Presented to the LIBRARY of the UNIVERSITY OF TORONTO by The Estate of Professor Kenneth May "= N 1 EL - ÿ1 s JAN Q = CE Re Fos t l LAN î NEAVN UE ja Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa htip://www.archive.org/details/dictionnairedessO3luni DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS, mp AE E “ LU re" (à A ET À LL À (a AU NT APS SA) na PEUT Dita ; SEE Lu | en pra au, | ame ie ù NAT ‘Cd jy pal, ge AU ? De * LA \l DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET DES ARTS. CONTENANT L'ErxxmozociE, LA DÉFINITION ET LES DIVERSES ACCEPTIONS DES TERMES TECHNIQUES usiTés dans l’Anatomie, la Physiologie, la Médecine , 12 Chirurgie, la Pharmacie, la Chimie, — la Zoologie, l’Ornithologie , l’Ychtiologie, l’Entomologie, etc. -- la Botanique, la Minéralogic; -- les Mathématiques, la Métrologie ou le système des nouveaux poids et mesures; -- l’Analyse, la Mécanique, l’Hydranlique, la Statique, l’'Hydrostatique, la Dynamique, l’Hydrodynamique, la Physique, l’Op- tique, l’Acoustique, la Pneumatique, l’Electricité, le Galvanisme; —l’Astronomie, la Gnomonique, la Géographie, l’Hydrographie, la Navigation; -- la Peinture, la Seulpture, la Gravure ou la Glyptique, l’Imprimerie, l’Architecture, la Marine, l’Art de la guerre; le Blazon, la Gymnastique , la Chorégraphie ; — la Pêche , la Chasse, -- les Arts et Métiers ou la Technologie ; -- l'Economie domestique, l’Agri- culture, le Jardinage, le Commerce ; — l'Economie politique, les Titres d'honneur, et de dignité, la Diplomatie; — la Lättérature, la Grammaire, la Rhétorique, la Poésie, l’Art dramatique; -- la Logique, la Morale, la Métaphysique, la Théo- logie; -- la Jurisprudence, la Pratique, la Bibliographie, l'Antiquité, la Diplo- matique, l’Histoire, la Chronologie, la Numismatique, etc. , etc., etc. On y a joint le Tableau historique de l’origine et des progrès de chaque branche des connoissances humaines, et une Description abrégée des machines, des instrumens et des procédés anciens et modernes employés dans les Arts. PAR M. LUNIER. BOMF.ATL A PARIS, h Ertexxe GIDE, Libraire, rue Christine, n.°3. Cke2} x. NICOLLE et Cie, rue des Petits-Augustins, n° 33, 1809. nr ‘ w” ae fusées 344 3 TPE or J mi te hu er CE “4 287 0 DEC EO' NN A CR E DES SCIENCES ET DES ARTS. Oscravé, adj. du lat. obcla- walus , composé dob, autour, et de clava , massue. ( Botan.) Terme de botanique, employé pour désigner les parties des plantes , qui ont la forme d’une massue renversée. OBCONIQUE , adj. du latin ob- Gonicus. ( Botan. ) Qui a la forme d’un cone renversé, OBCORDE , adj. du latin obcor- datus, de cor, cordis, cœur. ( Botan. ) Qui a la forme d’un tœur renversé. OBEDIENCE, s. f, du latin obe- dientia , obéissance. (Hist. ecclés.) Ce mot, dans sa signification primitive, est la même those qu’obéissance. On la employé ensuite pour exprimer la soumission que les religieux devoient à leur su- périeur. ? Dans le temis du grand schisme ,où disoit se ranger sous l’obédience (sous Vobéissance )}, d'U:bain VI, ou de Clément VIT; et on appeloit états d'obédience , les états qui reconnois- soient l’un ou l’autre pape , selon le parti qu'on avoit embrassé, On appelle encore aujourd’huipays d'obédiencé , les pays où le pape nomme aux bédéfices, ou dans les- quels il exerce une juridiction plus étendue que dans les autres. Dans cette acception on dit que PAllema- ne est un pays d’obédience. OBELISQUE , s. m. du grec GCehiTuoc (obeliskos), dérivé d’6£:h0% (obelos), aiguille : qui a la forme d’une aiguille. (Archit. ) Pyramide quadrangu- Jaire, menue, haute et perpendicu- Tome IT. lairement élevée en pointe pour servir d'ornement à quelque place, et qui est souvent chargée d'inscriptions où d’hiéroglyphes. (Hydraul.) On appelle obélisque d’eau , une sorte de pyramide à plu- sieurs faces, qui sont formées par des pappes d’eau, à divers étages. OBESITE, s. f. du lat. obesitas, d’obeso , engraisser. (éd. ) Embonpoint excessif oc- casionné par une abondance de graisse qui se fige dans le tissu cellulaire, le gorge , le distend et augmente prodi- gieusement À masse du corps. OBJECTIF ,adj.et s. dérivé d’ob- J'cere , mettre au-devant, (Dioptrique) verre chjectif; cest celui des verres d’une lunette où d’un microscope à plusieurs verres . qui est tourné vers l’objet, On Pappelle 2insi pour le distinguer de loculaire, qui est tourné vers l'œil, 77, MICROS- COPE , TELESCOPE. Dans le télescope, l'objectifdoit être d’un plus grand foyer que Pocu- lire, C’est le contraire dans un mi- croscope. Pour s’askurer de Ja régularité et de la bonté d’un verre oljectif, on décrira sur un papier deux cercles concentriques, tels que le diamètre de lun soit égal à la largeur du verre objectif, et le diamètre de l’autre égal à la moitié de cette largeur : on divisera la circonférence intérieure en six parties égales , et on y fera six petits trousavec une aiguille, Ensuite on couviira avec ce papicr une des faces du verre , et Pexpcsant au soleil on recevra les rayons qui passeront par chaque trou , sur un plan qui soit # une juste distance du vene:en recu- À e 4 O0: BL lant où approchant le plan, on doit trouver un endroit où les six rayons qui passent par les six trous se réu- nissentexactement; s'ils se réunissent eu effet ainsi, c’est une marque que le verre objectifest bien fait,etle point de réunion est le foyer de ce verre, OBLIGATION , s. f. du latin obliso, liér autour. ( Pratique ) Lien de droit naturel ou civil, qui nous oblige à faire où & donner quelque chose. OBLIGE, partie. d’obliger, obligo. ( Musique) Partie obligée ; celle qu récite,quelquefois la pritie qu’on ñe sauroit refrancher sans gâter lhar- monie ou le chant. Récitatifoblise ; c’est un récitatif avec accompagnement , et coupé par des instrumens, OBLIQUANGLE , adj. du latin obliquo , poser de côté, de biais , et d’angulus, angle. ( Géom.) 1 riangle obliquangle; c’est celui dont fous les angles sont obliques , c’est-à-dire, ou aigus ou obtus. Parallélogramme obliquangle ; c’est celui dont aucunangle n’estdroit, OBLIQUATICN , s. £. du latin çbliquo : Vaction, de placer obli- guement. ( Catoptrique ) Terme en usige parmi les anciens auteurs de Catop- trique. Cathète d'obliquation ; c'estune ligne droite perpendiculaire au mi- soir, dans le point d'incidence jou de réflexion du rayon. #. CATHETE, MIROIR. OBLIQUE , adj. du lat. obliquo , oser de côté. ( Géom. ) Il se dit de tout ce qui s’écarte de la situation droite ou per- peudiculaire, Angle oblique ; celui qui est ou aigu où obtus, c’est-à-dire, toutes sortes d’angles , excepté l’angie droit, Ligne oblique ; celle qui, tom- bant sur une autre, forme avec elle un angle oblique. (Gnomonique) Plans obliques ; ceux qui s’écartent du zénith , et qui sinclinent vers l'horizon. | CHER) Percussion oblique ; celle dans laquelle la direction du corps choquant n’est point perpen- diculaire au corps choqué, où west OBL point dans la ligne du centre dé gravité de ce dernier corps. Projection oblique ; celle par la- quelle un corps est jeté suivant une hiyne qui fait, avec lhorizon, un angle oblique. { Géogr.) Sphère oblique ; c'est cette sifualion de la sphère , dans laquelle l'horizon coupe Péquateur obliquement , et dans laquelle Pun des poles est élevé au dessus de l'ho- rizon , d’un angle moindre que 00 d, : mais qui n’est pas zéro. }”, SPÉERE DROITE, (Astron,) Ascension oblique ; cest larc de léquateur , compris eutre le premier point d’artes et le point de l’équateur, qui se lève avec une étoile, etc. , dans la sphère ob/i- que. Descension oblique; c’est Varc de Péquateur, compris entre le premier point Parties et le point de l'équateur, qui se couche avec une étoile, etc. dans la sphère oblique. Cet arc se compte de l'occident vers lorient, OBLIQUITE , s. f.. même origine qu'OBLiQUE. Inclinaison dune li- ue. d’unesurface sui une aufre, (Physique) Obliquité des rayons solaires ; c’est la direction desrayons solaires qui s’écartent des perpendi- culairesaux points de la terre sur les- quels tombent ces rayons, Cette obli- quité est, selon la théorie de Mairan , la cause la plus générale du froïd ex hiver, Obliquité d'incidence ; c’est Vo- bliquité de diection d’un corps qui [ete] : tombe sur un autre. Cette obliquité est absolument essentielle pour qu'un corps soit réfracté, en passant d’un milieu dans un autre, (Astron.) Obliquité de l'éclip- tique ; c’est angle de Pécliptique st de l'équateur, .ou la plus grande dé- clinaison de Pécliptique. Elle est de 23 degrés et demi. C’a été une grande question parmi les astronomes modernes, de savoir si l’oldiquité de Pécliptique est fixe ouvariable, : . D’après les observations les plus exactes faites par divers astronomes , en différenstems et en différens lieux, on peut regarder l’obliquité moyenne de 23 des, 28 m, 18 sec. pour l’année 1750, comme démontrée. Quant à la diminution successive de celte quan- OBR Eté, l’on ne trouve qu'un tiers de Seconde par an. La diminution de Fobliquite de Pécliptique est une suite naturelle du déplacement de Pécliptique, ou du changement que Porbite de la terre éprouve par lattraction des planètes, OBLITERER , v. a. du latin ob- litlero , formé d’ob , autour , et de littero , effacer : effacer insensible- ment. (Diplomatique ) On dit d’un ma- puscrit, que les caractères sont obli- térés, c’est-à-dire , effacés. (Anatomie) Vaisseau oblitéré ; c'est un vaisseau dont le canal -est fermé, et dont les parois sont adhé- rentes lune à Pautre; de sorte qu’il ne paroit presque plus. OBLONG, adj. du lat. Longus , long, ét de la préposition ob, devant: plus long que large. Géom. ) Parallélogramme oblong; c’est un parallélogramme rectangle , dont les côtés sont iné- gaux. Sphéroïde oblong ; c’est un sphé- roïde alongé. (Botan.) Ollongse dit aussi des er des plantes qui sont manifes- ement plus longues que larges; dont les bords sur les cotés sont paralleles ctobtusuux deux bouts. OBOLE ,.s. f. du gréc Corte ( obolos ), … (Wétrol,) Anciénne monnoie d’A- thènes ; la sixième pati: dune drachme, Aujourd’hui, en médecine , un poids de douze grains. OBOVAL, adj. du lat. Gvum , œuf : un oval renvérsé, ( Botan. } I sé dit des parties des plantes qui ont la figure d’un ovale renversé, ou dont l'extrémité la plus étroite est en bas. OBOVE ; même origine qu’O- EOVAL. Cho) En forme d'œuf, dont le plus gro: bout est en haut, OBREPTION,s.f. du lat. obrepo, se glisser adroitement. (, Pratique ) C’est l’exposition faite sciemment de faits faux. L’obreption est opposée à la su- breption, qui est la réticence de faits véritables qui auroient pu faire obs- tacle à l’obténtion de li grâce de- mandée. OBS 5 OBSCUR, RE ; adj. du lat. obscu- rus, sombre, ténébreux. (Physique) Chambre obscure. oy. CHAMBRE OBSCURE. ( Peinture ). Clair obscur. Voyez CLAIR , OBSCUR. On dit aussi, en peinture, ce tableau eit trop obscur, de teintes obscures, un ton obs- cur, Un ton obseur convient à une composilion triste. Les teintes obs- curésdonnent de la valeur aux tons brillans. OBSEQUES, «. f. du lat. obsez quium , devoir. ( Culle, cath.) Funérailles ac- compagnées de pompes et de céré- monies. Elles sont ainsi appelées, parce qu’elles sont les derniers de- voirs qu’on rend aux rnorts illustres, OBSERVATEUR, s. m. du lat; observo, garder, étre auprès ; con- server : Considérer avec application , observer; celui qui accomplit ce qui lui est prescrit par une règle ,nar une loi; celui qui s'applique à considérer les divers effets , les divers phéno- ménes de la nature. OBSERVATION , s. f. méme origine qu'OBSERVATEUR. ( Physique) Observations. mé- téorologiques. F. METEÉORES, (-Astron. ) Observations astro: nornmiques ; ce sont les observations des phénomènes des corps célestes faites avec les instrumens d’astrono- mie, afin de déferminer les situations, 155 distances, les mouvemens, etc, des corps célestes, Les observations astronomiques se font avecdifférens instrumens. Les principaux sont les lunettes ou téles- copes; le quart de cercle, instrument des passages , le secteur, la machine parallactique, les horloges à pendule. Les plus anciennes observations sont dans l’atmageste de Ptolémée : on y trouve des observations faites à Babylone et à Alexandrie , depuis Yannée 720 avant J. C., qui est la date de la plus ancienne échpse qu’on sache avoir été observée à Babylone, jusques vers l’année 140 de Père chrétienne, En 880, le Sarrasin Al- butégni se mit à observer. En 1457, Regiomontanus-se Jivra.à la, même occupation # Nuremberg J. Wer- nérus et Eer. Walthérius, ses élèves, continuèrent Cepuis 1475 jusqu’en 1504. Copernic leur succéda ct à ANS ’ Obs Copernie, le Landgrave de Hesse, se- condé de Rothman et de Biygius, Tycho vint ensuite, et fit des obrer- Vations immenses, depuis 1582 jus- qu'en 1601. Peu de tems après, Hé- vélius commença urte suile prodi- gieusa d'observations, avec des ins- trumens mieux imaginés et mieux faits que ceux qu’on avoit eus jus- qu’alors. Le plus grand recueil d’observa- tions est celui de Flamstead : 11 faut y ajouter celles de MM. Lemonnier , Maskelyne, Darquier , Tasino, La- lande, etc. Les observations que les actronc- mes font chaque jour, sont les pas- sages des planètes au méridien, pour déterminer leur longitude en les com- parant aux étoiles , spécialement dans ne conjonttions et oppositions; les échpses d’étoilespar la lune,pour per- fectionperles tables de cette plancte, et pour trouver Îles longitudesdes dif 6- sens pays de la terre où elles ont été observées; les éclipses des satellites de Jupiter, qui donnent aussi des ocra- sions fréquentes pour connoitre les longitudes des lieux , et en mène tems pour perfectionner la théorie des satellites dont les inésalités ne nr encore bien connues, etc. (Marine ) Observations se dit, parmi les navigateurs, de Paction de prendre, avec les instrumens à cet usage , les hauteurs et les distances des astres ,ou leurs positions à l'égard des principaux points de lhorizon , pour en déduire la latitude, Pheure et la longitude du vaisseau , et la déclinaison de l’aiouille atmantée ou la variation de la boussole. Les observations les plus fré- uentes sur mer, sont celles de la FH méridienne du soleil, pour en déduire la latitude (elle est Journa- lière quand le soleil se montre}, et celle de son amplitude oriive ou accase, pour en conclure la décli- waison de Paiouille. Pour les observalions qui servent À déterminer la longitude : 77, LON- GITUDE, MONTRE , HORLOGE, GARDE -TEMS , TABLES LU- NAIRES. OBSERVATOIRE, s. m. même origine qu'OBSERVATION. (_Æstron. ) Lieu destiné pour ob- scèver les mouvemens des astres , ct OBS placer les machines où insirumets hecessaires, Le plus ancien observatoire dont il soit fait mention, est celui de la Chine, Il y avoit à Pékin, lorsque le P. Verbiest y fut nommé président du tribunal des mathématiques, uu observatoire bâti depuis trois siècles, sur lés murs de la ville, qu’il surpas- soit de 12 pieds. Les premiers observaloires ail yaiteu en Europe ont éfé ceux dé T'ycho-Brahé , et du landgrave de Hesse-Cassel, L'observatoire d'Hévélius à Dant- zick a été lun des plus importans, La tour astronomique de Copen- hague est de 115 pieds du Rbin. Mais le plus bel observatoire quil y ait jamais eu , est celui de Paris, IE fut commencé en 1664. et achevé en 1672. Consultez, pour la descrip- tion de ce bâtiment , Parchiteclure francaise de Bélidor. L'observatoire royal de Green- wich , en Angleterre, fut bâfi peu de tems après celui de Paris. Depuis ce tems-là on a élevé des observatoires dans presque toutes les principales villes de PEurope, OBSIDIONAL, LE, adj. du lat, obsideo , assiéger : qui concerne les siéses, (Art milit.) Monnoie obsidionale; c’est celle qui a été frappée dans une place assiégée, où on lui donne cours durant le siége, pour une valeur beau- coup plus forte que sa valeur iütrin- sèque. OBSTACLE , s. f. du lat. obsia- culum ,formé d'obsto , se mettre au- devant: empèchement , opposition. ( Mécan. ) On appelle obstacle, en mécanique , foul ce qui résisie à une puissance qui le presse ; l'effet d’une puissance qui presse un obsta. cle , limpulsion par laquelle cet obstacle passe dun lieu dans un autre , en cas qu’il puisse être ma par la puissance qui le presse, OBSTRUCTION, s. f. du latin obstruo , boucher, fermer. ( Méd.) L’obstruction est une cbturation des vaisseaux, qui em- pêche la circulition du fluide vital, sain où morbifique , et qui à pour cause la disposition qui se trouve entre le volume du liquide et le dia- mire du vaisseau, Elle vient donc OCC de Pétroite capacité du vaisseau, ou de la grandeur de la masse qui doit y passer, ou du concours des deux. foy. EMPHRAXIE. OBTEMPERER , du lat. obtem- pero , obéir. c ! (Pratique) Terme de palais, qui signifie obéir. OBTURATEUR , s. m. du lat. obturare, fermer, boucher; ce qui bouche, ce qui ferme l'entrée d’un pissage. (Anat.) Muscles obturateurs ; c2 sont les muscles qui bouchent le trou ovalaire de los innominé. OBTUS, adj. du lat. oblusus, formé d’obtundo , émousser. (Géom.) Angle obtus ; c’est un angle de plus de 90 degrés ; c’est-à- dire qui contient plus d’un quart de cercle, ou qui est plus grand qu'un angle droit. OBTUSANGLE , adj. composé dobtus et d'angle. (Géom.) Triangle obtusangle ; cest celui qui a un angle oblus. OBTUSANGULE, adj. d'angle et d’obtus. (Botan.) Dont les angles sont ob- tus et émoussés, OBUS , s. m. de l’allemand hau- A Ë (Artillerie) Sorte de petite bombe sans anses , qui se jette avec une es- ‘ pèce de mortier qu’on appelle obu- SICr. OCCASE , du lat, occasus , cou- chant , formé d’occido , tomber. (Astronoïn. naut.) Ce terme n’est usité qu’en parlant de Pamplitude. Amplitude occase; c’est la mème chose qu'amplitude occidentale, 77 AMPLITULE. OCCIDENT,,s. m. du lat. occido, tomber, se coucher. (Æstron.) C’est la partie de Phori- zon uù le soleil se couche, Occident d'été ; c’est le point de Phorizon où le soleil se couche au solstice d'été, lorsqu'il entre dans le sigue de PEcrevisse , et que les j ous sont les plus longs. Oécident d'hiver ; c’est le point de lhcrizon où le soleil se couche, lorsqu'il entre dans le signe du Capri- corne, et que les jours sont les plus courts. Occident équinoral : c’est le point de Phorizon où le salcil se cou- OCE ) c'e, lorsqu'il entre dans le Bélier ou ans la Balance. L'Occident équinorial est pro- prement ce qu’on appelle couchant, parce que ce point est également éloigné du Midi et du Nord. OCCIDENTAL, LE, adj. d’ Occi- dent ; qui est placé ou tourné vers lPOccident, (Géogr.) Pays occidental, Peu- ples occidentaux , Indes occiden- tales. ‘OCCIPUT , s. m.; ce mot pure- ment latin signifie le dernier os de la tete. (Ænat.) Nom donné par les Laïins à la région située entre la partie pos- térieure du sommet et le cou. Dérivé, occipital, pour ce quia rapport à l'occiput, OCCULTATION., s. f. du lat. occulto, cacher, tenir secret, cou- vrir: l’action de cacher, couvrir. (Æstron.) Oecultation est, en termes d'astronomie, le tems pen- dant lequel une étoile ou une pla- nète est cachée à notre vue, par Pin- terposition du corps de la lune ou de quelquautre planète. Ÿ. ECLIPSE. Cercle d'occultation perpétuelle. C’est dans la sphère oblique, un pa- rallele aussi éloigné du pole abaissé , que le pôle élevé est distant de lhori- zon. Toutesles étoiles renfermées en- tre ce cercle et le pole abaissé, ne se levent jamais sur Phorizon , mais demeurent toujours au dessous ; ainsi dans nos climats, toutes les étoiles qui sont à moins de 48 dex. 50 m, de distance du pole austral où méri- diona], ne peuvent jamais être vues sur notre horizon. Cest ce qui obli- gea Halley et Lacaille de se trans- porter dans Phémisphère méridional, pour donner un catalogue de ces étoiles. OCCULTE , adj. du lat. occulto, cacher, tenir secret, (Géom.) Ce mot se dit,en géomé- trie, d’une ligne qui s’apercoit à peine, et qui a été Lirée ou avec 1x poiate du compas ou au crayon. Les lignes occultes sont fort en usage dans différeufes opérations, comme quand on lève des plans, qu’on dessine un bîtiment, un mor- ceau de perspective. On efface ces lignes quand Pouvrage est fui. ( Chirurgie ) Cancers occul- 6 QC tes ; on appelle ainsi les cancers qui ne sont point ulcérés, (Philos.) Les anciens attribuërent à des causes occultes tous les effets dont ils ne pouvoient trouver la rai- son, et les qualités occultes étoient pour eux une grande ressource, Sciences occulles ; on appeloit ainsi la cabale, la magie, et toutes les espèces de divinations. OCEAN, s. m. du lat. Oceanus, du grec &xezxvos (okeanos). (Géogr.) La grande mer qui envi- ronne toute la terre. On distingue l'Océan ÆAtlanli- que , où celui qui baigne les cotes occidentales de PEurope ; et l'Océan Paeifique ; où mer du Sud; l'Océan Andien , ou mer des indes. Ports de l'Océan ; cette expres- sion est d’usage en France pour dé- signer les ports situés sur les cotes de l'Océan , par opposition à ceux de la Méditerranée. OCHLOCRATIE , s. f. du grec 30e (ochlos), populace, multi- tude, ét de xparoc (Kratos), pou- voir : gouvernement de la multitude, (Econ. polit.) Gouvernement où Fautorité est entre les mains de la multitude; c’est abus du gouver- nement démocratique. OCRE ou OCHRE , s. f. du grec &yvoe (ochros), pâle. (/inéral.) Gn donnoit autrefois ce nom aux oxides métalliques, et surtout aux oxides de fer jaune et rouge, à cause de leur couleur pâle. C’est encore le nom sous lequel ces substances sont connues dans le com- merce, OCTACORDE ou OCTACHOR- DE , s. m. du grec oxr® (okto), huit, et de y:5dn (chordé) , corde : à huit cordes, (/Husique) Instrument ou systé- me de musique, composé de huit tans ou de sept degrés. Telle est l'oc- täcorde ou la lyre de Pythagore. OCTAEDRE, s. m. du grec 0x7 (octo), huit, et d ‘#dpa(hedra), siése, base à à huit bases. A (Créom.) Nom que l’on donne , en géométrie, à Pun des cinq corps régu- Vers, qui consiste en huit triangles Caux , équilatéraux. On peut regarder l’octaëdre com- me composé de deux pyramides qua- axangulaires qui s’unissent par leurs OCT bases, Ainsi, on peut trouver la soli- dité de l’octaëdre, en multipliant la base carrée d’une de ces pyramides par le tiers de sa hauteur, ét en dou- blant ensuite le produit. Le carré du coté de Poctaëdre est la moitié du carré du diametre de l4 sphere circonscrite. OCTAETERIDE , s. f. du grec oxlà (okto), huit, et d'éros (élos), année: huit années. ( Chronologie) C’étoit , chez les Grecs, un cycle ou terme de huit ans, au bout desquels on ajoutoit trois mois lunaires. Ce cycle fut en usage jusqu’à l'invention de celui de dix- neut ans, par Méton. OCTAGYNIE ou OCTOGYNIE, s. F. du grec ezre (okt6), buit, et un (guné), femme : huit femmes. (Botan.) C’est le nom que donne Linnæus à la subdivision des classes des plantes dont la fleur huit parties femelles, ou hwitpistils , ou huit sty- les, ou huit stigmates sessiles. OCTANDRIE ,s.f, du orec exle (o%to), huit, et d'avdhoc (andras), génit, d’avnp (anér), mañ: huit inaris, (Botan.) C’est ainsi que Linnæus appelle, dans son systéme sexuel, la buitieme classe des plantes, qui ren- ferme celle dont la fleura huitparties mâles ou huit étamines. OCTANT , s. m. du grec oxl» D huit : huitième partie. . (Æstr.) Octant ou octèle se dit, en astronomie , d’une espèce d’aspect ou position de deux planètes, dans la- quelle elles sont distantes l’une de l'autre de la huititme partie d’un cercle, c’est-à-dire de Née On dit que la lune est dans ses 0c- Lans , lorsqu'elle est à 45, 138, 225, 315 degrés du lieu du soleil; cest dans ces octans que l’irfoahté dé- couverte par Tycho est la plus grande quil est possible, * (Marine) Octant se dit aussà dun instrument d'astronomie, apr pelé autrement quartier de réflexion, ouoctant anglois. Cet instrumentsert en mer pour observer les hauteurs et les distances desastres, en regardant un des astres direciement ,,el Pautre par la réflexion de deux miroirs, en- sorte qu'on voie les deux astres se toucher. . SUN _ Ceite découverte est une époque. OCT 1 mémorable pour la navigation. Pile fut publiée en 1701, par S. Hadiey, vice-président de la société royale de Londres, Plusieurs autres matnématiciens avoient eu l’idée de cet instrament bien avant Hadiey, mais il est le prémier qui Vait fait construire et qui en ait fait voir lextrème uti- lité. On a appelé cet instrument oc- dant, dans l'origine , parce qu’il n’a- voit que la huitième partie d’un cer- cle ou 45 degrés. I] n’en falloit pas davantage pour prendre des hauteurs jusqu’à co degrés , et mème des dis- tances jusqu’à 180 deg., en obser- vant par derrière, au moyen dun troisième miroir ; mais depuis qu’on s’en sert pour prendre la distance de la lune aux étoiles, on en fait de Go degrés et on les a appelés sextantis; on en fait même de toute k cir- conférence du cercle. On trouvera la description de cet instrument dans le Guide du Navigateur, deM. Pierre l'Evéque , de Nantes. OCTAPLES , s. f. du grec oxT& (okto), huit, et d’&œnce (haplo6), expliquer. (Liltérat. sacrée) Les octaples étoient une espece de bible polyglote à huit colonnes. Origène étoit l’au- teur des octaples , aussi bien que des tétraples et des hexaples. OCTATEUQUE, s. m. du grec exro(okto), huit, et de <2z0oc(teu- chos), livre, ouvrage: huit livres. (Luttérat. sacrée) On appelle airs les huit premiers livres de Pancien Testament , qui sont la Genèse, l'E- xode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome , Josué et les Juges. _ OCTAVE, s. f. du lat. octavus, huitième. (Musique) La premibre des con- sonnances daus l’ordre de leur géné- ration. L'octave est la plus parfaite des consonnances ; elle est, après l’unis- son, celui de tous les accords dont le rapport est le plus simple. L’unisson est en raison d'égalité, comme 1 est à 1; l'octave est en raison double comme 1 est à 2. Les harmoniques des deux sons dans l’un et dans l’au- tre s’accordent tous sans exception, ce qui n’a lieu dans aucun autre in- icyyalle. Eufin ces deux accords ont OC, 7 tant de conformité , qu’ils se confon- dent souvent dans la mélodie , et que dans lharmonie même on Îles prend presque indifféremment lun poux l’autre. Cet intervalle s’appelle octave, parce que pour marcher diatonique ment d’un de ces termes à lauire, i{ faut passer par sept degrés et faire cotendre huit sons différens. (Poésie tal.) Octave se dit des stances de huit vers dans la poésie italienne. Les poèmes de l’Ariosis et du Tasse sont distribués par oclaves. (Relig. cathol.) En termes de bré- viaire, Octave signifie huitaine ou intervaile de buit jours , pendant lesquels l’église fait la fête, le service ou la commémoration dun saint, ou de quelque fete solennelle. On dit aussi d’un prédicateur qu’il a prèché l'octave, qu'ila fait impri- mer son Octave, pour dire qu'il a prèché pendant l’octave du Sf. Sa- crement , et qu'il a fait imprimer ses sermon£. Octavier, v. n. d'OCTAVE. (Musique) Quand on force le vent dans un instrument à vent, le son monte aussitôt à l'octave ; cest ce qu’on appelle octavicr. OCTAVO ou IN-OCTAVO, s. m. d'ociave, (Biblioth.) Lin - octavo est un format ou un livre dont la feuiile est pliée en huit et qui contient 16 pages. Î. FORMAT. On connoit un format £r-octavo , r. à la réclame, dans les livres où il yen a, ou au premier mot Ge la dix septieme page de chaque feuille, qui se trouve au bas de la seizieme page de la feuille qui précède. #7 RE- CLAME, ; : 2. À la signature, ou lettres de Valpbabet que l'on met au bas des pages recto, c’est-à-dire qui sont à droite au dessous de la derniere ligne, Quelquefois à la lettre initiale, om trouve des chiffres ajoutés qui ne passent pas le mi‘ieu au cahier, et qui par leur rombre marquent le format de l'édition. Quelques imprimeurs emploient maintenant des chilfres au lieu de lettres ; et quant aux chif- fres qui indiquent Pordredes feuillets, Cas chaqne cahier, als les placent ñ 8 OCT près de la marge interne, #. SIGNA- l'URE. 3. Aux PONTUSCEAUX et aux VERGEURES , raies transparentes qui traversent le papier, et qui se coupent à angles droits, dont les pre- mières, beaucoup plus apparentes , sont peer nes Voy. PON- TUSCEAUX , VERGEURES, OCTIDI,s. m. du lat. octo , huit, et de dies , jour: huitième jour. (Calendr) C’étoit , avant le der- nier concordat, le nom du huitième jour de la décade dans le calendrier républicain, OCTIL , adj. 7. OCTANT. OCTOBRE , s. m. du lat. octo- der, formé d'octo , huit. (Calendrier) Nom du dixième mois de l’année v. s£. Il a 3x jours. Le nom d'octobre lui vient du nom- bre huit, exprimé par le mot octo- ber, parce qu’il étoit le huitième de Vannée romaine , qui commençoit par le mois de mars. OCTOGONE, s. m. du grec oxrw (okt6), huit, et de yo (go- ia), angle : à huit angles. (Géomét.) Figure de huit cotés et de huit angles. Quand tous les cotés et les angles de cette figure sont égaux , on l’ap- pelle octogone réanlier., " OCTOPETAEE ; EE, adj. du grec our (oflo), huit, et de æsrænov pétalon) , feuilie , pétale, (Botan.) E se dit des fleurs à huit pétales, V.PETAËÉES. OCTOPHYLE , adj. du grec exrœ (okto) , huit, et de gurror (phullon) . petite feuille ou foliole, (Bsian.) Ce qui a huit pièces où folioles. OCTOSTYPLE , s. m. du grec euro (octo), huit , et de euxoc (stu- los), colonne , à huit colonnes. RL Face ou ordonnance de huit colonnes. OCTROI, s. m. du lat. aucto- riare pour auclorisare , formé d’auctorilas, autorité, (Ædministr) Concession, droit, qui se lève à l'entrée de certaines villes sur les denrées. OCTFROITE, du grec wypoc (ochros) cere, ct de 182c (ithos}, pierre : pierre couleur d’ocre. (/Hinér,) Nouvelle terre découverte pe Klepreth f i Ft coi 1: Qu Sur t qui luia paru avoi 12 ODE des caractères particulierset différens de ceux des autres terres connues. OCTUPLE, adj. du lat, octuplus, contraction d'octuplicatus , redou- blé huit fois; formé d'octo, huit, et de plico , plier, redoubler, (Arithmét.) Qui est huit fois plus grand. ; OCULAIRE , s. m. du lat, ocu- larius , fait d’oculus, œil; qui a rapport à œil. (Dioptr.) C’est, dans une lunette, le verre qui est placé à coté de Pæœil, El est simple, te ou triple, sui- vant les diflérentes espèces de lu- nettes ; il est m10onocle ou binocle , suivant que Poh regarde avec un œil seulement, ou avec les deux yeux à la fois. Oculaire se dit par opposition à objectif, qui est le verre placé da coté de Pobjet. Ÿ, FOYER , OB- JECTIF: OCULISTE , s. m. du lat. ocula- rius , formé d'oculus, œil. (éd. chirur.) On donne ce nom aux médecins où aux chirurgiens qui ne s’attachent qu’à la guérison des maladies des yeux. ODALISQUE ou ODAEIQUE , s. f. du turc oda , chambre, (Hist. des Turcs) Cest ainsi qu’on nomme les simples favorites du Grand-Seigneur , renfermées dans le sérail pour servir à ses plaisirs. Elles y sont gardées par des eunu- ques , et occupent chacune une chambre où un appartement ( d’où vient leur nom), où elles sont ser- vies par des femmes. Celles qui n’ont euquedesfilles ont la liberté dese ma rier et de se marier à qui il leur plait; mais celles qui ont donné des fils au Grand-Seigneur , et sont arrivées, par-là au titre d'asekis, sont ren- voyées dans le vieux sérail, quand le Grand-Seigneur est dégouté d'elles ; et elles n’en sortent jamais , à moins, que leur fils ne monte sur le trone : pour lors on les nomme valide, ou sultane-mere. ODE. s. f. du grec gd ( Gdé), chaut, chanson, cantique. 6 (Poésie anc. )Lode était ancien- nemeut une pièce de vers propre à étre chantée, et dont le chant était ordinairement accompagné de quel- que instrument, comme la lyre, ( Poésie fr.) Dans la poésie fran case , l’ode est une nièce de vers, C O0DO en stances régulieres , et dont le ca- ractère propre est dans lélévation et la noblesse, ou dans Pélégance et la maiveté, Les figures et les grandes images, sont l’essence de la premiere espece. Les figures et les images naives sont lame de la seconde espèce, qu'on appelle communément ode unacréonlique. ODEUM , ou ODEON , ou ODEE , s. m. du grec @dsioy (odéion), dérivé dodn (odé), chant. 3 (Archit. anc.) Edifice destiné chez les anciens, à la répétition de la mu- sique , qui devoit etre chantée sur le théâtre. Odéon se disoit aussi d’autres bâ- timers qui n’avoient point de rapport au théâtre. Péricles bâtit un odéon à Athènes pour y célébrer les combats de mu- sique. Hérode fit construire un magnifique odeum pour letombeau de sa femme. Ïi yavoit cinq bâtimens à Rome, qui portoient le nom d’Odeum. On y formoit les acteurs et les musiciens qui se destinoient au théâtre. ( His. ecclés. ) Les écrivains ec- clésiastiques désignent aussi quel- quefois le chœur d’une église, par le mot odeum. ODEUR, s. f. du lat. odor. V. AROME, PARFUM. ODIN , s. m., nom propre. (Hist. de Danemarck) Principale divinité des anciens Danois; c’étoit le dieu de la guerre. ODOMÈTRE, s m. du grec 59e hodos ), chemin , et de p:rp0 melron ), mesure. ( Mécan.) Machine avec laquelle on mesure le chemin qu’on fait, soit à pied , soit en voiture. C’est une machine à rouage assez semblable à une montre, et qui sert à compter le nombre des pas qu'on fait en mar- chant à pied, ou le nombre des tems que fait la roue d’une voiture. ODONTFALGIE , s. f. du grec éd'ous(odous), dont le gén, est 5Jovroc (odontos), dent, etd’2rxyo s( alsos), douleur: douleur de dent. k 1 Chirurg. ) Douleur de dents, aiguë, insupportable, ŒD'E d ( Odontalgique ) , adj. mème ori- gine qu’odontalgie : qui appartient , qui est propre à la douieur de dents. (Méd. ï On donne cette épithete aux remedes propres à calmer les douleurs de dents. ODONTOÏDE adj. du grec sdous ( odous), dent, et d’s96ç(éidos), forme, ressemblance : qui a la forme d’une dent, ( AÆnat,) Nom que l’on donne à Vapophyse de la seconde vertebre du cou, parce qu’elle ressemble à une dent. ODONTOPHYE , s. f. du grec od'eus ( odous ), dent , et de que (phuo), croitre. ( Ænat. ) Croissance des dents. #. DENTITION. ODONTOTECHNIE, s. f. du grec od'ovros (odontos),genit. d’éd'ous ( odous) dent, et de reywn (techné) art, ( Chirurgie) Patie de la chi- rurgie qui a pour objet la conser- vation des dents; autrement l’art du dentiste, ou encore l’art de faire des dents artificielles. ODORAT,, s. m. du lat, odor, ( Physique) Organe qui reçoit les odeurs , qui les discerne. C’est dans le nez où réside cet organe. ODYSSEÉE, s. m. du grec od'uzsese (odusseia), formé d’odurede (odus- seus ) Ulisse : l'histoire d’Ulhisse, ( Poésie gr.) Poëme épique d’Ho- mère , qui contient les aventures d'Ulisse, . ŒCUMENIQUE , adj. du grec srxoumevh(oïhoumené), formé d 01220 (oëkeo) , habiter ; tout ce qui est ha- bitable : habitable, universel, gé- péral. (Hist. ecclés. ) Concile æcumé- nique 3 c’est un concile général, au- quel ont assisté tous les éveques de Pégiisecatholique. Patriarches æcu- méniques j'htres d'honneur qui ont été accordés, ou que se sont arrogés plusieurs patriarches de Constanti- nople : voulant dire par là qu’ils. avoient la primauté sur toute lé- glise. , ŒDEME,, s. m. du grec oif'uus oidéma) , tumeur , dérivé d’ord2is oidein ) être enflé. (/Héd. ) Les médecins entendent par ce mot , toutes sortes de tumeurs en général; mais ils s’en servent 19 ŒNO pticulièrement pour désigner une tumeur flegmatique, molle, froide , qui cède à Pinpression du doigt et la retient pendant quelque tems, saus étre accompagnée d'aucune douleur. ŒDEMOSARQUE ; adj. du grec uiduua (oidéma ) tumeur, et de gapraue (sarkoma), exçroissance de char. ( Chir, ) Espèce de tumeur d’une nature mitoyenne entre l’œdéme et la sarcome. ŒIL , s. m. du lat, oculus. (-Anat,) Partie double de la tête qui sert à recevoir les impressions de la lumiere, et à produire le senti- ment de la vue, ( Optique) OEù artificiel; est une machine , en forme de petit «lobe, à peu près comme celui de Pœrl , et traversé dans sa longueur par un fuyau qui est garni d’un verre lenticulaire à son extrémité, À Pautre extrémité est adapté un papier huilé, don place à peu près au foyer du verre , €t sur lequel viennent se peindre dans Pobscurité les images renversées des objets extérieurs. Cet œil artificiel est une espèce de cham- bre obscure , ct il représente la ma- niere dont les images des objets ex- iérieurs se peignent au fond de l'œil, gui est lui-même une chambre obs- cure natureile, ŒIELLETON , s. m. diminutif à ŒIT.. ( Asiron. mécan. ) Pièce ronde de euivré qui se met dans les télescopes, à l'extrémité du tuyau des oculaires, Elle est percée d’un trou fort petit, auquel Pœil s'applique immédiate- ment; par ce moyen 1l est contenu toujours dans l’axe optique ou sur le savon principal de la lunette, à la distance des oculaires , qui est néces- saire pour distinguer à la foiset nctte- ment tout le champ de la lunette, ŒNELEUM, s. m. du grec civos ( oënos), vin, et d’énaser (élaion), huile, ( Pharmacie ) Mélange de vin et . dhuile, On s’en sert pour faire des embrocations sur les parties, dans les fractures , les luxations et les in- flammations., ŒNOMETRE, s. m. du grec eivos (oiuos), vin, et de merpoy (mnetron), mesure, Œ U V CÆcon. dom.) Instrument què’ sert à mesurer la force du vin, c’est à-dire, à déterminer le moment au- quel le vin en fermentation dans Ja cuve à acquis toute la force et toute la qualité dont il est susceptible, ŒSOPHAGE, s. m. du grec of (oï0 ), futur c7w (oiso), porter, et de $eyo ( phagô), manger: porte- manger, (-Ænat.) Canal membraneux qui porte les alimens, depuis la Hate Jusques dans l'estomac. ŒSTHETIQUE , ou ESTETI- QUE, s. f. du grec &rchnrixoc tikos ), sensible, fait d’'arsdayopes ( aisthanomai ), sentir. (Philos.) OEsthétique trans- condantale ; cest ainsi qu’on ap- pelle la théorie de Kant sur la sen- sibilité, ŒUVRE, s. f. du latin operts, gén, dopus : eflet produit par quelque agent et qui sub.iste après Paction. ( Elocut.) Dans le style soutenu, œuvre est quelquefois masculin , au singulier : ce saint œuvre , Vœuvré de Dieu, Yœuvre du génie. ( Zäitléral,) œuvre se dit des pro- ductions de Pesprit,des pièces.des ou- vrages en prose ou en vers. OEuvres mêlées, œuvres posthumes. (Beaux arts) OEuvre se disoit autrefois, au mosculin et au singu- lier, des productions des graveurs , des peintres, des musiciens, Ainsi Pon disoit, Pœuvre de Raphaël, Pœuvre de Rubens, pour la collec- tion des œuvres de Raphaël, de Ru- beus , etc. À Pégard des graveurs , ce mot exprimoit leurs ouvrages d’après leurs propres dessins, ou d’après dif- férens peintres ; C’est dans ce sens qu'on disoit l'œuvre de Callot , Vœuvre de Lebas. On disoit aussi l'œuvre premier, Vœuvre second de tel musicien ; mais ces expressions ne sont plus guère d’usage, si ce n’est à l’ésard de quelques peintres du premier ordre. y (Archi. ) Hors d'œuvre, dans œuvre, sous œuvre sont des expres- sions très-communes dans le langage des architectes : ainsi on dit qu'un etit cabinet, un escalier est bäti dans œuvre , pratiqué dans œuvre, pour dire qu’on Pa ménagé dans le corps du bâtiment , et l’on dif prE quil ect hors d'œuvre, lorsqu'il est pratiqué en saillie hors du bâtiment. Travailler sous œuvre, ou re- prendre sous œuvre ; C’est réparer les fondemens d’un mur sans labat- tre , et en ie soutenant. (Alchimie) OEËuvre, en termes d'alchimie , signifie la pierre philoso- phale. Le grand œuvre, travailler au grand œuvre. (Marine) OEuvres vives ; cette expression signifie , en ferme de mer, la partie de la carène, depuis la quilie jusqu’à la ligne d’eau en charge. OEuvres mortes ; C’est tout ce q''1 est au dessus de ja ligne de flot- taison. OEuvres de marée ; ce sont les travaux de radoah. de calfatage , ou de carène, qui se font pendant le fems de la marée basse. aux bâti- mens que l’on a échoués , à cet effet, dans certains ports marchands, et ports de marce. OFFICE , s. Me de lat. officium Four efficium , d'efficere , faire : devoir de la société civile. ( Pralique ) Informer d'office ; c’est, de la part d’un juge, instruire une affaire sans en être requis. Experts nommés d'office ; ce sont des experts nommés par le juge, ( Econ. polit. ) Office signifie aussi emploi. à Grands offices ; on nomme ainsi, en Allemasne , les fonctions que les électeurs remplissent à ]1 cour de empereur ; ces grands officiers ont sous eux des officiers, sub afficiales qui remplissent ces fonctions en leur 1om. (Religion cathol.) Saint office, congrégalion du saint-o/ffice ; c'est ce quon appelle plus Simplement tribunal de l'inquisilion. V. IN- QUISITION. s$ Office se ditaussi du serrice de léglise ; des prières publiques avec iés cérémonies qu'on y fait. L'office divin , lo ffice de la Vierge, l'office des morts, ligre d'office.” (Econ.hdom.) Office se Gi encore du lieu où Fon prépare, où Von conserve tout ce qu’on sert sur table, et de lart de préparer Jes fruits, elc, » OK Y 11 OFFICIEL, adj. d’officium. ( Diplomai. et administr. ) W se dit de tout ce qui est déclaré, dit , proposé , publié par une autorité re- connue : déclaration officielle , nouvelle officielle. ‘ OFFICINAL, LE, adj. du lat. officina , boutique. (/Hatière médicale) Epithète que lon donne aux médicamens com- posés, qui se tiennent dans les bou- tiques, à la différence de ceux qui s’ordonrent sur-le-chemp pa: les médecins, et qu'on appelle compo- sitions extemporanées etmagistrales. ( Botan. ) Plante officinele ; c'est celle qui se vend dans les bou- tiques , comme étant d’usage dans les arts, OFFRE, s. f. du lat. offero , of- frir: action d’offrir. (Pratique) Offres se dit des pro- positions que l’on fait de payer où acquitter ce qui est dû , ou ce qui paroît raisonnable ; eur objet est léteincre une action, ou de faire cesser des poursuites, Les offres sont verbales où par écrit. On appelle offres réelles celles qui sont réalisées , c’est-à-dire, celles qui se font à deniers découverts, OÏDE , du grec <90s (eidos), forme, ressemblance. { Langue grecque } Ferminaison commune à plusieurs mots francois dérivés du grec, et qui marque un rapport , une conformité où une res- semblance avec la chose désignée pas la première partie du mot, comme cycloïde, élytroïde, etc. * OISEAU, s. m. du lat, aucellus. ( Ornithologie ) Animal à deux pieds, ayant des plumes et deggiies. OISELEUR , s. m, du let. @wcel- larius ; celui qui fait métier de prendre des oiseaux , à la pipée , au 1:let ou autrement. OKYGRAPHIE , s. f. du grec durée ( 6kus), rapide; et de yPaos Cgr'aphô), écrire: écriture rapide, ( Diplomatique) C’estle titre d'un rourel ouvrage ou d’un nouveau sys- iouie d'écriiuye rapide, au moyen de trois caractères seulement . dont la valeur change suivant leur position sur quatre lignes parallèles , semble- bles à celles sur lesquelles on-écrit ka 11 -mu-ique. 12 O'L'T OLBERS { nouvelle planbte }. #7, HERCULE, OLEAGINEUX adj. du latin oleum , huile. (Mat. méd.) Qui est de subs- tance huileuse , semblable à Phuile. OLECRANE , s. m. du grec wxévn (oléné), coude, et de zp4yov (kra- non), tète:tète du coude, ( Anat.) Apophyse qui termine Vos du coude, C’est cette éminence que l’on remarque lorsqu'on fléchit le coude. ï L OLERACE , EE, adj, du latin cleraceus , formé d’olus , oleris , herbes potagères, ( Botan.) Xl se dit des plantes qui servent à la nourriture, comme les plantes vulgairement appelées pota- gères. OLFACTIF ou OLFALTOIRE, adj. du lat. o/factus, odorat ; com- posé doleo , sentir, flairer, et de Jacio , faire sentir: qui sert à l’o- dorat. (-Anaë) I se dit des nerfs qui servent au sens de Podorat, La pre- mibre paire de nerfs qui sort de la moëlle allongée, est l’o/factoire. On dit plus souvent ofactif. OLIGARCHIE,s. f, du grec Oxyos (oligos), peu, et d'agyn (arché), aulorité, puissance : gouvernement d’un petit nombre de personnes. ( Æcon. polit ) Gouvernement politique où lautorité souveraine est entre les mains d’un petit nombre de personnes. L’aristocralie dégénère quelquefois en 0/7 garchie. OLIGOPHILLE , adj, du grec siÿae oligos), a , et de guaay (phullon), feuille , foliole. ( Bgtan. ) Hse dit des plantes ou des pârties des plantes qui ont peu de feuilles, ou folioles, OLIGOSPERMIE , adj. du grec ériyos (oligos ), peu , et de rœpua { sperma ), sperme , graine. ( Botan: ) se dit des plantes qui renlerment où qui portent peu de graines. OLIGOTROPHIE , s. f. du grec érryas, (oligos), peu, et de rp:qu (trepho ) ,nourrir : petite nourriture, ( Héd. diet.) Petite nutrition ,où diminution de nutrition, . OLIVAIRE , adj. du lat. oliva, CITATCA O M A ( Botan, ) NW se dit des parties des lantes qui ont la forme d’une olive, (Anal. ) On donne encore ce nom à deux protubérances de la moëlle allongée, à cause qu’elles ressemblent à une olive, OLLAIRE , adj. du lat. o/La, pot, marmitte. ( Minéral.) La pierre ollaire est d’une couleur grise, tirant sur le vert ou le noirâtre. Cette pierre ; Guoique brute et peu cassante, est si tendre sous le couteau qu’on la travaille au tour avec la pluë grande facilité , et on en fait des marmittes, ollas , d’où lui vient son nom, La pierre ollaire se tire princi- palement de la montagne qui domi- noit la malheureuse ville de Pleurs, et qu’on avoit excavée avec si peu de précaution qu’elle e’écroula tout à coup, et ensevelit totalement Pleurs sous ses ruines , le 25 août 1618. CELCGRAPHE, adj. du grec 5206 ( holos) , entier , et de yp2@9 ( gra- Frone écrire: écrit tout entier. ( Pratique ) H se dit , en général, de ce qui est écrit entierement de la main de celui qui fait quelque dis- position. Mais on l’applique particu- litrement àuntestaisent entièrement écrit et signé du testateur. Quelques- uns écrivent hologrephe , confor- mément à l’étymologie, OLYMPIADE , s. f. du grec avmeac( olumpias ), dirivé de la ville d’ Olympie. ( Chronol,) Révolution de quatre ans, qui servoit aux Grecs à compter leurs années, Cette maniere de sup- uter le tems firoit son origine de Fate tios des jeux olympiques que les Grecs célébroient, tous les quatre ans, pendant cinq jours , vers le solslice d’êté , sur les bords du fleuve Alphée , auprès d’Olympie , ville d'Elide |, où .étoit le fameux temple de Jupiter O/;-mpien. La premivre Oly mpiade com- menca au mois de juillet de Pannée 3938 de la période Julienne, 776 ans avant J. C. OMAGRE , s. f. du grec &puoc ( omos), épaule, et d’aypa (agra), prise, Us ; ( Héd.) On appelle ainsi la goutte qui atraque l’épaule. OMASUM ou OMASUS, 5, nx mot latin qui signifie pause. OMS { Zoologie ) Terme emprunté du Tatin pour désigner le ventricule des animaux qui ruminenf. OMBELLE , du latin wmbella , arasol. ( Botan. ) Disposition de fleurs dont les pédoncules partent tous d’un méme point, d’où 1ls divergent en- suite comme les rayons d’un parasol. \ OMBELLIFERES , adj. du latin umbella, ombelle où parasol, et de fero , porter : porte-ombelles, ( Botan. ) C’est ainsi que Jussieu dési gne une famille de plantes dont les fleurs sont portées sur des pédon- cules qui partent d’un même point , et qui s’évasent ensuite "comme les rayons d’un parasol, OMBILIC , s. m. du latin wm- bilicus , nombril. ( Anat.) Nœud placé au milieu du ventre, et formé de la réunion des vaisseaux ombilicaux que lon coupe à l'enfant aussitôt qu’ilest né, parce qu’ils ne doivent plus servir à Pusage qu’ils avoient dans le feetus ; et alors ils dégénèrent en des liga- mens dont l’extrémité fait comme un nœud qu’on appelle ombilic ou nombril. Botan.) Ombilic se dit aussi de la cicatrice ou petite marquequ’on voit sur les graines des plantes, et qui est placée à l'endroit par où ces graines tenoient au péricarpe ou au placenta, L’enfoncement qui se trouve à l’une ou à l’autre extrémité de cer- tains fruits, et quelquefois à toutes les deux, porte aussi le nom d’om- bilic. ( Conchyliol.) Ombilic est en- core le nom d’une cavité qui se trouve au centre de la face intérieure de quelques coquilles, et qui repré- sente l'axe vide autour duquel leur sphère tourne, OMBILICAL , LE , adj. d'OM- BILIC , qui a du rapport à l'ombilic. (nat.) Région ombilicalc , cor- don ombilical, vaisseaux ombili- cauz , artères ombilicales. V. AB- DOMEN , FŒTUS. OMBRE , s. f. du latin wmbra. ( Optique ) Espace privé de lu- mire, où dans lequel la lumiere est Afoiblie par l'interposition d’un corps opaque, OMB 13 L’ombreest toujours située derrière le corps, du côté opposé à la lumières Ombre droite ; si le corps opa- que , qui jette une ombre, est per- endiculaire à Phorizon , et que le ee sur lequel Pombre est jetée soit horizontal , cette ombre s'appelle ombre droite. Telle est l’ornbre des hommes, des arbres, des bâtimens. Ombre verse; si le corps opaqne est placé parallelement à Phorizon , Pombre qu’il jette sur un plan per- pendiculaire à Vhorizon se nomme ombre verse. ce rpentage )Les ombres droites et les ombres verses sont de quel- qu’utilité dans l’arpentage , en cè que par leur moyen on peut assez commodément mesurer les hauteurs , soif accessibles , soit inaccessibles, ( Perspective ) On entend par ombre , en perspective , la représen- tation de Fombre dun corps sur un plan. Elle differe de l’omnbre réelle , comme la représentation ou la pers- pective du corps , differe du corps même. (Astron.) L'ombre , en astro- nomie , est le cone formé par les rayons qui, partant du soleil, tou- chent le globe lunaire , dans les éclipses du soleil, ou le globe ter- restre dans les éclipses de lune, ( Peinture) L'ombre , en pein- ture , n’est pas l’obscurité des ténè- bres , mais seulement la privation de la lumière immédiate , parce que les parties ombrées sont encore éclai- rées par la lumière éparse dans l’air, Les parties obscures d’un tableau , comparées à celles qui sont frappées du soleil, sont si loin d’une obscur:t4 absolue , que si Pon pouvoit faire abstraction des parties éclairées im- médiatement par le soleil, on ver- roit , dans la partie ombrée , des lumiëres, des ombres et des reflets, L'ombre n’est donc qu’un léger nuage qui couvre les corps et les prive seu- lement de la lumière la plus bril- lante , sans empêcher que, par le se- cours d’une autre lumière moins forte, on 1apercoive les formes et les couleurs. OMBROMETRE, s. m. du grec 656 (ombros), pluie , et de perpov (r1etron) , mesure. (Physique) Machine qui sert à 14 ONC niesurer Ja quantité de pluie qui tom- be chaque année, Cette machine consiste dans un entonnoir de Fer-blanc, dont la sur face est d’un pouce carré applatie , avec un tuyau de verre placé dans lé mieu. [élévation de Peau dans le tube, dont là capacité est marquée par degrés, montre la quantitédepluie qui tombe en différens tems. Dr. C'HRONHYOMETRE, HYETO- METRE. OMOCOTYLE , s. f. du grec “u06 (omos) , épaule, et de xoruan (kotule) y Cavité, à (Ænat.) Cavité de Pomoplate qui #ecoit la tete de Phumérus. OMOPLATE , sf. du grec œmoc (ômos), épaule, et æxarus(platus), liroe, (Ænat.) Os large , menu et trian- gulaire, qui forme la partie posté- rieure de l'épaule, OMPHACIN , adj. du grec oupaË (omphazx) , raisin vert. RAD dom.) On entend par ce mot tout fruit qui n'est pas encoré mûr, Les anciens appeloient huile omphacine, celle qu'on tivoit des olives vertes, AAA OMPHALOCELE, s. f. du gYec cuparoc (omphalos), nombril, et de x#an (kelé) , tumeur. (Chirurz) Hernie ombilicale » c’est la méme chose qu’exomphale, OMPHALOMANCIE ; s. f. du grec émaros (omphalos), nom- bril, et de wavresa (mmanteza), divi- nation. ( Divin.) Espèce de divination pra- tiquée par quelques sages - femmes crédules , et qui consiste à prédire le nombre d’enfans qu’une femme doit avoir, en comptant le nombre des nœuds du cordon ombilhcal de Pen- fant qui vient de naïtre. ONCE, s. f. du lat. uncia ; chez les anciens Romains , la douzième jutie dun fout, ; À .… (Métrologie) Fa huitième partie du poids de marc, ei la seizième d’une Hvre (antienne mesure), Dans les nouvelles mesures de la République francçoise, once est le terme vulgaire par lequel on désigne PHECFTOGRAMME, #7 ce mot. ONCIALE . adj. du lat, rncra. ( Diplomatique } On nomiboit hinsi les grandes Jéftres dont les an- ONE ciens se scrvoicnt pour les inscription ét les épitaphes ; et on les nommoit onciales , parce qu’elles étoient de Ja Hauteur d’une once ; Où la dou- zieme partie du pied romain, Les manuscrits où Pon trouve des onciales annoncent ‘une antiquité qui remonte au moins au septième siècle, tems où l’on a cessé d’en faire usage, ONCOTOMIE où ONKOTO: MIE, s. f. du grec éyxoc(ogkos), tu- meur , et de robin (tomé) ; INCIS1ONs (C hirargie) Opération de chirur- gie , qui consiste à ouviir une fu- meur , un abscës avéc tin instfument tranchant, ONDECAGONE , s. m. du latin undecim , onze, ét du grec yovx (gonia), angle, (Géom.) Figure géométrique qui a onze cotés et onze angles, ONDULATION, s. f. du lat. un= dula, dimin. d’undu, onde. | (Physique) Sorte de mouvement oscilatoire où de vibration qué Pon observe dans un liquide, ét qui le fait alternativement haussér et bais- ser comme les vagues de la mer : c’est ce que Newton et plusieurs au- tres après lui onf appelé onde. Ondulation se dit aussi d’un cer- tain mouvemeht par lequel les par- ties de l’air sont agitées de la même manière que les vagues de la mer: c’est ce que quelques aufeurs aiment nieux-appeler VIBRATION. 7, ce mot. ‘ : (Méd.) On donne aussi ce nom à une espèce de mouvement contre n&- ture, auquel le cœur est sujet. Lors- que le cœur est agité dohilEtons : il fait un bruit sénsiblé à l’exté- rieur, (Chiru re.) Ondulations se dit en- core , en fermes de chirurgie, d’un mouvement qui se fait dans la ma- tière contenue dans un abscès quand on le presse, On dit qu’une tueur est en état d’étre ouverte lorsqu'on sent Pondu- lation de la matiere, ONEIRODYNIE , = f. du grec Gvetpoc (onCiros) , songe , et d’cduvs (oduné), douleur. (Wed.) Sonce doulouretix. ONEIROCRITIE , où ONIRO- CRITIE , ou ONIROCRATIE , 5. : ONG [. du grec Gysr90c (oneiros) , songe, el de xprvw (kriz6), juger. i (Divin.) L'art prétendu d’inter- préter les songes. ONEIROGYNE , s. m. du grec èvespos (oneiros), songe, et de yurx (guné), femme. (/Hed.) Songe vénérien. ONÉRAIRE , adj. du lat, onera- rius , d'’onus, fardeau, (Pratiq.) se dit de celui qui est chargé des soins d’une administration dont un autre a les honneurs, L'uteur onéraire ; c’est celui qui , sous un tuteur honoraire, adminis- tre les biens d’un mineur, ONÉREUX , adj. du lat, onerd- sus ; d'onus ; fardeau, (Prat.) Ce qui est à charge, ce qui n’est point gratuit, Condition onéreuse , tutelle onéreuse; charge ornéreuse. ONGLE , s. m. du lat, unguis, fait du grec ovu£ (onux). (Anal) Petits corps blanchâtres, transparens, et d’une substance sem- blable à de la corne, qui viennent au bout des doigts de lPlhhomme et de plusienrs animaux. ONGLET , s. m. d'ONGLE. (MHéd.)Sorte de maladie des yeux, ou excroissance de chair qui s'étend et couvre quelquefois là cornée trans- arénte, ” (Botan.) Onglet est aussi la par- tie inférieure «une pétale dans une corolle monopétale, Ce qui Fait Pof- £ce de l'onglet se nomme tube. (Géom.) Onglet se dit encore d'une tranche de cylindre terminée ar la base , la surface courbe du cy- Hide et son plan oblique , qui rén- contre la base avant d’avoir coupé Ja surface entière du cylindre. ONGUENT ; s. m. du lat. un- g'ientum ; Fait d'ungere, oindre, (Hist. anc.) Parmi les. anciens, onguent étoit un parfum liquide, dont on se frottoit par propreté, dont on se parfumoit , et qui servoit à em- baumer les morts. (Mat. méd.) Aujourd’hui le mot d'onguent n’est plus en usage dans le sens que lui donnoient les anciens ; c’est un médicament externe, onc- fueux , de consistance moyenne entre le liniment et lemplâtre, composé huile , de graisse, de cire, de muci- O P A 15 lage, de suif, de moëlle, ou d’autres matières semblables auxquelles on ajoute souvent des plantes, des ani- maux, des mifiéraux, On a donné aux onguens différens noms, sui- vant leur vertu, leur base, leur couleur , ou leurs auteurs. . ONKOTOMIE. 7, ONCOTC- TIIE. ONOMATOPEE, s, f. du grec Povoux (onorna), nom, et de torsn (poieé), faire , former : formatica dun nom, (Elocut.) Figure de mots formé: sur-la ressemblance de la chose qu'iis signifient. Cliquetis (des armes) , trictrae, sont des mots formés par onomato- pée. ‘ONTOECGIE. s. f. du grec ovroc (ontos), génit. d’ôy (ou), un être, et de xcyos (logos), discours: traité de l’être, ; (Metaph.) Cest la partie de métaphysique générale, qui à pour objet Petreen ginéral. ONYX , s. m. du grec ôvu£ (onuzx), ongle, (/Hincralog) Pierre qui ressem- ble à l’ongle ; espèce d’agathe très- fe, qui offre des bandes parallèles de différentes couleurs , dont les bords sont nettement tranchés .et dont la bande blanchâtre a quelque ressemblance avec celle de Pongle, où lui vient son nom. L'onyzx sert à faire des vases , des tabatières, des bijoux. ‘ OOMANTIE , s. f. du grec &22 (oon), œuf, et de payrete (manteia), divination. (Divin.) Divination par le moyen des œufs, Livie, rière d’Auguste, désirant savoir si elle deviendroit mère d’un enfant mâle, échauttæ elle-même un œuf jusqu’à ce qu’elte eüt fait éclore un poulet qui avoit uve fort belle crète. OPALE, s. f. du lat. opalus , fait du grec wwanoc (opalos). (Ainér.) Pierre rangée parmi les AE M d’un blanc dejait un peu léger, où d’un gris bleuêtre qui a des reflets diversement colorés, suivant le point de vue où elle se présente, L’opale est rangée parmi les pier- res précieuses , et même parmi celles 16 OPE du plus grand paix‘ quand elle a toute la perle tion doul elle est sus- ceptible , quoiqu’elle m’ait ni la du- reté ni le tissu lamelleux des gem- nes ou pierres précieuses propre- ment dites. Les plus belles op«les portent le mom d'opales orientales , suivant Pusage des joailliers de donner le nom de pierres orientales, à toutes celles qui sont de la plus grande per- fection , quoique toutes celles qui sont dans le commerce viennent de Saxe et de Hongrie, C’est sur-tout aux environs d'E- peries, dans la Haute-Hongrie, près des monts Krapak, que se trouvent les opales de la première qualité, dans une colline voisine du village de Czerniska ou Czervezina. OPAQUE , adj. du lat. opacus, fait d'opaco , couvrir , obscurcir. (Physiq.) Corps cpaques ; ce sont ceux qui ne transmettent pont la lumière. Cette propriété leur vient de ce qu’ils sont composés de parties qui sont entr’elles d’une différente densité, et de ce que ces parties lais- sent entr’elles des vides et des inters- tices irréguliers ou fortueux , et rem- plis d’une matière beaucoup moins dense que les particules qui consti- tuent les corps. Consultez l'optique de Newton. OPERA , s. m. ferme emprunté de l'italien opera ou opra ; ou- vrage, composition. (Art dramai.) Spectacle drama- tique et lyriqüe ; où l’on s’efforce de réunir tous les charmes des beaux- arts, dans la représentation d’une action passionnée , pour exciter, à aide des sensations agréables , lin- térèt et l'illusion. L'opéra étoit depuis long-tems connu à Venise, lorsque Balthaza- rini , surnommé le Beau - Joyeux, valet de chambre de Catherine de Médicis, donna en France quelques idées des représentations en musique, et dans lesquelles 11 se fit aider, pour La musique, par Beaulieu et Salo- mon, pour les paroles , par Lache- naye ,aumônier du prince , el pour les décorations, par le peintre Patin. A la naissance de l'opéra, les 1n- venteurs s’aviserent de transporter la scene aux Cieux et dans les Enfers, OPE et faute de savoir faire parler les hont2 mes, dit Rousseau, ils aimérent mieux faire chanter les dieux et les diables, Ce spectacle fit long-tems Padmiration des confemporains; mais dés que la musique eut appris à pein- dre et à parler , le théâtre fut purgé du jargon de lamythologie, et l’inté- rêt fut substitué au merveilleux. Apostolo Zeno et Metastase firent parler les héros ; et Cyrus, César , Caton même, parurent sur là scène avecsuccès; Vinci, Leo , Pergolèse, se chargèrent d’exprimer eñn musique les accens de la colère, de la dou- leur , des menaces , au lieu des cris des Bacchantes, des conspirations dés sorciers , et de tout le fracas bar bare que faisoient entendre auparas vant de mauvais musiciens qui n’a- voient que la mécanique de leur art ; et qui étoient privés du feu de lin- vention et du don de l’imitation. Mis la perfection est un point où il est difficile de se maintenir; lamuz= sique , après avoir essayé et senti ses forces , s’est crue en état de marcher seule, ét elle a dèdaigné la poésie qu’elle devoit accompagner, Telest Pétat de l'opéra en Italie, En France, Quinault et Sully s’écar- tèrent , dès le principe , et du goût et de la forme ordinaire des opéra 1ita- liens, et en créerent un d’un nou- veau genre. Quinault , sur-tout, imagina des actions tragiques , liées à des danses, au mouvement des ma- chines et aux changemens de déco- rations, Lamotte enrichit l'opéra du ballet et de la pastorale; et depuis cette épo= que jusqu’à ce jour , la danse à été la partie la plus brillante de ce spec- tacle. , OPÉRATEUR, sub. m. du latin operator, fait d’operor, travailler, ( Chirurgie) Opérateur se dit en général d’un chirurgien qui se sert de la main et des instrumens pour travailler sur le corps humain , et remédier aux désordres externes qui demandent ses secours. Comme la chirurgie renferme un grand nombre d'opérations, il est des chirurgiens qui se boruent plus particulièrement à quelques - unes d’entr’elles , et on leur donne une dénomination particubère , à raison de Popération qu'ils pratiquent. Opérateur OPH Opérateur lithatomiste ; celui qui pratique l’opération de ia taille, Opérateur oculisie ; celui quis at- tache aux maladies chirurgicales de l'œil. Opérateur dentiste ; celui qui a soin des dents. Opérateur herniaire ou banda- gisle ÿ celui qui se consacre aux 0pé- rations des hernies et à appliquer des bandages. (Æmpirisme) Opérateur se dit aussi d’un empirique , d’un charla- tan .qui vend ses drogues et ses re- medes en public et sur ie théâtre, qui annonce son logis et sa science par des billets qu’il distribue. OPES ,s, m. du grec ôma ( opé) + {rou. (rchit.) On appelle ainsi les trous des boulins qui restent dans les murs, et de ceux où sont posés les bouts des solives. OPHIASE, s.f. du grec corse (ophiasis), Formé doque (ophis), serpent. ( Méd.) Maladie qui fait tomber le poil et les cheveux en quelques endroits du corps , de sorte qu’il pa- roit moucheté comme celui d’un ser- pent. OPHIDIENS , s. m. du grec c@ss (ophis), serpent: de la familie, ce la nature des serpens. (Erpétologie) Ce mot, qui est synonyme de celui de serpent , a été donné par Alexandre Brongniard aux animaux du troisieme ordre des rep- tiles, dans sa méthode d’£rpélolo- gte. La +: OPHIOGENES , s, m. du grec gs (ophis), serpent , et de ysivopzas (gezicimnat), nauire : issus d’un ser- peut. (Antiquité) Les anciens don- noient ce nom à une race d’hommes qui se ilisoient issus d’un serpent. Ces hommes , qui habitoient l'ile de Paros, passoient, aussi bien que les Marses et les Psyiles, peuples de PAfrique, pour avoir la propriété de * guérir les piqûres venimeuses des ser- pens. OPHIOLATRIE, s. f, du grec ere (ophis), serpent , et de Aarpsia (la- treia), cuite. ( Culte relig.) Religion de ceux qui adorent des serpens. Tel étoit le À ome IIL O PE 17 cuite que les Bahyloniens rendoient au grand dragon que Daniel tua, L’o- pluotairie a encore lieu parmi quel- ques peuples de l’fnde, OPHIOLOGIE, s.f, du grec Gore (ophis), serpent, et de x0y25 (logos), discours. (ist. nat.) Partie de l’histoire naturelle qui a pour objet la descig- tion des serpens, : OPHIOPHAGES, s. m. du grec qis (ophis), serpent, et de $xy« (phago), manger : mangeurs de ser- ens. ( Geogr.) Nom donné par Pline à des peuples d’Ethiopie qui se nour- rissoient de serpens. OPHITE, s. f. du grec o@re(ophis), serpent, et de a18oc (lithos), pierre : pierre de serpent , serpentip. (Minéral) Espèce de porphyre connu des artistes sous le nom de verf antique. OPHTHALMIE, s. f. du grec opOænauos (ophthalmos), œil , qui vient d’éœrouar, Voir. (ed, ) Ce mot signifie toute ma- ladie des yeux ; maïs on s’en sert par- ticulierement pour désigner Pinflam- mat on de cet organe, L’Ophthalmie est une inflamma- tion ou rougeur de la conjonctive, quelquefois avec tumeur ardente et écoulement de larmes, quelquefois sans lPun et l’autre, Ïl arrive aussi que cette inflamma- tion s'étend sur toutes les parties du globe et sur celles qui Penvironnent. Cette maladie est la plus fréquente de toutes celles dont les yeux se trou- vent affligés, puisqu'elle accompagne presqe toutes les autres maladies qui les attaquent. D’Ophithulrnie on a fait Ophthal- mique, pour désigner ce qui con- cerne Pœæii, ce qui a rapport à la vue, et les remedes qui sont propres aux maladies des yeux. OPHTHALMOGRAPHIE, s. f. du grec 249zaucs (ophthalmos), œil, et de yp29 ( grapho), décrire. (Anat.) Partie de anatomie qui a pour objet la description de l'œil. OPHTHALMOLOGIE , s.f, du grec 028aauos (ophthalmos), œil, et de xsyce (logos ), discours (Anat.) Partie de Panatomie qui a pour objet de faire connoitre les usages de Pœil, O'BI OPHTHALMOSCOPIE , s.f, dn grec og8aruos (ophthalmbs), œil, et de oxomiw ( shopéü ), considérer, contempler. (éd) L'art de connoitre le tem- pérament et le caractère d’une per- sonne par l’inspection de ses yeux, OBIAT,s. m. du grec os (opion), opium , le suc de pavot. ( Hat. méd.) Les anciens méde- cins donnoient avec raison le nom d’opiat ou opiate, ou opialet, aux médicamens dans la composition desquels il entroit de lopium, ou tel autre ingrédient narcotique ; mais on le donne aujourd’hui aux remèdes préparés sans oplum , qui par leur consistance ressemblent aux élec- tuaires mous et aux confections. OPILATION, s, f, du latin op- pilare , boucher. ( Méd.) Espèce d’obstruction forte et dure causée par des alimens qui ont la qualité de boucher, de rem- plir les vaisseaux et d’empècher le passage des humeurs, Les viandes qui se disèrent difficilement sont opilatives. OPISTHOCYPHOSE, s. f. du grec omsodoxupocic(opistokuphosis), formé omsbey (opisthen), par der- rivre, et de xu@oc ( huphos), bossu: Vélat de celui qui est bossu par der- ricre, .. (éd. ) La cambrure de lépine en arrière, la bosse, OPISTHOGRAPHIE , s. f, du grec om1c8:y (opisthen), par derrière, et deyp«@o ( grapho), écrire. (Diplomatique) Ce mot signifie écriture des deux côtés. Les anciens n’écrivoient que d’un côté, et le re- vers de la page étoit blanc. C’étoit tellement un usage de politesse, que Saint-Augustin , qui s’en écarte quel- quefois, en fait des excuses. Juics- César semble être le premier qui chez les Romains ait introduit Popistho- graphie, en écrivant aux généraux et aux gouverneurs. Les chartes qui ont plus de 450 ans d'ancienneté ne sont communément écrites que d’un côté. C’est un usage presqu’invariable en France. En An- gleterre , les chartes opisthographes sont un peu plus communes, On ne varle ici que du texte , et non pas &es notices faites dans le tems ou après 13 OPLO coup, pour indiquer le précis def actes, leur âge, le nom de leurs au- teurs, etc. , que lon voit sur le dos de presque toutes les chartes, OPISTHOTONOS, s. m. mot gree composé d’émso8er (opisthen), en ar- rière , et de royos( Lonos), tension. (Méd.) Espèce de convulsion dans laquelle le corpsest plié comme un arc en arrière ; par la contraction’ des muscles postérieurs de la téte et du dos. #’oy. CONVULSION. OPIUM,Ss. m. du grec Sr (opion) , formé d’oroc (opos),sue, liqueur ; comme qui diroit suc par excellence, ( Botar. ) Suc concret, retiré par incision de la tête du pavot blanc ou du pavot des jardins, L’opium nous vient de la Natolie, de Egypte et des Indes, Les Orientaux en font un grand usage , et l’on sait que les Turcs en prennent une forte dose , toutes les fois qu’ils se préparent au combar. ( Hat, méd.) L’opium est une substance très-singuliere, et sur la- quelle les médecins ont eu diflérentes opinions, L’opium augmente la vé- locité et la plénifude du pouls, la chaleur des tégumens , la transpira- tion insensible , le gonflement des veines... I diminue le sentiment, il détruit la douleur, ilaffoiblit toutes les facultés de lame ; il produit un sommeil qui approche d'autant plus de l’apoplexie que Paction de Poprune est plus vive. Sagemenf administré , Popium produit de bôns effets dans le plus grand nombre des maladies douloureuses et convulsives , dans un petit nombre de maladies évacua- foires, OPOBAESAMUM, s. m. du grec ômès ( opos), suc, et de Czazauor ( balsarnon ) ; baume : suc de baume, ( Mat. méd.) Sorte de résine li- quide ou de baume , que l’on retire par incision d’un arbre du Levant qu'on appelle baumier ; c’est la même chose que le baume de Judée ou d'Egypte. OPOPANAX , s. m. du grec oo: (opos), suc , et du latin panaz, panacée, dérivé du grec æ%r(pan), tout, et d’axtouxr ( akéomai), re- médier: baume umversel. (AZat, méd. ) Suc résineux-gom- G:R;P weux quon tire d’une plante du Levant , nommée grande-berce , ou panasée, à cause de ses propriétés. On lPemploie en médecine comme purgatif. : : | OPPOSE , EE, participe d’op- poser , du lat, opponere, pour ob- viam ponere , mettre au-devant, ( Géom. ) Opposé est si fort en usage en géométrie et même en phy- sique qu’il en est devenu un terme. Angles opposés; ce sont ceux qui sont formés par deux lignes droites, qu se coupent en un point. Cünes opposés; ce sont deux cônes semblables opposés par le sommet, c’est-à-dire, qui ont un mème som- met commun , ainsi qu'un même axe, Sections opposées ; ce sont deux hyperboles produites par un même plan qui coupe deux cônes opposés. OPPOSITION , s. f, mème ori- gine qu'OPPOSE : empêchement, obstacle. (Astron.) Opposition se dit, en astronomie , de lPaspect ou de la situation de deux étoiles ou planètes lorsqu'elles sont diamétralement op- posées l’une à l’autre , c’est-à-dire, éloignées de 180 degrés, ou de lé- tendue d’un demi-cercle. Quand la lune est diamétralement opposée au soleil, en sorte qu’elle nous montre son disqueentier éclairé, elle est en opposition avec le soicil ; re qu'on exprime communément en - disint qu’elle est dans son plein ; elle brille alors toute la nuit. Les éclipses de lune mwarrivent jamais que quand cette planète est en opposition avec le soleil , et qu’elle se trouve outre cela proche desnœuds de lécliptique. . (Pratique ) Opposilion est en- core un acte qui se signifie à la requête de celui qui a des droits à conserver, ou des intérêts à discuter; c’est aussi un moyen ouvert , en certains cas, pour se pourvoir contre un jugement rendu par défaut. (Polit.) Parti de l'opposition ; c’est, dans une assemblée politique , un certain nombre de membres qui contrarient, par principe , et s’ef- forcent de LAiutes Popinion de Ja majorit :. e QPxT 19 ( EÆlocut.) Opposition, en xhe- torique, est une figure par laquelle on réunit deux idées qui paroïssent contradictoires, comme une folle sa- gesse , un poltron courageux. (Peinture) Opposition est d’un fréquent usage en peinture : on dit qu’on ne peut faire valoir une teinte ou un ton sans opposition ; cela signifie qu’en plaçant , par exemple, une teinte jaune à côté d’une teinte violette , on fait paroitre celle-ci plus violette encore. On dit d’un ton qu’il n’est pas absolument clair , et qu’il ne paroît tel que par l'obscurité de celui qui lui est oppose. Lesbrasdoivent être enopposilion lun avec l’autre, et ceux-ci avec les jambes, la tete avec le corps , et ainsi du reste, afin de conserver les règles de Péquilibre , et de suivre les principes reçus pour la grâce, la force, lexpression , etc. OBSIGONE , adj. du grec 544 (opsé), tard, et de yeivomas ( géi- zomati), ètre produit : produit dans un tems postérieur, (Anal. ) On donne cette épithète aux dents molaires , parceque ce sont les dernières qui sortent , et qu’elless ne viennent que dans adolescence : on les appelle aussi dents de sagesse, OPSIMATHIE , s. f. du grec 54} Gr , tard , et de parÿave ( man- thano , apprendre ; envie tardive de s’instruire OPTIMISME , s. m. du lat, opui- mus , très-bon. ( Philos. ) C’est le nom qu'on donne au système de ceux qui pré- tendent que tout est bien; de là on appelle optimistes les philosophestets que Leibnifz et TARN qui soutiennentque Dieu a fait les choses le mieux qu'il a pu et qu’il a su, OPTION , s. f. du latin optio, d’opto, choisir. F Pratique) Te pouvoir d'opter, ou le choix qu’on fait de quelque chose. OPTIQUE, s. £. du grec èxlume (optikos), visuel; qui concerne la vue, formé d’éxlouxs ( optomai), voir, ( Mathémat. ) L’optique, dans le sens le plus étendu qu’on puisse dopuer à ce mot, FE science de le 2 20 OPT vision en général ; et dans ce sens il renferme la catoptrique , la diop- rique, et même la perspective, Dans un sens moins étendu, on appelle aussi oplique la partie de la physique qui traite des propriétés de lumiere et des couleurs , sans au- cun rapport à lu vision. C’est cette science que Newton a Lrailée dans son oplique. Optique , dans le sens le plus strict, est proprement la science qui a pour objet les eMets de la lumiere directe , et par conséquent ia science de la vision directe ; c’est-à-dire , de la vision des objets par des rayons qui viennent directement et immé- “iatement de ces objets à nos yeux, sans étre ni réfléchis niréfractés par quelque corps réfléchissant ou ré- fringent. I n’y a point de science sur la- quelle les philosophes soient tombés dans un plus grand nombre d’erreurs, etils’en laut méme beaucoup encore aujourd’hui que les principes géné- raux de Poplique, et ses lois fonda= mentales , Soient démontiées avec cette rigueur et cette clarté qu’on #emarque dans les autres parties des mathématiques ; Ja notice suivante des principaux ouvrages qui traitent de l'optique, servira à mettre au fait des progres de cette science, et du chemin qui lui reste à faire. Il est probable que les Platoniciens out eu connoissince de la propaga- tion de la fumitre en ligne droite, et de l'égalité des angles d'incidence et de réflexion; car, bientot après eux, on voit.ces vérités admises comme principes, JL est certain qu'Euchide a écrit sur l’optique ; mais on doute que les deux livres publiés sous sen nom soient véritablement de lui ; du moins a-t-on raison de croire qu’ils ant été fort allérés dans les siecles BuIVANS, Ptolémée nous avoit laissé un 0op- tique qui n'existe plus; mais, à en juger par louvrage d’Aidhusen , qui paroit étre üne copie de celui Pto- Jémée, il y a lieu de croire que celui- ci contenoit beaucoup de mauvaise physique, Maurolicus de Messine, en 1975, commença à dévoiler l'usage du crys- O'PT tallin, dans son livre de lumuine et urmbra. Porta , dans son livre de la Magie nalurelle , donna les principes de la chambre obscure; et cette décou- verte conduisit Kepler à la décou- verte de la manière dont se fait la vision : ce grand homme aperçut et démontra que Pœilétoit une cham- bre obscure, et expliqua en détail la maniere dont les objets venoient s’y peindre. Antoine de Dominis donna les premières idées de lPexplication de Varc-en-ciel ; Descartes la perfec- tionna , ét Newton y mit la derniere main, Jacques Gregory, dans son Optica promola , proposa plusieurs vues nouvelles et utiles pour la perfection des optiques, et sur les phénomènes de la vision par les miroirs ou par les verres. ù Barrow , dans ses Lectiones op- licæ, ajouta de nouvelles vérités à celles qui avoient déja été décou- vertes; mais le plus considérable et le plus complet de tous les ouvrages qui ont été faits sur loptique, est l’ouvrage anglois de M. Smith, inti- taté : À compleat System of op- lics , en deux vol. in-40, L’optique en générala principale- ment deux questions à résoudre : celle de la distance apparente de Pob= jet, où du lieu auquel on le voit. (#.DISTANCE ; APPARENCE), et celle de la grandeur apparente du même objet. #7 APPARENCE, VISION, MIROIR, CATOPTRI- QUE, DIOPTRIQUE. OPTIQUE, employé adjeëtive- ment, se dit de ce qui a rapport à la vision. Cone optique; c’est un faisceau de rayons qu’on ifagine partir d’un point quelconque d’un objet, ef ve- nirtomber sur ia prunelle pour entrer dans l’œil, Pinceau oplique ou pinceau de rayons ; c’est un assemblage de rayons par le moyen desquels on voit un point ou une partie d’un objet. Axe oplique; c’est un rayon qui passe par le centre de l'œil, et qui fait le milieu de la pyramide ou du cone oplique. OEYT Chambre optique. F. CHAM- BRE OBSCURE. lerres optiques ; ce.sont des ver- res convexes ou concayes, qui peu- vent réunir ou écarter les rayons, et par le moyen desquels la vue est rendue meilleure, ou conservée si elle est foible, 77 VERRE, LEN- TILLES, LUNETTES, MENIiS- QUE. Pyramide optique; c’est, en pers- pective, une pyramide dont la base est l’objet visible, et dout le som- met est dans l'œil, Cette pyramide est formée par les rayons qui vien- nent à l’œil des différens points de la circonférence de lobjet. Triangle optique; c’est un trian- gle dont la base est une des lignes droites de la surface de l’objet, et dont les cotés sont les rayons, Rayons optiques ; ce sont les rayons qui terminent uue pyramide ou un triangle optique. ( Astron. ) Inégalité optique ; c’est une irrégularité apparenté dans le mouvement des planètes. On Fap- pelle apparente parce qu’elle n’est point dans le mouvement des corps, et qu’elle ne vient que de la situa- tion de l'œil du spectateur, qui fait qu'un mouvement qui seroit uni- forme ne paroît pas tel; cette illu- sion a lieu lorsqu'un corps se meut uniformément, dans un cercle dont Pœil n’occupe pas le centre, car alors le mouvement de ce corps ne paroit pas uniforme; au lieu que & l’œil étoit au centre du mouvement sille verroit toujours uniforme. On appelle cette inégalité , i1éga- lité optique, pour la distinguer de Vinégalilé réelle ; car les planètes ne décrivent pas un cercle comme on vient de le supposer, mais une ellipse dont elles ne parcourent pas des arcs égaux en tems égaux. Ainsi, eur mouvement n’est donc pas uni- forme, et il le seroit qu’il ne nous le paroîtroit pas. C’est pourquoi on distingue dans ce mouvement deux inégalités, l’une optique et l’autre réelle, Lieu optique d'une étoile ; c’est le point où il paroît à nos yeux qu’elle est. Ce lieu est vrai où ap- parent : vrai, quand l’œil est supposé an centre de la terre ou de la planvte Or 21 de laquelle on suppose qu’il regarde : etapparente, quand Pœil est hors du centre de la terre ou’ de la planète, La différence du lieu vrai au lieu apparent , forme ce que lon appelle PARALLAXE. #, ce mot. (Physique) Ulusions optiques ; ce sont toutes lés erreurs où notre vue nous fait tomber sur la distance apparente des corps, sur leur figure , leur grandeur , leur couleur , ‘la quan- tité et la direction de leur mouve- ment, Machine. oplique ; c’est une boite dans laquelle des objets assez éclairés se font voir sous des images amplifiées et dans l'éloignement , par le moyen de miroirs et de verres con- vexes. (Physiol.) Optique se dit aussi de ce qui sert à la vue. ÎVerfs optiques ; les nerfs opli- ques semblent tirer leur origine des émivencés appelées Couches de nerfs optiques , qui, sortant du crâne par les trous nommés opliques , vont se perdre dans Pœil, où ils forment , par leur épanouissement , là rétine. Trous optiques ; ces trous sont creusés précisément à la base des apophyses à demeure de Pos sphé- roïde, et donnent passages aux z1erfs opliques. OPUSCULE,, s, m.dulatin opus- culum , dimin. dopus. ( Littérat.,) Petit ouvrage de litté- rature, petit traité : les Opuscules de Plutarque, les Opuscules de Lamothe Levayer, OR, 5. m. du lat. «urum. (/Hinér.) Le plus parfait et le plus précieux de tousies métaux ; celui qui réunit le plus de propriétés utiles et agréables, sans mélange d’aucune qualité nuisible. La ductilité de Por est prodigieuse, Une once de ce métal peut former un fil de soixante et treize lieues de lon- gueur, On pourroit avec un seul ducat dorer une statue équestre grande comme nature, Sa tenacilé surpasse celle de tous les autres métaux : un fil de fer d’un dixième de pouce de diamètre, sup- porte un poids de 450 livres; un fl d’or de fa même grosseuren peut por- ter 5co. Sa densilé est également très-con= 22 OR siiérable, et surpasse du double celle de Pargent. Un pouce cube de ce- lui-ci ne pèse que six onces ?, tandis qu’un pouce cube d’or pèse douze on- ces et demi, | L'or n’a ni odeur ni saveur; iln’est attaqué nipar l'air, ni par l’eau, ni par aucun des agens ordinaires de la nature; le feu lui-même ne sauroit Valtérer. Il n’en est pas de mème quand on soumet l’or à l’action des TayOns s0- laires concentrés : cette action est si prompte qu’elle le volatilise, pour ainsi dire, dès les premiers instans. La plupart desmétaux peuvent s’al- lier avec l'or; mais le mercure est celui de tous qui montre le plus daf- finité avec l'or, et leur alliage, qu’on nomme amalgame , se fait avec une si grande facilité , qu’on obtient même par la simple trituration de Vor en feuilles ou en poudre, avec le mercure coulant. C’est avec cette amalgame que s'exécute la dorure en or moulu : on létend sur le mé- tal quon veut dorer, on expose la pièce au feu, le mercure s’évapore, et l’or se trouve fixé sur la surface du cuivre ou de Pargent. C’est pareillement à la faveur de cette grande aflinité de Por avec le mercure, qu'on parvient à le retirer avec profit des minerais les plus pau- vres ; on les pulvérise ,on les pétrit avec de Peau salée, et lon y méle une quantité de mercure suffisante, On procède ensuite à des lavages réitérés de ce mélange, pour le dé- barrasser peu à peu de toutes les ma- tières ferreuses , jusqu'à ce qu’enfin il ne reste plus que l’arnalgame au- rilere dont on retire le mercure par la distillation, et l’on achève de puri- fer l'or par le moyen ordinaire de la coupelle. L’or n’est aïtaqué par aucun acide simple; mais il est facilement dis- sous par l'acide muiatique sur-oxi- géné , et par Pacide nitro-muriati- que, ou eau régale. Or fulminant ; quand on préci- pite l’or de sa dissolution par Pam- moniac ou alkali volatil, il ac- quiert une propriété qui lui est com- mupe avec Pargent et le mercure; c’est d’être fulminant. ( Peinture ) La propriété que pos- OR sède l'or de fournir, dant de certaines circonstances, un oxide couleur de pORRe le rend très-précieux pour e peintre en émail; il fournit les plus belles nuances de violet , derose et de lilas. On appelle cet oxide pour pre de Cassius ; et on lobtient en versant peu à peu la dissolution d’or dans une dissolution d’étain par Peau régale, étendue dans l’eau distillée, Mines d'or; Vor a, comme les autres métaux , ses mines proprement dites , soiten filons , soit en couches, Les mines d’or les plus importantes qu’on exploite aujourd’hui en Euro- pe , sont celies de Hongrie et de Tran- silvanie ; maïs la véritable patrie de ce métal est placée entre les tropi- ques. Les terreins auriferes en PE horisontales , qui sont si fréquens dans les contrées de l'Afrique, ne pénètrent jamais à plus de deux toises de profondeur : il en est de même dans les pleines du Brésil et dans les vallées du Pérou, du Mexique, de la nouvelle Grenade et des autres contrées de l'Amérique équatoriale, Les filons d'or eux-mêmes plon- gent rarement au-delà de quelques toises. La tres-grande majorité de Por qui est dans le commerce pro- vient du lavage des sables auriferes, Ornatif ; cest celui qu’on décou- vre facilement à Pœil nu. On le trou- ve en paillettes, ou en petits grains comme Fc en masses pondé- rables séparément, depuis un grain jusqu’à plusieurs livres , en filets droits ou contournés, er lames, en dendrites, et en cristaux réguliers. Or de chat; voy. MICA. Or massif; voy. ETAIN. Or blanc ; voy. PLATINE, Or de départ; voy. ESSAI. Or de Mannheim ; voy. CUIVRE. Or d'Ulma ; c’est le nom que les batteurs d’or donnent à Por battu. Or frisé; or trés-fin, dont les brodeurs se servent pour enrichir les étofles. Or lis ; or moins fin, qu’on em- ploie au même usage de l'or frise. Or trait; c’est celui qui a été tiré à la filière. Titre de L'or; pour pouvoir ap- piécier la quantité d’or pa ou fin qu'il ÿ a daus un poids d’or, dans 3 ‘ OR A en marc, par exemple, ila fallu dé-. signer cette quantité par une expres- sion générale, et qui rendit le rap- port de la quantité du métal fin au métal d’alliage. Pour cela, on a supposé le morceau d’or qu’on veut faire connoître , divisé en vingt-qua- tre parties égales , appelées karat, ou carat, et chacune de ces parties en trente-deux autres , qu’on appelle grains , ou seulement trente - deu- xièmes. Ainsi, lorsque, dans un morceau dor, il se trouve vingt parties d’or fin, et quatre parties ou karats d’un métal étranger , on dit que cet or est au titre de vingt karats. S'il y avoit vingt-deux karals et dix grains, ou dix trente - deuxièmes, et par conséquent un karat et vingt-deux grains, ou vingt-deux trente - deu- xiemes dalliage, on diroit que c’est de or à vingt-deux karats, dix tren- te-deuxièmes, On suit maintenant en Franceune autre division pour déterminer la quantité de fin que contiennent les matières d’or et d'argent. Au lieu de supposer un poids quel- conque d’or , divisé en vingt-quatre parties, on le suppose divisé en mille arties, et Pon exprime par des mil- lièmes la quantité de fin et d’alliage. Ainsi, pour exprimer Por qui con- tiendroit un quart d’alliage ou de métal étranger, on diroit qu’il con- tient sept cent cinquante millièmes en or fin, et deux cent cinquante millièmes en alliage ; et lon diroit , c’est de l’or au titre de sept cent cinquante millièmes. Ainsi l’or à vingt-deux karats dix trente-deuxie- mes, s’exprimeroit par de l’or au titre de neuf cent vingt milliemes, De lor où il n’y auroit point d’al- liage du tout, seroit de l’or à mille millièmes, foy. ARGENT , pour le titre de l’argent, = Or travaillé. Voy, ORFEVRE. ORAGE , s. m. du lat. auragiur, formé d’aura, vent, : (Physique) Violente agitation de air , accompagnée de pluie, et quelquefois de grèlé, d’éclairs et de tonnerre, Plusieurs physiciens ont tenté de rendre raison de la formation des vrages ct des phéuamènes qui ça ORA 23 dépendent ; mais la météorologie est et sera encore long-tems dans son enfance, parce que les météores sont produits hors de la sphère de notre activité, par des êtres que nous ne pouvons saisir, pour les soumettre à nos épreuves. Les orages étoient anciennement attribués à une vive fermentation, produite naturellement dans le sein de lPatmosphère, et à peu près sem- blable à celle que fait naître, dans. les laboratoires des chimistes, un mélange bien assorti de soufre, de charbon , et de nitrate de potasse, dont la présence d’un corps ignescent augmente la température, La plupart des physiciens ont par- tagé cette opinion , jusqu’à époque où Franklin , arrachant le fluide électrique aux nuages orageux, l’a fait servir à imiter , jusqu’à un certain point, les phénomènes qui accom- pagnent les orages. ORAISON , du lat. oratio , fait dorare, parler, formé d'os, oris, bouche. (Grammaire) Discouré , assem- blage de mots qui forment un sens complet, et qui sont consfruits sui- vant les règles grammaticales, Elocut.) Oraison se dit aussi dun ouvrage d’éloquence , composé pour être prononcé en public, Oraison funèbre ; discours pro- noncé à la louange des morts. L’usage des oraisons funth:es æ commencé chez les Grecs, après la bataille de Marathon. Thucydide est le plus ancien auteur qui en parle. Cette coutume avant passé de la Grèce à Rome, Valérius Publicola la pratiqua après la mort de Junius Brüutus , son collègue, qui étoit resté le jour précédent sur le champ de bataille . dans un combat contre les Etrusques. La plus ancienne oraison funè- bre qui ait été pronancéc en France, est celie du connétable Bertrand Du- guesclin, mort en 1389 , et enterré à Saint-Denis. ORALE , adj. du latinos, orts, bouche : qui passe de bouche ex bouche. I'radition orale: Lot orale. ORANGE, LE, adj. d'orange 24 ORA frait, fait du lat, aurantia, d’ora- Lu, uureurn. ( Physique ) Une des sept cou- leurs primitives dont la lumière est composée ; c’est la seconde en com- mençant, à compter par la plus forte, ou, ce qui est la mème chose , par Ja moins rélrangible. Les corps qui nous paroïissent oran- gés ne nous paroissent tels que parce que leur surface réfléchit les rayons orangés en beaucoup plus grande abondance que les autres, ORATEUR ,s. m. du lat, orator, fait d’orare, parler ; discourir, dé- rivé dos , orts , bouche. ( Elocut.) Celui qui compose , qui prononce des harangues, (Hist. d'Angl.) Orateur est aussi le nom de celw qui, en Angleterre, } préside la chambre des communes, qui en est le prolocuteur, qui expose Jes affaires , et porte la parole au nom de la chambre, ORATORIO,s. m, terme emprunté £e l'italien. (Art. dramat. ) Pièce de poésie , divisée par scènes , mais qui roule toujours sur des sujets sacrés , que les Italiens mettent en musique, pour être exécutée dans quelque église du- xant le careme ou en d’autres tems, ORBE , s. m. du lat. orbis. (-Astron. anc.) Orbe se ‘disoit anciennement dun corps ou d’un espace sphérique terminé par deux surfaces , line convexe , qui ‘toit en dehors; l’autre concave , qui étoit en dedans. Les anciens astronomes regardoient les cieux comme composés de diffé- rens orbes tres- vastes , de couleur d'azur et transparens, qui étoient renfermés les uns dans les autres , où bien-comme un assemblage de grands cercles, au-dedans desquels étoient renfermés les corps des planetes, et dont les rayons s’étendoient , depuis le centre de la terre, qu’ils regar- doient comme le centre du monde , jusqu’à la plus grande distance où la planete pouvoit s’en éloigner, ( Astron. mod.) Dans lastrono- mie moderne, Porbe d’une plante est Ja mme chose que son ORBITE. for. ce mot, ( Chirurgie) Orbe se dit adjeeti- OR B vement des coups qui font des contu- sions qui ne viennent pas d’instru- mens tranchans qui entament la peau , mais d’instrumens confondans. On appelle ces coups orbes , parce que la meurtrissure qui en arrive est ordinairement ronde, exlensa ir orbem. ORBICULAIRE, adj., du latin orbicularis ; fait d'orbis , de figure ronde. (Physique) Epithète que Von donne à toute figure ronde , et à tout mouvement circulaire, (Physiol.) Ce terme est d’un grand usage en anatomie; les émi- nences orbiculaires du cerveau ; Le ligament orbiculaire du fémur; le muscle orbiculaire des lèvres, etc. AU ORBICULE, EE, du lat. orbi- culatres. ( Botan.) T se dit de ce qui est plan et applati, et dont la circons- cription est circulaire. ORBITAIRE , adj. d'ORBITE, orbita. Voy. ce mot, (Anat.) Orbitaire se dit de toute éminence des os qui concourre à Ja formation de Porhite : apophyse or- bitaire de Pos maxillaire , ou lapo- physe molaire, À cause de sa con- nexion avec l'os molaire, ou de la pomette. Æpophyse orbituire de l'os pala- Lin ; c’est la partie supérieure de cet 05. ORBITE , s. f. du lat, orbita, rond, roue, oxnière. ( Astron.) Chemin d’une planète ou d’une comete , ou la ligne qu’elle décrit dans les cieux par son mou- vement propre. Orbite du soleil, ou plutot de la terre ; c’est la courbe que la terre décrit dans sa révolution annuelle, Le plan de cette orbile ; ou sa trace dans le ciel, est ce qu’on appelle or- dinairement ECLIPTIQUE. Foy. ce mot. L’Orbile de la terre et celles des planètes principales, sont des ellip- ses dont le soleil occupe le foyer com- mun. Chaque planète se meut dans son ellipse, de maniere.que son rayon vecteur, c’est-à-dire, le rayon qé'on peut tirer continuellement de la pla- pete au soleil, décrit des aires ou ORC secteurs proportionneis au tems, Tus- qu’à Kepler on avoit cru que les orbi- tes ou planètes étoient des cercles ; mais ce grand astronome a démontré le premier, d’après les observations de Tyghobrahé , que les mouvemens des planètes n’étoient point exempts dinégalité réelle. V. LOIX DE KEPLER, PLANETE , NŒUD, EXCENTRICITE, APSEDE , RE- VOLUTION. (-Anat.) Orbite se dit aussi d’une cavité osseuse de Ja tête, dont la figure approche assez de celle d’un cone , et dans laquelle l'œil est situé, Cette orbile sert à garantir l’œil des injures extérieures. ORCHESOGRAPHIE. s. f. du grec ôpynas(orchéses) , danse , et de voaps (grapho), décrire : descrip- tion de la danse. Danse ; description de la danse, ou Part d’en noter les pas comme la musique. Thernet Arbeaun a com- posé en 1588 un traité curieux, inti- talé Orchésographie. C’est le pre- mier qui a noté et figuré les pas de danse de son tems , de la même ma- nière qu’on note le chant et les airs. Il a été imité depuis par Bauchamp. On a aussi donné à cet art le nom de chorégraphie. V. ce mot. ORCHESTRE, sm. dugr. pynspæ orchéstra ), formé d’opysioquer orcheisthomai ), danser. (Art dramat. anc.) C’étoit chez les Grecs la partie inférieure du théà- tre. Elle étoit faite en demi-cercle ; il y avoit des siéges tout autour, On Vappeloit orchestre, parceque c’étoit là que s’exécutoient les danses. Chez les Romains orchestre étoit séparé du théâtre, et rempli de siéges destinés pour les sénateurs , les magis- trats, les vestales et les autres person- nes de distinction. (Artdramat. mod.) Aujourd’hui ce mot s'applique plus particulière- ment à la musique, et s'entend ;, tan- tôt du lieu où se trouvent ceux qui jouent des instramens, et tantot de la réunion de tous les symphonistes ; c’est dans ce dernier sens que Pon dit qu'un orchestre est bon ou mauvais, pour dire que les instrumens sont bien ou mal joués. ORCHOTOMIE , s. f. du grec ORD 25 ëpris (orchis ), testicule, et de repve (lemno );, couper. ( Chirurgie) Amputation des tes- ticules, castration. ORDA ou ORDE , ou HORDE, mot tartare. (Hist. des Tartares) Ce terme désigne une tribu tartare assemblée pour aller contrelesennemis, ou pour d’autresraisons particulieres, Chaque tribu, ou chaque ordaæ, a son chef particulier qu’on nomme ursa. ORDALIE, s. f. du saxon ordal, dont les Anglois ont fait ordeal , et dans la basse latinité ordalium , pur- galion. (Jurisprud, ) On appeloit ainsi, dans le moyen âge, les épreuves du feu, du fer chaud, de Peau, du duel, ORDINAL , LE , adject. da latin ordo , ordinis , qui regarde lordre. ( Arith.) Ce mot se dit des nom- bres qui marquent l'ordre des choses, ou en quel rang elles sontplarées. Le premier, le di ‘ième, le centième , sont des nombres ordinaux. ORDONNANCE , s, f. dun latin ordinare , dont on a fait d’abord or- denner, et ensuite ordonner: dis- position , arrangemenf, (Pratique) Statut, où constitu- tion émanée du souverain. Ordonnance se dit aussi en par- lant dun juge commis à une audi- tion dé témoins. (Finances) Ordonnance, en termes de finances, est un mande- ment à un frésorier de payer certaine somme. (Méd.) Ordonnance se dit aussi de ce que prescrit le médecin, soit pour le régime de vivre , soit pour les remèdes, (Art mil.) Ordonnances ; ce sont des cavaliers ou sergens de chaque brigade, qui montent tout équipés chez le général, pour porter les -or- dres, chacun à leur corps. Ce sont aussi des cavaliers ou soldats que lon envoie dun poste au général, pour Jui donner avis des mouvemens de Pennemi , d'attaque, etc. L ee L'Ordonnance, dans le ‘langage des peintres, est le résul- tat de la disposition des objets qui on représentés dans les ouvrages de ’art, A 26 OR D L'ordonnance est confuse quand louvrageest surchargé d’objets qui se uuisent les uns aux autres, par leur disposition ou leur multiplicité, Elle est riche, non par le grand nombre des objets, mais quand Partiste a su la disposer de maniere que le champ ne semble pas réduit à une sorte de nudité qui annonce dans l’auteur un défaut de génie. Elle est pauvre, quand elle ne répond pas à la richesse du sujet. Elle est zelte , quand tous les objets, sans être isolés ou décou- pés, se distinguent cependant au pre- mier coup d'œil. Elle est embarras- sée, quand elle offre des parties que le spectateur ne démêle pas aisément, La belle ordonnance diffère de Pordonnanceriche , en ce que la pre- micre suppose de la simplicité, et Ja seconde de l'abondance. Les ordonnances de Paul Véro- nèse étoient ordinairement riches ; celles de Raphaël et des grands mai- ires de l’école romaine étoient ordi- nairement belles. Le caractère de celles de Rubens étoit imposant ; le caractère de celles de Coypel étoit théâtral. ( Architecture) Ordonnance se dit aussi de la disposition des parties d’un bâtiment, et de larrangement des parties qui composent les cinq ordres d'architecture. La Jacade de ce batiment, cette disposition de colonnes est d’une belle ordonnance. ORDONNEE , adj. s. f. du latin ordinatim applicatæ (sous entendu Lineæ }. (Géom.) Lignes ordonnées; c’est le nom qu’on donne aux lignes tirées d’un point de la circonférence d’une courbe à une ligne droite, prise dans le plan de cette courbe, et qu'on prend pour l’axe ou pour la ligne des abscisses, On appelle aussi quelquefois or- données des lignes qui partent d’un point donné, et qui se terminent à une courbe, Raison où proportion ordonnée ; c’est une proportion qui résulte de deux ou plusieurs autres proportions , et qui est telle que l’antécédent du premier rapport de la première pro- portion est au conséquent du premier rapport de la seconde, comme l’anté- cédent du second rapport de la pre- OR D miète proportion est au conséquent du second rapport de la seconde. (Algèbre) Equation ordonnée; c’est une équation où l’inconnue monte à plusieurs dimensions , et dont les termes sont arrangés de telle sorte, que le terme où l’incon- nue monte à la plus haute puissance soit le premier ; qw'ensuite le terme où inconnue monte à la puissance immédiatement inférieure soit le second , etc. ORDRE, s. m. du latin ordo, arrangement : disposition des choses mises en leur rang, (Art milit.) Ordre se dit, en termes de guerre, du mot que l'on donne tous les jours aux différens corps pour distinguer les amis des ennemis , et du moment où il se donne ; de là ces expressions : aller à l'ordre, recevoir l'ordre. L'ordre se donne ordinairement sur les trois ou quatre heures après midi. Ordre de bataille ; c’est une dis- position des bataillons et des esca- drons d’une armée rangée sur une ligne , ou sur plusieurs, selon la nature du terrein. Ordre mince; c’est la disposition suivant laquelleune troupe estrangée sur un front fres-étendu , avec très- peu de profondeur. L’ordre mince est opposé à l’ordre profond. Ordre oblique ; c’est la disposi- tion d’après laquelle une armée ou un corps de troupes engage le combat par une de ses ailes , et refuse l’autre à l'ennemi. Ordre en quinconce ; cet ordre consiste à placer les bataillons de la seconde ligne vis-à-visles ouvertures ou intervalles laissés par les bataïl- lons de la première ligne. Ces ouver- ‘tures sont faites pour que chaque ba- taillon puisse manœuvrer commodé- ment sans nuire à ceux dont il est flanqué, pour que la seconde ligne puisse passer en avant de la premiere , s’il en étoit besoin, et pour que les fuyards de cette première ligne puis- sent passer par les intervalles des ba- taillons de la seconde ligne, sans la rompre ni l’ébranler, (Marine) En termes de tactique nayale, ordre est la disposition dss OR D vaisseaux d’une armée navale, les uns par rapport aux autres. Il y a diflérens ordres, suivant les différentes circonstances ; mais tous ont pour objet de procurer à l'armée les moyens de se ranger plus facilement à l’ordre de bataille, Ordre de marche ; c’est celui sui- vant lequel une armée navale mar- che, ou fait sa route. Chaque géné- ral dispose son armée ; dans cette circonstance, comme il Pentend ; cependant , Pordre de marche le plus ordinaire, et celui qui est le plus exempt d’inconvéniens, est celuidans lequel Parmée est partagée en trois colonnes ; l’une formée de Pavant- garde, au vent; celle du corps de bataille , au milieu ; et celle de Par- rière-garde, sous le vent. De cet or- dre , on se range facilement à ordre de bataille. Ordre de convoi; c’est une dis- position de l’armée navale, la plus propre à escorter et protéger un con- voi. Cet ordre consiste à placer les vaisseaux en ligne, et dans les eaux les uns des autres , sur deux ou trois colonnes parallèles à la route que fait l'armée, Ordre naturel; cest celui dans lequel le commandant de chaque division est à la tête et en avant des vaisseaux de sa division, Pavant- garde au vent , et l’arrière-garde sous le vent. Ordre renversé ; c’est celui où les commandans se trouvent er arrière , ou à la queue de leurs divisions res- pectives, l’avant-garde sous le vent , et l’arrière-garde au vent. ( Architecture ) Ordre se dit aussi de divers ornemens , mesures et proportions des colonnes et pilas- tres qui soutiennent ou qui parent les grands bâtimens. 77, TOSCAN, DORIQUE , IONIQUE , CORIN- THIEN , COMPOSITE , GOTHI- QUE. ( Géom. ) Ordre se dit en par- lant des lignes courbes , ilest distin- gué par le différent degré de leur équa- tion. Les lignes droites dont l’équation ne monte quau premier degré , composent le premier ordre , les sec- tions coniques le second ordre , et #insi des autres, { | ORD ; (Algèbre) Ordre s'emploie aussi en parlant des infinis et des infini- ment petits ; ainsi on dit : 21/êni du second ordre , pour dire une quan- tité infinie par rapport à une autre qui est déjà infiniment petite elle- mème ; infiniment petit du second ordre , pour dire une quantité in- finiment petite, par rapport à une autre qui est déjà infiniment petite elle-meme , et ainsi de suite. 27 On dit de même équation dif- Jférentielle du premier etdu second ordre , pour dire une équation où les différentielles sont du premier, du second ordre. ( Commerce ) Ordre , sur les let- tres de change ou billets à ordre , est un écrit qui se met au dos des lettres de change ou des billets commerca- bles, et par lequel on transmet à un tiers la propriété de la lettre de change ou du billet de commerce, Voy. LETTRE DE CHANGE, BILLET À ORDRE. ( Ordre des créanciers) C’est Vé- tat qu’on dresse de tous les créancieïs d’un homme , d’une succession , pour les payer suivant leur hypothèque. (Hist, nat.) Ordre, se dit d’un groupe ou d’une réunion de genres qui se ressemblent par un nombre déterminé de caracteres constans. La multitude des êtres rendroit Vhistoire naturelle incertaine et con- fuse ; il falloit un fil pour se conduire dans cet immense labyrinthe ; on a imaginé les méthodes. Ces distribu- tions , en groupant les êtres qui ent entre eux des rapports constans, ser- vent à les faire connoître avec plus de facilité. On nomme ces diflérens groupes , CLASSES, ORDRES, GENRES et ESPECES. ( foy. ces mots.) En passant de la classe à Por- dre et de l’ordre au genre , on arrive facilement à lespèce. (Ecorom. polit.) Ordre du jour ; maniere de parler empruntée de Pan- glois,pour exprimer, en parlant d’une assemblée délibérante , l’ordre de travail dont l'assemblée doit s’occu- per dans le jour. Ainsi , passer à l'ordre du jour, c’est déclarer quon ne veut pas s'occuper plus long -tems de Pobjet mis en discussion, et qu’on 28 ORE passe à celui qui est le premier in- diqué dans Pordre du travail. Ordre signifie aussi une compa- gnie de certaines personnes qui font vœu où qui s’obligent par serment de vivre sous de certaines règles , avec quelque marque extérieure qui les distingue , tels que l’ordre de Ci- teaux, Vordre de Malte, l’ordre T'eutonique, V Ordre de la Toison- d'Or, Pordre de la Jarretière. (Culte cath.) Ordre est encoreun des septsicremensde l’église romaine, par lequel celui que l’évêque a or- donné reçoit la puissance d’exercer les fonctions ecclésiastiques. OREILLE ,.s. f, du lat. auricula, diminutif d’'auris, fait du grecoÿe, (ous). (-Anat.) L’organe de l’onïe. Les anatomistes divisent communément l'oreille en interne et en externe. Oreille externe ; ils entendent per là tout ce qui se trouve hors du fond du trou , où conduit auditif externe de l’6s des tempes. Par l'oreille externe, ils compren- nent ce qui est renfermé dans les ca- vités de cet os, et ce qui y a quelque rapport. (Musique) Ce mot s'emploie fi- gurément en termes de musique, et signifie la finesse , la perfection ét le jugement du sens de loue. Avoir de l'oreille, cest avoir Pouïe sensible , fine et juste ; en sorte qe, soit pour lintonation , soit pour l2 mesure , on soit choqué du moin- dre défaut , et qu’aussi l’on soit frappé des beautés de Part quand on les en- tend. Avoir l’oreille- fausse ; on a l’o- reille Fausse lorsqu'on chante cons- tamment faux , lorsqu'on ne distin- gue point les intonations justes des intonations fausses, ou lorsqu’on n’est point sensible À la précision de la mesure , qu'on la bat inégale et à contre-tems. ( Danse) Avoir de l'oreille , en termes de danse, c’est avoir , comme en musique , Pouïe sensible et juste ; c’est être en état de sentir la mesure, et de se prèter avec facilité aux mou- vemens des airs les moins sensibles. Ce talent, peu commun parmi les danseurs , donne de Pesprit et de la valeur aux pas, etrépand sur tous Les OR G mouvemens un sel qui les anime et qui les vivifie. ORFEVRE ,s. m. corruption du latin auri faber, artisan en or. ( T'echnol.) Ouvrier qui travaille les matières d’or et d’argent. Il y a deux titres légaux pour les matieres d’or fabriquées en bijoux , vaisselle, etc. Le premier est de 22 karats 2 trente-deuxièmes : le second de 20 karats 5 trente - deuxièmes, T'out bijou au dessous de ce titre n’est point au titre de Por de bijou de France , et la loi ne reconnoît point celui que quelques fabricans ont voulu appeler or de brèloque. Foy. OR , KARAT. ORGANE, s. m. du grec 6plavov (organon), dont les Eatins ont fait organum , instrument. (-Anat.) Partie du corps servant aux sensations et aux opérations de Panimal. L’organe de l’ouïe , de la vue ; de l’odorat ; etc. Foy. ces mots à leur place. ORGANIQUE , adjectif d’organe, qui appartient à l’orsane. (Géom.) Géométrie organique ; c’est l’art de décrire les courbes par le moyen d’instrumens , et en géné- ral par un mouvement continu. ORGANISATION , s. f, d'OR- GANE : la manière dont un corps est organisé, ( Hist. nat.) On le dit proprement de Phomme et des animaux, et, par extension, des plantes. ( Botan.) Organisation des vé- gétaux. Les botanistes entendent par ce mot le jeu des organes , leurs rapports , leurs fonctions , leur naïs- sance ou destruction , etc. ORGASME, s. m. du grec ôpfaouoe (orgasmos ), fait d’épyaw (orsao), désirer avec ârdeur. ( Méd. ) Mouvemeut impétueux des humeurs excrémentielles et su- perflues dans le corps humain qui cherchent à s’évacuer.Ce mouvement se fait particulièrement remarquer dans certains animaüx femelles , dans destems marqués de Pannée, ORGUE , s. m. du grec ôpyavor ( orgauon ), instrument, comme qui diroit Pinstrumentpar excellence. (Musique), instrument de mu- sique à vent, composé de divers tuyaux de différentes grandeurs , d’un ORI eu de plusieurs claviers, et de souf- flets qui fournissent le vent. Cet instrument , le plus grand et le plus harmonieux de tous les ins- trumens de musique , paroïit elre venu dé Porient, mais on n’en con- voit pas l’inventeur ; ce qu’on sait de plus céftain , relativement à l’orgue , c’est que dans l’assembléede Compie- gne, tenue en 757, le roi Pepin recut des ambassadeurs de lempereur Cons- tantin Copronyme , qui, entrautres résens , lui apporterent des orgues. Fous les historiens conviennent que ce furent les premières que Pon vit en France, Constantin Michel en- voya aussi un orgue à Charlemagne, Orgue hydraulique ; c’est une machine qui joue par le moyen de Veau ; il y en a en Jtalie dans les grottes de quelques vignes, Ciésibius d'Alexandrie est l'inventeur de ces orgues ; on les fait jouer en com- pümant l'air par le moyen de l’eau ; Archimède et Vitruve en ont donné la description. Point d'orgue ; Cest un trait de chant arbitraire et recherché que les musiciens exécutent à la fin d’un air. ( Foruficalion ) Orgues se dit aussi de longues pièces de bois déta- chées l’une de l’autre , et suspendues par des cordes au dessus des portes dune ville, afin qu'en cas de quel- qu’entreprise formée par l'ennemi on les puisse laisser tomber aplomb par le passage et le’ fermer, Û Arüllerie ) Orgues se dit encore de plusieurs canons de mousquet dis- posés de suite et l’un apres l’autre , en sorte que par une même trainée , on met le feu à tous les canons à Ja fois. u ORIENT , s. m. du latin oriens , d’oriri, se lever : quasi solis orienlis laga. : ( Géogr. ) Le point de l’horizon qui. répond au levant ou à l’est ; il est ainsi nommé pars que c’est dans ce point que le soleil paroît se lever: Orient équinozial ; C’est le point de lhorizon où le soleil se lève quand il est dans l’équateur , c’est-à-dire, quand il entre dans le bélier ou la balance, 6 Orient d'été; c’est le point où le soleil se lève au commercement de Yété » dans le tems des plus longs jours, ORI 29 Orient d'hiver; c’est le point où le soleil se lève au solstice d’hiver , dans les tems des plus courts jours, Orientse prend aussi pour les pro- vinces de lAsie orientale, par op- position à celles qui sont situées à l'occident. (Æstron.) Orient apparent ; Cest le point ou le tems, où une étoile étant débarfassée des rayons du so- leil qui Penvironnoïent, commence à paroitre pendant qu'il fait nuit. On appelle aussi cet orient , orient héliaque. V: RELIAQUE,. Orient vrai ; c’est le lever achro- nique des étoiles. Yoy. ACHRO- NIQUE. ORIENTAL, LE, adjectif d’O- RIENT : qui appartient à lorient , qui concerne lorient. ( Géogr.) Indes orientales ; on appelle ainsi la partie de PAs'e qui est entre la Perse et la Chine; on la nomme ainsi pour la distinguer de PAmérique, à qui on donne ars si souvent le nom d’/ndes occiden- tales. C’est dans ce sens qu’on dit encore langues orientales , pour les langues qui se parlent dans lorient. ( Zstrond) On dit qu’une planète est orientale, lorsqu'elle paroït suivre ie soleil. ou qu’elle est plus à lorient que le soleil. (Joailliers) Les joailliers sont dans l’usige dappeler orientales , les pierres précieuses qui jouissent de toute la perfection dont elles sont susceptibles , sans avoir égard au pays d’où elles viennent ; ils appellent , par la même raison, occidentales, celles qui péchent par la couleur ou le défaut de dureté. #. GEMMES, PIERRES FRECIEUSES. ORIENTER , verbe act. du latin oriens ; Httéralement , mettre à Porient ; disposer une chose selon la situation qu’elle doit avoir par rap- port aux quatre parties du monde. ( Gnomonique ) Orienter se dit principalement dun cadran mobile, que lon place dans la situation où il doit être , par rapport aux points car- dinaux , en sorte que la méridienne tracée sur ce cadran tombe dans le plan du méridien. ( Astron.) S'orienter ; c’est exa- miner de quel côté on a l’orient, et par conséquent les trois autres pointe ? bis) AR cardinaux. Mais on appelle aussi s'orienter, s'assurer précisément , soit surterre , soit sur mer, de l’en- droit où lon est. (Marine) Orienter; cest en parlant des voiles , les disposer d’une certaine façon pour faire route ; ainsi, on dit qu’un vaisseau est bren orienté, pour signifier que ses voiles sont amurées et rangées de la meil- leure manière pour recevoir le vent. Ondit qu'une voile est mal orien- lée, pour die quelle est mal ar- rangée, que quelqu’une de ses ma- nœuvres est trop ou trop peu tendue , ou que sa vergue n’a pas le degré obliquité nécessaire par rapport à la quille. On dit aussi qu'un vaisseau est orienté au plus prè$; qu'il est orienté vent arrière , ou vent lar- gue,. pour exprimer que les voiles sont disposées de facon à recevoir le vent de poupe ou le vent de tra- vers. ORIFICE, s. f, du lat. orificium, ouverture, (Hydraul.) Orifice d’un ajuta- ge, d’une jauge; c’est la surface de son ouverture circulaire, qui est comme le carré de son diamètre: ainsi , lorsqu'on dit qu’un jet a trois lignes, cela signifie trois lignes de diamètre. ( Anal.) Orifice est Pouverture qui sert d'entrée ou de sortie à quel- awautre partie : les orifices de l’es- tomac ; les orifices des veines. ORIFLAMME, s. f, du lat, aurea Sflamma, flamme d’or, ou glaive d’or flamboyant. ( Hist' de France) L’oriflamme n’étoit, dans son origine, qu’une bannière que les religieux de Saint- Denis portoient à leurs processions , et dans les guerres particulières qu’ils avoienf à soutenir contre ceux qui vouloient usurper les biens de leur église, Les comtes du Vexin, qu’ils avoient choisis pour leurs protecteurs, vidames, ou, selon la manière de parler de ce tems, leurs avoués , al- loient la prendre sur Pautel des saints martyrs, lorsqu’ils partoient pour quelqu’expédition militaire, et la rapporfoient en grande pompe, lors- que la campagne étoit finie, Phi- lppe L ayant réuni ce comté à la ORN couronne, les rois de France confrar- tévent, par cette réunion, les mêmes engagemens envers l’abbaye. Louis- le-Gros est le premier qui ait été prendre Poriflamme sur Vautel de Saint-Denis. Ses successeurs s’ac- coutumèrent insensiblement à s’en servir, et peu à peu 1l devint leur principal enseigne. On croit que Pori/lamme disparut à la bataille d’Azincourt , sous Char- les VT:; du moins, depuis cette épo- que, il n’en est plus mention dans nos historiens, ORIGINAL, LE , adj. du latin originale, fait d’origb , origine ; qui est la source et l’origine de ce qui a été publié, d’après quoi on a copié, emprunté, répété; qui a servi de modèle, et qui n’en a point eu. (Pratique) Original s'emploie au substantif, pour signifier la mi- nute ou la grosse d’un acte, sur laquelle on délivre aux parties inté- ressées les expéditions nécessaires, ( Peinture , sculpture ) T'ableau original, slalue originale ; c’est un tableau, une statue pour lesquels Pauteur n’a eu d'autre modèle que la nature et son imagination. Original se prend aussi substanti- vement, et alors il est opposé au mot copie. Îl est quelquefois très- difficile de distinguer une copie de l’ORIGINAL. ORIGINE, s. f. du lt. org, PES te ou commencement de quel- que chose. ‘ (Géom.) Origine se dit du point par lequel on commence à décrire une courbe , lorsqu'on la décrit par un mouvement continu. Origine est aussi le nom qu’on donne quelquefois au sommet d’une courbe, c’est-à-dire, au point où Pon suppose que commencent les ordonnées et les abscisses; mais ce point s'appelle plus souvent lori- £ne des coordonnées, sur-tout quand la courbe ne passe pas par cette ori- gine ; ce qui arrive souvent. ORNEMENT , s. m. du lat. or- namentunt , parure, embellisse- ment; c’est dans ce sens qu’on dit ornemens roYaux , OrLENIENS SA cerdotaux. (Architect.) Les ornemens d’ar- en ORN éhitecture sont les pilastres , les co- Jonnes, les mouluresæt sculptures qui ornent et qui embellissent un bâtiment. | (Elocut.) Ornemens du dis- cours ; ce sont les figares qui servent à l’embellir. Ce discours est trop charge d’ornemens. ( Peinture ) Ornemens se dit particulièrement des peintures d’une galerie qui servent d’accompagne- ment au sujet principal, au fableau principal, sans en faire cependant partie. ORNITHOLITES , "s. f, du grec vs (ornis), génit. 6oy8oc (or- nithos), oiseau, et de x1os ( Li- thos ) , pierre : oiseaux pierres. (Minér.) Pétrifications d’oiseaux. ORNITHOLOGIE, s. f. du grec èpvre ( ornis), oïseau, et de xcyos { Logos), discours, traité. ( HisL. nat.) Partie de Phistoire naturelle qui traite des oiseaux, ou la science qui a pour objet de faire connoitre les oiseaux. Aristote est le premier des auteurs anciens qui ait donné quelques no- tions générales sur lormithologie proprement dite. Il a décrit un assez grand nombre d'espèces d’oiseaux , maisil n’a mis aucune méthode dans ses écrits. Après lui, Pline multiplia les ob- servations , mais il ne fit pas faire un pas de plus à la science. Les naturalistes du 16me, siècle, Gonsard, Gessner et Pierre Bollen, publièrent chagun un ouvrage ac- compagné de frs gravées en bois, où les oïseaux sont distingués en Familles, d’après leurs mœurs ou leur habitation. Aldovrande, Jonston et Willougbhy firent paroitre,versle milieu du r7me, siècle, une orzilliologie où les oi- seaux sont rapprochés par groupes assez naturels; mais Cest à Jean Ray qu'on doit la première mé- thode ornithologique régulière. Ce savant Anglois, qui a été long-tems le guide des naturalistes métho- distes, publia , en 1713, un ouvrage où il range les oiseaux d’après des considérations prises de leurs habi- tudes, de la forme de leurs pattes os de celle de leur bec, c’est-à- OR P SE dire , sur des caractères souven vagues , mais en général si bien com- binés, que tous ses ordres sont na- turels, et que les groupes qu’ils con- tiennent forment souvent des genres assez précis pour qu'ils aient traversé sansaltération le tems qui s’est éconlé depuis leur publication jusqu’à pré- sent. La science des oiseaux étoit ar- rivée à ce point lorsque Linnæus pa- rut, Ce puissant génie , destiné à influer d’une manière si marquée sur toutes les parties de Phistoire natu- relle, a entièrement réformé l’or- nithologie. Chez lui, les caractères des ordres et des genres sont sévère- mentexacts, toujours pris des parties les plus essentielles des oiseaux , tou- jours comparables entreux. Aussi pourra-t-on perfectionner son travail, mais non en changer les bases. Dès que Linnæus eut donné l’im- pulsion, lPétude de Pornithologie fit des progrès rapides ; un grand uombre de naturalistes entrerent en même fems dans la lice, parmi les- quels il faut distinguer Buflon , La- tham, Cuvier et Lacépède. ORNITHOMANCIE, s. f. du gree dpvre (ornis), génit. Gpwdoc ( orni- thos ) , oiseau , et de payres ( man- téia ), divination. ivinat.) Sorte de divination qui se faisoit par le moyen du vol des oiseaux. L’ornithomancie étoit, chez les Grecs, la même chose que Paugure chez les Romains. On tiro:t des présages du chant des oiseaux, ou de leur vol, ORNITHOTROPHIE ,s. f. du grec Gp (ornis), oiseau, et dé Tespw (trepho), élever. (Econ. dom.) L’art de faire éclore et d’élever des oiseaux. Cet art est connu depuis long-tems des Egyp- tiens. à Ë ne ORPHELIN ,s. m. du grec ëp9z- vos (orphanos ) : qui a perdu son père et sa mère. On a dit autrefois orphenin, puis onentr » puis or/e- lin , et enfin orphelin. ORPHIQUE , adj. du grec op@ede Ornheus ) ,; Orphée, nom propre. Philos.. anc. ) Vie orphique ; on appeloit ainsi une vie sage et ré- glée par Pamour de la vertu , telle qu’on Pattribue au célèbre Orphée, 32 ORT ORPIMENT , 5. m, dullat. auri pigmentum , couleur d'or. ({Hinéral.) L’orpiment, où Puxide d’arsenic suiluré jaute , est une com- binaison d’asenic et de seutre qui se suphime dans les fissures des cra- tères volcaniques, L’orpiment est jaune , et ne diflere que par la cou- leur du réalgar qui est rouge. On se sert de lorpiment pour for- mer une des encres de sympathie ; on s’en sert aussi pour découvrir les fraudes des marchands de vin, qui sont dans Pabominable usage d’adou- cir les vins trop äâcres avec de la Ji- tharge ou quelque préparation de plomb. Si lon verse quelques gouttes dorpiment dissous dans de Feau de chaux dans des vins ainsi faisifiés , aussitôt ils se froubient et prennent une couleur de rouille, ORRERY , s. m. au lord Orrery. ( Æstron.) C’est le nom d’un ins bument qui représente le mouve- ment des planètes. Le docteur Desaguiiliers, qui fai- soit construire des planétaires , les nommoit orrery, parce, que le lord Crrery étoit le premier qui en eût fait faire en Angieterre, On en trouve la description dans les Lerons de Physique de Yal bé Noñet, tome VL V üy PLANETAIRE. ORT HO DO X E., adj. du grec éphos (orihos ), droit, etide d'ofx (doza), opinion , saine opinion, saine doctrine : qui est contorme à ja saine doctrine. ( Relig, caihol. ) Ce terme s’en- tend particulièrement de: ce qui est conforme à la doctrine de léglise. Touies Les propositions contenues dans cet auteur sont crihodozes. ( Botan, ) Linnæus :ppelle bota- nistes orthodoxes ceux qii ont furmé leurs méthodes sur les fondemens de la nature, et ont pategé eu con- séquence les plantes en genres et en classes, conformément aux parties de la fructification. ORTHODROMIE , s. f. du grec opoc ( orlhos ), droit, et de doouoc ( dromos ), course, route ; route en ligne droite. (Marine ), route directe, c’est-à- dire du nord au sui, ou du sud au 4 nord , ou de lest à l’ouest, ou de OR T l’ouest à l’est, sans dévier aucune= ment d’un coté ni de Pautre, ce qui n’est presque jamais le cas. Ce terme est opposé à celui de LOXODROMIE #7. ce mot. ORTHOGONAL, LE, adj. du grec opfos (orthos), droit, et de yœviæ (gonia) angle : qui forme des angies droits. ( Géom.) 1 se dit de ce qui est perpendiculaire où à angles druits ; ainsi, une courbe qui a des données orhogonales, est une courbe dont Ics abscisses et les ordonnées font entre elles des angles droits. Orthogonale signifie aussi la meme chose que rectangle, ou qui a des angles droits. Quand ce mot se rapporte à une figure plane, il signifie qu'un des cotés de la figure est supposé perpen- diculaire à autre, Quand on Pappli- que aux solides, il signifie que leur axe est supposé perpendiculaire à l'horizon. ORTHOGRAPEE, s.f. du grec opdec (oNtae a droit, et.de pa 9e (grapho ), écrire : écriture correcte. ( Gramm.) L'Orthographe est Pait d’écnire la parole suivant usage; c’est-à-dire, de la peindre par les caracteres établis et suivant ies lois prescrites. ( Diplomatique ) Dis le sixième siecle, la langue latine n’étoibpres- que plûs parlée en Italie, du moins sa prononciation avoit extraordinai- rement souflert ; et une prononcia- tion vicieus> influe sur l’orthogra- phe, comme, à sotitour , l’ortho- graphe infiue sur la prenonciation et sur je style. Tous les grammañriens et fous Jes philologues s'accordent à dire que l'orthographe fut inconstante dans tous les siecles , syptout dans les pre- miers ; cela vientde ce que le meme mot, prononcé par des hommes de diflérentes nations et provinces, est susceptible d’une variété étonnante de sons , d’où naissent les différentes manieres d'écrire les mêmes noms. Depuis le troisième siècle jusqu’au ontificat de Grégoire ELLE, la barba- rie d'orthographe se manifeste sur les marbres et diplomes de France et ditalie, Depuis l'an 550 jusqu'à Charlemagoe , OT Charlemagne , on remarque beau- coup de fautes orthographe. De- puis Charlemagne jusqu’au commen- cement du onzieme siecle , lesmèmes fautes sont encore communes dans les chartes privées , mais plus rares dans les actes publics, et sur-tout dans les manuscrits du neuvième siècle qui sont corrects, ORTHOGRAPHIE, s.f. même origine qu'ORTHOGRAPHE, Architecture) On appelleaïnsi, en termes d’architecture, Part de représenter la partie antérieure d’un objet, comme la facade d’un bâti- ment, en marquant les hauteurs et les élévations de chaque partie par des lignes perpendiculaires au ta- bleau. Ortho graphie se dit aussi de Pélé- vation géométrale d’un bâtiment, profil, coupe verticale. . (Fortificat.) Orthographie est encore la représentation d’un ou- vrage selon ses largeurs, ses épais- seurs , ses hauteurs et ses profondeurs, tel qu’il paroitroit s’il étoit coupé aplomb depuis la plus haute jusqu’à la plus basse de ses parties. ORTHOGRAPHIQUE , adj. mê- me origine qu ORTHOGRAPHE (V. ce mot); ce qui a rapport à PORTHOGRAPHIE. (-Astron.) Projection orthogra- ph'que de la sphère ; c’est la repré- sentation des différens points de la surface de la sphère sur un plan, en supposant l'œil à une distance infinie, et dans une ligne perpen- diculaire au plan; c’est-à-dire, en supposant que chaque point de la surface de la sphère se projette sur le plan dont il s’agit, par une ligne erpendiculaire à ce plan. ORTHOPEDIE , s. f. du grec pos Sent droit, et de œuïs ais ),'enfant: enfant droit. (Hed.) Tel est le titre d’un ou- vrage publié par M. Andry, méde- cin de Paris, qui a pour objet de corriger dans les enfans les difformi- tés du corps, , ORTHOPNEE , s. f, du grec cp95e (orthos), droit, élevé, et de mu (pnéo ), respirer. ( Héd.) Oppression si grande qu'on ne peul respirer que sur son séant, et en élevant les épaules : c’est le troisième degré de l'asthme. Lome LIL, DS 33 ORTHOPTERES , s.m, du grec 6pBos (orthos ), droit, et de 1epoy (pleron) , aile: ailes droites. (Entomologie) C’est le nom que les naturalistes modernes donnent au cinquieme ordre de la classe des insectes, qui comprend ceux dont les ailes sont pliées longitudinale- mn ; à peu près comme un éven- tail. ORTIVE , adj. du lat. ortivus , d’oriri , se lever. (Astron.) Amplitude ortive ou orientale d’une étoile ; c’est V’arc de Yhorizon compris entre le point où cette étoile s’éleve , et le vrai point dorient, c’est-à-dire, le point où horizon coupe Péquateur. #. AM- PLITUDE. ORVIETAN , s. m. de l'italien orvielano , d'Orviète. ( éd. ) Contre-poison devenu fameux à Paris, et ainsi appelé parce qu’il a été distribué par un charlatan venu d'Orviète, ORYCHTOGRAPHIE , s. f. du grec GpuxrTes ( oruktos ) ,;'enfoui , fos- sile, et de yp209 ( graphô ), dé- crire : description des fossiles. ( Hist. nat.) C’est le titre d’un ouvrage publié en 1755, par M. d’Ar- genvilliers ; qui a pour objet la con- noissance , la science des fossiles , et de tout ce que la terre renferme dans son sein. OS , s. m. du lat. os, ossrs. (Anal. ) Parties du corps les plus dures et les plus fermes qui servent d'appui aux parties molles. (eme ) L’os est composé de deux substances distinctes , indépen- damment du sang, de la moëlle, des membranes, etc. L’une de ces ma- tières est la gelée animale , ou la gé- latine qui en fait la base; l’autre est la substance terreuse , qui est une sorte de sel composé d’acide phos- phorique et de chaux , la terre ani- male des anciens chimistes. La gélatine s’obtient en brisant des os, en les mettant ensuite dans un pot sur le feu , pendant six heures, en faisant évaporer le bouillon jus- qu’à siccité ; le résultat est une ta- blette sèche, transparente, dont la saveur est douce et légérement salée, On se procure du phosphore avec la seconde substance par le procédé que voici: c 34 oùsiC On caleine les os , on les pulvérise, on les délaie, on y verse de Pacide concentré; on ajoute à la mativre épaissie un quart de poussière de char- bon, on mèle bien le tout, on fait dessécher jusqu’à ce que la matière soit pulvérulente ; on distille le mé- lance , et le phosphore se réduit en Väpeurs ; passe dans le récipient, et se condense au, fond, OSCHEOCELE , s. f. du grec OTYeov ( oschéon )s le scrolum , les bourses , et de xhan (hëlé) , tumeur, bernie, ( Chirurgie ) Hernie complète, qui consiste en ce que Pintestin seul, ou avec lPépiploon , descend jusques dans le scrotum. OSCILLATION , s. f. du latin oscillo , dont les latins se sont servi pour exprimer le mouvement de les- carpolette. (Mécan. ) Oscillation où vibra- lion est le mouvement d’un pendule en descendant et en montant , ou, si on peut parler ainsi, sa descente et sa remontée consécutives et prises ensemble, Axe d'oscillation ; c’est une ligne droite parallèle à horizon , qui passe on qui est supposée passer par le cenire ou point fixe autour duquel le pendule oscille, et qui est perpendi- claire au plan où se fait l’oseil- lation Si on suspend un pendule simple entre deux demi-cycloïdes dont les cercles générateurs aient leur dia- mètre égal à la moitié de la longueur du fil, toutes les oscillations de ce pendule, grandes et petites, seront isochrones , c’est-à-dire, qu’elles se feront en tems égal, 7, CYCLOIDE, ISOCHRONE. On appelle aussi en général oscil- lation le mouvement d’un corps qui va et vient alternativement en sens contraire comme un pendule, Aïnsi , un corps solide placé sur un fluide peut y faire des oscillations , lorsque ce solide n’est pas en repos parfait. (Anat.) Oscillation se dit aussi du mouvement de toutes les fibres du corps humain , au moyen duquel elles broyent , elles atténuent les li- quides, et accélèrent leur circulation ct leur sécrétion. OSCILLATOIRE , adj, même origine qu'OSCILLATION. 055 ( Mécan. ) Qui est de la nature de Poscillation. OSCULATEUR , s. m. du latin osculor, baiser, ( Géom. ) Fayon osculateur d'une courbe ; c’est le rayon de la développée de cette courbe, Cercle osculateur ; c’est le cercle qui a pour rayon le rayon de la dé- veloppée, On Pappelle ainsi, parce qu’il embrasse, pour ainsi dire, ia développée en la touchant ; car il Ia touche et il la coupe tout à la fois , étant d’un côté à la partie concave de la courbe , et de Pautre à la partie convexe. OSCULATION , 5. f. même origi- ne qu'OSCULATEUR : baisement, ( Analyse ) Terme en usage dans la théorie des développées, Point d'osculation | ou poirt baisant ; c’est le point où un cercle décrit d’un des points de la déve- loppée comme centre , et du rayon le la développée, baise la développée, La théorie de Posculation est due à M. Leibnitz, qui a le premier en- seigné la maniere de se servir des développées de M. Huyghens pour mesurer la courbure des courbes. ( Géom.) Osculation se dit aussi, en géométrie, du point d’attouche- ment de deux branches d’une courbe qui se touchent, Le point d’osculation différe €n point de rebroussement , en ce que. dans celui-ci les deux branches finis- sent au point de rebroussement , et ne passent point au delà , au lieu que dans le point d’osculation les deux branches existent de part et d'autre de ce point. OSSELET , s. m. diminutif d'os, (-Anat. ) Petit os : les osselets de Porgane de l’ouie, ( Botan. ) Nom donné par Îles anciens botanistes à toute enveloppe extremement dure, et comme 6s- seuse ou ligneuse, dans laquelle les semences de quelques plantes sort renfermées, L’osselet a beaucoup de rapport avec le noyau; mais il est plus petit, et il ne peut pas, comme lui, étre séparé en valves par leffort du contenu; sa substance est moins épaisse et sa surface est lisse, OSSIFICATION , s. f. composé dos, ossis, os, et de format , formation : formation des os, OS ( Anat.) Changement insensible des parties membraneuses et cartila- gineuses en os. L’ossificalion est naturelle, comme dans les enfans , au contre nature quand certaines par- ties qui doivent étre naturellement molles et flexibles deviennent os- seuses. OSTENSIBLE , adj. du lat, os- Lendo ; montrer. ( Diplomatie ) Terme en usage parmi Les diplomates pour signifier la paitie de leurs instructions qui peut être montrée. On lui donna une instruction ostensible , et une ins- truction secrète. OSTENSOIRE , s. m. même ori- gine q OSTENSIBLE. ( Culte catho. ) On appelle ainsi une pièce d’orfévrerie , dans laquelle les catholiques romains exposent Phostie ou les reliques qu'on y voit à travers une glace. OSTEOCOPE , s m. du grec osay (osléon), os , et de 26aTw koplo ), briser, rompre. ( Médecine ) Douleur aiguë et profonde , avec un sentiment de las- situde , dans laquelle les muscles, qui sont le plus pres des os, les tendons et le périoste même souffrent si consi- dérablement , qu’il semble qu’on a les parties douloureuses brisées. C’est une maladie assez ordinaire dans la grosse véiole et le scorbut invétéré. £ re OSTEOGENESIE , ou OSTEO- GENIE, s. f. du grec 5s£oy (os{éon }, os, et de yéveac ( génésis ), géné- 1afion. ( Anat. ) Partie de Panatomie qui traite de la génération ou formation des os. , OSTEOGRAPHIE , s, f. du grec oséoy ( ostéon ), os, et de yp290 ( grapho ), décrire : description des os. (Ana. ) Partie de Panatomie qui e pour objet la description des os. OSTEOLOGIE , s. f. du grec üséoy ( osléon ), os, et de xcyoc ( logos ), discours, traité : traité des os. (Anal, ) Partie de l'anatomie qui traite des os; qui enseigne à con- no tre leur nature , leurs noms, leur nombre , leur figure , leur grandeur , leur situation , leur connexion , leurs usaees, OT A 35 OSTEOTOMIE , s. f. du grec üsioy ( ostéon ), os, et de xeuym ({emno ), couper, disséquer : dis- section des os. (Anal. ) Patie de l’anatomie qui a pour objet la dissection des os. OSTRACE , EE, adj. du grec ôspanoy ( ostrakoir), écaille : cou- vert d’écaille, ( Hist. nat.) I se dit des poissons qui sont couverts de deux ou de plu- sieurs écailles dures, à la différence des testacés qui n’en ont qu'une, La moule, V'huïtre sont du genre des ostracés, OSTRACISME , s. m. du grec éspaxiauvc ( ostrakismos ), dérivé d’éspaxoy( ostrakon ), coquille. ( Hist, d'Athènes) Sorte de juge- ment à Athènes , par lequelon bannis- soit pour dix ans les citoyens que leur puissance ; leur mérite trop éclataut ou leurs services rendoient suspects à la jolousie républicaine. Les suffrages se donnoient par bul- letins , et ces bulletins avoient origi- nairement été des coquilles. OSTRACODERME , adj. du grec üspaoy ( ostrakon ) , écaile, co- quille , et de Joux (derma ), peau. (ist. nat, ) {se dit des animaux dont la peau est couverte d’écailles. Il est opposé à MALACODERME. Foy. ce mot. OSTROGOT , s. m. composé des deux mots suédois ostro , oriental ; et de goth, habitant de la Gothie, province de Suède, ( Géogr. ) Nom de peuple qui signifie Goth oriental. OTACOUSTIQUE , du grec %c (ous), génit. 106 (6los ), oreille, et de zxoûw (akouo), entendre. ( Chirurgie ) Nom que lon donne aux instrumens qui aident ou perfectionnent le sens de l’oute : c’est la mème chose qu'ACOUSTIQUE. OTAGE ,s. m, du lat. hostagium, diivé d’obses. ( Droit des gens ) La personne qu'un général, un prince, un gou- verneur de place remet à ceux ayec qui il traite, pour la sûreté de lexé- cution d’un traité,d’une convention, OTALGIE,,s. f. du grec 28e (ous), génit. &ros (olos), oreille , et d’äxyce algos ) , douleur : douleur d'oreille. (Hé. ) C’est en général une dou- Cia 36 OÙUE leur d'oreille, et en particulier celle qui se fait sentir dans le fond du méat auditif; delà otalgiques pour les remèdes propres à guérir les dou- leurs d'oreille, OTENCAYTE, s. f. du grec ëe (ous }, génit. &ros ( 6los), oreille, et de &yyve ( egchuo ), injecter, (Chirurgie) Instrument de chirur- gie; espèce de seringue avec laquelle on fait des injections dans Poreille, OTOGRAPHIE, sf. du grec Ÿe ( ous ), génit. &ros (ôlos), oreille, et de ypaqu (grapho ), décrire : des- cription de l'oreille. ( Anat.) Partie de Vanatomie qui a pour objet la description de loreille, OTOLOGIE , s. f. du grec ês (ous), génit. &ros ( 61os ), oreille, et de xoyos( logos} , discours ; traité, (_Anat. ) Partie de Panatomie qui traite des usages des oreilles. OTOTOMIE , s. f. du grec %s (ous }, génit. &ros ( dios ), oreille, et de +zuvœ (Lemno ), couper, dis- séquer. ( Anal.) Partie de Panatomie qui a pour objet la dissection de l’oreilie. OTTOMAN , où OTHOMAN , $. m. Ç Géogr.) Nom du peuple turc. Les empereurs des Turcs ont été d'abord nommés Othomans, d O- thoman ou Osman, qui fut premier empereur des Turcs, dont tous les empereurs turcs descendent jusqu’ici. OUAICHE , s. f. corruption de Yanglois Æake. ( Marine ) La traine ou sillage du vaisseau ; la trace qu’il laisse sur la mer. ‘ OUEST , s. m. du saxon, ou du teuton. West, la partie du monde qui est au soleil couchant. É (Marine) C’est Pun des points cardinaux du monde ou de la bous- sole ; c’est l’occident ou le couchant ; cest le point de l'horizon qui est coupé par Péquateur , du coté où les astres se couchent; c’est aussi le nom du vent qui souffle de ce côté-là. Ouëst-nord-ouestl; c’est le nom de la plage qui est placée au milieu de l’espace qui sépare l’ouesl du aord-ouest; c’est aussi le nom du vent qui souflle de cette plage. Ouest-quart-nord-ouest ;. c’est le nom de la plage qui occupe le milieu de l’espace qui sépare l’ouest OUR de l’ouest-nord-ouest ; c’est aussi le mom du vent qui souffle de cette plage. Ouest-quart-sud-ouest; cest le nom de la plage qui est placée au milieu de Pespace qui sépare Pouest de Pouest-sud-ouest ; c’est aussi le nom du vent qui souflle de ceate plage. Ouest-sud-ouesl; cest le nom de la plage qui est placée au milieu de l’espace qui sépare Pouest'äu sud- ouest; cest aussi le nom du vent qui souflle de cette plage. OUIE , s. f. du lat. audilus, de audio, entendre, ouir. (-Anat.) Un des organes des sens par le moyen duquel on aperçoit les sons; c’est une perception du son qui se fait dans lame, par le secours de tout l’organe nommé au- ditif, ( Ichtyologie) Ouïes au plurier , se dit aussi de certaines parties de la tête des poissons , des crustacées ; des coquillages, et de beaucoup de vers, qui leur servent à séparer de Peau, l’air nécessaire à la conserva- tion de leur existence, OURAGAN , s. m. de lespagnol huracan, formé du mot indien orancan où uracan, qui signifie les quatre vents joints ensemble, et souflans Pun contre l’autre, ( Physique ) Tempête violente, coup de vent très-dangereux, or- dinairement accompagné de pluies fortes et continuelles, qui, à cer- taines époques de l’année, se ma- nifeste dans certains pâfages, sur-tout dans ceux situés entre les tropiques , et aux environs des tropiques, Ces coups de vent, qui ne sont pas de longue durée, sont extrêmement dangereux pour les vaisseaux. OURANCGRAPHIE. . 77, URA- NOGRAPHIE. OURAQUE , s. m. du grec cupa- 20e (ourachos) ; formé deëpoy (wri- ne), et d’êyw (écho) contenir : orte-urine. (Anat.) Ligament dépendant de la vessie, et qui est d’un usage par- ticulier dans le fœtus. C’est un cor- don qui s’élève de la partie moyenne et supérieure de la vessie, pour se rendre à l’ombilic, et se continue dans le cordon ombilical du fœtus, COUV OURONOLOGIE , s. f. du grec epoy (ouron), urine, et de x6yos logos ), discours. (Wéd.) Partie de la médecine ; qui traite des urines. OUTRE, EE, participe d’ou- trer, du lat. ultra ire , aller au-delà , excéder. (Ælocut.) Caractère outre ; c’est- à-dire, un caractère dans lequel on a passé les bornes de la raison. ( Peinture) On dit , en peinture, le geste, l’action, les proportions de celte figure sont outrés ; le co- Loris de ce peintre est outré, pour exprimer qu'un peintre a passé les bornes de la vérité et de la raison dans ses imitations. OUVERTURE, s. f. du lat. aper- tura , fente, trou , espace vide , dans ce qui d’ailleurs est continu. (Art milit. ) Ouverture de la campagne ; ce sont les premières opérations de la campagne. Ouverture de La tranchée; c’est le commencement du travail d’une approche, et le premier mouvement des terres que fait l’assiégeant pour aller à couvert au corps de la place assiégée. (Pratique) Ouverture de re- quête civile ; c’est ce qui donne lieu à se pourvoir, par la voie de la-re- quèfe civile, contre un jugement. Ouverture de testament ; c’est le procès-verbal contenant la des- cription d'un testament cacheté. (Musique) Ouverture est aussi le nom d’une pièce de symphonie, qui sert de début aux opera et autres drames lyriques d’une certaine éten- due. ( Géom.) Ouverture est éncore le nom qu’on donne à l’écartement ou l’inclinaison de deux lignes aroi- tes l’une sur lautre, qui, se ren- contrant en un point, forment en- semble un angie. (Dioptrique) Ouverture est la quantité plus où moins grande de surface que les verres de lunettes et des télescopes présentent aux rayons de lumière. Plus lobjectif d’une lunette a d'ouverture, plus lins- trument a de clarté ; et plus Pocu- laire a d'ouverture, plus linstru- ment a de champ, c’est-à-dire, qu'il v- o OVA , fait voir un plus grand espace à la fois. (Marine) Ouverture, étre à l'ouvert, ouvrir, sont des expres- sions à l’usage des marins, et qui signifient, lorsqu'on navigue près des côtes, qu’on est en vue de lou- verlure ; ou de l'entrée d’un port ou rade. Ouvrir une baie, ou une rade ; c’est en naviguant, à mesure qu’on s'approche et qu’on savance plus directement sur l’entrée d’une baie, en apercevoir, et mieux, et plus gran- dement louverture. OUVRAGE , s. m. du lat, operor, œuvrer, travailler : œuvre, ce qui est produit par Pouvrier. (Fortific.) Ouvrage se dit de toutes les pièces de fortification qui défendent une place contre les in- sultes de ennemi. | Ouvrage écharpe ; c’est celui qui est battu par un angle moindre de 20 degrés. Ouvrage enfilé ; c’est celui dont on peut, d’un seul coup, raser la dedans ; depuis un bout jusqu’à Vautre, Ouvrage vu de revers ; c’est ce- lui qui est vu de dedans, sans être enfilé, Oufrage à corne; c’est un ou- vrage composé de deux demi-bas- tions qui se mettent ordinairement devant la courtine , et quelquefois à la pointe d’un bastion. Ouvrage à couronne ; c’est ce- lui qui est composé dun bastion, entre deux courtines, et deux demi- bastions avec ses ailes. Ouvrages détachés ; ce sont les ouvrages qui couvrent le corps de la place, du côté de la campagne, comme les ravelins , demi-lunes ; cornes , tenaïlles , couronnes , queues d’arondes , enveloppes, etc. OVAIRE ,. s. m. du lat, ova- rium, formé d'ovum, œuf.- (Hist. nat.) On a donné le nom d'ovaires à deux corps glanduleux placés près des reins de la femme , au dessus de la matrice, et qui com- muniquent avec l’intérieur de ce viscere par deux canaux quon ap- pelle trompes de fallope. On trouve les ovaires dans pres- que toutes les espèces d'animaux ; 58 OVI ils sont plus à découvert chez les oiseaux que dans les quadrupèdes vivipares. Dans les poissons et les reptiles, les ovaires ne sont qu'une grappe d'œufs agglomérés ; il en est de même dans les insectes. ( Botan.) Ovaire est encore le nom qu’on donne à l'embryon du fruit, ou c’est Le fruit mème avant la fécondation, Après la féconda- tion , l'ovaire perd ce nom , et sap- elle simplement fruit, si la plante est ANGIOSPERME ( F, ce mot ); semence ou graine, si la plante est GYMNOSPERME. #7 ce mot. OVALE , adj. et subst. du latin ovalis , fait d'ovunr, œuf; à cause de sa ressemblance à un œuf. (Géom.}Figure curviligne oblon- gue , dont les deux diamètres sont inégaux , ou une figure renfermée par une seule ligne courbe, d’une rondeur non uniforme, et qui est plus longue que large, à peu pres comme un œuf, d’où lui vient son nom. L’ovale , proprement dite , vrai- ment semblable à un œuf, est une figure irrégulitre, plus étroite par un bout que par l'autre ; en quoi elle diffère de Pellipse , qui est une ovale mathématique, également lar- ge à ses extrémités. Ÿ. ELIBIPSE. Les géomètres appellent lovale pro- piement dite, fausse ellinse. OVE , s. m. du lat. ovum. (Architect. ) Ornement taillé en forme d’un œuf. OVE, KE, adj. du lat. ovalus , fait d’ovum, œuf. (Botan.) H se dit de ce quia plus ou moins exactement la forme d’un œuf, OVICULE, s, m. du lat. ovica- tum , diminutif d’ovum. ( Architect.) petit ove. F, OVE. OVIPARE , adj. du lat, ovum , œuf , et de parere , engendrer. (His. nat.) C’est le nom que les naturalistes donnent aux animaux qui sont produits par des œuis, pour les distinguer desanimaux vivipares qui sortent tout vivans du corps de la mère. Le nombre des animaux ovipares est très-considérable dans la nature, car iln’yaguère que les animaux à mammelles, tels que Phomme, les OX quadrupèdes et les cétacés , quisoient vivipares. À parler strictement , les vipères , les salamandres, les chiens de mer , les pucerons, les cloportes , quelques vers , etc, font aussi des pe- Us vivans; mais ces animaux sont réellement ovipares, chez lesquels les œufs éclosent au dedans du corps , au lieu d’éclore au dehors. OVULE , s. m. du lat, ovulum, diminut, d’ovum , œuf. (Botan.) Rudiment de la graine , renfermé dans la cavité ou dans les cavités de l’ovaire. OXALATE , s. m. du grec G£æxis oxalis ), osille, dérivé d’ofde oxu s) , aigre, acide. ( Chimie ) Sel formé par la com- binaison de Pacide oxalique avec différentes bases; sa terminaison en ale, que hu ont donné les auteurs de la nouvelle nomenclature , indi- que que Pacide (oxalique), avec lequel il est combiné , est complette- ment saturé d’oxigène. OXALIQUE , adj., mêmeorigine q'OXALATE. ( Chimie ) C’est le nom d’unacide vulgañenent appelé sel d'oseille , et que lon extrait du suc de cette plante; sa terminaison en ique in- dique que cet acide est de ceux com- plettement saturés d’oxigène. L’acide oxalique sert principale- ment à enlever les taches d'encre ou de rouille, sur les étoffes de fil et de coton. OXIDATION, s. f. du grec c£ve (oxus), acide, et du latin ago, agir. ( Chimie) L’oxidation ou loxi- genation , est la combinaison de l’oxigène avec quelqu’auire subs- tance. Les chimistes la regardent comme une Véritable combustion. C’est en oxigénant un corps, c’est- à-dire, en lui fournissant une cer- taine quantité d’oxigène , qu'on par- vient à former les acides ou les oxides. OXIDE, ou mieux OXYDE , s. m. du grec é£üe (oxus), acide. (Chimie) Nom générique de tous les corps unis à une portion d’oxigène, trop foible pour les por- ter à l’état d'acide. Les substances inétalliques , combinées avec l’ox1- geue, où qui ont passé à Pétat g1 O XT doxide, acquièrent plusieurs pro- priétés, dont la plus singulière est celle de pouvoir être convertis en verre, comme les matières purement salines ou terreuses, Cette propriété les rend propres à se combiner avec toutes sortes de matières terreuses et vituifiables ; et comme elles peuvent leur communiquer les couleurs les plus belles, et en méme tems les plus inaltérables, elles deviennent infiniment précieuses dans lesarts , et sur-tout dans les manufactures d'émaux , de faïences et de porce- liines. Toutes les couleurs qu’on y emploie , sont, sans exception , Lrées des oxides métalliques. i°Oxide d'or fournit les plus riches nuances purpurines, depuis le violet jusqu’au rose le plustendre, L’Oxride de Manganèse donne des teintes à peu près semblables. L’Ozride de fer, suivant sesdivers Cegrés d’oxidation , donne différen- les teintes de jaune et de brun. Le plomb fournit les plus belles nuances de jaune ; mais ce qui est pe important encore, c’est que e mélange d’oxide de plomb et de silex , donne ce beau verre connu sous le nom de FLINTGLASS (7. ce mot}, dont la découverte est si importante pour le perfectionnement des instrumens d'optique, et poux divers objets de luxe , tels que ces lustres étincelans de lumitre , et qui brillent de toutes les couleurs des pierres précieuses. L’Oxide de cobalt fournit tou- tes les teintes de bleu, depuis les plus foncées jusqu'aux plus légères, L’Oxide d'élain fournit la cou- verte blanche qui sert de fond à toutes les autres couleurs. (OXIGÈNE , où plutot OXY- GENE , s. m. du grec Ze (oxus) acide, etyeivouas ( gétuomai), nai- tre, ètre produit ; ce mot veut dire raturellement engendré par l'acide ; maisies chimistes modernes lui don- nent une signification active, et le traduisent par générateur de l'a- cide : ils ont fait la même chose à l'égard d'HYDROGEÉNE 7. ce mot. (Chimie) L’Ozxigène , connu ci- devant sous le nom dozxigine, air dévhlog'stiqué, base de L'air vi- LE, principe acidifiant > CMpy= OX Y 39 rée, principe sorbile , est un prin- cipe universellement répandu dans la nature, et qui joue le plus grand role dans les trois règnes. Les deux fluides qui sont de premitre néces- sité, soit pour l’homme , soit pour tous les autres êtres organisés (l’arr et Veau) , sont essentiellement com posés d’oxigène. L'eau est formée de quatre-vingt-cinq parties d’oxi- gène, et de quinze parties d’'hydro- gene, le tout en poids. Dans Pair que nous respirons, Voxisène est à l’état de gaz, c’est ce qfon nomme proprement lair vital : il enfre pour près d’un tiers dans la composition de Patmosphère ; le surplus est du gaz azote mêlé d’un peu d’acide carbonique et de quel- ques autres fluides, On regarde Pozigene comme le principe acidifiant, et sa combinai- son avec d’autres substances les fait passer à l’état d'acide ; c’est ainsi que le carbone, le soufre, le phos- phore , etc, combinés avec Poxi- gène, donnent les acides carboni- que, sulfurique , phosphorique, etc. OXYCRAT , s. m. du grec &£upa- roy (oxukralon), composé d’5£5e oxus ), aigre, acide, d’où vient 8£0s (oxos), vinaigre , et de x Cerner , dont on a lit ransvdpouen (paléindromein), 12lourner, recourir, ( Poésie) Sorte de vers qui se trouve toujours le même, soit qu'on PA D le lise de gauche à droite, ou de droite à gauche. PALINDROMIE , s. f, méme origine que PALINDROME, ( Méd, ) Retour contre nature, oule reflux des humeurs peccantes vers les parties intérieures nobles du corps, spl PALINGENESIE , s. f. du grec manu (palin), de rechef, et de yé- veis ( génésis ), génération : régé- nération, (Chimie) Ce mot est employé pour exprimer une action que quelques chimistes prétendent avoir observée dans les cendres et dans d’autres pro- duits de Panalyse chimique des corps organisés , soit végétaux , soit ani- maux, par laquelle ces principes reproduisent un corps semblable à celui dont ils ont été retirés, ou du moins le fantome , image, la forme de ce corps. ( Minéral.) Des naturalistes mo- dernes ont essayé d’introduire dans le regne minéral une espèce de pa- ingénésie, en supposant que les laves, qui ont de la ressemblance avec le granit , le trapp et le por- phyre, ont été formées par ces roches elles-mêmes qui, après avoir éprouvé dans le sein de la terre une fusion complete , ont repris ensuite une contexture parfaitement semblable à celle qu’elles avoient eue d’abord. PALINODIE, s. f. du grec œanv (palin), de rechef , de nou- veau, et d’œdi (odé), chant ; re- cantation ; rétractation de ce qu’on a dit, Chanter la palinodie, c’est dire le contraire de ce qu’on a dit. PALINTOCIE, s. f. du gree œaxu (palin), de rechef, et de réx0s (okos) , production ; enfantement : second enfantement , seconde naïs- sance, ( Commerce) On appeloit ainsi la seconde naissance de Bacchus, sortant de la cuisse de Jupiter, OnPa ensuite appliqué à l’intérèt d’un ar- gentplacé, parce que C’est ce que cet argent produit, PALISSADE , s, f. de palis, en latin palicium, pieu, petit pal ointu. ( Art milil. ) Palis, ou pieux plantés en terre sur les avenues des postes qui peuvent être emportés d'emblée , pour en assurer le terrein P'ACEX contre les surprises et mème contre les fortes attaques. Palissades de camp ; ce sont plusieurs pièces de boïs liées ensem- ble, avec lesquelles on enferme tout le terrein destiné au campement d’une armée. Palissades ferrées ; ce sont des palissades qu'on plante dans de pe- tiles riviéres et lieux marécageux, pour empêcher qu'on y passe facile- ment à pied ou avec des barques. PALLADIUM , s. m. de Pallas, déesse, fille de Jupiter. ( Anliquit.) Statue de Pallas que Von conservoit à Troie, et de la- qelle dépendoit le sort de cette ville. On disoit autrefois à Rome que Von y conservoit , dans le temple de Vesta, une statue de Pallas, que l’on prétendoit être le Pailadium de Troie , apporté en Italie par Enéc. ILy ayoit aussi dans la citadeile d’A- thènes, un Palladium que Nicias y avoit placé et consacré. Enfin, Pantiquité païenne a désigné sous le nom de Palladium , les divers ob- jets auxquels les villes, les empires altachoïent leur durée, ( Âinéral. ) Le nom de Palla- dium, ou nouvel argent, a été donné, il y a quelques années, à un prétendu nouveau métal noble , lequel n’est autre chose, à ce qu’on assure, qu’une combinaison artificielle, mais très remarquable da platine avec le imer- cure. PALLAS, nom d’une nouvelle planète découverte par d'OLBERS. PALLIATIF , adj. du latin pal- liare , palier, fait de pallium , man- feau; comme qui diroit couvrir de son manteau : qui pallie. Méd.) On entend par remède palliatif ou cure palliative , celle qui n’appaise et ne calme que les symptômes et les accidens des mala- aies, sans en détruire la cause. PALLIUM, s. m. Mot latin qui est passé en françois, et qui signifie man- ieau. (Hist Ecclés.) Ornement que les papes , les patriarches , lés primats ct les nitro hlitains portent par- dessus leurs habits pontificaux , en signe de jurisdiction. Lusage du pallium s'est in- PAL 4 trodait dans l’église grecque au qua- trieme siècle, et environ deux cents ans plus tard dans église latine. Anciennement le pallium avoit la forme d’une chappe , et descendoit jusqu'aux talons ; mais il étoit fer- mé par devant. Présentement, ilcon- siste en une bande de laine blanche, large de trois doigts , qui entoure les épaules comme de petites bretelles, avant des pendans longs d’une palme, par devant et par derriere, avec de petites lames de plomb couvertes de soie noire , et quatre croix rouges. Ce sont deux agneaux élevés par les sou- diâcres apostoliques, et offerts tous les ans sur l’autel de l’église de Sainte- Agnès à Rome, qui fournissent la laine dont on fait les pallium. PALMAIRE , adj. du latin pal- maris , fait de palma , paume de la main. ( Anal.) Ce qui a rapport à la paume de la main ; laponevrose pralmaire ; le muscle palmaire cutané; le Zigament palmaire ; le muscle palmaire, etc. PALME , s. f. du latin palma, aume, dedans, creux de la main, (Métrol.) Espèce de mesure com- mune en Italie, et qui est de Péten- due de la main. PALME,, EE , adj. du lat. pal- malus, de palma , paume de la main. # ( Botan.) IL se dit des feuilles des plantes &ivisées profondément en plusieurs lanières allongées , de ma- nière à ressembler à une main ou- verte. La feuille palmée a toutes les nervures principales rayonpantes du sommet du pétiole. PALMIPEDE, s. et adj. du lat. palmipes, pied palmé, des pieds iarges comme des oiseaux aquatiques en manière de patte d’oie. ( Ornithologie) C’est ainsi que quelques naturalistes désignent un ordre de la classe des oiseaux , dont un des principaux caractères est d’a- voir les doigts garnis dans lentre- deux , d’une peau où membrane qui les fait , en quelque sorte , ressembler à unerame. En effet, les oiseaux pal- mipèdes étant tous aquatiques, se servent de leurs pieds comme d’une rame pour nager. Tels sont les ca- nards, les oies ; les cygnes , e't. 4! PYAUN PALPITATION , s. f. du latin palpilatio , fait de palpito , avoir ua mouvement déréglé et fréquent. Méd. ) Mouvement du cœur, violent, déréglé, fréquent , convul- sif, aecompagné d’oppression , de difficulté de respirer, d’abattement de force et de défaillance, Les grosses arières sont aussi sujettes à la pal- pilalion. ‘ PALUS, s. m. Mot latin dont le génit. est paludis, marais. ( Géogr. ) Ce terme n’est plus d'usage que joint avec un nom pro- re de lieu, comme dans ces mots, NA méolide , les palus méo- lides. PAMPHLET, subs. m. Mot em- pruuté de Panglois; mais que John- son nous renvoie, en le regardant comme une contraction de ces mots francois, par un filet, dont les an- glois auroient d’abord fait paunflet, et ensuite pamphlet, c’est-à-dire, un livret attaché par un simple filet, ( Bibliologie ) Petite brochure, I est ordinairement pris en mauvaise part. PAMPINIFORMES, adj. du lat. pampinus, pampre, et de forma, forme : qui a la forme du pampre, ( Physiol.) On entend par corps, ou vaisseau pampiniforme , les veines et les artères spermatiques, contenues sous une enveloppe com- mune,) et entortillées corime les tendrons de la vigne. PANACEE , s. f. du grec x (pan), tout, et d’axéoueæs {akéomai) guérir: ce qui guérit tout , remède universel. (Méd.) Titre pompeux qu'on a donné à plusieurs remèdes qui con- viennent à différentes maladies, Re- mede universel avec lequel on se vante de guérir toutes les maladies. PANACHE , s. m. de Pital. pan- nachio, fait du lat. penna, penne, plume. ( Costume milit. ) Panache est un assemblage de plusieurs plumes d’autruche dont on ombrage un cas- que ou un chapeau. ( Jardin.) De panacke , les jar- diniers fleuristes ont fait panaché , pour exprimer les rayons de dilfé- rentes couleurs qui se mêlent à la couleur principale d’une fleur, et qui PAN font à peu près l’effet du pœnache. Cette tulipe a un beau panache, .PANARIS , s. m. du lat. panari- Liu où panarilius , que l’on croit dérivé du grec mapovuyse (paronu- chia), formé de rap (para), centre, et doyv£ ( onux ), ongle : proche de Pongle. ( Chirurgie ) Tumeur flegmo- neuse qui Vient à lextrémité des doigts, ou à la racine et à coté des ongles. PANCARTE , s. f. du grec œ%y (pan), tout , et de y4prnç (chartés) papier : papier qui contient ou qui peut contenir toutes sortes de choses. ( Administr. ) Placard affiché pour donner quelque avis au public, PANCHRESTE , s. m. du grec æ2v (pan), tout,'et de ypnsoc (chrés- tos), bon , utile: bon à tout. ( Méd.) Epithète que Pon a don- née à certains médicamens que l’on croyoit propres à toutes sortes de maladies, l'y avoit des collyres qu’on appeloit panchresles , dont Galien et Paul Eginette font mention. PANCHYMAGOGUE , adj. du grec æxv ( pan ), tout, de yumbs (chumos), suc , et d’4y« (ag6),chas- ser , expulser : qui expulse tout. ( Méd. ) On appelle ainsi cer- tains purgatifs qu'on croit propres à purger toutes les mauvaises humeurs du corps. PANCRACE , s. m. du grec æxy (pan), tout , et de rp4ros ( kratos), force: toutes les forces. ( Gymnast. ) Nom dun des exer- cicesde l’ancienne PALESTRIQUE ( #7 ce mot.); aïnsi appelé , parce que pour y réussir il falloit y déployer toutes les forces du corps. On pouvoit se servir des poings, des pieds, des dents et des ongles. On nommoit pancraliasles ceux qui se livroient à ce genre d’exercice, et pancratiales ceux qui avoient remporté le prix. PANCREAS , s. m. du grec æxv (pan), tout, et de zpsas (kréas), chair : tout de chair. (PhysioL.) Corps glanduleux long etplat, de espèce des glandes qwon appelle conglomérée#, placé dans Pestomac , entre le foie et la rate. Sa figure est à peu près comme celle d’une langue de chien. Son usage NET AUS est de fournir un suc qu’on appelle pancréalique destiné à perfec- tionner la digestion. PANDECTES ,s. f. du grec æäy (pan) tout, et de déxouar (dé- chomai), contenir, comprendre : ce qui comprend tout, livre contenant toutes choses. ( Bibliol.) Compilation des prin- cipales décisions éparses dans les ou- vrages des jurisconsultes romains , et auxquelles l’empereur Justinien don- na force de loi. Ce recueil est ainsi ap- pelé parce qu’il embrasse tout ; il a aussi été appelé DIGESTE ( #. ce mot), parce que les matières y sont en quelque sorte digérées. PANDEMIE , s. f. du grec œxv (pan) , tout , et de diuos( démos), peuple : tout un peuple. ( Med. ) Attaque générale ou po- pulaire de quelque maladie. On en- tend par maladies pandémiques , celles qui sont répandues dans un je on les subdivise en EPIDE- TIQUES et°en ENDEMIQUES. V. ces mots. PANDICULATION , s. f. du lat. pandiculari, s'étendre , dérivé de pando , courber , plier : faire plier. (Méd.) L'action de s'étendre , de s’allonger par lassitude ou par envie de dormir. PANEGYRIQUE , s. m. du grec æœavhyupse( panéguris ) ; composé de œùy (pan), tout et d'éyupss (agu- ris), assemblée : assemblée géné- rale , solennité. (Æloe:) Discours public, fait à la louange de quelqu'un ; ainsi ap- pelé, parce que chez les Grecs, ces sortes de discours étoient toujours prononcés dans des assemblées de tout le peuple , avec pompe et solen- nité. PANICULE ,s. m. du lat. pani- culus. (Bolan.) Espèce d’épi qui con- tient beaucoup de fleurs et de se- mences. Le panicule diffère de l’épi, en ce qu'il forme plusieurs corps séparés. Le millet porte ses fruits en panicule. Paniculé ; ce qui est disposé ou ramifié en panicule. PANIFICATION, s. f. du lat, panifez , boulanger ; laction de PAN 45 faire le pain : conversion des ma- tières farmmeuses en pain. PANIQUE , adj. de Pan, nom d'homme, (Art milit.) Terreur panique ; terreur qui n’a aucun fondement, On en fait remonter l’origine à un capitaine de Bacchus, nommé Pan, qui mit en fuite une armée enne- mie en faisant pousser de’ grands cris à ses soldats dans une vallée remplie d’échos; ce qui effraya les autres, et leur fit croire qu’ilsavoient en tèle des forces supérieures aux leurs. PANNE, s. f. de l'italien panna. (Marine ) Mettre en panne, en italien , mneller in panna; cest avoir la moitié de ses voiles qui portent ou reçoivent le vent, et l’autre moitié coiffée ou sur le mât, de façon que les unes tendant à faire avancer le bâtiment, et les autres à le faire culer ou aller par lar- rivre, ilreste à peu pres à la même place. On met en panne dans tous les cas où on veut rester en place pour attendre un vaisseau, un convoi; ou dans le voisinage d’une côte , lors- qu'on fait venir un pilote, et dans d’autres circonstances semblables, PANNOMIE , s. f. du grec æiy (pan), tout , et de vowos(nomos), loi; recueil de toutes les lois. (Jurisprud.) C’est le titre du dé- cret qu’on atiribue à Ives de Char- tres. PANOPHOBIE, s. f. du grec œä9 (pan), tout, et de 66605 (phobos), peur, frayeur. ( Wéd.) Frayeur nocturne, espèce de maladie qui fait qu’on a peur de tout. Cette maladie ordinaire aux enfans, est accompagnée de sueurs et de convulsions. PANORAMA , s. m. du gree æàv (pan), tout, et d’épaux (ho- rama), Vue: vue du fout. (Perspect.) On appelle ainsi un grand tableau circulaire sans com- mencement et sans fin apparente ; du centre duquel :on voit de face et dans sa totalité , Pobjet qu’il repré- sente. PANSE , s. f, du latin panter, nom que Plaute a donné aux vais- seaux gréles, Ventre, PAN (Hist, nat.) H se dit proprement du premier des quatre ventricules des animaux qui ruminent. (Art de l'écriture) Panse d'A ; cest l’arrondissemient d’un A. Za panse de cet À est mal faite. D'au- jourd'hui il n'a fait une panse d'A, pour dire que quelqu'un n’a rien fait, PANSEMENT , s. m. même ori- gine que PANSE. ( Chirurgie) Action de panser une plaie, une blessure ; d’y appli- quer un appareil propre à contenir les remèdes qui lui sont convena- bies. 4 PANSELENE, s. m. du grec æäv ( pan }, tout , et de œnvn (séléné), lune , pleine lune, (Æstron.) Terme dont les Grecs et quelques anciens astronomes se sont servi pour désigner la pleine lune ; parce que dans la pleine lune on voit toute la partie de cette pla- nète qui est tournée vers la terre, PANSOPBHIE , s. f. du grec æ4y (pan) ; tout, et de cogra (sophia), sagesse, (Philos.) Sagesse universelle, PANSPERMIE , s, f. du grec œ2v (pan), tout, et de cœspua (sper- ma) , sperme ,. semence. ( His! naë,) Amas confus de subs- tances hétérogènes, PANSTEREONAMA , s. m. du grec æxy (par), tout, de s- peoc (sléréos), solide, et d’épagtæ (horama), vue : vue du touten relief, (Seulpt.) Représentation totale dun objet en relief, dans ses vé- sitables proportions. PANTAGOGUE, M AGOGUE. PANTHEISME, s. m. du grec æœày (pan), tout , et de 8:06 ({héos), dieu : fous les dieux. ( Philos.) Nom donné au système de Spinosa, qui reconnoissoit pour L'ieu tout ce qui est le grand tout. PANTHEON, s. m. du grec @# (pan), tout, et de Beos ( theos), dieu : tous les dieux. (-Æntig.) On donnoit ce nom aux temples consacrés à tous les dieux à la fois; le plus célèbre est celui de Rome, bâti par Agrippa, et qui subsiste encore, 46 J. PANCiY- PAN ( Bép. fr.) On a donné en France le nom de panthéon à un édifire destiné à recevoir les cendres des grands hommes, PANTAGONIE, s, f. du grec æv (pan), tout, et de yo: (gônia), angle, (réom.) Nom donné par M. Ber- notuili,à une espèce de trajectoire réciproque, qui, pour chaque dit- lérente position de son axe, se coupe toujours elle-même sous nn angle constant, PANTOGRAPHE , s, m. du grec æœxv (pan), tout, et de ypapm (grapho), décrire. (Dessin) Instrument avec lequel on peut copier les traits de toutes sortes de dessins ou tableaux, et les réduire à sa volonté, en grand ou en petit. L PANTOMETRE , s. m. du grec a (pan), tout, et de wsrpoy ( me- He mesure : qui mesure tout. ( Géom. ) Hnstrament propre à mesurer toutes sortes d’angles , : de longueur et de hauteur. // HOLO- METRE, mn, PANTOMIME, s. f. du grec y (pan), génit. œayros ( pontos ), tout , et de peruéouas (rmiméomai), imiter , contrefaire : ce qui imite tout, ( Art dramat. ) Le langage de Paction, Part de parler aux yeux, Pexpression muette du visage etdes gestes, I se dit aussi, au masculin, de l'action ou du personnage qui re- présente , qui exprime toutes sortes de choses par des gestes ; par des attitudes et sans parler. Ce ne fut que dans le siècle d’Au- guste que Part de la pantomime fut porté à sa perfection ; ce n’est pas que les danses des Grecs n’eussent des mouvemens expressifs ; mais les Romains furent les HE qui ren- dirent , par les seuls gestes, le sens ‘et toute la conduite d’une fable ré- gulière , et d’une certaine étendue. Après la mort d'Auguste, Part de la partomime xecut encore de nou- velles perfections; mais les débau- ches scandaleuses des acteurs, leur hardiesse ; produisirent un grand nombre d’événemens qui portèrent. les empereurs à traiter sévèrement de P AP lus en plus, etenfin de bannn de D les pantomimes. Leur regne se termine à celui de Trajan. Ce n’est pas qu’ils n'aient reparu par intervalles; mais on n’euts plus, à leur égard, ce respect reli- gieux qui avoit commencé sous Au- guste et Mécène , protecteurs de tous les talens. , ( Danse ) Panlomime est aussi le nom d’un air sur lequel un ou plusieurs danseurs exécutent , en danse , une action qui porte aussi le nom de panltomime. Les ais des pantomimes ont pour lPordinaire , un couplet prin- cipal qui revient souvent dans le cours de la pièce, et qui doit être simple; mais ce couplet est entre- mélé d’autres plus saillans qui par- lent , pour ainsi dire , et font image dans les situations , où le danseur doit mettre une expression déter- terminée, #oy. MIME , ARCHI- MIME. PAPA ,Ss. m. du grec œum, appa ère. Ge de C’est le nom que différens peuples donnent aux prin- cipaux ministres de la religion. PAPE, s. m. méme origine que PAPA. ( Culte cathol.) Le chef de lé- glise catholique romaine. Anciennement tous les prélats dis- tingués avoient la qualité de pape ; mais depuis le synode tenu à Rome en 1073, sous Grégoire VIT , elle ne se donne plus qu’au chef de l’église. Les empereurs , le clergé et tout le peuple firent Pélection des papes , jusqu'au huitième siècle. Etienne X Pota aux empereurs, et Innocent IE en exclut le clergé et le peuple de Rome. Néanmoins ce changement ne fut entièrement affermi que sous Alexan- die IIE, qui donna aux cardinaux seuls le droit d’élire le vicaire de Jésus-Christ. l’origine de la grandeur tempo- relle du pape duit étre rapportée au pontificat de Grégoire ILE, qui ex- ca, en 740, Charles Martel à se Soustraire à la domination de Pem- pereur , et lui proposa de le déclarer eansuil de Rome. PAPIER, s. m. du grec œaævpoc. P\'A#P 4 ( papuros ), papyrus, petit a- brisseau d'Egypte , dont l'écorce ir = térieure servoit autrefois à faire le papier. ( Diplomatique ) Matitresubjec- tive de l'écriture, Quoique l’on entende par ce mot tout ce qui sert à recevoir par écrit les pensées des hommes, cependant on lapplique plus particulièrement au papyrus, ou papier d'Egypte , aux pellicules, à Pécorce , au Liber des arbres, au parchemin, au fe pier de coton, au papier de chif- fons , etc. Le papyrus , le plus ancien de tous les papiers, étoit fait avec ure espèce de jonc, nommé papyrus , qui croissoit sur les bords du Nil. On ne sait pas quandil a été découvert , mais voici comme on le fabriquoit : Après avoir retranché les racines et le sommet du papyrus, il restoit une tige que Pon coupoit exactement en deux : on séparoit légèrement les enveloppesdontelle étoit vétne, et qui pe passoient pas le nombre de vingt, Plus ces tuniques approchoïent du centre et plus elles avoient de finesse et de blancheur. On étendoit une enveloppe coupée régulièrement sur cette première feuille ainsi préparée, on en posoit une autre à contre-fibre, et on les couvroit d’eau trouble du Nil, qui, en Egypte, tenoit lieu de la colle qu’on employoit ailleurs, En continuant ainsi d’ouvrir plusieurs feuilles ensemble , on en formoit une pièce qu’on mettoit à la presse, qu’on faisoit sécher, qu’on frappoit avec le marteau , et que Pon polissoit par le moyen de Pivoire ou de la coquilie : lorsqu'on vouloit le transmettre à la postérité , où le frottoit d'huile de cèdre ,; qui lui communiquoit Fin- corruptibilité de ce bois. La longueur du pâpier d'Egypte n’avoit rien de fixe, maïselle n°ex- cédoit jamais 2 pieds (65 centi- mètres. ) Ce qu'on regardoit le plus dans le papier , c’étoit la finesse , le corps , la blancheur et le poli. On trouve , en France et en Ita- lie, des diplomes en papier d'Egypte, de toutes ies qualités. On croit que le papyrus a cessé d’être en usige dans ie r1me, ou 12me, siècle, PAP Le papier de colon a élé dé- couvert, suivant Montfaucon , vers la fin du ge. siècle, où au com- imencement du 10€, On pourroit croire qu'il a remplacé le papyrus. il est infiniment meilleur, plus pro- pre à écrire , et peut se conserver plus long-tems. On l'appel charla bombycina, ou papier bombycien. Le papier de colon prit naissance chez les Orientaux, et s’y multiplia beaucoup , sur-tout depuis le com- mwencement du 12eme, siècle; mais Pusage n’en devint général que de- puis le commencement du 5eme, siècle, Le papier d'écorce est très ancien; mais on n’en connoiît pas l’origine. Les bois les plus propres à fournir les pellicules dont on fabriquoit ce papier, étoient l’érable, le plane, je hétre, lorme, et sur-tout le lilleul. Passé le rreme, siecle, on ne voit plus d'actes sur papier d’é- corce, Le papier de la Chine est tres- beau, plus doux, plus uni que ce- lui d'Europe , et d’une grandeur à Haquelle toute l’industrie européenne n’a encore pu atteindre, Chaque province de Ja Chine a son papier; celui de Se- Chewen est fait de chanvre ;. celui de Fokien est fait de jeune bambou; celui dont on se sert dans les provinces ceptenirionales , est fait d’écorce de imürier; celui de la province de Che-Kiang est de paille de bled ou ce riz ; celui de la province de Kian- am est d’une peau qu'on trouve cans les coques de vers-à-soie; én- fin, celui de la province de Hu- Quang est fait de la peau intérieure de lécorce de Parbre nommé cha, ou ko-chu, ou chu-chu. On fabrique aussi du papier de soie à la Chine ; mais le plus beau pa- pier de soie qui se fabrique dans toute V'Asie, est celui qui se fait à Sa- marcande, principale ville de la Grande-'Fartarie, Le papier du Japon se faitavec Pécorce du morus papyrifera sali- va, ou véritable arbre à papier , que les Japonois appellent khaadsi. La Le de cette écorce est übs-longue pour la réduire en pâte rs à faire le papier, ; apier de linge. V. CHIFTOX, 43 P AP On fait du papier avec différentes matières; mais, jusqu’à présent , ce papier est plutôt un objet de curiosité que d'utilité, On a fait À sen Angleterre, du papier avec des orties, des navets, des panais, des feuilles de choux , du lin en herbe , et plusieurs autres végétaux fibreux ; on en à fait ayec de la laine blanche, qui n’étoit pas propre à écrire, mais qui pouvoit servir dans le commerce. Le marquis de Salisbury, en An- gleterre; et, en France , feu Anis- son Duperron, ont fabriqué du pa- pier de paille : on en a fait avec de ja guimauve, avec des orties, des roseaux , du chiendent , de la mous- se, du fusain, du outan, etc. On peut rendre une infinité de matières propres à faire du papier ; mais la difficulté est d’en faire qui coûte moins que le papier fait avec des chiffons. ( Chimie) Papiers réactifs ; les chimistes appellent ainsi des papiers colorés en bleu par la teinture de tournesol, ou en jaune, parle cur- cuma. Ces papiers servent. à faire reconnoutre si les liqueurs sont aci- des ou alcalines. Les acides teignent le papier en bleu; les alcalines ver- dissent et jaunissent le papier. ( Hifinéral.) Papier fossile; on appelle ainsi le tissu de Pasbeste , lorsqu'il est très-mince, et comme papiracé. ( Commerce) On appelle papiers de commerce, ou simplement pa- piers , les lettres de change , les bil- iets de change, les billets au porteur, reconnoissances, mandats et autres effets de cette nature qui représentent l'argent comptant. ÿ (Æconom. polit. ) Papier-mon- noie ; c’est, le papier qui a cours de monnoie ; tels sont les assignats ; tels sont, en Angleterre et ailleurs, les billets debanque , etc. ( Polit.) Papiers-nouvelles ; on appelle ainsi quelquefois les gazettes. Cette dénomination nous vient de l’anglois z2ews-papers. (Marine ) Papiers de bord; ce sont tous ceux dont le capitaine d’un navire armé en course doit être muni sur son navire méme ; à COMMENCET depuis le titre de propriété, le ser- ment, etc. jusqu’à ses. lettres. de marquæ PAP marques et son zôle d'équipage. Ils lui sont nécessaires d’abord pour n'être pas traité comme pirate par Pennemi, s’il tombe entre ses mains, et ensuite s’il faisoit quelque prise, et qu’il fût obligé de la conduire en pays étrangers, neutres, ou alliés. PAPILLAIRE , adj. du lar, pa- pillaris, fait de papilla, papille , bout de téton: mamelon. ( Physiol.) On appelle procès papillaires les extrémités des nerfs olfactifs en forme de mamelons , in- sérés dans la membrane muqueuse du nez. PAPIBLE , s. f. du lat. papilla, mamelon. (-AÆnat. ) On a donné ce nom à de petites éminences où aboutissent les nerfs, à cause de leur ressemblan- ce à nn petit mamelon. 2 à PAPILLONACE, EE, adj. du lat. papilio , papillon: qui ressemble au apillon. ( Bolan. ) Tournefort , et après lui beaucoup de botanistes ont donné ce nom à la famille des plantes qu’on appelle aujourd’hui des légumineu- ses, parce que leurs fleurs ont une grossiere ressemblance avec un pa- pillon qui vole, PAPILLOTER , v. n. du latin papilio, papillon : faire comme les papillons. ( Phys.) I se dit des yeux lors- qu'un mouvement incertain et invo- lontaire les empéche de se fixer sur les objets. Les yeux lui papillon- nent‘continuellement. ( Peinture ) On dit qu’un tableau papillolte , quand les lumieres , au lieu dy étre établies par grandes masses, y sont dispersées par petites parties qui fatiguent l’æœil en lappe- lant de tous les cotés à la fois. Le papillotage est opposé à l’accord , à l’harmonie, (Sculpture) Un ouvrage de seulp- turé peut aussi papilloter quand il offre trop de petites parties qui re- çoivent des lumières étroites et por- tant de petitesombres. PAPISME , s. m. du latin papa, Paper us ; ( Religion protestante ) Terme dont les protestans se servent quandils parlent de la communion de l’église éatbolique romaine, J'ome IIL, EAR 49 PAPYRACEE, adj. du latin pa- PYrus , papier ; qui ressemble à du papier , qui est de la nature, de la forme du papier. ( Botan. ) Il se dit des parties des plentes qui sont membraneuses et sèches comme du papier. PAPYRUS , s. m. du grec æxœv- pos ( papuros. ) « ( Botan. ) C’est le nom spécifique du souchet qui croit en Egypte, et qui servoit aux anciens à faire le pa- pier sur lequel ils écrivoient. Por. PAPIER. PAQUE, s. f. du latin pascha, dérivé de lPhébreu ah saut , passage. ( Religion juive ) Fète solennelle célébrée chez les juifs. Les anciens juifs ont appelé cette fète pascha, passage, parce qu’elle avoit pour but de rappeler le passage de l'ange exterminateur, qui mit à mort tous les premiers nés égyptiens, et épar- gna ceux des israéhtes, dans la nuit qui précéda leur sortie d'Egypte. ( Religion cathol. ) Dans la nou- velle loi, la paque a été instituée en mémoire de la résiurection du Sau- veur. PAQUET BOT ou PAQUEBOT, s. m. Corruption de Panglois packet- boat , bateau-poste. (Marine) Nom des petits bâti- mens de mer établis pour le transport des lettres outre mer, et le service de la poste , etc. Ils servent aussi à transporter des passagers de Douvres à Calais, de la Brilie à Harwich, de Falmouth à la Corogne , etc. Les Anglois, qui sur- tout font usage de ce moyen de corres- pondance , avec beaucoup de régula- rité et d'activité , en envoient à des époques fixes à toutes leurs colonies. Ces bâtimens sont gréés de diffé- rentes manières , le plus souvent en sloops et goëlettes. [ls doivent être d’une marche supérieure ; leur port n’est guère au-delà de 86 tonneaux. PARABOLE , s. f. du grec œxpx- Cor (parabolé) , Comparaison , for- mé du verbe æapa Carre (paraballo), comparer, et aussi égaler: similitude, allégorie, ( Ecriture sainte } I] n’est guère d'usage qu'en pariant . similitudes 5o PYAE. employées dans Pécriture sainte. Les paraboles de l'évangile. ( Géom. ) La parabole en géo- métrie, est une figure qui nait de la section du cone , quand il est coupé par un plan parallele à ses cotés. Elle a étéainsiappelée du grec ææpaCarrnw ( paraballo), dans le sens d’égaler, parce que dans cette courbe, le carré de l’ordonnée est égal au rectangle du parametre par Pabscisse, au lieu que dans Pellipse il est moindre, et plus grand dans Phyperbole. PARABOLIQUE , adj. de PA- RABOLE. ( Géom. ) I se dit en général de tout ce qui appartient à la parabole. Conoide parabolique ; e’est une figure solide engendrée par la rotation d’une parabole sur son axe. On dit aussi paraboloide. F. ce mot. Pyramide parabolique; c’est une figure sohide dont on peut facilement concevoir la génération, en imagi- maut tous les carrés des ordonnées dune parabole, plâcés d’une manière que Paxe passe par tous les angles à angles droits : en Ce Cas, la somme des carrés formera le pyramidoiïde parabolique. Espace parabolique ; cest Pes- pace ou l'aire contenue entre une or- donnée entière quelconque, et Parc soirespondant de la parabole. Hiroir parabolique ; c’est celui dont les rayons, partant de son foyer et tombant sur sa surface , sont rétlé- chis parallèlement à l'axe, et réci- prequeiment. , PBARABOLOIÏDE , du grec œapa- Carre (paraballo), égaler, et d’eifos ( éidos ), forme , ressemblance : qui à la forme d’une parabole. ( Géom.) C’est ainsi qu'on ap- peile quelquefois les paraboles de degrés ou de genres plus élevés que la parabole conique, ou apollonienne. Queiques auteurs appellent aussi pa- raboloïde , le sohde formé par la révolution de la parabole ordinaire autour de son axe. #. PARABO- LIQUE. ( Paraboloïde demi - cubique. ) C’est le nom que quelques géometres ont donné à une courbe dans la- quelle les cubes des ordonnées sont comme les carrés des diamètres. On l'appelle plus ordinairement seconde garabole cubique. # PAR PARACENTLESE , s. f. du grec œapà (para), à coté, et de evrew, (keuleo), piquer : ponction. ( Chirurgie ) Nom d’une opéra- tion chirurgicale, qui consiste à {ane une ouverture à lPabdomen avec un instrument piquant, dans Phydro- pisie ascite, pour donnér sortie aux caux. PARACENTRIQUE, adj. du grec œapx ( para), proche , ou au- delà, et de xeyrpoy (kentron), centre : proche ou au-delà du centre, ( Géom. transcend.) 1sochrone paracentrique; c’est le nom que Von donne, dans la sublime géomé- bie, à une courbe , telle que si un corps pesant descend librement le long de cette courbe , il s'éloigne ou s'approche également, en tems égaux, d’un centre ou point donné. Le problème de lisochrone para- centrique est une généralisation de celui de la courbe isochrone , ou courbe, aux approches égales, dans laquelle un corps pesant s’approche également , en tems égaux, de Pho- rizon , OU, Ce qui revient au même, d’un point infiniment éloigné. Ces deux problèmes furent proposés par M. Léibnitz, comme une espèce de défi , aux partisans de lPancienne analyse , qui n’en purent venir à bout, MM. Bernouilli les résolurent Pun et Pautre; et M. Huyghens, peu de tems avant sa mort, a résolu celui de la courbe isochrone simple. PARACHRONISME , s. m. du grec æœapà (para ) , au-delà , et de xpovos (chronos), tems : reculement de tems ou de date. ( Chronol. ) Espèce d’anachro- nisme , qui consiste à rapporter un fait à un tems postérieur à celui où il est réellement arrivé, Il est opposé à PROCHRONISME. #, ce mot. PARACLET,s m. du grec æœapaxrnres ( paraklélos ) ; conso- lateur, dérivé de aœapaxañio ( pa- rakaléô), consoler. ( Hist. ecclés.) Nom qu'on a donné dans l’église au Saint-Esprit. PARACYNOMIE, s. m. du grec œapà ( para), préposition qui in- dique une comparaison , de xvær (kudn), chien, et de 4yxœ (agcho ), suffoquer : suffocation à la manitre de chiens, PAR (/Wéd.) Espèce de squinancie dans taquel€ les muscles externes du jar;ux sont tuméfés et entlam- més, de ieiie maniere que les ma- laes sont obligés de tenir la bouche ouverte pour respirer , et de tirer la langue comme ies chiens. PARADE , s. 1. du lat, parala , ornement , dont on à fait parada , et parade : montre , étalage, ( {curnois ) Parade ; dans les tournois , signifioit la marche que les chevaliers faisoient en bel ordre à dans la lice , avant de commencer le combat. (Art nulil.) Parade , en termes de guerre, signifie la montre que font sur la place Îes troupes qui vont monter la garde. (Jeux scen. ) Parade est encore le nom d’une espèce de farce pré- parée pour amuser Le peuple, La parade parut pour la première fois , en France , dans je r5me, siecle. Les comédies saintes {ui don- nerent naissance , et les confrères de la passion disputèrent à la troupe du prince des sots, l’avantage de la former, Elle subsistoit encore sur le théâtre francois du tems de la mi- norité de Louis XiV; mais quand la décence eut épuré la comédie , et que le gout lui eut donné des regles, la parade ne se montra plus que dans les foires et sur les tréteaux des charlatans. 2 PARADIASTON, s. m. du grec mapadiasonn (paradiastolé) distinc- tion , séparation , fait de œapadesxw (paradeiko), distinguer, comparer l’ün avec l’autre. (Didact.) Distinction précise des idées analogues. PARADOXE, s. m. du grec œapadoËoy (paradozon ) , formé de œapa (para), contre, et de d'o£x (doxa) , opinion : contre lPopinion. {Diction, ) Proposition contraire à l'opinion commune ; qui choque les opinions reçues : c’est une idée contradictoire ; ou fausse en appa- rence , quoique vraie quelqueltois dans ie fond. l - PARADYGME, ou PARA- DIGME, s. m. du grec Œap4- derym2( paradéigma), exemplaire, moucie, lormé de æapx (para DE PAR 5x prépos, qui indique comparaison , et d'aixvéw ( deiknuo ), montrer. ( Grammaire ) Ce qui sert de mo- déle pour se régler : les paradymes des Conjugaisons et des déclinaisons. PARAFE , o@PARAPHE , s. m. contraction de PARAGRAPHE, ce mot. (Diplomatique) Marque qui est faite d’an ou plusieurs traits de plume méêlés ensemble, et qu’on met ordinairement après son nom, ou en place de son nom. Autrefois le signataire d’un acte mettoit après son nom le mot sub- scripsi, que souvent l’on rendoit en abrégé par deux SS liées et entor- tiilées. Il est présumable que le pu- rafe vient decesSS, et qu'à me- sure que lon s'est éloigné de Pori- give, on a substitué à ces lettres ; des traits de fantaisie adoptés par chaque signataire, PARAGE , s. m. du lat, parare : parer: l’action de parer, (Marine ) Espace ou étendre de mer déterminée , sous quelque lati- tude que ce puisse être. Les parages des pays chauds;ce corsaire eslen bon para ge pourren- contrer les vaisseuux marchands. Un vaisseau est mouillé en Lon parage pour. appareiller d'une rade ; pour dire > mue de endroit où il est mouillé, il pourra appareïller facilement quand il voudra. PARAGOGE ,s. m, du grec æ+- payayn ( paragngé), formé de 2: (para), au-delà , et d’3yx (ago ), mener: mener au-delà, accroitre. (Ælocul.) Figure de diction qui consiste dans l’addition d’une lettre ou d’une syllabe à la fin d’un mot ; comme egomel pour ego chez les Latins. : PARAGRAPHE , s. m. du grec aapaypagù ( paragraphé ), formé e œapa ( pura ), proche , et de ypagn (graphé), écriture: proche l'écriture. (Diplomatique ) Signe posé près de Pécriture, C’étoit autrefois l'usage de distinguer les divisions d’un ou- vrage par différentes couleurs ; ce signe est exprimé par le caractère f. Ensuite on a appelé paragraphe la division on la section méme de l'ouvrage , ainsi marquée : ce terme D 2 52 PAR n’est guère d’usage que dans les Lvres de droit, PARALIPOMENES , s. m. du grec Moapansimopeve ( paraléipo- mena ), formé de æxpa (para), au-delà , outre”, et de xeœà (léipo), laisser ; passer outre, omettre: sup- plément à ce qui à été omis. . (Ecril. suinte ) C’est le titre de deux livres canoniques de Pécriture sainte, qui sont un supplément aux quatre livres des rois, dont les deux premiers s'appellent livre de S'amuël. ( Liltérat. ) Quelques auteurs ont employé ce mot pour signifier un supplément. Les paralipomènes d'Homère , ou La guerre de Troie depuis la mort d'Hector jusqu'à La prise de celte ville , par Quintus de S5myrne. PARALIPSE , s. f. du grec œxpa (para), de côté , et de xesmœ ( léipo), laisser : laisser de coté, omettre. (Æloc.) Figure de rhétorique qui consiste à fixer Pattention sur un objet en feignant de le négliger. PARALLACTIQUE , adj. de PARALLAXE (x. ce mot ); ce qui appartient aux parallaxes. , (_Astron. ) Angle parallactique ; c’est un angle qui sert à calculer la parallaxe de longitude , de latitude, dascension droite et de déclinaison ; il est formé parle vertical et le cer- ele de latitude , ou par le vertical et le cerclé"de déclinaison. 1riangle puarallactique ; c’est celui qui est formé par l'angle de la paralluxe , et par le rayon de la terre. Machine parallactique , ou pa- rallatique, où lunette parallatique; cest un instrument composé d’un axé dirigé vers le pole du monde, et d’üne lunette qui peut s’incliner sur cet axe , et suivre le mouvement diurne d’un astre , ou le parallele qu'ii décrit, PARALELAXE, s.f. du grec æxp4n- naËis ( parallaxis), dérivé de æx- parrarlw (parallatlo ), transposer, transmuer : différence , variation. ( Astron, ) Diversité d'aspect. La parallaxe est la différence entre le lieu où un astre paroit, vu de la surface de la terne, et celui où ül nous paroitroit si nous ‘étions au cebtre de la terre, PAR Les mouvemens célestes doivent se rapporter au centre de la terre pour paroitre réguliers ; c’est au centre qu’il faut se transporter en idée , afin de voir tout à sa véritable place , et de trouver la véritable loi des mou- vemens célestes, Ainsi , les astronomes sont obligés de calculer sans cesse la parallaxe pour réduire le lieu d’une planète observée à celui que Pon auroit vu si Pon eût été au centre de la terre, Parallaze annuelle , ou paral- laxe du grand orhe ; cest la dif- férence entre le lieu d’une planète , vu du soleil, et son lieu, vu de la terre. On s’en sert pour calculer sa longitude géocentriqué, par le moyen de sa longitude héhiocentrique. Parullare menstruelle ; on a donné quelquefois ce nom à la petite inégalité que produit lattraction de la lune sur la terre, Paralluxe du soleil ; la paral- laxe du soleil seroit la plus intéres- sante à connoitre : elle nous appren- droit quelle est la vraie distance du soleil à la terre , et en conséquence quelles sont les distances de toutes les autres planètes au soleil et à la terre ; mais on ne la connoit pas avec une parfaite exactitude : les astronomes Pont supposée pendant long-tems de dix secondes , ce qui donnoit la distance du soleil à la terre d’environ 33,000,000 lieues ; mais le dernier passage de Vénus sur le disque du soleil , observé le 3 juin 1769 , donne la parallaxe du soleil , dans ses moyennes distances, de huit secondes et demie ; d’après quoi lon conclut que la moyenne distance du soleil à la terre est de 34,761,680 lieues , de 25 au degré chacune. Parallaxe des étoiles fixes ; les étoiles fixes n’ont point de parallaxe sensible, à cause de leur excessive distance, par rapport à laquelle le diamètre de la terre n’est qu'un oint. ( Anal.) Les anatomistes enten- dent par parallaxe écart mutuel de deux parties d’un os rompu, dont l’une glisse à coté de l’autre. PARALLELE , adj. et s. du grec æœxparnunes ( parallélos ), égale- ment distant, { Géo, ) Ilse dit des lignes et ? P. AR des surfaces, qüi sont par-tout à égale distance l’une de Pautre , ou qui, prolongées à linfini , ne deviennent jamais ni plus proches , ni plus éloi- gnées lune de l’autre. Les lignes parallèles sont d’un frès-crand usage en géométrie , soit spéculative , soit pratique. {Astron.) Parallèles , en astro- nomie, s'entend des cercles parallèles à l’équateur , que l’on conçoit, dans la sphère , comme décrit par les as- tres, dans leur révolution journa- lière. On les appelle aussi parallèles de déclinaison. Parallèles de Latitude ; ce sont de petits cercles de la sphère , paral- lèles à léchiptique , que lon imagine passer par chaque degré et minute des colures , et qui indiquent les dif- férentes latitudes des astres, Parallèles de hauteur,ou a/mican- tarals; ce sont des cercles parallèles à Phorizon, que l’on imagine passer par chaque degré et minute du méridien, entre l'horizon et le zénith, et qui ont leur pole au zénith Sphère parallèle ; c’est cette si- tuation de la sphère dans laquelle Péquateur est parallèle à Phorizon, ou se confond avec l’horizon et les les, du moins avec le zénith et É nadir. Dans cette sphère , tous les parallèles à léquateur sont paral- lèles à lPhorizon ; et quand le so- leil est dans lPéquateur , il tourne autour de Phorizon pendant tout le jour. Après Péquinoxe, cet astre , parvenu au dessus de Phorizon, ne se couche plus pendant six mois; @t lorsqu'il est repassé de Pautre côté de la ligne, il est six mois sans se lever. La sphère est parallèle pour ceux qui habitent sous les Le ; ED cas qu’il y ait quelques habitans. Le soleil ne s'élève jamais au dessus de Vhorizon , que d’une quantité égale à l’obliquité de Pécliptique. (Art milit.) Lignes parallèles, ou simplement parallèles ; ce sont des lignes que lon tire d’une tran- chée à Pautre pour protéger les assié- geans contre he sorties que pourroit faire lassiégé. Tel est le but de la première parallèle. La seconde parallèle se cons- huit un peu plus ou moins , au des- PAR 53 sus de la première, et la /roisième se fait contre le glacis | plus courte et moins circulaire que Les précé- dentes , afin d'approcher du chemin couvert autant qu’on peut, et d'évi- ter les enfilades, qui sont fort à crain- dre dans ces endroits-là. M. de Vau- ban est en quelque façon le pre- mier qui ait bien exécuté ces sor- tes de travaux, qu'on nomme pa- rallèles où place d'armes. Demi-parallèles ; ce sont des places d'armes qui sont des crochets de quarante où cinquante toises de long , propres à placer des détache- mens qui doivent soutenir les tra- vailleurs, ( Marine) Moyen parallèle ; comme les degrés de longitude sont moindres, à mesure que l’on est par un parallèle où uve latitude plus élevée, c’est-à-dire, plus éloi- gnée de l'équateur; lorsqu'un vais- seau à fait une route oblique qui traverse plusieurs parallèles ; si on veut calculer la quantité de chemin qu’il a fait de Pest à l’ouest, ou sa différence en longitude, on prend la latitude moyenne entre celle de départ et celle d'arrivée , ou le moyen parallèle ; et sachant com- bien , par ce parallèle, vaut le de- gré de longitude , on réduit les lieues faites dans Pest ou dans louest, en parties de léquateur , ou degrés et minutes de longitude. ( Botan.) Cloison parallèle ; c’est celle dont les deux faces répon- dent aux valves d’un fruit bilocu- laire., (Ælocul.) Parallèle est aussi le nom d’une figure de rhétorique pro- pre à orner le discours, C’est une comparaison que Pon fait de deux objets, en les rapprochant l’un de Pautre, pour mieux faire sentir leur valeur relative, leurs rapports, leurs oppositions, et meme leurs contra- riétés. : à PARALELLIPIPEDE, ou PA- RALLELEPIPEDE, s. m. du gree œapanannoc (parallélos), parallele, d’éoi (épi), sur, et de æidioy ( pe- dion), plaine, ou surface plane: formé de plans parallèles. ( Géom.) Corps solides compris sous six parallélogrammes , dont les opposés sont semblables, parallèles et égaux. 