent la solution la lus prompte , et fournissent une remière approximation commode. insi on emploie les opérations raphiques, pour avoir d’abord une éolutiou ébauchée du problème des comètes , de celni des éclipses, L'abbé de la Caille a donné une manière commode pour trouver Les Jongitudes en mer , par une opéra- tion graphique. GRAPHOMETRE , «. m. du or. yrgo (graphé),, décrire , et de gérpar( métron), mesure. ! ( Géom. prat.) Nom que plusieurs auteurs donnent à un instrument de mathématiques , appelé plus com- munémeut demi-cercle, Peut-être GRA lui a-t-on donné ce nom, parce que les divisions de degrés qui sout sur cet instrument, donvent, pour aiusi dire, par écrit , la mesure des angles qu’on observe par son moyen. GRAPIN , s. m.ou GRAPPIN, s. m. de l'italien grappino , dimin. de grappo, l'action d’accrocher : les Auolas disent grappling. ( Marine) Ancre à quatre parties, à l’usage des galères, des canots, des chaloupes. Grapin d’abordage ; c’estun gra- p'r dont les petites pattes ou bran- ches sont faites en crochets. On les étalingue sur une chaîne de fer sui- fisamment longue; on les tient sus- pendus au bout des basses vergues et du mât de beaupré, lorsqu'on veut aborder un bâtiment , afin de l’accrocher à ses manœuvres, etc. Quaud on est à portée d'aborder le vaisseau ennemi , on laisse tom- ber les grapins , qui s’accrocheut au vibord ou aux passe-avants, à quelques manœuvres, ou aux hau- bans : alors on roidit les cartha- heux qui tiennent les bouts des chaines , et que l’on manœuvre or- dinairement de la hune. Quand cette opération est bien faite, il est pres que impossible à lennemi de se désager , attendu les chaînes de fer qu'il ne peut pas couper. Ces g7a- pirs sont sur-tout fort nécessaires aux brülots. 3 I y a des grapins plus légers , que l’on jette à fa main de dessus les haubans , et qu’on appelle pour | cela crapins à main. GRAPPE, s. f. de l’ital. grappo, ou du lat. racemus. ( Botan.) Assemblage, ordinaire: ment oblons , de fleurs ou de fruits, disposés en diverses petites grappes ou fascicules, qui sont autant de ra mifications courtes et composées de leur axe ou support commun. Les linnéistes donnent aussi le nom de grappe à des épis pendans et laxiflores. / ( Ccmmerce ) Grappe de Hol= lande ; c’est le nom qu’on donne à la poudre de garance de Zélande 3 qui est très-recherchée dans le com merce. "+ 20 ( Peinture) Grappe de rasinÿ CHAR e’est au célèbre Titien, dit-on, que V'artde la peinture doit les principes cachés qu’on donne à entendre aux artistes , par l'exemple de la grappe de raisin. Ce sayant coluriste avoit observé que la dégradation des nuan- cés , et celle des effets de la lumière et de l’ombre, produisent dans un petit espace, à l’égard des grains qui composent ane grappe de ratsin, ce qu'ils produisent d’une manière moins démontrée , et plus difficile à apercevoir sur les corps divers, qui, dans un plus grand champ, s'offrent sans cesse à nos regards. Titien se servit done de cetie com- paraison , pour développer ses idées, et pour rendre plus frappantes les instructions qu’il donnoit à ses élèves. GRAS, du lat. crassus, qui a beaucoup de graisse. ( Marine ) Tems gras, horizon gras ces expressions désignent chez es marins , un tems couvert et bru- meux, un air épais et humide, à travers lequel on ne peut aperce- voir les objets éloignés. GRAVE, adj. et s. m. du lat. STavis. ( Physique ) On apppelle corps graves , ceux qui ont une tendance - vers un point, et on dit alors qu'ils gravitent vers ce point. I n’y a point de corps dans la na- ture qui n’ait cette tendance vers un peu quelconque. Tous les corps de a nature sont donc graves. Les corps sublunaires, et Ja lune elle- même, gravitent vers le centre de la terre. La terre, etles autres pla- nètes , gravitent vers le centre du soleil ; les satellites de Jupiter gra- xitent vers le centre du Jupiter, etc. Centre des graves ; c’est le point auquel tendent les corps graves; et comme la gravité des corps terres- tres dirige chacun d’eux dans une li- que perpendiculaire à la surface de a terre, le centre des graves se” trouve au point où toutes ces lignes |: jusque vers le centre de a terre, iroientse réunir. Ce point seroit exactement le centre 5 la terre , si elle était parfaitement sphérique ; mais le point où ces li- gnes iroient se réunir en étant peu éloigné, en est dans l'usage de re- | | D GRA : 307 garder Île centre de la terre comme le centre des graves. ( Prosodie ) 4ccent grave ; c’est l'un des trois accens opposé à l’ac- cent aigu. L’e de la dernière syllabe de succès, procès , est marqué d’un accent grave. ( Musique } Grave , ou grave- ment ; c’est un adverbe qui marque lenteur dans le mouvement , et de plus une certaine gravité dans l’exé- cution. Grave, adj. opposé à aigu. Plus les vibrations du corps sonvre sont lentes, plus le son est grave. Un son esi pias ou moins grave selon qne les cordes sont plus où moins lon- ques , plus ou moins tendues; e# eu général, selon que les corps so- pores ont plus ou moins de volume et de masse. GRAVELLE , s. f. diminut. de grare, que l’on a dit pour grere, gravier: menu gravier. ( Chirurgie) Gravier , sable ou ps pierres qui se forment dans a vessie. Gravelles , se dit aussi de petites tumeurs dures , pétrifices, qui vien- sent sur les bords des paupières. On appelle ceite maladie /ithiasis. F. ce mot. x GRAVIMETRE. s. m. du latin gravis, pesant, grave , et dn grec p£éTpey ( métron), mesure : mesure es graves, ( Physique) Instrument propre à mesurer la pesanteur spécifique des solides et des fluides. C’est la même chose que le pêse-liqueur de Ni- cholson. 7. FÈSE-LIQUEUR. GRAVITATION, s. f. du latin gravare, charger, rendre pesant ; et de ago , faire : l’action de ren- dre pesant, de graviter. (Mécanique) Terme nonveau , usité depuis que l’on écrit sur la phi- losophie de Newton ,etquisigmifie, en général, l’effet de la gravité , ou la tendance qu’un corps a vers un autre corps par la force de la gra- vité. Suivant le système de phy- sique établi par Newton, et reçu maintenant par tous les philosophes, chaque particule de matière pèse en gravité vers chaque autre particule. Les planètes, tant premières que secondaires , aussi bien ‘que les co- V 2 Jo8 :- GRA mètes pèsent ou tendent toutes vers le soleil, et pésent outre cela les unes vers lus autres, comme lesoleil pése et tend vers elles ; et la gra- vitalion d’une planète quelconque vers une autre planète, est en rai- son directe de la auantité de ma- tière qui se trouve dans la planète vers laquelle l’autre gravite , et en raison mverse du quarré de la dis- tance d’une planète à l’autre. GRAVITE, s. f. du latin gravi- tas ; formé de gravis , pesant. ( Mécan.) On appelle ainsi par- mi les philosophes Ja force , que le vulgaire appelle pesanteur, et en vertu de laquelle les corps tendent vers la terre. Tous les corps de la nature se comportent eutr'eux comme s'ils s’at- tiroient mutuellement, où comme s’ils étoient poussés les uns vers Les autres par une puissance extérieure ; et cette force, quelle qu’eile soit, paroït agir en raison directe des masses, et en raison inverse du quarré de la distance. Mais les corps s'atürent-1is réellement les uns ies autres ? ou sont-ils poussés les uns vers lesautres? c’estce que l’on igrore complétement, On à imaginé plu- sieurs systèmes, pour rendre raison de la cause physique de la gravité, etil men es: aucun contre lequel on ne puisse faire des objections anx- quelles il est impossible de répondre. Ceux qui seront curieux de les con- noître, peuvent consulter les @u- ares de Gassendi, l’Essai de Fhy- sique de Musschembroëck,les Prin- cipes de Descartes , les Leçons de Physique de Desmolières, la Phy- sique céleste de Bernouilli, etenbn Les Principes mathématiques dela philosophie naturelle de Newton. Centre de gravité. V. CENTRE. Les lois de la gravité des corps qui pèsent dans les fluides, sont l’ob= jet de l’hydrostatique. V. HY- DROSTATIQUE, Dans ceite science, on divise Ja gravité en absolue et en spécifique. La gravité absolue est la force avec laquelle les corps tendent en bas. La gravité spécifique est le rapport de la grarité d'au corps à celle d’un autre de même volume, “en pâte de terre ou de souffre l’ems GRA GRAVURE, s. f. du latin barb. Sraphare ; lait du grec yp4gw ( gra- pl ), graver, écrire, comme les anciens , sur de la cire, avec un stylet. La gravure peut être définie uu art, qui, par le moyen du des- sin, et à l’aide de traits laits et creu- sés sur des matières dures, imite les formes , les ombres et les lumières des objets visibles , et peut en mul- tiplier les empreintes par le moyen de l'impression. Long-tems avant que la gravure en esiampes fut connue , les orfè- vres gravoient au burin des figures sur leur argenterie, et les armu- ricrs ornoient leurs armes de tra- vaux au burin. Ce n’est done pas de la gravure elle-même qu’il faut chercher l’origine, elle se perd dans la nuit des tems , mais seulement de VPart d'en tirer les épreuves. L'Allemagne et J’Italie se dispu- tent la gloire d’avoir inventé Part de la gravure ; mais comme il y avoit alors très-peu de communica- ton entre ces deux Etats ; On peut aisément supposer qu'aucune des estampes gravées dans l’une de ces contrées ne fut d’abord connue de l’autre. Il n’est donc pas contraire à la vraisemblance que k gravure trouvée en Allemagne , en 1430, ait été trouvée de méme en Italie 20 ans après. Le plus ancien graveur allemand qui ait tiré des épreuves de ses ou- vrages esi Warkin Schaen , mort en 1486, et qu’on appelle aussi Peau Martin de Colmar ; car il faut at- tribuer à l’amour du merveilleux , l’histoire peu vraisemblable qui fait honneur de cette invention à un berger des environs de Mons , nom- mé F. Von Bocholt. À C’est à Masso Firigruna , orfèvre de Florence, que les ltaliens attri= buent l’invention de la gravure en estampes. Il avoit coutume de tirer preinte de ses gravures , et il s’a perçut que le noir, qui étoit resté au fond des tailles s’imprimoit sur ces pâtes. Il essaya de tirer de sem- blables impressions avec du papier humide , en le pressant 4 l'aide d’un rouleau où d’un instrument lissé, et il réussit. v GRA De tous les arts d'imitation , il m'en est aucun qui soit d'uve utilité Ins générale que la gravure. Dès es cominmencemens on s’en est servi pour étendre les diverses branches de nos connoissances ; c’est à cet art que nous derons Les plus sûrs moyens de communiquer la repré- sentation des objets visibles ; c’est Jui qui nous a dispensés d’avoir re- cours à ces descriptions embarras- sées , et presque toujours fautives , dont on étoit oblisé de se servir pour faire connoître ce que l’on peut met- tre aujourd’hui sons les yeux , et in- diquer clairement , à l’aide d'une estampe accompagnée d’une sim- ple explication. Ce que Fimprimerie a fait pour les sciences, la-gravure Va fait pour les arts ; elle a rendu aux an- ciens peintres d'Italie , en conser- - vant et multipliant leurs ouvrages , le même service que l'imprimerie a renda aux anciens auteurs. Les ouvrages des anciens peintres sont, pour la plupart , peinis à fres- que sur des murs, on déposés dans des salons on des galeries inhabi- tées, où l'humidité les pénètre et les détruit à la longue. Les pein- tures de Raphaël ont presque tontes disparu des plafonds humides quiles retenoient ; les estampes de son con- temporain, Marc-Antoine Raimond, sont encore d’une beauté singulière : on y retrouve limitation la plus fi- dèle de ces belles compositions , qui, sans la gravure, seroient entière ment perdues pour nous. On distingue plusieurs sortes de gravures, suivant les procédés qu’on emploie dansles différentes manières de graver. Gravure en bois ; la gravure en » bois a été pratiquée avant la gra- … vure en taille-douce. L/opinion la “plus générale est qu’elle tire son origine des cartiers allemands, par- “ce que le mécanisme en est à-peu- nr le même. Après avoir produit des images des … saints ,on grava aussi des sujets d’his- loire , et on y ajouta , par les mêmes procédés , une explication en bois, Ce sont ces livres, qui , suivant l’o- - pion de plusieurs savans, ont don- GRA. 309 ré l’idée à Guttemberg d'inventer Part typographique. Dès que l'imprimerie fut inven- tée, la gravure en bois fut employés à l’ornement des livres ; cependant, cet art ne fut entièrement perfec- tionné en Allemagne qu'au commen- cement du seizième siècle : ce fut à cette époque qu'Albert Durer, Lu- çay , Cranach , et un grand nombre d’autres donnèrent des gravures en bois , très-recherchées aujourd’hui par les curieux, L’äpreté des tailles de cette gra- vure l’a faitabandonner depuis long- tems par les savans artistes ; elle n’est plus d'usage que pour les vi- gpettes, ses fleurons, et autres or— uemens de la typographie. Poar faire une grasure en bois, on commence par dessiner son sujet à l’encre, sur la planche, puis avec des outils fort tranchans, on enlève le bois. Tout ce qui y reste en creux doit former les lumitres sur l’es- tampe ; on réserve en saillie les traits et les hachures qui doivent former les mouvemens , les formes et les ombres. La gravure étant terminée , on la porte sur une presse d'imprimerie em lettres ,-et les épreuves sont tirées comme on ureles feuilles d’un livre. La gravure en bois a l’avantage de résister à l’impression beaucoup plusquela gravure en cuivre ; celle- ci donne à peine quelques centaines de belles épreuves , tandis que l’au- tre en donne plusieurs milliers, pres- que toutes d’une égale beauté. On distingue la gravure en bois en quatre espèces : celle qui est matte et de relief; la gravure er creux ; celle qu’on emploie pour les estampes , les vignettes et l'impres- sion , et enGn la gravure en clair- obscur, ou gravure en camaïeu. De toutes ces espèces de gravures en bois , celle qui demande le plus de connaissances, qui est la plus délicate et la plus parfaite, c’est celle des estampes , les autres n’é— tant , à proprement parler que des ébauches de celle-ci. Les estampes en clair-obsrur, ou en camaïeu, sont faites par Je moyen de plusieurs planches en bois, im- primées sugessivement sur la même 310 GRA feuille ; la première ne porte que les contours et les ombres ; la seconde les demi-teintes; la troisième est reservée pour les lumières. Les [ta- liens ont appelé ciaroseuro , ce genre de gravure que nous connois- sons sous le nom de camaïeu. Gravure au burin , ou en taille- douce; pour graver au bnrin, on commence par tracer sur le cuivre les contours et Les formes de son su- jet , avec un instrument fort acéré et très-coupant , que l’on nomme pointe-sèche; puis à l’aide du bu- Yin , autre instrument d'acier très- coupant et à quatre faces, on en- tame le cuivre, et on y trace des sillons plus ou moins larges, et plus ou moins profonds : ces sillons sont appelés tailles. Pour graver sur le cuivre au bu- rin, il faut peu d’apprèt et peu d'outils. Une planche de cuivre rouge bien polie , un coussinet de cuir pour la soutenir , une poiute d'acier pour tracer , divers burins bien acérés pour imciser le cuivre , un outil dont l’uu des bouts sert de brunissoir, et l’autre de grattoir ; une pierre à lVhuile; un tampon de feutre noirci dont on frotte la planche pour en remplir les traits, et les mieux distinguer à mesure que la gravure avance , sont tout l’équipage d’un graveur au burin. Mis en revanche , il a besoin d’un grand goût de dessin pour la dis- position, et d’une main sûre et lé- gère pour lexécution, parce que c’est entitrément de son habileté et de la hardiesse de ses traits , que dépend Ia beauté de ses ouvrages. F. BURIN. Gravure à l’eau forte ; la gra- vure à l’eau forte est ainsi nom- mée , à cause de l’usage qu’elle fait de cette liqueur corrosive. Après avoir enduit un cuivre bien pré- paré d’une léoère couche de vernis, et lavoir noirci à la fumée d’une torche, on ytrace son sujetavec une pointe plus ou moins fine , qui en- léve en même tems le vernis par- tout où on la promène ; puis on verse sur la planche une quantité suffisante d’eau forte, qui mordeet entame le çuivre aux endroits.où LAN 3 “ GRA Ja pointe l’a mis à découvert. F. EAU FORTE. Gravure en manière noire ; cette gravure , désignée, comme la dit Cochin, par soû défaut capital, west guères cultivée avec succés qu’en Angleterre , où on lappelle mezzo- into. Elle fut inventée par un cer- tain Louis de Sieshen ou Sichen, lieutenant - colonel au service du prince de Hesse - Cassel. Cet offi- cier apprit son secret à Robert de Bavière , prince palatin du Rhin, amiral d’Anpleterre sous Charles I. Le palatin communiqua la décou- verte de Sieghen à Walerand Vail- lant, peintre flamand , et le se- cret fut divulgué par l’indiscrétion de quelques ouvriers. Les Anglais ont porté ce genre au plus haut degré de perfection dont 1l soit sus- ceptible. La gravure en manière noire diffère entièrement de celle au bu- rin ou à l’eau forte , par ses procé- dés et par ses effets. Au lieu que dans ces deux manières on passe de la lumière aux ombres , donnant peu-à-peu de la couleur et de Pef- fet à sa planche; dans la manière noire, au contraire, on passe des ombres aux lumières , et peu-à-peu on éclaireit sa planche. Le cuivre d’ane manière noire est tellement réparé , que le fond y est tota- peer noir , et couvert d’un grain velouté , égal et par-tout moëlleux. Sur ce fonds ainsi préparé, le graveur trace son sujet, et avec des instrumens propres à ce genre de gravure, il enlève peu-à-peu le fond , suivant les places, et en pro- portion du plus ou du mois de lumière qu’il veut répandre sur son estampe. Cette manière de graver est presque toujours molle , et new peut bien rendre que les chairs et les draperies, fût-elle même entre les mains d’un excellent artiste. ‘À û | | : Gravure en plusieurs couleurs ; c’est la grasure en manière noires qui a donné occasion d’inventer | gravure en plusieurs couleurse Jacques le Blond , qui est l’auteur de cette découverte, commença ses essais en Angleterre, vers l’année 1730 ; il vint ensuite en France où À GRA il grava avec quelque succès des portraits de grandeur naturelle. Cette gravure: se fait avec plu- sieurs pranches , qui doivent repré- senter un seul sujet, et qu’on im- prime chacune avec sa couleur par- ticulière sur le même papier. Pour faire un plus grand effet , et pour conserver plus long-tems ces épreuves , et les faire mieux ressembler à la peinture , on. passe par dessus un vernis pareil à celui que l’un met sur les tableaux. Gravure au maillet ; on a quel- ques estampes de J. Lutma , qu'il intituloit du nom d’Opus Mallet. Il paroït par le titre de ces es- tampes gravées en point, que l’au- teur se servoit d’un petit marteau pour enfoncer dans le cuivre la pointe avec laquelle il gravoit. C’est sans doute à cette manière que nous devons celle à l’imitation des des- sins au crayon , où à la sanouine, portée à sa perfection par Demar- teau l’aîné et son neveu. Pour ac- célérer le travail , lui donner plus de liberté et une touche plus large que ne faisoit Lutma avec une seule pointe , On à imaginé des instru- mens dont la face inférieure est hérissée de pointes saillantes, plus ou moins éclatantes, plus où moius fines. Ces instramens qui font l’ef- fet d’un faisceau de pointes jointes ensemble, sont de différentes for- mes ; plusieurs sont disposées en roulettes, de sorte qu’on peut les faire mouvoir et les faire tomber dans tous les sens , en appuyant sur son cuivre ; ce qui donne la faci- lité d’y tracer librement les ha- chures , et d’imiter parfaitement la grainure et le moëlleux d’un des- sin à la sauzuine. On se sert ordinai- rement de l’eau forte pour ébau- cher , puis on retouche avec les mêmes instrumens , pour donner l'accord et adoucir son travail. . Gravure pointillée ; on appelle ainsi une manière de graver fort ressemblante à celle de JS, Lutmaet de Demarteau. C’est un composé de quel les points dominent , et sont employés ordinairement pour faire es chars et les fonds. Cette ma- Ritre a éié portée au plus haut EE — points et de tailles, mais dans le- GRA 311 point de perfection, par William Ryland, et par le célèbre Barto- lozzi. On s’est avisé , il y a quelques aunces, de faire imprimer en cou leurs des planches gravées dans cette maniere. Le succès de ces estampes, faites pour les demi connoiïsseurs seulement , dépend de la vivacité des couleurs , de leur bon accord , et de l'intelligence réunie du gra- veur et de l’imprimeur, de ce der- nier sur-tout. Gravure à l’imitation des des- sins au lavis ; il y a plusieurs pro cédés diférens pour réussir dans cette manière. Le plus usité est de laver sur le cuivre par un procédé, particulier, avec l’eau forte et le pinceau , comme on lave un dessiræ sur le papier avec du bistre, ou de l’encre de la Chine. Les estampes gravées de cette manière, par un bon peintre ou un bon dessinateur , peuvent être regardées comme au— tant de dessins originaux ; car elles en ont toute la liberté , toute la touche , enfin tout le mérite, On a quelquefois imité les des- sins au lavis, par un travail poin- tillé infiniment précieux et d’um extrème fini; mais cette imitation étant en quelque façon servile , n’a été employée avec suecès que pour graver de l'architecture. Gravure à l’imilation des des- sins colorés à l’aquarelle. De la gravure à l’imitation du la- vis, il n'y avoit qu'un pas à faire pour trouver celle à l’imitation des dessins colorés à l’aquarelle : il s’a- gissoit seulement de multiplier les planches pour nne même estampe , et de distribuer sur chacune d’elles les couleurs destinées à en recevoir les différentes places. Voici le pro- cédé dont on se sert : op a quatre ou cinq planches de cuivre d’égale grandeur , que l’on a grand soin de faire accorder exactement les unes avec les autres , par le moyen de pointes fixées sur les marges , en LEas de la gravure. Sur la premiére de ces planches, on grave son sujet de manière à trouver les formes principales , et on le ter- mine assez pour qu'il puisse être imprimé dans une couleur foncée. . 512 GR A soit de bistre , soit d'encre de la Chine médiocrement noire, 1/6- preuve de cette planche fait à peu près l’ellet d’un dessin lavé , au- quel il ne manqueroit que les cou- leurs. Les autres cuivres sont desti- nés à recevoir les couleurs , et à les transmettre à l’éprenve de la pre- mière planche ; par le moyen de l'impression. Ainsi la deuxième planche est destinée à recevoir les travaux qui doivent êire imprimés eu rouge ; la troisième planche le sera aux travaux imprimés en bleu ; la quatrième sera pour l’impres- sion de couleur jaune. Le mélance des couches de bleu et de jaune , donnera le vert; le mélange du rouge avec le jaune, sera une teinte qui participera des deux , et ainsi des autres. La première planche , celle destinée au foud et au sujet principal , étant imprimée en noir ou en bistre , donnera les teintes grises, noires ou bistrées , et le fond du papier laissé blanc, donnera les Jumières pures. La srande diiculté de cette sorte de gravure , consiste dans la jus- tesse des rentrées de chaque teinte, et dans la presque impossibilité de les bien imprimer ; car s’il faut que le graveur ait des connoissances re- latives au coloris, il fant aussi qu'il soit aidé par un imprimeur intel- Ligent et homme de goût , réunion qui w’est pas commune. La gravure en manière noire , celle à imitation du lavis, et celle eu couleurs à l’aquareile , ont tou- tes trois le même défait par elles- mêmes : celui d’être de peu de durée, et de S’user promplement à lim- pression. Gravure sur pierres fines. Voy. GLYPTIQUE. Gravure sur métaux ; Va gravure des monnaies, celle des médailles et des jetons , se font de la même manière , et on se sert des mêmes instrumens ; toute la différence con- siste dans le plus ou moins de relief qu'on leur donne. L'ouvrage des graveurs en acier se commence ordinairement par les poinçons qui sont en relief, et qui servent à faire les creux des #7a- frices ou carrés, Quelquefois çe- GRA pendant on travaille d’abord en creux , mais dans les occasions. seu— lement où ce qu'on veut graver a peu de profondeur. La première chose que fait le graveur, c’est de dessiner ses figu- res, et ensuite de les modeler et ébaucher en cire blanche, suivant la grandeur et la profondeur qu'il veut donner à son ouvrage; c’est d'après cette cire que se grave le Poinçon, qui est un morceau de fer bien acéré , sur lequel , avant que de lavoir trempé, on cisele en re- bel Ja figure que l’on veut graver, et frapper en creux sur la matrice ou carré, La figure étant parfaitement finie, on achève de graver le reste de la médaille, comme les moulures de la bordure , les grenettes, les let- tres, etc. Quand le carré est entiè- rement achevé, on le trempe, puis on le découvre, on le frotte avec la pierre, et on le polit à l’huile à l’émeril, Le carré, er cet état, peut être porté au balancier pour y frapper des médailles, des espèces et des jetons. Ÿ. MONNAY EUR. Graveurs en caractères. Voy. GARACTERE, FONDEUR. Gravure de la musique ; sur une planche d’étain d'environ une ligne d'épaisseur , planée et polie, le graveur prend avec un compas la mesure des portées, des distances et des lignes. S'il y a des paroles dans la mu- sique, c’est par là qu’on doit com- mencer : c’est l'affaire d’un graveur en taille-douce. | Les lignes des portées se gravent avec un instrument appelé couieau ; ensuite ayec un instrument à trois quarts, appelé grattoir, on ébarbe ces lignes: on les polit avec un autre instrument d’acier très-poli, ap= pelé brunissoir. Cela fait, on pose la planche sur un morceau de pierre ou de marbre, pour y frapper aux endroits convenables toutes les dif=. férentes figures de la musiqne avec des poinçons au bout desquels elles sont gravées en relief, Les liaisons, les pauses , les demi= pauses, les accolades se grayente avec l’échoppe. Toutes ces opéras, tions faites, on polit la planche; GR A on l'envoie à l’imprimeur pour en tirer une ou deux épreuves, que lon corrige; après quoi, on tire en dernier ressort; ce que l’on appelle tirer au vra.'V. POLY- TYPAGE. Gravure sur verre; ùne des dé- couvertes les plus intéressantes du siècle dernier a été celle d’un acide capable de pénétrer les substances yitrifiées , qui avoient été regardées jusqu'alors comme inaltérables par ke acides. C’est à Scheële qu’on at- tribue la gloire d’avoir trouvé com- biné dans le spath-fluor ou chaux fluatée, un acide qui entame et dé- truit complétement la substance du verre. M. Puy-Maurin a, l’un des pre- miers, gravé un sujet entier sur une feuille de verre; c’est l’apothéose de Scheële qui.se trouve à l’Institut national. Les Anglais ont ensuite songé aux moyens d'imprimer, en gravant les planches en verre. Plu- sieurs personnes, en Europe, ont successivement tâché de graver sur xerre. Un artiste français, Boudier, a appliqué cette gravure aux effets de commerce : il fait deux opéra- tions, celle de graver les ornemens et les lettres, et celle de faire un fond qui imite parfaitement l’acqua tué ( demi-teinte). On imprime avec une encre délébile pour éviter les contre - façons. En eflet, cette encre une fois eulevée, on ne peut plus imiter le fond qui avoit été imprimé par la glace, à cause de nombreusés nuances qui se trouvent dans les teintes produites par Piné- galité de Paction de l’£ade fluo- rique sur le verre, et qu'il est im possibie de contrefaire, l/arrêté du gouvernement qui doit transmettre à la postérité la reconnoissance publique pour les généraux Kléber et Desuix, et qui est déposé sous la première pierre du monument consacré à la mé- moire de ces deux guerriers , a été gravé sur une plaque de cristal par le moyen de l'acide fluorique. M. Puy-Maurin a publié un Mé- moire Où il décrit les procédés qu’il faut suivre , etil a proposé de faire tourner cette découverte au profit de la gravure. Ce procédé deviendra précieux GRE 313 pour la gravure au trait, en con tribuant à la multiplicatiou des co- pies. Le burin laisse sur le cuivre un trait trop fort, quand le méta n’est pas profondément entamé; et il est dificile, quand on veut avoir un dessin délicat, de tirer un grand nombre d'exemplaires. Le verre fait ressortir les lignes les plus déliées ;: et, comme il est incompressible, il produit un eflet constant, même après qu’on a tiré des milliers de copies. Il seroit aisé d’enluminer ensuite, et de former des dessins semblables à l’original, à l’imita- tion des artistes de Rome, qui, après avoir dessiné un monument antique, font graver au trait le contour de leurs dessins, et les font ensuite enluminer. #, VERRE, ACIDE FLUORIQUE, GAZ ACIDE FLUORIQUE. GRÉMENT, où GRÈMENT, s. m. contraction d'agrément, fait du lat. agreamentum. On disoit autre- fois agréer pour gréer un vaisseau. (Marine ) Tout ce qui est néces- saire pour gréer un vaisseau. On dit qu'un vaisseau est completement gréé , lorsqu'il est muni de tous ses cordages, ses poulies, voiles, et autres ustensiles nécessaires à son maniement pour