54 PAR Quelques-uns définissent le paral- lélipipède , un prisme dont ia base est un parallélogramme. PARALLELISME, s. m. du grec æxparnannos ( parallélos), parallèle, ( Géom.) Le parallélisme est la propriété où l'état de deux lignes, deux surfaces, etc. également dis- tantes l’une de Pautre. ( Perspective) Parallélisme des rangées d'arbres ; Yœil placé au bout d’une allée bordée de deux rangées d'arbres plantées en lignes parallèles, ne les voit jamais paral- liles, mais elles lui paroissent tou- jours inclinées Pune vers Pautre , et s’approcher à Pextrémité opposée. De là les mathémaliciens ont pris occasion de chercher sur quelle ligne il faudroit disposer les arbres , pour corriger cet eflet de la perspective, et faire que les rangs paroïissent tou- jours parallèles. Les uns ont pensé que ces deux lignes devoient être deux demi-hyperboles opposées. M. Varignon a prétendu que la pre- mière rangée devoit être une ligne droite, et la seconde une hyperbole, M. Bouguer et M. d’Alembert ont pensé depuis , que ces rangées de- voient être deux lignes droites diver- gentes; mais la solution de ce pro- blème dépend d’une question phy- sique encore contestée sur la gran- deur apparente des objets. Foyez VISION , APPARENT. (Astron.) Parallélisme de l'axe de la terre; c’est la situation cons- tante de l’axe de la terre, qui pro- duit le changement des saisons. Parallélisme de la lunette ; ce parallélisme est une précaution es- sentielle dans les insirumens d’as- tronomie. La lunette d’un mural ou d’un grand secteur, étant appliquée sur le limbe, est éloignée nécessai- rement de quelques pouces du plan , qui passe par le centre et par les divisions; si cette lunette n’est pas exactement parallèle à ce plan , elle ne sera pas dans le même vertical que ce plan, et le point qu’elle marquera sur le limbe ne sera pas celui de la hauteur de Pastre vers lequel la lunette est dirigée. Pour rendre la lunette parallèle au plan, on se sert de la lunette d’épreuve que lon place sur le centre et sur le plan du quart de cercle , de ma- PAR nière qu’on voie le même objet dans la lunette d’épreuve et dans la lunette du quart de cercle, placé hoxizonta- lement. PARALLELOGRAMME , s. m. du grec œæapærincs (parallélos), parallèle, et de ypauyà(grammé) , bone, ( Géom. ) Figure rectiligne de quatre cotés, dont les côtés opposés sont parallèles et égaux. Voyez QUAPRILATERE. Le parallélogramme est formé, ou peut être censé formé par le mouve- ment uniforme d'une ligne droite toujours parallèle à elle-même. Ouen le parallélogramme a tous ses angles droits , et seulement ses cot{s opposés égaux , On lenomme rectangle où carré-long, Foyez RECT ANGLE. Quand les angles sont tous droits, et les cot’s fgaux, il s'appelle carré. V7. CARRE. Si tous les côtés sont égaux et les angles inégaux , on l’appelle RHOM- BE ou LOSANGE. 7. ces mots, S’il n’y a que les cotés opposés qui soient évaux , et les angles opposés aussi égaux , mais non droits, c’est un RHOMBCIDE. #, ce mot. Tout autre quadrilatére , dont les côtés opposés ne sont ni parallèles ni égaux , s'appelle TRAPÈZE. Voy. ce mot. ; PARALLELOGRAPHE , s. m. du grec æxpærannocs ( parallélos }, pœallèle, et de ypage (grapho ), dé- crire. ( Géom. prat.) Instrument propre Pürer des lignes paralleles. PARALOGISME , s. m. du grec mapanoyiouos ( paralogismos ), lor- mé du grec rapà (para), mal, vicieu- sement, et de x5y{Louas (logizomai), raisonner : raisonnement faux. ( Didact. ) Raisonnement faux ou erreur commise dans la démons- tration, quand la conséquence est tirée de principes qui sont faux, ou qui ne sont pas prouvés, ou bien quand on glisse sur une proposition qu’on auroit dû prouver, Le paralogisme differe du so- phisme , en ce que celui-ci se fait à dessein , et par subtilité, et le para- logisme par erreur et par défaut de lumière suffisante, et d'application, PAR PAPRALYSIE, s. f. du grec œupa- avai ( paralusis ), dérivé de xa- paaix (paraluo), résoudre , relâcher. ( Méd. ) Les anciens définissoient la paralysie un relâchement des nerfs qui prive les parties du corps de mouvement et de sentiment. On peut définir plus exactement la paralysie , une privation , ou dimi- aution considérable du sentiment et du mouvement volontaire, ou de Fun des deux, en conséquence du relâchement des parties nerveuses et muscueuses, suivi quelquefois d’a- trophie, de débilité du pouls, et d’autres symptomes. f. PARAPLE- GIE, PARAPLEXIE. PARAMÈTRE , s. m. du grec Tapà (para), à coté, et de wirpov ( Hélron), mesure : mesure de com- paraison, ( Géom.) Ligne droite constante dans chacune des trois sections coni- ques : on l'appelle en latin /atus reclum. On appelle en général paramètre, la constante qui se trouve dans l’é- quation d’une courbe. PARANGON, s. m. du grec æ2- paye (paragein) , mettre à côté VPun de Pautre , en comparaison : modèle, patron. (Joaillerie) Diamant parangon, rubis parangon ; c’est un diamant, un rubis d’une grosseur , d’un prix, et d’une beauté extraordinaire, . (Minéral.) Parangon noir, en italien parangone nigro ; c’est le Jaspe noir : on le trouveen Suède, en Saxe , et en Finlande. (Imprimerie) Parangon est aussi le nom dun caractère qui est entre la palestine et le gros romain. I ya le gros parangon et le petit paran- go. (Commerce du Levant) Paran- &on se dit encore des plus’ belles étoffes de soie qui y sont apportées de Venise, PARANOMASIE, s. f. du grec rapx (para), proche, et d’ivoux ( onoma ), nom : proximité, ou ressemblance de nom. ( Didactique ) Ressemblance entre des mots de différentes langues, qui pent marquer une origine com- uit, P AR 55 PARANYMPHE, s. m. du grec mapà ( para), proche, et de yÜupn (rumphé), jeune épouse ; nouvelle mariée. (Hist. anc.)C’étoit chez lesGrees, et ensuite chez les Romains, celui qui faisoit les honneurs de la noce , et qui conduisoit l’épouse dans la mai- son deson mari. ( Hist. du Bas-Empire) Dans les tems postérieurs, ce nom fut particu- lièrement affecté au seigneur nom mé pour conduire une princesse d’une cour à l’autre , et la remettre, au nom de son père, entre les mains du prince son époux. Cet usage avoit passé de la cour de Constantinople à celle des rois de France , sous la pre- miere race. ( Ecoles publiques ) On appeloit encore paranymyphes, les éloges et les discours d’apparat qui se pronon- coient à certaines époques, dans les universités. Sixte V défendit qu’on fit son éloge en publie, et qu’on le paranymplhät , re le louät dans un paranymphe), à ouverture des thèses qui furent soutenues à un chapitre général de son ordre, PARAOS , 5. m. Mot chinois. ( Marine ) Petits bâtimens des mers de la Chine , et des autres pays circonvoisins. Ils sont assez sem- blables aux jonques pour le grément, excepté que leurs voiles sont lacées lâchement au mât, par un de leurs cotés, au lieu d’être suspendues, comme dans les jonques, au quart de la vergue. Ces bâtimens sont quelquefois ar- més de pierriers, et les souverains de quelques contrées s’en servent pour lever les tributs qu’ils exigent des petites îles de leur dépendance. PARAPEGMES . s. m. dérivé du grec ærapamwyvugu (parapégnumi) , afficher. ( Antiq. ) Tables de métal sur lesquelles les anciens inscrivoient les ordonnances et autres proclamations publiques. ( Astron. anc.)C’étoit aussi, chez les Syriens et les Phéniciens;,une ma- chine astronomique qui servoit à montrer les levers et les couchers des astres. ( Astrol.\ Les astrologues se ser- veut aussi de ce mot, en parlant des 66 PAR tables sur lesquelles ils tracent leurs prétendues règles, PARAPET , s. m. de litalien parapello , ce sur quoi on appuie la poitrine. : (Art nulit.) Elévation dont la masse est ordinairement destinée à couvrir des soldats contre l'effet du canôdn. En général, on donne le nom de parapel à tout ce qui borde une ligne , pour se couvrir contre le feu de l’ennemi, PARAPHERNAUX , adj. du grec mapx (para), au-delà, et de @epv4 (pherné), dot : qui ne fait pas partie de la dot. ( Pratique ) Biens parapher- naux ; ce sont des biens qui ne font point patie de la dot d’une femme , et dont elle a non-seulement l’ad- ministration, mais encore la pleine et entière disposition. PARAPHIMOSIS , s. m,. du grec map ( para), trop, ou auprès , et de oruow ( phimoo ), serrer avec un cordon. ( Méd.) Les Grecs ont entendu par ce mot, une maladie de la verge dans laquelle le prépuce se ramasse et se replie derrière la couronne du gland, et la serre si fort, qu’on ne peut, en aucune façon , Pame- ner en devant pour recouvrir le gland. Cet état est contraire au phimosis , et est souvent un symptome de ma- ladies vénériennes. PARAPHRASE , s. f. du grec æapagpasis ( paraphrasis ), expli- cation , interprétation. ( Didact. ) Explication plus éten- due que le texte, ou que la sim- ple traduction littérale du texte, (Ecriture sainte) Paraphrase chaldaïque ; c’est une ancienne version de la bible, faite en chal- déen. PARAPHRENESIE, s. f. du grec œapàx ( para ), dans le sens de mal, d'une manière vicieuse , et de œpénec ( phrénes ), diaphragme ; vice du diaphragme, ( Médec. ) Inflammation du dia- phragme, ou des parties adjacentes. PARAPHROSYNIE , s. f. du grec œapapposuyn (paraphrosuné ) , PAR démence, fait de œapagpovés ( pa- raphroneo ), être en délire, (/Méd.) Délire passager et fé- brile. É | PARAPLEGIE , ou PARAPLE- XIE , s. f. du grec œus4 (para), qui marque ici quelque chose de nuisible, et de œhñoow ( pléssü ), frapper. (cd. Paralysie de toutes les parties situées au-dessous du cou. PARAPLEURITIS , s. f. du grec œapà ( para), mal, vicieusement , et de aæxeupa (pleura ), plèvre vice de la plèvre. (/Hed. ) inflammation de la partie de la plèvre qui recouvre la surface supérieure du diaphragme, PARASANGE , 5. f. du grec œu- aTAYYAS arasaggés ). Ë ( % HA Men ei chez les anciens Perses, mais dont la longueur varie depuis 30 jusqu’à 60 stades. PARASELENE , s. m. du grec œapà (para), proche, et de z:xnvs séléné), la lune. ( Physique) Météore représen- tant une ou plusieurs images de la lune, Ce météore a la forme d’un anneau lumineux , dans lequel on aperçoit quelquefois une image ap- parente de la lune , et quelquefois deux. Les parasélènes se forment de la mème manière que lesPARHELIES. V. ce mot. PARASITE , s. et adj. du grec œapaoros ( parasilos ), formé de æœapà (para), proche, et de oiras (silos ), blé : qui est près du blé, (-Antiq.) C’étoit, dans Porigine, le nom que donnoient les Grecs à ceux qui avoient l’intendance des blés sacrés, c’est-à-dire, des blés qu’on recueilloit dans les terres con- sacrées à chaque temple, Mais, dans la suite, on le donna à ceux qui s’introduisoient dans les maisons opulentes , et qui faisoient métier d'aller manger à la table d'autrui. Des-lors, ce mot qui n’a- voit auparavant rien d’odieux , fut pris en mauvaise part. ; ( Botan. ) Plante parasite ; c’est celle qui tire sa nourriture d’une autre plante , et vit à ses dépens. (Æntomologie) Parasiles est en- P AR core le nom que quelques naturalistes ont donné à des insectes qui vivent constamment sur des quadrupèdes , ou sur des oiseaux dont ils sucent le sang, comme les puces, les poux , les mites, etc. PARASTATE, s. m. du grec œ2pà (para ), auprès , et de isapæs ( kistamaiï) , étre placé. (-Anat.) Petit corps rond qui est couché sur le dos de chaque testi- cule; c’est la même chose qu'EPT- DIDYME. F. ce mot. PARASYNANCIE , ou PARAS- QUINANCIE , s, f. du grec æxpà (para), beaucoup , de uv ( sun \ , avec, et de 4yyw ( agchô ), serrer, suffoquer. (Méd.) Espèce de squinancie , dans laquelle les muscles externes du pharynx sont enflammés. Wo yez SQUINANCIE, PARATITLES, s. f. du grec px (para), proche , et de riraos (kilos), titre : rapprochement de titres. ( Jurisprud. ) Explication abré- gée de quelques titres ou livres du code ou du digeste ; parce que le but des paratitles est de rapprocher cer- tains objets dispersés sous différens titres, pour en faire connoitre la liaison. PARATONNERRE , s. m. de Vitalien parare, parer , empècher , éviter, et du francois {onnerre : qui pare, qui préserve du tonnerre. (Physique) Longue verge de métal terminée par une pointe très- déliée, que lon dresse sur un bà- timent , en le faisant communiquer avec la terre humide ou avec Peau , et qui est destinée à soutirer le fluide électrique des nuages orageux qui en approchent d’assez près. Franklin a remarqué le premier que, si à un conducteur fortement électrisé, on présente, mème d’as- sez loin ,; une pointe très-fine d’une substance anéiectrique , aussitôt les signes d'électricité que donne ce conducteur sont considérablement diminués ; et cette diminution est d'autant plus considérable, et a lieu d’une distance d’autant plus grande , que la pointe est plus déliée. C’est là ce qu'on appelle le pouvoir des pointes. C’est ce pouvoir des pointes qui à fait imaginer à Francklin de PAR 57 soutirer , par le même moyen, l’é- lectricité d’un nuage orageux, Voila l'origine des paralonnerres. PARC, s. m. du saxon pearroc , ou du flamand peark, cloture. ( Econ. rurale ) Grande étendue de terre , entourée le plus souvent de murailles, pour la conservation des bois, pour le plaisir de la chasse , ou pour la hberté de la promenade. Parc se dit aussi d’un pâtis entouré de fossés, où l’on met les bœufs pour les engraisser. Ïl signifie aussi une clôture faite de claies, où l’on enferme les mou- tons, quand ils coucher dans les champs. 4 Art de la guerre ) Parc d'ar- tillerie ; c’est un puste qu’on choisit dans un camp, hors de la portée du canon de la place , et qu'on fortifie pour faire le magasin des munitions qui regardent le service des armes à feu, et des feux d’artifice. (Marine) Parc de marine ; c’est dan arsenal de marine, le lieu où les @gasins généraux et particuliers sont renfermés, et où l’on construit les vaisseaux de Pétat. PARCHEMIN , s. m. du latin ergamenum , dit pour pergarmend ; PES charta, papier de Pergame , lieu où il a été inventé. ( Diplomatique ) Peau de mou- ton ou de chèvre, préparée et polie avec la pierre-ponce , pour recevoir Pécriture. On attribue l'invention du archemin à Cumenès IL, roi de He ; d'où lui vient son nom. Ii y avoit trois sortes de parche- muns , le blanc, le jaune, et le pourpré. On écrit encore des livres entiers, et sur-tout des livres déslise;f entierement pourprés. Avant le sixième siècle, le par- chemin servoit pour les livres, et le papier d'Egypte pour les diplomes. En Allemagne et en Angleterre , on ne connoïssoit point le papier d'Egypte; on nes y servoit que de parchemin. C’est vers le huitième siècle qu’on prit la funeste habitude de racler du parchemin écrit, pour y écrire de nouveau, Cette méthode qui détruisit sans doute beaucoup de bons ou- vrages , dura jusqu'aux quatorzième -et quinzième siecles. On n’en étoit venu à cette extrémité que par la LL 58 PAR rareté du parchemin. Depuis lan 1000 jusqu’en 1400, le parchemin est épais, et d’un blanc sale ; depuis cette époque, Pépaisseur des feuilles est excessive, PAREATIS, s. m. Mot latin, qui signifie, obéissez. ( Pratique ) I se dit de certaines lettres qu’on obtenoit en chancelle- rie, pour faire exécuter une sentence hors de la jurisdiction du tribunal où elle avoit été rendue. PAREGORIQUE , adj. du grec Tapnyopéw ( parégoréo ), calmer, adoucir. ( Méda) Epithète que l’on donne aux remèdes qui calment, qui adou- cissent , qui appaisent les douleurs, Ce sont des espèces d’anodins. PARÉLIE, ou PARHELIE,, s. m. du grec ææpà (para), proche , et dinsoc ( hélios ), le soleil, (Physique) Métécre représentant une où plusieurs images du soleil, et qui est formé, dit-on, par la ré- flexion de ses rayons , sur un nuage qui lui est opposé d’une certai nière, Les parhélies sont ordinairement accompagrés de couronnes, où cer- cles lumineux ; leurs couleurs sont semblables à celles de Parc-en-ciel ; le rouge et le jaune du coté qui re- garde le soleïi, le bleu et le violet de Pautre côté. PARENCHYME, s. m. du grec œapéyyvua (paregchuma),effusion, du verbe œapsyyte (paregchu ), verser chemin faisant, ( Wéd.) Terme introduit par Era- sistrate, pour désigner la propre sub- stance de chaque viscère qui est si- tué dans les intervalles des vaisseaux, prétendant qu’iln’y a que lasubstance des muscles qui doive être appelée chair, Quoique les modernes démontrent que le cœur est un véritable muscle , que le foie est composé de grains glanduleux | on n’a pas laissé de retenir le terme parenchyme, quand on parle de leur substance. Erasis- trate Sest servi de ce mot, parce qu’il croyoit que c’étoit un sang épan- ché , ou coagulé qui formoit la masse des viscères. (Botan.)Parenchyme se ditaussi du tissu cellulaire tendre et spon- gieux , qui remplit, dans lesieuilles 14 PAR et dans les jeunes tiges, les inter= valles qui se rencontrent entre les plus fines ramifications, PARENESE, s, f, du grec œapai- was (parainésis), avertissement , exhortation, ( Didact.) Discours moral, exhor- tation à la vertu. PARENETIQUE , adj. même origine que parénèse; qui a rapport à la parenèse. ( Bibliol.) Ouvrages parénéti- ques ; ce sont des ouvrages qui ren- ferment des exhortations à la piété et à la vertu. PARENTE, s.f. du latin parens, formé de parere , engendrer. ( Pratique ) Lien de droit na- turel qui unit ceux qui descendent Pun de lPautre , ou d’une même souche, Degré de parenté; c’est la dis- lance qui se trouve entre ceux qui sont ainsi unis. Ligne de parenté ; c’est la suite des parens en divers degrés. PARENTHESES, s. f. du grec œapévb:oic ( purenthesis ), formé de aœa2px (para ), entre, et de fee (enthesis ) , position : interposition, (Ælocut.) Figure de construction, par laquelle on forme un sens à part, inséré dans un autre , dont il inter- rompt la suite, Il y a dans l’opéra dArmide une parenthèse célèbre, en ce que le musicien l’a observée aussi dans le chant. Le vainqueur de Renaud ( st quelqu'un : peut étre ) sera digne de moi. I faut faire en sorte que les paren- thèses ne rendent pas la phrase lou- che, et pour cela il faut qu’elles ne soient pas trop longues. ( Imprimerie ) W se dit aussi des marques dont on se sert dans lim primerie , ou dans Pécriture , pour enfermer les paroles d’une parenthèse, Ces marques sont ( ). PARERE , s. m. Terme emprunté de Pitalien, qui signifie avis,opinion, sentiment, ( Commerce) Avis ou conseil d’un ou plusieurs négocians, sur les ques- tions de fait qui sont en usage dans le commerce. PARFAIT, adj. du lat. perfectus, fait de perficio, parfaire, achever, PAR (Gramm.) Prétérit parfait; c’est le prétérit qui marque une chose faite, une chose arrivée dans un tems, qui n’est niprécis ni déterminé. (Arithinét. ) Nombre parfait ; c’est le nombre dont les parties ali quotes ajoutées ensemble font le mème nombre dont elles sont les parties. Ainsi, 6 ou 28 sont des nombres parfails , parce quer,2, et 3, qui sont les parties aliquotes du premier, font6; etque1,2,4,7; et 14, qui sont celles de 28, font aussi 28. ( Musique ) Ce mot, dans la mus'que , a plusieurs sens. Accord parfait ; c’est un accord P ; qui comprend toutes les consonnances sans aucune dissonnance, Cadence parfaite ; c’est celle qui porte la note sensible ; et de la domi- nante tombe sur la finale. Consonnance parfaite; c’est un intervalle juste et déterminé, qui ne peut être ni majeur ni mineur: ainsi l’octave, la quinte et la quarte sont des consonnances parfaites, et ce sont les seules. Mode parfait ; c’est celui dont la mesure est à troistems. Les anciens auteurs divisoient le tems ou le mode en parfait et imparfait, et préten- dant que le nombre ternaire étoit plus parfait que le binaire , ils ap- peloient fems ou mode parfait celui dont la mesure étoit à trois tems. Le tems ou mode imparfait formoit une mesure à deux tems. PARFUM , s. m. du lat. per, au milieu, au travers, et de fumus, fumée : fumée , vapeur répandue. ( Hist, nat.) Odeur aromatique, agréable , plus où moins forte, plus ou moins subtile et suave, qui s’ex- hale d’une substance quelconque , particulièrement des fleurs ; le par- fum de la rose , le parfum de l'encens. Parfum se dit aussi des corps même d’où s’exhalent les différentes odeurs qui excitent en nous une sen- sation de plaisir. Tels sont les par- fums de Porient. f’oy. ESSENCE , HUILE ESSENTIELLE,AROME, ESPRIT RECTEUR, DISTILLA- TION. Parfums simples ; ce sont ceux dont Là nature nous fait présent dans PAR 59 un état tel qu’on peut les employer et les conserver sans y rien changer ni ajouter, comme lenceus , les baumes, ete, Parfums composés ; cest un mélange de plusieurs parfums sim- ples réunis. Parfums secs ; ceux qui sont friables, et peuvent etre facilement réduits en poudre comme toutes les résines odorantes, Parfums liquides ; ce sont les esprits, les essences de plantes très- odorantes, Vapeurs de parfums ; en mêlant ensemble les poudres d’iris, de storax, de benjoin , et d’autres aromates, et en les incorporant avec de Peau ‘le fleur d'orange on forme une pâte qu'on garde dans un petit vaisseau d'argent. Lorsqu'on veut en faire usage on met le vase sur un feu doux ou sur des cendres chaudes ; la pâte s’échauffe et se répand en va- peur d’une odeur tres-suave. Parfums en pastilles ; on rrend une demi-once de benjoin, quatre scrupuies de storax calamite, deux gros de baume sec du Pérou , quatre scrupules de cascarille ; demi-gros de girofle, une once et demie de charbon préparé, un gros de nitre, un demi-gros d'huile essentielle de fleurs d’orange , autant. de teinture d’ambre , et la quantité nécessaire de mucilage de gomme adragant, Ce mélange est mis dans un mortier ; on en fait une masse ou pâte qron pétrit ensuite en divers rouleaux , chacun de la grosseur d’un tuyau de plume. On divise ces rouleaux en petits cônes , de la longueur à peu près d’un pouce , qu’on fait sécher et qu'on enferme dans une bouteille, Quand on veut se servir d’une de ces pastilles, on la pose sur une table de pierre ou de marbre , et on Pal- lume par la pointe : elle brûle en sautillant , et répand une famée ou plutot un parfum agréable. PARIADE, 5. f. du lat. pariare , mettre ensemble des choses sem- blables, s’apparier. (Chasse) Un appelle ainsi l'époque à laquelle les perdrix s’appariegt. On défend la chasse devant la pariade. PARIETAL, adj. du lat, puries, Jarlelis , mur. (Anal, ) Les os pariétaux tirent Le] 60 PAR leur dénomination de leur principal usage , Car ils forment les parois et le dessus de la voûte du crâne. On dit aussi /e conduit pariétal , les trous pariélaux, pour le conduit et les trous qui ontra pportaux partelaur. ( Botan.) Pariétal se dit encore de ce qui est situé ou attaché sur la paroi interne d’un fruit ordinaire- ment uniloculaire. PARLEMENT , du latin barbare parliamentum , pourparler; collo- que, conférence, ( Econ. polit. ) Les assemblées de la nation ,auxquellesles historiens ont donné dans la suite le nom de parlemens généraux , furent d’a- bord composées de tous les francs ou personnes libres ; mais vers la fin de la seconde race on n’y admit que les principaux seigneurs ou barons du royaume. Les évèques y assistèrent pour la première fois au mois de mai 751. C’étoit-là qu’on traitoit de la paix et de la guerre , des alliances, et de toutes les affaires de l’état, On y faisoit les lois et les réglemens con- venables pour remédier aux désordres passés > et prévenir ceux qui pour- roient arriver. On y jugeoit les dif- férens les plus graves entre les sujets, etc. Avant que le parlement eut été rendu sédentaire à Paris, le roi en- voyoit presque tous les ans dans les provinces des commissaires appelés mmissi dominict, lesquels rendoient Ja justice , et rapportoient au roi les affaires qui leur paroissoient le mé- riter, Ces missi dominici se rassem- bloient en eertain tems pour les af- faires majeures auprès du roi, avec ceux qui étoient demeurés près de sa personne, et cette réunion formoit ce qu'on appeloit alors la cour plé- nière , ou le plein parlement. Le parlement commença à être sédentaire en 1305; d’autres disent en 1204. À l’époque de la révolution , les parlemens étoient , en France, des compagn es supérieures de juges qui connaissorent en dernier ressort des affaires litigieuses, et par appel des bailliages , sénéchaussées, etc. , qui ressortissoieut immédiatement au parlement. PAR (Anglelerre ) On appelle parte- ment d'Angleterre le grand conseil de la nation , composé des trois états du royaume : le roi, la chambre haute et la chambre des communes. Le concours de ces trois pouvoirs est nécessaire pour l’établissément des loix nouvelles, ou la révocation des anciennes, Le roi convoque, proroge ou dis- sout le parlement à son gré. Le parlement d'Angleterre a eu à peu pres les mêmes commence- mens que les parlemens de France , et les parlemens des autres peuples du nord. Leur mickle-gemote, willena- &emole , où assemblée d’hommes- sages , étoit une espèce de parlement composé des seigneurs et des hommes francs, Lorsque le christianisme se fut introduit en Angleterre , les évêques furent admis au nombre des juges de la nation, PARLEMENT AIRE , adj. et s. de parliamentum , colloque , pour- arler. (Marine) Parlementaire , ou vaisseau parlementaire ; c’est un vaisseau qui est expédié en tems de guerre vers une puissance ennemie , soit pour échange de prisonniers, ou pour quelqu’autre expédition de dé- pêches, où propositions utiles aux deux ennemis. Un tel bâtiment est désigné par un pavillon ou signal convenu , qui est ordinairement le pavillon de sa propre nation à poupe, et celui de la nation chez la- quelle il est envoyé, à la tète du mât. Il ne doit point être armé en guerre; il ne doit porter aucune espèce de marchandise. En remplis- sant ces conditions, il est à l’abri d’être saisi, et fait librement son voyage. PARLEMENTER , v. n. même vrigine que parlement. Art milit. ) Parlementer se dit d’un officier commandant qui, étant , attaqué dans une place, fait des pro- positions au commandant des enne- mis de lui rendre la place à certaines conditions. On n’est admis à parlementer que lorsqu’il reste encore quelques dé- fenses et qu’on peut disputer quelque tems. Les propositions qui se font ordinairement par écrit, sont portées par un tambour ou trompette ; quel- e : PAR quefois elles sont faites de vive voix par un officier intelligent , mais tou- jours accompagné d’un tambour ou trompette. PARNASSE , s. m. du grec œap- vnagos (parnéssos). ( Poésie) Célèbre montagne de la Phocide, qui étoit consacrée à Apollon et aux Muses. Ce mot se pee figurément pour les poëtes et a poésie; les nourrissons du Par- nasse , pour les poëtes ; Je Parnasse francois , pour la poésie françoise. PÂRODIE, s. f. du grec œupodix ( parôdia ) ,formé de æapà , contre, et d’&dn (odé), chant: contre- chant. ( Liltéral.) Sorte de poëme bur- lesque qui consiste à détourner le vrai sens de quelques pieces de vers, pour leur donner un sens malin, bouflon ou railleur, Les Grecs paroissent avoir été les inventeurs de la parodie ; du moins on cite parmi les premiers parodistes un certain Henri Etienne qui floris- soit vers la g®e, olympiade. Les premitres parodies modernes sont Ulysse et Circé, et Arlequin Phaélon, qui parurent en 1691 et 1692. (Musique) Parodie , en termes de musique , s'entend d’un air de symphonie dont on fait un air chan- tant en y ajustant des paroles. Dans une musique bien faite , le chant est fait sur les paroles, et dans la paro- die, les paroles sont faites sur le chant. PARODIQUE , adj. du grec œa- poduxos (parodikos), qui marche, qui passe régulièrement, de rapà (para) , et de 690s (hodos) , chemin. ( Géom.) Degrés parodiques ; c’est, en parlant d’une équation , le nom que quelques anciens auteurs d’algèbres donnent aux différens termes qui se suivent sans interrup- tion dans une équation ordonnée , du second, du troisième , du qua- trième degré, et dont les exposans croissent et décroissent en progression arithmétique. PARO!I ,s. f. du latin paries, muraille, (Hydraul.) T1 se dit de tous les côtés intérieurs, ou bords d’un tuyau ou d’un vase, ( Anal.) Paroi se dit aussi des PAR 61 clôtures et des membranes qui fer- ment les parties creuses du corps. Les parois de l'estomac, des in- testins , de la vessie , etc. PAROISSE , s. f. du grec rapoiniæ ( paroïkia) , formé de œapà (para), proche , et d’ésxos ( oikos), maison, demeure : demeure voisine, voisi- nage. M ( Hist, ecclés. ) Eglise desservie par un curé, ou certaine étendue de territoire sur lequel s’étend la juris- diction spirituelle du curé. PAROLE , s. f. du latin barbare parola , contraction de parabola , dont les Italiens ont fait parole, et les espagnols palabra. ( Elocut. ) Mot prononcé; la faculté naturelle de parler. ( Physique ) Les physiciens en- tendent par parole un son articulé, et qui est rendu tel par le moyen de la langue et des lèvres. (Musique ) Paroles est encore le nom qu’on donne au poëme que le compositeur met en musique. On dit de certains opera italiens, et même francois , que la musique en est bonne, mais que les paroies en sont détestables. PARONOMASE , s. f. du grec æupx (para), proche, et d’éyouæ (onoma ), nom : proximité , res- semblance de deux mots. ( Elocut. ) Figure de réthorique , par laquelle on renverse le sens d’un mot par un autre dont le son est à peu près le mème , mais dont la signification est très-différente. PARONYME ,s. m. du grec &æ202 (para), proche, et d’éveua (onoma), nom. ( Gramm. ) Mot qui a de Paffinité avec un autre par son étymologie. PAROTIDE , s. f. du grec œapa (para), auprès, et d’oùs ( ous LE génit. æTes ( Glos ) , oreille : proche l'oreille, ( Anat. ) On appelle parotides deux grosses glandes salivaires, blan- châtres , inégalement oblongues , et inégalement bosselées, situées cha- cune entre l’oreille externe et la branche postérieure ou ascendante de la mâchoire inférieure , et un peu avancées sur la portion voisine du masséter. ( Chirurgie ) Les chirurgiens en- é2 PAR tendent par parotide une tumeur centre nalure qui occuye ces glandes, ct qu’on appelle vulgairement oreil- ion , ou orillon. FAROXYSME , s. m. du grec mapo£vsuos (f “rOxuSnios ee IXTI tatiou ,; iornié de œapæ (para), beaucoup, et d’'ogus ( Oxus ), aigu: ü:saigu. # (1Hed. ) Acces, invasion, redou- bleuent , tems le plus violent de la u alad.e , auquel la cause morbifique exerce je paus ses forces par des syn:plomes pius graves ou plus nonmi- PTreLlix. Les jaroxysmes sont périodiques, Icriqu’iis icvicunent par intervalles réglés, come les acces des fievres intérmuitentes , les redoubiemens des levres continues, où 1is n’observent aucune rgie, Comme linvasiou de Pépilepsie , de Papopiesie, de asth- me, de la passion hvstérique, les accés de la rage, de la folie, etc. PARQU£L'I , s. m. diminutif de PARC (voy.ce mot), cloture. ( Pratique ) L’encios destiné pour les avocats dans les salles où se tient laudience. ( Jeux scén. ) Parquet se dit encore de la piutie d’une salle de spectacle , plus i asse que le théâtre , et où l’en est assis. PARRICIDE,s. m. du latin parri- cidium pour palricidiun : ceiui qui iue son pere, et par extension ceiu] qui {ve sa mere , où son Here, ou sa sœur , ou ses eulans. PAR" ,s.m. du lat. parlus , ac- couchement , enfantement, ( f’ruuque ) Accouchement. Il se dit aussi ue l’enfant doni uue femme est accoucuée, Suppression de part ; cest le aine de celui où celle qui met un obsiacie à la naissance d’un enfant , ou qui ote la connoissance de son existence ou de son état. dupposuion de part ; cest la supyosition d’un eutaut à la place d’un autre ; c’est encore le crime d’un homme ou d’une femme qui se disent pere et‘meie d’un enfant qu’ils savent bien ne pas leur appartenir, PART ,s. f. du jat. pars, partis, dérivé de parliri, séparer : portion de quelque chose qui se divise en plusieurs personnes. LI PAR ( Pralique ) Part héréditaire ; c’est ce qui revient à quelqu'un dans une succession à titre d’héritier, (“Karine ) Etre à La part ; on se sert de cette expression, en parlant des équipages des bâtimens mar- chaxds , lorsque le capitaine et ies propriétaires sont convenus acc ies matelots de leur donner une part dans les profits du voyage , pour ieur servir de paiement au lieu de tant par mois. Les corsaires sont tous à la part, et les parts de prise sont réglées par la loi. : PARTANCE , s. f. du verbe par- ir, partit, se séparer. (/Harine ) C’est le tems du dé- pat, ou le départ même. Coup de pariance ; C’est un conp de canon tiré d’un vaisseau avant le départ , pour avertir ceux de léqui- page, qui sont à terre , de se rendre à bord, Signal de partance; ce signal se fait ordinairement en déferlant le petit hunier, et en tirant en méme tems un coup de canon. Point de partance ; C’est un point que lou fixe sur les cartes marines, au moment de perdre la vuedes terres du pays d’où lon part, afin de cal- culer la route à faire par le vaisseau , depuis ce point bien certain, et bien déterminé par des relevemens pris de difiérens points remarquables des cotes voisines. PARTI,s. m. dulat, pars, partis, dont on a fait particus, pour par- tisans, ( Polit. ) Union de plusieurs per- sonnes contre d’autres, qui ont un intéret contraire. Homme de parti; celui qui se montre crédule et passionné pour tout ce qui intéresse son parli. Esprit de parti ; cest la disposi- tion d'esprit, qui porte un homme de parti à aitérer tous ses Jugemens et ses récits, en faveur du parti qu'il a embrassé. ( Art muilit,) Parti se dit aussi d’un corps de cavalerie, où d’infan- trie, qui va dans le pays ennemi, à la découverte , et au pillage. On envoie des partis à la guerre, pour faire des priSonniers etavoir des nouvelles de l'ennemi.On commande PAR des partis, on détache des partis , on tombe dans des partis. PARTI, IE, adj. du lat. partilus, de partior, diviser. ( Botan.) Il se dit des parties des plantes profondément divisées par des incisions aiguës, Ses composés sont biparti, tripartt , quadriparti, etc. selon le nombre des incisions ; et lorsqu'on ne détermine point ce nombre, on dit multiparti. PARTIBLE, adj. du lat. parti- bilis , de partior, diviser, séparer. ( Botan. ) El se dit des parties des plantes susceptibles de divisions spon- tanées. Les valves des capsules min- ces sont souvent bipartibles ; le fruit des graines est quinquepar- Lible. PARTIBUS. Jr partibus, sous entendu , znfidelium. ( Hist ecclés.) Phrase latine adoptée en françois, et qui se dit de celui qui a un titre d’évêché dans les pays occupés par les infidèles, Un évèque in partibus. PARTICULE , subst, f, du latin particulo , diminutif de pars, petite parhe. ( Gramum. ) Petite partie du dis- cours, dont la fonction est d’énoncer une affection existante dans la per- sonne qui parle ; de facon que chaque particule soit une image de quelque mouvement intérieur , et qu'à la peinture de la pensée, elle ajoute celle de la situation, soit de l'ame qui sent , soit de Pesprit qui peint et qui voit. Delà la division en particules interjeclives , et les particules discursives. ( Physiq. ) Les particules sont les petites parties dont on suppose que les corps naturels sont composés. Un les appelle aussi parties inté- granles d’un corps naturel. Les particules sont les élémens des corps; c’est leur arrangement diflé- rent, et leur contexture avec la dif- férence de cohésion , qui constitue les différentes sortes de corps, durs, mous , secs , liquides , pesans, ie- gers , etc. PARTIE , s. f. du latin pars, partis, portion d’un tout, ( Grammaire) Partie d’oraison; ce sont les mots dont le discours est composé, comme larticie, le nom, FAR 63 le pronom , le verbe, Pinterjection , la conjonction. (nat. ) Les anatomistes dis- tinguent les parties qui constituent le corps de l’homme, en parlies so- lides , ou fluides. Parties solides ; ce sont les subs- tances qui résistent au toucher, et dont l’usage est non-seulement de former le corps, mais de servir à contenir des fluides. Parties fluides ; ce sont les subs= tances contenues dans les différens vaisseaux du corps, et composées de petites molécules détachées les unes des autres , susceptibles de mouve- ment, et qui cèdent facilement au toucher. On divise encore les parties orga- niques du corps, par rapport à leurs usages, en parties nobles, lors qu’elles exécutent des fonctions né- cessaires à la vie, comme le cœur, le cerveau ; et en parties ministrantes ou auxiliaires , lorsqu'elles servent seulement à des usages ordinaires ; comme les bras , les jambes, etc, On dit encore les parties nalu- relles, pour les parties de la géné- ration. ( Pratique) Partie signifie aussi celui qui plaide. Partie civile; cest en matière criminelle celui qui est accusateür. Pariie publique; c’est le procureur impérial, Prendre son juge à partie ; c’est Vaccuser d’avoir prévariqué. (Commerce ) Partie se dit encore d’une somme d’argent qui est due 5 il avoit à recevoir une partie de mille francs. Parties simples, parties doubles; c’est, parmi les négocians et ban- quiers, différentes manières de tenir les livres de commerce et de dresser les comptes. En termes de compte et de finances, on appelle partie prenante celui qui, en vertu de son titre, a reçu ou doit recevoir une somme, (Ærith.) Parties aliquantes ; ce sont celles qui, étant répétées un certain nombre de fois, ne peuvent jamais mesurer exactement le tout ; 5, par exemple, est une partie ali- quante de 12, #7, ALIQUANTES, Parties aliquotes; ce sont celles qui, étant répétées ua certain nombre 64 PAR de fois, mesurent exactement le tout. ( Calcul intégral) Difjérencier par parlies ; c’est, lorsqu'ayant une fraction de a, y z, par exemple, on la différencie en regardant x, y comme constant , et z comme va- riable ; ou y z comme constant et y comme variable. (Musique ) Partie est le nom de chaque voix ou mélodie séparée dont la réunion forme le concert. Comme un accord complet est composé de quatre sons, ilya aussi dans la musique quatre parlies prin- cipales, dont la plus aiguë s'appelle dessus , et se chante par des voix de femmes, d’enfans ,ou de musici ; les trois autres sont la Aaule-contre , la taille et la basse, qui toutes ap- partiennent à des voix d'hommes, Il y a aussi des parlies tinstru- mentales ; savoir : le dessus, la quinte, la taille et la basse; mais ordinairement le dessus se sépare en deux , et la quinte s’unitavec la taille sous le nom commun de vocale, Il ya des parties qui ne doivent être chantées que par une seule voix, ni jouées que par un seul instrument, et celles-là s'appellent récitantes, D’autres parlies s’'exécutent par plu- sieurs personnes chantant ou jouant à lunisson , et on les appelle parties concertantes , ou parties de chœur. PARTITION, s. f. du latin par- Hilio, de partior, diviser, séparer : division. ( Husique) Collection de toutes les parties d’une pièce de musique, où lon voit, par la réunion des par- ties correspondantes , l'harmonie qu’elles forment entr’elles. (Facteur d'orgues ) Partition est aussi une ocfave, ou un peu plus , qu’ils accordent d'abord vers le mi- lieu du clavier, et sur laquelle ïls accordent ensuite tout le reste, (Météorol.) Partition du baro- mètre ; c’est la division en sept par- ties, entre le plus haut et le plus bas degré du mercure, pour marquer les variations de atmosphère. PARTOLOGIE , s. f. du latin partus, accouchement, enfantement, et du grec hoyos (logos), discours, traité. (Méd.) Patie de la médecine PAS qui a pour chjet de traiter de Pac- couchement, PARULIE , s. f, du grec œapx (para), proche, et d’oùaov ( hSS gencive, (/Méd.) Inflammation des gen- cives , qui vient quelquefois à suppu- ration, S'il y survient une excrois- sance de chair,on l'appelle EPULIE. Voy. ce mot. PAS, s. m, du latin passus. ( Géom.) Le mouvement que fait un animal en mettant un pied Pun devant lautre ; cest aussi l’espace qui se trouve d’un pied à l’autre quand on marche ; dans ce dernier sens, on Pemploie pour signifier une mesure qui varie selon les lieux où elle est en usage. On distingue le pus en pas ordinaire , en pas com- mun, et en pas double, ou pas géométrique. Le premier est de 4 pieds et demi Ge millimètres }, et le second de 5 pieds (1624 milli- mètres. ) (Mécan.) Pas de vis ; c’est la distance qui se trouve entre deux cordons où trois immédiatement con- sécutifs de la spirale qui forme la cir- conférence de la vis. (Art milit.) Pas se dit aussi de la diverse manière de marcher des troupes : pas ordinaire , pelil pas , pas redoublé, pas de charge. (Equitation) Pus se dit des al- lures naturelles d’un cheval : Bon pas, grand pas, pas rude,pas doux. (Danse) Pas, en termes de danse , s'entend des manières dif- férentes de conduire ses pieds en marchant, en sautant, en pirouet- tant. Pas droit, pas grave, pas battu, pas tourné , pas lortllé, pas relevé, pas balancé, pas coupé , pas dérobé, pas glissé, pas chassé, pas tombé, pas mignard. Pas se dit aussi de plusieurs pas, comme le pas de menuet , le pas de couranie , le pas de bourée , etc. Pas de deux , pas de trois , etc. ; c’est une entrée dansée par deux © trois acteurs. » ( Géogr.) Pas se dit d’un passage étroit dans une vallée ; dans une montagne, dans une mer , ou d’une mer à lPautre : le Pas de Suze , le Pas des T'hermopyles, le Pas de Calais, pour le Détroit de Ca- las , etc, ? ( Chevalerie) PAS { Chevalerie) Pas d'armes j c’e- toit une place que les anciens che- vahers entreprenoient de défendre , comme un pont , un chemin, etc., par lequel on ne pouvoit passer sans combattre la personne qui le gardoit, Les chevaliers qui défendoient le pas, pendoient leurs armes à des arbres, à des poleaux , à des co- lonnes, etc., élevés pour cet usage; et quiconque étoit disposé à disputer le passage, touchoit une de ces ar- moiries avec son épée, ce qui étoit un cartel que Pautre étoit obligé d’accepter : le vaincu donnoïit au vainqueur le prix dont ils étoient convenus avant le combat. PASIGRAPHIE, s. f. du grec æùc ( pas ), tout, et de ypa (grapho), écrire : écriture universelle, ( Diplomalique ) C’est le nom d’un systemed’écriture nouvellement inventé, au moyen duquel on peut être lu et entendu parmi toutes les nations, sans traduction, PASILALIE, s f. du grec æxé (pas), tout, et raw ( luleo), parler : Part de parler à tous. ( Diplomatique) C’est Pécriture A co parlée, Dans cet art, es caracteres représentent non-seule- ment la pensée , mais encore les lettres de Palphabet, et ils expri- ment , par leur réunion, des termes nombreux qui n’ont aucun rapport avec ceux des idiômes connus. La puasigraphie et la pasilalie sont de l'invention de M. de Maimieux. PASQUINADE ,, s. f, de Pasqui- nus, nom propre. ( ZLittéral. ) Placard satirique, ainsi appelé, parce qu’à Rome on Pattache à une statue de marbre, placée au coin du palais des Ursins, et qui reprécente un certain Pas- quin ,savetier, d’autres disent bar- bier, grand railleur , qui se plai- soit à donner des brocards à tous les passans, et dans la boutique duquel tous les rieurs de son tems avoient coutume de s’assembler, Pasquinade se dit aussi par ex- tension de toute satire, raillerie , ou bon mot, quoiqu’elles n’aient point été attachées à la statue de Pasquin, ou méme quand elles auroient été faites à Paris. Dans les satires qui sont attachées à la statue de Pas- Tome LIL, PAS 65 quin, celui-ci s'adresse d'ordinaire à Warforio; autre statue de Rome, où /Hurforio à Pasquin , que l’on fait répliquer. La signora Camilla, sœur de Sixte-Quint, et qui avoit autrefois fait la lessive, étant devenue prin- cesse , on vit le lendemain Pasquin avec une chemise sale ; /Harforio lui demandant la raison d’une si grande négligence : c'est, répondit-il, que ma blanchisseuse est devenue princesse. PASSAGE ,s, m. du mot lat. barb, passare, passer, fait de passus , pas: action de passer, (Art militaire) Passage d’un défilé, passage d'une rivière ; une armée en marche peut avoïr besoin de s'emparer d’un défilé : on le fait avec un corps de dragons , afin de prévenir l’ennemi par la diligence de ia marche , ou avec de petites pieces de canon, et des charrettes d'outils, Passage d'une rivière ; il se fait ou de surprise, ou de vive force. Dans le premier cas, on engage, par ces mouvemens , l’ennemi à se porter dans les lieux éloignés de celui où Pon prétend passer, et alors il faut éviter de lui donner de la jalousie sur cet endroif , soit en lui dérobant ses contre-marches, soit en lui cachant soigneusenrent le transport de ses bateaux, Dans l’autre cas, il faut, par le choix du terrein, se rendre maitre de la rive opposée; pour y réussir, il faut que le terrein commande celui de lennemi, et choisir autant que Pon peut, un endroit où les barques et les bateaux puissent etre à couvert de quelques îles, etc. (Marine) Passage se dit en termes de navigation, de la somme que paie un passager, sur un vaisseau mar- chand, pour le transport de sa per- sonne et de ses effets, d’un port à un autre, sa nourriture ordinaire- ment comprise. Il se dit aussi de Paction de passer, et faire la traversée sur un bâtiment pour aller d’un lieu à un autre. ( Astron. ) Passages sous le soleil ; les planètes inférieures, Mer- cure et Vénus, lorsqu'elles passent précisément entre le soleil et la tene, forment un phénomène très-remar= E 66 P AS quable et très - important pour l’as- tronomie. On les voit comme une tache noire quitraverse, dans l’espace de quelques heures, le disque du soleil : e’est ce qu’on appelle pas- sage sur le soleil. Képler fut le premier qui en 1027, osa marquer le tems où Vénus et Zercure passèroient devant le soleil ; mais Képler n’avoit pu donner à ses tables un degré de perfection assez grand pour annoncer, d’une manitre exacte et infaillible, cesphénomènes qui tiennent à des quantités fort pe- tites, et fort difficiles à bien déter- miner, Halley calcula, en 1601, plusieurs passages de Mercure et de Vénus sur le Soleil ; mais il y en a plusieurs qui ne pourront avoir lieu , parce que Ja latitude sera plus grande qu’il n’a- voit cru. M. de Lambre a refait les calculs de Halley, avec un nouveau soin, et ila fait une table qui s’étend jusqu’à la fin du dix-neuvièmesiecle, et contient quarante passages. Passage au méridien , où cul- minalion ; C’est le tems où un astre est le plus élevé, et à distance égale de l’orient et de l'occident. Les astronomes observent sans ce*se les passages des astres au méridien , pour déterminer leurs ascensions droites , et cest le fondement de toute l’astronomie. Instrument des passages, où lu- nelle méridienne ; c’est une lunette qui tourne sur un axe, et qui sert à observer les ascensions droites des astres, par le moyen de leur passage au méridien. Elle peut servir aussi our régler les pendules, en obser- vant l’instant auquel le soleil passe au méridien. Roenier fut le premier qui, en 1680, fit construire à Copenhague un pareil instrument ; mais il y man- quoit dans ce tems-là beaucoup de choses ; Pon peut dire que ce n’est que depuis 1735 , que M. Short a donné à cet instrument une entière pertection. ( Musique ) Passage, en musi- que , se dit des ornemens dont on charge un trait de chant, pour Por- dinaire assez court, lequel est com- posé de plusieurs notes où diminu- tions qui se chantent ou se jouent PAS tres-Jégbrement, C’est ce que les Ita liens appellent aussi passo. Mais tout chanteur en Italie est obligé de savoir composer des passi.. ( Peinture) Les passages , dans le langage des peintres , sent des nuances dégradées ou des tons mêlés, rompus, qui donnent à la couleur générale et au clair-obscur une bar- monie et une vérité dont on est frappé ; c’est la transition d’un ton à un autre, et des lumières aux ombres. #oy. DEMI-TEINTE, ACCORD, HARMONIE. PASSE, s, f. même origine que PASSAGE , PAS , etc. ( Marine) Canal ou passage étroit et tortueux eniie des bancs et des rochers cachés sous Peau, à l’entrée d’un port, d’une rade, ou d’une ri- vitre. On balise, on marque avec des BALISES ( voy. ce mot), les passes au voisinage d’un port. PASSE -AVANT , ou PASSA- VANT ,s. m. ( Commerce, finances ) Billet portant ordre de laisser passer libre- ment les marchandises , qui ont déjà payé le droit, ou celles qui en sont exemptes. ( Marine ) Passe-avant se dit aussi de deux planchers établis , Fun à babord, Pautre à tribord, à la bauteur du plat-bord , pour commu- niquer du gaillard d’arrière à celui d'avant. PASSE-DEBOUT, s. m. se dit, en termes de finances, d’une per- mission de laisser passer des mar- chandises au travers d’une ville , d’une province , sans payer aucun droit. PASSEPORT , s. m. Pasquier dit que ce mot est une corruption de passe-partout. ( Econ. polit. ) Ordre écrit donné par le souverain , ou en son nom, pour la liberté et la sûreté du pas- sage des personnes, des hardes, des marchandises, ete. { Marine) Passeport , ou congé de bätiment marchand ; c’est une patente ou permission du souverain , quisautorise un bâtiment marchand de sa nation à faire le commerce, et le fait reconnoître par-tout où sa nation n’est pas en gucrre. Un bâti- PAS ment trouvé à la mer sans passe- port est réputé forban. PASSE-VIN, s. m. composé des mots passe, passer et vin. ( Hydrost.) Instrument qui sert à faire traverser une liqueur plus pesante par une autre moins pesante, placée sous la première, en les fai- sant mutuellement changer de place. Ceite expérience se fait ordinaire- ment avec de l’eau et du vin , d’où vient le nom de passe-vin. PASSION , s. f. du latin passio , fait de patior, passus , souffrir : souf- france , mouvement de l’ame , affec- tion violente. ( Elocut, ) Les passions sont comptées , en rhétorique , pour le troisieme moyen de persuader, On fait usage dfs passions , sur- tout dans la péroraison ; c’est propre- ment leur place. L'orateur se sert aussi des passions dans les autres parties du discours, mais avec bien plus de ménagement : il les piace apres chaque récit, ou apres la preuve de chaque fait. ( Med.) Passion se prend aussi our souffrance , affection ou ma- Le Passion hystérique ; c'est le nom que lon donne à une maladie parti- culière aux femmes , et que l’on dé- signe encore sous le nom d’afféclions vaporeuses ; où simplement va- peurs. Voy. HYSTERIQUE. Passion iliaque ; voy.ILIAQUE, Passion cœliaque ; voyez CŒ- LIAQUE. ( Peinture ) Les peintres désignent ar ce mot toutes les affections de EL , toutes ses modifications , même la tranquillité : ainsi, chez eux, le mot passion est synonyme de sentiment. Lebrun à composé un Trailé des Passions , dans lequel il s’est attaché à décrire les différens effets qu'elles produisent sur les par- ties extérieures. (Danse) Les danseurs définissent la passion , un mouvement du corps, accompagné de certains traits sur le visage qui marquent une agitation de VPame. Dans un habile danseur, les bhas, les mains , les regards, les tours de tète, tout doit exprimer le caractère de La passion quil vient Ge rendre. P'AS 67 Cette expression paroit bien mieux dans les visages vus de profil que dans ceux qui sont vus de face. PASTEL , s. m. de l'italien pas- tello, fait du lat. pastillus | pas- tille , petit gâteau. ( Peinture ) Sorte de crayon fait de couleurs pulvérisées, mêlées , soit avec du blanc de plomb , soit avec de la céruse ou du tale, et incerporées avec une eau de gomme. Dans la peinture au pastel, les crayons font l'office de pinceaux. C’est , de toutes les manières de peindre, celle qui passe pour la plus facile et la plus commode; mais elle a le désagrément de s’affoiblir aisé- ment et de se dégrader par divers ac- cidens inévitables. Lonot et Terfs- tein, peintres allemands, sont par- venus à donner de la solidité aux crayons , et à fixer d’une manière plus durable toutes les parties d’un tablean, ( Botan. ) Pastel est aussi le nom d’une plante que l’on cuitive sur les borüs de la mer, et particulièrement dans les départemens méridionaux ; ainsi nommée parce qu’on réduit ses feuilles en pâte, et ersuite en petits géteauz, ou pastilles, qui four- uissent une excellente teinture bleue très-solide, et dont on peut varier les nuances. PASTICHE , s. m. de lifalien pashccio, pâté. (Peinture) On donne ce nom à des tableaux qui ne sont ni origi- naux , N1 COpIeS, Mais qui Soit COM posés de différentes parties prises dans d’autres tableaux , comme un pâté est ordinairement composé de différentes viandes. Pastiche se dit aussi par exten- sion des ouvrages qui sont bien en effet de Pinvention de celui qui les a faits, mais dans lesquels 1l s’est asservi à copier la maniere d’ordon- ner, de dessiner , de colorer, de peindre d’un autre maitre auquel il avoit dessein de les faire attribuer. David Teniers avoit un talent particulier à contrefaire les bossans. Luc Giordaro, peintre napolitair, que ses compatriotes appeloient 14 fa presto (le dépêche besogne), étoit, apres ES un des plus 2 64 PAT grands faiseurs de pastiches qui aït tendu des embüûches aux curieux. ( Musique) Pastiche est aussi le voya d’un opéra composé de morceaux &e différens maitres. PASTILLE, s. £. du latin pas- tillus, petit pâté. ( Parfumeur ) Pastilles odo- rantes ; Cest un mélange de poudres d’inis, de storax , de benjoin, et autres aromates, dont on forme uné espèce de pâte et qu'on garde dans un petit vaisseau d’argent. Lorsqu’on veut en faire usage ; on met Je vase sur un feu doux ou sur des cendres chaudes, La pâte s’échauffe et se ré= pand en vapeur d'une odeur tres- suave, ( Pharmacie ) Pastilles du Le- want; on donne ce nom aux flerres bolaires qu’on apporte des îles de l’Archipei, sous la forme de pas- tilles, qui portent Pempreinte d’un cachet ; on les nomme aussi terres si- gillées. Elles sont employées comme remédes astringens et absorbans, { Confiseur ) On donne encore le nom de pastilles à une composition de sucre en poudre et d’un peu de mélange de gomme adragant que lou aromafise avec toutes sortes d'odeurs, et dont on forme une pâte, On coupe ensuite cette pâte avec des emporte- pe de fer blauc, pour lui donner les difitrentes formes qu’on désire. PASTORALE ,s. f. du lat, paus- sor, berger, pasteur. (Art dramat, ) Pastorale est le aom dun opéra champètre dont les personnages sont des bergers, et dont Ja musique doit être assortie à la siim- plicité du voût et des mœurs qu'on Jeur suppose, ( Musique) Une pastorale est aussi une pièce de musique faite sur dés paroles relatives à l’état pastoral, ou un chant qui imite celui des ber- gers, qui en à la douceur, la ten- dresse et le naturel. L'air d’une danse composée dans le même caractere s'appelle aussi pastorale. PATACHE , s. f. de Pitalien pa- ÉASEIG: (Marine ) Bâtiment que lon tient dans un port , auprès du lieu de dé- barquement, et du l’on établit un curps-de-qarde pour reconnoitre tout FAT ce qui s’embarque et se débarque , et veiller à la tranquillité et à la sûreté du port, sur-tout pendant là nuit, [l'y a aussi des pataches pour le Service dés douanes. PATE ,s. f, du lafin barb. pasta , dont les Italiens et les Espagnols ont: aussi fait pasla ,et les Anglois paste. ( Econ. dom.) Farine détrempée et pétrie pour faire‘du pain , ou quel- qu'autre chose de semblable, bon à manger. . Pätes d'Italie ; ce sont des pates de farine composées et travaillées de différentes formes pour les potages et les ragoûts. ( Papeterie) Pâte se dit aussi des chiffons réduits en bouillie avec la- quelle on fabrique le papier. ( Poterie) C’est encore le nom des matières broyées et mêlées dans les proportions convenables pour for- mer des pièces de poterie, de porce- laine , etc. ( Peinture ) ‘Peindre dans la pâle; Cest ainsi qu'on exprime la maniere des peintres qui chargent leurs tableaux de beaucoup de cou- leurs, et ont encore Part de fondre les tons et de retrouver, au milien de cette quantité de couleurs, les formes de la nature. Un tableau tout d’une pâte ; c’est celui où les couleurs sont cou- chées abondamment dans toutes les paies , et dont le maniement du pinceau , qui appartient à cette ma- niere , est par-tout soutenu. (Sculpture) Bonne pâle ; on se sert de ce mot quand on sent que Partiste a usé, grassement , large- ment et aïsément de ses matériaux. Cet éloge s'applique plus particuliè- rement aux ouvrages que les sculp- teurs font en terre, et aux plâtres formés dans les moules qui se fa- briquent sur leurs modèles. Quelque moëlleux que soit le travail d’un marbre , 1l n’est pas d'usage de lui appliquer lé mot de pale. ( Gravure) Belle pate ; cette expression s’applique à une estampe dans laquelle le graveur a su donner de la souplesse, de la largeur , du moëlleux et de la couleur à ses tailles, il faut cependant observer que cette expression est plutot employée par EP AT les amateurs de la gravure, ou par les peintres , que par les graveurs eux-mêmes ; ceux-ci disent plutot, pour exprimer la même idée , qu’une planche est d’un burin large, d’un travail nourri, d’un grain moël- leux. PATE, s. m. du latin pasta, päte ; fait de pate. (Econ. dom.) Sorte de mets fait de chair ou de poisson mis en pâte. (Art milit, ) Pälé , en termes de fortihication, est une espèce de fer - à - cheval , c'est- à- dire , une plate-forme, ou terre-plein, dune figure irrégulière et le plus souvent arrondie en ovale. Il est bordé d’un parapet, et n’a ordinairement que la simple défense de front sans aucunes parties qui le flanquent. On les cons- truit le plus souvent dans des lieux marécageux pour couvrir la porte d’une place, (Imprimerie) Püäté se dit aussi d’une quantité de caractères mèlés etconfondus sans aucun ordre, Ce qui arive quand une forme se rompt par quelqu’accident. PATENT , TE , adj\ du latin paleo, ètre ouvert, être évident ; manifeste, (Diplomatie) Articles patents ; on appelle ainsi les articles d’un traité, d’une convention , qui sont rendus publics ; par opposition aux articles secrets qu'on se réserve de publier dans certaines circonsiances prévues dans ces articles. PATENTE , s. f, même origine que PATENT. (Æcon. polit.) On appelle ainsi un brevet que toute personne qui veut faire un commerce où exercer une industrie quelconque en France, est fenue d'acheter du gouverne- ment. Patente nationale, ou brevet d'invention ; c’est un brevet ac- @ordé aux inventeurs, aux auteurs de nouvelles découvertes, pour leur en assurer la propriété, et Pexercice exclusif, pendant un certain tems. PATERE, s, f. du latin paiera , formé de paleo, être ouvert. (Antiquités ) Vase dont les Ro- mans se servoient dans les sacrifices, On Pappeloit palére , palera, parce PAT C9 qu’il avoit une grande ouverture, à la différence des autres vases, qui n’avoient qu’un cou, ou dont Pou- verture étoit plus petite que le corps du vase, PÂTEUX , SE, adj. de PÂTE : qui ressemble à de la pate. ( Peinture ) Chairs päleuses ; on se sert de cette expression pour faire entendre que les chairs sont peintes largement , moëlleusement , et dans la pâte. Touche pateuse; Cest opposé de la touche sèche, }, TOUCHE. PATHETIQUE , adj. et s. du grec m2nrimoc ( pathétikos ); formé de 490c (pathos ), passion , affec- tion : qui aflecte, Qui émeut les pas- sions, $ (-Ænat,) Épithète que l’on donre à la quatrième paire de nerfs, À cause qu'ils font mouvoir les yeux d’une manière qui exprime les passions de l'ame, ( Elocut.) Le pathétique, dans l'art oratoire , est une peinture forte, qui émeut , qui touche, qui agite et transporte l'auditeur hors de lui- méme, ( Musique ) Le pathétique est encore un genre de musique drama tique et théâtrale, qui tend à peindre et à émouvoir les grandes passions , ct plus particulièrement ja douleur et la fristesse, Le caractère du pathélique n’est ni dans le mouvement, ni dans le genre, ni dans le mode, ni dans l’harmonie; il est dans l’accent pès- sionné, qui ne se détermine point par les règles, mais que le génie trouve et que le cœur sent, sans que Part puisse, en aucune mavivre, en douner Ja loi. , PATHOGNOMONIQUE, ri. du grec 7480c { pathos ), affection, maladie, et de yvwmovixcc ( ga6m0o- nikos ), qui dénote, qui indique : qui indique les maladies. {Héd. ) Epithète que l’on donne aux signes qui sont propres et parti- culiers à la santé , ou à chaque ma- jadie, et qui en sont inséparables, Par exemple, Vissue de Purine par une plaie de Phypogastre, est un signe palhogrononique que La +eSie EST pes CE, “a PAT PATHOLOGIE , s. f. du grec rraBoc ( pathos ), affection , mala- die, et de A6yos ( logos ), discours, traité, ( Méd.) Partie de la médecine qui traite des maladies, de leurs causes , de leurs signes, de leurs sympto- mes ou accidens : ce que les auteurs expriment par ces quatre termes, NOSOLOGIE , ŒTIOLOGIE , SEMEÏOTIQUE , et SYMPTO- MATOLOGIE. F7 ces mots. PATHOS, s. m. du grec æ40e, qui signifie mouvement, passion, affection. (Art orat.) I ne s’emploie qu’en mauvaise part, et pour exprimer une chaleur aflectée et ridicule, dans un discours , ou dans un ouvrage, PATINE, s. f. diminutif de pâte : couverte. . ( Æntiquaires ) Espèce de vernis peturel qui se forme sur la surface des médailles, des statues de bronze d’une haute antiquité, Ce vernis , d’une couleur notrâtre, tirant sur le vert, n’a pas plus d’un centième de ligne d'épaisseur ; mais il est d’une si grande dureté, qu’il résiste quelquefois à la pointe du burin. Comme il est très-difficile de limiter ; les antiquaires en font un frès-grand cas, parce qu’ils le regar- dent comme la meilleure preuve de Vantiquité des mopumens qui en sont revêtus, Aureste, cette patine n’est que du véritable carbonate de cuivre suroxigéné , fort analogue au vert de montagne. PATOIS, s. m. de pater, patren- sis sermo , langage paternel. (Langues ) Langage rustique, grossier. PATRIARCHE, s. m. du grec FTATRIAPYNE (patriarchés), formé de æartpià ( patria), famille, et dapyèc { archos F chef : chef de famille. ( Ecriture sainte ) Nom qu’on donne à plusieurs saints personnages de Pancien testament, (Religion chrélienne)[se dit aussi des évêques qui ont occupé les grands siéges indépendans de léglise ro- maine ; comme les patriarches de Constantinople, d’Antioche, d’A- lexandrie, et de Jérusalem. PATRIMOINE, s. rm. du latin patrinionium. BY AU Pratique ) Bien de famille, Géogr.) Palrimoine de S'aint- Pierre ; c’est une province de l’état de l'église, en italie. PATRON, s. m. du lat. patronus, formé de paler, père : protecteur, (Relig. chrét.) En parlant des saints, il se dit du saint dont on porte le nom , et de celui sous l’invocation duquel une église est dédiée, etc. (ist. ecclés.) On appelle patron, dans les pays où il y a des bénéfices, celui qui a fondé un bénéfice, ou qui a droit d’y nommer. (Marine) On nomme patron, sur la Méditerranée, le capitaine ou maitre d’un bâtiment marchand; mais ce nom est affecté sur-tout à ceux qui commande des barques, ou d’autres petits bâtimens. Patron de chaloupe ; cest un officier marinier qui sert sur un vais- seau , et qui est chargé de la conduite de la chaloupe, et d’en commander Péquipage : 1l se tient au gouvernail. Patron de canôt; c’est un offcier marinier qui a les mêmes fonctions dans le canot. PATRONYMIQUE , adj. du grec œarip ( palér), père, et. d’oyouæx ( onoma ) , nom : nom paternel, ( Grammaire ) Les grammairiens appellent ainsi, des noms formés sur ceux du père, dela mère, ou de quel- qu'autre d’entre les aïeux de celui qui les porte. PAUCIFLORE, adj. du lat. pau- ci, pauca , peu, et de flos, floris, fleur. ( Bolan. ) Portant peu de fleurs : plante paucifiore. ; PAUCIRADIE. EE , adj. du lat. pauci, pauca , peu, et de radius, rayon. ( Botan. ) Ayant peu de rayons. Ombelle pauciradiee; c'est une ombelle qui est. composée d’un petit nombre de pédoncules. PAUME, s. f. du lat. palma. ( Ænat, ) Le dedans , ou la partie concave de la main. Jeu de Paume; sorte de jeu où jouent deux ou plusieurs per- sonnes qui chassent et qui seren- voient une balle avec une raquette ou avec un battoir, dans un lieu préparé exprès. Il est ainsi appelé, PAY parce qu’autrefois ôn y jouoit avec la paume de la main, toute nue, ou avec un gand. Quelques-uns mirent ensuite des cordes à leurs mains, pour renvoyer la balle avec plus de force; après quoi on imagiua les ra- quettes. PAUPIÈRE, s. f. du lat. pal- pebra. -( Ænat. ) La peau qui sert à cou- vrir les yeux, et à les défendre d’une trop vive lumière. * PAUSE, subst. f. du lat, pausa, repos , cessation, intermission. ( Musique ) Intervalle de tems qui , dans exécution, doit se passer en silence par la partie où la pause est marquée. Ÿ.TACET,SILENCE, Il y a la pause et la demi-pause. PAUVRE , adj. et s. dn latin pauper, qui possède peu. ( Peinture) Une léte pauvre est une tete ignoble : une draperie pauvre , est celle qui manque de l'apparence d’ampleur, Une composilion pauvre est celle qui n'offre pas la richesse que pro- mettoit le sujet, Un dessin pauvre, est le même qu'on apnelle petit, mesquin , celui qui manque de gran- deur dans les formes. Delà, on ap- pelle pauvretés toutes les petites for- mes que présente la nature, quandon Pexamine de fort près, et que Part doit négliger, parce qu’elles s’éva- nouissent dès que l’on se place à une juste distance. PAVE, s.m.du lat. pavimentum, fait de pavire, battre, frapper, con- solider. (Ærchitect.) Chemin, terrein, lieu couvert de pierres, de cailloux, etc. , que l’on a battu et: consolidé , pour le rendre ferme , et capable de porter ce qui doit reposer ou passer par-dessus, Il se dit aussi par extension de la pierre dure , du carreau, etc., dont on se sert pour paver. Carthage est la premibre ville qui ait.été pavée ; Romerne le fut que 188 ans après l’expulsion des rois. On ne connoissoit pas le pavé en France avant Charlemagne , et ses successeurs le négligèrent, entière- ment. Philippe Auguste fit paver Paris en 1211, et dissipa, par ce moyen , les épaisses vapenrsqui, dans PA Y WE toutes les rues , obscurcissoient Pair, et le rendoient infect et dangereux, ( ist. nat. ) Pavé des géans { v. chaussée des géuns ); assem- blage prodigieux de colonnes basal- tiques qu'on voit dans le comté dAntrim, sur la côte septentrionale de l'Irlande. PAVILLON , s. m. du laf. papr- Lio, papillon, dont les Italiens ont fait pudiglione. (Art milit,) Pavillon, en termes de guerre , est une tente de toile ou de coutil, qu’on élève sur des mâts pour se loger en campagne et à la guerre. Ÿ. TENTE, MARQUISE, On désigne encore par ce mot les drapeaux, les enseignes, les éten- dards, etc, (Architect. ) Pavillon est aussi un Corps de bâtiment , appelé ainsi à cause de sa ressemblance avec les pavillons d'armée. ( Blason ) On appelle pavillon, ce qui enveloppe les armoiries des souverains , et dont l’usage est venu des anciens tournois, où l'on ex- posoit les armes des chevaliers sur des tapis précieux , sous des tentes et des pavillons, que les chefs des quadrilles faisoient dresser , pour se tenir à couvert jusqu’à ce qu’ils en- trassent en lice, (Marine) Pavillon, en termes de marine, est une enséigne , ou . éfendard d’étoffe légère, toile ou éta- mine, que Von déploie au vent dans les vaisseaux, et sur laquelle sont les couleurs, le blason , les armoi- ries, le chiffre, ou les marques dis- tinctives dé la nation à laquelle ap partient le bâtiment, pour le faire connoitre de loin en mer pour cé qu'il est. Le. pavillon se déploie le long dn bâron de pavillon, immédiatement au dessus du milieu de la poupe du vaisseau. Les vaisseaux de guerre mettent , outre ce pavillon de poupe, un au- tre pavillon plus petit, en avant ; au dessus dû beau-pré, qu'on appelle pavillon de beau-pré, Ce pavillon a les mèmes couleurs et là même forme que le pavillon: de poupe; quelquefois il n’en a que le canton ou yacht, LE PAT Les vaisseaux commandans des armées navales , escadres et divi- sions, portent de plus , à la tète d’un des mats, un pavillon qui désigne le grade et le rang du commandant. Un amiral porte le pavillon à la tète du grand mat; un vice-amiral le porte à la tete du mât de misaine ; et le contre-amiral à la tete du mât d’artimon, [i y a d’autres pavillons de dif- férentes couleurs, bandes et façons, qui servent à faire des signaux, etc. J’, SIGNAUX. (Anal. ) On appelle pavillon de la trompe de la matrice, lPextré- mité de cette trompe qui se termine par une expansion membraneuse , frangée , et comme découpée. On nomme pavillon de l'oreille, sa partie extérieure, disposée en ma- niere de coquiile différemment re- pliée. PAVOIS , s. m. de l'italien pa- vese pavesala, dont on a fait en franchis pavesade ; quelques - uns dérivent ce mot de pavo, paon, à cause de ses riches couleurs. (Marine) Les pavois sont des bandes de drap ou autre étofle, ser- vant principalement à orner et à re- coùvrir les balustrades ou batayoles qui font le tour du vaisseau, de Pavant à l’arrière, soit pour la dé- coralion, soit pour le combat, Pavoiser ; c’est orner le vaisseau de tous ses pavois ; et de plus, gar- uir les bouts de ses vergues, ses mâts, ses haubans et galhaubans, et toutes les parties qui sont le plus en vue, dun nombre infini de toutes sortes de pavillons ; flammes et banderol- lus. On pavoise en signe de réjouis- sance. PAYSAGE, s. m. de pays, et ce- lui-ci du lat. pagus , village, dont on à fait payen, pour Phabitant d'un village. ( L'opographie ) Etendue de pays ue lon voit d’un seul aspect. (Peinture) Paysage, en pein- ture , est la représentation d’un pays, une imitation de quelque aspect de la campagne, ou autrement de la nature champêtre, La représentation qu’en fait la peinture, s'appelle tableau de pay- 22 sage, : PE A Les aspects que lon imite fidé- lement, et tels qu'ils se présentent , s'appellent vues. Ainsi l’on dit de Partiste qui emploie ainsi son talent , qu’il dessine ou qu’il peint des vues. Les aspects champetres , imités en partie d’après la vature , eten par- tie imaginés, sont des paysages mixtes, ou des vues composées. Les paysages créés sans autre se- cours que les souvenirs et limagi- nation , sont des représentalions idéules de la nature chamypétre. PESGE , s. m. du latin barbare pedag'um , que l’on trouve dans les anciens titres. (Finances) I s’est dit autrefois en général de toutes sortes d’im- pots qui se payoient sur les marchan- di-es qu’on transportoit d’un lieu à un autie. Maintenant , il se dit d’un droit qu'on prend sur les marchan- dises qui passent par certains lieux , par certaines villes, ou par les ports etrivieres, pour l'entretien desgrands chemins. - Péage se dit aussi du lieu où l’on paye ce droit, PEAU, s.f. du lat. pellis. ( Anal.) Tégument qui enve- loppe tout le corps. La peau est un corps composé de fibres tendineuses, différemment entrelacées les unes dans les autres. Ces fibres tendineu- ses sont parsemées de filets nerveux , de vaisieaux sanguins, et de vais- seaux lymphatiques. La partie extérieure de la peau est garnie de papilles, appelées houpes nerveuses. Ces mamelons ou papilles constituent organe du tact : aussi, sont-elles plus remar- quables dans les parties fort sensi- bles, et où le tact est plus délicat, comme à la plante des pieds , à la paume de la main, et surtout au bout des doigts. (Méd.) Maladies de la peau ; v. LEPRE , GALE, CROUTEL, ERUPTIONS , DARTRES , ERY- SIPELE , VEROLE ( petite }, CHARBON , CANCER, TACHES, TEIGNE, PEDICULAIRE ( ma- Hidie GOUTTE-ROSE, PUS- TULES , BOUTONS , VERRUES, CORS , POIREAUX, HEMOR- ROÏDES, etc. (Peinture) Faire trop sentir la Pre pean, ne pas faire assez senlir la peau, sont des locutions très- communes dans le langage des arts de dessin. Faire trop sentir la peau, est le déiaut où tombent certains dessina- teurs ou sculpteurs, qui, ne sa- chant pas lire sous la peau la cause des mouvemens, ne sont affectés que des détails que présente cette enveloppe ; d’où il résulte un ou- vrage mou, dont le défaut ne peut jamais etre racheté pai la manicre d’opérer la plus ragoütante, suivant Vexpression consacrée à ce genre dexécution. IVe pas faire assez sentir la peau, est le défaut de ces savans myologistes, qui, trop confians en leurs connoissances , ne copient pas assez la nature, et n’operent que d'apres le résultat de leurs études anatomiques, PECCANT , TE, adj. de pécher, en lat. peccare. (Méd.) Humeurs percantes ; on appelle ainsi les humeurs qui ont de la malignité ou de l'abondance. A PECHE,, s. f. de piscts , poisson ; piseor, prendre du poisson , péècher : art, exercice, action de pêcher. Pour ce qui concerne la péche , voy. MORUE, BALEINE , HA- RENG , CORAIL, THON, MA- QUEREAU, SARDINE , etc, PECH-STEIN , s. m. mot alle- mandl, qui signifie pierre de poix. (Mineral) Substance qui ressem- ble , par sa contexture et sa cas- sure, à une résine ou à un bitume ; sa couleur ordinairement jaune bru- nître, ajoute encore à cette res- semblance. Les parties de PEurope où le pech- slein est le plus abondant , sont la Hongrie, la Saxe, le Gépartement du Puy-de-Dome , le Padouan, On trouve dans les couches marneuses des environs de Paris, et notam- ment dans la colline de Menil-Mon- fant , de petits rognons détachés d’une substince qui a beaucoup de ressemblance avec le pech-stein. PECHYAGRE , s. f. du grec æûyus (péchus), coude, et d’2ypz ( agra), prise, capture. (Méd.) Espèce de goutte qui oc- cupe le coude, PED 73 PECTORAL , adj. et s. dn lat. pectoralis, Fait de pectus , peclo- ris , poitrine, ( Histoire juive ) Pièce de bro- derie que le grand prêtre des Juifs mettoit sur ses habits devant sa poi- trine. Le pecloral du grand pretre étoit riche et magnifique. ( Relig. cathol.) Croix pecto- rale ; test une petite croix d’or que les évèques portent pendue au cou, pour marque de leur dignité. (Anat.) Grand pectoral, pelit pectoral ; ce sont des muscles qui ont leurs attaches à la poitrine. (Med) Remèdes pectoraux ; ce sont les remèdes propres aux mala- dies de la poitrine et des poumons. (Ichtiologie) Poissons pecto- raux, ou {horaciques ; C’est ainsi qu’on désigne les poissons qui ont les nageoires ventrales placées sous les nageoires pectorales. #7. THO- RACIQUES. PECULAT , s. m.-du lat. pecu- nia, argent, fait de pecus, trou- peu, et d'ablatio, enlèvement ; contraction de pecuniæ abilatio, enlèvement d'argent. ( Pratique) Crime dont se ren- dent coupables ceux qui s’appro- prient , détournent , ou font valoir à leur profit personnel, les deniers publics. PECULE , s. m. du lat. peculum. (Pratique) Bien que peut acqué- rir celui qui est en la puissance d’au- trui PEDAGOGUE, s. m. du grec raid'arywysc ( paidagôgos), formé de æaïs (pais), enfant, ét d'aye- y2s) (agogos ), conducteur. Didact) Les Grecs nommoient pédagogues, es esclaves à qui ils donnaient le soin de leurs enfans, pour les conduire, les garder, et mêine leur donner les premières ins- tructions, Aujourd’hui ce mot ne se prend guère qu’en mauvaise part, et par dérision : cet homme fait le pé- dagogue. PEDALE ; s. £, mot purement italien, dérivé du lat. pes, pedis, pied. (Musique) Gros tuyau d'orgue , ainsi appelé parce qu’on le fait jouer avec le pied, PED Pédale se dit aussi des toüches de plusieurs instrumens , qui , étant abaissées avec le pied , servent à modifier le son de Pinstrument. PÉDANT , s. m. de l'italien pe- danle, qui pourroit avoir la meme origine que PEDAGOGUE. #. ce mot. ( Didact.) Terme injurieux, et dont on se sert pour parler avec mé- pris de ceux qui enseignent les enfans dans les coiléges. IL se dit aussi de celui qui affecte hors de propos de paroitre savant, PEDARTHOCACE , s. m. du grec mais ( pais ), génit. mærdoc ( paidos ) , enfant , jeune personne , d’apOpoy ( arthron ), jointure, et de >] 4 + xaxoy ( kakon ), mal: maladie des. jointures aux enfans, ( Med.) Maladie à laquelle les entans sont particulièrement sujets ; leurs jointures sont enflées , et ils ont assez communément les os cariés. PEDERASTIE , s. f. du grec œaic( pats), jeune garçon , et d’épæn (érao ), aimer : amour, passion pour les jeunes garcons: amour honteux entre des hommes, Pédéraste est celui qui se livre à la pédérastie. PEDESTRE, adj. du lat, pedes- dris , formé de pes, pedis, pied: qui va à pied, qui est à pied. (Sculpture) I n’est guëre d’u- sage que dans cette phrase : S'fatue pédestre , par opposition à stalue équestre. PEDICELLE , s. m. du lat, pedi- cellus , diminut. de pedunculus, pédoncule , diminut, de pes, pedis, ied, (-Bolan. ) Petit pédoncule propre de chaque fleur ; division du pédon- cule, ou pédoncule partiel. PEDICULAIRE , adj, dn latin pediculus, dans la signification de pou : qui concerne les poux, ( Méd, ) On désigne ainsi une maladie dans laquelle il s’engendre beaucoup de poux. #7 PITHIASIS. PEDICULE, s. m,. du lat. pedi- culus , diminut. de pes, pedis, pied : petit pied. ( Botan.) Espèce de queue propre à certaines parties des plantes, comme aux aigrettes, aux glandes, aux nqc- r PED taires, etc, Il ne faut pas confondre le pédicule avec le pédoncule, qui désigne la queue des fleurs et des fruits lorsqu’ils sont apparens. On nomme pédicule la tige des champignons , et celles de plusieurs plantes dont les parties de la fructi- fication ne sont pas bien apparentes, comme dans les lichens, les moi sissures, PEDILURE, s. m,. formé du lat. pes, pedis, pied , et de luo, laver. (Méd. ) Lavement ou bain des pieds. ; PEDIMANES, s. m. composé de pes , pedis, pied, et de manus, main : littéralement les pieds con- formés comme des mains. (ist, nat.) On appelle pédimanes les mamuiferes carnassiers qui ont le pouce des pieds de derrière sans ongle et écartés, comme dans les singes. PEDOMETRE , s. m. du latin pes, pedis, pied , et du grec pérpor ( mélron ), mesure : mesure des pieds, ou du chemin qu’on a fait; compte-pas. (-Arpent) Instrument de méca- nique fait en forme de montre ,0m- pue de plusieurs roues qui engrainent une dans l’autre, et qui sont dans un méme plan, lesquelles, par le moyen d’une chaine ou courroie, attachée au pied d’un homme ou à la roue d’un carrosse , avamcent d’un cran à chaque pas où tour de roue ; de sorte que, par le moyen de cet instrument , on peut savoir combien on a fait de pas , ou mesurer la dis- tance d’un endroit à un autre, #oy. ODOMETRE. PEDONCULE , s. m. du latin pedunculus, diminut, de pes, pedis, petit pied, petite tige. ( Botan. ) Support commun de plusieurs fleurs ou d'une fleur soli- taire, ou le lien qui attache la fleur ou le fruit à la branche ou à la tige, ou ce qu'on nomme vulgairement la queue d’une fleur ou dun fruit, ( Physiol.) Les physiologistes ont appelé pédoncules du cerveau, les branches de la moëlle allongée; ïls disent encore pédoncules de la glande pinéale, pour désigner deux petits corps médullaires qui partent de la face interne des couches des PEI nerfs optiques dans le cerveau, et vont se porter de chaque coté vers la glande pinéale qu’ils tiennent sus- endue. PEDOTROPHIE, s. f. du grec maidos (paidos), génit. de zic (pais), enfant , et de rpéw (trépho), mourrir : manière de nourrir les enfans, ( Méd. ) C’est le titre d’un poème latin de Scévole de Sainte-Marthe, sur la manière de nourrir les enfans à la mamelle. - PEINE, s. f. du lat. pœna. Gmepr) Châtiment du crime, eine capitale; celle qui fait perdre la vie naturelle ou civile. Peines afflictives ; celles qui af- fhigent le corps du condamné , en le soumettant à quelque flétrissure, ou en le privant de sa liberté, Peine corporelle ; châtiment qui s’applique sur le corps du condamné. Toute peine corporelle est aflictive, mais toute peine afflictive n’est pas corporelle. PERS re infamante ; celle qui met le condamné au rang des infâmes. Peine pécuniaire ; celle qui em- porte condamnation de dommages et intéréfs, réparation civile , au- mône et autre peine qu’on peut ac- quitter avec de Pargent. Peine légale ; celle qui est pro- noncée par la loi. Peine arbitraire ; celle qui est laissée à la prudence du juge. Peine comminatoire ( de com- mminari), faire des menaces }; c’est une certaine clause pénale apposée dans les contrats, testamens et au- tres actes, contre ccux qui contre- viendroiïent à quelque disposition énoncée dans ces actes. PEINTURE, s.f. du lat. pictura, formé de pingo , piclum , peindre, Dans l’art de peindre ,le mot pein- Lure peut êtreenvisagé sous des points de vue différens. Prise pour l’art dans toute son étendue, là peinture est une mer- veilleuse invention qui donne , pour ainsi dire, la vie à la matière, qui tompe la vue en faisant croire de relief des représentations, qui, faite sur une surface plane, n’ont effec- tiÿement aucune saillie ; enfin, qui charme les yeux , intéresse l'esprit et P EI 75 affecte le cœur par les impressions les plus douces et les pius fortes qu’elle y fait passer. Peinture devient aussi un terme générique , lorsqu’il signifie les ou- vrages peints, parce qu’il embrasse les coupoles , plafonds, etc. , soit qu’on les désigne par le nom de ta- bleaux ou non. Enfin , peinture exprime quelque- fois le matériel de la peziiture , les différens procédés de peindre , et ceux qui servent à appréter les couleurs ; on dit donc, la peinture à fresque , en détrempe, à la gouache, en mi- nialure , au pastel, à la cire, en mosaique ; en pierres de rappor£ ou marquetlerie , en tapisserte , qui est une espèce de mosaïque, sur le verre, en émail , et sur la porce- laine , par planches imprimées en enluminant. Voy. ces mots à leur place. . (Histoire de la peinture) Les recherches les plus exactes sur l’ori- gine de la peinture n’ont produit que des incertitudes. On ne sait ni les lieux où elle a pris naissance, ni ceux à qui on en est redevable. Les uns disent qu’elle a commencé à Sycione , et d’autres à Corinthe. Les Egyptiens prétendent qu’on s’y est exercé chez eux six mille ans avant qu’on s’en occupât dans la Grèce. Avapt le siége de Troye, la pein- ture grecque r’étoit autre chose que Part de représenter la figure d’un héros sur une surface égale et unie, et comme cette méthode du contour extérieur ne marquoit point les traits du visage , et ne rendoit pas la per- sonne reconnoissable , les peintres écrivoient sur leurs ouvrages le nom, de Ja personne représentée. Cléophante de Corinthe fut le pre- mier qui inventa la peinture pro- prement dite, la peinture coloriée , en employant , sur un fond de terre cuite et broyée, la couleur rouge , comme la plus approchante de la car- nation. Bulaschus , contemporain de Can- daule , introduisit l’usage de plusieurs couleurs dans un seul ouvrage de peinture ; ce qui amena bientôt la cannoissance des lumières et des ombres, Panœnus peignit.la bataille de Marathon avec la figure ressem F6 PEI blante des principau+ chefs des deux armées, Peu apres € startiste, parut Polygnote de Mrhason qui , le pre- mier, donna des draperies légères à ses figures de femmes, et quitta quelquefois le pinceau pour peindre en encaustique. Enfin, à la g4me. olympiade , Ap- pollodore d'Athènes ouvrit une nou- velle carrière , et fit naïtre le beau siècle de la peinture, H fut suivi par Zeuxis, Parrhasius , Timanthe et Eupompe, qui tous ont été ses con- temporains, On vit paroitre ensuite une foule d’excellens peintres qui, dans l’espace d’un siècle , se sont illustrés à jamais en différens genres d'ouvrages. Suivant le témoignage de Pline, les Romains honorèrent de bonne heure la peinture. Une branche de la famille de Fabius en a tiré le surnom de Pictor; et le premier qui le porta, peignit le temple de la déesse S'alus , an de Rome 450. Auguste orna les temples de Rome et les places publiques de ce que les anciens peintres de la Grèce avoient fait de plus précieux et de plus rare. Lucius, qu’on voit sous cet empe- reur, rétablit Pusage de la peinture à fresque, La mort d’Auguste fut bientot suivie de la décadence des arts. Celui de la peinture , apres avoir été long-tems enseveli en Occident sous les ruines de l'Empire romain , se réfugia, foible et languissant , chez les Orien- taux , et renaquit enfin vers lan 1240 , à Florence, sous le pinceau de Cimabué. Cependant on ne peignit qu’à fresque et en détrempe jusqu’au quatorzième siècle, que Jean Vaneeik , natif de Maseyk, trouva , à Bruges , le secret de peindre à l'huile, Plusieurs peintres se rendirent célèbres dans iès deux siecles suivans; mais aucun n’excella dans son art. A la fin du r5me, siècle , la pein- ture marcha tout à coup à pas de géant ; et cet art commença à or- ner plusieurs édifices, dont les der- piers embellissemens sont les chefs- d'œuvres de Raphaël et de ses con- temporains. Le prodige qui arrivoit à Rome, se faisoit remarquer en même tems à Venise, à florence, et dans d’autres villes d'Italie. On PET vif paroïtre presqu’en même tems des hommes à jamais illustres dans leurs professions , des hommes sans pré- curseurs , et qui étoient les élèves de leur propre génie, Le nord reçut quelques rayons de lheureuse influence qui se répandoit alors sur la peinture. Albert Durer, Holbein et Lucas de Leyde,peignirent infiniment mieux qu’on né Pavoit encore fait dans leur payss Cependant , dans le même climat où la nature avoit produit libérale- ment les peintres fameux du siècle de Léon X , les encouragemens , la protection des souverains , ne purent donner une postérité à ces grands artistes, nés sans ancêtres. L’école de Venise et celle de Flo- rence dégénérerent en 60 ou 80 ans; et si la peinture se maintint à Rome en splendeur durant un plus grand nombre d’années, ce fut à des étran- gers , tels que le Poussin et les élèves des Carraches , qui vinrent faire va- loir à Rome les talens de Pécole de Boulogne et de Palerme , qu’elle en eut lobligation. La peinture , qui avoit commencé a naître en Flandre sous le pinceau de Jean Vaneeik, y resta dans un état de médiocrité jusqu’au tems de Ru- bens, qui, sur la fin du seizième siecle, en releva la gloire par ses ta- lens et par ses ouvrages. Si Rubens laissa des élèves comme Vandick, Jor- daens , Dispenleeck , Vanhelder , qui font honneur à sa réputation , ces éle- ves n’ont pas laissé de disciples qui les ait remplacés ; et l’école de Rubens a eu le sort des autres écoles. Il sembloit que la peinture , qui a passé en France plus tard qu'ailleurs, vouloit y fixer un empire plus du- rable. François Ier. n’épargna rien pour la faire fleurir : néanmoins ce n’est proprement que sous Louis XIV qu’elle a commencé à paroitre dans ce pays avec le Poussin. La France a eu, pendant ce long règne , des peintres excellens en tout genre. Lesueur n’eut d’aufre maïtre que lui-même; Lebrun égala les Italiens dans le dessin et la composition ; Le- moiue ne leur est guère inférieur ; vingi autres artistes françois ont laissé des morceaux-dignes d’être recherchés de tous les connoisseurs. On attribue la dégradation de la peinture en PEN France à la création d’an certain style national dont le goût ingé- mieux , et ce que les artistes françois appellent esprit, sont les qualités distinctives. « Les Françoss , dit Mengs, ont cessé de faire entrer dans leurs ta- bleaux des personnages égypliens, grecs , romains ou barbares, ainsi que le grand Poussin leur en avoit donné lPexemple ; et ils se sont bor- nés à prendre des figures francoises pour représenter histoire de quelque peuple que ce fût ». Au lieu de chercher à se former sur la belle simplicité de la nature , les peintres françois ont étudié les gestes et les attitudes des comédiens , les minauderies des femmes de la cour , les airs affectés des courtisans, le faste de Versailles et la magnifi- cence de Popéra. Mais l’école fran- coise change maintenant de prin- cipes, et deviendra , de toutes les écoles, la plus sévère obsertatrice des convenances et des lois que s’é- toient imposées les artistes de Pan- cienne Grèce. À Végard de la peinture des ha- bitans du nord, on n’en peut rien dire , sinon que cet art ne s’est pas approché du pôle plus près que la Hollande. Depuis plus de deux siècles, les Anglois aiment la peinture, mais, jusqu’à ces derniers tems, ils ont été réduits à payer très-cher les ouvrages des peintres étrangers, et à récom- penser magnifiquement ceux qui se sont établis chez eux ; mais enfin, la Grande-Bretagne peut se vanter aujourd’hui de posséder une école nationale qui mérite d'occuper une place dans lPhistoire et dans les épo- ques de l’art. L’école angloise, dont Josué Rey-. nolds est le iondateur , paroïit s’être formée sur les grands maitres de l’é- cole italienne et sur les peintres d’Ef- fets que la Flandre a produits, et Za mort du général Wolf, le départ de Regulus retournant à Carthage, l'arrivée d’'Agrippine à Brindes , et quelques autres sujets, sont des preuves qâûe les peintres de cette na- tion ont connu la grandeur du style, les fortes expressions et l’art d’ordan- ner les plus nombreuses composi- tions. Il ne leur mauque, pour sou- PEI 77 tenir des commencemens si beaux , qu'une plus grande sévérité dans les formes , et moins d’'ambition pour les effets piquans. Procédés de la peinture : il est vraisemblable que le plus ancien des procédés employés pour la peinture étoit le simple mélange des couleurs, qui ne consistoit que dans quelques terres coloriées et imprégnées d’eau. On y a joint ensuite quelques gom= mes pour les-fixer. On irouve des traces de ces peintures sur les plus anciennes momies. C’est cette ma- nière d'employer la couleur quon appelle aujourd’hui DETREMPE. ce mot. La FRESQUE, la plus durable, la plus savante, et la plus prompte de toute, aura succédé à la peinture en détrempe. #, FRESQUE. Lesanciens peuplesont connu l’art de dissoudre la cire, de la mélanger avec les couleurs, et d’en faire des ta- bleaux;on prétend avoir retrouvé cette manière de peindre , appelée ercaus- tique ; mais il sera permis d’en douter jusqu’à ce que nos savans aient expliqué comment ce genre de peinture excluoit Pusage du pin- ceau ; car Pline nous apprend que les peintres à encauslique ne se ser- voient pas de pinceau , et il les dis- tingue plusieurs fois des peintres au pinceau. #, ENCAUSTIQUE. La peinture à l'huile a précécé de quelque tems la peinture sur verre, et celle en émail. Voy. VERRE, EMAIL. Les pastels sont des crayons colo- rés d’un usage peu durable, mais qui procurent l’avantage de rendre les chairs d’une maniere douce et moël- leuse. Foy. PASTEL. Voy.encore MOSAÏQUE , MARQUETERIE, TAPISSERIE. Ustensiles propres à la peinture; on sait que les anciens se sont servi d’éponges ; mais on n’a pas une con- noissance assez exacte de la manière dont ils préparoient et mettoient en usage ,; pour l’action de peindre, l'éponge qu’ils employoient. L’usage du pinceau qui a été subs- titué à l’éponge, a dû remplir mieux intention des peintres ; mais le pinceau favorable aux détails, de- voit paroître moins propre, lorsqu’ii 78 PEL s’agissoit d'appliquer la couleur d’une maniere plus large, plus prompte, sur des surfaces vastes, ou pour re- présenter des objets qui n’exigeoient pas de détails; la brosse, plus grosse et moins pointue que le pinceau, a été employée pour cela, Les peintres avec la brosse et le a ont sans doute cru posséder à peu près tous les moyens qui con- viennent mieux au but qu’iis ont en peignant, et à Paction de peindre, du moins nont-ils rien inventé de us Depuis quelques siècles , la »rosse est ordinairement employée par les artistes qui peignent d’une maniere qu’on appelle large; ma- nière qui convient et aux grandes surfaces,et aux grandes compositions. F, BROSSE. Le pinceau est plus en usage pour les petits tableaux, et pour les ou- vrages dans lesquels on s’étudie à à rendre par une imitation exacte, fine, et quelquefois minutieuse, les petits détails. #. PINCEAU. Peinture au lait; c’est le nom dim procédé nouvellement publié es M. Cadet de Vaux, pour blanchir les murs. Il distingue la peinture au lait en détrempe, et la peunture uu lait résineuse. La première convient aux murs intérieurs, et la seconde aux - murs extérieurs : celle-là est un mé- lange de lait, de chaux éteinte, d'huile d’œillet, ou de lin, ou de noix, et de blanc d’Espagne; celle-ci ne diffère de la premitre que par les propor- tions de chaux et d'huile qui sont plus fortes, et par l'addition d’une certaine quantité de poix blanche de Bourgogne. La peinture au laila cet avantage, qu'on peut habiter un apparfement aussitot que la peinture est sèche, et qu’elle ne produit pas, comme l'huile, des odeurs et des émanations dange- reuses. ‘ PÉLADE, s. f. formé du françois peler, faire tomber le poil; en latin pilus. ( Hédecine ) Espèce d’alopécie, ou chute des cheveux, occasionnée par une maladie. 7. ALOPECIE. PÉLAGE ; s. f. du latin peus, oil. ( Hist. nat.) La couleur du poil PEM de certains animaux, L'hermiue, la marte, ont le pélage fin et soyeux; le cerf la de couleur fauve; le tigre Va marqué de larges bandes noi- res , etc. À PELECOÏDE, subst. m. du cree ménenuc ( pélékus), hache, et d’edoe ( éidos ), forme ; ressemblance. ( Géom.) Figure de géométrie qui a la forme d’une hache, Le pélécoïde est un composé de trois arcs, dont l’un est un demi- cercle, et les deux autres égaux ; chacun À la moitié du demi-cercle, sont opposés Pun à l’autre par leur partie convexe , et soutiennent le demi-cercle. En partageant ce demi- cercle én deux arcs égaux, on dé- montre que le pélécoïde a un carré fait des cordes de ces quatre arcs. . On peut encore trouver d’autres circulaires carrables, }: LUNULE. PELICAN ,s. m. du grec merexàv ne ), dérivé de œéasxuc (pe- 0 ékus ), hache. ( Oruithol, ) Grand oiseau aqua- tique, dont le bec ressemble à une hache, d’où vient son nom. ( Chirurg. ) Instrument de chi- rurgie , dont on se sert pour arracher les dents, et ainsi appelé , parce que la figure de son crochet est recourbéen manière de bec de pélican. PELISSE, s. f. de l'italien pe/li- cia, dérivé du latin pelliceum , formé de pellis, peau. ( Costume orient.) Robe, man- teau , fourré de peau , fort en usage dans le Nord et dans l'Orient. PELLETERIE, s. f. dérivé de pellis, peau : commerce des peaux. PELLICULE, s. f, du lat. pelli- cula, diminutif de pellis, peau: petite peau. (Physiol.) Membrane fort mince, déliée , délicate. -PELOUSE,, s. f. de pelus, poil, dont l'italien a fait peluzzo, pour poil court et épais. ( Jardin. ) Terrein couvert d’une herbe épaisse et courte, PEMPHIGODE, adj du grec mtuqi£ ( pemphix ), pustule, et d’eid'os ( éidos ), apparence : qui a l'apparence de pustules. - ( MHéd, ) Epithète qui sert à dési- BEN gver une fibvre distingnée par des flatuosités et des enflures, et qui par la violence de sa chaleur, excite des pustuies dans Ja bouche. PENDANT , adj. et s. du latin pendentes , formé de pendeo , pendre. ( Prat.) Un procès pendant à ur tribunal, où dont un tribunal est saisi, et pour lequel il ÿ a instance à ce tribunal. (Diplomatie ) On dit dans quel- ques traités de paix , ou de partage , le pendant des eaux , pour dire toutes les terres adjacentes aux eaux qui coulent d’un certain côté. ( Peinture) On donve le nom de pendant à un tableau, à une es- tampe , qui , ayant le$mêmes dimen- sions qu’un autre, peut étre pendu , attaché à une place parallèle du même mur, et lui correspondre. Outre la conformité des dimen- sions, il faut encore que les tableaux pendans aient entr’eux quelque rap- port dans la composition, dans la couleur, et dans l'effet : un tableäu dont les ombres tendent au brun le plus vigoureux, fera mal perdant avec un tableau clair; un tableau d’uve composition triste, où même seulement austere, ne fera pas bien pendant avec un fableau gai, ni un paysage avec un sujet d'histoire. Pour que deux portraits soient pendans, il faut que les deux têtes soient tournées de deux cotés opposés, afin qu’elles se regardent en quelque sorte l’une l’autre. Les véritables amateurs ne recher- chent dans les tableaux que leur mé- rite ,et ne s’avisent guere d'exiger ue deux tableaux de grands maitres dant pèndans ; mais ceux qui ne s’occupent que de la décoration, sont peu difficiles sur le mérite des ou- vrages, et beaucoup sur leur corres- pondance : ils veulent ordinairement que deux tableaux pendans soient de la même main, et que la plus parfaite symmétrie règue dans toutes leurs parties, et s'ils n’ont pas le coup d'œil assez juste, un compas décide de leur véritable mérite. PENDULE,, s. f. du lat. pendu- lus, dérivé de pendeo, es: être suspendu , attaché. BAEUN 70 ( Mécan.) Corps pesant , suspendu de maniere à pouvoir faire des vibra- tions, en allant et verant d’un point fixe par la force de sa pesanteur. Les vibrations alternatives du pen- dule s'appellent aussi oscillations. J. OSCILLATION. Le point autour duquel le pendule fait ses vibrations, est appelé centre de suspension où de mouvement. Une ligne droite qui passe par le centre, parallèlement à lhorizon apparent , et perpendiculairement au plan dans lequel le pezdule oscille, est appelé axe d’oscillution. Galilée fut le premier qui imagina de suspendre un corps grave à un fil, et de mesurer le tems dans les observations astronomiques, et dans les expériences de physique, par ses vibrations, À cet égard , on peut le regarder comme l'inventeur des pen- dules ; mais ce fut Huyghens qui le £t servir le premier à la cons- traction des horloges, Les vibratians d’un pendule sont toutes sensiblement isochrones, c’est- à-dire, qu’elles se font toutes dans des espaces de tems sensiblement égaux ; c’est ce qui fait que le pen- dule est le plus exact chronomètre ou linstraoment le plus parfait pour la mesure du tems : c’est pour cela aussi que , lorsqu'il a été question de trouxer une mesure invariable et universelle des longueurs, on avoit songé à prendre un pendule dont une vibration seroit précisément égale à une seconde de tems, prisé sur le mouvement moyen du soleil, et dont la longueur seroit mesurée avec exactitude. C’est sur ce principe que M. Mouton, chanoine de Lyon, a composé un traité de mensura pos- Leris transmiltenda ; mais des ob- servations incontestables ont fait con- noître que l’action de la pesanteur est différente dans différens climats, et qu’il faut toujours allonger le pen- dule vers le pôle, et le raccourcir vers l’équateur. C’est ce qui a fait prendre le parti de mesurer le quaré du méridien terrestre, dont on a déduit le mètre, qui en est la dix- millième partie et létalon des me- sures nouvelles. On distingue deux sortes de pen- dules, le simple et le composé. Le pendule simple seroit celui dont le fo PEN £1 de Suspension n'auroit aucune pe- santeur, et dont le corps lourd ne peseroit que par un seul point, comme si, par exemple, toute sa pesanteur résidoit au centre, Le pendule composé est celui qui pèse par plusieurs points ; et c’est 1à le cas ordinaire, puisque la verge de suspension est ordinairement de métal; et quand elle seroit de bois, ou de quelqu'aulre matiere, ce seroit le mème cas, car elle ne seroit pas sans pesanteur ; d'où lon doit coi- clure que tous les pendules sont COriposes. ( Horlogerie ) Pendure , subst. f. Horloge à poids ou à ressorts à la- quelle on joint un pendule , dont les vibrations servent à en régler les mouvemens, Afin de connoitre tous les battemens ou vibrations du per- dule , on a imaginé un compleur, placé aupres de ce pendule : une roue dentée , portant une aiguille , en optre Peffet en entourant l’axe de celte roue , d’une corde à laquelle on suspend un poids. Cette roue, en- trainée par le poids, communique avec une piece portant deux bras qui est attachée au pendule ; de sorte qu’à chaque vibration, la roue avance d’une dent, et re titue en mème tems au pendule la force que la résistance de lair et la suspension lui font perdre à chaque vibration; c’est ce qui forme l’échappement de la ma- chine dont le perdule est le régula- teur, le poids, le moteurou &gent, et la roue le compteur, parce que son axe porte une aiguille qui mar- que les parties du tems sur un cercle gradué. . Pendule à équation ; voyez ÉQUATION , TEMS MOYEN. PENICELLE , EE, adj. du lat, penicillus, pinceau. Botan. ) Stigmate penicelle ; C’est celui qui est formé par des glandes délices , attachées sur un axe allongé , et rapprochées à peu près comme les crins d’un pinceau, ou d’un goupillon. PENIS, s. m. ( Ana. ) Mot latin qu’on a re- tenu en françois, pour désigner la verge de l’homme. PÉNINSULE, s. f. du latin penè insula. PEN . ( Géogr. ) Porlion de terre envi« ronnée de la mer de tous côtés, ex- cepté d’un seul, C’est la même chose que PRESQU'ISLE , et CHER- SONNESE. 77, ces mots, PENNAGE, sm. du latin penna, lume : plumage. ( Ornithol.) H se dit en général des plumes qui recouvrent tout le corps d’un oiseau ; mais Pon sen sert plus particulièrement pour dési- goer le plumage des oïseaux de proié. PENNE , 5, f. du latin penna. ( Orniüthol. ) Les pennes sont les grandes, plumes des ailes et de la queue des oiseaux de proie. Buffon est le premier qui ait employé cette expression dans son Histoire des oiseaux, PENNIFORME , adj. du latin penna , plume, et de forma, forme: qui a la forme d’une plume. ( Physiol. ) On nomme ainsi les muscles composés , qui sont faits par la réunion de deux muscles simples à un seul tendon, et qui ressemblent par la disposition de leurs fibres aux le bes d’une plume, rangées sur une cote mitoyenne. PENNON, ou PENON, ou PANON, s. m. du lat, pannus. (Art. milit. ) Enseigne , ou éten- dard qui étoit d'usage en France, ( Marine ) Sorte de girouette , composée d’un bâton au haut duquel est attaché un fil traversé, à distances égales, de petites tranches d’un bou- chon de hége ,sur la circonférence desquels sont plantées des plumes légeres. Cet instrument , qui tourne suivant le vent, sert au timonier , ef à l'officier de quart, à voir la situa- tion du vent, PEÉNOMBRE, s. f. du lit. penë , presque , et d’umbra , ombre. (Astron.) Ombre foible qu'on observe dans les éclipses avant Pobs- curcissement total, et avant la lu- mivre totale. La pénombre est principalement sensible dans les éclipses de lune. La pénombre vient de la grandeur du disque du soleil. Pour la théorie de la pénombre , consultez Les mémoires de l’académie des sciences années 1773 et 1777. PENTACORDE, s. m. du grec mivre (penté), cinq, et de xopdà (chordé), corde : à einq cordes. (Musique ) PEN (Musique ) C’étoit chez les Grecs tantot un instrument à cinq cordes, et tantot un ordre ou systéme formé de cinq sons ; c’est en ce dernicr sens gue la quinte ou diapente s’appeloit quelquefois pentacorde. PENTADACT Y LE , adj. du grec révre (penlé), cinq, et de d'éaruaos ( daftulos ), doigt : à cinq doigts. { Hist. nat. ) On appelle ainsi les mampiferes à quatre picds, terminés par cinq doigts, : PENTADECAGONE, s. m, du grec mévre (pente), cinq, de d'éxx ( déka ), dix, et de yœvrx (gonia), angle : à quinze angles. ( Géom. ) Figure qui a quirze angles et quinze cotés. PENTAEDRE , s. m. du grec mévre ( penté), cinq, et de £dpe ( hédra) , siège , base. ( Géom. ) Corps solide terminé par cinq faces. (/Minéral.) WU se dit aussi des cristaux à cinq faces. C’est la forme du carbonate de plomb. PENTAGLOTTE , adj. du grec mévre ( penté), cinq, et de yañrle (glotta ), jangue : à cinq langues. (Biëliogr.) Dictionnaire penta- glotle ; dictionnaire en cinq langues. Bible pentaglotte ; pseautier pen- olte. ENTAGONE , s. m. du grec “re (penté), cinq, et de yaviæ gônia), angle : à cinq angles, ( Géoin. } Figure qui a cinq côtés et ciuq angies. Si les cina côtés sont égaux, et que les angles Le soient aussi, la figure s'appelle pentagoue régulier. PENTAGYNIE , s. f, du grec mévre ( penté), cinq , et de yuvà (guné), femme, femelle. ( Botan.) C’est le nom que Lin- næus a donné au cinquieme ordre de son systeme sexuel, qui comprend les plantes qui ont cinq pistils , ou cinq parties femelles. PENTAMEÈTRE, s. m. du grec mévre (penité), cinq, et de pérpoy ( métron ), mesure : à cinq mesures ou cinq pieds. (Poésie gr. et lat.) Sorte de vers en usage chez les Grecs et les Latins, composé de cinq pieds où mesures ; Tome LIL, . PEN -8x et qui ne se met ordinairement qu’a- vec les vers hexamètres, PENTANDRIE , s. f. du grec mévre ( penté ), cinq, et d’ärdpse (andros), gen. d’ævrp(anér), homme, mâle : à cinq parties mâles. ( Botan.) C’est le nom que donne Linnæus à la cinquième classe de son système sexuel, qui comprend les plantes qui ont cinq étamines É ou cinq parties mâles. PENTAPARTE , ou PENTA- PASTE,s. f. du grec réyre( penté ), cinq, etdu lat. pars, pariis , partie : à cinq parties. ( Mécan. ) Nom d’une machine 4 cinq poulies, dont trois ‘sont à Ja partie supérieure, et deux à la partie inférieure, PENPAPETALE, EE, adj. du grec TÉVTE (pente), cinq, et de ré- TARGY (pétalon), feuille où pétale : à cinq pétales. ( Bolan. ) Il se dit des fleurs qui ont cinq feuilles , ou pétales, PENTAPHYLLE, adj. du grec Tévre Ve cinq, et de garer (phullon), feuille ou foliole, ( Bolan.) Plente dont la fleur a cinq fohioles. PENTAPTÈRE , adj. du mec æévre (perle), cinq, et de TTEpOY (pléron.) , aile : à cinq ailes, (Botan.) Qui a cinq ailes. PENTASPERME, adj. du grec mévre ( pente), cinq, et de crÉtua (sperma ) , graine ; à cinq graines. ( Botan.) Qui a cinq graines , ou semences. PENTASTYLE , s. m. du grec mévre ( penté), cinq, et de guoc ( stulos ), colonne : à cing co- lonnes. p (-Archit.) Edifice qui a cinq co- lonnes par devant, PENTATEUQUE, s. m. du grec mévre (penté), cinq, et de reÿyoc (teuchos ), hivre : cinq livres. (Æcrit. Sainte ) Nom des cinq livres de Moïse qui sont à la tête de PAncien Testament ; savoir: la Ge- nèse, PExode, les Nombres, le Lé- vitique et le Deutéronome. (Droit canon ) C’est aussi le nom que quelques canonistes ont donné aux Cinq uvres de Décrétales, pu- #2 PYENE bliées par Grégoire IX , qui font au- jourd’hui la seconde partie du Droit canonique. FR PENTECOTE, s. f. du grec mevruxosoc ( Pentékoslos ), cinquan- trie, ( Kelig, chrél.) Fête solennelle céléhrée chez les chrétiens, en mé- moire de la descente du Saint-Esprit , le cinquantième jour après Pâques. PENULTIEME , adj. du latin penè , presque, et dultimus , der- gier : Pavant dernier, PENURIE , s. f. du latin penu- ria , disette. PEPASME, s. m. du grec Téraivw (pepaino ), cuire , mürir, ( Héd. ) Concoction, ou assimi- lation des crudités non naturelles aux matières cuites , ou à notre subs- tance, PEPASTIQUE, ou PEPTIQUE, adj. même origine que PEPASME, ( Héd, ) H se dit des remèdes qui sont propres à mürir les humeurs, les digérer et les disposer à une bonne supuration. On donne aussi ce nom aux mé- dicamens qui facilitent la digestion, où coction des alimens. PEPERINO , s. m. Mot italien formé de pepe , poivre, ( Hinéral. ) Tuf volcanique de couleur grise, composé de cendres volcaniques et de pouzolane , et tout parsemé de leucites de la grosseur d’un grain de poivre, d’où lui vient son nom. Comme cette pierre est aussi solide que légère, elle est fort employée à Rome dans les construc- tions ; on la fait entrer aussi dans Pes- pèce de maconnerie dont on revêt les statues qu’on envoie au loin ; comme on Va pratiqué pour préserver de la fracture les chefs-d’œuvres de lanti- quité qui ont été transportés d'Italie à Paris. PEPIE, s. f. du latin barb. pi- pita, corruption de pituila. ÆEcon. rur. ) Maladie des vo- lailles et des oiseaux de vol. Le manque d’eau, l’eau sale ou bour- beuse, la chaire corrompue , en sont la cause ordinaire, Cette maladie se manifeste par une petite peau blanche qui couvre le bout de la langue des oiseaux, et elle se guérit en arra- PER chant cette peau ; on lave ensuite la langue avec du vin ou avec un peu d’eau et de sel, PEPIN,s. m. du latin pipinus , qu'on à dit d’abord du noyau d’un raisin, ( Bolan. ) Semence recouverte d’une enveloppe coriace, qui setrouve dans certains fruits, comme la pon- me, les poires, le raisin , etc. PÉPINIERE, s. f. même origine que PEPIN. Terrein dans lequel on élève des arbres fruitiers , forestiers, ou d'agrément, soft de graines, soit de marcottes, soit de boutures, pour, apres qu’ils onf acquis une certaine grosseur, et qu’ils ont été greffés, être transplantés à demeure dans un autre endroit. PÉPITE, s. f. de l’espagnol pe- ile. ( Minéral.) Morceaux d’or natif, détachés de leur gangue, et roulés par les eaux. On leur donne ce nom dès qu’ils ont à peu près la grosseur d’une lentille : au dessous ce sont des pail- leites, ou grains d’or, On 4 souvent trouvé au Mexique et au Pérou, des pépites du poids de plusieurs mares, PEPTIQUE, adj. 7. PEPAS- TIQUE. d PERCEE, 5, f., ou PERCE m., participe de percer, du 1 pertuficare, faire une ouvertur ( Archit. ) Percé se dit de distribution des portes et des fenêtres d'un bâtiment. Pour qu'un bâtiment soit bien percé , il faut que les jours soient bien proportionnésaux solides. ( Peinture ) On dit d’un paysage, qu'ilest bien perce, quand il laisse découvrir des objets éloignés. C’est un mérite, dans ce genre , de laïsser apercevoir des lointains à perte de vue, où de les laisser soupçonner , quand on ne les montre pas. PERCHE , s.f, du latin pertica. (-Arpent.) Longue mesure dont on se sert dans Parpentage, ou la mesure des terreins. ( Mesures nouvelles ) Perche, est le nom vulgaire qui correspond au décamitre ; elle est égale à dix mètres , et en mesures anciennes, à 30 pieds. #7, DECAMETRE. PERCUSSION , subst. f. du latin percussio , fait de perculio, frapper. PER (Mécan. ) Impression qu’un éorps fait sur un autre qu’il rencontre et qu’il choque ; ou le choc et la colli- sion de deux corps qui se meuvent, et qui en se frappant Pun Pautre , al- térent mutuellement leur mouve- ment. Pour les lois de la percussion , consultez le traité de dynamique de M. d’Alembert. PERE, subst. m. du latin pater, parens. ( Pre.) Celui qui a un ou plusieurs enfans. Père de famille; toute personne, soit majeure, soit mineure , qui jouit de ses droits, c’est-à-dire , qui n’est point en puissance d'autrui. (Hist.ecclés.) Pères de l'église, ou simplement les pères ; ce sont les saints docteurs dont l’église a recu et approuvé la doctrine et la décision sur les choses de la foi, ou sa morale et la discipline chrétienne, PEREMPTION , s. f. du latin peremptio, fait de perimo , tuer, anéantir, abolir. ( Pratique) Soxte de prescription qui éteint et anéantit un procès lors- qu'on a été trois ans sans faire de poursuites, La péremption tire son origine de la loi properandum , au code de ju- diciis , suivant laquelle tous les pro- cès criminels doivent étre terminés dans deux ans, et les procès civils dans treis ans , à compter du jour de la contestation en cause, PEREMPTOIRE , adj. même origine que PEREMPTION. ( Pratiq.) Exceptions péremp- Loires ; on appelle ainsi les défenses qui consistent dans la seule alléga- tion de la péremption. ( Langage ) C’est de là que dans le langage ordinaire, on appelle rai- sons péremploires , réponses pé- remptoires, celles qui sont décisives, contre lesquelles il n’y à rien à ré- pliquer. Au PERFOLIE, EE, adj. du latin perfoliatum. ( Botan. ) Feuille perfoliée ; celle dont le disque entoure la tige ar sa base non fendue. Plante perfoliée ; celle qui a de semblables feuilles, PER 83 PERIANTHE , s. du grec soi (péri), autour, et d’2y80ç (anthos), fleur; nom donné par Linnæus, À une espèce de calice qui entoure la fleur, PERIBLEPSIE , s. f. du grec mepiChéme ( périblépto ), regarder de tous côtés, (Méd. ) La périblepsie est cette espèce de regard effaré et d’instabi- lité des yeux qu’on remarque dans ceux qui sont dans le délire, PERIBOLE, subst. f. du grec mspiConn ( péribolé ), tout ce qui en- vironne : habit, manteau, voile, couverture, (Héd. )T signifie aussi , par ana- logie , le transport des humeurs sur la surface du corps; comme lors- qu’une maladie est appaisée , au moyen dune éruption copieuse de pustules, sur toute la surface du corps. PERICARDE, s. m. du grec æspi (péri), autour, et de xapdiæ (kardia) , le cœur : autour du cœur. (Physique) Capsule membra- neuse qui sert d’enveloppe au cœur et le met à l’abri des épanchemers qui viennent à se faire dans la poi= trine , tels que ceux du sang, de la lymphe, etc. Delà viennent péricardin , pour ce qui a rapport au péricarde, et péricardines , pour certains vers qui s’engendrent dans le péricarde. PERICARPE , s. m. du grec ré} (péri), autour, et de xapmoc (kar- pos), fruit ou semence, poignet. (Botan.) La pellicule ou mem- brane qui enveloppe et renferme le fruit ou les semences d’une plante, à l’époque de leur maturité. Ainsi, la capsule, la baie, la pomme, le drupe , et le cône, sout autant de péricarpes. PERICONDRE, s. m. du grec mipi (péri), autour , et de y6vdpes chondros), cartilage. (Physiol.) Membrane qui revét immédiatement certains cartilages. PÉRICRÂNE, s. m. du grec es} (péri), autour, et de xpzvrov (kra- nion ), crane. (Physiol.) Membrane épaisse ap- pliquée extérieurement aux os du crâne; elle est au ie ce que N 2 #1 PER périoste est aux autres os. Foyez, PERIOSTE. PERIDROME , 5. m. du grec %rapi (péri), autour, et de dpôgos (dromos ), course. (_Ærchit. anc.) Espace ou galerie qui règne entre les colonnes et le mur , dans un périptère. Les péridromes étoient des pro- menades chez les Grecs. PERIGEE, s. m. du grec tpi (péri), autour, et de yn, (gé): ja terre. (-Astron.) Le point de lorbite un astre, où il se trouve le plus près de la terre, ou, en général, le point de la plus petite distance à la terre, PERIGEE est opposé à APOGEE. PERIGYNE, adj. du grec ep} { péri), autour , et de yuvà (guné), femme. ( Botan, ) Nom que les botanistes donnent à la corolle et aux étamines des fleurs qui sont attachées autour de l’ovaire ou de lorgane femelle. Cette espèce d’insertion s'appelle périgynique. Voy. INSERTION , APOGYNIQUE, HYPOGY- NIQUE: PERIHELIE , s. m. du grec #eépi { péri), autour , et d’ixsos (hélios), ie sole (-Astron.) Le point de Porbite d’une planète, dans lequel cette pla- nète est à sa plus petite distance du soleil. La terre est dans son périhélie, et par conséquent le soleil dans son périgée, au commencement de jan- vier, Le diamètre du soleil nous paroit alors le plus grand. 5 PÉRIMER , verbe n. #.PE- REMPTION. PERIMETRE , s. m. du grec tpi (peri), autour, et de yxérpoy ( métron), mesure : ligne qui me- sure tout autour. { Géom.) Le contenu ou léten- due qui termine une figure ou ux corps. Les périmètres des surfaces ou figures sont des lignes; ceux des corps sont des surfaces. Dans les figures circulaires , etc. le périmetre est appelé périphérie, PER f r où circonférence, #7, PERI, PERI- PHÉRIE. . PERIiNEE , s. m. du grec æecoi- vascc ( périnaios ) , composé de repè (péri), autour , et de yaiæ, habi- ter. ( Anal.) L'espace qui est entre Panus et les parties naturelles, PERIODE , s. m. du grec epio> d'os( périodos ), formé de spi ( pé- ri), autour, et d’ofes (hodos), chemin : chemin que lon fait en tournant. (Astron.) Tems qu’une planète met à faire sa révolution , ou la du- rée de son cours, depuis qu’elle part d’un certain point du ciel, jusqu’à ce qu’elle retourne à ce même point. La période du soleil, ou plutot de la terre, est de 365 jours 48 mi- nutes, 45 + secondes, La période de la lune est de 27 jours, 7 heures, 43 minutes, 5 se- condes, La période de Mercure est de 87 jours, 23 heures , 59 minutes , 14 secondes, La période de Vénus est de 224 jours, 16 heures, 39 minutes, 4 secondes. ; La période de Zars est de 686 jours, 22 heures, 18 minutes, 39 secondes. La période de Jupiter est de 4330 jours, 14 heures, 36 minutes. La période deS aturne est de 10747 jours, 15 heures, La période d'Herschell est ds 30445 jours, ro heures, #7, FIAZZE, OLBERS. Périodes des comètés ; elles sont presque toutes inconnues , excepté deux ou trois sur lesquelles on croit avoir des données assez exactes ; par exemple, celle qui a reparu en 1759, et dont on estimé la période de 75 à 76 ans; une autre dont on suppose la période de 329 ans; celle de 1680 dont on croit qüe la période est de 575 ans. ( Chronol.) Période, en termes de chronologie, est une suite d’an- nées après le cours desquelles cer- taine révolution finit et recom- mence dans le même ordre. #oy. CYCLE. Période Dionysienne ou Vic- torienne; c’est un intervalle de 533 ans, formé par le produit de 19 ct PER de 28, ou du cycle lunaire par le cycle solaire. On Pa appelée le grand cycle paschal, parce que Fictori- nus ou fictorius lPavoit proposée dans le 5me, siecle , comme rame- nant les nouvelles lunes et la fête de Pâques au mème jour de Pannée Julienne. Denys le petit s’en est servi Pan 526; mais, depuis la ré- formation du calendrier, on n’en fait plus d'usage, #oy. CYCLE PAS- CHAL. Période julienne ; c’est le pro- duit des trois cycles solaire , lunaire, et d’indiction , ou de 28, 19, et 15, c'est-à-dire, un espace de 7,980 ans, dans lequel il ne peut y avoir deux années qui aient les mêmes nombres pour les tsois cycles, au bout de ce tems, les trois cycles reviennent en- semhle dans le même ordre. La période julienne a été proposée un 19583, par Joseph Scaliger, comme une mesure universelle en chronolo- gie. Le nom de julienne lui fut donné à cause du calendrier Julien, dont Scaliger faisoit usage. Période caldéenne ; elle est de 18 ans, ou 223 lunaisons. Cette pé- riode est très-intéressante dans l’as- tronomie, parce qu’elle ramène la lune à la méme position, par rapport au soleil, à Papogée , et au nœud, Il y a plusieurs autres périodes qui , ont eu de la célébrité. La période caniculaire, cyni- que, ou sothiaque, qui comprend un espace de 1640 ans. La période de 8 ans, employée par Cleostrate et Harpalus. La période de 59 ans, proposée par Philolaus et Œnopides. La période Calipus-Cysenicus, astronome grec qui vivoit 330 ans avant J. C., et qui proposa le pre- mier la période de LA ans, quadru- ple du cycle lunaire de Méton, parce qu’en otant un jour de 4 cycles, il le rendoit plus exact. Les anciens parlent encore de la période de 82 ans, proposée par Democite; de celle de 247 ans, par Gamaliel; de celle de 304 ans, em- ployée par Hipparque , pour les années civiles. (Elocut.) Période se dit aussi d'un assemblage de plusieurs pensées PER 85 séparées par des intervalles bien mé. nagés, et dont le sens est suspendu jusqu’à un dernier repos, où l'esprit et Voreille sont également satisfaits, Chacune de ces pensées, prise sépa- rément , se nomme membre de la période ; il peut y en avoir jusqu’à cinq. Période carrée; c’est proprement celle qui est composée de quatre mem- bres ; mais on ne laisse pas d’appeler ériode carrée , toute période nom- ue et concue en termes bien ar- rangés, (Med. ) Période se dit encore, . en parlant d’une maladie, du tems compris entre deux paroxismes, La période comprend Vétat, le déclin , lintermission ou remission. Dans quelques maladies , ces périodes sont souvent régulières et coustantes , dans les fièvres, par exemple ; mais dans les maladies chroniques, elles sont plus régulières et plus incer- ‘ taines. PERIODIQUE , adj. même ori- gine que PERIODE ; qui a ses pe- riodes. Il se dit de toutes les choses qui reviennent dans un certain tems, de tout mouvement , cours où révo- lution qui se fait d’une manière régulière , et qui recommence tou- jours dans le même période ou dans le même espace de tems. Mouvement périodique de la terre , de la lune , etc. Mois périodique ; voy. MOIS. T'ems périodique ; voy. TEMS. Vents périodiques; voy.VENTS. Ouvrage périodique ; celui qui paroit dans des tems fixes et réglés. (Gram.) Style, discours pério- dique ; c’est un style ou un discouxs composé de périodes nombreuses. PERIŒCIENS ou PERIECIENS, s. m. du grec spi (péri); autour , et doixéw (oikéo ), habiter. ( Géogr.) Ce sont les habitans du mème parallele terrestre qui sont op- posés en longitude, maïs qui ont une mème latitude ; ils ont les mêmes saisons, la même longueur des jours et des nuits; mais les uns ont midi quand les autres ont minuit. PERIOSTE , s. m. du grec xcpi (péri), autour, et d’iséoy ( os- Léon), os. (-Ænat.) Membrane fine et très » 86 PER ‘ sensible, qui couvre presque tous les os, A PERIPATETICIENS, 5. m. du grec æepi (péri), autour, et de æ4- ré (paleo ), se promener. ( Philos.) Philosophes de la secte d’Aristote, ainsi appelés parce qu’ils disputoient dans le Lycée, en se p'omenarnl. d Delà est venu péripalélisme , pour la doctrine des péripatéliciens , Gu la philosophie d’Aristote. PERIPETIE, s. f. du grec æepi- mérsia ( péripeléia ) , formé'de x:p} (péri), contre, et de œiærw ( pip- 10), tomber : changement subit, incident, renversement d’état. (Art dramat. ) Changement im- prévu qui forme le dénouement d’une pièce de théâtre. PERIPHERIE, s. f. du grec méci (péri), autour, et de otpo (phero), porter. (Géom.) Circonférence, ou li- gne qui termine un cercle, une el- lipse, une parabole, ou une autre figure curviligne. #7, CIRCONFE- RENCE , CERCLE. Ce mot est maintenant peu usité, PERIPHRASE , s. f. du grec épi (péri), autour, et de 9p440 {phrasé ), parler, circonlocuter, (Ælocut.) Tour de ER qui consiste à exprimer en plusieurs mots ce qu’on ne veut pas dire en termes propres. PERIPLE, s. m. du grec xp) ( péri), autour , et de æxtw (pléô ), naviger. (Géogr, anc.) Navigation autour d’une mer, ou autour des côtes d’un pays. Arrien a fait la description cle toutes Jes côtes de la mer Noire , sous le titre de Périple du Pont Eutin. PERIPNEUMONIE, s. f. du grec repi ( péri), autour, et de TVEU pue y neumon ), le poumon. (/Héd. ) Inflammation du pou- mon avec fièvre aiguë : oppression et difficulté de respirer, accompagnée souvent d’un crachement de sang. PERIPTERE , subst. m. du grec rep ( pert), autour , et de ærepèv ( pléron), aile: avec des ailes tout autour. (Ærchit.) Edifice qui est envi- PER ronné de colonnes isolées. Lesanciens eppeloient arles, les colonnes qui étoient aux cotés des temples et des autres édifices, PERISCIENS, s. m. du grec ep) ( péri), autour, et de zxsx (skia), ombre : ombre tournante, ( Géogr. ) On appelle aïnsi les habitans des zones glaciales; pour qui les ombres font tout le tour de l'horizon. PERISPERME , s. m. du grec mepi ( péri), autour, et de orépuz ( sperma ), semence. Botan. ) Corps épais qui enve- loppe la plantule, ou le germe dans les semences, #, EMBRYON. PERISSOLOGIE , s. f. du grec mepiorèc ( périssos ), superflu, et de aéyos ( logos ), discours: discours superflu. ( Elocut. ) Répétition inutile en d’autres termes , d’une même pensée qu'on vient d'expliquer suffisam- ment. PERISTALTIQUE, adj. du grec mepisérau ( perislello ), contracter, retirer. ( Héd. ) Mouvement propre et naturel aux intestins, par lequel leurs parties sont comprimées de haut en bas , successivement les unes après les autres, semblable à celui des vers qui rampent, d’où vient qu’on l’ap- pelle aussi monvement vermiculaire. PERISTYLE, subst. m. du grec ep} { péri ), autour, et de sv4os ( stulos ), colonne. (-Archit. ) Edifice environné de colonnes isolées en son pourtour in- térieur, Le périslyle est différent du pé- ryplère, en ce que les colonnes du premier sont en dedans, et celles du second sont en dehors. Cependant, on entend aussi par péristy le , un rang de colonnes, tant au dedaus qu'au dehors d’un édifice. PERISYSTOLE , s. f. du grec épi tn, ,au dessus, au-delà, et e susorn ( sustolé ), contraction. (Méd. ) Intervalle, ou repos qui est entre la systole et la diastole des artères, c’est- à - dire, entre la contraction et la dilatation des ar- tères. « PÉRITOINE , s. m. du grec ri PER ( péri) ,autour, et de rivw ( 4éin6)), tendre. ( Physiol.) Enveloppe membra- neuse {rès-considérable , immédia- tement adhérente à la surface interne des muscles transverses, et à celle de tout le reste de la cavité du bas ventre, dont elle couvre et enveloppe les vis- ceres, comme une espèce de sac. PERITROCHON, s. m. du grec Ep} SR autour, et de rpoy£w ( trochéo ), courir, rouler, ( Mécan. ) Machine propre à en- lever de gros fradeau. PERLE, s. Î. du latin perulæ ou sphærula. ( Hist. nat.) La perle est une matiere concrète formée dans plu- sieurs espèces de coquilles bivalves. On a enfanté des systèmes plus ab- surdes les uns que les autres pour rendre raison de la formation des perles. On sait aujourd’hui qu’elles ne sont qu'une extravasation contre pature, du suc lapidifique contenu dans les organes de l'animal, et filtré par ses glandes; que ce sont des glo- bules formés par des couches peu épaisses , qui, au lieu d’etre appla- ties, comme celles de la coquille , sont concentriques , avec plus ou moins de régularité. Les perles se trouvent dans toutes les mers, et dans les eaux douces; mais les plus belles se péchent dans les parties les plus chaudes de l'Inde et de PAmérique. Pour qu’une perle soit d’une grande valeur, il faut qu’à une grosseur con- sidérable, et une rondeur parfaite , elle joigne un poli fin, une blan- cheur éclatante , et un luisant qui la fasse paroitre transparente sans l'être. . Quand elle réunit ces qualités, on dit qu’elle est d’une belle eau. IVacre de perle ; on appelle ainsi la portion intérieure de [a coquille, dont le tissu fin et poli, offre à la vue différentes couleurs. Perles artificielles ; on fabrique lesperles artificiellesavecdesécailles de poisson. L’able , petit poisson de rivière, fournit, dans ses écailles minces et délicates, la matière colo- rante des perles. On prend ces pois- sons au filet, on les frotte les uns contre les autres dans des baquets; les écailles se détachent, et tombent au PER 57 fond de l’eau : on les ramasse et on les dessèche légèrement ; on les met ensuite dans de lPammoniaque li- quide un peu étendue, où elles se ramollissent ; et on souffle cette !i- queur dans des perles de verre, sur les parois desquelles les écailles s’ap- pliquent et se collent. Cette liqueur s'appelle, dans le commerce, essence d'Orient. PERMEABILITE,, s. f. du latin permeabilitas , fait de permeo, composé de per, au travers, et de 11100 , passer, passer au travers: qua- lité de ce qui est susceptible d’etre traversé , de ce qui est perméable. ( Physique ) Propriété qu'ont certaines matibres de se laisser tra- verser par d’autres. Toutes les ma- tières, si l’on en excepte celle du feu , qui est absolument #mperiméable à toute autre substance, mais qui les pénètre toutes, sont permeéables à quelqu’autre matiere. PERMUTATION, s. f. formé du latin per, entre, et de mulo, chan- ger : échange. (Analyse) Les mathématiciens entendent par ce mot, la fransposi- tion qu’on fait des parties d’un meme tout, pour en tirer les divers ar- rangemens dont elles sont suscepii- bles entre elles. Comme si lon cherchoit en combien de façons dif- férentes on peut disposer les lettres d’un mot , les chiffres qui expriment un nombre, les personnes qui com- posent une assemblée, etc. PERNICITAS, mot latin fait de pernix , vite , léger. ( Physique) Mot latin dont quel- ques auteurs se servent pour désigner une vitesse extraordinaire de mouve- ment; comme celle d’un boulet qui fend Pair. , PERONE , s. m. du grec æepivs ( péroné), agrafle. ( Anat. ) Le petit os long placé à la partieexterne de la jambe , à Pop- posite de l'angle externe du tibia. PERORAISON, s. f. du latin peroro , achever un discours, con- clure. ( Elocut. ) On entend par péro- raison en réthorique, la quatrième et dernière partie d’un discours. Dans la péroraison, Vorateur re- prend d’une manière concise les prin— 83 PER cipaux points qui ont été développés dans le discours, F1 les remet sous les yeux des auditeurs, dans un point de vue plus frappant, et leur donne un nouveau tour ; il les revèt des plus brillantes figures; enfin, ii étale tout ce que léloquence à de plus sédui- sant et de plus pathétique. PERPENDICLE, s. m. du latin perpendiculum, quisiguitie le plomb dont on se sert pour mettre de niveau, ou aplomb. ( Géom.) C’est le nom qu'on a donné à une espèce de niveau à pendule, PERPENDICULAIRE, adj. et s. du latin perpendicularis, fait de perpendo, peser, examineravec soin. ( Géom. ) Ligne qui tombe direc- tement sur une autre ligne, de facon quelle ne penche pas plus d’un coté que de Pautre, et fait par conséquent, de part et d’autre, des angles égaux. PERPENDICULE, s. m. du lat. perpendiculun. ( Géom. ) Ligne verticale et per- pendiculaire, qui mesure la hauteur d’un objet, comme d’une montagne, d’uu clocher, d’une tour, PERPETUEL , ELLE, adj. du latin perpeluo, faire durer sans cesse : continuel, qui ne cesse point, qui dure toujours, (Mécan. ) Mouvement perpé- ducl ; mouvement qui se conserve et se renouvelie continuellement de lui-même, sans le secours d’aucune cause extérieure. Trouver le mouvement perpétuel, ou construire une machine qui ait uu tel mouvement, est un problème fameux , qui exerce les mathémati- ciens depuis deux mille ans, Ilexiste une infinité de dessins , de figures, de plans, de machines, de roues, etc. ui sont le fruit des eflorts qu'on a its pour résoudre ce problème, Fous ces projets ont avorté ; aussi, c’est plutot une insulte qu’un éloge , de dire de quelqu'un , qu’il cherche le InOuverLent perpétue 1. Consultez la Lettre XXII de M. Maupeituis, dans son ouvrage intitulé : Lettres sur différens sujels de philosophie. PERROQUET, s. m. diminutif de PERROT, diminutif de pierre, Oiseau de PAmérique, et de quel- ques contrées de l'Asie et de PA- FREIN viuus, 3 P'ER ( Marine ) Le mât le plus élevé dun vaisseau, I] y à un mât de per- roquel, au dessus de chaque mat de hune, /, HUNIER,. Voile de perroquet, où simple- ment perroquet ; cest la voile que porte chaque mât de perroquel, PERRUCHE, subst, £, diminutif de PERROQUET.,. ( Harine) C’est le nom distinctif de la voile lapluséle’ée de Partimon. PERSIQT'E, adj. du lat, persicus, qui est de Perse, @Archit. ) Ordre de cojonnes qui a élé pratiqué parmi les Grecs, qui, au lieu du fût de la colonne dorique , a des figures esclaves persans , pour porter un ent1blement. On en attribue Pinvention aux La- cédémoniens, qui, apr's la bataille de Platée , voulant humilier les Persans, à iserent non -seulement des trophées avec les armes de leurs ennemis, mais encore les représen- tèrent eux-memes sous la figure d’es- claves qui soutencient leurs porti- ques, leurs arches, leurs cloisons, etc. PERSISTANT, TE, adj. du lat. persislo, persévéier. (Bolan.) I se dit de toute partie accessoire où intégrante d’une fleur, lorsqu'elle subsiste totalement ou partiellement, avec ou sans défor- malion , après la f{condafion de l’ovaire, qu’elle accompagne pendant son accroissement, Feuilles persistantes ; ce sont celles qui restent vertes sur la plante jusqu’au développement des nou- velles, : Parties des fruits persistantes ; . lorsqu'elles restent encore fixées au pédoncule , après l’émission des graines. : PERSONNE, s. f. du latin per- sort, qui d'abord a signifié le masque dont se servoient les acteurs, puis le caractère de celui qui étoit censé par- ler, et enfin l’homme et la femme. ERSONNEL , LLE , adjec. de personne , qui est propre et particu- lier à chaque personne. (Pratique) Action personnelle ; c’est celle par laquelle nous agissons contre celui qui est obligé à nous donner ou à faire quelque chase pour notre utilité. Cette action est appelée personnelle, parce awelle est atta< PBUE chée à la personne obligée et Ja suit toujours, : PERSONNEE , adj. du latin per- sona , masque. ( Potan.) C’est le nom d’une fa- mille de plantes dont la corclle re- présente un mufle d'animal, Le ru- Jier, la digitale , sont des plantes PÉTSOILIEES, PERSPECTIVE, s. f. du latin perspeclo , ou perspicio, considé- rer attentivement. ( Optique ) La perspective est Part de représenter sur une surface plane les objets visibles, tels qu’ils aroissent à une distance ou à une Est donnée, à travers un plan {ransparent placé perpendiculaire ment à l'horizon , entre l’œil et Pobjet. La perspéclive est ou spécula- live où pruiique. La perspective spéculative est la théorie des différentes apparences ou représentations de certains ob- Jets, suivant les différentes positions de l’œil qui les regarde. La perspective pratique est la méthode de représenter ce qui pa- roit à nos yeux ou ce que notre ima- gination conçoit, et de le représenter sous une forme semblable aux objets que nous voyons. La perpective , soit spéculative , soit pralique , a deux parties ; lPich- nographie , qui est la représentation des surfaces, et la scénographie, qui est celle des solides. 77 ICHNO- GRAPAHIE et SCENOGRAPHIE. La perspective s'appelle plus par- ticulicrement perspective linéaire , à cause qu’elie considère la position , la grandeur , la forme, etc. des dit- férentes lignes ou des contours des objets. Perspective à vue d'oiseau ; c’est la représentation que Pon fait d’un objet, en supposant lPœil foit élevé au dessus du plan où cet objet est représenté , en sorte que Pœil en aper- coive un très-grand nombre de di- mensions à la fois; par exemple, le plan d’une ville avec ses rues et ses maisons, est un plan à vue d'oiseau. Persyective aérienne ; c’est celle qui représente les corps diminués et dans un moindre jour, à proportion PER 89 de leur éloignement. Cette méthode est fondée sur ce principe : Plus est longue la colonne d'air à travers la- quelle on voit Pobjet , plus est foible le rayon visuel que lobjet envoie à Pœil. (Peinture) La perspective linéaire, considérée particulièrement sous le rapport de la peinture, enseigne de quelle manière les lignes qui circons- crivent les objets se présentent à œil du spectateur, suivant le point où cet œil est placé , et la distance des objets. Cette science étoit connue des an- ciens , et les peintures trouvées à Herculanum prouvent qu’ils la con- noissoient , du moins assez, pour lu- sage pratique. : Tant que la perspective a été mé- connue , art de la peinture est resté dans Penfance , puisqu'elle seule ap- prend à rendre avec exactitude Îles raccourcis, et qui trouve des rac- courcis dans les poses les plus simples. Rien ne trompe plus aisément que la vue : pour peu qu’il y ait de chan- gemens , où dans la position de l'œil du peintre, ou dans l’objet à peindre , il se trouvera une différence consi- dérable entre l'original et la copie ; mais la perspective est une règle sûre pour mesurer les ouvrages que l’on veut tracer , et donner la vraie forme des lignes qui doivent indiquer les contours. Perspective aérienne ; elle n’est pas soumise, comme la perspective linéaire , à des principes rigoureu- sement démontrés. Elle enseigne le degré de lumière que les objets ré- fléchissent vers le spectateur, À rai- son de leur éloignement. Fîle fait connoitre que ces objets se dégradent de ton en proportion de Pair inter- médiaire qui he sépare de l'œil qui les regarde; mais comme cet air peut ètre plus léger ou plus dense, plus pur ou plus chargé de vapeurs, on sent que cefte dégradation ne doit pas toujours ètre la même. C’est sur- tout par lobservation que le peinte peut apprendre les lois de la perspec- live aérienne : il s’apercevra qu’en dégradant les tons, elle rend aussi les contours plus indécis, qu’elle ef- face les angles et ne respecte que les formes qui terminent les objets, en Us P. ER les rendant cependant vagues et in- certaines. Perspective est aussi le nom qu’on donne à des peintures que Pon place au fond d’une allée ou d’une galerie pour en prolonger la longueur appa- rente, ou pour la terminer par des vues qui paroissent éloignées. On appelle encore perspectives, des tableaux ou des estampes qui re- présentent des places, des rues, des temples qui offrent une grande pro- fondeur. ( Optique) Perspectives amu- santes ; ce sont des boites que l’on trouve chez les opticiens, dont Part consiste à placer obliquement un mi- roir pour rappeler les objets de bas en haut , et de perpendiculaires qu’ils sont les uns aux autres , les faire pa- roitre parallèles et plus éloignés qu’ils ne sont réellement, Pour y parvenir, il faut que les figures dont veut faire usage soient placées à la ren- verse , selon les proportions de la perspective , parce que le miroir les redresse, Ce miroir doit être incliné de 45 degrés à l’horizon. La boite doit étre garnie d’un objectif qui soit dirigé précisément vers le mi- lieu de la glace dans une ouverture faite exprès. Le foyer de cet objectif doit être de la longueur de la boite. Cette sorte de perspective représente les objets éloignés de deux ou trois pieds ,;comme s’ils étoient à plusieurs toises. PERSPIRATION, s. f, du latin perspiralio, composé de per, au tra- vers, et de spiro , exhaler, trans- pirer : transpiraiion. (Méd.) Les médecins ont donné ce no à l’insensible transpiration qui se fait continuellement par les pores de la pean , pour la distinguer de la transpiration visible, telle que la sueur. PERTUIS , s. m. du latin per- tusus , fait de perlundo, pertusum , pertuiser, perforer. . (Marine ) Passage étroit entre les écueils, par lequel on arrive à un pi , abri ou mouillage , comme e pertuis d'Antioche , le pertuis breton. (Hy dr.) Pertuis se dit aussi d’un passage étroit pratiqué daus une ri- PES viére, aux endroits où elle est basse , pour augmenter Peau de quelques pieds. : Pertuis est encore le nom d’un trou par lequel Peau passe d’une écluse dans un coursier pour faire mouvoir une roue, PERTURBATION, 5. f. du latin per, au travers, et de turbo , trou- bler: trouble , émotion. (Astron.) Perlurbalions ; ce sont les troubles et les dérangemens que les planètes se causent réciproque- ment par leur attraction en tous sens, Si chaque planète, en tournant au- tour d’un centre, n’éprouvoit d'autre force que celle qui la porte vers ce centre , elle décriroit un cercle ou une ellipse dont les aires seroient propor- tionnelles aux tems ; mais chaque planète étant attirée par toutes les autres, dans des directions différentes et avec des forces qui varient sans cesse , il en résulte des inégalités, des perlurbations continuelles. C'est le calcul de,ces arrangemens qui occupe depuis long-tems les géometres et les astronomes ; mais les calculs déjà faits ont besoin d’être perfectionnés , et l’on a besoin pour cela de con- noître avec plus de précision les don- nées sur lesquelles le calcul est fondé, et de rendre plus parfaites les mé- thodes analytiques par lesquelles on parvient au résultat. PERTUSE , adj. f. du latin per- tundere , pertusum, perforer, percer. ( Botan.) Feuille pertuse ; c’est celle qui est parsemée de petits points transparens qui la font paroitre comme percée de mille petits trous. PERVERSION , s. f. du latin perversio , fait de perverto ; coxr- rompre , changer de bien en mal. (Méd.) Action par laquelle les liqueurs du corps sont corrompues , gàtées. PESANT, TE, adj. de peser, du latin barb. pesare , fait de pen- sare , examiner attentivement : qui pèse, qui est lourd. (Manége) Pesant à la main ; cela se dit d’un cheval qui porte sa tète basse et qui s'appuie sur le mors. ( Murine ) Un grain pesant ; c’est un grain de vent tres-violent. Vey. GRAIN. PES ( Peinture ) Figure pesanle ; c'est celle qui est d’une proportion courte , grosse , ramassée. Contour pesant ; c’est le con- traire d’un contour fin et léger. Tons pesans ; ce sont les tons mattes, parce qu’ils semblent à l'œil avoir de A pesanteur. Draperie pesante ; on n’entend point par-là une draperie d’une étoffe grossière : Raphaël n’a pas souvent employé les étoffes fines dans ses draperies ; et cependant elles sont loin d’être pesantes ; on entend par une draperie pesante celle qui est trop lourde pour la figurequi la porte, qui Penveloppe , au lieu de la vêtir, qui cache les formes, qui ne se dis- tribue pas en plis grands à la fois et légers ; en un mot , qui forme plutot ce qu’on appelle paqguel que de belles suites de plis dont on sente la cause , Vorigine et la fin. Ciel pesant ; un ciel peut être pesant par le ton et par la forme des nuages. Il est pesant par le ton, quand il n’a point cette couleur va- gue qui peint la légèreté de Pair , et cette clarté qui montre que les va- peurs aériennes sont toutes imbibées de lumière. Il est pesant par la forme , quand il est chargé de nuages qui n’ont pas de mouvement, et qui ressemblent plutôt à des corps solides qu’à des amas de vapeurs, que le vent chasse à son gré. Composition pesante ; c’est celle qui est surchargée d’objets, autour desquels on ne peut tourner, autour desquels on ne sent pas l'air circuler. Exécution pesante ; une exécu- tion est pesanle quand le pinceau est peiné , quand on sent que Partiste a peint d’une main lourde, quand ses touches manquent de netteté, quand, au lieu de fondre légèrement ses téintes, il les a maladroitement brouillées. PESANTEUR , s. f. du lat. pen- sare , examiner attentivement, dont on a fait pesare , pour peser : qualité de ce qui est pesant, ( Mécan. \ La pesunteur , en mécanique , est cette force en vertu de laquelle tous les corps que nous connoissons tombent et s’approchent du centre de la terre lorsqu'ils ne sont pas soufenus, Pour les causes encore inconnues PES oi de la pesanteur, voy. GRAVITE , GRAVITATION. Quant aux lois de la pesanteur, voici ce que l’expérience a fait dé- couvrir à cet égard. 10. La force qui fait tomber les corps est toujours uniforme, et ag't également sur eux à chaque instant. 20, Les corps tombent vers la terre d’un mouvement uniformément ac- céléré, E 30, Leurs vitesses sont comme les tems de leur mouvement. 40, Les espaces qu’ils parcourent sont comme les carrés des fems, ou comme les carrés des vitesses ; et par conséquent les vitesses et les tems sont en raison sous-doublée des es- paces. 50, L'espace que le corps parcourt en tombant pendant un tems quel- conque , est la moitié de celui qu’il parcourroit pendant le mème tems d’un mouvement uniforme avec la vitesse acquise ; et par conséquent cet espace est égal à celui que le corps parcourroit d’un mouvement uni- forme avec la moitié de cette vi- tesse, 60, La force qui fait tomber les corps vers la terre est la seule cause de leur poids, Cependant comme la résistance de l’air se mêle toujours ici bas à l’action de la gravité dans la chute des corps, il suit de diverses expériences faites sur la chute des corps, dans le vide et dans Pair, 10, que la force qui fait tomber les corps vers la terre est proportionnelle aux masses ; 20. que cette force agit également sur tous les corps, quelles que soient leur contexture, leur for- me, leur volume, ete.: 30. que tous les corps tomberoient également vite ici bas vers la terre, sans la résistance que Pair leur oppose, et que par con- séquent la résistance de Pair est la seule cause pour laquelle certains corps tombent plus vite que les au- tres , cette résistance étant plus sen- sible sur les corps qui ont pins de volume et moins de masse, Pesanteur spécifique ; c’est le poids que pèse un Corps sous un volume déterminé. Plus un corps quelconque a de poids sous ce volume donné , comme un pouce cube, un pied cube , plus sa pesanteur spéct- Jique est grande. CE PPS La pesanteur spécifique est ab- sole on relative. La pesanteur spécifique absolue est le poids d’un volume déterminé , d’une matiere quelconque pesée dans une balance or'inaire. La pesanteur spécifique relative est le rapport qui existe entre la den- sité ou Li pesanteur spécifique ab- solue de deux corps, dont Pun est pue pour terme de comparaison. C’est eau pure que les physiciens ont choisie à cet ellet , attendu qu’elle présente un moyen facile de con- noitre le rapport des pesanteurs des autres corps avec la sienne. Pour exprimer ce rapport d’une manicre facile , on suppose qu’un volume d'eau quelconque pese 1,000 ou 10,000. Ainsi, quand on dit qu'une telle pierre pese 3,000 où 30,000, c’est la meme chose que si on disoit qu'un pied cube de cette pierre pese autant que trois pieds cubes d’eau ; c’est-à- dixe, que sa pesanteur absolue est de 210 jivres le pied cube. . Pour trouver la pesanteur speci- Jique dun corps, on se sert d’une balance ordinaire et de la balance hydrostatique , c’est-à-dire, qu’on pese d’abord à Pair libre le corps dont il s’agit , et qu'on le pèse de nouveau étant plongé dans Peau. La quantité de pesanteur qu’il perd dans cette seconde opération , équivaut au volume d’eau qu’il a déplacé , et fait connoitre le rapport de sa pesanteur spécifique absolue , où de sa den- sité avec celle de Peau ; et c’est ce rapport qu'on désigne simplement sous le nom de pesanteur spécifique. Ainsi un corps qui, dans l'air libre, peseroit deux livres, et qui, plongé dans Peau, peseroit encore une livre, seroit deux fois aussi pesant que l’eau à volume égal ; et sa pesanteur spé- cifique seroit exprimée par 20,000 , celle de l’eau étant supposée 10,000, A! PESE-LIQUEUR , s. m. com- posé de peser, pensure , et de liquor, liqueur, ( Physique) Instrument à l’aide duquel on détermine le degré de pesanteur d’un liquide ; il y en a de plusieurs sortes : les plus en usage sont ceux qu’on plonge dans les liqueurs dont om veut connoitre jes PAT pesanteurs spécifiques; alors ils doi vent avoir la forme la plus conve- nable pour diviser facilement le fluide , et se maintenir dans une position verticale, Ils doivent étre aussi construits de manibre à indi- quer en meme tems la température de la liqueur, C’est la même chose quARIOMETRE. Voy. ce mot. PESON, s. m. du latin barbare pesum, qui a été dit d’abord pour le peson d’un fuseau. ( Wétrol.) Soxte de balance ap- pelée autrement slalera romana ; balance romaine ; au moyen de laquelle on trouve la pesanteur des différens corps, en se servant d’un seul et même poids qu’on leur com- pare. Voy. BALANCE. “ PESSAIRE , s. m. du lat. pessa- rium , formé du grec miovoc( pessos ), petite pierre qui sert à jouer, à la- quelle le pessaire ressemble. ( Chirurgie) Remède solide qu’on introduit dans les parties naturelles des femmes , pour la guérison de plusieurs maladies auxquelles la ma- trice est sujette, PESTE, s. f. du lat. peslis, ma- ladie, poison, mort. ( ÆHéd. ) Maladie exanthéma- teuse , contagieuse et épidémique , qui tire ordinairement son origine d’un miasme vénéneux répandu dans Pair. PETALE , s. m. du grec æéraro (pétalon) , feuille , formé de rer4w (pétao ), ouvrir, étendre, éclore. (Ho) C’est le nom que l’on donne à chacune des pièces de la corolle, Quand la corolle est d’une seule pièce , il n’y a qu’un pétale ; le pélale et X1 corolle ne font alors qu’une seule et même chose, et cette sorte de corolle est appelée mono- pélale. On dit que la corolle est dipétale, tripétale , tétrapétale , pentapétale, polypétale, quand elle est composée de deux , de trois, de quatre, de cinq ou de plusieurs pétales. De pélale on à fait pélalé , poux ce qui est pourvu d’une corolle, et pétaloide pour désigner une chose semblable à une corolle où à um pélale. ( Héd. ) Les médecins disent pé- PET Zalode , en yarlant du sédiment de Purine, pour signifier qu’il est écail- leux , ou semblable à des feuilles de fleurs. PETALISME , s m. du grec mérariomuoc ( pélalismos), formé de méranor ( pélalon), feuille. (Hist. anc.) Jugement populaire qe s’exerçoit à Syracuse contre ceux ont la trop grande puissance étoit suspecte, ou qui avoient un assez grand crédit chez le peuple pour faire craindre qu’ils attentassent à la liberté publique. Ce jugement étoit ainsi appelé parce que les suffrages se donnoient sur une feuille d’olivier , comme on disoit os/racisme à Athè- nes, par la raison que les bulletins étoient écrits sur une écaille. PETARD, s. m. de peter, pedi- Zare en latin. (Artillerie) Ynstrument à feu in- venté en France : c’est une machine de fer où de fonte qui a la forme d’un cone tronqué, quatre anses par les- quelles elle est fortement attachée à un madrier, lequel à aussi un fort crochet de fer, servant à l’attacher à l'endroit où le pétard doit étre pla- cé. L’usage du pélard est de rompre ou d’enfoncer des portes, des barriè- res , et ruême des murailles. PETECHIES , s. f. pl. de l’ital, pelechie , taches couleur de pourpre. (Méd,) Taches rouges ou pour- prées , semblables à des morsures de puces, qui s’élèvent souvent sur la peau dans les fièvres malignes , épidé- miques, pestilentielles, et qui sont toujours d’un tres-mauvais présage. PETIOLE,, s. m. du latin petio- lus. (Botan.) C’est le nom qu’on donne à cette partie de la plante qui sert de support aux feuilles seulement, Le péliole est la queue de la feuille, comme le pédoncule est la queue de la fleur ou ke fruit. Pétiole commun ; c’est celui qui dans la feuille composée porte toutes les folioles, Pétiole partiel ; celui de chaque foliole, = Pétiole secondaire ; a ramifica- tion du pétiole commun de la feuille surcomposée, l'euille pétliolée ; culle qui est . admise, consiste PET c3 portée par un péliole ; elle est oppo- sée à SESSILE, Ÿ, ce mot, PETITION, s. f. du lat. petlio , fait de pelo, pelilum , demander : demande. (Poli.) Droit de pélition ; c'est en Angleterre un droit attribué au peuple de faire des demandes, soit individuellement , soit collective- ment . aux autorités constituées. (Logique) Petilion de principe ; cette expression qui n’est d'usage qu’en didactique, signifie Pallégation pour preuve de la chose même qui est en question. PETTTOIRE , adj.ets., mên- origine que pétition. (Pratique) Action pélitoire ; cest une demande faite en justice pour obtenir la propriété d’un héri- tage. Le pélitoire ; cest une instance faite en justice pour être maintene ou établi dans la propriété d’un héri- fage. On dit qu’un homme a gagné son procès au peliloire, pour dire que le jugement l’a déclaré légitime pro- priétaire de l’héritage en question. L'ordonnance défend de juger con- jointement le péliloire et le posses- soiré, PETREUX, adj. du grec r#rsoc (pétros), pierre : qui tient de la ierre, É (-Anat.) Los temporal, se nom- me Os pélreux, à cause de son apo- physe dure , qu’on appelle le rocher. On dit aussi les sinus pétreux de la dure-mère, et on les distingue en supérieur et en inférieur. PETRIFICATION, s. f, du grec æsrs0e (petros ), pierre, «t defio, devenir. \ ( Minéral. ) Changement d'un ss organisé en matière pierreuse. omment la nature opere-t-ella cette métamorphose qui paroit avoir été faite quelquefois dans un tems fort court ? Cette question fait depuis long-tems le sujet des méditations des naturalistes ; mais les solutions qu’ils ont essayé d’en donner, sontencore loin d’être satisfaisantes. L’explication la plus générälement supposer que la matière pierreuse se substitue à la substance végétale, à mesure que celle-ci se décompose. Dans cette opé- ration, les parties pierreuses , en s’ar- 94 PET rangeant dans les places restées vides par la retraite des parties ligneuses, et en se moulant dans les mêmes cavités, prennent lémpreintede l’or- ganisation végétale, et en copient exactement les traits, PETROLE , du grec erpénæioy ( Pétrélaion), formé de rérpos( pé- tros }, pierre , et d’éxasoy (élaion ), en latin oleum, huile: huile de pierre, (Minéral.) Bitume liquide qui s’infiltre à travers les pierres et les terres dans quelques montagnes de la ei-devant Auvergne, de PEcosse , dans plusieurs endroits de lItalie, dans la Perse, etc. On distingue plusieurs variétés de pétrole , mais on ne désigne ordinai- rement sous ce nom, que deux éspè- ces, l’une blanche et transparente, connue sous la dénomination partieu- lière de naphte ; Vautre brune, rou- ge ou nojrâtre, dont l’odeur approche de celle de la férébentine. Au Japon et en Perse , on brûle le étrole dans les lampes: on vient de Pappliquer à Gênes à Pillumination journalière de la ville. Lesanciens le faisoient entrer dans la composition de leur ciment. Les médecins s’en servoient dans les ma- ladies des muscles, dans la paralysie. On en frictionne les membres gelés. PETRO-PHARYNGIEN , adj. et s. du grec érpos (pélros) pierre, et de o4puy£ (pharugx), le pha- rynx, l’entrée du gosier. (Anat.) C’est le nom de deux muscles du pharynx, quis’attachent à Papophyse pierreuse de Pos des tem- pes. PETRO-SALPINGO-STAPHY- LIN ,adj.ets. du grec æérpoc (pé- tros ), pierre , de oxnmryé Lursee trompe, et de saguai ( staphule ), la luette: qui a rapport à l’apophyse ierreuse , à Ja trompe et à la ne (nat) C’est le nom de deux muscles de la luette. PETRO-SILEX , s. m. composé des deux mots latins, petra, pierre, et silex , caillou ; substance qui par- ticipe de la nature de la pierre et du caillou. (Minéral.) Espèce de pierre de PHA nature silicée , d’une coftexture sim= ple et uniforme, mais d’un grain moins fin, d’une pâte moins pure, moins homogène, moins translucide que celle du silex , mais moins opaque que celle du jaspe, PETTO no) , terme italien, (Chancellerie romaine) Terme emprunté de Pitalien , et qui signiie, dans l’intérieur du cœur, en secret. Le pape a créé deux cardinaux , il en a réservé un in petlo. PETUN-ZE, s. m. Mot chinois: (Minéral.) Feld-spath laminaire blanchâtre, quientre dans la compo- sition de la porcelaine, #, FELD- SPATH. PHACOÏDE , adj. du grec oz» (phaké) où garoc, (phakos), len- fille , et d’7doc ( éidos ), forme: qui a la forme d’une lentille. (Physiol.) Epithète donnée à Phumeur crystalline de Pæil, à cause de sa forme. PHAGEDINIQUE, adj. du grec oxyéd'ave (phagéduina ), dérivé de pay (phagéin), manger. (/Wéd.) Ce mot qui dans Porigine servoit à exprimer la faim canine, a été appliqué ensuite aux ulcères ma- lins qui rongent et mangent les chairs voisines, et enfin aux remèdes qui consument les chairs baveuses, com- me l’eau de chaux , dans laquelle on a mêlé du sublimé corrosif, PHALANGE, s. f, du grec p4n47y£ (phalagx). (Art nulit.) La phalange étoit chez les Grecs toute une armée réu- nie en un seul corps. Les soldats qui composoient la phalange éloient ex- trèmement pressés et rangés sur qua- tre, huit, douze, et jusqu’à seize de hauteur. La phalange macédonienne étoit un gros d'hommes serrés dans leurs rangs, qui en présentant leurs saris- ses ou longues piques , formoientune barrière inaccessible, et dont le choc, lorsqu'elle en venoïii à la charge , ren- versoit tout cequise présentoit devant elle, (Anat.) C’est par comparaison que les anatomistes ont appelé pha- langes les os des doigts, parce qu’ils sont disposés en ordre de bataille , comme Ja phalange macédomenne, P HA PHALANGOSE , s. f. du grec our4yfanc (phalaggôsis) , dérivé de gahayé (phalasx), plalange. (/Héd.) Maladie de Pœil dans la- quelle les bords de k paupière sont tournés en dedans , et hérissés contre l’œil à la manière d’une phalange. PHALEUQUE où PHALEUCE, adj. de Phuleucus ; nom d'homme. (Poésie gr. et lat.) Terme de poésie grecque et latine, qni se dit d’une espece de vers composé de cinq pieds ; savoir: un spondé , un dactile et trois trochées, Par exemple : IVunquam divitias deo rogavi. Le phaleuque convient à Pépigram- me ; il tire son nom de Phaleucus qui Pinventa. PHANTASMAGORIE, s. f. du grec gairaua (phantasma), fan- 1ôme où phanlôme, ët d20pà( 490 ra } , assemblée : ussemblée de äntomes. ( Physique ) Sorte de nouveau spectacle physique , qui consiste à faire apparoître dans un lieu obscur, des images de corps humains , qui produisent de lillusion. PHANTOME , s. m. 7. FAN- TOME. PHARE, s.-m. du grec @apoc (pharos ), nom d’une ile située pres d'Alexandrie en Egypte, (Marine) Tour construite à l’en- trée des ports, où aux environs, la- quelle , par Le moyen des feux qu'on tient allumés dans sa partie la plus élevée, qui est à jour en forme de lanterne, sert à guider, pendent la nuit, les vaisseaux qui approchent des côtes, et qui veulent entrer dans les ports, Le plus ancien phare dont l’his- toire fasse mention , est celui du pro- montoire de Sigée. II y avoit de sem- blables tours dans le pirée d’Athènes : et dans la plupart des ports de la Grèce; mais le phare le plus fameux a été celui que Ptolomée Philadel- phe fit élever dans Pile de pharos, près de la rive d'Alexandrie en Egyp- te, et qui a mérité d’être compté parmi les merveilles de Punivers, Il fut élevé Fan 470 de la fondation de Rome ; on lui donna le nom de lile, et on Pappela le phare, nom qui depuis a été donné à toutes les wüutres tours servaut au méme usage, P'HA 95 LesRomainsavoientfait construire un phare à Boulogne-sur-mei , qui subsistoif encore en 1643, PHARMACEUTIQUE, adj. et s. du grec qäpuaxor (pharmakon), médicament , remède : qui concerne les remèdes, les médicamehs, GE Partie de la médecine qui donné la description des remèdes, et qui enseigne la manière de les em- ployer à propos. harmaceutique se dit aussi ad- jectivement de ce qui concerne la pharmacie. PHARMACIE, s. f. du grec $46- pantiæ (pharmakeia) , action de préparer les remedes, les médica- mens. (-Héd.) Art qui enseigne la pré- paration et la mixtion des médica- mens, et qui donne la manière de les composer, On divise la pharmacie en gale- nique et en chimique. La pharmacie galénique , appelée ainsi de Galien' qui la cultiva, se contente de faire ses opérations sur les médicamens, sans en faire lana- lyse ni la décomposition. La pharmacie chimique qui pé- retre plus avant , énseigne à résoudre les corps mixtes dans leurs principes , à découvrir les parties infimes dont ils sont composés, à séparer les mau- vaises, à assembler les bonnes et en exalter les vertus, PHARMACIEN , ou PHARMA- COPE, s. m. du grec gzpraxeure (pharmakeutés) , médicamentaire, celui qui prépare les médicamens,. PHARMACOPEE, s.f, du grec papmaxomoisx (pharmakopoeia) , formé de @apuaxoy (pharmakon A remede, et de osé us ); mèé- ler , composer. | ( Héd.) Titre que l’on donne ordi- nairement aux livres qui enseignent la manière de préparer les remèdes. PHARMACOPOSIE, s. f. du grec pépuaroy (pharmakon), xe- mède,, et de xosis ( posis), potion, boisson, (Héd.) On appelle ainsi en géné- ral tout remède liquide, et en parti- culier un cathartique liquide, PHARINGE,, EE, adj. 7. PHA- RYNX. (Physiol. ) Qui a rapport au pha- ryuz ; les arlères phary ngées. 06 ’PHA PHARYNGOGRAPHIE , sf. du orec épvy£ (pharugr), pharynx, et de yp4po (srapho ), décrire : des- c'iption du pharynz. (Anat.) Paitie de Panatomie qui a pour objet la description du pha- FYRT. PHARYNGOLOGIE, 5, f. du gr. o4puyË (pharugx), le pharynz , et ue 606 | logos ) , discours. (Anat.) Partie de Panatomie qui traite des usages du pharynx. PHARYNGO-PALATIN , ad). du grec o4puy£ (pharugx ), le pha- rynx, et du latin palatuin , le palais. (Anat.) I se dit de deux muscles cui ont rapport au pharynx et au palais. PHARYNGO - STAPHYLIN, ndj. du grec sapuy£ (pharugx), le pharynx, et de saguan (staphulé), {a luette. (Anat.) Nom de deux muscles qui : ont rapport au pharynx et à la luette. PHARYNGOTOME , s. m. du grec æpuy£ (pharugzæ), le pharynx, et de réuvæ (lemno ), couper; in- ciser. (Chirurgie) Instrument qui sert à ouvrir le pharynx, à scaritier les emygdales lorsqu'elles sont gonfiées et enflammées au point de menacer de suffocation, et d'empêcher la dé- glutition ; ou encore à ouvrir les abces dans le fond de la gorge. Cet instrument est une lancette cachée dans une canule ou gaine d'argent légèrement courbée, longue et plate. PHARYNX, s. m. du grec gapuy£ (pharugx ). Anal.) Intervalle qui s’observe au fond de la bouche ou du gosier. C’est la partie supérieure de l’œso- phage qui se trouve dilatée à peu pres comme le pavillon d’un en- tonnoir. PHASES, s. f. du grec qéc { phasis), dérivé de @xivo (phaino), paroitre , se montrer. (-Æstron. ) On appelle phases, en astronomie, les diverses appa- rences de la lune, de Vénus, de Mer- cure et des autres planctes, ou les difiérentes manières dont elles pa- roissent éclairées par le soleil, Les divesiés des phases de la PHA lune dépendent de sa différente po- sition par rapport à la terre, Cette planète a toujours une de ses moitiés éclairée par le soleil ; æins: , suivant qu'elle est située par rapport au spectateur, elle doit lui présenter plus ou moins de cette moi- tié éclairée. On peut représenter les différentes phases de la lune en exposant à la lumière d’un flambeau un corps sphérique qu’on place d’abord entre la lumiere et Pœil, et ce corps pa- roît dans lPobscurité : voilà la nou- velle lune, Si Pon recule un peu le corps sphérique , de quelque coté que ce soit, en sorte que le flambeau , Pœilet le corps sphérique soient dans le meme plan , alors œil aperce- vra une porfion de la partie de ce corps , qui est éclairée par le flam- beau : voilà le prenuer quartier, Enfin , la moitié éclairée se présen- tera toujours de plus en plus à œil, jusqu'au point de paroitre toute en- Uere : voilà la pleine lune. Alors Pœil se rencontrera entre le flam- beau et le corps illuminé. À Pégard des phases de Vénus, on n’y découvre aucune diversité à la vue simple, mais on y en re- marque avec le télescope. Copernic prédit que, dans les siècles à venir, on découvriroit que Vénus éprouvoit les mêmes changemens que la lune. Galilée fut le premier qui accomplit cette prédiction , en dirigeant son télescope sur Vénus ; et il en conclut la démonstration du mouvement de Vénus autour du soleil, Mercure fait voir les mêmes ap- parences ; mais elles sont difiiciles à observer, à cause de sa petitesse, Saturne a embarrassé long -fems les astronomes par son étrange diver- sité de phases : elles sont expliquées au mot ANNEAU. On observe aussi beaucoupdechangemens sur le disque de Jupiter. JY. BANDES. PHENIGMES, s. m. du grec ooiviË (phoinix ) ; rouge. (/Héd.) Remède qui excite la rou- geur et fait élever des vessies sur les parties du corps où on l’applique. PHENOMENE , s. m. du grec aivou:ts, apparoilre : apparence, (Philosophie) Phénomène se dif, dans Pusage ordinaire, de quelque chose PH chose d’extraordinaire qui paroît dans les cieux , comme l’aurore boréale, les comètes , etc, ; mais les phi- losophes appellent phénomènes tous les effets qu’on observe dans la na- ture , ou plutôt fout ce que nous dé- couvrons dans les corps à l’aide des sens. PHILANTROPE, s. m. du grec @inos (philos ), ami, et d’ävbpæmos (anthrôpos ), homme. (Philosophie) Ami de l’huma- nité. Delà vient aussi PHILAN- TROPIE , pour le caractère ou la vertu du philantrope, PHILARMONIQUE, adj. du gr. giacs (philos), ami, et d’épuoviæ (armonia \ , harmonie. (Musique) Ami de harmonie, ou amateur de musique, ( Société philarmonique ); c’est le nom que l’on a donné à une société d'amateurs ou d'artistes mu- siciens qui se réunissent pour faire de la musique , pour leur plaisir ou pour de Pargent. PHILAUTIE , s. f. du grec grrau- Tia LE pere ): formé de @iros {philos), ami, et d'aurce ( autos ). soi-même: amour de soi-même ; amour-propre. PHILIPPIQUE , s. f. du grec œiuæmos ( Philippos), nom d’un roi de Macédoine, père d'Alexandre. Ce mot, dans sa décomposition, four- nit @Aoc (philos), ami, et immo ( hippos ), cheval : amateur de che- Vaux. (Ærtoratoire) Philippique s’est dit d’abord des harangues de Démos- thènes contre Philippe, roi de Ma- cédoine ; Cicéron Pa ensuite donné aux quatorze oraisons qu’il prononca contre Marc-Antoine. Enfin , on l’a donné à une satire véhémente qui parut contre le duc d'Orléans, ré- gent. On s’en sert aussi dans le lan- gage familier pour signifier un dis- cours violent et satirique. PHILOLOGIE, s. f. du grec @éoc ( philos ), ami, et de x6y0s (logos), discours, raisonnement , traité. ; - ( Bibliogr.) Partie de la biblio-- graphie qui comprend les ouvrages de critique relatifs à la littérature en général, c’est-à-dire, à la gram- Zome 1IL ECH'E 97 maire, à la rhétorique, à la poé- tique , etc. La philologie est, en un mot, l'amour des belles-lettres. Les plus savans philologues sont Juste Lipse , Ange Politien , Cælius Rhodiginus, les Scaligers, Saumaise, Casaubon, Huet, Lamonnoye, Mo- réri, Bayle , Montfaucon, Guyet, etc. PHILOSOPHIE, s. f. du grec grrorgia ( philosophia ) , formé de ginoc (philos), ami, et de s@ix (sophia), sagesse : amour de la sa- gesse. Ce qu’on appelle aujourd’hui phi- losophie ; d’après Pythagore qui imagina cette dénomination , s'ap- peloit anciennement sophie , ou sagesse , et les premiers philo- soplies ont été décorés du titre de sages. L’ancienne philosophie consis- toit uniquement dans la morale, en- suite on y joignit la logique, et enfin la physique , qui traitoit alors, non- seulement de tous les objets qui en dépendent, mais aussi de tous les points de métaphysique , tels que existence de Dieu et l’immortalité de l’ame. Dans l’origine, les parties de la philosophie étoient divisées et dis- persées dans diverses écoles ; Platon est le premier qui en ait formé un corps entier. ' ( Instruct, publ, ) Aujourd’hui, dans les écoles, on divise la philo- sophie en quatre parties : logique, morale, physique et métaphysique ; et on appelle cours de philosophie ces quatre parties qu’on enseigne dans les maisons consacrées à l’instruction publique. (Alchimie ) Les alchimistes, qui se prétendent les vrais philosophes, les vrais sages, décorent aussi leur vaine science du beau nom de phi- losophie. Delà l'huile des BASS ter l'or des philosophes, la poudre des philosophes, la pierre philosophale , etc. (Phys.) Philos. naturelle, ou les principes de La philosophie natu- relle ; tel est le titre que Newton a donné à l’ouvrage immortel dans lequel il expose les lois de la gra vitation universelle. # G PAH'L PHILOTECHNIQUE , adj. du grec @éinos (philos), ami, et de réyvn (lechné), art: qui aime les aits ; amateurs des aïts. PHILTRE , s. m. du grec @ixrpoy re dérivé de @rmneir (pht- ein ), aimer. (Méd. empyrique) Espèce de re- mède par lequel on prétend inspirer de l'amour. (Anat.)On donne encore ce nom à la cavité ou renfoncement de la Ièvre supérieure qui est située immé- diatement sous la cloison du nez. PHIMOSIS , s. m. du grec qucs { phimos), ligature, ficeile. » (Méd. ) Maladie du prépuce, qui consiste dans un resserrement si con- sidérable , qu’il ne peut se renverser pour découvrir le glane. Cest un vice opposé au PARAPHIMOSIS. V. ce mot. PHITALITRE , s. f. du grec gusiy ( phulon ), plante, et de xÿc { lithos ), pierre. (Minéral.) Nom générique donné par les naturalistes à toutes les pierres qui ont la forme ou qui portent lem- preinte de quelque corps du règne vé- gétal. PHLEBOGRAPHIE , s. f. du grec quid (phleps), génit. qacGic ( phlebos), veine, et de yp49e { grapho ), décrire : description des veines. (Physiol.) Partie de Panatomie qui a pour objet la description des veines. PHLÉBOLOGIE , s. f. du grec oxtp (phleps ), gén. çxeCès ( phle- “bos), veine , et de x6yos (logos); discours, traité. ( Physiol.) Partie de Panatomie qui traite de lusage des veines. PHLEBOTOMIE , s. f. du grec ont (phleps) , génit. oxeCe (phle- bos), veine, et de roun (Lomé), incision , dérivé de réuye ( £emno ), couper ; inciser. ( Chirurgie ) La saignée , ou Part de saigner. Ses dérivés sont phléLo- tomiser, pour saigner ; phlébolome , ou phlébotomiste, pour celui qui pratique la saignée. Phlébotomie est aussi le nom de la partie de d'anatomie qui a pour objet la dissection des veines. eo où PHL PHLEGMAGOGUE. S. FLEG- MAGOGUE. Ë PHLEGME. 7, FLEGME. PHLCGISTIQUE, s. m, du grec groyisos ( phlogisios ), brûlé, en- flammé , formé de ohoyiéw Per gizô ), brûler, enflammer, dont la iacine est gatye ( phléso ), brûler: ( Chimie ) Les anciens chimistes avoient adopté, d’après Stabl , un feu fixé dans Je corps, qu’ils avoient nommé phlogistique , ou principe inflammable. Toutes les fois qu’une substance combustible brüloit, on disoit qu’elle perdoit son phlogis- ligue. Quand les métaux, par exemple, étoient brûlés et réduits en chaux , Von disoit qu’ils avoient- perdu leur principe inflammable ; et quand on les ramenoit à état métallique avec des matières grasses, ou du charbon, l’on disoit que dans cette opération, on leur avoit rendu le phlogistique , ou le principe inflammable qu'ils avoient perdu. ï En attribuant aux acides la pro- priété d'enlever ce principe aux com- bustibles , les anciens fe ex- pliquoient une foule de phénomènes, dont les chimistes, qui ont embrassé la doctrine pneumatique , rendent maintenant compte par Pattraction des corps pour loxigène ; maïs par un raisonnement absolument con- {raire, d’après l’ancienne doctrme, in corps en brûlant perdoit un prin- cipe essentiel, le ph ogislique: cette perte devoit nécessaiiement dimi- nuer sa pesanteur ; cependant on voit que tous les corps qui brülent aug- mentent de. pesanteur. Un métal oxidé est plus lourd qu'il ne Pétoit avant son oxidation , ou sa combus- tion, Loin d’avoir perdu , il a acquis -un principe d’oxigène ; et lorsqu'on réduit cet oxide, par le charbon , où par un autre combustible, on ne lui rend point un- de ses composans, on lui enleve Poxigène. : PHLOGOSE, subst. f. du grec orxéyæais ( phlogosis ), dérivé de gxéya ( phlégo ), bruler, enflam- iner, (Héd.) Inflammation interne, ou externe: ardeur, chaleur contre nature, sans fumeur. PHLOSCOPE, s. masc, du grec P'HO &xt£(phlox) , flamme, et de xomtr {shopéa), voir, regarder, considérer : flamme visible. (Physique) Nom dun poêle à flamme visible, de l’invention de M. Thilorier. C’est un autel portatif, dont le trépied est terminé , dans sa partie inférieure, par une portion de can- delabre , sous lequel est une base qui s’ajuste à un tuyau pratiqué dans le parquet. Un cylindre de verre, d’un demi- mètre de hauteur, servant de communication de l’antel au cande- libre , égaie le spectateur par la vue d’une flamme descendante, variable en couleur comme en intensité, et qui quelquefois remplit la capacité entière du cylindre. PELYCTENES, subst. f. du grec ex Le (phluzo), ou gxorw(phlus- £o ), bouillir , faire effervescence. ( Chirurgie ) Pustules, ou petites vessies qui s’élévent sur la superficie de la peau, et qui sont occasionnées par une humeur chaude , ou acrimo- nieuse. PHONASCIE, subst. f. du grec cœvn ( phôné }, voix, et d’zcueiy ( askéin ), exercer : exercice de la voix. ( Gymnastique ) L’art de former la voix, pour le chant, ou pour la déclamation. Cet art étoit une partie de la gymnastique, et ceux qui exer- çoient se nommoient phonasques. PHONIQUE , subst. f. du grec œmvà ( phoné), voix : la doctrine ou la science des sons. /, ACOUS- TIQUE. PHOQUE, s. mas. du grec éd ( phoké. ) ( ist. nat.) Genre de quadru- pèdes de Pordre des amphibies. Le phoque habite en général les mers septentrionales. On donne aux pho- gues différens noms, établis d’après la ressemblance qu’on leur suppose avec quelque mammifére terrestre, Ainsi on distingue /e lion marin, l'ours marin , le loup marin, le veau mari, etc. PHORONOMIE , s. f. du grec çopx ( phora ), transport , action de porter, de mouvoir , et de véuoe ({ zomos), loi : loi du mouvement. (Mécan.) C’est le titre d’un ou- PHO 99 vrase publié par Herman, et qui traite de la science daumouvement des solides et des fluides; ce qui com- prend la statique, Fhydraulique, Phy- drostatique , et laérométrie. PHOSPHATE , s. m. de PHOS- PHORE. F. ce mot. ( Chimie ) Sel formé par Punion de lacide PR nd avec difié- rentes bases. Pour entendre la signification de ce mot , il faut savoir que lesauteurs de la nouvelie romenclature chimi- que , donnent aux noms des sels deux terminaisons, Là terminaison en ate, indique que le sel dont il est question, appartient à un acide complettement saturé doxigene; et celle en ite , a un acide foible, et non saturé d’oxigène. Ainsi phosphate indique un sel formé par Punion de lacide PHOSPHORIQUE. ( F. ce mot), dont la terminaison en que annonce qu’il est complettement saturé d’oxi- gène. PHOSPHITE, subsf. m. même origine que PHOSPHATE. Foy. ce mot, ( Chimie ) Sel formé par la combinaison de lacide PHOSPHO- REUX ( F. ce mot ), avec diffé- rentes bases. Sa terminaison en z£e, indique qu’il appartient à l’acide phosphoreux , dont la terminaison eu eux, annonce qu’il ne diffère du phosphorique que parce qu’il con- tient moins d’oxigène, PHOSPHORE, s. mas, du grec &s (phôs ), lumière, et de éopès phoros ), qui porte, dérivé de géow ( phérô), porter: porte - lu- mière. ( Physique ) ‘On appelle phos- pores, les corps qui ont la propriété de luire dans Pobscurité, sans qu’on les allume avec un feu étranger. On distingue les hosp hores en naturels, et en artificiels. Phosphores naturels ; ce sont ceux qui luisent d’une lumière spon- tanée , sans préparation , ou au moins par des dispositions qu’ils acquierent d'eux-mêmes. Telle est la femelle d’une espece de cantharide, connue sous le nom de ver-luisant. Phosphores artificiels ; ce sont ceux qui ne le deviennent que par le secours de Part. : G 2 PHO On rend les matières phospho- riques, 19, en les chauflant, ou les desséchant, ou en les faisant cuire ar un degré de feu modéré , ce qui fn subsister la plupart de leurs qualités sensibles, 20, Par une forte calcination ; ce qui cause des chan- gemens considérables jusque dans les parties Les plus intimes, sans défigurer la masse, °30. Par des dissolutions, des mélanges, et ensuite par l’action d’un feu violent. Les phosphores sont autant mul- tipliés aujourd’hui, qu’on les croyoit rares autrefois ; et on pourroit presque regarder comme un phénomène sin- gulier, qu'une matière ne püt ètre rèndue phosphorique, ni par cal- cination, ni par dissolution, Le posphore artificiel le plus connu, est le phosphore de Kun- kel ; substance qui ressemble à de k cire jaune, qui donne de la lu- mibre dans l’obscurité , et qui s’en- flamme par un frottement assez léger. PHOSPHORESCENCE,, subst. f, composé de PHOSPHORE ( #. ce mot}, et du latin essezlia, nature des choses , essence : ce qui est de la nature , de la nature du phosphore. ( Chimie) On entend par ce mot la propriété qu’ont certains corps de dégager de la lumière dans Pobscu- rité, sans chaleur ni combustion seusible. Le sucre , le cristal de roche, la pierre de Bologne, frottés dans l'obscurité, le bois pourri, le résidu de la distillation de l’alkali volatil, ou ammoniac, ont cette propriété. PHOSPHOREUX , adjectif de PHOSPHORE. S. ce mot, (Chimie) I se dit d’un acide com- posé de phosphore et d’oxigène , unis par combustion rapide et com- lette, Il ne differe de l’acide PHOS- PHORIQUE ( Voy. ce mot), que parce qu’il contient moins d’oxigène , comme l’indique sa terminaison en eux. V. ACIDE , PHOSPHATE. PHOSPHORIQUE, adjectif de PHOSPHORE., #7, ce mot. ( Chimie ) 1 se dit dun acide formé par la combustion lente du phosphore. Sa terminaison en 1que, indique que Pacide qui le compose est complettement saturé d’oxigène. #. ACIDE, PHOSPHATE,. 100 PHR ( Archil.) Phosphorique se dit aussi, par extension , d’une colonne creuse à vis, élevée sur un écueil ou sur le bout d’un mole, pour servir de fanal à un port, eten général de toutes les colonnes qui portent des feux et des lanternes, PHOSPHURE, s. m. en latin phosphoretum, PHOSPHORE. 7. ce mot, ( Chimie ) Les chimistes mo- dernes appellent ainsi une combi- naison du phosphore non oxigéné avec différentes bases, Le phosphure de fer, est ce qu'on appeloit aupa- ravant le syderum de Bergman , ou le syderotete de M. de Morveau. PHOTOPHORE, méme origine que PHOSPHORE, #, ce mot. ( Optique) Espèce de cône tron- qué, de fer-blanc , poli en dedaws, qui, placé devant une méche allu- mée, répand à plusieurs pieds une lumivre vive et égale. PHRASE, subst. f, du grec gars ( phrasis ), locution , maniere de parler, dérivé de gp4&æ ( phrazo ), parler. ( Elocut. ) Assemblage de mots sous certaine construction, où qui servent à exprimer une idée quel- conque., ( Musique) Phrase se dit aussi d’une suite de chant, ou d'harmonie, qui forme sans interruption un sens plus ou moins achevé, et qui se ter- mine sur un repos, par une cadence plus ou moins parfaite, C’est dans Pinvention des phrases musicales, dans leurs proportions , dans leur entrelacement, que con- sistent les véritables beautés de la musique, PHRENESIE. #7. FRENESIE. PHRENIQUE , adjectif du grec gnéves ( phrenes), diaphragme. (/Héd. ) Qui a rapport au dia- hragme, $ PHTHIRIASIS , s. f du orec 98:50 ( phthéir), porc. (Héd. ) C’est le nom que les médecins donnent à la maladie pédi- culaire ( voy. PEDICULAIRE ), à laquelle les vieillards, mais sur- tout les enfans, sont particulière- ment sujets. PATAISIE, s, f. du grec o8éze ( phthisis), corruption, amaigris- LE : sement , qui vient de @ÿiw (phthi), sécher, corrompre. (Méd. ) La phthisie , considérée en général, consiste dans un amai- grissement sensible du corps ou de quelqu’une de ses parties , dans Pap- pauvrissement de la masse des liqui- des, ét dans le désordre des, sécré- tions. Elle est occasionnée par quel- que vice des poumons ou du genre nerveux, et peut provenir de toutes les maladies qui affectent le corps humain, sur-tout de celles qui inté- ressent le genre nerveux ou la poi- trine , quand elles sont devenues chroniques. PHTHISIOLOGIE, s. f. du grec oBioic (Run ), phthisie , et de aëyoc (logos ), discours, traité. (/Héd. ) Traité sur la phthisie. PHTHISIQUE , adj. mème ori- gine que PH'T'HISIE. ( Méd. ) Epithète que l’on donne à la maladie appelée phthisie , et aux malades qui en sont attaqués. PHYGETHLON , s. m. en grec ody:8a0v ( phugethlon) , pain. ( Méd. ) Mot grec qu’on a retenu en françois pour désigner une tumeur inflammatoire, érysipélateuse, dure , tendue, large , peu élevée , garnie de nue pustules , qui la font ressem- ler à du pain, d’où lui vient son nom , accompagnée d’une douleur et d’une chaleur brülante, qui a son siége dans les glandes, parti- culièrement dans celles qui sont au- dessous de la peau, et qui ne vient presque jamais, à suppuration, PHYLACTEÈRE , s. m. du grec OURALRTHPIOV ( phulactérion ) , anti- dote , préservatif, dérivé de 124770 (phulasso ), garder , conserver. (Hist. anc.) Ce mot désignoit chez les anciens toutes sortes d’amu- lettes ou de préservatifs qu’ils por- toient sur eux pour se garantir de quelque mal. (Histoire juive) Les philacières étoient, chez les Juifs, des mor- ceaux de peau ou de parchemin bien choisis, sur lesquels ils écrivoient avec soin des passages de la loi; ils les rouloïent ensuite et les attachoient soit au bras, soit au front. (Hist. ecclés.) Les premiers chré- tiens ont aussi appelé philacières , les châsses dans lesquelles ils enfer- motent les reliques des saints, PIE Ÿ 107 PHYLLITE , s. m. du grec @{2- nov (phullon ), feuille , et de 13e (lithos ) , pierre. ( Mineral. ) Feuille pétrifiée , où pierre qui porte des empreintes de feuilles. PHYMA, s. m. du grec qiuz (phuma) , dérivé de géoux: (phuo- mai), naitre de soi-même. ( Chirurgie) Mot grec qu’on à retenu en françois pour signifier tou- tes sortes de tumeurs où tubercules qui s’élevent sur le corps , et sur-tout sur la superficie de la peau, sans cause externe, et qui s’engendrent, augmentent, s’enflamment , et sup- purent en peu de tems. PHYSCONIE, s, f. du grec oÿ7z# ; jou , vessie, dérivé de qur4e phusao ), enfler. ( Méd.) Espèce de maladie dans laquelle le ventre est dur et volu- mineux; enflure considérable du ventre. S PHYSICO-MATHEMATIQUE, adj. composé de physique et de ma- thématique. Foy. ces deux mots à leur place. (Physique ) On appelle ainsi les parties de la physique dans les- quelles on réunit lPobservation et Pexpérience au calcul mathémati- que, et où l’on applique ce calcul aux phénomènes de la nature, Les sciences physico-mathéma- tiques sont en aussi grand nombre qu'il y a de branches dans les m4a- thématiques mixtes. On peut donc mettre au nombre des sciences phy- sico - mathématiques , la mécani- que , la statique, l’hydrostatique , Poptique, la catoptrique, la diop- trique, l’aérométrie , la musique , Pacoustique , etc. Mais une des branches les plus brillantes et les plus utiles des scien- ces physico - mathémaliques , est Vastronomie physique; c’est-à-dire , Pexplication des phénomènes astro- nomiques par la théorie de la gra- vitation. PHYSIOGNOMONIE , ou PHY- SIONOMEE , s. f. du grec qüors (phusis(, nature, ou caractere , et de yvœumy (gnomon), indice, de rivé de yrécam (giuosko ) connoi- tre , juger. 103 PH X*X (Morale) L’at de juger, par Vinspection des traits du visage, quelles sont les inclinations d’une personne. PHYSIOGRAPHIE , s. fém. du grec qais (phusis), nature, et de ypagn (grapho ), décrire. ( Phys.) Description des produc- tions de la nature. PHYSIOLOGIE , s. f. du grec üois (phusis ) nature, et de xéyce Pose , discours, traité. La physiologie est définie une science pratique, qui a pour objet la connoissance des choses naturelles qui constituent le corps de Pomme, et qui dui sont nécessaires pour lexercice de ses fonctions. Son sujet est le corps humain ; son objet est la considération de Pétat naturel du corps, de la nature des fluides, et de l'exercice des fonctions. Cet objet ne se borne pas à lana- tomie raisonnée, 1l suppose encore des connoissances accessoires, fon- dées sur les connoïissances de toute la nature. On peut sentir par là quelle différence il y a entre la phy- siologie et l'anatomie, PHYSIONOMIE, s. f. même origine que PHYSIOGNOMONIE. On emploie ce mot dans le sens de physiognomonie 3 mais il se prend plus ordinairement pour l'air, les traits du visage. PHYSIONOMISTE , s. m. mê- me origine que PHYSIOGNOMO- NIE ; celui qui se connoit ou pré- tend se connoitie en physionomie. PHYSIONOTRACE , s. m.com- posé des deux mots physionomie voy. ce mot), et de {racer, du jat, tractus , dont nous avons fait trac are , tracer ; les Espagnols 4ra- gar, ei les ftaliens /racciare. ( Mécan. opt) Instrument dont on se sert pour réduire et graver , avec la plus grande ressemblance , les destins des portraits, PHYSIQUE , s. £, du grec quxà {phusiké), dérivé de gas (phu- sis), nature. Science des choses naturelles ; on la divise en deux parties : la physique expérimentale ; et la physique systématique. Physique expérimentale ; c’est PHY la science des effets naturels, dés veloppés par lexpérience. Les ouviages d’Hypocrate sont les monunens les plus considérables qui nous restent de la physique des anciens; ceux-ci ne paroissent avoir cultivé la physique expérimentale, que pàr rappoit aux arts, et nulle- ment pour sxisfaire, comme nous, une curiosité purement philosophi- que. C’est peut-être dans Vhistoire des animaux d’Aristote, qu’il faut cher- cher le vrai goût de physique des anciens, plutot que dans ses ouvrages de physique ; où il est moins riche en laïts et plusabondamt en paroles, plas raisonneur et moins instruit, fl ue faut cependant pas mettre sur le compte d’Aristote l’abus que les mo- dernes ont fait de ses ouvrages de physique, ni les inepties que ses commentateurs ont voulu faire pren- dre pour les opinions de ce grand homme. Ce fut au sein de la plus profonde ignorance , dans ces tems de tént- bres, où la physique étoit en proie aux commentateurs d’Aristote, que parut le moine Bacon, cet anglois qui doit étre mis au nombre des hommes de génie du premier ordre , et sut, par la seule force de son gé- nie, s'élever au dessus de son siècle, et le laisser bien loin derriere lui. Le chancelier Bacon qui vint après lui, embrassa un champ plus vaste : il entrevit les principes généraux qui doivent servir de fondement à l’étude de la nature ; il proposa de les recon- noitre par la voie de l'expérience, et il annonça un grand nombre de dé- couvertes qui se sont faites depuis. Descartes ouvritquelques nouvelles routes dans la physique expérimen- tale; mais il la recommanda plus qu’il ne la pratiqua. Cependant l'esprit de la physique expérimentale, que Bacon et Des- cartesavoient introduit , s’étendit in- sensiblement, L’académie del ci- mento à Florence , Bayle et Ma- riotte, et plusieurs autres après eux , firent avec succès un grand nombre d'expériences. Peu à peu la physi- que de Descartes succéda dans les écoles à celle d’Aristote. Eafin Newton parut, et montra EN Y le premier ce que ses, prédécesseurs n’avoient fait qu’entrevoir, l’art d’in- troduire la géométrie dans la physi- que, et de former , en réunissant l'expérience au calcul, une science exacte , profonde , lumineuse et nou- velle. L’Angjieterre saisit ses vues ; la société royale les regarda comme siennes , dès le moment de leur nais- sance; les académies de France sy prêtèrent plus lentement et avec pins de peine , par la même raison que les universités avoient eue pour rejeter , durant plusieurs années , la physique de Descartes. Mais enfin, la lumiere a prévalu. La génération ennemie de ces grands hommes s’est éteinte dans les académies et les universités, Physique systématique ; cest l'art de former des systemes fondé sur la connoissance des effets prouvés par l'expérience, par le moyen des- quels systèmes on puisserendre raison de ces elfets. ( Médec.) Physique a signifié autrefoisla médecine, et dans la plu- part des langues modernes, on appe- loit les médecins physiciens, parce que la médecine consiste principale- ment dans l'observation de la nature ; mais plus encore, parce que tous les genres de littérature étant concentrés dans les universités, et exercés par des ecclésiastiques , da théorie seule de la médecine étoït enseignée sous le nom de physique, tandis que la pratique des remedes étoit abandon- née aux laïques. Les Anglois appellent encore au- jourd’hui leurs médecins physiciens ; et physique se dit également , et de Part de guérir, et des remèdes pro- pres à guérir. PHYSOCELE , s. f. du grec gurz husa), air ou vent, et de xjan kélé), tumeur, hernie, ( Méd.) Hernie venteuse du scro- tum. C’esf la même chose que PNEU- MATOCÉLE. 7. ce mot. PHYSOMETRE, s. f. du grec qgüsz (phusa), vent, air, et de pATpæ , ( mélra), matrice. ( Physiol.) Tympanite de la ma- . frice. ; PHYTOLITHE , s. f. du grec qurov (phuton), plante, et de xios iios ), pierre: pierre plante. ( Ainéral, ) H se dit des suhstan- ELA 103 ces pétrifiées, ou qui portent lem- preinte de quelque plante. PHYTOLOGIE , s. f. du grec uroy (phulon), plante, et de 15425 (Dee , discours , traité. (Botan.) Discours ou traité sur les plantes, PAYTOMORPHITE, s. f. du grec oursy ( phuton ), plante, et de posgù (morphé), forme. {Minéral.) On appelle ainsi les pierres figurées représentant des arbres ou des plantes. PHYIOTYPOLITHE, s. f, du grec ŒUTOy (po) , plante, de tÜros( lupos }, marque, empreinte, et de a190ç (ithos), pierre : plante empreinte sur une pierre. ( Minéralogie ) Il se dit des plantes dont on trouve Pempreinte sur des pierres ou sur d’autres subs- tances du règne minéral. PIAN, Voy. EPIAN. PIANO , mot italien qui signifie doucement, à voix basse, (Musique) H se met dans les piè= ces dé musique aux endroits où lon adoucit le ton, e ! PIANO-FORTE , ou FORTE- PIANO. (Musique ) Terme italien que on a retenu en francois, pour désigner une espèce de clavecin dont la cons- truction est telle qu’on peut renforcer et adoucir le son à volonté. PIASTRE , 5, f. de Pitalien ou de Pespagnol piastra. (Monnoie) Monnoie de compte et réelle, dont on fait usage en Es- pagne , en Amérique, en Turquie. Les piastres d'Espagne ont différens titres : celles aux deux globes, celles dites mexico , et les sévillanes, sont au titre de 10 deniers 21 grains; et celles de la fabrication commencée en 1772, ne sont qu’à 10 deniers 17 grains. PIAZZI, nom d'homme. (Astron.) Nouvelle planète dé- couverte le rer janvier 18071 , par Piazzi, astronome de Palerme; son diamètre apparent est , suivant Hers- chell, de 54 lieues , et sa grosseur comme une étoile de la 7e, ou 8e. grandeur. Piazzi avoit nommé sa planète Cérès Ferdinandea, du nom de la 104 PUVE divinité de la Sicile, er de celui du roi de Naples. M. Bode, astronome de Berlin, auroit voulu la nommer Junon , à cause de sa proximité ‘de Jupiter ; mais M. Delalande , en sa qualité de doyen des astronomes , a voulu qu’elle fût appelée du nom de celui qui en a fait la découverte. PIC, s. m. de l’espagnol pico. ( Géogr. ) Nom que lon a donné à quelques montagnes fort élevées, et qui se terminent en une seule pointe. Le Pic Ténériffe. PICA , s. m. du lat. pica, pie. ( Méd.) Maladie qui consiste dans un appétit dépravé, qui fait désirer et manger des choses absurdes et in- capables de nourrir , comme de la terre, de la craie, de la chaux, etc.On étend qu'on a donné à cette maladie È nom latin de pica, pie, à cause que les couleurs opposées, le blanc et e noir , qu’on remarque à cet oiseau, répondent à la variété et à l’absurdité des alimens qu’on désire. PIECE, s. f. d’une originé incer-: taime; maison a dit, dans la basse latinité, pieca; les Italiens disent pezza , les Espagnols pieza, et les Anglois piece : partie , portion , mor- ceau d’un tout. (Art mili, ) On dit qu’un homme est armé de Zoules pièces, pour dire qu’il est armé de pied en cap. On dit qu’une armée a été laillée en pièces, pour dire qu’elle a été entierement défaite. Pièce se dit encore du canon, et Von dit une pièce d'artillerie, une pièce de 24, une pièce de batterie, une pièce de campagne. (Fortificat.) Pièces détachées ; ce sont les ouvrages qui couvrent le corps de la place, du coté de la cam- pague, comme les ravelins, demi-lu- nes, cornes, tenailles, couronnes, queues d’arondes , enveloppes, etc. (Musique) Pièce se dit aussi d’un ouvrage de musique d’une cer- taine étendue, quelquefois d’un seul morceau, et quelquefois de plusieurs, formant un ensemble et un tout par- fait pour être exécuté de suite, (Liutérat.) Pièce se dit encore des ouvrages d’esprit, en vers ou en prose, dont chacun fait un tout com- PTE plet. Pièce d'éloquence , pièces Jugitives. (Artdramat.) Pièce de théätre , ou absolument pièce ; c’est une tra- gédie ou une comédie, Dans la même acception on appelle petile pièce , une pièce comique d’un acte ou de trois actes , qu’on joue'après une pièce plus longue, qui pour lors est appelée la grande pièce. (Pratique) Pièces , s'emploie dans la pratique de tout ce qui est écrit et produit dans un procès, pour le remettre en état d’être jugé et justi- fier de son droit. Pièces invento- riées , pièces paraphées et cotées, pièces juslificalives , elc. PIED, s. m. du lat. pes, pedis. (-Anat.) La partie du corps de Panimal qui est jointe à l’extrémité de la jambe, et qui sert à marcher. (Métrol.) Pied est aussi une me- sure de longueur prise sur le pied hu- main , et qui est diflérente selon les lieux. On appelle aussi pied, un instru- ment en forme de petite règle , qui a la longueur de cette mesure , et sur laquelle ses parties sont gravées, ( Possiei Pied , en termes de poésie grecque et latine, est la me- sure des vers; c’est un cerfain nom- bre de syllabes qui entrent dans la composition des vers , et qui en font la mesure. (Archi. ) Pied droit; c’est la partie du trumeau , ou jambage d’une pee ou d’une croisée, qui comprend e bandeau ou chambranle, le ta- bleau, la feuillure , Pembrasure et Pécoinçon. PIEDEST AL, s. m. composé du françois pied, et du teuton, s{al, base, ou du grec süaos (stulos), colonne. (Archit.) La partie qui soutient une colonne , un vase, une statue. PIE-MERE , s. f. du latin pra. maler, (Physiol.) Membrane très-fine et frès-déliée, et néanmoins dun tissu assez serré, qui enveloppe im- médiatement le cerveau, le cervelet et la moëlle allongée, aussi bien que celle qui est renfermée dans le canal de lPépine, et fournit en même-tems une gaine particulière à tous les filets qui composent chaque nef, PIERRE , s. f. du latin petra PIE ( Minéral.) Les pierres sont des mélanges , plus ou moins multipliés, de matières terreuses ou alkalines, et quelquefois d’oxides métalliques. Les minéralogistes considerent , dans les pierres , trois espèces de caracteres ; savoir : leurs caracteres physiques , fondés sur la pesanteur spécifique , la dureté , la transparence ou Popacité, la réfraction , lPélec- tricité , le magnétisme, la couleur, la saveur et l’odeur. Leurs caractères géométriques ; savoir : la forme extérieure ou cis- tallisation apparente ; la forme in- térieure ou forme du noyau ; la forme des molécules primitives intégrantes, la cassure. Leurs caractères chroniques qui se manifestent, lorsque par un pro- cédé quelconque on altère la com- binaison naturelle des pierres. Les pierres sont partagées en qua- rante-six espèces. V. quartz, Ge : zircon, télésie, cymophane , rubis, Lopaze , émeraudle, euclase , gre- nat, leucite, idocrase , feldspath , pelro silex, corindon , ceylanite , axtnile, lourmaline, amphibole, aclinole , pyroxène , Slaurolide , thallite | sinuragdite ,. oisanite , dioptase, lazulite, zéolite, stilbite, prehnile ; chabasie , analcime, sommile ,; andréolite | péridot , mica , cianile , trémolite , lémolite, disyre, asbeste , lale, chlorite, macle, argile, yuerby. On divise encore les pierres en pierres calcaires, pierres vilrifia- bles, pierres réfractaires et pièrres composées ou roches. Pierres calcaires ; celles que l’ac- tiou du feu réduit en poussière , et qui , mélées ensuite avec de l’eau, ou quelqu’autre liqueur , reprennent une liaison et une dureté nouvelles. Pierres vitrifiables ; celles qui entrent en fusion au feu et s’y chan- gent en verre. Pierres réfractaires ; celles qui résistent au feu , c’est-à-dire, qui soutiennent Paction d’un feu tres violent, sans se changer ni en chaux ni en verre, Picrres composées , ou roches ; celles qui ne sent qu’un assemblage des diflérentes pierres dont on vient de Sr ierres tombées du ciel ; dès la PAIE 105 plus haute antiquité, les historiens ont fait mention de la chute de diverses substances solides sur la sur- face de la terre. Les écrivains sacrés et profanes ont parlé de pluies de cendres, de soufre , de sable , et l’on a expliqué ces phénomènes, lors- qu’on a connu les éruptions volca- niques. Mais les savans ont long-tems douté qu’il tombât des nuages , des masses pierreuses d’un poids considé- rable; et les savans modernes, en recueillant les faits cités par Tite- Live, Pline, Gassendi , Muschen- broëck ; en recueillant sur-tout les pierres prétendues tombées du ciel, et les analysant , ont trouvé entr’elles une identité si parfaite , et ont re- connu un mélange si différent de tous les composés minéraux du globe , qu'ils croient maïiutenant que ces substances sont véritablement tom- bées de Patmosphère ; mais ils sont partagés d’opinion sur la formation de ces pierres. Les uns croient qu’elles ont été lan- cées dans l'atmosphère par les vol- cans , soutenues et portées au loin par les ouragans ; d’autres les regardent comme des substances minérales fondues par la foudre, à l’endroit mème où elles ont été trouvées. Quelques-uns veulent qu’elles soient des masses étrangères à notre pla- nète, et les font tomber de la lune ; plusieurs pensent quelles sont des concrétions formées dans lPatmos- phere. Ces diverses théories sur la for- mation des pierres tombées de l'at- mosphère Yont assez voir qu’on a besoin , pour asseoir son jugement , d'un plus grand nombre d’observa- tions , et sur-tout d’une plus grande exactitude dans la description des phénomènes météoriques , qui pré- cèdent et accompagnent la chute de ces corps solides. Pierres précieuses ; on appelle ainsi toutes les pierres dures , trans- parentes , cristallines , susceptibles d’étre taillées, ou de prendre un beau poli, sur-tout de bien refran- ger la lumiere. Autrefois on rangeoit les pierres précieuses dans l’ordre suivant : Le diamant, Vémeraude, la topase , l'améethyste, je rubis , le great, 106 PIE la chrysoprase , le jade, Vaven- turine , la calcédoine , la chryso- lithe, le saphir, Vaigue-marine , l’Ayacinthe, Vopale, le péridot , le “girasol , lagale, le jaspe , le lapis lazuli, là turquoise , le bé- ril , etc. Mais les différences énor- mes qui existent entre toutes ces pierres , considérées sous leurs carac- tères physiques , géométriques et chimiques, ont fait abandonner cette classification. Ÿ7. GEMME. Pierres factices ; la base des pierres factices est l’oxide de plomb et le cristal de roche, ou toute autre pierre vitrifiable par l’intermèce des préparations de plomb. Le sable pur et la pierre à fusit, ainsi que les cailloux de rivières qui sont frans- parens, sont des matieres également propres à faire du verre. Les couleurs des pierres faclices sont dues à des oxides métalliques. C’est de leur préparation que dépend leur vivacité, Consultez les procédés de M. de Fontanier, pour l'imi- tation des pierres précicuses. (Alchimie) Pierre philosopale; les alchimistes croyoient que lorétoit un composé ou un Corps susceptible de plus ou de moins de perfection. Quel- ques-uns d’entr’eux regardoient tous les métaux blancs comme une seule et même substance , à différens de- srés de maturité,et les métaux jaunes, comme une matière identique plus ou moins pure. D’autres croyoient à la transmutation des métaux ou à la conversion des terres en subs- tances métalliques. Quelques xéduc- tions d’oxide , quelques propriétés de certains alliages , ont donné nais- sance à ces rèveries, et les enthou- siastes ou les fripons en ont profité pour assurer qu’ils avoient le talent de faire de l’or, Els ont appelé celte prétendue découverte La pierre phi- 1>sophale. Consultez, pour les su- percheries employées par les alchi- mistes , pour tromper leurs dupes sur la transmufation des métaux , ouvrage publié par Geoffroy Painé, en 1722. ( Glyptique) Pierres gravées ; Pour avoir des pierres gravées ex- quises en travail , il faut remonter jusqu’au tems des Grecs. Ce sont eux qui ont excellé en ce genre, dans la composition, dans la correction du PLG dessin, dans l’expression, dans limi- tation, dans la draperie, en un mot, dans toutes les parties de l’art ; mais Ja plus belle pierre gravée sortie de leurs mains , et qui nous soit restée , est la cornaline , connue sous le nom de cachet de Michel-Ange. Voy. GLYPTIQUE. ({ied.) Pierre (maladie de la ) F. CALCUL , LITHIASIE, ( Phurmacie) Pierre infernale ; on appelle ainsi le sel formé par Pu- nion de l’acide nitreux et de l'argent, dépouillé par la fusion, de son eau de cristallisation ; ou, dans le langage de la chimie moderne , c’est un ni- trate d’argent que Pon met dans un creuset d'argent ou de platine , qu'on fait entrer en fusion tranquille, et au’on coule ensuite dans une lingo- tière qu'on a eu soin d’huiler légere- ment.On conserve les cylindres qu’on obtient dans wn flacon au milieu de la graine de Lin. { Orfévrerie ) Pierre de touche , autrement pierre de lydie, et chez les Italiens pretra di paragone; c’est une espèce de marbre noir, ou roche cornéenne , qui sert à éprouver lor et argent, en les y frottant. PIERRIER, s. mas. du françois pierre. (Art. mil. ) C’est un canon qui, au lieu de se charger par la bouche, se charge par la culasse, qui est ou- verte, pour recevoir les pierres ou cailloux, la balle, ou la cartouche, ou une boite de fer remplie de poudre fine , pour chasser la charge. Ces ca- nons ont été appelés pterriers , parce que le plus souvent on ne les chargeoïit que de pierres. ( Marine ) Les pierriers en usage dans la marine, sont ordinairement d’une livre de balle, et établis sur des chandeliers posés dans le plat bord des vaisseaux. On en place aussi dans leschaloupes, felouques, et autres petits bâtimens qui ne portent pas de canons , lorsqu'on veut les armer en guerre. PIGNON, du latin pineun , püiniurn , fait de pinea, pomme de pin. ( Mécan. ) On appelle ainsi, en mécanique, la plus petite de deux rouesquiengréhent Punedans Pautre; cependaut on donne ce nom plus par- PrE ticulièrement à la roue qui est menée, ( Architect. ) Pignon se dit aussi de la partie des murs qui s'élève en triangle , et sur laquelle porte l’extré- mité de la couverture. PIGNORATIF , adjectif du latin Pignoro, mettre en gage, dérivé de pignus, gage. 5 ( Pratique ) Il se dit du contrat par lequel un débiteur vend son hé- ritage à son créancier, pour jouir des fruits et les compenser avec l'intérêt de la dette, jusqu’à l’exercice de la faculté de rachat. | PILASTRE, subst, m. de l’italien pilastro. ( Archil. ) Sorte de pilier carré auquel on donne les mêmes propor- tions et les mêmes ornemens qu'aux colonnes, et qui entre ordinairement dans le mur , et est placé derrière les colonnes. PILE. de VOLTA, Voy. GAL- VANISME. PIiLORE. Por. PYLORE- PILOTE.s. m. de l'italien pilota, ou du flamand piloot, dont les An- glois ont fait pilot , et les Espagnols piloto. ( Marine) Celui qui possède Part de diriger la route d’un vaisseau , et de le conduire à travers les mers. Le grade de pilole , sous Pancien gouvernement, étoit subordonné aux officiers de marine; mais ce titre a été supprimé, et ceux des pilotes qui ont été trouvés suffisamment ins- truits, ont été élevés au grade doff- cier, parce qu’on a senti que tout officier de marine doit être pilote ; de sorte qu’on ne connoît plus dans Ja marine francoise de distinction entre le pilote HAUTURIER (7. ce mot }, el le pilote cotier; on ne connoit plus que ce dernier. Pilote cotier, ou pilote lamaneur; c’est celui qui connoit les cotes, leur aspect, leur gisement , leur releve- ment, le brassiage, et la qualité de fond , les bancs, dangers et écueils, et les divers passages qu’il convient de suivre pour arriver sûrement, La connoissance du pilole cotier est purement locale ét pratique. ’oy. LAMANEUR, Chaque port à des pilotes fixés et domiciliés dans l’endroit , qui se rendent avec des bateaux > qu'iis out PAN 107 tonjours prêts, à bord des vaisseaux qui ont besoin d’eux,pourentrer dans les ports et rades, PILO®TIS , s. m. de pilolicium, auymentatif de pila , pile. ( Hydraul.) Gros pieux, grosse pièce de bois pointue, et ordinañe- ment ferrée par le bout, qu’on fait entrer avec force, pour asseoir les fondemens d’un édifice, ou de quel- qu'autre ouvrage, lorsqu'on veut bâtir dans l’eau, ou dans quelque lieu dont le fond n’est pas solide, PILULE ,s. f. du latin piluia, diminutif de pila. ( Médec.) Médicament sec, en forme de petite boule, qu’on avale tout entier. Les pilules sont COmMpPO- sées de différentes poudresincorporées dans du syrop, du miel, du mucilage, de l'extrait , où de quelqu’autre corps liquide et visqueux, propre à en faire la liaison. PINCEAU, s. m. du lat, penicel- lus, dit pour pra ( Peinture ) Instrument avec le- quel le peintre pose sa couleur. Le mot pinceau se prend aussi au figuré, pour le résultat du manie- ment du pinceau. C’est ainsi qu’on dit le pirceau aimable de P'Albane, du Parmesan ; le pinceau fier de Velasques, de Jouvenet ; le pinceau léger ef spirituel de Téniers, parce que la manière de peindre de ces ha- biles maitres, étoit aimable, fière, légère , ou spirituelle. Avant l’invention de la peinture à Phuile, on re mettoit pas. grand mérite dans le maniement du pin- ceau. S'il y en avoit un reconnu. il se réduisoit à la netteté, à la jus- tesse avec laquelle on devoit en user. Le mouvement du pinceau est pres- que perdu dans la détrempe, qui ne laisse guère voir que le trait et- les touches de brun. Le pinceau est encore plus absorbé dans la fresque. il y a autant de maniemens dè pinceari , que de mains qui en font usage; aussi les connoiïsseurs en t1- bleaux nomment-ils leurs auteurs par l'examen du caractère particulier de chaque pinceau, comme on nomme Pécrivain à l'inspection de son écri- ture. Cette habitude est d’une grande nécessité pour Ja distinction des ou- vrages de Part, parce qgwelle empèche PMIAN de prendre des copies pour des ou- vrages des maitres. Cette science étonne celui qui ne la possède pas; mais 1] ne faut pas croire que la con- noissance de la touche et du pin- ceau entraine toujours celle de l'art. Le mérite réel s'aperçoit de loin , et saisit lame ; celui de la touche ou du pinceau, n’est qu’un amusement de Pesprit ,et ne se voir que de près. Le véritable amateur jouit du premier , et le pinceau n’occupe que les ames froides, et les brocanteurs. ( Optique ) Pinceau optique ; on appelle ainsi un assemblage de rayons de lumières, qui partent d’un certain point d’un objet, avec un certain degré de divergence , tombent sur l’œil, ou sur un verre convexe, et sont ensuite, par la réfraction, rassemblés en un point au-delà du verre, ou sur le fond de l’œil ; ou, pour parler plus généralement , le pinceau oplique est un double cône de rayons de lumière , les deux cônes qui le composent étant opposés par leurs bases, l’un d’eux ayant son sommet en quelque point de Pobjet d’où il part, et sa base appuyée sur un verre convexe, ou sur œil, tan- dis que l’autre a aussi sa base appuyée sur le coté opposé du même verre , et son sommet à un point de conver- gence , Ce qui fait deux cônes dont les bases se touchent dans l'œil ou dans le verre; la pointe de lun de ces cones est dans l’objet même, et celle de Pautre est au fond de Pœil, où au point où lobjet est peint. PINCE, s. m. de pincer, fait du Jat, pungere. ( Musique ) .Sorte d'agrément propre à certains instrumens , et sur- tout au clavecin ; il se fait en battant alternativement le son de Ja note écrite avec le son de la note infé- rieure , et observant de commencer (13 finir par la note qui porte le pince. PINCER , v. ac. du latin pun- gere. ( Musique \ C’et employer les doigts au lieu de larchet pour faire souner les cordes d’un instrument. Il y a des instrumens à cordes qui p’ont point d’archet , et dont on ne joue qu'en les pincant ; tels sont le cishe, le luth, la guitare; mais ou 108 PAM pince aussi quelquefois ceux où lon se sert ordinairement de Parchet, comme le violon et le ‘violoncelle ; cette manière de jouer se marque dans la musique italienne par le mot pizzicalo. (Marine) Pincer le vent ; cest naviguer au plus près du vent. oy. PRES, VENT, PINDARIQUE, adj. de pindare, poète lyrique. ( Poésie ) Ce qui est dans le goût et à Pimitation de Pindare.Pindare étoit de ‘Fhtbes, et florissuit vers la 70€. olympiade. On a de Jui quatre livres d’odes, toutes à la louange de ceux qui, de son tems, remportoient le prix aux jeux olympiques, pythiens, néméens, et isthmiques. Le style de Pindare est grand, élevé, plein de verve, de feu et de sentiment. PINDE, s. mas. du grec md ( pindou ), montagne consacrée à Apollon et aux Muses. ( Poésie ) Les poëtes emploient souvent le mot Piide , pour désigner les Muses, la poésie, Apollon, les poëtes; delà ces phrases poétiques : Les lauriers du Pinde , les nour- rissons du Pinde, les déesses du Pinde, les habitans du Pinde, les maitres, les héros du Pinde. PINEALE , adj. f. du lat, pinea- lis, fait de pina, pomme de pin : qui ressemble ou qui a du rapport à la pomme de pin. ( Anal. ) C’est le nom que Des- cartes a donné à une glande du cer- veau, parce qu’elle ressemble à la pomme de pin. C’est dans cette glande qu’il établit le siége de l’ameraison- nable. La glande pinéale est la même chose que la CONOÏDE, #. ce mot. PINNATIFIDE, adj. composé de pinna, aileron , petite feuille, na- geoire, et de fida, corde, lanière. ( Botan.) "Terme de botanique qui se dit des parties des plantes oblon- gues, dont les cotés sont divisées en plusieurs lanières ou lobes, par des incisions profondes, qui n’atteignent point le milieu longitudinal, ou la nervure médiaire, Loisque les lanières sont elles- mêmes ainsi divisées, la partie 9b- servée est alors dite bipinnatifide. INNE MAPINE. #. BYSSUS, EATEN PINNEE , adj. f, du lat, pinna, aileron, nageoire, petite feuille. ( Botan. ) Feuille pinnée ; C’est celle qui est composée de plusieurs folioles rangées oppositivement ou alternativement des deux côtés d’u pétiole commun, dont l'extrémité est terminée, soit brusquement par une ou deux folioles latérales, soit par une foliole impaire véritablement terminale. PINNULE,, s. f. du lat, pinnula, dimioutif de pinna, plume , aile- ron : pefite plume. ( Géom.) On appelle ainsi deux petites pièces de cuivre assez minces , et à peu près carrées, élevées per- pendiculairement aux deux extré- mités de Palidade, d’un demi-cercle , d’un graphomètre , d’une équerre d’arpenteur , ou de tout autre ins- ‘trument semblable , dont chacune est percée dans le milieu, d’une fente qui règne de haut en bas. Quand on prend des distances, que l’on mesure des anglessur le ter:ein , ou que Pon fait toute autre observation, c’est par ces fentes, qui sont dans un même plan avec la ligne de foi, et qui est tracée sur lalidade,que passent les rayons visuels qui viennent des objets à l’œil. Foy. ALIDADE , LIGNE DE FOI. Les pinnules servent à mettre V’alidade dans la direction de Pobjet qu'on se propose d'observer, et les fentes servent à en faire discerner quelques parties d’une manière bien déterminée. Quand on veut voir les objets plus facilement , on tend dans le milieu un cheveu, qui, couvrant une paitie de Pobjet, le détermine plus précisément ; et quand on veut avoir quelque chose de plus exact, on fend un autre cheveu dans une seconde fente qui coupe horizontale- ment la première, alors l'intersection des deux cheveux détermine sur Pob- jet le point que cette intersection couvre. On met quelquefois des verres aux fentes de ces pinnules , et en ce cas elles font l'office de téiescopes. Autrefois , les instrumens de ma- thématique et d'astronomie , qui ser- voient à prendre des angles ou des hauteurs, étoient garnis depinnules; mais cinquante ans où environ, apres PAYE 109 la découverte du télescope, quelques savans ayant pensé à le substituer aux pinnules, la chose réussit si bien , que depuis ce tems - là on ne fait aucun usage de celles- ci, si ce n’est dans le graphomètre, et dans quelques autres instrumens de certe espece. PINQUE , subst. m. de l'italien inco. (Marine) Bâtiment marchand de la Méditerranée, qui porte deux mâts à calcet, et sur chacun d’eux une antenne ou vergue latine, avec un très- petit artimon tout-à-fait à l'arrière. Ce bâtiment ressemble, par son grément, au chebec à voiles la- tines; mais sa construction differe , en ce que le pinque est beaucoup moins ras, que son avant esi plus renflé, et ses fonds moins fins, étant fait pour porter des marchandises. Les Espagnols et les Napolitains, dans leur navigation marchande , ont beaucoup de pinques, dont le port est quelquefois de deux cents, et jusqu’à trois cents tonneaux, PINTE , s. f. du latin barbare pinla , que quelques-uns font dériver du grec æivery ( pinéin ), boire, (MétroL.) Surte de mesure dont on se servoit pour mesurer le vin, et qui étoit de différentes grandeurs , selon les différens lieux. Dans le système des nouvelles me- sures, prrle est la dénomination vul- gaire du litre, qui ne différe en plus de Pancienne pinte de Paris, que de 5 PV. LITRE. PIONNIERS, s. m. du latin barb, peonarii, fait de peones , corrup- tion de peditones , gens de pied. (Ari milit.) Travailleur dont on se sert dans une armée pour applanir les chemins , creuser des lignes et des tranchées , et faire tous les autres travaux où il est question de remuer la terre. Anciennement c’étoient les gens de pied qui étoient employés à ces sortes de travaux ; delà vient qu'on appelle aujourd’hui pionniers ceux qu'on emploie seulement à cet usage. | PIPEE , s. f. du saxon pipe, flûte. ( Chasse) Sorte de chasse dans laquelle ; contrefaisant un certain chant , on attire les oiseaux dans un PT #10 PIR arbre dont les branches sont remplies de gluaux où ils se prennent. PIQUE , s. f. du latin spica. (Art muilil.) Sorte d'arme à long bois, dont le bout est garni d’un fer plat et pointu. L’usage de la pique nous est venu des Suisses, Avant Louis XI, on ne s’en servoit pas en France ; mais si le nom est moderne , l'arme est an- cienne, C’étoit la sarisse des Ma- cédoniens. L’usage en étoit le même que celui des piques de notre tems, pour éloigner la cavalerie. Sous Louis XIV, les piques ont été abolies : on y supplée par la baïonnette dont on a trouvé lPusage plus avantageux, PIQUET, s. m. diminutif de pique, en latin spica, dont on a fait spicare , pour piquer. (Art milit.) Sorte de petit pieu qu'on fiche en terre pour tenir une tente. : Un pieu plus grand et plus fort dont on se sert à la guerre pour tenir les chevaux à lattache. Del on a donné le nom de pi- guet à un détachement de cavalerie commandé pour monter à cheval au premier ordre ; et ensuite à un cer- tain nombre de fantassins toujours prèts àmarcher aux ordres des officiers commandés. (Jeux ) Piquet est aussi le nom d’un jeu de cartes assez connu. ( Géom. pral. ) On nomme aussi piquets ou fiches ; de petites ba- guettes de fer longues de deux pieds, qui se terminent en pointe d’un coté, et de l’autre par un anneau. On s’en sert, en mesurant une ligne droite sur le terrein, pour marquer le point où aboutit une chaine bien tendue, et pour indiquer ensuite, par leur nombre, la quantité de fois que cette chaine a été appliquée sur la direction parcourue. PIRATE , s. m. du grec merparis (peiratés ), dérivé de zapo ( pet- rao ), s’eflorcer, tenter , attaquer. ( Marine ) Celui qui court les mers pour piller et enlever les bârimens de toutes les nations indistincte- ment, sans autorisation ui COMMIS- sion d’aucun souverain. Un des plus fameux pirates dont l'histoire a consacré les noms, est Dionide , qui répondit à Alexandre PUIS qui lui reprochoit #1 condition de pirale : « Je suis ptrale , parce que je n'ai qu'un vaisseau; car si j’avois une armée navale, je séroïs un con- quérant », | PIRIFORME , adjectif du latin pirum , poire ,;et de forma, forme : qui a la forme d’une poire, : (Anat.) Le muscle piriforme est le premier des muscles adducteurs de la cuisse. _PIROGUE , s. f. de lespagnol puagia. (Marine) Canot ou barque fait d'un seul tronc d'arbre creusé , en usage chez les nègres d’Afrique et chezles nationssauvages du continent et des îles de P Amérique. Pirogues doubles ; ce sont des bâ- timens usités dans les diverses îles et archipels de la mer du Sud, composés de deux longues pirogues assemblées parallèlement à une certaine dis- tance VPune de Vautre, et portant une plate - forme qui les lie, pour former, par leur réunion , leffet d’ur seul grand bâtiment capable de por- ter beaucoup de monde et une charge considérable, PIROUETTE, s. f. du latin eo vrouetfa, diminut. de 2yrus , par je chan cement de 2 en Le ir (Mécan.) Sorie de jouet composé dun petit morceau de bois plat et rond traversé dans le milieu par un petit pivot sur lequel on le fait tour- ner avec les doigts. (Danse ) C’est par analogie qu’on a appelé pirouelte un ou plusiews tours entiers du corps qu’un danseur fait sur la pointe des pieds sans chan- ger de place. ï (Manége) Pirouelle se dit aussi d’une volte que fait le cheval, sur sa longueur, dans une seule et memé place. ( Horlogerie) Pirouetle est en- core le nom du pendule circulaire. PISCINE , s. f. de piscis, pois- son. , (Econom. dom.) Vivier, résér- voi d’eau , réservoir où lon gardée du poisson. , PISE, s. m. du latin péiso , con- traction de pinso , piler dans un mortier, (Archit,) Bätir en pisé; c’est faire les murs d’une maison avec üné PUIS qualité particulière de terre que Fon rend dure et compacte en la pilant comme dans un mortier. PISIFORME , adj. du grec æioov ( pison }), pois, et de forma , forme : qui à la forme d’un pois. (-Anat.) L'os pisiforme est le même que los orbiculaire , ou lenti- culaire , ou lentiforme du carpe. PISOLITHE ,s. f. du grec iroy ( pison), pois , et de x180ç (lithos), pierre. (Minéral.) Carbonate de chaux globuliforme disposée par couche et assez semblable à des pois. PISSASPHALTE, s. m,. du grec ira (pissa), poix , et d’äspanros ( asphaltos), bitume. ( Minéral. ) Bitume glutineux noir, d’une consistance semblable à celle de la poix. On lappelle aussi malle, poix minérale. PISTACHE, s. f. du latin p's- tacenium , dont les Italiens ont fait pistacchio. ( Botan.) Fruit du pistachier, ayant la forme d’une noisette, ( Confiseur) Pistaches en sur- ioul; ce sont des pistaches mises à la prâline. PISTIL , s. m. du lat. pistillum , ilon. ( Botan. ) Organe femelle de la fleur dont l'ovaire fait partie , et par lequel il reçoit lintromission fécon- dante de la poussiere des anthères, Le pistil se divise en trois parties : l'ovaire , qui contient les rudimens de la semence ; le style , qui est un tuyau qui surmonte lovaire ; et le stymate , qui est orifice de ce tuyau. L'esprit séminal , traversant le style, parvient jusqu’au germe pour fécon- der la semence. #7. ETAMINES, POLLEN. PISTOLE, s. f. de Pisloie , ville d'Italie. ( /Honnoie) La pistole d’or d’'Es- pagne, qui contient près de 123 grains un quatrième d’or pur. La pislole d’or de Genève , fabri- quée au titre de 22 karats, vaut 10 Livres argent courant de Genève, PISTOLET , s. m. de Pistoie, ville d'Italie. (Art milil.) Arme à feu beaucoup plus courte que toutes les autres, PTIT {15 et qu’on porte ordinairement à l’ar- çon de la selle, et quelquefois à la ceinture; ces armes furent appelées pistoies , pistoiers et pisloies, et en- suite pislolels, parce que les pre- miers furent faits à Pistoie en T'os- cane. Les Allemands s’en servirent en France avant les Francois ; et les Réitres, qui le portérent du tems d’ienri 11, étoient appelés pistoliers. Il en est fait mention sous le règne de François Ler, (Physique) Pisto’ets de volta ; on appelle ainsi un vase ordinaire- ment de métal, garni d’une tige re- courbée , aussi de métal , qui enfile un tuyau de verre mastiqué dans le couvercle du vase , afin de lisoler, et au goulot duquel est adapté un petit canon capable de recevoir une balle, On fait passer dans le vase deux par- ties d’air atmosphérique et une partie de gaz hydrogène, Apresavoirplacé au goulot le petit canon chargé de sa balle , de manière que le tout soit bien bouché ; on présente à un corps actuellement électrisé la petite boule de métal. Il sexcite une étin- celle électrique entre cette boule et le corps électrisé ; il s’en excite une seconde entre cette boule et le bord du vase. C’est cette seconde — étincelle qui enflamme le gaz. La détonnation est très-violente SNOURIE balle est chassée avec assez de force pour, à la distance de 25 pas, pérccr une planche de chéne de 27 milli- mètres d'épaisseur. La détonnation seroit considérablement plus vic- lente si, au lieu d’air atmosphé- rique, on meftoit dans le vase une partie d’air pur et deux parties de gaz hydrogène. PISTON , s. m, de l'italien pre tone, canon , cylindre d’un gros ca- libre , augmentatif de pistillus , pilon. ( Hydraul. ) Cylindre de bois ou de métal qui, étant levé et baissé par les tringles d’une manivelle dans Pintérieur d’un corps de pompe , as- pire ou pousse Peau en Pair , et sou- vent la comprime et la reloule, PITTORESQUE , adj. de lita- ken pitioresce , dérivé de pillore , peintre ; qui convient à la peinture, ( Peinture ) On entend par ce mot P'TV ce qui convient à la peinture, et ce qui fait un bon eflet dans les ouvrages de cet art. Quand on dit cette physionomie est piltoresque , cet habillement est pilloresque , cette vue , ce paysage est pitloresque , on entend que ces choses convieunent à la peinture. r12 Quand on dit que le dominicain a des coiffures pittoresques , que les bizarreries du Bénédette sont pilto- resques , cela signifie que ces coif- fures et ces bizarreries font un bon effét en peinture. Le goût pittoresque de la com- position consiste dans lPagencement agréable de tous les objets dont elle est formée, dans la disposition des groupes , dans leur enchainement , dans les contrastes heureux , dans Vaccord et Popposition des tons , dans la belle entente des masses d’ombre et de lumière. Le goût pittoresque , dans les dé- tails, comprend touf ce que l’art peut embrasser, {l se trouve dans un ar- rangement de cheveux ; dans le jet d’une draperie, dans le choix d’un ajustement, d’une parure, dans celui d’un accessoire, Un hasard heureux , la main dun artiste, rend pitlo- resque ce qui ne l’étoit pas. Le piltoresque d'exéculion con- siste dans un pinceau facile, badin, ragoûtant , quelquelois brutal ; dans ces touches spirituelles et piquantes ; dans des laissés intelligens , des ré- veillons de lumière, d’autres Iu- mieres éteintes à propos, des ombres profondément fouillées , etc. PITUITAIRE , adj. du latin pi- tuita , pituite: qui à rapport Ala ituite. ( Anat.) La membrane pitui- taire est celle qui tapisse l’intérieur du nez. - Glande piluitaire ; F. GLAN- DE PINEALE. PITUITE , s,f. du lat. prtuila. ( Physiologie ) Humeur aqueuse, lymphatique, visqueuse, qui existe dans le corps de Phomme et des ani- maux, et qui est fournie par les ali- mens humides. C’est la même chose que PRLEGME. [’. ce mot. PIVOT , s. m. du lat. pivolus, diminut, de piva. LesTtaliens disent pivolo., pour un piquet, P LA (Mécan.) Morceau de fer ou dau- tre métal, arrondi par le bout, qui soutient un corps solide, et qui sert à le faire tourner. PIVOTANT, TE, adj. de pivot. Botan. ) Racine pivotante ; celle qui a un tronc principal enfoncé perpendiculairement dans la terre. PLACARD, s. m. de plaque, et plaque du grec mn4£, maa£oc(plax, plazos) , petite lame de métal, mince. (Adrministr.) Ecrit ou imprimé qu’on affiche dans les places, dans les carrefours , afin d’informer le public de quelque chose, ( Prat.) Placard se dit aussi d’un écrit injurieux qu’on publie en Paffi- chant au coin des rues, ou en le se- mant parmi le peuple, PLACE, s. f. du lat. platea , d’où les Allemands ont fait platz, Lieu, endroit , espace que peut occuper une personne , une chose, ( Architect.) Place se dit aussi dun lieu public découvert et envi- ronné de bâtimens, soit pour l’em- bellissement d’une ville, soit pour la commodité du commerce, ( Commerce) Place se dit encore absolument pour le lieu du change, de la banque: le lieu où les négo- cians, les banquiers, s’assemblent dans une ville, pour y fraiter des af- faires de leur commerce , de leur négoce. /Végocier un billet sur la lace , avoir du crédil sur lu place. Place médiate ; c’est une place sur laquelle un banquier ou un né- gociant , tire, en donnant ordre à son correspondant de tirer , pour se solder de pareille somme, sur uneplace avec laquelle elle a un change ouvert; ce qui suppose que la première place avoit besoin delirersur cette dernière, et que n’ayant point de change ouvert avec elle, elle a tiré sur une place médiale. Jours de place ; ce sont les jours où ds négocians dune ville ont coutume de s’assembler. (Art milit.) Place de guerre ; c'est une place fortifiée. Place régulière; celle qui a les parties relatives de son enceinte éga- les entre elles , et également for- tifiée. Place irrégulière ; celle ee a es PALTA les parties relatives inégales entre elles, etles angles aussi, de sorte que les lignes du dessin , formant une figu.e bizarre , ont besoin d’être iné- galement fortifiées. Place d'armes d'une attaque ou d'une tranchée ; c’est un poste bordé d’un parapet ou dun épaulement, our joger de la cavalerie et de Pin- fanterie, destinées à soutenir la tran- chée contre les sorties de la gar- nison. Place d'armes d’une ville de guerre; c’est un grand espace vide où Pon assemble les soldats pour rece- voir les ordres, ou pour leur faire faire Fexercice. - Place d'armes d’un camp ; c’est in grand texrein choisi à la tête ou sur les cotés d’un campement, pour ranger les troupes en bataille. PLACENTA, s. m. Mot latin qui signifie gâteau. (Anat.) Masse charnue et spon- gieuse, semblable en quelque facon à la substance de la rate, tissue et en- trelacée d'une infinité de veines et darlères , qui composent la plus grande partie de son corps, attachée au fond de lPutérus dans les femmes grosses , et faite pour recevoir le sang destiné à la nounituré de l’enfant dans la matrice. Elle est ainsi ap- pelée , parce qu’elle a la forme d’un gâteau. (Botan.) Placenta est aussi le nom de la partie interne du péri- carpe , à laquelle la graine est atta- chée. PLACET ,s. m. Corruption du latin placeat, qu'il plaise, plaise à. (Pratique) Supplique que Pon fait au prince, aux ministres ou aux juges, pour leur demander une grâce, justice ou faveur. Ce nom vient de ce qu'autrefois les suppliques com- mencoient par le mot placeat, plaise à. PLAFOND, s. m. composé de plat et de fond. On écrivoit autre- fois platfond. (Archi) Le dessus d’un plan- cher , qui est cintré ou plat, garni de plâtre ou de menuiserie, et souvent orné de peintures. (Peinture) Plufonnerune figu- re; L’est, dans le langage de la pein- J'ome LL. Par A ture, donner à une figure le raccourci nécessaire pour qu’elle fasse un bon effet , étant peinte sur le plafond, et vue de bas en haut. Une figure plafonne ; c’est-à-dire qu’elle est tellement conforme aux régles de la perspective, qu’elle parait telle qu’on à eu dessein de la repré- serter. 113 Les premiers maitres ne connois- soient guère Part de montrer leurs figures dans les plafonds, vues en dessous, ni toutes les hauteurs ten- dantes à des points de vue; c’est ce quon appelle faire plafonner les figures. Il ne paroit pas non plus que les Romains, ni par conséquent les Grecs, aient décelé les principes de ces raccourcis dans leurs Le fonds, leurs figures y sont placées comme sur un Champ qui paroit être vertical. Raphaël lui-même n’a pas fait d’autres efforts pour ses LL fonds ; on en peut juger par les ta- bieaux qui se voient aux voûtes des loges du vatican. Cependant, ce qui a pu n’être pas familier à Raphaël et à queïques-uns de son école, n’a pas taxdé à étre pratiqué tris-peu de tems apres. On voit quelques rac- courcis de Jules Romain. Rien re plafonne mieux que la coupole de Parme, ouvrage immortel du Cor- rège , et que les figures de Pellegrino Tibaldi , à linsfitat de Boloënce, Piusieurs des plafonds de la galerie de Diane à Fontainebleau , sont pleins de ce sentiment de perspective, et prouvent, ainsi que les ouvrages que lon vient de citer, que ces grands maîtres nousont laissé, dans ce genre savant et animé, des modèles que les modernes n’ont pas encore atteints, PLAGE, s. f. du latin plaga, dérivé du grec æx4xa ( plaka), ac- cusatif de 22Ë ( plax ), chose plate et unie. ( Géogr.) Nom que lon donne à un point quelconque de horizon. il y a autant de plages que de points dans l'horizon ; et comme le nombre de ces points est infini, il y a aussi une infinité de plages; mais pour en limiter le nombre, on n’en compte que trente-deux , dont quatre sont les quetre principalesplages , desquelles toutes les autres prennent leur nom. Ces quatre sont le Seplenirion où le ki x14 PL A Nord ; le Midi ou le Sud; V Orient où FZs4; l Occident oul Ouest : on les appelle aussi les quaire points cardinaux. Les ving-huit autresplages ont des voms qui tiennent des deux plages cuhe lesquelles elles sont placees. F7, AIR-DE-VENT , et RHUMB- DE-VENT , NORD, SUD , EST, OUEST. ( Silarine ) Les marins entendent par plage , une partie de la cote qui est plate et basse, et dont le rivage uni et plat s'étend en ligve droite, ou en arc fort allongé, sans au- cune rade ni port, ni aucun Cap apparent, où les vaisseaux puissent se mettre à abri. Vaisseau jeté sur la plage ; Cest un vaisseau échoné et perdu sur une plase de sable , sur laqueile ordinai- renicnt if y a facilité à Péquipage de ae SALUVET,. PLAGIAIRE, s. m. du lat. pla- g'arius ,; fait de plaga ; plaie, €oUp. ( Jurisprud. ) Chez les Romains, on appeloit plagiaires, ceux qui vendoient un esclave qui ne leur appartenolt pas, ou qui retenoient , comme esclavê, un homme hbre, qui Pachetoient ou le veudoient, Ils tvtoient ainsi nommeés, parce que par la loi flavia, ceux qui s’étoient ren- cus coupables de ce crime, étoient condamnés au fouet, ad plagas damnabaniur, La loi meme s’appe- loit plagiaria, et le crime pla- gun (LiuéraL.) Cest par analogie qu’on a donné le nom üe plagiaires aux auteurs qui pilient les ouvrages ces autres ue se les attribuer. Le p agial est une sorte de crime littérane, pour lequel les envieux n’ont jamais manqué de faire le procès aux écrivains célebres, Lors- que Corneille, en donnant le Cid, étonna tout son siècle, et consterna tous ses rivaux, ceux-ci lui repro- cherent les larcins qu’il avoit faits au poëte espagnol; maisle public, naï- vement sensible et amoureux des belles choses, n’y attacha aucune iportance. L | Je prends mon bien où Je le trouve, disoit Molivre, et ilappeloit sen bien, tout ce qui appartenoït à P L A Ja comédie, Dans les découvertes im portantes ; le vol est sérieusement malhonnete , parce que la découverts apporte @e la gloire , quelquefois de Putilité à son auteur, et que Pun et Pautre est un bien : encore dans cette partie, celui qui profite des conjectures pour arriver à la certi- tude, a-t-il la gloire de la découverte; el Fontenelle à très-bien dit qu'une vérilé n'appartient pas à celui qui la louve, inais à celui qui la HOTILIILE, PLAID, $, m. du lat. placilum , formé de plucere , parce qu’autretois lorsque les juges prononcoient leurs ? jugemens, ils avoient coutume de se ser.ir de cette formule, placet, où videtur, ( Pratique ) Plaid est un vieux mot qui signifie débat , question. Jours de plaids ; ce sont les jours où l’on plaice, L'euir les plaids ; c’est tenir Paudience. ? PLAIE , s. f. du lat. plaga. ( Chirurgie ) La plaie est une solution de continuité , récente et sanglante dans une partie molle, faite par l’action d’un corps dur et aigu, qui vient la heurter, qui la presse ou qui lui résiste, On distingue plusieurs espèces de plaies, On appelle piqures, les plaies faites par des instrumens piquans ; incisions , celles faites par les ins- tiumens tranchans; plaies contuses, celles faites par les instrumens con- tondans ; plaies d’arquebuse , ceiles faites par des armes à feu; plaies r'enimeuses , celles faites par la morsure d'animaux venimeux, La solution de continuité, faite par le feu, par la poudre à canon, ou par quelque eau forte , se nomme brälure. ( Jardin.) Les jardiniers appel- lent aussi plaies | une . ouverture dans l’écorce ou dans la partie li- gneuse des arbres, causée par quel- que accident, ou par la corruption des humeurs. \ PLAIN, NE, adj. du latin pla- nus, uni, égal: qui n’est point ra- boteux. (Art milit.) Plaine campagne; c’est-à-dire, rase campagne. La P 5 À bataille s'est donnée en plaine Cammpusie. (Manufuct.) Etoffe plaine; Cest une étoffe unie, et où il n’y à nulles figures, nulles facons. On dit, dans le mème sens, Luge plain, satin plain, velours plain. ( Musique) Plain-chant; c’est le chant ordinaire de Péglise catho- lique. Saint Ambroise, archevêque de Milan , fut, à ce qu'on prétend, l'inventeur du plain-chant; le pape, Saint Giégoire , le perfectionna, et lui donna la forme qu’il conserve encore aujourd’hui à Rome , et dans les autres églises où se pratique le chant romain. L'église gallicane n’admit qu’en partie, avec beaucoup de peine, et presque par force, le chant grégorien. Ce chant, tel qu’il subsiste encure aujourd’hui, est un reste bien défiguré , mais bien précieux ,; de Pancienne musique grecque. (Marine) Plain ou plein, pris au substantif , signifie ,; dans Ja langue vulgaire des marins, le ri- vage, le bord de ia mer. Dans ce sens, ils disent qu'un vaisseau est allé au plain, pour dire qu’il est échoué sur le rivage. PLAINE ,s. f. au latin plana : plana camporum , la plaine des champs, plate campagne. ( Lopogr. ) Grande étendue de terre dans un pays uni. Plaine Saint- Deuis. La Pologne est un pays de pleines. Les troupes éloient cumpées dans la plaine. PLAINTE, s. f. du lat. planctus, gémissement. ( Pratique ) Déclaration qu’un particulier fait en justice, de Paf- iront ou du tort qu’il a souffert , afin d'en faire informer et en poursuivre la réparation par les voies de droit. PLAN , s. et adj. du lat. planus, uni, égal. ( Géom. ) Surface à laquelle une ligne droite se peut appliquer en tout sens, de manière qu’elle coïncide toujours avec cettésurface. Voyez SURFACE. En géométrie, en astromomie, etc. on se sert fort souvent de plans, pour faire coucevoir des suxfaces imagi- P'LEA 115 naires , qui sont supposées couper ou passer à travers des corps solides, et c’est de là que dépend toute la doc- trine de la sphere, et la formation des courbes appelées sections coni- ques; quand un plan conpe un cone parallelement à Pun de ses cotés, ja section est une parabole; s’il la coupe parallelement à sa base, c’est un cercle. (#7 CONIQUES.) Toute Ja sphere s'explique par des plans que Fon imagine passer par les corps célestes. #7, SPHRRE. (Mécan.) Plan horizontal; c’est en mécanique, un plan de niveau, ou parallele à l'horizon. Tout Part du nivelilement consiste à déterminer de combien un plan donné s'éloigne du plan horizontal. #. NIVELLE- MENT. Plan incliné; c'esten mécanique un plan qui fait un angle obliqua avec le plan horizontal. La théorie du mouvement des corps sur des plans inclinés est un des points principaux de la mécanique. Plan de gravilé où de gravila- tion ; C’est un plan que lon suppose passer par le centre de gravité d’un corps , et dans la direction de sa tendance. (/Vavigat. intér.) Plan incline ; c’est un plan sur lequel on fait glisser des bateaux , pour les élever d’un canal à l’autre , et qui est destiné à remplacer les écluses. Depuis une vingtaine d’années on s’occupe beaucoup des plans inclinés pour remplacer les écluses. On sait quen Chine les transports par eau sont beaucoup plus communs qu’en Europe ; mais ceux qui ont vu ces mécaniques dans le pays même avouent qu’elles sont loin detre pataites , et qu’elles exigent un uombre considérable de personnes pour la manœuvre. Plusieurs projets ont été présentés : on a publié sur cette matière des ouvrages pleins d'intérêts ; plusieurs plans inclinés ont été exécutés dans l'Amérique septentrionale ; mais l’ouvrage le plus étonnant en ce genre est celui qui à été achevé par le duc de Bridgewater, en Angleterre, pour établir uae communication entre ie6 deux biefs de son canal souterrein. (Catoptrique) ee de réflexion; T'a P'L'A c’est un plan qui passe par le rayon de réflexion , et qui est perpendicu- laire au plan du nuroir ou à la sur- face du corps réfléchissant. # Plan de réfraction ; cest un plan qui passe par le rayon incident, et le rayon réfracté et rompu. (Perspective) Plan du tableau ; c’est une surface plane qu’on ima- gine comme transparente , ordinai- rement perpendiculaire à l’horizon , et placée entre l’œil du spectateur et Fobjet qu’il voit. On suppose que les rayons optiques qui viennent des différens points de lPobjet jusqu'à l’œil, passent à travers cette surface , et qu'ils laissent dans leur passage des marques qui les représentent sur 3e plan, Plan géométral ; c’est un plan parallele à Phovizon, sur Re on suppose placé lobjet que lon se propose de mettre en perspective. Ce plan coupe ordinairement à angles droits le plan du tableau. Plan horizontal ; C’est un plan qui passe par l'œil du spectateur, parallèlement à lhorizon, coupant à angles droits le plan du tableau, quand celui-ci est perpendiculaire au p'an géométral. Plan vertical ; c’est un plan qui passe par l’œil du spectateur perpen- diculairement au plan géométral , et ordinairement par.llele au plan du tableau. ( Géogr.) Plan de projection ; west, dans la projection stérCogra- phique de la sphère, le plan sur le- quei on sappose que les points de la sphère sont projetés , et que Ja sphère est représentée. ( Arpentage ) Lever un plan ; c’est Part de décrire sur le papier les différens angles , et les différentes lignes dun terrein dont on a pris les mesures avecunGRAPHOMETRE. Foy. ce mot. Quand on lève un terrein avec la planchette on n’a point besoin d'en faire le plan, il est tout fait. ay. PLANCHETTE. PLAN seprend aussi adjectivewent, ( Géom. ) Figure plane; c’est uue figure décrite sur un plan , où quon peutisupposer avoir été décrite sur un plan, c’est-à-dire, upe figure x16 P L A telle que tous les points de sa surface sont dans un mème plan. : Angle plan; cest Vangle formé par deux plans qui se coupent. Cet angle est le mème que langle rec- tiligne formé par deux perpendicu- laives à un même point de la section commune , dirigées Pune daps uu au sommet d’une pyramide par ses faces. Triangle plan ; c’est un triangle renferme entre trois lignes droites ; on Pappelle ainsi par opposition au friangle sphérique , qui est renfermé pe des arcs de cercle, et dont tous es points ne sont pas dans le même plan. {rigonomélrie plane ; c’est la théorie des triangles plans , de leurs mesures , de leurs proportions, etc. (Optique) Verre où miroir plan ; c’est un verre ou un miroir dont la surface est plate ou unie, Verre plan-concave ; voy. CON- CAVE. V’erre plan-convexe ; voy. CON- VEXE. (Arcluit.) Plan , pris substantise- ment, signifie aussi la délinéation , le dessin d’un bâtiment, ou autre ouvrage darchitecture , tracé sur le papier, selon ses diffrentes mesures et ses différentes parties, Plan relevé, plan en relief; lorsque la représentation du trait fon- damental d’un édifice est tracée sur une carte , on représente tous, les dehors du mème édifice en élévation, on appelle Se AS l'élévation d'un plan, où le plan relevé ou Le plan en relief. X (farine) Carte plane; c’est une carte marine où les méridiens et les parallèles sont représentés par des lignes droites paraileles, et où par constquent les degrés de longitude sont les mêmes dans tous les parai- léies de latitude, IVavigation plane; c'est Vart de calculer , par oyen d’une carte plane, eu bien dereprésenter sur une pareille carte les différers cas et les dilftrentes circonstances du mouve- mentd’un vaisseau P LA La navigation plane est fondée sur la supposition que la terre est plate . quoique cette supposition soit manifestement fausse. Néanmoins, en plaçant sur une carte les lieux conformément à cette iaée, si l’on divise un long voyage en un grand nombre de petits, on pomra, avec une pareille carte, naviguer assez juste, (Arith.) INombre plan; Cest celui qui peut résuiter de la mul- tiplication de deux nombres Pun par Vautre ; ainsi, 20 est Re plan, produit par la multiplication de 5 par 4. (Hathém.) Probléme plan; cest un problème qui ne peut être résolu géométriquement que par l’intersec- tion d’une ligne droiteet d’un cercle, ou par lintersection des cireonté- rences de ces cercles, ( Botan.) Plan se dit , en bota- uique , des parties des plantes qui présentent une surface plate, ou dont Pépaisseur est tres-petite, relative- ment aux deux autres dimensions, Plan se dit aussi de ce qui, com- parativement , n’a point de courbure, de rides, de plis, d’ondulations , etc, ( Peinture) Plan à , dans les arts qui dépendent du dessin, deux ac- ceptions, l’une relative à la dispo- sition générale d’une composition , ct l’autre aux formes particulières d’un objet. Sous le premier de ces rapports, le mot plan sert à exprimer le résul- tat perspectif des divers points sur lesquels les objets qui entrent dans une scène sont placés; ainsi, on dit le premier, le second , le troisième , le quatrième plan d'un bas-relief ou d’un tableau, pour désigner le plus grand ou le moindre degré d’en- foncement sur lequel s'arrete telle ou telle partie d’une composition. De Pavantage de bien conncitre les plans d’une composition , nais- sent 10. la justesse des eficts pour la perspective aérienne; 20, les a teurs exactes à donner à chaque ob- jet, ce qui est relatif à la perspective linéale, sans parler de la valeur que cette connoissance donne à j’exécu- tion, qui doit aussi se différencier selon les plans. Dans sa seconde si- gnification , le mot plan s'entend » PE A *17 du détail des formes et leurs diflé- rentes surfaces. Ainsi, quand on dit que les plans d’une tête sont bien sentis , on fait entendre que tous les mouvemens des détails qui la cem- posent sont bien exprimés et bien à leur place. ; PLANCHE , du latin planca ais, morceau de bois scié en long. (Gravure) Les graveurs en taille- douce , en manière noire ,en manivre pointiliée, etc. nomment planche la feuille ou lame de cuivre rouge sur laquelle iis gravent : ils se servent même du mot planche pour dési- gner le travail dont ils la couvrent. Ainsi, un graveur dit que sa planche n’est qu'ébauchée , ou qu’elle est Fort avancée. Quand les gavewrs disent une Lelle planche, ure bonne planche, ils n’entendent pas une la- me d’un belou bon cuivre, telle qu’elle est sertie des mains du chaudronnier, mais une planche couverte dan bon travail de gravure. Quand ils veulent désigner la planche elle-même, considérée indépendamment de leur travail, ils disent ordinairement un cuivre. ( Commerce maritime ) Jours de planche ; on appelle ainsi le séjour que le maitre d’un bâtiment freté est vbligé de faire dans le poit de son arrivée, sans qu’il lui soit rien dû au-delà du fret, /, STARIE. (Jardin) Planche se dit encore d’un espace de terre plus long que large , qui ressemble à une plate- bande isulée. PLANCHETTE , s. f. diminutif de PLANCÉE , en latin planca. ( Géom. pral.) Ynstrument don$ on se sert dans l’arpentage des terres, et avec lequel on a, sur le terrein même, le plan que lon demande, sans être obligé de le construire à part. Une planchetle est formée en carré parlait où en carré long , sui- vant lobjet que l’on se propose; la plus grande longueur de ses cotés ne passe pas ordinairement 24 pouces ; on la couvre le plus souvent d’un pa- pier vert qui s'étend sur toutes les parties où l’on ne travaille point. La planchette consiste ordinaire- ment en un parallélogramme de bois, entouré d’un chassis de buis; par 118 PAL A le moyen duquel on attache une feuille de papier bien étendue, Sur chaque coté du chassis, et vers le bord intérieur, il y a des échelles de pouces subdivisés. Outre cela , on projette sur un des cotés les 360 degrés d’un cercle, en partant d’un centre de cuivre qui est au milieu de la planchette. D'un coté est une boussole qui sert à placer linstrument, Le tout est attaché à un genou, par un bâton à trois branches, pour le soutenir. Enfin, la planchelte est accompa- gnée d’un zzdex, ordinairement garni d’échelles et de deux pinnules placées perpendiculairement sur ses extrémités. PLANETAIRE , adj. et s. de PLANETE. 7. ce mot. (Astron.) Il se dit en général de tout ce qui a rapport aux pla- nètes. S'ystéme planétaire ; C’est le sÿs- tème ou l’assemblage des planètes , fant premieres que secondaires , qui se meuvent chacune dans leur or- bite autour du soleil, comme centre commun. Heures planétaires antiques ou judaïques ; ce sont les heures iné- gales , dont douze étoient pour le (our , et douze pourla nuit. Jours planétaires ; chez les an- sens, les jours étoient partagés en- tre les sept planètes, et chaque pla- nèle avoit un jour. C’est pour cela que , dans plusieurs langues moder- nes , les jours de la semaine portent encore des noms'tirés de ceux des planètes, comme lundi, dies lune , mardi, dies nrarlis, elc. Années planétaires ; ce sont les périodes de tems que les planètes emploient à faire leurs révolutions autour du soleil ou de la terre. Carrés planétaires ; ce sont les cairés magiques des sept nombres, depuis trois jusqu’à neuf. Planétaire , pris substantivement , se dit d’un instrument qui repré- sente les mouvemens des planèles, soit par des cercles, comme dans les sphères mouvantes , soit par des aisiulles ct des cadrans. Un peut encore donner ce nom aux machines destinées àreprésenter P'L'A le mouvement de la terre autour du soleil, le parallélisme de son axe, et le changement des saisons qui en est une suite. On peut aussi mettre au nombre des planélaires, les sphères mou- vantes, et les pendules où sont re- présentées les révolutions des pla- nètes, Consultez le 'railé général des horloges du père Alexandre , et celui de M. Lepaule ; on y voit l'indication des auteurs qui ont parlé de ces sortes d'ouvrages. PLANETE, s. f, du grec maavr- The ( planétlés), errant, dérivé de rravh ( plané), erreur, égarement : étoile errante. ( Æstron.) Corps céleste qui fait sa révolution autour du ciel, et change continuellement de position par 1ap- port aux autres étoiles, d’où lui vient le nom d'étoile errante , que lui ont donné les anciens. Les planètes se distinguent ordi- nairement en principales et secon- daires. Planètes principales ; ce sont celles qui tournent autour du soleil : telles sont les planètes de Mercure, Venus, Mars, Jupiter, Saturne, Herschell, Cérès ou Piazzi, Pal- las ou Olbers, et la Terre, sans compter les comètes. Planèles secondaires; ce sont celles qui tournent autour de quel- que planète principale , comme centre , de la mème manière que les planètes principales tournent au- tour du soleil : telles sont la lune qui tourne autour de notre terre , et ces autres planètes qui tournent autour de Saturne et de Jupiter , et que Pon appelle satellites, PLANIMETRIE , s. f. du latin planus, égal, uni, plan, et du grec pérpoy ( mélron), mesure : mesuré des surfaces planes. ( Géom. ) Partie de la géométrie qui considere les lignes et les figures planes. La planimétrie est ordinairement bornée à la mesure des plans ou sur- faces ; elle est opposte à la STE- RÉOMETRIE.. Ÿ7 ce mot. La plantmétrie, .ou lart de me-+ surer les sfaces planes, s'exécute par Le moyen des cairés plys ou moins PL'A grands, comme pieds carrés, me- tres carrés, myriametre carré, etc. Aivsi, on connoit la valeur d’une surface proposée , quand on sait com- bien elle contient de pieds cariés, de mètres carrés , etc. PLANISPHERE , s. m. du latin planus, plan, et du grec rpxipz (sn je sphère , globe. Fi oies) Projection de la sphère et de ses différens cercles sur une surface plane, comme sur du papier , etc. Dans ce sens, les cartes célestes et terrestres , où sont représentés les méridiens et les autres cercles de la sphere, sont appelées planisphères. Dans les planisphères , on sup- pose que l’œil est un point quvoit tous les cercles de la sphère, et qui les rapporte au plan de projection sur lequel la masse de la sohvre est , pour ainsi dire, appiatie. Les cartes célestes où sont repré- sentées les constellations, sont des espèces de planisphères ; mais on appelle aussi planisphères la vepré- senfahon des cercles où orbites que les planètes décrivent, faite sur un plan , soit en dessin, soit en cer- tons concentriques où appliquées les uns sur les autres ; les cartes marines sontaussi appelées planisphères nau- tiques, Planisphère se dit sur-tout des cartes célestes qui représentent les constellations de tout le ciel, pro- jetées sur le plan de Pécliptique, où sur le plan de Péquateur. PLANT , s. m. du lat, plantare, planter. ( Jardin.) Scion qu’on tire de cer- tains arbres pour planter. Plant se dit aussi des élèves qu’on fait des graines semées, afin de les replaater, Plant se prend encore pour le lieu où lon a planté de jeunes arbres , et même pour la chose plantée. C’est dans ce dernier sens, qu’on dit un plant dartichauts, de fraisiers, de poiriers, de tilleuls. PLANTAIRE, adj. de plante ( des pieds). #7 ce mot; qui a rap- port à la plante du pied. (Anat.) Le muscle plantaire, les Tigamens plantaires , les arlères pianiaires , æic. PL 'A 119 PLANTATION, s. f. du lat. plan Latio , dérivé de planto , plauter ; l’action de planter, ( Jardin.) Plantation signifie en général un terrein d’une certain étendue, sur lequel on a fait venir des semences, où tfransplanté un grand nombre d'individus d’une m£- me espèce d'arbres, d’arbustes ou d'herbes. Il se dit aussi d’une réunion d’or- bres et d’arbrisseaux de toute es- pèce, de toute grandeur, et de tout pays, élevés à peu près en même tems dans quelque portion considé- rable-d’un domaine. C’est dans ce dernier sens qu'on dit plantalions d'ornement , plantations utiles, riches plantations , ete. ! Colonies de l'Amérique ; 1 se dif encore des établissemens que les colonies envoyées d'Europe , fort dans les terres qu’elles défrichent , et où elles plantent des cannes de sucre, du fabac, etc. PLANTE , s. f. du lat. p/anta. (Botan.) Corps organique , in- complet dans sa naissance , inca- pable de déplacement spontané , et se nourrissaut particulierement par sa partie fixante ou pénétrante, Sous le nom de plantes , les bo- fanistes comprennent les arbres, et toutes sortes de végétaux. Pour l'organisation des plantes, Voy. les mots RACINE, TIGE, FEUILLE, FLEUR, FRUIT .S£- MENCE , EMBRYON,, PERIS- PERME, COTYLEDONS, PLU- MULE, RADICULE, ANNUELLE, BISANNUELLE, EPIDERME, LIBER , AUBIER , FOLIATION, BOUTON , CALICE, COROLLE,, PETALE , ETAMINE, PISTIL, RECEPTACLE, GERME, STY- LE , STIGMATE , PERICARPE, CAPSULE , SILIQUE , GOUSSE, NOIX , BAIS, POMME, BRIN, FIBRES, UTRICULES, SUCS , MOELLE, BOIS, ECORCE, etc. Plantes alimentaires ; on com- prend sous ce nom les planies qui nounissent habituellement l’homme duns chaque pays; peut-être un jour qualifiera-f-on ainsi le plus grand rombre des plantes, puisqu'on sup pose que presque toutes contiennent de PAMIDON (woy. ce mot}, ou ns 120 PLA une mativre végétale éminemment autritive, homogène dans sa nature , et toute formée, dit-on, dans les végétaux, d’où il ne s’agit que de #xoir la retirer. Plantes annuelles ; ce sont celles qui naissent , croissent et meurent entitrement dans l’année; lorsqu’el- les passent Phiver et durent deux aus, on les nomme bisannuelles. Plantes aquatiques ; cesont cel- Jes qui naissent dans l’eau: Plantes céréales ; on appelle aïusi le froment, le seigle, Porge, Pavoine, ét quelques autres plantes de la fa- mille des graminées, dont les se- mences servent à la nourriture de Fhomme et des animaux ; elles sont ainsi appelées du nom de Cérès, ui, suivant les poëtes, en a fait présent au genre humain, Plantes eryptogames ; +. CRYP- TOGAME. Plantes économiques; on désigne sous ce nom, les plantes qui $ont employées à la nourriture de Phom- me et des hestiaux, ou qui four- rissent des produits pour les arts. Plantes étiolées ; voy. ETIOLE- MENT, Plantes indigènes ; voy. INDI- GENE. Plantes exoliques ; voy. EXO- TIQUES. ) Plantes hybrides, ou hibrides ; voy. BIBRIDE. Plantes médicinales ; ce sont celles qu'on regarde comme propres à guérir quelque maladie. Plantes odorantes , ou odortfe- rantes.; ce sont celles qui exhaient une odeur. Ÿ’oy. AROME , ODO- RAT, PARFUMS. Plantes parasites ; voy. PARA- SITE. Plantes vivaces ; on appelle ain- si les plantes qui vivent plusieurs années, (Anat.) Plante se dit aussi, par métaphore, du dessous du pied de l’homme ; la plante du PE PLANTER, verbe act, du latin nlanlto. " { Agrie.) Mettre en terre les ra- cinés d’une plante, pour qu’elle s'y É M t 3 fortife , et qu'elle y croisse. PLA Il se dit également de toutes les graines quon met en terre lune après Pautre avec la main ; par op- position à semer, On plante des pois , des fleurs, des ognons, des noyaux , un bois, un parterre, des allées. PLAN'FIGRADE , adj. ets. com- posé du lat, planta, plante du pied, et de gradior, marcher ; qui marche sur la plante de: jieus. ( ist, nat.) C’est le nom qu’on à donné aux auimaux mamnitéres , carnagsiers , qui marchent comme nous sur la plante des pieds, c’est- à-die, qui ont la plante du pied entierement appuyée. L'ours , la taupe , le blaireau , sont des plantr- grades, | B NTULE, s. f. diminut. de plante, en latin planta, plantula. (Bolan.) Rudiment de la tige, placé dans la cavité des lobes sémi- nales, et qui se développe et sort de terre au moment de la germina- tion. PLAQU . f. du lat. placa, fait du grec æxx£ (plax), lame de métal peu épaisse et applatie. (Emailleur) Les émaillews ap- pelient plaque , un corps.de verre ou d’émail, façonné à la flamme de la lampe. (Orfévrerie) Vaisselle plaquée , bijoux plaqués ; c'est dela vaisselle, des bijoux de cuivre ou d’acier, qui sont recouverts d’une lame d’or ou d'argent, qu’on y applique et qu’on y rend adhérent, par un procédé parti- culier. Dans ce sens , on dit substan- tivement du plaque , voilà du beau plaqué. : : PLASTIQUE. s. f. du grec mazç- Tin à Gps dont les Latins ont fait plastice, et les Italiens plastico, Part du potier , du modeleur. (Sculpe.) Lart plastique , ou subs- tantivement la plastique, est une partie de la sculpture qui consiste à modeler toutes sortes de figures en plâtre, en terre, en stuc. C’est ce qu’on appelle plus ordinairement lart de modeler, À PLASTRON , s. m. de Pitalien piaslrone. - (Art milil.) Demi-cuirasse ou la piece de devant dé la cuirasse que les cavaliers portent à la guerre. + A PLA (Escrime) 11 se dit aussi d’un euir rembourré dont les maitres d’ar- mes se servent pour recevoir les bottes qu’on leur porte. (Sculpture) Plastron est encore un ornement de sculpture , en ma- nière d’anse de panier, avec des en- roulemens. PLAT ,TE , adj. du grec maardc (platus), large, sans épaisseur, qui a la superficie unie. (Art milit.) Plat pays; les gens de guerre désigaent par-là la campa- gne , les villages, les bourgades, par ovposition aux villes, aux places fortes. (Marine) Vaisseau plat, vais- seau à fond plat, ou à varangue plate ; c’est un bâtiment dans lequel les varangues , ou la partie inférieure des membres , ont beaucoup de lon- gueur et peu de relèvement, ce qui forme à son fond une partie constrié- rable, large et presque horizontale. De tels vaisseaux ont de vastes capa- cités, ont la faculté de s’échouer avec moins de danger; mais ils sont ordi- nairement moins propres à la marche. Bateaux plats ; ce sont des ba- teaux ou barques dont le fond est ab- solument plat, et qui sont propres pour faire un débarquement de trou- pes, sur une plage ouverte, cù ils peuvent s’échouer et se mettre à terre. Plat-bord ; c’est une suite ou file de bordages, qaise mettent à plat sur les têtes de toutes les allonges, pour terminer le vaisseau dans sa partie supérieure ou œuvre-morte , et sur toute la longueur du bâtiment. _ Calme plat ; c’est Vétat de la mer lorsqu’il ne fait pas le moinûre vent. (Poésie) Vers à rimes plates ; ce sont des xers dont les rimes se sui- vent deux à deux, sans étre entre- mélées. PLATEAU, s. m., diminut. de plat , vaisselle: petit plat. (Art nilit, ) Il se dit aussi d’un #errein élevé, mais plat et uni , sur leque! on met du canon en batterie. ( Physique ) * Plateau électri- que ; c’est un plan circulaire de verre, que l’on rend actuellement électrique en le faisant tourner entre des cous- sins. La meilleure matière pou faire P L A les plateaux électriques est le cristal d'Angleterre, connu sous le nom de FLINT-GLASS (7. ce mot). Vien- nent ensuite les glaces de Cherbourg et de St, Gobin. PLATE-BANDE, s. f. Ÿ. pour origine PLAT et BANDE. ( Architect.) La plate-bande est la partie qui termine larchitecture de Vordre dorique : c’est, en général, la mème chose que la face. C'est aussi une moulure carrée, plus haute que siillante , comme sont Les faces d’un architrave, et la plate- bande des modillons d’une corniche. Plate-bande de parquet; c’est un assemblage étroit et long, avec com- partiment en losange, qui sert de bordure au parquet d’une pièce d’ap= partement. ( Arüllerie) Plate-bandèe d'af- fut; c’est une bande de fer qu’on ap ‘plique sur les touriilons d’un canon , pour le tenir ferme sur son aïfut quand on le pointe. (Jardin.) Plate - bande se dit aussi d’une bande de terre longue et étroite, destinée à élever des fleurs et des arbrisseaux odorans, PLATÉE , s. f., mème origine que PLAT. (Archi.) Massif de fondation qui comprend toute létendue du bäti- ment. PLATE-FORME,, s. f. de lita- lien pralla forma. (Art mulil.) Lieu préparé avec des madriers ou des planches de bois, pour recevoir et placer le canon que l’on veut mettre en batterie, soit sur ‘127 - des remparts, soit à un siége. ( Archi.) Plate-forme se dit aussi des pièces de bois posées sur l'enta- blement, qui soutiennent les cie- vrons et la charpente en toute Péten- due d’un combie, d’une couverture. (Hÿdraul.) Lise dit encore d’un plancher fait de plusieurs gros ajs ou madriers, qu'on fait sur plusieurs rangs de pilotis,, pour asseoir la ma- connerie. ( Jardin.) Plate-forme est encore le nom d’une espèce de terrasse pour découvrir une belle vue dans un jardin. (Marine) Plate-forme de l'épe- ron, ou de la poulaine; c’est un établissement ou espèce de plancher, 22 PLYA jormé en caille botis, en avant du vaisseau , sur léperon , entre les deux lisses supérieures des herpes, pour servir aux matelots qui s’y tiennent ou qui y passent pour aller sur le beau- pré, à poser leurs pieds. PLATINE, s. f. même origine que plat ù platcar : petile plaque. (Arquebusier) La platine est la pièce à laquelle sont attachées toutes celles qui servent au ressort d’une arme à feu. (-Ærüllerie) Plaque de plomb en sable , qui sert à couvrir la lumivre du canon. (Jimprimerie) Platine est aussi la partie de Ja presse qui foule sur le timpan , celle qui est au dessous de Parbre , et qu'on fait hausser ou bais- ser par le moyen du barreau. PLATINE ,.s. m. de l'espagnol plalina, dimin. de plata, argent : petit argent. (Minéral.) Substance métallique, blanche comme de Pargent (d'où lui vient son nom), mais plus sombre , très-fixe au feu, et plus pesante que For. Jusqu'ici Por étoit de tous les corps, le plus dense et le plus pesant ; depuis la découverte du platine, Vox n’a pus dans ce genre-là , que le se- con Tang. La dureté du platine ne le cède qu’à celle du fer; et sa tenacité le place au troisième rang, entre le cui- vre et l’argent. C’est de tous les mé- taux le plus difficile à fondre, Le platine s'allie à plusieurs mé- faux; mais laliiage le plus utile est celui qui a leu entre le plutine et le cuivre, Très-dur et très-serré, cet aïliage prend un beau poli, et sert à faire des miroirs de télescope, dont la surface est inaltérable, L’mt de travailler le platine est encore trop imparfait pour qu’on puisse prévoir tous les services que ce métal inaltérable pourra rendre aux arts. Déja les chimistes en ont fait fabriquer des creusets précieux , des évaporatoires, des cornues. On s’en est servi avec avantage pour faire des étalons de mesures, des règles, des tvpes de poids invariables. Son peu de dilatabilité peut le rendre tres-utile dans les ouvrages d’horlogerie, Si quelque jour il devient plus commun ét plus facile à fondre, il sera sans Pr L A doute employé à la fabrication des monnoies , des médaïlles, ete, Le platine vient de P Amérique méridionale, où on le trouve toujours à Pétat natif, sous la forme de petits grains anguleux, de la grosseur de la poudre à tirer. PLATONIQUE , adj de Platon, philosophe grec: qui a rapport à Pla- ton , au systeme de Platon. (Morale) Amour platonique ; celui qui ne regarde qu'aux qualités de lame , sans aucun égard aux sens. (Chronol.) Année plalonique ; c’est la révolution à la fin de laquelle on suppose que tous les corps célestes seront dans le même état otilséfoient à lacréation., Le monde ases périodes, dit Platon; à la consommation de ces périodes, 1l revient à son état d’origine , et la grande année recom- mence, ( Géom.) Corps platoniques ; ce sont ceux que l’on appelle autre- ment , et plus communément , «corps réguliers. On les appelle ainsi, parce qu'on croit que la première découverte de la propriété de ces corps est due à l’école de Platon. PLÂTRE, s. m. du grec mracès ( plastos ), dérivé de rAx4rr® (plasso ), former . figurer. (Mineral) opte ou sulfate de chaux, ou platre calciné , ou gypse, ou sélénite, est une substance très-répandue dans la nature. Le platre se divise en lames, se décrépite sur les charbons, se fond au chalu- meuu en un émail blanc. Le platre pur est inaltérable à Pair ; mais il est rarement dans cet état; il est presque toujours mélangé : celui des environs de £’aris est toujours mêlé avec une portion considérable de RD cal- caire, ce qui paroit être la cause ce la supériorité qu’il a sur les platres les plus purs. (Sculpture) On donne dans les ateliers le nom de pldtres aux statues, aux bas-reliefs, aux parties moulées en platre , d’après les restes les plus précieux de l'antiquité, et les chefs- d'œuvres des statuaires modernes. On dit, par exemple que Pon a un beau plitre de la Vénus de Médicis, de la téte de Laocoon, etc. On dit aussi direr un platre sur quelqu'un, pont dire, prendre K fieurede-son visage PAL'E avec du plitre préparé pour cet effet, PLÂTRE-CIMENT , subst. m. compose de plätre propre à être fi- guré, faconné , et de CIMENT ( #7. ce mot), propre à lier, unir et faire tenir ensemble. ( Ærchit. ) Production artificielle qui réunit les propriétés du platre que donne le gypse à celles du meil- lear ciment. Les échantillons de la pierre qui peut servir à la fabrication du plaitre-cimeut, se trouvent parmi les galets, qui garnissent les cotes de la mer, aux environs de Boulogne, Ïl suffit, poux la fabrication de cette malivre,de calciner les morceaux à un degré de chgleur semblable à celuiqui est nécessaire pour la calcination de la chaux. et de les pulvériser ensuite, en sâchant la poudre qui en résulte avec la quantité d’eau suffisante; il se dégage sensiblement de la chaleur, et il se forme une pâte qui ne tarde pas à se durcir, comme le fait le plätre proprement dit. La pierre qui en provient est inaltérable par Peau et par Pair, et elle devient assez compacte pour recevoir un certain poli. On peat en fabriquer des vases, parce qu’elle est imperméable à Peau ; on peut la faconner en ajutages, en robinets, en tuyaux de conduite. Le plétre - ciment peut être em- ployé dans toutes les constructions dans Peau, pour les fondations des jetées, des digues, des piles de ponts, dés radiers, etc. Dans Parchitecture ordinaire , il peut servir à faire des enduits, et sur-tout dans les lieux humides, Le plätre-ciment peut étre taillé comme la pierre , et employé dans tous les cas où lon fait usage du stue ef du märbre; il a toutes les condi- tions nécessaires pour être moulé en stitues. On peut faire du plitre- ciment, un pisé tres-solide, et des pierres de toute espèce, pour servir dans les constructions rurales. PLEBISCITE, s, m. composé du latin plebs, plebis, peuple, et de scilum , ordonnance : ordonnance du peuple. ; ( Hisi. romaine ) Décret , ordon- nance émanée du peuple romain, séparé des sénateurs et des patrices, sur la réquisition d’un tribuu, Les pléhiscites ne difléièrent des 123 lois, que par le nom et la manière dont on les faisoitrecevoir. PLEIGE, s. m. du latin barbare plegius, dout les Allemands ont fait pilegen , et les Anglois, pleige. ( Pratique ) Caution , d’où vient pleger , pour cautionner. LEIN, NE, adj. du lat. plenus. ( Physique) H se dit d’un espace dans lequel on suppose qu'il n’y a aucun vide. ( Blason ) Armes pleines; ce sont des armes sans brisures, et qui ne sont point écartelées. Ecu d'or plein, de gueule plein; cela signifie que dans l’écu il w’ya qu'une couleur, qu’un émail, { Marine ) Porter plein ; cest gouverner de manitre à tenir l'avant du vaisseau plus élo‘gné de la direc- tion du vent, que la ligne du plus près, en faisant avec la direction du vent, un angle moins aigu, afin de faire bien enfler les voiles, et de faire du chemin, Pleine mer; c’est-à-dire, au large, au loin des cotes. Mer pleine ; cest le plein de Veau, la haute mer, la marée haute, F7. MAREE, (Astronomie) Pleine lune ; C’est celte phase ou état de la lune dans lequel elle nous présente fonte une moitié éclairée. La terre est alors entre le soleil et la lune, et celle-ci est en opposition ; elle est dans le signe du zodiaque, directement op- posé à celui qu'occupe le soleil. Les échipses de lune n'arrivent que dans les pleines lunes, lorsque la lune se frouve précisément en ligne droite entre la terreet le soleil ; de sorte que la terre empêche le soleil de Pé- clairer, (Jardinage) Plein vent, arbre en plein vent; c’est un arbre de tige autoux de laquelle il étend ses branches honzontalement. (Prat.) Plein possessioné ; c'est la pleine maintenue et garde qui s’adjuge en justice à celle des parties qu à fe droir le plus apparent. Plein pouvoir; c’est un pouvoir sans restriction, /7. POUVOIR. PLENIPOTENTIAIRE, s. m., et adj. du lat. plenus, plein, et de poientia, puisance : celui qui a une commission ou un plein pouvoir d'agir. 124 PLE ( Diplomalie ) 1 se dit particu- lièrement des ambassadeurs que les gouvernemens envoient pour traiter de paix , de mariages et autres aflaires importantes, PLEONASME, s. mas. du grec MREOVA TAC (pléonasmos ), dont la racine est œaéos (pléos) plein: abondance, superfluité. ( Elocut.) Figure de construction opposée à Pellipse. On appelle pléonasmes , les ex- pressions superflues qui se trouvent dans une phrase, et dont la suppres- sion wempècheroit pas que le sens füt moins entendu ; et pius particu- lisrement encore les répétitions qui se trouvent dans les idées, quoique les expressions paroissent différentes. PLEROSE , s. m. du grec mañ- pans ( plérosis), véplétion, pléni- tude , dérivé de ramptw ( pléroo ), remplit. (Héd.) Réplétion , ou rétablisse- ment d’un corps que les maladies où des (A acualions trop Copieuses avoient épuisé, PLÉTHORE , s mas, dn grec man8@p2 (pléthora), xéplétion, plé- nitude , du verbe &a%æ, remplir, combler, (ed. ) La pléthore , dit Boër- rhave, esi une quantité de sang louable , plus grande qu’il ne faut, pour pouvoir supporter les change- mens qui sont inévitables dans la vie, Sûus occasionner des maladies. PLETHORIQUE , adj. méme origine que PLETHORE. ( éd. ) On appelle ainsi ceux qui ont beaucoup de sang, ou qui ont une pléthore. À PLEURESIE , subst. f. du grec masvpiris ( pleuritis ), de æaspa ( pleura ), plèvre. ( Med. ) Douleur de côté, pi- quante et tres-violente, causée par Pinflammation de la plèvre, et sou- vent aussi de la partie interne du poumon, accompagnée de fièvre aiguë, de difficulté de respirer, et ordinairement de toux et de crachats sanguinolens, qui deviennent ensuite rouiilés et jaunes, Fausse pleurésie ; c’est une dou- leur de coté, sans fiévre, sans soif, ef souvent sans toux ,; causée par une Jymphe ou sérosité ècre , engagée 1 5 Bai dans Va plèvre , où dans les muscles intercostaux. PLEURO-PNEUMONIE , s. f, du grec mxsvox ( pleura), plevre, et de wvebuuv ( pneumon ), le pou- mob, ( éd.) Espèce de pleurésie, com- posée d’une vraie pleurésie et d’une péripneumonie, €’est-à-dire , dans laquelle la plèvre et les poumons sont enflanimés, PLÈVRE, s. f. du grec æasupa (pleura ), cote. (*Méd. ) C'est le nom de la mem- brane qui tapisse la parois intérieuie des côtes, PLEXUS , s, m. Mot ltin, parti- cipe de pleclo , entrelacer. (Anal, ) Espèce de filet, ou com- plication de vaisseaux. Plexus choroïde ; c’est un amas de vaisseaux dans le cerveau. Plexus de nerfs; ©’est ne union de nœuds , ou plusieurs nerfs qui forment une espèce de filet. ‘PLI, s. m. du latin plica, pli, ou plico, plier: un ou plusiems doubles que Pon fait à une étoffe , à du linge. ( Peinture, sculpture) Plis. Foy. DRAPERIS PLICATILE , adj. du latin pli- catilis, de plica, pli : susceptible de plissement, ( Botan.) La corolle du Hseron est plicatile par le sommeil : elle sé- panouit pendant je jour, et se ferme avant la nuit. PLINTEE , s. m. ou f. du grec æxidoc ( plinthos), brique. (Architecture) Membre darchi- teciure carré et plat, que lon met aux bases et aux chapiteaux des co- lonnes ; il est ainsi appelé, parce qu’il a la figure d’une brique. PLIQUE , ou PLICA , s. Î. du lat. plice, pli. ( /Héd. ) Maladie endémique, très-commune dans toute la Pologne; elie consiste dans un entaitillement ou entrelacement extraordinaire des cheveux , lesquels sont tellement collés ensemble, qu’ils forment un spectacle monstrueux, Lorsqu'on les coupe, ou qu’ils se rompent , ils ré- pandent du sang; le malade est at- taqué de maux de tête hormibles, sa AE) vue s’affoiblit , et il court souvent risque de la vie. Cette maladie at- taque sur-tout les juils qui vivent dans ces contrées, PLISSE , adj. du latin plicalus, fait de plica, pli : qui a des plis. ( Botun. ) Les feuilles de beau- coup de plantes sont plissées avant leur développement , et leurs plis suivent les nervures, PLOMB , subst, m. du pluinbui. ( Mineral. ) Métal gris, bleu ou livide, non acidifiable, ductile et facilement oxidable: le cinquième dans l’ordre de ja pesantenr, et le dernier dans celui de la dureté; le septième dans lordre de la dnctilité, et le sixième dans celui de la vola- tiité. On n’a point encore trouvé le plomb vatif pur et isolé; la nature le présente toujours mélé avec des subs- tances étrangères, latin Quand on veut essayer une mine de plomb ,on commence par la griller pour en dégager le soufre ou Par- senic , ensuite on la fond ; après quoi on coupelle le culot obtenu, afin de connoître la quantité d’argent qu’il contient. : Le plomb dans son état d’oxide, est le plus vitrifiable de tous les métaux. fl s'unit très-bien à la silice et aux autres terres. Il donne au verre une densité homogène, plus de pesanteur , et une sorte d’onctuosité qui le rend susceptible d’être taillé et poli plus aisément, Il augmente sa propriété réfringente, et constitue le FLINT-GLASS,. Por. ce mot. Les différens oxides de plomb ser- vent dans la peinture, parce qu’ils s’unissent très-bien aux huiles, On prépare avec Poxide de plomb, Pantimoineet le sel marin, un jaune fort beau , connu sous le nom de jaune de Naples. N Le plomb oxidé par les vapeurs du vinaigre forme ce qu’on appelle Le blanc de plomb. La litharge, qui est un oxide de plomb, sert à rendre les huiles, sicca- tives, en leur fournissant de l’oxigene. Le plomb uni à Pantimoine four- nit le métal des caractères d’im- prumerie, ( /Héd. ) Les médecins ont donné PITLO 195 le nom de plomb à une maladie dont les vidangeurs sont quelquefois attaqués. Elle consiste dans une suf- focation et une Hpothymie que la vapeur maligne des privés leur cause subitement , et qui les fait périr en peu de tems, si on ne les fait vomir avec une potion émétisée, ( Marine ) Plomb : plomb de sonde, Voy. SONDE, ( Géom.) Ligne à plomb , ou simplement plomb ; c’est un instru- ment qui sert aux macons et autres ouvriers À élever perpendicuülaire- ment leurs ouvrages , et ordinaire- ment composé d’une ficelle, à Ta quelle est attaché un morceau de plomb. PLOMBAGINE , s. f. du latin plumbaso, plumbaginis , parce que lies anciens prenoient cette substance pour une mine de plomb. (MWinéral.) Substance minérale qui a été long-tems confondue avec le molybdène : cette substance porte différens noms; on l'appelle carbone de fer, crayon noir, potelot, mine de plomb. Elle laisse sur le papier des traces noirâtres. Sa surface est grasse et onctueuse, On trouve la plombagine aux Pyrénées, en Espagne, en Allema- gne ; mais nulle part elle n’est aussi pure qu’en Angleterre, Aussi les An- giois en ménagent-ils Pexploitafion avec art : is n’en retirent. qu’une petite quantité à la fois, et ils fer- ment ensuite la mine. Monsieur Conté est parvenu à imiter la plom- bagine d'Arvgleterre, ou à la préparer artificiellement, de manière à rem- placer parfaitement les crayons an glois, PLONGER , v. n. du latin plumbiare, faive comme le plomb, enfoncer comme le plomb. (Physique ) C’est l’art où l'action de descendre dans l’eau jusqu’à une profondeur considérable, et d'y rester assez long-tems. Ona imeginé différentesméthodes et différens instrumens pour rendre Part de plonger plus sûr et plus aisé, Le grand point est de procurer au plongeur un aix frais, sans quoi il n’est pas possible qu'il reste long- terms dans l’eau , car il ÿ périvoit. La plus importante de ces inven- 126 PLU tions est /a cloche du plonseur ; mais malgré les additions et es per- fectionnemens qu'on y à laits, elle n’est plus d’usagc ; parce qu'elle en- traine avec elle op: d’embarras et top d’inconvériens. Le plus grand de tous, el qui est inévitable , c’ést la grande densité que Pair acquiert dans la cloche, par la gande pression qu’il éprouve te Ja part de Peau, à une grande profondeur. Cet air, ainsi comprité, comprime à son tour toutes les parties du corps du plongeur, soit exté- riemement , suit intérieurement , et par cette pression fait rompre les vaisseaux sanguins , et occasionne des crachemens de sang. PLUIE, s. Ê. du latin pluvia. ( Physique ) On appelle pluie Peau qui se détache des nuages, et qui tombe en fcrme de gouttes. Comme ja pluie west autre chose que les vapeurs qui se sont élevées dans latmosphère , et qui, en se condensant ensuite, se réunissent et tombent en fornie de gouttes, elle doit etre d'autant plus fréquente qu’il s'élève une plus grande quantité ce ccs vapeurs. il s’en élève davantage au dessus des mers et des granüs lacs qu’au dessus des terres qui fournis- sent moins à l’évaporation, Voiià pourquoi les pluies , toutes choses ‘sales d’ailleurs, sont beaucoup plus fréquentes dans les vo'sinages des cotes , qu’elles ne le sont dans le mibeu des continens et des grandes äles. C’est encore la raison pour la- quelle le vent d’ouest et le vent de sud nous donnent souvent de la pluie ; car le vent d'ouest nous ap- porte les nuages formés par POcéan, et le vent de sud nous amtne ceux qui ont été formés sur la Méditer- ranée. Foy. MET EORES. PLUMAGE , s. m. de PLUME, voÿ. ce mot, ( Ornuhol.) L'ensemble de toutes les plumes dont le corps des oiscaux #st revêtu. PLUMASSEAU, s. m. de PLU- ME. Voy. ce moi. ( Chirur.) Lesplumasseaur sont plusieurs brins de churpie, unis les uns aux autres, repliés par leurs ex- trémités, et applatis enire le dos d'une muin et la jaune de l’anire. PLU Leur usage est d'arrêter les Wéior ragies lgeres ; de tenir les plaies et les ulceres ouverts, de peur qu'ils ne se recollent avant que le fond suit détergé ; de les consolider par le moyen des onguents , des digestifs ou du baume dont on les couvre , ete. : Le mot de plumasseuu vient de ce que les anciens, qui nmavoient “point l’usage de la charpie, se ser- voient de plumes cousues entre deux linges. PLUME, s. f. du latin pluma. ( Oruithol. ) Ce qui couvre les oiseaux et sert à les soutenir en air. (Diplomatig.) Plumes à écrire ; pour tracer des caracteres sur le bois et sur les métaux, on se servit cu bürin , ( voy. BURIN ). Le style fut employé quand on voulut éoie sur des tablettes enduites Ce cire, ( voy. STYLE). Le parchemin et le papier exigeant un instrument plus délicat ; on prit un yoseau , (voy: ROSLAU). Les Tuues, les Grecs et les F'ersaus se servent encore du roseau, On ne sait pas au juste à quelie date remonte lusage des plumes d'oiseaux ; on présume qu'il à com- mencé au cinquieme siecle; mais en sait qu’ii étoit généralement adopié en Europe , au dixième siècle. ( Dessin) Dessin à la plume ; celte manikre de dessiner a été sou- vent praliquée par les anciens pein- tres. L'raitée avec facihté , elle n’est guère moins expéditive que celle de dessiner au crayon, el elie est suscep- tible de beaucoup d’esprit et de gout. On a un grand nombre d’études à ja plume , faites par le Titien. Quelques peintres ont dessiné c?urne plume fine et légère; d’aulres se sont servi d’une grosse plume comüuite avec feu ; et en apparence ;, sans aucun art ; prodiguant l’encre pat taches , l’étendant même quelque- fois avec le doigt. ils ont produit , dans cette manière brutale , des ouvrages justement admirés des con- noisseurs, La plume est aujourd’hui généra- lement abandonnée par les peintres ; ils ne l’empioient plus guere qu’à l'aire le trait de leurs dessins au lavis, Le lavis peint mieux que la plume, mais il ne dessine pas avec taut d’es- ‘ PLU prit, et rend moins bien le caractere des différens objets. PLUMEAU , ou PLUMASSEAU, s. m. de PLUME. ( Peinture ) Espèce de balai fait avec de fortes plumes de dindons , qui sert aux peintres pour oter la poussière avant d’appliquer la pein- iure, PLUMEUX , adj. de plume. ( Bolun. ) Barbu comme une rlume ; c’est-à-dire, garni longitu- dinalement @é deux rangs opposés de poils longs ; ou bien composé de parties gréles , et ainsi garnies de poils. \ PLUMITIF , s. m. corruption‘de primitif. ( Pratique ) Le papier original et primilifsux lequel le greffier de Pau- dience écrit sommairement et en abrégé le jugement, à mesure que le juge le prononce, Greffier plumitif, ou au plumitif; c’est celui qui tient la plume à l’au- dience. PLUMULE , s. f. du latin plu- mula, diminut. de pluma , petite plume. ( Botan. ) La plumule est la partie supérieure de embryon. Dès que l@mbryon a acquis assez de force , Pépiderme de la semence se rompt, ses lobes s’écartent, la Farm di s’élève et lä radicule des- cend. La plumule , destinée à de- venir tige , sort de terre accompagnée de ses lobes changées en feuilles sé- minales, qui périssent aussitot, PLURALITE , s. f. du lat. p/u- ralis , plurier , de plusieurs : qui renferme plusieurs; plus grande quan- tité, plus grand nombre, ( Bolt. ) Pluraliié, avoir la pluralité ; c’est en parlant d’une assemblée délibérante , avoir pour soi le plus grand nombre de suf- frages. Pluralilé absolue; c’est la moitié plus un au moins de la totalité des suffrages. Pluralité relative ; c’est celle qui ne se forme que de la supériorité da nombre des voix qu’a un concurrent, relativement aux autres concurrens, (Æstron,) Pluralité des mondes; la ressemblance que Pon trouve entre des plauttes et la terre nous conduit " PNE 127 naturellement à pensér qu’elles sont destinées à recevoir et à nourrir des êtres vivans et infeiligens comme nous, et qu’elles sont habitées. Delà nait la plüralité des morales. Elle a Cté,soutenue par les plus anciens philosophes , et depuis par Huyghens et par Fontenelle, #. MONDÉ. PLURILOCULAIRE, adj. du lat, plures , plusieurs , et de loculi, loges. (Botan.) Qui a plusieurs loges, Foy. LOGES. PLUS , prépos. du latin plus, davantage. ; ( Algèbre.) On se sert de ce mot en algebre pour signifier l'addition. Son caractère est +. Ainsi, l’expres- sion algébrique 4 + 10 = 14, signifie que quatre plus dix sont égaux à qua- torze. Toute quantité qui n’a point de signe et qui commence une phrase algébrique, est censée avoir le signe +. L'opposé du signe + est moins —, F. MOINS. PLÜVIOSE , s. m. du latin p/u- viosus , fait de pluvia, pluie; plu- vieux. (Calendrier françois) Cinquième mois de la république francoise. Ce mois ,; Qui a 30 jours comme les autres, commence le 20 janvier et finit le 18 février; mais dans l’année qui suit immédiatement l’année sex- tile, ce mois pluvidse commence le 21 janvier et finit le x9 février, parce que lPannée sextile a six jours com- plémentaires , ce qui retarde d’uu jour le commencement de l’année suivante, On lui à donné le nom de pluviose , parce que dans ce mois-là 1! tmbe ordinairement beaucoup de luie, PNEUMATIQUE, s. f. et adj, du grec œyeèuz (pneuma), air, vent. ( Physique ) Science qui a pour objet les propriétés de l'air et les lois que suit ce fluide dans sa gravitation , s4 condensation , sa raréfaction , son élasticité, etc. * (Chimie) Chimie pneumatique; c’est la partie de la chimie qui traite des gaz. #7. AIR , ATMOSPHERE. Machinc preumalique. V. MA- CHINE. s PNEUMATOCELE , s. f, du grec mvsèpea, air, vent, et de xan (hélé), tumeur, 128 PNE (C hirurgie) Fausse hernie du scrotum , causée par un amas d'air ou de vent qui le gonfle, PNEUMATO-CHIMIQUE, adj. du grec myeèpaa }CUMA), air, vent, et de yuusia (chumela ), chimie, ( Chimie) Appareil chimique qui sert , au moyen de l’ean ou du mer- cure, à se rendre maire des suhs- tances aérilormes, #7. HYDRO- PNEUMATIQUE. PNEUMATOLOGIE , s. f. du gr. AFVEUUX (pneuma ) , ar, vent, €s- prit , et de aéycs (logos), discours, traité. ( Philos.) Traité des substances .spirituelles. PNEUMATODE , adj. du grec myeèpua (prneuma } , air, vent. (/Héd.) Celui dont la respiration est courte et frquente , suivant By- pocrate. Galien dit quon s’en seit quelquefois pour signifier une per- sonne dont le ventre est distendu par des flatuosités. PNEUMATOMPHALE , s. f. du grec ævsèpsa (preuma ), air , vent, et d’ouparoe( omphalos ) , le nom- bril. ( Chirurgie) Fausse hernie du nombiil causte par des vents, c’est- à-dre , par un amas d'air qui gonfle cette parlie. PNEUMATOSE , s. f, du grec myedua (preuma) air, vent. (/Héa. ) Enflure de l'estomac cau- sée par des flatuosités. Quelques-uns entendent encore par ce terme lélas boration des esprits dans le cerveau et dans les nerfs. PNEUMOGRAPHIE , s. f. du gr. Tea (pneumôn ), le poumon , et de ypagn (graphé ), description, (Anat.) Patie de Panatomie qui a pour objet la description du pou- mon. PNEUMOLOGIE , s. f. du grec mvetpuy (preumon), le poumon, et de xcyoc (logos), discours, traité. (Anal. ) Partie de l'anatomie qui traite des usages du poumon. PNEUMONIE , s. f. du grec æyei- pe ( pneumon \ poumon. Méd:) Maladie du poumon. PV. PRTAISIE, Dela on appelle preumoniques POE les remèdes qui sont propres PNEUMONIE. PNEUMOTOMIE , s. f. du grec aval (prieumon) , le poumon , et de réyavæ ( lemno ) couper , inciser. ( Anal.) Partie de anatomie qui a pour objet la dissection du pou- mon, ; PODAGRE , s. et adj. du grec æoÿs (pous), génit. modos (podos), pied, et d'éypa (agra) ; prise , Cap- ture : pris par les pieds. (/Héd.) Goutte qui attaque les pieds. Il se dit aussi de celui qui a la goutte aux pieds. PODESTAT , s. m. Mot italien. (Econ. polit.) Titre d’un magis- trat, d’un officier de justice et de police dans plusiears villes d'Italie. PODOMETRE, s m. du grec moûc (pous), génit. rodoc (podos), pied, et de pérpoy (metron) , me- sure : Cconfe-pas. (Mécan.) Machine à rouage qu’on atfache dans une voiture: par sa cor- respondance avec les roues de la voi- ture, son aiguille fait un pas à chaque tour de roue, et la route se trouve mesurée. F. ODOMETRE. POËRLE ou POILES s. m. du lat. barb. pisale. (Æcon. dom.) Sorte de fourneau de terre ou de fonte, avec lequel on chauffe une chambre. Le meilleur des poéles seroit celui qui produiroit, dans un appartement, avec une quantité donnée de combus- tible, la plus grande chaleur possible, Les poéles de métal sont ceux qui produisent la chaleur la plus promypte et Ja plus vive; mais du moment que leur fempérature s’élève à un certain degré, ils dépouillent Pair de Pap- paitement d'une partie de son oxi- orne. Telle est la cause du malaise que les poêles de métal occasionnent aux personnes délicates, et qui fait généralement préférer les poëles de faïence, dont la chaleur est plus dou- ce, plus égale et plus saine. #7 PHLOSCOPE, FUMIVORE. POËME , s. m.du grec moñnux (poiéma) ouvrage, dérivé de roréæ (poiéo), faire, composer, Poëme historique; celui qui n’ex- pose que des actions et des ME 0 réels FAQ | POE réels, et tels qu’ils sont arrivés dans Pordre naturel. Poëme philosophique ; celui qui consiste à établir des principes de physique, de métaphysique et de mo- rale, à raisonner, prouver, citer des autorités et des exemples, et à tirer des conséquences. Poëme didactique; celui qui ne contient que des observations relati- ves à la pratique des préceptes propres à régler chaque opération dont le succes ne peut être bien assuré qu’en suivant certaines méthodes, comme sont les opérations des arts. Poëme épique ; voy, POESIE , s. f. du potésis ) , action , poiéô ) faire, composer. La poésie est le tableau de la belle nature peinte dans le discours, selon des règles , soit naturelles ; soit arbi- traires. Ondistingue trois sortesde poéste : celle des choses, celle des idéeset des sentimens , et celle du style. La première consiste dans le choix des objets, et de leurs attributs ou convenances. La seconde, dans la manière plus parfaite de saisir, combiner, rappro- cher ces objets, de se les approprier , d’en faire sortir l'intérêt, agrément ou le merveilleux. La troisième, dans nn style supé- rieur à celui de la prose , plus limé , a hardi , plus frappant par les mots, es tourset les constructions. On resserre quelquefois le sens du mot poésie; alors il ne signifie que le style poétique, ou bien les règles de la versification , qui n’en sont que les branches. 7. STYLE, VERS, VERSIFICATION, HARMONIE. (Peinture , Sculpture) La poésie de Vart consiste à voir son sujet et à lPexprimer. L'artiste est poëte quand il crée ; il n’est que peintre quand il copie ou qu’il imite. L'artiste est poële quand il voit son sujet tel qu’il a dû se passer, quand il s’en représente les personna- gesavec une beauté dont ils manquè- rent peut-etre, avec une expression peut-être plus vraie, plus vive, plus afaite que celles qu’ils eurent en effet. Il est poëte , quand après avoir \ créé ce tableau vivant dans son ima- Tome 111. + La EE. E moins de” moiéæ POE 129 gination, il en conserve assez long tems, assez fortement l'empreinte, pour la porter également vive, égale- ment expressive sur la toile ou dans le marbre. Raphaël fut un poëte sublime, quand , ayant donné à l’archange Michel , une figure vraiment ansé- lique, il le présenta étouffant le dé- mon, sans avoir besoin de le tou- cher. Il fut un poëte noble et tran- quille dans son école d'Athènes : il fut un poëte impétueux dans legrou- pe inférieur de sa transfiguration. POETIQUE, s. f. du grec mosnrsxÿ Goes Part de faire les vers. 0y: POESIE. ( Poésie ) Ouvrage élémentaire où l’on trace les règles de la poésie. Dans le tems où la poésie étoit dans son enfance, les élémens qu’on en a donnésétoient faits pour des en- Pur À mesure que lart s’est élevé, idée s est agrandie , et les préceptes n’ont èté que les résultats des bons et des mauvais succès, Aristote a fait une poétique que lon admire, Horaæ, Castel Vetro, Vossius, Scaliger, ont aussi fait des poëliques en latin et en italien. La Menardière , Hedelin, Despréaux , en ont écrit en françois. Le premier qui a écrit de Part poétique francais, est un nommé Sibilet, qui a donné les règles de toutes les poésies qui étoient en usage du tems d'Henri If. Quoique la poétique d’Aristote ne procède que par induction, de l’exem- ple au précepte , elle ne laisse pas de remonter aux principes de la nature : c’est le sommaire d’un excellent traité; mais elle se borne à la tragé- die et à l’épopée; et soit qu’Aristote, en jetant ses premières idées, eût négligé de les éclaircir ; soit que l’obs- curité du texte vienne de l'erreur des copistes , ses interprètes les plus ha- biles sont forcés d’avouer quil est souvent malaisé de l’entendre. Le poème de da contient des détails pleins de justesse et de goût sur les études du poëte, sur son tra- vail, sur les modeles qu’il doit sui- vre; mais Ce poëme , ainsi que la poétique de Scaliger , est plutôt l’art d’imiter Virgile , que l'art d’imiter la nature. La poétique d’Horace est le modèle des poèmes didactiques , et Jamais cn POI n’a rénfermé tant de sens en si peu de vers. Lalienaye , imitateur d'Horace , à joint aux préceptes du poëte latin , quelques regles particulières à la poé- sie françoise , et son vieux style , dans sa naïveté, n’est pas dénué d’a- grément; mais le coloris, lharmo- nie, l'élégance des vers de Despréaux, Vont eflacé. Cet ouvrage excel- lent et vraiment classique , l’art poé- tique francois, est tout ce qu’on peut attendre d'un poëme : il donne une idée précise et lumineuse de tous les genres, mais il n’en ap- rofondit aucun. POIDS, s. m. du lat. pondus, ou du latin barbare pensunn. (Mécan.) Un corps sollicité par la pesanteur, est capable de faire équilibre à un certain obstacle qui s’opposeroit à son mouvement. Soit qu'il agisse sur cet obstacie par la percussion, soit qu’il agisse par la simpie pression. Le corps, considéré sous ce point de vue, est appelé poids. F. PESANTEUR. ( Commerce) Poids se dit aussi des corps réglés et étalonnés , qui ser- vent à mesurer dans queile proportion un corps est à l’égard d’un autre. Les poids sont diflérens suivant les eux et lestems. Poids nouveaux; ce sont des poids ordonnés par décret de la con- vention nationale, du 18 germinal de l'an HI. Chacun de ces poids est une partie décimale du poids du mnètre cube d’eau distillée; en divi- sant ce poids toujours de dix en dix, on arrive à un pelit poids appelé gramme, et que l’on prend pour lPu- nité de poids. V, GRAMME£, DE- CIGRAMME, CENTIGRAMME , LECAGRAMME, HECTOGRAM- M£ , etc. POIGNET, s. m. du latin pugnus. F. CARPE. POIL , s. m, de Pital. pelo , fait du lat. pilus. 1ÿo0 ( Anat.) Ce qui croît sur la peau de l'animal, en forme de filets déiiés. Les poils sont à peu pres de la meme nature que les cornes ; mais ils ne se dissolvent pas dans Peau. ( Héd. ) Poil est aussi le nom d’une maladie des mamelles. #. TRICHASIS. POI (Botan.) Poils ; ce sont des fila= mens tres-déliés, cylindracés, et le plus souvent flexibles , qui naissent de l'écorce de diverses parties des végétaux. . POILU, adj. du latin pilosus ; fait de pilus, poil. ( Botan. ) Garni de poils longs, mous et distincts. POINÇON, s. m. du lat, punctio, fait de pungere, poindre , piquer, percer. ( Technol. ) Instrument de fer {tal , qui sert à percer, à mper , à imprimer, etc. , v. ac. et n. du latin pungere , piquer. (éd. ) Piquer, causer une dou- leur aiguë. La goutte ne commence qu'à poindre. Je sens une douleur qui me point dans le coté. POINT , s. m. du lat. punclum , fait de pungere , percer, piquer. ( Méd. ) Point; c’est un élance- ment de douleur qui prend principa- lement au coté et au dos, qui fait une douleur porgnante. ( Anat.) Point se dit de quelques parties du corps, et dans ce sens il signifie une petite marque ronde. On dit le point saillant , pour désigner les premiers élémens du cœur dans le fœtus. Les points lacrimaux, etc. pour deux ouvertures qui se trouvent dans le grand angle de l'œil, sur le bord des paupières. ( Géom.) Euclide définit le point, une quantité qui n’a point de parties, ou qui est indivisible. WVoif dit que le point se termine soi - méme , de lous colés , ou n'a d’au- tres limites que soi-méme. D’A- Jlembert paroit avoir mieux rencontré, en disant que le point, la ligne, la surface, n’existent que par une abs- traction de esprit, parce qu’il n’y a réellement ni points, ni lignes, ni surfaces, tout Cé qui existeayant trois dimensions. Mais comme cette ex- plication ne fait pas une définition , il vaut mieux dire que le point est l'extrémité de la ligne, comme la ligne est Pextrémité de la surface, comme la surface est extrémité du solide. Ainsi, le point peut etre re- gardé comme, le lieu où une hgne PO droite ou courbe cesse d’être conti- puée. (/Hathémal, transcend.) Point simple d'une courbe ; c’est un point telque, quelque direction qu’on donne à ordonnée, elle n’aura jamais en ce poil, qu'une seule valeur, à moins qu’elle ne soit tengente, auquel cas, elle aura deux valeurs seulement. Point singulier; c’est un point où l’ordonnée étant supposée tou- chante , peut avoir plus de deux valeurs. ‘Tels sont les points d'in- flexion , de rebroussement, de ser- pentement, etc. Point double, triple, quadruple, multiple ; c’est un point commun, où deux, trois, quatre, etc., et en général, plusieurs bianches d’une courbe se coupent. (Hécan.) Point d'appui; c’est, dans une machine, la partie autour de iaqueile les autres se meuvent , et sur laquelle elles sont portées. Dans un levier, par exemple, c’est le point sur lequel le levier se meut; dans une balance, c’est le point de la chasse sur lequel repose Paxe du fléau. Le point d'appui peut être regardé comme une froisieme puissance qui fait équilibre à la force motrice et à la résistance, ou qui concourt avec l’une des deux pour porter Peffort de l’autre. ( Hydraul.) Point de partage ; c’est le bassin où l’eau s’étant rendue, se distribue par plusieurs conduits, en différens endroits, tels que sont les châteaux d’eaux , ou bassins de dis-* tribution, Point de sujétion ; QE déterminé d’où part un ni emeft , et celui où 1l doit finir un nivel- lement en pente douce. Dans un autre nivellement, le point de su- Jélion est la hauteur déterminée d’où Von part, ou la hauteur du lieu où doit se rendre l’eau. ( Perspective ) Point, dans la perpective , est un mot dont on fait usage pour marquer les différentes parties ou les différens endroits qui ont rapport au plau du tableau. /oy. PLAN DU TABLEAU. Point de vue ; c’est un point où le pian du tableau est coupé pax une ligue droite tirée de Pœil perpeudi- P'O:.1I culairement au plan. Ce point est dans Pintersection du plan horizon- tal avec le plan vertical. Quelques: auteurs appellent ce point, le point principal , et ils donnent le nom de point de vue, au point de division, au point où l'œil est actuellement placé, et où tous les rayons se terminent. Point accidentel; voy. ACCI- DENY'EL. (Catoptrique, dioptrique) Point e concours ; c'est celui où les rayons Cconvergens se rencontrent. On POS plus ordinairement le foyer. . FOYER, Point d'incidence ; C’est le point sur la surface d’un miroir, ou d’un autre corps où tombe un rayon. #7, INCIDENCE. e. Point de dispersion ; c’est celui où les rayons commencent à être divergens. On l'appelle ordinairement le foyer virtuel. Point objectif ; c’est un point géométral dont on demande la re- présentation sur le plan du tableau. Point radieux ; c’est le point qui renvoie, ou duquel partent les rayons. Point de réfraction; c’est le point où un rayon se rompt sur la surface d’un verre, ou sur toute autre surface réfringente. #7. REFRACTION. Point de réflexion ; c’est le point d’où un rayon est réfléchi sur la sur- face d’un miroir, ou de tout autre corps. ( Electricité) Point lumineux ; c’est le nom que l’on a donné au petit point de lumière que l’on aper- çcoit à la pointe d’un conducteur, la plus éloignée du globe, lorsque ce conducteur a été électrisé par un globe de soufre, ou de cire d’Espagne, ou de toute matitre résineuse. On a aussi donné le mème nom au petit point de lumière que Pon apercoit à l'extrémité d’une pointe, que lon présente à une distance convendble d’un corps électrisé par un globe, un platean , ou un tube de verre. Points électriques ; on appelle ainsi les extréniités pointues des corps électrisabies par communica- tion, auxquels on attribue la pro- priété de tirer plus nié et 2 LE 105 1932 L'ONU de plus loin le feu électrique d’un corps actuellement électrisé , devant lequel on le présente, quand le feu vient des corps obtus. C’est cette pro- piété qu’on appelle pouvoir des pointes, etque Francklin aremarqué le premier. (Astron.) Points cardinaux ; ce sont les quatre points de Phorizon, appelés le Nord , le Sud , FOecident et l'Orient. 7. CARDINAUX. Points collatéraux ; ce sont: les quatre points de horizon placés entre les points cardinaux , et à égale distance de chacun des deux voisins. Par exemple , celui qui est placé entre le nord et l’est, s’appelle nord- esL etc. Points équinoxiaux ; ce sont les deux points deg'écliptique qui cou- pent l'équateur. F7. EÉQUINOXIAL. Points solsüciaux ; ce sont les deux points de Péchiptique les plus éloignés de l'équateur. #7, SOES- TICE. Point de la plus grande et de la plus petite distance ; voy. AP- SIDE, Point culminant; c’est le point de Pécliptique situé dans le méri- dien. ( Harine ) Point se dit aussi du calcul du chemin qu'a fait le vais- seau pendant les vingt-quatre heures ; calcul que les ofliciers font chaque jour, ordinairement à midi , apres avoir fait Pobservation de la hauteur du soleil à son passage au méridien. D’après ce travail , ils doivent mar- quer sur la carte le point ou le lieu précis où ils estiment que se trouve je navire ; C’est ce qu’on appelle faire son pot. Point de partance; c’est le point que lon fixe sur les cartes marines au moment de perdre la vue des terres du pays d’où l’on part. #. PARTANCE. (Musique ) Point, en musique, signifie plusieurs choses différentes. Le point, pris comme valeur de note gaut toujours la moitié de celle qui la précede. Ainsi, après la ronde, le point vaut une blanche , apres la blanche une noire, etc. Point d'orgue où point de repos; c’est une espece de € renversé avec POI un point dans le milieu, que lon met sur la note finale d’une partie pour marquer qu'il faut continuer le son de cette note jusqu’à ce que les autres parties arrivent à leur conclu- sion naturelle, Points délachés ; ce sont des potats que lon place immédiate- ment au dessus ou au dessous de la tête des notes , ef qui avertissent que les notes ainsi ponctuées doivent étre marquées par des coups de langue ou d’archet , égaux, secs et détachés, (Manufact.) Point se dit encore des ouvrages de dentelles, faits à Pai- guille ; peint d'Alençon , point d'Angleterre, point d Argentan. Voy. DENTELLE. POINTE , s. f, mème origine que POINT. Bout piquant et aigu de queique chose que ce soit, Re Pointe se dit de la dé- fense dun cheval qui, pour résister au cavalier , s'élève et se plante sur les pieds de derrière. (Chasse) Pointe se dit encore du vol d’un oiseau qui s'élève vers le ciel. (Sculpture) Pointe est aussi un outil bien acéré dont les sculpteurs en marbre se servent pour ébaucher leurs ouvrages. ( Gravure ) Pointe est encore un instrument dont on se sert pour gra- ver à leau-forte, Ainsi, on dit que Callot avoit une pointe ferme et spi- uituelle ; Rembrandt une pointe sa- vante et pittoresque; Labelle une pointe fine et badine. Op dit dans un autre sens ,potnle maigre, pointe timide. terres précieuses) Les lapidaires appellent@ointes naïves certains diamans bruts d’une forme extraor- dinaire. (/Harine) Pointe, dans le lan- gage des marins, signifie une langue de terre qui se prolonge dans Ja mer, moins avancée et moins élevée qu’un cap. Pointe se prend anssi pour aire de veut ou rhumb , d'après la forme eu pointe des trente-deux divisions de la boussole on rose des vents. Ainsi, on dit qu’un vaisseau navigue à six pointes pour dire qu’il tient le plus près du vent, sous un angle PiOTE de six fois onze degrés quinze mi- nultes. Pointe de bouline ; on dit qu’un vaisseau va à pointe de bouline pour dire qu’il tient bien exactement le plus pres du vent avec ses boulines bien roidies au vent. ( Æloeut.) Pointe ; on appelle figurément pointe d'esprit, ou sim- plement poënte , une pensée qui sur- prend par quelque subtilité d’imagi- nation, par quelque jeu de mots ; et on appelle pornte d'épigramme, la fin d’une épigramme terminée par quelque pensée fine et brillante. POINTER , v. a. du lat. pungere, porter des coups de la pointe d’une épée, diriger quelque chose vers un point, (Ærtillerie) Pointer se dit d’une pièce de canon quand on la met en mire, et que l’on veut tirer à quelque chose, (Marine) Pointer la carte ; c’est désigner sur la carte marine le lieu où l’on estime que le navire est ar- rivé chaque jour à midi; ce qui se fait en prenant la latitude et la longitude du point d’arivée avec deux compas, et marquant le point de leur rencontre où Pintersection des deux lignes. /’oy. POINT, (Musique) Pointer, en termes de musique , c’est, au moyen du point, rendre alternativement lon- gues et brèves des suites de notes na- turellement égales. POINTILLER, v. a. dimin. de pointer , faire de petits points. (Peinture et grav.) C’est former un assemblage de traits séparés les uns des autres, Daus les ouvrages en miniature , on ne travaille ordinairement qu’en poinhllant. Delà pointillé ou poin- tillage , pour action de pointiller. ( Botan.) Pointillé se dit de ce qui est marqué de très-petits pornts , tantôt concaves , tantot protubérans , quelquefois transparens. POISON, s. m. du latin potione, ablat. de potio, comme empoisonner vient d’smpolionare, Ce mot a été autrefois pris en bonne part. (Méd.) Poison se dit en général de tout ce qui, étant avalé ou ap- pliqué au corps, produit sur lui au PO 133 changement tel qu'on a tout lieu de craindre des maladies cruelles ou Ja mort, ou des impressions qui sub- sistent toute la vie, Les médicamens diffèrent du poi- son en ce que les changemens qu’ils opèrent tendent à la santé, au lieu que le poison tend à la maladie ou à la mort, POISSON, s. m. du latin pis- cione , ablat. de prscio , augmentatif de piscis. ({chtiologie ) Animal qui naît et qui vit dans l’eau. On connoit environ quinze cents es- pèces de poissons.On les distribueeu six ordres : les CHONDROPTERY- GIENS , les BRANCHIOSTEGES, les APODES , les JUGULAIRES, les THORACIQUES et les ABDO- MINAUX (F.ces mots.)#7, PECHE, BALEINE , HARENG, MAQUE- REAU , SARDINE , etc. POITRINE, s. m. du lat, pectus, pectoris. (Anat,) La partie du corps qui répond à étendue du sternum, des côtes et des vertèbres du dos , tant en dehors qu’en dedans. On la divise en partie antérieure, appelée cam- munément la poitrine ; partie pos- férieure , qu’on appelle le dos; et parties latérales, qu'on appelle les cotés droit et gauche. C’est dans la poitrine que se trou- vent renfermés les organes vitaux, qd sont Le cœur et les poumons. C’est elà que partent toutes les artères, et c’est là que viennent aboutir toutes les veines. Le canal de l’œsophage et la trachée-artère y sout aussi con- tenus, POIX , s. f. du lat, pis. (ist. nat.) Résine molle que l’ou retire des pins ou sapins. On en dis- tingue plusieurs espèces, quoique ve- nant souvent du mème arbre. On la nomme barros, pendant qu’elle di:- tille du bois; sipoe quand ses paities sont fines et claires: et harros marbré, quand elles sont grossières, Poix navale ; c’est celle qui est tirée des vieux pins, et qui ne sert qu’à enduire les vaisseaux. Poix grecque; c’est celle qu’on a fait bouillir, jusqu’à ce qu’on fui ait fait verdre son odeur, Fondue à un 554 PUONr feu doux , on la nomme poir de Ja cote d'or; mélée avec du noir de fumée, elle est appelée poix noire ; elle sert aux cordonniers pour poisser leurs fils. Fondue avec du vinaigre, elle devient seche et brune, et forme la colophane, dont on se sert pour dégraisser l’archet des instrument: à cordes; brûlée dans un lieu fermé, on en oblient cette suie fine, connue sous le mom de noir de fumée. 7, GOUDRON , RESINE. POLACRE, s. f. de litalien po- lacre. ( Marine) Bâtiment marchand de la Méditerranée , dont le grément consiste en deux mâts à pible, et un artimon qui porte une hune et un hu- nier ,avec un bout de beaupré. POLAIRE, adj. de pole. ( F. ce mot.) Quiest auprès des poles, qui appartient aux poles du monde, (Astron.) Cercles polaires ; ce sont deux petits cercles de la sphère, parallèles à l'équateur, éloignés de 23 degrés 28 min. de chaque pole, On en fait usage pour marquer le commencement des zones froides. Cadrans polaires ; ce sont ceux dont les plans sont parallèles à quel- que grand cercle qui passe par les po- les , ou à quelqu'un des cercles lunaï- res, en sorte que le pole est dans le plan de ce cadran. Etoile polaire ; c’est l'étoile qui est la dernière de la queue de la petite ourse. Elle a été ainsi appelée par ceux qui l’observerent les premiers, parce qu’étant tres-peu éloignée du pole, ou du point sur lequel tout le ciel paroît tourner , elle décrit, autour du pole, un cercle si petit, qu’il est presque insensible ; en sorte qu’on la voit toujours vers le même point du ciel. é POLARITE, s. f. de pôle, F. ce mot. (Magnétisme) C’est la propriété qu'a l’aimant ou une aiguille aiman- tée, de se diriger vers les poles du monde. #7 AIMANT , POLES DE L’AIMANT. POLE , s. m. dugrec méxoc (po- los), dérivé de roxtw (poléo), tourner. { Æstron.) WU se dit de chacune des extrémités de Paxesur lequel ia sphère PO du monde est censée faire sa révo- Jution. ; Ces deux poles, tloignésde l’'équa- teur de 90 degrés chacun , sont les p6- les du monde. Celui des deux qui est visible pour nous, c’est-à-dire, qui est élevé sur notre horizon, s’appelle le pole arctique ou septentrional ; ei celui qui lui est opposé , est appelé antarclique où méridional. Pôle, dans les sphériques, est un point également éloigné de toutes les parties de la circonférence d’un grand cercle de la sphère. Pôle se dit aussi du zénit et du na- dix de lhorizon. Pôles de l'équateur; ce sont les mêmes que ceux de la sphère et du globe. Pôles de l'écliptique ; ce sont deux points sur la surface de la sphe- re, éloignés des poles du monde de 23 degrés 28 min., et de go de tous les points de Pécliptique. (Géom.) Pole est aussi le nom que quelques auteurs ont donné au point fixe, d’où partent les ordon- nées d’une courbe, parce qu’on peut la concevoir décrite par le mouve- ment d’un point qui glisse le long de l’ordonnée , tandis que Pordonnée tourne autour du pole. (Magnétisme) Poles de l'aimant; c’est le nom que l’on donne aux côtés de Paimant qui attirent le fer avec plus de force, et qui, lorsque Pai- mant a la liberté de se mouvoir, se dirigent vers les poles du monde. POLEMIQUE , adj. du grec ons paxbe (polémikos), dérivé de æ6re- pc (polémos), guerre : qui concer- ne la guerre; belliqueux , guerrier , qui appartient à la dispute. (Lilléral. ) M se dit des livres ou des ouvrages où lon entreprend la dé- fense ou la censure de quelque opi- nion. Ouvrage polémique, traité polémique, style polémique. POLEMOSCOPE, s. m. du grec réneuoc ( polémos), guerre, et de cxomtw (skopéo), considérer ; exa- miner , regarder. ( Oplique ) Instrument par le moyen duquel on peut voir des objets cachés à nos regards dixects; ila été inventé par Hevelius , et ainsi NOM mé parce qu’on peut s’en servir à la POL suerre , dans les siéges, dans les ba- tailles , pour voir ce qui se passe dans le camp ennemi. C’est un instrument à deux ré- flexions et à deux réfractions. POLICE, s. f. du grec moxrsia ( politéia }, dérivé de moxus (polis), ville : ordre, réglement établi dans une ville , pour tout ce qui regarde la sûreté et la commodité des habitans, (Æcon. polit.) I se dit aussi de Padministration qui exerce la police, (Jurisprud.) Police correction- nelle ; c’est ceile qui a pour objet la punition des délits connus autrefois sous le nom de petit criminel. ( Commerce) Police d’assuran- ce; dans ce sens, police vient de Pespagnol policia, cédule, corrup- tion de l'italien polizza , qui vient probablement du latin pollicitalio , promesse. C’est un contrat ou convention, par lequel un particulier, que lon appelle assureur, se charge des ris- ques qui peuvent arriver à un vais- seau ou à sa cargaison, en tout ou ea pati&, suivant la convention faite avec l'assuré , et moyennant ia prime payée par celui-ci. #. ASSU- RANCE. Autrefois onfaisoit des polices sim- plement de parole, qu’on appeloit police de confiance ; maintenant on ne les fait plus que par écrit. Police de chargement; c’est un terme de commerce de mer , qui si- gnifie la même chose sur la Méditer- ranée que connoissement sur Océan ; c’est la reconnoissance des mar- chandises qui sont chargées sur un vaisseau. 7. CONNOISSEMENT. POLIMENT , s. m. du lat. polio , polir : l’action de polir, (Lapidaire) Poliment du dia- mant. Louis de Berquen, natif de Bruges, est le premier qui ait prati- qué Part de polir le diamant, il ya un peu plus de trois cents ans. Il avoit éprouvé que deux diamanss’en- tamoient si on les frottoit un peu for- tement Pun contre Pautre : c’en fut assez pour faire naïtre dans son es- prit industrieux des idées plus éten- dues. El prit deux dixmans, les monta sur du ciment , les égrisa Pun contre Pautre, et ramassa soigneusement la POL 135 poudre qui en provint; ensuite, à l’aide de certaines roues qu’il monta , il parvint , par le moyen de cette pou- dre , à polir parfaitement les diamans, et à les tailler de la maniere quil le jugeoit à propos. Au moyen de linstrument dont Louis de Berquen a donné la pre- mire idée, le diamant obéit, malgré sa dureté , aux souhaits du lapidaire, qui suit le travail des jeux , sans y prendre d’autre part que celle de dé- placer le diamant , pour mordre sux une face nouvelle , et d’y jeter à pro- pos quelques gouttes d’huile et de la poudre de diamant , parce qu’il n°y 4 de cette poudre qui ait prise sur le diamant. POLITIQUE , adj. et s. du grec rourios ( politikos ), qui concerne les villes, civil; fait de mouc(polis), ville : qui concerne le gouvernement d'un état, d’une république. I] se prend aussi au substantif pour Part de gouverner un état, une Tépu- blique, pour la connoissance du droit public. POLLEN , s. rm. Mot latin qui signifie fleur de farine. (Botan.) Poussière génitale ou séminale , réunion de corpuscules c:- dinairement jaunâtres, et souvent blanchâtres , contenus dans la partie de Pétamine appelée anthere. Le pollen se montre le plus sou- vent sous l'apparence d’une pous- siere, dont les molécules affectent constamment la mème forme dans tous les individus d’une mémeespèce, et assez ordinairement dans toutes les espèces d’un mème genre, Le pollen est la matiere de la cire des abeilles. POLLICITATION, s. f. du lat. pollicitatio, promesse. ( Pratique ) Simple promesse de faire quelque chose. POLLUTION, s. f. du lat. polluo, profaner. ( Héd. ) Profanation de la se- mence, par quelque attouchement impudique. POLY ACOUSTIQUE , adj. ets. du grec æondr ( polus), plusieurs, et d’axove ( akono ), entendre : qui fait entendre plusieurs fois. (Physique, acoustique) Instru- ment qui sert à multiplier les sons, comme les verres à facettes multi- plient les objets. POLYADELPHIE , s. f. du grec mods( polus), et d'adexgos (adel- phos ), frère : plusieurs freres. ( Botan, ) C’est le nom de la dix- hiutième classe du systéme sexuel de Lionée , qui renferme les plantes qui ont plusieurs étamines réunies par Jeurs filets en trois corps, oa en plus de trois corps. POLYANDRIE , s. £ du grec onde (polus), plusieurs, et d’xvdsse ( andros ), génitif d'au ( anér), mari : plusieurs maris. ( Botan.) La polyandrie est la classe treizieme du système sexuel ; elle renferme les plantes qui ont de- puis vingt jusqu’à cent , où un nom- bre indéterminé d’étamines qui ne tiennent point au calice. POLYANTEHEA , s. m. du grec mods (polus ), plusieurs, et d’4y8os anthos ), fleur : amas de fleurs, (Bibliol.) C’est le titre d’un re- cueil fameux, par ordre alphabé- tique , de lieux communs, et de morceaux littéraires, à l’usage des auteurs. POLYANTHIE , adj. même ori- gine que le précédent : qui est à plu- sieurs fleurs. (Botan. ) Il se dit des plantes qui ont plusieurs fleurs : Poreille d'ours polyanthie. POLYCAMERATIQUE, adj. du grec æeaûc( polus ), plusieurs, et de xauapa ( fkamara ), voûte, dont les Latinsont fait camera, chambre, ( Horlogerie ) Pendule polyca- méralique ; c’est le nom d’une pen- dule de lPinvention de M, Lepaute, qui, entr’autres avantages, peut ser- vir tout à la fois, à plusieurs appar- temens de divers étages, POLYCHRESTE , adj. du grec monde ( polus ), plusieurs, et de xpnsos( chréstos ), bon , utile : qui a plusieurs utilités. ( Pharmacie) Epithète que Pon donne à plusieurs remèdes, pour dire qu’ils sont bons et utiles dans plu- sieurs maladies, POLYDIPSIE, s. f. du grec monde (polus ), plusiewus, et de d'iba ( dipsa ) ; Soir. (éd, ) Soif excessive, Pi ONE POLYEDRE, s, in. du grec ronde (ages) » plusieurs , et de é4pa ( he- dra ), siége, base, ( Géom.) Corps solides à plusieurs faces. à ( Optique ) Verre à plusieurs fa- cettes, lequel est plan d’un coté et convexè de l’autre ; mais dont la convexité est composée de plusieurs plans droits, Ce verre multiplie Pimage d’un objet que Pon regarde au travers de sou épaisseur, I] sert aussi à rassem- bler les images de plusieurs objets dispersés , ou seulement les images de quelques parties de chacun de ces objets, pour en former une image unique. POLYGAMIE , s. f. du grec ronde de ), plusieurs , et de y4poc gamos) , mariage : multiplicité des mariages. (Jurisprud.) Etat d’un homme qui est marié à plusieurs femmes, ou d’une femme qui est mariée à plusieurs hommes en même tems, ( Botan.) La poly gamie est la classe vingt -troisieme dt système sexuel de Linnée : elle renferme les plantes qui portent sur le même in- dividu des fleurs hermaphrodites , et des fleurs unisexuelles mâles et femelles; ou sur deux individus de la mémeespèce des fleurs hermaphro- dites et des fleurs mâles sur l’un, et des fleurs hermaphrodites avec des fleurs femelles sur Pautre ; ou bien encore , des-fleurs mâles sur un in- dividu , des fleurs femelles sur un autre , et des fleurs hermaphrodites sur un troisieme individu de la même espèce. POLYGARCHIE , s. f. du grec æondc ( polus), plusieurs , et d’&pyà ( arché), pouvoir : plusieurs pou- voirs. ( lon. polit. ) Forme de gou- vernement où l’autorité publique est entre les mains de plusieurs per- sonnes, POLYGLOTTE, adj. et s. du grec mods ( polus ), plusieurs, et de yAüsoa (glossa), ou yaëTla(glotta), langue : en plusieurs langues. ( Littér. sacrée ) I se dit de tonte espèce d’ouvrage écrit en plusieurs langues ; mais plus particulière- POL ment de certaines bibles impri- mées en diverses langues. On en compte quatre principales ; celle de Ximènes, celle d’Aras-Montanus, celle de Legay, et celle de Walton. Ce sont les Hexaples d’Origène qui ont donné l’idée de composer des bibles poly glottes. Foy. HEXA- PLES. POLYGONE , adj. ets. du grec æonde ( polus ), plusieurs, et de yavia (gonia), angle : à plusieurs angles. (Géom.) Figure de plusieurs côtés, ou figure dont le périmètre ou con- tour a plus de quatre cotés et quatre angles. Si les côtés et les angles sont égaux, la figure est appelée polygone ré- gulier. Euclide démontre les propriétés suivantes des poly gones : 10. Tout polygong peut être di- visé en autant de friangles qu’il a de cotés. /, TRIANGLE. 20. Les angles d’un poly gone quel- conque pris ensemble , font deux fois autant d’angles droits, moins quatre, que la figure a de cotés. 30. Tout polygone circonscrit à un cercle, est égal à un triangle rec- tangle , dont un des cotés est le rayon du cercle, et l’autre est le périmètre, ou la somme de tous les cotés du polygone. Ligne des poly gones ; c’est une ligne sur le compas de proportion, qui contient les cotés des neuf pre- miers polygones réguliers inscrits au même cercle, c’est-à-dire, depuis le triangle équilatéral , jusqu’au do- décagone. (Algèbre ) Nombre polygone ; c’est la somme d’une rangée de nom- bres en proportion arithmétique, qui commencent depuis Punité. On les appelle ainsi, à cause que les unités dont ils sont composés peuvent être disposées de manière à former une figure de plusieurs côtés, et de plu- sieurs angles égaux. (Art milit.) Poly-gone est aussi le nom du dessin, où trait principal, ui, sous un certain nombre de cotés es forme lPenceinte d’une place de guerre. Polygone extérieur ; celui qui aboutit aux pointes des bastiops. P'ONE Polygone intérieur ; celui qui aboutit à leur centre. POLYGRAPHE , s. m. du grec monde ( polus ), plusieurs, et de yr4pw ( grapho ), écrire. ( Littérat. ) Titre que l’on donne à un auteur qui a écrit sur plusieurs matières, et sur-tout à ceux qui, dans un même ouvrage, ont traité difié- rens sujets, et en ont fait un tout qui exigeoit des connoissances va- riées, ( Mécanique ) C'est aussi le nom d’un instrument au moyen duquel on peut faire à la fois plusieurs co- pies manuscrites, POLYGRAPHIE , s. f. du grec oxide ( polus ? plusieurs, et de yragà ( graphé ÿ, écriture. (Bibliologie ) Ce terme est em- ployé par quelques b bliographes , pan désigner une sous-division dars eur système bibliographique , celle qui comprend les ouvrages qui trai- tent de plusieurs matières, (Diplomatique) Poly graphie se dit encore de l’art d'écrire d’une ma- niere secrète, et de l’art de déchiffrer celte écriture. Trithème , Porta , Vignere et Niceron, ont écrit dé la pory graphie ou des chiffres. POLYGYNIE, subst. f. du grec monde ( polus ), plusieurs , et de yuvi ( guné), femme : à plusieurs femmes. ( Botan. ) C’est le nom que Linnée a donné au septième ordre des treize premieres classes de son système sexuel, celui qui comprend les plantes dont chaque fleur a plusieurs organes femelles , plusieurs pistils. POLYREDRE. #.POLYEDRE. POLYMATHIE , s. f. du grec æoadc ( polus ), plusieurs , et de payBäve ( manthano ), apprendre : science variée, savoir universel, ( Littérat. ) Vaste érudition, con- noissance dun grand nombre de choses que lon applique à propos, ét pour la nécessité seule du sujet que lon traite. Juste-Lipse, 6cali- ger, Saumaise, Petau , Kircher, étoient de grands polymathes. POLYNOME, s. m. du grec æo- ade ( polus), plusieurs, et de vouà nomé), part, division. (Algèbre) Quantité algébrique , 197 ‘ 133 PO L composée de plusieurs termes, dis- tingués par les signes + plus et — moins. POLYONYME, adj. du grec xo- ads (polus), plusieurs , et d’ovouæ (onoma), nom : qui a plusieurs noms. . POLYOPTRE, s. m. du grec æondc ( polus), plusieurs, et de ômrouar (oplomai), voir, consi- dérer. ( Optique) Verre à travers lequel les objets paroissent multipliés, mais plus petits. Le polyoptre , tant dans sa struc- ture, que dans ses phénomenes, dif- fere des verres ordinaires qui mul- tiplient les objets, et que l’on ap- pelle POLYHEDRE. POLYPASTON , ou POLYS- PASTON , s. m. du grec moaus( po- lus) , plusieurs , et de +r4x ( spao }, tirer. (Mécan. ) C’est le nom que Vi- truve a donné à une machine com- posée de plusieurs poulies. On lap- pelle aujourd’hui poulie multiple, ou mouffle. V. POULIE, MOUF- FLE. On appelle encore ainsi une ma- chine composée de plus de quatre poulies. Celle qui a trois poulies , s'appelle tripaston ; celle de quatre, tétropaslon. POLYPE, s. m. du grec mods polus ), plusieurs, et de æoùe pous), pied : à plusieurs pieds. (Hist. natur.) Animal aquatique. Les polypes ont le corps mou, gélatineux ; ils sont dépourvus d’yeux et detète, sans organes respiratoires apparens , ni systéme de circulation ; is multiplient par la scission de leurs corps, et sont tous aquatiques. ( Chirurgie) Excroissance char- nue, molle, ordinairement rouge, quelquefois livide, où blanchäire , à peu près de la figure d’une poire. Cette tumeur nait en différentes cavités du corps, comme dans les narines, le gosier, la matrice, le vagin, et autres lieux profonds. On a aussi donné le nom de po- lypes à des concrétions qui se for- ment dans les ventricules du cœur , dans ses oreillettes, et dans la ca- viié des gros vaisseaux. POLYPÉTALE, adj. du grec FOTL monde (polus), plusieurs, et de méranoy ( pétalon), feuille , ou pé- tale : à plusieurs feuilles ou pé- tales, ( Botan. ) I se dit des fleurs qui ont plusieurs pétales ; une coxolle polypétale ; ou polypétalée, est celle qui est composée de plusieurs pièces distinctes jusqu’à leur inser- tion. L'usage a restreint la qualification de polypetales aux fleurs qui ont plus de six pétales, Les autres sont appelées dipétales , tripélales , pen- lapétales ,; hexapétales , selon qu’elles sont composées de deux , trois, quatre, cinq, ou six pélales. FOLYPHYLLE, adj. du grec monds (polus ), plusieurs, et de œûnroy (phullon), feuille, fo- liole. (Botan.) H se dit des parties des plantes composées de plusieurs pièces foliacées , de plusieurs folioles. POLYSARCIE, s. fém. du grec monù (polu) , beaucoup , et de où£ (sarx ), chair; excès de chair. ( Héd. ) Gonflement graisseux du corps, ou corpulence excessive. POLYSCOPE , s. masc. du grec monde (polus), plusieurs, et de ouoméw (skopéo ), voir, considé- rer. ( Optique) Verre qui multiplie les objets, c’est-à-dire, qui repré- sente un objet aux yeux, comme s’il y en avoit plusieurs. El est aussi appelé VERRE A FACETTES, et POLYHEDRE. Foy. ce mot. POLYSPERME, adject. du grec monde (polus), plusieurs, et de cmtpua (sperma), semence, graine. ( Botan.) Renfermant ou portant plusieurs graines. Quand on déter- mine le nombre, on dit disperme , trisperme , lélrasperme ; penla- sperme , etc. c’est-à-dire, à deux, trois , quatré, ou cinq graines. POLYSYLLABE , adj. du grec monde (polus), plusieurs, et de guxraÇà (sullabé), syllabe : à plu- sieurs syllabes. L ( Grammaire ) A se äit d’un mot composé de plusieurs syllabes, ou de plus de trois syllabes. On appelle s PO disyllabes et trisyllabes , les mots composés de deux et de trois syl- labes. POLYSYNODIE, s. fém. du grec mods (pare) ,; piusieurs, et de gévod'os ( sunodos ) conseil, assem- blée : multiplicité de conseils. (Econ. polit.) Multiplicité de conseils. Les républiques se gou- vernent par la polysynodie. Après la mort de Louis XIV, le régent voulut établir la polysynodie en France, et bannir les premiers et demi-miñistres; mais cela ne dura as Jong-tems. On connoit la po- y sy nodie de l'abbé de St.-Pierre. POLYTECHNIQUE, adject. du grec ronds ( polus ), plusieurs, et de réyvn (techné), art : qui em- brasse plusieurs arts. (Zustruct. publ.) Ce nom a été donné à une école nouvellement éta- blie en France, où l’on forme des élèves destinés pour Partillerie , le génie, Parchiftecture militaire, etc. POLYTHEISME, s. masc. du grec ronde (polus), plusieurs, et de 6:56 (ihéos) dieu : plusieurs dieux. ( Culte relig.) Système de reli- gion qui admet la pluralité des dieux. e POLYTBEISTE , celui qui pro- fesse le polythéismie. : POLYTROPBIE , s. f, du grec morde (polus), plusieurs, et de rpégw ( trépho ), nourrir. (Médec.) Abondance, excès de nourriture. POLYTYPAGE, s. m. du grec ads (polus), plusieurs, et de rûmoc (fupos), type, caractère : littéralement ; plusieurs types, ou multplication d’une feuille écrite. ( Imprimerie) Ce mot a d’abord été employé pour désigner les pre- mières tentatives qui ont été faites dans Part , appelé aujourd’hui STE- REOTYPAGE (voy. ce mot ); il sigoifie maintenant, moyen de mul- tiplier une feuille écrite par des procédés qui appartiennent au genre de la gravure en taiile-douce. Le docteur Franklin et l'abbé Ro- chon paroissent être les premiers qui se soient occupés de cet art. Leur procédé se borgoit à écrire avec une POM 129 composition dans laquelle il entre une poudre assez dure pour que le relief, formé par Pécriture, étant appuyé contre une planche de métal, y creuse des lignes qui font l'effet de la gravure, Hoffman de Strasbourg trouva , vers lan 1785, le moyen de faire des planches qui portoient en creux , comme une gravure, Vécriture ou les dessins faits sur une table de cuivre très — polie, Un métal cem- posé recevoit la moindre épaisseur quavoient laissée les traits qu’il avoit formés avec une couleur ter- restre , lorsqu’à l’instant du refroi- dissement , la planche de cuivre étoit pressée sur ce métal, Dans la suite, Gengembre , de so- ciété avec Herhan , se servit d’un procédé qui avoit pour objet d’ob- tenir d’un simple dessin, ou d’après une page d'écriture, une planche gravée que Pon püt employer à la inanière des planches gravées ea taille-douce, Mais ce fut en 1793, et dans les années suivantes, que le polytynage Yût porté à sa per- fection, par les artistes réunis pour la fabrication des assignats, #7 1M- PRESSION , STEREOTYPAGE. POMMADE,, s. fém. de l'italien pomeala, dérivé du lat. pomum , porame, (Wat. méd.) Espèce d’onguent fait avec des graisses et des pommes, où vient son nom. Aujourd’hui on en fait de différens ingrédiens. POMPE, s. £. du lat. pompa, fait du grec row (pompé), déri- vé de réuræ (pempo ), faire por- ter, conduire; appareil magnifique, somptuosité. ( Funérailles) Pompe funèbre ; Pappareil d’un convoi. (Elocul. ) Pompe d’un discours; pompe de style : manière de s’ex- primer en termes recherchés , ma- gwfiques, et qui sonnent bien à Poreille, POMPE s. f. de l’allemand pum- pe, dont les Italiens ont fait pompa. les Anglois pump, et les Espagnols bomba. (Hydraul.) Machine qui sert à élever l’eau, et dans laquelie la pres- sion de latmosphère est un des prir- cipaux agens. POM Il y en a trois espèces principales : La pompe aspirante, la pompe foulante, et la pompe “ qui est tout à la fois aspirante et foulante. 140 … Les pompes en général sont com- posées de cylindres creux , intérieu- rement bien alaisés, et d’un dia- mètre égal dans toute leur longueur , que lon appelle corps de pompe ; dans ce cylindre , on fait glisser un piston, que Pon met en jeu par le moyen d’une tige de métal, à lex- trémité de laquelle on adapte le mo- teur , ou immédiatement, ou bien à l’aide d’un levier du premier genre, ou du second , ou de quelqu'autre machine : à cela on joint des tuyaux montans, pour conduire Peau à la hauteur qu’on désire. Pompe foulante ; c’est celle qui élève l’eau seulement en la foulant , soit que la colonne d’eau qu’on élève repose sur le piston que lon tire, soit qu’elle résiste au piston que lon pousse, Pompe aspirante ; Cest celle qui élève l’eau seulement en Paspirant, Comme c’est la pression de Pair qui fait monter l’eau dans la pompe asptrarile , et que cette pression ne peut soutenir une colonne d’eau que d’environ 10 mètres + ( 32 pieds }, ilest clair que le tuyau d'aspiration ne doit pas avoir plus de longueur ; et , dans l’usage ordinaire, on ne lui donne pas même plus de 7 + mètres (23 où 24 pieds), parce que , pour soutenir lea à 10 + mètres ( 32 pieds ), la pompe aspirañte west jamais faite avec une exactitude suf- fisante , parce qu’elle n’est pas tou- jours placée au niveau de la mer, et parce que la pression de Pair west pas toujours la même. Si l’on a à élever l’eau à une plus grande hauteur , il faut se servir de la pompe foulante ; mais comme son usage est sujet à des inconvé- mens, ce qu’il y a à faire de mieux , c’est de rendre la pompe tout à la fois foulante et aspirante. Pompe d'incendie ; c’est une pompe qui est à la fois aspirante et foulante, mais dont le jet est continu , quoiqu’elle n'ait qu'un € o1ps. La continuité du jet est nécessaire daus les incendies, On l’obtient eu F'OM.: employant le ressort de l’air dans le moment où l’on soulève le piston. Il faut seulement une force double pour faire jouer la pompe ; savoir : une force capable de pousser la colonne d’eau , et une force pareille pour comprimer Pair, Pompe à feu ; est une machine à vapeur propre à élever une grande quantité d’eau à une grande hauteur, el mise en jeu par l’action du feu. La plus belle découverte des mo- de en mécanique, est sans con- redit la machine à vapeur. La pre- mière idée de cette machine est ve- nue du marquis de Worcester, vers le milieu du r7me, siecle ; ce n’est qu'au commencement du 18me, que Savary songea à appliquer cette in- vention à quelqu’objet d'utilité, en proposant son usage pour élever l’eau des mines. Newcomen et Cowley ont imaginé le balancier et le méca- nisme , au moyen desquels l’action indirecte de la vapeur , moins forte que Patmosphère , ou plutot Paction directe de atmosphère agit avec cer- titude et effet contre la plus grande résistance, VVatt de Glascow et Bolton de Birmingham ont fait de nom- breuses améhorations à la machine de Newcomen; les plus remarquables sont d’avoir employé lélasticité de la vapeur comme puissance active, et de Pavoir condensée hors du cy- lindre, La pompe à feu de Watt w’étoit pas sans défauts, le vide étoit im- parlait , le frottement trop grand , le mécanisme trop compliqué. Cart- wright a travaillé à corriger ces im- periections , et particulièrement à obtenir un vide aussi parfait qu'il est |possible. M. Murdock a introduit dans la construction du cylindre une autre amélioration à la machine de Watt, en coulant d’une seule pièce une en- veloppe dans laquelle travaille le piston de la pompe à feu. Sadler est parvenu , de son coté, À combiner l’action directe de Ja va- peur et la pression de Patmosphère , et obtenir des effets plus puissans que ceux qu’on avoit obtenus jusqu'alors. Le plus grand avantage de sa nou- velle machine , est la suppression du PON balancier, dont il falloit continuelle- ment vaincre linertie, Il est une infinité d’autres amélio- rations qui ont été introduites dans les machines à vapeur, et dont on peut voir la description dans la nou- velle architecture hydraulique de M. Prony ; il suffit de dire ici qu’il n’ya point dinstrument dans la mé- canique qui ait rendu autant de ser- vices. C’est avec le secours des machines à vapeur qu’on exploite les mines à d'immenses profondeurs, qu’on fait mouvoir les filatures, les machines à navettes volantes, les machines à carder , à peigner , les moutures éco- nomiques, et qu’on est parvenu à établir avec une grande économie une infinité de manufactüres et d’u- sines pour lesquelles on a besoin d’une grande force motrice, Les machines à vapeur sont au- jourd’hui si communes en Angle- terre, qu’on peut s’en procurer de- puis la force d’un cheval, en ne consommant qu'un boisseau de char- bon par jour, jusqu’à la force de cent vingt chevaux , et qui brüle onze milliers de charbon en vingt- quatre heures. Ce sont ces machines qui ont peu- plé de filatures les rochers arides de P'Ecosse ; ce sont elles qui ont donné aux Anglois les moyens d’offrir les productions de leurs fabriques à meil- leur marché que les autres nations de l'Europe. Consultez la zouvelle architecture hydraulique de M. Prony. POMPHOLIX , s. m. du grec rou@iau£ ( pompholux ), petite vessie qui s'élève sur l’eau, (Chimie) Oxide de zinc sublimé par Pinflammation du métal. Les an- ciens chimistes lui avoient donné le nom de xihil album, laine philoso- phique. PONANT , s. m. de l'italien po- nente , fait de pono, se coucher: le couchant. (/Harine) C'est, dans le dialecte des ports de la Méditerranée , le coté de Pouest ou le soleil couchant, le vent d'ouest. On entend aussi par le ponant les etes maritimes et les ports de France qui sont situés sur POcéan, pour les P'ON 141 distinguer de ceux de la Méditer- ranée, PONCE , s. f. Pierre-ponce , de Pitalien ponza , nom d’une des iles Lipari, d’où se tire presque toutes celles qui se trouvent dans le com- merce. (Mineral. ) Pierre spongieuse , poreuse , friable , ans de , qui a été calcinée par des feux souter- reins. M. Dolomieu croit que c’est du granit à demi-vitrifié. La pierre- pouce sert à polir le parchemin , la peau des pieds , les substances tendres, (Dessin) Ponce se dit aussi d’un petit sac rempli de charbon noir, ou de ponce pulvérisée qui sert aux des- sinateurs pour copier des dessins. PONCTION , s. m, du lat. purc- Lio , fait de pungo , piquer , percer. Chirurgie) Opération chirurgi- qui A ne une ouverture faite au bas - ventre des hydro- piques pour en vider les eaux. #7. PBARACENTESE. PONCTUATION, s. f. du latin punctum ; point, et de ago, faire , opérer. (Grammaire) L’art de ponctuer, c’est-h-dire, d'indiquer par certains signes la proportion des pauses qu’on doit faire en parlant, sert à distin- guer les périodes et les membres du discours , et à les rendre plus aisés à entendre, (Diplomatique) Montfaucon pense qu'Aristophane le grammairien , qui vivoit dans la r45me, olympiade , c’est-à-dire , 200 ans avant J. C., est Pinventeur des signes distinctifs des parties du discours. On se servit d’abord du seul point, qui, placé tantôt au bas, tantôt au haut et tantot au milieu de lépaisseur de la ligne , désignoit un repos plus ou moins long. Dans les 4, 5,6 et 7me, siècles, on se servit du point simple, de la virgule ou de quelqu’autre ornement fort simple, d Dans le moyen âge ; on figura par fois le point par 7 et les deux points par 77 ; on se servit aussi de points en triangle. Dans le rome, siècle, le discours est terminé par différens signes, tels que la virgule surmontée de deux PO“ points, lj avec un point dessus , le 7, votre point d’admiration , deux guillemets, deux ou trois points lun sur l’autre , etc. Aurrme, siècle, au lieu du point, on se servit du chiffre arabe 5 et du point avec la virgule. La ponctuation du 12me, siècle varia beaucoup; les trois points l’un sur autre y furent en usage , ainsi que le trait - à la fin des lignes. - La ponctuation fut négligée dans le 13me, siècle et les suivans, En général, les différentes ma- nieres de ponctuer ont de tout tems servi à séparer les mots, ou les sy!- labes , ou les membres du discours , ou les phrases. Le point a encore marqué les abréviations de mots. Les Jetires numérales et les sigles étoient ordinairement distinguésparun point. Ce sigle mis au dessus, ou au dessous des lettres , servoit à marquêr les cor- rections ; placé à la marge, 1l servoit à noter des sentences ; au bas d’un acte , à suppléer la signature. PONDERATION ,s. f, de Pitalien ponderazione , fait du latin ponde- ratio, dérivé de pondero , peser : ’actionde peser, de mettre en équi- libre, ( Peinture) Les peintres enten- dent pax le mot poncération, le juste équilibre des corps. Léon-Baptiste Aïberti, qui a sa- vamment écrit de la peinture, dit, en parlant de la pondéralion ces corps, que pour bien représenter la situation des membres et leurs diffé rentes actions , il faut considérer ce que la nature nous apprend eile- xaème. PONT, s. m. du lat. pons , pontis, ouvrage d'architecture, en pierre cu en charpente , qu’on bâtit sur les rivieres pour les traverser, #’oy. BA- TARDEÉAUX , ENCAISSEMENT. (Archit. milil.) Pont à bascule; c’est un por qui, étant porté sur un essieu par son milieu, s'élève d’un coté et s’abaisse de l’autre, Pont à coulisse ; c’est un petit pont qui se glisse dans œuvre pour traverser un fossé. Pont-levis ; celui qui, étant fait en maniere de plaucher, s'élève ct se baisse devant la porte d’une ville, eu d’un château, par le moyen des 142 PON flèches ; des chaînes et d’une bas= cule. Pont dormant ; il ne differe du pont-levis qu’en ce quil est fixé et qu'au lieu de chaines pour garde- foux , il a des bras ou contre-vent de bois, Pont à flèche ; celui qui n’a qu’une flèche avec une anse de fer, qui porte deux chaînes pour enlever un petit pont au-devant d’un gui- chet, 11 differe du pont à bascule , en ce qu’il s'élève tout entier, au lieu que Pautre , en s’élevant d’un coté s’abaisse de l’autre. Pont-lournant ; c'est celui qui tourne sur un pivot pour laisser passer les bateaux, Pont-volant ;. c’est un assem- blage de deux petits ponts, posés l’un sur l’autre, de telle façon , que celui de dessus s’alionge , et s’avance par ie moyen de quelques cordages passés à des poulies qui sont le long des bords du pont de dessus, et qui le font couier en avant, jusqu’à ce qu'il porte par le bout, sur l’endroit où on veut le jeter. On ne se sert du pont-volant que pour surprendie des dehors ou des postes, qui ont es fossés fort étroits. Pont de communicalion; c’est un pont qui communique d’un quar- tier à Pautre de l’armée. Aux places qui sont coupées par des rivieres , ou par des ruisseaux , il est nécessaire de construire quantité de ponts pour faciliter la communi- cation des quartiers. Pont- flottant , ou ponton, ou pont fait en redoule ; cest une machine à passer un bras d’eau. Elle est composée de deux grands bateaux , qui sont à quelque dis- tance l’un de Pautre, tous deux cou- verts de planches , aussi bien que l'intervalle qui est entr’eux’ avec des appuis et des garde-foux sur les cotés; tout cela d’une construction si solide que le ponton peut transporter de la cavalerie et du canon. #7. PONTON., ( Archit. civile) Pont de pierre et de bois ; VPart de construire les ponts a avancé lentement comme les sciences exactes. Les Romains ouf construit des ponts célèbres ; Pun est PON le pont Adrien , aujourd'hui le pont d'Ange ; et Vautre le pout d'Auguste. Parmi les modernes, les François ont droit de revendiquer honneur d’avoir construit avec des pierres les ponts les plus hardis qui aient jamais été jetés par la main des hommes ; mais on voit encore dans ces beaux monumens un reste de timidité , puisqu'il a fa iu plusieurs arches pour traverser les fleuves. Les Suisses sont peut-etre les pre- miers qui aient donné dans la cons- traction de ieurs ponts en bois, l’idée de traverser d’un coup de tres-grandes rivieres. /’oy. pour lancienne et la nouvelle méinode de fonder les ports, les mots BATARDEAAU, ENCAIS- SÉEMENT , CAISSON. Pout-de-jer ; ie siecle dernier , si fertiie en inventions , s’est fait remaïquer par la construction des pouls eu fer. Le premier a été cons- truit en Angieterre, ii y a environ 25 ans, à Coibrookedaie : il a été fabriqué en fer doux. Depuis cette époque, plusieurs artistes ont tra- vaillé, en divers endroits de PEu- rope, à former des projets de pareils ponts. Le fer avoit ses adversaires : sa ductilité n’opposoit pas la résistance nécessaire à la solidité qu’on recher- che dans ces sortes de constructions. Payne vainquit cette difficulté en faisant couler des blocs de fonte, qui, par leur incompressibilité , of- froient la résistance convenable ; et il fit, en 1790, le premier essai d’une FERME (voy. ce mot) de go pieds de rayon , exécutée à Rotherham en Angleterre. M. Burdon , profitant des idées de Payne, fit construire à VWVear- mouth un pont d’une seule arche en fonte de fer, dont la pesanteur étoit quinze fois moindre que celle d’un pont de pierre. L’arche de ce pont est le segment dun cercle dont Pou- verture est de 256 pieds. La hauteur depuis le niveau des basses eaux est de 60 pieds , et le sinus-verse de 34. L’arc est tres-surbaissé. et la hau- teur , depuis la clef jusqu’à la rivière, esi assez grande pour que des bâti- mens de deux à trois cents tonneaux puissent naviguer au-dessous, à cin- quante pieds de chaque culée , avec PON 143 autant de facilité qu'au centre, où la hauteur est de 94 pieds à marée basse , sous ciel, et où il y a toujours assez d’eau pour la navigation. Un comité de la chambre des com- munes du par:ement d'Angleterre à adopté, en Pan 9, le projet de rem placer ie vieux pont, dit le pont de Londres, par un pont en fer fondu d’une seule aiche, La hauteur de Parc doit etre de 68 pieds au dessus des bautes eaux ; l’ouverture du pont aura 600 pieds. Depuis deux ans on a construit à Paris deux ponts en fer. L’un de ces ponts se trouve vis-à-vis Péglise Notre-Dame , et remplace lPancien pont Rouge, Il est composé de deux arches , ayant chacune une ouver- ture de 3x metres ( 97 pieds), et un metre 95 centimetres de fleche, L'autre pont , appelé pont des Aris, a été construit vis-à-vis le Louvre. Le systeme qu'on a adopté dans sa construction à l'avantage d'économiser singusierement la fonte en comparaison de la méthode donton fait usage en Angleterre. La longueur de ce pont , entre les culées , est de 167 metres (616 pieds), et sa largeur, entre les balcons, de 10 metres ( 20 pies ). Il est composé de neuf arches; chaque arche est formée de cinq fermes. (Marine) Pont, davs les bâti- mens marchands ordinaires, est un fort plancher supporté par des poutres appelés BAUX (vor. ce mot) , qui recouvrent la totalité du vaisseau par en haut, sauf les ouvertures qu'on y laisse , pour communiquer avec la cale, Les vaisseaux de guerre destinés à porter sur plusieurs étages une nombreuse artillerie , ont plusieurs planchers les uns sur les autres, appelés également ponts, qui sont construits et liés avec la solidité nécessaire pour porter ces énormes poids. Les plus gros vaisseaux , de 90 canons et au dessus , ont trois ponts, dont le plus bas et le plus fort se nomme le premier pont, et porte la grosse artiierie , ordinaire- ment du calibre de 36. À environ 6 pieds au dessus de celui-là est ie second pont, qui porte des canons du calibre de 24. À pareille distance 144 PON au dessus encore , est le troisième pont, qui porte des canons d’un moindre calibre , le plus souvent de 18. Faux pont; c’est, dans les vais- seaux et frégates, un plancher établi dans la cale, à quelques pieds au dessous du premier pont, construit en sapin, et qui n’occupe qu’une partie de l’espace du vaisseau : 1l sert pour Pétablissement de diverses soutes , pour le logement de quelques officiers, des malades, et pour la distribution des vivres. Pont coupé ; c’est celui qui n’oc- cupe qu’une partie de la longueur du vaisseau, et qui est interrompu au milieu ,; dans les vaisseaux mar- chands, flûtes , etc. PONTON,s. m.du lat. ponto,bac. (AÆrtmilit.) On appelle ainsi dans les armées des bateaux de cuivre , qui se portent sur des haquets faits exprès avec les madriers et les poutrelles né- cessaires pour la construction des onts et le passage des rivieres. Les eu se sont servi les premiers de ces pontons, mais on ignore le nom de l'inventeur. (Marine) Ponton , en termes de marive , est un grand bateau très-so- lide , plat par dessous, ayant fous ses côtés droits, et la forme d’un parallé- lipipède. Ii ne sert que dans Pinté- rieur d’un port, pour transporter et soutenir de gros fardeaux , à l’usage des armemens et désarmemens des vaisseaux; les pontons servent qnel- quefois à relever un vaisseau échoué ou coulé bas; et, en général, à four- pir uv point d'appui dans un endroit d’un port ou d’une rade, où l’on en a besoin, pour quelque opération qui demande une grande force mécani- que. À Rochefort, et dans certains ports d'Angleterre , la machine à mà- ter est établie sur un gros ponton, fait de la carcasse d’un vaisseau, Foy. MACHINE À MATER. ii y a de vastes ponlons , garnis de roues et de grandes cuillers , pour creuser le fond de la mer, fort usités dans les ports de la Méditerranée et autres, qu’on appelle porlons à creu- ser, machine à creuser. PONTUSCEAU, s. m. dimiputif de pont. j ‘ ; { Papeterie) Verge de métal qui POR traverse les vexgeures dans les formes sur lesquelles dn coule le papier. ( Bibliogr.) On appelle aussi pon- tusceaux où pontusseaux, lesraies que ces verges laissent sur le papier, et qui servent aux bibliogr nie à reconnoitre le format d’un livre, Z. FORMAT.+ ; POPLITE , EE; adj. du lat. po- pliteus, fait de poples , jaret; qui a rappott au Jarret, (Anat.) Le muscle poplité , l'ar- tère poplilée , etc. POEULACE , s. f. de l'italien popolazzo ou popolaccio , péjoratif de popolo, dérivé du lat. populus, peuple ; la populace, le menu peuple. POPULAIRE , ad). du lat. popu- lus : qui concerne le peuple, qui ap- partient au peuple, (Econ. DE Gouvernement populaire, celui où le gouvernement est entre les mains du peuple. POPULATION, s. f. terme nou- veau, dérivé du lat. populus , Pac- tion de peupler. El est opposé à depo- pulatio, et par syncope populalio, ravage, sacCagement. (Slalistique) Ce mot, dans son acception la plus générale, désigne Paction de peupler; mais en statisti- que, il signifie particulièrement le nombre des hommes considérés rela- tivement au terrein qu’ils occupent. Le moyen le plus facile et le plus généralement adopté pour estimer la population dun pays, est de s'assurer du nombre des mariages, des morts et des naïssances, et plus particuliè- rement de celui des naissances. D’après diverses observations qui ont été faites , on a trouvé que le nembre des naissances est à celui des habitans comme 1 est à 23 ou 24, dans les lieux contrariés par la na- ture , ou par des circonstances locales. Ce même rapport, dans la plus grande partie de la France, est, suivant M. Necker et M. Moreau, de 1 à 25 , 25° et demi, et 26. C’est aussi d’après ces bases que M. Necker estimoit la po- pulaton de la France, en 1784, à 24,220,075 individus, PORCELAINE , s. f. de Pitalien porcellana, fait du latin porcel- lanæ, dans la signification de co- quilles de Vénus , à cause de leur res- semblance avec les vases de porce- laine. ÿ 1 ( Technol.) EOR ( Technol.) La porcelaine est une espèce de poterie blanche et demi-transparente. Les Orientaux sont depuis très-long-tems en posses- sion de cet art ; les Chinois fabriquent le thsky (c’est le nom qu’ils don- nent à la porcelaine) depuis tant de siècles, qu’ils ignorent le nom de Pinventeur et l’époque de l’inven- tion ; les Japonois sont ceux qui paroissent avoir surpassé tous les au- tres dans cet art. Quoiquon ait travaillé long-tems en Europe pour imiter la porcelaine des Indes, ce n’a été que dans le siècle dernier que des Saxons en dé- couvrirent par hasard la composition ; peu après on fit à Paris, à Chantilly et à Villeroi, des essais qui, quoique malheureux, conduisnent à des décou- veñtes qui mettent aujourd’hui la ma- nufacture de Sèvres en état defournir à toute l’Europe, de la porcelaine qui surpasse, pour la qualité, l'élégance des formes, l’éclat des couleurs, le goût et le fini des peintures, la sévé- rité du style dans les ornemens, les porcelaines de Saxe, de la Chine et du Japon. La bonne porcelaine doit être composée avec peu de matières; celle qui se fait à la Chine, n’est composée que de deux substances, le KAOLIN ct le PETUNTSE, 7, ces mots, On trouve en France comme ail- leurs une espèce d’argille qui con- tient un sable fusible semblable au pelunisé, et qui, employée toute seule , peut faire de tres-bonne por- celaine. Les qualités de la porcelaine sont intérieures ou extérieures. Les pre- mières ne sont sensibles qu’au vrai connoïsseur. La porcelaine dont la cassure présente un grain très-fin, très-serré, tres-compact, qui s’éloigne autant du coup d'œil plätreux et ter- reux que de Papparence de Pémail fondu, est la plus estimée, Les qualités extérieures de la por- celaine sont une blancheur éclatante et agréable , une couverte nette ( #7, COUVERTE) , uniforme et bril- lante, des couleurs vives, fraiches et bien fondues, des formes nobles, bien proportionnées et agréablement variées ; enfin, de belles dorures, sculptures et gravures , et autres or- nemens de ce genre, Lome III, POR 145 Toutes les porcelaines de France possèdent actuellement ;ces qualités extérieures dans un degré supérieur à toutes les porcelaines connues. La bonne porcelaine doit avoir une demi-transparence, sans cepen- dant être trop claire ; elle doit sou- tenir alternativement, sans se casser ni se feler , la fraicheur de l’eau prête à se geler, et le degré de chaleur de leau bouillante, du lait, du café, etc., bouillant ; qu’on y verse brusquement; elle doit rendre, quand on la frappe , un son net et timbré qui approche de celui du métal; ses fragmens doivent faire feu au bri- quet ; enfin , elle doit soutenir le de- gré de feu le plus violent , celui de réverbère , sans se fondre, sans se boursoufler, en un mot, sans être altérée d’une marière sensible, On fait à la Chine, au Japon et dans les autres parties des Indes , des porcelaines qui possèdent toutes ces bonnes qualités, mais qui, pour Por- dinaire , ne sont pas d’un très-grand blanc , au lieu qu’en Europe , et sur- tout en France, on fait des porce-. laines de la derniere beauté, et qui ont toutes les bonnes qualités de la porcelaine des Indes. Foy. MICA, COUVERTE, POTERIE FINE, etc. (HE) Porcelaines est aussi le nom que les médecins donnent à de petites pustules écailleuses appelées autrement ESSERES. 7. ce mot. PORE, s. m. du grec Hôpoc (poros), ouverture, conduit, pas- sage , dérivé de ticw (perd), passer. ( Physique ) Interstices qui se trouvent entre les parties solides des corps , et qui sont vides de la propre substance de ces corps. Pour l’exis- tence et la nature des pores, con- sultez l'essai de physique de Muss- chenbroëck. (Physiol. ) Petit trou , ouverture presque imperceptible dans la peau de Panimal, par où sort la matière de linsensible transpiration. Pores exhalans; ce sont ceux qui répondent aux extrémités artérielles très-fines , et en travers desquels sort Vhumeur de la transpiration. Pores absorbans ; ce sont ceux qui laissent entrer les liqueurs qu’en Pi OMR applique au corps, et qui s’insinuent par les vaisseaux lymphatiques dans les veines. Pores se dit aussi des canaux des os, lorsqu'ils sont très-fins, ainsi que des ouvertures de ces canaux. PORISME, s. mm. du grec ôpos (poros), passage. Foy. PORE. (Géom. anc.) Les anciens géomè- tres appeloient ainsi une proposition dont on a besoin pour passer à une autre plus importante; c’est ce qu’on appelle aujourdhui LEMME. 7. ce mot. PORISTIQUE , adj. de PORIS- ME. . ce mot. ( Mathémat. ) Quelques auteurs appellent méthode poristique , la maniere de déterminer par quels moyens, et de combien de différentes facons un problème peut etre résolu, POROCELE ,s. m. du grec hpoc oros ), calus, durillon , et de x#nn ( kélé), tumeur, hernie, ( Chirurgie ) Espèce de hernie calieuse. POROTIQUE , adjectif du grec ruwpéæ ( pOro0 ), endurcir. ( IHédec.) H se dit des remèdes qui procurent la formation du calus. PORPHYRE, subst. m. du grec opoipa (porphura) Ne ,parce sque le plus beau porphyre est rouge. Minéral. ) Roche composée très-dure, et susceptible du plus beau poli. On compte plusieurs variétés de porphyre ; le porphyre rouge , le porphyre noir, vert, etc.; mais dans toutes ces variétés, lestaches qui sont du quartz ou du feld - spath , sont toujours blanches. L Le porph yre sert à faire des vases, descoionues, des statues : sa dureté le rend encore {res - propre à faire des iortiers, ou des tables pour broyer les couleurs, ce qui s’appelle POR- PHYRISER. 7. ce mot. PORPHYRISER, v. act. même origine que PORPHYRE. ( Chimie) C’est Vaction de pul- vériser, broyer une substance sur du porphyre , pour la réduire en une oudre tres-fine. PORPHYROÏDE, adjec. du grec æmosqipa (porphura), pourpre, et deisos (cidos),lorme, ressemblance : gui ressemble au porphyre. 146 P'O'R ( Mineral.) On donne ce nom à des pierres dans Jesquelles le feld- spath se trouve enveloppé dans d’au- ires substances que celles connues sous le nom de porphyre ; maïs qui en ont l’apparence. PORREAU , s. m. du grec mäpes ( pôros), durillon , callosité. ( Chirure.) Excroissance de chair, qui vient sur la peau. Ÿ. VERRUE. PORT, s. im. du latin porlus. ( Marine ) Port de mer ; Cest un lieu, au voisinage des côtes, où la mer ’enfoncant entre les terres , offre un abri aux vaisseaux contre les vents, etc., et leur présente un en- droit où ils peuvent mouiller en sûreté: Port intérieur ; c'est un espace de mer plus étroitement enfermé ,foù sont les établissemens de cales, chan- tiers, bassins, magasins, quais, et machines nécessaires à la construc- tion, aux radoubs, carèenes, et ar- memens des vaisseaux. Port marchand; c’est celui où les établissemens sont uniquement destinés au commerce, et que les seuls vaisseaux marchands fréquen- tent d’habitude, Port de marée ; c’est un port où Von ne peut entrer, ni en sortir, qu'avec la pleine mer, et que la marée perdante laisse en partie à sec. F'els sont plusieurs de nos ports sur les côtes de la Manche, Port de rivière ; c’est celui qui est situé sur les bords d’une rivière, dans un endroit plus ou moins éloigné de la pleine mer, et où les vaisseaux trouvent assez d’eau pour être à flot, Tels sont Londres, Bordeaux, {Vantes, Saint-Pétersbourg. Port de barre ; c’est un port situé sur une riviere à l'embouchure de la- quelle, ou à son entrée, il y a une barre , ou passage moins profond, sur lequel on ne peut passer qu’à pleine mer. et avec un tems favo- rable. #. BARRE. Port franc; c’est un port où il est libre à tous marchands, de quel- que nation qu’ils soient , de décharger leurs marchandises, et de les en re- tirer lorsqu'ils n’ont pu les vendre, sans payer ancun droit d'entrée ni de sortig. | POR PORT , s. m. du verbe porter, en latin porto. ( Commerce et marine ) Port se dit de différentes choses , par rapport à diverses significations du. verbe porler. Port d'un vaisseau ; c'est la dé- Sisgnation du nombre de tonneaux que le vaisseau peut porter; ce qui se counoit par lopération appelée JAUGEAGE. 7. ce mot. Port-permuis ; c’est la liberté que le propriétaire d’un navire accorde au capitaine , et à un certain nombre d'officiers, de charger une certaine quantité demarchandisesavecexemp- Lion de fret, soit pour l’aller seule- ment, soit pour laller et le retour ensemble. Ÿ7 PACOTILLE. Port se dit aussi du droit qu’on paie pour la voiture des effets que portent les rouliers ou les messagers, pour les lettres qu'on reçoit par la voie de la poste. ( Bolan. ) Port se dit encore du maintien d’une personne et de la maniere dont elle porte sa teteet tout son corps; et c'est dans ce sens que les botanistes disent le port d'une plante , pour exprimer la facon d’etre qui lui est paticuliere, sa forme habituelle, et qui la distingue des autres plantes. (Musique) Port-de-voix ; c’est un agrément du chant, lequel se marque par une petite note appelée en italien appogsialura , et se pra- tique en montant diatoniquement d’une note à celle qui la suit, par un coup de gosier. PORTAGE , s. m, de porter: ac- tion de porter. ( Commerce ) On appelle ainsi, ‘au Canada, et dans l'Amérique sep- tentrionale , les trajets que les sau- vages, et ceux qui font la navigation des fleuves et des rivieres, sont obli- gés de faire à pied, lorsqu'ils trouvent des chutes d’eau, où d’autres en- droits difficiles qui interrompent la navigation. Ainsi, l’on dit que le fleuve Saint-Laurent a tant de por- tages depuis Québec jusqu'à Mont- réal. : Portage se dit aussi des petites distances qui se trouvent entre deux rivières, entre deux lacs; et dans ce PRO 147 sens on dit, que le portage d’un lac à un autre lac, où d’un lac à telle riviere , n’est que d’un quart de lieue, d’une demi-lieue. PORTAIL, s. m. augmentatif de PORTE, ( voy. ce mot }; porte principale, porte majeure, ( Architect.) La principale porte d’une église, Il se dit aussi de la facade entire d’une église. On a dit autrelois porlaux au plurier. PORTA! T, ou PORTE-POIDS, s. m. de PORTER. 77. ce mot. (Zagnéet.) Nom que lon donne à un mvrceau de fer que l’on met sous les pieds de Parmure d’un ai- mant, et auquel on suspend le poids que Paimant doit soulever. PORTE, s. f. du latin porta, la porte d’une ville : une gorge entre deux montagnes; ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé ou pour en sortir. (rt milit.) La porte d’une place de guerre doit ètre au milieu d’une couitine , afin qu’elle puisse étre bien défendue des flancs et des faces. Porte de secours ; c'est une porte secrete, par où l’on introduit quel- qu’un au besoin, (Hydraul.) Porte d'écluse ; c’est une grande cloture de bois, qui ar- rète l’eau dans les écluses, Portes busquées ; ce sont des portes d’écluses , dont les vents s'arc-boutent réciproquement , Pun d’amont ou d’en haut, et l’autre d’aval ou d’en bas. ( Marine ) Portes d’un Lassin ; ce sont des panneaux de charpente, fortement consolidés, qui servent à fermer l'entrée à l'eau dans un bassin ou forme , et que l’on ouvre pour laïsser entrer l’eau , et faire sortir le vaisseau , lorsqu'on a ache- vé de le construire ; ou de le ra- douber. . Bateau porte; espèce de bateau de l'invention d’un ingénieur sué- dois , destiné à faire l'office de porte au bassin de Carlscrone , et qui a été imité depuis au bassin de Tou- lon par M. Groignard, Ce baleau porie s'adapte aux deux cotés de la maconnerie de l’entrée du bassin par deux Si de char- g NY 148 P'OMR pente du bateau, qui font saillie de chaque coté du baut en bas. Ces pieces entrent à coulisse dans deux rainures de la maçonnerie à mesure que le bateau, chargé de poids de fer et rempli d’eau, s’enfonce jus- qu’à toucher le fond ou radier. Deux espèces de quilles qui forment la char- pente du dessous du bateau g entrent également dans des rainures prati- quées à la pierre, sur le fond ou ra- diér du bassin ; au moyen de quoi le passage est exactement fermé à Peau, tant par les cotés que par le dessous. (ist. turque) Porte ottomane ; on appelle ainsi, ou simplement la porte, la cour du grand-seigneur , et cet usage nous vient des Turcs mé- mes , qui nomment ainsi la cour de leur empereur. Cette dénomination tire son origine des califes , successeurs de Mahomet, et particulièrement de Mostadhem , le dernier de la race des Abbassides, Ce calite fit enchâsser sur le seuil de la principale porte de son palais un morceau de la fameuse pierre noire du temple de la Mecque, pour rendre cette porte plus respectable à ses su- jets ; le seuil en étoit assez élevé , et on m’entroit qu'à genoux où pros- ferné , après avoir plusieurs fois ap- pliqué le front et la bouche sur cette pierre prétendue sacrée, Une porle si vénérable et si res- pectée fut bientôt appelée la porte par excellence, et par ce mot on en- tendit bientot , dans lusage ordi- naire, le palais, la cour, la demeure du prince. D’autres princes maho- imétans , inférieurs en dignité et en uissance , mais aussi ambitieux que de califes, affecterent la méme ex- pression en parlant de leur cour ou de leur palais , et cet usage ne man- qua pas detre suivi par les sultans turcs qui détronèrent les califes et succéaërent à leur autorité. ( Physiol.) Feine - porte ; tronc de veine assez considérable , formé par deux branches principales , dont L'une reçoit le sang qui revient de la rate, du pancréas et d’une partie de estomac ; l’autre reçoit celui qui revient des intestins et du mésen- tère. 4 PORTE -LUMIÈERE, s. m. du lat. porto, porter, et de lumen, lu- miière. PI OIR (Physique) Instrument dont on fait usage pour introduire dans une direction commode et convenable, un jet de lumière dans un lieu obs- cur, afin de faire, par son moyen, différentes expériences sur la lu- miere, soit en la réfléchissant , soit en la réfractant, Soit en en séparant les rayons, de manière à rendre ap- parentes, les couleurs qui la com- posent. PORTE-VOIX , du latin porto , porter, et de vox , voix. (Physique, acoustique) Instru- ment en forme de trompette , à l’aide duquel on augmente beaucoup Pin- tensité du son, et on le porte à une grande distance, On dit qu’Alexandre-le-Grand se servoit d’un porle-voix pour ras- sembler ses troupes et rallier son ar- mée , quelque nombreuse et quelque dispersée qu’elle pût ètre , et qu’il se faisoit entendre de tous ses soldats comme s’il eût parlé à chacun en particulier. Le porte - voir est composé d’une substance élastique, tel que du fer- blanc ou du laiton. Le chevalier Morland et quelques autres, ont semblé attribuer l’aug- mentation du son dans le porte-voix à la seule direction des rayons; aussi Huse , professeur à Witemberg, veut-il que le porte-voix soit formé de deux parties, Pune elliptique et autre parabolique, combinées de facon qu’un des foyers de Pellipse se trouve à l'embouchure , précisément à Pendroit où Von parle , et que l’autre foyer de Pellipse soit en même tems le foyer de la parabole. Mais ii y à une autre cause que la direction des rayons qui augmente le son dans le porte-voir , et cette cause est sans doute que, dans cet instrument , le mouvement est imprimé à une masse dair appuyée sur des parois élas- tiques Capables de le transmettre au dehors. C’est pour cette raison qu’on eutend mieux un homme qui parle dans une rue que s’il parloit en rase campagne ; ou Pentend encore mieux s’il parle dans une chambre fermée de toutes parts, et dont les parois soient dures et élastiques. PORTÉE, s. & du laiin porto, porter, P-O'R (Hist, nat.) Tous les petits que les femelles des animaux portent, font en une fois. (-Archit.) Portée se dit aussi de l'étendue d’une pièce de bois mise en place , et de la partie des pièces de charpente qui porte sur le mur ou sur le pilier. . (Musique) Portée se dit encore des cinq lignes sur lesquelles on pose les notes. (Artillerie) Portée se prend pour le chemin que peut parcou:ir un bou- let. Il y a ia portée à loule volée et la portée de but-en-blunc. Portée à toute volée ; c’est celle dans laquelle la pièce fait un angle de 45 degrés avec l’horizon ou le ni- veau de la campagne, Dans cette po- sition, le boulet va à la plus grande distance qu’il lui est possible. Portée de Lut-en-blanc ; c’est la la ligne sensiblement droite que dé- crit le boulet en sortant de la piece. Il y a encore une autre manière de tirer le canon , appelée ricochet , dont M. le maréchal de Vauban est Pinventeur. 77. RICOCHET. Delà encore les expressions 4 por- lée, portée de canons , portée de morliers , êlre à portée de canon, à demi-portée , & portée de fusil, à portée de pistolel, à portée de la VOIx. (Manuf.) Portée , en termes de fabrique , signifie un certain nombre de fils de chaine. Portée est employé au compte de l’étoffe. ( Arpen£. ) Portée est encore une mesure de la longueur de la chaine de larpenteur, et qu'il porte d’un piquet à l’autre. PORTER, v. a. et n. du latin porto, soutenir un fardeau , trans- porter une chose d’un lieu à un au-. tre , pousser , faire aller. (Marine) En termes de naviga- tion, porter est synonyme de faire route , gouverner ; ainsi, on dif d’un vaisseau qu'il porte au nord-ouest , pour dire qu’il fait route au nord- ouest. Porter en roule ; c’est avoir le cap et gouverner en droiture sur le lieu où l’on veut aller, dans le cas où , par un vent contraire , on avoit été obligé de courir sur un autre rhumb que celui de la route, POR 149 Les voiles portent; c’est-à-dire, que le vent les enfle, pour distinguer cet état de celui dans lequel les voiles fasient, ou bien de celui où elles sont coiffees. V.FASIER , COÏIFFER. Celte voile ne porte pas ; c’est- à-dire qu’elle ne reçoit pas l’impul- sion du vent, soit parce qu’elle est abritée par une autre, soit parce quelle est mal orientée. Ce vaisseau porte bien la voile; on exprime par-là qu'avec beaucoup de voiles déployées, et par un fort vent , il plie et incline peu , et est point en danger de chavirer où de se renverser, Ce vaisseau porte mal la voile ; cela signifie qu'avec peu de voiles dehors, il est sujet à incliner beau- coup , quoique par un vent modéré ; ce défaut essentiel résulte le plus sou- vent d’un vice de construction, Cela arrive aussi pour n’ètre pas suffisam- ment lesté , ou pour étre mal arrimé, PORTEREAU, s. m. composé dé porter et d’eau. ( Hydraul.) Construction en bois que l’on fait sur certaines rivivres pour les rendre plus hautes, en re- tenant l’eau, afin défaciliter la na- vigation , d@ faire tourner les roues d’un moulifr, etc. PORTEUR. 7} LETTRE DE CHANGE. PORTIQUE , s. m. du laf. por- ticus , porche, galerie ouverte. ( Archil. ) Galerie ouverte dont le comble est soutenu par des colonnes ou par des arcades, (Plhilos.) Doctrine du portique, ou le portique ; on appelle ainsi la secte, la doctrine , les disciples de Zénor. PORTOR, s. m. corruption de porte or. (inéral. ) Sorte de marbre noir, qui est traversé par des veines pyriteu- ses, et qui imitent l'or. PORTRAIT, subst. m. du latin protractus, fait de protrahere , tiver en longueur, prolonger. ( Peinture ) {mage , ressemblance d’une personne,tirée par le moyen du pinceau, du burin , du crayon. Peindre le portrait; le talent dimi- ter une tête individuelle , et d’en ren- d?é fidèlement ia ressemblance carac- PLONR téristique , en sorte qu’elle puisse étre aisément reconnue pour celle de la personne dont on s’est proposé de rendre les traits, est ce qui constitue le genre du portrait, Les anciens ne connoissoient point cette division.Le plus célebre de leur peintre de por- traits lat Appelles ; mais il étoit en méme tems le plus célebre de leurs peintres d'histoire. Il paroit seule- ment que dans le dernier siecle de la république romaine , une artiste grecque, Lala de Cysique, se borna au genre du portrait. Apres la renaissance des arts chez les modernes, il se passa un tems fort long, sans que le portrait fût regardé comme une classe parti- culiere de Part; c’étoit les peintres d'histoire qui faisoient aussi le por- drail. Les peintres qui se distinguerent le plus dans cette partie, furent Ra- phaël, le Titien, Holbéen, Albert Durer, leTintoret,Paul Veronëze,etc, et c’éloit ces mêmes peintres qui se distinguoient aussi le plus dans la par- tie de l’histoire, Van-dyck lui-mème, si célebre par la beauté de ses por- traits, étoit l’un des meilleurs pein- tres d'histoire de son tems. Tant que leportrail fut traité par les peintres d'histoire M fut aussi de la meme maniere, efRAphaët!, le Titien , le Véronèze, ne se doutérent pas qu'il püt y avoir une maniére spécialement affectée à cette partie de Part. Aujourd’hui, le portrait est de- venu le partage d’artistes qui se des- à ce genre, des leur entrée 150 tinent à dans la caniere, Persuadés qu’ils n’ont pas besoin de toute la science qu’exige le genre historique, ils néglgent de se procurer une savante éducation : tout leur'savoir consiste à dessiner froidement une tete, en sarrétant principaiement à rendre les diffé rences individuelles, et Hs croient avoir atteint le but, quand, en ex- primaut ces différences, 1is.sont par- venus à la faire trivialemefft ressem- blante à celle du modèle. Le genre du portrait w’auroit pas dû être détaché de celui de Phistoire, puisqu'il n’en diffère qu’en ce qu'il exige une attention plus particulicre aux formes individuelles, Il est sou- mis d’ailleurs aux mêmes principes < et ne peut approcher dela periection, POS qu'autant qu’il est le résultat des memes étures, Portrait hislorié ; on. appelle ainsi un porirail dans lequel la per- sonne est représentée sous la figure d’un dieu de la Fable, ou d’un héros de Pantiqu'té. C’est un genre bâtard et vicieux; en eflet, si la perfection du porirail consiste à rendre naïve- ment la personne représentée dans la plus grande vérité de la nature, dans Pétat le plus ordinaire à sa physio- noie, dans uzé des attitudes qui lui sont les plus Ffamilitres, et avec le genre d’habillement quelle a cou- tume de vetir, on sent combien le portrait historié s'éloigne de cette perfection : il né représente plus une personne que nous avons coutume de voir, mais un comédien novice, qui, sous des habits empruntés, joue mal- adroitement le héros. (Ælocul. ) Portrait se prend , au figuré, pour la description de la figure ou du caractere d’une personne , quel- quefois de Pure et de l’autre. PORTULAN, s. m. de litalien portulano, ou portolano, qui sig- nifie guide, pilote, flambeau de la mer, ( Marine) C’est lé titre de plu- sieurs ouvrages qui contiennent le gisement et la description des ports de mer, des cofes, et de tout ce qui y est relatif. Alogio da Masso à fait un poriulan en italien, quia été traduit en françois par Guillaume Girardin. Henri Michelot a fait le portulan de la Méditerranée, PORYDROSTERE , s. mas. du grec rép ( poro ), fournir, donner, d’uüJup (hudor), eau, et de sepeos (stéréos) , solide. (HétreL.) Lostrumentinventé par M. Paucton , et destiné à marquer la pesanteur spécifique d’un solide, c’est-à-dire, son poids, comparé à celui d’un égal volume d’eau distiiiée. POSE, s. f. du latin pono, posi- Lum , placer. ( Peinture) Ce mot exprime, en peinture, l’aititude., la position dans laquelle lartiste pose le modele vi- vart, pour en faire Pétude. L'artiste qui cherche la grâce et la beauté doit toujours faire prendre à son modele la pose la plus naturelle, relelivemeut à l'action quil veut MOIS représenter. Si le modèle est gêné, si méme la pose quon lui prescrit ne lui est pas familière, il n'aura pas cette naïveté de mouvement qui constitue la grâce. Ce ne sera plus uve figure en action , mais une figure qui coutrefait une action, Il est cer- tain aussi qu’elle perdra la beauté , puisque la nature elle-même ne la conserve que dans les mouvemens faciles , et qu’elle la perd, dès qu’elle est obligée de faire des efforts. (Archi. ) Pose se dit aussi du travail qu’il y a à poser une pierre. On paie tant pour la taille d’une pierre, el tant pour la pose. (Art mili.) Grande pose ; on appelle ainsi, dans une ville de guerre, les sentinelles d’augmenta- tion, que les caporaux doivent aller poser dès que la retraite est battue, pour la nuit, dans les postes qui leur auront été marqués. POSITIF, VE, adj. du latin po= sitivus , fait de lat. pono, positum , placer, asseoir, établir : certain, constant, assuré. : ( Algèbre) Quantité posilive ; c'est une quantité qui a, on qui esf sensée avoir le signe + , plus. Elle est ainsi appelée par opposition à la quantité négative. (Pratique) Droit positif; c’est celui qui est établi par les lois des hommes ; il est ainsi appelé par op- position au droit naturel. POSITION, s. f, du lat. posilio , fait de pono , positum , asseoir, établir : point où un lieu est placé, situation. ( Géom. ) C’est un mot dont on se sert en géomètrie, par une espèce de distinction du mot grandeur ; ainsi on dit qu'une ligne est donnée de position, quand sa situation ou sa direction est donnée par rapport à quelqu’autre ligne ; on dit, au con- traire,qu’une ligne est donnée degran- deur , quand c’est sa longueur qui est donnée , et non pas sa situation, ( Ærithmét. ) Fausse position ; c’est le nom qu’on donne à une regle qui a pour base une fausse supposition. ; Une règle de fausse position se fait quand on calcule sur des nom- bres faux et supposés , et lorsque par les différences qui s’y rencontrent on POS 151 trouve le vrai nombre inconnn qu'on cherchoit, l (Astron.) Angle de position ; c’est celui que forment au centre d’un axe le cercle de déclinaison et le cercle de latitude , ou le parallèle à l'équateur avec le parallele à lé cliptique, ( Art mili, ) Position militaire ; c’est un tferrein choisi pour y placer un corps de troupes, dans l'intention de remplir quelqu’objet important. Prendre une position, une bonne Ou mauvuise position. (Musique) Posilion se dit aussi du lieu de la portée où est placée une note, pour fixer le degré d’éléva- tion qu’elle représente. On appelle aussi position , dans la mesure,le tems qui se marque en frap- pant , en baïssant ou posant la main , et qu’on nomme plus communément le frappé. Enfin l’on appelle position, dans le jeu des instrumens à manche , le lieu où la main se pose sur le man- che , selon le ton dans lequel on veut jouer. (Danse) Position , en termes de danse , est cette juste proportion dans la manière de poser ses pieds, en sorte que le corps soit daas son équilibre , sans se trouver géné , soit que Pon marche, soit que l’on danse, ou lorsqu'on est arrèté. POSSESSION, s. f. du lat. pos- sessio , fait de possideo | posséder : puissance, ( Pratique ) Jouissance ou acte par lequel on possède une chose de droit ou de fait. \ Le dipit romain a distingué deux sortes de possession ; la possession naturelle et la possession civile ; la première est une simple détention de la chose, sans aucun dessein de la posséder en qualité de propriétaire ; telle est la possession du fermier , du locataire, de Vusufruitier. La pos- session civile est la détention ac- compagnée de l'intention de posséder comme propriétaire. POSSESSOIRE , s. et adj. mème origine que POSSESSION : qui re- garde la possession. ( Pratique) Action possessoire ; c’est celle qui à lieu quand on agit pour le possessoire | c’est-à-dire , 152 P'O'S pour être maintenu en possession. Ainsi, ellé ne regæde point la pro- riété, mais seulement la possession. Voy. PETITOIRE. POSSIBLE , adj, et s. du latin possibilis, fait de possum , pou- voir : qui peut étre, où qui peut se faire. ( Calcul intégral) Equations possibles ; on appelle ainsi ies équa- ions différentielles , qui ont des in- tégrales finies ,ou d’un ordre moindre, par opposition aux équalions ab- surdes, ou qui ne sont pas possibles. POSTDATE, s. f, du latin post, après, et de dalum, donné , écrit, daté : date postérieure à la vraie. POSTE, s. f. du latin positio , disposition , placement , action de placer. ( Econ. polit. ) Etablissement de chevaux , placé de distance en dis- tance pour le service des personnes qui veulent voyager diligemment, Hérodote nous apprend que les courses publiques, que nous appelons postes , furent inventées par les Perses. Xénophon nous enseigne que ce fut Cyrus qui, pour en rendre Pusage facile , établit des stations sur les grands chemins, assez vastes pour contenir un certain nombre d'hommes et de chevaux. 11 n’est pas facile de fixer l’époque de l’établissement des postes chez les Romains. Selon quelques-uns, il y avoit, sous la république, des pos- tes, appelées staliones, et des por- teurs de paquets , séalores. Les empereurs , dit Procope , avoient établi des postes sur les grands chemins, à raison de cinq et quelquefois huit par journée. Les postes de France étoient bien peu de chose avant le règne de Louis XI, ce prince naturellement inquiet et défiant , les établit pour être plutot et plus sûrement instruit de tout ce qui se passoit dans son royaume et dans les états voisins. II fixa en divers endroits des gites, des stations , s/ationes positas , &’où est venu le nom de postes, où des che- vaux éloient éntretenus. Deux cents trente courriers à ses gages portoient ses ordres incessamment. Louis Horniek dit que ce fut le comte de Taxis qui établit le premier P0"S les postes en Allemagne , à ses dé- pens, el que pour récompense , lem- pereur Mathias , Van 1616, lui donra en fief la charge de général des postes, pour lui et pour ses descendans. POSTE, s. m. (terme de guerte), du lat, posilus , fait de pono , asseoir, étabhr. (Art milil.) Poste se dit de toute sorte de terrein , fortifié on non, et capable de loger des soldats. Poste avancé ; c’est un terrein dont on se saisit pour s’assurer des devans, et couvrir les posles qui sont derrière, Postes de campagne ; ce sont des églises, maisons , cassines , cen- ses , villages , grosses redoutes , où il y a assez de monde pour tenir bon, et attendre du secours. Postes intermédiaires ; ce sont des corps détachés de troupes , postés de facon entre d’autres corps, pour qu’ils puissent , en cas de besoin , courir au plus pressant , et soutenir effort d’un ennemi qui voudroit entamer quel- que poste exposé , et se faire jour de ce coté-là. (Marine) Poste, en termes de mer, signifie le logement fixé dans les vaisseaux pour chaque espèce d'hommes logés et vivant ensemble ; comme le poste des charpenters , le poste de chirurgiens, le poste des malades, etc. Poste d'un vaisseau; c’est, en parlant d’une escadre , ou armée na- vale, l’ordre et le rang dans lequel doit se placer un vaisseau dans sa division ou dans son escadre, d’après les dispositions faites par amiral ou commandant, Delà ces phrases, {cl vaisseau a quitté son posle ; tel vaisseau a rejoint son posle. POSTHUME , adj. du lat. post- humus, composé de post, après, et de humus , terre, dans la signi- fication de mort , enterrement : après la mort. ( Pratique) Enfant posthume ; c’est celui qui est né après la mort de son père. Un enfant posthume rompt par sa naissance le testament de son père , dans lequel il étoit passé sous silence, (Litiéral. ) Posthume se dit aussi P,O'T des ouvrages d’un auteur qu’on ne metau jour qu'après sa mort, CEuvre posthume. POSTICHE , adj. de Pitalien pos- ticcio , ajouté après coup. ( Archi.) Ornemens postiches ; ce sont des ornemens placés apres coup. ; ( Littéral. ) Postiche se dit de tout ce qui est déplacé, de ce qui re vonvient point au lieu où il est placé. Ainsi , l’on dit qu’un épisode est pos- tiche , lorsqu'il est étranger au sujet, POSTLIMINIE, s. f. du lat. post- Ziminium , composé de post, après, et de limen, limite , seuil de la porte: Paction de rentrer dans sa maison. ( Jurisprud.) La posiliminie est, pour les particuliers, ce quest pour lies souverains le stalu quo antè béllum ; c’est le retour au méme état d'où ils ont été violemment tirés par les ennemis. Les habitans des frontières des états sont souvent dans le cas d’user du droit de postliminie. POST-SCRAPTUM , s. m. Mot emprunté du latin , et composé de post, après, et de scriplum, écrit : écrit après coup. ( Diplomatique ) I se dit de ce qu’on ajoute à une lettre apres la signature , et qu’on marque en abrégé par ces deux lettres P., POTAGER , s. m. état de potage, en lat. polagium , fait de potatum, boisson, (Jardin) Jardin potager ; portion de jardin où l’on cultive toutes sortes d’herbages, de légumes et de fruits. ( Botan. ) Plantes potagères ; on appelle ainsi toutes celles que l’on cultive dans les jardins potagers , pour Pusagede la cuisine, On emploie assez indifféremment les mots pota- tagères et léguminaires ; comme synonymes. POTASSE , s. f. corruption de Pallemand pottash, cendre de pot , parce qu’on a long-tems fait brüler dans un pot les plantes dont on tire ce sel. (Chimie) La polasse est un des alkalis fixes; c’est l’alkali végétal, On peut extraire de différentes subs- tances : elle existe abondamment dans la nature, mais n’y est jamais pure : on obtient plus généralement par la combustion et l’incinération Pour 153 des bois tendres, des herbes molles, et des enveloppes des fruits. Pour se procurer la potasse dans son état de pureté, c’est-à-dire , caustique , on lessive des cendres, on rapproche la dissolution dans une chaudiere de fonte , et l’on obtient un sel connu sous le nom de salin : c’est la polasse du commércé. En- suite, on méle parties égales de sain et de chaux , on fait fortement bouwil- lir ce mélange , on filtre, on éva- pore jusqu'à consistance de sirop, ou même jusqu'à siccité : on prend cette polasse, on la met dans un flacon , et Pon verse par-dessus de Palcohol, où bien on évapore dans une bassine d'argent. La potasse caustique ; fondue dans un creuset , et coulée en plaque sur un marbre, forme ce que les médecins appellent la pierre à cau- ère (voyez CAUTÉRE), parce qu’elle a la propriété de ronger la peau et les chairs, La polasse fondue avec la silice forme le verre. La polasse se combine aisément avec les substances graisseuses, et les rend solubles dans Peau : cela forme les savons. 