sa navigation. GREFFE, s. m. du lat. barb. graphiarius, fait du grec 7yp4se ({ g'ap/ho ), écrire. ( Pratique ) Dépôt public où Fon conserve les rninutes, registres et autres actes d’un tribunal, pour y avoir recours au besoin, et où on délivre des expéditions de ces actes. GREFFE, s. f. du lat. graphium, formé du gr. ypaosrov ( grapheion ), à cause de sa ressemblance avec le - stylet. ( Jardin.) La greffe ou ente est une opération par laquelle on unit une portion quelconque de plante à une autre plante , avec laquelle elle doit faire corps, et continuer de végéter. Pline dit qu’un laboureur, vou- lant faire une palissade à sa terre, s’étoit avisé d’enchâsser l'extrémité inférieure de ses pieux dans des troncs de lierre; que ces pienx 314 GRE s'étant greffés dans ces troncs, de- viureut de grands arbres. Théophraste rapporte qu’un oiseau ayant avalé un fruit entier, le jeta ensuite dans le tronc d'un arbre creux, où, mélé avec quelques parties de larbre qui étoieut pour- ries et arrosées par les pluies, il geuma, et produisit dans cet arbre un autre arbre d’une espèce diflé- rente. D’après ces deux auteurs, l’une ou l’autre, ou peut-être l’une et l’autre de ces opérations de la na- ture, auroient donné l’idée de la reffe; mais il est plus vraisem- lable que cette idée est venue après des réflexions qu’auront oc casionnées la vue et la découverte de deux branches de différens arbres fruitiers réunies ensemble, et in- corporées sur un même tronc. On voit assez commnnément les bran- ches et mème les troncs de cer- tains arbres plantés assez proche es uns des autres, s'attacher et se réunir intimement. Le vent ou quelque hasard aura fait frotter les branches de deux arbres fruitiers assez fortement l’une’contre autre, pour pouvoir s’écorcher et se réu- nir ensuite ; l'écorce rompue aura donné lieu à la sève de sintro- duire réciproquement dans les pores de ces arbres. Cet accident leur aura fait porter des fruits plus beaux et meilleurs que ceux qu’ils avotent coutume de produire. On aura dès- lors tâché d'imiter cette opération de la nature, et de suivre les indi- cations qu’elle-mème avoit don- nées. À force d'essais, de tentatives et de réflexions, on est parvenn à trouver les différentes manières de greffer. ; Pour que les greffes puissent se réunir, il est essentiel que le sujet ou le sauvageon soit d’une nature un peu analogue à la greffe qu’on y applique : aussi ne voit-on réus- sir que les grefles de pepin sur pepin , de noyaux sur noyaux ; en vam travailleroit-on à vouloir gref- fer les uns sur les autres, des arbres dont la sève se met en mouvement dans des tems différens. L'art est parvenu à découvrir plusieurs es- pèces de greffe, au moyen des- quelles on peut grefler les arbres GRE pendant toutes les l’année. Il y a des greffes en fente, en couronne, à emporte-pièce, en flûte, en écusson , etc. F.l]e Parfait Jar- dinier. . La greffe est ce qu'il y a de plus ingénieux dans le jardinage : c’est le triomphe de l'art sur la nature. Pair cette opération, on vient à bout de faire rapporter les fruits les meilleurs à des arbres qui n’en auroient donné que de revêches. Par son secours, on relève la qua- lité des fruits, on en perfectionne le coloris, on leur donne plus de grosseur, on en avance la maturité, on les rend plus abondans ; mais on ne peut créer d’autres espèces : si la nature se soumet à quelque contrainte, elle ne permet pas qu’on Pimite. Tout se réduit ici à amé- lorer ses productions, à les em- bellr et à les multiplier ; ce n’est qu’en semant les graines, en sui- vant ses procédés, qu’on peut ob- tenir des variétés dans les espèces quelle a produites ; encore faut-il pour cela tout attendre du hasard , et rencontrer des circonstances aussi rares que singulières. GRÉGORIEN, adj. de Grégoire, saisons de nom propre. (Musique) I se dit, en par- lant du chant d’église ordonné par Grégoire I.r, ( Chronol. ) 1 se dit aussi de tout ce qui a rapport au calendrier réformé par les ordres de Gré- goire XIII, en 1582. . CALEN- DRIER. GRËÊLE, adj. du lat. gracilis ;. long et menu. (Physiol.) On donne ce nom à une apophyse du marteau de Po- reille , parce qu’elle est longue et menue ; on le donne aussi au muscle droit antérieur de la jambe ; et enfin aux iutestins qui ont un dia- mètre plus petit. ; ( Botan. ) Gréle se dit encore de toutes les parties des plantes qui ee trop longues et trop dé- iées pour leur grosseur. On dit des filets des étamines qu’ils sont gréles quand ils ont l'air de fils ou de cheveux. (Musique) On dit d’une voix ai- guë et foible qu’elle est grêle. EE —— ———— GRE En parlant du son du cor on d'une trompette, on dit un {oz gréle, pour le ton le plus haut: sonner du gréle. ( Peinture ) Cette figure est gréle, ce membre est gréle; on entend: par-là un vice voisin de la bonne qualité, qui s’exprime par le mot suelte. Le gréle est ordinairement accompagné de roideur, parce que l'artiste , en voulant parvenir à la légèreté, perd ces lignes ondoyantes qui expriment le mouvement. Ainsi le gothique est roide et gréle. GRÊLE (météore), de grésil , mot celtique, qui signifie la même chose. (Physique) La gréle est un mé- téore aqueux de l’eau congelée en Pair par le froid, et qui tombe en grains. Il arrive quelquefois que la ré- gion des nuages est assez froide pour geler les vapeurs dont ils sont composés ; mais si Ces vapeurs, étant poussées les unes vers les autres, ox condensées par une cause quel- conque, ont eu le tems de se réu- nir en gouttes avant d'être prises par la gelée, le froid, qui les sai sit, en forme de petites sphères de glace : c’est-là ce que nous appelons gréle. GR ELIN, s. m. de gréle, menu, gracilis. ( Marine) Cordage commis à la fiçon des cables ; c’est-à-dire, deux fois commis, mais moins gros que le cxble. Les grelins servent à amar- rer les vaisseaux, à les touer et à les remorquer, à tenir les petites ancres. GRENADE, s. m. du lat. naturr. F (Agric. ) Fruit du grenadier. (Artillerie ) Petit boulet de fer creux en forme de grenade | rempli de poudre fine qui prend feu par une fusée mise à sa lumiere. La grenade se jette à la main dans des postes où les soldats sont ressés, et particulièrement dans a tranchée, et dans un logement de l'ennemi. Les grenades et les pots à feu ont donné lieu à invention de la bom- be. On fixe au plus tard l'invention des grenades sous François I. GRENADIERS, 5, m. de grenade, £gra- - GRE 515 ( Art militaire ). Soldat, muni, outre ses armes ordinaires, d’une gibecière pleine de grenades. Autrefois, chaque compagnie d’'in- fanterie avoit quatre ou cmgq gre- nadiers que l’on détachoit pour for- mer une compagnie particulière de cinquante hommes , qui se postoit à la tète du bataillon. Ces premiers grenadiers étoient destinés à cscat- moucher, et jeter des grenades parmi les ennemis, au momeut d’une action. Leur nom est dérivé de ce service primitif. GRENAILLE, s. m. de graine, granum. (Essayeur) Mettre de l’argent en grenalle; c'est lorqu’aprèsVavoic fondu, on le jette dans de Veau froide, en remuant l’eau avec un balai, ou autrement, GRENAT, s. m. à ( Joaillerie } Pierre précieuse ainsi appelée, parce qu'elle res- semble de couleur et de forme à un grain de grenade. Cette pierre est d’un rouge très- foncé ; sa dureté est un peu supé- rieure à celle de l’émeraude du Pérou : elle entre en fusion au feu; mais elle y conserve sa couleur ; elle cause aux rayons de lumière une double réfraction : sa pesanteur spé- cifique est à celle de l'eau distillée , comme 41,888 est à 10,000. Le grenat syrien est beaucoup plus beau et plus estimé; il est d’un rouge fort éclatant , tirant quel- quefois sur le violet. Sa pesanteur spécifique est moindre que celle du précédent ; elle n’est que de 40,000. Les grenats se rencontrent dans différentes espèces de fossiles , tels que les ardoises et pierres feuille- tées, la pierre à chaux, le grès, etc. Le grenat n’a ni l'éclat ni le brillant des autres pierres précieu- ses. à moins qu'on ne l’expose à une lumière vive. . Les grenats syriens , lorsqu'ils pè- sent six ou huit karats, et qu’ils sont d’une belle couleur de pour- pre, peuvent valoir jusqu'à 40 où 5o livres le karat; mais ils sont très-rares, Les autres sont assez communs pour que le prix en soit très-modique. Ceux de Bohème et autres, quand ils sont beaux, taillés 536 GRrI à ficettes dessus et dessous, et non chevés ( creusés en dessous}, qu'ils sont bien nets, et qu’ils pèsent plus ste deux karats, on les estime 2 livres ke karat, GRENIER , s. m. du lat. gra- BATIR. (_Archit.) Lieu où Fon garde les graius battus. Greniers de conservation; on appelle ainsi des espèces de gran- des caisses de treize pieds (42 décimètres ) carrés, sur six pieds {1q décimètres) de haut, placées sur des chautiers, et qui serveut à conserver le blé, en faisant jouer entre les différens fonds dont elles sont composées, des ventilateurs , et par conséquent le préserver des wittes , teignes, charansons, etc. GRES , s. m. du celtique ou bre- ton crargroche. (Minér.) Le grès est composé de petits grains de différentes fi gures, et le plus souvent arrondies, plus ou moins liées ensemble, par au ciment siliceux. Sa dureté s’ac— cxoit avec le tems par l’évapora- tion de l'humidité qu'il contient. Le grès dur sert à batir: taillé en morceaux cubiques, on l’emploie à paver les rues. Le grès demi-dur sert à aïguiser les outils; Île grés du Levant, dont le grain est très- han, et le tissu serré et égal, sert ë ne les rasoirs; on augmente sa dureté en Îe trempant daus de Vhuile, Le grés poreux a le grain assez écarté pour laisser filtrer Veau, et assez serré pour retenir les impuretés qu’elle renferme, il sort à filtrer, GRIEF, s. m. de gravis, grave: dommage, lésion. ( Pratique) On appelle griefs , les écritures que l’on fait pour mon- irer sur quoi on est lésé , par un jugement dont on est appelant, GRIGNOTIS , s. m. de grigne , gr'ignon: croûte de pain. ({ Gravure ) Grignoté ou grigno- tes ; mots en usage dans Vart de la gravure. Ces travaux sont agréaæ- blement grignotés; le grignotis convient mieux pour rendre de vieilles masures que des travaux plus fermes. . Des tailles courtes et tremblées, interrompues par des points de GRT toutes les formes, et par tous les travaux capricieux que peut créer une pointe badine, coustituent le grignotis. C’est la pointe qui s’ac- quitte avec le plus de succés de ce travail bbre et ragoütaut, cepen- dant Corneille Wisscher Bols- wert, ét même Aïbert Durer, ont su forcer le burin à grignoter cer- taines parties de Leurs planches avec un goût exquis. GRILLAGE , s. w. de grille , dé- rivé du latin er7aticula, grik. ( Métallurgie ) Grillage des mi- nes ; c'est une opération gwon fait subir à uu minéral pour le priver du soufre ou de l’assenic qu’il con- tient, parce que ces deux subs- tances étant volatiles à un certain degré de chaleur , elles quittent le métal , et vont se condenser dans la cheminte du fourneau. Par-là, on obtient le métal dans un état plus voisin de la pureté, et plus dis- posé à la fusion. Cette opération se nomme aussi rélissage , calcina- tion , et lorréfaction des mines. GRIMPANT , participe de grim— per , que quelques-uns dérivent du grec xpéunre (chrimpté), s’appro- cher, s’appuyeg; d’auires du lat. repere. 1 ( Botan. } On appelle ainsi Ia plante dont la tige, incapable de se soutenir par elle-même, grimpe sut les corps voisins, en sy atta- chant, soit par des cirrhes , soit pur des racines caulinaires, GRIMPEUR , s. m. 7. GRIM- PANT. (Ornythelogie) C’est le nom que M. Cuvier a donné an troisième ordre des oiseaux, ceux qui par * roissent plus particulièrement con- formés pour grimper. GRIS, SE, adj.ets. m. de l'italien | grigto , fait du lat. ernericus, sn vant Ménage : qui est de couleur mêlée plus ou moins de blanc et de noir. ÿ « ( Peinture ) Ce tableau est gris ; ce peintre donne dans le gris. | Quand le gris est la teinte dom- nante d’un tableau , Pouvrage man- que d'effet ; c’est un vice capital de couleur. Mais les tons gris peuvent être artistement opposés aux tons chauds, vigoureux, et contribuer | | GRO ainsi par leur opposition à lheu- reux ellet du tableau. GRISAILLE., s. f. de gris. ( Peinture ) Espèce de peinture, et aussi un défaut dans le coloris. Lorsqu'un tableau est d’une teinte rise, lourde et si uniforme, que e couleurs locales ne s'y dis- tinguent pas bien; on dit alors, avec le sentiment du mépris : c’est une grisalle. La première acception de ce mot s'applique à deux sortes de pein- tures. 1.9 On dit d’une esquisse faite d’une seule coulenr grise, avec du blanc et du noir, que c’est une esquisse en grisaille. | Le modèle du plafond de Mi- gnard, au Val-de-Gräce, qui se voit à l’Académie de peinture, est peint en grisaille; ce qui désigne que les couleurs locales n’y sont point indiquées, et que le ton est gris. ; SU 2°. On entend aussi par grisaille , ce que les Italiens entendent par chzaro scuro, méthode employte or- dinairement dans les frises et dans les panneaux de soubassement des ordres architecture. On en voit de cette sorte au Vatican, peints la plupart par Polidore de Cara- vage. Ce sont des tableaux de cou- leur grise , imitant imparfaitement les bes—reliefs de pierre ou de marbre. GROS, SSE, adj. du lat. barb. £rossus , qui pourroit venir du teu- ton grasse : qui a beaucoup de cir- conférence et de volume. (Art milit.) Gros de cavalerie , gros d'infanterie; petit corps de cavalerie ou d'infanterie. Gros d’une armée ; la plus consi- dérable , la plus grande et la plus grosse partie d’une armée. { Marine ) Gros tems ; tems ora- geux , vent forcé, avec une mer élevée. Grosse mer ; une mer très-agitée, et dont les lames sont élevées. Gros vent ; un vent dont la force est au-dessus de l’ordinaire. ( Commerce ) Grosse aventure ; contrat à la grosse aventure ; c’est posent qu'on prête sur le corps et quille d’un vaisseau, ou sur les mérchaudises de sa cargaison, poux GEO 517 en retirer un certain profit ou inte— rêt, si le vaisseau fait heureusement son voyage ; et que l’on je ; Si le vaisseau ou les marchandises vien- nent à périr. C’est ce qu’on nomme aussi BOMERIE 7. ce mot. GROS, s. m. { monnaie }, cor- ruption du mot allemand cross, parce que cette monnaie étoit mar— quée d’une croix. k ( Monnaie ) Il n’est rien de plus célèbre d'ins les auteurs anciens que les gros tournois que Saint-Louis fit faire ; ils furent appelés gros, parce qu’ils étoient marqués d’une Croix , quoique d’autres prétendent que ce nom leur est venu de ce qu’ils étoient la plus grosse monnaie du tems ; et fournois , parce qu’ils furent frappés à Tours. Le gros est aujourd’hui une mon- noie de Bohème, de Hongrie, de Siésie, etc. Gros est aussi uñe ex- pression monétaire comme celle de ÉOuTILOIS , sterline, eic. , en usage particulièrement en Hollande et dans les Pays-Bas. GROSSE, s. f. de gros, grossus, ( Commerce ) Une grosse, en termes de commerce, est douze douzaines de certaines marchan- dises, On a d’abord dit, marchand en ges ; par opposition à marchand en étail; puis on a appelé grosse une certaine quentité de marchandises vendues par un marchand en gros. ( Pratique ) Grosse est encore le nom d’une expédition de tout acte public, écrite en caractères pius gres que la minute. GROSSIR , v. a. du lat. barbare Tassescere. (Optique) Grossir, en termes d’op- tique , signifie faire paroître un ob- jet plus grand qu’il n’est en eflet ; ainsi on dit d’ua microscope qu’il grossit les objets. Il le faut avouer, on n’a point encore de théorie bien satisfaisante, et qui soit à l’abri de toute difi- culté, sur la propriété qu'ont les instrumeus de dioptrique ou de ca- pique , de grossir les objets : en général cela vient de ce que le mi- roir ou le verre réfléchit ou rompt Jes rayons, de manière qu'ilsentrent dans l’œil sous un plus grand angle que s'ils partoient de l’objet aperçu à la yue simple; mais cet angle 518 GRO ne suit pas pour déterminer la randeur de l’objet ; il faut le com- biner avec la distance apparente , et par conséquent connoitre le Jieu de l'image. Or, les opticieus n’ont point encore donné de rèoles sûres touchant ce derhier point. Voyez DIOPTRIQUE. GROTESQUE, s. m, et adj. de GROTTE, F’.ce mot. ( Peinture, Sculpture) On ap- pelle grotesques des ornemens bi- zaxes dont les Romains, dans le tems de leur luxe, ornoient les pla- fonds , les planchers, les frises, et même les panneaux de leurs petits appartemens. Ce genre de peinture a eu le sort singulier de disparoitre entière- ment, et de rester pendant une Jongue suite de siècles dans un si parfait oubli, qu’on n’en conserva as même l’idée. Il reparut sous le pontificat de Léon X. Ce restau- rateur des arts et des sciences ayant accordé une protection particuliére à l’étude de l'antique, il y eut nombre de curieux à Rome qui firent faire des recherches dans Îles souterrains de cette ville. Quel- ques-uns d’entreux, élèves de Raphaël, dit-on, découvrirent dans des grottes antiques des ornemens de stuc ou de peinture, d’après lesquels leur maître en composa du mème genre, qui furent appelés grolesques ; du lieu où l’on en avoit trouvé les modeles. C’est dans ce tems que mourut Bramante, ce célèbre architecte, auquel la direction des bâtimens du fatican avoit été confiée. Par cette mort, plusieurs appartemens res- toient imparfaits, et particulière ment les loges que Raphaël, son successeur, eut ordre d'achever : ces loges étoient compostes de qua- torze pilastres soutenant treize voû- tes, dans l’intervalle desquelles Bra- mante avoit pratiqué à diverses dis- tances, des fenêtres, pour donner du jour aux appartemens appelés de Léon X. Cette dernière circons- tance ayant occasionné quelque ir- régularité dans les proportions, et Raphaël ne voulant pas changer l’ordre établi par son ami, il eut recours aux g/ofesques ; COMME au moyen le plus propre pour distraire GRO Vocil du spectateur, On dit qu’il em fit lui-méme le dessin, que son dis- ciple françois d’Udine fut Chargé d’exécuter, Telle est l’origine de ce fameux ornement du Vatican, connu sous le nom de loges de Raphaël. L'artiste y a déployé toute la fécon- dité de son génie d’une maniere supérieure. Udine trouva aussi le secret de faire le stuc, tel qu'il le voyoit dans jes restes de l'antiquité. GROTTE, s. f. du lat. crypta, fait du grec xpÜero ( krupt ) , ca- cher, couvrir: caverne naturelle ou faite de main d'homme. (-Arclut.) Grotte se dit de pe- tits bâtinens artificiels qu’on fait dans les jardins, et qui imitent les grottes natureles. GROUPE, s. m. de l’ital. groppo. ( Peint. , Sculpt. ) Assembiase de plusieurs objets, qui sont tel- lement rapprochés ou unis , que l’œil les embrasse à-la-fois. Il faut toujours , dit Mengs, composer les groupes d’un nombre impair. Chaque groupe doit former une pyramide , etil faut en même tems que son relief ait autant que pos- sible , une forme ronde. Les prin- cipales masses doivent se trouver au milieu du groupe , en cherchant toujours à mettre les moindres par- ties sur les fonds ou extrémités, ati de donner plus de grâce ou de légè- reté au groupe. On doit avoir soin de donner au groupe une profondeur proportion née à la place qu’il occupe. .. . IL faut pareillement observer que ja- mais plusieurs extrémités ne for- mentensembleume ligne droite , soit horizontale , soit perpendiculaire , soit oblique ; qu'aucune tête ne se rencontre horizontalement ou per- pendiculairement avec uue autre tête; qu'aucune extrémité, soit tête, main ou pied , ne puisse former une figure régulière , comme un trian- gle, un quarré, etc. ; que jamais il n’y ait une égale distance entre deux membres , ni que les deux bras ou les deux jambes d’une même figure , se trouvent dans le même raccourci ; enfin qu'il n’y ait au- cune répétition dans Les dispositions des membres, “ _—— — GUE GRUE , s. f. ( machine }; d’an eiseau de ce nom , en latin , grua, corruption de grus. ( Mécan. ) Machine composée de plusieurs machines simples, telles que la poulie et le treuil, et qui sert à élever les matériaux employés à la construction des baätimens, et à charger et décharger les vais- seaux dans les ports. 77. POULIE, TREUIL.. La grue est ainsi nommée de ce que son échelier avance comme le col de l’oiseau qu'on appeile grue. GRUNSTEIN,s. f. mot allemand qui signifie pierre verte. ( Winéral.) C’est le nom que les Allemands donnent à une roche pri- mitive , composée de horn - blend et de feld-spath. On l’appelle en français CORNÉENNE. 7. ce mot. GRIPHE , s. m. du gr. ypi@oc { griphos) , filet de pêcheur, et par métaphore, énigme. { Littérat.) Sorte d’énigme , composition mystérieuse ; capable d'embarrasseret de surprendre. On ditaussi LOGOGRIPHE. F.ce mot. GUE , s. m. du lat. sadum. On prononçoit anciennement #é ; on dit encore dans le Cotantin, le grand sé et le petit vé : Vendroit d’une rivière où l’eau est si basse et le fond si ferme , qu'on y peut passer sans nager et sans s’em-— bourber. ( Art milit.) Rien n’est plus fa- cile , pour celui qui se défend, que de rendre uu gué impratica- bie. Les arbres entiers, les tables elouées et les parapets ; sont les moyens les plus dangereux. Quant & celui qui attaque , s’il y a plusieurs gués, il doit donner jalousie par — tout, afin d’obliger Vennemi de disperser ses forces , éomme fit Xénophon. GUERRE , s. f. de l’ancien mot “verre , où #warre, dont on a fait werra dans Ja basse latinité, dont les Français ont fait guerre , les Espagnols et les Italiens guerra: les Anglais disent war , et les Fla- mands werre: querelle, différend entre deux princes , entre deux Etats, qui se poursuit par la voie des armes. Guerre offensive, guerre GUI 319 défensive ; guerre des montagnes ; pelile guerre. GUET , s. m. de l’allemand walch, dont les Anglais ont fait watch. (Art milit.) Garde qu’on fait pour découvrir quelque chose , ou pour empècher les surprises de l’en- nemi , ou pour veiller à la sûreté d’une place , d’une ville. GUET-A-PENS, s. m. contrac- tion de guet apensé, pour déli- béré. ( Pratique) Embuscade qu’une personue a faite pour en assassiner une autre, de dessein prémédité , ou pour lui faire quelque outrage. GUEUSE ( de fer fondu ) s. f. de Vallemand gzessen , et du latin £gusa, lait du grec xussis (chuséis }, frisson. ( Métall. ) Longue pièce de fer fondu. Lorsqu'on a mis de la mine de fer dans je fourneau en fusion, avec des matières propres à sépa= rer le métal des substances étran- gères auquel il est réuni, et qu’on pousse le feu , les parties métal- liques plus pesantes que les autres, tombent au fond du vaisseau : alors on coule le fer fondu dans un canal découvert, et dont la figure ap= proche de celle d’un prisme trian- gulaire , et il y prend cette même Houre en se relroidissant. Ce sont ces longues pièces de fer fondu, qu’on appelle gueuses. GUICHET, s. m. dimin. de Auris porte ; en latin, wickettum , peiite porte pratiquée dans une grande. GUIDE , s. m. de l’allemand weissen , conduire : celui qui con- duit , qui montre le chemin. (Art milit, ) Guides, à l’armée, sont des sens du pays choisis pour conduire l’armée et des détachemens dans la marche. ( Musique ) Guide se dit de la partie qui entre la première dans une figure , et annonce le sujet. F7. FIGURE. GUIDON , s. m. de guide. ( Art milit.) Drapeau ou éten- dard d’une compagpie de cava- lerie. ( Marine) Guidon ou cornetle ; c’est proprement une espèce de Lbau- CYM derolle ou flamme , largeet courte, faite en forme de triangle isocèle. C’est une marque de commande- ment affectée à un capitaine de vaisseau , où autre oflicier de la marine militaire , qui a plusieurs vaisseaux ou autres bâtimens de guerre sous ses ordres. Il s’arbore à la tète du grand mât, de la même façon que les flammes ordinaires. GUILLEMETS, s. m. de Guil- lame , nom de leur inventeur. ( Imprimerie ) Les guillemets sont un signe représentant deux espèces de virgules mises à côté l’une de l’autre , pour distinguer certains morceaux cités d’un ouvrage. 320 GUINÉE , s. f. de Cuinée, pays d'Afrique. ( Monnaie ) Monnaie d’or d’An- oleterre , ainsi nommée parce que V’or dont elle fut fabriquée dans son origine , avoit été apporté du pays d'Afrique appelé Guinée, Elle vaut 21 schellings sterlings. Elle est fabriquée à la taille de 44 et demi à la livre, poids de troye ; elle pèse 129 grains 5 de ce poids au titre de 29 karats. GUITTARE , s. f. de l’espagnol guittara, de lParabe Æithar , ou £itara , fait du or. x:84pe ( kitha- ra ), dérivé de xiMaæpoc ( Ritharos ), le thorax de l’homme , parce que le corps de la ouittare ressemble au thorax de l’homme. (Musique ) Instrument à cordes de boyau , que nous tenons des Es- pagnols, chez qui les Maures l'ont vraisemblablement apporté. GUNTER , s. m. nom d'homme. { Mathémat.) Echelle de Gun- ter; échelle de logarithmes. Voy. ECHELLE. GUTTEMBERG , s. d'homme. ( Bibliogr.) Jean Gutiemberg est celui à qui on estredevable de lin- vention de l’imprimerie , en 1440. V. IMPRIMERIE , CARACTERE, TYPOGRAPHIE. GYMNASE, s. m. du grec yugvécioy (gumnasion ) , formé de yuuvoc ( gumnos ) , nud ; parce qu’on étoit nud ou presque nud, pour se livrer aux exercices du gymnase : lieu où les Grecs s’exer- m. nom GYN çoient à lutter, à jeter le disque et à d’autres exercices du corps. GYMNASTIQUE , s. [. même ori- gine que GYMNASE : Part d’exer- cer Je corps pour le fortifier. (Hygiène) La gymnastique est la parte de la médecine qui ap- partient à l’hysiène. Elle com- prend tous les exercices du corps qui ont pour objet le rétablissement et la conservation de la santé. GYMNOPÉDIE, s. f. du grec youvéc ( gumnos ), nud , et de aie ( pais ), jeune homme. (-Au'iq.) Espèce de danse reli- gieuse en usage chez les Lacédémo- niens, dans laquelle les jeunes gens dansoient nuds. GYMNOSOPHISTES , s.m. du grec yuuvos ( gumnos ), nud , et de gugos ( sophos ) , sage : sages nuds. (Antig.) Anciens philosophes indiens , appelés ainsi parce qu'ils alloient presque nuds. GYMNOSPERMIE , s. f. du gr. yuuvoc ( gumnos), nud , et de orép- pa (sperma), semence , semence nue. ( Botan. ) C’est le premier ordre qu divise, dans le système sexuel de Linnæus , les plantes de la qua- torzième classe, la DIDYNAMIE. V. ce mot. Elle comprend les plan- tes dont les graines sont à décou- vert. /. ANGIOSPERMIE. GYNANDRIE , s. f. du grec ur (guné ), femme , et de 4vdpôg M (andros), homme : homme-femme. ( Botan. ) Nom de la vingtième classe du système sexuel de Lin- née. Son caractère consiste dans la connexion des organes *des deux sexes. GYNANTHPROPE, s. m. du gr. uv ( guné ), femme , et d’xvbpæros ( anthrüpos ) , homme : femme- homme. ( Hist. nat.) Hermaphrodite qui tient plus de la femme que de l'homme ; il est opposé à ANDRO- GYNE. F. ce mot. GYNÉCÉE , s m. du grec yuvarxeior ( grunaikéion ) , dont les launs ont fait gyrœceurm , apparte-. ment des femmes. ( Hist. anc. ) C’est ainsi que les Grecs HAB Grecsl'appeloient le lien qui ser- voit de retraite aux femmes , et où elles s’occupoient à filer ; etc. GYNÉCOCRATIE , s. f. du grec Vovarxouparie ( gunaikokratia), fait de yuyñ ( guné) , femme, et de xpæras ( Aratos ), force ; puis- sance. ( Polit: } Etat où les femmes peuvent gouverner. à GYNIDE, s. m. da gr. yuvà(guné), femine. ({ist. nat.) Hermaphrodite , an- drogyue. GYPSE:, s, m. du grec yves, dérivé , de mn gé ) , terre, et d’iJu (epsô ), cuire : terre cuite. ( Hrnéral.) Le gypse ou sulfate de chaux , est une substance miné- rale composée de chaux et d’acide sulfurique, etappelée vulsairemert pierre à plâtre. Cette substance est très — abondante à Paris ; la mon- tagne de Mont-Martre en est toute vrmée. H. HABEAS COR PUS, mot emprun- té dn jatin, etle titre dune loi d'Angleterre qui accorde à un An- glais accusé d’un délit , et constitué risonnier | la faculté d’être trans- éré , à sesfrais, de la prison où il est détenu , au tribunal du banc du roi, pour y étre jugé, et en aiten- dant son jugement , être mis en di- bérté sous caution , pourvu que le rime dont il est accusé ne soit ni trahison ni félonie. Cette loi a été lus d’une fois suspendue , particu- Éieinent daus les items de trouble. HABILE , adj. du latin Aabilis : capable. (Pratique) Habile à succéder ; c’est celui que la loi appelie pour recueillir une succession , ou qui à en sa personne aucune incapa- ité qui l’empèche d’être héritier. HABILTAGE , s. m. d’habiller , action de rendre habile à... -( Technol.) Parmi les chamoi- urs , Aabi/lage est la préparation es peaux ; en termes de bou- hers et de cuisiniers, c’est l’action ‘habiller, d’écorcher, de vider ue bète , une volaille , et la rendre abile à être mangée. Tome II … HAC 321 HABITACLE, s. m. du latin Za- bitaculum , diminut. d’habitatio, petite demeure. ( Marine ) Espèce d’armoire ou caisse quarrée , établie en avant de Ja roue du gonvernail, dans laquelle sont placées les boussoles où com pas de mer, pour servir aux timon- mers à diriger la route du vaisseau. L’labitacle a trois compartimens formés par deux vitres; aux deux côtés sont deux boussoles , et au mi+ lieu est une lampe, qu’on allume daus la nuit pour jetter de la clarté sur chaque boussole. On observe de ne mettre ni clou , ni cheviile de fer dans !’habitacle ; ni äsou voisinage, parce que le fer dérangeroit la di- rection de l'aiguille aimantée des boussoles. HABITATION, s. f. du latin A2a- bitatio , demeure. (Pratique) Droit d'habitation ; c’est le droit de demeurer dans la maison d'autrui, sans payer de loyer. HABITUDE, s. f. du latin Zabi- tudo , coutume, dis;osition ac- quise par plusieurs actes réitérés. (Méd.) Les médecins entendent par ce terme , le tempéramment, la complexion, la constitution , tout l’extériear du corps humain. Ils se servent de ce mot pour signifier la couleur ou l’état extérieur du corps. Ce malade a toute l'habitude dw corps , toute La masse du sang cor- rompue. On l’a mis au lait pen- dat iro's mots, cela a changé toute toute l’r abitu!e de son co ps. HACHB, s. f. du latin ascia, ins- trument de fer tranchant , qui a un manche , et dont on se sert pour fendre du bois, ou autre chose. ( Art nulit. ) La hache étoit an- ciennement une arme dont on se servoit dans les combats. Gutre les haches ordinaires, il y avoit des Aa- ches-d'armes , dont le manche étoit beaucoup plus menu ; elles étoient par eu haut ferrées des deux côtés : d’un côté, d’un fer quiavoitressem- blance , pour la fioure, à celui des haches communes, mais plus court et quelquefois plus large ; de l’autre côte , étoit une assez large pointe de fer, ou un croissant fort pointu par les deux bouts, ou de quelqu’autre figure. On arme encore aujourd’hu; 322 H À L de cette hache quelques soldats , sur-tout dans les sorties , ou pour re- pousser l'assaut que l’ennemi donne à quelque dehors, ou enlin, pour briser des portes de villes. ( Marine ) Les haches-d’armes sont encore un instrument dout on arme les matelots dans un cas d’a- bordage. Elles sont armées d’un côté d’une longue pointe de fer, qui a été plus d’une fois utile pour monter à labordage d’un vaisseau plas haut de boïd, en plantant un certain nombre de ces Aaches , par leur pointe , dans les bordages du vaisseau ennemi, ce qui forme au- tant d’échelons pour grimper le long du bord. HACHURES , s.f, de zache. ( Dessin) Lignes en traits, dont on se sert pour exprimer les demi- teintes et les ombres dans le dessin. En gravure, ces traits se nomment tailles. 