77 oÿ. SOUDE, SAVON, ALKALI. POTEE, s. f. du lat, poto, boire; ce qui est contenu dans un pot, dans un vase à boire : malière dont on fait les pots. ( Chimie) Potée d'élain ; oxide gris d’étain , qui se forme à la sur- face de ce métal, lorsqu'on le fond avec le contact de Pair libre. On s’en sert dans les arts pour polir le verre et d’autres corps durs. ( Fondeur) Potée est aussi nne composition de terre préparée avec de la fiente de cheval, de Pärgile et de la bourre , laquelle s’applique sur les moules des pièces, avant que de former ce qu’on appelle la chape du moule , qui est faite de bien plus grosse terre. Cette potée est la terre qui conserve l’impression des traits et des ornémens du moule. POTERIE , s. f. du lat. poltm , vase à boire : toute sorte de vaisselle de terre. ( Zechnol. ) Quatre choses peu- vent influer sur la qualité des pote- ries, 154 PAOkE 19, La nature ou la composition de la matière; 20, la préparation qu’on lui fait subir ; 30. les dimen- sions qu'on donne aux vases; 40. la cuissonqu'on fait subir à ceux-ci. La silice, ou quatz fait toujours les deux tiers ou les trois quarts de la plupart des poteries, L’alumine , depuis un cinquieme jusqu'à un tiers ; la chaux » depuis ;5; jusqu’à Se 3 et le fer! depuis 0 Musqu'à 150° La silice donne de la dureté, de Pinfusibilité et de Pinaltérabilité, L’alumine communique du liant à la pâte, et donne la facilité de la pétri, de la mouler, et de la tourner à volonté. Jusqw ici expérience n’a pas prou- vé que la chaux fût nécessaire à la composition des poteries ; et si on y en rencontre souvent des fraces, c’ést qu’elle s’y trouve mêlée aux autres terres , dont les lavages et autres préparations re lont pas sé- parée. L’oxide de fer, outre Pinconvé- nient de colorer en rouge, ou en brun , suivant le degré de cuisson , les vases dans lequel il entre, a la propriété de les rendre très-fusibles, et même plus que la chaux. Poteries communes ; autant on peut concevoir de mixtes terreux, autant on peut inventer d'espèces de poteries de terre. Le tissu des poteries communes est plus ou moins grossier; ces po- Leries sont presque tou) ours b'op peu cuites ; elles soutiennent passable- ment les alternatives du chaud au froid; mais elles ne sont ni propres, ni solides, et elles ont le défaut de donner une mauvaise odeur et un mauvais goût anx alimens qu’on prépare. Poterie de grès ; on appelle ainsi une poterie plus ou moins grossière , dont la densité est ordinairement teile qu’elle fait feu avec Pacier. Ces poteries sont impénétrables aux graisseset aux acides, mais elles ne peuvent supporter les alternatives du chaud et dufroid. Ÿ. FATENCE, PORCELAINE , HYGIOCERA- MES, Poteries blanches, ou Lerres an- gloises ; ces poteries ne sont qu'une P'O:T variété un peu recherchée des pole- ries communes, Le vernis en est com- posé dans les mèmes principes ; elles sont minces et d’un prix très-mo- dique; elles manquent de solidité ; elles ne peuvent soutenir une grande chaleur. Leur durée est courte, par- ce que la prompte décomposition de leur vernis enlève 1 éclat qui en fait le seul mérite. | Poteries fines à pates de cou- leur; les anglois font un commerce assez considérable de différentes es- pèces de terres cuites en grès, et dont la pâte est colorée en bleu cé- leste , en noir, en jaune, en vert éten violet ; tous les objetstravaillés avec cespâtes, sont remarquables par un fini précieux, et sont ordinaire- ment décorés avec des bas-reliefs en pâte blanche, qui produisent un grand effet. Depuis long-tems, la manufacture de Sèvres avoit réussi à imiter les pâtes bleuesangloises; mais ce n’est qu’en lan 10 qu’elle a tenté les premiers essais en terre noire ; et aujourd’hui elle faWique des vases qui ne le cèdent en rien à la plus belle terre noire d’Angleterre. La terre noire de Sèvres , comme celle d'Angleterre , est dure comme du grès, et fait feu au briquet, Sa composition donne lieu d’espérer qu’elle ne peut jamais devenir chère : elle est composée d’argile d’Arcueil , et de fer oxidulé, c’est-à-dire, de fer qui n’est pas au dernier degré d’o- xidation, et qui est encore attirable à Paimant, d'argile de Montereau , où autre analogue, d’oxide de man- ganèse, et de fer oxidé rouge, L'opinion des Anglois est que le thé est meilleur dans une théière de terre noire que dans toute autre. Que ce soit un préjngé ou non, il est certain que la terre noïre, quoi- que cuite en grès, supporte bien les passages subits du froid au chaud; que quoiqu'elle ne soit pas enduite d’un vernis vitreux , elle ne com- munique point de mauvais goût aux alimens qu’on y conserve , et qw’elle est d’un excellent usage. #7. KAO- LIN , PETUNTSE, VERNIS , COUVER'TE. POTERNE , s. f. du lat. poste- rula , fausse porte. (Fortific. ) C’est ainsi qu’en ter- MO D mes de fortification , on nomme les fausses portes, placées ordinairement dans lPangle du flanc et de la cour- tine, pour faire des sorties secrètes par le fossé, POTION ,%. f. du lat. potio, fait de potare , boire. (Méd.) Médicament liquide, qui se prend en buvant. Les polions sont altérantes ou purgatives: il y en a de vulnévaires, d’hystériques , d’anodines , de carminatires, de diaphorétiques , d’emménagogues , de cathartiques , d'émétiques , etc, POUCE , s. m. du lat. pollez, fait de polleo, avoir de la force, de la vertu. (Anat.) Le plus gros des doigts de la main et du pied ; ilest ainsi appelé parce qu’il a plus de force que les autres. (MétroL.) Mesure qui est la dou- zième patie d’un pied, et qui a douze lignes. (Hydraul.) Pouce d'eau ; c’est, dans le langage des fontainiers, la quantité d’eau qui sort en une mi- nute de tems, horizontalement d’une vitesse égale, et par un trou cir- culuire d’un pouce de diamètre, faite dans une plaque verticale d’une ligne d'épaisseur, La partie supérieure de la circonférence étant couverte d’une ligne senlement de hauteur d’eau, ermsorte que ouverture aïf son centre de sept lignes au dessous de la su- perficie de l’eau. Il passe, en une minute de temps, par cette ouver- ture, 628 pouces cubes d’eau , fai- sant, en mesures nouvelles, 12 li- tres et demi cubes d’eau. POUDING , s. m. Corruption de Panglois pudding, que les étymolo- gistes de ce pays nous renvoient, en le faisant venir du francois bouding boyau , intestin. ( Cuisine) Le pouding est un mets fort connu des Anglois, com- posé de divers ingrédiens, et autre- fois le premier plat d’un diner, (Minéral.) C'est par analogie que les Anglois ont donné le nom de’ Ré BrA: ou, comme nous di- sons, poudinguc , à un mélange de substances pierreuses, arrondies et agelutinées par un suc lapidifique, dont on fait des vases et des bijoux. Les plus beaux puddings se trouvent PO 155 en Angleterre. On en à découvert dernièrement dans ja forèt de Chan- tilly. POUDRE , s.f. du lat. pulvis, pulvcris ; poussiere , terre dessé- chée, divisée et réduite en petites molécules. (Chimie) Poudre impalpable ; c’est ure poudre si déliée, qgwon ne la sent presque pas sous les doigts. Poudre d’algarath , ou mercure de vie; c’est oxide d’antimoine par Vacide muriatique. Poudre du comte de Palme ; aujoûrd’hui le carbonate de ma- gnésie. Poudre d'argent ou d'or; cest le mica. V. ce mot. Poudre de fusion ; Cest une composition faite de trois parties Ge salpetre, de deux parties de fleur de soufre , et de deux parties de sciures ou. rapures fines de quelque bois tendre, que lon broiïe et que Pon mele bien er une petite quantité de cette poudre embrâsée fait fondre , en bain parfait, une petite piece mince de métal, en un tems si court , que si pour creuset on se, sert d’une coquille de noix , elle na pas le tems d’etre percée, à moirs qu'on n’y laisse reposer le métal en fusion. ( Pharmacie ) Poudre se dit aussi de diverses compositions servant à la médecine, lesquelles étant desséchées et broyéesressemblent à dela poudre. ( Arüllerie ) Poudre à canon ; mélange de charbon . de soufre et de nitrate de potasse ( nitre ou salpètre). Quoique Pon dispute beaucoup sur l’origine de la poudre à canon , ïl est incontestable qu’elle étoit connue dans l’orient , et sur-tout en Chine, bien des siecles avant qu’on aif songé en Europe à lemployer dans l’art de la guerre. | L'introduction de la poudre à canon , en Europe, a été attribuée à Bacon, qui, vers la fin du treizième siecle, a publié quelques idées , au sujet de son emplui à la guerre. Schwartz (le moine) découvrit en Allemagne , en 1320, la poudre à canon ; en pilant dans un martier les matières dont on la compose, une étincelle qui tomba par hasard, 156 POP: roduisit une explosion dont le génie inventif de Schwartz sut tirer le plus grand parti. Pour la fabrication de la poudre, cousultez la 3me, édition des Æle- mens de chimie, par Chaptal. L'objet le plus essentiel, dans la fabrication de la poudre à canon, est d'obtenir les matières premières extrèmement pures. On raffine le salpêtre par des dis- solutions, des filtrations, des éva- porations et des cristallisations, On purifie le soufre en le faisant fondre et en l’écumant , et quelque- fois en Île faisant sublimer. Autrefois on carbonisoit le bois dans des fosses : maïs depuis long- tems on a abandonné cette méthode qui diminuoit la force expansive de la poudre, La méthode actuelle des Anglois et des Suisses consiste à dis- tiller , pour ainsi dire, le bois dans des cylindres de fonte ou des four- neaux constiuis en plaques de mé- tal, au moyen desquels on le débar- rasse de lPacide pyro-ligneux. Le charbon pur est le résidu de la distil- lation. La différence entre la poudre faite avec des charbons carbonisés dans ces fours , ou avec des charbons carbonisés à Pair, est très-sensible ; delà la supériorité de la poudre an- gloise sur la poudre françoise. Ï1 y a plusieurs moyens d'essayer la force et la bonté de la poudre, tels que l’épronnette de Legnier, le mortier et le globe de cuivre de nos arsenaux . etc. Mais en voici un qui donnera une idée assez exacte de la pureté de la poudre , et même de sa force. Mettez deux ou trois petits tas de poudre , de 50 grains environ, sur différentes feuilles de papier à lettre très-blanc ; mettez-y le feu avec un morceau de fil d’archal rougi, si la flamme séleve promptement et avec explosion , laissant le papier sans tache blanche, et sans Pavoir brûlé à petits trous, on doit tirer un au- gure favorable de la qualité des in- grédiens et de la bonté dé la fabri- cation. Dans le cas contraire, la poudre doit être jugée mal faite, ou les ingrédiens impurs. La force expansive de la poudre dépend essentiellement de k pureté P'O'Ù du charbon employé dans s4 fabri- cation. La force explosive ne provient pas, comme on la @u pendant, long tems de la vaporisation de l’eau par la combustion ; mais elle est tôtale- ment l’effet de la quantité de gaz, générée pendant la combustion, et plus Ja combustion est rapide , plus il y a de gaz produit dans un tems donné, et plus par conséquent la force de la poudre est augmentée. Poudre blanche ; on donnoit au- trefois ce nom à l'effet produit par les fusils à vent. Voy. FUSIL , VENT. ( Cosmétique) Poudre pour les cheveux ; c’est de lamidon réduit en poudre dans des mortiers et passé au famuis de soie. Poudre purgée à l'esprit-de-vin ; c’est le même amidon réduit, en poudre, mais qui a été auparavant humecté d’esprit-de-vin. Il n’y a pas fort long-tems que la poudre pour les cheveux est er usage, Les anciens se teignoient les che- veux en blond , et quelquefois ils les couvroient de poudre d’or; c’étoit- là leur coquetterie. Il n’est point parlé de la poudre dans le grand nombre d'auteurs grecs et latins qui nous sont restés. Les pères de Pé- glise, qui reprochent avec tant de force aux femmes chrétiènnes tous les moyens qu’elles employoient pour se donner des agrémens qu’elles n?a- voient pas, n’ont point fait mention de la poudre, Il n’en est point parlé dans nos vieux romans ; qui mar- quent dans un si grand détail les ajustemens de l’un et de l'autre sexe. L'Etoile est le premier de nos écri- vains qui ait parlé de la poudre ; ce fut, dit-il, vers la fin du seizième siècle que deux jolies religieuses se montrerent à Paris avec des che- veux poudrés ; on crut qu’elles de- voient à cette nouvelle parure une partie de leurs charmes ; il men fallut pas davantage pour déterminer les femmes à l’adopter. Les hom- mes, jaloux de leur plaire, ne tar- dèrent point à se conformer à leur goût ; et insensiblement la mode de se oudrer devint générale en France. POUDRETTE , s. f. diminuf. de poudre. POU (Agricult.) Nom que l’on donne au terreau que forme au bout de trois ou quatre ans la matière fécale. POULAINE , s. f. de litalien pulena. ( Marine ) L'établissement de charpente qui termine lavant du vaisseau et qui supporte la figure. POULIE, s, f, du saxon pullian , tirer à sol. ( Mécan. ) Une des principales machines dont on traite dans la sta- tique. Elle consiste en une petite roue , qui est creusée dans sa cir- conférence , et qui tourne autour d’un clou ou axe placé à.son centre ; on s’en sert pour élever des poids par le moyen d’une corde qu’on place et qu’on fait glisser dans [a rainure de k circonférence. L’axe sur lequel la poulie tourne se nomme goujon, ou boulon ; et la pièce fixe de bois ou de fer dans la- quelle on le met, l’écharpe ou la chape. Pour la théorie de la poulie, consultez l'ouvrage de F’arignon. POULPE, voy. PULPE. POULS , s. m. du lat. pulsus, fait de pulsare , battre , frapper. (Méd.) Battement de l'artère ; c’est dans la diastole ou dilatation des artères que consiste le pouls ; c’est alors qu’elles font sétir leurs pulsations aux doigts qui les touchent, Ce mouvement est opposé à leur sys- tole ou contraction. La cause du battement des artères est l'impulsion du sang qui est chassé avec violence dans laorte par le ven- tricule gauche du cœur, et delà dans toutes les branches qui s’en séparent, Le pouls est la mesure de la force que le cœur emploie pour porter le sang à toutes les parties ; ainsi, la connoissance de l’état du pouls et de ses variétés est propre à indiquer les changemens que laction des artères produit sur le sang , et elle peut servir de règle pour juger de l’état du sang, de la disposition du corps, de l’état de santé d'avec l’état de maladie, et de Pétat sain actuel d’avec la dispo- eition à des maladies différentes, Avant Hypocrate, le pouls étoit confondu avec les autres mouvemens du cœur et des artères, auxquels on avoit donné le nom de palpitation. P'OtU 157 Hérophile , qui vivoit près de deux cents ans après lui, fut le premier qui s’adonna à lPétude du pouls. Galien en réduisit la connoissance en mé- thode au commencement du r7me, siecle ; dom Solano , de Lucques, ayant vu dans quelques modifications du pouls, des signes inconnns jus- qu’alors, qui annoncoiïent des crises prochaines , et faisoient connoitre d'avance le coulolr par lequel devoit se faire Pexcrétion critique, recueillit et publia des observations très-inté- ressantes à ce sujet, et depuis, mon- sieur Bordeu a confirmé et considéra- blement étendu la découveaite de Solano. Ca ces époques que doit être rapporté tout ce qui a été dit sur la doctrine du pouls, Les historiens qui ont voyagé à la Chine, assurent que les médecins chinois ont , sur le pouls, des con- noïssances particulières, bien éloi- gnées de ce qu’en ont écrit les méde- cins des autres pays, anciens et mo- dernes. POUMON , s, m. du lat. pulmo. ( Anal,’ Viscère de la poitrine , et le principal organe de la respiration. Le poumon comprend deux gros- ses masses spongieuses , répandues dans toute la poitrine, de manière que Pune en coupe la cavité du coté droit, et l’autre celle du côté gauche, séparées VPune de Pautre par le mé- diastin et par le cœur. POUPE, s. f, du lat. puppis. (Marine) La partie du derrière d'un vaisseau. Dans les vaisseaux de ligne, Ja poupe est décorée d’une galerie pour les vaisseaux à deux ponts , et de deux galeries pour ceux à trois ponts. Poupe se prend aussi pour syno- nyme d’arrière : ainsi, passer à poupe d'un vaisseau, c’est passer aupres de lui , en se rangeant derrière sa poupe, pour lui parler, pour re- cevoir ses ordres, ou bien pour le ca- nonner avec avantage, si C’est un en- nemi. On passe toujours à poupe d’un vaisseau, dansune escadre ou armée navale, pour se ranger sous le vent à lui, et c'est un signe de déférence. Vent en poupe ; c’est la mème chose que vent arrière. PLoOt OURPRE Is, imeretfsdu lat. purpura , fait du grec ropotpa ( por- phura), porphyre. ( Technol.) Couleur , soite de rougé foncé qui tire sur le violet, Pourpre se dit au féminin, de cette teinture précieuse qui se tiroit autre- fois d’un certain petit poisson à co- quille, nommé pourpre. On ne sait si l’invention de cette teinture si précieuse et si renommée chez les anciens, éfoit le fruit de Findustrie des hommes , ousi, com- me on Pa prétendu , elle étoit due au hasard, qui fit que le chien d’un ber- ge. , pressé par la faim , ayant brisé sur le bord de la mer M coquillige our le manger, le sang qui en sortit lui teiguit la gueule d’une couleur si belle , qu’elle ravit d’admiration ceux qui la virent, et qu’apres avoir cherché les moyens de se la procurer, on réussit à lappliquer sur les étoffes. On n’est pas mieux instruit sur le nom de celui qui, le premier, mit cette couleur en usage ; les uns en font honneur à Phénix , dixieme roi de Tyr; d’autres à Minos, premier roi de Crete; d’autres enfin en atfri- buent la gloire à Hercule le tyrien. Les Fyriens excellèrent dans Part de teindre en pourpre ; mais on ignoré queile étoit leur manicre de procéder, pour donner cette couleur à leurs étoffes, et ce que les auteurs anciens nous en apprennent ; n’est pas assez Circon:tancié pour nous éclairer beaucoup à ce sujet. Quelle qu'ait été leur facon d’opé- rer , cétte teinture n’est plus en usage depuis plusieurs siecles; mais nous devons étred’autan moinssensibles à cette perte , que cette couleurdonnoit une odeur forte et un coup-duil qui seroit d’autant moins agréable pour nous, que les anciens n’estimoient que les couleurs foncées, et que la pourpre dont ils faisoient le plus de cas , étoit celle qui approchoit le plus du sang de bœuf. Ajoutons à cela qu’elle étoit d’un prix exorbitant, et que notre pourpre moderne, qui se fait à beaucoup moins de frais, au moyen de la cochenille, est d’un éclat bien supérieur à l’ancienne, (Écon. polit.) Pourpre se prend aussi pour la dignité royale, dout 258 P PO elle étoit autrefois la marque, pour les premieres magistratures de lan cienne Rome, et pour la dignité des car inaux. (Méd.) Pourpre est encore le nom d’une maladie, ainsi appeléerà cause de la couleur pourpre de ses pustules. C’est une maladie exantlié- matique dans laquelle il pousse une grande quantité de pustules tres-pe- tites, de la grosseur d’un grain de millet, qui rident 14 peau, qui la rendent rude et sèche, et qui répan- dent une mauvaise odeur tout-à-fait paficuliere. $ POUSSE, s. f. du lat. pulsus , fait de pulso , battre , frapper , pousser, à (Jardin.) Jet d’un arbre, nou- velle production. La premiere et la seconde pousse désignent les jets qu'ont produits les arbres à la seve du printems et à celle d'automne. (ippiatrique) Pousse se dit aussi d’une maladie des chevaux qüiest caractérisée par un battement de flancs, et par un hâletement conti- nuel; par une pares:e excessive, et une suffocation tres-fatigante, suxr- tout quand lanimal est obligé de monter ou de hâter le pas. POUSSEE, s. f. mêmeorigine que PO@SSE , action de pousser, ( Architect. ) Poussée d'une voile; C’est Peflort que son poids lui fait faire contre les murs sur les- quels elle est bâtie. Poussée se dit aussi de Peffort que fait un arc ou une voûte, pour écarter les pied-droits de Paplomb où on les a élevés, et qu’on retient par des con- treforts. Poussée se dit encore de l’effort que font lesterres d’un rempart , d’un quai ou d’une terrasse , contre Îe re- vètement de maçonnerie qui les sou- tient, ï POUSSER, v. a. du lat. pulsare, faire effort contre quelque chose. * Pousser est aussi verbe neutre. (Peinture) Ce tableau pousse au noir; cela signifie, en térmes de peinture, que le tems en noircit les couleurs. is disent encore, en parlant d’un tableau ou de quelques-unes de ses parties , qu’il faut pousser à la vigueur, à un ton plus vigoureux , qu’il faut pousser à l'effet. P QU x POUSSIÈRE, s. f. du lat. pulvis- culus, terre réduite en poudre fort menue. À (Botan.) Poussière séminale ; c’est la mème chose que le pollen, qui se montre le plus souvent sous l'apparence d’une poussiere, le plus ordivairement jaune , composée de petites vésiculessphériques ou ovales, qui contiennent esprit séminal, et se flétrissent après lavoir répandu. POUVOIR, s. m. du lat. polleo , avoir autorité, crédit, faculté de faire. Pouvoir paternel ; grand pou- voir, pouvoir absolu. (Pratique) Pouvoir se dit aussi de l’acte par lequel on donne pou- sorr à quelqu'un de nous représenter ou d’agir pour nous, suivant qu'il est porté par Pacte, ( Diplomatie) Pouvoirs, au plu- rier , se dit aussi des lettres d’un prince à son ambassadeur, portant qu'on peut ajouter foi à ce qu’il dira, Les ambassadeurs ont communi- qué leurs pouvoirs. (Physique) Pouvoir des poin- Les ; c'est une propriété que lon at- tribue aux corps pointus et électrisa- bles par communication , de {irer et de pousser lefeu électrique , et d’agir en cela de plus loin et plus efficace- ment que les corps obtus. C’est Franklin qui, le premier, a remarqué ce pouvoir des pointes. Pouvoir expansif; c’estla faculté qu'ont certains corps de s'étendre toutes les fois qu’ils en ont la liberté, et qu'ils ne sont pas retenus par des obstacles invincibles. Tels sont les ressorts dans l’état de contraction : sitôt que la force qui les retient cesse d'agir, ils s'étendent et occupent un plus grand espace ; telle est encore la poudre à canon qui s’enflamme, si elle n’est retenue par des obstacles moindres que son pouvoir expansif: elle les brise souventavec une explo- sion considérable. Pouvoir réfringent des liqueurs ; c’est une puissance. qu'ont les diffi- rentesespèces de liqueurs , de réfrac- ter les rayons de lumière. En géné- ral, cette puissanceest d’autant plus grande que la liqueur a plus de densité. FOUZZOLARE , 5. f. de litalien PAR pozzolana , fait de pozzuolo, nou d’une ville du royaume de Naples, (Minéral.) Substance qu’on trouve dans le territoire de Pouzzole > d'où lui vient son nom. Les pouzzolanes sont des pierres que les minéralogistes ont 1angécs parmi les /hermantides, provenart de mativres plus argilleuses que celles qui ont formé les laves, et sur le: quelles le soufre a eu moins de prise ; ensorte qu’elles ont résisté à Ja scarifi- cation: Elles ne sont pas ces laves al- térées, mais des terres et des pierres argilleuses, calcinées, cuites dans l’intérieur du volcan, et rejetées en fragmens irréguliers. Les pouzzola- nes ont la propriété de faire un mortier excellent. et qui se durcit dans l’eau. PRAGMATIQUE, adj. ets. du grec mpayuarTimecs (pragimalikos), actif, qui concerne les affaires, dé- rivé de p&rou (prasso ), faire, pra- tiquer. , ( Econ. polit. ) Pragmatique sanction; c’est le nom que lon donne à certaines ordonnances, Dars les trois premiers siècles de Ja troisième race des rois de France , on ne connoissoit pour véritables o1- donpances , que celles qu'on appeloit pragmaliques Sanclions ; on enter- doit par là une constitution faite par le prince, de concert avec les grancs de l’état; comme encore en Allema- gne ;-on n’admet pour pragmnalique sanclion, que les résolutions de la diète générale de l'empire. foyez SANCTION. On appelle absolument pragmati- que sanclion , Vordonnance faite à Passemblée de Bourges, en 1438. par le roi Charles VIT, pour recexoir ou modifier quelques décrets du con- cile de Bâle; et dans cette dernizre acception , pragmalique se prend aussi substantivement, La pragma- tique ordonne. (Mathémat.) Pragmaliq re est encore un terme dont quelques ar- ciens aufeurs se servent pour expri- mer la même chose que pratique, mécanique où problématique. Stevin , dans ses élémens d’hydros- tatique , donne le nom d'exemples pragmaliques ‘à certaines exp£rien- ces mécaniques ou pratiques. A 1959 160 PRÈS PRAIRIAL, s. m.de PRAIRIE ; en lat. pralum. (Calendrier) Neuvième mois de Pannée de la république Francoise. Ce mois, qui a trente jours comme les onze autres, commence le 20 mai, et finit le 18 juin. On lui a donné le nom de prairial , parce que c’est dans ce mois que lon fauche les prés et que l’on récolte les foins. Pruirial, adj. méme origine que le précédent, (Botan.) I se dit des plantes qui croissent dans les prairies. Plante prairiale. PRAIRIE, s. £. du lat. pralum. (Agric.) Etendue de terre desti- née à produire de l’herbe. Prairies artificielles ; ce sont des terres labourables où l’on sème diffé- rentes sortes d'herbes propres à la nourriture des animaux ; comme trefle , sainfoin, luzerne , etc. PRAME, s.f. d’origine moscovite. (Marine) Bâtiment à fond plat et à trois quilles, tirant peu d’eau, et propre à naviguer sur les rivieres et lelong des côtes, aux endroits où la profondeur de l’eau n’est pas con- sidérable, On construit en France, sur ce principe, des espèces de bâtimens de guerre, qui portent vingt canons ou plus, du calibre de 24, et mème de 36. PRASE , s. f.. du grec Tp4Toy ( prason ) , porreau : couleur de porreau. ( Minéral.) Pierre précieuse d’un vert obscur, comme le porreau. C’est une variété du quartz agathe. PRATIQUE, s..f. du grec mpax- run (prakliké), exercice du pouvoir agir ; exercice habituel de certaines choses. ( Didactique ) Ce qui se réduit en acte dans un art, dans une science ; dans cette acception , il est opposé à théorie, (Jurisprud.). Pratique , en termes de palais, est la connoissance de ce qui est prescrit par les ordonnances, pour lPinstruction des proces et les formalités de la procédure, Le praticien s'occupe de la forme, ] E- et le jurisconsulte du fond, Le } PRE mier instruit le fait de la cause, le second en établit le droit, (Marine) Pratique se dit encore d’un pilote ou officier de mer, On dit qu'il est pralique d'un lieu, d'un port, d'une cote, elc. pour expri- mer qu’il a fait plusieurs voyages dans l'endroit , port ou parage dont il est question , et qu’il a connoïssance des fonds, des mouillages et des vents qui y règnent le plus ordinairement , de maniere à étre en état de diriger la route d’un vaisseau, pour éviter les dangers, On embarque quelquefois un de ces marins, sous le titre d’of- Jicier pratique. (Peinture) Pratique se prend, en peinture, pour cette facilité , cette habitude d'opérer qui s’acquiert par un long usage. On dit qu'un artiste a une belle pratique de dessin, de pinceau, de couleur , lorsque , par une grande ha- bitude de bien dessiner, de bien peindre , de bien colorer, il est par- venu à une exécution facile dans ces différentes parties de Part. Le mot pratique se prend ici en bonne part; mais, quand on dit qu'un peintre dessine, colore de pratique , alors on entend que, sans consulter la nature , il se livre à une pratique , à une ba- bitude qui ne s'accorde jamais parfai- tement avec la nature ; parce qu’on ne sauroit parvenir à la savoir EX cœur ; et , dans cette dernière locution , pralique se prend en mauvaise part. PRATIQUER , v. n., même ori- gine que PRATIQUE. (/Harine ) Pratiquer, en termes de marine, signifie communiquer , traiter, commercer, en parlant sur- tout des lieux soupçonnés de la peste. Quand on a pratiqué en quelqu’en- droit suspect, où avec quelque bâti- ment qui sort des pays soupçonnés de contagion , on ne doit pas le céler, afin de se soumettre à la quarantaine. V. SANTE. PRÉALABLE , adj. et s., com- posé de la syllabe pré, empruntée du latin præ, qui, jointe à plusieurs mots de notre langue, leur donne un sens d’antériorité où de supériorité , et d’allable , du verbe a/ler, qui pré- cède, qui va devant; en latin pre- vius, dont les Anglois ont fait pré vious , et les Italiens previo, dans le meme seus, ( Pratique) PRÉ (Pratique) Préalable se dit de ce qui doit etre fait auparavant , ou avant que de passer outre. L’£struc- tion du fait, d'une cause , est préa- lable à létablissement da droit de cette même cause. Préalable s'emploie aussi subs- tantisement dans cette phrase : il est un préalable ; dans une collocation d'ordre, c’est d’établir son droit ou son privilége , avant de pouvoir se faire colloquer. (Diplomat. ) Dans les négocia- tions, lacommunication des pouvoirs est une chose préalable. ( Polit. ) Dans les assemblées dé- libérantes, la question préalable est une formule exclusive de la délibé- ration. {nvoquer la question préa- able , c’est demander que la proposi- tion mise aux voix, soit rejettée, pour p’y plus revenir ; et en ceci , la ques- tion préalable differe de l'ordre du Jour, qui est aussi une formule exclu- sivedeladélibération, en cequecette dernière n’empèche pas que la mème proposition ne puisse être reproduite dans un autre moment. PREAMBULE , s. m. de la pré- pos. lat. præ, avant, au dessus, et d’ambulare, marcher: cequi marche devant, ce qui précède. ( Elocul.) Espèce de préface, d’exorde, qu’on fait avant une nar- ration , ou avant que d'entrer en ma- fière. (Finances) Préambule se dit aussi du titre qu’on met à la tète d’un compte d’ordre. (Législation) Préambule est en- core la première partie d'un édit, d’une loi, dans laquelle le législateur rend compte des motifs qui Pont dé- terminé à faire publier la nouvelle loi , etc. PRECAIRE, adj. du lat. preca- rius , fait de precor, prier, supplier. ( Pratique ) X1 se dit d’une chose qu’on exerce, ou dont on ne jouit que par tolérance , par permission ou par emprunt. La possession précaire est opposée à la possession civile. PRECEINTE, s.f. du lat, præ- cincta, fait de præcingo, entourer, environner. (Marine) Les préceintes sont de , longues files de bordages extérieurs , Z'ome IL PRÉ 167 plus forts et plus épais queles autres, qui forment de distance en distance, des bandes ou ceintures, quientou- rent le vaisseau de l’avant à l’ar- rière, au dessus de la flottaison, et aux œuvres mortes. PRECESSION , s. f. du lat. præ- cedo, præcessum , précéder, aller devant. | (-Astron.) Terme dont on se sert en astronomie ; pour exprimer le mouvement insensible par lequel les équinoxes changent de place conti- nuellement , et se transportent d’o- rient en occident. Ce mouvement est indiqué par l’augmentation succes- sive des longitudes des étoiles qui croissent d’un degré en 72 ans. Newton a reconnu que ce phéno- mène étoit une suite de l’attraction du soleilet de la lune sur le sphéroïde applati de la terre, qui change la position de l’équateur , et par consé- quent celle des points équinoxiaux. La précession des équinoxes fait que le tems qui s’écoule depuis un équinoxe de printems et d’automne jusqu’à léquinoxe suivant de prin- tems ou d'automne, est plus court de 20 min. 22 sec. , que le tems que la terre met à faire sa révolution dans son orbite. Pour la théorie de la précession des équinoxes , consultez l’ouvrage de M. 4 Alembert, intitulé : Recher- ches sur la précession des équi- nozres etc. 1749. : PRECIEUX , SE , adj. du lat. preliosus, fait de prelium : de prix , de valeur. : ( Peinture) Précieuxr , dans le langage de Part, signifie quelque chose faite avec le plus grand soin, avec le fini le plus AMOUREUX, ( voy. ce mot.) < Un tableau précieux n’est pas tou- jours un tableau d’un très-grand prix. Un tableau de Gérard Douw, et sur- tout un tableau de Vanderwerf, est précieux ; la couleur, le pinceau , tout en est précieux ; des tableaux de Raphaël, du Corrège , du Ti- tien, etc., sont du plus grand éd mais on douneroit une bien fausse idée de leur mérite en disant qu'ils sont precieuz. PRÉCIPITÉ, s. m. du let. preæ- L PRE ceps , præcipilis, qui va en pente, qui est escarpé , qui se précipile. ( Chimie ) Lorsqu'un corps séparé du milieu d’un liquide, et cessant d’y rester dissous, se dépose sous forme de poussière, on dit qu’il y a précipilation. On nomme précipilant la subs- tance employée pour produire cet eflet , et précipilé le dépôt qui se manifeste. Il y a deux sortes de précipiles : Précipilé pur ; Cest le corps sé- paré dans Pétat où il étoit avant sa solution , tel qu'un métal avec son brillant et sa couleur métallique. Précipilé impur ; c’est celui qui a des propriétés différentes de celles qu’il avoit avant sa solution. Il an- nonce qu’il est dans un état de com- binaison nouvelle, de maniere que ce west point une simple séparation , ce sont plusieurs eflets compliqués. Précipilé blanc ; on donnoit ce nom autrefois à une poussière blan- che cbtenue par la décomposition du nitrate de mercure par le sel marin ; on le prépare aujourd’hui de diffé- rentes manières. Précipilté de Cassius ; si dans une dissolution d’or on plonge une lame d’étain , la surface se colore tout-à-coup en violet ou en pourpre très-foncé , et on voit nager dans la liqueur une poussière de cette même couleur ; cest cette poudre qu’on nomme précipité de Cassius ; du nom de son inventeur. On le pré- pare en grand pour les arts. Il sert à peindre sur la porcelaine ou sur la fatence, On l’obtient en mêlant une dissolution d’étain dans l’acide nitro- muriatique , oa lacide muriatique , avec la dissolution d’or. Précipité jaune ; c’est un sulfate jaune de mercure ;, avec un excès d’oxide. Précipilé per se; Cest un oxide de mercure rouge qui se fait en met- tant du mercure dans un matras dont l'extrémité du col est très-rétrécie , de manière à ne laisser qu’un très- petit accès à l’air. On place ce ma- tas sur un fourneau dans un bain de sable; on ly laisse pendant plu- sieurs semaines à une chaleur de ëo deg. ; au bout d’un certain tems on s'aperçoit que le mercure est changé en une poudre rouge. +62 PRE Précipilé rose; on l’obtient em versant une dissolution de nitrafe de mercure dans lurine, Ce précipité recueilli sur un filtre et séché offre des étincelles phosphorescentes, Lors- qu'on le frotte dans lobscurité. Chauffé dans un vaisseau fermé, une partie sélève en muriate de mercure ; une autre poussée forte- ment donne des vapeurs lumineuses. Précipité rouge ; on Pobtient eu faisant dissoudre le mercure par le moyen de Pacide nitrique : on met la dissolution dans des fioles à mé- decines , et l’on fait évaporer jusqu’à ce qu'on obtienne une masse rouge et brillante , composée de petites aiguilles. à j PRECIPUT ,s. m. du lat, præci- puum , sous-entendu jus ; part prin- cipale. ( Pratique ) Objet déterminé par la loi ou par la convention que l’on prélève sur certains biens à parta- ger. Le préciput est un avantage, urre principale part qui revient à quelqu'un. Préciput s'entend aussi du droit de faire ce prélèvement. Prendre un préciput ; c’est dis- traire ue portion d’un tout à pa- tager. PRECOCE , adj. du lat, præcoz , composé de præ , avant, et coguo , cuire , müûrir : cuit, mur, avant la saison. ( Jardin. ) I] se dit des fleurs, des fruits et des légumes qui devancent en maturité les autres de la même espèce. PRECOMPTER, v. a. composé de pré, qui signifie antériorité, et de compter : compter avant. ( Commerce ) Prélever , déduire les sommes qu’on a recues, Un créancier doit précompler, où dé- duire sur sa créance ce qu’il a recu de son débiteur. PRECONISER , v. a. du latie præco , præconis, crieur public, dont on a fait præconium , pour cri ublic : proclamer. (Chancellerie romaine) Préconi- ser, où faire une préconisation ; C’est Pacte par lequel un cardmal , quel- quelois le pape , déclare en plein consistoire , qu’un tel sujet nommé PRE à un bénéfice par son souverain, a toutes les qualités requises, PRECORDIAL, LE, adj. du lat. præcordia, diaphragme , entrailles. (-ÆAnat, ) Qui a rapport au dia- phragme. PRECURSEUR, s. m. du latin præcursor, composé de præ ,avant, et de curro , courix : avant-coureur, ( Méd. ) Signes précurseurs ; ce sont les signes qui annoncent une maladie prochaine. PREDIAL, LE, du latin præ- dium , fonds, héritage. ( Pratique ) Il se dit de ce qui concerne les fonds de terre et les fruits qui en dépendent, Rente prédiale ; c’est une rente foncière. PREEMPTION, s. f. formé du lat. præ, avant, de préférence , et de emptio , achat, d ( Commerce maritime ) Droit de préemption ; c’est ainsi qu’en Angleterre on appelle le droit d’a- cheter des marchandises de préfé- rence à ceux auxquels elles sont des- tinées. Ce prétendu droit, qui avoit été xercé sous le règne d’Edouard VI, puis ensuite abandonné, vient d’être renouvelé par le gouvernement an- glois, à Pégard des marchandises, dites munitions navales chargées sur des bâtimens neutres , et destinées pour des ports ennemis ou neutres. PREFACE, s. f. du latin præ- falio , fait de præ, avant, et de fari, païler : avant-propos. { Lillérat, ) Avant-propos, dis- cours préliminaire que Pon met or- dinairement à la tête d’un livre pour avertir le lecteur de ce qui regarde l'ouvrage. PREFET , s. m. du latin præfec- lus, fait de præficio, commettre , préposer. Hist. rom.) Préfet de Rome ; c’étoit un magistrat qui avoit Pinten- dance des vivres, de la police, des bâtimens et de la navigation. On juycoit devant lui les causes des esclaves, des patrons, des affranchis et des citoyens turbulens, Les fonctions de préfet tombèrent lorsque la charge de prêteur fut créée ; et on ne fit de pre/fet à Rome PRÉ 163 que pour la célébration sur le mont Alban, des fêtes latines, instituées par Tarquin le Superbe , en l’hon- neur de Jupiter. Mais cette charge reparut sous Auguste , avec de si grandes prérogatives, qu’elle absorba dans la suite l’autorité de toutes les autres magistrafures. Préfet du prétoire ; cette dignité étoit la plus éminente de tout PEm- pire romain : ce fut Auguste qui la créa. Séjan la posséda seul sous Ti- bère , mais Pempereur Commode en partagea le pouvoir entre trois de ses favoris. Constantin institua quatre préfets du prétoire. ( fép. franc.) On appelle préfet, dans la constitution de l’an 8, ce- lui qui est chargé de lPadministra- tion d’un arrondissement départe- mental, maritime, etc. PREFIX , IXE, adj. du latin præfizus , fait de præ/figo, attacher devant : qui est déterminé. ( Commerce ) jour préfiz, ter- me préfir : jours, termes fixés d’a- vance. (Pratique) Douaire préfix ; c’est un douaire qui consiste en une som- me marquée et déterminée par les conventions matrimoniales. PREFLEURAISON , s. fém. du lat. præfloratio , fait depræ , avant , et de /loresco, fleurir : avant la floraison. ( Bolan.) On comprend sous ce titre , les diverses manieres d’être des parties d’une fleur avant son épa- nouissement, PREHNITE , s. f. de Prehn, nom d'homme : pierre de Prehn. (Minéral.) La prehnite, que uelques minéralogistes appellent chrysolithe du Cäp , a été apportée du Cap par le colonel Prehn, d’où lui vient son nom. Elle est nn peu nacrée , verdâtre ; quelques-uns Pap- pellent zéolithe verdâtre du Cap de Bonne - Espérance; mais d’autres ee qu’elle diffère de la zé0- ithe , parce qu’elle contient beau- coup moins d’eau. PREJUDICIEL, LE, adj. du lat. præjudicio , fait de præjudico , composé de præ, avant, et de ju- dico, juger ; porter un jugement par avance, L 2 164 Pr ( Pratique ) Action préjudi- cielle ; c’est une action dans la- quelle il s’agit de l’état de l’une des parties, comme de savoir si quel- qu'un est erifant de celui qu’il pré- tend étre son pére. Les actions pré- judicielles sout ainsi nommées, par- ce qu’elles doivent être discutées les premibres, et parce quelles sont préjugées à l’égard d’autres actions principales, dans lesquelles le juge doit suivre ce qui se trouvera décidé éans Paction préjudicielle. PRELAT , 5. m. du lat. præla- tus, formé de præ, avant, au dessus, et de lalus, porté : porté, placé, mis au dessus. ( Hierarchie ecclés. ) Supérieur ecclésiastique ,; constitué dans une éminente dignité de Péglise. Les patriarches, primais, archevéques , évêques, généraux d'ordres, etc. , sont mis au rang des prélats. ( Cour de Rome) A la cour de Rome, on donne généralement le nom de prélats à la plupart des ecclésiastiques qui ont droit de por- ter le violet. PRELATION, s. fém. du latin prælalio , préférence, formé de præ, avant, et de féro , latum | porter : porter avant , prétérer. ( Pratique) Droit en vertu du- quel les enfans sont maintenus, par préférence, dans les charges que leurs pères ont possédées. PRÉLEGS, s. m. du lat. præle- gare, préléguer. ù ( Pratique) Legs qui doit être prélevé sur la masse des biens d’une succession , avant de procéder au partage. PRELIMINAIRE , adj. et subst. de l'italien prelininare , formé du latin præ, avant, et de limen, poite, entrée ; qui précède, qui doit étre examiné avant que d’en- trer dans la matière principale. (Diplomatie ) A se dit des arti- cles généraux qui doivent être ré- glés avant que d’entrer dans la dis- cussion des intérèts particuliers , et moins importans des puissances contractantes. PRELIRE , verbe act. du latin prælego , fait de præ, avant , et de lego, re, parcourir, passer le Jong, Pr'Rem ( Imprimerie ) Ce terme, qui n’est d'usage que parmi les impri- meurs , se dit de la première épreuve qu'on lit à Pimprimerie, avant que de envoyer à Pauteur. 4/7 faut pre- lire cette épreuve; celle feuille n'a point été prélue. PRELUDE, s. m.du lat. prælu- dium, composé de præ, avant, et de ludo , jouer ; préluder, (Musique) Morceau de sympho- nie qui sert d'introduction et de préparation à une pièce de musique ; ainsi, préluder, c’est, en général , chanter ou jouer quelque trait de fantaisie, irrégulier et assez court , mais passant par les cordes essen- tielles du ton, soit pour l’établir , soif pour disposer sa voix, ou bien poser sa main sur un instrument avant de commenter une pièce de musique. Mais sur l’orgue et sur le clavecin, Part de préluder est plus considérable ; c’est composer et jouer impromptu des pièces chargées de tout ce que la composition a de plus savant en dessein, en fugué, en imitation , en modulation , et en harmonie. PREMICES , s. f. du lat. primi- liæ. (Hisl. sacrée) Les premiers fruits de la terre ou du bétail; il étoit ordonné par la loi de Moïse d'offrir les prémices aux prétres , et elles se prenoient depuis la frentieme partie jusqu’à la cinquantième. ( Hist. ecclés.) Dans les premiers siècles de Péglise, il n’y eut aucun pe pour les prémices, ni pour a dime ; les prêtres vivoient d’obla- tions ,et Alexandre IT fut le premier qui y ajouta les prémices. Quant à ‘leur quotité, elle fut fixée dans le concile tenu à Bordeaux, en 1225, depuis le trentième jusqu'au qua- rantieme. (Littérat.) Prémices s'emploie aussi au figuré, pour signifier les productions de l’esprit. Je vous con- sacre les prémices de mes études, Les prémices de mon travail. \ PREMIER, ÊRE, adj. et subs. du lat. primus , dont on a fait prime, preme , primerain, premerain , et premier : qui précède, par rapport au tems, au lieu, à l’ordre, à la dignité, à la situation PRE ( Arith.) Nombres premiers où simples ; ce sont les nombres qui n’ont point d’autres diviseurs qu'eux mêmes, ou que l’unité ; ainsi, 3 est un z0mbre premier, parcequ'il west divisible exactement que par lui- méme, ou par 1 ; le nombre 5, est aussi un nombre premier, ( Géomét.) Figures premières ; ce sont celles qui née peuvent être divisées en d’autres figures plus sim- ples qu’elles. Telles sont le triangle parmi les figures planes, et la py- ramide parmi les solides; car toutes les figures planes sont composées de triangles, et toutes les figures solides sont composées de pyramides. (-Astron.) Premier méridien , ou longitude géographique ; C’est la distance d’un lieu de la terre à un méridien, qu’on est convenu de regarder comme le premier méri- dien. Le premier méridien a varié beaucoup , suivant les auteurs et les différens pays, Ÿoy. LONGITUDE. Premier mobile ; voy. MOBILE. Premier vertical ; voyez VER- TICAL. ( Commerce ) Matières pre- mueres ; ce sont les productions na- tuxelles qui n’ont point encore passé par les mains de l’ouvrier. PREMISSES, s. f. du latin præ- nussæ, arum , fait de præ mitlo, envoyer avant. (Logique ) IL se dit des deux pre- mères propositions d’un syllogisme. PREPARATION, s. f. du lat, præparatio , fait de præ, avant, et de paro, arranger, disposer ; dis- poser d'avance, préparer. (Mathémat.) Préparation , en termes de mathématiques, est la partie préliminaire d’une démons- tation. \ Lorsqu'on veut démontrer une proposition de géométrie , la prépa- ration consiste à tirer certaines li- gues dans la figure. Si on veut dé- moutrer une proposition d’arithmé- tique , la préparation consiste en quelques calculs que Pon fait pour arriver plus aisément à la démons- fration. (Musique) Préparation se dit aussi de l’acte de préparer la dis- sonnance ; c’est-à-dire , de la traiter dans l’harmonie de maniere qu’à La PRE 165 faveur de ce qui précède, elle soit moins dure à Pareille qu’elle ne se- xroit sans cette précaution. ( Chimie pharmaceut. ) Prépa- ralion se dit encore d’une opération par laquelle on dispose toutes les substances à être employées. Les préparations principales con- sistent en LAVAGES, EXSIC- CATION , PULVERISATION , DISTILATION, FILTRATION, SUBLIMATION , SOLUTION, EVAPORATION, EXPRESSION, etc. loy. ces mots. PREPATOIRE, adj. même ort- gine que PREPARATION : qui prépare. Pratique) Ilse dit de ce qui sert à préparer la décision d’une affaire, Les enquêtes, visites , pro- ces-verbaux peuvent être regardés comme des actes préparaloires. PREPONDERANT, TE, adj. du lat, præpondero , composé de la préposition præ, qui marque antériorité ou supériorité , et de pon- dero , peser : qui pèse davantage, qui a plus de poids qu'un autre. (Mécan.) On appelle aimsi un poids qui, étant mis dans un bras de balance, l'emporte sur le poids opposé, ce qui arrive quand le mo- ment du poids prépondérant est plus grand que le moment du poids opposé, foy. MOMENT. PREPOSITION. s. f. du latin præpositio, fait de præ, avant , et de pono, mettre, placer ; placer avant , devant, ( Gram.) Une des parties de l’o- raison ou du discours, et une par- ticule indéclinable , mais qui régit les noms qui la suivent. PREPUCE , s, m. du lat, præ- pulium , ainsi nommé, dit le dic- tionnaire de Trévoux, à putando, couper , retrancher. (-Anat,) Peau mince et dénuée de graisse qui couvre l'extrémité du membre viril : les Juits et les Maho- métans le coupent à leurs enfans par un principe de religion. PREROGATIVE , s. f. du lat. prærogativa ; le nom d'une centurie de Rome, qui avoit le privilége de donner son suffrage la premiere , composé de præ , avant, et de r050 ; dans le sens de demander le sut- frage, 166 PRE Econom. poli.) Avantage at- taché à certaines fonctions, à cer- taimes dignités. On appelle en An- gleterre prérogalive royale, ou sim- mo prérogalive, les droits et es honneurs accordés au roi par la constitut.on, et inséparables de la royauté : prérogalive est encore , dans le même pays, le nom d’une jurisdiction attachée à l'archevêque de Cantorbéry, en vertu de ses pre- rogalives , et qui connoiît des tes- tamens et des tutelles, PRES, prépos. et adv. du lat. barb. pressum, qu’on à dit pour proximè , proche, (Marine) Près du vent, au plus près du vent ; ces phrases expri- ment la direction de la route d’un vaisseau , relativement à celle du vent, lorsque la ligne suivant la- quelle le vent soufiie, fait avec la quille du vaisseau , ou avec la ligne suivant laquelle il chemine, un an- gle aussi aigu que son grément et la position de ces vergues peuvent le permettre , pour recevoir Pimpulsion du vent sur la surface de ces voiles , et avancer à travers le fluide. Cet angle, dans les vaisseaux à trait- carré, est réputé être de six rumbs ou aires de vent, ou de 67 degrés 30 mi- nutes; d’autres, mieux construits, et mieux disposés dans leur grément et leur voilure, peuvent naviguer sous un angle de 5 aires de vent et demi , c’est-à-dire , d'environ 62 de- grés. Les voiles latines même, et quelques espèces de voiles auriques, naviguent, dit-on, à 4 aires de ventet demi, ou même à 4 de la ligne du vent : de là les expressions, Ligne du plus près, gouverner au plus près, ou faire roule au plus près, étre au plus près, tenir le plus près. PRESAGE , s. m. du lat, præsa- gtum, fait de præ , avant, d'avance, et de sagio, pénétrer : pénétrer, discerner d'avance, ( Divinalion) Augure , signe par lequel on juge de lavenir, Les pre- sagesles plusfameux chezlesanciens, étoient fondés sur le vol des oiseaux, ou sur les entrailles des victimes. PRESBYOPIE , s. f. du grec mpéoCve. ( Presbus ), vieillard , d’àt (ps) , œil: œil de vieillard, (Optique) Disposition particu- P'R°'E lière de l'œil, dans laquelle on ve peut voir que les objets éloignés, Les vieillards , à qui cette vue est parti- culière, à cause de Papplatissement de leur cristallin, ne peuvent lire qu'en écartant le livre à deux ou trois pieds de distance, La raison de ce défaut de la vue est que quand les objets sont trop proches, les rayons qu’ils envoient apres s'être rompus dans l’œil, atteignent la ré- tine avant de se réunir, ce qui em- pèche la vue d’être distincte, On re- médie à ce défaut par des verres con- vexes ; ces verres font que les rayons entrent dans Pæœil moins divergens , d’où il arive qu’ils se réunissent plutot, et viennent se rassembler précisément sur la rétine. Si dans la jeunesse le cristallin est trop convexe , il arrive quelque- fois qu’en s’applatissant dans la vieil- lesse , il devient de la convexité né- cessaire pour recevoir précisément au fond de l’œil les rayons de lu- mière qu'ils réunissoient trop tot auparavant ; C’est pour cette raison qu’on dit que les vues courtes sont celles qui se conservent le mieux. On appelle preshytes ceux qui sont at- taqués de ce défaut de la vue , parce qu’'ordinairement c’est le défaut des vieillards : presbyle ; est opposé à MYOPE , f’oy. ce mot. PRESBYTERE, s. m. du grec mpo- CuTéprov. ( Presbulérion), de p#oÇus (presbus), vieillard ou prètre , assem- blée des vieillards, le lieu de Passem- blée des prètres , la demeure des pré- tres ou des vieillards. ( His. ecclés.) Maison destinée pour loger le curé d’une paroisse, Anciennement, on appeloit pres- bytère le cœur des églises , parce que les prètres avoient seuls Le droit d’y entrer. ! L PRESBYTERIANISME, s. m. même origine que PRESBYTERE. ( Relig. ) Secte ou doctrine des presbyiériens , où protestans calvi- nistes de la Grande-Bretagne, ainsi nommés, parce qu’ils gouvernent leurs églises par des anciens , tant ec- clésiastiques que laïques, [ls sont op- posés aux EPISCOPAUX (7. ce mot. ) Ceux qui suivent cette doc- hine sont appelés presbyteriens. PRESCRIPTION, s. f. du latin PRE prescriplio , fait de præ, avant, et de scribo , écrire , ordonner , statuer. (Pratique) Exception ou fin de non-recevoir, quirejette toute action après un certain tems fixé par la loi PRESEANCE, 5. f. du lat. præ, avant, au dessus, et de sedeo , s’as- soir: le droit de s’asseoir avant ou au dessus de quelqu'un. (Æcon. polit.) Droit de prendre place au dessus de quelqu'un , ou de le précéder. On a distingué la pré- séance dhonneur et la préséance de droit. La première est celle qui ap- Partient à l’âge; la seconde, celle qui est réglée par l'usage et la pos- session. : PRESENTATION , s. f. du lat. præsen£lo , rendre présent : action de présenter. (Pratique) Présentation se dit de l’acte que prend un avoué qui se présente pour sa partie. (Æcon. poli.) Présentation se dit aussi de l’action on du droit de présenter un ou plusieurs candidats, à une autorité chargée de nommer à quelque place. PRESERVATIF, IVE, adj. de Vilalien preservativo , formé du lat. præ , avant , en avance, et de servo , garder , défendre, garantir. (Méd.) 1 se dit des remèdes qui servent à se garantir d’un mal qui menace. PRESOMPTIF , IVE, adj. du lat. præsumplivus , fait de præ, devant , et de sumo, prendre ; pren- dre devant, s’attendre à ; présumer. (Pratique) X1 se dit d’un proche parent que l’on présume devoir, en cette qualité, hériter de quelqu'un. PRESOMPTION . s. f., même origine que PRESOMPTIF, ( Pratique) Les présomptions, en jurisprudence , sont les consé- quences que Pon tire d'un fait connu, pour découvrir la vérité d’un fait in- certain dont on cherche la preuve. PRESSE, s. f. du lat. presso, presser. À (Mécan.) Machine de bois ou de fer qui sert à serrer étroitement quelque chose. Presse est encore le-nom d’une æachine par le moyen de laquelle on PRE 167 imprime , soit des estampes , soit des - feuilles d’un livre. . (Imprimerie) Presse se dit aussi ar extension de limprimerie en général; c’est dans ce sens que cette phrase, liberté de la presse, signifie la liberté accordée par un gouverne- ment à chaque individu, de mettre au jour , par la voie de l'impression, ses idées, ses principes, sur toutes sortes de matières, sans être obligé de les soumettre à aucune espèce de censure préalable, (Hist. d'Angleterre) W Angle- terre, press signifie contraction , d’impress, fait du lat, impressio , violence: lenrôlement forcé des ma- telots. Lorsqu'il y a ordre d’armer, un lieutenant, avec un détachement (press -gang) composé de quelques officiers mariniers, matelots et soldats de marine, munis de sabres et de pis- tolets, parcourent tous les lieux où ils espèrent trouver des marins, les emmeévent de force, et les enferment dans la cale d’un bâtiment, servant dentrepôt, d’où on les distribue ensuite à bord des vaisseaux en arme- ment. Une espèce de correctif à ce mode arbitraire et violent , est que les ma- telots ainsi arrêtés, ont la faculté de faire résistance, et de repousser, sui vant le droit naturel, la force par la force. Si, en se défendant , ils bles- sent, ou même tuent le lieutenant qui commande le détachement, ou quelques-uns de sa bande , il ny a aucune poursuite ; s'ils désertent , c'est très-bien fait. Aussi ceux qu’on saisit , sont-ils traités en consé- quence. Les matelots qui se font inscrire , ont des priviléges sur ceux qui ont été pressés. On appelle ceux là ma- telots volontaires. PRESSION, s. £. du lat, pressio, fait de presso, presser. (Physique) Action dun corps qui fait eflort pour en mouvoir un autre. Telle est l’action d’un corps pesant, sur un support sur lequel il est appuyé : il presse ce support ; et si ce support pouvoit céder, il le pousseroit devant lui en descendant. La pression se rapporte également au corps qui presse , et à celui qui est 168 PRE pressé , ct tous deux éprouvent Ja meme action de la part Pun de Pau- tre ; c’est pour cela qu’on dit que la réaction est égale à la pression ou à la compression. Beaucoup d'effets que les anciens attribuoïent à l’horreur du vide, sont aujourd’hui unanimement attribués à la pression et au poids de Pair. La pression de Pair sur la surface de la terre, est égale à la pression d’une colonne d’eau de même base, et d'environ 32 pieds ( 10 + metres) de haut, ou d’une colonne de mer- cure d’enkiron 28 pouces (757: mil- limetres. ) La pression de. Vair sur chaque pied carré de la surface de la terre, est d’environ 2240 livres, parce que le poids d’un pied cube d’eau est d'environ 70 livres. PRESSI ROSTRES , s. m. du lat, presso, presser , comprimer , et de rostrum, bec. ( Ornythol. ) C’est le nom que plusieurs ormytbologistes donnent à queiques oiseaux de l’ordre des échas- siers, qui ont le bec médiocre et comprimé sur les cotés. Le alle, Phuitrier, sont des échassiers pressi- rosires, PRESTANT , s. m. du latin præslans , fait de præ, au dessus , et de stare , ètre placé: éminent, accompli. (Musique) Nom d’un des prin- cipaux jeux d’orgue , ainsi appelé arce qu’il sert à régler les tons de es à cause qu’il est proportionné à la voix de Phomme. PRESTATION , s. f. du latin præsto ; dans le sens de donner, fournir. (Pratique) Prestation annuelle; c’est une redevance qui se paie en fruits, ou animaux en nature. Prestation de serment ; c’est Paction de prèter serment. PRESTESSE , s. f. de l'italien prestezza , agilité, subtilité. Peinture) Ce terme, emprunté de Pitalien, signifie, dans la langue de l’art de la peinture, la facilité ct la promptitude de la manœuvre. La prestesse a l'avantage d’exci- ter l'admiration qu’inspire une dex- ténié peu commune ; maiselle en a PR'E encore une autre qui la fait recher- cher des peintres vénitiens ; c’est ce- lui d’être favorable à la couleur , qui m'est Jamais plus belle que quand elle n’est pas tourmentée ; que quand pe la pose largement, et avec acilté, sur la toile ou le panneau, pour ny plus revenir. PRESTO ,adv. emprunté de Pita- lien , vite, promptement, (Musique) Ce mot, écrit à la tète d’un morceau de musique , indi- que le plus prompt et le plus animé des cinq principaux mouvemens éta- blis dans la musique italienne. Quel- quelois on marque un mouvemen encore plus pressé, par le superlatif prestissimo. PRET, s. m. du lat. præslare, dans la signification de donner , fournir. (Pratique) Action par laquelle on communique à quelqu'un une chose dont il a besoin , à la charge de la rendre en un certain tems., Préte-nom, s.m.; v. PRET et NOM. (Pratique) Celui qui prête son nom dans un acte, et le signe à la place du véritable contractant, qui ne veut point paroitre. PRETERITION , s.f. du latin ræler , outre, et d’eo , aller, passer: l’action de passer outre, omission. ( Pratique) C’est, en termes de droit écrit, lomission que fait un père de parler, dans son testament , d’un de ses enfans, ou autre héritier! nécessaire. Enfant prétérit ; c’est celui dont le père a omis de parler dans son testament. Prétermission, ou prélérilion, du lat. præler, outre, et de millo , mis- sum, jeter, lancer. (ÆElocut.) Figure de réthorique convenable à la preuve. Elle con- siste dans une feinte que l’on fait de asser légèrement sur une chose que Fon veut inculquer avec plus de force. PRÉTEUR, s. m. du lat. prælor, fait de præ essendo , ou de præ- eundo , suivant Tite-Live et Varron. (Hist. rom.) Magistrats fameux à Rome. Au commencement tous les magistrats étoient appelés préleurs ; PRE ensuite on appela préleurs tous les cnefs d'armée. Depuis, le nom de préleur demeura à un magistrat par- ticulier. Vers l’an 388 , le peuple ayant obtenu que l’un des consuls fût tiré du peuple, les sénateurs n’y con- sentirent qu’à condition que on éli- roit un magistrat, lequel ne pourroit être tiré que de l’ordre des patriciens. Sparius Furius fut le preruier pré- leur. PRETEXTE, s. f. du lat. pre- texta, fait de prælexo , pretexlum , couvrir. (ist. rom.) Robe longue, bordée de pourpre , que portoient les enfans de qualité à Rome , jusqu’à lPâge de dix-sept ans, et dont'les prêtres, les magistrats et les sénateurs romains, étoient revétus lorsqu’ils assistoient aux jeux publics. PRÊTRE, ss. m. dulat. presbyter, fait du grec æpe@ér:pos ( presbule- ros), dérivé de mpés@us (presbus), ancien. (Hist. ancienne) Celui qui fai- soit les sacrifices et les cérémonies sacrées. Les prêtres de Mars, d'I- SLSSNCLE (Relig. juive) Les Juifs ont eu un ordre de prétres et de lévites, qui servoient au temple , et le grand prélre qui étoit leur chef. (Eglise romaine) Dans Véglise romaine , les prêtres sont ceux qui ont recu Pordre et le caractère du sacerdoce. PREVALOIR , v. n. et pronom du lat. præ, devant, et de valere, ayoir l'avantage , tirer avantage. (Commerce) Se prévaloir; on se sert de ce terme pour exprimer que l’on tire sur quelqu'un pour êtrerem- boursé de ce qu’on a payé ou avancé pour son compte, ou pour compte d'autrui. PREVARICATION, s. f. du lat. prævaricalio , fait de præ , au des- sus, par-dessus, et de varico , écar- ter les jambes, enjamber ; passer par dessus son devoir, (Pratique) Abus commis dans l'exercice d’une charge , d’une fonc- tion, d’une commission; manque- ment par mauvaise foi contre le de- voir de sa charge, PREVENTION , s. f. du latin RRE 164 præventio , fait de præ, avant ,et de venio, venir ; venir avant : préoc- cupation. ( Pratique) En matière de droit , Vaction par laquelle on devance l'exercice du droit d’un autre. PREUVE, s. f. du lat. proba, pour probalio : ce qui établit la vé- rité d’une proposition , d’un fait, (-Arithmél.) Preuve, en sarith- métique, est une opération par la- quelle on examine et on s’assure de la vérité et de la justesse d’un calcul. (Pratique) Preuve, en jurispru- dence, est un moyen déterminé par la loi pour découvrir ou établir la vé- rité d’un fait contesté. Semi-preuve ; c’est une simple présomption. Preuve littérale, celle qui se tire des écrits. Commencement de preuve par écrit; c’est un écrit qui prouve seu- lement un fait préparatif, ou oxdi- nairement lié à la convention dont il s’agit, Preuve lestimoniale; celle que Von obtient de la confession ou du témoignage de plusieurs personnes dignes de foi. Preuve vocale, celle qui se tire de la déposition des témoins, c’est la même chose que la preuve Lesti- montale. Preuve muetle ; celle qui n’est ni littérale, ni testimoniale, mais qui résulte de quelques circonstancesd’où Von a lieu de juger qu’un homme est véritablement coupable. (Ælocut.) Preuve ; en rhéfori- que, est une raison probable qu’on propose pour se faire croire ; c’est ainsi que Cicéron la définit. La preuve , autrement l’enthy- même , est composée de deux propo- sitions , dont l’une vraie et certaine, appelée aussi principe , établit l’au- tre qui paroissoit douteuse, (Logique) Preuve, en logiqre, est un milieu, qui, par sa connexion avec deux extrêmes, prouve la liai- son que ces deux extrêmes ont entre eux. #7. SYLLOGISME,. ( Science héraldique ) Faire preuve de noblesse ; c’est justifier, par des titres, qu’on est de noble extraction. Dans ce sens, on ditabso- lument faire ses preuves, 170 PR (Histoire) Preuves se dit aussi des titres et des extraits que Pon met à la fin d’une histoire, pour prouver la vérité des faits qui y sont avancés, PRIAPISME , subs. masc. du grec Fhiamisuos (priapismos), dérivé de mpiamoe (priapos), dieu des jardins et membre viril, (Médec.) Erection continuelle el douloureuse de la verge, sans au- cun désir amoureux, C’est une con vulsion particulière de cette partie, ou une tension convulsive, qui dif- Îcre du satyriasis , en ce que: ce- lui-ci est accompagné d’un violent aiguillon de volupté. Cette maladie cit ainsi appelée du dieu ?riape, qu'on représente dans cet état. PRIMA INTENZIONE, terme italien, (Musique) K se dit d’ùn air, d’un morceau de musique qui s’est lormé tout d’un coup, tout entier, et avec toutes ses parties dans esprit du compositeur, Les morceaux di prima intenzione sont de ces rares coups de génie dont toutes les idées sont si étroitement liées, qu’elles n’en font, pour ainsi dire, qu'une seule, et n’ont pu se présenter à l'esprit Pune sans Pautre. Ils sont aussi les seuls qui puissent causer ces extases, ces ravissemens , ces élans de Pame qui transportent lesauditeurs hors d’eux-mêmes, Après un air di prima inlenzione , toute autre musique est sans effet. PRIMAT, s. m. du lat. prima- {us, premier rang, primauié. ( Hist. ecclés.) Prélat dont la ju- risdiction est au dessus de celle des archevêques. L'origine des primats vient de ce que les grandes provinces ayant été subdivisées par les empe- reurs, les unes s’appelérent pre- mières, les autres secondes, les autres troisièmes, etc. et les métro- politains furent appelés primals. L’archevèque de Tolède se dit primat d’Espagne , comme larcheveque de Cantorbéry se dit primat d’Angle- terre, PRIME, s. f. du lat. primus, pre- mier. ( Commerce maritime) Prime d'assurance ; c’est la somme qu’un marchand, qui fait assurer sa mar- chandise, paie à Passureur pour prix PR de Passurance, On lanomme prime , parce qu’elle se paie d’abord et par avance. e ( Finances) Prime se dit aussi, dans le méme sens, d’une somme accordée par forme de bénéfice , pour encourager quelqu'opération de fi- nan ces. Le mot de prime est encore d’usa- ge dans le commerce dagiot et dans les loteries. En général, ce mot est employé pour exprimer un profit qui se perçoit d’abord. (Mineral. ) Primes des pierre- ries ; on donne en général ce nom aux pierres qu'on regarde comme servant de base où de matrice aux pierres précieuses ; mais on appelle particuhèrement prime d'améthys- Le , les parties sans couleur, ou légère- ment colorées du quartz-hyalin vio- let, et quelquefois la chaux fluatée violette. Prime d'émeraude , la chaux fluatie verte, et prime de rubis , le quartz-hyalin rose, ( Géomélt.) Prime , en géomé- trie, signifie la soixantième partie d’un degré. #7. MINUTE. (-Arithm.) Prime se prend aussi quelquefois pour la dixième partie d’une unité. (Métro. ) En parlant des poids, prime se dit de la vingt - quatrième partie d’un grain. (-Astron.) Prime de la lune ; c’est la nouvelle lune, lorsqu'elle commence à paroître, deux ou trois jours après la conjonction. On dit que la lune est en prime , lorsque Von aperçoit pour la première fois le croissant, c’est-à-dire, lorsqu'on voit pour la première fois la lune se lever peu après le coucher du soleil, PRIMITIF, VE, adj. du latin prümitivus , dérivé de primus : qui vient des premiers. (Hist. ecclés.) Primitive église ; c’est l’église du tems des apotres, et des hommes apostoliques qui leur ont succédé. ( Gramm.) Primilif se dit aussi du premier mot, du mot original dont se forment les noms qu’on ap- pelle dérives où composés. ( Physique) Couleurs prinit- C4 PRI ves ; ce sont celles qui sont pro- duites par la lumière homogène, ou par les rayons qui ont le même degré de rélrangibihité , et qui sont composés de parties de même vitesse et masse, telles que le rouge, l’oran- gé, le jaune, le vert, le bleu, lPin- digo , le violet. #7 COULEURS. ( Peinture) Couleurs primiti- ves ; elles ne sont, dans l’art de la einture, qu'ausnombre de trois, f rouge, le jaune , et le bleu. Le jaune combiné avec le bleu, pro- duit le violet; le rouge combiné aussi avec le bleu, produit le violet, etavec le jaune, l’orangé. Le blanc et le noir ne sont pas comptés au nombre des couleurs. Le blanc re- présente la lumière, et le noir sa privation. On a calculé que les di- verses combinaisons de ces pre- mières couleurs montent à plus de 800. On ne doit donc pas être surpris que les ,anciens aient pu peindre avec trois couleurs, en y joignant le noir et le blanc; il n’est pas même impossible qu'avec des secours si simples, il y ait eu parmi eux de bons coloristes. Les couleurs que les peintres em- ploient aujourd’hui, et qui sont les mêmes dont le Titien, Rubens, et les coloristes les plus célèbres ont fait usage, ne sont pas en fort grand nombre ; elles ne fournissent que des couleurs sales, mattes, ternes, fades, désagréables à ceux qui sa- veut mal les employer; mais elles procurent des teintes enchanteresses aux artistes qui possèdent la magie dont elles sont les instrumens ; im- puissantes par elles - memes, elles doivent tous leurs effets à la science du magicien. PRIMOGENITURE, s. fém. du lat. primus , premier, et de geni- tus, participe de gigno, engendré, ( Pratique ) Droit d’aînesse. PRIMORDIAL , LE , adject. du lat. primus, premier, et dordium, commencement, dérivé d’ordirti, ourdir , faire une trame ( Pratique) Titre primordial ; c’est le titre original. PRINCE, s. m. du lat, princeps, Je chef, le premier, (Econ. polit.) Nom de diguité : PR personne revêtue du suprème com- mandement sur un état > Sur un pays, roi, souverain. Il se dit aussi de ceux qui sont d’une famille impériale ou royale, ou qui sont issus des princes de cette famille. (Hist. romaine ) Prince du Se- nat; c’étoit, dans l’origine, un sé- nateur choisi par le fondateur de Rome , pour présider au sénat, dans son absence. Sous la République , il passa en usage de conférer le titre de prince du Sénat au plus ancien sé- nateur. Prince de la jeunesse ; Auguste, en renouvelant les jeux troyens, prit, pour les exécuter, les enfans des sénateurs qui avoient le rang de chevaliers, choisit un de sa fa- mille qu'il mit à leur tête, le nom- ma prince de la jeunesse, et le dé- signa son successeur, Princes étoit encore lenom d’une espèce de soldats romains, que l’on choïsissoit parmi les plus forts et les plus vigoureux de linfanterie. Hs étoient armés comme les hastaires , excepté qu'au lieu de piques, ils avoient des demi-piques, (Physiol.) Prince se dit en- core de l’intestin rectum. PRINCIPAL, LE , adj. et subst. le plus considérable , le plus remar- quable en son genre. (Pralique) Cause principale ; c’est la premiere instance. Production principale ; celle qui a été faite devant les premiers siéges, PRINCIPAL, subst. Le capital d'une somme due. Il signifie aussi ce qui est le plus important; et, dans ce sens, il est opposé à accessoire. Il est de règle que l'accessoire suive Le principal. ( Géométrie) L'axe principal d'une ellipse ; cest son grandaxe, où celui qui la traverse dans sa plus grande longueur. L'axe principal d'une hyper- Lole ; c’est axe des foyers. ( Peinture ) Objet principal ; c’est, en parlant d’un tableau, le foyer d’où tous les objets partent comme autant de rayons, celui dont ils émanent, celui auquel ils abou- tissent et sont subordonnés, 171 172 PART PRINCIPE, s. m. du lat. princi- pium , première cause. (Physique). On appelle principe toute vérité qu’on re peut révoquer en doute, On appelle encore principes, les Propositions desquelles part un au- feur pour expliquer un Systeme. Ain- #1, l’on dit : untel auteur, pour ex- pliquer son système » partde tels ou tels principes. ( Chimie ) Les chimistes donnent aussi le nom de Principes à tout ce qu’ils imaginent entrer dans la com- >osition des mixtes; et là - dessus, fe anciens chimistes sont tombés dans de grandes erreurs. Outre les quatre élémens adoptés par les phi- losophes , on a vu Paracélse appeler principe mercuriel , tout ce qui étoit volatil ; soufre, tout ce qui étoit inflammable; Beccher > Imagi- ner une terre combustible, un prin- cipe de fixité; Stalh > inventer son phlogistique ; d’autres chimistes, dis- finguer des proies primilifs, des Principes secondaires , des princi- pes prochains , des principes éloi- g'1és , des Principes principiés , des Principes principiaux. Macquer a lui-même donné la dé- 2omination de principes à des com- posés plus où moins m ultipliés. Mais les découvertes modernes ont fait sentir la nécessité de renoncer à la distinction des élémens, pui:que beaucoup de Corps indécomposés jus- qu’à ce jour, sont manifestement composés , et que le nombre des substances que l'analyse n’a pu ré- duire à leurs Principes primitifs, est trop considérable pour qu’on leur donne le nom d’élémens. rincipe est cependant employé en chimie pour désigner la cause dune propriété ; ainsi Pon dit, le principe acide, ou alcalin, ou as- tringent , etc, Principe se dit encore de certains produits indécomposés , quoique dé- composables, Principe sorbile (du lat. sorbeo , absorber ) ; c’est le nom que quelques chimistes anglois ont donné à Poxi- g°ne, Principe doux des huiles, Scheel à donné ce nom à Pespèce de muci- lage que les huiles laissent précipiter Par ie repos, ou tiennent en solution, PRI ( Peinture ) Principe , dans le langage de la peinture, est ce qui constitue une ç ose, ce qui lui est essentiel ; c’est dans ce sens qu’on dit que les différens genres de pein- ture ont des principes différens ; le Principe de la peinture d’hisioire est l'expression ; celui du portrait , la ressemblance ; celui du paysage , Peflet ; celui de Ja nature morte , Pillusion. PRINTANNIER , RE , adj. de PRINTEMS (voy. ce mot ), qui est du printems. ( Botan.) Ti se dit des plantes qui naissent , fleurissent ou produisent dans le printems, PRINTEMS, s. m. du lat. pri- muUm lempus ; premiere saison. On a dit long-tems prime Pour premier. ( Cosmographie ) L’une des qua- tre saisons de l’année, Il commence lorsque le soleil , s’approchant de plus en plus du zénith Da atteint une hauteur méridienne moyenne entre sa plus grande et sa plus petite; c’est- à-dire, lorsqu'il est arrivé au point de Pécliptique qui coupe l'équateur ; et il finit lorsque le soleil , Continuant de s’approcher du zénith ; à atteint sa plus grande hauteur méridienne R c’est-à-dire , lorsqu'il est arrivé au point de Pécliptique qui coupe le colure des solstices, Le jour où le printems commence est égal à la nuit ; c’est-à-dire , que le soleil de- meure aussi long-tems au dessus qu’au dessous de l’horizon. PRIORITE, s. f. du lat, prior , premier, qui précède : antériorité à primauté, ( Pratique) Priorité d'hypolhè- que ; c’est le droit qu'a un créancier hypothécaire , le premier inscrit , d'etre payé sur le prix d’un immeu- ble de son débiteur avant les créan- ciers inscrits après lui. ' (Assemblées délibérantes) Prio- rilé s'emploie aussi pour désigner Vavantage qu'obtient un projet, un discours, d’ètre entendu ou discuté avant un autre. , PRISE, s. f, du latin prensus , Participe de prendere , contraction de prehendere , dont on a fait pren- dre, prins et pris, (Art milit. ) Ce mot s'applique généralement à tout ce qu’on prend PRE à la guerre par la voie des armes. La prise une ville, dune place, de la contrescarpe , de Partillerie , des ba- gages. d’un général , etc. Prise d'armes ; ce terme est en usage pour exprimer la rébellion des sujets contre leur souverain, (Marine ) Prise se dit aussi des vaisseaux pris sur Pennemi , ou trou- vés en contravention aux lois de la neutralité. Faire une ou plusieurs prises ; cest prendre un ou plusieurs vais- seaux ennemis. Amariner une prise ; c’est pren- dre possession d’un vaisseau pris. Un bätiment est ou n'est pas de bonne prise ; cela signifie que le tribunal institué chez les différentes nations pour prononcer sur la vali- dité de la prise, a jugé en faveur des capteurs ou des capturés. Parts de prise ; C’est la partie du produit de la vente du vaisseau pris ét de sa cargaison, qui revient aux officiers et aux matelots des vaisseaux reueurs, selon leur grade , et d’après ke lois relatives aux prises. Conseil des prises ; c’est le nom d’un tribunal institué en France pour juger de la validité des prises. ( Pratique) Prise à partie ; c’est un moyen extraordipaire accordé à une partie contre son juge, foutes les fois qu’il agit per fraudem , gra- liam , inimicilias aut sordes ; ainsi que s’expliquent les jurisconsultes. Prise d'eau ; c’est l’action de dé- tourner une certaine quantité d’eau d’une rivière, d’un ruisseau, d’un étang, etc. par des saignées ou autre- meut, soit pour arroser des terres , soit pour d’autres usages. Il n’y a que le propriétaire qui puisse faire une prise d'eau, ou un autre, de son consentement. ( Pharmacie ) Prise se dit aussi , en parlant de médicamens et de drogues , de la dose qu’on prend en une fois. ( Monnoies ) Prise d'essai; on eppelle ainsi dans le monnoyage le morceau de monnoie que l'officier des monnoies fait couper de quelques pièces nouvellement fabriquées, et d’autres pieces de mème valeur qui ont cours , pour juger leur titre , et si elles sont de bon aloi. PR A 173 PRISMATIQUE , adj. de PRIS- ME. Voy. ce mot. ( Physique ) I se dit de tout ce qui a la figure d’un prisme , ou de ce qui a quelque rapport au prisme. Verres prismatiques ; ce sont les solides de verre dont on se sert pour séparer les rayons de lumière, lurs- qu’on veut faire des expériences sur les couleurs. Couleurs prismatiques ; ce sont les rayons colorés que fait apercevoir un prisme , au travers duquel on fait passer un jet de lumière solaire. ( Cristallographie) Cristal pris- malique ; c’est celui qui a la forme d’un prisme droit ou oblique , et dont les plans sont inclinés entr’eux de 120 deg. ; Le carbonate de chaux prismatique , le feld-spath pris- malique. PRISME , s. m. du grec mpiouz ( prisma ) , dérivé de mpi£w ( prizo ), scier , Couper : ce qui.est coupé , sCié. ( Géom. ) Solide engendré par le mouvement dune figure rectiligne , qui glisseroit toujours parallèle à elle- même le long d’une ligne droite, Si la figure décrivante est un trian- gle , le prisme s’appelle alors prisme triangulaire ; si la figure est un car- ré, le prisme s’appelle prisme qua- drangulaire. ‘ Par la génération du prisme, il est évident que ce solide a deux bases égales et parallèles, que son contoui est composé d’aufant de parallélo- grammes qu’il y a de côtés dans la figure décrivante ou la base ; qu'enfin toutes les sections du prisme paral- leles à sa base , sont égales, Tous les prismes sont entreux en raison composées de leurs bases et de leurs bauteurs. Les prismes dont les bases sont égales sont par conséquent entr’eux comme leurs hauteurs ; si ceux dont les hauteurs sont égales sont entr’eux comme leurs bases, les prismes semblables sont entreux comme les cubes de leurs côtés homo- logues, er aussi comme les cubes de leurs hauteurs. ( Dioptrique) Prisme est aussi le nom d’un solide transparent , qui à la figure d’un prisme triangulaire ; c’est-à-dire , que ses deux extrémités sont deux triaugles égaux , parallèles 174 PRO et semblablement situés, et les trois autres faces, qui en terminent le contour, sont des parallélogrammes tès-polis, qui s’étendent d’une ex- trémité à l’autre. à à SL Ce solide peut être de verre, d’eau , de glace , etc. , pourvu que la matière dont il est formé soit trans- parente ; il sera propre aux usages auxquels il est destiné. On se sert de prismes pour faire plusieurs expériences tres-curieuses sur la lumiere et sur les couleurs, et sur- tout pour démontrer que la iumiere est un corps hétérogène , composé de ylusieurs rayons colorés, tels que le rouge , l’orangé , le jaune , le vert, le bleu , Pindigo et le violet, avec tou- tes les couleurs intermédiaires. PRIVATIF, IVE , adj. du lat. privalivus, fait de privo , frustrer , dépouiller, priver: qui marque pri- vation, ( Grammaire) La langue fran- coise a plusieurs particules, préposi- tions et additions qui sont privali- ves,commein,ir, dé, é et ex: tn- solvable , incorrigible, impratica- ble, irrévocable, décoloré, de- SUITIOIL, ÉNETVCF , ex-jésuile. LA fait souvent le même effet dans la langue grecque, comme dans athée , acéphale , sans dieu, sans tète. (Algèbre) Quantité privative est la meme chose que guanlilé néga- tive, par opposition à quanlilé posi- tive ou aflirmative. PRIVILEGE , s. m. du latin pri- vilegium , formé de privalus , parti- culier , et de lex, legis, loi ; loi par- ticulière. ( Pratique) Avantage accordé à quelqu'un à l’exclusion des autres. Créanciers privilégiés ; ce sont ceux qui ont le droit d’étre payés avant d’autres. Ce droit leur est don- né par Ja loi, à cause de la nature de leur créance. D’où il résulte que Pordre des priviléges ne se règle point ar la date de Pobligation , mais par É faveur de la cause. T'els sont les frais d’enterrement, le paiement des impôts, les loyers. PROBABILITE , s. f. du lat. r6babilitas , fait de proba , preuve, et d’habilitas, disposition, facilité PRO pour une chose : ce qui peut étre prouvé; vraisemblance, apparence de vérité. (/Hathémal.) La probalilité est définie par Locke, la convenance ou la disconvenance apparente de deux idées , appuyée sur des preuves qui ne sont pas susceptibles de démons- traüor mathématique , mais qui en onf ordinairement toute la force. Les séomètres modeines ont appli- qué leur calcul à évaluer les degrés de probabilité, et pour cela ils ont regudé la certitude comme un tout, et les probabilités comme les parties de ce tout. En conséquence, le juste degré de probabilité d’une proposi- tion, leur a été exactement connu, lorsqu'ils ont pu dire et prouver que cette probabilité valoit un demi, un tiers, un quart de la certitude. Dans Pusage ordinaire, on appelle pro- bable , ce qui a plus d’une demi-cer- üitude ; vraisemblable, ce qui a surpasse considérablement; cerlaine, qui touche à la certitude entière. Au dessous de la demi-certitude ou de Pincertain , se trouvent le soupçon et le doute, qui se terminent à la certitude de la fausseté d’une propo- sition. Les sources de probabilités sont de deux espèces : 10. les probabili- tés tirées de la considération de la nature même, et du nombre des causes ou des raisons qui peuvent influer sux la vérité de la proposition dont il s’agit; 20. les probabilités fondées sur lexpérience du passé, qui peut nous faire tirer avec con- fiance des conjectures pour Pavenir, lors du moins que nous sommes assu- rés que les mêmes causes qui ont produit le passé, existent encore, et sont prêtes à produire lavenir. A ces deux principes généraux de probabilité, on en peut joindre de plus particuliers , tels que légale pos- sibilité de plusieurs évèenemens, la connoissance des causes, le témoi- gnage , l’analogie et les hypothèses. Quand on est assuré qu'une cer- taine chose ne peut arriver qu’en un certain nombre déterminé de ma- nicres, ef qu’on sait, où qu'on sup pose que toutes ces’manières ont une égale possibilité, on peut dire avec assurance que la probabilité qwelle PRO arrivera d’une telle facon , vaut fant , ou est égale à autant de parties de la certitude, Lorsqu'on jette un dez au hasard , la possibilité est égale pour chacun des six points dont il est com- posé; il y a donc six probabilités égales, qui, toutes ensemble, font la certitude; ainsi, chacune estune sixième partie de cette certitude. Ce principe, tout simple qu’il paroit , est infiniment fécond ; c’est sur lui que sont formés tous les calculs que Von a fait et que lon peut faire sur les jeux de hasard , sur les loteries, sur les assurances , et en général sur toutes les probabilités susceptibles de calcul, C’est sur ce principe , joint à l’expérience, que lon détermine les probabilités de la vie humaine, ou du tems qu'une personne d’un certain âge, peut probablement se fatter de vivre, ce qui fait le fonde- ment du calcul des rentes viageres, des tontines, etc. Consultez Les es- sais sur les probabilités de la vie humaine ; de M. Desormaur ; l'analyse des jeux de hasard, de M. de Montmord , etc. PROBLEME, s. m. du grec æp6- £xnuz (probléma), proposition , fait de mpoÇarne on) , pro- poser, dérivé de Çzx1œ ( ballo), je- ter: proposition dont le pour et le contre se peuvent également sou- tenir. (Philosophie) Probléme se dit en philosophie , d’une proposition par laquelle on demande la raison d’une chose qui west pas conue. Probléme d’'Aristote. ( Mathémat.) En mathématique, probléme est une proposition par la- quelle il est demandé qu’on fasse une certaine opération, suivant les règles des mathématiques, et qu’on démon- tre qu’elle a été faite. Probléme des trois corps ; on donne ce nom à un probléme fa- meux , fort agité, dans le siecle der- uier, par les géomètres, et dont voici l'énoncé : trois corps étant lancés dans Le vide, avec des vitesses et suivant des directions quelcon- ques, et s’altérant en raison du carré de leurs distances, trouver les courbes décrites par chacun de ces trois corps. On voit que la solu- ion de ce probléme sert à trouver PRO 175 Peffet de l'attraction des planètes ies unes sur les autres. Si on pouvoit le résoudre rigoureusement, on avance roit beaucoup par ce moyen Pastrono- mie physique; mais jusqu’à présent , et dans l’état où l’on est aujourd’hui, il ne paroit possible de le résoudre que par approximation, en suppo- sant qu'un des corps attirans soit beaucoup plus gros que les deux autres, MM. D’Alembert, Euler et Clai- raut , ont trouvé une solution de ce probléme. ( Géom.) Probléme plan ; cest un problème qui se réduit à une équation du deuxième degré, (Astron.) Probléme de Kepler ; c’est un problème qui consiste à trouver le lieu d’une planete dans un tems donné. Ilest ainsi appele, parce que Kepler est le premier qui Pait proposé. PROBOSCIDE , s. f. du grec mpoGosuic. ( proboskis ), la trompe d’un éléphant. Terme d’hist. nalu- relle , et de blason. PROCATARCTIQUE , adj. du grec mpoxarTaprixos (prokatarlikos), formés de æpo (pro), devant, de xatà (kala), au dessus, et d’3p- xomaæ (archomaiï), commencer : primitif, qui précède. ' (Héd.) On donne cette épithète aux causes manifestes des maladies qui agissent les premitres et qui mei- tent Les autres causes en mouvement. PROCÉDÉ, s. m. du lat. pro- cedo , aller au delà , s’avancer , fait de pro , au delà , et de cedo, passer , venir: manière d’agir. ( Arts chimiques ) Procédé se dit de la méthode qu’il faut suivre pour faire quelque opération. PROCEDURE, s. f. même ori- gine que PROCEDER, ( Pralique ) On comprend, sous la dénomination de procédure , tous les actes relatifs à l’instruction et à expédition d’un procès : procédure civile , procédure criminelle. PROCES, s. m. du lat. processus, fait de procedo , aller, se porter en avant, ( Pralique ) Diflérend eu contes- 176 PRO tation que dés particuliers ont entre eux sur des objets litigieux. Procès , dans un sens plus étroit , se dit au barreau , d’une contestation jugée en première instance, apres une instruction par écrit sur appoin- tement. Le procès, suivant cette derniere définition, dilfere de l’ins- tance. Procès - verbal; c’est un acte dressé et attesté par des officiers de justice, et dans lequel ils énoncent de circonstances et dépendances d’un fait , etc. ( Anat.) Procès se dit en ana- tomie, de ce qui saille, de ce qui avance. Les procès ciliaires , etc. PROCELEUSMATIQUE, s. m. du grec mpoxéneuauarixos ( proké- leusmatikos ) , formé de æpo (6e) £ au-devant , et de xéaevoux ( kéleus- ma), génit. nenéuouarTos ( keleus- matos ), cri d'encouragement des matelots, dérivé de xeneüw (kéleud), exhorter. ( Poésie gr. et lat. ) Pied de vers grec ou latin, composé de quatre brèves. Il étoit ainsi appelé, parce que le vers proceéleusmatique étoit employé, à cause de sa rapidité, à exhorter les matelots, PROCHRONISME, s. masc. du grec æpo (pro), auparavant , et de xpéves (chronos), tems : avance- ment de tems. (Chronologie) Erreur de chrono- logie, qui consiste à avancer la date un évenement, Il est opposé à PA- RACHRONISME. Foy. ce mot. PROCLAMATION, s.f, du lat. proclamatio , fait de pro , devant , en présence, et de clamo, publier: publication solennelle ; action par laquelle on proclame. PROCOMBANT, TE, adj. du lat. procumbo , se coucher. (Botan.) Tige procombante ; c’est une tige tombante sur terre , comme par débilité, de manière à ne la toucher qu’en partie. PROCONSUL ,s. m. du lat. pro- consul, fait de pro, pour, au lieu de, et de consul, consul. (Econ, polit.) Celui qui, chez les Romains, gouvernoit certaines grandes provinces avec l’autorité de consul. PRO PROCTALGIE , s.,f. du grec mpœxrec (proclos) , le fondement , et d’änyoc (algos), douleur, (Med. ) Douleur du fondement ou de l’anus, PROCURATION, s. f. du lat, procuralio , fait de pro, pour , et de curo , veiller, avoir soin. | (Pratique) Acte por lequel nous chargeons un autre de faire quelque affaire pour nous. PRODITOIREMENT , adv. du lat. proditor, traitre , de prodeo , divulguer. (Pratique) Proditoirement , ou trahison ; il n’est d’usage qu’en matiere criminelle , où il s’agit d’as- sassinat : il a tué prodiloirement. PRODROME , s. m. du grec #p3 (pro) » devant , et de dpôuoc ( dro- 71105 ), Course : avant-coureur. (Liliérat.) Les savans donnent le nom de prodrome à un écrit qui en précède un autre qui doit pa- roitre dans la suite ; qui est l’avant- coureur d’un ouvrage, l'essai et l’i- dée qu’un auteur donne d’avance à son entreprise, PRODUCTION, du lat. produc- lo ; fait de prodeo , divulguer, faire paroitre : ouvrage , ce qui est produit. ( Lillérat. ) Production se dit es ouvrages de lart et de l’esprit, aussi bien que des ouvrages de la nature. s (Ænat.) Production, en anato- mie , se prend quelquefois pour pro- longement. Productions ciliaires ; le. mé- sentère est une production du pé- riulourie. ( Pratique) Production se dit aussi de tous les titres, papiers ou procédures qu’une partie produit en Justice , pour appuyer sa demande ; mais plus particulièrement des pièces d’un procès qui sont mises au greffe ou entre les mains des rapporteurs quand les affaires sont appointées. PRODUIT , s. m. et adj. du lat. producere , produire , engendrer. (Agricult.) Produit d’une ferme, d’une terre ; C’est ce qu’elle rapporte en argent, en denrées, etc. Produit territorial ; c’est la va- leur de ce que produit un pays, an- pée commune, ( Chimie) PRO (Chimie) Produit, en chimie, est le résultat d’une opération, Lors- qu’on est parvenu, par l'analyse, à séparer les composins d’une subs- tance quelconque, ces composans, isolés, s'appellent produits. (Ærithimét.) Produit est aussi le résultat de deux nombres multipliés Fun par Pautre, PROEGUMENE , adj. du grec mponyoumérac ( proégoumenos ), fait de rrponyoüpas ( proégoumat), de- vancer , précéder, (Méd.) On appelle ainsi la cause éloignée des maladies, appliquée au corps, comme le tempérament, la pléthore, la cacochimie. PROEMINENT , TE, adj. du lat. pro, devant, au dessus, et de emiueo , Sortir, s'élever; qui est plus en relief que ce qui l’environne. (-Æuat.) Le front est proémninent dans le visage de l’homme, PROËMPTOSE , s. f. du grec æpo (pro), devant , et d’eumimruw (empiplo), tomber, survenir : ce qui survient trop tot. (Æstronom. chronol.) On dit qu’il y a promptose en équation lu- naïre , quand la nouvelle lune arrive un jour plutot qu’elle ne devroit, suivant le cycle des épactes. On est alors obligé de changer d’un jour la suite des épactes d’un siècle ; comme les nouvelles lunes avancent d’envi- ron un jouren 312 ans, par rapport au cycle de 19 ans, ce changement d’épacte se fait de 300 ansen 300 ans, sept fois de suite ,et après cela au bout de 400 ans seulement. Il est opposé à métemptose ou équation solaire , qui fait arriver les nouvelles lunes un jour plus tarû, quand on sup- prime une bissextile. . PROFECTICE , ad). du lat. pro- fectitius , fait de proficiscor, venir de: qui vient de, qui tire son ori- gine de. (Pratique) Biens profectices; ce sont ceux qui viennent de la succes- sion directe du père, de la mère et des autres ascendans. Ils sont oppo- sés aux biens ADVENTICES. F. ce mot. PROFIL ,s. m. Les latins se sont servi du mot f?/urm à peu près dans Ja mème signification, On a dit au- dome IL. : PRO 177 trefois porfil. Les Italiens disent pro- Jilo , et les Anglois profile. (Architect. ) Profil se dit de la figure d’un bâtiment , d’une fortifi- cation , ou d’une construction où l’on à marqué les hauteurs, largeurs et épaisseurs, c’est-à-dire , les lignes qui paroitroient, si on avoit coupé à angles droits le bâtiment, depuis le comble jusqu'aux fondemens. fo. SECTION , ORTHOGRAPHIE , COUPE. (Peinture) On appelle générale- ment profil, l'aspect que présentent les contours d’un objet vu de coté ; mais, dans l’art de la peinture, ce terme est plus particulièrement ap- pliqué à la tête, vue de manière À apercevoir la moitié du visage, Le mot profil emporte même tout seul cette signification , en sorte que lors- gw’on dit : Le profil de cet homme a un grand caraclère ; on entend par- ler du caractère de son visage où de sa tête, vue à moitié. . On peut penser que le profil appar- hent aux premiers essais de lart, parce que Pombre en présente le mo- dèle ; cependant , s’il en faut croire le témoignage de Pline, cette ma- nière de peindre fut inventée par Apelle, pour dérober une diflormité dAntigone, l’un des généraux d’A- lexandre qui n’avoit qu’un œil. PROFONDEUR, s. f, du lat. Profundum, gouffre, abime : ce qui est haut , élevé. ( Physique ) L'étendue dune chose, depuis la surperficie jusqu’au fond. : La profondeur est la distance la plus courte d’un point de la surface inférieure, à un point de la surface supérieure , ou une ligne droite tirée perpendiculairement de la surface su- périeure à la surface inférieure, ( Géom.) Profondeur est encore une des trois dimensions du corps géométrique. On lappelle autrement HAUTEUR. 7, ce mot. PROGNOSTIQUE , adj. et s. Z, PRONOSTIQUE. PROGRAMME , s. m. du grec æpo (pro), auparavant, et de ypauux (g'amma), écrit: ce quiest écrit auparavant. . (Zitiéral. Inctruction publique ) Ecit par lequel on FRaURes Le sujet L 158 PRO d'un ouvrage, de quelque exercicé public, d'un spectacle , d’un bal let ,ete. qui en contient à peu près Je sujet, ou ce qui est nécessaire pour l'entendre. PROGRESSION, s. f. du lat. progressio ; fait de pro , en avan A et de gradior, marcher : mouvément en avant. (Mathémat.) Progression, en mathématiques ,; est une suite de termes en proüpoi tion continue, C’est- àa-dire , dont chacun est taoyen entre celui qui le précède et celui qui le suit, 7: PROPORTION. Progression arühmélique ; c’ést celle qui se connoit par la soustrac- tion , C'est-à-dire , celle dont chacun des termes surpasse celui qui le pré- cède ,où en ést surpassé d’une quan- tité constante, qui est la même pour tous , et que Pon appelle différence; par exemple, cette suite = 1,359, # , 9: où chaque ferme est Snrpassé “par la même quantité 2. La marque = quiprécède, est destinée à avertir qu'en énonçant la progression, on doit répéter chaque terine, ex cepté je premier et le dérnier; en cette Mar nière : r'ést À 3, commé 3 est à » , somme est à 7, Etc. Progression géomélrique ; c’est celle qui se connoit par la division ;, Cest-x-dire ,; cellé où chacun des iéxmes contient celui qui le précède , ou est contenu-en lui le même nom” bre de fois, par exemple = 5: 3 guitar 2287 7 CRC. Ce nombre de Sois est cé qu'on appelle la raison de la progressioll, F. RAISON. Laindrque = à ici Ja mème signi- fication que dans la progression arithineliyjue. ( Husique) Progression , eù fer- nes de musique , est une EE continue , prolongée au-delà de trois ferures. Les suites dintervalles égaux sont toutes En progressions ,et cest én identifiant les termes voisins des différentes progressions , qu’on par- s'ent à completter échelle diatonique et chromatique, au moyen du tem- érament. PROJECTILE , S m. du lat, pro, en avant, el de jacio, jeter : ce qui est jeté en avant. (Mécan.) Projectile se dit, en inécanique , d’un corps pesant, qui, PRO avant reçu un mouvement ot une 1m pression ; stivant une direction quel- conque , par quelque force exteine qui jui à élé imprimée, est aban- douné par cette force , et laissé à lui- ième pour continuer sa course: elle est une pierre jetée avec la main où avec une fronde ; une fleche qui part d’un arc, un boulet qui part d’un canon , etc. Les philosophes ent ëté fort em- batrassés sur la cause de la continua tion du mouvement des projectiles ; C'est-à-dire ;:sur la ratson pour la- quelle ils continuent x se MOUVOIT s après que la première cause à cessé dagir : c'est un principe avoué au jourd’hui qu'un projectile , mis en mouvement ;, continueroit à se mouvoir éternellement en ligne droi- te, et avec une vitesse toujours uni forme , si la résistance du milieu où il se meut, etl'action de la gravité s naltéroient son mouvement pri- mitif, La théorie du mouvément des projectiles , est le fondement de cette partie de l’art militaire, qu'on appelle LE JET DES BOMBES et BALISTIQUE. #7. ces mots. PROJECTION , 5. f. même on- gine que PROJECTILE. ’ (Mécan. ) L'action d imprimer du mouvement à un projectile. . Projection perpendiculaire; celle où la force met le projectile eu moi vement à une direction perpendicu- laire à l’horizon. 7 Projection horizontale, celle où là force a uhe direction horizontale. Projection oblique, celle où la direction de la force fait un anglé - oblique avec l’horizon. Angle d'élévation du projeclile ; C’est l'angle que fait la ligne de pro- ection avec l'horizon. (Perspective) Projection se it aussi de la représentation ou l’appa- rence d’un objet sur le plan perspéc- tif ou le tableau. Projection d'un point; c’est là oint où le plan du tableau est cotipé par le rayon visuel qui va du point à l'œil, Par cette définition, on peut entendre aisément ce que c’est que la projection d’une ligne , d’une sux* face ou d’un solide: ; PRO { Géographie ) Projection de fa sphère sur un plan; cest la repré- sentation des diftérens points de la surface de la sphère , et des cercles qui y sont décrits, telle qu’elle doit paroitre à un œil placé à une cer- taine distance , et qui verroit la sphère au travers d’un plan traus- parent , sur lequel il en rapporteroit tous les points. La projection de la sphère se di- vise ordinairement en o7thographi- que , et en stéréographique. Projection orthographique ; c’est celle où la surface de la sphère est représentée sur un plan qui la coupe par le milieu , Pœil étant placé ver- ticalement à une distance infinie des deux hémispheres, Projection, steréogruphique ; c’est ceile où la siiace de la sphere est représentée sur le plan d'un de ses grands cercles, l'œil étant supposé au pole de ce cercle. Ban guomonique ; cest celle où l’on suppose l’œ1i au centre de la Spkère, Tous les grinds cércies y sont pdr conséquent des lignes droites, et les petits cercles des lignes courbes. : PROLEGOMENES , s. m. du grec #po (pro ). auparavant, et .de xéye (lego), dire : ce qui est dit auparavaut, ce qui précède. (Didactique ) Discours ou traités, en forme de prélaces, qui sont placés à la tête d'un livre, et qui contien- nent les choses les pius nécessaires à intelligence des maticres qui y sont traitées, fs PROLEPSE , s. m. du grec #p6- anlre (prolépsis ), anticipation. (-Ælocut. ) Figure de rhétorique convenable à la preuve ; par laquelle cn prévient et on réfute d'avance les objections que l’on pou:roit essuyer. PROLEPTIQUE , adj. même origine que PROLEPSE. (Hé. ) Epithète que l’on donne à une fiëvre dont les paroxysmes re- viennent plus promptement qiils ne feroient s'ils étoient réguliers ; c’est- à-dire, dont chaque accès revient plutôt que le précédent. PROLETAIRES, sm. du latin proletarius, fait de proles , race , lignée : qui net propre qu’à faire dés enfans, P KR © 179 (CHist. rom. ) On dofnoit ce nom à la sixième ét dernivre classe du peuple romain , laquelle comprénoit les pauvres citoyens de la république, On jes nommoit ainsi; comme n°’6- fant utiles à la république qué par les enfans qu’ils fournissoient la vuerre. 6 à PROLIFERE , adj. du lat, pro- lifer, fait de proles ; enfant, petit, produit ; et de fero , porter: qui porte un fruit. ( Botan.) Fleur prolifère ; c’est une fleur du disque de laquel'e nais- sent une ou plusieurs autres fleurs. Lorsque le produit de la fructifi- cation, au lieu d’étre une fleur est seulement un pédoncule où rameau feuillu, la fleur prolifère est dite frondipare. PROLIFIQUE , adj. du lat, pro= lificus, Tait de proles , race, en- ant, et de facio, faire : qui a la force on la vertu d’engendrer, (Hed.) Il se dit des hommes, des animaux, de leur semence Let des remèdes qui fortifient les parties natureïles , qui augmentent la se- mence et l’animent, PROLIXE , adj. du lat. prolixus, allongé, ( Art. oral.) Ilne se dit propre- ment que des discours, des harangues et de Ceux qui les font. Un discours prolixe éstun discours ennuyeux. Cet. homme écrit purement, mais il est prolixe dans ses discours. PROLOGUE, s. m. du grec (pro ); avant, et de x4yo ( légo,), dire : discours qui précède. (Art dramat.) Prologie se dit ordinairement &@’un ouvrage qui sert de prélude à une piece dramatique. Les anciens introduisoient dans leurs prologues, quelquefois un seul acteur, quelquelois plusieurs interlocuteurs. L'objet de cesprologues étoit &’ap- prendre aux spectateurs, on aux Lec- teurs , le sujet de la pièce, où de leur en faciliter Pintelligence ; ou quel- quefois de faire Papologie de l'auieur. On appeloit mème prologue Pacteur qui le récitoit, Le théâtre comique moderne fournit aussi quelques exem- ples de prolosues , dont le plus tugs- mieux est le prologue de l'Amphi- tion de Mokère ; mais Popéra fragre M 2 po u£ 180 PRO cois s’en est fait sous le régne de Louis XIV , un vestibule éclatant, dont le sujet est ordinairement élevé , merveilleux, ampoulé ; et la musique harmonieuse et brillante. Dans les opéra francois modernes, on a supprimé les prologues, parce qu'on a reconnu qu’ils nuisoient à l'intérêt de la pièce, et qu’ils ne fai- soient qu’ennuyer et impatienter les spectateurs qui ne les souffroient sou- vent que parce qu’ils n’osoient mur- murer contre les fadeurs dont ils ctoient pleins. ( Poésie) L'usage des prologues s’est introduit dans le poëme didac- tique, et dans le poëme en récit : Lucrèce en a orné le frontispice de tous ses livres ; PArioste en à égayé ses chants ; Lafontaine joint très- sauvent de petits prologues à ses contes. PROLONGER,, v. act. du latin prolongo , étendre : faire durer plus fong-tems. ( Géomélr. ) lrolonger, en ter- mes de géométrie, cest continuer une ligne , ou la rendre plus longue, jusqu’à ce qu’elle ait une longueur assignée, ou de manière qu’elle s’é- tende indéfiniment, ( Marine) Prolonger une côte, ou une lerre ; Cest faire voile, et s’avancer ep mer, ensuivant, à une petite distance ; une route parallèle à une côte, où à une terre quelconque , qui court dans la même direction. Prolongerun vaisseau; prolon- er de long en long; c'est se ran- yer à côté de lui, et de très-près, dans un sens parallèle à la longueur de l’un de Pautre; ce qui a heu quel- auefois pour aborder un ennemi. PROMINENT , TE, adj. du lat. promineo , s'élever, être au dessus, s’'avancer, étre en saillie: qui s'élève. (Anat.) On a ainsi appelé lapo- physe épineuse de la dernière vertè- bre du col, parce qu’elle est longue, presque redressée, et fort saillante. PROMONTOIRE, s. m. du lat. gromontoriurn. ( Géograph. anc.) Cap, pointe de terre élevée et avancée dans la mer, On dit plus ordinairement cap. PROMOTION, s. f, du lat. pro- rn0veo , fait de pro , en avaut, et de PRO moveo, pousser : l’action de pousser en avant, (Æ£conom. polit.) Action par la- quelie un prince élève, ou un parti- culier est élevé à une dignité, Le pape à faitune promotion de qua- dre cardinaux. Ces cardinaux , de- puis leur promotion. . ... PROMULGATION, s. f. du lat, promulgalio , fait de pro, en avant, à la tète, en face, en présence du peuple, etde mulgo , divulguer , pu- blier. (Econom. polit. ) Publicatiou des lois, faite avec les formalités requises. PRONATEUR, s. m. du latin pronus, penchant. (Anat.) Nom que Pon donné à deux muscles, dont action est de faire tourner la paume de la mair en bas; ils sont opposés aux SUPINA- TEURS. Foy. ce mot. PRONONCER, verb. act. du lat, pronuntiare , fait de pro. en face, devant , et dezunliare, proclamer: proférer hautement, (Peinture) Prononcer, dans le langage des arts d'imitation , c’est exprimer les apparences de la nature. Or prononce le trait, on prononce les formes, quand on rend le trait avec netteté , et les formes avec jus- tesse, et d’une manikre assurée. On dit aus:i que Pexpression , que l’eflet sont bien prononcés, quand lPex- pression est rendue sans équivoque, quand l’effet est fermement accusé, On dit encore qu’une touche est pro- noncée, lorsqu’elle donne aux imi- tations de l’art, le piquant, la vie, le caractère qu’elles doivent avoir. Un plafond, un tableau qui sera placé loin des yeux du spectateur, doit ètre prononce avec exagéra- tion, dans les formes , dans l’ex- pression, dans leflet. Un tableau qui doit être vu d’une distance moyeune, sera fièrement , fortement prononcé; un tableau de cabinet sera prononcé purement et avec pré cision. : PRONOSTIC, s. m. du grec æpo (pro), auparavant, d'avance , et de yswécaw (ginosko), juger, connoi- re : Jugement porté d'avance, (/Uéd,) Présage, prescience, ju- PRO gement qu'on fait de lévènement d’une maladie, par les signes qui Pont précédée , ou qui Paccompa- gnent. Il s'emploie aussi adjective- ment, et l’on appelle signes pro- nostlics, ceux qui dénotent et font conjecturer ce qui peut arriver de bon et de mauvais dans une mala- die, et mème dans la santé. PROPAGANDE, s.f. du lat. pro- pago , étendre , augmenter, répandre. (ist. ecclés.) On appelle ainsi , en sfyle de conversation, la congré- gation de propagandua fide, établie à Rome pour les affaires qui regar- dent la propagation de la foi. ( Hist. d'Angleterre ) Sociélé de la propagande ; cette société Fat établie dans la Grande-Bretagne en 1649, pour la propagation de la re- ligion chrétienne dans les pays du nouveau monde, qui appartiennent aux Anglois. Charles II la confirma en 1661, et Guillaume III lui don- pa, en 1701, une forme régulivre. -(Polit.) Propagande se dit aussi par extension de tonte espèce de doctrine, en mati-re de politique , qu'un gouvernement, où un parti cherche à répandre. à établir, PROPAGATION , 5. f. du latin propago, étendre, augmenter , ré- andre. { Physique) Propagation de lu- nuère ; c’est ainsi que les physi- ciens appellent le moyen par lequel Ja lumière ou son action se propage , par lequel la lumière s’étend du lieu uù elle réside dans le lieu quelle éclaire. Soit qu'on pense avec Des- cartes et Huyghens, que la propa- sation de la lumière se fait par pres- sion; soit qu’on croie avec Newton quelle se fait par émission , il en résulte les mêmes phénomènes. Les deux opinions, il faut la- vouer, ne sont rien moins que dé- montrées; mais on peut resarder comme vraies lesassertions suivantes: La lumière se propage suivant une ligne droite , d’une maniere qui nous est inconnue, et les lignes droites , suivant lesquelles elle se propage , sont nommées ses rayons. Ce prin- cipe est le fondement de Poptique. Foy. OPTIQUE. Les rayonsde lumière se réfléchis- sut par un angle égal à Pangle d’in- cidence ; ce principe est le fondement PRO 187 de toute la catoptrique. 7, CATOP- TRIQUE. Les rayons de lumière, qui pas- sent d’un milieu dans un autre, se rompent, de manière que le sinus d'incidence est, au sinus de réfrac- tion, en raison constante, Ce prin- cipe est le fondement de toute la dioptrique. #oy. DIOPTRIQUE. (Astron.) Propagution succes- sive de la lumière ; Cest ainsi que les astronomes désignent le tems que la lumière du soleil met à venir jusqu’à nous. Cet intervalle de tems est de 8’ 7’, dans les moyennes distances du soleil à la terre, Les éclipses des satellitesde Fupi- ter ont fait découvrir la propagalior successive de la lumière; celle-ci a fait découvrir à Bradley la cause de l’aberration, et aberration dé- terminée rigoureusement par les 0h- servations, a fait connoitre plus exactement l’effet qui devoit en ré- sulter pour les satellites de Jupiter. (Physiq.) Propagation du feu ; c’est le moyen par leqäel l’action du feu se propage, par lequel cette ac- tion s’étend dans le corps , soit pour les échauffer , soit pour les embrâser. (Foy. FEU.) Consultez le mémoire d’Euler, intitulé : Dissertalio de igne , 1738. Propagation du son : c’est le moyen par lequel le son se propage, par lequel le son s'étend du corps so- nore qui le produit dans le lieu où il se fait entendre, Le son emploie un tems tres-sen- sible à se propager, à se transmettre du lieu où il nait, dans le lieu où il se fait entendre, L'intervalle de ce tems est d’une seconde de tems poar 173 toises (337 mètres). Consultez l2s mémoires de l’Académie des Sciences , année 1738. PROPAGINE ,s. f. du lat. pro- pago, propaginis ; provin de vigne. (Botan. ) Nom donné par quel- ques botanistes aux Corpuscules, par lesquels certaines plantes agames se reproduisent. PROPHETE . S. masc. du grec TPIDATHS ( prophétés), composé de mp0 (pro), d'avance, et de oaui ( phémi) , dire : celxi qui prédit l'avenir, ( Hist. juive) On appeloit pro- prement prophèles pumi les Hé- 182 PrA.O breux , ceux qui, par inspiration di- vine , prédisoient l'avenir, où révé- Joient quelque vérité cachée aux hommes, (Hist. anc.) On appeloit aussi prophètes, parmi les peuples d’O- xient, certains devins attachés au culte des dieux, PROPHYLACTIQUE, subst, f. du grec mpoguaaxrTimoc (prophulak- tikos), fait de æpo ( pro ) devant k et de qguaxoce (phulasso ), garder, Conserver : qui préserve: ( Hédec.) Partie de la médecine ui traite de la manière de conserver la santé, Prophy lactique est aussi adjec- tif, Indication prophy lactique ; c’est celle qui regarde la préservation de la santé. Cure prophylectique ; c’est celle qui préserve de certaines maladies ou qui en empêche le retour. Remèdes prophylactiques ; ce sont ceux qui entretiennent la santé et prévienuent les maladies. PROPLASTIQUE, adj. du grec mp0 (pro), qui marque antériorité , et de mrassucs (plaslikos), dérivé de æh&rsw (plasso), former: qui détermine, qui prépare les formes. ( Zrchnol.) On appelle art pro- plastique , l’art de faire les moules dans lesquels on doit jeter quelque chose, PROPOLIS , s. f. du grec #pù (pro), devant , et de ré: (polis), ville : devant la ville. (Hisl, nat.) Terme emprunté du grec, qui sert à désigner une cire rouge dont les abeilles bouchent les fentes de leurs ruches, Il signifie lit- téralement , ce qui csl avant la ville, parce que les abeilles s’en ser- vent pour fermer Pentrée de leurs alvéoles, PROPORTION, s. f. du lat. pro- orlio, convenance et rapport des parties entre elles, et avec leur tout, ( Peinture , sculpture ) Les pro- portions dansila peinture et dans la sculpture, sont établies sur les mesu- res observées et comparécs. Elles sont relatives à un objet considéré seul , et à ce même objet comparé à d’an- tres, Elles sont ençore relatives, dans ’ PRO la peinture, à Péloignement où le peintre suppose l’objet qu'il imite ; c’est la perspective qui règle cette sorte de proportion. Pour faire connoitre les propor- tions de Fhomme , et pour leur don- ner une base fixe , on a choisi certai- ues parties du corps lui-même pour niesulres, La téte ou la fare, ont été celles que les artistes ont préférées, On mesure donc dans la peinture et dans la sculpture, toutes les di- mensions de la figure humaine , par longueurs de tèle ou par longueurs de face. La mesure appelée tête est la lon- gueur d’une ligne firée perpendicu- lairement du sommet de la tête au dessous du menton. La mesure appelée face, est une ligne perpendiculaire tirée de la sommiié du front seulement, au des- sous du menton. On partage la tète en cinq divi- sions, et la face en quatre, Comme ces divisions ne sont paségales entre elles, on se sert des plus petites pour mesurer les parties du corps et des membres qui forment de plus petites divisions. Par exemple, on mesure quelques parties subdivisées du corpshumain , par des longueurs de nez, La division ou mesure du corps en- tier, par faces, est plus favorable à l'exactitude géométrale, que la di- vision par tètes ; parce que la face étant une mesure moins grande, se prète davantage aux subdivisions dont on à besoin. Les anciens ont, pour l’ordinaire, donné huit fetes à leurs figures , quoi- que quelques-unes n’en aient que sept ; mais Pon divise ordinairement la figure en dix faces; savoir, depuis le sommet de la tête jusqu’à la plante des pieds. La face se divise en trois parties égales : la première contient le iront ; la seconde, le nez; la troisième, la bouche et le menton. L'homme étendant les bras,-est aussi large qu’il est long. Les deux bouts des mamelles et la fossette d’entre les clavicules de la femme, font un triangle équilatéral parfait, PROD (Archit. ) En architecture , C'est la justesse des membres de chaque partie d’un bâtiment , et la relation des parties au tout. (Haihiémal.) Proportion en ter- mes de mathématiques, est l'égalité de deux ou de plusieurs rapports. Comme on compare deux grandeurs d’où résulte un rapport ou une rai- son; aussi lon peut comparer deux rapports d’où résulte une proportion, lorsque les rapports comparés, ou ce qui est Ja même chose , leurs expo: sans se frouveut égaux. Chaque rapport ayant deux termes, la proportion en à nécessairement quatre. Le premier et le dernier sont nommés extrêmes; le second et le lroisième, moyens. La proportion, présentée sous cette forme, est dite discrelte. Si les deux moyens sont égaux, on peut supprimer l’un ou Jautre, et la proportion w’offie plus que trois termes ; mais alors celui du milieu est censé double et appartenir aux deux raisons, à la prémière comme conséquent , et à la seconde comme antécédent; en ce dernier cas , la proportion prend le nom de continue, et c’est une véritable PRO- GRESSION. 7, ce mot. Proportion arithmétique ; c’est celle dans laquelle on compare les termes des rapportss relativement à leur différence. Liane AT, 15 , 16, forment une, proportion arithmétique , parce que la différence 3 , des deux premitres, est la même que celle des deux dernières, Proportion géométrique ; c’est celle dans laquelle les rapports ont le méme quotient, Les quatre quantités 3,0, 4, 12, forment uneproportion géométrique, parce que 3 est contenu dans 9 , autant de fois que 4 est con- tenu dans 12, c’est-à-dire, 3 fois. Proportion harmonique : cest une troisieme espèce de proportion , qui se forme des deux précédentes en cette sorte : si trois nombres sont tels que le premier soit au troisième, comme la différence du premier et du second est à la différence du se- cond et du troisième , cestrois nom bres-sont en proportion harmoni- que. Ainsi ,lesnombres 1,2,53,6, sont en proportion harmonique, parce que 2 : 6 : : 1: 9; de nwme PRO 183 aussi, quatre nombres sont en pro- portion harmonique , quand le pre- mier est au quatrième, comme la dif- férence du premier et du second est à la différence du troisième et Eu qua- tième. Ainsi, 24, 16, 12,0, sont en proporiion harmonique , parce QUE: 24 SHOMELANS ES "8 Compas de proportion ; voyez COMPAS, ï PROPORTIONALITE , s. £ mème origine que PROPORTION. (Mathém.) Terme dont on se sert pour signifier la proportion qui est entre des quantités. PROPORTIONNEL, ELIE, adj, même origine que PROPCR- TION. (Mathém.) A se dit de ce qui a rapport à une proporlion., Ainsi, on dit, des parties proportionnel- les , des échelles proportionneiles. ( Géom.) Proportionnelles , où quantités proporlionnelles, en ter- mes de géométrie, sont des quantités, soit linéaires , soit numériques , qui ont entre elles le mème rapport. Les géometres cherchent cde— puis deux mille ans, une méthode pour lrouver géométriquement deux moyennesproportionneiles entredeux lignes données , c’est-à-dire , en n’employant que la ligne droite et le cercle; car on résout facilement ce problème en employant un cercle et une parabole. PROPOSITION , s. f. du lat, proposäio , fait de pro , en avant, et de pono , mettre : mettre em avant, (Logique, grammaire) Discours qui afirme ou qui nie quelque chose, sur queique sujet que ce soit. (Halñhémat.) En mathématiques, proposilion est un discours par le- quel on énonce une vérité à démen- trer, ou une question à résoucre, Dans le premier cas on lPappelle THEOREME ; Les Lrois anales d'un triangle sont égaux à deux angles droits ; voilà un FHEO- RÈME. (foy.ce mot):On lPappelle problème ; quand da: proposition énonce une questionsà-résoucre , commesfronver une \proportionnelie à deux quantités données. #7 PRO- BLEME, SOLUTIGNS DE MONS. TRATION SL asie ai a%4 PRO ( Pratique ) Proposition d'er= reur : c’est un moyen de droit pour faire retracter un jugement rendu sur une erreur de fait, /. REQUETE CIVILE. (Elocut.) Proposition, en ter- mes d’éloquence ; est lexposition simple, courte et naturelle du sujet que l’on va traiter, ( Poésie) Proposilion, en poé- sie, est proprement le début ou la première partie du poëme , dans la- quelle le poëte expose en général ce qu’il doit dire dans le cours de son ouvrage. PROPRE , adj. et s. du lat. pro- prius, propre ; particulier à ce dont on jouit, à l’exclusion detout autre, et qui ne peut être ôté; convenable, ce qui convient à, net, bienséant , bien arrangé. (Grammaire) Nom propre; c’est le uom de famille , le nom qui dis- tingue un homme desautreshommes. Propre , à égard des mots, se dit ce leur signification primitive, et qui leur est particulièrement affectée, ef cela par opposition aux expressions figurées et métaphoriques. #7, FI- GURE , METAPHORIQUE. (Pratique) Propres, en termes de palais, se dit des immeubles dont la propriété a appartenu à nos pa- rens , et qui nous sont échus par suc- cession. Propres naissans ; ce sont les propres recueillis, pour la première fois, dans la succession de celui qui les avoit acquis. Propres anciens; ce sont ceux qui ont fait souche, c’est-à-dire , qui ont passé par plusieurs degrés dans la famille. Propres de reversion, ceux que Phéritier avoit aliénés, et dans les- quels il est rentré. Propres de partage ; ce sont les immeubles de succession, échus à Jun des co-héritiers au delà de sa art héréditaire , par le partage ou la icitation faite avec ses co-héritiers. Propres réels, les héritages et les fonds de terre. Propres ficlifs, les biens qui ne sont propres que par fiction. Cette espèce de propre à principalement heu dans les contrats de mariage. PRO (Mathémal.) Fraction propre ; ou proprement dite; c’est celle dont le numérateur est moindre que le dé- nominateur, (Peinture) Propre, proprement, proprelé, sont des expressions qui supposent , dans la pratique de la peinture, un soin, et méme une re- cherche qui s'étend sur le choix des couleurset sur leur préparation. Cette propreté est recommandable dans un peintre ; mais lorsqu'elle est trop re- cherchée , et qu’elle devient habi- tuelle , elle ne peut manquer de re- froidir ses ouvrages. (Musique ) Propre, proprement, propreté , en termes de musique fran- coise , s'entendent de l’exécution du chant francois avec les ornemens qui lui sont propres, et qu’on appelle agrémens du chant, goût du chant. PROPRIETE, s. f. du lat. pro- priclas, ( Pratique ) Le droit de jouir et de disposer d’une chose suivant la liberté accordée par la loi. ( Physique ) Propriété se dit aussi de ce que l’on remarque dans les substances matérielles duniforme et de constant, et dont on n’apercoit pas les causes, Propriétés générales des corps ; ce sont celles qui appartiennent à tous ies corps gt sans aucune dis- tinction : telles sont PETENDUE , la DIVISIBILTTE , la FIGURA- BILITE,l'IMPENETRABILITE, la POROSITE,, la RAREFAC#I- BILITE , la CONDENSABILITE , la COMPRESSIBILITE, l'ELAS- TICITE, la DILATABILITE, la MOBILITÉ , et l'INERTIE. La DUCTILITE , la DURETE, la TENACITE , la CRISTALLI- SABILITE,, la SOLIDITE , la SONORITE , lELECTRICITE, le MAGNETISME , la CLARTE. Poy. ces mots. Propriétés chimiques ; ce sont PAFFINITE, la CALORICITE, la FUSIBILITE, la LIQUIDITE , la VOLATILITE , la GAZEITE , etc. La PYROLICETE, la COMBUS- TIBILITE , la DECOMBUSTI- BILITE, lHYGROMETRICITE, la METEORICITE , POXIDA- BITATÉ , PACIDITE , PALCA- LINITE , la SALINITIE, la LA- PARTO PIDICITÉ , la MÉTALLEITE, la VÉGETABILITE , la FER- MENTESCIBILITE , lPANIMA- LITÉ , la GALVANICITE , la KOSSILITE. Foy. ces mots. PROROGATION, s. f, du latin prorogo , prolonger : délai, remise. ( Pratique) Accorderune proro- galion ; c’est accorder un délai, soit de payer, soit de faire une enquête ou procédure. ( Hist. d’Angiet.) Prorogation, en parlant du parlement d’Angie- terre, se dit de Pinterruption de la session du parlement , par l'autorité royale. Le roi seul peut convoquer, proroger ou dissoudrele parlement, mais chaque chambre a le droit «de s'ajourner. PROS , s. m. Mot indien. (Marine ) Pivogue d’une espèce particulière , usitée aux ‘les Marian- nes. On appelle ces pirogues, pros volant, à cause de leur vitesse ex- traordinaire sous voile , qui excède souvent 20 nœuds par heure. PROSAÏQUE , adj. de PROSE , (voy. ce mot): qui sent la prose. ( Poésie ) Vers prosuïques: ce sont des vers dénués d'harmonie et de couleur , foibles d'expression, lan- guissans ou timides dans les tours ou dans les figures. PROSATEUR, s. m. de l'italien prosalore. ( Liltérat. ) Auteur qui écrit prin- cipalement en prose. PROSCENNIUM , terme latin fait de pro, avant, et de scena, scène : avant-scène. (Art dramat. anc.) C’étoit, parmi les anciens , un espace libre entre la scène proprement dite et l’orchestre, Cet espace représentoit une place pu- biique ou un endroit champetre, mais toujours un lieu à découve:t. PROSCRIPTION, s. f, du latin proscriplio , fait de pro, devant , en face du peuple , et de scribo , écrire : apposition d’affiches, placard. (ist. rom.) Püblication faite pa le gouvernement ou un chef de parti, par laquelle on décernoit une peine contre ceux qui y étoient dé- signés. Cette peine étoit quelquefois Vexil ou le bannissement ; mais le plus. souvenf une condamnation à PRO 185 mot, sans aucune forme judiciaire , qui pouvoit être mise à exécution par quelque particulier que ce fat, auquel on donnoit une récompense, PROSE , s. £. du lat. prosa. (Elocut. ) Discours qui est point assujéti à une certaine mesure, à un certain nombre de pieds et de syl- labes, ( Culle cathol. ) Prose se dit aussi d’un ouvrage latin en rimes, où , sans observer la quantité ,,on observe le nombre des syllabes, On chante à la messe, immédiatement avant l’évangile , quelques ouvrages de cette nature dans les grandes so- lernités. L4 PROSELYTE , s. m. du grec mpossauros ( prosélulos ) , étranger , fait de l’ancien verbe moos:1e{9a(pro- seleutho ), accéder, approcher, venir, ( Hisi. juive ) Les juifs donnoient ce nom à ceux qui avoient quitté le paganisme pour embrasser le ju- daïsme. ( Hist. ecclés. ) Proselyte se dit aussi de ceux qui ont été convertis à la foi catholique. ( Langage) I se dit encore par extension de ceux qu’on détache d’une religion , d’une opinion ou dun parti pour les attirer dans un autre. De proselyte on a fait prosely- lisme , pour exprimer la manie de faire des prosélyles. PROSODIE , s. f. du grec pe- gæd'ia (prosodia ), accent , formé de xpoç ( pros), à, selon , et d'&dà ( odé ), chant : règle du chant. ( Grammaire) Prononciation ré- gulière des mots, ou partie de la grammaire qui enseigne à prononcer les mots conformément à l’accent et à la quantité. PROSONOMASIE, s.f.du grec po govouacsa ( prosonomasia) ,ressem- blance de termes ,faitde æpoc( pros), près, et d’évoux (onoma), nom, proximité ou ressemblance de deux noms, { Rheior, } Figure de rhétorique , qui consiste dans une ressemblance de son entre diflérens mots d'une même phrase. C’est à peu près ce qu’on appelle Jeu de mois. PROSOPOGRAPHAIE , s. f£, du 186 P.R:0 grec æpôsaæmroy ( prosopon ), (ace ex- térieure , physionomie, et de yp490 ( grapho), décrire : description de la physionomie, | Éhétor. ) Figure de rhétorique , qui consiste dans la description des traits extérieurs de la fisure et du Maintien d’une personne, PROSOPOPEE,s. f. du grec æpo- gmmooiix ( prosopopoiia }, tait de pô Tw ov (pPl'OSOpOR), personne, etde moréw (poicô), aire, supposer : sup- position de personne. (Rhétor.) Figure de rhétorique propre aux passions, par laquelle l’o- rateur introduit dans son discours une personne feinte, ou une chose inanimée qu’il fait parler où agir : c’est de toutes les figures la plus vive et la plus magnifique ; elle anime, elle personnilie tout; mais on re doit yavoir recours que pour faire dire aux personnages empruniésdes choses que Pon ne pourroit pas dire soi- mème avec dignilé, ROSPECTUS ,s. m. mot em- prunté du lat,, et qui s'gnifie exa- men . considération , fait de pros- picio, voir, considérer , avoir la vue sur. (Commerce) Ce mot a d’abord été introduit dans la librairie, pour signidier un programme qui se pu- blie quelquelois avant qu'un ou- vrage paroisse, et dans lequel on donne une idée de Pouviage , on annonce le format, le caractère , la quantité de volumes , et les condi- tions de la souscription , s’il y en a. Maintenant , il s’applique à tous les (tablissemens nouveaux que lon veut faire connoitre au public. PROSTAPHERESE, s. f. du grec péage ( prosthe), devant , et d’à- paipéc (phares ), ôter, retran- cher : soustraction : retranchement, (Æstron.) Ce mot signifie, par- mi Îles astronomes, la différence entre le mouvement vrai et le mou- Yement moyen d’une planète, ou entre son lieu vrai et son lieu moyen: on Fappelle aussi égualion de l'or- bite , ou équation du centre. Les anciens astronomes appeloient aussi prostaphérbse anomalie de 1 lune , de‘ la latitude de la lune; is disoientencore prostapherèse des équinoxes, en parlant desinégalités PrRLO et des équations de ces divers mou- vemens. PROSTASE, s. f. du grec Thor mas (proistamai), présider, pré= dominer, (Med) Hypocrate entend par prostase d’une humeur, sa supé- riorité sur les. autres, PROSTATE, s. m. dugrec rp054- ans (proslalés ) dérivé de POS UE (proistémi ) préposer : qui est placé devant. (-Anat.) C’est le nom de deux glandes situées vers le colde la vessie, Elles séparent une humeur blan- châtre et glaireuse , qui se décharge dans la cavité de lPurètre par ple- sieurs petits tuyaux qui s’y vont ren dre. f’usage de cette humeur est d’humecter et d’enduire Vurètre , afin qu'il ne soit point offensé par Pacrimonie de l'urine qui y pass continueHement, et servir de vé- bicule à la semence dans le tems de Péjaculation. PROSTHESE , s. f. du grec x47- doc ( prosthesis), addition, de spc- cridnu , opposer, ajouter, (Rélhorique) Figure de rhétorique qui consiste dans l’addition d’une lettre au commencement d’un mot, sansen changer le sens, comme quand on dit gralus, pour nalus, fs, ghavus, pour napus. j 1 (Chirurgie) Prosthèse est aussi ie nom dune opération de chirur- gie, par laquelle on ajoute au corps quelque instrument qui supplée à des parties qui lui manquent:unejambe de bois , un bras, un œil artificiel , un nez d'argent, et autres choses sem- blables, dépendent de la prosthèse. PROSTYLE, s. m. du grec po (pro), devant, et de sénoc(stulos), colonie: qui a des colonnes en avant, (Archit.) Ce mot se dit d’un édifice qui n’a des colonnes que par devant. PROTASE , s. f. du grec mp5 Tæoic ( prolasis ), proposition. (Lüttérat. ) C’est lapremitre partie d'un 'poëme dramatique ; qui ron- tient Pexposition du sujet #7 PRO- POSTPION. , PROTEY,, s. 1m. du' grec mp@ros ( prolos-}, premier. : ( Hnprimefie ) C’est lénom da premier ouvrier d’une imprimerie » PEU de celui qui est chargé , sous Pordre du maitre, de la conduite et de la direction de tous les travaux , qui distribue les manuscrits, visite les ouvrages, lit les épreuves, etc. PROPECTEUR, s. m, du lat. pro , devant , et de /e20 , couvrir: celui, qui protège : défenseur. (Æcon. polit.) Cardinal pro- Lecleur ; on appelle ainsi à Rome, un cardinal qui est particulièrement chargé du soin des affaires consis- toriales de quelque puissance , ou de protéger certains ordres religieux. Protecteur est aussi le titre que prit Cromwel, lorsqu'après avoir fait périr Charles Ier. sur un échafaud , 1l régna sur l’Angleterre. PROTESTANT , s. m. du lat. ro , devant, en face, et de £eslor, déclarer : qui déclare publiquement. (Relig.) Nom sous lequel on dé- signe les sectateurs de Luther, Ils furent ainsi nommés, parce qu'en effetils protestèrent, en 1529, contre un décret de l’empereur et de la diète de Spire , et déclarèrent qu’ils en appeloient à un concile géné- ral. Dans la suite, les Calvinistes ont adopté ce nom, et il est donné aujourd’hui à tous ceux qui ont em- brassé la réforme. PROTET , s. m. de l'italien pro- Lesto, fait du lat. protestor, déclarer publiquement. #. PROTESTANT. ( Commerce) Acte de sommation qu’un porteur d’une lettre de change fait signifier à celui sur qui cette let- tre est tirée, lorsqu'il refuse de Pac- cepter ou de la payer dans le délai prescrit. PROTOCANONIQUE, adj. du grec æpäros (prôlos), premier, et de xævouxos (kanonikos), dérivé de ravay(kanôn), règle : premier cano- nique. ( Hist. ecclés.) H se dit des livres sacrés qui étoient reconnus pour feis , avast mème qu’on eût fait lescanons, I. Dupin , dans ses prolégomè- nes sur La bible, en divise les livres en trois classes : les prolocanoni- ques, les deutérocanoniques et les apockryphes. PROTOCOLE , s. m. du grec mpæroc (prôlos ), premier , et de «nor, (kolon), peau, parchemin, role , feuille : prenuière feuille, PRO 187 ( Pratique ) Ce mot désisnoït chez les Romains. la premiere feuiile dun livre; il désigne parmi nous le registre des minutes, des actes que les pofaires recoivent : on entend aussi parce mot, un formulaire pour dres- ser des actes publics, PROTONOTAIRE , s. m. du grec moûrocs (prolos), premier, et du latin nofarius , qui a ensuite passé dans le grec du bas empire: no- taire , écrivain. ( Chancell. romaine ) Officier de cour de Rome, qui a un degré de préé- minence sur tous les autres notaires de Ja même cour , et qui reçoit les actes des consistoises publics et les expédie en forme, Iyaun colltve de douze protonotaires partie i- pans , nom d’une prélature considé- rable à Rome. PROTOPATHIQUE , s. f. du grec æparToc ( protos), premier, et de 74%0c ( pathos ) , maladie : ma- ladieprennère , C'est-à-dire, qui nest précédée ni produite par une autre, Il est opposé à DEUTEROPATHI- QUE. , ce mot. PROTOTYPE , s. m. du mp@ros (protos) , premier , et de zûmoc (lupos ), modèle: premier modèle, (Fondeur de caractères) Pro- Lotype est, le nom d’un instru- ment qui règle la force de chaque ca- ractère, et lui donne une précision juste. 5 PROTUBERANCE , s. f. du Jat. pro , devant , avant , et de {uber, tu- meur ; avance , éminences (Anat,) Elévation, éminence , a protubérance annullaire du cer- veau. (Conckhyliolo ie) Tise dit aussi ce l'allongement d’une partie testacée. PROUE, s. f. de espagnol proa , fait du latin ou de litalien prora, Les Anglois disent prow. (Marine ) La partie de Pavant du vaisseau , la face antérieure'qui se présente au spectateur qui est hors du vaisseau, et en avant de lui: cetle partie ‘est , dans! les vaïsseaux de guerre et autres, décorée de divers ornémens et sculptures, qui font saillie én° dehors de Pétrave, et qui, forment ce qu’on appelle Féperon da vaisseau, orTecC orec 188 P'RAU PROVIGNER , v. a. du lat. pro- vineare , faire des provins , dérivé de pro , en avant, et de vinea , vigne.! ( Ægric.) Coucher en terre des sarmens de vigne pour leur faire rendre racine, Ce terme s’est étendu à tous les arbres qu’on multiplie de cette facon. PROVISOIRE , s. m. du lat. pro- video , fait de pro, d'avance , et de video, voir, prévoir; ce qui doit êlre exécuté ou fait par provision. (Pratique) Action provisoire ; c’est une action par laquelle nous de- mandons qu’une chose, en laquelle nous avons droit, nous soit accordée provisionnellement. Jatières provisoires ; ce sont celles qui doivent être jugées d’abord et avant tout autre objet, parce qu’elles requièrent célérité. PROXENETE , s. m. du grec mpoËeverc (proxénétés ), formé de æpo (pro), pour, et de £évos (xe- nos ), bôte, étranger : qui procure quelque chose aux étrangers. (ÆHist. rom.) Les proxénètes étorent à Rome, des gens auxquels les pères s’adressoient pour sonder et pressentir lPesprit des jeunes gens äuxquels ils destinoient leurs filles, ( Commerce) Proxénète s’est dit ensuite de ceux qui s’entremettoient «de quelque marché ou de quelqu’au- tre affaire ; aujourd’hui il ne s’em- ploie qu’en mauvaise part, et poar des marchés honteux. PRUD'HOMME , s. m. du lat. prudens homo , homme sage, ex- pert, vaillant , probe. (Pratique) On appelle ainsi les experts nommés en justice pour visi- ter et estimer des choses sur lesquel- les on est en contestation. 4{u dire de prud'hommes, ce qui signifie au dire d'experts. (Marine) Prud'hommes pé- cheurs ; on appelle ainsi à Marseille, et dans d’autres pays maritimes, des hômmes élus parmi les plus anciens ct les plus notables marins ou p5- cheurs, qui ont une sorte de jurisdic- tion paternelle et de paix, pour main- renir l’ordre et la concorde parmi ies marins, et pour terminer les différens, et décider dans leurs contestations re- latives à la péche, ou au métier de l2 mer. PRY PRUNELLE,, s. f. du laf, pru- nella, espèce de prune sauvage. (Anat.) Les anatomistes ont don- né ce nom à un trou rond, placé au milieu de Pœil , qui donne passage aux rayons de la lnmiière, pur aller se briser dans le cristallin , et se pein- dre sur la rétine. Cette ouverture est ainsi appelée, à cause de sa ressem- blance à une espèce de prune sau- vage. PRURIT , s. m. du lat. prurilus, dérivé de prurire, démanger. (Méd.) Démangeaison qu’on sent à la peau , ce qui est ordinaire dans la gale, les ébullitions, et les diffé- rentes pustules qui s’y élevent. PRUSSIATES, s. m. de prusse , ou plutot du bleu de Prusse. ( Chimie ) Sels formés par Ia combinaison de lacide PRUSSI- QUE (voyez ce mot), ou ma- tière colorante du bleu de Prusse, avec différentes bases. Sa terminaison en ale, indique que l’acide dont il est composé, est complettement saturé d’oxigène. 7, ACIDE. PRUSSIQUE, adj. de Prusse , ou bleu de Prusse, (Chimie) Acide prussique ; c’est un acide particulier, obtenu par la distillation du sang, et qui, com- biné avec le fer, donne le bleu de Prusse, Sa terminaison en 2que in- dique qw’il est complettement saturé d’oxigène. #. ACIDE. PRYTANEE , s. m. du grec æpu- raveïioy ( prulanéion), édifice de la ville d'Athènes, où étoient nourris ceux qui avoient bien mérité de la république, dérivé de mpÜravie (pru- AL , chef, administrateur. ( Hist. anc.) Le prylanée étoit un lieu à Athènes où s’assembloient les prytanes, les magistrats char- gés de rendre la justice, de mainte- nir la police dans l’état, etc. ; c’étoit aussi le lieu où l’on nourrissoit , aux dépens de la république , ceux qui avoient rendu quelques services à Pétat ; c’étoit aussi dans le prytanee qu'on entretenoit le feu sacré. (Anstruct. publ.) Prytanée est aujourd’hui le nom d’une maison d'éducation publique, où sont éle- vés, aux frais du gouvernement, les fils de ceux qui ont bien mérité de la patrie, PSE PSAUME , s. m. du grec Janus psalmos), cantique, fait de 44x10 psallo), chanter. (Æcrit. sainte) Ce mot ne se dit que des cantiques sacrés, composés par David , et des pièces de mème nature , qu'ont fait les autres prophè- tes et patriarches. PSELLISME , s. m. du grec 4ea- acc ( psellos ), bégue. (Ænal.) Vice de la parole, qui cousiste à hésister en parlant, et à s’arrèter un moment sans pouvoir prononcer les mots. PSEPHORIE , s. f. du grec digos pséphos ), petite pierre, et de gépw phéro), porter. ( Hist. anc.) Maniere de compter chez les Grecs avec de petites pierres pa , polies, arrondies, toutes de a mème couleur; est ce que les Romains appeloient calculi. Ces petites pierres servoient aussi pour donner les suffrages par la voie du scrutin, PSEUDAMANTES, 5. f, du grec Jeudis (pseudés), faux , et d’adx- gas ( adamas ), diamant , faux dia- mant. ( Chimie ) Pierres factices ou fausses, qui ont l’apparence de Pierres précieuses naturelles, -PSEUDO-MORPHOSES, ad). du grec Leud's ( pseudés ) ; faux , et de popon (morphé), forme : forme , äpparence trompeuse. PSEUDONYME, adject. du grec deudis (pseudés), faux, et d’évoux (onoma), nom : faux nom, (Littérature) A se dit des au- teurs qui pubhient des ouvrages sous un faux vom. On le dit aussi de l'ouvrage. On qualifie quelquefois les pseu- donymes, dallonymes , ou d'hé- léronymes , du grec &anos (allos), ou de ére90c ( héiéros ), qui signifient tous deux autre, où mème de crip- tonymes , du grec xpümros (krup- Los ), caché; mais toutes ces dé- noinipations reviennent à peu près au même. Foy. CRYPTONYME. PSEUDOREXIE, s. f. deudüs (pseudés), faux , et d’opsfss (ore- zis), ‘aim , appétit. ( Medec.) Fausse faim. PSiLOTHRE , s. m. du grec 45 -aa550 | psilothron), dépilatoire, RC : 189 (Médec. ) Remède propre à faire tomber le poil. PSOAS, s.m. dugrec Léa (psoa), lombe. (-Anatom.) Nom donné par les Grecs à deux muscles des lombes. Les modernes en distinguent deux paires, les grands et lespetitspsoas. PSORA, s. m. du grec L&pæ ( psô- ra), gale. lue.) Nom que les médecins donnent à une espèce depustules qui viennent sur la peau, et que l’on nomme vulgairement la gale, De psora on a fait psorique , pour désigner les remèdes pour la gale, PSOROPTHALMIE , s. f. du grec Lépa (psora), gale, et de 599æauos (ophihalmos ), œil : gale des yeux. (/Hédec.) Espèce d’ophtalmie, accompagnée de yale et de déman- geaison aux paupieres, PSYCAGOGIQUE, du grec Luyà (psuché), ame, vie, et d'éye (ago ), amener, conduire : qui évo- que les ames, qui ramène à la vie les ames, (Héd.) On appeloitpsychagoges chez les Grecs, ceux qui faisoient métier d'évoquer les ames ou les ombres des morts, pour les consui- ter; et c’est par analogie que les médécinsappellent psychagog ques les remèdes qui rappellent à {à vie, dans la syncope où l’apoplexie. ( Mineral.) On appelle ainsi des concrétionsordinaiement calcaires, quelquefois siliceuses, qui ont une formeimitative, et quireprésentent différens corps du règne végétal, ou animal, Teis sont les bois pétrifiés , les coquilles fossile: , les pisolithes, cunolithes, priapolithes , etc. PSYCHOLOGIE, s. f. du grec Luxù (psuché ) , ame, et de Acyos logos), discours. ( Philos.) Partie de l’anthropo- logie qui traite de l'ame. Foyez ANTHROPOLOGIE. PSYCROMETRE, s. m. du grec duxpos (psuchros), froid, et de pérpoy (imeiron) . mesure : mesure du froid. (Physique) Instrument propre à mesurer le degré de froid. On l'ap- pelle plus ordinairement THER- MOMETRE. For. ce mot. 190 DE PSYCHTIQUE , adjectif du grec dixe (psucho), rafraichir : ralrai- chissant.! us (/Héd.) Épithète que Pon donne aux remèdes rafraichissans. PTARMIQUE, adjectif du grec mæespuos (plarmos), éternument. (-Médee.) Médicament qui fait éternuer : sternutatoire, PTERYGION, s. masc. du grec @repÜys0v (pterugion), dimioutif de @ættpoy ( pleron), aïle: petite arte, ( Chirurgie) Excroissance mem- braneuse qui se forme sur la con- jonctive; c’est aussi, selon Celse, une excroissance charnue qui vient aux ongles des pieds et des mains, «t qui les couvre en partie. PTERYGOIÏDE, adj. du grec æreptysev (plerugion), petite aile, et d’sidos ( éidos), forme, ressen- blance : qui a la forme œ’une petite aile. Anét.) Nom ce deux apophyses de Pos sphénoïde, ainsi appelées, parce qu’elles sont faites comme des “iles de chauve-souris. PTERYGOÏLIEN, adj. Même origine que PIERYGOIDE. (Anat.), Ce qui a rappoit à l’apo- rhyse s#terysoïde : le plerygoidien interne, de plerySoïdicn ecterne , les artèi?s .plery goïdiennes ClCe PTÉERYGCPALATIN, adj. du gréc @repdauor (plerugion), petile aile, et du latin palaiun ; palais, ( Anal.) Ce qui a rapport à l’apo- physe ptérygoïde , et à Pos palatin. PTERYGO-PHARYNGIEN, sû). da grec @rptysov (plerugion) , pe- tieaile. et de ospuy£ (pharuge), le pharynx, qui a rapport à l’apo- physe plersaoide, etiau pharynx. (Anat.) U se dit de deux mus- cles de la gorge qui appartiennent à l'apophyse pterigoïde , et au pha- Yynxe PTERYGO-SALPINGOÏDIEN L adj. de PTERYGCIÏDE (voy. ce mot), ctde atamyE (salpigx), trompe, (Anat.) Ce qui a rapport à Papo- physe pterivoïce ; et à la trompe diustache. TPTERYGOSTAPEYLIN, adj. de PTERTGOÏIDE (v0y. cemcüt }; PUG et de eægurà (staphulé Ÿ, la luette, (Ænat.) Nom de deux muscles de la luette, qui appartiennent à l’apophyse ptérygoide , et à la luette. P'TILOSE, s, f. du grec œlinwms (ptilüsis), chute des cils, ( Médec,) Maladie de l'extrémité extérieure des paupières, dans la- quelle, outre la chute des cils, il y à callosité ét dureté des bords des paupières. PTISANE. foy. TISANE, PTIALAGOGIE , adj. du grec mivenoy (pluélon), salive, ou cra- chat, et d’äyw (ago), chasser, faire sortir : qui chasse la salive. (/Hédec.) 11 se dit des remèdes qui excitent la salivation. PTYALISME ,, subs, m. du grec mléeror (pluélon ), salive. (/Hédec.) On entend par ce mot la salivation excitée par le mercure, PUBERTE , s. f. du lat, puber- Las , dérivé de pubes , poil follet, (Pratique ) Age où Pon est réputé capable de contracter mariage. Le croit romain, et notre droit françois, ont fixé cet âge à quatorze ans pour les mâles, et à douze ans pour les filles. PUBESCENCE , s. f, du lat. pu Lesco , commencer à avoir du poil. ( Botan.) On appelle a’nsien bo tanique , existence de poils quelcon= ques ou de particules analogues sur les surfaces des parties d’un végétal, l'oycez BARBU , CILIK,, DRA- PE, HIRTE , HIRSUTE. HISPI DE , LAINEUX y L'ANUGINEUX, POILU. PUDBESCENT, RUDE, SOYEUX., STIMULEUX. PUBIS. s. m. Mot latin qu'on à retenu en françois. ( Anal.) C’est le nom dun des os innominés, et de la partie moyen re de la région hypogastrique, Cetos est ainsi appelé, parce que C’est à Pepdroit de cet os quele poil com mence à pousser dans l’êge de pu berté, L PÜUBLICISFE, s. m. du latin pu- blicus, qui cencerne le général, la société civile. (Polii.) On appelle ainsi celai qui écrit ou qui fit dés leçons sur le dyoit public, PUGILAT , s. m, du latin pig P-U I latus , dérivé de pugnus, poing: combal à coups de poing. (Gymnast.) Le pugilat étoit le combat où deux athlètes se battoient à coups de poing. : Les Grecs furent les premiers à cultiver le pugilat, et le perfection- mérent au point d'en former un aït particulier, qui avoit ses régles et ses finesses, dont on s’instruisoit sousdes maitres, Cet exercice étoit modéré lorsqu'il se faisoit avec le poiug na ; mais quelquefois lesathlètes tenoient dans leurs mains, ou une pierre, ou une grosse balle de plomb, et alors Pexercice devenoit plus dangereux ; il devint bien plus terribie encore, lorsque , chez les Romains, les com- battans couvrirent leurs poings ’ar- mes offensives, appelées cesies, et leur tête d’ane espèce de calotte des- tinée à garantir sur-tout les tempes et les oreilles. }. CESTE , LUTTE, PANCRACE. PUINE , adj. pour né depuis, traduction da latin barb. post na- dus. ( Pratique. ) Terme relatif à celui d'AINE, c’est l'enfant né après lui, ou depuis lui. PUISSANCE , s: f.. du. lat, po- 1culia, pouvoir, autorité. (ÆMécan.) Puissance, se dit en mécanique ; d’une force, laquelie étant appliquée à une machine , tend à produire du mouvement , soit qu’elle le produise actuellement ou non, Dans le premier cas , elle s’ap- pelle puissance mouvante où mo- bile ; et dans le second, elle est nommée puissance résistante, Si la puissance est un homme, où un animal , elle est dite puissance äni- mée. Si c’est l’atr, Peau, le feu, Ja pesanteur, lélasticité, ou le res- Sort, on ja nomme puissance ina- ninée. Puissance se dit aussi de six ma- chines simples, comme le levier, la vis, le plan incliné, le tour , le coin et la poulie, (Arithmét. algèbre) Puissance se dit encore du produit d’un nom- bre où d’une autre quantité multi- pliée parelle-même un certain nom- bre de fois. Ainsi, le prodnit da fombre, multiplié par lui-même, t'est-à-dire 9, est la seconde puis- MEN : 19x sance de 3, Le produit deo, mul- tiphé par 3, ou 27, est Ja froisièeme puissance , et Je produit de 27 en- core multiplié par 3, ou 8x, est la quatrième puissance, et ainsi à l'infini, ( Géom.) Commensurable en puissance ; Cela signifie que deux quantités ne sont point commensura- bles, mais que leurs carrés, ou que! que autre puissance, le sont : ainsi , la diagonale d’un carré et son coté sont commensurables en puissance , parce que le carré de l’une est double du carré de lautre; cependant la diagonale et ie coté sont incommen- surables. Puissance de l'hyperbele ; c'est le quart de la somme des carrés des demi-axes, Puissances des lignes ; ce sont leurs carrés, cuhes, etc. Red Puissance pater- nelle ; c'est le droit que la loi ac- corde au pére sur la personne ét sur les biens de ss enfans. PUFFS , s m. du Jat. puleus. ( Arch.) 'Frou profond , (creusé dans la terre, et fait exprès pour en tirer de l’eau, (Art milit,) Dans la guerre des siéges, on donne le nom de pruiils à des creux tres-profonds qu'on fait devant les lignes de circonvallation : cu au-devant de quelqu’autre retran: chement , et qu’on couvre erdinai- rement de branchages et de terre pour y faire tomber l’ennemi qui voudroit s’en approcher. Puils , se dit aussi des creux très - profonds pratiqués dans la terre pour conduire des galeries de mines sous le chemin couvert d’une place sou des autres ouvrages , soit de la part des assiégeans , ou de celle des: as- siégés. (Minéral.) Dans les travaux des rires on nomme puits où bures, des ouverturescairées, creuses perpendi- culairement dans la térre, et revêtues de charpenie, pour empécher les éboulemens. Ces puils servent au passage des ouvriers, à extraire les eaux ou le minerai, Où à changer Vair des souterrains, au moyen d’un fuyau qui monte depuis le fond de la mine jusqu'au jour, où un four- neau placé sui Pouverture, pompe l'air des souterrains, 102 P ÜU L PULLULER , v. n. du lat. pul- lulare , fait de pullus, poulet, lit- térulement faire des poulets: multi- plier en abondance , et en peu de tems. { Hist. mal.) Il se dit principa- lement de la reproduction des ani- maux, et par extension des plantes, des herbes, etc. PULMONIE, s. f. du lat. pulmo ; poumon. (Méd.) Maladie du poumon. #7. PHTERISIE. (Anat.) De poumon , les ana- tomistes ont fait pulmonaire, pour désigner ce qui appartient au pou- mon : les nerfs pulmonaires, l'ar- tère pulmonaire. PULPE, s. f. du lat. pulpa. (Botan.) Substance médullaire ou charoue des fruits. La pulpe est aux fruits ce que le parenchy me est aux feuilies et aux jeunes tiges, PULSATIF adj. de pulso, battre, {rapper. (/Hed.) se dit particulierement d’une deuteur qui survient ordinai- rement aux inflamimations, et qui se fait sentir par des battemens qui répondent aux pulsations des ar- tres, d’où vient que lon lappelle douleur pulsative. PULSILOGE , s. m. du lat. pul- sus, lepouls, et du grec héy0 (lego) ê hre , parler: qui marque le pouls. ( Héd. ) C'est le nom qu’on a donné à un instrument propre à me- surer la vitesse du pouis et dont Sanc- torius passe pour être Pinventeur. On l’appelleencore PULSIMETRE, du grec usrpov (rnelron), mesure, et du lat. pulsus. PULSIMANTIF , s f. du lat. pulsus , le pouls, et du grec mar- reiæ ( manleia ), divination : pro- prement, divination par le pouls. (Méd.) Patie de la séméiotique qui tire ses signes des différentes n0- difications du pouls. #. SEMEIO- TIQUE. PULSION, s. f. du lat. pulso, battre , frapper. (Physique) Terme dont Newton s’est servi pour désigner la propaga- tion du mouvement dans un miieu luide et élastique comme Pair. Principes de Neivton ;liv. 11. pro- position 47 PUN PULVERISATION, s. f, du laf, pulvis, pulveris, poussière, et d’ago, agir : action de pulvériser. ( Chimie ) Opération à laide de laquelle on parvient à détruire l’ag- grégation des molécules des corps , et à réduire ces corps en une poudre trés-fine. On distingue plusieurs sor- tes de pulvérisations : la pulvéri- salion par CONTUSION , par TRI- TURATION , par PORPHYRI- SATION, par FROTTEMENT , par LAVAGE , par EROSION et par PREÉCIPITATION. Foy. ces mots. PULVERULENT , du’ lat. pul- vero , remplir de poussiere , dérivé de pulvis, poussière. ( Botan.) Il se dit des parties des plantes chargées d’un duvet d’une telle ténuité, qu’il ressemble à une poussière. PULVINE , ÉE , adj. du lat. pul- vins ,Carreau, coussin , oreiller. ( Bolan. ) On dit qu’une partie solide de plante, telle que l'ovaire, 6 fruit, etc. est bipulvinée, tri- pulvinée, quadripulvinée, etc. lors- que sa surface est divisée par des sil- lons longitudinaux , en deux, trois, quatre aires convexes , et d’use lar- geur notable, relativement au vo- lume de la partie. PUNAIS , adj. du lat. inusité putinasus, fait de puleo ; puer ; et de asus, nez: nez puant. ( Méd.) Qui a la nez puant , qui est attaqué d’un ulcère fétide dans le uez. #oy. OZENE. PUNCH, s. m. Mot indien.” ( Econom. dom.) C’est le nom d’upe lidueur qui est un mélange de ru, où d’eau de vie, d’eau , de sucre et de jus de citron. - Le voyageur anglois Fryer dit que ce mot $iguifie dans la langue des naiurels du pays (des Caraïbes) , le nombre des ingrediens qui com- posent celte liqueur. $ PUNIQUE , adj. du laf. punious, de Carthage ; qui à rapport aux Car- thaginois. (His! anc.) Guerres puniques ; les trois guerres des Romains contre Carthage. Foi punique ; expression ironi- que, par laquelle les Romains dé- signoient FU R signoient la perfidie des Caïtha- ginois. PUPILLE , s. f, du lat. pupillus, orphelin qui est en minorité. ( Pratique ) Impubere , qui est sous l’autorité d’un tuteur, PUR , RE, adj. du lat. purus, fait de puro , purifier, nettoyer, purger: qui est sans mélange , sans mixtion. ( Physique ) X se dit en phy- sique , de tout ce qui n’est point al- téré par le mélange de quelque ma- fière étrangère et hétérogène. Foy. PURIFICATION. (Métaph.) L'esprit pur; cest esprit considéré sans égard avec son union avec la matiere, (ÆElocut.) Style pur, diction pure ; ces expressions s’emploient pour marquer la propriété des termes et la régularité de la construction. (Blason) d'argent pur, de gueules pur; cela se dit des armoiries qui ne consistent qu’au seul émail du champ de Vécu , sans aucune pièce héraldique. ( Mathémat. ) Mathématiques pures ; ce sont les mathématiques qui considèrent en général les pro- priétés de la grandeur , sans appli- cation à la physique , telles que Parithmétique, Palgebre , analyse, la géométrie. ( Peinture ) Pure ou pureté, dans le langage des arts d'imitation, se rapporte au dessin : c’est une qualité supérieure à la correction. Un dessin correct est un dessin sans faute; mais la pureté suppose Fé- légance et la beauté. C’est dans ce sens qu’on dit que l’antique est pur. PURGATION , s. f. du latin purso , purger, nettoyer. ( Méd.Ÿ Evacuation , soit natu- relle, soit artificielle, de toute hu- meur peccante, par quelque voie que ce soit. On entend aussi par ce mot l’ac- tion des purgatifs , et souvent le pugatif même. PURGER, v. a. du latin purgo , nettoyer, purifier. ( Pratique ) Ce mot est usité au palais dans plusieurs phrases. Purger les hypothèques ; c'est les éteindre, les anéantir, Tome 1/1. PUR 193 Purger un décret d'ajournement, ou un mandat d'amener; c’est faire la comparution requise, Purger une contumace ; C’est se rendre dans les prisons du juge qui a instruit la contumace, à l’effet de faire mettre cette contumace au néant. Purger la mémoire d'un défunt ; c’est prouver qu’il m’étoit point cou- pable du crime dont il a été accusé ou pour lequel il a été condamné. PURIFICATION , s, f. du latin purifico , purger , nettoyer: action de purifier. ( Chimie ) Opération par la- quelle on sépare d’une substance les matières hétérogènes qui y sont mé- langées. Les opérations de chimie sont, pour la plupart , des purifications. La sublimation du soufre et de l’arsenic dans le grillage des mines est un moyen de purificalion, Voy. SUBLIMATION. La rectification des matières spi- ritueuses est encore une purification dont le but est d’entever à ces li- queurs le principe aqueux qu’elles contiennent. #’oy. RECTIFICA- TION: Les différentes cristallisations , dissolutions et filtrations des subs- tances saines sout encore des moyens de purifier ceg sels en les privant des matières étrangères qu’ils contien- nent. /’oy. CRISTALLISATION, DISSOLUTION , FILTRATION. L'opération du départ est de méme une purification de Por (vo. DEPART );la coupellation, l'ai. nage , les différentes foutes des subs- tances métalliques, sont encore au- tant de moyens des PURIFICA- TION. Foy. COUPELLATION, AFFINAGE. ( Relig: cathol.) Purification de la Sainte-Vierge; tète que l’église romaine célcbre le second jour de février, en mémoire de ce que la Sainte-Vierge , par humilité, se présenta au temple , quarante jours après la naissance de Jésus-Christ , pour satisfaire à la loi de Moise. La fête de la purification paroît avoir été instituée par Justinien, Jan 542, à l’occasion d’une mor- talité qui , cette année-là, dépeupla . 194 PAU, presque toute la ville de Constan- tinople. PURISME , s. m. du lat. purus, ( Gramm.) Défaut de celui qui aflecte la pureté du langage. PURITAIN , s. m. du lat, purus, Relig. ) Nom qui a été donné particulierement aux presbytériens rigides d'Angleterre, qui font pro- fession de suivre la parole pure de lévangile. i PURULENT , TE , adj. du latin purulentus ; fait de pus, PUris , pus : qui est melé de pus. (/Hed.) Hi se dit des matières qui tiennent de la nature du pus, comme les crachats des phthisiques, les sellesdes dyssentériques,les urines qui sortent de certains abcès ou ulcères , les urines de ceux qui ont des ulcères aux reins, à la vessie, PUSTULE,, s. f. du lat. pustula, dérivé du grec qùsa (phusa ), vessie, tumeur , enflure. ( Med. ) On donne ce nom à toutes sortes de petites tumeurs qui s'élèvent sur la peau, soit qu’elles soient ulcérées ou non. lelles sont les pustules de la petite vérole , de la rougeole , de la gale , le pourpre, les tubercules vé- nériens : et tons les petits boutons cutanés. C’est la méme chose qu'EXANTHEME. Poy. ce mot. PUTRÉFACTION, s. f. du latin putrefaclio , ait de pulreo , pourrir, et d’ago, faire : action par laquelle un corps se pourrit. Ë ( Chimie ) La putréfaction en chimie est définie le dernier degré &e la fermentation végétale ou ani- male ; c’est l'analyse naturelle et spontanée qui s'opere en vertu de Vattraction compliquéeexistante en- te les-principes nombreux des mäa- tisresanimales , l'hydrogène, l'azote, le carbone , l’oxigène , le soufre, le phosphore. Ces corps simples , com- binés en différentes proportions , forment les gaz , les acides, les sels, lammoniaque ; l’huile , le savon ‘ammoniacal, enfin tous les composés ui résultent de la putréfaction. PUTRIDE , adj. du lat. putridus, fait de putreo ; pourrir. ( Méd.) Pourri, corrompu : il se dit de la corruption des humeurs FAN T ef des chairs : humeurs putrides , Jièvres putrides. PYCNOSTYLE , s m. du grec muavos (pulinos ), épais, serré, et de süaos ( stulos ), colonne: colon- nes-pressées. (-Archit. ) Edifice où les colonnes sont fort pressées. Dans cette ordon- nance , les entre-colonnemens n’ont qu'un diamètre et demie de la co- lonne. PYCNOTIQUE , adj. du grec muxïéæ ( puknoo ), épaissir : qui épaissit , qui condense. ( IHéd, ) On donne cette épithète aux remedes qui ont la vertu de condenser les humeurs, et de rafrai- chir en les épaississant : ils ne dif- férent guire des INCRASSANS, Foy. ce mot, PYGMÉE , s. m. du grec rvyuà ( puginé ), coudée : qui n’a qu’une coudée de haut. ( IMithol.) Les pygmées suivant la fable n’avoient qu’une coudée de hauteur, d’où vient leur nom. C’est dans ce sens qu’on dit d’un homme fort petit : c’est un pygmée. % PYLORE , s. m./ du grec mÜrn (pulé ) , porte, et d’àpéo ( oréo ), garder : garde-porte. ; ( Anat. ) Cercle charnu qui ferme l'orifice inférieur de l’estomac, ainsi appelé parce qu’on le regarde comme le portier de l'estomac. PYRAMIDAL , LE , adj. de pyramide. (Voy. ce mot ) qui est en forme de pyramide. (Géom.) Pyramidal se dit d’une pièce de bois, ou d'autre matiére, large par un bout , et qui va en dimi- puant par gradation jusqu’à l’autre extrémité, où elle se termine en pointe, comme les cones et les py- ramides, (Arith.) IVombres pyramidaux; ce sont les sommes des nombres pu- lygones formés de la même manière que les nombres polygones eux- ruèmes sont formés des progressions arithmétiques. On les Dia culièrement premiers p rai aux. Les sommes des premiers pyranu- daux se nomment seconds pyra- midaux ; les sommes de ceux-ci, troisièmes pyramidau , ainsi de suite à l’infint. ( Anal.) Pyramidal se dit da PYR plusieurs parties du corps humain : Muscles pyramidaux ; ce sont deux muscles propres du nez ; ce sont aussi deux muscles du ventre : la cuisse a aussi un muscle pyramidal, Vaisseaux pyramidauz ; c’estun faisceau de ramifications, formé par les veines spermat ques, qui descend des ouvertures ou anneaux des mus- cles du bas-ventre , et qui vaen s’é- largissant deplus en plus. Cn a aussi donné le nom de pyra- midales à des éminences de la moelle allongée ; enfin , on a nommé pyra- midal, Vostrapezoïde du carpe. PYRAMIDE , s. f. du grec rupa- pie (puramis), dérivé de #ÿp (pur), feu , parce que les pyramides se ter- minenten pointe comme la flamme. ( Géom. ) Solide terminé par un polygone quelconque , qui lui sert de base , et par des plans triangulaires, qui s'élèvent sur les cotés de ce po- lygone, et qui vont tous se réunir en un mème point , qu’on appelle som- met de la pyramide. On dit qu'une p yramide est trian- gulaire ; quadrangulaire, pentago- nale , etc. , selon que le polygone qui lui sert de base , est un triangle, un quadrilatère , un pentagone, etc. ; en général, on emploie expression pyramide polygonale, pour désigner une pyramide dont la base est un polygone quelconque. Pyramide régulière ; celle dont la base est un polygone régulier, et du sommet de laquelle on peut abaïis- ser une perpendiculaire qui passe par le centre de ce polygone. ( Optique) Pyramide de lu- mière ; on appelle ainsi un jet de lumière composé de rayons diver- gens , qui partant d'en point d’un objet éclairé ou éclairant , forme une pyrumide dont le sommet est à l’ob- jet , et la base sur le plan qui la re- çoit ou sur œil. C’est par le moyen de ces pyramides de lumière que nous apercevons chaque point d’un objet; pour cela , il faut que les rayons qui les composent , arrivent à notre œil avec un certain degré de divergence , ou l’on ne voit point du tout lobjet, ou du moins on ne le voit que confusément. ( Peinture ) Pyramide pittores- que ; c’est aipsi qu'on appelle la PTE 195 figure à laquelle les régles classiques de la peinture assujétissent la com- position destabieaux d'histoire, soit dans son ensemble, soit dans chaque groupe en particulier. La célébre peinture antique de la noce aldobrandine, celles qui ont été découvertes dans les fouilles d’Her- culanum , les écrits de Pausanias et de Pline ne prouvent pas que les Grecs aient connu le principe de la pyramide pittoresque , et depuis la renaissance de la peinture , on trouve de tres-beaux tableaux d'histoire ; de Raphaël et du Poussin , dans les- quels ce principe n’a pas été observé; mais aujourd’hui, la regle de faire pyramider les compositions pitto- résques est un des grands principes de Part , et Pon prononce hardiment que la forme droite ou circulaire fe- roit un effet monstrueux dans un ta- bleau, Antoine Coypelest de tous les peintres modernes , celui qui a le mieux entendu l’art de faire pyra- mider ses compositions. PYRAMIDOÏDE , s. m. du grec d'xvpauic (puramis), pyramide , et sidos( éidos }, forme , ressemblance : qui a la forme d’une pyramide. ( Géom. ) Solide formé par la ré- volution d’une parabole autour d’une de ses ordonnées. On l’appelle aussi fuseau parabolique. PYRENE , s. f. du grec œusiy (purén), noyau , baie. (Botan.) Nom donné par quel- ques anciens , et par Goertner à cha- cune des petites noix dur péricarpe charnu , qui en contient plusieurs. Ce qu’on appelle vulgairement pe- pis dans la nèfle, sont despyrènes. PYRENOÏDE, adj. du grec up (purén) , noyau , et d’eidos(éidos), forme , figure , ressemblance : qui a la forme d’un noyau. (Anal. ) Cn donne cette épithète à l’apoph yse odontoïde de la seconde - vertebie du cou, à cause qu’elle res- semble à un noyau. PYRETIQUE, adj. et s. du grec TUPET OS LE Ce ), fièvre. (“Hed.) Epithète que l’on donne aux remèdes contre la fièvre; c’est un remède pyretique ; c’est un py- rélique. PYRETOLOGIE , s. f. du grec muperos ( purelos ), fievre ; et de / N 2 P'YR 606 (logos ), discours: discours ou traité sur les fièvres. (Héd.) Partie de la pathologie qui brute des fièvres. PYREXIE , s. f. du grec rüpefis (purexis), état fiévreux. (/Méd.) Ce mot désigne toute Bevre symptomatique. PYRIFORME ; v. PIRIFORME. PYRIQUE , adj. du grec Tüp (pur), feu : qui concerne le feu. ( Technol.) se dit de certains feux d'artifice qu’on fait jouer dans uu lieu clos et couvert. Spectacle pyrique. PYRITE,, s. f. du grec rüp(pur), feu, et de a590ç ( lithos), pierre: pierre à feu. ( Chimie) Sulfures métalliques qui ont dans leur cassure le briliant des métaux ; pyrie de cuivre , ou sullure de cuivre, pyrile marliale , ou suifure de fer. On a aussi donné ce nom à quelques mines arsenicales. PYROBOLISTE, s. m. du grec mp (pur), feu , et de Carre (ballo), jeter , lancer : qui lance du feu. ( Art rmilit. ) On donne ce nom aux æfificiersqui composent diverses sortes de feux pour la guerre. PYROLÂTRIE, s. f. du grec rèp (pur), feu, et de narpeia (latreia) , culte: cuite du feu. 196 . Pyro-lignites , adj. du grec #59 ( pur), feu , et dulat. lignum, bois. ( Chimie) Sels formés par la com- binaison de l’acide pyrolignique , c’est-à-dire de l’acide tiré des bois par distillation , avec différentesba- ses. Ce genre de sels n’étoit point connu des anciens chimistes. PA PIRO-TART PUTE. PYROMETRE , s. f. adj. du grec #0 (pur), feu, et de pérpov (métron ), mesure. ( Physique ) instrument destiné à mesurer l'action du feu sur les corps solides. Il à été imaginé par Musschenbroëck , corrigé par Desa- guiliers et l'abbé Nollet , et perfec- tionné par Weägewood. Le pyromètre de Wedgewood in- dique la progression du calorique jusqu’à la tusion des métaux les plus rétractaires, et sert à classer les subs- tances en raison de leur fusibilité. PVR PYRO-MUCITES, adj. du grec mp (pur), feu, et du lat, mucus, mucosité , humeur acqueuse, ( Chimie ) Sels formés par la com- binaison de Pacide pyromucique , c’est-à-dire de Pacide formé par la distillation des gourmes , du sucre , des fécules , avec différentes bases. V. PYRO-TARTRITE. PYRONOMIE, s. f. du grec rüp (pur), feu, et de véuos (nomos), loi, 1ègie. ( Chimie) Lart de régler le feu dans les opérations de chimie. PYROPHANE , adj. du grec mùp (pur), feu , et de guivw (phaino ), briller: qui brille au feu. ( Minéral,) M se dit dune pierre qui change de couleur et devienttres- transparente , dès qu’elleressent Pim- pression d’un corps chaud ; elle re- prend sa couleur et son opacité en se refroidissant. PYROPHORE , adj. du grec rÿp (pur), feu, et de gépæ (phéro), porter : porte-feu. ( Physique)On nomme ainsiune préparation chimique, qui a la pro- priété de s’embrâser, lorsqu'elle est ex- posée à un ai humide ou chargé de vapeurs. C’est Homberg qui a découvert le pyrophore , en travaillant la ma- üere fécale, PYROSCOPIE, s. f. du grec rüp (pur), feu, et de cxoméw (skopéo), considérer. ( Divinat.) Divination par lins- ection du feu. C’est la même chose que PYROMANCIE , de œùp (pur), feu, et de yuayreia (imanteta), di- vination. PYRO-TARTRITES , adj. du grec mèp (pur), feu, et du latin Lartarum, tartre. S ( Chimie ) Sels formés par la com- binaison de l'acide pyro-tartareur, ou modification de l'acide tartareux , faite par le feu , avec différentes bases. 11 résulte des dernières recherches de MM. Fourcroi et Vauquelin , que les acides pyro-muqueur , pyro- lisneux et pyro-larlareux ,ne sont que de Pacide nitreux , tenant en dis- solution une huile empyreumatique, d’où il suit que les pyro-liguites , les pyro-mucrles , et les pyro-tar- PUY ER érites, ou les combinaisons de ces trois acides avec différentes bases, doivent être regardées commede vrais acétites, PYROTECBNIE, s. f. du grec. rs (pur), feu , et de réyvn (1ech- ne ), at. Lechnol.) L'art du feu, Part de se servir du feu. Il s'entend commu nément de l’art de faire des feux d'artifice. ( Chimie) Pyrotechnie des chi- mistes. Ÿ7 PYRONOMIE. (Art milit.) Pyrotechnie mili- taire. . PYROBOLOGIE. PYROTIQUE , adj. du grec æupse (puros) , gén. de-xüp (pur), feu. ( Chirurgie) K se dit des prépara- tions qui ont la verta debrüler , de cautériser. Ÿ, CAUSTIQUE. PYROXENE, adj. et s, du grec rip (pur), feu , et de £iyoc (xénos), étranger : étranger au feu. (/Hinéral.) Nom donné à une pierre. qui n’est point un produit de volcan , quoiqu’elle se trouve souvent parmi des matières volcanisées. Elle est d’un vert plus ou moinsfoncé, PYRRHIQUE, adj. ets. de Pyr- rhus-, fils d'Achille, ou de Pyrrhi- que le cydonien. (Danse) Danse pyrrhique : est une danse militaire , inventée , dit- on , par Pyrrhus, laquelle se faisoit avec les armes, en frappant sur les boucliers en cadence , pour exprimer Vaction d’un combat. Elle étoit en usage chez les Grecs et chez les Ro- mains, et nous lisons dans Spartien, que l'empereur Adrien donna plu- sieurs fois au peuple, dans le grand cirque, le spectacle de cette sorte de danse. La Pyrrhique est aujourd’hui dan- sée par les Turcs et les Thraces, qui, armés de boucliers et d’épées fort courtes , sautent légèrement au son des flütes , et se portent ou parent des coups avec une vitesse et une agilité surprenante. { Poésie) Pyrrhique se dit aussi d’un pied de vers gree ou latin, com- posé de deux breves, et ainsi appelé de la danse pyrrhique , où il domi- voit particuherement, PYRRHONISME , s. m. de Pyr- rhon , philosophe grec. + (Philos.) Doctrine et sentiment PY X 197 du philosophe Pyrrhon, et par exten- sion, habitude ou affectation de dou- ter de tout. PYTHAGORE, subst, m., nom d'homme. (Philos.) Systéme de Pytha- gore; c’est celui que Copernic a re- nouveié parmi nous, On l’appeile Systéme de Pyihagore, parce que ce philosophe le, gutint ; mais il étoit encore plus ancien. #7, CO- PERNIC. (Arithmét.) Table de pytha- gore; c’estle nom d’une table de multiplication, ou carré formé de cent autres petits carrés, contenant le produit des diflérens chiffres, ou nombres simples, multipliés les uns par les autres. PYTHIE, s. f. du grec iso (puthios), surnom donné à Apol- lon pouravoir tué le serpent python. ( Antiquit.) Prètresse de loracle d’Apollon à Delphes. De là les jeux pythiens célébroient à Delphes, et Pythonisse, nom que lon don- noit à certaines devineresses de l’an- tiquité. : PYTHOMETRIQUE, ou plutôt PITHOMETRIQUE, adj. du grec mios (pithos) , tonneau , et de pérpov( métron ), mesure, (Jaugeage) Echelles pithome- triques ; ce sont celles qui indiquent les segmens des tonneaux dans le jaugeage, PYUIQUE , s. m. du grec æéov (puon), pus, et d’éaxw (helko), tirer , extraire. (Chirurgie ) Instrument de chi- rurgie, en forme de seringue, dont on se sert pour tirer les matières puruientes de difiérentes cavités du corps. PYURIE , s. f. du grec toy (puon), pus, et de äpéw (ouréo) , Isser. (/Héd. ) Pissement de pus. PYXIDULE, s. f. du grec rüfoc (puzos ), buis, dont les jatins ont fait pyris, pyridis, boîte, parce que l’on fait beaucoup de boites de buis. ( Botan. ) Petite capsule des mousses , à laquelle les Linnéistes donnent le noni erroné d’anthère. qui se LE QUA (@) 198 Ouanraneze , & mm, du latin güedrinus, quatre, et d’angulus,, angle : qui a quatre angles. (Géom.) Terme autrefois usité pour signifier une figure qui a quatre cotes qu quatre angles. #7. QUADRI- LATERE. QUADRANGULAIRE, adj. même orivine que QUADRANGEE. ( Géom.) Il se dit d’une figure qui a quatre angles. QUADRANGULE , adj., même origine que QUADRANGLE. ( Botun.) I se dit des parties des plantes qui ont quatre angles. QUADRAT ,s. m. du lat. qua- dralus , carré, (Astrol. anc.) Aspect quadrat ; c’est l’aspect de deux planetes dis- tantes l’une de Pautre de la quatrienr e patie du zodiaque c’est-à-dire, de 00 degrés, L'aspect quadral se nomme aussi QUADRATURE,. 7”. ce mot, ( Jmprimerie ) Quadrat se dit aussi d’un petit morceau defonte plus bas que la lettre, et de la largeur de trois ou quatre chiffres au moins, aui sert à faire ur blanc en impri- mant, {l y a des quadratins et des demi-quadratins, c'est-à-dire, des quadrats qui sont de la largeur de deux ou d’un chiffre. On met les pre- miersau commencement des alinéa , et on emploie principalement lesau- tres pour les opérations d’arithmé- tique. QUADRATIQUE, adj., même origine que QUADRAT. (Algèbre) Equation. quadrati- que , où équalion du second degré ; c’est Péquation où la quantité incon- nu> monte à deux dimensions, c’esf- à-dire, une équation qui renferme le carré de la racine où du nombre cherché. Ù Les équalions quadratiques sont de deux espèces; les unes sont pures ou simples, et les autres sont aflec- tées, Les équalions quadratiques SET ples sont celles où ie carré de la ra- cine inconnue 5e trouve seul, et est égal à un nombre donné ou à une quantité connue, QU'A Les équations quadraliques af- fectées sont celles qui renferment quelque puissance intermédiaire du nombreinconnu , outre la plus haute puissance de cenombre, et lenombre absolu donné, QUADPA'FRICE , quadro , rendre carré. ( Géom.) On donne ce nom à une courbe mécanique, par le moyen de laquelle on peut trouver des rectan- gles ou carrés égaux à des portions de cercles, ou en général à des portions d'espaces curvilignes. | La plus célèbre des quadratrices est celle de Dinostrate, pour le cer- cle ; elle sert à trouver la quadratwe du cercle, non point géométrique- ment, mais d’une maniere méCani- que ; elle est ainsi appelée de Dinos- trate qui en est l'inventeur, QUADRATURE , s. f, dulatin quadratura. ( Géom.) Manitre de carrier, ou de réduire une figure en un earré, ou de trouver un carré égal à une figure proposée. Quadrature des figures recli- lignes ; cette opération est du res- sort de la géométrie élémentaire : 11 ne s’agit que de trouver Pair on la saperficie de ces figures , et de la transformer en un parallélogramme rectangle. , Quadrature des courbes ; c’est- à-dire, la manivre de mesurer leur surface , ou de trouver un espace rectiligne égal à un ‘espace curvi- ligne. C-'te matière, d’une spécula- tion plus profonde, fait partie de la géométrie sublime, Archimède paroit etre le premier qui ait donné la quäadralure d’un espace curviligne , en trouvant la quadrature de la parabole. Quoique la quadrature des figu- res , et sur-tout de celle du cercle , ait été Pobjet de Papplication des plus fameux mathématiciens de l’an- tiquité , on peut dire qu’on n’a rien fait de considérable sur cette ma- tière que vers le milieu du 17e. siècle : savoir , en 1657 , que MM. Neil et Brownker, et après eux, M. Christophe Wren , ont trouvé les moyens de démontrer géométi1- quement légalité de quelques es= paces curviligues ; avec des espaces s. f dut: QU'A rectilignes. Quelque tems après, plu- sieurs géometres firent les mèmes tentatives sur d’autres courbes, et réduisirent le problème au calcul analytique, Mercatoren publia pour la première fois l’essai en. 1688 , dans une démonstration de la qua- drature de lhyperbole, du lord Broyvnker, dans laquelle il se servit de la méthode de Wallis, pour ré- duire une fraction en une suite in finie par le moyen de la division. MM. Christophe Wren et Huy- ghens se disputèrent la gloire d’avoir découvert la quadrature d'une por- tion de la cycluïde. M. Leïbnitz dé- couvrit celle d’une autre portion; et, en 1699, Bernouilli découvrit celle d’une infinité de segmens et de sec- teurs de cycloïde. Quadrature du cercle; cest la manière de trouver un carré égal à un cercle donné. Ce problème à oc- cupé inufilement les mathémati- ciens de tous les siècles. Il se réduit à déterminer le rapport du diamètre / à la circonférence, ce qu’on n’a pu aire jusqu'ici avec précision. Plusieurs géomèetres ont appro- ché fort près de ce rapport ; Archi- mède paroit avoir été un des pre- muers qui a tenté de le découvrir, eta trouvé par le moyen des poly- gones réguliers de 96 côtés inscrits et circonscrits au cercle , que ce rap- port est comme 7 à 22. Quelques-uns des modernes ont approché beaucoup plus près, sur- tout Ludoïphe de Ceulen , qui a trou- vé, après des calculs immenses, qu'en supposant que ce diamètre soit 1 , la circonférence est plus pe- tite que 3, 14159265358970323846 264338327050 ; mais plus grande que ce nombre en meftant l’unité pour dernier chiffre. M. de Lagny a étendu ce calcul. Les géomètres ont encore eu re- cours à d’autres moyens ; sur-tout à des espèces de courbes particu- lières qu'on appelle QUADRA- TÜREES ; mais comme ces cour- bes sont toutes mécaniques , ou transcendantes, et non point géo- métriques , elles ne satisfont point exactement à la solution du pro- bleme, et ce moyen n’est dans le fait qu'une pétition de principes. On a donc recouru à l’analyse , QU A 109 et tenté de résourdre ce problème par plusieurs méthodes différentes, et principalement en employant cer- taines séries qui donnent la qua- drature du cercle par une progres- sion de termes. On a deux suites infinies qui ex- priment la raison de la circonté- rence au diametre , quoique d’une manière indéfinie. La première a été découverte par Newton, quia trouvé, en supposant + pour le rayon , que le quart de la circonférence est 1 -- ce ner 3 » Ctc. La seconde est de M. Leïbnitz , qui trouve de même que le rayon étant 1, l’arc de 45 degrés est la moitié de 15-541 5+41E, etc. Quadrature des lunules ; quoi: qu’on n’ait point encore trouvé jus- qu’ici la quadreture parfaite du cer- cle entier, on a cependant décou- vert les moyens de carrer plusieurs de ses portions. Hypocrate, de Chio, est le premier qui ait carré une por- tion au\cercle à qui sa figure a fait donner le nom de lunule. Yoy. LUNULE. Cette quadrature ne dépend point de celle du cercle ; mais aussi ne s’étend-elle que sur la /unule en- fière ou sa moitié, Quelques géomètres modernes ont cependant trouvé laquadratured une portion de la lunule à volonté , in- dépendamment de celle du cercle ; mais elle est toujours sujette à cer- taine restriction qui empêche que la quadrature ne soit parfaite, c’est à-dire, absolue et indéfinie. Quadrature de l'ellipse ; Yeï- lipse est une courbe dont on n’a point encore trouvé la quadrature exacte, ce qui oblige d’avoir recours à une série. (Astrom.) Quadrature de la lune ; c’est la situation de la lune lorsque sa distance au soleil est de 90 degrés, ou qu’elle est dans un point de son orbite également dis- tant des points de conjonction et d'opposition, ce qui arrive deux fois dans chacune de ces révolutions. On appelle ces tems-là, premier quartier, dernier quartier. Voyez QUARTIER , SYSIGIES. (ÆHorlogcrie) Quadralure se dit aussi , en parlant d’une montre, de l'assemblage des pièces qui servent 200 QU A à faire marcher les aiguilles du ca- dran, et à faire aller la répétition, quand la montre ou lhorloge est à répétition. ne QUADRIDENTE , EE , adj. du lat. quadrinus , quatre , et de dens, dentis , dent : à quatre dents. ( Bolan.) I se dit des parties des plantes qui ont quatre dents. QUADRIENNIAL , LE, adj. du lat. quadrinus , quatre , et d’annus , an, année : qui dure quatre ans. { Econ. polit. ) se dit de cer- tains offices divisés entre plusieurs titulaires, dont chacun n’exerce que de quatre ans en quatre ans. QUADRIFIDE , adj. du lat. qua- drinus, quatre, et de fidis ; corde : à quatre cordes. ( Bolan. ) I se dit des parties des plantes divisées en quatre par des incisions aigues , moindres ou à peu près égales à la demi-longueur. QUADRIFLORE, adj. du lat. guadrinus , quatre, et de flos , flo- ris , fleur : à quatre fleurs. ( Botan. ) Xl se dit des plantes qui portent quatre fleurs, ou qui ont leurs fleurs disposées quatre à quatre. QUADRIGE, s. m. du lat. qua- drinus , quatre , et de Jugum, joug, pris métaphoriquement pour le che- val attaché au joug. ( Antiquité ) Char monté sur deux roues et attelé de quatre che- vaux de front. | jumismat. ) On appelle aussi quadriges , des médailles dont le revers porte une Victoire ou l’em- pereur dans un quadrige , tenant les rènes des chevaux. QUADRIJUGUEES , adj. du lat, guadrinus , quatre, et de Jugum, dans la signification de paire. ( Botan. ) Il se dit d’une feuille pennée, dont les folioles opposées entr elles forment quatre paires. QUADRILATERE, adj.ets. du lat. quadrinus, quatre , et de latus, laleris , coté : qui a quatre cotés. ( Géom. ) Figure comprise entre quatre lignes droites , qui forment quatre angles. Si les quatre côtés sont égaux , et tous les angles droits , c’est un carré. Foy. CARRE, QU A Si les quatre côtés sont égaux et les opposés aussi égaux, mais non droits, c’est un rhombe ou lozange. Voy. RHOMBE , LOZANGE. Sitousles cotés ne sont pas égaux , mais tous les angles droits, c’est un rectangle, ’oy. RECTANGLE. Si les cotésopposés seulement sont égaux, et les angles opposés aussi égaux, mais non droits, c’est un D rhomboïde. 7, RHOMBOÏDE. Tout autre quadrilatère , dont les côtés opposés ne sont ni paral- lèles ni égaux, s’appelle un trapèze. V. TRAPEZE. 4 QUADRILLE, s. m. de l'italien squadriglia, diminutif de squadra, équerre , et par extension , troupe dressée à l’équerre. : " ( Tournois ) Petite troupe de cavalerie , superbement montée et rangée pour faire des carrousels, des joûtes, des tournois. (Danse) Les maitres de ballets donnent le nom de quadrille à un certain nombre de danseurs vetus uniformément , qui forment des troupes particulières , lesquelles se succedent, et font ainsi succéder le cours de l’action. QUADRILLE c jeu )}, s. m. de Pespagnol quadrilla, qui exprime le nombre de quatre. (Jeux) Jeu de cartes qui se joue entre quatre personnes ; c’est une imitation du jeu de lhombre. QUADRINOME , s. m. du latin uadrinus, quatre , et du grec vou (anne }. part, division. ( Algébre ) Grandeur composée de quatre termes, QUADRIPARTITION, s. f. du lat. quadrinus , quatre, et de partiri, Jarlior, diviser, distribuer. (Mathémal,) Le partage d’une chose en quatre. Ce mot est peu usité. QUADRIPHYLLE , adj. du lat. quadrinus , quatre , et du grec quéanor (phullon), feuille : à quatre leuilles, ( Boian. ) TI se dit d’une plante qui a quatre feuilles, QUADRISYLLABE , s. m. du latin quadrinus, quatre, et du grec auanxaCù ( sullabé), syllabe. ( Gramm. ) Mot composé de quatre syllabes. Q U A QUADRIVALVE , adj. du latin quadrinus , quatre , et de valvus , cosse , gousse. ( Bolan. ) Qui a quatre valves ou panneaux. : QUADRIVALVE , adj, mème origine que QUADRIVALVE. ( Botan. ) Qui s'ouvre en quatre valves. QUADRUMANE , s. m. du latin quadrinus , quatre, et de manus , imain : à quatre mains. (ist. nat.) On appelle quadru- manes les mamniferes qui ont le pouce écarté à chaque extrémité , ce qui les fait paroitre avoir quatre mains. Le singe est un quadru- mane. QUADRUPEDE , s. m. du lêtin quadrinus, quatre , et de pes, pedis, pied : à quatre pieds. (Hist. nat.) Animal qui a quatre pieds. On distingue les quadrupèdes vivipares , et les quadrupèdes ovt- pares. V. VIVIPARE , OVIPARE, REPTILE, uadruplum , fait de quadrinus, quatre , et de plico, plier. (Ærith.) Le même nombre compté uatre fois, ou multiplié par quatre, (ÆHonnoie ) Quadruple est aussi le nom d’une monnoie d’Espagne. Le quadruple ou once d’or vaut 320 réaux de veillon ; il yen a8 et demie au marc de Castille, QUAI, s. m. Mot très-ancien dans la langue , que Scaliger dérive du latin caï, cancelli, mais qui pourroit venir du teuton ay, dont les Flamands ont fait kaye , les Anglois kay ou key, les Portugais caes. (Marine ) C’est dans une ville maritime , ou port marchand , un espace au bord de la mer, rendu commode par l’art pour le débar- quement et l’embarquement des marchandises. Un quai est ordinairement formé et terminé par une maconnerie fon- dée sur pilotis, et qui contient les eaux de la riviere ou les eaux du port , de manière à procurer une @ertaine profondeur d’eau pour l’ap- proche des vaisseaux. Droitdequai , ou quay age ; c’est une certaine rétribution qui revient à un homme chargé de faire la garde, Q U A 201 pour empêcher que rien ne soit dé- tourné ou enlevé des effets mis em dépot sur le quai. QUAICHE ; v. KETCH. QUAKER , ou QUACRE , 5. m. de Panglois quaker, dérivé du verbe quake, trembler : proprement trem- bleiur. ( Relig.) Nom de secte de reli- gion , dans PAngleterre; ces sec- taires ont été ainsi appelés, parce qu'ils sont dans une perpétuelle frayeur des jugemens de Dieu, et prennent à la letire ces paroles de St.Paul : operemini salutem cum limore et tremore. Les quakers s’élevèrent en Angle- terre, au milieu des guerres civiles du règne de Charles I. Georges Fox, né dans un village du comté de Leicester, et cordonnier de son état, précha , sans étude, la morale, la charité mutuelle, lamour de dieu, un culte simple , et la nécessité de Pinspiration du Saint-Esprit, pour mériter le salut. Cromwel le fit arrêter avec sa femme; mais cette persécution multiplia ses disciples et ses sectateurs, On les maltraita , on sévit contr’eux, on les joua sur le théâtre ; ils méprisèrent les mau- vais traitemens, les prisons et les satires. La secte fit les progrès les plus rapides. Cromwel fut obligé de la craindre et de la respecter. QUALITE , s. f. du lat. quali- Las ; ce qui fait qu’une chose est telle ou telle , bonne ou mauvaise , grande ou petite, chaude, froide , blanche, noire , etc. (Physique ) Qualité , en termes de physique , s’entend de la proprié- té ou affection d’un être quelcon- que, par laquelle il affecte nos sens , et nous démontre son existence. Qualités sensibles ; ce sont les objets que nos sens aperçoivent le plus immédiatement : telles sont la solidité, la fluidité, la dureté, la mollesse , la gravité, l’élasticité , etc. Qualités occultes ; les anciens appeloient ainsi celles dont ils ne pouvoient rendre raison. (Pratique) Qualité se dit au pa- lais, des titres que les parties pren- nent pour agir , ou pour établir eur droit en justice. 202 Q U'A QUANTITE , s. f. du lat, quan- litas. A1 se dit de tout ce qui peut étre mesuré ou nombré. (Algèbre) Quanlités, en termes d’algèbre, sont des nombres indé- terminés, ou que l’on rapporte à Vunité en général. Les quantités algébriques sont positives ou négatives. Juantilé posilive; c’est celle qui est au dessus de zéro, et qui est pré- cédée, où que l’on suppose être pré- cédée du signe +. 7. POSITIF, Quantilés négatives; ce sont cel- les qui sont regardées comme moin- dres que rien, et qui sont précédées du signe —, /. NÉGATIF. (Grammaire) Quantité se dit aussi de la mesure du tems qu’on em- ploie à prononcer une syllabe; ily a des syllabes longues et des syllabes breves, c’est-à-dire, qu’il faut aux premières un tems double de celui que prennent les dernières. La mesu- re de cetemsn’est point absolue, elle m'est point d’une ou de deux secon- des , mais elle estrelative, et les syl- labes ne sont longues qu’en compa- raison des breves, comme celles-ci ne sont breves que relativement à celles-là,. (Musique) Quantité, en musi- que ; de même qu’en prosodie, ne signifie pas le nombre des notes ou des syllabes, mais la durée relative qu’elles doivent avoir. La quantité produit le rhythme, comme laccent produit l’intonation ; du rbythme et de Pintonation, résuite la mélodie. QUARANTAINE, s.f. de l'italien quarantana, fait de quarante, qua- xante. (Marine) Tems d’épreuve et de clôture , que l’on fait subir aux per- sonnes, aux marchandises et aux vaisseaux qui viennent des pays du Levant, ou autres, soupconnés de peste, pour prévenir la communica- tion de celte contagion. Ce tems est, à la rigueur, de quarante jours, mais selon le plus ou le moins de soupçon el de présomption de lexistence de. la peste, dans les lieux d’où vient le vaisseau, et d’après la parfaite santé de tout équipage, Ce temsest abrégé souvent de plus de moitié, d’après le zapport des médecins , el la décision QUA du bureau de santé, Foy. LAZA- RETS. QUART , s. m, du lat, quartus : Ja quatrième partie d’un tout. ( Géom.) Quart de cercle; Cest un arc de cercle de 90 degrés, où la quatrième partie de toute la circon+ férence. (Astron.) Quart de cercle; est un instrument de cuivre , ordinaire- ment de t:ois pieds de rayon où plus, portant une lunette ou fixe, ou mobile. Cet instrument, le plus né- cessaire de tous, et le plus employé , sert à mesurer la hauteur d’un astre au dessus de l'horizon. L'usage du quart de cercle est frogancien; mais ce ne fut qu’en 1667 , que Picard'et Auzout, y appli- querent des lunettes’, quoique Morin y eût pensé des 1634. Cette invention a procuré une nouvelle perfection à toute l’astronomie, Quart de cercle mural ; c’est ce- lui qui est fixé solidement à un mur dans le plan du méridien. Depuis long-tems les astronomes sont convenus de la grande utilité de cet instrument, pour les principaux objets de Pastronomie ; car il est clair que la latitude d’un lieu étant une fois déterminée , en observant labhau- teur méridienne d’un astre, on aura sa déclinaison ; et en observant au même instant , avec une bonne pen- dule , Pheure de son passage par le méridien ,; on aura son ascension droite. De sorte qu'avec un tel instru- ment, bien exécuté, on peut faireun catalogue des lieux des étoiles fixes, et une carte célesie, en bien moins detems et avec beaucoup plus d’exac- titude, qu'avec tout autre instru- ment. Tycho-Brahé fut le premier qui se servit d’un arc mural, pour prendre les hauteurs méridiennes ; mais n’ayant pas d’horloges aussi parfaites que celles dont on se sert aujoürd’hui , il n’en put retirer de grands avantages. Hévelius, Flams- tead, Lahire, et plusieurs autres as- tronomes, se sont servi de quaris de cercles muraux , dont on peut voi la description dans leurs ouvrages ; mais le premier qu’on ait fait avec une grande perfection , est celui de Pobservatoire royal de Greenwich , qui a servi de modèle à ceux que lon Fo * 4 AQER? a faits depuis. On trouve des descrip- tions de ce quart de cercle, dans Loptique de Smith, dans les me- motres de Berlin poux 1753, dans l'astronomie de NT. Delalande, etc. Quart de cercle de l'urpenteur; il est plus simple que celui des astro- nomes: sonrayon est ordinairement de 12 à 15 pouces; sur la surface in- férieure de Pinstrumentest un genou, au moyen duquel on peut lui donner les situations dont on a besoin. Quart de cercle de Gunter; c’est une espèce de cadran, tracé sur un quart de cercle, dont les degrés marquent les hauteurs, au moyen dun fil à-plomb. Quart de cercle horodictique ; c’est un quart de cercle où sont les lignes horaires. uart de cercle de Sotten , ou de Collins ; c’est un quart de cercle sur lequel on peut voir la hauteur d’un astre , et en même tems l’heure du lever du so- leil , son amplitude , l’heure qu’il est, Pazimuth ,etc., pourvu qu’on ait rectifié, ou mis le grain sur le degré , ou sur le jour convenable ; c’est une projection stéréographique sur le plan de Péciiptique. Quart du méridien lLerrestre ; c’est la mème chose que la distance de l'équateur. au pole; c’est cette distance qui a fourni l’élément des nouvelles mesures. }. METRE. ( Musique) Quart de soupir ; c’est la valeur du silence qui marque la quatrième partie d’un soupir, c’est-à-dire, Péquivalent d’une dou- ble croche. Quart de ton; Cest Pintervalle introduit dans le genre enharmo- nique, par Aristoxène , et duquel la raison est sourde. Les musiciens appellent aussi quart de ton Vintervalle qui, de deux notes à un ton de Pautre, se trouve entre le bémol de la supé- rieure, et le dièse de l’inférieure ; intervalle que le tempérament fait ouir , mais que le calcul peut déterminer. (Art nulit. ): Quart de conver- sion; c’est un mouvement en forme de quart de cercle qon fait faire à un bataillon pour en changer la osition. (Archit.) Quart de rond; on TT [8 £03 QUA appelle ainsi une moulure qui a le quart d’un rond. (Marine) Quart ,sentendp-rmi les sens de mer, du temps qu une partie des officiers et de l’équipise emploient à veiller, pour fure le service et manœuvrer le vaisseau, tandis que lereste dort ou se repose, On partage l’équipage en deux parties ; dont lune s'appelle le quart de tribord , et l'autre le quart de babord. Chaque quart est com- mandé par un officier, qu'on pelle officier de quart. Quart de vent; c’est Pune des divisions . au nombre detrente-deux, ue l’on distingue dans la boussole. PV. BOUSSOLE ,ROSEDE VENT. Quart de nonante ; v. QUAR- TIÉR ANGLOIÏS. ( Manége) Quarten quart; c’est une sorte de volte (v. VOLTE); tra- vailler un cheval de quarlen quart, c’est le conduire trois fois sur chaque ligne du carré. QUART , TE, adject. du latin quartus ; quairième. (Médec.) Fièvre quarte; on appelle ainsi la fièvre dont les accès prennent tous les quatre jours in- clusivement ; c’est-à-dire , qu'après le premier accès, on est deux jours consécutifs sans l’avoir, et le qua- trième jour elle revient. QUARTATION , s. f. du latin quarlo , partager en quatre : Pac- tion de partager en quatre. ( Chimie ) Ce mot signifie, dans le langage des chimistes, réluction au quart : C’est une opération qui se pratique lorsqu'on a une masse d’or et d'argent alliés ensemble, et que l’on veut faire le départ de l'or; alors, pour favoriser l’action de l'acide nitrique , si cette masse ne contient pas trois quarts d'argent , on en ajoute jusqu’à cette quan- tité; on appelle ce procédé quar- laiion, parce que l'argent réduit l'or au quart de la masse. $ QUARTE, s. f. du lat. qguartus. ( Géom.) On appelle quarte, la soixantième partie d’une an Pt ou la 21600€ partie d’une minute , soit d’une minute de degré, soit d’une minute d'heure. . (Astron.) Quartes se dit aussi des parties de Phémisphère visible ou supérieur , comprises entre le re 204 QU A méridien et le premier “vertical. Quarte septentrionale , quarte orientale , etc, (Musique) Quarte est la troi- sième consonnance dans l’ordre de leur génération. La quarte est une consonnance parfaite; son rapport est de 3 à 4. Elle est composée de 3 degrés diatoniques, formés par quatre sons, d’où lui vient le nom de quarie. Son intervalle est de deux tons et demi , savoir un ton majeur, un ton mineur, et un semi-ton majeur, (Escrime) Quarte se dit aussi de la manière de porter un coup d’épée ou de fleuret, en tournant le poignet en dehors. (Pratique) Quarte fulcidée ; c’est le quart des biens d’une suc- cession que les lois romaines réser- vent à l'héritier, sur les legs, no- nobstant les dispositions du testa- teur, Elle est ainsi appelée de Fal- cidius ,tribun du peuple, qui, chez les Romains, introduisit cette es- pèce de légitime, Quarte trébelliane ; c’est le quart qui doit demeurer à un héritier char- gé de rendre l’hérédité à un autre, QUARTIER, s. m. du lat. quar- farius : la quatrième partie de cer- taines choses, (Métrologie) Quartier de terre ; terme d’anciennes mesures , qui signifioit le quart d’un arpent. Quartier d'une pension, d'une rente ; c’est ce qui est échu pen- dant trois mois , ou le quart de Pannée. (Art mil.) Quartier, dans l'ait militaire , a plusieurs significa- tions. Quarlier se dit du traite- ment favorable que l’on fait à des troupes vaincues, quand elles met- tent les armes bas pour se rendre, Ce terme vient de ce que les Hollan- dois et les Espagnols étoient au- : trelois convenus que la rancon d’un officier ou d’un soldat se paieroit d’un quartier de sa paye ; de sorte que se battre sans quartier, ne point faire de quartier, c’est refuser le quartier des gages de son ennemi ; c’est user de tous les droits de la victoire; c’est le tuer. Quartier signifie aussi le cam- pement d’un corps de troupes, et QUA le corps de ces mêmes troupes ; ce quartier est bien retranché; ce quartier fut enlevé. Quartier d'un siége; Cest un campement sur quelqu’une des ave- nues d’une place. On établit des quartiers sur les plus grands passages de la place, pour empêcher les convois et les Secours. Disposer les quarliers du siége ; c’est distribuer les troupes dans tous les différens postes où elles doivent camper. Ajfoiblir des quartiers ; C’est en tirer des détachemens pour Pescorte des convois. Quaricr des vivres ; c’est celui où est logé l'équipage des munitions de bouche, et où l’on cuit le pain qui se distribue journellement aux soldats. Quartier d'hiver ; cest quelque- fois l'intervalle du tems compris en- tre deux campagnes, et quelquefois le lieu où on loge les troupes pen- dant l’hiver. Quartier général : c’est un lieu choisi, ordinairement au centre du camp, où est le logement -du gé- nérai. Quartier d'assemblée ; Cest un lieu choisi sur la frontière, ou davs l’intérieur , où les troupes se ren- dent pour y passer la revue, et pour de 1à, marcher à l’ennemi. (Astron.) Quartier de la lune ; c’est la portion de la partie éclairée de la lune. W. QUADRATURE, PHASES. Quartier anglois , où quart de nonante ; c’esi un instrument pour prendre hauteur en mer, dont se servent encore les navigateurs peu instruits. Quartier de réflexion , où oc- ani, ou instrument de Hudley, où octant anglois ; c’est un instrument dont on se sert en mer pour ob- server les hauteurset les distances des astres, en xegardant un des astres directement, et l’autre par la ré- flexion de deux miroirs, en sorte qu'on voie les deux astres se tou- cher. Cette découverte est une épo- que mémorable pour la navigation : elle fut donnée en 1731, dans les transactions philosophiques, par J. Hadley, vice-président de la Société QU'A royale de Londres. 7. OCTANT, SEXTANT, REFLEXION. Quartier de réduction ; c’est le nom d’un instrument de pilotage qui sert à résoudre plusieurs pro- blèmes nécessaires à cet art. C’est un carton de forme carrée, sur lequel est collé une carte ordinaire- ment gravée, contenant , dans l’es- pace d’un quart de cercle, un nom- bre de lignes droiïtes et parallèles entr’elles, à égales distances, cou- pées à angles droits par d’autres li- gnes aussi parallèles entr’elles. Cet instrument offre aux marins un moyen mécanique et prompt pour résoudre tous les problèmes de trigonométrie, usités dans le cal- cul des différentes routes du vais- seau, en une seule ligne ou direc- tion, qui est lPhypothénuse d’un triangle, et dont les deux autres cotés sont les chemins faits en la- titude et en longitude. Quartier sphérique ; Cest un instrument fait sur un carton, comme le quartier de réduction , mais différemment construit , et re- présentant le quart d’un astrolabe ou d’un méridien : au lieu des cer- cles concentriques que Pon voit au quartier de réduction , ce sont des courbes alongées qui vont toutes se réunir au même point, pour figurer les méridiens réunis au pole, L'usage du quartier sphérique est de résoudre mécaniquement quel- ques problemes d’astronomie , qui sont nécessaires dans l’art du pilo- tage, comme trouver le lieu du soleil, son ascension droite, son amplitude, sa déclinaison, l’heure de son lever ef de son coucher, son azimuth, mais par des approxima- tions qui ne peuvent satislaire au- tant que le calcul exact. Vent de quartier ; C’est un vent largue, souïflant dans la direction intermédiaire entre la perpendicu- laire, ou le travers du vaisseau et Varrière , ou soufflant par la hanche du vaisseau , qu’on appelle quel- quefois le quartier. QUARTILE , adj. du lat. quar- lus , quatrième. (strol.) C’est le nom que les astrologues donnent à laspect de deux planètes éloignées l’une de QUA 205 Pautre de trois signes , ou d’un quart de la circontérence, On l’ap- pelle aussi ASPECT , QUADRAT, QUADRATURE, J.ces mots. QUARTO ; v. IN-QUARTO. QUARTZ, s. m. Mot emprunté de l’allemand. (/Hinéral.) Le quartz est une pierre dure, scintillante , rayant le verre, infusible au chalumeau, phosphorescente par le frottement. Le quar!z est censé faire la base principale des montagnes dites pri- mitives, et par conséquent de la masse du globe re C’est Pélément le plus abondant des granits ; on en fait la base des bri- ques employées fa construction des fours de verrerie, QUASI-CONTRAT , s. m. Con- traction du lat. quasi contractus. (Pratique ) Les quasi - contrats sont des engagemens qui dérivent de certains faits, et que néanmoins on ne peut nommer contrats, parce que la convention expresse ou ta- cite, l’essence du contrat, ne s'y rencontre point. Si quelqu'un , dans lintention d’être utile à un absent , prend soin e ses affaires, sans qu’il en ait éte chargé, il contracte l'obligation de rendre compte de sa gestion ; celui pour lequel ïl a géré est, de son coté, tenu des dépenses nécessaires ou utiles faites pour lui. QUASI-DELIT , s. m. du lat. quasi delictum. (Pratique) Dommage que l’on cause à quelqu'un sans avoir des- sein de nuire; lorsque , par exem- ple , on jette sur un chemin public quelque chose qui blesse un pas- sant. Le quasi-délit engendre une ac- tion en vertu de laquelle celui qui a occasionné le dommage est obligé de le réparer. QUATERNE , s, m. du lat. qua- lernt, à quatre : quatre de rang. (Loterie) Combinaison de quatre. numéros pris ensemble à la lote- rie, et sortis ensemble de la roue de fortune. QUATERNES , adj. du lat, gua- terni, à quatre : par quatre, (Botan.) On doune ce nom à 2c6 ÇUGA toutes les parties des plantes’ qui sont dispostes quatre par quatre sur un même point, ou plan d’inser- tion. QUATRAIN, s. m. de quatre. (-Poësie) Petite pièce de poésie, stance , couplets de quatre vers, dont les rimes sont presque toujours croi- sées. Il signifie aussi quelquefois quatre vers qui font partie d’un sonnet, Le sonnet est composé de deux quatrains el de deux Lercets. QUATRIENNIAL, LE , adj. 7, QUADRIÆENNIAL. QUATUCR , s m. Terme em- prunié du lat. ( Musique) C'&st le nom qu’on donne aux morceaux de musique vo- cale ou instrumentale, qui sont à quatre parties récitantes. QUATRINOME, s. m. ; v. QUA- DRINOME. QUAYAGE , s. m. de QUAI. F7. ce mot. ( Commerce mari ) Droit que paient les marchands pour avoir la liberté de se servir du quai d'un port , et y placer leurs marchan- dises. QUERCITRON Same duflat. guercus, chène, et du françois ci- £ron : chène couleur de citron. (Chimie , teinture) C’est le nom de l’écorce d’un chêne jaune de la Nouvelle - Angleterre. L’emplei de cette écorce dans la teinture, est dû entièrement au docteur Barncroft ; la belle couleur produite par cette drogue , la fait rechercher générale- ment, et on la préfère à la gaude, pour l'impression destoiles, On fait infuser l’écorce dans l’eau tiede et en en fixe la couleur sur la laine avec l’alun ou le muriate d’étain , celui- ci lui donne beaucoup d'éclat. QUESTEUR ,s. m. du lat. ques- lor, dérivé de quæro , queslus , rechercher, recueillir. ( Hist. rom. ) C’étoit à Rome, un magistrat chargé de la garde du trésor public. ( Hist. mod.) Ce nom a été donné dans quelques universités, et dans plusieurs autres corps, à un ou plu- sieurs officiers chargés de recevoir les deniers communs, et de les dis- tribuer à ceux à qui ils étoient dus. QU'A . QUESTION, s. f. du lat. quæs- 110 , fait de quæro , chercher, de- mander , s'informer : interrogation , proposition sur laquelle on dis- pute. te (Polit.) Question préalable ; c’est la question de savoir si une question , déjà proposée, sera dé- battue dans les débats des corps po- litiques ; c’est souvent la forme qu’on emploie pour rejetter une proposi- bon. (Pratique) Question se dit aussi d'un fait où d’un point de droit qui donne lieu à une contestation. 11 y a par conséquent des gueslions de fait, et des questions de droit. Question d'état; c’est celle qui regarde la naissance ou l’état d’une personne. Question ou Lorture ; c’est la gène ou tourment que les juges pronon- cent contre celui qui est accusé d’un crime grave, pour l’obliger à avouer son crime , ou à déclarer ses com- plices. QUEUE, s. f. du lat. cauda. (His. nat.) La partie qui ter- mine le corps de l'animal par der- rière, (Hist. orientale) Queue de che- val; c’est chez les T'artares et les Chi- nois, l’enseigne ou drapeau sous lequel 1ls vont à la guerre. Chez les Turcs, c’est un signal de bataille, quand il est sur la tente d’un général. C'est aussi l’étendaid qu’on porte devant le grand-visir, devant les pachas et les sangiacs. De la passion des Turcs pour les chevaux ; est ven leur usage de prendre une queue de cheval pour leur premier étendard, C’est un ou= vrage à la main, qu’ils font de plu- sieurs queues jointes ensemble, et teintes en rouge, qui est surmonté en tête de quelque tissu de crin, et d’une grosse’ boule de cuivre doré. Les beys font porter une de ces queues , les pachas deux, et quel- lois trois ; les grands beiglierbeis , trois; le grand-visir cinq, et le grand-seigneur en campagne , sept. (Astron.) Queue de comète; on appelle ainsi la partie la plus rare d’une comète : elle est toujours tournée du côté opposé au soleil et Q:'UA paroit quelquefois sétendre très- loin. Queue de lagrandeourse; c’estune étoile de la seconde grandeur , placée dans cette constellation , à l’ex- trémité de la queue. ueue de la petite ourse ; c’est une étoile de la seconde grandeur , qui se trouve placée dans cette cons- tellation, tout près du pôle septen- trional , et à laquelle ou a donné pour vela le nom d’étoile polaire. Foy. ETOILE POLAIRE. ( Technol.) Queue d'arondk ; corruption de queue d'yronde où d'yrondelle ; c’est un ouvrage de menuiserie, qui consiste en un cer- tain tenon d’une certaine pièce de liaison taillée en queue d’hiron- rondelle. (Art milit.) Queue d'yronde se dit aussi d’un ouvrage détaché dont les ailes ou cotés s’élargissent vers la tête du côté de la campagme , et vont en s’étrécissant vers la gorge, Queue du camp ; c’est la ligne qui termine le camp du côté opposé à celui où le soldat fait face , qu'on appelle la tète du camp. Queue de la tranchée ; cest le premier travail que lassiéseant a fait en ouvrant la iranchée, et qui demeure derrière, à mesure qu’on pousse la tête de l'attaque vers la place. QUIETISME , s. m. du latin quies , quielis , repos. ( Relig.) Système de certains mys- tiques qui font consister toute la perfection chrétienne dans le repos ou linaction entière de l’ame , et négligent entièrement les œuvres extérieures. QUILLE , s. f. du saxon coel, dont les Anglois ont fait keel, les Allemands kiel , et les Espagnols quilla. Wachter pense que tous ces mots viennent du grec xofnos (koi- los), cave , creux. (Marine) Pièce de charpente longue et droite , qui forme la base _et le fondement de toute la carcasse ou charpente du vaisseau. La quille a un peu plus de bau- teur que de largeur , afin de sou- tenir le vaisseau contre la dérive , en offrant d’autant plus de résis- tance au vaisseau à marcher sur le QUI 207 côté, qu’elle oppose plus de sur- face au fluide. Fuusse quille ; c’est un bordage épais ou madrier, de la même lar- geur que la quille, qui recouvre toute sa surface inférieure ; elle est uti!e aux vaisseaux qui par leur forme et leur construction sont susceptibles de beaucoup dériver; elle est aussi utileour préserver la quille dans les cas d’échouage , et encore pour la garantir de la piqûre des vers, Mais cette pièce est rarement em- ployée dans les vaisseaux de guerre, QUINCAILLERIE , ou CLIN- CAILLERIE ; s. f. de l’allemand klingen , sonner ; ustenciles son- nants, ( Commerce) Terme général sous lequel on désigne une infinité d’es- pèces différentes de marchandises dacier , de fer, et de cuivre ouvré, QUINCONCE , s. m. Corruption du lat. quinconx , qui signifie pro- prement cinq onces , et qui a été pris ensuite pour cinq douzièmes , ou cinq parties d’un tout divisé en douze. ( Jardin.) Ce mot n’est guère employé que pour signifer un plant d’arbres disposés sur une ligne droite retournée d’équerre et formant trois allées d’une ézale largeur. (Astrol.) Quinconce se disoit autrefois de la position ou laspect de deuxsplanètes , distantes l’une de l'autre de 150 degrés , ou cinq dou- zièmes de 360. Le QUINDÉCAGONE , s. m. du lat. quinque, cinq, du grec d'éxa (déka), dix,etde yavix (gônia), angle: qui a quinze angles. ( Géom. ) Figure plane qui à quinze angles et quinze cotés. QUINE, s. m. du lat. quént, cinq. (Loterie) Combinaison de cinq numéros pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de la roue de for- tune. L ï QUINES , ÉES , adj. même ori- gine que QUINE. x ( Botan.) On donne ce nom à toutes les parties des plantes qui sont disposées par cinq, sur un même point ou plan d'insertion. QUINQUAGÉNAIRE , s. m. du lat. quinquasgenarius, de cinquante, 208 QUE ( Vumération ) Nom que lon donne à quelqu'un qui est âgé de cnquante ans, Va QUINQUANGULE , EE, du lat. quinque , cinq, eld'angulus , an- gle : qui a cinq angles. ( Botan. ) H se dit des parties des plantes qui ont cinq angles. QUINDENTE, EE, adj.gu lat. quinque, cinq, et de dens , dentis : qui a cinq dents. ( Botan. ) I se dit des parties des plantes qui ont cinq dents, QUINQUENNAL, LE , adj. du lat. quinque , cinq, et d’annus , an- née, qui dure cinq ans. ( Hist, anc.) X se dit, en parlant des ânciens, des fetes et des jeux qui se célébroient tous les cinq ans, ou des magistratures qui duroient cinq ans. /Hagistrats quinquennaux, [E- 1cs quinguennales, jeux quinquen- nauz, LE QUINQUÉREÈME , s. m. du lat. quinque, cinq , et de remnus, rame. (Hist. anc.) Galère qui a cinq rangs de rames. QUINQUINA , s. m. Corruption de lindien quina-quinu, où china- china. É (Méd.) Écorce d’un arbre qui croît au Pérou , et à Santa-Fé ; son nom botanique est chinhina ; il est de la famille des rubiacées. La vertu fébrifuge de ce remtde étoit connue depuis long-tems des Américains , lorsque les Européens arriverent dans leur pays; leur ma- nière de s’en servir étoit de le bioyer et de le faire infuser dans Peau com- mune pendant un jour. Mais depuis cette époque jusqu’en 1640, les In- diens conservant une haine impla- cable contre les Espagnols, avoient pris foutes les précautions imagina- bles pour empecher qu’ils ne pussent prendre connoissance des propriétés de cette écorce. Un Indien , pénétré de reconnoissance pour tous les ser- vices que lui avoit rendus un Espa- gnol.résolut enfin de Le lui découvrir, La contesse del Cinchen, vice- reine du Pérou, fut la première qui en fit usage; elle en fit &istribuer aux pauvres, et ce remède prit le nom de poudre de comtesse. Vers l’an 1649, le père provincial QUI des jésuites de P Amérique , revenant en italie, pour Passemblée géné- rale, apporta avec lui unetrès-yrande quantité de cette écorce, qu’il dis- tribua aux religieux de son ordre qui composoient assemblée, afin d’aug- menter leurs richesses, et les rendre nécessaires dans les différentes par- ties du monde où ils iroient ; en ef- Jet , ces ptres, de retour dans leur pays, guérissoient comme par en- chantement tous les malades atta- qués de fiévres intermittentes, et ddpnèrent ainsi, en très-peu de tems, une réputation prodigieuse à ce re- mede , ce qui lui fit donner le nom de poudre des pères, lequel lui est resté depuis, sur-tout en Angleterre , où il est appelé encore aujourd’hui Jesuil's powder , poudre des jé- SsuLLeS. Le quinquina sert aussi pour ar- rêter les effets de la gangrène dans les maladies putrides. QUINTAL ,s. m. Corruption de cental , fait de centum , cent. (Métrologie) Poids de cent livres. QUINTE , s. f. du lat. quintus, cinquième, ( Géom.) La soixantième partie d’une quarte , ou la 12960000€ partie d’une minute, soit d’une minute de degré , soit d’une minute d’heure. (Musique) Quinte est aussi la seconde des consonnances , dans l’ordre de leur génération. La quinte est une consonnance parfaite ; son rapport est de 2 à 3. Il y a deux accords qui portent le nom de quinle ; Vaccord de quinte el sexle , et l'accord de quinée su- perflue. Quinte-fausse ; c’est une quinte réputée juste dans l'harmonie , mais qui , par la force de la modulation , se trouve afloiblie d’un semi-ton. Fausse-quinte; c’est un intervalle dissonant. /”, FAUSSE-QUINTE. Quinte est aussi le nom qu’on donne en France à cette partie ins- trumentale de remplissage , qu’en Italie on appelle wviola; le nom de cette partie a passé à linstrument ui la joue, (Méd.) Fièvre quinte; c’est lenom d'une fievre dont lesacces ne revien- nent que tous les cinq jours inclusi- vement ; elle est rare. QUINTESSENCE , } QUI QUINTESSENCE, s. f. du lat. quinta essentia, cinquième essence. (Philos. hermétique) Ce terme , dans la philosophie hermétique, si- gnifioit cinquième essence , ou cin- quième être d’une chose mixte. (Philos. ancienne) Dans la phi- losophie ancienne , ce mot sigmifioit la substance éthérée. Les anciens qui ne connoissoient rien de réel qui ne fût un corps, vouloient néan- moins que l’ame de l’homme fût d’un cinquieme élément , ou d’une espèce de quinlessence sans nom, inconnue ici bas , individuelle , im- muable, toute céleste et toute di- vine. ( Chimie.) Dans la chimie an- cienne ,; quinlessence étoit les- prit-de-vin chargé des principes de quelques drogues. Les chimistes mo- dernes appellent quintessence , ce qu’il y a de plus subtil et de plus pur dans les corps naturels ; comme les huiles volatiles. ) Les charlatans vendent sous le nom d’essences etde quinlessences des liqueurs auxquelles ils attri- buent des propriétés merveilleuses. QUINTIL, LE , adj. du latin quinlilis , cinquième. (Astrologie ) X1 se disoit, en as- trologie , d’un aspect de deux plane- tes , distantes lune de l'autre de 72 degrés , ou de la cinquième partie . du zodiaque. QUINTUPLE , adj. du lat. quin- lus , cinq, et de plico , plier; litté- ralement , plié en cinq. (-rithmét. ) M se dit d’une quan- tité cinq fois plus grande qu’une autre, QUINZAINE , s. f. du lat. quin- Lus et decimus. (Ærithmét.) Nombre collectif qui renferme quinze unités. Pris absolu- ment, il signifie une quinzaine de jours. QUINZE , ad. , contraction du lt. quindecim. ( Arith.) Nombre contenant dix et cinq. . QUIPOS, s. m. Corruption de lindien quipou. (Diplomat. ) Les quipos sont des cordons de plusieurs couleurs, qui, mulfipliés et noués d’une manière différente , servoient d’écriture et Tome IIL. # QUO 209 d’annales mémoratives aux Améri- cains , lors de la découverte de leur pays par les Espagnols. QUITTANCE, s. f. du lat. barb. quilantia, fait de quielo , acquieto , mettre en repos. ( Pratique , commerce) Déclara- tion par écrit, que lon donne % quelqun, et par laquelle on letient güilie (on lelaisse en repos) de quel- que somme d’argent, d’une dette, ou de ce qu’il étoit obligé de faire, QUIFUS ; s5 me. que QUIT'TANCE. (Finance) Arrêté définitif d’ur compte, par lequel, après la correc- tion, le comptableest déclaré quille, QUOLIBET , s. m. Corruption du lat. guod libet. ( Didact.) Les quolibets étoient autrefois des questions problémati- ques (queslions quodlibétaires) , que l’on proposoit dans les écoles, parce que le soutenant offroit à sou- tenir le pour et le contre. Aujourd’hui guolibet est une fa- çon de parler basse et triviale, qui renferme ordinairement une mau- vaise plaisanterie. QUOTE, adj. du lat. guot, com- bien. ( Pral., commerce ) Quote- part; cest la part que chacun doit payer ou recevoir, dans la répartition d’une somme totale, QUOTIDIEN, NE, adj. du lat. quot , combien, autant que, et de dies , jour : qui arrive chaque jour, (Méd.) Fièvre quotidienne c’est celle dont les accès reviennent tous les joùrs. QUOTIENT , s..m. du lat. gu0- lies, contraction de quot vices, combien de fois. (Arith.) Le nombre qui résulte de la division d’un nombre par ux autre, et qui montre combien de fois le plus petit est contenu dans le lus grand , ou plutot combien de fois de diviseur est contenu dans le divi- dende. - ; QUOTITE , s. f. du lat. barb. quotitas, fait de quot, combien de fois. (Pralique) La somme fixe à la- quelle monte chaque quote-part. Légataire d'une Ca Vl ; c’est ce- même origine R AB lui auquel le défunt a légné un tiers, un quart , un dixième ; en un mot, une partie aliquote de sa succession. R 210 » Peavars , . m. du françois rabat- fre : diminution de prix et de va- leur, i ( Pratique) Offre faite au dessous du prix qu'un autre a offert , par op- position à ENCHÈRE (#. ce ot) qui s’offre fort au dessus, Les entreprises de travaux pu- blics s'adjugent au rabaïs. (Monnoie) Rabais des mon- noies ; C’est la diminution du prix pour lequel la monnoie a cours. RABBIN,s. m.del’héhreu rabbi, maitre. (Hist. Juive) Docteur de Ja loi judaïque, | ” RABANS, s. m. Corruption de Vanglois rope - bands ; tresses de cordes, Marine) On nommeen général, rabans ou garcettes , destresses min- ces et longues, faites avec du fil ca- ret, du bitord, du merlin, ou des fils de vieux cables, et qui servent à plusieurs amarrages. RABDOLOGIE , s. f. du grec baCSos ae , baguette, et de A6yos ( ogos); discours, compte , supputation. (Arithmét.) Manitre d’exécuter facilement les deux opérations les plus compliquées de Paritkmétique, “a multiplication et la division , par les deux plus simples, Paddition et la soustraction ; et cela, au moyen de bâtons, verges ou baguettes , sé- parés et marqués de nombres. La rabdologie est une invention de /Veper , baron écossois. RABDOMANCIE, s. f. du grec facd'oc Lie , baguette , et de pavreia (inanteia), divination. ( Divinat, ) Divivation qui se fait par le moyen de baguettes. ) On peut rapporter à cette espèce de divination , la baguette divina- éoire, qui a fait tant de bruit dans les dix-septième et dix-huitième siècles. RABLURE, s. f. &e rable , du Jat. rulabulurn. Les Anglois disent abbits RAC (Marine) Cannelure où entaille angulaire, qu'on fait au long de la quille, de Pétrave et de l’étambot d’un vaisseau , pour y emboiter les gabions et les bouts de cordages et des préceintes , afin qu’ils joignent mieux , et soient établis plus solide- ment. RABOUGRI, IE, adj. Corrup- tion du lat, aborlus. ( Agricull. ) I se dit des arbres et des plantes que la mauvaise planta- tion ou que la nature de la terre em- pèche de profiter. RACAGE, s. m. du suédois racka, courir. Marine ) Espèce de collier ou chapelet dont on entoure le mât, apres Pavoir assujéti sur le milieu de la vergue, afin de la tenir contre son mât , de façon qu’on puisse la monter et la descendre. Ce collier est ainsi appelé, parce qu’il sert à faire courir la vergue le long du mât. RACCORDERS# v. a. de la par- ticule itérative re, et de l'italien accordare , fait du latin corda , corde ; ce qui signifie proprement mettre en harmonie les cordes d’un instrument ; et par métaphore , ajus- ter, unir, mettre de niveau, etc. ( Archit.) Raccorder , faire un raccordement ; c’est opérer la réu- nion de deux corps, de deux super- ficies à un même niveau , ou d’un vieil ouvrage à un neuf. ( Peinture) Raccorder, en ter- mes de peinture, c’est retoucher, c’est, lorsqu'un peintre est mécon- tent de son ouvrage , reprendre la palette, les pinceaux , éteindre quel- ques lumières trop brillantes, adoucir quelques tons tranchans , rompre quelques couleurs trop crues, etc. Raccorder se dit aussi d’une es- pèce de mutilation que les raccom- modeurs et les brocanteurs#de ta- bleaux , font subir aux chefs-d’œu- vres de peinture les plus précienx , en les retouchant , en les excoriant sans pitié , et en substituant aux couleurs originales de nouvelles tein- tes , justes pour le moment, mais qui éprouvent le sort inévitable de devenir plus colorées, tandis que le reste de Pouvrage, qui depuis long- tems a éprouvé cet effet, garde Lo ton qu'il a acquis. R A € RACCOURCI , LE, participe de raccourcir, de l'italien raccorcio , dérivé du latin curtare , vendre cour*. Peinture ) Le raccourci est l'effet que produit un objet qui se présente à l’œil de face et longkudi- nalement ; en sorte qu’il y trace une image plus courte que celle qu'il y porteroit s’il se présentoit transver- salement. Les regles de la perspective don- nent les moyens de bien rendre les raccourcis , et les peintures de cer- tains plafonds offrent les plus savans TaCCOUrCIs. RACE, 5. f. du latin radice, ablat. de radixr, lignée. ( Æcon. dom. ) I se dit aussi des anim domestiques , comme chiens , chevaux, etc. ; ce chien, ce cheval est de bonne race. RACHAT , s. m. composé de la particule itératire re, et du subs- tantif achat, fait de l'italien reac- Calo, ou du latin barbare reacca- pilum. ( Pratique ) Action par laquelle nous rachetons une chose que nous ayons vendue. Rachat d'une rente , d’une pen- sion , d'un droit ; C’est le paiement d’une certaine somme , pour lPamor- tissement , pour lPextinction d’une rente , d’une pension , d’un droit, RACHIALGIE , s. f. du grec bass (rhachis ), lépine du dos, et d'anyos ( algos ), douleurs, ( éd.) C’est la même maladie que la colique des peintres ; ou colique de Poitou. . Astruc lui à donné le nom de rachialgie , parce qu’il pense que le principe de la douleur est dans les nerfs de la moëlle épinière. #. CO- LIQUE DES PEINTRES. RACHISAGRE , s. f. du grec aus ( rhachis ), Vépine du dos, et d’àypz (agra ), prise , capture. (4Héd. ) Douleur de goutte qui attaque Pépine du dos; autrement rhumatisme goutteux de Fépine. RACHITIS , s. m. du grec paye ( rhachis), l’épine ‘du dos. (/Héd. ) C’est le nom d’une ma- ladie chronique qui attaque ordinai- rement les enfans: elle consiste prir:- cipalement daus la courbure de Pé- R'A TC 211 pine du dos, et de la plupart des os jongs , dans des nœuds qui se forment aux articulations, et dans le retré- cissement de la poitrine. RACHITISME , s. m, même oi- gine que RACHITIS. (Agricull.) Maladie du blé, ainsi nommée à cause de sa ressemblance avec le rachilis. RACHOSIS , s. m. du grec hrs ( Ce 0 ,rompre. (-Héd.) Relâchement de la peau du scrotum ou des bourses. RACINE, s. f. du latin radir, radicis. ( Botan. ) Partie d’un végétal la plus inférieure , qui, fixée sur, ou prolongée dans un corps , en tire paticulièrement sa nourriture , et celle des autres parties, en sens con- traire desquelles elle croit. ( Ægric.) Racine se dit.aussi de certaines plantes dont on ne mange que là partie qui vient en terre ; les raves, lies navets, les carottes, les betteraves sont de ce nombre, (Anat.) Racine se dit encore des parties du corps qui y sont for- tèment attachées, ou qui ont un accroissement continuel. On dit la racine des dents’, des cheveux. (/Héd.)On dit d'un cancer, d’un squirre , d’un cors au pied, que ce sont des maux qui prennent racine , qwon a du mal à les guérir, On dit aussi qu'une saignée , une purgation guérit un. mal avant qu’il ait pris r'acirie. ( Grammaire) Racine se dit des mots primitifs qui ont des com- posés et des dénivés. (-Aslron. ) Racine signifie aussi la premiere situation d’une planète, ou sa longitude pour l'instant duquel on commence à Compier ses mou- vemens. C’est ordinairement le com- mencement du siècle : par exemple, le premier janvier 1700 , en ajoëtant eusuifte le mouvement pour un an, pour deux ans, etc. , Fon a la lon- gitude pour 1701 ; 1702, ainsi de suite. Cette longitude primitive de laquelle on part, s'appelle aussi épo- que des moyens mouvemens. (Algèbre) Racine de l'équation ; c’est Ja valeurde la quantité inconnue de l'équation. . (/Hathémat.) Racine d'un nom: O 2 “ RAD bre ; c’est le nombre qui, étant mul- tiplié par lui-même, rend le nombre dont ilest la racine ; en général , le mot racine signifie une quantité, considérée comme la base et le fon- dement d’une puissance plus élevée, Racine carrée ; celle dont la puis- sance est un carré. Ainsi la racine carrée de 4 est 2; parce que 2 mul- tipliés par 2 donnent 4. Racine cubique ; celle dont la puissance est un cube. Si un nombre carré comme 4 est multiplié par la racine 2, le produit 8 est appelé le cube , ou la troisième puissance de deux ; et le nombre 2. considéré par rapport au nombre 8 , en est la racine cubique. Racine binome, trinome, etc. ; e’ est une racine carrée , cubique , on d’une puissance plus élevée , qui est composée de deux, de trois par- ties , etc., comme 20 + 4, ou a + b, 200 + 40 + 5. RACK , 5. m. 77. ARACK. RADE, s. f, du gaulois radis ; d’où provient aussi le nom de l'ile de Rhé. (Marine) Espace de mer à l'abri entre les terres et les contours des côtes , où les vaisseaux peuvent jeter Vancre et demeurer en sûreté, et où ils mouillent en arrivant, pour at- tendre le vent ou la marée propre pour entrer dans le port , qui est plus à l’abri encore, et plus intérieur que la rade; ou bien , en parlant du port, l’espace où les vaisseaux se mettenten mode pour attendre le vent et les cir- constances favorables pour appa- reiller. Grande rade ; on appelle ainsi dans certains endroits , comme à Toulon, la partie de la rade qui est la plus vaste et la plus voisine de la pleine mer ; et on appelle perle rade , celle qui se présente la pre- mière en sortant du port. Rade foraine; c’est un mouil- lage qui n’est pas renfermé entre des caps, qui n’est pas à l'abri des vents , et où l’on est à lancre loin de terre. RADEAU , s. m. probablement de ralis. (Marine) Réunion de plusieurs pièces de bois placées côte à côte , fortement liées ensemble ; et flottant sur Ja surface de l’eau, 212 RAD Fadeau, ras de carène, ou pont flottant ; c’est une plate-forme de lanches , de Ja forme d’un carré Eee flottant sur l’eau , qui seit , dans lintérieur des ports, à porter des ouvriers ou matelots qui tra- vaillént aux diversés opérations de carène et de radoub en dehors des vaisseaux, Radeau se dit encore d’une plate- forme flottante que l’on fait, en cas de naufrage, avec les mâts , vergues et autres débris du vaisseau, pour sauver les équipages. On y adapte, si on peut, quelque moyen de gou- verner et de faire voile. (Art nuilit.) Radeau est aussi un assemblage de pièces de bois dont on se sert, au lieu de bateaux, pour passer des fossés ; quelgmefois pour aller attaquer le mineur au pied d’une muraille. : Annibal fit passer le Rhône à ses éléphans sur des radeaux ; et, selon Tite-Live, une partie de son infan- erie passa le même fleuve à la nage sur des peaux de boucenflées. Alexandre se servit du même moyen au passage de lHydaspe et de l’Acesine, Charles XII ne passa jamais Îes rivières que sur des radeaux , et ils étoient construits avec un tel art, que les soldats étoient rangés dessus, en bataille, sur dix de profondeur, et même avec du canon. RADIAIRE, adj. du latin radius, rayon. (Hist. nat.) C’est ainsi qu’on ap- pelle les animaux sans vertébres, dont le corps est libre , sans tête, sans yeux, sans pates articulées, et disposées en étoile. L’echinus ou l’oursin de mer, l’'asterie où l'étoile de mer, sont des invertebrés de l'ordre des radiaires. RADIAL, LE, adj. même ori- gine que RADIAIRE. ( Géom.) Courbes radiales ; c’est le nom que quelques auteurs donnent aux courbes dont toutes les ordonnées vont se terminer eu un point, et sont comme autant de rayons partant d’un même centre : telle est la spirale , dont les ordon- nées partent toutes du centre du cercle qui la renferme ; telle est aussi la guadralure de Dinostrate. foyez SPIRALE, QUADRATURE. RAD (-Ænat.) Radial se dit aussi de ce qui a rapport au RADIUS (7. ce mot) : le radial interne , le radial externe, le nerf radial, Y'artère radiale. : RADIANT, TE, adj. du latin radio, envoyer des rayons, fait de radius , rayon. ( Physique ) Qui envoie des rayons de lumière à l'œil. /, RA- DIATION. RADIATION ,s. f. du latin ra- dere , rado, rayer , effacer. ( Prat.) Action de rayer. I] se dit de la rature ou de la suppression pro- noncée en justice. RADIATION , s. f. du latin ra- dius , rayon , et du verbe ago , agir : action d'envoyer des rayons. (Physique) L'émission des rayons qui partent d’un corps lumineux comme centre, RADICAL , LE, du latin radir, râcine. Û (Didact. ) Qui sert de base ou de fondement ; qui contient en soi le principe de quelque faculté , de quelque qualité physique. ( Botan. ) T1 se dit de ce qui naît de la racine ou de ce qui lui appar- tient. ( Anal. ) Humeur radicale ; c’est-à-dire , humeur innée. On dit qu’il y a dans tous les animaux un humide radical qui est le principe de la vie, dont l'épuisement cause le mort. (Algèbre) Quantités radicales ë on appelle ainsi les quantités qui sont aflectées-du signe radical , composé dun trait perpendiculaire , et d’un trait oblique, qui se joint au premier Par son extrémité inférieure. RADICANT ,TE , adj. du latin radicor, pousser des racines, fait de radir , xacine, * (Bolan.) Quigette des racines distinctes de la racine principale , ou qui fait fonction de racine. RADICATION, s. f. du lat radi- cor, pousser des racines, et dago , ‘aire. : (Botan.) L'action par laquelle les plantes poussent leurs racines. Observation sur la radication des plantes. RADICULE , s. f, du lat. radi- RAD 213 cula, diminut. de radix, racine : petite racine, { Botan.) L'une des deux extré- mités de l'embryon, ainsi appelée parce qu’elle est le principe d’une racine que la germination peut dé- velopper. RADIE , EE , adj. du lat. radia- lus , fait de radius, rayon. (Botan.) Qui a des parties rayon- nantes où divergentes d’un centre commun sur le même plan. RADIER, s. m. du lat. radius 4 rayon, construction fhite en forme de rayons. (Zrchil. hydraul.) Grille propre à porter les planches sur lesquelles on commence dans l’eau les fonda- tionsdes écluses, des batardeaux, etc. Radier est aussi le nom d’une plate-forme , soit en charpente, soit en maçonnerie, sur laquelle se fait le mouvement des portes, à l’entrée d’un bassin , pour la construction et le radoub des vaisseaux. Radier est encore l'ouverture et l'espace entre les piles et les culées d'un pont , qu’on appelle autrement raies ou bas-radier. RADIEUX , SE, adj. du latin radius , rayon rayonnant. ( Optique ) I se dit du point d’un objet visible, d’où il part des rayons de lumière. F. POINT RADIEUX. RADIOMETRE , s. m. du latin radius , rayon, et du grec Pérpov (métron) ; mesure: mesuré des rayons. (/Vavigat.) Instrument astrono- mique qui sert sur mer à prendre des hauteurs. /. ARBALÉTE. RADIUS , s m. Mot latin qui signifie rayon. 1 (Anat.') Les anatomistes ont con- servé ce mot en françois, pour dési- guer un des deux os de Pavant-bras, RADOUBER , s. m. d’origine peu connue, peut-être du latzbarb. ros- tuppare , ou de l'italien adobarex ( Marine ) Réparer ou raccommo- der la carcasse et. charpente d’un vaisseau. Un radoub complet, où presque toutes les pièces sont à changer, s'appelle REFONTE. F ce mot. On radoube les vaïsseaux à flot, ou dans un bassin. La meilleure manière est de radouber dans un bas- 214 R AG sin , parce qu’on évite aux vaisseaux les elforts-qu'il subit nécessairement en l’abattant, 77. ABAÏ TRE. RAFALE, s.f, de l'italien refolo. (Marine) On appelle rafales, certaines bouflées subites de vent, avec intermittences de calme ou de petit vent , ce qui est souvent occa- sionné par le voisinage de terres fort élevées , où le vent est momentané- ment retenu , four soulller ensuite avec violence , sur-tout entre les gorges des montagnes. RAFFINAGE, 5. m. de la parti- cule iférative re, et du lat, affingo , façonner, donner letour. #7, AFFTI- : NAGE : manière de rendre plus fin. ( Technol.) Donner le rüffinage au salpétre, au sucre, c’est le puri- fer. RAFLE, s. f. du lat. barb. rie- Jtare . enlever de force, (Botan.) Rafle, ou, comme quelques-uns disent ; rape , est axe ou support commun de plusieurs fleurs disposées en longueur, et par- üiculièrement en épi. RAFRAICHISSANT, TE, adj. de rafraîchir , du lat. refrigerare. (/Méd.) On appelle rafraichis- sans, les remèdes qui calment l’a- gitation des humeurs, et l'éréthisme des fibres. , (Technol.) Cruches rafraichis- sarnlies. F. ALCARAZAS. RAFRAICHISSEMENS , s. m., même origine que RAFRAICHIS- SANT. (Art milit.) Quartiers de ra- fraichissemens ; ce sont des garni- sons où l’on envoie les troupes pour se refaire des fatigues d’une cam- pagne. : (Marine) À la mer, on entend por rafraichissemens , es vivres, frais que Pon prend dans le port » au moment du départ, on dans une relèche: à "+ . RAGE, s, f. du lat. rabies , dont on à fait rabia, rabja; et enfn rage: JU (Wéd.) Délire furieux , souvent sans fièvre, qui revient ordinaire- ment par accès, dans lesquels les inalades se jettent Sur toutes sortes de personnes , leur crachent au vi- sage. les mordent ; etc. fs sont tristes. et inquiets; ils ont presque RAI toujours une aversion pour l'eau, pour tous les liquides , et même pour le vent, les flots de la mer , le bruit des rivieres , les glaces de miroir , les couleurs blanches , et tout ce qui peut leur faire naitre l’idée de Peau, Cette maladie ne s’erfgendre point d'elle-même dans l’homme, comme dans les chiens , dans les loups, les renards, les chats, les fouines, les belettes , et autres animaux: elle lui est communiquée par leur morsure ou leur salive virulente, C’est la même chose que lEYDROPHO- BIE, 77 ce mot. RAGOUT., s. m. du lat. 1gzus- lus , qui remet en goût. ( Cuisine) Mets apprêté pour irri- ter le goût, pour exciter Pappétif. ( Peinture) Ragoüt,enpeinture, signifie quelque chôse de piquant, qui flatte la vue, Lorsqu'on dit qu’il y a du ragoût dans un tableau, dans un dessin , dans la couleur d’un pein- tre, on veut faire entendre par-là qu'on y trouve un agrémént qui pi- que, qui réveille Pattention ét plait à la vue. Le ragoûl s'applique tonjours à l'exécution; c’est une qualité de la main: c'est pourquoi l’on dit un pin ceau ra goutartt , UD Crayon ragoi- tan£,une poin te ragoülante. Le ragoët est une sorte de badi- nage ; il témoigne la facilité de ’ar- tiste, qui est capable de se joueravec l'outil , de badiner avec les plus grandes difficultès du métier, Cette partie de la manœuvre ne doit pas étre méprisée , mais il ne faut l’es- timer que ce qu’elle vaut. Raphaël ne se doutoit pas que l’on peindroit un jour avec ragoul, €t il n’en ect pas moins estimable ; les Carraches ont peint quelquefois avec ragout, et ils en sont plus aïmables. Le ra- goût est un des moyens de plaire, mais il ne doit être rangé qu'entre les ressources inférieures de l’art. RAISON , s. f. du latig ratio , puissance de lame , bon sens. ( Commerce) Raison est aussi un termé de société générale , et si- anifie les noms des associés, rangés et énoncés de la manière que la so- ciété signe Les léttres missives, hil- lets et lettres dé change. Livre de raison ; c’est un livre de compte. /, LIVRE, « RAI Ave Raisons s'entend au salais, des titres et préten#ions que PSE peut avoir, Ce mot est principa- lement employé dans les actes de cession, où l’on stipule que le ces- sionnaire est subrogé en tous les droits, noms, raisons et actions de son cédant. A telle fin que de raison ; facon de parler , qui signifie qu’on fait une chose dans la pensée qu'elle pourra être utile, sans dire préci- sément à quoi. (Logique) On appelle étre de raison, ce qui west point réel, ce qui mexiste que dans lesprit. Les universaux sont des éLres de raison. ( Politique) Raison d'état; c’est une maxime bonne ou mauvaise , qui estutile à l’état. La raison d’é- lat, dit Saint Evremond. l'em- porte non-seulement sur l'intérét des particuliers, mais bien sou- vent sur la justice même. ( Arihinét. et géom.) Raison , en termes d’arithmétique et de géo- métrie, est le résultat de la com- paraison que lon fait entre deux grandeurs homogènes , soit en dé- terminant Pexcesde l’une sur l’autre, ou combien de fois l’une contient l’autre , ou y est contenue. Les quantités homogènes ainsi comparées , s'appellent les fermes de la raison , ou du rapport; la chose que l'on compare se nomme antécédent , et celle à laquelle on la compare , le conséquent. Raison arithmétique ; Cest la quantité dont deux grandeurs dif- férent entrelles ; c’est-à-dire , le nombre d'unités dont Pantécédent est plus grand que le conséquent. Ainsi, en comparant 5 et 7 , on trouve que leur raison arilhmeti- que est 2. Raison géomélrique. C'est le nombre de fois que l’antécédent con- tient ou est contenu dans le consi- quent. Foy. EXPOSANT , MUL- TIPLE , RATIONELLE , IRRA- TIONELLE, DIRECTE, INVER- SE , RAPPORT. RAISONNER , v.n. du lat. rr- liocinari, formé de ralio, raison , et de cano, dire , parler; discourir , se servir de raison. | ( Îarine ) Rai.onner se dit de uc e R A L 215 aussi de Pobligation où sont les\ca= pitaines , ét maitres des vaisseaux marchands, lorsqu'ilsentrent dansun port, de venir ou d'envoyer montrer leurs papiers ou leur congé, ou de rendre compte à l’officier qui com- mande à bord du vaisceau amiral , ou de la patache de garde à Pentrée du port ; comme aussi en pleine mer , lorsqu'ils rencontrent un vais- seau de guerre , de se rendre à son bord , ou de s'approcher pour lui parler , lorsqu'il lui en fait le si- gnal. RAJAH , s. m. Mot indien. ( Econ. polit.) C’est ainsi que Von nomme, dans l’Indostan, des princes de la race des anciens sou- verains du pays, avant que les Tar- tares Monguls ou Mozols en eus- sent fait la conquête. RÂLE ,ou RALEMENT , s. m. C’est une onomatopie , ou un mot qui imite le son naturel de ce qu'il signifie. (Hed.) Bruit qu'on entend dans la gorge des moribonds, causé par la collision de l'air, à travers une pituite ou des flegmes, qui se ren- contrant dans la trachée-artère et dans les bronches , s’opposent à son passage , et rendent la respiratiox difficile. . RALLIEMENT ,s. m. de l’an- cien mot francois raler, pour re- tourner, (Art. milit. ) I se dit de l’ac- ton des troupes qui, après.avoir été rompuesou dispersées, se ras- semblent, Hot de ralliement ; c’est le mot que le général donne aux troupes. pour se rallier , en cas de déroute ou de séparation. Point de ralliement, ; c’est Ven- droit marqué aux troupes pour se rallier. cr (Marine) Rallienient se dit aus.i en parlant des vaisseaux d’une escadre, et de l’action de se réunir les uns aux aufres, Signal de ralliement ; c’est un signal fait par le commandant dure escadre , etc. à ses vaisseaux qui ‘2 trouvent dispersés et éloignés ce se rapprocher et de prendre leurs ostes, s Rallier au vent ; c’est serrer le 216 RAM vent , et gouverner au plus près, après s'être écarté de cette route , pour quelque cause passagère. RAMAGE , s. m. du lat, rama- tum , fait de ramus, rameau. (ist, nat.) Le chant des oiseaux, appelé ainsi à cause des rameaux sur lesquels les oiseaux chantent. RAMAIRE , adj. du lat. ramus, xameatL (Botan.) Atiaché ou apparte- nant aux rameaux, RAMAZAN , où RAMADAN, s. m. Mot turc. (Hist. des Mahomét.) Rama- zan est le nom de la lune ou du mois pendant lequel les Turcs font leur carème : ce jeûne a été ainsi appelé parce que Mahomet disoit que Palcoran Jui avoit été envoyé du ciel pendant ce tems-là, RAME, s. f. du lat. ramus. (Marine) Aviron, longue pièce de bois dont on se sert pour faire voguer un bateau , une galère. | ( Manufacture ) Rame se dit aussi d’un châssis, ou d’une ma- chine qui sert à allonger ou élargir les draps, ou seulement pour les unir ou les dresser carrément. (-Agricul, ) Rame est encore une branche sèche que lon pique en terré, pour soutenir des plantes flexibles : de là est venue Pexpres- sion de pois ramés. RAME ( de papier), s. f. de lal- Temand rieme, dont les Anglois ent fait ream , lasse. ( Librairie) Vingt mains dé pa- pier mises ensemble. Mettre un livre à la rame . Cest le vendreen feuilles aux beurrières, faute de débit, RAMEAU , s. m. du lat. rarmu- lus, diminut. dé ramus, petite branche. ( Botan, ) Division latérale et cousubstantielle de la tige. ( Jardin.) Rameau est Aussi une branche coupée, en été, pour en tirer des creffes et: des écussons, ( Anal, ) Il se dit encore par ana- louie des ramifications des vaisseaux dans le corps , à cause qu’ils ressem- blent à des branches d'arbres, (Art. milit, ) Rameaux de la mine; ce sont les retours, con- duits, ou galeries de la mine, RAN RAMEUX , SE , adj. du lat, ra- mosus , fait de ramus, xameau. ( Bolan.) Ayant un ou plusieurs rameaux , qui jette beaucoup de branches. RAMILLES , s. f. du lat. ra- mulus, ramunculus, petit rameau. Botan.) Division du rameau. Eaux et foréts) Branches dar- Pres qui restent dans les bois, après qu'on en atiré le bois de corde , et qui ne sont bonnes qu’à mettre dans les fagots. RAMPANT, TE, adj. du lat. repens , replans, participe de re- pere , ou de replare , se traîner sur le ventre, aller en pente douce. (Hist, nat.) I] se dit des ani- maux qui marchent en se trainant sur la terre, (Botan.) H se dit aussi des plantes étendues , et qui s’enracinent cà et là sur la terre, (Archi) I se dit encore de ce qui est en pente , de ce qui n’est pas de niveau. ( Chirurgie) Bandage rampant ; c’est un bandage dont les circon- volutions entourent la partie en forme de spirale , et en laissant entr’elles des espaces découverts. RAMPE , s. f. même origine que RAMPANT. (Archil. ) La partie d’ur escalier à plusieurs noyaux, qui va en mon- tant le long d’un mur. (Art. nulit.) Rampe est aussi une pente extrèmement douce qu’on fait le long des talus des remparts, ( Jardin.) C’est encore un plan incliné, qui tient lieu d’estalier dans les jardins. ( Hydraul.) On appelle encore rampe , dans une cascade qui des- cenden pente douce, une suite de chandeliers qui accompagnent les cercles de la cascade. ( Anal.) Rampes est encore le nom qwon a donné à chacune des moitiés de la cavité du conduit os- seux qui enveloppe le noyau du li- * maçon, et qui faitautour de lui deux tours et demi de spirale. RANCE , adj. du lat. rancens, puant , infecté, gui sent le moisi , le pourri. {1 se dit particulièrement des graisses et des substances huileuses qui , à la longue , contractent une RAN corruption désagréable que la cha- leur leur communique. RANCON, 5. f, de lallemand ranzion, composé de ran , rapine, pillage , et de süne, rachat, rédemp- tion. (Art de la guerre ) signifie pro- prement le rachat du pillage , et par extension le prix qu’on donne pour la délivrance d’un captif ou d’up prisonnier de guerre. (Marine) Rançon est aussi la composition en argent, moyennant laquelle un corsaire relâche un vais- seau marchand ennemi qu’il a pris ; ces rançons se paient ordinairement en lettres de change sur lesarmateurs du vaisseau ; et ces engagemens sont fidèlement acquittés. Le Un vaisseau ainsi ranconne ob- tient de son preneur un”passe-port ou certificat, au moyen duquel il peut se rendre à sa destination , sans courit les risques d’être pris une se- conde fois, ‘ RANG , s. m. de l’allemand ring , ordre , disposition de plusieurs choses ou de plusieurs personnes sur une même ligne. (Art milit.) Rang, en termes de guerre , signifie une suite de sol- dats placés à coté l’un de l’autre, soit qu’ils marchent ou qu’ils soient en bataille. Rang, se dit aussi de l’ordre éta- bli pour la marche et pour le com- mandement de différens corps de troupes, et des divers officiers qui sont en concurrence les uns avec les autres, Fa , ( Marine) Rang des vaisseaux ; c’est une dénomination par laquelle on classe ensemble et on distingue les uns des autres , les vaisseaux de guerre , suivant leur grandeur , le nombre de leurs canons et de leur calibre. Cette dénomination est quel- quefois vague et suÿette à variation ; et plusieurs auteurs ont embrouilié la matière en voulant trop subti- liser sur ces distinctions. Cependant , on entend géntrale- ment par vaisseaux de premier rang, ceux à trois ponts, portant trois batteries complettes de gros canons, et le plus souvent encore des ca- nons de moindre calibre sur les gail- Jerds, RAN 217 Les vaisseaux du second rangsont ceux ayant deux ponts et deux batte- ries complettes de fort calibre, et aussi quelques canons de moindre calibre sur les gaillards. Ils portent depuis 74 jusqu’à 80 et 84 canons. Les vaisseaux du‘troisième rang sont ceux depuis 50 jusqu'à 64 ca- nons, Ils portent du canon de moin- dre calibre que les vaisseaux du se- cond rang ; mais ils ont comme eux deux ponts et deux batteries com- plettes, et, le plus souvent encore , des canons sur les gaillards. On ne fait plus de cas de ces sortes de vais- seaux , parce qi’ils ne sont pas assez forts pour résister avec succès à ceux des rangs supérieurs. A Voilà quelle paroît être la distinc- tion la plus généralement recue en France entre les rangs des vaisseaux de guerre ou de ligie. .Chez les An- glois, c’est autre chose ; ils ont six rangs de bâtimens , dans lesquels 11 y en a quatre de vaisseaux de ligne; les frégates formant le cinquième rang , et les corvettes et autres bà- timens semblables, le sixième rang. RANGER, v. a. même origine que rang : mettre dans un certain ordre. (Marin Ranger, en termes de marine} cest passer auprès de quelque ohose. Ranger la lerre, ranger la cote , c’est naviguer très- près de la terre, tres -près de la ‘côte. Ranger le vent; c’est naviguer au plus près du venf. Le vent serange de l'arrière, de l'avant, au nord ; c’est lorsqu'il de- vient favorable à la route; lorsqu'il devient contraire à la route; lorsqu’il change et qu’il se met à souffler du côté du nord. RANINE , adj. du lat. rana ;-gre- mouille : qui ressemble à la gre- nouille, ( Anal.) L'arière ranine est un rameau de la carotide externe qui se. distribue à la langue. La veine ranine reprend le sarg de la langue, et le porte dans la ju- gulaire.externe. RANULE, s. f. du lat. menula , diminutif de rana, grenouille. ( Chirurgie) Tumeur œdéma- 218 R A P teuse, molle, lâche, ronde , située sous la langue, auprès du filet, qui ote la liberté de la parole, et qui fait croasser comme des grenouilles, d’où vient son nom. RAPACE, adj. et subst, du latin rapaz, formé de rapio , enlever. (Ornythol.) Oiseaux rapaces ; c’est le nom d’un ordre des oïseaux qui renferme tous les oiseaux de proie, de jour et de nuit : le vau- tour, le faucon, Paigle, sont de ordre des rapaces. (Métallurgie) On appelle, en métallurgie , substances rapaces , celles qui non-seulement se dissipent elles-mêmes par Paction du feu, mais encore qui contribuent à enlever les autres, RE RAPACE, EE, adj, du lat, rayra, rave : qui tient de la rave. ( Botan. ) Il se dit des racines qui sont de la forme et à peu près de la nature de la rave. RAPHE , s. m. du grec jai ( raphé ), couture, ( Anal, ) Il se dit de certaines lignes du corps qui ressemblent à une couture, Le raphé du scrolum, le raphé du corps calieux du cer- veau RAPIDE, adj. du latifrapidus, violent , impétueux , fait de rapio, enlever avec violence. ( Elocut, ) Style rapide ; c'est un stylé qui entraine les lecteurs, les auditeurs. (/Vavigation) Rapides s'emploie aussi au substantif pour signifier cer- tains lieux d’un fleuve, comme du fleuve Saimt-Laurent où l’eau des- cend ‘avec une telle rapidité qu’on est obligé de faire portage, e’est-à- dire ,; de transporter par terre les marchandises , et souvent les ba“ ‘teuux, Les rapides sont ce qu’on appelle autrement $auts et cascades: RAPPEL, s. m. Contraction de ré-appel , second appel (voy. AP- PEL ): action par laquelle on rap- elle, (Art milit, ) Manitre de battre le tambour pour faire revenir les soldats aux drapeaux. ( Pratique ) Rappel à la succes- sion : c’est une disposition par la- HUE quelle on rappelle à sa succession celui qui n’auvoit pu hériter, parce qu'il se trouve plus éloigné en degré que les autres paréns habiles à suc- céder. Rappel de ban ; c’est la révoca- tion que fait le, prince de la peine du bannissement, ( Peinture) Rappel de la lu- mire : lorsque dans un tableau un peintre s'occupe des effets de la lu- miere et des ombres, il ne se borne pas à y faire voir une’seule masse lumineuse , opposée à une seule masse ombrée; il use du principe indiqué par la nature, en observant une grande masse lumineuse princi- pale , sous laquelle se placent aussi les fighres principales; en rappelant la lumière comme par échos, sur des figures ou objets épisodiques ou accessoires ,; mais d’une maniere moins vive, moins large que sur la principale masse. Dans une vaste composition , ces rappels sont mul- tipliés et toujours placés sur les groupes intéressans. (Jardin. ) Rappel est encore un terme employé par les jardiniers de Montreuil, à Pégad des arbres , qui, après avoir été quelque tems laissés à eux-mêmes, à cause de leur trop de vigueur , sont par la suite tenus un peu plus de court. On les rap- Pelle alors, c’est-à-dire, on les sou- lage à la taille , en les mettant sur les bons bois inférieurs, les rabat- tant et les déchargeant. : RAPPORT , s. m. Ce mot a un grand nombre d’acceptions différen- tes, mais qui ont foutes pour origine la particule itérative re , et le verbe latin porlo , porter , transporter : revenu, produit, récit , témoignage, convenance , conformité , liaison , relation. ( Pratique ) Rapport se dit du récit ou détail q@e fait un juge des pièces et de l’état d’un proces qu'il a été chargé d'examiner. Ë Rapport d'experts ; cest celui que font des personnes versées dans la connoissance d’un art, ou d'une certaine espèce de marchandises , en conséquence des ordres ou pouvoirs qu’elles ont reçus, j Rapport en fait de succession ; c’est ce qui est rapporté à la masse F R AP É jh d’une succession par les co-héritiers en ligne directe qui ont recu du défunt des sommes d'argent on autres eBets, Rapport se dit aussi du droit en vertu duquel cette remise est faite à la masse. Rapport de médecins, chirur- giens , etc. ; c’est le témoignage que rendent, par ordre de justice , les médecins et chirurgiens, de Pétat d’un malade, d’un blessé, d’une femme grosse , d’un cadavre, etc, ( Med.) Rapport se dit aussi des vapeurs ou exhalaisons qui s'élèvent de l’estomec , pendant la digestion , ét reviennent à la bouche, à cause de quelque méchante qualité des viandes, ou des choses qu’of a man- gées, L’ail et l’ognon font de mau- vais rapports à la bouche; les viandes flatueuses sont sujettes à causer des vents, des rapports. ( Chimie) Rapports. V. AFFI- nirÉSs nd _( Arithmét. et géom.) Rapport se dit encore du résultat de la com- pee de deux quantités l’une avec ‘autre , relativement à leur gran- deur, On dit plus communément rai- sou. 7. RAISON, (Peinture) Rapport mutuel des clatrs , des denu-teintes et des ombres ; c’est l’aifide donner du brillant aux couleurs de toutes les masses ; et cet art consiste à associer au premier ton de chaque objet une nuance de demi-teinte plus considé- rable , c’est-à-dire , plus étendue que ce premier ton pe l’est lai-mëme , et à celle-ci pne masse de teintes infé- rieures en beauté et supérieures en volume. (Mosaïque) Ouvrages de rap- port; ce sont des ouvrages faits de plusieurs pièces demieire on de bois, de différentes couleurs dont oh forme des dessins, et des reméseñtations d'oiseaux, de feuiliages ef même de figures humaines. La mosaique, la marqueterie sont des ouvrages de èces de rapport. RAPPORTEUR , s. m. même gine que RAPPORT. ( Pratique ) Juge où conseiller 1 est chargé du rapport d’un procès. 6 Géom.) Rapporteur est aussi le nom d’un instrument dont les ar- penteurs se servent, ei par le moyen FR. A P 210 duquel ils rapportent et tracent sur le papier les angles qu’ils ont pris sur le terrein , avec le demi-cercle gra- phomètre ; ou Péquerre d’arpenteur, Cet instrument consiste en un limhe demi-circulaire, de cuivre , d'argent ou de corne, divisé en 180 degrés , et terminé par un diamètre au mi- lieu duquel il y a une petite entaille ou lèvre, appelée le centre du rap- porteur. RAPSODIE , ou plutot RHAP- SODIE #s. f. du grec 54710 (r'aplo), condre, ét d'édi (odé), piece de vers chantée : chants cousus en- semble. (Littéra. Les anciens appeloïent ainsi des espèces de pomes composés sur les évenemens remarquables, et que des rapsodes alloïent chanter de ville en ville pour gagner de Par- gent, On donna ensuitece nom aux morceaux détachés des poëmes d’Ho- mère , que les ransodes chantoïent en public, sur le th?ätre, dans les foires et les places publiques, et que les Grecs prenoient le plus grand plaisit à entendre. Parmi nous, le mot de rapsodie ve se prend qu’en mauvaise part et ne se dit que d’un mauvais ramas , soit de prose, soit de vers, RAPSODOMANTIE, s.f, du grec sadadia (rhapsédia ), assemblage ae vers, rapsodie, et de puavrsiæ ( manteia ), divination : divination par le moÿen d’un assemblage de vers. ( Divinat. ) Divination qui se faisoit en tirant au sort dans un -poëte, et prénant Pendroïit sur lequel on toimboit pour une prédiction de ce qu'on vouloit savoir. C’étoit ordinai- rement Homère où Virgile qu’on choisissoit pour cet effet; d’où Pon: a donné à cette sorte de divination , le nom de sortes Virgilianæ. RAPT,s. m. du lat. raplus , par- ticipe de rapio, enlever. ( Pratique ) Enlèvement. Ce te:mese dit principglement des voies de faif, ou des moyens de séduction dont on se sert pour ravir une fille à sés parens, Anisson distingue le rap£ de vivlence du rapt de séduction. * RARE , adj. du lat. rarus, qui nest pas commun, qui n’est pas or- dinaire, qui se trouve difliciiement. 220 RAS (Physique) X se dit d’un corps qui, pour un volume déterminé, contient moins de matière que n’en contient, sous le mème volume, un autre Corps auquel on le compare, Ainsi, quand un rayon de lumiere passe de l'air dans le verre, on dit que ce rayon passe d’un milieu rare dans un dense, parce qu’en effet, à volume égal, Pair contient moins de maticre que le verre. RAREFACTION , s. f. du latin rarus , et de facio, faire : faire rare , étendre davantage, éclaircir, dilater, (Physique) Action par laquelle un Corps acquiert un plus grand vo- lume sans augmenter en matière propre. : La principale cause de la raréfac- Lion des corps, est la chaleur ; mais les fluides élastiques se raréfient sans s’échauffer , et cela, toutes les fois qu’on leur permet d'occuper un plus grand espace, Ÿ7. DALAT'ATION. , A4 RARIFEUILLÉ, ÉE, adj. du lat. rarts , et de folium , feuille. (Bolan.) Portant peu de feuilles , et éloignées les unes des autres. RARIFLORE, adj. du lat. rarus, et de floss floris, fleur. (Botan.) Ayant peu de fleurs, dispersées, RAS, SE, adj. du lat. rasus ; il est de même que rats, le participe de raire, qui a le poil tendu jusqu’à la peau. (ré milit.) Rase campagne ; c’est une campagne fort plate, fort unie, et qui n’est coupée ni d’émi- nences , ni de vallées, nide bois, ni derivières. Les deux armées se bat- tirent en rase campagne. (Marine) Vaisseau ras ; Cest celui dont Pencastillage est peuélevé. Ras se dit aussi d’une sorte d’écueil ou danger. C’est une sorte de bancs de rochers sous l’eau ; à fleur d’eau, ou au ras de Peau, qui occupe en mer, au voisinage des côtes, une certaine étendue, et qui présente des dangers aux vaisseaux qui naviguent dans ces parages; tel est le ras des saints, dans la côte du: Finistère. Ras de courans , où ras de ma- rée ; C’est un courant rapide des eaux de la mer, dans un passage étroit, eutre des lerres ou des îles, dans une : passe où dans un cb on et en pleine mer même, dans certains parages. as de marée se dit aussi d’une élévation et d’un mouvement subit etextraordinaire , qui arrive passagè= rement aux eaux de la mer, se pro= longeant le long des cotes, et y fai- sant quelquelois beaucoup de rava- ges, ce qui est occasionné par quel- que dérangement dans le tems, par les sysigies et les équinoxes, ou par des tremblemens de terre, RASE , adj. du lat. rasus. (Marine) Vaisseau rasé ; c’est un vaisseau dont on a retanché la batterie supérieure, et qui ng plus que sa batterie basse de gros calibre, et des canons de moindre force, sur ce qui étoit ci-devant son second pont, dont on a fait des gaillards. Cette opération ne se fait guère qu’à de vieux vaisseaux qui ne peuvent plus porter toute leur artillerié , et qui deviennent ainsi semblables à des frégates, mais portant du canon de 36; ils ont alors plus d’élévation de batterie , sont«plus légers sur l’eau, et meilleurs voiliers. RATAFIAT , s. m. Terme in- dien. (Chimie, pharmacie) On donne ce nom à une foule de liqueurs alco- holisées, sucrées , et chargées des principes odoris ou sapides de plu- sieurs végétaux. Les ralafias se pré- parent de trois manières, ou par le mélange de sucs avec l’alcohol, ou per linfusion et la macération des substances dont on veut extraire les principes solubles, où par la distil- lation de l’alcohol sur des matières odorantes, RA'FE , s. f. d’une origine diffi- cile; sûivant Ménage , de Jecus ; je- coris, jecorala , et suivant d’au- tres , de sa ressemflance avec le corps d'un raë Anat.) Un des viscres du bas- ventre , dont l’usage n’est pas encore bien connu. RATIFICATION, s. f. du latin, raius, approuvé , et dago ; faire: Paction d'approuver , approbation. (Pratique et diplomatie) Con- formation ou approbation de ce qui a été fait, ou de ce que l’on a fait en noire nom , où lapprobation d’tin traité. Signer la rulificalion d’un “contrat, d’un traité. RAU RATION , s. f. de l'espagnol ra- cion, fait du lat. ratio. (-Ært milit.) Portion de pain ou de fourrage qui se distribue à cha- que homme de guerre. (Marine) Ration de mer, ralion de bord; Cest la portion réglée de vivres et de boisson qu’on distribue tous les jours à chacun des matelots pour leur subsistance. RATIONAL, s. m. du lat. ratio. (Hist. juive) Morceau d’étofle carré, de la grandeur de la main, que le grand'prêtre des Juifs portoit sur la poitrine. Les Hébreux Pappe- loient hoséhen, et les Grecs x6y10y ( logion ). (Hist. du bas-empire ) Rational est encore un nom*d’office, qui se trouve dans les inscriptions ancien- nes. C’est la même ehose que procu- reur. RATIONEL, ELLE, adj. du la- tn rationalis ,#ait de ratio. (Mathém.) Terme fort en usage dans plusieurs parties des mathéma- tiques, et qu’on emploie en plusieurs sens différens, (Astron.) Horizon rationel ou vrai; Cest celui dont le plan passe par le centre de la terre , et qui divise ‘par conséquent le globe en deux hé- misphères ou portions égales. Il est ainsi appelé, parce qu’on ne le con- çoit que par l’entendement . par op- position à l’horizon sensible ou ap- parent, qui est sensible à la vue. (Arithmét.) IVombre entier ra- tionel; c’est celui dont lunité est une partie aliquote. Ÿ. NOMBRE, ALIQUOTE. #. IVombre mixte rationel ; cest celui qui est composé d’un entier et d’une fraction , ou d’une unité et d’un nombre rompu. Quantité rationelle ; c’est une quantité commensurable avec son unité. Rapport rationel ; c’est celui dont les termes sont des quantités ratio- nelles. RAUCITE, s. f. du lat. raucilas, fait de raucus , enroué , rauque. (/Héd.) Rudesse, äpreté de la VOIx, Voix rauque ; c’est un son de voix altéré et désagréable, RAV 22r RAVALEMENT , s. m. de la particule réduplicative re, et du la- tin ad vallare, pour ad vallem ducere ; conduire dans la vallée, à val, en bas. 7. AVAIT. (Archit.) Ravalement se dit de la dernière façon qu’on fait à un mur, parce qu’on la commence par en haut , et qu’on la finit par en bas, Ravalement est encore, dans des pilastreset corps de maçonnerie et menuiserie , un petit renfoncement simple ou bordé d’une baguette c1 dun talon. ( Jardin.) Il se dit aussi d’une opération qui se pratique en recépant tout le vieux bois d’un arbre, dans le dessein de le rajeunir , en lui faisant pousser de nouveaux jets, ce qui les rend plus courts et plus bas, (_Agricull. ) Xl se dit encore d'une opération qui consiste à abaisser le cep de la vigne, et le coucher dans une fosse. (Musique instrument.) Les fac- teurs d'orgue et de clavecin’ ont adopté le mot de ravalement, pour désigner le clavier ou système, qui , au lieu de se borner à quatre octaves, comme le clavier ordinaire , s'étend à cinq. Ils appellent cela systéme à ravalement. (Marine) Ravalement se dit, en termes de marine, d’une partie du tillac ou pont supérieur, qui s’abaisse au dessous du niveau de lautre par- tie , afin de procurer aux chambres et aux logemens des officiers, une hauteur convenable, sans être obligé de relever autant les œuvres mortes. RAVELIN , s. m. de l’italien ri- vellino. (Art milit.) Ouvrage compris sous deux faces qui font un angle saillant. Il se met au devant d’une courtine ; pour couvrir les flancs op- posés des bastions voisins. Le mot de ravelin n’est en usage que parmi les ingénieurs. Les gens de guerre l’ap- pellent demi-lune. #oy. DEMI- LUNE. RAVIN , s. m. Corruption de Lavina. (Art milis.) Interruption de terre, faite par la chute d’un torrent, RAVINE , s. f., même origine que RAVIN. #5 22 RAY (Art milit. ) Endroit cavé par des débordemens de pluie, moins pro- fonds que ceux que l’on désigne par ravins. #7. RAVIN. RAVITAILLER , v. a. de la par- ticule ilérative re, et d’avitailler, dérivé du lat, victualia, pour vic- lus, necessaria, victuailles, vivres. (Art milit.) Remettre des vivres et des munitions dans une place. RAY-GRSSS. Mot anglois qui signifie littéralement, plante radiée, (-Agricull.) C'est le nom que les Anglois donnent à toutes les espèces de plantes graminées, qui servent à la nourriture des bestiaux/ et sur- tout à celles qui se cultivent pour cet 15age. Les agriculteurs francois ont res- treint l’usage de ce mot à l’avoine cievée et à l’ivraie vivace. RAYON , s. m. du lat. radio, radionis , augmentatif de radius. ( Optique) Trait de lumière, ou ligne de lumière, qu’on imagine pa tir d’un corps lumineux. Newton définit les rayons, les moindres parties de la lumière, soit qu’elles soient successives dans la méme ligue, ou contemporaines dans plusieurs, c’est-à-dire, que, selon ce philcsophe , un rayon de Jumiere est une suite de plusieurs corpuscules. en très-grand nombre, qui s’échappent des corps lumineux, et qui se suivent, pour ainsi dire, à la file et en ligne droite. Rayon direct; cest celui dont toutes les parties comprises entre Veil et l’objet lumineux, sont en ligne droite. Ce sont les propriétés de cette espèce de rayons qui font le sujet de l’optique proprement dite. Rayon rompu ; cest celui qui s’écaite de cette direction, ou qui se détourne de sa route; en pas- sant d’un milieu dans un autre. #7, REFRACTION. : Rayon réfléchi ; c’est celui qui, aprés avoir frappé la surface d’un corps, retourne en aærière. #7, RE- FLEXION. Rayon incident, celui qui tombe sur Le point @e réflexion ou de réfrac- tion. #7. INCIDENCE. … Rayons parallèles, ceux qui par- tent de divers points de Pobjet, con- R À Y servent toujours une égale distarice les uns des autres. ayons convergens, ceux qui, partant de divers points, concou- rent ou tendent vers un même objet,’ Rayons divergens , ceux qui, patant d’un point de lobjet, sé- cartent et s’éloignent les uns des autres, : Rayon commun ; c'estune ligne droite, tirée du point de rencontre des deux axes optiques, pan le mi- lieu de la ligne droite qui joint le centre des prunelles des deux yeux. (Perspective) Rayon principal ; c’est la distance de l'œil au plan vertical, (Géom.) Rayon se dit aussi du demi-diamètre d’un cercle , ou la li- gne tirée du centre à la circonférence, Ce rayon s'appelle en trigonomé-" trie, sinus Lolal. F. SENUS. (Mécan.) Rayon se dit encore des rais d’une roue , parce qu’ils sor- tent du moyeu en fgrme de rayons. ( Géom. prat.) Rayon visuel ; C’est, dans l’art de lever les plans, la ligne droite suivant laquelle l’œil se. dirige en visant sur un objet quel- conque, au travers des pinnules d’une alidade. La ligne de foi de cet ins- trument représente la direction du rayon sux une planchette ou sus‘un demi-cercle. (Vivellement) Rayon visuel se dit, dans l'opération d’un nivel- lement, quand, vous mettant à trois ou quatre pieds de distance du ni- veau, vous posez l’œil et vous vous alignez sur la surface de la liqueur colorée comprise dans lestrois fioles , ce qui dirige votre rayon visuel, et forme une Hgne de mire, pour poser an jalon ou une perche à quel- que distance. (Astron,) Rayon astronomique ; c’est le nom d’un instrument ancien nommé aussi ARBALETE, #7. ce mot. \ Rayon vecteur; Cest la ligne droite qui va du foyer d’une ellipse à un point de la circonférence, ou du centre du soleil au centre de la planète; on l’appelle vecteur parce au’on le conçoit comme portant la planète à une de ses extrémités, tandis qu’il tourne sur l’autre .ex- trémité, :en décrivant des aires éga- les, cn temsrégaux. \ REA" RE, s. m. (Musique) SyNabe par laquelle on solfie la seconde note de la gam- : me. Cette note, au naturel, Sex- prime par la lettre D. RÉACTIF, adj. composé de la particule itérative re, et de 450, agir : qui a de la réaction. #7, REAC- TION. ( Chimie) Réactifs se dit des ma- titres que l’on emploie dans lana- ° lyse, pour reconnoitre les principes du corps soumis à cette opération. RÉACTION , sf. de la particule itérative re, et du lat. ago, agir. (Physique) Action d'un corps sur en autre corps, qui le choque ou qui le comprime. Cette action con- somme toujours une partie de Îa force du corps qui choque ou qui comprime, et cette partie consommée est égale à la réaction. C’est pour cela que l’on dit que la réaction estégule à l'action ou à la com- pression, C’étoit un axiôme dans les écoles, qu’il ny a point d’action sans reac- L'on ; mais on ignoroit que la réac- lion est toujours égale à laction. C'est Newton qui a fait le premier cette remarque , et qui nous à appris que les actions de deux corps qui se heurtent l’un l’autre , sont exacte- ment égales, mais $’exercenten sens contraire, ou, ce quiest la même chose, que l’action et la réaction de deux corps lun sur l’autre, produi- sent des changemens égaux sur fous les deux, et que ces changemens sont dirigés en sens contraires. 7 REAJOURNEMENT , s. m. de la particule itérative re, et. d’A- JOURNEMENT. 7, ce mot. ( Pratique ) Second ajournement que l’on donne à ceux qui n’ont point comparu sur le premier. REAL , LE, adj. et s. emprunté de Pespagnol. (Marine) Ce terme étoit d’usage anciennement pour désigner la print cipale des galères du roi. La galère réale , ou simplement la réale. (Monnoie ) Réal on réale se dit aussi d’une monnoie d’Espagne. Il y a le réal de veillon ou de cuivre. et le réal de la pluta ou d'argent, ” RE DB 225 REALGAR ou REALGAL, S. In. Mot arabe, 3 ( Minéral.) Mine sulfureuse d’ar- senic, On Pappeloit autrefois or pi- ment. On le nomme maintenant oxide d’arsenic sulfuré rouge. Le réalzur est rouge, quelquefois orangé, translucide , électrique par frottement , volatil au feu, et répan- dant'une odeur d’ail et de soufre. Il sert quelquefois à la teinture, REALISER, v. a. du lat. barb. realitas , existence effective, chose réelle , par opposition à apparence; rendre réel , effectuer. (Pratique) Réaliser des offres en justice ; c’est faire des offres à deniers découverts, et à l’audience, partie présente ou dûment appelée , à l’etfet de constater le refus du créan- cier , et se faire adjuger les conclu- sions qu’on a prises. REATTRACTION, s. f, de la particule itérative re, et d'AT- TRACTION. Poy, ce mot. . (Physique) Réaltraction électri- que; cest l’action d’un corps ac- tuellement électrique , par laquelle il attire de nouveau un corps qu’il avoit déjà attiré, mais oi) avoit ensuite repoussé. REATUS. Mot latin formé "de reus, accusé, coupable. - «( Pralique) Reatu; in realu, ex- pression latine qui a passé dans no- tre langue, dans cette phrase : étre in realu , pour dire être accusé et prévenu d’un crime. REBELLION , s. f. du latin rebellium , fait de retro, en amitre ,# ei de bello ou Lellor, faire la guerre, se révolter : révolte , soulèvement. ( Pratique ) Rébellion à Justice; c’est une opposition faite avec force et violence à l’exécution des mande- mens , jugemens , et autres actes émanés des tribunaux de la justice. REBROUSSEMENT , s. m. du latin barbare rebrossare ou rever- sare , corruption de revertere, re- tourner. ( Géornétrie ) Rebroussement des courbes ; c’est la même chose que l’on appelle en latin //exus con- trarius , flexion contraire. Dans une ligne courbe , partie concave , partie convexe, le point qui sépare la par- RENE tie concave de la partie convexe , ou qui termine Pune et sert de commen- cement à l’autre, est appelé le point d'inflexion ; et l’on appelle point de rebroussement celui où la cour- be retourne en arrière. #’oy. IN- FLEXION. REBUS, s. m., ou rebus de Pi- cardie, de ce qu'anciennement en Picardie, les clercs de la basoche faisoient tous les ans, au carnaval , certains hbelles qu’ils appeloient de REBUS quæ geruntur, libelles de ce qui se passe dans la ville. (Lillérature) On entend mainte- nant par rebus un jeu d'esprit qui consiste en allusions, en équivoques, et qui exprime quelque chose par des mats et par des figures prises en un autre sens que celui qui leur est naturel, RECAPITULATION, s.f. de la particule itérative re , et de capilu- lum , chapitre. Répétition som- maire des principaux points , cha- pitres , etc. , d’un ouvrage. RECELER , v. a. du latin retro, en arrikre, et de celo, cacher. (Pratique) Garder une chose volée, ou la soustraire aux yeux de la justice. "RECENSEMENT , s. m. de la particule itéraiive re , et de censeo, dans le sens de compter, supputeg. Commerce ) Nouvelle vérifica- tion de marchandises, soit de leur qualité , soit de leur quantité, soit de leur poids. (Statistique ) Vérification des individus exisianst dans un pays, pour en connoifre la population. RÉCÉPER , v. a. dérigé de cip- pus, CEp, pieux. ( Agricult. ) Tailler une vigne jusqu’au pied, en coupant tous les sarmens. Récéper se dit aussi des bois taillis qu’on coupe par le pied, afin qu'ils oussent mieux. (Architect. hgdraul.) Récéper Les pieux ; c'est les enfoncer dans la terre , et les mettre de niveau avec une scie, ; RÉCÉPISSE, s. m. Mot pure- ment latin qui signifie avoir recu , et quiest démeuré dans la pratique, 224 RE C parce qu'autrefois toutes les expé- ditions se faisoient en latin. (Pratique ) Acte sous seing privé par lequel un procureur , un avoué, reconnoit avoir reçu en communi- calion Jes titres et autres pièces énoncées dans sa reconnoissance. Récépissé se dit aussi d’une sim- ple reconnoissance qu'un trésorier ou caissier donne pour le moment des sommes qu’il reçoit. RÉCEPTACLE , s. m. du latin receplaculum , fait de receplo , ve- tirer, donner asyle : lieu où se ras- semblent plusieurs choses de divers endroits. (Hydraul, ) Réceptacle se dit d'un bassin où plusieurs canaux d’a- queducs ou tuyaux de conduits vien- nent se rendre, pour ètre ensuite distribués en d’autres conduits. On nomme aussi cette espèce de réser- : voir, conserve. ( Botan. ) Réceptacle dans le système de Linné s'entend du fond du calice où est fixé Povaire, éta- mine, corolle insérée au récepla- cle. RECEPTION, s. f. du latin re- cipio, réceplum , recevoir: Paction de recevoir, et quelquefois la ma- nière de recevoir. ( Pratique ) Réception de cau- Lion ; admission faite par le juge d’une caution ordonnée en juge- ment. RÉCESSUS , s. m. /. RECEZ. RECETTE, s. f. du latin recep- La, fait de recipio, recevoir: ce qui est reçu en argent ou autrement. ( Finances ) Recelte se dit du re- couvrement , de l’action de recevoir, de recouvrer ce, qui est dû , soit en deniers, soit en denrée, I se dit aussi du lieu, du bureau où l’on recoit. ‘ Il se dit encore du chapitre d’un compte qui contient les sommes re- çues par le comptable, (Héd.) Recettese dit aussi de la composition de certaines drogues , ou de la description d’un remède , avec certaines règles pour les pré- parer selon l’art. . RECEZ , s. m. Corruption du la- tin recessus, fait de recedere, se retirer, ; (Hist, REC (His. de l'empire d'Ailem.) Recueil ou cahier des délibérations d’une diète. À la fin des diètes, et avant que de se retirer, on ramasse toutes les délibérations qu’on y a prises, et on les rédige par écrit. Cet acte qui les contient est ce qui s’ap- pelle recez ou recessus , parce qu’il se fait lorsqu'on est sur le point de se retirer. RECHANGE , s. m. de la parti- cule itérative re, et de l'italien cam- bio , troc, mutation. ( Commerce) Rechange est, en termes de commerce, le prix d’un nouveau change dû après le protét d’une lettre. s ( Marine ) Rechanges se dit de toutes les manœuvres, voiles, ver- gues, cordages, poules, et autres effets et munitions qu’on met en réserve , et qu'on embarque de sur- plus pour servir à remplacer , en cas 1 d’accident , ceux qui sont en place. RECHERCHE , 5. f. de la parti- cule itérative re , et du latin crrcare, aller en tournant : action de xe- chercher, perquisition. ( Musique) Espèce de prélude ou de fantaisie sur l’orgue ou sur le clavecin , dans laquelle le musicien affecte de rechercher et de 1assem- bler les principaux traits d’harmo- nie et de chant qui viennent d’etre exécutés où qui vont Pêtre dans un concert, Cela se fait ordinairement sur-le-champ , sans préparation , et demande, par conséquent, beau- coup d’habileté. Les Italiens appellent encore re- cherches ou cadences ces points d’orgues que le chanteur se donne la liberté de faire sur certaines notes de sa partie, suspendant la mesure, parcourant les diverses cordes du mode , et même en sortant quelque- fois selon les idées de son génie et les routes de son gosier, tandis que tout l’accompagnement s’arrête, jus- qu'à ce qu’il lui plaise de finir. RECHERCHE, part. de recher- cher , mème ovigine que RECHER- CHE. , (Peinture) Ce mot se prend or- dinairement en mauvaise part; et quand on dit qu'un artiste a des atti- tudes , des grâces , une couleur , des tons recherchés, on entend qu'il Tôme IL. REC 225 s’est donné beaucoup de peine à trouver de belles attitudes, de la grâce, une bonne couleur , de beaux tons , et qu’il n’a que médiocrement réussi. RECHUTE, s, f. de la particule itérative re, et de cheoïr, en latin cadere , dont on a fait d’abord caër et choir : seconde chute, nouvelle chute, (Med. ) T1 se dit au figuré du retour d’une maladie dont on n’étoit pas bien guéri. ( Art. nuit. ) Rechute, se dit aussi d’une élévation de rempart plus haute dans les endroits où il se trouve commandé, RECIPE, s. m. mot lat. qui si- gnifie prenez. (Heëd, ) Ordonnance ou formule qui contient le remède que doit pren- dre un malade ; on la nomme ainsi, parce qu’elle commence par ce mot latin , que les médecins abrègent et marquent par un R tranché ainsi H. RECIPIANGLE , s. m. du latin recipiangulur , formé de recipio , recevoir, retenir , et d’angulus : ce qui retient les angles. ( Géom. prat. ) Instrument qui sert à prendre des angles, et qui est principalement d'usage pour lever des plans. Le récipiangle est fait ordinaire- ment en forme d’équerre et de beu- veau , et composé de deux branches qui se meuvent autour d’un clou qui les assemble, RECIPIENT , s. m. du lat. reci- pio , recevoir. ( Chimie) Les récipiens sont des vases dont on se sert dans les distil- lations à la cornue pour en recevoir les gaz qui s’échappent, et les liquides qui distillent. Ces instramens sont , ou des bal- lons , ou des flacons , ordinairement adaptés au col ou au bec des cornues, alambics et autres vaisseaux distil- latoires, Les récipiens sont ordinairement de verre , afin que lon puisse voir si la distillation va comme elle doit aller, et s’il est besoin d'augmenter ou de diminuer le feu pour accélérer ou retarder Popération. Récipient florentin ; c’est un vase employé dans les distillations de 1% 226 REY C substances qui doivent fournir de l'huile volatil : telles sont les roses , la menthe, la fleur d'orange , etc. Ce vase est fait comme une poire, du bas duquel part un siphon qui remonte jusqu'à son ouverture sûpé- rieure , et làse courbe comme le cou d'un cygne. Quand ce vase est plein d’eau distillée fournie par Falambic, Vhuile essentielle se rassemble à sa surface , et toute Peau surabondänte one par le siphon dans un autre réci- ien£ sans entrainer l'huile avecelle, ( Physique) On appelle récipient en termes de physique, un vase de verre fait en forme de voûte que l’on met sur la platine d’une machine vneumatique, afin d’en faire sortir Par qui y est contenu , et de faire par -là ce qu'on appelle le wide. On donne à ces vases la forme de voûte dans leur partie supérieure , ét celle de cylindre dans le reste de leur longueur , afin de les mettre à Vabri d’ètre écrasés par la pression extérieure de Vair , qui vient de son poids. RECIPROCATION, s. f. du lat. reciproco, renvoyer, faire retourner sur ses pas. ( Physique ) Réciprocation de due à on appelle ainsi un petit mouvement presque insensible de libration ou d’oscillation , que doit avoir, suivant quelques philosophes, un Jong pendale attaché fixement à un plancher, et quon y laisse en repos ; ce mouvement n’a pas lieu suivant M. fouguer. RECIPROQUE , adj. même ori- gine que RECIPROCATION, (#f. ce mot) : MUTUEL. ( Grammaire ) Verbes récipro- ques; ce sont ceux qui signifient l’action de deux ou plusieurs sujets qui agissent Pun sur l’autre, soit directement, comme quand on dit, ils se flattent mutuellement, soit indirectement, comme quand on dit, iis se donnent réciproquement des éloges peu mérites. ( Logique ) Propositions réci- proques ; ce sont celles dans les- quelles le sujet de la première de- vient Pattribut de la seconde , -et ré- ciproquement. Ces deux propositions, L'homme estun animal raisonna- ble, l’ünimal raisonnable est un fomme , sont réciproques. RE C ( Géom. ) Figures réciproques ; ce sont les figures dont les cotés se peuvent comparer de telle manitre que lPantécédent d’une raison et le conséquent de autre se trouvent dans li mème figure. Par exemple, si la base d’un rectangle est à ja base d’un autre rectangle, comme la hauteur du second est à la hauteur du premier, ces rectangles sont dits récIplOGUES , d'où il suit que les deux rectangles sont égaux, ( Arithmét. ) Proportion réci- proque ; c’est ceile dont le qua- trième nombre est moindre que ie second, en même raison que le troi- sième est moindre que le premier, et vice versa. La proportion réci- proques'appeille plus communémert raison inverse. VW. RAISON, IN- VERSE. C’est là le fondement de la règle de trois inverse. . RECIT , s. m. du lat. recitare : relation, narration, ( Art dramat. ) Récil, se dit en parlant d’une pièce de théâtre , de la narration détaillée d'un évenement important qui vient de se passer. Cet acteur est bon pour les récits. ( Musique ) Récit se dit.en géné- ral de tout ce qui se chante à voix seule. On dit un récit de basse , un récit de haute-contre ; ce mot s’ap- plique même en ce sens aux instru- mens. On dit un récit. de violon, un récit de flûte, de haut-bois; en ua mot, réciler, c’est chanter ou jouer seul une partie quelconque, par op- position au chœur et à la symphon:e en général, où plusieurs chantent et jouent la même partie à l'unisson. Récit se dit encore de la partie où règne le sujet principal, et dont toutes les autres ne sont que Paccom- pésnement. C’est de ià qu’on appelle partie récilante , celle qui se chante par une seule voix ou qui se joie par un seul mstrument. RECITA'PEF , s. m. même ori- -gine.que RECIT , mais pris immé- diatement de l’italien recitalivo. ( Musique ) Discours récité d’un ton musical ét harmonieux ; c’est une manière de chant qui approche beaucoup de la PAS te une déclama- tion en musique, dans laquelle le ‘musicien doit imiter, autant qu’il REC est possible, les infiexions de voix du ééclamateur. Ce chant est appelé récitalif, parce qu'il s'applique à la narration , au reécil, et qu’on s’en sert dans le dialogue dramatique. Récitatif accompagné ; C'est ce- lui auquel, outre la basse-continue , on ajoute un accompagnement de violons. Cet accompagnement est or- dintirement formé de longues notes soutenues sur des mesures entières. Éiécitatif mesure ; cette expres- sion s'applique au récila!if dinaire, lorsqu’il se change tout-à-coup en chant , et prend de la mesure et de Ja mélodie ; ce qui se marqueen écri- vant sur les.parties à lempo ou 4 battuta. Récitalif oblige; c’est celui qi, entremèlé de ritotnelles et de traits de symphonie, oblige pour ainsi dire le recitanit et l'orchestre l’un envers Pautre , en sorte qu’ils iviventgf attentifs et s'attendre mutuellement. Ces passages alterratifs de récitatif et de mélodie , revetus de tout l’é- clat de Porchestre , sont ce qu'il y a de plus touchant, de plus ravissant, de plus énergique dans la musique 1noderne, RECLAMATION , s.f. du la- tin retro, en arriere , à rebours , con- tre, et de clamo , crier : Paction de crier contre , de remaiquer, de s’op- poser, de réclamer. ( Pralique ) Réclumer contre un acte; c’est faire des protestations contre. RÉCLAME , sf. même origine que RECLAMATION. ( Imprimerie) On appelle ainsi, en termes d'imprimerie , le mot qui se trouve au bas de la page verso, et qui est le mème que celui qui commence la page suivante. La réclame ne se place ordinaire- ment qu’à la fin de chaque cabier, quand Ja feuille est parlagée en plu- sieurs cahiers ; mais foujours au bas de la &ernière page de la feuille, La réclame facilite le travail du relieur , et sert à rectifer les erreurs qu pourroient se trouver par hasard dans les SIGNATURES. ( Foy. ce mot. ) La réclame a été en usage en Htalie , dès 1468 ; mais on ne s'en REC 227 est servi en France que vers l’an 1520. Les réclames datent du onzième siècle , dans les manuscrits. L'usage en est aujourd’hui assez générale- ment réformé. (Fauconnerie) Réclame est aussi un signe dont on se sert pour faire revenir loiseau. RECLINAISON , s. m. du latin reclino , pencher. ( Gnomon.) Réclinaison d'un plan ; cest le nombre de degrés dont le plan dun cadran s’éloigne d’un plan exactement vertical, c’est- à-dne du zénith. La réclinaison est le complément de Pinclinaison, Cadran réclinant; c’est un ca- dran dont le plan s'éloigne de la ligne verticale perpendiculaire ou du zénith. Cadran réclinantet déclinant ; c’est un cadran qui n’est ni vertical, ni opposé directement au midi on aux points cardinaux, ni dans la düection d’aucen de ces points, Quand la réclinaison est égale à la hauteur du pole, et que le cadran ne décline point, le cadran se nom- ane équinoxial. s RECLINE, LE , adj. même ori- gine que RECLINAISON. ( Bot. ) Ramean outige réclinée ; c’est un rameau ou tige dres:é et ré- ms, brusquement et roidenrent ëa auf, RECOLEMENT , s. m. de la particule lat. itérative 7e , et de colo , cultiver , examiner; cultiver, examiner une seconde fois. ( Pratique ) Répétition de la dé- position d’un témoin, faite au té- moin même, pour savoir de lui et par sa bouche, si, après avoir en tendu la déposition qu’il a faite , 51 veut y persister , y ajouter ou dimi- nué£r. | “Récolement d'inventaire ; C'est la vérification qu’on fait desmeubles, ou papiers qui sont ep,nature , sur Poriginal de lPinventaïe, qui en avoit été fait quelque teins aupara- vant, RECOMMANDARESSE, s. f. de la particule itérativere , et du latin commendo , confier , prier d’avoir soin ; recoguusüder. P 2 228 ; HRYEAC (Economie polit. ) C’est le nom que l’on a donné , à Paris, à des femmes préposées pour tenir des bureaux d’adresse , où lon va cher- cher des nourrices. RECOMMANDATION , s.f. même origine que RECOMMAN- DARESSE : action de recom- mander. ( Commerce ) Recommanda- tion , en termes de jurisprudence du commerce , signifie Pacte par le- quel un nouveau créancier fait con- noitre qu’un détenu pour dettes est aussi son débiteur. La recommanda- tion est l’image de l’incarcération ; et le créancier recommandaluire est obligé d'observer, à l’égard du débiteur recommandé , les mêmes formalités que celui à la requête du- quel il a été emprisonné. RECOMPENSE , s. f. de la par- ticule itérative re , et de compenso, égaler ; mettre dans la balance , compenser , récompenser ; traite- ment fait en compensation , en pro- portion du mérite d’une action. ( Pratique ) I se dit du dédom- magement ou de l’indemnité qui est due à un des conjoints communs en biens, par celui qui a profité des deniers de la communauté, RECOMPOSER , v. ac. de la particule itérative re, et de con1- pono , composer ; composer une se- conde fois. ( Chimie ) Recomposer ; c’est séunir les parties d’un corps qui avoient élé séparées par quelques opérations chimiques. ( Botan.) Feuilles recomposées ; on appelle ainsi les feuilles qui sont composées deux fois, c'est-à-dire, qui ont 10, un étiole commun , 20, des pétioles immédiats, et 50, des pétioles propres quand elles ne sont pas rétrécies en pétioles. Les feuilles surcomposées sont encore plus di- visées ; elles sont couiposées plus de deux fois. REÉCONDUCTION , s. f. de la articuleitérative re , et de conduco, ouer ; prendre à louage. Pratique ) Continuation ou re- nouvellement d’un louage ou d’un bail. RECONNOIÏSSANCE , s. f. de la R EC particule itérative re, et de cognosco, connoitre : connoitre une seconde fois, se remettre dans Pesprit ; action par laquelle en se remettant l’idée de quelque personne ou de quelque chose, on la reconnoit pour ce qw’elle est. ( Pratique) Reconnoïssance se diten général d’un acte par lequel on reconnoit que lon doit quelque chose ou que l’on en est chargé. Reconnoissance d'écriture ; c’est la vérification qui se fait d’une écri- ture privée qui est déniée. (Art milit.) Faire la reconnois- sance dune place, d’un poste, d’un camp, des environs, etc., c’est en faire le tour, et remarquer avec soïn les avantages et les défauts de Pas- siette d’une place, d’un camp, et de sa fortification, ( Marine) Reconnoiïssance, en : de mer , est l’action de recon- re un vaisseau ; c’est-à-dire , de s'en approcher pour l'examiner , et savoir de queile force il est, de quelle valeur, Dans une escadre ou armée navale , le commandant fait signal à une ou plusieurs frégates d’aller re- connoître les vaisseaux inconnus qui se trouvent à vue. Faire la reconnoissance d'une lerre ; c’est observer sa situation et ses formes , afin de savoir quelle elle est lorsqu'on revient de voyage. Reconncissance pris absolument, sedit d’un objet remarquable à terre par le moyen duquel on distingue ou reconnoît facilement le lieu où l’on se trouve sur une cote, lorsqu'on vient de la mer. Par exemple, la tour de Pile d'Ouessant est une belle reconnoëssance, lorsqu'on vient à Brest. Signaux de reconnoissance ; c’est une suite de signaux recipro- ques, donnés en fems de guerre à tous les vaisseaux d’une nation pour pouvoir , lorsqu'ils se rencontrent en mer, se reconnoitre pour amis , et ne pas se compromettre avec un ennemi de force supérieure. (Art dramal.) Keconnoissances dans la poësie dramatique , se dit, lorsque par quelqu’évenement ‘1m- prévu, on vient à reconnoitre une personne dont on avoit jusques-là ignoré le nom, où la fortune, ou la REC qualité. La plus belle de toutes les reconnoissances est celle qui se trouve avec la péripélie , c’est-à-dire, qui produit Re dans les principaux personnages le change- ment de fortune qui fait le dénoue- ment et lachèvement de la pivce. On n’a point mis sur le théâtre de plus belle reconnoissance que celle d'Œdipe dans Sophocle. ( Commerce ) Reconnoissance est encore, parnui les négocians , une espèce d'inventaire qu’ils font une eu deux fois l’année de toutes leurs ailaires en général. RECONSTITUTION , s. £. de la particule itérative re , et du latin constituo , établir, mettre, poser. (Pratique ) Nouvelle constitution faite à prix d’argent avec déclaration d'emploi affecté par le mème acte. RECONVENTION , s. f. de la particule itérative re, et de con- ventio , traité , contrat : nouveau contrat. É ( Pratique) Nouvelle convention, nouveau marché. Réconvention se dit aussi de l’ac- tion par laquelle on demande à celui qui demandoit. RECORDER , v. a. du latin re- cordart , se souvenir, être témoin. ( Praiique) Ezxploils recordés ; on appelle ainsi les exploits dans les- quels l'huissier doit etre assisté de deux témoins, Une saisie doit étre précédée d'un commandement re- corde. De recorder on a fait recors pour désigner ceux qui assistent les ser- gens pour leur servir de témoins, ou pour leur prèter main-forte en cas de besoin. RECOURS, s. m. de recourir, formé de la particule itérative re : et de curro , courir. ( Pratique ) Droit de reprise , action qu’on peut avoir en dédom- magement contre quelqu'un. RECOUSSE , s. f. de recourre , anciennement recourir , pour recou- vrer, délivrer : Paction de recouvrer quelque chose, de délivrer, de re- prendre des choses enlevées | emme- uées de force. ( Marine ) I se dit, en termes de commerce maritime, d’un vaisseau 4 . REC 220 repris sur les ennemis, Lorsque la reprise est faite dans les 24 heures après le moment de ia prise, le vais- seau est restitué au propriétaire , moyennant un cerfain droit de re- cousse ou de reprise, qui est ordi- nairement d’un tiers de la valeur, S’il s’est écoulé plus de 24 heures, le bâtiment appartient aux preneurs comme une prise faite sur l'ennemi. RECREANCE, s. f, du latin re- credo, formé de la particule itéra- tive re ,et de credo , confier , prêter : Paction de confier de nouveau. ( Pratique ) Action en récréan- ce ; cest une action possessoire par laquelle on demande que cette jouissance nous soit accordée pro- visionnellement, ( Diplomatie \ Lettres de ré- crearice ; ce sont des lettres qu'un prince envoie à son ambassadeur, pour les présenter au prince d’auprès duquel il le rappelle ; ou des lettres que ce prince donne à un ambassa- deur , afin qu’il les rende à son retour a prince qui le rappelle; ou encore de nouvelles lettres qu’un prince en- voie à son ambassadeur, auprès d’un autre prince , lorsque des circons- tances particulières ,; comme des changémens dans la forme du gou- vernement, ont rendu les premières inconvenantes, RECREMENT , s, m. du latin recrementum , proprement les or- dures qui sortent du blé , lorsqu'on le nettoie, ) (/Héd.) Par récrémens on entend des sucs qui se s’parent de la masse du sang pour étre employés à quel- qu'usige , comme Ja bile, la semen- ce , etc., en quoi ils different des excrémens qui s’en séparent pour être expulsés. LA ’ RECREPIR , v. a, de la particule iférative re, et du latin crispire, enduire. (Archit.) Enduire de nouveau une muraille de chaux et de sable. RECRIMINATION, s. f. du lat, retro , contre , à rebours, et de cri- mirlor , aCCUSEr. ( Pratique) Accuation intentée postérieurement pur l'accusé contre son accusateur , soit sur le même fait, soit sur un autre. 230 RE C RECRUTER, v. a. Terme em- pruuté des. Hollandoiïs, (Arkmilit.) Vaire des levées de soldats pour fortifier des troupes qui sont sur pied. RECTANGLE, s. m. et adj. du lot. rectus, droit, et d'argulus , angle : à angle droit. ( Geom.) Un rectangle que Yon appeleencore carré longet oblong, est une figure rectiligne de quatre cotés, dont les côtés opposés sont égaux , et dont tous les angles sont droits; Ou bien un rectangle est un pa- vallélogamme dont les cotés sont inésaux, mais quia tous ses angles droits. Rectangle se dit aussi adjective- ment. Triangle rectangle ; cest celui qui a un angle droit ou égal à 00 degrés. Il ne peut y avoir qu’un angle droit dans un triangle rectiligne, ce qui fait qu’un triangle rectangle ne sauroit être équilatéral. RECTANGULAIRE, adj, même origine que RECT ANGLE. ( Géom. ) Il se dit des figures et des solides qui ont un ou plusieurs angles droits. Tels sont les carrés , les rectangles , et les triangles rec- tangles ; parmi les figures planes , Jes cubes , les parallélipipèdes, etc. parmi les solides. Lesanciens entendoient par scc- iton rectangulaire du cone , ce que nous appelons aujourd’hui parabole, parce qu'avant Appollonius, on ne considéroit cette section conique que dans un cône, dont la section par Vaxe formoit un triangle rectangle au sommet du cône. Delà vient qu'Archimède a intitulé son livre de la quadrature de la parabole, de rectanguli coni sectione. RECTEUR , adj. et s. du lat. reclor, fait de rego , rectum, végir, gouverner, ( Chimie ) Esprit recteur; cest ainsi que les anciens chimistes ap- peloient l’esprit volatil des plantes ; 1e les chimistes modernes appel- lent AROME, #7, ce mot. RECTIFICATION , s, f. du lat. rectus, droit, éb de facio, fane:, rendre : action ae rendre droit, de redresser. RE €C ( Geom. ) Rectification d'une courbe ; c’est lat de trouver une ligne droite égale en longueur à cette courbe, La rectificalion des courbes est une branche de la géométrie com posée, dans laquelle on appercoit sensiblement: l’usage du calcul in- tégral ou de la méthode inverse des fluxions ; car, puisqu'on peut re- garder une ligne courbe comme com- posée d'une infinité de lignes droites infiniment petites, en trouvant la valeur d’une de ces lignes par le calcul différentiel , leur somme trou- vée par le calcul intégral donnera la longueur de la courbe. ( Chimie) Rectification, en ter- mes de chimie ,est une distillation réitérée , par le moyen de laquelie on purifie les liqueurs spiritueuses, telles que l’eau vulnéraire spiri- tueuse, l’alcohol, etc. La Rectlificalion est encore em- ployée dans la fabrication des diffé- rens éthers, et de certaines huiles végétales, pour les obtenir plus pures. RECTIFIER . v. a même ori- gine que RECTIFICATION : re- dresser. (Astronomie ) Rectifier le globe ou la sphère; Cest ajuster et dis- poser le globe ou la sphère pour la solution d’un probléme. La première opération consiste à élever le pole au dessus de l'horizon de la quantité convenable; par exem- ple, de 49 degrés à Paris: on cher- che ensuite le lieu du soleil dans l'écliptique , par le moyen du cercle des mois et du cercle des signes qui sont sur l’horizon ; ensuite on porte le lieu du soleil ainsi trouvé sous le méridien immobile du globe ; on place l'index des heures exactement sur midi, on dispose le quart de cercle de hauteur, sil le faut , de manière qu'une des extrémités de ce quart de cercle soit fixé au zénith, et que l’autre parvienne jusqu'à Pho- rizon , en sorte qu’on puisse le faire tourner par une de ses extrémités , tandis que l’autre demeure fixé au zénith. Toutes ces opérations sont com- prises dans le mot rectifier le glole ; quand cela est fait, le globe céleste REC représente la véritable position. des cieux pour le midi du jeur proposé, ou pour toute autre heure , si Pon fait tourner le globe jusqu’à ce que l'index soit sur l’heuxe donnée. RECTILIGNE . adj. du lat. rec- tus , droit , et de linea, ligne. ( Géom. ) Il se dit des figures dont le périmètre est composé de lignes aroiïtes, RECTIUSCULE , adj. du lat. moderne recliusculus, diminutif de reclus , droit. à ( Botan. ) Presque droit. RECTO , s. m. Terme émprunté du latin. (Imprimerie) Recto se dit de la première page d’un feuillet, celle qui se présente d’abord à la droite du lecteur : recto est opposé à verso, qui est la page qu’on trouve après avoir tourné le feuillet, Ces déno- minations viennent de ce qu’autre- fois chaque feuillet n’avoit qu’un chiffre à la première des deux pages ; aussi disoit-on , après avoir cité un passage de quelqu’ouvrage , qu’il se trouvoit à la page 3€., recto ou verso. RECTUM, s. m. Terme em- pruté du lat, qui signifie droit. ( Anatomie ) Les anatomistes ont conservé ce mot en françois pour désigner le dernier de tous les in- testins, à cause de sa situation , se- lon laquelle étant vu de front ou directement en devant , il paroïît des- cendre tout droit depuis ke vertè- bres des lombes, devant la face in- terne ou antérieure de Pos sacrum , jusques vers l'extrémité dun coccyx , où 11 se termine et forme ce qu’on appelle anus. - RECUEIL, s. m. de la particule réduplicative re, et de colligo , cueillir. | (Litiérat.) Amas, assemblage de divers ouvrages, compilés ou reliés ensemble, Recueil ss poésie, de pièces d'éloquence. RECUIRE,, v. a. de la particule itérative re, et de coguo, cuire: cuire une seconde fois. ( Technol,) Ilse dit dans un grand nombre darts dans lesquels on remet Fouvrage au feu, pour sa perfection et sa conservation, pour y donner REED 23% une plus grande solidité. On recuiF le verre soufflé et faconné , pour éviter qu’il ne se fende. On recuit les hmes , kes buw- xins , etc. après les avoir trempés, On recuit le fer forgé, pour la convertir en acier. RECUL , s. m. de reculer, com- posé de la particule re, en awitre, àrebours, et de culare, fait de eulus, cul : le mouvement d’une chose qui recule. (Ærtillerie) Recul du canon; c’est un mouvement en arrière, causé par l’action de la poudre , qui, en s’enflammant, agit d’abord éga- lement sur toutes les parties intérieu- res de la chambre, ce qw’elle ne peut faire sans donner un petit mouve- ment à la pièce, de tout sens. RECURRENT , TE, adj. du la- tin recurro , formé de la particule re , et de Curro , courir : courir une seconde fois, revenir sur ses pas en courant, ( Anat.) Artères récurrentes ; ce sont des branches de la cubitale et de la radiale, qui se rendent de bas en haut , autour des condyles de lPhumérus. {Verfs récurrens : la huitième paire, parvenue dans la poitrine, produit de chaque coté un nerf très- remarquable , dont celui qui naît du coté droit, embrasse l’artère soucla- viere, en manière d’anse ou d’échar- pe, pendant que celui du coté gau- che fait la même chose à la crosse de Paorte. .( Mathémat. ) Récurrente ; +. SERIE. RECUSATION , s. f. du latin recuso , refuser , récuser. ( Pratique ) Exception par la- quelle on refuse de reconnoitre, on récuse un juge, un expert, un témoin, un juré, etc. REDACTION , s. f. du latin redigo, reduclum , réduire. le ) Action par laquelle on rédige un ouvrage, c’est-à-dire , per laquelle on le réduit en ordre, sous une forme plus claireetplusabrégée, REDAN , ou REDENT , s. m. contraction du latin recedens, de de recedo , se retirer, rentrer. (Art milit.) Redans où ouvra- ges à scie ; ce sont des lignes ou des faces qui forment des angles ren- RE D | trans et sortans, pour se flanquer les unes les autres. D’ordiraire le parapet du chemin couvert est con- duit par redans ; Von fait aussi des redans du coté d’une place, qui re- gardent le bord d’un marais ou d’une rivière, Les lignes de circonvallation et de contrevallation, sont aussi flanquées de redans. (Archit.) Redans se dit aussi, en parlant d’un mur ou d’une fon- dation, de plusieurs ressauts qu'on fait d’espace en espace, lorsque le terrein est en pente, pour conserver le niveau: REDDITION, s. f. du latin red- do, redditum, vendre : l’action de rendre. (Finances) N se dit en parlant dun compte qu’on présente pour être arrété. La reddilion d'un comple. (Art milit.) Reddition d'une place ; quand Passiésé n’avoit plus d'apparence de pouvoir résister dans %es retranchemens qui lui restent, il fait battre la chamade sur toutes les attaques , pour avertir Passiégcant qu'il veut se rendre. #7. CAPITU- LATION. REDEVANCE, s. f. de la parti- cule re, et de debeo , debitum , de- vair, ( Pratique) Dette, rente , ou au- tre charge que lon doit anuuelle- ment. REDHIBITION, s. f. du latin rechibitio, formé de reddo, ren- de, et d’habilio, état de posses- sion : l’action de rendre ce qu’on a, restitution. (Pratique) Action en redhibi- lion ou action redhibitorre ; Cest celle par laquelle Pacheteur conclut contre le vendeur , à la résolution et nullité du marché, et qu’en consé- quence le prix lui en soit rendu. BEDINGOTE , s. f. Corruption de Panglois riding - coat , habit, casaque pour monter à cheval. ( Lechnol.) Espèce de casaque dont on se sert dans les tems de ge- lée , de pluie, et sur-tout à cheval. REDONDANCE, s. f. du latin redundo ,; déborder , fait de retro , en arrière , à rebours, et d’undo inonder , déhorder : déhordement. 232 RED (Didactique ) Superfluité de pa- rales dans un discours. /{ faut éviter les redondances dans ce qu'on écril. (/Héd.) TI se dit aussi en méde- cine pour signifier lexcès , la super- fluité, la trop grande abondance des humeurs, ete, ( Géom.) Hyperboles redon- dantes ; est le nom que Newton a donné , dans son exumeéralio linea- run lerlit ordinis , à une epèce de courbes du troisième ordre, qui, ayant trois asymplotes droites, en ont par conséquent une de plus que lPhyperbole conique ou apellonienne. REDOTATION , s. f. de la par- ticule itérative re, et de dotalio. F. DOT , DOTATION : nouvelle dot, seconde dot, (Pralique) Nouvelle dot qu'un père, en pays de droit écrit, est obligé de donner à sa fille en la rema- riant, lorsqu’il la lui a retirée dans une circonstance de veuvage , ou en vertu de quelque cause du contrat de mariage. REDOUBLEMENT , s. m. de la particule itérative re, et du latin duplico , doubler : accroissement , augmentation. (Méd. I se dit de augmentation d’une fièvre continue , des acces qui reviennent périodiquement dans ces sortes de fièvies. REDOUTE, s. f. de l'italien r1- doito , réduit, retraite, réunion , assemblée. (Art milis.) Petit fort dun très- grand usage dans la fortification , et que l’on destine d’ordinaire à servir de corps-de-garde. Il yen a de plu- sieurs façons. Redoutes de terre, celles qui ser- vent aux tranchées, circonvallations, contrevallations , passages de riviè- res, hauteurs dont on se rend mai- tre , etc. Redoutes de maconnerie ; elles servent à garder quelques postes dont Pennemi se pourroit prévaloir. On en place de mème sur les angles saillans des glacis. _Redoules casematées ; ce sont celies qui sont voütées, à l’épreuve de la bombe, Redoutes à machicoulis ; ce sont des redoutes de maçonnerie qui ont RE D plusieurs étages, et dont Pétat su- périeur déborde le mur de la re- doute d'environ un pied. On prati- que dans cette saillie, des ouvertu- res par lesquelles on découvre le ied de la redoute, ce qui en faci- Ête la défense. (Danse) Redoute est aussi le nom d’un lieu public où Pon s’as- semble pour danser , jouer , etc. REDRESSER , v.a. de la parti- cule itérative re , et de l'italien driz- Zare , fait du latin directurm , droit : rendre droite une chose qui avoit été auparavant , ou qui devoit lêtre. (Botan.) Redressé se dit de ce qui déviant d’abord par sa partie inférieure, de son point d’origine, se releve ensuite par une courbure. REDUCTION, s. f. du latin re- duco , formé de retro , en æritre, et de duco, mener, conduire, en arrière, ramener, reconduire, ré- duire : action de réduire. ( Commerce ) Réduction se dit de Paction par laquelle on évalue des pieces de monnoie, les grandes aux petites, ou les petites aux gran- des ; les espèces du pays aux étrangè- res, ou les étrangères à celles du pays. ( Chimie) Réduction s'entend de toutes les opérations par lesquelles on rétablit un corps dans l’état qui lui est naturel; mais il est adopté principalement pour les substances métalliques , qui , de Pétat d’oxide, sont rappelées à l’état métallique. Le charbon , les graisses, et tou- tes les substances qui ont beaucoup d’affinité avec loxigène , peuvent être employées à la réduction des métaux. Les fondeurs de cuillers d’étain ne manquent jamais d’en- lever Poxide qui se forme à ia sur- face de Pétain fondu , et de le met- tre de coté comme une chose inu- tile. Lorsqu'ils en ont une grande quantité ; ils le fondent dans un creuset avec du suif, et ils trouvent le métal pur au fond du creuset. (Pratique) Réduction, en ter- mes de palais, se dit du retranche- ment ou diminution qui se fait d’une chose, aux termes de la loi, ou de la coutiune : réduction dun testa- ment, d’un legs , où autres disposi- tions de derniere volonté, RE D 233 (Chirurgie) Réduction est parmi les chirurgiens , l'action de réduire, de ramener, de remettre , de faire rentrer dans leur place , les parties qui en étoient sorties. On se sert de ce terme dans les luxations , les fractures, les hernies, les chutes de Panus , etc. (-Arithmét. ) Réduction se dit des nombres, des poids, mesures , monnoies, lorsqu'on veut savoir le rapport qu’elles ont les unes aux au- tres. Réduction ascendante ; cest celle par laquelle on réduit une es- pèce de moindre valeur, en une au- tre de valeur plus grande. Réduction descendante ; celle par laquelle on réduit une grande quantité en une moindre. + (Analyse) Réduction des ex- pressions analytiques ; c’est une opération dont l’objet est de simpli- fier ces expressions , soit en effaçant les termes qui se détruisent , soit en supprimant des facteurs communs, soi: en effectuant des additions nu- mériques. (Art du dessin) La réduction d’une figure, d’un dessin , c’est l’art d'en faire une copie plus petite que Voriginal , en conservant toujours sa forme et sa proportion. j (Géom.) Le principal usage du compas de proportion, c’est la réduc- tion des figures : c’est ce qui lui a fait aussi donner le nom de compas de réduction. On se sert aussi pour cela du pantographe. #27. PANTO- GRSPHE. - Echelle de réduction ; Cest ur morceau de bois large et mince , sur lequel sont marquées différentes li- gnes où échelles de parties égales, qui servent à transformer les lon- gueurs mesurées, en parties plus pe- tites, Réduction de l'angle au cen- tre ; C’est Popération du calcul que Pon emploie, lorsqu’après avoir ob- servé un angle d’un point pris sur la cifconférence d’une tour, on veut connoitre quelle auroit été l’ouver- ture de cet angle, si l’instrument qui a servi à la mesurer eût été placé au centre de la terre. ( Astron. ) Réduction à l'éclip- tique ; c’est la différence enue la REE longitude d’une planète dans son or- bite, et sa longitude réduite à lé- chptique. Réduction à un grand cercle ; c’est une opération qui se faif conti nuellement dans l'astronomie , et qui consiste, par exemple , à diviser un petit arc de longitude par le co- sinus de la latitude d’un astre , pour avoir effet que ce petit are produit quand il est rapporté sur l’écliptique par deux cercles qui partent du pole de Pécliptique, et embrassant ce petit are, vont marquer la différence de longitude qui en résulte. On fait la mème chose pour les ascensions droi- tes, par rapport à lPéquateur; on le fait encore par rapport à l’horizon , quand on veut avoir une différence d’azimut réduit à lhorizon, par le moyen d’une petite distance hori- zontale , mesurée dans la révion de l'étoile , parallèlement à horizon. RBEDUIT, s. m. Traduction de italien de ridotto , fait du latin re- ductum, retraite. ( Archil. ) Petit lieu retranché d’un grand, pour le proportionner, où pour quelqu’autre commodité, Réduit est aussi un lieu où s’as- semblent plusieurs personnes pour se divertir ou converser ensemble. (Ærtmilit.) Réduit se dit aussi dune espèce de bastion fortifié du côté de la ville , pour en contenir les habitans. Réduit se dit encore d’une petite demi-lune formée dans la grande, sux l’angle rentrant de la contres- carpe, et dans laquelle la garnison se retire, lorsque la grande a été emportce. REDUPEICATIF . VE , ad), de Ja particule itérative re, et du iat. duplico , doubler. ( Gramun. ) Ïl ne se dit guère que des mots qui marquent la réitération des actions : particule "cduplica- live ; on dit aussi itérative. RÉEL , ELLE, adj. du lat. res, re, qui est véritablement. ( Pralique ) Action réelle ; ©’est celie par laquelle on demande la possession d’une chose qui nous ap- partient, ou la jouissance de quel- que droit réel sur un héritage. Offres réelles ; celles qui se font 234 REF en arcent comptant, et à deniers découverts, S'aisie réelle ; c’est une saisie faite par justice, d’un fonds, d’un héri- tage , d’un immeuble, (Algebre) Quantité réelle ; ce sont les quantités qui ne contien- nent point de racines paires de quantités négatives, Elles sont op- posées aux quantités imaginaires qui contiennent de pareilles racines. #7, IMAGINAIRE. REÉFEND , s. m. de la particule iérative re , et de fendre, de Vital, Jendere, diviser. (Archit.) Mur de refend ; c’est un mur qui est dans œuvre, et qui sépare les pièces de dedans d’un bâ- timent, Bois de refend ; ce sont les bois qui out été sciés de long. REFERE, s. m. du latin refero, rapporter. 6 ( Pratique ) Rapport fait devant un magistrat, de l'incident survenu dans le cours d’un procesou d’un acte judiciaire , ou des difficultés qu'un ofiücier subaiterne a rencon- trées dans Pexécution des jugemens,. REFENDRE, v. a même ori- gine que REFEND. ( Technol.) Machine à refendre Les peaux. Les divisions des peaux par trauches, dans leur épaisseur, sont des opérations qui ont été ten- tées en Angleterre eten France, avec plus ou moins de succès. Mais de tous les artistesqui s’en sont occupés, aucun n’a obtenu plus de succès que M. Buscarlet , tanneur à Nantua , département de PAin, et M. Choumert de Londres, Ces divi- sions sont plus.ou moins multipliées, suivant les usages qu’on se propose d’en faire. Les deux premières fran- ches des peaux de mouton, par exemple , peuvent être employées pour vélin ou pour éventails, ei ! les autres peuvent servir à la ganterie. REFERENDAIRE, s. m. mème origine que REFERE , en latin re- erendarius, rapporteur. h (Hist, de France) C’est ainsi qu’on appeloit le chancelier de France sous la premicre race. On a depuis donné ce nom à un officier créé dans les petites chancel- REF leries, pour faire Le rapport des let- tres à sceller devant le maitre des requêtes, qui tenoit le sceau, qui les faisoit sceller ou qui les rebutoit. (Chancellerie romaine) H y à des référendaires dans la chancellerie romaine : ce sont les douze plus an- ciens prélats, qui ont droit de rap- porter les suppliques des parties, REFLECHIL , LE, adj. du verbe réfléchir, fait du lat. retro, en ar- rire , àrebours , contre, et de //ecto, replier, rebrousser , renvoyer loin de ? ) Ù soi. ( Mécanique ) Mouvement re- Jfléchi ; c’est celui d'un corps qui rencontre un obstacle impénétrabie pour lui, lequel Poblige à rebrousser chemin, et le fait rejaillir après le choc. Tel est le mouvement d’une balle de paume qui, après avoir tou- ché le mur vers lequel on la lancée, rejaillit vers celui qui la lance, F. MOUVEMENT. (Optique ) Rayon réfléchi ; c’est un rayon de lumière qui à éprouvé un changement de direction par la rencontre d’un obstacte impénétra- ble pour lui , lequel Pa obligé à re- jaillir suivant une direction difé- rente de celle qu’elle avoit aupara- vanf. Vision réfléchie; c’est celle qui se fait par le moyen des rayons re- fléchis de la surface des objets, et qui parviennent à VPœil. La vision réfléchie est l’objet de la catoptri- que. ( Botan. ) Réfléchi se dit aussi de ce qui est rabattu en dehors, non par une arcuation simpleet continue, mais par une courbure ou flexion subite, de manière à faire angle avec le support. ( Gramm.) Réfléchi se dit encore de certains verbes dont Paction a pour objet ou pour terme la même personne où la même chose qui en est le sujet : ainsi, je me connois est un verbe réfléchi. REFLET , s. m. de REFLE- CHIR. F. ce mot. ( Peinture) Lumière qui tombe sur un corps, rejaillit sur le corps voisin , privé par lui-meme de lu- mire , et lui prète une clarté plus sourde que celle quil recevroit de la lumière directe. REF La lumibre qui vient de frapper un co1\ps, ne rejailit qu'aprèess’étre chargée de la couleur de ce corps , et elle porte , en réjrullissant , des par- ties de cette couleur sur le corps voisin. El se fait alors sur ce dernier corps , un mélange de sa couleur propre , avec la couleur de celui dont il reçoit une lumière reffélée. Ainsi une draperie jaune où rouge porte quelques tons de sa couleur sur les chairs qu’elle avoisine. Les femmes, sans avoir aucune théorie des reflets, n'ignorent pas les avantages qu’elles en peuvent tirer , et elles ont soin de choisir pour leurs parures les couleurs qui peuvent le mieux sassocier à leur teint. Le peintre a la méme at- tention que les femmes, et il évite de donner aux draperies des couleuxs qui peuvent nuire aux çarnations. 9. 29 C’est par les reflets qu'un objet peut être arrondi, et qu'il prend le plus parfait relief. Les reflels ne contribuent pas moins à la kégbreté, à la vaguesse , à l’harmonie du tout ensemble, qu'à leflet, au saillant de tous les détails. REFLEXIBILITE , s. f. du lat, retro, en arrière, de flectere, replier, et d’habililas , capacité , facilité : propriété d’un corps susceptible de réflexion, ÿ ( Physique ) Propriété ou dis- position qu'ont certains corps àre- jaillir lorsqu'ils rencontrent un obs- tacle impénétrable pour eux , et qui les empêche de, passer outre. La reflexibilité n'appartient qu'aux corps élastiques : sansélasticité, iln?y a point de réfeiblité ; mais comme l’élasticité nest pas au même degré dans tous lescorps ,tous aussinejouis- sent pas également de la reflexi- bilite. Newton a découvert le premier que les rayons de lumière , qui sont de différentes couleurs , ont différens degrés de réflexibilite. RÉFLEXION , s. f. même ori- gine que REFLECHI. #, ce mot. ( Mécan. ) Retour où mouve- ment rétrograde d’un mobile, occa- sionné par la résistance d’un corps qui Pempêche de suivre sa première direction. Les anciens philosophes ne sont pas d'accord sur les causes et les 1015 256 REF de la réflexion ; mais les auteurs modernes les plus célèbres regar- “dent la réflexion comme un mou- vement propre aux corps élastiques , par lequel , après en avoir frappé d’autres qu’ils n’ont pu mouvoir de leur place, ils s’en éloignent en re- tournant en arrière par leur force élastique. ( Catoptrique ) Réflexion se dit, en termes de catoptrique , du retour d’un rayon de lumière de la surface polie d’un miroir, d’où il est re- poussé. #’oy. MIROIR , CATOP- TRIQUE. Rayon de réflexion , ou réfle- chi ; c’est le rayon renvoyé de la surface polie dun miroir. Point de réflexion ; c’est le point du miroir où commence le retour du rayon. Cathèle de réflexion ; v. CA- THRETE. Angle de réflexion ; v. ANGLE. Lois générales de la réflexion ; 1°. Quand un rayon de lumivre est réfléchi par un miroir de telle forme que ce soit, l’angle d’incidence est toujours égal à l’angle de réflexion. 20, Chaque point d’un miroir ré- fléchit les rayons qui tombent sur lui de toutes les parties d’un objet. Delà vient que les rayons réfléchis d’un miroir représentent l’image des objets qui sont placés vis-à-vis. 30. Si l’œil et le point lumineux changent mutuellement de place, le rayon se réfléchira vers l'œil, en prenant le méme chemin qu’aupa- ravant, Car le rayon qui étoit aupa- ravant le rayon de réf{erion, de- viendra celui d'incidence , et réci-. proquement. 40. Le plan de réflexion, c’est- à-dire le plan où se trouvent les rayons incidens et réfléchis, est per- pendiculaire à la surface du miroir ; et dans les miroirs sphériques , 1l passe par le centre. Il suit de là que la cathète d’incidence et de reflexion se trouve dans le plan de réflexion. Foy. MIROIR. (Astron. ) Réflexion de la lune; voy. VARIATION. REFLUX , s. m. du lat. retro, en arriere, et de fluo , fluxum, couler. (Physique) Mouvement réglé REF de la mer qui se retire et qui s6- loigne. Il est opposé à FLUX. F7 ce mot, REFONDER , v:a. de la parti- cule itérative re , et de fundo, verser , répandre; verser une seconde fois , rembourser. ( Pratique ) Refonder les dé- pens ; c’est rembourser les frais d’un défaut , faute de comparoir, afin d’y être recu opposant. REFONDRE , v. a. même ori- gine que REFONDER. ({Honnoie ) Refondre les mon- notes. VF. REFONTE. ( Gravure ) Refondre le trail ; c’est faire réchaulter la planche sur laquelle on a calqué le dessin. ( Marine ) Kefondre un vais- seau ; c’est faire entrer un vieux vaisseau dans un bassin , changer Îa presque totalité de ses pièces, et le refaire à neuf, de maniere à con- server sa forme primitive, REFONTE , s. f. même origine que REFONDRE et REFONDER. ( Monnoie ) Il ne s’emploie guëre qu’en parlant de l’action de refondre les monnoies , pour en faire de nouvelles espèces. REFORME , 5. f. de la particule itérative re , et du lat. formo , for- mer , figurer, faconner: rétablisse- ment dans l’ordre de l’ancienne orme. (Art milit, ) Réforme se dit du licenciement dun corps entier de gens de guerre , ou de quelques-unes de ses parties. La réforme se fait en hommes comme en chevaux. Réforme se dit aussi du rang qu’obtiennent les officiers ou soldats réformés. {15 ont eu, ils ont obtenu leur réforme. ( Religion chrét. ) On appelle aussi réforme le changement que les protestans du seizième siècle ont introduit dans la doctrine et dans la discipline de Péglise, Une telle ville embrasse La réforme. Les catholiques romains disent dans ce cus la prétendue réforme. REFOULER , v. a. de la parti- cule itérativere, et du lat. barb. fullare , fouler ; fait de fullo, fou- ion : fouler de nouveau. ( Hydraul. ) Refouler , se dit des pompes foulantes , qui foxcent Peau REF à monter dans destuyaux et à sor- tir avec impéluosité. (Artillerie ) Refouler, c’est bour- rer le canon, presser la bourre et la oudre avec le refouloir. (Marine ) Refouler la marée ; c’est avancer et faire route contre la direction de la marée ou d’un cou- rant. Le chemin qu’on fait en pareil cas, est égal à la vitesse apparente , moins celle du courant ou de la marée. REFRACTAIRE , adj. du latin refragor , S’opposer , résister : re- belle, désobéissant. ( Chimie ) I se dit des substances minérales qui ne peuvent point se fondre, ou qui ne se fondent que très-dificilement ; mine réfractaire, terre réfractaire, creuset réfrac- laire. REFRACTION, s. f. du latin refringo , refractum , briser, rom- pre, formé de relro , en arrière , à rebours, et de frango, rompre, changer de direction. ( Mécanique ) Détour, change- ment de direction qui arrive à un mobile quand il tombe obliquement d’un milieu dans un autre, qu’il pénétre plus ou moins facilement , ce qui est cause que le mouvement de ce corps devient plus ou moins oblique qu'il n’étoit auparavant , et s’éloigne de sa rectitude. ( Optique ) Réfraction de la lu- mière , en optique , est un détour ou changement de direction qui arrive à un rayon quand il passe d’an mi- lieu dans un autre qui le recoit plus ou moins facilement, ce qui est cause quil se détourne de sa direc- tion. Pour les lois de la réfraction dans les surfaces planes , convexes ou concaves , consultez les divers ouvrages de physique qui ont traité de cette matitre. ( Astron. ) Réfraction astrona- mique, ou réfraction des astres ; c’est le détour ou le changement de direction qui arrive aux rayons de ces corps lumineux, quand ces rayons passent dans notre atmosphère, ce qui fait que les astres paroissent plus élevés au dessus de Phorizon qu’ils ve le sont en effet. Tables de réfraction ou tables anaclastiques ; ce sont des tables REF 237 qui contiennent l’effet de la réfrac- tion , suivant lobliquité du rayon , ou suivant la hauteur de lastre, Varialions de la réfraction ; Va densité de Pair est la cause immé- diate de la réfraction ; il étoit donc naturel de croire que la réfraction diminueroit lorsque la densité de Pair deviendroit moindre , soit par l'expansion que produit la chaleur , soit par les causes qui en diminuent le poids. Les astronomes ont en effet reconnu dans les réfractions deux sortes de variétés très-sensibles, dont Pune dépend de la chaleur de Pair, et l’autre de son poids ; elles sont indiquées par le thermomètre et le baromètre, Effets des réfractions ; les astres paroissant plus élevés qu’ils ne sont réellement , et cela de 33”al’horizon, nous ne voyons jamais le véritable lever ou coucher du soleil, et nous n’en apercevons que le fantôme ou Pimage ; cet astre étant encore tout au dessous de Phorizon quand noes le voyons se lever : la différencé est de 47 16" de tems à Paris dans les solstices. La réfraction accourcit les distances des astres les uns par rap- port aux autres, et l’on est obligé d’en tenir compte dans lobservation des longitudes. C’est encore la réfraction qui fait que la lune paroïtquelquefois éclipsée et au dessus de l'horizon , le soleil étant aussi au dessus , quoiqu’ils soient réellement opposés dans les éclipses. La réfraction fait paroître le soleil et la lune d’une forme ovale, parce que le diamètre vertical est accourci par la réfraction , et que le diamètre horizontal ne l’est pas. ( Vivellement ) Réfraction , en termes de nivellement, est la bri- sure du rayon de lumiere, lorsqu’il change de milieu. On s’apercoit en nivelant , de ces effets causés par la réfraction qui dérangent le rayon visuel , et on a fait des tables pour corriger lexcès du niveau apparent sur le vrai niveau qui est assez con- sidérabledans certains cas pour qu’on doive en tenir compte. REFRAIN , s. m. de espagnol refran, fait du lat. referaneus , et qui signifie proverbe , adage, parce que le refrain doit étre quelque chose de sentepcieux. 238 REF ( Poésie , musique ) On appelle refrain , un ou plusieurs mots qui se repètent à chaque couplet d'une chanson , d’une ballade , d’un ron- eau, etc, V REFRANGIBILITE, s, f dulat. refringere , rcbiousser , retouiner , et d’'habililas, capacité , facilité : disposition à la re/raclion. ( Physique ) Propriété ou dispo- sition qu'ont les corps à se détour- ver de leur première direction, lors- qu’ils passent obliquement d’un mi-. heu dans un autre, d’une résistance diflérente. Les corps solides se réfractent or- dinairement en s’éloignant de la perpendiculaire au plan qui sépare les deux milieux , lorsqu'ils passent d’un milieu rare dans un plus dense ; et, au contraire , 1ls se réfractent en s’approchant de cette perpendicu- küre, lorsqu'ils passent d’un milieu dense dans un plus rare. Les rayons de lumiere font ordi- naïrement le contraire ; ils se réfrac- tenten s’approchant de la perpendi- culaire , lorsqu’ils passent d’un mi- Dieu rare dans un plns dense ; et en s’éloignant de cette perpendicrlaire lorsqu'ils passent d’un milieu dense dans un plus rare, L'expérience a appris que Îles dif- férens rayons de lumière n’ont pas tous le même degré de réfrangibi- lité ; que les rouges , par exemple, sont mois réfrangibles que les oran- gés, les jaunes, les verts, efc.:; et que les violets sont de tous les plus réfrangibles. Une plus grande ou moindre ré- frangibililé , est une disposition à etre plus ou moins rompu en passant sous le même angle d’incidence dans Je mème milieu. Toute la théorie de Newton sur la lumitre et les cou- leurs, est fondée sur les différentes réfrangibilités des rayons de Ju- mivre, La différente réfrangibilité des xayons de lumière , est encore, sui- vaut la remarque du même autetr, une des principales causes de lim- perfection des lunettes, car ces rayons étant difléremment ré/rangibles , sont d’abord différemment rompus par Ja lentille , et étant ensuite rap- proches, ils forment des foyers drf- REF férens par leur'réanion, C’est ce qui avoit engagé Newton à imaginer son télescope, où il substitua la réflexion à la réfraction , parce que tous les rayons de lumière , réfléchis par un miroir, concourent tous, au moins sensiblement au méme foyer ; ce qui n'arrive pas dans les lentilles, Foyez 1 ELESCOPE. REFRIGERANT, TE, adj. du lat. refrigero, rafraichir : qui a la propriété de rafraichir, ( Chimie) Le réfrigérant est une des pieces qui composent Palambic ; c’est ordinairement un vaisseau de cuivre qui entoure le chapiteau, et dans lequel on met de l’eau froide, pour presser Ja condensation des va- peurs des matibres que l’on a mises à dstiller dans la cucurbire, et qui s’élevent dans le chapiteau. Dans la partie inférieure du ré/rigérant est placé un robinet, par Jequel on fait écouler Peau qui est devenue trop chaude, pour én remettre de froide, Les refrisérans commencent À n’etre plus guère d’usage , parce qu’on a remarqué que pour qre la distillation aille bien , ii faut que le chapiteau de lalambic soit prec- qu’aus. i chaud que la cucurbite, REFRIGÉRATIF, VE, adijer. même orig. que REFRIGERANT. (Hédec.) H se dit deS alimens et médicamens, comme fisannes , lavemens, potions, etc, qui ont la proprièté de rafraichir les parties intérieures du corps, REÉFRINGENT , TE, adjec. du lat. refrinso , rebrousser. (Physique) A se dit des subs- tances qui occasionnent la réfrac- tion des corps. Lorsqu'un corps passe obliquement de l’air dans l’eau, on dit alors que l’eau est le milieu ré- fringent. (Foy. MILIEU, ) S'il passe de Peau dans Pair, on dit alors que Pair est le rnilieu réfringont. 'outes les substances transparentes sont capables de réfracter les rayous de lumière, | REFUSER , v.a. dulat.rcfutaære, rejeler, ne pas accepter. l ( Marine) Le vent refuse ; cela signifie, en pariant d’un vaitseau courant au plus pres, que le vent se range davantage de Pavant , ou qu’il REG souffle dans une direction qui faitun angle plus aigu avec la proue, et ne permet plus de suivre la mème route, mais oblige de s’en écarter de la mè- me quantité, où suivant un angle égal à celui dont le vent a refusé ; on dit, dans ce sens, que le vent re- fuse d’un, de deux quarts, etc. Refuser de virer; Cest, en par- lant d’an vaisseau, manquer Popé- ration de virer de bord vent devant , ou de tourner par le coté du vent, our changer de route. #7. VIRER £E BORD. Lorsqu'un vaisseau refuse de virer, sa proue, apres s’être mise presque dans la direction du vent, revient sur le même bord où elle étoït au- paravant. Cela arrive par deux cau- ses, ou par la faute de celui qui com- mande la manœuvre, ou par l’éfat de la mer, dont les lames ou vagues éle- vées repoussent la proue du vaisseau en sens contraire du seus de l’évo- lution qu’on veut lui faire faire, Les marins préviennent cet effet, en vi- sant de bord vent arrière, c’est-à- dire , ‘en faisant le toar par le coté, sous le vent. REGALE , adj. et subst. du latin regalis, fait de rex, regis, roi: royal, de roi. (Chimie) Eau régale ; voyez ACIDE NITRO-MURIATIQUE. (Musique) Régale, s. m. on jeu de régale; c’est un jeu dont les tuyaux sont fermés par le haut, ‘ét qui imitent la vaix humaine. ( Pratique) Régale étoit aussi le nom d’un droit que le roi avoit de percevoir les fruits des évêchés va- cans, des abbayes vacantes® et de vue pendant cetems-là, aux énéfices qui étoient à la collation de Pévèque. REGALEMENT , s. m. de la particule re, et du verbe égaler, unir, applanir : l’action d’unir , d’ap- plarir, de dresser de nouveau, -( Frnances ) Répartition d’une taxe, d’une somme imposée, faite avec égalité ou avec proportion, sur plusieurs contribuables , afin que chacun en paie la part qu’il en peut orter. ( Architect.) Réduction d’une aire, ou de toute autre superficie à - Lu méme niveau. On se sert de ce REG 239 mot , lorsqw’après avoir enlevé des terres , on met de niveau , ou selon une pente réglée, le tarrein qu’on veut dresser. REGARD ,s. m. de regarder, de Vitalien riguardare : action de la vue , action par laquelle on regarde. (Archi. ) Regard se dit, au fi- guré , de l'endroit fait pour visiter un aqueduc, pour distribuer les jets d’eau , et pour voir s’il n’y a rien à faire aux tuyaux. (Peinture, gravure) Regard se dit de deux portraits, de deux es- tampes de méme grandeur, onu à peu prés, et dans le même goût, qu’on dispose de facon que les deux figures qui y sont représentées , se regardent mutuellement, Le mari et la femme, l’amantet la maitresse se sont faits peindre en regard. (Literature) Regard se dit aussi de ia traduction d’un ouvrage impri- mé à cote du texte: et Pon dit d’un pareil ouvrage que le texte est en regard de la traduction. L’on dit la même chose d’un ou- virage polémique, dont les réponses sont imprimées à coté, ou en regartl des objections, REGENCE , s. f. du lat. #39, gouverner, modérer. (£con. polit. ) Gouvernement d’un état pendant la minorité ou l’absence du roi. Régence se dit aussi en parlant du tems que la régence dure. REGIE, s, f. du lat. rego gouver- ner, modérer, ( Finances ) Administration de biens, la charge d’en rendre compte. J1 se dit principalement de Padmi- nistration de ceux à qui est confiée la perception des droits, des impo- sitions, REGIME ,s. m.du lat. reginen, gouvernement , conduite, fait de rego , gouverner, modérer. ( Med.) Manitre de vivre qui consiste dans usage sage et modéré , et dans ke choix prudent des choses nécessaires au rétablissement ou à 2 conservation de la sinté. (Pratique) Régime signife, cn termes du palais, gouvernement . éGmmanistration. Ainsi, on dit que 18 REG commissaire aux saisies réelles, est commis au régime et adininistra- tion des biens saisis, pour dire qu’il est chargé de gouverner, dadni- nistrer les biens saisis. (Chimie) Régime s’entend, par- mi les chimistes, de la maniere de conduire le feu. REGIMENT, s. m. Vieux mot francois, qui signifioit gouver- nement, dérivé du lat, regimen, gouvernement, administration , dont les Italiens ont fait reggimento. (Art mulit.) Corps de troupes composé cle plusieurs bataillons , si e’est infanterie, et de plusieurs com- pagnies , si c’est cavalerie, comman- dé par un colonel. L'institution desrégimens fut faite en France, sousleregne de Henri IF, vers 1558: mais ce nom pe commen- ça à devenir commun que sous Char- les IX. L’infanterie a été mise en corps de troupes plutot que la cava- lerie, qui ne fut erregimentée qu’en 1635. REGION, s. f. du lat. regio, contrée, pays, situation. (Astron.) Réjion, en parlant du ciel, se dit des quatre parties cardinales du monde, qu’on appelle aussi PLAGES (F. ce mot.) ke- gions septentrionales ; méridio- nales , orientales, occidentales. ( Géographie ) À Végard de la terre, le mot région signifie une grande étendue deterre , habitée par plusieurs peuples contigus. Régions brülantes, régions glacées , hy- pcrborées. (Physique) Région se dit aussi de trois portions de Patmosphère , placées lesunes au dessus des autres , de sorte que lune s’appelle la basse région ; Vautre la moyenne région ; et la troisième la région supérieure. Basse région ; celle où nous res- pirons : elle se termine à la plus petite hauteur où se forment les nuages et les autres météores. Moyenne région ; celle où résident les nuages et où se forment les mé- téores ; elle s'étend depuis extrémité de la basse jusqu’au sommet des plus hautes montagnes. Région supérieure ; celle qui s’'é- tend depuis le sommet des plus bau- tes montagnes jusqu'aux limites de Patmosphère même. Dans la région 240 RE G supérieure règnent un calme , une pureté et une sérénité perpétuelles. (-Ænat,) C’est par analogie que les anatomistes ont appelé régions certains espaces déterminés de la surface du corps et des os, auxquelles répondent différentes parties ; ainsi on dit la région ombilicale , la ré- gion des hypochondres, etc. , pour dire, le nombril et les parties ad- jacentes , les hypoclongres et les parties adjacentes, REGISTRE, ou REGITRE,s. m. du af, barb. registrurn pour regisla # les livres où lon. écrivoit ce qui se passoit dans les tribunaux. ( Pratique, conunerce. finances ) Livre où l’on inserit en entier ou par extrait les actes dont on veut garder la mémoire. Registre. des mariages ,"bapté- mes , sépullures , etc. ( Marine espagnole) Vaisseau de registre ; Cest le nom quon donne en Espagne aux vaisseaux qui ont permission du roi d'Espagne, ou du conseil des Indes, de porter des marchandises dans les ports de P'Amérique espagnole, et d’en rap- porter de l'argent et de la cochenille. Ces vaisseaux sont ainsi appelés, parce qu'avant de mettre à la voile, la permission qu’ils ont obtenue doit être enregistrée. z ( Chimie ) Registres, en latin registores , sont des ouvertures pra- tiquées dans les fourneaux des chi- mistes , à l’aide desquelles ils aug- mentent leur feu , en les bouchant ou les débouchant , selon le degré de chaleur qu’ils veulent donner. ( Musique instrum.) Registre est aus8i un barreau que lorganiste fait mouvoir pour fermer ou ouvrit un passage au venf. | Registre est encore unepièce d’un clavecin qui est garnie de peaux pour empécheï le cliquetis des sau- tereaux. ( Imprimerie) Registre signifie l'ordre ou la rencontre des lignes et des pages qui doivent être placées et rangées également les unes sur les autres. Registre étoit autrefois le nom que l’on donnoit à la série des signa tures d’un volume , et on le plaçoit quelquefois au commencement , et plus souveat à la fin du volume : ccia REG ecla ne se voitqne dans les anciennes éditions. RÈGLE, s. f. du latin regula, fait de regule, dérivé de rego ; gou- verner, modérer. ( Mathémat. ) Instrument fort simple, ordinairement fait de bois fort dur, et qui est mince; étroit et droit. On sen sert pour tirer des ligues droites. ( Arithmét.) Règle signifie, dans laritimétique , une opération que Von fait sur des nombres donnés pour trouver des sommes ou des ngmbres inconnus. Chaque règle d’arithmétique a son nom particulier. V’oy. ADDITION , SOUSTRAC- TION , MULTIPLICATION, DI- VISION. Règle de trois, ou règle d'or ; c’est une règle par laquelle on cher- che un nombre qui soit ea pro- ortion avec trois nombres donnés. Foy. PROPORTION. ( Sciences et arts ) Règle, en arlant des sciences et des arts, se dit des préceptes qui les enseignent, des principes et des méthodes qui en rendent la connoissance plus facile et la pratique plus sûre. (Méd.) Règles se dit encore d’un écoulement périodique de sang par les parties de la génération auquel les femmes sont sujettes ordinaire- ment tous les mois. On a donné dif- férens noms à cet écoulement : on Va appelé MENSTRUES , flux menstruel , flux périodique , les mois , attribut lunaire ; en langage vulgaire, les ordinaires. REGLEMENT , s. m. de regulo, régier. ( Pratique ) Ordre publié par des supérieurs pour servir de régle sur quelque matière, Réglement de juges ; demande qui se fait au tribunal de cassation , en cas de conflit de juridiction , à l'effet de faire ordonner que la cause soit renvoyée aux cours où juges qui en doivent connoitre. RÈGNE, s. m. du lat. reghum ; dérivé de rego , gouverner , modérer: gouvernement , administration d’un royaume par un roi. ( Physique ) Règnes de La na- ture ; c’est uue anciepve division L'erne LIL. REG 247 des naturalistes, qui partageeient tous les corps sublunaires en trois règnes j le règne animal , le règne végétal et le règne miné- ral; cette classification est recon- nue défectueuse , parce qu'il est im possible aux naturalistes de tracer une ligne de démarcation entre cha- que règne ; en effet, il ÿ a des corps, tels que les madrepores, les polypes marins, les lythophites qui semblent appartenir aux trois regnes. D’ail- leurs, aucun naturaliste n'a encore classé l’eau , Pair , la lumière, qui sont des corps comme les.autrescorps de la nature. La division des corps en substances organiques et inorga- niques est plus exacte et plus gé- néralement adoptée par les savans. REGNICOLES , s. m. du latin regnum ; règne, We À et de colo , dans le sens de lemeurer , habiter. S ( Géogr. ) Il se dit des habitans naturels d’un royaume, pour les dis- tinguer des étrangers. REGULATEUR , s. m. du latin regula , règle, et d’ago , agir : celui qui conduit , qui modére. ( Hécan. ) C’est en mécanique une pièce particulière qui sert à mo- dérer le mouvement d’une machine. Le régulateur d’une montre est le ressort spiral; Le régulateur d'une horloge est le le Les chimistes appellent régula- teur du feu, une machine qui sert à procurer aux objets auxquels on L'applique un degré de chaleur de- terminé ; les pompes à feu ou ma- chines à vapeur ont leur régula- eur, etc. REÉGULE , s. m. dulat. regulus, diminut. de rex , regis, roi : petit roi. ( Chimie) Mot employé par les ancienschimistespoui désigner l’état métallique. Ce nom vient des alchi- mistes qui croyant toujours trouver de l’or dans le culot métallique qu’ils retiroient de la fonte, l’appeloient régule , petit roi, c’est-à-dire, l’en- fant premier né du sang royal mé- tallique , qui n’étoit pas encore vrai métal, mais qui pouvoit le devenir avec le temset la nourriture con- venable ; ce mot n’est plus d'usage. RÉGULIER, ÈRE, adj. de regulo, Q 242 RE H régler, qui est suivaut une certaine régularité. ( Aris.et sciences ) Régulier se it des choses qui sont faites dans une certaine symétrie; place régu- livre , batiment régulier. N éom.) Figure régulière ; C’est celle dont tous les côtés et fous les angles sont égrux éntreux. Le trian- gle équilatéral et le carré sont deux figures régulières. Corps régulier on corps plato- nique ; Cest un solide terminé de tous côtés par des plans réguhers et égaux, et dont tous les angles solides sont égaux. 1 n’y a que cinq Corps réSUILerS : À L’ercèdre ou le cube, qui est composé de six carrés ÉgAUX ; le Le- trabdre, de quatre triangles équiria- abraux : Loctaëdre, de huit; le do- décaèd de douze pentagones ; et Vicosaèdre, de vingt triangles équi- Jajéraux. #7. ces mots. ( Gramm. ) Verbes réguliers ; ce sont ceux qui suivent , pour la formation de leurs modes, tems, nombres et personnes ; les conjugai- suns générales ; ils sont opposés aux verbes irréguliers , qui s’écartent de ces règles communes. RÉBABILITATION, s. f. de la articule itérativere , d’habilis, ca- pable, et d’ago, faire, rendre , ren- dre capable une seconde fois : réta- blissement dans le premier état. ( Pratique) Acte par lequel celui qui a été condamné à quelque peine ou qui a dérogé, est remis dans Pétat où il étoit avant la condam- nation ou la dérogeance. Jugement ui réhabilite un négociant failli. REHAUSSER , v. a. de la parti- cule itérative re , et du lat. allus , haut : hausser une seconde fois, hausser davantage, augmenter de valeur. (Honnoie) Rehausser les mon- noïes ; c’esten augmenter la valeur. Finances ) Rehausser les con- éributions ; c’est les augmenter. ( Peinture ) Rehausser ; cest frapper sur des parties lumineuses, des parties plus lumineuses encore ; ces dernieres se nomment rehauls. ( Manufact. ) Rehausser d'or el Le soie, en parlaut des ouvrages RE J de tapisserie ; cest en relever la beauté en ÿ mélant de l'or et de la soie. ' REIMPOSITION , s. f. de la particule itérative re, et d'IMPO- SER. #, ce mot. (Impression ) L'action de réim- poser, de faire une nouvelle t71p0- siion (F7. ce mot); soit parce que les ages de la feuille ou de la forme étoient mal placées, soit pour chan- ger les bois de garnitures ; afin d’ob- tenir des marges plus grandes ou plus régulières, RÉIMPRESSION , s. f. de la paiticule itérative re , et d'IM- PRESSION. 7. ce mot. ( Imprimerie ) Nouvelle impres- sion d’un ouvrage. REIN , s. m. du lat. ren, remis. ( Anat. ) Les reins sont deux viscères , deux corps glanduleux , un peu fermes , placés dans la partie postérieure de la cavité du bas-ven- tre, leur fonction est de séparer Purive du sang. (Archit.) Rein se dit aussi des cotés d’une voûte où la courbure commence. RÉINTÉGRER, v. a. de la par- ticule itérativere, et du latin énlegro, renouveler , réparer, rétablir, ( Pratique Remettre, rétablir quelqu'un dans la possession d’une chose dont il avoit été dépouillé ; Paction par laquelle le possesseur ex- pulsé conclut à être réintégré , se nomme réintégrande. REIS-EFFENDI, s. m. de l’ara- be rets, qui signifie chef, et du turc effendi, maitre: chef des maitres. ÿ. EFFENDI. ( Hist. L'urque ) Officier de jus- tice de la cour du grand-seigneur ; c’est le chancelier de l'Empire Otto- man ; il a séance au divan, et est pour l'ordinaire secrétaire d’état. REJET , s. m. du lat. retro , en arrivre , dehors , et de jacio , jeter: Vaction de jeter dehors, de rejeter, ( Pratique ) X se dit d’une pivce de procès que lon rebute ou que lon écarte, lorsque l’on ne doit pas Y avoir égard. ( Finances) Rejet s’entend aussi du renvoi d’une partie d’un compte, sur une autre partie du même compte. REL REJETON , 5. m. mème origine que REJET. ( Botan. ) Les rejetons ou rejets sout les nouvelles pousses produites par le tronc ou la tige d’une plante , et non pas par la racine ; C’est par-là qu’elles différent des drageons. RELÂCHE,, s. f. du lat, relaxo, étendre , donner du repos, relâcher : interruption , discontinuation de quelque travail, de quelque exer- cice. (Jeux scéniques ) Reläche au theätre ; expression employée sur les affiches pour signifier que tel jour il n’g aura pas de représenta- tion. ( Marine ) Reläche se dit aussi de l'action de relâcher dans un port , lorsqu'on est obligé par le mauvais temps de chercher un abri , ou pour se procurer les choses dont on a be- soin, ou pour faire quelque répara- lion au vaisseau. On appelle aussi reläche , le tems pendant lequel on séjourne dans un port. /Vous avons fait une reliche de quinze jours duns un tel pori. Il se dit aussi du port lui-mème , où il est question de relicher; le cap de Bonne-Espérance est une bonne relaäche. RELAIS, s. m. de l’ancien fran- çais reléer, fait de lée, chemin, es- pace pratiqué dans une foret, et qui signifie poster des chiens dans les lées , et en changer. (C4 Hi) Chiens de relais , che- vaux de relais ; ce sont des chiens, des chevaux , qu’on poste dans des lieux désignés à la chasse du cerf et du sanglier , pour relever ceux qui ont couru et qui sont fatigués. Relais se dit aussi du lieu où l’on met les relais. (Fortifical.) Relais est encore un espace de quelques pieds de lar- geur , que lon réserve entre le pied du rempart et l’escarpe du fossé, our recevoir les terres qui s’ébou- Ebe RELANCER, v. 2. de la parti- cule itérative re, et de lancinare, fait de lança ; lance: lancer de nou- veau. ( Fénerie ) X se dit des bêtes fau- ves, quand , après avoir été /uncées, REL 243 elles se reposent, et qu’ensuite on les fait partir une seconde fois du lieu de leur repos. RELAPS, SE ; adjectif de la par- ticule itérative re, et de Japsus, participe de labor, tomber. ( Pratique ) Celui qui est retombé dans un crime qui lui avoit été remis. (Hit. ecclés.) On appeloit relaps dans lPancienne discipline de l’é- glise , les pécheurs qui retomboient dans le mème péché pour lequel ils avoient déja fait pénitence pu- blique, RELATION, s. f. du latin re- Jfero , relalum , rapporter : rapport d’une chose à une autre, (Philosophie) Rapport qui est entre deux personnes , entre deux choses qui ne peuvent être conçues Pune sans Pautre , et dont l’une sup- pose l’autre. La relation du père au fils, et du fils au père. { Géom.) Quand on connoît une courbe par l’équation entre ces co- ordonnées, on dit queignefois que la relation entre ces co-vrdonnées, est donnée, Un peut dire encore que Féqua 4 d’une courbe exprime la relation Entre ces co-ordonnées. ( Commerce) Relation signifie encore intelligence, correspondance, commerce qui est entre deux ou plu- sieurs négocians. (Musique ) Relation se dit aussi du rapport qu'ont entr'eux les deux sons qui forment un intervalle, con- sidéré par le genre de cet intervalle, . La relation est juste quand lin- tervalle est juste, majeur ou mineur. La relalion est fausse quand il est superflu ou diminué. Relation en harmonique; cest , entre deux cordes qui sont à un ton d'intervalle , le rapport qui se trouve entre le dièse de l’inférieure, et le bémol de la supérieure, RELAXATION , 5. f. même ori- gine que RELACHE ( 7. ce mot); action de relächer , relächement. (Pratique) Délivrance d’un pri- sonnier , du consentement de celui ui l’a fait écrouer, (Héd.) Relachement, état dans lequel uue partie Fo pas sa tension 4 44 REL ordinaire , ce qui arrive lorsqu'il #est fait une extension de quelque partie du corps, soit par sa foiblesse ou par violence. RELEGATION, s. f. du latin relego , exiler , bannir. (Pratique } Exil d’une personne dans un lieu , de Pautorité du prince. à RELEVE , s. m. de relever, fait du latin relevare , alléger, remettre debout. (Finances) Relevé d'un compte ; c'est l'extrait de tous les articles d’un compte qui regardent le même ” éhjet. ( Vénerie ) Relevé d'une béte fauve ; c’est le tems où Ja bête sort ‘du lieu où elle a passé le jour pour aller repaitre. RELEVEE., s. f. même origine que RELEVE. (Pratique ) Terme de palais qui signifie le tems de laprès-dinée. Cette facon de parler vient de la coutume ancienne de se coucher après diné, sur un lit de repos, d'où on se levoit ensuite pour vaquer à ses affaires. Audience de relevée. RELEVER , v. a. même origine ue RELEVE,, remettre debout. (Pratique) Relever, en termes de jurisdiction, c’est ressortir ; être ‘dans le ressort d’un tribunal. Relever son appel ; c’est obtenir un jugement pour faire intimer une patie sur Pappel interjeté d’un au- re jugement. (Murine) ÆRclever une terre, une côle, un vaisseau, un objet guélconque; c’est observer à quelle aire de vent la boussole reste, ou quelle est la direction du rayon visuel qui s’y porte. Lorsqu'il s’agit d'une terre , on y joint quelquefois un dessin ou représentation de son aspect , et des formes de ses monta- gnes, etc. Relever un vaisseau échoue, c’est le remettre à flot. Belever une ancre ; c’est lever une ancre qui étoit mal placée, et la placer en meilleur parage , pour le mouillage du vaisseau, C’est aussi lever et tirer du fond, une ancre qu’on avoit perdue ou abandonnée. Relever( se) d’une cote ; Cest se retirer et s'éloigner d’une cote sur laquelle on étoit aflalé, en se rap- REL prochant de la source ou origine du vent. Îl faut pour cela faire force de voiles au plus près du vent, #. AFFALE, ( Peinture) Relever se dit des parties claires et lumineuses d’un dessin ou d’un tableau, parce que ce sont ces parties qui donnent sur- tout du relief aux objets. Ainsi , l’on dit ces jours, ces lu- mières ont besoin d’être relevés. Il faut relever ces masses de lumiere, On dit aussi un dessin relevé de blancs. Relever, dans ce sens, est opposé à éteindre, assourdir, ren- dre sourd. RELEVEUR , s. m. et adjectif. même origine que RELEVE, qui relève, qui tire en haut. (-Anat.) Nom que l’on donne à différens muscles dont Paction con- siste à relever ou porter en haut les parties auxquelles ils sont attachés. Le releveur du voile du palais, le releveurde la paupière supérieure, le releveur de l'omoplate, etc. RELIEF , s. m. du latin relevare hausser, porter en haut. (Féodal.) C’étoit un droit féodal qui se payoit pour relever le fief, pour le racheter des mains du sei- gneur. Ce droit avoit été substitué à l'ancienne reversion des fiefs, lors- u’ils n’étoient possédés qu’à vie. (Sculpt.) Relief, en termes de sculpture , se dit des figures en saillie et en bosse , ou élevées , soit qu’elles soient taillées au ciseau , fondues ou moulées. Figure de relief ou de ronde bosse ; c’est celle qui est isolée et terminée en toutes ses vues, Haut relief ou plein relief; c’est la figure taillée d’après nature, Bas-relief; Cest un ouvrage de sculpture qui a peu de saillie, et qui est attaché sur un fond. Demi-bosses ; ce sont des bas- reliefs dans lesquels il ÿ a des parties saillantes et détachées. Demi-relief ; c’est une représen- tation sortant à demi-corps du plan sur lequel elle est posée. (Peinture ) On dit aussi en pein- ture qu'une figure a bien du relief, qu’elle paroit de relief, quand elle est si bien ombrée et relevée de cou- REL leur , qu’il semble qu’elle sort du ta- bleau, RELIEUR ,s. m. du verbe relier, formé de la particule itérative re, et de lier, du latin ligare. ( Bibliologie) Celui dont le mé- tier est de relier les livres, ou de coudre ensemble les feuillets des li- vres, et y mettre une couverture. On relie en parchemin , en vélin, en basane, en veau, en maroquin, en cuir de truie, en chagrin , etc. Relier à la corde ; c’est se servir de ficelle qu’on met au dos du livre, de distance en distance , pour tenir les cahiers unis , sans pourtant y ajouter de couverture. Relier en nerfs; cest relier de manière que les nervures paroissent , et forment sur le dos de petites élé- vations de la grosseur de la ficelle. Relier à la grecque ; c’est faire en sorte que les nervures ne paroissent point , et que le dos soit tout uni. Relier à l'allemande où à dos brisé; c’est disposer tellement la partie.de la couverture qui est au dos du livre, qu’elle ne soit point collée contre les nervures , de sorte qu'en ouvrant le livre relié on aperçoive un espace vide entre la cou- verture et le livre , dans toute la lon- gueur du dos. L’art du relieur n’est guère connu que depuis l’invention de l’imprime- rie : auparavant on ne faisoit que rouler le parchemin et les feuilles ou écorces sur lesquelles les livres étoient écrits. Depuis ce tems, cet art s’est bien perfectionné : on es- time sur-tout le travaildes Desemble, des Padeloux, des Derome, des Bo- zérian de Paris, etc. Mais tout ce qu'ont fait ces habiles relieurs doit le céder au travail d’un nommé Roger-Paper de Londres, qui a fait payer au lord Spencer quinze guinées pour la reliure d’un Eschyle. A la Chine, on couvre les livres ordinaires d’un carton gris assez pro- pre; et quand on veut relier avec soin, on emploie un satin fin, ou une espèce de petit taffetas à fleurs, qui est de grand prix, et destiné seulement à cet usage. RELIGION, s. f. du lat, religio, de religo, lier, relier , attacher, ; REM 245 Croyance que l’on a dans la divinité, et le culte qu’on lui rend en consé- quence. Religion réformée ; la croyance des Calvinistes. (Econ. polit. ) Religion se dit absolument de ordre de Malte ; ainsi Pon dit le pavillon de la re- ligion , les galères de la religion , pour le pavillon de Malte, les ga- lères de Malte. RELIQUAT , s. m. du latin reli- quiæ, restes. ( Pratique, commerce ) Reste de compte ou débet dont le rendant compte se trouve redevable par la cloture ou l'arrêté de son compte. On appelle reliqualaire celui qui doit ce reliquat. REMANIEMENT ou REM:- NIMENT , s. m. de la particule ité- rative re, et du latin manicare, pour snanu traclare , manier. (Imprimerie) X1 se dit du travail que fait le compositeur, quand les changemens et les corrections qu'un auteur a faits sur une épreuve obligent de remanier toutes les lignes d’une page ou d’un alinéa ; ce qui se fait en retirant quelques mots d’une ligne pour les faire entrer dans la suivante, et ainsi de suite , jusqu’à lPalinéa. REMEDE., s. m. du latin reme- dior, fait de medicor, guérir, ap- porter remède, (Méd.) Ise dit de tout ce qui sert à guérir quelque mal, quelque maladie ; à ce qui est capable d’opérer un changement salutaire, et de ré- tablir une constitution dérangée. Remèdes moraux, remèdes phy- siques, remèdes alimenteux , ete. Remède se dit particulierement d’un lavement. Grand remède ; c’est le mercure qui se donne pour la guérison ces maux vénériens. ( Monnoïe ) Remède est aussi un terme de fabrique des monnoies , et il signifie premièrement la quan- tité de grains d’alliage que les mon- noyeurs peuvent employer dans la fabrication des espèces d’or et d’ar- gent . au-delà de ce que la loi a ré- glé ; et secondement , la quantité de grains de poids dont les monnoyeurs peuvent faire les espèces plus lézères que la loi ne l’a prescrit : delà deux 246 REM espèces de remède : le remède d'alor ou de loi, et le remède de poids. Le remède de loi sur l'argent est de trois deniers, et de douze trente- deuxiemes sur lor, Le remède de poids est de quinze g &ins sur Por, et de trente-six grains sur l’aigent , par marc. ( Orfévrerie) L’or, dans les ou- vrases d’orfévrerie, doit être à vingt- deux karats, au remède d'un quart de karal; c’est-à-dire, que s’il ne s’y trouve de moins, par chaque marc, qu'un quart de karat de fin, l’ouvrage est censé être au titre prescrit. L’orest permis à vingt karats dans les ouvrages de bijouterie. Il se fa- brique cependant des bijoux à un titre plus haut , sur-tout pour PEspa- gue, où les bijoux ne plaisentpoint, s'ils n’ont l’œil jaune. L’argenterie doit se fabriquer à onze deniers douze grains de fin , au remède de deux gruins ; c’est-à- dire qu’elle est censée être au titre , quand il n’y a que deux grains de fin de moins par chaque marc. REMÈRE , s. m. du lat. barb. redimerare , pour redimere, ra- cheter. ( Pratique) Réméré , faculté de remére ; rachat, faculté de racheter l'héritage qu’on a vendu. Celui qui vend un héritage peut se réserver la faculté de le racheter. Par cette clause , Pacheteur contracte l’obliga- {ion de rendre au vendeur la chose vendue, lorsqu'il lui plaira de la ra- cheter, et qu’il aura satisfait aux conditions du rachat. REMISE , s. f. du lat. remitlo , FeNLSSUID , renvoyer , remettre , pardonner , accorder, ( Pratique ) X1 se dit de la dimi- pufion ou du rabaïs qun créancier fait à son débiteur d’une partie de la dette. ( Commerce ) Remise signifie la jettre de change qu’un négociant ou banquier envoie à son correspon- dant, pour qu’il secoive la somme pôriée par la lettre. Dans ce sens, remise est opposé à traite , qui est une lettre de change que le banquier fait tenir à son correspondant , pour qu'il aït à la séldetr, La remiseest un mandement REM de recévoir , et la traite est un mañ- dement de payer. Foy. TRAITE. Bemise se dit encore de l'argent qwon fait passer d’une place à un autre , soit en espèces sonnantes , soit en papiers. Remise se prend aussi pour le droit qu’on accorde au banquier ;, ainsi que pour lescompte d’un billet. ( Chasse) On appelle encore re- rise Pendroit où une perdrix se remet après avoir fait son vol. Remise est encore un taillis @e peu d’étendue , planté dans une campagne , pour servir de retraite aux lièvres , aux perdrix , etc. (Architecture ) Remise est aussi un lieu pratiqué dans une maison , poux y meitre des voitures à cou- vert. ( /Harine ) Remise est dans un arsenal de marine, un grand hangar, dont la couverture est supportée par des rangs de piliers, où lon tient à flot séparément les vaisseaux désar- més , à l’abri des injures du tems. Il y a plusieurs remises de cette es- èce à Brest , à Rochefort , etc. On Fo appelle aussi dans ces ports for- mes couverles. ( Musique ) Remise se dit des sons qui ont peu de force, de ceux qui étant fort graves ne peuvent ètre rendus que par des cordes extrème- ment lâches, ni entendus que de fort près. REMISSION , s. f. du lat. re milto ; dans le sens de détendre, pardonner, pardon. ( Méd. ) Modification, relâche- ment d’une fièvre confinue ; qui arrive entre le redoublement. On dit qu'il ya remussion, lorsque la maladie diminue considérablement, mais subsiste toujours ; on dit qu'il y à intermission , lorsqu'elle cesse entierement, ( Pratique Ÿ Rémission se dit aussi de la grâce accordée à un cri- minel. REMONTE, s. f. de REMON- TER. foy. ce mot. (Art milit.) Remonte d'un ca- valier; c’est le secours qu’on lui donne en lui fournissant un cheval, quand il est démonté, On a acheté REM tant de chevaux pour la remonte de la cavalerie. REMONTER , v. n. et a. de la particule itérative re , et du lat. montare , fait de mons, monts, aller à mont, monter: monter une seconde fois. (Marine) Remonter une rivière ; c'est surmonter son cours à Paide du la marée. Remonter au vent; cest dans les parages des vents alizés, des moussons et vents réguliers, aller d’un pays à un autre qui est : tué au vent. Ainsi, quaud on va de Saint- Domingue à ia Martinique , on re- monte. Cette sorte de navigation qui se fait à la pointe de la bouline exige des bâtimens qui tiennent bien le plus pres du vent. Remonter une côte ; c’est aller vers le haut de la côte, ou vers le coté qui est le plus au vent , ou vers celui qui est le plusenfoncé dans les terres. Ainsi, on remonte la côte de Coromandel, quand on va de l'ile de Ceylan au Bengale. REMORQUER, v. a. du lat, re- mulco , remulcare , serrer. ( Marine ) Remorquer un vaïs- seau ; c’est le trainer après soi, pour le faire avancer , à l’aide d’un cor- dage appelé remorque ou cable de remorque. Un vaisseau se fait quelquefois re- morquer par ses chaloupes et canots, pour avancer en tems de calme , pour se retirer du voisinage d’un danger, ou d’une côte sur laquelle il se trouve porté par les courans , etc. Les frégates remorquent les vais- seaux désemparés dans les combats, REMOUS, s. m. d’une origine inconnue , mais qui pourroit venir de remuer , en lat. removere. ( Marine ) Tournoïiement et agi- tation partielle des eaux , occasionné par un choc, par le passage d’un vaisseau , où par qnelques disposi- tions du fond , des rochers ou des courans. REMPART ,s. m. de l'espagnol amparo , défense, ou de Pitalien re- paro , qui signifie la même chuse. (Art milit. ) Rempart est la bau- teur des terres qui couvrent le corps d’une place, ou le terre-plein d’un REN 247 ouvrage ,et qui porte le parapet &a coté de la campagne. L'usage du rempart est d'empè- cher Pennemi d'entrer dans la place, de couvrir la ville et les places d’ar- mes, les magasins et les logeméns des gens de guerre ; du canon de l'ennemi ; de commander au dehors de lagplace, et dans les travaux de VPennémi. Le rempart sert encore à mettre les canons en batterie, à ran- ger les troupes pour la défense en cas de brèche, à faire des retranchemens, souterrains où logemens à épreuve de la bombe. REMPLOI, s. m. de la particule itérative re, et d'emploi, fait d’em- ployer, du latin #nplicare : second emploi , remplacement. ( Pratique ) Remploi des biens aliénés de l'un des conjoints par mariage ; c’est un acte par lequel il est donné à celui auquel est dû le remploi, ou à ses héritiers , des biens de a communauté , ou nième des propres de Pautre conjoint pour ser- vir de remplacement. REMUNERATOIRE, adj. de la particule itérative re, et de mureror, faire présent : faire un présent en retour d’un autre présent , récom- enser. * (Pratique) Qui tient lieu de ré- compense ; il se dit des contrats, des donations , des legs, qui ont pour objet de récompenser, de reconnaitre des services rendus: contrat, dona- tion , legs rémunératoire. RENAL, LE, adj. de REIN ; +. ce mot. (Anal. ) Qui a du rapport aux reins, qui appartient aux reins : le nerf rénal, les artères rénales. RENARD , s. m. de l’allemand rein , fin, rusé : animal À quatre ieds, efc. (Marine) On ne sait par quelle analogie les marins appellent de ce nom un instrument de pilotage, ou un morceau de planche coupé en rond , avec un petit manche, sur lequel on figure les trente-deux aires- de-vent de la boussole. Sur chaque rhbumb sont percés huit petits trous, pour représenter les huit demi-heures que durent chaque quart; à chaque demi-heure le timonier met une cheville dans l’un des trous qui sont 248 REN percés sur le rhumb où ila gouverné. Ce renard sert à l'officier de quart à écrire sur le journal la route que le vaisseau a faite ; et ensuite tous y prennent les renseignemens néces- saires pour calculer cette route , ou faire leur point, ayant égurd à la dérive, à la variation de la boussole, et autres circonstances. RENCONTRE , s. f. pu en- contre, vieux mot francois, fait du lat. contra : hasard, aventure par laquelle on trouve fortuitement une chose. (Art nulil. ) On donne ce nom , en termes de guerre, au combat de deux corps de troupes ennemis, lors- que n’ayant pas été prévu il se fait tumultuairement , ou du moins sans qu’on puisse y employer toutes les régles militaires. ( Chimie) Vaisscaux de ren- contre ; ce sont deux vaisseaux ou cucurbites joints de manière que le col de l’un entre dans le col de Pau- tre ; de sorte que les vapeurs qui montent dans la distillation sont for- cées de retomber à l’endroit d’où elles sont parties. ( Horlogerie ) Roue de rencon- tre ; celle dont les denfs engrènent dans les palettes d’une montre. RENDEZ-VOUS, s. m. du verbe rendre ( se), dans le sens de se transporter : lieu où l’on doit se trouver à certain jour et heure assi- gnée, ( Grammaire ) Ce mot a été trouvé si commode, que la plupart des nations l’ont adopté en francois, leur langue manquant de cette ex- pression ; les Anglois lPemploient comme substantif et comme verbe : £o rendez-vous , se trouver à un lieu indiqué. (Art nulit.) Rendez-vous , en termes de guerre, se dit du lieu in- diqué pour Passemblée des troupes destinées pour quelqu’entreprise con- certée. (Marine) On donne uv rendez- vous aux vaisseaux d’une flotte, c'est-à-dire , qu’on convient d’un lieu où ils doivent se réunir , en cas qwils viennent à être dispersés. RENDRE,, v. a. du latin reddo, reddere , restituer , représenter , traduire, REN ( Littérat. ) Rendre se dit en parlant de la traduction d’un auteur ancien où étranger: Ce traducteur a bien rendu son auteur ; il faut tâcher de rendre le sens plutot que les paroles. (Art du dessin) Rendre se dit quelquefois dans le sens de repré- senter. Ce objet est bien rendu ; c’est-à-dire, qu’il est représenté aussi habilement, aussi parfaitement qu’on l'exige. (Art pur br Cetacteurrend bien son role; cela veut dire qu'il le représente tel que l’auteur la conçu. ( Manége) Rendre la bride à un cheval; c’est la tenir moins haute, moins ferme. On dit aussi dans le mème cas, rendre la main. RENFLEMENT',s. m. de la par- ticule itérative re , de la préposition in , dedans , et de flo , souffler : souffler dedans une seconde fois , renfler. ( Archit.) Petite augmentation du fût d’une colonne qui diminue insensiblement jusqu'à ses extré- mités. Le renflement des colonnes est une monstruosité qui n’a point d'exemple dans l’antique. Néanmoins cet usage a tellement prévalu chez les moder- nes qu’on ne voit presque point de colonnes qui re soient renflées, C’est pourquoi on a cherché plusieurs ma- nières de rendre ce renflement agréa- ble. Vignole est le premier qui ait donné des règles du trait du renfte- ment des colonnes. RENIFORME , adj. de REIN et de FORME. Foy. ces mots, ( Botan. ) Ayant la forme dun rein. Ce mot ne s'applique qu'aux solides. RENONCIATION , s. f, du latin retro , en arrière , à rebours, contre, de nuntio, faire savoir, et d'ago, agir : l’action de se dédire de ce qu'on à dit. ( Pratique ) Acte par lequel on renonce à un droit acquis. On re- monce À une communauté , à un legs, à une succession échue. On renonce aussi à des successions à ééthoir. RENOVATION , s. f. de la par- ticule itéraiive re, du latin novo, REN rendre nouveau , et d’ago , agir : l’action de renouveler. ( Chimie ) La restitution dun corps minéral, d’un état imparfait où il est, dans un état parfait. RENTE, s. f. du latin rendila , qui a été dit pour reddita, redditus , sous-entendu aLiuus ; Yevenu an- nuel. Fente foncière ; c’est une rede- vance imposée à perpétui é sur un héritage , et qui le suit par-tout en quelque main qu’il passe. Rente personnelle ; c’est celle qui est constituée directement et prin- cipalement sur la personne. Rente constituée ; c’est la rente personnelle constituée à prix d'ar- gent, et qui peut s’éteindre à la volonté du débiteur, par le rem- boursement de la somme principale, avec les arrérages échus. Renle viagère ou à fonds per- du ; c’est celle qui s'éteint par la mort de celui au profit de qui elle _acté créée. RENTREE , s. f. de la particule itérative re , et du latin zairare , en- trer; entrer une seconde fois: ac- tion de rentrer. ( Commerce) Rentrée de fonds; c’est la même chose que recouvre- ment. ( Pratique) Rentrée en posses- sion d'immeubles ; c’est le retour de biens immeubles dans la main de celui qui en avoit été dépossédé, ( Musique ) Rentrée se dit aussi du retour du sujet , sur-tout après quelques pauses de silence , dans une fugue, une imitation, ou dans quelqw'autre dessein. (Marine) Rentrée d'un vais- seau; c’est la courbure rentrante en dedans de la partie supérieure des membres et cotés du vaisseau. On prétend que la rentrée a été inven- tée par les Anglois, pour éviter les abordages , qui, par leffet de l’im- pétuosité Françoise, leur étoient sou- vent défavorables, et que les Fran- cois ont été assez maiadroïits pour les imiter, et même renchérir sur les constructeurs anglois” Cette assertion paroit hasardée, T1 est bien difficile de se figurer des vaisseaux à deux et trois batteries. REN 24% sans aucune rerrée ; on aborde quel- quefois , et on peut abcrder malgré la rentrée. On sait que la manière d’aborder la plus avantageuse , est d'engager dans les grands haubans, le beaupré du vaisseau ennemi, dont la batterie devient alors inutile , tandis que celle du vaisseau abordant le canon- ne et le balaie de long en long. Les assaillans entrent par le beaupré du vaisseau altaqué, lorsque ses gaillards ont été neltoyés par la mousquet- terie, RENVERSANT , adj. de VER- SER (#.ce mot}, et de la préposi- tion 22, dans : en latin, ésvertere, PF. RENVERSER. (Algèbre) Renversant, ou plu- tot er renversanl ; c’est une expres- sion dont on se sert pour marquer un certain changement que l’on fait dans la disposition des termes d’une proportion, en mettant les aniëcé- dans à Ja place des conséquens, et les conséquens à la place des anté- cédens. RENVERSE , adj. 77 REN- VERSER. (Mathémat.) Raison renversée; c’est la même chose que RAISGN RECIPROQUE. 77. ce mot. ( Musique) Intervalle renversé ; c’est l’oppost d'intervalle direct. #. INTERVALLE. Accord renversé ; c’est opposé des accords fond mentaux. 7? FON- DAMENT AL. ( Marine) Ordre renversé ; voy. ORDRE. Compas renversé ; voy. COM- PAS. (Potan.) Renversé se dit aussi en botanique, de ce qui est dirigé en sens confraire du corps portant ou renfermant. RENVERSEMENT , s. m. 7 RENVERSER : action de renverser. ( Musique) Changement d'ordre dans les sons qui composent les ac- cords, et AP ES parties qui compo- sent Pharmonie. (Astron. ) Maniëre de vérifier les quarts. de cercle , en mettant en bas la partie supérieure pour observer la hauteur du méme objet, dans les deux sens différens. RENVOI, $. m. de la particule REP itérative re, et d'envoi, fait du latin tnviare , pour {n vion millere , en- voi d’une chose déja envoyée à la mème personne, au même lieu, Ro phie ) envoi, dans un livre , se dit d’une certaine mar- que qui renvoie le lecteur à une moe marque hors du texte, sous aquelle il doittrouver une citation , une remarque, une explication, Renvoi est aussi un avertisiement qi enseigne qu'on trouvera à une autre page du même livre, la suite de ce qui estinterrompu. ( Pratique) Renvoi se dit, en ter- mes de palais, d’un jugement par lequel ure partie est renvoyée de- vant un autre tribunal que celui où elle a été assignée. 5 (Musique) Renvoi est encore un signe figuré à volonté, placé com- munément au dessus de la portée, lequel correspondant à un autre si- gne semblable , marque qu'il faut , d’où est le second, retourner où est le prémier, de là suivre jusqu’à ce qu’on trouve le point final. REPARTITION, 5. f. du latin partlior, diviser, distribuer, et de la particule iterative re : nouvelle division, distribution. (Finances , pratique) Faire la réparlilion des impots dans un dé- parlement, faire la répurtition des effets d'une succession. REPENTIR, s. m. de la particule itérative re, et du lat. pœnileo, se repentir ,; avoir du regret d’avoir fait ou de n’avoir pas fait quelque chose, ( Peinture) L'usage de ce tèrme dans la peinture , est d’exprimer quelque changement visible, qu'un auteur a fait dans son tableau. Il arrive quelquefois que le premier ob- jet qu'il a peint , et qu’il s’est repenti d'avoir fait, n'étant recouvert que d’une couleur légère, pousse, au bout d’un certain tems, ou, pour parler en d’autres termes, que la première couleur qui exprimoit cet objet, venant à percer au travers de la seconde couleur dont elle a été couverte, se laisse apercevoir par des yeux exercés : en ce cas-là, on dit, c’esl un repenlir, voici un re- pentir. RÉPERCUSSIF, IVE, adj. du 250 REP lat. repercutio , pour retro perculio, frapper , pousser en arrière , réper- cuter, ( Med.) I se dit des remèdes qui répercutent, he réfléchissent, qui repoussent les humeurs en les chas- sant d’une partie, pour les obliger de se porter ailleurs. On doit être très- circonspect dans l’emploi de ces remédes, REPERCUSSION , s, f. même origine que REPERCUSSIF. (Hécan.). C’est la même chose que REFLEXION. F7 ce mot. (Musique) Répercussion se dit aussi de la répétition fréquente des mêmes sons. C’est ce qui arrive dans toute modulation bien déterminée, où les cordes essentielles du mode; celles qui composent la triade har- monique, doivent être rebattues plus souvent qu'aucune des autres. Entre les trois cordes de cette triade, les deux extrêmes, c’est-à-dire, la finale et la dominante, qui sont propre- ment la répercussion du ton, doi- vent être plus souvent rebatrues que celle du milieu, qui n’est que la ré- percussion du mode. REPERE , s. m. du lat. reperire , trouver. ( L'echnologie) Terme commun à beaucoup d’arts et métiers; trait ou marque que l’on fait à diverses pie- ces d’assemblage , pour les reconnoi- tre. T'elles sont les marquesdestuyaux d’une lunette. REPERTOIRE , s. m. du latin reperio , repertum , trouver : inven- taire, table, recueil, où les choses, les matières, sont rangées dans un ordre qui fait qu’on les trouve faci- lement. & ( Pratique) K se dit de linven- taire sommaire qu'unnotaire est tenu de faire de tous les contrats et actes qu’il recoit. (Art dramatique) Répertoire se dit encore de la liste des pièces restées au théâtre, et de la liste des pièces que les comédiens de tel théâtre doi- vent donner chaque semaine. RÉPÉTITEUR, s m. du latin repeto , lait de la paticule itérative re , et de peto, demander, dire , re- dire, répéter : celui qui répète, (lnstruct, publ.) Celui qui ex- RE P plique en particulier les leçons du maitre, ( Marine ) Frégate répétiteur ; c’est une frégate ou un bâtiment quirépète aux autres vaisseaux d’une escadre , les signaux faits par le com- mandant. REPETITION , s, f, même ori- gine que REPETITEUR : redite. (£locut. ) On appelle ainsi une figure de diction. Les rétheurs lui ont donné différens noms. On nomme anaphore, la répéli- tion d’un même motquirecommence une phrase. #. ANAPHORE. On appelle épistrophe , ou com- plexion , la répélitionr dans laquelle on finit par les mêmes paroles. oy. EPISTROPHE. La conduplication est la répéti- lion d’un mot, soit au commence- ment , soit à la fin de la phrase, La conjonction est la répétition de la méme conjonction qui lie tous les membres où incises d’une pé- riode, On égorge à la fois les enfans, les vieillards, Et la sœur et le frère, Et la fille et la mère. Racine dons Esther. La disjonction est la suppression de ces liaisons. ( Peinture) Répétition des mé- mes gestes, des mêmes attiludes , etc. ; c’est un défaut en peinture, contre lequel les élèves et les artistes doivent être en garde. Il est cepen- dant des répélilions qui produisent des effets merveilleux, quand elles sont adaptées à des personnages qui ont une même intention , un même intérêt, et qui sont agités de la même passion. C’est ainsi que Raphaël a représenté, dans son Æ/éliodore , un groupe de plusieurs femmes, qui, par des démonstrations uniformes, tendent à lexpression d’un même sentiment. ( Horlogerie) Pendule à répéti- Lion, montre à répélition ; c’est une endule , une montre qui répète Pheure qu’elle marque , où qwelle a sonnée, quand on tire une petite corde , ou qu’on pousse un petit res- sort, ( Pralique ) Répétition se dit d’un acte par lequel on répète, redemande quelque chose, Képétition de dot, REP 251 REPIT,s. m. corruptiot de respit, fait du lat. respectus , délai accordé aux créanciers, pour quelque grande considération , où respect. ( Pratique ) Surséance où délai que le prince accorde aux débiteurs de bonne foi, pour les mettre à cou vert des poursuites de leurs créan- ciers, R£ÉPLIQUE, s. f, du lat. replico, répliquer , renvoyer. * ( Pratique ) Les répliques sont des écritures que le demandeur fait signifier pour servir de réponses dux défenses fournies À sa demande, ( Musique ) Réplique , en musi- que, signifie la mème chose qu’oc- tave. Quelquefois, en composition , on appeile aussi réplique VPunisson de la mème note, dans deux parties différentes, REPONDRE, v. a. ( dans le sens de satisfaire à une question), du latin reponere, formé de la particule ité- raiive re, et de poriere , mettre: re- mettre, répartir à quelqu'un sur ce qu’il a dit, ou demandé. REPONDRE, v. a. ( dans le sens d’être caution }, du lat. respondere , ‘ dérivé de spondere , répondre pour un autre, être caution. ( Pratique ) Qui répond paie ; c’est-à-dire, que la caution est tenué de linsolvabilité du cautionné. REPOS, s. m. du lat. reponerc, poser de nouveau : quitter, laisser, abandonner , privation, cessation du mouvement, ( Physique ) L'état dun corps qui demeure toujours dans la même place ,ou son application continuelle, ou sa contiguité avec les mèmes par- ties de Pespace qui Penvironnent. Le repos est absolu ou relatif, de même que le lieu, On définit encore le repos, Vétat d’une chose sans mouvement ; ainsi le repos est ah- solu, ou relatif, de mème que le mouvement, ( Archi.) Repos se dit des mar- ches d’un escalier plus grandes que les autres, qui servent comme de repos. ( Poésie ) Repos se dit aussi de 4 césure qui se fait dans les grands vers à la sixieme syllabe, et dans les vers de dix à onze, à la quatrieme syllabe. (Musique) Repos, en musique, est la terminaison de la phrase, sur 252 RE P laquelle terminaison le chant se re- pose plus où moins RATE Le æpos ne peut s’établirque par une ca- dence pleine : si la cadence est évitée, 1l ne peut y avoir de vrai repos ; car il est impossible à l’oreille de se reposer sur une dissonnance. Il ne faut pas confondre le repos avec le silence. Ÿ. SILENCE. (Peinture) Repos, lorsqu'on parle dg peinture , désigne certaine partie de la composition d’un tableau , qui semble tranquilliser la vue. Lorsque le peintre dispose, dans sa composi- tion , des parties sur lesquelles les regards et laitention se trouvent moins occupés , on dit qu’il a mé- nagé des repos. On donne du repos à un ouvrage de peinture, en éten- dant les masses, en éloignant les lu- mitres trop pétillantes, en salissant des couleurs qui ont trop d’éclat. Quand un tableau est bien d'accord, quand il est harmonieux , il a le ICpOS nécessaire. REPOUSSOIR , s. m. du latin repulso , formé de la paticule ité- rative re, et de pulso, pousser de . nouveau , rejeter, repousser. { Zechnol.) C’est un nom em- ployé dans un grand nombre darts et métiers, pour désigner plusieurs de leurs outils. (Peinture ) Les repoussoirs , en peinture, étoient des masses d’ombres obscures que les peintres affectoient de placer sur le premier plan , parce qu'ils les croyoient nécessaires pour repousser les objets des autres plans. Cet usage est passé d&"mode. REPRESAILLE, s. f. de l'italien represaglix, formé , comme l’anglois reprisal , du lat. barbare repræsalia, dérivé du lat. reprehendo , reprendre ce qui a été pris. ( Droit des gens) On entend par ce mot, employé plus ordinairement au plurier, ces actes d’hostilité que les souverains exercent les uns contre les autres, quand ils ne sont pasen guerre ouverte ,en reprenant ce qu’on leur a enlevé, ou des choses équiva- lentes, pour s’indemniser du dom- mage qu’ils ont reçu. Leitres de représailles ; voyez LETTRES DE MARQUE. (Art milit.) En termes de guerre, on donne encore ce nom à tout ce REP qui se fait contre l’ennemi, pour tirer satisfaction de quelqu’injure , ou de quelque violence. Les repré- sailles s’exercent ordinairement dans les choses de meme nature, On brüle des villages en représailles , c’est-à- dire, parce que l’ennemi en 4 brûlé, REPRESENTATION, s. f. du lat. repræsentalio , pour rei Præ- sentalio , image, peinture de quel- que chose. ( Pratique) Représentation se dit au palais, de exhibition de quelque chose. On fait la représentation d’une pièce arguée de faux. Représen- lation, en matiere de succession se dit du droit en vertu duquel les en- fans ou petits-enfans d’une personne décédée , se présentent à sa née pour recueillir une succession échue, de Ja même manière, et avec les mêmes priviléges que si la personne repré- sentée étoit encore vivante, ( Optique ) On dit, en optique, que la représentalion de l’objet se peint sur la rétine, pour dire l’image de l’objet. (Art d'imitation ) C’est dans le même sens qu’on dit qu’une sfatue, un tableau , une estampe, sont des représentations. ( Art dramat. ) Représentation est aussi le récit d’un poëme drama- tique sur un théâtre, avec tous ses accompagnemens, la déclamation, le geste, les machines, le chant , les instrumens , etc.; et l’on dit qu’une tragédie , qu’un opéra, qu’une comé- die à eu quinze, vingt représenta- lions. REPRISE, s. f. du lat. reprehen- dere , prendre une seconde fois, re- rendre. ( Pratique) Reprise d'instance ; c’est l’acte par lequel on reprend un procès contre une nouvelle partie. Reprises de la femme ; c’est tout ce que la femme qui a renoncé à la communauté, a droit de reprendre en vertu de son contrat de mariage, sur les biens communs, ou sur les biens de son mari prédécédé. ÿ ( Musique ) Reprise se dit de toute partie d’un air , laquelle se ré- pète deux fois, sans étre écrite deux fois. Quelquefois aussi lon n’entend par reprise que Ja seconde partie d’un air. REP Dans la note, on appelle reprise un signe qui marque que l’on doit répéter la partie de Pair qui le pré- cède, ce qui évite la peine de la noter deux fois. (Hydraul.) On dit que Peau va par reprise fMorsqu’élevée dans une machine hydraulique, elle se rend dans un puisard , ou dans unebâche, d’où une autre pompe l'élève encore plus haut. C’est aussi dans le cours d’une conduite, l’eau qui sort d’un regard pour reprendre sa route dans une autre pierrée. , dl REPROCHE, subst. m. du latin reprobare. (Pratique) Reproches contre des témoins ; ce sont des faits allégués contre des témoins, pour empêcher qu'il ne soit ajouté foi à leur dépo- sition, REPRODUCTION, s. f. de la particule itérative lat. re , et de produco, conduire, allonger. ( Botun!) On comprend en gé- néral, sous cette dénomination, tous * les moyens que la nature et l’art em- ploient pour perpétuer les espèces. Les semences, ies caieux, les drageons , les boutures, la grefe, sont autant de moyens de reproduclion. REPTILE , adj. et subst. du lat. replare , se trainer en rampant. ( Hist. nat. ) Lesnaturalistes sont convenus d'imposer ce nom aux ani- maux pourvus d’un squelette, dun sang rouge et froid , de de:x systèmes nerveux, qui se tramnent plutot qi’ ils ne marchent. Ces animaux soat les quadrupèdes ovipares et les serpens. Le nom de reptile a été donné aux premiers, bjen qu’ils aient des pieds, parce qu’ils s’en aident moins pour marcher que pour ramper,. REPUBLIQUE , s.-f. du latin respublica, littéralement la chose ublique, . . ( Polit. ) Etat gouverné par plu- sieurs. {1 se prend aussi quelquefois pour toute sorte d'état, de gouverne- ment. REÉPUDIATION , s. m. du latin repudiare , rejeter, vépudier : Pac- tion de répudier , de refuser, de re- jeter. ( Pratique ) En droit , répudia- lion , est synonyme de renoncia- üon. RES 253 ( Jurisprudence) La répudiation est l’action par laquelle on congédie une femme , on fait divorce avec elle. REPULSION. s.f. du lat. re- pulsio, fait de repulso, pour retro pulso , pousser en arrière, (Physique) Puissance par la- quelle les corps se repoussent mu- tuellement. La répulsion , comme fait, ne peut etre contestée de personne ; à égard de la cause qui pent la pro- duire , c’est un mystère encore ca- ché pour les philosophes. Répulsion de l’aimant; c'est la propriété qu'a l’aimant de repousser un autre aimant, lorsqu’on les pré- sente l’un à Pautre par les poles de meme nom. Éépulsion électrique ; c’est V’ac- tion dun corps actueilement élec- trisé , ou plui Et du fluide qui sort de ce corps , sur les corps légers qu'on lui présente à une certaine distance. ” REQUETE, s. f. du lat. requi- sila . fait de requiro , chercher, de- mander. ( Pratique ) Demande que l’on forme en justice : rl se dit aussi de Pacte qui contient la demande. Il y a autant de sortes de requêtes que l’on peut former de demandes : requête d'intervention , requéle d'upure- rent, requêle civile, ctc. REQUISITION, s. f. du lat, re- quiro, requisitum, chercher, de- mander, (Pratique, administrat.) Action de requérir , demande faite par au- torité publique. Levée d’hommes ; ceux qui la composent. REQUISITOIRE, s m. même origine que REQUISITION. (Pratique ) I se dit de la réqui- sition que font les commissaires, procureurs-généraux , etc. près les tribunaux , pour l'intérêt du rince ou pour celui du public. RESCISION , s. f. du lat. resciu- do , pour retro scindo ; retrancher, casser, annuller. (Pratique ) Cassation d’un acte, d’une obligation : rescision de par- age; rescision pour lésion. RESCRIPTION, s. f. du latin 254 RES rescribo , rescriplurn, récrire, don- ner une rescription pour recevoir de Pargent. ( Pratique ) Mandement qu'on donne à un débiteur, à un corres- pondant, pour payer une certaine somme au porteur du billet. RESCRIT,, s.m. même origiue que RESCRIPTION. ( Jurisprud. ) C'est en géñéral une 1éponse par écrit à une demande aussi par écrit. On donne particu- liëérement ce rom aux lettres ou ré- ponses des empereurs Romains, con- suités sur quelques difficultés ou questions de droit, pour servir de décision et de loi. A l'exemple des empereurs Ro- mains , les empereurs d'Allemagne appellent aussi rescrils leurs déci- sions sur les matières soumises à la diète. (Chancellerie romaine) On dor- ne à Rome le nom de rescrils à des sortes de bulles des papes qui com- mencent par ces mofs : significavil nobis dilectus filius , ete. Les res- crils ont pour objet d'accorder quel- que grâce ou dispense. RÉSEAU , s. m. du lat. retio- Jum , diminutif de rete. On a dit longt-tems réseul , petits rets; ou- vrage de fil d’or ou d'argent, tissu de manière qu’il,y a des mailles et des ouvertures en forme de rets. ( Anut.) I se dit per analogie du lacis de quelques vaisseaux , ou de quelques fibres qui forment une es- pèce de rets. RESECTE , s. f. du lat. reseco , our retro seco , retrancher. ( Geom. ) Pertion de l’axe d’une courbe entie son sommet et une fangente. RÉSERVE, s. f. du lat. reservo , pour reiro Servo ; garder ; Conserver en arrière , à part, pour un autre tems : action de réserver. { Pratique) Exception, restric- &ion au moyen de laquelie une chose n’est pas comprise dans un acte à dans un jugement, etc. Al se dit aussi des choses réservées, (Art mili.) Corps de réserve ; cest un corvs de troupes destiné ou à se jeter promptement dans le camp et en sugmenter la garde, en cas de RES besoin , on à empêcher l'ennemi d'approcher ce camp par les der- rivres, Un corps de réserve sert encore à venir charger en flanc l’armée ennemie , en se déployant subite- ment d’un coté ou Hire. On doit linvention des corps de réserve, dit Vegece, aux Lacéaé- moniens ; les Carthaginoïs les imi- terenL, et les Romains ensuite ; mais Pinventiou en est plus ancienne. Cyrus avoit une réserve composte de chameaux portant chacun des ar- chers, et dont la vue et l’odeur com- mencerent à ébranler les cavaliers Lydiens. RESERVOIR , 6. m. même ori- gine que RESERVE. (Archit.) Lieux où l’on réserve les eaux pour les faire couler , ou jaillir en quelque lieu. ( Péche \ I se dit aussi d’un en- droit où lon met le poisson qu’on a péché, pour le prendre quand on en a besoin. (Physiol.) se dit encore d’une vessie où 11 s'amasse quelque fluide : le réservoir du chyle, le réservoir de pecquet. Voy. CHYLE , PEC- QUET. RESIDENT ; s. m. du lat. re- sido , se rasseoir, demeurer , ré- sider. ( Diplomatie ) Ministre public, moins considérable en dignité que les ambassadeurs et les envoyés ; mais au dessus des agens, et, comme les uns et les autres, sous la protec- tion du droit des gens. A RÉSIDU , s. m. du lat. residuus fait de resido, s'asseoir , déposer sa lie: ce qui reste. ( Conunerce ) Reste de compte, Arithmét, ) Le reste d’une divi- sion arithmétique. (Pratique) A s'entend aussi des ieces inutiles d’une affaire. ( Chumie) On appelle résidu , ce qui reste d’une substance qui a passé par queiqu’opération, RÉSILIATION , s. f. du latin resilio, pour relro salio , sauter en arriere, se dédire. ( Fratique ) Acte par lequel , d’un mutuel consenteinent , on an- nulle un autre acte, pendant que RES les choses sont encore entibres. La résilialion n’est pas la même chose que la RESOLUTION. Foy. ce not. RÉSINE , s. m. du lat. resina. , ( Hist, nat.) On appelle re- sine en général, une huile volatile épaissie à Pair. La nature offre une foule de substancesrésineuses qui ont chacune des propriétés particulières. F. BAUME, MASTIC, TERE- BENTHINE , GALIBOT , POIX , BRAI, GOUDRON. LA RESISTANCE, s. f. du lat. re- sisto , pour retro sislo, demeurer derrière, résister. (/Hécan.) Force ou puissance qui agit contre une autre , de sorte qu’elle détruit ou diminue son effet. Il y a deux sortes de résistances, celle des solides et celle ces fluides. Bésistance des solides ; Cest la force avec laquelle les parties des corps solides, qui sont en repos, s’opposent au mouvement des autres parties qui leur sont contiguës. Résistance des fluides ; cest la force par laquelle les corps qui se meuvent dans des milieux fluides sont retardés dans leursmouvemens. Pour la théorie de la résistance des fluides, consultez le traité des fluides de d’Alembert. RÉSOLUTIF , VE , adj. du lat, resolvo , resolutum , délier , déta- cher , ouvrir. (HMéd.) On donne ce nom aux médicamens qui divisent etatténuent les fluides épaissis et arrêtés , leur donnent du mouvement , et aug- mentent le ressort des solides, RESOLUTION, s. f. même ori- gine que RESOLUTIF : cessation totale de consistance, solution , dé- cision , fermeté, courage, parti pris. ( Pratique ) Résolution est, en termes de palais, un jugement qui casse et annulle un acte, Il y a aussi des résolutions volon- taires ou conventionnelles : ce sont celles qui font cesser à l’avenir, l’ef- fet d’une convention précédente , de la cause résolutoire, pour la cause qui emporte la résolution d’un acte. ( Mathémat, ) Résolution ou plus communément solution, se RES 255 dit de l’exposé et du développement des procédés qu’on emploie pour ob- tenir ce qu'on demande dans un problème. ( Méd.) Résolution , en_méde- cine signifie plusieurs choses : 10, [1 se prend pour un relâchement des neris et de muscles, et il répond à la paralysie ; 20, pour la dissolution des mixtes, et leur réduction en princi- pes, ce qui revient à l’analyse totale ou partielle : 39. pour l’atténuation et la dissipation des humeurs qui, par leur séjour , forment quelque tumeur , laquelle disparoît et se touve guérie, quand sa cause con- jointe s’est fondue , qu’elle est dissi- pée par la transpiration, ou qu’elle est rentrée dans les veines. ( Polit. ) Dans certains états , on appelle résolutions , les ordonna: ces concernant la police, la poli- tique et le commerce, ( Peinture) Résolution , en ter- mes de peinture et de dessin, signi- fie fermeté, parti pris, ce que les Italiens appellent partito. La réso- lution s'applique le plus ordinaire ment aux effets du ciair-obscur , à l'expression des formes , au choix des attitudes , et enfin au mécanis- me de Part. RESONNANCE , s. f. du latin resono pour lerum sono, rendre un son , résonner, ( Musique ) Prolongement ou réflexion du son , fait par les vibra- tions continuées des cordes d’un ins trument , soit par les parois d’un corps sonore , soit par la collision de Pair , renfermé dans un instrument à vent. RESPIRATION , s. f. du lat. respiro pour iterurn spiro , respirer, ( Physiol. ) Mouvement de la poitrine par lequel l’air entre daus les poumons et en sort alternative- ment. Ÿ. ASPIRATION , EXPI- RATION. RESSEMBLANCE , s. f. du lat, barb. simulare , fait de sémilis , semblable : rapport , conformité, ( Peinture ) On dit d’un peintre qu’il attrape bien la ressemblance ; c’est ordinairement le talent des peintres médiocres, RESSENTI, IE , participe de ressentir, de Ja particule itéralive 256 RES re , et de sentire, sentir de nou- veau , sentir vivement. ( Arts d'imilation ) On dit, ce modèle a des formes ressenties ; le dessin d'Annibal Carrache est ressenti , etc. La nature montre par- tout desformes, mais elles ne sont pas toujours ressenlies. Parmi les chets- d'œuvres de Pantiquité, Hercule Farnèse , les lutteurs ont des formes ressenties; les formesde lPAntinoüs, de l’Apollon du Belvédère sont au cor - taire douces et fines ; enfin, celles de la Vénus de Médiciset de l'her- maphrodite n’offrent que des transi- iious presque imperceptibles. RESSIF ou RECIF , s. m. de l'espagnol arrectfe , mot tiré de Pa- xabe. = ( AMWarine) On appelle ainsi un banc de,roches dures sous Peau ou à fleur d’eau, qui se prolonge le long d’une cote, d’une ile , etc. , et où la mer brise et écume sans cesse. RESSORT , 8. m. du vieux mot françois sourdre , fait du lätin sur- gere , d’où sont dérivés source et ressource, Gin a dit autrefois resort et resor- ment pour Paction de s’élever , de sxlir apres être entré. (Physique } Efforts que font cer- tains cor! s pour se rétablir dans leur état naturel, lorsqu’ils ont été con- truints d’en sortir par une puissance qui les a comprimés ou tendus, ( Mécan. ) Ressort se dit aussi de tout ce qui est la cause du mou- vement dans les machines et sui- tout dans les automates. ( Peinture ) Ressort, est employée ntétaphoriquement ; en peinture , pour exprimer Paction , le mouve- ment d’une compositior: pittoresque. Ainsi, Pon dit qu’une composition a du ressort, pour signifier qu’elle a de l’action. Si elle est froide et sans vie, on dit qu’elle manque de ressort. Un ne pense pas que Michel-Ange, Raphaël , etc. , aient connu le mot de ressort comme terme de leur art, quoique le premiereüt dans lame un terrible ressort, et que tous aient traité ce qu’on appreile des sujets de grande machine, Ces expressions Sont nées avec les rr4- chinisies , les peintres de machine, RES les Cortone , les Solomène, les Cor- rado , etc. ( Pratique ) Ressort est aussi un terme de palais, qui signifie éten- due ou district d’une juridiction , ei qui a pour origine l’usage où étoient es Romains de partager aux soldats , et de diviser par le sort les ferres et les champs qu'ils avoient conquis, et d'appeler ces champs sortes. RESSUAGE , s. m. du lat. ex- sudare , poug retro sudare , ven- dre ou faire sortir la sueur, l’hu- midité intérieure, ( Métallurgie ) Le ressuage est une opération que Von fait subir dans la liquation , à la masse ré- sullante du cuivre et de largent allié avec le plomb. RESSUT, s. m. même origine que RESSUAGE., ( V’énerie ) On appelle ainsi le lieu où la bête se réfugie pour se re- poser et sécher sa sueur ou la rosée. RESTAUR, s. m. du lat. restaurv rétablir, restituer. ( Commerce ) Ressource ou dé- dommagement querles assureurs onf les uns contre les autres , suivant la date de leurs assurances ; ou contre le maitre , si l’avarie provient de son faif. RESTAURATION , 5. f. du lat. reslauro , xétablir. (Med. ) 1 se dit du rétablisse- ment des forces perdues d’un ma- lade ou d’un homme fatigué. Peinture ) Restauration des tab eaux ; . ENLEVAGE. ( Bibliogr. ) Restauration des livres imprimés ; voy. BIBLIU- GUIANCIE. RESTE ., s. m. du lat. restare, rester, qu'on a dit pourpermanere , demeurer : ce qui demeure de quei- que chose. ( Mathémat. ) C’est la différence que lon trouve entre deux gran- deurs, apres avoir ôté la plus pe- tite de la plus grande. RESTER , v.n. du lat, restarz demeurer. ( Marine ) On dit qu’une terre ou un vaisseau résle à tel rhumb , à tel aire-de-vent, lorsqu'il se trouve dans la direction de cet aire-dGe-vents par rapport au lieu dont on parle, ANS) , RET Ainsi, l’on dit: le cap Fimistére hous restoit au sud-ouest du compas. RESTITUTION , s. f. du latin restiluere , action de restituer, de rétablir. ( Pratique ) Restitulion en en- Lier; c’est un moyen de se faire ré- tablir contre un engagement injuste. Restlilution de Jp ; c’est celle qui a dieu lorsque le possesseur d’un héritage ou autre immeuble produi- sant des fruits, est condamné à se désaisir de cet immeuble, ( Littérat. ) Reslitution d’un lexle, d'un passage ; c’est le réta- blissement d’un texte ,; d’un passage corrompu. - ( Vumismat. ) Reslitution se dit par les médaillistes, pour médaille restiluée, et les médailles resti- luées sont les médailles , soit consu- laires, soit impériales, sur lesquelles, outre le type et la légende qu’elles ont eus dans la premiere fabrication , on voit de plus, le nom de Fempe- reur qui les a fat frapper une seconde fois, suivi du mot restiluil, en en- tier, ou en abrégé. (ÆAstron. ) Resiitution se dit quel- quefois du retou: d’une planète à son apside ; c’est la révolution anoma- lstique. Restilution se dit aussi de la pé- riode qu’on croyoit ramener tous les évènemens dans le même ordre. RETARDATION, s. f. du latin relardo , pour retrù tardo, appor- ter du déiai, du ralentissement. ( Physique) Relardation se dit du ralentissement du mouvement d’un corps, en tant que ce ralentis- sement cest l’effet d’une cause ou force retardatrice ; il est peu usité. J/. RESISTANCE , ACCELERA- TION, PROJECTION , PESAN- TEUR, GRAVITE. RETARDATRICE , adj. même origine que RETARDATION, (Phys.) Force retardatrice ; c’est la force qui retarde le mouvement d’un corps. Telle est la pesanteur d’un corps que l’on jette de bas en haut et dont le mouvement est continuelle- ment retardé par action que sa pe- santeur exerce sur lui dans une direc- tion contraire, c’est-à-dire , de haut en bas. RÉTENTION, sf, du lat. rgli- Tome II, RET 25% ne0, pour relr Leneo, tenir en arrière , xetenir : action de retenir, réserve, réservation. (Pratique) Droit de rétention ; c’est la faculté accordée à la femme par son contrat de mariage , de rete- nir en cas qu’elle survive, la jouis- sance des biens de son mari, jusqu’au remboursement effectif de sa dot, et de toutes ses reprises matrimoniales, Rélention de cause ; c’est un jugement par lequel les juges ex- tracrdinaires où commis retiennent Ja cause devant eux. Relention d'usufruit ; c’est la clause par laquelle celui qui cède un héritage s’en réserve Pusufruit. (Méd.) Rétention s'emploie par- ticulièrement en parlant de lurine arrêtée dans la vessie, et qui n’en peut pobat sortir. li se dit aussi des excrémens ou mauvaises humeurs qui ne peuvent sortir du corps. RETENTUM, s. m. participe de relirieo , retenir. ( Pratique ) Ferme purement la- tin, conservé dans le langage du pa- lis, pour signifier une réserve que faisoit une cour souveraine, et qui portoit ordinairement modération de Ja peine proroncée contre un cri- minel, ou quelqwantre intention de juges” RETICENCE , s. f. du latin reci- ceo, pour relr Laceo, retenir, céler, taire quelque chose. (Diction ) Figure de rhétorique propre aux passions, par laquelle Porateur s’interrompt lui-meme au milieu de son discours , et passe su- bitement à d’autres choses ; en sorte - que ce qu'il a dit, laisse suffisam- ment entrevoir ce qu’il affecte de supprimer, 3 RETICULAIRE, ad). ,pour l’ori- “gine, Ÿ. RETICULE, qui a la for- me d’un rets, d’un réseau. ( Anatom. ) I se dit de plusieurs parties qui ont la forme d’un réseau, La membrane réticulaire, le tissu réticulaire. V. RESEAU. RETICULE , s. m. du lat. reti- culum , dimivutif de rete, rets, pe- tit rets. (Astron. ) Les astronomes ap- pellent ainsi un instrument composé de plusieurs fils, et DE place au 258 R ET foyer d’une lunette pour mesurer les diamètres des astres , où pour obser- ver les différences de leurs passages. Il y en a de deux sortes principales : le réticule de 45 degrés, et le réticule rhomboïde, Le champ d’une lunette simple est ordinairement garni d’un châssis dans lequel il y a quatre fils tendus; un de ces fils est destiné à représenter le parallèle à Péquateur ou la direction du mouvement diurne des astres. Le fil horaire qui lui est perpendiculaire , représente un mé- ridien ou cercle de déclinaison, et les fils obliques font des angles de 45 degrés avec les deux premiers. Le réticule rhomboïde , aujour- d'hui le plus usité parmi les astro- nomes , est formé d’un rhomboïde dans lequel nne des diagonales est double de l'autre. On se servoit autrefois pour obser- ver les éclipses d’un réticule com- osé de 13 fils de soie tres-fins , pa- rallèles , également éloignés les uns des autres, et placés au foyer du verre objectif; on avoit par ce moyen le diamètre du soleil où de la lune, divisé en douze parties égales ou doigts; de sorte que pour {rouver la quantité d’une éclipse , il ve falloit que compter le nombre des parties lumineuses et des parties obscures, par les fils du reticule, RETICULE , EE, adj. de RE- TICULE. F7. ce mot, ( Bolan. ) H se dit des parties des plantes qui sont marquées de nervu- res anastomosées en réseau. ( Archit. anc.) Réliculé se disoit aussi, dans l’architecture ancienne, d’une espèce de maçonnerie de caii- loutage en carrés longs. RETIFORME , adj. du lat. rete, rets, et de forma, forme : quia la forme dun rets ou d’un réseau , c’est un terme de botanique et d’anato- mie , qui signifie la même chose que réliculaire. RETINE , s. f. du latin retina , formé de rete, rets. (-Anat.) Membrane formée par l'expansion du nerf optique, qui tapisse la surface intérieure de l’œil, et qui est le siége de la vision ; elle est ainsi appelée parce qu’elle ressemble en quelque sorte à un rets, RETIRATION, s. f, de retirer , RET en latin retrahcre | pour iterum trahere , tirer une seconde foi. : l’action de tirer une seconde fois. ( Imprimerie ) C’est, en termes d'imprimerie, Paction d'imprimer le versd , nu le côté opposé à celui qui vient d’étre imprimé. RETORTE , s. f. du latin rétor- tunr, participe de relorqueo , pour retro torqueo, tourner en arrière. ( Chimie ) Vaissedu de verre ou de terre, qui a un bec reconrbé pour se joindre au récipient ; les François disent CORNUE. F7, ce mot, RETOUCHER, v. a. de la par- : ticule itérative re , et du gothique tckan, dont les Italiens ont fait toccare ; les Espagnols tocar ; et les Anglois touch : toucher une se- conde fois, de nouveau. ( Peinture) Lorsqu'on dit qu'un müitre a retouché son tableau , on veut faire entendre qu’il y a donné des forces , des finesses , qu’il y a mis la dernière main ; mais, en général, on entend par tableau retouché , un tableau raccommodé; c’est-à- dire ; qu'un bomme dont la profes- sion est de réparer les tableaux en- dommagés, a placé de la coulear où il en manquoit, et quelqueluis même où il n’en manquoit pas. ( Gravure) On appelle épreuve relouc héeune épreuve d’une planche non terminée, et qu’au moyen du crayon et du lavis, on a conduit à Velfet que doit produire la planche finie. Mais on entend toujours par planche retouchée ,une planche usée dont on a réveillé les travaux, RETOUR , s. m. de la particule itérativé re, et de l’hébreu £hor ou tour, rang, ordre, série: tour mul- tiplié et contraire. (Pratique ) Droit de retour, ou droit de reversion; Cest un droit en vertu duquel les immeubles don- nés par les père et mère, ou autres ascendans, retournent aux donateurs, lorsque les enfans donätaires décè- dent sans hoirs. à Retour de partage ; cest une somme ou rente que le co-partageant qui a le plus reçu paie à celui qui a moins reçu, pour Pégaliser, ( WMathém.) Reiour des suites ; terne en usage dans l'analyse su- RET &lime , et qui consiste en ceci : on a l’expression d’une quantité comme T, par une suite composée de cons- tantes, et d’une autre quantité y; 1l s’agit de tirer de cette première suife une autre suite qui exprime la valeur de y en x et en constantes. La mé- thode pour résoudre ce problème est expliquée dans le 7e. livre de lAna- lyse démontrée du P, Reyneau. RETOURNEMENT,, s. m. méme origine que RETOUR. (Astron.) Opération par laquelle on vérifie un quart de cercle, en ob- servant une étoile près du zénith, le Himbe tourné vers l’orient et vers Poccident alternativement. RETRAIT, s. m.dulatinretraho, pour relrù traho , tirer à soi, en ar- rière , retirer. ( Pratique ) Yxercice du droit de retirer ou de retraire un héritage aliéné, en remboursant à l’acqué- reur tout ce qu’il a payé, et en le garantissant de toutes les obligations quil avoit contractées. #7. RA- CHAT. RETRAITE , s. f. même origine que RETRAIT : l’action de se re- tirer. (Ærchit.) Retraite se dit de Ja diminution d’épaisseur qu’on donne à un mur, à mesure qu’on l'élève, ( Poterie) Retraïle est aussi la diminution de volume dans un corps humide desséché au feu. £n mode- lant la terre , il faut estimer la re- traite qu'elle fera par la cuisson, (Art milit.) Retraite, en termes de guerre, est le mouvement que fait un corps qui plie devant un autre, Retraite est aussi le signal qu’on donne dans les villes de guerre et bien olicées , pour faire retirer chez eux É soldats et les bourgeois. Retraite est encore une pension , une place , une récompense que lon accorde à des militaires, après un long service. Il se dit par extension de la pension que l’on accorde, dans les administrations, à celui qui se retire dun emploi qu'il a occupé Le d pendant un certain nombre d'années, (Marine) Ordre de retraite ; c’est Pordre ou ja disposition dans laquelle les vaisseaux d’une armée navale ou escadre se retirent de devant un en- RE T 259 nemi Supérieur, ou après un com- bat, Canons de retraite ; ce sont les canons qui sont placés en arriere on à la poupe d’un vaisseau , et qni ser- vent , lorsqu’on se retire, à se battie en retraite, Coup de canon de retraite ; c’est le coup de canon que l’on tire tous les soirs , à bord du vaisseau com- ancant , dans une rade ou mouil- lage , pour annoncer aux marins le moment de leur retraite À bord, RETRANCHEMENT , s. m, du latin truncare, trancher : on a dit anciennement /ranchés. (Art milil.) Retranchemens . en termes de fortifcation, se dit de toute sorte de travail qui foitifie un poste contre lattaque de ennemi. Ainsi, on dit qu’une armée se retranche sous le canon d’une place, quand elle est moins forte que celle de l'ennemi, On se retranche dans son camp, quand on attend du renfort ; on se retranche dans un poste pour s'y défendre, quand on craint d'y être insulré ou attaqué. RETROACTION , s. f. du latin retro , en arriere, et de ago , agir; ce qui agit sur le passé, ( Législat. ) NH ne s'emploie guère qu'avec le mot effet, et en parlant ‘des lois. Les lois ne doivent point avoir d'effet rélroaclif. RETROCESSION, s. m. du lat, relro , en arrière, et de cedo , céder , quitter , laisser. ( Pralique) Acte par lequel le ces- sionnaire cède à son cédant ce qu'il en avoit recu. RETROGRADATION, s. f, du latin retro, en arrière, et de gradior, marcher : action par laquelle un corps se meut en arriere, (-Astron.) Bétrogradation se dif, en termes d'astronomie, d’un mou- vement apparent des planètes, par lequel elles semblent quelquefuis re- culer dans Fécliptique , et se mou- voir dan un sens opposé à l’ordre ou à la succession des signes ; c’est- à-dire . aller vers l’occident. Ce mou- vemerñt n’est qu’apparent ; car , si les planètes étoient vues du centre du système, c'est-à-dire, du soleil, leurs mouvemens paroitroient toujours réguliers; c’est-à dire, dirigés d’occi- k 2 260 REV dent en orient. Les inégalités qu’on y observe , en les voyant de la terre, naissent du mouvement et de la po- sition de la terre, 77, STATION- NAIRE, DIRECT. Rétrogradalion des nœuds de la Zune ; c’est un mouvement de la ligne des nœuds de Porbite lunaire, par le- quel cette ligne change sans cesse, en se mouvant d’orient en occident, con- tre l'ordre des signes ; elle achève son cours rélrngrade en dix-neuf ans, après quoi chacun des nœuds revient au même point d’où il étoit parti. Ce mouvement est commun à toutes les orbites planétaires; mais il est plus sensible pour la lune. RETROGRADE, adj, même origine que RETROGRADATION. (Art milil.) Mouvement rétro- grade ; c’est une expression qu’on - emploie dans certaines circenstances, au lieu de retraite, fuite. L'armée ennemie est er pleine relraile ; 110- ire armée fait, en ce moment, un mouvement rétrograde. RETUS, SE, adj. du latin re- £usus, participe de refundo, émous- ser. ( Botan. ) I se dit des parties des plantes tres-obtuses, avec sinus ou dépression plus ou moins sensible, REVANCHE, s. f, du latin revin- dicäre, composé de la particule ité- rative re , et de vindico, venger, se revancher: action par laquelle on se revanche du mal qu’on a reçu. ( Jeux) Revanche se dit au jeu de la seconde partie que joue le perdant, pour se racquitter de la première. REVENDICATION, s. f. même origine que REV ANCHE. (Pratique) Action réelle par la- quelle nous demandons une chose qui nous appartient , et qui est entre les mains d'autrui. REVEILLON , s. m. de réveiller, pour tirer quelqu'un d’un assoupisse- ment, dérivé du lat. vigilare, veiller. (Peinture ) On appelle ainsi en peinture des moyens mécaniques de réveiller lattention, Il y a des re- eillons de lumière , des réveillons de couleur, des réveillons de tou- che. Les réveillons de lumière sont des effets ou accidens produits ordinaire- ment par l’éclat quirejaillit des corps REV qui ont une certaine dureté, et qui sont polis comme les métaux. Les réveillons de couleur sont des effets de couleurs brillantes, pi- quantes, qu’autorisent des disposi- tions bien ménagées dans le clair- obscur, Les réveillons de touche sont de légeres exagérations qu’on excuse par effet qu’elles produisent, en atta- chant où excitant l’attention sur des objets intéressans. REVERBERATION,, s. f. du laf, reverbero , pour retrù verbero, frapper en arrière , à rebours. (Physique) Action d’un corps qui enrepousse', ouenréfléchitunautre , après en avoir été frappé. C’est la même chose que REFLEXION. 