1 y a des hachures sim- ples, doubles , triples, etc. Les sim- les sont formées par des lignes pa- rallèles ; les doubles, Les triples, etc. , sont formées par des lignes qui se croisent entre elles. ( T'echnol, ) Les ouvriers qui dorent ou argentent sur métaux, donnent le nom dé Æachures à des aspérités où tailles, qu'ils font en tout sens avec un couteau à hacher, sur les métaux qu'ils veulent dorer ou argenter. HADLEY , nom propre. ( Astron. ) Octant d'Hadley ; c’est un instrument propre à prendre les hauteurs et les distances des as- tres. . OCTANT, QUARTIER DE RÉFLEXION. ù HAGIOLOGIQUE , PF. AGIO- LOGIQUE. HALE, s. m. dugrec 2154 ( aléa), l’ardeur des rayons du soleil, ( Physique ) Qualité de l’atmos- phère , par laquelle elle sèche aisé ment le linge . les plantes, etc., et noioit la peau de ceux qui s’expo- sent à son action, Le häle paroît être Veffet de trois causes combinées ; savoir: le vent ; la chaleur, et la sécheresse. HAÏE, s. f. du latin barb. haiïa, quis dans l’origine , étoit un terme de guèrre; et qui signifioit un re- tranchemént fait de ronces et d’é- pines , et en général un lieu fortifié. HAT (Agric. ) Clôture naturelle où artibcielle des champs , des vignes, des jardins. Jlaie-vire ; celle qui est faite avec des ‘arbres où des arbnstes enraci- nés , communément épiueux. Huie-morte ; celle qui est cons- truité avec des planches, des fa- gots , ou des bois épineux morts. IJALER , v. a. de l'allemand La- len, dont les Anglais ont fait 4ale, où Aaul. ( N'vigat. intér.) Remonter ou urer à la corde un vaisseau , où au- tre bâtiment quelconque , sur une rivière ou sur un canal, soit à bras d'hommes, soit avec des chevaux. Le chemin destiné à cette opéra= tion est appelé chemin de halage ; ces chemins doivent être toujours tenus libres. } ( Mar. ) Haler signifie aussi ,en termes de marine , üirer un cordage, et faire force dessus. HALICATIQUE ,; s. f. 1du.grec anseurinn ( alieutiké), fait d’an:ete ( alicu6 ), pêcher : Part de pêcher. HALLE, s.f. de l’allemand Aall; | lieu couvert , maison, portique , que l’on croit venir du latin aula. ( Commune ) Place publique , or- dinairement couverte ; qui sert à te- nir le marché ou la foire. HALLUCINATION, s. f. du lat. allucinor, se méprendre. (Héd.) Méprise, bévue. Boer- rhaave s’est servi de ce terme pour désigner certaines affections de la vue, dans lesquelles les objets n sont point représentés, tels qu’ils doi vent l’être. ‘ | HALO , s. m. du grec Zrxwç ( La2 lôs) , aire. ( Cptique) Météore qui paroît em forme d’anneau , ou de cercie lu- ! mineux, et de diverses couleurs y autour du soleil, dela lune , et: des étoiles. F’oyez ARC-EN-CIELY COURONNE. | HALOTECHNIE , ou ALUR- GIE , s. €. du grec äxs (kalsÿ4 sel , et de réyyn (fec/né ), ant. ( Chimie ) Partie de la chimie qui a pour objet la fabrication des sels en grand. | HAUTE, s.f. de l'allemand 4alfe, | impérat. de ha/fen , s'arrêter ; Ou) peut-être de l’italiea alto, far alle, s'arrêter. | a. HAN (Art. mili. ) Pause que l’on fait faire aux geus de guerre dans leur marche , soit pour se délasser, soit pour leur faire prendre le tems né- cessaire pour entreprendre quel- qu’action de guerre. Il se dit aussi du lieu fixé pour s'arrêter. C’est un terme de com- mandement militaire, dont les of- liciers se servent pour faire arrèter leurs soldats, HAMAC, s. m. de l’ancien saxon hamaca , ou peut-être de Lang- ait , qui dans les langues du Nord signifie natte suspendue. (Marine ) Lit suspendu à l’usage des matelots sur les vaisseaux ; 11 est composé d’un morceau de grosse toile , en forme de quarré long ; à chaque bout sont des œillets, dans lesquels on passe de petites cordes, nommées filets, que l’on réunit par leur extrémité, pour en former une boucle; c’est à chacune de ces bou- cles qu’on attache à chaque bout une corde nommée Lauban,parle moyen de laquelie on suspend le amac à des crochets, ou taquets, placés à cet effet aux banes du vaisseau dans les entreponts. Ce amac a beau- coup de ressemblance avec cette es— pèce de hit dont les Indiens font usage , mais qui sont beaucoup plus | recherchés. HAMPE , s. f. corruption de hante, fait de Aant, qui en lan- gue tioise signifie main. Les An- giais disent Zand : Le bois d’une hallebarde, d’un pieu, d’un pinceau. ( Botan.) Lakampe, en termes de botanique , est une espèce de tige herbacée qui n’a pas de feuilles, qui part immédiatement de la ra- cine , et qui est destinée à porter les parties de la fructification, comme CR le pissenlit , le colchique d’au- omne; c’est uu pédoncule radical. HAN , s. m. mot turc. ( Relat. et Voyages ) C’est une espèce de caravanserai, que l’on À dans quelques endroits du evant, où les voyageurs cet les marchands peuvent se retirer avec leurs équipages. La différence du an et dun cara- yanserai ne consiste guère que dans ja grandeur; ce dernier étant un “lvaste bätimeut , et l’autre n'ayant | | | | | | | | | ” $ fI A N 335 que quelques petits appartemens, qui sont tous rassemblés dans une espèce de grange. in conséquence des capitulations entre la France et la Porte-Otto- mane , les Français out à Seyde, Alep, Alexandrie, et dans plusieurs autres échelles de cette côte, des hans qui leur appartiennent, et où ils sont logés séparément des autres pations. HANCHE , s. f. du lat. barbare anca, que l’on croit venir du grec &yxn ( agké ). Les Espagnols et les Italiens disent anca. (Anat.) La partie du corps de l’horume , dans laquelle le haut de la cuisse est emboité. ( Manège ) Hanche se dit du train de derrière du cheval : mettre un chesal sur les hanches, c’est le mettre bien ensemble ; le mettre sous lui, c’est le dresser à plier et * baisser les hanches. ( Marine ) Les hanches d’un vaisseau sont les flancs du vaisseau, en arrière du milieu, et au voi- sinage de la poupe. Canonner un vaisseau par la hanche, ou dans la hanche; aborder un saisseau ar la hanche. HANSCRIT , ou SAMSKERIT , ou SAMSKROUTANS, on SHANS- CRIT , s. m. ( Hist. de l’Indostan ) Langue savante des Indiens, dans liquelle sont écrits les livres de religion. HANSE, s. f. mot allemand qui sisnifie soczété : société de plusieurs villes d'Allemagne et du Nord, qu’on appelle anséatiques. (gormmerce j Cette société de villes unies par ua intérèt commun, pour la #protection de leur com- merce, commença entre Hambourg et Lubeck ; ensuite, les villes voi- sines , savuir , celles de la Saxe et de la Vandalie y entrèrent. Bientôt cette association s’étendit au loin, etilfut établi, dans différens Etats, des comptoirs , où étoient adressées les marchandises des pays voisins, pour passer pluscommodément par- tout où elles seroient nécessaires aux intéressés. Plusieurs souverains accordtrent des priviléges à la anse, dans la vue d’en attirer chez eux le com- merce. X 2 524 HAR L'invention de la boussole, les découvertes faites en Afrique, aux Indes orientales et en Amérique, la jalousie des princes voisins, le système militaire qui s’est répandu dans le nord de l’Europe , et d’au- trescirconstauces ontréduitlazurnse de quaire-vinot villes dontelle étoit composée , au commencement du seizieme siècle, aux seules villes de Lubeck , de Hambourg et de Brème. HANSGRAVEÉ, s. m. composé de deux mots allemands, Lanse, 4.° partie du tems que le soleil met à revenir au méri- dien , ou du jour solaire vrai Les heures antiques planétaires ou judaïques , eures temporaires, heures inégales , usitées autrefois chez les Juifs et les Romains, com- mençoient au lever du soleil, et recevoient leur nom d’une des sept planètes ; cet usage étoit venu des -Egyptiens , suivant Hérodote. Le dimanche , au lever du soleil, la première heure étoit pour le So- leil ; ensuite venoient Vénus, Mer- cure , la Lune qui étoient supposés au dessous du Soleil , puis Saturne, Jupiter et Mars qui étoient au-des- sus. Par-là , il arrivoit que le lende- main commençoit par la lune, et voilà pourquoi le jour de la lune, c’est-à-dire , le lundi , fut placé à la suite du jour consacré au soleil. Les /eures babyloniques commen- goient à se compter au lever du soleil; cela se pratique encore à Ma- jorque et à Nuremberg. Celles des. ÆEgyptiens et des Romains commen- çorent à minuit; et cet usage est encore celui de la plupart des na- tions de l’Europe. Les heures, dans les Septante, indiquent seulement les quatre sai- sous, comme dans Homère et dans Hésiode. Tous les astronomes commencent à compter les heures depuis midi, comme faisoient autrefois les Um- bres, et comme font aussi les Ara- bes. Les astronomes vont aussi jus- qu'à 24 heures; ainsi, lorqu’on compte dans la société le 2 jauviez- nn ne RE de ut 844 HEU huit Heures du matin, les astro- nomes disent , le 1.°* janvier, à 20 heures ; et c’est ce qu'ils appellent déms astronomique. ; Les Athéniens commençoient à compter les heures depuis le cou- cher du soleil ; on en x de même eu Italie. Les Italiens commencent leurs 24 heures une demi-heure après le coucher du soleil. Les astronomes distinguent trois sortes d’Aeures astronomiques. Heures solaires vraies ; c’est-à- dire, celles que marque chaque jour le soleil sur nos méridienues et nos cadrans, mais qui varient tous les jours à cause des inégalités du so- eil. 7. TEMS VRAI. Heures solaires moyennes ; ces Heures sont égales et uniformes ; elles sont la 24° partie du jour moyen , Cest-à-dire , d’un retour moyen du soleil au méridien. Ce sont ces Meures égales et ces jours moyens sur lesquels se règlent tous les calculs, ainsi que les pendules astronomiques. #. TEMS MOYEN. Heure du premier mobile; ve sont celles que l’on compte par la révo- lution des étoiles fixes, qui est la véritable durée de la rotation de la terre et qui est toujours égale, ou 23 h. 56 min. 4 second, de tems moyen. Il ya des astronomes qui règlent les horloges on pendules sur ces heures du premier mobile ; is y tronvent cetavantage que les étoiles passent tous les jours à la mème heure de la pendule , mais le soleil y passe euviron quatre minutes plus tard. Heure estquelquefois le nom d’un instrument de gnomonique propre à montrer les /eures du jour et la hauteur dusoleil. ( Liurgie ) Heures canoniales ; on appelle ainsi des prières que lon fait dans l’église catholique, à cer- taines Aeures , soit du jour , soit de la nuit. Elles sont au nombre de sept; savoir, ma!ines et laudes , prûne, lierce, sexte, ROne, yépres et complies. Ce qu’on appelle matines s’appe- loit autrefois l'office de la nuit. Prime , tierce, sexte et 71one sont des dénominations qui rappellent la division du jour artiliciel des Juifs et des Romains. Ils distinguoient HEX dans le jour artificiel, pris du lever au coucher quatre parties princi- pales, prime, lieice , sexte et none. Prime commençoit au lever du soleil; fierce, trois eures après, sexte , à midi, et none trois /eures après le coucher du soleil ; mais ces heures étoient plus ou moins gran- des , selon que le soleil étoit plus ou moins de tems sur lhorizon. Les parties de l’oflice furent ap- pelées Aeures, parce qu’elles de- voient se réciter à certaines Leures, comme à prime , à tierce , etc. , et heures canoniales, parce qu’elles étoient prescrites par les règles, par les canons. : HEURTER. ,v.a de l’allemand hurten , dont les Anglais ont fait hurt dans le mème sens: choquer, toucher , ou rencontrer rudement. (Peinture) Ce peintre affecte de heurter ses tableaux ; cette esquisse n’est que heurtée. Le heurté est resarlé comme une qualité indiffé- rente en soi, et qui peut être bonne où mauvaise , suivant l’usage qu'on en fait ; il est l’opposé de fozdu; re- gardé comme un défaut , il est Pop- posé du léché. Dans un tableau fondu, les teintes, se suceédant les unes aux autres par des nuances insensibles , se noyent les unes dans les autres, et ne peu- vent être discernées que par un œil expert. Dans un tableau heurté, les teintes sont posées largement, on pourroit dire brutalement , les unes à côté des autres; non-seule- ment leur succession brusque est très-sensible , elle est même cho- quante, si l’on regarde l’ouvrage de fort près ; mais quand on le voit de loin, l’air s’interpose entre le tableau ét l’œil du spectateur , fond et noie ces teintes, et change lé- bauche grossière en une peinture ter- minée. On disoit des fresques de Lanfrane, que lair les finissoit. Les premières pensées des pein- tres ne sont que des esquisses très- heurtées : ils ne les font que pour eux, et elles deviennent quelque- fois dans la suite très-précieuses aux vrais ContCisseurs. HEXACORDE , s. m. du grec # (ex ) six et de yopd (chordé ); corde: à six cordes. HEX {Musique ) Instrument à six cor- des. 11 se dit aussi du système com- posé de six sons , tels que l’exa- corde de Gui d’Arezzo. HEXAËDRE, s.m. du grec ££ (hex ), six, et de édoa (hedra), siége : base à six faces. (Géom.) L'hexaëdre est un des cinq corps réguliers, qu'on appelle aussi cube ; il est ainsi appelé parce que chaque face peut être prise pour la base da corps régulier: un dé à jouer est un Lexaëdre. HEXAGONE , s. m. du grec ££ (ex), six, et de yoviæ ( gorua), angle: à six angles. Géom. ) Figure composée de six anoles et de six côtés. Un Aexa- gone régulier est celui dont les an- gles et les côtés sont égaux. On dé- crit donc un hexagone régulier en portant six fois le rayon du cercle sur sa circonférence. Pour décrire un Aexa gore répulier sur une ligne donnée , 1l ne faut que former un triangle équilatéral ; le sommet sera le centre du cercle circonscriptuble à l’hexagone que l’on demande. HEXAGYNIE. s. m. du grec :£ hex), Six, et de yurn (guné), emme. ( Botan. ) L’hexaginie est le sixième ordre des classes du sys- tème sexuel de Linné , celui qui renferme les plantes dont les fleurs ont six pistils, ou six organes fe- melles. HEXAMERON , s. m. du grec #£ (lex), six, et de suépa ( hé- méra), jour: de six jours. (Ecrit. Sainte. ) C’est le titre de tous les commentaires, tant au- ciens que modernes, sur les pre- miers chapitres de la Génèse, et l'histoire de la création et des six premiers jours du monde. HEXAMÈTRE , adj. ets. du gr. #£ (hex), six, et de pérpoy ( mé- tron ), mesure : de six mesures. ( Poësie anc.) Il se dit des vers grecs ou latins, composés de six pieds. HEXANDRIE, s. f. du grec ££ (ex), six, et d’aväo (anér), gé- nit. ævdsos ( andros), mari: à six maris, | _(Botan, ) C’est la classe VI du | | A HI A 545 système sexuel de Linné, ceïle qui renferme les plantes dont les fleurs hermaphrodites ont six étamines. HEXAPÈTALÉES , adj. du grec ££ (lex), six , et de æéraaov ( pé- talon), pétale, formé de æiTa® ( pétad), ouvrir: à six pétales. ( Botan.) On nomme ainsi les corolles qui ont six pé/ales. HEXAPHYLLE , adj. du grec &£ ( ex) , et de otrxaov (phullon ), feuille : à six feuilles. ( Botan.) Qui a six feuilles on folioles. HEXAPLES , s. m. du grec ££ ( hex ), six, et de àmrcw ( hap- lo), expliquer: à six explica- uons. ( Ecrit. sainte) C’est ainsi qu’on appelle un ouvrage publie par Ori- gène , qui contient en six colonnes, six versions grecques du texte hé- breux de la Bible. Ces six versions sont celles des Septarite d’Acquila, de Théodotien, de Symmaque , une version trouvée à Jericho , et une à Nicopolis. |, HEXAPTERE , adj. du grec ££ ( ex.) , six, et de mrtpoy(ptéron), ailes : à six ailes. ( Botan. ) Qui a six ailes. HEXASTYLE, s. m. du grec £ ( lex), six, et de sûxoc ( stulos }, colonne: à six colonnes, ( Archit.) Edifice qui a six co- lonnes de front. HIATUS , s. m. mot purement latin , qui signifie ouverture de la bouche. ( Poësie )Sorte de bäillement qui fat quelquefois nn mauvais effet. Si l’on place de suite deux mots, dont le premier finisse par une voyelle autre qu’un e muet, et le second commence par quelque voyelle que ce puisse être, ce son- cours fait une rencontre de voyelles qu’on ne peul prononcer de suite sans y interposer une sorte de bâil- lement qui rend la mesure extrè- mement languissante. C’est ce con- cours , cette rencontre, ce bäille. ment qu’on appelle Azatus. Dans ce vers de Théophile: Il est vrai que mon sort en ceci est MAUVAIS. (Art dram.) Hiatusse dit aussi, 546 KID en parlant des pièces de théâtre, lorsqu'il s’y trouve une scène qui m'est point liée avec les autres, et qui interrompt le cours de Paction ; et dans fa représentation d’unepièce, lorsque Pacteur n’entre point au moment juste qu'il devoit, où que le tacäcre demeure vide. (Pratique ) Hiatus se dit en- core d’une interruption dans une généalogie , lorsque dans une suite d’aïeux , il en manque un ou plu- sieurs qu’on ne trouve point ni dans Phistoire, ni dans les titres. (-Anat. ) Les anatomistes se sont évalement enparés de ce mot, pour exprimer le baillement , ouverture qui se fait en queique endroit. HIBRIDE , ou HYBRIDE , adj. du grec @rce( hubris), génit. vG@#d'oc {Aubridos }, animal dont le père et la mere sont de différentes espèces. La racine de ce mot est U@prc ( Au- bris }, affront, injure ; comme si ces sortes de naissances étoient un ou- trace fait à la nature, où une es- pèce d’adultère commis par la na- ture elle-même. ( Grammaire) Les grammairiens l’emploient par analogie , pour dé- signer les mots tirés de deux lan- ques. Cholera-morbus est un mot hibride , par ce qu'il est tiré du grec et du la:ir. ( Botan.) Hibride se dit aussi des plantes qui doivent , ou paroïssent devoir leur origine à deux plantes d'espèce différente. HIDALGO, s. m. mot espagnol , titre d'honneur. $ ( Econ. polit.) En Espagne, on tent pour Æidalgos , ceux qui peu- vent montrer n’étre descendus des Mores; et c’est le titre que pren- nent les nobles qui se prétendent descendus d'anciennes races chré- tiennes, sans mélange de sang juif ou more. HIDROTIQUE, adj. du grec fdp- œixoc ( hidrôtikos ), qui fait suer, formé d’idpoe ( hidrôs) , sueur. ( Méd.) C’est ainsi qu’on appelle les remèdes qui procurent la sueur. C’est la même chose que SUDORI- FIQUE , 7. ce mot. Hidrotique , est encore le nom d’une fièvre sudori/ique, C’est peut- HIE être la même chose que SUETTÉ, VW. ce mot. HIÉRARCHIE, s. f. du grec {epèç (hiéros), sacré, et d'apyà arché), empire , Souvernement : gouverne-— ment sacré. ( T'héol.) Subordination qui est entre les divers chœurs des anges. Selon St-Denis , il y a neuf chœurs des anges, divisés en trois Arérar- Fe c 165. (Disciplinr ecclés.) M se ditaussi sur la terre, de Ja subordination entre les prélats et les autres ecclé- siastiques ( Econ. polit. ) Ce mot s’applique à tous les établissemens où l’on re- conuoit divers degrés d'autorité où de pouvoir, subordonnés les uns aux autres. La liérarc'ie des pou- soirs , la hiérarchie militaire, la hiérarchie administrative. HIÉROGLYPHES, s. m. du grec ispoc ( Éteros), sacré , et de yrügæ (gluphé ), graver ; gravure sacrée. ( Ecrit.) Ce sont des espèces dé figures que l’on dessinoit, et dont on se servoit pour expliquer sa pensée, avant la découverte de l’écriture al- phabétique. # Les h’éroglyphes ont été d’asage chez toutes les nations , pour con- server les pensées par des figures, et leur donner un être qui les trans- mit à la postérité. On peut donc re garder les liérogl; pes comme le premier pas fait vers l’écriture al- phabétique : les pensées morales se rendoient aussi par #zéroglypres. Les/zéroglyphes qui étoient dans le principe une écriture de nécessité, devinrententreles mainsdes prêtres Ecyptiens , une ecriture sacrée , sur tout lorsque l'écriture épistolique: succéda à l’hziéroglyphique. Ces prêtres donnèrent une origine di- vine aux Æzéroglyphes ; et le peu- ple , toujours superstitieux , s'em= pressa d’ajonter foi à ce qu’on lui débitoit à ce sujet, et il crut à la vertu de ces figures symboliques ; aussi les faisoit-on oraver sur des pierres précieuses , et on les portoit en facon d’amulettes et de charmes. Warburthon, dans son essai sur les kiéroglyphes, pense que les ins= criptions sculptées sur les obélisques dans les places publiques, n’étoient | | HIL point du tout une écriture myslé- rieuse , et que loin de contenir une doctrine secrète , ces inscriptions ne faisoient qu'exposer aux yeux du peuple les choses dont on vouloit qu'il conservät le souvenir. HIEROGRAMMES, s. m. du gr. iepos ( Aiéros ), sacré, et de yp4uux ( gramma ), lettre, caractère : ca- ractères sacrés. { Ecrit.) Caractère sacré dont l'écriture sacerdotale étoit composée chez les Egyptiens. Plusieurs savans prétendent qu'il ne faut pas confondre les A/éro- grammes avec les htéroglyples ; que ceux-là étoient des Azérogly- ples simplifés, et assujettis a un petit nombre de traits de conven- tion , tels que ceux qu’on voit au- tour des bordures de la table d’Isis, { actuellement déposée dans le ca- binet des médailles de la bibliothè- que nationale ). Les caractères qui y règnent, peignent en abrégé les dieux, les instrumens, les vases, etc., représentés en grand dans le corps de la Fable. On appeloit Azérogrammatées , les prêtres qui composoientles livres écrits en caractères /zérogramma- tiques. HIEROGR APHIE, s.f. du grec sepos ( hzéros) , sacré , et de yp400 (graphé ) , décrire: description des choses sacrées. HIEROLOGIE , s. f. du grec i 4 2] 556 HO ( Marine ) On entend par ce mot le sillage d’un vaisseau on la trace, le bowilonnement eu tourbillons , ne laisse après lui dans la direction E sa route un vaisseau qui marche. C’est Peffet de l'agitation des eaux qui cherchent à reprendre leur ni- veau , et à remplir le vide qu'y a fait le vaisseau en avançant dans l’espace. V. SILLAGE. HOUARI , s. m. corruption de l’anglais wherry , barque ou bateau de passage. (Martie ) On distingue en France ar ce nom une sorte de bâtiment portant deux mâts et deux voiles triangulaires ; cette sorte de voilure rend ces bâtimens très-propres à pincer le vent : mais ; malcré cet avantage, ils ne peuventètre d'usage dans les grandes navigations , ne pouvant porter de voiles d’étai , ni buniers. HOUE , s. f. de l’anglais 4ow ou Zoe , dans la mème siguification. ( Agric. ) Instrument de fer large et reconrbé , quia un manche de bois , et avec lequel on remue la terre en la tirant vers soi. HOUILLE, s. f. mot flamand , £ormé du lat. barb. 4allæ ou hyllæ. ( Minéral. ) La houille ou char- bon de terre , est un corps fossile qui se fait par la concrétion d’une ma-— tière bitumineuse , qui après sa réu- pion avec diverses substances miné - rales ou végétales, s’est durcie et confondue avec elles. La houille brûle avec une odeur biinmineuse. Ses lits s’étendent al- ternativement entre des lits d’argile schisteuse et de grès ; quelquetois , mais plus rarement , entre des pier- res calcaires. On peut dépouillerlahouille d’une partie de son bitume par une pre— mivre combustion ; c’est ce que les anglais appellent COAKS , 7. ce mot ; On en retire aussi du goudron et de l’ammomiaque. HOULE , s. f. mot celte fait par onomatopée. ( Marine ) Mouvement des eaux de la mer ; ce terme exprime parti- culièrement l'élévation sourde des vagues , qui subsiste à la suite d’an gros vent, lors mème que ce vent à changé. CG HUÜI HOUPPÉ, s. f. du lat. upupa, oiseau qui porte sur sa tête une toufle de plumes. ( Manuf.) H se dit dans les ma nufactures de laine , de la laine peignée par le houppier. ( Physiol.) Houppes nerveuses ; ce sont de petites pyramides ner- veuses , qui tirent leur origine de expansion des nerfs répandus dans le tissu de la peau. ( Botan.) On appelle Aouppe un assemblage de poils qui ne parois sent avoir tous qu’un même point d'insertion, et qui s’écartentensuite. HOURCE, ou HOURQUE, ou HOUCRE, s. f. de l’espagnol hurca, dont les Hollandais ont fait aukker , et les Anglais Aowker. ( Marine ) Bâtiment très - usité chez les Hollandais ; il est ordinai- rement à varangues plates, à gros ventre, et à cul rond. Il porte un grand mât à pible , avec deux, ou EM trois voiles quarrées , e mème que les vaisseaux. Plu- sieurs nations duNord en font usage. Le roi de Danemarck a des Aour- ues construites en frégates ou cor- vettes, qui portent dx à douze canons en batterie, et qui font absolument l'office de corverttes. Ces bâtimens sont très-propres à naviguer au plus près du vent. HOURIS , s. f. mot turc ou arabe. Mahométisme ) Les Musulmans appellent ainsi les femmes dont Ma- homet leur a promis la jouissance dans le EM , en les flattant qu’elles seront plus belles que celles qu’ils auront connues sur la terre ; que leur tendresse égalera leur vi- vacité, et que ni les années, ni les plaisirs ne terniront éclat de leurs charmes, HOUSSARD ou HUSSARD , s. m. terme hongrois. (Art milit.) Les hussards sont en Hongrie une espèce de milice à cheval que l’on oppose à la cava= lerie ottomane. Les hussards sont connus en France depuis 1692; ils ont une manière particulière de combattre , et on s’en sert ordinai- rement pour envoyer en parti, où à la découverte. HUILE , subs. f. du grec #xær0v ( élaion ) , dont les Latins qnt fait oleum. : HUI ( Hist. nat.) Liqueur grasse et onctueuse qui se tire de plusieurs sortes de choses, soit par la simple expression, soit par le moyen du feu. Huile minérale ; c’est un bitume liquide qu’on tronve dans le sein de la terre, Les lieux les plus connus pour cette sorte de prod betian mi- nérale, sont les environs de Der- bent et de Bacou en Perse, et gé- néralement les endroits où 1l y a eu jadis des volcans. L’Auile minérale, trèsfluide , est appelée raplte ; celle quiest plus épaisse est appelée La pétrole. Huile végétale ; c’est une espèce de suc propre qu’on trouve dans quelques végétaux; l’onctuosité, la fluidité, Pindissolubilité dans l’eau, la combustion avec la flamme, la volatilité sont ses propriétés prin- cipales. La plupart des plantes con- tiennent plus ou moins de parties huileuses , on d’alimens propres à les former. Les sels essentiels, les mucilages, les résines en fournis- sent par la distillation. ITuile fixe, anciennement appe- lée huile grasse, huile douce, ou huile par expression ; c'est un suc plus où moims épais, doux, mo- déré , peu coloré, composé de car- bone , d'hydrogène, et d’un peu d'oxigène. L’Auile fixe s’allume uand on la chauffe jusqu’au point de se volatiliser. De-là toutes les semences des végétaux en contien- nent une plis ou moins grande quantité : on la retire par expres- sion. Huile volahile, ci-devant Auile essentielle , ou essence ; cette huile est âcre, très - odorante ; elle se réduit entièrement en vapeur à qua- tre-vingts degrés : elle est inflam- mable par les acides, s’épaissit en résine par l’oxigène , et brüle plus vite que l’Auile fixe. Elle est placée dans la racine, la tige, l’écorce, les feuilles, le calice des fleurs , les enveloppes des fruits et des semen- ces : on l'extrait par la distillation et par l’expression. Les parfumeurs donnent le nom d'essence aux huiles volatiles, et ils les combinent avec l’alcool, les pâtes, les pommades pour l’usage e la toilette. à HUIT 557 Huiles animales ; on retire des huiles des abattis de bœuf, vache, mouton, etc., de presque tous les poissons ; mais leur odeur fétide oc- casionnée par la putréfaction des humeurs gélatineuses, par la ranci- dité ordinaire des Auiles, et enfin par un goût d’empyreume, lors- qu’on a employé une forte chaleur dans l’extraction, n’a pas permis pendant long-tems de les employer dans les usiges domestiques , dans les arts et dans les manufactu- res. Plusieurs savans se sont occupés en France, en Angleterré et en Allemagne , de la purification des huiles animales : les substances qu'on a employées pour prévenir leur putrescence, sont les acides, les alcalis, les oxides métalliques, les sels neutres , les huiles essen- tielles, lalcool, l’ean et l’air. Mais, de toutes ces substances , celles qui jusqu’à présent ont paru les plus économiques pour l’édul- coration des huiles , sont la craie et la chaux employées avec propor- tion convenable de saumure , ou solution de sel marin. ( Peinture ) Peinture à l'huile ; c’est une ésjèce de peinture dont les couleurs sont tontes détrempées et broyées avec de l’Aurle. La peinture à l’Auile fut inconnue aux anciens, et parmi les modernes, elle ne fut pratiquée que dans le quatorzième siècle. L'auteur de ce secret admirable fut Jean Van-Eick. plus connu sous le nom de Jean de Bruges. Il fut d’abord d’usage de peindre à l’Auile sur des planches de bois, ensuite sur des lames de cui- vre, pour de petits tableaux; enfin, sur des toiles et sur de gros taffetas. Huiles siccatives; les huiles, con- sidérées comme servant aux pein- tres, peuvent être rangées en deux classes ; la première contient celles qui peuvent, en certaines circons- tances, se sécher d’elles-mêmes, et qui le peuvent toujours moyennant l’addition de quelques substances ; la seconde renferme les huiles qui ne sèchent par aucun moyen. On appelle les premières Auiles siccalives : il y en a trois d’un usage commun , l’Auile de noix, l'huile de lin, et l'huile de pavot. 