7. ce mot. É Les lanternes appelées réverbères, consistent dans une mêche de lampe placée devant un miroir de fer-blance étamé, qui réfléchit, réverbère au loin la lumière, (Métallurgie) Dansles fourneaux dits à réverbère , la flamme est ré- fléchie, reverbérée sur elle-même, de facon qu’elle mine toute la ma- tière d’alentour, ; REVISION , s. f. de la particule itérative re , et de wideo, voir, con- sidérer : laction par laquelle on re- voit, on examine de nouveau, (Pratique) Révision de procès ; c’est, en matière criminelle , lenou- vel examen qui se fait d’un procès jugé en dernier ressort, REVOCATION , s. f, du lat. re- voco , pour retro voco, appeler ex arrière, rappeler : l’action de rap- peller , de révoquer. ( Pratique) Acte par lequelon en révoque ün autre. Révocalion de donation ; c’est un acte par lequel une donation est révoquée, Bévocalion de procureur; c’est Pacte par lequel un procureur est ré- voqué par la partie qui Pavoit char- gé d’occuper pour elle. Révocation de testamens ; c’est un acte par lequel un testament est révoqué. ; REVOLUTE , adj. du lat. revol- vo, revolutum, formé de la parti- cule itérative re, et de volvo ; rou- ler, tourner. REV ( Bolan.) I se dit des parties des plantes roulées en dehors, ou sur la face extérieure. REVOLUTION, s. f. même ori- gine que le précédent. ( Géom.) Révolution , en termes de géométrie , est le mouvement d’une figure plane qui tourne autour d’une axe immobile. Un triangle rectangle, tournant autour d’un de ses côtés, engendre un cône par sa révolution. Un demi-cercle, qui tourne sur son diamètre, engendre une sphère par sa révolution. (Astron.) Révolution, en as- tronomie, se dit de la durée du tems qwune planète emploie à faire le tour du ciel; ainsi, lPon dit que la révolution du soleil est d’un an ; que celle de Saturne est de trente ans. Révolution vraie d'une planète; c’est son vrai retour à un mème point du ciel. Cette révolution est trop inégale pour qu’on en fasse des tables. La révolution moyenne ,la seule que Pon calcule , est celle que Pon a dégagée de l’effetde toutes les inégalités de la planète, en prenant le milieu entreles plus et les moins , par un grand nombre de révolutions fondues en une somme totale, Hévolution tropique ; c’est celle qui se compte par le retour d’une pla- pète au point équinoxial. Révolution sydérale ; c’est le re- tour de la planète à une même étoile fixe. Révolution anomalistique ; c’est le retour à lapside, soit apogée, soit aphélie. Æévolulion synodique ; c’est le retour à la conjonction au soleil, vue de la terre; et s’il s’agit des sa- tellites, c’est le retour à la conjonc- tion, vu de la planète principale. La révolution synodique de la lune est de 29 jours, 12h. 44 m. 3 s. : elle difiere de la révolution , ou du mois périodique, c’est-à-dire, du tems que la lune met à parcourir le zo- diaque , ce dernier mois étant de 27 jours 7 h. 43 m. 4 s. La raison de cette différence , est que EST uxe révolution de la lune, le soleil fait environ 27 degrés dans le même sens ; il faut donc, pour que la lune se retrouve en conjonction avec le soleil, qu’elle fasse encore tout ce RHA 267 chemin , et elle emploie environ 2 jours à parcourir ces 27 degrés. La révolulion des étoiles , ou des points équinoxiaux, est de 25750 ans. ( éd.) On appelle révolutions d'humeurs , un mouvement extraor- dinaire dans les humeurs. (Polis.) Révolution , pris dans le sens figuré , désigne un change- ment considérable dans le gouver- nement d’un état; et employé ab- solument , il désigne la révolution la plus considérable, celle qui a amené un autre ordre de choses. Aünsi, en parlant de PAngleterre la révolution désigne celle de 1688 ; en parlant de la Suede, celle de 3772 ; en parlant de la France, celle de 1789. . REVUE, REVISION. (Art milit.) Revue se dit de Pas semblée d’un corps , ou de plusieurs corps de troupes soûs les armes À pour voir si elles sont complettes , ou en bon état. REVULSION , s. f. du lat, re- vello, pour retro vello, arracher, faire revenir, détourner, (MHed.) Retour d’humeurs, cours qu'on leur fait prendre vers la partie opposée à celle sur laquelle elles se jetoient. ‘REZ , préposition du lat, rasum , de rado, tendre , raser : rez-terre , rez-de-chaussée, RHABDOÏDE, ou RABDOÏDE, adj. dugrec 5460 (rhabdos), ver- ge , et d’eidos ( éidos ), forme , res- semblance : qui a la forme d’une verge. 7 (Anal) Épithète que quelques anatomistes ont donné à la sutare du crâne , parce qu’elle a la figure d’une verge; on l’appelle autrement suture sagitale. RHACHISAGRE , s. f. F. RA- CHISAGRE. RHACEBITIS, subst. masc. 7. RACHITIS. RHACEOSIS, subst. fém. #7, RACHOSIS. RHAGODES , s. f. du grec Pæyàs rhagas ), rupture. « (Hédec.) On appelle ainsi des fentes ou crevasses ulcérées qui se s. f. même origine que 262 RHE font aux lèvres, aux mains , au fon- dement, elc., accompagnées sou- vent d’une rugosité et d’une con- traction de la peau , qui les rend foit douloureuses et fort incommodes. RHAGOÏDE , adj. du grec j࣠(rhax), génit. jayos (rhagos), grain de raisin, et d’eid'os (eidos), forme, ressemblance : qui à la fi- gure d’un grain de rai:in. ( Anal.) C’est le nom d’une tu- nique de l'œil, qu’on appelle autre- ment uvée, du lat. upa, qui signi- fie également grain de raisin ; parce awelle ressemble à un grain de rai- sin, dont on a oté la petite queue. RHAPHÉ, s. m. Ÿ. RAPHÉ, RHAPSODIE , sf. #. RAP- SODIE. RHETORIQUE s. f. du grec furopsxh (rhéloriké ), sous-entendu ætyvn (lechné), art, dérivé de 540 (rhéo ), parler : Part de parler. La rhélorique est la théorie de Part de persuader. La rhétorique n'est pas la mème chose que l’éloquence. L'une est la théorie, et l’autre est la pratique; l’une trace la méthode, et l’autre la suit; Pune indique les sources , et l’autre y va puiser; Pune enseigne les moyens, et l’autre les emploie. Pour découvrir l’origine de la rñé- lorique , il faut remonter jusqu’au tems où les peuples policés com- mencerent à cultiver leur langue, et à faire cas des talens de Pesprit. Elle subsistoit certainement chez les Grecs, dans la guerre de Troÿe ; car Hésiode assure que, des-lors, on avoit établi des régles et une mé- thode pour bien parler. Aïnsi, on pe peut douter que du tems d’'Ho- mère, qui vivoit apres le siéze de Troye, la rhétorique n’eût déjà été réduite en art, et mème que cet art n’eût toute son étendue et sa perfec- tion, parce que les rhéteurs ont tiré de ce poëte plus d'exemples pour appuyer leurs préceptes , que de tous les orateurs ensemble , et que l'étude d’Homère a toujours fait la base de Vinstruction que les maitres don- noient à leurs disciples. Le talent de la parole fut, dans Athènes, le plus puissant moyen d'acquérir du crédit, de la consi- déyraiion et des honneurs. À Rome, RHO on ne éonnut, pendant quatre ou cinq cents ans, dit Cicéron , d'autre éloquence que celle qui vient de la nature et d’un génie eciei Mais enfin, lorsque les Romains eurent vaincu les Grecs, ceux-ci y portérent les sciences, et y enscignèrent la rhélorique , dont Cicéron donna , dans la suite, des préceptes. Les Ro- mains, de leur coté , alltrent enten- dre, dans la Grèce, ce qu’il ÿ res- toit d’orateurs, et s’adonnèrent à Pétude de Péloquence avec une ar- deur incroyable. Aristote, Quinti- lien , Cicéron ont écrit excellem- ment de la rhétorique. La première rhélorique rançoise qui ait paru , estintitulée : Le grand et vrai Art de pleine rhétorique, par Pierre Fabri, natif de Rouen. Année 159T. Figure de rhétorique ; on appelle ainsi un certain four de pensées et de paroles qui donne de la force ou de la grâce au discours. #7. FI- GURE. Fleurs de rhétorique ; ce sont les grâces. les ornemens, les em- bellissemens du discours. RHINGRAVE , s. m. composé du latin barb, Rhenus, Rhin, et de gravius où graphius , comte, juge : juge du Rhin. j (Æcon. polit.) C’étoit ainsi qu'on appeloit les juges, les gouverneurs des villes situées le long du Rhin. RHINOPTE , adj. du grec pir « rhin), le nez ou les narines, et e omropas (oplomai), voir: qui voit par les narines,. ( Med.) H se dit de celui qui, en conséquence d’une maladie au grand angle de Pœil, qui a ouvert un passage dans le nez, peut voir par les narines. On appelle rhinoplie, Vétat de celui qui voit par les narines. RHISAGRE , s, m. du grec fix (rhiza), racine, et d’àypx (agra), prise , Chasse. ( Chirurg.) Fnstrument propre à arracher les racines des dents. RHIZOPHAGE , s. m. du grec bi£x ( rhisa) , racine, et de ç4y (phago ), manger. te ( Hist. nal.) On appelle ainsi ceux qui ne vivent que de racines. RHODITE, s. £ dugrec p5dev RHY (rhodon) , rose, et de 180 (lithos), ierre, ( Winéral. ) Pierre qui par sa couleur et sa forme ressemble à une rose, À RHOGME,, «. f. du grec puy ( rhogrné), fente, felure, de 25 , briser, rompre. ( Chirurgie ) Fracture du crâne , qui consiste dans une fente superfi- , cielle , étroite et longue. RHOMBE , s. m. du grec jou£os (rhombos), de jéu£w (rhembo ), eutourer. ( Géom. ) Parallélogamme dont Jes cotés sont égaux , mais dont les angles sont inégaux , deux des an- gles opposés étant obtus et les deux autres aigus. Rhombe solide ; on appelle ainsi deux cones égaux et droits, joints ensemble par leurs bases, RHOMBOÏDAL, LE, adj. Foy. RHOMBOÏDE. ( Botan. anal.) À quatre angles ; deux opposés plus aigus, RHOMBOÏDE , s. m. du grec Pém£es (rhombos }, rhombe , et d’erdos (éidos ) , forme , ressem- blance, ( Géom. ) Parallélogramme dont les cotés et les angles sont inégaux , mais dont les cotés opposés sont égaux , ainsi que les angles op- posés. Autrement le r1omboïde est une figure de quatre cotés, dont les cotés opposés sont égaux ; mais qui n’est ni équilatérale, ni équiangle, RHUM, s. m. /, RUM. RAUMATISME ,s. m. de peux rheurna ) , cours , fluxion. #7, RHUME. (Méd.) Douleur qu'on sent dans les muscles, dans les membranes , et souvent dans le périoste même, accompagné de pésanteur, de diffi- culté de se mouvoir, et quelquefois d'une fièvre irrégulivre. RAUMB , s. m. Ÿ. RUMB. RHUME , s. m. de Su ( rheu- na), cours , fluxion, de fx , couler, ( Méd. ) Espèce de fluxion sur la gorge et sur la trachée-artère , qui fait tousser , moucher et cracher. RHYAS , s. m. Mot purement grec pÜac ( rhuas ) , cours , fluxion , fait de jéw ou de péx (red), couler. RHY ( Med.) Ecoulement des yeux occasionné par la diminution de la chair dans F grand canthus ou le grand angle de Pœil. RHYPOGRAPHE, s. m. du grec puroc( rhupos }, ordure, chose basse, et de yp4qu ( grapho ), décrire, tracer. ( Peinture ) Quelques écrivains ont ainsi désigné les peintres qui s'occupent de représenter la basse nature; ceux qu’on appelle autre- ment peintres de BAMBOCHA- DES. 7. ce mot. RHYPTIQUE , adj. dugr. fé rhuplo), nettoyer, dérivé de fÿmoc Rise ), ordure. (Méd.) Epithète que l’on donne aux médicamens propres à détacher et à entrainer les humeurs visqueuses et corrompues , adhérentes à quelque partie du corps. On les appelle autre- ment DETERSIFS. 7. ce mot. REYTHME, s. m. du gr. fvôuve ( ruthmos ), nombre ; cadence, mesure. (Beaux arts) Dans son acception la plus générale, le rhythme est la proportion qu’ont entr’elles les par- ties d’un même tout. Aristide Quin- tilien divise le rhy£hme en trois espèces ; savoir: le rhylhme des corps immobiles , lequel résulte de Ja juste proportion de leurs parties, comme «dans une statue bien faite ; le rhythime du mouvement local, come dans la danse, la démarche bien composée, les attitudes des pantomimes ; et le rhÿihme des mouvemens de la voix. Le rhythme appliqué à la voix, peut s’eniendre de la parole où du chant. Dans le premier sens, Cest du rhythme que naissent le nombre et l'harmonie dans l’éloquence; la mesure et la cadence dans la poésie; davs le second, le rhythme s’appli- que à la valeur des notes, et s'appelle aujourd’hui MESURE. #. ce mot. l’ossius , dans son livre de poë- matum cantu, et viribus rhythmi, relève beaucoup le rhÿ1hme ancien, et il lui attribue toute la force de Pancienne musique. Il dit qu'un rhythme détaché comme le notre, qui ne représente aucune image des choses , ne peut avoir aucun effet, et que lesanciens nombres poétiques n'avoient été inventés que pour cette 263 264 RIC fin que nous négligeons. Il ajoute que le langage et la poésie moderne sont peu propres pour la musique , et que nous n’aurons jamais de bonne musique vocale jusqu’à ce que nous fassions des vers favorables pour le chant ; c’est-à-dire, jusqu'àce que nous réformions notre langage, et que nous lui donnions, à l'exemple des anciens, la quantité et les pieds mesurés, en proscrivant pour ja- mais l’invention barbare-de la rime, (Méd.) Les médecins ont -em- prunté de la langue des beaux arts, le mot rhythme, pour exprimer ia cadence où l’harmonie du pouls, ou Ja proportion convenable entre une pulsation et celles qui suivent. REYTHMIQUE., 5.1, Por. REYTHME,. (Musique) La rhythmique étoit, chez les anciens, la partie de l’art musical qui enseignoit à pratiquer les règles du mouvement et du rhyiluine , selon les lois de la RHYTHMOPEE. (Danse) Rhythmique est aussi le nom que les auteurs donnent à l’ancienne danse des Grecs, laquelle répond à ce qu'on pratique mainte- paut dans nos airs de ballet. REYTHMOPEE, s. f, du grec subuomoiiæ (rhuthmopoiia ). : (Musique) Partie de la science musicale qui prescrivoit à l’art rhy thmique , les lois du r 1 thme , et tout ce qui lui appartient. RICHESSE, adj. d’origine teu- tonique et celtique. Les Anglo-Saxons on dit ryca, rice, dont les Anglois ont fait rich, les Suédois ryk , les Allemands reich, lesItaliens ricco, et les Espagnols rico, tous dans la signi- fication d'homme puissant, opuient,. (Métallurgie) Riche, en paxlant d'une mine d’or, d'argent, de cui- vre, etc., s'entend d’une mine abon- dante en métal. (Peinture) Composition riche ; c’est une composition dans laquelle on remarque ure sage abondance, exempte de profusion. Tout ce qui est beau est toujours riche , dans lesouvrages de Part. Une composilion riche wa souvent rien de ce qu’on entend par ce mot, dans le langage ordinaire, Des vétémens Bt EC simples, des toits rustiques, un site sauvage,, peuvent être aussi riches que des brocards, des édifices somp- lueux. GP) Langue riche ; c’est celle qui abonde en mots et en tours, Sujetriche, matière riche ; c’est un sujet fécond en idées, en ima- , etc. Rimes riches ; ce sont celles qui sont les plus exactes, et qui satis- font davantage l'oreille. Comparaison riche , celle qui est heureusement ameute , et qui ap- porte une grande clarté dans le sujet. RICOCHET , s. m. d’une origine inconnue ; mais on appeloit autrefois ricochet, un petit oiseau qui répète continuellement son ramage, d’où Poa à appelé ricochet , la répétition du mème discours. (Mécanique) Ricochet est une espece de mouvement par saut, que fait un corps jeté obliquement sur la surface de Peau, et dont la cause est la résistance de leau. On dit qu'un corps fait des ricochets, lors- qu'ayant été jeté obliquement sur la surface de l’eau, 11 se réfléchit au lieu de la pénétrer, et y retombe ensuite pour se réfléchir de nouveau. (Artillerie) Battre en ricochet ; c’est charger des pièces d’une quan- tité de poudre suilisante pour por- ter leurs volées dans les ouvrages qu’elles enfilent, On place ordina:= rement ces batteries sur la ligne d’une face ou d’un flanc, afin que le boulet enfile et nettoie toute la longueur. Les propriétés des batteries à r1co- chet, sont 10. de démonter promp- tement les batteries et toutes les au- tres pièces montées le long des faces des bastions et demi-lunes; 20. de chasser l'ennemi des défenses de la place, quisont opposées aux attaques; 30, de plonger les fossés, ÿ couper les communications de la place aux demi-lunes ; 40. de tourmenter len- nemi dans le chemin couvert, au point de le forcer de lPabandonner ; 50. de prendre le derrière des flancs et des courtines, et rendre leur com munication inutile, C’est M. le maréchal de Vauban qui est lPinventeur du ricochet. Il commepta à en faire usage au s1680 ces [a RIM d'Ath , en 1679. « Ce ne fut pas sans peine, dit l’auteur des mémoires sur ce siége, que M. de Vauban parvint à réduire l'artillerie à battre à rico- chet, à petites charges, dont l’effet ne paroissoit point aux yeux ; mais enfin, à force de se donner de la, peine, il en vint à bout. Le grand éclat’, le fracas et la promptitude du service, avoient fait jusqu'alors tout le mérite dans les sitges; on chan- gea ici de manière, car il nes’en est jamais fait où il y ait eu si peu de bruit, et où cependant on ait tiré si bon parti du canon que lon fit dans ce siége-ci. » RIDE , s. f. du grec furie, furid'os (rhuus, rhutidos), plis qui se font sur la peau, de fiw , tirer. (_Anat. ) Espèce de sillon qui se forme sur la peau des animaux, et particulièrement sur le front et le vi- sage des hommes. RIDE , ÉE , adj. de RIDE. 7. ce mot. x (Botan.) On appelle ainsi tout ce qui a une surface inégale, etremar- quable par des enfoncemens et des élévations alternatifs. RIDEAU , s. m. de ride. Ona dit ridellum , dans la basse latinité. (Ari mili.) Rideau se dit, en termes de guerre, d’une petite émi- pence qui règne en longueur sur une plaine, et qui est quelquefois comme parallele au front d’une place. On dit se cacher , et cacher l’infanterie derrière un rideau. RIGOLE , s. f. du latin rivola, diminutif de rivus, ruisseau, cou- rant, petit fossé pour faire couler les eaux, ( Jardin. ) Petite tranchée fouillée en terre , pour conduire l’eau, ou es planter des bordures, des ar- ustes ou des palissades. # RIME , s. f. du saxon rima, bord, terminaison, ou du teutonique ri , nombre, mètre. ‘ à ( Poésie) Uniformité de son placé à la fin des mots qui terminent les vers. ; _ On a beaucoup discuté si la rime est une source de beautés ou de dé- fauts dans les vers; les uns préten- dent que c’est une pratique barbare qui entraine, avec elle une mono- torie insoutenable; les autres n’y RIM 265 trouvent qu’une consonnance qui charme l'oreille. Voici ce qu’on raconte sur l’origine de la rime : Les orateurs grecs qui cherchoïient à chatouiller les orviiles du peuple, affectoient une ceaitaine cadence de périodes composées, qui finissoient par une même conson- nance et une même terminaison. Ils les appeloient omésolensvrz (opoio- tcleuta). Les Latins, qui les imi- tèrent, commèrent ces phrases ainsi mesurées, similiter desinenlia,Ceite affectation augmenta dans le déclin de la langue latine , et la langue gau- loise conserva cétte cadence de ri- nes , qui parut plus douce et plus agréable que les vers mesurés des Grecset des Romains.Ilarriva même que les poëtes qui composoient en latin , ajoutérent la rime à la me- sure ancienne des vers, qu'ils appe— lèrent Zéonins , du nom d’un certain Leonius qui excella dans ces sortes de vers, La rime fut d’abord la seule règle que les poëtesobservassent. Ils ne son- gèrent point à l’arrangement des ri- mes , et bien loin deles diversifier , c’étoit une espèce de heauté que de faire un grand nombre de vers sur les mêmes rimes. Ce ne fut que du tems de St.-Louis , que la versifica- tion . devenant plusexacte, lon mêla régulièrement les rimes masculines et féminines, On distingue la rime masculineet l rime féminine : Rime masculine ; celle dont la dernière voyelle est autre qu'un e. muet. Rime féminine ; celle dont la dernière voyelle des mots qui la com- posent est un € muet. Les rimes, tant masculines que féminines, peuvent être ou riches ou suffisantes. Rime riche ou heureuse ; celle qui est formée par la plus grande uniformité entre les sons. Fime suffisante ; celle qui n’a rien de plus que les sons essentiels, Les rimes , soit riches ou suffi- santes, soit masculines ou féminines, prennent quelquefois des noms dif- férens , selon leur arrangement. Rimes' suivies ou plates ; celles de deux veïs de suite, terminés de même ; c’est-à-dire, de deux mascu- 266 RAS lius et deux féminins, toujours con- tiuués de même. On s’en sert dans la haute poésie. Rimes croisées ; lorsqu'on entre- lace les vers des deux espèces, un masculin après un féminin ; ou deux masculins de mème rime entre deux féminins qui rimentensemble, telles qu'on en voit dans lode, le ron- deau, le sonnet, etc. Rimes mélées ; lorsque, dans le mélange des vers, on ne garde d’au- tre règle que celle de ne pas mettre de suite plus de deux vers masculins ou féminins : comme dans les ma- drigaux , les chansons, quelques idil- les , opéra , cantates, etc. Le bon goût a banni la gêne et Taffectation puérile des mêmes sons répétés plusieurs fois, sans autre mé- vite que la difficulté. T'elles étoient Les vieilles rimes, qui étoient au- trefois en usage, et dont les plus connues sont : la irielle , la bate- lée, la fraternisée, la sénée, la brisée | V'empéritre , Vannexée , l'enchainée , Véquivoque, la cou- ronnée. On trouve des exemples de ces rimes dans Marot. RINCEAU , s. m. autrefois rain- seau , et plus anciennement rain et rains, du laïin ramus , rameau , branche d'arbre. (rchit.) On nomme ainsi des branches feuillues dont on charge les frises, et dont on fait d’autres ornemens. RIPUAIRE , adj. du latin bar- bare ripuarii, ribuarit, ribuerii , fous mois corrompus du lat, rpart , et qui servoient , dans le moyen âge, à désigner un peuple distingué des Fraucs , des Bourguignons , des Gau- lois, des Allemands, des Frisons, des Saxons, etc. , et qui vint s’établir en deçà du Rhin et sur ses bords. (Jurispr.) Loi ripuaire ; C’étoit le nom d’une fameuse loi donnée par Clovis, et qui ordonne entre autres choses, que le ripuaire sera traité comme le francois. Cette loi a beau- coup de ressemblance avec la loi Sa- lique. RIS, s. m. Corruption de l’anglois recf. Vtarine) Les ris des voiles sont une partie de la surface des voiles qui est destinée à être repliée, quand RIV le vent est trop fort. A cet effet , on y pratique un rang d’œillets en ligne droite, pour former chacun de ces ris. On passe des garcettes ou de pe- tites cordes dans chacun de ces œil- lets, où elles sont arrêtées par un nœud de chaque coté de Pæillet. Les basses voiles n’ont chacune qu'un ris; mais les buniers en ont trois ; delà ces expressions : étre au bas ris, pour avoir tous les ris pris lorsque la violence du vent aug- mente, Larguer les ris , pour déta- cher les garcettes qui tiennent cette partie de la voile repliée sur la ver- gue , lorsque le vent devient plus modéré. RIS ou RIRE , s. m. du lat, risus, ( Med.) Mouvement irrégulier de la poitrine et du diaphragme, qui se manifeste aux lèvres et aux autres parties du visage. Ris sardonique, de sardon, nom d’une herbe venimeuse qui croît en Sardaigne. C’est un mouvement con- vulsif du diaphragme et des muscles de la face, qui ne diffère du ris sim- ple qu’en ce qu’il est accompagné du délire, de la cardialgie, des nausées, du vomissement, et des autres symp- tômes qui sont les suites ordinaires d’un poison qui corrode le ventricule. Le nom de cette maladie est tiré d’une plante que Dioscoride nomme sardon, fort commune er Sardaigne : ceux qui en mangent meurent en rianf. RITOURNELLE, s. f. de lital. ritornello, diminutif de rilorno , retour : petit retour. ( Musique) Traït de symphonie qui s'emploie en manière de prélude à la tète d’un air, dont ordinaire- ment il annonce le chant ; ou à la fin, pour imiter et assurer la fin du même chant; ou dans le milieu, es re- poser la voix, pour renforcer Pexpres- sion, ou simplement pour embellir la pièce. Aujourd’hui que la sympho- nie a pris un caractère presqu’indé- pendant de la vocale, on ne s’en tient plus guère à de simples répétitions ; aussi le mot ritournelle a-t-il vieilli, RIVIÈRE , s. Î. du latin barbare riparia où rivaria, avgmentatif de rivuS , TUISSEAU. ( Créogr. ) Assemblage d'eaux qui couient daus up lit d’une largeur et ROC d’une étendue considérable, Les eaux de pluie font les sources, les sources” font les fontaines, les fontaines font les ruisseaux , les ruisseaux forment les rivières , les rivières qui ont un long cows, qui reçoivent beaucoup d’eau dans leur cours, et qui se rendent à la mer sans perdre leur nom, s'appellent fleuves. F. ce mot. ( Botan. ) De rivière les botanis- tes ont fait riveraines , pour désigner les plantes qui croissent habituelle- ment au bord des rivières ou des fleuves; et rivulaires, pour celles qui habitent les ruisseaux d’eau cou- rante. (Pratique) Riverains est encore Je nom que les réglemens concernant les eaux et foréts donnent à ceux qui habitent ou qui ont des terres sur la rive d’un fleuve, d’une rivière où d’une forèt, RIZ , s. m. du grec ôpu7x (orusa), d’où les Italiens ont fait 7120 , le premier © s’étant perdu. ( Agricull.) Piante de la famille es graminées, RIZIERE, s. f. de RIZ. _(4gricult. ) Campagne semée de Ti. ROB, s.m. Mot arabe. ( Pharmacie) Mot arabe qu’on a retenu en latin et en francois, et qui signifie proprement le suc de quel- que fruit que ce soit , cuit en consis- tance de miel ou de syrop. ROBE, s. f. du lat. barb. raba ou roba, d’où Pon a fait dérober, pour enlever la robe. ( Coslume ) Vètement long à manches. (Jardin. ) Enveloppe de certains légumes où de certains fruits. ( Equit. ) Robe, en termes de manège, se dit pour le poil: deux chevaux de méme robe, pour deux chevaux de méme poil. ROBORATIF , VE , adj. du lat, roborare , fortifier. (Méd. ) Epithète que l’on donne aux remèdes qui fortifient le corps , qui augmentent les forces. Corroborant est plus en usage. ROC, s. m. du grec 5a£ ( rhox ), fente, rocher escarpé , de j477w, (raésso), briser , rompre, HVO'C 267 ( Géologie) Plusieurs naturalistes ont spécialement donné ce nom aux grandes masses pierreuses qui ont un coup-d’œil vitreux, et qui sont dures, aigres , et vraiment scintillantes sous le choc de Pacier ; telles que les ro- ches quartzeuses, où à base de pétro- silex. ROCAILLE , s. f. diminutif de ROC. ( Archilect. ) Assemblage de plu- sieurs coquillages avec des pierres inégales et mal polies , qui se trou- vent autour des rochers, et qui les imitent. C’est une espèce d’archi- tecture rustique qui imite les ro- chers naturels, et qui se fait de pier- res trouées , de coquillages et de pétrifications de diverses couleurs , comme on en voit aux groftes et bassins de fontaine. Colonne de rocaille ; Cest une colonne dont le noyau de tuf , de pierre ou de moellon , est revêtu de pétiifications et de coquillages. ROCHE, s. f. même origine, et même signification que ROC. ( Géologie ) Les géologues fran- çcois n’entendent ordinairement sous le nom de roches , que les grandes masses plerreuses prinilives, c’est- à-dire , qui sont d’une formation aussi ancienre que la terre elle- même, A > S& m. même origine que ROC. ( Géologie ) On donne ce nom aux grandes masses pierreuses qui sont saillantes hors dugol, quelle que soit leur nature. ROCOU , ou ROUCOU , s m. Corruption de Vindien ourucu , qu’ils prononcent ouroucou. ( Peinture) Matiere colorante ex- traite des graines de l’ourucu, arbre qui croit dans l'Amérique méridio- nale , et dont on fait un grand usage dans la teinture du petit teint. Pour être d’une bonne qualité, le ourucu doit être couleur de feu ; plus vif en dedans qu’en dehors , doux au toucher. Celui qui a été séché au soleil est noir, Celui qui , n'ayant pas été bien desséché , a moisi, est d’un rouge pâle, Celui qui a été frelaté ne se dissout pas complétement dans l’eau. 268 ROM ROGATOIRE, adj. du lat. rogo , rogulum, demander, prier. ( Pratique ) Terme de palais, qui se dil des commissions qu'un juge adresse à un autre juge, son égal, pour faire quelqu’acte de pro- cédure , d'instruction dans l’étendue de son ressort, et éviter aux parties les frais de transport. RO, s. m. du lat. rex , formé de regere , gouverner. (ÆEcon. polit, ) Monarque, prince du premier ordre. Rot des Romains ; c'est un titre que lon donne dans Pempire à celui qui est désigné par les électeurs pour succéder à la dignité de Pempereur, ( Ecriture sainte) Les livres des rois ; ce sont des livres qui contien- nent l’histoire du peuple de Dieu, depuis Samuël jusqu’à la captivité de Babylone, ROLE , ou ROLLE , s. m, du lat. rolutum , rouleau ; parce qw’ancien- nement, les arrêts du parlement étoient écrits sur des peaux de par- chemin que l’on rouloit : delà enro- lulare, dont nous avons fait enroler, pour inscrire au role. ( Pratique ) Role des causes ; c’est la liste sur laquelle on met les causes susceptibles d'audience pour qu’elles soient plaidées chacune à son tour, \ ( Diplomaiique) Catalogue des roles gascons, normands el fran- cois déposés à La tour de Londres ; ce sont des volumes de charte, qui concernent les parties de la France, autrefois @cupées par les Anglois, ( Ari dramat. ) Role se dit, dans les pièces de théâtre, d’un papier ou cahier roulé, contenant une certaine quantité d'écriture de vers ou de prose que doit réciter un acteur. Role s’est ditensuite du personnage même qui est représenté : delà ces expressions : Le role de Cinna, le role de Pompée,premiers ou grands rôles ; seconds, troisièmes roles. ROMAIN , NE, adj. du letin romanus, fait de Roma, Rome : qui appartient à Rome. Le peuple romuin , la république romaine. ( Cour de Rome,) On dit pontife romain, cour romaine, pour le pape æt s2 cour; la pourpre romatne, pour la dignité de cardinal ; ja foudre d ROM romaine , pour Jlés condamnations que fait le pape: dés erreurs et des hérésies ; réulise romaine ; pour l’église catholique , apostolique et romaine, par opposition à l'église réformée ou protestante ; bréviaire romain , pour le bréviaire à l’usage de Rome, ( Jurisprudence) Droit romain ; c’est le droit écrit compilé par Pordre de Justinien. #7. DROIT. ( Arithmét.) Chiffre romain ; ce sont les lettres majuscules de Palphabet auxquelles on a donné des valeurs déterminées, soit qu’on les prenne séparément , soit quon les considère relativement à la place qu’elles occupent avec d’autres let- es, Le chiffre romain est fort en usage dans les inscriptions, sur les cactrans, etc. J (Imprimerie) Caractère romain. Voy. CARACTERE. ROMAINE, s. f. 7. BALANCE. (Econ. polit. ) Romaine est le nom quon donne , dans ceitaines villes, au bureau qu’on appelle , à Paris, la Douane ; probablement de la balance de ce nom, dont on s’est servi, dans l’origine, pour peser les marchandises, ROMAN , s. m. ou ROMANE, ou ROMANCE, s. f. du latin ro- INanNUuSs. ( Bibliologie ) Roman sisnifioit autrefois le beau langage ÿ il étoit opposé à wallon, qui étoit le vieux et originaire gaulois. Ce langage étoit composé de la languedes conquérans, qui étoit la romaine, el de celle du peuple conquis. C’étoit une corrup- tion de la langue latine. C’est pour- quoi un vieux auteur l'appelle rusii- que roman. Le roman, ou la langue romance , étoit la langue dominante en France, avant le huitième siècle ; et tous les ouvrages en prose ou en vers, les histoires feintes ou vraies, étoient écrits en langue romance : cétoit la langue que lon parloit à la cour des princes. Les Francois et les Pro- vencaux ont écrit l’histoire en cette langue. L Roman , aujourd’hui, signifie les livres qui contiennent des histoires ou des aventures d'amour et de che- valerie , inventées pour amuser et divertir agréablement les lecteurs, RON Ce fut sous le règne de Charle- magne que les romans de chevalerie prirent naissance. C’est à Turpin À archevèque de Reims, qu’on attri- bue la vie romanesque de ce prince. ( Musique) Romance se dit dun air sur lequel on chante un petit poème du même nom, divisé par couplets, duquel le sujet est pour l'ordinaire quelqu’histoire amoureuse et souvent tragique. ROMANTIQUE , adj. de RO- MANCE. ( Peinture) Terme emprunté de Vanglois(romantick), pour signifier ce qui convient, ou ce qui a lair d’apparienir au roman, dans le sens d'histoire feinte ; d’agréables Lizar- reries dans les ajustemens, des pa- rures fantasques, d’ingénieuses sin- gularités dans le site, dans la dispo- sition de la scène , ont quelque chose de romantique. ROMPRE , v.a. du lat. rumpere. ( Peinture) Rompre les couleurs; Cest varier les couleurs sur le ta- bleau. Ainsi , des couleurs rompues, ou des leintes rompues , sont un changement de teintes sur un même uDjEt ue RONDE, s.f. de l’espagnol ronda, pour roionda. ( Art milit.) Ronde est chez les Espagnols un espace vide, qui est eutour des murailles d’une ville, Nous appelons ronde, un guet de nuit , qu'un officier va faire le long du rempart d’une place de ouerre, our observer si les sentinelles font Es devoir avec vigilance et fidélité. (Musique ) Ronde est aussi une note blanche et ronde , sans queue, laquelle vaut une mesure entière à quatre tems , c’est-à-dire , deux blanches , ou quatre noires. RONDEAU , s. m. de rond. En lat. rolundus. ( Poésie) Le rondeau , ainsi nommé à cause de sa forme, est une pièce de vers roulant sur deux rimes seulement, et ayant un re- frein dont la place est marquée, Le rondeau est né gaulois, et ne s'est pas encore assujéti aux regles exactes de la versification francoise. Vil- lon, qui débrouilla l’art confus de uos vieux romanciers , est le pre- « ROS3 269 mier qui ait imaginé les refreins ré- glés des rondeaux. ( Musique ) On a aussi donné le nom de rondeau à une sorte d’air à deux ou plusieurs reprises, et dont la forme est telle, qu'apres avoir fini la seconde reprise , on reprend la première, et ainsi de suite , re- vevant toujours et finissant par cette mème première reprise par laquelle on à commencé. ROSACE, s. f. de ROSE. Foy. ce mot. ( Archit.) Ornement d’architec- ture en forme de rose dont on rem- plit les compartimens des voñtes. ROSACE , EE, adj. de ROSE. F. ce mot. (Botan.) Fleurs rosacées ; on appelle ainsi les fleurs dont les pé- tales sont disposés comme ceux de la rose. ROSAIRE, s. m. de l'italien ; ou de l’espagnol rosario , fait du lat. ros« , rose. ( Culte catholique) Ce mot si- gnifie proprement une guirlande de roses, où un chapeau de roses : on l’a ensuite employé pour signifier un chapclel, ou petit chapeau , à cause de sa ressemblance à un cha- peau de roses. ROSAT ,s. m. de ROSE. ( Pharmacie ) Il se dit de quel- ques compositions dans lesquelles il entre des roses : onguent rosal , miel rosat, etc. ROSBIF , s. m. Corruption de Vanglois roasl beef, bœuf roti. Terme emprunté de l’anglois , et qui signifie originairement bœuf rôti; mais que les cuisiniers fran- cois appliquent également à la partie de derrière d’un agneau, d’un mouton , d’un chevreuil , etc. qu'on sert rôti. ROSE, s. f. du lat. rosa , la plus belle des fleurs, qui croît sur un ar- brisseau épineux , etc. ( Cour de Rome) Rose d'or ; c’est une rose artificielle avec des feuilles d’or que le pape a coutume ce bénir à la messe du 4e. dimanche de carême , qu’il porte, après la messe, en procession , et qu’il envoie en- suite à quelque prince ou princesse, Cet usage date du 12°, siècle. 270 RO (Hist. d'Anglet.) Rose Llanche et rose rouge ; C’est ainsi que l’on a désigné les maisons d’Yorck et de Lancastre, ou plutot les deux fac- tions qui ont divisé l’Angleterre , depuis le règne d'Henri VI, jusqu'à celui d'Henri VIE, qui réunit ces deux branches. (Joaillerie) Rose de diamans; ce sont des joyaux composés de plu- sieurs diamans ou d’autres pierreries disposées en forme de rose. ( Archit.) Rose de comparti- ment ; est tout compartiment for- mé en rayons par des plates-bandes en guillochis, entrelacs, étoiles , ete, et renfermés dans une figure cir- culaire. ( Marine) Rose des vents, ou de compas ; c’est un cercle sur le- quel on trace trente - deux divisions pour représenter les trente - deux rumbs , ou aires de vents, dans les- quels les marins partagent tout lho- rison. #’oy. COMPAS, BOUS- SOLE. ROSÉE , s. f. du lat. ros, roris. ( Physique) On appelle ainsi les etites gouttes d’eau qu’on remarque Fe matin, vers le lever du soleil, sur les plantes, sur les toits des maisons, et sur tous les corps qui sont exposés à Pair,etqui ne sont pas suscep- 4ibles de se laisser pénétrer par l’eau. Ces petites gouttes sont produifes en artie par la chute des vapeurs qui en le serein , et qui se ramas- senten souttes sur les planteset autres corps qui sont à la surface de la terre. Lorsque la rosée est abondante , et qu’elle passe de nouveau dans l'air en assez grande quantité , elle trou- ble la transparence de la région basse de Patmosphère, et y produit ce qu'on appelle BROUILLARD. #. ce mot. ROSETTE . s. f. de ROSE. ( Métallurgie) Cuivre de ro- selie. Voy. CUIVRE. ROSTRALE , adj. du lat. ros- frum ,bec d'oiseau, éperon , à cause de sa ressemblance à un bec d’oi- seau. ; ( Antiquité ) Épithète que les Bomains donnoient à des couronnes relevées de proues et de poupes de navires, dont on honoroït un capitaine ou nn soldat qui le pre- RO T mier avoit accroché un vaisseau en- nemi, ou sauté dedans. On les appel- loit couronnes rostrales. ( Architect.) Colonne rostrale ; c'est une colonne ornée de poupes et de proues, élevée en mémoire d’une victoire navale. ROT, s. m, du lat, ructus. (Méd.) Eruption des ventosités de l’estomac, avec un bruit désa- gréable. ROTACE , adj. du lat. rolalus , fait de roto , tourner en rond. ( Botan. ) I se dit de ce qui est étalé en rond sur un même plan et sans tube. ROTATEUR , s. m. du lat. ro- lator , fait de rolo, tourner en rond. (Anat.) Quelques anatomistes ont donné le nom de rotaleurs aux muscles obliques de Pœil, qu'on ap- pelle autrement TROCHANTER. F. ce mot. ROTATION , s. f. du lat. ro- Latio , fait de rolo , tourner en rond, et d’ago, agit : l'action de tourner en rond ,mouvement circulaire, ( Géom. ) Révolution d’une sur- face autour d’une ligne fmmobile, qu'on appelle l'axe de rolation. Les surfaces planes engendrent ou forment des solides par leur r0- talion. ( Mécan.) Rotation est aussi en usage dans la mécanique pour ex- primer le mouvement d’un corps qui roule ou qui tourne. (Astron.) Æota!lion se dit du mouvement d’une planète autour de son axe. Les observations ont prouvé d’une manière incontestable, que le Soleil, Vénus, la Terre , la Lune, Mars et Jupiter tournent sur leur axe d'Occident en GOrienf; mais comme ce sont les taches qu’on a observées sur la surface du soleil et des planétes, qui , en changeant de situation, ont fait connoitye ce mou- vement de rolalion, ainsi que sa durée , il ne s’est rien trouvé qui ait donné lieu de déterminer ce mou- vement, ni dans Mercure, ni dans Saturne, ni dans Herschell, parce que le premier est si près du soleil, et si fortement illuminé, et les deux autres , au contraire , à cause de leur grand éloignement du soleil, sont ROU si peu éclanés, que leurs taches, #ils en ont, échappent aux obser- vateurs , ou ne se montrent point assez pour les mettre en état de vé- rifier leur mouvement de rotalion. On peut cependant conclure , par analogie, qu’ils en ont un comme les autres planètes. ROT-DE-BIF , s. m. 77 ROS- BIF. ROTE , s. f. du latin rota . roue. ( Cour de Rome) Tribunal de Rome , composé de douze docteurs ecclésiastiques nommés audileurs de rote , et pris dans les quatre na- tions d'Italie, France. Espagne et Allemagne. Ce tribunal est ainsi ap- pelé, parce que, suivant Ducange, il est pavé de carreaux dont l’ordre représente des roues, et, suivant Ménage , parce que ses membres ser- vent {our à tour. Le tribunal de la role fut établi vers le commence- ment du 142. siècle, par le pape Jean XXÏT, pour connoitre detoutes les causes ecclésiastiques et civiles, tant de Rome que des provinces de FEtat ecclésiastique, en cas d’a pel , et de tous les procès des Etats du pape, au dessus de cinq cents écus. ROTONDE , subst. f, du latin rolundum , fait de rotare , tourner en rond. ( Ærchit. ) On donne ce nom à tout bâtiment rond par dedans et par dehors , d’après la fameuse ro- tonde de Rome, appelée aujourd’hui INoire-Dame de Le Rotonde, autre- fois le Panthéon , dédié à Cybèle, et à tous les dieux. ROTULE , s. f. du lat, rotula, diminutif de rola, roue : petite roue, roulette, (nat. ) La rotule est un petit os plat et rond, situé à la partie an- térieure de Particulation du genou, ainsi appelé parce qu’il ressemble à une roulelle ou petite roue. ROUAGE , s. m. du latin rota, roue : toutes les roues d’une machine, un assemblage de roues. ( Mécan.) Ce mot signifie en gé- néral une machine composée de plusieurs roues destinées à produire un effet quelconque , par leur com- bivaison, ROU ROUBLE, s. m. Mot russe, ( Monnote ) Monnoie d’argent, qui est frappée et à cours en Russie; sa valeur est de 5 livres 4 sous , argent de France. ROUCOU ; v. ROCOU. ROUE, s. f. dû lat, rota. ( Mécan.) Machine simple , con- sistant en une pièce ronde de bois - de métal , ou d'autre matière qui tourne autour d’un essieu, où axe. La roue est une des principales puissances employées dans la méca- nique. On distingue deux espèces de roues : les roues simples et les roues dentées. La roue simple, ou la roue pro- prement dite, est celle dont la cir- conférence est uniforme, ainsi que celle de son essieu , ou arbre , et qui n’est point combinée avec d’autres roues. Telles sont les roues de voi- ture. à Les roues dentées sont celles dont les circonférences ou les essieux sont partagés en dents, afin qu’elles puis- sent agir les unes sur les autres, et se combiner. L’usage de ces roues est visible dans les horloges, les tuurne- broches, etc. On donne le nom de pignon aux petites roues qui engrerent dans les grandes. On les appelle aussi quelque- fois lanternes ; et ces petites roues servent beaucoup à accélérer le mou- vement, ROUGE, s. et adj. du lat. rubius, robus , ou ruber. ( Physique) L'une des sept cou- eurs primitives dont la lumiere est compusée. C’est la premiere detoutes, c’est-à-dire, la plus forte et la moins réfrangible, C’est pouuquoi lorsque Pair est chargé de brouillards , le so- leilet la lune nous paroissent rouges x car, de tous les rayons de lumiere qui nous viennent de ces deux as res, il n’y a alors que les pius fortes, sa- voir, les rouges, et peut-etre Îes orangés , qui peuvent arriver jusqu'à nous. Tous ies autres sont réfléchis. ROUGEOLE , subst. f, du latin rubiule. L (ZHéd. ) Eruptions de petits bou tons, semblables à des piqü:es ce puces, rudes au toucher, et qui tom- bent en écailles farineuses. Cette ma- ladie est ainsi nommée, parce qu'elie 274 ROU cause des rougeurs au visage , et par- tout le corps. ROUILLE , s, f, du lat. rubigilla, diminutif de rubigo. ( Chimie \ Oxide qui se forme à la surface des métaux qui sont sus- ceptibles d’etre attaqués par lhumi- dité de l’air, comme le sont sur-tout le fer et le cuivre. L’oxide qui se forme sur le fer conserve le nom de rouille ; celui du cuivre prend le nom de vert-de-gris. La rouille de fer n’est nullement contraire à la santé ; eile a méme d'excellentes propriétés médicinales : le vert-de-gris, au con- traire, est un poison des plus fu- nestes. ( Botan.) Rouille est aussi le nom d'une maladie qui attaque lestiges et les feuilles de plusieurs plantes: elle est ainsi appelée à cause des taches rousses et livides de couieur de fer rouillé qui couvrent les feuilles et les tiges. Le froment et les autres plautes graminées, le lin, le luüpin y sont sujets. On en attribue la cause aux brouillards et aux passages ra- pides du chaud au froïd, et récipro- quement, ROUISSAGE, subst. m. du latin barbare rohiare , dérivé de rivus : ruisseau , ou de ros , rosée. ( Manuf.) L’actior ce faire rouir le lin, c’est-à-dire , de l’exposer dans un ruisseau, ou à la rosée, poux le faire macérer : C’est une opération que lon fait subir au chanvre afin de le réduire en filasse, c’est-à-üire afin de séparer le /rber ou les filets de la partie ligneuse. ROULADE, subst. f, de rouler, contraction du latin rotulare : action de rouler. (Musique) Roulade se dit, en parlant du chant , du passage de plusieurs notes sur une même syl- labe, La roulade est une invention de la musique moderne. Il ne paroît pas que les anciens en aient fait usage, ni jamais battu plus de deux notes sur la même syllabe. Cette différence est un effet de celle des deux mu- siques, dont l’une étoit asservie à la langue, et dont l’autre lui donne la loi, C’est un préjugé populaire de pen- ser qu'une roulade soit toujours hors ROU de place dans un chant triste et pa= thétique. Au contraire , quand le cœur est le plus vivement ému, la voix trouve plus aisément des accens que l’esprit ne peut trouver des pa- roles, ét delà vient l’usage des inter- jections dans foutés les langues, ROULIS , s, m. de ROULER, 7, ce mot. (Marine ) C’est le balancement du vaisseau dans le sens de sa largeur, c’est-à-dire, lorsqu'il penche tantôt sur babord , tantôt sur tribord, mou- vement oceasionné par le souleve- ment et abaissement alternatif des lames, ou vagues qui le prennent par le côté. ROUPIE, s, f. Mot indien que les Anglois écrivent rupee. ( Aonnoie ) Monnoie d’argent de Vinde, qui est en général de la va- leur d'environ 48 à 50 sous tournois. Il y a dans chaque royaume et éra- blissement de l'Inde, des roupies de différentes valeurs. Une lack de roupies fait 12,500 louis, où 12,500 livres sterhngs, à peu près. ROUTE , 5. f. du lat. rupta. On a dit d’abord ruplarit , pour désigner les gens de guerre levés parmi les agriculteurs, ceux qui rompoient , labouroient la terre. Ensuite, on a donné le nom de rofa aux chemins fréquentés par les gens dé guerre. (Archit. civile ) Chemin public, connu et fréquenté. (Ært milit. ) Chemin ou logement au’on marque aux gens de guerre qu’on fait marcher par étape. (Marine) Roule se dit, en termes de marine, de la direction du vais- seau , suivant un Certain rumb ; ainsi, faire route, c’est suivre.la di- rection qui doit conduire le vaisseau à sa destination , ou qui est ordonné par le commandant; porleren roule, c’est gouverner au rumb qui mène en droiture au lieu de sa destination. Fausse roule, faire fausse roule; c’est lorsqu'un vaisseau est apercu par un vaisseau ennemi supérieur en force, faire, la nuit suivante, une roue différente de celle qu’il faisoit , afin de s'éloigner, autant qu'on le peut, du point de la mer où l’ennemi croit qu’il pourra le trouver. Compas de route; c’est une bous- sole , de celles qu’on met à droite et à RUB à gauche dans l'habitacle, pour ser- vir au timonier à diriger et gouverner le vaisseau, ROUTIER, s. m. de roule. (Harine) On appelle ainsi cer- tains ouvrages de pilotage, qui con- tiennent des cartes marines, des vues D des observations sur les hêures des marées, sur les routes à suivre, sur les dangers à éviter, et nombre d’autres renseignemens né- cessaires aux marins pour naviguer dans certains parages. RUBANNÉ,, EE, adj. de ruban, en lat, rubeus, parce que les plus beaux rubans étoient couleur de feu. ( Bolan.) I se dit des parties des plantes marquées de bandes longitu- dineles de diverses couleurs. RUBIACEES, s. f. du lat. rubia, nom donné par les anciens à la ga- rance , parce qu’elle fournit une teinture rougeâtre : qui a rapport 9 qui est de la nature de la garance. ( Botan. ) C’est dans le système naturel de Jussieu , le nom d’une fa- mille de plantes dont le caractère consiste en un calice simple, mono- phylle , etc., qui ont des propriétés analogues à celles &e la garance. RUBIS, s. m. du lat, rubius, de couleur rouge: ( Minéral. ) Rubis est le nom d’une pierre précieuse, transparente, et d’une couleur plus où moins rouge, On en distingue de quatre sortes : le rubis oriental, le rubis spinelle, le rubis balais ,-et le rubis du Brésil. Le rubis oriental èst d’un rouge de cochenille, ou purpurin ; il est d’une dureté à peu pres égale à celle du saphir oriental! , et assez approchante de celle du diamant, Ii paroit inalté- rable * il résiste à la violence du feu sazs se fondre ; il y conserve sa cou- leur, son poli. et tout son poids; cest pourquoi les Grecs Pavoient nommé amupuros ( apurotos ), qui résiste au feu. Le rubis spinelle est d’un rouge qui, vu dans un certain sens , pa- roit mélé d’une légère nuance d’o- rangé. Il est bien moins dur que le rubis oriental. Le rubis balais est d’un rouge clair. J'ume IIT. RU G Le rubis du Brésil est d’un rouge tirant sur le jaune, Le rubis oriental, lorsqu'il est gros, est du même prix que le dia- want ; il est même plus cher, lors- qu’il est beau et bien taillé. Le rubis spinelle , quand il pése au dessus de 4 Karats , et quand ik est parfait, vaut la moitié du prix du diamant. RUBRIQUE , s. m. du latin rs ber, rouge : ce qui est écrit en rouge. ( Jurisprudence ) Rubrique ser- voit autrefois à désigner les titres des livrgs du corps de droit: ainsi, on disoit , cette loi est sous telle rubri- ue, au lieu de sous tel titre. Ce mot vient de ce que les copistes avoient pris l’habitude d’écrire les titres du code en lettres rouges. ( Lithurgie ) C’est par la même raison qu’on a appelé rubriques, l’or- dre et les règles contenus dans la préface du bréviaire, pour bien cé- lébrer Poffice divin , et certaines pe- tites règles imprimées ordinairement en rouge dans le corps du bréviaire , et qui marquent ce qu’il faut dire dans les divers tems de l’année, à chacune des heures canoniales, RÜDE , adj. du lat. rudis, âpre au toucher, ( Botan. }U sedit des parties dés plantes dont la surface a sous le tact une aspérité qui, insensible en quel- que sorte à la vue , est due à de très- peiits poils courts , roides , et ordi- nairement inclinés ou recourbés. Lorsque cette recourbure de poiis se fait du côté de la base de la partie, celle-ci est dite obrude, dress RUDENTURE , s. f. du lat. ru- dens, rudentis, cable, cordage. ( Archi.) Espèce de biton , dont la cannelure d’une colonne cu pi- lastre est remplie par sa partie in- férieure. RUDERAL , LE , adj. du latin rudus , ruderis , décombres, pla- tras , masures. ( Botan. ) Il se dit des plantes qui habitent sur les masures ou au- tour des masures. RUGINE , s. f. du lat, runc'nare, raboter. ( Chirurgie ) Instrument propre à xatisser. à enlever la carie des os. S 273 274 RUM RUGOSITE , s. f. du lat. ruga, ride. ( Physique ) Il se dit de l’espèce de rides qu'on voit sur une surface raboteuse. RUGISSEMENT , s. m. du lat. ru20 , rugir, ’ ( Hist. ÎVat.) Cri du lion, du tigre. , RUINE , s. f. du lat. ruina, fait de ruo , tomber en ruine : dépéris- sement , destruction d'un bâtiment, (Art milit. ) Battre en ruine ; Cesten parlant d’une place de gucire, la battre à coups de canon, if de- truire, ( Mineral.) Picrre de ruines ; on appelle ainsi une espèce de mar- bre de Florence. parce qu’il parait offrir des dessins de ruines d’édifices, On en emploie beaucoup dans ja mosaïque de Florence. ( Peinture ) Ruine se dit de la représentation d’un palais, d’un édi- fice ruiné. Cette ruine est un des meilleurs tableaux de ce peintre. RUM ou RAUM, s. m. d’une ori- gine inconnue. Chimie ) Nom donné par les Angjlois à l’eau de vie qu'ils retirent du-sucre , et que les habitans des co- donies françoises appellent £a/fa. L'esprit ardent, connu dans le commerce sovs le nom de rum , ne differe du tafia de nos colonies que par les circonstances qui accom- pagnent la fermentation et la dis- dillation. Les tafies ont un goût empyreu- matique qui répugne au goût du con- sommateur uu peu délicat; el Pobjet principal des distillateurs anglois est de débarrasser cette liqueur spiri- tueuse des parties huileuses ; âcres et désagréables qui déprécient sa valeur. RUMB ou RHUMB, s. m. du grec éaCoc ( rhombos ). Marine ) On appelle rumbs , les trente-deux pointes ou divisions qui sont marquées sur la rose de la boussole , pour indiquer les difié- rens points de lhorizon, et la direc- tion des routes, des vents, etc. #7, BOUSSOLE , ROSE DES VENTS. RUMINANT , adj.et s. du lat. ruminare , ruminer , fait de rumen , mom que les anatomistes donnent au RUN premier estomac des animaux ru INLIIANS. (ist. IVar.) On a donné ce nom à une famille de quadrupédes vivi- pares, qui ont un estomac conformé dune maniere particuliére , et qui font remonter les alimens qui y sont descendus , pour les mâcher une dr conde fois, Les chameaux , les dromadaires , les vigognes, les cerfs, les daims, les bœufs, les buflles , etc. sont des animaux FUNITLANS. RUNCINE, EE, adj. du lat. run- cinalum , fait de runco, arracher, ôter, découper, ( Bolan. ) I se dit des feuilles découpées en lobes profonds et lar- ges, comme celles du pisseniit. RUNES , s. f. du teutonique run , rune où runa , qui signifie secret , mystère , et selon d’autres de rennieæ ou rinriut , Qui, dans tous les idio- mes du nord, signifie courir , cou- ler rapidement , abréger. ( Philologie ) Les runes , ou ca- ractères ruriques , sont des espèces d’hiéroglyphes dont on se servoit dans le Nord, et qui ont précécé l'invention des lettres grecques. Quelques-uns prétendent que lPé- vêéque Ulphilas, qui vivoit vers l'an 370, de l’ère chrétienne, fut l'inventeur des lett:es runiques ; mais Woimius, Eric PS brulerne ; Rudbeck, Verelius, ete., ont dé- montré fort au long que ceite opi- nion étoit mal fondée , et CR UR LE. las, ne fit qu'ajouter à l'alphabet runique quelques caractères grecs , pour suppléer à ce qui manquoit à sa langue naturelle, et forma un nouvel alphabet composé de vingi- six lettres qu’il classa dans un nou- vel ordre. Verelius attribue l’inven- tion des runes aux scaldes et aux spekinges, nom que lon donnoït aux conseillers des rois. Odin, qui vivoit à ce que l’on croit, au com- mencement de l'ère chrétienne, ap- prit la magie aux Scandinaves et fit usage des ruries , pour en exprimer les mystères. £ Ce fut vers l’an 1000, que ces caractères cesskrent d’être en usage chez les peuples du Nord : Olaüs, roi de Suède attribuant aux runes, la difficulté qu’éprouveit la religion RU'S chrétienne à s'établir dans ses Etats; leur substitua les lettres romaines, et fit brûler tous les livres relatifs à Vidolâtrie, [usage des runes se per- dit donc insensiblement , et ce ne fut qu’en 1598, que Jean Burée, célèbre antiquaire suédois , les re- trouva dans divers monumens d’as- tronomieet d'architecture, en Suède, en Dannemark et en Norwège. Sans ses innombrables recherches, les runes seroient encore une écriture aussi obscure et aussi mystérieuse que les hiéroglyphes d'Egypte. On trouvera l’histoire complète desrunes dans les ouvrages de Burée, de Vere- lius , et de Visiandois Snorro. RUPERSTRAL , LE , ourupes- rat, adj. du latin rupes, rocher, et de s£erno , stralunr , être couché, ( Bolan. ) Il s> dit des plantes qui croissent sur les rochers. RUPTILE , adj. du lat, rumpo, ruplum , xompre, s'ouvrir. ( Batan.) I se dit des parties des plantes qui s’ouvrent par une rup- ture spontanée, et non par une su- ture déterminée. La stipule vagi- pante des polygonies est ruptile par la gemmation. RUPTOIRE, s. m, du lat, rumpo, Tuplum, rompre. ( Chirurgie) Nom donné à un cautere potentiel , parce qu’il cor- rode , brûle et fait escarre. RUPTURE, 5. £. du lat, rumpo, ruplum , rompre: fracture, action par laquelle une chose estrompue, ( Chirurgie ) X se dit particuliè- rement d’une descente où hernie, RURAL , LE , adj. du latin rus, ruris , campagne , les champs: qui appartient aux champs, qui con- : cerne les champs. _ (Pratique) On dit hérilages et biens ruraux , pour les héritages et biens situés à la campagne ; écono- mie rurale , pour la science de l’a- griculture ; code rural, pour le re- cueil des lois qui cencernent la cul- turé des champs. RUSTIQUE, adj. même origine que RURAL, qui appartient à la campagne, ( Agricult. ) La maison rusti- que ; c'est le titre d’un livre qui SAB 275 traite du ménage, de la campagne , ou de l’économie rurale, (Ærchil) Ouvrages rustiques ; on appelle ainsi, les ouvrages com- posés de pierres brutes , ou de pierres taillées à limitation des pierres brutes, Ordre rustique ; c’est un crére darchitecture ie plus simple de tous, et le plus dénué d’ornemens, RUT ,s. m. du lat. rugitus , fait de rugio , rugir. ( lenerie ) F1 se dit du tems où les cerfs ‘et autres bètes fauves sont en amour. Ce mot se dit par allu- sion au cri du hon , lorsqu'il est en chaleur. à RUTACEES , adj. du lat. ruta , rue : qui ont rapport à la rue. (Bolan.) C’est le nom d’une famille de plantes qui ont quelque ressem- blance avec celle appelée rue, T'elles sont la herse, la fraxinelie , la mé- lante, etc. S S aBAISME ou SABÉISME, s. m. de lhébreu {zaba, milice, ar- mée, armée des astres, (Culte religieux) Nom d’une an- cienne secte qui adoroit les astres, et qui étoit répandue en Orient, SABBAT , s. m. Mot d’origine hébraïque , qui signifie jour de repos. Culle judaïque ) Nom que portoit chez les Juifs le dernier jour de la semaine : il étoit consacré au Seigneur , ct toute œuvre servile y étoit interdite par la loi. (Magie) Les chrétiens qui avoient en horreur tout ce qui appartenoit aux Juifs, ont donné le nom de sabbat à ces prétendues assemblées nocturnes de sorciers ; non -seule- ment parce qu'ils croyoient qu’elles avoient lieu le samedi , ou jour du sabbat , mais encore parce qu’ils s’imaginoient qu’elles devoient ê!re aussi tumultueuses que celles des Juifs, qui, dans leurs synagogues, chantent les psanmes tous ensem- ble, à voix haute, et sans aucun chant réglé. C’est delà encore qu’on a appelé sabbal, un bruit qui se fait avec désordre, avec confusion, S'2 276 S À B SABBATIQUE, adj. de sabbat. onde ) On appeloit année sa balique, chez les Juifs, chaque septième année , pendant laquelle ils étoient obligés de donner la li- beité à leursesclaves, et de laisser reposer la terre. L’année sabbuii- que commencçoit et finissoit au mois de septembre. SABLE ,s.m. du lat. sablum, contraction de sabulurm. (Hist. nat,) Les naturalistes don- ent ce nom à un amas de molécules pierreuses d’un si petit volume à qu’elles peuvent étre facilement transportées par les eaux et par les verts, (Minéral.) On donne le nom de sable à toute matière minérale, en petites parcelles détachées. Ainsi, on nomme sable ferrugineux, la purelte , qui est un amas de petits grains de fer spéculaire , détachés des mativres volcaniques balotées par les eaux. Sables volcaniques; ce sont les laves scorifiées arénacées, comme les pouzzolanes, la thermantide pulvé- rulenté. (Chinue) Bain de sable ; voyez BAIN. (Archit.) Le sable quartzeux ordinaire , mêlé avec la chaux vive, forme le mortier qu’on emploie dans les constructions auxquelles on veut donner une solidité supérieure à celle du mortier de plâtre, ( Poterie) Le sable quartzeux entre aussi dans la fabrication des poteries, mélé avec une certaine quantité d’argile. (Verrerie) Le sable quartzeux est encore une des matières premiè- res qu'on emploie dans les verreries ; et quand il est bien pur, il forme la base des plus beaux verres, et notam- inent de celui qu'on nomme crystal, (Fondeur) S'able des fondeurs ; c’est ua mélange d’argile et de sable quartzeux, que la nature prend quel- quefois plaisir à opérer; tel eit le sable argileux de Fontenay-aux- Roses, pres Paris, appelé sable des fondeurs, parce qu’il a la pro- priété de former d’excellens moules à jeter en fonte les métaux. SABLIER , s.m., ou SABLE. (“Harine) C’est une horloge de S À C verre , composée de deux fioles, où le sable, en tombant de lune dans autre , mesure un certain espace de tems. Il y a des sabliers qui mesurent le tems depuis une heure jusqu’à une niüuute , et mêmé une demi-minute, Les plus gros sont placés dans l’ha- bitacle , pour régler les quarts, etc. Les plus petits servent à mesurer la ligne de loc. 7. LOC. SABLON , s. m., diminutif de SABLE, ( Hist. nat, ) Espèce de sa- ble très-menu, qu’on emploie ordi- nairement pour donner du lustre aux vases de mélal , et pour polir le marbre. SABRE , s. m. de l’allemand saebcl, épée courte. { Art milit.) Longue et pesante épée que les cavaliers , dragons et grenadiers, portent au côté. Il y en a de droits et de courbes: ceux des cavaliers et dragons sont droifs, ceux des grenadiers d’infan- terie sont courbes, SABURES , s. f. du latin sabur- ra , augmentatif de sabulum, gros sable, (Wëd.) S'aburres se dit, par ana- logie, des ordures renfermées dans les premières voies. ; SABORD , s. m. de Pespagnol sabordo. (/Harine) Les sabords sont des trous ou embräsures , qu’on pratique dans les cotés d’un vaisseau , pour y faire passer la volée d’un canon. SAC, s. m. du lat. saccus, fait de lhébreu sak , d’où il a passé dans toutes les autres langues : sorte de poche. ( Pratique) Sac se dit d’une po- che où lon met les pièces d’un proces. (Anat.) Sac lacry mal; Cest une poche située du coté du grand angle de Pœil, dans une petite fosse creu- sée au bord de Porbite, et dont l’u- sage est de recevoir la lymphe répan- due sur le globe de Pœil par la glande lacrymale, et de la faire passer en- suite de là dans le nez, (Art milit.) Sac de ville; sec, en ce sens, vient, suivant quelques étymologistes du teudesque 54, qui siguifie poignard , d’où saxman, S AC pour meurtrier, et saxon, pour dé- signer un peuple habile à se servir du poignard. Le sac d'une ville a donc lieu lorsqu'elle est prise d’as- saut , et que la garnison est passée au fil de l'épée. SACCHOLACTIQUE , adj. du I. saccharum , sucre, et de lac, lac- dis , lait: sucre de lai, ( Chimie) Acide saccholac- tique ; c’est un acide formé avec le sucre du lait. Sa terminaison en ique, indique le second état des acides, celui où ils sont com- plétement saturés d’oxigène. SACCHOLATES, même origine que Saccholactique. ( Chimie } Sels lormés par la com- binaison de acide saccholactique avec différentes bases. Leur termi- naison en dles indique qu’ils appar- tienuent à la elasse des acides com- plétement saturés d’oxigène , et dont la terminaison est en ique, Ce genre ce sel n’avoit point été nommé dans Pancienne nomenclature : il est très- peu connu. SACERDOCE , s. m. du lat. sa- cerdolium , de sacerdos , sacerdo- dis, prètre. (Culle religieux) Ordre et carac- tère de prêtrise. ( Hist.) Le sacerdoce appartenoit anciennement aux chefs de famille, d’où il a passé aux chefs des peuples, aux souverains, qui s’en sont dé- chargés en tout ou en partie sur des ministres inférieurs. ._. SACRE, s. m. du lat. sacro, con- sacrer, dédier, vouer. (Culte religieux) Cérémonie reli- gieuse et solennelle qui se pratique à l'égard de quelques souverains. Cet usage en lui-même est très-ancien : Saül et David furent sacrés par Sa- muel. Les rois de Juda furent aussi sacrés par des prophètes ou par le grand-prêétre, Sous la loi nouvelle, les princes chrétiens ont suivi cet exemple. SACRE , EE, adj. même origine que SACRE : qui a reçu l’onction sainte , respectable, inviolable, l’op- posé de profane. (Bibliolog.) Livres sacrés ; on appelle ainsi P£criture sainte, l’an- cien et le nouveau Testament. ( Hist. eccles.) Sacré collége ; S A C 277 c’est le collége des Cardinaux. 77 CARDINAL , COLLEGE. , (-Héd.) Feu sacre; v. ÉRESI- PELE. ü Mal sacré ; v. ÉPILEPSIE. (Anal.) Sacré se dit de ce qui a rapport à los sacrum : les nerfs sa- cres , les artères sacrées, etc. ( Chorégraphie ) Danse sacrée ; on a donné ce nom à toutes les danses qui, dans les différentes religions , faisoient partie du culte recu, et qu’on exécutoit dans les temples. SACRIFICE, s. m. du latin sa- crificium , fait de sacrifico , poux sacrum facio, faire une chose sainte. (Culte relig.) Action par laquelie on offre quelque chose à Dieu , avec certaines cérémonies, pour rendre hommage à une souveraine puis- sance. (Peinture) Sacrifice signifie aussi abandon, renoncement que l’on fait de quelque chose de considérable , dagréable ; pour amour de quel- qu'un , ou par d’autres motifs puis- sans. C’est dans ce sens qu’on appelle sacrifice en peinture certaines beau- iés partielles que Partiste sacrifie à la beauté, à la perfection du tout ensemble. Il y a des sacrifices de composi- tion et des sacrifices d’eflet : les premiers consistent à supprimer des figures où des accessoires qui nui- roient à limpression que doivent faire les objets capitaux ; les autres consistent à éteindre léclat des ob- jets qui doivent céder à d’autres, etne pas arrêter et distraire la vue, SACRILEGE , s. m. du latin sa- crilegium, fait de sacrilego , pour sacrum lego, dérober une chose sacrée, ( Pratique ) Sacrilége signifie proprement vol ou larcin d’une chose sacrée; il se dit néanmoins, par ex- tension , de toute profanation des choses consacrées à Dieu et à son culte. SACRUM, s. m. Mot latin qui signifie sacré. ( Anal.) Mot latin que les ana- tomistes ont retenu en françois pour désigner los qui termine lPépine du dos. Il est ainsi appelé parce que les anciens Poffroient en sacrifice aux dieux, ou parce que les parkies de la 27 S AE génération de Ja femme sappuient sur cet 08, SADDER , s. m. Mot persan. ( Bibliologie ) Livre sacré des Paisis ou Guebres. _ SAFRE , 5 m. de saphir, ce ui est de la couleur du saphir. ( linéral.) On donne ce nom à Voxide de cobalt, après que la mine a été grillée dans'les fourneaux de reverbere , pour la dépouiller de Par- senic qu'elle contient. Cet oxide mé- tallique a la propriété de se conver- tir au feu en un verre bleu, dont la" couleur est telle, qu’on s'en est servi à contrefaire les saphirs, d’où lui vient son nom. SAGITTAIRE , s m. du latin sagillarius , fait de sagilla, flèche. (Astron.) Nom du neuvième si- gne du zodiaque, de même que de la neuvième partie de Péclipiique, dans laquelle le soleil nous paroit eutrer le 22 novembre (2 frimaire ds Lorsque le soleil nous paroit arriver au dernier point de ce signe, l’au- tomne finit pour les habitans de l'hé- misphère septentrional. Les astro- nomes caractérisent le sagtitaire par Ja figuie d’une flèche. SAGITTALE, adj. du lat. sagitta, flèche, qui a du rapport à une fleche. (_Anat.) On désigne ainsi la se- concde des sutures vraies du crâne, qui s’étend le long de la tète, et joint les deux pariétaux. Elie est ainsi nommée, parce qu’elle est droite comme une flèche. SAGITTÉE, ÉE, adj. du lâtin sagtila , fleche. ( Botan. ) H se dit des parties des plantes qui ont la figure d’un fer de fleche. \ SAIGNEE , s. f. du laf, sangui- nare , saigner , fait de sanguis, sang. ( Chirurgie ) Saignée se dit de opération qui consiste à ouvrir la veine, pour en tirer du sang, et de Vécoulement du sang, qui est la suite de cette opération. Li y a deux sortes de vaisseaux quon peut ouvrir : les arteres et les veines, L'ouverture des artéres s'appelle arlériotonue, celle des veines, phléboltomie. Plise prétend que nous sommes redevables de la susguée à liustinct SAI de Vhyppopotame, où cheval marin, qui sé frotte les jambes contre les joncs du Nil, pour en faire sortir le sang, Le premier exemple que nous ayons de la saignée, remonte à la guerre de Troie, Podalire , frère de Machaon , fut jeté, en revenant, sur les côtes de Carie, où il guérit Syrna, file du roi Damathus, tombée du baut d’une maison , en la saignant des deux bras. Le roi, par reconnois- sance, lui donna cette princesse en mariage, et la Chersonnèse pour dot. Hippocrate, qui vivoit sept siècles après le siége de Troie , en parle comme d’une ancienne pratique, et il la prescrit dans un grand nombre de circonstances. Gallien répétoit souvent la saignée, et il est le pre- mier qui ait déterminé la quantité de sang qu’il avoit tiré. Il est peu de remède dont on faste un plus grand usage que de la saigriée; il en est peu sur lesquels les médecins aient autant varié. ( Agriculi.) Saignée est aussi une rigolle , un petit fossé qu’on fait dans un pré, pour y amener de l’eau, et y entretenir de la fraicheur. (Art milit. ) Saignée du fossé ; c’est l’écoulement des eaux qui le remplissent. SAIN, ad). du latin sano , guérir: de bonne constitution, salubre. ( Méd.) I se dit de celui qui a le corps bien constitué, qui fait bien ses fonctions , de celui dont les hu- meurs sont dans un juste tempéra- ment. L'homme sain, dit Boërrhave, est celui qui peut faire les fonctions propres à homme, constamment , avec facilité et plaisir : Pétat où il se trouve alors s’appelle santé. Sain se dit aussi de ce qui contri- bue à la santé. La promenade est saine après le repas. Il y a des pays où l'air est malsain. (/Harine ) Sain se dit des côtes et endroits de la mer qui sont sûrs. Cote saine; cest celle où les vaisseaux peuvent approcher par-tout sans crainte de dangers, d’écueils , de rochers, hi-de bancs de sable, SAINT, TE, adj. du lat. sanc- lus : essentiellement pur, souvérai- nement parfait. ( Culte cathol.)S aint se dit aussi es choses qui appurtienneut à la re- SAI ligion : l’ecrilure sainte, les saints canons, le saint père, le saint siège, SAINT-AUGUSTIN, s. m. ( Imprimerie ) Sorte de caractère d'imprimerie , ainsi appelé du livre de saint Augustin, intitulé : de La Cilé de Dieu , imprimé à Rome, en ce caractère-là, sous le pontificat de Paul IE, en 1467. . CARAC- TÈRE. SAINTE BARBE, s. f. ( Marine ) Endroit où l’on met la poudre dans les vaisseaux ; elle est ainsi nommée , parce que les canon- uiers regardent et fêtent sainte Barbe, comme leur patrone. SAINTETE, s. f. même origine que SAINT, (Æcon. polit. ) Titre d'honneur et de respect que lon donne au pape. Les papes, dans les premiers siècles, Pont donné à des évêques, ou à des archevéques ; il y a eu même des abbés, jusqu’au tems de saint Ber- pard , à qui lon a attribué le titre de sainteté. On a aussi donné ce titre aux rois. L’empereur Louis-le- Débonnaire, et Bela , roi de Hongrie, furent traités de votre saintelé : le premier, par le prétre Attola, et le second, par Etienne de Tournai ; mais depuis environ quatre siècles , les papes jouissent seuls de ce titre. SAÏÎQUE , s. f. du turc saïca. (-Warine) Sorte de bâtiment grec ou turc, dont le corps est fort chargé de bois , qui porte , à peu près, la mä- ture et le gréement d’un ketch. Les Turcs s’en servent dans leurs navi- gations, dans l’archipel du Levant, et aux côtes d'Afrique , sur la Médi- terranée. SAISIE , s. f. du latin saccire, suspendre une enseigne , un bran- don; action de saisir, prendre tout d’uu coup et avec effort. ( Pratique ) Acte de justice, ou un exploit de sergent, par lequel les meubles, immeubles et autres effets d’un particulier, sont mis sous la main de la justice. Saisie-annotalion ; cest celle qui se fait des biens de personnes décrétées de prise-de-corps , lorsque , perquisition faite de leur personne , il n’a pas été possible de les arrèter, S'aisie-arrét ; c'est un exploit par lequel un créancier fait arrêter entre SAL 279 les mains de ceux sur qui la saisie est faite , ce qu’ils doivent à son débiteur. S'aisie-brandon ; c’est une saisie de fruits pendans par les racines ; elle est ainsi appelée à cause du flambeau de paille ou brandon que Von met pour marque de la saisie. Saisie-exéculion; cest un ex- ploit par lequel un sergent saisit, à la requête du créancier, les meubles qui se trouvent en la possession de son débiteur, etc. S'aisie-gagerie ; c’est une saisie et arrèt de meubles sans déplace- ment ni transport. S'aisie-réelle ; c’est un exploit de sergent par lequel les biens immeu- bles d’un débiteur sont, à la requête de son créancier mis, sousla main de ja justice pour être vendus, etc. SAISINE , s. f. de SAISIR. ( Pratique ) Possession actuelle dans laquelle le vendeur d’un kéri- tage met l’acquéreur par une tradi- tion réelle, SAISON , s. f. du latin slatio , dont les Italiens ont fait s{agione , les Latins {empestales anni, pour Lemporis staliones. ( Cosmographie ) On entend communément par Saisons , cer- taines portions de l’année qui sont distinguées par la chaleur et le froid, et désignées par les signes dans les- quels entre le soleil, Les noms des quatre saisons sont : le printems , l'été, l'automne et lhiver. Pour la différence et l'inégalité des saisons , dans les différens lieux de la terre, consultez la géographie de Varénius. SALAIRE , s. m. du latin sala- riunr , dérivé de sel: prix on récom- ‘peuse d’un travail ou service rendu. SALAISONS , s. f, du latin sa], sel. ( Marine) On appelle ainsi toutes les viandes et poissons qui sont salés pour pouvoir être gardés et conservés pour la nourriture des marins, Les salaiscns les plus estimées sont celles d'Irlande. SALIFIABLE , adj. du latin sal, sel, et de facere , facio , faire : faire, rendre. ( Chimie) I se dit des substances qui peuvent ètre aisément converties en sel, 280 SAL SALINES , s. f. du latin sal, sel. ( Minéral.) On donve ce nom aux usines établies près des fon- taines salées, et où lon retire, par évaporation, le sel marin que con- tiennent les eaux de ces fontaines. Quand ces eaux sont à 10 où 19 degrés de laréomètre des salines, c’est-à-dire , qu’elles contiennent de 10 à 15 livres de sel par cent livres d’eau , on les fait immédiatement évaporer par le feu dans de grandes chaudières où elles déposent la sé- lénite qu'elles tiennent en dissolu- tion , et l’on en retire le sel marin, à mesure qu’il se précipite, en se cristallisant par l'effet de Pévapo a- Hion. Mais quand les eaux sont au dessous de 10 degrés { quelquefois elles ne sont qu’à 2 ouà 3),ona trouvé le moven de les concentrer par le’‘seul contact de Pair, muiti- plié , pour ainsi dire, à l'infini. f. GRADUATIGN, BATIMENT DE GRADUATION. SALIQUE , adj. Il y a diversité d'opinions sur l’origine de ce mot ; la plus probable est que cette loi a été ainsi appelée des Francois nom- més Saliens. (Jurisprudence) On donne cette épithète à une ancienne loi fonda- mentale de la France , qu’on pré- tend avoir été faite par Pharamond ou par Clovis. Elle ordonnoit, en- trautres dispositions , qu’en /a terre salique , aucune portion d’héritage revient à la femelle, ainsi que le sexe viril acquiert La possession, Ainsi, c’est une erreur de craire que la loi salique fut établie par- ticulièrement pour la succession royale , car elle étoit faite également pour tous les particuliers. } SALIVE , s. f. du lat, saliva , de sal, sel, parce que la salive con- tient ue sel volatii. ( Médecine) Humeur aqueuse , claire, limpide, savoneuse , et dé- tersive, qui coule dans la bouche par les conduits salivaires, etc. SALPETRE , s. m. Corruption du latin sa7 petræ, sel de pierre. ( Chimie) Nitrate ce potasse na- turel ou artificiel , ainsi appelé , par- re qu'il se trouve quelquefois en €eHorescence sur les pierres calcaires ces vieux bâtimens; 1l détopne avec ‘luette, SAL wn corps combustible, 7. NITRE , NITRIERE, SALPINGO - PHARYNGIEN , adject. du grec s4amyË (salpigx ), trompe, et de 4pvy£ (pharugx ), le pharynx : qui a du rapport à la trompe et au pharynx. (Anat.) Nom d’un muscle de la dont une des origines est située à la partie osseuse de la trompe d’ Eustache, SALPINGO-STAPHYLIN, adj. du grec canmryé (salpigx ), trom- pe, et de çxguan (staphulé), la luette : qui a rapport à la trompe et à la luette, (Anat.) Nom dun muscle de la luette, dont une des origines est si- tuée à la partie osseuse de la trompe d'Eustache. u SALSE , 5. f. terme italien dérivé du lat, sal , sel. ( Hist. INat. ) Espèce de petit volcan qui ne vomit que de la vase et du gaz hydrogéne, et ainsi nom- mé à cause de la quantité de sel marin qu’il contient. Les salses ont, comme les grands volcans, leurs paroxysmes ; ils oc- casionnent même des tremblemens de terre. Spallanzani a décrit les salses du Modénois ; Dolomieu , celles du Macalouba , en Sicile ; et Pallas, celle de la Crimée, SALT ATION ,.s. f. du latin sal= tatio, fait de sallo , danser : Paction de danser , ou l’art de la danse, ( Antiquités ) La saltation chez les Romains, comprenoit non-seu- lement l’art de notre danses , mais elle apprenoit encore à régler les gestes tant des actions de théâtre que des orateurs et mème des panto- mimes. SALUBRE , adj. du lat. saluber. (Med. ) San, qui contribue à la santé. SALURE , s. f. du lat. sul, sel. ( Physique ) Qualité que le sel comminique, Salure de la mer : les physiciens s’exercent depuis long-tems sur la cause la plus probable de la salure de IOcéan, et sur la manière de dé- saler Peau de la mer. Halley croit avoir résolu la premiere question ; Hook a inventé un instrument pour SAL découvrir quelle est la salure de la mer, à quelque profondeur que ce soit ; et Hanton est le premier qui ait trouvé le secret de rendre douce Peau de la mer. SALUT , s. m. du lat. salus , sa- lutis , santé , salut. : ( Pblit.) Salut s'entend en poli- tique , de la conservation du réta- blissement dans un état heureux et convenable. Le salut du peuple ; le salut public. ( Hist. ecclés. ) Salut signifie, chez les chrétiens, la félicité éter- nelle. ( Usages civils) Salut est en- core l’action de saluer ceux qu’on rencontre. ( Art milit.) Le salut militaire est un témoignage de soumission cet de respect , ou une honneur que les troupes rendent au souverain , aux princes et généraux. On salue du drapeau , de Pépée , de la mousque- terie , du canon, etc. ( Marine ) Le salut, en termes de marine , est un honneur que l’on rend au pavillon d’une nation , ar- boré et déployé sur ses vaisseaux ou sur ses forteresses, Il y a plusieurs manières de saluer à la mer; la plus fréquente est celle du canon : elle consiste à tirer un certain nombre de coups de canon , à distances égales , suivant le rang de celui qui donne le salut, et de celui qui le recoit. Salut de La voir ; il consiste en un cerfain nombre de cris adoptés par chaque nation, et qui se font par une quantité de gens de léqui- age , que Von fait monter sur les aubans à cet effet , en agitant leurs chapeaux ou leurs bonnets. alut des voiles ; il se fait en amenant les perroquets, s'ils sont bordés, ou les huniers, s’il n’y a pas de perroquets, jusques sur le ton du mât, pendant quelques minutes. Ce salut est plus humble que celui du Ganon ; il marque une déférence de Y'inférieur au supérieur. qui ne rend pas cette espèce de salu. Salut du pavillon ; le salut du pavillon se fait en amenant le pa- villôn de poupe ; il est de la plus grande humilité, et ne se rend pas non plus par le supérieur. SAN 287 SALVAGE , s. m. ou SAUVE- TAGE , du lat. salvo, sauver. ( Jurisprud. marit. Action de sanver d’un naufrage les marchan- dises ou effets quelconques. Ce terme s’entend plus ordinairement de la récompense ou du droit dû à ceux qui ont contribué à sauver quelque effet du naufrage ; on leur accorde ordinairement le dixième de la va- leur. SALVATELLE , s. m. du laf. salvatella, diinut. de salvator , fait de salvo , sauver. ÆAnat. ) Nom d’une veine située sur le dos de la main , entre le doigt auriculaire et le doigt du milieu. Quelques médecins ont cru qu’il étoit très-salutaire d’ouvrir cette veine dans la mélaucolie:, ce qui lui a fait donner le nom qu’elle porte, SALVATION, s. f. du lat. salvo, sanver. ; ( Pratique ) Ecritures que Pon signifie dans un proces , pour servir de réponse aux contredits et objec- tions de la partie adverse. SALVE , s.f. de l’italien sa/va , contraction du latin salutatio, salut. ( Art milil. ) On appelle ainsi une décharge de la mousqueterie et de Partillerie , qui se fait , ou com- me un témoignage d'honneur quon défere à quelque personne d’une qua- lité extraordinaire, ou comme une marque de la joie de quelque grande occasions Tirer en salve ; c’est tirer en même tems plusieurs pièces de canon. SAMEDI , s. m. du lat. sahbati dies. . ( Chronol.) Nom du septième ou dernier jour de la semaine. On lap- peloit chez les juifs, sabbat, et chez les anciens le jour de Saturne, d’où les Anglois disent encore sa- turday. SAN-BENITO.s.m. contraction de sacco benito , sac béni. ( Hist. de l'inquisilion ) C’est le nom qu’on doune vulgairement en Espagne et en Portugal, à Phabit dont on revêt les hérétiques con- damnés par l’inquisition, à lPexem- ple de la primitive église, où l'on revétoit les criminels d’un sac qu’on appeloit bénit. 292 S A N SANCIR , v. n. d’une origine in- counue : couler bas. ( Harine ) Un vaisseau sancit, lorsqu'environné de fortes lames , par un très-mauvais tems, il en est enveloppé, couvert et sabmergé, jus- qu'à le faire couler au fond. Le vaisseau peut sazcirà ancre comme sous voiles. La différence de sancir à chavi- rer, sombrer, ou faire capot, est que le vaisseau qui sancil coule au fond l’eau , pour s’ètre rempli, sans se renverser , comme dans les autres cas, par la force du vent. . SANCTION, s. f. du lat. sanc- io , décret, ordonnance, fait de sancio, sanclium, où sancltum , décréter, ordonner, ( ist, ecclés. ) Prigmalique sanclion. Voy. PRAGMATIQUE. SANCTUAIRE, s.m. du lat, sanc- Luarium , peut-être une contraction de sanclus , sanctorum. (ist. Juive) Le lieu le plus reculé , le plus saint du temple de Jérusilem , où lon conservoit l’ar- che alliance, et où il n’étoit per- mis d'entrer qu'au grand prêtre. (ist. ecclés.) Sanctuaire se dit aussi du lieu du chœur ferré par le cancel, où est de tabernacle, et où repose le saint sacrement. SANDALE , s. f. du lat. sanda- dium. ( Costume ) C’étoit une espèce de pantoufle fort riche , que portoient les dames grecques et romaines, et qui consistoit en une semelle dont Vextrémité postérieure étoit creusée our recevoir la cheville du pied, je partie supérieure du pied restant décoùverte. On appelle aussi sandales les pan- toufles que mettent* le pape et les autres prélats, quand ils officient , et qui sont, à ce que lon croit, semblables à la chaussure de saint Bathélemi. SANG , s. m. du lat. sanguis. (Physiol.) Humeur alimentaire, rouge, grasse, visqueuse, douce , d’une odeur un peu urineuse, d’une consistance médiocre , renfermée dans les ventricules et les oreillettes du cœur, dans les artères et dans les veines , continuellement agitée pen- dant la vice, et poussée du cœur aux S A N artères, de celles-ci aux veines, et des veines au cœur , produite et re- nouveiée immédiatement par le chyle, qui est la source de toutes les autres humeurs; et le principal instrument de l’économie animale. SANGIAC, s. m, Mot turc qui si- gnilie étendard, . (ist. lurque) Les sangiacs ou sangiaks , sont les gouverneurs par- ticuliers sous le begliesbey, qui est le gouverneur-général de la province, Les sangiacs ne peuvent faire porter devant eux qu'une queue de cheval, SANGUIFICATION, s. f. du lat. sanguis, et de facio , faire : l’ac- tion de faire du sang. ( Physiol. ) Action ou fonction naiurelle par laquelle le chyle se convertit en sang. #oy. BEMA- TOSE. é SANGUIN, NE, adj. uis. ( /Méd.) Plein de sang rouve. SANGUINE , s. f. du lat. san- guis , couleur de sang. ( Hinéral. ) On appelle ainsi le fer hématite de couleur rougeâtre, Cette substance sert à polir certains corps, et particulierement les mé- taux. x SANHEDRIN , s. m. Mot hébreu, mais corrompu du grec ouvédpsoy (su- nédrion) , formé de oùv (sun), en- semble, et de ?dya ( hedra) siège : conseil , assemblée. ( Hist. juive ) Grand conseil des Juifs, dans lequel se décidoient les affaires d’État et de religion. SANIE , s. f. du lat. santes, sang corrompu. ( IHéd.) Pus séreux qui sort des ulcères , particulièrement de ceux des jointures , parce quelles sont abreuvées d’une synovie qui se con- vertit facilement en sérosité puru- lente et âcre. SANTAL, s. m. Mot arabe dont les Lat. ont fait santalum. ( Botan.) Bois de teinture. On en distingue de trois sortes, le blanc, le citrin et le rouge. On apporte le blanc des îles de Timor et de Solor ; le citrin vient de la Chine et de Siam , il est d’un goût aromatique ;, un peu amer, d’une odeur douce ;, qui se rapproche d’un mélange de de san- S'A'P muse, de citron et de rose ; le rouge eroit dans les Indes Orientales , en dec\ du Gange. SANTÉ, s. f. du lat. sanitas , fait dé sano , guérir. ( /Héd. ) Bonne disposition de toutes les parties du corps qui le met en état de bien faire ses fonctions, PV="SAIN. (Marine) Santé ou bureaux de santé ; c’est un établissement fait dans les ports, sur-tout de la Médi- terranée , pour empêcher le débar- quewment et la communication , soit des hommes, soit des marchandises , venant par mer, du pays du Levant et autres, sujets à la peste, pour les soumettre à une quarantaine, c’est-à- dire, à un séjour de quarante jours qu’on abrège où qu'on augmente se- lon les circonstances , dans un lieu isolé , nommé lazuret, sans pou- vgir communiquer avec le pays, q#avec certaines précautions , et après des fumigations, où parfums , pour chasser le mauvais air, #7, LA- ZARET , QUARANTAINE. SAPE ; s. f. du latin sapa, dans le sens de liso, hoyau. ( Art milit ) Autrefois le mot sape Signifioit un trou qu'on faisoit- sous un édifice pour le démolir ; au- jourd’hui, €est un enfoncement ou descente que l’on fait sous les terres en les taillant par échelles de haut en bas, en sorte qu’on y est à cou- vert de coté. On distingue cinq sortes de sapes; la sape entière , la demi-sape, la sape volante , la double sape, et la sape couverte, La sape entièrese faisoit autrefois par un seul homme qui , après avoir fait un trou de trois pieds de profon- deur sur trois de largeur , où il se trou- voil à couvert, continuoït ainsi, sur Valynement qu'on lui prescrivoit , en jetant toujours les terres du côté de la place. Ce travail étoit extrê- mement long, et quand on vouloit s’en servir , on employoit des an- uées entières pour un siége. Aujourd’hui, la sape entière se fait par dessapeurs qui posent à cou- vert les sabions, dont ils lorment les entre-deux avec des sacs à terre, fui sant une tranchée de trois pieds de SAP 283 profondeur , sur autant de largeur, que les travailleurs viennent eusuite agrandir, La demi-sape consiste à poser à découvert une certaine quantité de gabions sur un alignement donné, à former les entre-deux avec des sacs à terre. et à les remplir ensuite. La sape volante se fait en tra- cant tout l'ouvrage avec des gabions, et en formant la tranchée, sans y avoir mis les sapeur$ pour les rem- plir. Cette manibre re peut guère se pratiquer que la nuit, et lorsqu'on est encore loin de la place. La double sape est ainsi appelée, parce qu’on est obligé de se couvrir des deux côtés, pour éviter d’être vu des ennemis. La sape couverte est un Fhemin qu’on fait sous terre , pour mettre les sapeurs à couvert des grenades, à Papproche des ouvrages qu’on veut attaquer. Cette sape , qu'on ne met guère en pratique, peut ètre très- utile dans certaines occasions, où il est nécessaire de cacher son dessein aux ennemis. . SAPHÈNE, s. f. du grec oxgnrès (saphénés), dérivé de orgie (sa- phés), manifeste. (And) Nom dune veine cuta- .née de l’Extrémité inférieure, qui se porte le long de la malléole interne de la jambe et de la cuisse, Elle est ainsi appelée, parce qu’elle est à nu, et qu’elle se mnanifesle à la vueet au toucher. SAPHIQUE , adj. dé Sapho , nom propre, ( Poésie) Vers saphiques ; c’est une espèce de vers, inventée, à ce qu'on prétend, par Sapho, et dont les Grecs et les Latins ont fait un grand usage. Ces vers sont de onze syllabes ou de cinq pieds, dont le premier, le quatrième et le cin- quieme , sont trochées, le second un ps et Le troisième un dactyle. Il y a dans Horace des odes en vers saphiques: | Vivilur parvo bene cui pater- run, etc. SAPHIR ,5. m. du grec cxm@tpoc (sapphéiros), dont les Latins ont fait sapphirus , dérivés l’un et Pautre de lhéhreu ou du chaldéen sappir, SAR qui signifie couleur d’azur , où quel- que chose de brillant, (Minéral.) On entend commu- nément sous le nom de saphir, une pierre précieuse, d’une belle couleur bleue veloutée ; mais les naturalistes reconnoissent des saphirs de toutes les couleurs, et, même des saphirs sains couleur. Les couleurs les plus ordinaires du saphir, sont le bleu, le rouge ou rubis d’orient , et le jaune ou topaze orientale. On en trouve aussi de verts et de pourpres :ce sont ceux qu'on dé- signe sous le nom d’émerauce et d'améthyste orientales. Quand le sa- phirest parfaitement blanc et lim- pide , 11 a presque autant de feu que Je diamant , et on l’a quelquefois fait passer pour tel. On trouve, maïs fort sarement, des saphirs qui réunissent 1 foi urs bien distinc- 284 LES ON 5€ € race COIMIHE GES mOr- ceat O u eu L Sai ù es: viro! te pienr pr p le plus [ue l’on connois il n’est essentiellement composé que d’alumire. Le saphir se trouve dans le sable des torrens , et on ne l’a jamais rencontré dans son gite même. SAPONACE , EE, adj. du latin Sapo, savon: qui participe de la na- ture du savon. hole) C’est le nom d’une fa- miile de plantes, parmi lesquelles le savonnier, la paulinie, etc. SAPFONAÏRE , adj. même origine que SAPONACE. (-Ænqt. ) Nom d’un genre de plan- tes qui ont Ja propriété d’enlever les taches comme le savon. SAPONIFICATION , s. f. du lat, sapo , savon, et de facio , faire. ( Technol.) Formation du savon. SAPORIFIQUE , adj. du latin sapor, saveur, goût, et de facio , jaire. (Aéd.) W se dit des substances qui ont la force d’agir sur la langue , et dy produire la sensation que nous appelons goût ou saveur. SARANGOUSTI, s.m. Mot in- dien. . ({Warine ) C’est le nom d’une es- pèce de maslic, pratiqué aux Indes, SAR pour recouvrir les coutures des cor- dages des vaisseaux ; on regarde ce vastic comme supérieur à tous les autres connus : c’est un composé de chaux vive, nouvellement éteinte, sèche et tamisée, pétrie avec du brai gras fondu avec un peu d’huile. Les vaisseaux de Suratte , et la plu- part de ceux que lon construit aux Indes orientales, sont enduits, savoir: les coutures, les tètes de clous, che- villes, etc., de sarangousli, qui se lie tellement avec le bois, qu’il fait presque corps avec lui; aussi ces vais- seaux naviguent presque foujours sans faire d’eau , et durent des tems infinis, On en a connu de plus de 100 ans, sans refonte, SARCASME, s. m. du grec o2pzaç- pos(sarkasmos), dérivé de zapraleiv (sarkazein ), décharner , et, par ex- tension, montrer les dents, rire au nez de quelqu'un. : (Diction) Ironie amère et pi- quante , par laquelle un orateur aille où insulie son adversaire. Dé- mosthène emploie souvent le sar- casrne, pour reprocher aux Athé- riens leur paresse. SARCITE , s. f, du grec op£ (sarx), chair, et de x8os (lithos), pierre : pierre couleur de chair. ( Minéral. ) Pierre igurée qui imite la chair du bœuf, et dont la couleur tire sur le noix. SARCOCELE , s. m. du grec 2£ (sarx ), gen. capaèc (sarkos) chair, et de xhan (kélé), tuméêur, ( Chirurgie) Tumeur charnue, dure , ordinairement indolente , atta- chée aux testicules ou aux vaisseaux spermatiques , ou à la surface interne du dartos, et qui croit peu à peu. C’est une fausse hernie. SARCOCOLLE, s. f. du grec >xp£ (sarx), gen. sxpuoc, chair, etjüe xéxnz ( kollu), colle : colie-chair. (Bolan.) Sorte de gomme qui transsude des rameaux du sarco col- lier ; elle étoit autrefois d’un grand usage en médecine , parce qu’elle est astringente , digestive , détersive ;, aglutinante et consolidante, On s’en sert aujourdhui pour consolider et déterger lesplaies. , SARCO-EPIPLOCELE , s. m. : CV AEe2 du grec oxp£ (sarx), chair, et d’ési- SAR mrocv ( épiploon), l’épiploon , et de HAN (Q élé) , tumeur. ( Chirurgie) Hernie complète, causée par la chute de Pépiploon dans le scrotum, accompagnée d’ad- hérence et d’excroissance charnue. SARCO-ÉPIPLOMPHALE , s. m. du grec ox0vË (sarr), chair, d’émimnoey ( épiploon), Pépiploon, et d'euros ( omphalos ), le nom- bril. ( Chirurgie) C’est au nombril la même hernie que le sarco-épiplo- cèle , au scrotum. , SARCO-HYDROCELE , s. m. du grec #2p£ (saræ), chair , d’üdwp (hudor), eau, et de xan (kélé), tumeur. (Chirurgie) C’est un sarcocèle accompagné de l’hydrocèle , ce qui arrive souvent par la compression et la rupture des vaisseaux Iympha- tiques. SARCOLOGIE , s. f. du grec eùp£ (sarx) , chair, et de Aéyos (logos) , discours. * . (Ænar.) Partie de l'anatomie qui traite des chairs ou des parties molles, SARCOME,, s. m. du grec c4e- #wysa ( sarkoma) , dérivé de oùs£ (sarx ), chan. ( Chirurgie) Tumeur charnue, dure , ronde, indolente, qui a sa base large , ét qui se forme au bas de la cavité des narines, quelquefois au fondement , aux parties naturelies des femmes, ou en d’autres parties. Quand le sarcome devient doulou- reux et livide, il se change facile- ment en cancer. De sarcome on a fait sarcoma- Leur, pour désigner ce qui est de la naiure du surcome. SARCOMPHALE , s. m. du grec cap£ (sarr), chair, et d'oparos ( omphalos), le nombril. (Chirurg.) Excroissance charnue qui se forme au nombril. SARCOPHAGE , s. m. du grec expé ( sarx ), chan, et de 64yx (phago), manger, qui mange la chair, ( Antiquit. ) On appeloit ainsi chez les anciens un tombeau où l’on meftoit les morts qu’on ne vouloit pas brûler , pazce que l’on y mettoit SAR 285 une sorte de pierre caustiqne qui avoit la propriété de brûler les corps dans l’espace de quarante jours. ( Hist. mod.) On appelle aujour- d'hui sarcophage le cercueil. ou sa représentation , dans les grandes cé- rémonies funèbres, (/Héd. ) Ce mot se prend quel- quefois en médecine pour €athére- lique , C'est-à-dire , médicament qui brule les chairs. SARCOTIQUE, adj. du grec gaptôw ( sarkoû ), rendre charnu. ( Chirurg. ) I se dit des médica- mens qui facilitent la régénération des chaïrs, dans une plaie, un ul- cère; cest la même chose qu’IN- CARNATIF. W. ce mot. SARDINE , s. f. du latin sardi- na, du syriaque sar, sorte de petit poisson qui a donné:son nom à la ville de Saren Syrie, atffourd’hui Tyr. (Péche ) Poisson plus petit que le bareng, mais qui a les plus grands rapports de forme , de mœurs et de qualités avec lui. On ne peut se faire une idée de Pénorme quantité de sardines que Von prend sur toutes les côtes des mers de l’Europe , principalement sur celles de France et d'Angleterre. Ee mode de cette pêche est le même que celui du HARENG. 7. ce mot. On prépare les sardines de la mé&- me maniere que le hareng; mais leur chair est beaucoup plus agréa- ble, SARDOINE , s. f. du grec z1pd6- vuË (sardonuzx ), composé de capd'oc (sardios }, sarde , et d’oyv£ (orux), ongle , onyx: onyx de Sardaigne. (/Hinéral.) La sardoine est un caillou demi-transparent , ou espèce d’agathe de couleur orangée , plus ou moins foncée : elle est ondulée com- me la calcédoine. SARDONIEN ,’ ou SARDONI- QUE , adj. du lat. sardonia, nom d’une plante. (Héd.) Ris sardonien ou sardo- nique ; c’est une espèce de convul- sion ou spasme convulsif ; causé par une contraction des muscles du vi- sage , qui arrive à ceux qui ont man- g£ d’une herbe abondante en Sardai- gne, appelée sardon ou sardonia : c’est de là que vient l'expression pro- 286 SAT vaibiale ris sardonien ; pour ris Jorce. SARRASIN , s. m. du lat. barb. S'arrecenus , nom de peuple, ( Botan. ) Le sarrasin est la se- mence d’une plante originaire d’A- sie, transportée en Afrique, et in- troduite en Europe par les Maures «dispagne ou Sarrasins, d’où Jui vient son nom. On Pappelle autre- went blé noir. SATELLITE, s. m. dulatin sa- telles, satellitis : garde d’un prince. (Hist.) Un satellite étoit origi- aarement celui qui en accompa- ÿmoit up autre pour sa sûreté, ou pour exécuter ses commandemens, Chez lès empereurs d’orient, c’é- toit une dignité ou charge d’un cäpi- faine des gardes du corps. On a don- né ensuite ce nom à des vassaux , et enfin à ceux tenoient des fiefs qu'on appeloit sergenteries. On ne le dit plus qu’en mauvaise part, pour désigner un homme qui est aux gages d’un autre, (Astron.) Satellites , en termés dastronomie, se dit des plantes se- condaires qui se meuvent autour d'une’ planète première ,; comme la lune fait par rapport à la terre. On les appelle aïusi, parce qu’eiles ac- compagnent toujours leur planète premiere, et font avec elle leur ré- volution autour du soleil, Les satellites ont été inconnus jusqu’à ces derniers siècles , parce qu’on avoit besoin du secours des lu- nettes pour les apercevoir, Les satellites de Jupiter, au nom- bre de quatre , furent découverts par Galilée, le 16 janvier 1610, peu après la découverte des lunettes, À Les satellites de Saturne sont au nombre de sept; les cinq pre- miers sont nommés suivant l’ordre de leur distance à Saturne. Le 6e. et le 7e., quoique les deux plus proches, ont été ainsi désignés par les astro- nomes, pour ne pas déranger leurs tables ; ilsont été découverts en 1789, par Herschell, au moyen de son grand télescope ; le qnatrième a été découvert par Huyghens, en Pannée 1655 set les quatre autres par Cas- sini, savoir : le troisièmeen 1671, le cinquième en 1672, et les deux premiers en 1084. SUATE Les satellites d’Herscheli sont aw nombre de huit, Sclipses des satellites de Jupiter. JV. ECLIPSE , JUPIPER, -* ( Physiol.) Satellites Lbrachia- les, satellites libiales ; on appelle ainsi les veines du bras et de la jam- be qui accompagnent les arteres, qui communiquent entr'elles par de fréquentes anasfomoses, et embras- sent pour ainsi dire artère. SATIETE, s. f. du lat. satielas , fait de salio , rassasier , souler. (-Héd.) Répiétion d’aliment qui va jusqu’au dégoût. SATIRE , sf JU SATYRE. SATRAPE , s. m. Mot persan. ( Æcon. polit.) Ce mot, persan d'origine , a d’abord signifié amiral , général d'armée navale ; ensuite, 1! fut étendu à tous les gouverneurs de province , et même aux principaux ministres des rois de Perse, Des Persans, il passa chez les Grecs, qui dirent sarpäænc ( saira- pés ) dans la mème signification. Les Latins l’employÿèrent aussi dans le méme sens: il se trouve même des chartes d'Angleterre , sous le roi Ethelrede , où les seigneurs qui si- gnent après les ducs prennent le titre de sairapes du roi. SATURATION , s: f. du-lat. sa- turo , souler, rassasier , remplir, ( Chimie ) On appelle saturation Punion complète de deux matières, de manière que lune des deux sub- stances ne domine pas sur l’autre, Ainsi, dans union d’un acide avec une base , il faut, pour qu'il y aÿt saturalion, que lacide ne domive pas sur la base, ni la base sur l’acide, Alors, ce sel est véritablement nev- tre, etil n’altère pas la couleur dn sitop de violette. Quand un acide refuse de dissoudre une terre ou un métal, on dit qu’il en est saturé. SATURNE , s: m. du lat. salor, semeur, planteur, ou du celtique sadoin, Vaillant, belliqueux. Saturne avoit enseigné le premier Pagriculture aux Européens; ilavoit été aussi le plus puissant et le plus belliqueux des Titans. Saturne étoit une des divinités du paganisme. (-Astron. ) Saturne ; en astro- nomie , est le nom d’une des sept S AT planètes prémieres, qui tourne en 29 ans £ , et qui est éloignée du soleil de 328 millions de lieues. Les phases de Saturne sont fort variées et fort singulières, à cause de son anneau, #7, ANNEAU DE SATURNE. ( Chimie ) Les alchimistes ont donné le nom de saturre au plomb: ils ont appelé sucre de saturne , Pacétate de plomb; blanc de sa- turne , lc carbonate de plomb , etc. SATYRE , s. m. ( pièce de poé- sie ) du grec cxrupor ( saluroi ), les Satyres, compagnons de Bacchus , lesquels attaquoient par des raille- ries et des paroles piquantes tous ceux qu’ils rencontroïent. ( Poésie ) La satyre n’a pas tou- jours eu le mème fonds ni la même forme dans tous les tems. Chez les Grecs, dans sa première crigine, la salyre consistoit en des jeux cham- pêtres, des raiïlleries grossières, des postures grotesques , des vers faits à la hâte et récités en dansant. Comme ces spectacles étoient con- sacrés à Bacchus , on crut qu'il éfoit convenable d’y introduire des saty- res, ses compagnons de débauche , et de leur faire jouer un rôle égale- raent comique , par leur équipage , par leurs actions et par leurs dis- cours. Si dans les commencemens les pièces salyriques wavoient pour acteurs que des S'alyres ou des Si- lines, les choses changèrent ensuite, Les Cyclopes d’Eurypide, les titres des anciennes pièces satyriques et plusieurs auteurs nous apprennent que les dieux ou demi-dieux , et des héroïnes, comme Omphale, y trou- voient place , et en faisoient le principal sujet. Chez les Romains, la salyre, in- troduite par les Toscans, ne fut d’a- bord qu’une espèce de chanson dia- loguée , dont la force et la vivacité des reparties faisoient tout le mérite, Livius Andronicus, qui étoit Grec d’origine, ayant donné à Rome des spectacles en règle , la salyre chan- gea de forme et de nom, et parut sur le théâtre, soit avant , soit après la grande pièce , quelquefois même au milieu. Peu de tems après, elle reprit tou à sous Ennius et Paucrius. SAU 287 Terentius Varron fit une satyre, qu'il intitula Herippée , À cause de sa ressemblance avec celle de Me- nippe, cynique grec. Enfin arriva Lucilins, qui fixa l’état de la satyre, et la présenta telle que nous Pont donnée Horace , Perse , Juvénal, et telle que nous la connoissons au- jourd’hui. Regnier fut le premier en France qui écrivit des salyres. Son cardc- tere est aisé, coulant, vigoureux ; mais il est quelquefois long et diffus; il n’a point attaqué de gens en place. Boileau fleurit environ 60 ans après Regnier, et fut plus retenu que lui ; il a plus d'art, plus d'élégance, plus de coloris, mais moins de verve, de naturel et de mordant. Un jeune poëte moderne, Gil- bert , s’est essayé dans le genre de la satyre. Il en a fait une contre le luxe, et il a fait voir de quel style brûlant un homme profondément blessé des vices de son siècle sait les peindre et les attaquer ; ila montré quon pouvoit avoir la vigueur d’Aristophane, sans impu- dence et sans noiceur; la véhémence de Juvénal, sans déclamation ; V’a- grément , la gaieté d’Horace , avec plus d’éloquence, de force, d’éner- gie; et une tournure de vers aussi correcte que Boileau , avec plus de chaleur. SATYRIASIS , s. du grec gxru- piasis ( saluriasis ), dérivé de garupos ( saluroi ), les satyres qui, selon la fable , étoient fort lubriques. ( Méd, } Erection continuelle de la verge, accompagnée d’un désir insatiable pour les femmes ; il re diffère du priapisme que par cet aiguillon de volupté. SAUCEE , adj. f. du lat. sa/lo, salsum , saler, donner un tour, uue couleur agréable, fine , spiri- tuelle. (Vumismat. ) Médailles sau- cées ; ce sont des médailles baitues sur le seul cuivre , et ensuite cou- vertes d’une feuille d’étain, SAUCISSE , s. f. du lat. salcisio, dit pour salcisium : boyau de porc ou d'autre animal , rempli de viande crue , hachée et assaisonnée. ( Art milit,) La saucisse, em termes de guerre , est une longue 288 S AU charge de poudre mise en rouleau dans de la toile goudronnée , arron- die et cousue en longueur, qui règne depuis le fourneau ou chambre de la mine, jusqu’à lendroit où se tent l'ingénieur pour y mettre le feu , et faire jouer le fourneau. SAUCISSON, s. m. diminut. de SAUCISSE. (Art milit. ) Les saucissons sont dès fagots faits de troncs d’arbris- seaux , ou de grosses branches d’ar- bres , qui servent à se couvrir, et à faire des épaulemens. SAUF-CONDUIT , s. m. de lita- lien salvo condotto. ( Pratique ) Espèce d'assurance oudesauve-garde donnée par le prince ou l'autorité publique à quelqu'un : pour la sûreté de sa personne, pen- dant un tems. Des créanciers qui ont une con- trainte par corps contre leur débi- teur, lui accordent quelquefois une surséance ou délai, par un acte qui lui tient lieu de sauf-conduit. ( Artmilit. ) Sauf-conduit se dit aussi de la permission qu'un gé- néral accorde à un des ennemis qui, pour affaire , ou pour sa santé , demande à passer sur le terrein qu’il occupe. SAUVAGE , adj. ets. du lat, barb. salvaticus, pour silvaticus , fait de silva , forêt ; qui est dans les bois. ( Hist. Nat. ) N se dit des ani- maux qui ne sont pas apprivoisés , et des végétaux qui croissent natu- rellement dans les champs, par op- position à ceux que lon’cultive. SAUVE-GARDE, s.f. de l’italien salva guardia. ( Art de la guerre ) Protection que le prince ou le général de l’armée accorde à quelques teires ennemies , qu’il veut garantir des insultes et des logemens de ses troupes. Les sauve- gordes appatiennent au général ; s'il est intéressé, il peut les étendre autant qu’il veut. SAUVETAGE, s. m. v. de sau- ver. ( Marine) Terme de jurispru- dence maritime , synonyme de sal- vage. : Bouée de sauvetage ; x. BOULE. SAVANNE, s. f,. de Pespagnol suvalia, prairies, SAU ( Agricull.) On donne ce nom, dans les 1les francoises et éspagnoles de PAmérique , à de grandes prai- ries , entretenues avec soin, el en- tourées de haies , où l’on mène pai- tre les bestiaux. SAVEUR , s. f. du lat. sapor. ( Physique-Chimie ) Sensation produite sur l’organe du goût, par les différentes substances. Les physiciens et les chimistes out long-tems cru que les corps salins étoient les seuies qui eussent de la saveur : delà une foule d’erreursdans lesquelles ils sont tombés ; car, quoi- qu’on ne connoisse qu’un petit nom bre de sels différens, la variété des saveurs est prodigieuse. La saveur sert sux chimistes à distinguer beaucoup de substances ; mais ce caracttre n’est jamais sufli- sant pour prononcer. SAVON , s. m. du lat. sapo, Saponis. ( Chimie ) Combinaison d’une huile grasse avec un aikali caustique. M. Pelletier a publié sur la fa- brication du savon, un mémoire très-détaillé , imprimé dans les an- pales de chimie, tome XIX ; et M. Chaptal a donné un moyen pour préparer en tous tems, par-tout , et à peu des frais, des liqueurs savo- neuses ; propres à blanchir. Le voici : On prend des cendres provenant de ia combustion de bois non flottés. On fait une lessive par les procédés vrdinaires , en mêlant aux cendres une ou deux poignées de chaux vive , bien pilée, ou récemment éteinte à l’eau; on laisse reposer ou puri- fier l’eau de la lessive, pour que tous les corps étrangers se précipitent où surnagent ; on la verse alors dans un autre vase, et on ly conserve pour s’en servir au besoin, SAXATILE , adj. du lat. sazuwm, rocher : qui habite les rochers. ( Hist. nat. ) On donne généra- lement ce nom à tous les animaux, et à toutes les plantes qui habitent de preférence parmi les rochers , dans- les lieux pierreux ; mais on lapplique plus particulièrement aux poissons de mer qu’on prend vare- eut au filet, parce qu'ils se tienr “ment SCA nent constamment cachés dans les trous desrochers, sur des pierres , etc. SAXIFRAGE , adj. du latin sazum, pierre , et de frango , frac- dm , rompre : brise-pierre. ( Méd. ) Les médecins ont donné ce nom aux médicamens qu’ils croient capables de briser la pierre dans les reins et la vessie. 77 LI- THONTRIPTIQUE. SBIRRE , s. m. de Pitalien sbérro, archer, sergent de justice. ( Pratique ) C’est le nom qu'on donne aux archers et sergens, en Italie , et principalement à Rome. SCABELLON, s. m. du latin scabellum , banc, escabeeu. ( Archit. ) Espèce de piédestal ordinairement carré , ou à pans , haut et menu, le plus souvent en gaine de therme , ou profilé en ma- nivre de balustre, peux porter un buste, une pendule , ete, Gaine SA scebellon ; cest la partie rallongée , qui est entre la hace et le chapiteau ou scabellon , qui va ordinairement du baut en bas, et qui a la forme d’une gaine. Les statues n'ont souvent qu’une gaine pour tout piédestal, . .SCABIEUX , SE , adj. du latin scabies, gale : qui ressemble à la ale. ; ( Méd.) Eraplions scabieuses ; on appelle ainsi des éruptions qui sont de la natuie , ou qui ont j’ap- parence de ka gale. 6 . SCAGE , s. f, ou ESCALE, ou ECHELLE, du lat. scala, échelle, ( Commerce ) Poit ou lieu de trafic. On appelle scales ou échelles du Levant , ies villes maritimes de VEmphe ottoman, où les Œuro- péens font le commerce, ont des commissaires de commerce ou con- suls, des facteurs et des commis- sionnaires. SCALENE, s. m. du grec cranuvos ( skalénos ), boiteux , dérivé de sx2Ëw ( skazo ), boiter. . ( Géom. ) Triangle scalène se dit, cn géométrie, d’un triangle dont tous les cotés et les angles sont inégaux. \ i Scalène se dit aussi d’un cylindre ou d’un cône , dont l'axe est incliné sur la base. Z'ome LIL, SCA 289 ( Anat. ) Scalène se dit’ encore par comparaison de quelques muscles qui concourent à la flexion et à Pex- tension du cou. SCALME , s. m. du grec oxaruèie ( skalmos ) , saut. ( Marine ) Scalme , où , comme on le prononce dans la Méditerranée , escauine, est un terme tiré de la marine des anciens, qui signifie une espèce de cheville qui sert d'appui aux rames, pour se mouvoir sur le plat-bord d'un bâtiment à rames. On l'appelle aussi oller. SCALPEL , s. m. du latin scal- pellum , diminutif de scalper, cou- teau. F ( Chirurgie ) Instrument tran- chant dont on se sert principale- ment pour les dissections anato- miques, SCANDALE , s. m. du grec cxavd'anov (skandalon ), qui signi- fie piége , chose qu’on rencontre en son chemin , et qui peut faire tom- ber, pierre d’achoppement, dérivé de cx46w ( skazo ) , boiter : ce qui est occasion de tomber dans l'erreur. ( Commerce ) Pierre de scan- dale ; c’étoit une pierre élevée de- vant le portail du Capitole de l’an- cienne Rome, sur laquelle étoit gravée la figure dun hon , et où al- loient s'asseoir À nu ceux qui fai soient banqueroute , et qui cédoient leurs biens à leurs créanciers 5 ils étoient obligés de crier à haute voix : cedo bona , j’abandonne mes biens , et de frapper ensuite avec leur derrière, trois fois sur la pierre. Cette forme de cession fut, dit-on , substituée par Jules-César à Particle de la loi des douze tables, qui autorisoit les créanciers à tuer ou à faire esclaves leurs débiteurs, SCANDER , v. a. du lat, scando ; contraction dascendo , iuonter , s'élever. ( Poésie gr. et lat. ), Terme de poésie grecque et latine , qui signifie mesurer un vers, voir s'1i a le nom- bre de syilabe qu’il doit avoir, avec l’observatlion des longues et des brèves, SCAPHA, s. m. du grec 5491 ( skaphé ) , esquif , vase opiong. (Anar. ) On ee nom à la SCA circonférence de Poreille , opposée à lhélix ou au bord, SCAPHANDRE , s. m,. du grec exaon ( skaphé), esquif, bateau , et d’'asySpoce (andros ), génitif d'avip (auér), homme : bateau de l'homme. (Mécan.) Espèce de vetement qui sert à se soutenir à la surface de l'eau. . Depuis long-tems on s’est occupé en France , en Allemagne et en An- gleterre , de trouver un appareil qui pût, non-seulement sauver des nau- frgés, mais encore facilifer aux soldats le passage des rivières les plus larges , sans les exposer au dan- ger de se noyer. Le chevalier de Lanquer est le premier qui paroit avoir imaginé le scay handre, Le sien étoit composé, à ce qu'on présume , d'espèces de vessies remplies d'air, puisqu’il a pu mettre son appareil dans sa poche, Louis XIV récompensa le chevalier de son invention. Le docteur Bachstrom , grand- chancelier de Lithuanie, impxrima , en 1641, la description d’une cui- rasse en liége, propre à facilter aux soldats le passage d’une rivière ; ces cuirasses , compostes de quatre pla- ques de liége , appliquées sur le dos ei sur la poitrine ; ne pesoient que dix livres, Après M. Bachstrom, M. Boral de Digne imagina une soubreveste de liége , dont on fit l’essai vers lan 2659. En 1751, M. Gelaci proposa une espèce de gilet composé de plusieurs morceaux _de liéve , placés comme des écailles de ps. _< M. VVilkinson, en Angleterre , ft construire des gilets garnis de Fége, dont le célebre navigateur Biron s’est servi dans quelques cir- constances , pendant son voyage au- tour du monde, en 1765, M. le comte de Puységurimagina, en 1796 , une ceinture de liége, avec laquelle il fit des expériences dans la rade de Granville, où il se jeta à la mer, et se laissa ramener par les flots au rivage sans peine et sans fatigue, M. Ozanam , professeur de phy- aique , a décrit, dans ses récréations, 250 SCA une machine à nager, sans employer de liége ; mais qui est peu commode et d'une exécution difficile. M. l'abbé de la Chapelle à renous velé le premier scaphandre de M, Bachstrom , qu'il a beaucoup per- fectionné. M. Knight Spencer , de Londres, a imaginé, en 1802, une espece de ceinture, composée de 800 bou- chons de liége , enfilés, réunis en- semble et recouverts d’une enveloppe de toile cirée. Cette invention , pro- pre à sauver la vie des naufragés, lui a valu la médaille d'argent de la sociéré philantropique de Londres , pour les secouis aux noyés. L’été dernier (an 12), M. Man- gin a fait une expériencesur la Seine avec des scaphandres de liége , et a obtenu un succès très-brillant. 40 scaphandriers ont passé et repassé plusieurs fois, de l’une à Pautre rive , 40 hommes, avec armes et bagages, les entrainant derrière eux. Après avoir déposé ces hommes à terre , les scaphandriers ont exécuté sur l’eau exercice à feu , tant du mous- queton que des pistolets, ont fait des évolutions militaires, et sont reve- nus à bord en bon ordre , sans le moindre accident. SCAPHE, s. m. du grec 40» ( skaphé) , esquif , bateau , auge. (Astron. ) C’étoit le nom d’un des premiers instrumens dont lesan- ciens se sont servi pour les obser- vations solaires, C’étoit probable- ment un petit gnomon , -dont le sommet atteignoit au centre d’un segment sphérique. Erastotene s’en servit , dit-on , pour mesurer la grandeur de la terre , et l’inclinai- son de l’écliptique à l’équateur. SCAPHOÏLE , adj. du grec o49n skaphé), esquif, nacelle et d’eido: ee ), forme , ressemblance : qui ressemble à une nacelle. ( Anat, ) Los scaphoïde du carpe, qu’on appelle aussi zuvicu- laire , est un os de la premiere ran- gée du carpe, qui répond au pouce, L’os scaphoïde du tarse, égale- ment appelé naviculaire , est placé devant l’astragale. : SCAPULAIRE, s. m. et adjectif du lat. scapula, épaule : qui con cerne l’épaule. j SCE ( Cost. relig.) Partie du vètement de plusieurs religieux, qui se met par dessus la robe , autrefois sur les épaules , et qui étoit destiné à con- server les habits pendant le travail des mains. ( Analom,) Scapulaire se dit de deux ateres et de deux veines : la scapulaire interne et la scapulaire exterre. - (Chirurgie) Scapalaire est aussi le nom d’une espèce de bandage dont on se sert pour soutenir la serviette ou les bandages du bas-ventre. SCARIFICATION , s. f, da grec crapiqsüess ( skaripheuein ) , dé- couper , rayer : l’action de découper. ( Chirurg.) Scarifier signifie pro- prement raÿer, comme faisoient au- trefois les anciens, en écrivant sur des tablettes de cire. Les chirurgiens Pemploient main- tenant pour exprimer l’incision qu’ils font à la peau avec uve lancette ou un bistouri, pour en faire sortir le sang, ou quelqu’autre humeur. (Jardin.) Les jardiniers se ser- vent aussi de ce mot, pour désigner une opération par laquelle ils font du haut vers le bas, plusieurs inci- sions à l’écorce des arbres, jusqu’à leur partie ligneuse , afin d’attirer la sève par ces différentes plaies, et Yempècher de s’emporter en pure perte par-tout où elle est lancée im- pétueusement. s SCARLATINE , adj. d'ÉCAR- LATE. 7. ce mot. (Médec.) Ii se dit d’une fièvre continue , accompagnée de taches rouges comme de l’écarlale, d’où lui vient son nom. SCAZON , s.m. du grec c:4/% (skazo), boiter. (Poësie latine) Espèce de vers latin, qui ne differe de l'iambique qu’en ce que son cinquieme pied est un ïambe, et le sixième un spondée , ce qui Pavoit fait nommer iambe boiteux. SCEAU, s. m. du lat. sigellum , pour sigillum , et dont on a d’abord fait scel, par contraction : grand cachet. : (Æconom. polit.) Lame de métal, qui a une face plate, ordinairement de figure ronde ou ovale, dans la- SCE 29t quelle sont gravées en creux la fi- gure, les armoiries, la devise d’un roi, d’un prince d’un état, d’un corps, d’un seigneur particulier, et dont on fait des empreintes avec de la cire, sur des lettres en papier ou en parchemin , pour les rendre au- thentiques. L'usage des sceaux esttrès-ancien. Il en est fait mention dans la Gene- se ;ilest dit, en Daniel chap. 14, que Darius fit mettre son sceau sur le temple de Bel. Les sceaux des Egypfhens étoient d'ordinaire gravés sur des pierres précieuses. Souvent Ja figure du prince y étoit représentée, quelquefois des symboles. Pline dit que; de son tems, on musoit point de sceaux dans le reste du monde À et hors de Pempire; cependant il ne paroit pas que les Romains eussent des sceaux publics: les empereurs signoient seulement les rescrits avec use encre particulière, dont leurs sujets ne pouvoient se servir, sans encourir la peine du crime de leze- majesté , au second chef, Les rois de France de la première race, à l'exception de Childéric], et de Childéric HI, avoient pour sceaux des anneaux: orbiculaires : Charlemagne n’en avoit point d’au- tres que le pommeau de son épée, où son sceau étoit gravé, Le sceau, sous Philippe-Auguste , tenoit encore lieu de signature , par- ce qu’il n’y avoit que les clercs qui sussent écrire. On n’a commencé à mettre les armes sur les sceaux, que vers l’an 1306. Les empereurs commencerent au dixieme siècle à marquer sur leurs sceaux le nombre qui distingue les princes du même nom. François I est le premier roi de France qui ait suivi cet usage. Les empereurs ont scellé d’un sceau d'or les actes d'importance : ainsi, la bulle d’or de Charles IV, pour Pélection de l’empereur, a pris son nom du sceau dor qui y pend, et qu’on appeloit BULLE. #. ce mot. Le pape a deux sortes de sceaux : le premier dont il se sert pour les brefs apostoliques, les lettres secrètes , s'appelle l'anneau du pécheur ; c’est un gros anneau où l'on voit la figure de saint Pierre qui tire ses fi- lets pleins de poissons : l’autre, dont 14 S'CFE it se sert pour les bulles, a la tête de de saint Pierre à droite, et celle de saint Paul à gauche, avec une croix entre deux; et, de l’autre côté, le nom du pape, quelquelois avec ses armes, mais rarement. Le sceau des brefs s’imprime sur de la cire rouge, et celui des bulles, sur du ploinb, SCHÉDULE, s. f. du lat. sche- dula , diminut. de scheda, feuille : petite feuille, billet. 7, CHDULE. SCELLE, s. m. de sceuu , en lt. sigillum. ( Pralique) Scellé se dit de l’ap- position d’un sceau faite d'autorité de justice, sur les armoires et au- tres licux où sont renfermés les meubles et eftets d’un défunt, d’un débiteur en faillite, ou d’un homme prévenu d’un crime. SCÉLITE, s. f. du grec oxfr0c { skélos), jambe, et de ao ( Li- 1hos), pierre. ( Minéral.) Nom d’une pierre fi- gurée qui représente la jambe hu- maine, SCÈNE , subst. f. du grec cxnyà {skéné), tente, cabane, berceau de ieuillage, ( Art dramatique ) Scène signi- foit , dans Porigine , le lieu où Pon représentoit les pièces dramatiques ; et ce lieu étoit ordinairement une tente , un berceau , une ramée , etc. Scène se prend plus particulière ment aujourd’hui pour décoration , tout ce qui sert au théâtre. Seène se dit aussi de la représen- tation du lien où lon feint que s'est passée l’action qu’on expose sur le théâtre, C’est dans ce sens qu’on dit que la scène est à Rome ; à Londres, etc. Scène se dit encore de chaque partie d’un acte du poëme drama- tique, où Pentretien des acteurs n’est interrompu, ni par l’arrivée d’un nouvel acteur, ni par la retraite d’un de ceux qui sont sur le théâtre. SCÉNIQUE, adj. de SCENE. ( P. ce mot) : qui appartient à la scèiie. (4rt dramatique ) Jeux scéni- ues ; on à beaucoup vanté les re- présentations scéniques des anciens, Les Romains ont passé quatre cents ans sans aucuns jeux scéniques,, et 202 # L SCE ils furent fort peu de chose dans les commencemens. On fit venir des co- médiens d'Etrurie , qui , sansrien ré- citer, dansoient seulement au son des instrumens; ensuite on y ajouta des récits de vers; peu à peu ils se perfectionnerent , et la représenta- tion s’en fit avec une dépense et une magnificence extraordinaire. Yo. 1HEATRE, SCENITE , s. m. de SCENE. F. ce mot, (Géographie) H se dit de certains peuples qui n’ont point de demeures fixes ; et qui habitent sous des tentes ; on le dit sur-tout des Arabes de PArabie-Pétrée. SCENOGRAPHIE , s. f. du grec œunv ( skéné ), scène, et de yp4ge (grapho), décrire : description de scene, ( Perspective ) Scénographie, en termes de perspective , est la repré- sentation d’un corps en perspective sur un plan ; c’est-à-dire, la repré- sentation de ce corps dans toutes ses dimensions, tel qu’il paroît à Pœil. La scénographie differe de l’ich- nographie el de l'orthographie. S'il est question de la représentation d’un bâtiment, l’ichnographie de ce bâ- timent est le plan où sa coupe par en bas ; Porthographie est la repré- sentation de la façade du bâtiment ou d’une de ses faces; enfin, la sce- nographie est la représentation du bâtiment en son entier, c’est-à-dire, de ses faces, de sa hauteur , et de toutes ses dimensions, ( Peinture ) Les peintres décora- teurs appellent particulièrement scé- nograplhie , lait de peindre les théâ- tres , et de faire des décorations. ( Art, muilit. ) Les ingénieurs.en- tendent par ce mot Paspect d’une place de guerre , ou sa représentation naturelle, telle que la place se re= présente à l'œil, quand on regarde par dehors quelqu’une de ses faces , et que l’on considère son assiette, la forme de son enceinte, le nombre et la figure de ses clochers , et le sommet de ses bâtimens. ; SCÉNOPÉGIE, s. f. du grec œunv ( shéné ) , tente, et de mryvu ( pégnuo ), fixer, établir : Paction de dresser des tentes, des tabernacles. ( isL. juive ) Nom que les Giçes SCH donmoient à la fete des tabernacles que les juifs célébroient tous les ans. Cette fête duroit sept jours, pendant lesquels ils habitoient des tentes et des berceaux de feuillage, en mé- moire de ce que leurs pères avoient demeuré long-tems sous des tentes , dans le désert. SCEPTICISME . s. m. du grec sxénrouar ( skeptomai ), considé- rer, contempler. ( Philos. anc. ) On appelle ainsi la doctrine ou le sentiment d’une secte de philosophes anciens, dis- ciples de Pyrrhon , qui faisoient pro- fession de douter de tout , c’est-à- dire, quiexaminoient tout, sans rien décider. On dit aussi la philosophie sceptique, pour la philosophie qui consiste à douter de tout ; et philo- sophe sceptique , ou simplement sceplique , pour celui qui fait pro- fession de douter de tout. SCEPTRE , s. m. du grec &:##7pov ( sképtron), bâton ,dérivé de 5:#77% (sképto ), s'appuyer: bâton d'appui. ( Hist. ) Le sceptre ne fut d’abord qu'une canne ou bâton dont les rois et les généraux se servoient pour marcher ; ou plutôt c’étoit une pi- que sans fer , ainsi qu’on peut s’en convaincre par d'anciennes médail- les représentant des souverains et des dieux , et par le passage de Jus- tin , qui donne le nom de lance ou sceptre, kasla pura, à une pique saus fer, qu’on voit à la main des divinités et des rois. Dans la suite , le sceptre devint le symbole du pou- voir. Agamemnon, Ulisse, Achille avoient des sceptres d'or. Rome vit pour la première fois Tarquin l’an- cien ajouter cet ornement à la royauté. Le sceptre releva la pourpre des consuls , sous le nom de bâton de commandement. Les empereurs Vont conservé jusque dans les der- niers tems, et les rois le portent dans les grandes cérémonies. Sous la première race des rois de France, le sceptre ou bâton royal , étoit une verge d’or, recourbée par le bout en forme de crosse , et pres- que toujours de la hauteur du roi. SCHACH cu SCHAH, , s. m. Mot persan qui signifie roi , seigneur, (Hist. Persane) Les rois de Pérse prennent toujours ce titre, qui est SCH 29% L2 au dessus de celui de kan. Ainsi, dans l’histoire, Schah- Abbas , signifie le roi Abbas, Schah-Hus- sein, le roi Hussein. À SCHEIK ou CHEIK , mot arabe qui signifie vieillard, ( Hist. turque ) C’est le nom que les Turcs donnent à leurs prélats, dans la religion mahométane. Les scheiks se distinguent des autres musulmans par un turban vert. Le muphli est qualifié de scherk-ulis- mani, ce qui-signifie prélat des élus. El y a des scheiks à qui on donne le titre de scherif, c’est-à-dire de saint; ce titre se donne sur-toutaux prélats des jamis ou grandes mos- quées. SCHELLING ,; s. m. du saxon sylling, dont les Anglois ont fait shelling, 1es allemands schelling. ( Monnoïe) Monnoie d’argenf , qui a cours en Angleterre, en Al- lemagne , en Hollande , en Flan- dre , et dont la valeur est différente selon les différens pays. SCHEMA ou SCHEME , s. mm. du grec cyïuæ ( schéma ), forme, figure, ( Géom. }) Vieux mot qui signifie la même chose que figure ou plan. C’est la représentation que l’on fait de quelque chose dans l'astronomie et dans la géométrie , par des lignes sensibles à l'œil. En astronomie, c’est la représentation des planètes chacune en son lieu , pour un instant donné. SCHENOBATE , s. m. du grec oxoivos (schoïnos ) , corde de jonc, et de €xivo ( baënd ), marcher : dan- seur de corde. (Jeux scén.) Espèce de dan- seurs de corde qui voltigeoient au- tour d’use corde , comme une. roue autour de son essieu , et qui se sus- pendoïent par les pieds et par le cou, De schenobates , les modernes ont fait schénobalée , pour Part de danser sur la corde, SCHISME , s. m. du grec syfcux ( schisma ) , coupure , dérivé de oxi£w ( schizo ) couper, diviser : di- vision , séparation. ( Culle relig. ) Ce mot n’est guère d'usage qu’en parlant de la séparation qui rive à cause de la 204 SCH diversité opinions entre gens de la même religion, d’une même créan- ce. Le schisme des dix tribus d’Y#- raël, d'avec la tribu de Juda et de Benjamin. Le schisme des Persans davec les autres mahométans. Le grand schisme d'Occident , qui ar- riva entre Clément VII et Urbain VI; Le schisme des Grecs, commencé par Photius , l’an 868, et consommé dans le onzième siècle par Michel Cérulaius; le schisme d’ Angleterre, formé sous Henri VIII, et consom- mé sous Elisabeth. SCHISTE, s. m. du grec cyiaw schiso ), fendre, diviser, et de X40oc ( lithos ), pierre : pierre divi- sée , pierre feuilletée. ( Minéral. ) On donne ce nom aux roches qui se divisent en grands feuillets parallèles entreux , et au plan des couches principales. Les schistes se trouvent parmi les ro- chesprimitives, et on leur donne le nom général de roches feuilletées. SCHOLASTIQUE ,; ou comme Pécrit l'académie SCOLASTIQUE, adj. et s, du grec yon ( scholé }, loisir ou école ; l'étude exigeant que pour s’y appliquer on soit libre de tout soin : appartenant à l’école. ( Hist. anc. ) Le titre de scho- lastique a été long-tems un titre d’bonneur ; dés le siecle d’Auguste, on le donna à ceux qui se distin- guoient par lPéloquence et la décla- mation. Sous Néxon , on l’appliqua à ceux qui étudioient le droit et se disposoient à la plaidoirie ; de là il pre aux avocats qui plaidoient dans e barreau. Dans le moyen âge, lorsque Char- lemagne eut concu le dessein de faire refleurir les études ecclésiastiques , on nomma scholasliques les pre- miers maitres des écoles où lon en- seignoit aux clercs les lettres, la théologie et la philosophie. ( Didact.) Théologie scholas- d'que , ou simplement scholastique; c’est Pat de traiter les matières de théologie, selon la méthode scho- lastique. x C’est dans le douzième siècle que commenca cette manitre d’enseigner Ja théologie ; c’est-à-dire, à l’époque où la philosophie d’Aristote s’intro- duisit dans les écoles, sous la forme S C'H sèche et décharnée que lui avoient donnée les Arabes, et que les théo- logiens adoptèérent. Roscelin et An- selme, auxquels succédèrent Abai- lard et Gilbert de la Poirée, lintro- duisirent dans les écoles de Paris. Dans le quinzième siècle, la mé- thode scholustique commença à perdre de son crédit; les bons au- teurs s’en défirent peu à peu , et au= jourd’hui elle et entièrement ban- pie des écoles, SCHOLIASTE ou SCOLIASTE, s. m. de SCHOLIE, ( #, ce mot ): commentateur, ( Bibliogr. ) M se dit particulie- rement de ceux qui ont fait des com- mentaires , des notes ou des obser- vations sur les poëtes et auteurs grecs. SCHOLIE , s. f. du grec zyéor (scholion), note, observation courte sur diflérens passages d’un auteur, pour en faciliter intelligence, ( Gramm.) Note grammaticale, ou critique pour servir à l’explica- tion , à l'intelligence des auteurs clas iques. (Mathématiques ) Ce mot, em- ployé au masculin , est foit en usage dans la géométrie et les autres par- ties des mathématiques. Souvent , après avoir démontré une proposi- tion , on enseigne dans une scholie une aufre maniere de la démontrer; ou bien on donne quelqu’avis néces- saire pour tenir le lecteur en garde contre Îles méprises; ou enfin, on fait voir quelque usage ou application de la proposition qu’on vient de démon- trer. M. Wolf a donné, par forme de scholie , dans ses élémens de ma- thématiques, beaucoup de méthodes ütiles, de discussions historiques, des descriptions d’instrumens, etc. SCHORL , s. m. Corruption du suédois scoerl : on prononce cheurl. ( Minéral.) Ce nom a été donné aux cristaux noirs qui se trouvent fréquemment dans les granits etau- tres roches primitives. Divers auteurs ont donné le nom de schorl à plusieurs substances qui portent aujourd’hui des noms difié- rens, tels que la ceylanite, V'ari- uile, la tourmaline, Vamphibole, le pyroxène , la slaurotile, la thal- lite’, Voisauite , Ja sommile, la cy'a- nie, la thémoluhe, le tilane. SCI SCIAGRAPHIE ou SCIOGRA- PHIE, s. f. du grec #x12(skia), ombre, el de yp29w (grapho), décrire, tracer. ( Æstron.) Quelques auteurs ont fait usage de ce terme pour exprimer Vart de trouver l'heure du jour ou de la nuit , par Pombre du soleil, de la lune ou des étoiles, (Archit.) Ce mot sert aussi en architecture à désigner la représen- tation de l’intérieur ou la coupe d’un bâtiment , et alors il signifie litté- ralement description avec les om- bres. ( Peinture) Les Grecsemployoient le mot sciagraphie, ou peinture des ombres , dans le mème sens que nous donnons au mot clair-obscur, que nous avons emprunté de l'italien schiaro-scuro. Appollodore fut le premier des peintres grecs qui sut rompre les couleurs, et exprimer la privation de toute couleur dans les ombres. Les succès d’Appollodore lui méritèrent de la part des Grecs le surnom de sciagraphe , peintre des ombres. SCIAMOCHIE, s. f. du grec zx ( skia ) ombre, et de pæyouxs ( nra- chomat ), combattre : combat avec son ombre, ( Médec. préservative ) Espèce Pexercice pratiqué par les anciens , et mis au rang des gymnastiques médi- cinaux, qui ronsiste à lutter, à se battre contre son ombre, ou à faire les mêmes mouvemens qu'on fait dans un combat réel. Quelquefois, au lieu d'une ombre simple, on sexerçoit contre un poteau.s SCIAMANCIE, ou SCIOMAN- CIE, s.f, du grec ua (skia), om- bre, et de gavrérx ( manleia ), di- vination : divination par le moyen des ombres. ( Divinat. ) Cette divination con- sistoit à évoquer les ames des morts pour en apprendre l'avenir. Ce fut par la sciamancie que la Pytho- nisse d'Endor évoqua l’ombre de Samuel , lorsque Saül vint la con- sulter sur l’événement de la bataille qu'il alloit livrer aux Philistins. SCIATERIQUE , s, f. du grec eu (skia ), ombre, et de ænpeïy (téréin ), observer. ( Astron. ) Quelques auteurs ont donné ce nom à la science des ca- \ SCT 205 drans solaïres. /7. GNOMONIQUE. Scialérique ou SCOÉTAUES pris adjectivement , est aussi l’épithète que Molineux a donnée à une espèce de télescope, ou cadran horizontal, garni d’une lunette pour observer le tems vrai , soit pendant le jour, soit pendant la nuit, et pour régler les horloges. SCIATIQUE , adj. et s. f. du grec ioxiov (ischion) , la hanche, le haut de la cuisse. ( Méd, ) Espèce de goutte qui a principalement son siége dans l’arti- culation du fémur avec los ischion : elle est très-douloureuse, Là doeleur occupe nor-eulement la jointure , mais aussi la hanche , les lombes, Pos sicrum , la cuisse , le Jarret, la jambe , et s'étend quelquelois jus- qu’à l'extrémité du pied. Quand elle est invétérée , elle rend ordinaire- ment boiteux ceux qui en sont afta- qués, parce que la tite du fémur sort de sa cavité, par le relàchement de son Jigament. | (Anat.) On ditaussi le nerf scia- tique , les artères scialiques ; pour le nerf ou les artères qui appartien- nent à la hanche. SCINTILLATION , s. f. du lat. scintillo , étinceler. ( Æstron.) Mouvement de lumière qu’on aperçoit dans les étoiles de la première grandeur , comme si elles lancoient à chaque instant des rayons qui fussent remplacés par d’autres , avec une espèce de vibration. Les planètes, quoique souvent plus bril- lantes . n’ont point ce mouvement de scinlillation , excepté peut-être Vé- nus dans certains tems : cela’ sert même à distinguer les étoiles des planètes, SCION , s. m. du lat. scind , scis- sum , retranché , coupé , séparé. ( Agricult.) Petit rejeton d’un arbre où d’un arbrisseau. SCIOPTIQUE , adj. du grec ou ( skia), ombre, et d’émrouas ( op- lomai}), voir: comme qui diroit , qui fait voir dans l'ombre. ( Optique ) H se dit d’une sphère ou d’un globe de bois, dans lequel il y a un trou circulaire où est passe une lentiile. Cet instrument est tel, qu'il peut étre tourné et placé dans 296 SCO tous les sens, comme lœil d’un ani- mal, On s’en sert dans les expérien- ces de la chambre obscure. ‘ SCIOTERIQUE ; v. SCIATE- RIQUE. SCISSION , s. f. du lat. scissio, fait de scindo , fendre, diviser. (Polit.) Séparation, division dans un Etat, dans une assemblée poli- tique. SCISSURE , s. f. même origine que SCISSION. ( Anal.) On nomme ainsi tout eufoncement des os, qui loge des vaisseaux sanguins et des nerfs , com- me on l’chserve aux cotes, ( Hist. nat.) Scissure se dit aussi, parmi les minéralogistes , de la fente des rochers, des montagnes, occa- sionnée par des tremblemens de terre ou autres accidens. SCIE ERIASIS, s. f. du grec oxxu- piscse ( sklériasis ), dureté, callosité, (/Méd.) Callosité des cartilages, tarses des paupières. SCLEROME ,s, m. du grec axx- sua ( sklérôma ) ; dureté. (Hé. ) ‘Fumeur renitente qui se forme dans quelque partie de lu- térus. SCLÉEROPTHALMIE ,s. f. du grec axnupoc ( skléros ) , dur, et d'égharues ( ophthalmos ) ; œil : düreté de l'œil. (-ZHéd. ) Maladie des yeux ac- compagnée de dureté et de diMiculté de mouvement , de douleur et de xougeur. SCLEROSARCOME , s. m. du grec oxampos ( skléros ) ;, dur , et de oùp£ ( sarx ), chair. (CMea. ) Tumeur dure et char- nue qui aflecte les gencives, et qui r:ssemble quelquefois à une créte de coq, et quelquefois à la chair d’un animal à coquille. SCLEROTIQUE , adj. du grec cerupoc ( skléros ), dur. ( Anal, ) C’est le nom qu’on a donné À l’une des tuniques de lœil , parce qu'’eile est la plus’ dure. On ’appelle a ass1 cornée opaque. SCOBIFORME , adj. du latin seobs , scobis , limaille, sciure , et de forma , forme : qui ressemble à de la limalle , ou à de la sciure de bois. SCo ( Botan. ) Graines scobiformies; on appelle ainsi les graines qui res semblent au premier coup-dœil à de la sciure de bois : telles sont celles de plusiéurs orchidées, SCOLASTIQUE ; v. SCHO- LASTIQUE, SCOLIASTE ; voy. SCHO- LIASTE, SCOLIE ; voy. SCHOLIE. SCORBUT, s. m. Mot emprunté des Hollandoïs, qui lent eux-mé- mes pris du danois crobuth , ventre rompu. ( Méd. ) Maladie familière sur mer et dans les pays septentrionaux. Ses symptômes les plus ordinaires , sont le relächement, le gonfiement, la lividité et le saignement des gen- cives; la noirceur , l’ébranlement et la chute des dents ; les ulcères et la puanteur de la bouche; les taches et les vergetures rouges, livides, quelquefois jaunes, sur la peau, etc. SCORIE , s. f, du lat. scoria , écume, crasse. ( Métallurgie ) On appelle sco- ries, dans les fontes métalliques , les substances salino-terreuses qui viennent nager à la surface du mé- tal , et former une espèce d’écume ou de matière vitreuse. Ces matières varient suivant les différentes mines ou les diflérens métaux que l’on fait : passer à la fonte ; elles sont pro- duites par les pierres qui forment la gançue , le soufre , Parsenic conte- nus dans la mine. Les scories contiennent souvent une partie du métal ; de là vient le nom de scortes pures et scories im- pures, Lorsque les scories sont bien vitrifiées, elles fournissent un ex- cellent fondant pour le traitement des mines : elles font la fonction du verre, et facilitent la fusion. De scorie , on a fait scorification pour l’art de séparer des métaux en fusion les substances qui leur sont étrangères. Les matières employées pour cela sont le borax , la litharge, Le flux, etc. (Aineral.) Scories volcaniques on donne ce nom en général à tou- tes les matieres volcaniques qui sont boursoufflées , à peu près comme le machefer : telles sont les masses isolées lancées par le volcan dans S CR ses explosions , et qu’on voit rouler sur les flancs des montagnes. SCORPION , s. m. du grec ox0p- æios ( skorpios ). ( Hist. nat.) Insecte venimeux qui a la figure d’une écrevisse. (_Astron. )Scorpionou la grande béte est le nom du huitième signe du zodiaque et d’une constellation. El est appelé dans Cicéron , nepa ; dans Manilius, rnartis sidus ; dans Aratus, fera magna, parce qu’il occupoit deux signes entiers. SCOTIE , s. f. du grec oxôros ( skotos ), ténèbres, obscurité. ( Archit. ) Moulure ronde et creuse , qui se place entre les tirets de la base d’une colonne; elle est ainsi appelée à cause de lPombre qu’elle recoit dans son creux. SEOTOMIE, sf, du grec ox5- toux ( skoloma ) , vertige avec of- fuscation de la vue, dérivé de zt6roc (skotos ), obscurité , ténèbres, ( Héd. ) C’est le nom d’une ma- ladie qui cause des éblonissemens, qui proviennent de ce que les yeux sont couverts de nuages. On nomme aussi cette maladie vertige téne- breux , parce que c’est un vertige qui procède de l'obscurité de la vue, dans lequel les objets extérieurs pa- roissent tourner comme en rond. SCRIBE, s. m. du latin scriba , fait de scribo , écrire : celui qui écrit. ( Hist. anc. ) Scribe, dans la loi des juifs , étoit un principal officier qui écrivoit ou qui interprétoit l’é- criture, IL est parlé souvent dans la bible des scribes , des pharisiens ; 1l n’en est point parlé avant Esdras , c’est pourquoi quelques savans conjec- turent que le nom et la fonction sont venus de Chaldée et d’Assyrie, et qu'ils s'établirent chez les juifs, au retour de la captivité de Babylone. Ils acquirent une grande réputation parmi les juifs ; ils étoient au des- sus des sacrificateurs, Le titre de scribe étoit également un nom de magistrature chez les Grecs, qui les appeloient seribes du peuple. Les Romains donnoient ausst le nom de scribes à des offi- eiers subalternes de justice, SCR 297 Aujourd’hui on n’entend plus par le mot de scribe , qu’un homme qui gagne sa vie à écrire; et dans ce cas, c’ést un terme de mépris, . SCRIPTEUR , s. m. du latin scribo , scriplum, écrire : celui qui écrit. ( Chancellerie rom. }) C’est à Rome , un officier du premier banc, qui écri4 les bulles qui s’expédient en original gothique : ils sont au nombre de cent. SCROBICULEUX , SE , adj. du lat. scrobicula , diminutif de scro- bis, scrobis , fosse parsemée de pe- tits trous concaves. ( Botan.) H se dit des parties des plantes dont la surface est parsemée de petits trous concaves , creusés dans la subsiance même du corps. Le réceptacle commun de quelques composées, le placenta de plusieurs anagallidées , etc., sont scrobicu- leux. SCROFULES , s. f. du lat. scro- phulæ , écrouelles , formé de scro- pha, truie. (Meëd.) Les scrofules, dont on a fait, par corruption , ECROUEL- LES ( 7. ce mot. ) , sont des tumeurs froides qui se forment dans les glan= des conglobées du cou, etc. Elles sont ainsi appelées du latin scro- pha, truie, parce que cet animal passe pour être sujet à la même ma- ladie, SCROTOCELE, s. m. du latin scrolum , le scrotum, les bourses, et du grec x#xn (kélé), tumeur, hernie : hernie du scrotum. (/Héd.) Hernie complète qui des- cend jusqu’au scrolumn. SCROTUM, s. m, du latin scro- Lum, ou scorlum , sac de cuir ou de eau. (Anal. ) Enveloppe cutanée qui renferme les testicules, et qu’on ap- pelle vulgairement bourse. Elle à été ainsi nommée par les anciens, parce qu’elle ressemble à un sac ou bourse de cuir, qu’ils appeloient scortea , bourse de cuir ou de peau, SCRUPULE, s. m. du latin scru- pulus , diminut. de scrupus , gra vier, petite pierre qui entre dans le soulier, quand on marche dessus. (Métrof,) Le plus petit des poids 258 S-C'U dont se servoient les anciens, et, parmi les médecins modernes, un poids égal à 20 grains. \ (ÆAstron.) Scrupules, en termes d’astionomie , signifient des parties, des minutes. . Scrupules éclipsés ; c’est la partie du diamètre de la lune qui entre dans l'ombre. Serupules de la deñi-urée ; Cest un arc de l'orbite de la lune, que le centre de cette planète décrit depuis le commencement de P'éclipse jusqu’à son milieu. SCRUTIN, s. m. du lat. scrulor, rechercher. (Poli.) Manitre dont les assem- blées politiques ,ou les compagnies, procedent dans les élections qui se ‘ont par suffrages secrets, que l’on donne par billets pliés ou par petites boules, qu'on appelle Lallotes ( F. BALLOTAGE). Il y a plusieurs éortes de scrulin : Scrutin individuel ; Cest celui auquel on procède en faisant , par chaque votant, un bulletin particu- Lier pour chaque sujet à élire, et sur lequel on n’écrit qu’un seul nom. Serutin de liste ; cest celui par Jequtl on vote à la fois sur tous les sujets à élire, en écrivant dans le mème billet autant de noms qu’il y a de nominations à faire. Scrulin de liste double ; cest celui par lequel, non-s:ulement cha- que électeur vote À la fois sur tous les sujets à élire, mais encore dési- gne un nombre de sujets, double de celui des places à remplir, en écri- vant dans le même billet un nom- bre de noms, double de celui des no- minations à faire. Au premier tour du scrulin ; on obtient la pluralité relative des suf- frâges, mais il faut quelquelois trois tours pour obtenir la pluralité ab- sclue, à De scrulin ou scruler, on a fait SCrulaleurs, pour désigner ceux qui sont appelés à assister à la vérifica- tion‘du scrutin. Dans l'élection des papes , il y a toujours trois cardi- Naux sCrulaleurs. SCULPTURE , s. f. du latin sculpo, sculplum , graver, tailler au CISEAU. SCU L'art de peindre et de sculpter, est né par-tout ; chez l'hommeencore sauvage, par-tout il a voulu imiter Ja forme humaine : on n’a donc tardé nulle part à paitrir de la terre, à tailler du bois, et l’on n’a pas tardé par-tout à vouloir représenter à peu pres l4 meme figure humaine par des traits grossiers de couleur. Telle à été l'origine de la sculpture et de la peinture , et ces deux arts se sont ar- rétés à ces premiers rudimens, sur une grande partie de la terre. Moïse nous montre des ouvrages de sculp- Lure dans des siècles bien antérieurs à ceux où il écrivoit, Dans la Genèse , lorsque Jacob se disposoit à quitter en secret Laban, et à retourner dans le pays où ïl avoit prisnaissance, Rachel parvint à dérober les idoles de son beau-père. )n voif encore que Part dejeter en fonte les métaux , et de les faire servir à des imitations dé la nature, fat connu des Israélites, dans des tems fort reculés , puisqu'ils fon- dirent ‘un veau d’or dans le dé- sert, L Les Egyptiens inventèxent de bonne heure la sculpture ; mais deux obstacles s’opposerent à ce qu’:lspus- sent la porter à la perfection; le pre- nuer étoit invincible ; c’est qu'ils n’étoient pas beaux eux-mêmes; le second, cest que les lois leur p'escrivoient une continuité de prin- cipes et de pratique , qui ne permet- toit pas aux artistes de rien ajouter à ce qu’avoient fait leurs prédéces- seurs, Les Egyptiens ne pounvoient d’ailleurs connoitre Panatomie, puis- que celui même qui ouvroit les corps pour les embaumer , étoit obligé de se soustraire par la fuite, à la fureur du peuple. Les grands ouvrages des Phéni- ciensont été détruits; mais Homtre rend hommage à leur habileté dans les arts, en parlant du cratère de Pé- lée , qui Pemportoit ; ditil, en beauté, sur tous les ouvrages de la terre entivre, car e’étoit les Sido- niens, ces hommes habiles, qui lavoient travaillé. Les conjectures que lon peut faire sur l’habileté des Perses, dans lesarts qui tiennent au dessin, ne sont pas favorables à ce peuple. Comme la décence àe leur permettoit pas de se SCU montrer nus, ils ne purent faire de grands progrès dans le dessin de la figure , puisqu'ils n’en connoissoient pas les formes, et ne durent guère connoitre d'autre beauté que celle destêtes , et la hauteur majestueuse de la taille. Pline et Winkelman , regardent comme probable , que les Etrusques avoient conduit avant les Grecs, l’art de la sculplure à une certaine perfection; ce qui est certain, c’est que, long-tems avant le siége de Troie, un artiste, nommé Dédale, fuyant la colere de Minos, se æéfu- gia en Sicile, où il travailla, et d’où il passa en Italie, où il laissa des monumens de son art. Pausa- uias et Diodore dé Sicile, assurent que l’on voyoit encore, de leur tems, des ouvrages attribués à cet artiste célebre , et qui étoient imposans par la grandeur de leur caractère. ‘ Si les Grecs entrèrent plus tard que d’autres peuples, dansla cafrière des arts, ils surent, en les devan- çant , faire servir ce désavantage à leur gloire. Dès qu'ils eurent fait les premiers pas , les encouragemens, les récompenses, la gloire , les exci- tèrent à en faire de nouveaux, et au moment où ils sarréterentenfin , sil leur restoit quelques découvertes à faire, ce m’étoit du moins que dans quelques parties inférieures de Part , qui nuisent souvent à l’étude des pres capitales. D’ailleurs, jamais es statuaires n’eurent d’aussi fré- quentes occasions que dans la Grèce, de développer leurs talens, et d’en recueillir la récompense. Tout hom- me qui méritoit la reconnoissance de ses concitoyens , tout homme qui parvenoit à se distinguer, avoit les borneurs d’une statue, Quelquefois, dit Winkelman, on s’en érigeoit à soi-même; on avoit la permission de placer dans les temples les statues de ses enfans. Cn connoît l’amour des Grecs pour la beauté; on saît que leurs ouvrages sont remplis des éloges de cette qualité extérieure; chez un pa- reil peuple, les artistes devoient se la proposer pour premier objet de leur art: ils devoient surpasser, en sui- yant cet objet, tous les peuples qui ävoient cultivé la sculpture, et leurs SCU #co ouvrages devoient être les modèles de tous les peuples à venir, Comme les honneurs des statues furent principalement accordés aux hommesquiexcellèrent dans les jeux publics, les artistes durent avoir de beaux modèles , car des athlètes, vainqueurs à la course, au pugi- lat , etc. , devoient être deshommes bien conformés, ct offrir, par le genre de leurs exercices, différentes espèces de beauté. Jusqu'au règne d'Alexandre, lesarts s’'avancèrent dans la Grèce de plus en plus, vers la perfection ; maïs , après la mort de ce prince , quoique la peinture et la sculpture fussent tou- jours plus cultivées, elles ne firent plus de progres dans les parties capi- tales. Après la chute des républiques grecques, les beaux artsfurent trans- portés de la Grèce à Rome ; mais ils ne paroissent pas avoir eu beaucoup d'éclat avant le règne de Néron; il est même probable que les beaux ouvrages faits du tems de ce prince, ainsi que sous les règnesde Trajan et d'Adrien , ont été exécutés par des Grecs. Lorsque la Grèce fut tombée sous la domination de Rome , les artistes, privés de l’espérance de s’attirer’ de la considération de la part d’un gou- vernement qui nestimoit que les gens de guerre , tombèrent dans ie découragement ; dès lors ils renonce= rent à l’étude de Part, qui devint une sorte de métier, et qui futenfin plongé dans un abandon total. L'art ne faisant plus de progres, déchut rapidement; s'il se releva quelque tems sous les princes qui Vaimoient , les révolutions de l'em- pire, les guerres successives, le chan- gement de religion , l'abolition des images , l’invasion des barbares , porterent les derniers coups au bon goût , en détruisant ce qui restoit en- core des chefs-d’œuvres des anciens. C’est dans le quinzième siècle que la sculpture est sortie du néant, soutenue par Michel-Ange. Tandis qu’elle florissoit en Italie, Jean Gou- jon lui préparoit en France une nou- velle gloire ; mais cette gloire se per- dit dans les guerres civiles qui déso- lërent le royaume. Le siècle de Louis XEV,, si fécond en mer- veilles , vit naitre Puget , Girardon, SE B Coustou , etc. Ces hommes de génie en ont créé d’autres, parmi lesquels on est obligé de citer Bouchardon , qui a rassemblé toutes les perfections de Vart , et les beautés de l'antique, dans ses nombreux ouvrages, Pour lhistoire de la sculpture, la tritique des monumensanciens , etc. consultez l’histoire de l’art , de ZZ/in- kelmann, les ouvrages de Mengs, Reynolds, Falconnet , etc, SCUTIFORME , adj. du lat, seu tum, écu , bouclier, et de forma, forme , ressemblance : qui a la forme d’un bouclier, (Ænat.) Y se dit d’un des carti- lages du larynx, ainsi appelé parce qu'il a la forme d’un bouclier, SCYTALE , s. f. du grec cxur4an {shkutalé) , fouet de cuir, (Stéganographie) Ce terme désigne une invention dontse servoient les Lacédémoniens pour écrire d’une ma- nière secrète, Les deux correspon- dans avoient chacun un rouleau de même dimension et de même lon- gueur ; celui qui écrivoit tournoit au- tour du rouleau une bande de par- chemin , et ensuite il traçoit ses ca- ractères sur ce parchemin ainsi roulé, Cette bande déroulée présentoit des lettres sans suite , et indéchiffrables Pour celui qui m’étoit point au fait de cette manière d'écrire. Le corres- pondant, à qui l’on adressoit la bande de parchemin , la rouloit à son tour sur le rouleau pareil à celui dont s’6- toit servi la personne qui avoit écrit, et le contenu de la missive se pré- sentoit d’une maniere facile à lire. Cette invention , assez grossiere , est la première dont parle Porta , dans son livrede Ciferis. SEBACE , ÊE,, adj. du lat. seba- ceus , fait de sebum , suif : qui res- semble à du suif, (-ÆAnat. ) H se dit de certaines glaptles qui séparent une bumeur sern- blable à du suif, Ces glandes sont r6- pandues par toute la peau ; elles sont remarquables sur-tout aux envi- xons du nez, aux aines et aux ais= selles, SEBATES , s. m. même origine que SEBACE, (Chimie) Sels formés par la com- binaison de Pacide s‘bacique , ou de la graisse , avec différentes bases, 500 SEC Leur terminaison en afé , indiqus qu'ils appartiennent à la classe des acides qui sont complétement saturés d'oxigène , et dont la terminaison est cn ique, | SEC, SECHE , adj. du lat. sieeus , l'opposé de Phumide , etau figuré, dépourvu d’agrément, ( Architect.) En maconnerie, on dit un mur de pierres sèches, pour uv mur faif de pierres arrangées sim plement, sans plâtre ni mortier, ( Fortificat, ) On dit un fossé sec, pour un fossé où 11 n’y a point d’eau (Métallurgie )Sec se dit aussi des métaux qui sont cassans et difficiles à mettre en œuvre, On dit plus com- munémernt aigre. (Diction) On dit d’un auteur, d'un orateur, d’un poëte, qu’il est sec lorsqu'il n’est ni abondant er peffées, ni riche en expressions. Un st désec est un style dépourvu d'aggémens , d’ornemens , etc. (Arts du dessin) Un dessin sec est un dessin fait avec un trait amai- gri, qui n’a point de moëlleux, dont les contours ne sont point préparés , la touche épargnée, Un peintre sec est celui dont les teintes sont sans passages, et mal fondues, Un ouvrage sec , en sculpture , est celui dont les contours sont durs Ê qui n’a pas cette tendresse qui se fait sentir dans le marbre bien tra- vaillé, (Marine) Courir à sec ; cest ; dans un gros coup de vent, avoir toutes ses voiles serrées , afin de pré- senter moins de surface au vent, Un vaisseau met aussi à sec, dans certains cas , en tems de guerre , lors- qu’on est à portée de quelques vais- seaux ennemis , en force supérieure, pour éviter d’en être appercu. SECABLE , adjec. du lat, seco 3 couper. (Didacl.) Qui peut être coupé. SECANTE, s. f. mème origine que SECABLE. (Géom.) Ligne qui en coupe une auire , où qui la divise en deux par- Lies, ( Jrigonométre ) Sécante , en termes de trigonométirie, signifie une S'E C Bgne droite , tirée du centre d'un cercle, laquelle coupant la circonfé- rence , est prolongée jusqu’à ce qu’elle se rencontre avec une tangente au ème cercle. SECHE , ou SEICHE , ou SEP- PIE, du lat. seppia. ({chtyologie) Genre de vers mol- lusques nus, ayant le corps charnu , contenu dans un sac également char- pu, terminé en haut par deux ten- tacules et huit bras verruqueux. La baleine se nourrit beaucoup de cette sorte de poissen. L’ambre gris ( 7. AMBRE }, pa- roît être le résultat de sa digestion. ( Peinture ) L’encre de la Chine, dont les dessinateurs font un grand usage , paroiît aussi fournie par une espèce de sèche , et les habitans de Vinde recueillent également d’une autre espèce de seche , une liqueur brune, dont on se sert à Paris pour la peinture en détrempe , dite à La Sépia. SECHES, s. f. du lat. siecus, sec. ( Marine ) Les marins appellent ainsi des sables que la mer eouvre quand elle est haute ; et qu’elle laisse À découvert et à sec quandelle est basse ; ils donnent aussi quelquefois le nom de sèches à des bancs de ro- chers , ou écueils près des cotes, que la mer découvre en tout ou en partie, comme les sèches de Babarie, etc. SECOND, DE , adj. du lat. se- cundus , fait de secondo , aider, favoriser : deuxième , qui est immé- . diatement après le premier. (Algèbre) Second terme; c’est celui où la quantité inconnue monte à un degré on une puissance plus petite d’une unité que celle du terme où elle est élevée au plus haut degré. L’art de chasser les seconds ter- mes d’une équation , c’est-à-dire , de former une nouvelle équation , où les seconds termes w’aient pas lieu, est une des inventions les plus ingé- nieuses , et dont on fait le plus grand usage en algebre, , ( Chimie ) Eau seconde; Cest l’eau forte étendue d’eau, (Art dramatique) Seconds r6- les ; ce sont ceux qui sont suhordog- SEC 307 nés aux rôles principaux : cet acteur ne joue que les seconds rôles. SECONDAIRE , adj. même ori- gine que SECOND : accessoire , qui ne vieut qu’en second. (Astro. ) Cercles secondaires de l’écliptique; ce sont, dans les livres anglois les cercles de latitudes, ou les cercles qui, passant par les polesde Pécliptique , coupent Péclip- tique à angles droits, et servent à marquer la distance des étoiles ow des planètes à l’écliptique , et le point de lécliptique où elles ré- pondent. En général, on peut appeler cer- cles secondaires, tous les cercles qui coupent à angles droits un des six grands cercles : tels sont les cercles azymutaux ou verticaux, par 1ap- port à l’horizon , etc. ; les méridiens par rapport à l'équateur, Planètes secondaires ; on ap pelle ainsi les planètes qui tournent autour d’autres planètes | comme centres de leur mouvement , et avec lesquelles elles sont emportées au- toux du soleil, Cadrans secondaires ou ca- drans de la seconde espèce ; ce sent les cadrans inéguliersou-déclinans , c’est-à-dire , qui me sont ni horizon- taux, ni équinoxiaux, ni septen- trionaux , ni orientaux , ni occi- dentaux, SECONDE , s. f. même origine que les précédens. ( Géom. astron. ) La soixan- tième partie d’une minute ou d’une prime , soit dans la divisiän des cer- cles , soit dans la mesure du tems. Une seconde de tems, dans le mouvement diurne de la terre . équivaut à 15 secondes de degré. SECONDINES, s. f. du latin se- cundinæ , fait de secundo , aider, (Anuat, ) EH se dit du placenta et des membranes qui enveloppent le fœtus dans le ventre de la mère parce que ces parties sortent les der nières dans l'accouchement. Les ma- trones disent larrière-faix. SECRET adj.et s. dulatin secre- tum ; fait de secerno, pour secus cerno ; distinguer , mettre à part : lieu à l'écart, lieu secret . chote secrète. ( Economie polit. ) Conseil se- crét ; on appelle ainsi dans quei- p] 302 SEC : ques élats , le conseil où l’on agite les affaires importantes. ( Diplomatie ) Articles secrets ; il se fait peu de traités où il n’y ait quelques articles secrets , Cest-à- dire, des articles dont la publication est retardée jusqu’au moment de leur exécution ; ils sont ainsi appe- lés par opposition aux articles pa- Lens ou publiés dansle traité. ( Technol. ) On appelle secrets , dans quelques arts mécaniques, Cer- tains ressorts particuliers qui ser- vent à divers usages. SECRETAGE , s. m. du lat: se- cerno, secrelum, mettre à part, ( Technol.) C’est le nom d’une opération par laquelle on rend pro- pres au feutrage les poils de lièvre , de lapin et de castor. Cette opéra- tion consiste à frotter ces poils avant le dépouillement , avec une brosse imprégnée d’une dissolution de mer- cure dans l’acide nitrique. SECRETAIRE, s. m. même oxri- gine que SECRET : celui qui écrit les lettres, qui récige les actes pour celui ou ceux dont il dépend. (Econ.polit.) Secrétaire d'état; au commencement de la troisième race des rois de France, le chan- celier réunissoit toutes les fonctions des secrétaires et des notaires. Frère Guerin, évèque de Senlis , étant devenu chancelier de France , et ayant infiniment relevé cette char- ge , le secrélartat fut abandonné aux notaires et secrélaires du roi. Les secrélaires qui approchoïent du roi, s'étant à leur tour rendus plus considérables ,1l y en eut quelques- uns que le roi distingua des autres , et qui furent nommés clercs du se- crel ; c’est la première origine des secrétaires d'état ; mais ce n’est que depuis Charles IX que les secrélat- res d’élat ont signé pour le roi. Ce prince étoit fort vif dans ses pas- sions: et Villeroi lui ayant présenté plusieurs fois desdépèches à signer, dans letems qu’il vouloit aller jouer à la paume: signez; mon père ; Jui dit-il , signez pour mor. Eh bien mon martre ! reprit Vileroi, puisque vous me le commandez, je signerai. SÉCRÉTEUR , ou SÉCRÉ- S EC TOIRE, s. m. du lat, secerno ; secrelum ; mettre à part, distin- guer, separer. (Physiol.) On donne ce nom à de petits vaisseaux qui séparent quelque humeur de la masse du sang, comme la salive, la bile, la semence, urine, et plusieurs au- tres. f LA SÉCREÉTION, s. f. même ori- gine que SECRETEUR. (Physiologie) La sécrélion est la séparation de quelque liqueur mé- lée avec le sang. S'écrélion se dit aussi deshumeurs mème sépartes de la masse du sang. Il y a diverses opinions sur la ma- nivre dont la nature opère les sécré- tions. Tous les physiologistes con- viennent qu’ily a desfiltrations dans toute Phabitude du corps; tous ont remarqué que la nature en opère beaucoup par les extrémités des vais- seaux seulement ; mais comme il y en a d’autres qu’elle n’exécute qu’a- vec un appareil plus composé, on a cru de là qu’elle employoit différens moyens; on lui en a méme supposés, et c’est ce qui a donné lieu à di- verses opinions. SECTE, s. f. du lat. secta, fait du verbe sector, employé par Cicé- ron dans le sens de suivre, accom- pagner, imiter. ( Didactique) I se dit de plu- sieurs personnes qui suivent les mé- mes opinions, qui font profession d’une mème doctrine. De là, sec- taire, pour désigner celui qui est d’une secte quelconque, ou qui adopte une opinion condamnée pat l'église : sectaleur, pour celui qui fait profession de suivre lPopinion de quelque philosophe, de quelqne docteur, de quelque chef de secte religieuse. SECTEUR , s. m. du lat. sector, fait de seco , sectum , couper, tran- cher. : ( Géom.) Partie d’un cercle com- prise entre deux rayons, et l'arc ren- fermé entre ces rayons. Les Anglois donnent aussi le nom de secteur, à ce qu’on appelle en France compas de proporlion. (_Astron.) Secteur est, en termes d'astronomie, le nom d’un instru- ment qui sert à mesurer la distaucs SEC dun astre au zénith, ainsi que le quart de cercle; mais le secteur a moins de degrés , et un rayon de plus. Secteur astronomique où équa- torial; c’est le nom qu’a donné le cé- lèbre Graham, de la société royale de Londres, à un instrument de sa composition , qui sert à prendre avec facilité les différences d’ascension droite et de déclinaison de deux as- tres, quand elles sont trop grandes our étre observées par une lunette immobile, Cet instrument est une perfection de la machiné parallac- tique. SECTION, s. f. du lat. seco , seclum , couper, trancher, diviser : division. ( Bibliol, ) Une des divisions dans lesquelles se partage un ouvrage , un livre, un t aité , etc. ( Géom.) L'endroit où des lignes des plans s’entrecoupent. Or appelle aussi seclion la ligne ou la surface formée par la rencon- tre dé deux lignes, ou de deux sur- faces, ou d’une ligne et d’une sur- face, ou d’une surface et d’un so- lide , etc, Sections coniques ; on appelle ainsi les différentes figures qui nais- sent des différentes coupes d’un cône. Elles sont au nombre de cinq : le TRIANGLE , le CERCLE, la PA- RABOLE , l'ELLIPSE et l’HY- PERBOLE. #, ces mots. #. CO- NIQUE. (-Astron. ) Section awtomnale ; cest le point de l’échiptique où ce cercle est coupé par l'équateur, et où le soleil e trouve au commence- ment de l’automne. SECULAIRE , adj. du lat. secu- laris, fait de seculum, siècle: de siecle , séculaire, qui se fait de siècle en siècle. 1 ( Hist. anc. ) Jeux séculaires ; c’étoient des jeux qui se célébroient upe fois en 100 ans où en 110 ans: ils duroïent trois jours et trois nuits. Le premier qui les céléb:a à Rome fut Valerius Publicola, le premier consul créé après qu’on eut chassé les rois, Pan 245 de la fondation de Rome. Quelques auteurs prétendent gwun siècle étoit «composé de cent dix aus, d’autres, de cent ans: mais SED 303 ilest certain que plusieurs empereurs n'ont pas attendu ni la cent dixieme, ni la centième année, Auguste avoit fait célébrer les jeux séculaires Pan de Rome 736 ; Caligula en fit re- présenter é ans après, el moins de tems encore apres; Douitien en fit faire, auxquels Facite assista en qua- lité de quindécemvir. Septime Sée- vere fut de de nier qui les célébra, Poëme séculaire ; est une pièce de vers qui se chantoit ou se réci- toit aux jeux séculaires. L'ode saphique d’Horace, qui est à la fin du livre des Epodes , est un fort beau poëme séculaire. Plusieurs éditions donnent encore le titre de poëme séculaire à la vingt-unieme ode du premier, Année séculaire ; c’est l’année qui termine chaque siècle. SECULIER , ERE, adj. du latin secularis, fait de seculum, siecle, pris dans le sens de vie temporelle, vie profane, vie mondaine : profane, qui vit dans le monde, qui appar- tient au monde, (Hist. ecclés.) Séculier s'ex dit d’abord de tout ce qui est temporel, par opposition à ecclésiastique. De là les puissances séculières compa- rées aux puissances ecclésiastiques. Ce mot s’est ensuite étendu aux ou-. vrages profanes, par opposition aux ouvrages sacrés ; Où qui avoient rap port à la religion. La Légende sacrée rapporte que saint Jérôme ayant éié sévérement repris pour avoir lu avec trop de plaisir et d’attachement Ci- céron et Platon, fut obligé, pour faire cesser les coups qu’il recevoit à ce sujet, de promettre à Dieu qu'il ne liroit plus de livres séculiers. SEDATIF , IVE , adj. du latin sedo, sedalum, appaiser, calmer, ( Méd. ) Epithète que l’on donne aux remèdes qui calment les tou- leurs : c’est la même chose qu’ANO- DIN. 7. ce mot. SEDENT AIRE , adj. du lat, se- deo , s’asseoir : qui demeure ordi- pairement assis. (Æcon. polit. ) Parlemens se- dentaires : cette expression a été mise en usage lorsque le parlement de Paris, d’ambulaloire qu'il étoit, fut rendu sédentaire sous Philippe de Valoïs. Depuis, ce mot à élé ap- 304 SE G pliqué à tous les emplois qui s’exer- cent dans un même lieu, et par ex- tension, aux personnes qui se Lien- nent presque toujours chez elles, SEDIMENT , s. m. du latin se- dimen ou sedimentum , dépôt d’une liqueur, fait de sedeo , s’asseoir. ( Chimie) M se dit du dépot, de 1a lie ou des fèces des sucs et des au- tres liquides qui tombent au fond du vaisseau par leur pesanteur, ( Héd.) Sédiment des urines ; on appelle ainsi cette matière tan- tot blanche , fantot jaunälre, rou- geâtre ou briquetée , tantot brune, et que les urines d’un malade dépo- sent au fond du vase dans lequel on Îes laisse reposer. Ce sédiment, dans les maladies aiguës, joint aux autres signes propres, fournit aux médecins les moyens de prédire Pévènement de la maladie. SEDUCTION, s. f. du lat. seduco, ‘pour secus duco , conduire à part , hors du chemin. ( Pratique) On qualifie ainsi le crime de celui qui abuse de la sim- plicité d’une jeune fille, pour usurper ce qu’elle ne doit pas accorder. #7, RAPT. 4 SEGETAL,, adj. du lat. seges, segelis , grains sur pied ; moisson : qui appartient, qui à rapport à la moisson. ( Botan. ) I se dit de ce qui croit dans les champs, parmi les plantes cultivées, pour moisson. SEGMENT , s. m. du latin seg- men ou segmentum , Yetaille , mor- ceau coupé. ( Géom.) Segment d'un cercle ; c’est la partie du cercle comprise en- tre un arc et sa corde; ou bien, c’est une partie d’un cercle comprise entre une ligne droite plus petite que de diamètre, et une partie de sa cir- conférence, Segmént d'une sphère ; c’est une partie d’une sphère terminée par une portion de sa surface, et un plan qui le coupe par un endroit quelconque, Segment se dit aussi par exten- sion des parties de l’eilipse, ou d’au- tres figures curviligues, SÉGRÉGATION, s. f. du latinse- gregalie, fait de segrego.pour secus greso, dont la racine esigrez, Sregis, troupeau : Jittéyalement l’action de SET désattrouper, de séparer ce qui étoit en troupeau, ( Didact.) Action par laquelle on met quelqu'un ou quelque chose à part : séparation. SEIGLE , s. m. du lat. secale, dont on a fait d’abord sigele, et en- suite seigle, (Agricult,) Genre de plante gra- minée dont la fleur ressemble à celle du froment, Les anciens faisoient peu de cas de ce grain; car, excepté Pline, aucun auteur n’en a parlé avec quel- que détail ; mais il est cultivé au- jourd’hui dans toute l'Europe , sur- tout dans les pays froids et élevés. Le seigle est exposé à une maladie paticulière appelée ergot, et les personnes qui mangent du pain de seigle ergoté sont attaquées d’une gaugrene seche qui leur fait quel- quefois tomber toutes les extrémités, presque sans douleur et sans hémor- ragie. Si les anciens faisoient peu de cas du seigle comme grain , ils em- ployoient beaucoup de terre à le cul- tiver comme fourrage ; ils l’em- ployoient même à fumer les terres. Pline parle d’une espèce de seigle que l’on enterroit à l’époque de la floraison, pour servir d'engrais. Cette pratique mériteroit d’etre adoptée. SEIGNEUR, s. m. Corruption du latio senior, ancien, plus ancien. ( Hist. rom. ) Chez les Romains, le sénat fut ainsi nommé , parce qu’il étoit composé de vieillards. ( ist. de Fr.) Grégoire de Fours, et quelques auteurs anciens ; appel- lent seuiores, les gentilshommes et les homines puissans, Philippe-le- Bel a porté le premier le titre de seigneur trés-redouté, : ( Hist. d'Angleterre) On appelle en Angleterre la chambre haute, la chambre des seigneurs , the house of Lords. ( Hist. Turque ) On donne à l’empereur turc la qualité de grand seigneur. SEIN , s. m. du lat. sinus. ( Anal.) Sein, se dit paticuliè- rement à lPégard des femmes, de leurs mamelles. ( Géographie) Sein , se dit quel- quefois a’une ouverture de la terre qui SE L qui recoit la mer dans sa capacité : tels sont le sein arabiqne ou la mer Rouge ; le sein persique, qui s’étend depuis Ormus jusqu’à Bassora. SEINE ou SENNE, s.f. du latin sagena , vets à pècher , fait du grec tyhvn (sagéné) , mot lacédémonien de méme signification. ( Pêche} Sorte de filet À petites mailles, On regarde ce filet comme nuisible , parce que pour s’en servir on le charge de plomb , et qu’on le traine le long de la cote, ce qui donne lieu à la destruction du frai. SEING , s. m. du lat. sionum. ( Diplomatique ) Le seing étoit anciennement un signe, une marque que lon faisoit au bas d’un acte, et ce signe étoit ordinairement une croix , symbole du serment qu'on faisoit d'observer ce à quoil’on s’en- gagcoit. Depuis , onfa substitué au signe de da croix, des monogrammes qui servoient fout ensemble de signa- ture et de sceau. Aujourd’hui , c’est encore pour ceux qui ne savent pas écrire , une simple croix, et pour les autres, leur nom écrit au bas d’une lettre, d’un acte, d’une promesse , pour le certifier , pour le confirmer, et pour le rendre valable. Seing privé ; c’est une signature qui n’a point été faite devant un of- ficier public, Blanc seing; c’est un papiersigné que l’on donne à quelqu'un pour le remplir à sa volonté. SEJOUR , s. m. du lat. subdiur- nare , dont les Italiens ont fait s0g- g'ornare , pour séjourner : on a dit anciennement sejorrum regis, pour le lieu où l’on noturissoit les chevanx du roi : le tems pendant lequel on demeure dans un même lieu. (Art. milit.) Séjour est un jour de repos que les troupes ont quand elles sont en marche. (Marine ) Séjour, en termes de marine, est le tems qu’un vaisseau reste dans un port ou dans une rade étrangère. On dit aussi RELACHE, V. ce mot. ' SEL , s. m. du lat. sal, salis. (Mineral, ) On entend ordinaire- ment par sel, une substance qui a de la saveur et qui est soluble dans Peau. - Tome I!I. SE L 305 Les sels sont en général composés d’une base alcaline , terreuse ou mé- tallique , et d’un acide. Les minéralogistes d’après Berg- mann, classent les sels par leurs bases ; ainsi, ils disent : chaux sul- fatée, baryte carbonatée. Les chi- mistes , au contraire , forment les genres, de’sels par les acides, et disent : sulfate de chaux, carbonate de baryle ; nutrate de potasse, etc. Sel marin ou sel commun, ou sel de cuisine, ou muriale de soude; c’est un sel neutre partait, qui ne contient ni excès de base, ni excès d'acide. Il est composé d’environ moitié de son poids de soude ou alcali minéral, de 0,33 d’acide ma- rin où muriatique , et de 0,17 d’eau de cristallisation. La nature offre le sel marin dans les eaux de la mer; à la surface du sol dans les climats chauds ; dans des lacs peu profonds; dans les sources ou fontaines : dans le sein de la terre, en très-grandes masses et en couches compacteset solides comme des bancs de pierre ; celui-ci s’appelle sel fos- sile. ( Chimie ) Les chimistes, comme on Pa dit plus haut, forment les genres de sels par les acides. Les acides dont les noms se terminent en ique , forment des sels dont la terminaison est en ale ; ceux qui se terminent en eux, forment les sels en ite. Ÿ. ACIDE, NOMEN- CLATURE CHIMIQUE, On compte environ cent trente- quatre sels connus. Pour reconnoître un sel, il fant examiner ses propriétés et détermi- ner d’abord son acide, ensuite sa base, Un chimiste auquel on remettra une substance saline inconnue , ob- servera d’abord sa forme, sa saveur, sa pesanteur; si ces propriétés ne lui donnent pas un caractere assez tran- chauf, ilexaminera si le sel est dé- liquescent , éflorescent ou inaltéra- ble à Pair, Si lorsqu'on le chauffe avec du charbon, il donne du soufre, c’est un sulfate ; si au goût il présente la saveur sulfureuse , et qu’en contact avec un acide , il dégage l’odeur du “soufre, c’est un sulfite ; si, jeté sur 4 306 S E L les charbons , 1l brûle avec une flamme blanche, vive et rapide, en le décomposant , et en meitant à nu sa base, c’est un nitrate; si, mis en contact avec un acide, il laisse exhaler une vapeur rouge nitreuse , Cest un zitrile ; s’il Aécrépite sur les chatbons , si acide sulfurique en dégage une vapeur blanche, suflo- cante , épaisse, et ayant lodeur de pomme & reinette, c’est un mu- riate ; s’il allume les corps combus- tibles à une température moindre que les nitrates , et qu’après la com- bustion , il reste dans létat de muriate, c’est un muriate suroxi- géné, etc. #7. DECREPITATION, CRISTALLISATION, VOLATIÏI- LISATION , EFFLORESCENCE , DELIQUESCENCE. Sel essentiel des plantes ; parmi les matériaux immédiats des plan- tes, on trouve le sel essentiel : on Vobtient en faisant macérer les plantes dans l’eau , et en faisant éva- porer et refroidir les sucs qui les tiennent en dissolution. Les sels des plantes sont dun grand usage dans les arts et en mé- decine. (Lütérat.)Selattique ; es anciens appeloient selultique, ce qu’il y a de plus vif et de plus piquant dans un ouvrage , où un trait de raïllerie in- génieux, Le sel attique étoit le plus estimé ; et par sel altique, on en- tend la finesse, la délicatesse et la manière fine de penser et de s’expri- mer des Athéniens. SÉLECTION, s. f. du latin seli- go , trier, séparer. ( Didact.) ‘Terme nouveau dont on se sert quelquefois pour exprimer un triage, un choix fait avec exa- men. . SÉLENIQUE , adj. du grec o:fvn rl , lune : qui concerne la une, ( Astron.) On donne cette épi- thète aux discours que fait un physi- cien ou.un astronome, sur les mou- vemens de la lune. M. de Cassini a fait un ouvrage intitulé fastruc- tions séléniques. SELENITE, s. f. du grec oirñyn (séléné), lune, et de x80ç (lithos), ierre : pierre de lune. (Minéral.) La sélénite est une variété de la chaux sulfatée; c’est SEL autrement le gypse!cristallisé ( 1 4 GYPSE ) : elie est ainsi appelée , parce que les lames brillantes de ses cristaux réfléchissent l’image de Ja lune, Les anciens avoient donné le nom de sélénite , à une sorte de gomme , sur laquelle la superstition avoit peint une image de la lune, qui croissoit et décroissoit, en suivant les phases de cet astre. SELENITEUX , SE, adj. même origine que SELENITE : qui a rap- port à la sélénite. ( Chimie ) Les chimistes donnent cette épithète aux matières, aux sels, aux eaux qui ont quelque rap- port avec la sélénile , ou qui con- tiennent de la sélénite. SELENOGR APBHIE , s. f. du grec acnhyn ( séléné), lune, et de yp4ow (grapho), décrire : description de la lune. . (Astron.) La sélénographie est la description de la lune, et des ta- ches ou points remarquables qu’on y distingue. Aussitôt que Galilée eut fait des lunettes d'approche , en 1609, il vit que la lune avoit des montagnes et des cavités, dont l’aspect n’étoit pas toujours le même, par rapport à nous, et qui lui firent apercevoir sa libration. Dès lorslesastronomesont fait une étude particulière de la des- cription des taches de la lune, et He- velius en a fait le sujet dun grand ouvrage, intitulé Selenographia , imprimé en 1647 , où la lune est re- présentée dans toutes ses phases, et sous tous les points de vue. Cassini, Lahire, Mayer, Lambert, et plu- sieurs autres astronomes, ont aussi publié des figures de la lune ; mais la carte de la lune, qui passe pour la plus, exacte , est celle publiée à Got- tingue en 1775, dans le premier vo- lume des œuvres de Mayer. SÉLENOSTATE, s. m. du grec œixhvn (séléné), lune, et de çs4cs ( stasis), station , l’action de s’arre- ter, fait d’isnues ( hislémi), s’arrè- ter : qui arrête , qui fixe la lune. (Astron. ) C’est le nom que Pon a donné à un instrument dont se ser- vent les astronomes, pour faire cer taines observations sur la lune. SEM SÉLEUCIDE ,s. m. de S'eleucus, Pun des énéraux d'Alexandre. {Chronol.) L'ère des Séleuci- des; c’est une tre ou comput et calcul chronologique, qui commence à l'établissement des Seleucides, c'est-à-dire, desrois qi ontrégné en Syrie après S'eleucus /Vicator, ’un des principaux généraux d’Alexan- dre , et qui cemmenca le royaume de Syrie , douze ans après la mort d'Alexandre. La première année de cette tre apresavoir fait une premieie institution d’héri- tier ou de légataire, nomme une au- tre personne ou plusieurs, pour re- cueillir les biens au défaut du pre- mier légataire ou héritier, ou après lui. Les substilutions sont prohibées en France, : (Algèbre) Substitution, en al- gèbre, se dit d’une opération qu consiste à mettre À la place d’une quantitéqui est dans une équation à quelquautre quantité qui lui est égale , quoiqu’exprimée d’une ma- nière différente. (Calcul intégral) Méthode des subslitulions ; cette méthode con siste, en général , à substituer dang une équation diflérentielle proposte à la place des variablesqui y entrent, d’autres fariables égales à des fonc tions des premières, et telles qu'après la subslitulion, la propagée devienne d’une forme donnée, et pour laquelle Bb 386 SU C on ait une méthode particulière d’in- légrer, SUBTERFUGE , s. m. du latin sublerfugium , fait de subler , des- sous, en dessous, et de /ug10, s'échap- er . se déruber , éviter. ( Pratique ) Fuite et échappatoire en matiere de chicane. Poursuivre l'adversaire dans ses subterfuges. SUBTIL , LE, adj. du lat, sub- tilis . fin, délié , délicat, pénétrant. (Physique ) Il se dit des corps dont les parties sont extremement pe- tites, fines et déliées; telles sont les émanations des corps colorans ; tel est encore ce fluide que les Car- tésiens prennent pour leur premier élément , et qu'ils appellent matière subiile. ( Fauconnerie) Mal subtil; on appelle ainsi une maladie des o1- seaux de vol, qui est une espèce de boulimie, et dans laquelle ils sont toujours aframés. L SUBULEÉE , EE, adj. du latin subulu, alène : fait en forme &a- lene. ( Botan. ) Else dit des parties des plantes qui sont faites en alène , c’est-à-dire, planes, allongées, étroites et rélrécies de bas en haut, ée manière à se terminer insensible- ment en pointe. SUBURBICAIRE , adj. du latin: suburbicarius ; composé de sub , sous , et d’urbs , urbis, ville : qui est sous la ville. { Hisi. ecclés.) Nom qu’on don- moit aux provinces d'Italie qui com- posoient le diocèse de Rome. SUBVENTION, s. f. du lat. sub- venlio , fait de sub, et de venio, venir au seCOUrSs , survenir, (Finances ) Secours d'argent , es- pèce desubside extraordinairepour les besoins de l'Etat, SUBVERSION, s. f. dulat. sb, et de verto , mettre sens dessus dessous, zetourner : renversement. ( Polit.) Il ne s'emploie guère qu’au figuré, pour signifier la ruine , le renversement d’un Etat, des lois. ( Héd.) Les médecins disent au presre subversion d'estomac ; pour bouleversement d'estomac, ou vomis- sement violent, SUC , s. m. du lat. succus. ( Physiol, ) On appelle ses cer SUC taines liqueurs qui se trouvent dans le corps des animaux. Suc gastrique ; c’est une humeur lymphatique , un peu visqueuse , presque analogue à la salive. El se filtie par les glandes ou les tuyaux excrétoires de læsophage et du ven- ticule , pour lubréfier ces parties, et pour aider à la digestion. #7 GAS- TRIQUE, Suc nourricier; cest une hu- meur lymphatique un peu visqueuse, douce, balsamique, fournie par les arteres lymphatiques à toutes les par- ties du corps, pour les nourrir , et ré- parer la perte qu’elles font continuel- lement, tant par la transpiration que par les autres sécrétions. S'uc pancréalique ; C’est une li- queur qui se filtre dans le P A N- CREAS (#7: ce mot )\,'et qui est portée dans le duodénum par un ca- nal excrétoire. Il est de la nature de la salive, et sert à perfectionner le chyle, Suc nerveux; c’est la même chose qu'ESPRITS ANIMAUX. 77 ç mot. Suc se dit aussi du jus ou liquide qui découle des viandes ou des chairs des animaux; lorsqu'ils sont tués ou cuits, { Botan.) Suc des plantes. On distingue les sucs propres des plan- tes , et les sucs lymphatiques. Dans tous les végétaux, les vais- seaux lymphatiques contiennent Ja même humeur; les vaisseaux pro- pres, au contraire, charrient dans chaque végétal, ou au moins dans chaque famille de plantes, une li- queur particuliere, Les vaisseaux propres du sapin con- tiennent de la térébenthine ; ceux de Ja tithy male renferment un fluidé blanc corrosif; ceux @e la chélidoine répandent un suc, jaune , etc. Sue des végélaux. On appelle ainsi un produit in:médiat quon re- tre des végétaux frais, par Les moyens mécaniques, tels que la presse, le pilon , etc. Ces sucs , épaissis par le moyen de la chaleur , forment ce qu’on appelle extraits en pharmacie, SUCCEDANEE , adj. du lat. sxc= cedanes , qu'on met à la place, tait de succedo , prendre la place. (Méd. ) On donne cette épithète aux ingrédiens qu'on substitue à la S U € place de ceux qui ont été prescrits ; quand ceux-—t( i manquent. SUCCENTURIAUX , adj. du lat: Succcnturiare , remplacer. (-Auat.) I se dit de deux corps gianduleux situés au dessus des reins. Leurs usages ne sont pas encore dé- montrés ; ils sont dans le fœtus exbrèemement gros, et diminuent en volume avec l’âge, SUCCESSION, s. f. du lat succes- so , lait de succedo ; prendre la place : hérédité. ( Pratique ) Matation occasionnée par la mort naturelle ou civile d’une personne , et qui fait passer ses biens entre les mains de celui qui est ap- pelée pour lui succéder. Succession se dit aussi des biens qu’un défunt a laissés à son héritier. Succession directe ; celle qui est ouverte en faveur des enfans ou pe- tits-enfans dé la personne décédée, Succession collatérale ; celle qui, au défautdeshéritiers en lignedirecte, passe aux parens coliatéraux, (ÆEcon. poli.) Succession à la couronne ; Pordre des successions est fondé , dans les monarchies , sur le bien de PEtat, qui demande que cet ordre soit fixé, pour éviter les malheurs qui résulteroient d’un ordre. incertain et arbitraire, Ce n’est pas pour la famille ré- guante que pe de succession est établi , mais parce qu’il est de l’inté- rèt de l’État qu’il y ait une famille régnante. WE (Astron.) Succession des signes; c’est l’ordre dans lequel ils se suivent, ct suivant lequel le soleil y entre successivement. On appelle aussi cette succession ordre des signes , et en latin consequentia. Quand une planète est directe, on dit qu’elle va suivant Pordre et la succession des signes, où in consequentiu, C’est-à- dire d’aries en taurus, etc. Quand elle est rétrograde, on dit qu’elle va contre Pordre et la succession des signes, ou 12 antecedentia, c’est-à-dire, de ge- ntnien Laurus, ensuite en aries, etc. SU CCIN , s. m. du lat. succinum, fait de succus , suc; comme qui di- roit produit d’un suc. { Hist. nat. ) Subetance bitumi- neuse concrète, que la mer rejette Sux certaines côtes, où qu’on trouve S'U GC 387 enfouie dans des terreins d’alluvion : d’une couleur jaune plus ou moins foncée , quelquefois blanche ou ti- rant sur le rouge ou le vert, tantot diaphane , tantôt translucide OU même à peu près opaque. Quoique peu dur et facile à casser, le succin est susceptible d’un beau poli, et l’on en fait de la bijouterie estimée en Perse , en Chine, et dans d’autres contrées de PAsie. Quand on frotte le succin , il ac- quiert comme les corpsrésineux, mais plus énergiquement encore, la pro- priété d’attirer les corps légers, pro- priété que les physiciens modernes ont nommée électricité, d’electrum, nom que les Grecs donnoient à cette substance, Les Latins l’ont appelée succinum , parce qu’ils pensoient , suivant Pline, qu’elle étoit formée d’un suc résineux. Les Arabes Pap- pellent farabé, L'origine du succin est un problème sur lequel les natu- rabstes s’exercent depuis long-tems , et qu'ils n’ont pu encore résoudre, Les uns disent que c’est un suc bitu- mineux qui sort de la terre , et qui se durcit ensuite ; d’autres prétendent que c’est la résine du pin ; d’autres, que c’est une gomme. Les poëtes nous apprennent que lorsque Phaé- ton fut précipité sur les bords de l’'E- ridan, ses sœurs pleurèrent sa mort siamèrement , que les Dieux touchés de pitié les changtrent en peupliers ; que ces peupliers toujours sensibles, versent tous les ans de nouvelles larmes, et que ces larmes sont du SUCELIL. Quand on jette le succin en pou- dre sur de la braiïse’, il répand une épaisse fumée d’une odeur assez pé- nétrante , et qu’on à reconnu comme très-propre à purifier le mauvais air. Dans les pays du nord , on en fait de fréquentes fumigations. Ces famiga- tions ‘sont aussi regardées comme très-salntaires dans les rhumatismes ; les paralysies, en les dirigeant d’une manière convenable sur les parties affectées. ( Chimie) Acide succinique ; c’est une substance, un sel concret que la chimie retire du succin , et qu'on emploie en médecine comme un remède incisif, cordial et apti- putride. Où retire encore du succin Bb 2 une 288 SU. € huile bitumineuse, qui, combinée avec le soufre, forme uu baume qu’on emploie avec succès dans les affec- tions pifuiteuses. Cette même huile bien rectifiée et meélée avec lPalkali volatil caustique, forme une espèce de savon liquide connu sous le nom d’eau de luce, qui possède éminem- ment la propriété de rappeler les es- prits des personnes évanouies ou as- phyxiées. SUCCINATES ,s. m. de succin. ( Chimie) On appelle ainsi des sels formés par lacide succinique avec différentes bases. Leur terninai- son en ale indique qu’ils appartien- nent à un acide complétement saturé d’oxigène, et dont la terminaison , en conséquence , est en zque. Voy. ACIDE. SUCCION, s. f. du latin sugere , dont les Anglois ont fait suck, les Italiens succhiare. (Physique ) Action de sucer ou attirer un fluide , comme Pair, l’eau , etc., par la bouche et les pou- mons. On suce Pair par la bouche, par le moyen du thorax et de l’abdo- men, qui étendent Ja capacité des oumons et de l’abdomen, Ainsi, Pair qui , renfermé est raréfié, cesse d’être en équilibre avec Pair extérieur qui, par ronséquent pressé par Patmosphère , est poussé dans la bouche et les narines. SUCCUBE, s. m. du lat. sub, sous, et de cubure, coucher dessous. ( Démonographie) C’est le nom que lesdémonographes donnent à une espèce de démon qui, selon eux, prend Ja figure d’une femme pour avoir commerce avec un homme. Suceube est Vopposé d’incube , dé- mon qui prend la figure d’un homme, et qui a commerce avec une femme. SUCRE, s. m. de Pitalien zuc- chero , dérivé de l’arabe sucar. Botan. ) Substance concrète, fiable , douce et alimentaire, qu’on retire d’un grand nombre de subs- tfances. Le sucre est une matière homo- gène dans les végétaux ; il est regardé comme un de leurs principes immé- diats. L’érable , le bouleau , la ca- rotte, le‘panais, la bette-rave , le raisin , le maïs, et une foule d’autres plantes, contiennent du sucre; mais SUC parmistoutes les plantes connues , il w’en est pas une qui en contienne une plus grande quantité que le ro- seau cultivé dans les deux Indes sous le nom de canne à sucre. La canne à sucre est, dit-on, ovi- ginaire des Indes orientales. Les chi- nois ont connu Part de la cultiver et den extraire le sucre , près de deux mille ans avant que cette plante füt connue en Europe. Les anciens Egyp- tiens, les Phéniciens , les Juifs, les Grecs et les Latins ne l’ont poirt connue, Elle fut transportée en Are- bie à la fin dutreizieme siècle ; de là elle passa en Nubie, en Egypte, en Ethiopie, où l’on fit du sucre en abondance. Vers la fin du XIVe. siecle , on la porta en Syrie, en Chypre , en Si- cile; le sucre qu’on en tiroit étoit , comme celui d'Arabie, gras et noir, Dom Henri, régent de Portugal, ayant fait la découverte de Madére , en 1420 , y fit transporter des cannes de Sicile, où on les avoit introduites depuis peu. Elles y furent cultivées avec succès, ainsi qu'aux Canaries : et bientot le sucre qu’elles y produi- sirent fut préféré, dans le commerce, à tous les sucres de ce tems-là, Les Portugais portérent la canne à sucre à V’ile St. Thomas, aussitot que cette ile leur fut connue ; et en 1520, il y avoit plus de soixante manufactures à sucre. On essaya de planter ce ro- seau en Provence, mais il ne put y réussir, à cause de la température de l'hiver. { ace cependant en Es- pagne , où on le cultive encore dans quelques parties de ce royaume. Après la découverte de PAmé- rique , cette belle plante fut trans- portée à St.-Domingue , où elle se reproduit de boutures , et se multi- plie ainsi avec une merveilleuse ié- condité. S'ucre brut ; C’est le produit du vin de canne, après qu’il a été les- sivé, cuit et cristallisé: c’est de tous les sucres le plus agréable à man- ger, le plus nourrissant , le plus sain , et celui qui contient le plus de par- ties balsamiques. Sa saveur est plus douce que sucrée; il contient encore beaucoup de mucilage. Sucre lerré ; on donne ce nom au sucre qui, aprèsavoirété purgé , a U C encore été dépouillé de la surabon- dance de son sirop par le terrage. L’objet du terrage est d’enlever , à la faveur de Peau , la portion de si- rop qui reste à la surface des petits cristaux de sucre , réunis et aggrégés dans une masse conique nommée pain. Pour cet effet, on verse dessus une terre argileuse délayée dans Peau à consistance de bouillie; cette terre fait fonction d’éponge ; emportée par son propre poids, l’eau dissout le sirop qui, devenu plus fluide, est entrainé vers la partie inférieure de la lorme , et découle dans un pot sur lequel elle est placée. Sucre raffiné ; Vart de raffiner consiste dans l’extraction des parties muqueuses, mucilagineuses, et de l'huile empyreumatique , que con- tient le sucre brut ; mais il est dé- montré par lanalyse du sucre , que ses qualités balsamiques et bienfai- santes consistent principalementdans son sel, son huile et sa substance mucilagineuse ; par conséquent . plus le sucre aura été cuit, recuit et épuré , moins il aura de ces quali- tés , et plus il en faudra pour édul- corer une certaine quantité d’eau. ( con. dom.) Dans quelqu'état qu'on considère le sucre, et quel- que purification qu’il ait subi, ilcon- serve toujours une portion de gomme ou de mucilage qui ne peut s’en sé- arer , etc’est à cette qualité qu’il oit une partie de ses propriétés sa- lutaires et balsamiques ; aussi, de toutes les substances qu’on retire des végétaux , il n’en est point qui soit d’un usage plus étendu que le sucre : 1] entre dans tous nos repas , assai- sonne tous les mets agréables ; tan- tôt fusible ou solide, ilprend, dans Vart du confiseur, les formes les plus variées ; il se prête à toutes les combinaisons dans celui du liquo- riste ; il est la base de toutes Les bois- sons préparées par le limonadier ; enfin il est regardé, depuis Rouelles, comme une substance alimentaire ; il se digère facilement, il convient à tous les âges, dans toutes les cir- constances, au malade comme à homme sain, au vieillard comme à l’enfant qui vient de naitre. On peut en tirer un grand parti dans Part de faire fermenter les vins ; il peut ètre employé dans la confection SUE 389 de la bière , et suppléer aux décoc- tions de houblon. ( Méd. ) Le sucre est très-em- ployé en médecine ; 1l fait la base des sirops , entre dans les pâtes , dans les tablettes et dans la plupart des remèdes adoucissans composés par le pharmacien. Tronchin recom- mande l’eau sucrée à presque tous les malades. L'usage du sucre est conseillé par tous les médecins dans les maladies de poitrine et de pou- mons. Les boissons édulcorées par le sucre, purgent et détergent la poitrine et les ulcères des poumons. Enfin le sucre est incisif, apéritif , tonique et stimulant. ( Chirurgie ) On peut encore faire un emploi du sucre dans Part chi- rurgical : il est préférable aux em- plâtres et aux onguens , parce que ne rancissant pas ainsi qu'eux , il ve cause point d’irritation comme les huiles et les graisses, Il peut priver les plaies du contact de l’air , et ser- vir d’excipient aux remèdes actifs, Les Turcs guérissent toutes les plaies récentes en les lavant avec le vin, et les couvrant de sucre en poudre. SUD, s. m. du saxon suth, dont les Anglois ont fait south. ( Æstron. geogr. ) L’un desquatre points cardinaux qui divisent lhori- zon en quatre parties égales; c’est la même chose que le midi. C’est aussi le nom que Pon donne à l’un des poles du monde; savoir, celui qui est situé dans la partie mé- ridionale du ciel, et qui est diamé- tralement opposé au nord. C’est encore le nom d’une des quatre principales plages. (Marine) Sud est le nom d’un des quatre points cardinaux de Pho- rizon , et celui du vent qui souffle de ce coté-là. Le mot sud se compose avec cenx d'est et d'ouest, pour désigner tous les points ou aires de vent inter- médiaires sur la boussole ou rose des vents. SUDORIFIQUE ou SUDORI- FÊRE , adj. du lat. sudor, sueur , et de facio , faire ; provoquer , ou de Jero , porter. ( Méd.) Epithète que l’on donne aux remèdes qui provoquent la sueur. SUETTE , s. f, Corruption de SUF Panglois sweat , dérivé du lat. su- dor, sueur. ( Med.) Maladie grave et meur- trière , dont l'Angleterre fut aftiigée en 1482, et qui reparut jusqu’à cinq fois dans l’espace de 66 ans. Ceux qui en étoient attaqués périssoient eu vingt-quatre heures, et quelque- foisen six. Cette maladie étoit ainsi appelée à cause des sueurs continuelles qui Vaccompagnoient dès le commence- ment. SUEUR , 5. f. du lat, sudor. (Physiol. ) Evacuation sensible qui se sépare du sang par les glandes miliaires , qui sort par-les petits tuyaux excrétoires de la peau, et uw’on voit l’été, ou après un exercice violent se répandre sur la peau en petites gouttes. SUFFETE , s. m. Mot punique qui , comme l’hébreu schofet, signi- fie juge. Hist. anc. ) On appeloit ainsi, chez les Carthaginois , les deux prin- cipaux magistrats de la République qui étoient élus parmi les sénateurs les plus distingués par la naissance , par la richesse et par les talens. Leur autorité ne duroit qu’un an, comme celle des consuls romains ; leurs fonctions étoient purement civiles , et il ne paroit pas que les suffeles fussent chargés du commandement des armées , pendant leur magistra- ture ; cependant Annibal , Himil- con et Magon ont commandé les ar- mées des Carthaginois , dans le tems même qu’ils étoient revêtus de la dignité de su/ffcle. SUFFOCATION, s. f. du latin suffocare , fait de sub , et de focus, mettre sous le foyer. ( Méd. ) Etouffement, oppres- sion , grande difficulté de respirer. Suffocalion hyslérique ; voy. HYS1ERIQUE. SUFFRAGE , s. m. du lat. suf- frago, suffraginis , le pli du jar- ret de derrière, en parlant d’un ani- mail à quatre pieds. (Econ. polit.) Déclaration qu’on fait de son sentiment, de sa volonté, et qu'on donne, soit de vive voix, soit par écrit où autrement, dans Voccasion d’une élection , d’une dé- libération. 590 SUF (His. anc.) Le peuple à Lacé- démone avoit une manière toute par- ticulière de donnerses suffrages. Pour autoriser une proposition , il faisoit de grandes acclamations, et pour la rejeter, il gardoit le silence ; mais en même tems, afin de lever tous les doutes en fait d’acclamations ou de silence , la loi crdonnoit à ceux qui étoient d’un avis de se placer d’un côté , et ceux de opinion con- traire de se ranger de l’autre ; ainsi, le plus grand nombre élant connu , décidoit la pluralité dessuffrages sans équivoque et sans erreur. Chez les Athéniens le peuple opinoit de la main dans les affaires d'Etat, et par suffrage secret ou par scrutin dans les affaires criminelles, Les Romains donnèrent d’abord leurs suffrages de vive voix dans les affaires de la république, et le suf- frage de chacun étoit écrit par un greffier à la porte du clos fait en parce, et qui se nommoit ovrle. Cet usage dura jusqu’en l’année 615 de la fon- dation de Rome. Alors, le peuple jeta dans l’urne son bulletin où étoit écrit le nom de celui quil vouloit élire. (Hist. moderne) Les Anglois don- vent leurs sffrages aveclamain dans les assemblées populaires ; au parle- ment par oui ou par non, et dans les circonstances équivoques, en faisant sortir de la salle ceux qui sont contre le bill; deux membres sont chargés de compter ceux qui sortent et ceux qui restent. En France, on a généralement opiné dans les assemblées délibéran- tes par levé et par assis ; aujourd'hui on donne son suffrage par la voie xiu scrutin secret. Les Américains ont une manisre particulièrede donner leurs suffrages; chaque membre est muni d’un écran, dont une surface est blanche et l’au- tre noire ; la diflérence des écrans blancs et des écrans noirs décide la luralité, SUFFUMIGATION , s. f. du lat. suffumigare , fait de sub, sous , et de fumigo, fumer: faire de la fumée ar dessous. ( Méd. ) Nse dit de tous les remè- des qu’on fait entrer dans le corps par le moyen de la fumée ou en parfuin. SUI SUFFUSION, s. f. du lat, suffun- dere, fait de sub, sous, et de fundo, répandre : répandre sous. ( Héd. ) Epanchement des hu- meurs qui se remarquent sur la peau. T1 se dit particulièrement du sang et de la bile; cette rougeur qui vient de la honte, est une suffusion de sang, qui paroit sur les joues. La jaunisse est une su/fusion de bile par-tout le corps. Les anciens avoient donné le nom de suffusion à la ca- faracte , parce qu’ils n’avoient pas ure idée particulière de cette ma- ladie. SUGGESTION , s. f. du latin sugscre , suggestum , formé de sub, sous, et de géro, mettre : l’action de mettre sous, à la place, de subs- tituer: instigation, persuasion. ( Pratiqte ) Persuasion artifi- cieuse , fausseté adroitement dégui- sée, à la faveur de laquelle le séduc- teur trouve le moyen de substituer sa volonté à la place de celle de la personne séduite. La suggestion ainsi que la vio- lence , annulle les actes, parce qu’il n’y a point d’engagement où il n’y a point de Hberté. : SUGILLATION , s. f. du latin sugsillo , meurtrir. (-Héëd.) Sugillation est la même chose que meurtrissure. Il se dit aussi des vergetures, des flétrissures, et des taches rouges, livides, purpu- rines qui surviennent à la peau dans le scorbut, la rougeole , les fièvres rouges et les fièvres malignes. SUICIDE, s. m. du latin suici- dium , pour sui cædes, le meurtre de soi-même. ( Jurisprud. \ La loi romaine dis- tingue les différentes causes qui por- tent l’homme à se donner la mort. Elle ne punissoit point cette action lorsqu’elle avoit éfé faite par ennui de la vie, par foiblesse d’ame, ou par impuissance de souffrir la dou- leur; mais celui qui s’étoit tué par désespoir du crime, étoit coupable. Cette distinction de la loi tenoit à la manière de penser des Romains, à leur coutume. Du tems de la ré- publique , cette action chez les his- toriens , est toujours prise en bonne part; du tems des premiers empe- zeurs , les grandes familles de Rome SUI 391 furent sans cesse exterminées par des jugemers, et la coutume s’'introduisi£ de prévenir la condamnation par une mort volontaire, Parmi les causes de cette coutume , on peut remarquer , dit Montesquieu, le progres de la secte stoïque, qui portoit au suicide ; Pétablissement des triomphes et de Pesclavage, qui firent penser à plu- sieurs grands hommes qu’il ne falloit pas survivre à une défaite; l’avan- tage que les accusés avoient de sa donner la mort plutot que de subie un jugement, par lequel leur mé- moire devoit étrefiétrie et leurs biens confiqués. SUIE , s. f. du latin fuliso. ( Histoire nat. ) Matière noïrâtre et fuligineuse que la famée dépose contre les parois dés cheminées, Comme les principes contenus. dans la suie dépendent de la nature des maïieres qu’on brüle ou qu’on expose à l’action du feu, il ya des suies qui renferment des substances particulières, La suie de toutes les cheminées des fonderies métalliques , renferme toutes sortes de métaux, même de Por et de l'argent , qui, malgré leur fixité, sont entrainés avec les matie- xes volatiles. Dans les cheminées où l’on brüte beaucoup de matières animales , comme en Egypte, la suie contient une prodigieuse quantité de sel am- moniac. La suie ordinaire de nos chemi- nées sert aux teinturiers à faire une: couieur brune. Les peintres en tirent aussi la couleur connue sous le nom de bistre , qui est employée dans les dessins des plus grands maitres, UIF ,s, m. du latin barb. sue- bum , corruption de seburm. (Hist. nat.) Espèce de graisse dure , et qui est fournie p r les seuls quadrupèdes ruminans. (Marine) On appelle surf, un mélange dans lequel le suif entre pour la plus grande partie , et dont on enduit la carene ou partie submergée du vaisseau. Cet enduit se nomme plus proprement corroie. SUINT , s. m. du latin sudare, dont on a fait succidunr, succi- dinum. ( ist, nat. ) Espèce d'huile dont S UL la laine des moutons est imprégnée naturellement, et qui la rend grasse. SUJET , s. m. du lat. subjeclus , soumis , qui est dans la dépendance: cause, raison, la matière sur laquelle on compose, on travaille; Pobjet d’une scène. ( Liliérat.) Sujet se dit de la ma- tiére sur laquelle on écrit, sur la- quelle on parle, Le sujet d'un livre ; un sujel de comédie; sujel stérile. (Anal) Sujet se dit aussi de lob- jet d’un art ou d’une science, Le corps humain est le sujet de la mé- decine et de la chirurgie; et c’est ainsique les anatomistes appellent sujet, un corps qu’ils disséquent , et sur lequel ils font des leçons. (Musique) Sujet est, en termes de composition , la partie principale du dessin, l’idée qui sert de fonde- ment à toutes les autres, ( Jardin.) Sujet se dit encore d’un arbre ou siuvageon, sur lequel on ap- plique une grefle ou une branche d’uu autre arbre que l’on veut multi- lier, SULFATE , s. m. du latin sul- phur, soufre. ( Chimie ) Sels formés par la com- binaison de l’acide sulfurique avec différentes bases. Sa terminaison en ale , indique qu’il appartient à un acide complétement saturé d’oxi- gène , et dont la terminaison est en ique. SULFITE, s. m. même origine que SULFATE. ( Chimie ) Sel formé par la com- binaison de l'acide sulfureux avec différentes bases. Sa terminaison en ile, indique qu’il appartient à un acide foible, et non saturé d’oxigène, et dont la terminaison est en eux. SULFURE , s. m. mème origine que SULFATE. (Chimie) Combinaison du sou- fre en nature, et non porté à l’état d'acide , avec une base métallique , saline ou terreuse. Cette dénomina- tion remplace, dans la nouvelle no- menclature, le fore de soufre , Vhe- par, le baume de soufre, etc. SULFUREUX , adj. même ori- gine que SULFATE. (Chimie) Acide sulfureux ; C’est un acide formé par la combinaison du soufre. Sa terminaison en eux , 392 SU P indique le premier état des acides, celui où ils tiennent le moins d’oxi- gene possible pour être acides, SULFURIQUE , adj, même ori- gine que les précédens. ( Chimie) Acide sulfurique ; c’est un acide formé par la combinai- son rapide et complète du soufre. Sa terminaison en ique , indique le se- cond état des acides , celui où ils sont complétement saturés d’oxigene. SULTAN , mot arabe. syriaque et chaldéen , qui signifie puissance , do- mination, (ist, d'Orient) Ce mot désigne Pempereur des Turcs, 7, SOLDAN, SOUDAN. On donne aussi le titre de sultan au fils du kan dela Tartarie-Crimée. Sullan-chérif; c'est le titre du rince qui gouverne la Mecque. Sullane ; Cest la maitresse du grand-seigneur. Sullane favorile ; c’est celle des femmes du sérail que le sultan ho- nore de ses faveurs. S'ultane régnante; Cest la pre- mière de toutes qui donne un enfant mâle au grand-seigneur. Sultane validé ; c’est la mère de l’empereur régnant. SULTANNIN , s. m. de SUL- TAN. ( Monnoie) Monnoiïe de Turquie, valant 200 aspres , et ayant cours en Egypte , au Caire, à Alexandrie. SUPERATION, s. f. du lat. su- perare, surpasser. © (Astron.) Différence entre les mouvemens de deux planètes qu’on appeloit aussi autrefois ELONGA- TION. 7. ce mot. SUPERBE , ad), du latin super- bus, orgueilleux., ( Physiol. ) Épithète que Pon donne à un des muscles droits de l'œil. On le nome aussi le rele- veur. SUPERE , adj. du latin superus, d’en haut: qui est en haut. (Botan.) Ovaire supère; cest celui qui est libre au fond de la fleur , ou distinct de toutes ses autres parties. Fleur supère ; Cest celle dont l'ovaire infère porte les autres par- Lies. #SU P SUPERFETATION, s.f. du lat. super; en sus, et de fæto, conce- voir: l’action de concevoir de nou- veau. (Anat.)_ On entend par ce mot la conception d’un nouveau fœtus, après qu’un autre est déja concu, de manière que deux œufs fécondés prennent racine dans la matrice. Les physiologistes ent disputé long-tems sur cette matiere. SUPERFICIE , s. f. du latin su- perficies , longueur et largeur. ( Géométrie) Superficie est la mème chose que SURFACE. 7. ce mot. SUPERPATIENT , du latin su- per paliens, qui soufre, qui sup- porte au delà. ( Arithmél. géom.) On dit que deux nombres ou deux lignes sont superpalientes , lorsqu'une des deux contient l’autre un certain nombre de fois avec un reste , et que ce reste est une de ses aliquotes. SUPERPOSITION, s. f. du latin super, sur, dessus , et de pono, po- silum , mettre : l’action de poser sur. (Géom.) C’est, en géométrie , une maniere de démontrer, qui con- siste à appliquer une figure sur une autre. SUPERPURGATION , s. f. du lat. super, sur, au dessus, et de uIZ0 , purger. ë CHA, ) Purgation immodérée ou excessive, qui est l’effet ordinaire des remèdes colliquatifs, corrosifs et irri- fans. 9 SUPERSEDER, du latin super sedeo, littéralement s’asseoir dessus. (Pratique) Surseoir, différer pour un tems. On supersède aux poursui- tes, à l’exécution d’un jugement. Surseoir est plus usité. SUPINATEUR, s. m. du latin supino , renverser en arrière. (Ænat.) On donne ce nom à deux muscles, dont action est de renver- -ser en dessus la paume de la main. SUPPLEER , v. a. et n. du latin suppleo , pour super impleo , par- faire, fournir de nouveau, mettre à la place de ce qui manque. (Æconom. polit. ) Suppléant ; c’est celui qui est nommé pour rem- placer ua fonctionnaire public, en { SUP 393 cas d'absence , de mort ou de démus- sion, L SUPPLEMENT , s. m. mème ori- gine que SUPPLEER : ce qu’on donne pour suppléer. (Liltérat.) Supplément d'un au- leur; cest ce qu’on a ajouté à un livre, pour suppléer à ce qui man- quoit. ( Gramm.) Supplément se dit aussi de ce qu’on ajoute à un ou plu- sieurs mots, pour rendre le sens com- plet. À la saint Martin, pour à la Jjéte de la saint Mariin. ( Géom.) Supplément d'un arc ; c’est le nombre de degrés qui man- quent à un arc pour faire le demi- cereleentier, ou 180 degrés. Ainsi, le supplément d’un arc ou angle de 30 degrés, est de 150 degrés. #. COMPLEMENT. SUPPORT , s. m. du latin sup- porlo, pour sub porto, porter, tenir par dessous, soutenir: ce qui soutient quelque chose, sur quoi elle pose. (Physique) On appelle support, en termes d'électricité, tout corps pere à en soutenir un autre, que ’on veut électriser par communica- tion. Ces corps sont le verre, la soie, le crin, le soufre, la résine, la poix, la cire d’Espagne, la cire d’abeil- les, etc. /. GATEAU, CONDUC- TEUR , ISOLER. SUPPOSITION , s. £. du lat. sup- pono , pour sub pono, mettre des- sous. » ( Didact.) Proposition que l’on suppose comme vraie ou COMME pos- sible , afin d’en tirer ensuite quelque induction. (Pratique ) Production ou alléga- tion d’une pièce fausse, La supposi- tion d'un contrat, 11 supposition d'un Lestament. On dit dans le mê- me sens supposilion d'un enfant, supposition de part, V.SUPPRES- SION , PART. (Musique) IVotes par supposi- tion. On appelle ainsi des notes étrangères à l’harmonie , et que l’on compte pour rien; cela arrive lors- que plusieurs notes montent ou des- cendent diatoniquement dans une partie, sur une même nofe d’une autre partie; alors ces notes diatoni- ques ne sauroient toutes faire harmo- nie, ni entrer dans le meme accord ; 304 SUP ce sont ces notes qu’on appelle notes par supposuion. Accords par supposilion; ce sont ceux où la basse-continue ajoute ou suppose un nouveau son au dessous de la basse fondamentale ; ce qui fait que de tels accords excèdent toujours Pétendue de lPoctave, SUPPOSITOIRE , s. m. même origine que SUPPOSITION. (Héd. ) Soite de préparation mé- dicinale, solide, faite en pyramide arrondie , longue et grosse comme le petit doigt, qu’on introduit dans le fondement , pour faire aller à la selle et tenir lieu de lavement. SUPPRESSION, s. f. du lat. sup- primo, suppressum , pour sub pre- mo , cacher dessous, supprimer: ac- tion de supprimer. (Pratique) Suppression d'un contrat; c’est Vaction par laquelle on céle frauduleusement un contrat, (Méëd.) Suppression s'entend, en médecine , du défaut d'évacuation de quelque humeur excrémentitielle, gui devroit sortir et être chasste hors du corps. Ce terme se dit des ordinai- res des femmes, qui ne coulent pas, ou qui cessent de couler. On distin- gue la suppression desrègles de leur rélention : la premitre se dit des rè- gles qui coulant actuellement , vien- uent à s’arrèter tout-à-coup ; et l’au- tre , des regles qui ne paroissent point, et qui devroient cependant paraitre. Suppression emploie aussi en parlant de Purine, et on distingue de même la suppression de la rétention; la premiére ayant lieu quand un vice de l'organe , ou quelque corps étran- ger, empèche l’urine de se séparer de la niasse du sang , et l’autre , lorsque V’arine filtrée par les reins, s’arrète dans la vessie. SUPPURATIF , VE, adj. du lat. suppuro ; fait de sub, sous, et de pus, puris, pus: jeter du pus. (/Héd.) Epithète que l’on donne aux médicamens qui, étantappliqués sur le corps vivant , changent en pus les humeurs arrêtées. SUPPUTATION , s. f. du latin suppulo , fait de sub , sous, cà et Là, et de pulo , couper, retrancher : lit- téralement Paction de couper, tail- ler, retrancher cà el la, SUR (Arithmél. ) C’est action de compter, calculer, ou d’examiner par voied’arithmétique, en addition nant, soustrayant, multipliant , cu divisant certaines sommes ou nom- bres, ; SUPREMATIE , s. f. Corruption de l’anglois supremacy, fait du lat. supremus , le plus haut : la première autorité. (Hist. d'Anglel. )Ce mot signife en général le premier degré de puis sance et d'autorité; maisil sert parti- culiérement à désigner le droit que les rois d'Angleterre, et meme les reines qui le sont de leur chef, se sont attribué, d’être chefs de la religion anglicane, On appelle serment de supréma- lie, ou test, le serment par lequel les anglicans reconnoissent leur roi pour chef de l’église. La suprématie fut établie par Henri VIII , en 1534. SURALE , s. f. et adj. du latin sura , los postérieur de la janibe, (Anal.) La surale, ou la veine surale ; artère surale , le nerf su- ral. V. TIBIAL POST ERIEUR. SURANNE , EE , adj. du lat. su- per ,au dessus , au delà , et d’annus, année: qui a plus d’un an de date. ( Pratique) {s’est dit d’abord de certains actes publics qui n’avoient d’effet que pour une année, et qu’on étoit obligé de faire renouveler , lorsque l’année étoit expirée, pour leur rendre leur force et leur vali- dité. Il se dit maintenant de tout acte public , lorsque l’année , au delà de laquelle ils ne peuvent avoir d'effet ,. est expirée. Ce terme vient de ce qu’autrefois, chez les Romains, tou- teslescommissionsétoientannuelles, (Langage) Dans le langage ordi- naire , il se dit des personnes et des choses qu’on regarde comme vieilles. SURARBITRE , s. m. du latin super, au dessus, et d’arbiler, ar- bitre : arbitre supérieur. (Pratique ) T'ierce personne dont on convient, pour juger à amiable un différend , quaud les deux arbitres. qu’on a nommés, sont partagés. SURBAISSE, EE, adj. du latin suprä, au delà, et de Pital. basso, bas. (Archit, ) I se dit d’une voûte, SUR d’une arcade qui s’abaisse par le mi- lieu, et qui n’est pasen plein ceintre. SURCILLIER, ou SOURCIE- LIER , du latin super ciliaris, aa dessus des sourcils. (Anat.) Le premier des seize trous externes de la tête. SURCOMPOSE , adj. du latin suprà, sur , au delà , et decompono, composer. (Grammaire) H se dit des tems des verbes, dans la conjugaison des- quels on redouble l’auxiliaire avoir. J'aurois eu fait, vous auriez eu dit , sont des tems surcomposés. ( Botan. ) I se dit de ce qui est composé ou divisé plus de deux fois. ( Chimie) Surcomposé s'emploie substantivement, en chimie, pour désigner un corps qui résulte de la combinaison des corps que l’on ap- pelle composés. SURCOSTAUX , adj. du lat, su- rà costales. (Anat. ) NH se dit des muscles pla- cés sur les parties postérieures des côtes. SURCULEUX , SE , adj. du lat. surculus , branche. ( Bolan.) Il se dit de ce qui est arni de nouvelles branches. SURDENT, s. f, du latin suprä, au dessus, et de dens , dent. (Anal, ) C’est une dent qui vient hors de rang , et entre deux autres dents. ; SURDITE,, s. f. du lat. surditas, fait de surdus , sourd. ( Méd.) Perte ou diminution con- sidérable du sens de Poute. Il y a des sourds de naissance, et d’autres qui le deviennent par accident. Les pre- miers sont muets , les autres Le de- viennent ordinairement. #7, à l’art, MUET , l'art de faire parler tes muets. (Joaillerie) Surdilé, en termes de joaillerie , est un défaut qui se trouve dans quelques pierreries, quand elles sont obscures ou mal nettes , quand elles ont quelques pailles ou glaces qui diminuent de leur prix. SURENCHÈRE,, s. f, augmenta- tif d'ENCHERE. F,ce mot, SUREROGATION , s, f. du lafia super, sur, au dessus, et deroso , donuer , distrihuer ; largesss exces- SUR 305 sive, ce qu’on fait de bien au delà de ce qu'on est obligé de faire , ou au de!à de ce qu’on a promis. SURFACE , s. f. du larin super, et de facies : superficie, extérieur, le dehors d’un corps. ( Gécm.) Surface , en géométrie . est une grandeur qui n’a que deux dimensions, longueur et largeur, sans aucune épaisseur. Dans les corps, la surfaceest tout ce qui se présente #l’œil. Onconsidere la surface comme la limite ou la par- tie extérieure d’un solide, Quand on parle simpiement d’une surface,sins avoir égard au corps ou an solide au- quel elle appartient, on l'appelle or- dinsirement figure. Surface rectiligne ; celle qui est comprise entre des lignes droites. Surface curviligne ; celle qui est comprise entre des lignes courbes. Surface plane ; voy. PLAN. SURGEON, s. m. du lat. surculus, fait de surgo, s'élever. ( Botan. ) Jeune branche qui part du bas dela tige, #7 BOURGEON, SCION, REJETON. SURNAGER , v. n. du lat. super, sur, et de nalare, nager : nager dessus, ( Hydrostatique Action par la- quelle un corps se soutient sur un li- quide. Un corps qui pèse moins qu’un volumeégal au sien de la liqueur dans laquelle il est plongé, surnagec en partie; maisils’y enfonce jusqu’à ce qu’il ait déplacé un volume de cette liqueur aussi pesant que lui. SURPATIENT ; voy. SUPER- PATIENT. L SURPEAU ; voy. EPIDERME. SURPLOMB , s. m. pour hors d'aplomb. (Archit.) Défaut de ce qui n’est pas aplomb, SURPOSE , EE, adj. du latin su- per, sur, et de pono , mettre : mis, placé dessus. ( Bolan.) Graines surposées ; ce sont des graines posées l’une sur Pau- tre . en série longitudinale, SURPRISE , s. f. du latin super, sur, et de prehendere , prendre : l'ac- tion de prendre inopinément, (Art milit.) On prend une place par surprise , quand, pour s’en ren- 396 SUS dre maître, on se sert du pétard, de V’escalade , des embûches, de Pin- troduction par quelque trou du rem- pat, dégoût ou de riviere , ou par le moyen des fossés glacés , on par une intelligence secrete, ou enfin par quelque stratagème que ce soit, qui n’ablige pas aux longueurs et aux autres formalités accoutumées des sièges. SURSEANCE, s. f. du lat. super, sur, dessus , et de sedeo, s'asseoir : litféralement l’action de s’asseoir des- sus, de surseoir, ( Pratique, commerce ) Délai , suspension , tems pendant lequel une affaire est sursise ; grâce, terme qu’on accorde à ceux qui sont obligés de payer quelque dette. SURSIS, participe de surseoir, els. m. même origine que SU R- SEANCE. (Pratique ) Délai. Ordonner un sursis, obtenir un sursis. SURSOLIDE , s. m. du latin su- per solidum. ( Arithmétique ) La cinquième puissance d’un nombre, ou la qua- trième multiplication d’un nombre considéré comme racine, (Géométrie ) Problème sursoli- de ; c’est celui qui ne peut être résolu que par des courbes plus élevées que les sections coniques, SUSCEPTION, s. f. du lat. sus- cipio, susceplum , s’attirer, prendre sur soi : action par laquelle ôn recoit. F. INTUS-SUSCEPTION. SUSCRIPTION , s. f. du lat. su- per, sur, et de scribo, scriplum , écrire : l’action d'écrire sur. (Pratique) Titre, adresse, ce qui est écrit au dessus d’un acte, d’une lettre , etc. SUSPENSION, s. f. dulatin sus- pendo , pour super pendo , attacher en haut : suspendre. (Mécan.) Le point de suspen- sion d’une balance est le point où la balance est arrétée et suspendue, Les points de suspension des poids de la balance sont les points où sont atta- chés ces poids. ( Rhélor.) La Suspension est une figure de rhétorique propre aux pas- sions , à réveiller l'attention des au- diteurs. Elle se fait lorsqu'on com- S'U S mence un discours de telle sorte que l'auditeur ne sait pas ce que va dire celui qui Re et que Pattente de quelque chose de grand le rend at- tentif, ( Musique) On dit, en musique, qu'il y a suspension dans tout ac- cord sur la base duquel on soutient un ou plusieurs sons de l'accord pré- cédent , avant que de passer à ceux qui lui appartiennent, Il y a des sus- pensions qui se chiffrent et entrent dans Pharmonie ; d’autres suspen- sions ne sont que de goût. (Æcon. polit. ) Suspension se dit aussi de l’action d’interdire un fonc- tionnaire public de ses fonctions. SUSPENSOIRE, s. m. méme ori- gine que SUSPENSION. (Anal. ) I se dit de plusieurs li- gamens. Le ligament suspensoire du Joie ; le ligament suspensoire de la verge; le ligament suspensoire de la vessie. (Chirurgie) Suspensoire est aussi le nom d’une espèce de bandage dont on se sert pour soutenir le scrotum, dans les descentes et les autres ma- ladies de cette partie, SUTURAL , LE, adj. du latin sulura, couture. { Botan. ) Qui naît ou dépend d’une suture ; les graines ou les placenta , de certains fruits sont suturales. Le style des légamineuses, de quelques renonculées, etc. est sulural, SUTURE , s. f, du lat. sulura. (Anal. ) Articulation particulière aux os de la tête, dans laquelle les pièces sont engrénées de manière que les dents , par lesquelles elles se tien nent , représentent à l’extérieur une grosse couture. ( Chirurgie ) Suture , en termes de chirurgie , est la réunion qui se fait des lèvres d’une plaie en les cousant. On distingue deux espèces de su- dure : La suture sanglante, celle qui se fait avec une aiguille. Suture sèche où suture fausse , celle qui se fait en appliquant sur la plaie des emplâtresadhésiis. ( Botun. ) Suture, en botanique, est uue impression longitudinale : plus où mois warquée, indiquant SYL comme la soudure ou la commissure de deux parties. SVELTE, adj. de l'italien svelte, délié, ( Peinture ) Svelle, dans toute l'étendue que lui donnent lesartistes, répond aux mots élégant , délicat, léger. Le svelle s'applique plutôt à l’en- semble, qu'à de moindres parties, On ne dit pas des bras, des Jambes svelles;maison dit une taille svelte, en pariant de celle d’une nymphe ou de celle d’un jeune homme, SYBERITE , sf. de Siberie, nom de pays, etdu grec afos(lilhos), ierre : picrre de Sibérie. (Hinéral.) Nom donné par quel- ques naturalistes au schorl rouge de Sibérie, SYCOMANTIE, s. f. du grec cüxoy ( sukon ), figuier , et de uav- Tiia ( manteia), divination. (Divinalion ) Svrte de divination en usage chez les arciens par le moyen de feuilles de figuier sur les queiles on écrivoit les questions dont on vouloit avoir la solution. SYCOPHANTE , s. m. du grec cuxog4vrns ( sukophantés ), formé de cÿ:ov ( sukon), figuier, et de @zivw ( phatr16 ), dénoncer ; litté- ralement, dénonciateur de figuiers. ( Hist. anc. ) On appelait syco- phantes, chez les Athéniens , les dénonciateurs de ceux qui transpor- tuient des figuiers hors de l’Attique ; et la raison de cette dénomination, venoit de ce que le territoire d’Athè- nes, sec et aride, ne produisant guère que des olives et des figues , une lot défendoit Pexportation des figuiers, et autorisoit la dénoncia- tion de ceux qui Penfreignoient ; mais comme souvent ces sortes de dénonciations étoient de pures ca- lomnies, le mot de sycophante , devint bientôt synonyme de calom- niateur ; et, depuis, on a continué d’appeler de ce: nom les délateurs , les faiseurs de faux rapports, sur-tout dans les maisons des princes. SYLLABE , s. f. du grec suaa2C sullabé) , dérivé de rarau£ave sullambanë ), comprendre; parce que la syllabe est comprise dans une seule émission de voix. ( Gramm. ) Son simple ou com- SOY'E 307 posé, prononcé avec toutes ses arti- culalions, par une seule émission de voix. De Sy/labe on a fait syllabaire , pour désiwner un petit livre élémen- taire, où les Ddbes sont rangées par ordre , pour apprendre à lire ; et sy Üabique pour ce qui à rapport aux syllabes ; sy lluber, pour assembler des lettres , sy Ilabiser, pour ranger pe syllabes ; syllabisation poux ‘action de former, de prononcer des syllabes. SYLLEPSE , s. f. du grec ca- amie (sullépsis), prise, acception. (Gramm.) La syllepse est une figure de srarumaire , par laquelle le discours répond plutot à notre pen- sée qu'aux règles grarnmaticales. 1 est six heures . au lieu de dire, 11 est lu sixième heure , est une syl- lepse. ( Diction) D ya syliepse quand le même mot est pris au propre et au figuré dans la meme phrase, Qu:nd le berger Coridon, dans une éslogue de Virgile, dit que sa Galathée et pour lui plus douce que le thim du mont Ida; ce mot douce est pris en même temsau propre et au figuré : au propre par rapport au thym ,et au figuré, par rapport à Pimpression que la bergere fait sur lui. SYLLOGISME , s. m. da grec runnoyieuos (sullosismos) , raison- nement, dérivé de sùv, avec, et de Ayo, dire. ‘ { Logique ) Le syllogisme est un raisonnement composé de trois prope- sitions-dépendantes l'une de lautre : la première gontient la seconde; la seconde fait voir qu’elle est contenue dans la première, et toutes les deux démontrent mutuellement qu’elles contiennent la troisième. SYLPHE , IDE, s. du grec 7195 (silphé), nom d’une espèce d’in- secte qui ne vieiliissoit jamais. (Cabale) Nom que les cabalistes dounent aux prétendus génies élé- mentaires de l’air. SYLVANE,, s. f. de Transylvanie, nom de pays. Minéral, ) C’est le nom que WV einer et les minéralogistes alle- mands donnent au nouveau métal, que nous appelons TELLURE. (7. ce mot.) VVerner la nommé atpai 3,3 S YWM parce que c’eslen Transylvanie qu’on l’a découvert, SYLVATIQUE , adj. du latin sylva ou silva , forêt. ( Botan.) H se dit des plantes qui croissent dans les forêts. SYLVESTRE, adj. du lat. syl- vestris, lait de sylva, forèt : “de bois , sauvage. ( Botan. ) I se dit en général, des plantes qui viennent sans culture ; mais il est paticulièrement employé par opposition à quelque plante ana- logue cultivée, SYMBOLE, s. m. du gr. p£orov ( sumbolon ), dérivé de supCarre (sumballo ), comparer , conférer : signe , marque, caractère, image ou feure , qui sert à désigner , à repré- senter quelque chose. ( Relig. cathol.') En termes de religion catholique, or appelle sym- boles ou symboles sacrés, les signes extérieurs des sacremens, Symbole se dit aussi du formu- aire qui contient les principaux ar- ticlés de la foi. Lestrois symboles de la foi sont le 53 mbole des apôtres, le symbole de Nicée, et le symbole attribué à saint Athanase, (Anliquit.) Chez les anciens peu- ples, le sy mbole éloit une espèce d’emblème oureprésentalion dequel- que chose morale , par les images ou propriétés des choses naturelles. Le Lion étoit le symbole de la valeur ; la boule , de l'inconstance ; le péli- can, de Paniour paternel. Chez les Égyptiens , les s) -mboles étoient fort estimés et couvroient le plupart ces mysières de morale. Les lettres ces Chinois sont des symboles signi- ficatifs. Symbole a produit symbolique, pour exprimer ce qui se t de syrn- bole , et symboliser , pour aver du rapport, de la confcrmité. Les alchimistes disent dans ce sens , que les planètes sy mbolisent avec Les métaux. SYMBOLOGIE , s. f. du grec edporoy (sumbolon) , symbole, et de 16yoc ( logos ), discours, traité, ( IMéd.) Partie ce la pathologie qui traite des signes «1 des sympto- mes des maladies, SYMETRIE , s. {. du grec oœuu- psrpia ( summelria), ra; port , pro- SYM portion ou régularité des parties né cessaires pour former un beau touf ; dérivé de cùy (sun) , avec , ensemble, et de wérpoy (métron ), mesure : mesure commune, proportion d’éga- lité ou de ressemblance. (Archit, ) Symétrie est en ar- chriecture, la disposition régulière de toutes les parties d’un bâtiment ; le parfait rapport qu'ont entr’elles les parties correspondantes , comme les deux ailes d’un bâtiment. SYMPATRIE , s. f. du grec cuu- méôe;x ( sumpalhéia ), convenance daffections et d’inclinations , com- posé de oùv (sun), avec,et de æ4los ( pathos), affection , passion : tor- respondance des qualités que les anciens imaginoient entre certains Corps. (Physiol. ) Syÿmpathie s'entend parmi les physiologistes, du consen- tement, de la convenance, de la rela- tion , du rapport d’une partie avec une autfe. La sympathie qui se trouve entre certaines parties du corps humain , déperd de la com- munication quelles ont ensemble par le moyen des artères, des veines, des vaisseaux .lymphatiques , des tuyaux secrétoires et excrétoires, dés nerfs, des membranes, des muscles, des tendons ou d’autres parties qui! leur sent communes. C’est par quel- ques-unes de ces voies , qu'une ma- ladie arrive à une partie du corps per le vice d’une autre qui lui a communiqué la cause ; ce qu’on appelle par sympathie ou par con- sentement. (Peinture) Lespeintres emploient le mot sympathie pour désigner l'amitié, l’accord des couleurs en- telles. Il y a des couleurs dont le voisinage est dur, et d’autres qui s’approchent doucement , qui sem- blent se complaire à s’avoisimer. Li y a des couleurs qui sont natu- rellement antipathiques; telles sont deux couleurs qui, belles par elies- mêmes, et capables de s’avoisiner avec douceur, ne produisent, par leux mélange, qu’une troisieme couleur désagréable. ( Méd. empyrique) Poudre de sympathie ; c'est une poudre pré- parée que l’on applique sur le sang sorti une blessuré, ct quelon! pré- thiitiotstts SY M tend qui agit sur la personne blessée, quoiqu’elle soit éloignée. SYMPATHIQUE , adj. deSYM- PATHIE. ( . ce mot), qui a dela sympathie, ( Méd. ) On donne cette épithète aux maladies qui ont deux causes, uneéloignée ou primitive, etunepro- chaine, et qui tirent par conséquent leur cause primitive d’une autre partie que de celle qui est aflligée. Il est opposé à IDIOPATHIQUE ( Foy. ce mot.) Ilse dit aussi des causes mêmes des maladies, ( Lechnol.) Encre sympathi- que. Voy. ENCRE. SYMPETALIQUE , adj. du grec ed ( sur ), qui marque réunion, et de aæiranoy ( pétalon ) , feuille , pé- tale ; comme qui diroit réunion de pétales. F ( Botan. ) Il se dit des étamines qui réunissent les pétales, de ma- nicre à donner à une corolle vérita- blement polypétalée, l'apparence de monopétaléité ; la plupart des mal- vacées. quelques guyanacées, etc. ont des étamines sympélaliques. SYMPiHISE ou SYMPHYSE, s. f. du grec séuçquas ( sumphusis }, lait de oùr ( sun), avec, et de 65w (phuo), naitre : adhérence, union. (Anal. ) Union ou liaison natu- relie des os. ‘Toutes les pièces qui composent le squelette sont naturel- lement liées ou unies ensemble ; c’est cette union ou liaison que les anciens ont nommée syimphise. ( Chirurgie ) Symphise se dit encore, en termes de chirurgie , de la réunion des passages naturels , tels que l'anus, le vagin, les na- rines, etc, SYMPHONIE, s.f, du grec ouu- œuviz ( sumphonia ) , fait de où (sun), aver , et de qwrà (phoné), son, Voix. ( Musique ) Ce mot signifie dans la musique ancienne, cette union des sons qui forme un concert, fl paroit démontré que les Grecs ne connoissolent pas l’harmonie dans le sens qu’on donne aujourd'hui à ce mot. Ainsi leur symphonie ne for- moit pas des accords, mais elle ré- suitoit du concour: de plusieurs voix ou de plusieurs instrumens , ou S'Y M 299 d'instrumens mélés aux voix, chan- tant ou jouant la même partie ; cela se faisoit de deux manivres : ou fout concertoit à l’unisson , et alors la symphonie s'appeioit plus particu- lerement homophonie ; ou la moi- tié des concertans étoit à loctave, ou à la double octave de l’autre, et cela se nommoit antiphonte. Aujourd’hui le mot symphonie s'applique à toute musique instru- mentale , tant des pieces qui ne sont destinées que pour les instrumens , comme les sonates et les concerto, que de celles où les instramens se trouvent melés avec les voix , com- me dans nos opéra, et dans plu- sieurs autres sortes de musique, SYMPTOMATIQUE , adj. du grec cÜpaoToux ( Ssumploma Je symptomes; qui tient du symptôme. ( Hédec. ) On appelle maladies symptomaliques, celles qui dépen- dent du vice de quelqu’autre partie que celles où elles se manitestent , et dont elles ne sont que le sy mp- Lome : telle est linflammation de la conjonction à la suite des plaies du cerveau; car elle vient de la lésion de la dure-mère. Evacuations symplomatiques $ ce sont celles qui ne se font pas par la coction des humeurs , comme les critiques, mais par leur irritation , ou par la foiblesse des parties, sans terminer les maladies : telles sont les sueurs et les diarrhées qui viennent dans le commencement des mala- dies, SYMPTOMATOLOGIE , s. f, du grec suaæroux ( sumploma ), symptôme , et de n6yos ( logos ps discours , traité. j ( /Héd. ) Partie de la médecine qui traite des symptomes des mala- diss, < SYMPTOME , s. m. du grec chuæroux ( sumploma ), fait de oùv ( sun ), avec, et de æier : {pip- Lo ), tomber, arriver : ce qui tombe, ce qui arrive avec quelqu’autre chose. ( Méd.) Symptome signifie en général , tout ce qui arrive contre pature dans l'animal , la maladie , la cause morbifique , et touies ies suites: dans un sens plus strict , il ne s’eutend que des suites des ma- ladies et de leurs causes , à l’exciu : 400 SYN sion des maladies et des causes mê- nes, SYMPTOSE , s. f, du grec cûuæ- rwié ( sumplôsis ) , fait de oùy ( sun), avéc, et de œiære( piplo ), tomber ensemble, ( Méd. ) On appelle ainsi lalFais- sement et la contraction des vais- seaux , comme il en arrive après des évacuations. Il est opposé à DION- COSE, Foy. ce mot, SYNAGELASTIQUE , adj. du grec oùv (sun), avec , et d’éysr2êe ( agélazo ), assembler : qui se ras- seinble en troupeau. ( lethiologie ) Epithëte qu’on donne aux poissons qui nageut en bandes. SYNAGOGUE, s. f, du grec œuva- yoyù ( sunagogé), fait de cv (sun ), avec , ensemble , et d’äyx (ag0 ), conduire , presser : congrégalion , assemblée, ( Religion juive ) L'assemblée des fideles sous l’ancienne loi, et aussi le lieu destiné chez les Juifs au culte public. Quelques-uns croient que Pusage des synugogues n’est pas fort ancien parmi les J uifs, etquece ne fut qu’a- près le retour de la captivité de Ba- bylone qu’on crut que ie service de Dieu n’étoit pas tellement attaché au temple de Jérusalem , qu'il ne püt être célébré aïlleurs, D’autres disent qu’il y avoit des sy agogues , mème du tems de David. Quoi qu’il ensoit, les Juifs en érigoient par- tout. On en comptoit 480 dans la seule ville de Jérusalem. SYNALEPHE , s. m. du grec guvansipo ( sunaleiph6 ) ; joindre ensemble, confondre. ( Gramm. ) Elision d’une voyelle devant une autre, ou réunion de deux mots en un seul dans la pro- nonciation. SYNALLAGMATIQUE . adj. du grec ouvanræymatimos ( sunailag- matikos }, fait de av (sun ),avec, et d'anrx4TT (allatio) , changer , changer avec, échanger : qui con- cerne les échanges. ( Pralique ) Ël se dit d’un contrat qui contient des engagemens réci- proques entre les contractans ; et qui par conséquent est obligatoire de part et d'autre. SYN SYNANCIE ou SYNANCHIE ; 8. +. du grec oùy (suxm), avec, et d'äyxes (agchein ) | suffoquer, étrangier. (Chirurgie) Espèce de squinancie, dans laquelle les muscles internes du pharinx se trouvent enflammés. ë SYNANTHEÈRIQUE , adj. du grec rùv cu > Qui marque réunion , et d’évbnpos ( antheros ), anthère, à anthère : à anthères réunies. ( Bolan. ) X se dit des étamines dont les anthères sont réunies entre elles. SYNAPHE , 5. f. du grec cuvaon (sunaphé ) , liaison, connexion , adhérence. (Husique ) Conjonction de deux tétracordes, où , plus précisément , résonnance de quarte ou aiatessaron , qui se fait entre les cordes homo- logues de deux tétracordes conjoints. SYNARTHROSE , s. f. du grec où ( sun ) , avec , éusemble , et d’'xspov ( arthron ), æticulation : co-articulation, ( Anal, ) Esnèce d’articulation par laquelle les os sont arrétés en- semble , pour demeurer fermes dans leur situation , telle est celle des os du carpe et du métacarpe. : SYNATROÏSME , s. m. du grec cuy#préw ( sunartaô ), mettre en- semble, (héioriqne)Figure-de rhétorique qui consiste à faire un amas de plu- sieurs choses ou d'espèce d’une chose, au lieu de nommer la chose même. {Vihil ex ista lande centurio , nihil præfectus, nihilcohors, nilul tur- ma decerpil. SYNAULEE, sf. du grec cuvaurte (sunaulia), fait de oùdy (sun), avec, ensemble , et de d’aiai (aulé), ha- bitation : proprement co-habitation, et par extension conrert de flûte. ( Musique) Concert de plusieurs musiciens, qui, dans la mnsique an- cienne , jouvient et se répondoient alternativement sur des flûtes , sans aucun mélange de voix. SYNAXARION, s. m. du gréc ou- vafaproy ( sunazarion ), fait de cû- vais (sunazis ), recueil. ( Culie religieux } Les Grecs ap- pellent ainsi un recueil abrégé de la vie des saints, SYNAXE ST N SYNAXE, s. f, du grec zÜva fe (su- nazis ), assemblée, de ouyæyw, réunir. (Relig. catho.) C’étoit le nom de Vassemblée des premiers chrétiens , où l’on chantoit les psaumes, et où Jon faisoit les prières en commun. SYNCARPE, s. m. du grec cùv (sun), avec.ensemble, et de xæpæèc (karpos ), fruit, semence. ( Botan.”) Fruit composé de plu- sieurs petits fruits, comme soudés les uns aux autres, ef provenant d’une seule fleur polygynique. SYNCHISE, s. f. du grec sèy (sun), avec , et de y ÿw (chuo ), répandre: désordre, confusion. ( Gramm.) Transposition de mots qui trouble Parrangement d’une pé- riode. 5 SYNCHONDROSE,, s. f. du grec eùr(sun ), avec, et de y 51dpos (chou- dros ), cartilage. (Ænat, ) Union de deux os , faite par Pinterposition dun carlilage. C’est ainsi que les cotes sont attachées au sternum. SYNCHRONE, adj. du grec sy (sun) , avec, ensemble, et de ypôvos (chronos), tems : en mème tems. (Physique , mécanique) Ce mot est d'usage en mécanique et en phy- sique , pour marquer les mouvemens ou effets qui se font dans le même tems. Il ne faut pas confondre sy 7- chrone avec isochrone ; celui - ci marque des effets qui se font en tems égaux ,et celui-là , des effets qui se font non -seulement dans des ‘tems égaux, mais en même tems. SYNCRHONISME , s. m. même origine que SYNCHRONE, idertité du tems. ( Didact.) Le synchronisme est Videntité du tems, comme l’isocro- nisme en est l'égalité. On dit Le sy7- chronisme de deux personnes ; de deux choses, pour la co-existence de ces deux personnes, de ces deux cho- ses dans le même tems, Deläaondit synchroniste pour con- temporain , qui a vécu dans le même tems. : î SYNCOPE ,s. f. du grec sfx5œ70 ( sugkopto ), couper , retrancher. (“Hed.) Défaillance subite et ron- sidérable : abattement de toutes les forces et des fonctions animales et vitales. J'ome IL, SEEN 407 (Gramm. )Syncope est aussi une figure de grammaire, qui copsiste dans le retranchement dune lettre ou d’une syllabe au milieu d’un mot. (Husique)S yncope se dit en mu- sique du prolongement sur le tems fort d’une note commencée sur le tems foible, SYNCRESE,, s. f. du grec oufxpiye ( sughrino ), épaissir , caiiler , figer. ( Chimie ) Concrétion ou coagu- lation opérée par la réduction spon- tanée ou violente d’une substance li- quide en une solide, par le retranche- ment de l’humide. | SYNCRETISME , s. m. du grec où (sun), qui exprime réunion , et de ypnrs705 (krétismos), manière des Crétois : réunion à la manière des Crétois. ( Didact.) Quelque division qwil y eût dans le sein de la république de Crète, on se réunissoit toujours contre l’ennemi commun, ét cette vertu politique étoit si bien établie, qu’elle passa en proverbe dans toute la Grèce, et qu’on appela commu- nément syncrélisme toute espece de réunion , soit en matière de religion, soit en matière civile ou politique , des sectes, des opinions ou des par- tis les plus opposés et les plus con- tradictoires, [1 s'entend maintenant, en parlant de religion, de la conci- lation , du rapprochement de diver- ses sectes, de différentes commu- niops. SYNCRITIQUE, adj. même ori- ine que SYNCRESE. (ed.) Ep:thète que donnoient les médecins méthodiques aux remèdes qin étoient d’une nature coercitive et astringen'e, SYNDERESE, s. F. du grec cuy- Thpeme ( suntéresis ), ait de or (sun), ensembie, et de rnséw(léreo), observer: observation. (Religion) Remords de conscieu- ce , reproche secret que fait la cons- cience de queique crime qu'on à commis, et qui tourmente sans cesse. La conscience, a été appelée ae la soïte , parce qu'elle est comme une sentinelle qui observe tout, et qu’elle nous reproche le mal que neus cam- Ipettons. SYNDESMOGRAPHIE, s.f. du grec cérd'ecuos RER ), lien , ç SYN ligament, et de yp4pw ( graphô ), décrire, (-Anat.) Partie de l'anatomie qui a pour objet la description des liga- mens, SYNDESMOLOGIE , s. f, du grec gvdecuos (sundesmos), lien, liga- ment , et de xéyos ( logos), discours, traité. (Anat.) Partie de anatomie qui traite de l'usage des ligamens. k SYNDESMOSE, s. f, V,SYNNE- VROSE. SYNDESMATOMIE, s. f. du grec ctvd'ecuoc (sundesmos) , lien , liga- ment , et de réa (lemino ), couper, disséquer. (Anat.) Partie de Panatomie qui a pour objet la dissection des liga- mens. SYNDIC , s. m. du grec sùv(sun), avec, et de d'sun( diké ), cause, jus- üce, procès. ( Commerce) Les anciens appe- loient syndics ceux quitétoient élus pour prendre soin des affaires d’une même communauté, d’un corps dont ils étoient membres. SYNECDOQUE ou SYNECDO- CHE , s. f. du grec ouyexdoyà ( su- nekdoché ) , fait de cùv (sun), en- semble , et de déyouas(déchomai prendre, recevoir : compréhension , conception. (Diction ) On appelle ainsi une figure de diction qui fait concevoir à Pesprit plus ou moins que le mot dont on se sert ne signifie dans le sens propre. C’est une espèce de mé- tonymie , avec cette différence pour- tant que la métonymie prend simple- ment un mot pour un autre, au lieu que la synecdoque prend le moins pour le plus ou le plus pour le moins. SYNÈRESE, s.f. du grec y(sun), avec , et d’érpéw ( haireo ), prendre. ( Gramm. gr. ou lat.) Contrac- tion, réunion de deux syllabes en une seule dans un même mot. SYNEVROSE ou SYNNEVROSE, s. {. du grec av ( sun), avec, et de veüpoy ( neuron ), nerf : liaison par les nerfs. ( Anal.) Union de deux os, faite par linterposition d’un ligament : elle se trouve particulièrement dans toutes les articulations mobiles, et sert Ales affermir, 402 SYN SYNGENESIE, s. f. du grec dr (sun), avec , et de ysivoues ( géino- mai), naître: naître ensemble. {Botan.) Linnæus a ainsi appelé la dix-neuvieme classe de son sys- tème des végétaux, celle qui com- prend les plantes dont les anthères des étamines sont réunies en un tu- be, à travers lequel passe le pistil. Elle renferme les plantes que ‘f'our- nefort avoit appelées composées , parce que leurs fleurs sont réunies en plus ou moins grand nombre, dans un calice commun, SYNGRAPHE , s. m. du grec gèy (sun), ensemble, et de yp4çr (grapho ), écrire: écrire ensemble. (Jurisprud. anc.) Syngraphe étoit le nom qu’on donnoit autrefois à un acte souscrit de la main du dé- biteur et du créancier, et gardé par tous les deux. SYNODE , s. m. du grec cüvad oc (sunodos), fait de av(sun),avec, ensemble , et d’éfos ( hodos ), voie , chemin : assemblée publique où Pon se rend de tous cotés. ( Hist. ecclés.) C’est, en géné- ral, une assemblée de l’église. On a employé quelquefois le mot synode, pour désigner une assemblée géné- rale de'tous les évêques, et las- semblée des évêques d’une nation ou d’une province, Dansce cas , on dit mieux CONCILE. 7. ce mot. Synode se dit aujourd’hui d’une assemblée des curés et autres ec- clésiastiques d’un diocèse, convoqués par évêque , pour y faire quelques réglemens, quelques corrections , pour conserver la pureté des mœurs dans son diocèse. ( Relig. réf.) Les églises préten- dues rétormées , Péglise anglica- ne, etc., ont aussi leurs synodes , pour entretenir chez elles la réfor- me et la discipline. SYNODIQUE , adj. de SYNODE. F. ce mot. Hist. ecclés.) Qui est émané du synode. Lettres synodiques. Astron.) On donne aussi ce nom aux révolutions des planètes, consi- dérées relativement à leur conjonc- tion au soleil , que lon appeloit au- trefois synode ; de sorte que le tems qui s’écoule entre une conjonction ST Moyenne et la suivante, s'appelle ré- volution synodique. Mois synodique ; c’est la révolu- tion synodique de la lune , ou Pin- tervalle entre deux conjonctions suc- cessives de la lune au soleil. SYNONYME , s m. et adj. du grec auvévuuos (sunonumos), fait de aùv (sun), avec, et d’évoux (ono- 14) , nom, même nom : quia même non ou mème signification qu’un autre. ( Diclion) On appelle synony- mes , les mots qui se ressemblant par une idée commune, sont néan- moins distingués l’un de Pautre, par une idée accessoire et particulière à chacun d’eux , d'où nait, dans beau- coup d'occasions, une nécessité de choix pour les placer à propos, et parler avec justesse, La ressemblance que produit l’idée générale , fait les mots syonymes, et la différence qui vient de l’idée particulière qui accompagne la géné- rale, fait qu’ils ne le sont pasparfai- tement , et qu’on les distingue com- me les diverses nuances d’une mème couleur. SYNONYMIE, s, f. même origine que SYNONYME, #”, ce mot. (Rhét.) La synonymie est une figure de rhétorique, qui exprime la mème chose par des mots que l’on regarde comme synonymes, comme per exemple, abut, excessit , eva- sil, erupuk - (Hist. nat.) Synonymie est par- mi les naturalistes, l’art de rassem= bler les nomsdifférensque les miné- raux , les végétaux etles animaux, ont reçu des différens auteurs qui les ont décrits, et de les rapprocher de l'individu , de Pespèce , ou du genre auxquels ils appartiennent exclusi- vement, L'histoire naturelle ne peut faire de progrès qu’autant que Le divers objetsqu’elle embrasse, ont des noms particuliers , qui servent à les faire reconnoitre, Mais l’étude et l’obser- vation des productions immenses de la nature, n’ont pu être l’ouvrage d’ün seulhomme. De là les différens noms (donnés à une mème chose ou le mème nom donné à différentes choses ; de là ces nombreuses no- menclatures qui embrouillent les SYN 403 sciences naturelles ; de là la nécessité des synonymes. L'ouvrage le plus parfait qué l’on connoisse en ce genre , est le species plantarum de Linnæus , dans lequel Pauteur rapporte tous les noms , tou- tes les phrases des plus célèbres au teurs qui ont écrit sur la botanique. J ne faut pas confondre la nomen- clature avec la synony mie : la pre- mière a pour objet d’assigner à cha- que individu, à chaque espèce, à chaque genre , le nom qui lui est pro- pre; au lieu que Pautre est l’art de rapporter à un individu, etc. , tous les noms que lui ont donné ceux qui l’ont décrit. SYNOPTE,, s. m. 7. SINOPLE. SYNOPTIQUE , adj. du grec oùy (sun), ensemble, et d'évlouæs (op- tomaï) , voir : que l’on voit dans son ensemble, dans sa totalité. (Didact.) Tableaux synopti- ques ; ce sont des tableaux qui repré- sentent sous un seul point de vue, des classifications , des principes fon- damentaux , des résultats , des faits, etc., qui ont été décrits en dé- tail, dans le cours d’un ouvrage. SYNOQUE, adj. du grec CUVE Y de (sunéchés ), continu , formé de a (sun), ensemble, et d'y (écho), tenir, tenir ensemble, en- tretenir. (/Méd.) Epithète que l’on donne à une espèce de fièvre continue , qui persiste jusqu’à la fin , sans redou- blement, SYNOSTEOGRAPHIE, s. fém. du grec ùv (sun), avec, ensemble, dosior (ostéon), os, et de yp490 (grapho), décrire. (-Ænal.) Partie de lanatomie qui a pour objet la description des jointures, des articulations des os. SYNOSTEOLOGIE, s. f. du grec ouv (sun), avec, d’éséoy( os- téon ) , os, et de x6y0s (logos }, dis- cours, traité. (Anat.) Partie de lanatomie qui traite de l’usage des articulations des os. 4 SYNOSTEOTOMIE, s. fémin, du grec cv (sun), avec, ensemble, d’éséoy (ostéon), os, et de réuvw (temno), inciser, couper. (Anat.) Partie de l'anatomie qui a pour objet La dissection, ou la (CRE 404 S Y:N piéparation anatomique des articula- tions des 05, SYNOVIE, s. f, du grec cv (sun), avec, ensemble, et d'wsy (oo), œuf, ( Physiol. ) Terme créé par Para- celse, pour désigner une liqueur vis- queuse, mucilagineuse, semblable à un blanc d’œuf battu ; elle se trou- ve dans toutes les articulations mo- biles , où elle est renfermée par des capsules ligamenteuses qui l’empè- chent de s’écouler. Elle sert à hu- mecter et lubrifier les articulations entre lesquelles elle se répand. SYNTAXE, s. f. du grec oévraære (suniaxis), Formé de sy (sun), ensemble, et de rar ( {asso}, construire ,; arranger. ( Gramm.) La synlaze est cette partie de la grammanñe qui règle, d’après l'usage, la forme sous la- quelle un mot doit paroitre dans le discours, en conséquence des Hai- sons qu’il a avec d'autres mots. , Syntaxe signifie aussi les règles de la construction des mots et des phrases; il se dit encore du livre qui comprend ces règles. SYNTEXIS, s. f. du grec sv#n£re ( suntézis), colliquation , forméde où (sur), avec, ensemble, etde Thxw (léko), fondre, dissoudre, (/Héd.) Abattement de forces , épuisement : exténuation ou coili- quation des parties solides d’un corps. SYNTHESE , subst. fémin. du grec oùvherre (sunthesis), composi= tion , formé de où Fra ensemble, et de rilnus (tithémi) , placer, meltre, mettre ensemble : Part de mettre ensemble, (Didact.) On appelle synthèse, dans les sciences, la méthode par laquelle, en partant des premiers principes, des axiomes, des défini- tions, on‘parvienf, par un enchai- pement de propositions démontrées, à la connoissance des vérités les plus éloignées. Dans ce sens , la synthèse est opposée à l'analyse , qui com- mence par les propositions générales pour descendre aux premiers prinCi- pes. L'anal) se est la décomposition du tout; la syzuhèse est sa recom- po ition, # OV. ANALYSE. De synthese on à fait synthé- ligue, pour ce qui arapport à ia SY- SsS thèse , et synthétiquement, pour cœ qui est fait d’une manière syrthe- lique. ( Chimie) La synthèse , en chi- mie, est synonyme derecomposition . C’est un moyen qu’elle emploie pour connoitre l’action intime et récipro- que des corps de la nature, La synthèse sert de preuve à l’a- nalyse; c’est par elle qu’on parvient à réformer le corps soumis à cette dernière opération ,; en réunissant tous les principes qu’on avoit sé- parés. 4 ( Chirurgie) Les chirurgiens em- ploient le mot syathèse dansle sens de liaison , réunion, jonction. La synthèse est une des quatre opérations de la chirurgie ; c’est par elle qu’on réunit et remet les parties divisées ou déplacées contre Pordre naturel. On distingue la synthèse de continuité , et la synthèse de con- tiguité ; la première réunit ce qui a été divisé; la seconde remet dans sa situation naturelle ce qui a été dé- placé. De là, on appelle synthé- lisine l’ensemble des opérations de la synthèse, comme Pextension , la coaptation, la remise et le ban- dage d’une fracture, (Mathématiques) On dit ,en ma- thématiques, que l’on procède par sy thèse, quand on démontre le ré- sultat dun problème, de maniere à ne pas laisser apercevoir la chaine des propositions qui ont conduit à ce résultat ; et l'on dit que Pon procède par analyse, lorsque l’on développe 12 suite ou la liaison des proposi- tions qui ont conduit à la solution du problème, SYPHON, s. m. Voy. SIPHON. SYRINGOTOME ,s. m. du grec copyE (surigx ) ; tuyau, flûte, et par métaphore, une fistule, et de Téva (lemno ), couper, tailler. ( Chirurgie ) Nom d'un instru- ment de chirurgie , propre pour lPo- pération de la fistule ; syringolonue est le nom de l’opération mème, SYROP ,s. m. foy. SIROP. SYSSARCOSE, s. f. du grec cùv (sun), avec, et de 7xp£ (sanx), au génit. cæpxoc (sarkos), chair. ( Anat.) Union de deux os, faite par l’interposition des chairs : telle SYS esi la liaison de l’omoplaté avec les cotes, SYSTALTIQUE , adj. du grec austrnw (sustell) , resserrer , con- tracter, (Phisiol.) On donne cette épi- thète au mouvement du cœur, des artères, des nerfs, et de toutes les fibres nerveuses, qui par leur vertu élastique, se contractent, se resser- rent continuellement et alternative- ment, broient les liquident, et en accélèrent le mouvement progressif. SYSTEME, s. m. du grec csnux (susiémma), assemblage , formé de gr (sun) ensemble, et d'icus (histémi), placer. ( Didactique) Système signifie, en général, un arrangement de principes et de conclusions, un en- chainement, un tout de doctrine, dont toutes les parties sont liées en- semble, et suivent ou dépendent les unes des autres, (Astronomie) Syslème , en ter- mes d'astronomie, est la supposition d’un certain arrangement des diffé- reptes parties qui composent luni- vers, d’après lesquelles les astro- nomes expliquent tous les phénomè- nes ou apparences des corps célestes, I ya dass Pastronomie trois sys- ièmes principaux , sur lesquels les philosophes ont été partagés. Les anciens philosophes qui con- noissoient tres-peu les circonstances du mouvement des planètes, variè- tent beaucoup sur ce sujet. Pythagore et quelques-uns de ses disciples, sap- posbrent d’abord la terre immobile au ceñtre du monde. Dans la suite , plusieurs disciples de Pythagore sé- cartérent de ce sentiment, firent de la terre une planète, et placèrent le soleil immobile au centre du monde. Platon fit revivre le système de Pimmobilité de la terre ; plusieurs philosophes suivirent ce sentiment : c’est ce qui à donné lieu au système de Ptolémée. _ Ptolémée, qui écrivoit vers l’an 140 de J, C., à donné son nom à ce système, parce que son Æ/mageste est le seul Livre détaillé qui nous soit parvenu de lPancienme astronomie. Copernic, vers l’an 1350, com- mepca d’abord par admettre le mou- vement diurne de ja terre, ou son SYS 45 mouvement de rotation sur son axe , ce qui simplifia beaucoup le système. Ce mouvement une fois admis, il devenoit bien simple d’admettre un second mouvement de la " dans Vécliptique. Celui-ci explique avec la plus grande facilité , le phénomène des stations et des rétrogradations des planètes. Tycho-Brahé, regardant le té- moignage de quelques passages de VEcriture - Sainte comme un très- grand obstacle au systéme de Coper- nic, proposa , vers la fin du seizième siecle , de placer la terre immobile au centre du monde , et de faire tour- ner autour d'elle la lune , le soleilet les étoiles fixes; les cinq autres pla- nètes tournant autour du soleil, dans des orbites qui sont emportées avec lui dans sa révolution aufour de la terre. Mais comme ce système exige la même rapidité de mouvement que celui de Ptolémée , il n’est pas plus recevable, Aussi Longomontanus, astronome célèbre, qui vécut dix ans chez Tycho-Brahé, ne put se résou- dre à admettre en entier le système de Tycho ; il admit le mouvement diurne de la terre, ou son mouve- ment de wotation sur son axe, pour éviter de donner à toute la RE céleste, cette vitesse inconcevable du mouvement diurne. ; Quoiqu'il y ait moins de difficul- tés à proposer à Longomontanus, que contre T'ycho-Brahé, il est aujour- d’hui démontré que le mouvement annuel de la terre est aussi évident que son mouvement diurne. Ainsi, le système de Copernic , corrigé par Képler, demeure vrai dans tous ses points. (Analom.) Système, en° ana- tomie, signifie un assemblage des parties d’un tout; c’est ainsi qu’en parlant de tous les nerfs, on dit le système des nerfs, ou le système HLerveuT. ( Bibliogr.) Système bibliogra- phique ; on appelle ainsi l’ordre ob- servé dans une classification quel- conque d'ouvrages , soit imprimés , soit manuscrits, pour former une bibliothèque on un catalogue de li- vres. Jusqu’à ce moment, on ne con- noît aucun système bibliographi- que parfait, et peut-être est-il im- possible d'atteindre à cette perlection 406 sys" désirée; car ce système consiste à diviser et sous-diviser en diverses classes, tout ce qui fait l’objet de nos connoissances; et la difficulté à surmonter pour établir entre toutes ces Dies Pordre qui leur convient , est 10. de fixer le rang que les classes primitives doivent tenir entrelles ; 20, de rapporter à chacune d’elles la quantité immense de branches, de rameaux, et de feuilles qui lui ap- partiennent, Or, sera-t-on jamais d'accord sur les divisions et sur les sous-divisions. Les anciens ne nousont rien laissé sur l’ordre qu'ils observoient dans leurs bibliothèques. Le premier qui a écrit sur cettematièreest un nommé Florian Trefler, qui a donné une méthode de classer les livres impri- més à Augsbourg en 1560. Cette méthode est plus que médiocre, On fut un peu plus satisfait des ouvrages de Cardona , en 1587, et de Scholt, en 1608 , sur le mêémeobjet. En 1627 Naudé publia son Ævis pour dresser une bibliothèque. Louis Jacob de Saint-Charles pu- bliaun Zraité des plus belles bi- bliothèques publiques ct parlicu- lières. Ces deux derniers ouvrages Srent oublier les précédens. Un des systèmes les plus recommandables est celui où Pon expose Pordre et la disposition des livres du collége de Clermont, tenu par les jésuites à Paris, 1678. La collection entiere est séparée en quatre grandes parties : Théologie, philosophie, histoire, droit. Les Allemands ont beaucoup tra- vaillé sur la bibliographie ; et parmi les nombreux traités qu’ils onf pu- bliés, il s’en trouve de scriplis et bibliothecis ante-diluvianis. Mor- hoff , dans son Polyhistor, à parlé de la disposition des livres dans une bibliotheque. Leibnitz à aussi tra- vaillé sur ce sujet. Parmi les auteurs françois qui ont écrit sur cette matière , on distingue, outre Naudé et Louis Jacob , dont il a été parlé plus baut, Le Gallois, Baillet , Girard , Martin, Barrois et Debure, Formey , Bruzen de la Matillière , Ameilhon , Camus, Grégoire, etc. ( Musique) Ge mot a plusieurs acceptions en musique : dans son SYZ sens propre et technique, sys/ème signifie tout intervalle composé ou conçu comme composé d’autres in- tervalles plus petits , lesquels, consi- dérés comme les élémens dy sys- time , sappellent diastème. Système est encore, où une mé- thode de calcul pour déterminer les rapports des sons admis dans la musique , ou un ordre de signes éta- blis pour les exprimer. Système , enfin, est l'assemblage des règles de l’harmonie , tirées de quelques principes connus qui les rassemblent, quiforment leur haison, desquels elles découlent , et par les- queis on en rend raison. SYSTILE , s. m. du grec 7 (sun), avec, ensemble, et de sinos ( stulos), colonne. ( Archit. anc. ) Edifices où les. colonnes sont éloignées de deux de leurs diamétres. Dans cette ordon- nance elles sont moins serrées que dans le PYCNOSTYLE. Foy. ce mot. SYSTOLE , s. f. du grec uso ( suslolé ), contraction , fait de zuséraw ( sustello ) , contracter, resserrer. (Physiol.) Mouvement du cœur, des arteres, et de toutes les fibres nerveuses , qui se fait par contraction ou resserrement pour chasser en avant les liquides , les broyer , les atténuer ct faciliter les sécrétions : ce mou- vement est opposé à celui de diastole avec lequel il est alternatif, oy. DIASTOLE. SYZYGIE, s. f. du grec suvyix ( suzugia ), conjonction , formé de nv (sun), ensemble , et de £evyvüs ( zeugnuo ), joindre : joindre en- semble, ( Astron.) Ce terme sert à in- diquer la conjonction et Popposition d’une planète avec le soleil ; il s’'em- ploie sur-tout en parlant de la lune. Les éclipses n’arrivent que dans les syzygies. Quand la lune est dans les syzy- gies, les apsides sont rétrogrades ; les nœuds se meuvent plus vite contre l’ordre des signes , ensuite leur mou- vement se ralentit. Quand les nœuds arrivent dans la ligne des syzygies, l'inéliuaison de l'orbite est la plus petite, TAB Ces différentes inégalités ne sont pas égales à chaque syzygie , mais toutes un peu plus grandes dans la conjonction que dans lopposition. C’est à Newton que l’on doit l’ex- plication de toutes ces inégalités que les astronomes avoient observées , sans en pouvoir pénétrer la cause, Il a fait voir qu’elles étoient la suite de Paction du soleil. * T à si s. m. la vingtième lettre ; et seizime consonne de lalphabet françois. (ist. anc. ) Le T étoit chez les anciens une lettre numérale qui si- gnifioit 160 ; avec un trait dessus , dans cette forme T, elle signifioit 160,000. ( Monnoie) T est le caractère de Ja monnoie qui se fabrique à Nantes, ( Chirurgie ) T est le nom d’un bandage , ainsi appelé à cause de sa forme qui ressemble à celle de cette lettre ; il sert pour soutenir l'appareil de la taille de la fistule à Fanus, des plaies, des abcèes, et des ulcères aux fesses et au périné. (-Ært de la guerre ) T se dit d’un arrangement en forme de T , et d’une disposition de fourneaux ; chambres et logemens qui se font sous une pièce de fortification pour la faire sauter. (Musique) La lettre T s'écrit quelquefois dans les partitions pour désigner la partie de la taille, lors- que cette taille prend la place de la basse , et qu’elle est écrite sur la même portée; la basse gardant le {acet. Quelquefois dans les parties de symphonie le T signifie tout ou tutti, et est opposé à la lettre S ou au mot seul ou solo. TABAC, s. m. de Tabago, ou Tobago , Vune des petites Antilles. ( Bot.) Plante annuelle originaire de PAmérique, et qui, depuis deux siècles et demi, s’est répandue dans les quatre parties da monde où on la cultive, non pour les arts où pour servir d’aliment, mais comme une plante de fantaisie qui se mâche, se ame ,et se prend en poudre par le nez, À B 407 Tabac se dit indifféremment o4 de la plante même, ou de sa poudre, ou de ses feuilles entières ou séchées, C’est vers l’an 1560 que cette plante fut introduite en Europe. Elle y porta d’abord divers noms : On lPappela /Vicotiane, herbe du Grand-Prieur, herbe à la Reine, parce que M. /Vicot, ambassadeur de France à la cour de Portugal, Payant recue d’un marchand ila- mand, la présenta, à son arrivée À Lisbonne , au grand-prieur, etpuis, à son retour en France, à la reins Catherine de Médicis. Elle fut aussi appelée herbe de Suinte - Croix, herbe de Torra-Buona , des noms des cardinaux de Sainte-Croix et de Torna-Buona, qui, les premiers , la mirent en réputation dans l’ftalie, Aux [ndes occidentales, au Bésil, et dans la Floride, elle portoit le nom de pélun, qu’elle y conserve encore; mais les Espagnols lui don- nerent le nom de {obaccn, dont nous avons fait £abac, parce qu'ils la connurent premièrement à 7'4- bago , Vune des petites Antilles. C’est de cette mème ile de L'abus, que Sir Francis Drake Papporta en Angleterre, en 1585. Les Espagnols et les autres Euro- péens ayant fait usage du tabac, à Pimitation des [ndiens , le porterent bientot par-tout où s’étendoit leur commerce. Ainsi, cette plante, qui n’étoit qu'une simple production sau- vage d’une petite ile de PAmérique, se répandit en peu de tems dans un tres-grand nombre de climats diffé- rens. Les lieux les plus renommé: où elle croît, et où on la cultive au- jourd’hui, sont le Brésil, Borneo, la Virginie, le Maryland, le Mexi- que, l'Italie, Espagne, la Hol- lande , l’Angleterre, et quelques contrées de la France, telle que la ci-devant Bourgogne, la Frauche- Comté, l'Alsace, le Dauphiné ile Languedoc, le Béarn. ( Commerce) Les Indes orien- tales et l'Afrique cultivent le £abac pour leur usage; elles n’en vendent ni n’en achètent. ; Dans le Levant, Salonique est le grand marché du tabac ; la Syrie, ja Morée, PEgypte, y versent tout leur superflu. Les labucs de Dalmatie et da r 0 Croatie sont de très-bonne qualité , mais si forts, qu’on ne peut les pren- dre sans les tempérer par des tabacs plus doux. Les Labacs de Hongrie seroient assez bons, s’ils n’avoient générale- ment une odeur de fumée quien dé- goûte, 403 L’Ukraine, la Livonie, la Prusse, la Pomérauie ,! récoltent une assez grande quantité de £abäcs, mais il n'a ni saveur, ni consistance. Le tabac du Palatinat est médio- cre, mais il a la propriété de s’amal- gamer très-bien avec des tabacs de meilleure qualité, et d’en prendre le goût. La province d’'Utrecht, en Hol- lande , produit des tabacs d’une ex- cellente qualité, et qui ont.le rare avantage de communiquer leur par- Lam aux Labacs inférieurs. Dans l’origine, les iles du Nou- veau-Monde s’occuperent beaucoup de la culture du fabac ; mais le su- cre , le café et lindigo la firent bientot abandonner , excepté à Cu- ba, qui fournit de tabac en poudre les possessions espagnoles des deux hémisphtres. Son parfum est exquis, mais trop fort. Le tabac du Brésil seroit impre- nable, à raison de son àcreté, si on ne le tempéroit par une décoction de tabac et de gomme de Copal. Mais les meilleurs {abacs du globe croissent dans PAmérique septen- tionale, paiticulièrement dans la Virginieet le Maryland. Les Américains ont des lois pour la préparation de leur tabac, des officiers publics pour en faire lins- pection. Ce sont ces officiers qui en déterminent la qualité. Tout {æbac mal préparé , qui a été mouillé en chemin, ou qui a fermenté dans les boucauts ; est condamné au feu, et perdu pour le propriétaire. C’est par la stricte observation de ces lois que le tabac s’est perfectionné, et que le commerce qu’ils en font s’est étendu au point où on le voit. (Médecine) Le tabac a eu ses détracteurs et ses panégyristes. Amu- rat IV, empereur des Turcs, un czar, et un roi de Perse, en défen- dirent l'usage à leurs sujets, sous TAB" peine de Ja vie, ou d’avoir le nez coupe. Jacques Stuart, roi d'Angleterre, et Simon Pauili, ont fait un traité sur le mauvais usage du tabac. On trouve une bulle d’'Urbain VIIT, par laquelle il excommunie ceux qui prennent du tabac dans les églises, Le pére Labat dit que le tabac fut comme une pomme de discorde, qui alluima une guerre très-vive entre les savans, Cette plante est en général âcre, iritante ,et ceux qui commencent à le prendre en poudre, éternuenf , ont des nausées , quelquefois des ver- tiges ; une humeur ténue s'écoule de leurs narines ; mais Pusage constant ou immodéré de cette poudre dimi- nue la sensibilité de Podorat , af- foiblit la mémoire, dispose à lapo- plexie sanguine. Il est cependant utile d’en user modérément , et comme d’un remède, toutes les fois que la tête se trouve embarrassée d’une abondance d’humeurs séreuses ou pituiteuses, Les feutiles sèches mâchées ren- dent lo sécrétion de la salive plus abondante, et en déterminent lex- crétion : elles conviennent sous cette forme dans la paralysie pituiteuse , dans celle de la langue , dans Pim- puissance de parler ou la difficulté d’ouir, causées par des humeurs sé- reuses , dans l’enchifrenement, dans la surdité catarrhale , la douleur rhumatismale des dents, la goutte séreuse produite par la suppression d’un écoulement naturel ou habituel ; mais la mastication de ses feuilles, constante où habituelle fait rejeter une grande quantité de salive utite pour la digestion , rend la bouche sèche et fétide, et diminue la sensi- bilité des organes du goût. La fumi- gation des feuilles , reçie dans la bouche, a les mêmes avantages et les mèmes inconvéniens que la mas- tication. . . - L'usage intérieur du tabac purge toujours avec violeñce par haut et par bas; cependant manié par des mains adroites, il peut produire des guéfisons désespérées. | L'usage externe du tabac, pour la guérison des dartres, de la gale , des ulcères, est confirmé chaque jour par l’expérience, TAB L'huile distillée de tabac est un poison, même tres-violent. TABELLION, s. m. du latin £a- bula, table, dont on a fait tabularti. ( Pratique) C’étoit, avant la ré- volution , lenom d’un officier public créé pour recevoir des actes et con- trats, ou seulement pour en délivrer des expéditions sur les minutes qui lui étoient remises par le notaire qui avoit fait les actes. Anciennement les notaires n’é- toient que les clercs des tabellions, et écrivoient sous eux. Chez les Ro- mains ils s’assembloient tous dans la place publique; c’étoit meme une loi de ne pouvoir instrumenter qu’en public. Il y avoit dans cette place des bancs destinés pour eux. Les pauties s’adressvient à lun de ces bancs, le clerc où notaire mettoit par écrit les intentions des contractans, ou le projet d'acte, et c’étoit le ta- bellion qui lui donnoit la forme au- thentique ; ceci se pratiquoit égale- ment en France. Par la suite, les clercs se séparèrent de leurs maitres, et les notaires furent érigés en titre d'office. Leurs fonctions demeurèrent cependant long-tems séparées ; les notaires dressoient les minutes des actes, et les remettoient aux {abel- lions pour en délivrer les expédi- Lions aux parties; mais un édit de Eëén:11V du mois de maï 1597 réunit les fonctions des {abellioris à celles des notaires royaux. TABERNACLE , s. m. du latin labernaculum , tente, pavillon, di- mivutif de taberna, loge. (ist. des Juifs ) Lieu où repo- soit Parche d’alliance chez les Juifs, soit lorsqu'elle étoit sous des tentes, soit lorsqu'elle fut posée dans le temple. Féle des labernacles ; cette fête fut instituée par le peuple d’fsraël , après qu'il eut pris possession de la terre de Chanaae, en mémoire de ce qu’il avoit habité sous des tentes dans le désert. Elle commencoit le 15 septembre et duroit huit jours. Le dernier étoit le plus solennel : c’est de lui que parle St. Jérome , quand il dit que J, C. vint à la fête des labernacles , le dernier et le plus grand jour. . ( Culie cathol.) Tabernacle se , B 409 dit aussi d’un petit temple de bois doré ou de matiere précieuse qu'on met sur un autel, pour renfermer le S. Sacrement. TABÈS , s. m. Mot latin. ( ed. ) Ce mot emprunté da tn signifie rne maladie de con- somption , langueur qui desseche , phthisie, atrophie , étisie, ma- rasme. Îl signifie encore sanie, sang corrompu, où humeur claire et pu- tride qui coule des ulcères malins ou des parties mortifiées. De labes on à fait tabide, pour désigner celui qui est attaqué d’une maladie de consomption , ou une fièvre lente , accompagnée d’une grande maigreur , et {abifique pour exprimer ce qui cause la phthisie ; c’est-à-dire, ce qui fait mourir de langueur et de consomption ; ce qui consume, qui desseche , qui fait sé- cher, qui rend sec et languissant, qui fait fomber en langueur. TABLATURE, s. f. du jat. La- bula, table. ( Musique ) Ce mot signifioit au- trefois la totalité des signes de la musique. Aujourd’hui il sedit d’une certaine maniere de noter par lettres, qu’on emploie pour les instrumens à cordes qui se touchent avec les doigts. Comme les instrumens pour les- quels on employoit la £ablature sont la plupart hors d’usage , et que pour ceux dont on joue encore on trouve la note ordinaire plus ‘commode, la tablalire est presqu’entièrement abandonnée, ou ne sert qu'aux pre- mieres lecons des écoliers. TABLE , s. f. du lat, tabula, meuble de ménage propre à recevoir et à soutenir ce qu’on veut poser dessus, . La ( Econ. dom.) Table à man- ger; les Grecs se servoient autretois de tables de bois ordinaire, sans le moindre ornement ; mais quand le luxe asiatique eut altéré la simpli- cité de leurs mœurs , ils eurent des tables de cèdre, de citronnier , or- nées de bandes d’ébène ou de nacre de perles. Les Romains, perpétuels imita- teurs des Grecs , les surpassèrent bientot dans la maguificence des 470 ÆE À pe tables. Xs ne se contentoient pas dune seule table , ils en avoient communément deux : Pune pour le service de chair et de poisson , et Pautre pour le fruit ; elles étoient nues etsans nappes ; on les nettoyoit à chaque service avec une éponge, et les conviés se lavoient les mains, Dans la suite il y eut des nappes de toiles peintes avec des raies de pourpre , et quelquefois de drap d’or, Ce n’étoit point Pusage de fournir des serviettes aux convives ; chacun apportoit la sienne: cet usage sub- sista long-tems après le regne d’Au- guste. Les hommes étoient couchés sur des lits, à la manière des Asiatiques, et les femmes étoient placées et as- sises sur le bord des lits où étoient leurs maris; Cétoit aussi la place des enfans et des jeunes gens qui n’avoient point encore pris la robe virile, Ce ne fut que vers le tems des derniers empereurs que les dames romaines mangerent couchées à ta- ble , à Pexemple des hommes. ( Culte cathol. ) Sainte-table : comme l’eucharistie a été instituée sur le symbole d’un repas, on Pap- pelle la sainte-table | la table de l’agneau ; c’est dans ce sens qu’on dit : s'approcher de la sainte-table, pour recevoir Peucharistie, ( Blason ) ‘L'able d'allente ; on appelle ainsi des écus ou armes qui ne sont composés que du seul émail du champ ; sans être chargés d’au- cune pièce ; ni meuble. ( Hist. des Juifs ) T'ables de la loz ; ce sont les deux tables des com- mandemens gravés sur la pierre\ de la main de Dieu , donnés à Moïse sur la montagne , qu’il enferma de- puis dans l’arche. T'able des pains de proposition; c’étoit une grande table d’or, placée dans le temple de Jérusalem , sur la- quelle on mettoit les douze pains de proposition en face , six à droite. et six à gauche. Il falloit que cette ta- ble fut très-prérieuse , car elle. fut portée à Rome, lors de la prise de Jérusalem , et parut au triomphe de ‘Fitus, avec d’autres richesses du temple. rom. ) Les douze ( Jurisprud. 7 ; J EU PS Een AE iuules ou la loi des douze: tables. ; TA B on appeloit ainsi les premitres lois romaines , parce qu’elles étoient écrites avec un style , sur une table de bois fort mince, enduite de cire, ou gravées sur des tables de cuivre , et expostes dans le lieu le plus émi- nent de la place publique, Après l’expulsion des rois , les Romains n’ayant point de lois fixes et certaines, ni assez amples pour régler les affaires qui pouvoient nai- tre entre les particuliers , on résolut de choisir les lois les plus sages des Grecs. Ces lois furent rédigées sur dix tables par les décemvirs , aidés d’un certain Hermadorus, et confir- mées Pan 303 de Rome , par le sénat et par Passemblée du peuple, L'année suivante , on reconnut qu’il mar- quoit encore quelque chose à cette compilation , et on y suppléa par quelques lois faites par les rois de Rome , par des coutumes que Pusage avoit autorisées , et on les fit graver sur deux autres tables. C’étoit-là la loi des douze tables , s1 fameuses dans la jurisprudence romaine. (Jurisprud. fr.) Table de mar- bre ; il y avoit sous lancienrégine trois siéges différens , connus sous ie litre général de sitge de la table de marbre du palais, à Paris; savoir: la connétablie , Pamirautéet leseaux et forèts. Leur dénomination commune venoit de ce qu’autrefois ces juri- dictions tenoient leurs séances sur la table de marbre, qui étoit en la grande salle du palais, et qui fut dé- truite lors de l'incendie arrivé en 1618. Chevalerie ) Table ronde ; la table ronde r’étoit point le nom d’un ordre , mais bien d’un exercice: de chevalerie , une sorte de joûte ou combat singulier, ainsi nommé par- ce que ceux qui y avoient combattu, venoient , au retour , chez celui qui avoit proposé la joûte , où ils étoient assis à une table ronde , pour éviter les disputes de la préséance. On west pas d'accord sur Pancienneti de cet usage; mais 1l paroit qu'il date du sixième siècle. ( Anat, ) On donne le nom de able à la partie composée des os du crâne ; on la distingue en externe et interne ; celle-ci appelle aussi vi- trée , parce qu’elle est plus cassanta que Pautre. , EL AR ( Antiquités) T'able is'aque; v. ISIAQUE. ( Archit. ) Table se dit dun membresimple, ordinairement carré long , sans sculpture, sans mou- lure. T'able en saillie ; c’est celle qui est détachée du parement nu d’une muraille , d’un piédestal , etc. T'able fouillée ; c’est celle qui, au lieu d’etre en saillie , est au con- traire enfoncée ; elle est ordinaire- ment bordée d’une moulure. T'able d'attente ; c’est un bos- sage qu'on ménage dans une façade au dessus de la porte , des fenêtres , etc. , soit pour y tailler des têtes de sculpture , soit pour y mettre une inscription. ( Marine) Table de loch ; c’est un tableau servant à marquer les di- verses circonstances nécessaires à connoïitre , pour le calcul de la route du vaisseau , et principalement la direction de la route , et la quantité de chemin indiqué par le LOCH. F7, ce mot. (Astron. ) Tables astronomi- gues ; on appelle aisi les suites des nombres qui indiquent les situations et les mouvemens des astres, ou qui servent à les calculer. Les plus anciennes £ables dont on ait connaissance , sont contenues dans Palmageste de Ptolomée ; on y trouve des tables de sinus, des ta- bles du mouvement du soleil, de la lune et des cinq planètes. Alphonse , roi de Castille , fut le premier qui rectifia les tables astro- nomiques de Ptolomée, vers Pan 1252 ; les tables alphonsines ont été imprimées à Venise en 1492, et à Paris en 1545. Copernic , le premier restaurateur de Pastronomie , publia de nouvelles tables des mouvemens célestes, en 1543, fruit de 30 ans d’observations. Mais Tycho-Brahé surpassa infi- niment tous ceux qui lavoient pré- cédé, par lenombre prodigieux d’ob- servations qu’il fit dans son île d’'Huène , sur la fin du 16e. siècle, etil fournit la matière d’une nouvelle suite de tables plus parfaite que les anciennes. Képler , qui fit dans lastrouomie de si belles découvertes, par le se- T A B 4x4 cours des observations de Z’ycho, est aussi celui auquel nous ‘devons les fameuses {ables rudolphines , imprimées à Lintz, en 1627. La publication de ces tables fut une époque pour le renouvellement de Pastronomie , et elies donnèrent lieu à un grand nombre d’autres ta- bles publiées depuis, dans lesquelles on s’est eHorcé d’en rendre la forme plus commode. Il n’y a maintenant aucun article de Pastronomie qui ne renferme des tables plus ou moirs étendues. On les distingue en tables auxiliaires et en tables d'observations. Les premières servent dans les tables ces calculs, comme les tables de loga- rithmes , de parties proportionnel.es ; les tables de logarithmes de Caliet, publiées en 1783 , sont tres-com- modes. Pour les parties proportion- nelles, cn a ouvrage intitulé Sex- cenlenary table, Bernoulli, 1779; et un aufre ayant pour titre : Seza- gésimal table, Taylor, 1780. Les tables d'observations sont les plus importantes de toutes pour les astronomes : mais ce ne sont pas des tables proprement dites , ce sont plutot des recueils. Les plus consi- dérables sont ceux de Tycho-Brahé, Hévélius, Flamstead, Halley, Brad- ley , Maskelyne, Lemonnier , Dar- ujer, etc. { Bibliogr.) Table se dit aussi d’un index fait ordinairement par ordre alphabétique, pour trouver les matières ou les mots qui sont dans un livre. Table des matières ; La- ble des chapitres. TABLEAU , s. m. du lat. {abula, dont on a fait tabulellum , sous-en- tendu piclum. ( Peinture ) On donne ce nom à tout ouvrage de peinture qui peut se déplacer , à la différence des ou- vrages peints sur les voñtes et sur Les murs. H y a des tableaux peints sur bois, sur toile , sur cuivre | sur étain , etc. ( Husique ) Tableau se dit sou- vent en musique, pour désigner la reunion de plusieurs objets formant un tout par la musique imitative, Le tableau de cet air est bien des- siné; cel opéra est plein de lu- bleaux ednuirables. … # 412 TAB Ænlevement des tableaux ; voy. ENLEVEMENT, Restauration des lableaux ; voy. RESTAURATION. L'ableau votif; chez les Romains, ceux qui s’étoient sauvés du nau- frage, faisoient représenter leur aven- ture en un tableau qu'ils consa- croient dans le temple du dieu à qui ils croyoient devoir leur salut , ou ils le portoient pendu à leur cou , pour exciter la compassion du pu- blic. Les avocats employoient aussi ce moyen pour toucher les juges en exposant aux yeux la misère de leurs parties et la cruauté de leurs enne- mis. Enfin, ceux qui relevoient de quelque fâcheuse maladie ; consa- croient souvent un tableau au dieu à qui ils attribuoient leur guérison. (Lilléral. ) Tableaux synopli- ques ; ce sont destables, cartes ou feuilles, sur lesquelles sont digérées et réduites méthodiquement en rac- courci, et sous un seul point de vue, des matières dogmatiques , histori- ques , etc. 77 SYNOPTIQUE. ( Perspect.) T'ableau , en pers- pentes est une surface plane , que ’on suppose perpendiculaire à l'ho- vizon. On y représente Pobjet par le moyen des rayons visuels qui vien- nent de chacun des points de Pobjet à un œil, en passant à travers le £a- bleau qu'on imagine à une certaine distance entre l'œil et Pobjet. (Archit.) L'ableau se dit de la base d’une porte ou d’une fenêtre, du pied droit ou d’un jambage d'arcade sans fermeture. ( Marine ) On appelle tableau dans les vaisseaux de guerre françois, un corps plat de la partie supérieure de la coupe , au dessus du tendelet de la galerie, sur lequel on place des ornemens, des attributs, etc. , ayant rapport au nom du vaisseau. (Physique) Tableau magique ; c’est un tableau préparé de façon à pouvoir donner la commotion élec- trique. Francklin est l'inventeur de ces tableaux. Tableaux électriques ; ce sont des bandes de verre sur lesquelles sont collées de petites pièces de métal, raugées de manière à repré- senter des dessins qui paroissent racés par des points de lumière très- T AD vifs, Jorsqu’on se sért de ces /a- bleaux pour tirer des étincelles d'un corps électrisé, TABLETTES, s. f. du latin labuletiæ, diminutif de tabulæ. ( Diplomalique ) C’étoit le nom de la matière subjective de l'écriture chez lesanciens. Lestablettesétoient composées de petites planches en- duites de cire sux lesquelles on écri- voit, Ordinairement les bords des tablettes étoient relevés de tous les côtés, de manitre à laisser un es- pace creux dans le milieu pour y placer une cire préparée , laquelle élevant un peu la page , rendoit une face toute unie et de niveau avec les bords : on nommoit ces tablettes, ceralæ Labellæ. On écrivoit , ou, pour mieux dire, on gravoit sur cette cire préparée ce que l’on vouloit, et Von effacoit ce qu’on avoitécrif, soit en pressant avec la tête du style, quand la cire étoit encore molle , soit en la raclant quand elle étoit sèche. On appelle encore tableties', des feuilles d'ivoire, de parchemin , de papier préparé ,#iqui sont attachées ensemble, et qu'on porte ordinaire ment dans la poche pour écrire avec un crayon ou avec une aiguille dort ou dargent, les choses dont onveut e ressouvenir. (Pharmacie) Tablette est lenont dun électuaire solide, composé de. poudres, de condits, de confections, de pulpes où autres semblables, in- corporés dans du sucre cuit à la plume ou avec du mucilage de gom- me adragant et du sucre en poudre.! Cette composition se divise ensuite en petites tables carrées, rondes , en lozenge , etc. d’où lui vient som nom. On donne aussi ce nom à certai- nes autres compositions : éublcltes de chocolat, tablettes de bouil- lon. TACET, s. m. Mot latin qui signifie 4/ garde le silence. (Musique) Mot latin employé dans la musique pour indiquer le silence d’une partie. Quand dans le cours d’un morceau de musique , on veut marquer un silenee dun certain tems, on l’écrit avec un bâton ou des pauses ; mais quand quelque M :A1G partie doit garder le silence, un mor- ceau entier, on exprime cela par le mot tacel écrit dans cette partie , au dessus du nom de Pair ou des pre- mières notes du chant. TACBE, s.f. Vieux mot francois qu'on a prononcé £eiche et taiche , et qui se prenoit indifféremment en bonne comme en mauvaise part, c’est-à-dire , dans le sens de bonne ou de mauvaise qualité ; aujourd’hui souillure , marque naturelle, ( Méd. ) Marque, impression ou eforescence à la peau , qui change la couleur de Pépiderme ; il y a des taches ou etilorescences pestilen- tielles ; des Laches ou efflorescences hépatiques qui proviennent de la sérosité du sang, tendant à la coa- gulation des taches volantes, ou Œui disparoissent promptement , aux- quelles les enians sont sujets ; des taches originelles imprimées sur le fœtus par accident, par nature où par maladie; des taches aux yeux, comme la cataracte; des /aches blanches qui affectent la cornée. (Peinture ) On appelle taches en peinture des parties de couleur qui ne sont ;pas d'accord avec celles qui les avoisinent. (-Astron.) Tuches où macule , en astronomie, sont des endroits obs- curs qu’on remarque sur les surfaces luminèuses du soleil et de la lune , et même de quelques planètes ; en ce sens, Laches est opposé à facules, qui est le nonr qu’on donne aux par- ties les plus obscures. Les taches du soleil sont des en- droits obscurs, d’une figure irrégu- lière et changeante , qu’on observe sur la surface du soleil. Elles furent apercues en 1611 , peu après la décou- verte des lunettes, et observées en même tems par Galilée, Scheiner et Fabricius. Les astronomes ne sont pas d’ac- cord sur la nature de ces taches , et mème sur leur mouvement ; on sait seulement que ces Laches sont très- variables et pour le nombre et pour la grandeur, On en voit aussi fantot plus ; tantôt moins ; on en voit aussi changer de forme, croître, diminuer, se convertir en ombre, disparoitre totalement , et reparoitre quelquetois loug-tems après au mème endroit, TAC 413 On prétend que les {aches ne sont que des éminences d’une masse so lide , opaque, irrégulière, recouverte ordinairement par le fluide igné , et qui, par le flux et reflux de ce fluide, se montre quelquefois sur la surface du soleil, et fait voir quelques-unes de ses éminences, L Pour les taches de la lune , v. SE. LENOGRAPHIE. Les satellitesmémes ont destaches, à en juger par les variations qu’on apercoit dans leur lumière, sur-tout daus les satellites de Saturne , dont un disparoit totalement ; mais ces taches ne peuvent s’observer , et les satellites sont trop petits pour qu'on puisse y rien distinguer, non plus que dans Mercure et dans la planète d'Herschell. TACHE , adj. 7: TACHE. ( Botan. ) I se dit des parties des planètes marquées d’une ou plusieurs taches , dont on détermine le nom- bre, Ainsi, on dit unilaché, bita. ché, tritaghé , etc. TACEHETE, adj. de TACHE. ( Botun.) I se dit des parties des plantes marquées de taches, dont on ne détermine pas le nombre. TACEYGRAPHIE ,s. f. du grec ray ds (lachus), vite, et de yp200 ( gro écrire : l’art d’écrire vite. ( Diplomatique ) C’est l'art d’é- crire aussi vite que l’on parle, en employant certaines figures qui ont des significations particulieres. #7 STENOGRAPHIE. TACITE, adj. du lat, £aceo , se taire. ( Pratique ) Qui n’est point. for- mellement exprimé , mais qui est sous-entendu et qui peut se sous en- tendre. Condition tacile ; convention ta- cite, consentement facite. Réconduclion tacile; c’est la con- tinuation d’un baïl qui n’a point été renouvelé à son expiration, et en vertu duquel on ne laisse pas de jouir d’une ferme, d’une maison , etc. TDACT,, du latin Lactus ; fait de tanso , toucher. ( Physiol:) On appelle tact ou toucher, non ce sens universel dont il n’est presqu’aucune partie du corps qui soit parfaitement dépourvue ; mais ce sens particulier qui se fait 4T 4 THANG au bout des doigts. 7. TOUCHER. TACTICIEN , s. m. #, TACTI- QUE. TACTILE , adj. du lat. /aetilis, fait de Largo, toucher : qu’on peut toucher. 4 ( Physique ) Epithète que l’on donne à ce qui peut tomber sous le sens du toucher, Tout ce qui est ma- tière est Lac ile de sa nature ; cepen- dant il y a des parties du corps qui sont tellement déliées, qu’elles ne sont ni tactiles ni visibles pour nous, soit à cause de leur petitesse, soit à cause du défaut de délicatesse, de sensibilité dans nos organes, TACTIQUE, s. f. du grec r4srw (tasso ), dont le participeest raxros (taklos), ranger , mettre en ordre , et de éyn (lechné ), art : Part de ranger. (Art muilit.) La lactique est la science des ordres dans les différentes occasions de la guerre. La lactique générale est une com- binaison des premiers ogdres, pour en former de plus grands et de plus composés, suivant les genres de com- bats qu’on doit livrer et soutenir. La lactique n'est pas la même chose que l’évolution : la première est l’ordre et la disposition , et la se- conde est le mouvement qui conduit à l’ordre. La grande £actique est ab- solument nécessaire aux officiers gé- néraux , et fous les officiers et les sol- dats ne sont obligés que de savoir les évolutions. En vain un général aura formé des projets magnifiques, si le terrein lui manque, si dans les mouvemens gé- néraux les corps particuliers de son armée s’embarrassent, s'ils s’entre- choquent ou se séparent, si la lenteur de la manœuvre donne le tems à l'ennemi d’en faire une plusprompte, c’est à quoi un général doit pourvoir, et Cest ce qui s'appelle posséder la science de la Laclique. (Marine) T'actique navale; c’est la connoissance de l’exécution des différens ordres de marche ou de ba- taille, et des positions que peuvent prendre les vaiss-aux en corps d’ar- mée navale ou en escadre, manœu- vrant tous ensembhie où successive- ment, pour parvenir à la combinai- son ordonnée par ie commandant, J. ÉVOLUTION. JUAN TAFIA , s. m. Mot créole. On nomme aiusi à Saint-Domingue, et dans les autres îles françoises de PAmérique , l’eau de vie qu’on re- tire des écumes et des gros sirops du sucre de canne. Les Anglois don- nent à celte liqueur le nom de RUM ou RHUM. #, ce mot. TAIE, s. f. du lat. tega, fait de Lego , couvrir, ( Chirurgie ) On appelle taie une pellicule ou tache blanchâtre qui se forme sur la cornée transparente , qui s’obscurcit et fait qu’on voit les ob- jets comme au travers d’un nuage, J. ALBUGO et LEUCOMA. On donne encore le nom de /aie à plusieurs membranes qui sont dans le corps, comme au chorion , à Pam- niôs, qui sont les enveloppes du fœ- tus, etc. (Art vélérin. ) Taie est aussi un mal qui vient aux yeux des che- vaux , des bœufs , des brebis. TAILLE, s. f, du latin £alio ou lalea, division , coupure , fait de taliare , pour sundere , couper, di- viser : la coupe , la manière dont on coupe certaines choses. (Jardin.) Tale est Vart de dis- poser et de conduire les arbres frui- tiers pour en tirer plus d'utilité et d'agrément. Elle consiste dans la suppression sage et réfléchie de leurs rameaux superflus , et le raccourcis- sement de ceux quisont nécessaires, (Monnoie ) L'aille est employé dans les monnoies pour exprimer la quantité d’espèces que produit ou doit produire un marc d’or ou d’ar- gent. On dit que telle pièce &’or est à la tarlle de 30 au marc , pour faire connoitre qu’il en faut trente pour composer un marc. (Archit.) Taille se dit de la ma- nière dont on coupe les pierres dures pour un bâtiment; et on appelle pierres de laïlle , pierres propres à être taillées pour un bâtiment. (Lapidaire) Taille signifie , en termes de lapidaire, les diverses figu- res et facettes qu’ils donnent aux pierres précieuses en les sœant , én les limant, en les faisant passer sous Ja roue. ( Glyptique ) Taille douce ; voy. GRAVURE, ( Chirurgie) Taille est aussi le T AI mom qu’on donne à l’opération qu’on fait pour tirer la pierre de la vessie. Cette opération est une des plus anciennes de la chirurgie ; on voit, par le serment d'Hyppocrate , qu’on la pratiquoit de son tems: mais ôn ignore absolument la manière dont elle se faisoit. Aucun auteur n’en a >arlé depuis lui jusqu'à Celse, qui Pa décrite exactement. L’usige s’en perdit dans les siècles suivans ; et au commencement du 16e, siècle, il n'y avoit personne qui osÂt la prati- quer, du moins sur les grands sujets. C’est en France qu'on a d’abord essayé d'étendre ce secours sur tous les ages. Germain Collot, sous Louis XH, imagina une opération nouvelle , et la pratiqua sur un archer de Bagno- let, condamné à mort; le malade fut parfaitement rétabli en quinze jours et eut sa grâce. Cette opération, malgré de si heu- reux commencemens, est restée long- tems dans l’oubli, Jean Desromains rechercha la route qu’on pouvoit ou- vrir à la pierre , et enfin par ses tra- vaux, Part de la tirer dans tous les âges devint un art éclairé. Marianus Sanctus, son disciple , publia cette méthode en 1524. Elle a souffert en différens temset chez différentes na- tions des changemens notables , et principaleraent dans l’usage des ins- trumens. 7. LITHOTOMIE , LI- THOTOME. (Finances) Taillé se disoit avant la révolution , d’une certaine impo- sition de deniers qui se levoit sur le peuple, et dont quantité de privi- légiés étoient exempts; son nom veuoit d’un bâton fendu en deux parties, dont Pune restoit à celui qui recevoit la taille, et l’autre à celui qui la payoit : en rapprochant ces deux parties, on connoissoit les som- mes payées, au moyen des petites coupures qui s’y trouvoient, et qui s’appeloient tarlles. Les boulangers, les bouchers, et quelques autres mar- chands , conservent encore aujour- d'hui cet usage. (Musique ) Taille, ancienne- ment {eror, est la seconde des qua- tre parties de la musique , en comp- tant du grave à l’aigu. C’est la par- tie qui convient le mieux à la voix dacmme la plus commune ; ce qui T'AAAT: AT5 fait qu’on Pappelle aussi voix par excellence, La taille se divise quelquefois en deux autres parties, lune plus éie- vée qu’on appelle première ou haute taille, Vautre plus basse qu’on ap- pelle seconde ou basse Laille ; cette dernière est en quelque manière une partie mitoyenne ou commune entre la taille et la basse, et s’appelle aussi, à cause de cela, concordant. On n’emploie presque aucun rôle de taille dans les opéra francois; au contraire, les Italiens préfèrent dans les leurs, le £eror à la basse . comme une voix plus flexible, aussi sonore et beaucoup moins dure. TAILLIS , s. m. de TAILLE , propre à être taillé, coupé. (Econ. dom. ) On appelle ainsi une certaine étendue de terrein coù- vert de bois, que l’on coupe par le pied , ou de tems en tems, ou à des époques fixées au dessous de l’âge de quarante ans. Tout bois un peu considérable doit être divisé en certaines portions, et on n'en peut couper chaque an- née qu’une quantité; cest ce qu'on appelle mettre en coupe réglée. Lorsque l’on veut faire une futaie, on laisse croître le bois sans le cou- per, pendant trente ans, ou du moins vingt-sept ans, et jusqu'alors on Pap- pelle tarllis. Suivant l’ordonnance de 166 les bois taillis ne peuvent être cou- pés que de dix en dix ans au moins, avec réserve de seize baliveaux par arpent. TAIN, s. m. contraction d'É- TAIN, € Z'echnol.) Feuille ou lame d’é- tain fort mince, que l’on met der- rière des glaces, pour en faire des miroirs, TALC , s. m. de l’allemand Lalk, qui pourroit venir lui-même de l’a- rabe £elk ou tolk. ( Minéral.) Pierre magnésienne extrèmement onctueuse sous le doigt. Les fragmens du £ale passés avec frottement sur une étoffe, y laissent souvent des taches blanchîtres : les variétés du Lalc les plus pures ont le faculté de communiquer à la cire d'Espagne , l'électricité vitrée par de frottement. 416 TAL TALENT , 5. m. du gr, réxævrov (lalanton ), dont les Latins ont fait lalentum. ( onnoie ) Monnoie en usage chez les différens peuples de lanti- quité. be £alent étoit une monnoie de compte, à peu près comme. le lack de roupies dans l’{nde. Le tulent étoit d’or ou d’argent et de différente valeur, Le talent d'argent en poids chez les Hébreux , pesoit trois mille sicles. Le talent d’or hébraïque valoit seize Lalens d'argent, Le talentattique valoit cinquante mines attiques. Le talent de Vile d’'Egine valoit le double du talent attique. Le talent euboïque ou de Pile d’'Eubée, qu'on appelle aujourd’hui Négrepont , valoit plus de cinquante mines atfiques,. Le talent babylonien et celui de Perse, valoient soixante-dix mines attiques ; et celui de Syrie en valoit vingt-cinq. (Arts libéraux) Talent se dit figu- rément des dons de la nature, de la disposition et aptitude naturelle pour certaines choses ; et l’on appelle gens à Lalens , ceux qui professent les arts libéraux ou les arts qui demandent uù talent: N( Peinture ) On appelle particu- lièrement peintre à talent, le pein- tre qui réussit dans plusieurs genres, sans avoir dans aucun des succès émincns, TALION , s, m. du lafin talio, talionis, fait de talis, tel, pareil, semblable. ( Jurisprud, ) Punition pareille à l’offense. Cette loi tire son origine des lois des Eébreux ; elle fut preti- quée chez les Grecs, adoptée par les Romains dans le cas seulement où on ne pouvoit appaiser celui quise plai- gnoit, Les meilleurs jurisconsultes la re- gardent comme contraire au droit naturel; néanmoins, les Etats despo- tiques, comme le remarque Montes- quieu , lobservent risoureusement ; et elle est meme recue quelquefois , mais avec des tempéramens, dans les états modérés, TAL TALISMAN , s. m. Les éfymo- Jogistes ne sont pas d'accord sur Porigine de ce mot; mais on crvit généralement qu'il peut venir du grec Threcue (télesma)}; OÙ THAEÇUULY (télesman), conservation. ( Astrol. ) Certaines figures gra- vées , où taillées avec plusieurs ob- servations sur les caractereset sur les dispositions du ciel, et auxquelles on attribue des propriétés merveil- leuses, Les anciens avoient la plus haute confiance en la vertu des talismans. Suivant l’opinion commune , Milon de Crotone, ne devoit ses victoires qu’à ces sortes de pierres, Elien dit qu'en Egypte, les gens de guerre portoient des scarabées pour fortifier leur courage. A Rome, la bulle d’or que les généraux ou consuls portoient au cou dans la cé- rémonie du triomphe , renfermoit des tulismians. On pendoit de pa- reilles belles au cou des enfans pour les défendre des génies malfaisans et les garantir de tous dangers. Les Ara- bes répandirent les £alismans dans toute PEurope , après l'invasion des Maures en Espagne: on y croyoit en France , sous les rois de la première race. Il ny à guère plus de deux cents ans que, sous lenom de figures constellées , ils faisoient encore illusion à la plupart de ceux même, qui aurojient rougi d’etre confondus avec le peuple, et leur crédit se sou- tient toujours en Orient. TALMUD ou THALMUD , s. m. Mot hébreu qui signifie ce qui est enseigné ; quelques auteurs le tra- duisent par le mot doctrinale. A ( Bibliogr.) C’est ainsi que s’ap- pelle le livre qui est Le plus en con- sidération parmi les juifs. [renlerme tout ce qui regarde l’explication de leur loi. Le talrrud est composé de deux parties ; l’une est appelée la nuschna , où seconde.loi, qui com- prend le texte, et Pautre la gentare, ou complément , perection, qui renterme je commentaire du texte Les Juifs distinguent la lof , en lez écrite ; ce sont les livres de Moïse, et en loi non écrite ; test laglose et l'explication de ancienne loi par les anciens docteurs, Ainsi le tal- mix y AE mud contient la tradition des Juifs, leur police, leur doctrine et leurs cérémonies. Ce n’est qu'après la destruction de Jérusalem , que les Juifs mirent par écrit le talmud. Ouen compte deux : Pun compilé par le rabbin Johanan à Jérusalem , environ 300 ans après J. C. ; et Me L que les Juifs pré- tendent compilé par le rabbin Juda, surnommé le saint, n’a été terminé à Babylone qu’en l’an 506 de J, C. C’est ce dernier que les Juifs regar- dent comme le meilleur , et celui qu’ils estiment le plus. De t4lmud, on a fait {almudique ; pour ce qui appartient au {almud; et tulmu- iste , pour celui qui est attaché aux opinions du Lalmud. TALON ,s. m. du latin alus. (-Ænat.) Ba partie postérieure du ied, (Manége) T'alon se dit de l’épe- ron dont on arme les talons d’un ca- valier, On dit qu'un cheval entend les talons , connoit les talons , obéit aux £alons , pour dire qu’ilest sensi- ble à Péperon , qu’il y obéit , qu’il le craint. On dit encore, promener un : cheval dans la main et dans les 4a- lons, pour dire, le gouverner avec la bride et Péperon. ( l’énerie) Talon est le derrière du pied des animaux. La connois- sance du {alon donne celle de lâge de la bète. D ns le cerf, par exem- pile, plus le talon est rapproché des os ou des ergots, plus Panimal est vieux; tandis que dans les jeunes cerfs, il y a entre eux un espace de quatre doigts. (Archit.) Talon est aussi le nom d’une espèce d’astragale où de mou- lure concave par le bas, et convexe par le haut , qui fait l'effet contraire de la doucine. TALUS, ou TALUT , ou TA- LUD, s. m. Mot purement latin, qui signifie talon, ou tout ce qui va en pente comme le talon: (Archil.) On nomme ainsi l’in- clinaison sensible, ou la pente que l’on donne aux ouvrages ou aux de- hors des murailles, pour les faire te- nir plus ferme. (Jardin. ) Talus, en termes de jardinage, estune pente de terreinre- vêtue de gazon, qui sert à soutenir Z'ome IL, 4 TAM 417 une terrasse, les bords d’un boulin- grin. Le talus est plus roide que le glacis. TAMBOUR, s. m. de l'espagnol Lambor, qui vient de l'arabe altam- bor. (Art milil.) Instrument militaire qui sert particulièrement dans lin- fanterie , tant pour assembler les soldats que pour les faire marcher, combattre , et en d’autres occasions de service. Z'ambour se dit aussi du soldat destiné à battre la caisse, Le tambour, dont l'usage est au jourd’hui commun à presque toutes les nations de luniveis, est moins ancien que la trompette; les Grecs ne Pont point connu, et l’on ne voit pas non plus que les Romains s’en soient servi à la guerre, Quelques- uns croient qu'il vient originaire- ment des Sarrasins. Le £ambour n’a été connu en France que le 3 août 1347, sous Philippe de Valois, lors- qu'Edouard TTL entra dans Calais, après onze mois et quelques jours de siége. (Mcan.) Tambour est le nom d’une machine, composée de deux roues d’égale grandeur , et ayant mê- me arbre, couvertes par des lattes contiguës , clouées à leur circonfé- rence. Le tambour s'applique très- souvent à la grue : un ou plusieurs hommes, introduits dans l’intérieur, la font tourner, et monter le poids qu’on veut élever. ( Archit. ) Tambour est une avance de maçonnerie ou de menui- serie, dans un bâtiment où l’on veut faire une double porte, comme l’on voit aux églises. On appelle aussi {ambour, une assise de pierre ronde, selon son lit de carrière, ou une hauteur de mar- bre, dont plusieurs forment le fût d’une colonne, et sont plus bas qué son diamètre. On appelle encore tambour, chaque pierre pleine où percée , dont le noyau d’un escalier à vis est composé. (Architect. milit.) T'émbourest une traverse dont on se sert pour em pècher les communications des che- mins couverts aux redoutes et lunetz tes d’être enfilées. (Anat.) Membrane du tam- bour; c’est une pellicule mince , 4:8 T'AN étendue, qui fait partie de l'organe de l’ouïe ; on Pappelle autrement tympan de Voreille. V,TYMPAN. TAN, s. m. Vieux mot françois qui signifie Pécorce verte de la noix avec laquelle on tanne. Quelques- uns veulent que ce mot soitune con- traction du latin castaneus , couleur de châtaigne. (Botan.) On donne ce nom, dans les fabriques de cuir, à l’écorce de chène , ou l'écorce concassée dont on se sert pour préparer les peaux. TANGAGE, s. m. de {anguer, vieux mot françois qui signifie plon- ger , enfoncer dans l’eau. ( Marine ) Balancement où mou- vement alternatif qu'éprouve un vaisseau en mer, lorsque ses extré- mités de proue et de pouppe sont tour à tour élevées par Peflet des la mes ou vagues de la mer, et retom- bent tour à tour, lorsque les lames abandonnent ces extrémités du bâti- ment à l’action de leur propre pe- santeur , augmentée ou accélérée par la réaction de la partie opposée. Les mouvemens du langage sont fatigans, tant pour le corpset la Fiai- son de la charpente et pour la mâ- ture, que pour les hommes, TANGENTE , s. f. de {ango, toucher. ; (Géom.) C’est le nom d’une ligne droite qui touche la circonférence d’une courbe. Une langente ne peut rencontrer la circonférence du cercle qu’en un seul point; car, si elle la zencontroit en deux points, elle en- ireroit dans le cercle, et seroit alors une sécante, et non pas une Lan- gente. C’est par des lignes de cette es- pèce que s’en vont les corps qui circu- lent dans le moment où la force centripète cesse d'agir. On appelle aussi tangenle d’un arc ou d’un angle, la partie de la perpendiculaire à lextrémité du rayon , interceptée entre ce rayon et le rayon prolongé qui passe par lau- âre extrémité de Parc. TANNAGE , s. m. Mot nouveau dérivé de TAN, , ce mot. ( Technol.) La préparation des peaux et des cuirs, à laquelle on a slonné le nom de {annaze, n’estau- TAN tre chose que le moyen de les impré- gner, de les saturer avec le principe obtenu du tan, pour leur donner de la force et du nerf, tout en leur conservant assez de flexibilité pour Pusage habituel et pour les rendre indissolubles et incorruptibles dans Peau. Les opérations préliminaires du lannage sont le lavage, le déchar- nement et le débourrement, c’est-à- dire , que l’on doit commencer par priver la peau , de Pépiderme, des poils, de la lymphe, de la graisse et du sang; le reste de l'opération, ou le tannage proprement dit , consiste à former de la peau une matière du- rable , imputrescible et insoluble dans l’eau. Pour cet effet, on a eu recours à des réactifs, et les écorces des arbres , et plusieurs liqueurs styptiques ont été employées; mais l'expérience a démontré que l’écorce du chêne et d’autres plantes, con- tient un acide téuni à un principe jusqu’à présent inconnu , et qui a le pouvoir de changer une matière ani- male simple, en une substance vé- géto-animale. C’est l’emploi et l’ap- plication de ces principes qui font la base de l’art du tanneur. Pour qu'une peau soit suffisam- ment tannée , elle doit être péné- trée et combinée avec la quantité de {annin nécessaire à sa satura- tion ; or, qu’elle absorbe cette quan- tité en 30 jours ou en 18 mois, cela est absolument indifférent pour la qualité des cuirs, mais non pour la bourse des tanneurs , et ceux-ci commencent à s’apercevoir quelepro- cédé grossierqu’ils ont suivijusqu’ici, et le tems considérable qwil exige , tenoïent uniquement à l’ignorance des principes de lopération. L'objet du procédé nouveau est , 10, de déterminer par un moyen aussi sûr que simple , les substances qui contiennent le principe appelé Lannin ;:20, de Fextraire de ces subs- tances, de le séparer de tout autre principe qui pourroit empêcher ou contrarier son effet, et ensuite de donner à ce principe tannant le de- gré de force nécessaire à l’opération du tannage ; 30. de disposer les cuirs et les peaux , de manière à intro- duire complétement ce principe dans leur tissu ; 40, enfin, denles im- TL AE frègner et de les saturer avec ce même principe, dans un tems dix fois plus court que celui qu’on em- ploie ordinairement. Consultez le travail de MM. le Lièvre et Pelletier, sur les nouveaux moyens detannerles cuirs, proposés par M. Séguin. TANNEE , s. f. de TAN. ( Jardin.) On appelle ainsi le tan qui a servi à préparer les cuirs. La tannée placée d’un pied d’épais sur du fumier chaud , sert à faire croître des ananas et autres plantes curieu- ses , qui ne peuvent supporter la va- peur du fumier de cheval. TANTALE ,s.m. Nom d'homme. ( Minéral.) Nouveau métal qui se trouve dans le tantalite et lys- triotantale , ainsi nommé parce qu'il ne se combine point avec les acides , et que plongé au milieu d’eux , il ne peut s’en saturer. TAPAGE , s.m. de {aper, dans le sens de frapper, fait dé ape, qu’on croit être une onomatopée : désordre accompagné d’un grand bruit. _ ( Peinture ) Ce mot s’est intro- duit dans lidiome des peintres, pour caractériser les figures d’un ta- bleau auxquelles Partiste a affecté de donner un mouvement désor- donné , et qui feroient un grand /a- page, si elles pouvoient être ani- mées. Les batailles , les bacchanales sont des sujets à £apage. TAPER , v. a. même origine que TAPAGE: frapper , donner un coup. ( Peinture ) On appelle un tableau tapé celui qui est d’une exécution si facile et si prompte, qu’il semble que Partiste n’ait fait, pour le pro- duire, que Laper la toile de quel- ques coups de brosse. On dit d’un tableau qui fait son effet à une cer- taine distance , et qui, de près n’of- fre que des coups de pinceau donnés librement , qu’il nest que tapé. Les premieres esquisses ne sont ordinai- rement que {apées: Quand les coups de crayon et de pinceau, que le vul- gaire croiroit avoir été donnés pres- qéau hasard, dévoilent aux con- noisseurs la science de l'artiste, on dit que louvrage est savamment tapé. Quand lartiste indique beau- coup avec peu de travail, on dit TAR 419 que son ouvrage est spirituellement Lapé. | TAPISSERIE, s. f. du lat. tapes ou fapeliurm , dont on à fait Lapis. ( Technol. ) Ouvrage fait à Pai- guille sur du cannevas, avec de la laine , de la soie , de l'or , etc. L'histoire nous apprend que les Babyloniens ont excellé dans cette sorte d'ouvrage, Les {apis de Tur- quie et de Perse ont eu autrefois beaucoup de vogue en Europe. Dans le tems que les Sarrasins firent ane irruption en France , sous le règne de Charles-Martel , quelques-uns de leurs ouvriers s’y établirent , et y fabriquèrent des £apis à la manière de leur pays. Cette fabrique de Lapis facon du Levant, se perfectionna sous lerègne d'Henri 1. Les tapisseries peuvent se faire detoute espèce d’étofles (}. LICE }. Cette sorte d'ameublement a une o1igine très-ancienne, Attale, roi de Pergame , qui institua le peuple romain pour son héritier , avoit son palais meublé de fapisseries magni- fiques , brodées d’or. Les Grecs et les Romains en eurent aussi de très- riches. Cet art.s’est répandu peu à peu chez divers peuples ; mais les rançois sont ceux qui ont fait le plus de progrès par leurs établisse- mens des manufactures des gobelins, F. GOBELIN. TARDIGRADE , s. m. du latin tard'gradus ; fait de tardo , tarder, et de gradior, marcher : ce qui marche lentement. (Hist. nat.) Ordre de quadrupè- des dont la marche est extrèmement lente ; on les nomme communément paresseux. TAR , s. m. Mot emprunté de Vanglois, qui signifie goudron, ou poix liquide. ( Marine } Ce mot en usage dans les ports de la Manche , signifie ce qu’on appelle ailleurs goudron. Les Anglois se servent quelquefois de ce mot pour désigner un matelot ou un marin, lorsqu'ils veulent faire en- tendre qu’il a toute la simplicité et la rudesse de son état. TARE, s. f. de larabe (harah, qui siguifie rejeter, rebuter. ( Commerce ) Expression de coms d 2 420 T AR merce en usage dans k pesée des marchandises. L'are , dans l’origine , a signifié un défaut dans la marchandise , ce que Von avoit droit de rejeter , de rebu- ter: ce n’est que dans la suite qu'on Va appliqué à un déchet ou à une diminution sur la quantité. Sur une caisse , un tonneau, etc. de marchandises, il yatant de livres de Lare, à raison du poids de la caisse , tonneau , etc. qui dimi- nuent d'autant la quantité des mar- chandises qui y sont contenues, TARENTISME , s. m. du latin £arentismus , fait de tarentula , ta- rentule, uom d’une grosse espèce d’a- raisnée , ainsi appelée de Farente, ville d'Italie, dans la Pouille , où elle est plus commune. ( Méd. ) C’est le nom d’une ma- ladie vraie ou feinte , que l’on atitri- buoit à la piqüre de la arentule ; on est bien revenu aujourd’hui de Ja frayeur qu’inspiroit là morsure prétendue mortelle de la £aren- tule. Plusieurs auteurs , et particu- lièrement Baglivi, ont beaucoup écrit sur les morsures de la {aren- tule , et sur-tout de la {arentule uvée , qui occasionnoient selon eux, des maladies dont les symptomes ef frayans ne pouvoient se calmer que par le pouvoir merveilleux de la musique. Mais on sait aujourd’hui que ces maladies étoient simulées , et que la tarehtule n’a jamais été venimeuse ; aussi ne craint-on plus autant d’en être mordu. TARIF, s. m. Mot arabe , qui signifie connoissance, série, suite de choses, ( Commerce, finances ) Rôle qui marque le prix de certaines den- rées , ou les droits d’entrée , de sor- tie, de passage, etc. que chaque sorte de marchandise doit payer, Tarif des glaces ; c’est la table qui marque le prix des glaces pro- portionnellement à leur grandeur. TARSE , s. m. du grec Taposc (tarsos ), qui signifie une claie sur laquelle on fait sécher quelque chose. ( Anat. ) La partie du pied qui tient à la jambe immédiatement , laquelle s'étend depuis la malléole, jusqu'aux os qui forment le méta- tase. Elle est ainsi appelée parce TL AT que les huit os dont elle est coma posée forment une espèce de claie où de grillage. C’est pour la même raison qu'on a donné le nom de {arse à un carti- lage qui borde les paupières, et qui se trouve percé d’une infinité de pe- tits pores , dont les uns sont destinés pour le passage de la chassie , et les autres pour la sortie des poils qui sont implantés dans cette partie ; et qu'on nomme cils. TARTANE , s. f. de l'italien Lar- tana, que l’on croit venir du grec rapides (tarides ) , sorte de bâti- ment de mer. Marine) Bâtiment de charge de la Méditerranée , portant un seul mât à calcet , avec une voile latine semblable à celle des galcres. I y a des Larlanes qui font des navigations de long cours ; mais le plus grand nombre est employé au commerce de la Méditerranée. TARTRE , s. m. du latin barb. Larlarum , dont les Italiens ont fait tartaro , les Anglois tartar. ( Minéral. ) Substance saline qui s’aitache aux parois des tonneaux , sous la forme d’une croûte. fl y a du turtre blanc et du tartre rouge , suivant la couleur du vin; ils ne different lun de Pautre que par la matibre colorante , qui est étrangère au Laïtre. (Med. Pour lemployer en mé- decine, on le purifie par Pébullition dans Peau , la filtration et la cristal- lisation : on lui donne alors le nom de créme de tartre ou de cristaux de lartre ; c’est l’acidule tartareu.z des chimistes. TARTRITES, s. m. de TAR- TRE. 7. ce mot. ( Chimie ) Sels formés par la com- binaison de Pacide tartareux avec différentes bases. Leur terminaison en tte désigne les acides foibles et non saturés d’oxigène , terminés en eux. TATER ou TATONNER , v. a. du lat. {ractare , pour Langere, tou- cher , manier doucement, essayer, éprouver. ( Peinture ) Félibien s’est servi de ce mot pour désigner un astiste qui manque de science el de pratique, Æ AU di est incertain de ce qu'il doit mettre sur la toile, qui n’opère qu’à tâtons , comme s’il étoit dans les té- nébres. TATOUER, v. a. du mot indien Lalou. ( Hist. de l'Amer. ) Barioler le corps avec des couleurs imprégnées dans la peau. TAUPE, s. f. du lat. talpa. (Chirurgie ) Espèce d’athérôme qui se forme sous le tégument de la tete, C’est une tumeur molle, de fi- gure irrégulière, et qui contient un pus blanc etépais comme de la bouil- lie , et qui devient quelquefois si âcre, qu’il carie le crâne , et fait des sillons sous le cuir chevelu , comme l taupe en fait dans la terre, d’où vient le nom de cet abcès. TAUTOCHRONE , adj. du grec Taüro ( laulo), le mème , et de yp6- vos (chronos), tems : en même tems, en tems égaux. (Mécan. ) WU se dit des effets qui se font dans le mémetems, c’est-à- dire qui commencent et qui finissent en tems égaux. Les vibrations d’un pendule, lorsqu'elles wont pas beau- coup d’étendue, sont sensiblement laulochrones. Courbe ,tautochrone ; c’est une courbe dont la propriété est telle, que si on laisse tomber un corps pe- sant le long de la cavité de cettecour- be, il arrivera toujours dans le mème tems au point le plus bas, de quelque point qu’il commence à partir. De tautochrone on à fait tautochronis- me, pour désigner la propriété par la- quelle une courbe est {autochrone ; ainsi, on dit le {autochronisme des vibrations d’un pendule , le £aulo- chronisme de la cycloïde, TAUTOGRAMME , s. m. de grec Tadro (Laulo), le même , et de ypau- pe (gramma), lettre. ( Poésie) On appelle un poëme laulogranune , et des vers {auto- grammes , ceux dont tous les mots commencent par une même lettre. Un allemand a composé un poëme de pres de 1200 vers sur J.-C. cruci- fié, dont tous les mots commencent per un C. Il y aÿplusieurs de ceschels- d'œuvres de patience et de mauvais goût. Stullum est difficiles habere HUSaS, T'AIX 41 TAUTOLOGIE , s. f. du grec Tadro (lauto },le même , et de à 57e: (logos), discours. ( Gramm.) Vice du discours qui consiste à répéter deux fois la mème chose , ou à dire deux mots qui ent tout-à-fait la même signification. TAUTOLOGIQUE , adj. même origine que T AUTOLOGIE , qui ré- pète plusieurs fois la même chose, (Physique, acoustique) Echos tautologiques ; on appelle ainsi les échos qui répetent plusieurs fois le mème ton ,la même syllabe ou les mémes mots, TAUTOMETRIE , s. f. du grec rairs (laulo), le même, et de pérpov ( métron ), mesure: même mesure. ( Didact. ) Répétition exacte et servile des mêmes mesures, La {au Lométrie est l'excès de la symétrie, et dégénère en vice, en excluant la variété, TAUX, s. m. Corruption de taxe, taxer , du lat. taxare , dont on a fait Laxer et taux. ( Commerce ) Le prix étabh pour la vente des denrées. Le denier au- quel les intérèts de largent sont réglés. TAXE , s. f. même origine que TAUX. F. ce mot. ( Commerce , finances) Régle- ment fait par autorité publique, pour le prix des denrées ; imposition en deniers sur des personnes en certains cas ; la somme portée par le régle- ment d'imposition. Taxe d'entretien des routes; c'est uné imposition établie en Pan s, pour réparer et entretenir les grandes routes. ( Pratique) Liquidation qui se fait des dépens auxquels une partie ad- verse a été condamnée. ( Hist. d'Angleterre) Taxe ter- ritoriale ou land-laxr ; C’est une im- position établie en Angleterre, en 1692, sur les fonds territoriaux , on les revenus que les propriétaires en retirent. La axe sur les terres a été accor- dée par le parlement, pendant 135 années de suite, et chaque fois pour une année seulement ; mais elle fut rendue perpétuelle en 1798. TAXIDERMIE , s. fém, du grec 423 TAX rats (taxis), arrangement ; disposi- tion , fait de roc (Lasso), ranger, mettre en ordre , et de d'épux ( der- ma ), peau. (Hist. nat.) Terme nouvellement créé , pour exprimer l’art de prépa- rer , monter et conserver les ani- maux. Réaumur paroît être le premier qui ait publié quelques principes sur Part de garantir de la corruption les peaux des oiseaux. Ces moyens con- sistoient à les mettre dans l’esprit- de-vin , pour les conserver pendant le voyage et la traversée , et à les monter ensuite sur un-fil d’archal, Les plus gros animaux éfoient bour- rés avec de la paille, d’où est venu le mot empaillé, que les naturalistes modernes ont réformé pour y substi- tuer celui de monter. Schæffer qui vintapres, se contenta de couper les oiseaux en deux parties, après les avoir dépouillés, et de les remplir de plâtre. C’est cette méthode perfectionnée qu’on suit encore en Allemagne. Il parnt à Lyon, en 1758, un ou- vrage qui avoit pour titre: /Hémoire instructif sur la manière de ras- sembler el de préparer les diverses curiosilés d'histoire naturelle, dans lequel l’auteur pose quelques prin- cipes utiles à la taxidermie. En 1786, l'abbé Manesse publia un 7Yraité sur la manière d'empuiller et de conserver les animaux et les pelle- teries. Cet ouvrage contient des avis fort utiles, Les alkalis sont les moyens qu’il emploie ; mais cette substance qui attire puissamment lPhumidité de l'air, se dissout dans les tems de dégel , et couvre les plumes et les pattes d’une liqueur salée qui fixe la poussière, et ternit les plumes, [] n’en est pas de mème des grands quadru- pèdes, on ne connoit pas encore de moyens préférables à ceux qu’il in- dique. Mauduyt à donné un mémoire sur la manière de préparer ies oiseaux morts, inséré dans la cinquième Li- vraison de l'Encyclopédie métho- dique, hist. nat. des oiseaux, v.xre. et 2e partie. Mauduyt n’indique au- cun moyen de conservation; et les fumigations suliureuses qu'il fit adopter à M. Daubenton, lui paru- Tr x rent le nec plus ultrà, poux faire périr les insectes destructeurs. Les Hollandois, qui sont grands amateurs d'oiseaux rares, suppléent à tous autres moyens de conserva- tion, en fixant l'animal qu’ils ont monté , dans une boite proportion- née à son volume, garnie en dedans de papier blanc, et ayant sur le de- vant un verre assujéti et mastiqué avec soin. Les Anglois emploient les mêmes moyens pour conserver les animaux ; mais cette manière de les enfermer se refuse à un arrangement méthodi- que, et l’œil et la science y perdent également. En Pan X, il parut presque eu même tems, deux ouvrages sur la taxidermie ; Vun par M. Nicolas, l’autre par M. Henon. Le premier emploie une pommade savonneuse et une liqueur tannante , avec lesquel- les il prétend que les animaux mon- tés se conservent très-long-tems. Quant à M. Henon , l’essence de té- rébenthine est à peu près le seul pré- servatif qu’il indique; mais l’essence detérébenthine a l’inconvénientd’ab- sorber et de ternir les couleurs , mê- me les plus brillantes, Les moyens qu’on emploie main- tenant au muséum national de Pa- ris, sont le savon arsenical de Be- cœur, apothicaire de Metz, et le créateur de Part de la taxidernue, une colle de gomme et du coton gommé. S Pour la description des procédés , consultez Particle L'axidernue du nouveau dictionnaire d’histoire na- turelle, tome xxr, rédigé par M. Du- fresne , employé au muséum d’his- toire naturelle de Paris. TAXIS, s. m. du grec réfie ( taxis ), ordre, arrangement, posi- tion, situation, fait de réoow ( tas- so), arranger, placer. (Chirurgie) Terme grec qu’on a retenu en françois pour désigner la réduction de quelque partie du corps, dans sa place naturelle : telle est dans les hernies, la réduction de l'intestin ou de Pépiploon, qu’on fait rentrer dans la capacité du bas-ventre; telie est aussi la rédaction des os dans les luxations ; celle de la matrice , du vagin et de l’anus, lorsque ces par ües sont déplacées, TE T TECHNIQUE , adject. du pfee regime (lechnikos), dérivé de réyvn (dechné), at: ce qui appartient à un art. ( Lechnol.) H se dit principale- ment des mots affectés aux arts. Mot technique , expression techni- que, langage technique. TECHNOLOGIE , s. f. du grec réyvn (techné), art, et de 26y06 ( Logos ), discours, traité : traité des arts en général. TEGUMENT , s. m. du latin £e- gumentum , fait de tego, couvrir : ce qui sert à couvrir, couverture , En- veloppe. (Anat.) On a donné le nom de Légurment à la peau ou au derme , à l’épiderme et à la membrane cellu- laire, parce que ces parties servent à couvrir et à envelopper tout le corps. ( Botan. ) Tégument propre ; c’est le nom que Gærtner a donné à la pellicule ou enveloppe immédiate de amande d’une graine. TEIGNE, s. f. du lat. {inea. ( Entomol.) Genre d’insectes con- nus par les dégâts qu’ils font en ron- geant , détruisant les étoffes de laine et-les pellereries. (/Méd.) Les médecins appellent teigne , une espèce de dartre corro- sive, parce que, comme les {eignes qui mangent les étoffes, elle ronge les tésumens dela tête, et les bulbes - des cheveux. (Arl'uétérin.) T'eigne est aussi le nom d’une maladie qui attaque les chevaux , et qui consiste dans la pourriture de la fourchette du pied du cheval, TEINT , s. m. 7. TEINTURE. TEINTE, s. f. du latin fingere, dinclum. (Peinture) On entend par £ein- tes , en peinture , des couleurs mê- lées entrelles, dans des proportions différentes, suivant les nuancés dont on a besoin. . Ainsi on dit: avant que de pein- dre , il faut faire ses {einles ; Les teintes doivent être posées avec bien de la justesse ; Noyez les teintes les unes dans les autres , sans cependant les salir, Fel peintre varioit infiniment ses TEL 423 teintes, tel autre lesemployoit d’une manière fort simple. Les teintes de Rubens sont vives, Les teintes du Guide sont frai- ches. Le Corrègefondoit bien ses eintes. TEINTURE, s. f. du latin 4n- ere , tinclium , teindre. ( Lechnol. ) Liqueur préparée our teindre , et l'impression de cou- Lu que cette liqueur laisse sur les étoffes et sur les autres choses que lon teint. Les couleurs dont on se sert pour teindre, sont, pour la plupart, tirées du règne végétal ou animal. Appli- quées sur les étoffes, elles sont fixées par un mordant. Les couleurs sont en général tirées desracines, des hoïs, des fleurs, des fruits ou des fécules. Les mordans sont de diverses na- tures , selon celle de la couleur, car elles en demandent toutes un parti- culier. Les plus communs sont les sulfates d’alumine et de fer, lPace- tate d’alumine , le muriate d’étain. Le tannin est aussi une espèce de mordant qui s’unit aux couleurs, ct les rend plus solides. Les teinturcs sont la combinaison d’un mordant avec l’étoffe et une couleur. (Chimie) ‘Leinture se dit,en chi- mie, de la couleur d’un minéral où d'un végétal , tirée par le moyen de quelque liqueur que’ ce soit. (Méd.) Teinture est , en méde- cine, un extrait liquide des mixtes ; chargé de leur couleur et de leur ver- tu, et séparé de leurs parties grossi :- res , fait par le moyen d’un menstrue convenable. TEINTURIEN , NE, adj. du lat. tinctorius, fait de tingerc, tinc- lum , teindre. ( Botan. ) I se dit des parties des plantes qui sont ou peuvent étre en usage dans Ja teinture. TELEGRAPHE , s. m. du grec rüne (télé), loin , et de yp4pa (gra- pho), écrire : ce qui sert à écrire au loin. (Art des signaux ) Le télégraphe est destiné à transmettre au loin, et en très-peu de tems, la pensée, et tout ce qui peut intéresser Île gouver - nement, au moyen de différens si- gnaux convenus , variables à l’infina 424 TET pour la signification , et transmis à des instrumens pareils, placés de distance en distance, sur des lieux élevés, d’où ils peuvent s’apercevoir avec des télescopes. Les anciens ont connu l’art des signaux (voy. SIGNAL ); ils ont employé les feux , les phares , les lorches , les pavillons , les éten- dards, etc. pour annoncer prompte- ment et au loin des avis ou des évé- hemens prévus d’avance. Polybe fait particulièrement mention d’un certain Cléoxène qui avoit inventé une méthode par laquelle on pouvoit faire lire à un observateur ce qu'il étoit intéressant d'apprendre; mais quelques simples que fussent ces pro- cédés, le défaut de lunettes devoit rendre tres-courtes les distancesentre les stations,et la plupart des signaux n'étoient visibles que de nuit. Parmi les modernes, les premiers essais télégraphiques connus sont ceux de Kircher, de Kesler ,d’Amon- tons, de Rob-Hook, de Gauthey , de Guyot et de Pauliau. Mais leurs mé- thodes, plus ou moins ingénieuses, n'auroient jamais pu présenter tous les avantages que M. Chappe a su réunir dans le télégraphe de son in- vention. Ce télégraphe est composé d’un long châssis, garni de lames, à la mauicre des persiennes, tournant autour d’un axe, et fixé sur un mât, qui lui-même roule sur un pivot , et est maintenu, à la hauteur de dix pieds, par des jambes de force, de maniere À rendre visibles tous les mouvemens de la machine. Aux deux extrémités du châssis , sont deux ailes mouvantes, moitié moins longues, et dont le dévelop- pement s’effectue en divers sens, par l'analyse des différentes imclinaisons de ces trois branches sur l'horizon , ou sur le mât vertical, et des posi- tions où elles se trouvent les unes à Végard des autres. On a cent signaux parfaitement prononcés , qui repré- sentent des figures ou lettres dont on détermine la valeur. Le mécanisme du télégraphe est tel, que la ma- nœuvre se faitsans peine et avec cé- lérité ; c’est à l’aide de bons téles- copes et de pendules à secondes, que se font les observations, et que se communiquent les avis d’une extré- TEL mifé à Vantre, souvent sans qué les observateurs intermédiaires puissent pénétrer le sens de la missive, Cette découverte date de 1793 : ce fut le 12 juillet de cette année , que le comité d'instruction publique de la convention nationale en fit faire l'expérience, Le succès fut complet; et il futreconnu qu’en treize minutes quarante secondes , la transmission dune dépêche pouvoit se faire à la distance de quarante-huit lieues, La premitre nouvelle importante trans- mise à Paris par le télégraphe Ut la prise de Condé. On lut à la séancé de la convention nationale, du 13 fructidor an 2, la dépèche télégra- phique ainsi conçue : Condé est au pouvoir de fe ré- publique , et la garnison pFison- nicre de guerre. La convention ré- pondit par la même voie. L'invention du {elégraphe a passé chez les diflérens peuples de lEu- rope ; d’autres ont cherché à étendre et à perfectionner ces éfablissemens, On trouve dans la bibliothèque britannique , janvier 1706, des dé- tails sur un télégraphe inventé par deux Irlandois. M. Édelvrantz , sué- dois, a fait un trailé du lélégraphe, dans lequel 11 propose différens pro- cédés aussi simples qu'ingénieux. MM. Breguet et Britancourt ont présenté, en l’an 6, à l’Institut, un teélégraphe de leur invention. M. Peytes - Montcabrier a imaginé un /élégraphe marin, qu’il appelle vigisraphe , fait de vigie, senti- nelle, et du grec yp&ga (grapho), écrire, que l’on peut établir en 24 heures , et avec lequel on peut exé- cuter grand nombre de signaux avec exactitude et célérité. L'épreuve en a été faite avec succès à Rochefort. TÉLÉPHIEN , adj. da grec rmé- P:106 ( télépheios ) n Téléphe 5 nom d'homme. ( Chirurgie ) Epithète que l’on donne à un ulcère malin, très-dif- ficile à guérir , ainsi appelé de Félè- phe, qui avoit été blessé par Achilie, et dont la plaie dégénéra en un pa- reil ulcère : on lui donne aussi lc nom de CHIRONIEN. 7. ce mot. TÉLESCOPE , s. m.du gr. rñns ( télé), loin, et de axoméu (skopeo), TEL regarder : ce qui sert à regarder de loin. ( Optique , astronomie ) T'éles- cope, au commencement du dix- septième siècle, ne signifioit qu’une kinette d'approche, un instrument formé de différens verres ajustés dans un tube pour voir les objets fort dis- tans. Aujourd’hui, il se dit en France plus spécialement d’un instrument fait avec deux miroirs; mais les étrangers comprennent sous Ce nom, ou ces deux especes d’instrumens, ou en général tout ce qui sert à voir des objets très-éloignés, soit di- rectement au travers de plusieurs verres, soit par réflexion , au moyen de plusieurs miroirs. L'invention du {élescope est une des plus belles dont les modernes puissent se vanter. Quelques savans ont cru que les anciens avoient eu l’usage des téles- copes, et que d’une tour fort élevée de la ville d'Alexandrie , on décou- vroit les vaisseaux qui en étoient: éloignés de six cents milles; maïs cela est impossible , puisque la ron- deur de la terre empêche de voir de dessus une tour de cent cinquante pieds , un objet situé sur Phorizon à une plus grande distance que douze ou quatorze milles d'Hollande , et un vaisseau à la distance de vingt milles, Jean-Baptiste Porta, noble napo- litain , est le premier qui ait fait un télescope , comme il paroit par un passage assez obscur de sa magie naturelle , imprimée en 1529. Soixante ans apres, on présenta au prince Maurice de Nassau, un télescope de douze pouces de long ; ( 3 + décimètres ); et fait par un Innetier de Middelbourg; mais les auteurs ne sont point d'accord sur le nom de cet artiste : Jean Sitturus, veut que ce soit Jean Lipperson , luretier de Middelbourg ; mais Pierre Borel, dans un volume com- posé exprès sur l'invention du £e/es- cope, fait voirque Zacharie Jansen, ou Hansen , en est le véritable in- venteur. Voici de quelle manière on raconte que se fit cette découverte : Des enfans en se jouant dans la boutique de leur père , lui firent re- marquer que quand ils tenoient en- tre leurs doigts deux verres de lunet- TEL tes, et qu’ils mettoient les verres Pun devant l’autre, à quelque dis- tance , ils voyoient le coq de leur clocher , beaucoup plus gros que de coutume , et comme sil étoit tout près d'eux, maïs dans une situation renversée. Le père frappé de cette singularité ; s’avisa d'ajuster deux verres sur une planche, en les y tenant debout à l’aide de deux cer- cles de laiton qu’on pouvoit appro- cher ou éloigner à volonté : avec ce secours on voyoit mieux et plus loin. D’autres ouvriers de la même ville firent usage à l’envi de cette même découverte, et par la nouvelle forme qu’ils lui donnérent , ils s’en appro- prierent tout l'honneur. En 1620, Jacques Métius , frère d’Adrien Métius, professeur de ma- thématiques à Franker, se rendit à Middelbourgavec Diebel, et y acheta des télescopes des enfans de Zacha- rie; mais Simon Marius, en Alle- magne , et Galilée en Italie, sont les premiers qui aient fait de longs télescopes , propres pour les obser- vations astronomiques. Le Rossi raconte que Galilée étant à Venise, apprit que l’on avoit fait en Hollande une espèce de verre op- tique , propre à rapprocher les ob- jets ; sur quoi s’étant mis à réfléchir sur la maniere dont cela pouvoit se faire, il tailla deux morceaux de verre du mieux qu’il lui fut possible, et les ajusta aux deux bouts d’un tuyau d’orgue , ce qui lui réussit au point qu'immédiatement après , il fit voir à toute la noblesse vénitienne , toutes les merveilles de son inven- tion , au sommet de la tour de Saint- Marc. Le Rossi ajoute que depuis ce tems-là, Galilée se donna tout en- tier à perfectionner le £élescope , et que c’est par-là qu’il se rendit digne de l’honneur qu’on lui fit de Ven croire l'inventeur, et d'appeler cet instrument /e tube de Galilée. Ce fut par ce moyen que Galilée ap- perçut des taches sur le soleil ; 51 vit ensuite cet astre se mouvoir sur son axe , etc. Divers savans , tels que Galilée, Kepler, Descartes, Grégory, Huy- ghens , Newton, etc., ont contribué successivement à porter le £é/escope au point de perlection où il est au- jourd'hui. 425 426 TEL I y a différentes sortes de /eles- copes qui se distinguent par le nom- bre et par la forme de leurs verres , et qui reçoivent leurs noms de leurs diflérens usages. Tel est le premier télescope , ou le télescope hollandois; celui de Galilée qui n’en diffère que par sa longueur ; le télescope céleste ou astronomique ; le télescope terrestre, et le télescope aérien ; 1l y a encore le télescope composé de miroirs, ou à réflexion , et qu’en France on ap- pelle plus particulièrement /eles- cope. Le télescope de Galilée, ou alle- mand,est composé d’un tuyau, à lun des bouts duquel est un verre objectif, convexe , et à l’autre un verre ocu- laire concave ; c’est la plus ancienne de toutes les formes des £é/escopes, et la seule qui ait été pratiquée avant Huyghens. Le télescope ‘ou lunette astrono- mique , diffère du télescope de Ga- lilée , en ce que l’oculaire y est con- vexe, comme lobjectif. On lui a donné ce nom parce qu’on ne s’en sert que pour les observations astro- nomiques , à cause qu’il renverse les objets : Kepler en donna l'idée, et J. Scheiner l’exécuta. Le télescope aérien est une espbce de télescope.astronomique, dont les verres ne sont point renfermés dans un long tuyau. Ce west, à propre- ment parler,qu’une facon particulière de monter des verres objectifs, dont je foyer est tres-long, et leurs ocu- laires, de façon qu’on puisse les di- riger avec facilité pour observer les corps célestes pendant la nuit , et éviter les embarras des tuyaux qui deviennent fort incommodes lors- qu'ils sont très-longs. C’est au cé- ièbre Huyghens que lon est redeva-, ble de cette invention. Le télescope terrestre, ou le té- lescope de jour, que lon doit au père Rheïta, est un télescope composé de quatre verres convexes , ou plans convexes, dont l’un sert d'objectif, et les trois autres d’oculaires, C’est le telescope astronomique auquel on a ajusté deux oculaires, afin de re- dresser l’image : au lieu q'ilest in- différent de voir les astres droits ou renversés, à cause de leur figure TEL ronde. }, LUNETTES ASTRO- NOMIQUES. On fait quelquefois des {élescopes à trois verres ; on en fait encore À cinq oculaires, et jusqu'ici il avoit paru qu’ilsne devoient représenter les objets que d’une manibre plusfoible, à cause des rayons qui doivent étre interceptés en passant par chacun de ces verres. Cependant Dolond, cé- lèbre opticien anglois, fit voir, vers 1760, par d’excellentes lunettes à six verres , que linterception de ces rayons mwétoit point, autant qu’on Pimaginoit ,un obstacle à la perfec- tion des télescopes. Enfin , on a fait voir versle même temsen Angleterre, des lunettes de nuit quiservent princi- palement surmer, poursuivre un vais- seau dans lobscurité , reconnoitre uve côte, entrée d’un port. Ces lu- nettes, dont la premitre idée est due au docteur Hook, sont composées d’un objectif d’un grand diamètre , afin qu’il puisse recevoir beaucoup de rayons, et d’un ou plusieurs ocu- laïres. S'il n’y en a qu'un, on voit les objets renversés; mais cet incor- vénient est de peu de conséquence , parce qu’il suffit, dans le cas où on s’en sert, de pouvoir distinguer les masses. Le télescope, celui qu’en France on appelle proprement {élescope , et ailleurs télescope à réflexion, catop- trique, où cata-dioptrique, est prin- cipalement composé de miroirs en place de verres; et au lieu de repré- senter lesobjets par réfraction comme les autres, il les représente par ré- flexion. On attribue ordinairement lin- vention de ce télescope à Newton ; cependant, s’il Pexécuta lepremier, il ne fut pas celui qui en conçut la pre- mitre idée, Il ne songea à ce £éles- cope, comme il le dit lui-même, qu’eu 1666 ; et trois ans auparavant, Jacques Grégory , savant géomètre écossois, avoit donné , dansson Op- tica promola, la description dun télescope de cette espèce. Casse- grain ,en France, avoit eu aussi , à peu près dans le même tems, une idée semblable ; mais la première 1n- vention de ce télescope appartient véritablement au père Mersenne, qui y avoit pensé plus de 20 ans au- paæravant, et qui l’auroit probable TEL ment exécuté, si Descartes , dont il avoit apparemment demandé le sen- timent , touchant ces nouveaux 1éles- copes, ne l’en avoit détourné. Le premier essai de Newton fut un télescope de six pouces de long , avec lequel il pouvoit lire de plus loin qu'avec une bonne lunette de quatre pieds. Cependant, il se passa un long tems avant que personne tenta de limiter. Ce ne fut qu’en 1719 que Halley parvint à en faire deux de cinq pieds trois pouces d’An- gleterre , avec lesquels il voyoit les satellites de Saturne aussi distincte- ment qu'avec un télescope ordinaire de 123 pieds. Depuis ce tems-là, ces télescopes sont devenus communs de plus en: plus. On en fait non-senle- ment en Angleterre, mais encore en France et en Hollande, Dès 1773, Pâris et Gonichon, et trois ans après Passement, avoient fait à Paris des télescopes à ré- flexion. Le télescope hréflexion de Grégo- ry'est composé d’un tube, dans le fond duquel est un miroir concave , percé à son centre d’une ouverture; à l’au- tre extrémité est un autre miroir con- cave beaucoup plus petit, et dont la concavité fait partie d’une plus pe- tite sphere que le grand miroir; il est placé de facon que son foyer se trouve un peu au delà du foyer du grand miroir. L'objet y est grossi dans la raison composée de la distance du foyer du grand miroir à celle du foyer du pe- tit, et de la distance du foyer du pe- tit miroir au lieu de Pimage , apres la seconde réflexion ; à la longueur du foyer de Poculaire. Le télescope de Cassegrain ne dif- fère de celui de Grégory que par la forme du petit miroir qui est convexe au lieu d’être concave. Il résulte de cette forme deux choses: 1°. qu’on peut le faire plus court que celui de Grégory ; 30. qu’au lieu de représen- ter comme celui-ci les objets dans leur situation naturelle , il les ren- verse. Le télescope de Newton diffère de celui de Grégory et de Cassegrain en ce que le grand miroir concave n’est point percé ; le petit miroir n’est ni convexeniconcave, mais simplement plan, elliptique et incliné à Faxe Ü du télescope de 45 degrés. L’oculaire convexe est placé sur le coté du téles- cope , dans la perpendiculaire à cet axe, tirée du centre du petit miroir. Ainsi, dans ce télescope, le grand miroir réfléchit les rayons qui vien- nent de Pobjet sur le petit qui les réfléchit à son tour sur Poculaire doù ils sortent parallèles, Par la position de l’œil dans ce Le- lescope , ilest assez difficile de le di- riger vers un objet ; c’est pourquoi , pour y parvenir avec plus de facilité, onplace dessusunepetite lunette diop- trique dont Paxe est parallèle à celui du télescope. Les Anglois lappellent un /rouveur; nous Pappelons cher- cheur. M. Herschell, qui a surpassé tous les autres dans la construction des télescoges, les fait à la manitre de Newton. Consultez l Optique de Sith, pour la théorie, la const uc- tion et les usages des divers Léles- copes. aie TELESCOPIQUE , adj. de TE- LESCOPE, ( F7. ce mot) : qui ap- patient au {élescope. (Astron.) Les astronomes appel- lent étoiles télescopiques les étoiles qui sont invisibles à la vue simple, et qu’on ne peut découvrir que par le secours dure lunette ou d’un £é- lescope. Toutes les étoiles au dessous de la sixième grandeur sont télescopi- ques -pour des yeux ordinaires , et le nombre de ces étoiles £élescopiques est immense. TELESIE, s. f. du grec renforce (télésios) , parfait. ( MHinéral. ) Nom imposé par Hauï à la pierre précieuse vulgai- rement appelée SAPHIR. Foy. ce .mot. ‘ TELLURE,s. m. du latin tellus, telluris , la terre. . (Minéral.) Nouveau métal trouvé en 1782 dans ies mines d’or de Tran- sylvanie, par M. Muller de Reichen- Stein. M: Klaproth, qui en a fait l'analyse, lui a donné le nom de tellurium, en l'honneur de la terre , sellus, à Vexemple des anciens, qui donnèrent aux autres métaux les noms des différentes planetes. Werner l’a nommé sylvane , parce que c’esten Transylvanie qu’en la découvert. Le icllurien, tellure ou sylyane, 425 PEN est un blanc d’étain; il est très- fusible, volatil et fragile. Il est le moins dense de tous les métaux ; sa pesanteur spécifique n’étant que de Gr15. TEMOIN , s. m. du latin £esti- monture, qui se trouve dans la signi- fication de £estis dans les anciens auteurs latins. ( Pratique ) Celui qui est appelé eu justice pour déposer ce qu’il sait de la vérité d’un fait contesté, Témoins nécessaires ; ce sont des témoins qui ne sont reçus que parce que la chose dont il s’agit n’a pu être connue que d’eux, T'émoin muet ; c’est une chose qui peut servir d'indice, ou d’une surte de preuve, ordinairement dans les affaires criminelles. L'émoins se dit encore de petits morceaux de tuile, dardoise , etc, quon enterre sous les bornes d’un champ , d’un héritage, afin de con- noïtré dans la suite si ces bornes wont point été dérangées. (Manufact.) Témoins, en termes de fabrique de draps, sont des parties de draps qui restent intondues. (Ærchit, civile etmilit.) Témoins se dit de certaines hauteurs faites de la même terre qu’on transporte, aux- quelles on ne touche point, On les laisse dans les fondemens et lieux qu'on vide, afin de savoir au juste combien on a tiré de terre, en toises ou en pieds cubiques. TEMPE, s. f. du latin tempora. (Anal. ) Les tempes sont deux régions de la tête situéessur les côtés de Ja partie chevelue, et se terminant en bas par les oreilles, On prétend qu’on a appelé cette partie de la tête Lempora , parce qu’elle montre le tems ou l'âge de l’homme, à cause que c’est le poil de cet endroit-là qui blanchit Le premier. TEMPÉRAMENT , s. m. du lat, leriperamentum , fait de £empero , régler, modérer, tempérer. (Wed. ) Les médecins entendent par tempérament une disposition paiticulière du corps, qui est pro- duite parla combinaison particulière des principes dont il est composé : “cest une union et accord de ces principes, tant solides que liquides, TEM qui se répriment et temptrent mu tuellement. On distingue ordinairement quatre espèces de Lempéramens , savoir : 19. le sanguin et chaud ; 20, le pi- tuiieux, flegmatique et froid ; 30, le mélancolique et atrabilaire; 40, le bilieux et sec, ( Diplomatie) Tempérament se - dif au figuré , en matière de négocia- tion , des expédiens, des adoucisse- mens qu’on propose pour accommo- der les affaires, raccorder les différens, concilier les esprits. (Musique ) Le tempérament , en musique , est une opération par laquelle au moyen d’une légère al- tération dans les intervalles , fai- sant évanouir la différence de deux sons voisins , on les confond en un : qui , sans choquer Poreille , forme les intervallesrespectifs de lun et de Vautre, TEMPERANT, TE, adjec. du latin £empero , modérer , tempérer. ( Méd.) Epithete que l’on donne aux remedes qui ont la vertu de mo- dérer l’érétisme des solides, et cal- mer l’eflervescence des fluides. TEMPERATURE, s.f. du latin temperalura, fait de tempero , vé- gler, modérer, tempérer. ( Physique ) Nom que l’on donve au degré de chaleur qui règne dans un Jieu ou dans un corps. On dit : tel lieu ou tel corps est à telle tem- pérature , en exprimant le degré de chaleur qui y règne. On s'occupe depuis quelque tems de la connoissance de la tempéra- .ture du globe terrestre dans diffé- rentes saisons , et à diflérens degrés d’élévation. Saussure a déjà fait d’ex- cellentes observations en ce genre , qui engageront sans doute d’autres naturalistes à les continuer dans les souterreins les plus profonds des mi- nes, où les circonstances ne lui ont pas permis de descendre. TEMPERE, EE , adj. du latin temperatus , participe de £empero , modérer, nd ( Elocut. ) Style tempéré; voisin du simple et du sublime, où pour mieux dire également éloigné des deux, il n’a ni toute la finesse et la naïveté du premier , ni la véhémence du second ; mais sa marche deuce et LA TEM coulante a heureuse facilité de un, et quelquefois la noblesse de Pautre. : Il tire son principal mérite des ri- chesses de Part , c’est-à-dire , que l'agrément des expressions, les tours nombreux et périodiques , et encore plus que tout cela les pensées fines et délicates, ingénieuses , forment son caractère. ( Géogr. ) Zones lempérées ; ce sont celles qui sont placées entre la zone torride et les zones glaciales, #, ZONE. , TEMPETE’, s. f. du latin tem- pestas, pour {emporis æslas, agi- tation du tems. ( Physique ) Orage , violente agi- tation de Pair causée par l’impétuo- sité des vents , et souvent mêlée de pluie , de grêle , d’éclairs, de ton- erre, efc. TEMPLE, s. m.du lat. £emplum, dérivé, suivant quelques-uns, du grec répevos ( léménos ) , qui signifie la même chose. ( Culte relig. ) Edifice public consacré à Dieu , ou à ce qu’on ré- vère comme Dieu. Dans des tems où l’on ne connois- soïtni l'architecture, ni lasculpture , on choisit pour le culte religieux des bois plantés sur des hauteurs , et ces bois devintent sacrés. Les temples de pierre et de mar- bre s’élevèrent quand Parchitecture eut fait des progrès. C’est en Egypte que l’on a com- mencé à bâtir des temples. Le goût de cette construction fut porté de là chez les Assyriens, les Phéni- cieus , les Syriens ; ensuite il passa dans la Grèce avec les colonies, et de la Grèce il vint à Rome. Il n’y eut que quelques peuples , tels que les Perses, les Indiens, les Gètes et les Daces , qui persistèrent dans l’o- pren qu’on ne devoit pas enfermer es dieux dans aucun édifice de la main des hommes, quelque magni- fique qu’il pût être. TEMPORAL , LE, adj. du lat. tempora ; tempes, ce qui a rapport aux tempes. ( Anat. ) LEE temporal , la fosse temporale, le muscle Lempo- ral, le nerf temporal, los tem- oral. TEMPOREL, ELLE, adj. du latin temporalis , fait de £empus, TEM 429 tems : qui passe avec le tems, péris- sable. {l'est opposé à éternel , spi- rituel. Hist, ecclés. ) Temporel est aussi substantif , et signifie le revenu qu'un ecclésiastique tire de son bé- néfice. TEMPS ou TEMS, s. m. du lat, Lempus : la mesure de la durée des choses. ( Astron. ) Le Lems se mesure par le mouvement du soleil; sa révolu- tion d’orient en occident forme un jour ; sa révolution d’occident en orient forme l’année ; leurs subdi- visions forment les mois, les heu- res,,.etc. Quelques auteurs distinguent le Lems en astronomique et en civil. Le tems astronomique se compte d’un midi à Pautre, par larévolution diurne du soleil, Le tems civil n’est autre chose que le £ems astronomique , accom- modé aux usages de la société civile , et divisé en années, mois et jours, que lPon compte d’un minuit à Vautre. On distingue aussi dans Pastrono- mie, le Lems vrai ou apparent, et le tems moyen ou uniforme, Voy. EQUATION DU TEMS. (Marine ) Le mot tems signifie , en fermes de marine’, comme dans le langage ordinaire , l’état actuel de Patmosphère, de la mer et dæ vent. Beau tems ; Cest un vent frais, favorable à la route. Grand tems ; c’est un grand vent, favorable à la route , et qui fait faire beaucoup de chemin. Gros lems ; c’est un mauvais lems ; avec gros vent et grosse mer, Petit tems ; c’est un tems où le vent souftle modérément, et fait faire peu de chemin. T'ems fait ; c’est un vent qui souf- fle depuis plusieurs jours , qui est fa- vorable à la route , et qui promet de durer; il est opposé à £emns incertain. T'ems maniable ; c’esf celui par lequel on peut faire faire toutes les évolutions que l’on veut , sans qu’on soit fatigué n1 retardé par une grosse mer. (Musique) T'ems se diten mu- sique, de La mesure du son, quant à la durée, AJo TEN On considère le Lems , en mu- sique , ou par rapport au mouve- snent général d’un air, et, dans ce seps, on dit qu’ilest lent ou vite, ou, selon les parties aliquotes de chaque mesure , et qu’on appelle particulièrement Lemis ; ou, enfin, selon la valeur propre de chaque note. ( Danse , escrime ) Tems se dit dans la danse , dans Pescrime, dans les exercices militaires, de certains momens, pendant lesquels il faut faire certains mouvemens qui sont distingués et séparés par des pauses. ( Gramm.) TLems se dit aussi en termes degramimaire, des différentes inflexions qui marquent dans les verbes, le Lems où se passent les ac- tions dont on parle. ( Vénerie) Revoir de bon tems ; cette expression signifie trouver une voie fraiche et de la nuit, Si la voie est d’un jour ou deux, on dit qu’elle est de vieux lems. TENABLE , adj. de tenir , en la- fin éenco. { Art muilit.) Cette place n'est pas tenable ; cela signilie, en ter- mes militanes , qu’elle est trop foi- bie pour étre défendue. TENACE , adj. du lat, £eneo , te- Dir : qui tient fortement. ( Physique ) On désigne par ce mot, ou par {enacile, cette qualité des corps par laquelle ils peuvent soutenir une pression, une force , un tiraillement considérable sans se rompre. La qualité qui lui est oppo- sée est fragilité. ( Botan. ) I se dit de ce qui, au anoyen de petites pointes hameçon- nées , ou de petits poils crochus, s’accroche à ce qui le touche, et s’en détache difficilement. Le calice com- mun de la bardane , la gousse de beaucoup d'espèces d'hédysare sont tenaces. TENAILLE , s. f. du latin {ena- cula , fait de Lenax , qui tient forte- ment, dérivé de {eneo , tenir. ( Zechnol. ) Instrument de fer composé de deux yièces attachées l’une à l’autre, par une goupille, autour de laquelle eiles s’ouvrent et se resserrent pour tenir ou pour ar- racher quelque chose, À hr: OI, 1 oz FA ( Chirurgie) Les chirurgiens ap AE N pellent fenailles un instrument dont ils se servent pour couper des esquil- les ou cartilages. Ce sont des espèces de pinces dont lextrémité de chaque branche est un demi-croissant ter- miné par un tranchant. ( Archit.) En architecture , on appelle tenailles de fer ce que les ouvriers appellenteut ah E TN 0 (Art milit.) ‘L'enaille, en termes de fortification , est un ouvrage ex- térieur placé devant la courtine, en- tre les deux bastions , construit sur les lignes de défense. TENAILLON, s. m. diminutif de Lenaille. (Art nulit.) C’est le même ou- vrage que celui qu’on appelle grande lunette, Il est composé de deux par- ties, dont chacune couvre les faces de Ja demi-lune , devant laquelle :il est construit, TENDANCE, s. f. du latin tendo, tendre , se diriger vers. (Physique) Effort que fait un corps pour se porter veis un point quelconque. Fous les corpspesans ont une lendance vers le centre des graves. La tendance d’un corps mü circulairement , est de s'échapper per une langente, FENDON, s. m. du latin £endo, tendinis, fait de tendo , tendre. ( Anal.) Le tendon est une partie solide, glacé de bleu, qui termine ordinairement le muscle, et qui est de même composé de filets étroite- ment unis les uns avec les autres. TENDRE, adj. du lat. tener : qui peut être aisément divisé, in- cisé. (Peinture) Couleurs tendres ; ce sont celles qui font sur les yeux le méme effet que des choses délicates operent sur le tact. Des couleurs {er- des sont opposées à des couleurs dures. : TENDREMENT , adverb. même origine que tendre : avec tendresse, (Peinture) Peindretendrement ; ou avec tendresse ; c’est peindre’ d’une manière suave et moëlleuse. On dit de même en gravure, burin tendre. Le burin de Drevet avoit de Ja tendresse; celui de Balechon en manquoit. (Musique ) Tendrement ,; écrit à la tète d’un air, indique un mou- vement lent et doux, des sons filés TEN gracieusement , et animés d’une ex- ression tendre ettouchante. Les Ita- ip se servent du mot 4/70r050 , dans le meme sens; mais le carac- tère de l'amoroso a plus d’accent ; il est moins fade et plus passionné, FENESME, s. m. du grec ænveç- pos (iénesmos) , tension , dérivé de reiyæ | {ein0 ), tendre, (Medec.) Le ténesme est une envie fiéquente, pour ne pas dire continuelle, mais inutile, d'aller à la selle, sans rendre tout au plus qu’une petite quantité de matière visqueuse , mucilagineuse, sangui- nolente où purulerte, Le ténesmeaccompagne souvent la dyssenterie, la diarrhée , les hémor- roïdes et là pierre : il est ainsi ap- pelé, parceque, dans cette maladie , on sent une continuelle tension au fondement. TENETTE , s. f. du lat. {ena- cula , fait de teneo , tenir. ( Chirurgie ) Instrument de chi- rurgie fait en pince, propre à saisir et à fixer en embrassant. On s’en sert articulierement pour saisir et tirer É pierre de la vessie, dans l’opéra- tion de la taille, TENEUR, s. f. du latin £enor, suite, continuation. ( Pratique ) H se dit des disposi- tions contenues dans un acte , dans un contrat, dans un jugement, Les arréts confirmatifs des sen- tences portent qu’elles seront exécu- tées he leur forme et teneur, TENOR , s. m. Terme italien qui signifie TAILLE. Foy. ce mot. TENSIF , VE , adj. du lat. en- do, Lensum , tendre , étendre : ac- compagné de tension. (-Héd. ) Douleur tensive ; c’est une douleur accompagnée de ten- sion, TENSION , s.f. du lat. tensio , fait de tendo , Lensum , tendre : état d’une chose tendue. ( Musique ) Les différens tons que peut rendre la méme corde , qui demeure toujours de la mème lon- gueur, dépendent des différens de- grés de tension. V. TON. TENTACULE , s. f, diminutif du lat. Lula , tente, fait de {endo , densum ou lentum , tendre, TE P 431 ( Hist. nat.) Les tentacules sont des cornes mobiles, placées à l’ex- trémité antérieure des mollusques, au nombre de deux ou de quatre, et qui s’allongent et se raccourcissent à volonté, TENTE, s. f. du lat. £entorium , fait de £endo , tendre. ( Art. milit.) Espèce de pavillon fait ordinairement de toile de coutil, etc. , dont on se sert à la guerre, our se mettre à couvert. ( Chirurgie) Tente se dit aussi d’un petit morceau de charpie, roulé, figuré comme un clou à tete ronde , qu'on introduit dans les plaies et les ulcères , pour porter les médicamens dans leur fond, pour donner issue à la matière , et pour les empêcher de se refermer avant que le fond soit rempli. TENTIPELLE, s. m, du latin tendo , tensum ou lentum , tendre, et de pellis, peau : ce qui tend la eau. ( Cosmét.) Remède pour dérider, pour effacer les rides de la peau. TENU,UE, adj. du lat. enuis, fait de £nuo, aménuiser, afloiblir, amoiudrir. (Didactique) Terme didactique signifie menu , mince , m1em- rane tenue , particules lcnues. TENUE, s. f. du latin £eneo , te- nir : état d’une chose ferme, stable et constante, (Musique) Tenue, en termes de musique, est un son soutenu par une partie durant deux ou plusieurs mesures ; tandis que d’autres parties travaillent. (Marine ) On dit en termes de marine , que la tenue est bonne , qu’un fond est de bonne tenue, lors que les ancres mordent bien au fond et ne sont pas sujettes à y chasser par de gros vents; et l’on dit qu’un fond est de mauvaise tenue, lorsqu’il est mou, que les ancres le labourent facilement , ou bien lorsqu'il est composé de roches dures où l’ancre ne s’accroche pas suffisamment. TEOREE , s. m. 7. TUORBE. TEPHRAMANCIE , s. f. du grec mégpa ( tephra ), cendre , et de pay= Fiiz CES , divination. ( Divinat.) Espèce de divination dans laquelle on se servoit de la cen- 432 TER dre du feu qui avoit consumé les victimes dans les sacrifices, pour tirer des présages, c’est la même chose que SPODOMANCIE. #”. ce ruot. TERATOSCOPIE , s. f. du grec Tépac (léras ), génit. répæroc (téra- £os), prodige, et de xomte (skopéo), voir, considérer, ( Divinul. ) Espèce de divination qui consiste à tirer des augures de Papparition et la vue des monstres, des prodiges , des fantomes ; comme accouchemens monstrueux , pluies de pierre , de sang, combats d’ar- mées aériennes, etc. TÉRÉBENTHINE , s. f. du grec a'épéCivBoc ( térébinthos ), arbre rési- neux du Levant. ( Botan.) Résine liquide qui dé- coule naturellement ou par incision des térébinthes. Le térébinthe où pistachier tére- binthe est originaire de lile de Chio , et se trouve aussi dans quel- ques contrées méridionales de la France. TÉRÉBRATION , s. f. du latin terebra , taxrière , et d’ago , agir, faire : Paction de percer avec une farrière. ( Agricull. ) Terme d’agriculture par lequel on exprime Paction de ercer un arbre , pour en tirer la gomme , la résine. TÉRET , ÊTE , adj. du latin teres , Lerelis , rond , long et cylin- drique. ( Botan. ) Il se dit des parties des plantes qui sont solides, sans au- gles , soit rentrans , soit saillans. TEÉRETIUSCULE , adj. dimin. de téret, ( Botan. ) Presque teret. TERGEMINE , EE, adj. du latin Lergeminus , triple , composé de £er, trois fois, et de gernino , accouplé , composé trois fois. ( Botan. ) Feuille iergéminée ; c’est une feuille composée , dont le pétiole commun se fourche au som- met en deux pétioles secondaires , dont chacun est muni de trois folio- les , l’une à la base externe, et les deux autres terminales. TERGIVERSATION , s.-f. du latin tergiversaltio, fail de dergum., TER le dos, et de versor, étre dans l’ha- bitude de faire , de tourner : l’ac- tion de faire voir le dos, de montrer le derrière. ( Pratique) V’action de tergiver- ser , ou faire des fuites, des chica- nes, des obstacles, des difficultés pour empêcher la conclusion d’une affaire, ou pour ne pas faire de ré6- ponses positives. TERME, s. m. du grec répuæ (terma ), borne, limite, dont les Latins ont fait {erminus , dans le même sens. - Archit.) Termes se dit, en ar- chitecture, des statues dont la partie inférieure se termine dans la forme d’un obélisque renversé, ce qui s’ap- pelle gaîne. Le ferme marin est celui qui se termine en queue de poisson. ( Pratique ) Terme se prend au palais, pour l'échéance du délai, du jour auquel on doit payer ou faire ce qui est dû. ( Géom. ) Terme, en géométrie, se prend quelquefois pour un point , pour une ligne , etc. Un point est le terne d’une ligne, une ligne est le terme d’une surface, et la surface est le Zerme d’un solide, ( Algèbre ) Termes d'une équa- tion ; ce sont les différens monomes dont elle est composée. ( Arithmét. ) L'ermes de propor- lion ; ce sont les nombres ou quan- tités que lon veut comparer les unes aux autres. Par exemple, 4:8:: 6 :12; alors 4,8 , 6, 12, sont ap- pelés les termes de La proportion. (_Astron. ) Termes éclipliques ; ce sont les limites des distances de la lune à son nœud , nécessaires pour qu’il y ait éclipse. ( Gramm.) Terme signifie aussi mot, diction. Terme propre , terme figuré , Lerme chaque. F. PROPRE, FIGURE , TECHNIQUE. TERMINAL, LE , adj. du lat. terminalis, fait de terminus, TER- ME. #, ce mot. ( Botan. ) Qui occupe ou forme le sommet même d’une partie quel- conque. TERMINTHE , s m. du grec Tippuydoc ( terminthos ) , fruit du térébinthe. ( Méd. ) Espèce de pustule on de tubercule TER tubercule inflammatoire , rond, noi- râtre ou verdâtre, sur lequel il se forme une pustule noire et ronde , qui ,ense desséchant, dégénere en bouton écailleux, semblable en quelque manière au fruit du téré- binthe , en grec Lerminthos, d’où lui vient son nom. TERNAIRE , adj. du lat. £erna- rius, nombre de trois, ( Arithméel. anc.) Nombre ter- naire ; Cest un nombre parfait , selon Plutarque ; le nombre lernaire étoit fort en estime chez la plupart des peuples anciens, TERNE, adj. de ternir, fait, sui- vant quelques-uns, du latin £errenire rendre semblable à de la terre ; qui n’a point d'éclat, ou qui en a peu. TERNES,EES, adj. du lat. ter- nus, du nombre de trois. (Bolan.) TH se dit des parties des plantes qui sont au nombre de trois, sur un support commu , ou fixées trois à trois, soit au même point, soit sur le même plan d’un axe ou réceptacle commun. TERRAGE, s. m. de TERRE, ( F.ce mot), et dago, faire , agir: Paction de terrer. (Raffinerie) Terrage est le nom que les cultivateurs de la canne à sucre ont donné à une opération dont l’objet est d’eulever, à la faveur de l'eau et d’une terre argileuse , la portion de sirop qui reste à la surface des petits cristaux de sucre , réunis et agrégés en une masse conique, appe- lée pain. Pour cet effet , on verse sur la base du pain , une terre argileuse, délayée dans l’eau , à consistance de bouillie, Cette terre fait fonction d’éponge. Emportée par son propre poids, l’eau dissout le sirop, qui, devenu plus fluide , est entrainé vers la partie inférieure de la forme , et découle dans le potsur lequel elle est placée. Telle est lopération qu’on appelle terrage. TERRAIN, s. m. du lat. barbare terraniurm , fait de terra , terre : es- pace de terre. - (Art milit.) On dit, en parlant dun siége, que les assiégeans ont gegné du £errein peu à peu. On dit d’un fort, qu’il est dans une situa- tion merveilleuse, mais sur un mau- vais Lerrarr. ‘Tome LIL T ER 433 TERRAQUE, EE, adj. formé du lat, £erra, terre , et d’agua , eau : composé de terre et d’eau. ( Cosmologie ) I n’est guère d’n- sage que dans cette phrase : Le globe Lerruque. s TERRASSE, s..f. du lat. barbare terracia , fait de Lerra, dont les Ita- liens ont fait {errazo. (_Archit.) Levée de terre dans un jardin , dans un parc , faite de main d'homme , pour la commodité de la promenade ; ou pour le plaisir de la vue. On dit d’un jardin, qu'il est en Lerrasse , pour dire qw’il est élevé en orme de terrasse, Lerrasse se dit aussi d’un ouvrage de maçonnerie , en forme de balcon et de galerie découverte, Terrasse se dit encore du toit d’une maison, lorsqu’il est en plate- forme et à découvert. (Sculpture) Les sculpteurs ap- pelient ferrasse, certains défauts qui se trouvent dans le marbre, et quiempèchentde lui donner un beau pol. f TERRASSE, EE, adj. même origine que TERRASSE. (Blason) On dit, en termes da blason, qu'un arbre est {errassé, pour dire qu'on voit autour de l’arbre, la motte de ferre dans laquelle sont ses racines. Un tel porte d'argent à l'arbre de S'inople , lerrassé de ntéme. TERRE, s. f, du latin £erra. (Astron.) La terre est, suivant le système de Copernic, lune des planetes qu’on appelle premières. Dans lhypothese de Ptolémée, la Lerre est le centre du systeme solaire. F. SYSTEME. La Lerre est applatie vers les pôles. F. FIGURES DE LA TERRE ; 7. aussi, PRECESSION , SAISONS, SPHERE, ZONE, GLOBE, AXE, DEGRE , POLE, etc. ( Géogr. ) Terre se dit des diver- ses portions de la terre. Terres aus- trales , Lerres inconnues , lerre fer- me , ou continent, par opposition aux iles. (Marine) Le mot terre, accom- pagné de différens verbes, forme, dans le langage des gens de mer, dif Le 254 T'EUR férentes expressions dont voici les principales: Terre! terre! (interjection) ; c'est un cri que fait l’homme qui apercoit le premier la*terre , après une longue traversée , où l’on n’a pas en la vue de la Lerre depuis long- eme, Etre à terre ; c’est être près de lerre dans un vaisseau. Courir à terre; Cest gouverner droit sur la £erre. Avoir le bord à terre ; Cest, lors- qu’on louvoie le long des côtes, être sur celui des deux bords qui vous snène vers la {erre. Etre mangé par la terre ; Cest, en parlant d'un bâtiment, lorsqu'é- tant vu de loin, il semble collé con- tre une ferre, et se distingue à peine , parce que ses mâtset ses voiles se confondent avec les différens objets de la cote. Noyer laterre ; voy. NOYER. Brise de terre ; voy. BRISE. (Minéral.) Terres ; on appelle ainsi les substances qui forment la base de toutes les pierres, et dont quelques-unes entrent dans la com- position des corps organisés. On les regarde comme des subs- tances simples, parce que l’art n’est as encore parvenu à les composer ni à les décomposer. On en connoit au- jourd’hui neuf : 19. La silice, qui forme la base S m., mot russe. (Econ. polit. ) Terme de la lan- 402, U NI gue russe adopté dans la nôtre, pour exprimer un édit, une signification de la lonté du souverain en Russie, ULCÈR ulcerts. ( Chirurgie) Solution de conti- nuité de ies molles , produite ou entretenue par un vice ‘intérieur ou par un vice local, avec perte de subs- tance et écoulement de pus. ULIGINAIRE , du latin uligina- rius , fait d’'uligo , ulisinis , humi- dité naturelle d’une terre. ( Botan. ) I se ditdes plantes qui croissent dans les lieux uligineux , humides ou marécageux. ULTIMATUM, s. m,. du latin ullimus , dernier. ( Diplomatie) Mot latin adopté en françois, pour exprimer les der- uières conditions que lon met à un naité, et auxquelles on tient irrévo- cablement. UNGUIS, s. m. Mot latin qui si- gnifie ongle. ( Anat,) On donne ce nom à deux os , dont chacun est situé dans l’or- bile, au bas de l’angle interne. ils sont ainsi appelés à cause de leur ressemblance à un ongle de doigt. (Chirurgie) Ungriis est aussi le nom d'une maladie de Pœil, qu’on appelle autrement PTERYGIEN, ONGLE, ou ONGLET. F. ces mots. UNICAPSULAIRE , adj. du lat. unus , et de capsula , capsule, (Bolun. ) H se dit d’un fruit qui n’a qu'une capsule. UNIFLORE, adj. du lat. unus, et de flos, floris. ( Botan. ) El se dit des plantes qui ne produisent qu'une seule fleur , ou dont les fleurs sont solitaires. UNIFORME , adj. du latin unus, un, et de forma, forme fisurée, semblable, égal: qui a la même forme, ( Mécan.) Mouvement unifor- me; cest celui d’un corps qui par- court des espaces égaux en tems égaux ; telle est, au moins sensible- ment , le mouvement d’une aiguille de montre ou de pendule, (Art milit,) Uniforme se dit ab- solument et substantivement, d’un :,s.m. du latin wlcus, UNE habit fait suivant le modèle prescrit, à une compagnie, un régiment, etc, Le tems où les gens de guerre oût commencé à porter lPuniforme est assez incertain, Ce n’est pas dans les tems que les Grecs et Les Romains combatioient, revêtus seulement de cops d'armes de fer ou de cuir bouilli, si juste et si bien pris, qu’ils sembloient être moulés sur la pe:- sonne, qu’il faut aller chercher des h:bits uniformes. À Végard des premiers Francois, le sayon de peau fut leur uniforme , et leur unique armure défensive, jus- qu’au cinquième siècle, qu’ils s’armè- rent à la romaine. [ls conservèrent cette mode jusqu’à Charlemagne, qu'ils reprirent leur ancien sayon dé cuir, auquel on ajouta le hautbert, autre sayon composé de mailles de fer, pour être mis sur le premier. Le hautbert, ou Vhabit maillé, squammala veslis, fut d'usage jus- qu'au tems du roi Charles VI, qu'on le quitta pour reprendre Parmure de fer battu, qui, pour former un arme- ment complet, consistoit en un cas- que et une cuirasse , à laquelle se joi- gnoient des brassards, des cuissards et des grèves, Le hauthert céda sa place à la cotte d'armes, qui, sous Charles VIT, fut comme un wniforme de guerre, pro- pre, par sa forme, à la distinction générale de tous les gendarmes, et, par sa couleur, à la distinction par- ticulière de chaque compagnie de ces gendarmes. Un commandant com- muniquoit la couleur de sa cotte à tous les hommes d'armes de son com- mandement. En sorte que toutes les cottes d’une même compagnie, se trouvant de la même couleur, cela. commença à former ce qui s'appelle aujourd’hui un wniforme. A la cotte succéda le boqueton, “espèce de mantille, qui bientot , de- venue casaque parce qu’on en lerma les manches et quon Pouvrif par devant, fat un habillement plus lé- ger et plus commode que la cotte. L'usage des casaques a été aboli sous le règne de Henri IE, ou peu de temsaprès, et à sa place on choisit , pour servir duniforme aux troupes, l’écharpe qui avoit été d’usage dès le tems de St. Louis , où elle se mettoit alo:s sous la colte d’armes, Il y avoit UNE deux écharpes, lune pour la livrée de la nation, et l’autre pour Funilorme des troupes. Ceile de cesécharpesqui ne servoit qu'à Puniforme , étoit de la couleur qu’il plaisoit au comman- dant actuel d’une troupe de lui don- ner, Les gens de guerre conservèrent lPécharpe d'ordonnance, jusqu'à ce que lPuniformité des habits fût éta- blie, etmême après, L’écharpe d'uni- forrze particulière des troupes a duré jusqu’à la bataille de Steinkerque, après laquelle il n’a plus été question d'écharpe pour le militaire. Après qu’elle fut passée , ce fut dans lesai- guillettes ou nœûds d’épaules , que chaque commandant eut occasion de continuer de donner sa livrée à ses soldats. L’uniforme complet dans lha- Billement n’a commencé que sous Louis XIII, et il se passa encore bien du tems avantqu’il fût observé avecrégularité : c’est sous Louis XEV que les premiers uniformes des of- ciers et de toutes les troupes du roi , ont commencé à être portés régulièe- rement. Auparavant, les officiers n’en avoient pas , et les soldats, ca- valiers et dragons , portoient des ha- bits de différentes couleurs. UNILABIE , EE, adj. du latin unus , un, et de labium, lèvre. ( Botan.) Dont le tube se prolonge d'un seul coté, en une seule lèvre : telle est celle delacanthe. UNILATERMAL , LE, adj. du latin unus , un, et de latus , laleris, coté. ( Botan. ) Dont toutes les fleurs naissent d’un seul côté de la râfle commune, Plusieurs parties semblables sont dites unilatérales, lorsqu'elles nais- sent toutes du même coté, sur le corps qui les porte. UNILOCULAIRE , adj. du latin unus , un, et de loculi, orum , loges, (Botan.) À une seule loge, c’est- à-dire, dont la cavité intérieure n’est divisée par aucune cloison com- plète. UNION , s. f. du latin unio , jonction de deux ou plusieurs choses. ( Pratique ) Contrat d'union ; c’est un acte par lequel les créan- UNI 4ç3 ciers d’ust débiteur insolvable se réu- xissent pour éviter la contrariété des procédures, et parvenir plus facile- ment au recouvrement de ce qui leur est dû (Politique) Union se dit des ligues offensives et défensives que font en- semble des princes , des républiques, La femeuse ligue qui se forma en France, sous le règne d'Henri II : porta souvent dans l’histoire le nom d'union. On appelle union d U- trecht , la célebre confédération qui se fit à Utrecht , en 1579, entre les provinces qu’on a appelées depuis les Provinces-Unies , et aujourd’hui la république Batave. , UNIPETALE , KE, adj. du lat, unus, un, et du grec œéranor ( pe- lalen ), pétale. ( Botan. ) Corolle unipétalee ; c’est une corolle À une seule pétale, dont la position latérale, relative- ment aux organes sexuels, indique cependant la polypétaléité, Plu- sieurs genres des légumineuses of2 frent des exemples de cette sorte de corolle, k : UNISEXE, EE, adj. du latin unus , un, et de sezus , sexe : d’un seul sexe. ( Botan.) Fleurunisexée ; c’est celle qui est pourvue d’un seul sexe. UNISSANT, TE, adj. du latin uniens. ( Chirurgie ) On donne ce nom à un bandange qui procure la réu-* nion des plaies longitudinales, et de la rotule fracturée en long, UNISSON , s. m. du latin aus : up , et de sonus , son. (/Husique ) Union de deux sons qui sont au mème degré, dont lun, n’est ni plus grave ni plus aigu que l’autre , et dont l’intervaile étant nul, ne donne qu’un rapport d’é- galité. UNISSONT , motitalien. ( Musique ) Ce mot écrit dans une partition sur la portée vide du second violon, marque qu'il doit jouer à l'unisson sur la partie du premier ; el ce même mot, écrit sur la partie vide du premier violon , marque qu’il doit jo:er à l’unrssor sur la partie du chaut. 494 UNI UNITE , s. f, du latin unilas, principe des nombres , ef qui est opposé à pluralité. (Mathémat.) Unité, est ce qui exprime une seule chose où une partie individuelle d’une quantité quelconque. Quand un nombre a quatre ou cinq chiffres , celui qui est le plus à la droite, c’est-à-dire, le premier en allant de droite à gauche , ex- prime ou occupe la place des wrrites. (Liliérat. ) Où dit, en parlant de poëmes dramatiques, qu’il y faut observer les trois zrités : l'unité d'action , l'unité de licu, et l'unité de terms. UNIVALVE , adj. du lat. nus, un, et de valvæ , battans. ( Botan, ) Péricarpe univalve ; cest celui qui s'ouvre d’un seul coté ou bord par une suture longitu- dinale. L ( Conchyliologie } On appelle univalve, une classe de testacés dont la coquille west composée que d’une seule pièce. UNIVERS , s. m. du latin uni- versus ; sous-entendu riundus , le ivoude entier. ( Géographie) Univers se prend aussi dans un sens particulier pour Ja terre. UNIVERSITE ,s. f. du lat. wni- gersilas, totalité , toute l'étendue: ( Austruct. publ. ) Nom collectif qui se dit d’un assemblage de plu- sieurs colléges établis dans une ville où il y a des professeurs en divers sciences, appointés pour les ensei- gner. Ces établissemens ont été ap- pelés universités ,à cause des quatre facultés de théologie , de droit , de médecine et des arts, dont ils sont rdinairemént composés, et qui font venue des études. UNIVOQUE , adj. du latin uni- vocus, fait de unus , un, et de vox, mot, nom. ( Logique ) Il se dit des noms . qui s'appliquent dans le méme sens a plusieurs choses , soit de même espèce , soif d’espèce différente. Gramm. ) Univogre se dit aussi des mofs qui ont le même son. ( Musique ) Consonnances uni- voques ; ce sont Poctave et ses ré URC pliques, parce que toutes portent le méme nom. Ptolémée fut le pre- mier qui les appela ainsi. ( Séméiologie) Univoque se dit encore des signes des maladies. Les signes univoques sont ceux qui ne se rencontrent que dans une espèce de maladie , et qui par conséquent Ja caractérisent. Par exemple , si en portant la sonde dans la vessie , on y rencontre un Corps dur, c’est un signe univoque que le malade est attaqué de la pierre. URANE ou URANITE , s. m. du grec oipævos (ouranos), le ciel. (Minéral.) Substance métallique découveite en 1789, par Klaproth , dans un minéral qui se trouvoit assez abondamment dans les mines d’£i- benstock et de Joan-Georgen-Stadt, en Saxe, et de Joachim-Sthal en Bohème; on le désignoit sous le nom de pech-blende, ou de pech-ertz. Klaproth décora ce nouveau métal du nom d'uranium, le ciel, comme il a depuis consacré le te/lure à la terre (Gilles ). L’Ürane noir ou pech-ertz est d’une couleur tout-à-fait noire , ou brune noiñâtre , ou noire, mêlée de bleu. Il a Péclat demi-métallique; il est opaque, demi dur, aigre et cassant ; sa pesanteur spécifique est de 7,500. URANIE , s.f. du grec oùpaves ( ouranos ), le ciel (Mythol. ) Nom de la Vénvs cé- leste, fille du Ciel et de la Lumière, ( Liltérat, ) Uranie est aussi le nom d’une des neuf muses. On la représente couronnée d'étoiles, et soutenant un globe des deux mains, ou bien ayant près d’elle un globe posé sur un trépied, URANOGRAPHIE, s. f. du grec oùpavèc ( ouranos ), le ciel , et de ypéow ( grapho ), décrire : deseri- ption du ciel. (-Asiron. ) Description du ciel ou des constellations ; c’est le titre des cartes célestes de Boyer. URATES, s. m. d'URANE. 7. ce mot. (Chimie) Sels formés par la com- binaison de lacide wrique avec dif= {érentes bases, URCÉOLÉ , ÉE , adj. du latin UR KX urccolus, diminutif d’urceus, outre, vase : petit vase , petite outre. (Bolan.) Retflé comme une pe- tite oufre, et rétréci vers l’orifice. La corolle de la scrophulaire, de beaucoup de bruyeres, etc. est wr- céolée. UREE, s. f. Terme nouveau for- mé du grec oÿpov ( ouron ), urine. ( Chimie) Substance nouvelle- ment découverte dans Purine, et qui lui donne s1 couleur , son odeur et une partie de sa saveur. URETÈRE, s. m. du grec oûp43pæ (ouréthra) , dérivé d'oùpey (ouron) urine. (Ænal.) On donne ce nom à deux canaux qui portent urine des reins à la vessie, URETRE ,s. m. du grec oùpnrp ( ouréter). ( Anaë, ) Canal de la verge par où sort Purine. URETIQUE , adj. du grec oùpn- rraoc ( ourélikos ), fait d’oûpoy (ou- ron), urine. ( Ænat. et med.) Urétique se dit quelquefois des passages urinaires, et en ce sens, il signifie les wrétères. Quelquefois il se dit des remèdes , et alorsilest synonyme à diurétique; d'autres fois des malades mêmes, et signifie alors qu’ils urinent facile- ment ; il se dit enfin d’une maia- die , et particulièrement d’une fièvre symptomatique ; et ainsi fièvre ure- lique , est une fièvre compliquée avec un diabète. URINE , s. f. du grec oùpoy ( Ro ( Physiol. ) L’urine est l’excré- ment que les glandes de la substance verticale des reins séparent du sang, URIQUE, adj. du grec oùpoy ( ouron ), urine. ( Chimie) Acide urique ; c’est un acide que Pon retire de l’urine humaine et qui forme la pierre de la vessie. On l’avoit nommé aupa- ravant acide Uthique , du grec xi8ce ( lithos ), pierre. Sa terminaison en zque ; indique le ‘second état des acides , celui où ils sont compléte- ment saturés d’oxigene. URNE , s. f. du latin urna. ( Æntiquilé ) Les antiquaires dé- signent principalement sous ce. nom US 405 les vases cinéraires où l’on conser- voit les cendres des morts. Les Ro- mains enfermoient dans des wrres les cendres des morts qu’ils se tai soient un devoir de brûler. Fls se ser- voient aussi de ces vases pour jeter Jes bulietins de suffrage dans les ju- gemens, et dans les assemblées des citoyens pour lélection des magis- trats, Els les employoiïent encore pour la divination. Enfin, on conservoit le vin dans des urnes. Les urnes étoient faites de diffé- rentes matières, Leswrnes cinéraires de Trajan , de Démétrius et de Sé- vèere, étoient d’or. Marcellus , qui prit Syracuse , avoit une wrne d’ar- gent, Les gens du commun usoient durnes de terre ; quelques - unes étoient d’une forme élégante et dé- corées de divers orremens, UROCRISE , s. f. du grec oÿpoy (ouron) , urine, et de xpixs (krisis), jugement, 4 ( Méd.) Jugement qu'on porte des maiadies par Pinspection de l’u- rine, UROMANCIE , s. f. du grec oÿp2v (ouron), urine, et de wavreix (man- léta), divination. ÿ ( Méd.) L'art de prédire et de connoitre les maladies par linspec- tion de Purire. De là on a appelé uromantes ceux qui font profession de deviner les maladies par la seule inspection des urines, URTICATION, s. f. du latin ur- tica , ortie , et d’ago , faire, agir. ( Chirurgie) Espèce d’opération de chirurgie , employée dans la scia- tique , la paralysie, la léthargie, qui consiste à fouetter la partie malade avec des orties, et laver la chair de- venue rouge avec du vin chaud, afin d’y rappeler la chaleur naturelle. US , s. m. du latin usus, usage, coutume. (Pratique ) Us se disoit autrefois pour usage coutumier. Us et coutumes de la mer; ce sont les maximes, lois ou usages qui servent comme de base à la juri- diction maritime. Les us el coulu- mes de la mer consistent en tiois sortes de réglemens. Les premiers s'appellent jugemens d'Oleron. Vs furent faits du tems de la reineEléo- nore , duchesse de Guienne , qui ex UMSYE fit faire les premiers projets à son retour de la Terre-Sainte, sur les mémoires qu’elle rapporta des cou- tumes du Levant, où le commerce ctoit alors fort en vogue. Elle les nomma roles d'Oleron , price œielle vésidoit alors dans cette île, Es furent augmentés par Richard, roi d ugleterre, son fils, vers l’an 1266, Les seconds furent faits par les mar- hands ce la ville de Wisby, en lie de Gothland, qui fut autrefois la ville la plus célèbre par le com- mirce, où toutes les nations de PEx rope avoient leurs quartiers , bor- tiques , fondiques ou magasins. Ces 2èuiemens furent dressés en langue teutonique ; ils sont enrore observés rer tovi le nord. On n’en sait pas la date, maïs on les croit postérieurs à Pan :256. Les iroisiemes furent faits par les députés des villes anstatiques , vers lan 1997, à Lubeck. Ces trois pièces ont servi de modèle pour faire les oronnances et reglemens pour la marine, tant en France qu’en Es- pie , et elles ont été compilées et commentées par Etienne Clérac, avorat de Bordeaux, sous le titre d Us et coutumes de la mer. 496 USANCE,, s. f. du lat. usus, cou- tume : usage recu. (Pratique) Usance s'entend de l'usage recu.Les juges doivent avoir cgard à l'usance des lieux. _{ Commerce marit.) Usance du négoce, usance de la mer; ce sont les usages reçus et pratiqués dans le négoc [e et le commerce de mer. ( Panque, commerce) Usance est, en matibre de change et de con- merce, le temsque lo. à coutume accorder pour le paiement des let- tres de change. Ce tems, qui com- mence à courir ou du jour de Pac- reptation des lettres, ou du jour de Jeu: date, est plus ou moins long suivant l’usage de la place. L’'Üsance, pour une lettre de change tirée de France sur la Hol- Jande, est d’un mo s courant du jour de la date de la ettre de change. Mais l’usance de la tiollande sur ja irance n’est que de tite jours. USINE , s. f£. Vieux mot françois qui siguifie iwmanière de vivre, genre de vie, USU ( Manufacture ) Usine se dit maintenant dun établissement fait pour une forge, un@ verrerie, un moulin , et pour l’ensemble de tou- tes les machines, USTENSILE, s, m. du lat. us- tns:le, fait d'utor, user. (Æcon. dom.) 1] se dit de toutes soites de petits meubles servant au méiage, et principalement de ceux qui servent à l’usage de la cuisine, USTION, s. f, du latin wro , us- luin . brûler : Paction de brûler, (Chirurgie ) Opération de chi- rurgie qui consiste à toucher quel- que partie avec le rautère actuel, pour détruire la carie des os, ou la malignité et la callosité des plaies et des ulcères, (Pharmacie) Ustion est aussi le nom dure opération pharmaceuti- que, qui consiste à calciner certains médicamens, pour les récuire en cendre et en tirer le sel, ou à les des- sécher pour ‘es récuire en poudre, ‘ La torréfaction de la rhubarbe, la calcination ce la corne de cerf, sont des espèces duslion. USTULLATION ,'s. f. du latin uslulo , diminutif d'uro,, faire brû- ler, faire griller : l’action de faire giller, _ (Pharmacie ) L'action de faire griller ou rotir une substance hu- mide , à dessein de la dessécher, Ce mot se dit aussi du vin qu’on a fait chauffer ou brûler. USUCAPION, s. f. du lat usuca- pio, onis, composé d’usus, usage , et de capio , prendre: N à dac- quérir per Pusage, ( Pratique) Acquisition de la pro- priété d’une chose , par la possession et une jouissance non interrompue pendant un certain tems. C'est la méme chose que PRESCRIPTION. 