358 HUI L'huile siccative doit sa propriété à un mucilage ou gomme qui sur— nage, et qui se solidibe par l’état de repos et par le contact de l'air. L'huile de lin est celle qui donne le plus de ce mucilage ; ensuite lAuile de noix; enfin, TAuile de pavot : V'uile d'olive n’en contient pas, dé même que les autres huiles, appelées, à cause de cela, fiuiles 7107 siCCa'tves. Jusqu'à ces derniers tems, on a employé divers ingrédiens pour faire see plus vite les huiles ; tels que les pente de plomb, les substances salines , les terres et les gommes; mais l’expérience a démontré que ces ingrédiens dépravoient les cou- leurs et finissoient par Les détruire. On a donc cherché un moyen de préparer l’Auile , pour la pemture, de manière que les couleurs y étant mêlées ne pussent pas s’altérer. Les résines et les bitumes paroïssoient offrir une substance capable dé don- ner aux couleurs le TRE ét la durée dont elles sont susceptibles; mais ce n’a été qu'après des essais multipliés qu'on areconnu que l’am- bre et le copal étoient les plus pro- res pour remplir cet objet. Et voici esraisons que Sheldrake, l’auteur de cette découverte , donne de leur supériorité sur tous les autres véhi- cules employés jusqu’à présent pour faire sécher plus promptement les huiles des peintres : « Quand ces deux substances sont dissoutes dans l’Auile, elles forment une masse homogène , qui sèche en épaississant , comme cela arrive aux huiles siccatives ordinaires, qui con- sistent en parties hétérogènes, dont quelques-unes se séparent pour sé- cher à la surface. » L’ambre et le copal n'étant solubles dans aucun des menstrues qui dissolvent la plupart des sub- stances résineuses, Îes tabléaux peints avec leurs concours peuvent étre impunément nettoyés avec ces menstrues ; et comme l’ambre et le copal sont extrèmement durs , et les substances les plus durables de leur ordre , ils défendent les couleurs de toute atteinte, mieux que ne le fe- roit aucun véhicule connu. » Un passage du Traité de Léonard de Vinai sur la Peinture, dans lequel HUM il parle de la solution de l'ambre dens l’Auile de noix, feroit croire qu'il n'ignoroit pas le procédé de Sheldrake. ( Culte cath. ) Huile d’onclion ; c’est un parfum que Moïse afoit composé pour sacrer les roiset les pontifes , et pour en sacrer les vases et les instrumens du culte divin , et que. l’église chrétienne a jugé à propos de conseryer On s’en sert dans le baptème, la confirmation, l’extrème-cnction , lérdination, ét dans plusieurs consécrations de cho- ses inanimées. HUISSIER , s. m. du viéux mot huis, qui signihe porte , entrée: et huis vient du latin os!ium , dont les Italiens ont fait wscio , pour porte, et usciere, pour huissier. ( Pratique) Officiér établi peët assister lès juges dans leurs fonc- tions, pour signifier les actes judi- ciaires ét éxtra-jJudiciaires, ét Îles faire mettre à exécution. HUMERUS , s. m. mot latin. (-{nat.) Mot latin qu’on a retenu en français pour désigner los du bras. D’umérus ; les amatomistes ont fait Auméraire, où huméral pour désigner çe qui à rapport à l’Aw- rnerus où à l’épauie. HUMEUR, s.'f. du lat. umor. ( Physiol.) On donne lé nom d'humeur à toute substance liquidé produire dans le corps de l’homme, médiatement où immédiatement pat la digestion des alimens. 7. CHYLE, SANG, EXCRÉMENS, RECRE- MENS’ LYMPHÉ }BILE, ect” ( Oculis'e) Humeur de l'œil; cé sont des parties du globe de lœil plus ou moins fluides, ét qui sont ren- fermées dans les intervalles compris entre les membranes qui composent ce globe. Il y a dans l'œil trois sortes d'Aumeurs ; ‘arties appliquées en recouvrement es unes sur les autrés, à-peu-près à la manière des tuiles d’un toit. * IMBROGLIO, s. m. mot em-— prunté de litalien , qui signifie embrouillement. confusion : il se dit particulièrement , en parlant d'une pièce de théâtre, d’une in- trigue extrèmement compliquée. IMITATION, s. £. du lat. smitart, imiter : l’action par laquelle on imite. ( Littérature) Dans les ouvrages 86 1MM d'esprit, l'émitatior est un emprunt de: ensées d’un autéur, qu’on s’ap- proprie par usage qu’on en fait, par la touruure qu’on leur donne. Yes! dns ce sens qu’on dit que les plu: beaux er droits de Virgile sont des Zu ions d'Homère. ( s'ei ture) 1’imi a to: est la pre- mière partie de la peinture, mais non pas L. plus Lhe. Deux routes conduisent au bon goût ; Pure, plus dificile ; consiste à faire choix dans la n ture même de ce quies le plus utile et le plus bear ; l’autre, plus aiste , se borne à ét dier les ouvrages où ce choix à déjà été fait. IMATERSION, s, f formé du lat. immérsee , composé de la pré- positonusn, dans, et de mercee, longer; p'onger dans: action pr LS uel'e on plonge dans Peau. Ast D Co net cémetit d'une éclipse ; que‘quefois on se sert pour désigner fe tems où un astre est si proche du soleil qu'on ne peut le voir, parce qu’il est comme enve- loppé dans ses rayons ; mais il se dit plus ordinairement du commen- cement d’une éclipse d'étolle, quand celle-ci est cichce pr la lune. On s’en sert aussi pour les éclipses de {une L'imme:sion est le moment où la lune commence à être toute obs- eurcie . ou plongée dans l'ombre de Hi terre. Jinmersion se dit aussi en par- lant des sateilites de Jupiter, dont les observationsont été d'une grande utilité pour la détermination des longitudes. ( C’ mie) Immersion est en usage en chimie, pour exprimer une es- pèce de calcination qu se fait en longeant un corps dans quelque He afin de le corroder. C’est aussi une espèce de lotion qui consiste à faire tremyer une substance dans quelque flu:de, pour à corriser où J’améliorer. IMMEUBLES , s. m. du latin ëmmcbiia, biens en fonds ou qui tiennent lieu de fonds. ( P atique ) On distingue deux sortes d’zmenbles, les réels et les fictifs. Les smmeub'es réels sont la Surface de la terre et ce qui est ädhérént à sa surface. Les s1meu- 1MP Bles fictifs sont les offices vénaux casuels, et les rentes constituées. IMMUNITÉ , s £ du latin àm> munitas , formé dela particule né- gative 27, et dé munus, charge : exemption de charge. (Pratique ) Exemption de quel- que chorge , devoir ou imposition ; rivilége. IMPAIR , adj. du latin empar , no“ jar, qui n'est pas parr. (Ain, ) C’est ainsi qu’on nom- me, par opposition à pair, un nom+ bre qui ne se peut exactement diviser par deux. Le nombre zmpair a été en grande vénération LP uité piyenne. On le eroyoit par a nr agréa— ble à la divinité. C’est en nombre im air que le rituel magique pres- crivoit ses plus mystérieuses opé- rations ; il m’étoit pas nou plus indifférent dans l’art de la divina- tion ni des augures; il s’est assujetti jusqu’à la médecine, L'année cli- matérique est, dans la vie humaine, une année 2m; ire ; entre les jonrs critiques d’une malade (7. CRISE); les jours 2mpa.s sont les jours do- miuans, soit par leur nombre , soit par leur énergie. ( Bo'un. ) On appelle felwle ims paire la terminale solitsire d’une feuille pinnée, etc. IMPALPABLE , adj. formé de Ja particule lat. négat. à’, et du verbe pa/pae, manier, toucher: qui est si fin , si délié qu'il ne fait aucune impression sensible au tou- cher. V. TOUCHER. IMPARFAIT, adj. de la partic. latine négat. ën, et de perficere, achever : non achevé. (Bo'an.) On dit quelquefo's fruzt impar, ail , pour dire un fruit d’une mauvaise venue; grarre unpar- faite, pour une graine qui n'a pas été fécondée; fleur imparfaile, pour celle à qui il manque quelque chose d’esssentiel à la fructifica- tion. (Gramm.) On appelle préléril imparjait, ou simplement l'smpar- fait, le yrétéril qui marque le coms commencement , le cours de lag tion sans en désigner Ja fin. J'ai- mais est un imparfait dans cette acception MP { Musique) Accord imparfait ; est par opposition à accord par- fait, celui qui porte une sixte ; et per opposition à Paccord plein , ce- ui qui n’a pas tous les sons qui lui conviennent et qui doivent le ren- dre complet. IMPARTABLE, adj. de la parti- çule lat. négat. 27, et du verbe partior, parliri, partager : quine peut être partagé, ( Prarique } 11 faut liciter cet immeuble, il est ëmpa/table. IMPASSIBILITE , s. f. de la particule lat. nég.£z, et de patior, éoufrir : qualité de ce qui est im- passible, qui ne peut souffrir. " L’empassibilité d'un philosophe, d’un juse, etc. IMPASTATION , s. f du latin barbare smpastatio, formé de la partic. lat. négat. :n, et de pasta, pâte, ( Archit,) Composition faite de substances broyées et mises en ate. ( Pharmarie) Réduction d’une oudre ou de quelque autre subs- ance en forme de pâte, au moyen de quelque fluide convenable, IMPÉNÉTR ABILITÉ, s. f. formé de la Atcule lat. négat. ir, et du verbe penel:are , pour perutüs znt;are, entrer dans l’intérieur : état de ce qui est impénétrable. ( Physique ) L’impénétrabilité, en termes de physique , est la pro- riété qu’ont les corps de ne point aisser prendre toute la place qu'ils occupent, par d’autres corps, que préalablement ces autres corps ne les aient ch:ssés de là. _ Cette propriété est générale à tous les corps ; ceux qui paroïssent se laisser pénétrer par d’autres , comme l’éponse , le sucre , etc. , ar l’eau, ne font que céder à 0 une partie de la place qu'ils occupent ; mais ils ne la leur cè- deut jamais toute entiere, parce gu'ils jouissent, comme l’eau, de imrénét:abili'é. IMPENSE , s f du lat. smpensa, formé d’impendo , dépenser. ( Pra‘ique) Dépenses faites pour Pentretiea où pour Pamélioration dun bien. à MP 33% IMPÉRATRICE, s. f. du latin 1m eratrix , dérivé d’impe:o , com= mander. (Econ. polit. ) La femme d’un Empereur, ou la princesse qui de sou chef possède un Empire. IMPERFORATION, s. f. de k partie. lat.nég £n,et de pe,jorare, percér , perforer : défaut d’ouver- ture. ( Chsrurgie) C’est un défaut d’ou- verture dans quelqu'un des pas- sages naturels. Imperforation de l'anus, etc.; on remédie à ce défaut en faisant une incision à la partie. . IMPÉRIAL, adj du 1. émperare, commander, dont on a fait impez rator , 1mpe 1um. k ( Econ. polit ) Qui appartient à l'Empire, ou à l'Empereur. Vil'es impériales; on appelle ainsi les villes libres qui composent le troisième collége du corps de Pempire d'Allemagne. Chambre irepériale ; c’est une justice souveraine établie pour les affaires des Etats immédiats de l’Em- pire : elle réside maintenant à Wet- zlar. Diè'es impériales ; c’est l’assem- blée des Etats de l’Empire : elles se tiennent ordinairement a Ratis- bonne. ( Numismatique) Les antiquaires appellent médailles impériales, les médailles des emperenrs romains , à commencer depuis Jules-César, par opposition à celles qui ont été frap- pées auparavant, et qu’ils appellent consulaires. * ( Plason) Aigle impériale : c’est celle qu’on représente 4vec deux têtes , et avec ke ailes déployées. IMPERMÉABILITÉ, s. f. de la partic. lat. négat. 27, de per, au travers , et de meo , passer : qua- lité de ce qui est imperméable , ou qui ne peut passer au travers. ( Physique) Propriété qu’ont cer: taines matières de ne pas se laisser traverser par d’autres. La matière du feu est la seule substance qui soit vraiment :mperméable. Toutes les autres n’ont l’Imperméabilité qu’en partie , c’est-à-dire, qu’elles sont :mperméables à certaries ma- tières , et non pas à d’autres. 378 IMP Cuirs imperméables. Voy. TAN- NAGE. IMPERTINENT, adj. de la par - ticule lat. négat. #n, et de pertinere, appartenir. lPratique) Ce mot se dit, au palais, de ce qui n’est as perti- nent; des preuves ou des faits qui n’appartiennent point à Ja question dont il s’agit. 4 IMPETRER, v. a. du lat.zmpetro, formé d’7, dans , et de patrare, faire , obtenir. ( Pratique ) Obtenir quelque fa- æ' quelque privilége, en vertu une requete. IMPLANTER , v. a. de la prépo- sition lat. 272, dans. et de plantare , planter : planter dedans. ( Anat. ) Ce terme s'emploie, en anatomie , avec le pronom persou- nel s’zmplanter, et signifie avoir son origine et son attache en quelque endroit. , ( Botan. ) I se dit aussi en bota- nique pour désigner la naïssance et l’'attache de certaines parties. Les feuilles sont'inplantées sur les branches , etc. IMPLIQUER , v. a. de la prépos. lat. 22, dans, et de plicare , plier : plier dedans, envelopper. ( Pratjgue) Engager dans une af- faire; dans une accusation, © IMPORTATION , s. f. de la pré- position lat. in, dans, et du verbe portare ee Paction de porter dedans, d'importer. . ( Commerce) Transport des mar- chandises de l'extérieur dans l’inté- rieur d’un Etat. C’est par la compa- raison que l’on fait des maärchan- dises importées à celles exportées , que s’estime la balance du com- merce. IMPOSER , v. a. du laun, #7, dans , sur, et de ponere , mettre : metire dedans ou dessus. ( Imprimerie) AImposer, c’est rancer les pages sur un marbre, selon la situation où elles doivent être , pour être mises ensuite sous Ja-presse, après les avoir préalable- iment entourées de différentes pièces de bois , qui forment la marse , et avoir serré fortement le tout dans dns un châssis de fer. IMP ( Finances ) Imposer quelqu'un ; c’est le mettre au 1ôle des 1mpo- sions. IMPOSTE , s. f. de l'italien 1m- posto , surchargé. (Archit.) Espèce de corniche sur laquelle pose une voûte, une arcade , et qui varie selon les di- vers ordres d’architecture, IMPRÉCATION , s. f. du latin imprecaære, pour malé precare, faire des souhaits contre quelqu'un : ma= lédiction. ( Rhétor. ) Figure de rhétorique propre aux passions. Quelquefois elle n’est que l’expression de Ja haine et de la fureur , comme celle d’Hérode contre la Judée, dans la tragédie de Marianne , par Vol- taire. s \ Quelquefois ‘elle est dictée par l'horreur du crime ; telle est l’77- précation que Racine met dans la bouche du grand prêtre Joad, dans Aihalre. . IMPREGNATION , s. f. du lat. imprægnalio , dérivéde præsnans, une femme grosse. ( Pharmacie } Action par la- quelle une liqueur s'imbibe et se charge des principes d’un médica- ment qu'on y fait macérer, infu- ser ou bouillir, et dont elle reçoit en même teïs la vertu. IMPRESCRIFTIBILITÉ , s. f. de la partic. lat. négat. #2, et du verbe prescribere, prescrire, or- donner. ( Pratique) Qualité de ce qui est impratcable , qui n’est gas sujet à la PRESCRIPTION. 7. ce mot. IMPRESSION , s. f. du lat. 2m- pressio, formé de #7, dans, sur, et de premere , presser, daus, sur : marque qui demeure sur quelque chose pressée par une autre. ( Peinture ) On appelle :mpres- sion, en termes de peinture, la préparation d’une toile d’un pan- neau destinée à être recouverte par le travail du peintre. On donne le même nom à la peinture à couches plates , qu’on emploie dans les bâtimens. ( Gravure ) Chez les graveurs et imprimeurs en taille douce, 17- pression se dit de l’empreinte que les planches de cuivre ou de bois Î dr pression de la musique en carac- EMP avées au burin ou à l’ean forte, aissent sur le papier ou le vélin, après qu’elles ont été frottées d’un noir où d'un reuge préparés , et et qu’elles ont passé entre Les rou- leaux d’une presse. ( Musique ( Impression de la musique ; le moyen employé le pie communément pour multiplier es compositions musicales, con- siste à les graver sur des planches d’étain , avec lesquelles on imprime de la même manière qu’en taille douce. Ce procédé est coûteux, et la planche d’étain ne sauroit tirer plus de huit à neuf cents exem- plaires. Ces considérations, et d’au- tres non moins imporiantes , ont fait désirer qu’on pût imprimer la musique comme on imprime un dis- cours ordinaire. ' Dans le premier âge de limpri- merie , les antiennes des pseautiers étoient notées à la main. On voit que dés 1485 , les notes étoient imprimées ; mais on jonore si elles étoient formées en caractères mo- biles | ou si elles étoient gravées en bois. - Le premier monument incon- testable de limpression des notes musicales avec des types mobiles, est sorti des presses d’Erhard De- glin , imprimeur à 1907. Depuis cette époque , l’im- tères mobiles , a été appliquée à plusieurs ouvrages , et notamment aux pseaumes de Clément Marot, Dès 1951, Robert Rallard prit le titre d’imprimeur dn roi pour la musique , et ses descendaus en ont conservé le privilége exclusif. * Depuis environ 60 ans, plusieurs graveurs et fondeurs de caractères ont fait des tentatives nouvelles, Ces artistes sont Breit Kopf, de Léip- sick ; Enschede ; de Hariem ; Sao- sard , de Bruxelles ; Fournier le jeune de Paris, Cando de Ja mème ville. Tous prétendent à l’houneur , ou de découvertes, ou de perfec- tionnemens plus ou moins impor- tans. Le 13 brumaire an 9, M. Ol- livier présenta à l'Institut une pièce de musique ‘intitulée : Ro- Mmance d’'Arabelle et Vascos, im- Aussbourg , en- I MP! 379 primée avec des caractères mobiles. Les types de M. Ollivier portent en même tems unote-et ligne. Le 25 messidor an 9, M. Du- peyrat, mécanicien, présenta à l’Institut une grande feuille sans titre ni paroles, mais d’une mu- sique fort compliquée , et une ro- mance de Cardonne , musique avec paroles. Ses procédés étoient mélés de stéréotypes et de caractères mo- biles. Dans l’an 12, M. Reinhard qui, dès 1788, s’occupoit du même ob- jet , présenta des épreuves Lu forme solide, imprimées en tr couleurs, sans changement de for- me , et sans que le papier quitte les pointures. Le cadre est noir et rouge ; dans la musique, les portées et les queues des notes sont en bleu. Il résulte de ces diversessais, et de ces divers procédés, qu’indépendam- ment des perfectionnemens qu’on peut espérer, on possède en France plusieurs moyens propres à exécu- ter à un prix modéré de la musique plus belle que celle qui résulte dela gravure sur étain; que cette mu- sique est incomparablement au- dessus de celle des anciens impri- meurs, et mème beaucoup au-dessus de la musique de Breit Kgpf, qui a un débit considérable en ÂAJle- magne. ( Manufactures ) Impression se dit aussi de j’art d'imprimer des satins , des taffetas, des toiles de coton à la manière des Indes. ( Bibliologie } Ce mot signifie l’action par laquelle on met en usage les procédés typographiques ; et dans ce sens on dit : Commencer l'impression d'un ouvrage; ou il sigrie le résultat de cette action ,et alors on dit : Une belle impression. (y draul.) Centre d'impression ; quand un fluide s’échappe d’un vase par unorifice horizontal ou vertical très-petit, relativement à la hau- teur de son niveau sur cet orifice, sa vitesse est la même sensiblement pour tous les points de l’orffice , et égale à celle qu’un corps pesant ac- querroit en tombant du niveau sur l’orifice. Maïs si l’orifice est de gran- deur sensible et verticale, il n’en 360 IMP est pas ainsi. Cependant, on peut toujours imaginer une hauteurtelle, ue , si ioutes les parties du fluide toient animées d’une vitesse due à cette hauteur, il sortiroit , dans le mème tes, une quantité de fluide égale à celle qui sort avec les vi- tesses effectives. C’est le point de l’orifice , où répondroit cette hau- teur comptée du niveau, que quel- ques auteurs d'hydraulique ont ap- elé centre d'impression. IMPRIMER, s. f. mème origine ne V. ce mot: l’art ’imprimer des livres. : L’smprimerte fut ignorte des an- ciens. Les Chinois, long-tems avant qu’on en eût l’idée en Europe, gra- voient, et gravent encore aujour- d'hui sur du bois, des caractères en relief , lesquels enduits d’encre, s'appliquent, sans le secours d’au- cune presse, sur du papier, mais d’un côté seulement. Les meilleurs critiques attribuent Finvention de l’émprimertie à Jean Guttemberg , natif de Mayence , et la fixent à l’an 1440. Mais cet artiste étoit encore loin de l’art typogra- phique, qui consiste à employer des caractères de métal, mobiles, que l’on peut réunir, composer, séparer et changer à volonté, afin de les faire servir snecessivement à Pimpression de différentes choses ; et la découverte en appartient à Schæffer, qui commença à imprimer, eu caractères mobiles, une bible latine, en 1450, 7, CARACTÈRES, TYPOGRAPHIE, STÉRÉOTYPIE, POLYTIPAGE. Imprimerie se dit aussi des carac- tères, et de la réunion de tous les objets nécessaires pour exercer l’art typographique. à ‘ IMPRIMEUR , s. m. même ori- gi qu'impression; celui qui exerce ’art fposrsphique , ou plutôt la partie de l’art typographique qui regarde la réunion des caractères pour en former des pages que Pon enduit d'encre, et dont on tire des empreintes, par le moyen de la preise , sur du papier humecté. Dans l’origine, un imprimeur étoit eu mème tems fondeur et graveur ; et Fournier le jeune prétend que Vert typographique ne consiste pas seulement dans la composition et IMP dans l'impression , mais encore dans la taille des poinçons, dans la gra- vure, et dans la fonte des carac- tères. IMPROMPTU , s. m. corruption d’ix promplu, terme emprunté du latin, ete signibe une chose faite sur-le-champ, facile , aisée , qui est sous Ja main. ( Poësie } Ce mot ne se dit guères que d’une épigramme , d’un madri< gal, où d’une autre petite poésie faite sans préméditation. IMPROVISATEUR , 5. m. de Vi talien zmprovvisaiore. (Poës e, Musigrre, Peinture, etc.) Celui qui sans avoir besoin de pré- Paration, parle, compose , écrit, chante , dessine et peint, sur une question, ou sur un sujet agité ou proposé. , IMPUBERE , s. m. de la partic. lat. négat. in, et de pubes, qui croît avec vigueur , qui commence à ètre couvert d’un poil follet : lit- téralement, qui n’a pas encore de poil follet. ( Pratique) On nomme ainsi les enfans qui n’ont point encore acquis Pâge de puberté , qui est de qua- torze ans pour les mâles, et de douze ans pour les filles. IMPUISSANCE, s.f. du latin 2m+ potentia , «comp. de la partic. négat, in , et de potentia , puissance : mäin- que de pouvoir pour faire quelque chese. ( Pratique ) 1] se dit plus partieu- lièrement de l’incapacité de con- sommer le mariage , soit du côté du mari, soit du côté de la femme. #7. CONGRÈS. IMPULSION, s. f. du lat. :m- pulsio, formé de la prépos. #7, dans , et de pulsare , pousser. (Physique) Action par laquelle un corps en pousse uu autre, et teud à lui communiquer du mouve- ment, ou lui en communique em eflet. Cette action est relative à la masse et à la vitesse du corps qui pousse, Ainsi, plus ce corps a de masse et de vitesse, plus son émpul- sion est grande. IMPUTATION , s. £. du lat. impu- tatio, formé de in, dans, et de putare , estimer, compter : l’action de compenser. ( Pratique , Finances } Compen= co nt INC Sation d’une somme avec une autre : déduction d’une somme sur une autre. ds ( Matière criminelle } 1 se dit aussi d’uue accusation sans preuve. INACCESSIBLE , adj. de la par- ticule lat. négat. in, et d’accedere, approcher : dont l’accès est impos- sible. ( Géom.) Une hauteur ou une dis- tance inaccessible, est celle qu’on ne peut mesurer immédiatement, à cause de quelque obstacle, telle que l’eau ou autre chose semblable, ( Ar! nulit.) On dit d’une place qu'elle est «naccessible , lorsqu’elle est environnée de marais, de ro- chers. k INALBUMINE , adj. de la parti- cule latine négat.zn, et d’albumen, albumin, substance qui accompagne lembryon comme la partie fari- neuse du froment, la substance sornée du café, etc. ; privé d’al- bumin. ( Botan. ) Embryon inalbuminé , est un embryon privé d'albumin. F. ALBUMEN. , INANGULÉ, adj. de la partic. lat. négat. 4%, et d’angulus , angle : sans angle. ( Botan. } Il se dit des parties des plantes qui n’ont point d’angles. Il est o é à à IN ANITION s. f. du lat. znani- tas , vide : foiblesse causée par défaut de nourriture. INAPPETENCE, s. f. du latin inappetentia , formé de la partic. négat. 27, et d’appetere, désirer. ( Méd. ) Défaut d’appétit. Voy. ANOREXIE. INAUGURATION , s. f. du latin inauguratio , l'action de prendre es augures, par allusion à l’usage établi chez les anciens , de prendre Tes augnres avant l'installation d’un homme en place. .(ÆEcon. polit.) Cérémonie reli- gieuse qui se pratique au sacre ou €ouronnement des souvera ns. On dit par extension l’inaugura- tion d’une statue. On dit aussi qu’un professeur a fait son discours d’inauguration. # INCALICÉE, adj. de la partic. lat. mo in , et de calyx , calice : sans calice. INC 581 ( Botan.) Fleur incalicée, qui n’a point de calice. INCAMÉR ATION, s. f, formé de camera ; chambre , qui s’est pris ancieunement pour le domaine d’un prince : l’action de réunir quelque chose à la chambre , au domaine d’un prince, ( Chancellerie romaine ) C’est l’u« nion de quelque terre, droit, ou revenu au domaine du pape. INCANDESCENCE , s. f. du lat, incandescere , devenir tout en feu. ( Chimie ) Terme nouveau qui exprime l’état d’un corps qui est échautfé et penétré de feu jusqu’à devenir blanc, INCANÉ , adj. dn lat. iricanesco, dévenir blanc. ( Botan.) Blanchâtres par pubes= cence, c’est-à-dire, en parlant des parties d’un végétal , blarchâtre pr l’existence de poils quelcon- ques, ou de parties analogues. INCANTATION , s. f. du latin incanta.e, euchanter. ( Divinat.) Cérémonie que font les prétendns magiciens , pour évo- quer les démons, ou pour tromper la simplicité du peuple. INCARNAT , adj. du lat. 7car- natum , formé de caro , carnis, chair : couleur de chair. (Manuf. ) Espèce de conleur entre la couleur cerise et la couleur de rose. INCARNATIF , adj. formé de caro, carmis , chair , et de fucere , faire : qui rétablit les chars, (Chirurgie) Ce qui fait revenir les chairs dans les plaies et les ul- cères, ce qui les fait croître, ce qui les unit, les rejoint. Il se dit des remèdes , des bandages et des su- tures, etc., qui servent à aider la nature dans la régénération des chairs. INCAS, ou INCA , ou INGA, mot péruvien , qui signifie roi, sei- gneur. ( Hist. du Pérou) C’est le nom que lesnaturels du Pérou donnoient à leurs rois et aux princes de leur sang. Le roi étoit appélé capac-inca, c’esi-à-dire , seigneur par excel- lence, et les princes , srcus. INCÉRATION, s. f. de la prépos. lat, i7, dans, de cera, cire, et de 582 INC agere, faire: l’action d’incorporer dela cire avec quelqu’autre matière. CHAT ) C’est Paction de réduire quelque substance sèche à la consistance de la cire molle , en la mêlaut par degrés avec quelque fluide. INCESSIBLE, adj. de la partic. lat. négat. 22, et de cedere, céder : qui ne peut être cédé. ( Pratique ) H se dit des choses inaliénables, que l’on ne peut céder ni vendre. INCIDENCE,, s. f. du lat. zncido, formé de in, dans, et de cadere, tomber : chute d’un corps sur un plan quelconque. ( Mécanique ) Direction suivant laquelle un corps en fiappe un autre. ( Op'ique ) Angle d'incidence ; c’est Pi compris entre un rayon incident sur un plan, et la perpen- diculaire tirée sur le plan , au point d'incidence. IL est démontré en optique que Vangle d'incidence est toujours égal à l’angle de réflexion. . REFLE- XION. INCINÉRATION , s. £. de la pré- pos. lat. in, dans, de cinis, cineris ; . cendre , et de agere , faire : l’action de convertir, de réduire en cendre. ( Chimie ) On ce sert de ce terme en parlant des végétaux qu’on ré- duit en cendre , pour en tirer des sels fixes alcalis, que l’on appelle sels par incunération. P. CALCI- NATION. INCISE. s. m. du lat. incisum , participe d’sncido , formé d'in, et de cœædere , couper : entrecouper. ( Grammaire) C’est un membre extrait et détaché dure période. L'incise ne diffère du membre dans la période , qu’en ce qu’il n’a pas tant détendue, et qu’en ce que le nombre n’en est pas si complet. L'incise n’est composé que de deux ou trois mots, comme f#707 arma munistrat ; quelquefois il est ren- fermé dans un seul mot, comme XIE. 2 É INCISÉ , adj. même origine qu’£71- aise. ( Botan. ) Il se dit d’un bord dé- coupé par des incisions aiguës et étroites ; les lanières qui en résul- tent étaut plus longues que larges, INC ‘et trop allongées ou trop grandes pour recevoir le nom de dents où crans. INCISIF , adject. même origine qu’incise. (Méd.) Remèdes incisifs; ce sont les remèdes qui ont la f:culté de diviser les humeurs concrètes où épaissies, et de les disposer par-là, à rentrer dans le torrent de la cir- culation , ouMà être chassées du corps par quelque émonctoire. ( Anat. } Incisif' se dit aussi des quatre dents de devant de chaque mâchoire, à cause qu’elles coupent et incisent les aliméèns, de deux muscles et de deux troncs qui en sont proches. INCIANAISON , s. m. du lat. inclino, fait du gr. #yxniver (egkli- néin ), pencher. ( Geom.) Situation d’une ligne ou d’un plan par rapport à une autre ligne , ou un autre plan; de manière qu’ils fassent ensemble un angle aigu ou obtus, c’est-i-dire, moindre ou plus grand que 00 degrés. ( Astron. ) L’inelinaison , en ter- mes d'astronomie, est l’angle que forme, avec l’écliptique, l'orbite d’une planète. Si l’on observe les photts dans le cours de leurs réyo- utions périodiques, en remarquant leurs distances des étoiles fixes au- près desquelles elles passent , on s'aperçoit qu’elles ne répondent pas tout-à-fait aux mêmes points du ciel , lorsqu’elles passent à la mème longitude et proche des mèmes étoi- les. Une planète qui, dans une de ses révolutions , aura passé au nord, ou au-dessus d’une étoile, pourra, dans la révolution suivante , passer au sud ou au-dessous dé la mème étoile, et être plus ou moins éloignée de l’écliptique , c’est-à-dire, avoir plus ou moins de latitude. On re- marque d’ailleurs, que les planètes sont tantôt au nord, tantôt au sud de l’écliptique, ce qui prouve très- clairement que leurs orbites ne sont pas dans le plan de l’écliptique ; mais qu’elles lui sont inclinées , et que leurs plans forment avec celui de l’écliptique des angles plus ow moins grands. Ce sont ces angles qu'on appelle inclinaisons des or bites planétaires. Het ( Magnétisme ) Inclinaison de INC aimant ; c’est la propriété qu'a une aiguille aimantée, d’incliner une de ses extrémités vers la terre, c’est à-dire. de faire un angle avec le plan de l’horizon. Cet angle se mesure par l’arc d’un cercle verti- cal, compris eutre la ligne horizon- tale, et la direction actuelle de l'aiguille. Cette inclinaison varie beaucoup dans les différentes régions de notre lobe, et cela sans suivre aucune oi connue, si ce n’est qu’elle va toujours en augmentant, à mesure qu’on s’éloïgne de léquateur , et qu’on s’approche de l’un des pôles; mais le degré d’inclinaison que prend l'aiguille dans les différens endroits, m'est point proportionnel au degré de l’éloignement où l’on est de lé- uateur ; il dépend même en partie e la différente longueur des ai- guilles, et du plus ou moins de force de l’aimant qui leur a commu- niqué leur vertu. Lorsque les navigateurs vont de l'équateur vers l’un des pôles , l’ai- guille de leur boussole reçoit quel- ques degrés de ceite inclinaison, ce qui lui ôte une partie de sa mo- bilité. Pour remédier à cet inconvé- nient , les pilotes font tomber quel- ques gouttes de cire sur le bout de l'aiguille, opposé à celui qui s’in- cline : c’est ce qu’ils appellent rap- peler la rosette. ( Pharmacie ) Inclinaison, en terme de chimie pharmaceutique , est l’action de renverser un vais- seau, pour que la liqueur claire qu'il contient s’écoule , et que le marc reste au fond. INCLINÉ , adj. même origine qu'INCLINAÏSON. ( Mécanique) Plan incliné ; c’est un plan qui fait un angle oblique avec l’horizon. Il est démontré qu’un corps qui est appuyé sur un plan incliné, perd toujours une partie de sa pe- santeur, et que la puissance > Ou force nécessaire pour le soutenir dans une direction parallele au plan, est à la pesanteur de ce corps,comme la banteur du plan est à sa longueur, La force avec laquelle un corps pesant descend le long d’un plan in- fliné, est à la force avee laquelle il INC 383 destendrôit perpendiculairement , comme le sinus de l’angle de l’in- chneison du plan est au rayon. Les lois du mouvement des corps qui descendent sur des plans in- clinés , sont absolument les mêmes que celles du mouvement des corps qui descendent perpendiculaire- ment , avec cette seule différence, ue la pesanteur doit être diminuée ne la raison de la hauteur du plan à sa longueur. INCOGNITO, adv. ce terme pris de l'italien /%se dit ordinairement des princes qui, en voyageant , ne veulent pas être connus ; qui n’ont pas leurnom ordmaire, ni les autres marques qui les distinguent, INCOMBANT , adj. du lat. z7- cumbare ; être couché sur , êtreap- puyé coutre. ( Botan. ) Anthèreincombante > c’est celie qui est attachée au filet par le milieu du dos, ou parun pomt plus élevé, et dressée de manière que sa partie inférieure est rappro- chée du filet. On dit aussi des divisions du ca- lice , ou de la corolle, qu’elles sont incombantes, lorsqu'elles se recou- vrent latéralement. INCOMBUSTIBLE , adj. de la partic. lat. négat. 7, et de combus- lum , participe de comburo, brûler. ( Physique ) Qui ne peut être rulé, qui ne se consume point au feu. La toile que l’on tire de l’as- beste est ircombustible. INCOMMENSURABLE , de la partic. lat. néoat. 22 , de cum, avec, et de mensura, mesure : qui ne peut ètre mesuré. ( Alg. et Géom.) T1 se dit de deux quantités qui n’ont point de mesure commune. Le côté d’un carré est :7commen- surable avec sa diagonale. Ii y a cette différence entre les incommensurables et les IMAGI- NAIRES ( #.ce mot.), que les pre- miers peuvent se représenter par des lignes , comme la diagonale du car— ré; quoiqu'ils ne puissent s’expri- mer exaciement par des nombres ; au lieu que les 2maginaires ne peu- vent ui se représenter ni s’expri- mer, et qu’on approche des z2com- mensuralbles auiaut qu'on peut par 584 INC le calcul , cequ’on ne peut faire des insaginaires. INCOMMODITÉ, s. f. de la part. lat. négat. wr, et de commodum, avantage, utilite : état fâcheux, ( Marie) Situation d’un vaisseau qui est incommodé , qui est dans un état fâcheux , qui est dégréé , ou dé- semparé, Où qui a des voies d’eau considérables , qui le mettenr daus le cas de ne pouvoir poursuivre sans risques son voyage. Signal d’incommodité ou de dé- tresse; c’est un signäl que fait un vaisseau pour marquer qu'il est in- commodé , et pour demander du secours , Soit à terre, s’il en est aperçu , soit aux vaisseaux qui sont à vue, Ce signal consiste ordinaire- ment en un pavillon en berne à poupe , et des coups de canon de distance en distance. INCOMMUTABILITÉ , s. f. de la part. lat. négat.zn. et de com-. mitare, changer. ( Pratique ) I se dut d’une pos- session dans laquelle on ne peut être léciimement troublé ; de-là , on dit possesseur s7commutable, qui ne peui être dépossédé légitimement, ni évincé de quelque manière que ce 801t« ; INCOMPATIBILITÉ, s. f. de la parue. lat. névat. 17, et de rompa- tri , sympathiser: antipathie, ( Econ. polit. } I se dit de l’im- possibilité qu'il y a , selon les lois, que deux charges, deux dignités , deux fonctions de certaines natures soient possédées par une même per- sonne, 4 INCOMPÉTENCE , s. f. de la partic. lat. négat. in , et de compe- tentiz, pour una petenlia, conve- pance: défaut , manque de compé- tence. ( Prafique } Ce mot est opposé à compétence , et signifie, à l’egard d’uu tribunal , le défaut de pouvoir instruire et juger certaines affaires. INCOMPLEXE, adj. de la partic. lat. négat. 22, et de complexus, composé : qui n’esl pas composé. (Aritiim.) On appelle ainsi tout nombre concret ou abstrait, qui n’est pas composé de plusieurs espèces ré- ductives à une seule. Ainsi, 18 fr., 55 mètres , 42 pieds, sont des nom- INC bres 2rcomplexes ; au contraire ; 18 fr. 5 cent. sont des nombres com- lexes. ) INCOMPR ESSIBILITÉ, 8. f, de la partic. lat. négat. in et de com- Pressum , participe decomprimere , presser , serrer, comprimier : élat d’une chose qu ne peut être com= p'imée. (Physique) Propriété d’un corps qu'aucune force exterieure ue pour roit réduire à un moindre volume ; d’un co: ps qui ne pourreit-être com- primé par aucune force finie. On ne connoil aucun corps de cette espèce. IXNCONNUE, adj. de la partie. lat. négat. 4, et de cogrutlus, connu: qui n’est pas connu. ( lgèbre ) Quantité inconnue, ou simplemeut l’ssconnue ; c’est la quantité qu’on cherche dans la sa- lution d’un problème. … INCONTINENCE ,s. £ de la par- tic. lat. négat. ir, et du verbe con tinere . retenir. ( Méd.) Inhabileté, dans quel= que ergane, à retenir ce qui ne des vroit s'écouler qu'avec le consente- ment de la volonté. On emploie particuliè ement ce mot, en par— lant de l’écoulement d’urine invo- lontaire. INCORPORATION , s. f. de la prépos. lat. 27, dans , de corporare , ramasser , rassembler en un corps : l’action de rassembler en un corps, ( Chimie) Union , mélange, jouc- tion d’un corps avec un autre. L'77- corporation consiste à réduire plu- sieurs choses de différentes consis- tances , à une consistance commune, par le moyen de la digestion. INCOR PORELS , adj. du lat. z2- corporalis, incorporeus ; composé de la partic. lat. négat. ër, et de Corpus, COrpS ‘ SAuS corps. ( Pratique ) Les choses incorpo- relles sont en droit, ceiles qui ne tombent point sous le sens, mais que l’on conçoit seulement par l’enten- dement , telles que les droits et ac= tions , les successions , et autres cho- ses semblables. INCORR ECTION , s. f. de la par- tic. lat. négat. 77, et de correctio ; faitde corrigere. corriger.reprendre, remettre en meilleur état : défaut de CUTTECHLO Te Cart | | : l | | | | | INC (-Arts du dessin ) Ce mot ne se dit que des formes, et se rapporte par conséquent au dessin. On ne dit as d’un peintre qu'il est incorrect F'effet, de couleur , de clair-obseur, de composition; mais on peut lui reprocher d’être izcorrect dans les contours. L’incorrection ne détruit pas toujours la grâce , Le Corrège la prouvé ; elle accompagne ordinai- rement la grande beauté du coloris, ee que le peintre craindroit de atiguer sa couleur en revenant sur les premières incorrections qui lui sont échappées; parce qu’il donne plus de soin à la beauté des tons, qu’à celle des formes ; et quelque- fois même parce qu’un vice de des- sin lui prouve une beauté d’eflet. Un talent supérieur dans quelque partie de l’art fait pardonner lin- correction. On ne connoît point de maire plus z2correct que Rem- brandt , et son zz2correction nuit à peine à sa célébrité. INCOUREE, adj. du lat. 2, de- dans, et de curvus; intüs curvus, courbe en dedans. ( Botan. ) I se dit des parties des plantes courbées en dedans, de ma- nière que la convexité de la cour- bure est en dehors. INCRASSANT , adj. du lat. 2n7- crassare , épaissir. ( Méd. ) Épithète que l’on donne aux substances qui épaississent le sang et les humeurs. Les 22crassans sont opposés aux incisifs. INCRÈMENT , s. m. du lat. 27- crementum , accroissement. ( Géom. ) Quantité dont une quan- tité variable augmente ou croît; si Ja quantité variable décroît on dimi- vue, sa diminution ou son décrois- sement s'appelle encore alors in- crément ; mais Fercrément est né- sauf. M.Taylor a appelé éicrémens les quantités différentielles. INCRUSTATION , s. f. du lat. inscrustare , revêtir ,enduire. ( Archit. ) Application de quel- que pièce de marbre , de jaspe , etc., contre une muraille pour l’orner. On distinguoit chez les Romains quatre sortes d’incrustatiens prin- cipales, dont les murs, les plan- chers , les toits ,les pavés, les frises etantres parties dés temples, des Tome IL, INC 385 palais et des édifices, étoient cou- verts. La première espèce, en usage du tems de Curtius et de Fabricius , n’étoit qu'un simple enduit de mo:- tuer , composé de chaux et de sable ;” ou de marbre pulvérisé. La secoude s’exécutoit avec des feuilles de marbre apyliquées sur la surface des murs. Mamurra, sur< intendant des architectes de Ju!es2 César, dans les Gaules, en orra la premier sa maison du Mont-Cœlius : et tous les palais des grands en fu- rent revêtus sur la fin de Ia répu- biique. Du tems de Claude, on eignoit ces grandes et fines tables de mar bres ; on fit encore plus sous Né- ron : on les couvrit d’or, et on Y représenta des animaux , des plantes et des fleurs. L La troisième esnèce d’incrusta= tion se faisoit par de simples feuilles d’or , ou d'argent battu , ou par des lames solides de Pun et re l’autre métal. ; La quatrième espèce consistoit en ouvrages de marqueterie et de mo- saïque si parfaits qu’on les prenvit pour une vraie peinture. INCUBATION , s. f. du lat. 771- cubatio , formé de 27, sur, et de cubare, coucher: coucher sur. ( ist. nat.) Action des volaüies qui euuvent des œufs. INCUBE, s. m. même origine qu'INCUBATION. ( Méd. ) Incube, autrement ro- chemar , autrement asthme noc- turne , est une maladie dans ja- quelle celui qui en est atteint , sent un engourdissement et une pesan- teur qui fait craindre une suffoca- uon, et s’imagine que quelqu'un saute sur lui , à dessein de lui ôter la vie et le sentiment, et empêche de crier. Cette maladie est le symptôme avant-coureur d’une maladie dan- gereuse de la iète ; comme nn ver- üge , une apoplexie , une épilepsie, etc. " : INCURSION, s. f, du lat. z7cur- sio , fait dezx, dans , et de eurrere; courir : courir dans , sur. (-4rt milit. ) Course de gens de guerre en pays ennemi, pour le piller et le ravager. INCURYATION ; s. f. dalat :7, E b 386 IND intüs, dans, et de curfo, cour- ber : l’action de courber en,de- dans. (Méd ) 1] se dit particulièrement de la courbure naturelle des os. INCUSE , adj. du lat. #7, dans, en creux, et de cudo, frapper: frappé en creux. ( Numismat, } On appelle ainsi une médaille dont un des côtés, où même les deux, sont gravés en creux au lieu de l'être en relief. Cette faute , qui se rencontre quel- quefoisdansles antiques consulaires, armi les impériales d'argent et de Te , et qu’on voit assez commu- nément sur les monnaies modernes, depuis Othon et Henri-lOiseleur , vient de la précipitation du mon- nayeur ;, qui, avant de retirer une médaille qu’il venoitde frapper, re- mettoit uué nouvelle pièce de mé- tal, laquelle trouvant d’une part le carré, ét de l’autre la médaille pré- cédente ,recevoit l'impression de la même tête d’un côté en relief, et de Vautre en creux, mais toujours plus imparfaitement d’un côté que de Vautre , parce que l’effort de la mé- daille étoit beaucoup plus foible que celui du carré. INDE, s. f. ( couleur), 7. :IN- DIGO. INDÉFINI, adj. de la partic lat. négat. in, et de defirio, limiter, définir : dont on ne peut déterminer les bornes. { Géom.)Une ligne indéfinie est une Ligne aussi longue que l’on veut, et qui doit être du moins aussi lon gue qu’il est nécessaire pour lopé- ration qu'on veut faire, mais qui peut être plus longue. INDÉHISCENCE , s. f. dela par- ticule lat. négat. in, et de dehisco, s’ouvrir, s’entr'ouvrir : privation de la faculté de souvrir. ( Botan. ) L’indéhiscence est une qualité essentielle de la baie qui n’a pas la faculté de s'ouvrir sponta- nément. INDÉLEÉRILE, adj. de la parti- cule lat. nég. in, et de deleo, ef- facer : qui ne peut être effacé. E- cre indélébile. Caractère indé- débile. INDEMNITÉ ,s. £. du latin én- IND demnitas, dtrivé de dumnum,perte, dommage, ( Pratique ): Dédommagement occasionné dans un traité, dans une stipulatiou , etc. INDENTE . adj de la partie. lat, négat, in, et de dens , dent: qui wa ont de dents, C’est un terme de Gtanique. i Q INDÉTERMINÉE, adj. de la par- tic. lat. néoat. #2, et de determino, borner , limiter, déterminer. ( Matiémat.) Ce terme, dont les mathématiciens font un usage assez fréquent , signifie en général une quantité ou chose qui n’a point de bornes certaines et prescrites. Quantijés indéterminées ow va- riables ; ce sont celles qui peuvent changer de grandeur, par opposition aux quantités données et constantes, dont la grandeur reste toujours la même ; dans une parabole , par exemple, les co-ordonnés x ety sont des indéterminées, et le paramètre est une quantité constante. Problème indétermineé; c’est celui dont on peut donner un nombre infini de solutions différentes. On demande, par exemple, un nombre qui soit multiplié de 4 et de 5; ce nombre peut être 20, 40, 6o, etc. à l'infini. Fonctions indéterminées ; on appelle quelquefois de ce nom des fonctions, qui cependant ne sont pas toujours indéterminées ; mais ui, pour se servir de Pexpression e M. Euler, paroissent le devenir dans quelques cas. Le premier auteur qui ait donné un ouvrage sur les problèmes i7- déterminés est Diophante, mathé- maticien de l’école d'Alexandrie. Cette partie de l'analyse fit peu de progrès jusqu'au commencement du 4 dix-septième siècle, où Bachet de Mezenac a donné un commentaire de Diophante. Fermat , Descartes, Frénicle, en France, et Walis en Angleterre, se proposèrent récipro- quement plusieurs problèmes de cet: te espèce ; mais les séomètres parois: soient avoir oublié ces questions , et" mème les mépriser comme inutiles, lorsque M. Euler a réveillé leur at= tention par de très-belles recherches et par des démonstrations générales | | | | | IND Be théorèmes qu’on n’avoit trouvés que par induction. M. de Lagrange s’est occupé ensuite des mêmes ob- jets ; et non-seulement il a résolu des problèmes plus généraux, plus difficiles, mais 1l a trouvé des mé- thodes plus directes , plus analyti- ues, Le second volume de la Tra- debod des Élémens d’Algèbre de M. Euler , renferme un Traité élé- mentaire, et avec les additions de M. de Lagrange, une théorie presque complète de cette partie del’algèbre, INDEX , mot purement latin, d’où l’on a fait indico, indiquer , et indication , indicateur, et qui pourroit venir du grec ivdéixx ( en- déik6 ), indiquer, montrer. (Anat.) Où donne ce nom au doigt le plus proche du pouce de la main, parce que c’est de celui-là qu’on se sert pour indiquer , pour montrer quelque chose avec le doigt. (_Arith, ) Index est la caractéris- tique ou exposant d’un logarithme. 11 montre de combien de chiffres le nombre absolu , qui appartient au logarithme , consiste , et de quelle nature il est, soit qu’il soit un nombre entier ou une fraction. ( Bibliologie) Index est aussi la table qu’on met à la fin des livres latins. Index expurgatoire, ou simple- ment zndex ; c’est le catalogue des livres défendus à Rome par les iaquisiteurs. Lorsqu'on dit qu’un Livre a été mis à l’ixdex , on entend au câtalogue des livres dont la lec- ture et le débit sont défendus , avec cette différence néanmoins que les uns sont défendus purement et sim- plenent , et que les autres le sont seulement jusqu'à ce qu’ils soient corrigés. Congrégation de l'index ; c’est une congrégation établie à Rome our examiner les livres dont la ecture doit être permise ou dé- fendue. Philippe IT, roi d'Espagne , fit le premier imprimer un z7dex ou ca- talogue des lirres défendus par V'inquisition d'Espagne. Le pape Paul IV, à son exemple, en fit imprimer un semblable en 1559. Par ja congrégation du St.-Ofce, IND 387 Pie IV envoya l’examen de l'index au concile de Trente qui en fit un. Depuis, le duc d’Albe en fit im- primer un à Anvers en 1671. Clé- ment VII, en 1596, en fit imprimer un fort augmenté , qu'on appelle le Romain. Le plus cousidérable est celui de Sotto-Mayor, qui a été fait pour tous les États soumis au roi d'Espagne , qui comprend tous les autres, et va jusqu'en 1667, ( Mathém. ) Index se dit en— core d’une aiguille portée par un pivot carré , et dont l'extrémité parcourt un limbe divisé. INDICATEUR, s. et adj. du latin indico ; montrer : qui indique. (Anat.) Muscle indicateur ; on appelle ainsi le muscle extenseur du doigt index. INDICATIF , adj. même origine qu'INDICATEUR. ( Méd. ) Signe indicatif ou in- dicant; c’est ce qui fait connoître à un médecin l’état d’une personne saine ou malade. Par exemple , l'intégrité des fonctions, tant na— turelles que vitales et animales, est un sigre zadicatif de la santé. La couleur livide d’une partie, Vinsensibilité , les philygtènes , l’o- deur cadavéreuse, sont des signes indicatifs de la gangrène où du sphacèle, La chose qui indi ue, bien connue , prend le nom d’;- dication , et celle qu’on sait qui est à faire , est la chose indiquée , indicata. INDICE, s. m. du latin srdicium, signe apparent et probable qu’une chose est, (Jurisprudence criminelle) Les indices sont des signes, des mar— ques ou de: vestiges dont l’on peut tirer des conséquences, non pas certaines et nécessaires , mais probables sur un fait que l’on veut connoitre. ( Art milit.) I] y a des indices à la guerre , dit M. le maréchal de Saxe , sur lesquels on peut juger avec certitude. La connoissance que l‘on a de l'ennemi et de ses usages y contribue beaucoup ; il y en a de communs à toutes les nations. Par exemple, lorsque dans un siége on voit le soir, à l'horizon, et sur des hauteurs , des gens attroupés et désœuvrés qui regardent vers la B b 2 558 IND ville, on doit être sûr qu'il y aura une attaque considérable, parce que, dans les différens corps, il s’est fait des ditachemens; ce qui est cause que toute l’armée sait qu’il y aura une attaque, et que les désœuvrés chosisssent les endroits éminens vers la fin du jour, pour ouvoir regarder à leur aise. INDICTION, s. f. du latin #7- dictio, impôt : subside, ordre, ordonnance. { Chronol. ) L’indiction ttoit au- trefois un tribut que les Romains rercevoient toutes les années dans LS provinces, sous Je nom d'en- dictio tributaria, pour la subsis- tance des sold.ts, particulièrement de ceux qui avoient servi pendant quinze années. Lorsque l'Empire changea de face, sous les derniers Empereurs, on conserva le terme d’indiction , mais l’acception en fut changée : il ne signifia qu’un espace de quinze années. L'époque à laquelle on s’est servi de l’indiction dans ce dernier sens, n’est pas certaine. Plusieurs histo- riens prétendent que Constantin Vintroduisit en 312, après avoir aboli les jeux séculaires; mais ils w’en rapportent aucune preuve. On n’est pas plus avancé à l’égard de V'origine de l’éndiction romaine ontificalé ; ce qui ést constant, «’est que les papes, après que Char- lema gue les eut rendus souveraiss , com 2 encèrent à dater leurs actes par l’année de l’indiction : aupa- ravant , ils les datoient par les an- nées des Empereurs; et enfin ils les ont datés par celles de leur ponti- ficat. On appelle 2ndiction première , indiction seconde, et ainsi du reste, la première, laseconde année de chaque indiction. ( Hist. ecclés.) Indiction se dit aussi de la convocation d’un con- cile, d’un synode, etc., à certain jour , et mème de Ja convocation des diverses séances de ces sortes d'a ssemblées. INDIENNE, s. f. d'Inde, nom d’un pays qui tire iui-même son nom du fleuve Zzdus, qui le tra: verse en partie. (Manuf.) Toile peinte aux Indes, et, par extension, toutes les toiles IND peintes qu'on s’est habitué à fabri- quer en Europe. Voyez TOILES PEINTES. . INDIGENE, adj. et s, du latin indu , employé pour ir, dans, et de gerilus, engendré : engendré là, ( Hist. nat.) N se dit des peuples établis de tout tems dans un pays. Les peuples indigènes, et quelque- fois absolument etsubstantivement; les indisènes de l Amérique, ( Botan. ) Plante indigène; c’est une plante propre à tel ou tel pays, qui y croît naturellement, qui n’y a pas été introduite dun autre pays. IN DIGESTÉ, adj. de la particule lat. négat. #2, et de digeslum , par— ticipe de digerere, mettre en An ; distribuer, dissoudre, digérer : qui n’est pas ficile à digérer. ( éd.) H se dit de tous les ali- meus qui demeurent dans l'estomac, sans recevoir de coction. INDIGESTION, s. f. même ori- gine qu'INDIGESTE. 0 ( Méd. ) Mauvaise coction des alimens dans l’estomac, digestion dificile ou dépravée, d’où résultent deux sortes de crudités, Pune acide, autre nidoreuse. Voy. APEPSIE, DYSPEPSIE, INDIGNE, adj. de la partic. lat. négat.in, et de dignus, digne : qui n’est pas digne , qui ne méri!e ps. ( Pratique ) Cebui qui ayant mau- qué à quelques devoirs essentiels envers son parent, son ami, Son bienfaiteur, s’est rendu par sa là- cheté , incapable de profiter des avantages qu’il en pouvoit recevoir. INDIGO, s. m. du grec ôvdscc indikos ) , indien. ( Technol. ) L’indigo est une f£- cule ou un suc épaissi que l’on tire par artifice de la tige, ou des feuilles de l’aril ou indiso. Les Turcs et les Persans appellent cette plante, nil, dont nous avons fait ail; au lieu d'alnil, qui est le mot turc, avec l’article arabe al. Anil n’est plus guères en usage, depuis que cette plante nous vient de l’Amé- rique. Avant que l’on cultivät cette lante en Amérique, et lorsqu'elle n’étoit encore connue qu’anx Indes, les anciens naturalistes ignoroïent IND son origine, Pline croit que c’est une écume de roseaux qui s’attache à une espèce de limon, qui est noir uand on le broie, et qui fait un Peau brun mêlé de pourpre , quand on le délaye. Dioscoride prétend que c’est une pierre. La préparation de l’indigo est une dE plus grandes richesses des habitans des colonies de |’ Amé- rique. Les feuilles et les tiges de l’anil sont d’abord mises dans des sacs , et portées dans l’indigoterie. Au-des- sous d’un réservoir toujours rempli d’eau claire , on dispose trois cuves les unes au-dessous des autres. On met dans la première, appelée trem- poir, la tige et les feuilles de la plante ; là, elles se macèrent, et fermentent plus ou moins vite , se- Ton la température de Pair, maïs ord'nairement dans l’espace de 24 heures. Dès que les parties colorantes se développent, et que l’eau devient bleue, on fait couler cette eau dans la secoude cuve, qu’on nomme bat- terte, et on l’agite afin de séparer la feuille, de sou sel, et d’une huile ui lui est entièrement liée par la Area tin: Cette opération est la plus importante et la plus déli- caie , l’indigotier observe soigneu- sement les différens phénomènes qui se passent dans le travail de la batterie , afin de saisir l’instant fa- vorable où il doit faire couler l’eau ch:rgée de fécule colorante dans la troisième cuve, appelée reposoir ou diablolir , pour que cette fécule s’y agglomère, et s’y ressuye. Lors- la fécule est bien reposée, on la prend avec une cuiller, et on en emplit des chausses de figure coni- que, de la longueur de quinze à vingt pouces, afin que l’eau s’écou- laut , et lhumidité s’évaporant, Pindiso acquiere une consistance de pâte ; on vide alors les chausses dans des caissons carrés oblongs , d'environ deux à trois pouces de profondeur , et on y fait sécher l’in- diso à Fombre, sous des hangards aérés, pratiqués exprès ; ensuite on le coupe eu petits pains carrés pour | le distribuer dans Fe commerce. Le bel indigo se reconnoît à sa sécheresse ; à sa légèreté, à son in- 1 | | * | | IND 589 flammabilité , et à sa couleur bleue ou violette. On distingue plusieurs sortes d’?r- digo, qui tirent leur nom du lien où on les recueille. Le Cerquès, le Guatimala , le Jamaïque, le Java, le Laure, le St.-Domingue , sont bien connus; mais les plus estimés sont le Guatimala , le Laure , et le St.-Domingue. Cette marchandise peut être aisé- ment falsifiée , et il est très-difhcile de découvrir la fraude. M. Pugh, de Rouen, distingue trois genres de fraudes , auxquelles peut ètre soumis l’indigo. 1°. Celle qu'on peut reprocher aux indigotiers eux-mêmes , et qui consiste à précipiter, concurrem- ment avec la fécule , des substances terreuses, qui, artistement enve- loppées par les molécules de V’i7- d:g0 Vui-mème , n’altèrent pas sen- siblement sa beauté. 