7, ce mot, USUFRUIT , s. m. du lat. ælor, usum, user, et de fruclus, fruit. (Pratique ) Jouissance pleine et entière d’une chose dont nous ne sommes pas propriétaires, et de tous les fruits, revenus que cette chose peut produire, sans la détériorer nt la diminuer, ï USURE . «, f. du lat. usura. (fratique) Prix d’un argentpré'é. Il s'entend principalement d’un in- téret V A7C térèt illicite ou d’un prix exhorbi- tant et non autorisé par les lois, qu'exige un particulier, pour le loyer de son argent. UTERIN, NE, adj. du lat. uleri- nus , fait d’'ulerus, matrice. ( Pratique) Frères utérins ; on appelle ainsi Les frères qui sont nés de mème mère, mais de pères diffé- rens, (/MHéd.) Fureur uiérine ; ©est une espèce de délire mélancolique qui provient d’un désir déréglé du coït, UTOPIE , s. f. du grec z(ow), non, et de Téœos ( lopos), lieu : lieu qui n'existe pas. (Littérature) C’est le titre d’un ouvrage du chancelier Thomas Mo- rus. {l se dit quelquefois du plan un gouvernément imaginaire, à l'exemple de la république de Platon. UTRICULAIRE ; s ef àdj. du latin utricularius, diminutif d’uler, uiris , outre : petite outre. (Musique ) A se dit substantive- ment de celui qui joue ce, la corne- muse. (Botan.) Employé adjectivement, il sert à désigner un genre de plante dont le fruit est une capsule globu- leuse et uniloculaire. UVEE , s. f. du latin uva, grain "de raisin. (Anal. ) L’uve desttuniques de l'œil, ainsi appelée À cause de sa ressemblance à un grain de raisin noir. y V'acarron, s. f. dulat, vacatio, dispense , relâche, Pratique) K se dit du tems qu’un juge ou un officier de justice emploie à remplir certains devoirs de sa charge. F'acalion désigne aussi, par ex- tension, lhonoraire ou la rétribution qui revient à l’officier-pour ce tems ; ainsi employé. Il se dit encore des vacances ou cessation des séances d'en tribunal. Chambre des vacations ; C’étoit le nom d’une chambre du parlement de Paris , qui ne tenoit que pendant Tome I. VAC 497 les vacations ou vacances des autres chambres. VACCINE, s. f. du lat, vaccinus, fait de vacca, vache : ce qui con- cerne la vache. (/Meéd.) C’est le nom que l’on donne, depuis quelques années, à une espèce dinoculation avec le vaccin, où vifus' pris des pustules du pis d’une vach® ; découverte nou- velle qui a pour objet de préserver de la petite vérole. Dass plusieurs provinces de l’An- gleterre , renommées par la fertilité de leurs paturages , les vaches sont sujettes à une éruption de boutons ou puëtules irrégulières, qui se manifes- tent au pisdé ces animaux, On avoit remarqué que ces boutons se comnmiu- niquoient aux filles de basse-cour , chaïgées de traire les vaches qui en étoient infectées, et l’on avoit ob- servé que les personnes qui les -avoient contractés, étoient inacces- sibles à la contagion de la petite vé- role; maiscette croyance n’avoit été long-temsqu’unetradition populaire, quismême ne s'éfoit pas répandue au loin. Le docteur Jenner, instruit de Popinion vulgaire sur la vertu pré- servative de cette affection , crut de- voir recourir à l’expérience pour en reconnoitre la valeur. Un grand nombre d’individus , qui, plus ou moins long-tems aupara- vant ; avoient pris la vaccine en soi- gnant des vaches, furent soumis par lui à l’inoculation variolique ordi- naire, étaucun d’eux ne put en con- tracter ki contagion, La bénignité de la maladie, dans les personnes qui Vavoient reçue ainsi de l'animal même, le détermina À l’inoculer à différens sujets qui ne l’avoient ja- mais éprouvée ; et ces individus sou- mis ensuite à l’inoculation varioli- que ordinaire, n’en éprouverent comme les premiers, aucun eflet sensible, ; Ces expériences furent répétées à Londres ; de nombreuses inocula- tions de vaccine {urent faites sur des sujets de différens âges, et furent couronnées d’un succès complet. À peive ces succès furent-ils con- nus à Paris, que l’école de médecine nomma des commissaires pour faire des expériences, PRRRURE vaccin i 408 VAD ayant été apporté à Paris, des essais fureut tentés par le docteur Pinel, à la Salpétritre. Un jeune médecin, M. Aubert , passa en Angleterre pour suivre les inoculations de VacciILe que Pony pratiquoit; enfin une sous- cription fut ouverte, et un comité fut chargé de faire des expériences publiques, dans;;un hospice qui reçut le nom d'Hospice Central de la vaccine. Dans le mème tems, des relations étoient établies avec les médecins des départemens ef des, gouverne- mens étrangers, afin dy répandre la nouvelle pratique ; et dans l’es- pace de trois ou quatre ans , c’est-à- dire; depuis 1798 , jusqu'en 1802, toute l’Europe et. une patie de l'Asie avoient été témoins des pro- grès et de efficacité de la Vaecirie. On reconnoît généralement dans cette affection singulière, une érnp- tion nouvelle , entièrement dis- tincte de toutes celles qui sont con- nues; qui paroissant particulière à June des espèces les plus utiles et les plus nombreuses de nos‘animaux domestiques, peut cependant se transmettre à l’homme; qui, lors- qu’elle lui a été inoculée et qu’elle se développe , offre la nmtarche la plus bénigne , n’est accompagnée d'aucune autre apparition de, pus- tules, que celles qui surviennent à chacune des piqüres, et se termine sans trouble en un petit nombre de jours. Dans cette action si calme et si douce, on n’a pas moins reconnu un grand pouvoir : celui de modifier Véconomie animale, d’anéantir en nous cette disposition si universelle, si constante, qui nous rend suscepti- bles d’être atteints par la contagion de la petite vérole ; et, ce qui est en- core plus important , de bannir cette espèce de contagion, et d’anéantir ce fléau destructeur. VADE - MECUM, s. m. terme composé de deux mots latins, qui signifient viens avec mot. ( Liltéral. ) I se dit en parlant des choses que l’on a souvent à la main , et qu'on porte avec soi ; on le dit particulièrement d’un livre qu’on aime. Ilyena qui font leur vade- mecum d'un Vugile, d’un Hora- VAG ce, etc. C’est quelquefois aussi letitre d’un livreélémentaire, qu’on nomme autrement manuel, VAGIN , s. m. du lat, vagina , fourreau , gaine. (-Analom.) On appelle ainsi le conduit qui aboutit depuis l’orifice externe des parties naturelles de la femme, jusqu’à celui de la matrice. VAGINAL, LE, adj. de vagin : qui a du rapport à une gaine, à un fourreau, (-Anatom. ) I se dit de la tunique qui embrasse les testicules; celle de 'œsophage et celle de la moëlle spi- nale. On donne aussi cette épithète à différens ligamens qui enveloppent certaines parties en forme de gaine. VAGINANT, TE, adj. de VA- GIN. 7. ce mot, (.Botan. ) I se dit des parties des plantes qui font loffice de gaine. VAGUE, s. f, du saxon wæge , dont les Allemands ont fait waegk, les Anglois wave. ( /Harine ) Grandes ondes que forme la mer, quand elle est forte- ment agitée par les vents. Les ma- rins leur donnent aussi le nom ce lames. On remarque que ces lames sont d'autant plus longues, que [a mer à plus d’étendue. La mer du Sud a des lames tres-longues ; celles de la mer Noire sont brusques et courtes. VAGUE , adj. du latin vagus, errant, incertain, peu constant, fait de vagor, être vagabond , errer ch et là. (Anat.) Vague se dit de la hui- tième paire de nerfs, parce qu’elle se distribue cà et là, principalement dans la poitrine et dans le bas- ventre. ( Agricult.) Vague se dit pour inculie ; des terres vaines et va- gues , c’est-à-dire, qui ne rappor- tent rien. Il signifie aussi, en parlant d’une forêt, d'un espace dégarni de bois et d'arbres, (Peinture) F'ague se dit en pein- ture, de la couleur, et plus parti- culitrement de celle du ciel. On dit la couleur de ce tableau est vague ; ce ciel est d’un ton, d’une teinte, d’une couleur vague. Vague dans cette acception signifie indécis. VAGUËESSE, s. f. Corru ption , ou imitation de l'italien vaghezzn. æ VAI { Peinture ) On emploie quel- quefois ce mot pour exprimer ce ton aérien et une certaine légrreté ou finesse de teintes, qui appütient à d’heureuses ruptures où mélanges de tups, dont la pratique , l’obser- Yafion de la nature, et étude des maitres qui sontrécommandables par cette partie, peuvent seuls instruire Partiste. VAISSEAU, s. m. du latin vas, dout on a fait ensuite vascellum , pour petit vaisseau. à ( Econ. dom.) Vase, ustensile destiné à contenir des liqueurs. (Archil.) Vaisseau se dit dun grand vâtiment , conme une église, un salion , une bibliotheque , ou autres grandes pièces d’un bâtiment considé:ées en dedans. (Ænat.) Les anatomistes donnent le nom de vaisseau à toutes les par- ties qui contiennent un fluide, aux veines, aux arteres et aux conduits Jlymphatiques. (Marine) Vaisseau ; qu'on a dit autrefois basellus. Fait de phasellus, est le nom générique de tous grands bâtimens qui vont sur la mer, mâtés de trois mâts verticaux, ef portant sur chacun d’eux plusieurs étages de voiles. Vuisseau de ligne ; les vais- seaux de ligne sont distingués les uns des aütres, en différens rangs, d’après leur grandeur , le nombre de leurs canons, etc. /7. RANG. Vaisseau de compagnie ; Cest un vaisseau qui marche assez bien pour se tenir railié avec les autres, faisant méme route , sans les obliger à diminuer de voiles. où à mettre en panne par intervalles pour lat- tendre . comme cela a lieu à l'égard des mauvais marcheurs, Vaisseuu de la compagnie ou de la compagnie des hutes ; c’est un vaisseau appartenant à une compagnie de commerce comme celle des Indes orientales d’Angle- terre , ou autre nation. Vaisseau de charge; cest un Vaisseau domt les capacités sont considérables , et qui est construit à fonds larges , et à gros ventre ; pour porter beaucoup. Vaisseau de transport ; c’est un Vaisseau ordinairement frété pour VAL 459 le compte de l'Etat, pour porter des effets, vivres et munitions, à la suite d’une expédition. Vaisseau fir ; c’est un vaisseau taillé pour la marche. #7, FIN. F'aisseau de haut bord ; on en- tend communément par cette déno- mination , un vaisseau üe ligne. ( Chimie ) Vaisseau s'applique aux vases qui se:vent dans les opé- rations chimiques, comme les ma- tras , cornues, pélicans, balons, etc. Vaisseau de rencontre ; ce sont les vases qui communiquent par leurs ouvertures et qu’on lutte en- semble. C’est ainsi qu'on unit une cornue à une allonge, à un balon ou ä un récipient. VALETUDINAIRE , adj. du lat. valetudinarius , fait de valetudo , état de la santé bonne ou mau- vaise. ( Med.) I se dit dun homme infirme, sujet aux maladies , qui est d’une foible constitution , qui a une foible santé. VALEUR , s. f. du latin valor, ce que vaut une chose. Commerce ) 1 se dit des lettres et billets de change, de la chose qu’on donne pour la lettre que l’on achète , et qui est faite en notre faveur ou passée à notre ordre. Valeur recue comptant, est une valeur en argent comptant , en ban- que ou en versemens. Valeur en compte ; cette expres- sion est employée dans les lettres qu'un négociant tire ou cede en fa- veur de ses co::espondans, auxquels 1] les envoie, ou à des négocians de la même ville, avec lesquels il a des comptes ouverts. Dans ce cas, on les débite du montant de ces remises, Valeur en marchandises ; celle faite en marchandises. Valeur en moi- méme; cette valeur est exprimée dans une lettre lorsque le tireur la fait à son ordre; ce qui arrive lorsqu'un banquier recoit ordre de tirer pour le compte de ses correspondans, et qu’il lefait en sa faveur pour céder ensuite sa propre lettre. Alors il fait mention dans son endossement de la valeur qu'il reçoit de celui à qui il cède Ja letire, L AE QE Lao VAN ( THusique ) Valeur des notes; outre la position des notes qui en imarque le ton, elles ont toutes quel- que figure déterminée qui en mar- que la durée ou le tems, c’est-à- dire, qui détermine la valeur de la note, C’est à Jean de Muris qu'on attribue l'invention de ces figues , vers lan 1330 ; car les Grecs n’a- voient point d'autre z'aleur de note que Ja quantité des syllabes, ce qui seul prouveroit qu’ils n’avoient pas de musique purement instru- mentale, VALVE , s. f. du latin valvæ, battans de porte ou de fenétre, ( Conchyhologie:) On donne ce nom aux paities dont les coquilles ‘sont composées ; ainsi, il y à des coquilles univalves, bivalveset mul- livaves. Botan.) Valves se dit aussi des pieces de la capsule qui se séparent plus ou moins profondément , et qui se détachent presque toujours éntie- rement, lorsque cé péricarpe s'ouvre. VAIVULE., s. f. du lat. valvula, diminutif de valvcæ : petite porte. ( Anat.) Espèce de petite porte ou membrane qui se trouve dans plusieurs cavités du Corps, qui donne passage à une humeur, ou à quel- qu'autre matière qui y doit passer, et qui empêche qu’elle ne retourne d’où elle est venue, Les veines et lés vaisseaux lymphatiques ont des val- vules situées d'espace en espace, qui s’ouvrent du côté du cœur et qui fer- ment du côté des extrémités, c’est- à-dire, qu’elles laissent passer le sang et la lymphe qui vont vers le cœur , et les empèchent de retourner vers les parties d’où ils viennent. Mécan. ) V'alvule est la mème chose que SOUPAPE. #. ce mot. VANILLE , s. f. de Pespagnol vaynilles. en } C’est le nom d’une plante qui croît en Améiique ; son fruit que l’on nomme aussi vanille, ressemble à une espèce de silique de six ou sept pouces de long, renfer- mant une pulpe roussälre et remplie d'une ipfinité de petits grains noirs Auisans; cest ce fruit qu’on nous apporte du Mexique et du Pérou, et qui sert à parfumer le chocolat, | Dans le commerce , on distingue trois sortes de vanille, La premiére est appelée par les Espagno!s pom- prona où bova, c’est-à-dire enflée ou bouffe; ses siliques sont grosses et courtes. La seconde ou celle du Leg, qui est la légitime ou la mar- chande, a ses siliques plus longues et plus déliées. Enfin, les siliques de la troisieme, qu’on appelle s‘marona ou bâtarde, sont les plus petites en tout sens, La seule vanille du Leg ést la bonne.Elle doît être d’un rouge brun foncé , ni trop noire , ni trop rousse, ni trop gluante, ni trop desséchée: il faut que ses siliques paroissent plei- mes, ef qu'un paquet de cinquante pèse plus de cinqonces. Celle qui en qe huit est la sobre buena, ou ’excellente ; l’odeur en doit étre pé- pétrante, agréable. Cextainsmarchands du Mexique, dit Bomare , connoissant le prix qu'on attache en Europe à la vanille, ouvrent les gousses après les avoir cueillies, en retirent la pulpe aro- matique, y substituent de petites pailles ou d’autres corps étrangers , en bouchent les ouvertures avec un peu de colle, etles.en tre-mêlent en- suite avec la bonne vanille. D’au- tres, lorsque la vauille est trop des- séchée, la mettent dans une huile qu’ils tirent des cerneaux de la noix d’acajou, mélée avec du storax et du baume du Pérou. Cette fabrica- tion qui la rajeunit, et lui donne une bonne odeur, est assez difficile à reconnoîitre. VANNE , s. f. du lat. barbare venna ou benna. ( Archit. hydraul.) Les vannes sont de gros ventaux dé bois de chêne que l’on hausse ou que Pon baisse dans des coulisses, pour lâcher ou retenir les eaux d’une écluse , d’un étang, d’un canal. On appelle en- core vannes les deux cloisons d’ais soutenues d’une foule de pieux dans un batardeau. (Fuuconn.) Vannes se dit aussi des pennes des ailes des oiseaux de vol. L VAPEUR, s. f. dulatin vapor, qui a produit wvaporo ; exhaler ;, pousser des vapeurs. (Physique) Les physiciens don- VAE nent le nom de vapeurs aux parti- cules aqueuses les plus déliées, qui abandonnent les masses auxquelles elles appartiennent , passent dans Vatmosphère terrestre sous la forme de fluides élastiques. ( Héd.) On donne vulgairement le nom de vapeurs aux affections hypochondriaques et hystériques , parce qu'on croyoit qu’elles étoient causées par des vapeurs qui s’'éle- voient des entrailles ou de la matrice jusqu’au cerveau, et causoient tous les accidens détaillés dans ces mala- dies ; mais elles dépendent plutôt des mouvemens spasmodiques des nerfs et de leurs plexus , qui sont ir- rités dans le bas-ventre et dans la poitrine. L’irritation des fibres ner- veuses des viscères contenues dans le bas-ventre , du foie, de la rate, de la matrice, affecte sympathiquement le cerveau, par la communication de la huitième paire de nerfs avec le grand intercostal, et cette commu- nication est la cause unique de ce qu’on appelle vapeurs, et des symp- tomes étranges qui les accompa- gnent. ( Hécan. ) Machine à vapeur ou pompe à feu ; on peut voir à article POMPE A FEU, lorigine et les progrès de cette précieuse dé- couverte ; on se contentera de parler ici d’un perfectionnement remar- quable imaginé par an anglois nom- mé Woulf. Ce perfectionnement est fondé sur la découverte importante qu’il a faite relativement à l’expan- sibilité de la vapeur de Peau bouil- lante. Déjà M. Wat avoit trouvé que la vapeur de l’eau bouillante, agissant avec une force expansive de quatre livres par pouce carré, contre une soupape ou valvule exposée à Pair atmosphérique , est capable de se dilater jusqu’à occuper un espace quatre fois aussi grand que celui qu’elle occupoit d’abord , et qu’elle conserve , dans ce nouvel éfat, assez d’élasticité pour faire équilibre à la pression de latmosphère, pourvu toutefois que la température de la vapeur , demeure toujours la mème. M. Woulf a continué ces expé- riences , et il a trouvé que la vapeur ayant une force expansive de cinq livres par pouce carré , peut occuper cinq fois plus d’espace ; et demeurer VAE 5or en équilibre avec l’air atmosphéri- que ; d’où il a conclu que cette va- peur ainsi dilatée, est encore capa- ble d’exercer une action assez forte contre le piston de l’asrcienne ma- chine de Newcomen, ou qu’elle peut être portée dans Fespace vide du cylindre de la machine perfection née que MM. Boulton et VVat ont les premiers exécutée, M. Woalf a obtenu pour cette découverte une patente du gouverne- ment anglois. ( Econ. dom. ) Blanchiment à la vapeur. Denuis que Berthollet à indiqué Pemploi de Pacide muria- tique oxigéné pour remplacer dans le blanchiment des fils et des toiles , les longu:s expositions sur le pré, Chaptal s’est occupé particulière- ment du perfectionnement des lessi- ves, et il est parvenu à tirer de l’obs- curité une pratique grossière d’ou- vriers ignorans, et à deviner les nombreuses applications dont elle étoit susceptible; cette pratique est ce qu’il appelle le blanchiment à la vapeur. #. BLANCHIMENT. Parmi les applications dont le blanchiment à la vapeur est sus- ceptible , la plus importante c’estle lanchissage domestique, Cette opé- ration dont on peut voir les détails dans le traité du blanchissage do- mestique , publié par M. Cadet-de- Vaux , consiste à échanger le linge à * Veau de rivière ou de fontaine , à le passer une lessive composée de douze livres de sel de soude crystallisé , sur cent livres ou cent pintes d’eau, et à le placer ensuite dans un cuvier à vapeur. Le cuvier rempli, on le couvre, on aliume le feu; la lessive qui égoutte dans la chaudière, ne tarce pas à bouillir, et la vapeur se ré- pand dans le cuvier et parvient à inonder la masse entière. Après quelques heures de séjour dans le cufÿier, on retire le linge, on le lave à petite eau, et on le dé- gorge ensuite à grande eau ; apres quoi on le laisse égoutter. Le linge ainsi blanchi, est net clair , bien odorant , et d’une blan- cheur éclatante de lait ; ce procédé n’exige ni chaux, ni potasse caus- tique, ni battoirs, ni brosses, et 11 est, comparativement à la méthode 502 VAR ordinaire, d’une économie dans le rapport de quatre à sept. VARIABLE , adj. du lat. vario, varier, diversifier : sujet à varier. (Algèbre et géom.) Quantités variables ; ion appelle ainsi, en géométrie, les quantités qui varient suivant une loi quelconque. T'elles sont les abscisses et les ordonnées des courbes, leurs rayons oscula- teurs, etc. On les appelle ainsi par opposition aux quantités constantes, qui sont celles qui ne changent point, comme le diamètre d'un cercle , le paramètre d’une para- bole, etc. On exprime communément les variables par les dernières lettres de lalphabet x, y, z. Quelques auteurs, et principale- ment les auteurs anglois, au lieu de se servir de l’expression de quantités variables, disent des fluentes. Foy. FLUXION. VARIANTES , s. f. même ori- gine que VARIABLE, F7. ce mot. ( Liltérat,) Variantes se dit des diverses lecons d’un même texte. Les variantes de la bible. les va- riantes d'un auteur ; on a recueilli les variantes. VARIATION , s. f. même ori- gine que VARIABLE. (F7. ce mot.) Changement. (Mathémal. transcend.) F'aria- ion , dans le calcul intégral, se dit d’une manière de différencier , ima- ginée par M. de Lagrange. Voici à quelle occasion : Jean Bernouilli proposa , à la fin du siècle avant dernier, de trouver entre toutes les courbes qu’on peut faire passer par deux points donnés , situés dans un même plan vertical, celle, ie long de laquelle un corps descendant arriveroit du point le plus baut , au point le plus bas, dans le moins de tems possible. Plusieurs géomètres , et particulièrement mor- sieur Euler et M. de Lagrange , trai- térent celte question , et c’est la ma- nière de diflérencier, proposée par M. de Lagrange , qu’on est convenu d'appeler varialion. Consultez les mémoires de ‘Furin , pour les années 1760 et 17671, et le {roisième vo- lume du calcul intégral de mon- sieur Euler, VAR (Astron.) farialion est aussi le nom que les astronomes donnent à la troisième inégalité de la lune dé- couverte par T ycho-Brabé, en 1607. (Hamel Variation de La bous- sole ; les marins appellent ainsi le changement de direction de lai- guilie aimantée, ce que les physi- ciens nomment plus proprement DECLINAISON DE L’'AIMANT. F. ce mot. La variation où la déclinaison de Paiguille est proprement l’angle que Paiguille magnétique, suspen- due librement , fait avec la ligne méridienne dans le plan de Phori- zon ; où un arc de l'horizon compris entre le vrai méridien et le mériüien magnétique. li est infiniment important anx marins de connoitre la déclinaison de l’aiguille , qui varie dans chaque pauage, et d'y avoir égard daps le calcul de la route ‘du vaisseau. On observe la déclinaison chaque jour, autant qu'on le peut , audever ou au coucher du soleil, lorrque Pastre montre clairement son disque dégagé de nuages ou de vapeurs à Phorizon. On observe encore la déclinaison par les azimuths , et cette méthode est la plus exacte. #oy. AMPLI- TUDE , AZIMUTH. On a imaginé différentes hypo- thèses pour expliquer le phénomene extraordinaire de la variation dans la déclinaison de l’aiguil'eaimantée. Quelques savans ont pensé que-les terres attiroient Païouille, et ils pré- tendoient que laiguille avoit une déviation plus ou moins grande, sui- vant qu'elle étoit plus ou moins éloiwnée de quelque grand continent. D’autres ont eu recours à la contex- ture de lintérieur de la terre, qui étant pleine de mines, de rochers,etc. placés en plus grand nombre vers les pôles qu'ailleurs, maïs rarement dans la direction du méridien , obli- gent l’aiguille à tendre, en général, vers les poles, mais avec des varta- Lions. Plusieurs attribuent la déclinai- son aux mines d’aimant et de fer, qui, ayant plus de vertu magné- tique que le reste de la terre, at- ürent l'aiguille avec plus de force, Enûn ,1l y a des physiciens qui VAR ont imaginé que les tremblemens de terre , ou les grandes marées, ont pu déranger plusieurs parties considé- rables de la terre, et en changer Paxe magnétique qui étoit originai- rement le meme que laxe de la terre. Mais toutes ces hypothèses sont détruites par la varialion de la va- rialion , c’est-à-dire, par le change- ment continuel de la déclinaison dans le même lieu , phénomène sin- gulier, et cependant démontré par toutes les observations modernes. C’est ce qui a engagé Halley à donner un nouveau système, qui est le résultat d’une infinité d’obser- vationset de plusieursgrands voyages ordonnés à ce sujet par la nation an- gloise, Des observations qu’il a recueil- lies, Halley a imaginé cette hypo- thèse , que tout le globe entier de la terre est un grand aimant ayant quatre poles magnétiques ou points attraction, deux voisins du pole artique du monde , deux voisins du pôle antarctique , et que l'aiguille, en quelque lieu qu’elle soit, éprouve Vaction de chacun de ces quatre pôles , mais toujours une action plus forte du pole dont elle est plus voi- sine que des autres, C’est sur ces principes que Halley a fait dresser une carte du globe où toutes les déclinaisons de l'aiguille aimantée sur tous les parages du globe , sont marquées par des lignes courbes prolongées sur tous les points de la terre où on a rencontré la même déclinaison ; mais cette carte ne peut être d'aucun usage pour les naviga- teurs, parce que la déclinaison a changé et varié dans les diflérens parages,. (Musique ) On entend par va- rlalions en musique , toutes les ma- nières de broder et doubler un air, soit par des dimivutions, soit par des passages ou autres agrémens qui ornent et figurent cet air. A quelque degré qu’on multiplie et charge les varialions ; il faut toujours qu’à travers ces broderies on reconnoisse le fond de Pair que l’on appelle le simple , et il faut en méme temns que le caractèrede chaque variation soit marqué par des différences qui V'A'R soutiennent l'attention et prévien- nent l’ennui. VARICE , s. f. du latin varixz, qui s'anifie dilatation d’une veine, ( Chirurgie) On donne le nom de varices à ces tumeurs molles, inégales, noueuses ou forfueuses , indolentes , livides ou noirâtres, causées par la dilatation de quelque veine engorgée d’un sang épais ou gèné qui s’y rallentit. VARICOCELE , s. m. du latin variz , dilatation de veine ou veine dilatée , et du grec x#an ( kélé) , tu- meur , hernie. (Chirurgie) Fausse hernie, ou tumeur du scrotum , causée par des varices qui se forment autour des tes- ticules et des vaisseaux spermati- ques. C’est la même chose que CIR- SOCELE. #, ce mot. VARICOMPHALE , s.m. du lat. varix , veine dilatée , et du grec 6 g2h6s (omphalos) , nombril. ( Chirurgie) Tumeur variqueuse de quelques vaisseaux du nombril. VARIETE, s. f. du latin vurie- Les , fait de vario , changer, varier: diversité. ( Hist. nat.) En minéralogie , v'ariélés et espèces sont des termes synonymes , ou plutot les parietés tiennent lieu d'espèces ; mais en bo- tique, varielé se dit d’une plante qui differe de l'espèce par certaines notes évanescibles ou variabies, soit par une culture continuée, soit par la reproduction par grain. ( Liliérat. ) Varielés se dit au pluriel pour mélange : variétés morales , variétés lilléraires, va- riélés philosophiques. VARI£ETUR çne), expression la- tine usitée principalement au palais, pour dire, de peur qu'une chose ne soil changée. Quand une putie re- présente quelque pièce , ou quel- qu'acte dont on veut tirer des induc- lions , soit par inscription en faux, ou autrement , on ordonne que, par chacune des parties et par le juge, elle sera paraphée ne varietur, pour prévenir les changemens qu’on pour- roit y faire. VARIOLEUX , EUSE , ou VA- RIOLIQUE , adjectif du latin va- riolæ. T7 (/Héd, ) LH se dit de ce qui a rap 503$ 504 V AS port à la petite vérole : la malière varioleuse , Ll'inoculation vario- lique. ? VARIOLEE, s. f, du latin vario- læ, la petite vérole , et du grec 11006 lithos), pierre : pierre variolée. (Mineral. ) On a donné ce nom à des pierres roulées qui présentent à leur surface de petites protubérances circulaires de deux ou trois lignes de diamètre, d’une couleur plus claire que le fond de la pierre, et auxquelles on a trouvé quelque ressemblance avec les grains de la petite vérole , d’où vient leur nom. VARIORUM (cum nolis ). ( Bibliogr. ) Expression latine en usage parmi les littérateurs et les bibliographes, et qui sert à dé- signer une collection d'auteurs an- ciens et modernes latins , imprimée avec les notes d’un grand nombre de commentateurs, cui nolis vario- ru, où cum seleclis variorum observationibus. Cette collection monte à 397 volumes. Consultez la bibliographie de Debure, pag. 680 du tome 7. VARIQUEUX, SE , adj. du lat. varicosus , qui signifie celui qui a des varices aux jambes. ( Chirurgie) On donne ce nom aux tumeurs causées par des varices , et aux vaisseaux veineux trop di- latés, VASCULEUX, SE, ou VASCU- LAIRF, adj. du lat. vasculum, di- minutif de vas, petit vase: qui est rempli de petits vaisseaux. (-Anat.) L'œsophage est composé de plusieurs membranes dont il y en à une appelée vasculeuse, parce qu’elle est composée d’une infinité de vaisseaux. ) VASE ( coupe) ,'s. m. du latin VAS, V'ASIS. (Architecture , sculpture) Vais- seau qui est lait pour contenir des l- quides, mais qui, d'ordinaire, est plus de parade que d'usage ; c’est quelquefois un ornement de sculp- ture isolé et creux’, qui posé sur un socle, ou sur un piédestal, sert pour décorer les batimens et les jardins, En architecture , vase est le corps du chapiteau corinthien et de com- posité. VASE, (bourbe), dusaxon fes, VAU humidité; chose humectée : bourbe qui estau fond de Ja mer , des fleuves, des étangs, des marais. (Hist. nat.) Vase de mer ; c’est un limon gras et onctueux que la mer rejette sur ses bords , ou qu’elle ac- cumule dans les anses , les golfes et autres endroits où ses eaux sont tran- quilles. Quelques naturalistes prétendent qhe cetie vase est principalement formée des débris d'animaux ma- rins. VATICAN, s. m. du dieu Fa- lican, ( Topographie) Vatican est le nom d’une des sept collines de la viile de Rome, ainsi appelée à cause des oracles et des prédictions quiavoient coutume de s’y faire par l'inspiration du dieu #alican ; d’où l’on a fait valicinivm , et valicinalor, pour exprimer les prédictions , et ceux qui les font. On voit actuellement sur le Va- lican, le magnifique palais des pa- pes, et l’église de Saint-Pierre , qui passe pour la plus grance et la plus belle du monde; c’est de jà qu’on dit les foudres du Falican , pour dire les anathèmes de Rome ; la bibliothèque du Fatican ; des manuscrits du Vatican. VAUDEVILLE,, s. m. Corruption de vau-de-vire. ( Poésie) Sorte de chanson à cou- plets, qui roule ordinairement sur des sujets badins ou satyriques. Quel- ques-uns font remonter l’origine du vaudeville jusqu’au règne de Char- lemagne , mais. selon la plus com- mune opinion, il fut inventé par Olivier Basselin , foulon de Vire en Normandie; et comme pour danser sur ces chants on s’assembloit dans le val de Vire, ils furent appelés vaux-de-vire, puis par corruption, vaudevilles. L'air des vaudevilles est commu- nément peu musical; on n’y sent, pour ordinaire , ni goût, nichant, ni mesure; mais comme on n’y fait at- tention qu'aux paroles, lair sert à rendre la récitation plus appuyée. Le vaudeville appartient exclu- sivementaux François, et 1ls en ont de très-piquant et de très-plaisant. Boileau, dans son Art poétique & VE G consacré quelques vers à exprimer le caractère libre , enjoué et badin de ce petit poème. Voici comme il en parle, après avoir peint lesprit du poëme satyrique : D'un trait de cepoëme, en bons mots si fertile, Le françois né malin créa le Vaudeville ; Agréable, indiseret, qui, conduit parlechant, Passe de bouehe en bouche et s'accroît en marchant. La liberté francoise en ses vers se déploie ; Cet enfant du plaisir veut naître dans la joie. VECTEUR, s. m. du latin velo, veclum , porter, transporter. (Astron.) Rayon vecleur; c’est la distance d’une planète, ou une ligne qu’on suppose tirée d’une pla- nète qui se meut autour d’un centre ou du foyer d’une ellipse , à ce cen- tre ou à ce foyer. Cette ligne est ainsi appelée, parce que c’est celle par la quelle la planète paroît, pour ainsi dire , être portée, et avec laquelle elle décrit des dires proportionnelles au tems , autour du foyer de son or- bite que le soleil occupe. VEDETTE, s. f. de l’italien ve- dette. (Art milit. ) C’est le nom d’une sentinelle de cavalerie ; c’est un ca- valier qui fait le guet pour la garde d’un camp , d’une place, etc. /et- lre en vedette , étre en vedette. VÉGÉTAL, VÉGÉTAUX ,:. m. du latin vegelo, donner, prendre de la vigueur. ( Botan. ) On appelle végétaux ou plantes tout ce qui vient d’une graine , qui se développe et vit sans avoir la faculté de se mouvoir volon- fairement, et qui perpétue son es- pèce au moyen de ses graines, ou par quelques moyens équivalens , comme par les caïeux, les boutu- res, etc. Règne végétal ; c’est une expres- sion par laquelle on désigne l’en- semble des végétaux. Le règne vé- gélal formoit une des trois grandes divisions des corps naturels, divi- sions que les naturalistes modernes ont réduites à deux, attendu, di- sent-ils, qu’il n’est pas possible de déterminer d’une manière précise les limites de ces trois prétendus regnes; c’est-à-dire , de déterminer VEI 505 exactement où cesse l'animal, où commence le végétal, et où finit le minéral, Mais, comme une distance infinie semble séparer le végétal et Panimal de la pierre la plus parfuite et du fossile le plus travaillé , ils ont cru qu'il étoit plus raisonnable de diviser les corps naturels en deux principaux règnes, savoir : le règne inorganique ou minéral, et le règne organisé, végétal ou animal. Foy. REGNE. VEGETATION , s. f. du latin vesgelalio, fait de vegeto , donner , prendre de la vigueur. ( Botan. ) La végétation est le développement successif des parties qui concourent à la perfection du végétal. VEHICULE, s. m. du letin vehi- culum , fait de veho , porter. ( Aéd.) TH se dit de ce qui sert à conduire, chasser , pousser, à faire passer plus facilement. Les purga- tions servent de véhicule aux hu- meurs peccantes, pour les .porter hors du corps. Les artères sont les véhicules du sang et desesprits, VEILLE, s. f. du latin vigilia Ÿ fait de vigilo , veiller: privation du sommeil de la nuit. d ( Med, ÿ On appelle veille cet état du corps humain dans lequel les actions des sens internes et ex- ternes et des muscles peuvent se faire facilement , sans trouver aucune ré- sistance, et ‘recevoir avec la même facilité impression des objets. (Botan.) Veilles des plantes ; c’est la détermination des heures du jour auxquelles les fleurs des plantes s'ouvrent , restent épanouies et se ferment. (Marine) Veille, à la veille ; les marins entendent par cette ex- pression , un objet qui paroit hoxs de l’eau et surnage, sur-tout en par- lant des bouées, Bouée à la veille ; c’est celle qui flotte sur l’eau verticalement au dessus de lancre mouillée au fond, à laquelle elle est liée par son orin. Ancre de verlle ou ancre à la veille ; c’est celle qui est suspendue au bossoir, dégagée de tout ce qui pouvoit la retenir, et prète à être mouillée, 506 VEL (Antiquités) Veille , suivant les anciens, étoit uve partie de la nuit qui étoit divisée en quatre veilles. ( Lithurgie ) Veille se dit du jour qui précede une fete, Autrefois, on passoit la nuit en oraison pour se préparer à la célébration d’une fête, Depuis on a donné ce nom aux au- tres Jours remarquables , et l’on dit, dans le langage ordinaire , la veille de l'entrée du roi, La veille de mordépart. VEINE, s. f. du lat. vena. ( Anal, ) Les veines sont des vaisseaux destinés à recevoir de tou- tes les parties du corps le sang qui y a été porté par les artères. Leur struc- ture est à peu près la même, avec cette différence que leurs parois sont plus minces, et que le sang qui y circule y est soutenu par des valvu- les qui entre-coupent leur cavité d'espace en espare, (Minéral.) Veines métalliques; . FILONS, MINES. j ( Zechnol, ) Veines de bois ; on donne ce nom, dans Part de l’ébé- nisterie , aux bandes ou rayures co- lorées, droites ou courbes, plus ou moins larges, plus ou moins claires, qu’on aperçoit à la surface d’un bois poli, et qui tranchent avec le fond de sa couieur. VEINE, EE , ou VEINEUX, SE, ‘adj. de ce qui est plein de veines, VELIN, s. m. du latin vitellina, en sous-entendant pellis, peau de veau, ({ Technol. ) Peau de veau pré- parée. Un emploie pour le vélin des veaux depuis l’âge de huit jours jus- qu’à six semaines, Les veaux qui ont le poil blanc font le plus beau velin. Le vélin le plus beau et le plus recherché est celui qui est fait de la peau d’un fœtus, lorsqu’à la bou- cherie on a tué une vache qui étoit pleine : on les appelle des velots. Saint Jérome , et après lui la plu- art des savans, font honneur de linvention du vélin à Crates le grammairien , contemporain d’Atta- lus, et son ambassadeur à Rome. Papier vélin; ou appelle ainsi un päpier uoitant la blancheur et Pan du vélin, où il ne paroit au- cune des marques nommées pontu- dcaux et vergenres. VEL VEÉLITES, s. m. du latin veles, velilis, soldat armé à la légère. (Art. milu, ) Les véliles étoient des soldats romains choisis entre les plus jeunes et les moinsriches. {ls étoient armés d’une épée, d’un ja- velot et dun bouclier assez grand pour mettre son homme à couvert. Leur javelot étoit une espece de dard dont le bois avoit pour l'ordinaire deux coudées de long et un doigt ce grosseur, La pointe étoit longue d’une grande palme, et si amenuisée qu’au premier coup elle se faussoit, de sorte que les ennemis ne pouvoient pas la renvoyer, c’est ce qui la distin-. guoit des autres traits. il y a dans Parmée françoise un corps de vélites, composé des cons- crits que l'ur petite taille n'a pu faire admettre dans les autres corps. VELOCITE , s. f. du latin velo- cilas , fait de velox, vite, qui va vite; cest la même chose que VITESSE, ”, ce mot. VELOURS, s. m. du latin vi/lo- sur , dont on a fait d’abord velueil, veluyau, puis velous , et enfin velours. (Manuf.) Le velours est une étoffe de soie couverte à l’endroit, dun poil épais, court , serré , très- doux, et dont l'envers est une espèce de tissu extrémement fort et pressé, Le velours fut inventé à Gênes sous Louis XIL; et en 1536, les sieurs Etienne Turquetti, et Bar- thelemi Norris, génois, en, établi- rent une manufacture à Lyon. Velours de colon ; la fabrique de ce velours a été imaginée en Angleterre en 1747. VELOUTE adj. de VELOURS. V. ce mot. (Anal) On appelle dars l’homme et les animaux, le velouté de les- tomac, des intestins, de la vessie et de la vésicule du fiel, la surface intérieure de ces parties, qui est comme hérissée d’un nombre infini de petits filets, comme du velours , qui sert à défendre ces parties de l'impression. trop vive des corps qui les touchent. VELTE , s. f. ou VERGE, s. f. ( /Héirol, ) Mesure de liqueur en usage dans plusieussgays. La velte de Paris, que l’on ap- VEN peloit aussi septier, dans quelques endroits, contient huit pintes de Paris. Dans le système des nouvelles mesures , velle est le terme vulgaire employé concurremment avec le nom de DECALITRE. F. cemot. ELU, UE, adj. du lat. villosus. ( Botan. ) H se dit en botanique, de ce qui est garni de poils longs , mous, très-sertés : et c’est particu- liszrement par ce dernier caractere. que vélu diffère de poilu. VENDEMIAIRE , s. m. du lat. vindemia , la vendange. ( Chronol. ) Premier mois de Vannée de la République francoise. Ce mois qui a trente jours comme les autres , commence le 22 septem- bre , et finit le 21 octobre ; mais dans l’année qui suitimmédiatement l’année sextile , ce mois commence le 23 septembre , et finit le 22 oc- tobre , parce que l’année sextiie a six jours complémentaires. Ce mois est ainsi appelé, parce que c’est communément le tems des ven- danges. VENDREDI, s. m. composé du Jatin dies, jour, et de Venus, Ve- neris , la déesse l’énus. ( Chronol.) Sixième jour de la semaine, consacré autrefois à eus, dont il a conservé le nom. Il est ap- pelé dans l’église Z'eria - Sexta ; c’est. le jour consacré à Dieu chez les Turcs, comme le dimanche chez les chrétiens. VENENEUX , SE, adj. du latin venenifer, fait de venenum, poison; qui à du venin. ( Botan. ) Il se dit ordinairement des plantes ; C’est la même chose que venimeux; mais celui-ci se dit plus particulièrement des animaux, VENERIE, s. f. du latin venart, chasser : l’art de chasser avec des chiens courans à toutes sortes de bêtes, particulierement aux bêtes fauves. L’équipage particulier à la chasse du sanglier se nomme vautrait, et celui qui sert pour le loup, prend la dénomination de louvelerie. L'art de la chasse fat en honneur dès les tems les plus anciens; la my- thologie le consacra en lui donnant VEN 507 des dieux pour inventeurs et pour protecteurs. Apollon et Diane l’enseignbrent à Chiron, pour récompenser s1 jus- tice : et Diane fut considérée comme la déesse des chasseurs. C’étoit pour les Grecs une occupation à liquelle ils attachoient beaucoup d’impor- tance ; Persée passoit chez eux pour le plus ancien des chasseurs; Ale- xandre , Cyrus, et d’autres grands hommes de la Grèce , firent de la chasse un exercice favori , et Xéuo- phon, exilé ap:ès sa fameuse retraite des dix mille, composa les Cyeége- liques ou traité de la chasse, sur les bords de la Sélenonte, non loin du mont Pholoë, dont les forèts nourrissoient une quantité de cerfs et de sangliers. Les Romains s'adonnè- rent aussi à la chasse et en firent une affaire importante : c'étoit l’a- musement de la jeunesse de Rome. Emilius donna au jeune Stipion, un équipage de chasse, semblable à ceux des rois de Macédoine. Jules- Césir, Pompée, étoient de grands chasseurs. Piusieurs auteurs, tant Grecs que Romains, ont fait l’éloge de la chasse ; Pline y voit Porigine des Etats monarchiques. En France, les rois de la premibre race se sontréservés de grandes forêts, et ils y passoient des saisons entières pour chasser. Gontran, roi d'Orléans et de Bourgogne, étoit si jaloux de la chasse , qu’il en coûta la vie à trois de ses courtisans pour avoir tué ua cerf dans les Vauges , sans sa permis- sion, Charlemagne et ses successeurs wavoient point de séjour fixe, tant étoit grande leur passion pour la chasse ; ils alloient successivement dAix-la-Chapelle, dans P Aquitaine, et du palais de Casenveil, dans celui de Verberie. Toutes les assemblées générales de la nation se terminoient par une chasse. Cet amusement a toujours plu aux Francois : il doit succéder dux fatigues de la guerre ; il doit même les précéder. Savoir manier les chevaux et les armes sont des talens communs au chasseur et au guerrier. La chasse est l’école aëréable d’un art nécessaire. L’ha- bitude au mouvement, à la fatigue ; l'adresse , la légèreté du corps, si nécessaires pour soutenir et mème pour seconder le courage, se pren- 508 VEN nent à la chasse et se portent à la guerre. . VENERIEN , NE, adj. du latin venereus , fait de Vénus, Veneris, f'enus : qui concerne ’enus. (/Héd.) On appelle mal vénérien ou maladie vénerienne , la grosse vérole et tous les accidens qui re- connoissent pour cause un virus con- tracté originairement par un com- merce impur; cette ai est ainsi appelée de Fénus , que les anciens regardoient comme la déesse de la beauté et de la volupté. VENIMEUX , SE , adj. du latin venenalus , fait de venenum , venin : qui a du venin. (/Heéd.) Ce mot signifie la même chose que vénéneux ; mais il s’'ap- plique particulièrement aux ani- maux ; au lieu que vénéneux se dit des plantes et des minéraux. Les ser- pens , les vipères, sont des animaux Venimeur. VENIN , s. m. du lat. venenum. (éd. ) Qualité maligne qui est en quelques animaux, qui est dan- gereuse aux autres, qui les tue. V'enin se dit aussi de certaines qualités qui se trouvent dans quel- ques maladies malignes. 1 ÿ a du venin dans celle fivvre; le venin de la peste. VENT ,s. m. du latin ventus. ( Physique ) Météore aérien ; mouvement de translation de Pair, par lequel une portion assez consi- dérable de Patmosphère est poussée d’un lieu dans un autre, avec une vitesse plus ou moins grande , et dans une direction déterminée. , Les vents prennent différensnoms relativement à leur direction, rela- tivement aux différens points de Vhorizon où ils souttient. Celui qui soufile du nord vers le sud , s'appelle vent de nord. Celui qui soullle dans une direc- lion contraire, s’appelle veut de sud. Celui qui souffle du couchant au levant , s'appelle vent d'ouest. Celui qui souffle du levant au couchant, s’appelle vent d'est. * Les vents sont divisés en généraux ou constans , en périodiques ou réglés , et en variables. Les vents généraux ou constans , sont ceux qui soufilent toujours du VEN même côté. Tels sont les vents alizés ( V. ce mot), qu'on remar- que entre les deux tropiques , et qui soufilent constamment de Pest à l’ouest , avec seulement quelques variations périodiques , suivant les différentes déclinaisons du soleil, Les vents réglés ou périodiques sont ceux qui soufflent périodique- ment d’un point dans un certain tems , et d’un autre 3 dans un autre .tems. Tels sont les moussons, qui soulflent du sud-est, depuis le mois d’octobre jusqu'au mois de mai jet du nord-ouest, depuis le mois de mai jusqu’au mois d’oc- tobre , entre la cote de Zanguebar et l'ile de Madagascar. Tels sont encore les vents de terre et de mer qui soufflent de la mer à la terre le matin , et de la tetre à la mer sur le soir. Les vents variables sont ceux qui souftient tantot d’un côté, tantot d’un autre, et qui commencent ou cessent sans aucune règle, soit par rapport aux lieux, soit par rapport aux tems, et qui sont par conséquent variables , soit par la direction, soit par la durée, soit par la vitesse. Pour la cause physique des vents, con- sultez les ouvrages de physique. ( Med.) Vents se dit aussi d’un air renfermé dans le corps des ani- maux, quand il sort par haut ou ar bas: c’est la même chose que FLATUOSITE. F. ce mot. ( Marine) Les marins considèrent les vents sous différens rapports, re- lativement à lusage qu’ils en font. Le premier de ces rapports est la di- rection. Pour désigner et connoître la direction du vent , on se sert des rumbs ou divisions de la boussole, tracés sur un carton que les marins appellent rose des vents. Voyez RUMB , BOUSSOLE. Le second rapport du vent est sa vitesse ou sa force : ils en distinguent les différens degrés ou la rapidité, per les expressions ci-après : petit vent, vent foible ou vent mou, grand vent, gros vent, frais, petit frais, grand frais, coup de vent , grain de vent, bon vent. Un troisieme rapport du vent est celui du plus ou moins de faveur qu’il présente à la route. V'EN Vent de bout, celui qui souffle du point même de l’horizon où l’on voudroit se diriger. Vent maniable, cehu qui permet toutes les manœuvres. l’ent forcé, celui qui ne permet- tant pas de faire route au plus près , oblige de mettre à la cape. Vent étale ou vent fait, celui quisoufile régulièrement et qui paroiît devoir durer. Vent arrière ou vent en poupe. Vent larsue , celui qui fait un angle obtus avec la route du vais- seau. lent de quartier, celui qui est perpendiculaire à la route du vais- sean. Vent de bouline, celui dont la direction fait avec la route du vais- seau un angle aigu, et oblige pour faire route, de s'orienter au plus pres. Il est ainsi nommé , parce qu’on est obligé de faire usage des boulines, Vent au plus près, celui qui fait avec la quille du vaisseau un angle le plus aigu possible. : Vent devant ,: c’est lorsque le vent vient droit de Pavant du vais- seau ; ce qui arrive sous voile en plusieurs cas, ou malgré soi, si le timonier a mal souverné ; ou si le vent a sauté tout à coup et s’est rangé «de lavant ;. ou enfin par la force des courans ; c’est, ce qu’on appelle prendre vent devant ou faire chapelle. Ou bien cela a lieu volontairement lorsqu'on veut virer de bord: dans ce, cas on émploie l'expression donner vent devant, pour, désigner le, moment où par le moyeu du gouverpail , on fait pré- senter la proue du vaisseau droit au vent, pour l'avoir ensuite sur lau- itre bord , en continuant de tourner, et en changeant de coté les. armures des voiles. V. firer de bord vent devant. Un’ quatrième rapport sous lequel les marins cousiderent le vent, est celui de sa direction par rapport à la terre ou aux cotes, Ainsi le vent de terre , appelé dans quelques en- droits vent d’amont,(F. AMONT.) est celui qui vient du coté de la terre, ou qui souffle de la côte vers la pleine mer. On Pappelle brise de terre, dans les parages des pays chaud:, où ces VEN £e9 vents ont une régularité journalitie, V’ent du large, ou brise du large, ou vent d'aval ( V7. AVAL); c’est celui qui souffle du côté de la pleine mer et se dirige sur la terre. Vent traversier ; v. TRAVER- SIER. Si l’on considère le vent quant à la situation des objets, et sur-toutf des vaisseaux ; comparée à la direction d’où le vent souffle , il en résulte un cinquième rapport : Au vent, cette expression indi- que Ja situation de l’objet qui est plus près de la source ou de Porigine du went que Vautre objet, vais- seau , etc. avec lequel on le com- pare , et qui par rapportau premier se trouve sous le vent, c’est-à-dire, plus éloigné de la source ou origine du ventque Pautre. Sous ce rapport, par lequel on considère le vent comme un cou- rant d'air, dont la partie supérieure est vers la source, le dessus du vent ou Pavantage du went; qui se dit quelquefois le veut ,1veut dire toujours le côté qui est le plus près de Porigine du vent Par exemple, lorsque deux esca- dres sont en présence , Pescadre du vent est celle: qui est le plus près de la source du vent ou vers le haut de ce courant d'air, relativement” à l’autre ‘escadre ; à laquellé on la compare : la première a le dessus du vent ou Pävantasge du vent , et Vautre est l’escadre sous le vent. De: là cette distinction em- ployée dans toufes choses:: le côté du vent , et le côté sous le vent. “Avoir le vent sur un vaisseau ; c’est être au vent à lui; c’est avoir l'avantage du vent sur Jui. Gagner le vent ; c'est à force de courir des bords et &e louvoyer, ordi- nairement en compétition avec un vaisseau ennemi, parvenir à être plus.élevé dans le vent que lui; ce quiiest regardé comme un grand ayxanfage pour combattre avec succes. Tomber sous le vent ; c’est lors- quétant désemparé, un vaisseau est hors d'état de se maintenir dans sa direction et qu’il a dérivé , ou qu’il est entrainé hors de sa route , loin de la source du vent. Vent dessus ; on dit qu’une voile a Je vent dessus, ou que le vent est VEN sur la voile. lorsqu'il frappe sur la surface antérieure de cette voile, ce qui s'appelle une voile coilfée, 510 On dit au contrane , qu'une voile a le ver dedans, ou que Île vent est dans la voile, lorsqu'il frappe la surlace postérieure de cette voile, On dit qu'un vaisseau est vent dessus, vent dedans , lorsqu'un de ses huniers ou les voiles Œun des mâts sont coiliées, et l’autre hunier ou ies voiles de l’autre mât sont enflées par le vent comme à Pordinaire ; ce qui s'appelle plus projiement être en panne. VENTE , s.f. du latin vendo, vendre. (Pratique ) Aliénation à prix ’argent. Contrat de vente ; cest un acte par lequel un ces contractans qui est le senceur, s'oblige envers un autre qui est l'acquéreur de lui livrer la propriété et la jouissance de la chose “onvenue, moyennant un certain prix, lente forcée ; Cest celle qui est faite- pour caure d'utilité publique ou par autorité de justice; c'est aussi unervente faite par celui qui avoit contracté Pohligation de ven- ‘dre; © Vente se dit aussi; en parlant d'eaux et forts, de la partie d’une forêt, d’un bois, qui vient d'etre coupé, C’est dans ce sens qu’on dit vider, nettoyer les ventes ; pour dire ; enlever le Lois qui est coupé. C'est de là encore qu’on appelle jeunes ventes, les ventes où le Pois coupé commence à revenir. VENTILATEUR , s. m. du Jatin ventilo , faive du vent, #xposer au vent: ce qui sert à donner du ‘vent. (Phys.) Machine par le moyen de Jaquelie on peut renouveler l'air dans Jesénéroitsoücerenouvellementpeut devenir utile ou nécessaire. T'els sont les vaisseaux , les chambres dés ma- lades , les hôpitaux, jes salles de spectacle, et en gén{ral tous les en- droits où il s’assembie beaucoup de monde. Le premier projet machine fct lu dan de la société royale de Lorcres, au mois dé mai 1741. Au mois de no- ire semblable are rscemblée VEN vembre suivant , M. Triewald, in- génieur du roi de Suède, éenvit à M. Mortimer, secrétaire de la société royale, qu’il avoit inventé une ma- chine propre à renouveler Pair des entreponts les plus bas des vaisteaux. Le célébre Halès a inventé un ver- tilateur dont on fait maintenant un usage universel dans la marine. Con- sultez la description du ventilateur de|\ Halès, par Demours, médecin de Paxis, Ja-12, 1744. VENTOSE , s. m. du lat. ven- Losus, venteux. ( Chronol. ) Sixième mois de année de la République françoise : ce mois qui a trente jours comme les onze autres, commence le 19 février, et finit le 20 mars; mais dans année quisuit immédiatement l’année sextile , ce mois v'enlôse commence le 20 février et finit le 20 mars ; parcé que l’année sextile a six jours complémentaires ; ce qui retarde d’un jour le commencement de l’année suivante, On a donné à ce nouveau mois le nom de verlôse, à cause des grands vents qui souf- flent ordinairement dans ce mois. VENTOUSE , s. f. du latin ver- losus ; plein de vent. ( Chirurgie } Instrument de chi- rurgie, petit vaisseau ordinairement de verre, fait en poire, qu'on ap- plique sur la peau pour attirer avec violence les humeurs du dedans a dehors, ( Hydraul.) Ventouse se dit de l'ouverture d’un petit soupirail qu’on laisse dans les iuyaux, dans des cou- duits de fontaine pour faciliter Pé- chappée des vents, ou pour leur donner de l’aïr quand il est besoin, (Archit.) Fentouse de clemi- née ; ©’est une espèce de soupirail pratiqué sous la tablette, ou aux deux angles de lâtre d’une chemi- née, pour chasser la fumée. ( Jardin. ) Fentouse est encore une branche surnuméraire et même défectueuse qu’on laisse à certains arbres , afin de consumer leur sève , et qu’on supprime peu à peu, quand ils deviennent sages, Sans cette in- dustrie , les arbres fruitiers four- miilleroient incessammert de bran- ches gourmandes et de faux bois: VENTRE, s. m. dulat, verler. VAEIR { Anat.) Ce mot se prend en dif- férens sens, Chez les anatomistes modernes, il veut dire , dans sa si- gnification la plus étendue, une cavité remarquable où sont contenus quelques-uns des principaux viscères. À prendre ce terme en ce sens, tout le corps est divisé en trois ventres , dont le plus bas s'appelle communé- ment Pabdomen ; celui du milieu, le thorax ; celui d’en haut, la ca- vité de la tête. Mais on prend ordi- pairement le terme de ventre dans -un sens plus déterminé, pour l’ab- domen et la région d’entre le dia- phragme et les parties naturelles. VENTRICULE ; s. m. du latin ventriculus , diminutif de venter, ventre: petit ventre. (nat. ) On donne ce nom à Pestomac. Il se dit aussi de différen- les cavités : Les ventricules du cerveau, les veutricules du cœur, les ventricules du larynx. VENTRILOQUE, s. m. et adj. du latin venter, ventre, et de loquor, parler : qui parle du ‘ventre. Por. GASTRILOQUE , ENGASTRI- MYTHE. VENUS , s. f. du latin Yenus, Veneris, nom d’une des divinités des anciens, (-Astron. ) Vénus est aussi le nom dune des planètes inférieures qui ‘tourne autour du soleil en 224 jours , à une distance de 25 millions de lieues, Vénus est aisée à reconnoître par son éclat et sa blancheur, qui sur- ‘passent celles de toutes les autres pianètes, Les passages de Vénus sur le soleil en 1761, ont fait connoître aux as- ironomes les véritables distances du soleil, et de tou es les planètes au soleil, (Hinéral.) Vénus , en termes de chimie , signifie le cuivre. VEPRE, s, f. du latin vesper ou hesperus , Vétoile du berger ou l’é- toile de Vénus , qui paroit le soir, quand elle est occidentale. ( Lithurgie ) Partie de loffice divin, ainsi appelé, parce qu’on Je disoit autrefois sur le soir, VERBE, s, m, du latin verbum. VER St ( Gramm. ) Patie de Poraison dont le principal usage est de signi- lier l'affirmation. VERBERATION, dulatin ver- bero , battre , et d’ago , agir : l'ac- tion de battre, ( Physique ) Les physiciens se servent de ce terme pour expliquer la cause du son, qui ne provient que de la werbération de l'air choqué et frappé en plusieurs manières qui font les sons différens, VERGE , s. f. du latin viroa, sorte de petite baguette longue et flexible, (Métrol.) Verge est en certains pays, une mesure dont on se sert pour mesurer les terres. On donne aussi ce nom à une mesure pour les étoffes. ( Anat. ) Verge est le nom dan organe destiné par la nature à léjec- tion de la semence et l'émission de l'urine. à (Physique) Verges au plurier , se dit d’un météore lumineux que Pon appelle autrement colimellæ el fines lenlorii : c'est un assm- blage de plusieurs rayons de lumière qui représentent comme des cordes tendues, VERGER, s. m. du lat. vrr#4u- riunr, d’où les Italiens ont fait ver- ziere, et les Espagnols v'éfgel. ( Jardin. ) Lieu planté d'arbres fruitiers en plein vent} SA SE VERGLAS , s, m. du Jat. véidis lacies , glace verté, ( Physique) On donne ce nom à la glace qu s'étend ‘et s'attache sur les pavés, én prenant une fide très lisse : ce qui rend lé marcher très-diflicile pour Les hommes ; les chevaux, etc. ; VERGUE , s. f. anciennement VERGE, du latin virga. ( Marine) Pièce de bois légère , ordinairement de sapin , longue , arrondie; qui sert À supporter les voiles des vaisseaux, en y attachant le côté supérieur de la voile. À VERMEIL, LE , adj. du latin vermiculus, espèce de petit ver qni contient une humeur rouge , dont on teignoit autrefois les draps de soie : couleur vermeille, VERMEIL, s. m, même origine que le précédent, &xs VER ( Orfévrerie) V’ermeilest le nom qu’on donne à l’argent doré ; c’est de l’or amalgamé avec du mercure. VERMEILLE, s. £. même origine que VERMEIL, ( Minéral.) On donne ce nom dans le commerce de la bijouterie, tantôt à un rubis spinelle , d’une couleur rouge écarlate ; tantôt à nm grenat dont la couleur rouge tire un peu sur lorangé : La première de ces gemmes est appelée vermeille orientale ; La seconde , vermerlle commune ou occidentale. VERMICELLE, s. m.de l'italien vermicello, petit ver , vermisseau. (Econ. dom.) Nom d’une pâte faite avec du gruau de froment, pâte que l’on pétrit fort dure, que lon sale ‘égérément, et à. laquelle on ajoute quelquefois quelques pincées dé safran en poudre , ef qi'ensuite on. transforme en. cylindres contour- nés , plus 6u moins gtos, ou en. ru bans , par le moyen d’une presse - percée de trous. Le macaroni, le kagne, le lasä- gne et le patre, me sont que des “éspètes devermicelle. : VERMICULAIRE , adj. du latin vermiculus , verimisseau : qui à du rapport aux petits vers. (Anal), On dit l’appendice vermiculaire. du cæcum ; les émi- nences vermiculaires du cervelet ; le mouvement. vermiculaire des intestins, VERMICULANT , TE , adj. du lat. vermiculus, petit ver. (Med) H se dit d’une espèce de pouls semblable au mouvement on- doyant des vers qui rämpent. VERMIFUGE,, adj. et $. m. du lat. vernis, ver, et de fxg6, chas- ser : qui chasse les vers, ; ÿ (Hed. JA se dit des remèdes qui font mourir les vers et les chassent hors du corps. C’est la mème chose qwANTHELMENTIQUE. V7, ce mot. VERMINEUX , SE , adj. du lat. vermis , VET: ( Méd. ) Epithète que Pon donne aux substances ou aux corps dans lesquels se sont engendrés des vers. VERMOULU , UE , adj. -du lat. V: En vernis, ver, ei de malo, mouire, quasi vermibus molutus, moulu par les vers; qui est rongé par les vers ; qui est plein de vers. VERNIER ,s. m. nom d'homme, (Æstron. ) Espèce de division que Pon emploie dans les instrumens , pour subdiviser les degrés et distin- guer facilement les minutes et les secondes. Elle est ainsi appelée du nom de son inventeur. Pierre Ver- nier, châtelain de Dornans, en Franche-Comté qui la publia dans un petit ouvrage imprimé à Bru- xelles en 1631 , intitulé la construc- tion, l'usage et les prepriélés du cadran nouveau. On l’appeloit ci- devant nonius, quoique Nonius , n’en soit pas lPinventeur ; mais ïl en avoit imaginé une autre qui eut beauconp de célébrité dans le tems. VERNIS, s. m. du latin barbare vernix, la gomme du genièvre. ( Technol, ) On donne ce nom dans les arts, à toute matitre liquide, appliquée par ‘couches à la surface des corps , et qui a la propriété, après sa dessication ; de les garantir des -influences.de l'air et de l’eau , et de les rendre luisans , sans détruire leur poli et sans masquer m1 altérer leurs couleurs. Les Chinoïs et les Japonois, ont fait usage du vernis très-long-tems avant nous. Les missionnaires en- voyés en Chine , fürent les premiers qui, dans le 15e. siècle , donnèrent une connoissance confuse du vernis dont on se servoit en ce pays. Dans le dix-septième siècle , les pères Martino, Martini et Kircher , en parlèrent avec plus de détaïl, et le premier françois qui mit à profit les notions encore vagues de ces mis- sionnäires , fut le père Jamart , her- mite, qui Composa un vernis diflé- rent, il est vrai de celui de la Chine mais qui passa pour tel et fut très- recherché, Dès qi'il en eut publié la composition , beaucoup de parti culiers chercherent à le perfection ner et À en compôsér de nouveaux , au moyen des différentes combinai- sons des gommes , dés résines, des bitumes, etc. Enfin le père d’Incar- ville, nous apprit que levernis em- ployé par les Chinois, à couvrir les jambnis, les planchers de leurs mai- sons, VER sons, et la plupart de leurs meubles, étoit produit par un arbre qu’ils ap- peloient £sichou ou {si-chu, ce qui signifie arbre du vernis. Les bota- nistes n’ont pas su d’abord à quel genre de plantes appartenoit cet arbre, mais il est aujourd’hui re- connu que cest l’augie ou une es- pèce de badanier. Le vernis du Japon provient d’un sumac. Le vernis doit être inattaquable par l’eau, transparent et durable ; il doit s’étendre facilement , sécher de même , et ne laisser, lorsqu'il est sec , ni aucun pore, ni écaille. Gr, les résines et les bitumes réunissent ces propriétés ; ce sont ces matières aussi qui font la base des vernis ; mais il faut les disposer à ces usages en les dissolvant, en les divisant le plus qu’il est possible, eten les com- binant de manière que les vices de celles qui sont sujettes à s’écailler, soient corrigés par d’autres. 1 On peut, dit Chaptal, dissoudre les résines par trois agens : par l’huile fixe, par l’huile volatile, et par Valcohol. On distingue en général deux sortes de vernis ; les uns qu’on ap- pelle vernis dessicatifs, parce qu’ils se sèchent promptement ; et les au- tres qu'on nomme vernis gras. Les vernis dessicatifs sont com- posés de matières résineuses tenues en dissolution par Palcohol. Lors- qu’on applique ces vernis, l’alcohol s’évapore promptement, et laisse les substances résineuses sous la forme dun enduit brillant comme une glace ; mais ces vernis se dessèchent considérablement à Pair, et se fen- dert ou se gercent, inconvénient auquel ne sout point exposés les veriLis gras. Les vernis gras se font en dissol- vant dans des huiles, à laide du feu , les bitumes ou résines sur les- quels Palcohol wa point d’action. Ces veruis ne sont pas sujets à être altérés par Peau , comme le sont les vernis à Palcohol, mais le plus or- dinairement ils sont colorés, et se sechent plus difficilement, VEROLE , s. f. du latin barbare variola , formé de varius , tacheté, moucheté, marqueté, ou de vari, mot employé par les Latins pour si- * Tome IIL, VER 518 gnifier les taches, les boutons qui viennent au visage, ( Méd.) Now qui sert à désigner deux sortes de maladies bien diffé rentes : la pelile vérole et la grosse vérole. La petile vérole est un genre de maladie inflammatoire , exanthé- mateuse , le plus souvent épidémi- que, dont l’éruption consiste en pustules plilegmoneuses, qui tendent à la suppuration ; et qui acquièrent la grandeur d’un poids. On a tout lieu de présumer que la pelite vérole à été inconnue aux Grecs et aux Romains, puisqu’au- cun médecin de ce tems-ià ne nous. en à laissé la description , à moins qu’ils m’aient regardé ces éruptions comme un vice accessoire à la fievre, et qu’ils ne les aient con- fondues avec d’autres fivvres érupti- ves ; dont ils nous parlent. Ce quil y a de certain, c’est que les Arabes sont les premiers qui nous en aient donné une histoire distincte et dé- taillée, Rhasès est celui d’entreux qui en a-le mieux traité. Il ne parle jamais que d’après l’observation de la nature : la description qu’il donne de la petite vérole est si fidelle, que depuis le tems de ce fameux méde- cin jusqu’à ce moment, on n’a presque rien découvert de nouveau à ajouter à la bonne pratique des Arabes. On croit que cette maladie a eu son origine en Ethiopie ; qu’elle parut pour la première fois en Ara- bie, l’année de la naissance de Mahomet; qu’elle fut transportée d'Asie en Europe du tems des croi- sades , et qu’elle a passé d'Europe en Amérique , lors de la conquête du Pérou par Fernand Cortez, Por. INOCULATION , VACCINE. Grosse vérole, ou maladie ve- nérienne, où mal napolituin, ou mal françois ; c’est une maladie contagieuse , transmise par voie de génération , ou qui vient à la suite d’un commerce impur, et dont la présence se manifeste par des ex- croissances, des boutons, des exco- riations ou des ulcères, aux parties qui ont été exposées au contact im- médiat du virus. L'origine de la vérole n’est pas fort connue. C’est une tradition com- K k Sr4 VER mune que la maladie vénérienne pes , pour la première fois, dans ‘armée francoise qui éfoit campée devant Naples ; de là vient que les Francois l’appellent maladie de ÎVaples , et les ftaliens, mal fran- cois ; mais l’opinion la plus géné- ralement reçue des plus habiles mé- decins , est que la maladie véné- rienne vient originairement des In- des occidentales, et que les Espa- gnols l’appertèrent desiles de l'Amé- rique , où elle étoit fort commune avant que ces peuples y eussent jamais mis le pied. La nature du virus vénérien n’est pas plus connue que son origine ; ce qu’il y a de mieux connu, c’est que la verole est une maladie conta- gieuse , entretenue et propagée par un virus où un venin qui gâte la masse des humeurs, et leur fait prendre son même caractère. La véritable méthode de guérir la vérole fut long-tems ignorée, Enfin l’analogie de plusieurs sym- ptomes de ce mal, avec, ceux de beaucoup de maladies de la peau , Pefficacité du mercure dans ces der- nivres, firent soupçonner aux mé- decins que ce minéral pourroit bien convenir à la maladie vénérienne. Bérenger de Carpi, fut, à ce qu’on croit , le premier qui lemploya ; ?l eut un grand nombre d’imitateurs. On ne lPadministra d’abord qu’exté- rieurement sous la forme de fric- tons ; mais bientot les lumières de la chimie firent découvrir de nou- elles routes. ‘ VERRE , s. m. du lat. vitrum ( T'echnol. ) Composition dure, fragile , entrant en fusion au feu, brillante et unie dans la fracture, et préparée par la fusion de sable, de pierres vitrifiables, et de sel alkali eu d’oxides métalliques. L'usage du verre est de la plus haute antiquité ; il en est parlé dans es livres de Moïse et de Job; mais il avoit différens noms que les tra- ducteurs et les commentateurs ont rendus par les mots de pierre pré- cieuse, pierre transparente, crys- tal, miroir , diamant, verre dia- phane et glace , à cause de sa res- semblance avec Peau congelée,. Aristote demande pourquoi nous voyons au travers du verre, et poux- VER quoi le verre ne peut se plier. Ces problèmes sont un des monumens les plus anciens de lexistence du verre. On peut en placer la décou- verte au tems de l’invention des briques et de la poterie ; car lors- qu'on met le feu à un fourneau à briques où à poterie , il y a presque toujours quelques endroits qui sont convertis en verre. Lucrèce est le premier poëte latin qui ait parlé du verre et de sa trans- parence ; et Pline prétend que Sidon est la première ville qui ait été fa- meuse par sa verrerie. Suivant le même auteur, ce fut sous Tibère, que lon commenca à faire du verre à Rome. Un des trois ordres qui composoient le théâtre de PEdile Scaurus , étoit de verre, ainsi que plusieurs colonnes d’un temple situé dans Vile d’Aradus , et le globe cé- leste inventé par Archimede. Sous Néron , on trouva le secret de faire des vases et des coupes de verre aussi transparent que le crystal de roche ; enfin , les anciens savoient peindre le verre, et ils en forme- rent les urnes dans lesquelles ils re- cueilloient les larmes que la douleur leur faisoit répandre, On de peut révoquer en doute la plupart de ces faits; mais ils ne prouvent pasque le verre ait atteint dans ces tems reculés, le degré de perfection qu’il a présentement. Il nappartenoit qu’à la chimie de soumettre sa composition et sa fu- sion à des règles constantes , d’éten- dre son usage, de multiplier ses formes , de doubler sa valeur et d'augmenter son éclat. L’art de faire le verre est un des plus beaux présens que la chimie ait fait aux hommes, Il nous fournit les vases les plus propres, les plus commodes et les plus agréables ; il nous procure les moyens de nous mettre à l’abri des injures de Pair, sans nous priver des avantages de la lumière. La conservation d’une in- finité de liqueurs lui est due. C’est par son secours que nous remédions aux défauts de ‘notre vue , ou que nous réparons les ravages que le nombre des années y produit. L?as- tronomie doit au verre ses plus grands progrès ; l'usage des grandes lunettes a perfectionné la connois- VER since du ciel, fait découvrir de nouvelles planètes, de nouvelles étoiles, de nouveaux mondes entiè- rement inconnus à l’antiquité. Les lunettes sont également utiles pour la navigation, pour la guerre, et dans tous les cas où il est bon de découvrir les objets de fort loin. La physique expérimentale ne doit pas moins à l’invention du verre. Sans le verre on ignoreroit peut-être encore une infinité de phénomènes. ( Optique ) Verre à faceites ; c’est un verre plan d’un côté et composé, de Pautre côté, de plusieurs surfaces planes ; inclinées les unes aux autres ; ce verre fait voir l’image d’un objet qu’on regarde au travers , autant de fois qu’il y a de surfaces planes sur son côté taillé à facettes. Verre ardent ; c’est un verre con- vexe des deux côtés et qui a la pro- priété de. rassembler les rayons du soleil en un petit espace, que lon appelle foyer. ous les verres convexes sont ca- pables de produire cet effet et beau- coup d’autres , en tout ou en partie ; mais strictement parlant, on ne donne ce nom qu’à ceux qui sont capables de le produire et mème en g:and. Verre concave ; c’est un verre creusé en portion de sphère. Ces sortes de verres sontou concaves des deux côtés, ou concaves d’un côté et plans de l'autre. Les verres conca- ves ont la propriété de disperser les rayons de lumière, c’est-à-dire, de rendre divergens, les rayons qui sont parallèles , d'augmenter la diver- gence des rayons déjà divergens, et de diminuer pour le moins la con- vergence des rayons convergens; aussi ces verres produisent-ils trois effets remarquables : 10. Îls font voir les objets plus petits qu’ils ne sont ; 20, Ils font voir Pobjet plus près qu’à la vue simple. ; 30. Ils font voir l’objet avec moins de clarté. Verre convexe; c’est un verre formé de deux segmens de sphère, appliqués l’un à l’autre par leur plan. Les verres convexes ont la pro- priété de réunir les rayons de lumiere qui les traversent, c’est-à.dire, qu’ils reudent convergeus les corps paral- VER 515 lèles, qu’ils augmentent la conver- gence des rayons déjà convergens, et que pour le moins, ils diminuent la divergence des rayons divergens. Un verre convexe est la même chose qu'une lentille, et produit les mêmes effets. Verre lenticulaire ; C’est un verre qui a la forme d’une lentille. C’est la même chose qu’un verre convexe ou une lentille, Les verresde lunettes sont de cette espèce. Verre plan concave; c’est un verre creusé en portion de sphère, mais d’un côté seulement, et plan de l'autre, Les verres plans concaves produisent les mêmes effets que les verres concaves des deux côtés, mais à courbures égales, leurs effets sont moitié moindres que ceux des verres COnCaves. Verres plan-convexes ; c’est un verre formé d’un segment de sphère : ce verre est donc convexe d’un côté et plan de lautre, ce qui Pa fait nommer plan-convexe. Lesverres plan-convexes produi- sent les mêmes effets que les verres convexes des deux cotés; mais À courbures égales, leurs effets sont moitié moindres que ceux des verres convexes. (Minéral.) Verre de Moscovie ; on a donné ce nom au mica en grandes lames , qu’on trouve dans quelques montagnes granitiques de la Russie septentrionale et sur-tout en Sibérie. Cette dénomination très- impropre, quant à la nature de cette substance minérale , vient de ce qu'elle est employée au lieu de verre pour les carreaux de fenêtres, On a beaucoup exagéré leur gran- deur ; ceux qu’on emploie n’ont gutre plus de neuf pouces sur six ; on en fait usage pour les fenêtres des vaisseaux de guerre , parce qu’ils ont Pavantage de ne pas se briser par Pexplosion du canen. erre de volcan; cest une ma- tière complétement vitrifiée que re- jetent plusieurs volcans, C’est com- munément une espèce d’émail noi- râtre ou vert, ou de différentes cou- leurs , il est plus dur que l’émail ar- tificiel, et communément il fait feu eontre Pacier. (Musique) Musique de verres ; cette musique qui c’est conque en Kk2 5rÔ VER France que depuis 1765, est de l'invention du docteur Franklin ; et l'instrument nommé harmonica, est une boite carrée, dans laquelle sont attachés plusieurs verres ronds de différens diamètres , et dans les- quels on met de Peau en différentes quantités, En passant ledoigt mouillé sur les bords de ces verres, on en tire des sons mélodieux , et sembla- bles à ceux que les Persans produi- sent en frappant sur sept coupes de orcelaine remplies d’eau , avec des Pruettes d'ivoire ou d’ébène. Foy. HARMONICA. ( Peinture ) Peinture sur verre ; c’est une idée assez généralement répandue que art de peindre sur verre , tel qu’on l’exerca dans le moyen âge, est entièrement perdu ; et malgré le traité de Leviel , il y a encore des personnes qui persistent à croire que les procédés employés de nos jours , sont des procédés mo- dernes, et nullement ceux usités, il ya quatre ou cinq cents ans, Les François prétendent que ce fut d’un peintre de Marseille, qui tra- vailloit à Rome vers l’an 1509, sous Jules ET, que les Italiens apprirent cette peinture, Quoi qu’il en soit de son origine, cet art est fort déchu de l'estime dont il jouissoit en France, vers le onzième siècle, tems où il étoit au plus haut degré de splendeur, A présent l'Angleterre est la seule partie de l’Europe où la peinture sur verre soit pratiquée avec succès, parce que le goût de architecture gothique sy est conservé au point qu'il y a des particuliers qui sacri- fient des sommes énormes pour éri- ger des fabriques dignes du quator- zieme siècle. Jarvis a fait de très-beaux vitraux, “d’après les dessins de feu le chevalier Reynolds, pour la chapelle de Wind- sor. Cet habile artiste a suivi les pro- cédés de Leviel; mais Pexpérience lui a suggéré plusieurs changemens et modifications de ses procédés. Les bases de toutes les couleurs em- ployées à peindre sur verre sont des substances métalliques oxidées ; et toutes les modifications , les mélan- ges, les calcinations, etc. que lon conseilla jadis comme indispensa- bles pour le succes des couleurs’, ne doivent être attribuées qu’à l’état de VER la science à l’époque où les anciens auteurs ont publié leurs ouvrages ; aujourd’hui, il faut une marche plus claire et moins mystérieuse, Les ouvrages déjà publiés, et sur- tout le traité de Leviel, donnent d’excellens conseils pour le travail du peirtre et les précautions qu’il doit prendre, Rien ne ressemble plus à la gravure en manière noire , que l'opération du peintre sur verre. Con- sultez , pour les détails , le traité de Leviel, et leno. 34 des Annales des arts et manuf. d’Oreilly. VERRUE, s. f. du lat. verruca. ( Héd. ) On donne ce nom à une petite excroissance charnue, dure , indolente, élevée sur la peau comme un petit pois. VERS , s. m. du latin versus, Versus. ( Poésie ) Paroles mesurées et cadencées , d’après des règles fixes, Par le mot vers, on entend le style poétique astreint aux règles de la versilication. Si vous n'avez que la première de ces deux parties, votre discours sera élevé, nombreux, plein d'images, vous serez poëte si vous le voulez, mais vous ne ferez pas des vers. Si vous soumettez un style pro- saïque aux règles de la versification , vous nous donnerez des lignes qui auront tous les compartimens du vers; mais qui ne seront que de la prose. Mais on voit des vers qui ont la rime, l’hémistiche, le nombre de pieds, certaines figures, certains tours poétiques, de la noblesse même et de la douceur , et qui cependant n'ont point cette saveur que l’on goûte dans les bons vers, Quel est donc le principe qui établitle carac- tere général du vers ? On a cru que c’étoit l’inversion , et lon s’est trompé : linversion est un assaison- nement qu'on donne à la prose aussi bien qu’à la poésie. Prenez toutes les qualités qui peuvent rendre une phrase prosaïque plus parfaite dans quelque genre que ce soit, portez-les à un point plus élevé, ajoutez-y quelques traits qui fassent sortir le style du ton ordinaire, même le plus accompli ; joignez-y les mesu- res, les rimes, des figures éclatantes VER et lumineuses, des inversions pré- parées et menagées dans un juste désré de liberté : en un mot , que la phrase cesse d’être commune dans son genre , et qu'elle soit soumise aux règles de la versification, vous aurez des vers. C’est par le goût qu’on juge de la bonté des vers : ce goût quand il est exercé, ne s’y trompe jamais, et il be quiconque lit ou fait des vers, Foy. POESIE , RIME. VERSE,, adj. du lat. verto , ver- sum, ou de verso , versalum, tour- ner, retourner. ( Géom.) Sinus-verse ; le sinws- verse dun arc est la partie du dia- mètre qui passe par une extrémité de l'arc, comprise entre cette extré- mité et la perpendiculaire,qui tombe sur le diamètre de autre extrémité de l’arc. Le sinus-verse d’un arc est donc l’excès du rayon sur le co-sinus. VERSEAU , s. m. contraction de verseur d'eau , où verse eau, en latin aquarius , ou aquarium , ai- guière , réservoir d’eau. ( Æstron. ) Onzième signe du zodiaque, ainsi appelé de la saison des pluies qui ont lieu dans l'Europe à l'entrée de l'hiver. (Æydraul.) Le verseau, dit le poëte Manilius , est un signe qui, penché sur son urne, en fait sortir des torrens impétueux , et influe sur les avantages que nous procure la conduite des eaux. C’est à lui que nous devons l’art de connoitre les sources cachées dans le sein de la terre , et c’est lui qui nous apprend à les élever à sa surface, et à les élancer vers les cieux où elles semblent se mêler avec les astres. Ainsi, lPhy- draulique étoit connue des an- ciens, et ce n’est point au siècle de Louis XIV qu’on doit Part des eaux jaillissantes , comme M. Perrault l’a imaginé. VERSET , s. m. diminutif de vers, en lat. versus , versiculus. ( Bibliologie ) Les cinq livres de la loi furent anciennement partagés en cinquante-quatre sections, et cha- que section fut divisée en versets. Ésdras passe pour être l’auteur de cette division, qui vraisemblable- ment fut imaginée pour Pusage des interprètes chaldéens. En eïlet, VER Lio quand lhébreu cessa d’être la langue vulgaire des Juifs, et que le chaldéerr eut pris sa place, ce qui arriva au retour de la captivité de Babylone , on lisoit d’abord au peuple Poriginak hébreux, ensuite un interprète le traduisoit en chaldéen , afin que tout le monde lentendit parfaitement , et cela se faisoit à chaque période, ou verset. VERSIFICATION , du lat. ver- sus, vers, et de facio , faire : Pac- tion de faire des vers, manière de tourner les vers. (Poésie) La versificalion va pour objet que le mécanisme des vers; c’est l’art de les construire , relativement à la qualité et à la place des sons; et la versificalion francoise est l’art de la structure et de l’arrangement des vers françois. Il semble que les poëtes de tous les pays devroient être assujettis à des règles communes, puisqu'ils pei- gnent tous un même objet, qui est la belle nature; que cet -objet se ressemble par-tout , et que les cou- leurs du tableau doivent toujours être conformes à celles de Poriginal ; mais les différences qui se trouvent entre le génie, la marche, Pordre de construction et les propriétés des idio- mes dont les peuples se servent, ont dû donner des caractères bien variés aux expressions de nos idées et de nos sentimens. Certains peuples ont dû avoir dans leur langue des beautés dont d’autres langues r’étoient pas susceptibles. Ici, la continuité des sons a quelque chose de plus rapide et de plus coulant ; là , on trouve plus de force et plus de nerf; ailleurs, plus de noblesse et d'harmonie, ou plus d’aisance et de variété. Les uns auront racheté certains agrémens qui leur manquoient par d’autres qu’on ne retrouve point chez leurs sui: ins. Peut-être meme l'habitude nous au- ra-t-elle fait prendre pour des beau- tés ce qui ne devroit être considéré que comme des vices. La rigueur de certaines regies aura peut-être donné un air de prix et d’importance à leur objet. La versification à donc des principes généraux, qui sont com- muns à toutes les langues, et des regles qui sont particulières à cha- cune, La peinture vraie de l’objet , Pexpression et la force des termes ; 518 VER Vapplication des figures, la clarté, V’aisance, lPharmonie , le nombre , tout cela est de tous les pays et de toutes les langues ; mais ceux-ci y pan par une route, et ceux- à par une autre, parce que les entra- ves et la gène auxquelles on est assu- jetti par Pidiome dont on se sert, varient autant que ces idiômes eux- mêmes. Les Latins avoient , pour le mécanisme de leurs vers, lespèce , le nombre et la disposition de leurs pieds. Les François ont ordonné, pour leurs vers, le nombre des syl- fabes, mais sans rien statuer pour la quantité ; seulemert ils y ont ajouté lirime, que les Latins n’avoient pas ; comme :’ils avoient voulu par là compenser une beauté par une autre. Chez les anciens la rime n’étoit connue que dans la prose. [ls avoient fait un ornement du style, de donner uelquefoiïs la mème désinence à ne membres de période, et on ap- peloit cette figure de mots, simuliter cadens, sinuliter desinens. Ils se plaisoient aussi quelquefois à faire rimer les deux hémisliches du vers pentamètre et de Pasclépiade. Dans la basse latinité , lorsqu’on abandonna le vers métrique, c’est- à-dire, le versrégulitrement mesuré, pour le vers rhythmique , beaucoup plus facile, parce que la prosodie n?y étoit pas observée , et qu’il suffisoit d’en compter les syllabes sans nul égard à leur valeur, les poëtes sen- tirent que des vers privés de nombre avoient besoin d’étre relevés par l’a- grément des consonnances : de là, l’usage de la rime introduit dans les langues modernes, adopté par les Provencaux, les Italiens, les Fran- çois, et par-tout le reste de l’Eu- rope. #7 RIME , CESURE. VERSO, s. m. Terme emprunté da latin, fait de vertere , tourner. (Bibliogr.) La seconde page d’un feuillet, celle qu’on trouve après avoir tourné le feuillet. El est op- posé à reclo, sous-entendu folio , qui est la page qui se présente d’a- bord. VERT ou VERD, VERTE, adj. du latin véridis , qui est de la couleur des herbes et de la feuille des arbres. ( Physique ) L’une des sept cou- VER leurs primitives dont la lumibre esf composée , Cest la quatrième en commencant à compter par la plus forte, ou ,ce qui est la meme chose, par la moins réfrangible. #oyez COULEURS. Les corps qui nous paroïissent verts , ne nous paroissent tels que parce que leur surface réfléchit les rayons veris en beaucoup plus grande abondance que les autres. (Minéral.) Vert de Brunswick ; c’est une couleur dont la préparation est due à M. Kasteleyn. Ce vert dont la consommation est tres-considéra- ble, tant pour la peinture à l’huile , que pour l’impression des papiers à meubles, se prépare en arrosant des coupures de cuivre d’une solution de muriate d’ammoniac dans des vases fermés. Trois parties de muriate d’ammo- niac dissolvent deux parties de cui- vre, et il en provient six parties de couleur. Ce beau vert porte en Hol- lande le nom de vert de Pise. On le falsifie presque toujours avec de 1a céruse. à Vert-de-gris ; c’est un oxide de cuivre formé par l’acide acéteux. On le préparoit autrefois en très-grande quantité à Montpellier; mais au- jourd’hui on le prépare dans beau- coup de pays vignobles. Pour cela , on dispose des lames de cuivre d’une largeur proportionnée au vase dans lequel on opère ; on les recouvre de marc de raisin ; le tout arrangé cou- che par couche , on l’arrose avee de la vinasse ou du mauvais vin fait avec le marc de raisin fermenté. Lorsque le cuivre est suffisamment oxidé par la décomposition de Pacide acéteux , on le ratisse et on le met dans des vessies, pour le livrer au commerce, x Vert de montagne ; C’est du cui- vre carbonnaté, vert natif, mélansé de matières terreuses qui lui don- nent une couleur pâle. Vert antique ou vert d'Egypte ; c’est un marbre brèche, composé de petites masses d’une belle couleur vert d'émeruude. Les quatre saper- bes colonnes qai décorent le salon du Laocoon , dans k musée Napoléon , sont des colonnes de marbre de verf antique. On trouve un marbre semblable VER dans les montagnes des environs de Carare , sur la cote de Toscane, près de la côte de Gênes. Vert d'azur ; quelques naturalistes ont donné ce nom au vert de mon- tagne ou carbonate de cuivre vert, lorsqu'il se trouve mêlé avec Pazur de cuivre compacte ou pierre d’Ar- ménie, qui est un carbonate de cui- vre bleu. Vert campan; cest un marbre primitif qu’on tire de la vallée de Campan , dans les Pyrénées. Vert de Corse , en italien verde di Corsica; c’est une roche primi- tive formée d’un mélange de sma- ragdite et de jade limanite. Cette roche se trouve daps les montagnes de Serpentine , et d’autres pierres magnésiennes de l’île de Corse; on en fait des tables de la plus grande beauté. VERTEBRE, s. f. du lat. ver- tebra, fait du latin vertere, tourner, à cause que c'est par le moyen des vertèbres que le corps tourne. { Anat. ) Les vertèbres sont les osqui composent la colonne de l’é- pine dorsale chez Phomme , les qua- drupèdes, les cétacés , les oiseaux , les reptiles les serpens et les poissons. C'est aussi à cause de ce caractère que plusieurs naturalistes les ont nommés animaux vertébrés, pour les distinguer des mollusques , des coquillages , des insectes, des vers et des zoophytes qui , n’ayant point de colonne vertébrule et de squelette osseux intérieur , sont appelés pour cela animaux invertébrés. De vertèbre, les anatomistes ont fait vertébrales , pour désigner tout ce qui appartient aux vertèbres : les artères verlébrales ; les ligamens vertébraux. VERTEBRITES, s. f. du latin vertebra , vertebre , et du grec 2190e (lithos), pierre : vertèbre pétrifiée. ( Minéral. ) On a quelquefois donné ce nom aux vertèbres fos- siles. Les vertèbres fossiles se trouvent plus fréquemment que les autres parties des animaux , parce que leur forme raccourcie les rend moins sujettes à étre brisées. On a trouvé plusieurs fois en Sibérie des vertè- bres déléphans. On voit beaucoup VER 519 de vertébres de crocodiles dans la montagne de Saint-Pierre de Maës- tricht, VERTEX , s. m. Mot latin qui signifie haut , sommet, faite. ( Anat.) 1 se dit du sommet de la tête. VERTICAL, LE, adj. du latin verlex , sommet : qui a rapport au sommet, ( Géom.) Vertical se dit en gé- néral de ce qui est perpendiculaire à l'horizon, parce qu'une ligue tirée par le sommet de notre tete et par la plante de nos pieds , est toujours perpendiculaire à horizon. (Astron.) Cercle vertical ; c’est un grand cercle de la sphere passant par le zénith, par le nadir, et per un autre point de la surface de la sphère, L'usage des cercles verticaux est de mesurer la hauteur des asties et leur distance au zénith, etde mesurer les azimuths et les amplitudes orti- ves et occases. par la distance de ces cercles au méridien, etc. L Premier vertical ; Cest celui qui coupe perpendiculairement le méri- dien ; il passe par les points d’orient et d’occident. Ligne verticale ou ligne aplomb ; c’est celle qui va du zénith au nadir, et qui se dirige ver$ le centre de\ la terre ou: perpendiculairement à ja surface, Elle est marquée par un fil auquel on suspend un poids. Cadran vertical ; c’est un cadran solaire fait sur un plan vertical ou pere ione si à l'horizon, ornt vertical ; c’est le zénith. Astre vertical; c'est celui qui passe au zénith d’un lieu. VERTICALITE, s. f. du latüus verlex , verlicis, sommet, et d’Aa- bilitus, habileté, propriété. (/Hécan. ) Situation d’une chose placée verticalement, VERTIQTE, s. f. du lat. vertex, verlicts , sommet. (Physique) Faculté qu’a un corps de tendre vers un côté plutot que vers un autre. La verticilé de lai- guifle aimantée est la faculté qu’elle a de tendre du nord au sud. VERTICILLE , s. m. du latin verticillus , espèce d’anneau qui eus toure les branches des arbres, 520 VAEus ( Bolan.) Assemblage de feuilles ou de fleurs disposées autour d’une tige, à la manière des vertebres , d’où il tire son nom. VERTIGE , s. m. du lat, vertigo, fait de vertere, tourner. ( Méd. ) Maladie du cerveau, dans laquelle il semble que tous les objets tournent , et qu’on tourne so1- même, Il y a deux espèces ou deux degrés de vertige , l'un simple, l’au- tre ténébreux. Le simple ne consiste que dans un tournoiement apparent des objets externes, sans que la vue en soit obscurcie. Le ténébreux , appelé autrement SCOTOMIE , est celui dans lequel, non-seulement le malade s’imagine que tout ce qu’il voit autour de lui tourne, mais aussi ses yeux s’obscurcissent, comme s’ils étoient couverts de nuages, et il tombe par terreavec des palpitations de cœur. Ce vertige est ordinaire- ment l’avant-coureur de l’épilepsie ou de l’apoplexie, VESICATION , s. f. du latin vesica, vessie, et dago, faire: laction de produire des vessies. ( Chirurgie ) Naïssance des clo- ches ou vésicules qui se forment après une brülure de feu ou d’eau chaude, Vesication se dit aussi de l’effet des rémèdes vésicatoires. VÉSICATOIRE , s. m. du latin vesicatorium, fait de vesica, vessie. ( Chirurgie ) Remède topique qui ülcère la peau et fait élever des ves- sies pleines de sérosités. On l’appeile ausssi EPIPASTIQUE. Les cantha- rides sont ordinairement la base des vésicatoires. VÉSICULE., 5. f. du latin vesi- cula , diminut. de vesica , vessie : petite vessie. (Anat.) Vésicule se dit souvent de la poche qui contient le fiel, qu’on appelle vésicule dû fiel. Ï1 se dit aussi des vésicules sémi- nales, qui sont des corps mous, blanchâtres, noueux, situés obli- quement entre le rectum et la partie inférieure de la vessie. (Ichtyologie) Vésicule aérienne; c’est un organe placé sous la colonne vertébrale de la plupart des poissons, et qui contient de l'air destiné à les VES rendre plus ou moins légers, selow qu’ils veulent monter ou descendre, VESSIE , s. f, du lat. vesica. (Anat.) Réservoir membraneux dans lequel se dépose l'urine. La vessie est une espèce de poche ou bouteille membraneuse et charnue, capable de dilatation ct de resserre- ment, située au bas de l'abdomen , immédiatement derrière lasymphyse des os pubis, vis-à-vis lintestin rectum, VESTALE, s. f. de ’esla, nom d’une divinité des anciens. (Hist. rom. ) Les Romains don- noient ce nom à des vierges consa- crées à la déesse esta. Ces prètresses, dont l’ordre venoïit originairement d’Albe, furent éta- blies à Rome par Numa Pompilius. Ce législateur n’en avoit d’abord ivs- titué que quatre : Servius Tullius, suivant Plutarque , ou Farquin lPan- cien , suivant Valere Maxime, et Denis d’Halicarnasse,enajouta deux. L’occupation la plus importante des vestales, étoit la garde du feu sacré. Ce feu devoit être entretenu jour et nuit; la superstition avoit attaché les conséquences les plus ter- ribles à son extinction, et la vestale qui Pavoit occasionnée , étoit punie du fouet par le souverain pontife,. Les veslales qui avoient violé la virginité , recevoient un châtiment bien plussévère quecellesquiavoient laissé éteindre le feu sacré. Numa les condamna à être lapidécs. Festus rapporte une autre loi postérieure , qui ordonnoit qu’on leur tranchât la tète. On croit que Tarquin l’ancien est le premier qui établit usage de les enterrer toutes vives; du moins c’est sous son règne que ce supplice a eu lieu pour la première fois, et c’a été depuis la punition des v'esla- les infidelles à leurs vœux. L'ordre des vestales dura environ onze cents ans. Il se maintint long- tems dans un état de lustre et de splendeur, Du tems des empereurs , il étoit à son plus haut degré d’éiéva- tion, Il subsista encore quelque tems sous les princes chrétiens, et paroit n'avoir été aboli qu’en 589, lorsque Théodose fit fermer tous les temples des faux dieux, VESTIAIRE, s. m. du lat. ves- V EX Liarium, dérivé de vestis, habit. (Hist. anc.) C’étoit, dans l’em- ire grec, celui qui avoit soin des Eabits de l’empereur , le maitre de la garde-robe, Mais vestiaire, chez les Romains, n’étoit qu'un marchand d’habits, on un tailleur, Vesliaire se ditaujourd’hui du lieu où sont les habits. VESTIBULE , s.m. du latin ves- Libulum, composé, suivant Marti- nius, de vesta et de stabulum , par- ce que le devant d’une maison étoit dédiée à la déesse l’esta . et, suivant Daviler, de vestis et d’'ambulo , par- ce que C’étoit dans le vestibule que lon commencoïit à laisser trainer les robes. (Architecture ) Entrée dans un bâtiment, espace, lieu couvert qui est au devant des salles, et au bas de l'escalier, pièce qui se présente la première à celui qui entre, et qui sert de passage pour aller aux autres. (Anatomie) Vestibule se dit aussi, par analogie, de l’une des trois parties qui composent la portion la plusenfoncée de Poreille interne , la- quelle est connue sous le nom de la- byrinthe; c’est celle de ces trois par- ties qui est située au milieu. VESUVIENNE , s. f. du mont Vésuve. (Minéral.) Substance minérale, ainsi nommée par VVerner, parce qu’elle se trouve fréquemment dans les produits du mont Vésuve. La vé- suvienne est d’une couleur brunâtre, tirant tantot sur le rouge, et tantôt sur le vert. Elle est quelquefoistrans- perente , mais plus souvent translu- cide sur les bords, et même tout-à- fait onaque. VETERAN, s. m. du latin vete- ranus , augmentatif de vetus, ve- leris, ancien : vieux soldat. (Hist. romaine) Un vétéran, dans la milice romaine, étoit un sol- dat qui avoit vieilli dans le service , qui avoit fait un certain nombre de campagnes , et qui avoit obtenu son congé et les récompenses dues à son service, Tous les Romains étant obligés de servir, on appeloit dirones ou novicii ceux qui faisoient leur première campagne; veteres , ceux qu avoient servi quelques an- VI1B 52x nées, et velerani, ceux qui avoient servi vingf ans, (Art milit.) Vétéran se dit au- jourd’hui des militaires qui, en considération de leurs années de ser- vice, ou pour quelqu’autre cause, ont été admis dans des compagnies sé- dentaires, nommées compagnies de vélérans. VETERINAIRE , adj. et subst. du latin velerinarius ; qui a soin des bêtes de somme, qui cencerne les bêtes de somme , fait de veterina , velcrinorum, bêtes de somme. Art vétérinaire; cest l’art de connoïître la structure de tous les animaux utiles, comme chevaux, bœufs, vaches, moutonset brebis, leursdiverses maladies, etlesmoyens de lesguérir. Cette occupation, digne autrefois des plus grands hommes, ne fut pas inconnue aux Aristole, aux Varïon, aux Columelle, etc. ; mais les au- teurs qui sont venus après eux au- roient cru s'avilir, en consignant dans leurs écrits la pratique d’un art aussi intéressant ; ils Pont abandon- né à la tradition , et cette tradition s’est si fort altérée dans le décours . qu’au bout de quelques siècles, elle r’étoitplusreconnoissable; l’art étoit tombé dans le mépris. et paroissoit entièrement oublié. Pour en faire revivre les préceptes, des magistrats ont obtenu Pétablissement de plu- sieurs écoles vétérinaires; d’abord à Lyon, en 1762, etensuite à Alfort, près Paris, en 1767. Foy. ECOLE VETERINAIRE. VIAGER, ÊRE , adj. du vieux terme de coutume v'age, qui signi- fie vie , en latin vita : qui dure pen- dant la vie ; pension viagtre. VIBRATION, s. f. du latin v;- bro, lancer, darder, et d’ago, agir : l’action de lancer. (Physique) Mouvement alterna- tif d’aliée et de venue, Il n’y a que les corps élastiques qui soient suscepti- bies de vibrations. Ilest de la nature de ces vibrations , soit qu’elles soient grandes , soit qu’elles soient petites, d’être achevées toutes dans des tems égaux, et elles seroient en effet par- faitement isochrones, si le ressort étoit parfait, et qu’il n’y eùt nifrot- tement, ni résistance de milieu, Le] 22 VIC Vibration est aussi employé pour exprimerdifférensautresmouvemens réguliers et alternatifs, On suppose que les sensations sefont par le moyen du mouvement de vibralion des perfs, qui part des objets extérieurs, et est continué jusqu'au cerveau. Newton suppose que les différens rayons de lumière font des vibra- Lions de différentes vitesses, qui ex- citent les sensations des différentes couleurs , à proportion de leurs vi- tesses, Suivant le même auteur, la cha- Ieur n’est qu’un accident de lumière occasionné par les rayons qui exci- tent un mouvement de vibration dans un milieu subtil et éthéré , dont tous les corps sont pénétrés. (Musique) Fibration se dit, en musique, des ébranlemens légers mais sensibles, fréquenset successifs, qu’éprouve un corps sonore, lors- qu’il est en action et qu’il est sorti de son état de repos. Ces vibrations , communiquées à Pair, portent à l’oreille , par ce véhicule , la sensa- tion du son; et ce son est grave ou aigu, selon que les vibrations sont plus ou moins fréquentes dans le méme fems. VICAIRE, s. m. du latin pica- rius , qui alterius vices gerit : celui qui fait les fonctions d’un autre. (ist. rom.) Vicaire , dans l’em- pire romain, étoit un lieutenant que l’empereur envoyoit dans les provin- ces où il n’y avoit pas de gouverneur. L'Italie fut gouvernée par deux vi- caires. L’un étoit le vicaire d'Italie, qui résidoit à Milan, et l’autre étoit le vicaire de la ville, qui résidoit à Rome. (Æmpire d'Allem.) Le comte palatin du Rhin, ou le duc de Ba- vivre et le duc de Saxe, sont les wi- caires de l'Empire ; mais ils ne font leurs fonctions qu'après la mort ou la démission de l’empereur . pendant Vinterrègne, et en cas qu'il n’y ait point de roi des Romains, (Hist. ecclés.) Le pape a aussi un grand-vicaire dans Rome, qui est un cardinal, depuis Pie IV. Vicaire apostolique ; c’est un titre que le pape confère à un ecclé- siastique dans des pays infidèles ou hérétiques, pour veiller sux la reli- gion. VID V’icaire se dit particulièrement de ceux qui soulagent les évêques et les curés dans leurs fonctions, VICE - VERSA (et) expression latine retenue en françois , et qui si- gnige réciproquement. VICE-AMIRAL, s. m,. 7. AMI- RAL. VICOMTE, s. m. du lat. vice conulis, gen. de comes, qui remplace un comte. (Æconom. politig.) Le mot vi- comte, comme titre d'office, est très-ancien : cette institution remon- te jusqu’au tems de la première race. Le titre de vicomle fut d’abord don- né aux Jlieutenans ou vicaires des comtes , qui, chargés en même tems du commandement des armées et de l'administration de la justice ; aban- donnèrent cette dernière partie aux soins des vicomtes. Dans la suite, les ducs et les comtes s'étant appro- priés leurs gouvernemens , qui n’é- toient auparavant que de simples commissions , les pzcomles ne tar- dèrent point à suivre cet exemple , et leurs offices furent interdits de mè- me que ceux desducs et des comtes. À l’époque de la révolution, les vicomles étoient des seigneurs dont les terres étoient érigées en vicomtés, mais sans autorité m1 juridiction. (Hist. d'Anglet.) Les anciens vicomtes d'Angleterre étoient , comme en France, des officiers; leurs fonctionsétoient lesmèmes que celles des shérifs, avec cette seule difié- rence que ceux-ci avoient une ori- gine saxonne , et que ceux-là étoient upe institution normande, Les vicomles, tels qu’ils existent aujourd’hui , datent du tems d’'Hen- ri VI; ils ont rang dans la chambre des pairs, après les comtes et avant les barons. VIDE , s. m. et adj. de l’allemend ode , dont nous avons d’abord fait woide, ensuite vuide , et vide , es- pace qui n’est pas rempli de ce qui a coutume d’y être. (Physique) Les physiciens en- tendent par vide, un espace dans lequel ils supposent qu'il n’y a aucun corps, mi solide, ni fluide , ce qui seroit un vide absolu. Il est impossible qu’il n’y ait pas quelques espaces vides dè cette nature; les déplacemens nécessaires pour toutes. VID les espèces de mouvement semblent l’exiger. Mais ces espaces vides doi- vent être peu considérables: tous ces grands espaces que nous voyons, ain- si que tous ceux que des causes phy- siques nous empêchent de voir, sont en grande partie remplis de la ma- tière de la lumière et de Péther, ou matière subtile; mais ces matières sont si prodigieusement rares, qu’el- les résistent infiniment peu aux corps qui se meuvent dans leur sein, de sorte que ces corps paroissent se mou- voir avec autant de liberté que s'ils exercoient leur mouvemeut dans le vide. Vide de Boyle ; on appelle ainsi lespèce de vide que l’on produit sous un récipient appliqué à la ma- chine pneumatique , lorsqu'il en Pa Pair. Ce vide a pris le nom de Boyle , parce que ce physicien, aidé par Papin , a beaucoup perfec- tionné la machine pneumatique, in- ventée par Otto de Guerike. Les principaux phénomènes ob- servés dans le side, sont que les corps les plus pesans et les plus légers y tombent également vite. Toute espèce de feu et de lumière s'éteint dans le vide. La collision d’un caillou et de Pacier, ne donne point d’étincelle. Le son ne se propage point. Une fiole remplie d'air commun se brise. Derham a trouvé que les animaux qui avoient deux ventricules et qui r’avoient point de trou ovale , mou- roient en moins d’une demi-minute, dès la première exhaustion ; une taupe y meurt en une minute ; une chauve-souris en sept ou huit. Les insectes comme les guêpes, abeilles, sauterelles, semblent morts au bout de deux minutes; mais apres avoir été même vingt-quatre heures dans le vide , ils revivent lorsqu’on les remet dans Pair libre. La petite bière s’évente ‘et perd son goût dans le vide; l’eau tiède ÿ bout très-violemment. VIDIAN , NE, adj. du lat. vidia- nus, fait de Ÿidus Vidius, nom d’un médecin de Florence. ( Æuat. } I se dit de ce qui a du rapport au conduit yidius ou ptéry- goidien, V1G 523 L’artére vidianne est une petite artère qui enfile ce conduit, et le nerf vidian est un rameau de la seconde branche de la cinquième paire. VIERGE, -d f. et adj. du letin virgo , virginis , fille qui n’a jamais eu commerce avec un homme. ( Æstron. ) Vierge est le nom da sixième signe du zodiaque, dans le- quel le soleil nous paroït entrer le 22 ou le 23 août. ( Peinture) T'einte vierge ; lors- que le peintre a empâté une partie de son tableau , il fond ou noie les teintes les unes dans les autres, pour en faire perdre à l’œil les différences, et en rendre les degrés insensibles ; mais ce travail fait perdre aux tein- tes de leur fraicheur ; c’est alors que le peintre qui a la pratique du colo- ris, place de côté et d'autre des teintes, qu’on nomme VLeTgEs, parce qu'il ne les mélange plus sur son tableau. Il atteint à la perfection de cette pratique, si cette teinte, toute fraiche qu’elle est, n’est point dure , crue, tranchante , et si elle est du ten convenable à son plan, et à l’elfet de la partie qu’elle enrichit par sa fraicheur et par sa pureté. Dans ce sens, les {eintes vierges sont opposées aux teintes sales. (Agricull. ) Vierge se dit aussi d’une terre neuve et qui n’a point rapporté, comme celle des terrains où lon fouille profondément. VIGIE , s. f. de l’espagnol pisia, qui signifie sentinelle, ( Marine ) On appelle vigies ou roches qui veillent, des sommets, des rochers ou des bancs de roches, ou de rocailles, isolés au milieu de la mer , et quelquefois même hors de vue des terres , à des distance: considérables des côtes. Ces dangers sont d’autant plus à craindre pour les vaisseaux, que leur peu d’étendue , et leur médiocre élévation , ne per- mettent pas de les apercevoir de loin. Les vigies sont marquées sur les cartes par une ou plusieurs croix. On appelle vigie ou l’homme en vigie, un marin qui est monté sur la tête d’un mât ou sur une vergue de perroquet, pour découvrir au loin, en mer® sil y a des vaisseaux à vue h34 VIG et en faire le rapport , ou pour cher- cher la vue de terre. Il se dit aussi dans les colonies d'Amérique , des sentinelles établies dans différens postes, sur les bau- teurs le long des côtes, pour décou- vrir les vaisseaux qui passent en mer ten faire les signaux. C'est aussi le nom de l'endroit ou sommet de montagne, où est établie une pareille sentinelle, VIGILE , s. veille, ( Lithurgie ) Les vigiles sont les Jours qui précèdent immédiatement les fêtes les plus solennelles. Leur origine est attribuée à une coutume de ancienne église, suivant laquelle les fidèles s’assembloient la veille de Pâque , pour prier et veiller ensem- ble , en attendant loffice que l’on faisoit de grand matin, en mémoire de la résurrection de J, C. Par la suite , les Chrétiens firent la même chose à d’autres fêtes ; mais comme il s’y étoit glissé des abus, ces vigiles furent défendues par un conciletenu en 1322; et à leur place, on institua les jeûnes, qui jusqu’à présent ont retenu le nom de vigiles. VIGNETTE , s. f. diminutif de vigne , en latin vinea. ( Bibliogr.) On a d’abord donné re nom aux ornemens que les minia- turistes peignoient autrefois au haut des pages des manuscrits , parce que souvent ils représentoient des pam- preset des raisins, Après l'invention de Pimprimerie , ces miniatures fu- rent remplacées par des gravures en bois, et dans la suite par des gra- vures en taille-douce qui conservè- sent le nom de vignettes , quoique ces ouvrages n’eussent plus rien de commun avec lornement nommé vignelle ; que d’occuper la même place. Enfin , d'extension en exten- Sion , on a appliqué le mot de vignelle, aux gravures qui servent de frontispices aux livres , ou qui sont répandues dans le corps de Pou- vrage, VIGOGNE , s. f. Corruption de espagnol vicuna. ( Manufact.) Nom d’un quadru- pède du genre du lama ; il se dit aussi de la Jaine qui couvre cet animal, f. du latin vigilia, VIN La vigogne est célèbre par λ beauté et la finesse de sa toison. C’est un animal particulier à la par- tie haute du Pérou, La chasse de la v/gogne est la plus pénible de toutes les chasses ; elle ne se fait que sur des cimes glacées où il n’y à aucune habitation, et dure quelquefois des mois entiers. VIGUEUR , s. f. du latin YIg0r ; force pour agir, ( Lillérat. ) On dit quelquefois vigueur de style, pour dire la force, Pénergie du style. Le meilleur “style perd sa vigueur, à mesure quon le lime et qu’on le polit, On dit encore, remeltre Les Lettres en vigueur, pour dire, les faire revivre, les remettre dans un état florissant. (Peinture) Vigueur, vigoureux sont des expressions souvent em- ployées en peinture , et qui servent à caractériser les formes et le coloris. On dit le dessin vigoureux de Mi- chel Ange, les formes vigoureuses de l’Hercule Farnèse; on dit aussi , la première manière du Guide, fut mâle et vigoureuse , et la seconde fut douce et aimable ; le Georgien , est un peintre vigoureux. VIN , s. f, du latin vinum. ( Agricult. ) Ce nom convient à tous les sucs sucrés des végétaux, qui par l’effet d’un mouvement intestin qu’on nomme fermentation, de doux et opaques qu’ils étoient, sont trans- formés en une liqueur transparente , agréable , plus ou moins piquante ; mais on le donne plus particulière ment au suc exprimé des fruits de la vigne qui a subi cette fermentation , et produit le vin proprement dit , la meilleure de toutes les liqueurs fer- mentées. La vigne ou l’arbrisseau sarmen- teux qui produit le vin, est origi- paire de Perse, Les Phéniciens qui parcouroient souvent les côtes de la Méditerranée, introduisirent sa culture dans la Grèce , dans les îles de lArchipel , dans la Sicile, enfin en Italie, et dans le territoire de Marseille. Cette culture , une fois parvenue en Pro- vence , s'étendit bientôt sur les cô- teaux du Rhône , de la Saône , de la Garonne , de la Dordogne, dans les territoires de Dijon, vers les rives de VIN Ja Marne et mème de la Moselle, Son succès ne fut pas égal par-tout , comme en Bourgogne , dont les pre- miers ducs se flattoient d’être quali- fiés seigneurs des meilleurs vins de la chrélienté, à cause de leur bonpays de Bourgogne, plus famé que lout autre en croit de bons bins. L’art de faire le vin se perd dans la nuit des tems : les anciens Egyp- tiens en connoissoient les procédés ; ils existent encore sculptés sur les murs de leurs temples les plus an- tiques, Les Grecs et les Romains les avoient recueillis, et préparoient une multitude de vins dont les noms et la célébrité sont passés jusqu’à nous. Ils en avoient de légers qu’ils pouvoient boire de suite ; ils en avoient d’autres qui n’étoient pota- bles qu'après un tems très-long ; enfin ils en avoient dont la conser- valion se prolongeoïit au delà d’un siècle. Ils mettoient aussi en réserve du moût plus ou moins concentré par lPévapgration, et qu’on délayoit avec de Peu pour en préparer des boissons. Les habitans de l’Archipel ont continué à faire de ce raisiné , et il est employé aujourd’hui en Egypte, à faire une espèce de sorbet. En Grèce on cueilloit le raisin avant sa maturité; on le séchoit à un soleil ardent , pendant trois jours, et le quatrième on l’exprimoit. On suit encore ce procédé dans plusieurs vignobles de l'Espagne, de litalie ,et sur-tout de Pile de Chypre. Dans ce dernier pays, la vendange se fait pendant les mois d'août et de septembre; les vignes sont basses, les raisins sont rouges ; le moût se met à fermenter dans de grands vases de terre goudronnés intérieu- rement. Le vin fe plus commun dure huit à dix ans, mais on en fait de bien plus durable , puisqu’à la naiïs- sance d’un enfant le père fait placer dans la terre une grande jarre remplie de vin, bouchée hermétiquement , et qu’il conserve jusqu’au jour où il marie cet enfant. Les plus riches des- tinent sur-tout à cet usage l'excellent vin de commanderte. Dazs quelques endroits d'Espagne "4 Ù. Vd 528 on fait évaporer le suc des raisins blancs sur un feu doux, jusqu’à une consistance convenue , avant de le faire fermenter. En Toscane on prépare le vin dit vino sanlo, avec un moût si rap- proché , qu’il faut la plus forte cha- leur d’un soleil ardent pour lui faire subir la fermentation. Les anciens connoïssoient aussi Part de cuire et rapprocher le moût. Les Lacédémoniens le réduisoient d’un cinquième, et buvoient leur vin après la quatrième année, À Rome, pour préparer certains vins, on poussoit l’évaporation du moût jusqu’à le réduire à moitié ou aux deux tiers, et quelquefois même aux trois quarts. Ainsi concentré , il falloit qu’on y excitât la fermen- tation par la chaleur du soleil, et qu'on continuât de ly tenir exposé pendant une longue suite d'années ; mais enfin, quand ces pins avoient achevé leur fermentation , ils étoient si généreux, ou plutôt si forts, si spiritueux, qu’on ne pouvoit pas les boire purs. Galien parle d’un vin qu’on met- toit aussi au soleil, sur le toit des maisons. Enfin, Pline en annonce un au- tre qui se préparoit spécialement avec des raisins appiens, dont on différoit la récolte, et dont le suc étoit diminué de moitié pan la cuis- son, En Espagne, il est quelques vi- gnerons qui, après avoir évaporé le suc de raisin , y mettent un quart ou cinquième de plâtre nouveau. Ces vignerons savent, on ne sait com- mert, que le plâtre est avide d’eau ; quil s’empare de la portion d’humi- dité qui est encore surabondantedans le moût; qu’il a la propriété de dé- composer le tartre , et qu’il diminue la quantité de celui qui y existe, et qui y nuiroit, Les anciens paroissent n’avoir pas ignoré cette double propriété du plä- tre, et les Asiatiques avoient aussi reconnu que cette substance saline étoit utile dans la préparation de quelques vins. Nous voyons en effet qu'en Perse, on prépare le vin de Schéras dans des cuves spécialement enduites de plâtre. Le vin de L'yckaï se prépare avec L 5:6 VIN le raisin le plus sucré de la Hongrie ; on le laisse sur le cep , si la saison est favorable , ou.on le sèche dans des fours, si la saison est pluvieuse et le menace de pourriture, Pour les procédés suivis en France, dans la fabrication des vins, consultez %e Y'raité de M. Chaptal. Ce savant a examiné avec le plus grand soin la nature des raisins; il a calculé avec précision l’infiuence qw’exercent sur eux les variétés du sol, du climat, des saisons et de la culture, celle que produisent sur leurs sucs, sur les différens procédés de la vinifica- tion, les degrés de température; et ensuite : appuyé sur des principes certains, il propose aux fabricans de vins les méthodes les plus appro- priées à leurs différens pays. VINAIGRE , s. masc, pour pin aigre. ( Chimie) Le vinaigre est le se- cond produit de la fermentation que subit le moüût du raisin, et qu’on appelle fermentation acéteuse. Plu- sieurs conditions sont nécessaires pour obtenir la fermentation acé- teuse. La premitre est le contact de l'air extérieur. Il s’agit, pour la seconde, d’une température supé- rieure à celle de l'atmosphère; ilne faut pas qu’elle passe 18 à 20 degrés. La troisième consiste dans l’addition des matières étrangkres aux liquides qu’on veut conveïtir en vinaigre , et qui, dans ces cas, exercent les fonc- tions de levain. Ce sont les lies de tous les vins acides et des vinaigres , le tartre rouge et blanc, les rejetons des vignes et les rafles de grappes de raisins , de groseilles, d’épine - vi- nette, le levain du froment et de seigle, la levüre, toutes les subs- tances animales et leurs débris. En- fin, la quatrième et principale con- dition, est que les liqueurs vineuses, destinées à étre transformées en pi- naïgre, soient les plus abondantes en spitueux; car ce sont les vins les plus généreux qui produisent cons- tamment les meilleurs ViLaigres. Consultez le rot. volume du Cours complet d'agriculture de Rozicr. VINDAS, s. m. Co:rrvplion de l'anglois wirdlass , littéiaiement, corde tournante. ( Mécan. y Espèce de treuil bori- Vo zontal, qui fait l'office de cabestan , soit pour lever les ancres, soit pour d’autres fortes manœuvres et opéra- tons, dans la plupart des vaisseaux marchands anglois et autres, On en retire l’avantage de faire la manœu- vre avec moins de monde ; mais on perd en tems ce que l’on gagne en force. VINOMETRE, s. m. du latin vinum , et du grec mérpov (métron), mesure. ( Chimie) Instrument propre à mesurer la force du vin. C’est la mème chose que ŒNOMETRE: PV. ce mot. VIOLE , s. masc. de l’espagnol biola. ( Musique ) C’est ainsi qu’on ap- pelle, dans la musique italienne , cette partie de remplissage qu’on ap- pelle, dans la musique françoise , quinte, ou taille ; car les François doublent souvent cette partie , c’est- à-dire , en font deux pour une; ce que ne font jamais les Italiens. La viole sert à lier les dessus aux basses, et à remplir , d’un manière harmonieuse, le trop grand vide qui resteroit entre deux. C’est pourquoi la viole est toujours nécessaire pour Vaccord du tout, même quand elle ne fait que jouer la basse à l’octave, comme il arrive souvent dans la mu- sique italienne. VIOLET , TE , adjectif du latin viola, nom d’une fleur appelée en francois violette : qui ressemble à la violelte. (Phfsique) L’une des sept cou- leurs primitives, dont la lumière est composée. C’est;la septième et la dernière , en commençant à compter par la plus forte, ou, ce qui est la méme chose , par la moins réfrangi- ble. Les corps qui nous paroissent violels ne nous paraissent tels, que parce que leur surface réfléchit les rayons violets en beaucoup plus grande abondance que les autres. VIOLON, subs. m. de l'espagnol biolone. ( Musique) Instrument de musi- que à quatre cordes, et dont on joue avec un archet, Il se dit aussi d’un symphoniste qui joue du violon dans un orches- ue. Les violons, dans ce dernier VIR sens, se divisent ordinairement en premiers , qui jouent le "Premier dessus, et en seconds, qui jouent le second dessus. VIRELAI , s. m. composé de pi- rer, qu'on à dit pour fourner, etde lai, qui vient de l’allemand Led, chanson. ( Poésie ) Petite pièce de poésie , pour ordinaire comique et plaisante, dont on aftribue l’invention aux Pi- cards. Le virelai moderne est un peu dif- férent de l'ancien ; il tourne sur deux rimes seulement, dont la première doit dominer dans toute la pièce ; Pautre ne vient que de tems en tems, pour faire un peu de variété. Le premier, ou même les deux premiers vers du virelai se répètent dans la suite, ou tous deux, ou séparément , par manière derefrain , autant de fois qu’ils tombent à pro- pos; ef ces vers, ainsi repris, doi- vent encore former le yirelar. VIREMENT , s. m. de l’ancien verbe virer, pour tourner. ( Banque et commerce) VWire- Mient de parties ; c’est une manie- re de s’acquitter sans rien débourser , ce qui se fait en donnant en paie- ment un billet, une lettre de change ou autre effet, ou en cédant à un tiers la créance qui est due par un autre. Par cette opération . on chan- ge de débiteur et de créancier. Cette facilité de s'acquitter sans bourse délier, se pratique dans tou- tes les banques de commerce, éta- blies dans les principales villes de l'Europe. VIRER , du lat. gyrare, tourner en rond. On à dit anciennement #y- rer, (Marine) Ce mot, d’un grand usage dans la marine, est synonyme de tourner. , Virer au cabestan; cest faire tourner le cabestan par le moyen de ses barres, Virer à pic; c’est virer jusqu’à ce que le cable soit perpendiculaire sur l’ancre qui est au fond. On vire à pic pour se préparer à appareiïller. irer uUIL Vaisseau el Carène ; c'est abaitre un vaisseau , ou le coucher.s: le coté, afin de le ca- zéner. 7, CARENE, VIR 227 Vaisseau viré en quille ; c’est un vaisseau abattu ou couché sur le côté pour le caréner , jusqu’à avoir dé- couverte la quille entièrement hors de l’eau, V'irer de bord ; c’est, lorsqu'on a le vent contraire et qu’on louvoie, faire tourner le vaisseau pour chan- ger de route, et lui faire prendre le venf de l’autre côté. Ce mouvement s'exécute de deux facons, ou en fai- sant faire le tour à la proue du vais- seau par le coté du vent, ce qui s’appelle virer de bord vent devant; ou en lui faisant faire le four par le coté sous le vent, ce qw’on appelle virer de bord vent arrière, ou virer lof pour lof. La première facon est la plus commune et la plus avanta- geuse, parce que le vaisseau ne perd point de chemin pendant cette ma- nœuvre , et gagne au confraire au vent, quand elle est faite vivement. VIRGULE,, s. f. du lat, vireula, diminutif de virga , verge : petite verge. ( Grammaire ) Marque faite en forme de petit € renversé, qui fait partie de la ponctuation , et qui sert à marquer le plus foible repos, et la moindre des séparations qui peuvent se trouver, quant au sens, entre les mots qui concourent à former une même phrase. or VIRIL, LE , adj. du lat. virilis , fait de vir, homme : qui appartient à l’homme. (Physiologie) Age viril; cest la force de l’âge de l’homme, depuis 30 ans jusqu’à 45. (Ænalomie) Membre viril ; c’est la verge de homme. (Pratique) Portion virile ; Cest la portion en propriété qu'ont les père et mère qui succèdent à l’un de leurs enfans avec ses frères, ou la portion en usufruit qui appartient au père, en récompense de Péman- cipation. VIRTUEL, LE, adjectif du lat. virlus , dansle sens de force ou pou- voir. ( Didactique ) X] se dit des choses jui ont la puissance de produire tel ou tel effet, mais qui ne le produi- sent pas actuellement, 11 est oppos: à actuel. 528 VIS VIRTUOSE, s. des deux genres, ‘de l'italien vrirtuoso. (Beaux-arts) Mot emprunté de Pitalien , pour signifier un homme ou une femme qui a des talens pour les beaux-arts. Il ne s'entend, en italie, que de ceux qui excellent dans la musique ou la danse. VIRUS , s. m. Mot latin qui si- guifie poison , venin, {Médecine ) Onentend par virus une qualité maligne, peruicieuse , venimeuse , ennemie de la nature. Tel est le virus de la vérole, du scorbut , des écrouelles, de la gale, de la lépre , de la rage, etc. De virus , les médecins ont fait virulent, pour désigner certaines maladies qui ont un inauvais carac- tère, leurs causes et leurs symptômes, ainsi que les odeurs et les saveurs for- tes et désagréahles. VIS, s. f. du lat. gyrus, tour, rond, (Mécanique) Une des six machi- nes simples employées en mécani- que. C’est un cylindre droit aufour duquel senveloppe ou s’entortille spiralement un solide quia, suivant sa grosseur, la forme d’un prisme parallélogrammique ,; ou triangn- laire. L'une des faces paraliélogram- imiques de ce solide s’applique sur la surface convexe du cylindre; et si Jon conçoit que ce même solide est composé ; dans le sens de sa longueur, d’une infinité de filets parallèles entr’eux, tous ces filets, en s’entor- tillant autour du cylindre, à dif- férentés distances de l’axe, forment des angles aigus et égaux entr’eux , avec des droites qui les rencontre- roient, et qui seroient parallèles à l'axe. Vis d'Archimède, ou pompe spirale; machine propre à l'éléva- tion des eaux, inventée par Archi- mède. C’est un tube, ou canal creux qui tourne autour dun cylindre , de mème que le cordon spiral dans ja vis ordinaire. Le cylindre est incliné à l'horizon , sous un angle d’environ 45 degrés. Un orifice du canal est piongé dans Veau. Si, par le moyen d'une manivelle, on fait tourner la vis , l'eau s'élevera dans le tube spi- ral, et se déchargera par Pautre ori- fce. L'invention de cette machine VS est-si simple et si heureuse, que Peau remonte dans le tube spiral par sa seule pesanteur. En effet, lors- qu'on tourne le cylindre , - Peau des- cend le long du tuyau , parce qu’elle s’y trouve comme sur un plan in- cliné. Cette machine est fort propre à élever une grande quantité d'eau avec uue trèes-petite force. M. Daniel Bernouilli, dans la section neuvième de son Hydrody- naïmique , a donné une théorie assez étendue de la vis d'Archimède, et des effets qu’elle peut produire Vis sans fin; c’est une vis dont l’action est continue du même sens. C’est principalement en quoi elle differe des vis ordinaires qui se meu- vent dans un écrou, et qui cessent de tourner quand elles ont avancé de toute leur longueur. VISAGE, s. m. du latin barbare visagium , fait de visus. (Anatomie) Le visage est l’as- semblage des parties qui composent le devant de la tête, lefront, les sourcils, les paupières, les yeux , le uez , les oreilles, les lèvres, le men ton, et la peau dont ces parties sont recouvertes, VISCÈRE , s. m. du lat. viscus , au pluriel viscera, entrailles, fait de vesci, manger. (Anatomie) Viscère se dit du cœur, du foie, des poumons, de l'estomac, des intestins et autres parties intérieures de l’homme. On se sert particulièrement de ce mot, quand on veut parler de quelque par- tie des entrailles en paiticulier, par- ce que le mot d’enirailles n’a poiat de singulier. Les anciens ont appelé ces par- Ues , viscères, à cause que les ali- mens, en latin vesca , y reçoivent diverses préparations. VISCOSITE , s. m. du lat. vis- cus , glu : qualité de ce qui est vis- queux, ou gluant. ( Hisl. nat.) Propriété des corps dont les molécules ont entr’elles une certaine adhésion, et adhèrent aisé- ment à d’autres corps. L'huile a une assez grande viscosité. L'huile de térébenthine récente en a tres-peu; elle est presqu'aussi fluide que Peau ; wais, VEILT mais, en vieillissant , elle en acquiert beaucoup. \ VISIBILITE, s. f. du lat, vrsus, participe de video, voir, et d’habi- lilas, disposition, habileté, (Ph#sique) Propriété qu'ont les curps de pouvoir être aperçus par le moyen du sens de la vue. VISIBLE , adj. méme origine que VISIBILITE. :. (Physique), Epithète que Pon donne à La de qui est l’objet de la vue ou de la vision, À tout ce qui transmet, anime ou réfléchit as- sez de lumière pour affecter l'œil de manière à produire la sensation de la vue. | VISION , s. f. du latin visio, visionts , fait de video, voir : action de voir. ( Physique) Les physiciens défi- nissent la yision, lidée que nous concevons des objets, en conséquen- te des impressions qu’ils font sur Fæil, par le moyen de la lumière. Les phénomènes de la piston , ses causes, la manière dont elle s’exé- cute, sont un des points les plus im- portans de la physique. Tout ce que Newton et d’autres ort découvert sur la nature de la lu- mière et des couleurs, les lois de Pinflexion , de la réflexion, et de la réfraction des rayons, la structure de l'œil, particulierement celle de la rétine et des nerfs, se rapportent à cet'e théorie. VISIR;; sm. 7. VIZIR. VISUEL, adj. même origine que les précédens, ? (Physique) Epithète que l’on donne à ce qui appartient à la vue, ou à la faculté de voir. Rayons visuels; ce sont des li- gses de lumière qu’on imagine venir äe l’objet jusque dans l'œil. (Perspective) Pornt visuel ; c’est un point sur la ligne horizontale , dans lequel les rayons visuels s’u- nissenf, VITAL, LE, adjectif du latin vilalis, fait de vita; vie : qui sou- tient , qui entretient la vie. ( Physiologie ) Vital se dit de ce qu sert à la conservation de la vie , et sans quoi Panimal ne sauroit vi- yie. 4'ome ZX, VMIE Les parlies vitales sont le cœur , le foie, le poumon , le cerveau. Les fonctions vilales sont la res- pration et la circulation du sang. VITESSE, s. f. Ménage dérive ce mot du lat. vegelus ; selon d’au- tres , il viendroit de festus, pour 529 festinus : célérité, grande prompti- tude, : 1 S'Æ Ey Affection da mouve- ment, par lequel un corps est ca- pable de parcourir ün certain espace en un certain tems. La vitesse d'un corps est donc le rapport qu'il y a entre l’espace qu’il parcourt , et le tems qu’il emploie à le parcourir, Pour connoitre cette vilesse, il ne s’agit, que de diviser lespace par le tems. On distingue la vitesse en vitesse uniforme vilesse accélérée, et vilesse relardée. On la distinzue aussi en vilesse absolue, vitesse relative , et vitesse respective, Vitesse absolue ;' cest celle d’un corps, considérée en elle-même, et sans aucun rapport avec la vitesse d’un autre corps ; comme lorsqu'on considère la vitesse d’un cheval qui fait dix lieues en cinq heures. Sa vilesse est de deux lieues par heure, Vitesse accélérée; c’est celle d’un corps qui , pendant des tems égaux et successifs, parcourt des espaces qui vont toujours en augmentant de p'us en plus; ou celle d’un corps qui par- court des espaces tous égaux entre eux , mais dans des tems qui décrois- sent de plus en plus. Telle est la vz- £esse dun corps quitombe librement, et qui va plus vite vers la fin de sa chute qu’au commencement. Vitesse relative ; c’est la vitesse d’un corps, comparée avec celle d’un autre corps, comme lorsqu'on com- pare la vitesse de deux chevaux qui parcourent le même nombre de lieues, mais dont l’un met plus de tems que n’en met l’autre à parcou- rir cet espace. Leurs p/lesses sont entr’elles, en raison inverse des tems employés. Si ces deux chevaux mar- choïent pendant le méme tems, mais que Pun des deux fit plus de chemin que l’autre, leurs vitesses seroieut alors en raison directe des espaces parcourus, L 1 Bo VTT P'itesse respective; C’est la vriesse avec laquelle Pespace quisépare deux corps est parcourue, où par Pun des deux entièrement, où en partie par Fun, et en partie par Pautre. On appelle aussi, dans le même sens, viléssé respeclive , celle avec laquelle deux corps s’éloignent Pun de l'autre d’un certain espace, dans un téems déterminé, quellesque soient leurs vitesses absolues. » Vitesse retardée ; est celledun corps qui, dans des tems égaux et successifs, partourt des espaces qui vont toujours en décroissant de plus en plus: ou celle d’un corps qui par court des espaces tous égaux entr'eux ; mais dans des tems qui augmentent de plus en plus. Tele est la vilesse “dune boule qu'on roule sur le ter- rain, et qui se ralentit peu à peu , jusqu’à ce que la boule soit réduite/ au repos. Vitesse uniforme; c’est celle d'un corps qui parcourt des espaces égaux en tems égaux. Cette uniformité de vitesse est possible, mais elle est tr>s-rare dans l'état naturel, à cause des obstacles inévitables qui appor- tent à chaque instant quelque chan- gement au mouvement des Corps. Vilesse des corps parcourans des lignes courbes; suivant le système de Galilée sur la chute des coïps, syste- ie reçu aujourd’hui de tout le mon- de, la vilesse d’um corps qui tombe verticalement , est à chaque moment de sa chute, proportionnelle à la raci- re de la hauteur d’où il est tombé, Après queGalilée eut découveit cette proposition, il reconnut qe, si le corps tomboit le long d’un plan in- cliné, la pitesse seroit la même que s’il étoit tombé par la verticale qui inesure sa hauteur, et il étendit la même conclusion jusqu'à Passem- blage de plusieurs plans inclinés qui feroient entr’eux des angles quelcon- ques, en prétendant toujours que la vilesse, à la fin de la chute faite le long de ces différens plans, devoit étre lamème que s’ilétoit tombé ver- ticalément de la méme hauteur. Cette dernitre conclusion a été ad- inise jusqu’en 1693, que M. Varignon en démontra la fausseté, en faisant remarquer que le corps qui vient de parcourir le premier plan incliné, et qui ærive sur le second, le frappe VAI avec une partie de la vitesse qui se trouve perdue ,- et Pempéche par conséquent d'etre dans le même cas que sil étoit tombé par un seul plan incliné ; qui wauroit point eu de pli. . VITRE , s. f. du lat. vitria, em ployé par les auteurs de la basse la tinité , pour.exprimer les fenêtres décorées de vitraux, ou assemblage de plusieurs pièces de verre, pour donner du jour à un __—: VITRÉ, EE, adj. dulat. vitreus , transparent \ (Physiol.) Humeur vitrée ; c’est une liqueur gélatirguse tres-clare et très-liquide , renferniée dans ane capsüle membraneuse très - fine: et transparente , qu’on appelle ‘unique vitrée , et avec laquelle elle forme une masse à peu pres de la consi:- tance d'œuf, Elle occupe la plus grande partie de la capacité du glo- be de l'œil ;:savoir , presque tout l’espaice:qui répond à l'étendue dé la rétine, excepté.un petit endroit derribre l'uvée, où ile forme. une fossette dans laquelie ie crystailin est logé. VITREUX, SE, adj. du latin vilreus, transparent. ( Chimie ) {se dit de ce quia de la ressemblance avec le verre, ou de ce qui est de Ja nature du verre :! Wine d'argent vitreuse, subsluncè vilreuse. VITRIFIABLE , ou VIFRES- CIBLE, adj. du lat.witreus ; tians- parent, d’habilis, habile, propre , et ce facio, faire. ( Chimie) Propre à étre changé en. verre. VITRIFICATION , s. f. auilat, vitrum, verre, et de facio, faire : action de vitrifier. ( Chimie) Opération par laquelle on parvient à faire le verre pour nos usages domestiques ;. ou par laquelle on réduit en verte des substances terreuses. | Il y a beaucoup de précautions à prendre dans la fabrication du verie : il faut d’abord faire choix d’excellens creusets, ensuite de terres pures, et de bons fonéans, savoir régler la proportion de ces dérniers , savoir encore proportionner ou waduer le degré de chaleur , ete. VIV Les fondans les plus communssont Je borax, la polasse, les oxides mé- talliques, sur-tout ceux du plomb. VITRIOL, s. m. du lat. vitreo- lum , couleur de verre. ( Chimie) Nom vulgaire des sul- fates métalliques : ce sont des subs- tances saines, formées par la com- binaison d’un métal avec l'acide sul- furique. L’art peut opérer celte combinai- son avec la plupart des métaux ; mais jusqu'ici Pon n’a trouvé dans la nature que quatre métaux com- binés avec cet acide; savoir : le fer, le cuivre, le zincet le plomb. VITRIOLISATION , s. £ da lat, vitreolum, et d’ago, faire : for- mation du vitriol. ( Chimie) Opération par laquelle J2s sulfures métalliques passent à l’état de sulfate par la décomposition de la pyrite. On accélère cette dé- composition en exposant les pyrites à l'air, et en les arrosant de tems en tems pour les faire efHeurir après les: avoir concassées. VIVACE, adj. du lat. vivaz, qui vif long-tems , qui a en soi les prin- cipes d’une longue vie. ( Botan.) On dit qu’une plante est vivace, quand la durée de sa vie \a au delà de trois ans. Parmi les plantes vivaces , il y en a qui perdent leurs tiges tous les hivers, mais dont la racine reproduit , tous le ans, une tige nouvelle , et d’au- fes qui conservent leurs tiges en Eiver, VIVIER , s. m. du lat. vivarium , fut de vivo , vivre: parc où l’o nourrit des bêtes. 1 (Æcon. domest.) Anciennement le mot vivier signifioit indifftrem- rient les lieux où toutes sortes d’ani- tnaux , tant terrestres qu’aquatiques, étoient réservés en vie ; aujourd’hui ce mot est particulièrement employé pour exprimer un réservoir d’eau ou un très-petit étang, attenant à l'habitation , et dans lequel on con- serve les poissons pris dans les rivières ou les étangs, afin de les trouver au besoin. On fait aussi des viviers sur le Bord de la mer. Les Romains avoient des yiviers vo € L3r eau douce et d’ean salée; où ils nourrissoient beaucoup d'espèces, de poissons de mer dans lés uns et daus Jes autres , pour améliorer leur chdir, pratique qui.est actuellement totale ment négligée, quoiqu'on sache g4- néralement que, les poissons de mer qui remontent les rivières acqui-- rent de la délicatesse pendant leurs Voyages. TS Ho VIVIPARE, adj. et s. du latin pious, Vivant,.et de pario., èngen- drer , produire : qui produit des petits tout vivans. { (ist. nat.) On donne ce, nom aux animaux qui mettent bas. des petits vivans , par opposition à ceux - qui poudent! des œufs. 5 On distingue déux sortes de pré = pares , les wrais et les faux; 18 ‘prémiers allaitent leurs petits , ds derniers n’ont point de mamélles , et prennent peu de soin de leur pro2 géniture, à On donne aussi ce nom à plusieurs poissons dont les petits éclosent dans le veñtié de leur mere , etentr”autreg à la blennie ovovipare. ( Botan.) V'ivipare se dit encore des plantes qui, au lieu de fleurs produisent de petits rejetons feuillés, VIZIR, s. m. Corruption de l’arabe wezir, fait du verbewwazara , porter: celui qui porte , qui est chargé. (ist. turque ) C'est la première charge ou dignité dans l'empire otto- man. On l'appelle vizir-azem , c’est- à-dire, grand vizir. Ce fut Amurat qui, en 1370, établit la charge ce grand vizir ; pour se décharger des plus importantes affaires : c’est Je premier ministre de l’état qui com- mande l’armée, et préside au divan, Il ÿ a six autres vizirs qui sont au dessous de lui ,et conseillers du divan, dont le grand vizirest le chef. On les appelie vizitrs du banc où du conseil, pachas à trois queues. VOCABULAIRE, s. m. du latin vocabulum , vocable , mot, terme, parole, ( Gramm. ) I] se dit de la collec- tion des mots d’une langue; c’est ce qu'on nomme autrement dclion- naire ,; mais on lui suppose moins détendue. VOCAL, LE, dl: de lat, vocalis, 2 ss V'O' œui a Ja voix bonne , résonnant , Bruyant. ( Musique ) Musique vocale ; c’est celle qui est destinée pour les voix!, par opposition à rI4S1que tns- trumentale. Vocale se prend substantivement pour exprimer la partie de la mu- sique qui ‘s'exécute par des voix; et l’on dit: les symphonies d'un tl opéra sont assez bien faites, mais la vocaAzE est mauvaise. VOIE , s. f." du lat. via, chémin, route par où l’on va d’un lieu à un autre. - (Ecriture) Voie étroite ; on ap- pelle ainsi, en termes d'écriture, la voie , le chemin du salut, par oppo- sition à voie large, pour le chemin de la perdition. Voie signifie aussi les lois, les commandemens de Dieu : Seigneur, enseignez:moi vos voies, ( Architect. civile ) Ce mot , con- sidéré comme synonyme,de route et chemin, ne se dit plus au propre qu’en pariant des grands chemins des anciens Romains;,c’est ainsi qu’on dit: La voie appienne , la voie Jtaminienne. Hors de là , le mot de voie nest employé que dans quel- ques phrases pros erbiales où popu- laires : Embarrasser La voie publi- que; cet homme est loujours par voie et parchemin. On dit encore : La voie des car- rosses , la voie des charreltes ; pour exprimer l’espace qui est entre les deux roues. ( Chasse) On appelle voie, en termes de vénerie, Pendroit par où le gibier a passé , quand on le suit à la piste ,ou par Podeurou Pimpression wil a laissée dans l’aïr : On a remis Les chiens sur les voies. ( Technol.)On appelle vote Vou- verture que fait la scie dans le bois qu'on coupe où qu'on fend avec la scie. On appelle une porte à claires voies , celle qui est faite en treillis dé barreaux de fer, ou de bois, à à travers laquelle le jour passe. Voie se dit aussi de ce quon transporte à chaque voyage qu’on fait; une soie de moellons , de car- reaux , de pierres de taille, de plâtre, de charbon , d’eau, etc, 532 VOLE ( Manufact.) Voie de calandre; on dit qu'on à donné une voïe de calandre à une étoffe ou à une toile , és faire entendre qwelles ont passé auit fois de suite sous la calandre, ( Pratique) Voie signifie figuré- ment, moyen dont on se sert, con- duite que lon tient pour arriver à quelque fin. C’est dans ce sens qu’on dit qu’il faut se pourvoir par les voies de droil, pour dire qu’il faut avoir recours à la justice, suivant les for- mes prescrites par les ordonnances ; et on appelle voies de fait les actes de violence qu'on fait sans avoir re- cours à la justice. ( MHéd.) Premières voies; cette expression s'applique , en médecine, aux premiers vaisseaux ou conduits qui reçoivent les sucs alimenteux , avant qu’ils soient changés en sang, tels que estomac , les intestins , etc. ( Chimie) Woie humide, voie sèche ; ce sont deux moyens que lo chimie emploie pour parvenir à dis- soudre les supstances terreuses et mé- talliques. La voie sèche emploie le feu ; la voie humide , les dissolvans. On a un exemple de la dissolution par la voie sèche, dans la vitrifica- tion et la fusion des métaux ou des terres, soit isolément, soit avec ad- dition de fondans. Si Pon met ces mèmes substances dans un acide ou un autre réactif liquide, et qu’il y ait dissolution , on les traitera par la voie humide. Ces expressions sont principalement d’usage en docimasie. ( Marine) Voie d'eau; c'est une fente, un trou ou ouverture acci- dgnteile qui se trouve dans le bois de la carene extérieure d’un vais- seau , au dessous ou au niveau à peu rès de la flottaison , par où Peau de hi mer peut s’introduire dans lPinté- rieure du vaisseau. De là ces expres- sions : Boucher une voie d’eau, découvrir une voie d'eau , faire une voie d’eau, aveugler une voie d’eau. (-Astron.) Voie lactée; C’est une espèce de bande lumiueuse qui fait le tour du ciel, coupe l’échiptique vers les deux solstices, et s’en écarte de 60 deg. environ. Suivant Ovide , la voie lactée est le chemin qui conduit à lempireet au palais de Jupiter. V O D’autres poëtes en rapportent Pori- gine à l’embrâsement que Phacton avoit causé; au lait de Junon qu'Her- cule avoit laissé tomber de sabouche. I yen à qui en font le séjour des amis des héros, comme on le peut voir dans Manilius, qui décrit fort au long la situation et la trace de la voie lactée. Aristote regardoit la voie lactée’, comme un météore placé dans la moyenne région ; mais Démocrite bien plus ancien, jugea que cette blancheur céleste devoit être pro- duite par une multitude détoiles , trop petites pour être appercues dis- tinctement, C’étoit aussi le senti- ment de Manilius, qui , après avoir raconté les fables des anciens, ajoute plus philosophiquement : An major stellarum turba corona Contexit flammas et crasso lumine candet Et fulgore nitet collato claridr orvis. mais, quoiqu'il soit certain que la voie lactée tire une partie de son éclat et de sa blançheur de la lumière des petites étoiles qui s’y trouvent par millions, on ne distinguoit pas un sasez grand nombre de ces étoiles, pour que lon püût attribuer unique- ment à cellesqu'ondistingue, la blan- cheur de la voie lactée , qui est si sen- sible à la vue simple : telle a été pen- dant plusieurs siècles , et telle étoit encore l'opinion de la plupart des as- tronomes sur les causes de la blan- cheur de la vote lactée , lorsque les observations de M. Herschell , sont venues dissiper tous les doutes à cet égard. La multitade immense des étoiles quisont dansla voie lactéene permet plus de chercher ailleurs la cause de cette blancheur, VOIERIE,, s.f. du lat, viaria. (Æcon. polit.) Voierie quisigni- fioit autrefois grand chemin , on cer- taines places publiques adjacentes aux chemins, se dit aujourd’hui de la police des chemins et de la juri- diction qui exerce cette police. Cette partie de la police a été connue des Romains; c’est d’eux que nous avons emprunté le mème terme, On distingue la grande et pe- tite vorerie. VOILE, s, f, du latin velum. V-OoT 523 (Marine ) Assemblage de plu- sieurs lés ou bandes de toile , ou au- tre tissu flexible , formant une sur- face étendue proportionnée au bâti- ment, et que l’on déploie et présente à P’impulsion du vent, peur procurer une vitesse au vaisseau à travers le fluide, a I y a des voiles de différentes for- mes; les quarrées, les trapésoïdes, et les triangulaires , où latines, Dans un bâtiment à trois mäts, on distingue : La grand'voile, tenue sur la grand’yergue et au grand mât, La voile de misaine ou La mi- saine , tenue sur la vergue de mi- saine et au mât de ce nom. Le grand hunier, le petit hunier, tenus au grand et au petit mât de hune sur leurs vergues. Le perroquet de fougue, qu'on pourroit appeler Aunier d'arlimon. Grand perroquet, pelit perro- quet, tenus sur.leurs vergues aux mäts de grand et petit perroquet. Grand perroquet volant et petrs perroquel volant, appelésaussi par quelques-uns grand et petit cata- couas, tenus aussi sur des vergues au même mât, au dessus du perro- quef, La civadière et la contre-civa- dière, enverguées lune sous le mât de beaupré , et l’autre plus haut et en avant de lui, Voile d'artimon ; cette voile est de Vespèce des voiles AURIQUES. F. ce mot. Il ya outre cela, les voiles d’étai, les BONNETTES et les FOCS, V’, ces mots. On distingue encore les voiles en hautes et passes, Les basses voiles sont la grande voile et la misaine , et aussi quel- quefois l’artimon. Les voiles hautes sont les huniers et les perroquets. L'outes voiles dehors ; cela se dit dun vaisseau lorsqu'il a déployé aa vent ‘toutes les voiles qu’il peut porter. Faire force de voiles ; Cest dé- ployer toutes les voiles que le vais- seau peut porter, pour marcher avec plus de vitesse ; ce qui ne se fuit que dans un cas très-pressant, et nest pas sans danger. 52% VOI VOILIER , 5. m. de VOILE, (Marine ) Ce mot joint à bon où mauvais, exprime la marche d’un vaisseau £ous Voile , ét indique celui qui marche avec vitesse et porte bien la voilé , ou celui qui n’avance pas beaucoup sous voile, VOILURE , s. f. de VOIÉE. ( Marine ) Nom collectif qui si- guifie toutes les voiles d’un vaisseau. C’est tout lappareil et Passortiment des voiles d’un vaisseau, Voilure se dit aussi de la facon particulière d'orienter les voiles et de les porter pour naviguer , suivant Jes différens vents, ou suivant la force du vent où l’état de la mer : dans différentes circonstances. Régler la voilure ; c’est fixer, par un ordre du commandant ou par des signaux convenus , les voiles que les vaisseaux qui font route ensemble dans une armée navale, escadre ou convoi, doivent porter, pour se main- teuir ensemble, et ne pas se séparer, Cet ordre est sur-tout pour la nuit. Voilure se dit encore de l'espèce , forme et genre distinctifs des voiles de différens bâtimens. La voilure des galiotes, la voilure des cutters. VOITURE, s. f. du latin vectura, fait de veho , porter. (Mécan.) Ce mot se dit en gé- véral de tout ce qui sert à porter les choses ou les personnes qu'on veut faire passer d’un lieu à un autre. Les anciens avoient' comme nous des voilures roulantes ; elles étoient à deux ou à quatre roues. Les chars qui servoient à porier les images dés dieux dans Îles pompes et les cérémonies publiques, n’avoient que deux roues. Le carpentum fut d'a- bord la voiture des dtes de qualité et des vestales : on y afteloit des chevaux ou des mulets blancs. La carruque, carruca , et Île pilentum étoient des voitures couvertes à qua tre roues qui ne servoient qu'aux pet- sonnes de qualité. Celles que les Ro- muus appeloient essedæ, vehicula, étoient à peu près les mèmes que le piuentum , et servoient aux memes us ges. Outre les voitures roulantes , les anciens avoient des litiéres et des chaises à porteurs, dont on ne con- noit point la forme. La basterne fut inveaice à Rome , sous les consuls. V'O'I La litière étoit portée sur les épaules des esclaves , au lieu que la basterne étoit portée par des hètes. La mode des basternes passa d'Italie dans les Gaules. Grégoire de Tours, dit que Deuterie, femme de Théodebert Ier, , roi de Metz, voyant sa fille nubile , et craignant que le roi ne lenlevât, la mit dans une basterne et y fit atteler deux taureaux indomptés , qui la préci- pitérent du baut du pont de Verdun. Le P, Daniel, dans son histoire de France , prétend que la basterne étoit une éspèce de charriot tiré par des bœufs, et que ce fut dans une pareille voiture que Clotilde se mit en route en 493, pour aller célébrer son mariage à Soissons avec Clovis. Les derniers rois de [a premiére race se servoient d’une voiture nom- mée carpenlon attelée de quatre bœufs , et s’y faisoient traîner d’or- dinaire , lorsqu'ils alloient se mon- trer au peupie et recevoir ses pré- sens, Telle étoit la simplicité de nos ancètres, qu’ils w’avoient pour leur commodité , ni chars, ni carrosses ; ils ne se servoient que de chevaux ou de litières, même dans les céré- mories les plus pompeuses. Les prin- cesses et les dames assistoient aux joûtes, aux tournois et autres fêtes , ou sur un palefroi, mêné par deux palefreniers, où derrière leurs écuyers sur un cheval de croupe. Anne de Bretagne, Marie d’An- gleterre , la reine Claude, la reine iléonore , Catherine de Médicis et Elisabeth d'Autriche, firent lewrsen- trées dans de riches litières décou- vertes, L'usage d’aller à cheval dans Paris, et de monter en croupe , a duré jus- qu’au règne de Louis XILE. Les légats faisoient leurs entrées dans Paris, montés sur une mule ; les présidens et les conseillers alloient aussi au parlement sur des mules ; mais les dames qualifiées usoient quelquefois de charriots et de coches ronds , à deux personnes, faits, dit Favin , de même que les gondoles, qui ont la poupe et la proue décou- vertes et le milieu couvert. 7. CAR- ROSSE , COCHE , LITIERE. VOIX , s.f. du latin vox, son qui sort de la bouche de l’homme, V OL { Physiol. ) Il y a des voix arti- eulées, comme celles de l’homme ; il ya des voix non articulées, comme l'aboiement des chiens, le sifflement des serpens , ie rugissement du lion. (Musique) Les musiciens distin- guent généralement les vozx en deux classes ; savoir, les voix aiguës et les voix graves. La duférence com- mune des unes aux autres, est à peu près d’une octave. VOL, s. m. du latin volo, voler, passer vite. (Ornythologie) L'action par Ja- quelle les oiseaux et les insectes ailés se transportent dans les airs. Pour le mécanisme du vol des oiseaux , consultez les observations de M. Hubert, de Genève , sur le vol des oiseaux de proie ; ainsi que le traité de Borelit, de motu animaliumr, et l'ouvrage de M. Bar- thez , sur la statique des animaux. { Fuuconnerie ) Chasse du vol ; c'est la chasse avec les oiseaux de proie. Æquipasge du vol ; c’est la réu- pion des chiens et des oïscaux pro- pres à cette espèce de chasse, Bon vol ; on dit d’un oiseau qwil fait bon vol, quand il chasse bien. Vol à la toise ; il a eu, lorsque Poiseau part du poing à tire d’aile, pour poursuivre ue perdrix à la course. ‘Vol à la course ou à lève-cul ; c’est quand le gibier part. Vol'à lu renverse ; celui qui a Lieu lorsque ia perdrix se renverse à vau-le-vent, Vol à la couverte ; c’est lorsqu'on approche du gibier qui est à couvert derrière une haie, VOL , (laxcin ), s. m. du latin vola, pauine de la main, donton a fait izvolare et volare , ponr déro- ber avec la paume de la main. ( Pralique ) On comprend sous ce nom, toutes les manières de pren- die, soit en cachette, soit par fi- nesse, soil avec ädresse, soit de force et avec violence. Vol se dit aussi de la chose volée. VOLATIL, E , adj. du lat. volo, passer vite, (Chimie) I se dit des parties des corps, les plus subtiles et les plus VOL 535 légtres, que l’action du feu fait éle- ver et dissiper. Il est apposé à ire. Le mercure , le soufre, lars-nic, sont des substances tres-voiatiles, VOLATILE,, s, f. du lat. volo., passer vite. ( Ornythol. ) On appelle ainsi tout animal qui sole. Son usage le plus ordinaire est au pluriel. VOLCANISTES ou VOLCA- NIENS, s. m. de VOLCAN. 7. plus bas. ( ist. nat.) On donne ce nom aux naturalistes qui pensent que les basaites sout des produits de volcans; ils sont ains1 appelés pour les distin- guer des zeplunisles où nepluniens, qui soutiennent que ce sont des pro- duits de la voie humide, #7, N£EP- TUNIENS , BASALTE. VOLCAN , s. m. du latin vulca- nus, nom d’une divinité du pagi- nisme , que les anciens ont pris pour Je dieu du feu, ou pour le feu même. ( Hist. nal.) On appelle ainsi les montagnes qui vomissent , en cer- tains tems, de la famée, des flam- mes, des cendres , des pierres et des torrens embrasés de malières fon- dues et vitrifiées. Les éruptions de ces matières solides ne se font que par inter- valles plus où moins éivignés , et sont précédées de divers ph:- nomènes : on entend des mugiss = mens souterrains ; la terre tremoie par secousses redoublées , et Pon voit sortir de la vaste bouche du volcan , une coionne de fumée épaisse et noire , semblable à une masse so- hide et qui s'élève jusqu'au dessus des nue:. Le sable noir, et les cendres dont elle est composée , tombent comme une grèle . et couvrent laterre d’une couche épaisse. Apres ia sortie de ces matières pul- vérulentes, rommence Féruption de Ja lave, qui, comme un fleuve de feu”, sort tantot par le cratere, et tanfot par une ouverture latérale qu'elle se fraie elle-mème dans ie sein de ia montagne. 2lie coule. eile s'’avance, et daus sx marohe terrible, elle renverse, brûle et déhruit tout ce qui se trouve sur son Des vilies entières ont été dévorées par ce torrenf destructeur. Tei fut ce vaste cowrant.de lave , D SALE. 536 V O L sorti du sein de l’Etna , qui tér mina son cours en couvrant la ville de Catane , avant de se précipiter dans la mer. Tel fut encore celui qui sor- titen 1794, des flancs du Vésuve, et qui consuma la ville de la Torre. C’est un fait connu depuis long- tems, qu'il n’y a de volcans en activité que dans les îles où sur les bords de la mer. On n’en voit pas un seul dans l’intérieur des conti- nens, ou même à quelque distance un peu considérable des côtes. Le nombre des volcans actuelle- ment brülans , s’élève à plusieurs centaines ; mais celui des volcans éteints, surpasse de beaucoup celui des volcans en activité. Buflon disoit qu'on pouvoit compter cent fois plus de volcans éteints que de volcuns en activité ; et si on jugeoit d’après l’Italie, cette proposition n’auroit rien d’exagére. Les phénomènes que présentent les volcans , ont de tout tems fixé l'attention des hommes; et en même teins qu’ils répandoient autour d'eux une épouvante universelle , ils ins- pir ent aux observateurs de la na- tur:, le plus vif désir de pénétrer la ciuse de ces effrayantes convulsions d'la terre; mais toujours un voile épais semble Pavoir dérobée à leurs regards. Pour les diverses théories des volcans, consultez les ouvrages de physique et d’histoire naturelle. VOLÉE, s. f. du latin volo, passer vite : le vol d’un oiseau. ( Fauconnerie ) Volée se dit de l’espace que parcourt un oiseau sans s’arrèter. ( Artillerie) Volée se dit anssi en parlant d’une pièce de canon , de cette partie qui prend depuis les tourillons jusqu’à la bouche. L'irer à toule volée ; c’est élever Ja pièce et la tirer en rase campagne sans lui donner d’objet ni de but, V’olée est encore un nombre de ecups de canon , tirés à la fois. Ce te me employé dans ce dernier sens, est particulièrement d'usage à la mer. VOLER , v. n. du latin volo, pesser vite: se contenir, se mou- veir en l'air par le moyen ces ailes. VOL ( Fauconnerie ) Voler sismifie chasser avec les oiseaux de proie. Voler de poing ; c'est jeter les oiseaux de poing à la poursuite du gibier. V'oler d'amour ; cest laisser voler les oiseaux en liberté. VOLTE , s. f. de l'italien volla , tour. ( Manège) Certain mouvement que le cavalier fait faire au cheval , en le menant en rond, On dit, faire les six voltes d'une haleine , manier un cheval sur les quatre coins de la volle , le mettre sur les volles , embrasser toute la volle, passager sur les volles, serrer la volle, en parlant des divers exer- cices qu’on fait au manège. (Art. milit. ) Pole face , faire le volte face à une troupe devant l'ennemi, c’est la faire présenter devant ; c’est tourner le visage à l'ennemi qui poursuit, VOLUME , s. m. du latin volvo, volulunm , rouler , tourner. ( Bibliographie ) Livre relié ou broché; les livres étoient ainsi ap- pelés chez les anciens, parce qu'ils étoient composés d’une ou plusieurs feuilles attachées les unes aux au- tres et roulées autour d’un bâton ap- pelé cylindrus , dont lesextrémités ou boutons étoient nommés wmbi- lici ou cornua. Les deux cotés ex- térieurs des feuilles ou les tranches s’appeloient fronles, et les extré- milés du bâton étaient ordinaire- ment décorées de petits morceaux d'ivoire , quelquefois enrichis d’or et de pierres précieuses : c’est sur ces extrémités que l’ou meïtoit le titre de l’ouvrage. Les feuillets qui composoient les volumes ou rouleaux ,; se nom- moient pages , paginæ, du mot pangcre , lier ensemble. Foyez TOME , LIVRE. (Physique) Volume se dit aussi de la grandeur ou lPétendue d’un corps. Cette étendue est foujours limitée par des surfaces ; et c’est le plus ou le moins de surface non interrompue qui détermine le vo- lume. Le volume d'un corps est donc la quantité de matière , consi- dérée en tant qu’elle occupe une teile quantité d'espace, VOM Un centimètre cube d’or et un centimètre cube de bois, sont égaux en volume, mais non en pesanteur ni en densité; parce qu'entre les parties des corps, il y a des espaces vides de leur propre substance ; aussi s’en faut-il de beaucoup que la ma- tière propre ou les parties dun corps remplissent exactement tout le #o- lusne de ce corps. ( Musique ) Folume se dit en- coxe en pariant de la voix, de l’éten- due ou Pintervalle qui est entre le son le plus aigu et le son le plus grave qu’elle peut rendre. Le volume des voix les plus ordinaires est d’en- viron huit à neuf tons: les plus grandes voix ne passent guère les deux octaves en sons bien justes et bien pleins. VOLUTE , s. f. du latin voluta, fait de volulo , rouler, tourner en rond, ( Ærchil. ) Entoirement en ligne spirale qui fait le principal orne- ment des chapiteaux de la colonne ionique et de la colonne com- pesite. VOLVE, s. f. du latin vo/va , fait de volvo , entourer. ( Botan. ) C'est le nom qu'on donne à l’enveloppe radicale de tou- tes les espèces de champignons: On dit d’un champignon qu’il est volvé, quand il est pourvu d’une volve. È VOLVULUS , s. m. mot latin, fait de volvo , tourner. (Méd.) Mot latin qu’on a con- servé en françois pour désigner une espèce de maladie qui ressemble à Ja passion iliaque , et qui est ainsi appelée , parce que les’ intestins de ceux qui en meurent, paroissent en g'ielque sorte entortillés Les uns avec les autres, VOMER , s. m. Mot latin qui signifie suc de charrue. ( Ænal. ) Nom d’un os qui forme Ja partie postérieure de la cloison du nez; il est ainsi nommé, parce que sa figure approche d’un carré obli- que , etressemble assez à un soc de charrue , renversé de bas en haut. VOMIQUE, s. f, du lat. vornica, abcès , apostume. | ( Méd. ) Ce terme signifie pro- pement un abcès enkisié dans Je VAONT. 537 poumon ; c’est-à-dire, un amas de pus enveloppé d’ane membrane, dans la substance du poumon. Il peut s'en formeraussi dans les autres viscères, comme dans le mésentbre, dans les reins, dans le foie, etc. Quand Pabcès se crève , et que le pus s’évacue par quelque voie natu- relle, le malade peut guérir. VOMISSEMENT , s. m. du lat. vomilus ou vonutio , fait de vomo, vomir : l’action de vomir. (Méd. ) Contraction spasmodi- que et rétrograde des fibres muscu- laires de Pæsophage , de lestomac et des intestins, accompagnée de fortes convulsions des muscles de l'abdomen et du diaphragme , dans laquelle contraction les matieres contenues dans l’estomac sont ex- pulsées par baut , et sont mème quelquefois suivies de cellesque con- tiennent les intestins. VOMITIF , VE, adj. du latin vornilivus , fait de vomo , vomir. (/Héd.) Epithète que lon donne aux remedes qui font vomir. C’est la même chose qu'émétique. VOMITOIRE, s. m. du latin vomilorium, fait de vomo , vomir: ce qui vomif. ( Jeux scéniques ) On appeloit vorniloires , chez les Romains, les issues par où le peuple sortoit du théâtre, à la fin du spectacle. VORACE, adj. du latin vorax , fait de voro , dévorer : qui dévore. (Hist. nat.) H se dit des animaux carnassiers, qui dévorent, qui man- gent sans mâcher , avec avidité. Les lions et autres bêtes farouches , sont des animaux voraces ; les brochets dans les rivieres sont des poissons voraces, VOTE , s. m. du latin volum , fait de voveo , volum , vouer, faire un vœu. (Æcon. polit.) Vœu émis, suf- frage donne, En parlant des affaires d'Angleterre, c’est un arrêté, une décision de la chambre des com- munes du parlement, Le parlement a volé vingt mille livres sterling, pour les depenses de l'année cou- ‘ralile. VOTIF , VE, adj. du latin vo&- vus, qui a rapport à un vœu, 538 VOU (Hist. anc.) Boucliers votifs : les anciens appeloient ainsi les bou- cliers qu'on appendoit quelquefois dans les temples ou ailleurs , pour des occasions particulières. (ist. mod.) Tableau votif ; c'est un tableau qui est offert pour acquitter un vœu. Messe volive; c’est une messe que Pon dit à dévotion, pour quel- guintention particulière , comme pour les malades, pour les voya- geurs, pour les défunts, et qui n’est point de l'office du jour, VOUSSOIR , subs. m. dérivé de VOUTE. 77. ce mot. ( Architect.) Courbure , éléva- tion d’une voûte, ce qui en forme le cintre, On le dit aussi des portes et des fenêtres en arc. C’est encore le nom d’une pierre propre à former le cintre. ; VOUTE , 5. f. du latin barbare voluta, fait de volvo, tourner. ( Architect.) Toit rond, bâti en arcade, de telle sorte que les pierres se soutiennent l’une lautre par la disposition de leur coupe. Les anciens ne connoïissoient que trois sortes de voute : la vote ap- pelée fornix, parce qu’elle étoit faite en forme de berceau ; celle ap- pelée testudo , faite en forme de tortue, et ce que nous appelons cul- de-four ; la votte nommée conche , faite en forme de coquille. Les medernes ont inventé plu- sieurs autres voûles , auxquelles ils ont donné différens noms, suivant leurs figures et leurs usages. Yl y a des foules en plein cintre , en hémi-cycle, ou demi-cercle, ou en berceau; d’autres en anse de pa- nier, qu'on appelle surbaissees ; d’autres dorft la hauteur excede le demi - diamètre, qu’on appelle en berceau surhaussé ; autres qui sont toutes plates, mais qui sont de petite étendue, et qui sont faites avec des claveaux. l'y a aussi des voûtes à la gothique, à croisettes, etavec des nerfs saillans et des ogi- res, dont les traits ou arêtes sont en diagonales, etc. , etc. L'art de construire les votes a été inconnu à tous les peuples de la haute antiquité. Le pont de Babylone, VOY que Jes anciens ont mis au nombre des plus merveilleux ouvrages de POrient, n’étoit point voûté: ik avoit cependant près de cent toises de long, sur à peu près quatre de large. On est redevable à M. de là Hire, de la proportion dans laquelle les pesanteursdes pierres d’une voute demi - circulaire doivent être aug- mentées pour étre en équilibre, ou tendre en en bas avec une force égale ; ce qui est la disposition la plus ferme qu’une voule puisse avoir. (Physique) Voûte acoustique ÿ c’est une voûte construite de façon que la voix de quelqu'un qui parle , méme fort bas, d’un certain point , est eutendue, à un autrepoint , aussi distinctement que si Poreille qui écoute étoit placée devant la bouche qui parle. Ces sortes de voûtes doivent être: elliptiques ou paraboliques. Dans le premier cas, si quelqu'un parle, même fort bas, à l’un des foyers de leilipse, une autre per- sonne , placée à l’autre loyer , l’en- tendra tres - distinctement, et les autres personnes placées çà et là, n’entendront rien. Si la voüte est parabolique ; quelqu'un placé au foyer de la parabole, entendra dis- tinctement tous ceux qui parleront dans une direction parallèle à l'axe de la parabole. ‘La raison de cela est que tous les rayons sonores, partant d’un des foyers d’une ellipse, sont réfléchis à Pautre foyer par les parois intérieures de Peilipse; et, dans la parabole , tous les rayons paralleles à axe sont réfléchis au foyer de la parabole. VOYAGE , s. m. du latin ia, chemin, dontonafait viagium, pour Paction de cheminer , d'aller d’un lieu à un autre. (Littérature) Lesgrandshommes de l'antiquité ont jugé qu’il n’y avoit point de meilleure écoie de la vie que celle des voyages. Les beaux génies de la Grèce et de Rome em- ployèrent plusieurs années à voyager. Diodore de Sicile met à la tète de sa liste des voyageurs illustres, Ho- mere , Licurgue, Solon , Pythagore, Démocrite, Eudoxe et Platon, Strabon nous apprend qu’on mon- tra lopg-tems en Égypte la maison VUE eù ces deux derniers demeurèrent ensemble pour profiter de la con- versalion desprètres &e cette contrée, qui possédoient seuls les sciences contemplatives. Aristote, voyagea avec son disciple Alexandre, dans toute la Perse, et dans une partie de l'Asie, jusques chez les Brachmanes. Cicéron met Xénocrate . Crantor ; , Arcésilas, Cuirnéade , Panétius, Chitomaque , Piulon, Possidonius, etc. au rang des hommes célèbres qui iilustrerent leur patrie par les lumières qu’ils avoient acquises en visitant les pays étrangers. Parmi les modernes, Magellan est le premier qui ait fait un voyage autour du monde ; en l’année 1519, e' dans l’espace de 1124 jours. Fran- çois Drake fit le second en 1577, et en 1086 jours ; ensuite, en 1586, Thomas Cavendish fit ce même voyage en 1777 jours. Depuis cette époque, jusqu’au milieu du dix- huitième siècie , le goût des voyages s’est un peu ralenti; maisaujour- d’hui , ii n’est point de puissance un peu considérable qui ne fasse des expéditions lointaines, et qui n°’en- iretienne des voyageurs par terre et par mer, dont l’avancement des connoissances humaiues est Pobjet principal. (Marine) Voyages de long cours ; on appelle ainsi, en parlant des campagnes, des vaisseaux, des voyages, qui engagent daus de lon- gues traversées, et hors de la vue des côtes, pour les distinguer des poy-a- ges de CABOTAGE. #7, ce mot. VOYELLES , s.f. du lat. voca- les, faitdevox, vocis, voix. ( Gramm. } On appelle voyelles les caracteres destinés à peindre dans l'écriture, ce qu’on appelle voix dans la parole, c’est-à-dire , les sons qui ne sont pointarticulés, #7. ECRI- TURE, CARACTERE, VUE, s.f. du latin visus. (Physiol.) L'un des sens exter- nes, par lequel nous jugeons des cou- leurs , de la grandeur, de ja figure , de la distance ét de la situation des corps sensibles, Les rayons de lumière qui partent de chaque point des objets exté- rieurs, passent au travers des par- VUE ties transparentes de l'œil, et souf- frent diverses réfractions dans lhu- meur aqueuse, dans le cristailin , et dans l’humeur vitrée; ils se ras- semblent sur la rétine, qui est Por- gane immédiat de la vue, et forment image de Pobjet, qui est transmise à lame par le moyen du ferf op- tique, dont la rétine n’est que l’épa- nouissement. Quand, par le moyen de ces réfractions, faites à propos , tous les points de lumière se rassem- blent sur la rétine , sans confusion , et dans l’ordre dans lequel ils sont partis, l’on voit nettement et dis- tinctement les objets qui sonten une moyenne distance; quand, au con- traire, les rayons ne se rassemblent pas à propos, c’est-à-dire, que le point de leur réunion ne se fait pas en decà ou au delà de la rétine, l’on voit les objets conlusément et sans distinction. C’est ce qui arrivequand Pœil n’est pas bien conformé. f’oy. HEMERALOPIE , NYCTALO- P1£, MYOPIE, et PRESBYO- PIE. ( Commerce ) Vue, à vue; c’est un terme de banque qui signifie d’abord, ou dès la présentation. Une lettre de change payable & vue doit être payée aussitot qu’elle est pré- sentée à celui sur fequel elle est tirée, sans quoi le porteur la fait protester, faute de paiement, Une lettre de change à un mois de pue , ou à 10 à 12 jours de vue, est paya- ble un mois après, où ro ou 12 jours après le jour où elle a été acceptée , c’est-à-dire, exclusivement, ou sans le compter. ( Peinture ) On appelle vue le portrait d’un site qu'on a fait d’après la nature. On dit dessinerdes vues, peindre des vues, saisir une vue. Le genre des vues s'étend à une infinité d’objets particuliers ; une marine, une chaumière ,; un tertain singulier , des roches, tout ln lorsque l’étude en est faite sur la nature , S’appeile des vues. ( Pratique } Vue. ou droit de vue sur l'héritage voisin ; la plupart des anciennes coutumes , et le nouyeau code civil, assujettissent celui qui & un droit de vue sw héritage voisin, à uve certaine hauteur de-plancher, et fermée à barreaux de fer et verre dormant, 559 540 VAUNE VUIDANGES , ou VIDANGES, sf. Foy. VIDE. ( Chirurgie ) C’est la même chose que LOCHIES. Voy. ce mot, VULGAIRE, adj. du lat. vul- garts , fait de vulaus ; peuple, mul- titude ,: ce qui est commun, ordi- paire , trivial. (Liliérat.) Langues vulgaires ; on appelle ainsi les différentes lan- gues que les peuples parlent aujour- d'hui, et se dit par opposition à langues savantes. VULGATE, s. f. du lat. vulgata, fait de vulgus, peuple , commun. ( Hist. eccles. ) C’est le nom d’une version latine de la Bible, déclarée authentique par le concile de Trente, L'ancienne vulgate de Fancien Testament avoit été tra- duite mot pour mot sur le grec des Septante ; on ne connoit point l’au- teur de cette vulgate, qu’on appeloit italique où vieille version ; elle a été commune ou vulgaire jusqu’à la nouvelle version que publia saint Jérome , et dans laquelle il corrigea Pancienne, C’est donc le mélange de Panecienne version italique , et de quelques corrections de $S. Jérome, que lon nomme aujourd’hui vul- gale, et que le concile de Trente a sanctionnée. On ne se sert dans l’église que de celte vulgate, excepté quelques pas- sages de la version italique, qu’on a laissés dans le Missel, ainsi que les psaumes que l’on y chante encore selon la vieille version. On dit aussi la vulgate, en par- lant de l’ancienne version du nou- veau Testament. VULNERAIRE , adj.ets. du lat. vulnus, vulneris, blessure : qui est propre aux blessures. ( Chirurgie ) On donne cette épi- thète aux médicamens qui sont pro- pres pour la guérison des, plaies et des ulcères. C’est la mème chose que TRAUTMATIQUE. foy. ce mot. VULVE , s. f. du lat. vulva, qui signifie matrice, dans les écrits des anciens médecins, ( Anal. ) Porte, ou orifice du vagin, où parties naturelles de la eme. VW. \ \ ALLON , 5. et adj, même ori- gine que GAULOIS. / oy. ce mot, ( Gramm.) Wallon, ou langue wallone ; on prétend que c’est l'an- cien langage des Gaulois. Les Ro- mains ayant subjugué quelques pro- vinces de la Gaule, y établirent des préteurs ou proconsuls , qui admi- nistroient la justice en latin. Ainsi, les Gaulois s’appliquèreut à appren- dre là langue latine , et ils emprun- tèrent un grand nombre de mots latins , qu’ils mêlèrent avec leur langage ; et de ce mélange se forma un nouveau langage que lon appela roman. Mais le vieux gaulois , qui n’étoit point confondu avec le latin, s’appela wallon. Cette distinction s’est transmise jusqu’à nous; car les habitans de quelques cantons de l'ancienne Flan- dre disent qu’en France l’on parle roman , au lieu qu'ils parlent 1w42- lon , lequel approche plus de la naï- veté du vieux gaulois. ( Hist. d'Espagne ) Gardes- wallones ; c’est un corps de troupes dans les armées d’Espagne. Ce corps fait partie de la maison militaire de Sa Majesté catholique. Ce corps est ainsi appelé, parce que, dans son origine , il avoit été levé en Flandre. MARRANT , s. m. mot anglois, dérivé du vieux fançois warandir, dont nous avonsfait garantir. ( Hist. d'Angleterre ) Ce mot se trouve fréquemment dans les récits des affaires d’Angleterre,où il signifie généralement garantie , sécurité, sû- reté, et particulièrement un ordre , unécrit, en vertu duquel le porteur agit par autorité, et est par-là ga- ranti de toute poursuite qui pourroit être faite contre lui , à l’occasion de l’exécution de cet ordre. WETZLAR , nom d’une ville d'Allemagne, à dix lieues de Franc- fort. ( Econ. polit. ) Chambre de W etzlar, où chambre impériale ; C’est une juridiction où lon juge les différens des princes et villes de lem- ire d'Allemagne. Cette chambre étoit au commen- WW HI cement ambulatoire. Elle fut formée l'an 1473 à Augsbourg , par Fré- déric IV. Après avoir été transportée en di- vers lieux, comme à Nuremberg, à Patisbonne , à Worms, à Franctort, à Spire , elle a été enfin transférée dans la ville de Æ’etzlar. Cette chambre a le pouvoir de juger en dernier ressort de toutes les affaires civiles de tous les sujets de l'empire, de mème que le conseil aulique qui réside à la cour de Pem- pereur, WHIG ,s. m. Nom de parti en Angleterre , dont Burnet rapporte ainsi l’origine : Les habitans de la partie occiden- tale de PEcosse, dont le terrain est peu fertile en blé, sont dans l’usage d'aller tous les ans, à Leith , où ils trouvent dans des magasins toujours approvisionnés par le nord de PE- co: se de quoi fournir à leurs besoins ; e! parce que les voituriers qui font ce commerce se servent ordinairement du mot whiggam, pour animer leurs chevaux , on les appelle whigga- mors , et par abréviation whigs. Or, il arriva qu’à Pépoque de la défaite du duc d’Hamilton , mais ayant que la nouvelle en fütrépandue dans le pays, les ministres presbyté- riens excitérent leurs paroissiens à la révolte, se mirent à leur tête, et marchèrent sûr la ville d'Edimbourg sous le commandement du duc d’Ar- gyle, qui se joignit à eux avec son arti. Cette incursion fut appelée VPincursion des whigs , et dans la suite ce nom fut étendu à tous ceux qui avoient pris les armes contre la cour, où mème qui entretenolent une opinion contraire aux intérêts de la cour. De l’Ecosse, cette déno- mination est passée en Angleterre , où elle sert encore aujourd’hui à dé- signer le parti contraire à celui de la cour , ou le parti des TORYS. Foy. ce mot, WHIST, ou, par corruption, WISK , s. m. interjection angloise , ui sert à commander le silence. (Jeux) C’est un jeu de cartes, partie de hasard ; partie descience , qui se joue avec toutes les cartes, entre quat, personnes, deux contre deux, Ce jeu à été emprunté des XER 547 Angjlois, qui Pont ainsi nommé , pace qu’il exige de lattention et du silence. MWVOLFRAM , s. m. Mot suédois qui signifie mine ferrugineuse. ( Minéralogie) Substance miné- rale ferrugineuse | remarquable sui- tout en ce qu’elle contient le nou- veau métal découvert par Schéèle dans le Tungstène , dont il a conser- vé le noms. Le wolfram a la couleur et la pesanteur du fer; il n’est pas très- commun : on ne le trouve ordinai- rement que dans les mines d’étain de Saxe, de Bohême, et sur-tout dans celles de Cornouaïlles. X XX ENÉLASIE » S. F. du grec ££y0e (æénos), étranger, et d’ix4w (éla6), éloigner: interdiction faiteaux étran- gers. ( Jurisprud. 7) C’étoit le nom dune loi établie à Lacédémone , par Lycurgue , et qui défendoit aux étrangers le séjour d’une ville, et mème la libre entrée en Laconie, XERASIE , s. f, du grec £nproia vu sécheresse , fait de £rece æéros ), sec. 7 (Méd.) Maladie des cheveux, espèce d’alopecie , dans laquelle les cheveux tombent séchés par défaut de nourriture. hi XEROPHAGIE , s. f. du grec £npos ( xéros ), sec, ‘et de paye (phago ), manger : usage des vian- des s:ches. ( Hist. ecclés. ) On donnoit ce nom dans la primitive église À nne sorte d’abstinence des chrétiens qui ajoutoient au jeûne ,; l’usage des viandes sèches. Tertuilien, dans son traité des Jeûnes, marque la xéro- phagie, comme recommandée en tems de persécution pour se préparer au combat, Dans la suite, l’église condamna les Montanistes qui vou- loient assujettir tout le monde à la Térophagie. (Gymnastique) La xérophagie étoit quelquelois prat ,uée par es athlètes ; mais uniquement par prin- 542 XYS cipe de santé, et pour entretenir leurs forces. XERGPHTALMIE, 5. f. du grec Enpoc (xéros), sec, et d’égüaapoc (ophthalmos ), œil : sécheresse de l'œil. (Med. ) Ophtalmie sèche, qui copsiste dans une cuisson , une dé- mangeaison et une rougeur des yeux, sans enflure et sans écoulement de larmes. Cette maladie diffère peu de la SCLEROPHTALMIE. 7. ce mot, XEROTRIBIE., s. f. du.avec Enpos, ( xéros,), sec ; et. de xsiCo ( 41b6 ), frotter : friction seche. ( Chirurgie ) Friction seche faite avec la main, ou autrement sur une partie malade, pour y rappeler la chaleur et le mouvement. XIPHOIDE , adj. du gret Éioce (ziphos) , épée, et d’eides (éidos), orme, figure : qui a la forme d’une épée. (-Anal.) Carlilage xiphoïde ; c’est le nom donné au cartilage qui est au bas du sternum, parce qu’il est aigu.et qu’il ressemble un peu à la pointe d’une épée. On Pappelle vuloairement le brechet. XYLOBALSAME, s, m, du grec £ünoy (œulon.), bois, et:de Céncz- po ( balsañhon), baume: bois de baume. : ( Botan. } C’est le nom qu’on donne aux petites branches de l’ar- bre qui porte. le baume de Judée, XYLOGRAPHIE, s. f. du grec £tnov (rulon), bois, et de yp4ow ( graphô'), écrire : imprimé en planches. ( Imprimerie ) La xylographie est le nom que l’on a douné à l’on des premiers procédés de Pimpri- merie , celui qui consistoit à impri- mer en planclies de bois fixes. XYSTE ,:s. m. du grec £usby ( zuston), fait de £ÿw ( xuo }, applanir : lieu applani. ( Antiquilé i Lieu d’exercice , consacré À divers usages. Chez Îles Grecs, le ryste étort un portique couvert ou à découvt où les athlè- tes s’exerçoient à la course ou à la lutte. Chez les Romain: , les æystes m'étoient autre chose que des allées d'arbres qui servoient à la pro- mepade. Ÿ A W Y T Ÿ ACHT, s. m. Mot d'origine teutonique ; adopté par les Hollan- dois, et ensuite par les Anglois : bâtiment léger servant À la pro menade, ( Marine ) Les yachls sont en général , des bâtimens légers, faits pour la marche , et servant À faire de petites traversées et des prome- nades. Le gréement distinctif des jachts proprement dits, consiste en un grand mât, un mât darti- mon. et un mât de beaupré’, avec les mêmes voiles que le kezch. Le roi et la reine d'Angleterre , ont chacun un yacht; mais ces bâtimens sont gréés à! froïs mâts , avec toutes les mêmes voiles qu’un vaisseau , dont ils ne diffèrent que parce que leur mâture et leurs ver- gues sont plus déliées; que leur gréement est plus léger, et qu’ils sont décorés de sculpture, de dorure, et fournis de Jlogemens très-com- modes. ‘ : Les Holländois et les Anglois qui sont aisés ont des’ yachts pour le seul plaisir de la promenade. Il y en a aussi en Hollande pour le‘trans- port des personnes constituées en autorité. Mr YACK, s. m. Corruption de lan- glois Jack. (arine ) C’est le canton où quartier d’un pavillon. /, JACK. YEOMAN , s. m. Mot anglois , que Junius fait dériver de geman , qui signifie un habitent.de la cam- pagne , un fermier propriétaire. ( Hist. d'Angleterre ) On ren- contre souvent dans les livres an- . gloïs , cesexpressions : le corps des Feomen , de la garde du roi ; la Feormanne ; cela signifie dans le premier cas, un corps particulier de la garde du roi, au nombre de cent, etdont l’habillementressembleassez à celui des Cent-Suissesde Pancienne maison des rois de France. Dans le second cas , c’est la partie de la mi- lice ixlandoise , composée de pro- priétaires. YAWS, s. m. Mot en usage à la cote de guinée. YT:F ( Méd. ) Maladie endémique dans la Guinée et autres climats chauds d'Afrique , qui est caracté- risée par des éruptions fougueuses sur les différentes parties du corps. YEUX , s. m. pluriel d'ŒIL. 7. ce mot. (Mat. méd.) Feu d’écrevisses ; c’est un nom impropre donné à des concrétions demi-sphériques qui se trouvent au nombre de deux aux cotés de lestomac des écrevisses d’eau douce, Elles s’y rencontrent à l’époque où ces crustacées changent de tete, et ne sy trouvent plus quand J’enveloppe extérieure est solide. Les anciens leur attribuoient des vertus cordiales et diurétiques qu’elles n’ont point. On s’en sert en pharmacie et en médecine comme matiere absor- bante. ( Peinture ) On appelle yeux , en parlant de draperies , les points où se casseut les plis. \ C'est dans les yeux des plis des étoftes que les peintes ont occasion d'exprimer la forme la plus sentie de Jeurs draperies, par la touche , et par Vetiet des lumières et des ombres, C’est par les yeux que les étoffes se caractérisent : ils sont aigus dans le taffetas et le satin ; plus ronds dans la serge où le:drap, plus fins dans les linges et autres étoftes molles et très-légères. YOLE , s. f. Corruption de l’an- glois YA WL, * (Marine) C’est le nom dun très- petit canot fort léger , ordinairement bordé à clin, et qui set à passer d'un vaisseau à l’autre, YTYRIA, s. f, d'Ftterby nom dellieu en Suède. ( Minéral.) C’est le nom d’une nouxeîïle terre découverte par le pro- fesseur Gadolin . dans le minéral, aug: le chimiste Ekebert a donné Le nom de GADOLINITE. Le nom d’F{ria vient de celui d'Flerby , qui est le lieu de la Suède , où la gadolinite à été dé- couverte, L’y{#r1a a plusieurs pro- priétés qui la rapprochent de la glucine ; mais elle en a d’autres qui Ven distinguent essentielle- ment : c’est Ja neuvieme des terres simples, ZEN Z Lacare , & f. de l’espagnol aza- SUV. (Art de la guerre) Espèce d’irme en forme de grand dard , dont les Maures $e servent dans les combats, et qu’ils lancent avec beaucoup d'adresse, ZAIN , adj. de l'italien zaino, ( Manége ) X se dit d’un cheval qui n’est ni gris ni blanc, et qui n’a aucune marque blanche sur le Corps ; qui est tout noir et tout bai, sans aucune marque de blanc. Les chevaux zains sont , dit-on ; tout bons ou out mauvais, ZELATEUR , TRICE , s. du grec Sanoc ( zélos ), zèle, émula= tion , ardeur pôur quelque chose : celui ou celle qui agit avec zèle pour quelque chose. ( Gramm. ) Ce terme n’est venn dans notre langue que parce qu'on la trouvé dans quefques traduction de PEcriture. Les prédicateurs s’en sont servi dans les chaires ; on Va ensuite employé dans les Rvrés spi- rituels, et enfin on l’a étendu par métaphore à divers usages. (Hist. juive) On appelle =élateurs une faction qui s’'éle;a parmi les Juifs contre Titus et Vespasien, Ils furent ainsi appelés à cause du zèle qu'alsavoient pour la liberté de leur patrie : les Romains les appeloient SICARIT , SICAIRES. F. ce mot, ZENITH , s. m. Corruption de Varabe semt oùsemlarras, qui si- gnifie point vertical, ae (Æstron. ) C’est le point du ciel qui répond verticalement au dessus de notre tête. Le zénith est appelé le pôle de l'horizon | parce qu’ilest distant de 09 dégrés de chacun des points de ce grand cercle. Le point diamétralement opposé au zénith est le nadir. Le nadir se- roit le zénith de nos antipodes , si la terre étoit exactement sphérique ; mais il s’en faut un peu qu’elle ne le soit; ainsi, cette ligne perpendi- culaire à la surface de la terre, ne passe par le centre que lorsqu'on est sous l’équateur qu aux pôles; dans tous les autres endroits, elle n’y passe pas. ZENONISME , s. m. du philo- sophe Zénon, à ( Philosophie) Secte de Zénon. Y1 se dit aussi de la doctrine de Zénon. ZÉOLITHE , s. f. du, grec 4e { zéo bouillir, ètre échaulié, et de a48os ( lithos ), pierre: pierre échaulifée. À » (Minéral. ) Substance minérale qi ne se trouve ordinairement que dans les’ anciennes matières volcani- ques dont elle occupe les soufliures , où elle s’est formée après le refroi- dissement , de la même,manière que les agathes et les calcédoines. ZEÉPHIR , s m.dugrec ééqupoc (céphuros), composé de €uà (zoë), vie, et de oépæ (phero ): porter: qui porte la vie. ( Physique ) Vent, d’occident , vent doux et agréable. ZÉRO ,s. m. Corruptionde sifra, employé pour chifre et pour auf. (_Arithmet.) Caractère d’arithmé- tique formé comme uno, qui ne vaut rie seul,.mais qui augmente la valeur du nombre. qui le précède d'autant de dixaines qu’il renfermoit auparavant d'unités. , ‘ ZÉTETIQUE , adj. du grec énréo (zéléo ), chercher: (MathémaL.) M1 ethodezélétique; c°est une méthode donton se sertipoux xésoudre un problème de mathéma- tiques, parce qu’on y cherche là na- ture.et: la raison d’une chose. © (Philosophie) On a appelé aussi zététiques , d'anciens phuiosophes , qui , comme les Pyrrhonens, fai- soient profession de chercher la vérité, mais qui ne la trouvoient poiut, parce qu'ils doutoient de tout, à ZINC, s.m, Mot allemand. ( Hinéral. ) Métal blanc, lamel- leux, qu'il est aisé, au premier as- pect, de confondre avec le bismuih ou l’antimoine, mais qu’on recon- noit à un reflet ble: âtre que n'ont point ces mélaux. - Si l’on.en croit Bergman , les an- ciens ne connoissoient pas le zinc. Paacelse est le pre niei auteur qui en ait palé , et qui Jui ail copné le nom de zéic. ; Er Jungius écrivoit, en 1674, que depuis long-tems on savoit, dans Les Judes orientales, extraire le zinc de ses mines, Les :Andiens lPappellent Loule- RAGE, 4 Le zinc a, depuis quelques an- nées, acquis,une soite de célébrité , par l'usage qu’on en fait dans les expériences galvaniques, à cause de Vafinité particulière qu’il montre avec le fluide galvanique. | Les Chinois exploitent les mines de zinc pour en retirer le métal ; maisen France on le retire par subli- mation , en exploitant des mines dé plomb qui contiennent du sulfure de ZEILC. l Le zinc Sunit au cuivre, et dans différentes proportions, il forme ce qu’on cobnoit sous le nom de tom- bac , similor , lailon , cuivre jaurie , etc", Les artifieiers mêlent de la Himaille de zinc à leur poudre pour faire des étoiles blanches et brillantes. On a proposé le zic pour étamer les armes. Le sulfate de zinc est employé dans la- teinture pour fixer les cou- leurs , et:dans le feutrage des cha- peliers, , | Lesmédecinsen font usage comme astringentou comme vomitif. ZARCON , 5. m. Foy. JARGON: ZIRCONE , s. f. de ZIRCON , on comme mous disons par corruption JARGON. AUIs . (Mineral. ) Une des neuf terres simples ; qui tive son nom du z/rcon ou jargon, dontelle fait la base: ZAZANIE js. f. dugrec &£&rov ( zizanion )aivraie : mauvaise herbe qui vient parmi le blé. ( Morale ) ilse dit Égurément ;\en morale, pour discorde, division, mé- sintelligence. | Ÿ ZOLIACAL, adj. #. LUMIERE ZODIACALE. ZODIAQUE, s. m. du. grec €w- diauve, (:odiakos ), fait de ver (soon), animal; parce que les s)- gnes du. sodiaque sont ious repré- sentés sous des noms et des figures d'animaux. ( Aston.) Bande ou zône sphé- rique d’enyiron 18 degrés de largeur, jarta,te en deux parties égales par léchiptique , 2: 0 0 écliptique , et terminée par deux «ercles, que les planètes ne passent jamais dans leurs plus grandes lati- iudes, Le zodiaque ést divisé en douze parties appelées signes ; et ces si- gnes ont les noms de douze cons- tellations qui y répondoient autre- fois; mais le mouvement des étoiles d’occident en orient, fait que Îles étoiles ne répondent plus aux mêmes parties du zodiaque. l. PRECES- SION DES EQUINOXES. ZOÏLE , s. m. Nom propre. { Littérat. ) Zoïle étoit un ancien oitique qui entreprit de critiquer #lomère, et à qui cetté hberté réussit mal, Son nom a passé comme en p’overbe parmi les savans, qui ap- p« Hent un mauvais critique , un en- vieux, un Zoile. ZÔNE,, s. f, du grec Sévyn (zôné), bande, ceinture. ( Astron. Géogr.) Portion du globe terrestre comprise entre deux purallèles et Péquateur. La terre est partagée en cinq ZOIL1ES : Zone torride ; c’est une bande ou partie de la surface de la terre , terminée par les deux tropiques, et Pres en deux parties égales par équateur. ii0nes tempérées ; ce sont deux bandes de la surface de la terre, ter- minées chacune par un tropique et par un cercle polaire. Zônes glaciales ; ce sont les sez- mens de la surface de la terre , ter- minés, lun par le cercle polaire arctique, l’autre par le cercle polaire antarctique.., ZOOGLYPHITES , s. f. du grec E&av ( zoon ) , animal , et de yatgw (glupho ), graver. (Minéral.) Nom donné par quel- ques naturalistes aux pierres schis- teuses qui présentent des empreintes d'animaux. ZOOGRAPHIE , s. f. du grec Exoy (zoon ), animal, et de yp49w (snpis ), décrire. ; (ist. nat.) Description des ani- maux. ZOOLATRIE, s. f. dugr. é&oy (zôon), animal, et de xarpsta (la- re , culte, adoration. agan. ) Culte d’adoration des Jome II, RON animaux. La zoolatrie étoit fort en usage chez les anciens Egyptieñs. ZOOLITHE , s. f. du grec £&ov (zoon), animal, et de 199 (lithos), pierre : aniruaux pétrifiés, ( Mineral. ) On donne ce nom aux animaux où à quelques-uns ile leurs débris qui ont été enfouis par les eaux , et convertis en pierre. ZOOLOGIE , s. f. du grec £%oy ( zoon), animal, et de x6ÿ06 (lo- gos), discours, traité. (Hist. nat.) Partie de l’histcire naturelle qui traite des animaux. ZOOMORPHITES , s. f. du gr. £woy (zoon), animal, et de wossn morphé). forme, (/Hinéral. ) Nom donné par quel- ques naturalistes à des pierres, qui, soit par leurs couleurs, soit en re- lief , présentent accidentellement ces figures d'animaux , ou de quelques- upes de leurs parties. Les cailloux d'Egypte offrent quei- quefois les accidens de la première espèce , et les concrétions pierreuses ceux de la seconde, ZOONATES , s. masc. du grec Eüoy (zéon ), animal. ( Chimie) Sels formés par union de l’acide zoonique avec différentes bases. ZOONIQUE, adj. du grec &%ey zôon), animal. ( Chimie) Acide zoonique ; acide tiré des matières animales, et particulièrement des muscles. ZOOPHAGE , adj. du grec €: (zoon), animal , et de g4yw ( pha- go), manger. - ( His. naë.) On donne cette épi- thète aux races d'animaux qui dé- vorent d’autres animaux. ZOOPHORE, s. masc. du E%oy (zoon), animal, et de (phérô), porter. (Architecture ) C’est le nom de la frise d’un bâtiment, ainsi nom- mée, parce qu’on la chargeoït autre- fois de figures d'animaux, pour lui servir d'ornement. ZOOPHYTES, s. masc. du grec £moy (zôon ), animal , et de ouroy (phuton), plante : animal plante. ( Hist. naturelle) C’es* ainsi que Linnæus a appelé généralement les substances polypeuses, c’est-à-dire , M m 543 21 OR les coraux , Îles 546 Jes madrépores, gorgones, etc. ZOOPHYTOLITRHES, s. f. du grec Cmsogurey ( Z6ophulon), ZOO- PHYTE (Joy. ce mot), et de xf8oc (lithos ), pierre, ( Mineral.) On a donné ce nom aux zoophytes fossiles, dont la forme approche de celle des végétaux, tels que le palmier marin et autres sem- blables. ZOCTOMIE, s. f, du grec éGov (zôon), animal , et de réuvæ (lem- no), couper, disséquer. Anatontiie)Patie de l'anatomie gui a pour objet la dissection des ani- maux. | ZOOTYPOLITEE, s. f. du grec £@oy (zoon), animal, de rümoc (tupos), empreinte, forme, et de Rte ), pierre. (Mineral) On appelle ainsi les pierres qui portent l’empreinte de quelques animaux ou portions d’ani- aaux fossiles. ZOPISSA, s. fém. du grec € {zeo) , bouillir, et de misox (pissa), J01X. (Mat. médic.) Poix navale, ou ZYM goudron que lon détache des vienx navires. On lui attribue une vertn astringente , et propre à cicatriser les ulcères, ZYGOMA, s.m. Mot grec, dé- rivé de £evyyÜw (zeugnu6) , joindre , assembler. ( Analornie) Nom d’un osappelé par quelques anatomistes, os Jugal. Le zygoma w’est point un os parti- culier, mais une union de deux émi- pences d'os, dont l’une vient de l’os temporal , l’autre de la pommette. ZYMOLOGIE , s. fém. du grec Ebun (zumé), levain , ou ferment , et de xéycc (logos) , discours, traité. (Chimie) Discours , .ou traité sur la fermentation. ZYMOSIMETRE , s. m. du grec £bmn (zumé), levain, ferment, et de pérpoy (métron ), mesure. (Chimie) Nom d’un instrument propre à la mesurede la fermentation. ZYMOTECHNIE , s. f. du grec £iun (zumé), levain, ferment, et de réyvn(lechné), art. ( Chimie) Partie de la chimie qui traite de la fermentation. FIN DU TOME Ile, ET DERNIER, £ UE PNR ES DURE se HE #,.0p CS Le Ce ne veu C4 rZ Fo. Sr > AA SS PRE A