2°. Celie des fabricateurs euro- péens , qui introduisent dans leurs manipulations , de nouvelles subs- tances étrangères , dont les essais d'usage habituel ne peuvent déceler l’existence, 5°. Enfin, celle des marcliands d’indigo , qui par un assortiment bizarre, mais par un coup de main assez adroit , mélent et sonfondent des endigos de diverses qualités , et leur donnent, par la manipulation du robage et du pierrage, l’aspect flatteur de l’érdigo le plus re- cherché. Les moyens employés jusqu'ici pour connoitre toutes ces espèces de fraudes, sont la combustion, et l'application de l’acide muriatique oxigéné , à une dissolution d’izdigo par l’acide sulfurique cowcentré ; mais les contrefacteurs sont par- venus à faire servir ces méthodes elles-mèmes , d’un nouveau témoi- gnage en faveur de leurs fraudes. La méthode employée par mon- sieur Pugh , pour découvrir toutes les espèces de fraude , consiste à séparer la fécule de la chaux que les indigos peuvent contenir, et par conséquent à désoxigéner l’1- digo, ou en d’autres termes, à le faire passer de l’état de fécule bleue insoluble, à celui de fécala 390 IND verte , soluble dans la chaux et les alcalis. M. Pugh démontre que la partie dissoute par la chaux représentant seule l’sndigo , c'est de sa sépara- tion de la chaux qu’on peut juger striciement la quantité de fécule que les /2digos peuvent contenir. Pour les moyens à employer pour obtenir ce résultat , Voyez Système des Annales Chimiques de Four- croy , vol.8, p. 67; et le 18° n°. des Annales des Arts et Manufactures d'Oreilly. ( Opque ) Indigo est aussi une des sept couleurs primitives dont la lumière est composée. C’est la sixième en commençant à compter par la plus forte ; ou , ce qui est la même chose, par la moins réfran- gible. Les corps qui nous paroissent d’une couleur d’irdigo , ne nous Paroïssent tels , que parce que leur surface réfléchit lés rayons z2digo , en beaucoup plus grande abondance ue les autres. k INDISSOLUBILITE , s. f. de la pertic. lat. nég.z2, et de dissolso , dissoudre : qualité de ce qui est in- dissoluble. ( Chimie ) On dit l’indissolubilité de l’or dans l’eau forte , de Pargent dans l’eau régale. INDIVIDU, s. m. du lat. srdivi- düum , chose qui ne peut être di- visée. ( Didactique) H se dit de chaque ètre organisé , soit animal , soit vé- gétal, par rapport à l’espèce dont 1! fait partie. Un arbre, une mousse sont deux £rdividus du règne vé- gétal, comme un éléphant, une souris , sont deux £/2dividus du rè- gne animal. INDIVIS , adj. du latin z24divr- sus, qui n’est point divisé. ( Pra'ique) Lidivis se dit de ce qui n’est point encore divisé, par- tagé par 2ndivis, conjointement, saus division. Les co-propriétaires d’une même chose par ndivis, ont un droit qui s’étend sur la totalité, et en même tems sur chaqne partie de la chose. INDIVISIBILITE, s. f. même origine qu'endividu: état de ce qui ne peut être divisé. ( Physique } Propriété qu’auroit IND un corps qui seroit absolument in= sécable. On ne connoît point de corps de cette espèce, car ils sont tous composés de parties; et l’on conçoit aisément ces parties sépa- rées les uves des autres. INDIVISIBLE , adj. même ori- gine qu'érdivisibilité. ( Géométrie ) On entend par ce mot en géométrie , ces élémens in- finiment petits, ou ces principes dans lesquels quelques géometres ont supposé qu'un corps, où une figure quelconque, pouvoit être dé- composé. Ils prétendent qu’une ligne est composée de points , une surface de lignes paralleles, et nn solide de surfaces parallèles et semblables ; et comme ils supposent que chacun de ces tlémens est 22divisible, si, dans une figure quelconque , l’on üre une ligne qui traverse ces élé- mens perpendiculairement , le nom- bre des points de cette ligne sera le même que le nombre des élémens de la figure proposée. Suivant cette idée, 1ls concluent qu’un parallé- Jograme , un prisme, un cylindre, peut se résoudre en élémens ou z74- divisibles , tous égaux entr’eux, et semblables à la base. Cette manière de considérer les grandeurs s’appelle Za méthode des indisisibles. Cavaileri est ie pre- mier qui l’ait introduite dans ses ouvrages, et après lui Toricelli. Elle a encore aujourd’hui un grand | nombre de partisans parmi les ma- thématiciens, parce qu’elle est d’un excellent usage pour abréger les recherches et les démonstrations mathématiques. IN-DOUZE,, s. m. du latin 27 duo-decimo, in duodecimä forma. ( Bibliographie ) Format in- douze ; c’esi une sorte de livres dont chaque feuille est pliée en douze. On l’appelle z1-douze du nom* bre des compartimens de caractères dont chacune des deux formes d’im- primerie est composée. Le format d’un livre se recon- uoît , en général, à la mauière dont la feuille est pliée, à la réclame, à la signature, et à la direction des pontuseaux , c’est-à-dire qu’il faut d’abord voir comment la feuille est pliée, combien elle contient de [ 4 : iii IND pages d'une signature , ou d’une réclame à l’autre , et comment soût disposés Les pontuseaux. Dans lin douze , la feuille estpliée en douze: elle contient 24 pages , et les pontu- seaux sont disposés horizontale- ment. #. FORMAT, FORME, RE- CLAME , SiGNATURE, PONTU- SEAUX , VERGEURE. INDUCTION , s. f. du lat. in, dans , etde duco, conduire, con- duire dedans , introduire : instiga- tion, impulsion. (Zlocut.) L’induction, ou l’exem- ple , n’est autre chose qu’un raison- nement , où l’on établit an fait par- ticulier par un ou plusieurs autres faits qui se rapportent à la même idée générale. C’est ainsi que Pau- Hn:, dans la Bérénice de Racine , tâ- che de détourner Titus de l’envie qu’il a d’épouser la reine Bérénice : Jules, qui le premier, etc. ( Pratique) Les inductions, en termes de palais , sont des preuves, des conséquences, des avantages que l’on tire des piéces , dont une partie s’est servie dans son inventaire de production. Ces conséquences , ou inductions, sont contredites par la partie adverse dans des écritures ou procédures , qui, pour cette raison, sont intitulées centredils. (Chirurgie) Les chirurgiens en- tendent par ce mot l’action d’étendre un emplâtre , ou d’appliquer quel- que chose sur telle partie du corps que ce soit. NDULT ,s. m. du lat.z7dultum, participe d’éxdulgeo, avoir de l’in- dulgense , épargner, permettre. (Jurisprudence canonique ) L’in- dult est en général une grâce que Je pape accorde à quelque corps , où à quelques particuliers, pour faire, ou obtenir , quelque chose contre Je droit commun ; tel est le droit de nommer à certains bénéfices , ou de les tenir contre la disposition du droit commun. ( Commerce ) Indult se dit aussi du droit que le roi d'Espagne lève sur l’argenr et sur les marchandises qui arrivent de l’Amérique. INDURATION, s. f. du lat. 7- duro, endurcir : rendre dur. . ( Chirurgie ) Endurcçissement ; INE 30 c'est une des cinq mantéres dont se terminent les tumeurs bamorales. INDUSTRIE, s. f. du lat. 22dus- trius , ab intro struendo ; twavaiïller pour sa famille : diligence , travail assidu, ( Finances) En matières de fi- nances, ézdustrie est opposé à fonds réel, et signile, travail , le com- merce, le savoir faire. ( Commerce ) L'industrie, en terme de commerce , s’entend en gé- néral de tous les travaux qui ont pour objet de produire quelque chose d’utile à la consommation ; elle a pour but de multiplier les moyens de travail, et de diminuer les frais de transport et de fabrication. INÉGALITÉ , sf. de la partic. lat. négat. 27 , et d'œqualis , égal : défaut d'égalité, (_Astron.) Les astronomes font un grand usage de ce terme, pour désigner toutes lesirrégalarités qu’on observe dans le mouvement des pla- nètes : première inégalité, seconde inégalité. Inégalité optique; celle qui ne dépend que de la distance, par op- position à l'inégalité réelle. ÉQUILATÈRE , adject. de la partic. lat.in, d'œquus, égal, et de latus, côté: à côtés inégaux. Terme de Botanique. INÉQUIVALVE,, adj. de la par- tic. lat. négat. 172, d’æœquus , égal, et de valva , valve : dont les valves sont inégales. Terme de Botanique. INERME, adj. de la partie. lat. négat. 42, et de arma, armes : sans armes. ( Botan. } Il sedit des parties des plantes qui sont sans piquans , où sans épines. INERTIE , s. f. du lat. zrertia, fait d’iners, composé de la partic. lat. négat. 2, et d’ers , art, es < sans art, sans force. ( Physique ) Propriété qu'ont les corps de rester d'eux-mêmes dans leur état de repos ou de mouvement, jusqu’à ce qu’une cause étrangère les en tire. L'inertie est une. force qui réside dans tous les corps, et cle y est toujours proportionnelle à Ja 597 INF masse ou à la quantité de matière propre de chaque corps. INFANT , re, s- du lat.rnfans , enfant. ; { Zcon, polit.) Ce ütre d'honneur, que l’on donne aux enfans d'Espa- £ne et de Portugal, passe commu- tement pour s’êlre iutroduit dans le premier de ces deux royaumes, à foccasion du premier mariage d’E- léonore , d'Angleterre avec Ferdi- Sand IT, roi de Castille, et avoir été domné pour la premitre fois au pince Sanche, son fils. Cependant, Pelace , évêque d’Oviédo, qui vivoit en 1110, dit que, dès le règne de “Vérémond I, le titre d'infant et “é’infante étoit déjà usité en Es- pagne. INFANTERTE , <. f. de l’espa- gnol infanterià , corps de gens de guerre , qui marchent et qui com- battent à pied. ( Art milit.) Selon quelques an- tiens auteurs , l'infanterie tire son nom d’une infante d'Espagne , la- quelle ayant appris que le roi son père, qui commandoit une grosse avmée, avoit été défait dans une bataille contre les Maures , assem- Bla un nombre de gens de pied, dont Vusage pour les combats en plaine étoit alors inconnu. Elle marcha à leur tête aux enne- mis, et remporta sur eux une vic- toire complète ; en sorte que, pour conserver Ja mémoire d’une action si extraordinaire, les piétons Espa- gnols se formérent le mot #2fan- terte | Au nom de cette illustre prin- æcsse. Ce mot à passé depuis dans des troupes de presque toutes les na- tions. Wachter fait dériver ce mot cu teulonique ferdu. . INFANTICIDE, s. m. du lat.zn- Harticidium , formé d’infans , en- fant, et de cœdere, frapper : meurtre d’un enfant. [se dit aussi du meur- diier d'un enfant. INFÈRE , adj. du lat. énfero, Faire entrer , fourrer. { Botan. ) Faisant entièrement corps avec le tube du calice, de mamère qu'il porte sur son sommet toutes les autres parties de la fleur. Lemi-rnfere ; qui ne fait corps avec le tube du calice que par sa woiié inférieure ; sa partie supé- ANF rieure étant manifestement sail- laute, INFEUILLÉ, adj. du lat. info- lialus ; terme de botaniqne : non feusilé. 7, APHYLLE, INTIBULATION., s. f, de lat. in- fbulare, pour fibulà includere , renfermerdans une boucle, boucler. ( Chirurgie ) Opération pratiquée autrefois à la verge des jeunes gar— çous , et qui consistoit à liver le pré- puce en avant, et à le traverser avec un anneau , afin de les empêcher d’avoir commerce avec les femmes. Les Pomains avoieut un double but dans cette opération : eelui de conserver la voix des jeunes gens qu'ils destinotent à êtres chanires , en les empêchant de dissiper leurs forces dans un commerce préma- turé avec les femmes , et de les mettre en état, à vingt-cinq ans ( le tems où on Otuit cet anneau ) , d’en- gendrer des enfans forts, et capables de servir la république: INFILTRATION , s. f. du lat. z7- fltraiio, de la prépos. 2, et de filtrum . filtre : action de passer au- travers d’un filtre. ( Chimie ) Terme nouveau, dont on se sert en chimie pour exprimer l’action par laquelle une humeur se glisse, et s’insinue insensiblement dans ie tissu cellulaire des parties solides. L’anasarque est une hydro- pisie par infiltration. L’asciteest une hydropisie par épanchement. INFINT, s. et adj. de la partie. lat. nésat. in, et de finitus, Gni: qui n’a ni commencement bi fin , qui est sans borne et sans limites , in- nombrable. ( Géom. ) Géométrie de l’infin ; c’est proprement la nouvelle géomé- trie des infiniment petits, contenant les règles du calcul différentiel et intégral. F. DIFFERENTIEL , IN- TEGRAL, FLUXION. On admet en géométrie des quautités infinies du second, du troisième , du qua- ième ordre. Arithnétique des infinis ; c’est le nom donné par M. Wallis à la méthode de sommer les suites qui ont un nombre infini de termes. SUITE , SERIE. INFINIMENT PETIT. On ap- pelle amsi en géométrie les quau- INF tités que l’on regarde comme plus petites que toute srandeurassignabie. Li y a des snfinünent peiits de dif- férens ordres ; et l’on dit ordinaire- mant que quandx est infiniment pe- tit, y est infiniment petit du se- cond ordre, c’est-à-dire , aussi 77- finiment petit par rapport àx , que x l’est par rapport à a; ce qui si- guifie que plus on prendra x petit, plus le rapport de y à x sera pet ; en sorte qu'on peui toujours les ren- dre moindres qu'aucune quautiié donnée, INFLAMMATION , s.f. du lat. inflammare, euflammer, embraser : Vaction qui enflamme une matière combustible, ( Méd.) La maladie à Jaqueile on donne le nom d’2:flarmmation, ou de pllegmon , est ainsi appelée parce qu’elle produit des effets pareils à ceux du feu. En général, lrrflam- mation est une chaleur, une ar- deur , une äâcreté , et une rougeur qui survient aux parties du corps, tant internes qu'externes, même sans tumeur ; les viscères, les ulcères, les plaies sont attaqués de pareilles inflamimations. En particulier, on entend par snflammaiion une tu- meur causée par la présence du sang artériel, qui croupit dans les plus petits vaisseaux, augmentée par le mouvement du reste du sang que la fièvre jette dans une agita- tion plus violeute ; accompagnée de rougeur, de douleur, &e chaleur et de tension de la partie. INFLECHT, adj. de la prépos. lat. 2, dedans, en dedans, et de flexum , partic. de flectere , fléchir, courber. ( Batan. ) Fléchi en dedans: c’est l'opposé de réfléchr. INFLEXION, s. f. même origine qu'INFLECHI: action de ce qui se fléchit. (£loquence de la voix) Inflexion de voix; ce sont les changemens de la voix , lorsqu'on passe d’un ton à un autre , on la facilité qu’on a, soit en chantant, soiten parlant, à faire ces changemens , et à passer d’un ton à un autre. ( Grammaire ) Inflexion se dit INF 353 diférens ; autrement , la déclinai- son, et Ja conjugaison. (Optique) Inflexion est la dé- viation que soufrent les rayons de lumière , lorsqn’ils rasent les bords d’un corps opaque. C’est la mème chose que ce que l'on apnelle plus communément DISTRACTIGAN , 7. ce mot. - (Géom.) Paint d'irflexion d'une courbe ; c’est le point où nne cour£e commence à se courber , ou à se re— plier dans un sens contraire à celui davs lequel elle se courboit d’abord, c’est-à-dire , où, de concave qu'elle étoit vers son axe, elledevient con- vese!, et réciproquement. (_Astron. ) Irflexion est encorele nom que les astronomes donnent à un phénomène . qui paroit constaté depuis quelques années ; savoie Île changement de direction des rayons de lumière qui rasent le bord de la lune. Les rayons se rompent dans l'atmosphère de la terre, et cette ré fraction est d'environ 34 minutes; mais si la lune a également ne at- mosphère , et que lesrayons y soient rompus , ceite réfraction doit pro- duire un effet sur les éclipses ; elle doit en changer la durée. L’'inflexion des rayons qui rasent les bords de la lune . parcit indiquée par les observations de l’éclipse de 1704, que M. Duséjour à discutées , et il ia trouve d'environ trois se- condes et demie, et il l’attribue à une pete réfraction de l’atmos- hère. INTLORESCENCE, s. f. du latin inflorescentia, formé de la prépos. lat. 2e, dans, et de florescere.fieurir. ( Boton. \ Linneus a compris sous’ ‘ce titre les diverses dispositions des fleurs , le lieu où elles naissent, e:c. INFLUENCE, s. f. du lat. i2/lu- entia, fait de la prépos. lat. 17, de- dans , et de f?uere , couler, se dé- charger , :rfluer. ( Astrologie judiciaire.) L’in- fÎluence ou l’influx des astres, est cette vertu mystérieuse, fondement de l’astroïogie judiciaire , attribué aux planètes et aux étoiles fixes , de décider et régler le sort , la fortnne , les mœurs, et le caractère des hom- aussi de la variation des noms et “x , en conséquence d'un aspect verbes, en des tems on des mode particulier , d'un passage au méri- 59% INF dieu dans un tems marqué, etc. C’est sur cette influence que portent les prédictions , leshoroscopes, les divinations ‘qui out rapport aux choses fortuites , aux événemens vo- lontaires , ou regardés comme tels, etc. À On ne croit plus maintenant à Vinfluence des astres, si ce n'est, tout au plus, à celle de la lune sur les saisons et sur les vaiations de l'atmosphère. INFORMATION , s f. du latin informatio, fait d’'informare, for- mer, façonner , instruire. ( Pratique) Procès-verbal d’au- dition des témoins, en matière cri- mine!le. L'information est la base et le fondement d’un procès criminel. FRÇORME, adj. du lat. forma, forme , et de la particule nég. in, qui n’a pas la forme qu’il doit avoir, imparfait. CH nat. ) Les productions naturelles qui n’ont pas la forme qu’exigent leslois delanature, sont informes. ( T'e:hrologte ) Les productions artificielles qui n’ont pas la forme prescrite par lesrègles de l’art, sont informes. ( Pra'ique) Informe se dit aussi des actes qui n’ont pas la forme prescrite par les ordonnances et les règlemens. ( Astronomie) Étoiles informes ; c’est le nom que les astronomes ont donné aux étoiles sparsiles, spo- rades ou dispersées, qui n’entrent point dans la forme des grandes cons- tellations , à cause de leur grand éloignement de Ja masse de ces. constellations. INFRACTION, s. f. du latin :7- fractio du verbe zafringo, bri- ser, rompre : transgression, con— traveution. ( Pratique ) Rupture ou violement dune loi. (Droit public ) Rupture ou trans- gression d’untraité. Lesecoursqu'on donne aux ennemis de nos alliés est une injraction au trailé de paix. INFUNDIBULE ou INFUNDI- BULIFORME, du lat. fundibului, eutonnoir, ING ( Bolan.) Qui a la forme d’un entonnoir. INFUSION , s. f. du latin #7, dans, et de fundo, verser, lac- tion de verser dedans , d’infuser. ( Pharmacie) Opération par la- quelle on met tremper un médica- ment dans quelque liqueur chaude, pour en tirer la vertu , sans le faire bouillir. Infusion se dit aussi de la li- queur imprégnée de la vertu des médicamens qu’on y fait infuser. ( Chirurgie) Infusion est encore une opération de chirurgie, par le moyen de jaquelle on injecte une liqueur dans une veine qu’on æou- verte, soit pour guérir les maladies, en faisant entrer dans le sang des médicamens liqaides, attirans ou évacuans, soit pour faire quelques expériences anatomiques. INGÉNIEUR , s. m. du latin ën- genium ; d'où nos pères avaient fait engin, pour exprimer machine, instrument, invention trouvée avec esprit; dans le moyen âge on ap- peloit irgeniosi les machinistes et ceux qu'on nomme aujourd'hui 27- genium et ingenia les machines qu'ils moatoient. — ( Génie } Celui qui invente, qui trace et qui conduit des travaux et des ouvrages, pour attaquer, dé- fendre ou fortifer les places. Les ingéni-urs sont en France un corps qui doit son établissement à M. le maréchal de Vauban. Avant lui, rien n’étoit plus rere que les homnies de cette profession. Le petit nombre d'ingénieurs obligés d’être toujours sur les travaux, étoient si exposés que presque tous se trou- voient ordinairement hors d'état de servir ds le commencement ou au milieu d’un siége. Cet inconvénient, joint à plusieurs autres défauts, dit M. le maréchal de Vauban, ne con- tribuoït pas peu à la longueur des Siéges. ( Marine ) V/ingénieur de lama- rune est établi dans les ports pour diriger et surveiller les ouvrages de maçonnerie, les fortifications ma- ritimes, la construction des bassins et des quais, ete. LE constructeurs de l@ arine ; ce sont des ingénieurs ex= INI perts dans la construction des vais- seaux qui drtssent les plans et devis des vaisseaux à construire, et en di- rigent le travail. Ingénieurs géographes des camps et armées ; ce sont ceux qui doivent lever le plan du camp d’assemblée, et successivement tous ceux que l’armée occupe ; ils lèvent aussi le plan des lignes, des retranche- mens et des postes importans. Dans les siéges , ce sont ceux qui lèvent le plan de la tranchée, et qui envoient -tous les jours au générai ou au mi- nistre le détail des progrèsde la nuit. - Ingénieurs des ponts et chaus- sées ; ilssont chargés de conduire les travaux pour la construction et entretien des ponts, chaussées, chemins , etc. l/établissement de ces ingénieurs date de Henri IV. INGUINAL , adj. du lat. inguen, V’aine , qui appartient à laine. ( Anai.) Les glandes inguinales sont celles qui se trouvent situées à laine et qui sont de la grosseur d'une fève. INHÉRENCE, s. f. de la pré- position latine 27, dans, et de hœro, être attaché : l’union de choses inséparables par leur nature. ( Physique ) L’inhérence est une qualité qui réside ou que l’on croit résider dans les corps, indépendam- ment d’aucune cause ou action ex- térieure. Les newtoniens , par exemple, prétendent que lattrac- tion est une qualité inhérente dans les corps. . INHIBITION, s.f. du latin 2rA1- Bitio, fait de in, dans, et de kabeo, retenir , défendre. (Pratique) Défense , prohibition. INHUMATION , s. f. du latin inhumatio, formé de in, das, et de Aumare, pour humo mandare, mettre en terre , inhumer : l’action d’inhumer, enterrement. INITIAL , adj. du v. latin. zm1/10, dérivé d'éneo , initier, introduire. ( Imprimerie ) Lettres initiales ; ce sont les grandes lettres qu’on met à la tête des chapitres ou articles, des alinéa et des noms propres. ( Paléograpie) Les initiales, en termes d’antiquaires, sont les pre- mières lettres d’un mot, qui sont mises pour le mot entier, ou dans I N\ 505 des inscriptions où sur des mé duilles. 11 ne faut pas confondre les lettres initivles avec les abrévia- tions où l’on joint plusieurs lettres. P. P. pour pater pairiæ, sont des zritiales : et TR. POT, pour tri- bunitià potestate, sont des abrt- viations. INITIATION, s. f du let. sitio, pour #eo, introduire, initier : cé- rémonie per laquelle on est initié à la connoissauce de certains mys- tères. ( Sciences et Arts) En matière de sciences , il se prend pour intro- duction, premières connoissences. Ce pelit traité est un chef-d’œu- vre, quoiqu'il ne soit qu’une initia- tion a La science dont il parle. INJECTION , s. f. du lat. zr7fec- to, formé d’injicio , pour jacio 17, jeter dedans, injecter : action per until on injecte. : ( Chirurgie) Action par laquelle on fait entrer avec une seringue quelque liqueur dans le corps, dans l'anus, les plaies, les ulcères, les fistules, les artères, les veines, etc. Il se dit aussi de la liqueur qu’on injecte. Les lavemens sont des es- pèces d’znjec!lions. (_Æratomie ) art des injections est la méthode de remplir Îles vais- seaux des animaux avec une liqueur colorée, qui, se durcissant, tient les vaisseaux distendus et fermes, et laisse la liberté d’en obs-rver plus exactement la distribution , la situation et les diamètres; de dé- couvrir le nombre de leurs rami- fications et de leurs anastomoses, qu’il ne seroit pas possible d’aper - cevoir sans ce Moyen. La découverte des 2njections a beaucoup contribué à éclaircir l’éco- nomie animale. Malpighy et Glisson se sont servis de liqueurs colorées ; mais Swmerdam paroît être le pre- mier qui ait employé une prépa- ration de cire , etil apprit lui-même cette méthode, en 1666, à Van- Horn et à Hade. Ce ne fut qu'en 1668 que Graaf fit graver la figure des instrumens dont il falloit se servir, et qu'il décrivit tout ce merveilleux arti- fice. Ruysch a poussé cet art plus loin ; il a fait une espèce de mys- tère de son industrie; mais à pré- 396 IN O sent les anatomistes’ sont suffisim- ment instruits de la manière de remplir les vaisseaux; et M. Jau- monier, de Rouen, est parvenu, au moyen du mercure, à faire des amjections à froid, qui surpassent les opérations fameuses du cabinet de hdi INNÉ, ÉE, adj. du lat. mna- #cor, naître, ou croître dedans, ( Didact.) Qui est né avec nous, idees innées, qualités iunées. INNAVIGABILITÉ , s. f. de la partic. latine négat. 27, de nawiso, naviguer, et d’£abililas, disposi- tion, capacité : qualité de ce qui n’est pas propre à naviguer. (Marire ; Conmerce) L'idée pro” pr&atiachée à ce mot emporte la dgradation absolue et irrémédiable de quelques-unes des parties essen- tieiles du vaisseau , sans lesquelles il ne sauroit subsister comme na-. vire , et remplir l’objet de sa des- tination. On compere l’innariga- bilité au naufrage. INNOMÉ, ou INNOMINÉ , de la particule latine négat. 27, et de iomen, nom : sans nom ; qui n'a point de nomination particulière. (Anat.)On appelle cs innominés les os des hanches qui forment le bassin. ( Pratique) Contrat innomé, on tinominé ; C'est une convention ré- ciproque et synallagmatique entre le donateur et le donataire , dans laquelle lun promet de faire, et l’autre de donner. L'engagement d’un domestique est un contrat t1nOmé. INNOVATION , s. £ du latin in, dans, et de novare, renouveler, changer, innover : l’action d’in- nover. ( Écon. poli. ) Introduction &: queïque nouveauté , dans une cou- tume, dans un usage, dans les lois d’un peuple, etc. INOCULATION , s. f. du latin inoculo, pour oculum unius ar- boris allteri adkibere, insérer V’œil d’un arbre dans un autre arbre. { Agriculiure) Soite de grefle qu se fait en appliquant l’écus- son de manière que son œil soit exactement sur la place où il y INQ en avoit un avant l’incision; elle est inusitte. ( Méd. ) Inoculation ( on sous entend de la petite vérole ) ; c’est une opération par laquelle on com- munique artificiellement cette ma- ladie; elle a été ainsi appelée à cause de son analogie avec celle de l’ente ou de la greffe des arbres dite en écusson. L'usage de communiquer artifi- ciellement la petite vérole, dans la vue de prévenir le danger et les ravages de cette maladie con- tractée naturellement , subsiste, de tems immémorial dans les pays voisins Ge la mer Caspienre , et partüculièremennt en Circassie. C’est de-là que cette pratique a passé en Grèce et en Dalmatie, où elle a plus de deux cents ans d’'ancien- neté. L’inocula‘ion fat apportée ou renvouyelte à Constantinople, sur Ja fin du dix-septième siècle, par une femme de Thessatonique, qui inocula plusieurs milliers de per- sonnes. Deux docteurs de l’univer- sité de Padoue, Emmanuel Timoni, et Jacques Pilarini furent témoins de ses succès, adoptèrent leur pra- tique, et la répaudirent dans le reste de l’Europe. L’inoculation fut apportée à Londres Van 1721, par myladyÿ Montague, et en France , en 1756. Inoculation de la vaccine. F. VACCINE. INODORE, adj. de la particule latine négat. 47 , et d'odor , odeur : saus odeur. ( Hist. nat. ) Sans odeur : fleurs znodoïes. INONDÉES , adj. de la prépos. latine ir , dans, et d’unda , onde, eau : couvertes d’eau, submergées. ( Botun.) Il se dit des plantes qui naissent dans Veau, et qui ne flottent jamais à sa superficie. INQUART,s. m. du lat. quarto, pertager en quatre ,et de la prépos. lat. zz, dans. ( Chimie) C’est le nom d'une. opération dans laquelle on ajoute à une masse d'or alliée d’argent une quaniité sufante de ce dermief métal, lorsqu'on veut en faire le départ par la voie humide. Cest. à INS la même chose que QUARTATION. V. ce mot. INQUIÉTATION ,s. f. du latin inquie'atio, formé de la particule latine négat. in, de quies, repos, et d’asere , füre : l’action de trou- bler le repos. ( Pratique ) Trouble, empêche- ment, qui interrompt la prescrip- tion Y. INTERRUPTION. INQUISITION, s. f. du latin inquisitio, fait d'inquirere, composé de ën, et de gui-ere, inquèter. { Hust. ecclés.) Tribunal ou juri- diction ecclésiastique établie en certsins pays pour rechercher et pour punir ceux qui ont dis sen- timens contraires à la foi catho- lique. Cette juridiction ecclésiastique, érigée par le siége de Rome , en Italie , en Espagre, en Portugal, aux Indes même pour extirper les. Juifs, les Maures, les infdèles et les hérétiques , fut établie vers Pan 1200, adoptée par le comte de Toulouse en 1229, et confiée aux Dominicains par Île pape Grégoire IX, en 1253. Innocent IV établit son empire en 1291 dans toute V’Italie excepté à Naples. L’Espa- gne s’y vit entièrement soumise en 1418; le Portugal J’adopta l’an 1557. Douze ans auparavant Paul III avoit formé la congrégation de ce tribunal, sous le nom du Sarnt- - Office, et Sixte V confirma cette congrégation en 1958. INSCRIPION , s. f. du latin inscriptio , formé de in, dans, sur, et de seribere , écrire : l’action d’é- crire dedans ou sur. ( Paléographie ) Inscription est ce qu’on écrit sur du cuivre ou sur du marbre, aux édifices publics, aux arcs de triomphe , etc., pour conserver la mémoire de quelques personnes, de quelque événement considérable. L'histoire nous apprerd que de toute antiquité les Phéniciens et les npnens gravoient sur des pierres les événemens mémorables de leur nation, et que c’est d'eux que les Grecs en prirent l’usage,etc. Ce sont les nseriptions des Crétois qui nous apprirent quelles étoient es cérémonies des sacrifces des INS 397 corÿbantes ; celles trouvées dans le temple de Jupiter Triphylien ont fourni les matériaux nécessaires pour composer lhistoire de Jupiter et celles des autres Dieux. Les bri- ques sur lesquelles les astronomes babyloniens écrivoientileurs obser- vations n’ont pas été moins utiles. L'on sait que Pythagore trouva les principes de sa philosophie dans les inscriptions gravées eu Egypte sur des colonnes de marbre, et que le fils de Pisistrate fit graver sur des colonaes de pierre des pré- ceptes utiles aux laboureurs. Çhez les Romains , Nama fit graver sur des tables de chène tou- tes les cérémonies de sa religion. Sous les Empereurs , on grava sur des lames de plomb tout ce qui méritoit d’être conservé, et l’on composoit des volumes de ces la mes en les roulant. #. EPIGRA- PHE. : ( Pratique) Inscription de faux ; c’est une déclaration judiciaire pat laguelle on soutient qu’une pièce ou untitre est faux, contrefait ou altéré. ( Administrat.) Inscription hy- pothécaire ; on appelle ainsi l’ins- cription faite dans des registres publics ; elle est destinée à fixer le rang des hypothèqueset à assurer le privilége sur les itumeubles. { Peinture, Sculpture ) Erscrip- tion est une phrase courte qu’on emploie quelqueïois pour servir d'explication à un ouvrage de l’art. Les ouvrages de sculpture sont or- dinairement accompagnés d'i72s— criptions, lorsqu'ils représentent des hommes dont on veut conserver la mémoire. Elles se gravent sur les côtés de Ja base. Dans les premiers tems de Îa revaissance de l’art , des peintres , tels que Amabué et quelques au- tres s’avisèrent de faire sortir de la bouche de leurs figures des rou- leaux sur lesquels ils écrivoient ce wils avoient prétendu leur faire dire. On raconte que, dans un tableau appartenant à la famille de Levi, on yoyoit dans un vieux château nn seigneur de cette mai- son à genoux devant la Vierge ; de sa bouche sortoit un rouleau, sur lequel on lisoit: Bon jour Marte ; 308 INS et la Vierge lui répondoit par un rouleau : Bon jour, moi cousin. Cet usage étoit trop ridicule pour n'être pas détruit dés que l’art se perfectionneroit ; mais on louera toujours un artiste, quand par quelques moyens vraisemblabies il pourra faire connoître ou son su- jet, ou son principal personnage , ou quelque chose enfin qui facilite l'intelligence de l’action ou des sen timens représentés. Il pourra quel- quelois y parvenir par une courte inscription sur un portique , Sur une base de colonne, sur une pierre, par le titre d’un livre fermé, par quelques mots sur une page d'un livre ouvert, par une phrase com- mencée sur une lettre , etc. Le plus bel exemple d’22sc77p- tion , comprise dans le tableau mê- me, nous est fourmi par le Poussin. La scène est dans la molle et dé- licieuse Arcadie. Un jeune homme et une jeune fille, deux amans sans doute , venoient dans un lieu fa- vorable au plaisir chercher la vo- lupté ; ils y trouvent un tombeau, et un berger qui leur montre sur la pierre sépulchrale cette 17scrip- tion : Etin Arcardiä ego. ( Et moi aussi jai véco dans l’Arcadie. ) Quel passage de l’idée du plaisir à celle de la mort! * INSCRIT , adject. même origne qu'iNSCRIPTION. ( Céom.) On dit qu’une figure est inscrite dans une autre, quand tous les angles’ de la figure inscrite toucheni la circonférence de l’autre. Une Ayperbole inscrite est celle qui estentièrement renfermée dans Pan- gle de ses asymptotes, comme Phy- erbole ordinaire. INSECTE , s. m. du lat. insec- um , entrecoupé. (Hist. nat.) Petit animal dont Je corps est coupé comme par an- neaux, Ou partagé en plusieurs sec— tions : c’est à cette particularité wils doivent leur nom. INSECTOLOGIE , s. f. da latin insectum , entecoupé , fait de seco , couper, et du grec Aÿ7yos (logos), discours: traité des in- sectes. On dit autrement ENTOMO- LOGIE , 7. ce mot. INSERTION, s. f. du lat. érsero, formé dir sledans, 6t de sero, INS mettre, approcher ; mettre dedans, insérer : l’action d'insérer. (Anatomie ) L'attache , union étroite des vaisseaux , des fibres , des muscles , et des membranes avec d’autres parties. ( Botan.) Insertion se dit aussi de l’union, de l’attache des feuilles, des rameaux, des fleurs, des pé- tales, des étamines. Il y a autant d’insertions différentes qu'il y a de manières dont les parties qui com- posent les plantes sont attachées ou iusérées sur d’autres parties. INSESSION , s.f, du lat. s7sidere, fait d’#2, dans, sur, et de sido ou sedo , s'asseoir, se poser : l’action d’être assis dessus. É (Méd.) L’insession est un nom gue l’on donne au demi-bain , parce qu’on le prépare quelquefois avec la décoction de plusieurs herbes sur lesquelles on fait asseoir le malade. Il se dit aussi du bain vaporeux que le malade prend étant assis sur une chaise percée, au-dessous de la- quelle on a mis une décoction chaude de quelques herbes, dont on lui fait recevoir la vapeur. INSEXÉ , ÉE, adj. de la partic. lat. négat. 27, et de sexus, séxe: ( Bolan. ) I se dit des fleurs qui n’ont point de sexe. INSINUATION , s. f. du lat. i7- sinuatio, formé de la prépos. 77, dans, de sinus; et de facio : l’ac- tion de faire glisser dedans. ( Rfétorique ) On appelle z7s1- nualion, en rhétorique, ce qu’on dit dans un discours pour s’insinuer dans la bienveillance des anditeurs. ( Pratique ) Insinuation est la transcripuon en entier où par ex— trait de certains actes dans des re- gistres publics. INSIPIDE, adj. de la partie. lat. négat. 22, et de sapire ,sentir, avoir du goût: qui n’a aucun goût, au- cune saveur. ( Physique) Insipide se dit de tout ce qui n’affecte point l’organe du goût d’une manière distinguée : telle est l’eau parfaitement pure. INSOLATION , s. f. du lat. 27s0- lare, pour nr solem mittere, exposer au soleil : l’action d'exposer au soleil, ( Chimie pharmaceut. ) Prépa= ration de remèdes , qui se fait en les | | INS exposant aux rayons les plus ardens du soleil. INSOLITE , adj. de la partic, lat. nés. ën, et de solitum, partic. de solo , avoir coutume : coutre l’u- ge. ( Pratique) Ce qui est hors d’u- sage, ce qui n’est pas commun. INSOLUBLE , adj. de la partic. lat. négat. 27, et de solubilis, so- luble , dérivé de soso, dans la signification de dissoudre. (Chimie ) Il se dit d’une subs- tance qui ne peut se dissoudre. INSOMNIE , s. f. du lat. :7s0om- nie , composé de la parüc. négat. in, et de somnus, sommeil : pri- vation du sommeil. ( Méd.) Indisposition qui con- siste à be pouvoir dormir. INSPECTEUR , s. m. du lat. z7s- pectum, part. d’inspicio , formé d'in, dans, et d’asprcio , regarder : celui qui regarde dedans, qui ins- pecte, qui a inspection sur quelque chose ; 2nspecleur des manufac- tures ; inspecteur des bätimens ; inspecteur des fortifications ; ins- pectcur de la cavalerie, de l’in- Janterie ; etc. INSPIRATION , s. f. de lat. ins- piratio , formé de la prépos. 77, dans , dedans, et de sprro, souf- fier : l’action de faire entrer en soufllant. ( Physiologie ) Partie de la res- piration , dans laquelle l'air est porté dans les poumons par I:s na- rimes et la bouche ; ou acte par le- quel la poitrine des hommes ou des animaux, en se soulevant où s’é- largissant, reçoit de l’air, dont bien- tôt après elle expire une partie. #, EXPIRATION , RESPIRATION. . ( Hist. ecclés. ) Inspiration se dit aussi de l’élection d’un pape, et signife la manière dont elie s’est faite, Quand tous les vœux, tous les suffrages se sont réunis en faveur d'un même sujet, et au premier scrutin ; on dit alors que l'élection s’est faite par 22spira'on. INSTALLATION, sd. du latin installatio, dérivé de stallum, siége, schaire , dont on a fait installo, | pour 7% stallum mitlo , placer quelqu'un sur Le siége qu'il doit oc- | | | | Ï N 5 308 uper. Le latin s'allum a pu venir de l'allemand stall, qui signifie la même chose. (Econ. polit.) Mise en posses- sion; ce mot s’est dit originaire- ment des gens d'église, en les fai- sant asseoir sur le siége où ils de- voient psalmodier ; mais il s’est dit ensuite indiMéremment de tous ceux qui sont mis en possession de quel- que office , charge, fonction, di- guité, etc. INSTANEE, s. f. du lat. 2n7sfan- tia, fait d'ensto , presser vive- ment ; poursuivre: poursuite, sol- licitation pressante. ( Pratique ) Demande , poursuite en justice. Tribunal de première instance ; c’est, en France , un tribunal établi pour connuitre des matières civiles, des matières de police correction- nelle , et qui prononce sur l’appel des jagemens rendus en premier res- sort par les juges de paix. INSTANT ,s. m. du lat. snstans, la plus courte durée du 1tems. ( Mathémat. ) Partie du tems très-petite , ou d’une très-courte du- rée, et tellement courte, qu’elle ne nous paroît pas divisible, quoi- qu’elle le soit réellement. C’est un axiôme en mécan'que, qu'aucun effet naturel ne peut être produit en un £nstant. On voit par là d’où vient qu'un fardeau paroït plus léger à une personne à propor- üuon qu’elle porte vite, et pour- quoi la glace est moins sujette à se rompre, lorsqu'on glisse dessus avec vitesse, que lorsqu'on va plus len- tement. : : INSTANTANE , adj. du latin intantaneus , dérivé d’insfans , ins- tant. ( Physique ) Acte qui ne dure qu'un 22stant. C'est en ce sens qu’on dit que l’action de la matière électrique est ns/antanée, et que la propagation de la lumière ne l’est pas. Cependant, l’acception de ce terme n’est pas toujours aussi rigou- reuse, et on l’applique quelquefois à un phénomène dont la durée, courte à la vérité, a pourtant quel- que durée commensurable: alors, il est synonyme à prompt et pas- sager. INSTAURATION, s. £. du laun INS inslar, semblable, dont ôn a fait instaurare , pour adinstar alterius facere, faire à l’exemple d’un autre, ou rétablir une chose , comme elle étoit auparavant : rétablissement d’un temple , d’une religion, etc. INSTILLATION, s. f£. dulat. in, dans , et de silla, goutte, dont on a fait stullare, verser goutte à goutte: l’action de verser goutte à goutte. ( Méd.) L’action de laisser tom- ber goutte à goutte quelque liqueur. On guérit les surdités par des re- mèdes qu'on éxstille dans l’oreille. INSTINCT , s. m. du lat. 2ns- Hinctus , mouvement , dérivé d’ins- tinguare, qu'on a dit pour stgere, Instigare ; exciter. ( Morale ) Terme par lequel on esprime le principe qui dirige Îles bètes dans leurs actions ; un certain mouvement, un certain sentiment, quelque chose enfin que leur a douné la nature pour leur faire connoitre et chercher ce qui leur est bon, et éviter ce qui leur est mauvais. INSTIPULÉ, ÉE, adj. de la par- ticule lat. négat. ën, et de stipula , aille, chaume. ( Botan. ) Plantes sans s/ipules. INSTITUT, s. m. du latin £2sti- futur , dérivé d’enstituere, pour 2m statuare, poser, établir, dans : chose établie, coutume, manière, façon d'agir, loi, maxime , méthode, ma- nière de vivre selon une certaine règle , dans une société ou commu- nouté. ( Sciences et Arts) Ins'itut de Bologne ; c’est le plus bel établisse- ment de l'Italie. On y trouve une académie pour les sciences, une bi- bliothèque, un observatoire trts- bieu monté, un grand cabinet d’his- toire naturelle, et un de physique, des salles pour la marine, pour Part militaire , pour les antiquités, pour la chimie, pour les accouchemens, pour la peinture , et pour la sculp- ture, avec des professeurs habiles dans chacune de ces parties. Institut national des arts el des sciences ; c’est un établissement lit- téraire fixé à Paris, pour s’y occu- er à perfectionner les sciences et Le arts. Cet établissement, destiné a remplacer les anciennes acadé- mies, est divisé en trois classes, 4vo INS dont chacune est subdivisée en plu- sieurs sections. ( Jurisprudence ) Institüt , au fé- miuin et au pluriel, est le nom d’un ouvrage qui coutient les prin- cipes, les élémens du droit romain, rédigés sous les ordres de l’empe- reur Justinien, par les juriscon- sultes Tribouien, Théophile, et Dorothée. l Les enstitules doivent être le ma- nuel de ceux qui veulent s'initier dans la science des lois. Cet ouvrage est d'autant plus recommandable, qu’au moyen de l’ordre admirable qui y est observé , il présente , sous ua point de vue facile à saisir , tout le système de la jurisprudence des Roinains. INSTITUTION, 6. f. même ori- gine qu'INSTITUT , action par la- quelle on institue, on établit ; il se rend aussi pour la chose instituée. ( Pratique ) Institution contrac- tuelle ; c’est une convention stipulée dans un contrat, par laquelle on justitue quelqu’un son héritier , in- dépendamment de la loi. Institution d’héritier où testa- menfaire ; c’est la nomination d’un héritier, successeur universel que Jon fait par son testament. INSTKUCTION, s. £. du lat. ëns- truere, formé d’in. et de struere, mettre en ordre, bâtir, construire, l’action d’instruire : éducation, ius- titution. F ( Pratique) Instructions; ce sont les procédures nécessaires pour met- tre une affaire en état d’être jugée. Mais on donne spécialement ce noïa aux procédures qui se font de- puis l’assiguation jusqu’à l’appoin- tement définitif. Il y a aussi des is- tructions qui se font depuis lap= pointement jusqu’au jugement défi- niti£. Teiles sont les demandes inçi- dentes, les inscriptions de faux, etc. INSTRUMENT , s. m. même ori- gine qu'INSTRUCTION : tout ce ai sert à faire quelque chose. ( Technologie ) On appelle , en géuéral, instrumens, tout ce qui sert à l’ouvrier et à l’artisan , pour faire les ouvrages de leur art. (Caimi®) On appelle instruments Pattirail chimique, tout ce qui seré, aux opérations chimiqnes, les fours neaux, les vaisseaux, etc. ( Criurgie } INS { Chirurgie ) On comprend sous ce nom tout ce qui sert aux opéra- tions chirurgicales. ( Mathématiques ) Instrument , ar excellence, se dit de ce qui sert à faire des opérations de géométrie; comme. le COMPAS, la REGLE , le NIVEAU, le COMPAS DE PRO- PORTION, le GRAPHOMÈTRE, le PANTOMETRE , etc. Voy. ces mots à leur place. - ( Zstron.) Les Instrumens d’as- tronomie sont les lunettes, cercles, ou machines de toutes espèces, dont les astronomes se servent pour ob- server les astres et mesurer leurs mouvemens, Ÿ. ANNEAU ASTRO- NOMIQUE, ARBALETE , AR- MILLES, ASTROLABE , EQUA- TORIAL , GNOMON , HELIOME- TRE, LUNETTE, LUNETTE ME- RIDIENNE ou INSTRUMENT DES PASSAGES, LUNETTE PA- RALLACTIQUE , MERIDIENNE, MICROMETRE, MURAL, PEN- DULE , PLANETAIRE, QUART DECERCLE, QUARTIER DE RE- FLEXION , RETICULE , SEC- TEUR , SPHERE, TELESCOPE. (Art milit. ) Listrumens mili- taires ; les instrumens militaires des anciens, tant pour la cavalerie que pour l'infanterie , étoient la trompette, le cor et le cornet. La trompette étoit d’airain, et son- noit la charge et la retraite. Le cor, qui étoit du même métal , appeloit à l’assemblée. Il sonnoit devant le général, et lorsqu'on punissoit de mort des soldats, pour marquer que cette exécution se faisoit par son autorité. Pour le cornet, il étoit de corne de bœuf sauvage, garni et embouché d’argent ; il faisoit mar- cher les enseignes et les arrétoit. Dans les batailles, les trompettes | et les cornets sonnoient ensemble, ! En France, la trompette et les tim- ! bales sont les instrumens militaires | de la cavalerie. Le tambour est ré- | servé à l’infanterie. | ( Musique ) Instrument est un | terme générique sous lequel on com- | prend tous les corps artificiels qui FES rendre et varier les sons à | limitation de la voix. | | Il y a trois manières de rendre | des sons sur des sstrumens ; savoir: par les vibrations des cordes, par | Tome 11, | INT 4o1 celles de certains corps élastiques , et par la collision de Pair enfermé dans des tuyaux. Ils se divisent généralement en instrumens à cordes , z1s{rumens à vent, instrumens de percussion. INSTRUMENTER , v. n. même origine qu'INSTRUMENT. ( Pratique ) Dresser des actes publics qui fassent foi en justice. INSUFFLATION, s. f. du lat. zz, dans, et de sufflare, soufller : l’ac- tion de souffler dans. ( Méd.) L’action de souffler dans quelque cavité du corps, pour trans- mettre à quelque partie affectée le remède qui lui convient, et qui peut lui être appliqué de cette manière. INSULATRE,, adj. du lat. snsula, île : habitant d’une ile, INSULTER , v. a. du lat. insrl- tare , formé d’in, dans, sur, et de sultare, sauter : sauter dessus, insul- ter, maltraiter quelqu’un de fait ou de paroles. | (Art milit. ) Insulter c’est atta- quer hautement un poste, y venant à découvert pour se mêler à coups de mains sans vouloir se servir des tranchées, de la sappe , et des droites attaques qui se font dans les formes, en gagnant le terrein pied à pied. On znsulle ordinaire- ment la contre-escarpe, pour ne pas donner loisir à l’ennemi de faire jouer les fougasses ou fourneaux qu’il peut y avoir préparés. INTACTILE, adj. de la partic. lat. négat. in, et de tangere , tou- cher: qui ne peut pas être touché. Terme didactique. INTEGRAL, LE, adj. du latin integralis , fait d’integer , entier. ( Mathém transcend. ) Le cal- cul integral est l'inverse du calcul différentiel. (7. DIFFÉRENTIEL). Il consiste à trouver la quantité in- finie, dont une quantité infiniment petite proposée est la différentielle. Les géomètres n’ont rien laissé à désirer sur le calcul différentiel ; mais le calcul intégral est encore très-imparfait. Newton et Leibnitz sont les in- venteurs du calcul intégral. Jean Bernouilli ajouta aux dé- couvertes de Newton des méthodes Ce lo? INT particulières pour des cas très-étén- dus , et des principes généraux sur la nature des fonctions différentielles. MM. Euber et d’Alembert ont été les disciples de Jean Bernouilli , et ont donné des méthodes plus géné- rales pour des cas plus difficiles , et perlectionné beaucoup la théorie du calcul. M. Fontaine s'est presque uniquement occupe de cet objet ; il a partagé avec M. Euler la première découverte des équations de condi- tions éclairci et développé la théo- rie des constantes arbitraires , et connu le premier, le nombre d'équa- uons 2ntégrales dechaque ordre que peut avoir une même équation des ordres supérieurs. Les applications qu’on a faites du calcul intégral, out pour objet Pa- nalyse pure , la science du mouve- meut , et la connoissance des phé- nomènes de la nature. C’est par le calcul intégral qu’on a détermine , avec la plus grande généralité , le centre de gravité , d’oscillation , ou de procussion des corps curvilignes. Dès l’année 1686 Newton avoit publié sa théorie du mouvement des lanètes Depuis ce temps, et même jusqu’en 1747, la connoïissance du système du monde fit très-peu de progrès; mais aujourd’hui le flux et éeflux de la mer , le mouvement des satllites des planètes principales et des comètes , l’eflet de la résis- tance de l’éther sur tous les corps, la figure de la terre et des planètes , la précession des équinoxes, la nutation de l’axe de la terre , la libration de la June , les vibrations des cordes , les. oscillations de l’air sonore, les éauses des vents, sont traités d’a- près des principes nouveaux et plus certains, par les Laplace , les Étinbe ;, et autres géomètres qui ont remplacé Newton. INTÉGRANT , TE , adj. du lat. integrare , pour integrum facere : rendre entier. ( Physique) Nom que l’on donne äux parties qui entrent dans là com- position d’un tout, qui toutes en- semble font que ce tout est entier. Elles différent des parties essen- tielles , en ce que celles-ci sont ab- solument nécessaires à la compo- INT sition du tout, en sorte qû’on n’en peut ôter une sans que le tont changé de nature ; au lieu que les parties intégrantes ne sont nécessaires que pour la totalité, et sont , pour ainsi dire, le complément du tout. Ainsi , le bras n’estqu’une partie z#légrante de l’homme , le corps et lame en sont des parties essentielles. INTELLIGENCE, s. f. du lat. in- telligere, pour znter legere, unumex alio colligere, entendre ; concevoir pénétrer : faculté; intellective capa- cité d'entendre, où comprendre. ( Peinture ) Cemots’emploie dans les arts, pour exprimer les choses qui uennent plus au génie de l’ar- tiste qu'à Pétude et au travail. La science du dessin, l'intelligence du clair-obscur. (Art militaire ) Wse dit aussi, en matières de négociations ; éire d'intelligence avéc l'ennemi ; c’est s'informer de ce qui se passe. On dit d’un général qu’il a des 'nfelligences dans une place qu’il assiége , et que par conséquent il ne tardera pas à s’en rendre maître. Ÿ INTEMPÉRANCE , s. f. de la particule lat. négat, in, et de tem- perare , derivé detempus , pour {em poris rationem habere, faire une chose en tems , régler , tempérer: vice opposé à la modération, à la tempérance. ( Méd.) Usage immodéré des ali- mens et des boissons , vice contraire à la sobriété, à la chasteté, à la modération. L'intempérance du vin et des femmes ruine la santé. INTEMPÉRIE , s.f. de la par ticule lat. négat. #7 , et de fer peries, pour femporis res , Como ditas , saison, tems convénable : mauvaise disposition , dérèglement. ( Physique ) Il se dit de Pair et des saisons : On souffre beaucoup de l’intempérie de l'air. ( Méd.) se prend , en médecine, pour défaut de tempérament , et | on le dit, non seulément du corps humain en général, mais aussi dé ses viscères , de chaque partie em particulier , et même du sang et des autres humeurs. INTENSITÉ ,s. f. du latin 2% | INT tendere , pour admodum tendere : tendre extrèmement avec force : le degré d'existence , de force ou d’'ao- tivité d’une chose. (FH Ce mot exprime la valeur d’une puissance , où l’énergie d’une qualité quelconque, comme la chaleur , le froid, lélasticité , etc. etc. ; car toutes les qualites étant suscepübles d'augmentation ou de diminution , ‘est une courte sentence ou phrase écrite sur un roulean qu’on place ordinai- rement au — dessus de l’écusson , qui fait allusion au.nom ou à quel- ques pièces des armes de la per- sonne à qui appartiennent les ar- mes , ét qui souvent w’ont rappnit ni au nom ni au blason. Cette coutume d'employer un mot ou symbolique , ou comme cri de guerigpour s’aniner , se reconnoi- tre ése rallier dans: les combats, est trés-ancienne. L'histoire sacrée et l’histoire. pro- fane nous en fourvissent également des exemples. Nos ancêtres faisaient choix du m01 le plus propre à ex- primer leur passion dominaute, comme la pitié, l’amour, la va- leur , etc., ou quelque évènement extraordinaire qui leur étoit artivé. On trouve plusieurs mots (de cette dernière sorte , qui se sont perpé- tués dans les familles, quoiqu'ils ne convinssent proprement qu'aux pei- sonnes qui se les étoient attribués. ( Artrilit.) Mot est le nom d’un saint, ou d’un personnage remar- quaable, ou d’une ville, que donne chaque jour le sénéral. Il y a en- core le 7204 de ralliement, doni on se sert dans une attaque, patrouille, etc., de nuit, afin que ceux du même parti puissent se distinguer. Il est à la fantaisie de celui qui commande. MOTEUR, MOTRICE, s. du lat. motor, de moveo, mofûvoir. (Mécan. ) Ce qui meut ou met en mouvement. #. MOUVEMENT, FORCE MOTRICE. MOTIF, s. m. Mèmeorigine que moteur. Ce qui meut et porte à faire quelque chose. ( Musique ) Ce mot, francisé de Pitalien z2otivo , signifie l’idée pri- mitive et principale sur laquelle le compositeur détermine son sujet et arrange son‘dessein. Danscesens, le motif principal doit toujours être présent à l’esprit du compositeur , el il doit faire ensorte qu'il le soit toujours à l'esprit des auditeurs. MOUFETTE, ou MOFETTE ,s. f. du toscan mopheta , que l’on croit venir d’un verbe/syriaque , ui signifie soufller. (Ainéral.) On nomme ainsi les MOU cxhalaisons pernicieuses qui se ma- nifestent, tantôt habituellement , et tantôt accidentellement, dans la pla- art des mines métalliques et des ouillières. Elles s'accumulent aussi dans les simples souterrains, où depuis long -tems l'air extérieur n’a pas eu d'accès, et même dans les puits où l’on ne prend de l’eau que rarement. Les moufeltes sont de diverses natures, et produisent des effets très-différens. Les unes éteignent les lumières , et asphyxient subitement les hommis et les animaux , sans leur causer aucune altération ex- térienre ; elles agissent de la même manière que La vapeur du charbon, ou celle du vin en fermentation ; les autres s’enflamment avec fracas, renversent avec violence tout ce qui se trouve sur leur passage, brülent griévement et tuent même les hom- mes quis’y trouvent exposés ; elles produisent, en un mot, les mêmes effets que l’explosion de Ja poudre. Les os sont principalement composées de gaz acide carbonique, etles secondes de g4z hydrogène; mais ces gaz ne sont point seuls, et se trouvent presque toujours com- binés avec d’autres substances ré- duites à l’état de fluides aériformes. Les moufettes de la première es- Fa sont celles qui se trouvent dans es souterrains ordinaires , tels que la fameuse grotte du Chien, voisine du lac d’Agnano, près de Naples. La plupart des mines métalli- ques sont affectées de moufeltes, qui sont quelquefois de la même nature que celles de cette grotte, et dont on n’est averti que par la diminution de Ja flamme des chan- delles, et leur extinction totale; mais les. moufeltes les plus terri- bles, sont celles qui s’enflamment avec explosion ; les mines de char- bon de terre des environs de New castle y sont sujettes plus que toute autre. | Le meilleur moyen de se délivrer de ces funesies vapeurs, est de faire au-dessus des travaux un puits -d’airage, à l’ouverture duquel on établit un. fourneau qui , par la ra- réfaction de l'air qu'il occasionne, pompe continuellement le mauvais air du fond des mines, qui vieut » MOU 55% passer à travers le brasier , où il se dépouille de ses qualités malfai- santes. MOUFLE,, s. m. de l'allemand moffel. ( Mécan.) Machine qui consiste en un assemblage de plusieurs pou- lies dont on se sert pour élever des poids énormes en peu de tems. La muitiplication des poules, dans le moufle , est fort bien ima- ginée ; car l’on démontre en méca- nique que la force nécessaire pour soutenir un poids par le moyeu d’un moufle, est au poids lui-même, comme Vunilé est au nombre des poulies, en supposant que les cor des soient parallèles entre elles. D'où il suit que le nombre des poulies et la puissance étant don- nées, on trouve aisément le poids qu’elles peuvent soutenir , en mul- üpliant la puissance par le rombre des poulies. Si un homme ordinaire peut éie- ver avec sa seule force 150 livres, il pourra soutenir avec un rnoufle à six poulies un poids de goo li. MOUILLACGE, s. m. de mullare, pour laxare ( sous-entendu azcho- ram), lâcher l'encre. ( Marine ) Endroit de la mer, propre à jeter l’ancre : tous -les mouillages ne sont pas également bons et sûrs. Il faut que la pro- fondeur d’ezu ne soit pas trop gran - de , afin qu’il ne faille pas une trop grande longueur de cable; que le cable étant filé, approche davan- tage de la direction horizontale , et que rampant sur le fond, il contri- bue par son frottement à retenir le vaisseau , et aussi afin qu'il faille moins de tems et moins d'effort pour enlever l’ancre. il y a des fonds remplis de ro- ches , qui coupent , raguent ou rongent les cables ; dans ce cas on met des flottes sur le cable. fl y a des endroits de la mer où le fond est si dur que lesancres n’y peuvent mordre ; d’autres enfin où le fond est si mou que les ancres n’y tiennent pas solidement, et dérapent ou labourent au moindre efPort de vent..Ces sortes d’endroits - sont: de mauvais mouillages. I] en est de même de ceux dont ia pente est trop rapide, | ’ 554 MOU Mouiller ; c’est jeter l'ancre an fond. Mouiller une ancre en créance ; c’est la porter hors du vaisseau avec ses orebns on son cable , dans la chaloupe , d’où on la laisse tomber au fond. Mouiller en croupière ; c’est je- ter une ancre par la poupe du vais- scan, de façon que son cable sorte par un des sabords de l’arrière. Mouiller en patte d’oie ; c’est mouiller avec trois ou même quatre ancres, dont les cables sortant des écubiers forment la figure d’une patte d’oie. Cette manière de mouil- ler nest pas ordinaire. Mouiller en barbe ; c’est jeter deux añcres en méme temps, en avant du vaisseau. MOULE, s. m. du latin modulus, d’eù les Espagnols ont fuit modelo. (Sculpiure) On appelle généra- lement de ce nom tout instrument qui sert à donner la forme à quel- que ouvrage. Le moule, en sculpture, sert à uultiplier en cire , en bronze , une Statue où un modèle, Pour répéter en cire ou en plâtre un modèle ou une statue ; on n’a besoin que d’un roule , et on le fait de plâtre. Pour fondre. en bronze un ou- +rage de sculpture , on a besoin de deux moules. Le premier est de plâtre ; on le fait de plusieurs assises , suivant la h'nteur de l’ouvrage. Le second moule est celui de po - tée, qui est composé de terre, de fiente de cheval, de creuset blanc et de terre rouge. Il s'applique sur la cire. quand elle est bien prépa- rée ; c’est dans ce roule qu'après la fusion des cires on fait couler le bronze. F. FONTE. MOULIN , s. m. du lat. moli- Fium où molinus , pour molina. (Econ. dom. ) Machine à moudre du grain. Moulin à eau. Les moulins à cau furent inventés à Rome, du tems de Jules-César : on commença à s’en servir sous Auguste , mais Us ne devinrent communs que sur la fin du quatrième siècle. Ces moulins éloient hors de l’en- ceinte de la ville , et tournoitent par le moyen des eaux qui prove- MOU noicnt des fontaines. Le premier que l’on vit sur une rivière, fut celui que Bélisaire fit construire sux le Tibre, pour fournir à la subsis- tauce de l’armée de Justinien , at- taquée par Vitigès, roi des Goths. On essaya dans la suite d’en bâtir sur de simples rnisseaux , et l’effet ayant toujours répondu à lattente, tous les peuples de l’Europe s’em- pressèrent d'adopter cet établisse- ment dont Bélisäre avoit étendu l'utilité. Moulin à vent; Les moulins à vent ignorés des anciens, viennent des contrées de l'Orient, où les rivières sont egalement rares et foibles. Les Croisés les firent con- noître en France et en Angleterre, vers le milieu du onzième siècle, et les avantages qu’ils procurent , en ont fait construire depuis, dans tous les pays du morde. (Techaol) Moulin se dit aussi de toute machine qui, étant mue par uve force extérieure , donne une violente impression sur les choses. Moulin à sucre ; c’est une ma- chine composée de trois cylindres de bois, mus par des chevaux, par l’eau , ou par la vapeur , et qui sert à froisser les cannes. Moulin à huile; celui qui sert à casser, broyer les noix et les olives, et autres choses dont on exprime le suc pour faire de l'huile. Moulin à foulon ; celui qui fait lever et baisser des pilons ou mail- lets de bois dans des vaisseaux, pour fouler , piler, dégorger et dé- graisser les étofles de lame. Moulin à papier ; celui qui est destiné à pilet, hacher, éfilocher les chiffons. Moulin à scie ; celui qui sert à scier des planches. MOULINET , s. m. diminutif de MOULIN. ( Mécan. ) La mème chose que treuil ou tour; c’est l’axis 22 pe- ritrochio , où axe dans le tambour, l'axe étant horizontal. MOUSSE , s. m. de l’espagnol moco , jeune garçon, jeune valet. { Marine ) Jeune garçon que l’on embarque sur les vaisseaux, pour s’essayer et s'exercer au méliér de la mer. On en met ordinairement un par dix hommes de l’équipage. À = me CES pe” MOU F MOUSSE, s. m. du latin zuscus, dont on a fait russula, dans la basse latinité , et de là mousse. (Botan.) Petite herbe fort épaisse et fort menue, qui croit sur les terrains saoloneux, sur les toits, sur les arbres et sur les pierres. MOUSSELINE .s.f. de Mossoul, viile de la Mésopotamie. ( Commerce ) Toile de coton fort £ne et fort claire. MOUSSON, s. f. de l’arabe mous- son , Qui signifie saison. ( Marine ) Terme usité dans la navigation des mers de l’Inde, poar désigner les vents périodiques qui règnent dans la plupart des parages de ces mers orientales, six mois d'un côté, etsix mois de l’autre. Ailer à contre-mousson ; c’est naviguer par une m0usson contraire à la route qu’on se propose : comme lorsqu'on va à la côte de Coroman- del dans les mois de novemb:e, décembre , janvier , février , mars, ou va à rontre-mousson, les vents soufllant alors du nord-est. Pour les causes des moussons ,; V. ALISES. MOUVEMENT , s. m. de mou- soir, dérivé du latin #20re0. ( Mécan.) Le transport d’un corps d’un lieu dans un autre. Les anciens n’ont rien écrit sur le mouvement , si l’on en excepte le peu que l’on trouve dans les li-. vres d’Archimède, de æquiponde- rantibus. On doit en grande partie la science du mouvement à Galilée. C’est lui qui a découvert les règles générales du mouvement , et par- ticulièrement celle de la descente des graves qui tombent verticale- ment, ou sur des plans inclinés ; celle du mouvement des projectiles, des vibrations , des pendules, objet dont les anciens n’avoient que fort peu de connoissance. Toricelli son disciple a perfec- tionné et augmenté les découvertes de son maître, et y a ajouté di- verses expériences sur la force de percussion et l'équilibre des fluides. M. Huyghens a beaucoup perfec- tionné de son côté la science des pendules et la théorie de la per- cussion, Enfin Newton , Leibnitz, Märiotte , etc., ont de plus en plus aggrandi la science du mou- sement. ÿ TOU 555 Le mouvement peut èlre rexirdé comme unilorme et comme varié, c'est-à-dire, accéléré ou retardé ; de plus , le mouvement uniforme peut être considéré comme simple ou comme composé; le composé comme rectiligne , ou comme cur- viligne. On peut encore considérer tons ces z20uvemens , OU En eux-MÈmMes , ou eu égard à leur production et à leur communication par le choc. Mouvement uniforme, celui par lequel Le corps se meut contimuells- ment avec une vitesse invariable. Mouvement accéléré, celui qui reçoit continuellement de nouveaux accroissemens de vitesse. Il est dit uniformément arcéléré. quand ces accroissemens de vitesse sont égaux en tems épaux. Mouvement retardé; celni dont la vitesse diminue continuellement. Il est dit uniformément retardé, lorsque la vitesse décroit propor- tionnellement aux tems. Mouvement simple, celui qui est produit par urt seule force ou puis- sance. Mouvement composé , celui qui est produit par plusieurs forces où puissances qui conspirent à un même effet. Tout mouvement curviligne est composé, comme réciproquement tont mouvement simple est rectili- gne. Mouvement perpétuel ; ce seroit un mouvement qui, une fois impri- mé, persévéreroitioujoursle même, sans augmentation ni diminution. Trouverle mouvemen! perpétuel, consiste donc à construire une ma- chine tellement composée , qu'une fois qu’elle a été mise en mouvement elle y persévére pendant l'éternité, en supposant que la matière dont elle est construite ne souffre aucune altération. Pour peu qu’on soit ins- truit , il est aisé de voir que tous les corps que l’on met en mouve- ment sont nécessairement plongés dans un fluide ou milieu, ne füt- ce que l'air qui résiste à leur mouvement; qu'ils sont pesans , et qu'ils ne peuvent se mouvoir hors de la direction de leur pesanteur, qu'ils ne soient portés sur un plan, 556 MOU , ou un point de suspeusion , contre lequel ils frottent continuellement ; or la résistance des milieux, et celle des frottemens , sout des causes qui exigent à chaque instant que le corps emploie pour les vaincre une partie de son mouvement ; et comme ce mouvement doit toujours alleren diminuant , 1l arrivera un instant où il n’en restera plus. ( Physique) Mouvemeñt intes- fin; c’est l'agitation intérieure des parües dont un corps est composé. ( Astronomie ) Mouvement , en astronomie, s'entend du cours ré- guer des corps célestes. Le mouvement diurne est le pre- mier qu'on ait observe. Le mouvement de la terre d’oc- cident en orient est une chose dé- moutrée. #7, SYSTEME DE CO- PERNIC- Le mouvement propre est celui par lequel une planète avance cha- que jour d’occident en orient d’une certaine quantité. Le mouvement moyen se distin- que du mouvement rai, en ce que ua est supposé dégagé de toutes *s inégalités, et l’autre affecté de elles qui ont lieu dans Le ciel. Le mouvement apparent se dit aussi en opposition au 772ouvement viai, lorsqu'il est affecté par la ré- frachion et la parailaxe. Le mouvemeñt est géocentrique , ou héliocenirique | suivant qu'il est vu de fa terre , on considéré comme s'il étoit vu du soleil. Les mouvemens apparens des éioilessont: la PRECESSION , l’A- BERRATION , la NUTATION. 7. ees mots. ( Botan.) Mouvement de la sève; on a cru long-tems que la sève civ- culoit dansles vaisseaux des plantes, comme Je sans circule dans les vais- seaux des animaux ; mais différentes expériences prouvent, au contraire, qne la sève ne circule point, mais qu'elle a une espèce de fluctuation alternative ; qu’elle est portée de- puis les plus petites ramifications des racines jusqu'aux extrémités des branches, pendant le jour sur- tont, où il se fait une forte succion, dont Ja chaleur est la cause prin- j’ < € MOU cipale , et lorsque cette cause cesse, la sève cesse aussi de s'élever , et redescend par les mêmes vaisseaux, depuis les plus fines ramifications des tiges jusqu'aux dernières divi- sions des racines. ( Art milil. ) Mouvement d’une armée ; ce sont les changemens de postes que fait une armée , soit pour la commodité du campement , soit pour engager l’eunemi au combat, ou bien pour l’éviter. Les mouve- mens qui se font en présence d’une armée ennemie , demandent une pru- dence consommée et une parluite connoissance du Lerréin. Les lauriers de la victoire ne sont pas toujours teints de sang ; on Îles moïissonne em faisant exécuter aux troupes des mouvemens savans el judicieux. Ce fut par des évoluiions de cette es- péce, que César, sans en venir aux maivs, vint à bout de réduire Afra- nius en Espague ; que Turenne al- loit triompher de Montecuculli, lors- qu'il fut tué ; et qu’en 1677, lemea- réchal de Créqui put empêcher le duc de Lorraine , qui avoit des forces supérieures, de rien entreprendre contre lui. ( Musique ) Mouvement, en termes de musique , est le degré de vitesse ou de lenteur que donne à la mesure le caractère de la pièce qu’on exécute. Chaque espèce de mesure a un Z2ourement qui lui est le plus propre, et qu’on désigne en italien par ces mots : {empo giusto ; mais outre celui-là il y a cinq prin- cipales modifications de mouvement, qui, dans l’ordre du lent au vite, s’expriment par lesmots, LARGO , ADAGIO, ANDANTE, ALLE- GRO, PRESTO ,. 7. ces mots. Chacun de ces degrés se subdi- vise et se modifie encore en d’au- tres, dans lesquels il faut distin- guer ceux qui n'indiquent que le desréile vitesse ou de lenteur, comme LARGHETTO , ANDANTINO, ALLEGRETTO , PRESTISSIMO (F. ces mots), et ceux quimarquent de plus le caractère et l’expression de l’air, comme AGITATO ,. VI- VACE, GUSTOSO, CONBRIO , etc. Les premiers peuvent être sai sis et rendus par tous les musi- cicns , mais il n'y a que ceux qui MOY ænt du sentiment et du goût qui rendent les autres. ( Art oratoire } On appelle mou- vemens , dans l’art oratoire ou la poësie, les figures pathétiques et propres à exciter les grandes pas- sions. 11 y a de grands mouvemens dans cette‘pièce ; il a employétous des mouvemens de l’éloquence. MOXA , s. m. mot chinois ou japonois. { Matière méd.) Espèce d’ab- sinthe très-velue , que les Chinoisem- ploient dans leur chirurgie pour éta- blir des ventouses ou frire un cau- tère actuel. Le nom de 0x4 s’ap- plique également et à la plante et à l'espèce de remède. L'usage de ce- lui-ci est très-bon dans les dou- leurs des articulations, causées par flax:ons d’humeurs froides ou fla- tueuses. Voici la manière de s’en servir: on fait un cône avec le du- vet du moxa , pareil à ceux dont on se sert dans les fumigations ; on attache ce cône par la base à la partie malade, au moyen de la gomme arabique ou adragante , et l’on y met le feu avec une chan- delle. Il se consume peu à peu en cautérisant la partie. MOYEN , adj.ets. du lat. media- num, fait de medium , dont lesita- liens ont fait mediano , et mezzano: qui est entre deux extrémités. {Géom. ) Moyenne proportion- nelle, arithmétique; c’estunequan- tité qui est moyenne entre deux autres, de manière qu’elle excède la plus petite, d'autant qu’elle est surpassée par la plus grande. Moyenne proportionnelle géomé- trique, ou simplement moyenne pro- portionnelle; c’est encore une quan- tité moyenne entre deux autres, mais de façon que le rapport géométrique qu'elle a avec une de ces deux quan- utés, soit le même que celui que l'autre a avec elle. (Physique) Moyenne région de Pair ; c’est la région de l'air qui est entre la haute et la basse. (Astron.) Moyen est un terme fort en usage en astronomie. On dit le lieu moyen, MY moy ETt, la distance moyéMine, le diamètre moyen, la parallèle moyenne, le tes moïen ,elc., pour expriuperce MOY b7 qui tient le milieu entre le plus fort et le plus Foibie, Longitude moyenne , ou Lieu moyen d’une planète; c’est le point où cile devroit se trouver , si elle alloit uniformément, et qu’elle n’eût point d’inégalités. Les. astronomes , pour calculer la longitude vraie d’une planète , commencent tou- jours par chercher sa longitude moyenne, et ils y appliquent les équations nécessaires, à raison des irrégularités observées, Mouvement moyen d’un astre; c’est celui que l’on considère inde- pendamment desirrégularités ou des équations qui le rendent plus cu moins prompt. Ainsi, la lune, par son mouvement propre, ne fait quel- quefois que 11 degrés treis quarts en un jour; quelquefois elle en fait 19 et un tiers; mais, quand on ras- semble le fort et le foible, on trouve 13 d. 10m. 35 s. pour son mouve- ment moyen en vingt-quatre heures, Voy. LUNE, EXCENTRICITE, EQUATION. Tems moyen; c’est celui que le soleil règle etindique par son mou- vement z20yen, supposé uniforme, par opposition avec le tems vrai, que le soleil marque réellement sur nos méridiennes et nos cadrans. f. EQUATION DU TEMS. Il'en est de même du midi oyer, par rapport au midi vrai. ( Pratique ) Moyen sisnife en général, une raison ou preuve qu’on apporte pour appuyer sa demande en justice , où justifier ce qu'on avance. Moyens de faux ; ce sont ceux que le demandeur en inscription ea faux doit mettre au greffe. Moyens de nullité: ce sont ceux qui tendent à faire déclarer nuls, les conventions, les contrats, Les jugemens, parce qu'ils sont contre la disposition des lois, ou parce qu’ils ne sont pas revéètus des formes welles prescrivent. (Chronol.) Moyer âge ; on ap- pelle auteurs du moyen äâse, les auteurs qui ont écrit depuis ja déca- dence de l’empirve romain, jusqu’à la fin du dixième siècle. Moyenne latinité ; les auteurs de la moyenne latinité, sont ceux 558 MUC qui ont écrit depuis environ le tems de Sévère jusqu’à la chute de lem- pire romain. (Numismatique) moyen bronze; ce sont des médailles de bronze d'une médiocre grandeur. F7. ME- DAILLES. (Art oratoire) Moyens, se dit en parlant de déclamation, des fa- cultés naturelles, Cet orateur auroit un débit plus heureux, s’il savoit ménager ses moyens, Cet acteur & de forhles moyens. MUANCES , s. {. du vieux mot miuer, contacuion de #utare, chan- ger: changemens. ( Musique) On appelle ainsi di- verses mabières d'appliquer aux no- tes les syllabes de la oamme , selon les diverses posiions de deux semi- ions de l’octave, et selon les diflé- rentes routes pour y arriver- Comme l’Arétin n’inventa que six de ces syllabes, et qu'il y a sept notes à nommer dans une oclave, il falloit nécessairement répéter le nom de quelque note ; cela fit qu’on nomma toujours 727 fa ou ta La , les deux notes entre lesquel- les se trouvent un des semi-tons,. Ces noms déterminoient en même icms ceux des notes les plus voi- sines, soit en montant , soit en des- cendant. Or, comme les deux semi- tons sont sujets à changer de place dans la modulation, et qu’il y a dans la musique une multitude de mauieres différentes de ieur appli- quer les six mêmes syllabes, ces ma- nières s’appeloient zuances, parce que les mêmes notes y changeoient incessamment de noms. Dans le siècle avañt-dernier , on ajouta en France la syllabe sz aux six premières notes de la gamme de l’Arétin. Par ce moyen la sep- tième note de l’échelle se trouvant nommée, les muances devinrent iutles, et furent proscrites de la musique française ÿ mais chez toutes les autres nations, on n’a point adopté le si, et les muances y ser- viront encore Jong-tems à la déso- lation des commençans. MUCILAGE , s. m. du lat. mu- cilago, dérivé de mucus , ce qui approche de ia nature de Ja morve. ( Botan. ) Substance végétale de MUE hature visqueuse et nourrissante, très-miscible à l’eau, et qui, en étant privée, se transforme le plus sou- veut en une substance sèche et concrète appelée grume. Le muci- lage , qu'on nomme aussi le mnu- queux, est répandu daus presque tous les végétaux. Il est commu nément plus abondant dans les ra- cines et les semences que dans Îles autres parties des plantes. ( Physiol.) Mucilage est aussi le nom d’une liqueur filmée par Les glandes mucilasineuses qui se trou- vent dans toutes les articulations mobiles. MUCITES , ss. m. du lat. mucus, morve. ( Chimie ) Sels formés par l'acide muqueux. MUE , s. f. du lat. mutare, dont on à fait anciennement 7uer, pour chañoer. ( Hist. nat. ) Changemens de feuilles, de poil, de plumes, de peau , de cornes, où autres dispo- sitions du corps , qui arrivent aux Végétaux, aux animaux, où tous les ans, ou en certains âges de leur vie. Dans les végétaux vivaces, comme les arbres et arbustes, sur- tout dans nos climats, on voit, à la fin de chaque année , tomber les feuilles et les fruits ; cette déloliation est leur mue annuelle. La mue est aussi générale dans le règne animal. Les métamorphoses des insectes ne sont que des es successives. Il en est de mème de beaucoup d’autres animaux à sang blanc : leur rue consiste en uue simple pellicule muqueuse qui se détache de leur corps. Les poissons éprouvent leur mue de la même manière. Chez les reptiles, lépiderme étant plus compacte, leur mue est plus facile à apercevoir. La mue est beucoup plus recon- noissable dans les oiseaux; elle se fait, ainsi que dans les quadrupè- des , après le tems de amour : les plumes des oiseaux, les poils des quadrupèdes tonäbent presque cha- que année , êt sont remplacés suc- cessivemernt por d’autres plumes et poiis. MUE Mue se dit aussi des 11 pus d’un animal qui a ué , et du tems où ces changemens arrivent. MUET, adj. et s. du latin mutus ou mulelus, qui ne parle pas : qui ne peut parler par quelque empe- chement naturel, ou par quelque accident. Art de faire parler les muets ; c’est l’art de suppléer au sens de l’ouie, par le seus de la vue, dans l’usige de la parole. La mutité est une suite de la suräité. Le sourd de naissance reste muet, parce que la nature lui a refusé le sens de Pouiïe , qui, dans les autres hommes, sert à dévelop er les organes de la parole et à es diriger. Le sourd par accident devient muet, parce que, privé de ce sens régulateur, il est bientôt forcé d'abandonner l'exercice d'un organe qui ne produit plus que des sons vagues , incertains, et enfin iuintelligibles pour ceux qui Pécou- tent. Maïs le sens de l’ouïe est-il le seul qui puisse opérer le dévelop- pement des organes de la parole ? et lorsqu'il manque ou qu'il se perd , ne peut-il être suppléé par le sens de la vue ? Telle est la question que se sont faite ceux qui les premiers ont médité sur l’art de faire parler les muets. Hn’estpersonne qui n'ait puremar- quer que , chez lessourds-muets, le sens dela vue estplusactif et plus pé- nétrant que dans les autres hommes ; que , plaçant, pour ainsi dire, leurs oreilles dans ieurs yeux, ils cher- chent et réussissent souvent à dé- mêler le sens d’un discours dans les traits du visage de celui qui pi , et que la parole qui pour es autres est un son modifié, est pour eux une écriture dont, avec uu peu d'application et d'intelli- gence, ils aperçoivent les caractères tracés dans la position des organes, ouverture de la bouche , la dispo- sition de la langue, des dents et des lèvres , et peut-être plus encore dans les diverses contractions des muscles . . n . LI du visige , occasionnées par le jeu varié de toutes les parties qui con- courent à l'articulation des sons. C’est cette observation, jusque-là demeurée stérile, qui est devenue MUE 559 pour ces savans le germe d’une dé- couverte qui a le plus honoré la philosophie et l'humanité, Si les sourds-muets, se sont-ils dit, apprennent, sans secouurs et d'eux-mêmes, à lire la parole, pour- quoi, avec le talent d'imitation si naturel à l’homme , ne parvien- droient-ils pas à exécuter ces mê- mes mouvemens physiques, qu’ils savent si bien suivre et distinguer dans les autres ? Pourquoi n’accou- tumeroient-ils pas leurs organes, taudis qu’ils sout encore flexibles , à former des caractères dont ils connoissent si bien la forme et la valeur ? Tel est le problème qu’ils se sont proposé et dont ils ont si heureusement trouvé la solution. Il ne paroît pas que les anciens aient mème soupçonné qu'on püt, par aucun moyen, soulager l’infor- tune des sourds-muets de naissance : ils les regardoient, au contraire, comme des victimes marquées par le destin, etils se hâtoient de les sacrifier dès qu’ils avoient atteint läge où ils n’étoit plus possible de douter de leur infirmite. Les pre- miers chrétiens eux-mêmes, s’atta- chant plus à la lettre qu’à l'esprit de quelques passages de lEcriture, ne se croyoieut pas autorisés à les admettre dans leur commanion, et leur refusoient jasqu’au baptème. Ainsi, depuis un tems dont on ne sauroit déterminer la durée, les sourds-muets de naissance ont cons- tamment été rejetés du sein de la société, et ce n'est que vers la fin du 16.° siècle que l’on commença à apercevoir quelques traces d’un sentiment plus juste et plus humain à leur égard. Paul Zacchias , savant médecin italien, parle dans ses questions médico-légales, d’après Vallesius, d’un moine qui enseignoit à parler aux muels ; mais Zacchias se con- tente de rapporter le fait sans y rien ajouter. Il en est de même du père Ponce, ÆEspagnol, mort en 1984, qui s'étoit également occupé de cet art, mais qui n’a rien publé de sa méthode. Le premier ouvrage écrit sur cette matière porte la date de 1606 , et est attribué à un Italien nommé Afinale ; mais tout je MUEXE monde connoît le livre de don Juan paolo Bonnet, publié en 1620 , et intitulé la Réduction des Lettres, et l'Art de faire parler les muets. Bonnet décrit ,dans son ouvrage, la méthode qu’il a suivie et les princi- pes qui l’ont dirigé dans Péducation du frère du connétable de Castille, jeune homme devenu sourd à âge de quatre ans, et qui est parvenu par les soins de son instituteur , à prononcer distinctement la langue espagnole , à lire la parole sur les traits du visage de ceux qui lui parloiïent, et à converser facilement avec eux. La réputation de dôn Eonnet $e réfandit bientôt dans les autres Etats de l’Europe : un ambassadeur d'Angleterre , à la cour de Madrid, qui avoit été témoin de ses succès, se chargea de lies publier, à son retour dans sa patrie, et peu d’an- nées après, c’est-à-dire, de 1654 à 1662, on vit paroïître plusieurs ou- vrages dans lesquels Wailly, Digby, Wallis et Burnet se montroient les dignes émules de Bonnet, rendoient compte au public de leurs essais et de leurs méthodes , et proclamoïent les noms des sourds muels auxquels ils avoient donné ou rendu l'usage de la parole. Vers le même tems, un même sentiment d'émulation s’emparoitde quelques savans d'Allemagne, de Hollande et d'Italie. Emmanuel PBamirez, de Cortone, instruisoit à parler , une jeune fille muette, de Vergana, en Biscaye; Pierre de Castro, premier médecin du duc de Mantoue, opéroit le même prodigé sur le fils du prince Thomas de Savoie ; Conrad Arnman , médecin Suisse , mais qui pratiquoit à Ams- terdam, publioit son Sourd parlant, ou Dissertation sur la parole, ouvrage très-savant, que ses suc cesseurs se sont contentés de copier sans pouvoir y rienajouter, et dont ii démontra lui-même lexcellence., en produsant une jeune personne de Harlem, sourde et muelte de naissance , qui parloit couramment Je latin et l’hollandais, et soute- noit des thèses dans ces deux lan- gues. Ù Mais de tous les émules de don Bonnet, celui qui s’est le plus dis- 5o MUE tingué dans la carrière et qui a fait faire les plus grands pas à lascience, c’est un philosophe em appelé en françois Mercure-van-Helmont, L'ouvrage daus lequel ce savant rend compte de ses principés et de sa méthode , a pour titre : Descrip-= lion abrégée de l’alphabet wrai- ment naturel de la langue hébraï- ue, où méthode au môyen de aquelle les sourds-muets peuvent, non-seulement comprendre ce que l'on dit, mais acquérir eux-mémes l'usage de la parole: Sulzbac, 167», at-12. Dans cet ouvrage, l’auteur ne se propose pas seulement de fournu aux sourds-muets les moyens de recouvrer l’usage de la parole , son projet ne tend à rien moins qu'à fixer rour toujours la prononciation d’une lançue, et par conséquent son ortographe,ensorte qu’elle pourroit traversertous les siècles , parcourir tous les pays, être parlée par tous les peuples, sans jamais éprouver Ja moindre altération dans cette partie. Van Helmont pensoit que , pour obtenir quelques succès dans l’art de faire parler les muets, il fal- loit leur figurer la parole, et son ouvrage renferme trente - six gravures, chacune représentant une tète dont les joues découpées met- tent à découvert tout l’intérieur de la bouche, et laissent apercevoir le jeu de la glotte, dularynx, de la langue, des dents et des lèvres, dans articulation dés lettres et des syllabes simples et composées. C’est avec ces tebleaux #exécutés en re- lief, et un miroir, que ses élèves s’exerçoient eux-mêmes à articuler des sons, en plaçant leurs organes” dans la position qu’ils avoient sous les yeux. Mais , pour un essai de ce genre, van Helmont croyoit avoir besoin d’une langue dont la prononciation n’exigeàt que des mouvemens faciles à exécuter ; c’est pourquoi il'avoit choisi la laugue hébraïque, comme celle qui lui avoit paru la plus na- turelle , et la plus propre à expli- L1 quer les divers mouvemens des organes de la parole, et comme ayant été formée dans un tems où les hommes ignorant absolument toute espèce de langage, et pressés par MUE par le besoin de découvrir les pen- sées des autres, et de manifester leurs propres idées, donnèrent à leur voix des inflexions simples, à leurs organes des mouvemens fa- ciles, capeblès de former des sons distincts, mais susceptübles , quoi- w’en petit nombre, d’une infinité de combinaisons. L'idée de Van-Helñont étoit gran- de et sublime, et elle auroit mérité qu'on en eût fait l'application aux langues modernes ; mais son exécu- tion auroit exigé la réunion des talens de l’anatomiste, du peintre, du sculpteur, du grammairien, et ce qui est plus rare encore, un zèle soutenu , une patience à toute épreuve, et un amour ardent et désintéressé de l'humanité : voilà ourquoi son ouvrage est resté dans fe plus profond oubli. Si les Athéniens, qui étoient si délicats et si diflciles sur la pro- nonciation de leur langue, avoient u prévoir qu’un jour les plus savans fa énistes de l’Europe se tourmen- teroient et se querelleroient pour un sujet sur lequel la marchande d'herbes de Démosthènes auroit pu les mettre aisément d’accord, et leur donner de plus des leçons de politesse ; il n’y a pas de doute qu’il ne se fût trouvé parmi eux de Van-Helmonts pour un, et que les talens et les lumières des Hypo- crate, des Phidias, des Zeuxis, des Platon, n’eussent été mis à contribution pour composer une optolalie , ou miroir de la pronon- ciation de la langue grecque, qui J'auroit à jamais garantic des iusultes des barbares, et l’auroit transmise pure et inaltérable aux nations qui devoient un jour rem- placer ce peuple aimable dans la culture des arts et des sciences. Depuis uu siècle et demi, l’art de faire parierles muets étoit connu et pratiqué daus presque toute l’Europe , et cependant la France ignoroit encore jusqu’à son nom : ce fut un étranger qui eut l’hon- neur de le faire connoître dans ce pays. | Vers 1759, dom Antonio Parei- rès , portugais de nation , mais qui, dans uu voyage qu’il avoit fait en Italie, ayoit eu occasion de Tome IL, MUE 561 voir instruire des sowrds-muels ; rofitant de l'ignorance où l’on étoit a cet égard, se donna pour l’in- venteur de l’art, et afin de donner encore uue plus haute idée de son mérite, il fit un mystère de ses rocédés. L’académie des sciences; à laquelle il présenta un de ses élèves , M. Saboureau de Fonte- nay , reconnut son titre d’invenz teur, et approuva une méthode dont elle avoit été contrainte de deviner lés éiémens. Quelques années après parut M. Ernaud , également accompagné dun de ses élèves, M. le chevaher d’Arcy ; comme il publia ses pra= cédés , il crut qu’on ne pouvoit Jui contester le titre d’inventeur, et l'académie en jugea de même. Cependant les deux inventeurs ne purent rester long-tems sur la même ligne, sans se choquér, sans se dire quelques injures, sans ex- citer l'envie, enfin, qui déterra les noms de Bonnet , de Wallis, de Congad - Aman, etc., et les fit retentir à leurs oreilles, ainsi qu’à celles de leurs savans approbateurs. Mais, si l’on est obligé de refuser à M. Pareirès et à M: Ernaud le titre d’inventeurs, on ne peut leur disputer la gloire d’avoir introduit et fait convoitre en France l’art de faire piles les muets, d’avoir fait tous leurs efforts pour lui don- ner une existénce solide et durable, d’avoir suggéré l’idée d’en faire un établissement national; et'ce n’est pas leur faute , si cet établissement qu'ils ont sollicité, a reçu une autre destination ; si le mode d’instrue- tion qu’on y pratique n’est pas celui des premiers maîtres de l’art; si, au lieu de recouvrer l’usage de la parole, les sourds-muets sont réduits à ap: rendre le langage des signes. Il existe à Paris, depuis 25 ou 5o ans, un établissement connu sous le nom d’{nstitut des Suurds= Mucts , fondé par M. l’abbé de VFpée, et aujourd’hui dirigé par M. l’abbé Sicard, dans lequel les élèves sont iustruits, non pas à parler , mais à faire des signes, Cet art, pratiqué dans tous Les collèges , que les sourds-muets ap- prenvent d’eux - mêmes , et qui avoit été regardé fa ces. der= 4 562 MUE niers tems comme un moyen de sommunicalion auxiliaire pour les jeunes élèves, et une dernière res- source pour ceux dont les organes ont perdu leur première flexibilité ; cet art, en un met, si simple, si facile aux yeux du vulgaire, est devenu entre les mains de M. l’abbé de l’Epte et de M. l'abbé Sicard un chef-d'œuvre de métaphysique , une science profonde, une langue awumverselle , dont les élémens, pui- sés dans la nature , révelent la Substance des choses , en même tems qu'ils indiquent les caractères qui servent à les faire reconnoitre. L'art des signes méthodiques { c’est le nom de la nouvelle scien-